,9 REVUE GÉNÉRALE : DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME Livraison du 15 Janvier 1896 NN” 6565 Mo.Bct. Garden, 1898. PARIS © PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1896 LIVRAISON DU 15 JANVIER 1896 L — RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE . par ME. Gaston Bonnier. ..,...:...... 7 IL. — RECHERCHES SUR LES ÉPILOBES DE FRANCE (avec planches), par M. Paul Parmentier. . . . . .. II. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI- NÉES, depuis le 1‘ Janvier 1889 jusqu’au 1” Janvier 1895, par M. L, Géneau de Lamarlière . . . PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON . Prance 1. — Affinités des formes du genre Epilobium. -4o REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME Mo.Bet. Garden, 1538. PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1896 RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA:MIELLÉEE par M. Gaston BONNIER INTRODUCTION On désigne, d’une manière générale, sous le nom de miellée (1), la substance sucrée qui se produit sur les parties végétatives des plantes, et surtout des arbres, en certaines circonstances. Dans les années ordinaires, c’est pendant les chaleurs de juin ou de juillet, que l’on voit souvent tomber des arbres cette pluie de gouttelettes sucrées, qui recouvre tous les objets placés au-dessous, les arbres, et, en particulier, les feuilles des branches inférieures. En certaines années, où l’été s’est trouvé chaud et sec, par exemple en 1885, et surtout en 1893, la miellée a été particulière- ment abondante, et a fourni aux abeilles une importante récolte. M. Boudier a très bien décrit l'aspect de cette pluie sucrée en plein jour. Je ne saurais mieux faire que de reproduire les lignes suivantes de son travail (2) : « A certaines époques de l’année, au commencement de juillet surtout, si l’on se tient par une journée chaude et par un beau soleil sous un couvert de verdure, on peut remarquer dans les endroits correspondant à un rayon de soleil qui filtre à travers le feuillage, des millions de petites gouttelettes brillantes, qui tom- bent sans interruption comme une pluie de la plus grande pere -(1) Qu'on a appelée aussi Linabnt, malligo, mel pren ele ps (2) Boudier : Sur la natur n de la miellée _ pour l'avance. des Bélibees Cangrès de Blois, 1884, IL, p. 289. _ nr aussi Fr FRA, 1887, p. 120, 148, 182) 6 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE » Cette petite pluie de miellat explique pourquoi tous les objets qui se trouvent sous le couvert de verdure, comme les bancs et les sièges de jardins, se couvrent de cette matière sucrée, et si l’on reste soi-même quelque temps, 'on peut déjà en observer les traces évidentes au toucher, soit sur les mains, soit sur les habits... » Si la température est élevée et le temps très sec, les goutte- lettes se concentrent déjà en tombant, et l’on peut alors, si l’on se tient immobile, si le temps est tout-à-fait calme, si l’on n’entend pas le moindre bruit, comme il arrive souvent à la campagne, et si les feuilles sont à portée, l’on peut percevoir un léger crépitement, bien faible il est vrai, mais perceptible, dû aux petites parcelles de miellat qui tombent. Si l’on examine alors les feuilles, surtout celles des arbrisseaux à feuilles lisses, on les trouve couvertes de petites gouttelettes limpides, que leur réunion rend de grosseurs diverses, quelquefois solides et opaques par les extrêmes chaleurs et ne s'at- tachant pas alors aux doigts. Mais, le plus souvent, la rosée du matin ou l'humidité de l'atmosphère les dissout, et l’on ne voit alors que l’enduit uniforme et sirupeux sous lequel le phénomène est ordinairement observé... » Les moisissures ne tardent pas à envahir la miellée si le temps devient humide. Une grande pluie l’enlève complètement. Si donc le temps n’est pas sec et chaud, les parties couvertes montrent bientôt des taches nombreuses, pulvérulentes, d’un vert noirâtre, dues au développement de cryptogames divers appartenant prinei- palement au genre Cladosporium et à des genres voisins très connus et décrits souvent collectivement sous le nom de Fumago. Cette végétation envahit de plus en plus les feuilles et les recouvre d’un enduit noirâtre semblable à du noir de fumée. Le temps si fré- quemment humide des étés de notre pays fait que bien des fois c’est par cette tache noire que l’on constate seulement la miellée. » Elle est déjà altérée ou même détruite, car l’état primitif de cette production ne dure ordinairement que quelques jours, ne laissant pour toute trace que la présence de cette poussière noire si désa- gréable à la vue, qui ne disparaît guère qu'avec la chute des feuilles.» * Le phénomène de la pluie de miellée peut présenter assez sou- vent un aspect un peu différent de celui qu'a décrit M. Boudier. Dans nos pays c’est surtout le matin, en été, peu après le lever du _soleil, qu’on peut l’observer le mieux. Sur les Chênes, les Épicéas, RECHERCHES EXPÉ ES SUR LA MIELLÉE 7 les Peupliers, les Trembles, les Sapins argentés, par exemple, on voit se produire sur les feuilles des gouttelettes qui se réunissent les unes aux autres et qui finissent par tomber sous forme de gouttes plus grosses que les fines gouttelettes décrites précédem- ment. L’enduit sucré qui tombe alors de feuille en feuille est ordi- nairement enlevé plus rapidement par les insectes mellifères que dans le cas précédent; de plus, dans les journées chaudes et à moins que le temps ne soit orageux, ces gouttes sucrées cessent de tomber dans l’après-midi, alors que le même jour on peut voir encore tomber des feuilles de Tilleul, par exemple, une pluie de fines goutieleltes. On a discuté beaucoup sur l’origine de la miellée. Je ne ferai pas l'historique de la question qui a été exposé depuis les observa- tions de Pline jusqu'aux travaux publiés en 1891, par M. Büsgen, dans son remarquable Mémoire sur la miellée d’origine animale (1). Certains auteurs voient dans la mieliée une production qui est due surtout à une exsudation de matière sucrée par les stomates ou mème à travers la cuticule des feuilles, analogue à l’exsudation que produisent souvent les tissus nectarifères. Pour eux, la miellée a une origine essentiellement végétale. D'autres auteurs sont, au contraire, d'avis que la miellée n’a jamais une origine directe et est toujours produite par des pucerons ou des cochenilles qui attaquent les feuilles dans certaines circons- tances et expulsent le liquide sucré qui tombe ensuite sur les feuilles placées au-dessous de celles où se trouvent les insectes, Je citerai à ce point de vue les opinions variées de quelques auteurs qui ont écrit sur ce sujet depuis la publication du travail de M. Büsgen ou d'auteurs non cités par lui. J'avais déjà indiqué l'origine de deux miellées différentes, l'une produite par les pucerons, la plus fréquente, l’autre produite direc- tement par le végétal, et j'avais fait voir que cette dernière s’observe relativement plus souvent dans les hautes latitudes et dans la région subalpine des montagnes (2). 4) An Der Honigtau | (Ienaiseh Zeitschrift für naturweissenschaft. ce Gaston Bonnier: Les Nectaires (Ann. des Sciences natur., 1839, p. 65). 8 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Boudier (1) a conclu, au contraire, de son travail, que la miellée est exclusivement produite par les insectes. M. Alberti (2) distingue la miellée des pucerons de la vraie miellée qui apparaît sous forme de petites gouttes rondes transpa- rentes augmentant graduellement de volume. Ayant pris des bran- ches de Sapin, qu’il a constaté dépourvues de tout insecte vivant ou dont il a enlevé avec soin les quelques insectes qui pouvaient s’y trouver, il les a placées dans une chambre et a vu se produire des gouttelettes sucrées qui se réunissaient en formant des petites perles à la base de chaque feuille. Les branches ayant été placées en cet état à proximité d’un rucher, les abeilles en ont recueilli avidement les gouttelettes sucrées. . M. Alberti donne, en outre, de nombreuses preuves que le véri- table miellat est sécrété par les plantes et non par les pucerons. Il fait remarquer, comme je l’avais dit antérieurement, que cette vraie miellée peut être facilement distinguée au microscope des sécrétions des pucerons; d’après lui, les abeilles délaissent cette dernière, tandis qu’elles recueillent srtixempn le liquide sucré prosni par les feuilles. Une discussion sur le même sujet s’est ouverte dans la séance du 12 septembre 1893 de la Société des Sciences naturelles de Francfort-sur-Oder (3), au cours de laquelle il est apporté des preuves directes de la production végétale de la miellée sur un certain nombre de plantes. Une longue discussion sur la même question s’est établie la même année à la Société d'Histoire naturelle d’Autun, dans la séance du 9 juillet et dans celle du 6 août. M. le Dr Gillot y Soutient que la miellée a surtout une origine animale, tandis que M. Quincy admet comme plus importante l'origine végétale de la miellée. M. F. Hy, le botaniste bien conou, a publié une note intéressante sur la miellée de 1893 (4). J'en citerai les lignes suivantes : -.La miellée est avant tout, et à son origine, une émission LR de nectar de la part des végétaux, rendue plus active par suite des conditions du milieu ambiant. (x) née we le: © Al (3) Voir Helios, octobre 1893, 5 7 (4 F. Hy: Lpropis EUR 1893). 893 (Mém, de la à {Rcienees + Are + pee = he a pr aa e RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE 9 .. Pour être non pas plus exact, mais plus complet, il convient d'ajouter que le phénomène se complique d'ordinaire du rôle d’in- sectes, spécialement de pucerons. Mais, en réalité, cette action est secondaire ; elle ne constitue qu’un épisode intéressant dans l’his- toire de la miellée. » Qu'il existe uné miellée sans l’intervention d’insecte d'aucune sorte, c’est ce qui ressort clairement de preuves sans nombre, et qui s'explique d’ailleurs sans la moindre difficulté. ... Les documents recueillis par observation directe sont d’ailleurs trop clairs et trop nombreux pour qu'il soit utile d’y insister beaucoup. Quel bota- niste, armé d’une bonne loupe, n’a été témoin de l'émission des perles sucrées que distillent par leurs stomates les feuilles de Chêne durant les journées chaudes d’été. On peut citer comme exemple d’une clarté parfaite le cas du Peuplier. Ceux qui ont exploré la vallée de la Loire, en juin dernier, ont pu constater que toutes les jeunes pousses du Léard étaient littéralement enduites d’une liqueur gluante accumulée particulièrement à la base des feuilles, dans la région nommée stipulaire. Or, cette sécrétion, abondante jusqu’à diffluer, n’est jamais accompagnée d’insectes..... En somme, la théorie ancienne de la miellée subsiste toujours, bien qu’on ait précisé le rôle des pucerons, parce que les deux ordres des faits s'ajoutent sans se contredire ». Citons encore un travail de M. Eugène Niel (1), qui a noté la plus ou moins grande abondance de la miellée dans ces dix dernières années, et a signalé les effets nuisibles de la production de la miellée de pucerons qui provoque souvent la chute anticipée de la plupart des feuilles. Indépendamment des botanistes, un grand nombre d’apiculteurs et d’entomologistes, qui ne sont pas cités par M. Büsgen, ont étudié la miellée et son origine. Par exemple, dans des observations lon- guement suivies, le Dr Bevan Fox, dès 1869, distinguait très nettement deux origines pour la miellée (2). Il en est de mème du travail de MM. Canestrini et Fedrizzi (3), qui font remarquer cepen- dant que la miellée produite par les pucerons est plus fréquente que celle produite par les feuilles. (1) E. Niel : Recherches sur la miellée, Rouen, 1895. {2} Bevan Fox : 'Gardener's Chronicle, 17 juillet 1869. (3) Canestrini et Fedrizzi : Apicoltore, Milan, 1877, N° 9. 10 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On voit que les auteurs sont loin d’être d’accord sur la question, et la tendance actuelle de la plupart des entomologistes serait plutôt de conclure à l'existence d’une seule origine pour ce produit sucré, l'origine animale. La miellée ne serait dans tous les cas que l’excré- tion des pucerons ou des cochenilles. M. Büsgen, dans l'important Mémoire cité plus haut, a étudié avec beaucoup de soin cette miellée dont l’origine est certainement due aux Aphidiens. Je ne m’occuperai pas de cette production, si ce n’est pour la comparer avec les malières sucrées qui peuvent être formées par une cause différente. Je me suis proposé de rechercher par des observations et par des expériences nouvelles, si réellement on ne doit attribuer les liquides sucrés qui se produisent en dehors des fleurs, et même des nectaires extra-floraux déterminés, qu’à cette seule origine animale. I. — OBSERVATIONS Si l’on veut chercher quelle est l’origine du liquide sucré qui tombe en gouttelettes des feuilles d’un arbre ou d’un arbuste, il est: _ impossible d'opérer par une simple observation générale de arbre en question; mais si la pente brusque du sol, par exemple, se prête à l'observation des branches tout à fait supérieures, en cueil- lant ces rameaux et en les examinant avec soin à la loupe ou même au microscope à un faible grossissement, on pourra voir si, Oui ou non, la face inférieure des feuilles est recouverte par des Aphidiens qui sont quelquefois de très petite taille. Dans certaines circonstances atmosphériques, et surtout lors- qu'il y a une grande différence de température entre celle de la nuit et celle du jour, on peut ne trouver aucun insecte sur les feuilles et voir cependant un liquide sucré qui se recueille en goultelettes, et tombe principalement après le lever du soleil. Le matin il n’est pas diflicile de suivre l'apparition de ces gouttelettes qui se renouvellent lorsqu'on a essuyé avec soin la surface de la teuille avec du papier buvard. On se rend compte à la loupe de _ l'apparence Same 46 sn, phénomène. . ie le MA mieqe Fa “Adop- _ tant un dispositif sp: 0 Re A la ele dune feuille sur un raiieau encore slt : : RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE 11 ché à l’arbre. On constate alors très bien que les fines gouttelettes sortent par l’ouverture des stomates. J’ai pu observer cette exsuda- tion par les premières journées chaudes du printemps, sur les feuilles de l’année précédente des Epicéas, des Sapins argentés, des Pins silvestres et Pins d'Autriche, et aux mois de juin et de juillet, sur les feuilles adultes des Chènes, des Érables. des Trembles, des Peupliers, des Aunes, des Bouleaux et des Vignes. Cette sorte de miellée, plus abondante d’ailleurs dans la zone subalpine que dans les plaines, ne semble pas produire sur la plante un effet aussi nuisible que la miellée de pucerons, car les plantes qui la sécrè- tent exclusivement ne perdent pas leurs feuilles. Il est impossible d'admettre qu’en ce cas le liquide sucré soit produit par un insecte, puisqu'on le voit sortir par les stomates comme à la surface d’un tissu nectarifère ordinaire. J’ai fait des observations analogues (toujours en examinant au microscope, par réflexion, la surface de la plante) sur un certain nombre de végétaux herbacés qui peuvent aussi en certaines cir- constances exsuder un liquide sucré, sans qu’on y trouve d'insectes paraissant contribuer à cette production. Je citerai, par exemple, les feuilles et les tiges du Seigle, la partie supérieure des tiges et les pédoncules de plusieurs espèces d’Erysimum, les feuilles des Scorzonères ou des Salsifis. Dans tous ces exemples, le liquide était riche en sucre et recherché par les Abeilles. Comme on le verra plus loin, la composition chimique de tous ces liquides sucrés est très variable, mais diffère surtout par sa composition du miellat le plus répandu qui est produit par les pucerons et qu’on, trouve en abondance, parfois sur plusieurs des espèces que je viens de citer, mais plus souvent sur les Tilleuls, les Lilas, les Pruniers, les Cytises, les Aubépines, et exceptionnelle- ment, comme en 1893, sur la plupart des arbres ou arbustes. Cette différence dans la composition est parfaitement remarquée par les insectes mellifères et en particulier par les Abeilles. Mais ici les observations sont assez délicates et il est nécessaire d’être apiculteur pour pouvoir en tirer des conclusions. __ En effet, lorsque les Abeilles n’ont pas de fleurs nectarifères en : quantité suffisante à leur portée, il est très vrai qu’on peut les observer récoltant une matière sucrée quelconque sur n'importe 12 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE quelle substance, telle que les mélasses altérées, les pommes pourries, le raisin en décomposition et même parfois sur le foie cru Ou sur l’urine des diabétiques. Mais si les Abeilles recherchent dans certaines circonstances les matières sucrées partout où elles peuvent en trouver, cela ne veut pas dire qu’elles ne choisissent pas la substance sucrée la meilleure lorsque celle-ci se produit en abondance, pour délaisser une substance mellifère de qualité inférieure, quand bien même celle-ci serait très abondante aussi au même moment. C'est ce que l’on peut observer très souvent pour la miellée et en particulier pour la miellée de pucerons. En 1892, 1893 et 1895, j'ai remarqué bien souvent que les Abeilles laissaient de côté la miellée toutes les fois qu’elle se pro- duisait en même temps que la floraison abondante d’une plante nectarifère ; elles y revenaient, au contraire, une fois cette floraison passée. C’est ainsi qu’en 1893 elles n’allaient plus à la miellée d’Épicéa, de Chêne ou d’Érable, pendant la floraison des Robi- niers, pour y retourner ensuite quand les fleurs de ces arbres étaient fanées et avant la floraison du Sainfoin ; lorsque le Sainfoin était bien fleuri, elles abandonnaient de nouveau la miellée pour y reve- nir plus tard, en été, avant la floraison des Bruyères. J'ai vu aussi les Abeilles sur les Tilleuls en fleurs, à Louye (Eure), à Fontaine- bleau, en Dauphiné, visiter seulement les fleurs de ces arbres sans qu’on puisse voir en ce moment une seule Abeille occupée à récolter l'abondante miellée de pucerons qui tombait en pluie sucrée sur les feuilles. D'ailleurs, je pourrais citer de nombreuses observations du même genre faites par divers apiculteurs. Je me contenterai des suivantes : : « Les Abeilles ne recueillent le miellat que lorsque le miel des fleurs leur fait complètement défaut. Le 5 juin, je vis aux bois des Hallates, des Érables champêtres dont toutes les feuilles étaient couvertes de miellat et aucune Abeille ne le recueillait. » Les 23, 24 et 25 juillet, je n’ai également remarqué aucune Abeille sur un Tremble, dont le feuillage était littéralement ruisse- lant de miellat. Par contre, les Abeilles en grand nombre butinaient avidement sur les fleurs d’un Tilleul argenté et sur celles du Catalpa, qui se trouvent à proximité de ce Tremble (1) ». RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE 13 : « Sur le grand Chêne qui ombrage le rucher de la villa des Abeilles nous constations, dès le 26 avril au matin, une miellée abondante que les Abeilles, attirées sans doute par les fleurs des Acacias, semblaient dédaigner ou ne pas remarquer. Après cette floraison, du 29 avril au 12 mai, les feuilles de ce même Chêne, toujours couvertes de miellée, n’ont cessé de recevoir, dans la matinée, la visite d’une nuée de butineuses. Des feuilles de Vigne qui exsudaient aussi du nectar, attiraient également alors la visite des Abeilles. Pas plus sur la Vigne que sur le Chêne, nous n’avons pu découvrir la présence d’aucun puceron (2)....» « Chaque année ou à peu près, des Pucerons verdâtres attaquent les jeunes feuilles des Pêchers d’un espalier à proximité du prin- cipal de mes ruchers et feuilles ou tiges sont tout imprégnés de leur sécrétion brillante : les Abeilles ne s’y arrêtent pas.... M. Spuhler a observé le même fait sur les Poiriers (3) ». J’ajouterai, sans être aussi absolu que M. Alberti dont l’opinion est citée plus haut, que j'ai vu plusieurs fois les Abeilles faire un choix entre les diverses miellées. C’est ainsi qu’en Dauphiné, ou dans les Pyrénées, par exemple, je les ai vues bien des fois aller le matin récolter la miellée qui se produit sans pucerons sur les feuilles des Sapins, dédaignant au même moment la miellée abon- dante produite par les pucerons sur les Frênes, puis dans l’après- midi venir récolter celle-ci alors que la première ne donnait plus. Cette préférence peut être d’ailleurs indépendante de l’origine de la miellée ; ainsi, jai pu observer les Abeilles en 1893, à Fontaine- bleau, après la floraison des Tilleuls, sur la miellée de pucerons tombante sur les feuilles de ces arbres, tandis qu’elles ne butinaient pas, même le matin, sur la miellée âcre et résineuse produite sans l'intervention des pucerons sur les feuilles des Peupliers blancs voisins. (1) A. Pillain : L'Apiculteur, 1572, p. 279. (2) Dulac et Tapie : Les Abeilles ‘Ball. de la Soc. d’Apiculture des Hautes- Pyrénées, 4° année, n° 21, p. 46). (3) Ch. Bretagne : Des Miellats (Revue internationale d’Apiculture, janvier * 1895, p. 17). 14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il — EXPÉRIENCES 1° Variation de la production de la miellée suivant les circons- tances naturelles. — J'ai opéré pour la miellée comme je l'avais fait autrefois pour le liquide sucré produit par les différents nec- taires, c’est-à-dire en mettant la branche de la plante observée à l’abri des insectes mellifères, au moyen d’une gaze suffisamment fine, et en mesurant avec une pipette graduée la quantité de liquide exsudé dans des conditions déterminées et pendant un temps donné. Je citerai les résultats suivants : Le 20 juin, une petite branche de Chêne, non détachée de l'arbre sur laquelle j'ai constaté l’absence totale de toute espèce d'insectes, : a été mise ainsi sous une gaze protectrice. Elle avait été choisie de façon à être bien exposée à la lumière pendant presque toute la journée. J'ai considéré en particulier une feuille de cette branche qui mesurait environ quinze centimètres carrés. Pour évaluer le volume de miellée produit j’opérais de la facon suivante : J'essuyais avec du papier buvard toute la surface de la feuille et une heure après j’aspirais avec soin tout le liquide exsudé en promenant la pipette sur toute la feuille (dans le cas actuel il n° y avait de liquide que sur la surface inférieure); puis, je mesurais le volume du liquide récolté que je recueillais ensuite dans un verre de montre. On pouvait ainsi juger du sr neue de la production de la miellée à un moment déterminé. À six heures du matin, la température étant de 1805 et l’état hygrométrique de 0,97, le volume de miellée ainsi reproduite en une heure et encore adhérente à la feuille était de 175 millimètres cubes, à la lumière difiuse. À huit heures du matin, la température était de 2005, l’état hygrométrique de 0,81, le volume du liquide nent a été ” 78 millimètres cubes, par un soleil intermittent. À dix heures du matin, la température étant de 250, 8, l'état … hygrométrique de 0,68, le volume de la miellée était de 28 milli- | mètres cubes, par un soleil constant. _ A midi, la température étant de 270,5, l’état Nés de À 4 0, 60, le volume était de 5 millimètres cubes, par un soleil constant. . RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE 15 A deux heures, quatre heures, six heures et huit heures du soir, il n’y avait aucun dégagement de miellée. À dix heures du soir, à une température de 24°, l’état hygromé- trique étant de 0,90, la nuit étant presque complète, le volume de la miellée recueillie était de 4mm,5, Le lendemain matin, à six heures, il avait réapparu sur la feuille 162 millimètres cubes de substance sucrée. A partir de cette heure, les mesures furent faites sans essuyer la miellée avec du papier buvard. A trois heures de l'après-midi, elle devint cependant nulle comme la veille, sans qu’il fût possible de déceler un notable dépôt de sucre à la surface de la feuille, tandis qu'au contraire, les grosses gouttes qui étaient tombées sur le récipient placé au-dessous de la feuille, y avaient laissé une substance sucrée solide visible à l’œil nu. On peut donc conclure de ces dernières mesures qu’une partie de la substance sucrée a pu être réabsorbée par la feuille au milieu de la journée. En tous cas, ce qu’il faut retenir de ces observations et d’autres analogues faites sur une branche d’Épicea, le 25 juin, c’est que lorsqu'il y a une production sucrée venant des stomates de la feuille, cette sorte de sécrétion se produit pendant la nuit et ne peut tomber en gouttelettes abondantes que le matin avant le lever du soleil. Remarquons qu’il en est tout autrement de la miellée de puce- rons qui peut continuer à être rejetée par eux au milieu de la jour- née, même lorsqu'elle se concentre et se dessèche très rapidement en tombant. Il semble donc que, pour une feuille possédant un excès de sucre et susceptible de fournir directement la miellée, après une journée chaude, sèche et lumineuse, l’exsudation liquide soit favorisée par une bonne température, un état hygrométrique élevé et l’obscurité. 2° Influence des causes isolées sur la production de la miellée. — On peut se proposer d'isoler chacune des trois causes dont je viens de parler et qui semblent favoriser la production du liquide sucré, lorsque les feuilles peuvent le former. C’est ce que j'ai fait la même année, avec des branches d’Épicéa et des branches de Chêne - - récoltées le soir et placées dans l’eau. _ État hygrométrique. — Deux branches comparables du même 1 taient Des à la même RE HÉTE et à la mens lumière 16 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sous deux cloches identiques ayant chacune un thermomètre et un hygromètre Monnier. Sous la première cloche, le vase plein d’eau recevant la plante était recouvert de verre mastiqué afin d'empêcher l’évaporation et l’eau provenant de la transpiration de la branche était partiellement absorbée par une quantité suffisante de chlorure de calcium, renouvelé de temps en temps de façon à maintenir l’état hygrométrique entre 0,55 et 0,65. La seconde cloche recevait une autre branche analogue, et l’eau du vase pouvant se vaporiser sous la cloche (qui n’avait pas de chlorure de calcium), l’état hygromé- trique y atteignait rapidement 0,98. Chacune des branches était inclinée au-dessus d’une assiette qui pouvait récolter les gouttes sucrées tombant des feuilles. Au bout de trois heures, à la même lumière diffuse, et la tempé- rature restant égale dans les deux cas, on recueillait sur les feuilles, avec une pipette, toutes les gouttes de liquide sucré et on les rejetait dans l'assiette. J'ai trouvé non-seulement, comme cela était évident à priori, . un volume de miellée plus grand dans la cloche où l'état hygro- métrique était le plus élevé, mais aussi une quantité de sucre plus grande. Les deux liquides sucrés étant desséchés de la même manière, jusqu’à consistance sirupeuse, celui recueilli dans la cloche à air saturé pesait presque quatre fois plus que celui recueilli dans l’air relativement sec. L'expérience croisée faite en changeant les deux branches de place le lendemain a donné le même résultat en sens inverse. J'ai obtenu un résultat analogue en opérant avec l’Épicéa, mais en lavant les feuilles avec de l’eau, au lieu de recueillir les gout- telettes avec une pipette, puis en concentrant, comme précédem- ment, les deux liquides jusqu’à consistance sirupeuse. b. Lumière. — Les expériences ont été conduites d’une manière analogue, mais en plaçant les deux branches à comparer dans de l’air saturé d'humidité, l’une des cloches étant cp, à la lumière du soleil et l’autre étant à l’obscurité. Pour maintenir, dans les deux cas, une température à peu près égale, un courant d'eau froide constamment renouvelée entourait complètement une large éprouvette ouverte par le haut, us maintenue dans l’eau par des blocs de plomb ; et c’est sur le fond +” - de cette éprouvette qu'était ss le verre d’eau portant la branches RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE 17 recouvert d’une cloche, avec hygromètre et thermomètre, le tout exposée à la lumière. Les choses étant ainsi disposées et une température moyenne de 200,5 à 220 étant maintenue à l'obscurité et à la lumière, l’état hygrométrique étant de 0,98 dans les deux cas, j'ai trouvé, pour le Chène, que le rapport de la quantité de miellée produite à l’obscu- rité à celle produite au soleil était de 3,7. L'expérience étant croisée a donné un rapport sensiblement égal 3,5. Le lendemain, les expériences ont été reprises avec des branches d'Épicéa, le rapport de la quantité de miellée produite à l’obscurité, à celle produite à la lumière, a été trouvé égal à 2,8. Ces résultats ont un intérêt particulier, car ils font voir que, toutes choses égales d’ailleurs, la lumière a une influence retarda- trice considérable sur la production de la miellée, influence qui est très faible, en général, avec les tissus nectarifères floraux. C’est que les conditions ne sont pas les mêmes dans les deux cas. La plupart des tissus nectarifères sont complètement dépourvus de chloro- phylle, tandis que les tissus des feuilles qui exsudent en certains cas une substance sucrée sont riches en chlorophylle. Or, on sait combien est grande l'influence de la chlorophylle sur la trans- piration. Dans le cas de la miellée, il y a chlore OH dans le cas des nectaires floraux la chiorovaporisation est supprimée. Il n’est donc pas étonnant de voir les gouttes de nectar persister, même à découvert, sur les nectaires floraux, tandis que la miellée, quand elle se produit sur les feuilles, disparaît assez rapidement à mesure que le jour s’avance. Il n’en est pas de même, bien entendu, pour la miellée produite par les pucerons dont _ est au contraire diminuée par une nuit froide. c. Température.— L’abaissement de la température pendant la nuit, après une journée chaude, ne favorise la production de la miellée que par son influence sur l’état hydrométrique de l’air. En effet, si l’on opère comme précédemment mais à la fois dans l'obscurité et dans l’air saturé, à des températures variées, on ne ; | Sucré, si l’on se maintient entre les limites naturelles des tempéra- Les en été. Dans l’air saturé et à l'obscurité, la rer : Da de Botanique. — VIII, | 2 18 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de miellée produite est au contraire un peu plus grande à 250 qu’à 100. 3° Production artificielle de la miellée sur les feuilles. — Au moment où la miellée végétale se produit le matin sur un certain nombre d’essences, toutes les branches ne donnent pas ce liquide sucré et parfois, le lendemain, aucune ne produit de miellée. Si, à ce moment, on prend, au premier matin, des branches qui n’ont pas de gouttelettes sucrées, on peut leur en faire produire artificiellement en réunissant les conditions favorables à la forma- tion de la miellée, avec leur intensité la plus grande. Ces conditions favorables sont : 1° Un état hygrométrique élevé ; 2 L'absence de lumière ; 3° L’apport de l’eau par l’intérieur de la plante. : En plaçant une branche qui, à ce moment, n’a pas produit de miellée : 1° dans de l’air saturé, 2 à l’obscurité, 3° en mettant sa section fraîche dans l’eau, on aura réalisé un ensemble de condi- tions très favorable à la production de la miellée, C’est en opérant de cette manière que j'ai pu provoquer artifi- ciellement l’exsudation de la matière sucrée sur des branches d'arbres qui n’en produisaient à cette époque aucune gouttelette dans les conditions naturelles. J'ai obtenu ce résultat avec des branches de Chêne, d’'Épicéa, d'Érable, de Peuplier et de Bouleau. 4° Expériences sur la miellée et sa récolte par les abeilles, — On a vu plus haut que les abeilles préfèrent certaines miellées à certaines autres. Je me suis proposé de vérifier ces faits d’ des expériences directes. Ayant pu recueillir le matin par lavage des feuilles de Chêne une assez grande quantité de miellée, j'ai recueilli le même jour, et _ aussi par lavage, à peu près une aussi grande quantité de miellée de pucerons sur les Noisetiers. J'ai laissé se concentrer les deux liquides sucrés jusqu'à ce qu'ils renferment 60 °/, d’eau chacun. La même quantité de chaque miellée ainsi concentrée a été étalée sur deux assiettes et j'ai placé ces assiettes à une certaine distance . du rucher, non loin de l’abreuvoir où vont d'habitude les Abeilles DOUr puiser dé lea. A 1 observation par RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE 19 Les assiettes ayant été posées au premier malin, je n'ai pas tardé à voir les ouvrières exploratrices rôder autour d'elles, puis des Abeilles plus nombreuses sont venues et presque toutes allaient sur l’assiette contenant la miellée de Chêne, délaissant celle de Noisetier. Le 10 juillet, l'expérience a été reprise avec de la miellée de puce- rons recueillie sur les Tilleuls et de la miellée végétale recueillie sur les Peupliers blancs. A cette époque de l’année, il n’y avait pas de fleurs nectarifères nombreuses attirant les Abeilles, et les assiettes étant disposées comme précédemment, les butineuses ont préféré le miellat des pucerons du Tilleul à la miellée âcre et résineuse du Peuplier. Ces quelques essais montrent bien que les Abeilles choisissent toujours la meilleure matière sucrée qu’elles peuvent trouver à un moment donné et qu’elles ne se contentent d'une substance infé- rieure que lorsqu'elles n’ont rien d'autre à prendre. IL. — Composrrion CHIMIQUE DES MIELLÉES La composition des diverses miellées est très diverse, suivant que c’est une miellée de pucerons ou une miellée d’origine végé- tale et très différente suivant l’essence qui la produit. On ne peut donc pas donner, en général, la composition de la miellée. 1° Miellée produite par les pucerons. — Boussingault a analysé la miellée de pucerons produite sur les Tilleuls (1) ; il a trouvé qu’elle avait la composition suivante : Sucre non réducteur....... sr. 40,06 SOCER FOUUCIQUE . :........... 28,59 DR 22,55 Foiakss 99,70 M. Maquenne (1) a montré que ce sucre non réducteur est, non pas du sucre de canne comme le croyait Boussingault, mais de la mélézitose, identique au sucre découvert par M. Berthelot dans (1) Comptes Rendus, t 74, 1882, p. 87 et 472. (2) Maquenne : Sur la composition de la miellée du Tilleul (Comptes Rendus, t. 77, 1893, P. 127). : 20 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la manne de Mélèze et à celui signalé par M. Villiers dans la manne de Perse. Cet auteur pense que le sucre réducteur est du glucose ordinaire. Il évalue à 40 pour 100 environ la proportion de mélézitose contenue dans la miellée de Tilleul. M. Büsgen, en comparant les analyses du sucre contenu dans les feuilles à celles du sucre de la miellée de pucerons produite sur ces mêmes feuilles, a fait voir que la proportion du sucre . réducteur, par rapport au sucre non réducteur, est presque doublée après le passage de la matière sucrée dans le tube digestif des pucerons; la proportion de la dextrine par rapport au sucre non réducteur est également fortement accrue. J'ai constaté, d'autre pat, que la miellée de pucerons sur le Prunier (Prunus domestica) renferme 32 pour 100 d’un sucre non réducteur. M. Haenlé a trouvé une forte proportion de dextrine dans le miel provenant de la miellée des pucerons produite sur les Sapins (1). Il a montré en outre que, tandis que les miels récoltés sur le nectar des fleurs sont lévogyres la miellée de Conifères est dextrogyre et que cette dernière substance perd tout pouvoir rotatoire après dialyse totale. On voit par ces quelques résultats que la miellée de pucerons peut avoir des compositions très variées et que sa constitution chimique est différente de celle des liquides sucrés qu’on peut extraire des feuilles, au moment même où les pucerons les attaquent. 20 Miellée d’origine végétale. — J'ai signalé la présence du sucre de Canne dans un grand nombre de miellées et la présence de la . mannitose dans les miellées de Frêne, de Sureau et .de Chêne (2). En général, les miellées contiennent aussi de la dextrine et quelque- fois du tanin (miellée de Chêne). On peut mettre en évidence la présence de la dextrine en versant goutte à goutte de l’alcoo!l à 95° sur la solution sucrée ; il se forme alors dans l’alcvol de petits flocons caractéristiques. D'ailleurs on peut doser cette dextrine par les procédés ordinaires, et les miellées que j'ai analysées en renfer- ment de 0,10 à 7,3 pour 100. + La mannite peut être isolée partiellement en traitant la substance Fe (1) Voir l'Apiculteur, 1893, p 28. (2) Gaston Bonnier : loc. cit. p. 84. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA MIELLÉE 21 sucrée par l’alcool étendu, puis par l’éther. On obtient alors une matière sans pouvoir rotatoire et qui fond vers 1600, J'en ai trouvé une quantité notable dans la miellée végétale de l’Érable. Les gommes sont difficiles à mettre en évidence ; elles donnent cependant souvent avec le sulfate de sexquioxyde de fer un préci- pité soluble dans l’acide acétique. J’en ai trouvé une proportion sensible dans la miellée d’Aubépine. Enfin les glucoses même peuvent être très variables. La propor- tion de lévulose, par rapport au glucose ordinaire, est très difié- rente suivant les diverses miellées, et j’ai mis en évidence dans la miellée des Sorbiers et de l’Aubépine, le glucose connu sous le nom de sorbine. On a analysé aussi quelques miels produits par les Abeilles, au moment où elles vont presque exclusivement sur une miellée _ déterminée. Ces miels renferment alors une matière sucrée qui a été contenue dans le tube digestif des Abeilles ; ils renferment tou- jours une proportion de sucre réducteur plus considérable que la miellée dont ils proviennent. Parfois, on retrouve dans ces miels à peu près la même substance que dans la miellée. C’est ainsi que j'ai retrouvé, dans un miel formé par de la miellée de Chêne, de la gomme et du tanin. D'une manière générale, les miellées d’origine végétale diffèrent. des miellées de pucerons, et leur composition se rapproche plus de celle du nectar des fleurs ; elles sont cependant encore très diffé- - rentes entre elles. CONCLUSIONS Les principales conclusions à déduire de ce qui précède sont les suivantes : 1° Bien que les Aphidiens et les Cochenilles soient le plus sou- vent La cause de la miellée, il existe cependant des miellées FOPEUERE végétale. 20 L'origine directe de ces dernières matières sucrées est démon- trée par l'observation au microscope. On voit La substance sucrée apparaître en fines gouttelettes par Les orifices stomatiques. “ 3° La production de la miellée de pucerons peut se Re. _ pendant toute La journée et se ralentit pendant la nuît. La miellée 22 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE directe se produit au contraire pendant La nuit, et cesse ordinaire- ment dans la journée; son maximum de production est au lever du jour. &o Les conditions qui favorisent la production de la miellée végétale sont les nuits fraîches intercalées entre des journées chaudes et sèches. L'élévation de l'état hygrométrique et l'obscurité favori- sent la production de la miellée, toutes les autres condilions restant égales. : | 00 On peut provoquer a tificiellement la sortie du liquide sucré, par les slomales des feuilles pouvant produire de la miellée, en plongeant les branches dans l'eau et en les mettant à l'obscurité dans de l'air saturé. Dans ces conditions, les feuilles peuvent produire de la miellée, alors que les ÉLANCAeS restées sur les mêmes arbres n’en. produisent pas. 6o Bien que les Abeilles puissent aller recueillir n'importe quelle substance sucrée, lorsqu'elles n'ont rien de mieux à leur disposition, elles vont toujours butiner, quand elles en ont le choix, là où la subs- lance sucrée est la meilleure. Lorsque la floraison des plantes melli- fères est abondante, elles délaissent la miellée, surtout celle pro- duite par les pucerons. Elles y butinent, au contraire, Les jours où il y a disette de fleurs mellifères. 7 La composition chimique des miellées est très variable. Celle des miellées d'origine végétale se rapproche plus de La composition chimique des nectars que celle des miellées de pucerons. TR RECHERCHES SUR LES ÉPILOBES DE FRANCE par M. Paul PARMENTIER INTRODUCTION Dans ses « Observations sur la végétation des Épilobes » (1), Michalet dit : « je n’entreprendrai pas de définir ici les espèces critiques du genre ; à la rigueur elles le sont toutes ». De son côté, mon savant collaborateur, M. le D'Gillot, d’Autun, a, dans plusieurs mémoires, appelé l’attention des botanistes sur les rapports qu'ont entre eux : 10 les E. Dodonaei et Fleischeri ; 2 les E. alsinefolium et alpinum ; 3 les E. montanum et lanceolatum. Les difficultés rencon- trées dans ce genre, aux formes si nombreuses, sont, malgré ces divers travaux, encore loin d’être aplanies. Il suffit, pour s'en convaincre, de parcourir le magistral ouvrage du professeur Haussknecht (2). Ce savant reconnaît 22 espèces européennes, parmi lesquelles 19 croissent en France, À chacune de ces Sue il rattache une infinité de formes. Ea voici deux exemples : 10 E, spicatum Lam. Formes : foliosa, racemosa, pubescens, stenophylla, * macrophylla, cuspidata, sessilifolia, petiolata, obovoidea, oblonga, parviflora, albi- flora, brachycarpa, macrocarpa. 20 E. hirsutum L. Formes : virescens, adenocaulon, villosa, tomentosa, sericea, (1) Michalet : Observations sur la végétation des Épilobes, ete. (Bull. soc. bot. Fr , 1855). a) nn Monographie des gattung sr ce 1884). # 24 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE oblongifolia, obovata, lanceolata, variegata, grandiflora, parviflora, albiflora, subapetala, brachycarpa, dolichocarpa, adenocarpa, tricho- carpa, hamaticarpa. Le lecteur peut être certain que je n’ai pas choisi ces deux espè- ces parmi les plus polymorphes ; l'E. palustre et d’autres ont encore des formes plus nombreuses. Le travail du professeur Haussknecht est certainement une œuvre d'observation et de longue haleine. Mais je me demande si, au point de vue pratique et scientifique, il est réellement possible au botaniste et au savant de sortir de ce dédale de formes ? Mettant à profit les judicieux travaux de Vesque, mon regretté et cher maître, j'ai entrepris de faire l'étude anatomique de toutes les formes françaises et corses, et de Comparer, ou mieux de combiner les résultats ainsi obtenus avec les caractères morpholo- giques, tout en tenant compte des conditions de milieu et des affi- nités réciproques des types essentiels. J'ai été puissamment secouru dans cette étude par M. le Dr Gillot qui, non-seulement m’a communiqué ses nombreux et magnifiques échantillons d’herbier et beaucoup d’Épilobes frais, mais encore m'a éclairé de ses sérieuses observations. Je lui en exprime ma profonde reconnaissance. EL CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES ET TAXINOMIQUES DU GENRE ET DE SES SUBDIVISIONS. Les organes servant à la végétation et à la continuation de la plante, sont considérés comme les plus importants ; c’est sur les caractères de ces organes qu’est basée la subdivision du genre en propre, leurs racines Ou bien elles possèdent un rhizome novations successives. Enfin, aux que bourgeon naissent des racines sont annuelles ou bisannuelles, qui devient pérennant par in __ entre-nœuds inférieurs de cha LES ÉPILOBES DE FRANCE 30 adventives qui lui permettent, dès son début; de se séparer, comme je viens de le dire, de la souche mère. Cette subdivision n’est pas absolue et coinipotte des exceptions. C’est ainsi que sur l’E. alpinum L., qui appartient à la section Lysi- machion, on a pu observer des portions de souche remontant à quatre ans ; plusieurs espèces antarctiques sont dans le même cas. A côté de ce caractère souterrain, il en existe d’autres qui ofirent une valeur taxinomique non moins évidente. Je vais les énumérer respectivement pour chaque section. I. CHAMAENERION Rhizome pérennant, ongiénte rampant ou incliné, à turions dépourvus de racines adventives. Fleurs ordinairement irrégulières à pétales eñtièrs ou subémarginés. Étamines réfléchies-arquées, disposées en un seul verticille. Stigmates toujours 4-fides. Feuilles Re tag rarement opposées. E. spicatum Lam., E. Dodonaei Vill.,E. Fleischeri Hochat. Il. LYSIMACHION _ Racines annuelles ou bisannuelles, ou rhizomes pérennants par innovations successives, produisant des bourgeons radicants aux .entre- nœuds inférieurs et vivant, dès le début, d’une vie propre. Fleurs régu- lières, à pétales émarginés ou 2-lobés. Étanines dressées, disposées en deux verticilles. Stigmates 4-fides ou entiers. Feuilles inférieures oppo- sées, amplexicaules, rarement libres, les autres alternes. E. Duriaei Gay, E. lanceolatum Seb. et Maur., E. montanum L,, E. collinum Gmel., E. hirsutum L., E. parviflorum Schreb., E. alsine- folium Vill., E. alpinum L., E. palustre L., E. Lamyi F. Schultz, E. roseum Schreb., E. trigonum Schrk., E. tetragonum L., E. obscu- rum Schreb., E. Tournefortii Michal. Ces caractères, ainsi que ceux de dignité moins élevée, n'olraut, pour la plupart, aucune fixité : ils sont soumis aux influences du milieu. Les espèces, très plastiques, se relient fréquemment les unes aux autres par de nombreuses formes transitoires. Un seul caractère cependant, celui tiré du stigmate, permet d'établir deux divisions très nettes dans la section Lysimachion. Quant au morcelle- 26 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ment ultime du type spécifique, opéré ensuite par M. Haussknecht, et qualifié par lui de furioniferae, soboliferae, rosuliferae, etc., il est plus conventionnel qu'eftectif. IT. — CARACTÈRES ANATOMIQUES DU GENRE. 4. Feuille. — Poils simples, 1-cell., incolores, à parois minces, lisses ou légèrement verruqueuses(Pl. 2, fig. 1, 2, 3), aigus ou clavi- formes (fig. 1), abondants ou n’existant que sur les nervures et les bords du limbe, ou nuls. Épidermes ordinairement onduleux (P1. 2, fig. 4), plus rarement subonduleux ou recticurvilignes (PI. 2, fig. 5); cuticules minces, lisses ou striées. Stomates à cellules annexes irrégulièrement disposées, en nombre variable, 3 à 6 (fig. 4, 5); plus petits que les cellules épidermiques, existant sur les deux épidermes, mais plus nombreux sur l’intérieur, s’ouvrant ordinai- rement au niveau épidermique (fig. 6), rarement inclus (E. Dodonaei) ou exserts (E. hirsutum)., Mésophylle bifacial (PL. 2, fig. 8-11), rare- ment homogène (fig. 9) ou subcentrique (fig. 7), à lacunes nulles, renfermant toujours vers son milieu, rarement dans toute son épaisseur (E. Tournefortii), des cellules à raphides. Nervure secondaire à faisceau libéro-ligneux simple, normalement orienté, non immergé (excepté E. palustre L.), toujours dépourvu de fibres mécaniques externes. Faisceau de la nervure médiane simple, non immergé, sans tissu mécanique, rattaché à l’'épiderme supérieur par du parenchyme Clair, fortement collenchymatoide à la périphérie, Pétiole fréquemment nul ; faisceau libéro-ligneux principal disposé en arc ouvert en haut, sans tissu mécanique, ac- compagné parfois de 2-4 petits faisceaux latéro-supérieurs (P1. 3, fig. 13-14). Parenchyme cortical clair, à cellules ordinairement arrondies et collenchymatoïdes à la périphérie ; plus grandes, de formes irrégulières et à parois minces dans sa moitié interne, renfermant souvent des raphides. 2. Tige. — a. Coupe épaisses, allongées tang mince, lisse ou striée, a transversale. — Épiderme à cellules peu entiellement, rarement arrondies ; cuticule vec ou sans poils (même structure). Paren- ment vert dans sa moitié externe, à grandes LES ÉPILOBES DE FRANCE 27 cellules, de formes irrégulières ou plus ou moins polygonales avec grand axe dirigé tangentiellement, à parois irrégulièrement épais- | sies, plus minces dans la moitié interne. Fibres mécaniques géné- ralement très larges, à lumen petit, issues du liber primaire, for- mant de petits et rares paquets contre la face interne du paren- chyme cortical. Périderme (1) mou, à cellules claires, issu du liber secondaire et en contact avec ce dernier tissu. Liber vert ou clair, composé exclusivement de tubes et de parenchyme, à éléments assez larges (fig. 15). Bois à rayons médullaires inégaux et inéga- lement espacés, nombreux, moniliformes, composés ordinairement d’une, rarement de deux files de petites cellules, ovales radialement et à parois peu épaisses. Fibres ligneuses disposées en séries parfaitement rayonnantes, à lumen ordinairement large et à parois de moyenne épaisseur ; vaisseaux à contour recticurviligne, petits, disposés sans ordre apparent dans toute l’épaisseur du bois ; paren- chyme ligneux nul (PI. 3, fig. 17,18). Moelle à larges cellules polygo- nales, à parois minces, très délicates, disparaissant partiellement ou totalement. b. Coupe radiale. — Cellules de l’épiderme, du parenchyme corti- cal et du liège 2-4 fois plus longues que larges. Vaisseaux ligneux à ponctuations simples et transversales, avec diaphragmes horizon- taux ou obliques percés d’une seule et large ouverture. Cellules des rayons médullaires rectangulaires, très allongées dans le sens de l’axe de la tige, à parois percées de ponctuations simples. Fibres ligneuses lisses. Cellules médullaires 2-3 fois plus longues que larges, plus ou moins rectangulaires, le grand côté parallèle à l'axe de la tige. Raphides de la moelle très longs, pouvant suivre le par- cours de 2-3 cellules ; ceux du parenchyme cortical plus courts ou nuls. Liber rarement cristalligène. 3. Rhizome.— Même structure que l’axe aérien ; périderme extra- libérien provoquant l’exfoliation du parenchyme cortical. Quelques -raphides dans le liber. Même plan ligneux. Moelle lacuneuse. 4. Racine.— Ne diffère du précédent que par sa moelle très réduite ou nulle, et alors occupée par les éléments primaires du tissu ligneux. (1) N’existe pas chez toutes les espèces. 28 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE III. — VALEUR TAXINOMIQUE DE QUELQUES-UNS DE CES CARACTÈRES. 1. Feuille. — a. Les poils conservent partout la même structure. On rencontre les deux formes, avec une certaine abondance, surtout dans la sous-section schizostigma. Ceux à extrémité acuminée ou obtuse, ordinairement rares, peuvent servir à caractériser la sous- section synstigma. Enfin, tous sont très rares ou nuls sur la feuille des Chamaenerion et de deux synstigma (E. Tournefortii et alpinum). L’abondance ou la rareté de ces petits organes, ainsi que la coexis- tence de leurs deux formes, constituent une remarquable allure épharmonique. Toutes les fois que des races ou des espèces sont en : séries variant dans le même sens, elles peuvent se dépouiller pres- que totalement de leur revêtement pileux ou l’accentuer. Certains Épilobes n’ont des poils que sur les bords du limbe foliaire, d’autres n’en ont que sur la tige ou sur le pédoncule floral, enfin il en est une troisième catégorie qui en portent sur les deux faces de la feuille. C’est bien ici le cas de rappeler le principe des « variations parallèles » établi par M. le Dr Gillot (1). « Dans un même genre les variations présentées chez une espèce par les caractères d’ordre secondaire : couleur, indumentum, armature, forme des feuilles, etc., ont de grandes chances de se retrouver dans les espèces voi- sines ». En effet, cette abondance et cette rareté ne s’accomplissent pas arbitrairement ; elles affectent, l’une ou l’autre, des groupes assez bien circonscrits. La structure des poils est un excellent caractère de genre, je dirai même de famille, car elle se maintient partout chez les Onothéracées. Les poils claviformes des Épilobes ayant été rencontrés chez d’autres genres (Onothera, Circaea) ne peuvent donc servir à définir le genre Épilobium. . La structure de l’appareil stomatique est un bon carac- tère générique : elle ne comporte aucune exception. Les deux faces de la feuille portent généralement des Stomates, dont la longueur oscille entre 25 et 30 w. Leur très rare absence sur l’épiderme supérieur est une seconde allure épharmonique, mais beaucoup (+) D° Gillot : Variations parallèles à fleurs rouges d a nre Gali . (Bull. Soc. bot. Fr. t. XLI, 1894). demo ” LES ÉPILOBES DE FRANCE Re moins remarquable que la précédente, car elle n’intéresse au plus à la fois que deux formes voisines, c. Les cristaux Kyxalaie de chaux en Rénpiises pan dans tout le mésophylle,mais plusfré gieux, à l'exclusion de toute autre forme cristalline, On pou mime les rencontrer dans le parenchyme cortical et le liber de la tige. Aucune espèce du genre n’en est dépourvue. C'est là un caractère taxinomique fort important. d. Enfin je signalerai l’absence complète et générale de tissu mécanique à l’entour des faisceaux libéro-ligneux des nervures foliaires et du pétiole quand il existe. Tels sont les caractères constants du genre fournis par la feuille. e. Les cellules épidermiques de la feuille constituent par leur forme d’ensemble une nouvelle allure épharmonique d’une valeur presque équivalente à celle ayant trait aux poils. Les espèces de la section Chamaenerion ont les épidermes recticurvilignes ; celles du groupe schizostigma les ont onduleux ou subonduleux ; enfin celles du second groupe synstigma ont généralement l’épiderme supérieur recticurviligne et l’inférieur onduleux, subonduleux ou plus rarement recticurviligne. Ces divers caractères, tous plus ou moins soumis à l’influence du milieu ambiant, ont une importance relative dont on doit tenir compte dans la coordination des formes du genre. : 2. Tige. — La structure du plan ligneux du bois ne comporte aucune exception. Partout les fibres ligneuses sont disposées en séries rayonnantes, tandis que les vaisseaux le sont sans ordre apparent. La structure de ces vaisseaux (ponctuations et diaphrag- mes) est caractéristique. Le parenchyme ligneux fait complètement défaut. Un périderme peut se développer aux dépens du liber secondaire. Il existe chez la majorité des représentants du genre, et constitue aussi une allure dont il y a lieu de tenir compte pour l’étude des affinités des formes du genre. 3. Pédoncule floral. — Rien de saillant dans cet organe; on y retrouve la plupart des caractères de la tige. Néanmoins la forme des cellules parenchymateuses, médullaires, ainsi que l'abondance du revêtement pileux et la répartition de la chlorophylle, permet- 30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tront d’opérer des rapprochements entre plusieurs formes. Il ne faut pas exagérer la valeur taxinomique de cet organe, basée exclusivement sur les petits détails histologiques qu'il peut fournir, car rien n’est plus instable. 4. Pollen. — Les grains de pollen ont une forme triangulaire et présentent trois pores saillants qui n’intéressent que l’exine (PL. 3, fig. 19); le reste de cette membrane est recouverte de très fines ponctuations. Le grain de pollen ne peut fournir aucun caractère générique, car il se retrouve avec la même forme chez les genres de la famille. IV. HISTOIRE GÉNÉALOGIQUE DES REPRÉSENTANTS DU GENRE. (Voir la planche 1). . Je tiens à rappeler au lecteur que cette étude n’a trait qu'aux Épilobes de France, que j'ai tous examinés, à l’exception de l'E. nutans Schmidt, qu'il m’a été impossible de me procurer. Cette petite lacune ne dérange nullement le plan de mon travail, puisque les groupes nodaux sont parfaitement établis. Il suffira donc d’in- tercaler cette nouvelle forme dans la série des synstigma à laquelle elle appartient. Les deux modes de végétation des Épilobes permettent de dis- tinguer deux groupes nodaux, se rattachant l’un à l’autre par une ou plusieurs formes ancestrales qui en ont été le point de départ. Cette hypothèse est fort admissible, car en comparant les caractères anatomiques aux caractères morphologiques de chaque section, l’on constate de si nombreux points communs et de premier ordre, qu'il est impossible de méconnaître l’unique origine de tous les repré- sentants du genre. Le ou les représentants du groupe ancestral jouissaient d’un mode de végétation assez instable dans leurs coudi- tions moyennes d'adaptation. Tantôt c'était celui des Chamaenerion, tantôt celui des Lysimachion ; ceci n’a rien de surprenant. Mais aussitôt que des espèces dérivées se sont trouvées dans un milieu sensiblement différent de celui d’origine, elles ont cessé, dans une à _certaine limite, de donner cette dualité végétative. De là l’origine : cod nds sections du ee même mentionné des nm LES ÉPILOBES DE FRANCE 31 de la section Lysimachion, qui offraient le même mode de végétation que celui de la section Chamaenerion. Peut-être rencontrera-t-on, parmi les Épilobes exotiques, le groupe ancestral tout entier. Les groupes nodaux qui en dérivent étant suffisamment établis par les caractères biologiques, morphologiques et anatomiques, je passe aux autres séries de dérivation. 4° Section : Chamaenerion. La première série, monotype, est représentée par l’E. spicatum Lamk. La forme ovale-oblongue de ses grandes feuilles à nervation réticulée transversalement, frappe tout d’abord et ne permet pas de le confondre avec ses congénères. Les feuilles et les tiges sont glabres. Les épidermes foliaires sont recticurvilignes, et le supé- rieur est dépourvu de stomates ; le mésophylle est bifacial et d’une épaisseur moyenne de 133 u. Ces données ne deviendront réelle- ment Caractéristiques qu'après comparaison avec leurs homologues dans les formes de la seconde série. L’E, spicatum est une plante qui aime la lumière, mais peu la sécheresse ; ses exigences physiolo- giques sont parfaitement exprimés par la structure des feuilles. La deuxième série ne comprend également qu’une espèce, l'E, Dodonaei Vill., plante très hélio-xérophile, à feuilles linéaires, ou linéaires-lancéolées, peu velues, surtout sur l’épiderme supérieur, On y rencontre les poils acuminés et claviformes. Les stomates sont inclus ; son mésophylle, d’une épaisseur moyenne de 332 , est sub- centrique (PI. 2, fig. 7) : deux puissantes assises de palissades existent sous chaque épiderme. Les cuticules, de moyenne épais- seur, sont striées. On ne saurait placer cette espèce dans la même série que la précédente. L’anatomie de la tige et de la feuille ne le permet pas ; et, en cela, elle est en parfait accord avec la morpho- logie. 11 m'est impossible de considérer l'E. Fleischeri Hochst. comme un type spécifique; il n’est qu'une race montagnarde de l’E. Dodonaei. On y trouve, en effet, les caractères suivants : épidermes foliaires recticurvilignes, lisses, glabres. Poils claviformes sur le pédoncule floral ; mésophylle subcentrique, d’une épaisseur moyenne de 446 u. Palissades de la face inférieure du limbe, lâchement unies et for- mant de nombreuses lacunes. Plan ligneux, parenchyme cortical et périderme de la tige, identiques à leurs homologues chez l'E. 32 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dodonaei (PI. 3, fig. 16). Tous les caractères anatomiques constatés chez ce dernier se retrouvent chez l'E, Fleischeri, où ils ne diffèrent que quantitativement. Or cette différence est un phénomène d’adap- tation réalisé tous les jours dans nos jardins botaniques ou dans la nature. D’un autre côté, plusieurs botanistes descripteurs, notam- ment M. le D' Gillot, ont toujours considéré cet Épilobe comme une race stationnelle de l'E. Dodonaei. 2e Section : Lysimachion. Un caractère floral important, tiré du stigmate, a permis de scinder cette section en deux groupes (schizostigma et synstigma). L'anatomie ne corrobore ce caractère que d’une façon insuffisante. Les Épilobes à stigmates 4-fides se distinguent de ceux à stigmates entiers, par l'existence simultanée des poils acuminés et clavifor- mes sur la feuille ; par les épidermes généralement onduleux ou rarement subonduleux. Il n’est pas d'exemple vivant, que je sache, dans la section qui m'occupe, dont le stigmate soit tour à tour 4-fide et entier. La différenciation de ces caractères doit remonter plus loin dans le passé. Si l’anatomie est peu influencée par ce caractère sligmalique, il ne s’en suit pas qu’elle soit en défaut dans le cas actuel. Le caractère floral ici n’intéresse qu’un organe ; il est de plus très ancien et à l'abri de toute influence d'adaptation. D'un autre côlé, son importance physiologique est toute dans la fleur ; elle n’affecte en rien, ou peut-être que superficiellement, les organes végétatifs. Voilà pourquoi ces organes peuvent être très bien en désaccord et ne pas avoir la même tendance évolutive dans chaque groupe. a. Schizostigma. ; La première série, issue du sroupe nodal, comprend les E. Du- riuei Gay, lanceolatum Seb. et Maur. et montanum L. étroitement liés les uns aux autres. La première de ces plantes ouvre la série ; c'est la moins hélio-xérophile. Le mésophylle, d’une épaisseur de 90 x, ne comprend que 4-6 couches de cellules, la supérieure étant seule différenciée en palissades 2-3 fois plus longues que larges. La tige est dépourvue de périderme. : La seconde, l'E. montanum, est une plante très commune, se lencontrant depuis la plaine jusqu'aux sommités (Jura). Son méso- phylle bifacial, soumis aux influences de ces divers milieux, varie LES ÉPILOBES DE FRANCE K S dans d’assez grandes proportions au point de vue de ses caractères quantitatifs. Les palissades peuvent n ‘occuper qu’une faible portion, du mésophylle ou atteindre la moitié de son épaisseur (176 u). Ce mésophylle comprend ordinairement 8-9 assises de cellules. Les épidermes foliaires sont striés et munis de poils où dominent les claviformes. Un périderme existe dans la tige à la face externe du liber mou. Au point de vue morphologique, ces deux plantes peuvent subir de nombreux rapprochements, et si j'ai placé l'E. montanum à la suite de l'E. Duriaei, c’est uniquement parce que ce dernier, quoi- que localisé dans les régions montagneuses, possède une affection un peu plus faible pour la lumière que son congénère, et aussi à cause des affinités multiples de l'E. montanum avec l'E. lanceolatum qui, lui, diffère notablement de l'E. Duriaei par ses besoins de milidith La série se termine par l'E. lanceolatum que j'hésite à considérer comme une bonne espèce. En effet, il possède, dans ses grands traits, tous les caractères de l'E. montanum. Mésopophylle bifacial, d’une épaisseur de 433 w, composé de 6-8 couches de cellules, les deux supérieures généralement transformées en palissades qui remplis- sent environ le tiers du mésophylle. Mêmes caractères dans la tige. Les différences ne portent que sur la quantité, qui peut être plus grande chez l'E. montanum que chez l’autre ; ceci, d’ailleurs, est bien naturel, étant donnée l'aire de végétation de cette plante. Les différences morphologiques sont assez difficiles à saisir, à cause des nombreuses formes intermédiaires qui existent entre ces deux types. M. le Dr Gillot fait remarquer que « les E. montanum et lanceola- tum, considérés dans leurs formes typiques, sont différents l’un de l’autre, et paraissent devoir être décrits dans les flores comme deux espèces distinctes. Il est probable, cependant, ajoute-t-il, qu’ils ont une origine commune, qu’ils procèdent d’un même type pri- mitif (1) ». Si ces deux Épilobes sont reliés l’un à l’autre par de nom- breuses formes intermédiaires, ils ne sont pas deux espèces. Dans l’état actuel de la botanique descriptive, pour qu’une plante puisse (1) D' Gillot : Les Onolhinéséss de Saône-et-Loire et du Morvan, 1894, P. 7. ee du Monde des plantes). Rey. gén. de Botanique, — VIII. ou 3 34 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE être considérée comme une bonne espèce, il ne faut pas qu’elle se rattache à une autre espèce par des formes transitoires autres qu’hybrides. Vesque à admirablement défini l'espèce (1). « L'espèce, a-t-il dit, est l'ensemble des végétaux qui ne diffèrent entre eux que par la nature qualitative des organes épharmoniques ». La définition suivante, également de lui, serait beaucoup plus logique. « L'espèce est l’ensemble des végétaux qui ne difièrent entre eux que par des caractères épharmoniques ». Mais il faut adopter la première, à cause de l’état actuel de la botanique descriptive. Les caractères épharmoniques sont soumis à l'influence du milieu physique : ils varient donc. C’est précisément le cas de ceux des E. lanceolatum et montanum ; mais aussi ces mêmes caractères ne Sont pas qualitatifs (2), ils ne sont que quantitatifs. Il n’y a donc pas deux types spécifiques, et il est plus rationnel de considérer VE. lanceolatum comme une race localisée et réduite de l'E. montanum . Une nouvelle série, monotype, est ouverte par l'E. collinum Gmel., plante microphylle aimant peu la chaleur et la lumière. Son mésophylle homogène est dépourvu de palissades, et n’a qu’une épaisseur de 80 y ;vers son milieu existent, de distance en distance, d'énormes cellules à raphides. Les épidermes foliaires sont ondu- leux, et à cuticules striées. Cet Épilobe aurait pu, de prime-abord, être rapproché de la série Duriaei-lanceolatum par des caractères morphologiques ou anatomiques assez nombreux : par les poils, la caractéristique du pétiole, les épidermes, les graines papilleuses, obovoïdes et arrondies au sommet. Mais ses aptitudes physiolo- giques sont trop différentes de celle de cette série, auxquelles on peut ajouter la faible taille des feuilles, l'absence de fibres méca- niques et de périderme dans la tige. L’E, collinum est une borne espèce, que l’on doit rapprocher de la série précitée et particulière- ment, au point de vue morphologique, de l'E. montanum L. La série suivante débute par l'E. hirsutum L. à feuilles sessiles et grandes, recouvertes, sur les deux faces, de poils longs et abon- dants. Cet Épilobe est peu hélio-xérophile : le mésophylle est rendu (1) Vesque : L'espèce végétale considérée au point de vue de l'anatomie mo ere ee 6° série, Ha P- 46). : . 4 0 ml se A re _ __ et les théories de M. ve à É SUe LES ÉPILOBES DE FRANCE : 35 Éttembnt bifacial par une assise de petites palissades deux fois plus longues que larges qui remplissent environ le tiers de son épaisseur totale (64 ). La tige possède des paquets d'énormes fibres mécaniques, à. la face interne desquels existe un périderme bien développé. Le bois est très vasculaire etles stomates ordinairement exserts. On voit que cette plante transpire beaucoup, aussi affec- tionne-t-elle surtout le bord des eaux et les lieux humides. : L’E. parviflorum Schreb se place immédiatement à sa suite dans la série, auquel il ressemble par son feuillage, mais dont il diffère par son affection beaucoup plus grande pour la lumière. L’épaisseur du mésophylle est de 73, sa moitié supérieure au moins est occu- pée par une seule assise de palissades 6-8 fois plus longues que larges. Le revêtement pileux est moins accentué et les poils clavi- formes paraissent très rares. L’épiderme supérieur est recticurvi- ligne ; l’inférieur, onduleux. Ces épidermes, surtout le supérieur, sont constitués par de larges et épaisses cellules. La tige possède des fibres mécaniques et un périderme comme sa congénère ; mais elle a en outre un parenchyme cortical plus puissant, moins écrasé, et quelques petits cristaux en raphides dans le liber; le bois est aussi moins vasculaire. Au point de vue morphologique, ces deux Épilobes sont très rapprochés ; ils ne diffèrent guère l’un de l’autre que par la taille et la couleur des fleurs, et par les feuilles caulinaires _ moyennes de l'E. hirsutum, qui paraissent amplexicaules, Ce n'est donc pas sans des motifs sérieux que j’ai groupé ces plantes. B. Synstigma. Les E. alsinefolium Vill. et anagallidifolium Lam. ou alpinum 1. constituent une nouvelle série dérivéedu groupe nodal Lysimachion. Us ne diffèrent entre eux par aucun caractère anatomique quali- tatif. Tous deux ont l’épiderme foliaire supérieur recticurviligne et plus épais que l’inférieur qui est onduleux ; leur mésophylle, de même épaisseur (140-150u), est également bifacial, avec deux assises de palissades qui remplissent la moitié de cette épaisseur (PL 2, fig. 8). Ce sont deux plantes qui ont sensiblement les mêmes besoins. La caractéristique des pétioles est exactement la même, mais les feuilles de l’£. alpinum sont plus petites que celles de l'E. alsinefolium. L'anatomie de la tige ne révèle rien non plus de caractéristique Il ya tout lieu de croire que les auteurs ont com- 36 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mis une exagération en faisant de ces Épilobes deux espèces dis- tinctes : V’E. alpinum n’est qu'une race montagnarde du premier, dont il ne diffère, anatomiquement, que par l’absence de stries cuti- culaires sur les épidermes, par le mésophylle, un peu moins épais et le parenchyme cortical de la tige à cellules plus grandes et moins écrasées. La vascularisation du bois est la même de part et d’autre. Je suis heureux de constater que la morphologie corrobore ma manière de voir. Ces deux Épilobes ont les graines glabres ; la tige pourvue de lignes manifestement décurrentes. Les autres carac- tères différentiels sont de faible valeur, et si l’on examine les nom- breuses formes intermédiaires entre ces deux plantes, on constate . facilement qu’il y a lieu de les réduire en une seule espèce repré- sentée par l'E. alsinefolium ; l’autre, E. alpinum, n’en est qu’une race régionale. M. le Dr Gillot avait prévu cette réduction. Il m'a été impossible de faire entrer VE. palustre L. dans aucune série pléiotype du groupe synstigma : il constitue, à lui seul, une série dérivée. Son héliophilie est forte ; il est le seul de toutes les espèces françaises du genre qui ait les nervures secondaires nette- ment immergées. Deux assises de larges et courtes palissades, occu- pant la moitié du mésophylle, assurent en même temps sa puissance de conductibilité des produits aqueux et d’absorption des rayons lumineux. Cette plante respire et transpire abondamment. Les stomates sont nombreux sur les deux faces de la feuille ; le paren- chyme spongieux, très compact, renferme d'énormes raphides ; la face supérieure de la feuille est creusée d’un profond sillon sur la nervure médiane. Les vaisseaux du bois de la tige sont petits et nombreux (P1.3, fig.17), les poils foliaires sont rares, longs et ne com- prennent que le type claviforme. Je tiens à faire remarquer que, de tous les représentants du groupe synstigma, VE. palustre est le seul ayant la tige ronde sans lignes saillantes ; il a aussi les feuilles très entières, à bords révolutés. Dans l’'énumération des hybrides du genre et des variétés, men- tionnés plus loin, on peut voir combien cette espèce est plastique et variable quant à son port et à ses dimensions. a | Une dernière série pléiotype est ouverte par l’E.tetragonum L., . Plante très robuste et très répandue. Son mésophylle, franchement | … bifacial (PI.2, fig.10), atteint une épaisseur moyenne de 73y., les palis- sades en remplissent à peine le quart ; les cuticules épidermiques LES ÉPILOBES DE FRANCE 37 sont d'épaisseur moyenne et non striées. Les besoins de cet Épilobe répondent à ceux des conditions moyennes d'adaptation. Il com- prend, dans ses divers organes, tous les caractères que l’on ren- contre à des degrés différents chez les autres espèces dérivées du même groupe. De prime-abord, j'avais donné, non sans une certaine hésitation, la préférence à l'E. Lamyi, qui me paraissait plus apte que son concurrent à inaugurer la série. Mais les observations judicieuses de M. le Dr Gillot d’une part, et un examen anatomique et biolo- gique plus approfondi d'autre part, m'ont décidé à le remplacer par l'E. tetragonum. Cette dernière espèce a fourni de nombreuses branches de dérivation ; les espèces françaises en représentent déjà quatre. La première est figurée par l'E. Lamyi F. Schultz, plante d’un vert glauque, annuelle ou bisannuelle, jamais vivace, à feuilles subpétiolées, atténuées ou arrondies à la base, à limbe non décurrent, portant de petites fleurs dressées et d’un rose gai. Le mésophylle ne dépasse guère 50 x d'épaisseur; les cellules de l’assise supérieure sont larges, rectangulaires, et ont une tendance à devenir palissadiques (PI. 3, fig. 12). Les épidermes sont recticurvilignes, non striés, à stomates nombreux. Le cylindre central, très développé, comprend de nombreux vaisseaux répartis partout sans ordre apparent. Le liber renferme des cristaux raphides, et un périderme peu épais existe à sa face externe sans être accompagné de fibres mécaniques comme dans l’espèce précédente. Les poils sont aussi très rares sur la feuille, ils n’existent que sur les bords du limbe et la face inférieure des nervures. Ces poils sont longs, obtus au sommet-et à parois finement verruqueuses (1) (PI. 2, fig. 3). Ces divers caractères se retrouvent presque tous chez l'E. tetragonum et permettent de considérer l'E. Lamyi comme une sous-espèce appauvrie, peut-être en voie d’extinc- . tion, du précédent, mais conservant bien son faciès individuel. Je crois utile de rappeler ici les observations de Grenier sur le rapprochement de ces deux Epilobes. Tout en refusant aux carac- tères respectifs de ces deux types une valeur: suffisante pour cons- tituer deux espèces, ce savant ne pouvait admettre, avec Michalet, (1) Ces poils, finement verruqueux, se rencontrent aussi chez d’autres espèces. ;. : nn à 38 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que l'E. Lamyi fût une race de l'E. tetragonum ; il basait son juge- ment sur des expériences culturales faites pendant douze années (4). Les différences qualitatives qui existent entre ces deux plantes sont évidemment faibles, mais elles sont suffisantes pour élever l'E. Lamyi au rang de sous-espèce dérivée de l'E. tetragonum. Une seconde série monotype est formée par l'E. roseum Schreb., espèce bien caractérisée. Les grandes feuilles ovales-lancéolées, en coin à la base, parfaitement pétiolées et fortement denticulées, lui donnent un aspect particulier. Le mésophylle, à peine plus épais (67y) que celui du précédent, est beaucoup plus riche en palissades. Mais malgré cela et d’autres considérations, les traits de ressem- blance sont si nombreux qu’il n’est pas possible de méconnaître les relations qu'ont entre eux ces deux Épilobes. Mêmes poils, mêmes épidermes ; cristaux dans le liber et existence du périderme. L’E. roseum affectionne, quoique à un faible degré, plus la lumière que la chaleur. L’E. trigonum Schrk. inaugure la troisième branche monotype. Cette plante montagnarde est plus xérophile qu’'héliophile; elle doit préférer les lieux ombragés. La couche cellulaire supérieure du mésophylle est plus épaisse que les autres, ses cellules sont isodiamétriques ou rectangulaires; je n’ose leur donner le quali- ficatif de palissadiques dont elles remplissent néanmoins toutes les fonctions, mais très faiblement (P1.2, fig. 9). L’épiderme supérieur est beaucoup plus épais que l’inférieur ; les poils sont très rares, ils n'existent que sur les bords du limbe et sur la face inférieure des nervures. La tige ne possède ni périderme, ni cristaux libériens; le bois est peu vasculaire, mais très riche en fibres larges et à parois peu épaisses. Quelques raphides existent dans le paren- chyme cortical. Les E. trigonum et Lamyi constituent deux types peu différents l'un de l’autre au point de vue anatomique; ils sont cependant suffisamment caractérisés par leur faciès externe et leurs tissus Pour ne pouvoir être confondus. L’E. Tournefortii Michal., représente la dernière branche issue du type spécifique fetragonum. Tous les caractères anatomiques de ce dernier sont exprimés chez l'E. Tournefortii, mais avec une {1} Grenier : Flore jurassique, p. 286. … LES ÉPILOBES DE FRANCE 39 exagération marquée. Le mésophylle bifacial, avec deux assises de palissades dans sa moitié supérieure, renferme d'énormes cellules à raphides dans toute son épaisseur (PI. 2, fig.11). L'épiderme inférieur est peu strié; les fibres mécaniques de la tige sont moins larges et moins nombreuses que chez l'E. tetragonum ; enfin les feuilles sont auriculées à la base, seul caractère qui permette de différencier nettement l'E. Tournefortii du tetragonum. C’est pourquoi je consi- dère l’Épilobe de Michalet comme une sous-espèce nouvelle de l'E. tetragonum. L’E, obscurum Schreb n’est pas une bonne espèce comme le soutient Grenier ; elle n’est qu’une race stationnelle, montagnarde et silicicole de l'E. tetragonum. Son mésophylle atteint l’épaisseur de 193 w, les palissades sont disposées ordinairement sur deux assises. Le pédoncule floral est dépourvu de fibres mécaniques et la tige de périderme. En revanche, cette tige possède des fibres mécaniques extra-libériennes et quelques cristaux dans le paren- chyme cortical, alors que l'E. tetragonum en semble dépourvu. L'aspect des tissus de tous les organes végétatifs, leur degré relatif de développement, ne me permettent pas d'élever au rang d’espèce VE. obscurum : c’est aussi l'opinion de M. le Dr Gillot. (A suivre). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MIISCINÉES DEPUIS LE {°7 JANVIER 1889 Jusqu'au 4er janvrer 1893 De nombreux travaux en tous genres ont paru sur les Muscinées dans cette période de six années. Mais ces travaux, publiés dans les périodiques les plus variés, où même isolément, resteraient lettre morte pour bon nombre de Bryologues, qui ne peuvent se les procurer, ni même les consulter. C’est ce qui m’a engagé à réunir les analyses de tous ceux d’entre eux qui méritaient quelque intérêt, en une de ces Revues, auxquelles la Revue générale de Botanique donne si largement l’hospitalité. Bien que j'aie mis tous mes efforts à réunir des matériaux en aussi grand nombre que possible, il se peut, et même il est certain que j'ai omis des travaux intéressants et méritant une mention : aussi pour éviter à l'avenir cet inconvénient je demanderai aux Bryologues de Il est difficile, pour ne pas dire impossible, de diviser en chapitres distincts la masse des travaux bryologiques de cette période d’une et géographie botanique seule, puis des ouvrages de descriptive pure, en troisième lieu des ouvrages d'anatomie et enfin des ouvrages de L — OUVRAGES DE DESCRIPTIVE ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE Pour mettre de l'ordre dans ces travaux, je les trai . 5 (FLAN ULD Potanique forestière ral : Paléontologie véti de HuE); Anatomie faruane Tome III. — /560 pages nn. nr res et 74 À _. le texte]. — BrANDza: Tégu- ments de + graine.— RussELL: Ascidies de .— DEV : Porosité du fruit des Cucur- Chiendent. — Fayon : Structure du protoplasma. — JuMELLE: Assimilation et transpiration hr tentes — DanIEL : Influence du drainage et de la chaux. — Basrir : Tige et feuille des nn —_ Conway MACMILIAN : Plantes européennes introduites dans le Minnesota. — TraBuT : Champignons parasites me Criquet pèlerin; Riella.— rez : Racines pale (rahalioires: — CosTanTIN : Cultur Basidiomycèles. — MAGNi rade europæ evues: Plantes de la France (MAsCLeFr); À tee (CostTanrTiN}); Physiologie et chimie végétales unis: Techique : (Durour). Tom — ed pages, 23 planches el 70 figures .. _ texte). — TRABUT : Quercus er TM — Mas : Pleris aquilina sur le cale cair — RUSSELL : Eh male u No oyer.— Pr : les Lichens.— VRE et BORDAGE: nr ements des Net — Leczenc pu Sascox: Tubercules des Equisétacées ; Maladie tespiration et assimilation des plantes grasses. — DE JANCZEWSKI: Anemone. — DE ‘onpEeMoY : Lilia _ exotique. — Costantin et Durour : La Môle. — Grano : Lachnidin®e acridioru UM, — DE E LAMarRLiÈRE : Les feuilles à l'ombre et au so eil. Revues Physiologie et chimie he (JuMELLE) ; Lichens (HUE) ; D. (PRUNET) ; Bactéries et fermentations (Bournoux) ; Plantes de la France (MAscLEF). Tome V. — (544 pages. 22 planches et 211 figures dans : texte). — DUCHARTRE : one sericeu. — Bonxier : Transmission &e la pression à travers les plantes; Alphonse de Candolle. — Boumenr : Tabercules pileux de certains Agarics. — Pruner : Tuberecu # de | à e de terre. — RusseLz : Sur les pelotes marines. — CostanriIN : Convergence des STTILES _— ss @ L1 =: Le] = < æ, 7 æ 0 PQ S = œ FA me = @ CEREE] Florule du Mont Soudine DE à Anne rs — Da ER : Li Truc pr varians. — PALLADINE : gr tion des lui. re et étiolées, — Li DU SABLON: Anatomie de la tige de la Glycine. — LorurLier : Les p lantes à piquants. ee pu et Durour : Action des Holmes La Tome VI. — (544 D. # planches et 57 Fe dans ce no. _ ns La gretle; Applications de la greffe herbacée. — PRUNET : Propagation du Pourridié.— FLor : Procédés ile. gere ie. — Hou sers Propriétés aptiques du bois. — Me plantes. — Devaux: A. Merget. — Mer: Chaudron de Sani — Naunix: Li . — PazLanine : Rôle des hydrates de carbone dans la résistance à l’: Fuasur: HMarsilia; Œdomyces ides.— DES :R caulon.— PRuNET titi grai TANTIN et MarRucuoT : Vert-de-gris, Plà b: L1ÈREe: Espèces nouvelles de — D. iccalion et respiration des tube — Hy: Inflorences. — Durour et Hickez : Ennemis du Pin. — Bazor: G ph que dela Côte-d "Or. — Bonnier : P. Duchartre ; Plantes arctiques et plantes alpine: Revu n: rte es et fermentations an ce Algues re si IN). toux VIL. =: ans pages, 22 BIaRERee el 44 fiqures .. ;. En dt a e OU Sas aux Sport gran Ces NTix); Ph : (Cosr. ysiologie e ries ré l'fermentations *Bourmoux) ; Tér pie aps et rare ji Lille. — Inp. LE BIGOT F, de REVUE GÉNÉRALE D nil DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME [7 ne | Livraison du 15 Février 1896 N° 66 | PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4. RUE DU BOULO1I, 4 LIVRAISON DU 15 FÉVRIER 1896 L — SUR LA FORMATION DU POLLEN DANS LES OVULES DU PETUNIA HYBRIDA (avec planche), par M. M. A Pa I. — RECHERCHES SUR LES ÉPILOBES DE FRANCE (avec planches), par M. Paul Parmentier (fin). . . II. — NOUVEAU DISPOSITIF POUR LA COLORATION DES COUPES (avec figures dans le texte), par M. Henri IV. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI- NÉES, depuis le 1* Janvier 1889 jusqu’au 1“ Janvier 1895, par M. L. Géneau de Lamarlière (suite). PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON ee Nes € Petanie hybrida (Bull. de la Soc. Bot. de Fr., t. XL, 1893). L SUR LA FORMATION DU POLLEN OVULES DU PETUNIA HYBRIDA par M. M. MOLLIARD Dans une courte communication à la Société Botanique de France (1), j'ai indiqué rapidement la nature des transformations que subissent les fleurs du Petuniu hybrida pour acquérir leur dupli- cature ; le but de la présente note est de reprendre certains points en les précisant et en particulier d'étudier la manière dont le pollen peut se développer dans certains ovules. Il est nécessaire auparavant, pour se rendre compte des faits qui se passent chez les fleurs doubles, d'étudier les fleurs simples de la même plante. On sait qu’elles sont constituéés par un calice et une corolle formés de cinq feuilles soudées, d’un androcée com- Prenant cinq étamines ‘et d’un pistil formé de deux carpelles à placentation axile; les placentas, très développés et saillants dans les loges ovariennes, portent de très nombreux ovules anatropes. À la base de l'ovaire se trouvent deux nectaires (PL. 4, fig. 9, n) en forme de courtes languettes accolées à cet ovaire, et alternes avec les deux carpelles. Les anthères offrent dans leur développement les principaux traits suivants. Il se forme, par le cloisonnement de cellules exoder- miques, deux assises, dont l’interne, en se divisant, donne nais- sance aux cellules mères proprement dites des grains de pollen, disposées en un arc, pendant que l’externe se divise de façon à donner trois assises. Toutes les cellules qui se trouvent environner les cellules mères grossissent ; leur protoplasma devient très granu- _leux et leur noyau se divise; ces cellules, vers l'extérieur, appar- (1) M. Molliard : : Note sur les particularités que présentent les fleurs Fo . Rev, M tance. — VOL. 50 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tiennent à la paroi du sac pollinique et ont, par conséquent, une origine exodermique, celles qui sont en dedans des cellules mères. vers le connectif, ont une origine plus profonde, elles sont sous- exodermiques; on voit donc ici des cellules d’origine distincte se difiérencier en un tissu physiologiquement unique, destiné à nourrir les grains de pollen en voie de formation; on sait d’ailleurs que chez la Capucine, le Glaïeul, etc., il peut se former également des cellules mères aux dépens des cellules sous-exodermiques ; le pollen'a donc chez ces plantes deux origines différentes. Cependant les cellules de l’assise nourricière ne se comportent pas tout à fait de la même manière dans les deux régions; les cellules internes sont beaucoup plus grandes, leurs deux noyaux peuvent atteindre un diamètre triple de celui qu'ils ont dans les cellules externes, et, alors que dans la paroi du sac les cellules ne se divisent jamais tangentiellement, celles de l’intérieur peuvent se diviser de façon à former trois ou quatre assises superposées, et s’allonger beaucoup radialement ; il se constitue ainsi un massif interne de cellules nourricières faisant saillie dans la cavité du sac pollinique, tel qu’on le rencontre. assez fréquemment chez les Gamopétales (il accentue la saillie que le parenchyme du connectif fait à l’intérieur du sac pollinique, saillie que M. Chatin (1) a dési- gnée sous le nom de placentoïde). 5 Les cellules du tissu nourricier, à l’époque où s'isolent les grains de pollen, deviennent très vacuolaires, elles acquièrent trois ou quatre noyaux dont la chromatine se dissocie et devient bientôt diffuse, en même temps que la paroi des cellules se gélifie. L'assise des cellules en contact avec l'assise. nourricière est aplatie, son noyau s’effile tangentiellement ; elle ne disparaît ici qu’en même temps que l’assise nourricière ; ordinairement simple du côté-de la paroi, elle peut être double ou triple vers le fond du sac pollinique ou dans la cloison séparant les deux sacs + polliniques voisins. honsou pots | , Sauf dans la récion oi s'effectuera la déhiscence, et où l’assise mécanique de ee. _.() A. Chatin : L'ARCRSrS, ain. "7" 0 ds nr FORMATION DU POLLEN DANS LES OVULES 51 pollinique se termine par deux cellules (PI. 4, fig. 2, a, b), dont les ornements fibreux des faces radiales sont disposés perpendiculai- rement aux précédents ; de plus les cellules « et b de l’un des sacs sont séparées des cellules correspondantes du sac voisin, par un tissu qui contribue à la déhiscence. Il est formé de cellules appartenant tantôt à l’épiderme et au tissu sous-jacent (fig. 1), tantôt à ce dernier seulement (fig. 2); elles s’allongent perpendicu- lairement à la surface externe, leur paroi se gélifie, en mème temps que leur noyau devient indistinct. Les cellules a et b ont des ornements fibreux disposés de telle façon que sous l'influence de la sécheresse elles se séparent de cette masse gélifiée et écartent les deux cellules épidermiques situées de part et d’autre de la fente de déhiscence. Les ovules offrent les caractères qu’on rencontre chez beaucoup de Gamopétales ; le tégument unique se soude au nucelle; ce dernier est constitué par une assise épidermique entourant une cellule centrale qui, en se divisant, forme une file médiane de quatre cellules, dont la plus interne constitue la cellule mère du sac embryonnaire ; les trois autres cellules sont reconnaissables pendant un certain temps entre l’épiderme nucellaire et le sac embryonnaire, puis disparaissent complètement. Le degré de duplicature des fleurs du Petunia hydrida est très variable; le type moyen des fleurs que j'ai observées est constitué de la façon suivante. A l’intérieur du calice et de la corolle peu modifiés (les pétales sont simplement irrégulièrement lobés), se trouvent des étamines pétaloïdes dont le nombre peut être assez différent de cinq et la disposition irrégulière; le pistil normal est remplacé par une lame cylindrique ouverte, portant sur son bord libre des traces de stigmates et des anthères dont le filet est ordinairement complètement soudé à cette lame; en dedans s’est formé un nouveau pistil qui peut être fermé ou bien offrir les mêmes modifications que le précédent; dans ce dernier Cas un troisième pistil apparaît plus interne et le plus généralement fermé ; il offre l'aspect extérieur d'un pistil de Pétunia simple; le style en est seulement beaucoup plus court et l'ovaire plus renflé vers le haut (fig. 10). Ce type de duplicature rentre dans la dupli- Cature par prolifération médiane endocarpique de Godron. 52 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La pétalodie des étamines commence généralement par la prolongation du connectif, puis celle des deux sacs polliniques externes en des lames colorées distinctes, qui se réunissent ensuite et prennent un grand développement en même temps que la péta- lodie gagne le filet qui s’élargit: on observe ainsi au maximum de transformation une partie aplatie et allongée représentant le filet et une partie terminale très large, souvent plissée, pouvant pré- senter encore dans sa partie centrale les restes des sacs polliniques internes atrophiés, ces derniers ne se transformant jamais en une seconde lame, comme il arrive pour les anthères de diverses Crucifères, Ombellifères et Graminées (1). ” Nous ne nous arrêterons pas à décrire les lames cylindriques ouvertes, résultant de la transformation des pistils; le plus grand désordre règne dans le nombre et la disposition des restes stigmati- ques et étamines accolées à ces lames: le connectif de ces dernières se termine quelquefois par un stigmate. Les étamines ne doivent pas être considérées comme un cycle surajouté et accolé à la lame correspondant au pistil, mais sont, nous le verrons, une transfor- mation de ce pistil. Les faits les plus intéressants vont nous être fournis par l’étude du pistil le plus interne qui reste fermé, à quelque eycle qu’il appartienne d’ailleurs. Il est formé tantôt par deux loges et on peut alors reconnaître, alternant avec ces loges, les deux nectaires normaux, tantôt par trois loges, dont l’une occupe la place d’un nectaire disparu, tantôt par quatre loges, dont deux apparaissent comme la transformation des nectaires ; ces dernières sont ordinai- rement stériles, quelquefois occupées simplement par des lames représentant un placenta (PL. 4, fig. 4, loge c. n.), ou bien peuvent se comporter absolument comme les loges normales ; les nectaires correspondraient donc ici à deux carpelles ; ils auraient la valeur morphologique de feuilles. de dune Le ons 60 ee A A Les noir, les carpelles, et « qu’il serait impossible e do : B : : ; , Considérant le point » d'insertion des faisceaux vasculaires, de chercher à rattacher à » une autre feuille florale, dont ils seraient une dépendance : car (x) M. Molliard : Les Cécidies florales (Ann. des Sc. Nat. @ (@) G. Bonnier : Les Nectaires (Ann. des Se. Nat. Bot. 1895,8" Sér. 2. 1). Bot. 1879, 6° Sér., t. 8 . FORMATION DU POLLEN DANS LES OVULES 53 » ils se détachent en même temps que ceux des carpelles sans » dépendre d’eux, ni de ceux des étamines. On pourrait être tenté » de considérer les deux nectaires comme deux carpelles trans- » formés. » Nous voyons que chez le Petunia hybrida il en est de même et que de plus nous avons une démonstration de cette trans- formation de carpelles en nectaires par la transformation inverse. Souvent il apparaît, soit à la partie supérieure de l'ovaire, soit surtout dans la région du style des anthères sessiles et le stigmate est dissocié (PI. 4, fig. 12). Ce n’est qu’assez rarement que l'ovaire interne fermé présente la constitution d’un ovaire normal et ne porte que des ovules sur le placenta ; on observe ordinairement des modifications considérables dues à la transformation des ovules, qui est d'autant plus considé” rable qu’on les observe plus haut dans une loge carpellaire. À la partie inférieure du placenta, s’insèrent des ovules constitués normalement, mais qui ne sont jamais fécondés; certains de ces ovules portent sur leur tégument des poils formés d’une file de cellules et tout à fait semblables à ceux qui existent sur la tige et les feuilles ; ces poils appataissent dans une cavité parfaitement close ; ce n’est donc pas le contact avec l’air extérieur qui en détermine la formation, celle-ci semble plutôt être en rapport avec le changement qui s'opère dans la nature physiologique de l’ovule. Dans quelques cas, un ovule s’insérant sur le placenta porte un second ovule qui prend naissance sur le tégument du premier, dans la région de la chalaze; c’est ainsi que la figure 6 (PI. 4) repré- sente un ovule ov2 porté par un ovule normal ov:, et ne se courbant Pas autant qu’à l'ordinaire ; il reste semi-anatrope. J'ai eu l’occasion d'observer des faits analogues pour les ovules de Tulipes doubles ; c’est ainsi que chez ces plantes, un funicule peut se ramifier de façon à porter deux ou trois ovules distincts, ou pouvant offrir les mêmes rapports que les ovules de la figure 6 chez le Pétunia. Le tégument de quelques ovules peut être et rester parfaitement distinct du nucelle; c’est ainsi que celui de la figure 3 (PL. 4) nous Permet de bien nous rendre compte de la constitution de l’ovule normal. Dans certains autres (PI. 4, fig. 5), on observe un nucelle com- Pact, constitué par des cellules semblables, sans qu'il y ait différen- 54 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ciation d’un sac embryonnaire; celui qui est figuré présente égale- ment un tégument bien distinct du nucelle. On a affaire à des ovules stériles dans lesquels le sac embryon- paire est remplacé par un tissu parenchymateux ; ces ovules ne sont plus femelles, ils ne sont pas non plus mâles, comme certains autres qu'il nous reste à signaler, et vers lesquels ils forment comme une sorte de transition. On trouve en effet des ovules tels que celui que représentent les figures 7 et 8 (P1. 4); la forme extérieure peut être plus ou moins altérée, comme pour celui qui a été dessiné et qui n’a pas subi une torsion complète par rapport à son funicule ; Mais On y reconnaît un tégument (t.) avec son micropyle (rn.); ce tégument est parfaitement soudé à la partie centrale qui ne peut plus guère porter ici le nom de nucelle, car le sac embryonnaire est remplacé par des grains de pollen à un stade quelconque de leur développement ; la figure 8 représente par exemple des tétrades polliniques (c. m.) entourées par une assise de cellules (a. n.) offrant les mêmes caractères que les cellules de l’assise nourricière dans J’anthère. On peut suivre la ligne de séparation du tégument dans la région du micropyle, jusqu’à l’assise qui recouvre cette assise nourricière. Celle-ci se forme chaque fois qu'il apparaît des cellules mères de grains de pollen, qui en provoquent la formation d’une façon tout à fait comparable à l’action qu’exercent par exemple les Phytoptus sur l'épiderme de certaines feuilles, dont le rôle normal est un rôle de protection, et qui se transforment sous leur influence en un tissu chargé de nourrir ces parasites ; pour des cau teurs, le sac embryonnaire est remplacé ici de grains de pollen ; celles-ci ont besoin entourées par un Lissu nourricier, qui se autour d’elles, que ce soit dans un COrPS qui ait la forme d’une loge d’anthère ou celle d’un ovule, et quelle que soit l'origine des cellules qui se trouvent en contact avec les cellules mères, comme on l’a déjà vu pour l’anthère. On n’observe pas, dans ces externe, se différenciant en assi nique. D'autres corps ont encore en tout point la forme extérieure ses, mal définies d’ail- par des cellules mères Pour se développer d’être développe régulièrement + ovules transformés, d’assise plus se transitoire, ni en assise méca- PÉTER TA re TE UE. SONO OS NUE FORMATION DU POLLEN DANS LES OVULES 55 d’ovules (PI. 4, fig. 11), sont seulement ordinairement plus gros et contiennent aussi à leur intérieur des grains de pollen (p) ou leurs cellules mères: mais on peut ne pas trouver de micropyle; une assise transitoire (a. {.) apparaît ici, simple ou double, en dehors de l’assise nourricière. Parmi les corps qui gardent la forme extérieure d'ovules, il en est dans lesquels on observe aussi la formation de grains de pollen, et dont la paroi a la même constitution que celle des sacs polliniques (assise nourricière séparée de l'extérieur par trois ou quatre assises). Les grains de pollen s’y développent comme dans une anthère, par la division de cellules exodermiques en quatre assises. Parmi les corps qui se développent sur le placenta et renferment des grains de pollen, sans prendre la forme ovulaire, il en est qui SOnt rattachés au placenta par un cordon plus ou moins allongé, dans lequel se trouvent un ou deux faisceaux vasculaires, et qui rappelle un funicule, d'autres qui sont complètement sessiles; certains de ces Corps ont une forme dyssymétrique rappelant la torsion de l’ovule anatrope, mais ils peuvent prendre des dimen- . Sions beaucoup plus considérables que les ovules transformés, se développer dans le sens longitudinal, rester isolés ou se réunir deux par deux, et acquérir une forme voisine de celle des sacs Polliniques normaux, tout en restant soudés intimement au pla- centa. Signalons parmi ces corps renfermant des grains de pollen, celui qui présentait les caractères suivants : il était presque sessile, légèrement courbe et avait son extrémité légèrement pointue ; vers cette extrémité, l’assise nourricière était absolument contre l'épiderme, et à mesure qu'on se rapprochait de la base, celte assise nourricière était de plus en plus profonde, jusqu’à devenir la septième ou huitième de la paroi. Dans la partie supérieure des loges ovariennes, ces sacs polli- niques se développent sur des lames foliacées en lesquelles le placenta se dissocie ; on peut observer sur une telle lame, de deux à sept sacs polliniques, disposés côte à côte; on peut avoir en Particulier des lames à quatre sacs polliniques, disposés deux par deux de chaque côté d’une nervure médiane, “pe par ner . : 56 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l’'apparence d’une anthère normale ; ces sacs polliniques ne possè- dent jamais d’assise mécanique, qui paraît ne pas pouvoir se former dans une cavité close, mais peuvent présenter entre les sacs polliniques de chaque paire le massif de cellules destinées à se gélifier pour contribuer à la déhiscence dans les anthères normales. Les lames qui possèdent quatre sacs polliniques montrent que ceux-ci naissent en général pour une même paire, l’un du côté de la face ligneuse, l’autre du côté de la face libérienne, à la même hauteur, mais que cette règle n’est pas absolue: les deux sacs d’une même paire peuvent naître sur une même face côte à côte. Ce sont ces anthères provenant de la dissociation du placenta que l’on observe sur les lames cylindriques qui représentent les pistils externes ouverts, où elles ne forment donc pas un cycle spécial; de plus, nous nous trouvons en présence d’étamines pouvant avoir absolument la même constitution que les étamines normales et qui n'ont pas la valeur de feuilles, mais celles de parties de feuilles, ce qui montre de nouveau que la valeur physiologique d’un organe est absolument indépendante de sa valeur morphologique. : Enfin on observe dans certaines fleurs, à l’intérieur du pistil central fermé, la formation d’un second pistil constitué par des feuilles carpellaires, naissant sur les mêmes génératrices que celles du premier pistil, de sorte que l’ensemble de ces deux pistils offre de chaque côté de la cloison ovarienne deux loges emboîtées, l’une externe appartenant au pistil externe, l’autre interne, plus petite, au pistil interne ; de plus une fente sépare la feuille carpellaire interne du placenta externe, ce qui est une preuve évidente que le placenta est bien séparé de l’axe, qu’il fait partie de la feuille carpellaire. Le seul exemple, cité par Masters (1), d’étamines se développant dans un ovaire fermé est celui que rapporte Bentham et relatif au Bæckea diosmoefolia, où le placenta ne portait que des étamines plus ou moins développées. Moquin-Tandon (2) cite également, d’après Agardh, un cas analogue dans une Jacinthe double, où le _ placenta portait à la fois étamines et ovules: vraisemblablement : dit Masters, l'ovaire devait être ouvert; dans le Pétunia nous no. (1) Masters : Vegetable Teratology, Lon Me nie dres, 1879. (2) Moquin-Tandon : Éléments de Tératologie Végétale (p: s18), FORMATION DU POLLEN DANS LES OVULES 97 constaté que les ovaires internes étudiés étaient fermés: ce n’est donc pas l'influence de l'air atmosphérique qui détermine le rem- placement des ovules par des anthères. Quant à la présence de pollen dans des ovules, elle à déjà été Signalée trois fois : par S. J. A. Salter (1) dans le Passiflora cœrulea et le P. palmata, par Masters chez le. Rosa wrvensis (2) etpar Lundstrom dans un Saule (3). Fe Dans les deux premiers cas, on observait entre l’ovule normal et l’anthère, des passages morphologiques analogues à ceux qui se rencontrent chez le Pétunia; Masters fait remarquer que dans tous les cas, les ovules contenant du pollen sont des formations d’un Ovaire ouvert, et que c'est peut-être là une cause de la substitution; les faits présentés par le Pétunia montrent qu’il n’en est rien; la seule formation qui ait peut-être pour cause le contact des organes avec l’air est célle de l’assise mécanique de déhiscence, que nous n'avons jamais vue apparaître dans les anthères les mieux consti- tuées qui se trouvent à l’intérieur d'ovaires fermés, alors que dans le Rosa arvensis, des ovules contenant du pollen, sans avoir modifié Sensiblement leur forme extérieure, présentaient dans leur paroi des cellules fibreuses. ConcLusions. — Les conclusions qui ressortent des faits qui Viennent d'être exposés sont les suivantes : L° Les anthères du Petunia hybrida possèdent, entre les sacs polli- niques de chaque aire, un tissu spécial qui, en se gélifiant, aide à la déhiscence ; 2 Les nectaires ont la valeur de carpelles ; 3 Chez les fleurs doubles il se forme des étamines à l'intérieur de carpelles fermés : 4° L’étamine peut avoir la valeur de feuille (étamines normales), Où celle d'une portion de feuille (étamines développées dans les ovaires); * Un sac pollinique peut remplacer le sac embryonnaire dans l’ovule, et on observe toutes les transitions de forme entre l'ovule et 1e demi-loge d'anthère. or 6° La seule loi qui préside à la formation de l’assise nourricière est (1) Salter : (Transact. Linn. Soc., vol. XXIV, p. 143). ie ourn. of (2) Masters : (Britt. Assoc. Report, Dundee, 1867) et (Seemann’s Journ. o FN t ie +» 1867). ®) Lundstrôm : Studier üfver slägtet Salix (Stockholm, 1875). 58 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que ses cellules se différencient autour des cellules mères des grains de pollen. Nous venons de rapporter un certain nombre de faits sans chercher à les interpréter ; la considération des transformations que présente ici l’ovule, jointe à celle de nombreux faits signalés par différents auteurs, ou que j'ai moi même observés, se rapportant à la transformation plus ou moins complète des loges polliniques en ovules, pourra nous permettre d'exposer dans un prochain article, la manière dont on peut concevoir l’homologie de l’étamine et du carpelle ainsi que de leurs différentes parties (1). EXPLICATION DE LA PLANCHE 4 (Les chiffres placés entre parenthèses indiquent le grossissement lincaire) cellules destinées à se gélifier, au moment de la )- Fig. I. A RS déhiscense, e entre deux sacs polliniques voisins (200 Fig. 2. — a. b., cellules fibreuses bordant le massif de cellules géli- fiées g. (200 1g.- 3: 56 ule de fleur double dont le tégument n’est pas soudé u nucelle; ce dernier est formé par un épiderme et une file centrale de pr ar s (300). sg. &. — Coupe transversale d’un ovaire à quatre loges, tel que celui de la fig. ro; Fee loges correspondent aux carpelles normaux €., e u les deux aa le placenta porte des ovules op. et des sacs polliniques s. p. Fig. 5. — Ovule dont le nucelle est stérile et formé d’un parenchyme rt (250 É Fig. 6. — Ovule ov2 naissant sur le tégument de l’ovule ov1 (180). Fig. 5 — sue ere à l’intérieur des tétrades polliniques (195). Fig. 8. — Le n plus fort grossissement ; £., tégument m. Poe à : “ dr rentes ttes de pollen; a. n., assise nour- rici Fig. a — Pistil normal ; n., nectaire (1,5). Fig. — Pistil interne d’une fleur double; Cas, carpelies. provenant de la transformetion Fos n ig. ps Portio on de placenta avec un ovule n contenant des sie de pollen p.; transitoire (1 Fig. 12. — Pistil interne portant extéricurem. nt connectif se prolonge par un tissu as ss (2 D. eur donrie Ovule contenant d Fig. 13. — a la Constitution die paroi d'une à Ses a De th et dont la paroi | carhellés » normaux ; FRE on 5). mal ov. et un ovule a. n., assise hoiiritiene a. t., assise dy Edo _ Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, ARR > dt 4 RECHERCHES SUR LES ÉPILOBES DE FRANCE par M. Paul PARMENTIER (in) V. — CouP-D'ŒIL SUR LES FORMES HYBRIDES Les botanistes ne s’accordent pas sur la distinction et la valeur intrinsèque des hybrides engendrés par les Épilobes. Il ressort néanmoins de leurs recherches patientes, que les espèces, sous- espèces et même les races du genre sont très susceptibles de S’hybrider entre elles. Si l’on rapproche des innombrables variétés de chaque espèce tous les hybrides qu’elles peuvent encore pro- duire, l’on est surpris du peu de stabilité des types essentiels, qui tous, dans la section Lysimachion, sont encore en pleine évolution. [l'est alors fort difficile de rétablir l’ordre naturel avec des éléments Si combinés, sans une étude anatomique complète. Dans mes diverses études histologiques, j'ai toujours reconnu que les caractères anatomiques n'avaient rien de tranché, d’absolu, lcrsqu'il s'agissait de groupes naturels, riches en formes diverses, et émanant de types spécifiques déjà peu différenciés entre eux. C’est bien le cas pour le genre Epilobium. N'ayant aucune opinion personnelle et arrêtée sur les hybrides du genre, je donnerai simplement l’énumération de ceux déjà ren- Contrés (1), en la faisant suivre d’un graphique (Voyez fig. 1) qui Pérmettra de bien saisir leur mode de formation. us Il y aurait lieu de modifier ce graphique, si les parents d’un hybride donné pouvaient tour à tour tenir lieu de père ou de (1) Haussknecht : loc. cit, 60 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mère, comme cela se passe chez certains Verbaseum (Exemples : V. Thapsiformi-nigrum et V. nigro-thapsiforme). Il n'y a pas d’hybrides dans la section Chamaenerion. LISTE DES HYBRIDES DE LA SECTION LYS/MACHION E. adnatum X hirsutum. adnatum X Lamyt. adnatum X lanceolatum. adnatum X montanum. adnatum X obscurum adnatum X palustre. adnatum X parciflorum. adnatum X roseum. alsinefolium X alpinum. alsinefolium X collinum. alsinefolium X obscurum. alsinefolium X palustre. alsinefolium X roseum. alsinefolium X trigonum. alpinum X nutans. alpinum X palustre. collinum X Duriaei. collinum X lanceolatum. collinum X montanum collinum X obscurum. collinum X palustre. collinum X parviflorum. collinum X roseum. Duriaei X montanum. Dâriaei X palustre. E. hirsutum X montanum. hirsutum X parviflorum. hirsutum X Tournefortii. Lamyi X lanceolatum. Lamyi X montanum. Lamyi X obscurum. “Lamyi X parviflorum. Lamyi X roseum. lanceolatum X montanum. lanceolatum X obscurum. lanceolatum X palustre. lanceolatum X parviflorum. lanceolatum X roseum. montanum x obscurum. montanum X palustre. montanum. X parviflorum. montanum X roseum. montanum X trigonum. nutans X palustre. obscurum X palustre. obscurum X parviflorum. obscurum X roseum. obscurum X trigonum. palustre X parciflorum. palustre X roseum. palustre X trigonum. parviflorum X roseum. paroiflorum X Tournefortii. LES ÉPILOBES DE FRANCE 61 ÉPILOBES DE FRANCE DE LA SECTION LYSIMACHION montanum Lamyi alsinefolium tetragonum es . ee TO + L Tournefortii L_roseum |_obscurum L__ Duriaei _collinum L_ alpinum | Ë ne L__parviflorum M 5. parvif Fe trigonum D palustre de Lee >. lanceolatum TS HAS (SE D es Ro Se at S. Vas PY Fig. 13. — Coupe transversale de l'extrémité d’une jeune racine de Zanni- chellia palustris L. : c, coiffe; e, épiderme; end, endoderme ; tb, tube criblé; em, cellules vides de leur contenu et occupant la place de la lacune vasculaire. en cela des tiges, mais lorsqu'elles sont encore peu différenciées On observe, à la place de la lacune vasculaire, deux ou trois grandes cellules à parois minces et complètement cellulosiques. Ces cellu- les ne contiennent pas de protoplasma comme celles du méristème environnant, leur lumen est absolument libre (cm, fig. 13). Allon- gées fortement dans le sens longitudinal, elles pourraient bien rem- Plir la fonction des vaisseaux ou de la lacune vasculaire. Cepen- dant leurs parois terminales ne sont pas perforées, et elles n Rev. gén. de Botanique. — VHI. 7 e sont 98 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE jamais épaissies ni lignifiées. Elles se différencient et périssent rapidement, car on les voit de bonne heure vides de leur contenu. II. Tige aquatique dressée. — Cette tige est plus colorée que la tige couchée, elle contient une quantité souvent considé- rable de chlorophylle qui est localisée dans l’épiderme et dans l'écorce (4, fig. 46). L’épiderme a des cellules allongées longitudinalement et à parois | droites ; leur contour est assez régulier, mais en coupe transversale elles paraissent plus irrégulières. Leur péricline externe est un peu épaissie et recouverte à l'extérieur d’une mince cuticule, finement plissée, qui ressort en jaune vif, lorsqu'on traite la coupe par le réactif genevois (4). Cet épiderme, lorsqu'il est attaqué par un champignon, présente des solutions de continuité; on peut alors remarquer que, ses cellules détruites, la cuticule se développe sur les cellules sous-jacentes, en contact avec l'extérieur (2). J'ai pu observer parfois des hyphes de champignon à l’intérieur des lacunes corticales. La plante, alors, se défend contre les attaques du parasite en épaississant et en subérifiant les parois des cellules entourant la lacune, du moins dans la portion de celles-là qui limite celle-ci. L’écorce est formée d’un parenchyme à cellules arrondies, de grandeurs très diverses, laissant entre elles de nombreuses lacunes remplies d'un gaz ou mélange de gaz, dont il ne m’a pas été pos- Sible de déterminer la nature à cause des faibles quantités que l'on en peut recueillir. En sectionnant une tige sous l’eau et en la com- primant légèrement un Peu au-dessous de la section, on voit appa- raître sur celle-ci de petites bulles d’air qui ne tardent pas à monter à la surface. Les lacunes ne présentent Pas une disposition régulière comme cela se trouve fréquemment chez d’autres espèces, les Myriophyl- (1} Van Tieghem : Traité de botani les tiges submergées, où la cuticule et 1 y avoir quelques exceptions, Car, déceler une fine cuticule en colora que, Paris 1891, p. 749 dit : « Dan "ennent alors la fonction et l'apparence des 14 à prouver qu’il n’y a pas ici de diffé. t'épiderme ; la première, étant placée dans prendre sa structure et y suppléer: les conditions de la seconde, peut, en effet, Re es Stomates manquent » I doit PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 99 lum et les Equisetum par exemple. Au contraire, elles sont dissé- minées sans ordre apparent ; on en trouve qui ne sont séparées de l'extérieur que par l’épiderme, d’autres par 2-3 assises de cellules, d’autres enfin, qui sont situées plus profondément, formant un deuxième et parfois un troisième rang de lacunes vers l'intérieur. ya cependant une règle assez constante, c’est que les plus grandes se trouvent vers l'extérieur ; elles ne sont séparées de l’épiderme que par une seule assise de cellules, ou bien même en contact direct avec celui-ci. Dans ce dernier cas, si la lacune est très considérable, on peut observer qu’elle est toujours séparée de l’endoderme par trois ou quatre assises de cellules qui assurent un isolement plus complet du cylindre central. Les lacunes qui sont situées plus profondément, à l’intérieur de l’écorce, sont plus petites, et dans le voisinage de l’endoderme on n’observe guère que des méats étroits. Suivant la profondeur à laquelle se trouve la plante, on cons- late une petite différence. Les lacunes ne varient pas, en proportion de l'épaisseur de l'écorce, mais, d’une façon absolue, elles sont moins nombreuses et leur diamètre est moins considérable chez les tiges immergées à une grande profondeur. L’écorce est aussi, en moyenne, un peu moins épaisse, ce qui fait que la relation entre lacunes et écorce reste sensiblement la même. Le parenchyme cortical renferme presque toujours de l’amidon, Souvent même en grande quantité dans les tiges souterraines et en hiver. Il s’y trouve sous forme de petits grains, généralement agglo- mérés, ce que les auteurs appellent des grains composés. Ces grains sont nombreux surtout dans l'écorce interne, près de l'endoderme ; ce dernier n’en renferme pas lui-même; en outre ils sont plutôt rares dans le voisinage des grandes lacunes. L’endoderme ne varie pas avec la profondeur à laquelle se trouve la plante, 11 est un peu épaissi et subérifié. Chez les tiges très jeunes On aperçoit nettement les points de Caspary, parce que les plisse- ments sont très nets, mais sur les tiges âgées on ne les voit plus; des coupes longitudinales montrent cependant encore ces plisse- ments Caractéristiques des parois radiales, mais les plis sont étirés et éloignés les uns des autres, de sorte qu’il est fort compréhensible qu’en coupe transversale ils ne soient pas apparents. La stèle gamodesmique axile varie un peu avec la profondeur. 100 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans les tiges croissant à 4-5 m. de fond, elle a un diamètre un peu plus considérable, relativement au diamètre total, que chez les tiges vivant près de la surface. La moyenne du rapport entre le diamètre de la stèle et celui de la tige est de 3.30/0.55 = 6, chez les plantes vivant à une profondeur de 4 ou 5 m. et de 4,17/0,62 — 6,73, chez celles qui vivent près de la surface (dimensions mesu- rées en divisions du micromètre oculaire). Ces chiffres montrent aussi qu’à une grande profondeur le dia- mètre total de la tige est, en général, un peu plus petit qu’au voisi- nage de la surface. Cette stèle axile est formée à l’état jeune par une sorte de paren- chyme à cellules étroites et allongées. Ce tissu forme un cylindre entourant la lacune vasculaire, sur le pourtour de laquelle on voit des tubes criblés disséminés régulièrement dans le parenchyme: Us jalonnent assez exactement les faisceaux qui se sont fusionnés en une stèle gamodesmique. Chez des tiges plus âgées, cette dispo sition est beaucoup moins nette parce que les tubes criblés ne sont plus du tout distincts, au moins sur les coupes transversales. Schenk (1) avait déjà mentionné le fait, que le faisceau axile des Zannichellia résultait de la fusion de plusieurs faisceaux, et il élayait sa conclusion par des comparaisons avec la structure d’autres plantes aquatiques voisines, par exemple les Potamogeton. Il voit dans ce genre une tendance à la fusion des faisceaux en un® stèle et il dit : « Wohin diese Tendenz geführt hat, erkennen wir in » der einfachen Struktur des axilen Stranges von Zannichellia »- En examinant des coupes de tiges très jeunes nous arrivons donc à la même conclusion. Autour de la lacune vasculaire sont des éléments allongés, que Schenk considère comme faisant partie du xylème, mais auxquels on ne peut guère attacher de valeur définie, vu leur peu de difié- renciation. Ce sont des éléments à parois cellulosiques, dans la partie tournée du côté du phloëme, mais légèrement épaissies el lignifiées, dans la partie limitant Ja lacune le réactif genevois, cette partie n’est pas rose mais brun-rouge, coloration qui dénote la lignine. Cette lacune vasculaire, produite par résorption des trachées, a un peu l'apparence d’un gros vais- (1) Schenk : Vergleichende Anatomie si : bli tbeca botänice, 1886, X£, 1:pir 28). <<. mersén Geréchee (Biblio vasculaire ; colorée par | PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 101 seau à large lumen ; nous verrons plus tard quelle est sa fonction. Aux nœuds, la disposition générale change passablement. Il faut distinguer entre les nœuds formés, à l'insertion d’une fronde avec bourgeon axillaire, et ceux qui se trouvent à l'insertion de la pré- feuille de chaque bourgeon. Ces derniers sont marqués simplement par l'interruption des lacunes corticales, par la formation de dia- phragmes et par un changement dans la disposition des lacunes, ce qui fait qu’une section passant par ce nœud, ne montre pour ainsi dire pas de lacunes dans son parenchyme cortical. Les nœuds que l’on peut observer à l'insertion d’une fronde, par contre, portent ordinairement un bourgeon latéral et développent plus tard deux racines à leur partie inférieure. Ces nœuds ont une structure assez différente : l’'épiderme y est plus épaissi et cutinisé et les lacunes y sont fermées par des diaphragmes, qui ne se renconirent pas dans les entrenœuds. Ces diaphragmes appa- raissent dans le voisinage du nœud et sont d’autant plus nombreux qu'on s’en rapproche davantage; au milieu du nœud lui-même, le parenchyme est plein. Si l’on fait des coupes en séries, on voit que le passage s'opère d’une façon insensible. A une petite distance du nœud les diaphragmes espacés les uns des autres sont formés par de petites cellules caractéristiques qui laissent entre elles de minus- cules méats, En se rapprochant du nœud, les diaphragmes devien- nent plus nombreux, leurs cellules s'arrondissent, les lacunes se rétrécissent et finalement on ne voit plus qu'un parenchy me homogène. Dans ce parenchyme il y a des plages de cellules qui ont un facies particulier : cela se voit surtout dans le voisinage de la stèle axile el de ses ramifications (4, fig. 14). Ces cellules ont des parois Un peu plus épaisses et de grandes ponctuations qui, vues à un très fort grossissement, présentent des sculptures sous forme de bandes épaissies partant de la périphérie pour s’atténuer vers le centre. La pouctuation elle-même apparait comme criblée de trous exces- sivement fins. Si on traite de telles coupes par le procédé de Gar- diner (1), c'est-à-dire par l'acide sulfurique qui fait gonfler les membranes, puis par le bleu d'aniline qui colore le protoplasma, Où voit dans la région amincie de la ponctuation de fins filaments (1) Strasburger : Prakticum. 102 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE protoplasmiques fp qui passent d’une cellule à l’autre à travers les parois cellulaires fortement gonflées (2) (B, fig. 45). Avec le procédé indiqué par Zimmermann (3), iodure de potas- sium iodé et chloroiïiodure de zinc, on n’arrive pas à les déceler. Fig. 14 et 15.—Tissu de nature collenchymateuse que l’on trouve dans l'écorce, aux nœuds de la tige de Zannichellia. A. Vu à un grossissement moyen: B. Traité par le procédé du Gardiner et vu à un fort grossissement, pour mettre en évidence les filaments protoplasmiques, fp. Quant à la stèle gamodesmique axile, elle a presque la même apparence. La lacune vasculaire est occupée aux nœuds par ul groupe de vaisseaux spiralés ou annelés bien différenciés ; ils pénètrent jusqu’à une certaine distance dans l’intérieur des ramifi- cations ou des feuilles. Ces vaisseaux, un peu plus loin, se résolvent en anneaux ou fragments de spires, plus loin encore, il n’en resie pas trace. Tige aquatique couchée. — Elle diffère nettement de la tige dressée, non d’une façon spécifique, car il n’y a pas de difié- rence dans les tissus, mais par la disposition particulière des lacunes et de la chlorophylle; on peut souvent la distinguer du premier coup-d’œil d’une tige dressée. (A et B, fig. 16 et 17). La tige couchée tout entière contient moins de chlorophylle et plus d’amidon, et ses lacunes corticales sont plus grandes et plus nombreuses dans sa partie supérieure que dans sa partie inférieure Bruxelles, 4893, p. 84, assimile suat € pt Y a pas observé de ponctuations ; Haber- 2. gr roms qu . ya des communications entre les cellules de collenchyme : “w be Fr P … (Das reisleitende Gewebe der Sinnpflanse, Leipzig (3) Zimmermann : Botanische Microtechnik. Leipzig, 1892, p 240. dé HE RE PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 103 appliquée sur le sol. Pour se persuader de ce fait on peut entailler longitudinalement la tige en question, de façon à reconnaître faci- lement l'orientation sur la coupe transversale. J Voici quelques chiffres indiquant le diamètre moyen des lacunes dans la partie supérieure et inférieure de quelques tiges. CH (3 & 2e Pa 221088 LL] \.7 «on CH Fig. 16 et 17. — Coupes transversales de tiges du Zannichellia : À, d’une tige dressée ; B, d’une tige rampante. On voit les différences que ces tiges Présentent dans la disposition des lacunes corticales (1). Les mesures ont été faites en divisions du micromètre oculaire. Pour chaque lacune, j'ai mesuré le grand et le petit diamètre et j'ai pris la moyenne. J'ai répété cette dernière opération pour l’ensemble des lacunes, alternativement en haut et en bas. DrAMÈTRE MOYEN DES LACUNES DrAMÈTRE MOYEN DES LACUNES : DE LA PARTIE SUPÉRIEURE ! DE LA PARTIE INFÉRIEURE : tre tige ; , ni? 6 3,3 7.3 6,5 4,4 . 7 4h “ia ë 2,2 6e » 6 22 : * : 8e; 43 3 > 6,5 5 10° » k 3,5 C'est-à-dire une moyenne de 57 : 10 = 3,7 pour le diamètre des lacunes supérieures, et 32 : 10 — 3,2 pour les lacunes inférieures. On peut aussi remarquer que, dans les tiges couchées, la stèle 5” . ést en général un peu excentrique, elle est déplacée vers le bas (B, fig. 47). ; ue 104 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE IV. Tiges souterraines. — Ces tiges, qui s'enfoncent parfois à une assez grande profondeur, se distinguent à première vue des tiges aquatiques, parce qu’elles sont dépourvues de chloro- phylle. Elles sont en général gorgées d’amidon, surtout en automne, où les cellules de l’épiderme en contiennent aussi de nombreux grains. Les lacunes de l’écorce sont plus petites et en moins grand nombre que dans la tige aquatique. En outre, de nombreuses mesures du diamètre total de la tige et de la stèle ont donné les rapports suivants. Pour la tige souterraine : Moyenne des diamètres de la tige : 4,475 divisions du micromètre oculaire, d. de la stèle : 0,740 ; c’est-à-dire 6,047 comme rapport. Pour la tige aquatique : Moyenne des diamètres de la tige : 4,175. Id. stèle : 0,625 ; c’est-à-dire 6,68 comme rapport. On le voit, le rapport du diamètre total de la tige à celui de la stèle axile est plus grand dans la tige aquatique que dans la tige souterraine ; c'est dire que, relativement au diamètre de la tige, le diamètre de la stèle est plus grand, et par conséquent l'épaisseur de l'écorce plus petite, dans la tige souterraine que dans la tige aquatique. Ce résultat est en contradiction avec ce que Costantin (1) a observé, mais son observation n’a porté que sur une seule espèce: Solidago glabra. I est possible du reste que le fait ne soit pas géné- ral ou que, comme il le fait remarquer lui-même, le résultat de la prolification des cellules du parenchyme cortical ne soit pas sensible chez les tiges souterraines à cause de l’absence des lacunes dans ces tiges. V. Feuille. — La feuille des Zannichellia est rubanée, par- fois très longue ; elle possède à sa base deux squamules intravagi- nales. Elle a déjà été étudiée anatomiquement par Sauvageau (2) dans son travail sur les feuilles des Monocotylées aquatiques. Elle possède un épiderme assez semblable à celui de la tige, un méso- phylle parcouru par deux grandes lacunes latérales et un faisceau foliaire médian ; les lacunes présentent des diaphragmes dont la (1) Costantin : Annales des sciences naturelles, 6° série, t. XIX, p. 322. P (2) Sauvageau : Annales des sciences naturelles, Bot. Paris, 1891, t. 13 " PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 105 fonction a été très bien décrite par Schenk (1). D'après cet auteur les diaphragmes laissent passer l'air à travers les méats qui sépa- rent leurs cellules ; mais ils n’y laissent pas passer l’eau, de telle sorte que l’atmosphère interne, comme l’appelle Gœbel (2), peut rétablir facilement son équilibre, s’il a été détruit; mais lorsqu’ il y à eu un traumatisme quelconque, mettant en communication directe le système des lacunes avec le milieu aquatique, l’eau n’en- vahit les lacunes que jusqu’au prochain diaphragme, qui larrête, et empêche ainsi une destruction de la plante. Nous renvoyons encore au travail de Sauvageau (3), pour ce qui concerne le faisceau foliaire et la genèse des lacunes. VI. Fleur mâle. — La fleur mâle ne comprend, comme nous l'avons vu, qu’une seule étamine. Cette étamine a une anthère formée de huit sacs polliniques, mais elle devient plus tard tétralo- Culaire. Elle est portée par un filet qui a en son centre un faisceau semblable à celui d’une feuille ; ce faisceau est bien visible par transparence. Tout le parenchyme du filet et du connectif renferme de la Chlorophylle. VII. Fleur femelle. — La fleur femelle, comme nous l'avons vu, termine un rameau qui possède une structure particu- lière. Il ne contient pas de lacunes corticales et la lacune vasculaire y est occupée par deux ou trois vaisseaux peu lignifiés qui laissent entre eux de petits méats. On peut les suivre d’un côté, jusqu'à l'endroit où ce pédoncule floral rejoint le cylindre central de l’axe * Principal; de l’autre côté, on peut les retrouver jusqu ’au point où ce pédoncule floral se divise en 3-5 gynophores, jusque dans les Carpelles mêmes, lorsqu'ils sont très jeunes. La membrane périgonéale est portée par le pédoncule floral qui est très court. A l’état i jeune, elle recouvre les ovaires presqu ’en- tièrement, et à l’état adulte, elle atteint à la moitié de la longueur des carpelles ; elle persiste parfois jusqu’à la maturité du fruit. Sans vouloir nous prononcer sur la valeur morphologique de cet organe, nous estimons cependant que les raisons qui ont poussé (1) Schenk : Anat. der submersen Gewüchse, (2) Gæbel : der Studien, V. I, as Dans, (3) Sarragean : L €: p.1 135. 106 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _- certains auteurs à le regarder comme un périgone ne sont pas suffisantes. En efiet, au point de vue anatomique, sa structure est identique à celle de la préfeuille (Planche 7, fig. 1 et 2), et si l’on examine son développement, on ne distingue jamais autre chose qu’une émergence circulaire (4) ; il n’y a rien qui puisse faire supposer qu'elle soit composée par la soudure de plusieurs pièces. Cette membrane est une simple émergence de l’épiderme, elle est formée par deux assises de cellules, l’une interne et l’autre externe ; ces cellules sont en continuité avec l’épiderme, mais elles diffèrent beaucoup des cellules épidermiques. Elles sont bien plus allongées dans le sens longitudinal, leurs parois sont minces et cutinisées sur toute leur surface. Les autres cellules épidermiques, au con- traire, ont leur péricline externe épaissie et pourvue d’une cuticule, . excepté sur le pédoncule floral, immédiatement au-dessus de la ligne d'insertion de la membrane, dite périgonéale. Cette membrane protège suffisamment l’épiderme sous-jacent, en sorte que ce dernier peut se passer de cuticule. Tous les axes se rapportant à la fleur, pédoncule floral, gyno- phores, sont dépourvus delacunes corticales. Les carpelles, à l’état jeune, sont peu différenciés ; ils se com- posent d’un épiderme externe, à cellules assez grandes et régu- lières, d’un mésophylle, présentant de nombreux méats, et d'un épiderme interne, à cellules petites et allongées longitudinale- ment. Le long de la médiane, c'est-à-dire le long de la face dorsale du carpelle, se trouve un faisceau formé de tubes criblés, de parenchyme libérien et de vaisseaux qui, plus tard, sont rem- ts placés par une lacune vasculaire ; l’'endoderme n’y est pas distinct. Ce faisceau parcourt le carpelle tout entier jusqu’au style. Le style a son canal ouvert de bonne heure ; il est terminé par un stigmate Caractéristique en forme d’entonnoir très large, étiré du côté dorsal, Ce stigmate est épais d’au moins trois assises de grandes : cellules isodiamétriques, à parois minces, tout à fait cellulosiques, : qui montrent à l’intérieur de l’entonnoir de petites proéminences papilleuses. . (4) Magnus : Beitrâge zur kenntniss der Gattung Najas L., Berlin, 180 p. 37. 2 PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE de VIIL Fruit. — Le fruit est un akène formé de trois sortes . de tissus (Planche 7, fig. 3) : un épiderme extérieur (ee), formé de grandes cellules à parois cellulosiques, allongées radialement sur- tout le long de la nervure médiane et de la suture ventrale du Carpelle; un mésocarpe, également cellulosique (me) dont les cellu- les ont des parois minces et enfin un endocarpe (ec), à cellules allongées longitudinalement et dont les parois sont très épaissies et lignifiées. On peut en outre observer que, le long de la suture ventrale, l’endoderme dur et lignifié envoie des prolongements (p) qui écrasent, par places, les cellules de l’ectocarpe comme le mon- tre la fig. 3 de la planche 7, qui représente une coupe sagittale de la paroi du fruit. Ces prolongements de l’endocarpe ont leur utilité : en effet, l’épiderme externe et le mésocarpe se décomposant rapi- dement dans l’eau, on les voit alors faire saillie sous forme de petites épines qui se plantent dans la vase et contribuent à y fixer le fruit. III. — DÉVELOPPEMENT Les akènes, après être tombés en terre, s’ouvrent latéralement Suivant une fente longitudinale (4, fig. 18). Sur la coupe transver- sale de la paroi du fruit, on voit que, dans cette région, elle a une épaisseur moins considérable. Puis à travers cette fente, on aperçoit l'embryon qui se déroule peu à peu et pousse en dehors son unique Cotylédon (B et C, fig. 18 à 23) et son hypocotyle ; la base de la tige, le collet, qui est élargi en forme de disque (fig. 24), reste engagé dans la paroi du fruit, un peu comme un bouton dans une bouton- nière. La radicule, qui forme une petite éminence au centre de ce disque (r, fig. 24), ne s’allonge donc pas, alors que le reste de la Plante se développe rapidement (D, E, F, fig. 18 à 23). ; Cette façon de se comporter est très utile aux Zannichellia. En effet, la pPlantule, débarrassée artificiellement de la paroi du fruit qui enserre son extrémité inférieure, remonte à la surface de l’eau Parce que sa densité est plus faible que celle du liquide. Au con- lraire, on la voit redescend re verticalement si elle est encore pour- 21e de l'enveloppe du fruit, qui l'attire au fond. Cette enveloppe fait donc l'office : 40 de contre-poids, pour maintenir la plante dans “2e position verticale, et 2 de fixateur, pour l'empêcher d’être 108 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE + emportée par le courant; c’est comme une sorte d’ancre, que la plantule traîne sur le fond des eaux. L'épaississement en forme de disque de la Lase de la tige, est d’une grande utilité à la plante pour rester solidement fixée au fruit, on peut s’en convaincre soi-même : il faut un certain effort pour éloigner cette enveloppe coriace de la plantule. fi Fig 18 à 23. — Différentes phases de la germination du Zannichellia : À. B, C, D, l'embryon se déroule ; E, la radicule perce la paroi du fruit; F, la radicule a pénétré en fevtes E, h, hypocotyle ; fr, paroi du fruit ; r, radicule et poils abs han Au bout de peu de temps, ce disque développe à sa partie inférieure de nombreux poils absorbants, très fins et très longs. Ils remplissent l’intérieur du fruit et augmentent encore l’adhé- rence entre Collet et carpelle, puis s’allongeant au dehors, ils vont englober de petites particules de terre, et commencent ainsi à fixer la plante (1). Au bout d’un certain temps, lorsque la première feuille s’est développée, la radicule commence à s ’allonger, On pourrait croire qu'elle va rejeter la coque du fruit qui enserre le collet : il n'en {1} Ce disque appartient encore à la a tige ; on peut s’en convaincre par l'examen d’une eoupe longitudinale, faite dans la région en question (fig. 24). C’est done un cas de plus à ajouter à la série des tiges produisant des poils absorbants mentionnées par Van Tieghem dans son ee ve T Paris 18H, p. 284. Il cite entre autres Corallorhiza, E Epipogon, Fe PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE . 109 estrien. En s’allongeant, elle butte contre la paroi opposée à celle où s’est produite l'ouverture qui a laissé passer le cotylédon ; puis elle la transperse et pénètre peu à peu dans la terre, en dévelop- pant de nombreux poils absorbants (E, F, fig. 18 à 23). L'idée d'Irmisch (1), dans son travail sur les Potameae, que les He GS LL & Qi) A 6e: te ® Ne 26e) À Se See : en à ê HU) {} 7 ie) N NES ss SR De Le CS #, us a. | TE N RSS 7 n Se RR Sr. 1 Fig, 24 — Coupe sagittale dela jeune radicule et du disque formé par la base yle:r, radicule ; d, élargissement de l’hypocotyle en forme de l’hypocot de disque ; p, poils asborbants. Zannichellia germent en faisant sauter l’akène en deux calottes qui se détachent et tombent, me paraît donc mal fondée, car je n’ai pas lrouvé une seule germination qui eût lieu de cette manière. Ce () Irmiseh : Polamese. p. 48. 110 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE n’est pas que nous doutions de l’exactitude de l’observation, mais cet auteur nous dit lui-même qu’il n’a pu pousser ses germinations au-delà des troisième et quatrième feuilles. Nous voyons par là que le phénomène ne s’est pas produit d’une façon normale. En outre, l’affirmation que les fruits de Zannichellia ne mon- trent pas de différenciation entre une couche tendre et une couche lignifiée est inexacte ; on comprend fort bien que ce détail ait pu échapper à notre auteur, vu l’imperfection de la technique d'alors. Pour le reste, ses observations sont justes, et nous n’y revien- drons pas, si ce n’est Pour accentuer un ou deux points insuffisam- ment élucidés peut-être. PP La jeune plantule se différencie rapidement. La première feuille est à peine développée, qu’on distingue déjà dans la tige, un épi- derme, une écorce et une stèle gamodesmique axile bien difié- renciés. L’endoderme, en particulier, est fort net. Les plissements des parois radiales sont très serrés et ils sont très distincts en Coupe transversale ; ils apparaissent alors sous forme de points. (PI. 7, fig. 4.) Nous l'avons vu plus haut, ce caractère est fort atténué dans la tige adulte. A ce stade de développement, la lacune vasculaire est encore occupée partout, excepté dans l’hypocotyle, par des vaisseaux spi- ralés nettement lignifiés. Mentionnons, enfin, la structure particulière de l’extrémité du cotylédon, qui est terminé en pointe, au lieu d’être un peu plus arrondi comme chez les feuilles normales. Chez ces dernières On voit un grand nombre de cellules limitées par l’épiderme qui forme calotte ; le cotylédon, au contraire, se termine par quatre cellules allongées formant une pointe effilée. (A suivre). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS AU. LES MUSCEINERES DEPUIS LE {9 JANVIER 1889 JusQUu'AU 4er JANVIER 1895 (Suite) 2° Iles Britanniques. 1° Angleterre la sr pin re ss rien à Enr à la France. Cette vaste Publication, qui a commencé à paraître en mai 1880, contient tout ce qu'il est possible de réunir de matériaux sur les Mousses de la contrée. L'auteur a suivi autant que possible la classification proposée Par Lindberg, qui était tout à fait récente au moment où a commencé à Paraître l’ouvrage. D’abondants détails sont donnés sur chaque famille et chaque genre. Vient ensuite une clé analytique des espèces. Chacune de celles-ci est accompagnée d’une diagnose, d’une synonymie très fournie, de remarques intéressantes complétant la diagnose, et enfin de l’énumération des variétés et des localités. Ce texte, qui a déjà beaucoup de Pers est a de planches très bien dessinées par l’auteur lui-même, où € e espèce est repré- sentée dans son port général, puis dtnié avec ve ses détails, la Capsule, le péristome, la structure des feuilles, ete. côté de cet ouvrage dé première pr ro à à s'en placent d'autres Qui, pour être moins considérables, n’en sont pas moins destinés à rendre service. Telles sont les publications de M. JamEsox (2). Son guide est fait pour venir en aide à la détermination pratique des Mousses anglaises. Dans l'introduction, l’auteur donne la description des ‘rganes des Mousses, qu’il fait suivre de quelques conseils qui facilitent l'examen des échantillons. Viennent ensuite des clés (3) pour la recon- à (3) Les clés avaient au pari ailleurs : Keys to the genera and species of Bri- MSA Mosses. (The Journal of Botany, 1891, p. 33). #12 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE naissance des genres et des espèces, et des remarques descriptives particulières à chaque genre. Les caractères sont choisis de manière à Pouvoir être constatés autant que possible même sur des échantillons stériles. Des planches accompagnent l’ouvrage : les sept premières contiennent les figures explicatives d'organes ; les suivantes montrent les figures des feuilles de chaque espèce, dessinées à une échelle uniforme, de sorte que l’on peut saisir d’un seul coup-d’œil les carac- tères distinctifs. Dans certains cas l’auteur donne aussi la figure de la capsule et du péristome, Toutefois il est bon de faire remarquer que ces figures eussent été mieux à leur place dans le texte, et le lecteur eût évité de la sorte une perte de temps dans ses recherches : Times is money. M. Cooke (1) a essayé de remettre à neuf un ancien petit travail qu'il avait fait il y a près de 30 ans (2); il y a assez bien réussi : toutefois il manque à l’auteur d’être spécialiste. Son Manuel des Hépatiques, qui est loin d’être l'idéal du genre, peut être utile à défaut d’autres. Néanmoins il faudrait se garder de tomber dans les mêmes erreurs que l'auteur, qui attribue, par exemple, un involucre bifolié aux Lejeunea, etc. Le texte contient 200 figures gravées sur bois, et il est accompagné de 7 planches peu claires. Cet ouvrage manque de clés et de vocabulaire. En somme les Hépaticologues anglais attendent encore le Manuel véri- tablement pratique. A la suite de ces publications qui traitent des sujets généraux se placent les travaux surla Géographie bryologique des Iles Britanniques. M. PEARSON (3) a donné la distribution du Scapania aspera Mull. et Bernet, espèce nouvellement décrite qu’on a rencontrée dans les comtés de Dorset (Holmes), Caernavon (Hunt), Denbighs (Pearson), York (Carrington) et Westmoreland (Stabler). Quant à la découverte du Catharinea lateralis Vaizey (4), il se trouve que cette espèce n’est autre que le C. Haussknechtii déjà décrit Juratzka et Milde, au moins d’après lopinion de M. J. Hagen. Je passe maintenant aux études locales de la flore bryologique anglaise. 1° Guernesey.—M.MAarQuAND (5) donne un résumé intéressant de se5 Connaissances sur les Mousses de cette île. Il en cite 142 espèces, nombre relativement considérable eu égard à la petitesse du territoire, et encoré ses herborisations n’ont été faites qu’en automne et en hiver. Plusieurs (1) C. Cooke : Handbook of British Hepaticæ, containing descriptions und figures of the indigenous species of Marchantia, Jungermannia, Riccia and Antho- ceros. London, 1894. (2) C: Cooke : Eusy Guide Lo the study of British Hepaticæ, 1865. 4 (3) H. W. Pearson : 4 new British Hepatic. (The Journal of Botany, 1892, p. 353 (4) R. J. Vaizey : On Catharinea lateralis Vaiz. (Ann. of Botany, p. 69). (5) E. D. Marquand : The Hosses of Guernsey. (The Journal of Bot. 1893, p. )- REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 413 espèces communes dans le S.-O. de l'Angleterre semblent manquer ici. IL est probable, d'autre part, que, étant donnée l’ancienneté de cette terre, c’est avec les Cornouailles que sa flore bryologique concorde le mieux; peut-être aussi a-t-elle des rapports avec celle de l’Irlande et de la Suède. Bien que l’altitude ne dépasse pas 150 mètres, on y trouve deux espèces alpines, les Grimmia leucophæa et Bryum alpinum. L'auteur ne donne pas la liste des Hépatiques, mais il cite comme très rares le Cephalozia Turneri et le Lophocolea spicata. Cette dernière espèce a été rencontrée aussi dans les Cornouailles et le nord du Pays de Galles, où elle croît en compagnie du Radula voluta (1). | 2° Wilishire. — M. Saunpers (2) publie une liste d'environ 55 espèces recueillies par lui et par M. Tatum, en 1891, aux environs de Salisbury, puis une seconde liste de 6o Mousses et 10 Hépatiques recueillies par M. Eyre. Enfin M. Tarum (3) ajoute 18 espèces aux listes précédentes. # Middlessex. —M. Brxsow (4) a publié deux listes, l’une de 35 Mousses, l’autre de 25 Mousses et 11 Hépatiques, avec leurs stations et leurs localités. 4° Buckinghamshire.— A signaler seulement la découverte du Hypnum hamifolium, nouveau pour l'Angleterre, dans ds mme thorpe en 1890, par M. Dixon (5). ® Warwickshire. — Dans leur Flore de ce Comté, MM. BaGnaLL et Grove (6) citent les Mousses avec les autres végétaux de leur pays. 6° Here fordshire.— La localité de Doward-Hill a été explorée avec soin Par M. Ley (3), qui montre que si elle est riche en Phanérogames, elle l'est également en Mousses. Il y a trouvé 191 espèces, dont il donne la liste accompagnée souvent de localités. IL termine par un aperçu des différentes stations avec leurs espèces caractéristiques et par une liste de 10 Mousses très rares, parmi lesquelles le Zygodon Stirtoni, trouvé Pour la première fois dans le Comté. Plus tard le même auteur a complété ses recherches sur le Comté Par une liste de 31 espèces, avec leurs localités. Boy En PERTEON Lophocolea spicata Tayl. in North-Wales. (The Journal 2; et HS Saunders : South-Wilishire Mosses. (The Journal of Botany, 1892, p. 69 (3) E. Tatum: Wilts record. (The Journal of Botany, 1894, p. 154). (4) J. Benbow : Middlessex Mosses. (The Journal of Botany, 1894, p. 106 et 369). P. o B. N. Dixon : Hypnum hamifolium in England. (Revue bryologique, 1892, (5) Bagnall and Grove : The flora of Warwickshire. The flowering plants Perns, Mosses, and Lichens by j: A ; the Fungi by (2 B, Grove and + Bagnall. London, 1891 . _ 9) À Ley : The Moss-flora of Doward-Hill. (The Journal of Botany, 189, p. 329). ions to the flora of Herefordshire (Ibid., 1894, p. 207). : - Rev. gén. de Botanique. — VII. | 8 114 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 7° Shropshire. — Nous avons une étude complète de ce Comté par M. R. de Benson (1), qui a compulsé les collections de M. Hamilton de Shrewsbury et de M. Weyman de Ludlow ; l’auteur y a joint une liste déjà publiée par M. Anslow, les résultats de ses propres récoltes et de celles de Miss Spark; de la sorte il est arrivé à un total de 226 espèces et 20 variétés. Parmi les récoltes de M. WEyMan (2) s'était trouvée une espèce nouvelle pour l’Angleterre, le Cinclidotus riparius. 8 Cheshire.— A noter seulement la découverte par M. Holt du Spha- gnum degenerans var. immersum, espèce nouvelle pour l’Europe (3). 9° Derbyshire.— Dans plusieurs localités a été trouvé, par M. Holt, le _ Lejeunea Rossettiana Mass., espèce nouvelle (4). M. WairexEAD (5) à rouvé dans ce comté à peu près la moitié des Mousses connues en Angleterre, soit 273 espèces et 51 variétés, qu'il cite avec leurs localités. 10° Yorkshire. — Dans une liste de 53 espèces que M. BARNES (6) donne pour ce comté, il y a à remarquer la présence de quatre Bryum nouveaux pour le Yorkshire : B. Warneum, B. lacustre, B. Marat, B. calophyllum. : Le Lejeunea Rossettiana, espèce récemment créée, se trouve aussi dans ce comté. M. Wesr (7) l’a reconnu en parcourant sen herbier, “ mêlé au L. calcarea, son proche parent, provenant de Igleton. 11° Cumberlandshire. — M.PEARSoN (8) indique qu'il a trouvé en 1890; dans ce Comté, en compagnie de M. Carrington, le Scapania planifolias dont il donne en même temps la distribution géographique singulière. 2° Ecosse : Très peu de travaux sur cette région qui doit pourtant être biche intéressante au point de vue bryologique. M'° FARQuHARSON(Q) donne une liste de nombreuses Mousses du District d’Alford. : (1) R. de G. Renson : Shropshire Mosses. (The Journal of Botany, 1893, p- 257). (2) W. Weyman : 4 new British Moss. (The Journal of Botany, 1891, p. 53 et). (3) C. Warnstort : Sphagnu Li isches Ce à tralblatt, 4890, IL p. 4 Se &num degenerans var. immersum (Botanische ‘+ (4 (4 W-H. Pearson : 4 new British Hepatic. (The Journal of Botany, 1889, p.393) : g. e Whitehead : North-Derbyshire Mosses. (The Journal of Botany, 18% (6) R. Barnes : Four new Yorkshire Mosses, with ti d ne ther localities ana 7 records for the Moss-flora of upper Su Le re general} (The Nat 1892, 14. pper Swaledale and North- Yorkshire q : di W. West : Lejeunea Rossettiana Massal. (The Journal of Botañy, 1890, P- 157) ù E be H. Pearson : Scapania planifolia Hook. (The Journal of Botany, 4890: ist, M: per quharson ; Ferns and Mosses of Aljord District. (The Scottish Nat” REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES ‘ 115 M. Srinron(1) décrit deux espèces nouvelles de Grimmia, le G. Horni, trouvé par M. G. Horn à Glen-Ogle et confondu avec le G. elon- gata et le G. platyphylla du groupe du G. apocarpa, trouvé à Callander M. PEARSON (2) annonce la découverte du Marsupella conferta Spr. sur le mont Ben-Nevis, par M. West. Enfin M. Saocer(3) a étudié les Mousses du comté de Perth, sur lequel il a publié un travail. 3° Irlande Sur l'Irlande en général nous n'avons que la distribution des Lejeunea par M. Wappezr (4). L'auteur fait remarquer que beaucoup de bois et de lieux humides couvraient autrefois l'Irlande ; aujourd’hui les bois sont disparus et les marais desséchés en grande parie, ce qui explique la rareté de certaines espèces et la disparition en quelques années de plusieurs localités, par exemple de Jubula Hutchinsiæ et de Lejeunea calcarea. M cite ensuite un certain nombre de localités d’Hé- patiqu es Voici. maintenant quelques notes régionales ou locales par ordre géographique F Fe — Ce comté est riche en Hépatiques puisque, | au dire de M. Recnazp ScuLzy (5), 133 espèces s’y trouvent sur 146 connues dans toute l'Irlande. L’auteur cite ensuite le résultat de ses récoltes en 1889; les espèces les plus intéressantes qu'il a trouvées sont : Petalophyllum Ralfsi, Fossombronia an gulosa, Nardia sphacelata, Scapania subalpina, 4 æquiloba, Jangermannia nana et J. bicrenata, nouvelles pour le omté. Le Lejeunea Rossetiana Massal. existe aussi dans les environs de Killarney, où il a été trouvé par le D: Carrington (6). La flore bryologique de Kerry s'enrichit encore de deux espèces de Mousses : l’une est américaine, Hypnum circinale Hook. (7), l’autre occidentale Æ. canariense Due Toutes deux ont été recueillies aux Environs de Killarney. M. Srepxan: (9) a décrit aussi une nouvelle espèce d’'Hépatique, (1) J. Stirton : On some scotch Mosses of the Genus Grimmia. (The Scottish Naturalist, 1890, p. 217). (2) W.H. ne: A new British Hepatic. (The Journal of Bot. 1891, p. 257). th (3) Sadler : 4 contribution towards the Mossflora of Perthshire. Au of e Scottish s nat. histor ory, 1894). (4) C. H. Wadden : Distribution of Lejeunea in Ireland. (The Journal of Bot.), Bot! a w. Pruly : Hepaticæ found in Kerry. 1889. (The Journal of “R ) W. H. Mon A new British Hepalic. ee Journal of Bot. 1889, p. 353). (7) 3. Cardot : Hypnum circinale Hook rologique, 1890, p. 17). 1sof e ue Ardie : Additions to the Irish Moss-flora. (The Journal of Botany, r F . dus : Hepalicarum species novæ, LIL. (Hedwigia, 1893, p. 2Dbet suiv.). 116 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE trouvée à Killarney par MM. Stewart et Holt, le Bazzania Pearsonia. 2" Clare. — M. Srewart (1) donne pour le Sud de ce Comté une liste de 8; Mousses et de 14 Hépatiques. 3 Wicklow.— De mème dans le Comté de Wicklow, M. Mc ARDLE (2) a dressé une liste d’'Hépatiques qu’il y a constatées. 4 Nord-Est.— MM. Srewarr et Carry (3) dans leur Flore du NE. de l’Irlande, ont traité les Mousses à la suite des Phanérogames. . 5° Donegal.— M. Dixon (4) a publié des listes d’espèces renconirées dans un certain nombre de localités du comté de Donegal. M. Hanr (5) s'élève avec vivacité contre M. Dixon qui, dit-il, n'a pas consulté le Journal of Botany de 1886, car il y eût vu des espèces déjà signalées par lui. Il en eût été de même pour M. Stewart. Ce n’est donc pas la peine de publier quelque chose si les auteurs ne s'occupent pas de ce qui a été fait avant eux. M. Srewarr (6) répond que des trois espèces à propos desquelles on lui fait des reproches, la première, le Trichostomum littorale, est bien indiquée dans la Flore du Nord-Est, que la seconde, Ditrichium : homomallum, n'appartient pas à cette à et qu’enfin la troisième à été trouvée dans le N.-E. bien avant M. H M. Dixox (7) donne quelques expos à propos de cette polémi ing | que. En somme : Much ado for nothi Terminons par un travail de M. Lerr (8) sur le district de Mourne- Mountain, où il cite avec leurs localités 275 Mousses et 54 Hépatiques, et deux autres de M. David Mc-Ardle, dont ; je n'ai pu avoir communi- cation : Mosses of Castle-tower Berehaven (irish Naturalist, 1894) ) et On the Hepaticæ of the Hill of Houth L'ee of the Royal Irish Academy, IL, n° x). S. A. Stewart : Report on the Botany of South-Clare and the Shannon: Hein of the Royal Irish Academy, 1890). (2) D. Me Ardie : Jepaticæ of Co Wicklowv. (The Journal of Botany, 1889, p- 267) (3) S. A. Stewart and T. H. Carry : Flora o of the North-East of Ireland, inclu ding the Phanerogamiæ, the Cryptogamiæ vasculariæ and the Muscineæ. Cam bridge, XXV. (4) H. N. Dixon : The Mosses of Co Donegal. (Journal of Botany, 1891, p. 359). (5) Hart : The Mosses of Co Donegal. (The Journal of Botany, 1892, p. 2). (6) S. A. Stewart : Mosses of N. E. of Ireland. (The Journal of Botany, 182, (7) H. N. Dixon : The Mosses of Co Donegal. (The Journal of Botany, 1892, p- 87). . (8) H. W. Lett : Report on the Mosses, Hepatics ana Lichens of the Hour ; Mountain district. (Proceed. of the Royal irish Academy, 1890, p. 265). RE tete REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 417 3° Scandinavie. La presqu'ile scandinave, fertile en Mousses et en Hépatiques, est aussi riche en observateurs et en chercheurs consciencieux. Malheureu- sement les travaux des nombreux bryologues norvégiens et suédois, écrits dans une langue fort riche à ce qu’on dit, mais totalement incon- nue à la plus grande partie de l'Europe, restent letire morte pour beau- coup de botanistes. Je serai donc forcément incomplet dans le recen- sement des ‘travaux de bryologie publiés sur ces régions. Je passerai successivement en revue les ouvrages parus sur la Norwège et la Suède. 1° Norwège Nombre de notes diverses d'importance ont été publiées depuis 1889. Je m’occuperai d’abord des travaux traitant des Mousses, puis de ceux qui ont trait aux Hépatiques, en suivant, autant que possible, l’ordre chronologique. M. HAGEN (1) a donné une liste de 228 espèces de Mousses constatées dans les montagnes du Sud de la Norwège (Lomsfjeldene et Jotunfjel- dene), parmi lesquelles se trouve une espèce nouvelle, le Bryum ge idum, et une variété nouvelle, le Philonotis fontana var. borealis. Plus tard, en collaboration avec M. Kaurix (2), M. Hagen a complété les données acquises précédemment sur la même région et décrit une variété nouvelle, le Dicranum groenlandicum var. jotunicum. M. Burcuarp (3) fait le récit d’un voyage bryologique en Norwège, et donne le compte rendu de ses excursions autour du Ranenfjord, près de M6. Il décrit en même temps une nouvelle espèce, le Philonotis crassicollis. M. Kaurix (4), qui a étudié avec beaucoup d’attention les environs Dovre-Fjeld, rapporte à des espèces connues, des formes ou des varié- tés décrites par MM. Kindberg, Limprichi, et par Schimper, etc., comme espèces légitimes, et il se montre ainsi disciple fervent de l’école synthé- tique. Pour ne citer qu’un exemple, les Bryum viride Philib., B. inflatum hilib., B. arcuatum Limpr., B. callistomum Philib., B. micans Limpr. et B. purpureum Philib. ne sont autres que des formes du Bryum arc- (1) J.Bagen : Index Muscorum frondosorum in Alpibus Norvegiæ meridionalis Lonsfjeldene et Jotunfjelden se ir cognitorum. (Kyl. norske Vidensk-Selskabs ne (1888-1890), p. 7-16. Throndjem, 1892). . Kaurin et J.H : Supplementum Indicis..... re Skrifter, 1890). jh es se ) 0. Burchard : j seskizzen aus Nordland. (Botanisches Centralbiatt 1889, 1, pois Len Nordland in Norwegen. (Deutsche ÿ Dore 1889, p. 23). : à AE - Kaurin : Addenda et corrigenda ad « Enumerationem Ty ner ensium » auctore N. C. Kindberg. (Christiana Videnskabs-Selskabs Forhand- ingar, 1889, no 11). R (Kyl. norske Vidensk- 118 / REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ticum, espèce très polymorphe. Parmi les nombreuses espèces citées par Kindberg à Dovre, M. Kaurin en donne plusieurs comme mal déter- minées ou comme très douteuses; il ajoute ensuite une quinzaine d’es- pèces à la riche flore de Dovre. Je cite pour mémoire et en passant quelques notes de MM. BRYHN (1), KaAURIN (2) et Nymax (3). M. Bryan (4) a publié la liste des Muscinées recueillies par lui dans la vallée de Stjürdalen ; trois sont nouvelles pour la Norwège: Scapania aspera, Barbula vinealis et Hypnum fallax. ” MM. Conrapi et HAGEN (5) donnent des localités nombreuses de Mousses du Sud de la Norwège, surtout pour les environs de Nedenaes- Ami, encore peu connus. À ces notes d’une certaine étendue s’en ajoutent d’autres de moindre importance ou ayant trait seulement à quelques espèces. Voici les principales par ordre chronologique. M. Paigerr (6) donne un résumé des principales découvertes faites en Norwège par les Bryologues du pays : ainsi le Pseudoleskea tectorum (7) a été trouvé en fruits par M. Ryan; le Brachythecium Ryani Kaurin est une espèce nouvelle trouvée aussi par M. Ryan (8); le Thedenia suecica a été trouvé en fruits par M. Bryhn; l’Orthotrichum Rogeri Brid. a été découvert pour la première fois dans la contrée par M. Kaurin ; le Bryum Blyttii (9) est une nouvelle espèce trouvée et décrite par M. Kaurin; le Bryum labradorense, qai avait été confondu avec le Br; longisetum Bland., et enfin le B. flavescens, qui serait un hybride du B. pallens et du B. arcticum sont également signalés en Norwège. HAGEN (10) a aussi publié ses remarques sur quelques Mousses norvégiennes. L’auteur fait d’abord observer que le prétendu Desmt L : (1) N. Bryhn: De Bryinearum in Norwegia distributione observationes non nullæ sparsæ. (Nyt. Mag. f. Naturvid. XXNII, 1894, p. 114140) — Mosslist frû Tjômô. (Ibid. XXXI, 1890, p. 102-116). É 2 anni 1892. (Kong. norske Videnskabs Selskabs Skrifters, 1892). (5) Conradi et Hagen : Bryologiske bidrag til Norgesfiora. (Christiania Videnskabs-Selskabs Forhandlingar, 1893). (6) Philibert : Sur quelques Mous l logiques 1889, p. 59). 7 ses norvégiennes. (Revue bryologiq 5 (7) Voir aussi Kaurin : Bryum Blytti Schp L urin : yttii n. sp. e£ Pseudoleskea tectorum SchP: fruclicans. (Botaniska Notiser, 1889, p. 60). | + (8) Voir aussi Ryan : Nogle Bemuerkun in. (Botaniska Née GS : gen om Br. Ryani Kaurin. | (9) Kaurin : Voir Botaniska Notiser, 1889, p. 60). à M : Sur quelques mousses norvégiennes. (Revue bryologiquer » , fe : du ; A : Fa FPS TS D EUR ONE NS RME EE CT 0 ne sh REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 119 todon arenaceus Sull., découvert par M. Brizi (1) dans les récoltes faites par M. Grampits, en Norwège, n’est autre qu'une forme à ré tome imparfait du Barbula obtusifolia, nouveau pour la con bi 2 Le Grimmia Ungeri est à rayer pour le moment de la flore mare gienne, % Le Bryum juliforme (2) existe sur plusieurs points de la agen espèces, les Trichostomu littorale et Funaria mediterranea, qui sont dans le mêm à ï M. ie (&) annonce la découverte du her Ann 6 folium en fruits en Norwège, par MM. Hagen et Kaurin, dans le Montagnes de Lom. , M. Ryan (5) publie un article sur le Dryroptodon pile FR M. Bryan (6) donne la description et les figures du Ut 94 + Limp. in. litt., trouvé par M. Ryan à Jotunfjeldene, et à Hangefoss, p M. sr M. EN (7) décrit le bee rome qu'il a trouvé dans les hautes montagnes s de Lom et de Sulitj M. PaciBert décrit quelques Ph nouveaux, re der br P. Ryani, a y” récemment découvert par M. Ry . en Norwège, autre, est le P. Arnelli Husnot (8). M. CHeney (9) annonce la découverte de l’Eustichia norpegica, « en fruits, en Norwège. Je termine la liste de ces travaux sur les Mousses QU Par une note de M. Paurz Har1or (10), sur la flore cry PR uit ME % Jan Mayen, explorée par l'expédition française de l’aviso LS J et dans laquelle une douzaine d’espèces de Mousses sont ci Si les travaux publiés dans ces dernières années sur les ere de la Norwège sont nombreux ét importants, ceux que rater Less re Sur les Hépatiques de la même région et pour la mème période, Encore plus importants et plus intéressants. LL : (1) Voir Husnot : mb bryologique, 1890, p. 16). . Voir aussi J. Had à bryo port Norvegiæ contributiones Sparsæ (K. Norske Vidensk. SES Skrifter, 1890, (3) J. Hagen : To for Skandinavien nye Fo 3e 19) H. Philibert : Le Brachythecium latifolium fertile. (Revu p. 891). (5) Ryan: Dryoptodon Hartmanni. (Botaniska Notiser, 1 eue Au ) N. Bryhn : Om Grimmia Ryani Limpr. in litt. (Nyt. Mag. for Na ristiania, 1892 x. Skrifter, (7) J. Hagen : Tetraplodon pallidus n. sp. (K. Norske Vidensk-Sels en tiques. (Revue bryologique, 1894, p. 2). { ) Philibert : Phil #7 cri iques (9) Cheney : Fruiting Eustichia in Room (Botanical Gate 1 84) say (10) P. Hariot : Contributions à la éd cryplogamique (Journal de Botanique, 1893, p. 117). Bot. Notiser, 1889, p. 155) 2 bryologique, 1890, 120 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. ARNELL (1) a fait un travail de Géographie botanique sur les Hépatiques du Nord de la Norwège dont il décrit les différentes régions le des . . “ns . : 1° la région des Sapins ; 2° cel : sas par stations. Le catalogue s'élève à 115 espèces, dont les localités sont données. L'ouvrage le plus important sur la distribution géographique des L'auteur fait d’abord remarquer que dans les vingt dernières années, le nombre des Hépatiques connues dans la contrée a presque doublé; mais on manquait encore d’un aperçu général sur la distribution de ces plantes, et c'est cette lacune qu’il a essayé de combler. Les recherches hépaticologiques en Norwège peuvent se diviser en trois périodes ; la première finit à 1811, époque à laquelle la Norwège eut son Université, espèces. La seconde période finit à 1863, année dans laquelle mourut N. Blytt. Durant ce laps de temps, il y eut de nombreuses recherches faites par Blytt, Sommerfelt, Angstrôm, Zetterstedt. A la fin de cette riode, le nombre des espèces se chiffre par 140. Dans la troisième ensuite des matériaux sur lesquels se base son étude, puis il expose l'état présent des recherches dans le pays; une grande partie est encore inexplorée. Les localités le mieux connues sont les environs de Chris- tiana, de Dovre, l'ile Tjômô, etc. M. Kaalaas compare ensuite la flore des Hépatiques avec celle des pays voisins, et il constate que sa contrée est des plus riches en plantes de ce groupe. Dans l’Europe entière On en connaît 356 espèces, et comme la Norwège en a 215, elle possède environ 60 */, des espèces européennes. Onze d’entre elles paraissent endémiques, trente n’ont pas encore été trouvées en Suède, mais en flores différentes : le nombre des Hépatiques va en diminuant du Sud au Nord; ainsi à Bergen il y a 135 espèces, à Tromsd, 102, et dans le Finmarck, 89. Le haut Nord produit l'impression d’une grande pauvreté; et peu de genres y sont représentés. En dehors des Marchantiacées, il n'y à guère que des Cephalozia, Anthelia, Scapania, Jungermannia, 5 ME Arnell : Lebermoostudien im Nordlichen Norvegen, 1892. 2) B. Kaalaas: De distributione Hepaticarum in Norvegia. Levermosernes udbredelse in Norge. 490 pp. Christiania, 1893. é | REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 121 Marsupella et Cesia; mais en revanche les espèces sont riches en formes et par le fait même difficiles à déterminer. Sous le rapport de la distribution horizontale, les Hépatiques norvégiennes se divisent, d'après M. Kaalaas, en cinq groupes : 1° les espèces subarctiques (environ 50), qui, en dehors de la Norwège, se rencontrent encore dans l'Europe septentrionale et moyenne; 2° les espèces arctiques-alpines qu’on rencontre en partie dans les hautes montagnes de PEuro moyenne ; 3 les espèces atlantiques {24 espèces), qui se trouvent seule- ment sur la côte Ouest, surtout entre le 59° et le 62° de latitude; on les retrouve aussi sur la côte Ouest de l’Europe; 4° les espèces de l’Europe moyenne (39 espèces), qu’on trouve seulement dans le Sud de la Norwège; 5° les espèces méridionales (24 espèces), qu’on ne rencontre que sur la côte Sud, aux environs de Christiania. Après l'extension horizontale, l'auteur étudie l'extension verticale, supérieure ; cette région est peuplée de Pins et de Sapins ; 3° la région région devient toujours de plus en plus basse à mesure que l’on s’avance vers le Nord. La limite supérieure de la région des plaines touche le niveau de la mer vers le 62° de latitude, celle de la région inférieure des forêts, vers le cercle polaire, et celle de la région supé- neure vers le Nord de la Norwège. M. Kaalaas donne ensuite la distribution des Hépatiques norvé-. giennes par stations, et enfin la liste géné distribution particulière de chacune. Cet im ortant ouvrage est destiné : À rendre de grands services à la Bryologie des pays du Nord, aussi bien qu'aux botanistes géographes de tous pays. Le même auteur a publié aussi divers autres travaux sujet (x). ; Quelques courtes notes ont été publiées sur les Hépatiques de la” Norwège, par exemple sur la découverte d’une nouvelle espèce, le Scapania Kaurini, trouvée à Dovre-Fjeld par MM. Ryan et Kaurin (2); sur le même (1) B. Kaalaas : Levermosernes udbredede i Norge (Nyt. Mag. fcf Naluri: 182). — Heputicæ NonnégL Lie Levermosernes Udbredelse à Norge. (Ibid., 1895). Nor. Ylylkes Mosfora. (Ibid. XXXI, F 117-161). — Lev noi he ihrreus of pi fiortegnelse over de à Norge hidtil iagltagne Levermosser, med ongivelse | der es Udbredelse og bekjondte voksesteder. (lbid., XXXII). (2) E. Ryan : Scapania Kaurini, n. sp. (Botaniska Notiser, 1889, p. 240). +2 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur la fructification du Marsupella revoluta Dum., trouvée par les mêmes à 1250 mètres d'altitude (1); sur le Scapania crassirelis, nou- velle espèce découverte par M. N. Bryhn (2). 2° Suède. Plusieurs notes concernent la Bryologie générale de la Suède, j'en parlerai tout d’abord; puis je citerai les travaux de Bryologie locale. M. ARxELL (3) est arrivé, après l'examen de nombreux exemplaires, à cette conclusion que la Scandinavie possède trois Thyidium Ë les T. tamariscifolium Lindb., T. delicatulum Mitt. et T. recognitum Lindb., dont il donne les localités. Etudiant les Jungermannes du groupe du J. ventricosa, le me auteur (4).décrit les espèces suivantes et en donne les localités ; J. alpestris Schleich., J. Wenzelii Nees, J. guttulata Lindb. et Arnell, . J. longidens Lindb., J. porphyroleuca Nees. S un autre travail, M. ArneLz (5) donne une étude de quelques Mousses et Hépatiques. A signaler six Mousses nouvelles pour la Suède et la description d’une nouvelle variété, l'Amblystegium cordi- Jfolium var. coloratum. j ant aux travaux ayant plus spécialement trait à la bryologie locale des provinces de Suède, il y en a plusieurs qui sont très intéres- sants: M. Tor (6) a surtout étudié la province de Smäland.De nombreux botanistes ont herborisé dans ce pays : E. Fries, Zetterstedt, Scheutz, Berggren, et en 1870 Scheutz a publié un Catalogue des espèces connues dans la région, dont le nombre s'élevait à 355. Depuis cette CPR plusieurs bryologues, Arnell, Arven, Ekstrand, Persson, Seth et l’au- teur lui-même ont complété ces recherches. Les résultats acquis ont porté à 494 le nombre des espèces (117 Hépatiques, 26 Sphaignes et 351 Mousses). Cette province est, sans contredit, la plus riche de le Suède au point de vue bryologique. Le travail comprend en outre, la bibliographie, les stations, la distribution géographique et la compa- raison avec les contrées voisines, Cette richesse est due à la grande variété des conditions physiques que présente la province : forêts de Conifères et d'arbres feuillus, montagnes, cours d’eau, lacs, pare Cages, etc. ;le calcaire y est rare. Deux nouvelles variétés sont décrites: ; (1) H. Philibert: Sur la fructification du Marsupella revoluta Dum. (Revue bryologique, 1890, p. 33). 1 (2) N. Bryhn : Scapania crassiretis, n. sp. (Revue bryologique, 1892, p. 7)- 0 (3) H._W. Arnell : Om de Skandinaviska Thyidia tamariscina. (Bot. Not: 1890, p. 73). Re (4) H. W. Arnell : Om nâgra Jungermannia ventricosa Dicks. narstaende Lefvermossarten. (Bot. Not., 1890). “ } H. W. Arnell : Moostudier. (Bot. Notiser, 1884, p. 49). 560 (6) Tolf : Ofversigt af Smälands Mossflora. (Kongl. Svenska Vetenskabs Aka- demiens Handlingar, 1890-1892). a is REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 123 Dicranum spurium Hedw.var.pseudoelatum et Porotrichum alopecurum Mitt. var. Smalandicum. M. ARNELL (1) cite comme nouveau pour la région, le Bryum Funckii Schwægr., aux environs de Jonkoping. M. NORDENSTROEM et NyMaAn (2) donnent une liste des espèces les plus rares qu’ils ont découvertes dans l’Ostergotland : Jungermannia longidens, J. grandiretis, J. socia, Fossombronia cristata, Riccardia major, R. incurvata, etc. M. SERNANDER (3) a publié un travail sur les Sphaignes de l’Upland, mais je n’ai pu prendre connaissance de son travail. Fe M. Japernocm (4) fait part de la découverte du Barbula gracilis aux environs d’Upsal. : M. Nyman (5) annonce la découverte de Sphagnum Walfii aux environs de la même ville. ne M. Axecz (6) donne la description d’une nouvelle espèce d’Hépa- tique, le Jungermannia medelpadica, qu’il a découverte dans la pro- vince de Medelpad. nfin, M. Ancerz (7) a publié un travail sur les Mousses du Jämtland. : 4° Russie. Plusieurs régions de l'immense Empire russe ont été explorées avec assez de soins et ont donné des résultats importants aux Bryologues qui s’en sont occupés. 8), : Une espèce nouvelle du Spitzberg est décrite par M. Fees Me le Timmia arctica, qui est mis sous le nom de T. austriaca dans es Musci spetsbergenses exsiccati, n° 97. : : Dans ne d’Arkhangel, la presqu'île de Kola, confinant à la Laponie, a servi de sujet d’études à MM. BROTHERUS et ae (p)- qui ont dressé un Catalogue de 287 espèces de PAOURUES 2 dés Sphaignes. Dans une première partie, les auteurs font l'historique ee recherches bryologiques dans cette contrée. Puis ils donnent une 1 " de la distribution des Mousses dans la région, d'après les stations : (1) H. W. Arnell : Bryum Funckii Schwægr. (Bot. Notiser, 1890). (2) Nordenstroem och Nyman : loc. cit. AE sb) Sernander : Om de Upländska Torfmossarnes byggnad. (Bot. Notiser, 1892, p. 10-23). ñ ; acilis Schwægr.i Skandinavien. Got Nat one a rome da En Barbula gracilis SCD. 4" Scandinavien. (Bot. Centralblatt, 1883, n° 24). Lo 1894) (5) Nyman : Sphagnum Wulfii aterfunnen vid Upsala. (Bot. ser 12) (6) H. W. Arnell : Jungermannia medelpadica n. sp. (Rev. bryol. v. Ps 7e (7) E. Adierz: Nâgra Jamtländska Mosser. (Bot. Not., 1891, p. 8°). 18%) (8) N. C. Kindberg : En ny Mossart fran Spelsbergen. (Bot. Notiser, Fe (%) V. F. Brotherus et Saelen : Musci Lapponiæ tie cum mappa. (ACla + Pro Fauna et Flora fennica, Helsingfors, 1890, 100 pp.) 124 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE terre aride, marais, eau, troncs d’arbres, bois pourri, etc. et ils com- parent cette végétation avec celle des pays voisins. Dans la troisième partie, ils énumèrent les espèces, dont une est nouvelle : Bryum mur- manicum Broth. M. Kimcmax (1) publie les récoltes qu'il a faites dans la région de la Laponie Inarienne, avec M. Hu't, et aussi celles de M. Silen. La méthode toute spéciale pour la représentation de la répartition de ces plantes. A la fin de l’ouvrage se trouve une excellente carte des pro- vinces finnoises, divisée en petites régions portant chacune des _ initiales en rouge. L’aire de dispersion de chaque espèce de Mousse est représentée dans le corps du travail par un certain nombre de carrés juxtaposés, dont chacun correspond à une des divisions de la carte. Si l’espèce se trouve dans une de ces divisions, au carré correspondant su On trouve les initiales de la division, si l'espèce manque, un point remplace initiale. Voici d’ailleurs deux exemples pris au hasard : Li Lt Lmur : : ‘Lkem Im . . Re. Fig. 26. — A mblystegium glaucum var. de n Inari-Lappmark. (Meddelanden af Societas .133). (2) Bert Î : enumeralio plantarum Musei fennici quam edidit Societas pro Fauna et Flora fennica. Editio secunda. 1. Musci, curañe tibus J. 0, Bomansson et V.F. Brotherus. Helsingfors, 1894. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 125 Ce qui se lit de la sorte : on a constaté le Frullania dilatata dans les régions d’Aland, Abo, Nyland, Satakunta, Tavastie australe, Savonie australe, Karélie ladogienne, Tavastie boréale, Karélie oré- gane. On peut en conclure au premier coup d'œil que c’est une espèce méridionale. Tandis que l A mblystegium glaucum, cf. var. decipiens, qui a été constaté dans la Laponie inarienne, Laponie tulomienne, Laponie, murmanienne, Laponie kémienne, Laponie imandréenne, le Kuusamo, et l’Ostrobothnie kajanienne est une variété septentrionale. M. Parigerr (1) donne la description d'un Bryum nouveau, le B. leptocercis, découvert dans l’île d’Aland par M. Bomansson en 1887. M. TANFILSEFr (2) s’est occupé plus particulièrement des Sphaignes de la province de Saint-Pétersbourg; il cite 18 espèces et 3 variétés . Pour cette région assez restreinte. Les provinces baltiques (Esthonie, Livonie et Courlande) ont été bien explorées par M. Brurran (3). Cet auteur donne d’abord un aperçu de la flore des Hépatiques de son pays, qu’il compare avec celle des pays voisins. On connaît en Europe, dit-il, 280 espèces d’Hépatiques, 190 espèces se rencontrent dans l’Allemagne (y compris la Suisse); l’auteur en a trouvé 81 espèces dans les provinces qu'il a parcourues; elles supportent donc le parallèle avec le Brandebourg, qui a 92 espèces, d'après M. Warnstorf, avec la Finlande, qui est cinq fois plus grande et a 89 espèces, d’après Norrlin et 110 en y joignant celles qui y ont été découvertes depuis. Enfin la Scandinavie, qui est dix fois plus grande, n’a que 153 espèces. L'auteur donne ensuite la liste des Hépatiques de ces provinces avec leurs stations et leurs localités. L'année suivante, le même auteur (4) complète ses recherches pré- cédentes par une liste de 12 espèces nouvellement trouvées. Puis la même année il publie la liste des Mousses du même pays, que trente et Un ans auparavant Girgensohn avait également étudiées. Leur nombre s'élève à 254 espèces, plus 25 Sphaignes. M. WaRnstorF a complété les recherches de M. Bruttan en étudiant (1) Philibert: Bryum leptocercis sp. n. (Revue bryologique, 1894, p. 86). (2) Tanfiljeft : Ueber die Vertreter der Guttung Sphagnum im Gouvernement S-Petersburg. (S'-Petersburg Naturforsch. Gesellsschaft, 1891 (en russe). — Ueber te im Gouvernement S'-Petersburg vorkommenden Torfmoose. (Scripta bota- nica, 1892), (3) E. Bruttan : Ueber einheïmische Lebermoose. — Verzeichniss der in den baltischen Provinzen Russlands bisher aufgefundenen Lebermoose. (Sitz. der Naturforsch. Gesellschaft der Univ. Dorpat, 189, p. 343 et 350 (4)E, Bruttan : Bryologische Ergebnisse des Jahre 1892. (Sitz. der Naturforsch.— Gesellsschaït bei der Univ. Dorpat, 1892, p. 152). — Die einheimischen Laub- Mo0se. (Ibid., p. 555). — Verzeichniss der in den baltischen Provinzen Russ- lands bisher aufgefundenen Laubmoose. (Ibid., p. 560). + 126 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les récoltes du D° E. Ramann (1) faites dans ces mêmes provinces. Il énumère 15 Sphaignes et 25 Mousses, dont une espèce est nouvelle, le Bryum flagellaceum Warnst. Pour les provinces centrales de Tver et de Tula, M. NAwASCHIN (2) a décrit une espèce d’Atrichum qu’il a crue nouvelle (A. fertile), mais qui n’est autre que l'A. Hausknechtii Jur. M. Z1ickENDRATH (3) donne la liste des espèces qu’il a recueillies dans diverses excursions à travers les gouvernements de Jaroslaw et de Wologda: Ces listes peuvent être utiles à consulter pour les bota- nistes du pays, mais ce travail est dépourvu de vues d’ensemble. Plus tard, le même auteur a donné la liste générale des Muscinées de la Russie centrale (202 Mousses, 22 Sphaignes et 30 Hépatiques), prove- nant principalement des Gouvernements de Moscou, Wologda, Jaroslaw, Perm, Wladimir, Tver, Woronesch, Tula, Ufa, etc. Enfin, M. NAWASCHIN a étudié la distribution géographique des Sphaignes (4) dans la Russie moyenne. Sept espèces sont répandues dans toute la région étudiée; trois ont une distribution particutière et cinq sont isolées et n’ont qu’une ou deux localités. Pokrowski (5) publie les matériaux réunis par le Professeur Schmalhausen pendant son séjour à Kiew (1839-1892), et ceux qu'il à réunis lui-même (1590-1892). On y trouve énumérées 187 espèces de Muscinées. Plusieurs travaux, importants ont été publiés dans ces dernières années, sur la flore bryologique du Caucase. M. BreinLer (6) a étudié un lot de Muscinées que le lichénologue H. Lojka a rapportées d’un voyage au centre du Caucase. Ce sont presque toutes espèces sub- alpines. Il y a en tout 42 Mousses et 6 Hépatiques : deux espèces sont nouvelles pour le Caucase : Orthotrichum urnigerum var. Schubartiæ num Vent. et Bryum Sauteri Br. eur.; une espèce est inédite : Bryum ardonense, trouvée dans la vallée d’Ardon. : M. Srepuani (3) a décrit trois espèces nouvelles d'Hépatiques du 1) C. Warnstorf : Einige Beiträge zur Kenntniss und Verbreitung der Laub- und Torfmoose in den Baltischen Provinzen Russlands. (Sitz. der Naturt.- cape (Dorpat), 14894, p. 425). (2) S. Nawaschin : Atrichum fertile, sp. n. (Hedwigia, 1889, p. 359). (3) L. Zickendrath‘: Kurzer Berichte uber die in Gouv. Jaroslaw, und Wologda, in den Jahren 1891 und ù in der Mittlerer-Zone Russlands. (Arb. des S:-Pétersb. Naturf. Ver., 1889). zur Moosflora der Umgegend von Kiew. (Univers- sn: imir-Universilat, Kiew, 1892 (en russe). LE + Breidler : Beitrag zur Moosflora der Kaukasus. (Üsterr. bot. Zeitschrift Nachtrichten der K. russ., Wlad (6) J 1889 , P: 4). (7) F. Stephani : Hepaticæ novæ Caucasicæ. (Botan. Centraïblatt, 1892, n° 16). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 127 Caucase, rapportées par M. Levier en 1890 : Nardia Levieri, Porella caucasica, Jungermannia lævifola Lindb. ms. Mais le travail de beaucoup le plûs important sur cette région est celui de M. Broruerus (1). C’est un ouvrage d'ensemble fait d’après et d’après celles de l’auteur lui-même total de 420 Mousses, dont 28 nouvelles, 6 Sphaignes et 94 Hépatiques, dont 4 nouvelles. (eo © =) © + _ Œ 5 nd T © [=] Le. Q [« ue ee Q@ | Œ ss © [= ns © 5° Belgique. Dans leur Flore élémentaire des Cryptogames de la Belgique, MM. AIGRET et FRANÇOIS (2) consacrent, une centaine de pages aux la morphologie des différents organes des Mousses, qui gui e lecteur dans ses premiers pas en bryologie. Viennent dre une méthode d'analyse et quelques conseils pour la récolte et la conserva- tion des échantillons. Une partie de l'ouvrage est consacrée aux clefs des familles, puis des genres, et à la distribution des espèces par Stations, L'article se termine par l'étude de ces espèces. Le même ordre est suivi pour les Sphaignes et les Hépatiques. Cet ouvrage est appelé à rendre de bons et utiles services à ceux qui débutent dans l'étude des Cryptogames. M. Graver (3) a publié la liste des Harpidies de Belgique qu'il possède en son herbier et qui ont été revues par M. Sanio ; il s’en est. trouvé 34 formes ou hybrides (?). Ces derniers paraissent bien dou- teux. Il y a d’ailleurs encore beaucoup à faire, dit l’auteur, pour l'étude des Harpidies de Belgique Outre ces travaux Lotion la Belgique en général, plusieurs notes plus spéciales ont été également publiées. M. Mansion et CLaïrBois (4) ont donné la liste des Mousses des environs de Huy. Leur catalogue comprend 288 espèces avec la mention des localités, de la fréquence ou de la rareté des espèces, et aussi avec €S' notes intéressantes. Les auteurs font remarquer que certaines espèces considérées jusque-là comme communes sont rares ou même Manquent complètement dans leur circonscription; le contraire, d’ail- leurs, a lieu pour d’autres espèces. (1) V. F. Brotherus : Enumeratio Muscorum Caucasi. (Acta Societatis Scien- tiarum Fennicæ, 1892 (2) C. Aigret et V. Preedts : Flore élémentaire des Cryptogames. Analyses descriptions et usages des Mousses, phare Hépatiques, Algues, Champi- Jnons. Namur, 1 , 3) F. oies : Note sur les Harpidies de pelgique: (Revue bryologique, 1895, p. 50). (4) A. Mansion et P. Clairbois: Les Muscinées de Huy et des environs. Première Partie : Mousses. (Bull, du Cercle des Naturalistes hutois, 1 1894). 128 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les mêmes auteurs (1) ont découvert le Phascum Floerkeanum aux environs d’Ampsin et pensent que si on ne trouve pas cette espèce plus fréquemment c’est qu’on ne la cherche pas aux endroits conve- nables M. DELOGxE indique le Lejeunea Rossettiana (2) dans trois localités différentes ; cette espèce est nouvelle pour la Belgique. Il indique aussi sur les frondes de l’Hymenophyllum tunbridgense, mais l'avait mis dans son herbier sous le nom de L. minutissima. La Société royale de botanique de Belgique fait chaque année une excursion dans une partie de sa région, et l’un de ses membres est chargé de faire un compte rendu des découvertes. En 1889, c'était M. P. G. CLuysenaER (3) qui était chargé de cette mission et aidé de M. Locnenies ; il cite quelques Muscinées rencontrées par la Société aux environs de Huy et de Namur. n 1890, c'était le tour de M. LEMOINE (4), qui cite quelques Mousses des environs d’Arlon et de Vance. En 1892, la Societé a visité les environs de Rochefort, et M. Aigret a été Chargé du rapport; mais il a laissé à M. Carpor (5) le soin de dresser la liste des Muscinées, au nombre de 28, qui ont été constatées. (1) P. Clairbois et A. Mansion: Découverte du Phascum Floerkeanum W. et M: en Belgique. (Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belgique, 1893, p. 44). ; C.-H. Delogne : Note sur Le Lejeunea calcarea Lib. et le L. Rossettianà Massal. (Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belgique, » P- Lejeunea microscopica Tayl. espèce nouvelle pour le continent européen. (Hbid., 1893, p. 86). (3) P. G. Cluysenaer : Compte-rendu de la XXVIT Herborisation de la Soc. royale de Bot. de Belgique. (Bulletin, 1889). (4) Lemoine : Voir Buil., p. 200 (5) J. Cardot : Liste des principales espèces de Housses observées pendant l'her- borisation. (Bull de la Soc. roy. de Bot. de Belgique, 1892, p. 215). (A suivre), L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Lille, imp. Le Bigot frères 56). — Note sur B. Herincq del. Imp. Le Bigot. Bordier se. Asplenium lineatum. #, 7 BAPE LT ZE LE A Al# \/ A F / À £ j NN ) NU > à ae és 7 # . Hg.10 N\ B. Herineq del. Bordier sc. Imp. Le Bigot. Asplenium lineatum. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT énérale de Botanique rpg le 15 de ch mois et noue .. est composée de 32 à 48 pages avec plan Le prix de af d’avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Les sept premiers volumes, dont les sommaires se trouvent dréoo sont en vente au prix de 2@ franes chacun Adresser les demandes ren rs mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari dresser tout ce qe concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, Pa à la Sorbonne, 15, rue de Éd Paris A nr rendu com dans les revues spéciales des FAN pis mém ont un exemplaire aura élé a Lu, me Directeur de la Revue “hu de Botanique Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de FPPLEMRS ont droit gratuitement à vingt-cinq Re en tirage à per Sommaires des sept premiers poires de la Revue générale de Botanique : Tome I. — /676 pages, hdd rec et 155 figures dans le texte). — Bonxer : Ectoca fulvescens. — GuiGNAR Anthérozoïdes, — Bonnier : Végétation de . vallée a monix ; Licheps et pr été des Mousses ; RE A e la e Fran pro JUMELLE : Assimilation et transpiration chlorophylliennes ; Dept des ln antes: annuelles. — KoLpenuP-RosENvINGE : Organisation polaire eet dorsiventrale des plant es. — ESP e ILLI Durour : Nouvelle espèce de Chanterelle: Gravure photographique; Nouv èce de Psatyrella. — Trasur: Abies ee - SeGnerre: Les tuberci ules. = — met so pm et Cladosporiu um. — PouLsE g — MascLer: Revues : et omie (LecLerc D pu SABLON); Chanson Te ar en Lichens (Hue); A obes de l'Asie (FRANCHET); Physiologie à sims (par Végétale {pe Sapo: Tome I. — es 6 pages, 25 planches et 205 figures dans le texte). — mire nee Pancra 7 pus har. part CuRTEL : er ed a 1m) les : gr 1e Tome III. — /560 pages, . Planches el 74 figures dans Le texte). — Brannza: Té ments ss D gra PR USSELL: AscCid ee s de Chou.— Devaux : Porosité du fruit 44 Cueur- bitacées. — Bor pr QE AuBerT: Appareil de MM. BonNiEr et MANGiIN pou l'analyse des pres _— se FN ; pres .. es boutures ; Maladie des raisins. — PRES Perforation des Pommes de terre par le Chiendent. — Faxon : re du protopl des Basidiom ycètes. — Macnin : Cyo ere evues : Plantes de la Fran Me Tr phmett er RE (Cosranrin); Physiologie chimie végétales ire LE) - Rechuiie (Durour). ome IV.— (588 nat 23 LA reraeg es et ss figures dans le texte). — Tras el Mirheeti, — MAsCLE uilina sur le calcaire. — Russez : Inflores et mâle yen. MELLE : nee res sur les Lich De: Mouvements des végétaux. — LecLERC pu S Tubercules des Equisétacées ; Maladie, du Platane. — PRuNET : Plantes et insectes, — VIER : Plantes d’Espagne. — BonniER: Réviviscence des plantules desséchées; Variations . pression dans la re pe Honsirétion + et assimilation des gs s grasses, — DE JANCZEWSKI: Anemone. — B DB PR et Durour : La Môle Frac Lachnidiui Iles à l'ombre et au sol Revues: Physiologie et chimie végétales eme eu (H dn); < og (PRUNET) Bactéries et fermen tations ons (Bourroux) ; Plantes d nce (MASCLErF), Tome V. — (544 pages, 22 pres et 211 “re sr le texte). — DucHARTRE : ne sericea. — Bonnier : Transmission @e la pression à travers les plantes ; Alphonse Candolle. — Bouner : Tubercules pileux de certains Agarics, — PruNET : Tubereules arine i formes conidiennes. — Naupix M cu des Phœænix. — Mesnanp : Pureté de cer- taines essences les. — W. raphie Dre de Lee Santa (Brésil DE ne à Développement de sh - Ombellifères. — Mac cn des du ACCARD : La pression _ ges et le man . végéta ux. — BRIQ Florule du Mont Soudine (Alpes d'Annecy). — BouLancer : Matruchotia varians. — PALLADINE : Respiration des feuilles sartee et étiolées. — LECLERC de SABLON : jé ae la de de la Glycine. — Loruecrer : Les plantes à piquants. — Cosranrin et DUFOU minis es sel s es : Lichens (Hue); es (FLAHAULT) ; Paléontologie see (pe SaporT botanique. forestière hr ctéries et fermentations (Bourro ux). Tome VI. — (544 pages, 24 planches et 57 figures dans le texte).— DantEL Applications de la greffe herbacée, — PruNET : Propagation du Pourridié. — FL de micrographie. — HouLBerr : Tr — optiques du bois. —: Mes plantes. — Devaux: Merget. — Mer: Chaudron de Sap Provence. — PALLADINE : Rôle des hydrates de carbo Trasur: Marsilia; Œdomyces leproides.— De Saporra : Rhizo tition des engrais.— CosraNrix et Marnucnor : Vert- 8, LIÈRE: Es es nouvelles de Sphériacées.— — Hy: Inflorences. — Durour et Hickec : Ennemis du Pin.— Bazor : Géograp que de la Côte-d'Or. — Bonnier : P. Duchartre ; Plantes aretiques et plantes bien vues : Bactéries et fermentations pe oux); Algues (FLAHAULT); sio! chimie végétales (JumezLe); Lichens ; Champignons Corse NTIN). : Action de l'ea au du sol sur la végétation sr ue — {554 pages, 22 planches # Le figures dans ie texte). — Hv: Info le tion LS REVUE GÉNÉRALE ns DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME * Livraison du 15 Avril 1896 Éd = PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR &, RUE DU BOULOI, 4 1896 LIVRAISON DU 15 AVRIL 1896 EL — ACTION DE LA LUMIÈRE ET DE QUELQUES AGENTS EXTÉRIEURS SUR LE DÉGAGEMENT DES . ODEURS (avec planche et figures dans le texte), par M. Eugène Mesnard . ............. 129 IL — ÉTUDES SUR LES PHANÉROGAMES AQUATIQUES DU RHÔNE ET DU PORT DE GENÈVE (avec plan- che et figures dans le texte), par M. Georges Hochreutiner (suite). . . . . . . .. . ..... 1 II. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI- NÉES, depuis le 1“ Janvier 1889 jusqu’au 1° Janvier 1895, par M. L. Géneau de Lamarlière (suite). 1 PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCUE 8. — Apparèll bois mesurer l'intensité des parfums. Cette livraison renferme en outre quatorze gravures dans le texte. w le mode de publication et les conditions d'abon x nnemen ner me page de la couverture. ACTION DE LA LUMIÈRE ET DE QUELQUES AGENTS EXTÉRIEURS SUR LE DÉGAGEMENT DES ODEURS par M. Eugène MESNARD (1) Dans un précédent Mémoire (2), j'ai décrit les méthodes expéri- mentales que j’ai tout d’abord imaginées pour mesurer l'intensité des parfums ainsi que les résultats obtenus à l’aide de ces méthodes. En terminant ce travail je faisais remarquer que, dans l'avenir, Pour effectuer, avec succès, des mesures de cette nature, il y aurait avantage à créer des comparateurs d’odeurs à entrainement méca- nique des essences. C’est qu’en effet, la méthode de comparaison basée sur l’emploi de l’essence de térébenthine, considérée comme essence étalon, avec la phosphorescence du phosphore employée comme réactif, est d’un maniement trop délicat, et elle exige l'emploi d'appareils qui ne Sont pas suffisamment transportables pour se prêter aisément à des déterminations d'intensité, effectuées, soit en cours de voyage, soit même, tout sim plement, en dehors d’un laboratoire bien outillé. … J'ai donc cherché, moi-même, dans la nouvelle voie que j'avais indiquée, et il me semble que le dispositif expérimental, qui va étre décrit, possède réellement un degré de simplicité satisfaisant. À. 1 CES A Qi {x) Lahorath: M EU à Les | . # LT 3. 1” \: de Rouen. He Ne (2) Eugène Mesnard : Étude critique et expérimentale sur la mesure de L in- tensité des parfums des plantes. — Recherche d’une méthode de mesure d'in- °nsilé des parfums. (Revue générale de Botanique. Tome VI, 1894). Rev. gén. de Botanique. — VIN. . 130 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE COMPARATEURS D'ODEURS A ENTRAÎNEMENT MÉCANIQUE DES ESSENCES. Fig. 27. — Comparateur d’odeurs à entrainement mécanique des essences: ; (Premier modèle Premier modèle. — Dans une boîte prismatique (Fig. 27) muniè d’un couvercle à charnière se trouvent disposés, parallèlement, deux tambours ou manchons en fine toile métallique montés chacun sur un axe horizontal. Chaque tambour se manœuvre du dehors au moyen d’une manivelle placée à l’une des extrémités de l'axe: L'autre extrémité de cet axe porte un disque gradué qui se déplace le long d’une règle fixe également graduée. On peut, de cette façon apprécier le nombre de tours et les fractions de tour imprimés à chacun de ces manchons. cé C’est dans cette boîte prismatique que s’effectuent les mélanges | d'odeurs. ke À cet effet, on a installé, extérieurement, une petite logette à deux compartiments et qui renferme, dans chacun d'eux, petite poulie à gorge sur RATE est enroulé ün fil à coudre (fil de lin n° 100). Ce fil imprégné à saturation d’essence, ressuyé par son passage dans un tampon de coton, s'engage dans la boîte en passant par un tout paie orifice, et vient ensuite s’enrouler sur l’un d ROUES ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 131 Par celte disposition on peut donc, à volonté, faire pénétrer, en l’enroulant, une certaine longueur de fil imprégné d’essence dans la boîte, ou bien faire rentrer dans sa logette le fil qui y était pri- mitivement renfermé et où il doit se saturer à nouveau. On conçoit sans peine qu’en enroulant une longueur de fil plus ou moins grande sur le tambour on introduit dans la boîte une quantité d’essence qui est proportionnelle à la longueur du fil enroulée. Le couvercle porte un orifice surmonté d’une sorte de cône qui prend exactement la forme du nez et permet d’odorer dans l’inté- rieur lorsque l’on ouvre une soupape en appuyant sur un petit bouton convenablement disposé. S'il s’agit de comparer deux essences, on imprègne l’un des fils de l'essence inconnue, l’autre d’essence de térébenthine choisie Comme essence-étalon et l’on cherche quelle longueur de ce dernier fil il faut introduire dans la boîte prismatique pour produire, sur la muqueuse, une intensité odorante équivalente à celle qui est pro- duite Par une longueur donnée de fil imprégné de l'essence inconnue. J’ai déjà montré que cette sorte de balance des odeurs était très facile à réaliser, Pour que la comparaison ait quelque valeur, il faut faire plusieurs déterminations en présence de longueurs différentes du fil imprégné de l’essence dont on veut connaître l'intensité, car, ainsi que je l’ai montré dans mon premier mémoire, cette intensité n'est nullement proportionnelle à la quantité d'essence mise en expérience. S'il s’agit de papiers ou'd’objets odorants quelconques, on peut Tout simplement les mettre dans la boîte et n’opérer qu'avec un seul fil, celui qui est imprégné de l’essence-étalon. Si l’on désire enfin expérimenter sur un bouquet de fleurs, on introduit ce bouquet dans un manchon fermé par une toile caout- Choutée et relié à l'appareil par des tubes convenablement disposés. Deurième modèle. — Le premier modèle de comparateur d'odeurs, qui fonctionne suffisamment bien lorsqu'il s’agit d'expérimenter Sur un bouquet de fleurs un peu volumineux, ne convient plus si l’on ne Considère qu’une seule fleur dont l'odeur est nécessairement trop faible pour pouvoir être ainsi canalisée et portée au loin par des tubes; et cette difficulté s'accroît encore si la fleur, encore Portée par la plante qui l’a produite, se trouve un peu haut placée. . L'appareil est alors modifié de la façon suivante (PI. 8) : La boîte prismatique portée par un support et dressée vertica- 132 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE TRS AP Sr er RE RES lement est ouverte par le bas pour laisser pénétrer la sommité fleurie, mais elle peut se refermer ensuite à l’aide d’une toile caoutchoutée serrée autour de la tige par des liens. Le sommet de la boîte est disposé comme précédemment: il est pourvu d’un ori- fice muni d’une soupape et d’un petit cône sur lequel on applique : 4 le nez lorsqu'on veut odorer dans l’intérieur. : On conçoit que, par cette disposition, l’odorat de l'observateur se trouve très rapproché de la fleur, c’est-à-dire dans les conditions où d'ordinaire on se place pour odorer une fleur. Latéralement à la boîte prismatique et en communication très facile avec elle, se trouve une sorte de poche également ‘prismatique qui renferme le mécanisme destiné à mesurer la quantité d'essence de térébenthine nécessaire pour neutraliser, sur l’odorat, l'intensité du parfum de la fleur. Four je Le mécanisme diffère peu du précédent : il se compose toujours d’un tambour en toile métallique sur lequel s’enroule le fil impré- à gné d'essence et convenablement ressuyé, qui provient d’une petite logette dans laquelle ce fil se tient d'ordinaire, enroulé sur une petite poulie. La régularité de l’enroulement sur le tambour est assurée à l’aide d’une poulie montée sur un pas de vis et sur laquelle le fil passe avant de venir s’aitacher au tambour. EE Un compteur de tours extérieur fait connaître la longueur du fil employée à chaque fois. 530 Des ouvertures munies de glaces laissent à volonté passer des rayons lumineux dans l’intérieur. — Dans les deux modèles d'appareils, le brassage des odeurs s'effectue à l’aide de poires en caoutchouc de Richardson et Ie lavage des tubes est obtenu par un courant d'air chaud. Pratiquement, on se contente de représenter l'intensité d'un parfum par une longueur de fil, ainsi qu'il va être fait dans ce qui va suivre, mais il serait très facile de calculer les poids correspon dants d'essence comme je le montrerai dans un autre mémoire. REY EEE ND LR RE HN ET PREMIÈRE PARTIE RECHERCHES EXPÉRIMENTALES [. ACTION DE LA LUMIÈRE ET DE QUELQUES AGENTS SUR LES ESSENCÉS OU LES EXTRAITS ODORANTS On sait depuis longtemps déjà que l'oxygène de l'air est s sci tible d’agir sur les essences et que, sous l’influence de cet ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 133 les carbures d'hydrogène odorants se transforment rapidement en résines et en baumes ; on sait également que l’action de la lumière favorise ces transformations et c’est pourquoi on recommande de conserver les essences dans des flacons entièrement remplis, bien fermés, et de les maintenir à l’abri de la lumière. Si l’on néglige toutes ces précautions on s'expose à voir entrer en jeu différentes causes de destruction, de forces inégales et dont il est intéressant de faire connaître la véritable valeur par des mesures précises. Les objets odorants sont groupés par séries et l’on évalue à des époques déterminées l'intensité du parfum dégagé par chacun d'eux. Les chiffres obtenus servent ensuite à construire des graphi- ques ou des tableaux qui facilitent beaucoup la comparaison des résultats obtenus. * Extrait de muse naturel. On introduit, dans un certain nombre de flacons, soigneusement refermés ensuite, un morceau de papier à filtrer sur lequel on a déposé une une même quantité (16wmc), d’une dissolution alcooli- que de musc naturel à 8 gr. par litre. La moitié des flacons a été maintenue à l'obscurité, derrière un écran noir; l’autre moitié a été exposée à la lumière du jour. Dans chacun de ces deux lots de flacons, il y avait une série qui renfermait de l'oxygène, une autre de l’azote, une troisième de l'air Pur et sec Tous és quinze jours un papier re de chaque série était examiné et détruit ensuite. Expériences faites avec 16mmc, d'extrait de musc naturel contenant 8 gr. par litre : var AIR PUR OXYGÈNE AZOTE EXTRAIT DE MUSC NATUREL : ans: lumière | obseurité! lümière | obseurité! lumière |obscurité manne cm cm cm em cm cm 17 7. (intensité initiale) L'art 28 |-28 28 28 28 2 PR sure + assetag. lee ler © |175 | 27 Me ac a Lu el.85 [125 | 85 | 9,5 | 8,5 | 12,5 St me las | 85 | 96 | 5 | 125 6,8 |105 | 8,2 | 9 | 6,5 | 16 Se RE PR à HN 1 48 1 2 4,5 |10 |14 8 août lo er em + lo | 4 Re ie Tan de ei Etes 2: 0 ES AT A RP CE el VAS en, Due CRT EME L nn 0 * La température avait subitement: monté vers le 4er août par suite d'un changement de laboratoire. k a 134 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE [1 Action de la lumière et de l'oxygène. — Les chiffres obtenus dans le cas de l’air pur rous montrent que la destruction du parfum est plus rapide à la lumière qu'à l’obscurité, quoique cependant la diffé rence ne paraisse pas d’abord très grande. Il en est de même dans l'oxygène pur. C’est dans l’azote pur, c’est-à-dire lorsqu'il n’y a plus trace d'oxygène que l’on note des différences saisissantes. La lumière nous apparaît alors comme un agent capable d'atténuer et d réduire le parfum au point de le détruire totalement. ‘ Mais, comme la lumière, l'oxygène est aussi un agent destruc- teur du parfum, car les valeurs relatives d’intensité obtenues, à l'obscurité et en dehors de toute action de l'oxygène, sont supé- rieures à celles que l’on obtient, à l'obscurité, soit dans l’air, soit dans l’oxygène pur. C’est ce qui ressort de la comparaison des colonnes marquées obscurité dans le tableau ci-dessus. Toutefois, cette même comparaison nous montre que, dans l’Oxy- gèpe pur et à la lumière, l'intensité du parfum est généralement supérieure à l'intensité dégagée par le même parfum placé dans l'air, dans des conditions identiques. Ceci indique que l'oxygène est en même temps un excitant du parfum, c’est-à-dire que son acti: vité oxydante et destructive donne, pendant quelque temps, à “notre sens olfactif, l’illusion d’une augmentation d'intensité de l'odeur. Mais il y a lieu de noter, en même temps, que la présence de l’agent lumineux est nécessaire pour que cette excitation puisse … se produire, car, si l’on compare les séries placées à l’obscuritéet | contenant l’une de l'air, c’est-à-dire de l'oxygène fortement mélangé d'azote, l’autre de l'oxygène-pur, on voit que l’action destructive | est plus forte dans l'oxygène pur. Influence de la variation de la température. — L'action de la lumière n’est pas la même à différentes températures. Lorsque le thermomètre accuse 18 à 20°, l'intensité du parfum dégagé par même quantité de musc naturel placée, soit à la lumière, soit à l'obscurité, est sensiblement la même comme on peut le voir en * étudiant les graphiques ci-dessous. La destruction du parfum est beaucoup plus grande lorsqu'on l’expose, à la lumière, à une tempé- rature de 35 à 37°. ? Comparaison des extraits de muse artificiel et de muse naturel. On sait que la plupart des parfums à la mode sont des mélanges : . dont le parfum fondamental est le musc artificie ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 135 Il m'a paru intéressant de faire une comparaison entre des extraits de ces deux catégories de muse, l’un le muse naturel à 8 gr. par litre qui a servi aux expériences précédentes, l’autre du musc Bauer employé également à la dose de 8 gr. par litre. Mais je me suis proposé, en même temps, de tenir compte de l'humidité qui est un facteur important à considérer dans la pratiqué car, en effet, la moiteur de la peau, l'humidité des mouchoirs ou des tissus doivent jouer un grand rôle en modifiant plus ou moins la persistance des odeurs, la qualité des bouquets de parfums et leur durée. Des flacons, disposés comme précédemment et renfermant la même quantité d’extrait, ont été placés sous une cloche, arrosée par un courant d’eau, dans le cas des températures comprises entre 18 et 200, et dans une étuve vitrée, dans les cas des températures voisines de 370, Influence de la température. — Comparons les ae figurés dans chacun des deux tableaux ci-dessous (Fig. 28 et 1° A la température 19, l’extrait de muse artificiel, non soumis à l’action de /’ humidité, se comporte, à l'obscurité, comme l'extrait de muse naturel; mais, placé dans les mêmes conditions à la lumière, l'extrait de musc artificiel augmente d'intensité pendant quelque témps avant de commencer à perdre de sa puissance odorante, 20 À 19°, le musc naturel dégage un peu moins d'odeur à l’obs- curité qu’à la lumière. Muse artificiel HT ba Sie : Dans| l'ai ide pond rs] se S j | intensité du parfum . 7 Te F N © 5 qum , 1er juillet TES a ter juillet. Fig. 28, — Graphiques montrant l'influence de la lumière, de la température et de l’humidité sur le dégagement du parfum du muse artificiel. er ot _ % À la température 35-37°, dans une atmosphère suflisamment sèche, on constate que le musc naturel se détruit à la lumière de 136 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE vite qu’à l'obscurité, tandis qu’à la température de 19° cette dimi- nution d'intensité est beaucoup moindre pour le musc artificiel, même lorsqu'il est exposé à la lumière. | Musc naturel. à Da l'air | humide Le HR | 5 = 5 [= F \ L7 S ®; TD x “4 2 RUN L ÉCE DS ÿ ki ep £ : ne - | = LP = È Le SCyy “ ) . 4& 4h; f ES (7 “#e à a Le. r + 7208 0 ti, LP ne Vs À. b > Li lumière A degks a sp - 5 jun. : ter prullet. Jer soù ter juillet ler août Fig. 29. — Graphiques montrant l'influence de la lumière, de la température et de humidité sur le dégagement du parfum du muse naturel. &° Enfin à l'obscurité, le musc artificiel] soumis à la température de 35-370, conserve pendant longtemps une intensité assez élevée, moins élevée cependant que celle qu'il avait à la température dd 190 et à /a lumière. : Ceci prouve deux choses : d’abord que l'extrait de musc artificiel prodigue son parfum avec plus d’abondance sous l'influence d’une élévation de température et que, de plus, cette action est fortement contrebalancée, par les radiations solaires qui sont énergiquement destructives à cette température élevée, =. Action de l'humidité. — Lorsqu'on a soin de faire pénétrer, das les flacons où l’on a renfermé les échantillons, une quantité d'eau suffisante pour y entretenir une humidité abondante, on note les observations suivantes : que soit la température, l'intensité du parfum est toujours plus élevé à la lumière qu’à l'obscurité. | 3° À 35-37, on ne constate pas de différence dans le mode de destruction de chacune des deux qualités de parfum maintenues à l'obscurité. Mais, à la lumière l'avantage reste au parfum artificiel. Remarques générales. — Ces épre Co atives entre le must LÉ ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 137 artificiel et le muse naturel autorisent quelques réflexions qui peu- vent avoir leur importance pratique. Tout d’abord, on observe que la lumière dont l'effet est cepen- dant très nettement destructif, principalement à la température 35-370, paraît agir, au contraire, comme un excitant, à une tempé- rature plus basse (18-19); d’où il suit que cet agent se comporte absolument comme l'oxygène dans nos premières expériences, et que cette excitation apparente masque, en réalité, un important travail de destruction. Dans ces expériences, le muse naturel, produit d’origine orga- nique, est toujours plus facilement détruit que le musc artificiel, produit chimique moins altérable. Or, des observations que j'ai faites, il y à quelques années, dans le laboratoire éclairé à la lumière électrique, installé par M. Gaston Bonnier, dans le sous-sol des Halles centrales, à Paris, m’ont prouvé que les différentes essences, bergamote;'citron, géranium, néroli, etc., employées en parfumerie, étaient rapidement détruites en présence de la lumière, même lors- qu’une partie des rayons chimiques était absorbée par des écrans de verre. Il s’en suit que, si l’on compose un bouquet d’odeurs en mélangeant différentes huiles essentielles naturelles, avec un extrait de muse naturel, ces différents produits pourront se modifier peu à peu avec le temps et sans que l'odeur particulière de ce mélange Paraisse altérée. Au contraire, si la base du bouquet est du musc artificiel, l'ensemble manquera d’homogénéité de sorte que, les par- fums naturels disparaissant les premiers, il ne restera plus, en définitive, au bout de quelque temps, que l’odeur de musc artificiel qui persistera en dernier lieu. D’autre part, les expériences comparatives que j'ai faites sur les deux qualités de muse mises en présence d’une humidité abon- dante m’ont permis de noter que dans tous les flacons contenant du muse, aussi bien naturel qu’artificiel, où il y avait un excès d'humidité et principalement à la température 18-20°, l'odeur était rapidement modifiée, elle se piquait et devenait mauvaise surtout à l'obscurité. Il faudrait, dans ce cas, condamner l’une et l’autre qualité de muse. Mais on peut objecter que ces mauvaises odeurs, en pré- sence d’un excès d'humidité, sont peut-être dues à des fermenta- tions, et que cela n’a aucune importance dans la pratique. I con- vient de faire remarquer que les mêmes faits ne se produisaient Pas ou se produisaient peu à 35-37°; et qu’à cette température, le muse artificiel même renfermé dans l'air sec, formait également des odeurs nauséabondes. ee 138 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 3° Essence de Cïitron. Expériences faites avec 16""3 d'essence. AIR PUR | OXYGÈNE AZOTE ESSENCE DE CITRON ne | | me MTS lumière | obseurité| lumière | obseurité! lumière | obseurité cm cm cm cm cm cm 17 mai (intensité initiale). . . . . 85 85 85 85 85 85 ue 36 50 70 50 80 50 D Lu or our 18 5 20 4 12 el Lil in fra 10 6 48 14 42 10 MR ER Di lo nu an 8 3 43 14 14 12 Joue SU DE PE OU OS 0,5 | 0,25] 44 | 11 | 20 | 14 Nr 0 0 10 8 12 5 La température avait remonté subitement vers la fin de l'expérience. L’essence de Citron est éminemment altérable à la lumière. Dès le début des expériences les flacons ; exposés à la lumière ont dégagé une odeur t le, plus forte, en valeur absolue, que celle que laissaient dégager les flacons maintenus à l'obscurité, ce qui montre bien que la lumière pc encore là avec une activité plus grande que l'oxygène. Néanmoins les expériences faites à la lumière ont signalé des intensités d’odeurs plus élevées dans une atmosphère d'azote que dans l’orygène, ce qui prouve bien que ce dernier agent exerce, lui aussi, une action destructive sur les particules odorantes de l'essence de Citron'et que les deux effets se combinent. & Essence de Roses. Expériences faites avec 16"3 d'essence. EN IR PUR ESSENCE DE ROSES Sp come me. lumière |obseurité | tumière lobseurité | lumière |obseurilé aan nennennnnn amor RNETRS > 1 : ‘cm. 17 mai {intensité initiale) . . 205 205 208 205 es 205 | RÉ es , 2 ‘01 40% 2 |185 172 | 19 15 juin” Remi Ass 30 38 36 39 36 50. Ne juillet US 48 92 > 1 16 28 PNR CREER tt48.:| 187401: 00100 8 mp per LP ARR EE 6 | 10 | 49 | 26 | 4 | 12 | To 1 6 4 12 05 | g” ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 139 L'essence de roses est une essence en partie oxygénée. Comme on le voit par le tableau ci-dessus, la lumière exerce son action des- tructive à peu près dans les mêmes conditions que sur le muse naturel et elle produit son maximum d'effet lorsqu'il n’y a pas d'oxygène, c’est-à-dire dans l’azote. L'oxygène, au contraire, semble produire une action excitatrice qui à pour effet de contrebalancer, d’une manière très apparente, l'effet produit par les radiations lumineuses. Il. INTENSITÉ DU PARFUM DÉGAGÉ PAR DES FLEURS ODORANTES COUPÉES. Il était nécessaire d'établir ces premières données expérimentales avant de s’engager dans l'étude du parfum des plantes. Elles vont nous permettre d'estimer avec une très grande approximation la nature des modifications introduites par la plante elle-même dans l'équation si compliquée du problème et elles nous conduiront à envisager, sous son véritable jour, la question si délicate et en appa- rence si mystérieuse du dégagement périodique des odeurs par certaines fleurs. , Il convient tout d’abord d'opérer sur des fleurs coupées, c'est-à- dire de se placer, autant que possible, dans les conditions des essences pures. À 1° Fleurs coupées de Muguet (Convallaria maialis). Les fleurs fraichement coupées étaient convenablement mélan- gées et groupées ensuite en un certain nombre de bottes MR. ne grandeur et susceptibles de dégager un parfum d’une intensité à peu près équivalente. Les observations étaient faites chaque matin, vers 8 heures, et le soir, vers 7 heures. J'ai tout d’abord essayé de comparer des bottes Pr placées, soit à la lumière diffuse, soit derrière un écran obscur, disposé pour que l'air y circule librement et que la température se Maintienne en tout point égale à la température extérieure. Dans chaque cas, j'ai distingué deux séries suivant que les fleurs soumises à l'expérience avaient leurs tiges plongées dans l'eau ou dans la mousse humide, ou suivant qu’elles étaient es à sec, à l’air libre. i Plusieurs faits se dégagent de l'examen des résultats consignés daïs le tableau de courbes d'intensité (Fig. 30). 140 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : 14 Action de la lumière. — On remarque tout d’abord, d’une manière générale, que les fleurs de Muguet placées à l'obscurité ont beau: coup plus de parfum que celles qui sont exposées à la lumière. Cette influence de la lumière est également visible sur chaque courbe par les valeurs maxima et minima que prend successive … ment l'intensité du parfum dans l'alternance régulière du jour et de la nuit, Toutefois, il est bon de noter qu’il n’y a pas lieu de trop compter sur ces valeurs maxima et minima, considérées en différents in S intensité du part, mn Fig. 30. — Influence de la lumière'et de l’eau sur le dégagement du parfum : es fleurs coupées de Muguet. 1 points d'une même courbe, car suivant que le ciel est plus où Moins sombre, et l'atmosphère plus ou moins pluvieuse, il s'intr® … duit des variations considérables qui donnent des résultats en … apparence contradictoires. C'est ainsi. par exemple, que le parfum étant plus intense, le matin que le soir, certain jour clair, 00 COM tatera exactement l'inverse le lendemain, si le temps est plu vieu’ Dans le tableau ci-dessus, le deuxième jour d'expérience était très ensoleillé, tandis que le lendemain était précisément un jo! Sombre et pluvieux. : | Le f ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 141 Il faut donc s’en tenir à l’observation des séries placées dans des conditions où elles sont réellement comparables. Action de l'eau. — La présence de l’eau est nécessaire, comme on le voit, pour maintenir les tissus végétaux en état de turges- cence, et l’expérience prouve que, seules, les plantes maintenues dans les conditions d'humidité voulues, obéissent bien à l’action de la lumière. De plus, les graphiques ci-dessus montrent que cette turgescence des tissus, qui se produit toujours lorsque les tiges plongent dans l’eau, favorise beaucoup le dégagement du parfum et qu’elle détermine, par conséquent, l'effet inverse de l’action de radiations lumineuses. Il s’en suit donc que nous sommes en présence de deux forces antagonistes : l'une, la pression osmotique, qui tend probablement à rejeter aussi loin que possible, vers la périphérie, les matériaux odorants élaborés dans le voisinage de l'épiderme ; l’autre, la lumière, qui tend à neutraliser l'influence de cette pression osmotique, d’où il résulte que l'intensité du parfum dépend toujours, en quelque sorte, de l'équilibre qui s'établit entre ces deux forces. Action de l'oxygène. — I était intéressant de connaître l’action exercée par l'oxygène sur des fleurs coupées de Muguet. Les expérienees ont été disposées successivement, à la lumière et à l'obscurité, sur des fleurs maintenues soit dans l'air pur, soit dans une D d'oxygène, soit dans une atmosphère d’azote. Les résultats ae sont consignés dans le tableau suivant : | 5 ec Æ cc LE, me A cé FLEURS COUPÉES DE MUGUET |-E | 53 | E | S | | S | = |5$S = mA = (Ty) = (771 = se PER te A a M lumière ES PET TR LT Le 9 3,2 | 2 Air pur " obscurité .|42 |49 !|1 1 9 5 2,7 2 ” 10 8 Oxygène | IMC 5. 12,5 | 12 8 |10 ” : x À obseurité. . I [TT 9 , 4 hote | lumière . . . . . 12 14,2 | 9 4 2 ; 1,5 obscurité. 42 |on 16 11 3 | 15}1 Les fleurs étaient déjà très épanouies ; la ée a été très sombre, ce qui explique ‘allure garticutidée “ graphiques. 7 142 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La première journée ayant été sombre et pluvieuse, l'influence de la lumière avait été pour ainsi dire nulle, tandis que les fleurs, déjà un peu fanées, avaient pu reprendre de l’eau en quantité suffisante. C’est ce qui explique l’allure particulière des graphiques ci-contre, qui traduisent exactement les données numériques du tableau. Comme il est facile de le constater (Fig. 31), la présence de l'oxygène n’a pas été favorable au dégagement du parfum et l’on voit que l'intensité augmente, en quelque sorte progressivement, lorsque l’on passe des expériences réalisées dans une atmosphère d'oxygène pur, à celles qui ont lieu en présence de l'air (1/5 d'oxygène), et enfin à celles qui sont faites en l'absence de toute trace de ce gaz, c'est-à-dire dans l'azote pur. + La intensité du parfum . a m s in. MATIN SOIR M. um *< t Fig. 31. — Action de la lumière et de l'oxygène sur le dégagement du parfum des fleurs coupées de Muguet. A . L'oxygène nous apparaît donc comme un agent destructeur du _ parfum. Néanmoins, si l’on compare à partir du douzième jour: ce qui se passe dans l'oxygène ou dans l’air, à l'obscurité età ‘lumière, on remarque, comme nous avons déjà eu l’occasion d ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 11,10 le voir, que, sous l'effort combiné de l’oxygène et de la lumière, il se produit une sorte d’excitation de l’odeur principalement due à l'oxygène. Dans l'azote et à l'obscurité, il y a eu tout d’abord un dégage- ment intense du parfum, mais l’activité odorante des fleurs n'a pas tardé à diminuer, probablement parce que latmosphère irrespirable dans laquelle ces fleurs étaient confinées, les mettait dans l'impossibilité de produire de nouvelles quantités de parfum à l’aide des matériaux qui étaient déjà en voie d'élaboration avant le commencement de l’expérience. — Îl est nécessaire de remarquer que ces dernières expériences réalisées sur des fleurs de Muguet ne sont pas comparables aux premières parce que, dans le premier cas, les fleurs étaient exposées à l’air libre, tandis que dans le second cas elles étaient forcément Po sous des cloches de verre, substance qui a la propriété, comme nous le verrons plus loin, de régulariser l'action de la lumière en + ’atténuant. 2 Fleurs coupées d’Œillet blanc. Le Muguet, qui croît d'ordinaire dans les lieux ombragés et humides, doit très probablement à cet habitat particulier et à l'abondance du contenu aqueux de ses tiges, l’exquise sensibilité que présentent ses fleurs vis-à- vis des radiatious lumineuses. Il était intéressant d’opposer, à ces fleurs de Muguet, des fleurs d'Œillet blanc qui, d'ordinaire, s'épanouissent dans les lieux secs et ensoleillés et contiennent très peu de sucs ou de liquides dans leurs tiges. Influence de La lumière. — En jetant un coup d'œil sur le tableau Suivant, on remarquera tout d’abord que la lumière semble plutôt : | À Lu |slelsie|gIislé | ŒILLETS BLANCS = S z S = S AE 5 | Lumière j: tiges dans l’eau. . .| 18 [24 | 17 | 25 |18 |21 |12 13,9! 5 | tiges sans eau. . . .| 18 |18,2| 15 | 23 |14 116 |13,8 | Obseurité | tiges dans l'eau. . | 18/16 |12/42{1t HO |8 16? | tiges sans eau. . . .| 18 117,9! 17 | 14 1351112110 | 0 Au bout de très peu de ge: les Œillets mis en D w un excès d'eau, s'altèrent dégagent l'odeur de chou pourr ne. SR st Re, intensité du parfum. . Fig. 32. — Influence . la lumière et l'intensité du parfum dégagé . Confinée de la cloche et Œiüllets blanes. — Des fleurs coupées d’OŒÆillets blancs été exposées à diffé tes t érat 144 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE æ = MATIN SUR m. de l'eau sur le dégagement du parfum es fleurs coupées d’Œillet blanc. On remarquera aussi, à droite, deux graphiques représentant par des fleurs placées sous une cloche, en présence de l’eau, soit à la lumière, soit à l'obscurité, Le dégage ment de l'odeur, à la lumière, paraît se faire plus régulièrement par suite de l’interposition du verre, mais on peut objecter que la pression osmotique doit être également modifiée dans l'atmosphère qu'il y a lieu d’en référer à des expériences faites à l’air libre. i pératur es : un dispositif très simple per ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 145 mettait de maintenir les fleurs soit à une température relativement basse (6 à 8°), soit à une température moyenne (18 à 20°); d’autre part, le laboratoire dans lequel se faisait l'expérience était à une température un peu plus élevée (28 à 30°). Pour obtenir la tempéra- ture basse (6 à &) on faisait reposer la cloche qui recouvrait les fleurs sur la paroi interne d’un grand entonnoir ayant son ouver- ture plus grande que celle de la cloche, de façon à ménager entre les deux une gouttière annulaire que l’on remplissait de glace. Cette précaution était suffisante pour obtenir la température basse désirée. Un simple courant d’eau, arrosant extérieurement la clo- che, permet en outre d’obtenir la température moyenne (18 à 20°). Certains lots de fleurs qui étaient placés sous la cloche étaient . recouverts d’un écran noir qui les maintenait à l’osbeurité, toutes les autres conditions restant égales d’ailleurs. Il résulte de ces nouvelles expériences que l'intensité du par- fum, dégagée par les fleurs d’OŒillet blanc, est toujours plus élevée à la lumière qu’à l’obscurité, comme il a été dit précédemment. À en Fleurs coupées d'willet blanc. 8 _ LL 2 intensité du parfum. m. $ MATIN SOIR onu S marin SO Fig. 33. — Influence de la lumière et de l'oxygène à diverses températures Sur le dégagement du parfum des fleurs coupées d’Œillet blanc. Le fait est facile à vérifier sur les graphiques d'intensité dessinés À gauche (Fig. 33) et il se confirme pour toutes les températures. Rev. gén. de Botanique, — VIIL. 7 à 146 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Cependant on observera que la température (18-202) est celle qui. ; favorise le mieux le dégagement de l'odeur aussi bien à la lumière qu’à l'obscurité. Une température basse (6 à 8e) paraît ensuite plus avantageuse qu’une température élevée (28e). orsque l’action de l'oxygène se joint à celle de la lumière on obtient une légère augmentation d'intensité due, principalement, à la lumière; mais, d’une manière générale, l'oxygène exerce plutôt une action destructive (graphiques de droite dans la Fig. 33). La différence singulière constatée entre les fleurs de Muguetet … es fleurs d’OŒillet blanc est assez difficile à expliquer, car le méca- ER EE 2 D intensité du parfum . oi MAUX SOIR à met m. s ”. Fig. 34. — Influence de la lumière et de la température sur le parfum dégas® par des Roses coupées, e. as nisme intime des réactions chimiques possibles nous est inconnu; mais il est bien probable qu’il faut s’en tenir à une simple diffé rence physiologique résultant de ce fait que la nature du suc cellu laire et son contenu en eau sont bien différents dans les deux Ca Roses. — En agissant sur des Roses coupées (var. Général Ja queminot), la lumière produit une action retardatrice très marqu# et ces Roses semblent tenir le milieu entre les deux types de fleur ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 147 précédents. L'oxygène, au contraire, paraît être un excitant du par- fum de la Rose et nous avons vu qu'il agissait dans le même sens sur l'essence de Roses obtenue par distillation. D’où il suit que l’action combinée de l'oxygène et de la lumière peut avoir pour effet d'augmenter l'intensité du parfum. Mais, en considérant des températures extrèmes, les mêmes que précédemment, on constate (Fig. 34) que l'intensité maximum du parfum, aussi bien à la lumière qu’à l’obscurité, correspond à la température basse (6 à 8°). Au contraire, à une température élevée, voisine de 300, les Roses dégagent moins de parfum. Interposition d'une plaque de verre. — Comme je l'ai déjà fait remarquer, il convient d'éviter de comparer des expériences faites à l’air libre, avec des expériences faites sous des cloches ou dans des appareils de verre. On sait, en eflet. que cette substance possède la propriété d’arrêter une partie des rayons violets et ultra- violets, c’est-à-dire des rayons ayant des propriétés chimiques très actives. : fl leurs coupées de Muguet. intensité du parfum SOIR MATIN. 8. Fig. 35. — Eftet produit par l’interposition d’un éeran de verre sur le parfum égagé par des fleurs coupées de Muguet. Dans les différentes expériences que j'ai faites à ce sujet, j'ai toujours remarqué que, lorsque les objets odorants étaient placés errière une plaque de verre, le parfum qui se dégageait était Moins capiteux mais plus fin ; son intensité était plus faible : le dégagement en était plus régulier (Fig. 35). IV. INTENSITÉ DU PARFUM DÉGAGÉ PAR DES FLEURS NON COUPÉES. La détermination exacte du parfum dégagé par une fleur Encore rattachée à la tige qui l’a produite, peut être considérée 148 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE comme l’un des problèmes les plus compliqués de la physiologie végétale. La valeur absolue de cette intensité change, en effet, du soir au matin, d’une heure à l’autre, de la veïlle au lendemain, et L il faudrait pouvoir tenir compte dans des recherches de cette sorte du degré de développement et d’épanouissement de la fleur, dela. nature de la plante, des transformations chimfiques qui peuvent se produire dans la profondeur des tissus, du degré d’irritabilité de cette plante, de la puissance de la force osmotique qui provoque la turgescence des tissus, de la température, de l’état hygrométri:. que de l'air, de l'humidité du sol, et enfin, de l'intensité de là lumière. : | Mais il faut nécessairement se limiter et se contenter, Comme je l’ai fait jusqu'ici, de mesures relatives déterminées dans des conditions d'expérience suffisamment com parables. J'ai employé, dans tous les cas, le comparateur d'odeurs, deuxième modèle (PI. 8). Les expériences ont été suivies, pendant à plusieurs jours, et les moindres particularités de l’expérimentation » ont été notées. 1° Roses, Action de la lumière. — Une première Rose fraichement épanouie à été observée à l'air libre et à Ja lumière du jour. L'intensité du . parfum qu’elle émettait était Plus forte le matin que le soir, comme on le voit dans le tableau suivant 7 7, PARFUM DÉGAGÉ \ © = PAR UNE ROSE FRAICHEMENT ÉPANOUIE f ©" cm cm cm cm em cm 140 | 410 | 150 | 100 | 150 | 20 6 SOIR MATIN SOIR MATIN SOIR MATIN «3 pondait à l'épanouissement complet de la fleur, et pendant laquelle l'intensité avait augmenté, on a constaté, comme précédemment, L même inférieure à celle du lendemain matin. : Dans le courant de Ja journée, il se produisait un maximu® vers deux heures de l'après-midi (Fig 36). | é ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 149 La fleur ne pouvant être influencée par les radiations Iumi- neuses puisqu'elle était protégée par un écran, on pourrait sUppo- ser que Ce maximum était dû à l'élévation de la température, mais trouvait inférieure vers 6 heures du soir, à celle que la fleur possédait le lendemain matin où la température était moins élevée, Les expériences réalisées sur des Roses coupées ont montré que, bien au contraire, une température basse favorisait plus l’émission du parfum qu’une température élevée. È ne ps4° intensité du parfum , qur E Re S. In. C2 m. EMATIN - EF ig. 36. — Influence de la lumière directe sur le parfum dégagé par une Rose non coupée. $ SOIR Il faut donc admettre que, durant la matinée et jusqu'à une heure avancée de l’après-midi, la plante dépense les réserves de Parfum qu’elle a accumulées pendant la nuit, et que cette plante, Probablement maintenue dans un état général de demi-contraction de son Protoplasma cellulaire, par l’action de la lumière qui conti- nue à inonder ses feuilles et ses tiges non recouvertes, se trouve “capable de renouveler sa provision avant le retour de la nuit. éloigne | _ Les Roses ne se prêtent pas facilement aux expériences, car la A RSS 150 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fois difficile de rencontrer, sur le même arbuste, deux Roses arri- vées au même degré d’épanouissement et comparables entre elles. Les sommités fleuries d’Héliotrope conviennent mieux à @. genre d’études parce qu’elles sont composées d’un grand nombre de fleurs arrivées à divers degrés de développement, mais dont l'en semble produit un dégagement d’odeur d'intensité moyenne etsen- siblement régulier. | a.— Héliotrope en lumière diffuse. Influence de la lumière. — Deux sommités fleuries comparables en tout point et appartenant au même pied d’Héliotrope Ont été mises en observation, l’une à l’obscurité, l’autre à la lumière diflust L'intensité du parfum a été mesurée plusieurs fois par jour. " Héliotrope : intensité’ du parfum E nu 0e CN » eu “L:. 37. — Influence de la lumière diffuse sur le dégagement du par d'une sommité fleurie d’'Héliotrope. 23 ans leur ensemble les deux graphiques obtenus (Fig. même allure, mais ils représentent des intensités différ ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 151 parfum se dégageant avec plus d'intensité à l'obscurité qu’à la lumière diffuse. Comme on l’a vu précédemment avec les Roses, on constate que l'intensité prend une valeur maxima vers une ou deux heures de l’après-midi, mais à l'inverse de ce que nous avions observé, l'émission de parfum est plus abondante le soir que le matin. On voit donc que, d’une manière générale, l'intensité du parfum de l’Héliotrope augmente dans le courant de la journée. Et comme l'allure des graphiques est sensiblement la même à la lumière et à l'obscurité, on est porté à se demander, encore une fois, s’il n’y a pas lieu de faire intervenir l’action de la température dans l’expli- cation du phénomène. Influence de la pression osmotique dans les tissus. — À un certain moment, le troisième jour, les deux courbes se rapprochent et sem- blent vouloir se confondre. J'ai noté qu'à ce moment la plante n'avait pas été arrosée et qu’elle était desséchée par un vent un peu fort. Le mal ayant été réparé par un arrosage suffisant, la courbe d'intensité, à l'obscurité, s’est relevée en quelques heures, tandis que la courbe d'intensité à la lumière n’a pas été influencée. Ce n’est que le lendemain, qui était un jour très sombre et très plu- vieux, que les deux graphiques sont redevenus à peu près sem- blables. Ce détail à une très grande importance. car il montre que la turgescence peut se localiser dans une certaine partie de la plante, par exemple dans une sommité fleurie soustraite à l’action de la lumière, dans le cas actuel. b. — Héliotrope en lumière directe. Influence de la lumière. — Si la plante est au contraire exposée à la lumière directe du soleil, les variations d’intensités sont beau- oup moins accusées ainsi qu’on s’en rend compte en examinant les graphiques (Fig. 38) qui n’ont plus l'allure tourmentée qu'ils présentaient lorsque la plante était exposée à la lumière diffuse et, même sur la fin du développement de la sommité fleurie, on ne trouve pour ainsi dire plus aucune différence à établir entre l’in- lensité nocturne et l'intensité diurne du parfum. On observe néan- moins que la courbe d'intensité, à l'obscurité, est toujours plus élevée que la courbe d'intensité à la lumière. En résumé, la plante soumise à cette vive lumière, au lieu de Produire un maximum d’odeur dans l'après-midi, produit au con- l'aire un léger minimum comme si les phénomènes d’osmose et de lurgescence étaient frappés d’arrêt et ne pouvaient plus exercer 152 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE aucun effort d’entraîinement sur les matériaux odorants élaborés : pendant la nuit. : Interposition d’une plaque de verre. — Nous avons vu à différentes reprises que l’interposition d’une plaque de verre suffisait pour » enlever aux radiations lumineuses une partie de leur énergie. Une simple expérience le prouve encore ici. Considérons deux sommités fleuries d'Héliotrope prises au même point de développement (Fig. 39). Héliotrope em 90 La e. cor intensité du parfum 8 MATIN SOIR m s m s m s m Se l1g. 38. — Influence de la lumière solaire directe sur le dégagement du parfum Par une sommité fleurie d'Héliotrope. qu s Héliotrope #n intensité du parfum! #8 Fig. 39. — Effet produit par l’'intercalation d’un écran de verre. Si l’on vient à recouvrir lune d’elles avec un entonnoir de verre . à tige largement ouverte pour qu'il n’y ait pas d’accumulation d'a . parfum émis par l’ Et si l’on vient souffrir de la séche vers la fin de l'ex | "PPS après, pour les fleurs abritées par le verre, tandis qu'elle 2€ ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 153 se modifie que beaucoup plus lentement pour les fleurs qui sont exposées à la lumière. Ce relèvement des graphiques d'intensité est très facile à observer dans la Fig. 39 au 6e jour d'expérience. En définitive, on voit que le verre se comporte comme un écran incomplet qui arrête certains rayons nuisibles au dégagement des odeurs. Or ces rayons, on le sait, appartiennent à la région violette et ultra-violette du spectre. c. — Suppression totale de lumière. Nous venons de constater que la lumière peut avoir une action limitée et une action générale : limitée, parce qu’un écran de Papier noir, ou une simple plaque de verre sont suffisants pour protéger les tissus qu’ils recouvrent contre la lumière, de façon que la force osmotique antagoniste ne se fasse sentir pour ainsi dire que là; générale, parce que la plante tout entière se ressent de ce bain de lumière qui l’inonde et qui fait que les échanges osmotiques se font plus difficilement dans toute l’étendue de son Organisme. Mais l’action de la lumière qui entrave, pour ainsi dire, le phénomène du dégagement du parfum, est cependant nécessaire à la formation des huiles essentielles accumulées dans l’épiderme des fleurs. On sait, en effet, que les matériaux odorants, produits aux dépens de Ja chlorophylle qui apparaissent tout d’abord dans les organes floraux jeunes et disparaissent ensuite, prennent pais- Sance dans les tissus sous-jacents voisins de l’épiderme et que les huiles essentielles complètement élaborées se localisent dans l’épi- derme lui-même (1). Or, la lumière est nécessaire pour produire ces différentes transformations où elle intervient apparemment comme source _ d'énergie chimique. L'expérience montre que si dès le début de Son existence, on prive une sommité fleurie de lumière, il ne se Produit aucune odeur appréciable. () E. Mesnard : Recherches sur la Localisation des huiles essentielles dans les fleurs. (Annales des sciences natürelles, 189). 154 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE V. AUGMENTATION PASSAGÈRE DE L’'INTENSITÉ DU PARFUM DES FLEURS. DANS QUELQUES CAS PARTICULIERS. 2 1° Contact d’un corps étranger. J'ai parfois rencontré, au cours de mes expériences, des excep- tions singulières qui ont fourni un appoint considérable au sens général de mes observations et aux conclusions qui peuvent en. découler logiquement. u voici une très curieuse (2) : Sur le pont du yacht Corsaire, à bord duquel je voyageais, ya quelques mois, en qualité d’invité de M. le comte Eugène. d'Hinnisdäl, se trouvait un superbe pied de Basilic (Ocimum Baste licum), qui avait été acheté par le capitaine du navire pendant notre séjour à Messine. La plante était fréquemment arrosée à l’eau douce, et elle offrait toutes les apparences d’une santé florissante attestée par le développement considérable du parenchyme ver riche en sève, de ses feuilles et de ses tiges. ; Un soir, au sortir de la baie de Naples, alors que nous faisions à voile vers la Corse, je me trouvais, par hasard, près de cette planté, : lorsqu'un marin de l'équipage vint à la frôler en passant. Je perçus aussitôt comme un jet intense de parfum. Il me fut facile de répéter l'expérience un grand nombre de fois et d’en rendré / témoins les personnes qui se trouvaient là; celles-ci furent frappéts \ de la netteté du phénomène. ee Les conditions extérieures étaient d’ailleurs particulièrement . favorables : la mer était très calme, et le ciel, d’une pureté extrême, semblait à horizon se confondre avec la mer en produisant de curieux effets de mirage; la température, très élevée, atteignait 37 et 38° dans la journée : la pression barométrique, enregist L bord, demeurait invariable depuis plusieurs jours. me. Ce Basilic se montrait particulièrement sensible le soir, apré le coucher du soleil, et, le matin, de très bonne heure. Il Sullis®” alors de toucher légèrement, avec Ja main ou avec une baguëti®: la face supérieure des feuilles d'un rameau, pour pe aussitôt le même jet intense de vapeurs odoriférantes. En même lemps que le dégagement d'odeurs se produisait, on pouva observer que le limbe des feuilles s’incurvait imperceptiblement Ë (2) E, Mesnard : Sur la mesure de l'intensité des parfums appliquée recherches biologiques. (Comptes rendus, 9 décembre 1895). Ni ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 155 vers le haut. L'expérience ne réussissait que très imparfaitement lorsqu’on touchait la face inférieure des feuilles. D'ailleurs, on ne pouvait exciter plus de deux ou trois fois de suite un même rameau. L'observation microscopique m'a montré que l'essence se trouvait principalement localisée dans l’épiderme et dans le tissu palissadique de la face supérieure des feuilles. La surface de ces feuilles, dépourvue de poils glandulaires, montrait cependant, çà et là, de petites dépressions assez profondes au milieu desquelles se trouvait un petit poil glandulaire à tête arrondie qui renfermait de l’essence. Or, par le contact de la main, aucune cellule , aucun poil glan- dulaire ne pouvait être ouvert violemment ; j'ai été conduit, par suite, à admettre que l'augmentation d'intensité de l'odeur était due à une contraction des cellules des tissus de la face supérieure des feuilles, placées, fort à props, dans des conditions qui leur assuraient la vitalité et la souplesse désirables. Cette contraction cellulaire était évidemment facilitée par la réduction, portée en quelque sorte au maximum dans le Basilic, des parties ligneuses de la plante. L'expérience ne pouvait réussir dans le jour, sans doute parce que le protoplasma cellulaire se trouvait déjà à demi contracté sous l'influence des radiations lumineuses. J'ai obtenu, d’autre part, quoique avec moins de netteté, un phénomène analogue sur une sommité fleurie d’Héliotrope, mais les conditions extérieures n'étaient plus aussi favorables. 2 Action des radiations solaires directes. La lumière, tout comme le simple contact de la main ou d'une baguette, est capable d’occasionner une augmentation anormale de l'intensité du parfum, lorsqu'elles vient à frapper brusquement, à surprendre pour ainsi dire, une plante maintenue au préalable à l'obscurité. : J'avais déjà observé le fait plusieurs fois avec des Roses, du Jasmin, de l’Héliotrope, et éprouvés des mécomptes inexplicables dans la mesure de l'intensité du parfum, lorsque servi par le hasard j'ai pu faire une série d'expériences qui m'a donné une démonstration très nette du phénomène. Deux Tubéreuses (Polyan- thes tuberosa) étaient mises en observation. L'une des plantes servait de témoin, l’autre était en partie recouverte d'un écran noir qui en protégeait toutes les fleurs contre les rayons lumineux. 156 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE NE ET ! HEURES TUBÉREUSE préalablement maintenue à l'obscurité aux radiations solaires TUBÉREUSE témoin exposée cm 9 heures 5 du matin. : , . . . 48 15 ,10 NE ITU t mn 2 145 9,14 sn Les 29 14,5 9,20 MR sas de sx 43 »:/: 9,25 Ph, ou 31 15 9,32 RE PE 18 » 10 MÉDE Dupres 17,5 16 2 ape,-midi : Jr ES 49 15 AS mimi 16 14,5 6,30 D FI ÉFEUIDEE E 21 17.5 Toutes les autres conditions restant égales d’ailleurs. À un moment donné, l'écran ayant été brusquement enlevé, j'ai constats que l'intensité du parfum, mesurée de cinq en einq mi- nutes, augmentait rapidement et dans une assez forté proportion comme on le voit dans le tableau ci-dessus ou sur les graphiques (Fig. 40); elle diminuait ensuite äu bout de quinze à vingt minutes avant de reprendre son intensité moyenne pour la bit: ‘ ee ‘45 ubérause { Polyanthes tuberosa), 3 #0 k.. 3 © feu : 5 45 — ee Era PERRET à EPST, : ë À + 9 heures . inidi LE 6h Fig. 40. — de ae anormal du parfum d'une Tubéreuse exposée bite - subitement aux radiations solaires. Ainsi done, l'intensité du parfum peut augmenter sbtentiil lorsque la plante se trouve, pour ainsi dire, surprise par la lumière au sortir de l'obscurité. ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 157 Au surplus, ce dégagement subit de l’odeur est bien un phéno- mène purement physiologique, car je l'ai vu se prolonger quelque temps après que les fleurs furent à nouveau recouvertes par l'écran. En eflet, si après cinq minutes d'exposition à la lumière, on inter- pose à nouveau l'écran, on constate qu’il se produit encore un maximum d'intensité ; mais il est un peu moins élevé (32" au lieu de 43) et suivi d’une phase de dépression beaucoup plus lente. Comme dans le cas du simple contact, on ne peut expliquer ce singulier phénomène que par une contraction rapide du proto- plasma des cellules. susceptible d'activer le dégagement du parfum. ans un Cas Comme dans l’autre, le mécanisme invoqué est le mème, et ces curieuses exceptions ne sont que des exagérations du phénomène general qui a pour cause l’irritabilité du protoplasma des cellules. (A suivre). . D ÉTUDES ‘1 I SUR LES PHANÉROGAMES AQUATIQUES . DU RHÔNE ET DU PORT DE GENÈVE par M. Georges HOCHREUTINER (Suite). SECONDE PARTIE PHYSIOLOGIE DES PLANTES AQUATIQUES DU RHÔNE ET DU PORT DE GENÈVE IL — L’ASCENSION DE L'EAU CHEZ LES PLANTES AQUATIQUES. l. Absorption. — Schenk (1) dit positivement que ls … - Vaisseaux ne servent plus à rien chez les plantes submergées; is disparaissent, parce que l'absorption se fait par les feuilles, à … travers la mince cuticule qui les recouvre. à Si cette affirmation est juste on est en droit de se demander ss Pourquoi cette cuticule subsiste? Elle fait obstacle à l'absorption; à chez le Potamogeton pectinatus L. même, elle s’'augmente parfois d’un épiderme fibreux, qui exclut toute idée de diffusion ; ce tissu rappelle bien plutôt certaines formations xérophiles. 2° On se : demande aussi Pourquoi les racines, assez considérables chez les . (1) Schenk : Vergleichende Anatomie der submersen Gewüchse (Biblio 2 theca botanica 1886, Heft. I, P- 29) : « Die submersen Gewächse nehmen ibren » Bedarfan Nährstoffen, mittelst Diffusion, direkt aus dem Medium auf, und » machen somit Gefässe und Spaltéfinungen überflüssig. » R Und weiter : « Die submersen Blätter entnehmen die zur Assimilation nôti » die Reduktion des Wurze werkes, sowie des Gefässystems innig zusam » men. Die Diffusion der Kohlensäure und der Salze SE. durch die dûn : _? Aussenwandung und Cuticula der Epidermiszellen, begénstigt. » PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 159 plantes aquatiques, développent le plus souvent des poils absor- bants. Il y a deux méthodes pour vérifier l’assertion de Schenk : celle des solutions nutritives et celle des solutions colorées (1). La première présente de multiples causes d’erreurs et beaucoup de difficultés pratiques. Nous nous en sommes servis quelque temps, mais nous avons dû bientôt l’abandonner. Voici quel est son prin- cipe : on plonge une plante aquatique, par son extrémité supérieure, dans une solution nutritive ; par sa partie inférieure, ses racines, dans de l’eau distillée; et vice versa. On observe alors lequel des deux sujets survit le plus longtemps. Mais de telles conditions sont difficiles à réaliser sans porter dommage aux plantes aquatiques qui sont ordinairement très déli- Cates. Une obturation suffisante est à peu près impossible ; de la Paraffine molle est la substance la plus favorable, mais elle inter- cepte le passage de l’air ; au bout de peu de temps, la tige se cor- rompt et la circulation des sels absorbés dans l'un ou l’autre vase ne peut plus avoir lieu. Pour éviter l’obturation, on peut courber simplement la tige en la taisant passer par dessus le rebord du bocal ; mais elle se dessè- che rapidement, ou bien, au bout de peu de temps, l’eau distillée à perdu sa pureté à cause de l'apport de la solution nutritive qui Passe par capillarité d’un bocal dans l’autre. En outre il faut aérer Constamment l’eau des bocaux, et, serait-on arrivé à vaincre toutes ces difficultés, il faut encore tenir compte de l’état de chaque indi- Vidu végétal employé. En hiver, ces plantes ont besoin d’une cer- laine période de végétation ralentie, qui arrive plus tôt chez les unes Que chez les autres ; de là une incertitude qui enlève aux résultats beaucoup de leur autorité. Aussi nous ne tiendrons pas compte des expériences que nous avons faites de cette manière, quoiqu’en Sénéral elles soient favorables à la théorie de l'absorption par les racines, - {f) Cette méthode a été employée par Strasburger, pour observer la avt lation de l'eau chez les plantes terrestres. Nous n’entreprendrons pas 11 de justifier ce mode d’expérimentation ; nous nous contentons pour cela de renvoyer à l'ouvrage de Strasburger : Bau u. Verrichtungen der Leitungs- 160 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Unger (1) a employé une autre méthode pour démontrer que les plantes aquatiques absorbent de l’eau par les racines et la rejet: tent par les feuilles. [1 dispose un Patamogeton et un Ranunculus de façon à ce que leurs racines et la base de leur tige plongent dans un bocal, et leur partie feuillée dans un autre. Il constate alors que l’eau dans laquelle se trouve la partie feuillée augmente de volume, c'est qu’il y a eu transport du premier récipient dans le second par l'intermédiaire de la tige. … Cette méthode offre les mêmes difficultés que celle des solutions nutritives et, comme Unger donne peu de détails sur la façon dont il a procédé, il est assez difficile de s’en rendre compte. Strasburger (2) nous dit qu’il a répété ces expériences mais avec des résultats négatifs, Aussi se rattache-t-il à l'opinion de Schenk. Il pense que la partie vasculaire ne fonctionne plus ici que comme appartil d’excrétion et que, s’il y a encore une circulation de l’eau, c'est seulement vers les parties jeunes où elle sort de la plante par les : stomates aquifères. À défaut de preuve directe, voici les deux principaux arguments 5 mis en avant pour étayer l'opinion de Schenk : 4° la réduction du ” Système radiculaire chez les plantes aquatiques ; 2 la réduction du u système vasculaire, lequel est remplacé par une lacune qui ren: : ferme un liquide coloré en brun chez les tiges âgées, probablement une excrétion. “As Le premier argument ne nous paraît pas péremptoire, car il est | des plantes aquatiques — par exemple les Myriophyllum, Zamk chellia, Potamogeton, — qui possèdent des racines bien développées |. . Pourvues même de poils absorbants. Le second argument est plus à fort; il serait décisif si l’on pouvait prouver que cette lacune va Re culaire est un organe d’excrétion. Nous ne pensons pas que ce in : là sa principale fonction, quoique nous ,ne mettions pas en done à l'observation de Schenk : sur des parties âgées de la tige, qui sont près de périr parfois, il n’y a rien d’extraordinaire à ce que le col: tenu de la lacune vasculaire soit brunâtre. Ne voyons-nous pas . bois devenir brun et s’incruster de substances résineuses ou 01° (1) Unger: Neue Untersuchungen über die Transpiration der Gewûchst: + . Sitzangsberichte der Wiener Akad, der Wiss, 1861. V. Band. 44, Abth. P- 365-367. j. (2) Strasburger : Ueber Bau u. Ver. der Leitungsbahnen. Iéna, 189, P PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 161 meuses lorsqu'il a perdu sa fonction; comme dans le bois de cœur de certains arbres, par exemple. C’est parce que les arguments avancés Me «an des idées de Schenk ne nous paraissaient pas décisifs et que, d’autre part, les expériences de Unger tendaient à démontrer une circulation de l’eau ; c’est enfin parce que nos expériences avec les solutions nutritives, tout imparfaites qu’elles étaient, confirmaient celles de Unger, que nous avons expérimenté encore au moyen de la méthode des solu- tions colorées. Cette dernière présente moins de causes d’erreurs, parce que l'expérience est directe et qu’elle dure peu de temps ; la vitalité, la vigueur, la période de végétation ralentie, facteurs éminemment variables, sont éliminés. 17 ExPÉRIENCE. — J'expérimentai d’abord sur un Ranunculus aquatilis (1) : Jen pris deux rameaux, je plongeaile premier par sa base, dans une solution aqueuse d’éosine, et par sa partie supérieure je l’im- mergeai dans un bocal rempli d’eau pure. Le second rameau était dans la position inverse, sa base plongeait dans l’eau pure, alors que le sommet était immergé dans la solution d’éosine. Pour réaliser ces conditions, je plaçai l’un à côté de l’autre deux bocaux de même hauteur, de façon à ce que leurs bords se touchassent, et je disposai le rameau en le recourbant un peu, de façon qu’il pût plonger complètement dans l’un et l’autre bocal. La partie moyenne qui n’était pas immergée et qui faisait com- Muniquer les deux bocaux était enduite de graisse, afin de l'empèê- Cher d’être mouillée, et d'établir ainsi une communication entre les deux bocaux par les phénomènes de capillarité qui pouvaient se Produire à sa surface. Le tout était placé sous une cloche, où l'air était saturé d'humidité. Après un jour et demi, j'obtins les résultats suivants, en exa- minant des coupes successives faites dans la tige à différentes hauteurs Pour le premier rameau : On pouvait voir que la solution colo- rée était montée dans la tige principale, de 9, 5 cm ; dans un rameau (1) Ce nom est pris ici sensu lato, car on a divisé cette espèce en plusieurs qui n'en sont que des formes. Rey. gén. de Botanique. — VIII Fi les 162 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE latéral, de 6 cm. ; dans une feuille, de 8 cm. — 1 cm. % de la base de la tige était plongé dans la solution colorée. 4 Pour le deuxième rameau, par contre, à 2 cm. au-dessous du. niveau de la solution d’éosine, l'extérieur de la tige était bien coloré, # mais les faisceaux à l’intérieur ne présentaient aucune trace de coloration. Ce n’est qu’à 6 cm. au-dessous de la surface, que l'on commençait à apercevoir une coloration du système vasculaire de la tige, dont la partie immergée mesurait environ 9 cm. ie Cette expérience prouve trois choses : 1° Que l’eau, absorbée par | la base de la tige, est conduite dans les feuilles, où elle va porter les . sels qu’elle contient en dissolution. à 2 En observant les coupes en question, on peut se convaincre, … par la localisation de la coloration, que l’eau absorbée passe pal les vaisseaux et la lacune vasculaire. Cela est en contradiction avet à les assertions de Schenk, si on les prend dans leur sens absolu. I dit : « Die submersen Blâtter entnehmen die nôtigen Salze direkt » dem umgebenden Medium. Damit hängt die Reduktion des Wur: » zelwerkes, sowie des Gefässsystems, innig zusammen ». Il dit. même, p. 38 : « Es fragt sich, ob er (der axile Gang) fûr die Zuleï : » tung von Wasser und Salzen der wachsenden Region von irgend » einer Bedeutung ist, es fragt sich ferner, ob auch die früh Æ » stôrten Gefässe eine solche haben oder nicht ». Ayant vu chaque à fois chez le Ranunculus aquatilis L. les vaisseaux et la lacune V4 culaire qui seuls étaient colorés par l’éosine, il nous semble que ; l'on peut pourtant bien admettre que ces organes ont encore une : fonction. | 2 3 Il est probable que l'absorption, qui se fait par les feuilles, est peu considérable. Chez le rameau dont la partie supérieure feuillée plongeait dans l'éosine, il n’y eut guère que l’épiderme qui fut coloré. On peut objecter que, comme les racines, les feuilles on! des cellules dont les membranes sont perméables à l’eau et no! la matière colorante. Cela est très vraisemblable ; pourtant, dans le Cas considéré, nous voyons que l'extrémité du rameau présent des vaisseaux colorés, et, si l’objection subsiste, elle est un P° atténuée. On pourrait objecter que cette pénétration de la matière Colorante dans les vaisseaux est seulement le résultat de la d - sion; mais nous avons fait des expériences parallèles avec l tubes capillaires, et elles montrent bien que cette supposition PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 163 mal fondée. Plongeons, en effet, l'extrémité de tubes capillaires remplis d’eau pure dans une solution colorée : nous verrons alors, | au bout de 24 heures, que, par diffusion, la coloration ne s’est pro- pagée que de 4 em. à l’intérieur du tube, quel que soit le diamètre de ce dernier du reste. Au bout de 48 heures la coloration n’a pénétré que de 4 em. 1/2. 2me EXPÉRIENCE. — La même expérience fut répétée sur d’autres espèces. Tout d’abord sur le Potamogeton pectinatus L. qui est consi- déré comme la forme la plus rétrogradée du genre, et aurait dû par conséquent nous fournir les résultats les moins nets. Deux rameaux de Potamogeton pectinatus L. ont été traités de la même façon que ceux de Ranunculus aquatilis. Le premier avait 2 cm. de sa base immergés dans une solution d’éosine et son sommet dans l’eau pure ; le deuxième avait son sommet dans l'éosine et sa base dans l’eau pure. Au bout de deux jours : Dans le premier rameau, la solution colorée était montée de 15 em. dans la tige principale, qui en mesurait elle-même 2. Elle était montée, en outre, dans les ramifications latérales : dans la plus inférieure qui mesurait 143 cm., jusqu’à son extrémité, et dans les autres, à peu près à la même hauteur que dans la tige princi- Pale ; dans l’une d’elles même, elle avait atteint 16 cm. Le Pota- MOgeton pectinatus L. étant complètement dépourvu de vaisseaux, C'était uniquement par les lacunes vasculaires que l’eau était Montée ; seules leurs parois étaient nettement colorées en rouge vif. Dans le deuxième-rameau, qui avait son sommet dans l’éosine, l'épiderme seul avait été coloré, les faisceaux des feuilles et de la tige étant restés intacts. 3me EXPÉRIENCE. — Même expérience avec le Potamogeton crispus L. Après deux jours : Dans le premier rameau, qui avait sa base dans l’éosine, la Coloration des parois de la lacune vasculaire se manifestait jusqu’à Cm. 1/2 au-dessus du niveau de l’éosine. Pourtant, quelques heures après l'installation de l'expérience, la tige s'était desséchée anS sa partie émergée, et malgré cela, la solution colorée était déjà montée de 6 em. 1/2, bien au-dessus du point de dessiccation. 164 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 4 ‘ ÉAR Dans le deuxième rameau, la solution colorée a peu pénétré et 4 _le résultat est peu net, parce que les tissus ont été fortement im- prégnés. Il semble cependant que la solution colorée ait surtout 5 pénétré par le sommet des feuilles dans la lacune vasculaire du " faisceau foliaire. Cette lacune s’ouvre librement à l'extérieur (1) et la solution colorée à pu y pénétrer; mais elle ne s’est pas étendue … bien loin, car, au-delà de quelques centimètres, la stèle gamodes: mique (2) est incolore. lme EXPÉRIENCE. — Je répétai cette expérience avec le Potamogeton densus L. Cette espèce a aussi des ouvertures à l'extrémité de la. nervure médiane de ses feuilles (3). Le premier rameau, qui avait sa base dans une solution d’éosine, sécha complètement. Aucun résultat. Le deuxième rameau, qui avait la partie supérieure de sa tige plongée dans l’éosine, eut la lacune vasculaire de sa stèle nettement colorée. La coloration s’étendait à environ 5 cm. de l'extrémité des feuilles. La matière colorante a pénétré par ces extrémités; l'écorce n’a pas étè colorée du tout, et l’on ne peut NÉHOUre qu'elle ait été traversée. 5me ExPÉRIENCE.— La première partie de l'expérience précédente n'ayant pas réussi, elle fut répétée dans les mêmes conditions mes les résultats suivants : 1° Pour le rameau dont la base plongeait dans l’éosine : après a heures, on pouvait voir que la solution colorée était montée de 11,5en dans la lacune médiane et de 9m dans les lacunes latérales, alors que la tige en expérience ne mesurait que 12,5cm de longueur: 2 Quant au rameau dont la base plongeait dans l’eau pure Se le sommet dans l’éosine : après 24 heures également, l’éosine aVa pénétré à l’intérieur de la tige jusqu’à environ 10cm de l'ex mité des feuilles. En outre, toutes les feuilles qui étaient immergée . (N Sauvageau : Anatomie des feuilles de quelques Monocoty lédones pe 8 Ann. dés sc. nat. Paris 1891. Botanique, t. 13, p. 190). At (2} Nous parlons de stèle re eg e nous avons ici q° . que chose d’analog le des Zannichellia. Mais, comme FL fait remarquer avec raison, la soudure des faisceaux n’est pas aussi 41 on peut observer encore plusieurs lacunes vasculaires qui dise les ceaux chez le P, cris (3) Sauvageau:1 c. P. 178. PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 165 dans la solution d’éosine avaient leur nervure médiane fortement colorée dans toute sa longueur. 6me EXPÉRIENCE. — Pour être fixé sur l’importance de l’absorption par les feuilles dont l'extrémité est perforée, je fis encore l’expé- rience suivante : Je disposai deux longues feuilles de Potamogeton crispus L. de la même façon que les tiges : l’une, avec sa base plongée dans une solution d’éosine et son sommet dans l’eau pure, et l’autre, avec son sommet dans la solution colorée et sa base dans l’eau. Après 24 heures, je pus voir que la première avait sa nervure médiane teintée presque jusqu’au sommet. Une coloration vive se manifes- tait seulement jusqu’à 1 em. 1/2 au-dessus du niveau de là solution dans laquelle la feuille était immergée. La deuxième avait la partie de sa nervure médiane plongée dans l’éosine vivement colorée, mais la coloration ne dépassait guère le niveau de la solution. Conclusions. — En résumé, nous pouvons conclure de ces expé- riences, que l’absorption de l’eau et des sels en dissolution se fait, Chez les espèces considérées, de la même manière que chez les plantes terrestres. Nous savons aussi que la lacune vasculaire et les vaisseaux qu'elle contient encore, servent dans une large mesure à conduire l’eau. L’absorption par les feuilles est probablement très faible, sur- tout chez les espèces dont les feuilles ne sont pas perforées à leur extrémité. Les expériences avec les Potamogeton densus L. nous ont montré qu’il y avait absorption par le moyen des feuilles ouvertes au sommet. Toutes, en effet, avaient leur nervure médiane forte- ment Colorée. De même, chez Potamogeton crispus L., nous avons Pu voir que la matière colorante avait pénétré surtout par l'orifice terminal de la feuille. Après un lavage soigné, on remarquait, sur des coupes transversales, que les parois de la lacune vasculaire étaient seules colorées. Ces constatations cependant ne prouvent pas que, même chez ces espèces, l'absorption se fasse davantage par les feuilles que par les racines. Nous venons de voir, en effet que, chez le Potamogeton crispus, l'ascension de la solution colorée dans le faisceau vasculaire est Plus rapide, lorsque c’est la base de la feuille qui y est plongée. 166 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Peut-être pourrait-on aussi formuler ce dernier phénomène d’une autre manière, en disant que l’absorption et la conduction de l’eau sont « polarisées » dans la plante. II. Exsudation. — Mentionnons encore l’exsudation chez les plantes aquatiques. Cette étude se rattache à celle de l’absorp- tion car elle peut se baser à peu près sur les mêmes expériences. Et cela en vertu du raisonnement suivant : S'il y a constamment une absorption d’eau par les racines, comme chez les plantes terrestres, il faut bien admettre aussi que cet excès d’eau qui sert de véhicule aux sels sort sous forme d’ex- sudation. Nous n’entrerons pas dans des détails, nous nous bornerons à la preuve indirecte que nous venons d'exposer. Les expériences directes pour constater une exsudation chez les plantes aquatiques présentent des difficultés pratiques que nous n’avons pu surmonter Jusqu'ici. Le plus grand désaccord règne parmi les auteurs, au sujet de là question qui nous occupe. Nous avons déjà vu plus haut l'opinion de Unger et de Strasburger; nous n° y reviendrons pas et parmi les autres auteurs nous citerons encore Duchartre (1). : Si on les interprète bien, ses expériences prouvent que les | plantes peuvent transpirer ou mieux exsuder sous l’eau. 20 Ducbartre pèse la plante avant et après l'expérience et, siellea perdu de son poids, il en conclut qu’elle a perdu de l’eau. Le procédé est au fond beaucoup moins simple qu’il ne le semble au premier abord. Il est en particulier fort difficile d'éliminer où d'évaluer, avec quelque précision, la quantité d’eau qui adhère à la plante, lorsqu'on la ressort mouillée du bain de l'expérience. Et comme l’auteur ne fournit pas de renseignements sur ce point il n’est pas possible d'exercer un contrôle sur ses données. Si les conclusions que Duchartre tire de ses expériences ne Sal” raient passer pour rigoureuses, on peut admettre en revanche que les résultats, tous concordants, de ces mêmes expérience, … indiquent correctement la marche socle du phénomène. Nous ET de ET M Re er QU VMS fee LE (1) Duchartre : pig A expérim. sur la transpiration dans les milieux en (Bull. de la Soc. bot. de France, V, p. 105-111, 1858, ne trait,. PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 167 affirmerons donc, avec lui, qu’une plante peut transpirer sous l’eau et à la lumière, en diminuant de poids. Les objections qui pourraient être tirées des expériences faites par Duchartre sur des plantes coupées et non pourvues de leurs racines, dans lesquelles il y a eu au contraire augmentation de poids, ne sauraient avoir de valeur ; ces objections se basent en effet sur l'expérience suivante. Duchartre coupe deux rameaux d’un Veronica, puis il recouvre la section de collodion et les laisse 48 heures à l’air, de sorte qu'ils sont passablement flétris au moment où commence l'expérience. Il plonge alors leur partie feuillée sous l’eau et peu de temps après, il constate, par une pesée, que ces tiges ont augmenté de poids. C’est ce qui l'empêche de généraliser ses résultats au sujet de la transpiration sous l’eau. Mais on peut remarquer que, dans cette expérience, Duchartre s’est placé dans des conditions qui, en général, ne sont pas réalisées dans la nature, Ces rameaux avaient été exposés à la sécheresse pendant 48 heures, et la pression négative devait être considérable à l'intérieur de la plante. Il ne nous semble donc pas anormal que ces tissus se soient imbibés d’eau qui a pénétré probablement par les stomates et qui est venue ainsi modifier un peu les résultats. Les expériences sur des plantes entières prouvent à notre avis que, si Duchartre avait expérimenté sur des rameaux bien turges- cents et ne présentant pas à leur intérieur une pression négative considérable, il aurait obtenu des résultats différents. (A suivre). REVUE DES TRAVAUX É PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES, DEPUIS LE 4°7 JANVIER 1889 susqu'au 4er JANviER 1895 (Suite) 6° Hollande Le Prodromus floræ batavæ (1) contient une liste des Muscinées de … la Hollande, à savoir 322 espèces de Mousses et 73 d’Hépatiques énu … mérées dans l’ordre du Synopsis de Schimper pour les Mousses et du … Synopsis hepaticarum de Gottsche, Lindenberg et Nees pour les Hépæ tiques, avec nee de nombreuses localités, mais sans clés ni | description D un de plus restreint, M. ABELEVEN (2) énumère HO. Mousses et 30 Hépatiques des environs de la ville de Nimègue. M. Emex (3) a publié une étude des Muscinées de la Frise Sao M. F. Meier (4) a exploré, en compagnie du D° Buchenau, R petite île de Spikeroog, en face des côtes frisonnes, il y a constak &1 espèces, dont une vingtaine sont nouvelles pour l’île, Les Sphaignes manquent. 7° Danemark Il y a peu de travaux à noter sur la bryologie de ce pays. M. nr SEN (5) a publié une monographie des Sphagnacées de cette A qu'il étudie depuis 1875. 11 habite une localité riche en Sphaignes, © qui lui a permis de suivre d’année en année les modifications ds espèces variant avec les conditions de développement. L'auteur donne une bibliographie complète de son sujet et divise ses espèces, comme. . (1) Prodromus floræ Batavæ. Wa pars. Niésibe lijst der nederlandsche ads levermossen nitger. door de Nederl. Bot. vereenig. Nymwegen, 1893. (2) Th. Ds: Flora van Nymègen. (Nederl. kruidk Arch. | 2e sér. » V,P- 2) E. Eiben : Die Laub-und Lebermoose Ostfrieslands. Beilrage 74 0 Moosflora des Niedersachsische friesischen Tieflandes. (Abhandl. des Nat. Verelss zu Bremen, 1889). (4) F. Muller: Zur nr von Spiekeroog. (Abhandi. herausgeb. von Ne Vereins zu Bremen, 1894, p. 7 ; (5) C. Jensen : De Danske Srhagnum. (Saertryck af den Bot. Fr é skrift. Kjobenhavn, 4890, 67 p., ‘ REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES : 169 Lindberg, en Eusphagnum, Isocladus et Hemitheca. On n’en voit pas bien la nécessité, puisque le Danemark ne possède . des Eusphag- num, dont 23 espèces et 5 variétés sont décrites par l’auteur M. JENSEN (1) nous donne ensuite une liste de Mousses des environs de Skagen, à l’extrémité du Jutland. C’est une plaine de sables mou- vants sans arbres, ni rochers, ni pierres, ayant pour ioute végétation des Bruyères, des Saules rampants, etc.,et entrecoupée çà et là de marais. Des dunes de 40 mètres de hauteur sont couvertes de Psamma. Seul, le jardin public de Skagen possède Pr arbres. Malgré ces conditions défavorables, M. Jensen, accom é de M. Arnell, a pu trouver 70 Mousses, 7 Sphaignes et 32 Done dont deux encore inédites : Cephalozia pulchella et C. rubriflora, que l’auteur figure dans deux planches. 8° Allemagne Plusieurs ouvrages sur la flore bryologique générale de l'Allemagne partie du Ro s Ré dont elle forme la qua- trième partie, et traite des Muscinéés de l'Allemagne, de l'Autriche et e renferme, outre un avertissement, une étude assez étendue sur la structure des différentes parties de Muscinées, y compris même la Structure anatomique de la nervure des feuilles et de la tige, la distri- bution des espèces, des renseignements sur leur récolte et leur conser- vVation en herbier, leur étude et leur détermination. Vient ensuite un aragraphe sur la classification des Mousses feuillées; ce premier volume traite des Sphagnacées, des Andrééacées, des Archidiacées, des Bryinées, divisées en Cléistocarpes et Stégocarpes. Ces dernières sont subdivisées en Acrocarpes et en Pleurocarpes : les premières sont seules traitées dans ce volume. Des clés répandues dans louvrage amènent à la détermination du genre. Chaque es traitée montre une su a abondante avec citation des ARMES et A cé de cet ouvrage de premier rang s’en place un autre qui n'est Peut-être pas moins utile, au moins pour une certaine catégorie (1) C. Jensen : List of Mosses from the environs of Skagen in Jutlan (Danemark). (Revue Porto 1883, p. 65). — Supplement to the list of pass from the S me (Ibid., 1893, p. 105). (2) De Rabenhorst's prie Flora von Deutschland, Uesterreich” und de tirs Auflage. Die Laubmoose, von K.Gustav Limpricht. Leipzig, 1 1890. 170 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de lecteurs. C’est le Guide dans l’étude des Mousses de M. KuMMER (1). Ce travail, qui en est à sa troisième édition, ce qui montre le succès qu’il a obtenu, est destiné à guider les débutants dans l’étude souvent difficile des Mousses. L'auteur ne s’est servi, pour distinguer les espèces, que de caractères facilement visibles à l’œil nu ou à un faible grossissement. Il est certain que, dans plusieurs cas, ces caractères sont insuflisants; toutefois on doit louer l’auteur pour un effort fait dans un sens qui n’est pas sans produire de résultats. Je vais maintenant passer en révue les travaux d’un intérêt plus local en suivant l’ordre géographique : 1° Allemagne du Nord Mousses publiées dans l’ordre suivi par Limpricht pour sa flore de la Silésie, avec l’indication des Stations, des localités, et une courte notice Pour reconnaître l’espèce. Sont nouveaux pour la flore de cette petite région : Eurynchyum murale Br. et Sch. var. julaceum et Sphagnum molle Sull. Mi >» Hanovre. — M. Srürrinc (4) donne une énumération des Mousses et des Hépatiques des environs de la ville de Lünebourg. es environs de la ville d’'Osnabrück ont été explorés par M. Horrueisrer (5), qui cite dans son travail général les Muscinées de cette localité. ; - P. KumweR (6) a fait l'étude de la flore bryologique des environs immédiats de Münden, localité très riche en Muscinées, puisque dans … un espace très restreint sont citées 200 espèces de Mousses et de | Sphaignes. Cette richesse doit être attribuée, non pas à la variation à des conditions géologiques du sol, qui sont, au contraire, très uniformes (Grès rouge, en majeure partie, et un peu de Muschelkalk), mais aux (1) P. Kummer : Die Führer in die Mooskunde. Anleitung zum leichten und sicheren Bestimmen der Deutschen Moose, Dritte umgearbeitete und vervolstandigte Auflage. 216 p., 6 pl., Berlin, 189. : (2) 0. Burchard : Beiträge und Berichtigungen zur Laubmoosflora ee ‘ Umgegena von Hamburg. (Jahrb. der Hamburg. wissenssch. Anstalten, 189) . brücks. (Siebenter Jahresberichte der Naturw. Vereins zu Osnabrück, 1889). (6) P. Kummer : Die Moosflora der Umgegend von Hann. Münden. (Bot. Cen- alblatt., 1889, IV, p. 65). | | R v REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 171 variations des conditions physiques des environs. Il y a, en effet, des forêts étendues et des lieux humides. 3 Oldenbourg. — M. PREHN (1) a publié une liste de 92 Muscinées, réparties dans 18 familles et 38 genres. La pauvreté de cette province en Mousses est due au peu de variation des conditions physiques et géologiques. Les Sphaignes y manquent complètement. 4° Nassau. — Il y avait déjà un Catalogue des Mousses du Taunus (au nombre de 390) par Bayrhoffer, mais les environs de la ville de Nassau avaient été peu explorés. M. BuppeserG (2) comble cette lacune, en pe un Catalogue de 190 espèces observées aux environs de cette 5 Hesse-Cassel. — M. Lorcx 9 a étudié la flore bryologique des environs de Marbourg. 6° Reuss, — M. Lupwic (4) cite les Fougères, les Mousses et les Cham- pignons sune localité voisine de Greiz, Ida-Waldhaus. 7° Thuringe. — M. Rôzr. (5) a étudié les Mousses de la Thuringe et leur . à travers la contrée. 8& Province prussienne de Saxe. — Plusieurs notes ont été publiées Sur les Mousses des Montagnes du Harz depuis 1889. M. Kwozz (6) L1 nous donne l’énumération des Hépatiques citées dans le Flora Hercy- nica de Hampe, en y ajoutant ses propres découvertes, surtout pour les environs de Wernigerode. M. WarxsrorF (7) fait remarquer que la plante donnée par M. Knoll sous le nom de Fossombroria pusilla est sans doute le F. cristata Lindb. ; l'auteur fait aussi des remarques sur d’autres Hépatiques : “Janger- k Mannia inflata, ete. M. Nacez (8) et une liste de Muscinées des environs de Lau- terberg, dans le Harz méridional. (1) Prehn : Die Laubmoose Land Oldenburg. (Schrif, der Naturw. Vereins fur Schlesw ‘ig-Holstein, 1892, p. 261-266). (2) Buddeberg : Verzeichniss der in der er Umgebung von Nassau beobachteten Dernier (Jabrbucher der rs Vereins fur Naturkunde, 1892, Ft has purs abilte, 1889, 0 73). | F. Ludwig: Nachtrage zur Flore von Ida-Waldhaus bei Greiz. (Deutsche bot. Monatsberichte, 1890, p. 25-28). (5) Rôll : Die Thuringer Laubmoose und Ihre Verbreitung. (Deutsche bot, Monatsschrift, 1892, p. 8-14). (6) M. Khell : Verzeichniss der im Harze insbesondere der Grafschaft Werni- gerode bis jetz aufgefundenende Lebermoose. (Schrift. der naturw. Vereins des Harzes in Wernigerode, 1890, p. 1-8). DC Vranuateet à Bemerkung uber einige im Harz vorkommenden Leber- : rode, 1891, “se ) Nagel : Vierzeh n Tage Harze. Ein Beiträge zur Kenntniss der F qu (Sudharz). ne der Naturw. “té des Harzes in Wernigerode, 59). von 172 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans une autre note, M. WarnsrorFr (1) donne le résultat de ses excursions au Brocken, en compagnie de M. Wockowitz, et il 7h recueilli des Sphaignes, dont vingt espèces étaient déjà connues es . le Harz. Le vrai Sphagnum contortum Schulz. manquait jusqu'alors dans la région ; l'espèce que l’auteur avait donnée sous ce nom appar- e tient au S. rufescens Br. germ. Les excursionnistes ont également : trouvé le rare Jungermannia socia Nees, ce qui porte à 217 le no des Hépatiques du Harz. Quelques Mousses rares sont aussi qe * MM. pes et WARNSTORF (2) ont créé une nouvelle espèce d’Ulota, VU. macrospora, trouvée dans la forêt du Harz et aux environs de Carlerühe : elle est voisine de l’'U. Rehmanni Jur. é 9° Brandebourg. — M. Wanxsrorr (3) décrit d’abord une nouvelle espèce de Mousse, l’Ulota marchica, trouvée à Neu-Ruppin ; ailleurs 1 - annonce la découverte du Riccia Huebeneriana dans deux localités de la même province (4). . À citer aussi une note du même auteur sur le Bartramia Hal. leriana (5). i : M. Warnstorr (6) qui a exploré en 1889 et en 1890 les environs ps ; Brüsenwalde, entre Lychen et Boitzenburg, donne la liste des Phan : rogames, Sue Fougères et des Muscinées de cette localité. ‘IL cit 2 Sphaignes et 12 Hépatiques observées par lui dre PU E Il donne Fr tas la description d’une nouvelle espèce, le Brachythecium sericeu - WARNSTORF (7) annonce également la découverte du Sphagnull, platyphyllum en fruits, et une nouvelle forme riparioides) du Spha- num obtusum Warnst, var. aquaticum War A MM. Loeske et OsrerwaLD (8) publient se ist des espèces les plu rares qu’ils ont rencontrées aux environs de Ber Enfin M. Warnsrorr (9) annonce qu'il a trouvé & e Barbula tortues (1) C. Warnstort : Notizen zur Moosflora des Oberharz (Schrift. der Natur Vereins des Harzes in Wernigerode, 1893, 4 p.). (2) Baur et Warnstorf : Ulota ma acropora n, sp. (Hedwigia, 1893, p. 259). . 7) (3) C. Warnstorf : Ulota marchica, ein neue FRrapue { mon, 1889, P:° » p. 101 der (6) C. Wa arnstori : Weitere Beitrage zur Flora der ückermark. (Abhandl. bot. Vereins der Prov. Brandenburg, 1891 ). LC. Warnstorf : Beitrage zur Ruppinerflora mit besonderer Berüc hylen. SO PAIEs. (Schrift. der Naturw. VereinS des Ê ke et Osterwald : Beiträ äge zur Moosflora von Berlin und Ü - Brandenburg, 1893). Ruppiner-Flora. im Jahre S bot. Vereins der Prov. Brandenburg, 1894). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 113 en fruits sur la tourbe, le Æhacomitrium sudeticum nouveau pour le Brandebourg, et une espèce inédite, le Bryum Ruppinense. 10° Poméranie. — M. WixKELMANN (1) qui étudie depuis vingt ans rs flore bryologique des environs de Stettin (Poméranie) dans un rayon milles, a pu établir une liste de 262 Mousses, 18 Sphaignes et Ga Hépatiques pour sa circonscription. 11 Province de Prusse. — M. HENNINGS (2), dans une liste de nom- breuses Cryptogames recueillies dans la Prusse orientale, cite 10 Hépa- tiques et 78 Mousses. Cette même province de Prusse a fourni la matière d'un ouvrage excellent à M. Von KziwGGrAr (3). C’est une revue complète de toutes les Muscinées connues dans cette province. Les diagnoses sont très étendues et permettent une détermination facile. Le grand nombre d'espèces décrites et le soin que l’auteur a eu d’y joindre les espèces des provinces voisines font que ce livre n’a pas seulement un intérêt local, mais aussi un intérêt général. Son petit format le rend aussi utile pour les herborisations. Je cite en passant un travail de M. Briscuke (4) que je n’ai pu ana- lyser. ( 12° Royaume de Saxe. — M. Rosrock (5) a publié une liste de 198 Mousses et 68 Hépatiques, pour les environs de Bautzen. 2 Allemagne du Sud. 1° Alsace- Lorraine. — M. G. BurckeL (6) a publié un Catalogue des Hépatiques et des Mousses d'Alsace. æ Grand-duché de Bade.— M y avait déjà pour ce duché un catalogue de Muscinées, publié en 1860 par Seubert, et renfermant 360 espèces. Celui de M. Baur (7) énumère 458 espèces, ce qui représente environ (1) Winkelmann : Die Moosflora der Umgegend von Stettin. que d. Schiller Learn Stettin, 1893). 2 ings : Berichte über mein vom 51 august bis zum 17 sept. 1890, ausgeführte drone Forschungreise im Kreise Schwetz. li der Naturt. Gesellsseh. in Dune, 1892), (3) H. Von Klinggraf : Die Leber und Laubmoose West und Ostpreussens 317 p Fire i Ps ins zum Bericht über Meinen Aufenhalt in Steegen. (Schrift, der Natuew Gesellsch. in Danzig, 1889, VIII, n° 1). 5) M. Ros nero es PIS von Bauizen pps PAS Meur ne Verzeichniss pr Kryptogamen. (Sitz. der Nuturn. Gesellsschaft Isis zu Dresden, 1 (6) G. Burckel : Catalogue ir Aépatiques et des Mousses d'Alsace. (Bull. de Soc. d'Histoire naturelle de Colmar). (7) VW. Hinr: Die Laubmoose des Grossherzoghlums Baden. (Mittheil. des badisch. Bot. Vereins, 1894). 174 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la moitié des espèces de l'Allemagne. La richesse de ce catalogue est due d’abord à ce fait que les explorations se sont prolongées pendant … une longue série d’années, et en second lieu à la diversité des stations, . surtout dans les montagnes boisées et humides qui s'élèvent jusqu'à 1.500 mètres. Le duché peut se diviser en quatre régions : 1° la région inférieure de 100 à 300 mètres, comprenant les rives du Rhin, depuis Schaffouse jusqu’à Mannheim; il y a quelques Mousses très rares dans cette région ; 2 la région des collines de 300 à 550 mètres, comprenant les collines de la Mollasse du lac de Constance, le Hohgau avec les formations de phonolite et de basalte, le Jura, le Kaiserstuhl, avec asalte et calcaire, et les collines de la Forèt-Noire et de l'Odenwald, avec formation de læss et de calcaire ; cette région renferme 17 espèces spéciales ; 3° la région des montagnes, de 550 à 1100 mètres, qui com- prend la moyenne partie de la Forét-Noire et les hauts sommets de l'Odenwald. Cette région ne se distingue pas seulement par l'abondance mais aussi par la vigueur de la végétation des Mousses ; une trentaine d'espèces lui sont spéciales ; 4° enfin les hautes montagnes comprenant les sommets de la Forêt-Noire qui dépassent 1100 mètres; cette région a une quinzaine d’espèces spéciales. ER (1) annonce la découverte des fructifications du Hypnum M. Wir à Jlagellare à Ottenhofen (Bade). Mais M. Wannsrorr (2) fait observer que cette espèce avait déjà été trouvée en fruits près d’Eupen, dans là province Rhénane, en 184, par Rômer ; la découverte de M. Winter ne vient donc qu’en second lieu. M. BurcuaRD (3) a publié un récit d’excursion dans la Forét-Noire, avec description du Didymodon spadiceus Limpr. var. mollis, variété nouvelle. # Bavière. — M. Lickreper (4) a étudié surtout la végétation bryo- logique de Metten dans la région qui porte le nom de Bayrische Wald. Après avoir donné un court a rçu sur les conditions de vie des boisées, riche en sources, avec sous-sol de granite. Sur la rive droite, al contraire, ce sont des terres basses et plates, Les plus hautes monta . gnes des environs s’élèvent entre 1000 et 1200 mètres. On y trouve les. “ Andreæa et les Blindia. Dans les marais et aussi au voisinage des forêts 4 (4) Winter : Ueber Hypnum flagellare Dicks. (Deutsche bot. Nore ss (2) C. Warnstorf : Hyocomium flagellare Br. eur. Schon 1874 in Dew in frucht gefunden. (Deutsche bot. Monatsberichte, 1V, p. 43-44 ). a (3) 0. Burchard : Herbstudien einer Bryologen. (Deutsche bot. Monatsberichte): Lickleder : Die Moosflora der Umgegend von Meiten, ein Beitrag zur FU yrische (4) des Bayrische Waldes. (Jabresb. der Studien Anstalt Metten fur 1889-1890, p. 1-62). FRANS * REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 175 près de Metten, se développe une intéressante végétation de Sphagnum, grâce à l’absence de calcaire. Dans la gorge de Sauloch, au pied du Dreitannenriegels (1216 mètres), on 1 Hookeria lucens, Rhabdo- weisia fugax et R. denticulata, Heterocladium dimorphum et heterop- terum, Bartramia Hullerian ndreæa, Schistostega, etc. Les massifs calcaires touchent à peine Metten, mais le diluvium calcaire Re de ce côté là le Danube et bordant les rives de l'Isar, on voit apparaî les Mousses calcicoles : H [ypnum commutatum, H. lr phases #. scorpioides, H. elodes, H. turgescens, et encore AE crinita et Phascum piliferum. Vient ensuite la liste des Mousse Plus tard le même auteur (1) a donné la liste des élues de la région au nombre de 70 espèces. M. FAMiILLER (2) a publié la liste de ses récoltes bryologiques aux environs de Manning-sur-Isar, en 1888 et 1 M. Zaux (3) a étudié surtout les environs de Regnitz et seulement les Hépatiques et les Sphaignes. Il y a constaté 90 espèces des premières ét 25 espèces des secondes. 1l donne en même temps des renseignements sur la constitution physique et chimique du sol, qui appartient aux formations ee dr et du Jurassique - HozEr (4) a fait des. recherchés spéciales sur la flore de l'Allgaa, ü a AS à 375 le nombre des Muscinées connues dans cette région, parmi lesquelles il y a 68 Hépatiques. 9° Autriche. 1° Bohéme. — M. ScmirFNer, dans une première note, cite une dizaine d'espèces nouvelles pour la région du Nord de la Bohème, et neuf Variétés nouvelles d'espèces déjà connues. Plusieurs fre qui n'étaient connues dans le pays qu'à l’état stérile ont été t rouvées fertiles. L'auteur évalue à 422 espèces et 125 variétés les Mancivkes relevées jusqu'ici dans le Nord de la Bohème. ans une seconde note sur les environs de Neudek, dans l’Erzge- de l’aniformité de structure du sol qui est granitique. Enfin, dans une troisième note sur le Bôhmerwald, région inconnue au point de vue (1) Lickleder : Ha Lebermoose der Umgegend von Metten. (Berichte des pes Vereins 4 ur ). ji, pp ea der um Manning an Isar von August 1888 bis Juin Ft fn melten Moose. (Zw UE Berichte yen nds Vereins in reg 1892), (3) Chr. Zan: Beiträge zur Flora Level $ # “sr bot. Monatschrift, 1808 à {5 15).— Di L és Pe Ra (4) A. Holler : : Nachtrag zur Moosflora der sde pts ri cr Naturw, Vereins fur Schwaben und Neuburg, 189%, p . 223) 176 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE bryologique avant que l'auteur l’eût explorée en 1887, la végétation 44 est uniforme et peut être assimilée à celle de la re des Sapins du Riesengebirge, avec laquelle elle a beaucoup d'espèces communes, et ont elle se distingue seulement par l’abondance D MR de certaines espèces. Elle a aussi des rapports avec la flore du Haut- Riesengebirge ; toutefois, on peut rencontrer çà et là isolément quelques espèces des hautes montagnes. À la fin de cette note, M. Schiffner cite les Mousses caractéristiques des trois zones qu'il distingue dans la contrée : Sapins, Pins, et sommets découverts (1). M. Baur (2) a plus particulièrement insisté sur la région occidentale de la eus qu était en somme e pen connûe au po de vue bryolo- gique. Il do les Sphaignes de TErz-Gebirge. L'auteur cite aussi les bryologues qui se sont occupés avant lui du même sujet, Son Catalogue cite 200 Morisnes, 24 pe et 80 Hépatiques. {1} Schiffner: Beiträge zur Kenntniss des Moosflora Bühmens : Erster Nachirag zur ur Hoosfora des Nor dlichen Bühmens. — Notiz über die Moosflora von Neudek n Bühmerwalde. (Lotos, 1890, p. 1-35). "9 Bauer : Beiträge zur Moosflora Na RÉVonnE (Lotos, 1893, II, p. 12). _ (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Lille, lp. Le Bigot frères | 4 La cléé Th Revue générale de Botanique. Tome 8. Planche 8. aid del. Imp. Le Bigot. Bordier sc. Appareil pour mesurer l'intensité des parfums. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque nr est composée de à à 48 pages avec planches et figures dans le Le prix annuel poniee d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Les sept premiers solumes, dont les sommaires se trouvent ci- Fa ès sont en vente au prix de 2Q franes chacun. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’'Estrapade, Par Il ci rendu compte dans les revues spéciales aie ouvrages. mémoires ou notes dont un EU aura été adressé au Directeur de la Revue Pr bre de Botanique Les auteurs des travaux insérés dans la Repue générale de dan nd ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage Sommaires des sept premiers volumes de la ÆRevue générale de Botanique : — (676 poges, 26 planches et 135 figures pe texte).— BoRNET : So pag dons us Tome 1 Moro — Guic : Anthérozoïdes. — BoNNIER : à de la va monix ; Lichens … ee des Mou NE eone ui à e la e de France. — JUMELLE : Assimilation et Die chlo orophylliennes ; Dévelo pbetièut des rh gs eu — ee LDERUP-ROSENY Pre on polaire et dorsiventrale des plantes nes du ms = De TA : Palmiers RAY : Nouvelle cpéce de Vars — PRiLtiEux : T ons Bacilles de l'Olivier r et du Pin d'A ne : Nouvelle espèce de Chabisreile: Gravure À pe drag mt Nouvelle espèce de Par satyre Ua. — TrasurT: Abies numidica. — SeiGnETTE: Les tu para : Eos rid t Cladosporium. — Pou ULSEN : “Phan érogaine sans rois Revues : Ésrrage ie (LecLErc Du SABLON); Champignons (CosTANTIN); Technique ru Lichens (Hux); Plantes de l’Asie (FRANCHET}); PRFERORS végétale ne Paléontologie végétale (DE SA PORTA). Tome II 576 pages, 95 y dette el 205 fiqures dans le texte). - — | BATTANDIER C TRABUT : Fordsbate Share 4 RE pendant les nuits iorvégiennes. oT: re de la tige d — HECKEL : room l'Afrique. — LESAGE : brunes des Pr tré BONNIER : LL rnrars cl art avéracées et Fumarigotés de la j nentale DAGUILLON : Feuilles pr des Papilic Tome III. — /560 pages, 20 pee ef ä rte dans Le texte). — Brann ments de la gr raine.— RussecL: Ascidies de Chou.— Devaux : Porosité du fruit des CR bitacées. — BORDET : ee ERT : e MM Né: ï l'ao e des — Vraca: Maladie des greffes boutures ; Maladie &es raisi Perforation des Pommes de terre par le Chiendent. — Fayon ructure du protoplas HT Assimilation et transpiration chlorophylliennes. — Daniez n drainage et la chaux. — Basrir : Tige et feuille des Mousses. — Con MacmiLr es européennes introduites dans le Minnesota. — TraguT : Champignons paras Criquet pèlerin; Riella.— DanieL : Racines SA End crhnnitsices. — COSTANTIN : des ns iom ycètes. — rage ë À ras en euTopæ : es d e (MASCLEF); Champignons (COSTANTIN) ; PRYAOIEE " she "Végétilés buse) Technique (Durour). Tome IV.— (588 pages, a parmi et 70 fi ee er le texte). — TRABUT : Quereus Mirbeckii. — Mascrer : Pleris aquilina sur e. — RUSSELL : Inflorescence mâle du Noyer.— JUMELLE : Éénoicuss blagiques se me les Lichens.— DEWwÈvRE et BORDAGE: ( tau ECLERC BLON Le és gt DE LAMARLIÈRE : Les feuilles à l’o Revu LE maths a chimie ie. Co DE: : Lichens ‘un H meer (Pronet) Bactéries ‘et fermentations (Bourroux) ; Plantes de la Fra Tome V. — (ut pages, 22 planches et 211 Eat dans Fe text me _— pe Rost SeTicea. — ER : Transmission @e ression à travers les plantes ; Alp UDIN 10 Ph taines essences vég — WaRMING : Géographie Pere Pme de Lagos Je LAMARLIÈRE: Développement de quelques POmbellifères .— MAGNIN: Vésé lot anne 'ALLADINE : a élyeine des feuilles nn: Le et Hot. — RRRaS DU Ses ction des antisep Revues : aire (ER A … Fume La à 0 A get (DE SapoRTA) Botanique pad (HER ictéries et fermentations (BouTROoux). Tome VI. — (544 pages, #4 Rires et 57 figures dans Le tex Applications de k greffe herbacée.— PRauNer : Propagation du rush Var: P de micrographie. — nr Propriétés optiques du bois Mes plantes. — Devaux: A. Merget. — Mer: Chaudron de Sapin. — Nauninx: Littoral 0 Provence. — ue ADINE : pee des hydrates de carbone dans la résistance à l’asph! OÙ | ? mr es. tition des engrais.— A prie A et Éd A cr Mr Plâtre et Chance D gr nouvelles de Sphériacées.— Luxp: Dessiecalion et es dé Ts ences in. — BAZOT : ue Côte-’0 — Bonnier : P. Duchartre ; Plantes arctiques et plantes a pins, : Patins de et fermentations (Bourro ss Algues (FLAHAULT); Pi, ns chimie __— JuMELLE); Lichens s (HUE) ; Champignons (COsrANTIN). — (554 pages, 22 planches ee #4 té sans t — Hy: ns. — un: en de du sol sur la se Fe ve égétation ’ es ser pas Du SaBkoN : : Germ Fr graines oléagineu ; “ag er n des sb Dale D gélatineux. _ pare ARE Mousses du littoral; Flors maritime LR Golle de Gascogne. — Gasron BONNIER : nn ière él : sur les plantes, ANIEL : veau C ; & ET 57e t Nouvea R *: Gliocladium ; Cladobotryum, — Zecer : Le Ma pen CosTaNTIN : agen de la pietra fungaia.— "BAzor : Géographie Fe de la Côte — M. : Sporodinia grandis. : Champigno igno ren ologie et pal et chimie v ientations (BOUTRO ux) ; Tératologie et pathologie végé sas “REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME ? Livraison du 15 Mai 189% ——_——_— N° SS PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1896 LIVRAISON DU 15 MAI 1896 I — NOTE SUR LE POLYMORPHISME DU POPULUS TREMULA L. ET SA VARIÉTÉ FREYNI (avec ; 2 planche), par M. Joseph Hervier. . . ..... 177 * IL. — ÉTUDES SUR LES PHANÉROGAMES AQUATIQUES DU RHÔNE ET DU PORT DE GENÈVE (avec plan- che et figures dans le texte), par M. ht Mochrettiner He}. T0, ue 188 HI, — SUR LA VITESSE DE LA CROISSANCE D'UN LICHEN SAXICOLE, par M. J. Vallot. . . M ne 201 IV. — ACTION DE LA LUMIÈRE ET DE QUELQUES sÈ AGENTS EXTÉRIEURS SUR LE DÉGAGEMENT DES ODEURS (avec planche et figures dans le texte), par si M. Eugène Mesnard (ART 3 mn ne 203: "à V. = dE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI- NÉES, depuis le 1" Janvier 1889 jusqu’au 1* Janvier | 1895, par M. L. Géneau de ne (suite). es # PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 9. — Populus Tremula, var. Freyni. Cette livraison renferme en outre sept gravures dans le texte. à dou le mode Die et les conditions d'abonnement, voir Fe troisième page de Ja couverture. ‘. NOTE POLYMORPHISME DU POPULUS TRE MULA L,. ET SA VARIÉTÉ FRETNI par M. Joseph HERVIER. Avant de proposer une variété nouvelle du Populus Tremula, quelques observations me semblent nécessaires, pour bien établir sa différence avec le type. Il est souvent bien embarrassant quand on veut étudier un sujet dans ses détails, si l’on désire la précision dans les termes, de déter- miner les limites des variations de l’espèce. On se trouve en pré- sence de formes affines, fugaces, transitoires et multiples sur le même rameau, et pour ne pas multiplier sans raison les formes ou les variétés, on est obligé de créer, ou des espèces largement compréhensives, ou des groupes où l’on classe des variations se fusionnant entr’elles par des passages insensibles. Telle est aussi la question que l’on se pose à propos du genre Populus et en parti- Culier du P. Tremula L., dont le polymorphisme est bien connu de tous les botanistes. Qu'il s'agisse en eflet de la feuille seulement ou de la dentelure du Tremble, les formes et les variations abon- dent; cependant, malgré les difficultés offertes par ce polymor- Phisme, les auteurs les plus autorisés que j'ai pu consuller : Grenier et Godron (1), Spach (2), Willkomm et Lange (3), Koch (4), Reï-_ Chenbach (5), et Wesmaël (6) surtout, qui les résume dans son (1) Grenier Godron : Flore de France, I, p.143. 2) Spach : Revis. Populor., in Ann. Se. nat. (1841), p- 29. (@) Willkomm et Lange : Prod. fl. hisp. 1, p. #3. (4) Koch : Synops. H, p. 571. (6) J'ai puisé pour cette étude une grande partie de mes renseignements dans l'ouvrage d AIL maël : Moñographte des Peupliers, in Mémoires de la Société ac giences, Arts et Lettres du Hainaut, HI série, 10m De qui à Paru après en h 4 ette monograp la publia on br og à = te e De Candolle, contient les notes et le _ lésultat de toutes les observations que Wesmaël a faites sur le vif et dans les gran Fi rs, et qu'il ne pouvait pas danner dans les termes concis de sa monographie 8enre Populus dans le Prodrome. Rev. gén. de Botanique. — VII. = 178 RÉVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE travail, restreignent la forme de la feuille du Tremble en lui attre buant les caractères suivants les plus constants : Feuilles subor- biculaires, ovales-orbiculaires ou arrondies, obtuses ow acuminées, à dents sinuées ou érodées (1 : Pour établir la variété nouvelle que je propose, je suivrai, pour cette note, Wesmaël dans les renseignements très intéressants qu'il … donne sur le Populus Tremula et sa morphologie, en mettant d'un côté le texte même des caractères généraux, tels qu'ils se trouvent dans le Prodrome de De Candolle, et de l’autre ceux de la variété; ensuite la description du type d’après le même auteur, conjointe- ment avec une description plus détaillée de la variété. Puis, pour” mieux apprécier la constance de cette variété, résumer les questions ni. des formes affines et du polymorphisme du type, me paraît le meilleur mode d’en étudier la valeur et de montrer l'intérêt qu'elle | peut présenter pour la science. Populus Tremula L. & TPE (in Wesmaël, 1. c. p. 229). Var. Freyni Mihi. + Gemmis glabris viscosis nùne pu- Gemnmis viscosis glabris. ; bescentibus. Ramis Junioribus glabris vel pu- Ramis junioribus glaberrimis. escenti û > É i 7 | ; . ‘2 [. — DESCRIPTIONS COMPARÉES DU TYPE ET DE LA VARIÉTÉ 4 Foliis ramulorumn subrotundis, Foliis ramulorum numquàm sub- vel ovali-rotundis, obtusis vel rotundis, nec suborbicularibus, subacuminatis, sinuato-denta- nec ovali-rotundis, nec obtusis, | tis, vel croso-dentatis rarissimè sed ovali-ellipticis, acuminatis, D dentati adultis ejusdem formae, suprà viridibus vix lucidis, suprà lætè vel glauco viridibus; non intensè, nec cinereo-V dibus, non lucidis, subtüs glabrescentibus, subtùs glaberrimis, non lucidis, glaucis vel discoloribus, . basi rotundatis truncatisve, basi non cordatis nec truncatis, 5€ no a tertia parte in” re angulo strictissimo, junibetties et adultis omninÿ gla- ris, 2 junioribus glabris vel pubescen- tibus, adultis plerèmque gla- >errimis, (1) L'Herbarium europœum, nn a > 7991-92 (1895) publie un np 7 pot L. var. {ypica, forma glabra Kôhne ©? et à {805 publie n de (se _ leg. C. Fos , qui représente amd bien le type à feuilles mes POLYMORPHISME DU POPULUS TREMULA ramulorum terminalium et surcu- lorum cordatis vél trigonis, vel ovalibus-acuminatis, plüs mi- nüsve profu dentatis crenulatisve, dentatis, subtùs glabris tomentosisve, nascentibus utrinquè velutinis. Gemmae conicae, acutae, brun- neae rariùs Amenta mascula 3-4 poll. longa ; bracteolis rufescentibus; ova- rium antheriis purpureis. Amenta feminea, etc. fundè sinuatis, et. 179 ramulorum terminalium et sur- culorum ejusdem formae quàm in adults (Non vidi surculos usquè nùnC), subtüs omninù glabris, nascentibus utrinque glaberrimis. Jemmae vernales conicae, parvae acutae, brunneae; gemmae autumnales seu turgescenies , ovoidae + acutaeetrulescentes. Amenta mascula, densa, 5-12 cen- tim. longa; bracteolis eadem ; ovarium eadem. Amenta feminea non adhüc occur- rent. Habitat : Veauche (Loire, France), dans les bois sur le terrain a Fleurit en février et mars. Feuilles mai-septembre. argilo-calcaire (de formation pliocène), très rare; découvert en oùt 1892. - J’ai publié pour la première fois cette variété dans l’exsiccata de la Société franco-helvétique, 5° année, 1896, n° 550. Je dédie cette variété à mon savant et sympathique confrère, M. J. Freyn, ingénieur à Prague (Bohême), Si justement estimé Pour ses nombreux travaux floristiques et ses remarquables études Sur-les Renonculées. ll est probable que cette variété est méconnue, et qu'on la retrouvera ailleurs et dans notre région ; des recherches ultérieures me permettront bientôt d’être fixé sur son aire de dispersion. Maintenant donnons la description plus complète de Wesmaël, en lui comparant la variété Freyni dans mes notes détaillées prises Sur nature. Populus Tremula L. TyrE (Wesmaël L. c.). Taille moyenne, Tige cylindrique. Écore e d’un gris-verdâtre, lisse, _ Yveetse crevant sous formede Var. FREYNI. Taille moyenne de 8-12 mètres environ. Tige d’un port droit ou flexueux. Écorce d’un gris-verdâtre, non d'un gris-noirâtre ou cendré, très 180 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Populus Tremula L. (Suite). TyPrEe (Wesmaël L. c.). pustules rhomboïdales comme celles du Populus alba Cime peu étendue, peu fournie. Branches horizontales, petit nom- bre de rameaux toruleux peu allongés et peu effilés; très rarement les branches s’incli- nent vers la terre. de Rejetons et jeunes pousses termi- nales glabres, pubescents ou veloutés Bourgeons coniques, pointus , bruns. Feuilles variables s leurs dimensions, suivant l'âge u a développement du sujet. VAR. FREYNI1 vive, lisse, non toruleuse, mais légèrement striée, à stries ocel- lées horizontalement; éclatant, non en pustules rhomboïdales, mais plutôt en lamelles. Cime peu forte, très lâche, de peu de argeur, non touffue, très peu supérieures un peu flexueuses- décombantes. A la naissance des branches, l'é- corce porte un écusson de plis striés longs et courbés, qui forme presque un triangle ré- ier. Rameaux peu nombreux, + allon- gés et effilés dans les jeunes pousses et atteignant 10 à 2 centimètres de longueur; ra- meaux adultes épais et toru ux Rejetons et jeunes pousses termi- nales toujours glabres sur les deux faces. Bourgeons coniques, pointus, pe- tits, bruns en été, mais portant à laionite les chatons hiver- en novembre ou décembre, P&Æ un automne chaud et peoloies (Observation de 1893). : Feuilles de même forme, d'u constance remarquable Sur sur ke et variant à ss es rudiment de forme one POLYMORPHISME DU POPULUS TREMULA Populus Tremula L. (Suite). TyPE (Wesmaël L. c.). AU linéaires, lancéolées, ve- es. Pétiole long, gréle, aplati presque Perpendiculairement au limbe. Racines et broussins, rejetons de souche, VAR. FREYNI. Les marges du limbe sont très scarieuses et translucides com- me dans le type ; on ne trouve pas non plus des dents ciliées ou ciliolées, comme il s’en pré- sente parfois dans le type, mais au contraire les dents sont très glabres. Le sommet du. limbe deux primaires latérales sont très saillantes en dessous, et nettement visibles en dessus; ligne droite assez régulière jus- que dans le tiers supérieur. Les deux seules variations que j'ai pu observer sur de nom- AC échantillons sont fort Dust feuilles ont présenté dans le tiers inférieur du limbe une décroissance allant en s’ar- rondissant insensiblement à la base, tout en _. pas cordi- forme à la bas 2° Dans Her petites feuilles jeunes on constate que ] le limbe est moins large que dans les feuilles adultes. Stipules (Non observées). Pétiole ER presque la lon- gueur de la feuille, non grêle ni … aplat perpendiculaire- ment au Racines et obbains, rejetons de la souche.— N'ayant pas encore pu. observer la racine, ni les broussins et les rejetons, que je n’ai ne trouvés, je ne com- donc pas le texte de Wesmaël qui, - n’est d'aucune utili { LORS 182 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On peut conclure déjà que cette variété consiste surtout en ses feuilles ovales-elliptiques, acuminées au sommet et cunéiformes à la base depuis son tiers inférieur en un angle très étroit, ce qui lui donne une figure bien caractérisée toute spéciale et bien tranchée du typê, en y ajoutant la constance de ses caractères. IL. — AFFINITÉS OU PARALLÉLISME ‘DES FORMES DE POPULUS AVEC LA VAR. FREFNI. Afin de mieux établir la variété proposée, si l’on essaie de com- parer entre eux les Populus pour rechercher dans leurs diverses formes ou variétés des rapprochements d’affinité ou de parallélisme, on trouve une foule de formes impossibles à bien fixer, tant est complexe le texte même des auteurs sur la morphologie de ces espèces, et souvent le défaut de figures de ces variations ajoute encore à l'incertitude et il devient difficile-de résoudre un problème que seul l'examen des échantillons authentiques peut éclairer ; des études spéciales permettront de les élucider. Cependant je noterai quelques observations qui sont plutôt con- tradictoires à ce sujet. 2 1. — Wesmaël signale une variété qui pourrait offrir quelques rapports d’affinité avec la variété Freyni: c’est la variété denudata | Hartig, du P. alba (1. c., p. 225 et pl. 2, fig. IL), ainsi caractérisée : foliis rhomboïdo-ovalibus, sinuatis, glabrescentibus, mais il suffit de remarquer, d'après Wesmaël, que dans la variété denudata, LE tomentum ne tombe que dans les feuilles adultes : que la dentelure et le sommet du limbe sont tout différents, et que la base du limbe est toujours tronquée. Ce sont des caractères qui ne permettent aucune affinité de cette variété du Populus alba avec la variété Freyni du P. Tremula. + 2. — Le Populus hybrida M. Bieb. F1. taur. Cauc. 2, p.423. =P. canescens Smith, engl. bot. t. 1619. — P. albo X Tremula KrauÆ, Jahrb. Schles. Gesell. 4848, p. 130 ; Wesmaël, L. c., p. 228, esp … dont l’hybridité n’est pas douteuse, selon Wesmaël (LC, p- 209), offre parfois quelques jeunes feuilles affectant la même forme 1: que la variété Freyni, et à sommet atténué comme elle. | Il est évident que si cette forme présentait ces caractères ave un degré de constance, et dans de nombreux rameaux, on pourrait peut-être la considérer comme parallèle, mais à mon avis il ne faut _Y voir qu’une forme transitoire et rare dans quelques jeunes POLYMORPHISME DU POPULUS TREMULA 183 feuilles de cette espèce hybride; en effet, à part les caractères de la découpure, de la terminaison du sommet, et de la base du limbe, Wesmaël lui assigne : foliis ovalibus, vel ovali-orbicularibus, obtusis, sinuatis angulosis, etc. ; il constate encore que la forme ovalaire est très rare dans le groupe des formes le plus voisin du P. Tremula. Il en résulte que ces caractères de ressemblance plus ou moins rapprochés de la variété Freyni, étant plutôt transitoires et saus. fixité, ne peuvent être apportés comme argument. 3. — Le Populus nigra L. (Wesmaël, 1. c., p. 238) offre aussi une forme : P. pannonica Kit. (Rchb. Icon 1276) qui est ainsi caracté- risée : foliis rhombeo-acuminatis; mais la figure et les caractères de la feuille donnés par Reichenbach (L. €.) ne peuvent fournir un point de parallélisme, puisque les auteurs eux-mêmes n’y voient qu'une simple forme du type et la maintiennent parmi les syno- nymes du type. &. — Parmi les formes du Populus Tremula, Tenore (in SyIl. 482) a décrit comme espèce le Populus australis : foliis suborbiculatis vel deltoideis subangulatis, obiter vel qgrossè dentatis, caractères qui ne peuvent nullement convenir à la variété Freyni. Tenore dit lui- même que son espèce n’a pas été distinguée du P. Tremula par les botanistes italiens, de sorte qu'elle doit peu ou point différer du t ype. Quant aux autres variétés citées par Wesmaël comme variétés : pendula, villosa, etc., elles ne peuvent pas être admises dans cette question. IT. — PoLyMoRPHISME DU POPULUS TREMULA. Considérons maintenant le polymorphisme du Populus Tremula type, d’après Wesmaël (1. c., p. 198-99) en citant le texte ou en le résumant, pour constater l'extrême variabilité du type, et faire ressortir davantage la constance de la variété Freyni. Longueur des pétioles. — La longueur des pétioles, prise sur des feuilles à limbe d’égale grandeur, offre une variation égale sur les 'aMeaux latéraux et terminaux; elle varie entre 2 et 4 centimètres, rés rarement entre 6 et 10 centimètres. | _Grosseur des pétioles. — Elle varie de diamètre entre 0.5 et 1.5 Millimètre. Forme du limbe. — Le limbe offre quatre formes : 1° la forme orbiculaire : 2 la forme ovale ; 184 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 3° la forme elliptique ; 4° la forme deltoïde. On observe très rarement les quatre formes sur le même rameau. . La forme deltoïde associée à la forme orbiculaire se remarque assez fréquemment ; l’association des formes orbiculaire, ellipsoïde et . ovale est beaucoup plus fréquente. Les formes orbiculaires et ellip- soïde ou orbiculaire et ovale s’observent plus souvent sur un même rameau que l'une des quatre formes isolées. Ce sont les formes orbiculaire ou deltoïde qui caractérisent le plus souvent les rameaux à une seule sorte de feuilles. Dentelure du limbe. — Les bords des feuilles peuvent présenter & caractères différents : 1° dentés. — 2° sinués-dentés. — 3° érodés-dentés. — 4° érodés- crénelés. Plusieurs fois Wesmaël a trouvé l'association de feuilles dentées avec d’autres érodées-crénelées, ces dernières à la base du rameau. On observe quelquefois les feuilles dentées et sinuées-dentées sur le même rameau, lorsqu'il y a association de feuilles deltoides et orbiculaires. : La variété oxyodonta Mert. présente la réunion de feuilles dont la moitié inférieure du limbe est entier et le sommet érodé-crénelé avec des feuilles simplement dentées. Terminaison du limbe. — Le sommet du limbe varie entre les formes obtuse et acuminée. Presque toujours les feuilles orbicu- laires sont à sommet obtus, et très rarement on observe un acumen plus ou moins développé. Dans les feuilles deltoides le sommet se prolonge en une pointe longue, et quelquefois très longue. Les feuilles ovales ou ellipsoïdes . sont presque toujours subobtuses ou terminées par une point formée par la dent du sommet qui se développe un peu plus qué ses voisines. . Base du limbe. — Les variations sont aussi fréquentes que pour le sommet. Les feuilles sont arrondies ou tronquées, plus rarement cordées ; d’autres ont la base dentelée, comme le reste du limbe; | d’autres ont les bords entiers. - Vestiture du limbe. — Les feuilles peuvent être glabres ou pl bescentes à la face inférieure. La pubescence chez certains exe. plaires persiste beaucoup plus longtemps que chez d’autres. Les jeunes feuilles, même au moment de leur développement, sont, das certains cas, complètement glabres, d’autres fois très pubescentés _ POLYMORPHISME DU POPULUS TREMULA 185 En regard de toutes ces formes si multiples du type, on peut comparer la constance de forme de la variété Freyni, en passant sous silence les paragraphes et les caractères qui n’ont pas besoin d'observations. Dans la variété Freyni, on constate au contraire : Longueur des pétioles. — Elle varie seulement entre 3 et 6 centi- mètres. Forme du limbe. — 11 n’y a qu’une seule forme de feuilles sur tous les rameaux, la forme ovale-elliptique, caractéristique de cette variété ; par conséquent pas de feuilles orbiculaires, suborbicu- laires-ovales, elliptiques ou deltoïdes sur le même rameau, isolées L ou associées Dentelure du limbe. — Les dents sont érodées-dentées, et offrent ce même caractère sur tous les rameaux. Terminaison du limbe. — Le sommet du limbe ne varie pas, il est toujours régulièrement acuminé, il n'offre jamais la forme obtuse, ai obtuse orbiculaire, La forme deltoide et à dent à acumen retus, Ou à longue pointe n'existe pas. Base du limbe. — La base du limbe n’est jamais tronquée, ni Cordiforme, mais toujours cunéiforme à angle très étroit nettement Caractérisé dans cette variété, comme je l’ai déjà dit. Vestiture du limbe. — Le limbe est toujours glabre, et il est glau- que à la face inférieure : il n’est jamais pubescent sur les deux faces dans les feuilles adultes ou jeunes. Deux variations seulement se rencontrent dans cette variété; ces deux variations peuvent se délimiter ainsi : à première, dans les feuilles adultes, consiste en ce que dans le tiers inférieur le limbe décroit jusqu’au pétiole en s’arrondissant légèrement à la base. ; Ni La deuxième, dans les feuilles jeunes et petites, consiste simple- el une moindre largeur du limbe. Je ferai remarquer que ces deux variations se rencontrent fort rarement, et qu’il ne s’agit que de feuilles isolées sur de nombreux lameaux à feuilles de forme régulière. F La première variation porte seulement sur la base du limbe, et dans une bien faible mesure d’écartement, sans influer sur les autres caractères du limbe:; comme elle est fort rare, elle ne peut tre considérée que comme une anomalie, ou une forme fugace et 186 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sans Caractère, de même que l’on en rencontre dans des genreset des espèces moins polymorphes, sans y attacher d'importance, et qu’elle ne se trouve qu'en unité sur des feuilles au sommet des rameaux. La deuxième variation est aussi très rare, elle porte sur des jeunes feuilles, présentant seulement une largeur moindre du limbe; mais il ne s’agit ici que de petites feuilles au sommet des rameaux et qui n’ont pas atteint leur développement, et dont les caractères normaux n’ont pas encore leur expansion entière ; cependant elles restent dans les limites des feuilles adultes qu’elles re franchissent pas. Il me semble que l’on ne peut pas regarder cet état comme une variation, mais plutôt comme une phase incomplète d'évolution. Si l’on considère à ce sujet les feuilles adultes du Pop. Tremula, type, on voit que leur polymorphisme porte surtout sur l'expansion du limbe en largeur, et sur le développement anormal du sommet et spécialement dans les formes retuses. Dans ces deux variations, si tant est qu on puisse les considérer ainsi, le cas n’est donc plus le même, et ne peut rien prouver dæ | contradictoire. à De plus j'ai observé la variété Fr reyni sur le vif sur de nombreux à ci rameaux, et j'ai eu sous les yeux beaucoup de documents du type et des formes du Populus Tremula, et d'autres espèces de cegenre, provenant de la Loire, de France, de Belgique, d'Allemagne, de Grèce, etc., etc., et je n’ai rencontré aucune feuille adulte ou jeune qui puisse dre comparée à cette variété; je suis donc fondé à croire | au moins à une variété constante et distincte du type. 1006 | Je conclue donc en quelques mots. On observe : : 1° Dans le Populus Tremula : les caractères généraux de la feuille + s'éloignant de la variété; extrême variabilité des feuilles dans | l’état adulte et l’état jeune, au sommet et à la base des rameaux: inconstance des formes pouvant se rapprocher de la variété, et autres caractères précités dans cette note. 2 Absence de forme aflines et bien caractérisées dans le type dt les autres espèces du genre pouvant être comparées à la variété. ° Dans la variété Freyni : constance des caractères dans la forme de la feuille adulte, ou jeune, à la base et au sommet des rameaux, sa ligure Spéciale, sa glabréité, etc. Cette constance de forme dans une variété du type, si polymorphe du dei arien Tremula me conduit à émettre une 7 qu Fe : POLYMORPHISME DU POPULUS TREMULA 187 faire rechercher quelques aperçus géologiques sur les espèces de ce genre dans la période tertiaire. On lit dans le Traité de géologie (3° édition) de l'éminent profes- seur M. de Lapparent ces passages concernant la période tertiaire : « L'ère tertiaire peut être définie d’un mot: c’est celle où les » conditions physiqueset biologiques, jusqu'alors remarquablement » uniformes, se sont différenciées au point de produire la variété qui » caractérise l'ère moderne ..... L'accroissement des masses » continentales et la variété des conditions qu’elles offrent désor- » mais se traduisent par un changement notable dans les faunes » et les flores terrestres... ... Le règne des Gymnospermes est » fini, la prépondérance appartient aux Palmiers et aux arbres à » feuillage caduc, dont le milieu de l'ère tertiaire verra l'apogée. », Le monde végétal déploie, avant l'invasion finale des froids sep- tentrionaux, une ampleur et une diversité jusqu'alors inconnues ». CA T On peut donc conclure que dans les végétaux à la période ter- tiaire, les genres se divisent, deviennent plus nombreux, et prépa- rent ainsi le développement de l'espèce et de ses variétés qui vont âpparaître à l’époque quaternaire. Or le Populus Tremula est sans contredit une espèce fort répan- due du tertiaire : la constance de forme que nous observons dans la variété Freyni, par rapport au type Tremulu si variable, ne don- nerait-elle pas à penser, que trouvée uniquement sur le pliocène, celte variété pourrait être un représentant du type primaire ou ancestral du Populus Tremula ? ÉTUDES PHANÉROGAMES AQUATIQUES DU RHÔNE ET DU PORT DE GENÈVE par M. Georges HOCHREUTINER (Suite). + I. — LE GÉOTROPISME CHEZ LES PLANTES AQUATIQUES Comme les plantes terrestres, les plantes aquatiques montrent aussi des phénomènes de sensibilité, géotropisme, héliotropisme, rhéotropisme, etc. Le sujet n’ayant pas été étudié en détail (1), ji à me suis appliqué à l’observer sur les phanérogames du Rhône et du lac Léman. Jai choisi pour cela les espèces qui se prêtaient le . mieux à cette étude, 17e ExPÉRIENCE. — J'utilisai d’abord un lot de rameaux de Zami- chellia palustris L., dont l'anatomie a été décrite dans la première partie de ce travail. Je les fixai sur une planche de sapin, au fond , d’un aquarium, au moyen d'épingles recourbées en forme de; : elles ont l’avantage de maintenir fermement la tige sans la blesser: 4 À ce propos, je ferai remarquer que, pour ces expériences, ilY4. | une précaution à prendre lorsqu'on fixe la base des rameaux, part il que la plante est plus légère que l’eau. Si la tige est flexible et qe LP CENTS UE Dre DD ne LR eS Ve ele. M) Frank avait déjà observé le géotropisme des plantes aquatiques def. un travail « Ueber die Laye und Richtung schwimmender und sn Pflansenteile » Cohn's Beitrâge zur Biologie der Pflanzen, Bd. 1 E° p A et seq. Il n’y a étudié en détails que l'Hydrocharis Morsus-ranae. | s'est aperçu cependant que les pétioles étaient négativement géotropique Cet argument est douteux et nous verrons plus loin pour quelles raisons nous pensons devoir attribuer ce phénomène à l'hydrotropisme a pre chez les espèces que nous avons étudiées. Enfin Frank constate que l'hél® tropisme est très affaibli chez les plantes aquatiques, il serait même n68” geable ; nous verrons que cet auteur se hâte un peu trop de généraliser: PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 189 le bras de levier sur lequel agit la poussée de l’eau soit un peu long, c’est-à-dire si le premier point de fixation au-dessous du sommet en est trop éloigné, la plante se relève en formant un demi-cercle, une courbure se produit. Mais elle n’est pas due à une sensibilité quelconque, c’est une courbure purement mécanique. On peut s’en assurer en sortant la plante de l'eau ; elle reprend aussitôt sa forme naturelle, tandis que les courbures géotropiques que nous allons étudier persistent après qu'on a sorti la plante de l’eau. Du reste, vues l’une à côté de l’autre, ces deux courbures se distinguent de suite par leur forme différente. Il ne faudrait pas croire non plus que la poussée de l’eau fût la cause indirecte des courbures. Nous citerons deux faits qui prou- vent que la poussée de l’eau n’agit en aucune façon : 4° dans un certain cas, cité plus bas, les Zannichellia ne présentent pas de courbure géotropique, quoique la poussée de l’eau agisse aussi sur elles ; et 2 les Elodeu canadensis, qui résistent très bien à l’émersion, se recourbent facilement, même lorsqu'on les sort de l’eau et qu'on les place horizontalement en cham- bre humide. Fig. 41 et 42. — Rameau de Zannichellia palustris. L.: A, fixé horizonta- lement ; B, le même trois jours après, redressé sous l'influence du géotro- Pisme négatif. Pour avoir des résultats probants avec les Zannichellia qui sont très flexibles, il faut avoir soin de fixer les rameaux en deux ou trois endroits. Il est bon même d'établir encore un point de fixation tout près du sommet, au-dessous du premier nœud bien développé; ce n’est que de cette façon qu’on obtient une position a ment horizontale de la plante immergée. (A, fig. M). L expé- rience ainsi disposée, on place le tout dans une obscuritè complète. On peut observer après vingt-quatre heures qu’une légèr e __— bure se manifeste aux nœuds qui étaient libres. Après trois ire Une courbure d'environ 90e s’est produite aux nœuds en question ; 190 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le bouquet de feuilles qui constitue le bourgeon terminal est … alors dressé verticalement. (B. fig. 42). de Il est important de constater que ce phénomène se role ci, quel que soit le rameau mis en expérience; tandis que che d’autres espèces des différences se manifestent entre tiges aqua- tiques et souterraines, jeunes et âgées. Nous allons voir ces particularités en répétant la mème expé: rience avec des plantes d’espèces diverses. 2e ExPÉRIENCE. — Le Potamogeton lucens L., montre une sensi- bilité très grande ; les courbures géotropiques y sont fort rapides. Un rameau feuillé et dressé, de cette espèce, fut placé dans les con ditions déerites précédemment. Au bout de vingt- quatre heures _ son sommet $ ‘était déjà redressé verticalement. 3e EXPÉRIENCE. — Un rameau de Potamog gel crispus L., place horizontalement, s’est redressé après vingt-quatre heures; mais avec une courbure moins complète que Chez le précédent. CR EN ER RON Te ESS he Exbéatetce. — Le Potamogeton densus L., s'est montré très … sensible. Un de ses rameaux feuillés, pourvu d’une ramification, fut mis en expérience (A. fig. 43). Après vingt-quatre heures, la tige 4 et la ramification, d’abord placées horizontalement, avaient prisune Fig. 43 et #4, — Rameau de Potamogeton densus L. : À, avant 1£ l'ex périenieéi . B, 24 heures après le sommet s’est dressé verticalement. position verticale (B, fig. 44). co les tiges de Potamogeton dons : sont assez rigides, j'avais pu les fixer loin du sommet comme on d | voit sur la figure ; de sorte que la courbure se fit en un point à _ emcore de croissance, mais fort éloigné de l'extrémité, PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE RE || 5e ExPÉRIENCE. — Une tige souterraine de Potamogeton perfoliatus L., pourvue d’un bourgeon latéral arqué, fut fixée de façon à ce que ce dernier eût sa pointe dirigée en bas et sa convexité en haut. Après vingt-quatre heures son extrémité se redressait déjà, elle avait un peu dévié de la ligne courbe qu’elle formait auparavant. Trois jours plus tard le bourgeon était allongé et redressé ; sa forme était alors celle d’une sinusoïde. | 6° EXPÉRIENCE. — Des rameaux aquatiques, dressés, de Potamoge- ton pectinatus L., furent aussi mis en expérience. C’étaient de ces longues tiges que l’on voit onduler passivement sous l'influence du courant dans le milieu de notre port, ainsi que dans le bras gauche du Rhône, près du pont de la Couleuvrinière. Une de ces tiges fut fixée de facon à ce que ses deux entre-nœuds les plus jeunes pussent se redresser. Comme la plante est fort rigide, un second rameau fut fixé sous l’eau par sa base seulement. Au bout de huit jours, ni lun ni J’autre ne montraient une tourbure géotropique quelconque. 7 EXPÉRIENCE. — Un jeune bourgeon en voie de développement Sur une tige rampante de Potamogeton pectinatus L., se recourba un Peu au bout d’un jour ; au bout de trois, il s'était sensiblement accru et il s'était dressé verticalement. S° EXPÉRIENCE. — J ’expérimentai encore sur la même espèce avec Un fragment de tige souterraine, qui présentait plusieurs bourgeons (A; fig. 45): je le fixai de manière que le bourgeon #, qui élait tourbé en demi-cercle, eût sa pointe tournée vers le bas et que les deux autres b et c fussent horizontaux. ÉRGNRE ANRT PUR L::5'A, lxée de ces bour- Fig. 45 Ps talement; B, montrant les courbures géotropiques 192 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Au bout de vingt-quatre heures à peine le bourgeon a avait étendu horizontalement son extrémité et s'était un peu allongé. Les deux autres bourgeons 4 et c avaient redressé verticalement leur extrémité. Au bout de trois jours, les trois bourgeons étaient | tous dressés verticalement ; ils s’étaient allongés et commençaient à développer des feuilles (B. fig. 46). 9% EXPÉRIENCE, — Sur des hibernacles de Potamogeton pectinatus L. (Irmisch, puis Sauvageau ont étudié ces tubercules qui serventä . la plante pour hiverner). J'en piquai deux qui se trouvaient surla | même tige (on en trouve souvent ainsi des séries de quatre ou cinq. sur le même rhizome) et je les fixai de façon à ce que leur bourgeon latéral fût horizontal. Au bout de trois jours, le bourgeon du tuber- Cule inférieur, le plus âgé, s’était développé (1) et recourbé perpen- diculairement vers le haut; le plus jeune ne s'était pas développé et n’avait pas bougé; il n’était pas encore mûr pour la germiuation, Car plusieurs jours après il persista encore dans sa position première. à 10° ExPÉRIENCE, — Sur des Myriophyllum, dont on trouve de : grandes quantités dans le Rhône, où leurs longues tiges ondulent mollement sous l’action du courant. Au bout de vingt-quatre heures, tous les rameaux en expérience s’étaient redressés verticalement mais on ne peut y attacher beaucoup d'importance parce que Ces tiges sont très flexibles, aux nœuds surtout. . Lorsqu'on les sort de l’eau, après que la courbure a eu lieu, elles reprennent à peu près leur forme rectiligne, aussi ne peut-on avoir. des résultats absolument probants. à 11° EXPÉRIENCE. — Les Ranunculus aquatilis L., que j'ai recueillis dans le Rhône sous deux formes particulières, sont très pel _ (2) Je dois faire remarquer à ce propos que, comme le mentionne Sauvage dans ses études biologiques sur les Potamots (Journal de Botanique. 1894) ces hibernacles ont besoin d’une certaine période de repos aval de FOUTU &ermer., Et si les tubercules sur lesquels j'ai expérimenté, Se sont développés si à Propos, c’est que je les avais cultivés un certain temps d81® quarium, en chambre chauffée. À leur coloration et à leur turgescene® Æ E $ g + les expériences avec les hivernacles, et ce n’est q ux que j’ai chtenu des résultats positifs. PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 193 sensibles au géotropisme. Ils montrent parfois des courbures lorsqu'ils sont très vigoureux ; si on les fixe horizoutalement sous l'eau, les courbures n’excèdent pas en général 30°-40°, Chez la forme à grandes feuilles c’est en tous cas le bourgeon terminal seul qui est un peu géotropique ; il se redresse comme une sorte de crochet, mais lorsqu'il continue à croître, il s’allonge horizon- talement. Sur les rives abruptes du Rhône, dans les stations où le courant n’est pas trop fort, on voit ces tiges, fixées près du bord, descendre vers la profondeur en rampaut sur un tapis d’Elodea canadensis Michaud. Mais l'extrémité, qui porte généralement un bouquet de jeunes feuilles, est plus ou moius redressée. 12° Expérience. — Enfin, pour éliminer la pression de l’eau, je Plaçui deux jeunes rameaux d'Éludea cunadensis Michaud au fond d'un cristallisoir ; je les fixai horizontalemeut par leur base et je les mis à l'obscurité et en chambre humide. Au bout de quelques jours, ces tiges s’étaient redressées d’envi- ron 45°-50°, mais elles n'ont pas atteint la verticale. Peu de temps après elles sont retombées flétries ; la turgesceuce, qui est une Condilivn nécessaire de l'accroissement, disparait rapidement chez les plantes aquatiques cultivées à l'air. Seules, les Éludeu suppor- tent l’émersion, mais encore ne faut-il pas que cela se prolonge Outre mesure, De ces différentes expériences, il résulte que les tiges des plan- es aquatiques présentent des phénomènes de gévtropisme néga- if très marqués, comme les plautes terrestres. Certaines considé- rations résultant des conditions particulières, créées par le milieu, seraient peut-être propres à jeter quelque lumière sur la question u géotropisme en général. Historique. — Sachs (1) s'applique à prouver que c’est la pesan- teur seule qui agit sur les cellules, chez les plantes unicellulaires aussi bien que sur les tissus, et qui y produit les courbures gé0- tropiques, Selon lui, ces courbures sont amenées par une différence de troissance, et, comme il attribue la croissance à la turgescence, semble qu'en dernier ressort il devrait attribuer la courbure à 1) Sachs : Pflansenphysiologie, Trad. franc. de Micheli, p. 113-114. Rev. gén, de Botanique. — VIT. + 5 194 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1 une difiérence de turgescence. C’est ce qu’il ne fait pas d’une façon : complète, car il ne veut pas séparer le cas des courbures chez les + organismes unicellulaires, où une différence de turgescence: est impossible, du cas des courbures chez les plantes pluricellulaires: Il insiste, surtout pour les unicellulaires, sur l’eftet de la pesal teur des molécules de protoplasma. Pour les pluricellulaires, pe contre, il insiste sur la tension des tissus qui fait que l’on pourrait assimiler les tissus jeunes à une substance semi-fluide (4). Sachs cite Knigth (2) qui a montré l'influence de la force centrifuge sur les ; courbures géotropiques ; il admet en grande partie la conclusion : de cet auteur, en remarquant toutefois qu’elle n’est peut-être pas | tout à fait légitimée par des expériences positives (3). Knigth pense $ en effet que l’extrémité des racines est encore tendre et qu’elle est . influencée par la pesanteur pour se diriger toujours en bas (4), B ‘) tendance des tiges à se diriger en haut, étant due à l'extension des parties déjà organisées. | +4 De Vries (5) chercha directement la cause de la courbure dass ; la différence de turgescence du côté concave et du côté convexe ee l'organe en voie de courbure. Il applique ainsi d’une façon com: : - plète les idées de Sachs. ei (1) Sachs : L. e. p. 103. (2) Knight : Philosophical Transaction, 1806. LA (3) Sachs : Le. p. roc. Û Re î (4) Cette idée de l’action directe de la pesanteur a été reprise et SOU”. < à …. ans le et il en conclut si le centre de gravité est au-dessous, au-dessus Ou d “ centre de figure. (5) De Vries: Sur les causes des mouvements auxotoniques te Les végé I : « La ? fugmenlation de la force de turgescence a naturellement pe . is » les cellules de ce côté absorbent plus d’eau, et par suite s’agran » C'est ainsi que commence la courbure. PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 195 Wiesner (1) tient compte, non seulement de l’action de la turges- cence, mais aussi des propriétés de la membrane cellulaire. Il a Surtout étudié l’héliotropisme et, tout en admettant une augmenta- tion de la force osmotique du côté convexe de la courbure, il admet que, de ce côté, il y a aussi une augmentation de la ductilité des membranes cellulaires (2). Il est évident que chez les organismes unicellulaires, cette ductilité de la membrane.est seule à jouer un rôle dans la courbure. ; Wortmann (3) part du principe que les courbures des plantes unicellulaires ne doivent pas être séparées de celles des plantes mullicellulaires. 11 cherche à expliquer ce phénomène chez tous les Organismes, en admettant qu’il y a une accumulation de proto- plasme sur le côté concave de l'organe en voie de courbure. Cette accumulation y produit un épaississement plus rapide de la membrane, et lorsque la turgescence agit, il est évident que la cel- lule se courbe à l'endroit où sa membrane est plus épaisse et moins élastique par conséquent. Noll (4) pense, par contre, qu'il y a seulement une modification dans l’élasticité de la membrane, modification qui est due à l’in- fluence du Protoplasme en contact avec elle. Cette modification Provoque la courbure lorsque la turgescence agit dans les cellules ‘0 Question. En somme cet auteur ramène tous les phénomè- nes de sensibilité à l’action du protoplasme. Il conclut, p. 533, de l'ouvrage cité: « So weisen uns denn alle pflanzlichen Reizers- ” Scheinungen auf die Hautschicht als den, dabei massgebenden ” Organisirten Plasimateil. Durch Veränderungen ihrer Oberflä- ? Chenspannung bewirkt sie die Reizhewegung der nakten Proto- ? plasten, durch Veränderungen des Wassergehalts der Zellen, ” Steht sie den Bewegungen der Blattpolster vor, durch Einwir- ” kung auf die Dehnbarkeit, der von ihr beeinflussten Membran, ” Setzt sie mit Hilfe des Turgors die Krämmungsbewegungen behäuteter Zellen in’s Werk », 2 Vtt: Das Bewegungsvermügen der Pflansen, Wien, 1881, ÿ sh "A AR © C., k à 6) Wortmann : Zur Kenninis der Reisbewegungen. Bot. Zig. t. 45, p. 808- og et Bot Ztg. 1 4. p. 6453-46 ; 6 ‘oll : Leitrâge zur Kenntnis der physikalischen. Vorgänge, welche den Mungen zu Grunde liegen. (Arb. d. bot. Inst. in Würzburg Bd. Ill). 196 ‘ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Noll revient encore sur ce sujet dans un dernier article (1), oùil maintient la même théorie et l’étaye de nouvelles expériences sur \ les résistances aux courbures et la plasmolyse. Il y assimile la transformation de la courbure géotropique, qui . à est d'abord élastique puis devient plastique, à la vulcanisation du caoutchouc par laquelle on peut fixer une déformation quelconque de ce corps. Lui aussi, d'élastique qu’ilétait, devient rigide. Briquet (2) admet en gros la théorie de Noll et prouve quela turgescence est surlout active dans la moelle, au moins chez les … renflements moteurs des -Galeopsis, qui ont été l’objet de ses études. Il donne aussi un appui important à la théorie de Noll, en expli: quant l'augmentation de courbure qui se manifeste au préalable, lorsque l’organe courbé est plongé dans une solution plasmolytique: Ncll ne donne aucune raison satisfaisante de ce fait, qui semble contredire sa théorie. * Pieffer (3) se range à l'avis de Wiesner, du moins pour les mot | vements héliotropiques ; pour le géotropisme, il admet bien quel différence de turgescence joue un grand rôle, mais quil est vrai: semblable qu’une modification de l’élasticité des membranes cellu laires entre aussi en ligne de compte. il confirme encore cette opinion dans son travail : Druck und Arbeitsleistung durch wachsende Pflunzen (4), où il accentuë encore le fait que la turgescence joue certainement un rôle seconr daire, puisque l’augmentatiou de turgescence est loin d’être unè condition géuérale de la croissance. Koh! (5), enfin, a publié en 1894, un volume sur le mécanisme des courbures, dans lequel il critique sévèrement les théories qui ont été émises jusqu'ici, et où il essaye de donner une ep a salisfaisante du phénomène. 2 Déjà en 1893, Schwendener et Krabbe (6) avaient battu èn brèche la théorie de Sachs et de de Vries, en démontrant que l'extension des membranes cellulaires par la turgescence peut avoir uné cer” . laine influence sur la croissance, mais qu'en général « la us, » celte croissance est déterminée par des facteurs, vis-à-vis ns (2) Bri te. pes nogr nn S genre is Bruxelles. I 9. (3: Pfetter NT nl rie à Tati. 1881, p. we? # (4) Pfeffer : bh der math. physischen. Classe der kôn. sächs. CE r Wisser ften PR 189 “ Bd.20 p. 411 Kol : le. Fix Se Schwendener u. Krabbe : s eber die Besiehungen zwischen dem gordehnung. ete. (Pringsheim's Jahrb. T. 25, p. 360 et 369). PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 197 » l'influence de la turgescence a peu d'importance ». En eflet ces auteurs ont étudié des organes en train de s’accroître, que la plas- molyse raccourcissait peu ou pas, et d’autres organes ne présentant plus aucun phénomène de croissance et que la plasmolyse raccour- cissait beaucoup. Kohl admet dans une certaine mesure les conclusions de Schwen” dener et Krabbe, en ce qui concerne la critique de la théorie de Sachs et de Vries. Cependant sa théorie aboutit à faire jouer à la turgescence le principal rôle dans les courbures. Il se base sur le fait énoncé par Kraus (1) (et contredit par De Vries, Wortman...), à savoir que la partie concave renferme plus de substance osmo- tique que la partie convexe de l'organe en voie de courbure: puis il montre comment une cellule cylindrique, qui est plus élastique dans le sens transversal que dans le sens longitudinal, se raccour- cira forcément sous l'influence de la tu rgescence, en prenant la forme d’un tonneau. Et il calcule que, pour produire des courbures comme celles que nous trouvons dans la nature, un raccourcissement de 10 °/, serait largement suffisant, ce qui peut très bien avoir lieu du reste. Il admet ainsi que, dans la courbure, c’est la partie concave qui est active et il cite, à l'appui de cette opinion, les déchirures transversales que l'on observe souvent à la partie convexe. Il réfute Wortmann, car, dit-il (2) : 4° [1 n’y a pas de migration du Protoplasme vers la partie concave, ni épaississement de la Membrane en cet endroit. 2 La lurgescence, comme l'indiquent les expériences de Kraus, est plus forte à la partie concave. Il se sert aussi de cette dernière tonsidération pour critiquer les idées de Noll. Conclusions tirées de la bibliographie. — Au sujet du géotropisme, TOUS avons donc, non seulement différentes théories contradictoi- ‘ts, mais encore souvent contradictions de faits. Cetle dernière COnSlatation est assez grave; nous pouvons nous l’expliquer parce que, à notre avis, les auteurs qui se sont occupés de ce sujet n'ont Pas assez tenu compte : 4° du temps pendant lequel leurs objets °nt été soumis à l’action de la pesanteur ; 2° des différences spéci- fiques des objets qui ont servi à leurs expériences. Re be de arcentaleng in der anse (AD. de nt £. (2) Koh] : 1e. bS: 198 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Un exemple frappant de ces contradictions est celui de la diffé rence de turgescence des deux côtés de l'organe en voie de cour: 1 bure. Pour les uns (De Vries, Wiesner) la turgescenee est plus forte du côté convexe ; pour les autres {(Kobl, Kraus) elle est plus forte du côté concave; pour d’autres enfin elle est identique partout {Noll, Wortmann, Briquet). Pourtant la turgescence peut être observée directement, par la méthode de plasmolyse, par exemple. Cela nous montre que des expériences rigoureuses et comparatives sont encore bien néces- . saires sur le sujet. Sans nous étendre davantage, nous pouvons pourtant conclure que, en dernière analyse et, à quelque théorie qu'ils sé rattachent, les auteurs font remonter la cause des courbures à une sensibilité du F protoplasme. En effet, que l’on prenne De Vries, Wortmann, Nol ou Kohl, on arrive toujours à une modification de la paroi cellu ” laire ou des forces agissant à l’intérieur de la cellule. / Mais sur la cause de ces modifications, on ne se prononce pas On ne nous dit pas comment la pesanteur agit à la façon d’un exci- tant sur le protoplasme. Le problème n’est pas abordé. 11 semble . même que l’idée téléologique soit si ancrée dans les esprits qu’elle _ paraïsse naturelle; la direction qu'ont prise les recherches mode” nes l'indique. En effet, pour élucider la question de la sensibilité, il serait plus important, selon nous, de chercher à reproduire les É. phénomènes de courbure dans les milieux les plus divers et dans … des conditions appropriées, que de s’efforcer de localiser l'action de la force dans la cellule ou dans sa paroi. Aussi, sans nous pro noncer en aucune façon sur cette grosse question, nous avons pensé néanmoins que les quelques expériences précitées seraient une pierre ajoutée à l'édifice. Nous croyons aussi que les expériences relatées plus bas, sur le redressement de la base des tiges, sont pro | pres à écarter cette idée téléologique qui paraît s’être emparée À | l'esprit des chercheurs modernes. : Nous reconnaissons donc avec Briquet (1) que ce sont là des questions qu’il est actuellement impossible de résoudre. Nous | . S0nS pourtant que, puisque l’explication téléologique semble devo être écartée, un jour viendra où nous aurons la clef de l'énigme. | (} Briquet : 1. e. p, 102. PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 199 : Conclusions tirées de l'expérience. — Quant à nos expériences dont les résultats ont aussi un caractère de finalité indéniable, nous pouvons en conclure que, de même que chez les plantes terrestres, il y a, chez les plantes aquatiques, des tiges morphologiquement différentes, qui s’orientent diversement sous l'influence du géotro- pisme. Certaines tiges dressées présentent un géotropisme négatif très net, d’autres rampantes ou souterraines, sont diagéotropiques (tiges rampantes de tous les Potamots), d’autres, enfin, peuvent étre positivement géotropiques. Ce dernier cas se ren- contre chez les rameaux \ de Potamogeton pectinatus \ | / L. qui sont en voie de se ae $ renfler en tubercules carac- \ | + téristiques de cette espèce. \ | F (6, fig. 47). Ces rameaux-là | S’abaissent ainsi vers le sol | où ils vont s’enfoncer afin d'hiverner. Cela n’est pas Sansimportance, parceque ces tubercules sont moins denses que l’eau ; s’ils n’é- laientenfoncés dans la vase lorsqu'ils deviennent li- bres par la décomposition de la plante qui les a pro- duits, ils retourneraient à LA la surface et seraiententrai- nés par le courant. En outre ces rameaux tuberculeux prennent naissance plutôt vers la base des tiges, afin d'être plus près du fond. Ce dernier fait a déjà été étudié par Vüchting (1) sur d'autres plantes; nous n’entrerons donc pas en de Plus amples détails. Cet auteur, voit aussi la cause de ce phénomène dans le Je Pisme : «An den Zweigen der Pflauzen mit aufrechter Stellung ist Fig. En.— Rameau de Potamogeton popfagies à 3; t. rameaux tu uleu présentan des courbures positivement géotropiques. 1) Véchting : Ueber die Bildung der Knollen. (Bibl. bot. Hft. 4, 1887, Pa “s 200 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE » die Knollenbildung auf die basalen u. mittleren Teile beschränkt » et « eine Verschiebung der Region der Knollensprosse nach abwärts à » ist unzweifelhaft, als eine Wirkung der Schwerkraîft zu betrach- a » ten ». Mais si ces rameaux tuberculifères sont positivementgéo- tropiques, nous avons vu que les bourgeons qui se trouvent sur ces tubercules le sont négativement, Quant aux rameaux flottants ils présentent des particularités curieuses. Lorsqu'ils sont jeunes et encore sous forme de bourgeons ils sont négativement géotropiques, mais lorsqu'ils se sont allon- gés et qu'ils ont développé des feuilles vertes, ils ne présentent plus aucune courbure. Pourtant leur extrémité s’allonge toujours et par conséquent ils possèdent encore des tissus en voie de croiss sance. On peut les placer horizontalement, on peut même les fixer de façon à ce que leur sommet soit dirigé verticalement vers le bas sans qu'aucune courbure se manifeste, à part la légère flexion Ô | produite par la poussée de l’eau et qui disparaît dès qu'onen retire le rameau en expérience. Cette expérience se fait facilement en fixant un de ces rameaux par sa base sur une planchette que l’on assujettit dans un vase profond et assez large pour permettre un redressement vers le haut. - | On remplit le vase d’eau et on le place à l'obscurité ; si l’on a soin de Changer cette eau chaque jour et avec précaution, on peut con- | server le rameau en parfaite santé pendant une ou deux semainés. On peut même y observer un allongemént notable, mais, ni à là : partie inférieure, ni à la partie supérieure, on ne voit se produire ‘ la moindre courbure géotropique. Ces rameaux ne présentent pas non plus de courbures rhéotropi- ques ; si on les sort de l’eau courante ils sont absolument droits, et si on les tourne contre le courant ils se recourbent passivement, : autant du moins que j'ai pu m’en convaincre. Cette propriété est | également en rapport avec la biologie de ces Potamots. En effet le 54 P. pectinatus aftectionne les eaux courantes ; ce n’est que dans des. | stations où le courant est fort qu'il lutte avec avantage contre d’autres espèces. Ses longues tiges, ballottées par les eaux, ondu- lent passivement et n’ont pas besoin d'une sensibilité spéciale pour réagir contre la position que le milieu leur donne : l’eussent-elles, en effet, elle ne leur servirait de rien, car le courant serait certar nement le plus fort. Le frottement de l’eau contre ces tiges est mém si grand que, lorsque ces Potamots sont nombreux, le cour en est sensiblement ralenti. (A suivre). SUR LA VITESSE DE LA CROISSANCE DE N LICHEN SAXICOLE par J. VALLOT On a souvent parlé de la lenteur de la croissance des Lichens saxicoles, mais nous ne croyons pas qu'on ait jamais songé à Mesurer la vitesse avec laquelle s’accroissent ces végétaux. Nous avons entrepris sur ce sujet, en 1887, une série d'observations que nous avons continuées jusqu’à ce jour. Nous avons choisi pour cela un Lichen à croissance assez rapide, le Parmelia saxatualis. Cette espèce s'accroît assez régulièrement en forme de cercle, ce qui rend les mesures aisées. Le su jet que nous avons observé croissait sur la surface verticale d’un bloc erratique de protogine, dans une Position à demi ombragée, sur la route de Chamonix au Montan- vert, à environ 1.780" d'altitude. , Les mesures ont été prisés à diverses époques sur plusieurs échantillons de la même espèce. Nous les donnons dans le tableau Suivant, où elles sont exprimées en centimètres et en centimètres Carrés * Croissance par année ANNÉE Diamètre moyen En diamètre En circonférence En surface No 1 1887 18,3 » » » 1890. 20,5 0,7 2,3 7 1891. 20,5 0,0 0,0 7 1893 . 91,5 0,7 1,5 à 1894. À 21,5 0,0 0,0 vd 1895. 29,3 0,8 3,0 ad No 3, 1887. 12,8 » » 1 1891. 14,0 0,4 1,0 18 1893. 15,5 0, 2,5 10 1894. 16,0 0,5 Ed 13 1895. 16,5 0,5 2,0 No 3. 1887. 13,5 » “ e 1891. 15,0 0,4 de 05 1893. 15,5 0,5 e 10 1894. 16,0 0,5 _ 08 1895. 16,3 0,3 1,0 Ne 4. 1890... 20,5 » < 15 1891... 24,0 0,5 2,0 3 1893. | 23,0 1,3 3,0 20 1894. . 23,5 0,5 2,0 17 1895. | 24,0 0,5 14 No 5. 1894... 10,0 » 4 10 1895. 125 0,6 2,0 Qi Lé 202 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1 Moyenne annuelle de la croissance. En diamètre En circonférence En surface . ES ee No 1 ‘0,50 1,62 16,3 » % 0,46 1,50 10,4 SE ‘ 0,35 12 07,9 » 4 0,70 2,20 24,4 » 5 0,60 2,00 10,5 Fe QE D] A œ e] ee © Moyenne générale. . La moyenne annuelle générale montre que le Parmelia saratilis augmente chaque année, à cette altitude, d'environ un demi-centi- mètre en diamètre, de { centimètre 7 en circonférence et de {4 centimètres carrés en surface. 32 Le tableau ci-dessus renferme des Lichens d’âges très différents, | ayant depuis 10 cent. jusqu’à 24 cent. de diamètre, L'inspection … des chifires ne révèle aucun rapport entre l’âge des Lichens etla vitesse de leur croissance. On voit que certains sujets sont beaucoup plus vigoureux et croissent beaucoup plus rapidement que les M autres, les N°$ 4 et 5, par exemple, qui ont grandi avec une grande ë rapidité. ee Ces Lichens circulaires offrent ordinairement une assez grande ° régularité de contour. Ils ne grandissent pas indéfiniment; lorsqu'ils sont assez étendus, ils se dégarnissent du centre et continuent à s’accroître à la périphérie, mais bientôt il se produit des solutions | de continuité, le Lichen se fragmente et finit par mourir. Il neme | semble pas que chaque fragment puisse donner naissance à 0 | nouveau Lichen circulaire; les jeunes sont produits par ensemel cement. Le Lichen N° 1 était déjà très dégarni au centre, et le N° commençait à se dégarnir. Le Parmelia saæatilis ne peut donc couvrir . complètement qu’un cercle de 20 cent. de diamètre environ, et 1e terme de son existence est fixé à peu d'années après qu'il a atteint. celte grandeur, D'après les chiffres que nous avons donnés, la vie de ce Lichen serait de 40 à 50 ans, lorsqu'il ne rencontre ae d'obstacles à 502 extension sur le rocher qui le porte. Il serait intéressant de faire des observations analogues sur ui Lichen à croissance lente, par exemple le Lecidea geographica- No, | ne manquerons pas de les faire à ———. ACTION DE LA LUMIÈRE ET DE QUELQUES AGENTS EXTÉRIEURS SUR LE DÉGAGEMENT DES ODEURS par M. Eugène MESNARD (Fin). DEUXIÈME PARTIE OBSERVATIONS GÉNÉRALES ET NOTES DE VOYAGE Le ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES CORPS ODORANTS ET LES ESSENCES. Ce qui frappe tout d’abord, dans cette étude, c’est le rôle de là lumière, capable, comme on l’a vu, de produire des phéno- nénes bien différents suivant les circonstances. La lumière n'est PaS seulement susceptible de favoriser l’action de l'oxygène, ‘omme on le croyait jusqu'ici, mais elle paraît, au contraire, exercer une action prépondérante dans tous les cas. Envisagée séparément, en effet, l'énergie dépensée par ces deux agents, lumière el oxygène, est bien différente, autant par sa nature que par son 'atensité, L'action de l'oxygène est lente, régulière, excitatrice et ‘estructive tout à la fois ; celle de la lumière est, au contraire, plus Particulièrement rapide et destructive et cela grâce à des propriétés chimiques spéciales. Si bien que nous sommes, tout d'abord, dispo- sés à voir dans cette action, une simple manifestation de la pro- Priété destructive qu’exerce, en général, la lumière sur toutes les “ubstances d’origine organique ; mais il est néanmoins curieux de lémonter aux sources et de voir que les produits odorants qui “ésultent, au moins pour les parfums d'origine végétale, ainsi que Je l'ai montré dans un autre travail déjà cité, d’une transfor mation ‘aPide de la chlorophylle usée et incapable désormais de servir, 204 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE conservent encore, vis-à-vis des radiations lumineuses, une partie de l’exquise sensibilité que possédait le pigment chlorophyllien origine Malgré cela, en ce qui concerne les corps odorants et les essen- ces de distillation, l'étude de l’action de la lumière reste un pro- blème simple ; il est beaucoup plus compliqué lorsqu'il s’agit de fleurs odorantes sur tiges, par suite de l’intervention des nécessités physiologiques avec lesquelles la plante doit compter. IL. NATURE DE L’OLFACTION. L Les expériences faites avec les essences (essence de Citron, par rl montrent que l’action de l'oxygène a été très lente. Les opération: t décrites ont porté sur des gouttes d'essence de très faible volume (163), déposées sur des morceaux de papier buvard. Ces expériences ont duré plus de trois mois. Il est dès lors parfaitement logique d'en conclure que cette action très lente de l'oxygène devient pour ainsi dire nulle dans un moment très cour, comme celui, par exemple. pendant lequel se produit l'olfaction. _ Or, dans mon premier mémoire j'ai déjà été amené, par des consi dérations toutes physiologiques, résultant d'expériences min tieuses effectuées sur différentes essences, à considérer l'odorat comme une autre forme du toucher, le toucher des substances … impalpables, et j'ai admis, en outre, sur la foi de mes devanciers, sans avoir cherché d’ailleurs à instituer des expériences pour véri- fier le fait, que l’oxygénation au contact de l'air était une réaction chimique, intermédiaire nécessaire entre ces substances impal- . pables et les terminaisons nerveuses. En présence de nouveaux résultats je ne suis pas loin de croire que l’oxygène ne joue aucun rôle dans le phénomène del olfaction 4 et que le simple fait de la dissolution des molécules odorantes das . le mucus sécrété par la membrane pituitaire est suffisant pos donner à chaque parfum sa caractéristique. LIT. DÉGAGEMENT PÉRIODIQUE DU PARFUM DES FLEURS. Au début de mes recherches sur le parfum des fleurs, le regrell -Duchartre me donnait,comme une difficulté intéressante à résout la recherche de la périodicité du désrenment des odeurs chez ee taines Orchidées. D'après des observations déjà anciennes de A. Rivière Sur des Ÿ a ASE. ans a "ABS da ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 205 Orchidées des serres du Jardin du Luxembourg à Paris, l’Epiden- drum cuspidatum Lindi. exhale une odeur suave seulement de minuit à cinq heures du matin ; au contraire, l’E. cochleatum Lindl. et sa var. fragrans donne son parfum de Jaciuthe entre 6 heures du matin et 6 heures du soir. Le Cattleya bulbosa Lindi. est odorant de 6 heures du matiu à 11 heures de la même matinée, tandis que l’'Angræcum distichum Lindl. le devient à 11 h. du matin et cesse de l'être à 6 heures du soir. J’ai cherché s’il n'existait pas chez les Orchidées (1) un mode particulier de distribution du parfum, ce qui paraissait vraisem- blable étant donnée la bizarrerie habituelle de ces fleurs, mais les réactifs microchimiques ne m'out rien indiqué de spécial. Les Orchidées obéissant aux lois habituelles de la localisation des par- fums, il fallait chercher ailleurs et le problème restait tout aussi compliqué qu’au premier jour. Malgré mon grand désir de vérifier, par moi-même, les observations de Rivière, je n’ai pas eu jusqu'ici, à ma disposilion, une serre d'Orchidées suffisamment bien installée pour y faire des observations parfaitement exemptes de toute cause d'erreur, Mais j'ai reçu, à différentes reprises, de M. Lucien Linden, le distingué directeur des Serres d’acclimatation d'Orchidées de Bruxelles, et rédacteur du journal « Les Orchidees », de nombreux rénseignemeuts sur les variations périodiques de la nature de l'odeur et les comparaisons que l’on peut faire entre le parfum des Orchidées et celui des autres fleurs odorantes; il n’y était ullement question de l'émission périodique du parfum, et M. Lucien Linden n’a jamais pu me donner un renseignement précis sur cette délicate question. Or, nous venons de voir que ce phénomène biologique n’est Pas particulier aux Orchidées, qu'il est commun à toutes les plantes odoriférantes et nous avons constaté que ces fluctuations Périodiques observées sont dues à l’équilibre véritable qui S'établit aux différentes heures de la journée, entre la pression SMotique qui provoque la turgescence des tissus et la lumière qui combat cette turgescence. ; La question n’est donc pis encore entièrement résolue, mais elle n’a plus aucun caractère mystérieux. Certaines Orchidées seraient plus sensibles que d’autres aux variations de la pression °Smotique, et voilà tout. C’est ainsi que G. Syme (2) a observé, à (1) E. Mesnard : Sur le parfum des Orchidées. (Comptes rendus, 6 mars (2) Gard. chron, (22 sep. 1880). # 206 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la Jamaïque, les Stelis ophioglossoides et micrantha, Orchidées qui ? croissent dans les arbres de forêts touflues à 1,000 ou 1,600 mètres d'altitude ; leurs fleurs sont fermées pendant les jours clairs, mais si le ciel se couvre ou s’il vient à pleuvoir, elles s'ouvrent. De Candolle à signalé des faits analogues sur des plantes plus communes. Il resterait enfin à savoir si, durant ses observations, A. Rivière a bien tenu compte de l’heure des arrosages ou du moment précis auquel le soleil venait frapper sur la serre. IV. EFFET COMBINÉ DE LA PRESSION OSMOTIQUE ET DES RADIATIONS LUMINEUSES SUR LE DÉGAGEMENT DES ODEURS. r si . si L'étude minutieuse de toutes les conditions et de toutes les dispositions expérimentales nous a montré qu’un simple arr0- Sité du parfum dégagé par une plante dans un temps relativement | trés court. Ce phénomène ne peut s'expliquer autrement que pa un entrainement mécanique ou une forte poussée interne qui tend à rejeter aussi loin que possible, vers la périphérie, les matériaux … odorants élaborés dans l’épiderme ou dans les tissus sous-jacenis. Mais, d'autre part, la lumière empêche dans une certaine mesuré l'émission de l'odeur. Or, l'expérience nous a montré que d'ordi naire si l’on soustrayait à l’action des radiations lumineuses une : partie d’une plante telle qu'une sommité fleurie, le dégagement du * parfum pouvait continuer à se produire en quelque sorte normale- ‘ ment, dans cette partie; à la condition, toutefois, que la planté ne resie pas trop exposée aux radiations directes, sinon il s'ét&æ … blissait dans toute cette plante un état général défavorable àl production et à l'émission de l’odeur. De = Nous sommes donc en présence de deux hypothèses pour expliquer l’action de la lumière : ou bien, la lumière exerce une action chimique et achève la trausformation dés. matériaux ET PE parfum d’une fleur, et c’est là une action chimique, et nous avo vu que la lumière agissait parfois mécaniquement, comme fait un corps étranger, sur la sensibilité générale de la planté P. ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS A chez laquelle elle semble provoquer une contraction rapide des cellules superficielles (Tubéreuse). Mais, d'ordinaire, l’action mécanique de la lumière est différente; elle contracte lentement le protoplasma par un mécanisme encore inconnu, et oppose une vive résistance à la pression osmotique qui tend à mettre les cellules en turgescence. V, L’'IRRITABILITÉ DE LA PLANTE ET LE DÉGAGEMENT DES ODEURS. La plupart des phénomènes ont donc pour cause originelle l'irritabilité de la plante très sensible à l’action de la lumière; cette irritabilité produit des manifestations extérieures d'autant plus apparentes que la plante est davantage dépourvue de parties rigides. Mais l’irritabilité des plantes peut se produire autrement que par le toucher ou un léger choc (Basilic) ou par une action subite des rayons solaires (Tubéreuse) ; dans d’autres circonstances, en effet, l’odorat, réactif subtil et délicat, accuse des variations dans l’inten- Sité du partum des fleurs. | L. H. Gadeau de Kerville m’a raconté qu'il avait observé des massifs de Pétunias odorants dont l’odeur se révélait subitement vers le crépuscule dans certaines soirées d’été où l'atmosphère était chargée d'électricité. Les Sphinx et autres papillons crépusculaires accouraient de loin, attirés par cette odeur, et le dégagement Spon- lané du parfum qui s’échappait des massifs était toujours, pour ce baturaliste, un avertissement et le signal d’une chasse généralement fructueuse. # Le vent lui-même serait aussi capable de provoquer l'irritabilité de la plante. J'ai observé, en eftet, non loin de Carthage, entre la Marsa et Sidi-Bou-Saïb, trois pieds d’Amaryllis très odoranis, qui ne déga- Seaient pour ainsi dire aucune odeur, certain jour que soufflait le vent d’est. Mais vers le soir, lorsque le soleil était bas sur l'horizon, il suffisait de protéger un de ces Amaryllis contre le vent à l'aide d'une feuille de papier placée à une petite distance, les conditions d éclai- rement et de température restant les mêmes, pour qué l'intensité du parfum de cette plante augmente considérablement. . Le vent seul nuisait à l'émission du parfum, probablement en irritant la plante et en la maintenant comme tétanisée ainsi qu'un Muscle soumis à des excitations très rapprochées. 208 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE VI. INFLUENCE DE LA LUMIÈRE ET DE L'HUMIDITÉ SUR LA CULTURE DES PLANTES A PARFUMS DANS LA RÉGION MÉDITERRANÉENNE. . Chacun sait qu’il n’est pas nécessaire d’aller dans le Midi pour … rencontrer des plantes très parfumées et que les contrées septen- trionales ne le cèdent en rien à la Provence pour l'abondance et la finesse de leurs produits. La banlieue parisienne fournit des Roses, des Violeltes, des Jacinthes, du Muguet, du Lilas, qui n'ont pas besoin du ciel de Nice pour élaborer de suaves parfums ; la Limagne fournit des Lis; l'Allemagne des Glaïeuls: l'Angleterre, enfin, cultive en grand la Mepthe et la Lavande, et les essences qu'elle distille tiennent souvent le premier rang sur les marchés, Comme on le voit, les industriels savent lutter avec avantage contre les rigueurs du climat et leurs efforts sont souvent couron- nés de succès. Mais pourquoi, dira-t-on, ne pas aller installer des cultures de plantes à pariums dans les contrées ensoleillées où les terrains me. coûtent pas cher, en Algérie et en Tunisie par exemple? C'est à | une illusion. Nous ignorons, il est vrai, si, au temps de prospérité de l'Afrique romaine, lorsque l'antique Numidie était méthodique meut irriguée, les Roses de Carthage ne l'emportaient pas sur les roses de Pæstum, et si les Roses de l’Ariana (villa du général Baccouchi, villa du comte Raflo, villa Gréco, etc.) à quelques kilomètres de Tunis, ne sont pas les deruiers vestiges d’une race de Roses aujourd’hui disparue; mais actuellement on ne trouvé, de Roses turques et qu’elle a une valeur double (2000 à 2300 fr. le kilo). Elle est entièrement débitée à Tunis même, dans les petites boutiques alignées de chaque côté du Souk-al-Katarina (la rue des, Parfums). : | Accrédilé par le gouvernement français auprès de ses repr tants en Algérie, en Tunisie, en Sicile et en Italie, j'ai eu, ilY quelques mois, l’occasion de parcourir ces différentes contré W’altachant uniquement à observer, soit en rase campagne, dans les jardins et les parcs des villas, l'allure de la végétation @0 général, mais surtout la répartition et la valeur des plantes + ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 209 parfums. L’impression qui m'est restée de ce voyage, c’est que l'Orient n’est pas le pays des parfums comme on se l’imagine trop volontiers. Cette opinion a d’ailleurs besoin d’être développée pour être nettement comprise. L'industrie des parfums met en œuvre deux catégories de produits qui se distinguent par leur composition chimique et par leur mode de localisation dans les plantes. Ceux de la première Catégorie sont les essences fines et délicates qui s'accumulent dans l’épiderme des fleurs ou des feuilles (essence de Roses, de Néroli, de Tubéreuse, de Jasmin, de Violettes, de Cassie, de Lavande, de Menthe, etc.) ou dans les poches sécrétrices de l'écorce de certains fruits (essence de Citron, de Bergamote, de petit grain, etc.) ; ce sont les véritables parfums. Les produits de la seconde catégorie sont les baumes, les oléo-résines, telles que la Myrrhe et l’encens, les essences de Santal, de bois d’Aloës, etc., qui, préalablement formés comme les précédents, aux dépens du protoplasma chloro- phyllien, viennent s’accumuler dans les canaux sécréteurs du tronc des arbres, où ils subissent parfois des modifications nom- breuses et une résinification très accentuée. Ces derniers produits ne jouent qu’un rôle secondaire en parfumerie ; leurs pays de Production sont précisément les contrées chaudes de l’Orient et la rive africaine de la Méditerranée. L'observateur du Nord qui se transporte subitement dans ces contrées, est de suite frappé de la grande diflérence qui apparait dans la végétation. Au lieu des feuillages épais et toufflus de nos orêts, de la verdure de nos prairies et de nos champs, on trouve une végétation dure et squelettique; les feuilles, les rameaux y deviennent fréquemment épineux ; la chlorophylle y perd sa jolie teinte vert pré et devient bleuâtre ou grisâtre. Tout ce changement est l'unique conséquence d'un trop grand excès de lumière pour une trop faible proportion d'humidité. Et cependant, les arbres, les arbustes, renferment presque tous Une odeur ; on peut citer, au hasard, parmi les plus odorants : les grands Eucalyptus (£. globulus, E. citriodora) qui jouent dans les Paysages algériens et tunisiens le rôle des Peupliers de nos contrées ; es Lentisques (Pistacia Lentiseus L.), le Faux Poivrier (Schinus molle L.) ; des Acacias de toutes sortes, y compris l’Acacia farnesia, le même qui produit l'essence de Cassie à la Californie, près de Cannes ; le Myrte commun ; un grand nombre d’Ombellifères, le Cumin (Cuminum Cyminum L.), le Coriandre (Coriandrum sativum Rev. gén. de Botanique, — VIII. | # - 210 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE L.) et d’autres ; certaines Composées, Artemisia Absinthium L, Artemisia atlantica Cosson, le Chardon odorant (Rhaponticun acaule) ; les Sauges, les Menthes, les Romarins ; les Vereines (Lippia citriodora Kunth, Verbena oflicinalis, Citharexylum quadran gulare qui orne fréquemment les promenades) ; l'Olivier de Bohême (Eleagnus) qui fournit le parfum arabe appelé Xansfour : l’Andropogon laniger ou Schænanthe, Graminée très odorante aux Indes, où elle produit une essence estimée, etc. Les autres arbres Ou arbustes renferment plutôt des résines ou des baumes médica menteux (1), des tannins et des matières colorantes, par exemple, le Lawsonia inermis, Lythrariée qui fournit le henné, substanc colorante avec laquelle les Mauresques se teignent en jaune là paume des mains et les ongles. On conçoit sans peine que la chlorophylle, sans cesse exposée à un excès de lumière et à une sécheresse relativement grande, au lieu de former des huiles essentielles délicates, ne produist à guère autre chose que des composés aromatiques, des tannins € des matières colorantes oxydées à des degrés divers. L'une des premières phases de transformation du produit odorant, celle pendant laquelle les huiles essentielles nouvellement formées, | laissent dégager leurs plus suaves odeurs et possèdent toute leu valeur commerciale, a donc trop peu de durée chez les plantes du littoral africain; les fleurs y ont un parfum sans finesse ; les fruits, les plantes maraichères même y ont une saveur forte dt une odeur aromatique qui déplait. LA Et pourtant les entreprises industrielles n'ont pas manqué el Algérie et en Tunisie. Mais sauf en quelques points privilégiés de . l’Algérie, comme à Boufarik, au pied de l'Atlas, où MM. Chivis el ‘ Gros ont encore une usine importante, et à la Trappe de Staouëli 0! : les Pères trappistes distillent une essence de Géranium estimé | rien n’a subsisté, MM. Chivis et Gros,eux-mêmes, avaient COMME" la culture en grand de la Violette, si commune dans les lieux fr de l’Atlas, de la Lavande, des Menthes, de quelques Calaments, . etc., maïs ils ont été obligés, de s’en tenir à peu près à la product”. de l'essence de Géranium. C’est un produit un peu secondaire da. l'échelle des parfums de prix, mais il est de vente à peu PE assurée. Quant à la culture des Roses à parfums (Rosa centifolit: Rosa Damascæna) elle n'existe pas en Algérie et, je le répète, elle ss! très peu importante en Tunisie. ‘. (1) J. A. Battandier et L. Trabut : Plantes médicinales, essences parfums d'Algérie, 1889. ue ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 211 On trouve cependant à Xartyr, à la ferme Pilter, une distillerie de Géranium assez importante. Ce sont des nègres qui font le travail et soignent les cultures. La plus grande partie de cette essence est vendue dans le pays. La Violette se cultive un peu à la Marsa près de Tunis, mais en quantité insignifiante. Le Jasmin est assez abondamment cultivé au Cap Bon, à Nebeul et dans les endroits abrités, à Gabès et à Sfax dans le sud de Régence. Avec les fleurs de Jasmin on prépare une pommade à la cire vierge blanchie au soleil, qui est très appré- ciée des indigènes. Mais le principal placement du Jasmin consiste dans la vente au bouquet. On préfère pour cela la variété : Grand Duc de Toscane (en arabe Fels). Mais tous ces produits manquent de la finesse que possèdent ceux de France et cela pour les raisons indiquées plus haut. Il n’est pas jusqu'aux olives qui produisent là-bas une assez grande quantité d'huile essentielle dans leur pulpe. Cette odeur se mélangeant forcément à l'huile grasse comestible explique le goût particulier de lhuile d'olive de Tunisie. En résumé, la Tunisie, comme l'Algérie d’ailleurs, manque de bons fruits, de fleurs à parfums et même de fleurs de vente. Pour celle dernière catégorie de fleurs, plusieurs tentatives ont été faites. C’est ainsi qu'un établissement horticole a été créé à Khéredine, près de la Goulette, par M. le capitaine Robaglia. J'ignore si les premiers résultats obtenus ont été satisfaisants, mais 0 ne peut s'empêcher en parcourant ces jardins et en voyant l'aspect stérile et sablonneux du sol, de craindre que tant d'efforts intelligents ne soient pas suffisamment récompensés. Ce n’est pas à dire que le succès soit impossible, et il suflit de visiter les jardins de Nebeul, de l’Ariana, de la Marsa, de la Com- pagnie Bone-Guelma à Tunis, du Cercle des Officiers à la Manouba, Pour se faire une idée de ce qu’on pourrait obtenir avec des soins intelligents. A la Marsa, par exemple, chez M. de Césana, on voit de belles plantations ; mais pour les obtenir on à dû établir tout d'abord des rideaux d'arbres protecteurs dont on se débarrasse ensuite lorsque les plantations véritables ont acquis assez de développement pour résister elles-mêmes. Dans le jardin de la Compagnie Bone-Guelma, que dirige M. Lehbert, on fait développer les jeunes palmiers sous des abris formés par des claies de bam- u. Non loin d'Alger, entre St-Eugène et Sidi-Ferruch, on a établi, sur le bord de la mer, à mi-côte des collines rocailleuses, des jardins maraichers, partagés en un grand nombre de petits Car rés, 912 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE par des claies de bambou et de feuilles de palmiers dont l'effet est d'abriter les plantes contre le vent, de retenir l'humidité, et en même temps de tamiser la lumière. + Mais si l’on quitte les régions sahariennes et qu’on se dirige vers le nord, on rencontre des conditions biologiques de plus en plus favorables à la culture des plantes à parfums. è La Sicile ne cultive pas précisément les plantes à parfums & | à première vue, le sol paraît même un peu trop aride pour cela Cependant à voir l'aspect de la végétation, on admet volontiers que si, parfois, le sirocco souffle avec assez de force et de continuité, pour rendre les Siciliens malades et incapables de tout travail intellectuel, il ne semble pas nuire aux plantes, et le magnifique bois d’orangers de la Concha d'Oro est là pour le prouver. Aù printemps, lorsque tous les orangers de ces vastes plantations sont en fleurs, les habitants de Palerme et de Montréal sont parfois obligés de fermer leurs fenêtres pour ne pas être incommodés par l'odeur enivrante que leur apporte la brise. “#4 L’Orto botanico de Palerme, que dirige le savant prof ar Borgl, offre le spectacle d’une végétation véritablement tropicale. La collec: tion des plantes vivantes y est d’une richesse incomparable; les fleurs odorantes y dégagent un parfum exquis et sont d’une venue superbe. Certes, ces plantes ne souffrent pas de l'excès de lumière; mais, de plus un puissant moteur à gaz assure, dans toute l'étendue de l’enclos, une distribution abondante et régulière Le l’eau. En Italie, à Naples, dans la Campagne romaine, nombre ne points seraient favorables à la culture des plantes à pariums, map on s’y adonne peu. A Florence, cependant, on cultive la plus gra partie de l’fris dont les rhizomes sont utilisés en France. À To£ près de Gênes, on produit des Violettes. Fe En Corse, quelques points sont également propres à la culture des fleurs à essences, principalement dans la Balagne, arrondi ment de Calvi, et à l’Ile-Rousse. : Mais le pays privilégié pour la culture des plantes à essence c’est la Provence aux environs de Grasse, de Cannes et de Nice. Sur le flanc des derniers contreforts des AI pes de Puget-Théni les cultures les plus variées s’étalent, bien abritées contre les ds froids du nord comme par une haute muraille, et exposées ® _Chauds rayons du soleil, qui, en traversant l'atmosphère h de la mer, semblent perdre une grande partie de leurs prop ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 243 chimiques malfaisantes. Dans cette at phère chaude ett quill les plantes largement arrosées par les infiltrations et les ruisseaux torrentueux qui descendent des hauts sommets, produisent abon- damment et leurs parfums sont toujours d’une finesse remarquable. Aussi voyons-nous là un grand nombre d'usines qui fournissent de matières premières presque tous les parfumeurs du monde entier. D'ailleurs, leur champ d’exploitation est assez vaste et il ne se limite pas aux seuls alentours de Grasse, de Cannes, de Mouans- Sartoux, de Vence et de Nice. Sur toute l'étendue du territoire compris entre le Rhône et le col de Tende, les flancs des montagnes sont garnis jusqu’à une altitude de 1800 à 2000®, de Menthes, de Lavandes très parfumées. Certaines maisons de Grasse possèdent jusqu’à deux cents alambics portatifs, qui travaillent en plein air. L'équipe, composée de trois hommes et d’un mulet, part pour plusieurs mois, s’installant, çà et là, sur le bord des torrents, pour y distiller sur place, les plantes récoltées dans le voisinage. Les Labiées odorantes qui croissent dans ces conditions ne le cèdent en rien, pour la finesse de leur essence, aux plus fins produits de Mitcham (Angleterre). : Les plantations de Roses de Turquie et de Bulgarie sont établies dans des conditions analogues sur les derniers contreforts des Balkans. Certes, on ne peut espérer créer en Tunisie et en Algérie des centres producteurs de parfums aussi importants et d’un aussi &rand rapport que celui de la Provence, mais, en dehors du reboi- sement qui est une œuvre de longue haleine, et à laquelle pourtant On travaille, il y aurait certainement lieu de tenter certaines amé- liorations locales. D'ailleurs, il serait très possible que, par suite des progrès de la science, deux branches de l’industrie des plantes à parfums viennent à prendre beaucoup d'extension dans notre 3rande colonie d’Afrique : la culture du Géranium rosat (Pelar- gonium odoratissimum), si l’on parvenait, et c'est déjà presque Jait, à séparer de l’essence de Géranium un produit qui imiterait le rhodinol de l'essence de Roses avec assez de perfection pour pOuVOIr lui faire concurrence : et la culture de l’ris, qui croît très bien en Algérie, si l'on parvenait définitivement à extraire de l'essence d'lris un parfum tel que l’ionone, capable de remplacer, en toutes circonstances, l'essence de Violettes très difficile à obtenir à l'état Pur à cause du glucoside réducteur qui l'accompagne dans les Pétales des fleurs, 214 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il serait néanmoins intéressant, en attendant mieux, d’expéri- menter un peu en grand l’usage des abris en bambous où en feuilles de palmiers et d'essayer des serres vitrées d’un modèle spécial, qui auraient surtout pour but de protéger les plantes contre l’excès de lumière. On pourrait chercher alors à importer là-bas nos plantes ornementales, certains de nos arbres fruitierset nos plantes maraîchères. Mais il faudrait aussi songer, pour cela, à appliquer d’une façon moins stricte la loi de protection contre le phylloxera qui s’oppose comme une barrière à peu près infranchis- _ Sable à toute introduction d'espèces végétales nouvelles et utiles, et fait que la Colonie est d’une pauvreté dont nous ne pouvons . guère nous glorifier. M. Dybowski, le nouveau Directeur de l’Agriculture en Tunisie, pensera certainement à tout cela. Qu'il me soit permis de lui 1 signaler que, parmi les forces naturelles contre lesquelles il est à appelé à lutter, étant donnée l’aridité du sol, c’est la lumière. CONCLUSIONS Les mesures d'intensité des parfums, effectuées à l'aide des comparateurs d’odeurs à entraînement mécanique des essences, ont produit un certain nombre de résultats intéressants que 4 résumerai de la manière suivante : oi 1° C'est la lumière et non l'oxygène, comme on le croit commu nément, qui est la principale cause de la transformation et de destruction des substances odorantes, mais ces deux agents semblent, dans beaucoup de circonstances, combiner leurs efets de façon à produire une action maximum. 2 L'action de l'oxygène est lente, régulière, et elle donne parfois à notre sens olfactif, l'illusion d’une augmentation de le puissance odorante des parfums. 5 La lumière agit avec plus de rapidité, et il est plus rare dé constater qu’elle puisse produire une augmentation passagère ® l'intensité des odeurs. 3 L'action de la lumière se fait sentir de deux manières d _ renies : d’une part, elle agit comme puissance chimique cap de fournir l'énergie à toutes les transformations par lesque” passent les produits odorants depuis leur élaboration jusqu'à le C7: 7400 ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LES PARFUMS 215 résinification totale ; d'autre part, elle exerce une action méca- nique qui joue un rôle important dans la biologie des plantes et permet d'expliquer, en somme, le mode de dégagement périodique du parfum des fleurs. & L’intensité du parfum dégagé par une plante dépend de l’état d'équilibre qui s’établit, à toute heure de la journée, entre la pression de l’eau dans les cellules, qui tend à rejeter au dehors les huiles essentielles contenues dans l’épiderme, et l'action de la lumière qui combat cette turgescence. 5° La lumière et la force osmotique qui règlent la turgescence des cellules sont deux forces de grandeur variable et de sens contraire; e même qu'un simple arrosage suflit à augmenter la turgescence des cellules, de même l’interposition d’un simple écran de verre, l’arrivée d’un nuage ou d’un temps couvert et pluvieux, suffisent à atténuer considérablement l'effet produit par la lumière : dans les deux cas l'intensité du parfum augmente. Si la plante est exposée à la lumière diffuse, la turgescence des cellules peut se localiser et elle se produit, par exemple, plus vite et d’une manière plus complète, dans une partie abritée par un écran de verre ou par un écran opaque ; si la plante est exposée à la lumière solaire directe, la turgescence complète ne se produit nulle part. 6° En réalité, c’est l’irritabilité du protoplasma qui est la cause primordiale de la variation d'intensité du parfum des fleurs et l'expérience prouve qu’une insolation subite (Tubéreuse) ou le Simple contact (Basilic), suffisent à provoquer cette irritabilité et à déterminer, par suite, une variation notable dans l’état d’équilibre de la plante et une augmentation presque subite de l'intensité du Parfum. : 7 Les alternances régulières du jour et de la nuit, déterminent des valeurs maxima et minima de l'intensité des parfums, modifiées Souvent, il est vrai, par l’inconstance du temps, mais qui Consti- luent néanmoins une véritable périodicité dans le dégagement des odeurs. Il existe des plantes plus sensibles que d’autres, certaines Orchidées par exemple, chez lesquelles cette périodicité se produi- rait d’une facon beaucoup plus marquée. : $ Par suite de l’opposition continuelle qui s'établit, dans les. cellules, entre la lumière et la force osmotique, On conçoit Sans Peine qu’il est nécessaire que, dans tous les cas, Ces deux forces se Modifient dans la mème proportion. Or, dans les régions méditerra- néennes, en Algérie et en Tunisie par exemple, où la sécheresse est 216 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE relativement grande, il n’est pas douteux que l’excès de lumière ne devienne nuisible. a plus grande partie de mes recherches ont été faites dans les laboratoires de la Sorbonne sous la bienveillante direction de M. Gaston Bonnier. Qu'il me soit permis de le remercier, ainsi que les nombreuses personnes auxquelles je dois bon nombre de renseignements et d'observations précises. EXPLICATION DE LA PLANCHE 8 “‘Mhsdas DE L’INTENSITÉ DU PARFUM D’UNE SOMMITÉ FLEURIE DE TUBÉREUSE d'a tuberosa). L’extrémité fleurie de la plante est introduite dans la partie prisma- tique du comparateur d’odeurs, de façon qu’elle vienne à proximité cône sur lequel on applique le nez. Ce cône s’ouvre, en bas, à l'aide 4 d’une soupape convenablement disposée. Dans la partie latérale de l'appareil se trouve le mécanisme au moyel duquel on enroule un fil chargé d’essence de térébenthine, choisie comme essence-étalon et dont l'intensité odorante fait équilibre, à un moment À | donné, à l’intensité du parfum dégagé par les fleurs me La quantité d’essence ainsi introduite dépendant évidemment dela “4 longueur de fil enroulé, c’est cette longueur qui représente l'intensité u parfum. Le brassage des odeurs se fait au moyen d’une poire en caoutchouc. L'instrument est facilement débarrassé de toute trace d’odeurs par un 4 courant d’air chaud. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES DEPUIS LE Âe7 JANVIER 1889 Jusqu'au 4er sANVIER 1895 (Suite) 2 Huute-Autriche. — M. LoiTLESBERGER (1) a étudié les Hépatiques des environs de Hischl ; il en donne une liste de 51 espèces avec leurs localités, Trois sont nouvelles pour l’Autriche : Jungermannia sphæro- Carpu, J. setacea et Geocalyx graveolens. + ANGERER (2) publie une liste de Mousses recueillies aux environs de Gmunden par M. Dôrfler, et de Sphaignes trouvées par lui-même, à l'Autriche : Sphagnum fimbriatum Wils., S. quinquefarium Warnst., et Schistidium gracile Schleich. : M. GemBôcx (3) fait une étude sur la distribution des Mousses et des Lichens dans les bois montagneux des Alpes calcaires de la Haute-Autriche Basse- Autriche. — M. Von Houner (4) signale la présence du Fontinalis hypnoides Hartm. aux environs de Vienne et près de Müglitz, en Moravie. M. Hegc (5) publie la Flore des Hépatiques de la Basse-Autriche ‘Ontenant la description de 128 espèces ; il avait publié auparavant les ‘spèces et les formes qui n'avaient pas été relevées dans l’Uebersicht der bisher bekannten Kryptogamen Niederüsterreichs de Beck. 4 Styrie.— M. Breipier (6) nous donne un ensemble de recherches w (4) K. Loitlesberger : Beitrag zur Kryptogamen-Flora Oberüsterreichs. *rhandl. der K.-K. zool.-bot. Gesellschaft in. Wien. 1889, p. 287 i » 890, P. . ÿ k (3) R. Gembôck : Moose und Lichenen im Bergwalde der oberüsterreichischen ülkalpen. (Bot. Centralblatt, 1891, II, p. 186). 14) Von Hôhnel : Beiträge zur Kenntniss der Osterreichischen Moosflora. (Bot Centralblatt, 1892, II, p. 301). ©) M. Heeg : Die Lebermoose Niederüsterreichs (Verbandl. der K.-K. z0ol.-bot. Sesellschait. in Wien, 1892). — Niederosterreichische Lebermoose. Ein Beiträge _ "7 Kenniniss derselben. (Ibid, 1891, 1). (6) Ë, Breidler : Die Laubmoose Steiermarks und Ihre Verbreitung. Graz, P. e _des fossés, ou par les troncs d’arbres feuillus où de Conifères, ou pæ {Mittheil. der Naturwiss. Vereines fur Steiermark, 1893) _berichte des Land Obergymnasium zu Leoben (1891 et 1893, 61 p.). 7 ARE TE 218 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur cette province, qui est aujourd’hui bien connue au point de vue bryologique. Son premier travail traite des Mousses. Après avoir donné une bonne bibliographie de son sujet, l'auteur cite une liste d’espèces à rechercher dans la contrée ; puis il fait l’'énumération de 619 espèces de Mousses qui y ont été trouvées, avec leurs localités, leurs altitudes, ele. Deux ans plus tard M. BReipcer (1) publie également les Hépati- ques avec leurs localités qui s'étendent à la Styrie, à la Carinthie, au Salzbourg, au Tyrol et au Vorarlberg. La liste est de 177 espèces. Il y a aussi la bibliographie du sujet. M. GLowacki (2) a fait une étude approfondie de la flore bryolo- gique des environs de Leoben. Ce travail se divise en deux parties: dans la première, l’auteur donne sur sa circonscription des renseigne- environs de Eisenerz. M. Glowacki donne ensuite un aperçu de la dispersion des Mousses : 1° par régions, 2° par substratum, 3° d’après la forme des végétations caractéristiques. Trois régions sont à distinguer : la région des vallées, la région des forêts montagneuses et la région alpine. Le substratum est siliceux, ou calcaire, ou formé par les terrains tertiaires et quaternaires et leurs produits de désagrégation, ou par la terre riche en humus, ou par la terre spongieuse des marais et du bord les buissons et les toits, ou enfin par les excréments des animaux. Quant aux formes caractéristiques de végétation, l’auteur y distingue la flore des tourbières, celle des prairies marécageuses, celle des forêts de Conifères ou de Hêtres, celle des buissons, celle des pacages alpins: celle des cours d’eau. ë Dans la seconde partie, l’auteur énumère les Mousses de son domaine au nombre de 457 espèces. M. HgrG (3) donne la description de deux Hépatiques inédites de la Carinthie et de la Styrie, Scapania verrucosa et Cephalozia elegans 5° Carinthie. — Cette province a été également bien étudiée au Re 4) de vue bryologique. M. WaALLNôFER (4) a publié un Catalogue de + . espèces de Mousses et de Sphaignes, avec indication des localités, l'altitude et du botaniste qui a signalé l'espèce. ; à il de 6° Carniole, — Pour cette province, nous n’avons qu'un travail _ (1) J. Broïdler : Die Lebermoose Steiermarks. Eine systemalische mt menslellung der bisher aufgefundenen Arten mit Angabe ihrer Verbreilu (2) Glowacki: Die Vertheilung der Laubmoose im Leobner Bezirke. Jahres” (3) M. Heeg : Hepaticarum species novæ. (Revue bryologique, 1893, PS (4) A. Wallnôfer: Die Laubmoose Karntens. (Jahrb. der naturhist. Landes" ù von Karnten. genfurt, 1889). ou REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 219 M. Burcuarp (r) sur les Orthotrichum. 11 donne les localités de cha- cune des espèces. | 7° Istrie.— M. Borrini (2) cite trois espèces, dont deux sont nouvelles Pour cette province. F 8° Tyrol. — M. MassaronGo (3) cite deux Hépatiques nouvelles pour le Trentin, trouvées par M. Venturi : Jungermannia obtusa Lind. et Harpanthus Flotowianus Nees. . À noter aussi un travail de M. Sauter (4) sur les Hépatiques du Tyrol. 10° Suisse. Parmi les ouvrages généraux sur la Bryologie suisse il faut mettre en première ligne la Flore des Mousses de la Suisse, de M. AMAnN, et une note du même auteur (5) sur des espèces rares ou nouvelles de la même contrée, parmi lesquelles on peut citer comme inédites : Hymenostomum Meylani du Mont Chasseron, Orthotrichum paradoxum Gronv. de Davos, Bryum Killiasii d’Albula et Bryum Philiberti de Davos. M. GrünvaLz (6) a décrit deux espèces nouvelles d’Orthotrichum trouvées en Suisse, l’une à Bex par M. Philibert, l'O. longifolium, l'autre, l'O. paradoxum, à Dorfbach, par M. Amann. . Kirrras (8) a étudié la flore de la Basse-Engadine et nous donne le résultat de ses travaux. Plusieurs petites notes de M. Amanx fournissent des renseignements Sur les environs de Davos, c’est ainsi que les Bryum comensé (9), Fo 0. Burchard : Zur Characteristik und Morphologie einiger Orthotrichum- "Men aus Krain. (Hedwigia, 1892, p. 27). 2e ; (2) A. Bottini : Appunti di Briologia italiana. (Bul. della Soc. bot. ital., 890, p. 239 ‘ liana. (Bul. » 1893). : af ji Ë : Grônvall : eu rorande nâgra europeiska. Ortotrika. (Ofvers. : Vetenskaps-Akademiens Forhandlingar. Stockholm, 1889, P- 169-180). (7) Philibert : Deux espèces arctiques de Bryum observées en Suisse. (Revue Natu E. Killias : Die flora der Unterengadins. (Beitrag sch. Gesellssch-Graubundens, XXXI). . Sch. (Revue bryol., 1889, p. 52). zu den Jahresber. des (9) Amann : Note sur le Bryum comense 220 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Mnium subglobosum et M. punctatum (1), Campylopus alpinus (2), Barbula rhætica et Fissidens riparius (espèces nouvelles) (3), Tayloria parvula (sous-espèce nouvelle) (4), Dicranodontium circinatum, Bryrum triste, Anomobryum leptostomum, Thyidium delicatulum et Sphagnum lricinèm (nouveaux pour la Suisse) (5), Bryum Philiberti, Br.clathræ tum, Hypnum stramineum Dicks. var. procerum, H. Vaucheri Lesq. : var. .davosense (6), Hypnum polare (7), sont indiqués dans le Canton des Grisons : x (8) a également examiné la végétation bryologique des bois erratiques qui existent sur les hauts plateaux de la Suisse. On avait pensé que les Mousses de ces blocs, tout à fait différentes de celles des stations environnantes, avaient été apportées des régions alpines avec les blocs eux-mêmes. Mais M. Amann fait remarquer que ces espèces sont silicicoles, que les blocs qu’elles habitent sont siliceux | (gneiss, etc.) et que les stations environnantes sont calcaires; LR ces mêmes espèces ne sont pas alpines, C’est donc à la nature | du substratum, et non à un transport ancien, qu mé faut pen la présence de cette flore spéciale sur les blocs erratique M. Kinp8erG (9) a exploré avec le D' Adlerz le nue des Grisons, Surtout aux environs du lac de Vatz, et il cite 130 espèces avec l'indi- cation des localités et des altitudes. En 1892, le même Bryologue ï visite le Canton du Tessin, surtout aux environs de la ville de Lugano. 11 donne la liste de ses récoltes en y ajoutant les espèces indiquées par le Marquis Bottini dans son Contributo alla riiourtes del Cantone Ticino (1891) (10). Il se trouve que 65 espèces rencontrées indberg ne sont pas citées par M. Bottini et sont probablement hosiesils pour le Canton. Une vingtaine d’espèces trouvées chez ls. Grisons se rencontreront probablement aussi dans le Tessin, ce dernier Canton aurait alors 400 espèces de Mousses. M. Borrini décrit une nouvelle espèce : le Pseudoleskea Ticinensis, trouvée au Saint-Gothard, près Airolo, par 1500 mèt. d’altitude, sur ee gneiss (11). (1) J. Amann : Mnium subglobosum, Br. eur. (Rev. bryol., 1889, p. 53). (2) J. Amann : Note sur le Campylopus alpinus Sch. (Rev. Deyals 1889, p- (3) J. pneu Musci novi Rhætici. (Rev. bryol., 1889, p (4) J. : Etudes bryologiques faites en nee avec M. phitiberl me Août ns (horde bryol., 1889, p. 56). } J. Amann : Neuf Mousses nouvelles pour la Suisse (Rev. bryol., 1889, p- me (6) J. Amann : Espèces et Variétés nouvelles. (Revue bryolog., 1899, p- #3). ë ” (9) N. C. Kindberg : Excursions bryologiques faites en Suisse el en “en tait par le Dr N. Kindberg. (Nuovo giorn. bot. ital., 1893, p. 110). (40) A. Boltini : Atti dell’ :Accad. Pont. de nuovi Lincei, 189, p. 1-2). (41) A. Bottini: Pseudoleskea ticinensis, (Processi-verbali della Soc. toscana di _ nat. Pise, 1894). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 221 À citer ensuite quelques Mousses nouvelles pour la Suisse : Philo- notis tomentella dans le Canton de Glaris, Anomodon apiculatus dans le Canton de Zurich, Bryum murale dans celui de Lausanne (1), et une espèce inédite pour le Canton de Schaffouse, le Hy-pnum Girwigii C. Müll (2). Le Canton de Genève a été exploré par M. Guiner (3). Ce Bryologue distingué a donné d’abord une liste d’une centaine d'espèces avec loca- liés nouvelles comme addition au Catalogue des Mousses des environs e Genève, puis une liste de 12 espèces rares des environs de la même ville, enfin une liste de 54 espèces ou variétés intéressantes de la même région avec leurs localités. M. Guinet a collaboré pour la partie bryologique à la florule du Mont Vuache par M. John Briquet (4). Il a donné une liste d’une cen- au) d'espèces de cette localité qui ont été revues par M. Debat de yon. 110 Italie. Les Bryologues italiens ont consigné dans de nombreuses notes de peu d’étendue leurs recherches des dernières années, il n’y a guère d'ouvrages généraux sur la contrée entière, M. A. Borrinr (5) a fait un travail de grande utilité pour les Bryolo- gues italiens dans sa Bibliographie, C'est d’abord un Catalogue alpha- bétique par noms d’auteurs de 233 publications relatives à la bryologie italienne ; puis, en second lieu, un Catalogue chronologique depuis Boccone (1697) jusqu’à la fin de 1892, enfin un Catalogue pour chaque région de l'Italie, | k M. Fiort (6) fait une revue statistique de l’Hépaticologie italienne, il relève la découverte de huit espèces nouvelles depuis la publication du Repertorio de M. Massalongo en 1885, ce qui porte à 218 le nombre des espèces connues pour l'Italie. L'auteur donne ensuite une carte très intéressante où sont marquées par des signes spéciaux les régions où lon connaît de 100 à 200 espèces, puis de 50 à 100, de 10 à 50 et moins de 10. On voit aussitôt que les régions le mieux explorées sont les D Amann : Neuf Mousses nouvelles pour la flore Suisse. (Revue bryologique, , D. 57). @) B. Jack : Hypnum (Limnobium) Girwigii C. Mull. (Mittheil. des Badischen bot, Vereins). à ; (3) A. Guinet : Additions et corrections au Catalogue des Mousses des envi a. dus de Genève. (Bull. de la Soc. bot. de Genève, 1889). — Mousses rares Ou nou- rs Pour la florule des environs de Genève. (Revue bryologique, 1891, p. 20). — coltes bryologiques aux environs de Genève. (Revue bryologique, 1894. p. 68). () John Briquet : Le Mont Vuache, étude floristique avec la collaboration . Guinel, Genève, 1894. 5) A. Bottini : Bibliographia bryologica italiana. Pise, 1892. an * eu A. Fiori : Revista stalistica dell’ Epaticologia italiana. (Malpighia, 1892, . M), 222 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Alpes et la Toscane. Dans ce nombre de 218 espèces, 184 appartien- nent à la région alpine et 54 aux plaines de l’Italie, Enfin dans un ta- bleau récapitulatif l’auteur nous montre les diverses régions et leurs explorateurs. Il serait à désirer qu’un tel travail de statistique fût rédi- gé pour chaque pays; il servirait beaucoup à guider les recherches et à encourager les chercheurs. M. Brrzi (1) avait donné auparavant sous forme de Catalogue avec localités les Mousses rares ou nouvelles pour l'Italie. 1° Lombardie et Piémont. — Dans la seconde partie du travail précé- dent M. Brizi donne une liste de 63 espèces de Lombardie et du Pié- mont avec leur synonymie et leurs localités. M. FARNETI (2) s’est occupé plus particulièrement des Hépatiques de la région comprise entre les Alpes et le Pô depuis le Sesia jusqu’à l'A- dige ; l’auteur compte dans cette région 178 espèces qui ont été obser- vées par divers botanistes; il y ajoute 31 espèces trouvées dans la province de Pavie, et quelques-unes qui existaient dans l’herbier de Garovaglio. Sur les environs de Pavie, M. FARNET1 (3) continue la publication de ses centuries : la troisième contient une espèce nouvelle, le Pogonatum Briosianum, qui est décrite et figurée; la quatrième centurie contient également une espèce nouvelle, le Fontinalis Cavaræana, puis quatre que variétés inédites : F. hypnoides var. ramosa, Neckera Besseri ve 0 idi . cristata, Hypnüm cupressiforme var. pseüdo-imponens, H. cuspi var. submersum; enfin une dizaine d'espèces nouvelles pour la sé vince ou pour l'Italie, Les environs de Modène et de Reggio ont fourni à M. From (4) | l’occasion de publier une liste de 28 espèces. M. Farxeri (5) cite une centaine d’ espèces pour les environs de Bologne, d’après les travaux de Bertoloni, et de MM. Bottini et Fiori. Dans la province de l’'Emilie, M. Fiori (6) a irouvé quelques espèces qu’il ajoute à son Catalogue des Muscinées de l'Emilie publié en 1886, ce qui porte à 274 le nombre des espèces connues pour cette pr ovince: EE Ligurie, — Ceite région a surtout été ne té por M: Fret qui a dressé une liste de 211 espèces de Mousses. (1) U. Brizi : Note de Briologia Italiana. (Malpighia, 1890, p . 262). . EUR dre Epaticologia insubrica. (Ait. del. Reale jstit. bot, Univ. Pari del 1894, 3) “A ainett:: ar della provincia di Pavia, III et IV centuria (Atti Istituto té bai la R. Univ. di Pavia. Milan, 1890-1893). P. _ (6) R. Farneti : Enumerazione des Muschi del Bolognese. Prima enntars” a _ giorn. bot, ital.). e A. Fiori: Secunda contri iéiééns alla Briologia Emiliana. (Malpigbis, P. 1 pl.). (4) A. Fiori : ds elenco delle __—. del Modenese é Reggiano. | Malpighi®: 1)# - uov. : . | REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 223 nouvelles pour l’Htalie, le Trichostomum Warnstorfii, et le Schistidium apocarpum. Une espèce inédite est également décrite et figurée, le Weisia tyrrhena, ainsi qu'une variété nouvelle, le Tortula cuneifolia var. ra sosie (x). igne. — Le même Bryologue a aussi étudié la flore des Midsses de la Sardaigne. 11 a compulsé les matériaux amassés par de Notaris, Moris, Lisa, Gennari et Canepa, qui se trouvent à l’Institut botanique Hanbury de l’Université de Gênes. Grâce à ces matériaux, M. FLeiscner (2) a dressé une liste de 155 espèces, avec la synonymie, les localités et des remarques intéressantes. Il décrit une espèce nou- trichum diaphanum var. aquaticum, et Bryum erythrocarpum var. limbatum. De plus, 16 espèces et 10 variétés sont nouvelles pour Pile. 4° Marche. — Cette région a fourni la matière de plusieurs notes. M. Brizi (3) cite 39 espèces des environs d’Osimo avec quelques remar- ques et la distribution des espèces. M. Grirci (4) donne une liste de 66 Mousses et 7 Hépatiques, géné- ralement communes, avec leurs stations et quelquefois leurs localités, Mais sans remarques originales. A la suite d’une liste de Phanérogames du Mont Néron, M. Mar- TEUCCI (5) énumère 43 Mousses et 4 Hépatiques. Enfin, M. Borrit (6) cite 5o Mousses, dont 12 nouvelles pour la Marche, qui ont été récoltées par le professeur Mario Canavari. % Toscane. — Cette province a été la plus étudiée de celles d'Italie pendant Le six dernières années. M. _ ARCANGELI GC) a exploré plus (1) Max Ares Beitrag zur Laubmoosfiora Liguriens (ALL. del Congr. Bot. internaz. di Gen 1e Max Mbhes - Contribuzioni alla Briologia della Sardegna (Malpighia, . 31 . @U : Note di Briolo Malpighia, 1890, p. 262). gia italiana. (Ma pig (@ c. us: Alcune Huscinee ed alcuni Licheni ne Mat (Bul. della Soc. bot. ‘italiana, 1891, () D, Matteucei : IL monte Nerone e la sua flora. (Bul. della Soc. bot. italiana P. 553). + re A. Bottini : Vote di Briologia italiana. (Nuova giornale bot. ital., p. 249, 7) G. Arcangeli : Elenco delle Muscinee As . ora raccolte al Monte Amiala. (ut. della Soc, bot, italiana. 1889, p 224 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Borrmt (1) cite neuf espèces de ce pays qu’il a eu occasion d'étudier. M. Tanrani (2) a exploré une petite île de l’Archipel Toscan, Gian- nutri, en compagnie du Dr Simonelli. Il y a trouvé 16 Mousses, toutes acrocarpes. nfin, M. MicHerETTr1 (3) cite 104 espèces de Mousses et 19 Hépati- ques, qu'il a recueillies en compagnie de M. de Bérenger. . 4) A. Bottini : Appunti di briologia italiana. (Bul. della Soc. bot. italiana, 1890, 209). (2) E. Tanfani : Florula di Giannutri. Nuovo giornale bot. ital., 1890, p. 153. (3) L. Micheletti : Elenco di Museinee raccolle in de (Nuovo giornale bot. ital., 1891, p. 562). (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Lille. trop. Le Bigot frères Le Gérant : Th. Clés ge Revue générale de Botanique. Tome 8. Planche 9. Saint-Etienne POPULUS TREMULA L., Var. FREYNI J' Herv. MOITIÉ DE LA GRANDEUR NATURELLE MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque are cst composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (av dble d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. Les sept premiers ‘olumes, dont les sommaires se trouvent ci- soie sont en vente au prix de 20 Îranes chacun Adresser les demandes d'abonnements, nuit etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du — à Paris. de Adresser fout ce qui te la rédaction à M. ee BONNIER, Professeur à la ee 15, rue de l'Estrapade, Par a rendu compte dans 1 revues spéciales me oudraets, na er ou notes dont un “exempla ire aura été adressé au Directeur de la Revu générale de Botaniqu Les auteurs des travanx insérés dans la Revue générale de | Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en re par Sonunaires des sept premiers volumes de la Æevue générale de s’ Tome (676 pages, 26 planches el 133 fret dans le lexte).— BoRNET : ag Nan - — GUiGNaRD : Anthéruzoïdes. — BoNNIER : prog de la vallé Monix; Lichens et protonémus des Mousses: Reno ts cées e la Flore de Prise _ JUMELLE : Assiuulation et transpiration chlorophylliennes ; Dév veloppement des plantes annuelles. — K LHERUP-HOSENVINGE : Organisation polaire et se oder pr plantes. — De PLanra: Crosnes du on. — DE RUE almiers foss : Nouvel Spéce de Spiro )gyra. — PRnLreux : Tumeurs à Pacilles de l'Olivier gré Pin d'Alep. — ass Durour: N ouvelle espèce de Chanterelle; Gravure photographique, Nouvel _espèce de Psa Alyreua. — TranuT: Abies numidica. SEIGNETTE : Les tubercules. — COSTANTIN : mess & L'xduspor hr. — POULE Renée sans chlorophylie. ee MaSCLEr : 'ues : Anatomie (LECLERC Du SABLON); Champi ignons (CosranTin); Technique Duroun} Lie tits E): Plantes de l'Asie (FRANCHET); PP végétale nee à nn logie LES Tome 11. 7 76 puges, 25 planches et 205 figures dans Le texte). — Barranmien et ur Le 76 es un CURTEL + Prénairation ef aps mit ab Sr ie Orvégienn Fr, : Structure de En | des arbres. — HECKEL: velle i ; Ft mere F LOT: Strusture de la ne y ne Donitite: Le era Berbé jultu xf du eux Le Appareil sécréteur des Fapilionacees ; Fict ne iii ques sur la ranspie Tati eue Bu logie végétale de Fonta Pre qnt feuil ; UB! Le 2: DR to: Bye ides — Le LeRC pu SaBLon : Sommeil des les. — AUBERT : des © kanique chez ls plantes | .— DE LAGERBEIM : Un serge es . De + lonnin des Composées. — FRANCHET : Bambusées à ét 1 ee ns ains d’aleurone. ho à ARS RARE (HENRY) : Paléontologie v végétale (we Hues LE Siologie et Chimie v nu men Lichens (HUE); À en ” ctéries ï sta Bourroux); Plantes de la France { MactRR 2. +. + 20 FE De ee Tome Ill. — ce pages, 20 planches el 74 cure pe le texte]. — Braxoza: Ti ments de la graine.— RussezL: Ascidies de Chou.— ux : Porosité du trdit” dés Cu cées. 3 ‘ À A. : 4 l’avalyse des gaz.— Vraua : Maladie des greffes boutures ; Maladie des ratsins. — PRUN Perforation des Pommes de terre par le Chiendent — Fayon : Structure d J à Spor : E a et de la chaux. — Basmir : Tige et feuille des ve bris — Plantes européennes Re dans le Minnesola. — TR; : Cha Criquet pèlerin; Riella.— NIEL : Racines na napiformes Letréeee Cosr —. sidiom ycètes. — Sn : Cycla ie europæu vues: Plantes de la France {(MascLer); Champignons (COSTANTIN) ; ar | en végétales vite): Technique Durs R}. _ Tome IV.— RE re pe 23 planches et 70 à dpi TR le texte). — TRABUT : Quer. Mirbeckii. scLer : Pleris aquilina sur le calca HE seLL : Inflorescence mäle du Noyer. — 3 Juuerce : Recherches 2 to ONE sur & Lie — DÉWÈVRE 4e Bon» Mouvements des eg — LECLERC pu Sas “Taberçules re Rae À du Platane. — PRUNE : Plantes et insectes. — th : Plantes d'Espa — Bo éviviscence pla ge desséchécs; Variations de nee ne. la ae FEU Respiration … assimilation des plantes grasses. — pe JANCZEWSKI : Anemone. — J 05 Corpeuor : ue ée exotique. — CosranTix et Durour : La le. — GiaRD : acridiorw pe LAMARLIÈRE : Les feuilles à l'ombre et au sole Revues : Piyslilogie et chimie végétales (Jumezze); Lichens (ue à ARTE (PR Bactéries et fermentations (Bourroux) ; Plantes de la France (MAsCLEr). Tome V. — (545 pages, 22 a dora el 211 figures dans le texte). — DucaantRe: : le sericea. — Bonnie : Transmission äe la sn à travers les sai “Atphon la Pont — Bouvier : Tu Rens su ileux de cer S Agarics. — PRUNET a om ré 1 Î nix ES) taines essences rat DT) — WaRMING : Géographie botanique e de Lg San De LaMARLIÈRE : sde 2 ment de ni Ombeilifères. — Main: Vé : du Jura, — Jacc : La pressio sus et le dé veloppement des vêgé Florule du Mont $ rudine ne (Alpes d'Annecy). — BouLanGer : Mal rer: paris PALLADINE : Respiration des pr oi “verte et étiolées. er CLERC DU SaëL: de la la Glycine — LorueLier : Les plantes à piquants. — Cosrantit ë Action des antisepliques sur la pe Revues : Lichens (Hue); Algues Panther) : Paléontologie A pe (DE rs treitièee (Hexrv); Bactéries et fermentalious (BouTRoUx). VI. — (544 pages, 21 planches — figures sig Le texte].— Dan Appiations de la grelle herbacée, — Pauxer : Propagation du Pourr is _ For: P ie m st < phie. — jtm “Propreté nptiques du pe — Mes ds lantes EV : A. Merget. — Mer: Chaudron de Sapin. — robe: — PA E : Rôle des hydratés de carbone dan rés asp} FA LUe: Marsilia; Œdomyces leproides.— De Saporra : Rhizocaulon.— PRUNET lition des engrais. — CosraNTIN et MarrucroT : Vert-de ris, Plâtre et Chanci te: pèces nouvelles de Sphériacées.— Lunp: Dessie cation et respiration des = — Hy: Inflorences, — “bras et Mickez : En in. — BazorT: G à quedela Côte-d'Or nee : P. A ii ah es arctique es et Énrer alpins : Bactéries et sen ta tont 1 ux}; Algues (FLa y chsté v vésétales Gen) Lichens s (Hur) : £ Gris (Costan Toms VIL. _ on 22 planches et 44 qures pe er texte), — Hv cences. con de F l'eau du sol _. . végétation. AY : a, ULANGER : Spor pu S: sr se ain ré de Dies ces gélatineux, — a DE : À re sal; ht me du sCOg oN BONNIFR : : Ro élec Chop im; Cladobors les Rs st jure me Cr Ph Aniote et chimie vécéiales (3 - et lermentations (Bournoux ee et __— ne ( REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME Livraison du 15 Juin 1896 N° 90 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4. RUE DU BOULOI, 4 1896 = LIVRAISON DU 45 JUIN 1896 : + _— RECHERCHES SUR LA CORRÉLATION ENTRE LA + . = RESPIRATION DES PLANTES ET LES SUBSTANCES D | AZOTÉES ACTIVES, par M. W. Palladine. | I. — ÉTUDES SUR LES PHANÉROGAMES AQUATIQUES DU RHÔNE ET DU PORT DE GENÈVE (avec plan- … che et figures dans le texte), par. M. Dh < onu (é ue ee me — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROB E ET LES FERMENTATIONS pendant les années Fe A aa à : PLANCHE CONTENUE £ DANS CETTE LIVRAISON : Éée — Zannic “hellia palustris. Cette livraison renferme en outre se huit gravures dans le texte RECHERCHES CORRELATION ENTRE LA RESPIRATION DES PLANTES par M. W. PALLADINE. LI. — INTRODUCTION. Dans mes recherches sur la respiration des feuilles vertes et des feuilles étiolées (1), j'ai démontré, qu'avec une quautité suflisante d’hydrates de carbone, la quantité d'acide carbonique dégagé est directement proportionnelle à la quantité des matières protéiques qu’elles contiennent. Autant que je sache, ce sont les premières recherches qui aient été faites sur la relation quantitative entre là respiration et les matières protéiques. On peut se demander si l’on trouve toujours cette proportionna- lité ? Il est à remarquer que pendant la germination des graines à l'obscurité, la quantité de matières protéiques, diminue, tandis que là quantité d’acide carbonique dégagé augmente graduellement. Par Conséquent, dans ce cas il ne peut être question de la propor- tionnalité entre l'acide carbonique dégagé et le total des matières Protéiques ; les jeunes plantules, riches en matières azotées, eSpirent faiblement, tandis que celles qui sont plus âgées, mais plus Pauvres en matières protéiques, grâce à leur développement dans l'obscurité, respirent beaucoup plus énergiquement. Les _ Braïnes germées se distinguent des feuilles en ce qu’elles contien- Sent principal t des réserves de matières inoides ; dans les feuilles, au contraire, les matières albuminoïdes vivantes Prédominent. à _ ON: Plaine, (Revue générale de Botanique, t. V, 1893, p. 449). 15 Rev. gén. de Botanique. — VD. 226 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La principale partie des matières protéiques des graines con- siste en vitelline, substance qui se dépose sous forme de différents grains d’aleurone. Pendant la germination, les grains d’aleurone, comme les grains d’amidon, se dissolvent passivement sous l’in- fluence des matières protéiques vivantes et donnent les matériaux de construction et de combustion, qui sont nécessaires pour la croissance. À l'appui de cette opinion vient le fait que j'ai indiqué, que la vitelline végétale ne représente pas une globuline typique (1). D'après beaucoup de ces réactions, cette substance doit être rapportée plutôt aux albumoses, c’est-à-dire au groupe des matières protéiques occupant le milieu entre les globulines et les peptones. Cette qualité indique que la vitelline appartient aux matières pro- téiques assimilables et non aux matières protéiques actives. En effet, la myosine végétale que M. Wegl (2) et M. Vines (3) avaient signalée dans les graines, n'existe pas, ainsi que je l’ai prouvé. Par conséquent, la vitelline est l'unique matière protéique de réserve déposée dans les graines. La vitelline disparaît pendant la ger- mination comme les matières non azotées (l’amidon et les huiles). Les travaux de M. E. Schulze et d’autres physiologistes ont montré d’une manière certaine, que la vitelline disparaît rapide- ment au début de la germination, lorsque la graine reste encore riche en hydrates de carbone (4). Dans les feuilles, contrairement à ce qui se passe dans les graines, se trouvent surtout des matières protéiques vivantes et actives. La chimie de ces substances est presque inconnue (5). (1) W. dia (Zeitschrift für Biologie) 1894. p 191. (2) Wegl : Beiträge zur Kennitniss thierischer Fe nalicher Eiweiss- kôrper (Ze hachesfe re physiol. Mae e, 1877). L $ Vines. gen of the Royal Society of London, t Le p. 218,189 P. 387, 1880; t. 31, p. 59 , 1881 ; Journal of Physiology, t. 3, n° 2). Fi Pranischikow (Land w. Versiha. Stationen, XLV, no p- 262. + masse der Proteinsubstanzen in der Zelle nicht aus Eiweins 4 Arc, me Sinne, sondern aus mebr zusammengesetzten, pe umine ach aus weit mebr zusammen set. Lilentea hat grd bei einer ntidtiren An vo = er musdrüse in der Trockensubstanz im ein n Eiweiss im rentals Sinne gefunden. (Hammarsten, “ehrbuch der pr siologischen Chemie. 3 Auflag. 1895, p. 79). RTE el 5 Le Lee] LE + Be @ [= sn : n° ÉÈ = Æ £$e er ER Dr Ce] 45 SE el 3 5e A a & Le mn & 2 @ E En Re ESP ES RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES +4) M. Reinke à trouvé que le protoplasma d’Æthalium seplicum se compose principalement de matières protéiques non attaquables par le suc gastrique artificiel (1). Puis Zacharias (2), de même que Frank Schwarz (3), en étudiant au microscope l’action du suc gastrique artificiel sur différentes matières protéiques figurées qui se trouvent dans les cellules végétales, ont trouvé que le proto- plasma, le noyau et les corps chlorophylliens ne sont pas attaqués Par le suc gastrique. On extrait une partie des matières protéiques par le suc gastrique, mais il reste toujours une matière fonda- Mentale qui résiste à son action. En se basant sur ces observations, il faut admettre que le protoplasma, qui est d’une constitution chimique très compliquée, se dédouble sous l'influence du suc Sastrique de manière que certaines matières azotées d’une Construction plus simple s’en détachent ét sont digérées, et qu’il Y à toujours un reste non digestible. Donc, d’après la quantité de ce reste non digestible, on peut juger de la quantité des Matières protéiques actives. Par exemple, si nous trouvons que la Auantité du reste non digestible a augmenté du double, nous ‘n Concluons que la quantité des matières protéiques actives a aussi augmenté du double. Mais nous ne pouvons connaître le lotal des matières protéiques, dans chacun de ces cas. En d’autres termes, le dosage de la quantité du reste non digestible peut servir à des recherches comparatives, mais ce dosage ne peut donner les Chiffres absolus pour les matières protéiques actives renfermées dans les plantes. Ce reste non digestible est plus pauvre en azote que la partie digestible des matières protéiques. La matière protéique non diges- tive du protoplasma d’Æthalium septicum, appelée par M. Reinke blastine, contient 12°0/, d'azote, tandis que les matières protéiques digestibles en contiennent 16 à 18 9/0. La méthode de dosage des matières protéiques non digestibles à été donnée par M. Stutzer (4). Il est à regretter que cet auteur ne () Reinke : Studien über das Protoplasma (1881). a tra) nu ris. (Botanische Zeitung, 1881, p. 169. 1883, p. 209, et autres @) F. Schwarz : LT “rte otre und Chem. Zusammensetsung des | ze) Stutzer. (Journal f Landwirthschaft. XXVIIL. 1881, p.195 et 435; “lSchrift für physi ce . 1887, p. 529; Landw. Versuchs-Statio- nen, AXXVL. 1 JD sets MAX VER. Fu pe 107; KXX VIII. 1891, p. 257, 262, 2). 228 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE se soit servi de sa méthode que pour la définition des qualités nutri- tives de différents fourrages. Mais ces données servent à confirmer les faits obtenus par les observations microscopiques. Ainsi, dans un de ses travaux ({}, M. Stutzer indique les chiffres suivants : Les matières sa Les LS de protéiques Les mer protéiques non protéique digestibles n digestibles pr homes re . enr gs iennent : Orge germant. . . . 33,9 0 d'azote. 85,4 0/, d’azote. 10,7 v/, d'azote. Betterave . . ... . . 56,3 » 27,8 » 15,9 » Feuilles de a 23,1 » 80 » 28,9 » RANDR Id" Pme di. Lin 20 66,0 “us 34,0 x Paille de Seigle Rd cn à 50,0 » 50,0 : D'après ces données, on voit que dans les graines on trouve principalement de la vitelline et dans les organes en croissanæ beaucoup de matières protéiques non digestibles. Nos connaissances concernant la quantité de matières protéiques non digestibles que l’on trouve dans les plantes sont encore si : insuffisantes que ces données ne peuvent fournir une réponse : positive, même à la question fondamentale de savoir si la quantité : des matières protéiques non digestibles augmente pendant la ge” mination des graines à l'obscurité. Les travaux publiés sur ce sujet | donnent différents résultats. M. Frankfurt (2) a trouvé que pendant la germination des graines de Tournesol (Helianthus annuus), LS quantité de matières protéiques non digestibles montait de 00 jusqu’à 4,05. M. Prianischnikow (3) affirme, au contraire, qu pendant la germination du Vicia sativa à l'obscurité, la quantité 4 des matières protéiques non digestibles diminue un peu. Le dosage | se faisait tous les dix jours et a donné les chiffres suivants : | GRRIneS Jo. E — 2,96. ‘II. — 2,88. Graines germant. Ut: = $ 68 IV. — 3,04. Ainsi, nos connaissances sur les matières protéiques végétales nous amènent à conclure que les matières protéiques actives aps avoir été traitées par le suc Laine à laissent un reste azoté Don (1) Stutzer : (Landw. Versuchs-Stationen, XXX VIII. 1891, p. 469) (2) me En a Versuchs-Stationen, XLI!I, 1893, p. os ‘ @r Ras. (Landw. Versuchs-Stationen, XLV, 1 RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 229 digestible, tandis que les matières protéiques de réserve se digèrent sans reste. Pour les feuilles, où les matières protéiques actives prédo- minent, j’ai pu démontrer la corrélation qui existe entre la quantité d'acide carbonique dégagé et la quantité des matières protéiques qui s'y trouvent. Dans les graines germant, il existe principalement des matières azotées de réserve, il ne peut être question de corré- lation entre l'énergie de la respiration et du total de ces matières. Dans ce travail, j'ai l’intention de rechercher si la quantité de l'acide carbonique dégagé par les plantes dépend de la quantité des matières protéiques actives. En d’autres termes, n’existe-t-il pas une proportionnalité entre la quantité d’acide carbonique dégagé ét la quantité de matières protéiques non digestibles. On sait que parmi les matières protéiques non digestibles on distingue à pré- sent la nucléine et la plastine ; mais je. n’emploie pas ces termes, Car tous mes calculs sont basés sur le total des matières protéiques non digestibles. , Je m’occuperai de la quantité d'acide carbonique dégagé et non de la quantité d'oxygène absorbé, car je considère le dégagement de l'acide carbonique comme un élément plus caractéristique que l'absorption de l'oxygène. En effet, pendant la respiration, la Quantité d'oxygène absorbé est soumise à différentes oscillations dépendant de la nature chimique des matières combustibles de la plante ; par exemple, une absorption d'oxygène beaucoup plus Srande, se manifeste pendant la germination des graines oléagi- heuses à cause de la transformation des huiles en hydrates de Carbone; tandis qu’au contraire, le dégagement d’acide carbonique n’est soumis, par suite de causes analogues, qu’à des oscillations beaucoup plus petites. IÏ. — MÉTHODE DE RECHERCHES Les matières protéiques ont été dosées par le procédé de M. Slutzer, qui consiste à précipiter, en liqueur tout à fait neutre, (es matières par l’hydrate d'oxyde de cuivre. La substance à Analyser est placée dans un matras ; on porte à l’ébullition pendant Minutes avec 100 centimètres cubes d'eau distillée ; on ajoute alors avec une pipette une certaine quantité d'oxyde de cuivre et 230 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE un peu d’alun. Après refroidissement, on rassemble le précipité sur un filtre et on le lave une fois à l’eau et deux fois à l'alcool; * ce dernier lavage chasse l’eau et rend plus facile la dessication à 400-110° du précipité. On procède ensuite au dosage de l'azote par la méthode de M. Kjeldahl. La quantité des matières protéiques non digestibles a été dosée aussi par le procédé de M. Stutzer. Pour préparer le liquide gas trique, l'estomac d’un porc est dépouillé (peu de temps après là mort de l'animal) de sa membrane intérieure que l’on découpe en fragments et que l’on jette dans un grand flacon contenant un mélange préparé préalablement (5 litres d’eau et 100 centimètres cubes d’acide chlorydrique contenant dix grammes d’acide pur, le tout maintenu bouché). On abandonne ce mélange pendant LS heures, en l’agitant de temps à autre, puis on le filtre soigneuse- ment (1). A l’aide de ce liquide, on procède de la manière suivante 4l dosage des matières protéiques non digestibles. Dans un vase à fond plat, on place la substance à analyser (qui doit être réduite en poudre) et 400 centimètres cubes de suc digestif, puis on maintient le tout pendant deux jours à la température 37-39. On jette la subs- tance sur un filtre et on lave jusqu’à ce que la liqueur qui passe contienne plus d’acide chlorydrique ni de peptones.. En général, . il suffit, pour s'assurer que le lavage est complet, d'essayer la w liqueur avec le nitrate d'argent. On dessèche le résidu non digéré à 100-1100 et l’on dose l’azote par la méthode de M. Kjeldahl. Afin de déterminer la quantité d'acide carbonique dégagé par - les plantes, je me suis servi des tubes de Pettenkofer. Tout l'aPP& reil a été monté d'après la description qu'en donne M. Piefter (2): Au lieu d’aspirateur, je me suis servi de la trompe à eau de Bunse La régularité du courant de l’air a été assurée grâce à un procéd . décrit par M. Bunsen (3). (1) Pour préparer ce liquide, j'emploie dix litres de liquide et les frag- . | ments de muqueuse provenant de deux estomacs 1 Band. 1885, p. 637) (3) Bunsen : Gasometrische Methoden. 2 Auflage 1877, p. 144. (2) Pfeffer. (Unterschungen aus dem botanischen Institut zu Tübingen : RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 231 III. — ExXPOSÉ DES EXPÉRIENCES Je donne maintenant la description détaillée des expériences. Expérience No 1. Triticum vulgare L. — Les graines ont été semées le 17 avril. Germination dans l'obscurité à une température comprise entre 150 et 200, 18 Avril : a) 50 graines gonflées ont été pulvérisées dans un mortier et traitées par le suc gastrique. Taux de l’azote appartenant aux matières protéiques non digestibles : 0 gr. 00239800. 50 autres graines ont donné 0 gr. 00249392. T5 autres graines ont donné 0 gr. 0038368. D'où pour 50 graines, 0 gr. 0025378. Ce qui fait : 0 gr. 00255780 0 gr. 00239800 ? en moyenne, 0 gr. 00248324. 0 gr. 00249392 D'où 100 graines contiennent 0 gr. 00496648 d'azote provenant des matières protéiques non digestibles. b) Pour 30 graines gonflées, on a déterminé la quantité de l’azote de toutes les matières protéiques. Elles ont donné U gr. 01995136. 30 autres graines ont donné 0 gr. 0201432 de matières Protéiques totales. Ce qui fait : 0 gr. pen en moyenne, 0 gr. 02004728. 0 gr. 02014320 D'où 100 graines contiennent 0 gr. 0668242 de l'azote des Matières protéiques totales. Par différence, 100 graines contiennent 0 gr. 06185772 d'azote des matières protéiques digestibles. : : Le rapport de la quantité de l'azote des matières protéiques digestibles {N;) à la quantité de l'azote des matières protéiques 10n digestibles (N) est donc : Ni = 12,4 . N : 232 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 93 Avril : c) 100 graines germées (la longueur des parties aériennes était de 2 cm. 1/2 à 4 cm.) ont été placées dans l’appareil de Pettenkoier. La température s’est maintenue entre 209 et 2005. Durée : Acide carbonique dégagé : 2 heures. . nr, 13 mg. 8 D'où 100 graines germées cdégagent en une heure 6 mg. Ÿ d'acide carbonique. d) 50 graines germées ont été pulvérisées et traitées par le suc gastrique. Taux de l'azote appartenant aux matières protéiques non digestibles : 0 gr. 00316536. 50 autres graines germées ont donné 0 gr. 00353780. | 50 autres graines germées ont donné 0 gr. 00326208. ; 0 gr. 00326208 0 gr. 00353780 ; en moyenne, 0 gr. 00322175. 0 gr. 00316536 D'où, 100 graines germées contiennent 0 gr. 00644350 d'azote non digestible. Par milligramme d'azote non digestible, les plantules dégagen! | en une heure 1 mg. 05 d’acide carbonique. On a done, CO? étant le poids d'acide carbonique dégagé et N le poids de l'azote des matières protéique non digestibles : + CO? ei = 1,05 e) Dans 30 graines germées, on a déterminé la quantité de l'azote de toutes les matières protéiques. Elles ont donné 0 gr. 01573088. 30 autres graines germées ont donné 0 gr. 01583568. 0 gr. 01573088 0 gr. 01553568 4 D'où 100 graines germées contiennent 0 gr. 0554443 d'a0® des matières protéiques. 100 graines germées contiennent 0 gr. 0488008 d’azote de _ matières protéiques digestibles. 26 Avril: f) 100 plantes étiolées (la longueur des parties aériennes étant de 8cm. à 13 em. 1/2) ont été placées dans l’appareil de Pete is La température s ‘est maintenue entre 19 et 1905. en moyenne, 0 gr. 01563328. RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 233 2-houres "7 0 PER D'où, 100 plantes étiolées dégagent en une heure 10 mg. 5 d'acide carbonique. ÿ) 50 plantes étiolées ont été traitées par le suc gastrique. Taux de l'azote appartenant aux matières protéiques non digestibles, 0 gr. 00441232. 50 autres plantes étiolées ont donné 0 gr. 00470008. 0 gr. 00470008 0 gr. 00441232 D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 00911240 d’azote non digestible, ; Le rapport de la quantité de l'acide carbonique dégagé en une heure à la quantité de l'azote non digestible est : anis N .en moyenne, 0 gr. 00455620. = 1,15 28 Avril : h) 100 plantes étiolées (la longueur des parties aériennes étant 17 cm. à 21 cm.) ont été placées dans l'appareil de Pettenkofer. La température s'est maintenue entre 49° et 19.50. MOUPÉS. 2 5 ou à SO D'où. 100 plantes étiolées dégageant en une heure 10 mg. 8 d'acide carbonique. 4er Moi : î} 50 plantes étiolées ont été traitées par le liquide gastrique. Taux de l'azote appartenant aux matières protéiques non diges- libles 0 gr. 00508376. D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 01016752 d’azote 10n digestible. Ï) Dans 30 plantes étiolées, on a déterminé la quantité d'azote de outes les matières protéiques. Elles ont donné 0 gr. 01659416. 30 autres plantes étiolées ont données 0 gr. 01640232. 0 gr. 01659416 0 gr. 01640232 = D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 0549941 d'azote des Matières protéiques. de 100 plantes étiolées contiennent Ogr. 04482658 de l'azote des Matières protéiques digestibles. en moyenne 0 gr. 01649824. 234 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le rapport de la quantité de l’azote des matières protéiques à digestibles (Ni) à la quantité de l’azote des matières protéiques non | digestibles (N) est : E Ni N Expérience N° 2 : Triticum vulgare L. — Les graines ont été semées le 4° sep- tembre. Germination dans l'obscurité à une température comprise entre 200 et 220, 4 Septembre : a) 300 graines germées (la longueur des parties aériennes était … de 0,5 à 1,2 cm.) ont été placées dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 20.5° et 21.5. 1 heure 1/2. . . 8mg.7 4 heure 1/2. . . Smg.! D'où 100 graines germées dégagent en une heure 5 mg. 6 d'acide … carbonique. : b) 50 graines ee ont été traitée par le suc de gastrique: Taux de l’azote PPATSAARE aux matières protéiques non digestibles 0 gr. 00251452. 50 autres plantes étiolées ont données 0 gr. 00271840. 0 gr. 00251452 0 : 00271840 { °n Moyenne 0 gr. 00261646. en moyenne 8 mg. #4. en D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 0032292 d'azote non digestible. . Le rapport de la quantité de l'acide carbonique dégagé en unt heure à la quantité d’azote non digestible : < CO? N 7 Septembre : | c) 100 plantes étiolées (la longeur des parties aériennes étail de 7 cm. 1/2 à 12 cm.) ont été placées dans l’ appareil de Pettenkofer: La température s’est maintenue à 220. +heur6 1/2. . mg. 4 {heure 1/2 . . 16 mg.5 1:07 en moyenne 46 mg. 0 RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 235 D'où 100 plantes étiolées dégagent en une heure 10 mg. 7 d'acide carbonique. d) 50 plantes étiolées ont été traitées par le liquide gastrique. Taux de l’azote appartenant aux matières protéiques non diges- tibles 0 gr. 00462128. 50 autres plantes étiolées ont données 0 gr. 00441740. 0 gr. 00462128 0 gr. 00441740 D'où 100 plantes étiolées contiennent Q gr. ane d'azote non digestible. Le rapport de la quantité de l’acide carbonique dégagé en une heure à la quantité de l'azote non digestible est : CO? SN en moyenne 0 gr. 00451934. tie 10 Septembre : e) 100 plantes étiolées (la longueur des parties aériennes était de‘21 cm. à 27 cm. } ont été placés dans are de Pettenkofer. Température : 22 degrés. Lheure 1/2 . . 16 mg. 0 L'heure 1/2 . . 15 mg. 4 ; D'où 100 plantes étiolées dégagent en une heure 10 mg. 5 d'acide carbonique. f) 50 plantes étiolées ont été traitées par le liquide gastrique. Taux de l'azote appartenant aux matières PORTES non digesti- bles 0 gr.00611640. 90 autres étiolées ont données 0 gr. 00604844. * se Hu En moyenne, 0 gr. 00608222. D'où, 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 01216484 d'azote On digestible. en moyenne 15 mg. 7 Expérience N° 3 Les plantes étiolées de Blé, qui étaient l'objet des expériences Sur la respiration (Expériences Nos 1 et 2), à la fin des expériences, ‘At été desséchées et réduites en poudre, et on à déterminé la Quantité des hydrates de carbone solubles (1). (1) Soxhlet. (Journal f, practische Chemie. Neue Folge. Band 21, 1880). 236 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 100 plantes étiolées ont donné les quantités suivantes d’hydrates de carbone solubles : Le 23 avril. ess GE RE 2 RÉ OR 1 Aa Le 4 septembre Lo hd d'ETL UE Le 7 septembre : . . . 4 gr. 44. Le 10 septembre .: . . . 1 gr. 48. “Expérience N° 4 Lupinus luteus L. — Les graines, gonflées dans l'eau, ont été semées le 16 janvier. Germination à l'obscurité et à une tempé- rature comprise entre 19° et 20e. a) 30 graines, dépouillées des téguments, ont été pulvérisées et ; traitées par le suc gastrique, Taux de l'azote appartenant aux matières protéiques non digestibles, 0 gr. 008292. D’où 100 graines contiennent 0 gr. 02764 d’azote non digestibles. | 149 Janvier : b) 195 graines germées, dépouillées des téguments (la Jonguenf 2: _ des parties aériennes était de 0,3 à 0,5 cm.), ont été placées dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entrée 20° et 21°. Vs AIR UE. 0 © ame L ë D'où 100 graines germées dégagent en une heure 24 m8: ; d'acide carbonique. és c) 1% graines sermées, dépouillées des téguments, ODt été traitées par le suc gastrique. Taux de l'azote appartenant aus matières protéiques non digestibles, 0 gr. 00354904. . D'où 100 graines germées contiennent 0 gr. 025350 d'azote 10 digestible, d) Dans 8 graines germées, on a déterminé la quantité de l'ag0e de toutes les matières protéiques. Elles ont donné 0 gr. 0657 mn D'où, 100 graines germées contiennent 0 gr. 82131 d’azote ee matières protéiques. 100 graines germées contiennent 0 gr. 79596 d’azote des matières protéiques digestibles.. cr . Le rapport de la quantité de l'azote des matières protéiqu” RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 231 digestibles (Ni) à la quantité de l'azote des matières protéiques non digestibles (N) est : 1 MN un k N 31, 23 Janvier : e) 30 plantes étiolées (la longueur des parties aériennes était de 3,5 à 4 cm.) ont été placées dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 20° et 21°. L'heure 1/23: 4" 104r AGumeg fe, D'où 100 plantes étiolées dégagent en une heure 30 mg. d’acide carbonique. [) 16 plantes étiolées ont été traitées par le suc gastrique. Taux de l’azote appartenant aux matières protéiques non digestibles, 0 gr. 00412456. 16 autres plantes étiolées ont donné 0 gr. 441232. 0 gr. 00441232 0 gr. 00426844. bé in en moyenne, 0 gr | D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 026677 d’azote non digestible. , Le rapport de la quantité d'acide carbonique dégagé en une heure à la quantité d'azote non digestible est : CO: . rer ti 1,12 ÿg) Dans 8 plantes étiolées, on a déterminé la quantité d'azote de toutes les matières protéiques. Elles ont donné 0 gr. 03902168. D'où, pour 100 plantes, 0 gr. 48777. 8 autres plantes ont donné 0 gr. 04143744. D'où pour 100 plantes étiolées, 0 gr. 517968. 0 gr. 517968 en moyenne, 0 gr. 502869. D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 502869 d'azote des Matières protéiques. … 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 476192 des matières pro- téiques digestibles. | | Le rapport de la quantité de l’azote des matières protéiques digestibles (N:) à la quantité de l'azote des matières protéiques 10n digestibles (N) est : 238 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE N: ds N ue SE NE 96 Janvier : h) 53 pie étiolées (la longueur des parties aériennes esl de 5 em.1/2 à 6 cm. 1/2) ont été placées dans l'appareil de Pettenkofer. Température : 20 degrés. | | 4 heure 45 minutes. . . . 16 mgr.2. | D'où, 100 plantes: dégagent en une heure 47 mg. #4 d'acide carbonique. | i} 15 plantes étiolées ont été traitées par te suc gastrique. Taux . de l'azote appartenant aux matières protéiques non die es 0 gr. 0028368. : 15 autres plantes étiolées ont donné 0 gr. 00412456. | 0 gr. 00412456 | 0 gr. 00383680 3 D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 0265379 d'azote } | . en moyenne, Ü gr. 00398068. non digestible. j) Dans 8 plantes étiolées a été déterminée la quantité del azote de toutes les matières protéiques. Elles ont donné 0 gr. 017649 ; D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 220616 d'azote des : matières protéiques. 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 1940781 d'azote des si matières protéiques digestibles. : Le rapport de la quantité de l'azote des matières protéique digestibles (N1) à la quantité de l'azote des matières protéique non digestibles (N), est donc : 1 N: K: N 5 l 30 Janvier : … j k) 28 plantes étiolées (la longueur des parties aérienne était de 7 cm. 1/2 à8 cm.) ontété placées dans l'appar eil de pettenkof® Température : 21 degrés. : 2 heures. . 6 mg. 6. D'où, 100 plantes étiolées ai en né heure mn mg d’acide carbonique. 1) 42 plantes étiolées ont été traitées par le suc gastrique À Loue RE RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 239 de l'azote appartenant aux matières protéiques non digestibles ; 0 gr. 00326128. : D'où 100 plantes étiolées contiennent 9 gr. 027177 d’azote non digestible, M) Dans 9 plantes étiolées, ou a déterminé la quantité de l’azote de toutes les matières protéiques. Elles ont donné 0 gr. 01640232. 9 autres plantes étiolées ont donné 0 gr. 01916472. 0 gr. 01916472 | 0 gr. 01640232 } D'où, 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 197594 d’azote des Matières protéiques. 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 170417 d’azote des matières Protéiques digestibles. Ha : Le rapport de la quantité de l’azote des matières protéiques digestibles (Ni } à la quantité de l'azote des matières protéiques non digestibles (N) : en moyenne, 0 gr. 01778352. N: TN — 6,2 11 Février : n) Dans 9 plantes étiolées a été déterminée la quantité de l'azote de toutes les matières protéiques. Elles ont donné 0 gr. 01320819. 9 autres plantes ont donné 0 gr. 01277648. 0 gr. 01277648 , 0 gr. 01299233. | 0 gr. 01320819 | en moyenne, 0 gr. 01 é D'où 100 plantes étiolées contiennent 0 gr. 144359 d'azote des Matières protéiques. Expérience N° 5 Lupinus luteus L. — Les graines, gonflées dans l’eau, ont été °emées le 3 avril. Germination dans l'obscurité à une température ‘OMprise entre 200 et 240. d 4) Le 6 avril, 100 graines germées ont été placées dans l'appareil k 4 élienkofer, La température s'est maintenue entre 28° et 21°. 4 héuté. "+ O0) b) Le 7 avril, 400 plantes étiolées ont dégagé en une heure mg. 6. 240 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ce) Le 8 avril, 80 plantes étiolées ont dégagé en une heure 27 mg. 6. D’où 100 plantes ont dégagé 34 mg. 5. d) Le 9 avril, 47 plantes étiolées, en une heure et demie, ont dégagé 21 mg. 9. D'où 100 plantes ont dégagé 31 mg. {. e) Le 11 avril, 50 plantes étiolées ont dégagé en une heure 12 mg. 4. D'où, 100 plantes ont dégagé 24 mg. 8. Expérience N° 6 à L he nan Vicia Faba L. — Feuilles étiolées après 18 jours de germination à une e température comprise entre 200 et 22. a) 3 gr. 020 de feuilles, desséchées à l’étuve, se réduisaient à 0 gr. 490. Les feuilles contenaient donc un poids sec de 16,2 °/.. b) 8 gr. 755 de feuilles ont été placés sur une solution de Sucre à 10 °/, dans l’obscurité. Au bout de trois jours elles ont été traitées L par le suc gastrique. Taux de l'azote appartenant aux matières protéiques non digestibles, 0 gr. 01141728. D'où, 100 gr. de feuilles contiennent 0 gr. 1304 d'azote non digestible. 4 c) 6 gr. 833 de feuilles ont été placées sur une solution de sutrè à 10 °/, dans l’obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises : dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenu è entre 20° et 21°. 1 heure 30 minutes 14 mg. 4 1 heure 30 minutes 15 mg. 6 d D'où, 100 gr. de feuilles dégagent en une heure 146 mg: ÿ 4 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les feuilles ont été traitées par ve # gastrique. Taux de l’azote appartenant aux matières protéique non digestibles 0 gr. 00924256. D'où, 100 gr. de feuilles contiennent 0 gr. 1352 d'azote an : digestible. en moyenne 15 mg: U. 0 gr. 1304 0 gr. 1352 Le rapport de la quantité de l'acide carbonique dégagé en we ‘heure à la quantité de l'azote non digestible est : : a en moyenne 0 gr. 1328. repli 4 AD RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 241 IV. — RÉSULTATS DES EXPÉRIENCES Les courbes nos { et 2 représentent graphiquement les résultats des expériences sur la germination du Blé à l’obscurité. Sur l’axe des abscisses sont marqués les jours où avaient lieu les dosages. Le premier jour est le jour des semis (Fig. 48 et 49). FL Fi à 7 8 9 10,11 12 13 14 Jour Fig. 48. (Courbes n° 1). — Germination du Blé dans l'obscurité; p,r,t, le total de matières protéiques ; n,u.c,l, matières protéiques non digestibles ; 8,u, hydrates de carbone solubles : c,a,r, acide carbonique dégagé. Le total des matières protéiques, pendant la germination du Blé à l'obscurité, diminue graduellement, quoique d’une manière Peu aCCentuée (courbes n° 1, p, r,t). En outre on remarque que la décomposition des matières protéiques se produit bien plus vite dans les Premiers jours, quoique les graines germant soientencore 1rès riches en hydrates de carbone, Pour 100 graines, j'ai trouvé 66 mg. 8 d'azote des matières protéiques. Après six jours de MES lation cette quantité diminue jusqu’à 55 mg. 4. La décomposition ultérieure, marche très lentement ; après 14 jours de germination là quantité d’azote des matières protétiques est 54 mg. 9, c’est-à- dire Presque la même. | a La quantité des matières protéiques non digestibles augmente ie Rev. Bén. de Botanique, — VIIL. . 242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE progressivement dans le Blé germant à l’obscurité (courbes n° 1, n,u,c,l; courbes n° 2,n,u,c). Pour 100 graines j'ai trouvé seulement 4 mg. 9 d’azote des matières protéiques non digestibles. Pendant EE Fig. ae (Courbes n° 2). — Germination du Blé dans l'obscurité; 7, 60 matières protéiques non sat rt s,u,c, hydrates de carbone S sou ch . es ; C,a,r, acide ee dégagé 1, germination à l’obscurité, cette quantité augmente beaucoup el devient successivenent : 66" “gi 10,1 12,1 Le rapport de la quantité d’azote des matières protéiques diges- 4 tibles à la quantité d’azote des matières protéiques non diges- : tibles dans les graines de Blé est égal à 12,4. Après 14 jours de germination à l'obscurité ce rapport n’est plus égal qu’à 4,4. La comparaison des courbes de l’acide carbonique dégagé avec les courbes des matières protéiques non digestibles nous amène à conclure qu’à une certaine période de la germination à l'obscurité le dégagement d'acide carbonique est sensiblement proportionnel a quantité des matières protéiques non digestibles (courbes n° |, ca courbes n°2, c,a). D'une part, il est évident que l’on ne peut observer este pr portionnalité qu'au stade moyen de la germination, c'est-à-d US les matières __— actives sont à l'état de vie . RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 243 festée et qu’il y a encore une réserve suffisante. En effét, on peut Comparer l’activité du protoplasma à celle d’une machine, et le travail de cette machine ne peut être considéré comme normal que lorsqu'elle à à sa disposition une quantité suffisante de matériaux combustibles ; ces matériaux sont représentés ici par les hydrates de carbone. J'ai déjà démontré (1) que les matières protéiques actives ne développant leur plus grande intensité qu’en présence d’une quantité suflisante d’hydrates de carbone. D'autre part, au début même de la germination, il n'y a pas de proportionnalité entre la respiration et la quantité des matières protéiques non digestibles. Les graines, au premier début de leur Sermination, respirent faiblement, par rapport à la quantité des matières protéiques non digestibles qu’elles renferment. Cela \ x * \ 5 \ a À Ci LA LA LA Enr 7 + +" € / (4 — L ï, e LA \ # \ % \ * “ # À r \ | b lag PER Go be oi rie ie do + HN NS DO 0 0 Las Fig. 50. ( Courbes n° 3). — Germination du Lupinus luteus à l’obse P,r,l, total des matières protéiques ; n,uü,c,l, matières eee non digestibles; c, a,r,b, acide carbonique déga gé. ji ‘explique parce qu’une partie seulement des matières protéiques 10n digestibles a passé de la vie latente à la vie active. Donc, on ne peut étudier le fonctionnement normal de la respi- lation, ni dans les premiers jours de la respiration, parce qu’une M) Palladine, (Revue générale de Botanique, t. V, 1893, p. 449). 244 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE partie du protoplasma actif est encore à l’état de vie latente, ni quand la germination est trop avancée, parce que la réserve d'hy- drates de carbone devient insuflisante. Ainsi, les comparaisons à établir pour le rapport entre l’acide carbonique dégagé et la quantité des matières protéiques non digestibles ne sera valable, pour la courbe n° 1 qu’à partir du cinquième jour environ; pour la courbe n° 2, qu'entre le quatrième et le huitième jour. Les courbes n° 3 représentent graphiquement les résultats des des expériences sur la germination de Lupinus luteus à l'obscurité. Sur l'axe des abscisses sont marqués les jours où avaient lieu les dosages. Le premier jour est le jour des semis (Fig. 50). : . Le Blé représentait une plante d’un premier type où les subs: tances de réserve sont sous forme de grains d’amidon. Le Lupin jaune est une plante d’un second type avec les substances de réserve sous forme de grains d’aleurone. Il a été constaté chez le Blé que pendant sa germination à l'obscurité, une petite quantité de matières protéiques seulement se décompose (p, r, courbe n° 1), Sà réserve étant surtout l’amidon. Au contraire, chez le Lupin, 01 remarque une forte décomposition des matières protéiques : la courbe (p,r, courbe n° 3) tombe rapidement. La courbe que j'ai obtenue a la même forme que celle de M. Prianischnikow (courbe AA). (4). Chez le Lupin, la quantité de matières protéiques non digesti bles dans les plantes étiolées u, c, l est un peu plus petite que dans lé graines n (courbes n° 3, nucl). Toutefois, on ne peut en conclure que FOIE la germination du Lupin ne soit accompagnée d’une augmentation de la quantité de matières protéiques non digestibles. L'examen des graines démontre que le commencement de la germination et accompagné d’une dissolution des parties des matières protéique” non digestibles. Le total des matières protéiques non digestibles diminue notablement vers le quatrième jour de la germination: Mais la germination ultérieure s'accompagne d’une augmentatio? . il est vrai, insignifiante, de la quantité des matières protéiques non digestibles. Par conséquent, dans les graines de Lupin, il Y® - une certaine quantité de matières protéiques non digestibles . réserve qui se dissolvent au début de la germination. ne (1) Prianischnikow. (Landw. Versuchs-Stationen, XLV, 1894, p. 268) He RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 245 Les recherches microscopiques viennent à l’appui des données analytiques. Si l’on traite les sections transversales des graines du Lupin par le suc gastrique, les grains d’aleurone, consistant en vitelline, se dissolvent ; il ne reste dans les cellules qu’un réseau très mince et très élégant, consistant en matières protéiques non digestibles, dans les mailles duquel reposaient les graines d’aleu- rone. Dans les sections transversales des cotylédons des graines germées, ce réseau, ne se soumettant pas à l’action du liquide gastrique, se dissout sous l’influence d’une substance, élaborée pendant la germination par les plantes mêmes. Ce phénomène à été observé déjà par M. Godfrin pendant la germination de Schotia latifolia sans l'emploi de suc gastrique; « le premier phénomène qui se manifeste pendant la germination est,comme toujours, l’altéra- lion des grains d’aleurone... A ce moment, le réseau apparaît avec beaucoup de netteté. Mais sur des graines dont la germination est un peu plus avancée, le réseau disparaît (1) ». Dans 100 graines de Lupin, j'ai trouvé 27 mg. 6, d'azote des malières protéiques non digestibles. Pendant la germination à l'obscurité cette quantité varie très peu : 25,3 26,6 26,5 214 Le rapport de la quantité d'azote des matières protéiques digestibles à la quantité d'azote des matières protéiques non diges- libles dans les graines du Lupin varie au contraire beaucoup. Au début de la germination, ce rapport est égal à 31,4. Pendant la germination, ce rapport diminue très considérablement, Après 15 jours de germination, il est égal seulement à 6.2. Dans le Lupin, il est assez difficile d'établir la proportionnalité eutre la quantité d'acide carbonique dégagé et la quantité des Matières protéiques non digestibles. La cause en est qu'au com Mencement de la germination, l’intensité respiratoire atteint très Vite son maximum et puis tombe encore plus vite (courbes n° 3, ‘,4,r,b). Ainsi, j'ai trouvé les quantités suivantes d'acide carbonique dégagé par 400 graines germées, en milligrammes. - . Godfrin, {Annales des sciences naturelles, VIe série, XIX tome. 1884, P. 87). : sé 246 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 5° Expérience 6e Expérience Quatrième jour ‘. . . . . 24,0 25,3 ABOU TION. : . .. :. 29,6 DICO IN à 34,5 Septième jour 1e 31,1 PUS. 5 : ; . O0, NEUVIGRE OUT. : . . . . 24,0 … . . . 119 Si l’on veut comparer le Lupin aux autres plantes, on devra donc choisir la période où la respiration a été maxima et presque constante, c'est encore la période moyenne de la germination, ici du 5e au &e jour. Comparaison des rapports de la quantité d'acide carbonique dégagé azote des matières protéiques non digestibles. Comparons maintenant, aux époques où la respiration peut st faire normalement, le rapport de l'acide carbonique dégagé ‘ matières prolétiques non digestibles : 4° pour le Blé german; pour le Lupin germant : 3° pour les feuilles étiôlées de Fève, après : | introduction artificielle de glucose. Pendant la germination du Blé à l’obscurité aux températures 19°-220 par milligramme d'azote non digestible, les plantules déga- gent en une heure 4 mg. 05 à 1 mg. 18 d’acide carbonique. J'ai trouvé presque le même nombre (4 mg. ” pour le Lupin, vers le huitième jour de germination. . Les expériences avec les feuilles étiolées de Vicia Faba me aussi les mêmes résultats. Les feuilles étiolées, ;. après l'introduc tion artificielle de sucre dans les tissus, dégagent par milligramint | d'azote non digestible en une heure à la température 20° à 1 mg. 10 d’acide carbonique. Pour toutes plantes étudiées les rapports de la quantité M carbonique dégagé en une heure à la température 19 à 2? jé quantité d’ arts de matières protéiques non digestible sont a premir DADNTICe. 4 L Blé germant deuxième expérience . . \ RESPIRATION ET SUBSTANCES AZOTÉES 247 Hupine germant ou 35 mb ouate à ie Feuilles étiolées de Fève, après introduction de sSucre:dans Jleurs:tissus: “2/44 rotene suc 0,40 En inovennes + 2,11 | En vue de la difficulté des expériencés de ce genre, il faut consi- dérer les variations obtenues comme très insignifiantes. Par consé- quent, On peut énoncer la conclusion générale suivante : Pour une température donnée et avec une quantité sufjisante d'hydrates de carbone, le rapport entre la quantité d'acide carbonique dégagé par diverses plantes en une heure et la quantité d'azote non digestible est une constante. C0: N — CO? représentant l'acide carbonique dégagé; N la quantité des matières protéiques actives et a une constante. D'où l’on peut conclure qu'un organe quelconque de la plante dégage, pendant une heure, autant d’acide carbonique (en milli- slaMmes), qu'il contient d'azote des matières protéiques non digestibles. Pour la température de 19° à 20°, cette constante est égale, en moyenne, à 4,11. Une telle loi, il est vrai, encore un peu hypothétique, présen- terait une nouvelle preuve de l’unité de la substance vivante des Plantes. On pourrait dire : le protoplasma, dans toutes les plantes, possède la même énergie, et cette énergie constante est une nouvelle Propriété générale de la matière vivante. Si les manifestations de cette énergie sont différentes, suivant ni Cas, cela dépend uniquement de conditions extérieures ou inté- Fleures déterminées. Les trois sujets d'étude dont je me suis servi Pour mes premières recherches (Blé et Lupin germant et croissant âpidement, ou les feuilles étiolées des Fève, croissant très lente- 1:fnîiallo An encre) }» ment, même après l'introduction artificielle du des exemples si différents, qu'il est vraiment très remarquable de lrouver que, pour la même quantité des matières protéiques non digestibles, il produise, dans les trois exemples, une quantité d'acide Carbonique toujours la même. ; | a 248 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La cellule à différents stades de croissance (avec une quantité invariable de matières protéiques actives et à la même température) dégage la même quantité d’acide carbonique. Certaines déviations dépendent de causes accessoires. , Remarquons, en terminant, que si la quantité d’acide carbo- nique dépend de la quantité des matières protéiques non diges tibles, la vitesse de la croissance dépend de causes encore inconnues puisque le même nombre est obtenu avec des plantes en voie de croissance rapide (Blé et Lupin germant) et des feuilles s see sant très lentement (Fève). Le dégagement de l’acide carbonique et la vitesse de la crois- sance pendant la germination sont deux phénomènes qui se pro é. duisent en même temps et dans la mème direction, mais quinesæ rapportent nullement l’un à l’autre, comme cause à effet. Kharkoy (Russie), Laboratoire de physiologie végétale de l'Université. : pa" de ÉTUDES PHANÉROGAMES AQUATIQUES DU RHÔNE ET DU PORT DE GENÈVE par M. Georges HOCHREUTINER (Fin). IL. — INFLUENCE PARTICULIÈRE DU GÉOTROPISME SUR LA BASE DES TIGES Nous devons parler maintenant d’une influence particulière du Séotropisme laquelle s'exerce probablement sur les tiges de la plu- part des plantes. Nous l'avons vue tout d’abord chez les plantes äquatiques et après l'avoir étudiée sur cette catégorie de végétaux, DOus l’avons aussi expérimentée sur quelques plantes terrestres. La base organique de la plante se relève comme son sommet, Sous l'influence du géotropisme. Ce phénomène n’a été étudié par aucun auteur, un seul l’a cité Sans y attacher d'importance : c'est Briquet (1) dans sa monographie du genre Galeopsis. I] dit à la p. 93: «S'il n'y en a que deux (renfle- Ments moteurs), l’entre-nœud compris entre les deux renflements reste immobile, tandis que les deux entre-nœuds de gauche et de droite sont érigés chacun de leur côté et se comportent comme d'ordi- naire». C’est un peu le hasard qui a permis à notre auteur de faire têtle observation, car son expérience était faite dans un autre but. Ayant négligé de sectionner le renflement moteur inférieur, comme il l'a toujours fait dans les expériences précédentes, les deux bouts se Sont relevés et il cite le fait, sans chercher à l'interpréter (2). C'est aussi le hasard qui me fit découvrir ce cas spécial du Séotropisme. Mais les circonstances, un peu différentes, dans les- dé (a) Briquet : Monographie du genre Galeopsis, ouvrage couronné par VAca- lie des Sciences de Bruxelles. Bruxelles, 1893. A ®l Véchting lui aussi cite une expérience dans laquelle ce phénomène s’est 250 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE quelles je l’observai, firent que mon attention fut captivée ds l’abord. ‘ Are ExPÉRIENCE. — Je voulais expérimenter sur le géotropismede jeunes Zannichellia yalustris L., qui venaient de germer. J'en pris donc quelques: unes qui avaient l’apparence d’un fragment de fil Fig. 51 à 57. — Expériences sur le redressement géotropique de la base né tige chez de jeunes plantules de Zannichellia palustris L.— À la “ a été fixée par la partie moyenne de son hypocotyle ; AZ et 4?, positions a d. bout de 24 heures ; B. la plantule un peu plus développée a été fixée (gr à Son sommet; B1, au bout de 24 heures la base seule s’est relevée; C:. pos tule plus âgée possédant déjà une radicule ; C1, au bout de 24 he sommet seul s’est relevé. produit, mais cet auteur ne s'en est pas aperçu pour. une Cause néant Il dit à la page 194 de Es travail Ueber Organbildung im Pffanzew Vol L Bonn. 1858 : ängt man junge, mit wachsender Spitze ve de mais, comme l'expérience avait été disposée sur des fils flexibles, i dent que l'observateur ne pouvait s’en apercevoir ; en effet, s’i ily® relèvement du sommet seul, la même déviation se serait produite. U _ bure du sommet seul aurait déplacé le centre de gravité vers le SOMME _ la flexibilité des fils sus uspenseurs, ce dernier se serait abaissé € serait trouvée un peu relevée non pas par l'effet du géotropismnes 1 ‘une cause PHepmans mécanique PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 251 blanc de 2 à 2,5 cm. de longueur, atténué à l’un de ses bouts, renflé à l'autre, sur lequel la radicule apparaissait comme une petite pro- tubérance. Après les avoir dépouillés de la paroi du fruit (1) qui enserrait encore leur base, je les fixai horizontalement dans la partie moyenne de l’hypocotyle (la seule partie de la tige dévelop- pée alors) avec une épingle recourhée (Fig. 31, A et B). Ces épingles étaient plantées dans des bouchons placés au fond d’un bocal rempli d'eau, que je mis à l’obscurité. Au bout de vingt-quatre heures déjà mes jeunes plants s'étaient recourbés en U autour du point de fixation. Le sommet, composé de la partie supérieure de l'hypoco- tyle et du cotylédon, formait un angle de 90° avec sa position pré- cédente ; et la base, formée de la partie inférieure de l'hypocotyle et de la radicule non encore développée, s'était relevée également vers le haut, de facon à être à peu près parallèle ausommet redressé (fig. 51, A1 A2 et B!). 2e EXPÉRIENCE. — Par contre des plantules, dont la racine princi- pale était déjà développée, ne se relevèrent que du côté supérieur lg. 51, C et C1). 11 faut admettre dans ce cas que le géotropisme négatif de la racine qui était développée annule le géotropisme Positif de la tige. On pourrait, il est vrai, objecter que lorsque la racine principale est développée l’hypocotyle n’est plus en voie de troissance et par conséquent ne peut plus opérer de courbure. Cependant, comme le sommet se redresse et que le même phéno- inène se produit aussi chez les tiges adultes, je crois que l’objection serait mal fondée. J'avais communiqué ces résultats à M. Casimir de Candolle, qui répéta cette expérience sur des graines de Blé en germination. Il à eu la bonté de me communiquer verbalement ses résultats. Ils sont tonlormes aux miens : il a vu les deux extrémités de la plantule Serelever nettement, quand bien même les racines étaient en voie de développement. 3% Expérience. — En troisième lieu, le 19 février, je pris deux _Plantules de Zannichellia palustris L., jeunes, que je traitai de Ja même manière, en les fixant au milieu de leur hypocotyle, et je les (1) Je répétai nombre de fois ces expériences en laissant aussi la paroi du fruit fixé au disque de l’hypocotyle et toujours elles réussirent, c’est à peine ‘1 dans ce dernier cas la courbure était peut-être un peu plus lente. 252 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cultivai ainsi pendant une semaine à l'obscurité. La première était à fixée avec la gemmule tournée en dessous, la seconde avec le coty n lédon dessous et la gemmule dessus (1). is Au bout de deux jours, le 21 février, les deux plantules s'étaient recourbées en U sans différence bien sensible. Après quatre jours, ; le 23 février, les plantules s'étaient un peu allongées, leur sommet et leur base s'étaient encore redressés et la radicule commençait « à se développer. On pouvait alors observer, dans la première Fig. 58 à 61. — Plantules we Zannichellia, fixées horizontalement et rcourbéts « sous l'influence du géotropisme ségatif de la tige. — À et 41, la gene te de la plantule était tournée en dessous; B et B1, gemmule tournée € dessus. — À et B, courbures après quatre jours: A! et B1, COMPE 1 après huit jours. expérience (gemmule en dessous) un géotropisme dis marqué de la racine qui s'était recourbée PRDIAMeRt par-d le collet renflé en forme de disque (fig. 58, A). Par contre dans la deuxième expérience (gemmule en I la racine, qui était moins longue, était restée dressée vers le haut : En outre, l’hypocotyle, après s'être dressé verticalement (24 févrierh avait continué son évolution en dépassant la verticale et el La courbant par- “dessus l’épingle qu le maintenait (fig. 58, B)- à (1) Ce fut M. Casimir de Candolle qui, sur une communication que je fs la $ Société botanique de Genève à ce Sujet, me conseilla de faire € 7 :.#ien ce pour m'assurer si la position de la gemmule n Apneneait pas le . nomène. Je liens à remercier ici ce savant pour les bons conseils 2 - car m'a Hodiqnés au cours de ce Harai PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 253 Après huit jours, le 27 février, les deux plantules s'étaient encore . allongées fortement et la racine principale avait acquis un grand développement, près de 2 em. La première plantule avait gardé sa lorme en l’accentuant et avait alors la forme d’un N (fig. 58, Ai), mäis la seconde avait recourbé sa racine à peu près horizontalement et relevé la partie inférieure de son hypocotyle qui avait repris sa position verticale (fig. 58, B!). Cette propriété de relever la base de sa tige, de sorte que la racine non encore développée eût un chemin beaucoup plus grand à parcourir pour arriver au sol, étaitau moins curieuse. Car nous sommes habitués à considérer les sensibilités hélio-géo-hydro-tropi- ques, eic., el cela avec raison semble-t-il, comme des fonctions rem- plissant un but biologique déterminé et utile à la plante. Je voulus donc voir si ce phénomène était général et s’il se répé- tait chez des plantes adultes. 4 ExPÉRIENCE. — Je plaçai horizontalement dans un cristallisoir à fond de liège un rameau de Zannichellia palustris L. adulte, que \ Fig. 62, — Rameau de Zannichellia fixé horizontalement et dont la base et le Sommet se sont redressés sous l'influence du géotropisme. Je fixai en son milieu par une épingle recourbée. Je remplis d’eau le récipient et le mis à l’obscurité. Après deux j jours, les deux extrémités du rameau S ’étaient dres- sées. La Partie antérieure faisait avec sa position première un augle _ de 80° et la base un angle de 45° (fig. 62). 17 d Expérience. — Quatre rameaux adultes de Zannichellia furent 254 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE placés dans des conditions identiques ; ils furent fixés en leur milieu, horizontalement sous l’eau et placés à l'obscurité. Deux d’entre eux, les rameaux 4, portaient à leur base des racines adven- lives ; les deux autres, les rameaux B, n'en avaient pas. Toutes ces tiges étaient de même âge et au même état de développement: elles étaient aussi de même longueur. : Au bout de quatre jours, les rameaux 4 ont redressé verticale: ment leur sommet, mais leur base, pourvue de racines adventivés, est restée immobile. Les rameaux B, au contraire, ont relevé leur base et leur sommet. On ne peut s'empêcher de voir là une tendance vers un bu biologique déterminé, et l’on est enclin à admettre que le relève ment de la base n’est pas un corollaire mécanique de l'érection du sommet organique de la tige. En effet, on ne peut objecter que les rameaux À étaient plus âgés que les rameaux B, car ils avaient été choisis parmi ceux qui étaient de même âge et de même longueur. Un des rameaux B même portait des racines adventives qui ont été coupées avant la mise en expérience; il a néanmoins redressé sa base. Ce n’est pas non plus le poids de ces racines qui à empêché la courbure puisque ces racines sont moins denses que l’eau dans laquelle elles étaient plongées. Il semble au contraire que le géotropisme positif des racines faisait antagonisme au géotropisme négatif des tiges et la résul tante à été égale à zéro. Mais cela n’est qu'une façon de se repré senter les choses! D’autres expériences furent faites pour étudier les courbure produites par la base des tiges. Ces dernières étaient placées dans l’eau ou hors de l’eau, afin d ed les différences qui se mal” festeraient. 6° EXPÉRIENCE — Deux jeunes rameaux d’Elodea rade Michaud, un de Myriophyllum spicatum L. et un de met à foliatus L., furent fixés horizontalement par leur sommet et P eu chambre humide et à l'obscurité. À. Huït jours après, les Elodea se sont redressées de 50° ; le M a et le Potamogeton se sont TapReIent flétris. 7e EXPÉRIENCE, — Un rameau de Pot PA D pee atus L: Moriophyllum _— L. et un de Ranunculus aquatii ! Lu PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 255 fixés horizontalement par leur sommet et placés dans l’eau et à l'obscurité. Au bout de 8 jours, le Potamot avait redressé sa base de 40°, le Myriophyllum de 90°, le Ranunculus de 30°. : Nous avons aussi étudié ce phénomène du relèvement de la base organfque des tiges, chez les plantes terrestres, et nous avons pu Consiater qu’il a une grande généralité. Cette étude ne rentrant pas dans le cadre du présent travail, NOUS la relaterons dans un article ultérieur. Conclusions. — De ces différentes expériences nous pouvons conclure que, si le géotropisme est dû à une sensibilité, cette sensibilité n’est pas polarisée dans la tige, c’est-à-dire qu’elle est répandue uniformément dans toutes les cellules, sans distinction entre le sommet et la base. Vôchting pense que la polarité dans une tige est due à deux forces : le géotropisme et la force interne (1), qui, elle-même, ne serait que l'accumulation de l'influence du Séotropisme négatif et de l'héliotropisme sur toutes les générations antérieures. Aïnsi posée, cette opinion nous semble exacte, mais pas tout à fait complète. En effet, si cette force interne était due à l'accumu- lation de l'influence de ces deux sensibilités, cette influence aurait agi de même sur les tiges et sur les racines. Elle se serait accumulée de la même façon en vue d’un but biologique, dans la tige, sous lorme de géotropisme négatif et dans la racine, sous forme de Séotropisme positif. Et, chez l'une comme chez l’autre, cette Propriété de se courber sous l'action de la pesanteur serait unifor- mément répandue dans l'organe tout entier. . Or, il n’en est rien. Alors que la sensibilité n’est pas localisée dans la tige, elle l’est au contraire dans la racine, comme l'ont démontré Darwin, Ciesielsky (2), Crapeck (3). Nous le répétons il deux organes, chez lesquels l'accumulation de l'influence du pis Vôchting : Le. vol. IL, p. 196: « Es sind zwei Kräfte im Spiel, die ‘hwerkraft und die innere Kraft. j Po pe Warsslh (a) Ciesielsky : Untersuchungen über das Abwärtskrümimen sein, ns Beitrâge zur Biolog. der Pflanzen, I, 2, P- 21). (3) Czapeck : Unlersuchungen über Geotropismus. (P ringsheim’s Jahrb., 1895). | 256 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE géotropisme et de l’héliotropisme aurait dû se faire de la même … manière, puisque ces deux organes coexistaient; pourtant, chez l’un, le résultat fut une localisation de la sensibilité qui ne se retrouve pas chez l’autre. On pourrait objecter, ilest vrai, que ces Fe organes, racine el tige, ont des fonctions différentes et que, par conséquent, ils ont évolué de façons diverses, chacun en vertu d'une sélection partieu: lière. Mais pour que cette objection fût péremptoire, il faudrait déceler dans cette localisation de la sensibilité des racines, un finalité quelconque en rapport avec la fonction de cet organe ({}: : Fig. 63. — Rameau de Tradescantia fixé horizontalement dans sa partie moyenne : courbures qu’il a effectuées grâce au géotropianes On ne l’a pas Al Jusqu'ici d’une façon satisfaisante. Bien plus, les ‘ expériences de Czapeck et Darwin nous montrent qu’en vertu de . celte particularité, une racine qui à eu par hasard son extrémité Û coupée ou courbée artificiellement est incapable de dévier de là - ligne droite pour pénétrer en terre, cette localisation va dont à fin : contraire de la conservation de l'individu. De ces quelques considérations il nous semble légitime de con. clure que, dans la force interne mentionnée par Véchting, lyä un troisième facteur qui s’ajoute au géotropisme et à l'héliotro" : pisme. C’est probablement une constante particulière à la Là . considérée, constante qu'il importerait de déterminer. (1) On l'explique par la localisation de la zone de croissance qui, ssh __ racine, se trouve près de l'extrémité. Mais c’est là une explication m péléo et si l’on parle de came il faudrait que l’on nous donnât une cause logique. Encore faudrait-il expliquer re cette zone de croissant" . Du reste il y a pie tiges présentent à s courbures en des qui n né nt à croire JAUS que le mr agit sur elle. PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 257 En outre les expériences relatées dans ce chapitre, nous mon- trent chez les tiges une propriété qui n’a aucune utilité pour l’es- pèce, aucun but pour sa biologie ; elle est plutôt nuisible. En effet, Vôchting (1) l’a démontré, la polarité se manifeste chez les tiges dans l’ordre d'apparition des racines adventives. Malgré qu'une tige a sa base organique en haut, c’est à cette base que les racines se développent d’abord. Nous l’avons observé aussi dans des expé- riences sur les Tradescantia (fig. 63), Oplismenus, etc. Or comme le géotropisme provoque le redressement de la base, les racines ont d'autant moins de chances de pénétrer dans le sl, et en réalité elles se dessèchent fréquemment avant d’y arriver. Par conséquent on ne peut guère parler de cause finale pour ce phéno- mène de Courbure. Il en est de même pour les racines : si l’on fixe une racine de Faba sativa, par exemple, en un point suffisamment éloigné de son extrémité, et qu’on la place dans une atmosphère saturée de vapeur d’eau et à l'obscurité, on verra se manifester une courbure au bout de peu de jours. C’est la partie qui porte la coiffe qui Sinfléchira vers le bas, et cette flexion se fera toujours à upe petite distance de l'extrémité. Au contraire, si l’on fixe celte racine entre la coiffe et l'endroit où est localisée la courbure, c’est la partie proximale de la racine qui s’abaissera, Comme les expériences sur les tiges le faisaient prévoir du reste. Des courbures de cette nature sont plutôt nuisibles à la plante. Mais, il faut le reconnaître, le fait d’être fixée en son milieu n'est Pas du tout normal, ni pour une tige, ni pour une racine, et l’on Pourrait sauvegarder plus ou moins l’idée de finalité en disant que (la plante n’avait pas prévu le cas.» Cette courbure de la base est probablement en grande partie un corollaire (2) mécanique du géotropisme, corollaire qui est nuisible pour l'organisme ; cela : t __ à an Tie hen, Traité de botan P : = vs bien, la bésé de la tige devait s'élever, ce qui ANenquenen om des"! Mais, a priori, rien ne pouvait nous faire supposer laquelle de ce indiquer natives était la vraie, des.expériences dans ce sens étalen es. - Rev. gén. de Botanique. — VIIL. | 17 258 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mais contre lequel la plante ne réagit pas, parce que les circons . tances qui le conditionnent ne sont que très rarement réalisées À chez les végétaux, ceux-ci étant toujours retenus par la base. | : Parmi les espèces étudiées, il en est une cependant qui peut à réagir contre ce relèvement géotropique de la base de la tige, lorsque celle-ci porte déjà des racines adventives ou une racine principale (fig. 62) bien développées; c’est le Zannichellia palus- tris L. Ce phénomène n’est pas dû au fait que la tige qui portait les racines adventives était une tige trop âgée et n'ayant plus l propriété de se courber ; car la fixation avait eu lieu dans une partie jeune, susceptible de courbure, puisque le sommet organique s'était dressé verticalement. IV. — L'HYDROTROPISME CHEZ LES PLANTES AQUATIQUES: On sait depuis longtemps, depuis Lefébure (1} et Knight (2): 4 que les racines se tournent vers la source de plus grande humidité. . On ne connaissait pas de sensibilité hydrotropique chez les tes aquatiques et cependant, après nos expériences démontrant le - tence d’un géotropisme négatif, a priori il était à supposer qu ue : devait exister au moins pour certaines espèces. On peut DUR “ cette supposition sur le raisonnement suivant : 6 "à Les tiges des plantes aquatiques submergées sont négativement géotropiques et cependant, lorsqu’elles ont atteint la surface de à l’eau, elles ne s'élèvent pas au-dessus ; il doit donc y avoir là un . force qui contre-balance celle du géotropisme et l’anaule. PS . te da Frank (3) pense que la différence de poids entre la plan l'eau et dans l’air suffit pour la courber mécaniquement. Le seul moyen de s’en assurer était d’expérimenter, expériences présentaient ici une grande difficulté pratique: si bien des années déjà les physiologistes ont prouvé d’une irréfutable que les courbures géo-hélio-hydro-tropiques, etc; sont mais le (1) Lefébure, Expériences sur la germination. 1801, p- 50. (2) L. c., p. 212. (3) Frank : Ueber die Lage und Richtung schwi der, etc., 1: ©P PHANEROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 259 dues à des phénomènes de croissance inégale. Or, la croissance ne peut se produire s’il n’y a pas turgescence. Dans sa « Monographie du genre Galeopsis », Briquet, qui n’ad- Met pas que la turgescence soit « La cause de la courbure », dit cependant bien qu’elle en est une cause et que, si cette « cause est Parfois presque nulle (boyaux polliniques, cellules de points végé- tatifs), elle est au contraire d’une importance capitale dans d’autres Cas, » . Si maintenant on considère que la turgescence de ces plantes submergées est détruite lorsqu'on les sort de l’eau, et qu’elles se dessèchent et se décomposent rapidement, même dans une atmos- Phère saturée d'humidité, on aura de suite une idée de l’impossi- bilité de prouver leur faculté hydrotropique d’une façon direete. [ faudrait pour cela fixer des tiges horizontalement au-dessus de l’eau ou parallèlement à une paroi humide quelconque ; c’est ce que je fis à plusieurs reprises, mais chaque fois, après quelques heures, les tiges en expérience étaient fanées. Je fermai même le bocal contenant les tiges en expérience pour avoir de l'air saturé d'humidité (et dans ce cas je ne pouvais guère espérer obtenir de Courbure hydrotropique) et elles se flétrirent encore. Je renonçai donc à expérimenter directement et je me bornai à vérifier l'obser- un précitée au sujet de la courbure des tiges à la surface de eau. le Expérience. — Je fixai au fond d’un baquet d’eau (1) une tige de Zannichellia palustris L., comme pour une expérience sur le géotropisme négatif, et je la couvris d’une couche d’eau assez Mince pour que Ja plante en dépassât la surface au moment où elle se relèverait. : Au bout de deux jours elle s'était redressée, mais son extré- Mité était recourbée et ne dépassait pas la surface, parce qu’elle était chargée de feuilles longues et rubannées. Pour supprimer ce poids, je sectionnai ces feuilles à leur base, mais la tige resta Courbée. Quand je l’eus sortie de l’eau, il est vrai, sa courbure disparut à peu près, car elle n’était pas nettement marquée. (1) LL est évid xpériences sur le géotropisme négatif ra . , ten ces CÉpérionoaé 6e Rercrpre à une obscurité SOS afin Primer l’action perturbatrice de la lumière. 260 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 2€ EXPÉRIENCE. — Je recommençai alors l’expérience en suppri-. mant les feuilles dès l’abord. Il y eut flexion vers le hautet la tige émergea quelque temps; mais peu à peu elle se recourba parallèle: ment à la surface. Aussi, lorsqu'elle eut accompli en entier la courbure inférieure, amenée par le géotropisme négatif (environ 70°), sa partie supérieure avait aussi décrit un angle de même grandeur. Après que j’eus sorti la plante de l’eau, la courbure étail encore sensible, malgré la flexibilité de la tige des Zannichellid qui les rend du reste peu propres à ce genre d'expérience. 3e EXPÉRIENCE. — Je pris des tubercules de Potomageton pecti- nutus L., dont les bourgeons et les tiges avaient toute la rigidité désirable et je les traitai de la même manière. Je les fixai sous une couche d’eau peu considérable, de facon que les bourgeons fussent dirigés horizontalement (fig. 64, A). Au bout de quelques jours ils germaient et se redressaient Vers la surface en s’allongeant un peu, de sorte que leur extrémité la dépassait. Cette extrémité se courba alors horizontalement, etles tiges restèrent constamment en contact avec l’eau. Au fur età Fig. 64 et 65. — Tubercules de Potamogeton pectinatus L. — À, Avant r'expé rience ; B, au bout de quelques. jours deux courbures se sont m ar tées, l'inférieure due au géotropisme négatif, la supérieure due à l'hy tropisme positif du bourgeon, mesure que la flexion géotropique s’accentuait, la courbure dar 4 tropique augmentait aussi et les rameaux continuaient à s’allon® : parallèlement à la surface, Comme ces plantes sont fort rigides les retirant du vase on pouvait se convaincre que, ni leur be ni leur position n'étaient en rien RONREeS par J'éme (fig. 65, B.). | : 4e ExPÉRIENCE. — Le même phénomène peut s'obser ver cher ol tiges de Myriophyllum ; du moins chez les espèces pas le Rhône et dans notre port. DATES SL dE NAN ee ES ee ne PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 261 Il faut faire une exception pour un Myriophyllum cultivé au jardin botanique de Genève, M. proserpinacoides Hook., qui croît dans les eaux douces du Chili et qui élève parfaitement sa tige au- dessus de la surface. 5% EXPÉRIENCE. — Des rameaux de Ranunculus aquatilis L. à grandes feuilles, placés dans les mêmes conditions, se comportèrent Comme les tubercules de Potamogeton pectinatus, mais le géotro- pisme négatif de leurs tiges étant moins accentué, les deux cour- bures furent moins nettes. Ge ExPÉRIENCE. — Je fixai verticalement dans l’eau up tubercule de Potamogeton pectinatus L., de telle sorte que l’extrémité de son bourgeon dépassât la surface. Ce bourgeon se tient droit facile- ment; il est assez rigide même pour qu'il lui arrive souvent de se briser lorsqu'on veut le courber avec la main. J'avais choisi le Moment où le bourgeon va se développer, de facon qu’il pût Sallonger avant de sécher. Au bout de peu de temps, il se léCourba vers le niveau de l’eau. 7 ExPéRIENCE. — Des rameaux de Zannichellia furent fixés hori- Z0ntalement au fond d’un bocal et recouverts d’une mince couche d'eau, puis le récipient fut rempli d'huile. Un large tuyau passant à travers l'huile mettait l'eau en communication avec l'atmosphère. L'huile devait servir de soutien à la plante lorsqu'elle se redresserait sous l'influence de son géotropisme négatif, de sorte que, si elle effectuait une seconde courbure pour rester en contact avec l’eau, ce ne fut plus sous l'influence de son propre poids, mais À cause de l’hydrotropisme. Les Zannichellia se redressèrent, mais en même _. elles s’incurvèrent de facon à rester en contact avec l’ea botte « espéré n’est pas parfaite, on peut toujours Gbiéeter _ Ae la plante ne pénètre pas dans l'huile, parce que c’est un milieu Qui lui est nuisible et arrête sa respiration. Aussi, avons-nous Seulement relaté ce fait comme venant corroborer des résullats déjà acquis. Conclusions. — 11 est bien difficile de conclure car, il faut l'avouer, i] manque encore une ue décisive. Nous avons » 262 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE renoncé à la faire, nous n'avons même pas pu la concevoir. En eflet, les plantes aquatiques périssent rapidement hors de l’eau; au besoin, on aurait pu encore les mouiller en faisant tomber goutte à goutte de l’eau sur elles : mais alors, étant entourées d’eau, elles n'auraient pu manifester de courbure. Notre dernière expé- rience avec l'huile n’est pas non plus sans soulever d'objections. Enfin, nos premières expériences peuvent s’interpréter de Flo manières : 4° On pourrait, comme nous l’avons vu, supposer que l'aug- mentation de poids des tiges aquatiques dans l'air les courbe passivement et les empêche de s'y dresser. Nos 2, 3° et 6e expé riences répondent à cette objection. Les 2% et % montrent que Chez Zannichellia et chez les tubercules dé Potamogeton pectinatus, là courbure persiste après qu'on a retiré la plante de Peau; &. n'est donc pas une flexion purement mécanique. En outre, dans notre 6° expérience, nous avons fixé verticalement un bourgeol Si de P. pectinatus dont la pointe émergeait de l'eau ; cela seul +4 montre qu'il était assez rigide pour se soutenir lui-même. a 2 On peut admettre que la tige une fois hors de l'eau perdrapl dement sa turgescence et que, molle, elle se courbe facilement pal le fait de son propre poids. Mais dès qu’elle a touché la surface, là lurgescence se manifeste de nouveau et fixe la courbure par! We phénomène de croissance qui accompagne ordinairement la turges- cence. Cette interprétation a l'avantage de rendre compte du fait que la courbure persiste quand la plante a été retirée de l'eau. Le | ne peut réfuter complètement cette manière de voir : je dois die cependant qu’elle ne me paraît pas tout à fait justifiée, parce que dans ma 6° expérience, lorsque le bourgeon du Pot. pectinatus SE recourbait vers la surface de l’eau, j'ai pu constater qu'il n'a P® cessé d’être rigide et bien turgescent. 3° Une dernière hypothèse nous reste, c'est celle d’un hy drour pisme positif (1) des tiges de plantes aquatiques. C’est és Le PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 263 À £ faveur de cette dernière que parlent nos expériences. Cependant, nous ne saurions l’admettre d’emblée, car la preuve absolue n’est pas faite et qu’en outre, il nous paraitrait très naturel que la sélec- tion n’ait pas développé chez les plantes aquatiques une sensibilité spéciale ayant pour but de les empêcher de sortir de leur milieu, si ce but est atteint par le moyen que: nous avons précédemment indiqué. V. — LE RHÉOTROPISME CHEZ LES PLANTES AQUATIQUES Les plantes aquatiques, du moins certaines d’entre elles, sont Cérlainement sensibles à l'action du courant et exécutent sous son influence des courbures caractéristiques. Bengt Jônssen (1) appelle cetle sensibilité : le rhéotropisme ; il l'a étudiée chez des Plasmo- dies de Myxomycètes, puis chez les racines de quelques plantes terrestres. Il montre par ses expériences que les plasmodies se Meuvent toujours dans le sens inverse du mouvement de l’eau, et que les racines se recourbent également contre le courant. Je n'ai pas expérimenté sur les racines, mais seulement sur les tiges, j'y ai été amené par l'observation que les Zannichellia Palustris, dans les endroits où le courant ne se faisait pas sentir, redressaient nettement leurs rameaux vers le haut, tandis que elles qui étaient exposées à un courant d'eau, les tenaient allongés dans le sens du courant - et ce courant était assez faible Pour qu’il fût vraisemblable que par sa seule force il ne püût pas léutraliser l'influence du géotropisme. Je pris de ces tiges allongées horizontalement sous l'influence du courant, et je vis que comme les autres, elles étaient négativement géotropiques, il fallait donc bien qu'il y eût une autre sensibilité qui annulât la première, pour les coucher horizontalement, c'était le rhéotropisme. On peut aussi remarquer que les tiges que l'on force à se tenir ‘ontre le courant, se recourbent peu à peu dans le sens de ce même “Ourant. Cependant on pourrait admettre qu'il n'y a là qu'une action mécanique si les expériences de Jénssen sur les racines U'avaient pas nettement dé tré aue ommes icien face d’une qu (1} Bengt Jünssen : Rheotropismus (Berichte der deutschen botanis- ‘hen Gesellschaft, 1883. Bd. 1, p. 513). > à fond de liège, Ce bocal était tapissé de papier noir et je 264 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sensibilité particulière. Cette dernière ne me semble pas rentrer dans la catégorie du géotropisme, parce qu'ici la force agit su l’ensemble de l'organisme et non sur les molécules du protoplasne, des cellules, commé nous avons vu que cela se passait pour le gé0- tropisme. De plus, nous sommes arrivés avec les tiges à la même conelu- : sion que Jônssen avec les racines : « Auf die Wurzeln hat eine 1 » Energie (Stromung) nur unter der Bedingung richtende Kralt, : » wenn die Empfindlichkeit stark genug ist, um den Geotropismis À » anfzuheben ». à Cette sensibilité a évidemment aussi son importance pour là plante ; on se représente parfaitement que si le rhéotropisme était renversé, c’est-à-dire si la racine se dirigeait du côté du courant la tige en sens inverse, les plantes auraient bien moins de chants de se fixer ; tandis qu’en allant chercher un point de fixation en amont, des racines jettent des câbles qui relieront la plante au fond du fleuve, l’'empécheront d’être entraînée trop facilement # risqueront moins d’être brisés puisque la force agira sur Eux traction et non par torsion. VI. — L'HÉLIOTROPISME CHEZ LES PLANTES AQUATIQUES Les plantes aquatiques ont des tiges qui, comme celles de R plupart des plantes terrestres, sont positivement héliotropique J'ai cultivé dans un aquarium éclairé d’une façon uni-latérale graines de Zannichellia nalustris L.. des rhizomes de potamolt pectinatus L., Pot. crispus L., et Myriophyllum spieatum L. Toutes petites tiges sont sorties de terre et se sont courbées sans € tion vers la source de lumière. Auparavant, pour m’assurer de l’existence de cet héliotropisi j'avais expérimenté de la façon suivante avec des rameaux de qu tournées de différents côtés, et je les avais fixés dans un C _ ménagé qu'une étroite ouverture latérale, Ayant exposé _reil au soleil Pendant deux jours, tous es rameaux ee vers la source de lumière. PHANÉROGAMES AQUATIQUES DE GENÈVE 265 Cette influence de l’héliotropisme est donc marquée sur les plantes aquatiques, mais elle n’est certainement pas aussi intense que sur les plantes terrestres ; elle est très nette, néanmoins, et c'est à tort, me semble-t-il, que Frank (1) la considère comme négligeable. Je n'ai pas expérimenté comme lui sur l’Hydrocharis, mais je serais étonné que, même chez cette espèce, l’action de lhéliotropisme fût absolument nulle. On pourrait supposer que l'influence amoindrie de la lumière sur les plantes aquatiques vient de ce que la couche d’eau qui les recouvre tamise et absorbe les rayons solaires, mais il est probable qu'il n’en est rien et que c’est la sensibilité qui est moindre. En eflet, les rayons absorbés d’abord par l'eau, se trouvent dans la partie la moins réfrangible du spectre (orange, rouge, ultra-rouge) et Ce sont justement ces rayons qui agissent le moins activement Pour provoquer les courbures héliotropiques (2 — . EXPLICATION DE LA PLANCHE VII Fi — Coupe sue d'une jeune fleur de Zannichellia, Mobtaut l'insertion du périgone Fig. 2. — Coupe asitiditite d’une jeune tige de Zannichellia, montrant l'insertion de la préfeuille. ig. 3. — Coupe sagittale de la paroi d’un fruit de Zannichellia : ee, eclocarpe ; me, mésocarpe cellulosique ; ec, endocarpe ligneux ; p, Prolongements du tissu ligneux de l’endocarpe dans le mésocarpe. ig. 4. — Coupe tangentielle dans lhypocotyle d’une plantuie de Smuehellia, montrant le plissement très net des cellules de lendo- €crme, (1) Frank : Ueber die Lage und Richtung. ete. 1 € (2) Pfefler : Physiologie, vol. II. Leipzig. 4881, P 340. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS PENDANT LES ANNÉES 1893 ET 1894. I. — Microbie Lôffler a, depuis plusieurs années déjà, indiqué un procédé pour Je coloration des cils des microbes. On dilue dans l’eau une petite parcelle d’une jeune culture sur gélose ; cette dilution est étendue sur des lamelles, fixée à la flamme, mordancée à l’aide de l'encre de fuchsine et enfin colorée, Le mordancçage se fait à l’aide d’une encre ainsi composée : Solution aqueuse de tanin à 20 pour 80. . . . 10 c.c. Solution aqueuse de sulfate ferreux saturée à froid. 5 €.c. Solution saturée de fuchsine dans l'alcool absolu. . 4 €.c. Mais la méthode de M. Lôffler était trop complexe pour être facile La » + « . . , Far + t ment répétée. En effet, d’après lui, suivant l'espèce bactérienne don on colore les cils, il faut modifier la réaction du mordant en l'alcali- nisant ou en l’acidulant et le degré de cette alcalinité ou de cette acidité varie avec chaque espèce microbienne. MM: NicozLe et Morax (1) ont très heureusement simplifié ei technique. Ils ont d'abord remarqué que la quantité d’alcali ou d'acée : St ii 8 : un indiquée par M. Lôffer comme nécessaire au bon mordançage d microbe donné n’avait absolument rien de précis. En réalité, le er à pendant lequel on fait agir la fuchsine anilinée qui sert de colorant, ‘ : ui EE surtout le temps pendant lequel on fait agir le mordant, ainsi que température atteinte lors de ces deux opérations, constituent les e. ments essentiels de la méthode. L’encre de fuchsine pure et Ms suffit en effet pour mordancer les cils des divers microbes mobiles. " É \ & F3 € Cet 4e l ux La technique, facile à suivre, à laquelle sont arrivés ces deux auteurs, est la suivante : ps “ : à : F une Ÿ On répartit dans un verre de montre, rempli d’eau ordinaire, M7 (t) M. Nicolle et V. Morax : Technique de la coloration des cils [Ansäl®® _ Institut Pasteur, VII, 1893, p. 554]. TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 267 petite quantité d’une culture récente sur gélose. On met une goutte de celte dilution à la surface d’une lamelle propre, très fortement flambée auparavant. Le mordançage est obtenu avec l'encre de fuchsine de M. Lüffler e ayant soin de la préparer avec du tanin à l’éther de très bonne qualité. Cette opération doit être répétée trois ou quatre fois en chauffant chaque fois pendant une dizaine de secondes très légèrement. Entre chaque mordançage, il faut laver soigneusement la lamelle. Toutes ces précau- tions sont nécessaires si l’on tient à éviter les précipités sur la lamelle. Pour la coloration proprement dite, on se sert du liquide de Ziehl, en chauffant une ou deux fois la lamelle pendant quinze secondes. Il ne faut pas laver la préparation dans l'alcool absolu entre le mordan- age et la coloration, ainsi que l’avait conseillé Lüffler A l’aide de ce procédé, MM. Nicolle et tes ont étudié les cils des vibrions cholériques et des organismes voisins. ous les vibrions examinés étaient ACT sauf le vibrion indien, qui s’est toujours montré privé de cils. Les vibrions cholériques de Shangai, Hambourg, Courbevoie, Angers, Finkler et “tiné Deneke, avaient un cil unique situé à l’une des extrémités du v Les vibrions cholériques de Massaouah, de Ca Dm à de Paris (1884) ont quatre cils, situés d'ordinaire deux par deux à chaque extrémité, quelquefois ils sont groupés par trois et un et exceptionnel- lement on peut rencontrer les quatre cils réunis à une extrémité. Le Bacillus coli possède toujours moins de cils que le B. typhique; les cils du B. coli sont d’ai illeurs plus fragiles que ceux du B. typhique. D’après un travail de M. Joune (1), le bacille charbonneux ne serai autre chose qu’une colonie en forme de bâtonnets ou de filaments. Ce bacille colonie est composé de cellules bactériennes isolées, retenues ensemble par une enveloppe gélatineuse, mais séparées les unes des autres par de petites lacunes. Les surfaces terminales de ces cellules bactériennes sont droites ou légèrement convexes. Comme on ne is- tingue de tuméfaction en massue que sur les cellules bactériennes en voie de div vision, il ne s’agit donc pas d’une tuméfaction, mais d’un étranglement, M. Johne remarque de plus que les spores du charbon se Colorent moins facilement par les couleurs d’aniline que les bacilles re avec Fond on pourrait les confondre. (1} Johne : Zur Kenntniss der Morphologie der Milzbrandbacillen {Deutsche Zeitsehr. f. Thiermed X XIX] (2) J. Kotiiar : La morpholugie du Microsporon furfur, 1892, p. Le analysé Avnales Institut Pasteur, 1893, p. 38. | çons derameaux, payant guère que 2 x de large sur 6 à 10 de lor 268 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cultures par le procédé suivant : il transplante dans de la gélose glycé- rinée à 5 °/, les squames de la peau du cou et de la poitrine. pe gélose est ensuite coulée dans des boîtes de Petri, et là, à côté grand nombre de colonies bactériennes, on obtient dostuel dl colonies du champignon, que l’on peut isoler. Si l’on frotte alors la peau rasée d’un lapin avec ces colonies, on a, au bout de quelques jours, un développement de Pityriasis et notam- ment les Po pelolons caractéristiques composés de conidies du Microsporo. Ce champignon se développe rapidement vers 35° et aussi bien en milieu acide qu’en milieu alcalin C’est dans la gélatine que LS cultures sont caractéristiques : le Microsporon pousse d’abord en profondeur en formant un creux tapissé d’une masse mycélienne jaune clair. De là, le thalle s'élève sous forme de proéminences d'aspect varié. Ensuite la surface se plisse en bourre- lets. Les hyphes présentent des cloisons que l’on met en évidence par l'emploi successif du chlorure de zine et d’une ge d’iode dans rt de potassium : elles se détachent ainsi en clair sur fond jeune microbe se propage par conidies : la cellule blanchi puis la Pr devient grise et pulvérulente; elle ne renferme alors que des conidies seules, rondes pour la plupart ; leur diamètre est de 054 M. Kotliar observe la tranformation en conidies d’hyphes dévelop- Ÿ _pées dans la profondeur de la gélatine. Enfin, il fait observer que nom de Microsporon furfur est mal choisi et il propose celui d' Oidium # _ subtile. M. R. SasourauD (1) a repris l’étude d’une maladie du cheveu. Cette Lara innominée est causée par le Mierosporon Audouinil, 4 l'auteur propose de lui donner le nom de tondante rebelle où dé na de Gruby. 4 Dans cette maladie, le parasite forme une gaîne continue autour du à cheveu et ne le pénètré pas dans sa substance; sa croissance S ’effectue “ de haut en bas, de la portion aérienne du cheveu vers Sa ’ radiculaire, Le cheveu, traité d’abord par l’alcool, ne montre que de très fines spores (2 x), séparées les unes des autres par un espace clair te ince. Chaque spore se montre constituée de d eux parties : une masse ;. ovalaire centrale un peu obscure et une enveloppe hy aline LR épaisse, parfaifement claire et transparente, limitée par un bord ? peine visible, sans double contour. Quand on dissocie le chevet trouve, entre les spores désagrégées et flottantes, de minusc ds La culture de ce Microsporon Andotini est facile sur tous les miles dj R. Sabouraud : Sur une mycose innominée de l'homme [Anna Pasteur, VILI, 1894, p. 83]. Eu TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 269 usuels, mais la plus caractéristique est celle que l’on a sur pomme de terre par stries. En une semaine, la strie devient une traînée grise qui passe ensuite au brun rougeûtre ; puis, vers le douzième jour, commence d r à paraître sur cette strie un duvet rare et court qui s’é Ï r places en petits bouquets. La semence que l’on prendra dans cette cultu de terre après deux ou trois mois sera encore e a vivante ; c’est là un caractère différentiel fer cultures des tricophytons dans ce milieu. Quand on fait une culture en goutte suspendue, la spore mère pousse d'abord une série d’articles courts semblables à elle. C’est de cette série de cellules rondes ou ovoïdes que partent les rameaux mycéliens assez espacés les uns des autres. Toutes ces cellules mycéliennes sont renflées en massues à une de leurs extrémités, de sorte que le mycelium de la culture apparaît comme moniliforme, A mesure que la culture devient adulte, ces renflements augmentent de diamètre et prennent plus dinboranco dans l’ensemble du végétal; ils atteignent alors 9 à 12 de diamètre et quelquefois davantage. Puis, vers le dixième jour environ, à la périphérie de la culture, les terminaisons mycéliennes. cessent d’être moniliformes; elles émettent de longs filaments termi- naux, contournés en tous sens, pouvant s’entrecroiser de toutes façons, mais en laissant toujours beaucoup d’espace entre elles. Puis, dans les iilieux fortement azotés et sucrés, on voit se produire, en un point des filaments contournés terminaux, point le plus souvent incurvé en crosse, un épaississement latéral sur une longueur de 15 à 18 &. Enfin, il se dévelo oppe, d’un seul côté de la branche fructifère, une série d ExCroissances, tantôt obtuses, et l'hyphe sporifère prend alors la forme d’une lame de scie, tantôt au contraire assez eflilées et ressemblant aux dents d’un peigne. Sur ces pédicules prennent naissance les spores externes, sessiles, chaque denticule ne possédant qu’une seule spore. Dans une maladie du pied, connue sous le nom de «Pied de Madura », M. Vixcewr (1) constate chaque fois la présence, à l'état pur, d’un microbe particulier l'œil nu, les grumeaux isolés dans les bulles ou les nodosités du Pied ressemblent beaucoup aux grains d’actinomycose. Étalés sur une lame de verre, un grossissement de 4 à 500 diamètres les montre consti- tués tout entiers par un tin mycelium très dense. À la périphérie des louffes, ou dans les points où celles-ci sont moins compactes, les fila- ments, droits ou flexueux, apparaissent pourvus de ramifications. M. Vincent donne à ce parasite le nom de Streptothrix sde Les rameaux de ce microbe sont très grêles (1 4 à 1 Du d'épaisseur): Les éléments constituants offrent une disposition manifestement rayon- née. On trouve fréquemment, soit dans la continuité des filaments, soit (1) H. Vincent : FE sur Le parasite du « Pied de Madura » fase de 129]. , Phoiss Pasteur, VI I, [) 270 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à l’une de leurs extrémités, de très petits renflements irréguliers ou en boutons (2 y. environ). Les milieux de culture qui ont paru les plus favorables sont les infusions végétales non neutralisées. Le liquide ne se trouble jamais; tit pois. une faible réaction Wine: L’optimum pour le développement est 37°. Ce Streptothrix ne liquéfie pas la gélatine. 11 se colore très bien par les dérivés basiques d’aniline. Il prend le La formation des spores se fait surtout dans des points en contatl avec Pair. Ces spores ont 1,5 x sur 2 w de longueur. Ces spores sont ngu tuées par une température de 85° pendant trois minutes ; elles résistent à une température de 75° pendant cinq minutes. ! £ M. YERSiIN est parvenu à montrer le caractère parasitaire de la peste (1). Il a trouvé, dans les cas de cette maladie, qu’il a étudiée lors uae épidémie à Hong-Kong, un bacille qui semble spécifique: we bacille existe en tree presque pure dans les bubons et les ganglions, 4 qui en: sont farc : Ce bacille ps court, trapu, facile à cultiver sur gélose et son inoclr lation à la souris tue cet animal dans les vingt-quatre heures. On sait que le Bacillus coli communis se rencontre fréquemment dans les eaux. Lors des épidémies de fièvre typhoïde, un des travaux que l’on ne manque pas d’imposer aux bactériologistes est la recherche du bacille d’'Eberth dans les eaux suspectes. Le nombre des méthodes que l’on a successivement préconisées pour arriver à séparer ce microbe du B. coli est grand. Pour se faire une idée de la valeur de ces procédés . M. GRimBErr a recherché (2) s’il était possible de retrouver dans un cau le bacille d’Eberth, quand ce bacille est accompagné du B: col. Pour cela, un ballon d’eau stérilisée reçoit 1 ce. d’une culture authen tique de bacille typhique et 1 cc. d’une culture de B. coli. Après deux jours, les procédés employés ordinairement ne décèlent que du. co Il en a été de même dans toutes les expériences, bien que M. Gri x ait diminué de plus en plus la quantité de coli qu'il mettait dans à ballon. M. Roger (3) a recherché quelle pouvait être l’action sur le Gre- nouille des produits solubles du Bacillus coli communis. Il à trou? que ces toxines déterminent chez cet animal un empoisonnement qui (1) Yersin : Le bacille de La peste (Comptes rendus Académie Sciences, ai 1894). #2 = (2) Grimbert : Sur la recherche du bacille d'Eberth dans les eaux æ biologie, 12 mai 1894). (9) H. Roger : Produits solubles du na coli communis, leur action. la Grenouille [Société de biologie, 6 mai 1893]. TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 271 comprend sucessivement les trois stades : 1° parésie initiale; 2° hyper- excitabilité médullaire ; 3° paralysie terminale, Ces produits solubles agissent sur la moelle et successivement sur les muscles striés et sur le cœur. La bactéridie charbonneuse est un microbe aérobié se cultivant facilement sur divers milieux. M. l'abbé Mauxus a ensemencé ce bacille sur de l’amidon (1). Il a constaté que la bactéridie est susceptible de transformer l’amidon en glucose, ce qu’il constate par la réduction de la liqueur de Fehling. Puis il s’aperçoit, au moyen de la même réaction, que le sucre ainsi formé par la bactéridie est détruit, utilisé comme aliment par le bacille. M. Rocer (2) cultive la bactéridie dans du lait contenu dans des tubes à essai. Il voit alors que la bactéridie a la propriété de déterminer la coagulation du lait et le milieu devient fortement alcalin. On peut déceler dans le liquide ainsi coagulé la présence d’une présure qui Coagule le lait en dehors de tout élément vivant. lons, il n’y a pas de coagulation ; le liquide devient simplement jaune brunâtre. Il y a de la présure aussi bien dans le lait non coagulé que _ de lait dans les ballons, la coagulation se produit dans les couches profondes soustraites à l’action de l'air. Peut-être aussi la différence dans les résultats tiendrait-elle à l’activité différente de la bactéridie, microbe aérobie, dans ces deux conditions. : ) M. Rocer (3) a cherché également comment se comportait la bacté- ridie vis-à-vis du glycogène. 11 ensemence ce bacille dans des décoctions laiteuses de foie et après vingt à trente heures de culture, il constate qu'il n’y a plus de glycogène et qu’il n’y a pas de glucose. Le glycogène éSt altaqué par les produits de sécrétion du microbe : il suffit, en effet, € filtrer une culture de bactéridie en bouillon glycogéné et d'ajouter du glycogène au liquide filtré pour constater qu'après deux à trois heures il n’y a plus de glycogène, mais un peu de sucre. M. Roger s’est demandé alors comment se comportait le glycogène du foie des animaux qui succombaient au charbon. Selon lui, le glyco- (1) L'abbé Maumus : Sur La transformation de l'amidon végétal en sucre par le bacille du charbon (Société de biologie, 28 janvier 1893]. ce . (2) H. Roger : Action de la bactéridie charbonneuse sur le lait [Société de biologie, 18 mars 1893]. (3) H. 272 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE gène fait totalement défaut dans le foie des animaux morts chaebonneux, ceci s’accompagnant d’une notable hyperglycémie. Partant de cette idée que contre un ennemi vivant, le plus rationnel est d'employer une arme vivante, Pasteur avait préconisé les micro comme moyen de destruction des lapins, en Australie. Le sud de la Russie subissant des dégâts considérables causés par le spermophile, M. Metchnikoff avait conseillé l'emploi du choléra des poules pour faire disparaître ce spermophile. Mais en pratique on n'avait pas eu les résultats attendas. Aussi, M. PacmimskyY (1), constatant que le Vibrio Metchnikowi donne au spermophile une maladie RE et est sans effet pour les oiseaux domestiques, préconise ce micro . Winogradsky, dans son travail sur les alfobactésiés avait signalé ce fait que les sulfobactéries se disposent d’habitude à uné certaine distance de la surface libre du liquide, et absorbent, en S'a sant et en s’élevant, tantôt de l'acide sulfhydrique, tantôt de oxygène. De plus, cultivées sur une lamelle dans un liquide contenant de l’ati sulfhydrique, les sulfobactéries se disposent en anneau à une distance de 1 millimètre du bord du couvre-objet; mais si on les cultive dans des gouites non couvertes, elles ne se développent pas du tout. Dont; il y a pour ces bactéries un optimum'd'accès de l'air auquel elles s’accom- modent. étant douées de mobilité. M. BEYERINK (2) décrit une adaptation analogue chez certaines bac- téries saprophytes. Il place au fond d’un tube en U des graines æ aseolus vulgaris. var. nana, verse dessus de l'esà distillée et aban- donne le tout à la température de la chambre. Dans d’autres expériences il opère sur des cultures pures : au lieu des graines de Phaseolus, il met au fond du tube un peu de gélatine stérilisée, verse dessus de l'eau stérilisée et ensemence le liquide. Dans les deux cas, il se développé dans le liquide des bactéries, qui, au bout de quelque temps, ” posent sous forme d'un trouble nettement défini à une certaine de la surface libre du liquide. Si l’on fait passer un courant d’hy drogène au-dessus de cette surface libre on voit la plaque bactérienne s'élever; elle s’abaisse, au contraire, quand on remplace le courant d’hy drogène par un courant d'oxygène. Pour expliquer ce fait, M. Beyerink admet l'interprétation de M. Winogradsky : les espèces bactériennes en ques tion réclament une certaine pression moyenne de l'oxygène. (1) W. Palmirsky : De l'emploi du Vibrio Metchnikowi pour la destruction : des en {Archives … sciences biologiques, S'-Pétersbourg, n, 18% ” . (2) Beyerink : Ueber Athmungsfiguren beweglicher Bacterien a Bacter. sn Parasitenk., 1893, XIV, p. 827}. (A suivre). En LL. MARMER. Lille: Imp, Le Bigot frères. Ni Le Gérant : Th. Clerquit | £ me ê. Planche Tome que de BPotan é générale | rale Hoceutinen de) MODE DE PUBLICATION & ne rm La Revue générale de PNR paraît le 15 de ch mois et Chaque res se est composée d à 48 pages avec nnbrhe et figures dans le texte. Le prix annuel ne d'avance) est de : 20 Îr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison Es vendue séparément. Les sept premiers volumes, dont les sommaires se trouvent ci-dessous, sont en oran au prix de 20 franes chacun. Adresser les demandes Re mandats. etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Lai BONNIER, Professeur à la Sorbonne, 15, rue de FEstrapade, Par Il sera rendu compte dans les revues s éciales de RER mémoires OU notes dont un esemplaire aura été ssé au Directeur de la Revue £énérale de Botanique Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale dé le Botanique ont droit gratuitement à vin: yt-cinq he dqTEe en \irèue: à Sominaires des sept de volumes de la Revue générale de re : Tome I. — /676 pages, 26 planches et 153 Len exle).— BORNET À agro Sri lulvescens. — Guienanp : Anthérozoïdes: — EVégélation de la vallée Monix; Lichens et. protonémas den Mousses; Henoneu hicées de la Flore de Le R: N UY } è Psalyrelin. — Trapur: 4bi bé 8, - het ee : Abies numidica. — SeexeTtTe: Les tuhercules. ANTIN: dore. et Cladosporium. — Pousen : Phanérogame sans chlorophylle. — Mascer : Anatomie (LecLerc pu SaBLon); Champignons (Cosranrin); Technique dr Lan ape Plantes de l'Asie (FRANCHET}; Physiologie végétale (JUMELLE); Paléontologi à TA). - Tome If. — 536 pa le texte). — Barranvien et ra es, 25 planches et 205 figures dans exte). : TraBur : Lo (76 pi mn ARR CuRTEL fers ralen ri asteiaits Ponant ren nuits oz les Lime “Un raie de a Vigne. _ des Composées. — FRANCHET : ”Bambusées à étamines monadelphes. ns d’aleuro Paléontol le ol SES sr ME ie ne rclérses et fermen BournouE); ee 7 Dos). Tome III. — Lg pages, 20 À d por et és due dans le texte), — Bravo ee ments de la graine.— Russe ee ou.— .. EVAUX : Porosité du teuiti mé Cucur- et A Me: — A vor par e MM. BonNiEr et NG l'analyse des gaz.— VraLa : Maladie de ph mate: Maladie des raisins. — Perforation des An sers de terre par le Chiendent. — en, : Structure — JUMELLE : tion et qe re chlorophylliennes. — Dm : drainage et de ue: ch ss — Basrir : Tige et feuille des Mousses — Conway Plantes européennes introduites dans le nn — TRABUT : Chatapiianss Lee du Criquet pèlerin; Riella.— DanieL : Racines napiformes tradaiteirel, — CosranTin : Culture en eur France {MASCLEF) ; Champignons (CosranrTiN); Physiologie Ca rt végétales ( (Jumerce); Technique (Durour). : Tome Le — (588 æ lanches et 70 figures dans le texte). RABUT : Quercus Mirbec Fa eris aquilina sg à calcaire. — - Russe : Inñiorescance mâle du oy RE et BorDAGE: Mouvements des per acts — LECLERC DU SABLON : Tubercules des dd Maladie ï du Pla Pru tes et i HERVIE NNIER: Réviviscence des plantules desséchées; Variations de ré Respiration et assimilation des plant .— Corpemoy : Liliacée exoti re _ pare de et ss — DE LAMARL : Les feuilles à l'om e et au s0l ues : Physiologie et chimie végétales ( (rome): : Lichens (Huu) : ; Anatomie (PRUN&T); a ds et fermentations (Bourraux) ; Plantes (Masce nie Tome V. — (544 pages, 22 planches et 211 sa le texte). — 2: Rosa sericea. — BONNIE : Transmission de la pression à travers les Pate "Alphonse r. : ennes. e € taines essences végétales. — WaRMING : Géograp hie botant que 16 de e Lagoa Santa (Brésil De LaMaRLièRe: Développement de ei, Ombellifères. — Magnin: Végétation des ! s du Jura. — Jaccarn : La pression des gaz et le Moses nant des végétaux. — BRIQUET BOULANGER : chot rians. — L de 1 nr ER ; Les plantes à piquants. — Cosr . . rss septiques sur la Môle. ichens (Hu) rs (FLaautr) : Paléon ntologie végétale (vs SaporTa) Stière (Henry) ; Bactéries et fermentations (BoUTROUx). 0 Le qu ne figures dans bar - Dame : La grefei se Applications de Fe à bacée.— PRUNET : Propagation du Pourridié.— FLOT : Procédés “des de or ane as re ram Ja “rip opti du bois. — MESNARD : Parfums ©! - Tragu ï tition des engrais. — CosraNTiN et MarRuCHOT : Vert-de-gris, Plâtre et Chanci.— DE LAMET ne Espèces noûvelles _ Sphér iacées.— Lune: Dessicsation et respiration des tubercules orences. r et HIickeL : ae mis du Pin. — pr Géograpue que dei la a Côte-d'Or. — ant sn P. Duchartre ; Plantes arctiques et plantes alpines. Bacté et fermentations ré TROUX); Algues (FLAMAULT); Physiologie : te le Fa Lichens (HuE) ; Champignons (CoSTANTIN). : Tome VII. — /554 pages, 22 planches et 44 figures dons le texte). — Hr: Inflores- cotces. = Gain : Action de l'eawu sol sur la végétation. — Henry : Végétation for en Lorraine en 1893. — BouLa er : Spor otrichum. — LECLERC DU ane: : Germinaio MaTRUGROT: 6 — ZeicLer : is G. Rare : — dela p “ “pietra Pngaia.— nn iaraute 6. de de la cd randis. |. Revues : Champignons (CosraNTIN ysiologie et végétales (Jumeuue) ; Be ries et nahursvecosues : DU pt mer ris ouaann Fe. ne Imp. LE BIG OT Frères. REVUE GÉNÉRALE . DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME LE] Livraison du 15 Juillet 1896 N°61 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1896 _ LIVRAISON DU 15 JUILLET 1896 EL — HOMOLOGIE wU MASSIF POLLINIQUE ET DE L'OVULE (avec “are dans le par M. Marin Molliard . . 28 IL — ACTION DES SELS SUR LA FORME ET LA STRUC- ‘ TURE DES VÉGÉTAUX (avec planches et nt > dans ï le texte), par M, Ch. Dassonville. 4 II. — SUR LA RECHERCHE DES ACIDES ORGANIQUES : DANS QUELQUES MÉSEMBRYANTHÉMÉES, par : MM. Berg et Gerber. : pr: IV. — SUR LA VARIATION DES GRAINES SOUS L'IN- FLUENCE DU CLIMAT ET DU SOL, par MES Gain. : . . Re Ter FLE # ERIC PVCE PARLE LEE PAT LLERl PES ES Us 2-7 S Y. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS pendant les années 1893 et 1894, par M. L. Marmier (suite). . . . . : . : — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI NÉES, depuis le 1” Janvier 1889 jusqu’au 1*“ Janvier 1895, par M. L. Géneau de Lamarlière (suite) . ST A Re SP DOS ee Se NES POS ES PR ET LENS PU MENT AN PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 10. — Lupin. PLANCHE 12. — Lupin. Cette Éros renferme en outre vingt et une gravures dans le texle- à ; Dour à le mode de péblicatian ” les conditions d'abonnement w _.—… de de Ja. couverture. A HOMOLOGIE DU MASSIF POLLINIQUE ET DE E’OVULE par M. Marin MOLLIARD (1). [l n’est depuis longtemps plus douteux que les étamines et les carpelles ont la valeur morphologique de feuilles qui se sont adaptées aux fonctions reproductrices; Ce fait est établi à la fois par des considérations de développement et d’anatomie,et par de nombreuses modifications tératologiques. Mais on n’a pas cherché à établir d’une manière un peu précise la correspondance des différentes parties de ces organes fondamentaux, en particulier la Valeur comparée du sac pollinique et de l’ovule; c’est à quoi tend _ la présente note. Nous appellerons, dans ce qui suit, sac pollinique ce qui provient de la division des cellules mères primordiales des grains de pollen, loge pollinique \a paroi de ce sac, et massif pollinique l’ensemble de ce contenu et de ce contenant. Avant de chercher à émettre toute comparaison, rappelons les faits qui peuvent nous renseigner sur la valeur des différentes Parties de l'étamine et du carpelle considérés isolément. On a beaucoup discuté sur la manière dont naissent les sacs Polliniques sur la feuille staminale. Pour les uns (Cassini, Rœæper, Meyer), dans chaque moitié d’anthère, un Sac pollinique appar- lient à la face supérieure, l'autre à la face inférieure ; Mohl, S'appuyant sur des considérations tératologiques, a montré que, _ ans certains cas, les. quatre sacs polliniques proviennent de la . face inférieure : pour Celakowsky (2), deux des Sacs polliniques … (1) Travail du laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. G- Bonnier, _ P) Celakowsky : Teratologische Beilräge zur mOTP hologische Deutung der “AWbgejässes (Pringsh. Bot. XI, p. 124). _ Conc@rde avec les interprétations de Braun et de Wydler, est que Culièrement nettes et où elles ont été signalées par Peyritsch, ail# libéro-ligneux dont le liber est du côté de la face externe ; dans le : (1) G. Bonnier : Observations sur La situation morphologique des Mal _ Mques chez l'Helleborus fœtidus (Bull. Soc. Bot. de Fr., t. XXVI, p. 139, _ @) Müller: (Mémoires de la Soc. de Phys. et d'Hist. nat. de Genève, L. XVII) 218 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE du Rosa chinensis sont marginaux, les deux autres se développant sur la face postérieure. M. Bonnier (1) a montré que chez l’Helle- borus fœtidus, les quatre sacs polliniques proviennent de la face. inférieure de la feuille Staminale, tandis qu’ils prennent naissance sur la face supérieure chez la plupart des autres Renonculacées, 4 et que par suite, les caractères diflérentiels qu’on avait cru trouver de ce fait entre les Angiospermes et les Gymnospermes n'étaient pas rigoureux. J'ai moi-même observé que chez le Petunia hybride double, des lames détachées des carpelles et se transformant en étamines, avaient ordinairement deux sacs développés sur la face inférieure, deux sur la face supérieure, mais que cela n’est pas constant. Nous ne retiendrons de ces faits que l'absence de règle générale, les sacs polliniques pouvant naître chez les Phanérogames sur l’une quelconque des faces, sur les deux à la fois, ou encore sur les bords de l’étamine ; cette variabilité est un caractère de ressemblance avec le Carpelle sur lequel les ovules peuvent prendre naissance en des régions variables. Celakowsky, dans le mémoire cité plus haut, a étudié une inté ressante transformation de l’étamine chez le Dictamnus albus; l'anthère s’y transforme parfois en une feuille où de chaque côté de la nervure se détachent deux lames foliacées, une lame externe ÿ Correspondant à un des sacs polliniques et une lame interne et respondant au second ; la conclusion générale de Celakowsky, qui les quatre sacs polliniques d’une anthère ne correspondent pas à une feuille simple, mais à une feuille doublée par émergentes les deux ailes postérieures représentent la feuille primitive, js deux autres en sont des émergences. Müller (2) l'avait déjà mon pour le Jatropha Pohliana. * J'ai eù l’occasion d'étudier plusieurs transformations analogu® d’anthères, par exemple chez l’Anthriseus Torilis, où elles sont par que chez d’autres Ombellifères, chez des Bromes et chez le Sinap : ur A 7 arvensis. Dans tous Tes cas, la lame externe possède des faiscei LE- MASSIF POLLINIQUE ET L’OVULE 279 lame interne, au contraire, le liber est tourné vers l’intérieur, de sorte que les deux lames se regardent par leur face ligneuse et sont symétriques par rapport à un plan qui passerait entre elles ; cette structure anatomique concorde avec les caractères différents que présentent les faces qui se regardent et les faces externes; c'est ainsi que leur coloration est d'intensité différente. Cette structure s’explique par ce qui se passe chez le Sinapis arven sis, où on trouve tous les intermédiaires entre la structure normale Fig. 66 à 69. — Stades de la transformation d’une anthère de Sinapis nos 8 A) en une feuille bilaminaire (D); en B et C on a la structure d'un pétiole : les parties grises représentent les sacs polliniques: Eu d'une anthère et celle de la feuille bilaminaire dont nous venons de Parler, comme il est facile de s'en rendre compte en considérant les figures 66 à 69 (A-D) ; la fig. A représente la coupe d’une anthère normale avec un seul faisceau dans le connectif; avec la fig. B, on à la constitution d’un pétiole; deux invaginations latérales peu | Accentuées délimitent les deux régions correspondant aux Sacs Polliniques antérieurs et postérieurs; les sacs polliniques ont tes transformations inverses qui vont nous servir à établir un 276 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE avorté plus ou moins complètement et on observe une rangée cireu- laire de faisceaux libéro-ligneux, disposés comme dans un pétiole normal ; dans le stade représenté par la fig. C, les invaginations se sont accentuées et les faisceaux disposés précédemment à peu près suivant un cercle, se trouvent situés sur une ellipse de plus en plus aplatie, si bien qu’on arrive (fig. D) à avoir dans les lames ainsi formées des faisceaux dont les bois se regardent. Rappelons que ces phénomènes ne sont pas particuliers à l'éta- mine, mais ont été observés par André dans les feuilles ordinai res du Caladium auritum, et que je les ai signalés dans des pétales de fleurs doubles de Petunta arborea. L’étamine peut donc être considérée, dans ces différents exem- ples, comme une feuille simple, dont le limbe s’est dédoublé de Chaque côté de la nervure médiane, chaque partie donnant nais- sance à un massif pollinique. Dans tous ces cas, les deux lames n'ont pas tout-à-fait la même valeur, l’une contient le faisceau libéro-ligneux médian, celui qui existe seul dans l’anthère normale, l’autre, qui est considérée comme une émergence de la première, ne contient que les faisceaux les plus petits. La considération de la Structure anatomique vient done à l'appui de l'opinion de Cela kovsky et de Müller, à savoir que cette feuille bilaminaire est uné feuille simple et ne provient pas de la réunion de deux feuilles soudées. La structure anatomique, les faits de virescence présentés par les carpelles montrent que ceux-ci sont des feuilles dont les bords portent un certain nombre de rangées d’ovules, ce nombre étant d’ailleurs très variable, ainsi que celui des ovules dans chaque rangée; les ovules peuvent se transformer en lames foliacées: absolument, comme nous venons de le voir pour les massifs polli- niques ; retenons que, dans une même rangée, des ovules voisins peuvent se souder plus ou moins étroitement, le plus souvent seulement par leur funicule, quelquefois par leurs téguments, comme je l'ai observé chez des Tulipes. LCR AR ee Ce sont surtout les transformations des étamines en carpelles + homologie entre les diverses parties de chacun de ces organes. tes a étudié un exemple très intéressant de transformation LE MASSIF POLLINIQUE ET L'OVULE 271 d'élamine en carpelle, dans la Joubarbe; rappelons, en un mot, que dans ce cas tératologique, un massif pollinique peut être rem- placé en partie ou en totalité par une rangée d’ovules, ou par une lame stérile et qu’on peut observer sur les anthères ainsi tranfor- mées toutes les combinaisons possibles provenant de l’association de ces trois modes de différenciation dans les régions occupées par les massifs polliniques ; c’est ainsi que la fig. 70 (A) représente une anthère normale, la fig. 71 (B) une anthère dans laquelle un massif pollinique est remplacé de chaque côté par une rangée d’ovules ; dans la fig. 72 (C), les deux massifs polliniques antérieurs sont remplacés par une rangée d'ovules et les deux autres par une lame stérile. F Fig. 30 à 56. — À, B, C, coupes d’anthères de Jgubarbe (d'après Engler): A. anthère normale ; B. anthère dans laquelle les massifs polliniques posté- rleurs ont été remplacés chacun par une rangée d’ovules ; C. anthère où les Massifs polliniques antérieurs sontde plus remplacés par des lames stéri- — D, E, F. coupes de carpelles de Tulipe, où les fangées d’ovules sont "emplacées par un massif pollinique où une lame foliacée (L). — G- Eta- mine de Narcissus Pseudo-Narcissus-où les massifs polliniques s. p. font Place à gauche à des ovules 09. : J'ai observé dans le Varcissus Pseudo-Nareissus cultivé une . Mansformation analogue représentée par la fig. 76 (G) ; l'étamine ‘ésentait d’un côté deux massifs polliniques (s. p.) et de l'autre - Côté, à Partir du haut, deux massifs polliniques remplacés chacun PUS bas par un tissu de parenchyme divisé en une série de sillons 278 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE transversaux; ces deux formations se prolongeaient à la partie 2 inférieure par deux rangées d’ovules normalement constitués. Les transformations que nous ont présentées des carpelles de Tulipe sont tout-à-fait de même ordre. C’est ainsi que la fig. 74 (E) représente un carpelle dont les deux rangées d’ovules ont été d’un côté remplacés par deux massifs polliniques ; dans un autre carpelle (fig. 73, D), on avait à la place des deux rangées d’ovules un massif pollinique et une lame stérile (1.). bords des carpelles une lame foliacée qui pouvait remplacer d’un côté la rangée externe d’ovules, et de l’autre la rangée interne (fig. 175, F). Ces différents exemples nous invitent à regarder le massif polli- nique comme l’homologue d’une rangée d’ovules, chacune de ces formations pouvant se remplacer, ou être toutes deux remplacées par une lame stérile identique, et cela non seulement de chaque côté d’une feuille, mais aussi suivant sa longueur ; puisque nous avons Vu qu’un massif pollinique dépourvu de. faisceaux, peu S8 transformer en une lame foliacée contenant des faisceaux, ous pouvons aussi bien admettre qu’il peut être homologue d’ovules contenant des faisceaux ; la considération de la présence ou de l’absence de faisceaux nous semble d’ailleurs parfaitement acces soire ; c’est une différence physiologique et non morphologique; le sac pollinique n’est pas éloigné du faisceau du connectif et dé plus les grains de pollen, qui ont besoin d’une nourriture relativé- ment peu considérable, sont entourés par une assise nourricière | spéciale qui la leur fournit ; l'ovule, au contraire, est le plus souvent très éloigné de la nervure médiane du carpelle et là . besoin pour son développement d’une grande quantité de noue | ture qu’il doit recevoir par un faisceau spécial. Le Dans certains échantillons de Tulipe double, on observe sur les Mais le massif pollinique a une constitution relativement simple par rapport à celle de l’ovule ; quelle signification donner en pe ticulier aux téguments de l’ovule, par qui sont-ils représentés dans le massif pollinique ? Ce sont les faits que nous à four” = l’étude des tranformations des ovules dans le Petunia hybrida 4 nous permettent de nous faire une idée de la manière dont s’effectu® LE MASSIF POLLINIQUE ET L'OVULE 279 cette transformation de l’ovule en massif pollinique ou la trans- formation inverse, les exemples précédents ne nous en ayant Fig. 97 à 84. — Différents états de transformation des ovules chez le Petunia Ybrida : D, ovule normal ; B, C, ovules où linvagination épidermique est beaucoup plus Sosa: E, F, G, ovules où le sac em mbryonnaire ag rémplacé par un sac pollinique ; en G, l'invagination pu a complè- tement Haba aru. +. donné que les termes extrêmes ; nous pouvons résumer ces transfor- Mations, pour le détail duquel je renvoie le lecteur (1) à ma précé- 2 : Mini 1h 73 Pa Sur La LA en du polen dans les ovules du Petunia 280 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dente note, de la manière suivante. On trouve s’insérant surles carpelles du Petunia hybrida la série d'organes suivants: ; 1° Des ovules normaux (fig. 79, D) à tégument soudé au nucelle, c’est-à-dire chez lesquels le nucelle et le tégument ne sont distincts qu’à la partie terminale ; il n’y a là qu’une légère invagination de l'épiderme suivant l’axe du nucelle ; 2 Les figures À, B, C, représentent des transformations de cel ovule caractérisées par ce fait que l’invagination épidermique est plus considérable, de telle sorte que la partie supérieure seule du nucelle (fig. 19, C) ou le nucelle tout entier (fig. A et B) est distinct d’une partie plus externe, le tégument ; les ovules correspondants aux fig. Bet C possèdent un sac embryonnaire; il ne s’en déve- loppe pas dans certains ovules (fig. A). Dans l’ovule normal, ilnY a, à proprement parler, de tégument qu’au-dessus de la région du sac embryonnaire; plus bas, on a une masse de parenchyme homogène où on ne peut distinguer un nucelle d’un tégument; 3° Dans des organes dont la forme extérieure est absolument celle d’un ovule, on observe une invagination épidermique,égaleà celle de l’ovule normal (fig. F}; mais le sac embryonnaire est remplacé par un massif de grains de pollen; je n’ai jamais observé d’ovule analogue à celui de la figure C, dans lequel le sac embryon- naire serait remplacé par un sac pollinique; ce serait un organe tel que celui que représente la figure E ; lorsqu'il y a formation ” grains de pollen l'invagination épidermique semble ne jamai s’accentuer ; RP 0 QT ENT MORE SR RTS ET CRUE ET ee NE ALES TRS Het de por 20 & Supposons que l’invagination de l'épiderme, dont on COM” prend l'existence quand il y a un tube pollinique à conduire int l’oosphère, vienne à disparaître quand le sac embryonnaire à fait place à des grains de pollen, on a un organe tel que celui de À fig. G, où on ne peut plus distinguer, même à la partie supérieuln de régions correspondantes au nucelle et au tégument, mais dl! n’a pas cessé pour cela d’être homologue de l’ovule; 4 5° Ces ovules, dépourvus de téguments, ayant encore un Br cule, sont de moins en moins pédiceïlés (fig, H, spa, sp? ” réunissent de manières diverses et on arrive ainsi, par toutes le transitions possibles, à observer sur le carpelle des massifs Pole niques normaux, sous forme d’une émergence longitudinale appe LE MASSIF POLLINIQUE ET L'OVULE 281 raissant à la surface du carpelle ; le sac pollinique spi de la fig. H reçoit deux faisceaux, alors que les ovules n'en reçoivent qu’un; on peut le regarder comme provenant de la soudure de deux ovules ; ce cas est surtout intéressant en ce qu’on observe ici un massif pollinique n'ayant plus de pédicelle net correspondant au funicule et recevant encore des faisceaux à la manière d’un ovule. En résumé, chaque fois que la cellule mère du sac embryonnaire est remplacée par des cellules mères de grains de pollen, il apparaît autour de ces cellules mères une assise nourricière, et l’invagi- nation épidermique micropylaire tend à s'atténuer ou disparait ; la distinction entre les régions nucellaire et tégumentaire s'éva- nouit, mais cela nous montre aussi que l'ensemble de l’ovule équi- Vaut au petit massif pollinique qui l’a remplacé. Si nous revenons à la transformation d’un massif pollinique de Joubarbe en une rangée d’ovules, nous n'éprouvons plus de difficulté à regarder un massif pollinique comme homologue de l’ensemble des ovules qui le remplacent ; si le massif pollinique est remplacé Par n ovules, chacun de ces ovules est l’homologue de la. nn” Partie du massif pollinique. Dans tout ce qui précède, nous avons supposé que l'ovule ne Possédait qu’un seul tégument; ilest clair que tout ce que nous avons dit peut s'appliquer aussi bien au cas des ovules à deux tégu- ments; l’invagination épidermique est simplement dans ce Cas Plus compliquée. L'homologie que nous sommes amené à formuler permet de Srouper un certain nombre de faits morphologiques se rapportant à l'étamine ou à l'ovule : nous pouvons, en d’autres termes, trouver des applications à cette manière de comprendre les relations &xistant entre un massif pollinique et un ovule, et ces applications Se trouvent à leur tour justifier notre théorie : {° Les différents degrés de soudure que nous avons signalés Pour les ovules tératologiques du Petunia se retrouvent normale- Ment dans les différentes espèces végétales où le nucelle est com” Plètement distinct des téguments (Conifères), en partie indistinct M, comme on dit, en partie soudé, ou enfin complètement soudé, Muf dans la région micropylaire (nombreuses Gamopétales) : 282 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 20 L'ovule nu des Santalacées et des Balanophorées est un ovule | tout à fait comparable à un massif pollinique; le tégument n'est distinct en aucun point; il ne s’est pas produit d'invagiianes de l'épiderme ; 3° Le funicule qui semble particulier à l’ovule peut faire défaut {Juglans, Urtica) ; : dans ce cas l’ovule est sessile, comme la plupart des massifs polliniques ; &° Nous avons supposé que de duidué côté de l’étamine exis- taient deux massifs polliniques, et de chaque côté du carpelle deux rangées d’ovules ; ce nombre n’a rien de fixe pour chacun de ces organes, surtout pour le carpelle: on peut observer une seule rangée d’ovules, comme il peut exister un seul massif pollinique (Pinus, Polygala); le nombre des rangées d’ovules peut être plus grand que deux, mais chez les Euphorbes il existe trois massiis polliniques dans chaque demi- anthère ; 5° La placentation n’est pas toujours marginale (placentation des Papaver, des Nymphæa..….); mais il existe des dispositions ana logues pour les massifs polliniques des anthères ; c'est ainsi sic les nombreux massifs polliniques du Gui sont distribués sur toute la face supérieure de la feuille staminale. 6° Les massifs polliniques peuvent être divisés transversale- ment ; c’est ainsi que dans l’Acacia, le Cinnamomum, au lieu d’avoir de chanë côté de l’anthère deux massits polliniques, on observé deux rangées longitudinales de ces massifs, chaque rangée gs Comprenant deux; il y a là, dans les massifs polliniques, une divi- sion transversale qui nous semble tout à fait nn à celle qui existe pour les ovules d’un carpelle : T° Cette division transversale se retrouve d’une façon plus nette pour les massifs polliniques dans les étamines ramifées, telles que celles du Calothamnus ; chez cette plante, il part de la parti médiane de la feuille staminale des filets, qui portent chacun deux _ massifs polliniques ; l’ensemble de ces massifs polliniques équivaut aux deux massifs polliniques compacts d’une anthère normale : on se rapproche ici de la disposition que présentent les er chaque filet est homologue d’un funicule double. ee Les étamines ramifiées telles que celles du Ricin fente LE MASSIF POLLINIQUE ET L'OVULE 283 : elles pas une disposition tout à fait comparable à celles que pré- sentent les funicules ramifiés de nombreuses Cactées ? On est tenté enfin de regarder les sporanges des Ophioglossées, disposés en deux rangées sur la feuille fertile, comme comparables à un massif pollinique dissocié transversalement, à la façon de ce qui se passe chez l’Acacia. 3 g: ConcLusION. — Par un ensemble de faits tératologiques ou de morphologie normale, nous sommes donc amené à formuler de la manière suivante l’homologie existant entre l’ovule et le massif pollinique : à Un massif pollinique correspond à un ou, plus souvent, à blusieurs ovules ; il y a donc homologie entre le massif pollinique et l'ovule lout entier et non entre ce massif pollinique et le nucelle considéré isolément. | ces sels, ACTION DES SELS LA FORME ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par M. Ch. DASSONVILLE Ten nn Ps nel ur ji La présente note a pour objet de faire ressortir les modifications de forme et de structure qui, chez les végétaux, sont provoquées par l’action des différents sels nutritifs. L'influence des milieux impondérables sur les plantes a été établie par les importants travaux qu'ont entrepris depuis dix ans MM. Bonnier, Costantin, Dufour, Gain, Russell, Lothelier, Lan- del, etc. L'action des milieux pondérables et, en particulier, l’action des sels, a été moins étudiée. Dans ses intéressantes Recherches sur le développement a plantes annuelles, M. Jumelle a incidemment abordé la question et exposé des faits très curieux. à Dans des expériences qui sont restées inédites, M. Molliard avail observé des modifications de structure très appréciables. Sur les conseils de M. le professeur Bonnier, j'ai repris celle étude et je suis heureux d’adresser ici à mon savant Maitre le témoignage respectueux de ma vive reconnaissance pour Ja bien veillante direction qu'il a bien voulu donner à mes recherches. MÉTHODE Dispositif employé.— Pour me rendre compte des variations qué : _ peut Subir une espèce donnée suivant qu’elle est ou non So mise. à l’action de sels déterminés, j'ai simultanément fait ger re . ses graines dans de l’eau distillée et dans une solution titrée de. re ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 285 L'opération avait lieu dans des éprouvettes entourées de papier noir afin d'empêcher le développement des algues qui, sans cette précaution, auraient végélé aux dépens des racines. Les graines étaient placées sur un grillage métallique fixé au fond d'un trou pratiqué dans le bouchon de ces éprouvettes et dont les mailles pouvaient être facilement agrandies pour suivre le développement des racines. Les éprouvettes étaient placées à côté les unes des autres, dans les mêmes conditions de chaleur et d’éclairement, de telle sorte que les cultures ne différaient que par la présence ou l’absence des sels. Pour permettre la fixation des racines, j'ai tenté, à diverses reprises, des cultures dans des pots remplis de fragments de pierre ponce imbibée soit d’eau distillée, soit d’une solution ; mais j'ai dû renoncer à cette manière de faire, car la première seule m'a Paru suffisamment rigoureuse. J'ai fait aussi des cultures en pleine terre. Dans un terrain aussi homogène que possible, j'ai arrosé avec des solutions différentes des plantes semées dans des conditions rigoureusement semblables. Cette méthode manque de précision, mais elle n’est pas sans utilité, en raison des applications que l'étude de ce sujet est appelé à Delbir à l’agriculture. Elles n’ont d’ailleurs eu pour but que de Compléter les expériences et de les contrôler. Choix des sels.— Pour obtenir au plus tôt les différences jé plus nettes, j'ai choisi une solution saline qui contient la plupart des éléments de l'aliment complet. Je mê suis adressé à la solution 'ecommandée par Knop, qui se prépare d’après la formule suivante : 4er Nitrate de chaux .............. Phosphate de potasse .......... 02250 Nitrate de potasse ............. 0sr250 Sulfate de magnésie...........- er | Phosphate de pesé de fer... traces. A Lu ON NS die ten 1 litre. A cette liste, réserve faite ds faits établis au sujet de l'utilité du silicium, du zinc et du manganèse, il manque, pour former un aliment complet du carbone, de l'oxygène et de l'hydrogène que le Végétal trouve dans le milieu extérieur et qu il fixe par la 17 fonction chlorophyllienne. 286 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE J'ai cherché ensuite à déterminer le rôle de chacun de ces sels en particulier, par la comparaison des plantes ayant vécu dans là solution de Knop, à d’autres plantes qui avaient été mises à germer dans la même solution privée du sel en étude. Toutes les autres conditions restant rigoureusement les mêmes et les deux séries de plantes ne différant que par la présence où l'absence de ce sel dans le liquide nutritif, il est évident que les différences étaient attribuables au sel. Espèces étudiées.— Jusqu'à présent mes expériences n’ont porté que Sur un nombre restreint d’espèces. J'ai tenu à opérer sur un très grand nombre d'individus afin d'éviter de prendre des varià: tions individuelles pour des variations dues à l’action des sels. J'ai mis à l'étude : Le Lupin, le Seigle, le Blé, le Maïs, la Pomme de terre, le Sarrasin, le Chanvre, la Moutarde, le Lin, le “Grand #5] Soleil, le Colza, la Belle der nuit, la Navette, la Courge, le Ricin. Il ne sera question, dans ce travail, que du Lupin et du | Seigle. EE ET UT SR UE A II VE PF ER ENS STE PREMIÈRE PARTIE ACTION DE LA SOLUTION DE KNOP I. — LUPIN. LR Lr Je ARR NE RS EN OP T URT NV Re AE DSP QU Dans une première série FRA j'ai mis en germination des graines de Lupin, les unes dans l’eau distillée, les autres dans la solution de Knop. : 4 4 Ces dernières se sont rapidement développées dès les premiers - jours, et plusieurs de leurs feuilles étaient déjà ouvertes, lorsque les cotylédons des autres commençaient à s’étaler. 4 Vers le 30° jour, leurs feuilles ont i jauni ; jai mis fin à 1 expérience pour établir les comparaisons. . Ces recherches ont porté sur vingt- cinq exemplaires de chaque 1 sorte ; elles ont donné lieu aux observations suivantes : 1. MORPHOLOGIE EXTERNE 1° Racine : Dans chaque plante soumise à l’action des sels, la racine à te longue en moyenne de 20 us est grèle ( dans ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 287 ses deux tiers inférieurs ; puis, elle augmente progressivement, mais sans dépasser 3 millimètres au niveau de l'axe hypocotylé. Les flanes sont garnis de nombreuses radicelles ramifiées, attei- gnant 5 centimètres de long et assez irrégulièrement disposées (fig. 86, B). Le sommet végétatif est terminé par une coifle très appa- rente. Dans l’eau distillée, la racine’atteint au plus 3 centimètres de Fig. 85 et 86. — Germination de Lupin solution saline. : À, dans l’eau distillée ; B, dans une long. Elle est volumiueuse (fig. 85, A). Sur deux génératrices opposées sortent des radicelles très courtes (trois millimètres), “S8ez épaisses, concrescentes entre elles et qu'on peut détacher d'un seul bloc, en laissant, sur la racine principale, deux profonds Sillons. 20 Tiges el feuilles : L'axe hypocotylé est trois fois plus long (8 centimètres) dans la Solution saline que dans l’eau distillée ; les diamètres sont à peu 288 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE près les mêmes. La tige est courte dans les deux cas ; mais, tandis que, dans la solution de Knop, elle donne naissance à des folioles largement étalées (de douze millimètres en moyenne), longuement pétiolées, à limbe épais et de couleur vert tirant sur le jauné, dans l’eau distillée, les folioles sont pliées suivant leur nervure médiane, moitié moindres, de couleur vert foncé ; le pétiole est relativement court (fig. 85 et 86). Les cotylédons ont sensiblement le même aspect. 2. MORPHOLOGIE INTERNE. 40 Racine : La difficulté de choisir des régions comparables dans des racines aussi dissemblables extérieurement compliquait l'étude comparée de leur structure. | D'autre part, l'apparition très précoce des formations Secon- daires modifie l’anatomie du Lupin, suivant les diverses régions de la racine, ce qui exige une comparaison à différents niveaux. L'examen des coupes sériées m'a montré que, lorsque le Lupin trente jours de végétation dans la solution saline, le tiers inférieur de la racine ne présente que des formations primaires. Dans l’eau distillée, l’assise génératrice libéro-ligneuse Secon daire est déjà formée à 4mm du sommet végétatif. Au-dessous de ces limites,les régions sont donc anatomiquement comparables, puisqu'elles ne possèdent que la structure primaire: Elles sont représentées par les figures 10 et 11 de la planche 12. Les figures 12 et 13 de la mème planche font voir la structurè au tiers moyen de l'organe ; la première, dans l'eau distillée ; l’autre, dans la solution de Knop. Enfin, j'ai étudié comparativement l'anatomie de la racine dal® son tiers supérieur ; et l'exposé qui va suivre montrera que l'examell de ces trois niveaux est indispensable dans l'espèce qui nous occupe. a. Moelle.— Dans les sels, au tiers inférieur de la racine (Pl: me fig. 10), les faisceaux ligneux se rejoignent vers le centre qe _ l'organe par de larges cellules polygonales peu épaissies mais - = dont les parois retiennent des traces des réactifs coloranls are _ membranes lignifiées. et ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 289 . Au tiers moyen, la moelle est constituée par des cellules rondes, plus grandes (pl. 12, fig. 13) que celles du niveau correspondant de l’eau distillée (pl. 12, fig. 12). L'absence de sels donne une moelle qui est déjà large à 222 du sommet de la racine (pl. 12, fig. 11). ‘ b. Bois et Liber.— Dans chaque culture, le bois primaire a deux faisceaux égaux, mais les parois des vaisseaux sont plus lignifiés dans l’eau distillée et leur lumière est plus faible (pl. 12, fig. 11). La figure 10 (pl. 12), montre en / la position du liber primaire qui, dans l’eau distillée, est rejeté vers la périphérie par le fonc- tionnement précoce de l’assise génératrice libéro-ligneuse secon- daire (lv). Cette assise se développe, en effet, de très bonne heure, dans l’eau distillée ; et on peut voir (fig. 11) qu’elle différencie aussitôt son bois et son liber. Il n'en est pas de même dans la solution de Knop : la segmenta- tion ne commence qu’au tiers moyen de la racine. A ce niveau, l'appareil vasculaire est représenté par les faisceaux primaires auxquels s’ajoutent des vaisseaux qui ont une origine particulière. Si on examine lès coupes prises dans le tiers inférieur (fig 10), On voit que les faisceaux ligneux sont garnis sur leur flanc de larges cellules (mx) non segmentées. _ Plus haut (pl. 12, fig. 13), ces cellules se divisent, lignifient leur paroi en formant deux ares de bois (mx) adossés aux fais- (eaux primaires. Ces arcs de métaxylème sont séparés, l'un de l’autre, au niveau du liber primaire, jusqu’au moment où l’assise génératrice seCon- daire (ag) commence à donner ses premiers cloisonnements. C'est à cet endroit même qu’elle débute. Elle différencie aussitôt son bois à l’intérieur (os1, fig. 13) et transforme ainsi les deux arcs de is en un anneau complet, mais qui a deux origines différentes. Les cloisonnements de l’assise génératrice marchent petit à Petit vers le dos du faisceau primaire en se différenciant très lente- Ment. On voit ainsi, en dehors du métaxylème primaire quelques ares vaisseaux non lignifiés qui sont les vraies formations ligneuses _ “Condaires et qui s’appuyent sur les éléments extérieurs du Métaxylème (os, fig. 13). Ce mode de formation de l'appareil circulatoire éloigne beau- Rev. gén. de Botanique. — VIII. Ld 290 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE coup l’assise génératrice de la moelle, au niveau du métaxylème, comme on peut s’en rendre compte en comparant les figures 12 et 13. Derrière les faisceaux primaires, l’assise génératrice fournit quelques vaisseaux larges et peu lignifiés, destinés aux radicelles. Dans l’eau distillée, les faisceaux primaires sont tout d'abord entourés de larges cellules (fig. 11) qui se segmentent et forment plus tard des massifs de cellules polygonales dont les parois restent minces et ne prennent pas les caractères de vaisseaux (omx, fig. 12). Les arcs de bois qui sont représentés en vs ne dérivent pas de la différenciation de ces éléments ; il n’y a pour ainsi dire pas de lignification du métaxylème primaire ; c’est le fonctionnement précoce de l’assise secondaire libéro-ligneuse qui pourvoit au développement de l’appareil vasculaire. | Le bois secondaire (»s) entoure directement la moelle ; là suppression du métaxylème le rapproche du centre de la racine. Ce n’est plus comme dans la solution de Knop, au niveau du liber, qu’elle commence ses premiers cloisonnements et qu'elle atteint son maximum d'activité ; c’est à droite et à gauche des faisceaux primaires, aux endroits mêmes où la solution détermine la lignification la plus intense du métaxylème. e système vasculaire occupe donc la mème place dans les deux cas ; mais il a une origine différente. Dans toute l'étendue de la région moyenne,et dans l’eau distillée, ‘les arcs du bois secondaire restent éloignés l’un de l’autre à! niveau du liber primaire ; nous avons vu, au contraire, que dans la solution de Knop, les ares de métaxylème primaire, devenus insuffisants, se complètent d’un bois secondaire qui les rejoint et forme un anneau continu de ‘bois. A ces différences essentielles, il convient d'ajouter que les ‘vaisseaux sont plus nombreux dans la solution saline, que 1e * diamètres sont plus grands et que leur paroi est moins lignifiée (fig. 12 et 13). Enfin, dans l’eau distillée, l'assise génératrice forme derrière _ les faisceaux primaires deux massifs de bois à cellules co _ aux . _ à épaississements spiralés qui donnent les ramifications ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 291 radicelles concrescentes et qui figurent par conséquent à toutes les coupes. Dans la solution saline ce système est représenté par quelques vaisseaux, dans les coupes qui sont prises à la sortie des radicelles : on ne les trouve plus quand on s’en éloigne. Au tiers supérieur, dans l’eau distillée, le bois des radicelles âgées s’avance à l’intérieur pour occuper la place du bois primaire et se raccorder avec le bois secondaire qu’il refoule latéralement, Pendant que la zone génératrice, fonctionnant au’niveau du liber Primaire, transforme, en un anneau continu, les deux arcs que j'ai signalés. Le groupement des radicelles presque toutes en un même point détermine la formation d’un anneau de bois tellement serré que la comparaison de deux coupes prises à ce niveau tendrait à faire admettre que l'absence des sels favorise le développement de l'appareil vasculaire. I n’en est rien : ce cercle n’est que provisoire, car les coupes prises immédiatement au-dessus des dernières radicelles montrent Quatre faisceaux isolés par une moelle qui, tout-à-coup, devient très large. Enfin, il est à noter que le métaxylème primaire de la solution Saline ne se forme plus au tiers supérieur, et que l’assise généra- irice produit un anneau fèrmé de bois secondaire qui se substitue à lui et continue son rôle. En résumé, la solution de Knop favorise le développement de l'appareil vasculaire de la racine, augmente les dimensions des éléments du bois et retarde leur lignificalion. L'absence des sels empêche la lignification du métaxylème Primaire et hâte le fonctionnement de l'assise libéro-ligneuse secondaire, c. Péricycle, — Au niveau des formations primaires (fig. 10, pe, le péricycle est constitué, dans la solution de Knop, par une rangée de cellules pentagonales, à face interne, épaissie. [l se dédouble et Perd ses épaississements derrière les faisceaux ligneux. | Vers la région moyenne de la racine, il divise ses cellules da 1e sens tangentiel ; les segments internes se sclérifient (fig. 13, scl) 292 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et forment, au tiers supérieur, une double rangée de fibres larges, adossées à une rangée simple de cellules minces (fig. 14). Dans l’eau distillée, les cellules du péricycle sont rondes et non épaissies, vers l'extrémité de la racine, Comme dans la solution, elles se dédoublent derrière le bois primaire. Du tiers moyen au tiers supérieur de la racine (sci, fig. 12) il se différencie de petits paquets de sclérenchyme très épaissi. Dans ce tiers supérieur, les cellules se segmentent un grand nombre de fois, les fibres dispa- raissent en partie (fig. 15) et perdent de leur épaisseur. I est à noter qu’à ce niveau le système vasculaire est très déve- loppé et suflit au soutien de la plante, ce qui explique la diminution des fibres de sclérenchyme ; et il est indispensable de tenir compte de ce rôle complémentaire de soutien que joue le sclérenchyme par rapport au bois, si l'on veut éviter l’erreur que ferait naître l'exa- men pur et simple de deux coupes prises dans les régions les plus différenciées de la racine. D’après ce que nous venons de dire, la racine présente, à ses divers niveaux, des structures assez différentes ; c’est donc seule- ment après l’avoir étudiée dans toute sa longueur que l'on peut conclure : La solution de Knop augmente le nombre des fibres péricycliques de la racine, elle les répartit d'une façon régulière, mais elle diminue l’épaississement de chacune d'elles. d. Endoderme. — Des différences très nettes existent entre les endodermes, sur toute la longueur des racines. D'abord très volumineuses dans la solution de Knop (ig- 10, end), les cellules sont nettement polygonales. Leurs dimensions diminuent légèrement en remontant les trois régions de la racine Elles sont à peine lignifiées sur les parois latérales : avec pré grande attention, on observe, sur chacune d’elles, un point à pein perceptible que colore le vert d’iode. : | Ces cellules sont trois fois moins grandes dans l’eau distillée. Elles ont la forme de tonnelets (fig. 11, end) à petit axé radi” Les faces latérales sont très fortement lignifiées dans toute Jeu” 4 pe étendue. Plus haut, les dimensions augmentent tout en Re constamment plus faibles que dans les sels. La lignification Sem moins intense, mais envahit encore toute l'étendue des faces lat _rales (fig. 45). ads ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 293 e. Écorce. — Les cellules de l'écorce sont deux fois plus grandes dans la solution de Knop que dans l’eau distillée. Elles sont constamment polygonales et ne montrent des méats qu'à partir du milieu de la racine. À ce niveau, le volume des. cellules est diminué de moitié. Au tiers supérieur, elles sont très inégales, vers le centre de l'écorce. À la périphérie,.elles sont très petites et aplaties tangen- tiellement. < Dans l’eau distillée, les cellules sont arrondies dès l'extrémité ; elles deviennent ovales à la sortie des grosses radicelles, par leur compression au niveau de la déchirure qu’elles occasionnent. Plus haut elles reprennent leur forme première. Les faces latérales de l’assise externe sont lignifiées, au tiers supérieur, dans les deux cas. Je n’ai pas noté de différence appréciable dans les dimensions respectives de l’écorce. 2 Axe hypocotylé : . | La moelle est très volumineuse dans l’eau distillée et sépare les formations secondaires en quatre faisceaux libéro-ligneux isolés, qui s’adossent à des arcs épais de fibres très fortement sclérifiées. Le péricycle est double entre les faisceaux. Le cercle de bois reste Continu dans la solution de Knop:.Le sclérenchyme est moins épais. 3 Axe épicolylé : Les zones les plus différenciées de l'axe épicotylé montrent dans l'eau distillée 9 à 12 faisceaux libéro ligneux répartis assez régu- lièrement autour de la moelle. Deux d’entre eux sont diamétrale- ment opposés et se font remarquer par leur épaisseur qui atteint à PEU près la somme des autres faisceaux. Une large assise génératrice laisse entre eux de larges rayons de parenchyme (pl. 43, fig. 16). Le péricycle et l’endoderme ne sont pas différenciés. Les cellules de l'écorce sont larges. L'épiderme est double : les cellules du "ang interne sont aplaties tangentiellement, rectangulaires. Les éléments du rang extérieur ont leur face externe arrondie. - Dans Ja solution saline (pl.13, fig. 17).0n trouve un anneau © mi linu de bois secondaire plus épais en certains points qui représen- 294 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tent les faisceaux que nous avons signalés dans l’eau distillée. Les vaisseaux ont un diamètre double, leur membrane est peu lignifiée. Le liber forme aussi un anneau fermé ; ses éléments sont plus grands que dans l’eau distillée. L’écorce est moins large, à cellules beaucoup plus petites. L’épiderme est double, comme dans le cas précédent ; mais ses cellules intérieures sont nettement polyédriques. 4 Feuilles : » Les pétioles ne diffèrent entre eux que par les dimensions plus grandes des faisceaux libéro-ligneux dans la liqueur saline. Les limbes ne sont pas profondément modifiés. Les éléments sont plus petits et plus serrés dans l’eau distillée. CONCLUSION En résumé, la solution de Knop augmente le nombre et le diamètre des vaisseaux et retarde leur lignification dans tous les organes du Lupin. Elle détermine la formation d’un anneau fermé de bois, aussl bien dans la tige que dans la racine ; tandis que, dans lea distillée, les vaisseaux sont. groupés en faisceaux isolés dont le nombre varie suivant le membre considéré. La solution de Knop épaissit la face interne du périg cle, dans la racine, quand il est simple, favorise le développemen! des fibres péricycliques, retarde leur sclérose et les répartit €" assises régulières. Elle diminue la lignification de l’endoderme de la racine el laisse prendre à ses cellules un développement plus considérable. Elle augmente les dimensions des cellules de la moelle et de l'écorce. (A suivre). À À SUR LA RECHERCHE DES ACIDES ORGANIQUES DANS QUELQUES MÉSEMBRYANTHÉMÉES par MM. BERG et GERBER L'un de nous, en poursuivant une étude sur la maturation des fruits, a été amené à rechercher les divers acides organiques qu'ils pouvaient contenir. à Les acides volatils ont pu y être décelés par la précieuse méthode des distillations fractionnées de M. Duclaux. I restait à choisir un procédé de séparation des acides non Volatils. M. Dragendorff a donné (1) des principes généraux pour la recherche de ces acides dans les végétaux, principes que M. Aubert (2) a groupés en une méthode dont il s'est servi dans Une étude physiologique sur les plantes grasses. Comme l’un de nous avait l'intention de comparer les acides des fruits et ceux des plantes grasses, nous nous sommes demandé si le degré de précision de cette méthode nous permettrait de l’adopter. . Voici textuellement le mode opératoire suivi par M. Aubert: Le Produit de la digestion à 90° des plantes triturées avec une faible Quantité d’eau est filtré, puis précipité par l’acétate de P'omb. Le précipité plombique, bien lavé, est mis en suspension dans l’eau et traité par un courant d'hydrogène sulfuré, jusque Sulfuration complète du plomb. On filtre ensuite et on évapore à Un petit volume au bain-marie. M) Analyse chimique des végétaux par le Dr Dragendorf. Encyclopédie chimique | de Fremy, {. X ; Fr . @) E. Aubert : Recherches physiologiques sur les plantes grasses. Thèse de ès-sciences. Paris, 1892). 296 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE « On en traite une portion relroidie par l’eau de chaux. Précipité insoluble. . . . . . . .. Acide oxalique (4). » 1° I y a précipité. À Précipité soluble. Une icinité n le traite par portion de précipité Vue ne Acid émi l'acide acétique est traitée par une Ta. OS PR Gen 5.5. | solution de chlorhy- éme Alle tés drate d’ammoniaque, ! su me de | » 2° Pas de précipité | Un précipité apparaît . . . . . . . Acide citrique. à froid, On fait | Pas de précipité. La ui addi- se id ht ann la li- tionnée de deux volumes d'alcool opel me be queur précipite en-blahe. : © : 0 mad » a. Remarque, — La liqueur provenant de la filtration du » précipité d’oxalate de calcium est traitée à nouveau par l'eau de » chaux pour la recherche des acides tartrique et citrique. » On abandonne à froid le mélange : s’il y a formation lente » d’un précipité, il est dû à de l'acide tartrique ou paratartrique. » On le sépare par filtration et la liqueur filtrée, portée à l’Sbulli- » tion donne ou non un ne” S'il y a un précipité à chaud, il » est dû à l'acide citrique: » On peut faire à cette ue deux critiques visant, Fume l'acide racémique, l’autre les acides citrique et malique. En ce qui concerne le premier acide, la méthode de l'auteur suivie exactement expose à prendre l'acide phosphorique pour ® l'acide racémique. En eftet, cet acide, qui existe normalement el quantité plus ou moins grande à l’état de phosphates solubles dans les végétaux, est précipité par l’acétate de plomb et, par suite, S® trouve mélangé aux acides organiques dans l'extrait aqueux- ue plus, il précipite ensuite par l’eau de chaux, et le précipité ainsi formé est soluble dans l'acide acétique et insoluble dans le chlo- rhydrate d'ammoniaque, ce qui correspond aux propriétés du racémate de calcium. Quant à la recherche des acides malique et citrique, lexamer attentif du tableau semble indiquer que M. Aubert n'a P® envisagé le cas de la présence simultanée de ces deux acides: Et eflet, il ne prescrit l'addition de deux volumes d’alcool à la solution calcaire, pour y déceler l'acide malique, que dans le cas où il nya Let eu de précipité par ébullition, ce dE dans son prosédén} indique a Armes d'acide citrique. ESA TE Te TC ET ACIDES ORGANIQUES DE QUELQUES MÉSEMBRYANTHÉMÉES 297 M. Dragendorff (1) dit, dans son traité, que pour effectuer la Séparation des acides citrique et malique «il suffit de se rappeler » que le citrate de chaux n’exige qu’une petite quantité d'alcool » pour se précipiter et qu'il se dépose par conséquent avant le » malate. » En employant ce mode de séparation, il y a également incer- titude; il est bien difficile, en effet, d'ajouter strictement la quantité d'alcool nécessaire pour précipiter entièrement le citrate de cal- cium sans en même temps entraîner en partie ou en totalité le malate. Enfin, on peut conclure à la présence de l’acide malique quand il n'existe que de l'acide sulfurique; celui-ci, par les mêmes motifs que pour l’acide phosphorique, peut accompagner les acides orga- niques. Il n’est pas précipité par l'eau de chaux, mais est précipité Par addition d’alcool. En présence de ces nombreuses causes d’erreur, nous avons dù . chercher une méthode permettant de rechercher plus sûrement les acides tartrique, citrique et malique. Nous y sommes arrivés en faisant intervenir quelques réactions colorées qui caractérisent ces acides ; l’une a été donnée par M. Mohler (2) et les autres nous Sont personnelles. . Mohler caractérise l'acide tartrique en chauffant la matière à essayer avec de l’acide sulfurique concentré contepant un pour cent de résorcine en dissolution. Il se produit avec l'acide tartrique une Coloration rouge framboise. Nous nous sommes assurés que les acides racémique et tartrique inactif donnent le même résultat. Pour rechercher l’acide citrique, nous nous sommes basés sur des faits établis depuis longtemps, mais qui n’ont pas été, à notre tobnaissance du moins, employés dans ce but. Ce sont : 1° la trans- 0Fmation de l’acide citrique par l’action de l'acide sulfurique à Une douce température en acide acétonidicarbonique par pe” d'eau et d'oxyde de carbone: > la propriété que possède ce dernier acide de donner avec le perchlorure de fer une coloration violette. Pour effectuer cette réaction, la substance à examiner est placée (1) Dragendorff : Loc. cit., p. 212. (2) E. Mobler : Sur une reaction très sensible de l'acide tartrique (Bull. Soc. 1m. 3° série, L. IV, p. 728). k 298 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans un tube à essai et additionnée de cinq à six fois son poids d'acide sulfurique pur à 66°. On maintient ensuite le tube à une température comprise entre 50° et 60 pendant environ une heure ou une heure et demie. On refroidit ensuite le mélange, et on ajoute avec précaution de façon à empêcher une élévation trop considérable de température, un volume d’eau égal à cinq ou six fois le volume du mélange. On agite ensuite avec de l’éther et on décante ce dernier en ayani Soin de ne pas entraîner de liquide sous-jacent. Après évaporation de l’éther, on reprend le résidu par un peu d’eau et on ajoute une solution faible de perchlorure de fer, La présence de l'acide citrique est alors accusée par une coloration violet rouge de teinte analogue à celle des lies de vin. . En nous basant sur ja présence du groupe acétonique dans l’acide acétonidicarbonique, nous avons pensé que nous pourrions Obtenir avec ce corps la réaction que donne un certain nombre d’acétones avec le nitroprussiate de soude et la soude caustique. C'est en effet ce qui a lieu, et on peut ainsi rendre plus certaine l'existence de l'acide citrique. À cet eflet, la solution éthérée obtenue précédemment est frat- tionnée en deux portions ; la première est traitée par le perchlorur® de fer dilué comme nous l'avons indiqué ci-dessus; la deuxième est évaporée et au résidu on ajoute une petite quantité d'une sou tion récente très étendue de nitroprussiate de soude. On fait tomber alors une goutte de soude concentrée, ce qui, dans le cas de la pré- sence de l'acide citrique, donne naissance à une tache rous® intense. En agitant le liquide, il se colore tout entier en rous® orange. Nous nous sommes assurés que les acides que l'on trouvé généralement dans les plantes et qui sont précipités par l'acétale de plomb (oxalique, tartrique, malique, etc.) ne donnent rien d@ semblable, ni avec le perchlorure de fer, ni avec le nitroprussial® Pour rechercher l'acide malique, nous nous sommes : d'une modification d’une réaction indiquée par l’un de pous | l : Comme caractéristique des acides à fonction alcoolique. Ces Re 4 ont la propriété de colorer en jaune un réactif formé en ajouta” sér. (1) A Berg : Sur une réaction des acides alcools (Bull. Soc. chim » A Rp OR . RON NN ME TA PRE TON SE ACIDES ORGANIQUES DE QUELQUES MÉSEMBRYANTHÉMÉES 299 deux gouttes de perchlorure de fer à 45° B et deux gouttes d'acide chlorhydrique à 22° B à 100 d’eau. Ce réactif ne peut donc pas permettre de distinguer les uns des autres les acides tartrique, citrique et malique, qui sont tous trois des acides alcools; mais si on traite les sels ammoniacaux neutres . de ces alcools à 95° ou, ce qui revient au même, les acides secs par une solution de gaz ammoniac sec dans cet alcool, le malate seul se dissout, en petite quantité, il est vrai, tandis que le citrate et le tartrate y sont totalement insolubles. Il en résulte qu’en évaporant la solution alcoolique filtrée et reprenant par l’eau, le liquide obtenu donnera ou ne donnera pas la réaction des acides alcools, selon qu’il y a ou non de l’acide malique dans le mélange. Ces réactions colorées étant décrites, voici le mode opératoire auquel nous nous sommes arrêtés et qui est semblable, au début, à celui de M. Aubert. La plante est broyée et exprimée à la presse, puis le résidu de l'expression est délayé dans un peu d’eau et soumis de nouveau à la presse, Les deux liquides ainsi obtenus sont réunis, filtrés et précipités par l’acétate de plomb sans employer un excès de ce corps. Le précipité lavé est mis en suspension dans l’eau et traité par l'hydrogène sulfuré. Après filtration on évapore le liquide à sec au bain-marie. On essaie sur une petite quantité de résidu s’il donne un pré- cipité par l'eau de chaux : s’il en est ainsi, on traite la totalité par ce réactif jusqu’à légère alcalinité. On filtre le précipité, on le lave avec un peu d’eau, puis après lavoir remis en suspension dans l'eau, on ajoute de l’acide acétique. S'il reste un résidu insoluble, il est dû à la présence de l'acide oxalique. Le liquide acétique, après en avoir séparé l’oxalate de calcium, est évaporé à Sec au bain-marie et on recherche l'acide tartrique dans le résidu au moyen de la réaction de M. Mohler. Cette réaction peut générale- ment être tentée directement sur le précipité obtenu par l'eau de chaux, même quand ce précipité contient de l’oxalate: mais dans certains cas elle est partiellement masquée par des matières colo- rantes (provenant souvent de l'oxydation de certains tannins per dant l’évaporation) qui se précipitent en même temps que le lartrate de chaux. On peut alors rendre la réaction plus nette en 300 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE opérant ainsi : la solution acétique obtenue comme ci-dessus est précipitée par un léger excès d’acide oxalique et filtrée. Le liquide évaporé est repris par l'alcool, qui laisse souvent une partie des matières colorantes indissoutes, puis on ajoute une solution alcoo- lique d’acétate de potassium. Il se dépose de petits cristaux de bitartrate de potassium incolores ou peu colorés, sur lesquels la réaction est enrayée. D’après ce que nous avons dit plus haut, il est absolument nécesaire d'obtenir la colgration rouge par l’acide sulfurique et la résorcine pour conclure à la présence de l'acide tartrique. En effet, dans presque tous les végétaux que nous avons examinés, nous avons obtenu par l’eau de chaux un précipité soluble dans l'acide acétique, insoluble dans le chlorhydrate d’ammoniaque, mais qui ne donnait en aucune façon la réaction précédente et que nous avons reconnu être du phosphate de chaux au moyen du réactif molybdique. Le liquide, qui a été traité par l’eau de chaux et filtré, est alors précipité par l’oxalate d'ammoniaque, puis filtré; on fait ainsi passer à l’état de sels ammoniacaux les acides citrique et malique. On évapore à sec au bain-marie, et on divise le résidu en deux . À . 0 . , parties. (Dans le cas où il n’y a pas eu de précipitation par l'eau de chaux, c’est le résidu primitif qui est divisé en deux}. L'uneest traitée par l'acide sulfurique pour la recherche de l'acide citrique, et l’autre est mise en digestion avec de l'alcool à 93° ammoniatil pour la recherche de l’acide malique. Nous avons cru utile d'appliquer cette méthode à la rechereh? des acides en dissolution dans le suc cellulaire d’une plante étudiée par le procédé de M. Aubert. Nous nous sommes adressés 4! Mesembryanthemum crystallium L. Nous avons retiré de 300 grammes environ de cette plante 1.000 de liquide qui exige 36 « de liqueur normale de polis it é s pour être neutralisé, et nous le soumettons au traitement que Le | poré tion venons d'indiquer. Le liquide résultant de l’action de l'hydrogène sulfuré, 68 partiellement, offre une acidité beaucoup plus forte que la solu Primitive, puisqu'il exige 93 de liqueur normale de potass® acides étaient donc en partie à l’état libre, en partie à l'éta sels solubles. | Dr ACIDES ORGANIQUES DE QUELQUES MÉSEMBRYANTHÉMÉES 3014 Une petite portion de cette solution, traitée par quelques gouttes d'une solution alcoolique de violet de méthyle, donne une colora- tion bleu verdâtre, indiquant la présence d'acides minéraux : cela ne doit pas nous étonner, étant donné la présence presque cons- tante des phosphates solubles et celle fréquente des sulfates dans les plantes. Le traitement de la liqueur par l’eau de chaux donne un précipité assez abondant, partiellement soluble dans - l'acide acétique, le précipité insoluble est de l'oxalate de calcium dont le poids est de 1 gr. 90. 11 correspond à 1 gr. 3 d'acide oxalique et à 29ce7 de liqueur normale de potasse. Le précipité dissous dans l'acide acétique est caractérisé comme étant du phosphate de calcium ; sa solution est évaporée à siccité et le résidu est repris par l’eau de chaux et jeté sur un filtre. On isole ainsi 0 gr. 40 de phosphate qui correspond à 0 gr. 24 d'acide Phosphorique et à 4 cc7 de liqueur normale alcaline. On recherche ensuite dans le liquide provenant du premier lraitement par l'eau de chaux les acides citrique et malique au Moyen des réactions que nous avons indiquées. Ces réactions nous indiquent des quantités considérables de ces deux acides. La quantité de liqueur normale alcaline qui correspond à ces deux acides est 93e — (29,7 + 4,7) — 666. Or, un équivalent de Potasse (56 gr. {) qui correspond à 1000: de liqueur normale, sature 62 gr. d'acide nitrique et 67 gr. d’acide malique. Nous aurons une PProximation suffisante en admettant que ce même poids de Potasse est saturé par la moyenne, c’est-à-dire 64 gr. 5 de mélange des deux acides : un calcul très simple donne 3 gr. 90 comme poids du mélange des deux acides dans la substance examinée. ll ressort de ces nombres que l’acide oxalique; loin d’être l’acide Unique de notre plante, n’en est pas même l'acide prédominant, Puisqu’il ne représente pas le tiers des acides. Ce résultat est très différent de celui donné par M. Aubert, qui Signale une quantité abondante d’acide oxalique et l'absence totale des acides minéraux ainsi que des acides tartrique, citrique et Malique. Cette prédominance des acides citrique et malique nous amena à rechercher si elle ne persisterait pas dans d’autres Mésembryan- 302 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE { thémées. D'où F analyse de trois espèces que nous avions à notre disposition. Dans le Mesembryanthemum edule L., les acides citrique et malique tiennent la première place ; il existe en outre de l'acide phosphorique, du tannin, mais il n’y a pas d’acide oxalique. Dans le M. linguiforme L., le principal acide est l’acide mali- que. On ne constate que des traces d’acides citrique et oxalique el un peu d’ acide rie rie D'ailleurs, l'acidité totale de cette plante est bien faible. Le M. perfoliatum Mill., qui offre une acidité assez forte et un tannin très abondant, possède surtout de l'acide citrique ; l'acide malique y existe en faible proportion et l’acide oxalique à l'état de traces. Il y a de l’acide phosphorique. Si on compare les résultats obtenus avec ces édités aux résul- tats fournis par celles étudiées par M. Aubert, et dont une est commune aux deux groupes, on voit que les différences sont très considérables et qu’elles ne permettent pas de dire avec l'auteur précédent que le seul acide organique des Mésembryanthémées a l'acide oxalique, car dans les espèces que nous avons analysées en opérant le matin en mars, les acides citrique et malique l'em- portent de beaucoup sur lui, et même, dans une espèce, il fait complètement défaut. (Travail fait au laboratoire de M. Duvillier, Facullé des Sciences de Marseille). SUR LA VARIATION DES GRAINES SOUS L'INFLUENCE DU CLIMAT ET DU SOL par M. Edmond GAIN. Dans un précédent travail (1), j'ai établi, relativement à l’in- fluence de la sécheresse, les conclusions suivantes 1° La croissance maximum de l'individu, sous l'influence de l'humidité, est antagoniste de la durée et du perfectionnement de sa race. 20 La sécheresse du sol, en obligeant l'individu à végéter péni- blement, en diminuant considérablement le nombre de ses descen- dants, a du moins cet effet de profiter à l’espèce, qui, par la suite, ‘pparaît plus vigoureuse et mieux douée pour la concurrence Vitale ultérieure. % Les alternatives de régimes différents, sécheresse et humi- dité, sont aussi profitables à l'individu qu’à l'espèce. M. le Professeur Raulin vient de publier des recherches de Physiologie expérimentale (2), sur une question un peu différente, Mais dont les conclusions analogues peuvent être rapprochées de celles qui précèdent, en vue d’en dégager deux notions importantes Susceptibles d'applications pratiques. ans des expériences agronomiques, M. Raulin a étudié quelle POuvait être l'influence des climats et des sols sur le poids des sraines et sur leur perfectionnement. Il a pratiqué des cultures tomparées faites sous deux latitudes différentes, dans les Ardennes et dans le Lyonnais. 3 Pendant plusieurs années on a expérimenté sur deux variétés de Blé (Blé de Noé et Blé de Bordeaux). Les graines récoltées dans les deux stations étaient semées, l’année suivante, partiellement dans l’une et dans l’autre. , En tenant un compte exact des stations qui se sont succédées à Chaque génération de graine, on pouvait dégager des moyennes la n) Edmond Gain : Recherches sur le rôle physiologique de l'eau dans ‘&élation. Ann. Sc. Nat. Botanique, 1895. 2) J: Raulin : Exp s sur la variation des climats sur la végétatio L4 LS nm. n : Expérience: Ê c + e 1896 Le de la Science agronomique française et étrangère, 2° série, 2° année, 1896, 0 | tome I, 2° fascicule, P. 311. 304 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE une conclusion importante : le poids de 100 grains tend, à Lyon, vers une limite inférieure, et dans les Ardennes vers une limite supérieure, L'examen des chiffres montre qu’il y a trois influences bien nettes sur ces variations. La première, qui n’agit que dans une faible mesure, est le poids de 100 graines de l’année précédente. La seconde consiste dans les influences locales, et la troisième est faite du passé ancestral de la graine pendant les générations qui précèdent. L'un des facteurs, facile à mettre en évidence, est l'in- fluence des changements de terrain à chaque génération. Les expériences montrent : 1° Que le changement de la nature chimique du sol est favorable. 2 Qu'il y a un maximum et un minimum d'influence corres- pondant à une certaine succession des divers sols (bumus, sable, argile, calcaire). Les maxima répondent, pour le Blé, aux changements suivants : graines cultivées dans l’humus, doivent venir de largile; celles destinées au sable doivent venir du calcaire : celles pour argile, du sable; celles pour calcaire, du sabl Les minima répondent aux changements : graines cultivées dans l'humus, venant de calcaire ou de lhumus ; en sable, venant de l'humus ou du sable; en argile, venant de l’humus ou de l'argile; en calcaire, venant du calcairt ou de l’humus. Il me semble évident que chaque espèce végétale, ayant cer : taines exigences spécifiques pour ce qui concerne l'alimentation, peut avoir un cycle de culture favorable différent de celui du B : Il y a là toute une série de recherches pratiques à essayer au point de vue agronomique. * 3° Ce ne sont pas les terrains les plus fertiles qui donnent les semences les plus fructueuses. Plusieurs faits le démontrent, & l’on voit d’ailleurs, dans l'exemple précédent, que le maximum est réalisé, soit pour les graines venant du méme sol, où on veul ! ie semer, soit pour les graines venant de l’humus, qui est un terra: de grande fertilité. ji Il est facile de voir que, dans ces expériences, comme dans cale rappelées au début, la croissance maximum de l'individu ne réalis® pas l’optimum pour l’espèce. : À On voit aussi que, expérimentalement, la variation des graine peut être orientée dans un sens favorable. 1j Au point de vue pratique on peut en effet cultiver des grain dans un sol déterminé en destinant les semences produites sol dont l'élément chimique prédominent est différent. VARIATION DES GRAINES AVEC LE CLIMAT ET LE SOL 305 Ilest urgent, dans la sélection des graines, de faire entrer ce facteur qui est la nature chimique du sol d’origine de la graine. On sait que des croisements imprudents, entre produits métis- sés au hasard et d’origine mal définie, peuvent amener des descen- dants qui marchent rapidement à la dégénérescence du type. Des cultures irraisonnées sur sols identiques au point de vue chimique, et sous les mêmes latitude et altitude, pendant plusieurs générations, . Paraissent amener des désordres analogues. Nous croyons vraisem- blable que pour quelques-unes de nos graines cultivées, le Lin par ‘exemple, il y a là une des raisons majeures qui nous obligent au renouvellement des semences. C’est d’ailleurs un fait, constaté empiriquement, en agriculture, que les graines des latitudes plus septentrionales sont plus aptes à fournir, dans un pays donné, des variétés dites rustiques qui se maintiennent mieux et donnent des rendements plus avantageux. Pour l'amélioration des races animales domestiques on a depuis longtemps cette notion qu'il est nécessaire de tenir compte du passé du reproducteur, à tous les points de vue. Il semble désirable d’en faire autant pour la graine de nos plantes cultivées. Si l’on considère que l'alimentation trop uni- forme et monotype ne paraît avantageuse à aucun organisme, il tn résulte qu’il faut attacher une grande importance, chez le Plantes, aux variations des sols, pour les différentes générations Issues les unes des autres. Cette même loi biologique parait en outre intéresser certaines uestions de géographie botanique. On enregistre fréquemment la disparition d’une localité de Plante rare dans des habitats où il paraît impossible de déceler Une cause efficace de destruction. Les expériences signalées plus haut permettent de conclure que la reproduction in situ est défavorable au rendement et au Maintien de la race ou du type; on voit, en effet, le nombre des Sraines diminuer, ainsi que leur poids moyen. Or, « les phéno- mènes naturels, même ceux qui n’ont qu’une faible intensité, ont nn. considérable par leur continuité et leur géné- ile (1) (@ Muntz : Recherches sur l'intervention de l'ammoniaque dans la Rütrition végétale, 1806. | Rev, gén. de Botanique. — VIE, ” m4 REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATION PENDANT LES ANNÉES 1893 Er 1894 (Suite). Jusqu'à ces derniers temps, la présence de l'acide sulfhydrique n'avait été constatée que dans des marais et des sources sulfureuses: Or, une série de recherches ont signalé ce fait que les eaux de Îa mer. Noire sont, à partir d’une certaine profondeur, assez riches en hydro- gène sulfuré, cette richesse augmentant d’ailleurs avec la profondeur: On a donc maintenant cette notion qu'il existe des mers sulfu- reuses entières où ce produit apparaît comme dû à diverses fermenta M. YÉcouxow a entrepris l'étude de ces microorganismes (Il s’est appliqué à créer des milieux de culture en imitant, autant qu possible, les conditions des eaux de la mer Noire et des limons qu contiennent l'acide sulfhydrique. Le milieu était ensemencé avec de la boue provenant du limon du fond de la mer. Au bout de quelques jours, un trouble blanchâire apparaissait dans le milieu; ce S revêtait la forme d’une plaque horizontale très marquée. Ce qu’il y avait de frappant dans ces cultures, c’est que, malgré l'absence de stérilisation et de toutes les précautions usitées en bacté- riologie, on avait presque une culture pure. Toutes les préparation® que lon faisait avec cette culture montraient toujours une honggétt p presque parfaite des microbes qui la composaient. Ce sont des S minces, rarement isolés, plus souvent réunis en filaments de 7 à 12100. GT J : t Les individus isolés ressemblent au bacille virgule. Ces spirilles 5° très mobiles. # Dans les cultures, on voit l'épaisseur de la plaque bactérienn® KE menter progressivement. Le liquide situé au dessous de cetie pa à montre bientôt une teinte légère d’ambre jaune. Ce liquide est d'acide sulfhydrique. Le liquide au-dessus de la plaque ne contient sciences biologiques, S'-Pétersbourg, III, 1894, p. 38 (4) M. Yégounow : Sur les sulfo-bactéries des limons d'Odessa [Archives © A]. : 5 à TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 307 de cet acide et est incolore. Ensuite, la plaque devient plus épaisse et, sur sa surface inférieure, on voit se former une multitude d’excrois- se terminent en bas à un même niveau. Cette disposition n’est autre chose qu’une adaptation aux conditions d’existence. En effet, les sulfo- bactéries ont besoin à la fois d’acide sulfhydrique et d'oxygène. La forme mamelonnée de la partie inférieure de l’amas augmente les points de contact avec le liquide contenant l'acide sulfhydrique et assure ainsi l'accès de cet acide. L'accès de l'oxygène est régularisé par l'élévation où l’abaissement de la plaque bactérienne tout entière. Quand on met les parois du vase de culture à des températures différentes, la plaque bactérienne prend une position oblique : elle est située plus bas dans la partie froide que dans la partie chaude, ce que l'auteur attribue à une plus grande diffusion de l’oxygène dans le liquide quand la température s’abaisse. Cette plaque bactérienne oxyde énergiquement l'acide sulfhydrique. Le liquide au-dessus de la plaque bactérienne se distingue surtout par Sa très grande richesse en acide sulfurique. On y rencontre également des traces d’ammoniaque, mais pas d’acide sulfhydrique. M. BerrugLor s’est efforcé de trouver le mécanisme de la fixation de lazote par les végétaux. Dans un premier mémoire (1), il expose les résultats de cultures faites dans de l'acide humique naturel ou artificiel. Aucune précaution n’est prise pour stériliser le liquide, qui, d'après M. Berthelot, renferme les semences d’êtres vivants multiples. Puis les flacons sont placés sur une planche et exposés à la lumière diffuse de façon à ne jamais recevoir l'éclairage direct des rayons Solaires. L'auteur constate alors la fixation de l’azote par son dosage dans les principes organiques renfermés au sein du vase. is € fait de la fixation de l’azote par la terre végétale étant ainsi démontré, M. Berthelot s’est alors proposé d'isoler des espèces définies et de les cultiver dans des milieux artificiels. Dans les expériences de Son second mémoire (2) il a utilisé : 1° Des bactéries ou microbes extraits du sol végétal, à l’aide des Méthodes habituellement usitées et employées tant à l’état de mélange qu'à l'état d'espèces isolées; tous ces microbes poussaient sur la gélatine ; 2 Les bactéries fixées sur les racines des Légumineuses (Lupin) ; 3 Les semences pures de l’Aspergillus niger ; f Les semences pures de l’Alternaria tennis; 5 Un mnoascus ; 5* Enfin diverses espèces de champignons. "+ (4) M. Berthelot : Nouvelles recherches sur la fixation de l'azote atmosphé- DR Por les microorganismes (Bulletin Société chimique de Paris, 5 août “1806, @) M. Berthelot : Nouvelles recherches sur les microorganismes du sol ftateurs de l'azote (Bulletin Société chimique de Paris, 5 août 18%, p. 784). $ 308 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les milieux nutritifs employés étaient riches en éléments hydrocar- bonés et contenaient une certaine dose d’azote, suffisante pour entre- tenir la vie au début, mais assez faible pour que l'accroissement relatif de cet élément pût devenir considérable. Les expériences montrent que le sol renferme certaines bactéries qui déterminent la fixation de l'azote sur les matières organiques sus- ceptibles de concourir à leur nutrition, cette propriété étant surtout manifeste avec les bactéries mélangées. & Les expériences faites avec les bactéries des racines de Légumi- neuses ont montré qu'il y avait fixation d’azote. Avec l’Aspergillus les vases ensemencés ont produit des accroisse- ments d'azote, mais les cultures n’étaient pas pures. M: Berthelot conclut qu’il existe des microorganismes d'espèces fort diverses, exempts de chlorophylle et aptes à fixer l'azote : spécialement certaines bactéries du sol. : En même temps que M. Berthelot poursuivait les expériences né dessus, M. WinoërApsky cherchait, par un procédé original, la solution de ce même problème de la fixation de l'azote de l'atmosphère (1). Les recherches antérieures avaient bien démontré que le fait de la fixation de l'azote libre est corrélatif du développement de certains êtres vivants ; mais on ne savait pas laquelle de ces espèces était la cause déterminante de ce phénomène, ni s’il y en avait une ou plusieurs. Pour isoler ces microbes, il emploie une méthode analogue à celle qui lui avait servi pour découvrir les organismes de la nitrification: Il donne à ce procédé le nom de culture élective. Une culture élective est une Culture qui ne présente de conditions favorables qu’à la maniles- n du moins très difficile. Fr Ici, il fallait donc que le milieu fût dépourvu d’azote combin® Comme source de carbone organique, l’auteur a eu recours à Fe dextrose pure, préparée au moyen de l'inversion par la M Sobxlet, ce produit étant dépourvu d’azote combiné. Il prépare d’abord la solution suivante : Eau distillée. , . Fi nes. AD Phosphate de potasse . .: . . . . . 1 gr. Sulfate de magnésie . . . , . . . 0, 5 Sulfate de fer. . . . 0,01 à 0,02 : Sulfate de manganèse . it re (1) S. Winogradsky : Recherches sur l'assimilation de l'azote libre de : Fa les microbes [Archives des sciences biologiques, S'-Pétersbourgs Les TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 309 Tous ces produits sont pris soigneusement débarrassés de toute trace d’azote. Puis il ajoute à ce liquide de 2 à 4 °/, de dextrose. Le dosage de l'azote des cultures est fait par la méthode Kjeldahl. Le milieu de culture ainsi préparé est réparti dans des fioles coniques et ensemencé avec quelques pincées de terre. La plupart des blanches, de forme arrondie et mamelonnée. La culture avait une odeur manifeste d’acide butyrique et la réaction du milieu devenait acide. Puis, à la suite de cette fermentation, le liquide paraît devenir un milieu de culture possible pour quantité de végétaux inférieurs que l'on voit s’y développer. Au microscope, les végétations blanches produisant la fermentation se montrent composées d’un enchevêtrement de filaments bactériens. On y trouve des amas compacts d’un grand Clostridium contenant Souvent des spores. Ce Clostridium forme dans ses masses des sortes de nids entourés de l’enchevêtrement des longs filaments. À l’état jeune, ce Clostridium se présente sous forme de bâtonnets cylindriques, droits, larges de y 1,2, deux à trois fois plus longs. C'est à cet état cylindrique que se fait la multiplication et la végétation la plus active, Lorsque cette période active est près de finir, la cellule prend peu à peu la forme Clostridium. A cet état, elle se colore par l'iode en violet sombre. Des grains sporogènes apparaissent à l’un de ses pôles et se transforment en spores. La spore presque mûre occupe le milieu de la cellule. Quand elle est complètement mûre, elle est entourée d’une Capsule gélatineuse, produit de transformation de la cellule mère de la Spore; cette capsule a des contours nets. La grandeur des spores est de 4 1,5/1 Fi < L’auteur remarque que l'addition de carbonate de chaux pur en Poudre fine favorise le bon fonctionnement des cultures quand on réensemence les masses blanches dans le même milieu. Quand on chauffe pendant dix minutes les cultures à 95°, om trouve que, dans les cultures successives, il ne reste que trois organismes : 1° Le Clostridium, qui prédomine ; > Un très fin bacille (40,5) à longs filaments sinueux formant des Spores dans de petits renflements terminaux ; * Un gros bacille, large de 2 w, à longsfilaments Se transformant °n chaïnettes d’articles sporogènes arrondis. SA €tte épuration par la chaleur amène un changement dans l'aspect extérieur des cultures : il n’y a plus de masses mamelonnées flot- lantes ; au contraire, la particule ensemencée dans le liquide neuf, dès qu’elle donnait signe de vie, se fixait sur la couche de craie au fond du 310 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE vase. Une tache grise se formait, piquée d’innombrables petits trous qui laissaient échapper des bulles de gaz. La corrosion envahissait peu forme de membrane épaisse, couvrant tout le fond du vase. Jusque-là toutes les cultures avaient été faites au large contact de l'air, plusieurs même en présence d’un air constamment renouvelé. Pourtant la marche des expériences était loin d’être régulière, la fer- mentation étant difficile à commencer et s’établissant lentement. Pour | qu’elle ait lieu, il était nécessaire d’ensemencer les cultures largement avec une semence de la grosseur d’un petit pois. Mais une fois la fer. mentation en train, il suffit de cinq à six jours pour décomposer ul amme de dextrose. Les dosages montraient que dans toutes les cultures où la fermen- tation butyrique avait eu lieu, en faisant disparaître des quantités notables de sucre, on constatait à la fin des gains d’azote; tandi qu'il n’y en avait pas dans les autres cultures, où on ne constatait que des végétations bactériennes ou des moisissures. ' C'est aux températures de 20 à 30° que l’on constatait le moins d’irrégularités. 3 _ De plus, il est facile de remarquer que la culture de la combinaiso® des trois bacilles est extrémement favorisée par des doses très faibles d’azote combiné, telles que 2 mmg. d’azote ammoniacal ou nitrique. Îl faut alors deux fois moins de temps pour détruire la même quantité de sucre ; ces traces d’azote n’ont d’autre effet que d’amorcer la fermen- tation. : Restait la question de savoir lequel de ces trois microbes _ 1 principal de la fixation de l’azote. Pour séparer ce ropes, l’auteur employa des plaques faites avec un milieu solide de compo” je ” u liquide employé. Mais le Clostridiumt 2° poussa pas sur ces plaques. Par contre, les deux autres bacilles, quê l’on avait ainsi isolés, furent réensemencés dans le liquide et n’y don nèrent aucun gain d'azote. Par conséquent, le Clostridium, Soit seul, soit avec le concours des deux autres bacilles, est l'agent fixateu” x l'azote, 7 En essayant de faire des cultures anaérobies sur des tranches d® carottes, M. Winogradsky eut la satisfaction de voir que c€ P isolait le Clostridium à l’état de pureté. De plus, ce Clostridium Que mencé seul dans le liquide ne produisait de fermentation que se faisait le vide. en a Ceci montre déjà un fait intéressant de biologie : un microbe Sr tement anaréobie peut vivre normalement, et pendant ur Li : indéfini de générations, dans un milieu aéré, s’il est protégé der de l’oxygène par l’association d’espèces aérobies. dé Pour démontrer que ce Clostridium, auquel il donne le SA Clostridium Pasteurianum, est capable de fixer l'azote, l’aute®” TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 311 des cultures dans le liquide ne contenant aucune trace d’azote combiné. Ces cultures sont faites à 30° au contact d’une atmosphère d’azote pur. Il constate ainsi que 1 gramme de sucre est décomposé en moins de de deux jours. Le milieu contient après la culture une quantité consi- dérable d’azote fixé, surtout à l’état d’azote organique. Mais si, avec le Clostridium ainsi isolé, on fait une suite de cultures dans le liquide, on s’aperçoit que les irrégularités persistent quand même les cultures sont faites en présence d’une atmosphère d’azote pur. Après quelques bonnes cultures, on en a une mauvaise sans raison apparente et les cultures filles de cette mauvaise culture vont de pis en pis. Ces irrégularités ne peuvent s'expliquer que par une dégéné- nets courts, mais des bâtonnets longs, des filaments recourbés, tordus, portant quelquefois à leurs extrémités des articles arrondis, cocci- formes; on y voit également des articles renflés, trop longs et trop gros, à l’aspect monstrueux; puis, çà et là, se montrent des commen- cements de sporulation, qui se traduisent par l'apparition de granules sporogènes, mais n’aboutissent pas à la formation de spores. Il est alors facile de constater que, si l’on s'impose l'obligation de n’employer comme semence que des spores bien formées, les fermentations obte- nues sont toujours très bonnes. M. Winogradsky s’est demandé si cette dégénérescence du microbe ne tenait pas à ce que l'azote gazeux ne pouvait pas pénétrer en abon- dance dans le milieu en fermentation. Pour remédier à cet inconvénient, il fait alors des cultures dans des flacons laveurs où il fait passer un Courant d’azote. Dans ces flacons laveurs il ensemence directement de la terre, et on remarque que, dans ces conditions, on a une culture pure du Clostridium. Les fermentations débutaient alors régulièrement au bout de vingt-quatre heures et se poursuivaient sans interruption jusqu’à la complète décomposition du sucre. De plus, on ne découvrait, avec le temps et le nombre des passages, aucune dégénérescence du microbe, À leur début, les cultures ne contenaient que le Clostridium, mais vers la fin apparaissait le fin bacille des cultures aérobies. Ce Clostridium Pasteurianum est un ferment butyrique typique. Les Produits de la fermentation sont de l'acide butyrique et de des: acétique dans la proportion de 4 à 1. On a de plus des traces d'un alcool supérieur. 11 n°y a pas d'acide fixe. Les gaz formés sont lhydro- gène et l’acide carbonique. M. Winogradsky a répété ces expériences avec des échantillons de terre de diverses provenances et, constamment, il y a retrouvé le Cour idium comme agent fixateur de l'azote. Par conséquent la conclu- Sion de M. Berthelot, à savoir qu'il existe de i ganismes d'espèces 312 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE diverses, aptes à fixer l’azote, ne se trouve pas confirmée par les expériences de M. Winogradsky. mme autre microbe à fonction spéciale, M. Charles WEHMER (1) a es des êtres dont l'acide citrique est un produit de sécrétion. En abandonnent des solutions sucrées de composition déterminée, à l'action ou moins grande de l’hydrate de carbone en un acide qui, chimique- ment, est identique à celui que renferme le jus de citron; on l'obtient aisément sous forme cristalline. L’auteur a obtenu ainsi deux espèces de moisissures qui Pn sur le terrain qui leur convient, sous forme de tissus verts, très COM- pacts. Il propose de les appeler Citromyces Pfefferianus et Citromyces laber. Les spores de ces espèces sont très répandues dans l'air. Les solutions sucrées sont pour toutes deux le terrain le plus propice. L'én£r- gie de croissance et la fermentation sont grandes. Le manque d'oxygène empêche la germination et le développement des conidies, une quantit insuffisante arrête la croissance. Des traces d’acides minéraux agissent défavorablement sur le développement des Citromycètes ; l'acide citri- que libre est sans action dans des solutions atteignant de 5 à 8 %- Les conidies, conservées dans un endroit sec, peuvent germer à bout de plus d’une année. Les variations CSN de température détruisent en peu de temps les jeunes tissu: Le rendement en acide citrique peut Se 50 % du sucre employé. (4) Charles Wehmer : Note sur la fermentation citrique [Bulletin Soetété chi- mique de Paris, 5 septembre 1893, p. 728]. — Beitrage zur Kunstriess einheimi- scher Pilze truci neve Hyphomyuten als Erreger einer Citromusaüre Gahrung [Hannover, 1893, Verlag der Haknech] Buckhlanlung]. (A suivre). L. MARMIER. : “ 4 : à ; 4 . . REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES, DEPUIS LE 427 JANVIER 1889 JUSQU'AU 4er JANVIER 1895 (Suite) Les Hépatiques de la Toscane ont encore été beaucoup mieux étudiées que les Mousses. Enregistrons d’abord la découverte d’une nouvelle espèce décrite par M. MAssaLoNGo (1), le Lejeunea Rossettiana, Voisine du L. calcarea, et que M. Rossetti a trouvée en Toscane. Ce dernier Bryologue (2) a publié un excellent travail qui tend à combler une lacune qui s'était produite dans la bryologie de la contrée : la distribution des Mousses était bien connue, mais celle des Hépatiques l'était beaucoup moins. Aussi M. Rosserri n’a-t-il pas hésité à en Publier un Catalogue raisonné. On ne saurait trop le louer de la science et de la conscience qu'il y a mises. Après avoir décrit le pays dont il va étudier la flore bryologique, il donne un aperçu du climat au moyen des données météorologiques. Dans la plaine on a affaire à un climat tempéré, dont la température moyenne est + 14°,le plus fort minimum de hiver a été — 3,et le maximum de l'été + 34°. La quantité d’eau de Pluie dans l’année a été de 808 mm. et il y a environ 100 jours de pluie Par an. Quant à la région montagneuse les observations ont été moins . suivies ; néanmoins en 1884 on a observé une moyenne de + 10°. Dans la région élevée il y a de la neige pendant quelques mois. Telle est la contrée explorée par M. Rossetti. ux découvertes faites par lui-même, l’auteur a joint quelques ren- J (1) C. Massalongo : Nuova specie di Lejeunea scoperta dal. Dott. Rossetti in °Scana, (Bull, della Soc. bot. ital., 1889, p. 485). Li (2) C. Rossetti : Epaticologia della Toscand nord-ouest. (Nuovo giornale bot. al, 1890, P. 305. i $ 314 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . distribution en altitude : 6 espèces sont propres à la plaine, 38 habitent les montagnes basses et moyennes, et 15 les hautes montagnes; 5 espèces sont communes à la plaine et à la partie basse des montagnes, 14 vont du haut en bas des montagnes, 10 sont | partout; enfin 13 espèces ont une distribution encore mal conn Le travail se termine par l’énumération méthodique dé IO1 espèces de la contrée, avec leurs stations, leurs localités et des remarques intéressantes, à propos de beaucoup d’entre elles. . M. Levier (1) démontre que le Riccia nigrella (R. minima Linné) dont M. Camus n’osait affirmer la présence aux environs de Florence, y existe en réalité et qu’il a été décrit par Micheli (notes manuscrites) 86 ans avant que De Candolle (1815) ait créé l'espèce. Le même auteur (2) indique Lis il a rencontré le Riccia macrocarpa aux environs de Florence. 6° Rome. — La province romaine a été assez bien étudiée au point de vue érolngique. Dans ses recherches sur la végétation spontanée d’une île du lac Trasimène, M. TERRACCIANO (3) cite quatre Mousses communes. M. Brrzi (4) cite d’ abord une liste de 20 espèces avec les localités à l'appui, que M. Bottini a bien voulu revoir. L'année suivante (5) il annonce la découverte d’un Cinclidotus qu’il croit pouvoir identifier avec le C, falcatus, plante de la Grèce. Enfin pour les Mousses, M. Brizi (6) donne encore une liste de 31 espèces, récoltées surtout au Monte Pellechio (1.400 mètres) sur les confins de la Sabine (7). M. Brizi (8) a aussi étudié les Hépatiques des environs de Rome. Dans un premier travail, il énumère les espèces trouvées par i Maratli, la comtesse octoi Méssaiitt et par M. Massalongo. L'une d’elles est nouvelle pour l'Italie: Jungermannia subapicalis Nees. Dans un second travail (9), le même auteur cite 18 espèces et comme raretés, 4296" mannia sphærocarpoidea de Not. et Southbya stillicidiorum M. MassALowGo (10) note une variété de Frullania dilatata (var 6 Brisiana) qui se trouve aux environs de Rome. (4) E. Levier : Sur Le Riccia minima L. (Revue bryologique, 1893, p. 101)- (2) E. Levier : gs Pyramidata et Riccia macrocarpa (Bull. re bot, rs 1894, p. 114). 3) A. Terr: ms 2 Le piante spontanee dell’ Isola minore nel Lago Fran meno (Bull. della Soc. bot. italiana, 1889, p. 146). (4) U. Brizi : Muschi nuovi per la provincia di Roma. he 1h x PR (5) U. Brizi : Cinelidotus fuleatus Kindb. (Malpighia, 1890, (6) U. Brizi : Appunti di Briologia romana (Malpighia, 1891, p. 83). 889. sai U. Brizi : Prima contribuzione all’ Epaticologia romana. "ialptghis. 1 . p. 178). : (8) U. Brizi: Secunda contribuzione alr Epaticologia romana. ( (Malpigh 1889, p. . (9) C. Massälôngo : Ilustrazione di una nuova variatà di Frallania dilatale (L.) Dmrt. (Bull, dell. Soc. bot. 1tal., 1889, p. 518). ne. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 315 7 ltalie méridionale. — M. Baron: (1), dans une courte note, énumère six Mousses et huit Hépatiques de la province des Abruzzes. M: Borrint (2) a étudié les récoltes du Comte Ugolini Martelli dans les Abruzzes et la Pouille : trente espèces, dont vingt nouvelles pour la première de ces contrées ; quarante-sept espèces, dont quarante et une _ nouvelles pour la seconde. Pour la province de Naples, M. GiorpANo (3) énumère trente et une espèces de Mousses, et M. TERRAGCIANO (4) une quarantaine pour l'île d’Ischia. Dans la Calabre, quinze espèces de Mousses sont citées par M. Borrini (5) (récoltes du D’ A. Aceti); cinq sont nouvelles pour la province. Quatorze espèces d’Hépatiques sont également citées par M. ArcANGELt (6). & Sicile. — La Sicile a fourni à M, Borrini (7) une liste de quarante- deux espèces de Mousses, dont beaucoup sont nouvelles pour l'ile. M. LosacoNo-PosERo (8) continue ses études intéressantes sur la . Bryologie de la Sicile. M. U. Marrerrr (9) décrit une nouvelle espèce de Riccia, le R. atromarginata, voisin des R. nigrella et papillosa, trouvée aux environs de Palerme. 9° Malte. — Enfin, l'ile de Malte, qui se rattache géographiquement à l'Italie, a été explorée en 1876 par le Prof. Sickenberger et c’est M. Baur (10) qui a étudié les récoltes et publié les résultats des recherches : trente-cinq espèces et cinq variétés ont été trouvées. (1) E. Baroni : Noterelle crittogamiche. (Boll. della Soc. bot. ital., 1892, P. 243) (2) A. Bottini : Vote de Briologia italiana. (N. giorn. bot. ital,., 1894, p: 249), (3) G.-C. Giordano : Nuova contribuzione di Muschi meridionali « Addende ad Pugillum Musc. in agro Neapolitano lectorum ». Boll. della Soc. bot. Maliana, 1892, p. 39). : (4) L.-A. Terracciano : La florula briologica del! Isola d’Ischia. (Boll. ella Soe. bot. ital., 1894, p. 162). (5) A. Bottini : Note de Briologia italiana. (N. giorn. bot. ital., 1894, p. 249). (6) G. Arcangeli : Sopra alcune Epatiche raccolte in Calabria. (BIl. della Soc. bot. ital., 1889, p. 535). de (7) A. Bottini : Appunti di Briologia italiana (Boll. della Soc. bot. italiana, 1890, p. 259 (8) Lajacono-Pojero : Terzo elenco briologico di Sicilia. (Revista ital. nat. nr ; 1889, “ (0)-W: Baur : Beitrage zur Laubmoosflora der Insel Malta. (Hedwigia, à » 1894, P. 217). ; ) U. Martelli : Una nuova specie de Riccia. (Bull. della Soc. bot. ital., P. 290). 016 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mu 12° Portugal M. le Pr. HENRIQUÈS (1), profitant des travaux de ses devanciers, de ses récoltes personnelles et de celles de quelques-uns de ses col- lègues, a rédigé un Catalogue aussi complet que possible des Mousses portugaises, au nombre de 255 espèces, qu’il indique avec leurs localités et le nom de leurs collecteurs. A mentionner une espèce nouvelle, Ï ur J’ajouterai une note de M. Levier (2) sur le ARiccia Henriquesi, espèce FOR REEs trouvée par le Pr. Henriquès au Jardin botanique de Coïmbre 13 Hongrie Peu de travaux sont à signaler sur la flore bryologique de la Hongrie; une étude des Mousses des environs de Pest par M. ScaiLBERsKY (3), un . des Hépatiques recueillies aux environs de Miedzyrzei ar M. Dürfler, dans la Bukowine, et publiées par M BREIDLER @: É. 14° Serbie M. vox WerisTEIN (7) mentionne la présence du Trochobryum carniolicum 15° Monténégro Ce pays a été exploré par M. Baldacci en 1890-1891, et ses récoltes bryologiques ontété étudiées par M. Borrint (8), qui énumère 21 espèces de Mousses avec leurs localités, L’une d’elles est inédite : Orthotrichum (1) J. A. Henriquès : Ca Mie) dos Musgos encontrados em Por tugal. (Bol. da Sociedad Broteriana, 1889 k, (2) E. Levier : Riccia Henriquésii, sp. n. (Bull. de l’Herbier Boissier, 18 p. 649, 2 pl. (3) Schilbersky : Beitrage zur Moosflora des Pestercomitat. (Œster- pet Zeitschrift, 1889, p. 106). (4) Eichler : Katalo 0g der Lebermoose gesammelt in der U mgegend V0" Miedzyrzei. (Pamietnik fisyografickzny, 1891 É (5) Demeter : Bryologische Notizen aus Ungarn. (Botanisches Centre blatt, 1890, III, p. 180). ‘ (6) BRU: Bite sur Moosfiora der Bukowina und Siebenburgt"s _{ŒÆsterr. bot. Zeit schrift, 1890). (7) R. von Wettstein : Ueber das Vorkommen von Trochobryun carnio” licum in Sudserbien. ((Esterr. bot. Zeitschrift. 40, p.170). j : , 5 À. Bottini : Beitrag zur Laubmoosflora on “Montenagres- (edvigis. ie 434). ee sé Ne + 1e ru A MURS Mt po PAU des SE de PA LE PO SC ON TR RL EP ET EN RE REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 317 Baldaccii Bott. et Vent. et M. VENTURI (1) y rapporte comme variété un Orthotrichum des montagnes de Cuenca, en Espagne. Huit espèces ag ne ca le and Cinclidotus fontinaloides, C. aqua- C. falc Schistidium atrofuscum , ie commutata, 5 one Fan sta rutabulum 16° Tarquis M. von HôuneL (2) a exploré un pays tout à fait voisin du Mon négro, la côte de l’Albanie; il y a rencontré 206 espèces de Minis dont il donne la liste. D'autre part, M. Baront (3) a examiné les récoltes de M. R. Spigai faites aux environs de Constantinople; il cite trois Hépatiques et neuf Mousses, toutes communes. 17° Grèce Je n’ai à citer pour ce pays que le Cephaloziella Jackii découvert par M. de Heldreich, et décrit par M. SrePpHaNI (4). IL. — ASIE. 1° Turquie d’Asie et Arabie La Pisidie et la Pamphylie, explorées par le D' A. Heïider, ont Quelques Mousses à citer; on les trouve dans un travail de M. von Werrstenx (5). MM, ReNAULp et CARDOT (6) ayant eu quelques Mousses de l’Herbier Boissier à déterminer y ont trouvé une espèce et une variété nouvelles, @ sont : Polytrichum Autrani, originaire du Liban, trouvé par M. Blanche e, et Grimmia anodon var. sinaitica, originaire du Sinaï, \rouvé par M. Grote. (1) res Sur lOrthotrichum Baldaceii Bott. et Vent. (Revue bryol., 1893, p ubm 100sflora des Kus- . (Œsterr. bot. flansen. (Sitz. der Acad. Wien, Ce (6) Renauld et Cardot : Mousses nouvelles de l'Herbier Boissier. PHerbier Boissier, 1894, p. 32). (Bull, de 318 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Baur (1) cite quatre espèces nouvelles pour l’Yémen, recueillies par le Prof. Sickenberger; ce sont le Barbula squarrosa et trois autres espèce inédites, déterminées par M. C. Muller, de Hall: Gymnostomum Yemense, Hypnum Arabicum et H. (Limnobium) Arabicum. . 2° Perse Seule, une Hépatique nouvelle est à signaler dans ce pays, le Fim- briaria persica, décrite par M. Srkpaani (2). 3° Turkestan M: BROTHERUS (3) a décrit quatre espèces nouvelles pour ce pays : Tortula desertorum, T. transcaspica, T. Raddei et Barbula excurrens, rapportées par Radde et Walter. 4° Sibérie Deux ouvrages importants ont été publiés sur la Bryologie de ce pays par MM. LinpserG et ARNELL (4). Le premier concerne les Hépa- tiques ; il contient les espèces recueillies dans l'expédition suédoise de 1875-1876 en Sibérie, auxquelles sont ajoutées les données plus ancien- nement acquises sur la Russie du Nord-Ouest. Ce sont les plantes de l’Iénissei de Scheutz, celles des environs de l’Iénissei recueillies près de lObi, entre Tjumen et Tomsk, et aussi près de Kungur, dans Je gouvernement de Perm. Le nombre des Hépatiques sibériennes s'é- lève à 96 et les auteurs donnent pour chacune l’extension et les stations. Parmi ces espèces, six seulement sont étrangères à la flore de Europe : trois appartiennent à la flore de l'Amour déjà connue : Diplophyllum plicatum Lind., M [ylia verrucosa Lindb. et Jungermannlt fertilis Lind.; les trois autres sont nouvelles : Lophocolea reflexula, ungermannia Sahlbergü, Calycularia laxa. Des variétés nouvelles sont créées et des remarques intéressantes sont faites à propos de plusieurs espèces. Dans la seconde partie, qui traite des Mousses, 410 espèces sont décrites, dont un bon nombre sont nouvelles. M. Sommier (5) énumère 60 Mousses et 4 Hépatiques qu'il a rap- portées de son voyage en Sibérie et qui ont été déterminées Par M. Brotherus. (1) W. Baur : Beitrage zur Laubmoosflora der Insel Malta. (Hedwigiär 1891, p. A7). (2) F. Stephani : Hepaticarum species novæ, V. (Hedwigia, 1894). (3) V. F. Brotherus : Plantæ Turcomanicæ a G. Radde et A. Wall collectæ, Musci. [Acta hortis Petropolitani, X, n° 2, p. 562). : (4) S. O. Lindberg et H, V. Arnell : Musci Asiæ borealis. X° pars. : He) Musci (Svenska Vetenskaps Akademiens Handlingar. 1889, p. 1). — IF pars.: 27 _ seri. (Ibid. 1890). pe A (5} S. Sommier : Risultali botanici di un viaggiat OP inferiori. (Nu . giorn. bot, ital., 1893, p. 102). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 319 5° Japon Cette contrée, jadis fermée aux Européens, commence à livrer les secrets de sa flore intéressante et variée. Les botanistes européens étudient les échantillons envoyés par les voyageurs et les missionnaires, tandis que les savants indigènes se livrent avec succès, sur place, à l'étude des richesses de leur pays. M. Mrrren (1), le Bryologue anglais bien connu, donne une liste complète de toutes les Mousses et Hépa- . lipues connues du Japon (214 Mousses, 2 Sphaignes et 74 Hépatiques), Une partie considérable de ces espèces est répandue dans toute la des Macromitrium (8 esp.) est caractéristique. L'auteur décrit 72 espèces nouvelles, dont une appartient à un genre nouveau : Aulacomitrium humillimum. Mais l’énumération de M. Mitten ne devait pas rester longtemps Sn ha nse, Brachythecium kuroihhicum, B. truncatum, Moriense, B. eustegicum, B. noesicum, Thamnicum Sandei, Plagiothe- ‘M aomoriense, P. homaliaceum, Isopterygium Yokoskæ, Hypnum longipes, Hypopterygium Fauriei, Andræea Fauriei. Ce travail com- Prend en tout 173 Mousses et 3 Sphaignes: Fe Les Hépatiques du J apon ont été étudiées par M. STEPHANI (3) qui M) Mitten : An enumeration of all the species of Masci and er p 153) from Japan. (Trans. of Linnean Society of D? d (2) E. Bescherelle : Nouveaux documents pour la Flore du Japon. Lane ‘S Se. nat., Botanique. 1893, p. 327). | cit im (3) F. Stephani : Hepaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893-%4, passim). 320 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE en a donné des descriptions au moins pour les espèces nouvelles. M. BESCHERELLE (1) en a reproduit la liste dans la Revue Bryologique. D’après M. Mitten, on connaissait déjà 74 Hépatiques au Ja M. Stephani en cite 39, dont 12 se trouvent déjà dans l’ouvrage 4 botaniste anglais, ce qui porte à 101 le nombre des espèces ru 15 sont nouvelles pour la science : Bazzania albicans, Frullan Fauriana, etc, M. INOUE (2), savant japonais, a étudié de son côté les Hépatiques | de Toza. (1) E. Bescherelle : Enumération des Hépiatiquos récoltées par M. l'abbé Faurie au Japon et déterminées par M. Stephani. (Revue bryologique, 18%, . 25). (2) Inoue : Hepaticæ of Toza. (Bot. Magazine, 1893). (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Imp. Le Bigot frères Le Gérant : Th. Clerquin- Revue générale de Botanique. Tome 8. Planche 10. Imp. Le Bigot. Bordier se. : Ch. Dassonvitte per. Lupin. Revue générale de Botanique. Tome 8. Planche: 12. fee où Q 17 NA et se: D: LA ‘ Lo SO f, DE EST CD br: ê > LN AS CE ani sr, GS as RRZE ESS PERS CPS Lo 12 12 "1 2e ES CNT <: EN IEN 027 TX Q LS vs Eg.13 L 7 5 Se ‘+ 1e age et 2 > 1 CN RQ She te 4 a CSS PER RS æ & \) ve een cs ES = <= 2 (LS LWY LES et I) Æ y JS LE ss As OX Vire || De ( Not 1e S: « CF ie : ® 5 >, BE ù S ee % 4 vp-— ea ny | 2 ns are LÉ S see US S= a e 2 Ég.10 Bordier sc. Imp. Le Bigot. Ch. Dassonvitie del, Lupin. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D’ABONNEMENT Lä Revüe générale de Botanique parait le 15 de chaÿue fnôjs et chaque ei est composée de 32 à {8 pages avec planches et figures dans le t Le prix annuel bpaite d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Etranger. Aüctne livraison n'est vendue séparément. Les sept premiers volumes, dont les sommaires se trouvent ci-dessous, sont en vente au prix de 2Q franes chacun Âdresser les demandes d'abonnements. mandats. etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. Adresser tout ce qui Rs nt la rédaction à M. eye BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Pari a rendu compte dan he revues spéciales des PR. mémoires où notes ; dont un Sen pii tt aura élé adressé au Directeur de la Revue kénérale de Botanique. . Les auteurs des travaux insérés dans la Revue Aéodg de «ol dan ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage Sommaires des sept premiers volumes de la Æevue Pad) de Abe, joe et ABUT: Abies numidica. — SEIGNETTE : ANTINE , es et C'hdospotquan, — PouLsen : Phanérogame sans eblirephyié. — MasCLer: crues : Anatomie (LecLerc pu SaBLon); Champignons (Cosranri); Technique (DUFOUR); x ns (HUE); Plantes de l'Asie (FrancmeT); Physiologie végétale (JUMELLE); 'aléontologie | rte (ve SAPORTA). 0m II. 576 pages, 25 cher ds et 203 figures _ le Pégr — BATTAND Trasii : 1 1e page) Séhwe-C : Transpiration et assimilation pendant eu PP — FLor de de “ “ti me arbr Sat ne FSAGE : Feuilles des plantes maritimes.— BON Ymphéacées. Paparéracées el Fumariac la France; Cultures € Ipes el les es.— Da ox : Feuilles des uence à ques ; jo — Branvza: Hybrides. — LecLerc pu SaBLon: Sommeil des feuilles, — AUBERT : . $ Organiques chez ks plant ses. — DE L.AGERREIM : Un parosite de a Vigne. — s nin des Com posées. — FraxGner Ê Bambusées à é éisminos monadephes. 7 . Aus (FLANAULT); Potanique tree (Henay): Paléontologie végét: ale (ne . Ta): Ph ï tales (JuMELLE) ; Lie Lichens (Hue); Anatomie fs ne | ris * rentre (oem) Flantes à de 1 Fran (Mascu). pe Tome III. — /560 pages, 20 À ar ecprr el 74 ter 4 pes le texte), — Brannza: Tégu- ments de la graine.— Russezc: Ascidies de Chou vaux : Porosité du fruit des Cucur- bitacées. — Bo M. Bonxnier et ManGiN pour N troduites ar sé Mi sons ve RABUT : Cha ignons parasites du Griquet pèlerin: Ri res ee : Racines aapitormes transitoires.— COSTANTIN : Culture des era iom ycètes, — re Cyclaen euro ues : Plantes de la France {(MascLer); noi - (CosranTin); Physiologie et aie végétales Eeñest Technique (Durour). — (588 pages, 25 planches et 2 fiqures done le texte), — TRA : Quercus airbeett — Masczer : Pleris aguilina sur le calca — RussELL : Lao mâle du Noyer.— JUMELLE : Recherches physiologiques su ue Lichens.— De yEvas et BoRDAGE: Mouvements des végétaux. — LECLERC DU SABLON : T ubercules des Equisétacées ; Maladie t insectes. — Henvien : Plantes d'Espagne. — BONNIER: du Platane sb l Bo F Réviviscence : des nie dents: Variations de pression dans la Sensitive.— ARRESE sr Longd y ascimila tion des plantes grasses. — DE JANCZEWSK1: Anernone. — JACOB DE Corp ue. — CosTanTix et Durour : La Ne e. Mur Lachnidium aeridiorum, ee “es Liu RLIÈRE : Les feuilles à l'ombre et au : Phys loops: ra chimie végétales (JumeLLe); Lichens on à ue (PRUNET) ; bactéries ‘et fermentations (Bourroux) ; Plantes de la France (MasCLEF). Tome V.— (544 pages, 22 planches eL211 figures dans F texte). — DUCHARTRE : cs SETICEL. — NNIER : Transmission de la pression travers les ae ue nse d Canudolle, — Boumer : Tubercules pileux de certains Atttls. — PRUN : Tubercules de taines essences végétales, — WARMIN et iphie botanique de Lagon Santa GERS "4 DE LAMARLIÈRE: nn ppement de ue uelques Ombeilifères.— Macxin: Végétation ns a u Jura. — Jaccano : La pression des gaz ge le dév EUR des vég aux. — BRIQUET* GE antis _ de. nai ns a Lichens (Hue); Algues (FLARAULT) ; Pret ee (pe SaPORFO Tom 4 pages e! planches et 57 figures dans . t da — Danrec : La greffe: 5 Applications de la Lite herbacée. — PRUX nt Soir cer Pour ridié.— LOT : Procédés . de micrographi ones Propriôlés optiq ues du Ieswarp: Par _.. à de DANS: . Merget. — Mer: Chaudron de : . — NauDiN: DE : — mr Te ee 2 Se et sers Énal mis du Pin. — Dés "Géographie . rs de la Côte-d'Or. — Bonxier : P. Duchartre ; rue mehr et . aipines- siologie et es: Bactéries et fermentations (Bocrno Algues | és ut); Pby chimie végétales (Jumezce); Lichens (Hue) ; Chimoes (Goseaist ones . VII. — nr pages, 2 planches . 45 rat dans le texte). — Hx: A estière - — Gain : Action de l'eau du sol sur végêlta _— Henny : Végétation fo ation à “ Cas en n 1898. Bou un Sporo rie .. _— roue pu Sascon : Germ LIÈRE: des graines eo mr n des albumens gélatineux., — GÉNEAU DE LAMARE ousses du littoral; Flore res du Golfe de Gascogne.— Gaston BoNNIER : Infjuenc® _. la lumière re un ee sur les re mn — Lire Noavess Chou fourrage — 2 nia gran pacté- + Chère ons À ao Physiologie et chimie végétales es RE ries et “lérmentations (Bou rrOUx) ; Tératologie et pathologie eee (MoLutaRn} = Lille = Imp. LE BIGOT Frères. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME Livraison du 15 Août 1896 N° 22 D | PARIS | PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, # 1896 : LIVRAISON DU 15 AOÛT 1896 LL — SUR UNE STATION DU PTERIS AQUILINA SURUN _ DYKE SILICEUX DU BOIS DE LODÈVE, par M. Le _ OR de ou er oie es I. — ACTION DES SELS SUR LA FORME ET LA STRUC- TURE DES VÉGÉTAUX (avec planches et figures ee _le Hé par M. er Dassonville (in) un | PLANCHES CONTENUES DANS er LIV Parcs 1 — - Lupin et seit. : PLANCHE 13. — ni et Seigle. Cette livraison renfe: nferme en outre deux gravures av es dans le SUR UNE STATION DU PTERIS AQUILINA. DYKE SILICEUX DU BOIS DE LODÈVE par J. VALLOT. _ La question de l'influence chimique du sol sur la végétation Sera longtemps une des plus controversées de la botanique. Les recherches de M. G. Bonnier ont fait faire un grand pas en avant, en introduisant un nouveau facteur, la concurrence vilale. Les études d'ensemble sur la végétation d’une contrée ne donnant pas des résultats suffisamment probants, on en est venu à considérer + les cas particuliers les plus caractéristiques, qu'on peut alors _ étudier à fond. C’est ce qu'a fait M. Masclef dans une excellente . (lude sur le Péeris aquilina (1). Dans un travail déjà ancien (2), j'avais résumé les observations des divers auteurs sur les préférences de cette plante; j'y avais Joint mes observations persouuelles, établissant par l’ensemble de Mon élude que jamais, jusque-là, le Pferis aquilina n'avait été 0bservé dans un sol contenant plus de quelques centièmes de fälcaire, sauf dans les dolomies, diflicilement décomposables. Dans le mémoire cité plus haut, M. Masclef, après avoir cité mon travail, décrit avec le plus grand soin deux stations du Pteris sur le cal- ire, dont une sur la craie pure. Il explique ensuite le mécanisme % l'adaptation de la plante sur ce terrain par l'enlèvement pro- sil du manteau d'argile sur lequel croissait progressivement leri, 1} A. Masclet : Sur l'adaptation du Pteris aquilina aux sols calcaires. € Sénérale de Botanique, 1892, page 7). 3. Vallot : Recherches physico-chimiqu | t 328. 3 es sur la terre végétale. Paris. ”» Pages 280 e ë gén, de Botanique, — VII, > 322 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE J'avais moi-même fait une observation analogue, que n'a pas connue M. Masclef, et que j'avais publiée en 1884; c’est la présence : du Pteris en terrain calcaire dans les ruines de la Cour des Comptes. « Je ferai, remarquer, disais-je (1), que le Pteris aquilina, que je n'avais jamais rencontré dans une localité contenant une grande quantité de calcaire, vit en grand nombre dans toute là partie des sables où il y à une épaisseur suffisante de décombres. Je puis certifier qu’il croît dans un terrain calcaire; deux échantillons du sol, pris entre les racines de la plante, ont décelé de 20 à 25 °/0 de carbonate de chaux. C’est la première fois que je rencontre cetié espèce dans un terrain franchement calcaire. » Je ne puis donner aucune explication de ce fait, sinon que trouvant un sol vierge où nulle autre plante ne lui disputait le sol, le Pteris s’est installé librement, malgré l’état calcaire du sol. Mais il s'agissait là d’un sol artificiel, formé de poussières et de platras, en même temps qu'un sol où la plante ne rencontrait SÉeie aucune Concurrence vitale; ce ne sont pas là des circonstances : habituelles dans la nature, ce qui afaiblit singulièrement la valeur Ÿ. de l'observation. Dans mon mémoire sur l'Influence du Sol, j'ai cité un il Pteris croissant autour du filon siliceux de la Roche Percée, dan un terrain dolomitique ne faisant pas effervescence à froid dans l'acide chlorhydrique. J'ai fait dernièrement une observation beau- coup plus caractéristique, montrant très nettement la préférence? du Pteris pour les terrains siliceux. En automne 1894, en descendant de la montagne de Grésat au-dessus de Lodève, je rencontrai avec surprise un îlot de P ms ; localisé à l'endroit où le sentier rejoint la route de Lodève” . Pertuis, au kilomètre 5,4. Le sol étant en plein lias, j'avais le d’être étonné de rencontrer là une plante calcifuge, qui 2€ d'ordinaire que beaucoup plus bas, sur le grès bigarré; la croissait en grand nombre dans un rayon de vingt mére ë F- euse, LS et cessait brusquement, faisant place aux espèces habitu ces terrains calcaires. Sa végétation était très vigour frondes atteignant un mètre de haut. . (1) 3. Vallot : Étude sur la Flore du Pavé de Paris... suivi d'une" des ruines du Conseil d'État. Paris, 1884, page 38 #5. ot de. planté … Ge PRO 7 0 7 EL DL LE PTERIS AQUILINA DANS LE BOÏS DE LODÈVE 323 Étonné de cet habitat insolite, j'examinai la localité avec soin. La roche formait en cet endroit une sorte de falaise de près de vingt mètres de haut, avec une profonde coupure en forme de couloir. C’est au pied de la falaise que croissait le Pteris. Des excavations taillées de main d'homme dans la roche ayant attiré mon attention, je reconnus que j'étais en présence de recherches de filons métalliques. Prenant de tous côtés des échan- tillons de la roche, je constatai qu’elle était formée par un dyke siliceux, se dressant au milieu du calcaire. C’est un cas absolu- ment semblable à celui de la Roche-Percée {1), où j'avais trouvé l'Asplenium septentrionale sur un dyke siliceux de mème nature. La terre dans laquelle croit le Pteris est une sorte de sable argi- leux ne faisant aucune effervescence dans les acides. Il s’y est mêlé quelques petits cailloux calcaires et on voit facilement que les bulles gazeuses ne partent que de ces petits cailloux très peu nombreux. Ici l'observation est très nette : on rencontre au milieu du cal- Caire une localité siliceuse, restreinte à quelques mètres carrés, etle Pteris aquilina est venu s’y établir et y règne en maître, malgré la concurrence vitale qu'ont dù lui faire les plantes occu- pant le terrain calcaire environnant. De plus, la plante ne s’aven- lure pas sur ce calcaire. | Je ne crois pas qu’on puisse trouver une preuve plus probante de l'influence chimique du sol sur la distribution des végétaux. C'est précisément la plante qui m'a amené à découvrir la nature Séologique du sol où elle croissait; cette observation m'a paru assez curieuse et assez fertile en conséquences “sarl mériter d’être apportée. (1) 3. Vallot: Note sur une station de l'Asplenium Septentrionale sur le _ Muartaite de Lodève. (Bull, Soc. Bot. de France, 1883, p. XVII | ACTION DES SELS SUR LA FORNE ET LA STRUCTURE DES VÉGÉTAUX par M. Ch. DASSONVILLE (Fin) Il. — SEIGLE Le 10 mai, j'ai semé du seigle dans trois pots remplis de pierre ponce. Le premier était arrosé avec le liquide de Knop, un autre avec la même solution étendue de son poids d’eau, le troisième n’a reçu . Que de l’eau distillée. Ces deux derniers seuls sont arrivés à graine. Le premier n'avait pas dépassé dix centimètres au bout d’un mois. A cette époque il a commencé à s’étioler, et, vers le quarantième jour, il était mort. Cette expérience montre que le degré de concentration des Solutions salines a une très grande importance ; et, a priori, 0n peut en conclure que si un sel est nécessaire et souvent indispensable, il peut et doit nuire lorsqu'il existe en trop grande abondance dans le milieu. Quelle est la dose la plus favorable au développement pour chaque espèce, quelle marche suit la végétation pour des propor-, tions variables des sels dans la solution, telle est l’importante question qui se pose lorsqu'on considère ces résultats, dont nous entreprendrons ultérieurement l'étude. L. — MOoRPHOLOGIE EXTERNE Les racines n’ont pas montré de différences a ppréciables. I en a été tout autrement des tiges et des feuilles. : hi Dans l’eau distillée, la tige, filiforme et pourvue de cinq feuilles rudimentaires (3 centimètres), avait acquis trente centimètres me. long et était surmontée d’un épi, dont un grand nombre de fleurs avait avorté, tandis que dans la solution de Knop étendue, pour même nombre de feuilles cinq à six fois plus grandes, la tige avall _… deux millimètres de diamètre et portait un épi bien conformé. RAS A GUN SD tee NA te Ne ie) VS à C ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 325 II. — MORPHOLOGIE INTERNE rip: A. Dans Les sELs (PI. 13, fig. 21). | B. Dans pr DISTILLÉE (PI. 13, . 20). La tige possède 16 faisceaux répartis sur deux circonférences concentriques. ù eux du rang interne ont tous la même constitution ; ceux du rang externe ont une organisation moins avancée, On compte 11 faisceaux répar- tis sur une seule circonférence et de la tige poussée dans la solution saline, mais à éléments plus petits. Chaque faisceau interne comprend : 1° Un anneau de cellules enve- 1° La lignification est plus loppantes à paroi légèrement ligni- | intense, surtout pour les cellules fiée (as!) (Assise-limite de M. Du- | extérieures. val-Jouve). 2* Deux larges vaisseaux dis- 2 Les parois de ces vaisseaux posés tangentiellement op, séparés | et des cellules intermédiaires sont l'un de l’autre par un groupe de | plus lignifiées. cellules lignifiées. % Un et plus souvent deux | 3° Il n’y a qu'un seul Se DRER Vaisseaux disposés radialement, « entourés de cellules à parois min- ŒS; ces cellules se détruisent Souvent et il se forme un canal atrifère autour de ces vaisseaux. 4 Le liber assez développé £ Le liber réduit à quelques (Gib.), cellules. Dans l’eau distillée,.ces faisceaux sont entourés par un paren- thyme à cellules polygonales plus petites et lignifiées derrière Chaque faisceau. L'épiderme et les deux assises des cellules sont très fortement lignifiées, | Dans la solution de Knop, les cellules du parenchyme qui ‘nioure les faisceaux sont minces dans toute son étendue. L'épi- derme et les deux assises sous-jacentes sont très légèrement ligni- féesen face des faisceaux du rang interne. . Parlout ailleurs, la face interne des cellules épidermiques _ Toffre pas trace de lignification et les éléments de l'assise sous- - “bidermique restent minces. 326 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les faisceaux du rang périphérique touchent à l’épiderme par leur rangée de cellules enveloppantes, qui, vers le centre de la tige, lignifient leur membrane. La structure de ces faisceaux varie : les moins différenciés sont constitués exclusivement par du liber ; d’autres, plus différenciés, ont quelques vaisseaux de bois et un liber très réduit. Les plus développés ont l'aspect général des faisceaux du cercle interne mais avec des éléments plus petits. 2 Feuilles : Dans la solution de Knop, la troisième feuille prise à partir du sommet et coupée dans son milieu montre 21 nervures dont une médiane représentée (PI. 13, fig. 48). La même région de la feuille homologue donne dans l’eau dis- tillée 19 faisceaux dont un médian (fig. 19). : (Pour la commodité de l'exécution du dessin, cette dernière à été représentée avec un grossissement double de l’autre). On peut constater que, comme dans la tige, les vaisseaux sont moins larges et plus lignifiés dans l’eau distillée. Dans l’eau distillée les cellules de l'anneau qui enveloppe chaquë faisceau ont leur paroi interne et leurs parois latérales lignifiées. Le faisceau médian est relié aux deux épidermes par une bande de cellules à membrane très fortement lignifiée. Une bande an4° logue se trouve aux plus gros faisceaux. , Dans les sels, la lignification de l'anneau de la feuille est MOID* forte et n’atteint que les cellules tournées vers la face supérieure “ la feuille. La bande de cellules dont il a été parlé plus haut n'est représentée que par quelques fibres hypodermiques à paro pee épaissie (scl.). ‘ Il est logique d'attribuer à ces formations lignifiées : de protection des vaisseaux contre les rayons solaires, Pal ee . un rôle modérateur de la transpiration. : Dans son travail sur l’histotaxie des feuilles de Graminees M. Duval-Jouve (1) signale, en effet, que ce tissu est très rédu! _ chez les espèces aquatiques et hivernales, tandis qu'il prend bd développement considérable chez quelques Graminées du sonne plus un rôle a (0 Duval-Jouve : Hislotaxie des feuilles de Graminées, page 3. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 321 Il montre, en outre, que sur une même espèce (Festuca glauca, Festuca ovina, Stipa pennata, Melica minuta), l'exposition au soleil augmente le développement de ce tissu. Les Seigles que nous avons cultivés étaient soumis aux mêmes conditions extérieures ; or, il est évident que l'effet de radiation sur la transpiration devait être d’autant plus intense dans l'eau distillée, que l'épaisseur moindre du parenchyme de la feuille protège moins ses vaisseaux contre les rayons solaires. | Si, d'autre part, on tient compte des résultats observés par M. Jumelle, dans ses recherches sur le développement des plantes annuelles, à savoir que la présence des sels augmente la quantité d'eau contenue dans la plante, on comprend que ces Seigles, privés d’eäu par l'absence des sels et soumis à des conditions favorables à la suractivité de la transpiration, aient lutté contre la disparition de leur eau par la formation d’un appareil protecteur autour des vaisseaux les plus larges. Il est d’ailleurs à remarquer que les faisceaux les plus petits n'ont pas de cellules protectrices différenciées, mais sont situés près de la face inférieure du limbe et recouverts par un parenchyme relativement abondant. | nfin, le parenchyme est uniforme, à éléments serrés, dans l'eau distillée ; dans la solution de Knop, il est lacuneux de chaque côté des faisceaux, excepté autour de la nervure médiane. L’épiderme subit aussi des modifications : on voit, dans l'eau distillée, un grand nombre de poils à paroi légèrement lignifiée, Particulièrement abondants à la face inférieure. Ils sont très rares et plus longs dans la solution. Leur paroi se colore en rose par le Carmin. 3 Racine: 2 J'ai représenté (P1. 43. fig. 22 et 23) des coupes de racines de Sei- Sles ayant quinze jours de végétation, semées sous pierre ponce, la Première dans le Knop, la deuxième dans l’eau distillée. Ces plantes faisaient partie d’une série dont il sera parlé plus loin ; mais je dois dire, dès maintenant, que la racine née dans les sels était longue ; de 9 centimètres alors que l’autre n’en atteignait pas 2, pour __— la tendance que l’on aurait, en examinant ces figures, à attribuer Aux séls un rôle atrophique de l'appareil vasculaire. Ce qui frappe le plus en comparant ces deux figures, Hignification intense de deux assises contiguës de l'écorce qu'une c’est la 328 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rangée de cellules à parois minces sépare de l’assise pilifère. Le parenchyme cortical est dépourvu de méats. Dans la solution de Knop, les cellules de l'écorce sont rondes et prennent de grandes dimensions vers la périphérie. Elles ont de larges méats, la moelle n’a qu’un canal aérifère, tandis que, dans l'eau distillée, on en compte deux, en raison même de l'obstacle que met à la respiration la lignification partielle de l'écorce et la forme de ses cellules. En résumé, les sels déterminent dans les divers organes du Seigle des modifications de structure importantes : Îls augmentent le nombre et le diamètre des vaisseaux et relar- dent leur lignification. Leur absence provoque la lignification des éléments périphé- riques dans la tige comme dans la racine, augmente le nombre des poils et détermine l'apparition d’un appareil régulateur de la tran$- piration dans les feuilles, Ce sont là des conclusions analogues à celles que j'ai signalées dans le Lupin. Elles semblent être générales. DEUXIÈME PARTIE ACTION SPÉCIALE A CHAQUE SEL LE — LUPIN Méthode directe. — Pour déterminer la part que prend chacu® des sels dans la somme des différences observées dans les exp riences précédentes, j'ai comparé des Lupins ayant poussé dans de l'eau contenant le sel étudié en même proportion que dans la solution de Knop. Cette méthode a été peu féconde en renseignements : dan$ le phosphate de potasse, les graines mises à germer ont donné des à organes aériens plus raccourcis encore que dans l’eau distillée æ, ‘des racines maigres, mais marquant une tendance à l'allongement (fig. 5). Les autres plañtes étaient, en tous points, comparables ‘ celles qui avaient vécu dans l’eau distillée. dt D Méthode indirecte. — Dès lors, j'ai cultivé des Lupins dans 0 ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 329 Solutions ayant la formule de la solution de Knop, moins le sel étudié; et, j'ai établi la comparaison avec des Lupins poussés dans la solution complète. Les échantillons recueillis sur plus de cent exemplaires ont donné les résultats.suivants : EL. — SULFATE DE MAGNÉSIE Au bout de trente jours, les plantes étaient mieux développées dans les solutions privées de sulfate de magnésie que dans les autres et atteignaient 40 cent. de long (P1. 10, fig. 1). La racine et l’axe hypocotylé avaient les mêmes dimensions que dans la solution complète de Knop, mais des pétioles plus longs supportaient des folioles plus grandes (20 %, au lieu de 12). Vingt jours après, l'absence de ce sel semblait moins indiffé- rente, et la racine principale, longue de soixante centimètres, garnie de radicelles bien développées mais peu nombreuses, n’était pas mieux développée que dans les solutions privées de nitrate de Potasse. IL — NiTRATES À la fin de Ja première période, les Lupins qui avaient poussé Sabs nitrate de potasse ou sans nitrate de chaux étaient exactement semblables. Leur racine, grêle (PI. 10, fig. 2) et flanquée de quelques radicelles à peine ébauchées, avait 14 centimètres ; l’axe hyporotylé mesurait T centimètres. La tige était sensiblement moins développée que dans le cas précédent. 1° Mitrate de potasse : Dans la suite, la culture privée de nitrate de potasse a développé “Soureusement ses racines : et au 50 jour de végétation, son axe Principal, long de 60 centimètres, portait dans son tiers supérieur ‘A grand nombre de radicelles ramifiées, longues de 5 à 10 cent. he tige, plus développée que partout ailleurs, portait dix feuilles ant 25 mm. de long., la première d'entre elles s’insérait à 7 mm. des cotylédons. | 2 Nitrate de chaux : Dans Ja culture privée de nitrate de chaux, la racine mère s’est 330 ___- REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE peu développée; mais elle a produit de larges et nombreuses radicelles vigoureusement ramifiées et qui, pour la plupart, la dépassaient au 50e jour. Elle avait à cette époque 30 cent. L’axe hypocotylé était un peu plus épais que celui des autres plantes. Les entre-nœuds étaient semblables à ceux produits en absence du sulfate de magnésie. * LI. — PnospaaTE DE POTASSE F L'aspect extérieur de la racine est caractéristique lorsque le Lupin est privé de phosphate de potasse (PI. 10, fig. 2). Flanquée, sur deux génératrices opposées, d’un grand nombre de radicelles courtes, épaisses et régulièrement disposées à intervalles égaux, Sà croissance est uniforme. Les échantillons les mieux développés n'ont pas plus de six centimètres, | Elle est toujours colorée en brun-grenat. L'axe hypocotylé attei- gnait {1 cent. au 50e jour, alors que dans toutes les autres cultures il était de 7 et 8. La feuille la plus différenciée s’insérait à 3 cent. des cotylédous. La comparaison des organes aériens donnait, au 50e jour, une moyenne de dix feuilles dans les cultures privées de nitrate de potasse. Cette moyenne était plus faible, dans les autres. Petites et de couleur vert-foncé dans la solution de Knop sans phosphate elles sont deux fois plus grandes dans la solution sans Suliate de magnésie; plus allongées encore, tout en couservant le mêm° diamètre, dans la solution de Knup sans nitrate de chaux, elles sont presque quadruplées quand le nitrate de potasse fait défabt et atteignent 25 mm. L'épaisseur des tiges et des pétioles suit une marche parallèl®* filiforme quand le phosphate fait défaut, elle atteint son maximun en l'absence des nitrates. L'examen de ces faits semble permettre d'exprimer les conclu sions suivantes : | Conclusions. — Les sels modifient les caractères de morpholog!° “externe du Lupin et portent surtout leur action sur la formé racine. La solution de Knop favorise son développement, mais détermine. assez promptement la destruction de la chlorophylle. ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 331 Au début, le sulfate de magnésie semble retarder le développe- ment de la plante ; plus tard, il devient indispensable. Les nitrates de chaux et de potasse montrent leur utilité dans les premières périodes; plus tard ils semblent inefficaces, le sel de potasse surtout. Le phosphate de potasse est absolument indispensable. C’est à lui que revient la part prépondérante dans l’action sur le dévelop- pement des racines. Son action exclusive suffit à provoquer leur allongement. Son absence détermine leur atrophie et allonge l’axe hypocotylé. * : Il, — SEIGLE Les figures 6, 7, 8 et 9 de la planche 11 représentent des racines de Seigle cultivé comme dans les expériences précédentes et obser- vées quinze jours après la mise en germination. Plus longues dans la solution privée de nitrate de potasse (20 cent., fig. 6), puis dans le Knop sans nitrâte de chaux (12 cent. environ, fig. 7), elles sont couvertes, sur toute leur longueur, dans ces deux solutions, de poils absorbants très serrés, de 3 à 4 mm. de longueur. Dans le premier cas, les radicelles font entièrement défaut ; elles Sont à peine ébauchées, mais assez nombreuses, dans le deuxième. Dans la solution complète de Knop (fig. 8), les racines n'ont plus _Buère que 9 ) cent., les poils absorbants sont très rares, peu dévelop- : pés, à peine visibles. En revanche, les radicelles sont très nom- breuses et dépassent parfois un centimètre. L'absence du sulfate de magnésie (fig. 9) semble avoir encore réduit leur longueur. Elles n’ont plus que six centimètres et sont Pourvues sur toute leur longueur de radicelles très nombreuses et très régulièrement disposées, constantes dans leurs dimensions (2mm environ). Dans l’eau distillée et dans le Knop sans iendté de potasse, l'atrophie est évidente. Les racines ne laissent voir ni radicelles ni poils absorbants : : leur longueur ne dépasse pas 2 cent. _ Les tiges et les fénilles n’ont montré que des différences de _ itue, L'ordre décroissant est représenté par la liste suivante : : _ 4° Knop sans sulfate de mognénios j 2 Knop pur ; 302 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ù 3° Knop sans nitrate de chaux ; &o Knop sans nitrate de potasse ; 5o Eau distillée ; 60 Knop sans phosphate de potasse. Par ce qui précède on voit : Que la végétation des parties aériennes s’est montrée plus active dans la solution privée du sulfate de magnésie qu’en présence de ce sel ; l’avantage est resté à la solution de Knop quant au développement des racines. Si l'on compare ce résultat à ceux que nous avons recueillis sur le Lupin, on est conduit à se demander si l'époque à laquelle ces faits ont été recueillis, n'était pas la période même de transition où ie sulfate de magnésie devient. nécessaire, après avoir, par Son absence, favorisé le développement. cn L’allongement considérable des racines en absence des nitrates, coïncide avec ce qu’on observe chez le Lupin pendant la deuxième période. ; . Le phosphate de potasse s’est montré indispensable à la crois- sance de la tige comme à celui de la racine. L'époque avancée de la saison ne m’a pas permis de poursuivre ce développement, ce qui aurait été nécessaire pour établir avec le Lupin une juste comparaison. Je dois donc m’en tenir à cette première constatation que : Après les 15 premiers jours de végétation du Seigle, l'absenc® des nitrates a développé les racines et particulièrement leur système absorbant; l’absence du sulfate de magnésie a été favorable au développement de la tige et des feuilles ; l’absence du phos phate de potasse dans la solution a enrayé la végétation plus encorë que la privation absolue des sels. TROISIÈME PARTIE EXPÉRIENCES EN PLEINE TERRE Le 29 août 1895, j'ai semé des Lupins, en rangées équidista nes dans six carrés de terre sableuse suffisamment écartés pour quels eaux d'arrosage m’aillent pas agir de l’un à l’autre. Chaquê (qu celle de terrain avait un mètre de côté. À Chaque carré a été arrosé une première fois avec une solution ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX 333 représentant dix litres de liqueurs utilisées dans les expériences précédentes et dans les conditions suivantes : Carré n° 1 Sols de Knop sans nitrate de chaux. » Il » de potasse. » III » phosphate de potasse. ) IV » sulfate de magnésie. » V pure ) VI Eau distillée. Les figures 87 et 88 représentent schématiquement ces six carrés et montrent les résultats obtenus : ; Je dois d’abord signaler que les carrés arrosés avec la solution de Knop avec ou sans sulfate de magnésie se sont développés les Premiers et ont montré, dès le début, une végétation active ; ce qui semble indiquer que le sulfate de magnésie a peu d'influence au début. Plus tard les différences étaient moins évidentes, si bien que le premier octobre, il semblait que les cultures étaient également développées. ue À cette époque, j'ai pris au hasard cinq pieds dans chaque carré et je les ai comparés après lavage des racines. Les tiges étaient égales dans les six cas. be Les diamètres des axes hypocotylés étaient sensiblement égaux ; mais leur longueur était assez nettement différente ainsi qu'on Peut s’en rendre compte en examinant la courbe 4 (fig. 87) établie d'après les moyennes recueillies. La courbe B (fig. 87) montre les longueurs respectives des racines. L'absence du nitrate de potasse donne la racine la plus longue (20 cent.). Le sulfate de magnésie vient ensuite (18 cent.). Le ltrate de chaux n’a pas marqué d’efiet appréciable (carrés 1 et 5, 12 cent), Enfin, les racines sont petites dans l’eau distillée et dans le Knop privé de phosphate (carré 3 et 6, 8 cent.). sa L'importance des radicelles suivait exactement la marche des lacines ; il est à noter que les Lupins pourvus des racines les Moins importantes (Knop sans phosphate, saus nitrate de chaux ‘! eau distillée), avaient des radicelles secondaires réunies en ‘Mas et concrescentes. | | _ 334 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Enfin, la racine principale de chaque plante portait des tuber- cules surtout abondants dans le carré 2 (sans nitrate de potassel Puis dans les carrés 4 et 3 (sans nitrate de chaux et sans phosphate de potasse). C’est dans l’eau distillée et surtout dans la solution privée de sulfate de magnésie qu'ils étaient les plus rares. Etant donné le rôle de ces tubercules dans la fixation de l'azote chez les Légumineuses, il semble intéressant de remarquer en passant que c’est justement dans les solutions privées de nitrates que nous les avons trouvés le mieux développés. Aiusi ces divers Lupins qui, considérés en place, semblaient peu 20° Longueur B: des ; racines 8 B ‘Axes | Aypocotyles A: k : - À : k Fan E ] ll Hi IV V VI Fig. 87. — Lupin. — A, courbe Mmonirant la moyenne des axes hypocotylés ; B, courbe montrant les longueurs respectives des racines. différents les uns des autres, montraient surtout dans leurs racines des différences très appréciables suivant les sels qui leur avaient été fournis. du En suivant le développement, j'ai noté vers le cinquantième Jour une végélation particulièrement active dans les carrés dépour- vus de nitrates. Pour établir une comparaison aussi exacte que possible, j'ai : arraché dix plantes dans Chaque carré et j'ai pesé pour chacun de ces lots l’ensemble des organes aériens séparés de la racine el coupés exactement au plan de séparation extérieure de l'axe hyP° 7. cotylé et de la racine. Les poids respectifs de ces lots sont représentés par la courbe C _ RER TEE ONU per UE à Le ACTION DES SELS SUR LES VÉGÉTAUX ‘: 409 (fig. 88) qui atteint les points culminants avec les solutions privées d'acide azotique. Les poids des racines soigneusement lavées, puis desséchées à l'étuve, ont donné la eourbe D (fig. 88), dont les sommets sont encore occupés par les Lupins privés de nitrate de soude (238), de nitrate de chaux (1 82), pour baisser à 1#"45 avec la solution de Knop, puis -19 Poids © des liges Leui/lbes 27 lice D L LA Lago K| Solution Eau 30 «+ Lago K| LPo'KH? KH!| _S0° Me de Knop distillée | IV V VI RO — un — C, courbe montrant les poids de Be feuillées ; 13 À pre montrant les poids des racine descendre dans les trois autres carrés à 1273, 1:27 et 1525 avec l’eau distillée et la solution privée d'acide phosphorique et de sulfate de _Magnésie. Ces résultats restent à peu près dans les conclusions que j'ai énoncées plus haut, mais il faut se garder de les considérer comme absolus et ne pas oublier que les sels sont, ici, étudiés sous des titrages déterminés, et, qu’à des doses différentes, ils pourraient avoir des effets opposés. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 10 pète na poussé dans la solution de Knop, sans sulfate de . (30° jo ur). … Pig-a.— Lapin poussé dans la solution de Knop, Fig. 3. avis poussé dans la solution de Knop, ur). sans nitrate de sans phosphate . Potasse (30 4 (30° En 4 336 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE PLANCHE il Fig. 4. — Lupin poussé dans l'eau distillée (30° jour). Fig. 5. — Lupin poussé dans une solution de phosphate de potasse 6. — Racines de Seigle développées dans la solution de Knop, ur). Fig. 6. - privée de nitrate de potasse (15° jou ig. 3. — Racines de Seigle développées dans la solution de Knop, privée de nitrate de chaux (15° jour Fig. 8. — Racines de Seigle développées dans la solution de Knop, (15° po . 9. — Racines de Seigle développées dans la solution de Knop, sans Pnnitate de magnésie (15° jour). PLANCHE 12 10.— Tiers inférieur d’une racine de Lupin poussée dans la solution de Kno Fig. 11. — Hacne de Lupin ayant vécu dans l’eau distillée (les figures 10 et 11 sont comparables). Fig. 12. — Tiers moyen de la même racine (r, radicelle o us 43. — Même région de la racine dont le tiers inférieur ne représenté (fig. 10). PLANCHE 13 Fig. 14. — Racine de Lupin dans la solution de Knop. Tiers SUP*- rieur. és Fig. 15. — Mème niveau dans l’eau distillée. Fig. 16. — Tige de Lupin dans l'eau distillée. Fig. 17. — Tige comparable du Lupin dans la solution de Knop. Fig. 18. — Feuille de Seigle dans la solution de Knop (as.l assise rie du faisceau). 19. — Feuille de Seigle dans l’eau distillée ; mêmes lettres que précédemment (a. p. r, appareil modérateur de la transpiration | p- poils Fig. 20. — Tige de Seigle (eau distillée). Fig. 21. — Tige de Seigle (solution de Knop). \ Fig. 22. — Racine de Seigle (solution de Knop) (aer';, canal oi : Fig. 23. — Racine de Seigle (eau distillée) (mêmes lettres): LETTRES COMMUNES Ep. s , épiderme supérieur ; — Æp. i, épiderme one LT pi métaxylème pr primaire ; — ?. p, faisceaux primaires ; — Le aire ; — Z, liber primaire ; — 4, Rber. Radars: ;— r £ | périeye A end, endoderme ; — p, parenchyme He PES pilifère ; — ag, assise énivatiés. on igneuse | secondaire 3 Rte m, moelle ; —: lib, tissu libériforme (chez les Graminées)- “ E REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS PENDANT LES ANNÉES 1893 ET 1894 (Fin). Plusieurs travaux ont été faits sur la façon dont se comportent les bactéries et leurs sécrétions vis-à-vis des agents extérieurs. . SCHENK a étudié l’action de la chaleur sur les microbes (1). I a Montré que la chaleur agit comme cause de mouvement sur les micro- Organismes, Dans les environs d'un centre de chaleur, les microorga- nismes tendent à se diriger vers ce centre. L'auteur donne à celte pro- priété le nom de thermotactisme. (1) S. L. Sehenk : Die Th zis der Mi ssmen und ihre Beziehung An î ermotaxis der Mikroorganismen r 7 D es [Centralblatt f. Bakter. und Parasitenk XIV, 1895, Hs i pi ob?) F: Santelice : Delle modificazioni che presentano alcuni batberi deéront NOR CENT nn in assenza del ossigeno [Byg. Rundscb. M, LU Eiüger : Pinffiss des cons ber. Bakterien (Zeïtsch. f. Ski Se constunlen Stromes ueber. Min. Med XXI, ur RARE Rev. gén. de Botanique. — VUE, _ 100: REVUE GÉNÉRAYE DE BOTANIQUE courants peuvent tuer les bactéries et leurs spores au bout d’un certain temps, si on laisse intervenir l’action chimique. Plus la durée de l'expé- rience est longue, plus le courant pourra être faible. Dans certames conditions de force et de durée, le courant pourrait même agir comme le fait la chaleur dans quelques cas et donner un liquide offrant des rare immunisantes. MM. p’ArsonvaL et CHARRIN (1) se sont occupés de cette même question. Ils font a que, dans les tentatives faites jusqu'à ce jour, l'électricité n’est intervenue qu’indirectement, tantôt grâce à la chaleur dégagée, tantôt à la faveur de principes antiseptiques mis en liberté à l’état naissant. Pour se mettre à l’abri de ces actions secondaires, MM. d’Arsonval et Charrin emploient le dispositif suivant : l'électricité d’une machine est amenée, en passant par une batterie de bouteilles de Leyde et d’autres appareils spéciaux, à un solénoïde qui se comporte à titre d'appareil inducteur, Dans ces conditions et en raison de la nature du courant employé (courant à 1 100000 oscillations par seconde), Un corps bon conducteur introduit dans ce solénoïde, se trouvera placé dans un champ magnétique puissant. On fixe alors dans ce solénoïde une culture de bacille pyocyanique semée sur agar au moment où on Va soumise au courant. De ce courant principal dérivent alors unê série d’autres courants, un dans chaque microbe, chacun de ces microbes représentant ici un circuit fermé, Après un temps variable (de dix minutes à une heure), on porte quelques gouttes de cette culture, soumise à l'action de l'électricité, dans d’autres tubes de gélose et on met le tout à l’étuve. On const L alors que, dans tous ces tubes, le bacille a largement poussé, avec même forme et la même virulence; mais il a semblé aux auteurs qu£ la" fonction chromogène avait été ééremient touchée. MIRNOW a tenté de modifier la toxine diphtérique Par lé électrolyse e et, des Re ce procédé transtormerait cette 10 me long. Le pôle négalif devient d’abord plus re et Le positif plus ol puis on a un changement de coloration en sens inverse. Le m DE de clarté de l’antitoxine alcaline semble être optimum de son me s > est préférable d'opérer plus longtemps avec un courant trop : à (1 ) D’ Lprnre et Charrin : Électricité et microbes [Société de biologie: | mai (2j G. A. Smirnow : Ueber die Behandlung der Diphterie mit Ant haine . die ue Vermitlelung des thierischen. Organismus rstellbar sind. klinische Wochenscbriit, 23 juillet 1894, p . 683). TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 329 que moins longtemps avec un courant trop fort. Cette précaution serait d'autant plus nécessaire qu’on opérerait avec une toxine plus active, Avec de la toxine électrolysée, M, Smirnow arrive à protéger des lapins contre l’infection diphtérique. A cela, on peut objecter que le lapin n’est pas un animal très sensible à la diphtérie. M. Ricuarpson (1) a étudié l’action de la lumière snr les microbes. D’après lui, cet agent stérilise parfois les liquides en y amenant la for- mation d’un peu d’eau oxygénée, dont les pouvoirs antiseptiques sont bieu connus. Cette production d’eau oxygénée ne serait pas un phéno- mène général; elle dépendrait de la constitution du liquide, de la qua- lité de sa matière organique. Peut-être, pourrait-on trouver là une expli- cation de ces faits, contradictoires seulement en apparence, dans lesquels ‘On voit l’action stérilisante de la lumière solaire s'adresser tantôt à la Spore, tantôt au milieu de culture. MM. »’Arsonvaz et Crarrin (2) ont recherché l'influence de l’oxy- gène ozonisé sur le bacille pyocyanique. Ils ont remarqué qu’à la suite de l'action de l'ozone, ce bacille, reporté sur agar, continue à vivre et à Pulluler; mais son pouvoir chromogène est atténué. Pour arriver à Supprimer ce pouvoir chromogène, 20 à 25 minutes de contact sont nécessaires. L’ozone modifie donc en premier lieu les fonctions de . Sécrétion avant de toucher à celles de reproduction et de nutrition. = On peut également influencer, grâce à l’ozone, le développement des Oomycètes, en particulier de l’Oospora Guignardi. Malheureusement, MM. d’Arsonval et Charrin négligent d'indiquer Quelle était la teneur en ozone de loxy gène qu'ils ont employé. M. J. De Carisrmas (3) s’est également occupé de l’action de l'ozone Sur les microbes. Sonntag avait démoniré déjà qu'une atmosphère ren- fermant Par litre 3 milligr. d'ozone ne suflisait pas pour tuer les spores du Charbon ; il lui avait fallu 14 milligr. par litre pour les tuer au bout de 24 heures d'exposition. M. de Christmas fait ses expériencés avec un appareil Houzeau. Ii Montre que 06 heures de séjour dans une atmosphère contenant 1,9 à ? milligr. d'ozone par litre tuent le bacille du charbon. Il faut laisser Pendant 8 à ro jours, dans cet air ozonisé, les spores séchées sur lamelles, Pour les détruire. : L’ozone perd ses propriétés désinfectantes quand sa proportion des- “nd au-dessous de 0,05 vol. pour cent. ) Richardson : L'action de la lumière pour préserver de la putréfaction en déterminant la formation d'eau oxygénée [Journal of the chemical Society, Seplembre 18931. (2) D'Arsonval et Charrin : Les agents physiques eb les microbes [Société de le, 23 décembre 18931. en “in J. de Christmas : Sur. la valeur antiseptique de l'ozone [Annales Institut “a À F, VII, 1893, p- 776]. : ; 340 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE MM. CuamBErLAND et E. FERNBACH (1} ont recherché quelle est la substance chimique que l’on doit employer de préférence pour la désin- fection des locaux. Ils ont essayé d’abord l’eau oxygénée du commerce. Ils ont reconnu que cette eau, acide ou neutre, à la température de 15°, n’agit qu'au bout de quelques heures sur les germes de B. subtilis; tandis qu’à 50°, ces germes sont tués en 30 à 45 minutes par ce même produit. Les germes du charbon et des organismes sans spores périssent très rapidement au contact de ce corps; à la température de 15° il suffit de 5 à 15 minutes. Une eau de chlore contenant 763 cc. de chlore par litre a tué à 19° en 5 minutes des spores de B. subtilis. Pour les spores du charbon, il suffit d'employer pendant une minute une eau contenant 200 ce. de chlore par litre Si l’on emploie de l’eau de Javel concentrée ou étendue de son volume d’eau, il faut, à la température de 15°, une heure de contact avec ce corps pour détraise les germes du B. subtilis ; le même résultat est obtenu en 5 minutes à la Mate de 50° par de l’eau de Javel étendue de trois fois son _. d’ea L’hypochlorite de chaux à — et à ds agit plus énergiquement que | 20 hypochlorite concentré. Cet hypochlorite employé au dixième est beau- coup plus actif que l’eau de Javel utilisée à la même dose. Il est aussi actif que l’eau oxygénée et l’est plus que le sublimé acide au millième. Ce corps a à peu près la même activité que le sublimé au centième. M. le D' Forné, médecin des colonies, ayant rapporté de ses voyages des essences de niaouli et de cajeput, s’est demandé quelle pouvait être sur les microbes l’action de ces corps. Il a vu (2) que les vapeurs de ces deux essences, agissant dans des espaces clos et étroits, s'opposent à la culture de la bactéridie charbon: neuse et de l’Aspergillus niger. Les mêmes vapeurs agissant dans des espaces clos, mais pis ar ont empêché dans tous les cas la fructification des Mucédiné L'action empêchante ou EE Le des vapeurs PE ‘s'exerce principalement sur le milieu de cultur L'essence de niaouli, mise en ns direct avec les spores de P eni- cillium glaucum, a augmenté leur énergie végétative. M. Karpow a étudié l’action désinfectante des monochlorophénols et de leurs éthers salicyliques (3). _. (1) Ch. Chamberland et E. Fernbach : Là désinfection des locaux [Annales Institut Pasteur, VIL, Se a (2) D° | tion à l'étude des essences au point de vue de Due propriiés idisentites pee Institut Pasteur, VII, 1893, p. 52]- Pa | (3) D' G. Karpow : Se désinfectante des mono ochlorophénols et de Poe Pé Edo Joe t leurs métamorphoses dans l'organisme [Archives "7 ences biologiques, Ponant Lf, 18953, p. 304]. Re SR Ne eee " fntre la Quantité de la substance antiseptique et ce : SUP. Cazeneuve : Sur l’action mi robicide de la Bulletin Suciété chimique de Paris, 5 février 1894, p. 81] TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 341 Les monochlorophénols sont au nombre de trois isomères répon- dant à la formule C5 H4 CI. OH. Les composés ortho et para, à la dose de 0,03 gr. retardent la putréfaction de la viande et à partir de 0,15 gr. empêchent cette putréfaction. à our étudier l’action désinfectante de ces corps, l’auteur emploie la méthode décrite par Fraenkel à propos des propriétés désinfectantes des crésols. Il prépare des solutions aqueuses de chlorophénols à 2 %, 1 %, 0,5 % et il y plonge des fils de soie chargés de spores de charbon. Ces spores sont capables de résister pendant 20 jours à l’action de l’acide phénique à 5 %. Ensuite, après avoir lavé soigneusement chaque fil à l’eau distillée, il les met dans un bouillon de culture qu'il porte à l’étuve. Il considère comme tuées les spores ne donnant pas de culture au bout e 6 à 8 jours d’étuve. On constate ainsi que les monochlorophénols possèdent des propriétés désinfectantes plus énergiques que le phénol, le dérivé para étant le plus actif, puis vient le méta et enfin l’ortho. Ils , sont plus énergiques que les crésols, mais moins que le sublimé et que le nitrate d'argent. L'auteur a également étudié les chlorosalols, combinaisons des chlo- rophénols avec l’acide salicylique. Il constate que les chlorosalols ont des propriétés antiseptiques beaucoup plus énergiques que le salol, ces Propriétés étant dues à leurs produits de décomposition : chlorophénol ét acide salicylique. . CAZENEUVE (1) a recherché la valeur de l’action microbicide de la gallanilide. Les expériences ont porté sur les cinq microbes suivants i le charbon, le staphylocoque doré, le bacille pyocyanique, le bacille typhique et le B. coli. sur le py oCyanique et le bacille du côlon. ; Ë La gallinilide en solution à 1 p. 5000 n'arrête pas en tout la végéta- bilité des Microorganismes, mais anéantit presque complètement tout Pouvoir pathogène. A plus forte raison, cette dernière action se produit- elle avec la solution à 1 p. 1000. De plus, cette substance empêche la fermentation putride dans les ag le sang ; elle retarde la coagulation spontanée du lait tout comme l'acide Salicylique. os lle a une action très manifeste sur le ferment lactique à la dose de 7 el Hs qe lai, le r: rt qui doit exister LÉ j ' i e rappo claux a déjà appelé l'attention sur pp “à . per gallanilide où gallanol 342 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cellules vivantes exposées à subir son action. Dans cet ordre d'idées, M. Manx a fait (1) avec diverses substances des essais sur la levure. Ses résultats sont les suivants : Avec certains sels métalliques doués de propriétés antiseptiques, la quantité d’antiseptique nécessaire pour tuer la levure augmente avec la quantité de levure. Avec le phénol, l’auteur n’a pu constater avec certitude aucun effet pareil. Avec les sels de cuivre, de plomb, de fer, de mercure, l'effet antisep- tique est dû à la fixation du métal par la levure. La quantité fixée varie d’un métal à l’autre, et, pour chaque métal, avec le temps de l'action, la dilution de la solution et les conditions de la levure. Cette fixation est due, au moins en partie, à la formation d’un phosphate insoluble. En même temps, le métal est fixé d’une façon intime sur la paroi cellu- laire. Il peut aussi, en outre, amener la précipitation de certains maté- riaux organiques de la cellule. Il. — Fermentations. M. O’Surcivaw, dans un travail sur les fonctions hydrolytiques de la levure (2), arrive aux conclusions suivantes : ; ne levure saine ne cède pas d’invertase (invertine ou sucrase) à l'eau avec laquelle on la lave. Quand on la met au contact d’une solution de sucre de canne, cette levure intervertit le sucre dans l'intérieur de ses cellules par une action de son protoplasma. L'auteur donne à cette action le nom d’hydrolyse zymique ; pendant ce temps, il n’y à ni multiplication de la levure, ni formation d’alcool. M. Rorser a étudié un fait (3) déjà signalé par M. Duclaux à propos de la fermentation du lactose : c’est la formation d’aldéhyde dans une fermentation alcoolique. : M. Rosser a d’abord examiné plusieurs échantillons de vins, et dans tous, il trouve une quantité appréciable d’aldéhyde. Il en trouve ne dans des fermentations pures faites au laboratoire, alors que le oo se prétait peu au développement des levures et que la fermentation s’arrêtait après une faible production d'alcool. À Il retrouve constamment aussi l’aldéhyde dans les fermentations de glucose dans les milieux artificiels. ; Semant dans un même milieu diverses sortes de levures, M. Roëse" constate que la quantité d’aldéhyde varie d’une façon très notable Pre un même moût d’une race de levure à l’autre. Comme cette quantit (1) Harold, H. Mann: iclion de certaines substances antiseptiques Sur g levure | Annales Institut asteur, VIII, 1894, p. 785]. jet :(2) Rip : Les fonctions hydrolytiques de la levure (Chemical s0ciY + (3) Roeser : De la formation d'aldéhyde dans la fermentation alcoolique: ur, VI, 1893, p. 40). FN (Annales Institut Pasteur, VIH, 1893, TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 343 varie aussi pour une même race d’un moût à posais il sé a à envisager à la fois la question de semence et la question de terr L'auteur trouve que, contrairement à l’opinion de ML. Schôtzenberger et Destrem, c’est dans les cultures anatrobies qu'il y a le moins d’aldéhyde ; par contre, dans les matras Pasteur, la quantité de ce . Corps est maxima. M. Roeser montre, de plus, que la levure peut se développer dans un milieu alcoolique ne contenant pas de trace de sucre, y oxyder l'alcool qu’elle transforme partiellement en aldéhyde. Dans ce dernier milieu, les cultures sont très languissantes, ce qui tendrait à faire croire que l’aldéhyde est un produit de souffrance. M. FRANKLAND avait déjà montré que, dans la fermentation de la mannite et de la glycérine par le Bacillus ethaceticus, la dulcite était beaucoup plus difficilement fermentescible que la mannite, Mais ayant rencontré fortuitement dans une solution de citrate de fer ammoniacal un bacille qui fait également bien fermenter la mannite et la dulcite, il étudie ces deux fermentations en collaboration avec M. FREW Ce bacille, auquel les auteurs donnent le nom de B. ethacetosuccini- cus, a été isolé à l’état de pureté par des cultures sur gë ‘latine. Ils Pont _ tnsuite cultivé dans le milieu suivant : Eau. us Chsbt ti Q Cd 1000 grammes Pept ne. EC ii AS die 1 gramme Fr ou ss leit nt ni Rae À 20 à 30 Phosphate de RAR Q gr. I Sulfate de magnesium UE ver Chlorure de calcium toñdi ï 0 gr. OI Le li liquide de culture était, de plus, additionné de craie destinée à Maintenir sa neutralité … La dulcite et la duinité fermentent, dans ce milieu, avec une égale facilité, Elles donnent lieu à la formation d’éther éthylique, d'acides acétique et succinique, d'hydrogène et d’acide carbonique. Quand l'air peut se renouveler librement dans le vase de culture à travers Un tampon de coton, la fermentation est complète au bout de 5 46 semaines. Au contraire, si la fermentation est produite en pré- sence d’une atmosphère limitée, elle peut s'arrêter lorsque la moi- tié seulement de la matière fermentescible a disparu. Dans ce dernier 38 ily a alors, outre les prodnits de dem r signalés plus haut, ps Proportion nie d'acide formi Cet acide FT semble an n Valuée en molécules d'acide tHéutique, correspond à un or égal de Motétuléé d'alcool produit. PP PF: Poonkiand et W. Frew : nent pure de la mannite el dulcite ad ite (Chemical Society LXE, p- 344 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La formule de la fermentation serait la suivante : FO) = :0+C:H,0:+C,H,0 ,+2CH;,0:+2C03+32H Dans un second travail en collaboration avec M. LUMSDEN (1), M. FRANKLAND s’est occupé des fermentations de la mannite et du dextrose par le Bacillus ethaceticus. Les principaux produits de ces fermentations sont l'alcool éthylique, l'acide acétique, l'acide carbonique et l'hydrogène. En présence d’une atmosphère limitée, il se produit aussi de l'acide formique, ce qui est exceptionnel quand l’atmosphère est illimitée. Ce serait de même que pour le B. ethacetosuccinicus un produit intermédiaire de la fermentation. La fermentation de la mannite serait représentée par l'équation : 3C5H1406+H20=C2H:02+5C>2 H65O+5CH202+CO: Il y a, comme pour la fermentation du dexirose, formation d’un autre acide. Le rapport de l'acide acétique à l'alcool est plus grand que dans la fermentation du dextrose, mais moindre que dans celle de l'acide glycérique. : levure; mais, l’auteur à constaté que lorsqu'on ensemence un DRE même liquide dans des conditions identiques, avec des nombres (0) P. FE. Frankland et J. L. Lumsden : Décomposition de la mannilé « du dextrose par le Bacillus ethacetiens (Chemical Society, LXE P. fa). (2) P. F. Frankland et J. Mac Gregor : Fermentation de l’'arabinose P#" le Bacillus ethacetiens (Chemical Society. LXI, p. 73-). re Brown : Influence de l'oxygène et de la concentration Lei l ). À . TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 345 rents de cellules de levure, le nombre de cellules présentes à la fin de la fermentation est toujours le même, Sile nombre de cellules ense- mencées dépasse ce nombre final, il n’y a pas de multiplication des cellules, et la fermentation est produite par la vie continuée des cellules introduites dans la liqueur. M opérant ainsi, on peut supprimer toutes les variations qui, d’une expérience à l’autre, proviennent de la multiplication inégale de la levure. L'auteur a alors reconnu que, en présence d’un excès d'air, la quantité de sucre consommée au bout d’un temps donné est beaucoup plus considérable que sans aération. Ces expériences ne sont en aucune façon comparables à celles de Pasteur puisque, par suite de l'excès de cellules de levure à l'origine, le point de départ est différent. D'autre part, lorsqu'on fait fermenter avec la même quantité de levure en excès des poids différents de sucre, la quantité de sucre disparue au bout du même ae est à peu près la mème pour des solutions contenant de 5 à 20 0/0 de sucre ; au delà de ce chiffre, la fermentation va plus Résa Dans une même fermentation, pour des concentrations comprises entre 5 et 20 0/0, la quantité de sucre disparue est d’abord proportionnelle au temps ; puis cette disparition diminue de vitesse. Le ralentissement dans la vitesse de fermentation peut être produit : Par d’autres causes que par la concentration de la solution sucrée ; il se manifeste aussi avec des solutions renfermant seulement 15 0/0 de sucre lermentescible, à condition qu’on leur ait ajouté une matière non fermentescible, comme par exemple le sucre de lait. M. GrimBerr a publié un travail (1) sur une fermentation anaérobie produite par un bacille anquel il donne le nom de Bacillus orthobutylicus. Ce bacille est un microbe anaérobie du sol. M. Grimbert l dans une fermentation de tartrate de chaux, mise en marche au moyen de Des gouttes d’une macération de graines de Légumineuses. La Présence de ce microbe dans cette fermentation était d’abord purement accidentelle, er Pour l'avoir isolé, il chauffe pendant une minute à 100° le liquide Précédent, ce chauffa age ne détruisant pas les spores de ce bacille ; il ensemence alors sur pommes de terre et fait les cultures dans le vide à à température de 35°. ; e bacille a la forme de bâtonnets cylindriques arr onde ae extrémités, Il a de 3 à 6u de long Sur r y, 5 de large. Dans les Jennes lures, on rencontre des bacilles renflés à leur extrémité, en forme de | battant de cloche. Dans les cultures vieilles, on n’a plus que + oem . “it munie de spores. Celles-ci, généralement au nombre de 2 à 3, se produite par le Bacillus ortho- : (1) L. seek F tation anaérobie but) SR fluences biologiques. (Annales ins variations sous certaines in “um ri VIL, p. 353). 346 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE distinguent du protoplasme par leur plus grande réfringence. Le microbe jeune se meut très rapidement dans les milieux privés d'oxygène ; la sporulation correspond à la cessation de ces mouvements. Ce bacille ne se développe pas dans les solutions laissées au contact de l'air. Les spores résistent pendant dix minutes à une température de 80° mais sont détruites, au bout de ce temps, à une température de 85°. Le B. orthobutylicus fait fermenter les substances suivantes : glycérine, mannite, glucose et sucre interverti, saccharose, maltose, lactose, galactose, arabinose, amidon, dextrine, inuline. Il est sans action sur le tréhalose, l'érythrite, le glycol, le lactate de chaux, la gomme arabique. _ Les produits de fermentation sont : L'alcool butylique normal avec un peu d'alcool isobutylique ; . L’acide butyrique normal ; Fi L’acide acétique et dans quelques circonstances un peu d'acide formique. Les gaz dégagés sont l'acide carbonique et l'hydrogène. Ce bacille offre les particularités suivantes : Il fait fermenter le saccharose, le maltose et le lactose sans les intervertir. : Il transforme entièrement l’amidon en maltose et en dextrine, mais la dextrine étant transformée en maltose au fur et à mesure de sa oduc tion, on ne peut déceler sa présence dans le cours d’une fermentation: I effectue cette transformation de la dextrine en maltose au moyen d’une diastase spéciale. Il attaque directement l’inuline sans la transformer en lévulose. Le Bacillus orthobutylicus se distingue du B. butyricus de Pasteur ke du B. amylobacter de Van Tieghem en ce qu'il ne fait pas fermenter É lactate de chaux et qu'il n’attaque pas la cellulose. De plus l'iode ne # colore en bleu à aucune période de son développement. Il se du B. butylicus de Fitz en ce qu'il fait fermenter le lactose et lami de et qu'il n’intervertit pas le saccharose. La propriété de donner sé l'alcool butylique normal avec les divers hydrates de carbone le sépa du bacille amylozyme de Perdrix. oi L'auteur emploie pour ses cultures un liquide peu différent de employé par Pasteur dans ses expériences sur la fermentation tartrare de chaux : Phosphate d'ammoniaque . . ............ Mot Sulfnte de magnésie : L 2 Eure LS ne de Phosphate de polässe: 2 5:11 alert cu La , : D Sulfate d'ammoniaque Fes paiuiece se CU o 20 Nitrate dé potasse re un : 2 50 D ARNO UE, Ea de à ; eee à a _ C'est dans ce liquide qu’il fait dissoudre la substance fermentestil TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 347 La fermentation est étudiée par les procédés ordinaires. Il trouve ainsi que la réaction du milieu a généralement une influence sur la terminaison de la fermentation. Le rapport entre la substance fermentescible consommée et les produits qui résultent de sa destruction n’est jamais constant pendant le cours d’une fermentation. De plus, pendant toute la durée d’une fermentation, quelle que soit la réaction du milieu : 1° La quantité d'alcool butylique va en augmentant, > Les quantités d'acide butyrique et d’acide acétique vont en diminuant. # Le rapport de l'acide acétique à l'acide buityrique diminue en milieu neutre et va en augmentant en milieu acide. L’équation de la fermentation est variable, mais suit une marche régulière. La cause doit en être rec cherchée dans a nala tie des Droduits formés dans la liqueur. Les jeunes cellules, qui éclosent dans ce milieu de moins en moins favorable doivent se ressentir, durant leur év olution, des mauvaises conditions de leur naissance et sc trouver moins armées pour la lutte, La fermentation sera donc d’autant Plus régulière que la concentration sera plus fai ’acide formique n'apparait que comme produit | ui souffrance et Peut être consommé dans le cours d’une fermentati 2. Grimbert a en outre constaté que For RAR de la semence communique son influence à la génération qu’elle produit. En Se plaçant au point de vue de la production de l'alcool butylique, “ele activité croît pendant les premiers jours, puis décroît au fur et à mesure de la production des spores. La production d’acide batyrique Suit une marche inverse. On remarque qu’une semence vieillit Lopent plus vite que le Milieu où on la cultive est plus fermentesci L'origine de la semence peut amener de changements dans la lermentation. En étudiant l'influence de la réaction du milieu, on fait les remarques suivantes : quand le milieu s’acidifie, la proportion d'alcool formé ‘gmente en même temps que l'acide diminue ; au contraire, l'alcool r inue et l'acide augmente quand le milieu est maintenu neutre par Addition du carbonate de chaux. Ce bacille Sécrète une diastase transformant la dextrine en maltose ; Par Suite, dans la fermentation des matières amylacées, on ne ii . Te du maltose sans dextrine. Le lévulose et l'inuline résistent assez à action de ce microbe. . fait fermenter les saccharoses sans les intervertir. Avec la glycé- Le, il donne de petites quantités d’acide lactique gauche. - : M. ViiLon a cherché à appliquer au vin les principes de la fermen- 348 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tation basse (1), si bien étudiés et si bien établis pour la fermentation de la bière. Il a opéré sur du vin de Beaujolais, en obtenant le refroi- dissement du moût à 4° par de l’acide carbonique liquide, cireulant dans un serpentin placé au fond de la cuve. Si l’on se place alors dans les conditions ordinaires, sans addition de ferment, on trouve que la fermentation est paresseuse ; le vin forte dose de levure, la fermentation marche plus rapidement, sans être toutefois complètement terminée après un laps de temps assez long. Si dans ce dernier cas, on aère le moût avec de l’oxygène pur, le vin est plus fermenté. sie ; L'auteur a acclimaté de la levure de vin au froid, par une série de 15 cultures dans un moût de vin froid, stérilisé à l'acide cos bonique sous pression et passage à travers un filtre de porcelaine. En faisant fermenter du vin ensemencé avec cette levure, on à une fermentation règulière et complète bien que longue. vin obtenu avec la levure basse garde tout son arôme et a un bou quet plus fin et plus agréable que celui obtenu par les procédés habituels. M. Lucien Lévy a appliqué aux Topinambours (2) la méthode déjà employée pour l'étude des fermentations des grains et des betteraves au moyen d’une levure pure de vin. IL s’est servi de la levure de Romané Conti. + Les tubercules sont lavés et coupés en tranches fines. On les épiise alors à 60° par 4 fois leur poids d’eau, contenant 2 pour 100 de bitar- trate de potassium. Après 4 ou 5 heures de contact, on décante # el traite de nouveau par la même quantité d’eau acidulée. On réunit . eaux d’épuisement en un liquide dont la densité doit être de 1,05 à 1,04 au plus. ; Ce moût est stérilisé par chauffage discontinu en 3 fois, puis il sx ensemencé au moyen d’une culture de la levure dans du moût d'orge acidulé et non houblonné. Un courant d'air active la fermentation est alors terminée en 3 jours à la température de 20 à 25° Le liquide obtenu est soumis à la distillation. Au début, il passe ré 5‘, du poids de l'alcool total. Puis on a un liquide de très bon gout: Au delà de 80° passe un liquide à odeur butyreuse. : P Je de Depuis plusieurs années, on avait constaté la présence Ars la mannite dans certains vins, plus souvent dans les vins rouges E dans les blancs. La quantité de mannite était très variable. De P®” (1) A. M. Villon : Les vins obtenus pur fermentation basse | … Chimiqne de Paris, 20 juillet 1893, p 605] c _. Fin (2) Lucien Lévy : Fermentation alcoolique des Topinambours, sous 4 _ Îluence des levures pures. Comptes rendus 1893, p. 1381. Bulletin Société 0 TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS 349 les vins mannités renferment généralement un excès de sucre et un excès d’acidité totale, due surtout aux acides volatils. AYON et DuBourG (1) ont retiré d’un vin blanc d'Algérie un ferment mannitique qu’ils ont isolé et cultivé. A l’état de pureté, ce ferment se présente sous la forme de petits bâtonnets trs cours, immobiles, se groupant en grand nombre el formant des amas assez difficiles à désagréger. Il se développe bien dans un moût de raisin ou dans du vin doux, Mais mieux dans des solutions de sucre interverti additionnées de 20 à So gr. d'extrait Liebig par litre. Le liquide reste limpide, il n’y a aucun dégagement de gaz. Le ferment tombe au fond des vases où il forme une couche légère, continue, d’un aspect blanchâtre.Il vit indiffé- remment en surface ou en épaisseur en présence ou en l’absence de l'air. La transformation du sucre réducteur en mannite est assez rapide au début ; elle se ralentit plus tard pour atteindre une limite de 25 à ‘ 50 grammes de mannite par litre. La proportion des acides formés suit une marche sensiblement parallèle à celle de la mannite. Si la proportion initiale de sucre réducteur est trop forte, la fermen- lation s’arrête en général avant que le liquide ne soit devenu dextrogyÿre. Les acides gènent le développement du ferment mannitique. Avec du lévulose, la fermentation mannitique est plus rapide et plus complète. : es acides formés, pris dans leur ensemble, ont un poids qui lcprésente en acide sulfurique monohydraté, plus du cinquième du Poids de sucre fermenté. : Les acides fixes sont presque exclusivement constitués par de l'acide lactique ; les acides volatils sont formés par de l'acide acétique. Quand la vendange est jetée dans la cuve, les ferments mannitiques à se développent si la température du moût s'élève suffisamment ; ils xercent alors leur action propre sur une partie du sucre, et leurs effets s'ajoutent à ceux de la levure alcoolique. Si le vin sortant de la cuve ‘ontient encore du sucre, le mal ne peut que s’aggraver par la suite. : ; ; 4 ARE PU m fermentation mannitique si la proportion d’alcool est peu élevée. Par _ nséquent, pour éviter la maladie des vins mannités, il faut here fout d'abord et exclusivement la fermentation alcoolique en maintenant là température de la cuve au-dessous de 30’ pendant toute la durée de le fermentation. Le vin sera ensaite pasteurisé. De nombreuses analyses de levure ont déjà été faites par divers | aj et cela à tous les points de vue. M. Guicmarp a repris cette “de (2). Il est arrivé aux résultats suivants : : Vu ge 0 etE. Dubourg : Sur Les vins mannités [Annales Institut Pasteur "M 1896, p. 1087. a iQ P. Guichard: Composition et analyse de la levure [Bulletin de la Société | ique de Paris, 5 mars 1894, p. 230,. 390 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La levure pressée récente contient une quantité presque constante d’eau toujours voisine de 72°/, ; la quantité d’eau est déterminée par le chauffage à l’étuve à 120°. La levure perd de l’eau à l’air et plus rapidement sur l'acide sulfu- tances favorables, elle reprend la faculté fermentative, sans doute par suite de la formation de globules nouveaux. La densité de la levure serait de 1,180, L'eau, agitée avec la levure récente, ne réduit pas la liqueur de Febling d’une façon appréciable. La levure pure contient toujours des traces d’amidon provenant des saccharifications incomplètes. Le poids des cendres aététrouvé de 1,94 à 2,16 pour la levure desséchée. La quantité d’azote que contenait la levure, était : Azote par le procédé Kjeldahl . . ..,. ..... 5,25 HAUTE 0 RS RRQ Are ses 33,25 AROUE Dar la chaux Hodée : : 250 © 0 co 6,1 Matière azotée 38,50 La nucléine de la levure est soluble dans l’eau bouillante, l'acide chlorhydrique et les alcalis quand elle est récemment précipitée. Elle i à La levure la plus forte qu’a eue M.Guichard a dégagé 86 ec. 2 d'acide carbonique en deux heures et demie, On connaît un grand nombre d'êtres jouissant de la propriété de produire l'acide lactique aux dépens des sucres. M. KAYsER s’est pro de rechercher (r), en étudiant simultanément et par les mêmes méthodes des ferments d'origines diverses, si les différences qu’on avait signalées entre ces êtres étaient foncières ou tenaient à des conditions de culture et d'éducation. Il en a étudié 15. : " co (1) E. Kayser : Études sur la fermentation lactique. |Annales Jnstitu ue Pasteur, VIII, 1894, p. 737]. Here / ‘TRAVAUX PUBLIÉS SUR LA MICROBIE ET LES FERMENTATIONS J91 Tous ces ferments lactiques étudiés ne pein pas avoir la même faculté de résistance à la chaleur en milieu acide. Au point de vue du pi qu’ils par à bailies un même volume de lait, la température optima est comprise entre 30 et 35°. Deux fer- ments spin le Bacillus Guillebeau et le Bac. aerogenes, ont cet opti- mum ve Ni la da bouts ni la lumière ne modifient leurs brobriétés même après une action de trois mois. u point de vue des transformations que les ferments lactiques amènent dans les milieux de culture, l’auteur ne trouve dans le gaz dégagé que de l'acide carbonique. Les principaux produits non gazeux : Sont l'acide lactique et l'acide acétique en proportion variable avec le ferment, la nature du milieu, etc. Il n’y a jamais d’acide succinique. On rencontre également des traces d’acide formique, d’acétone et d'alcool éthylique. Les ferments lactiques sont des êtres très sensibles à la nature F milieu et à la qualité des aliments ; ils préfèrent toujours les milieux nalurels tels que le jus d’Oignons, le jus de Topinambours aux milieux min néraux. L’acidité totale du milieu, fixe et volatile, dépendent dn. crobe ensemencé. Cette acidité, pour un mème microbe, dépen “re du milieu et du mode de culture L’acidité totale augmente continuellement me certains ferments ; chez d’autres, elle décroît à un moment donné, pour augmenter ensuite Où osciller autour d'une certaine limite. L’acidité Sen varie dans le même sens ; elle est surtout formée d'acide acéti Chez rs ferments, l'acidité tolale augmente mais l’acidité fixe diminue continuellement.et il ne reste finalement que de l'acide acétique. A partir d’un certain jour, variable avec le ferment et le milieu de Culture, la quantité d'acide produite par jour décroit régulièrement. De même que pour le B. orthobutylicus, l’âge de la semence a une grande influence sur la marche de la fermentation. Pour cette étude, il Mois sont plus vigoureux que les ferments tout jeunes ; à partir de ce Moment, ils perdent plus où moins rapidement leur virulence, suivant le milieu dans lequel on les ensemence; c’est ainsi qu ils dégénèrent plus Vite dans le jus d'Oignons sans craie que dans l'eau de Navets sans craie. ya ke Liens lactiques aérobies,d'autres anaérobies et d’autres indifféren La je ture en surface donne surtout lieu à de l'acide acétique, tandis que l'acidité fixe peut être très élevée dans les cultures en profondeur us Alicindre jusqu'à 95 ‘/ du sucre disparu Dans ces deux modes de 392 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1e inc le ferment mis en jeu a une grande importance au point de vue du résultat. Si l’on étudie l'influence de la matière azotée, on trouve que les ferments lactiques préfèrent la peptone à toute autre matière azotée. L'acidité fixe augmente FT jusqu'à une certaine limite, avec la richesse du milieu en pepto es ferments lactiques donnent de l'acide lsetque avec de la matière azotée pure. Ils peuvent atieindre une forte teneur en azote, de façon à ressembler à de la matière albuminoïde pure (15°/, Fons Leur richesse en azote est proportionnelle à la richesse en azote du mil Le ferment cultivé en profondeur, toutes choses égales d'ailleurs, est moins riche en azote que s’il est cultivé en surface. Cette richesse en azote SH avec la durée de la fermentation. : L’a n de sucre à un milieu de culture agit moins activement que ladition . chaque ferment semble préférer certains sucres à d'autre: Avec un même sucre, un même ferment peut donner divers acides et il y a des ferments qui donnent avec différents sucres le même acide. Le même ferment donne le même acide qu’il soit cultivé en surface ou en profondeur. L'auteur n’a pas trouvé de diastase lactique. En résumé, la fermentation lactique est influencée par un grand nombre de facteurs et est sujette à des variations multiples. Les cellules semblent passer par un maximum d’activité, dépendant du ferment considéré et des conditions alimentaires ; aussi est-il très difficile d'établir l'équation exacte de cette fermentation. Outre les travaux dont il vient d’être question, il y en a eu un grand nombre d’autres publiés pendant ces deux années touchant les questions d’immunité, de vaccination, de thérapeutique, etc. Dans Ces travaux les auteurs se sont plutôt attachés à étudier les réactions des animaux que les microbes et leurs produits. LE. MARMIER. Lille, Imp Le Bigot frères. ; Le Gérant : Th. Clerquin. Revue générale de Botanique. Tome 8. Planche 11. A D 1 An à D APTE TR SN Ce Er L TANT Gi “< Th te A 727 0m , ME * | gate De: F7 TP \Dusbseen ses UP (l . SPL PPPITTUA * rer ARRETE SUR { En Sa jee td ñ 1 72 FAT AE ne SL). ds MR, ET A ketw be er AU TA & « _2 4: em AI TT CHAR Æg. 6. à LR g7] pois : S SAM a 72 Pc k UT] * : rs - 1 ÉbRES SUR Ch. Dassonvilte det. Imp. Le Bigot. Bordier se. Lupin et Seigle. Revue générale de Botanique. CH : TA (XI à : Ge ù RÉ 08 … COS ER Ub"< CSS AE CS 2) Ch. Dassonvite del, + AN É NV 4 AE ÉÉRTS 4 ès LS =. * dE & æ _ Fig 15 Imp. Le Bigot. Lupin et Seigle. PASS Tome 8. Planche 13. Bordier se. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT ue générale de Botanique paraît le 15 de chaque A et c des sean. est composée de 2 à 48 pages avec planches et figures dans le Le prix annuel PE d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et _— 22 fr. 50 pour l'Étranger. _. livraison n’est vendue séparément. Les sept premiers volumes, dont les sommaires Se trouvent us sont en vente au prix de 2Q francs chacun. Adresser les demandes ec mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari Adresser tout ce qui yo à 4 . rédaction à M. pre BONNIER, Professeur à la Sorbonne, 15, de l'Estrapade, Paris l sera rendu compte dans . revues spéciales des 0 ouvrage, mémoires ont un exe ne aura été adressé au Directeur de la Revue Kénérale de Botanique uteurs des travaux insérés dans la Revue pee de Aide: bas ont Ho rar pare à vingt-cinq exemplaires en tirage à part Sommaires des ares volumes de la Tome 1. — es, 26 planches et 133 fosres dans le texte}.— BoRNET : area 2 nes o 76 pages Anthérozoïdes. — Bonnier : Végétation de la vall ‘Monix ; Lichens et pro onémas des Mousses ; pren de la Flore de Ge Pré _ Ju Assimilation et transpiration chlorophylliennes ; Développement des smauelles. — KoLDERUP-ROSENVINGE : Organisation polaire et dorsiventrale des plantes. — DE PLanra : Crosnes du .— De Saporra : Palmiers fossiles. — DuPpray : Nouvelle 5 n espèce %e Spirogyra. — Priueux : Tumeurs à Bacilles de l’Olivier et du Pin d Ce PUFOUR : Nouvelle espèce de Chanterelle; Gravure photographique à Nouvelle espèce de rella. — TraguT: Abies numidica. — ave : Les tubercu TANTIN : flore et Cladosporium. — POoULsEn : Phanérogame sans Corophylle. _ MASCLEF : es: Anat ie (LecLerc pu SarLoN); Champignons (CosranTin}; Technil (Durour}; À à Hé e Hu); mnt de l'Asie (FRANCHET); Physiologie végétale (JUMELLE); nat ete : e 576 pages, 25 planches el 205 figures dans le texte). — BATTANDIER et 2e na Traeur : ns LUE “Saher “es CurreL : Transpiration et assimilation les *: pavégiennes. — FLor: Structure de la tige des arbres. — HECKEL : Nouvelle espèce de pas © l'Afrique. — LEsAGE : "Feuilles des plantes maritimes.— s à “étamines monadelphes. — ge REVues: À Algues forestié re ten: Paléontelogie végétale ( e vi ent Ph ie nav vd); Botanique JUMELLE) ; Lichens (HUE ; Anatomie (LECLERC tn ri Se E fermentalions (BorrRotx ! Dre de rhrs ” France (scan Le ne me III. — ag pages, 20 sons et . Fa ne ee le texte]. — Bhxgoete Tégu- re de la graine.— RussELL: Ascidi He ee hou.— DEv et _. Se des de © bitacées. — Dont : aTex. — AUBERT: … reil æ. MM. Bonn t MAN&GIN pour l'analyse des gaz.— ViaLa : Maladie des pi boutures ; Maladie dés rain Æ PRUNET : Perforation des Pommes de terre par le Chiendent. — Faxon : Structure du protoplasma. s ropéennes introduites dans le Minnesota. — : Champignons parasites du Criquet pèlerin; Riella.— Daniez : Racines pr ré lite — COSTANTIN : ps d iomycètes. — Ma me LE te euTropæ Revues: Plantes de la France (MascLer); notions (Cosranrin); Physiologie Le chimie végétales (JUMELLE); Ce rer (Durour). Tome IV.— de den 93 < araer ei 4 figures dans le pee — TRABUT : Quercus Miroechii uilina sur le calcaire sue : infioressnse mâle u Noyer.— Avr ft ets physiologiques sur les ; Lichen — S Dewayi et BORDAGE: fouvements des végétaux. — LECLERC pu SaB : Tuber Étier pa Equisétacées ; Los ÉÉFÉS nou 4 @ | ë 5 S°g9e m pas 5 Land Em DS “ BE D œ + ë ag — : Les feuilles à l'ombre et au rot Physiologie et chimie végétales (JUMELLE) ; bee un); Anatomie (Paunet}; ; Bactéries et fermentations (Bourroux) ; Plantes de la France (MasCLer). Tome V, — (55e pages, 22 dr ren et 211 Aures a le texte). — DucnarTRe : R0oSG sericec. = BonNiER : Trans n de la à travers les pes Alphonse RE formes conidiennes. — NauDiN : des Phœnix. — MesnanD : Pureté de _ aines essences végétales. — WaRMING : Géographie ets > ee nta. (rés sx x LamarLièRe: Développement au did es Ombellifères. — MaG in? Végélation des las t 1 du J ACCARD : L w - Florule du Mont Soudine (Alpes d'Annecy). — BouLanGer : Matruchoëia ou, PaccaDine : Respiration des feuilles vertes et étiolées. — LECLERC DU SABLON: Anatomie qe de la Gl _ _ Fr vo _ Les plantes à piquants. — Cosranrin et DuFoUR* Action des antiseptiq }5 ._ Revues : Lichens (Hue); 4 Algues Hunt: : Paléontologie, ni rm (pE Saporta)i Rae forestière (Henry) ; Bactéries et fermentations (BouTRoux). : me VL — (544 pages, 24 planches et 57 figures dans Le tex ns — Danrec : La greffes ns de la greffe herbacée.— PRUNET : Propagat ation es _. idié.— FLOT : Procé : de micrographie, — HoyLBERT 3 Propriétés optiques du bois. — MESNARD : Parfums 00 - rget. — Mer : | : Inflo: mé Ba è mie que dela à GteOr, à a ‘+ Ps Plantes étre et plantes alpines- et t fermentations (Bourroux); Algues en ca Physiologie : chimie six éiss); Lichens (Hue) ; Chahpiquées (Casa os F Tome VII — /554 pages, 2 planches . 44 figures dans le texte). — - He: D cences, — GAIN : Au de eau du sol sur Ro ion. — HENRY Véé enr en Lorraine en 1800. me ANGER : Spo rotrichume — LECLERC DU Sasson : : Germina : la lumière pe 53 sur ls plantes. = _ = Daxiez or LE . vues : : Cham mpign G grands." Physiologie et chimie végétales pt ; Bac < ris et Rierimentetions (Bowrotx) ; rene et pathologie végétales ( © Lille. Imp. LE BIGOT Frères. REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE | DIRIGÉE PAR : M. Gaston BONNIER Fe PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME Pen An To 0 OUEN TE CE FRS LR RE AE SE A OÙ eme Pa RE SPEIAN dnr qe Res Fe je Livraison du 15 Septembre 1896 N° 23 -PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR k, RUE DU BOULOI, 4 1896 LIVRAISON DU 15 SEPTEMBRE 1896 I. — ÉTUDES DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE A PROPOS DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR, par M. L. ce VI. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI NÉES, depuis le 1° Janvier 1889 jusqu’au 1* Janvier | k 1895, par M. L. Géneau de Lamarlière (suite). 3% Pour le mode de pad dlioe et les conditions PADORHeNRTE ne | la troisième page de la couverture. DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE A PROPOS DES PLANTES DE LA COTE-D'OR par M. L. BAZOT. Les travaux de Géographie botanique sont de deux sortes, sui- vant les matériaux dont disposent les ouvriers de bonne volonté. Les uns, par leurs études, par les milieux favorables où ils sont placés : jardins botaniques, herbiers collectionnés dans les deux hémisphères, riches bibliothèques, publications variées, etc., vivent au milieu du mouvement scientifique; les conquêtes de la Science sont à leur disposition, ils font à leur gré de l’analyse ou de la synthèse, Monographie d’un genre ou d’une famille, tableaux de la végétation du globe : leurs œuvres résument à un moment l’état des connaissances, ce sont des monuments dignes, le plus Souvent, des grands noms de la Botanique. Les autres, le plus grand nombre, vivent à l'écart du mouve- ment, tout en s’efforçant de n’y être pas tout à fait étrangers. Ils n'ont pas de vastes horizons, ils se contentent d'agrandir un peu le leur en observant ce qui se passe autour et non trop loin d'eux; ils se placent même volontiers à des points de vue très particuliers Pour grouper et discuter les faits. Ils apportent ainsi leur contri- bution à des vues d'ensemble, à un résultat plus ou moins lointain qu'ils peuvent souvent à peine entrevoir. \ Ayant eu l’occasion de comparer les Flores de deux départe- ments voisins : Côte-d'Or, Haute-Marne, j'ai été frappé de la pré- sence, dans le premier, d'assez nombreuses espèces plus ou moins Significatives manquant au second. Je ne pouvais raisonnablement én conclure qu’elles s’arrêtaient absolument dans la première Circonscription, n’allaient nulle part plus loin vers le Nord: Il me _ Rev. gén. de Botanique. — VII. - 354 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fallait regarder à droite, à gauche et au-delà; ajoutons à cela le désir qui me hantait de longue date de me rendre quelque peu compte de la dispersion et du groupement des espèces en France : telle est simplement l’origine de ces notes, recueillies pour mon instruction personnelle. À mesure que je les rassemblais, l'influence du Plateau de Langres, comme obstacle à l'extension vers le Nord de plusieurs espèces méridionales s’est imposée de plus en plus à mon esprit. Étudions done ce plateau. Tout d’abord, il ne faut pas ici attribuer à ce terme une signi- fication trop absolue. D’ordinaire, il désigne un massif plan où plus ou moins accidenté, horizontal ou un peu incliné dans l’en- semble, se distinguant surtout, par une altitude notable, des plaines qui s'étendent à sa base. Nous trouvons réunis ces caractères dans le massif qui forme le soubassement des chainons et des montagnes du Jura, dans les causses méridionaux, appendices du grand Pla- teau Central de la France. Le Plateau de Langres est plus modeste. . Dijon, au Nord et à la lisière de la plaine Bressane, est à une altitude approximative de 250 mêtres : or, notre plateau n’atleint pas, Sur son bord le plus élevé, tourné vers le Sud et l'Orient, une hauteur moyenne de 500 mètres. Son relief, relativement à la plaine de la Saône, est ainsi peu saillant, d'autant moins qu'il ne présente pas d’escarpements comme ceux que l’on remarque à la chaîne de la Côte-d'Or, qui s’en détache au Sud. Les altitudes suivantes : Langres, 473 mètres; la Source de la Marne, 381; Chaumont, 325; la Marne, à l'entrée dans la plaine de Vitry-le-François, 425, montrent que le plateau s'incline par une pente très douce, au Sud-Ouest, sur le bassin naissant de la Seine, à l'Ouest et au Nord, sur les bassins moyens de l'Aube et de la Marne, avec lesquels il finit par se confondre insensiblement- Ce plan incliné est coupé par des lignes parallèles de falaises peu élevées marquant les affleurements successifs des étages juras- siques. Rivières et ruisseaux y coulent dans des dépressions _ nécessairement peu profondes, qui vont s’atténuant encore à Mesure qu’on s'éloigne de la ligne de faîte. Les falaises ne rap” pellent que de loin les crètes du Jura; les vallées, dont les bords Sont quelquefois abruptes et pittoresques, ressemblent m0/* encore aux gorges étroites et vertigineuses, aux crevasses fantas J à ë h } GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 955 _ tiques où coulent les rivières des causses, le Lot, le Tarn, l'Hérault. La fusion du plateau avec les plaines de l'Ouest et du Nord, où les altitudes descendent de 150 à 100 mètres, explique un fan caractéristique sur lequel nous aurons à revenir : quelques plantes méridionales arrivent dans la Haute-Marne, non par le Sud du département, où le massif les arrête, mais par le Nord et lOuest, en communication avec les plaines du Centre. Le Plateau de Langres n’a donc rien de bien remarquable au point de vue de l’orographie et des accidents de la surface. Consi- dérons-le au point de vue des terrains. Q Si on jette les yeux sur une carte géologique, on remarque la grande largeur qu'occupent. en ce point central, d'Auxerre à la Suisse, les terrains jurassiques si répandus en France, et, sauf quelques exceptions, à des hauteurs modérées comme celle du Plateau. Nous sommes au croisement des deux boucles du 8 qu'ils dessinent sur notre pays et qu’a signalé depuis longtemps Élie de Beaumont ; à partir de ce nœud les étages jurassiques divergent aux quatre points cardinaux. Au milieu de nombreuses variations, la Flore Française présente incontestablement une certaine unité due en partie aux nombreuses espèces croissant sur ces terrains calcaires et à ces hauteurs moyennes. On est souvent conduit, sur des données plus ou moins vagues, à parler de centres d'habitation et de dispersion des végétaux. Si ce terme répond à quelque réalité, si la Géographie botanique parvient un jour à en déterminer scientifiquement quelques-uns, j'imagine qu'elle fera une part dans là distribution aux terrains jurassiques, probablement à des farrefours tels que celui dont nous parlons. En poursuivant ces terrains sur le sol français, les variations Qui surviennent dans la latitude et les hauteurs, le voisinage de Montagnes plus élevées amène nécessairement des modifications. À dans la Flore. Nous n’éprouvons guère que cette dernière influence, _ Notre contrée ne présente aux plantes que des conditions et des … Slations assez ordinaires : il n'y a que plus d’intérèt à rechercher les Causes de la présence d’une trentaine d'espèces plus ou moins ares et Quelque peu énigmatiques. < Le Plateau de Langres doit à sa latitude, encore plus à son sol | taux traditions locales, d’avoir conservé de belles forèts. Parmi les départements, la Haute-Marne est le 34° comme superficie 396 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE territoriale, il est le 7€ pour l'étendue de ses bois, qui couvrent un tiers de sa surface (Aubriot et Daguin. Flore). Si le chauffage était aussi nécessaire aux populations du Midi qu’à celles du Nord elles auraient soigneusement conservé leurs forêts au lieu de les dévaster et de les abandonner à leurs chèvres. Dans la Haute-Marne, près de la moitié des bois appartiennent à des établissements publics et aux communes, La part d’aflouage des bois communaux, distribuée aux habitants, est une ressource à laquelle ils tiennent beaucoup. Dans les contrées méridionales et montagneuses de la France on est unanime à reconnaître les dévastations causées, la funeste influence exercée sur le climat par le déboisement des hauteurs. L’usufruit des forêts est réparti sur de longues périodes, on pour- rait les appeler des propriétés de réserve ; les ménagements qu'il faudrait apporter dans leur exploitation rationnelle sont peu en faveur à une époque de jouissances immédiates, de gène et de gaspillage. Les forêts sont avant tout d'intérêt général, elles ali- mentent régulièrement les cours d’eau; les collectivités en tutelle qui les possèdent ne doivent pas pouvoir les aliéner ; leur recons- titution, lente partout, est difficile dans le Midi. Une réaction est nécessaire, et de longtemps on ne sera exposé à dépasser la mesure, à rendre, comme pourraient le craindre des esprits trop prudents, le climat trop froid ou trop humide dans des régions où la culture de la vigne et d’autres plantes méridionales est la principale richesse. Rien n'indique que ces régions fussent moins favorisées dans le passé, où la destruction des forêts n'avait pas encore COM mencé. On peut citer de plus ce département de la Haute-Marne, dont les forêts ne produisent pas ces résultats; il a un climat a$$e7 sec, de chauds étés, de belles cultures jusque sur ses plateaux; il avait encore, il ny a pas longtemps, sur ses côteaux inférieurs de beaux et bons vignobles. Avec les forêts du plateau, les sources ne peuvent manquer. les flancs des vallées. Mais les ruisseaux sont rares, souvent le lit n’en est pas même indiqué dans les vallons un peu élevés, . _ calcaires fissurés absorbant l’eau, qui ne paraît au jour que ue les fonds et au voisinage des vallées principales. Grâce à une couche _ d'argile, l’eau reste quelquefois à la surface sur des espaces Té5” . treints, où elle forme des marais intéressants pour le botanisi®; er sur . GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 357 si l'argile est assez continue un ruisseau peut se former et déve- lopper son cours, soit à découvert, soit sous une mince couche de sables ou de pierres. Le plateau se relie au massif Vosgien assez éloigné par les monts Faucilles, ligne assez vague de hauteurs modérées d’où partent la Saône et la Meuse ; ses pentes inférieures confinent au Morvan au Sud-Ouest, il se rattache en outre aux montagnes granitiques de l'Est du Plateau Central par la Chaîne de la Côte-d'Or. Enfin, dans le bassin supérieur de la Saône il y a continuité des terrains Juras- siques, du plateau au Jura. Il y a peu d'échanges de plantes caractéristiques, dans la Côte- d'Or du moins, entre le Plateau calcaire, les Vosges et le Morvan sranitiques. Les plantes qui leur sont communes sont, pour la plupart, indifférentes à la nature du sol. A un point de vue général, On Sait Cependant que les terrains Jurassiques contiennent des assises riches en silice (grès du Lias, marnes oxfordiennes à _ Chaïlles, ete.), sur lesquelles apparaissent des plantes silicicoles Qui vivent là sur d’étroites zones enclavées dans les calcaires. lya,au contraire, dans la Flore, une grande affinité entre le Plateau de Langres, le Jura et le groupe Delphino-Savoisien. Le fond de la végétation est commun et s'explique par l'identité des lerrains et des stations généralement sèches. Des Alpes calcaires du Dauphiné au Jura et à la Bourgogne, les modifications, qui consistent surtout dans l'absence de certaines espèces, tiennent Soit à la latitude plus élevée, soit à la diminution des hauteurs. Nonobstant cette dernière cause, la Côte-d'Or conserve quelques Plantes montagnardes qui trahissent une connexion intime évi- _dente entre les trois centrés de végétation. L'aspect et la Flore des plateaux secs calcaires, sauf quelques _ Variantes locales, sont assez uniformes en France et familiers aux botanistes qui connaissent ces plaines, grandes ou petites, souvent Piérreuses, tapissées d'un gazon fin et ras, passant, dans le voisi- lage des buissons et des forêts, à des plantes de plus haute taille, À des graminées persistant l'hiver, jaunissantes et desséchées. Si _ (€ n'étaient les cultures interposées et de rares villages, on se _ (irait au milieu des steppes ou des savanés que décrivent les Séographes. : | | . Voici un facies que l'on observe sur le Plateau de Langres, 358 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE notamment à l'origine des vallées de l'Ource et de la Tille. On y voit des plis de terrain ou vallons peu profonds, miniatures des plissements du Jura, secs et cependant bien gazonnés, dont le fond se raccorde aux flancs de petites éminences longitudinales où le roc ne fait qu'une discrète apparition. Sur les pentes aux buissons clairsemés croissent l'Épine noire, le Genévrier, l’Érable cham- pêtre, Viorne, Clématite, etc., Gentiana germanica, lutea, ciliala, Digitalis lutea, Trifolium rubens, le splendide Cirsium eriophorum qui, dans les plaines, ne s'éloigne guère des habitations. Dans les petits prés du fond Spiræa filipendula, Sanguisorba officinalis, Tetragonolobus siliquosus, Galium boreale. On pourrait se croire au Jura, de 700 à 1000 mètres d’altitude où à ces éléments se joignent d’autres plus montagnards, parmi lesquels je me rap: pelle Mæhringia muscosa. Nos plateaux rappellent aussi les Causses, ceux de l'Aveyron particulièrement, La similitude est surtout sensible dans la Chaine de la Côte-d'Or, dont les bois et les rochers dominent les vignobles de Dijon à Châlon; comme sites analogues on peut Y joindre _ certaines falaises occidentales du Jura. Notre chaine est, à la vérité, au Sud du grand plateau, elle longe la plaine de la Saône dont elle partage jusqu'à un certain point le climat; les roches calcaires et dolomitiques percent fréquemment le sol, surtout à l'origine et à la bordure des combes. C’est là que les deux flores présentent la plus grande analogie, là que s’évanouissent dans leur ascension vers le Nord un certain nombre de nos plantés méridionales. Nulle part le plateau calcaire du Nord n’est, comme celui du Midi, profondément découpé en énormes massifs tabulaires dom nant de 200 à 300 mètres le fond des abimes où roulent les torrents. Plus de deux dègrés de latitude les séparent ; en compensation, il est vrai, l'altitude du premier est, en moyenne, inférieure de 400 mètres à celle des Causses. Au Nord les terrains sont plus variés et se prêtent plus à la culture; les couches meubles et argileusé® _ont mieux résisté au ruissellement, aux érosions et aux dénudà tions qui y ont été moins violentes. Quoique les quantités de pluie diffèrent peu, les neiges, les brouillards, les sources plus égale ment réparties, les forêts des plateaux et de leurs versants os xercé sur le sol et la végétation leur influence conservatrice. C2 L' ec MEN El / GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 359 On est redevable à M. l'abbé Coste d’études remarquables sur les Causses de l'Aveyron insérées au Bulletin de la Société Botanique de France (1893). La Florule du Larzac et Causses voisins comprend environ 1400 espèces. On pourrait faire entre cette flore et la nôtre des rapprochements instructifs ; je mentionne ici seulement les deux points suivants : 4° la flore des trois causses explorés contient à-peu près 200 plantes méridionales qui n'arrivent pas jusqu’à la Côte-d'Or, ve qui n’est pas surprenant. % L’altitude, oscillant autour de 1000 mètres, des causses dominés sur quelques points par les sommets des Cévennes, la halte intermédiaire qu'ils présen- tent des Alpes aux Pyrénées, les stations nombreuses de rochers, de ravins que l’on y rencontre : tout cela explique la présence de plusieurs plantes montagnardes et subalpines dont nous avons . quelques-unes, dont d’autres nous manquent, telles que Arabis alpina, Mœhringia muscosa, Aster alpinus, Prenanthes purpurea, Erinus alpinus, Asplenium viride, se trouvant au Jura, et un petit nombre de spéciales aux Alpes méridionales. Les plantes rares de notre plateau qui manquent aux causses äppartiennent naturellement au Nord et au Centre de l’Europe: uélques-unes ont une aire très vaste. et très disjointe. Citons : Arabis arenosa, Vicia pisiformis, Sanguisorba officinalis, Ligu- laria_ sibirica Crepis præmorsa. Swertia perennis, Linaria Ù PIS P ; alpina (L. petræa Jord. ), Cypripedium calkeolus, etc. J'ignore jusqu’à quel point et par quels éléments sont caracté- risés les deux climats, Rhodanien et Vosgien. Il ne me semble pas douteux qu’une connaissance exacte, et un peu minutieuse, du dimat de deux points situés au Nord et au Sud et pas trop loin du Plateau de Langres permettrait de saisir la cause des modifi- talions qui se produisent dans la flore quand on passe de la vallée de la Saône sur le versant de l'Atlantique et de la Mer du Nord, dont les expositions sont toutes différentes. À défaut de renseignements précis qui permettraient de serrer _ eprès la question, voici quelques données relatives à notre région Que je trouve dans l'ouvrage de Grisebach, Végétation du Globe. | Dans la région méditerranéenne, le caractère de la température : _nsiste moins dans l'augmentation de la chaleur de l'été que dans là diminution du froid de l'hiver. Une partie de sa flore remonte . *ù Nord, dans l’Europe occidentale, sur un front assez étendu. 360 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les limites dans cette direction forment une ligne sinueuse, s’éle- vant en Illyrie de 1 degré et demi plus au Nord que dans là vallée du Rhône et s’abaissant sur l'Italie continentale. C'est dans la vallée du Rhône que la gradation et les contrastes de la végétation s’observent le mieux. (Cela se conçoit, les phénomènes se condensant sur une zone étroite bien délimitée). En été, l’alizé soufflant du Nord au Sud se fait sentir jusqu’à la latitude de 45° près de Lyon. À Marseille on compte annuellement 176 jours de mistral. Ainsi, les vents du Nord semblent dominer de Lyon à Marseille. Si l’on considère que la vallée de la Saône continue dans cette direction, que jusqu’à son origine elle est bordée de deux chaînes continues de hauteurs, on peut admettre que la prédominance de ces vents ayant pour conséquence un ciel elair et un climat généra- lement sec doit s'étendre à peu près à toute cette vallée. Quant à la chaleur, elle résulte de sa faible altitude, de son orientation, de sa pente et de ses abris. Les environs de Genêve et de Paris revenant souvent dans n08 listes, je crois devoir rappeler ici, d’après M. A. De Candolle, com- ment diffèrent sommairement ces deux villes sous le rapport de la chaleur. L'écart en latitude dépasse deux degrés et demi, les alti- tudes sont respectivement 396 et 64 mètres. La température moyenne de l’année, de chaque saison, du mois le plus froid, du mois le plus chaud, ainsi que les sommes de température au-des- sus de 0, 4, 2, ... &, sont constamment et notablement Plus élevées à Paris qu’à Genève. Les listes I, II, III, IV sont uniquement fondées sur Ja manière dont certaines plantes de la Côte-d'Or se comportent relé- tivement au Plateau de Langres et sur leur plus ou moins d’exten- Sion vers le Nord. Elles se composent, pour la plus grande partie, de plantes méri- dionales auxquelles se trouvent mêlées quelques plantes du Noël pie des montagnes. L'influence du plateau s'exerce de deux façons qui sont loin d'être d'égale importance. 11 succède à la Bress où Sont encore nombreux les marais, où le sol est riche en Es ; Souvent en silice ; il ya interruption de ces stations, il n'y à PA Chercher ailleurs la cause qui arrête certaines espèces. D'autrè per GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 361 les plantes méridionales xérophiles arrivent par les calcaires rocail- leux, les pelouses, les champs de la rive droite de la Saône, aux- quels succèdent des terres plus ou moins argileuses, des forêts plus étendues et plus denses déterminant un climat brumeux et humide au lieu de la sécheresse et de la chaleur de la vallée méridionale, Ainsi, interruption de statiôns, modification du climat agissent * simultanément sur la dispersion ; cette dernière cause prédomine évidemment, on le reconnaîtra à la nature des espèces et aux notes géographiques. Je n’ai pas cru devoir introduire dans les listes des Subdivisions peu nécessaires qui pouvaient nuire à la clarté. Le point intéressant de ces recherches étant de constater jus- qu'où les espèces montent vers le Nord, je me suis appliqué à noter à l'Est et à l'Ouest de notre méridien, les habitations extrêmes dans cette direction. Quant aux habitations méridionales que l’extension générale fait assez présumer, je n’en ai donné quelques-unes qu'autant qu’elles servaient à grouper les localités d'espèces plus Où moins rares. ns Dans toutes les listes qui suivent, les nombres en caractères romains renvoient à une autre liste. _ Une astérisque désigne les espèces qui ne dépassent guère vers le Nord, en France ou ailleurs, la latitude extrême de la France ; deux signalent celles qui ne franchissent pas le Plateau de Langres Où qui y trouvent leur limite. Je sais que dans ces sortes de questions on est plus exposé à Pécher par omission que par inexactitude. Je ne puis affirmer que l'on ne trouvera pas quelque part certaines limites plus septen- trionales que je ne l’indique. Toutes les plantes de la liste [, habitent sur le Plateau de Lan- gres, dans les deux départements de la Côte-d'Or et de la Haute- Marne. Deux y ont leur limite. Toutes présentent dans leur dispersion des particularités plus ou moins remarquables, soit qu’elles restent en deçà ou aillent au-delà du 52° parallèle. LL Prantes, LA PLUPART MÉRIDIONALES; HABITANT LE PLATEAU DE LANGRES- + Fumaria parviflora Lam. (a). Centre et Est . Plus ec sur la _. nu: Dent Falaise, Paris, Cambrai, Belgiqu ries, Abyssinie, Région méditerranéenne. ATTE ext. 362 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE * Diplotaxis viminea De. (a). Manque en Suisse et en Belgique. — Nord-Est çà et là jusque dans les Ardennes. Paris AC. — Centre et Bretagne R. Voisinage de l'Océan, Région méditerranéenne, Judée Erysimum D Walr (b). Est groupé naiss: le Nord-Est, en Lorraine et Bourgogne, principalement de Montmédy à Saône-et-Loire. La limite occidentale de Fhabitation semble passer sur Yonne, Loirel, Seine-et-Marne, Aube, Marne. Extension générale de E. hiérarifolium L., dont notre plante est une sous-espèce (Rouy et Foucaud) : de la péninsule Ibérique à la Seandi- navie et à la Russie. — Inde. * Dentaria pinnata Lam. Lorraine, Bourgogne, Jura, Auvergne, Savoie, Dauphiné, — Manque dans l'Ouest, à Paris, dans le Nord. . Pyrénées, Cévennes, Naples. Styrie, Duché de Bade. * Ca alepina a Corvini Des. (a). Vaud (adventit). — Est : R. Montmédy: Plus fréquent sur la Craie : Paris, Aube, Marne. — Centre HT Ouest, au Sud de la Loir Région er AR Orien ; * Thlaspi montanum L. calcaires de l'Est : .de la Belgique et des Ardennes au Dauphiné, Alsace. En outre : Pyrénées-Orientales, Lot, Seine-et-Oise, Eure, Seine-Inférieure. Se or Nord de l'Italie, Suisse occidentale, Russie mér dep * Lepidium | ne aps ete L. Tessin, Valais. Est : Rare et épars a Nord de Saône-et-Loir pt Or et Ardennes RR. et bre Centre C. — Ouest, au Sud de "A ds Région A eee ie Syrie. * Helianthemum polifolium De. Suisse (Tessin, Fort de l'Écluse). Centre R. Rouen, Paris, Ardennes, Belgique, Ouest, au Sud de la Loire. Algérie, Angleterre 52°, Portugal, Sicile, Grèce, Helianthemum canum Dun. Suisse, Est, Centre R., Rouen. Pari Manque à la Flore de l'Ouest. Algérie, Espagne, Irlande, Suède. Centre et midi de l’Europe. Fumana procumbens Gren et Godron. Suisse, Alsace. Centre R. Paris, arne. — Ouest, au Sud de la Loire. Por tugal, Suède, Caucase, Perse. Polygala calcarea Seb. Est et Nord. Alsace, Ardennes C-, Paris, gique RR. — Ouest, au Sud de la Loire Free Angleterre 51°, Transylvanie. Buffonia macrosperma Gay (a). Valais, Côte-d'Or, P Le de Langres, qui semble son habitation la plus septentr Centre et Ouest jusqu'aux Deux-Sèvres. _ Espagne, Tauride. ue Alsine Jacquini Koch. Valais, Vaud, Jura, Alsace, Langres RAR S— >el- Haute-Marne : jopale- ke au-delà, en France, au Nord et à l'Ouest. . c'es Écosse, Hongrie. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D’ gs 363 puloris segetatis Fenzl (a). Rare en Suisse et en France. Est : du Dauphiné aux Ardennes et en Belgique Ac. Centre, Nord, Ouest au Sud de la Loire. Espagne, Allemagne bor.-occidentale, Constantinople PP: }. * Linum gallicum L (a). Manque en Suisse. — Est, R. La Bresse, Haute-Saône, Haute-Marne. Centre, Paris, R.— Ouest, au Sud de la Loire, Canaries, Abyssinie, Rég. méditerranéenne, Orient. * Linum tenuifolium L. Suisse, — Est, Centre Ac. Paris, Ardennes, Belgique. — Ouest. au Sud de la Loire. Espagne, Caspienne. * Althœa hirsuta L: {a). Suisse, Lot, Centre, Belgique RR. Ouest : Sud de la Loire Région éd tetrar ere 3 jusqu’au Caucase * Genista sagittatis L. France, Suisse et halbique : AC. FC au Sud de la Loire Espagne, Grèce. * Cytisus decumbens Walp. De l'Eure au Jura et en Suisse, de l'Aisne et de la Lorraine en Saône-et-Loire. Sommets des Cevennes centrales. — Manque aux Flores du Centre, de l’Ouesf et de Belgique. Pyrénées, Naples, Autriche. Ononis Natrix L. Valais, Genève. — Est: jusqu'aux Ardennes. La Craie C, Centre, Paris AR.— Ouest, au Sud de la Loire. Canaries, Région méditerranéenne, * Trifolium rubens L. Suisse. — Est : Haute-Marne, Meuse. Paris AR. — Centre C. — Ouest, jusqu'à la Vendée. Europe Sud-centrale jusqu’en Arménie, Russie 50° Nord. Coronilla Emerus L. Passe en France de l'Est à l'Ouest (Gironde) par les montagnes du Midi et des Pyrénées. — Côte-d'Or, Montbéliard, Jura, Alsace-Lorraine. — Orne. France, Crimée, — Sicile, Suisse, Allemagne méridionale et 0€ ciden- lale, Ile d'Aland, Scandinavie méridionale. Tandis que De Candolle (Géographie botanique) donne comme limite Séplentrionale à cette plante une ligne menée de la Gironde à la Crimée, Conslatait, d’après ses ne septentrionales {Wahlenberg, Fries), que son aire en Europe est formée de deux lignes croisées. De Candolte doutait-il se la see de un ae ces DADIARENE € 754 où la Date .. C. sur la Cité — Centre de Paris AR. Quest, au Sud de a Loir Centre AC. — ue nn èvres. … Pyrénées, Sicile, Sud du Caucase. Are a ge Rm. Suisse, Lorraine, Vosges. ne - Manque à la ÿ de l’Oue 364 à REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pyrénées, Tauride. * Agrimonia odorata Mill. Suisse. — Est R. La Bresse, Vosges, Alle- magne 51°, Belgique. Centre, Paris AR. Ouest, Loire-Inférieure. Canarie, Algérie, Géorgie. * Amelanchier vulgaris Mœnch. Suisse. — Est : du Midi à la Haute- Marne. — Centre R. Fontainebleau. Orne.— Manque à la Flore de l'Ouest. Portugal, Région méditerranéenne, Karpathes 30° N.. re * Epilobium ee Hœnk. Suisse. — Est : du Midi à la Haute-Marne et en Alsace, Sables et débris pierreux mouvants. Rare et épars. — Centre RR. — re à Paris et à l'Ouest. Allemagne 50° N. ; Turquie; Géorgie. Herniaria hirsuta L. C. dans le Midi et l'Ouest. Rare et disséminé dans l'Est et le Nord : Lorraine, Paris, Pas-de-Calais, Belgique. Abyssinie, Danemark, Canaries, Sibérie. Sedum rubens L. (a). Suisse, Alsace, Lorraine, — Centre et Ouest C. Paris AR., Belgique R. mn Algérie, Grèce. * Seselimontanum L. Jura, Suisse. — Est : C. jusque dans les Ardennes. Belgique (?). — ris du Midi à Loire-[nférieure. Espagne, Aurès, Transylvanie. Ptychotis heterophylla Koch (b). Genève, — Est : du Midi à la Cham- pagne, où il est R. — Centre R. — Manque à l'Ouest. Espagne, Lithuanie 50° N., Crimée. vd us mas L. Suisse. — Est: AC. jusqu'aux Ardennes, Belgique. — Centre : Paris. Orne. — Ouest, jusqu'à la CHatORte" HABEREUTEs Naples, Caucase, Bohème 30° N. ** Centranthus angustifolius DC. Alpes, ina — Est : jusqu'à Chau- mont, — Manque au Centre, à Paris, à .. Maroc, Atlas, Pyrénées, Naples, Grèce. . Buphthalmum salicifolium L, Le Tessin, Allemagne moyenne et méri- dionale. — Sud-Est et Est, Alsace. — Limites occidentales : Roanne, Plateau de Langres. Europe centrale jusqu’en Transylvanie. * Micropus erectus L “ (4). sise Allemagne. — Est : de la Provence à Reims, Beauvais. — Mänüd en Belgique (Cr épin). Centre AC: — OU6S jusqu’à la Vendée, Espagne, P * Carlina acaulis L. (b). Alpes, Jura, Haute-Saône, Haute-Marne: Allemagne moyenne et méridionale, Limites occidentales en France Pyrénées-Orientales, Loire, Plateau de Langres. Pagne, Russie moyenne, R. tre. — Crepis pulchra L. (a). Est, jusque dans les Ardennes. — Cen L | Ouest, au Sud de Ja Loire. Devient rare au Nord. Plus commun $û Fa Craie. — Belgique ? Espagne, Algerie, éinies 6 GÉOGRAPHIE BÔTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 365 * Phyteuma nigrum Sm. Jura Vaudois. — Est : Dauphiné, Bresse, Franche-Comté, Côte-d'Or, Sud de la Haute-Marne, Marne, sur les grès verts. — Centre R. — Manque dans pes — Belgique. Pyrénées-Orientales, Transylvan * Gentiana lutea L. Pyrénées, Hat Central, Alpes, Jura, Fe Plateau de Langres, abondante en plusieurs endroits, et répandue sur les D de Dijon, Semur, Châtillon, Chaumont, Langres. — Centre R. — Manque à l'Ouest. Portugal, Naples, Thuringe, Transylvanie. è * Anchusa italica Retz (b), Genève, — AC. en France dans le Midi et le Centre (Est et Ouest). Devient R. dans le Nord: Finistère, environs de Paris, — Haute- Marne, Haute-Saône R. Sie (naturalisé). Canaries, Région méditerranéenne, Sibérie Cynoglossum montanum Lam. R. dans l'Est et le Nord de la France. — Manque au Centre et à l'Ouest. Pyrénées, Dauphiné, Jura, Côte-d'Or, Haute-Marne. Vosges, Suisse, Allemagne, Belgique. Irlande, Espagne, Tauride. * Heliotropium europæum L. (a). Plaine Suisse, Est, Paris, Marne, Centre et Ouest. Souvent abondante dans l'Est; outre les cultures, sables ‘el graviers. Açores, Algérie, Egypte, Sibérie. * Linaria arvensis Desf. (a). Midi de la Suisse. —- Est R. Haute-Marne. -— Centre et Ouest R. Eure, Belgique. __… Algérie, Grèce, Asie. nica prostrata L. Suisse. — Répandu dans l'Est. Centre R. — Ouest : . ente-Inférieure, Deux-Sèvres, Paris, Belgique Espagne, ltalie, Russie, … * Veronica acinifolia L. (a). Suisse, — Est, jusqu'aux Ardennes. — Ouest, Centre R. Paris, Belgique R. 2 nc, Transylvanie. * Digitalis lutea L. (b). Suisse. — Est, du Dauphiné aux Ardennes et De en Belgique. — Centre, Ouest, au Sud de la Loire. Espagne, Grèce. * Brunella alba Pall, Suisse. AC, en France. — Est, du Midi à la Bel- gique AC. Région méditerranéenne, Orient Daphne cineorum L. Suisse. — Est et Cévennes RR. Pyrénées, sipes, Jura, Châtillonnais, Lorraine. — Ouest, jusqu'à Charente-Inférieure Italie, Lithuanie. — Espagne, Russie. 4 : Thesium alpinum L. Alpes, Cévennes, Jura, Plateau de Langres (Côte- d'Or, Haute-Marne). Vosges, Montmédy. Pyrénées; Suède méridionale, Serbie, Sibéri :. * Thesium pratense Ehrh. Prés humides du Pateau de Langres Co . dOret Haute-Marne), Haute-Saône, Lorraine. — Suis Du midi del Espagne au Plateau Central, Vosges, Mens. — Caucase. 366 __ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Thesium humifusum DC. Jura occidental, Côte-d'Or, Haute-Marne, Paris, Belgique. Centre, Nord-Ouest, Sud-Ouest. — Manque aux Pyrénées, aux Alpes, au Jura propremertt dit. Europe occidentale ; Angleterre 53°; Ligurie. * Thesium divaricatum Jan. Côte-d'Or AC., Haute-Marne R., Centre, Paris RR., limite septentrionale ? — Manque à la Flore de l'Ouest. Espagne, Région méditerranéenne, Tauri * Euphorbia verrucosa Lam. Très A oUe dus l'Est, de la Suisse et du Dauphiné à la Marne. — C. dans le Centre et dans l'Ouest, au Sud de la Loire. Paris RR. — N’arrive pas en pad Madère, Algérie (montagnes), Grè * Euphorbia falcata L (a). Suisse is — Est, au moins jusqu'à la Marne ; Allemagne 49° N. — Centre et Ouest. Région méditerranéenne, Orient. * Buœus sempervirens L. Est : du Dauphiné aux Ardennes. Jura, SUr- tout méridional. Manque au Valais. — Cologne, Namur. Centre et Ouest. Bretagne, Paris, Angleterre 52 N. Portugal, Algérie, Grèce, Sibérie. * Quercus pubescens Wild. Suisse. — Est, jusqu'en Belgique BR ' Centre. — Quest, au Sud de la Loire. Paris, Aube. à PrrupuL. Sicile, Géorgie. Russie 5u° N. © * Muscari racemosum DC. Répandu en Suisse et en France. C. dans l'Est, du Midi à la Côte-d'Or, Haute-Marne AR. Comm. sur la Craie. Paris, Aube, Marne. — Belgique. * Muscari neglectum Guss. ce Doubs, Côte-d'Or, Lorraine, Alsace. — Ouest, Centre et Midi de la Fran Europe méridionale, Grèce, Valachie. * Muscari comosum Mill. Suisse. Commun dans l'Est, à Paris, Sur la Craie, en France. — Belgique Portugal, Algérie, Géorgie. Galantus nivalis L. Pyrénées, Cévennes, Alpes RR. Plateau de Langres. — Est : R., Centre : AR., Ouest, Nord, Belgique ? gra Norvège. — Irlande, Géorgie. * Leucoium vernum L. Est. — Belgique R.— Alpes, Normandie, Aisne. Midi de l'Angleterre, Roumanie * Narcissus poeticus L. Pyrétées, Plateau Central, Alpes, Jura; je: teau de Langres, Marne RR. Centre et Ouest, Finistère. Ne dépasse P#S ou à peine la France vers és Nord. France, Grèce, Turqui . Cypripedium she L. Pyrénées et montagnes de l'Est R. Dauphiné, : Savoie, Suisse , Jura, Plateau de Langres, Côte-d'Or, Haute-Marne. T Lorraine, Bas-Rhin Angleterre, Scandinavie, Finlande, Europe Centrale et pisser jus- … en Loterie GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 367 * Curex alba Scop. Suisse, Est : Dauphiné, Jura, Côte-d'Or, Haute- Marne R., Montmédy, Alsace. — Manque au Centre et à l'Ouest Europe Sud Centrale jusqu’en Transylvanie. * Carex Halleriana Asso. Suisse. — Très répandu dans le Midi, le Centre, l'Ouest et tout l'Est, Monte au Nord, au moins jusqu'à la Sarthe et à la Lorraine. Espagne, Algérie, Tyrol, Géorgie. La distribution en France de cette espèce semble, d'une manière générale, intimement liée avec celle des terrains jurassiques. Il serait peut-être intéressant de constater jusqu'à quel point et dans quelles e Gers, les Pyrénées-Orientales, le Puy-de-Dôme, etc. Ainsi, avec les étages jurassiques, on trouve ce Carex dans tous les départements qui bordent Le pis Central et les bassins tertiaires : Parisien, Méditerranéen, Aquitan Anir Fes Ischæmnum L. Suisse. — Contre, Ouest jusqu'à la Loire. — : Aire assez continue dans le bassin de la Saône jusqu'au Plateau de 2 TER Haute-Saône AC., Haute-Marne et Marne RR., Paris, Belgique. Lithuanie 54° N., Portugal, Grèce, Sibérie. _. * Aira media Gouan. Manque en Suisse. — Est, jusqu'au Plateau de rs (Haute-Marne). — Centre R., Loiret. — Ouest, au Sud de la Loire. rance, Bosnie Nardurus tenellus Reich. (a). Valais. — Est, au moins jusqu'à la Marne. — Centre et Ouest. Bretagne, Paris, Belgique. Portugal, Algérie, Tauride. (A suivre). REVUE DES TRAVAUX : PUBLIÉS OR -LES MUÜSCINEES DEPUIS LE {er JANVIER 1889 Jusqu'au 4er sanvier 1895 (Suite) —————_—— 6 Chine Sur la Bryologie de ce vaste empire, je n’aurai à citer pour la dernière période que les travaux de M. Brscuereze et de M. Srermant sur la province du Yunnan, voisine du Tonkin. M. Bescherelle a étudié les Mousses envoyées par M. l’abbé Delavay, missionnaire en Chine. Il en donne d’abord une liste avec quelques remarques dans la Revue bryologique (1), puis il reprend son travail qu’il donne in extenso aux Annales des Sciences naturelles (2). L'auteur _ Ya trouvé 95 espèces réparties dans 35 genres; 26 espèces sont Com munes à l'Europe et à l'Asie; 34 autres se retrouvent dans l'Himalaya et les Neilgherries, enfin 35 espèces paraissent propres au Yunnan. On voit aussi fréquemment des Mousses européennes remplacées Pre des espèces aflines. Des genres européens à espèces nombreuses paraissent Manquer complètement ou être mal représentés au Yunnan. Les espèces nouvelles sont : Anæctangium obtusicuspis, Symblepharis asialiCa, cuspis, Breutelia yunnanensis, Webera yunnanensis, W. tapintsensis, Bryum ptrchothecium, Pogonatum yunnanense, P. paucidans, Br me Delavayi, Lasia sinensis, Papillaria subpolytricha, Acrobrrum integrt folium, A. hokinense, Neckera brachyclada, Thuidium fuscatum, Æ venustulum, T. vestitissimum, T. rubiginosum, T. talongense, T. Hookeri (Mitt.), Leptohymenium hokinense, L.? brachystegium, Entodon micropodus, E. Delavayi, Rhaphidostegium prlaisiadelp pp Hypnum macrogynum, H. flaccens, H. submolluscum, Hylocomium _J'unnanense. (1) E. Bescherelle : Énumération des Mousses nouvelles réco Fesk _ M. l'abbé Delavay au Yunnan {Chine , dans les environs d'Hokin et de F4. _ (Revue bryologique, 1891, P. 87). ) __ (2) E. Bescherelle : Musei Yunnanenses. (Ann. des Se. nat., 1892, P 31) REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 369 Quant aux Hépatiques recueillies par M. l'abbé Delavay, elles ont été étudiées en détail par M. Srepmant (1) : M. Bescherelle en a donné une liste dans la Revue bryologique(2). Sur 40 espèces, 34 sont nouvelles et une appartient à un genre nouveau le genre Delavayella, dédié au missionnaire qui l’a découverte. Voici la liste de celles qui ont été publiées avant 1895 : Delavayella serrata, Frullania muscicola, F. rotun- distipula, F. Delavayi, F. yunnanensis. 7° Tonkin La flore bryologique du Tonkin a été également étudiée par M. BescuerezcEe pour les Mousses et par M. Srepnani pour les Hépatiques. M. BescHERELLE (3) énumère d’abord 20 espèces récoltées par Balansa au Mont-Bavi, à l'Ouest d’Hanoï, et aux environs de Quang- Yan et de Lang-Son. Plusieurs espèces sont nouvelles et décrites pe l'auteur: Wilsoniella tonkinensis, Trematodon tonkinensis, Meteori phymatodes, M. Balansæanüm, Trachypus baviensis, Sematohy un baviense, Isopterygium clerophyllum, Ectropothecium tonkin Plus tard, M. BescuerezLe (4) met au jour de nouvelles es Pour notre colonie. Ce sont des espèces, au nombre tt 37, recueillies ._ Par le R. P. Bon dans les provinces d’Hanoï et de Ninh-Binh. Sont _ houvelles: Trematodon microthecius, Conomitrium faniense, C. agges- _ lum, Fissidens dongensis, Desmatodon tonkinensis, Barbula sordida, 1 Scleromitra, Bryum balanocarpum, Mnium voxense, Eriopus bonianus, Anomodon tonkinensis Pour les Hépatiques, M. HALLE (5) donne une liste de celles Qui sont nouvelles et qui ont été créées par M. STEPHANI (6) : Frullania Balansæ, F. tonkinensis, etc. : EN tr. + LPS de. AE Û & Himalaya M Muixer a créé un genre nouveau, le genre Struckia, pour quelques _ Mousses de ces montagnes. Il comprend une espèce, le Æypnum … (Lescuræa) argentatum, que Mitten estimait déjà pouvoir former un \ Benre à part, et trois espèces nouvelles : le S. pallescens, découvert | td Duthie dans l'Hymalaya, le S. argrreola, découvert par Sulpiz (4 F, Stephani : Hepaticarum species novæ (Hedwigia, 1893 9%, passim). (2) E. Bescherelle : sur récoltées par M. l'abbé Delavay au Pere an … (Chine) e par M. Slephani. (Revue bryologique, 1893, p. 106) | (3) E. “es horde - : “Nouvelles contributions à i la flore mn du . Tonkin (Journal de Botanique, 1890, p _ (#) E. Bescherelle : Contribution à k re bryologique du Tonkin (3: liste). (Bull. de la Soc. bot. de Fr., 18%, p. 77). _,, O)E. Bescherelle : Énumération des Hépatiques récoltées au Tonkin par M. ba Balansa et déterminées par M. Slephani. (Revue bryologique, 1892, p. 13). 6) P. Prpheni : Hepaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893-%, passim). a Rev. gén. de Botanique, — VIII. td 370 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Kurz dans le Sikkim, et le S. Griffithii, découvert par Griffith dans J'Annam que orientales) (1). M. Wriçcur (2) décrit pour la même région une variété brac ere pum du .. roseum. 9° Ceylan Une seule espèce nouvelle à signaler pour cette île si riche, le Meteorium ustulatum décrit par M. Bosweli (3). 10° Birmanie M. Levier publie la liste des Mousses qui ont servi d'emballage à des animaux envoyés de Birmanie par M. Féa. et parmi lesquelles, sur 24 espèces, M. C. Müller en a trouvé 14 nouvelles. Les Hépatiques ont té étudiées par M. Stephani, et sur 10 espèces, il s'en trouve une nouvelle (4). 11° Iles Andaman À noter seulement une Hépatique, le Freullania Mannii, découverte par Mann et décrite par M. STEPHANI (5). 12° Malacca M. Wanxsrorr (6) décrit une Sphaigne nouvelle, le S. malarcense, qui croît environ à 2000 mètres de hauteur, et M. SrePHant (7), une Hépatique, le Frullania Brotheri, wouvée par M. Vra IL. — AFRIQUE 1° Tripolitaine M. Banoni (8) cite trois Mousses et une Hépatique récoltées par M. Spigai en Tripolitaine. À 2° Tunisie Pour cette contrée, il ya ont deux types nouveaux à me - BescuereL LE (9) les a décrits sous le nom de Sphærangium tique trum, Var, desertoram et de Pottia Patouillardi. (1) C. Muller : Struckia, eine neue Laubmoos-Gattung. (Archiv. des Vereins der Freunde des Naturgeschiste in Mecklembourg, 1893). Wright : Musci novi. (The Journal of Botany, 1892, p.263). : (3) H. me hu New exolic Mosses (The Journal of Botany, 1892, pe 91): ” er : Crittogame dell alta Birmania. (Bharmo, Leinzo, Monte a rie dal Sig. Leonardo Fea. (Bull. della Soc. bot. ital. 1891, P … =. (8) E. Baroni : Sopra aleune œito game sie ra raccolle d Barberia dal Prof. R. Spigai. (Bull. dell. Soc, bot. ftal., 18. p- 23). “(E. Dee Selectio novorum muscorum. (Journal de potage du — > 14, D. _ ; ni 4 REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 371 3 Algérie M. CorBière (1) a publié unc liste de 68 Mousses et 14 Hépatiques algériennes. Sont nouvelles pour la région : Fissidens viridu'us Wah! , var. o/heriensis Corb., Orthotrichum speciosum Nees., Pterigynandrum Jiliforme, var. Jilescens Boul., Brachythecium trachy podium Sch , ’enustum de Not., Hy-pnum cupressiforme, var. ericetorum Sch. M. SrEPHANi (2) a publié deux espèces nouvelles de Riccia prove- nant de notre colonie: les Riccia mamillata Trabut et À. Trabutiana St. 4° Iles Açores Cinq Mousses appartenant aux genres Polytrichum et Campylopus. tindiquant un terrain siliceux sont citées par M. Piccone (5), en mème temps que le Sphagnum cymbifolium. 5° Iles Canaries Une nouvelle espèce de Mousse de lle Ténériffe, l’Entostodon Kransei, a été décrite par M. BescHeReLLE (4). 6° Ile de l’ Ascension Plusieurs espèces nouvelles de Mousses ont été trouvées dans cette île à la flore singulière. M. BEscH&RELLE (5) a décrit les Gymnostomum Lessonii, et Neckera Ascensionis, puis M. Wricur (6), le Philonotis Penicillata. M. Srernaxi (7) a décrit aussi une Hépatique de la même ile : le Fossombronia hamato-hirta. 5° Ile de Sainte-Hélène Une seule espèce nouvelle a été publiée par M. Bescurnece (8), le Plilonotula helenica. S& Iles de la Guinée M. Bnôrnerus (9) a étudié plus spécialement les Mousses de ces (1) L. Corhière : Mousses et Hépatiques des environs de Blidah (Aigérie}. récollées en 188 7 par M. H. Gay, et déterminées par M. Corbière. (Rev. de Bot. 1883-89, p. 149). " (à) F. Stephani : Deux nouvelles espèces du genre Riccia. (Revue bryolo- 8lque, 1889, p. 65). ; (3) À. Piccone : Alghe della crociera del Corsaro alle Azzore. (Nuovo 171 a me ; : (*} E. Bescherelle : Selectio novorum muscorum. (Journal de Botanique, P. 43 Fa E. Bescherelle : Selectio novorum muscorum. (Journal de Botanique, 1, p. 142). (6) C. H, Wright: Musci novi. (The Journal of Botany, 1892, p. 26). (7) F. Stephani : Hepaticarum species novæ, IL (Hedwigia, 1594). Lu IS] E. Bescherelle : Selectio novorum muscorum. (Journal de Botanique, 1, p. 142) (9) v. he : Musci novi insularum Guineensium. (Boletim da | Sociedad Broteriana). 57 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE iles, récoltées par M. Quintas. Il en décrit 27 espèces pe M. SrepHani (1) a décrit quelques Hépatiques de ces mêmes îles Mastigolejeunea nigra (Ie Saint-Thomas), Plagiochila strictifoliu (lle Fernando-P6), Aneura erosa, Frullania africana, Cololejeunea crena- tiflora, Leptolejeunea Quintasi, Metzgeria ones Pallaviciia pilifera : ces dernières viennent de l'ile de Saint-Thomas. 9° Cameroun Les Hépatiques du Cameroun ont été étudiées par M. SrePnani (2), qui a publié plusieurs espèces nouvelles : Aneura limbata, À. reticulata, Cephalozia fissa, Chiloseyphus spectabilis, Taxilejeunea diversicornua, + saccatiloba, Cololejeunea obtusa, C. elegans, Drepanolejeu- nea cristata, Taxilejeunea Dusenit, Nardia Dusenit, Plageockhila Lots P. clavæñflora, P. arm ile, P. piniflora, P. bonianensis, icciella abnormis, Sprucella succida, Acrolejeunea confertissima, Ceratolejeunea cornutissima, C. filicaulis, Colurolejeunea Dusenii, Drepanolejeunea cristata, Hygrolejeunea lyratiflora, H. papillonacea, Leptolejeunea spears Mastygolejeuneu turgida, Odontolejeunea Sieberiana, var. africa a, Prionolejeunea Kindbergii, Nardia verru- cosa, Radula t DA pat récoltées par M. Dusen; Aneura inconspi- cua, Anthoceros incurvis, trouvées par M. Jungur, et frullania spongiosa, F. rupestris, envoyées par M. Dusen. . M. Brotuerus (3) a publié la description des Bryum Preussü, B. revolutum, uses Preussii, Hildebrandtiella perpinnata, Poro- trichum Braunit, Hookeria Preussi, Lepidopilum Dusenü, Rhyncho- stegium É Brachythecium Preussi, Rhacopilum brevipes. 109 Congo Français M. BESCHFRELLE (4) publie une liste de 6 Hépatiques recueillies aux environs de Brazzaville par M. Thollon et déterrninées par M. Stephani. Une seule espèce est nouvelle : l'Aneura Stephani Besch.. L’année suivante le même auteur publie plusieurs Mousses nouvelles pour la même contrée : Syrrhopodon congolensis, Rhaphidostegium prasiellum, Ectropothecium Thollonii, E. mayumbense (5). u° Usambara M. Broruerus (6) a publié un bon nombre de Mousses nouvelles » P. 15) E. ES Selectio novorum muscorum. ana de Botanique 499%, p. 43). (6) 4. F. Ds Musci africani, 1. (Englers bot. Jahrbüchern, 18°%): REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 373 pour cette région : Anæctangium scabrum, Leucoloma subsecundifolium, L. terricobum, L. Holstii, Symblepharis usambarica, Leucobryum cucul- latum, L. molliculum, Conomitrium Holstii, C. sericeus, Fissidens usambaricus, Hyophila usambarica, H. acutiuscula, H. Holstii, Calym- peres usambaricum, Macromitrium hyalinum, Schlotheimia lætevirens, S. rigescens, Funaria Holstii, F. usambarica, Bryum usambaricum, Bra- chymenium Holstii, Polytrichum usambaricum, P. Holstii, Dusenia incrassata, Hildebrandtiella Holstii, H. pachyclada, Pterobryum julaceum, Pilotrichellu densiramea, P. pinnatella, Porotrichum oblongifrondeum, Hookeria usambarica, Entodon lacunosus, E. usambarieus, E. Engleri, Microthamnium rhaphidostegioides, Rhaphidostegium peralare, Tricho- Steleum mamillipes, Pterogoniella usambarica, Fabronia longipila , Schwetschkea usambarica, Stereophyllum lætevirens, S. rigescens, Rhyn- chostegium buluense, R. Holstii, Erpodium Holstii, récoltées par M. Holst. STEPHANI (1) a décrit les Frullania Holsti, F. usambarand, F. fusra pour la même région. 12° Monts Kilimandjaro Cette région a été beaucoup explorée et on en a rapporté bien des espèces nouvelles, M. Karz Muzcer (2) a décrit les Mousses rapportées _ bar différents voyageurs, MM. Hannington, Von Hühnel etHans Meyer. I y a en tout 94 Mousses connues, dont 20 Sont nou uvelles. Parmi celles-ci l’une appartient à un genre nouveau : £1 -podiopsis kilimandscha- rca, type d’une nouvelle famille, les Erpodiopsidées. M. Broinerus (3) a également étudié des Mousses provenant de la même contrée. Il décrit comme nouveaux les a Volkensii, € Rhynchostegium Volkensii, trouvés par M. V olken Les Hépatiques ont été étudiées par M. Srarmant (4). Les espèces Nouvelles trouvées par M. Hans Meyer son . Bazzania puloinala, Plagiochila comorensis, P. de P. dischag Pet P. subalpina, Radula léeuroifolia; et aïlleurs Frullania dentilobula (3). | aro par Hannington, le Les Hépatiques récoltées au Kilimand) 62. Il est intéressant d'y … D'Meyer et von Hühnel sont au nombre de _ lncontrer le Zunularia cruciata du Sud de l'Europe. La flore des | pPatiques de cette région se montre en somme voisine de celle de ; raconte et des Mascareignes, quelquefois de celle du Cap. On } | tre preqnen espèces des Iles de la Sonde (6) n Stephani: Fepaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893-1894, passim)- : hs At uller: Die Moose von vier Kilimansdscharo peter (FR: q VF rus : Musci arant É (Engler’s botan. Jahrbüchern, 1894). ” WF. Stephani : Hepaticæ Africe. (Hedwigia, 1851). ue F. Stephani: Hepaticarum not novæ, PATES “ F. Stephani: Die Lebermoose des Kilima f'ikanisch he Gletscherfahrten. pate 189). ts ie 374 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 13° Région des Lacs La région des lacs explorée par M. Stuhlimann a donné : Dicranum Stuhlmannii, Breutelia Stuhilmannii, P. Enaleri, Microthamnium Stuhl- mannii, Pterogoniella Stuhlmannii, Stereophyllum rufescens, comme SR nouvelles qui ont été décrites par M. BROTHERUS (1). ne Hépatique Le cette région, le Frullania longirostris, a été décrite par M. STEPHANI Dans le Du on a trouvé : Conomitrium Bütneri, C. leptophyllus, Rhacopilum Bütneri, décrites par M. Brornerus (3). 14° Afrique Australe, le Cap, Transvaal, Natal Quelques Hépatiques de ces régions ont été décrites par M. STEPHAN, elles avaient été recueillies par MM. Wilms, A. Rehmann et Mac-Lea. Ce sont: Anthelia africana, Fimbriaria muscicole, F. Wilmsii, Junger- mannia Rehmanni, Nardia stolonifera, Pallavicinia Stephanü (Jack), Plagiochila heterostipa (4); et ailleurs, Aneura compacta, Fimbr iaria Bachmanni, Frullania caffraria (5). 15° Région de Zambèse Trois nouvelles Mousses sont décrites par M. Wricur (6), Holomi- trium acutum, Pterogonium decipiens, P. abruptum, et deux autres par M. K. Mürcer (7), Erpodium Menyharthii et E. grossirete. 16° Zanzibar . vers auteurs ont décrit des Muscinées nouvelles pour cette pariié æ la côte africaine : M. BescaereLze (8) a créé le Leucoloma Zanzibn- ense, M. Wricar (o) le Taie decolor ; M. Broraerus l'Anectangiun ibn 15° Abyssinie M. Brizr (10) a décrit huit espèces nouvelles trouvées par le Profes- seur Penzig en Abyssinie : Leucodon abyssinicus, Rhacopilum Penzigüi, (let 3) V. F. Brotherus : Musci africani, 1. (Engler's bot. Jahrbüchern. 895 : @) F. SR a euro Aa ee novæ. (Hedwigia, 189%). P (8)E. Bescherele ANS novorum muscorum. déortai de Botanique; 189, p. 142 (9) C. H. Wright: ass Novi. Pris Journal of Botany, 1892. 74 - Brizi: Bryop tæ abyssinicæ a el. Free Pensig Mr (Ma pi- dou . , . 138, P. 295). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 375 Fabronia trichophylla, Pseudoleskea Penzigii, Guembelia erythræa, Bryum dongolense, B. nanocapillare, B. splendidifolium. ï M. Briz1 (1) a décrit encore quelques nouvelles espèces de Mousses récoltées par le D' Ragazzi en 1885: Bryum ellipticifolium, Gliphocarpa sioana, Pilotrichum Ragazzii, Pilotrichella Ragazzii, Neckera scioana, Hypopterygium Pirottæ, et quelques espèces rapportées par M. Antinori en 1878, et dont aucune n’est nouvelle. 18° Iles Austro-Africaines Des travaux importants ont été publiés depuis quelques années sur ces îles. Une série de mémoires publiés par MM. RENAULD et CARDOT, avec la collaboration de M. Srepsanti pour les Hépatiques, ont mis au jour quantité d'espèces nouvelles que de nombreux voyageurs ont découvertes. Afin de mettre un peu d’ordre dans cette masse de maté- . Faux, je traiterai séparément le groupe des Seychelles, le groupe des Mascar eignes, le groupe de Madagascar (la grande Ile, Sainte- qui sn: la description des espèces (2 M. Srepnani (3), outre les espèces qu “il a publiées en collaboration avec MM. RexauLp et Carpor et la liste générale des Hépatiques des Îles Austro-Africaines (210 espèces), a encore donné la description de houvelles espèces dans le Botanical Gazette et V'Hedwigia Groupe des Iles Seychelles. — M. BESCHERELLE (4) a décrit une Mousse louvelle pour les Seychelles : Aerobryum crispicuspe. M, SrepuAni a décrit une Hépatique nouvelle, le Bazzania Seychel- arum. Mousses, cette île étant déjà beaucoup mieux connue que les autres : … LL Syrrhopodon a en = JII. Leucoloma Crepini. — V. Slereo- Plyllum limnobioides M) U. Brizi Ron scioane raccolte dal Dott. V. Ragazzi nel 1855: Déndiconti R. Acad. Lincei, Vol. I, p. 78-81). — Briofite scioune raccolle del March. O. ere nel 1878. (Ibid. p. 2} F. Renauld et Cardot : Musci exotici novi vel minus cognili, I. re _ de la Soc. royale de Bot. de en t. XXIX, fr partie, 1890, p. 162). I (bia. à _. La Éopi 1891. pe 181). = JIL, Ibid: t. pe 2 partie, V. (Ibid. XXXI, prune 1893, x 8). A XXXI, (3) F. Ste Feng : Hepatic icanæ novæ, TR lectæ. tealiee areane 1890, p. 281, 3 v }.— Hepaticarns æ. (Hedwigia, 1892-94). î 45) E. oi Selectio novorum Muscorunm. (Journal de Botanique, toi, p. 142). : Renauld et Cardot: Voir Lis haut. 376 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. RexauLp (1) a étudié une collection de Mousses de lIle Maurice, dont il tire deux nouvelles espèces : Ectropothecium albo-viride, et Hypo- Plerygium sphærocarpum. M MELviLLe (2) décrit également deux nouvelles espèces de Mousses de la même Ile nommées par M. Boswell : Hildebrandtiella nitens Bosw. et Hypopterygium pungiunculus Bosw. Enfin, M. BescHeRELLE (3) donne la description du Cylindrothecium Motelayi, et M. Wricur (4), celle de Philonotis gracilescens. Les Hépatiques de Maurice que M. SrepHani (5) a publiées dans le Botanñical Gazette sont : Ceratolejeuneu Mascarena, C. Mauritiana, Lepi- dozia Stephanii Ren. À Dans les Musci novi, IV (6), on trouve Frullania Robillardi et Porella cucullistipula. | Ile de la Réunion: Les Mousses nouvelles de la Réunion décrites par MM. Rexauzp et Canpor sont: I. Anœctangium Mafatense, Bar- Gazette sont : Aneura comosg, 1: longispica, A. nudiflora, A. saccatiflora, Chiloscyphus grandistipus. Cheilolejeunea Renauldi Lonhocolea borboniea, L.inflata, L. longifolia. L. rubescens, Odontoschisma ligulatum, Plagiochila Rodriguezii, P. tenar, Schistocheila borbonica. ; Dans les Musci nooi : IL. Aneura cespitans, A. ramosissima, d amesoniella Purpurascens, Jungermannia Renauldi. — I. Leioscyphus borbonicus, Lophocolea lonyispica, Plagiochila Boryana Gottsche, Radula macroloba, — IV. Bazzania fusca, Dendroceros borbonicus, Lembidium borbonicum, Pallavicinia attenuata, Radula Delessertii, Symphyogyna rhizobola Nces. 1) F, Renauld: Notice sur une collection de Mousses de l'Ile Maurice: (Revue bryologique, 1889, p. 81). ui 213. Melville: Notes on a small collection of Mosses from Hans (Mem. and Proceed. of the Manchester litterary and philos. Society GI) E. Bescherelle : Selectio novorum muscorum. (Journal de Botanique 18H, p. 142). - (4) Ch. Wright: Musci novi. (The journal de Botany 1892, p. 263 . 6 et 6) Stephani: Voir plus haut. mm a REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 371 Dans l’Hepaticarum species novæ — IV. Chiloscyphus regularis. — V. Frullania variegata, F. multiramosa, F. Rod riquezii. 3 Groupe de Madagascar. — Les Mousses nouvelles décrites par MM. Renauld et Cardot pour la grande île de Madagascar et les petites iles qui en dépendent immédiatement sont très nombreuses; ce sont : LE pompe Heribeaudi, C. filescens, C. hispidus, C. Élus Fissidens luridus, Syrrhopodon Chenagoni, Physcomitium dilatatum , D diversifolia, Rhaphidostegium Cambouei, Microthamrium flexile. — IL, Leucoloma ambreanum, Campylopus Cambouei, l. comatus, C.Arbogasti, Leptotrichum madagassum, Syr big spiralis, S. sparsus, Macromitrium Soulæ, Hildebrandtiella longiseta, Renauldir C. Mü senus, KR, hildebrandtielloides, Papillaria læta, Pilotrichella Grimaldi. — IL ZLeucoloma albocinc tum, L. Grandidieri, Fissidens exa asperatus, Syrrhopodon hispidocostatus, S. graminifolius, Cryphæa subintegra. Fabronia fastigiata, F. Campenoni, Entodon Felicis, Teichosteleum Perroti, Taxvithelium Letum, Hypnum luteo-nitens. V. Sphagnum Bessoni Warnst., S, Cardoti Warnst., S. Arbogusti re et Car remato lacunosus. Campylopus flaccidus, C. Flageyi, Fissidens Arogut Calym- peres hispidum, Macromitrium semidiaphanum, Schlotheimia tricho- Pora, Harrisonia Humboldtii, var. rufipila, Pibirichelle longinercvis, Necker: @ pygmæa, Porotrichum scaberulum, Hypopteryqium subhumile, H. grandistipulaceum. — V. Dicranella Polii, Campylopus Cailleæ, Leplo- dontium qe tatum, var. paludosum, Schlotheimia conica, Webera _ Annotina . decurrens, Bryum appressum, B. spi inidens, Aerobryum étpillicanle, Papillaria date. Thyidium aculeoserratum, Micra- Wmnium Bessoni, Ectropothecium Pailloti, E. Chenagoni, E. alboviride, Var, rufulum, E. crassirameum, Isopterygium intortum, var. Chenagoni, Hypnum alamazautrense, var. Berthiæi, Rhacopilum plicatum. — VI. Leu- coloma subbiplicatum, Campylopus subvirescens, C. polytrichoides, var. “ré C. deciduus, C. calous, Holomitrium hamatum C. Müll., Leuco- YuM Perroti, Barbula mucronulata, Syrrhopodon glaucophyllus, var. "ufus, Schlotheimia foveolata, Macromitrium Sanctæ-Mariæ, Coleochætum Wpendiculatum, Philonotis Mauritiana, var. stricta, Brachi ymenium sub- folium, Bryum subappressum, B.erythrocarpum, var. madagassum, ryum filiforme, var. madagassum, Rutenbergia cirrata, Pilotrichella inbricate le, var. nervosa, Lepidopilum diversifolium, Fabronia crassi- relis, Thuidium Chenagoni, Rhynchostegium microtheca, Taxithelium 9Yrophyltum, rade brachycarpum, M. argillicola, Hypopte- TWium Campeno M. CS (1) donne la description de deux espèces nouvelles à rte Madagascar : Conomitrium scleromitrium et sr hetero- “alt E. Bescherelle : Selectio novorum muscorum. (Journal de Not 1 P. 142), ; 378 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : M. Wanxsrorr (1) décrit trois espèces SA de Sphaignes pour la Grande Ile : S. Bessoni, S. Cardoti et S. Arbogas : Hépatiques : M. Srepwanr a décrit dans le NES Gazette : Eulejeu- mea ecarinata, Plagio“hila cambuena et Schirtocheila piligera. _ Dans les Husci novi : IL. Bazzania curvidens, Frullania camboueana, F. longistipula, Herberta capillaris, Acrolejeunea te — JL. Zopho- colea integrifolia, Plagiochila Chenagonii, P. fureata. — IV. Anastrophyl- um Bessonii, Frullania Bissonii, L +4 is gr RE ista, Taxilejeunea Sikoræ, Plagiochila Berthiui, P. Sikor ans les Hepaticarum species novæ : VI. Frullania crispistipula, F. Sandei Kiaer, F. tananarivensis, F. Elliotii. - M. PEarsox (2) a publié deux notes sur les Hépatiques es gré | gascar. Quelques nouveautés sont citées : Bazzania decresce dentistipula Kiaer et Pears. Cephalozia minutissima K.et P., nn Pauciserrata K..et P., Lophocolea muricata, var. psy Pears. — ho- lejeunea lepidoscypha KYet'P. MM. BESCHERELLE et SPRUCE o ont publié quelques espèces nou- velles d’Hépatiques ponr Sainte-Marie de Madagascar et la Réunion : Drepanolejeunea intorta, H yqrolejeunea leucosis, Geocalyx orientalis. & Groupe des Comores. — Les Mousses nouvelles publiées par MM. Renaucp et Carpor sont : IV. Anæctangium Humbloti. — V. Thyidium subserratum. — VI: Polytrichum piliferum, var. australe, Dalonia intermedia, Lepidopilum Humbloti. Les Hépatiques que M. Srkprani a décrites dans les Musci novi SON : IL. Bazzania comorensis. — IV. Archilejeunea alata. IV. — OGcÉANTE 1° Malaisie Les îles de la Malaisie ont fourni d’abondantes récoltes aux explo- rateurs, mais nous n’avons encore aucun travail général sur la flore + HolEiRe des divers archipels. * Sumatra. — Cette île n’a donné lieu qu'à peu de recherches. À Gr Peut-on citer quelques Hépatiques nouvelles, décrites par M: Srkexant (4). Bazzania renistipula, trouvée par le Major Micholitz et Fullania kehdingii trouvée par M. Kehdin (1) €. Ce : l'eiträge sur Kenntniss exotischer Sphagna. (Hedwigia 1893, p. 1 (2) W, H . earson : Hepaticæ AR Peche (Christiania pe Selskabs Forhandling. 1892, p. 14). — Le ejeuneæ Madagascarienses- ee (3) Bescherelle et Be ei Hépatiques nonvelles des colonies française: (Bull. de Ja Soc. bot. de Fr. 1889). 904 el = (4) F. Stephani: PP ie species novæ, TL, (Hedwigia, 1893, P- “ra ct VI ré 1894). 0. LB REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 379 2 Java. — La flore de Java a été mieux étudiée ; la présence d’un centre scientifique comme celui de Buitenzorg explique d’ailleurs la plus grande étendue de nos connaissances sur cetre île. C’est d’abord M. Gæœ8eL (1) qui publie des études sur les Hépatiques de l’île M. Srepuant (2) décrit et figure le Treubia insignis. Hépatique nouvelle trouvée par ] œbel, puis le même auteur (3) donne la diagnose de plusieurs espèces nouvelles d’Hépatiques de la mème île : Ancura elata, A. tamariscina, A. tenuis, À. Stahlii, Calycularia radiculosa (Stande) St., trouvées par M. le Prof. Stahl, et Chiloscyphus obtusus et Frullania pallens découvertes par M. Paterson. M. Scuirener (4) a également publié la description d’un certain nombre d'espèces nouvelles d’ Hépatiques, recueillies à Java par Gœbel, Karsten, à ete. : Leptolejeunea Schiffneri S1. Pycno.ejeunea Schiff- neri SL., Sur 6 RTS de cette île il n’a paru qu’une liste des récoltes du D° O. Beccari, publiée par M. Geners (5). Cette liste de Mousses recueillies de 1872 à 1874 au Mont Pangerango, contient l’énumération ‘ont pas une n’est nouvelle. Plusieurs formes critiques ont été vérifiées Par M. K. Müller. # Bornéo. = L'ile de en a fourni deux Hépatiques déterminées par M. Sreprranr (6) : Aneura coronopus de Not. ms., 4. nobilis, découvertes par M. Aer et une Mousse décrite par M. Wright l'Endotrichum lanceolatum (2). 6e Moluques. — Venant de l'archipel des Moluques, plusieurs Hépa- nouvelles : dopé albomurginata, A. karsten Bullania picta trouvées par M. Karsten et décrites aussi | Gas M. ie PHANI (9). M. Scmirener a aussi décrit plusieurs espèces nouvelles provenant (1) K. Goebel : Hepaticæ Javanentes. (Annales du jardin botanique de Beutenzorh, 1890). (2 F. Stephani : Treubia jinsignis Gob. (Hedwigia, 1890). 3) F. Stephani: Hepaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893-94. (4) V. Schiffner : Ueber exotische Hepaties. (Nova acta Acad., Leopold., Carot. Natur. Cur , 1895. 5) A. Geheeb : Muscipondosi in Monte Pongérango insulæ javæ à Dee passim). “re aimis 1872 et 1874 lecti. (Revue grise 189%, p. 815. Stephani : Fepaticarum species novæ. loc. CH. Wright: Musci novi. (The Journ. of. Ds 1892, p. 263) bo (8) F. Stephani: Eine nene Lebermoose Galtung. (OEsterreich.… A 189%, ne 1). 9 RS Stephani Hepaticarum species nove, loc. cit. 380 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de l'ile d’Amboine, les unes ont été recueillies par M. Karsten (1), Frullania karstonii,ete., d’autres proviennent du voyage de la Gaselle (2): 5° les Philippines. — MM. Jack et SrePHanI (3) donnent pour les Iles Philippines une liste de 22 espèces recueillies par G. Wallis ; quatre sont nouvelles : Herberta longispina, Thysanolejeunea Gottschei, Mar- chantia macropora, Schistocheila Wallisei, Acrolejeunea densifolia, A. rostrata, Pycnolejeunea ventricosa, P. connizens, Trullania amboiriensis, Riccia amboinensis, Anthoceros amboiner M. SrepHani (4) a décrit également babes Hépatiques nouvelles des Iles Philippines : Bazzania latifolia, B. natunensis, Frullania hypo- gyna, F. fauriana, F. sublignosa, F. dapitana, F. micholitzis, F. perversa, découvertes par le Major Micholitz. 2° Mélanésie Tel est le bilan de la Malaisie dans ces dernières années. Celui de la Mélanésie est plus considérable, PAustralie, la Nouvelle- Guinée et la Nouvelle-Zélande que je joindrai à ces dernières sont devenues le domaine d’infatigables chercheurs, qui tantôt livrent à nos spécialistes européens les résultats de leurs récoltes, tantôt essaient eux-mêmes de mettre en œuvre les matériaux qu’ils ont recueillis. 1° Nouvelle-Guinée, — La grande Ile de la Nouvelle-Guinée, ou Fapo nasie, a fourni bien des matériaux nouveaux. C’est d’abord M. Geheeb 6) qui énumère 28 espèces de Mousses, dont 18 sont nouvelles : Leucobryum auriculatum, Leucophanes minutum, Syarhopodon pr strictifolius, Endotrichum Bauerlenii, AAA anno-gisticka, N. Bauerlen ni, N. prio- nacis, Chætomitrium elegans, C. cygnæum, on lonchopodium, Hypnum tabescens, H. Novo-Guineense, H. angustotertum, H. submar millosum, H. subverrucosum, Hypriodendron subarborescens, H. fuscoacr culare. Suit une liste de 13 Hépatiques, étudiées par M. STEPHAN- Ces matériaux ont été recucillis par MM. Bauerlen, Chalmers, Bridge et un : THERUS (6) a décrit comme nouveaux : Barbula pachyloma, myophit “Michottzii Syrrhopodon rotundatus, S. atrovirens, Calympe! ee scaberrimum (1) air Eee exolische Hepaticæ, ete. (Nova acta, Acad. L9P- Carol. Nat. Cur., (2) Y. sein: leledhés aus Forschungreise S. M. 5. (Theil IV. Berlin, Y (3) Jack et FER à : Hepaticæ Wallisiasiæ. enr 1892, p. 11, + LIN: (# F. Stephani : /epaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893- 1894) Tuf. A. Geheeb: Neue Bzitrage sur Mooëflora Von Neu-Guinea. mit 8 77 (Bibliotheca botanica, 13, 1889). otherus : Some new species of Australian Mosses. ( hu me ie soc. forhandling, 1893). « Gazelle »- f Finska REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 381 M. Broraerus (1) a décrit les nouvelles espèces qui suivent : Fissi- dens Kaernbachii, Arthrocormus subdentatus, Leucophanes subscabrum. Calymperes Kaernbachii, Splacnobryum Novæ-Guineæ, Hookeria pterygo- Phylloides, Thuidium subbifarium, T. pelekioides, Hypnum fissidentoides, Trickosteleum Kaernbachii, Ectropothacium tophigerum, E. loricatifolium, E. plano-falcalultum. . Les Hépatiques de la Nouvelle-Guinée ont été étudiées par M. Srepuant (2). Dans un premier travail, il décrit comme nouvelles les espèces : Frullania bicornustipula, dont il faut changer le nom en celui de F. plumæformis, le premier étant déjà appliqué à une autre espèce, Acrolejeunea Hartmanni, A. Novæ-Guineæ, Drepanolejeunea Armittit, Enosmolejeunea Sayeri, Hygrolejeunea Chalmersii, Pycnolejeunen bidentula, Lepidozia Lawesii, Lophocolea reflexi stipula. Dans ses Hepaticarum species novæ, le même auteur ) décrit : Anastrophyllum revolutum, Bazsania æquitata, B. Kernii, B. parvitata, Frullonia remotiloba, F. utriculata, F. Mac-Gregorii, rh pote F, duri- folia, F. seriatifolia, découvertes par MM. Mac-Gregor, Naumann, Kärnbach, etc. M. ScmiFrrner, dans le Voyage de la Gazelle (4), avait déjà décrit plusieurs espèces nouvelles : Plagiochita aurita, Martygolejeunea alypos, M. minuta, M, novo-hybernica, Eulejeunea crenulata, Microlejeunea paral- lela, Cololejeunea pseudostypula, C. angustibracteata, Frullania nov0- Juineensis, F. regularis, F. heteromorpha. Plus SRE le même auteur a décrit encore de nouvelles espèces recueillies par M. Warburg (5): Drepanolejeunea Blumei St., D. setistipa, Cheilolejeunea novo-quineensis, ele 2% Lowisiade. —- L’archipel de la Louisiade (6) a fourni : Bazzania- #c-Gregorii, trouvée par M. Mac-Grégor 3 Nourelles-Hébrides. — Les Nouvelles-Hébrides (7) ont donné : Céphaloziella hebridensis, Chifoseyphus hebridensis. 4° Nouvelle-Calédonie. — La Nouvelle-Calédonie (8) a donné aussi quelques espèces : Bazzania Bescherellei, B. filium, Frullania baladina G.ms., Frullania Bescherelli, F. caledonica G. ms., F. Panchert ; G. ms. Et aussi une nouvelle espèce de Mousse, le Rhaphidostegium tegetieula, décrit par M. H. Boswell (9). 0 V. F. Brotherus : Musci Novi rues Lis Jahr. bucher fur Systé- ul gs “ 2 rer ru su it, D 6) V. Se Schiffne. er : Ve ber exotischi Hepalicæ, etc. (Nova acta FA 1893). : 15, . et(8) F. Stephani. Hepaticarum species noP&. 1Hedwigia, Cp “4 Bose New exotie Mosses. (The journ. ol. bot. 1002) on REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE MM. BESGHERELLE et SPRUCE (1) ont décrit quelques espèces nou- velles de la Nouvelle-Calédonie : Trachylejeunea protensa, T. Germant, Eulejeunea Pteridis Entin les îles Norfolk (2). ont produit quelques autres espèces : Cololejeunea bistyla, Drepanolejeunea grossidens, Eulejeunea denticalya. Hygrolejeunea Norfolkensis, H. rostrala, Lopholejeunea Norfolkensis, Pycnolejeunea curvatiloba, Taxilejeunea contexa. 4° Australie. — M. Brornerus (3) a décrit d’abord un certain nom- bre de Mousses récoltées par M. Bayley dans l'Ouest australien, par MM. Musson, Tryon et Wild dans le Dore et par M. Martin dans le Victoria. L'auteur a eu l’occasion de créer un genre nouveau, Wildia, pour une espèce, le W. Solhmsiellacea. nv espèces nouvelles qu’il décrit sont les suivantes : Fissidens Wildii, F. calodyclion, F. cer- borens, Barbula Wildii, Tortula Bailer yi, Bruyum pusillum, Flagiobryum Wildii, Lepidopilum australe, Anomodon brevinervis. ns un second travail (4), le même auteur publie un certain noM- bre d’espèces nouvelles. Les unes provenant du Queesland : 4rchi- dium brisbanicum, Leucoloma cluvinerva C. Müell., Fissidens splachnoïdes, Bryum Tryoni. B. immarginatum, Hookeria karsteniana, Trachyloma recurvulum, ©. Müll., Thuidium nano-delicatulum . Les Nouvelles-Galles du Sud ont fourni : Tortula chlorotricha, Macromitrium exsertum, Funaria ar istata, Orthodontium ovale C. Müll. manie a fourni Cyathophopum densirete et Mniobryum tasmanicum ; enfin l'ile de Lord Howa : Dicranum bartramidides, Macromitrium pere ristatum, Distichophyllum lon fige À propos de cette dernière île, M. Wirececcr (5) a publié une liste de vingt espèces qui ont été revues par M. Brotherus et dont sept sont nouvelles : Macromitrium peraristatum, Bryum Whiteleggii, Disticho- phyllum leucoloma, Trichosteleum muscicola, Campylopus bactrannoïdes, Leucobryum pseudo-canditum, Fissidens (Conomitrium) Howeanum. M. BosweLr Fe a donné aussi la description de nouvelles es pour l'Australie : Ma-romitrium prolirum, ns ygium. acuminalum, Aerocladium tr Se Hiypnum devezum (1) Bescherelle et Spruce : Hépatiques nouvelles des Colonies françaises (Bull. de la Soc. bot. de Fr. 1889). (2) E. Stephani : Hepaticæ Austr aliæ. (Hedwigia, 1889). (3) VF. Brotherus : Some new species of Australian Mosses described (OIverS. _äf Finska Vet. soc. forhandl, 1890). er 5 (Au pied du Sulitelma)........ 1159 Orge. Bd _{ Medgaard au fond du Sorfolden 60 Avoine et Orge. 8 Bugholmen dans l’Elvdal ..... é | (Skjomen in Ofoten)........... 50m Seigle 2.2 { Ballastvika in Skelleftelfdal sup. 405" Orge. Fe Quikkjokk in Lilla Luleelfdal... 305 Orge. : > 2 | Aktsisk FE .. 600"(1)Pommes de terre. LIMITE ALTITUDINALE DE LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE SUR LA CHAÎNE CONTINENTALE Versant norvégien, — 4° Vallée lacustre de l'Ovre Vand ef di Langvand, à la base ouest du Sulitelma (67°). Pins les plus avancés vets l'Est de la vallée ; près de l’extrémité inférieure du Langvand: 195 mêtres (i. Lig. IL. PL 14). Lim. sup. des bois de Bouleaux 7 dessus de Fagerlid, 530m (Lig. IL. Fig. 89). Exp. 0. Broussailles de Bouleaux isolées à la base S. du Sulitelma : 735® Exp. S- (9”. Lig. V. PI. 14). , 2° Versant ouest de la chaîne entre Sérfolden et Virihjauri (67°20 } Lim. sup. des bois de Bouleaux = 483r {Lig. II. Fig. 89), des taillis de Bouleaux = 565m (10’. Lig. V. PI. 14), des touñes de Saules = 780, Exp. O. Betula nana 720%. 2 : : _ (1) D'après mes observations barométriques. 498» d'après le D° Svenonits LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE 399 30 Versant ouest du Snefjeld sur la rive E. du Tysfjord (67°40'). Lim. sup. des bois de Bouleaux — 455m. Exp. O. (Lig. LI. Fig. 89) (1). 4 Versant ouest du Zjoborrozjok dans le Tysfjord (67040). Lim. sup. des bois de Bouleaux. — 536. Exp. 0. (2). 5° Skjomen (Ofotenfjord) 68°10’.— a. Vallée d'Elvgaard au S. de Bugholmen. Lim. sup. des Pins = 265% (k. Lig. IL. P1. 14), des bois de Bouleaux = 533m, des taillis de Bouleaux 735m (11”. Lig. V. PL. 14). Exp. N. — b. Sur le plateau situé en Norvège à la base O. du Kebnekaisse. Genévrier rampant sur le sol = 710m. Betula nana = 8650, Touftes de Genévriers et de Saules = 915m.— c. Vallée des- cendant du col de Sjangli. Lim. sup. des bois de Bouleaux = 700" (Lig. IL. Fig. 89); des taillis de Bouleaux — 740 (12”. Lig. V. PI, 14). Exp. O. D'après les renseignements de mon guide, lapon, les taillis de Bouleaux se rencontreraient dans toute l’étendue du plateau entre cette dernière vallée et le Torneâtræsk. La zone forestière traverserait ainsi le relief scandinave. Versant suédois. — 1° Vallée sup. du Skellefteelf, 66°45. Grvoletes jauri, source du Skellefteelf. Lim sup. des taillis de Bouleaux dans la vallée — 718. Exp. N.E.(b’. Lig. VI. PI. 14). Au nord du lac les bois de Bouleaux montent jusqu’à 860w. Lim. sup. de la zone des Conifères dans la vallée. Lac de Wuoggatjolma, 416. 20 Massif du Sulitelma (66°50/-67°). — a. Qvikkjokk. Lim. sup. des Conifères : 510w (3). — b. Vallée du Tarrejokk, afll. du Lilla Pitelf, Lim. sup. des bois de Bouleaux = 750 (Lig. IT. Fig. 89). Exp. S. E. — c. Vallée de Varvick, Vers. E. du Sulitelma. Touftes de Bouleaux = 880m (c’. Lig. VI. PI. 14). Exp. E. 3% Massif du Sarjektjokko (67°23).— a. Vallée du Rapaädno. Lim. Sup. des bois de Bouleaux = 725 (4). Exp. N. E. (Lig. IL. Fig. 89). — b, Vallée du Situoädno. Lim. sup. des bois de Bouleaux = 735" (Lig. IL. Fig. 89); des taillis de Bouleaux = 890" (d’. Lig. VL. PI. 14). Exp. N. O. : . (1) Karl Pettersen : Bidrag til det Nordlige Norges Orografi in Archic. for Dans où Naturcidenskab. vol. 1, p. 376. Kristiania 1874. à + D. x 5 ( A TN de PRET à de le versant exposé au Soleil : 758». sur le versant à l'ombre : 725* d'après le D° Fr. Svenonius (Loc. cit. p. 25). ti _ 400 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE &o Versant oriental de la chaîne entre Sürfolden et Virihjauri. — Lim. sup. des toufles de Bouleaux rampants sur le sol = 890r [e. Lig. VI. PI. 14). Toufte de Saule — 705. Betula nana —= 1090". Genévrier, 930, ÿ° Arasvarre entre le Virihjauri et le Vastinjauri. — Lim. sup. des bois de Bouleaux (Arbres hauts de cinq mètres isolés) = 670. Touffes de Saules hautes de 0230 et Betula nana : 1020». Exp. S.-0. 6° Massif du Kebnekaisse. — a. Tjäkta Vaggi. Touffe de Saule s’élevant à peine au-dessus du sol : 865". Eriophorum 1200», Lim. sup. des toufles de Bouleaux — 855ms (f”. Lig. VII. PL. 14). Exp. S. — b. Vallon ouvert au S. du point culminant. Betula nana (tige portant seulement deux feuilles) — 1455°s. Exp. S. Genévrier tordu sur le Sol, 1045, — ç. Alès Vuobmi. Vallée au N. du massif. Touffe de Saule — 900®. Lim. sup. des taillis de Bouleaux 855. Exp. E. 3. — DÉPARTEMENT DE TROMSO. _ Le département de Tromsô présente un aspect très différent de celui du Nordland. Dans le nord-ouest et l’ouest, de l'extrémité des promontoires qui encadrent les fjords à la frontière suédoise, Ce n’est qu’une suite de massifs alpins complètement isolés par de grandes vallées longitudinales que viennent recouper transversale- ment des dépressions secondaires. Au delà du Lyngenfjord et du Kvænangenfjord les sommets s’aplatissent et s’agglomèrent en un vaste plateau mamelonné, qui s'étend plus à l’est sur tout le Finmark. Les chaînes alpines atteignent une grande hauteur ; SU la rive ouest du Lyngenfjord, le Jæggevarre s'élève à 19007 (le point culminant de la Norvège, au nord du Cercle polaire) et aux environs nombre de sommets dépassent 15 et 1600m. Des glaciers locaux couvrent les pentes des pics et remplissent les hautes dépressions. Dans cette circonscription il n'existe qu’une seule calotte glaciaire de faible étendue à son extrémité nord-est. Le climat, relativement doux sur la côte (isotherme + 20) _ très rigoureux dans l’intérieur des terres comme dans le Nordlal _À cette latitude l'hiver est très long. Parfois à Tromsô la nelg®. recouvre le sol en nappe épaisse à la fin de juin, et dès les pre _miers jours d'octobre elle recommence à tomber. Les 1a65 °° . devient land. LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE 401 montagnes situés à la limite supérieure des Bouleaux ne sont débarrassés de glace que dans la première quinzaine de juillet. A l'extrémité du Malangenfjord débouche le Maalselvdalelv, formé par la réunion du Bardoelv et du Divielv, avec le Vefsendal, la plus longue vallée de la Norvège septentrionale. Le bassin du Maalselv n’est séparé du Torncätræsk que par un isthme qui ne dépasse pas l'altitude de 500met par cette dépression la zone des bouleaux traverse la ligne de faite. Jusqu’à une grande distance de la mer cette vallée a une très faible inclinaison et est presque partout constituée par des terrains alluvionnaires. La région réunit donc des conditions relativement favorables à l’agri- culture et au développement de la végétation forestière. Le gaard le plus éloigné de la mer, Sürgaard, situé à 13 kil. seulement de la frontière suédoise, se trouve à l'altitude de 100" (4). Au nord du Maalselvdal, dans la dépression entre le Malangen et le Balisfjord sur les bords du Sagvand, des habitations permanentes se ren- contrent à 200. En général l'Orge ne mûrit pas au-dessus de 150m. Les Pins couvrent une certaine étendue dans le Maalselvdal et dans le Bardodal, ainsi que dans la partie ouest du département ; dans l’est ils deviennent plus rares mais forment encore un bois compact à Skjervô, presque sous le 70° de lat. N, près la limite Septentrionale de leur axe d’extension. La zone maritime du département de Tromsô forme u frappant avec celle du Nordland. À partir de l’étroit Tjælsund qui sépare l'extrémité Nord des Lofioten du continent, l'œil est partout réjoui par une merveilleuse verdure. Les bords des fjords sontégayés de prairies et de cultures, et les pentes des montagnes garnies de pâturages et de bois de Bouleaux. La partie ouest d'Hindô notam- ment, est d’une fertilité véritablement étonnante ; cette différence dans l’aspect de la côte est une conséquense de la topographie. Formé par de grandes îles très élevées, le skjergaard arrête les vents du large et, grâce à cet abri, la végétation peut se développer à une faible distance de la pleine mer. n contraste (1) E. Suess : Das Antlitz der Erde. Vol. Il, p. 428. Vienne, 1888. Rev, gén. de Botanique. — VIII. 46 Kristiania, 184, 402 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE LIMITE ALTITUDINALE DE LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DANS LA ZONE MARITIME Hindô. Au-dessus de Sandtorv (68°34). Derniers Pins hauis de & à 5m — 460m, (4. Lig. I. PI. 44); derniers Bouleaux hauts de Am 2 357» (1) (G. Lig. IV. PL. 14). Middagsfjeld (68°46') (H. Lig. IV. PI. 14). Lim. sup. destaillis de Bouleaux — 365m. Exp. N. Tromdalstind (69°38') en face de Tromsé. Lim. sup. des taillis de Bouleaux.— 363". (L. Lig. IV. PL. 14); des Saules — 845 (2). Exp. N. 0. Chaîne de Lyngenfjord. — a. Rôdtind. au S. de Lyngen (69035 ) Lim. sup. des taillis de Bouleaux.—535®. Exp. E. (M. Lig. IV. PI. 14): — b. Nordnæsfjeld dans le Kaafjord (69°29). Lim. sup. des taillis de Bouleaux = 400m (3). Exp. E. (L. Lig. IV. PI. 14). — 6. Stuorà Tehuokka dans le Kaafjord. Lim. sup. des taillis de Bouleaux = 6500 (4). Exp. E. (K. Lig. IV. PI. 14). Je n’ai fait aucune ascension dans la zone continentale de ce département et pour ce territoire j'emprunte les altitudes de la limite verticale des essences forestières à différents travaux scandi- naves allemands. D’après les observations des officiers norvégiens qui ont exécuté la carte du département, la limite supérieure des bois de Bouleaux dans cette région varie entre 38m et 500 (Skibottendal) (Lig. IL. Fig. 89), et celle des Pins atteint 438" (Andsfjord) (5). Dans le Dividal supérieur, sur les pentes d'a _ Store Jerta (6842), les taillis de Bouleaux montent à 599" (6) (43: Lig. V. PL 44). 4. — FINMARK. Le département de Finmark, qui comprend la partie sp trionale de Ja Norvège et par suite de l’Europe, constitue la région (1) Charles Martins. Loc. cit. p. 43 et 44. 4 (2) Ibid. Ibid., p. Magaæ . (3) Jôrgensen. Lidt om Vegetationen ved Kaafjord i Lyngen: in Nyt . zin for Naturvidenskaberne. XXX1IV. 1. 1893. Kristiania. F (4; Ibid. | ing. (5) Beskrivelse af Tromsd Amt udgicet af Den geografiske GES 1 + 55 4 ie (6) Suess. Das Antlitz der Erde. Vol. If, p. 420. LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE 403 . arctique de la Scandinavie. Dans toute son étendue c’est un immense plateau désolé, dressé à pic au-dessus de l'Océan Glacial et incliné en pente douce vers le versant baltique. Son rebord septentrional s'élève au Jôkulfjeld à un millier de mètres, au Cap Nord et au Nordkyn, à 300m, mais, plus loin dans l’est, s’abaisse à 100 et même 502, A l’est du Cap Nord, la côte n’est plus protégée par de grandes îles et se trouve découpée par trois longs et larges fjords : par suite la zone littorale est soumise à l’influence de l'Océan Glacial sur une grande étendue. En Finmark le climat devient très rigoureux. À Vardé, la température moyenne annuelle n’est plus que de +008 ; dans aucune autre localité de Norvège, la nébulosité et l’humidité n’atteignent un chiffre aussi élevé,les tempêtes ne sont aussi fré- quentes et la température de l'été aussi basse. Encore, sur le littoral, le Gulf-stream fait-il sentir son influence. Dans l’intérieur des terres, la température moyenne de l’année varie de Oo à — 2°; en février de — 400 à — 150. La Finmark marque la limite septentrionale des Pins. Dans l’Alten, parfaitement protégé des vents du large, ces arbres constituent encore de superbes bois. A Alteidet, situé à quelques _ kilomètres plus au nord, on en rencontre quelques-uns. Au fond du Porsangerfjord, situé presque sous la même latitude, existe, dit- on, un petit bois de ces Conifères; mais dans la vallée de la Tana ils ne dépassent pas le confluent de l’Utsjoki (69° 50). Par la longue dépression des vallées de l’Altenelv et d'un tributaire de Muonio la zone des Bouleaux traverse, du nord au sud, le plateau du Finmark. Le long de la Tana cette zone avance également ‘jusqu’à l'extrémité supérieure du Tanafjord. Sauf dans ces localités privilégiés situées à l'extrémité supérieure des fjords et dans les dépressions bien abritées, la végétation arborescente fait pour ainsi dire défaut sur la côte; le terrain est généralement trop abrupt et trop battu par les vents pour que des arbres puissent S'y développer. . Dans l’Alten et à Alteidet, l'Orge est cultivée avec succes ; on y sème également du Seigle, mais rarement il arrive à maturité; ce Sont les cultures de céréales les plus septentrionales et les seules existant, croyons-nous, en Finmark. 404 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE LIMITE ALTITUDINALE DE LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE EN FINMARK Zone maritime Pins | pouieaux | Bouleeux | E*P- CE PR LE 480% P. Lig. IV. PL 14. Presq. du Po sanger. Refs- bottn.(2)10°33. | . . . .. ART li. tr N.O. Lig. I. Fig.89. Altenfjord Bos- sekop.(3)6957 220 Dal 00 TN 0: (5. Lig. 1. (O.Lig.IlV. PI. 14). PL. 14). Jôkulfjeld 70°15. Vers. Phoebe 227 270 E (R. Lg: IV. 14). Verso sisi annreutr 255 300 O. | A 200% Boul. de 1°16 de circ. à la base. Hammerfest (4). |... .. 17 (Lig. I Fig. 89) Eïid. entre Rip- pefjordet Por- sanger Ts HT dev 350 s. | S. Lig.IV. PL 1H. D ——— Zone continentale t Bois de Taillis de ; FE ous Bouleaux FAR Vallée supér, de ss LE xt l’Alten (6) 6%, PAR RL ÈS re 518-550 N. o. Lig.Il. 17 FIL V- PL: PI. i4. A va L. de Buch : Reise durch Norwegen und Lappland. Berlin, 1810, à + : 2e Karl Pettersen, (3) Charles Martins. Loc. cit. p. 64 et 66. (4) Zbid. p. 107. (5) L. de Buch. Loc. cit. p. 107. 16) Ibid. Loc. cit. LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE 405 II. — BASSIN DE L’'ENARA (FINLANDE) Derrière la chaîne du Sydvaranger, le bassin de l'Enara forme une large cuvette entre le plateau du Finmark et les montagnes de la Laponie russe. Cet immense lac est situé à l'altitude de 98® et tout autour s'étend une plaine accidentée seulement par quelques massifs de grosses collines qui dessinent les rebords du bassin. Ce sont, dans l'Ouest et le Sud : le Ruovvoiavi, l'Ailigas (38m), le Peldoaivi (567), le Hammasuro (553), et au N.E., sur la rive Est du Pasvig, le Galgo Oiavi (370). Cette région de la Finlande est enveloppée par l’isotherme — 2. Le thermomètre peut s'y abaisser à — 50° et s’y élever exception- nellement à + 30°. Des températures dépassant + 20° se produisent chaque année et dès les premiers jours d'août des gelées sur- viennent. L’Enara est généralement pris de novembre à la mi-juin et ses grands affluents, comme l’Ivalojokki, du 15 septembre au > mai. Dans les premiers jours d’août, il peut arriver que des glaces flottantes parsèment encore le lac. Le bassin de l’Enara est entièrement couvert de forêts et par cette large dépression la zone {orestière de l’Europe boréale avance dans le Sydvaranger jusqu’à l'Océan glacial, le long de la vallée de Pasvig et à travers le seuil situé au Sud de Neiden. En face de l'aride Finmark, le district du Sydvaranger forme par suite une véritable oasis ; à Elvenæs (embouch. du Pasvig) les Bouleaux atteignent une taille de quatre à cinq mètres et plus même, et Quelques Pins s’y rencontrent à l’état sporadique. Un peu à l’Ouest, Sur les bords du Langfjordvand, les Pins sont l’essence dominante et à une vingtaine de kilomètres dans le Sud, sur les bords du Tchalmijauri (Üvre Vand), se trouve un petit bois de Sapins (4 bies obovata) peut-être le plus septentrional de l’Europe. Autour de l'Enara, les Sapins les plus septentrionaux sont situés sur les flanss du Palloaivi et à J'embouchure de l'Ivalojoki cet arbre se Présente en magnifiques futaies. Les Pins n’arrivent pas jusqu'au fjord de Neiden et de ce côté ne dépassent pas la haute vallée lacustre qui débouche dans ce fjord (98%). A leur limite septen- trionale, ces arbres atteignent encore une taille de plusieurs mètres, 406 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mais sont dépourvus de branches sur leur face exposée au Nord, c’est-à-dire au vent de l'Océan. Dans la Laponie finlandaise comme dans la presqu'île de Kola les Pins affectent des formes singulières; les uns, ayant des branches décumbantes, prennent un aspect pleureur ; d’autres élèvent un tronc ramifié en deux branches. Sur les bords de l’Enara et dans les vallées du Kamasjoki et de l’Ivalajoki des colons finnois cultivent quelques carrés d’Orge, de Seigle et d’Avoine. Le propriétaire d’une ferme modèle située sur ‘les bords du Muddasjarvi (vallée du Kamasjoki) a même obtenu une récolte de Froment. La durée de l’évolution du Seigle est d’en- viron onze semaines (première semaine de juin, dernière semaine d'août). Les Pommes de terre viennent à maturité jusque dans le Sydvaranger où leur rendement atteint seize pour un. LIMITE ALTITUDINALE DE LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE (| RÉ 1° Pietarlanttasoaivi (68°25). Lim. sup. de la forêt de Pins. Exp. N. et S. — 368m, Pin isolé haut de 9". Exp. S. O. — 396". Lim sup. des bois de Bouleaux hauts de la taille d'un homme. Exp. S- 0: — 456 vers. N. — 362, Taillis de Bouleaux rampants sur le sol, vers. S. O. — 484, 2 Hammasuro (6838), Lim. sup. de la forêt de Pins. Exp. S. 0. — 368, Touffe isolée sur un sommet secondaire. Exp. 2e 0 4T3= (1. Lig. IL. PI. 14). Lim. sup. des bois de Bouleaux de la taille d'un homme. Exp. S. 0 — 462m, 3 Tuarpumaoivi (69-10). Pins isolés. Exp. N. O. = 324 — ExP- 0. 310 (m. Lig. IL. PL. 14). Lim.sup. des bois de Bouleaux de la taille - d’un homme. Exp. N. — 324 et 360m. Exp. S. — 396". 49 Peldoaivi (6945). Lim. sup. des bois de Bouleaux (haut. 3 À 5). Exp. N. = 396®, Exp. S. O — 426». Toufle de Bouleaux isolée, haute de 0"30. Exp. S. 0. — 47äm (13 Lig. V. PL 44). 5° Galgo Oiavi (69°30’). Lim. sup. des bois de Pins = 175°- ed su ss PA l00 Oiavi, (1) T + t 1+5+ À ++ à lPayeantion d ER en: pt gs sont empruntées à l'excellente monographie botanique de la région ” l'Enara que à M. Kihlman (0. Kihlman: Anteckningar 0m Florar il os 4 _ Lappmark in Meddelanden af Societas pro fauna et flora fennice- gi LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE 407 N. Pinisolé haut de 0,50. Exp. N. —250n. Lim. sup. des bois de bou- leaux clairsemés, hauts de 3 à 4m. — 230. Exp. N. Taillis de Bouleaux isolés — 325m, (16. Lig. V. PI. 14). Exp. N. Sur le col entre le sommet N. et le sommet S. Pin isolé à moitié mort (haut. = 0050) — 265n, Taillis de Bouleaux hauts de 2 à 32 — 315". Sommet Sud (370%). Sur le point culminant Betula nana et Gené- vrier, Versant Sud du sommet Sud. Pin isolé — 270. Exp. S. 0. Lim. des bois de Pins — 225®. Exp. S. O., hauteur d’un Pin — 43 à 14° ; circonférence — 1"90 à 1" du sol. Lim. sup. des bois de Bouleaux 270" (Lig. IL. Fig. 89). 6 Ailigas (6945'). Pin isolé. Exp. 0. N. 0. — 335" (p. Lig. IL. PI. 14). Bouleau isolé, de la taille d’un homme. Exp. S. 0. = 397%. Lim. sup. des bois de Bouleaux. Exp. S. 0.—388m (Lig. Il. Fig. 89). Taillis de Bouleaux hauts de 0w30, Exp. N. 424m (17”. Lig. V. PI. 14). Exp. N. O0. 408». III. — PRESQU'ILE DE KOLA OU LAPONIE RUSSE La presqu’ile de Kola est partagée en deux régions distinctes par une longue dépression lacustre s'étendant de Kola sur l'Océan glacial, à Kandalaks sur les bords de la mer Blanche. Dans sa partie Ouest elle est accidentée parallèlement à l’Imandra par les puissantes Chaînes de la Tchiouni toundra, de la Montché toundra et de la Nambdès toundra et perpendiculairement à cette direction par Quatre reliefs encadrant les vallées du Peringa reka, du Njammel- jokk et de la Tulom. Les sommets les plus élevés de cette région dépassent 1.000 mètres. Entre ces crêtes s'étendent des vallées lacustres et marécageuses, très larges, couvertes de forêts. A l’est de l’Imandra s'élèvent la Khibinskaya toundra (1.200 mètres) et Plus loin dans la même direction le Lujawr-Urt (1.100 mètres). Au-delà le terrain s’abaisse et devient un vaste plateau faiblement ondulé, La température moyenne annuelle est d près M. Kihlman (1) de — 5° pour la région e—0°,6 pour Kola et d’a- du Lujawr Urt. Dans la (1) Oswald Kih Iman : Pfansenbiologische Studien ans Russisch Lappland. Helsin gfors, 1890. + . ”. . bois s'élèvent jusqu’à 40® au-dessus du niveau de la mer. Enfin “4 beaucoup moins aride que celle du Finmark et si on pers! de Norvège jusqu’à Kvœænangen et même à certaines parue re __ litloral du Nordland. A l’est du fjord de Kola existent au contra? < 408 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE première localité on a observé — 384 (déc. 1887) et + 32° 5° (juillet 1882). En mai et juin des froids de — 10°,4 et de — 29,3 ont été constatés à Kola et en juillet le thermomètre peut s’abaisser à + 2. Le mois le plus chaud est juillet, avec une moyenne variant de + 4197 à +162. En 1884 les premières neiges sont tombées à Kola au commencement de septembre, et en 4883, à la fin d'août, chaque nuit le thermomètre descendait sous zéro dans le massif situé entre le Peringa reka et la Tulom. Dans toute l'étendue de la presqu'’ile de Kola, dont la superficie est évaluée au tiers de la France, les seules cultures sont quelques carrés de Raves à Kandalaks et de Pommes de terre sur les bords du Notozero. Toutes les cartes font commencer la zone des toundras à là frontière russo-norvégienne. Les géographes ont été trompés par le mot même de toundra que les indigènes de la Laponie russe emploient dans un sens complètement diftérent de sa signification usuelle. Ici ce vocable désigne non pas une plaine moussté marécageuse, dépouillée d'arbres, mais une montagne s'élevant au-dessus de la limite supérieure des forèts. Par suite, Comme la côte est presque partout élevée et conséquemment dépouillée d'arbres, les indigènes donnent à cette zone le nom de foundrd. L'absence d'arbres dans la région littorale située à l'Ouest du fjord de Kola est donc une conséquence de l'altitude du sol. Partout, en effet, où le terrain est peu élevé se rencontrent des taillis de Bou leaux. Sur l'isthme unissant la presqu’ile des Pêcheurs (Rybatchi polyostrov, en russe, Fisker6, en norvégien), ils atteignent même upe hauteur d'une dizaine de mètres. A l'embouchure du fjord de Petchenga (Peisenfjord) se trouvent des broussailles compacte, à l'entrée ouest du fjord d’Ara, existent des arbres hauts ; deux à trois mètres, et sur les bords du fjord d’Oura, de pe ; lis de Bou- de Kola est ste à maintenir cette portion du littoral russe dans la zone des toundras, il faudrait logiquement étendre cette dernière région à la côte ie +4 jes du la partie supérieure de fjord de Kola est bordée de tai leaux et de Conifères de petite taille. La côte à l’ouest LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE A de véritables toundras qui ont été décrits par M. Kihlman (1). La presqu’ile de Kola forme une zone de transition entre la péninsule scandinave, où les Sapins ne dépassent pas le 67° et la région à l’est de la mer Blanche où ces Conifères constituent la limite septentrionale de la végétation arborescente. Dans cette partie de la Laponie les Sapins avancent aussi bien vers le Nord que les Pins et les dépassent généralement sur les pentes des montagnes. La partie occidentale de la presqu'île de Kola ne forme qu’une immense forêt au-dessus de laquelle émergent comme des îles les Cimes chauves des hautes montagnes. Même dans le Nord les arbres y atteignent un magnifique développement. Ainsi, dans la vallée du Nuotjokk, les Sapins mesurent une taille de dix à douze mètres et les Bouleaux de huit à dix. 2 LIMITE ALTITUDINALE DE LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE 4. Localités situées à l’ouest ou sur les bords de l’isthme Kola-Kandalaks. L Kristlika Vareka. Colline de 330% sur le bord de la mer Blanche dominant l'embouchure de la Niva à Kandalaks (67010). Pins isolés, Exp. 0.— 305 (1’. Lig. LL. PI. 14). Lim. sup. des taillis de Bouleaux rampant sur le sol. Exp. 0. = 290. Sur le sommet 330m, touftes de Bouleaux, de Genévriers et de Sorbiers. Lim. sup. des bois compacts = 230". d Siraia toundra au N.-0. de Zatcheika (390%) (67°22'). Lim. sup. des bois de Conifères. Exp. S. = 255%. Exp. E. — 330" (2. Lig. IL. PI. 14). Sapin mesurant une cire. de 210 à Om60 du sol = 310, Exp. E. Pin isolé haut de 1"30. Exp. S. = 305", Lim. sup. des bois compacts de Bouleaux. (Arbres hauts de 2 à 3 mètres au milieu de Sapins étêtés hauts de 4 à 5 mètres). Exp. S. = 330". 3 Khibinskaya toundra ou Umbdek à l'Est de l'Imandra (67048). a. Sommet au S. du Jimjegorre (915=). Lim. sup. des bois com- pacts de Conifères. Exp. 0. — 299". Conifères les plus élevés, isolés, Exp. 0. = 3200 (3. Lig. IL. PI. 14). Lim. sup. des bois de Bou- leaux. Exp. 0. = 340%. Lim. sup. des touffes de Bouleaux isolées. Xp. O. — 550. [H (1) 0; Kihiman : Pftansenbiologische Studien aus Russisch Lappland, . : Helsingfors, 1890, | ne 410. __ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE b. Dans le vallon à l'O. du Jimjegorre. Toufie de Bouleau isolée rampant sur le sol 455. Exp. 0. Lim. sup. des bois de Bou- leau. Exp. 0.— 330%, Lim. sup. des Sapins isolés. Exp. 0. = 340%. &o Chaîne entre la Peringa reka et le Njammeljokk. — a. Saïtzova- toundra. Lim. sup. des bois compacts de Conifères. Exp. $: — 340m. Sur le sommet (450w) : touffes de Bouleaux, de Saules et de Genévriers. Lim. sup. des toufies de Bouleaux sur le versant Nord = 380". — b. Sur la chaîne de partage entre les bassins de la Peringa reka et du Njammeljokk. Exp. S. Toufies de Saules, de Bouleaux, de Sorbiers et de Sapins, 430. Dans un ravin : Bouleaux sporadiques hauts de 3m — 460m, Lim. sup. des bois de Bouleaux. = 450%, Sur le sommet du plateau (520%) Genévriers et touffes de Bouleaux couvertes de mousses. — Versant N. dans un vallon tributaire du Njammeljokk. Lim. sup. des bois de Conifères = 30°. 5° Chaîne entre la vallée du Njammeljokk et le bassin du Notozer0 (68°10). Versant Sud. Lim. sup. de la forêt dans un vallon abrité (Sapins hauts de 6 à 7n)—353® (4. Lig. LL. PL. 44). Versant N.; Lim. sup. des bois de Bouleaux. — 365". Lim. sup. des bois de Conifères compacts = 320n, 6 Siulutaldi. Rive S. du Notozero (68025). Lim. sup. des Pins hauts de 3 mètres —450m. Dans la vallée du Rousjoki ouverte a0 S.-0. des Sapins hauts de 5 à 6m montent jusqu’à 580» et Sur les pentes S.-0. du Kahperioiavi située à quelques kilomètres plus au N. ils s'arrêtent à 430m, Dans un ravin, des broussailles de Sapins et de Pins taillis de 745 (5. Lig. HI. PI. 14) (1). To Gora Enel sur la rive E. du fjord de Kola (60°10') — Pins isolés — 180®. (6°. Lign. IL. PL. 14) Exp. S.-0. Lim. sup. des taillis de Bouleaux clairsemés — 245, Exp. S.-E. Betula nana à 260®. 2. — Localités à l'est de l’isthme Kola-Kandolaks Massif du Lujawr-Urt (1123) (67°50”) (2). 1° Wawn-bed (face N. du massif). Versant Nord. : (1) Linden : Beiträge zur Kenntniss des westlichen Theile des Russische" Lapplands in Fennia IX. Helsingfors, 1894. ihliman: (2) Ces altitudes sont empruntées à l'excellent ouvrage de M- se _ Pflansen biologische Studien aus Russisch Lappland. LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE Alt : Lim. sup. des Sapins de la taille d'un homme — 189%" | Lim. sup. des taillis de Bouleaux — 223 Versant Est. | Pin isolé haut de 3 mètres = 210% Lim, sup. des taillis de Bouleaux (haut. : 2 m.) = 449m Broussailles de Sapins = 72m Versant Sud. Lim. sup. de la forêt de Sapins = 327m Pin isolé haut de 0m50 = 407m Lim. sup. des broussailles de Sapins — 430m Lim. sup. des taillis de Bouleaux me À à ‘2 20 Njintsch-Urt (face sud du massif). Versant Nord. : Bois de Bouleaux hauts de 3m50 à 4m _— 256m Bouleaux hauts de 4 mètres — 279n Lim. sup. des taillis de Bouleaux (h. = 060) — 463 — {91m ° Lim. sup. des broussailles de Sapins CONCLUSIONS Si nous examinons les diagrammes (Fig. 89 et PI. 14), nous Voyons que les différences entre les points extrêmes des courbes s'élèvent : 40 Pour la limite des Conifères dans la zone maritime scandinave (Lig. I. PJ. 44) à 950. 2% Pour la limite des Conifères sur le versant Ouest du massif no scandinave et dans le bassin de l'Enara (Lig. IL PI. 144) à 30%, 3% Pour la limite des bois de Bouleaux dans la zone maritime scandinave à 145 (Lig. I. Fig. 89). 4 Pour la limite des bois de Bouleaux sur Massif continental scandinave et dans le bassin de (Lig, IL Fig. 14). 5o Pour la limite des taillis de Bouleaux dans la zone maritime Sandinave à 285" (Lig. IV. PI. 44). | . le versant Ouest du PEnara à 283m,. 412 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 6° Pour la limite des taillis de Bouleaux sur le versant Ouest du: massif continental scandinave et dans le bassin de l’Enara à 341», (Lig. V. PI. 44): Les limites verticales de la végétation forestière présentent donc une décroissance dans la direction du nord, mais nulle part pro- portiopnelle à la latitude comme le montre le dessin des courbes. D'abord, sauf la ligne des bois de Bouleaux dans la zone maritime (Fig. 89), toutes présentent une saillie à leur extrémité septen- trionale et une dépression très forte entre le 66° et le 67°. L’alti- tude minima de la limite verticale des Conifères se trouve non RÉEL CEE T k SAN ARMU EE ur Sd w ES ES = Fo LEA ea 700 de" Lai De P,/e ÉD Etil JS Eœ FA ob | NIET] | SA = Œ : FAT TS AUS Rs ss ae br DO LR op BE es / à Rx s 24 0 I DS af D bo Éd og” | | A SORRABETL en TETE & Le 0e 886 6 0 9 Se LIT ea & SVSESES LT R dE n, à — +17 =. 200 AR HO PE CAS Ro CA SE ph OL Lt —- mn EL | HER u F AN D EE D °T- lo | 45 | 70°] 20! 651 20 66,1 20°} 40°: 67°: do: | do°| 68°1 o° | d'| 6 30° | 40 | 20 749 : de. ‘ FR di- Fig. 89. — Limite des bois de Bouleaux. — Ligne I : dans la zone maritime 2 4 ss nave ; ligne 11 : sur le versant Ouest de la zone continentale Sn tal le bassin de l'Enara ; ligne III: sur le versant suédois de la zone Saba scandinave. — Les points indiquent les stations explorées. pas dans l’extrème Nord, mais entre le 67 et le 68-35’, et les taillis de Bouleaux les plus élevés dans la zone maritime se rencontrent au même niveau sous le 70°30° et au 68:30”, Du reste, sous un MÊME degré de latitude, la limite verticale des essences forestières P°- sente de très grandes variations. Ainsi, dans la presqu'ile de Kola l'altitude des derniers Conifères (Lig. IL. PI. 14) est beaucoup purs élevée que dans la région scandinave située à la même latitude, et sur le versant suédois les taillis de Bouleaux montent peaucoup plus haut que sur le versant norvégien (Lig. VI. PI. 14). L | + -.Ée voisinage de la mer exerce une influence prépondérante SU LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE ‘413 l'altitude des limites de la végétation forestière. Dans le dépar- tement de Troms6, il existe presque partout une différence de 125m et même de 200» entre le niveau de la limite supérieure des bois de Bouleaux sur les chaines littorales et dans l’intérieur des terres ; d'autre part, comme le montrent les diagrammes, les courbes de la zone continentale sont généralement supérieures à celles de la zone maritime. Enfin, dans une même région, les condi- tions locales telles que l’exposition, la protection contre cerlains vents, la nature du sol, paraisssent avoir une très grande impor- tance ; on ne saurait du moins expliquer autrement les variations considérables dans la limite verticale des essences forestières sur un périmètre très restreint. Ainsi sur les bords du Glomfjord, la limite des taillis de Bouleaux varie de 65®. Autour du Langvand (Nordland méridional) l'écart est encore plus considérable, entre des localités distantes au maximum de 30 kilomètres. Sur la rive sud de ce lac et sur les pentes du H6i Tuva ayant la même exposi- tion, la limite supérieure des Conifères oscille entre 155® et 255", en face, sur la face sud du Burtjeld, elle monte à 300m. Au Hôi-Tuva, les derniers taillis de Bouleaux se rencontrent à 490», au Borvas- tind, protégés contre le vent de mer, ils s'élèvent jusqu’à 660 et un peu plus loin à l’est, au-dessus de Rosenaxla, dans une dépression abritée, à 700, Entre ce dernier point et le Hôi-Tuva, la distance à vol d'oiseau est d’une vingtaine de kilomètres et la différence entre les limites verticales des touftes de Bouleaux atteint 2108. Les formes topographiques du terrain exercent une influence très importante sur l'altitude des limites supérieures de la végé- lation, et la décroissance rapide de ces limites dans le Finmark doit être rapportée à celte cause. Les chaînes alpines qui couvrent le département de Troms6 sont très élevées (1910 au point culminant) et très accidentées ;: dans l’enchevêtrement des montagnes cer- taines localités réunissent des conditions très favorables au développement de la végétation ; par suite les essences fores- tières peuvent y atteindre une très haute altitude. Au contraire, le Finmark constitue un plateau uniforme beaucoup moins élevé, Qui, par $on facies même, arrête l'expansion des forêts. Sur sa sur- face plane battue par les vents les arbres ne peuvent se développer et leur habitat se trouve limité aux vallées dont le niveau est par- ns out sensiblement égal. 414 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Depuis longtemps un abaissement de la limite verticale des forèts depuis la dernière période géologique a été signalé dans la Norvège méridionale. Le même phénomène s’est produit dans la Scandinavie septentrionale en même temps qu’un recul vers le sud de la zone boisée. A l'extrémité nord de la péninsule, la limite des Pins a rétro: gradé et sous le cercle polaire ces arbres ont disparu ou sont en voie de disparaître des régions où ils étaient jadis abondants. Le Skjærgaard du Nordland, aujourd’hui en grande partie dépouillé d'arbres, a été jadis couvert de forêts. Dans l’île de Lükten, où il n'existe actuellement que quelques Bouleaux blottis dans les ravins, j'ai découvert dans une tourbière une énorme souche de Conifère. De pareilles trouvailles sont très fréquentes aux envi- rons, notamment sur un îlot voisin de Groünû et dans le vallon de Fonddal (Holandsfjord). En 1885. le propriétaire de ce dernier gaard, un vieillard de 70 ans, m’a raconté avoir vu dans SOn enfance un vieux hangar contruit' avec d'énormes troncs de Pins coupés aux environs. Or le vallon voisin ne renferme plus que cinq de ces arbres. Depuis l’époque de la construction du hangar, qui remonte à cent cinquante ans, les arbres ne se sont donc plus reproduits dans cette localité. Sur les bords de l’'Oksfjord (Fin mark) on trouve des traces évidentes d’une modification de la végé- tation forestière. Dans la région voisine de la mer, où il n'existe que des taillis de Bouleaux, les tourbières renferment de gr0$ troncs de ce dernier arbre ainsi que des Conifères. Au milieu des moraines de la branche du Jôkulfjeld descendant dans le Romsdal (Oksfjord) et dans la vase du lac où le glacier vient débou- cher, j'ai vu de gros Bouleaux desséchés. La vallée est occupée dans toute sa largeur par cette nappe d’eau et par le Jükulfjeld ; d'autre part les rochers voisins sont trop escarpés pour que des arbres puissent y prendre racine. Dans ces conditions il est permis de supposer que les bois de Bouleaux ont été détruits par la, PE” gression du glacier. A Sor6 et dans le Næverfjord des troncs de Pins se trouvent également dans les tourbières de même qu'aux environs de Vads6, où la végétation forestière actuelle se réduit à quelques maigres toufies de Bouleaux (1) et de Saules abrités dans les ravins. | _ (1) Hans Reusch : Fra en reise i Finmarken 1890, in N Undersügelse,. Det nordlige Norges geologi. Kristiania, 1891. orges geologishe LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE 415 Sur les montagnes de la Scandinavie septentrionale, nombreux et évidents sont les indices d’un abaissement de la limite verticale des forêts. Dans beaucoup de mes campements, qui étaient le plus souvent établis dans le voisinage des toufles de Bouleaux ou de Genévriers les plus élevées, il n’était pas rare de découvrir au milieu des pierres des troncs de gros Bouleaux attestant l'ancienne extension des forêts. A l'extrémité Nord du plateau du Stor Bürgefjeld, au-dessus du Vefsendal, de nombreux Pins morts parsèment la forêt. Sur la rive Nord du Ranenfjord, au-dessus d'Alteren-Mark, j'ai trouvé en 1884 des futaies de Sapins desséchés, à l’altitude de 320, 90m, au- dessus de la limite des bois de Conifères compacts et à 105® au- dessous du Sapin le plus élevé. A la limite supérieure des sapins, sur le versant N. E. du Hüi- Tuva, les Conifères morts sont également très abondants, de même que sur la crête entre le bassin du Rôdvand et celui de V'Eiteraavand. Dans l’Angfiskvanddal, j'ai observé un Pin mesurant üne Circon- férence de 1n80, à 425m, soit à 60m au-dessus de la limite supérieure actuelle de cette essence. A l'extrémité supérieure du Sandfjorddal, au nord du Glomfjord, un grand nombre de Pins morts se trouvent à là limite verticale de cet arbre. M. Svenonius signale la découverte de troncs de Pins aux environs du Viribjauri, situé à 579 et d'après ses obser- ‘vations la limite supérieure de cet arbre serait actuellement dans cette région du versant suédois à 550%. Dans le département de Tromsé les rapports des officiers norvégiens chargés d'exécuter le lever de cette circonscription, mentionnent également le recul de la végétation forestière et sur ce point les Lapons d’Enontekis sont également unanimes. dans leurs assertions. Tous aflirment avoir trouvé des troncs de Conifères dans les lacs de montagnes situés bien au delà de la limite actuelle des forêts (1). Enfin, sur le sommet de la Gora Enel (260®), aux environs de Kola, j'ai rencontré des troncs de Bouleaux pourris mesurant une circonférence de 0w40, alors que les broussailles les plus élevées ne (1) 5. Sandman : Nâgra ord om vegetationen pà Ounastunturi in Ve- tenskapliga Meddetanden af Geografiska Fôrening Singfors, 1892-1893. | en à Fintand.— 4. Hel- a _ alternating rainy and dry periods. Kristiania, 187 416 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dépassent pas 245 et que même à la base des montagnes des arbres de cette taille sont rares. Si la disparition des Pins sur le littoral du Finmark et du _ Skjærgaard du Nordland peut, dans une certaine mesure, être . attribuée à l’action de l'homme, l’abaissement de la limite verticale de la végétation forestière est au contraire le résultat d’une varia- tion de climat. La présence de souches mortes sur des rochers inac- cessibles situés au-delà des dernières forêts est une preuve certaine de l’origine naturelle du phénomène. D'ailleurs, dans le départe- ment de Tromsô, sauf dans quelques bois du Maalselval dans le Skibottendal, les Pins ne se reproduisent guère et la présence d’une jeune tige est tout à fait exceptionnelle (1). Le Professeur Blytt attribue le recul des forêts à une augmen- tation de la précipitation atmosphérique. D’après ses observations, les tourbières de Norvège se composent de séries régulières de trois couches différentes, formées, la première de ‘souches, la seconde de Sphaignes et la troisième de plantes aquatiques. Les premières dateraient de périodes sèches, les dernières de périodes pluvieuses et les secondes de cycles intermédiaires. La surface actuelle d’un grand nombre de tourbières étant couverte de Lichens reposant sur une couche de plantes palustres, nous serions aujourd’hui à une époque de transition succédant à une période humide. La géologie confirme cette hypothèse. Nous avons vu plus haut que le Jékulfjeld a dû envahir une vallée jadis boisée; le glacier du Svartis, . descendant dans le Holandsijrod, est également aujourd'hui plus étendu qu'à la fin du quaternaire, son extrémité inférieure avane®, en effet, sur une plage soulevée couverte de subfossiles appartenant à des espèces actuelles. M. Svenonius rapporte à ce sujet une ORere vationtrès curieuse des Lapons. Au cours de leur migrations d'été à travers les montagnes, Les pasteurs recherchent le voisinage de Jarges plaques de neige persistante sur lesquelles leurs rennes trouvent la fraîcheur nécessaire à leur bien-être. L'emplacement et l'étendue de ces petits nevés, de ces tsuoptsa, en langue indigène, sont (1) Beskrivelse af Tromsé’s Amt., p. 142. ; during (2) A. Blytt: Essay on the immigratio of the Norwegian Flora G) Fr. Svenonius : Studier vid Scenska Jôkklar, | in Geol. Féreningens _ Stockhoïm Férhandl. 1884, n° 85, vol. VII, 1. ‘ LIMITES VÉGÉTALES EN LAPONIE 417 pour cette raison parfaitement connues des Lapons et chaque année ils ont coutume d’y séjourner. Or, d’après les affirmations des nomades fréquentant le massif du Sarjektjokko « depuis une vie d'homme » ces fsuoptsa auraient augmenté en étendue et en nombre. Il se manifesterait donc dans la Scandinavie septentrionale un refroidissement qui se traduirait par un abaissement de la limite altitudinale des forêts. EXPLICATION DE LA PLANCHE 14. Limites en altitude de la végétation forestière dans le Nord de la Scandinavie, le bassin de l’'Enara et la presqu’ile de Kola. Ligne I. — Limite des Conitères dans la zone maritime scandinave. — IL. — Limite des Conifères dans la zone continentale Scan- dinave et le bassin de l’Enara. — HE — Limite des Conifères dans la partie Ouest de la presqu ’île de Kola. — IV, — Limite des taillis de Bouleaux dans la zone maritime scandinave. — V. — Limite des taillis de Bouleaux dans la zone continentale scandinave et le bassin de l’Enara. — VI — Limite des taillis de Bouleaux sur le versant suédois. v. gén. de Botanique. — VII. ÉTUDES DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE A PROPOS DES PLANTES DE LA COTE-D'OR par M. L. BAZOT (suite). .. La liste Il comprend des espèces de la Côte-d'Or qui sont arrê- tées par le Plateau de Langres. Elles ne sont pas cependant au terme de leur expansion au Nord, elles font un détour ; toutes atteignent même des latitudes supérieures à celles de la France. Les plantes, très peu nombreuses, qui sont dans la Haute-Marne ne s’y trouvent qu’au Sud du Plateau ou dans le Nord du départe- ment à une faible altitude ; celles-ci y arrivent de l'Ouest par le bassin Parisien, ou du centre par les plaines de l'Yonne et de l’Aube. Nous touchons ici à un point intéressant de la Géographie botanique du Nord-Est. Les massifs montagneux’ de la France obligent les végétaux du Midi à suivre certaines voies pour pénétrer au Nord. Une de ces voies assez larges est tout indiquée, c'est l'Ouest, puis le Centre. Un concours heureux de circonstances donne au Centre une flore assez riche : sa situation d'abord, le vaste bassin de la Loire bien ouvert aux migrations et aux introductions, le voisinage immé- diat des montagnes d'où les plantes descendent avec les cours d’eau, une grande diversité de stations et de terrains où elles pe vent se fixer et qui se continue jusqu'aux environs de Paris. La faible altitude des plaines centrales et du bassin de la Seine neu- tralisant l'influence de la latitude est éminemment favorable aux plantes du Midi et leur donne le moyen de tourner le Plateau de Langres. Quand elles sont ainsi arrivées sur son versant septen” _trional, les plantes des lieux frais peuvent se répandre sur 0° ligne très étendue de marais et de terrains plus ou moins silieeur _ reposant sur le Gault et les grès verts, de J’Youne et la Champagne __ jusqu'à l'Argonne. | | ci w À 4 Fe GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 419 Quant aux plantes plus amies de la chaleur et de la lumière, les terrains crétacés de la Champagne, qui valent souvent mieux au point de vue de la culture que la réputation qui leur a été faite, semblent, non moins que les faibles altitudes, favoriser la progres- sion de beaucoup d’entre elles dans les départements de l’Aisne, des Ardennes et du Nord. Le sol crayeux de la Champagne, partout très meuble, est d’une grande fertilité sur ses deux lisières et partout d’ailleurs, ou natu- rellement ou artificiellement, la craie est mélangée d’une certaine proportion d'argile, La Champagne est une des contrées de la France où il pleut le moins, ce qui ne contribue pas peu à lui donner un climat du Midi exceptionnel à cette latitude et faisant un contraste frappant avec le ciel souvent brumeux du massif ardennais qui étend en France et en Belgique ses hauts plateaux marécageux, ses Bruyères et ses forêts au sol couvert de Myrtilles ; c'est une autre barrière pour quelques plantes frileuses qui ne dépassent pas les plaines et les coteaux calcaires de sa base méri- dionale, _ Parmi ces plantes du Sud qui s’avancent dans le Nord à la faveur des terrains crétacés et des circonstances énoncées plus * baut , on peut citer les suivantes, Elles n’habitent pas seulement les cultures ; quelques-unes sont rares et exceptionnelles. La plu- part sont disséminées, parfois abondantes, La question importante est celle de leur naturalisation qui est certaine pour le plus grand nombre, Ceratocephalus falcatus. Podospermum laciniatum . Fumaria parriflora . Crepis pulchra. Calepina Corvini. Androsace marima . Viola arénaria. Heliotropium europœum . Reseda Phyteuma . . Linaria supina. Cytisus supinus. Euphorbia Gerardiana.. . Ononis Natrix. Euphorbia faleata. : Coronilla minima. | jris fœtidissima. Torilis nodosu. Festuca rigida. Kentrophyllum lanatum . Ces particularités dans la végétation du Nord-Est n’ont rien de bien extraordinaire, Des cultures de plantes méridionales s’intro- duisent dans une contrée qui leur semble défavorable, quand d'heu- reusés modifications surviennent dans le sol et le climat. Ce que 420 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l’horticulteur réalise en petit par des compositions de terrains, le choix de l’exposition, les abris, les arrosages, la nature le réalise sur des surfaces souvent étendues ; et les populations végétales ont bien des moyens d'occuper ces sortes d’oasis dont peu de pays n’offrent pas quelque spécimen. C’est ainsi qu’au cours d’un voyage en Belgique, croyant avoir laissé loin derrière moi les dernières Vignes, tout au plaisir de contempler au-delà de Namur la riante vallée de la Meuse, je fus. tout surpris, en regardant à ma gauche, de voir des coteaux cou- verts de belles Vignes : il y avait là une Bourgogne en miniature transportée de 3° au Nord. Il est vrai que la ligne de basses collines qui s'étend de Namur à Liége regarde le Midi et que les hauteurs de la rive opposée sont assez distantes pour n’intercepter aucun rayon du soleil. - I. PLANTES S’ARRÊTANT AU SUD DU PLATEAU DE LANGRES, ATTEIGNANT PAR , Là D'AUTRES VOIES DES LATITUDES SUPÉRIEURES, HORS DE FRANCE. Alyss Alsace. — Centre RR., Paris. — Ouest : Basses-Pyrénées. Europe méridionale et centrale, Livonie. — Asie, Nord de l'Afrique. * Draba aizoides L. Pyrénées, Cévennes, Alpes, Jura. — Est, jusqu’à la Côte-d'Or : R. — Belgique. Italie, Grèce, Angleterre 320. Draba muralis L. Suisse, Côte-d'Or, Besançon, Alsace, Lorraine, Belgique, — Centre et Ouest : Bretagne, Eure, Paris. Espagne, Algérie, Asie-Mineure, Sibérie, Inde, Japon. — Irlande, Islande, Laponie. * Biscutella lævigata L. Ce type extrêmement polymorphe, qui, selon MM. Rouy et Foucaud, est représenté en France par dix sous-espèces et une foule de variétés, y est principalement répandu dans les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes, l'Auvergne et les contrées qui se rattachent à ceS massifs ; hors de là on le rencontre plus rarement dans le Nord-Ouest (Eure), le Centre, l'Ouest et le Sud-Ouest, Saône-et-Loire ; il manque aux Vosges et au Jura proprement dits. Deux sous-espèces ont été observées dans la Côte-d'Or : B. Divionensis Jord. et B. caria Dumort. La première st propre aux rochers de Gevrey, la seconde, qui erott à proximité de la fontaine de Jouvence, se retrouve dans l'Isère et en Alsace, en Belgique et GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D’'OR 421 B. Dh fier . “re sensu) : Péninsule Ibérique, Piémont, Belgique, Thuringe, Roum Viola arenaria DC, Suisse. — Pyrénées, Gard, Aveyron, Dauphiné, Savoie, Jura méridional RR. — Très rare sur les pelouses calcaires du Cher, de la Côte-d'Or, de la Marne, (V. rupestris Schm.). — Manque à l'Ouest Europe centrale, Suède centrale, Russie, Sibérie, Labrador. Cucubalus baccifer L. Tessin, Genève. — Vallée de la Saône, pas au Nord de Dijon ou RR. — Centre C., Paris, — Ouest, au Sud de la Loire. Portugal, Oural, Sibérie, Russie 60° N., Himalaya. Silene Otites Sm. Suisse. — Sud-Est. Est : Côte-d'Or RR. Velars, Marne R. — Centre AR., Paris. — Ouest, Bretagne. Europe Sud-Centrale, Sibérie, Danemark 54°. Dianthus superbus L. Pyrénées, Alpes, Jura, Vosges, Suisse. — Châtillonnais R.; Haute-Saône, Marne. — Centre R., Paris. — Sud-Ouest. Pyrénées, Sibérie, Laponie 70°, Serbie, Caucase, Japon Elatine hexandra DC. (1). Genève, La Bresse, Vase. — Centre R. — L'Ouest, le Nord, Paris, Belgique. Açores, Laponie, Angleterre, Oural. Elatine alsinastrum L. Suisse? — La Bresse, Alsace, Lorraine. — Centre R., Ouest, Paris. Pyrénées, Algérie, Russie, Suède, Finlande. Geranium bucidum L. (2). Suisse, Dauphiné, Côte-d'Or.— Centre AR., Ouest AC. — Paris, Ardennes, Pas-de-Calais, Belgique. Portugal, Région méditerranéenne, Sibérie. — Laponie 70° (Lecoq). Dictamnus albus L. Valais, Schaffouse, Bâle. — Aude, Hérault, Gard, Causses de l'Aveyron RR., Dauphiné, Savoie, Côte-d'Or : Rochers à Val- Suzon; Alsace Toüte F Eürdpé excepté : Hollande, Belgique, Portugal, Italie insulaire, Grèce, — Fe deux localités (Nyman). Genista germanica L. Lausanne, Bâle, le Rhin. — Sud-Est, Jura, Côte-d'Or sas erge), Vosges, Belgique. — Centre RR. — Manque à l'Ouest. Portugal, Midi de la Suède et de la Russie. * Cytisus capitatus Jacq. Tessin. — Pyrénées, Alpes CA EE Jura Sud-occidental. — Du Dauphiné à la Bresse et à la Côte-d'Or Manque au Centre et à l'Ouest. F The Russie méridionale, Silésie, Grè Lathyrus palustris L. Suisse Te be RR. Alsace, ape Nord, Normandie, Loiredotériqutése — Disséminé, mais R. en Fra ortugal, Scandinavie méridionale, Russie méridionale. Potentilla supina L. Suisse? — Est : Marseille, rs — Manque au Dauphiné. — Puy-de-Dôme, la Bresse, Côte-d'Or; Alsace, Lorraine, Wassy, Champagne. — Paris, Loire-Inférieure, d'où, par le Centre, elle à se relie à la Bourgogne Sicile, Russie 60° N.; Cabidi, Sibérie: 422 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Cotoneaster vulgaris Lindl. Pyrénées, Alpes, Jura, Vosges, Auvergne. Causses R. — Ardennes, Belgique.— Centre RR. — Manque dans l'Ouest. Naples, Laponie; Angleterre, Sibérie orientale. * Isnardia palustris L. Rare en Suisse. Est : Vallée de la Saône, du Rhin.— Dauphiné, Côte-d'Or et Haute-Saône : R.; Midi R.; Centre et Ouest. Algérie RR.; Angleterre, Canada, Russie moyenne. Tillza muscosa L. (1). Manque en Suisse et en Dauphiné, — Est : Ain, Besançon, Côte-d'Or (Morvan). — Centre R., Ouest C.; Orne, Paris, Belgique Cañäries, Angleterre 53°; Région méditerranéenne. Sedum dasyphyllum i Alpes (Suisse et France), Auvergne, Jura altitude 1300-1700 m., Vosges, Forêt-Noire. Causses AC. — Dauphiné, Côte-d'Or (murs, vignes ?), Haute-Marne, au Sud du Plateau, Haute-Saône, Tr res Fumay. — - Centre R.; Maine-et-Loire, Rambouillet. — Manque. à l'Oue er Irlande, Écosse, Algérie, Crète. Cette espèce a en France deux stations : Rochers des montagnes, vieux murs des villes et des villages. — Nyman (Commentar. n° 133) attribue l'origine de ces dernières stations anormales à la culture ornementale dont la plante aurait été autrefois l'objet; cette explication semble dou- teuse pour une plante dont les qualités ornementales sont minimes el n'ont guère dû être appréciées de nos ancêtres. Dans tous les cas, si ce Sedum a été jddis fréquemment cultivé, la vogue dont il a joui n'aura été que passagère, car on ne le voit actuellement cultivé nulle part dans nos Campagnes. Nyman ajoute : « Extra regionem mediterraneam indigena non adest » : or, la plante est commune dans des montagnes qui sont en dehors de la région méditerranéenne proprement dite, et c’est, à mon avis, dans les localités montagnardes qu . faut voir l'habitat normal de cette Crassulacée. (Note de M. Gent ty). Umbilicus pendulinus DC. Manque en Suisse. Est : R. — Dauphiné, Rhône, Saône-et-Loire, Sud de la Côte- d'Or, Semur. — Centre, Ouest, Bretagne. Canaries, Écosse, Algérie, Palestine. Torilis nodosa Gaertn (1). Suisse. — Est : Meuse, Marne. — Centre, Ouest, Nord: Paris, Da \ Belgique. Canaries, Écosse, Caucas Buplevrum aisé L. (1). Bâle? Est, R.; Rhône, Ain, Côte d'Or, Marne. Centre, Ouest, Bretagne, Paris, Aïniens: Belgique: Algérie, Angléterre, Suède méridionale, Caucase. * Trinia vulgaris DC. (2). Valais, Grisons, Vaud, Berne. — Est : Dau= phiné, Rhône, Jura austro-occidental, Côte-d'Or, Alsace.— ds Géitrés Rouen, Eure, Fontainebleau. — Ouest, Sud de la Loire. Naples, Angleterre 52°, Géorgie. Rubia per egrina L. Manque en Suisse. — Dauphiné. Savoie, _ austro-occidental. Côte-d'Or AC.; Haute-Marne, au Sud du der “de rs es. Ouest, Centre, Paris. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 423 Canaries, Angleterre, Irlande, Région méditerranéenne, Russie. Linosyris vulgaris DC. Suisse. — Est, jusqu'aux Ardennes, Alsace. — Centre, Ouest, Morbihan, Paris, Belgique. Région méditerranéenne, Baltique ; Angleterre, Russie. Podospermum laciniatum DC. (2). Valais. — Est, Dauphiné, Lyon, Dijon. — Centre R., Paris, Reims. — Ouest, au Sud de la Loire. Algérie, Holstein ; Espagne, Sibérie. . Hieracium præaltum Vill. Suisse. — Est : Var, Rhône, Saône-et- Loire, Côte-d'Or. — Centre. — Ouest: Charente-Inférieure. Europe, excepté la plupart des contrées occidentales et boréales. Arctostaphylos officinalis Wimm. et Grab Pyrénées, Corbières, Cévennes, Alpes, Jura. Châtillonnais R. — Manque à l'Ouest. Espagne, Laponie. — Longitudes de 0° à 360°. Hottonia palustris L Suisse. — Dauphiné RR., la Bresse, Haute- Saône, le Rhin.— Centre C. et Ouest R : Bretagne, Orne, Paris, Marne RR : Cambrésis, Belgique. Italie, Pétersbourg, Irlande, Sibérie. Androsace maæima L. (1). Valais. — Est R. : Dauphiné, Bourgogne, Alsace, Lorraine. — Centre, d'où il gagne la craie. Paris, Aube, Marne, Ardennes. — Quest, au Sud de la Loire, se retrouve aux environs de Cherbourg. Espagne, Région méditerranéenne, Sibérie, Kazan. Asperugo procumbens L. (1). Plante de décombres, rare et adventice dans le Nord de la France. Suisse. Deux-Sèvres, Loiret, Côte-d'Or, Marne, Oise, Belgique. Algérie, Laponie, Espagne, Sibérie. Verbascum virgatum With. Suisse. — Midi. — Côte-d'Or RR. ; Centre AR.; Paris, Belgique. — Ouest AC. Portugal, Angleterre 54° N.; Sicile. Veronica spicata L. Suisse. — Est, jusqu'aux pentes Sud du Pla- teau. — Centre R. — Ouest, Sud de la Loire, la Manche, Normandie, Fontainebleau . Italie, Finlande, Espagne, Sibérie. Veronica verna L. (1). Suisse, Sud-Est, Lyon, Côte-d'Or R., Alsace, Lorraine, — Centre R.— Ouest, Bretagne, Normandie, Paris, Marne RR.; Belgique. Italie, Finlande, Espagne, Sibérie. | Salvia verbenaca L. Manque en Suisse. — Rare et dispersée dans le Sud-Est. Côte-d'Or R. Midi, Ouest C.; Ille-et-Vilaine, Tours, Eure, Paris. Canaries, Écosse, Région méditerranéenne, Caspienne. Scutellaria hastifolia L. Suisse R.— Est, Lyon, Côte-d'Or RR- — Centre et Quest R.: Finistère, Indre-et-Loire, Loiret. Italie, Suède, Finlande, Russie méridionale. ee Plantago arenaria Waldst et Kit. (1). Vaud, Bâle. Sud-Est, Côte- | d'Or. — Centre C., Sud-Ouest, Loire-Inférieure, Paris C..; Marne R. ; _ Pas-de-Calais. 424 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Italie, Lithuanie 53° N.; Sibérie. Tulipa silvestris L. Suisse.— Est : Dauphiné, Haute-Saône.— Centre et Ouest : Loire-Inférieure, Sarthe, Mayenne, Paris, Marne, Oise, Belgique. Sicile, Angleterre, Scandinavie, Russie méridionale. Fritillaria Meleagris L. Neuchâtel. — Dauphiné, la Bresse, Côte- d'Or .— Centre et Ouest: Ille-et-Vilaine, Nantes, Saumur, Loiret.— Manque à la Région méditerranéenne. — Belgique RR France, Scandinavie, Hongrie, Russie. * Scilla autumnalis L. Manque en Suisse, au Jura (Gren. et Godron). — Sud-Est, Plateau Central, Côte-d'Or, Haute-Marne, au Sud du Plateau, Alsace.— Centre et Ouest jusqu'aux environs de Paris. Algérie, Angleterre 52°, Portugal, Géorgie. _ Allium Schænoprasum L. Pyrénées, Alpes, Jura. Rare ailleurs. Côte-d'Or : argiles humides sur le plateau calcaire. — Lorraine. — Ardennes Belges : sables et rochers baignés par la Semoy.— Centre et Ouest RR. Espagne, Laponie. — Longitudes 0°-360c, Iris fœtidissima L. Manque en Suisse. — R. dans l'Est, Dauphiné, _.” Alsace, Lorraine. — Ouest AC. — Centre R. — Eure, Paris, Marne Canaris, Angleterre 55°, Caucase Schænus ferrugineus L. Pyrénées, Alpes, Jura. — Manque en dehors ou RR. Châtillonnais. Europe occidentale et centrale, Scandinavie, Russie méridionale. Scirpus fluitans J.. Manque à la Suisse, au Dauphiné, au Jura. Plante de l'Ouest et du Nord, R. dans le Centre. Ain, Côte-d'Or (Morvan), Yonne, Meuse, Paris, Belgique. mg es Feroë, Portugal, Transylvanie. — Répandu dans l’hémi- sphère anstral. Carex tp Pa Good. RR. en Suisse (Jura), dans l'Est et le Centre de la France. Côte- -d'Or, Paris, Normandie, Bretagne. Corse, Écosse, Tauride. Carex filiformis L. Suisse R.— Dauphiné, Vallée du Fos et de la Saône jusqu’au Doubs, à la Haute-Saône, Alsace. — Ouest, Centre, Nord, Belgique. France 4%, Laponie, Canada, Sibérie. Cynodon Dactylon Pers. Suisse.— Vallée du Rhône et de la Saône. — Centre et Ouest jusqu’en Hollande. Abyssinie, Angleterre, Amérique, Sibérie, 1/2 du Globe. Calamagrostis lanceolata Roth. Suisse, Dauphiné, la Bresse, Alsace. — Ouest et Centre R.; Loire-Inférieure, Normandie, Aisne, Marne, Ardennes, Belgique urope occidentale et centrale, Sen Russie. Stipa pennata L. Valais, Sud-Est jusqu’en Côte-d'Or. — Centre et k Ouest R. de Maine Loire, Eure, Fontainebleau. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA cÔTE-D'oR 425 Algérie, Suède méridionale, Espagne, Sibérie. F ee avenacea Kæl. (1). Suisse (non Gremli). — Sud-Est, Côte-d'Or RR. (friche de Sa — Centre et Ouest R.; Deux- Europe Sud-Centrale, Hanovre, Géorgie Scleropoa rigida Gris. (1). Tessin, Valais, Vaud, — Sud-Est AC.;, Côte-d'Or AR., Yonne. — Centre et Ouest C., Paris, Marne, sur la craie, Ardennes, Belgique AR. Canaries, Écosse, Géorgie. Serrafalcus squarrosus Bahbingt (1). Tessin, Valais, Vaud,— Sud-Est AC., Côte-d'Or AR., Besançon .— Centre et Ouest RR., Nièvre Algérie, Lithuanie, Portugal, Sibérie. Polystichum Thelypteris Roth. Suisse.— Assez répandu, mais peu €. dans l’Est, le Centre, l'Ouest et le Nord; Belgique. Portugal, Suède, Russie. (A suivre). is rie — On New-Zealand Mosses. (Ibid, 1894, p. 403, 1 pl.). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR.LES MUSCINÉES DEPUIS LE 47 JANVIER 1889 Jusqu'au 1er JANVIER 1895 (Suiée) Dans ses Hepaticarum species novæ, M. SrepHaANI (1) donne comme nouvelles espèces : Aneura micr opinna, Bazzania lacerata, B. verticatis, Blepharostoma corrugata, Cephalozia macrostipa, Chiloscyphus commu tatus, C, Kirkii, C. renistipulus, Fossombronia reticulata, Frullania Kirkii, trouvées par M. Kirk,et Aneura papulosa, Anthoceros aneuræ æformus, A. Helmsii, ren fe bidentatus. C. ciliatus, C. cuneistipulus, trouvées par M. Helm M. Pa (2) a aussi décrit deux espèces nouvelles d'Hépati- ques pour la Nouvelle-Zélande : Lophocolea grandistipula et Anthoceros affinis. Les Mousses de la AE GR ont . bien étudiées, 8 surtout uniqué inédites. ele M. Müller avait imposé des noms : Blindia cie Pottia marginata, Orthotrichum graphiomitrum, Zygodon ll ifolius, Climacium Novæ-Zelandiæ, Andreæa cochlear ifolia, A. pulvinata, A. ge ÆHypnum (Heterophyllum) Kirkii, Fissidens ramiger- re . CAM pPyloneuru Le miia auteur (4) publie ensuite des remarques intéressantes sur plusieurs Mousses né0-zélandaises, publication qu’il continue pendant plusieurs années. Parallèlement à ces études M. Becker (5) publie (1)F. pe : Hepaticar um species novæ. (Hedwigia, 1893 et 1894, pers (2) F Schifiner : Lebermoose aus Forschungreise, S. M. S. Gazelle. Theil F Berlin, en (3, T. Bec : Description of new species of Musci. (Trans. and Der _ New. F Te 1892, 11 planches). (4) T. Beckett : On some ts Noos New-Zealand Mosses.(Trans. and Proce roeeet. of New. ape Institute, 1892, p. 297). — Id. (Ibid. 1892, p. 277) avec descripi” de deux espèces nouvelles : Orth sMblrié Em Lecitiauunt et Anisothecium gracilli- (5) T. Beckett : On some ner species of in Me. Musci. (Trans. and pro ceed. of the New-Zealand Institute, 1893, P- 274, 4 pl.). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 427 des espèces nouvelles à mesure qu'elles se présentent : Phascum austrocrispum, Braunia Novæ-Zelandiæ, Hypnum micro-vagum, Dalto- nia straminea. . Rogcrr Browx a décrit de nombreuses espèces dans ses notes successives. Il commence par le genre Andræea qui est très abondant en espèces, il décrit comme nouveaux : Andræea gibbosa, A. diowa, À. minuta, A. Novæ-Zelandiæ, 4. Wrightii, A. fleæuosa, A. Huttoni, A. aquatica, A. dicranoides, A. ovalifolia, A. apiculata, A. Cochaynei, 4. Jonesii, A. Ciintonensis, 4. lanceolata, A. aquatilis (x). Il représente ” toutes les feuilles, de la base au sommet pour chaque espèce. Ce qui y a surtout à remarquer c’est que plusieurs de ces espèces vivent sub- mergées. Le mème auteur propose ensuite la création d’un nouveau Genre, le G. Hennedia, voisin des Eucalypta, et formé de trois espèces très voisines l'une de l’autre, bien que ne présentant pas d'inter- Mmédiaires : Hennedia macrophylla, H. intermedia, H. microphylla. . R. Brown étudie ensuite le genre Phascum dont il décrit et figure trois nouvelles espèces : Phascum lanceolatum, P. longifolium, .P. Arnoldii, il continue ensuite par les genres Pottia et Gymnostomum dont il décrit de nombreuses espèces nouvelles : Pottia acaulis, P. Alfredi, P. Wrightii, P. Stevensii. P. serrata, P. longifolia, P. Bickerlonii, Douglasii, P. Leonardi, P. grata, P. assimilis, P. obli- qua, Gymnostomum pygmæum, G. ligulatum, 6. Waïimakaririense, G. Ste- vensii, G. magnocarpum, G. longirostrum, 6. Wrightii. L'année suivante M. R. Browx (2), étudie les genres Grimmia et Orthotrichum ; il décrit 25 espèces nouvelles pour le premier de ces genres, et fo pour le Second, Ilest bien possible qu'il y ait pour un esprit synthétique beau- coup de réductions à faire dans ces créations, toutefois cet état de choses montre avec quelle ardeur est étudié ce continent qui est loin d’avoir livré le dernier de ses secrets. 3 Polynésie Les petites îles de la Polynésie ont servi de sujet d'étude à divers bryologues. Quatre groupes principaux ont été explorés. a Les Hépatiques des Archipels de Viti et de Samoa ont été étudiées par MM. Jack et Srepnani d’abord, puis par M. STEPHANI seul. (1) Robert Brown : Notes on the New-Zealand species of the Genus Andræea logether With descriptions of som2 new Species. (Tran*. an Proceed. of the New-Zeal. Inst, 1892. p. 276, 10 pl}. — Notes on a propo.ed new Genus, of New-Zealand Moses, together with description of three new species. (Ibid. p- 285, 2pL). — Note on some new species of New-Zealand Musci : G. Phascum (Ibid. res 1 pl} — Genus Pottia (Ibid. 1893, 4 pl.). — Genus Gymmostomum [Ibid., 1893, 3 pl). : ._ @R “PA : Genus Grimmia. (Ibid. 1894, p. 409, 10 pl.). — Genus Orthotri- . Ghum (Ibid. 1894, p. 422, nombreuses planches.) 428 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le premier travail (1) cite pour les îles Viti les espèces nouvelles suivantes : Schistoscheila Græffeana, Anastrophyllum Grœæffei, A. Vitiense, Lophocolea Græffei, Archilejeunea brachyantha, A. Græffei, Lopholejeunea multiflora, Microlejeunea crassitexta, Pycnolejeunea integristipula, Sym- phyogyna Vitiensis. M. Stephani y ajouta les espèces nouvelles suivantes : Aneura Græffei, 4. Vitiensis, Bazzania Vitiana; Frullania ampullifera J. et St. F. Curvirostris J. et St. 2. Iles Samoa. — Les Iles Samoa ont fourni aux mêmes auteurs d’abord (3) : Schistocheila linearifolia, Plagiochila suceulata, P. Upolen- sis {Anastrophyllum Vitiense, Lophocolea Grœæffei, déjà indiqués pour - les Iles Viti), Chiloscyphus Jackii St., Mastygobryum combinatum ; puis, à M. Stephani (4) : Aneura fuscescens, A. Samoana, Frullania Powelliana. _ Presque toutes ces découvertes sont dues à M. Græffe, quelques- unes à M. Powell. 3 Tahiti et Iles Marquises. — L’archipel de Tahiti et celui des Marquises ont servi de sujet à une excellent travail de M. BEscHERELLE (5). , L'auteur cite d’abord les voyageurs et les collecteurs qui ont visité ces îles à diverses époques, depuis 1768, et qui en ont rapporté des Mousses. Les matériaux dont il dispose se composent d’une petite collection de Mousses recueillies par Nadeaud et de celles que l’auteur a pu trouver au Muséum dans les différents herbiers. Il a ainsi réuni 216 échantillons, appartenant à 95 espèces. D Mais ce qui est surtout intéressant c’est le paragraphe qui traite de la distribution géographique des espèces, et où l’auteur étudie la flore de P (1) Jack und Stephani : Hepaticæ in insulis Vitiensibus et Samoanis à De Ed. Grœffe, anno 1564 lectæ. (Bot. Centralblatt, 1894, n° 43, 2 pl.) s (2) F. Stephani : Hepaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893-1894, passim). (3) Jack et Stephani : Loc. cit. : (4) Stephani : Loc. cit, joa el _ (GYE. Bescherelle : Florule bryologique de Tahiti et des îles de Nukahiva € Mangareva. (Ann. des Se. nat. Bot., 1894). : : REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 429 33 autres sont répandues dans toute la Polynésie. Comme espèces, il y a peu de rapport avec les îles de l'Océan Indien et de l'Océanie occidentale : mais, pour les genres, il y a au contraire les plus grandes ressemblances avec les Iles Malaises. Bon nombre de genres paraissent, en effet, être partis de la Malaisie, et avoir atteint leur extrême limite de dispersion à Tahiti. Tels sont les Spiridens, ces géants parmi les Mousses, et aussi Les Garovaglia, les Mniodendron, et les Hypnodendron. Ces derniers pourtant s'étendent jusqu'aux côtes du Chili. Il faut remarquer aussi dans ces îles la présence de deux espèces à aire de dispersion très vaste: le Grimmia apocarpa, et le Bryum argen- teum. Les îles Marquises ont fourni 18 Mousses dont 9 leur sont spécia- les ; enfin l’Archipel Gambier n’a fourni que 5 Mousses dont aucune ne lui est spéciale, Voici maintenant la liste des 28 espèces nouvelles décrites par M. Bescherelle : Wälsoniella Jardini, Campilopodium Tahi- tense, Dicranum rufifolium, Campylopus Nadeaudianus, Leucophanes nuka- hivense, Fissidens mangarevensis, F. Nadeaudii, Calymperos Augstrémii, Racomitrium papeetense, Macromitrium Savatieri, Philonotula Vescoana, P. Jardini, Pogonatum Tahitense, Leucodon pacificus Schp. ms., Garo- vaglia Tahitensis, Homalia pseudo-exigua, Distichophyllum Nadeaudii, D. tahitense, Hookeria Vescoana, A. chlorina, H. nukahivensis, Brachy- … thecium tearapense, Rhynchostegium obscurum, Sematophyllum Lepinei, Microthamnium macroblepharum, Mniodendron tahiticum, Hypnodendron - Vescoanum, Rhacopilum microphyllum, Hypopterygium Nadeaudianum, Cyathophorum tahitense. M. SrepAni (1) a décrit, de Tahiti, le Frullania floribunda, découvert Par Vieillard. Iles Hawai. — Pour l'archipel des Sandwich, il y a un travail de. M. Evans, sur les Hépatiques (2). L'auteur donne une liste de 117 espè- ces, dressée d’après la collection de M. Baldwin en 1875-1876, et déter- Minées par Austin, et aussi d’après quelques autres publications. Onze espèces nouvelles sont décrites : Porella Hawaiensis, Bazzania Baldwini, Plagiochila gracillima, P. Baldwini, P. Eatoni, P. oppositifolia, P. acutius- tula, Jungermania subulata, J. Lucens, Nardia exsecla, Tylimanthus integrifolius. 5° Amérique du Nord ll est difficile, pour ne pas dire impossible, de classer d’une manière logique les différents travaux parus sur les Muscinées de ce Continent. Je me vois obligé de traiter d’abord de certains ouvrages généraux, _Téservant pour la suite les notes d’un intérêt plus local. Comme catalogue général des Mousses de l'Amérique du Nord, on - (1) F. Stephgni : Hepaticarum species novæ (Hedwigia, 1893-1884). __ @) A. W. Evans: 4 provisional list of the Hepulicæ of the Hawañien Islands. (Trans. of the Connecticut Acad., 1891). } 430 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE possédait, . re le Manuel de LESQUEREUX et JAMES (1), men- tionnant 890 es + M. Barxes (2), pour en faciliter l’usage, avait ajouté des clés es pour la détermination des espèces et des genres. Mais les nombreuses découvertes faites depuis sur le continent q EN e Carpor (3) qui ont étudié d’une manière approfondie la Bryologie etnéré caine. Leur Catalogue est une liste de 1380 es 5x CAE par aflini et dont les noms sont accompagnés d’un aper ur la ne géographique. Environ 678 de ces espèces paraissent peqheee à l'Améri- que du Nord; 300 autres sont commun l'Amérique du Nord, à l'Europe et aussi à la Sibérie : ; 91 cxpses se np dans d’autres parties de l'Amérique et 76 au Japon M. Wanxsrorr (4) a fait de son côté un travail général sur les Sphai- gnes de toute l'Amérique (Nord et Sud), qui permet de déterminer toutes les espèces connues, et donne en même im leur distribution géographique et leur bibliographie. Le même auteur (6) a également fait paraître des études sur les Sphaignes de l'Amérique du Nord. Sur le groupe des Hépatiques il y a aussi quelques travaux géné- _- raux ; les principaux sont de M. UnperwooD (6). Dans un premier Davoit l’auteur donne la synonymie des Hépatiques, avec une table des genres de Raddi, Gray et Dumortier. 11 y a ajouté un supplément à un de ses ouvrages précédents : Descriptive Catalogue of North-American Hepaticæ (Bull. State Lab. Nat t. hist. 1884, p. 133). Plus tard le même (1) Lesquereux et James : Manual of the Mosses of North America, 1884. Barnes : Artificial keys of the genera and species of Mosses, reco- gnized in Lesquereux and James's Manual of the Mosses of Norl h America (Trans. of the Wisconsin Acad. of Se. Arts and Letters, 1858-1891). (3) Renauld et Cardot: Musci Americæ septentrionalis ex operibus novissimis recensili el methodice dispositi. (Revue bryologique, 189 (4) C. Warnstort : Characteristik und Uebersicht der nord, miltel und sudamé- ricanischen Torfmoose nach dem Reutigen Standpunkte der. Sphag rie re st pr 1894, p. 307-337 - Warnstorf : Contributions Lo the knowledge of North-american Spha ue Gazette, 1 2 (6) L. Underwood : Notes on our Hepaticæ. (The Botanical Gazette, 1889, p- 191): — Distribution of Hepaticæ of North-America. (Proceed. of the American ASS0® » P. _ ©f advance. of the Sciences, 1891, p+ 298). — Preliminary comparison Of “eh _Hepatic-flora of boreal and suvboreal best (ibid. 1892, p. 219, et Botanlee” Gazette, 1892, p ar pe REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 434 actuellement connues (1892). L'Europe en possède 375, l'Amérique, 300 et l’Asie, 150. Sur 214 espèces boréales 80 °/, sont européennes, 76 */, américaines et 46 °/, asiatiques. Environ 78 °/, des espèces américaines se retrouvent en Europe, 42 ‘/, en Asie et seulement 20 ?/, sont endé- miques ; 36 */, des espèces asiatiques sont conaues en Europe et 9 °/, sont endémiques ; enfin 15 °/, des espèces sont endémiques Soixante-sept espèces sont circumpolaires. Certains genres de P'Hémi- Sphère nord sont très abondants : Cephalozia, Marsupella, Scapania et Jungermannia. Le Genre Calycularia seul est endémique à l'Asie, les Scolia et Fée le sont pour l'Europe. Bon nombre de genres sont encore incon n Asie : Aitonia, Anthoceros, Fossombronia, Herberta, Hygrobiella, bu, FM. Marsupella, Pallavicinia, Pleuroclada, communs à l'Amérique du Nord et à l'Europe, et les Genres Sphæro- Carpus, Dumortiera, reg Targionia, et Notothylas. Sous le titre de Liste des Hépatiques Canadiennes, M. PEARSON (1) a publié une Br 4 de 165 espèces provenant non-seulement du Canada, mais aussi de Vancouver, de l'Alaska, de Miquelon et .du Grü nland. Des notes critiques et la mention des localités accompagnent de chaque espèce; plusieurs parmi celles-ci sont nou uvelles : Frullania Seltoyniana, Cephalozia Macounii, C. minima, Diplophyllum Grgenteum et Jungermannia Vahliana. Douze planches accompagnent ce travail. Des résultats mr ont été acquis par M. Rozz, de Darmstadt, qui a fait en 1888 un voyage à travers la partie septentrionale des Etats-Unis, entre le hs. et le /9° de latitude, Les matériaux recueillis proviennent des États de New-York New-Jersey, Indiana, Illinois, Wisconsin, Nord-Dacotah, Montana, Wyoming, Idaho, Orégon, Wa- Shington et de la Colombie anglaise. Plusieurs groupes de Muscinées Provenant de ce voyage ont été étudiés par des spécialistes, MM. Barnes, Brotherus, C. Müller, Venturi, Renauld et Cardot, Stephani et par - Roll lui. -même. Les descriptions et les remarques ont été publiées dans le Botaniches Centralblatt et l'Hedwigia par M. Ril 11 (2). Des notes Particulières ont aussi été écrites par M. PaiLiBERT (3) et M. VENTURI (4). ans cette dernière notes ont cités trois Orthotrichum nouveaux : 0.5 Deerum, O0. Rollii, 0. Sehlotthaueri. (1) W. H. Pearson : cd a ee Canadian Hepaticæ. (Geological and natural history Survey of Canad (2) J. Roll : né as uber die Nord-4merika gesammelten neuen Arten und Fariei à Do, 1890, 1V, p. 385 et suiv.). — Tor/moose. (Ibid. 1891, LI, p. 250 et suiv-). aussi : Hedwigia, 1893, p. 181. . “at Bryum Roellii. (Revue bryologique, 1890, p. 5 (4) Venturi : De ST formes d'Orthotrichum de L'amérique rs bryo- logique, 1892, pp. 5 et 1 von mir im Jahre 1888 in 432 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE MM. RexauLD et CarDor (1) ont fait paraître la description d’un bon nombre d'espèces et de variétés nouvelles de Mousses, principale- ment des États-Unis. On trouvera plus loin pour chaque province l’in- dication des types nouveaux créés par ces auteurs. M. KipBerG (2) a publié un petit travail sur les Georgia de l’'Amé- rique du Nord, dont il décrit deux espèces nouvelles, les G. cuspidata et G. trachypoda, ce qui porte à — le nombre des espèces connues dans ce genre M. dti (3) a étudié les Lejeunea de l'Amérique du Nord. Dans son Catalogue descriptif des Hépatiques de cette contrée, M. Underwood a réuni les noms de tous les Lejeunea cités comme ayant : trouvés dans les États-Unis et le Canada. Parmi celles-ci il y a quatre espèces que Taylor donne comme ayant été trouvées près de Cincinnati, tandis qu’en réalité elles proviennent des rives de l’Amazone, près de la ville de Para, que Taylor a cru être une localité voisine de Cincinnati. Ces quatre espèces sont Z. cyclostipa, L. polyphylla, L. testudinea et L. lon- giflora. Toutes ayant été décrites déjà portent d’autres noms aujourd’hui. Les Lejeunea de l'Amérique du Nord sont au nombre de 20 espèces, auxquelles il faut ajouter deux autres qui sont nouvelles pour la région : Euosmolejeunea trifaria Nees et Cololejeunea Wrightii, et deux espèces inédites : Microlejeuneu Cardoti (Louisiane et Mexique) et Eulejeunea Dnderwboët (Floride). (1) Renauld et Cardot : New Mosses of North-America. 11 (Botanical Gazette, 1889, p. 21). — III. (Ibid., 1890, p. 39). — IV. (Ibid. 1890, p. 57). — V. (Ibid. 1894, p. 237). (2) N. C. Ki Res Fini (Tetraphis) pellucida et Les espèces alliées. Revue bryologique, 1893, p. 3) F. Stephani : si d'A Lejeuneæ. (Botanical Gazette, 1892, p. 170). (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. PER PARA SE M RER k À F st hi Le ot Lille. Imp, Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquin. Jsssssss à ds me 4 vi R à ; # El ; : L LE CRETE sb = = j ; ! SCA 5 BD: Le J$ : 1 + ï À # 1 + L ï TR ? ù L ] GE 0 - & L — NSSÈs > À 8 É L 4 pr =" hi eu + 2 ++ RTS + $ Ps Lots irel 4 Er s > L : nm a w à ; +284 Ê La J F g- ÉLIIT. LA LE d ! 8 5 ÈS ES : À ol Fe Qu FE Le 3 / à À È DS mu me ee ES Pt . je BETTTT IT LE $ 2 J LIÉE Es ss Fa na Ÿ _'SUNEES à “T5 CRT à > à RE i Et. PE N =, : a À PIOOIT PRUAN NS i 5 EE Li: | CON PT u : $ U FF —— “TE ne 4 IN 1 S us \ SELF Ni É SRE = à Æ ke += R «NES [+ 1 + Fu, 2 > CNRS [Ê É +7" ! PELLE THS CRT 1? At Le = un ; TT \E FRS à É BEtEPI & H 4 : F 7 à BOT Tr — a IE L 4 ‘usstanne Ë A ., HR AE | | RE | HO L el S Dir T + 1 LH K ak CLIN 8! À É: tt ——+— Li +4 É ; È D à. LA “ i “8 ET] ra Fe en PF. 5 Les LE LS à . Ain x si Te & HT TuLRS Le ” LEE RE LEELEE ë S HET KL : #4 Let Ptmand _ f 4 £ : PP. $ Le * EN # 5 BE ii LL | + Fe . ’ NO td À Si $ æ + | à SRE Et . + Lun 5 “à EL TT “ + É : S Hi Lt F., [5 À Fr %e x ". De Due ms Ca à ) FT 4 ; \ Jaunes DE : PT: mu F5 ES é £ : ; 2e Lt # Li a L 2 si | EE em x” Le l PT -- £ £ ° = 4 k . LUN MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaqu mois et chaque rh est composée de 32 à 48 pages avec plane : et figures dans le texte. Le prix annuel pe d'avance) est de : 20 Îr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Les sept premiers volumes, dont les sommaires se trouvent ci-dessous, sont en vente au prix de 20 franes chacun. Adresser les demandes Li D 34 mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari Adresser lout ce qui concerne la rédaction à M. À te BONNIER, Professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, Par. Il sera rendu compte dans les revues s éciales des ouvrages, Due ou notes dont un ex nb aura été adressé au Diet de la Rev générale ke Botanique Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de te fre) ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à par Sommaires des sept premiers volumes de la Æevue générale de Botanique : Tome 1. — (ee pages, 26 gars el 153 Fynries marges FR er 0 — Borxer : Ectocarpus fulvescens. — UIGNARD : Anthérozoïdes. — Box Végétatio ou la vallée de Cha- ( | - ore de F an pon. ue ossiles. UPR Do — PRILLIEUX : Snturs à Bacilles de l’Olivier et du Pin re e Patyre ella. — TraBuT: Abies numidica. — SEIGNETTE : Les tubercules. — PRET A : : Ps et Cladosporiu m. — PouLsen : Phanérogame sans chlorophylle, — MASCLEr: : Anatomie (LECLERC pu SABLON); Champignons (CosrTanTin); Technique (Durour); “Es (0 Sion nié de l'Asie (FRANCHET); Physiologie végétale (JUMELLE); dm DE SAP Parerennes. — FLOT: due de la tige des arbres. — E ECKEL : per espéce de jenn Loue : Feuilles des plantes maritimes.— anis : La vallée d’Aure; Berbé. Tidées, Nymphéacées. Papavéracées et Fum ariacées de la France; Cultures expérimentales des C Pr — : Hy LecLerc pu SABLON : Sommeil des feuilles. — AUBERT : Does orraniques > les plantes grasses. — DE LAGERBEIM : Un parasite " e, — LES : Grains Bart: — FRA RANCHET : Bambusées à étamines monade! Henry); Paléontologie végétale (br S A armure (Hur); nat pren ps ( EF) Tome III. — (560 pages, ré gr el : rh à kom le texte). — BrAnnzA: Tégu- ments de la graine.—"Russ A$scidies de : Porosité du fruit des Cucur- bitacées. — ler: rer — curé ous. se FN . BONNIER et ManGIN pour l'analyse des gaz.— Viaza : Maladie des greffes outuriss os des raisins.— PRUNET : Perforation des Pommes de terre par le Chiendent. — Fayon : Structure du er — JUMELLE : ee ilation et ir re city filieanée, — Daniez : Influence du drainage et a chaux. — Basrir : Tige et feuille des 6 Sie — Conwax Macu a NE: ; Plantes européennes introduites dans le Minneso ta. — TRABUT Cham mpig pie oi : es éniac Pr see cp bts ue ci uen euro e (MASCLEF); ChorsEEt (CosranrTiN); Physiologie et æinie égétaes ares Tochniate. (Durour). & y Tome IV.— A page, Fed Do et 70 figures dans le texle). — Trasur : Quercus Mirbeckii. aquilina sur le calcaire. re SELL : rescence niâle du Noyer.— She es echerches physiologiques sur les Liche — DewÈvre et BoRDAGE : Mouvements des végéta — Leccerc pu SagLox: Tube dote des Equlastacées ; Maladie du Platane. — ty -er s Plantes et insectes. — HerRviER : Plantes d'Espagne. — NNIER : L es plan “iris desséchées; Var jations de pression dans la Sensitive.— NS Respiration et en rc es plantes grasses. — DE JANCZEW _ Anemone. — JAco C (1) een exotique. — CosranTIN et Durour : La MÔ Dre Lothnicie acridiorum. — pe LaMARLIÈRE : Les feuilles à l'ombre et au 6 Revues : Prieur et chimie végétales (JumeLce); Lichens ( HUE) n Anatomie (PRUNET) ; Bactéries et fermentations (Bourroux) ; Plantes de la France (MASCLEF). Tome V. — asie pages, 22 planches et 211 figures dans . rs — DUCHARTRE : vs serice®. — Bo : Transmission de la pression ravers les med ; “Alphon e de Candolle. — DbotuER : ro gr pileux de certains Aharies: à — PRuNET : Tube roule de USSELL : 5 i a Pomme de À ve formes conidiennes. — NAUDIN : De ation des Phœnix. — Mesnarp : Pureté cer- taines cie végétales. — WAR : Géographie botanique de Lagoa Santa (Brésil). — De LAMARLIÈRE : Développement rw quelques Ombeilifères.— MAGNIN : Végétation D lacs du Jura. ee Thom : La pression ces de et le dév reloppement des végétaux. — ET: tale du Mont Soudine. (A er en. — Boucancer : Matruchotia vériler _ PALLADINE : Res espirat ion des feuilles pure et étiolées. — LECLERC DU SABLON: Anatomie de ere perd cine. Peter ee plantes à piquants. ee Sp xrin et Duro OUR : Action des antisepliques Revues : Lichens (H sg Algues ets ne — (pe SAPORTA) ; Botan re forestière (Henry) ; Bactéries et fermentations (Bou UX). Tome VI — (544 ages, 21 planches et 57 figures dans le t per — Daniez : La greffe; | applications de la gre Le erbacée. LA — PRUNET : dd opagation du Pourridié.— FLor : P Procédés — nant Propriétés optiques du bois. — Mesvarp: Parfums des .— Devaux : A. Merget. — Mer: Chaudron de Sapin. — Naunix: Littoral de la grais.— CosT — Hy: ences. — Durour et HickEL : Eetiis du an — Bazor: Géograp he botani- es del la à Côte-d'Or — Boxnien : P. Duchartre ; Plantes arctiques et plantes aipines- : Bactéries et fermentations (Bourroux); Alzues LES LT); Physiulogie e chine: végétales see Lichens mr Champignons (COSTANTIN). Tome VIL — : fnflores- cences, — Ne: pre a de Teau du sol sur végétati on. — Hanks : Végétation forestière inati . n Lorra .— BouLanGer : $, re. 8 — Leczerc pu SagLox : Germination =. graines oléagine uses ; Digestion des albumens gélatineux. — GÉNEAU DE LAMARLIÈRE : . ses ral; Flore maritime du Golie de Gascogne.— Gasron Bonnie : Influence lumière élect ontinue sur ntes. — : Nouveau ue 0 sa : : urrager. ucaOT: Gliocladiwm; Cladobotryum, — Zexer : Le Marquis e Saporta. — ét ne me de lap pietra mn ‘Bazor : Géographie tr de la Côte-d'Or. We: Revues : Cha hampignons (Cosrawr ; Physiologie et chimie végétales (Jumeuue) ; Bacté- ries et fermentations (BourRoux) ; Féruinie et pathologie végétales (MozLiarD)- Lille. Imp. LE BIGOT Frères. : REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE L DIRIGÉE PAR | M. Gaston BONNIER PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME HUITIÈME a Livraison du 15 Novembre 1896 N° 25 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, # 1896 LIVRAISON DU 15 NOVEMBRE 1896 I. — DE L'INFLUENCE DES COURANTS ÉLECTRIQUES CONTINUS SUR LA DÉCOMPOSITION DE L’ACIDE CARBONIQUE CHEZ LES VÉGÉTAUX AQUATIQUES (avec figures dans le texte), par M. Maurice Thou- nu Us Se 0 IL — ÉTUDES DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE A PROPOS DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR, par M. L. RS III. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI- NÉES, depuis le 1° Janvier 1889 jusqu’au 1* Janvier 1895, par M. L. Géneau de Lamarlière (suite) . 469 Cette livraison renferme en outre neuf gravures dans le texte. Pour le mode de shiarios et les conditions d'abonnement, voir + ‘ la brome page de la couverture. “ d SN ET ne G ÉCRAN ER PEAU) ARE 0 NS TE jte DA er SR AT OT TEE TE ETS RE DE L'INFLUENCE DES COURANTS ÉLECTRIQUES CONTINUS SUR LA DÉCOMPOSITION DE L'ACIDE CARBONIQUE | CHEZ LES VÉGÉTAUX AQUATIQUES par M. Maurice THOUVENIN Les auteurs qui se sont occupés de l’influence de l'électricité sur _ les végétaux, ne paraissent pas être arrivés à des résultats bien Concordants. Les uns, ceux qui se sont livrés à des expériences de laboratoire, Altribuent à l’électricité une action nuisible aux plantes : « l’ac- . tion de l'électricité sur les plantes, écrit Detmer, est relativement peu connue, surtout dans ses détails. Un fait, notamment, semble Intéressant au point de vue physiologique ; c’est que les courants Constants et les courants d’induction ne sont point sans influence : Sur les mouvements protoplasmiques ; ils ralentissent d'ordinaire ; leur marche ou arrêtent complètement leur mouvement, et finale- . Ment amènent la mort des cellules (1). » D’autres, au contraire, qui ont pratiqué ce que l’on a appelé : l'électro- culture, ont démontré que À Papi vod avait une influence _ bienfaisante sur la végétation. Les premières observations remontent au siècle dernier. Main- . bray, Nollet, Bertholon, Humphry-Davy, Humboldt, Wollaston Constatèrent que l'électricité favorisait le développement des semen- “és et accélérait la croissance des plantes ; mais ils n’étudièrent que L côté théorique de la question. . 1 W. Detmer : Manuel . de physiologie végétale, traduit de l'allemand Par H, Micheels, Paris, 1890, p. 97 _ Rev. gén. de HE — VII. = 434 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En 1846, deux Anglais, Sheppard et Forster, puis Hubeck et Ficht- ner, en Allemagne, étudièrent l’action de l'électricité dynamique sur les plantes fourragères ; ils couvraïent les cultures de réseaux de fils métalliques aboutissant à des plaques de cuivre et de zinc enfoncées dans le sol. Sous l’action de cette pile dont le courant traversait le terrain d’une plaque à l’autre, les récoltes s’améliorè- rent dans la proportion de 13 à 27 0/. En 1884 M. Spechnew, en 1891 M. Paulin, en 1892 le capitaine Lagrange, substituant aux courants continus l'électricité atmosphé- rique qu’ils condensaient, à l’aide de procédés particuliers, dans les milieux où ils faisaient leurs essais, confirmèrent les résultats précédemment obtenus à l’aide des courants continus. M. Grandeau, de son côté, abordant la question en sens inverse, a démontré que la suppression de l'électricité atmosphérique était nuisible pour les plantes et correspondait à une diminution notable ‘dans leur développement, leur maturation et leur production. Voici comment M. Berthelot explique cette influence de l’élec- tricité sur la croissance des végétaux. I a constaté que les hydrates de carbone qui constituent la masse principale des tissus végétaux, avaient la propriété de fixer l'azote libre sous l'influence de tensions électriques faibles, de même ordre que celles de l'électricité atmosphérique, considérée au niveau du sol. Par conséquent, tout ce qui tendra à favoriser l'action inductive, lente, continue, de l’électricité atmosphérique sur les plantes aura en même temps pour effet d'augmenter l'absorption de l’azote et, Par suite, de concourir au développement des plantes. Le travail que j'ai entrepris porte uniquement sur l'influence que peuvent avoir les courants continus sur la structure et les fonctions des végétaux et ne s'occupe pas des eflets de l'électricité statique ; cependant, je n’ai pas cru devoir les passer complètement Sous silence dans ce court historique qui est, en grande partie - résumé d’une chronique publiée par M. C. Grady dans le Petit … Temps du 35 janvier 1895. Les recherches consignées dans cette première note m'ont été * suggérées par M. Charbonnel-Salle, professeur de Zoologie à la _ Faculté des Sciences de Besançon ; je suis heureux de lui exprimer: : me vive gratitude pour les bons conseils qu’il n’a cessé de me ne 1 4 L'ÉLECTRICITÉ ET LES PLANTES AQUATIQUES 435 donner et pour l’amabilité avec laquelle il m'a accueilli dans son laboratoire dont il a mis toutes les ressources à ma disposition. On sait qu’à la suite de la décomposition de l’acide carbonique par la chlorophylle, sous l'influence de la radiation solaire, le car- bone entre dans l’économie de la plante, tandis que l'oxygène, mis en liberté, gagne, de proche en proche, la périphérie du corps du végétal d’où il se dégage dans le milieu extérieur. I suit de là que plus ia quantité d'oxygène dégagée, pendant l'unité de temps, aura été considérable, plus il y aura eu de carbone | fixé par le végétal, et que, par conséquent, on peut se rendre compte de l'énergie avec laquelle s’est faite l'assimilation en mesurant la quantité d’oxygène qui s’est échappée de la plante. Cette mesure est très facile à faire et ne demande qu’un dispositif très simple. Si l’on place une plante aquatique au soleil dans de l’eau chargée de gaz carbonique, on voit sortir de la section de la tige, qui doit être tournée vers le haut, de nombreuses bulles d’un gaz qui a été reconnu être de l'oxygène ou, du moins, de l’air très riche en oxy- gène. Si l’on recueille ce gaz dans une éprouvette graduée, pendant un certain temps, une simple analyse fera connaître la quantité d’oxy- gène qui s’est dégagée pendant ce temps. Un procédé plus simple est encore à la disposition de l’observa- leur, car il a été démontré que « le nombre des bulles produites Pendant un temps déterminé peut donner des indications sur _ l'énergie avec laquelle l'assimilation s'effectue dans les organes _ Verts. (1)» 4. Appareil employé. L'appareil (fig. 90) ayant servi, pour cette étude, est très peu | Compliqué : il consiste en un vase cylindrique de verre 4, d’une Capacité de 1500 centimètres cubes. L'ouverture de ce vase est fermée par un bouchon en liège dans lequel a été fixée une petite cuvette en fer b. _ Le fond de cette petite cuvette est percé d’un trou dans lequel : (1) Detimer, Loc. cit. p. 31. 436 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE est placé un bouchon de caoutchouc que traverse un tube de verre c, à peine un peu plus long. La plante destinée à une expérience est placée dans le vase qui est plein d’eau ordinaire additionnée d’un peu d’eau de Seltz. Le végétal est disposé de telle façon que l'extrémité de la tige offrant une section, traverse le petit tube de verre c, auquel elle est solidement assu- jettie par un peu de gutta-percha et aboutit dans la cuvette b qui est remplie , d’eau. =) / Une éprouvette pleine d’eau, mise dans la cuvette b au-dessus de la surface de section de la tige permettra de comp- ter les bulles qui s’en échappent ou de + recueillir les gaz. Le bouchon de liège est traversé par deux fils de cuivre entourés de gutta excepté à leur extrémité qui, bien déca- pée, est repliée en boucle, L'une des boucles enserre l'extrémité libre de la plante, l’autre pince la tige près du bou- Chon de caoutchouc. Ce sont ces deux fils métalliques qui, reliés l’un au pôle positif, l’autre au pôle Fig. 90. — Appareil pour étu- Négatif d’une pile ou de plusieurs piles 2 mi 5 te accouplées en série, permettront re de l'acide carbonique. tre, à volonté, le végétal en expérience sous l'influence d’un courant continu selon que l’on fermera ou que l’on ouvrira le circuit. Un tube d fixé dans le bouchon de liège permet la sortie des gaz résultant de l'électrolyse de l’eau contenue dans le vase a. Pendant ces recherches, les plantes ont été bien soigneusement . 6Xposées à une même intensité lumineuse, toutes les expériences _ Ayant été faites par un ciel absolument serein. | a f] f DONNE 7 os cadenas jrsereqtetér rimes {y HET TT IT Crrks COR OT | ES a fi I | A à CRE pa e | |. | 0 n 11 sad 7 Enr te = f 4) S w Hé _ 2. Les bulles qui se dégagent pendant un temps donné sont comptées. = La plante, disposée dans l'appareil comme il vient d'être dit, L'ÉLECTRICITÉ ET LES PLANTES AQUATIQUES 437 était soumise à l'influence du courant pendant plusieurs minutes, puis le courant était interrompu et be: alternativement pendant _ quelque temps. Dans les graphiques (fig. 91 à 98), qui permettent de se rendre compte des différentes phases de chaque expérience, les chifires placés sur la ligne des ordonnées indiquent le nombre de bulles dégagées pendant le temps pris pour unité, lequel est donné par les numéros disposés sur la ligne des abscisses. Les bandes ombrées correspondent au temps pendant lequel la plante est électrisée. Dans les expériences qui suivent, le courant allait de la base vers le sommet de la tige. I. — Elodea canadensis. La plante exposée au soleil se trouvait De auparavant dans la lumière diffuse. Intensité du courant : ampère ; 2 h. 15 du soir ; er juin 1893 (fig. 91).: : 5 10 15 20 85 30 35 «0. demi mnules “IL — Elodea canadensis. Mêmes conditions que ci-dessus. Intensité du courant : 5; ampère ; k h. du soir; 5 juillet 1894 (fig. 92). | 7 IL. — Elodea canadensis. Intensité du courant x 9 h. du matin ; 1 juin 1896 (fig. 93 RTE 438 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE + 14 [| 20 M dem minules Fig. 93. IV. — Elodea canadensis. 11 est 6 h. 30 du soir, le soleil vient de disparaître derrière les maisons. Intensité du courant : am- De 10 juin 1895 (fig. 9%). 10. F ROME M sea ni minules “ re Le S LA + — Myriophyllum spicatum. De la lumière diffuse, la ee. a été brusquement exposée au soleil. Intensité du courant : = 10.600 ‘ampère ; 4h. 15 du soir ; 7 juillet 4896 (fig. 95). 35, LT) EL Lori LRABSRERBER L'ÉLECTRICITÉ ET LES PLANTES AQUATIQUES 439 VI. — Potamogeton perfoliatus. L'observation a été faite à la lumière diffuse. Intensité du courant: ampère ; 10 h. du matin ; 9 juillet 1896 (fig. 96). TE ET 10. 10.000 | + REPLI TS RS MEL DD ES A C'ÉTAIT HER .9 _ un APE 25 30 minutes L'étude de tous ces graphiques montre bien qu’aussitôt que le Courant passe, les bulles se dégagent en plus grand nombre pour atteindre rapidement un chiffre maximum auquel elles se main- _ tiennent sensiblement. On peut remarquer aussi, surtout sur la figure 96, qui résume une expérience dans laquelle le courant était relativement très intense, qu’aussitôt le circuit ouvert, après une diminution brus- que dans le nombre des bulles, ce n’est ensuite qu’assez lentement que ce nombre est ramené au chiffre primitif. On à pu voir encore sur plusieurs des pre qu'après le passage du courant, le retour du nombre des bulles au chiffre pri- mitif ne vient pas toujours, surtout lorsque la plante de la lumière diffuse a été portée brusquement au soleil et mise aussitôt en expérience, Cela tient à des causes connues (échauffement de l’eau dans laquelle est plongée la plante, entre autres), sur lesquelles, par conséquent, il est inutile d'insister, qui sont intervenues pour rendre l’assimilation plus énergique. C’est aussi pour les mêmes causes que beaucoup es courbes montent légèrement dans leur ensemble. La figure 94 indique que, quand, par suite de la diminution de la radiation, l'assimilation devient moins énergique, 1 ’influence du Courant, se faisant encore sentir, tend à ralentir la décroesnee Que subit la décomposition de l'acide carbonique. VIL — Elodea canadensis. Intensité du courant : ET = ampère ; ; : : h. du soir : 29 mai 1893. 440 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Plante électrisée pendant cinq minutes : 181 bulles » non-électrisée » » » AE: 5 VIII. — Elodea canadensis. Plante électrisée pendant huit fois deux minutes alternant avec huit périodes de même durée, pendant lesquelles le courant ne 7 pas. Intensité du courant : SG ampère; 2 h. du soir; 30 mai 1893. Plante électrisée............. 2115 bulles. » non électrisée......... 1834 » Les quatre expériences suivantes ont été faites avec Elodea cana- densis, dans les mêmes conditions que ci-dessus ; c’est-à-dire que la plante était électrisée pendant une, deux, trois ou quatre minutes, puis pendant un temps égal non électrisée, cela pouvant être répété plusieurs fois alternativement. IX. — Intensité du courant : _ a ampère. Plante électrisée pendant quatre minutes : 50 bulles. » nonélectrisée » » AR Re ni le X. — Intensité du courant : nas ampère. Plante électrisée pendant dix minutes : 414 bulles. » nonélectrisée » » DH ra 1 XI. — Intensité du courant : Tu ampère. Plante électrisée pendant “aix minutes : 205 bulles » nonélectrisée » » YF: 108: 3 XII. — Intensité du courant : Lx ampère ; 6 h. du soir ; 4 juillet 1893. Plante électrisée pendant quatre minutes : 52 bulles. » nonélectrisée » » "ET or, Malgré les apparences, qui viennent de ce que les expériences, consignées jusqu'ici, ont toutes été faites avec des individus diffé rents, le courant active d'autant plus la décomposition de l'acide _Carbonique que son intensité est plus grande ; les deux graphiques Suivants, résumant deux expériences faites, chacune, sur un même ue individu, le prouvent. 4 Courant, l'assimilation du carbone L'ÉLECTRICITÉ ET LES PLANTES AQUATIQUES Lt XIIIL.— Potamogeton perfoliatus, soustrait à l’action directe de la radiation solaire et somnis suceessivement à l'influence de courants d'une intensité de = & Ten. vo ampère ; 43 juillet 1896; 10 h. du matin (fig. 97). -i 10 AA Es 19 10000 10000 10000 5 LEE 1 (l "à Su tn | —— ' 25 30 minules Fig ; 97. Jusqu'à présent, le courant se dirigeait de la base vers le Sommet de la tige ; quand il est de sens contraire, les phénomènes déjà décrits se reproduisent. ( XIV.— Elodea canadensis. Intensité du courant : rom PUIS ei = ampère ; 5 h. du soir ; 7 juillet 4896 (fig. 98). Cependant il est à remarquer que, chez quelques Elodea, la à décomposition de l’acide carbonique ne subit parfois, quand le. Courant va du sommet vers la base de la tige, aucune accélération, alors que, chez les mêmes indivi- dus, celle-ci était bien accentuée Quand le courant se dirigeait dans le sens contraire. Des coupes longitudinales faites Sur la tige de ces Elodea, comparées avec des coupes pratiquées sur des Le. individus de la même espèce, chez 4 | :. lesqueis, quel que fût le sens du Fig. 98. était rendue plus énergique, n’ont fait voir aucune difiére _Siructure pouvant expliquer cette anomalie. Pour toutes’ ces expériences, iines, celles qui sont maladives ayant paru moins sensi letion de FH ibles à nce de on doit choisir des plantes bien 442 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 3. Le gaz qui se dégage pendant un temps donné est recueilli ans des éprouvettes. Deux éprouvettes pleines d’eau sont placées dans la petite cuvette en fer b (fig. 90) : elles servent à recueillir les gaz qui se dégagent de la section de la tige, l’une quand la plante est élec- trisée et l’autre quand elle ne l’est pas. Le pétrole n’absorbant pas les gaz quand il est bien purifié,. une goutte de ce liquide a été introduite dans les éprouvettes pour sépa- rer de l’eau les gaz recueillis. Dans ces expériences, une seule exceptée, pour laquelle il sera fait une remarque particulière, le courant, se dirigeant du bas vers le sommet de la tige, passait pendant dix minutes, puis était inter- rompu pendant dix minutes. La collection des gaz ne commençait jamais qu’une minute après la fermeture ou l’ouverture du circuit (1). XIV. — Myriophyllum spicatum. Expérience commencée à 9 h. 25 . du matin, ayant duré 160 minutes ; 7 juillet 14896, Température initiale de 1 eau 189, finale 24°. _ Intensité du courant in ampère. 1°. Gaz émis par la plante er ve en 72 minutes : Volume ak use À —— c. ur 100 après la Dean ..:..:.,, _. cos Mr sre AE borne te après le pyrogallate de potasse . D = _— 31,1 À 2°. Gaz émis par la plante non électrisée pendant 72 minutes : -Voldme total 0 —_ c.c pour 100 après la potasse....,.,. :.... —_ = 5 après le pyrogallate de potasse . _ = —— 27, se Donc : plante électrisée pendant 72 minutes, oxygène dégagé : a si » non électrisée » Le, » » T5. se (1) M. Bourcet, élève de M. Genvresse, maitre de conférences à la Faculté 4 sciences de Besançon, a bien voulu me prêter son concours pour l'analyse des 82 à is pas s oublier non plus de témoigner r ma gratitude à M. le professeur ou qui bien voulu m'admettre, avec mon matériel, pendant quelques j00F* ses laboratoires particulièrement bien éclairé. » L'ÉLECTRICITÉ ET LES PLANTES AQUATIQUES 443 XV. — Elodea canadensis. Expérience commencée à 5 h. 45 du matin et poursuivie pendant 300 minutes ; 6 juillet 1896. Température initiale de l’eau 17°, finale 25o. Intensité du courant : _— ampère. 1° Gaz émis par la plante électrisée pendant 135 minutes. 97,8 DoinNmib total... 0 x D MoN pour 100 Après là potasse 4.00 ro CO? — + 6 2 0=——. 39,5 après le pyrogallate de potasse. —> 20 Gaz émis par la plante non électrisée pendant 1435 minutes : Nom totat : :: 6.0. — cc: pour 100 s h après la potasse............... _ Co? — bé Psp er ml ses 9 Li après le pyrogallate de potasse. + 0=— 39,1 Donc : plante électrisée pendant 135 min., oxygène dégagé: L » non électrisée » mn » » + 00 © XV. — Elodea canadensis. Expérience commencée à 4 h. 35 du matin et poursuivie pendant 300 mivutes ; 22 juin 1896. Température initiale de l’eau 16°, finale 25°. Intensité du courant : in ampère. 1° Gaz émis par la plante électrisée pendant 135 minutes ; Volume LOUE ES Es — cc ‘pour 100 Apres la potasse....::......0.. —_ CO? — _—_ 3,12 _ après le pyrogallate de potasse . —_ 0 = _ 31,56 20 Gaz émis par la plante non électrisée pendant 135 minutes : LL TANT A ER + CC pour 100 Près la polässe. . 24,2. ets —— CO — qe 2) de eyes res àprès le pyrogallate de potasse o in re __ 28,57 É ? I Donc : plante électrisée pendant 435 min., oxygène dégagé _— cc. 8 » mnonélectrisée » 5) » » “CC. XVE. — Potamogeton perfoliatus. Expérience commencée à 4 h. _ 2 du matin et poursuivie pendant 120 minutes; 8 juillet 1896. Température initiale de l’eau 47, finale 23°.  Lu REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Intensité du courant FF ampère. 1° Gaz émis par la plante électrisée pendant 54 minutes : D. _ ec. pour 100 DU La Dotssse../ _— 8 ES _—_ 2,6 après le pyrogallate de potasse . —— dar: 32,6 2 Gaz émis par la plante non électrisée pendant 54 minutes : DDR MAR 0 5. _— 0 pour 100 après la potasse.. :,........,.. — CO? — Mg Mac mine se après le pyrogallate de potasse . — 0 = _—_ 42,8 Donc : plante électrisée pendant 34 min., oxygène dégagé: = cc. » nonélectrisée » » » » D —— cc. Les expériences qui viennent ensuite, faites toutes avec Elodea canadensis et dans lesquelles les gaz recueillis n’ont pas été analysés, montrent que toujours la quantité des gaz émis pendant une même durée est plus considérable quand la plante est électrisée que quand elle ne l’est pas. AC Expérience commencée à 4 h. 45 du soir, terminée à 4 h. 25; 10 juin 1896 Température initiale de l’eau 21°, finale 2% : soleil faible ; 16 Intensité du courant : io *Mpère. La : ME Gaz émis par la plante électrisée pendant 72 minutes: so CC: : 5,1 pe N° "# FAODGIOCEM D. » » so XVIIT. — Expérience commencée à 7 h. 45 du matin, terminée à 8h. 45; 30 juin 4896 : tes initiale de l’eau 18p, finale 240. Intensité = nsité du courant : on ampère. , . * Fc 6,8 Gaz émis pendant 27 minutes par la plante électrisée : = CC: j 5.5 » hp » » » y» nonélectrisée 5 CC: XIX. — Expérience commencée à 4 h. 35 du soir, nee à 3h. 35 ; {er juillet 4896 ; Intensité du courant : Ge ampère, L'ÉLECTRICITÉ ET LES PLANTES AQUATIQUES 445 Gaz émis pendant 54 minutes par la plante électrisée : — CC: Lécs és » » » » » » » non électrisée —— CC. XX. — Expérience commencée à 11 h. du matin, terminée à 2h. du soir ; 10 mai 1893 Intensité du courant : ampère. 10. Fe Le courant passait pendant une demi-heure puis il était inter- rompu pendant le même temps. 8.7 Gaz émis pendant 90 minutes par la plante électrisée LE cc. » » » » y » » » non électris. —— cc. De toutes les expériences qui précèdent, se sit si faits bien constants : c’est qu’une plante aquatique émet un volume de gaz plus considérable et une quantité d'oxygène plus grande quand elle est électrisée que quand elle n’est pas électrisée. Les analyses ont montré aussi que, à l’exception de r essai fait . avec Myriophyllum spicatum, le gaz issu de la plante électrisée con- tient seul une certaine quantité d’acide carbonique. Je me borne à signaler ce fait sans, pour le moment, chercher à en donner l'ex- plication, de nouvelles expériences étant nécessaires. On a pu remarquer que le volume de gaz donné par la plante électrisée, comparé au milieu émis par la même plante non élec- trisée, accusait des différences bien variables dans les différentes expériences, et, la plupart du temps, n'ayant aucun rapport avec l'intensité du courant. Cela vient, j'ai pu m’en assurer, de ce que les expériences n’ont pas été faites avec les mêmes individus et cela était impossible, une expérience ag beaucoup la plante qui Y est soumise. Comme je l'ai déjà fait observer, les courants n’agissent pas avec la même énergie sur tous les individus d’une même espèce ; l’âge, la santé et d’autres causes encore, difficiles à apprécier, pro- Yoquent les inégalités qui se manifestent dans la décomposition de l'acide carbonique. Il aurait été certainement très intéressant de ‘connaître la Quantité d’acide carbonique dont s’est appauvrie l’eau dans laquelle était placée la plante, ce qui aurait permis d'établir le rapport = et de rechercher si les courants pouvaient ou non le modifier. Pour cela, au bocal a (fig. 90), on a adjoint un autre absolument 416 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE semblable, puis les deux bocaux ont été remplis d'une même eau dont la teneur en acide carbonique avait été rigoureusement dosée. Dans l’un de ces bocaux se trouvait la plante alors qu'elle était électrisée ; quand le circuit était ouvert, elle était placée dans l’autre bocal. Malheureusement, dans tous ces transports d’un bocal à l’autre, transports qui devaient être répétés au moins une dizaine de fois, le végétal emportait toujours avec lui une certaine quantité d’eau, l’essuyer suffisamment sans l’abimer en rien étant bien difficile, sinon impossible ; de là, dans une certaine mesure, mélange de l’eau des deux bocaux ; aussi les chances d’erreur dans le dosage final de l'acide carbonique étaient plus grandes que la différence à trouver. C'est ce qui m’a fait renoncer à ces essais d'autant plus facile- ment que ce n’est pas le rapport —— qui aurait été obtenu, mais la fonction Répiratoie se superposant à la fonction étudiée, le rap port COS vos Les recherches que j'ai commencées relativement à l'influence _des Courants continus sur la respiration des végétaux, n'étant pas Encore suffisamment avancées, il aurait été impossible de faire, en ce moment, la part de ce qui revenait d’un côté à la décomposition de l'acide carbonique et de l’autre à la respiration, par conséquent d'établir le rapport =. o Au surplus, je crois que ce point spécial sera bien difficile à élucider parce que l’eau dont il faudrait doser les gaz est électro- lysée par le courant. 4. Remarque. L'intensité du courant a été mesurée en dix-millièmes d’am- père, mais quand, dans chaque expérience qui précède, je donne l'intensité du courant auquel a été soumise la plante, je n’entends Pas dire que le courant passait avec cette intensité dans la plante elle-même ; en effet, il n’en est rien, puisque la plante étant enle- vée, mais les-extrémités des deux électrodes, plongeant dans l'eau, restant à la même distance lue de l’autre, la déviation de l'aiguille de l’ampéremètre est très sensiblement la même. Cependant, une petite quantité d'électricité peut parcourir là Plante, c’est ainsi qu’un Elodea canadensis long de 40 centimètres, Le essuyé avec soin, de manière à le rendre le moins humide qu'il L'ÉLECTRICITÉ ET LES PLANTES AQUATIQUES 447 soit possible, était bien traversé par un courant fourni par cinq éléments de Daniel accouplés en série, mais la résistance opposée par la plante était énorme, car l'intensité du courant mesurée à l’aide du galvanomètre de Desprez et d’Arsonval n’a pu être éva- luée qu’à 4 ou 5 millionièmes d’ampère. J'ai recherché si un cou- rant aussi faible pouvait modifier la décomposition de l’acide carbonique et voici comment l’expérience a été conduite : La petite cuvette en fer b (fig. 90) a été tant au dedans qu’au dehors soigneusement enduite de paraffine, afin: de lui ôter tout pouvoir conducteur de l'électricité ; la plante, ensuite, a été placée dans l'appareil comme à l'ordinaire avec cette différence que c’est dans la cuvette b que l’extrémité de l’un des électrodes pinçait la tige. Les bulles se dégageant de la section de la tige ont été comp- tées et leur nombre, pendant le temps pris pour unité, a toujours été le même, que le circuit fût ouvert ou fermé. Le résultat donné par la mesure du volume a été identique. Peut-être avec une force électromotrice plus considérable que celle dont je disposais aurait-on pu arriver à un résultat positif. D'un autre côté, il ne suffit pas, pour accélérer la décomposition de l'acide carbonique, que la plante se trouve enveloppée par un Courant ; car si les parties de la tige qui sont pincées par les élec- trodes sont entourées d’une mince feuille de gutta-percha, quand le courant passe, à très peu d’exceptions près, on ne constate Pas d'augmentation dans la décomposition de l'acide carboni- que. Ces deux expériences tendent à faire supposer que pour rendre l'assimilation plus énergique, il faudrait que la plante fût non seulement enveloppée par un courant, mais encore qu'une Partie de ce courant la parcourût à l’intérieur. | Je ne me fais aucune illusion sur la valeur de l'hypothèse que Je viens de proposer, mais j'ai cru devoir au moins citer des expé- riences qui, peut être ouvrant la voie à de nouvelles recherches, Pourront contribuer dans une petite mesure à faire connaître la Vérité. 5. Objections. . 4 ne ” Deux objections graves, qui ne feraient rien moins qu infirmer le résultat considéré comme acquis à la suite des expériences | Précédentes, peuvent être posées. 448 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On peut objecter que le courant est capable : 1° D'électrolyser l’eau contenue dans la plante. 2 De décomposer l’acide carbonique qui, dissous dans cette eau sous la forme CO H?, donnerait : CO H? = CO? + O + H° Dans les deux cas il y aurait de l'oxygène mis en liberté. Une réponse plausible se présente tout d’abord à l'esprit : l’in- tensité du courant qui passe dans la plante est trop faible pour que l’eau et l'acide carbonique qui s’y trouvent puissent être décomposés. Mais il y a mieux à opposer à ces objections ; si, en effet, la fonction chlorophyllienne étant suspendue, le courant, quand il passe, ne provoque aucun dégagement de gaz, c'est que la plante en expérience n’est le siège d'aucun phénomène d’élec- trolyse pouvant rendre suspects les résultats obtenus. Suspendre la fonction chlorophyllienne est chose aisée, il n’y a qu'à additionner d’un peu de chlorvforme l’eau dans laquelle le végétal est plongé. On observe alors une succession de phénomènes qui rappellent quelques-unes des différentes phases constatées dans l'anesthésie chez les animaux. | Tout d’abord, phase d’excitation (1) très courte, le nombre des bulles dégagées pendant l’unité de temps est plus considérable ; puis bientôt la décomposition de l’acide carbonique se ralentit et au bout d’un temps qui peut être très long, plus d’un quart d'heure, il n’y a plus aucun dégagement de gaz. Si l'eau a été fortement chloroformée, le courant aura beau passer, une fois l’anesthésie obtenue, aucune bulle de gaz ne s'é- chappera de la section de la tige. La plante mise ensuile dans l'eau ordinaire, sera réveillée au bout d’un certain temps et la fonction chlorophyllienne reprend alors comme devant. = faut cependant avouer qu'il est très difficile de réveiller la plante quand elle a été bien anesthésiée: j'y suis arrivé, mais rarement. Je crois pourtant que même, si toujours la plante avait été tuée par le chloroforme, l'essai entrepris n'aurait pas ImoÏnS permis de réfuter les objections posées. En effet, il s'agissait de rechercher si le courant n’électrolysait (1) M. le professeur Charbonnel-Salle a faitla même remarque à la suite d'ex- ériences restées inédites L'ÉLECTRICITÉ ET LES PLANTES AQUATIQUES 449 pas l’eau imbibant le végétal, ce qui est un phénomène purement physique ; or, la mort, au moins dans les premiers moments, ne modifie pas la perméabilité des membranes et en outre les masses protoplasmiques tuées sont devenues plus perméables, de sorte que lélectrolyse devrait même se faire plus facilement dans la plante morte que quand elle est vivante. Un Potamogeton perfoliatus, anesthésié à ce point qu’il n’a jamais pu être réveillé, est resté soumis, pendant deux heures, à un Cou- rant d’une intensité de — ampère sans qu'il y ait eu dégagement d'une seule bulle de gaz. : Les choses ne se passent pas tout-à-fait de même si l’eau est faiblement chloroformée, si l’on se contente d’ajouter à l’eau dans laquelle baigne la plante un peu d’eau chloroformée. Comme précédemment, après une courte phase d’excitation la décomposition de l’acide carbonique cesse tout-à-fait au bout d’un assez long temps, mais si l’on fait passer alors un courant, après un temps variable, en général d'autant plus long que l’anesthésie dure depuis plus longtemps, des bulles se dégageront en petite quantité ; huit au plus par minute dans les expériences qui ont été faites. , XXI, — Elodea canadensis. Eau faiblement chloroformée. Intensité du courant ns ampère ; 12 juillet 1896. | Le courant passe deux minutes après que la dernière bulle s est dégagée, au bout de 10 secondes de nouvelles bulles commencent à se montrer. Interruption du courant pendant 10 minutes ; une minute après tout dégagement de gaz cesse. Quand après ces dix minutes le circuit est fermé, ce n’est qu'après trente secondes que les bulles commencent à apparaître, et si après Une interruption du courant pendant dix minutes encore, on le fait Passer de nouveau, après quarante secondes seulement, un dégage- ment de gaz se produit. Il faut donc, pour rendre le végétal réfractaire à l'influence de l'électricité, arriver à une anesthésie profonde correspondant en Quelque sorte à la phase d’anesthésie chirurgicale qu'on Rae _ Chez les animaux: comme ces derniers, les végétaux faiblement _ änesthésiés restant sensibles à certaines excitations. | Rev. gén. de Botanique. — VIII, 29 450 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 6. Conclusion. De tout ce qui précède, il résulte qu’un courant électrique continu favorise chez les végétaux aquatiques l'assimilation du lé en accélérant la décomposition de l'acide carbonique. Evidemment, il doit y avoir une intensité optimum au-dessus de laquelle le courant, au lieu de favoriser la décomposition de l'acide carbonique, lui devient nuisible, et cette limite, vraisembla- blement, doit varier non seulement pour chaque espèce, mais même pour les différents individus d’une même espèce. Je n’ai pas cherché à résoudre cette question, me réservant, si je le puis, d’en faire le sujet d’une étude spéciale. ÉTUDES DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE À PROPOS DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR par M. L. BAZOT. Les deux listes précédentes nous ont montré des plantes méri- dionales dépassant peu la France et habitant indifféremment le _ Plateau de Langres et des régions de moindre altitude (I); d’autres également méridionales qui doivent le contourner et gagnent cependant des latitudes assez élevées (Il). Le rôle de ce plateau dans la délimitation des espèces reste assez obscur. Il apparaît avec plus d’évidence dans la liste suivante ; cela paraît tenir à ce qu’un certain nombre des espèces ont des aires moins vastes ou sont plus localisées, en France, à la vallée de la Saône et aux contrées voi- sines. Le plateau est une barrière pour trente espèces environ, qui ont vers la Côte-d'Or leur limite boréale absolue. Quelques limites sont indécises, surtout pour des plantes des cultures ; c'est à peu près inévitable. * IL. PLANTES S'ARRÈTANT AU SUD DU PLATEAU DE LANGRES, NE DÉPASSANT PAS, VERS LE NORD, LES LATITUDES DE LA FRANCE. Ranunculus gramineus L. Valais. — Est : Côte-d'Or, Marne. — Centre RR. Fontainebleau. — Ouest, jusqu ’aux Deux-Sèvres. Portugal, Italie, Maroc, Atgérie. . Pœæonia corallina Retz. France RR. : Vienne, Loirét: Cher. Loiret, _ Côte-d'Or, Actuellement cette belle 08 parait ne plus guère exister en France que dans ce dernier départeme _ Italie Vanier Bavière, rise, Serbie, Monténégro, Caucase, Asie-Mineu “ Smbre ium asperum L. (a). Pas en Suisse ni en Allemagne. Peu C. . en France : Est : Aube. — Centre. — Ouest, au Sud de la Loire. : Portugal, Esasne Algérie ? 452 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Roripa pyrenaica Spach. Tessin, Valais. — Est, Vosges. — Centre, Paris, Bretagne. Europe Sud-Centrale, Espagne, Allemagne, Thrace. agrum perfoliatnm L. (a) RR. en Suisse, s’il y est; Sud-Est, Dauphiné, Côte-d'Or RR. — Centre et Ouest : Loiret, Paris (adventice). Europe Sud-Centrale, Asie occidentale. — Souvent introduit : Moscou 56° N. (Lorey). ** Saponaria ocymoides L. Pyrénées, Causses C., Auvergne R., Alpes, Dauphiné AC., Jura, Sud de la Côte-d'Or RR. Ne pénètre pas dans le Centre ni l'Ouest. _ Atlas, Région méditerranéenne, Tyrol. ** Dianthus silvestris L. Wulf. Suisse, Bassin du Rhône, Jura, Côte-d'Or _ (D. saxicola Jord,), Pyrénées, Mont-Dore. — Manque au Centre et à l'Ouest Europe Sud-Centrale jusqu’en Transylvanie. ** Alsine mucronata Gouan. Cantons des Grisons, du Valais, Pyrénées, Cévennes, Les Causses AC.; Alpes. — Sud-Est : de la Provence au Sud de la Côte-d'Or. Ne passe pas, dans le Centre, à l'Ouest du méridien de Paris. Pyrénées, Algérie, Tyrol, Bosnie. mie ** Acer opulifolium Vill. Suisse méridionale, occidentale, Pyrénées, Cévennes, Provence, Dauphiné, Savoie, Jura, Côte-d'Or. — Loiret ?. Ni dans le Centre, ni dans l’Ouest. _ Région méditerranéenne, Caucase, Orient. ** Acer monspessulanum L. Sud-Est, collines des deux rives du Rhône jusqu’au Jura méridional et à Santenay (Sud de la Côte-d'Or). — Centre et Quest : Puy-de-Dôme, Vendée. — Portugal, Algérie, rég. méditerr: Caucase, Allemagne, 50° N. (Lecocq). ; ** Rhamnus alpina L. Pyrénées, Les Causses, Alpes, Jura, Vosges ? — Du Dauphiné à la Côte-d'Or, où il est AC. et atteint 5 mètres dans les bois. — Manque au Centre et à l'Ouest. Espagne, Région méditerranéenne, Transylvanie. Cytisus Laburnum L. Tessin, Salève, Jura méridional occidental. — Du Dauphiné à la Côte-d'Or; Lorraine. — Manque au Centre et à l'Ouest. France, Transylvanie. | Cytisus supinus L. Ne paraît pas en Suisse — Pyrénées, Haute” Garonne, Aveyron. — Dauphiné (de 500 à 800 mètres), Jura, région basse austro-occidentale (Thurmann, non Grenier), Côte-d'Or (Châtillonnais, Vielverge sur la Saône), Champagne. — De la Côte-d'Or, habitation contl- nue par le Centre jusque dans l'Ouest, de la Loire à la Gironde. Espagne, Dalmatie, Autriche, Hongrie, Russie méridionale. Adenocarpus complicatus Gay. Manque en Suisse. — Plateau Central. __ — Bas-Jura occidental : Dôle, Auxonne, limite orientale en France. T Midi, Ouest, jusqu’en Bretagne. : __ Asturies, Naples. " | Ononis Columnæ Al. Tessin, Valais, Vaud, Plateau Central, Dauphiné, 4 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 453 Savoie, Côte-d'Or. — Midi, Centre, Ouest : Vendée, Maine-et-Loire, Loir- et-Cher, Fontainebleau, Yonne, Marne. Portugal, Algérie, Région méditerranéenne, Caucase, Orient. ** Anthyllis montana L. Causses de l'Aveyron C. au-dessus de 700 mèt. — Provence, Basses montagnes de l'Hérault, Dauphiné, Jura méridional et central; Côte-d'Or. descend au-dessous de 350 mêtres. — Centre RR.; Cher. — Manque à l'Ouest. Pyrénées, Grèce, région alpine des pays riverains de la Méditerranée. Medicago orbicularis AI. Manque en Suisse. — Du Midi au Sud de la Côte-d'Or. — Centre : Loiret, Paris. — Ouest, au Sud de la Loire. Canaries, Abyssinie, Région méditerranéenne, Caspienne ? Medicago Gerardi Wild. (a). Manque en Suisse. — Est, du Midi à la Côte-d'Or (Messigny). — Centre, jusqu'à Paris. — Ouest, au Sud de la Loire. Région méditerranéenne, Russie méridionale. Colutea arborescens L. Suisse, jusqu'à Neuchâtel et Appenzell. — Est, du Midi à la Côte-d'Or, Lorraine, Alsace. — Centre : Orne, Paris (subspontané), Yonne. — Manque dans l'Ouest. Espagne, Algérie, Région méditerranéenne, Géorgie. Lathyrus angulatus L. (a). Suisse. — Du Dauphiné à la Côte-d'Or. — Centre AC ; Le Mans, Paris. — Ouest, Vannes. Canaries, Région méditerranéenne, Arménie. Lathyrus sphæricus Retz. (a). Suisse : Valais, Vaud. — Dauphiné, Savoie, Lyon, Jura, Côte-d'Or R. (friches).— Centre AR.— Ouest, Finistère. Abyssinie, Région méditerranéenne, Caspienne. Bulliarda Vaillantii DC. (a). Bâle. — Manque dans le Dauphiné et le bassin moyen du Rhône, Côte-d'Or : Sanlieu (Lorey). — Ouest : Loire- Inférieure, Angers, Fontainebleau ; Beauvais. Belgique ? Espagne, Italie, Malte. : ** Laserpitium gallicum C. Baubin.|Manque au Valais (Gremli). — De l'Ariège aux Causses de l'Aveyron AC.; Corse, Provence, Dauphiné, Savoie, Bugey, Côte-d'Or. — Manque au Centre et à l'Ouest. Espagne, Naples. ** Silaus virescens Boiss. Pyrénées, Le Larzac, Cantal, Puy-de-Dôme, Côte-d'Or. Europe méridionale : Italie, Transylvanie. ** Athamanta cretensis L. Alpes, Cévennes, Jura, Côte-d'Or R. France méridionale-orientale, Bavière. Autriche, Bosnie, Italie septen- trionale. ' : Buplevrum aristatum Bartl. (a). Valais? — Midi et Sud-Est jusqu’à la Côte-d'Or. — Centre et Ouest, Lorient, Nemours. _ Espagne, Sud de l'Angleterre, Région méditerranéenne, Transylvanie: D'une communication de M. Edm. Bonnet à la Société botanique de France, il ressort que deux plantes méridionales se maintiennent depuis 2. blus d’un siècle et demi dans la Côte-d'Or, aux mêmes localités : Umbilicus Pr 454 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE TA ni rochers de l’Armançon. — Buplevrum aristatum : Dijon, où d’Huissier d'Argencourt l’a constaté : « Haut des Rochers en allant à Plombières, vis-à-vis la Forge de Vesson et au-dessus de l'image de N.-D. de Pitié. » Nous revoyions cette espèce, M. Genty et moi, dans les mêmes parages, en mai 1894. (Voir Bulletin de la Société botanique de France. Session extraordinaire de Montpellier en mai 1893, p. CEXXIX). Amvmi majus L. (a). Suisse; Est : Dauphiné, Lyon, Côte-d'Or (mois- sons), Besançon, Lorraine, — Centre, Ouest, C.; Loir-et-Cher, Paris, Nord, Belgique (introduit). Canaries, Région méditerranéenne, Abyssinie, Perse f Visnaga Lam. (a). Sud-Est, Sud de la Côte-d’ Or (moissons) RR.; Sud-Oue es Région méditerranéenne, Turquie. Sison Amomum L. (b}. Genève. — Dauphiné, Lyon, Bas Jura, Côte- j d'Or pr bords des chemins). — Centre. — Bretagne, Normandie, Pas-de-Calai Espagne, Enbln Algérie, Serbie. Valeriana tuberosa L. Manque en Suisse. — A Ur Cévennes, Alpes méridionales, Bugey. — Manque au Centre et à l’Oues Espagne, Région méditerranéenne (collines et ere (Sibérie. Dipsacus laciniatus L. (b). Tessin et Valais? Dauphiné et Jura R.; la Bresse, Alsace. — Centre R.: ; Sud-Ouest et Midi. _ Portugal, Sicile, Silésie. Russie, 51° N., Sibérie. ** Inula Es L. Tessin. — Est, jusqu’à la Côte-d'Or. — Ouest, Sud de la Loir Portugal, sie méridionale. nula montana L. Valais. — Sud-Est, de la Provence et des EVESRR à la Côte-d'Or. — Ouest, Centre R. : Vendée, Indre, Cher. Espagne, montagnes de [a Région méditerranéenne, Tauride. Cupularia graveolens Go et Gren. (a a). — Manque en Suisse et au Jura. Dauphiné, Bresse, Côte-d'Or. — Centre R.; Ouest C.; Bretagne, Paris. Espagne, Algérie, Région méditerranéenne, Serbie *" Carduus defloratus L. Neuchâtel, tout le Jura, Côte-d'Or RR.— Manque au Centre et à l'Ouest. — Pyrénées, Alpes. Espagne, Transylvanie. Kentrophyllum lanatum DC. (a), Valais, Genève. — Est : du Sud au Nord, où il est plus rare. — Centre et Ouest, Paris, Aube, Marne, la Craie. Canaries, Abyssinie, Géorgie. Scorzonera austriaca Wild. Tessin, Valais. — Sud-Est jusqu'à la Côte-d'Or. Fontainebleau. — Manque au Centre et à l'Ouest. op Sud-Centrale jusqu'en Russie. Lactuca viminea Linck et chondrillæflora Bor. réunies (b). Manque _ €n Suisse. — Est : Dauphiné, Causses, Auvergne, Haute-Loire, Loire, | . Saône-et-Loire, Chatne de la Côte-d'Or AC. — Midi, Centre, Ouest : À tit Gard, hot, La Charentes, Maine-et-Loire, GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 455 Espagne, France, Allemagne. ** Hieracium Jacquini Vil. Suisse. — Pyrénées, Alpes, Jura. — Dau- phiné, Côte-d'Or, Haute-Saône. _ Pyrénées, Italie boréale, Bavière, Carpathes. ** Frarinus oxyphylla Bieb. Isère, Savoie R.; Côte-d'Or : Nolay (Boreau). Midi : Perpignan, Marseille, Avignon. Ouest : Corrèze, Vendée, Angers. ** Convolvulus cantabrica L. Manque en Suisse. — Est : Dauphiné, . Rhône, Ain, Saône-et-Loire, Sud de la Côte-d'Or, Yonne. — Centre RR., au Sud. — Sud-Ouest jusqu'à la Charente-Inférieure.— Indiqué dans l'Oise. Espagne, Algérie, Région méditerranéenne, Caspienne. ** Cuscuta Bidentis Berthiot (Grammica Bidentis Royer). Note commu- niquée par M. A. Genty: cette rare et curieuse Cuscutacée, découverte vers 1860 par M. Berthiot dans le lit desséché de l'Étang de Fà, prés de Labergement-lès-Seurre (Côte-d'Or), et retrouvée récemment par MM. Latour et Genty à dix kilomètres de là, à l’Étang du Petit-Borne, près de Villy- le-Moutier, appartient au groupe complexe du C. obltusiflora Humb, Bonpl. et Kunth, mais elle ne se rapporte exactement à aucune des espèces de ce groupe actuellement connues. Comme le genre Grammica Laureiro, auquel appartient cette Cuscute, ne renferme que des espèces américaines Où vraisemblablement originaires de ce pays, on peut à bon droit la sup- poser originaire du Nouveau-Monde; toutefois, comme rien jusqu'ici n’est venu confirmer cette hypothèse, ce Grammica doit être regardé, jusqu'à nouvel ordre, comme appartenant en propre à notre département. Et © 4 la seule plante de la Flore de la Côte-d'Or qui soit dans ce cas. (Vo Genty in Bullet. Soc. Dauphinoise, 2° Série, n° 3, p. 110, et Éblorat 710). _e ac Dioscoridis Vill. Pyrénées, Savoie, Dauphiné RR. Côte-d'Or Espagne, oc Algérie, se Orient. Scrofularia canina L. Sui — Est : jusqu’à la Côte-d'Or, Vallée du Rhin. Manque en Belgique. — Lait et Ouest, Loire- Inférieure, Maine- et-Loire, Europe méridionale, Algérie, Asie. _ ** Scrofularia Hoppii Koch. Pyrénées, Alpes (Dauphiné et Savoie) : Jura (Suisse et Français), Saône-et-Loire. — Descend dans la Côte-d'Or à l'altitude de 300 mètres. — Manque au Centre et à l'Ouest. Montagnes de l’Europe Sud-Centrale; Italie, Serbie. : . %* Anarrhinum bellidifolium Desf. Genève, Vallée de la Moselle (Koch). . = Dauphiné AR.; Lyonnais, Forez, Beaujolais, Côte-d'Or. (Morvan), — Centre. — Ouest, au Sud de la Loire. .* Portugal, Lombardie. Linaria Pelisseriana DC. (a). Manque en Suisse — Dauphiné AR.; Loire, Ain, Côte-d'Or RR. (selon Lorey). — Centre R.; Ouest, Bretagne, à Fontainebleau. 456 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Algérie, Région méditerranéenne, Caucase. é Linaria supina Desf. (a). Dauphiné RR., Savoie, Ain, Côte-d'Or (pelouses, rochers). — Centre, Ouest, Bretagne R., Yonne, Paris C., Marne AC. dans les cultures de la Craie ; Lorraine.— Alpes, Cévennes, Pyrénées. Portugal, Lombardie. Lindernia pyxidaria Al. (a). Suisse (Genève, Bâle) ? Dauphiné R., Lyon, la Bresse, Haute-Saône, Alsace, Lorraine. — Centre R., Mayenne, Loiret. — Ouest, au Sud de la Loire. Landes, Silésie 51° Nord, Caucase. Salvia Sclarea L. Bas-Valais. — Est R ; Dauphiné, Savoie, Rhône, Côte-d'Or, centre AC., et Ouest, Côtes-du-Nord, Paris AR. Espagne, Région méditerranéenne, Arabie, Perse. ** Scutellaria alpina L. Valais, Vaud, Fribourg. — Dauphiné, Ardèche, Lozère, Saône-et-Loire, Côte-d'Or, Alpes, Pyrénées. — Manque au Jura, au Centre, à l'Ouest. Espagne, Italie, Grèce. ** Plantago Cynops L. Genève, le Salève. — Sud-Ouest, Causses, Auvergne, Dauphiné, Jura méridional, Saône-et-Loire, Sud de la Côte- d'Or. — Manque au Centre. Canaries, Maroc, Algérie, Asie-Mineure. Euphorbir Gerardiana Jacq. Suisse. — Est : Dauphiné, Côte-d'Or, Sables du Rhin. — Centre et Ouest : Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, . Paris, Marne AC., Hollande. Europe Sud-Centrale, Russie, Sibérie. : ; à ** Daphne alpina L. Suisse. — Cévennes, Alpes, Jura. — Est: du Midi à la Côte-d'Or. — Manque au Centre et à l'Ouest. Crète, Transylvanie. Allium rotundum L. Suisse. — Est : Provence, Dauphiné, Côte-d'Or, _ Alsace, Nancy. — Manque au Centre et à l'Ouest. : Europe méridionale : Espagne, Grèce. Arum italicum Mill. Tessin. — Drôme, Ardèche, Dauphiné AR. — Centre C. surtout dans l'Ouest : Caen, Environs de Paris RR., Côte-d'Or : Montbard, Royer (habitat bien isolé : se lie-t-il au Centre ?). Portugal, Algérie, Grèce. Scirpus Michelianus L. Manque en Suisse et au Jura. Rare en France. : — Dauphiné, Lyon, la Bresse. — Centre, Ouest : Bretagne, Loir-et-Cher. Marais dans le Nord de la Haute-Marne. Italie, Allemagne 49°, Portugal, Géorgie. ** Scirpus mucronatus L. Suisse. — La Camargue, Dauphiné, la Bresse, _ Haute-Saône. — Manque au Centre — Ouest, au Sud de la Gironde. _ Portugal, Thrace, Sicile, Bavière. | ** Carex nutans Host. Manque en Suisse. — Dauphiné, Vallée de la Saône jusqu'à la Côte-d'Or. — Loire-Inférieure. ‘ Lombardie, Allemagne, Russie méridionale. Hé … Crypsis alopecuroides Schrad. (a). Manque en Suisse. — Vallée du + GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 457 Rhône et de la Saône R. jusqu’à la Côte-d'Or. — Lorraine. — Centre AR. — Ouest : Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Paris R., Marne RR. Portugal, Sicile, Sibérie. Kœleria setacea Pers. (K. Salesiaca Gaud = X. intricata Genty). Tessin, Valais, Neuchâtel. — Pyrénées, les Causses. — Sud-Est jusqu'à la Côte-d'Or, l'Yonne, Seine-et-Marne. — Centre R. — Ouest, au Sud de la Loire. Espagne, Lombardie. Ù Eragrostis megastachya Link (a). Genève, — Dauphiné, Lyon, Côte- d'Or R. -- Centre AC., Seine-et-Marne RR, — Ouest au Sud de Ja Loire. — Allemagne occidentale, Adventif et R. en Belgique. Açores, Abyssinie, Portugal, Russie méridionale. Eragostris pilosa P. Beauv. (a). Suisse occidentale. — Dauphiné, la Bresse, Côte-d'Or RR.; Alsace. — Centre C. — Loir-et-Cher. — Ouest, jusqu'à la Loire-Inférieure. Portugal, Russie méridionale. Nardurus Lachenalii Godr. (a). Tessin. — Est : du Midi à la Côte- d'Or.— Assez répandu sur les terrains siliceux détritiques et secs. Rare au Nord. Bretagne. Environs de Paris RR. Portugal, France (48°), Tauride. ** Aspleniuwm Halleri DC. Tessin, Salève, Lac de Wallenstadt. — Pyré- nées, Alpes, Dauphiné, Jura méridional. — Côte-d'Or et Centre RR. — Creuse, Allier.— Manque à l'Ouest. Espagne, Grèce. Marsilea quadrifoliata L. Suisse. — Lyon, la Bresse, Alsace. — Centre et Ouest : Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Sologne. Canaries, Allemagne (48°, Sibérie. De nos jours, les hommes,-les animaux, les plantes, au moins leurs graines, se déplacent rapidement et à de grandes distances. Bien plus fréquemment qu’autrefois les botanistes trouvent dans leurs pays des espèces étrangères. Beaucoup sont annuelles, adven- tives et éphémères, ne müûrissent qu'imparfaitement ou pas du tout leurs graines, ne peuvent donc se multiplier au moyen de ces organes, ni se progager indéfiniment. On constate ces apparitions, Mais ces végétaux ne fournissent évidemment à la Géographie botanique aucun document important, leurs limites flottantes n’ont pas plus de signification que leurs habitations fortuites. Il peut arriver aussi que des plantes introduites dans une Contrée y végètent normalement, se maintiennent, se sèment et se multiplient sans intervention répétée de semences venues du : dehors. Des plantes des décombres, des murs, des chemins sont . dans ce cas, ainsi que d'autres dont les graines sont arrivées, mêlées i . 458 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à celles des plantes que l'homme cultive en grand; elles profitent de la préparation qu’il donne à la terre; à cela se bornent les services qu’il leur rend involontairement. Quelques-unes finissent par s'affranchir de cette servitude et vivent dans une indépendance approximative ou complète, s’éloignant plus ou moins des stations artificielles. Quoique de parfaites naturalisations soient actuelle- ment rares, il s’en est certainement produit dans le passé, une observation attentive en constate de nos jours ici et là, rien n'au- torise à affirmer qu’il ne s’en produise pas encore. L'introduction, accidentelle ou voulue, est le préliminaire nécessaire de la natura- lisation que le temps seul permet de reconnaître et affirmer. Envisagée à ce point de vue, la question des plantes introduites a une importance évidente sur laquelle j'insiste trop. Il peut y avoir une période de difficultés, d’hésitation, pour ainsi dire, de ces plantes à s'adapter à un nouveau milieu, mais je ne pense pas qu'on doive les omettre dans une flore, à condition toutefois de ne pas laisser planer d'incertitude sur leur état-civil, de ne pas leur accorder prématurément la naturalisation. Leur persistance et leur extension dans une contrée supposent nécessairement quelque analogie entre son climat, ses stations et ceux de la patrie de l'espèce. Telles sont les raisons pour lesquelles quelques plantes de naturalisation incertaine se sont peut-être glissées dans ces listes. J'ajoute les suivantes qui ne franchissent pas notre Plateau : subspontanées, adventives, ou observées autrefois et .devenues _ douteuses pour le département. IV. — PLANTES DE LA CôTE-D'OR ADVENTICES OU OBSERVÉES JADIS ET INCERTAINES. * Rapistrum rugosum Al. (a). Adventice dans le Nord de la Suisse et de la France : Zurich, Alsace, Côte-d'Or, Meuse, Paris, Indre-et- -Loire, Charente-Inférieure . Canaries, Région méditerranéenne, Caucase Helianthenvum quttatum Mill. (a). Manue en Siisse : He Dauphiné, _ Rhône, Saône-et-Loire, Côte-d'Or (constaté par Lorey), ie — Centre R- à l'Est; C. dans l'Ouest; Sologne, Paris AC. Canaries, Irlande, Saxe, Me méditerranéenne, Syrie Silene conica L. (a). Genève, Coire. — Est : R. au No de ie Côte-d'Or (1895); Haute-Marne, au Sud du Plateau; Alsace. — Centre Sologne, Paris C., Marne RR., Belgique, Ouest AC. . Région méditerranéenne, Angleterre (57°), Sibérie. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE EA CÔTE-D'OR 459 ** Spartium junceum L. Manque en Suisse. — Est: Lyon, Côte-d'Or. — . Centre et Ouest. Subspont. dans les bois, non loin des habitations. Canaries, AÇores, Région méditerranéenne, France (46°). ** Medicago Lappacea Lam. (a). Manque en Suisse et en France, sauf au Midi. — Dijon RR., décombres. — Midi de l'Espagne, Thrace, Crète. * Trifolium angustifolium L. (a). N'est pas en Suisse.— Dauphiné AR; Côte-d'Or ? (indiqué par Lorey) — Centré R., Loiret, Ouest, Bretagne. Canaries, Région méditerranéenne, Caspienne. *# Bifora radians Bieb. (a). Aude, Hérault (moissons); accidentelle dans l'Isère, la Loire: paraît se répandre dans le canton de Vaud: -— Côte-d'Or : signalé en 1895 dans deux localités aux environs de Dijon. De l'Italie septentrionale à la Tauride. #* Centaurea paniculata L. (b). Valais, Vaud. — Dauphiné AC. — Beaune (introduit), Bas Jura méridional. — Centre RR.; Plateau Central, Sables de la Loire à Nevers. — Manque à l'Ouest. Portugal, France (44°), Grèce. : ** Cyclamen europæum L. Disséminé en Suisse, Savoie, Dauphiné et dans la Chaîne du Jura. A été jadis constaté dans le Beaujolais et la Côte-d'Or. — Manque dans le Centre et l'Ouest. Europe centrale : France, Hongrie. _**.Chenopodium Botrys L. (&). Parties chaudes de la Suisse. — Est : du Midi à la Côte-d'Or. — Sud-Ouest. — Non indiqué dans le Centre. Amérique du Nord, Région méditerranéenne, Inde. * Euphorbia Chamæsyce L. (a). Adventice au Jardin des Plantes de Dijon, naturalisé à celui de Paris. et Iles du Cap Vert, Région méditerranéenne, Sibérie. Les listes V, VI comprennent des espèces qui nous viennent . principalement, les premières de l'Ouest, les secondes de l'Est du continent. Dans les premières on en remarque de nettement occi- _dentales qui avancent peu vers l'Est ; les autres plus où moins méridionales aiment plutôt le voisinage de la mer et pénètrent plus ou moins loin dans les terres en s'éloignant peu des côtes de la Méditerranée et des mers intérieures qui en dépendent. V. — PLANTES DE L'OUEST. Ranuncubis ophioglossifolius Vill. (a). Provence. — Manque au bas- Sin du Rhône, à la Suisse. — Vallée de la Saône : Châlon, Vielverge, en amont d’Auxonne. — Centre R. — Midi, Ouest, Bretagne, Orne. Nord de l'Afrique, Midi de la Suède, Canaries, Caspienne. pre : Meconopsis cambrica Vign. Ne dépasse pas, VTS l'Est les cours du Rhône et de la Saône. Pyrénées, Corbières, Cévennes méridionales, Auvergne, Forez, Beaujolais, Côte-d'Or (source de l'Ouche), Morvan RR: é. 460 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE (Nièvre, Yonne). Hors de là, habitations éparses et RR. Vienne, Bretagne ? MM. Rouy et Foucaud (F1. de France, I, p. 163), d’après M. le Docteur Lerch, indiquent l'espèce dans le Jura Suisse: mais elle y à été semée (!) et n’y croit pas spontanément (Note de M. Genty). Espagne (42°), Irlande, Grande-Bretagne (55°). Glaucium luteum Scop (b). Suisse. — Est : du Midi à la Côte-d'Or et la Haute-Marne (Langres), où il est adventit et R.; Midi, Centre R., Ouest AC. surtout littoral. — Pas-de-Calais, Belgique. Nord de l'Afrique, Scandinavie, Canaries, Palestine, Amérique du Nord. _ Ulex ewropœus L. Suisse RR. Répandu dans le Nord, l'Ouest et le Centre de la France. Se raréfie vers l'Est et le Midi, Nord-Ouest de l'Allemagne. Canaries, Ecosse, Caucase. Genista anglica L. Manque à la Suisse, au Jura, à la Haute-Marne, aux Vosges. Rare dans le Sud-Est; Cévennes, Centre, Ouest, Nord, Ardennes, Belgique. Je l'ai vu sur terres froides argilo-siliceuses plutôt que sur coteaux arides. À Espagne, Naples, Danemark, Ecosse. Sedum elegans Lej. Non indiqué en Suisse. Répandu dans l'Est. Plus ou moins fréquent des Pyrénées-Orientales à la Hollande : Plateau Central, Centre AC, Paris AR. — Ouest, au Sud de la Loire, — Aime les _ &rèves plus ou moins siliceuses. — Une des espèces caractéristiques du Perthois, petite région de l'arrondissement de Vitry-le-François. g Portugal, Espagne, Angleterre. Chamomilla nobilis Godr. Suisse, cultivée et presque subspontanée. — C. dans l'Ouest et le Centre, d’où elle semble avoir passé dans Je Bresse jusqu’à Lyon; Paris C.: Belgique naturalisée, rarement spontanée. Açores, Écosse, Région méditerranéenne, Russie méridionale. Cicendia filiformis Del. (a). Manque en Suisse. — Est : la Bresse; rare où nulle en descendant vers le Sud, — Centre et Ouest C.; Bretagne, Orne, Paris, Haute-Marne RR., Belgique R. : Portugal, Danemark, Région méditerranéenne. : Alisma ranuneuloides L. La plaine Suisse. — Rare dans l'Est : du Dauphiné à l’Aube, où les habitations se relient à celles du Centre R: et de l’Ouest C.; Eure, Paris AR., Oise, Cambrésis, Pas-de-Calais, Belgique R. Algérie, Irlande, Danemark, Lithuanie. * Damasonium stellatum Pers. Manque en Suisse et en Allemagne. — Vallée de Ja Saône. de Lyon au-delà d'Auxonne. Manque en Auvergne -— Centre RR.; Ouest C.; Bretagne, Oise, Rambouillet, — Hérault (Agde). Angleterre, Portugal, Espagne, Italie, Sardaigne, Sicile (Nymann 1882). _Lecoq prolongeait l'aire jusqu'à Moscou et à la Caspienne. 2 incus capitatus Weig. (a). Valais, Berne, Alsace. — RR. dans la vallée de la Saône : Vielverge. — Centre RR.; tout l'Ouest; Cherbourg, _ Paris R., Belgique RR. + GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 461 Canaries, Açores, Norvège, Russie. * Cyperus longus L. Lacs de la Suisse R.; Tyrol. — Du Dauphiné à la Bresse du Jura. de la Côte-d'Or (plusieurs localités où la plante n’a pas été revue depuis Lorey).— Midi, Centre AR., seulement à l'Ouest; Ouest AC. — Au Sud des environs de Paris Canaries, Angleterre, Abyssinie, Géorgie. ’ Gaudinia fragilis Pal. Beauv (a). Valais, Vaud. — Lot, du Midi à la Côte-d'Or, Besançon. — Centre RR., Ouest C. — Çà et là et adventif dans le Nord; Haute-Marne, Eure, Paris, Belgique. Algérie, Hambourg, Portugal, Géorgie. VE — PLANTES DE L'EST. Anemone ranunculoides L. Répandu en Suisse. — Est, du Dauphiné à la Hollande. — Auvergne, Languedoc, Pyrénées, Landes, Gironde. — Normandie. ! Scandinavie, Finlande, Caucase, Sibérie. * Anemone Hepatica L. Assez répandu en Suisse. — Des Vosges et de la Meuse aux Alpes-Maritimes. — Lozère, Aveyron, Gard, Corbières, - Pyrénées, Ge — Paris RR.; Normandie. | Europe, exc es Nor det Sud, Sibérie, A l Quoiqu "ayant en France à peu près la même distribution, ces deux espèces ne sont pas souvent ensemble dans le Nord-Est. Sans être Com- mune, la première y est plus répandue et plus abondamment représentée. * Arabis brassicæformis Walr. Suisse R.— Encore même distribution : des Ardennes au Dauphiné; à cette hauteur bifurcation sur les Alpes- Maritimes et sur les Pyrén _ Europe centrale : Espagne Éébientriônalé, Palatinat, Transylvanie. Espèce successivement attribuée et retranchée à la Flore Belge. Je l'ai vue à Chooz, où l’a constatée également M. J. Remy (Guide du Botaniste, B. Verlot, p. 442). La station, au-delà et au nord du massif ardoisier, appartient au. terrain dévonien inférieur qui s'étend à l'Est en Belgique, Luxembourg, Allemagne. Lecoq place dans ces parages la limite septen- trionale (50°) de la plante. Vicia pisiformis L. Très rare en Suisse (Valais) et dans le Nord-Est de la France : Lorraine, Alsace, Marne, Haute-Marne, Côte-d'Or actuelle- le. nent la limite méridionale et occidentale dans notre pays. Nord de lItalie, Allemagne, Scandinavie, Russie moyenne el méri- _ dionale ne Lathyrus vernus Wimm. Suisse. — Est, des Alpes à la Lorraine, Allemagne. — Cévennes, Pyrénées. — Manque au Centre, à l'Ouest, à la . Belgique. noie Laponie, Sibérie Fr ORUA montana ds Suisse : Grisons. — Est : Dauphiné, Savoie, . 462 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Jura, Plateau de Langres (au Sud et à l'Ouest), Côte-d'Or, Haute-Marne, limite occidentale en France. Europe sud-centrale : Espagne, Italie du Nord, Tauride. * Aster Amellus L. Suisse. — Du Dauphiné et de l'Aveyron à l'Alsace, la Lorraine, au Sud de Paris. — Passe peu à l'Ouest du méridien 0° : Lot- * et-Garonne. Lithuanie, Italie, Grèce, Caucase, Sibérie. Ligularia sibirica Cass. Manque en Suisse. — RR. en France : Aubrac, Lozère, Cantal, Puy-de-Dôme. Au Sud et au Nord : Pyrénées- Orientales. — Châtillonnais. Catalogne, Bohême, Transylvanie, Pologne, Laponie orientale, Russie septentrionale et arctique ; Caucase, Sibérie, Chine, Japon, Himalaya. Crepis præmorsa Tausch. Rare en Suisse et en France.— Dauphiné, et Savoie, Bugey, Châtillonnais, Alsace, Vosges, Lorraine, Montmédy, _ Ardennes (calcaires). Du Nord de l'Italie à la Suisse moyenne et à la Russie moyenne et méridionale. _ * Gentiana ciliata L. Suisse.— Est : du Dauphiné à la Belgique, limite boréale. — Aveyron, Gard, Hérault. — Manque au Centre et à l'Ouest. — Dans le Nord-Est occupe plutôt des stations sèches sur calcaire ou argilo- calcaire que des stations humides. - Pyrénées, Naples, Sibérie et l'Oural. Svwertia perennis L. Suisse. — En France : Pyrénées, Auvergne RR.; Alpes, du Dauphiné, de Savoie. Jura, Vosges, Plateau de Langres sur le Châtillonnais et l'arrondissement de Langres ; Aveyron (Lecoq); Aisne RR. Pyrénées, Holstein, Caucase. “* Linaria alpina DC. Variété L. petræa Jord. Savoie. Bugey, Jura, Côte-d'Or : éboulis de la Coquille, à Étalante (Châtillonnais). Une seconde Station analogue est située à 40 kilomètres environ dans le département de l'Yonne, à peu de distance de Nuits-sous-Ravières. Ë Extension de L. alpina : Espagne, Bavière, Italie centrale, Transylvanie. sarum europæum. L. Pyrénées, Alpes, Jura, Vosges. Toutes les chaînes calcaires de l'Est : Aveyron, Cantal, Loire, environs de Paris R.; Belgique RR. Dépasse peu en France le méridien 0°. Espagne centrale, Suède méridionale, Sibérie. * Allium acutangulum Schrad. Marais de la Suisse, de l'Est et du Nord-Est ; Dauphiné, Bugey, Lyon, Côte-d'Or, Besançon, Alsace, Reims, Aube, Environs de Paris RR. — Manque à l'Ouest. Italie du Nord, Allemagne, Russie moyenne et méridionale. a Luzula albida DC. Suisse, — Est : du Jura occidental à la Lorraine, _ l'Alsace, les Vosges, Montmédy, Ardennes, Belgique; Aude, Pyrénées” Orientales, Ariège. — Manque au Centre et à l'Ouest. J Europe centrale jusqu’à la Hollande: Scandinavie RR. et la Roumanie. _ . Séirpus supinus L. Le Léman. — Du Dauphiné à la Bresse etä la … Fôte-d'Or, à gauche et à droite du Rhône et de la Saône. — Manque GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LÀ CÔTE-D'OR 463 Auvergne. — Alsace, Allemagne. — Centre R.: Indre-et-Loire, Loir-et- . Cher, Loiret, Paris, Gard. Abyssinie, Prusse, Sibérie. Carex brizoides L. Suisse. — Est : de la Bresse à l'Alsace, aux Ardennes et la Belgique. — Centre RR. : Vienne, Indre-et-Loire, Cantal ht _ Nièvre. — Ouest, au Sud de la Gironde. Italie, Sleswig RR.; Russie moyenne et méridionale. Alopecurus utriculatus Pers. (a). Du Dauphiné R., à la Belgique et à l'Allemagne occidentale. Abonde en certaines parties de la Haute- Marne; Marne, Aube, Paris (accidentel); Sarthe, Bordeaux, Pyrénées- Orientales. Europe Sud-Centrale jusqu’en Grèce. Poa sudetica Hæœnk. Du Dauphiné et de l'Hérault (Cévennes) aux Vosges, Ardennes et Belgique (lacunes dans les contrées basses ou sèches): Loiret Haute-Vienne. Rare ou nul plus à l'Ouest. Italie, Laponie méridionale, Sibérie. Melica nutans L. Est : bois sur calcaires jusqu’en Suisse et en Belgique. Rare dans le Centre. + Espagne, Grande-Bretagne, Scandinavie, Finlande, Autriche, Macédoine. Le Jura nous touche de près; j'ai été conduit à consulter la Phytostatique de cette chaîne, de Thurmann. Mon attention s’est particulièrement portée sur la liste des plantes montagnardes qui croissent au Jura entre 700 et 1.300 mètres, parmi lesquelles j'ai reconnu beaucoup des nôtres vivant sur un massif de même nature géologique au-dessous de 500 mètres. Les mêmes plantes croissent sur de nombreux points, en France et au dehors, à des altitudes moindres encore comme chacun peut le constater, et sans que les différences de latitude puissent dans bien des cas expliquer ces différences de hauteur. ‘ Il me semble que cette distinction de plantes montagnardes fondée sur l'altitude est un peu vague, surtout en ce qui con- Cerne celles des montagnes inférieures, et de nature, même sans sortir de France, à induire à de fausses idées si l’on généralise et qu’on veuille l’étendre à d’autres contrées que celle où elle a été établie, où peut-être même elle n’est pas bien rigoureuse. L’habitat de beaucoup de ces plantes est souvent déterminé par d’autres = Conditions que celle de l’altitude et dépend plutôt des stations, des e. _Foches, des rocailles, de l'exposition, de la fraîcheur, etc. Je n’entre pas plus avant dans cette discussion. Pour ceux qui Seraient tentés de la reprendre et de la pousser plus loin, de faire 464 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des comparaisons avec leurs flores locales, je donne la liste de Thur- mann limitée aux plantes qui nous sont communes avec le Jura. J'accompagne quelques-unes de notes géographiques. On y recon- naîtra des plantes montagnardes à des titres ou degrés divers, même quelques plantes subalpines qui peuvent soulever des ques- tions d’une certaine portée. Les altitudes ont-elles diminué en France, notamment celle du Plateau de Langres dont les assises plongent généralement vers le centre du bassin Parisien ? J usqu’à quel point et dans quel sens les stations et le climat se sont-ils modifiés ? VII. — PLANTES DE LA RÉGION MONTAGNEUSE DE THURMANN, DE 700 À 1300 mèrTRes.. Ranunculus aconitifolius. D See seomitu Lycocton apellus. Cirsium eriopho . PO arenosa. Carduus defloratus. HI. Centaurea montana. Hieracium Jacquini. EUX. Laserpitium latifolium . thamanta cretensis. LL. is Turrita. Dentaria Pinnata. | ea. Cynoglossum montanum: LE Scrofularia Hoppii. IL. Veronica montana. Digilalis lutea . ? : és alpina. Alchemilla vulgaris. Ut < ntt IL Sorbus “Epilhiue : ronmariniflium. L. Ribes alpinu Chrysoepleniun allernifolium. — A ar se ornitho Sesleria cærulea. . Elymus europæus. SPEARS Phegopteris. Dryopteris. Robertianum . Equisetunn silvaticum. Ajoutons au tableau, qu’au Jura ces plantes sont en HAE ssh suivantes, nu nous n'avons pas : GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 465 Thalicitrum aguilegifolium. Erinus alpinus. Trollius Europæus. Veronica ur Re Arabis alpina. Salvia glutino . Mœhringia muscosa. Globularia cordifolia. Les quatres espèces qui suivent habitent, suivant Thurmann, la région sub-alpine du Jura (1300-1700 mètres) : Sedum dasyphyllum. 11. N se cissus silvestris Lam. =N. Linaria petræa Jord. VI. Pseudo-Narcissus L. Poa alpina L. var. P. brevifolia DC. VIT bis. — NOTES GÉOGRAPHIQUES SUR QUELQUES ESPÈCES DE LA VIl* Lise. Aconitum Napellus L. Comprend en France deux sous-espèces : 4. vulgaris DC. : Corse, Pyrénées, Corbières, Auvergne, Forez, Alpes, Jura, Hautes Vosges ; et À pyramidale (Mill.?) : Lozère, Beaujolais, Mor- van, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Marne, Yonne, Centre jusqu'à Paris, Nor- mandie, Anjou, Touraine. à Péninsule Ibérique, Angleterre, Allemagne, Danemark, Suède; Italie, Hongrie ; Sibérie; Inde; Amérique du Nord occidentale. Aconitum Lycoctonum L. Pyrénées, Corbières, Cévennes, Plateau Central. — Est: Alpes, Jura, Vosges, Belgique. Descend au-dessous de 450 ve dans Ja Côte-d'Or, la Haute-Marne. — Lot, Vienne. — Manque à l'Oue Ro Laponie, Russie, Sibérie. Arabis arenosa L. Nord-Est : de la Suisse R. à Saône-et-Loire, Yonne, Ardennes, Belgique et Alsace. En dehors R. ; environs de Paris, Normandie, Somme. Italie septentrionale, Sud de la Laponie, Autriche, Russie. Arabis Turrita L. Suisse. — Est : de la Provence aux Vosges, des Pyrénées à la Côte-d'Or. R. ailleurs; Touraine, Anjou, Gironde. Espagne, Crimée, Asie-Mineure. — Pétérsbourg (Lecoq). Lunaria rediviva L. Plante des montagnes R. Suisse, Savoie, Dau- phiné, Côte-d'Or, Haute-Marne, Vosges, Ardennes, Belgique. — À a sem Corbières ; Cévennes jusqu’à l’Allier; la Vienne Portugal, Suède méridionale, Italie, Sibérie. Genista pilosa L. Aussi bien silicicole que calcicole. Tout l'Est, du Sud au Nord, jusqu'aux Ardennes et en Belgique.— Centre AC., Paris AR. . Manque dans l'Ouest atf Nord de la Loire. Espagne, Suède méridionale, Sibérie. Rubus saxatilis L. Pyrénées; Auvergne, Forez; Alpes du Dauphiné et de la Suisse, Jura, Vosges. — Plateau de Langres, Lorraine, Belgique. — Compiègne. : Espagne, Naples, Cap Nord, Islande, Sibérie. Rev. gén, de Botanique, — VIII. = 466 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Sorbus Aria Crantz. Suisse. — De la Belgique au Dauphiné et aux Pyrénées. — Manque à l'Ouest et à Paris. Algérie, Portugal, Norvège, Sibérie Ribes alpinum L. A peu près même extension en France que Sorbus ria. Espagne, Naples, Laponie, Angleterre, Sibérie, Kamtschatka. Laserpitium latifolium L. Midi, Est, Centre, Lorraine. — Marne et Paris RR.— Ouest, Gironde, Deux-Sèvres. — Descend à 300 mètres dans la Côte-d'Or. Naples, Suède, Espagne, Russie. * Centaureu montana L. Pyrénées, Cévennes, Alpes, Jura, Vosges, Ardennes (à 200 mètres). — Manque à l'Ouest. — Descend, mais est rare au-dessous de 400 mètres, dans la Côte-d’Or Espagne, Russie (51°), Arménie. Stachys alpina L. Assez répandu en Suisse et en France, sauf au Nord-Ouest ; devient rare en s’éloignant des montagnes. Espagne, Pétersbourg, Géorgie. * Teucrium montanum L. Côteaux calcaires de presque toute la France. Suisse, Belgique (lisière méridionale). Espagne, Rnssie (51°), Altaï. Lilium Martagon L. Suisse. — AR. de l'Hérault (Cévennes) et du Dauphiné aux Vosges, Plateau de Langres. — Centre RR.— Pyrénées. Lot, _ Creuse, Indré, Vienne, — Manque ee l'Ouest. — Ne descend guère dans la Côte-d'Or au dessous de 350 mètre Portugal, Grèce, Sibérie (61° N. ÿ ltaihe) dci silvestris Lam. (N. Pseudo-Narcissus L.). ne en France, en Suisse, en Belgique. — Dans l'Est : bois des vallons et des plateaux: habitations très dispersées, abondant souvent en individus. Sicile, Norvège, Irlande, Caucase. Carex ornithopoda Wild. Suisse et Est de la France, du. Dauphiné et de la Savoie en “men et Allemagne : Aveyron, Pyrénées. — Manque au Centre et à l’Oue Du Nord de l ae à la Scandinavie et à la Russie moyen Sesleria cærulea Ard. Est : des Alpes à la Belgique. a paie el Ouest R.; Indre, Paris, Normandie, Charente-Inférieure, Pyrénées: ‘Espagne méridionale, Finlande. — Islande, Russie. Poa alpina L. (Var. P: br evifolia DC ). Est : Causses de l'Aveyron, Gard, Lozère, Auvergne, Ventoux, Lyon, Jura, Côte-d'Or, où il descend au-dessous de 350 mètres à Vougeot. L'espèce est dans les PY rénées, les Alpes, les Vosges et a pour aire de dispersion : Espagne, Cap Nord, Sibérie jusqu’à l'Améri ique Nord-Occidentale. Elymus europæus L. Bou — Du Dauphiné à la Belgique: —— Aveyron, Auvergne R.: For. z, Cher, Oise, Charente-Inférieure- Angleterre, Holletité: sh Sicile, Russie méridionale. Le La partie la plus élevée du Plateau de Langres occupe SU _. :. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 467 départements de la Côte-d'Or et de la Haute-Marne un quadrilatère irrégulier circonserit par des lignes de chemins de fer ayant pour sommets Dijon, Nuits-sous-Ravières, Chaumont, Chalindrey. À l'intérieur, la ligne d’Is-sur-Tille à Châtillon-sur-Seine remonte la vallée de la Tille, descend celle de l’Ource après avoir franchi la ligne de faîte à la station et au petit col de Poinson-Beneuvre d'où se détache sur Langres un embranchement qui suit le bord oriental du Plateau et dont l'altitude varie de 400 à 500 mètres. Cette partie, . non plus que la ligne de faîte qui se confond là avec celle de l’'Eu- rope, ne contient les points les plus élevés du massif calcaire; il faut les chercher au Sud de l’Ouche dans la chaîne de la Côte-d Or. Le versant Nord-Ouest est sillonné par les trois vallées paral- lèles de la Seine, de l'Ource et de l’Aube naïssantes. Les deux premières, séparées par des plateaux boisés en grande partie, constituent le Châtillonnais ; les dépressions sont occupées par des prés ou des marais tourbeux, non à Sphagnum. Cette petite région est incontestablement celle de la Côte-d'Or qui présente la Florule la plus singulière. Les éléments en sont très divers : plantes rares en général, boréales, des bois, des rochers, des marais ; plantes disjointes, éloignées des centres d’habitation qu’elles ont en France et sur le continent Européen-Asiatique. Quelle peut être la signification de cette Florule ? Le relief des continents, les hautes cimes surtout, pe présentent aux géologues que des ruines : de même nous ne pouvous voir dans ces plantes Que des épaves du passé, les restes d’une Flore plus abondante jadis que dans nos temps modernes de défrichements, d’assainis- sement des bas-fonds et des marais. . Peut-être à un aussi haut degré que les forêts, certains marais vierges nous frappent par la longévité de leurs plantes, même herbacées comme leurs Carex cespiteux ou traçants ; par la singu- larité et l’archaïsme de leurs types végétaux. Cela n'est pas éton- nant ; l'ordre dé choses actuel semble avoir naturellement débuté avec les marais et les tourbières, ces stations ont conservé quelques conditions d’une période pluviaire identifiée par les géologues avec la période glaciaire. Maisleur destruction est tentante pour l'homme. | Foyers de la fièvre et de la misère, une fois assainis et à la faveur _ de leur situation, les marais se transforment, sous 1 M ; Méridionaux et le nôtre, en des prés ou des terres fertiles et - es climats 468 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE facilement exploitables, témoins les États-Unis, l'Algérie, la Bresse, etc. Toute médaille a son revers ; à ces transformations on peut attribuer avec une quasi-certitude la disparition et la disjonc- tion si frappante de bien des espèces végétales, des plaines comme des montagnes. Malgré leur petit nombre, ces plantes du Châtillonnais perdraient à être éparses et perdues dans les listes. En voici l'ensemble (VII). Certaines espèces restent confinées sur le Plateau, d’autres en rayonnent dans la Plaine et dans la chaîne de la Côte-d'Or au Sud et sont distinguées dans la liste. VIII. — PLANTES DU CHÂTILLONNAIS. Anemone Hepatica L. VI. Arctostaphylos officinalisW. et Gr.il. Dianthus superbus L. IL. Gentiana lutea L. V. Sud. I. Dictamnus albus L. IL. Une seule = AS L. Plaine localité, versant de la Saône. et Morvan. Tetragonolobus siliquosus Roth. Sud. — ciliata L. VI. Rubus saxatilis L. VIL bis. Swertia perennis L. VI. Alchemilla vulgaris L. Linaria petræa Jord. VI. Sanguisorba officinalis L. Plaine. Daphne Cneorum L. I. Galium boreale L. Plaine. Thesium cr L. I. Sud. Senecio spathulæfolius DC. pratense Ebrh. I. Ligularia sibirica Cass. VI. Batinbiis on LE: Buphthalmum salicifolium L. I. Narcissus poeticus L. [. Sud. Cirsium bulbosum DC. Plaine. Cypripedium Calceolus L. f. Carduus defloratus L. TI. Schænus ferrugineus L'h : Serratula tinctoria L. Plaine. — nigricans L. Carlina acaulis L. I. Carex Davalliuna Sm. Plaine. Crepis prœmorsa Tausch. VI. Equisetum hyemale L. Plaine. (A suivre). * REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES DEPUIS LE €r JANVIER 1889 JUSQU'AU 47 JANVIER 1895 (Suite) Me Eusagere G. Brirron (1) a publié de nombreuses notes sur la flore bryologique de l'Amérique du Nord. Dans la collection de tra- vaux publiés sous le titre général de « Contributions from the Herbarium ts s création de ete espèces nouvelles : Physcomitrium a (lo- ride), P. Kellermani (Kansas et Nebraska), P. Drummondi, P. colora- dense (Colorado, Montana, etc.), P. californicum tt Bracia tor (1) Voici la liste de ces notes : Contributions to American Bryology : 1. Mosses of West Virginia a. — II. 4 supplementary enumeration of the Mosses collected by J. Leiberg in Idaho. (Bull. of the Torrey bot. Club., 189, p. 49). — HI. Notes " IV. Id, he Nor re (Ibid, 1894, p. 65). VI. Wesiern Fa of Orthotrichum, (Ibid. IL. A revision of the genus Physcomitrium with D llns of is Né eee, (bid. 1894, p. 189, avec 7 pl.). — VIII. À revision of the genus America. so. 1892). .— 0e ja genus Ditrichum in gp, ae with one specie of the the voté Moss 04 White” Top. (Ibid. (2) Ajoutons un certain rss d'ouvrages dobt, pour différentes causes, je n'ai PU avoir connaissance : Barnes : Notes on north-american Mosses. (Botanica É. ae 1889 et 1891). — Eatoÿ: On Buxb anale indusiata, (Bull. of the Torrey bot. t: Two new American Mosses. (Ibid. 1893). — R Spruce. A new erican Lejeunea. (Ibid. —. — De n n Hepalicæ. 100 new can Lejeunea (Ibid.). 4 few addi- 0 # ni re to the hepatic-flora of the dual pass (Ibid, 1892). Notes on our Hepa- licæ. (Bot. Gazette). Hepaticæ. Systematic bot. of north-America, 18%). furcata (Maryland et Caroline), Scouleria marginata CRE terri- y) (2). : - 470 é REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Je vais maintenant passer en revue, en suivant l’ordre géographi- que, les travaux qui ont trait à des régions particulières. 1° Territoire d’Alaska. M. M. Coocey (1) a donné une liste de 46 espèces de Mousses recueil- lies dans ce territoire. A citer aussi en passant une note de M. Macoux (2) sur des Mousses de l’île Pribylow et une autre de M. Kip8erG (3) sur les Mousses de la mer de Behring. 2° Labrador. Une note de M. UNperwoop (4) traîte des Hépatiques du Labrador. he. M. Waaxsrorr (5) décrit une nouvelle espèce du Sphaigne de ce pays: le S. Labradorense. Enfin MM. RexauLp et CARDOT (6) ont décrit trois variétés nouvelles de Mousses du Labrador : Brachythecium salebrosum var. Waghornet, B. reflezum, var. Demetrii et Hypnum giganteum, var. Labradorense. 3 Canada. Le Canada a été exploré méthodiquement par un certain nombre de botanistes. Voici, par ordre chronologique, les principales publications parues sur cette région. M. Macoux (7) a publié comme contributions à la flore bryologique de Son pays, la flore des Fougères, Mousses, Hépatiques et Characées; c’est la cinquième partie d’une flore générale du Canada, Dix-huit espèces de Mousses nouvelles y sont décrites aussi par M. Kindberg- Peu après, M. Macoux (8) a publié encore une liste d’espèces parmi lesquelles se trouvent six nouveautés décrites aussi par M. Kindberg C Andræea Macounii, Gymnostomum platyphyllum, Dicranum angustifoliun, D. Canadense, D. sulcatum, D. subulifolium. Enfin MM. Macoux et KiDBErG (9) ont réuni en un Catalogue géné- (1) M. Cooley : Pants collected in Alaska and Nanaimo L. c. July and Augusl 1891. (Bull. of the Torrey bot. club). 2) J. Macoun : Moss from the Pribylow Island. Behring sea. (Ottawa Natu- ralist, 1892). (3) N.-C. Kindberg : Mosses from Behring sea (Ottowa Naturalist, 1892). 892, (4) L. Underwood : Hepaticæ of Labrador. (Bull. of Torrey bot. Club., À P. 269-270). (5) C. Warnstort: Einige new exotische Sphagna. (Hedwigia, 1892, P- ré Fe) Renauld et Cardot : New mosses of North-America. VI. (Botanical Gazette, j: {7} J. Macoun : Contribution to the Bryology of Canada. (Bull. of the Torrer bot. Club. 1889, p. 91- . Ë à (8) J- Macoun : Contribution to Canadian Bryology. (Bull. of the Torrey bot: _Club., 1890, p. 83 90). o | Fr ,, ® J- Macoun et N.-C. Kindberg : Catalogue of Canadian plants. Part. VI: REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 471 ral de Mousses du anis tous les matériaux recueillis sur la Bryologie du pays, par exemple les récoftes de MM. P. Bell, J.-M. Macoun, J. Morer, J. Dearness, Ch. Waghorne. Des spécialistes européens, MM. Kindberg, C. Müller, Warnstorf, Venturi, Renauld et Cardot ont revu les parties dans lesquelles ils étaient le plus compétents. Ce cata- logue comprend l’énumération de 953 espèces. M. Macoux (1) et M. KINpBErG (2) ont en outre publié diverses autres notes sur la Bryologie de la même contrée & Terre-Neuve et Miquelon. MM. RenauLp et CarDor (3) ont eu l’occasion de décrire plusieurs types nouveaux de Mousses de ces îles : Dicranum scoparium, var. sul- catum, Dicranum miquelonense, Fontinalis Delamarei, et Bryum binrum, var. atrothecum. > Etats-Unis. * Maine. — M. Waure (4) a publié une note sur les Mousses de Mont-Desert-Island dans l’État du Maine. 0 New-Hampshire. — Une espèce nouvelle, le Bruchia longicollis, *rrNPar dans cette province par M. A. Evans, est décrite par M. j Eatox (5) Sd Po — MM. RexauLp et Carpor (6) ont décrit une nou- velle variété provenant de cette province : le Climacium americanum, var. Kindbergii. & New-York.— M. Gepp (7) montre que le Hypnum catenulatum Brid. provient du comté d’York en Angleterre, et non de l’État de New-York en Amérique, ainsi qu'ont paru le supposer Lesquereux et James dans leur Hanual. Toutefois une espèce qui ressemble à la précédente a été décrite également sous ce nom par Drummond comme venant de l'État de New-Yor ME, Bhrirôx (8) a publié une note sur un Herbier futur de l’État de New-York. (1) J. Macoun : List of ri collected in the neighbourhood of Ottawa. (Ottawa Naturalist, 1890, p. 549). (2) N.-C. Kindberg; À Cana Mosses. (Ottawa Naturalist, 4890). — Notes on Canadian Bryology. (!b A gi neue et Cardot : pe Ps of North-America, I et V. (Botanical Gazette, 1894). #3 White : : Mosses of Mont-Desert Island. (Bull. Gray's Assoc. bot. chap. Agassiz assoc. 1893, p. 2). (5) C. Eaton : 4 new Moss of the genus Bruchia. (Bull. of the Torrey bot. ae 1890, p. 100 et pl. CI). (6) Renauld et Cardot : IV. — L 7) A. Gepp: 1s ie 2 Érnc al Brid. a North-American Moss ? (The Journal of Botany, 1889, p. 152 ï. (8) E. Britton : 4 RE ie collection of Mosses of New. York State (Bullofthe : Torrey bot. Club., 1892). ie 472 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE - M. Duranp (1) annonce la présence du Buxbaumia indusiata dans cette province. o Connecticut. — M WARNSTORF (2) décrit une Sphaigne nouvelle, le Sphagnum dasyphyllum des environs de New-Haven. 6° Newc-Jersey. — M" E. Brrrron et M. Horr1ck (3) ont dressé une liste préliminaire des Mousses de l’Ile des États, située en face des côtes de New-Jersey. MM. RexauLp et Carpor (4 et5) ont décrit une nouvelle variété de Mousse de cette province : le Physcomitrium piriforme var. Langloisi.: Pour le district de Columbia, les mêmes auteurs (6) ont décrit l’Eurynchium Sullivanti, var. Holzingeri. 8 Virginie. — Mme Brrrron (7) a publié une liste de 80 espèces de la Virginie occidentale, avec la description des Dicranodontium virgint- _ cum et D. Millspaughii, deux espèces nouvelles. M. Rexauzp ct Carpor (8) ont décrit une Mousse nouvelle de Ja Virginie, l Amblystegium Holzingeri. . M. Evans (9) énumère les Hépatiques de la Virginie occidentale dans le Catalogue du D° Millspaugh. Vingt-neuf espèces sont citées, dont une nouvelle, 9° Caroli ine. — M. SMazz to) a publié une étude sur les Sphaignes de la Caroline du Nord. : 10° Floride. — MM. Rexauzp et Carpor (11) ont décrit quelques Mousses nouvelles de cet État : Weisia viridula var. nitida, Dicranum sabuletorum, Trichodon flxifolius, Bryum Sawyeri, grues riparium var. floridanum, Brachythecium acuminatum var. subalbicans, rue Kegelianum, var. floridanum et un ne nouveau décrit par M. Wanrnstorr (12) : S. Orlanderise. 11° Alabama. — Ce dernier auteur a décrit également deux Sphaignes nouvelles de l'Alabama : S. Mohrianum et S. mobilense. _ (1) Durand : Buxbaumia indusiata in central New-York. (Bull. of the Torreÿ bot. Club. 1894). (2) C. Warnstorf : Einige neue exotische Sphagna. (Hedwigia, 1892, p- vi (3) E. Britton et A, Hollick : DAS Kg list of the Mosses of Stalen pos (Proceed. Nat. Scient. Assoc. N righton, 1890). (4) et (5) Renauld et Ad : fn LÉ Y. re cul. (6) se et Cardot : V. Loc. (D E ritton : Contribiions Ra he Herbarium of Columbia College: n° 32 : pére irginia Mosses. (Bull. of the “TOR bot. Club., 1890) et aussi (D C. F. Millspaugh’s preliminary Catalogue of the flora of West-Virginia, 1892, à co ne de. et Cardot : 1L et IV. Loc. cit. - W. Evans : West-Virginia Liverworts. bts Milispaugh's preliminary ire of the flora of West-Virginia, 1892 Fm Small : Sphagna from North-Carolina (Bull. of the Fra its bot. Club, 189%: : 4 Renauld et Cardot : Loc. cit. (12) C. Warnstort : ne: new exotische Sphagna. (Hedwigia, 1892, p. 174 REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 473 12° Louisiane. — Plusieurs des espèces nouvelles décrites par MM. Renauzp et Carpor (1) pour la Floride, existent aussi dans la Louisiane ; à citer en outre : Fissidens incurvus, var. brevifolius, pr mitrium piriforme, var. Langloisii, Climaciuma mericanum, var. Kind- bergii, Archidium HOUGS, var. minus, Diéranella lepiotr ichoides, pan falcatulus 13° tous — MM. Renauzp et Carpor €) ont publié quelques espèces nouvelles de Mousses pour cette région : Re Flærkea- num, var. Henrici, Amblystegium riparium, var. um, Fissidens obtusifolius, var. Kansanus, Coscinodon Renauldi, PS se undulait, var. M re s mêmes auteurs (3) ont publié une énumération des Mousses du Kansas, qui avec ses grandes cultures et son climat sec est peu favorable au dérelaonen it de ces végétaux, si bien que pendant long- temps on l’en a cru dépourvu. Toutefois des recherches récentes dues à M. Rau et à M. J. Henry ont permis de dresser une liste d’une cen- taine d'espèces. Cette flore si pauvre a tous les caractères de celles des États du Centre et de l'Est. Cependant quelques espèces apparte- nant à la flore du Sud atteignent là leur limite septentrionale de dis- persion, 14° Wisconsin.— MM. CHENEY et TRUE (4) énumèrent 15 Hépatiques, 3 Sphaignes et 132 Mousses observées aux environs de Madison, con- trée peu riche, comme on peut le voir, au point de vue bg à cause du grand développement des cultures. 15° Minnesota. — Une espèce nouvelle, le Dicranum consobrinum est décrite par MM. RenAULD et CARDOT M. Conway Mac-Mircan (6) a chars dans le centre de cette pro- vince la formation de véritables atolls dus à des Sphaignes. Ils ” dées et des Cypérac cées. 16° Jdaho. — Mme Brrrron (7) publie une liste de 92 espèces (1) Renauld et Cardot : IL à V; loc. (2) Renauld et Cardot : IL à IV; Loc où (3) Renauld et Cardot : Enumération of the Kansas Mosses. Gazette, 1882). (4) L. S. Cheney et R. H. True : On the Flora of Madison and vicinity. Bryo- Phyta. (Read before Wisconsin Acad. of Sc., 1892). | (5) Renauld et Cardot : 1; Loc. cit. (6) C. Mac-Millan : On the occurrence of the Sphagnum-atolls in Central Minnesota. (Minnesota bot. Studies, 1894, p. 2). (7) E. Britton : Contributions to american Bryology, 1 (Bull. of the Torrey botanical Club, 1889, p. 106). — À supplementary enumeration of the Mosses ollected by J. scie in Idaho. (Ibid., 1891, p. 49). (Botanical +. 474 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE recueillies dans cet Etat par M. Leiberg ; une espèce nouvelle est décrite, le Hypnum Leibergii, de la section Thamnium, ainsi que les fruits encore inconnus du Grimmia torquata (1). Quelques espèces nouvelles de la mème province ont été décrit MM. RenauLp et CARDoT (2) : Eurhynchium strigosum var. Ba rnesi var. fallax, Plac sta denticulatum var.microcarpum, Heter Slodies aberrans, Brachythe se. M. ras (3) a poblié + aussi une note sur deux espèces nouvelles de l'Idah 17 PR — MM. Uxperwoop et Cook (4) ont fait paraître une liste des Mousses recueillies dans l’État de Washington, par M. Bran- degee. un > % 1R _ 18° Orégon.—Cet État a fourni un certain nombre Arcs nouvelles décrites par MM. RenauLp et CARDOT : (5) Dicranum Howellii, Fontinalis antipyretica Var. Oregonensis, Hypnum symmetricum, Dicranum faleatum Var. Hendersoni, Didymodon Hendersoni, Grimmia tenerrima, Rhacomi- trium heterostichum var. occidentale, Orthotrichum Hendersoni, 0. ulotæforme, O0. pulchellum var. productipes, nn calcarea var. occi- dentalis, . Webera cruda var. minor, Bryum enderson ni, B. extenuatum, ambiqua, Climacium dendroides var. oregonensis, Scleropodium ciæspi- tosum var. sublæve, Physcomitrium turbinatum var. crassipes, Thamniun Holzingeri. 19°, Californie. — M. Srgpxant (6) donne une description détaillée du Cryptomitrium tenerum, de la Californie et de Mexico, décrite incomplètement par Aus Une nouvelle espèce de tion, le C. alsioïdes, est décrite par M. KipeerG (3). M. BRANDEGER (3) a fait paraître une liste des Mousses des environs de San Francisco. M. UNDERWOOD (9) a publié une liste des Hépatiques de la côte du Pacifique (2) Renauld et Cardot : (3) Leiberg : Two new fe fe Mosses from Idaho. (Ball. of the Torrey bot. Club, 1893). (4) Underwood et Cook : List of Mosses collected by s: sn Brandegee in the Yakima region of Washington (1880-1883). (Zoe, 1894, p. 107). (5) Renauld et Cardot : II à VI; loc. cit. (6) E. Stephani : Cryptomitrium cos Austin. (Botanical Gazette, 1891, P- s. (7) N. C. Kindberg : 4 new Californian Moss. (Pittonia. San-Francisc0, Le 243). (1) E. Britton : Grimmia . fert. (Revue bryologique, 1889, p. 38). loc (8) K. Brandeger : Lis of Mosses of M rrancise. (Zoe, 182). 1892, _ @) L. Unde rwood : 4 preliminary list of Pacific-coast Hepaticæ., (Zoe, _P- 361). _ REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 475 . HowE (1) décrit une Hépatique nouvelle : Fimbriaria nudata, et trois autres espèces : Fissidens pauperculus, Frullania franciscana et F. Asagrayana var. californica et alsophila. Enfin, MM. Renauzp et CARDOT (2) ont publié deux variétés nouvelles de Mousses : Afsia californica var. flagellare et Hylocomium triquetrum var. californicum. 20° Colorado. — Trois types Le sont décrits par MM. RENA et CARDOT (3) : Timmia austri r. brevifolia, Pylaisia none var. coloradensis et Br At de been. 6° Mexique Une Mousse nouvelle du Mexique est décrite par MM. RENAULD et Carpor (4), le Rhaphidosteqium Barnesi Trois Hépatiques nouvelles sont égelériens décrites par M.Spruce(5): Lejeunea punctulata, Frullania brachycarpa et F. leptosc: ypha. VI. — ANTILLES ET AMÉRIQUE CENTRALE. 1° Antilles 1° Cuba. — Deux Hépatiques nouvelles de Cuba sont décrites par M. SrepHaANI Dre Aneura subsimplex et Frullania cobrensis, trouv par M. Wright 2° Haiti, — Cinq Mousses inédites sont décrites par MM. RexauzD et CARDOT (7) : Philonotis haitensis, Pilotrichella PMR Neckera cie va ne Bertrandi et Prionodon tahitens N1 (8) a aussi décrit une Hépatique RUE E de cette île : HR contortuplicatus. 3 Saint-Christophe. — Le même auteur décrit une autre Hépatique nouvelle, le Frullania brevicalycina. 4° Saint-Thomas. — M. BESCHERELLE (9) a donné la description d’une Mousse nouvelle pour l'ile Saint-Thomas : Leucoloma Riedlei. (1) A Howe : Two Californians Cryplogams. (Erythæa, 4893). — Notes on Californian bryophytæ. (Ibid. 1894). (2) Renauld et Cardot : II et IV, Le. cit. (3) Renauld et Cardot : V. loc. ci (4) Renauld et Cardot : Musci me nmovi vel minus cogniti. L. (Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belgique, 1890). (5) R. Spruce : Hepaticæ novæ americanæ tropicæ el aliæ. (Bull. de la Soc. bot. de Fr. 1889). (6) F. Stephani : Hepaticarum species nOv&. (7) Renauld et Cardot : Musci eæotici novi ve de la Soc. roy. de Bot. de . 1890-1894). (8) F. Stephani : Loc. ci (9) E. Fr ne Fe novorum muscorum. (Journal de boténig P. 252 et sui | Hedwigia, 1893-94, pass | minus cogniti, let M Gui, ue 1891, . 476 ; REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 5* Antilles françaises (Guadeloupe et Martinique). — M. BescxE- RELLE (3) donne la description d’une Mousse nouvelle de la Guade- loupe : Leucoloma Mariei. Le même bryologue (1) profitant des envois de M. E. Marie qui explorait la Martinique et la Guadeloupe, a fait la revision complète des Fissidentacées connues de ces îles. Plusieurs espèces sont nouvelles: Conomitrium bryodictyon, sp. n., C. palmatulum, sp. n., C. fleæifrons, sp. n., C. crassicolle, Sp. n., C. papulans sp. n., 6. corticola Schp., C excavatum, Sp. n., C. hemilo oma, Sp. n., C. Lefeor ei, Sp. n., C. firmius- culum, sp. n., Fissidens /?) flavifrons, Lo. nn, (?) baie sp. n., #. guadalupensis Schp., Fissidens Martinicæ Besch., F. nigricans Schp., * 4 polypodioides Sw. .- BESCHERELLE (2) a publié également d’autres espèces décou- ‘vertes par M. Marie à la Guadeloupe : Syrrhopodon lævidorsus, Splachno- bryum Mariæi, S. julaceum, S. atrovirens, Distichophyllum Mariei. Plus tard, M. BESCHERELLE (3) à décrit encore plusieurs Mousses nouvelles de la Guadeloupe : Barbula macrogonia, Bryum pertenue, Pierobryum integrifolium, Lepidopilum a ns ans, Hookeria prasio- Phylla, H. ulophylla, Leucomiuwm Mariei, L. serr éjà en 1890, MM. RexauLp et Carpor D e lat donné la des- cription des Mousses suivantes de la Mart rtinique: Hyophila Martinicæ, Bartramia radicalis var. plumulosa, Brachymenium Bordazii, Trichoste _leum D runcuUn . | . BESCHERELLE et SPRUCE (5) ont décrit quelques Hépatiques de la Donadoepe dont plusieurs étaient inédites : Mylia antillana, Lopho- lejeunea Mariei, Platylejeunea incrassata, Strepsilejeunea inflexæa, Harpa- ejeunea sporadica, H. tridens, Cheilolejeunea lineata, Eulejeunea smarag- dina, Blepharostoma antillanum, Cephaloziella antillana, Kantia Michelii sont Soigneusement indiquées. Une moitié de ces espèces se retrouve dans les autres îles des Antilles, ainsi que sur les continents voisins (1) E. Bescherelle : Révision des Fissidentacées de la Martinique et de la . Guadeloupe. (Revue bryologique, 1891, 49). (2) E. Bescherelle : Musci novi Cuadalupenses. (Revue byologique, 1891, p- ne us E. Bescherelle : Selectio novorum muscorum. (Journal de Botanique, 18%, p. (4) Renauld et Cardot : Musci exotici novi vel minus cogniti. I. (Bull. de a - Foy. de Bot. de Belgique, 1890). __ @) Bescherelle et Spruce: Hépatiques se des colonies françaises. (Bull. de la Soc. bot. de Fr. 1889, 5 pl.). : ( E. Bescherelle: # Hénati ‘ici aux antilles écrin a à Martinique. (Journal de Monde, 1893, Ë 178). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 477 sans dépasser toutefois les Tropiques. Un septième descend au dessous de l’Équateur, au résil, au Pérou et dans la Bolivie, un quart est disséminé au loin, à Java, en Autriche, dans la Nouvelle-Zélande, etc. M. SreeHani (1) a donné la description de quelques espèces nou- velles d’Hépatiques pour les Antilles françaises : Aneura Fendleri, À. grossidens, A. stipatiflora, A. Dussi. | 6° Antilles anglaises. — Les Hépatiques des îles Saint-Vincent et de la Dominique récoltées par M. Elliot ont été étudiées par M. Spruce (2). Après avoir fait un historique des recherches dans ces îles, M. Spruce donne un exposé systématique des Hépatiques recueillies par M. Elliot, parmi lesquelles il décrit comme nouvelles Lan Se espèces : Frullania spatulhflora, Acrolejeunea na Pri vulcanica, P. dissi- tifolia, P. trachyodes, P. vagans, P. effusa, Ceratolejeunea brevinervis, Taxilejeunea graminicolor, Hygrolojeunea frangibilis, H. corynantha, H. leiantha, Eulejeunea Elliottii, E. disjecta, Cololejeunea heteromorpha, Sendtnera Elliottii, Cephalozia Wrightii var. bicornis, Alobiella domini- censis,. Leioscyphus ovatus, Plagiochila Elliottii, Jungermannia domini- censis, Symphyogyna trivitlata, Aneura Diablotina, 4. laticostata, A. distans, A. planifrons, A. dilatata. M. Wricur (3) avait décrit auparavant une nouvelle espèce, le Kantia Vincentina de l'Ile Saint-Vincent. 2° Amérique centrale. L'État de Costa-Rica a été exploré par M. Pittier, et MM. RENAuULD et Carpor (4) ont étudié avec beaucoup de soin ses récoltes bryolo- giques. De nombreuses espèces nouvelles ont été créées par ces deux auteurs et décrites minutieusement : Dicranella leptorhyncha, D. Ton- duziÿ, D. barbansis, Dicranum Pittieri, D. strigulosum C. Müll. in litt., Campylopus Poasensis, C. subproliferus C. Müll. on Lilt., der terebellatum C. Müll. in litt., Fissidens Barbæ-montis C. Müll. n litt., Leptodontium subgracile, H: yophila subcontermina, Barbula AAA Macromitrium Tonduzii, M. seleropelma, M. barbense, M. Durandi, Philo- notis nanodendru C. Müll. in litt., Breutelia Brittoniæ, Acidodontiwm floresianum C. Müll. in litt., Brachymenium brachypelma C. Müll. LE litt., B. Pittieri, B. sprtiuifliun B. Barbæ-montis C. Müll. in hitt. Bryum rufolimbatum, B. rosulicoma, Atrichum hirtellum, A. induit forme, Pogonatum Pittieri, P. tabones P. consobrinum, P. hamatifo- lium, Harrisonia apiculata, Piræa Mariæ Cardot, Leucodoniopsis (1) F. Stephani : Hepaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893-1894, passim >. (2) R. Spruce : Hepaticæ Elliotianæ, insulis Antillanis Sancti-Vincentii el : Dominicæ a claro W. R. Elliot, annis 1891-1892 lectæ. (The Journal of Linnæan . Society, 1894, p. 331). (3) C. H. Wright : Two new Cryplogams. (T (4) Renauld et Cardot : Musci costaricenses. 02). . |: he Journal of Botany, 1891, p. 106). 15 (Bull. de la Soc. roy. de Belgique, e s (genre 478 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nouveau) L. plicata, Prionodon longissimus, Pilotrichella isoclada, P. tenuwinervis, P. Tonduzii, Pilotrichum Tonduzii, Neckera falcifoha, use riopsis lævinervis, Rigodium gracile, Thuidium pellucens, T. leskeæfoliwm, Campylodontium drepanoides, etc . STEPHANI (1) a étudié de son côté les Hépatiques de Costa-Rica et y a trouvé six espèces nouvelles : Aneura tripinnata, Anthoceros Ha Chiloscyphus Pittieri, Herberta costaricensis, Plagiochila rhombifolia f VII. — AMÉRIQUE DU SUD. 1° Colombie. 1° Ce même État de Costa-Rica, ainsi que le Guatémala, la Colombie et l’Équateur, ont été explorés par M. Lehmann dont les récoltes bryo- logiques ont été étudiées par MM. BEscHERELLE, WARNSTORF €l STEPHANI (2). M. Bescherelle énumère 71 espèces äs Mousses dont 10 sont nou- velles : Holomitrium Lehmanni, Fissidens costaricensis, Poromomion Da- _ {nense, Brachymenium Mor asicum, Prionodon patentissimus, Lehmanni, Sa ire Microthamnium Lehmanni, M. atro-viride, Hypopterygium Lehm M. Warnstorf a pr une Sphaigne nouvelle le Sphagnum Costari- cense. M: Stephani cite treize Hépatiques dont pas une n’est nouvelle. 2° La République de la Nouvelle-Grenade a été explorée par M. Wallis, et MM. Jack et Srepxanr (3) ont étudié les Hépatiques rapportées par ce voyageur. Ils citent 77 espèces dont les suivantes sont nouvelles : Frullania crenulifolia, F. mirabilis, Crossolejeunea inflexiloba, C.intricala; ne gn andil oba ep tuberculata, H. grand js, L , M. See PHANI (4) a publié en outre la description de deux 4%ew7t nouveaux, récoltés également par M. Wallis: 4. aberrans et 4. Wallisii. 3 we, } E. Hu : Hepaticæ coslaricenses. (Bull. de la Soc. roy. bot. de Belgique» p.175 (2) He centrali-americanæ in Guatemala, Costa-Rica, Columbia el Ecuador a cl. Lehmann lectæ (Bull. de l’Herb. Boissier, +4 n. 6). (3) pe und Stephani : Hepaticæ Wallisianæ. 1892, p. 11, p. I-IV). QE “em : Hepaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893). REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES 479 2 Guyane. La Guyane française a fourni une Hépatique nouvelle, l’Odontole- Jeunea scalpellifolia, décrite par MM. BESCHERELLE et SPRUCE (1). 3° Pérou et Bolivie. Peu de Mousses de ces régions ont été publiées dans les dernières années; je n’en vois que deux espèces, l’une de la Bolivie, Hypnum Barbeyi, décrite par MM. RenauLp et Carpor (2), l’autre du Pérou Campylopus Weddelii, décrite par M. Bescherelle (3). Les Hépatiques du Pérou et de la Bolivie ont donné plus de résultats que les Mousses. Elles ont été étudiées surtout par M. SPrUCE (4) dans deux ouvrages successifs. MM. Jack et SrebHaANt (5) ont décrit une Hépatique nouvelle du Pérou, le Peltolejeunea Jachii St. M. SrepxaANi (6) a décrit aussi : Bazzania Spruceana, Frullania Spru- Céana, trouvées par M. Spruce. 4° Brésil. Le Brésil a été exploré dans certaines de ses parties et bien étudié par les Bryologues européens M. BrorHERUS (7) à publié les récoltes du D' Wainio faites surtout dans la province de Minas-Geraes. Sur 97 espèces citées, 28 sont nou- velles : Dicranella nitida, D. fusca, Ditrichium subrufescens, Campylopus ditrichioïdes, C. strictifolius, Thi ysonomitrium carassence, Conomitrium tenerrimum C. Müll., C. longipedicellatum C. Müll., Münchemeyera Wai- nionis C. Müll., Syrrhopodon gracilescens, S. argenteus, S. carassensis, S. Wainioi, Schlotheimia Wainioi, S. re ylopus C. Müll. Pogonatum camptocaulon C. Müll., Hookeria Wainioi, Daltonia tenella, Decodon C. Müll., (nouveau Snieel D. Brasiliensis €. Müll., Rhacocarpus piliformis. - Papillaria usneoides. P. callochlorosa C. Müll., Sematophyllum subpun- gifolium, Rhaphidostegium pseudo-callidioides, Ectropothecium Wainioi, Sphagnum brasiliense Warnst., S. ovalifolium Warnst., S. platyphyl- ideum Warnst {1} E. Bescherelle et É Spruce : Hépatiques nouvelles des colonies françaises. (Bull, de la Soc. bot. d 1889). (2) Renauld et Mie Musci exolici novi vel minus cognili. VI. (Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belg., 1894). (4) E. Bescherelle : Selectio novorum Muscorum. (Journal de Botanique, 1891, 252 }- (4) R. Spruce : Hepaticæ Bolivianæ, in Andibus Boliviæ orientalis ps 1885-86 à cl. H.-H. Rusby lectæ. cf . 4890. — Hepaticæ novæ Amer l'opicæ. (Bull. de la Soc. bot. de Fr. ). (5) Jack und Stephani : Hepaticæ dl (Hedwigia, pe p. 11 et suiv.). (6) Stephani : Hepaticarum species novæ. (Hedwigia, passin). (7) VF. Brotherus : Contributions à la Lg bryologique du Brésil. (Acta | Soc, sc. Fennicæ, 1891, 20 p.). 480 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Wariçur (1) a décrit une nouvelle espèce de Mousse des environs de Rio de Janeiro : le Breutelia elegans. M. BRorHERUS (2) a aussi étudié les Mousses rapportées du Brésil par M. Schenck. Sur environ 80 espèces, 5 sont nouvelles : Sireptopo- gon Schenchii, nee. Re brevipes, Zygodon Schenckü, Brachymenium brevipes, B. Schen Les Pépariques . Brésil récoltées par l’habile et infatigable Dr Gla- ziou ont été étudiées par M. SPrucE (3) qui a publié un certain nombre d’espèces nouvelles : Lejeunea fruticulosa, L. Ulaziovii, L. lignicola, L. symphoreta, L. geophila, L. oligoclada, Lepidozia plumæfor mis, Chiloscy- phus scaberulus, Plagiochila Trichomanes, P. thamniopsis, Aneura digiti- loba, A. Glaziovii, Metzgeria albinea, M. planiuscula. ; M. ScHirFNER (4) a étudié de son côté des Hépatiques recueillies au _ Brésil par M. Schenck et par M. Hantsce M. Srepxan (5) a étudié les dites nouvelles rapportées par M. Wainio: Aneura emarginata, par M. Ule: Anthoceros planus, Cepha- loziella planifolia, Frullania setigera, F. Uleana, par M. Sellow, F. Cris- piloba. et par Gaudichaud, F. fluminensis. BESCHERELLE (6) a publié une liste de 36 Hépatiques récoltées aux environs de Rio-de-Janeiro, par le D' Glaziou et déterminées par M. SrkpHAni. Aucune n’est nouvelle. (1) G.-H. Wright : Musci novi. (The Journal of Botany, 1892, p. 265). (2) V.-F. Brotherus : Musci Schenckiani. (Hedwigia, 1894, p. 127). (3) R. Spruce : Hepaticæ novæ Americæ tropicæ et aliæ (Bull. de la Soc. bot. de Fr., 1890). (4) y. Schifiner : Ueber exotische Hepaticæ, hauptsächliche aus Java, Amboind und Brasilian. (Nova acta Acad. Leopold-Carol. Nat. cur. 1893). (@) F. Stephani : Hepaticarum species novæ. (Hedwigia, 1893-1894, passim). (6) E. Bescherelle : Revue bryologique, 1893, p. 59. (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. Lille, Imp, Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquim MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT * La Revue générale de Botani ue re le 15 de chaque : mois et chaque se est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le Le prix annuel robe d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. - 22 tr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Les sept premiers volumes, dont les sommaires : _. trouvent ci-dessous, sont en vente au prix de 2O franes chacu Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. | Adresser tout ce Lo concerne la. rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’'Estrapade, Paris. Il sera rt is dans les revues spéciales des ouvrages, mémoires ou notes dont un exemplaire aura été . ressé au para de la Revue générale de Botanique. - Les auteurs des travaux insérés dans la Revue Céarég urs de «ras lies ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part Sommaires des sept premiers volumes de la Revue générale de Botanique : ome I. — {676 pages, 26 ne el 153 fi free se le érr es “LE Este "out # Gu A : Anthérozoïdes. ag : Végétation monix ; Lichens et pro ose des nr rrsique lacées de la Flore + eue Le JuMELLE : Assimilation et transpiration chlorophylliennes ; Déve ent des ue annuelles. — Ko GE : Organisation polaire et dorsiventrale des .— NTA : Crosn Japon. — De SaporrTa : Palmie . — Durrax : Nouvelle pirogyraæ. — PRILLI Tu rs à Bacilles de l'Olivier et du Pin Durour : Nouvelle espèce de Chanterelle; Gravure photographique ; Nouvelle espèce de Psatyrella. — TrasuT: Abies numidica. — SeGNETTE : Les les. — COSTANTIN : danaris et Cladosporium. — POULSEN : Phanérogame sans chlorophylle. — MascLer: Revues : Anatomie (LecLerc pu SABLON); Champignons (Cosranrin); Technique (Durour); Lichens gl Plantes de l'Asie (FraNcHET); Physiologie végétale (JUMELLE); Paléontologie égétale (DE Tome II. 576 pages, 25 _—— et 205 figures car le texte). — Pari NDIER et TRARUT : a ons Lharcæ — urreL : Transpiration € ssimilation pendant les pale Vans les Alpes et les Pyrénées. — png: qiLes Ces SARA ang ce te du petit ‘2 ; Appareil sécréteur des Papilionacées ; Vicia sepium.— Jumeuce : Le Labo: _ Faloire de Biologie végétale de Fontalnebleae ; Influence des anesthésiques sur la transpi- ion. _ Ft Met Hybrides. — LecLER nu SapLon: ml ” mar Ta ne. es 0: À fantes GERBEIM : rasite re. Damiez : Loi roger pes PE Bambusées à élamines mogadelphes. — ; PouLstx : Sraina d’aleurone - Algues (FLA | Potanique forestière (Henav) ; Paléontologie végétale (or : Le Phy ie: RAULT); ee (Jum Mn, ; Lichens (Hu); “ap pre crneS . vd __ N); Bactéries et fermentations Big lantes de la France (MAsCLEr Le LS — pe 2 raids me 5 pere ge 7 re — le texte). — Branvza: T ments e.— Russe: Ascidies AUX : Rime ge _… és Cucur+ — — «rs Ca re. — AUBER se se de MM. Bonn t MANGIN pour l'analyse des gaz. mi ALA : Maladie des rie boutures ; Maladie ds po ces PRUNET : Perforation des Pommes de terre par le Chiendent. — Faxon : Structure du protoplasma. _ LE : imilation et transpiration chlorophylliennes., — Fnfluonce du drainage et d ux. — Basrir : Tige et feuille des M : 8. — Co MACMILIAN : nnes | bg ses dans le Minnesota. — TraBuT : Champignons parasites du Criquet pèlerin ; Riella.— Danrez : Racines peser nm "us — CosTanTIN : Cu des Basidiom ycètes. — sun: : Cyclamen eu Revues: Plantes de la France {[MASCLEF) ; Chéisjignons (Cosranrin); Physiologie et chimie végétales (esian); chnique (Durour). — À sh pou hd «à er) et 1 Lula ste le _… — TRaBuT : Quercus mire. — uilina sur le calcaire. — RusseLL : Inflorescence mâle d — JuMELLe : Recherches physiologiques sur les Lichens — Dewkv vre et BORDAGE: eus des végéta — LecLerc pu SasLox: Tu bercu ules de Equisétacées ; js ladie du Platane, — PRUNET : Pla ntes et insectes. — HERVvIER : Plantes d'Espagne. — NIER : Réviviscence des plan ntules itiées: Variations de pression dans la Sensitive.— AunEnT: Respiration et assimilation des plantes grasses. — DE JANCZEWSKI: Anemo CorpeMoY : pue exotique. — CosTanTIN et Durour : La eh — GARD: Lachnidius acridi £: Les feuilles à l” oTumMm. — MARLIÈR eu ombre e Revues : Physiologie et chimie végétales (JUMELLE) ; tiohens (hou): or ga (Pruner); Bactéries et ferm oux) ; Plantes de la France (MascLer). Tome V. = Gr es, 22 planches el 211 a heshen dans le texte). — DucmanTRe : Ros& sericea. — Ma: Transmission &e la pression à travers les plantes ; "Alphonse se de i T: formes ps nie — Naupin val des — Mes Led À Pureté de cer- taines essences . — WaRsnG : Géographie PESTE °P °wuNmIoA np oinjtoanoS wy ot | Lis ‘LGBT dont 1 au ï | ANOIPIHA ‘OHVAJUODS SUD 91 SUU ‘SHC ‘OpnOY np ont % ÉENOW- d do ANOË OC AJ 33) SOUVIJ OZ 9P oumos vj queSoauo 09 LGSE anod Jjuowmouuoqe uo dopoa NOUXL UOIG AOMOA 9P PH 759 UO 22227 VI 0P JOAUSI SUP pavoi 0P 9ANOMQ SU où ANOG | à $ 7 ÉDITEUR k, RUE DU BOULO1I, 4 u | : a Ë 2 O a = Q . D < nh 1896 DIRIGÉE PAR N° M. Gaston BONNIER TOME HUITIÈME BOTANIQUE PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE Livraison du 15 Décembre 1896 26 X Miiotito tr à d Le tes nant éd LIVRAISON DU 15 DÉCEMBRE 1896 I. — SUR L'EXISTENCE DE FEUILLES SANS MÉRISTÈLES DANS LA FLEUR DE CERTAINES PHANÉROGAMES, par M. Ph. Van Tieghem IL. — RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FOLI AIRES par M. Henri Fockeu. . . . 491 HI. — ÉTUDES DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE A PROPOS DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR, par M. L. Bazot (fin) 507 IV. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCI- NÉES, depuis le 1“ Janvier 1889 jusqu’au 1° Janvier 1895, par M. L. Géneau de Lamarlière (suite). 514 FABLES DU VOLUME de 1896. . . . . . . _ . . . où PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHES 15, 16 et 17. — Galles du Hôtre. PLancoues 18, 19, 20 et 21. — Galles se Saule. PLANCHES 22 et 23. — Galles de l’Au PLANCRES 24, 25 et 26. — Galles de re able. te et les conditions l'An DRE voir à. , le la couverture. : FH SUR L'EXISTENCE DE FEUILLES SANS MÉRISTÉÈLES DANS LA FLEUR DE CERTAINES PHANÉROGAMES par M. Ph. VAN TIEGHEM. On sait que le corps des plantes vasculaires et notamment des Phanérogames, quel que soit celui des trois membres : racine, tige ou feuille, que l’on y considère, est composé dans toute son étendue de trois régions qui sont, de dehors en dedans : l’épiderme, l’écorce et la région stélique. Dans la racine, la région stélique est une stèle, dans le conjonctif de laquelle sont situés, au voisinage de la péri- phérie, des faisceaux simples de deux sortes, libériens et ligneux, régulièrement alternes et tous centripètes. Dans la tige, c’est encore une stèle, mais dans le conjonctif de laquelle sont situés, au voisi- nage de la périphérie, des faisceaux doubles d’une seule sorte, libéroligneux, à liber externe centripète, à bois interne centrifuge. Dans la feuille, c’est, dans le cas le plus simple, une méristèle, c’est-à-dire un secteur détaché de la stèle de la tige et entraînant avec lui au moins un faisceau libéroligneux avec la portion du conjonctif qui l'entoure et qui forme le péridesme. Cette méristèle peut traverser le limbe sans se diviser; mais le plus souvent elle s'y ramifie de diverses manières et à divers degrés en donnant des méristèles de plus en plus grêles, quoique toujours de même com- position. Vues du dehors, ces iméristèles forment ce qu'on nomme les nervures du limbe, qui est uninerve dans le premier cas, pluri-. : _ herve dans le second. __ Les trois membres constitutifs du corps se distinguent donc hettement par la structure de leur région stélique. Il en résulte que Si leur vraie nature vient, pour une cause quelconque, à ne plus - se laisser apercevoir par le dehors, on la reconnaîtra facilement par Rev. gén. de Botanique. — VIH. 482 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le dedans. Il en résulte aussi que si plusieurs membres, de même nature ou de nature différente, entrent en concrescence, on retrou- vera sans peine, dans l’organe complexe ainsi formé, le nombre et la nature des membres qui se sont unis pour le composer. De là une méthode générale qui permet de décider la nature et la com- position des organes végétatifs, quand la morphologie externe les laisse inexpliqués. Inaugurée il y a plus de vingt-cinq ans (1), cette méthode, dite anatomique, a été fréquemment appliquée depuis, et toujours avec succès, à la solution des problèmes morphologiques les plus divers. Il faut convenir toutefois que s’il existait quelque part des _ racines, des tiges ou des feuilles qui fussent dépourvues de région stélique, réduites à l’épiderme et à l'écorce, la méthode anatomique cesserait d’être applicable à leur distinction. Une racine sans stèle et une tige sans stèle pourraient bien encore être reconnues aux caractères différents de leur épiderme; mais une tige sans stèle et une feuille sans méristèle ne pourraient plus être distinguées. De même, si quelque membre de cette sorte entrait par voie de con- crescence dans la composition d’un organe complexe, il serait ‘impossible d’en manifester ainsi la présence et la nature. Heureu- sement, de telles racines, tiges ou feuilles n’ont jamais été rencon- _trées jusqu'ici dans l'appareil végétatif des Phanérogames et la méthode y conserve par conséquent toute sa généralité. Il n’en va pas tout à fait de même, on va le voir, dans l organi- sation florale. Où sait que la fleur est composée de feuilles différenciées, dont il y a quatre sortes ayant reçu des noms difiérents : les sépales, formant le calice, les pétales formant la corolle, les étamines formant l’androcée, les carpelles formant le pistil. Ces diverses feuilles florales ont esséntiellement la même structure que les feuilles végétatives, et, comme elles, se composent d’un épiderme, d’une écorce et d'une méristèle, simple ou ramifiée. De sorte que si elles viennent à s’unir par concrescence, soit bord à bord dans le _ même verticille, soit en avant ou en arrière d’un verticille à l’autre, _ soit des deux manières à la fois, l'étude du nombre et de la dispo- LA pt Ph. van Tieghem : Recherches sur la symétrie de structure des plante are (Ann. des se. nat., 5° Série, Bot., t. XIII, 1871). FEUILLES FLORALES SANS MÉRISTÈLES 483 sition des méristèles dans l’orgañe complexe ainsi formé permet de retrouver le nombre et la disposition des feuilles qui se sont unies pour le constituer. De là une méthode, qui n’est qu’une application à ce cas particulier de la méthode générale indiquée plus haut, permettant de résoudre les diverses difficultés que présente l’organisation florale, d'expliquer notamment la formation des ovaires infères et la nature morphologique des ovules. Intro- duite dans la science il y a près de trente ans (1), cette méthode a été appliquée souvent depuis cette époque à l'étude de la fleur dans les familles les plus diverses, notamment en dernier lieu par M. Lignier à l’organisation florale des Fumariacées et des Cruci- fères (2). à Pourtant, comme il a été dit plus haut pour le cas général, s’il existait quelque part, dans l’organisation florale, des feuilles : sépales, pétales, étamines ou carpelles, qui fussent dépourvues de méristèle, la méthode s’y trouverait en défaut, et s’il entrait par voie de concrescence quelqu’une de ces sortes de feuilles dans la composition d’un organe complexe, elle serait impuissante à en déceler ni la présence, ni le nombre, ni la disposition. Il est vrai que jusqu’à présent de semblables feuilles florales n’avaient pas été rencontrées, de telle sorte que la méthode paraissait ici, au même titre que dans l'appareil végétatif, être douée d’une complète généralité. _ Aussi est-ce d’abord avec surprise, puis bientôt avec un vif intérêt, que j'ai pu constater récemment, au cours d’une série de recherches sur l’organisation florale des Phanérogames du sous- embranchement des Inovulées, ou Loranthinées, que chez un grand nombre dé ces plantes la fleur contient un verticille de feuilles ‘entièrement dépourvues de méristèle, réduites par conséquent à l’épiderme et à l'écorce. A la fleur de ces plantes, mais seulement, il est vrai, pour l’unique verticille ainsi réduit, la méthode anato- miqué cesse d’être applicable. (1) Ph. van Tieghem : Recherches sur lu structure du pistil (Ann. des sc. nat. Bot., 5° série, t. IX, p. 127, 1867) et Recherches sur la structure du pistil el sur l'Anatomie comparée de la fleur {Mémoires des savants étrangers, AXE, 1871) (2) Lignier : Explication de la fleur des Fumariées, d'après son anatomie (Comptes rendus, I, p. 630, 1896) et Eaplication de la fleur des Crucifères, . d'après son anatomie (1bid., p. 67, 1896). 494 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _ L'objet de la présente Note est précisément d'attirer l'attention des Morphologistes sur ces quelques cas singuliers, dont le nombre ira sans doute croissant quand une fois on en aura fait connaître quelques exemples. Considérons séparément, à ce point de vue, les quatre verticilles : calice, corolle, androcée, pistil, que l’on ren- Contre dans une fleur complète. Ï. — SÉPALES SANS MÉRISTÈLES. Dans le Nuytsia, seul type de la famille des Nuytsiacées, les fleurs, disposées en grappes de triades, ont quatre verticilles. Le Calice y est gamosépale et hétéromère, formé de trois sépales dans la fleur médiane de la triade, qui est fertile, de deux sépales seu- lement dans les fleurs latérales, qui sont stériles. La corolle est dialypétale et comprend ordinairement six pétales, quelquefois sept. L'androcée a tout autant d’étamines superposées aux pétales, à filets en partie concrescents avec eux. à anthères oscillantes à quatre sacs. Le pistil a autant de carpelles alternant avec les pétales, ouverts et concrescents bord à bord en un ovaire uniloculaire à Placente central libre dépourvu d’ovules. Ces quatre verticilles sont concrescents entre eux jusqu’à la base du style, de façon que l'ovaire est infère. Les coupes transversales montrent que toutes les feuilles de ces quatre verticilles, les sépales aussi bien que les autres, ont chacune une méristèle propre, dont le nombre et la disposition donnent immédiatement le nombre et la disposition des feuilles correspon- dantes dans le diagramme. Chez les Treubellacées, famille qui comprend toutes les Loran- thinées à corolle dialypétale et à ovaire pluriloculaire, la fleur est également formée de quatre verticilles, concrescents entre eux jusqu’à la base du style, ce qui rend l'ovaire infère. Prenons pour premier exemple le genre Gaiadendron et, dans ce genre, considérons d’abord une espèce nouvelle récoltée par | Schlim (n° 85 et n° 668) à la Nouvelle-Grenade, province de Ocana, en 1850, que Eichler a identifiée à tort avec le G. Tagua de Kunth ; je la nommerai Gaïadendron dentatum. é | Le calice y est gamosépale, isomère, formé de sept sépales FEUILLES FLORALÉS SANS MÉRISTÈLES 485 concrescents en un tube à sept dents bien marquées : d'où le nom spécifique. La corolle est dialypétale, à sept pétales alternes avec les sépales. L’androcée a sept étamines superposées aux pétales, à filets concrescents avec eux, à anthères oscillantes à quatre sacs. Le pistil a sept carpelles superposés aux sépales, fermés et concres- cents en un ovaire à sept loges. Dans sa région supérieure seulement. l'ovaire est uniloculaire, avec un placente central libre produisant au-dessous de son extrémité sept ovules rudimentaires, droits et pendants, réduits à la foliole ovulaire sans nucelle, ni tégument, qui descendent dans chacune des loges. En haut, le placente remplit toute la loge unique ; plus bas, chaque ovule remplit ‘complètement la logette correspondante ; en sorte que, à toute hauteur, l'ovaire paraît plein. - Chacune des feuilles de ces quatre verticilles, les sépales comme les autres, possède une méristèle propre et le nombre ainsi que la disposition de toutes ces méristèles sur la coupe transversale de l'ovaire infère donnent immédiatement le nombre et la disposition des feuilles correspondantes dans le diagramme. Outre ses sept méristèles, le calice renferme encore, mais seulement dans son tube supérieur libre, des paquets de vaisseaux surnuméraires, à cellules isodiamétriques, qui se ramifient dans son écorce, en se mettant çà et là en rapport avec le bois de ses faisceaux libéroli- . gneux, tout semblables à ceux que l'on rencontre dans l’écorce de la feuille végétative chez toutes les Loranthinées. Dans une autre espèce, récoltée au Pérou par Dombey (n° 570), en 1779, et nommée par lui dans son herbier Loranthus luteus, espèce que Eichler a identifiée à tort avec le L. punctatus de Ruiz et Pavon, et que je nommerai (raiadendron luteum, le tube du calice se dilate en entonnoir et se termine par un bord uni. Le calice y a aussi des faisceaux libéroligneux, qui alternent avec ceux de la Corolle, mais tous les sépales n’en ont pas. Iln'yena ordinairement Que quatre, trois consécutifs et un quatrième opposé, séparé des autres par un intervalle vide d'un côté, par deux intervalles vides de l’autre côté. Il y a done ici un commencement de réduction dans le nombre de faisceaux sépaliques. Le tube libre du calice n’en est # pas moins muni de paquets de vaisseaux surnuméraires corticaux. : Dans les Gatadendron Tagua (Loranthus Tagua Kunth} et Ge nitidum (L. nitidus Kunth), dont j'ai pu étudier les types originaux mar PU Get 486 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans l’herbier de Bonpland, les faisceaux libéroligneux du calice sont remplacés par tout autant de minces cordons de cellules étroites et longues, renfermant une matière colorante jaune brun, mais entièrement dépourvus de vaisseaux et de tubes criblés. Le tube supérieur, où pénètrent ces cordons, contient encore dans son écorce des paquets de vaisseaux corticaux à cellules isodiamé- triques. Enfin dans le G. punctatum (L. punctatus Ruiz et Pavon) et le G. puracense (L. puracensis R.et P.), toute trace de méristèles dispa- raît dans le calice, ainsi que toute trace de vaisseaux corticaux, chacune des sept feuilles de chacun des trois verticilles internes conversant sa méristèle avec son faisceau libéroligneux bien déve- loppé. Il en résulte que, dans sa région inférieure, où il est con- crescent avec la corolle, l’androcée et le pistil, le calice n’est plus représenté que par son écorce, continue avec l'écorce de la corolle, et par son épiderme extérieur. Il échapperait donc comine tel, si l'on n’était averti de son existence certaine par l'étude préalable des espèces précédentes. Dans sa région supérieure, où il est libre, le tube du calice n’est formé que par l'écorce et par les deux épi- dermes des sépales, fusionnés bord à bord. On pourrait donc, si l'on n’était instruit de sa vraie nature par les exemples précédents, le prendre pour un simple bourrelet externe, une simple émergence du verticille suivant, pareil au bourrelet qui procède de la face externe des carpelles autour de la base du style et qui est un disque épigyne. : Applicable au calice au même titre qu'aux autres verticilles floraux chez le Gaiadendron dentatum et les espèces voisines, utili- sable encore jusqu’à un certain point pour le calice chez le [EN T agua et les espèces analogues, la méthode anatomique cesse tout à fait d’être applicable au calice chez le G. 7. punctatum et les espèces qui lui ressemblent. Au point de vue qui nous occupe ici, le genre Gaiadendron offre donc un grand intérêt, puisqu ’on y peut suivre pas à pas, depuis le G. punctatum jusqu’au G. dentatum, l'appari- tion de la méristèle dans l'écorce d’une feuille qui en était jusque là dépourvue. De plus, tous les Gaiadendron étant également des arbustes terrestres, on ne saurait accuser ici le parasitime € eee __ Pour quelque chose dans ce phénomène. . . Les deux autres genres qui forment avec le précédent la tribu FEUILLES FLORALES SANS MÉRISTÈLES 487 des Gaïadendrées, l’Atkinsonia (4.ligustrina),qui est aussi un arbuste terrestre, etle Desmaria (D. mutubilis), qui est parasite, ont un calice dépourvu de toute trace de méristèles, mais offrant dans son écorce des paquets de vaisseaux surnuméraires, qui commencent un peu au dessous du niveau où il devient libre et se prolongent ensuite en se ramifiant dans toute la longueur du tube. Tous les genres de la tribu des Treubellées, qui, avec celle des Gaïadendrées, compose la famille des Treubellacées, se comportent, au point de vue de la structure du calice, comme le Gaiadendron punctatum, c’est-à-dire que le calice y est totalement dépourvu à la fois de méristèles et de vaisseaux corticaux, complètement privé d'éléments vasculaires. Comme il est aussi le plus souvent à bord entier, il serait impossible de dire de combien de sépales il est constitué, si l’on ne savait, par le Gaiadendron, que le calice est, chez toutes ces plantes, isomère et alternipétale. Dans la famille des Loranthacées , _ qui renferme toutes les Loranthinées à corolle dialypétale et à ovaire uniloculaire, et qui se compose de trois tribus, les Loranthées, les Struthanthées et les Psittacanthées, tous les genres étudiés jusqu'ici à ce point de vue ont pareillement un calice entièrement dépourvu à la fois de fais- ceaux libéroligneux et de vaisseaux corticaux. Il en est de même dans les Elytranthacées, famille qui + PRESS toutes les Loranthinées à corolle gamopétale et à ovaire plurilocu- laire, ainsi que dans les Dendrophthoacées, famille qui renferme toutes les Loranthinées à corolle gamopétale et à ovaire unilocu- culaire. Dans ce dernier groupe cependant, chez les Aetanthus, type de la tribu des Aétanthées, le calice possède, commençant un : peu au-dessus de sa a séparation et se prolongeant ensuite en se ramifiant dans toute la longueur du tube, un certain nombre de fascicules de vaisseaux corticaux. }: En résumé, dans les Treubellacées, Loranthacées, Elytranthacées et Dendrophthoacées, la méthode anatomique s’applique bien aux quatre verticilles internes de la fleur, mais dans la très grande majorité de ces plantes, faute de méristèles aux sépales, elle cesse d’être applicable au calice, qui risquerait d'échapper comme tel si : l’une de ces familles, celle des Treubellacées, ne renfermait, dans ° _ l’un de ses genres, le Gaiadendron, Re espèces plus avancées _ 488 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans leur développement et qui sont par là particulièrement instructives. Dans les cinq autres familles du groupe des Loranthinées, c'est-à-dire dans les Arceuthobiacées, Ginalloacées, Hélosacées, Vis- cacées et Balanophoracées, les sépales, toutes les fois qu’ils se développent, sont pourvus d’un faisceau libéroligneux. Ici, c'est dans quelque autre des verticilles floraux que s'opère, comme on va voir, la perte des méristèles. II. ÉTAMINES SANS MÉRISTÈLES. Chez les Arceuthobiacées et les Ginalloacées, la fleur mâle est composée d’un calice et d’un androcée, dont les étamines, en même nombre que les sépales, leur sont superposées. Ces étamines sont entièrement dépourvues de méristèles et n’ont pas trace de vaisseaux. Aussi, si l’on n’était pas, par les exemples précédents, mis en garde contre l’existence possible dans la fleur de feuilles sans méristèles, serait-on porté à ne les considérer que comme des émergences de la face interne des sépales. Il en est de même le plus souvent dans la tribu des Viscées de la famille des Viscacées. Les Notothiros et les Viscum, en effet, out ordinairement leurs anthères, plus ou moins concrescentes avec la face interne des sépales, entièrement dépourvues de méristèles. Pourtant, chez le Notothixos incanus et chez plusieurs Viscum (V. obscurum, triflorum , etc.), la méristèle du sépale l’étamine superposée une branche, qui s’élève plus ou moins haut dans l’anthère adhérente. Celle-ci possède dès lors une méristèle spéciale et par là se montre une feuille complète. Ces espèces jouent ici, pour l’androcée, le même rôle que les espèces de Gaïadendron citées plus haut pour le calice. Elles éclairent, par - comparaison, la vraie nature des étamines dans le cas où la méthode anatomique ne leur est pas applicable. _- Chez les Viscacées formant les tribus des Erémolépidées et des _ Lépidocératées, l'étamine, pourvue d’un filet très différencié, contient dans ce filet une méristèle et offre, par AR " " cine ur | à FEUILLES FLORALES SANS MÉRISTÈLES 489 III. CARPELLES SANS MÉRISTÈLES. Dans la fleur femelle des Ginalloacées et des Viscacées, les carpelles ont, comme les sépales, des méristèles propres. Il n’en est pas de même dans le genre Arceuthobium, qui constitue à lui seul la famille des Arceuthobiacées. Le pistil y est formé de deux carpelles, superposés aux deux sépales du calice, et ces carpelles sont complètement dépourvus de méristèles. Si l’on n’était averti, on pourrait croire qu’ils ne sont qu’une dépendance parenchymateuse de la face interne des sépales superposés. La fleur femelle de ces plantes se comporte donc pour les carpelles comme leur fleur mâle pour les étamines. Dans l’un et l’autre cas, le calice seul se montre pourvu de méri- stèles. Dans la famille des Hélosacées, la fleur femelle a ses carpelles pourvus de méristèles. Ils en sont, au contraire, entièrement dépourvus dans la famille voisine des Balanophoracées. IV. ConcLusION. , Par ce qui précède, on voit que, des dix familles qui composent actuellement le groupe des Inovulées ou Loranthinées, il y en a huit qui offrent de nombreux exemples de feuilles florales sans méristèles. Dans quatre de ces familles, savoir les Loranthacées, Treubellacées, Dendrophthoacées et Elytranthacées, qui sont péta- lées, le calice offre presque toujours, et offre seul, cette simplicité de structure. Il échapperait donc, comme tel, si les Gaïadendrées et notamment le genre Gaiadendron ne nous offrait pas, dans quel- Ques-unes de ses espèces, un développement plus avancé se tradui- Sant par la différenciation d’une méristèle dans chaque sépale et permettant ainsi, non seulement de manifester la vraie nature du Calice, mais d’en fixer la composition et l'ordonnance. Dans trois autres de ces familles, savoir les Arceuthobiacées, les Ginalloacées et les Viscacées, qui sont apétales, le calice n'offre Pas cette simplicité de structure, mais on la retrouve fréquemment dans l’androcée, er la vraie nature pourrait par conséquent être . 490 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE méconnue, s’il n'existait pas, dans les genres Notothixos et Viscum, quelques espèces à développement plus avancé, où l’androcée est pourvu de méristèles et qui éclairent par comparaison la nature foliaire des étamines chez toutes les autres. Enfin, chez les Arceuthobiacées et les Balanophoracées, les * carpelles se présentent à leur tour avec cet extrème degré de simplicité, qui, si l’on n’était pas averti, pourrait induire en erreur. En somme, à l'exception des Nuytsiacées, la méthode anato- mique n’est applicable à l’organisation florale des Loranthinées que sous la réserve expresse de l’un des verticilles constitutifs de se la fleur, verticille qui est le calice dans la fleur essentiellement hermaphrodite des Loranthacées, Treubellacées, Dendrophthoacées etElytranthacées, l’androcée dans la fleur mâle des Arceuthobiacées, Ginalloacées et Viscacées, le pistil dans la fleur femelle des Arceu- thobiacées et des Balanophoracées. L'existence possible dans la fleur de feuilles sans méristèles et la réserve qu’il convient alors d'apporter dans l'application de la méthode anatomique à l'étude de l’organisation florale sont des circonstances qui n’appartiennent sans doute pas exclusivement aux Phanérogames du groupe des Inovulées. Il y a lieu, en tout cas, de rechercher si elles ne se retrouveraient pas aussi Cà el là dans la fleur des Phanérogames du groupe des Ovulées. RECHERCHES QUELQUES CÉCIDIES FOLIAIRES par M. Henri FOCKEU. Ces recherches (1) ont porté sur les galles foliaires suivantes : £ Galle de l'Hormomyia piligera. Sur lé Hêtre. = » l'Hormomyia Fagi. = » l’Hormomyia Capreæ. \ Æ | Galloïde du Cecidomyia marginemtorquens. » Cecidophyes truncatus. Sur le Saule. Galle du Cecidophyes tetanothrir. » Cecidophyes tetanothrix, var. lœvis. Ra alneum produit par Phytloptus brevilarsus. Cephaloneon pustulatum produit par Ph. lœvis. Sur l’Aune. Erineum axillare » Ph. Alni. Cephaloneonmyriadeum » Ph.macrorhynchus É ephaloneonvulqare » Ph.macrorhynchus # { Cephaloneonsolitartum » Ph.macrochelus. Æ | Erineum platonideum » Ph.macrochelus. Erineum purpurascens » Ph.macrochelus. Erinewm du Phytocoptes gymnaspis. Sur l'Érable. | Erineum effusum. Erineum luteolum. Phyllerium acerinum. ; | Phyllerium Pseudoplatani. Erineum nervophilum. (4) Pour plus de détails voir H. Focueu : Recherches anatomiques sur les Galles. Imprimerie Le Bigot, Lille, 1896. 492 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE I. — Structure et développement des Galles déterminées sur les feuilles du Hêtre commun par les Zormomyia piligera H. Lœw et Zormomyia Fagi HART. La localisation de ces deux galles étant identique, et les insectes qui les produisent présentant quelques caractères communs, il est intéressant de comparer leur structure et leur développement. Ces galles apparaissent toutes deux, sans piqûre préalable, au commencement du printemps, à la face supérieure des feuilles. C'est une larve qui provoque la production de l’excroissance foliaire : cependant les premiers phénomènes semblent être en rapport avec une altération des cellules épidermiques inférieures de la feuille. Dans les deux cas, l’action de la larve se traduit par une altération locale plus ou moins profonde des tissus qui se manifeste à l'extérieur par une dépression de la lame foliaire. Les nervures les plus proches s’hypertrophient pour suppléer à cette altération protoplasmique et une zone génératrice apparaît au pourtour de la larve. L’accroissement de la galle s’effectue, dans les deux cas, par la base, et résulte entièrement du cloisonnement de cette zone généra- trice qui se différencie successivement en trois couches : un paren- chyme et deux assises superficielles (une interne, une externe). Le parenchyme à l’état jeune se dédouble en deux tissus : un tissu externe dur {tissu protecteur). un tissu interne tendre (tissu nour- ricier) dans lequel apparaissent les faisceaux. Les faisceaux de la galle sont en rapport avec ceux de la feuille, la zone génératrice et la zone cambiale procèdent l’une de l’autre. Tous les tissus de la galle sont des tissus de néoformation ayant des caractères propres et absolument différents de ceux de la feuille: néanmoins si on les compare à ceux de la feuille normale. on voit que seul l’épiderme supérieur de cette dernière n’a pas d’analogue dans la galle. Les deux excroissances tombent par suite du même DrOGÉEÉUS et _ laissent sur la feuille une empreinte ayant des caractères similaires. __ Les différences peuvent se résumer par le moindre développe” ment de l’une de ces deux galles. La galle de l'Hormomyia piligerds RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FOLIAIRES 493 en effet, est plus petite que celle de l’Hormomyia Fagi, les réactions histologiques déterminées par sa larve sur la feuille sont moins intenses, Cependant, au début, l'apparition des poils sous-épider- miques semblerait indiquer une exubérance spéciale des tissus : pendant ce temps l’autre galle développe surtout sa portion infé- rieure qui, Chose curieuse, est garnie de poils. La production de la membrane papillaire spéciale à la galle de l’Hormomyia piligera constitue un temps d’arrêt pendant lequel l’autre galle prend déjà un développement considérable. Dans le développement de la galle de l’Hormomyia Fagr existe en outre une phase d’élongation et une autre phase d’accroissement diamétral : la première seule est représentée dans le développement de la galle d’Hormomyia piligera. 1 en résulte que la différenciation est moins complète dans cette dernière que dans la première et l’on peut distinguer, dans le tissu protecteur, deux couches dont le développement est différent. IT. — Diptérocécidies et Acarocécidies du Saule. Il existe entre les Acarocécidies et les Diptérocécidies visibles sur les feuilles du Saule des ressemblances extérieures frappantes ; par contre la structure anatomique de ces deux sortes de galles est totalement différente. Il y a lieu tout d’abord de distinguer deux types morphologiques : la galle proprement dite et le gailoïde, qui sont représentés dans les deux groupes. 1. Les types gallaires COR PERRARL 3 gahle de l'Hormomyia Capreæ Winx. d’une part et celle des C thrix sp. et var. : lœvis Naz., d'autre part ; on trouve, dans 1 ‘étude du dévéloppeseul des galles du Cecidophyes tetanothrix var. lœvis et de l’Hormomyia Capreæ, un caractère commun, l’apparition d’une zone génératrice annulaire. Tandis que, dans le cas de la Diptérocécidie, la galle tout entière résulte du cloisonnement de ce tissu, dans l’Acaro- cécidie, la zone génératrice ne contribue qu’à la formation de la partie inférieure de l’excroissance. Il y a, dans cette dernière, une invagination préalable des tissus foliaires qui constitue la partie supérieure de la galle. “à _ Mais la cavité habitée par les Cecidophyes, vaste, largement | 494 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ouverte à l'extérieur, à parois anfructueuses garnies de poils, n’est nullement comparable à la petite loge gallaire qui abrite l’'Hormomyia Capreæ. La structure anatomique de ces deux galles est totalement différente. La présence d’une zone protectrice épaisse, limitant le tissu médullaire nutritif central, est tout à fait caractéristique de la Diptérocécidie. L'autre galle est beaucoup moïns résistante; elle est constituée par des tissus mous, parenchymateux et sa région inférieure n’est pas vascularisée. La galle du Cecidophyes tetanothrix var. lœvis passe dater par le stade Phyllerium, c’est-à-dire que les cellules épidermiques inférieures de la feuille se prolongent en poils sous l’action des _ Acariens. Puis la région supérieure de la cécidie est produite par une invagination et une hypertrophie consécutive du limbe, et sa région inférieure résulte du cloisonnement d’une zone généra- trice annulaire, qui laisse au sommet un petit orifice donnant accès dans une cavité irrégulière. En certains endroits, les parois de cette cavité sont garnies de poils entre lesquels habitent les acariegs producteurs de la galle. 2. Les galloïdes foliaires déterminés sur le Saule par les Diptères ou par les Acariens consistent en un enroulement marginal du limbe par en haut ou par en bas. Les deux plus intéressants et les plus connus au point de vue spécifique sont celui d’un Cecidomyta marginemtorquens Winx. sur le Salir viminalis L. et celui du Cecido- phyes truncatus Naz. sur le Salir purpurea L. Le galloïde du Cecidophyes truncatus NaL. consiste di un enroulement marginal des feuilles du Salir purpurea L., soit vers la face supérieure, soit vers la face inférieure. Trois phénomènes entrent en jeu dans la production de ce galloïde : 1° l’élongation du bord du limbe, grâce à l’intervention d’une zone génératrice ; 2 l’hypertrophie des tissus résultant du cloisonnement de cette zone génératrice ; 3° l'enroulement du segment qui a subi l’élon- _ gation. Cet enroulement se manifeste vers la face supérieure où vers la face inférieure, suivant que les Acariens se sont localisés de tel ou tel côté du limbe; il se produit grâce au plus grand déve loppement que PR les tissus de néoformation de la face opposée. RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FOLIAIRES 495 Dans le galloïde du Cecidomyia marginemtorquens, l'enroulement se produit toujours dans le même sens, vers la face inférieure. Cet enroulement résulte de l'augmentation de calibre des cellules du parenchyme en palissade et de l’épiderme supérieur, par un pro- cessus analogue, en partie du moins, à celui que l’on observe dans le galloïde du Cecidophyes truncatus NaL. Chaque cellule grandit pour son compte, mais ici le bord de la feuille ne subit aucune élongation. Les tissus gallaires sont formés par les tissus foliaires _ modifiés pendant leur développement; il n’y a, à aucun moment, formation d’uve zone génératrice. Il en résulte que les feuilles qui portent des galloïdes paraissent plus étroites que les autres, leur propre substance contribuant à former l’enroulement marginal. Cette différence est la caractéristique essentielle de ces deux espèces de galloïdes, différence que l'étude anatomique seule pouvait révéler; cette différence avait par suite échappé aux naturalistes qui jusqu'ici avaient observé et décrit sommairement ces exCrois- sances en se contentant d'étudier leur morphologie externe sur des échantillons adultes. lII.— Anatomie et développement des Phytoptocécidies foliaires de l’Aune et de l’Érable. 4. On trouve réunis sur les feuilles de l’Aune et de J'Érable les principaux genres d’Acarocécidies désignés autrefois sous les noms de Cephaloneum, Ceratoneum, Erineum et Phyllerium. Les trois cécidies déterminées sur les feuilles de l’A/nus glutinosa GÆRTN. par les Phytoptus lœvis Naz., Phytoptus brevitarsus FOocKEU et Phytoptus Alni Focxeu sont intéressantes par ce fait qu’elles constituent trois types bien définis de galles insérées sur une même plante et pouvant même se trouver réunies sur une même feuille, bien que produites par des Phytoptus d'espèces différentes. Elles présentent, dans le début de leur développement, des caractères communs qui sont l’hypertrophie des cellules épider- : miques en contact immédiat avec les Phytoptus, la décoloration des tissus-foliaires et l'augmentation de la réserve am ylacée. . À L'Erineum alneum (déterminé par le Phytoptus brevitarsus) pee. _ Subit pas d’autres modifications pour arriver à son état définitif, ee . _ 496 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ces phénomènes se compliquent, dans l’Erineum aæillare (formé par le Phytoptus alni), d’une voussure du limbe produite par le cloisonnement et l'accroissement individuel des cellules de la feuille, tandis que, dans le cas du Cephaloneon pustulatum (déter- . miné par le Phytoptus lœvis Na) la formation de la galle est entiè- rement due à l'intervention d’une véritable zone génératrice. 2. Les Phytoptocécidies de l’Érable peuvent se diviser en trois _ groupes au point de vue anatomique. Dans les groupe des Erineum _ on observe tous les passages entre la simple surproduction de poils normaux sans épaississement du limbe et la formation de poils nouveaux, avec ou sans augmentation de l'épaisseur du limbe. Dans tous les cas, l’épiderme supérieur reste indifférent, sauf, bien entendu, quand l’Erineum apparaît à la face supérieure de la feuille, ce qui constitue en réalité un cas exceptionnel. Dans le groupe des Phyllerium on constate des réactions plus intenses de la part des tissus foliaires que dans le groupe des Erineum. L'épiderme supérieur s’hypertrophie et la lame foliaire présente une voussure de ce côté. Ces deux groupes prennent Contact par le Phyllerium acerinum Pers. et l’'Erineum platanoides d'une part et par le Phyllerium Pseudoplatani et V'Erineum du Phytocoptes gymnaspis d'autre part. Dans un troisième groupe figurent les Ceratoneon vulgare BREMI, Cephaloneon myriadeum Br. et Cephaloneon solitarium BR., qui présentent entre eux bien des caractères communs. Ces cécidies commencent toutes par le stade Erineum accompagné de la décolo- ration des tissus de la feuille au niveau du point attaqué. À des degrés différents, se produit ensuite une certaine voussure de la lame foliaire déterminée par l'intervention d’une zone génératrice annulaire dont le cloisonnement fournit l’excroissance gallaire. Voici les conclusions de ce travail : 1° Toutes les cécidies étudiées proviennent de la réaction des tissus foliaires contre l’action encore mal définie d’Acarieus de là famille des Phytoptides ou de Diptères. — La réaction opposée par la feuille équivaut à un travail de défense, de protection, tendant à englober l'animal. — La feuille fournit à l'animal l'abri et le cou _ Vert. — Les premiers phénomènes de réaction de la feuille sont € rapport avec les phénomènes vitaux de l'animal gallicole. RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FOLIAIRES : 497 20 Dans le cas des Diptérocécidies, jamais l’excroissance gallaire n'apparaît avant l’éclosion de la larve et la cécidie grandit en même temps que celle-ci. La cécidie et l’animal gallicole forment une association, Tout arrêt dans le développement de l’animal ou de la cécidie provoque des troubles vitaux chez l’autre individu qui constitue l’association. La mort d’un des deux associés entraîne nécessairement la mort de l’autre. 3° Dans le cas des acarocécidies, les Phytoptides sont suscepti- bles de changer de place et de provoquer par suite des phénomènes de réaction en différents points dans le cours du développement de la cécidie. Ces changements influent sur la forme de la cécidie. L'apparition des premiers phénomènes est en rapport avec la position de l'animal à la surface de la feuille. 4° La cécidie provient soit d’une invagination des tissus normaux de la feuille dont les cellules s'accroissent individuellement, soit du cloisonnement d’une zone génératrice basilaire qui apparaît dans les tissus les plus proches de l'animal gallicole. 30 Dans tous les cas, l’action de l’animal se traduit au début, localement, par la décoloration de la feuille et l'augmentation de la réserve amylacée. Quand la galle résulte d’une invagination, l'oxalate de chaux ne diminue pas. Quand c’est une zone généra- trice qui produit l’excroissance, ce sel n'apparaît dans les tissus nouveaux qu’en très petite quantité. 6° Les réactions histologiques de la feuille se produisent d'une part dans les tissus en contact immédiat avec le Diptère ou les * Acariens et d’autre part graduellement dans les tissus plus éloi- gnés. — Dans la plupart des cas étudiés, l’animal.se fixe à la face inférieure de la feuille et la plus grande partie de l'excroissance gallaire se produit vers la face supérieure. Cependant on peut toujours distinguer une courte région inférieure au centre de laquelle se trouve un orifice garni ou non de poils. 0). _ T Les principales modifications que subissent les tissus de la : feuille sont les suivantes : L'épiderme inférieur a ses poils nor- _ maux modifiés dans leur forme ses cellules se prolongent en poils souvent l’orifice du canal gallaire | plupart des acarocécidies). Seules, les cellules stom de néoformation qui garnissent atiques restent Rev. gén. de Botanique. — VII. : Æ LL. ou dans leur structure. Certaines de galle de l'Hormomyia Fagi et D 498 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE indifférentes; cependant leur ostiole est susceptible de se fermer complètement. Le parenchyme lacuneux peut subir deux modifications : ou bien ses cellules se tassent et leurs espaces aérifères disparaissent ; ou bien elles se cloisonnent et fournissent une zone génératrice très active. Le parenchyme en palissade peut rester indifférent ou bien ses cellules s’allongent et se dilatent également par leur base pour produire l'enroulement du limbe. Ses cellules peuvent aussi se recloisonner (Erineum axillare) ou contribuer à la formation de la zone génératrice, . L'épiderme supérieur subit, dans certaines Diptérocécidies, une modification spéciale qui consiste en un décollement et en la formation d’une sorte de membrane pupillaire du centre de laquelle surgira plus tard l’exeroissance. Parfois il est simplement mortifié . dès le début. Dans d’autres cas enfin ses cellules s’accroissent individuellement et contribuent à produire l’enroulement du limbe. (Galloïde du Cecidomyia marginemtorquens). Les faisceaux libéro-ligneux participent aux réactions des tissus qui les entourent. L’excroissance gallaire étant insérée la plupart du temps au centre d’une maille vasculaire, les nervures intéres- sées subissent un accroissement considérable. 8° Les tissus gallaires proviennent soit de l'augmentation individuelle des tissus foliaires (la cécidie résulte alors d’une inva- gination) soit du cloisonnement d’ une zone génératrice. Dans le premier cas ils rappellent les caractères de ceux de la feuille ; dans le second cas ils acquièrent une physionomie spéciale. On peut toujours distinguer, dans Ja paroi de la galle, deux épidermes et un parenchyme : l’assise externe dont les cellules présentent souvent une cuticule épaisse ; l’assise interne dont les éléments ont des parois minces et se prolongent parfois en poils (Acarocécidies) ; le parenchyme présentant parfois upe zone externe protectrice et une zone interne nutritive. Les cellules de la zone externe :pEUERt dans le cours du développement, épaissir leurs tituer une véritable gai protectrice (Dipiérocfeitiese ea _ Les fais ,ou bien sont d impl liaires modi (galle par invagination), ou bien résultent de la différenciation de Certaines cellules de la zone génératrice. Ils sont alors formés o . RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FOLIAIRES 499 vaisséaux spiralés, annelés et réticulés et de cellules libériennes. Ils présentent une orientation normale. 90 La cavité gallaire est de forme variable, elle est souvent large- ment ouverte à l’extérieur (Acarocécidies). Dans certains cas | Dipté- rocécidies), le canal qui met en communication la cavité gallaire avec l’extérieur se ferme, par suite de l’accolement de ses parois, et l’animal gallicole adulte, pour devenir libre, doit attendre la chute de la cécidie. 10° Il existe, dans certains groupes, des rapports anatomiques frappants entre les cécidies produites par des animaux du même genre (Diptérocécidies du Hêtre). Dans d’autres groupes on peut établir entre les cécidies une sorte de filiation anatomique évidente (Acarocécidies de l’Aune). Si d’une façon générale les Diptérocécidies foliaires étudiées paraissent plus différenciées que les Acarocécidies, il existe des exemples où c’est le contraire que l’on observe (galloïides du Cecidomyia marginemtorquens et du Cecidophyes truncatus. | EXPLICATION DES PLANCHES 15 à 26 PLancue 15 Fi. 1. — Coupe longitudinale de la galle jeune d’Hormomryia pili- gera passant par l’axe de la cavité gallaire : G, cavité gallaire; 0, orifice du canal ; s.c, bourrelet annulaire primitif. F.F”, faisceaux foliaires hypertrophiés : f.f”, faisceaux gallaires; ep.s, épiderme supérieur de la feuille décollé; p, poils ayant soulevé l’épiderme. La portion ombrée —. de cette figure est reproduite en détail et grandie dans la figure nn Fi. 2. — G, cavité gallaire ; 0, orifice du canal ; $.c, tissu scléreux du bourrelet annulaire ; b!, bois primaire , b?, bois secondaire 5 3€; zone cambiale ; {, liber secondaire ; /!, liber primaire (faisceau foliaire) ; b, bois ; £, liber (faisceau gallaire) ; ep. s, épiderme supérieur de la feuille soie décollé ; pt, poils unicellulaires épais ; p?, poils pluricellulaires minces à £.p, gaine protectrice du faisceau foliaire ; p.p, parenchyme en palissade de la feuille ; p.£, par trice ; a.i, assise inte rne : a.e, assise externe de la galle; p.g, paren- _ Chyme gallaire, Rs enchyme lacuneux de la feuille ; mn, zone généra- nt ” à Fic Pébiiatios. 500 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE - Fic. 3. — Cellules du tissu scléreux, formant le bourrelet annulaire, grandies. Fic, — Coupe transversale de la feuille du Hêtre, pratiquée au niveau d'ébe des fines ramifications des nervures ; ep. s, épiderme supérieur ; ep. à, épiderme inférieur ; p.p, parenchyme en palissade ; p.l, parenchyme lacuneux ; g.p, gaîne protectrice du faisceau ; b, bois ; L, liber. Fi. 5, — Galle de l Hormomyia piligera à différents stades de son développement. PLANCHE 16 2, 3. — Coupes longitudinales de la galle de l'Hormomyia 1G péligéra re à différents niveaux : 1. au sommet, 2. région moyenne, 3. point d'insertion; a.e, assise externe de la galle; p.e, parenchyme externe; z.e, zone externe du parenchyme interne ; 3.é, zone interne du parenchyme interne ; b, bois ; L, liber; a.i2, assise interne secondaire; a.il, assise interne primitive localisée au net et à la base de la galle; m, zone génératrice ; v.l-cl, bois et liber du faisceau foliaire ; 0. 0? ; points de séparation des tissus de la re d'avec ceux de la galle au moment de la chute de l’excroissance ; ep.s, épiderme supérieur de la feuille ; p.p, parenchyme en palissade ; p. 1 parenchyme lacuneux ; ep. k ja épiderme inférieur ; £.s, tissu scléreux du bourrelet primitif. Eu 1G. 4: — Coupe transversale de la galle de l’Hormomyia piligera pratiquée 7. sa région moyenne, Les letires correspondent à celles * des figures 1. F 1G. D. — Cellules du parenchyme externe très grossies. Fic. 6. — Coupe longitudinale complète de la galle d’Hormomr ia piligera. régions ombrées correspondent aux dessins pr en. LAX PLANCHE 17 Fic. 1. — Dessins Se act montrant la galle de l’Hormomy ia Fagi à ses différents s — FR de la galle de l’'Hormomyia Fagi, phase Fic. 3, — Développement de la galle d’Hormomyia Fagi phase d’accroissement diamétral ; 4.e, assise externe ; p.s, parenchyme sclé- reux ; p.e, parenchyme externe ; Fi Pa ; L, liber; pi, PAPA RAT a.i, assise interne; st, stom Fi. 4. — Feuille de Hêtre avec les de l’'Hormom)'ia Fagi à aiffé- rents stades, Fic. 5, 6 et 7. — Coupes 1HLptnalss de la galle de l'Hormomy ia Fagi faites à différents niveaux ; 5, au sommet; 6, région AT à _J, Point d'insertion; @.e, assise ne de la galle: ps, paren _scléreux ; b-e, parenchyme externe ; z.e, zone externe du pa interne : b, bois ; ( liber des faisceaux gallaires; 3, zone intèrne dù RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FOLIAIRES 501 parenchyme externe; &.i, assise interne primitive localisée au sommet et à la base de la galle; a.i?, assise interne secondaire ; m, zone génératrice ; ep.s, épiderme supérieur de la feuille ; ep.i, épiderme inférieur ; pp, parenchyme en palissade ; p.l, parenchyme acier à LÉ, Fe faisceaux foliaires ; p. poils. 8. — Dessin semi-schématique représentant une coupe het dinale complète à travers la galle de l'Hormomryia Fagi. Les parties ombrées indiquent les régions grossies dans les figures 5, 6 et 7 PLANCHE 18 — Coupe transversale d’une nervure tertiaire dé la feuille du sade ; st., stomate ; c.o., cellule oxalifère ; b., bois; L., liber. FiG. 2. — Côtipe transversale d’une nervure dastéinaire de la feuille du Salix œnHfé: ep.i., épiderme inférieur ; ep.s., épiderme supérieur ; DA, parcielyine laéun eux : b-p., parenchyme en palissade ; b.. bois ; L., liber. F1G. 3. — Coupe transversale de la feuille de Salix aurita au milieu d’une des plus fines mailles vasculaires : ep.i,, épiderme inférieur ; ep.s., épiderme supérieur ; Lg nn e en palissade ; p.l., parenchyme lacuneux ; c.o., cell FiG. 4. — Coupe de rt 7 HER AS de la galle du “pros il tetanothrix var. lævis sur Salix aurita. . 5. — Coupe longitudinale de la a ds Cecidophyes tetano- Mie: var, lœvis. Région supérieure: ep.s, assise externe; p.e, paren- chyme externe ; b, bois ; L, liber ; p.i, parenchyme interne ; ep.i, assise interne. F1G, 6. — Coupe longitudinale de la galle du Cecidophyes tetano- thrix var. lœvis. Région inférieure : ep., assise externe ; po, poil ; pa, pa- renchyme ; b, bois ; {, liber Fic. 7. — Coupe longitudinale schématique d’ ensemble de la gale du CGecidophyes tetanothrix sur une feuille de Salix alba. Fic. 8. — Coupe transversale de la feuille du Salix alba au début de la formation de la galle du Cecidophyes tetanothrix (stade invagina- tion). Cette coupe montre l’apparition de la zone génératrice annulaire. _ ep.s, épiderme supérieur ; ep.t, épiderme inférieur ; po, poil ; 3.g,zone génératrice ; c.o, cellule oxalifère ; p.p, parenchyme en palissade ; ; b, e je l, liber. œ ÿ- — du Gecidephoe tetanothrix sur une feuille de Salix viminalis. PLancue 19 — Feuille de Sole Caprea vue dis la face inférieure, portant . _ des s gales d’'Hormomyia Capreæ. —; Coupe IRepRERS schématique d'ensemble de la galle : de 502 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Fic. 2. — Coupe de la galle d'Hormomyia Capreæ, très jeune au moment où la zone génératrice basilaire se cloisonne. Cette coupe est. pratiquée transversalement à la feuille en passant par l’orifice de la galle : ep.i, assise interne de la galle; ep.s, épiderme supérieur de la leuille ; ep.e, assise externe de la galle; P.P, parenchyme en palissade; 3, zone génératrice ; b, bois; , liber; p, parenchyme gallaire. 3. — Coupe de la galle adulte d’Hormomryia Capreæ pratiquée transversalement à la feuille et passant par l’orifice : ep.s, épiderme supérieur ; ep.i, épiderme inférieur ; p-P, parenchÿme en palissade; p.l, enchyme lacuneux ; b, bois; L, liber; g.p, gaine protectrice du fais- ceau; G.P, gaine protectrice de la galle ; pe, parenchyme de la région externe ; z.i, zone interne du parenchyme gallaire ; z.e, zone externe ; c.g, cavité gallaire; v.{, vaisseaux ligneux; F, faisceau gallaire englobé ans la gaine protectrice. 16. 4. — I, IL, I, IV, V. Dessin schématique représentant les | différents stades du développement de la galle d’Hormomyia Capreæ. à portion ombrée des stades IV et V indique le sclérenchyme. PLANCHE 20 … Fic. 1. — Coupe transversale d'ensemble du galloïde du Cecidophyes truncatus Naz. à enroulement vers la face inférieure. Les lettres ont … la même signification que dans la figure 3. F1G. 2. — Coupe transversale du galloïde du Cecidophyes truncatus Naz. Le dessin représente la fig. 1 à un plus fort grossissement. Les - lettres ont la même signification que dans la fig. 4 ; k, faisceau foliaire hypertrophié ; /, faisceau marginal du galloïde. Fic. 3. — Coupe transversale d'ensemble du galloïde du Cecidophyes truncatus Nar. Cette coupe est pratiquée perpendiculairement à la nervure médiane de la feuille et dans la partie centrale du galloïde. Le -gelloïde présente un enroulement vers la face supérieure ; 4, assise externe ; b, assise interne : sc, sclérenchyme terminal ; /, faisceau gal- nt RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FOLIAIRES 503 PLANCHE ?1 FiG. 1. — Coupe transversale de la feuille du Salix purpurea L.; ep.i PA inférieur ; p.l, parenchyme lacuneux ; ep.s, épiderme supérieur; p-p, parenchyme en palissade ; b, bois ; /, liber : st, Stomate. F1G. 2. — Coupe transversale du bord du limbe de la même feuille. Les lettres de la figure 1 s’appliquent à Ja figure 2 ; sc, sclérenchyme marginal. | Fi. 3. — Coupe transversale schématique d'ensemble d’une feuille de Salix viminalis avec un galloïde de Cecidomyia marginemtorquens. F1G. 4. — Coupe transversale d'ensemble (schéma) de la feuille du Salix purpurea avec un galloïde de Cecidophyes truncatus NaL Fic. 5. — Coupe transversale &e la feuille normale du Salix vimi- nalis : me épiderme supérieur; p.p, parenchyme en palissade ; p.l, parenchyme lacuneux ; ep.i, épiderme inférieur. Fic. 6.— Coupe transversale du chaos du Cecidomyia marginern- torquens. Les lettres ep.s', ep.ÿ, p.p, pl’ correspondent aux lettres ep.s, ep.i, p.p, p.l, de la figure précédente. PLANCHE 22 Fi. 1. — Coupe transversale de la feuille d’Alnus glutinosa GÆRTN. s, épiderme supérieur; £.s, tissu sous-épidermique; p.p, pa aretichyne sn datiedsde:: ; p.l, parenchyme lacuneux; ep.i, épiderme inférieur ; st, stomate. 16. 2. — Coupe transversale de l’Erineum alneum produit par le Phytoptus brevitarsus FocKEU : ep. s, épiderme supérieur ; {.s, tissu sous-épidermique ; p.p, parenchyme en palissade ; p.l, parenchyme lacuneux ; v./, vaisseaux ligneux ; c.{, cellules libériennes ; ep. é, 7. ; derme inférieur ; st, stomate ; p, poil. Fic. 3. — a, b, c, différentes formes de poils de l’Erineum alneum. Fic. 4. Coupe longitudinale de l'£rineum axillare SCHLECHT., , produit par le Phytoptus Alni Fockeu. Cette coupe, perpendiculaire au plan de la feuille, est oblique par rapport à la direction de la nervure principale et de la nervure secondaire. FiG. 5. — Coupe longitudinale de l£rineum axillare produit par le Phytoptus Alni Focxeu. Cette coupe est perpendiculaire au plan de la euille et pratiquée suivant la bissectrice de l'angle que fait la nervure médiane avec la nervure secondaire. F16. 6. — Coupe pratiquée suivant la bissectrice de l'angle des nervu- res dans l’£rineum axillare, au sommet de l’angle : ep.s, épiderme su- a périeur: £.s, tissu sous-épidermique; p.p, parenchyme en palissade; p.£, _ parenchyme lacuneux ; ep à, épiderme inférieur ; v.l, bois ; c.l, liber; p. “ Fe ii dre néoformation ; p.m, poil modifié. 6. 7. — Coupe de l'Erineum axillare faite suivant la bissectrice de . angle des nervures. Cette coupe affecte la nervure tertiaire hypertro- # 504 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE phiée; ep.s, épiderme supérieur; {.s, tissu sous-épidermique; p.e, pa- renchyme externe ; p.i, parenchyme interne ; ep.i, épiderme inférieur ; b! ,bois primaire; b2, secondaire; z.c, Soc cämibiaté) {2,liber secondaire; L1, liber primaire ; p.n, poil de néoformation ; p, poil normal. Fi 16. 8. — Coupe de l’Erineum axillare suivant la bissectrice de l’angle des nervures, au point le plus éloigné du sommet: 4.e , assise externe ; £.s., tissu sous-épidermique ; p.e., parenchyme externe ; p.i., parenchyme interne ; a.i., assise interne ; p.n., poil de néoformation ; s., Stomate. PLANCHE 23 Fic. — Coupe schématique d'ensemble du Cephaloneon pustu- latum Br produit par le Phytoptus lœvis NaL. La coupe est pra- tiquée perpendiculairement au limbe foliaire et dans l’axe de la cécidie. Fi. 2. — Région inférieure : ep.s., épiderme supérieur de la feuille ; ep.i., épiderme inf. ; ep.g., assise interne de la galle ; p.g., parenchÿme gallaire. Fic. 3. — Région du pédicule : ep.e, assise extérne ; ep.i, assise interne ; p.e, parenchyme externe : ; p.i, parenchyme interne ; ol, vais- seaux ligneux ; c.l, cellules libériennes. FiG. 4. — Région pores, Les lettres ont la même signification que dans la figure précédent il. : Fic. 5 — Coupe ÉApe ( c’est-à-dire tangentielle au plan de la feuille) du Cephaloneon pustulatum Bre. PLANCHE 24 Fic. 1. — Coupe transversale de l’'£rineum platonideum produit par e Phytoptus macrochelus Naz. sur les feuilles d’Acer platanoides ; ep: i, épiderme inf. ; ep.s, épiderme supérieur ; p.l, parenchyme lacuneux ; PP; parenchyme en palissade ; s, stomate ; p, po Fi. 2. — a.b.c, différentes phases du FE PR d’un poil. Fic. 3. — Un poil provenant de l’Erineum platonideum inséré sur la feuille d’ Acer Pseudoplatanus; ep.i, épiderme inférieur ; p.l, parenchyme lacuneux. ; Fic. 4. — Coupe transversale de l’£Zrineum nervophilum ; ol, vais- seaux ligneux ; c.l, ae libériennes ; p.a, parenchyme lacuneux ; ep.i, épiderme inférie FiG. 5 + — Coupe RE de l’£rineum effusum sur la feuille Acer monspessulanum ; p, poil; ep.i, épiderme inférieur; p.l, paren chyme ae Le pp, parenchyme en palissade ; ep.s, épiderme supérie 6. +: Coupe transversale de l’Erineum luteolum, sur la teuille . Fr . dec opulifolium. F1. arme transversale de l'Erineum du Phytocoptes ernne RECHERCHES SUR QUELQUES CÉCIDIES FOLIAIRES 505 Naz. sur la feuille d’'Acer campestre ; ép.i, épiderme inférieur ; p.l, parenchyme pere p, poil. Fic. 8. e transversale de l’£rineum PUCPURARRENE déterminé sur la feuille de su campestre par le Phytoptus macr NaAL.; ep.s, épiderme supérieur ; p.p, parenchyme en palissade; p.l, parénchyme Fu ; ep.i, épidérme inférieur; p, poil. G. 9. — à. b. c. Différentes phases du développement d’un poil de Eine AA grhsterere oupe transversale du Phyllerium acerinum sur la feuille DA cer » plètanoities 16. 11.— Cou é transversäle du Phyllerium Pseudoplatani sur la feuille d’Acer ps dr atanus L.; ep.s, épiderme supérieur ; p.p, paren- chyme en palissade; p.l, parenchyme lacuneux ; ep.i, épiderme interne ; p, poil. PLANCHE 25 Fic. 1. — Coupe longitudinale du Ceratoneon vulgare produit sur la feuille d ne platanoides par le Phytoptus App ie 2 NAL. ; galle jeune, au début de l'apparition de la zone générairi Fic. 2. — Ceratoneon vulgare arrivé à son CL NA er Fig. 3. — Ceratoneon vulgare, coupe longitudinale faite au moment de l'apparition de la zone génératrice ; ep.e, assise externe ; ep. i, assise interne; p, parenchyme résultant du Rp de la zone généra- trice ; po, poil; m, zone génératrice. Fi. 4. — Ceratoneon vulgare, coupe longitudinale de la région basi- laire; ep.e, assise externe; ep.i, épiderme inférieur de la feuille ; p, pérenchyme gallaire ; m,zone génératrice; p.p; parenchyme en DATA pl, parenchyme lacuneux de la feuille ; g.p, gaine protectrice ; p.6, pa renchyme externe ; p. poil ;-l, liber ; 3€, zone cambiale ; b, bois ; c.l, cellules libériennes ; v.l, vaisseaux ligneu Fic. 5 Ceratoneon vulgare. — Coupe ia de la région moyenne : ep. €, assise externe ; ep. i, assise interne ; pP, poil ; P. k, parenchyme interne; p.e, parenchyme externe; 0. l, vaisseaux ligneux ; c.l, cellules libériennes. a Fig. 6. — Ceratoneon vulgare. — Coupe longitudinale de la région supérieure : ep. e, assise externe; ep. i, assise interne ; pa, parenchyme; à pP, poil. Fe FiG. 7, — Ceratoneon is ee - Coupe transversale de la région . moyenne : ep. e, assise externe ; ep. l , assise interne ; p-e, pr externe ; 0.{, vaisseaux nie seb éclinies libériennes. 1G. 8. — Coupe transversale de la feuille d’Acer platanoides : ep. i ‘ épiderme : inférieur ; ep.s, épiderme supérieur ; p.l, parenchyme lacuneux P.p. parenchyme en palissades L, liber; b, bois; s, stomate. de ! 506 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE PLANCHE 26 Fi. 1. — Coupe longitudinale d'ensemble du Cephaloneon myria deum Br. produit sur la feuille d’Acer campestre par le Phytoptus ur nchus NAL. — AS longitudinale de la région basilaire du Cephaloneon She um BR. : ep.e, assise externe ; ep. i, assise interne ; po.e, poil externe; po.i, poil interne; c.l, cellules libériennes; +v.l, vaisseaux ligneux; p, parenchyme homogène de la base; p.i, parenchyme interne ; p.e, parenchyme externe; g.p, gaîne protectrice. Fic. 3. — Coupe longitudinale de la région moyenne du Cephaloneon myriadeum Br. Les lettres ont la même signification que dans la fig. 2. F1c. 4. — Coupe longitudinale de la région supérieure du Cephalo- neon myriadeum Br. Les lettres ont la même signification que dans les figures 3 et 4. F1G. 5. — Coupe longitudinale d’ensemble dû Cephaloneon solitarium Br. produit sur la feuille d’Acer campestre par le Phytoptus macro: chelus Na. _F1G. 6. — Coupe longitudinale de la région basilaire du Ceratoneon solitarium BR.: p.e, poil externe; p i, poil interne ; ep.e, assise CxLerne ; ep.i, assise interne; p, parenchyme:; ep.f, épiderme inférieur de dé feuille; b1, bois primaire; b?, bois secondaire ; z.c, zone € cambiale ; {1, liber primaire ; l?, liber seco ndaire ; g.p, gaine protectric F1G. 7. — Coupe PASS de la région du Ent du Cephalo- _neon solitarium BR. : ep.e., assise externe ; ep.i., assise interne ; p.€, parenchyme céterhés p.i., parenchyme interne; v.L., vaisseaux ligneux; cL., cellules libériennes ; p.r., poil rigide ; p.f., poil flexueux. Fic. 8. — Coupe lougiudinité de la région supérieure du Cephalo- neon solitarium BR.: po.e., poil externe; p.e, parenchyme externe ; P.b. parenchyme interne : ; ep.i., assise interne ; ep. ei assise externe ; Dr: poil rigide ; p.f., poil haie ÉTUDES DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE À PROPOS DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR par M. L. BAZOT (Fin). D’après la situation, les terrains ou les stations d’un dépar- tement, les botanistes savent à peu près quelles sont les espèces qui peuvent l’habiter ; une Flore les intéresse peut-être autant par celles qui y manquent que par celles qui s’y trouvent. Quoiqu'une indication négative soit généralement de peu de poids, il en est cependant quelques-unes de significatives. Je termine cette Revue de la Côte-d'Or par la liste de quelques plantes qui lui font défaut. Un petit nombre consiste en espèces du Midi, la majorité appar- tient à la Flore de l’Ouest. Je note les habitations les plus rappro- chées de nous. IX. — PLANTES MANQUANT A LA CÔTE-D'OR. Anemone silvestris L. Rare en France. Habitations dispersées de l'Alsace à Eure-et-Loir, de l'Yonne à la Somme.— RR. également en Suisse Jura), en Belgique. Europe centrale : de la France au Caucase, du Midi de la Suède à la Thrace ; Sibérie. ‘ * Ceratocephalus falcatus Pers. (a). Indiqué depuis longtemps en Allemagne (49°): à Troyes, à Châlons-sur-Marne. Se maintient-il ? Europe méridionale, Algérie, Caucase ; Perse, Inde a ** Iberis pinnata Gouan, Linn. Valais, Genève, Zurich. — Sud-Est, . “remonte jusqu’à Saône-et-Loire. — Haute-Marne : Langres, Bourbonne, Nogent, Chaumont, Saint-Dizier. Lieux secs et pierreux, champs; au à _ moins 14 localités, — Non indiqué dans le Centre et l'Ouest. Péninsule Ibérique, Italie, Turquie. ee * Reseda Phyteuma L. (a). Genève. — Sud-Est, jusqu’à Saône-et-Loire. — Bordeaux, Calvados, Paris R. — Assez fréquent, parfois abondant sur la craie; Champagne, Marne, Laon, Ardennes. — Belgique (accidentel), Açores, Région méditerranéenne, Russie méridionale. E ï 508 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : Sagina subulata Wimm. Valteline — Midi et Ouest; Paris RR. — Centre R.; parvient dans l'Est jusque dans la Nièvre et l’Allier. Asturies, Grande-Bretagne, Islande, Sicile, Autriche. Hypericum Androsæmum L. Suisse, près des lacs d'Italie. — Midi et Ouest. — Dans le Nord : Villers-Cotterets, Marne. — Centre R. Occupe une bande assez continue, de Nantes à la Nièvre, Saône-et-Loire et Dauphiné. Portugal, Écosse, Région méditerranéenne ; Orient. Ulex nanus Sm. Pyrénées (monte à 1200 mètres) .— Ouest et Centre C. — Dans le Nord et l'Est : Paris AC.; Nièvre, Marne, Haute-Saône, Loire, Rhône Nord-Ouest de la Péninsule Ibérique; Angleterre, Irlande. Trifolium subterraneum L. (a). Midi, Ouest et Centre. — Paris R. _ Nièvre, Loire, Rhône, Ain. Egypte, Angleterre (54°); Canaries, Caspienne Trifolium fihiforme L. (a). Midi, Ouest.— Rare dans le Centre, Cher, Paris, Ardennes, Belgique. — Reinonte le Rhône jusqu'à l'Ardèche, Ia me. Péninsule Ibérique, Grande-Bretagne, Danemark. — Italie, Thrace, Transylvanie Tri(oliwns pétote Schreb. (a). Çà et là dans le Midi. — C. dans _ l'Ouest et le Centre.— Dans l'Est : Paris AC.; Marne, Aube, Yonne, RIVE Saône-et-Loire. — Tessin, lacs Italiens. ns Tyrol, Dalmatie. Astragalus monspessulanus L. Du Midi. — Au Nord et à l'Est : - Eure, Seine-et-Oise, Limagne, Lyon, Forts de een _ aire Coire: Espagne, Tyrol, Région méditerranéenne, Asie-Min * Sedum Cepæa L. (a). Répandu en France. approche Fe la Côte-d'Or en Haute-Marne, Nièvre, Saône-et Loire. — Est, en Suis Espagne, Italie, Algérie, Méta — Au Nord ns Maestricht. (V. a tai dolle. Géogr. bot., p. 80). eucedanum parisiense DC. Ouest. Centre, Nord, Marne R.; Nièvre, nv Een Aire restreinte à la France (Nyman); . l'étend jusqu'à Trieste. onopodium denudatum Koch. Ouest, Midi, Centre R. Vient des Cévennes au Mont Beuvray (Morvan de re et-Loire) par Montbrisson, Roanne, Cluny, Charolles. Portugal, Angleterre, Orcades, es. * Arlemisia camphorata Vill. Abe singulièrement morcelée en France. Comme 4, Absinthium proviendrait-elle d'anciennes cultures ? En tout cas “6lle parait bien plus spontanée que celle-ci. Voici les groupes d’ habitations _ Que j'ai relevés : Pyrénées-Orientales, Aude. — Les Charentes. Aveyron: $e Lozère, Puy-de-Dôme. — Hautes-Alpes, Dauphiné, Savoie, Bugey; Mont- . gps (près de Genève).— Loir-et- Cher, Cher,Yonne.— Alsace, Lorraine. du Massif Ardennais : Givet, Dinant, Namur, Rochefort: | Mar. Fame, Italie, Transylvanie, GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 509 La Côte-d'Or n’a pas d’Erica des landes et des bruyères de l'Ouest. avançant dans le Centre, Erica Tetralix L, La plus septentrionale, Paris AR.; Marne, Meuse, Ardennes, Belgique. M Espagne, Islande, Livonie, Erica cinerea L. Parvient dans le Nord et l'Est à Paris, en Belgique, dans la Nièvre, l'Yonne, le Rhône, le Dauphiné. Espagne, Irlande, Feroë, Sicile, Transylvanie. * Cicendia pusilla Griseb. (a). Ouest AC. — Paris R, — Centre AR. : de l’Ouest dans la Nièvre, Allier, Saône-et-Loire, la Bresse, Lyon ; Pro- vence, Corse, — Manque à l'Auvergne, au Dauphiné, à la Suisse; fuit les montagnes et les calcaires. Portugal, Espagne, Italie, Algérie, Corse, Sardaigne. Plantago Coronopus L, (a), (b). Midi, Ouest, Paris C,, Pas-de-Calais, Belgique, De plus en plus rare dans le Centre en avançant vers l'Est et devenant minuscule : Nièvre, Allier. Remonte la vallée du Rhône jusque dans J’Ain, Saône-et-Loire, — Manque à la Suisse, Açores, Allemagne du Nord, Suède méridionale, Région méditerra- néenne, Caucase. Myrica Gale L. Des bruyères humides de l'Ouest et du Nord; Alle- magne, Hollande, Belgique, Paris R. — Centre : Sologne, Cher; n'arrive pas au Morvan. Portugal, Scandinavie, Allemagne boréale, Russie moyenne. Acorus Calamus L. Disséminé en Suisse, Marais du Rhône à son entrée dans le Léman. Le Bouveret (Haute-Savoie), — Pyrénées, Alpes, Jura inférieur. — R. dans les départements de l'Isère, du Rhône, de l'Ain et du Doubs ; Haute-Saône, fréquent par endroits. — Alsace, Lorraine. — Ardennes, répandu sur les rives de la Meuse et de la Semoy, de Bouillon et des environs de Charleville (Monthermé) jusqu'en Belgique. — Marais dans l’Aube ét la Haute-Marne, — Commun en Bretagne; RR, dans le Centre, — Manque dans lesenvirons de Paris, en Auvergne, dans le Midi et en Algérie — Belgique, çà et là dans toutes les régions. Ceylan, base de l'Himalaya, où il monte à 1800 mètres; Chine, Japon, Sibérie, Transcaucasie, Russie moyenne et méridionale, Caspienne, Crète, Laconie, Transylvanie, Hongrie, Autriche, Nord de l'Italie. — Finlande, Scandinavie, Danemark, Allemagne, Hollande, Nord de l'Irlande, Angle- terre.— Amérique du Nord : du Canada à la Caroline. Si j'entre dans ces détails, c'est qu’à mon avis l'espèce comporte un problème d'histoire et de géographie botaniques qui n'a peut-être pas été . bien approfondi, digne cependant de l'attention des curieux. L'opinion généralement admise est que l'Inde, et qu'elle n’est qu'introduite en Dans” | Monde elle vit dans des pays bien arrosés, aussi bien froids que chauds; elle s’y propage abondamment au moyen de ses rhizômes comme _ sine le Calla palustris; mais elle n'y mürit pas ses fruits. cette plante est originaire de Europe. Dans cètte partie du sa voi | 510 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE A quelle époque a-t-elle été introduite ? En 1574, Clusius fit venir de Brousse (Asie-Mineure) à Vienne (Autriche) la plante vivante, qu'on. répandit de là en Belgique, en Angleterre. Dès 1588 elle était déjà. selon Camerarius, abondante en Allemagne où, moins d’un siècle après, Se ven- daient les rhizômes de l’Acore indigène (Histoire des Drogues d'origine végétale, par Flüchiger et Daniel Hanbury). On a conclu de là que l'espèce n’a été introduite en Europe que vers la fin du XVI° siècle. Cependant, à la même page où Dodonæus mentionne l'introduction de Clusius, il rappelle que l’Acore était indiqué par Pline en Crète, Galatie, Colchide (entre la Mer Noire et la Caspienne). Il est peu téméraire d'admettre que dès cette époque il se trouvait dans la Russie méridionale. Ainsi, qu’il y fût indigène ou introduit, sa présence en Europe semble devoir être reportée au moins au I" siècle de notre ère. Peut-être cette espèce est-elle moins étrangêre en Europe qu’on ne l'a dit. Les réponses aux questions suivantes existent très probablement ve part et avanceraient la solution du problème : l° Est-il fait mention chez les anciens Heure de la présence, au Moyen-Age, de l’Acore dans l’Europe centra 2* Connait-on les époques de son riéuetioù en Finlande, Scandi- navie, etc.? 3 Dans quelles ne dans quelles conditions de climat com- mence-t-il à müûrir ses frui : _ Anthoxanthum Puelii re et Lam. Ouest et Centre jusque dans la _ Nièvre, la Sologne, Saône-et-Loire ; Auvergne. — Gard, Hérault, Lot-et- _ Garonne, Basses-Pyrénées. Péninsule Ibérique, Ouest et Midi del Angleterre, Nord de l'Allemagne. — Rare en Hollande, Belgique et Duché de Bade.— France, Sardaigne, _ Sicile, Dalmatie, Montenegro. Sans se risquer à une statistique qui devrait s'appuyer sur des _ documents complets et rigoureusement contrôlés, on entrevoit d'après nos listes que 150 plantes environ de la Côte-d'Or restent en France ou la dépassent peu au Nord; et 200 qui sont dans l'Aveyron ne viennent pas jusque chez nous. A ces 350, si l’on ajoutait celles qui ne passent pas de la Région méditerranéenne dans l'Aveyron On arriverait à un nombre considérable d’espèces qui s'arrêtent en France. 30 finissent dans la Côte-d'Or ou au Sud du Plateau de = Langres, trois sur le Plateau même. Notre département voit encore quelques limites dans d’autres sens : limites méridionales de plantes du Nord, limites vers l'Est de pins occidentales, limites _ vers l'Ouest de plantes de l'Est du continent. qu dit quelque part qu’à partir de ses centres de fréquence une Le espèce : se raréfie pr à peu avant de disparaître. Gela peut _. vrai . GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 511 d’une manière générale, quand, au milieu de circonstances iden- tiques, dans l’absence de causes perturbatrices, le climat seul exerce son action. Mais bien souvent c’est d’une autre manière que les espèces cessent d'étendre leur domaine. Les stations qui leur conviennent s’interrompent plus brusquement et fréquemment que le climat. Les plantes trouvent sur leur route des obstacles quelque- fois infranchissables : un terrain contraire, de larges fleuves, des marais, des mers, des montagnes, des plaines arides. Ce sont des accidents de ce genre qui le plus communément arrêtent les espèces ; elles trouveraient peut-être encore au-delà un climat et des stations convenables ; mais des plantes délicates ou dépour- vues de moyens de transport pour leur graines ne peuvent passer outre. Aussi il n'est pas rare de voir des aires finir tout à coup en des contrées où les plantes sont encore en parfaite vigueur et très fréquentes. Il est vrai que plusieurs espèces sont éminemment sociales: mais même pour d’autres les exemples abondent. Rham- nus alpina est commun et très beau dans des stations de la Côte- d'Or, une des dernières habitations vers le Nord. Seseli montanum finit abondant au pied des Ardennes. Genista sagittalis, Brunella alba à peu près à leur limite en Belgique, y sont encore communs, ete. Arrivé à la fin de cette étude qui devait se restreindre à un camp étroit et bien délimité, par un entrainement que subissent facilement les naturalistes, je me vois amené à faire une courte excursion sur le domaine de la Géographie botanique générale, en ce qui concerne l’Europe occidentale. La plus grande partie de nos plantes méridionales ont leurs limites septentriouales sur les Iles Britanniques, le Pays-Bas, le Danemark, la Scandinavie ; il en est de mème pour beaucoup de : plantes de la France, rares où communes, qui ne restent pas COn- finées dans le Midi. Ces limites, au contraire, sont rares à l'intérieur du Continent. Des espèces montent jusqu’en Scandinavie, et leur aire d'extension vers l'Est vient finir dans le Centre et le Sud de la Russie. les limites traversant ainsi obliquement l'Europe. … Si l'on parcourt le Conspectus Floræ Europæ, de Nÿman, on cons- tate que beaucoup de ces aires sont formées de deux branches, l’une assez étroite moutant plus ou moins vers le Nord, en longeant les côtes occidentales, l'autre plus large dirigée à l'Est, passant soit au Nord, soit au Sud des Alpes. Cette dernière occupe tout le 512 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE bassin méditerranéen, formant une des régions naturelles les mieux caractérisées du Globe. A. De Candolle a remarqué que, par suite de Sa configuration, c’est par le Continent Européen-Asiatique que l’on trouve surtout des aires d'espèces allongées de l'Ouest à _ V'Est. Ces particularités peuvent s’interpréter de différentes manières. S'agit-il d’une influence heureuse du climat tempéré occidental sur les plantes en général, par suite de laquelie des formes végé- tales variées s’y presseraient plus nombreuses? Mais alors la flore des climats continentaux excessifs semblerait devoir être frappée d’une pénurie que l’on ne constate pas toujours, qui est due souvent à la nature du sol ou à d’autres causes locales. Ou bien, chague climat chaud ou froid, tempéré ou excessif, sec ou humide, reçoit- il ses végétaux qui lui sont appropriés par leur organisation, les Pays chauds ayant toutefois le privilège des flores les plus riches ? C’est une de ces questions primordiales qui peut-être longtemps encore diviseront les savants. Quelque solution qu'on lui donne, il reste ce fait : c’est que la. Flore de l'Europe occidentale est inti- mement liée au climat qui lui assigne son principal caractère, climat qui, selon Grisbach, se fait sentir bien loin dans l'Est jus- qu’à l'Oural. Eu pénétrant plus avant la végétation se modifie sous de nouvelles influences, le climat devient sec et excessif, les terres s’imprègnent de sels, on trouve d’autres forêts, d’autres prairies, des steppes, des déserts. Le climat, dans son sens le plus large, est parmi les principaux régulateurs de la vie. S'il peut faire présumer les changements dans la distribution des êtres organisés, réciproquement les faits de dispersion de ceux-ci peuvent comme des éclaireurs, appeler Vattention sur des modifications correspondantes du climat. En nous bornant à la vie végétale, toute la première partie de la Géographie botanique raisonnée d’A. De Candolle montre combien est délicate et difficile l’a analyse des phénomènes multiples du cli- Fe mat, surtout l’étude de leur action sur chaque espèce. Car on est _ (oujours ramené à ce point : une espèce ne subit pas d’une façon toute passive l'influence du milieu, l'individu qui en fait partie it : _ autonome, porte en lui ses bésoins et ses tendances. Aussi, qu'on me permette ce rapprochement, le problème tendant à relier l'un _. l'autre le climat et la végétation est moins vaste, mais re. . GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES PLANTES DE LA CÔTE-D'OR 513 bien plus compliqué que celui de la gravitation universelle que Newton résolut, dit-on, en ÿ pensant toujours ; et l’on peut douter que la solution puisse jamais tenir dans une formule aussi simple. A. De Candolle a profondément étudié la question et il a dù nécessairement la diviser. Ses investigations ont porté sur les divers agents physiques qui influent sur la végétation, il a mis en parfaite évidence l’action continue de la lumière et de la chaleur sous les hautes latitudes. Mais ce qu’il a surtout rencontré dans ses recherches patientes, c’est le rôle prépondérant de la chaleur qu'il a caractérisé dans une loi qui n’a pas été contestée : « Chaque espèce ayant ses limites polaires dans l'Europe cen- trale ou septentrionale s’avance aussi loin qu’elle trouve une certaine somme fixe de chaleur, calculée entre le jour où commence et le jour où finit une certaine température moyenne ». On peut se faire une idée sommaire de toute la difficulté du problème de la distribution géographique des végétaux, en réflé- chissant que les limites des diverses espèces se coupent dans toutes les directions, que les aires se pénètrent done mutuellement, que ces limites et ces aires n’ont aucun rapport, ou n’ont que des rap- ports fortuits avec les lignes d’égale température moyenne, de l’année ou de ses divisions, lignes qui ne se coupent jamais. Je présente ces considérations, je rappelle ces résultats, d’abord pour rendre un humble hommage, en parlant de Géographie botanique, à la mémoire d’un savant illustre qui fut de nos jours le légistateur le plus autorisé dans toutes les branches de la Bota- nique, un peu aussi pour prévenir contre une chimère décevante ceux qui seraient tentés par la recherche de lois simples et abso- lues qui ne peuvent guère exister en pareille matière. Je ne puis nommer tous les auteurs dont j'ai utilisé avec intérêt et plaisir les Flores, les catalogues et les travaux, mais je tiens à ec une sincérité el une cordialité que après avoir herborisé dans les ureux sur le tard de voyager és par leurs confrères. finir en les remerciant av comprendront les botanistes qui, années de vigueur et d’entrain, sont he encore et de butiner dans les matériaux amass mt Rev. gén. de Botanique. — VII. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINEES DEPUIS LE {er JANVIER 1889 Jusqu'au 4er saNvIER 1895 (Suite) 5° Paraguay. M. BEsCHERELLE (1) donne la description de quelques Mousses nouvelles de cette République : Microdus paraguensis, Holomitr dam paraguense, Conomitrium polycarpum, Fissidens' brevipes, F. g lauci- rons, F. guarapiensis, Orthotrichum paraguense, Brachymenium spirale, Erpodium exsertum, Meiothecium Fabronia, Papillaria guara- piensis, Stereophyllum homalioides. ME. Brirron (2) a publié une liste de plantes recueillies par le D° Ch. Morong au Paraguay, parmi lesquelles sont quelques Mousses. Plusieurs Hépatiques nouvelles du Paraguay ont été décrites par M. SPRUCE (3), elles ont été récoltées par M. Balansa: Frullania con- ferta, F. julacea, Lejeunea terricola, L. trochantia, L. polycephala, L. globosa, L. cephalandra, L. poncifolia, Radula Aurantii, Lopho- colea paraguayensis, Aneura cataractarum, Riccia stenophrlla, R. Paraguayensis, Anthoceros tenuis. 6° Uruguay. M. BESCHERELLE (4) a publié pour cette contrée 3 espèces nouvelles : Campylopus Juscatus, Fissidens distichellus et Cryphæa orbifolia. 7° République Argentine. Une Mousse nouvelle de M. BESCHERELLE G), Ptrchomitrium _ (4) E. Bescherelle : Seectio novorum muscorum. (Journal de Botanique, 1891, p. 252, etc.). + (2) E. Britton : 4n ernumeration ofthe plants collected by D' Th. Morong' 1” … Paragay. Musci. (Ann. of the New-York Acad, of Sciences, VII) _ G)R. Spruce : Hepaticæ novæ Americæ tropicæ et aliæ. (Bull. de la Soc. bot. _ de Fr, 1890). : < Ÿ = (&et 5) E. Bescherelle : Selectio novorum muscorum. (Journal de Botanique, 1891, p. 2,2 et suiv.). re . (8) A. W. Evans: List of Liverworts from REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES #15 Hieronymi, une nouvellé Hépatique décrite par M. Jack (x), le Stepha- niella paraphyllina, appartenant à un genre nouveau, une nouvelle espèce de M. S1EpHANI (2), Fossombronia lamellata des environs de Buenos-Ayres, et 2 espèces décrites par: R. SPRUCE (3): Lejeunea longibracteata et L. Hieronymi. Tel est le bilan des Muscinées pour ce Pays, dans les dernières années. 8 Chili. M. BEScuERELLE (4) a décrit deux espèces nouvelles de Mousses Pour le Chili : Campylopus Sancti Caroli et C. Gaudichaudii. le Chili : Hope chilensis, F. valdiviensis et F. stipatiloba, décou- vertes par M. M. nn (6) a été chargé d'étudier les Mousses de la mission française au Cap Horn (1882-1883). L'auteur donne une liste des Mousses recueillies : trente-trois espèces sont décrites, dont 14 avaient déjà été publiées par C. Müller. Voici les noms des espèces publiées Pour la première fois : Dichodontium paludellu, Dicranum de phès. À Blindia churuceana,B. Savatieriana C. Grimmia austroleucophæa, Zygodon Hyadesi, Ulota Savatieri, Schtôtheimia gracillima, Tetraplodon fuegianus, Thamnium cumbens, Distichophyllum patagonicum, D. molle, D. nigricans, Pterygophyllu um magellanicum , ra fuegiana, Stereophyllum fuegianum et Ptychomnium subacicula M. Earon (3) a publié de son côté une liste d’une dizaine d'espèces de Mousses de la Fuégie ; une espèce nouvelle est décrite : Beyum cælophrllum. M. Evaxs (8) a aussi fait paraître une liste d’Hépatiques de la même région ; deux étaient inédites : Lophocolea apiculata et Schis- tocheila quadrifida. - SCHIFFNER (9) a étudié les Hépatiques de l’Expédition de la (x) Jack : Fr AA Jack, nov. genus Hepaticarum. Dee 189%, p. (2) F, Siephani : Au species novæ. (Hedwigia, 1893-1894, passim). (3) R. er loc. cit. ‘4 E. Bescherelle : Selectio novorum muscorum (Journal de Botanique, is F. Stephani : Hepaticarum species novæ (Hedwigia, 1893- verre passin). (6) E. Bescherelle : Mission scientifique du Cap Horn, 1882-1 ousses | T. V. Botanique, 1889 pacs & _ À. V. Botanique }- from Fuegia and Patagonia (Cantribetions ie (7) D. C. Eaton : List of Mosses ; 1 Herbarium from the United States Nationa dunes (9) V. Schiffner : Lebermoose aus Forschungreise S. MS. » 1890. ; Theïl [V. Berlin « Gazelle ». . 516 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Gazelle, et bon nombre des espèces qu’il a’ décrites sont nouvelles ee fagicola, Jungermannia decolor, Lophocolea nas L. naria, L. magellunica, Radula intempestiva, R. magellanica, rent Massalongeana, Eulejeunea crenulata, Colurojeunea Naumanni, C. minor, Pseudoneura crispa, Spinella (genre nouveau) mageltatlsa, Aneura calva, À. umbrosa et Metzgeria magellanica. de Feu: Aneura granulata, A. Savatieri, Anastrophyllum ciliatum, Bazzania Cunninghamii, Cephaloziella verrucosa, Frullamia Sprengeli. M. C. MürLer (2) a étudié les Mousses recueillies de Février 1882 à Juillet 1883, par l'expédition allemande au Pôle Sud, dans l'ile du Roi Georges. On connaissait, à peu près à la même latitude, deux terres : £° la Terre de Feu, et 2 l’Ile de Kerguelen. Dans la première, la terre _des bois du domaine antarctique, comme l’appelle l’auteur, on a déjà trouvé 182 espèces, réparties en 19 familles. Rappelons que ce sont surtout des Botanistes français, MM. Savatier, Hyades, Hahn et Paul Hariot qui les ont rapportées L'Ile de Kerguelen, terre + prairies, a donné 100 espèces, apparte- nant à 11 familles, dont une seule, celle des Fontinalacées, n’est pas représentée à la Terre de Feu. A l’île du Roi Georges, également terre de prairies, les botanistes ont recueilli 52 espèces, réparties entre neuf familles, dont une seule, celle des Distichiacées, lui est propre. Mais en revanche, de 52 espèces, une seule, le Dhiyines antarctica C. Müll. de lle de Kerguelen était connue, les autres sont toutes nouvelles. Le SE Willia même est nouveau. L'auteur décrit ensuite en détail les es M. oiiaces (3) a étudié quelques Hague rapportées par la même expédition ; il décrit comme nouvelles : Jungermannia elata, J. - Propagulifera, J. varians, J. Koeppensis, J. badia, Lophocolea ensis, L. georgiensis. J'ajouterai ici les Hépatiques de l'ile de Kerguelen, décrites par M. SCHIFENER (4) : Gymnomitrium vermiculare, a rs Kergue- lensis, Gottschea pusilla, Plagiochila novo-hannoveriana, Jangermannia Coniflora, Chiloscyphus retroversus, Sendtnera filiformis, Fossombronia Naumanni. (1) F. Stephani : LNehgc run species novæ te 1893-94, passim)- (2) CG Müller: Br yologia Austrogeorgiæ ( Werk. uber. Ergebn. der Deutseh Polar- -Expedition, 1 (3) D. Gottsche : Die Lehermoose Süd-Georgiens (Ibid. P. 449, 8 pl). _ V. Schiffner : Loc. (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. TABLE DES ARTICLES ORIGINAUX ————__—— Recherches expérimentales sur la miellée, Lei M. GAsToN DONNER: ». PU ee indus ne NS Us ce D Recherches sur les Épilobes de France, par M. Paur Par- MENTIER (avec une figure dans le texte et trois planches, PARUS, SODOMIE RS LE DdeiT An, Sur la formation du pollen dans les ovules du Petunia hybrida, par M. M. Mozzrarp (avec une planche, PIJ. 4)... Nouveau dispositif pour la coloration des coupes, par M. Henri Coupin (avec trois figures dans le texte) ................. Sur le polymorphisme de l’Asplenium lineatum Sw., par MM.E. et H. Jacos pe CorneMoy (avec deux planches, PI. 5 et 6). Études sur les phanérogames aquatiques du Rhône et du port de Genève, par M. GEORGES HOCHREUTINER (avec quarante- deux figures dans le texte et une planche, PI. 7). . 4 I. Morphologie et anatomie du Zannichellia palustris L. Il. Physiologie des plantes aquatiques du Rhône et du 40 L’ascension de l’eau chez les plantes aqua- HQUOS LE SE M es EE 2% Le géotropisme chez les plantes aquatiques. 3 Influence particulière du géotropisme sur Hm base des: tiges. ..1.::14000.. 41 eumR ru & L’ EE Aube chez les HP aqua- 'e s de Sidi a ne eo mis eee à RU SERIE RSR PORT D UE 00 D PE D 0 D be PP) RE ON HA LG A nr tique : 60 PRES chez les plantes aquatiques. Action de la lumière et de quelques agents extérieurs sur le dégagement des odeurs, par M. EuGÈnE MESNARD (avec treize figures dans le texte et une planche, PS sa re L Recherches expérimentales.............--... =, IT. Observations générales et notes de voyage..... . _ Note sur le polymorphisme du Populus Tremula et de sa variété Freyni, par M. Josepa HERVIER (avec une planche, PI. 9): 518 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Sur la vitesse de la croissance d’un Lichen saxicole, par SIVIT Le de es su ms mie dues de ie ee #6 RON AT PERTE MORE Recherches sur la corrélation entre la respiration des plantes et les substances azotées actives, par M. W. PALLADINE (avec trois figures dans le texte)....................:.... Homologie du massif pollinique et de l’ovule, par M. M. MozLtarp (avec dix-neuf figures dans le texte)..... 4 Action des sels sur la forme et la structure des végétaux, par M. Ch. Dassonvize (avec quatre figures dans le texte et quatre planches, PI. 10, 11, 12 et 13).................... I. Action de la solution de Knop......... 286, Il. Action spéciale à chaque sel.............. “ IT. Expériences en pleine terre................. Sur la recherche des acides organiques dans quelques Mésem- bryanthémées, par MM. BERG et GERBER ............ . ë Sur la variation des graines sous l'influence du climat et du 80Ë Dar M. EDMOND GAIN 4:55: 1,4. Sur une station du Pteris aquilina sur un dycke siliceux du bois de Lodève, par M. J. VALLOT............43.4h-.,4. Etudes de géographie ans à propos des plantes de la SOU UOF, par M. Haïor. .... 4.1 353, 418, 451, Sur les limites d’altitude des cultures et des essences fores- tières dans la Scandinavie septentrionale et les régions adjacentes, par M. Caarces Ragor (avec une figure dans le texte et une Panche PE M 6 ua nine De l'influence des courants électriques continus sur la décom- position de l'acide carbonique chez les végétaux aqua- tiques, par M. Maurice THouvenIN (avec neuf figures dans le texte) Sur l'existence de feuilles sans méristèles dans la fleur de certaines phanérogames, par M. Pu. VAN TIEGHEM......-. Recherches sur quelques Cécidies foliaires, par M. HENRI Fockeu (avec douze ns P1. 15, 46, 17, 18, 19, 20, 21, SN Re M it 201 188 TABLE DES REVUES DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS Revue des travaux publiés sur les Muscinées depuis le ler Janvier 1889 jusqu’au 4e Janvier 1895, par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. I. Ouvrages de descriptive et de géographie botanique. he Rupee ei. 41, 74, 411, 168, 217 D AD ii en 5 oloondomepais 7 BU AÎTIQUO 1.550 4 sransseite or lens dr Océanie... the iasen 378 5° Amérique du Nord ........... HAE A 429 6° Antilles et Amérique centrale ................ 7 Amérique du Sud ..... :.............. 478 Revue des travaux publiés sur la microbie et la fermentation pendant les années 1893 et 1894, par M. L. MaRMiEr, FE Mictobie. 5... 4.1 rte car. 266, 306 IE Formentalioné. : 1.155 cr eee TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS LE TOME HUITIÈME Planche 1. Affinités des formes du genre Epilobium. 2. Epilobes de France. 3. Epilobes de France. &. Petunia hybrida. — 9. Asplenium lineatum. 6. Asplenium lineatum. 7. Zannichellia palustris. 8. Appareil pour mesurer l'intensité des parfums. 9. Populus Tremula L., var. Freyni J. Herv. — 40: Laphi — 11. Lupin et Seigle. —. 42. Lupin, — 13. Lupin et Seigle. _— 14. Limites en altitude de la végétation forestière en aponie. — 149. Galles du Saule. 20. Galles du Saule. 21. Galles du Saule. 22. Galles de l’Aune. — 23. Galles de l’Aune. 24. Galles de l’Erable. 25. Galles de l’Erable. 26. Galles de l’Erable. À TABLE DES ARTICLES ET DES REVUES PAR NOMS D'AUTEURS Bazor (L.). Etudes de géographie botanique à propos des plantes do la Côte-d'Or... 0. 9393, 418, 451, 507 BERG et GERBER. Sur la recherche des acides oganiques dans quelques Mésembryanthémées. :. ::.:..1,,,:...,...4,.. 295 Bonnier (Gaston). Recherches expérimentales sur la miellée. bi) Courin (Henri). Nouveau dispositif pour la coloration des FE ns aide titan aus PAT mi 71 Dassonvize (Ch.). nel des sels sur la forme et la structure des végétaux..... Se PR RSR 284, 324 Focxeu (Henri). Recherches sur quelques cécidies foliaires.. 491 Gain (Edmond). Sur la variation des graines sous l'influence QU CIO VE OU SU 0 dd hante ton, 303 GÉNEAU DE LAMARLIÈRE (L.). Revue des travaux publiés sur les Muscinées depuis le 1°r janvier 1889 jusqu’au 1* janvier LR TAN CARE 40, 74, 111, 168, 217, 313, 368, 426, 514 GERBER. (Voyez BERG). Hervier (Joseph). Note sur le polymorphisme du Populus Tremula et de sa variété Freyni...........:.........,... HOCHREUTINER (Georges). Etude sur les phanérogames aquati- ques du Rhône et du port de Genève........ 90, 158, 188, 249 Jacog pe CorpeMoy (E. et H.). Sur le polymorphisme de lAsplenium lineatum SW.. ..:......................... Marmier (L.). Revue des travaux publiés sur la microbie et les _ fermentations pendant les années 1893 et 1894... 266, 306, 337 MesnarD (Eugène). Action de la lumière et de quelques mn extérieurs sur le dégagement des odeurs............ 522 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE MOLLIARD (M.). Sur la formation du pollen dans les ovules du Petunia hybrida . :........,...5.,, ne — Homologie du massif pollinique et de l’ovule.. PAzLADINE (W.). Recherches sur la corrélation entre la respi- ration des plantes et les substances azotées actives....... PARMENTIER (Paul). Recherches sur les Epilobes de France. .29, Ragor (Charles). Sur les limites d'altitude des cultures et des - essences forestières dans la Scandinavie septentrionale et BIOS. 1... 1... su... THOUvENIN (Maurice). De l'influence des courants électriques continus sur la décomposition de l’acide carbonique chez les végétaux aquatiques MONS RES NTS ee sm eve ns De da de sep .e le rx VaLLor (J.). Sur la vitesse de la croissance d’un Lichen — Sur une station du Pteris aquilina sur un dyke siliceux du bois de Lodève................. Van Tiecem (Ph.). Sur l'existence de feuilles sans méristèles dans la fleur de certaines phanérogames. ............... 385 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DONT LES TRAVAUX ONT ÉTÉ ANALYSÉS DANS LES REVUES DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS Explication des signes: (b) Revue des travaux publiés sur la microbie et les fermentations; (m) Revue des travaux sur les Muscinées. A Abelevez.(m)....:...,4,4,3 16 AUIOPE (M ie he 123 PAT an AA LIN PPS POP 127 Amann (m)...... 219, 220, 221 Arcangeli (m)......... 223, 315 MES M) us iivere 415, 116 Arnell (m).... 120,122, 123, 318 HOBPICE (M) sem tsan 16 B Bagnall (m}....:.. ......... 113 HORS }....:..1. hier 430 Baroni (m) ....... si 317, 920 DRE OR)... is rene tre 176 Baur (m)..... 172 173, 315, 318 Beckett (m)................. 426 DOUD NN... 80 Benbow (m)................. 113 Hepibelot (D}:...42.:.2.,.4.3 307 Bescherelle (m). 45, 319, 320, 368, 369,371, 372, 373, 374, 375, 376, 377, 378, 382, 428, 475, 476, 479, 480, 514, 515 DiaNC (M). cr rareté Boswel (m)........ 370, 381, Bottini (m). 219,220, 221,223, < ? 15, Boucher (m) ....-........... Boulay (m)............. A1, Braïhwaïte (M)..1..,...:..:. Brandeger (m).............. Breidler (m).. 126,217, 218, Briquet (M).........:.,... Brischke (m)....:.......+..: Britton (m)... 469, 471, 472, 473, 474 Brizi (m)..... 222, 223, 314, 374, Brotherus (m). 123,127,318, 371,372,373, 19, Browm: {b}:2:::veiiucivissns Brown (m)....... Rd Bruddeberg (m)......... iso Bruttan (m)................. Bryn (m)...-..... 118, 119, Burchard (m). 117, 170, 174, Burckel (m)................. 524 .C Camus (m)... .:..... 44, 45, Cardot (m). 115,128, 317,375, 430, 432, 470, 471, 472, 473, 474, 475, 476, 477, NAUION CM:...-......... ET ss cnrs ovec sos PAOUNO (D). 2... Chamberland (b)............ Coarrin ÉD} 338, Cheney: (m)............ 119, NOR (M) 5.) a (0)... Clairbois (m)...... _.. 127, Cluysenaer (m)........ Sa bi ou ns)... 5100 Colombier (du) (m). ........ EE ET HA PRO Rs ons cou POUR Miss svt cvs COPY M... 18.60 EN __ Corbière (m). 44, 46, 47, 48, 6, S0, CIMIQUR (M)-:5::,514 0.52 de D'Arsonval Dhs, i: 338, PR ne... ae À DE PR OR 0. 113, DOURE (M)... 0). 42, Doboure (0): Dumas-Damon (m) Durand (m) CCC nn... CN ot REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Fanmiér (M), 2105 re Farnoeil (Mass sms sore ue. Farquharson (m)............ Grove (m) CA US DO MN IN RS IS ER SL elite. verres res ns 114 340 TABLE ALPHABÉTIQUE noue (m7 ete. à rs J Jack (m) 221, 380, 428, 478 479, JAaUerhonr (M: 1. home. Jameson (m})..:...:4... 80, Jeanpert (m)....... . +, 45, Jensen (m)::..:.:...,: 168, Jon (D) ri set . K Kaalaas (m) .......... 120 HATDON (M erreurs Raurin (M).:..:2:::.. 117, HOYanr (DL sis res. in.s) Kindberg (m). ....... 432, Kihiman (m)................ MUIOR (M) + erreur Kindberg (m). 123, 220, 470, 471 Klinggraff (m).............. Knoll (MY: ebsees RC of AE EN SA : Kruger (0) .........,,1...5 Rhinmer (nm... L Lajocono-Lojero (m)......... Laiberg (m)..........-.. des Lemoine (m)...............e Lesqueureux (m)..... pirrrs Letacq (m)............. 74, Lett (m)...…. dde rimes a s à nn 0080 ee 0 Mac-Grégor (0)... Mac-Mellan (m)...,.....,... | Macoun (m):.:::. 470, CR CR Muller . 168, 370, 373, 374, N Nagel (mn), soi Édérsersr on Nicolle (b). . Nyman (m) Votre Osterwald (m)........ PU EN O’Sullivan (b) : 526 Payot (m)............-...... Palmireky (b) Pearson (m).. Stereo Philibert (m). rs... Renaud 14 . 78, 80, 317, À 5, 430, 432, 470, + 472 473, 474, 475, 476, Sons ee es sé dt Rôll (m) CR ; Sabouraud D. #56 Lo : Underwood (mn)... REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Saunders (M)... 113 SON (0) 577 oc luunse 331 Schifiner (m). 1736, 379, 380, 381, 383, 427, 480, 515 516 Schilbersky (m).....:,...... 316 SOUS (M). 6 cest roses 115 TS OST SP ee eo ni Sernander (m)...:........:.. 123 LE 2 LT SRE PNR RUE 5e 472 SRHAOW (Discussion 338 Sommier (mm)... ........... 318 Spruce (m)... 378, 382, 475, 476, 477, 479, 480, 514, 9515 Stephani (m). 115, 126, 317, 318, 319, 369, 370, 371, 372, 373, 374, 37, 378, 379, 380, 381, 382, 383, 389, 426, 428, 429, 432, 474, 475, 477, 478, 479, 480, 515, 516 Stewart (m).......-..+..... 116 Stirton (m)..... sind) is Stolting (m).........- rs 170 T Tanfani (M)... 224 Tanfiljeff (m)............... 125 Tatum (m)..........:....... 113 Terracciano (m)....-.. 314, 315 Thériot (m) ....... 6, 5 © PE D 5 su 170 HO (M)... 3 122 True OM enreres MAR U - 430, 470, TABLE ALPHABÉTIQUE V VAE MTS er es. semer: Venturi (m). 42, 44,317,383, NON (UK ass dires vincent (D)... esse wW Waddell (m)...........4.,:: Walinoler (M0: 0.0. Warnstorf (m). 114,126, 171, 172,174, 370, 378, 383, 430, 470, Wehmer (D}::..2:52. rs Wettstein (m)......... 316, Weymag (Mmh::::tusen) DES NOMS D'AUTEURS. 527 White (mhz 471 Whitehead (m).............. 114 Whitelegge (m)....:....:,20 382 Winter (M). 5e enriess 174 Winkelmann (m)............ 173 Winogradsky Tb) ....:....... 303 Wrigt (m)... 370, 371, 374, 376, 379, 477, 480 Y Yégounow (b) .............. 306 Vorsin 40}... sir 270 Z M Un}... ns sh 175 nr LE NEA ire 126 Lille. Imp Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquin. Tome 8. Planche 15. Revue générale de Botanique. ES Cie que: oi AU EX (D LA HAT RR Te Je #8 19 (> (pe ®, < œ je: QI TS (? QG C2 HS J, Poinsot se. Imp. Le Bigot. Galles du Hétre. H. Fockeu del. Revue générale de Botanique. Tome 8. Planche 16. core LE ** ÉD ne a LA À ,° eur 2 4 Fr 6 2 Ma = = À 0e : à ASS RE (LE _. : i SENN ais À 4 FRAUIS Ée FALRNNE :. dr NS VSe EC DT CPP ji Ÿ NT | ue NON... . ds. + { TR ue GR 0 me ai ai? Zi: - F. À Al (& (2 Æ Le J, Poinsot sc. Imp. Le Bigot, H. Fockeu del. Galles du Hétre. Revue générale de Botanique. Tome 8. Planche 17. L2 }) À) 1% ® pe (1 580 (Y \ ; nd AE Pr” Semrérces Ô CRAN SET RENODARSS a1..<.) “7 RERO SES Zi LRQ We EAN Bu 9 + & RER F L. NUS “DL AO D ar mu ke ALUC = “HT ps ait na at: : KT AOL Fig. 5 {) ES b 8. …. — À ps ie nt) SO }, ze. À f' F: Ve: Fig. 6 Cr NS | ISERE pe si D. P- AS « . À et, LT] 1 6, ré) e® en Lo ES É a4® re REA et A HI LILAS 12098 HE To 1F- Imp. Le Bigot. H. Fockeu del. J. Poinsot sc. Galles du Hêtre. Tome 8. Planche 18. Revue générale de Botanique. D BEST RS TL Yen PP f) ee De pe UT) ; UN co E b SE AE s. RC 1 De: AL PNY RE MS LA mo pi CRÉES | DEEE Lu Se. VS : ss Fig. 5 a SSe 2 pe, TR CR D TRS Dane, 4 HR RE # et», ie (3 LU es LR DRHAY ®æ, (/] PE es CIN TH :À K ue. OI LAC Fe XA ” au: D Rss D () AU s bn aps as ee RU EN pose €, L \e cor 0e 7 2 Ur iù ee: te @> Pr en () 190 ÿ ses ù { S () À Revue générale de Botanique. Tome 8. Planche 19. .e …Cps ; mm... ". 7 Ut0n.e ne A HT ee ES Û OLIS: ce HR à, FE eu b F21É à RARE | (J .1 ÈS SE LE TEA) Ce SA “ | NÈRSS PANNE er ; ST TL SES RAT EEE , NS S esgaies at 1 Me NS RO EAU RS À) QE F1 Ÿ 2298-54 } Gite : ESC mien eos epe LAN ET TL AT A À "2