REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE AS REVUE GÉNÉRALE nt BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME PARIS | PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1899 NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VERONICA PROSTRATA Le par M. P. GRÉLOT. Il m'est arrivé, pendant une de mes herborisations de cette année, de rencontrer des pieds de Veronica prostrata L. qui pré- sentent des phénomènes de multiplication et de prolifération très curieux et fort compliqués. La récolte fut faite sur un rocher situé en bordure de la route qui va. de. Pierre-la-Treiche à Maron, en longeant la Moselle, vis-à-vis des Grottes St-Reine. Malgré les plus minutieuses recherches, je n’ai pu en récolter que quatorze pieds, dont sept entièrement défleuris ét sept portant encore des fleurs dans la moitié supérieure des grappes. La station était limitée à l'extrémité Est du rocher, sur un espace de moins de dix mètres : carrés. é Il n’y a rien de particulier à Peléaaler dans le port de la plante ; comme dans le cas normal, les fleurs sont groupées en deux longues grappes spiciformes opposées et axillaires près du sommet de la tige qu’elles dépassent de beaucoup ; les modifications que j'ai observées ont lieu généralement dans la moitié supérieure des grappes. Les 14 échantillons recueillis présentent tous des fleurs plus ou moins modifiées ; certaines grappes en offrent seulement 4. de normales sur 28 ; dûx pieds ont toutes leurs fleurs doublées. Pour les fleurs déjà flétries, les anomalies se manifestent par l'arrêt de développement plus ou moins accentué de l'ovaire. Certains de | ces ovaires contiennent dans chaque loge 7 à 8 ovules atrophiés ; + ces ovaires sont restés petits, de forme ovoïde, légèrement aplatis dans le sens latéral, mais non à la fois aplatis et en cœur renversé comme les ovaires féconds ; ils sont surmontés d’un style court qui occupe le sommet au lieu de se trouver au fond d’une échancrure; parfois l’atrophie du gynécée est complète. ne Les phénomènes tératologiques que ces fleurs présentent sont de deux sortes : dédoublement d’une part, prolifération axillaire et 6 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : médiane d’autre part. Quelquefois les deux cas sont réunis sur la même plante. Malgré l’énorme quantité de faits tératologiques étudiés depuis un siècle, ceux ayant trait au Veronica prostrata L. sont encore peu nombreux. Dedecek (1) a souvent rencontré des Veronica prostrata avec calice et corolle à cinq divisions. C’est là tout ce que j'ai pu relever dans la bibliographie de l’espèce. Par contre les phénomènes de multiplication et de métamorphose sont assez fréquents dans le genre Véronique et ont été signalés chez de nombreuses espèces (2). C’est ainsi qu’on a rencontré des cas de multiplication des sépales (Veronica agrestis L.); plus souvent le nombre des pétales s'est accru (V. arvensis L., V. Beccabunga L., V. hederæfolia L., V. Teu- crium L.); plus rarement on a trouvé 3 loges à l'ovaire (y. _ agrestis L., V. arvensis L.). Enfin il y a parfois métamorphose des étamines en carpelles (V. serpyllifolia L.). Mais jusqu'ici, à ma connaissance, on n’y a encore trouvé aucun cas de prolifération. Je décrirai seulement dans cette note quelques-uns des cas les plus curieux que j'ai observés. J'ai dû me contenter pour l'instant de faire une étude purement morphologique ; bon nombre de fleurs ont été laissées en place sur leurs grappes et conservées pour servir plus tard à une étude anatomique plus approfondie ; il est permis de croire que la course des faisceaux libéroligneux fournira des faits curieux et intéressants. J'ajouterai que je n’ai vu sur les nombreuses fleurs que j'ai examinées aucune larve, aucun insecte, ni aucune trace de Range gnon inférieur. Avant de passer en revue les notifications observées, je ne crois pas inutile de rappeler le diagramme et la structure de la fleur type du Veronica prostrata (fig. 1). Elle comprend uw calice à 5 lobes trèsi inégaux, linéaires, aigus, non ciliés; une se petite, à tube court, à 4 lobes ovales tous arrondis au sommet ; 2 étamines alternes avec le pétale postérieur et les pétales latéraux et enfin un ovaire biloculaire à placentation axile, entièrement glabre, ovale, comprimé et émarginé au sommet | avec un sinus obtus. 4) Penzig : Pflanzenteratologie, liv. II, p. 215. si Ibidem. _ NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VERONICA PROSTRATA L. 7 Sur une même grappe on trouve des fleurs normales à côté d’autres très modifiées ; d’autre part, un phénomène tératologique donné n'’affecte pas spécialement une grappe donnée. Aussi, pour plus de facilité, j'ai décrit les monstruosités non dans l’ordre où je les ai observées sur une même grappe, mais en les classant de façon à aller des cas les plus simples aux cas les plus compliqués. N°1. — On trouve dans cette fleur 40 sépa- les très inégaux; deux d’entre eux sont péta- loïdes au sommet. La corolle comprend 6 pé- tales soudés à leur base; les étamines ont dis- paru. Au centre il existe 3 carpelles soudés en un ovaire triloculaire. ss Tout se réduit à un simple dédoublement de ke Recon latéral et à l'avortement de l'androcée. Veronica prostrata. N° IT. — La fleur se compose de 5 sépales E normaux, de 3 pétales soudés en tube à la base, d’une étamine fertile et enfin de 3 carpelles opposés aux 3 pétales et soudés en un ovaire triloculaire surmonté.d’un style à 3 stigmates. 11 y a ici réduction dans le nombre des pièces de la corolle et de l’androcée, mais multiplication de celles du gynécée. C’est là un exemple du balancement organique d'Aug. de St-Hilaire. No III. — La fleur est très doublée et les nombreuses pièces colo rées qu’elle comporte, serrées les unes contre les autres, lui font prendre une forme globoïde du plus bel effet. On y trouve 6 sépales très inégaux et au-dessus 25 pièces pétaloïdes ; d’abord ces pièces, qui ont conservé la forme et la couleur des pétales normaux, sont soudées à leur base au nombre de 8 à 10 environ, en formant une ligne d'insertion spiralée ; puis la concrescence latérale diminuant _ de plus en plus, ces pièces deviennent libres sur la spirale. A partir de ce niveau la forme change et certaines pièces sont réduites à des languettes. Çà et là on retrouve à l’aisselle de quelques pétales un rudiment de filet staminal parfois allongé en tube ou en forme de cornet rappelant très bien les fleurs tubuleuses. Enfin au sommet de la spirale et terminant l’axe, on trouve un ovaire biloculaire muni d’ovules non développés et portant sur une de ses faces un appen- dice aplati, pétaloïde et dont le sommet montre une anthère bilo- 8 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE culaire soudée au style un peu au-dessous du stigmate (fig. 2). Toute relation phyllotaxique a disparu. Il y à ici multiplication des pièces de la corolle qui s’insèrent en spirale sur un axe qui n’est que le prolongement du réceptacle. C'est ce que Godron (1) à décrit chez le Begonia tuberosa Lam, PAntirrhinum majus L., et chez plusieurs Crucifères sous le nom de prtalomanie. Il remarque que, par suite de la lenteur de ces forma- tions successives, lorsque les pétales de la base sont déjà flétris, ils sont pour ainsi dire remplacés par d’autres, ce qui donne aux fleurs très doublées une longue durée. J’ai pu contrôler sur de nom- breuses fleurs l'exactitude de cette remar- que. Les étamines en forme de cornet allongé ont été décrites par le même auteur (2) dans des fleurs de Petunia hybride ; il les appelle pétales infundibuliformes ; ils proviennent de la métamorphose régressive des filets sta- Fig. 2. — Ovaire de Vero- minaux. nica prostrata présen- ut ie Lois ste Quant à la pétalodie du pistil, d’après le imparfaite. D: Masters (3), elle est beaucou p moins fré— quente que la transformation du pistil en .étamine et affecte généralement et seulement le style et le stigmate. On peut cousidérer l'ovaire décrit ci-dessus comme dre un cas de pétalodie imparfaite. N° IV. — Cette fleur offre exactement les mêmes sééénrs de multiplication que la précédente ; les: pétales, de plus en plus” _petits de la base au sommet, sont ant une spirale, mais au sommet de la fleur : on ne trouve aucune trace d'ovaire et il est impossible de dire s’il y a eu métamorphose He es : gynécée ou avortement. a. N° V. — Le calice comprend 5 sépales qui ne présentent ! rien de rs particulier ; au-dessus, une Corolle gamopétale normale à 4 pièces (1 Godron : Troisièmes mélanges de tératologie végétale. Extrait des Mém. de la Société nationale des Sciences naturelles de Cherbourg, t. XXI, 1877. (2) Godron : Mélanges de tératologie ns Extrait des Mém. de la Société nationale des Sciences de Cherbourg, t. XVIII, 1874 (3) Masters : Vegetable teralology, p. 29%. NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VERONICA PROSTRATA L. 9 mais ne portant qu’une seule étamine qui est pétaloïde. Au-dessus encore, on trouve une autre corolle gamopétale formée de 4 pièces semi-pétaloïdes et alternes avec les 4 pièces de la corolle normale ; puis viennent avec une alternance parfaite 2 nouvelles corolles gamopétales de 4 pièces chacune, très jeunes et encore! vertes. La corolle supérieure porte deux étamines bien constituées. Enfin, la fleur se termine par un ovaire biloculaire qui paraît normal. On remarquera que l’alternance des cycles n’a pas été troublée. Cette structure avec alternance ne peut S’expliquer par un dédouble- ment radial, ce qui est le cas le plus fréquent. Le dédoublement radial a été signalé depuis longtemps déjà chez des OEïillets, des Renoncules, des Campanules, chez quelques Labiées, etc... (1) ; mais alors les corolles emboîtées les unes dans les autres ont leurs -pièces superposées d’un cycle à un autre. La présence de 3 corolles avec lobes alternes ne peut non plus s'expliquer par une transfor- mation de l’androcée qui est normalement réduit à deux étamines. Et d’ailleurs on verra plus loin que souvent les étamines existent même quand il y a dédoublement. Il faut donc considérer ces trois _ corolles comme produites par une multiplication de cycles, de même qu'il se fait une multiplication de pièces sur une même spirale. No VI. — Cette fleur comprend un calice normal à 5 sépales, puis 2 corolles alternes de 4 pièces chacune ; les étamines n'existent pas. Au centre, on trouve 2 ovaires biloculaires soudés latéralement et surmontés, l’un de 2 styles, l’autre d’un seul style bifide au sommet. La première corolle est gamopétals; la deuxième a ses pièces libres. Comme dans la fleur n° IV il s’est fait une multiplication du cycle pétalaire. La présence de 2 ovaires biloculaires soudés latéra- lement peut s'expliquer par une chorise latérale des deux feuilles carpellaires primitives. Jusqu'ici je n’ai décrit que des phénomènes de multiplication. Les cas de prolifération que j'ai observés sont au moins aussi _ fréquents et sont presque toujours accompagnés de chorises plus ou moins complètes ou d'avortements. ° VIT. — Voici un phénomème assez rare chez les fleurs. C’est ce que Lioné a appelé prolifération frondipare et Engelman ecblatèse (4) Moquin-Tandon : Éléments de téralologie végétale, p. 358. Paris, 1841. 10 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE frondipare. La fleur comprend 5 sépales normaux, une corolle de 5 pétales libres et alternes avec les pièces du calice; 2 étamines pétaloïdes ; au-dessus, 2 nouvelles corolles de 5 pétales libres, la dernière corolle portant 2 étamines très jeunes et parfaitement constituées. Il y a alternance parfaite dans les pièces des 3 corolles. Au centre de la corolle supérieure, au lieu de trouver un ovaire biloculaire comme dans la fleur n° V, on aperçoit 3 jeunes feuilles portant chacune à leur aisselle un bourgeon floral. Outre la multiplication des cycles et la disjonction des pétales, il y a donc prolifération frondipare, c’est-à-dire production anor- male de feuilles sur l’axe floral. N° VILLE. — On trouve dans cette fleur un calice à 5 sépales et une corolle gamopétale à 6 pièces ; il n'existe pas d’élamines. Au-dessus de la corolle on remarque 16 pièces libres et insérées en spirale ; d’abord pétaloïdes à la base, elles deviennent pen à peu foliacées. La fleur se termine par un bourgeon floral. C’est là un cas de mul- tiplication suivi de prolifération anthogénique (1). Godron nomme ainsi les proliférations où l’axe central, passant entre les ovaires ou se substituant à l'ovaire unique, pause une ou plusieurs fleurs. superposées de la même manière. No IX. — La fleur se compose d'un calice normal à 5 sépales et d’une corolle gamopétale à 6 pièces portant 2 étamines pétaloïdes. L’axe floral se prolonge au centre de la fleur, se substituant à l'ovaire. Il porte d’abord 4 sépales, puis deux cycles alternes de 6 pétales chacun, soudés à leur base dans le premier cycle, libres dans le second. Un des pétales du dernier cycle porte à sa base une étamine pétaloïde ; il n'existe aucune trace de gynécée. ‘Outre la prolifération anthogénique, il y a same encore multi- plication de cycles dans la fleur supérieure. N° X. — La multiplication des pièces du est un phénomène déjà assez rare chez les fleurs non floripares. Il l'est plus encore chez les fleurs nées d’une autre fleur. Godron avait | même remarqué (2) que « les prolifications floripares médianes sont toujours stériles par la métamorphose des organes reproduc- teurs. » ._ ({) Godron : Études sur les prolifications. Extrait des Mémoires de e FAca- démie Stanislas. Nancy, 18 ne (2) Godron : loc. cit., p. 68. NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VERONICA PROSTRATA L. A1 Cet exemple est assez curieux. On y trouve d’abord des phéno- mènes à peu près semblables aux précédents. La fleur comprend 5 sépales plus ou moins inégaux, une corolle (dont il ne reste que le tube flétri), puis un axe central long de un demi-millimètre environ et portant 5 sépales, 16 pièces étroites et pétaloïdes soudées en une corolle gamopétale, 2 étamines et enfin #4 ovaires biloculaires soudés au centre en une colonne surmontée de 4 styles libres. N° XI. — La fleur comprend un calice à 6 sépales, une corolle à 8 pétales libres et 4 étamines pétaloïdes. Il y a donc multiplication des pièces et disjonction des pétales, mais ce n’est pas tout. Au centre l’axe se continue et porte 5 pièces libres et pétaloïdes au sommet et, au-dessus, 2 fleurs sessiles comprenant, l’une 4 pièces pétaloïdes soudées à leur base, l’autre 5 sépales, 5 pétales libres et alternes avec les sépales et 2 étamines : il n’y a pas de gynécée. C’est là un cas de prolifération De suivi de prolifération axillaire. Ne XII. — Certains modes de prolifération furent longtemps méconnus des botanistes et interprétés de diverses manières. Il en est ainsi pour celle qui a lieu à l’intérieur de l'ovaire. C’est . Duchartre (1) qui à le premier révélé sa véritable signification morphologique chez des fleurs de Cortusa Matthioli L. La fleur offre un exemple de prolifération endocarpique simple. Godron (2) désigne ainsi la prolifération qui a son origine dans la cavité de l'ovaire et sur le prolongement de l’axe floral. « Tantôt, dit cet auteur, l'ovaire reste clos et renferme dans sa cavité quel- quefois de petites fleurs...., tantôt, modifiant plus ou moins l’en- veloppe ovarienne et se faisant jour à travers, elle consiste en un ou deux groupes superposés d’expansions pétaloïdes naissant dans les mêmes conditions et prenant, par leur réunion en une seule masse, l'aspect ‘d’une fleur très double ». Engelman désigne cette monstruosité sous le nom de diaphyse floripare. . Le calice et la corolle n'ofirent rien de particulier : : les 2 étamines sont pétaloïdes. Au centre, on trouve à la place d’un ovaire biloculaire à placentation axile deux feuilles carpellaires (1} Duchartre : Annales des Sciences Nat., 3° série, t. II, 1844. 7 Godron : loc. sat p-3. 12 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ouvertes (1). Aux lieu et place du placenta, il existe un axe long de 1 millimètre 1/2 environ et portant une fleur formée de 5 sépales, & pétales libres et d’un ovaire biloculaire construit sur le type nor- mal mais dont les ovules sont atrophiés. L’androcée fait défaut. N° XIII. — La fleur provient de la base de la grappe et pour cette raison est déjà fort avancée et à moitié flétrie. Elle comprend un calice normal à 5 sépales, une corolle (dont il ne reste que le tube) et 2 étamines. Au centre on voit un ovaire formé de 2 feuilles carpellaires dont l’une est restée ouverte dans sa moitié supérieure en simulant une sorte de cornet allongé (fig. 3). Au sommet ce cornet se termine par une longue dent correspondant au style (s). Du fond du cornet part un axe (A) auquel l'autre carpelle est complètement soudé; l'axe occupe évidemment la place du pla- centa; il supporte une fleur monstrueuse comprenant 8 sépales libres, une corolle (dont il ne reste également que le tube flé- tri), 2 étamines et enfin 2? ovaires biloculai- Fig. 3. — Disposition !S COnStruits normalement et situés sur le anormale des carpelles Même plan. Ce plan fait un angle droit avec. dans un ovaire de Vero- le plan de symétrie de la fleur inférieure. No XIV. — Ici encore on retrouve une corolles n’ont pas été è représentées). prolifération endocarpique, maïs un peu plus compliquée que dans l'exemple précédent. La fleur présente une forme globuleuse toute particulière due aux nombreuses pièces pétaloïdes qu’elle renferme. On trouve d'abord 5 sépales normaux, puis au-dessus 22 pétales, tous libres et insérés suivant une spirale ; à l'aisselle de l’un d’eux, on voit un bourgeon floral; trois autres portent à leur base un organe aplati en carnet semblable à ceux décrits dans la fleur N° IIL. Au-dessus de la spirale des pétales l’axe se prolonge et porte 2 feuilles carpellaires ouvertes et opposées. L’accroissement intercalaire s’est donc fait (1) Dans certains cas, chez le Curdamine pratensis L. par exemple, les 2 valves de Povaire sont semblables par la forme et la couleur à 2 sépales normaux ce qui leur à valu le nom de sépales carpellaires. (Godron : Description d” … monstruosilé observée sur la fleur de plusieurs Crucifères. Mém. de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Nancy, 14845, p. 39). NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VERONICA PROSTRATA L. 13 sentir au-dessous du niveau des carpelles. Au-dessus de ces feuilles carpellaires, l’axe porte 2 verticilles de 10 pièces pétaloïdes de formes variables, très inégales et soudées à leur base ; il n’existe pas d’étamines. La fleur se termine par un ovaire biloculaire, dont un des côtés porte, vers la nervure médiane, un organe aplati et pétaloïde. Le premier cycle de 10 pièces qui fait suite aux carpelles ouverts peut à la rigueur être considéré comme un calice pétaloïde dédoublé latéralement. N° XV. — La prolifération endocarpique y est beaucoup plus nette encore. Comme précédemment on trouve un calice à 5 sépales (s, fig. 4, à gauche), une corolle(p) dont il ne reste que le tube flétri, 2 étamines et enfin 2 feuilles carpellaires ouvertes (c, fig. 4 et 5), g — Prolifération endocarpique du Veronica prostrata. — Pour plus de simplicité dans le dessin, la partie qui se trouve au-dessus du trait pointillé x y (fig. 4) a été figurée dans le même plan. Le plan des ovaires supérieurs est perpendiculaire à à celui de la fleur inférieure. situées sur le plan floral et portant au centre un axe (A) long d'environ 2 millimètres 1/2. A 1 milllimètre de sa base, l’axe porte … à droite et à gauche, du côté tourné vers les feuilles carpellaires, de petites protubérances serrées les unes contre les autres et qui ne sont autre chose que des ovules rudimentaires (0, fig. 4). Ces ovules sont portés sur de minces funicules contenant chacun un . faisceau libéroligneux très grêle. La présence de ces ovules sur un axe libre fournirait certaine- ment matière à bien des discussions, car elle semble être en contra- debon formelle avec la théorie a ppendiculaire. Il serait intéressant _ de suivre le développement d’une pareille fleur et de voir si l'axe ne s'élève pe du centre de l'ovaire par une -hEuaue croissance 14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE intercalaire après l'apparition des ovules, tandis que les feuilles carpellaires se séparent par une scission postérieure à cette appari- tion. Et d’ailleurs, de ce que certaines fleurs sont floripares, s'en suit-il que ces feuilles aient la valeur d’un axe ? Évidemment non. Ceci ne prouve qu’une chose, c’est que, sous des influences qui nous échappent encore pour la plupart, une région quelconque de la plante peut proliférer et reproduire soit une nouvelle plante semblable, soit une partie seulement. L’axe (A, fig. 4) porte au sommet une fleur comprenant 5 sépales - normaux (s'}), 40 pétales (p'} soudés à leur base, 2 étamines fertiles et, enfin, sur le plan floral, 2 ovaires biloculaires normalement construits. Le plan de la fleur re est SES à celui de la fleur inférieure (fig. 5 et 6). Je remarque ici que pour interpréter la structure de la fleur Fig. 7 et 8. — Prolifération endocarpique et médiane du Veronica prostrata supérieure, on ne peut invoquer le dédoublement latéral de toutes les pièces puisque les 2 ovaires sont situés sur le mème plan. D'un autre côté, on ne peut admettre un dédoublement radial puisque, d’une part, les 10 pièces de la corolle sont soudées en une corolle unique, et que, d'autre part, les feuilles carpellaires doivent toujours tourner leur face ventrale vers le centre de l’ovaire, ce qui ne peut avoir lieu ici, étant donné leur situation. Reste la soudure congéni- tale de deux fleurs, ce qui me paraît une explication peu satisfai- sante, puisque le calice ne comprend que 5 pièces et Rs 2 étamines. # N°XVI.— La fleur comprend un calies normal, une corolle " , flétrie et dont il ne reste que le tube) et deux étamines ; les 2 feuilles de : carpellaires sont largement ouvertes (fig. 7, à gauche). A Vaisselle de l’une d’elles on trouve une fleur très rudimentaire (x) réduite à A à lames pétaloïdes et inégales. Au centre, l'axe A de la fleur. NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VERONICA PROSTRATA L. 15 prolonge et se termine par une fleur (fig. 8, à droite) formée de : 7 sépales libres, 7 pétales soudés en une corolle gamopétale, 2 étamines pétaloïdes (e) et enfin 2 carpelles ouverts et situés sur : un plan perpendiculaire à celui des carpelles inférieurs. A l’ais- selle de chacun d’eux, on trouve un petit bourgeon floral (4'). C’est donc là un cas de prolifération endocarpique axillaire et médiane réunies sur la même fleur. : No XVII. — Dans cet exemple, nous trouvons des phénomènes un peu différents de ceux étudiés précédemment. - La fleur inférieure comporte 5 sépales, 6 pétales soudés à leur base et 2 étamines pétaloïdes ; il n’existe pas de carpelles, mais un axe au centre de la fleur. Celui-ci supporte une deuxième fleur A (fig. 9, à gauche) qui comprend 5 sépales, 3 pétales libres, 2 éta- mines pétaloides et 2 feuilles carpellaires ouvertes. Au centre de Fig. 9 et 10.— Prolifération anthogénique et prolifération endocarpique médiane | - et axillaire du Veronica prostrata. cette fleur A se trouve un bourgeon floral 83. A l’aisselle de chacun des carpelles ouverts on remarque un axe (8: et &:) terminé par une fleur. de) La fleur B: supportée par l’axe $ (fig. 10, à droite) ne comprend que 5 sépales, 5 pétales libres et 2 ovaires biloculaires situés sur le même plan. Les plans de la fleur inférieure et des fleurs A et B1 coïn- cident entre eux. (La fleur 8: ayant été mutilée, je n’ai pu l’étudier suffisamment). En somme on peut observer dans cette fleur monstrueuse d’abord une prolifération anthogénique donnant naissance à la fleur À, puis une prolifération endocarpique médiane et axillaire à la fois. No XVIII. — Cette fleur présente une complication remarquable. 16 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La fleur inférieure est normale sauf dans son gynécée (fig. 11, à gauche) ; ses deux carpelles sont largement ouverts et portent chacun à leur aisselle un axe florifère A et B. C’est donc une prolifé- ration endocarpique axillaire. La fleur A supporte 2 fleurs A1 et A> dont les plans coïncident entre eux et avec celui de la fleur inférieure (fig. 12). La fleur A1 se compose de 5 sépales libres, 5 sépales sépaloïdes et soudés à leur base, 2 étamines pétaloides et enfin 2 carpelles et prolifération endocarpique axillaire superposée du Veronica prostrata. ouverts. Outre la chorise incomplète qui affecte un des pétales, il y a de plus métamorphose régressive de la corolle et de l’androcée et disjonction du gynécée. | La fleur Az est la reproduction de la fleur A: avec cette différence toutefois qu’il n’existe aucun rudiment d’ovaire. L’axe B supporte 3 fleurs : B:, B2, B;, dont les plans divergent de 120° environ (fig. 13, à droite). La fleur B; comporte un calice à 3 sépales, une corolle gamopé- tale à 5 pièces et un ovaire biloculaire. Il n'y à pas d’androcée. La fleur B2 est construite sur le même type que la précédente ; l'ovaire est stérile et terminé par un style aplati et pétaloïde. — Enfin la fleur B; comprend 5 sépales, 5 pétales sépaloïdes soudés en tube à leur base, pas d’étamines et 2 feuilles carpellaires ouvertes _avec, au centre, un bourgeon floral fs. Re ee NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VERONICA PROSTRATA L. 1Â71 C’est un cas de prolifération médiane PATTES superposé à une prolifération endocarpique axillaire. Il est probable que parmi les fleurs que j'ai conservées, on trou- verait encore de nouveaux cas tératologiques. Ceux décrits ci-dessus suffisent pour montrer que chez le Veronica prostrata la multipli- cation latérale et le dédoublement radial portent surtout sur la corolle ; les étamines, dans ce cas, tendent à disparaître ou à se métamorphosèr en pétales. Bien que toutes les pièces de la fleur puissent porter un axe à leur aisselle (on a vu un jeune bourgeon à l’aisselle d’un pétale dans la fleur N° XIV), la prolifération axil- laire y est surtout endocarpique. De plus, une même fleur peut présenter plusieurs modes de prolifération, réunis dans le même ovaire ou superposés. Enfin, j'ai rencontré deux faits assez rares : la multiplication des pièces du gynécée et surtout la multiplication des cycles avec alternance des pièces. Des phénomènes tératologiques aussi variés et répandus sur un aussi grand nombre de fleurs sur un même pied, et cela chez une plante sauvage, sont, avec la limitation étroite de la station, des faits dignes de remarque. Je me propose, l’an prochain, de surveiller attentivement cette station et, si c’est possible, de compléter l'étude anatomique de quelques monstruosités par l’étude de leur développement. -(Travail fait au Laboratoire de Matière médicale . de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Nancy). Li Rev. gén. de Botanique. — XI. ” 2 INFLUENCE DES MICROBES DU SOL SUR LA VÉGÉTATION par M. Edmond GAIN. Depuis qu’on a soupçonné l'importance du puissant travail microbien dont le sol est le siège, les déductions pratiques tirées de cette notion scientifique ont élé nombreuses. Les microbes actifs de la terre arable nous sont pourtant encore bien mal connus. Comme le disait déjà M. Duclaux en 1893 (1) le moment est venu de discipliner les auxiliaires microbiens de nos sols cultivés. «Il serait temps de ne plus les laisser abandonnés aux hasards des éléments, aux périls ou aux avantages de leurs concurrences mutuelles ». Dans l'intérêt des praticiens, peut-être eût-il mieux valu com- mencer par l'étude approfondie de la biologie des microbes qui, directement ou indirectement, peuvent influencer utilement la végétation. On aurait moins risqué de décourager les agriculteurs dans leurs premiers essais d'application, qui souvent restent infruc- tueux pour des raisons multiples. La connaissance du rôle spécial des nombreuses forines qui constituent les flores bactériennes des terres, amènera certaine- ment à brève échéance, une évolution importante dans la pratique agricole. Pour le prouver, il suffit de rappeler les essais de début. Eu se basant sur les travaux classiques relatifs à la biologie des … ferments nitreux et nitriques, on est arrivé à amender les sols et à réaliser des conditions de développement optimum pour ces mi- crobes. [1 y a seulement quelques années qu'on sonaal le rôle des tubercules à bactéroïdes des légumineuses. Depuis deux ans déjà les inoculations des sols à l’aide de cultures pures de bactéroïdes spécifiques sont entrées dans la pra- tique agricole avec le produit appelé nitragine. Ce n’est pas ici le lieu de faire l’historique des résultats acquis. Disons seulement (1) Duclaux : Le Ag agricole _ microbes. Leçon athohe- du cours chimie biologique, 1: ou INFLUENCE DES MICROBES DU SOL SUR LA VÉGÉTATION 19 qu’il est certain que la « nitragine » s’est montrée un produit actif et utile à la végétation dans des cas bien définis. De même les essais ont naturellement été infructueux quand le milieu était physiquement impropre au développement des organismes infé- rieurs actifs, ou bien encore quand l’ensemencement microbien n'était pas effectif par suite de la préexistence des microbes dans le sol avant l’inoculation. D'autre part, il faut remarquer que la propriété de fixer l'azote gazeux ou celle de produire quelques décompositions de substances définies ne sont pas des fonctions essentielles des microbes doués de ces propriétés. On sait que les bactéries qui produisent ces toxines (1) doivent se trouver dans des conditions très spéciales pour produire une quantité maximum ou même importante de toxines. De même les inoculations des sols ne seront sans doute très efficaces, au point de vue de la fixation de l'azote gazeux ou des décompositions utiles que peuvent produire les bactéries, que lorsque nous connaîtrons bien et saurons réaliser les condi- tions particulières de la mise en œuvre maximum de ces fonctions spéciales. On voit que l’idée d’étudier les flures bactériennes des sols -Pouvait promettre de beaux résultats. En dehors de la fixation de l'azote libre, il y a en effet à élucider quelles sont les réactions de grande utilité qui se produisent par l'intervention de microbes spéciaux pour rendre immédiatement assimilables certaines sub- . stances azotées ou autres. Les récentes expériences de Caron et de J. Stoklasa sur ces questions donnent des résultats encourageants (2). Les observations et les expériences bactériologiques de Caron prouvèrent que chaque plante cultivée influence beaucoup, quali- tativement et quantitativement, le développement des espèces mi- crobiennes du sol. Si bien que la flore bactérienne d’un sol diffère suivant la plante cultivée. De là à essayer de favoriser cette sorte d'association entre les deux il n’y avait qu’un pas. Il est intéressant de noter que l’étude des actions biologiques réciproques, de cette nature, peut ainsi s'étendre non seulement à (1) Martin : Ann. Inst. Past., 1898. (2) Chemiker Zeitung, 1898, N° 20. — Annales agronomiques, 1888, L XXIV, N° 4, p. 171. 20 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. toutes nos plantes cultivées mais encore aux conditions de déve- loppement des plantes spontanées. La géographie botanique pourra ainsi trouver peut-être la clef de questions non résolues relatives au déplacement ou à la disparition d’espèces herbacées locales. Au point de vue pratique cette découverte a conduit à essayer l'ensemencement des sols avec des espèces bactériennes utiles, recueillies et élevées en cultures pures. Un produit de ce genre, basé sur les expériences de J. Stoklasa, est depuis quelques mois connu sous le nom d’alinite et recom- mandé aux praticiens. Alinite. — Le microbe actif de ce produit serait le Bacillus Ellenbachensis «, reconnu identique au Bacillus Megatherium de Bary. Les expériences faites par Stoklasa, O. Laxa, Fr. Duchacek, ont permis de mesurer les quantités d’azote libre fixées par ce microbe. Celui-ci possède en outre le pouvoir de solubiliser l'azote des matières organiques. Cultivé sur fibrine et nucléine il a solu- bilisé en 76 jours 22 p. 100 de l’azote total, avec production de composés amidés acides de la série grasse. On sait aussi que les pentoses constituent un des aliments les plus favorables à son développement (1). L'emploi des cultures de ce bacille est des plus simples. On prend une faible quantité, soit 15 à 30 milligrammes, de la poudre jaunâtre sèche et conservée à l’obscurité où se trouvent les spores du bacille. On la verse dans 30 à 100 cmc d’eau et on agite le flacon. Celui-ci laissé ouvert pendant 24 heures est agité plusieurs fois … afin de favoriser la dissémination des bactéries. L’alinite dont nous avons disposé et qui nous était fourni pour l’expérimenter provenait de la maison d’origine, qui, seule, livre jusqu'ici ces cultures de bactéries pour la pratique agricole. Nous avons vérifié le fait que l’alinite possédait encore son activité en constatant qu’elle produisait une multiplication très abondante et rapide du nombre des bactéries dans l’eau ensemencée. F4 La délicatesse des actions physiques ou biologiques qui se poursuivent dans la terre arable doit nous mettre en garde contre les généralisations trop hâtives. Cependant nous pensons qu’il est utile, par des expériences nombreuses, de fixer ce qu'on de (1) Stoklasa : Nouvelles recherches biologiques sur le bacille de l'atinite. | ia Annales agronomiques 1898, t. XXIV, ne 25, p. 253. a. INFLUENCE DES MICROBES DU SOL-SUR LA VÉGÉTATION 21 attendre de l’emploi de lalinite dans l’état actuel des connaissances relatives aux microbes du sol. Notre but a été : 1° d’expérimenter si l’application de l’alinite dans le sol produit une influence marquée sur la capacité de crois- sance en poids d’une plante donnée, placée dans certaines condi- tions et de mesurer cette influence ; 2° d’expérimenter dans les conditions ordinaires de culture afin de constater si l'influence de l’alinite existe encore pratiquement. Nos expériences, trop peu nombreuses pour qu’on puisse sans doute décider définitivement, seront néanmoins une contribution à la résolution d’une question qui en ce moment même est à l'étude dans bien des stations expérimentales. I. — Cultures en pots sur sol de jardin. Nous avons choisi pour nos expériences le Lin, plante dont nous avons déjà suivi le développement détaillé au cours d’un précédent. travail et que nous reconnaissons comme très PAPA aux études précises relatives à l’accroissement en poids. . La végétation du Lin est régulière, et les pieds sont très compa- PAhls. A cause de la His des graines on ne peut penser calculer _le poids exact de chacune d’elles. Pour éviter l'erreur possible qui proviendrait des différences de poids des graines initiales, voici comment l’on a opéré. _ Dans un paquet de graines de lin on a choisi à la main de belles graines aussi semblables que possible. Puis dans ces graines triées on a puisé six lots de 30 graines pesant le même poids total à deux milligrammes près. Six pots remplis d'un même poids. de terre fine de jardin ont été préparés en deux séries de trois. Chaque pot a reçu trente graines placées à la main. Dans une première série, n°s 4, 2, 3, on a versé sur les. grains en place quelques centimètres cubes d’une solution renfermant 20 milligrammes d’alinite pour 30 centimètres cubes d eau et les graines ont été recouvertes avec un peu de terre fine. : Les pots de la deuxième série, n° 4,5, 6, n ont pas reçu d'’alinite. … Après quelques jours la re étant Lu on à éliminé les 22 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE plantes dont la taille était plus grande que la moyenne, c’est-à- dire deux ou trois par pot. On a enlevé également les plus petites, de façon à maintenir dans chaque pot 15 plantes bien venues, de taille comparable, dans les six pots. Cette sélection étant faite le plus tôt possible, on a des cultures très comparables; la cause d'erreur pouvant provenir d’inégalités individuelles est considéra- blement atténuée, et l'expérience est beaucoup plus rigoureuse. On a enlevé avec soin les petites germinations adventices qui se produisaient accidentellement pendant la végétation (graines d’orties, de mouron). Les deux séries de pots étaient placées sur une plate-forme en pierre au milieu d’un jardin et à deux mètres de distance. Les conditions d’éclairement et d’exposition étaient semblables et l’on a arrosé également tous les pots. La végétation a été très similaire dans les six cas, ainsi qu'on a pu le constater par la taille, et par la floraison qui a débuté sensiblement en même temps. Dès ce moment, on pouvait constater qu'il existait deux ou trois pieds par pots qui avaient du retard et dont la floraison vint seulement quelque temps après et ne fut suivie que d’une fructi- fication imparfaite et vite arrêtée. Le même phénomène s’est produit dans les deux séries, de sorte qu’on peut rapporter les résultats définitifs soit à 45 plantes par culture, soit au nombre vrai de plantes adultes bien fructifiées et plus développées. Quand les capsules ont êté bien jaunies dans toutes les cul- tures, on a arraché tous les pieds avec soin de façon à éviter les pertes de feuilles desséchées. On sait que le Lin fournit encore des fleurs alors que les premières capsules sont depuis longtemps très mûres. Au moment de la récolte il y a donc eu des fleurs arrêtées dans leur évolution. Cette cause d’erreur inévitable est peu importante pour la comparaison des résultats, puisque tous les lots sont dans le même cas. Elle explique cependant les iné- galités de développement dés fruits sur chaque pied et par suite ses différences de rendermènt qui peuvent se produire d’un lot à l’autre. Il n’y aurait pas avantage à faire la récolte successive des plantes ayant terminé leur évolution. En effet, il existe des difié- rences assez sensibles dans la vitesse de développement de quel- ques pieds. Les retardataires se trouveraient donc sans concur- INFLUENCE DES MICROBES DU SOL SUR LA VÉGÉTATION 23 rence sur un sol remué et libéré des pieds plus avancés dans leur développement. On introduirait ainsi des différences dans les con- ditions de nutrition des diverses plantes au moins pendant une partie de la végétation. Il en résulterait sans doute des erreurs plus grandes que celles qu’on voudrait éviter. Les plantes ont été laissées sur une table au sec, pour se dessé- cher lentement à l'air. Après deux mois, alors que les plantes étaient semblables au point de vue de la dessiccation, on a fait les pesées. Le tableau 1 donne les chiffres obtenus. La différence des résultats obtenus est, comme on le voit, très favorable à la conclusion que l’alinite a exercé une action spéciale sur les sols et les plantes de la première série (N°5 1, 2, 3). Les résultats sont positifs : la végétation a été favorisée dans de grandes proportions dans les trois cultures qui ont reçu de l’alinite. Pour mesurer les différences obtenues, on peut calculer le poids moyen des plantes, soit en comptant les 15 plantes de chaque sorte comme équivalentes, soit en s’en tenant seulement aux plantes fertiles. On obtient les chiffres du tableau 2. Il est donc hors de doute que presque toutes les plantes de la première série ont trouvé des conditions de nutrition beaucoup plus favorables que celles de la deuxième série. D'autre part, les conditions de cultures ont été réalisées aussi comparables que possible pour toutes, sauf l’addition d’alinite dans les pots de la première série ; il semble donc qu’on puisse imputer à l’action de l’alinite les excédents obtenus dans les récoltes de la première série. Il est certain que dans les conditions de culture en grand, l'expérience serait moins démonstrative. Il y a en effet des causes d’erreur qui peuvent alors ôter aux expériences la précision qui peut ressortir des expériences de moindre étendue. Quand on examine les résultats dans l’expérience ci-dessus, on voit, d’ailleurs, que si l’alinite est active, son action devait se manifester avec une grande intensité. Le sol, en à effet, était une terre de ee suffisamment riche « en 1e SÉRIE. — PLANTES AYANT REÇU DE L'ALINITE YC 5 NOMBRE POIDS TOTAL : POIDS DES nu | DES PLANTES DES PLANTES | TIGES ET RACINES CORRE POIDS DES me | me FRUITS ET GRAINES | GRAINES MONDÉES FERTILES | STÉRILES | Fertiles et stériles | Fertiles | Fertiles | Stériles | TOTAL 1 12 3 15 gr. 500 | 13.920 | 11.380 | 1.580 | 12.960 2.540 1.212 2 11 n 15 gr. 010 | 13.060 | 10.550 | 1.950 | 12.500 2,510 0.955 3 12 si 47 gr. 500 | 46.050 | 42.490 | 1.460 | 13.950 3.560 1.860 Totaux] 10 3 | 48 gr. 020 | 43.030 | 34.420 | 4.990 | 39.410 8.610 4.027 Ph E 1à Qme SÉRIE. — PLANTES N'AYANT PAS REÇU D'ALINITE 1 14 1 14 gr. 695 | 14.360 | 44.445 | 0.360 | 14.795 2,900 1,370 2 12 3 41 gr. 600 | 40.480 | 8.860 | 1.120 | 9.980 1.620 0.650 8 12 3 11 gr. 700 | 10.500 | 8.950 | 1.200 | 10.150 1.550 04 40 Totaux] 38 7 37 gr. 995 | 35.330 | 29.255 | 2.670 | 31.925 6.070 2,460 F AVATAV AAÔdINVLOH AG WIVHANAI9 ANAUU 25 INFLUENCE DES MICROBES DU SOL SUR LA VÉGÉTATION matières organiques utiles au développement des: bactéries. Le nombre. des pieds par pots était assez grand relativement pour que. les plantes se trouvent un peu à l’étroit et ne puissent atteindre TABLEAU 2 ‘lo SES | Ve 96 °/o 88 Vo 6€ | 839 | A cer | vec | / v'ox ++: pepe Eee Li 2[PUISQ}U99 poil 0° 0 880 0 GI 0 30€ °0 G£0'0 L£0'0 99° 0 €&"0 |" "qu | eL op ouejd enbego . 9P 1N9A8} U9 SIUOPAOXE &90°0 | Zg1'0 | zoL'o | vo | 2600 | -ser'0 | 60L‘o | €%'0 in) 9600 | so | so | so. | 60 | 10150 | 0 | 0 y (0 00° 0 GET 0 8£L 0 £L8'0 €70: 0 80H 0 99° 0 £LL'0 G L60°0 LOS" 0 0180 GEO 1 1600 &61'0 98L'0 8L6'0 ? YU 0 CG 0 860 | 8c&' 680: 0 | 16 0 | GLS 0 990° cgr°0 L68' 0 00°} LEE Y aa LES 0 0€6' 0 991" ‘I 980°0 6€& -0 866 ‘0 LE €90'0 L9r'0 ££8' 0 000° EF 10H 0 &IG 0 8760 | O97H 080 0 6970 398" 0 ££0'H SANIVHD LA4|SANIOVU LA AUALLNA . [SANIVUO LA/SANIOVU LA HHALLNA SANIVH9 ‘ SANIVUD | SLIQUA SHDIL ALNY'Id : SLIAMA S4DIL ALNV'Id ER EEE | 22 2 © . : : sN AIUAS - SATILUAA SALNV'Id SH ANNDVHO UNOd NAAON SdIOd. SHINV'Id SF SHQ ANNOVHO HAOd NHAON SGIOd 26 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que le tiers ou le quart de leur poids habituel. Quand ce fait se produit, il est hors de doute qu’un apport nutritif donné, repré- sente par rapport à la plante un bien-être relatif plus important. Les conditions de température et d'humidité ont été en outre très favorables au développement des organiques microbiens des sols. Il semble donc légitime de conclure à l’action effective de l’alinite, dans les conditions de l’expérience, et par conséquent à l'utilité de poursuivre des recherches sur les effets possibles qui peuvent résulter de l’application pratique des cultures microbiennes aux sols cultivés. Les expériences suivantes faites dans les conditions ordinaires sont d’ailleurs concordantes avec les résultats précédents FL qu’on va en juger. Il. — Cultures ordinaires sur sol de jardin. Les expériences ont porté sur le Sarrasin et le Lin. Elles ont été pratiquées dans deux localités très éloignées, afin d'éviter les causes d’erreur pouvant résulter d’influences locales de sol ou de climat. L'un des essais a été installé près de Nancy, dans le champ d'expériences de la Faculté des Sciences. Il a porté sur le Sarrasin. L'autre essai comprend des cultures comparatives de Lin, ins- tallées à Fontainebleau, au Laboratoire de Biologie végétale de l’Université de Paris. Voici les conditions et les résultats des expériences : CULTURE DE SARRASIN (Sur 202, de sol de jardin). Semis le 18 mai. On a semé en lignes espacées de 50 centimètres, 150 grammes de graines qui avaient été humectées avec un peu d’eau contenant , 90 milligrammes d’alinite, puis séchées à l'air. Dans le voisinage presque immédiat, afin d’avoir un sol très comparable, on a semé le même poids de graines humectées sim- plement avec de l'eau sans alinite, puis séchées. | : La récolte était bien venue dans les deux cas. A maturité on a coupé les tiges à la base et l’on a pesé les tiges après dessiccation à l'air. Les tiges qui avaient, il est vrai, perdu beaucoup de feuilles INFLUENCE DES MICROBES DU SOL SUR LA VÉGÉTATION 27 portaient des graines de maturité comparable. On a trouvé à la pesée : EN FAVEUR DE LA SÉRIE Î SERIE I CUTLURE AVEC | CULTURE SANS ALINITE ALINITE er DE pe TOTAL °/0 Poids des plantes coupées) 6 kilogr. 250 | 5 kilogr. 580 | 0 k.670 | 120, Poids des graines. . . .| O kilogr. 925 0 kilogr. 860 | O k. 065 | 7,5 0 Ainsi la végétation a donné, dans le sol qui a reçu l’alinite, un excédent de poids de 12 °/., et une récolte de graine également plus élevée de 7,5 °/.. CULTURE DE LIN (Sur 10", de sol silico-calcaire de Fontainebleau (1). Semis le 20 mai dans deux carrés de 5 mètres. On a semé en lignes espacées de 15 centimètres 50 grammes de graines par carré. Avant de refermer les sillons on a placé, à la main, sur les graines de l’un des carrés, de la terre fine tamisée qui avait été arrosée et imbibée d’eau contenant de l’alinite (25 milligrammes d’alinite pour 30 centimètres cubes d’eau). La levée a été régulière dans toutes les lignes et les résultats obtenus à la récolte ont été les suivants : Poips TOTAL DES |PoiDs DES GRAINES PLANTES RÉCOLTÉES “650 0°295 Sol Sans alinite. >: eu 1°480 0*270 Excédent en faveur du sol inoculé. . . . 0*170 0“025 Proportion centésimale de l'excédent . . 11.4 0/0 9.3 2/0 | DO AVOC ANS. 6 SC ue 1 Paca mm nm (1) Cette expérience a été faite au Laboratoire de Biologie végétale de Fontaine- bleau. . . +. Ne REVUE GÉNÉRALE DE: BOTANIQUE On voit que le sol qui a reçu l’alinite a porté une végétation plus développée. La différence est du même ordre que pour le Sarrasin. ConNcLUS10N. — Toutes les expériences précédentes semblent indiquer que l'apport d’alinite exerce une action utile qui se manifeste par un plus grand développement végétal des plantes, et par une récolte de. graines plus abondante. Pa. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 Er 1896 /Suite). II. — ANGIOSPERMES I. Tissus Certains auteurs, de Bary, Pokorny, admettent que les poches sécré- trices des Myoporacées se forment par voie lysigène, c’est-à-dire dans un nodule sécréteur dont les éléments résorbent leurs membranes en procédant du centre vers la périphérie; d’autres, M. Van Tieghem et M'° Leblois, soutiennent que les poches débutent par un idioblaste qui donne, par divisions successives, naissance au tissu sécréteur ; il n ya pas de destruction, mais simple écartement de cellules, le processus est schizogène ; de plus Mi: Leblois indique que l’huile apparaît dans les cellules épithéliales mêmes et filtre à travers leurs membranes dans la cavité centrale, J. BRIQUET (1) a repris l'étude de ces poches sécrétrices et admet avec M. Van Tieghem qu’elles se constituent suivant le mode schizogène, mais pour cet auteur l’huile se forme dans les membranes en voie de gélification, et le noyau qui vient se placer à ce moment contre Ja membrane ne serait pas étranger à cette gélification ; celle-ci déter- nee «donc un néraucasement dé la poche par voie lyzigène ; les poches “des t donc à la catégorie appelée par Tschirch schizo-lysigène. W. StEGK (2) avait, avant la précédente communication, consacré à ces poches schizo-lysigènes un mémoire où il étudie leur distribution, leur mode de formation et le lieu de la sécrétion chez les Térébenthacées, les Diptérocarpées et les Hamamélidacées ; il y signale pour ces poches les caractères que J. Briquet a retrouvés chez celles des Myoporacées ; même mode de développement schizogène, même sécrétion dans l’épais- seur de la membrane qui se gélifie. G. Lurz (3) a de son côté étudié les poches sécrétrices des Myrtacées. Leur forme est ordinairement sphérique ou ellipsoïdale ; elles prennent (1) John Briquet : Sur les poches sécrétrices schizo-lysigènes des Mypporecéer (C. R. Acad. des Se., , 1896, p. 515). (2) Willy eu Die schizolysigenen Secretbehalter (Jahrb. f. w. Bot., XXVIL, 1895, p. 197-243. P! | (3) G. Lutz : er die Oblito-schizogenen Secretbehälter der Myrlaceen, _ (Bot. Centralbl. LXIV, 18%, P. 145. 2 pl.). 1 30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE naissance de bonne heure aux dépens de une ou deux cellules épider- miques ; celles-ci se distinguent des voisines par leur contenu granuleux et leur forme plus régulière ; elles se divisent et les cellules qui dérivent de cette division s’écartent les unes des autres en constituant un espace intercellulaire; l’origine de ces poches est donc nettement schizogène ; es cellules qui bordent le méat ne contiennent pas trace de sécrétion; elles constituent la couche dite résinogène est formée par une substance mucilagineuse contenant des granulations insolubles dans l'alcool, et s’oblitèrent assez vite après la formation de cette couche ; c’est cette oblitération qui leur a valu de la part de Tschirch la dénomina- tion de poches sécrétrices oblito-schizogènes, Comme ces poches sécrétrices se forment ici de très bonne heure, INA y que le produit de sécrétion n’est 5 SE pas une simple substance de rejet, SKY mais qu’elle a un rôle utile dans le ee BTS TS NX - développement de la plante. Nous ne suivrons pas O. Cui- MANI (1) dans tous les détails ana- mais ne s’a- ils sont Fig. 14. — Poche sécrétrice d’Anacar- dium occidentale, ayec les parois tent jamais ; souvent segmentés et se dirigent alors toujours dans la même direc- des cellules sécrétrices plus ou moins gélifiées (D'après Sieck). tion, les extrémités restant les unes contre les autres; on ren- contre souvent dans ces laticifères une oblitération partielle due à la iurgescence des tissus environnants et dans un c P étudiées l’auteur a observé la présence de gouttelettes de même nature - chimique que le suc des laticifères. Chimani s’est servi avec succès comme colorant du latex de l’alkan- nine dissoute dans de l'acide acétique; cette méthode permet en parti- culier de bien différencier les laticifères des cellules à tannin et des tubes criblés qui contiennent souvent une substance analogue au latex et de distinguer par suite les anastomoses véritables ou apparentes. © (4) O0. Chimani ; Untersuchungen über Bau und Anordnung der Milchrôhren mit besonderer Berucksichtigung der Dre rt und Kautschuk date *: Pflanzen. (Bot. Centralbl. LXI, 189, p. 305. 2 pl.). REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 31 On admettait jusqu'ici d’une ière classique e que le développement des tubes criblés de la Vigne est indirect, que les cellules procambiales ou cambiales qui doivent leur donner naissance se divisent d’abord longitudinalement en deux éléments, le tube criblé et la cellule compa- gne. M. CHAUVEAUD (1) montre que ce n’est que très tardivement dans les régions en voie de croissance que s’effectue cette division ou même qu’elle peut ne pas se produire; le cloisonnement du tube criblé ne se indirect, peuvent être réalisés dans un même faisceau se LiGnier (2) propose une nouvelle nomenclature des tissus secon. daires basée sur la loi des surfaces libres de E. Bertrand ; ce dernier auteur avait défini de la manière suivante les tissus sbetadaire: : «d’une génératrice ne produisant ni bois ni liber) est sous la dépendance d’une surface libre (réelle ou virtuelle), elle produit du liège entre elle et la. surface libre, du tissu fondamental secondaire sur sa face opposée ; toute zone cambiale dépendant d’une surface libre produit du liber secondaire entre elle et la surface libre, du bois secondaire sur sa face opposée. » Lignier fait remarquer que le terme de liège implique l'idée e n’est pas assez précis; de même celui de tissu sacrifié par lequel Bertrand désigne le tissu préexistant situé contre la surface libre fait songer à la mortification superficielle des organes et ne répond par suite pas à la généralité des cas. Lignier propose d'appeler épicine tous les tissus compris entre cette surface libre et la zone génératrice; le tissu sacrifié de Bertrand devient ’épicine primordial, son liège l’épicine secondaire ; de même le terme apocine désignerait tous les tissus qui su ubissent Paétion de la surface libre et qui se trouvent au-delà de la zone génératrice. L'auteur applique sa nomenclature à un certain nombre d’exemples et montre que l’exis- tence d’une surface libre peut produire une action se traduisant autre- ent que par l’apparition de tissus dirt (assise plissée de l’endoderme, de l’assise vilifère, etc. On a signalé de nombreux cas di oe rise autres que l’endo- derme ; telles sont le liège des Myrtacées (O. Lignier), des Hypéricacées, de certaines Rosacées (Douliot), l’assise pilifère des Conifères et des Cycadacées (Van Tieghem). O. ILacnier (3) en signale un nouvel (1) Chauveaud : Sur le développement . jrs criblés chez les Angios- permes. (C. R. de l’Acad. des Sc., CXX, 1895, p. (2) O. Lignier : Coutribsiioes à la roma des tissus secondaires, (Bull. Soc. Linn. de Normandie, 4° Série, IX, 1895, p (3) 0. Lignier : Sur 1 une assise plissée ss gl ‘chez les Isoetes. (Bull. se la Soc. Linn. de Normandie, 4° série, IX, 1895, p. 42-46). À 4 .: : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE .. cie dans la ligale des Isoetes ; elle existe sur la face basilaire du pied de cette ligule; elle se distingue très nettement du tissu ligulaire qui est formé de grandes cellules, à protoplasma très vacuolaire, alors que les cellules du tissu plissé sont petites et à protoplasma abondant ; elle est d’origine sous-épidermique ; vers les bords du pied de la ligule se trouve en-dessous de ce tissu plissé une plage vascularisée constituée par des cellules de Mr à à ordinaires, mais dont es parois sont ornementées de réticulations et d rappelant celles des vaisseaux ligneux. La position de l’assise plissée entre le bois conducteur des liquides Lignier un rôle analogue à l’endoderme des racines; le cadre de plisse- ment que possèdent ces tissus aurait peut-être pour rôle de nr la solidité à une très grande perméabilité. (A suivre). e | M. MouLiARD. 425 — Lille. Imp Le Bigot frères ses ‘Le Gérant Th. Clerquin. . MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT a Revue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois = chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec Puee et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d’avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. Adresser les demandes prefere mandats, etc., à M. _— DUPONT, 4, rue da Bouloi, à Pari Adresser tout ce qui Se a la rédaction à M. ape BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, ou note e de l’Estrapade, Par Il sera rendu compte dans ls revues spéciales dir: ouvrages, mémoires ra été adressé au Directeur de la Rev pue . sur la couverture. uteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique 0 ont Por réal à vingt-cinq exemplaires en tirage à part, nb. FU VE VC JV Le hate uèun A ct dent et tn A té Sr rt ar ee ne de à os td LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la | Revue générale de Botanique AUBERT, docteur ès sciences. BATTANDIER, professeur à l'Ecole de ecine d’Alger. BRIQUET, aptes à l’Université de Genève _ (Gaston), membre de l'Acadé- e des Sc cs ee . l'Académie des scien ñ née ST de la Société de Mycologie. _Bournoux, doyen de la Faculté des hé D han directeur- on à l'Ecole : des Hautes-Etudes er maître de CosRrranes à l'Ecoie Normale en ares Courix, docteur ès sciences . Daçuiccox, Porte de Confins LE Sorbonn Dani, dés ès sc DASSONVILLE, vétérinaire e larmée. : DEvaux, maître de Conférences à Un - versité de Bordeaux. _ l'pvémsata: membre de l'Académie des . a sciences. : Durour, directeur-adjoint du Labora- toire de Biologie végétale de Fon- tainebleau, Erixsson (Jakob), professeur à l’Acadé- mie royale d’Agriculture de Suède. FLABAULT, professeur à l’Université de Montpellier. FLor, docteur ès sciences. Focxeu, docteur ès sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum. Gain, maître de Conférences à V'Uni- versité de Nancy. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE, es à l’École de médecine de Gran, professeur à la Fe GuiGNarD, membre de l’Académie des sciences. HeckeL, professeur à l’Université de Marseille. Henry, professeur à l’École forestière | de Nancy. | Henvier (L’Abbé Joseph). Hickeu, garde général des forêts. HocareurTiNer, docteur > sciences de de Genèv. Hoursrrr, docteur ès sciences. Hu Fe. lauréat de FInstitut. Hy (l'abbé), dde ur à la Faculté catholique d'A grress professeur : l'Université de Lau FE DE RE docteur ès sciences. _ Janczewskt (de), ion à l’Univer- sité de Cracovie JonkMax, de l'Université d’Utrecht, JumELLE, professeur-adjoint à la Faculté des Sciences de Marseille. Le | ces, de e l'Univeraité de ESS La cr tr: de Quito. = des : sciences de Toulouse. Vaicor ee » directeur de l'Observatoire Fa | Van Pets ne À l'Académie ; °es poinnees. Luno, de l’Université de Copenhague. ner (Conwa ia mia l'Uni- sité äe Min MaGnin, UE à l'Université de Besançon. MaRMIER, re ès sciences, de Vns- | . tilut Pas MaASCLErF, en de l’Institut, MarrucuotT, maître de Conférences à la Sorbo _—. directeur de la Station forestière e l'Est. “Cat professeur à l’École és méde- cine de Rouen. un MozLiarp, chargé de Conférences à la Sorbonne, ue NaupiN, membre de l'Académie des sciences. PALLADINE, professeur à l'Université de Varsovie. PARMENTIER, docteur " sciences. l PouLsen, docteur ès sciences, de Fur ; versité de Copenhague. ne PRiILLIEUx, professeur à l'Institut agro nomiqu — LES _… ie de Conférences à l'Uni- . ersité de Tou è sis (Charles), ohodtir. | Ray, docteur ès | RUSSELL (William), docteur ès scianet _Saporra (de), correspondant de ont “4 titut PC sciences. Snaine docteur ès sciences. e. | THOUVENIN, professeur à l'École de 1. . unes de Besançon. F6 x vÉ. du M. Winter cuir: tié à Pilniwoscité de. D de mél | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE : TOME ONZIÈME Livraison du 15 Février 1899 N° 12e PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR ss AR pe nor 4 AS | 1899 es 4 — ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE DE LA FLORE DU HAUT. __ BASSIN DE LA SALLANCHE ET DU TRIENT (avec. une carte), par M. Paul Jaccard. ÉTUDE GÉO-BOTANIQUE DE LA: FLORE DU HAUT BASSIN DE LA SALLANCHE ET DU TRIENT par M. Paul JACCARD. I. — INTRODUCTION. La région dont nous allons nous occuper et que, pour abréger, nous désignerons sous le nom de haut bassin du Trient (1), est, au point de vue géographique, parfaitement délimitée. Elle se trouve entièrement sur le versant oriental de la grande arète montagneuse qui s’étend presque en ligne droite de la Dent du Midi au Buet, suivant la direction N.N.0-S.S.0. Ceite chaîne, qui ne descend guère au- dessous de 2500 mètres, sépare très nette ment notre région des Alpes lémaniennes occidentales. Trois vallons s’y découpent, séparés par des chaînons assez élevés, ne communiquant entre eux que par la région haute alpine (Le col de Barberine est à 2480 m., celui d’Emaney à 2427 m.). Ce sont les trois vallons de Salanfe, d’'Emaney et de Barberine. Ces trois vallons ont une conformation tout à fait comparable, leur altitude inférieure est entre 1800 et 1900 mètres et tous pré- sentent des versants s’élevant au delà de 3000 mètres. Tous les trois s’ouvrent vers l’est sensiblement, dans la direction de la grande coupure valaisanne (2). Enfin, ce qui leur donne, au point de vue qui nous occupe, un intérêt tout particulier, c’est qu'ils sont tous les trois partagés par la ligne de séparation des terrains calcaires (1) La Sallanche et le Trient s’embouchent dans le Rhône, à une si petite dis- tance l’un de A du ‘il serait possible, sans Less 48 à de peine, de les réunir dans leur cours infér 3 La partie A du vallon de Barborine est plutot PEU E.-S.W. : Rev. gén. de Botanique. — XI, | 3 34 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE préalpins et des terrains cristallins appartenant à la grande chaîne centrale. A l'est, le gneiss compact contribue seul au modelé du terrain, tandis qu’à l'occident s'élèvent les assises néoco- miennes et urgoniennes de la Dent du Midi, de la Tour Salière, du Pic de Tanneverge, etc. La ligne de séparation passe par les cols du Jorat, d'Emaney, de Barberine et du Vieux (vallon des Vieux Emossons). Elle est marquée par des affleurements de cornieules triasiques plus ou moins étendus et par quelques lambeaux de carbonifère. Un semblable parallélisme de configuration rendait désirable une élude comparative de la flore de ces trois vallons. C’est ce que nous exprimions déjà en 1896 dans une note sur la flore du vallon de Barberine publiée avec la collaboration de M. J. Amanu (1). J’ai réussi cet été à mettre ce projet à exécution en visitant à deux reprises cette contrée : une première fois vers la fin de juillet, en compagnie de mon ami M. Th. Rittener, dont la collaboration m'a été très utile; une seconde fois un mois plus tard, vers la fin d’août. J'ai complété les notes et les matériaux recueillis dans ces explo- rations et dans celles d’années antérieures, par les indications du précieux « Catalogue de la flore des Alpes valaisannes » de M. H. Jaccard d’Aigle. é On trouvera à la fin de ce travail une carte de la région sur laquelle j'ai essayé de délimiter les formations et les associations végétales les plus caractéristiques (PI. 1). Cette carte est la repro- duction agrandie d’une feuille de l’atlas topographique suisse au 1/50000. L’excellence de cette carte en ce qui concerne le figuré du terrain, permet de se rendre compte facilement des relations exis- tant entre les formations végétales d’une part, la déclivité du sol, sa nature géologique et son exposition d'autre part. Des indications aussi diverses ne sauraient figurer sur un simple croquis avec toute la précision désirable. Comme on le verra d’après la carte, nous ne nous occupons que de la rive gauche du Trient, la seule que l'on puisse rattacher topo- graphiquement aux Alpes lémaniennes. La superficie florale de notre territoire ne dépasse guère 60 kil., (1) Paul Jaccard et Jules Amann : Bulletin de la Soc. vaudoise des sciences _ naturelles, v. MES, p. 278- 289. FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 35 et, à part quelques espèces des prairies subalpines qui, dans les parties les plus basses, atteignent leur limite supérieure, toutes les espèces que nous aurons à envisager s’y distribuent entre 1900 et 2500 mètres d'altitude. x" + ! Lorsque de Salvan on gagne Salanfe ou Emaney, on voit vers 1850 mètres la prairie subalpine assez brusquement remplacée par les pelouses alpines, dans certaines stations du moins. Ces prairies subalpines sont d’ailleurs très uniformes et frappent davantage par leur exubérance que par leur composition florale. On y remarque surtout les tiges élevées des grandes Astrances, des Raïponces (P. spicatum et betonicaefolium) et de la Bistorte (P. Bistorta), les ombelles des Chaerophyllum Villarsii et aureum, des Campanules (C. barbata et rhomboïdalis), du Trèfle de montagne, etc., etc., plantes que nous retrouverons pour la plupart dans la région alpine proprement dite, mais engagée dans d’autres associations. Parmi les espèces intéressantes, disséminées par ci par là entre 1700 et 1800 mètres, nous citerons : Dracocephalum Ruyschianum, Bupleurum stellatum, Veronica spicata, de gros buissons de Cytisus _alpinus, et, contre les rochers, quelques rosettes épanouïies du rare Saxifraga Cotyledon. Les gorges sauvages par lesquelles l'Eau Noire de Barberine descend en cascades sur le Trient, sont trop abruptes pour être praticables au botaniste, et c’est plutôt au col de La Gueulaz, sorte de fenêtre étroite, à 1950 mètres d’altitude, que se trouve l’ouverture de ce vallon vers la vallée du Rhône. La région qui nous occupe est presque complètement dépourvue _de forêts ; on y rencontre seulement dans les parties basses et vers l'ouverture quelques Mélèzes isolés et quelques Arolles. L’altitude n’est, à cet égard, pas seule en cause, car sur toutes les pentes qui descendent directement contre la vallée du Rhône, ou du moins qui sont à lorient de notre territoire (pentes du Perrou, du Bel- Oiseau, du Luisin, du Salantin}, la forêt monte souvent au-delà de | 2000 mètres avec le Pin des montagnes, le Mélèze et l’Arolle, accompagnés de toute une flore silvatique qui s’arrète avec eux. L'état de dénudation des vallons de Barberine, Emaney et Salanie est relativement récent, ainsi que le prouve la présence de troncs d’Arolle et de Mélèze conservés en parfait état dans les dépôts tour- 36 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE beux de cette région. Par ci, par là, d’ailleurs, on voit émerger du pâturage de vieilles souches aux trois quarts pourries, derniers ves- tiges des forêts d'autrefois. Une des causes les plus actives de déboisement nceicnt de la grande consommation de bois nécessitée par la fabrication du fro- mage, Chaque été, et cela depuis des années, on s’est approvisionné aux alentours des chalets, brüulant impitoyablement ce combustible si facile à récolter. Il n’y a rien d'étonnant, dans ces conditions, que la limite forestière s'abaisse. Ce qui surprend, toutefois, c’est que la reconstitution naturelle soit presque nulle dans toute la région défrichée. Actuellement, les fromagers d’Emaney, en sont à brûler l'A/nus viridis et le Rhododendron, que l’on récolte une année à l’avance pour les laisser sécher. Tout inférieur que soit ce combustible, il constituera cependant une ressource très appréciée jusqu’au jour où l’on constatera que la limite de l’Alnus viridis s’est abaissée de deux ou trois cents mètres. ET Ce qui se passe à Salanfe, Emaney et Barberine, permet de toucher du doigt l'influence considérable que l'homme peut avoir sur le caractère floral d’une contrée : en détruisant soit la forêt de conifères, soit les buissons d’Alnus, il fait disparaître en même temps les associations florales qui les accompagnent. I. — ÉTUDE COMPARATIVE DE LA FLORE DANS LES TROIS VALLONS. À. LES PLATEAUX INFÉRIEURS. On ne peut guère parler de plateau dans le petit vallon d’Emaney, les flancs s’abaissent sensiblement jusqu’au thalweg du torrent qui coule en gorge presque dès son origine. Par contre, les alluvions de la Sallanche constituent un plateau étendu, en grande partie couvert par une prairie alpine d’un carac- tère floral très uniforme et ne présentant rien de particulier (1). } Une bonne partie des eaux de la Sallanche filtrent au travers des moraines terrains perméables (cornieules), entourant le plateau Êr: gs suite duquel u des à les viennent sourdre ensuite tranquillement : manière, la prairie n’est pas _— chaque année comme FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 37 Tout autre est le plateau de Barberine ; sa partie inférieure, ou Plat d’Emosson, située à 1750 m., est presque entièrement occupée par une tourbière, que le torrent, surélevé par son alluvionnement, laissait subsister, mais que la création récente d’une canalisation est en train d’assécher. Actuellement, elle ne présente plus que par places son ancien caractère et plusieurs plantes intéressantes en ont sans doute déjà disparu. Ce n’est plus guère qu’un «caricetum » dans lequel on rencontre, entre autres, les espèces suivantes : Carex fœtida, Davalliana, muricata, echinata, stricta, aterrima. C’est dans la partie de cette tourbière restée intacte que j’eus la chance de rencontrer le Carex pauciflora, non encore signalé dans le bassin du Trient, et chose plus rare, le Carex microglochin, qui n’était connu jusqu'alors que dans quelques stations de la grande chaîne centrale, où il paraissait atteindre sa limite occidentale dans la vallée de Bagne. Les alluvions du bord de l’Eau-Noire présentent une trentaine d'espèces essentiellement calciphiles, provenant soit du fond du vallon principal, soit du vallon des Vieux-Emossons. Cette colonie erratique mérite d’être signalée. Nous y trouvons à 1750 mètres : Achillea atrata, Campanula cenisia, Cerastium latifolium (1), Epilo- bium Fleischeri, Draba aizoides, Gentiana bavarica, Erigeron alpinus, Hutschinsia alpina, Senecio incanus, Thlaspi rotundifolium, Linaria alpina, Saxifraga oppositifolia, biflora, aïzoides, Aizoon, etc. Grâce à la nature de la station, ces plantes ont pu descendre fort au-dessous de leur limite habituelle et s’installer en pleine prairie subalpine. C’est également sur ce plateau, au bord d’un fossé vaseux, que M. Amaon trouva le Bryum cyclophyllum Schwägr., non encore signalé en Suisse (2). La partie supérieure du vallon de Barberine forme à 1850 mètres un plateau séparé d’Emosson par un seuil gneissique coupé d’une gorge de 1 kilomètre de longueur environ. Ce plateau supérieur est traversé par les bras nombreux du torrent qui divague chaque année et le recouvre de galets et d’alluvions. Dans ces conditions, (4) Un lapsus calami nous a fait écrire à tort C. wniflorus dans notre précé- | dent travail déjà cité. Loc. cit., page (2) Pour la cs Race du vallon de Barberine, voir P.Jaccard et J. Amann. Loc. cit., pass 38 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le pâturage alpin ne réussit pas à s'étendre beaucoup. Au milieu de ces alluvions essentiellement calcaires, s’épanouit l’Epilobium Fleischeri, qui est la plante envahissante, Avec elle, on remarque Linum alpinum, Hippocrepis comosa, Biscutella lævigata, Anthyllis Vulneraria, Linaria alpina, Gentiana bavarica, Salix retusa, Petasites niveus ; quelques rares Graminées, Poa alpina, Avena Scheuxzeri, Festuca Halleri, et c’est à peu près tout. Toutes ces plantes sont disséminées, la prairie ne réussissant pas à s'établir sur un sol aussi caillouteux et si peu stable. Les seules plantes spéciales à ce plateau et que l’on ne retrouve pas dans les deux autres vallons, sont Oxytropis neglecta et Gentiana asclepiadea, signalées par Payot, mais que je n’ai pas récoltées moi- même, et Viola palustris qui est assez répandue dans les parties inondées laissées en contre-bas sur les bords du plateau. 2. VERSANTS GNEISSIQUES FORMANT LES RIVES DROITES DES TROIS VALLONS. Les rives droites des trois vallons, du moins dans leur portion inférieure, présentent le même substratum et sensiblement la même conformation. À Barberine, ce sont les flancs du Perron, dont les assises gneissiques forment encore la base de la Pointe de Finive; à Emaney, les pentes de Fontanabran et de la Rebarmaz; à Salanfe, le versant septentrional du Luisin. Au point de vue floristique, rien n’est plus uniforme que ces trois versants. En décrivant l’un d’eux, nous décrirons les deux autres. Nous prendrons comme exemple le versant droit d'Emaney, en notant, dans l’ordre où nous les avons rencontrées, les plantes et les associations Vepétales caractéristiques. A. Formation de l’Alnus viridis. — Sur les pentes exposées au levant, dans les parties basses, entre 1800 et 2100 mètres, où l’hu- midité est toujours considérable, ds viridis et les plantes de l’accompagnent présentent une exh vraiment Au milieu du feuillage vert sombre de l’Alnus, dont les sinus s'élèvent jusqu’à deux mètres, le Rhododendron envahit les grandes déclivités, s'accroche aux parois des gros blocs et en couronne le sommet; par ci par là, le Sorbus aucuparia tranche sur le fond par sa teinte plus claire. PRESS A et SE FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 39 Grâce à leur exposition, ces pentes se conservent humides, la | rosée s’y maintient longtemps et, par un beau jour d'été, la frat- cheur qui règne au milieu de ces fourrés de hautes herbes et de 4 buissons forme un contraste frappant avec la chaleur qui règne _ sur les pentes opposées. J'ai pu m'en convaincre tout particulièrement lors de ma seconde visite (fin août). La pluie n’était pas tombée depuis plus de trois semaines, et la chaleur, à la montagne comme à la plaine, avait été remarquablement forte. Grâce à une rosée abondante, _ jusque vers midi, le dessous des buissons et des grandes plantes herbacées qui les accompagnent restait mouillé, ainsi que le terreau, toujours très épais et atteignant souvent 40 centimètres de profondeur. Pourtant, à ce moment-là, aucune eau ne ruisselait nulle part, et tant sur les pentes de Salanfe que sur celles d’Emaney (versant droit), il eût été impossible de trouver le moindre filet d’eau, hormis le torrent descendant du névé de la Rebarmaz et celui qui, du névé du Luisin, s'écoule vers le lac d’Autan (Salanfe). Les nom- breux petits torrents, si tumultueux au commencement de l'été, étaient à sec. On voit donc que la rosée seule, lorsque l eRHOSTOR vient réduire la durée et l'intensité de l’insolation, suffit pour entretenir une humidité abondante pendant la période de M alors qu'il ne tombe pas de pluie pendant longtemps. Grâce à cette humidité, la végétation de ces pentes se trouve fort en retard sur celle du versant opposé. A part le Rhododendron qui termine sa floraison au milieu de juillet, c’est dans la seconde quinzaine d'août que la plupart des autres plantes sont en fleurs. Voici les espèces rencontrées en compagnie de l’A/nus viridis. Par leur constance sur tous les versants gneissiques, humides et couverts d’Alnus, elles forment une des associations végétales les plus caractéristiques (1). Ce sont : sur l’humus, Mulgedium alpinum, Veratrum album, Adenostyles albifrons et alpina, Achillea macrophylla, ‘Imperatoria Ostruthium, Ægopodium Podagraria, Ranunculus aconiti- folius, Aconitum Lycoctonum et Napellus, 4 quilegia vulgaris, Phyteuma (1) Pour abréger, les noms des espèces citées ne sont _ suivis dé nom d’au- teur. Nous avons pris toujours le nom adopté dans le re de la flore valaisanne de Henri des où dans la flore suisse de Grèm 40 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE spicatum et betonicaefolium. Toutes ces plantes atteignent et sn sent un mètre de hauteur. Rubus idaeus, Vaccinium uliginosum et Myrtillus, Knautia arvensis, Trollius europaeus, Polygonatum verticillatum, Gentiana purpurea, Geranium sylvaticum, Solidago virga-aurea, Prenanthes purpurea ; quelques exemplaires d’Arnica montana disséminés sur des blocs couverts de Lichens. Par ci, par là : quelques buissons de Lonicera coerulea, Alchimilla vulgaris, Lycopodium Selago, Carex ferruginea et atrata, Anemone sulfurea (en fruits), Saxifraga rotundifolia, Campanula rapunculoides, Chaerophyllum Villarsii, Cirsium spinosissimum, Deschampsia fleruosa, Poa vivipara, Astrantia major ! un exemplaire (1), Astrantia minor, Campanula Scheuzeri, Homogyne alpina, Arabis bellidifolia, Crepis aurea, Leontodon autumnalis, Ranunculus acris, API Lonchitis et Filix mas, Allosurus crispus. Sur les rocailles dénudées : Epilobium spicatum, Valeriana trip- teris. Dans les endroits plus is et plus humides : Sarifraga Aizoides et stellaris, Viola biflora, Oxalis acetosella, Oryria digyna. Sur le sommet de gros blocs formant station sèche : Juniperus nana, Hieracium pilosum, Phyteuma hemisphaëricum, Arnica montana. = Cette formation de l'Alnus viridis présente exactement la même composition florale dans les trois vallons. Néanmoins j’y ai ren- contré, dans une petite station à Emaney, quelques pieds de Streptopus amplexifolius, que je n’ai pas trouvéailleurs. Cette plante, dont la distribution est très sporadique, n'avait pas encore été signalée dans la région. En outre, à Salanfe, j'ai également rencontré à l’entrée du vallon, quelques échantillons du rare Saussurea alpina, qui y avait été indiqué par Thomas il y a un demi-siècle, mais qui n'est pas indiqué dans le catalogue de Henri Jaceard comme ayant été retrouvé depuis (2). Ce qui me frappe, c’est l’absence de Saules dans cette formation ; à part quelques buissons de $S, Myrsinites, trouvés au bas de la pente à Salanfe, je n’en ai rencontré aucun. (1) En versant de l'acide Fr el sur le terreau et les sables sous- jacents je n’ai observé aucune effervese (2) Loc. cit., page sa, LA LÉ FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 41 Le vallon d’Emaney, mieux encore que les deux autres, nous montre, d’une manière frappante, le rôle que joue l’erposition dans l'établissement de la formation de l’Aulne vert. Dans la partie inférieure du vallon, les deux versants sont constitués exactement par la même roche, leur déclivité (surtout vers leur base, la plus intéressante au point de vue de la flore) est sensiblement la même ; les sommités qui dominent les deux ver- sants ont à peu près la même hauteur (entre 2600 et 2700 m.) et pourtant le versant gauche, exposé au midi et au couchant, éclairé la plus grande partie du jour, est absolument privé d’Alnus, le Rhododendron n’y constitue pas de formation continue, la variété florale y est beaucoup plus grande et aucune espèce n’y devient prépondérante au même degré. B. Formation du Calluna vulgaris. — Suivant la déclivité du terrain et son exposition, la formation de l’Aulne vert monte jus- qu’à 2,300 m. Sur le versant droit d’'Emaney, à l’entrée du vallon par exemple, la pente en est couverte jusqu’à 2,100 m. A cette altitude, règne un petit plateau qui interrompt la grande déclivité du versant. Aussitôt, le caractère change, la formation de l’Alnus fait place à un « callunetum » présentant l’aspect des portions les plus sèches des tourbières. Outre la Bruyère, le sol est couvert de Rhododendrons, d’Airelles, spécialement du Vaccinium uliginosum, des Loiseleuria (Azalea) procumbens, des Camarines { Empetrum nigrum). Quelques buissons de Lonicera cœrulea et Juniperus nana ; à l’ombre de ces buissons prospèrent des Sphaignes, des Mousses et des Lichens {Sphagnum acutifolium, rigidum et Girgensohnii, Hypnum Schreberi, Hylocomium splendens, Solorina crocea, Cetraria islandica, Cladonia rangiferina, Stereocaulon corallinum). Le nombre des espèces herbacées qui s’épanouissent sur cette formation est des plus faible; j'y ai noté : Geum montanum, Des- champsia flexuosa, Hieracium piliferum, Phyteuma hemisphæricum, Carex brunescens, Scirpus cæspitosus. Lorsque la pente plus forte et la présence de quelques éboulis graveleux permet l'établissement d’une petite pelouse, le nombre des espèces augmente; on y trouve alors : Leontodon autumnalis, Campanula Scheuzeri, Potentilla aurea et salisbu“gensis, Astrantia ; minor, Trifolium alpinum, Festuca violacea, Alchemilla vulgaris, 42 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Phyteuma hemisphæricum, Campanula barbata, Soldanella alpina, Euphrasia minima, Geum (Sieversia) montanum, Lycopodium Selago, Selaginella spinulosa, Sorbus aucuparia, Arnica montana, Rosa alpina, Senecio Doronicum, Gentiana purpurea. C. Formation de VA zalea procumbens et de l’'Empetrum nigrum. — Au-dessus du «eallunetum », vers 2200 m. sur les rochers secs et les pentes mamelonnées, apparaît une formation nouvelle, caractérisée par la prédominance de l’Azalea procumbens et de l’Empetrum nigrum émergeant d’un sol plus ou moins envahi par le Lichen des rennes et le Lichen d'Islande, accompagnés de quelques Mousses. Suivant l'exposition et le degré de sécheresse du sous-sol, cette _ formation présente trois types, marqués par la grande prédominance que présentent soit l’Azalée, soit la Camarine, soit les Lichens. Sur les arêtes, ainsi qu'au sommet des mamelons où la séche- resse est la plus grande, les touftes serrées des Cladonia rangiferina, Cetraria islandica, Stereocaulon corallinum, recouvrent complète- ment le sol d’un tapis blanc ou gris que percent avec peine de petits rameaux de Bruyères, d’Airelles, de Camarine, d’Azalée, quelques touffes de Carex curvula, Agrostis alpina et rupestris, Avena versicolor, Leontodon pyrenaeus, Phyteuma hemisphericum, Hieracium piliferum. Après trois semaines d’un temps parfaitement sec, il m’a été possible de faire sortir par la pression quelques gouttes d’eau de ce tapis de Lichens en apparence si sec. Quelques Mousses et Sphaignes à peine visibles à l'extérieur sont entremêlées aux touftes de Lichens et retiennent l'humidité dans la petite couche d’humus ainsi protégée. La teinte blanche des Lichens doit sans doute favoriser le rayonnement, et la compacité du tapis qu'ils forment entraver l'évaporation de l’eau contenue dans le terreau sous-jacent. Souvent, lorsque la couche d’humus est très mince ou même nulle, le sol est recouvert par les rameaux rampants de l’Azalea procumbens qui parfois s’étendent fort loin de leur souche et s'appliquent en un tapis serré sur les rochers qu’ils recouvrent à l'exclusion de toutes autres plantes. Au pied des mamelons, où l’humidité est un peu plus abondante, c’est la Camarine qui devient dominante sur un tapis de Mousses et de Lichens. " FLORE DU HAUT, BASSIN DU TRIENT en \ D. Formation de l'Alchemilla pentaphylla. — Tout à côté des for- mations précédentes dans les combes ou les petits plateaux tardi- . vement abandonnés par la neige {1}, le sol se recouvre d’un gazon beau vert dans la composition duquel domine l'Alchemilla penta- phylla. Ses feuilles finiment découpées s'appliquent contre terre, et, mélangées au Salix herbacea, et au Meum Mutellina, elles forment une couverture continue au milieu de laquelle émergent seuls les petits capitules du Gnaphalium supinum var. pusillum et du Leucan- themum alpinum, ainsi que les tiges basses des Veronica alpina, Cardamine alpina, Potentilla aurea, Siebaldia procumbens, Cerastium trigynum, Plantago alpina. Dans les portions les plus bumides, le tapis passe au vert som- bre; c’est le gazon serré du Polytrichum septentrionale constellé des corolles blanches du Cerastium trigynum et du Saxifraga stellaris. Sur les flancs des rochers voisins, quelques Trifolium alpinum, Primula viscosa, Gentiana purpurea, Silene exscapa, Juncus trifidus, Sempervivum montanum. Chose curieuse, les Lichens crustacés si abondants à ErT altitude sur les protogynes du massif du Mont-Blanc, sont plutôt rares ici, le gneiss compact étant sans doute trop lisse et trop peu fissuré pour leur donner prise. | Avant d'abandonner ce versant droit d’Emaney, j'aimerais à signaler encore un bel exemple que j'y ai rencontré, comme preuve du rôle considérable que joue l'exposition dans la distribution des plantes alpines. Il s’agit de la combe de la Rebarmaz. Cette combe, située entre Fontanabran et la Rebarmaz, possède un grand névé persistant dont la fonte alimente un torrent qui, après avoir rempli un petit lac de barrage, descend en cascades dans une gorge peu profonde jusqu’au ruisseau d’Emaney. La combe en question étant à peu près perpen- diculaire à la direction du vallon principal s’ouvre doné sensible- ment du N. au S., de sorte que l’une de ses faces se trouve en plein midi. Tandis que la pente à exposition nord est formée d’éboulis presque complètement dénudés, la face méridionale qui s'élève au-dessus du petit lac à 2,200 mètres environ est couverte de Rhodo- (1) Ce que 0. Heer appelle « Schneethälchen » combes de neige. 44: REVUE GÉNÉRALE, DE BOTANIQUE dendrons s’élevant au milieu d’une flore vigoureuse d’aspect et de composition florale semblable à celle du versant gauche du vallon prin- cipal. Je citerai en particulier Bupleurum stellatum et Centaurea nervosa que je n'ai pas rencontrés ailleurs sur le versant droit du vallon principal, même plus bas, mais qui abondent par contre sur le versant gauche mieux exposé. Partout ailleurs, dans les parties avoisinantes, domine, à partir de 2,150 mètres déjà, soit la formation des Lichens, Azalées et Cama- rines, soit la formation de l’Alchemilla pentaphylla ; c'est donc bien à l'exposition seule, les autres conditions étant semblables, qu’il faut attribuer le développement floral dont nous venons de parler. Au-dessus de 2,300 mètres, on ne rencontre plus guère que des touffes isolées de Ranunculus glacialis, des Draves, des Androsaces, des Saxifrages et quelques gazons de Silènes. En somme, sur l’ensemble des trois versants droits, dans leur portion gnéissique du moins, j'ai noté pour ma part une centaine d’espèces qu'il est possible de récolter en fleurs vers le milieu et la fin d’août (il serait possible sans doute d en découvrir encore quel- ques-unes qui m'ont échappé). Ces plantes se répartissent, suivant les conditions de l'altitude du sous-sol et de FeXposition, de la manière suivante : Formation de l’Alnus viridis, une soixantaine; callunetum : 4 à 5 espèces particulières; formation de l’Azalea procumbens et de l’Em- petrum nigrum : une dizaine ; formation de l’A/chemilla pentaphylla : une dizaine ; hauts rochers et éboulis : une dizaine d’espèces. Comme nous l’avons fait remarquer plus haut, la flore de ces versants droits est très uniforme, il n’y a guère que 4 ou 5 espèces parmi celles que j'ai récoltées qui soient spéciales à l’un de ces versants, ce sont : Lychnis viscaria, Lycopodium clavatum, et Carex pauciflora trouvés sur les flancs du Perron, Streptopus Frans à . Emaney, et Saussurea alpina à Salanfe. L’impression qui ressort d'une herborisation sur ces pentes gneissiqnes à exposition au levant est plutôt celle d’une pauvreté relative, Les formations exubérantes de quelques espèces accapa- rent tout le terrain, ne laissant aux concurrentes, moins bien adaptées aux conditions spéciales de ces versants, que des stations restreintes. FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT. 45 Il suffit, au milieu de ces pentes gneissiques, si uniformes dans leur conformation, de quelques blocs isolés, s’échauffant rapide- ment au soleil, de quelques vieux troncs, d’un dépôt graveleux, ou de toute autre condition accidentelle pour constituer une petite station favorable au développement de quelques espèces qui ne trouveraient pas dans la plus grande partie du terrain avoisinant les conditions nécessaires. Parmi ces dernières nous pouvons citer Botrychium Lunaria sur un bloc de gneiss, Astrantia major sur des éboulis graveleux, Arnica montana, Hieracium villosum, Geum mon- tanum, sur de gros blocs (1). 3. VERSANTS GAUCHES DES TROIS VALLONS. A. Portion qneissique. — La partie gneissique des versants gauches est située, à Barberine par les pentes du Bel-Oiseau, et de Fontanabran à Emaney par le flanc méridional du Luisin ; quant au vallon de Salanîe, il ne possède guère de gneiss sur le flanc gauche, sauf les pentes du Salantin qui tombent sur le vallon de Van et sont déjà un peu en dehors de notre territoire, Dans leur ensemble, ces pentes gneissiques à exposition méri- dionale sont un peu plus abruptes que celles du versant opposé, elles ne portent point de glaciers ni de névés permanents (2), aussi, sont-elles en général plus sèches. Les buissons d’A/nus et de Rhodo- dendron y apparaissent rarement, et la flore qui les accompagne acquiert moins de prépondérance. Partout où elles sont recouvertes d’une couche de terreau suffi- sante, ces pentes ressemblent dans une certaine mesure, par leur formation florale, aux pentes calcaires. Les plus grosses différences proviennent de la présence des éléments silicicoles remplaçant les calcicoles, et de l’état d'avancement de la végétation. | Outre les éléments que l’on rencontre {sur la face opposée, la flore des versants méridionaux s’enrichit de nombreuses espèces qui donnent au tapis végétal une plus graude variété et qui Pr (1) On me pardonnera de faire une description aussi détaillée de ces foie tions que Kerner, O. Heer et d’autres ont déjà caractérisées. Il m'a paru utile d’insister sur ce point afin de mieux mettre en relief les facteurs déterminants dans la distribution du tapis végétal de la contrée que nous étudions. (2) I y a là évidemment une relation de cause à effet, l” pores Les grande de la fonte des neiges rendant nécessairement l'érosion lus: tie 4 46 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sont mème localisées dans un seul des trois vallons; c’est le cas en particulier pour les espèces suivantes : Serratula Rhaponticum, rencontré dans une petite station à Emaney, au-dessus des chalets, à 1.900 m.; récolté par H. Jaccard sur les pentes du Salantin au-dessous de la limite de la région forestière, c. 1,800 m. Aquilegia alpina, pentes de Fontanabran sur Barberine, 1.900 m. Braya pinnatipida, montée du col de la Gueulaz sur Barberine et montée du vallon des Vieux-Emossons. Arenaria biflora, pentes de Fontanabran sur Barberine. Dianthus Carthusianorum, à Emaney, pentes du Luisin, 4.900 m. (IH serait possible qu’il se trouve à Barberine, mais je ne l’y ai pas rencontré.) Saxifraga Cotyledon, gorges de Barberine et d’'Emaney. Rare. Bupleurum ranunculoides, à l'entrée du vallon need 750 m. (d” après H. Jaccard). Artemisia Mutellina et Achillea Moschata, pentes du Luisin sur Émaney, 2.200. Très rares. Artemisia spicata, vallon des Vieux-Emossons (sur son versant méridional, 2.000 m.). Senecio incanus, pentes du Luisin sur Emaney, 2.400 m.; vallon des Vieux-Emossons, 2.000 m.; amené par le torrent jusqu’au plateau inférieur d'Emosson, 1.750 m. Hypochæris radicata, pentes du Luisin sur Emaney, 1.900 m. Afin de montrer d’une manière plus frappante le caractère différentiel des deux versants, nous donnons la liste des espèces recueillies sur le versant gauche d’'Emaney (pentes méridionales du Luisin), en les transcrivant dans l’ordre de la récolte, ce qui permettra d'établir facilement la comparaison avec la liste des espèces du versant Opposé. Cependant nous rendons attentifs à ce fait que nos récoltes sur le versant gauche ont été faites les 27 et 28 juillet, tandis que celles du versant opposé datent d’un mois plus tard. Néanmoins l'état d'avancement était . même; dans les deux cas on était en pleine floraison. : Entre 1,850 et 2,000 mètres, nous sommes en pleine prairiealpi É d'un caractère plutôt luxuriant. ce 7, 2 FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 47 En montant à partir des chalets, nous notons : Calamintha alpina, Daphne Mezereum, Ranunculus montanus, Galium sylvestre, b. anisophyllum, Rumex scutatus, Campanula Scheuzeri, Trifo- Lotus corniculatus, Hypericum quadrangulum, Leontodon pyrenæus, Acbhillea Millefolium, Brunella vulgaris et grandifolia, Alchemilla mon- tana, Potentilla grandiflora, Serratula Rhaponticum, Cerastium campes- ‘ tre, Dianthus Carthusianorum, Hypochaeris radicata, Centaurea nervosa, Phleum alpinum, Euphrasia minima, Arabis bellidifolia, Crepis aurea, Nardus stricta!, Plantago montana et alpina, Euphorbia Cyparissias, Astrantia minor, Carum Carvi, Silene rupestris, Alchemilla vulgaris, Silene inflata, Paradisia Liliastrum, Phyteuma betonicaefolium, Gentiana excisa, Hieracium Pilosella, Cerastium triviale, Geum montanum, Carex nigra, Potentilla salisburgensis, Veronica saxatilis, Polygala alpestris, Tormentilla erecta, Vaccinium Myrtillus, Campanula barbata, Polygonum viviparum, Nigritella angustifolia, Calluna vulgaris, Gentiana campestris, Helianthemum grandiflorum, Alnus viridis et Rhododendron ferrugineum (quelques petits buissons, par ci par là), Juniperus nana, Rosa alpina, Meum Mutellina, Arnica montana, Trollius europaeus, Leucanthemum vulgare, Lonicera coerulea, Betonica hirsuta. Dans un petit replat humide : Tofeldia calyculata, Calluna vulgaris, Tormentilla erecta, Carex Daval- liana, Parnassia palustris, Juncus alpinus, Euphrasia alpina, Carex echi- nata, Selaginella spinulosa, Thesium alpinum, Orchis mascula, Homogyne alpina, Scirpus cæspitosus, Pinguicula vulgaris et grandiflora. En rentrant sur la pelouse : 1.960 m. Campanula rhomboidalis, Sorbus Hostii, Valeriana oflicinalis pb. angustifolia, Chaerophyllum Villarsii, Veronica officinalis, Briza media, Gagea Liottardi, Alectorophus major, re album, Imperatoria Ostru- thium, Geranium sylvaticum, S , Bartsia alpina, Anemone sulfurea, Linum catharticum, Viola calcarata, Homogyne alpina, Luzula Hieracium Laggeri Schutz, Crepis montana et grandiflora, Trifolium badium, Pimpinella saxifraga, Vaccinium uliginosum. Sur des escarpements de rochers gazonnés : Primula viscosa, Asplenium septentrionale, Trifolium alpinum, Phy- teuma hemisphaericuum, Valeriana montana, Vaccinium Vitis Idæa, Hieracium murorum, Bupleurum stellatum, Saxifraga aspera et aizoides, Melampyrum sylvaticum, Cardamine alpina, Viola biflora, Silene nutans, Hieracium villosum, Saxifraga Aizoon, Aconitum Napellus, Sempervivum tectorum, Artemisia Mutellina! (deux ou trois exemplaires seulement), Solidago Virga aurea, Paradisia Liliastrum, Lilium Martagon, Anemone 48 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE narcissiflora !, Cotoncaster vulgaris, Scabiosa Columbaria, Knautia arven- sis, Centaurea montana, Valeriana officinalis b. angustifolia, Phyteuma spicatum, Centaurea nervosa, Bupleurum stellatum, Arnica montana, Deschampsia fluxuosa, Pedicularis tuberosa, Adenostyles albifrons. Vers 2,000 m. et au-dessus sur des escarpements herbeux et sur les rochers : Azalea procumbens L.,Myosotis alpestris, Androsace imbricata, Veronica saxatilis, Carlina acaulis, Alchemilla alpina, Sedum anacampseros, Cirsium spinosissimum dans des stations humides avec Bellidiastrum Micheli, Carex ferruginea, flava et lepidocarpa, Allium Schoenoprasum, Thalictrum aquilegifolium, Ranunculus aconitifolius, Coeloglossum viride et albidum, Hieracium aurantiacum, Anthyllis Vulneraria, Rumex acetosa, Hedysarum n n santemum alpinum, Botrychium Lunaria (rare), Galeopsis intermedia, Biscutella laevigata. Vers 2,200 mètres, sur des rochers : Polypodium vulgare, Cystopteris fragilis, Aspidium Lonchitis, Arétoë taphylos Uva ursi ! Gymnadenia odoratissima, Gaya simplex, Senecio incanus, Silene excapa, Pedicularis verticillata, Androsace carnea !,Achillea moschata ! (les deux en très petit nombre), Anemone vernalis. Antennaria carpathica, Soldanella alpina, Erigeron unifloru A partir de 2,300 mètres les pentes très abruptes du Luisin (ver- sant d’Emaney) sont très pauvres, on n’y rencontre guère que les dernières plantes que nous venons de citer avec quelques Agrostis, Festuca et Poa alpins, quelques Gnaphales, Plantains, Alchemilles, etc. En somme assez peu de chose. La belle végétation cesse à par- tir de 2,200 mètres déjà. Au-dessus de cette altitude nous n’avons pas rencontré les formations d’Azalea procumbens, d'Empetrum nigrum et de Lichens signalées sur le versant opposé. La grande déclivité des pentes Supérieures du Luisin en est une des causes, sans doute, mais leur grande sécheresse doit en être la raison déter- minante. Au sommet, rencontré Ranunculus alpestris et R. glacialis, côte à côte. Au milieu de la pente gneissique vers 2,000 m. sur les restes d’une moraine calcaire, nous notons : Carduus defloratus. Sorbus Hostii, Anemone alpina et narcissiflora, Erigeron uniflorus, Campanula thyrsoidea, Biscutella laevigata, Globularia cordifolia, Campanula pusilla, Centaurea scabiosa, Hieracium villosum, Pedicularis Barrelieri, Crepis montana, Oxytropis montana Laserpitium À FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 49 latifolium, Astrantia major, Antennaria dioica, Allium schoenoprasum v. foliosum, Primula farinosa, Nigritella angustifolia v. rosea, Thlaspi rotun- difolium, Hutschinsia alpina, Phaca astragalina. Abstraction faite de ces dernières plantes trouvées sur substra- tum calcaire, la liste précédente comporte environ 200 plantes (plus ‘exactement 190), soit le double de celle que nous avions dressée pour le versant opposé. Au point de vue des formations, le plus grand nombre se rattache à la Prairie alpine avec les diffé- rences qu'elle présente suivant le degré de sécheresse ou d’humi- dité des stations. Un petit nombre appartient franchement à la flore des hauts rochers et à celle des éboulis. Il est intéressant de comparer ce versant d’Emaney avec le ver- sant correspondant de Barberine, soit les pentes du Bel Oiseau et celles de Fontanabran. Les pentes du Bel Oiseau ressemblent extra- ordinairement, quant à leur conformation et à leur déclivité, à celles du Luisin (versant d’Emaney), et dans leur partie exposée au midi, la flore y est tout à fait comparable. Il n’en est plus de même pour Fontanabran. Vers le fond du vallon de Barberine, les pentes de la rive gauche ont une exposition franchement occidentale, aussi Voyons-nous apparaître la formation de l’Alnus viridis jusqu’à une altitude de près de 2,000 mètres. Là, ainsi qu’on. peut s’en Con- vaincre par l'examen de la carte, la pente est interrompue par un replat de faible déclivité. Brusquement, la formation précédente s'arrête pour faire place, dans les portions mamelonnées, à des pelouses de gazon rare, où dominent : Potentilla aurea, Plantago alpina, Siebaldia procumbeus, Chrysanthemum alpinum, Ranunculus montanus, Gaya simpler, Viola calcarata, Salix retusa, Trifolium alpinum, Luzula lutea, Astrantia minor, Phleum Micheli, Myosotis alpestris, Veronica aphilla, etc. Les petits plateaux et les combes sont occupés par la formation de l’Alchemilla pentaphylla, du Plantago alpina et Gnaphalium supinum. La faible déclivité du sol, entravant le rapide écoulement des eaux et diminuant l'intensité du rayonne- ment solaire (1) permet à une flore subnivale de s’installer entre 2.000 et 2.100 mètres, alors qu’à cette altitude les pentes méridio- ‘ nales plus inclinées et formées par la même roche gneissique à 2 kilomètres de distance, sont couvertes d’une riche prairie alpine. (4) Ce qui équivaut à une exposition défavorable. Rev. gén. de Botanique. — XI. | . na 50 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Une pente calcaire à exposition S.-W., située à vol d'oiseau à moins d’un kilomètre, est couverte d’une vraie prairie alpine jus- qu'à 2.300 m. d'altitude ; nous y avons relevé entre 1.900 et 2.300 m., sur une bande de 100 mètres de largeur, 130 espèces (1). B. Portions calcaires. — Les pentes calcaires de notre territoire ont une composition florale sensiblement différente de celle des pentes gneissiques. Leur caractère différentiel résulte tout d'abord de la présence d’un certain nombre de plantes calcicoles soit exclu- sives soit préférentes. Tandis que les versants gneissiques ne présentent qu’une tren- taine de silicicoles exclusives, nous avons noté sur les pass cal- caires plus de 50 calcicoles, soit près du double. D'autre part, lés stations calcaires sont moins uniformes et surtout, toutes les autres conditions extérieures étant égales, sont plus chaudes. Cet échauffement provient en grande partie, comme on le sait, de la perméabilité de cette roche et de la facilité avec laquelle elle se délite. L'observation suivante faite sur le Dracocephalum Ruyschianum, montre l'importance de la perméabilité du sol vis-à-vis de son échauffement. En montant à Salanfe, j'ai rencontré cette plante en pleine floraison à la fin de juillet, sur les pentes sèches du Salantin, à 1,800 m. environ, sur du gneiss, mais grâce à la déclivité, la petite couche de terreau qui le recouvrait était très sèche. A Barberine, à la même date, je l’ai trouvée défleurie à 2,200 mètres sur une pente calcaire sèche ayant aussi une exposition méridionale, tandis qu’à 900 m., au bas de la même pente où un terreau plus abondant entretient mieux l’humidité, la même plante était encore en bouton. L'influence de l'exposition se fait sentir aussi d’une manière particulièrement sensible sur les versants Let Ainsi, sur le versant nord des cols d’Emaney et de Barberine, à partir de 2.300 mètres, on ne rencontre plus guère que quelques rares plantes de rocailles et de rochers, mais dès qu’on a passé le sommet du col et qu’on arrive sur le versant opposé entre 2.400 et 2.500, on entre en plein dans la prairie alpine, bien que la nature du terrain soit exactement la même. Tandis que nous avons noté plus de 120 espèces sur les pentes de cornieule et de calcaire jurassique au versant (1) P. J. et J. Am., loc. cit., p. 284. e FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT ot méridional, nous n’en avons rencontré qu’une soixantaine sur les mêmes terrains du versant nord. Il est vrai que l’exposition de ce versant est des moins favorable grâce à sa proximité de la puis- sante masse de la Tour Salière, qui forme au-dessus de lui un véritable mur glacé. La nature de la roche calcaire peut être aussi la cause de diffé- rences sensibles dans la composition de la flore. Ainsi, le calcaire néocomien alpin, plus foncé et se délitant mieux que l’urgonien, blanc et compact, donne une variété de stations que le tapis végétal trahit. Il en est de même pour les cornieules du trias. Il n’est pas facile habituellement de déterminer la part qui revient à la nature de ces diverses roches, attendu que leurs couches se superposent et se rencontrent en général à des altitudes ou dans des expositions et des conditions de déclivité différentes ; cependant nous pouvons donner comme termes de comparaison la liste des espèces récoltées entre le lac d’Autan et le sentier du col d'Emaney (pentes inférieures du Luisin sur Salanfe, à 2,100 mètres environ) où la cornieule et le calcaire jurassique inférieur se trouvent dans des conditions com- parables. 1. Sur la cornieule : Gentiana excisa f. angustifolia, Gypebph ris repens, Aster alpinus, Helianthemum oelandicum, Primula auricula, Dryas octopetala, Oxytropis montana, Lo reticulata, Lrébfbdiun Selago, Sesleria coerulea, Semper- vivum montanum, Bellidiastrum Michelii, Linum alpinum, Pedicularis mA pe Arctostaphyllos Uva ursi, Anthyllis Vulneraria, Globularia cordifolia, Sorbus Chamaemespilus, Phaca frigida, Gentiana bavarica, Trifolium alpinum, Ranunculus alpestris, Pinguicula alpina, Mrs Barrelieri, Potentilla verna. Saxifraga aizoides et Aizoon, Silene acaulis, Achemilla alpina, Laserpitium latifolium, Hieracium villosum, at verna, Polygala alpestris, Nigritella angustifolia, Ajuga pyramidalis, Myosotis alpestris, Salix serpyllifolia. 2. Sur le calcaire jurassique, outre les précédentes : Geum montanum, Veronica alpina, Trifolium montanum, Ranunculus montanus, Homogyne alpina, Viola calcarata, Poa vivipara, Campanula Scheuchzeri, Hieracium glanduliferum, Senecio Doronicum, Hutschinsia, alpina, Saxifraga Androsace, Gentiana brachyphylla, Cardamine alpina. Je ne voudrais pas affirmer que ces 15 espèces doivent leur pre- sence à la nature de la roche jurassique et ne pourraient point se trouver sur la cornieule ; il faudrait pour cela constater que la 52 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE même chose se répète dans d’autres stations où les conditions sont semblables, ce qui n’est pas toujours facile à renconter. En atten- dant, ces deux listes pourront peut-être servir de documents com- paratifs. En somme, la comparaison de ces pentes dont la déclivité, l'altitude et l'exposition sont si semblables, nous montre que la nature du substratum seule n’entraîne pas dans la richesse florale des différences bien considérables. Afin de donner une idée de la flore des pentes calcaires et pour permettre la comparaison avec la composition florale des versants gneissiques de notre région, nous relevons la liste des espèces récoltées sur les flancs méridionaux de Gagnerie {contrefort de la Dent du Midi), entre 2.000 et 2.600 mètres. Pentes herbeuses et éboulis de 2.000-2.200 mètres : Coronilla vaginalis, Primula elatior, Laserpitium latifolium, Thalictrum minus, Linum alpinum, Stachys recta, Erigeron uniflorus, Gypsophyla repens, Adenostyles albifrons, Globularia cordifolia, Poa distichophylla, . Rhamaus pumila, Oxytropis montana et campestris, Biscutella laevigata, Teucrium montanum, Saponaria ocymoides, Sedum dasiphyllum, Kernera saxatilis, Campanula barbata, Erinus alpinus, Teucrium Scorodonia, Sene- cio Doronicum, Hieracium scorsoneræfolium, Botrichium Lunaria, Leon- todon hispidus, Dianthus sylvestris, Phyteuma betonicæfolia, Campanula thyrsoidea, Pedicularis Barrelieri, Linum catharticum, Aster alpinus, Onobrychis montana, Primula Auricula, Betonica hirsuta, Solidago tee aurea, Astrantia major, Athamantha cretensis, Pyrola minor (H. J.), Hieracium elongatum, Gaudini, pseudoporectrum (Brat). Polygala cha- maebuxus, Veronica chamaedrys, Cotoneaster vulgaris, Draba aizoides, Salix serpyllifolia, arbuscula, hastata, helvetica, Myrsinites, Lilium Martagon, Arctostaphyllos Üva ursi, Arnica montana, Rubus saxati- lis, Asplenium viride, Veronica bellidioides, Aspidium Lonchitis, Loni- cera cœrulea, Scabiosa lucida, Salix caprea, Sorbus chamaemespilus et aucuparia, Ajuga pyramidalis, Adenostylis albifrons et alpina, Valeriana . montana, Cirsium spinosissimum, Senecio Doronicum, Sesleria cœrulea, Geranium sylvaticum, Bellidiastrum Micheli, Daphne Mezereum, Semper- _vivum tectorum, Anthyllis Vulneraria, Thymus serpyllum, Hieracium villo- sum, Plantago alpina, Saxifraga Aizoon et bryoides, Homogyne alpina, Vaccinium Martillus et uliginosum, Galium sylvestre b. anisophyllum, Viola biflora, Myosotis alpestris, Selaginella spinulosa, Thesium alpinum, Gentiana nivalis, excisa Presl., acaulis auct., verna L., brachyphylla,cam- PE FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 59 pestris, lutea, punctata (1) (un seul exemplaire), Ranunculus montanus, Helianthemum grandiflorum, Erigeron uniflorus, Leontodon pyrenæus et hispidus Sur des éboulis : Crepis pygmaea, Salix retusa, Campanula pusilla. Sur une pelouse fraîche : Gaya simplex, Silene acaulis, Salix reticulata, Veronica aphylla, Poly- gala alpestris, Ranunculus alpestris, Viola calcarata, Gentiana bavarica Primula farinosa, Saxifraga aizoides, Bartsia alpina, Salix purpurea. Vers 2.200 m. : Crepis aurea, Coeloglossum viride et albidum, Potentilla salisburgensis, Cerastium arvense, Arenaria ciliata, Salix retusa, Dryas octopetala, Veratrum album (dès le bas de la pente déjà), Lotus corniculatus, Taraxa- cum officinale, Euphrasia officinalis, Astrantia minor ! (deux ou trois exemplaires), Viola biflora, Phyteuma betonicæfolia, Hieracium auran- tiacum, Imperatoria Ostruthium, Nigritella angustifolia, Anemone vernalis, Linum alpinum, Campanula Scheuchzeri, Hippocrepis comosa. Pelouses et éboulis depuis 2.300 m. Saxifraga oppositifolia, Pedicularis te Hedysarum obscurum, Pinguicula alpina, Phaca frigida, Oxytropis campestris, Astragalus aloie pumila, Antennaria carpathica, Aronicum scorpioides, Saxifraga androsace, S. atropurpurea, S. planifolia ! Carex foetida, Salix herbacea, Thlaspi rotundifolium, Cerastium latifolium, Linaria alpina, Androsace helvetica, conitum Lycoctum et Napellus, knemiène baldensis, Veronica fruticulosa. Helianthemum oelandicum, Androsace obtusifolia, Potentilla minima, Cherleria sedoides, Leontopodium alpinum (deux ou trois exemplaires seulement), M CGR Re Chrysanthemum alpinum, Trifolium SR Erigerou alpin Comme Graminées, nous avons rencontré : Avena Scheuchzeri, Antho- RE one odoratum, Deschampsia caespitosa, Agrostis alba et alpina, Phleum Micheli, Festuca violacea, Nardus stricta, Briza media, une Luzule : Luzula spadicea ; 3 ou 4 Carex. Si nous ajoutons à cette liste les espèces rencontrées dans d’autres stations de la portion calcaire, nous arrivons à un total d'environ 200 espèces. (1) Dans cette liste, comme dans les précédentes, nous ne répétons une même plante qu’autant qu’elle contribue dans des stations différentes pour une grande part à la cs florale, 54 REVUE. GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les principales adjonctions que nous avons à noter sont : En montant au col d'Emaney, sur la cornieule : Achillea atrata, Geum reptans, Draba tomentosa, Ranunculus parnas- sifolius. A Barberine, sur le versant méridional, au fond du vallon : Campanula thyrsoidea, Pedicularis foliosa, Orobus luteus, Dracoce- phalum Ruschyanum, Scabiosa Columbaria, Vincetoxicum officinale, Tofieldia calyculata, Paradisia Calluna vulgaris, Fragaria té Polygonum aviculare, Alsine verna, Geum rivale, Valeriana offici- is var. angustifolia, Ajuga Res Achillea de ur perennis, ae aquilegi ioliu, Parnassia palustris, Orchis Enfin, parmi les espèces rares ou à bon localisée, nous en trouverions encore quelques-unes à ajouter à notre liste. Comme on le voit, le nombre des espèces recueillies sur les pentes calcaires de Gagnerie est plutôt inférieur à celui du versant méridional gneissique du Luisin. Dans les deux cas la déclivité et l’exposition sont sensiblement les mêmes ; dans les deux cas, nous avons comme station, la prairie alpine, le rocher et les éboulis ; il est vrai qu'à Salanfe, nous partons de 1.900 m. tandis qu’à Emaney, c'est à partir de 1.850 m. que commence notre herborisation, mais cette différence est insignifiante. En comparant les deux listes précédentes, on constate qu'un tiers seulement des espèces sont communes aux deux pentes (une soixantaine environ). Parmi celles qui sont spéciales à l’un ou l’autre versant, nous notons sur les pentes calcaires de Gagnerie une cinquantaine de calcicoles exclusives ou préférentes et sur les pentes gneissiques de Luisin (versant d’Emaney), un peu moins d’une trentaine. Toutes les autres sont considérées comme indifté- rentes au point de vue de la nature chimique du substratum. Leur présence ne s'explique ni par la nature de la roche, ni par l'altitude ou l'exposition. Elle doit dépendre d’une part de la con- currence qu’elles éprouvent de la part des espèces au milieu des- quelles elles vivent et d’autre part peut-être de la situation acquise par suite de leur ancienne répartition. Le point essentiel qui me paraît ressortir de cette comparaison des deux versants, C’est que la richesse florale y est à peu près égale malgré la différence du substratum. . FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 59 La ressemblance que présentent ces deux versants dans leur déclivité, la nature de leur station et leur exposition me paraissent en être la raison. Cestrois facteurs doivent être soig tenvisagés lorsqu'on compare les formations florales des deux territoires, Ainsi, la pente calcaire du fond de Barberine dont nous avons déjà parlé, diffère (au point de vue de sa richesse florale, de ses formations et de son état d'avancement) si notablement de la pente voisine de Fontana- bran, surtout grâce à son exposition et à sa déclivité continue, tandis qu’elle ne diffère guère des pentes méridionales du Bel Oiseau ou du Luisin que par sa composition florale. Elle est moins riche que Gagnerie par suite de la moins grande variété de ses stations, en outre, la prairie alpine qui la recouvre dans sa portion inférieure est si luxuriante que plusieurs espèces ne réussissent pas à y pros- pérer et sont étouflées par des espèces dominantes plus rustiques. C’est à l’exhubérance des espèces compagnes de l’Alnus viridis qu’il faut attribuer la faible proportion des types alpins dans la flore du versant droit d’Emaney ; on n’y rencontre qu’un cinquième des espèces qui appartiennent à la flore alpine, les autres sont, soit des espèces ubiquistes des basses régions montagneuses, soit des espèces silvatiques. Dans l’ensemble du territoire on peut admettre 60 calcicoles pour 30 silicoles. Nous avons pris comme guide pour la détermina- tion de la calcicolie et de la silicelie les listes du Catalogue de Henri Jaccard. Pour le Valais tout entier il compte environ 240 cal- cicoles exclusives et préférentes, et environ 200 silicicoles. III. PROVENANCE DES ÉLÉMENTS FLORAUX. 1° Comparaison avec les contrées immédiatement avoisinantes. — Pour compléter notre étude nous envisagerons encore la région alpine du Salantin, versant méridional, celle de Fénestral, de l’Alpe de Catogne, de la Croix de Fer et du col de Balme, laissant de côté la rive gauche du Trient, qui se rattache plus directement au grand massif des Alpes granitiques centrales. ._ Parmi les espèces de ces régions que nous n’avons pas rencon- trées à Salanfe, nu et Barberine ou qui y sont très ar nous cilerons : 56 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pentes méridionales du Salantin : Erigeron Schleicheri et Vil- larsii, Serratula Rhaponticum, Juniperus Sabina, Poa laxa, Arte- misia Mutellina et spicata. A Fenestral : Braya pinnatifida, Ranunculus pyrenaeus. Col de Balme et Croix de Fer (1) : Arenaria biflora, Cerastium uniflorum, Geum reptans, Achillea nana, Aronicum Clusii, Gentiana punctata et tenella, Pedicularis rostrata, Chamæorchis alpina, Gagea minima, Draba frigida, Alsine recurva, Polygala alpina, Braya pinna- tifida, Bupleurum ranunculoides, Pedicularis recutita, Androsace carnea, Carex capillaris (Vieux Emosson), C. brunescens. Sur la rive gauche du Trient, en face de Finhaut, sous Crête et à Itroz, on rencontre le Streptopus amplexifolius et le Lycopodium clavatum. A Tête-Noire : Sorbus scandica. Vers le nord et l’ouest : : À Suzanfe : Eryngium alpinum (indiqué aussi à Barberine et aux Vieux Emossons par Payot), Arabis pumila.. Au sommet du col de Tanneverge : Androsace DRENCA, pres et chamaejasme(2), Saxifraga planifolia avec M Fond des Vieux Emossons, Col du Genevrier, Col du Vieux. Arètes et pentes supérieures du Cheval blanc : Sarifraga Cotyledon, Eryngium alpinum, Carex capillaris, Geum reptans, Potentilla frigida, Crepis pygmaea, Gentiana brachyphylla, Achillea nana, Campanula cenisia, Androsace helvetica. | 2e Conssabutsate avec la flore du distriet savoisien. — 1° La compa- raison de notre florule avec celle du district savoisien nous montre qu'elle s'y rattache d’une façon très certaine. Cependant, nous n’y rencontrons que la moitié (15 sur 28) des plantes alpines et subalpines des Alpes septentrionales extérieures qui, d’après Bri- quet (3), font défaut aux Alpes granitiques centrales. Ce sont : Sesleria coerulea v. calcarata, Athamantha cretensis, Lasiagrostis Calamagrostis, Laserpitium Siler, T eucrium montanum, Pinus mon- (4) En grande partie sur du calcaire liasique _ (2) Trouvée aussi au fond de Barberine sur lé pentes calcaires. 1:48) Gears Recherches sur la flore du district savoisien et du pre _ franco-suisse FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 7 tana, Rhamnus pumila, Sorbus chamaemespilus, Primula auricula, Heliosperma quadrifidum, Coronilla vaginalis, Aspidium rigidum (Suzanîe), Veronica fruticulosa, Carex tenuis, Draba tomentosa. Comme les 28 plantes citées par Briquet se rencontrent d’un bout à l’autre de la zone des Alpes extérieures, l’absence de la moi- tié d’entre elles dans le haut bassin du Trient mérite d’être relevée. 2. Sur une quarantaine d'espèces citées par le même auteur comme étant spéciales, soit au district franco-suisse, soit au dis- trict savoisien, soit aux deux à la fois, mais manquant aux Alpes granitiques centrales ou y étant très rares, nous en trouvons la moitié également, soit une vingtaine, sur notre territoire. Ce sont : Carduus defloratus, Erinus alpinus, Arctostaphylos alpina, Carex sempervirens, Carex ferruginea, Asplenium viride, Eryngium alpinum, Gentiana angustifolia, Ranunculus alpestris, Arabis cœrulea, Viola cenisia, Androsace chamaejasme, Achillea atrata, Pedicularis Barre- lieri, Crepis pygmaea, Anemone narcissiflora, Arenaria ciliata, Ane- mone baldensis, Ranunculus parnassifolius. La plupart sont calcicoles ! 3. Parmi les types alpins, répandus depuis la Grande-Char- treuse, dans les Alpes extérieures, mais qui manquent au Jura, nous en relevons 26 sur 40, soit les 2/3, dans le haut bassin du Trient (rive gauche), tout en y constatant l’absence curieuse des deux espèces suivantes : Sempervirum arachnoideum et Scutellaria alpina. 4. Sur les 24 espèces ayant leurs stations initiales dans le sous- district des Bauges, 14, soit un peu plus de la moitié, se rencon- trent dans notre territoire. Trois espèces y ont leur terminus. 5. Sur les92 initiales du sous-district d'Annecy, 64, soit plus des 2/3, se rencontrent dans notre territoire, Dans ce même sous-district . 11 espèces y ont leur terminus. . 6. Dans les Alpes lémaniennes, nous trouvons 20 initiales dont 10, soit la moitié, se trouvent dans le haut bassin du Trient, ce sont : Silene alpina, Saxifraga aspera, S. bryoides, Achillea atrata, Andro- sace chamaejasme, Luzula lutea, Carex capillaris, Carex frigida, Tri- selum subspicatum, Salix arbuscula. Par contre 13 espèces y ont leur terminus (). mn Briquet : (Recherches…., p.39, en indique 144 en chisproost le Sorbus een mais cette espèce a été trouvée dans les districts 1, 2 et 3 du Valais). 58 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Nous tirons les indications précédentes de l'important mémoire de M. Briquet : Recherches ‘sur la flore du district savoisien et du district jurassique franco-suisse, ainsi que de son étude sur la flore du massif de Platé. Pour indiquer la distribution, en Valais, des plantes qui nous intéressent, nous suivons la division en 4 districts, établie par Henri Jaccard dans son catalogue. District À : rive gauche du Rhône jusqu’à Martigny et au col de Balme; District 2 : chaîne bernoïse jusqu’à l’Aletsch ; District 3 : Alpes pennines jusqu’au Simplon ; District 4 : le haut-Valais depuis le Simplon et l’Aletsch. 3° Plantes de la portion gneissique de notre territoire. — Sur les deux cents et quelques plantes que nous avons recueillies sur les portions gneissiques, presque un quart appartiennent à la flore silvatique ; elles occupent la partie la plus inférieure des versants nord, où règne une humidité et une fraicheur qui leur convient. Cet élément là est d’introduction relativement récente. Plus de la moitié de celles qui restent sont plus ou moins répandues dans toute la région subalpine. Il y en a donc environ 1/4 (une cinquantaine à peu près), qui appartiennent en propre à la flore alpine. Sur ce nombre une vingtaine rentrent dans les 26 plantes indiquées par Briquet (4) comme caractéristiques pour la région alpine et subalpine supérieure des Alpes granitiques cen- trales. Ce sont : Saxifraga Cotyledon, Primula hirsuta AUL., Serratula Rhaponticum, Braya pinnatifida, Arenaria biflora, Bupleurum stella- tum, Senecio incanus, Achillea nana, A. moschata, Silene exscapa, Potentilla frigida, Androsace carnea, Gentiana brachyphylla, Carex brunescens, Salix glauca, helvetica et Myrsinites, Juncus triglumis et trifidus, Poa laxa. La plupart de ces plantes sont rares dans la région qui nous occupe, elles n’apparaisssent que dans un petit nombre de stations et ne contribuent guère à donner un cachet à la physionomie florale. Chose curieuse, j'ai recueilli 4 de ces espèces sur la portion cal- _caire sans avoir réussi à les rencontrer sur le terrain siliceux ! sauf Salix Myrsinites. Ce sont : Salix helvetica, S. Myrsinites, S. glauca et Gentiana brachyph ylla. Qu’ elles se trouvent sur la portion siliceuse (1) Rocheÿdhes, p. 11 et 12. l FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 59 c’est possible, même probable; en tout cas il était intéressant de montrer leur extension sur le terrain calcaire. Il n’est pas douteux que ces vingt espèces, qui toutes s'étendent sur le versant méridional des Alpes, sont venues du sud et occupent dans le haut bassin du Trient des stations extrêmes. On remarque du reste que leur densité augmente lorsqu'on s’avance vers le sud. La démonstration de cette origine méridionale a été faite avec beau- coup de précision, en particulier parmi les plantes de notre liste pour Senecio incanus, Viola cenisia et Braya pinnatifida par Chodat (1). Il serait superflu et hors du cadre de cet article d'étendre cette démonstration aux autres espèces. M. Briquet (2) admet également ce passage du sud au nord pour les éléments austro-occidentaux du Valais. Je m'étonne pour ma part de voir un botaniste de la valeur de M. Briquet, recourir à une hypothèse compliquée pour expliquer la présence sur le Flysch de Platé de la moitié des 26 plantes qu’il considérait jusqu’alors comme exclusives aux Alpes granitiques centrales (3). La conséquence logique de sa théorie du filtre (4) serait la présence sur tous les ilots de flysch qui s'étendent en une bande disloquée des Bauges au Rhône à travers la Haute-Savoie, d’une partie au moins des plantes en question. Or, d’après M. Bri- quet lui-même, il n’en est rien. La Tarentaise présente des particularités analogues à celles du Flysch de Platé; nous y trouvons, au milieu d’une flore dont le fond ne diffère pas sensiblement de celui de la flore du district savoisien, un certain nombre de types de la chaîne centrale. Le terrain qui leur donne abri est surtout le permien, dont les couches fortement métamorphiques sont très siliceuses. (1) R. Chodat: Remarques de géographie botanique (Bull. de la Soc. bot. de . CCCI). 51. (3) J. Briquet : Note sur La flore de notetf de Plat, 1895, (4) « Avant d’atteindre la zone granitique qui n'apparait se au ; 1onf de la vallée de l’Arve, la flore immigrante a dû franchir le district savoisien. Ce dis- om comme un filtre, retenir au passage une quantité d’espèces silicicoles et s'enrichir - d'autant » (Recherch des. » P- 42). « | QHa torse capèses qui passaient jusqu'alors pour spéciales à 1 t sur le Flysch de Platé.….. Ce fait important vérifie aussi d’une façon éclatante le rôle de filtre que nous avons attribué aux terrains siliceux des Ipes lors de ue pe ciaire de notre flore alpine » (Notes sur la Fe de Plalé, Lèe 60 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Plus l’on se rapproche de la zone cristalline, plus le nombre de ces espèces augmente ; au col de la Vannoise on en compte plus de 15, ainsi que j'ai pu m'en rendre compte dans une excursion que je fis dans cette région, il y a cinq ans, en compagnie de M. E. Wilczek (1), en passant de la vallée du Doron dans celle de l'Arc. En somme, sur toute la portion des Alpes calcaires septentrio- nales qui confine aux Alpes depuis la haute vallée de l'Isère au massif du Mont Blanc, on peut s'attendre à rencontrer les éléments floraux caractéristiques des Alpes granitiques partout où les terrains sédi- mentaires sont suffisamment siliceux. _Or,un simple coup d’œil jeté sur la carte géologique de France nous montre le développement relativement considérable de ces terrains formés surtout par le houiller, le permien, qui y est très métamorphique, et le flysch, auxquels s’ajoutent les arkoses et quartzites du Trias. Nous voyons le flysch affleurer sur presque la moitié du terri- toire du Chablais et du Faucigny, formant, outre une partie du massif de Platé, une large bande de Samoens au val d’Illier, nous le retrouvons abondamment représenté dans les vallées de Saint-Jean d’Aulph et celle d’Abondance, et dans celle de Boëge. Plus au sud, le même terrain joue un rôle prépondérant dans la structure géologique superficielle entre Cluses, Thônes et Faverge, puis se rencontre encore près de Chambéry et de Saint-Jean de ” Maurienne. Le terrain carbonifère forme également une bande presque con- tinue depuis le coude du Rhône à la vallée de l’Arve, il se retrouve à Tanninge dans la vallée de Sixt, puis, en quantité beaucoup plus importante, dans la Tarentaise et la Maurienne, où il est souvent en contact avec le permien. Ceci posé, il me paraît n’y avoir plus de raisons sérieuses pour séparer, au point de vue floral, la haute vallée de l'Isère du reste du district savoisien. Il est certain que par les cols du Petit Saint- Bernard et du Cenis, cette région se relie facilement à la haute (4) Les résultats de notre herborisation concernant le col de la Vannoise ont été consignés par M. Wilezek dans le Journal de Botanique, numéro du 46. décembre 1893. Voir également à ce sujet : Excursions botaniques dans les hautes vallées de la Tarentaise, par le Père P. Gave (Bull. de la Soc. d'Hist. nat. de la Savoie, 1895). ; FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 61 vallée d'Aoste et à celle de Suze, mais si l’on envisage le fond de sa flore alpine et subalpine supérieure on voit qu’elle ne diffère guère de celle du district savoisien. A part les types piémontais qui se rencontrent au voisinage de la frontière sur des terrains appropriés, la plus grande partie des éléments floraux est identique. Dans la région qui nous occupe, la bande triasique considérée par Briquet comme formant la limite méridionale des Alpes léma- niennes au point de vue floral, constitue moins une limite d'extension florale qu’une limite pour certaines associations florales, caracté- ristiques des régions gneissiques et granitiques. En somme 2! n’y a guère qu'une douzaine d'espèces de part et d'autre qui ne franchissent pas cette limite, soit vers l’ouest pour les espèces de la haute chaîne des Alpes, soit vers l’est et le sud pour les espèces des Alpes léma- niennes. IV. CONDITIONS QUI ONT PRÉSIDÉ A L’'IMMIGRATION POST- GLACIAIRE DE LA FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT. Dans les quelques considérations qui suivent nous distinguons dans le repeuplement floral de notre région trois phases. Première phase. — La première phase comprend l'installation de la flore des moraines et des hauis rochers. Au point de vue qui nous occupe, et du moment que nous n'envisageons que la flore alpine, il nous importe peu qu’il y ait eu, une, deux ou trois périodes glaciaires. Nous prenons comme point de départ le moment où le haut bassin du Trient a été définitive- ment abandonné par les glaciers, du moins dans la région occupée maintenant par la végétation. Au début, le territoire abandonné par la glace était recouvert de puissantes moraines provenant surtout des assises disloquées de la chaîne calcaire. Les chaînons latéraux eux-mêmes ont pu fournir aux moraines des éléments calcaires, car les derniers ves- tiges de cette roche se rencontrent encore au sommet du Luisin, et nous font supposer que les masses de gneiss qui séparent n0S trois vallons furent surmontées de couches calcaires plus ou moins érodées jusqu’à la fin de la période ré . En tous 62 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cas, on peut admettre qu'au début, les moraines qui tapissaient les flancs de Salanfe, Emaney et Barberine et qui descendaient jusqu’à la grande coupure du Rhône, présentent | une prépondérance de l'élément calcaire. A ce moment, la première voie ouverte à l'immigration, fut celle de la vallée du Rhône valaisan. En eflet, tandis que le front du grand glacier avait déjà franchi au retour la cluse de St-Maurice, les glaciers de la Dent du Midi au Buet devaient s'étendre encore fort au-dessous de leur base actuelle, d’autant plus que toute cette chaîne devait avoir une altitude sensiblement supérieure à celle qu’elle possède de nos jours. Le vallon de Suzanfe, resserré au pas d’Ancel (fente étroite au milieu d’un éperon rocheux), resserré au col de Sageron qui, main- tenant encore, est d’un accès difficile et isolé du bassin de Salanfe par le col de Suzanfe, resta longtemps occupé par les glaciers du Mont Ruan et de la Dent du Midi, coupant ainsi toute communica- tion avec le val d'Ililer et de la haute Dranse. Le petit vallon des Vieux Emossons devait être dans le même cas. Quant au col de Tanneverge, grâce à sa configuration, il n’a sans doute constitué à aucune époque une voie d’accès facile pour la végétation. En tout cas, l'accès par le val d'Illiers et par les hautes vallées de la Dranse savoisienne et du Giffre n’a pu se faire que relativement tard. Le col du Jorat lui-même, malgré son altitude plus basse, envi- ron 2.300 m., est trop resserré entre la Dent du Midi et le Salantin, pour avoir été de bonne heure accessible, d’autant plus que le glacier de Plan Névé, dont on voit surplomber la tranche depuis le vallon de St-Barthélemy, persista longtemps sur le flanc oriental de Gagnerie. Done, à l’origine, le passage depuis St-Maurice fut sans doute impraticable. Reste la vallée de l’Arve, séparée de celle du Trient par un seuil de 1,400 mètres d’altitude seulement. Mais à l’époque où nous sommes, les formidables glaciers de la chaîne du Mont-Blanc qui, à l'heure actuelle, descendent encore jusqu’à 1.000 m., durent fer- mer complètement ce passage. De même, le glacier du Trient : barrait le col de la Forclaz. . Comme le prouve la présence de gros blocs granitiques à Mon- FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 63 they, à 50 m. environ au-dessus du thalweg actuel de la vallée du Rhône, le gros travail d’érosion était réalisé avant la dernière grande extension glaciale ; il ne restait donc comme première voie d'immigration que les pentes orientales sur lesquelles se trouve aujourd’hui Salvan, les pentes méridionales du Salantin et du Luisin, les terrasses supérieures du Trient formant plateau par Gueuroz, les Jeurs et Finhaut. La flore qui, durant toute la période de grande extension, a dû subir le moins de changements, c’est évidemment la flore des mo- raines et celle des hauts rochers et pelouses alpines, Pour ces plantes, les stations n’ont en somme jamais fait défaut, en sorte que, lors du retrait, ce sont les premières qui ont été prêtes à repeu- pler les pentes devenues libres. Il est donc fort probable que la plupart d’entre elles sont d’origine préglaciaire, et s’il est vraisem- blable qu’un certain nombre de types de la flore préglaciaire n’aient pas survécu, le déficit n’atteignit sans doute guère la flore des mo- raines et des hauts rochers. La distinction entre calcicoles et liuicués devait exister pré- glaciairement déjà dans la flore morainique, et ces deux types de plantes durent facilement trouver leur substratum préféré dans les moraines qui s’avancèrent avec le grand glacier. Ces moraines for- mèrent comme un prolongement de stations jusqu'alors restreintes à telle ou telle vallée. Il ne paraît pas que la réunion sur un terri- toire commun de toutes ces stations ait entraîné un mélange des éléments calcicoles et des éléments silicicoles : chacun d’eux dut | garder ses positions, Mais, lors du retrait, certains territoires cristallins (comme celui qui nous occupe) étant presque com- plètement recouvert par les moraines calcaires (grâce à la position des couches calcaires par rapport aux assises gneissiques), l'élément silicicole morainique et nival ne put s’y introduire, bien qu'il ait pu y exister peut-être antérieurement (grâce aux connexions plus étroites avec la zone granitique avoisinante), à un moment où le territoire était moins morcelé par l'érosion. Plus tard, l'extension des prairies subalpines et celle de la flore silvatique constituant une barrière infranchissable aux espèces morainiques, cette exclusion 4 pu devenir définitive. C’est ainsi que je m'explique l'absence, sur la portion cristalline de notre région, des Callianthemum rutæfo- : lium. et Artemisia glacialis qui se retrouvent en Tarentaise, du 64 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Thlaspi corymbosum, des Cerastium uniflorum et filiforme, de l’Eri- trichum nunum ; celle du Draba Zahbruckneri, celle de l’Herniaria alpina peut-être, et de quelques autres qui se trouvent répandues à peu de distance de notre région. On peut peut-être expliquer de la même manière la grande rareté des Achillea moschata et nana et sans doute encore celle d’autres plantes silicicoles non morai- niques (1). Bien des vicissitudes cependant étaient réservées à ce premier repeuplement. Les moraines latérales, déposées sur les flancs des montagnes, résistaient mal à l’érosion et ne durent pas de long- temps permettre l'établissement de stations durables ; aussi, la distribution de cette RIÉTRISEA flore a-t-elle dû subir de fréquents changements. | Deuxième phase. — Le retrait continue; la même voie d’immigra- tion se maintient longtemps encore permettant aux éléments subal- pins de monter à l’assaut des parties laissées libres et de s’installer dans leurs stations appropriées. À ce moment là l'extension des moraines calcaires limitait peut-être encore d’une façon sensible les stations accessibles aux éléments silicicoles des prairies alpines et subalpines. Puis vint le dégagement plus complet correspondant à la période xérothermique. À ce moment-là, l’élément alpin a dû se retirer dans les régions supérieures, les cols de la chaîne Dent du Midi- Buet, se sont ouverts à l'immigration occidentale d’une flore essen- tiellement calcicole à éléments alpins et subalpins. L'expression xérothermique ne caractérise en somme que le chimat régnant dans les portions basses du pays; la région alpine conserva certainement alors plus ou moins son humidité habituelle, et dut à cet égard se rapprocher des conditions climatologiques préglaciaires. En tout cas, pour cette zone d'altitude du moins, on n’a pas de raison d'admettre la création ou l’immigration post-gla- ciaire d’une flore bien différente de celle qui s’y trouvait avant la grande extension. (1) 1l est en tout cas curieux de comparer cette absence presque complète d’es- pèces silicicoles, morainiques ou nivales dans notre région aux nombreux types calcicoles, tels que : Ranunculus parnassifolius, Viola cenisia, Cerastium lati- folium, Crepis pygmaea, Campanula cenisia, Thlaspi rotundifolium, pour ne citer que les plus caractéristiques. FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 65 Tandis que ce dégagement permettait à l’élément calciphile venu d'occident de s'installer dans le fond de nos trois vallons, il favorisait l'immigration orientale et l'ascension de la forêt d’Arolles et de Mélèzes entrainant avec elle une flore silvatique essentielle- ment formée d'éléments des régions basses auxquelles s’adjoignirent quelques formes subalpines venues d'en haut. Nous avons la preuve que ces forêts ont, à un moment donné, envahi la plus grande partie de notre territoire, refoulant la flore alpine et celle des prairies subalpines dans les portions les plus élevées, et constituant pour l'immigration orientale des types des Alpes centrales un obstacle presque infranchissable. C’est pendant cette période xérothermique que s’etfectue sur le versant nord des Alpes le retour d’une série de formes qui ne s'étaient conservées que sur le versant sud de la grande chaîne, dans le Piémont, la Lombardie, etc. Telles sont #raya pinnatifida, Senecio incanus, Viola cenisia, plusieurs Armoises et Achillées, etc. L'apparition de ces types sur notre territoire doit être assez récente, car tous occupent des stations très restreintes et y sont représentés par un petit nombre d'individus. Troisième phase. — La phase actuelle commence à partir du Moment où le travail de l’érosion et l'enlèvement des matériaux glaciaires ont atteint sensiblement leur état actuel. Le substratum n’est plus constitué sur les flancs des montagnes et des vailées par des matériaux erratiques plus ou moins mélan- gés, mais, dans la plus grande partie du territoire, par l’affleure- ment même de la roche sous-jacente. C’est à ce moment seulement que s'établit entre la portion cal- Caire et la portion gneissique, ce contraste frappant, d’ailleurs moins caractérisé par la présence de types spéciaux exclusifs que Par les associations et les formations végétales qui les recouvrent, ainsi que nous l’avons fait remarquer déjà. Néanmoins, c’est à ce moment que les éléments calciphiles se Sont localisés plus particulièrement sur les versants calcaires et les silicoles sur les versants siliceux. Cette séparation n’est même Pas terminée et nous voyons s'épanouir sur des pentes complète- ment gneissiques, des colonies calciphiles occasionnées par les débris de moraines calcaires, encore respectées par l'érosion, ou, “ Rev. gén. de Botanique. — XI. 5 66 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur des prairies alpines à substratum siliceux, mais ÉhE tags au ruissellement de filets d’eaux calcaires. Certains sommets, actuellement entièrement siliceux, comme les chaînes du Bel-Oiseau, de Fontanabran et du Perron, ont pu être recouvertes d’ailleurs jusqu’à une époque récente, ainsi que nous l’avons vu, de masses calcaires, alimentant de leurs débris et de leurs eaux de ruissellement les flancs siliceux, situés plus Il est certain qu’une partie des différences que l’on observe dans la répartition des plantes indifférentes, au point de vue chimique, dépend de la nature des stations où elles se trouvent, mais il est probable que pour nombre d’entre elles, les causes de leur distribu- tion actuelle sont anciénnes et ne Se trahissent plus de nos jours. Comme nous l’avons montré pour plusieurs plantes et associa- tions de notre territoire, l’exposition, la nature du sous-sol, sa déclivité surtout, jouent un rôle prépondérant. Or, depuis la fin du glaciaire jusqu’à nos jours, ces conditions-là ont certainement varié dans une notable mesure, de sorte que les associations dominantes, la composition florale, pouvaient avoir un autre caractère. Pour beaucoup d'espèces, la dispersion actuelle représente un état d'équilibre entre leur ancienne distribution, conséquence de condi- tions disparues, et l’ensemble des conditions actuelles y compris la concurrence des espèces nouvellement établies. Nous constatons là en petit une relation du même ordre que celle qui ressort de l’étude de la distribution actuelle des familles végé- tales à la surface du globe, comparée de leur ancienne extension. V. REMARQUES BIOLOGIQUES. Un certain nombre de plantes indiquées comme calcicoles ont été trouvées sur terrain gneissique (1). Dans les indications qui vont suivre, nous ferons abstraction des colonies de calcicoles installées en plein versant one: et dont nous avons 40 parlé précédemment. . ie ) Les essais sur place! au moyen de l'acide pen armpcire ne | donnèrent - jamais d’eflervescence. FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 67 Inversement certaines plantes indiquées comme silicicoles se sont rencontrées sur terrain calcaire. A ce propos nous rappelons que la dispersion des restes morainiques peu apparents, ainsi que les dernières traces de certains terrains dont la plus grande partie est enlevée par l'érosion, peuvent souvent modifier la nature chi- mique du substratum sans qu'il soit possible de s’en rendre compte par un examen superficiel. Espèces calcicoles. — Ranunculus alpestris : abondant sur les pentes de gneiss le long des gorges d’'Emosson à Barberine ; sur le gneiss à gauche du col en descendant sur Barberine, 1.900 m.; pentes nord du Perron et du Luisin, sur gneiss, 2.500 à 2.600 m. et plusieurs autres stations où des apports calcaires étaient visibles. Botrychium Lunaria, sur gneiss aux Vieux Emossons, et sur les flancs du Luisin sur Emaney. 4strantia major, sur gneiss, à l'entrée du vallon de Salanfe. Anemone narcissiflora, Polygonatum verticilla- tum et D Le Thallië, sur " lés pentes de goeiss du Luisin sur Emaney. Espèces silicoles. — Nardus stricta, Gentiana punctata, Hieracium aurantiacum, Astrantia minor, Trifolium alpinum, sur les pentes calcaires de Gagnerie; cette dernière espèce en outre sur la cor- nicule des environs du lac d’Autan (pentes du Luisin sur Salanfe). Gentiana brachyphylla, sur ‘Gagnerie, et au pied de la Tour Salière sur calcaire jurassiques. Espèces indifférentes. — Un certain nombre d "espèces en général indifférences n’ont été trouvées que sur calcaire dans la région qui nous occupe ; ce sont : Salix reticulata, glauca, hastata, arbuscula, helvetica, retusa, serpyllifolia et caprea, et Gentiana verna. Outre cette prédominance des Salir sur les pentes calcaires, j ’ai êté frappé également du nombre des Gentianes qu’on y rencontre. Dans une simple promenade depuis les châlets jusque sur les flancs de Gagnerie entre 2.000 m. et 2.300 m., nous avons recueilli, M. Rittener'et moi, 11 espèces de ce genre. Ce sont : Dans la partie inférieure, côte à côte : G. punctata et G. lutea (de la première, un Seul pied); puis, presque mélangées, G. verna et brachyphylla, nivalis.èt camipestris : dans des endroits frais. G. bavarica, indiquée | comme silicicole préférente ; enfin, Gentiana ucaulis auct., exrisa Presl., alpina, indiquée comme var. alpina de G. excisa, Presl., par Vi, et que nous proposons, | M. Rittener et moi, d'élever au rang 68 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d'espèce pour les raisons que nous indiquons dans les Archives des sciences physiques et naturelles de Genève, numéro de septembre 1898. A quelques pas des chalets, sur des alluvions contenant sans doute un peu de silice, on peut cueillir en outre G. purpurea, ce qui porte à 12 le nombre des espèces de ce genre pour une surface de 1.000-1.500 mètres carrés. VI. — PLANTES OU STATIONS NOUVELLES POUR NOTRE RÉGION (1). Carez microglochin.— Vallon de Barberine, Tourbière d'Emosson. C. pauciflora. Id C. echinata B grypus. — Tourbières des flancs du Perron. C._ brunescens. — Pentes de la Rebarmaz. C. bicolor. — Marais tourbeux à Barberine, c. 1,850 m. Aquilegia alpina.—Pentes de Fontanabran (gneiss) sur Barberine. Androsace carnea. — Pentes du Luisin sur Emaney. Sazxifraga Aizoon-Cotyledon. — Entrée du vallon d'Emaney, et gorges de Barberine. Sazifraga planifolia. — Pentes calcaires de Gagnerie. Geum reptans. — Col d'Emaney sur calcaire. Potentilla minima. — Pentes calcaires de Gagnerie et des Vieux- Emossons. Streptopus ampleæifolius. — Pentes gneiss du Luisin sur Emaney. Gentiana brachyphylla. — Sur pentes calcaires de Gagnerie et calcaire jurassique au pied de la Tour Salière. Gentiana punctata et G. alpina. — Quelques stations nouvelles. Veronica spicata. — Entrée du vallon de Salanfe sur gneiss, 1.900 m. Hieracium aurantiacum. — Pentes du Bel-Oiseau sur Barberine (gneiss); pentes du Luisin sur Emaney, gneiss et pentes de Gagnerie sur Calcaire. Buphthalmum salicifolium. — Sur gneiss, à l'entrée du vallon de Salanfe, 1.800 m. (4) Nous nous basons particulièrement pour établir cette er sur les indica- ons du Catalogue de la flore valaisanne, 489%, par Henri Jac FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT 69 Senecio incanus. — Pentes du Luisin sur Emaney (gneiss). Artemisia Mutellina. Achillea moschata. Id. Serratulla Rhaponticum. Id. Saussurea alpina. Id. sur Salanfe, c. 1,900 mètres Artemisia spicata. Id. Vieux-Emossons. Cette liste de 24 plantes ou stations nouvelles pour un territoire aussi exploré et fréquemment visité, nous montre avec quelle pru- dence il faut se prononcer sur les caractères négatifs d’une région au point de vue floral. VII. — RÉSUMÉ ET CONCLUSION En résumé, la région que nous venons d’étudier est particulière- ment propre à mettre en relief l’action tant biologique que géogra- phique des divers facteurs qui influent sur la répartition des espèces alpines. 1° Grâce aux conditions extrêmement variées qui s’y rencontrent, la comparaison des portions du territoire différentes par leur exposi- tion, leur déclivité ou la nature physique ou chimique du substratum, permet d’en déduire l’action spécifique de ces divers facteurs. Nous avons vu, dans certains cas, l'influence de l’exposition l'emporter sur la nature chimique du substratum; dans d’autres cas, la déclivité suffire à elle seule à déterminer le passage brusque d’une formation à une autre. 2 L'action des facteurs que nous'venons de nommer influe direc- tement sur l'établissement de telle ou telle formation, et indirectement en favorisant certaines associations végétales dont les éléments, grâce à leur étroite adaptation aux conditions particulières qu’ils rencontrent, étouffent nombre de concurrentes moins robustes. 3° En ce qui concerne la provenance des éléments floraux, l'examen de nos listes de plantes nous montre que le fond de Ja végétation alpine est semblable à celui du district savoisien. &* La séparation tranchée entre le terrain calcaire et le terrain S&neissique ne constitue pas une limite absolue à l'extension des \ypes lémaniens et des types des Alpes centrales. Quelques-uns de 70 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ces derniers se rencontrent à Sallanche sur des calcaires jurassi- ques et crétaciques, mais un plus grand nombre se rencontrent à la lisière sud de la zone septentrionale extérieure, sur des terrains siliceux formés par le flysch, le houiller ou le permien; de même, des éléments caractéristiques pour la zone septentrionale exté- rieure pénètrent sur les portions calcaires de la haute chaîne alpine. 5° À ce propos, nous avons montré le non fondé de la théorie des filtres de M. Briquet et admis le passage par le plus court che- min des éléments caractéristiques d’une zone dans l’autre, chaque fois que, à proximité de la limite de séparation, un terrain favorable et les conditions de migration rendirent la chose possible. 6° Dans l'immigration post-glaciaire de la flore du baut bassin du Trieut, nous avons établi trois phases : 4. Une immigration par voie orientale de la flore nivale et morai- nique, ainsi que de celles des hauts rochers et pelouses. 2. Une immigration occidentale d éléments alpins et subalpins résultant du dégagement des glaces pendant une période plus chaude (période xérothermique). En même temps extension altudi- naire des forêts de Mélèze et d’Arolles sur les flancs orientaux de la région, refoulement partiel de la flore alpiné et installation d’une flore silvatique formant barrière pour l'immigration orientale de types alpins. 3. Période actuelle caractérisée dès le début par un abaissement dans la limite des forêts et des éléments silvatiques et par la dispa- rition de plus en plus complète des dépôts morainiques, permettant à la végétation d ace sa distribution actuelle. ee Nous avons cherché à faire une analyse aussi serrée que possible des causes anciennes et actuelles qui ont agi sur la distribution et la composition du tapis végétal de notre petite contrée. Il était nécessaire pour cela de faire beaucoup de statistique florale, ce qui, au premier abord, paraît toujours fastidieux daus un mémoire. Nous pensons qu'une série de monographies analogues, répétées dans divers points des Alpes et du Jura, constitueraient des bases FLORE DU HAUT BASSIN DU TRIENT ; 71 fort utiles pour établir une théorie générale de la distribution de la flore alpine et de ses origines. Il faut regretter que, jusqu'ici, un si grand nombre de matériaux aient été recueillis dans un but purement systématique et ne puis- sent fournir, au point de vue onde et géobotanique, que des renseignements insuffisants. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 ET 1896 /Suite). Sachs a proposé en 1874 le nom d’idioblastes pour les éléments histo- logiques qui se rencontrent dans les tissus végétaux où ils se distinguént nettement des cellules voisines par leur contenu ou leur forme spéciale ; dans cette catégorie il faisait rentrer les cellules sécrétrices à contenu résineux, gommeux, etes. 108 lthocystes (raphides, nr rpe les particulier à la famille des Ternstræmiacées, en se limitant à la tribu des Camelliées, c’est-à-dire aux deux genres Thea et Camellia ; Yauteur étudie successivement la distribution de ces cellules dans les plantes en question et le a des diverses parties dont elles sont cons- tituées (fig. 15 à Tous les ne vérhatts et presque tous ceux de la fleur présen- él tent de semblables éléments ; racine re dans le parenchyme cortical sous forme de cellules très allongées parallèlement à l’axe de la racine et sans ramification a tige, surtout dans la moelle, et tions nombreuses et irrégulières, pouvant varier de forme suivant les régions, différents par exemple dans le tissu marginal des fleurs, mais présentant en somme des caractères généraux très constants. es sépales n’en contiennent que faiblement développés; chez les remarque dans les étamines des Thea, autour du faisceau du connectif ; les étamines des Thea sont cependant plus petites que celle des Camellia où ces éléments font défaut. Ces idioblastes apparaissent successive- ment dans le pistil quand celui-ci se transforme en fruit ; il en est de même dans le tégument de la graine. L’auteur distingue trois sortes d’idioblastes : 1° ceux qui ont un accroissement propre ; 2° ceux qui possèdent un accroissement limité ; les cellules scléreuses ; les premiers sont répartis dans tous les organes végétatifs, les enveloppes florales et A er dans les organes sexuels ; les seconds se rencontrent dans le liber primaire (4) F. Cavara : Contributo alla morfologia ed allo sviluppo degli pape : delle Camelliee. (Atti dell Ist. Bot. di Pavia. Sér. II, Vol, IV, 1895, 21 p REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 73 de la tige et des rameaux; les cellules scléreuses forment un revêtement: de protection autour de la graine Les idioblastes à accroissement propre sont caractérisés par une extensibilité remarquable de leur membrane au début de leur dévelop- pement et une activité extraordinaire du protoplasma qui est essentiellement consti- s’observe encore dans les idioblastes de la seconde catégorie, mais non plus dans les cellules scléreuses. Fi fig.e [ZE SD 27 (mn. it Idioblaste du Re En — Camellia japonica. Fig. 16 à 18. — a. b. c. Différents stades du développement des idioblastes du Camellia japonica. Miss Ewarr (1) a fait l'étude anatomique des glandes nectarifères qui se trouvent chez l’/pomæa paniculata à la limite du pétiole et du limbe ; elles consistent en une surface sécrétrice très enfoncée commu- (1) M. F, Ewart : IX; 1895, p. 275-289, pl. n the Leaf-glands of Ipomoea paniculata. (Ann. of Bot. IX). 2 74 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE niquant avec l'extérieur par un étroit canal ; cette surface est constituée de ces nectaires est très comparable à celui qu’on observe chez les Nepenthes. Delpino a le premier signalé la présence de nectaires chez le Ficus ; A. MiRABELLA (1) a repris leur étude ; ils sont constitués par de légères dépressions circulaires recouvertes par une fine poussière blanche représentant la sécrétion de ces organes, situées sur les rameaux à la base des stipules ou plus souvent à la face inférieure des feuilles, soit à l’'aisselle de la nervure médiane et des deux nervures primaires infé- rieures, soit tout le long de la nervure primaire, pour ne citer que deux exemples de leur emplacement. Ils proviennent de la modification cellules qui restent petites, possèdent une paroi plus épaisse, et sont les éléments sécréteurs de ces organes. L’auteur étudie en détail ces nectaires chez six espèces du genre Ficus. II. APPAREILS VÉGÉTATIFS. Nous indiquerons d’abord les quelques mémoires qui ont paru dans ces deux années ayant rapport à l'appareil végétatif des Angiospermes considéré d’une manière SE + pour analyser dans des chapitres particuliers tout ce qui a trait à l’anatomie biologique et expérimentale d'une part, et à l’anatomie systématique d’autre part. a . CHAUVEAUD (2) a suivi le développement des tubes Hbiés dans a racine des Graminées ; il montre que près de l’extrémité de la racine, contre le péricycle, apparaissent des cellules plus grandes que les voisines qui sont des cellules mères des tubes cellules filles dont l’externe évolue en tube criblé, l’interne devenant la cellule compagne; en se différenciant le tube criblé s’intercale entre deux cellules péricycliques vers l'extérieur, entre sa cellule compagne et une autre cellule voisine vers l’intérieur de façon à prendre en coupe transversale une forme losangique très nette ; l’auteur désigne ces deux dernières cellules sous le nom de cellules libériennes. En dedans de ces deux cellules se différencie plus tard un tube criblé, directement aux dépens de la cellulé mère ; on a donc réunis côte à côte dans faisceau deux types de tubes criblés, dont chacun était regardé comme caractéristiques de l’un des deux groupes de plantes vasculaires, (4) M. A. Mirabella : 1'nettari os nelle varie specie di Ficus. (Nuovo Giorn. Bot. ital., IL, 1895, p. 340-347, }. FO L PRISE uveaud : Sur le développement . “fuisceou libérien de la racine (2) G. des chbihs (Bull. du Mus. d’Hist. Nat., 1895, E, p. 209-241 REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 35 LUE d’une part,. Gvmnospermes et Cryptogames Vasculaires d'autre par G. LoPrioRE (1) a étudié le processus suivant lequel se régénèrent les racines à longitudinalement ; les deux moitiés continuent à croître à leur extrémité et se reconstituent d’une manière qui peut être complète ; plus la racine est jeune plus cette reconstitution est rapide et complète ; la chaleur et l'humidité la favorisent. Tous les Pro épiderme, écorce, faisceaux conducteurs, peuvent se régénér mais le mode de reconstitution n’est pas le même chez les Mrnoirieqines et les Dicotylédones; chez les premières le liber et le bois se reforment en même temps que l’endoderme, chez les Dicotylédones les faisceaux ne se reconstituent qu'après régénération complète de l’endoderme. Il apparaît dans ces racines fendues un nombre très considérable de radicelles, souvent concrescentes. ige. — S. Bei (2) a étudié l'anatomie comparée de la tige et de la feuille nn le genre Trifolium et se trouve amené à discuter la valeur des régions que M.Van Tieghem a désignées sous le nom d’endo- derme et de péricycle; quoique l'écorce de la tige ne possède générale- ment pas d’assise ayant les caractères histologiques que présente l’endo- derme de la racine, M. Van Tie eghem admet que l’endoderme existe toujours topographiquement ; pour le chef de l’école française l’endo- derme comme ji péricycle, comme lé liber et le bois ne sont pas des tissus, mais des régions. S. Belli oppose à ce principe des régions la difficulté ou l'impossibilité de leur assigner des limites précises que Pourrait seul indiquer le développement, et il se trouve, selon l’auteur italien, que l’étude du développement ne peut les préciser. S. Belli s’ef- force de battre en brèche la théorie de la stèle établie par M. Van Tieghem et conclut qu’on ne peut pas en anatomie ne pas tenir compte de la fonction des tissus; l'avenir est pour lui à l'anatomie physiolo- ep €. ce qui concerne la différenciation des tissus Re la tige des T ue S. Belli distingue les quatre stades suivants di al. 2° Début des cordons procambiaux, sous forme d’une zone circulaire Continue ; ils apparaissent par l'allongement des éléments parallèlement à l’ax et la diminution des segmentations transversales. 3° Constitution des cordons procambiaux par la cessation de l'allon- Sement dans le sens axial des éléments correspondant AE à ires primaires. 4° Différenciation des éléments des faisceaux. (1) G. Lopriore : Ueber die Regeneration gespaltener Wurzeln.(Nova Acta, LXVI, 1896, » pe 211-286, PL XII-XX 2) Saverio Belli : Endoderma e periciel o nel G. Trifolium an nr. colla teoria A parie di V. Tieghem nié. (Mem. di R. Accad. di Sc. di Torino, Ser. JT, XLVI, 1896, P- 7 Pie ENS 76 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On a signalé dans un grand nombre de plantes la présence d’ilots libériens inclus dans le bois de la tige. De Bary avait admis que l’assise génératrice libéro-ligneuse cesse en certains points de produire du bois vers l’intérieur pour donner naissance en ces régions à du liber aussi bien en dedans qu’en dehors; Hérail, puis différents auteurs, admettent qu’une portion du cambium s’interrompt par places et ne donne plus de bois, et il s’isole un îlot, où se différencient des tubes criblés, par la . formation à sa partie externe d’un cambium complémentaire qui reforme la continuité de l’assise génératrice. E. PErRoT (1) a observé certains e cambiale est dans un échantillon de deux ans très sinueuse, d’où il résulte des anfractuosités dans le bois, anfractuosités qui se trouvent exagérées par le fait qu’en ces régions le cambium perd de son activité centrifuge, alors qu’il continue à former du liber qui se trouve ainsi entouré par du bois de tous côtés, sauf vers l'extérieur. Lorsque cet îlot libérien a acquis le maximum de diamètre qu’il doit posséder il s’établit en dehors de cet îlot une portion de cambium péricyclique qui régularise ainsi la zone génératrice ; celle-ci reprend ensuite son fonctionnement normal; la différence existant entre l'explication de Hérail et celle de Perrot consiste donc en ce que, suivant ce dernier, l’assise génératrice ne s’interrompt à aucun moment et ne fait que se régulariser, De son côté L. SaAuvAN (2) étudie cette même question et se range à l'opinion de Hérail, Scott et Brebner. Il n’a pu observer la continuité de assise spbepints dans les anfractuosités produites à l’intérieur du is ; il n’en retrouve pas trace sur les côtés de cette anfractuosité qui n’en Gossidé qu’une portion dans Sa partie interne; selon lui il y a montre sur les bords de l’anfractuosité aucune trace de compression et les rayons médullaires se continuent non seulement à travers l’ilot libérien, mais encore à travers la zone cambiale nouvelle, faits qui s'accordent mal avec la théorie de Perrot. Dans son mémoire sur l'Anatomie des Acanthacées appartenant aux genres Afromendocia et Mendocia E. Gilg met en doute la valeur de la théorie émise par H. Schenk en ce qui concerne le mode de fragmentation du bois dans les lianes ; ce dernier auteur avait conclu qu’il se consti- tuait sur place un parenchy me « de dilatation » qui écartait les files de vaisseaux ; Gilg rapporte cet écartement à l’action de la zone cam- biale qui par places constituerait un tissu parenchymateux pénétrant (1) E. Perrot : Snr le mode de formation des flots libériens intraligneux des Strychnos (Journ. de Bot., IX, 1895, p. 90-95). { Sauvan : Sur le mode de formation des îlots libériens intra-ligneux du Strychnos Nux-Vomica (Journ. de Bot., IX, 1895, p. 266-2 273). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 71 dans le bois. H. ScHEexx (1) revient sur ce sujet dans un nouveau mé- moire où il étudie la fragmentation du bois dans les lianes d’Acantha- cées, de Césalpiniées, de Convolvulacées, de Bignoniacées et de Malpi- ghiacées ; il montre que dans la plupart des cas cette fragmentation est bien due à du parenchyme s’établissant aux dépens d’éléments vivants du bois et de la moelie, par la division de cellules non lignifiées, et, dans certains cas, par celle de cellules légèrement lignifiées, contrairement à l'opinion de O. Warburg LE qui ne reconnaît pas aux cellules ligni- fiées la possibilité de se divise Le duramen ou bois se se distingue de l’aubier par sa constitu- tion chimique ; il ne renferme plus d’amidon et se trouve fortement imprégné de tannin. E. MER (2) a recherché comment ce tannin variait dans le bois du chêne de la périphérie vers le centre ; il a observé que le tannin, rare dans l’aubier, ne s’y trouve que dans les rayons; il devient abondant alors que l’amidon disparaît ; il se fixe alors sur les parois des vaisseaux et surtout sur celles des fibres, l'excédent se déversant dans la cavité de ces fibres. Plus profondément les cavités de tous les éléments se vident de tannin ; puis le tannin s’oxyde lente- ment, d’où la teinte brun roux du bois parfait. L'auteur (3) étend ailleurs ses résultats à plusieurs essences fores- tières. Pendant son séjour à Buitenzorg M. Massarr (4) a eu l’occasion de faire quelques observations sur la différenciation des rameaux (hétéro- cladie) dans les Pres re RE certaines branches longues et nues ont pour fonction de c re la liane vers des arbres voisins (sarments), alors que d’autre ramilles EE ta feuilles et les fleurs. Les organes d'attache sont, chez les plantes volubiles, les sarments eux-mêmes ; ailleurs ils sont presque toujours sur les ramilles. Dans les cas où la différenciation des rameaux est le plus accusée, chaque bourgeon a une prédestination immuable. Le plus souvent cha- que feuille du sarment porte à son aisselle plusieurs bourgeons sériés dont le premier développé forme une ramille ; chez d’autres plantes les bourgeons qui donnent les sarments et ceux qui donnent les ramilles occupent l’aisselle des feuilles distinctes. (1) H. Schenk : Ueber die in en EE in anomalen Lianenstamen (Jabrb, f. w. Bot., XXVIII, 1895, p. 581-612. PL. XX-XXI). (2) Em, Mer : De la Fig des duramens dans les essences feuillées C. R. de l'Acad. des Sc., CXXII, 1896 (3) Em. Mer : Nouvelles recherches sur La formation du bois parfait (Bull. Soc. Bot. de Fr., XLII, 1895, p. 582-398). (4) J. Massart : Sur La morphologie du bourgeun (Ann. de Buitenzorg, XI, 1895, p. 121-136. PI, XIV-XV V). 78 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. DANIEL (1) étudie le processus anatomique os observe dans la greffe et il y distingue deux phases successives : l'union provisoire et l'union définitive La première es ee tous les phénomènes qui se passent depuis le début de la greffe jusqu’au moment où le fonctionne- ment des assises génératrices interne et externe interrompu par le fait substance unissante formée par les membranes déchirées, le contenu cellules et la sève s’échappant de la plaie, le second par une résorption . partielle de cette substance unissante, le troisième par la formation de méristèmes locaux, indépendants des couches généretrices normales. L'union définitive comprend deux stades principaux : 1° la formation de tissus cellulaires remplissant les vides de la plaie ; 2° la différencia- tion des vaisseaux et des tubes criblés dans les tissus de cicatrisation produite par le jeu de lassise génératrice interne, et la formation de liège et de phelloderme. Feuille. — M. Van TIEGHEM (2) montre que s’il n'existe pas dans Sense végétatif des Phanérogames de feuilles dépourvues de méris- s il n’en est pas de même dans leur appareil reproducteur ; c’est ainsi que chez un grand nombre de Loranthinées la fleur contient un verticille de feuilles réduites à l’épiderme et à lécorce ; l’auteur cite successivement des exemples de sépales, d’étamines et de carpelles sans méristèles. D’après L. GageLui (3) l’idée de nervation parallèle dans les feuilles est plutôt une considération d'ordre spéculatif qu’une conséquence de observation; pour lui il ne peut y avoir de véritable nervation parallèle que si les nervures pénètrent isolément dans la feuille ; dans tous les autres cas on n'aura qu’un parallélisme apparent ; de même les nerva- tions pennées et palmées ne sont que des cas spéciaux d’un même type. Les Graminéés en particulier ne présentent pas le mode de nervätion parallèle, mais bien une nervation palmée. (1) L. Daniel : msg anatomiques sur les grèfres herbacées el te nee: _. Simo mire 104 p pl. (2) P n Tie : Sur l’exi istence des Leuilles re méristèles dans la fleur F7 Sr à he (Rev. Gén. de Bot., VILE, , D' 481-291). (3) … Gabelli : Considerazioni Sylla nervazione fire parallela pq gbia, IX, 1895, p. 356-364 me pp en outri ; Pl do Late tal Lu of. bare : in Hans (Anp. of Bot., 896). R. Chodat : Sur lo en anormüle de la liane Pach rhi Z! D. C. (Herb: Boiïssier , P- 139-140). fee montanus . M. Scholz : Ueber Verhoisungen as Blütenstengel: einiger bin er " Cul _ turpflanzen (Jabresber. d. Sehlesise . Gesellsch. fur vate 9 bth. : Obst- und Gartanbau, pores D on PES RU RTE Ne SE A PPT OT NT MR ELITE REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 19 III. ANATOMIE BIOLOGIQUE. Nous signalerons dans ce chapitre les travaux qui se rapportent à l'anatomie envisagée dans ses rapports avec le mode d’existence des plantes, c’est-à-dire les travaux qui s'occupent des caractères de plantes groupées biologiquement, telles les plantes aquatiques, xérophyles, saprophytes, parasites, etc. D’ après les recherches de E. JAHN () quatre conditions sont néces- saires pour que les feuilles puissent se maintenir flottantes à la surface de l’eau. Il faut que la densité soit faible, sans nuire cependant à la consistance ; la surface doit être large; le pétiole doit s’insérer dans le milieu du limbe ou près de cette région, d’où le contour cordiforme ou pelté de ce limbe; enfin le pétiole doit faire un grand angle avec le limbe et avoir une grande longueur. L’auteur rapproche la forme des feuilles nageantes de celle de beaucoup de plantes grimpantes où le pétiole-s’insère également dans le voisinage du centre de gravité du limbe, G. HOCHREUTINER (2) consacre un mémoire à l'étude morphologique, anatomique et physiologique d’un certain nombre de plantes aquatiques du Rhône, Il s’occupe en particulier de l'anatomie du Zannichellia palustris : cette plante présente de curieuses racines adventives volu- biles, analogues à celles qu’on a observées chez quelques plantes : ss grande quantité de chlorophylle dans leur assise pilifère. L'auteur a M dans la tige des communications protoplasmiques très nettes. au moment de la germination s'ouvrent par une fente Pat et latérale, à travers laquelle embryon pousse son cotylédon ; la base de la tige est renflée en disque et reste engagée dans le fruit; l'enveloppe de celui-ci sert à la plante de contrepoids et de fixateur. Bientôt sur le disque du collet il se développe de nombreux poils absorbants qui s'allongeant au dehors servent à la fixation de la plantule ; ce n’est que plus tard que la radicule s’allonge. On a donc ici un nouvel exemple de poils absorbants se développant sur une tige Une série de plantes tropicales xérophyles présente un type parti- culier de feuilles qu’étudie Jônssen (3) et qui est caractérisé par une grande réduction du tissu assimilateur et un extrême développement du système protégeant la ape contre la transpiration. Il est à remar- quer que les diverses plantes possédant ce type foliaire appartiennent à des familles dont les TRS ont une tout autre structure. (1) E. rente Ueber Schwimmblätler (Beitr.z. wiss. Bot., 1, p. 282-294. PI. VI). (2) G. Hochreutiner : Etudes sur les phanérogames aquatiques du Rhône et du port Fe Genève (Rev. Gén. de Bot., VII, 1896, p. 90, pl. VII). (3) B. Jônssen : Zur Kentniss des anatomischen Baues des. Pis ao Reg. ‘Soc. Physiogr. Lund., VII, 1896, 20 p., 2 PL). * 80 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le suc du tissu aqueux de ces plantes a une réaction très acide; il est beaucoup plus acide dans la région superficielle que dans le méso- phylle chlorophyllien ; on rencontre. souvent des cristaux de sel calcaires, le pue ‘souvent : d'oxalate de chaux. Le parenchyme SE palissade est constitué par u ont la forme d’un cône dont pointe est dirigée vers le tsè : Jacuneux (fig. 19) ; les grains de ue ue JA -e orophylle sont gros, peu re POUR É nombreux et tous disposés vers a AS ee le sommet du cône dont la par- HET üe basilaire est occupée par une mâcle d’oxalate de chaux ; cetté disposition ne varie ja- Bol Ve mais quelles que soient l’intensi- : té et l’obliquité de l’éclairément: Jünssen pense qu’elle est en Fig. 19: — Coupe {ransveriale de la feuille rapport avec la présence d’aci- du gone pr hors (d'après des dans le tissu aqueux, car si Jôns: à la face supérieure les cellules Rs grandissent et il y pa des grains de chloro- phylle uniformément distrib (A suivre). M. MozLiaRD. Sn 425 — Lille. rs Le Bigot frères : Le Gérant : Th. Clerquin. EN ET fe £ RE PES Len seule assise de cellules, celles. ‘14 Tome 11. Planche 41. CA Revue générale de Botanique. ee À LD, (#2, on. ’ Étude géo-botanique de la flore du haut bassin de la Sallanche et du Trient. Nr ÈS «Es N\ & S Légende 4, KE ne S _—— LIT sons SEE SÈ EL 3 à ; - “& ÈE ” si80 Ÿ Pas NS 7 y + > 4 “ de ui Er VUS iu e/1 Dors a pe Sr 5 ï vi Hit Z Té C2 24 à NT 1} } * \ hs & Un Ë & 2 VE ALU AT D nn) de Fe x ph ch PDT SS © ‘56 mis" =E3En LE REA UISIN Eat S D 1786 \ A w VIA] = 2 7 as ! \ Vallée de Sixt à 1E DE < Ÿ É4 7 a f : $ x £ TS $ SSS \ÿ / : è à € Le) Nr riquen $ - Born) ef” 29822 | À ji, , fr #" Pde lanneverge: Ps / a 7 4 MINS : … à . £ P 7 CUS ; UT ANA > Ge, : ?) #7 à FA à = ÿ di à Æ 1h R 7 ; Z #4 LT 0 A Fe té se ENS 9 2 Ru ’ #.+ Le UheratBe LENS 2841 TS P. Jaccard det. Imp. Le Bigot. P. Bineteau se. Carte botanique du haut bassin de la Sallanche et du Trient. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 Îr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez SJ. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois, arts. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston DONNER Fa > de professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris ce. Il sera ep compte dans pee Pat d asisene so ouvrages, mémoires ou noles dont un exemplaire adressé a u Directeur ee la Revue be Féart d générale de ge ique Sur la couv. Les auteurs des travaux insésés dans la Revue crabe de trie ont e droit sir à un me en er à tte RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIQUES L. LeGRÉ: La botanique en Provence au X VIe siècle. — Pierre Pena et Mathias de Lobel (Marseille, Bariatier, 1899). T. Husnor : Description, fiqures et usages des Graminées spontanées et cultivées de France, Belgique, = Fr innsé Suisse. 3° livraison (Chez l'auteur à Cahan (Orne), 1899). A. Gravis : Recherches Re lee = physiologiques sur le Tradescanlia virginica L. au point de vue e l'organisation générale des Monoco- tylées et du type Commélinées en particulier (Bruxelles, Hayez, 1893). — Notes de ape micrographique (Archives de l’Institut botanique e l'Université de Liège, Vol. I) (Bruxelles, Hayez, 1897). C. LENFANT : Contribution à l'anatomie des Duceilades Le genre Delphinium (Ibid. A. Mansion: Contr ibution à l'anatomie des Renonculacées : Le Thalictrum flavum L. (Ibid.). R. STERCEX : Res à l'anatomie des Renonculacées : La tribu des Clémati “lies d.). Coxway Mac Mi ILLAN : The orientation of 7 lant egg and its ecological significance (tant Gazette, May 98. > M. CouLrer : The 0: of Sarre and the seed habit (Botanical * Society of Am séstés. rat Ê 898). J. BRETLAND FARMER : On the Structure of a: hybrid Fern (Annals of tany, December, 1897). — and J. L. Wiccraws : Contributions Lo our Knowledge of the Fucaceæ: their Life-History and “Nr dé (Philosophic trans. of the Royal Society of London, 1898 SAKUGORÔ HirAsé : Études sur la fécondation et l'embryogénie du Ginkgo biloba (Second mémoire) (Journal of the Collège * s sité impériale, Tôkyô, Japon, Juin 1898). G. CABANËS : Catalogue des végétaux ligneux, arbres, arbustes, arbrisseaux, plantés sur les s promenades, dans les squares et dans Les jardins publics a de la ville de Nimes (Nimes, 1898). K. Ricurer : Plantæ europæ:e. Enumeratio systematica et synonymica plan- tarum n phane:ogamicarum in Europa sponte crescentium vel mere Science, Univer- iinarum. Tomus IL. Emendavit ediditque D° M. Gurwe, Musei | botaniei ne custos (Leipzig, nn. 1899). : ouh re PL r. mediter rranea (Deuts tsch. Botanic, Geselle- te pre 1898). * ue FE, Fa Sn to ram of the Cactaceae. The comparative Mo: qy E: 06. and Seed L re gg 2 1800). mabry lings (Annâls 0 > H. W. PEARSON : Pure of the Seedling of Bowenia sectbilis (Ibid). JR. GREEN: The Alco} ucing Enzyme & —_ (Ibid. d. H. WaGrn : The Nucleus of he Yeast-Plant (Ib 8 À VE Es : The P pre rs of Nepethes, 1 (ibid. Fr eo! x (Ibid.). . REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME Livraison du 15 Mars 1899 —_ ns : “ N° 123 B) PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 FO LIVRAISON DU 15 MARS 1899 I. — INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES ET SUR L'ÉNERGIE DE LA RESPIRATION DES PARTIES VERTES DES VÉGÉTAUX, par M. W. Palladine. 81 . I. — PHYLOGÉNIE DES ULMACÉES (avec planches et figures dans le texte), par M. Ch. Houlbert. . . 106 III. — REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE parus en 1895 et 1896 (avec figures dans le texte), à par M. Marin Molliard (sel 6 LS PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 2. — Ulmus campestris ; Morus cuspidata. PLANCHE 3. — Ulmus campestris ; | Gecropia obtusa ; Morus nigre Gette livraison renferme en outre six gravures dans le texte. 2 . Pour le mo de publication et les conditions d'abonnement, voir ä à "oisièm le de la couverture. INFLUENCE DE LA LUMIÈRE SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES et sur l'énergie de la respiration des parties vertes des végétaux par M. W. PALLADINE LL — INTRODUCTION Dans un travail précédent (1), j'ai démontré la corrélation qui existe entre l'énergie de la respiration des plantes et la quantité des matières azotées vivantes qui s’y trouvent. Le travail actuel a pour but de soumettre cette question à de nouvelles recherches. _Les conditions dans lesquelles se forment les matières protéiques non digestibles (qui laissent un reste azoté non digestible conte- nant de l’acide nucléique), n'ayant pas encore été étudiée, je me propose de l’approfondir. Aucun agent extérieur n’exerce une influence aussi considérable sur les plantes que la lumière. Voilà Pourquoi il importe que j'’explique préalablement quelle corréla- tion existe entre la lumière et le mode de formation des matières protéiques non digestibles, c’est-à-dire des matières protéiques vivantes actives. Quelles sont les matières protéiques qu'il faut appeler vivantes ? Avons-nous la possibilité, en nous basant sur des données chimi- ques, de distinguer les matières protéiques mories des matières protéiques vivantes ? Je crois que c’est possible. Nous savons distinguer les cellules mortes des cellules vivantes, et, dans chaque cellule vivante, les parties mortes des parties vivantes. Les membranes cellulaires, les grains d’amidon, les cris- taux d’oxalate de chaux, sont les parties mortes d’une cellule vivante, (4) W. Palladine : Rd hes sur la corrélation entre la respiration des plantes et les substances azotées actives. (Revue générale de Botanique, t. VIII, 1896, p. 295.) Rev. gén. de Botanique. — XI. 82 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Nous pouvons aussi facilement diviser en deux groupes les matières protéiques qui se trouvent dans une cellule vivante. Le protoplasma, le noyau, les grains de chlorophylle, les leucites sont les parties vivantes d’une cellule. Les grains d’aleurone, les cris- talloïdes, les matières protéiques dissoutes dans le suc cellulaire sont les matières protéiques mortes d’une cellule vivante. Nous pouvons facilement distinguer dans une cellule, à l’aide du microscope, les matières azotées vivantes et les matières azotées mortes. Le microscope sert aussi à nous indiquer la préparation des matières protéiques vivantes. En traitant les cellules végétales par le suc gastrique, nous voyons que toutes les matières protéiques mortes se dissolvent complètement, tandis que les matières protéi- ques vivantes laissent toujours un reste azoté insoluble. Il va sans dire que plus il y a de matières protéiques vivantes dans la partie analysée de la plante, plus nous obtenons de reste azoté insoluble. Prenons, par exemple, deux feuilles. Si nous trouvons que l’une d'elles contient plus de reste azoté non digestible que l’autre, il en résulte nécessairement que la première contient plus de matières protéiques vivantes que la seconde. Par conséquent le NE AE ERA UN dosage du reste azoté non digestible (d’après la quantité d’azote qui s’y trouve) nous donne la possibilité de faire un grand nombre de recherches comparatives. Toutefois ce dosage ne peut donner + chiffres absolus pour les matières protéiques actives renfermées dans les plantes. Nous n'avons pas non plus le droit de compter comme azote des matières mortes tout le reste de l'azote des matières protéiques. Par exemple, si nous trouvons que le dosage de toutes les matières protéiques de la partie analysée de la plante s'élève à a d’azote, et celui du reste azoté non digestible à b d’azote, i] en résulte que a-b est la quantité de l'azote des matières protéiques digestibles ; mais en aucune façon on ne saurait considérer a-b comme de l’azote des matières protéiques mortes. La quantité d'azote contenue dans les matières protéiques mortes est tout-à-fait inconnue et voici pourquoi. La molécule de matière protéique vivante a indubitablement une construction très compliquée. Je me la représente comme une agglomération de diverses molécules de matières protéiques d’une construction plus simple, groupées autour d’un centre contenant de l'acide nucléique. Ce centre excepté, les autres parties de la Li SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 83. molécule composée de matière protéique vivante ont une construc- tion mobile très peu solide et possédant une nature d’aldéhydes. Traitée par le suc gastrique cette molécule composée se détruit, les matières protéiques dont elle se compose sont digérées, il ne reste que le centre non digestible contenant de l’acide nucléique. Par conséquent non seulement tout l’azote des matières protéiques mortes, mais encore une quantité considérable de l'azote des matières protéiques vivantes, constitue le taux des matières protéi- ques digestibles. Pour que la outte des imalières protéiques non digestibles nous donne une idée juste de la quantité des matières protéiques vivantes qui se trouvent dans la partie analysée de la plante, il est indispensable que les parties analysées soient composées de cellules vivantes et actives. La présence des cellules mortes et des cellules en période de vie latente empêche de préciser les résultats à un degré plus ou moins considérabie. Par exemple, d’après l'analyse de M. Stutser (1), la moitié de l'azote contenu dans une paille de seigle constitue le taux des matières protéiques non diges- tibles, quoiqu'il ne puisse être question de matières protéiques vivantes dans une paille sèche. Avec la mort de la cellule les matières protéiques vivantes se détruisent et il ne reste que le cen- tre azoté non digestible. Dans chaque graine, il y a aussi beaucoup de matières pro- téiques non digestibles, mais ces matières protéiques ne commen- cent à fonctionner qu'au mument de la germination. De plus on remarque quelquefois, par exemple pendant la germination des Lupins (2), qu’une partie des matières protéiques non digestibles au début même de la germination se décompose; dans la graine germée on en trouve moins qu’il n’y en avait dans la graine à l’état de vie latente. Par conséquent, il y a encore pour ainsi dire des Matières protéiques non digestibles de réserve. Ainsi, en prenant les précautions indiquées, nous voyons la possibilité de calculer les résultats des expériences faites sur un phénomène physiologique en nous basant non sur la quantité de substance humide ou sèche, mais sur la quantité des matières pro- téiques vivantes. 11 serait certainement à désirer que nous eussions ti) Stutser : Landw. tou Stationen. XXXV I, 1891, Fe 469. (2) Palladine : Loc. cit. p. 243, nee - 84 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE une méthode plus précise; néanmoins celle-ci peut déjà nous four- air des résultats très précieux. Je dis simplement « reste azoté non digestible » ou « matière protéique non digestible », parce que les termes existants (plas- tine, nucléine) ont un caractère passager et qu’une construction chimique déterminée ne s’y rattache pas. En même temps j'ai donné aussi dans ce travail plusieurs dosages concernant la formation des matières protéiques dans les feuilles. Si la question concernant la formation des matières azo- tées non digestibles n’a pas encore été traitée, la recherche de la formation de matières protéiques en général est actuellement l’objet de travaux suivis: toutefois cette recherche est encore loin de recevoir une solution définitive. À IL. — MÉTHODE DE RECHERCHES Afin de déterminer la quantité d’acide carbonique dégagé par les feuilles étiolées, je me suis servi des tubes de Pettenkofer. Tout l’appareil a été monté d’après la description qu’en donne M. Pfef- fer (1). Au lieu d’aspirateur, je me suis servi de la trompe à eau de Gessler. La régularité du courant de l’air a été assurée, grâce à un procédé décrit par Bunsen (2). Pendant l’expérience sur l’inten- sité respiratoire, le récipient, avec les feuilles, était toujours main- tenu dans l'obscurité. Les matières protéiques ont été dosées par le procédé de M. Stutzer, qui consiste à précipiter, en liqueur tout à fait neutre, ces matières par l’hydrate d’oxyde de cuivre. La substance à analyser est placée dans un matras; on porte à l’ébullition pendant dix minutes avec 100 centimètres cubes d’eau distillée ; on ajoute alors avec une pipette une certaine quantité d'oxyde de cuivre et un peu d’alun. : , Après refroidissement, on rassemble le précipité sur un filtre et ‘On lave une fois à l’eau et deux fois à l'alcool: ce dernier lavage M. Kjeldahl. Ë (4) Pieffer : Untersuchungen aus dem botanischen Institut zu Tébingen | (1 Band, 1885, p. 7). | (2) Bunsen : Gasometrische Methoden. (I Auflage, 1877, p. 144) » « SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 85 La quantité de matières protéiques non digestibles a été dosée aussi par le procédé de M. Stutser. Pour préparer le liquide gas- trique, l’estomac d'un porc est dépouillé (peu de temps après la mort de l'animal) de sa membrane intérieure que l’on découpe en fragments et que l’on jette dans un grand flacon contenant un mélange préparé préalablement (5 litres d’eau et 100 centimètres cubes d'acide chlorhydrique contenant 10 grammes d’acide pur, le tout maintenu bouché). On abandonne ce mélange pendant 48 heures, en l’agitant de temps à autre, puis on le filtre soigneuse- ment. Pour préparer ce liquide, j'emploie dix litres de liquide et les fragments de muqueuse provenant de deux estomacs. A l’aide de ce liquide, on procède de la manière suivante au dosage des matières protéiques non digestibles. Dans un vase à fond plat, on place la substance à analyser (qui doit être réduite en pou- dre) et 400 centimètres cubes de suc digestif, puis on maintient le tout pendant quatre jours à la température 37-3%. Pendant ce temps on ajoute de temps en temps quelques gouttes d’acide chlorhydrique pour que la concentration de l’acide chlorhydrique atteigne 1 °/,. On jette la substance sur un filtre et on lave jusqu’à ce que la liqueur qui passe ne contienne plus d’acide chlorhydri- que ni de peptones. En général, il suffit, pour s'assurer que le lavage est complet, d'essayer la liqueur avec le nitrate d’argent. On dessèche le résidu non digéré à 100-110 et l’on dose l’azote par la méthode de M. Kjeldahl. Je donne maintenant la description détaillée des expériences. III. — Exposé DES EXPÉRIENCES. Série d'expériences N° 1 Vicia Faba L. — Feuilles étiolées après 18 jours de germination à une température comprise entre 18 et 20v. Les feuilles ont été divisées en trois portions. I 5818119 de feuilles, desséchées à l’étuve, se réduisaient à 18"2458. Les feuilles contenaient donc en poids sec de 21,4 pour 100. | Dans la substance sèche on a déterminé la quantité de l’azote toutes les matières protéiques, ainsi que la quantité de l’azote des Matières protéiques non digestibles. 86 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE a) 0513152 de la substance sèche ont donné 0802062137 d'azote pour toutes les matières protéiques. D'où 18r2458 de la substance sèche contiennent Osr0814 d’azote. b) 08r4554 de la substance sèche ont &onné 0200954616 d’azote pour toutes les matières protéiques. D'où 18r2458 de la substance sèche contiennent 080770 d’azote. Osr0814 0sr0770 fl D'où 100 grammes de feuilles contiennent 18r3627 d'azote pour _ toutes les matières protéiques. c) 083732 de la substance sèche ont donné 08r00036498 d'azote pour les matières protéiques non digestives. D'où 18r2458 de la substance sèche contiennent 08r00120 d’azote. __ d) 083957 de la substance sèche ont donné 0s"00030415 d’azote non digestible. D'où 182458 de la substance sèche contiennent 0gr0009% d’azote. | moyenne : 0510792 02:00120 0£00094 { MOYENNE : 0800107 D'où 100 grammes de feuilles contiennent 020186 d’azote non digestible. Il 65-2920 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 10 °/,, dans l'obscurité. Au bout de trois jours elles ont été mises dans l'appareil Pettenkofer. Pendant l’expérience les feuilles étaient maintenues à l’obscurité. La température s’est maintenue à 20°. Au bout de 2 heures 30 minutes, on avait 45m82 d’acide carboni- que. D'où, 1008r de feuilles dégagent en une heure 96m66 d'acide, carbonique. . A Ja fin de l'expérience les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 10 °/o, dans l'obscurité. Au bout de trois jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 210 et 2%0, Au bout de 2 heures 30 minutes, on avait 16m80 d’acide carboni- | nique. D'où 1008r de feuilles dégagent en une heure 101m£6 d’ re : l carbonique. _ A la fin del axpénieden: les feuilles ont été lavées à Mae dit. | tillée, asus légèrement dans du papier à filtre, desséchées à - s SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 87 l’étuve et se réduisaient à 1gr8553. Les feuilles contenaient donc un poids sec de 29,4 0}. 29,4 — 21,4 — 8,0 D'où, les feuilles ont assimilé pendant 6 jours, à l'obscurité, 8 grammes de saccharose. a) 082974 de la substance sèche ont donné 0 8r0145922 d’azote protéique. D'où, 18r8553 de la substance sèche contiennent 0sr09108 d’azote. b) 08r2195 de la substance sèche ont donné 00109494 d'azote protéique. D'où, 188553 de la substance sèche contiennent 0809233 d'azote. Rs en moyenne 08r09181 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 18r4591 d’azote pro- téique. Mes Agr4591 — 1813627 — 080964 Les feuilles étiolées, cultivées dans l'obscurité sur une solution de saccharose, ont augmenté la quantité d’azote POrBIEUe de 08r0964 ou 7 0. c) 08r3970 de la substance sèche ont donné 0s00115577 d’azote non digestible. D'où, 18r8553 de la substance sèche contiennent 08r00540 d’azote. d) 0'3810 de la substance sèche ont donné 08r00103411 d’azote non digestible. D’où, 18r8553 de la substance sèche contiennent 0800501 d'azote. ps Era en moyenne 0800520 D'où 100 grammes de feuilles contiennent 08r0826 d'azote non digestible. 0310826 — O0r186 — 080640 Les feuilles étiolées, cultivées à l'obscurité sur une solution de SacCharose, ont nr la quantité d'azote non scie de 08r8640 ou 344 III 5er7600 de feuilles ont été placées sur une solution de saccha- rose à 40 °/, à la lumière diffuse. Au bout de trois jours elles ont été mises dans de de Pettenkofer. Pendant l'expérience, les À: . aux deient de a. ee de: Vair: car les $ : he + agées à + PE AG: rm AA nee ydrates de carbone l’assimilation de # 88 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE feuilles étaient à l'obscurité. La température s’est maintenue à 20°. 2 heures 30 minutes..... 23ne6 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 16359. d’acide carbonique. A la fin de l'expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 10 °/,, à la lumière diffuse. Au bout de trois jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l’expérience les feuilles étaient à l’obscurité. La tempéra- ture s’est maintenue entre 21° et 220. 2 heures 30 minutes..... 3382 de CO?. D'où, 100 grammes de feuilles Ra en une heure 23085 d’acide carbonique. Le rapport de la quantité de l'acide carbonique dégagé par les feuilles, cultivées à la lumière (L), à la quantité de l'acide carboni- que dégagé par les feuilles, cultivées dans l’obscurité (T), est donc : acide carbonique L ue 230085 9 2% acide carbonique T 104mg6 A la fin de l’expérience les feuilles ont été lavées à l’eau distillée, pressées légèrement entre papier à filtrer, desséchées à l’étuve et se réduisaient à 286440. Les feuilles contenaient donc un poids sec de 45,9 0/.. 45,9 — 21,4 — 24,5. D'où, les feuilles ont assimilé pendant 6 jours à la lumière diffuse 24815 de saccharose (1). Le rapport de la quantité de saccharose, assimilée par les feuilles à la lumière, à la quantité de saccharose, assimilée par les feuilles dans l’obscurité, est donc : saccharose L 24, 3 saccharose T es : «) 08r3521 de la substance sèche ont donné 0501263264 d'azote protéique. D’où, 256440 de la substance sèche contiennent 080949 d'azote. b) 083164 de la substance sèche ont donné Oer01082774 d'azote protéique. D’où, ans # la substance sèche contiennent 06:90 | d'azote. Pen) cul de are chlorophyllienne à 4 recherc Boussingaul à. SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 89 05r0949 080904 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 186076 d’azote pro- téique. en moyenne 080926. 186076 — 1513627 — 052449 Les feuilles, cultivées à la lumière diffuse sur une solution de saccharose, ont augmenté la quantité d’azote protéique de 08r2449 ou 17,9 0j. Le rapport de la quantité de matières protéiques formées à la lumière, à la quantité de matières protéiques formées dans l’obseu- rité est donc : matières protéiques L as 17,9. 2 5 matières protéiques T 7 s c) 08:6476 de la substance sèche ont donné 08r00225071 d’azote non digestible. D'où, 256440 de la substance sèche contiennent Osr06918 d’azote. d) 0215630 de la substance sèche ont donné 0200212905 d’azote non digestible. D'où, 256440 de la substance sèche contiennent . 08r0100 d’azote. 0s"00918 08r01000 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 0:1664 d’azote non digestible. Le rapport de la quantité de matières protéiques non digesti- bles formées à la lumière, à la quantité des matières protéiques non digestibles formées dans l’obscurité est donc : matières protéiques non digestibles L 0,1478 9 3 matières protéiques non digestibles T 0,0640 Dans l'obscurité le rapport de la quantité d’acide carbonique, dégagé en une heure à la quantité d'azote non digestible à la tem- Pérature 21-22 est : en moyenne 0,00959 Co? 101,6 NT 26 A la lumière, le rapport de la quantité d'acide carbonique, dégagé en une heure à la quantité d’azote non digestible à la même Ye pui est : 12 90 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La comparaison de ces deux rapports nous amène à conclure que le dégagement d'acide carbonique est sensiblement propor- tionnel à la quantité des matières protéiques non digestibles. Série d'expériences N° 2 Vicia Faba L. — Feuilles étiolées après 20 jours de germination à une température comprise entre 18° et 210. Les feuilles ont été divisées en deux portions. Il 683306 de feuilles ont été placées sur une solution de saccha- ; rose à 5 °/, à l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises … dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l'expérience les feuilles | étaient à l'obscurité. La température s’est maintenue entre 20° et 21°. 2 heures 30 minutes... 17086 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 111m62 d’acide carbonique. À la fin de l'expérience les feuilles ont été placées de nouveau : Sur une solution de saccharose à 3 %/o à l'obscurité, Au bout de trois, : jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. La tempé- L. rature s est maintenue 200. 2 heures 30 minutes. .... 47x22 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 10983 d’acide carbonique. À la fin de l'expérience, les feuilles ont été lavées à l’eau dis- à tillée, pressées légèrement entre papier à filtrer, desséchées à ë l'étuve et se réduisaient à 18r7736. Les feuillles contenaient donc un - poids sec de 28 0/,. a) 08r2369 de la substance sèche ont donné 02r01228766 d'azote protéique. D'où, 18r7736 de la substance sèche contiennent 008736 À d’azote. b) d'azote. Osr08736 HD Owr08774 { 2n Moyenne Oer087. téique. 061375 de la substance sèche ont donné 0r00681296 d'azote protéique. D'où, 18:7736 de la substance sèche contiennent 0s"08771: “4 où. 100 grammes de feuilles contiennent 16-3826 d'azote pro. SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 91 c) 0er3861 de la substance sèche ont donné 0sr00066913 d'azote non digestible. D'où, 1:7736 de la substance sèche contiennent 0800307 d'azote. d) 0:"3892 de la substance sèche ont donné 0400072996 d'azote non digestible. D'où, 187736 de la substance sèche contiennent 0:r00332 d’azote. gr00307 | sr00332 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 0s0519 d’azote non digestible. en moyenne 0£"00319 IT 525158 de feuilles ont été placées sur une solution de saccha- rose à 5 °/, à la lumière diffuse. Au bout de trois jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l'expérience, les feuilles étaient à l'obscurité. La température s’est maintenue entre 20° et 210. : 2 heures 30 minutes..... 3786 de CO: D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 272m82 d'acide carbonique. A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 5 °/, à la lumière diffuse. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue à 20°. 2 heures 30 minutes..... &ims2 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent dans l'obscurité en une heure 29827 d’acide carbonique. Le rapport de la quantité d'acide carbonique dégagé par les feuilles cultivées à la lumière, à la quantité d’acide carbonique dégagé par les feuilles cultivées à l'obscurité est : acide carbonique L 298,7 Sp acide carbonique T 109,3 A la fin de l'expérience, les feuilles ont été lavées à l'eau dis- tillée, pressées légèrement entre papier à filtrer, desséchées à l'étuve et se réduisaient à "4535. Les feuilles contenaient donc un poids sec de 44,4 0}. a) 02743 de la substance sèche ont donné 0#01097612 d'azote _ digestible. 92 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE protéique. D'où, 2:"4535 de la substance sèche contiennent 0sr09821 ï d'azote. 4 b) Osr4489 de la substance sèche ont donné 0s01654576 d 20 % protéique. D'où, 24535 de la substance sèche contiennent 0#"09045 M d'azote. barre en moyenne 0509433 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 17101 d’azote pro 3 téique. 4 ce) 05790 de la substance sèche ont donné 0500145992 d'azote non digestible. D'où, 2‘4535 de la substance sèche contiennent M sr00620 d’azote. 1 d) 0:'5013 de la substance sèche ont donné 0200133826 d'azote | non digestible. D'où, 24335 de la substance sèche contiennent 0zr00655 d'azote. " 2 ren en moyenne 0s00637 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 0:1154 d’azote non a A l'obscurité, le rapport de la quantité d'acide carbonique dégagé | en une heure à la quantité d’azote non digestible à la température … 20° est : . ann SE EST RE Tu, de CR La + PUS Co® 109.3 N = 51,9 — 21 A la lumière, le même rapport est : CO®. … 298,7 Ni Mb 4 D'où le dégagement d'acide carbonique est sensiblement pro portionnel à la quantité des matières protéiques non digestible. | Série d'expériences N° 3. Vicia Faba L. Feuilles étiolées, au bout de 24 jours de germi- ? nation à une température comprise entre 4170 et 20°. Le feuilles 4 ont été divisées en trois portions. ne. 816139 de feuilles ont été placées sur une solution de sacchä- | SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 93 rose à 10 0/0, à l'obscurité. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l'expérience, les feuilles étaient dans l'obscurité, à la température 19,50. 2 heures 30 minutes..... 2184 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 9954 d'acide carbonique. A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 10 0), à l'obscurité. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 24,50 et 220. 1 heure 30 minutes..... 1888 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 145"s1 d’acide carbonique. A la fin de l'expérience, les feuilles desséchées à l’étuve, se réduisaient à un poids sec de 29,6 0/0. IT 6:"9690 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 10 °/ sous une cloche à doubles parois contenant une solution de bichromate de potassium (lumière jaune), exposée aux rayons directs du soleil. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l'expérience, les feuilles étaient dans l’obscurité à la température 19,5. 2 heures 30 minutes... 2144 de CO° D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 122"s8 d'acide carbonique. À la fin de l'expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 10 °/, sous une cloche jaune, à la lumière diffuse. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. La HN RÉEADNES s’est maintenue entre 21,5 et 22, | 1 heure 30 minutes..... 286 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 2726 d'acide carbonique. À la fin de l'expérience, les feuilles desséchées à l’étuve se rédui- saient à 3:r3335. Les feuilles contenaient donc un pris sec de 47,8 °},. a) 0#4687 de la substance sèche ont donné 0#01569414 d'azote 94 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. - + HU protéique. D’où, 33335 de la substance sèche contiennent De | d'azote. b) 0er3328 de la substance sèche ont donné 0011407146 d ao 18 4 protéique. D'où, 3:3335 de la substance sèche contiennent 0e41084 s d’azote. 4 sa | en moyenne 0g10054 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 124426 d’azote pro- téique. c) 0&r8762 de la substance sèche ont donné 0200231154 d'azote 1 non digestible. D'où, 3:'3335 contiennent 0500878 d'azote. d) 0:6218 de la substance sèche ont donné 0sr00176407 d azote non digestible. D'où, 373335 ht oi 0:r00943 d'azote. 0sr00878 u 0er00943 en moyenne 0z00910 % AT RES ARS D VOTE QUE VU ee EN et tte 2e D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 0:"1305 d’azote non digestible. IT 1:6095 de feuilles ont été placées sur une solution de sacchatée à 10 °/ sous une cloche à doubles parois contenant une solution de sulfate de cuivre ammoniacal (lumière bleue) exposée aux rayons directs du soleil. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l’expérience les feuilles étaient à à l'obscurité, à la température 1905. | 2 heures 30 minutes... 24mc4 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 1 12802 d'acide carbonique. A la fin de l'expérience, les feuilles ont été placées de nouveau Sur une solution de saccharose à 10 c/, dans une cloche bleue à là lumière diffuse. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans _ l’appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entré - 2105 et 220, { heure 30 minolés hou 24ms8 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles ent en une heure 216"8 d’acide carbonique. A la fin de ti. les feuilles, _desséchées à 1 étuve, ë ] réduisaient à 270568. Les feuilles contenaient donc un poids se de 40,1 0/0. ca a SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 95 a) 0:3131 de la substance sèche ont donné 0501161833 d’azote protéique. D'où, 3£"0568 contiennent 0:"1134 d’azote. b) 0s2909 de la substance sèche ont donné 90109494 d'azote protéique. D'où 3:'0568 contiennent 081108 d'azote. 0c°1134 ; : Os 108 en moyenne Osr1121 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 184731 d’azote pro- téique. : c) 150975 de la substance sèche ont donné 0:"00316316 d'azote non digestible. D'où, 30568 contiennent 0500881 d’azote. d) 026049 de la substance sèche ont donné 0z00152075 d’azote non digestible. D'où, 30568 contiennent 0500768 d'azote. 0300881 0300768 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 01082 d’azote non digestible. Dans la moitié jaune du spectre solaire le rapport de la quantité d'acide carbonique dégagé en une heure à la quantité d'azote non digestible est : en moyenne 08"00824 CO: 2526 Ne Dans la moitié bleue du spectre solaire le même rapport est : CO? 216,8 Re RS N 108,2 is Série d'expériences N° 4 Vicia Faba L. — Feuilles étiolées après 23 jours de germination à une température comprise entre 17° et 20°. Les feuilles ont été divisées en deux portions. s I 5e0474 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 10 °/, sous cloche jaune exposée aux rayons directs du soleil. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans l'appareil de Petten- koîfer. Pendant l'expérience les feuilles étaient à l'obscurité à une température 2003-2%40. : 2 heures 30 minutes..... 21" de CO*° Le; Ga sue 20,5°-21°, 96 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 166m%4 d'acide carbonique. k A la fin de l'expérience, les feuilles ont été nla868 de nouveau ; sur une solution de saccharose à 10 0/, sous une cloche jaune exposée 1 aux rayons directs du soleil. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer à une température 250-26,50. 1 heure 30 minutes..... 21m8 de CO° E D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 287"82 4 d'acide carbonique. 4 A la fin de l’expérience, les feuilles, desséchées à l’étuve, se ; oo. à 2:°7753. Les feuilles contenaient donc un poids sec de: ‘4 54 9 0. | a) 0:5700 de la substance sèche ont donné 0:01526833 d'azote | protéique. D'où, 2#77353 de la substance sèche contiennent 00743 ? d'azote. b) 0sr5000 de la substance sèche ont donné 0s01386924 d'azote protéique. D'où, 27753 de la substance sèche contiennent 00767 … d'azote. 080743 0gr0767 D'où, 100 grammes de iuilidé contiennent 154958 d'azote pe téique. c) 0:9367 de la substance sèche ont donné 0:00291984 d'azote non digestible. D'où, 2:"7753 contiennent 0s"00865 d’azote. , d) 0s"7100 de la substance sèche ont donné 0:00200739 d'azote | non digestible. D’où, 27753 contiennent 0:"00781 d'azote. 0gr00865 0sr00781 “4 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 041635 d’azote non digestible. 4 en moyenne 0s0755 en moyenne ("00823 II - 0 4:r5451 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 10 °/, sous cloche bleue exposée aux rayons directs du soleil. Au bout de quatre jours elles ont été mises dans }” appareil de Petten- kofer. Pendant l'expérience les feuilles étaient à Febscurité à une ; 2 heures 30 minutes... ...: 23m de co? : SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 97 D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 203"g4 d'acide carbonique. À la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 40 /, sous une cloche bleue exposée aux rayons directs du soleil. Au bout de quatre jours, elles ont été mises à l'appareil de Pettenkofer à une température 250-26,5. 1 heure 30 minutes.,... 25"e6 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 374me d'acide carbonique. À la fin de l'expérience, les feuilles desséchées à l’étuve se réduisaient à 2:5535. Les feuilles contenaient donc un poids sec de 56,1 °/.. a) 0:3742 de la substance sèche ont donné 0sr01040193 d'azote protéique. D'où, 25535 contiénnent 0s"0709 d’azote. ; b) Or5292 de la substance sèche ont donné 0:01532916 d’azote protéique. D'où, 255535 contiennent 0s"739 d'azote. Re en moyenne ("0724 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 1#"5929 d'azote pro- téique. c) Or8298 de la substance sèche ont donné 0400267632 d'azote non digestible. D'où 25535 contiennent 0s"00824 d’azote. d) 0sr6243 de la substance sèche ont donné 0g"00206822 d’azote non digestible. D'où, 25535 contiennent 0:"00830 d’azote. 0s"00824 0:00830 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 02:18:19 d’azote non digestible. ; en moyenne 000527 Dans la moitié jaune du spectre solaire le rapport de la quantité d'acide carbonique, dégagé en une heure, à la quantité d’azote non digestible est : CO? 287,2 À TN ©1465 — 1,5 Dans la moitié bleue du spectre solaire le même rapport est : CO? 374,0 | Ne 26 Rev. gén. de Botanique. — af, 7 98 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Série d'expériences N° 5. Vicia Faba L. — Feuilles étiolées au bout de 24 jours de germi- pation à une température comprise entre 17° et 20°. Les feuilles ù ont été divisées en trois portions. I “ 3sr0448 de feuilles ont été plâcées sur une solution de saccha- : rose à 40 °/o, sous une cloche jaune exposée à la lumière diffuse. AU bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Petten- kofer. Pendant l'expérience, les feuilles étaient à l'obscurité à une température 23,50-25,50. 2 heures 30 minutes..... 9me2 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 1208 d’acide carbonique. A la fin de l expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 40 c/, sous une cloche jaune à la | lumière diffuse. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans : l'appareil de PORPAARE Température pendant l'expérience 21% 5 de 2 heures 30 minutes..... Ames de C0? D'où 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 155" : d’acide carbonique. IT 3:"1309 de feuilles ont été placées sur une Sointion de saccharose : à 10 ‘/, sous une cloche bleue à la lumière diffuse. Au bout de trois 4 jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l'expérience, les feuilles étaient dans }’ obscurité à une D : 23,50-25,50. 2 heures 30 minutes..... 104 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 132769 . d’acide carbonique. A la fin de l'expérience, les feuilles ont été placées de nouveau À sur une solution de saccharose à 10 °c}, sous une cinche bleue à ja + lumière diffuse. Au bout de quatre jours elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température pendant l'expérience 21°- …. 22,5°, 2 heures 30 minutes... 1283 de co? SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 99 D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 1#7me4 d'acide carbonique. III 28"9592 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 10 °/, sous une cloche à double paroi contenant une couche d’eau à la lumière diffuse. Au bout de trois jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l'expérience les feuilles étaient à l'obscurité à une température 23,5°-25,°. 2 heures 30 minutes..... 11m66 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 15658 d'acide carbonique. A la fin de l’expérience les feuilles ont été placées dans les mêmes conditions. Au bout de quatre jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Pendant l'expérience, les feuilles étaient à l'obscurité à une température 21-22,5°. 2 heures 30 minutes..... 1283 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 166m82 d'acide carbonique. 1V. RÉSULTATS DES EXPÉRIENCES Aucun agent extérieur n’est pas pour les plantes d’une impor- tance aussi grande que la lumière. C’est de la lumière que dépend non seulement la nutrition, mais aussi la forme des plantes. Quant à la nutrition, l’action de la lumière ne se borne pas seulement à former des matières organiques avec substances miné- rales. L'importance de la lumière est beaucoup plus variée : c’est aussi sous l’influence de la lumière que s'opère l'élaboration de | certaines combinaisons organiques, pour en produire d’autres plus compliquées. Dans les expériences que j'ai décrites les feuilles étiolées see vaient en abondance le saccharose, par conséquent elles n'avaient pas besoin d’assimiler l'acide carbonique de l’atmosphère. Néan- moins il suffisait de jeter un coup d’œil sur les résultats pour : remarquer l'énorme différence entre les cultures exposées à l'obscurité d’un côté et les feuilles exposées à la lumière de l'autre. Comme je l'ai déjà décrit dans le chapitre précédent les feuilles étiolées étaient divisées en deux portions, puis chaque portion de 100 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE feuilles était placée sur une solution de saccharose de la même con- centration (5 ou 10 °/.), ensuite une portion était exposée à la lumière, l’autre était placée à l'obscurité à température égale. Au bout de 6 jours les feuilles placées à l’obscurité étaient restées jaunes. Au contraire celles qui étaient exposées à la lumière s'étaient colorées en vert intense et étaient d’une plus grande dimension que les feuilles exposées à l'obscurité. 100 grammes des feuilles contenaient en poids sec : Après une culture de 6 jours sur la solution d : e saccharose Feuilles fraiches cueillies à l’obscurité à la lumière 15° Expérience 21,4 29,4 ; 45,9 2e Expérience 21,4 - 28,0 44% Dans la première expérience l'augmentation de la substance sèche à l'obscurité est égalé à 8 grammes, tandis que, à la lumière, : dans les mêmes conditions, l'augmentation de la substance sèche est égale à 2425. Les feuilles étiolées ont assimilé à la lumière trois lois plus de saccharose qu’à l'obscurité. On peut se demander à quels changements sont sujettes dans mes expériences, les matières protéiques. Quelques auteurs (Saposchninoff (1), Suzuki (2), Godiéwstel (3), Laurent, Marschal et Carpiaux (4) ) prétendent que la lumière est … indispensable à la formation des matières protéiques dans les feuilles; d’autres (Kinoskita (5), Hansteen (6) et Zaleski (7 }, au contraire, en nient la participation. (1) Saposchninofi : Les miaiiarés protéiques et les hydrates de carbone, etc. (Tomsk, 1894, En langue russe va )- (2) Suzuki : On an important Function of Leaves. (Tokyo, Bulletin of College of rage vol. III 3). (3) Godlewski : Zur Kenniniss der Rod aus Nitraten. (Anzeiger der 1897). Akad. d. AA in Krakau, Màrz (4) Laurent, Marschal et Carpiaux : Rechérohes expérimentales sur l'assimila- tion de l'azote ammoniacal et de l'azote nitrique . les Dane supérieures. (Bulletin de l'Acad. de Belgique. 3° série, XXXII, p. 816. : (5) Kinoskita : Bulletin of College of Agriculture, Tok 895. (6) Hansteen : Berichte d. déutschen bot. Geséllschaft. ss. XIV. Heît. 9. Le Zaleski : Berichte botan. Gesellschaft. 1898, pages 1 SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 401 Mes expériences n’ont rapport qu’à la régénération des matières protéiques provenant des combinaisons organiques azotées, ren- fermées dans les feuilles étiolées, et de saccharose. Le tableau sui- vant présente les résultats obtenus : (Eu milligrammes le taux de l’azote des matières protéiques contenu dans 100 grammes de feuilles fraîches). Après une culture de 6 jours Feuilles fraiches sur une solution de saccharose cueillies : à l’obscurité à la lüumiére l'e expérience. .…. 1362 1459 1607 2 expérience 1362 1382 1710 Par conséquent, je trouve que la régénération des matières pro- léiques peut aussi s’eflectuer à l'obscurité. En outre, j'ai trouvé que : en présence du saccharose la régénération des matières pro- téiques à la lumière s'effectue plus énergiquement qu’à l'obscurité. Il serait difficile de dire quelle est la cause d’une telle différence. Seulement, comme les feuilles étiolées renferment diverses combi- naisons azotées, il est possible que quelques-unes d’entre eiles ne puissent régénérer les matières protéiques qu’en présence de la lumière (et en présence de la chlorophylle peut-être ?). Les différents rayons du spectre solaire n’agissent pas également sur la régénération des matières protéiques. (Le taux de l'azote des matières protéiques contenu dans 100 gr. de feuilles fraichés, en milligrammes, après une culture de 8 jours Sur une solution de saccharose). Sous des cloches jaunes | Sous des cloches bleues Troisième expérience... 1442 1473 Quatrième expérience... | 1495 1592 Dans la seconde moitié du spectre (bleue) la régénération des matières Protéiques s'effectue plus énergiquement que dans la première (jaune). Les expériences relatives aux conditions de la formation des matières protéiques non digestibles dans les feuilles étiolées donnent les résultats beaucoup plus importants : 102 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE (Le taux de l’azote des matières protéiques non digestibles dans 100 gr. de feuilles fraîches, en milligrammes). Après une culture de 6 jours Feuilles fraiches sur une solution de saccharose. cueëillies à l’obscurité à la lumière 17° expérience. 18,6 82,6 166,4 2° expérience. 18,6 51,9 115,4 Ce tableau nous montre que les feuilles étiolées de Fève sont très pauvres en matières protéiques non digestibles. La cause de cette pauvreté s’explique par l’absence des hydrates de carbone dans les feuilles. Il suffit de donner aux feuilles une quantité suff- sante de saccharose afin d'augmenter, en l’absence de la lumière, de plus de 8 fois la quantité des matières protéiques. Cependant, la quantité des matières protéiques non digestible nécessaire aux feuilles, ne peut se former à l’obscurité, comme le montre le tableau précédent. Il s’est formé plus de deux fois plus de matières protéiques non digestibles dans la culture à la lumière qu’à l’obseurité. Moyennant une quantité suffisante d’hydrates de carbone, les feuilles forment beaucoup plus de matières protéiques non + Pémoes à la lumière qu’à l’obscurité, Les hydrates de carbone et la lumière sont he à la formation normale des matières AT oi non digestibles dans les feuilles. Quant à l'influence des différents rayons du spectre sur la for- mation des matières protéiques non digestibles, les expériences faites à ce sujet ont donné malheureusement des résultats peu -Satisfaisants : (Le taux de l’azote des matières protéiques non Ulostibies dans _ 100 gr. de feuilles fraîches, en milligrammes, après une culture _ de 8 jours sur une solution de saccharose). SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 1403 Sous une cloche jaune Sous une cloche bleue Troisième expérience. :..... Quatrième expérience dire 130,5 163,3 108,2 101,9 Dans la troisième expérience, la culture sous la cloche bleue avait l’air maladive, voilà pourquoi les résultats obtenus ne peu- vent être pris en considération. Nous pourrons donc dire, en ne tenant compte que de la qua- trième série d’expériences : Dans la seconde moitié du spectre (bleue) il se forme plus de matières Protéiques non digestibles que dans la première (jaune). I n’y a pas un seul phénomène physiologique qui indique aussi précisément l’activité vitale des plantes que la respiration. Le phé- nomène de la respiration est intimement lié à la plupart des réactions qui s'effectuent dans les plantes, Les cultures comparatives sur le sucre des plantes étiolées, à la lumière et à l'obscurité, ont démontré la différence des actions chimiques dans ces conditions. Il était à prévoir que cette différence influerait aussi sur la respiration. C’est ce qui a lieu, en effet, comme on le voit par le tableau ci-dessous : Acide carbonique dégagé à l’obscurité par 100 gr. de feuilles fraîches à 1020.22,5. en milligrammes. Après culture de 6 jours sur une solution de de saccharose : à l'obscurité à la lumière mm. mms {°° expérience... ... “e 101,6 230,5 2* expérience. ........... 109,3 298,7 Done, les feuilles traitees par le sucre et la lumière ont dégagé À l'obscurité plus du double d'acide carbonique que les feuilles traitées seulement par le sucre. Dans un travail précédent (1), j'ai démontré que la quantité M) W. Palladine : Revue générale de Botanique, 1896, p. 225. 104 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d'acide carbonique dégagé par les plantes est en corrélation avec la quantité de matières protéiques non digestibles qu’elles contien- nent. Les expériences rapportées servent à confirmer ma thèse. Le rapport de la quantité CO? d’acide carbonique dégagé en une heure à la quantité N de l’azote non digestible est : co OUR ARS Se € a) Obscurité "NC. - 6. - 1,23. 1e expérience . . C0? 230.5 b) Lumière e 166.4 ” Par conséquent, autant la quantité des matières protéiques non digestibles augmente pendant la germination à la lumière, autant augmente aussi la quantité d'acide carbonique dégagé. C0*: 41099 a) Obscurité N 31.9 1 2° expérience … . CO: 298,7 1 SD PE de nee 0 5 b) Lumière N 1154 ; 2 Dans celte expérience, nous remarquons la même corrélation. Dans la troisième expérience, la culture sous la cloche bleue avait l'air maladive et dégageait à l’obscurité moins d’acide carbo- nique que la culture sous la cloche jaune. L'analyse a démontré que sous la cloche bleue il s’était formé aussi autant de fois moins de matières protéiques moins digestibles. Fair nus CO? 272,6 | a) Lumière jaune = — 130,6 — 2:08 3e expérience { CO? 2168 | b) Lumière bleue TN = 108 2 = 2,00 Dans la quatrième expérience, la culture sous la cloche bleue dégageait plus d’acide carbonique que la culture sous la cloche jaune. L'analyse à démontré que sous la cloche bleue il s'était formé plus de matières protéiques non digestibles que sous la | coté jaune. : SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES ACTIVES 105 Re CO? 287,2 a) Lumière jaune = = Ms = 1,75 4 expérience P 4,0 De CO2 3 b) Lumière bleue N —=igo — 205 (1) \ Varsovie : Laboratoire de botanique de l'Université. (1) Dans mon travail précédent j'ai trouvé que les ti ue la ee d’ ce carbonique dégagé en une heure à la US à 19° à 22° à d matières protéiques non digestibles sont rs Prétilare expérience, , 1,05 Blé germant, ae Deuxième expérience. e ; | 1,18 DüUpir gormant. 7 taire 1,12 Feuilles étiolées de Fève, après introduction de sucre dans leurs tissus. . . En moyenne. . . . 1,11 En vue de la dificulté des expériences de ce genre, il faut considérer les varia - tions oblenues comme très insignifiantes. Par conséquent, Li énoncé la conclusion Cette quantité & à la température ru étant approximativement égale à celte valeur du rapport était maximu Mais, mes expériences nouvelles ét : démontré que la quantité & peut être plus Srande. Par exemple, dans la deuxième expérience la quantité a est égale à 2,5. situ tat doit donner lieu à de at ha recherches’ permettant d’élucider cette PHYLOGÉNIE DES ULMACÉES par M. Ch. HOULBERT. L'un des faits qui attirèrent le plus vivemént mon attention, dans le cours de mes précédentes recherches sur l'anatomie com- parée du bois secondaire (1), fut le suivant : Ayant cherché à suivre le développement du bois sur un grand nombre d’espèces considérées à différents âges, et en particulier sur des tiges d'Ulmus campestris, pour me rendre compte des modi- fications qui peuvent affecter ce tissu, et surtout pour apprécier d'une façon plus exacte, ce que je devais appeler plan ligneux dans cette famille, je constatai, non sans quelque surprise, que, pendant les premières années du développement, ce plan ligneux n’était pas encore fixé d’une façon invariable. Comme tous les autres tissus, le bois subit une évolution et cette évolution se fait suivant les lois ordinaires de la phylogénie, : c'est-à-dire en reproduisant, d’une facon plus ou moins claire, les stades antérieurs par lesquels il paraît avoir passé avant d’atteindre son état morphologique actuel. C'est dans le groupe des Ulmacées que ce bérictionnemit progressif du bois peut s’observer avec la plus grande netteté; et, si nous parlons, en effet, de certaines formes élémentaires d'Urti- cacées, telles que les Conocéphalées, les Bœhmériées, etc., nous verrons le bois se modifier petit à petit, et, par une série de trans- formations successives, passer de la structure simple et pour ainsi dire schématique des Cecropia à la structure complexe et haute- ment différenciée des Ulmus. Ces faits sont très importants, car ils touchent à l’une des questions les plus élevées de la philosophie scientifiqne, celle de l’hérédité et de la descendance. Il me parait donc utile de reprén- dre cette question par sa base, pour montrer une fois de plus l'im- à (1) C. Houlbert : Recherches sur la structure de du bois secondaire 1. dans lei Apétales. Thèse de la Faculté des Sciences de Paris. PHYLOGÉNIE DES ULMACÉES 107 portance du bois secondaire au point de vue phylogénique et systé- matique. Les exemples les plus frappänts des faits mentionnés ci-dessus, se rencontrent, comme je l’ai dit, chez les Ulmacées; ils peuvent être observés dans tous les genres les plus élevés de ce groupe : Zelkova, Celtis, Broussonetia, etc, mais ils se présentent surtout avec une remarquable netteté dans les différentes espèces du genre Ulmus. J'ai employé ici la seule méthode réellement applicable, celle des superpositions embryogéniques de M. Giard : voici celte méthode, telle que la caractérise l’éminent professeur de la Sorbonne. (€ Prenant, dit-il, deux embryons au même stade, je les place » l’un sur l’autre, de façon que les parties homologues coïncident » avec les parties homologues. Si en un point apparaît à un moment » donné, un organe qui n’est pas morphologiquement équivalent à » l'organe superposé, j'attends jusqu'au stade suivant pour me ? Prononcer; si la superposition redevient possible, j'en conclus » qu'il y a eu abréviation de l’'embryogénie, et je cherche à me » rendre compte des conditions qui ont déterminé cette abréviation. » Si la divergence morphologique s’accentue, j'en tire cette déduc- » tion qu’à partir de ce moment les deux types suivent deux » rameaux différents du tronc commun, et je les suis chacun dans » leur branche Spéciale jusqu’à de nouvelles bifurcations (1). » J'ai fait de même pour la phylogénie des Ulmacées, en m’effor- Sant d'adapter la méthode aux exigences du sujet. .… Prenant le bois des Ormeaux au début de son développement, 1e l'ai trouvé comparable à celui des Conocéphalées. Un peu plus lard, il acquiert la structure du bois des Bæhmériées, et plus tard encore celle des Morées. J'en conclus que ces trois groupes repré- “ehtent des étapes de l'évolution des Ulmarées et que le bois des Ulnus doit être considéré comme le plus différencié de tous ceux Au’on peut observer dans cette famille. Ces conclusions importantes vont se dégager plus clairement des descriptions que nous allons maintenant donner. nu) Giard ; Les faux principes biologiques et leurs conséquences eh taxo- OMmie. Rev. scientif., 1876, p. 277. | © pres) © Fe De ue: En A & æ S es So 4 = “le Z œ La — E Le e= 108 Ilots primitifs. — Examinons, par exemble, sur une coupe transversale, le bois secondaire d’une très jeune tige d’Ulmus cam- 4 dl di 4 | 2 ; pestris (fig. 20), au moment où elle vient d’achever sa différenciation primaire, nous verrons que les premiers vaisseaux et les premières trie remarquable. Nous étudierons plus tard les causes de cette fibres ligneuses se développent en 3 ilots présentant une dissymé- dissymétrie. ï $ | | à ; : : ; ; : ê | | : | pape SP ON TT FAT RE MOT en, NON RL 7 | SN Re TES ge (2 ae Det: Move se CAR eee tige très jeune. ampestris : Fig. 20, — Ulmus & dominent fortement sur les vaisseaux pr é Dans chacun des îlots, les fibres, desquelles ils se distinguent par leur lumière très large; ils sont tous semblables et groupés en chaînes radiales; leur paroi . est très mince et incolore, et leur section légèrement polygonale, ainsi qu’on l’observe dans les bois les plus simples et dans la plu part de ceux qui sont tr x . ès jeunes. Les fibres ligneuses présentent une disposition radiale très _nette; leur paroi est également incolore et faiblement épa issie. LAC Les rayons médullaires sont déjà très distincts malgré leur _ faible largeur en coupe tangentielle, ils forment des chaînes simples dont la longueur égale 8 à 10 fois la largeur environ. AE % PHYLOGÉNIE DES ULMACÉES | peu | Par tous ces caractères, ce bois très jeune et en quelque sorte embryonnaire, diffère profondément du bois adulte (1). Dans celui- ci, en effet (2), les. vaisseaux présentent de grandes variations dans leurs formes et dans leurs dimensions; le système des fibres pré- domine toujours sur celui des vaisseaux et la paroi des premières, toujours fortement épaissie, réduit constamment la lumière à un point. Enfin, les rayons médullaires offrent un polymorphisme assez Fig. 21. — Ulmus campestris : premier anneau ligneux au début de sa formation. grand; les uns, les plus rares, sont étroits et à une seule épaisseur de cellules, les autres sont larges et généralement composés de plusieurs assises de cellules (Fig. 21). Dans les tiges très jeunes, on continue à trouver les îlots ligneux distincts dont nous avons parlé précédemment (Fig. 20), sur une étendue variable à partir du sommet, mais plus bas, d’autres vais- _ Seaux et d’autres fibres s’intercalent entre eux, et l'anneau ligneux ne tarde pas à se compléter en même temps qu’il perd sa dissy- métrie primitive (Fig. 21). Mais ne nous arrêtons pas plus longtemps qu'il ne convient, Sur les caractères de ce bois à peine différencié, et étudions main- lénant la structure de l'anneau ligneux lorsqu'il est complet, c’est- d-dire vers la moitié de la première année. | Premier anneau ligneux. — Pour étudier avec fruit, au point de (1) J'applique cette dénomination au bois secondaire ayant acquis tous ses au res morphologiques, c’est-à-dire à celui dont le plan ligneux est absolu- ment fixé, TR (@) C Houlbert : Loc. cit. p. 124. : 110 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE vue phylogénique, ce premier anneau ligneux, ik faut utiliser la région où il est le plus mince. On comprend, en effet, que le long d’un rameau d’un an, long par exemple de 4 à 5 centimètres, toutes les régions ne sont pas également âgées, les plus voisines du sommet sont les plus jeunes. À mesure qu’on se rapproche de la base du rameau, par suite d’une accélération embryogénique facile à comprendre, l’anneau ligneux prend de plus en plus des carac- tères qui voilent les premières affinités. Très nets et d'autant plus faciles à saisir qu’on s’adresse à une . région plus jeune de la tige, les faits que je signale dans cette étude se verraient avec beaucoup HE sure ne: CHE g, ,; raient même passer inaperçus, "A an, last a > }À L'an Re STILL) CS æ c 4 h r à (| ( A REA DUT sû test 124 — ag 5 HT [] LE Le \ AE € (à %, > Fig. à Ulinus ar . hs 23. — FRS ES premier anneau ds très à "a jeune. (Gross. 80 diam.). si on ne s’adressait à une région du rameau où la différenciation du bois secondaire est déjà assez avancée. Ces remarques s'appliquent également à l'étude des anneaux ligneux qui suivent le premier, Une coupe transversale de ce premier anneau ligneux (Fig. 2) nous montre des vaisseaux isolés, dont la paroi est mince et incolore _et dont la section est toujours polygonale. Le LS des nine ligneuses a augmenté d'importance, et celles-ci, he cesseront de prédominer sur les vaisseauz AA OUR Fa moins de précision, et pour- PHYLOGENIE DES ULMACÉES 111 leur paroi est épaissie et encore incolore; leur disposition, encore franchement radiale, montre cependant déjà une tendance à devenir irrégulière, au moins dans la région qui correspond au bois d'automne. Les rayons médullaires sont toujours étroits et à une seule assise de cellules. Cette structure, ainsi qu’on peut s’en rendre compte, est encore bien éloignée de la structure adulte du bois des Ulmus ; mais si on la compare à d’autres espèces du même groupe, on verra les diffé- rences s’alténuer et les caractères acquièreront alors leur véritable signification phylogénique. La structure de ce premier anneau ligneux présente, en effet, un enSemble de caractères qui rappellent dans une certaine mesure le bois des Conocéphalées et des Bæhmériées et on se rappelle que : nous avons considéré ces deux familles comme les moins difiéren- ciées des Ulmoïdes. Dans les deux cas nous trouvons (Fig. 23 et PL. 3, fig. 7) : 1° Des vaisseaux simples et toujours isolés sous l’épaisseur de l'anneau ligneux. 2 Des fibres ligneuses à disposition radiale ou subradiale. _ 3° Des rayons médullaires très étroits à une ou deux assises de cellules. La phase de ressemblance avec les Conocéphalées est très Courte, et cela se conçoit puisqu'elle correspond à un rappel de caractères très anciens ; elle est la plus abrégée et la plus condensée de toutes, car, parfois même elle se borne aux rangées de grandes cellules radiales des îlots primitifs ; enfin, très souvent, vers la Partie extérieure de l'anneau ligneux, on peut déjà voir s'effacer la 'éssemblance du bois des Ulmus avec ce type ancestral éloigné. Mais si la concordance des caractères de ce premier anneau ligneux avec ceux qui servent à définir le plan ligneux des Conocé- Phalées est courte chez les Ulmus, il n’en est pas de même chez ous les genres qui appartiennent à la même lignée phylétique. . Ainsi, par exemple, dans le genre Sponia, la structure caracté- Hstique des Cecropia se montre très nette, non seulement dans loute l'étendue du premier anneau ligneux (Fig. 24), mais encore : dans les anneaux successifs, jusques et y compris, au moins, celui 1 là 5 année, Ensuite le bois arrive progressivement à la struc- # 112 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ture des Bæœhmeria qu’il ne dépasse presque pas, comme nous le savons (1). Une étude semblable faite sur le jeune bois des Morus, des Celtis, 4 des Planera, elc., nous amènerait aux mêmes conclusions. En résumé, on peut dire que dans les premières phases de son … existence, le bois secondaire des Ulmus présente des caractères er En . io : ES ee SE € ® etre Fig. 24. — Sponia canescens : premier anneau ligneux. ‘qui le rapprochent des Ulmoïdes les plus inférieures; au début, | dans une région très étroite, sa structure peut être comparée à celle du bois des Cecropia (Conocéphalées); plus tard, il affecte des caractères que les Bæhmériées n’ont jamais dépassés : on peut donc considérer ces deux familles comme des étapes de l’évolution des … Ulmacées. Deuxième anneau ligneux. — Étudions maintenant l'anneau ligneux de deuxième année. Tout d’abord il convient de dire que dans les tiges très jeunes, la séparation entre deux anneaux ligneux successifs, si nette et si tranchée dans les bois âgés, est ici très vague et très peu marquée ; elle est même quelquefois à peine appréciable et indiquée seulement par deux ou trois rangées de à cellules aplaties. | Le bois montre déjà un perfectionnement notable. En coupe … transversale (PL. 2, fig. 1), on observe que, la plupart du temps, les : . vaisseaux | ne sont plus isolés, mais ils forment de “peus re w C. Houbert : Loc. ge p. 115. D SM re PHYLOGÉNIE DES ULMACÉES 113 distribués avec régularité sur le champ de la coupe; leur paroi est encore mince et incolore et leur section toujours polygonale. Les fibres ligneuses conservent plus ou moins la disposition radiale; leur paroi est également incolore, mais déjà sensiblement épaissie. Les rayons médullaires s’élargissent; quelques-uns prennent 2 à 3 épaisseurs de cellules, tandis que les autres conservent la sim- plicité primitive. Ces caractères du deuxième anneau ligneux des Ulmus sont ceux que nous avons aussi observés précédemment dans le bois adulte des Planera, des Sponia et des Morus (PI. 2, fig. 2) les plus inférieurs (1). Je rappellerai également ici la remarque que j'ai faite dans ma thèse à propos du bois du Planera aquatica. « Bien que très remarquable, disais-je, par la disposition de » ses vaisseaux et de ses fibres, cette espèce est surtout instructive ») par ses rayons médullaires de deux sortes. Entre les grands » rayons, qui rappellent exactement celle des Ulmacées, se trou- » vent d’autres petits rayons étroits à une seule assise de cellules » rectangulaires, rappelant ceux des Bœhmériées. Par ces deux » sortes de rayons, cette espèce est donc à la fois un Bæhmeria et » un Ulmus. Si nous supposons que les petits rayons médullaires » disparaissent tout-à-fait, et il n’est pas douteux qu'ils ne soient » en voie de disparition, les grands persisteront seuls et nous » aurons les formes du genre Morus. » On voit donc comment peut s'effectuer le passage des Bæhmeria » vers les Morus, par la substitution d’une forme de rayons médul- » laires plus parfaits à une forme de rayons plus primitifs. » La largeur des rayons apparaît donc comme un caractère de » perfectionnement du bois, et, de fait, les Gymnospermes n'ont » que des rayons à une seule assise de cellules (2). » _ Troisième et quatrième anneaux ligneux. — Pendant la troisième êt la quatrième année, l'anneau ligneux se perfectionne encore, et le Perfectionnement se manifeste surtout par le système des fibres ligneuses qui prend un grand accroissement ; celles-ci, de plus, (1) C. Houlbert : Loc, cit. P. 115-116. (2) C. Houlbert : Loc. cit., p. 116. “à Rev. gén, de Botanique. KE ” ; “ ë - 114 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE épaississent leur paroi, en même temps qu’elles perdent leur dispo- sition radiale (PI. 2, fig. 3) Les vaisseaux, larges dans le bois du printemps, deviennent de plus en plus étroits à mesure qu'on s’avance dans le pois d'automne. Les rayons médullaires s’élargissent ; ils prennent déjà la plu- part des caractères qu’ils conserveront ensuite définitivement. Cette disposition nous conduit à comparer, à ce stade, le bois d'Ulmus campestris, et d’une manière générale celui de tous les Ulmus au bois des Müriers supérieurs. Chez ces derniers, comme nous le savons (1), les vaisseaux diminuent également de grandeur dans le bois d'automne ; ils arrivent, en se groupant, à ne plus former que des îlots de vaisseaux étroits (PI. 3, fig. 8). Mais ces îlots restent toujours indépendants, tandis que chez les Ulmus ils s’anastomosent en bandes continues ; c’est pour cela que le bois des Mriers présente seulement à l’œil nu de simples mouchetures blanchâtres, au lieu des entrelacs capricieux qui parcourent en tous sens le bois des Ormeaux. Par conséquent nous pouvons donc admettre que l’anneau ligneux de troisième et de quatrième années, présente un bois comparable à celui des Mûriers, ce qui revient à dire que, au point de vue du bois, les Mûriers se sont arrêtés à un stade que les Ulmus ont dépassé. Cinquième et sirième anneaux ligneux.— I] va sans dire que, dans certains cas, la différenciation du bois sé fait avec une rapidité fort variable : quelquelois l’anneau ligneux de cinquième année présente déjà des caractères de perfectionnement très accentués. Quoi qu'il en soit, on observe la plupart du temps, dans les anneaux ligneux de cinquième et de: sixième années les bandes continues des Ulmus en mélange avec des îlots semblables à ceux du bois des Morus (PI. 2, fig. 4). : Ce caractère est aussi celui que présente le bois de plusieurs = Celtis ; l’évolution suit donc une marche régulière, dont toutes les étapes ont été conservées par le bois avec une grande fidélité. Septième, huitième et neuvième anneaux ligneux. — Enfin, si nous arrivons aux anneaux ligneux de septième, de huitième et de neu- (4) C. Houlbert : Loc. cit., p. 119. PHYLOGÉNIE DES ULMACÉES 115 vième années, nous voyons la structure du bois secondaire conti- nuer à se perfectionner. Les îlots disparaissent complètement, ou bien, si on les ren- contre, ce n’est plus que d’une façon accidentelle; ils sont rem- placés par les bandes vasculaires continues qui caractérisent le bois d'automne des Ulmus (PI. 3, fig. 5). Enfin, vers la dixième année, le bois a acquis tous ses carac- tères ; son plan ligneur est fixé désormais, en ce sens que l’arran- gement relatif de ses vaisseaux, de ses rayons médullaires et de ses fibres, ne varie plus et qu’il est le même dans tous les anneaux ligneux qui se formeront par la suite. Pourtant, il convient de dire que, même après la dixième année, le bois conserve pendant longtemps encore un caractère typique de juvénilité; ce caractère est nettement exprimé par l'absence de coloration ou par la coloration très faible de tous ses éléments. Au contraire, dans les tiges très âgées, le bois, dans son ensemble, possède une coloration brune, due à un pigment localisé surtout dans les rayons médullaires. Tous les faits qui précèdent peuvent être, dans certains Cas, voilés par des phénomènes d'accélération embryogénique; s'ils ne Paraissaient pas suffisamment nets dans le genre Ulmus, on pour- rait les retrouver, et celà même avec une plus grande clarté, Chez les autres genres inférieurs de la famille : c’est ainsi que nous VOnS pu également les observer chez les mr les Morus, les Maclura, les Celtis, les Broussonetia, etc. Chacun de ces genres s'arrête à un stade moins diflérencié que dans le genre Ulmus, mais présentant toujours, dans les plus jeunes anneaux ligneux, des caractères qui rappellent le bois de ceux qui les ont précédés dans l’évolution. L'étude que nous venons de faire nous montre donc que le bois des Ulnus, aux diverses phases de sa difiérenciation, retrace avec une remarquable netteté, en la résumant, pour ainsi dire, l'évolu- tion des Ulmacées. Cette évolution nous permet de remonter jusqu'aux origines les _ Plus lointaines de la famille, c’est-à-dire à ces espèces, telles que Laportea photiniphylla, dont le bois, grossier et léger comme du 116 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE liège, dépasse à peine l’état où on l’observe dans les plantes herba- cées de la même famille. Nous saisissons donc ici, en quelque sorte sur le fait, le méca- nisme par lequel les tiges herbacées, c’est-à-dire monocarpiques, comme le Chanvre et nos Orties européennes, se sont transformées en tiges arborescentes, c’est-à-dire polycarpiques, par perfection- nement de leur tissu ligneux. Le groupe par excellence qui renferme le plus de représentants herbacés, celui des Monocotylédones, ne nous offre-t-il pas de même un des plus beaux exemples de ce phénomène dans les Bambous et dans les Palmiers, bien que la dendrification, si je puis m'exprimer ainsi, soit obtenue par un procédé différent. Cette étude nous a amené, de plus, à l'intelligence d’un fait phylogénique extrêmement important, que l'observation du bois adulte nous avait fait entrevoir à peine, et dont la signification nous avait échappé jusqu'ici. On se rappelle que, dans notre nb travail (1) et comme conclusion de nos recherches sur la famille des Urticacées, nous avions cru devoir rapporter tous les genres de cette famille à deux types de Conocéphalées qui, à ce moment, nous avaient paru irré- ductibles : d’un côté Cecropia obtusa, présentant de larges bandes de parenchyme ligneux, de l’autre Cecropia palmata, ne présentant jamais de bandes semblables. Nous avions fait du premier le type de notre groupe des Urti- coïdes, et du second le type de nos Ulmoïdes ; ensuite nous disions textuellement ceci : :« À partir de ce genre remarquable Garantis) et de quelques » formes voisines qui Bree, lé bois le moins différeneié, he » groupe immense des U lon deu:c types extrémem » rapprochés, se pénétrant fréquemment r un dans l’autre. » L'étude consciencieuse du bois secondaire adulte ne nous avait jamais permis de confondre ces deux types, et malgré cela, dans notre esprit, nous ne pouvions nous empêcher de les rapporter à la même souche ancestrale. Par l’étude du jeune bois secondaire le problème s'éclaire d’une façon inattendue et l'examen d’une tige de Morus Re nous a donné la solution tant cherchée. ;: (4) Loc. citat., p. 126. PHYLOGÉNIE DES ULMACÉES 117 Avant d'aller plus loin, je me permettrai de rappeler encore ici ce que j'ai dit précédemment à propos du Morus cuspidata et du M. serrata, alors qu’il m'était impossible de prévoir qu’une solution prochaine était réservée à cette question : « C’est à tort, selon moi, disais-je, que ces deux espèces sont _» données comme de simples variétés de M. alba. Leur bois, assez » différent de celui des autres Müriers, annonce un type imparfait » qui les rapproche incontestablement des Bæhmeria et surtout du » B. rugulosa. » Non seulement, en effet, dans Morus cuspidata le bois jeune pré- sente l’aspect du bois des Bæœhmériées, mais il présente aussi les bandes transversales de parenchyme qui caractérisent les Urticoïdes (1). C’est là, à n’en pas douter, le rappel d’un caractère ancestra] qui disparaît dans le bois adulte des WMorus, et, à la suite de ce genre, dans toutes les Ulmoïdes. Ce caractère doit même indiquer une filiation fort ancienne, car nous ne l'avons jamais observé dans le bois jeune des Zelkova, des Celtis et des Ulmus ; à partir des Morus, il paraît effacé pour tou- jours: Quoi qu’il en soit de cette structure remarquable et quelle que soit aussi la signification physiologique que nous devions attribuer à ces bandes de parenchyme, l'étude du Morus cuspidata mous fait voir que si les deux groupes d’Urticoïdes et d’Ulmoïdes sont dis- tincts par leur bois dans la nature actuelle, ils ont dû cependant Sortir autrefois d’une souche ancestrale unique. Enfin, l’absence de ces bandes dans le bois adulte nous apparaît comme la conséquence d’une évolution plus avancée et nous con- firme encore dans l'opinion que nous avons émise au début de cette étude : à savoir que les Ulmacées, au poses de vue du bois, sont les plus parfaites des Ulmoïdes. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS On peut résumer ainsi qu’il suit tous les faits relatifs à la phy- logénie des Ulmacées. (1) Ces bandes sont en général incomplètes, mais nous savons qu'on en trouve # Hd or chez certaines Urticoides, par exemple chez les les Antiaris et chez ic à. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 4° Au point de vue du bois, les Ulmus offrent la structure la plus différenciée et la mieux adaptée aux conditions actuelles. 2° Le bois des Ulmus indique, dans son développement, un mode : de perfectionnement qui rappelle les étapes auxquelles diverses familles ont borné leur évolution. 3° L’anneau ligneux de première année (Morus, Maclura, Ulmus) rappelle le bois des Conocéphalées et surtout des Bæhmériées, par ses vaisseaux simples non groupés dans le bois de printemps, par ses fibres radiales et par l’étroitesse de ses rayons. 4° L’anneau ligneux de deuxième année. chez les Ulmus, rappelle le bois adulte des Planera, des Sponia et des Morus inférieurs. 5° Pendant la troisième et la quatrième années, chez les Ulmus, l'anneau ligneux montre un bois analogue à celui des Morus supé- rieurs, par ses îlots de vaisseaux disséminés dans le bois d'automne. 6° Vers la cinquième et la sixième années, le bois commence à présenter les bandes caractéristiques des Ulmus en mélange avec les ilots des Morus. 1 rappelle ainsi la disposition des Celtis qui sont, comme on le sait, intermédiaires entre ces deux genres. 7° Pendant la septième, la huitième et la neuvième années, quelquefois plus tôt, quelquefois plus tard, le bois continue à se perfectionner. Les ilots vasculaires disparaissent complètement dans le bois d'automne, où ils sont remplacés par des bandes continues de petits vaisseaux. Malgré cela le bois conserve longtemps encore des caractères réels d’imperfection par l'absence de coloration ou par la très faible coloration de ses éléments. 8 Enfin, vers la dixième année, le bois des Ulmus acquiert (sauf la rat la structure caractéristique qu’il conservera ensuite dans tout le reste de son existence. En dehors des faits qui se rapportent directement à la phylo- génie des Ulmacées, une conclusion importante et assez inattendue se dégage encore d'elle-même de notre travail : c’est que pour être utile et fructueuse, l'étude comparative du bois secondaire ne doit | se faire que sur des échantillons d'âge avancé. Par conséquent, : à tous les travaux mg Jusqu'ici par les différents se alt né PHYLOGÉNIE DES ULMACÉES 119 les seuls échantillons d’herbier pour matériaux, sont voués à l'avance et de par ce fait, à une stérilité complète. On comprendra très bien, en effet que, sur ces échantillons, il est bien rare que le bois ait terminé son évolution. EXPLICATIONS DES PLANCHES PLANCHE 2 Fig. 1. Ulmus campestris : 2° anneau ligneux (Gross. 80 diam.), — Fig. 2. Morus cuspidata : coupe transversale. — Fig. 3. Ulmus cam- pestris : 4° anneau ligneux (Gross. 80 diam.). — Fig. 4. Ulmus campes- tris : 6° anneau ligneux (bois d'automne). On voit en mélange les îlots _ des Morus et les bandes des Ulmus. PLANCHE 3 Fig. 5. Ulmus campestris : bois secondaire d’une tige âgée de 50 ans. — Fig. 6. Ulmus campestris : coupe tangentielle, — Fig. 7. Cecropia obtusa. — Fig. 8. Morus nigra. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 ET 1896 (Suite). GREVILLIUS (1) consacre un mémoire à l'étude des plantes xéro- philes de l'ile d’Œland ; on observe dans cette région des conditions climatériques très diverses au point de vue de l’humidité, mais avec des transitions qui permettent des passages entre les formes d’une même espèce adaptées à l’humidité ou à la sécheresse et font par suite mieux saisir l’action de ce facteur. L’auteur, dans cette étude de la xérophilie, a comparé des individus d’une même espèce croissant dans des lieux humides ou dans des régions sèches et d’autre part l’ensemble des plantes des endroits humides à la flore xérophile totale. L’Ile d'ŒÆland comprend un plateau calcaire très aride désigné sous le nom d’Alvar et dont la flore naine (à peine 20°" de haut) est dépourvue d’arbres ; elle est avant tout constituée par des graminées vivaces. Quelques-unes de ces plantes se protègent contre la transpiration par un abondant revêtement pileux, d’autres par un revêtement cuticulaire de l’épiderme très épais. Le périderme y apparaît de bonne heure ; les Stomates sont plus nombreux par unité de surface sur les tiges et les feuilles que dans les formes normales, mais moins nombreux d’une manière absolue ; le tissu palissadique y est plus développé et quelque- fois (Campanula rotundifolia) les palissades peuvent apparaître dans les formes de l’Alvar sur toute la surface de la feuille. Les tissus de soutien de la feuille, surtout le collenchyme, sont plus puissants. Les organes souterrains des formes xérophyles sont ordinai- rement plus faibles que les parties aériennes. La moelle ainsi que la partie interne de l'écorce contient généralement plus de matières de réserves (amidon, oxalate de chaux) que celle des formes normales. M. Bonnier a montré que les palissades sont moins développées dans les feuilles des plantes du Spitzhberg que dans celles qui croissent dans les Alpes aux grandes hauteurs. F. BOERGESEN (2) a étudié de son (1) G. Y. Grevillius : Morphologisch-anatomische Studien über die xerophile Phanerogamen-vegelation der Insel Œland (Engler’s bot. Jahrb., XXII, 18%, p. 24-108. PI. I-I). F. gesen : Sur l'anatomie dex feuilles des plantes arctiques (Journal s Li no _ de Bot., IX, 1895, p. 5-8, 21-27 en : Bidrag til Kundskaben om arktiske Planters Blandbygning . ce (Saertryk af Bot. Tidsskrift, XIX, 1895, p. 219-243. PL. XV-XVII) REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 121 côté l’anatomie des plantes arctiques dans un mémoire dont les résultats sont résumés par l’auteur de la manière suivante : . . @&1. Les plantes arctiques diffèrent des plantes alpines par le faible développement des palissades, mais elles s’en rapprochent par la struc- ture lâche du mésophylle, par l’apparition fréquente de stomates sur la face inférieure de la feuille et par la position superficielle de ces stomates. 2. La cause du développement médiocre des palissades dans les plantes des régions arctiques doit être cherchée dans la faible intensité de la lumière, circonstance qui tient au peu d’élévation du soleil au- dessus de l'horizon et, du moins dans les régions voisines du bord de la mer, à la fréquence des brouillards. 3. La plupart des plantes arctiques n'offrent aucune adaptation spéciale contre une transpiration trop forte : l’épiderme est généralement mince ; les stomates sont situés au niveau de l’épiderme ou même un : le souvent peu développés ou font complètement défaut, etc. Les plantes des landes et des localités sèches du Fjeldmark (flore rupestre) font exception à cet égard, leurs feuilles offrant une structure xérophile, 4. Les causes qui empêchent une grande partie des plantes arctiques d’être en général exposées aux dangers d’une transpiration trop active sont l’humidité considérable de l'air et du sol pendant l’été et l’épaisse couche de neige qui les recouvre pendant l'hiver. + Le tissu mécanique n’est développé que dans un petit nombre d'espèces. » SCHOSTAKOWITSCH (1) a recherché quelles sont les dispositions ana- tomiques qui assurent la protection des bourgeons contre le froid pour les arbres de la région sibérienne ; pour l’auteur le danger qui menace ces bourgeons est la dessiccation, car ils sont dans l'impossibilité de réparer les pertes d’eau dues à l’évaporation ; aussi les modes de pro- tection qu'ils présentent sont-ils analogues à ceux qui empêchent lévaporation chez les plantes xérophiles ; ce sont un grand développe- ment de la cuticule, un puissant revêtement de poils et l’excrétion de. Matières résineuses. ignalons ici, bien qu’elle intéresse exclusivement la morphologie Externe, l'étude que ArescHouG (2) consacre aux plantes géophiles, c’est-à-dire aux plantes dont les bourgeons se développent dans la terre, et qui constituent ce type biologique réalisé surtout dans les régions où xiste chaque année une période froide ou chaude, mais toujours sèche ; l'auteur en montre les différents degrés et étudie la manière dont se Comportent les rameaux qui naissent sous terre, les modifications que Subissent leurs feuilles, le mode de protection des bourgeons floraux. . (1) W. B. Schostakowitsch : Ueber die Schutzanpassungen der Knospen Roue sn und Strauch-arten (Mitth. d. ost. sibir. Abth. d. Russ. T. Gesellsch. pe e W: 157807 sis FRRERORS Biologie der Geophilen Pflanzen _ ia Reg. Soc. Phys. Lund., VI, 1896, 60 p.). ; 122 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE WorspELL (1) a fait l'étude anatomique de trois espèces du genre anastomosées, le développement de tubercules d’où partent les suçoirs, la réduction du bois dans le cylindre central de la racine et le développe- ment correspondant du liber, le faible développement du tissu conduc- teur de la tige, corrélatif de l’absence de feuilles remplacées par des écailles. Les sucçoirs ont une origme exogène, et non endogène comme chez beaucoup d’autres plantes parasites M. FiGpor (2-3) a étudié au Jardin botanique de Buitenzorg la Gen- tianée Cotylanthera tenuis et a montré qu’elle n'était pas un parasite, comme on le pensait jusqu’alors, mais une plante saprophyte. L'auteur n fait l'anatomie de tous les membres ; ‘les racines possèdent toujours des mycorhizes; les feuilles sont réduites à des écailles, com- plètement dépourvues de chlorophylle. Les ovules sont nus et orthotropes ; loosphère est M. Van Tieghem sur l’acrogamie et la basiga- mie). La graine même est très faiblement déve- loppée ; l'embryon se compose seulement de quelques cellules ; on ne distingue que le sus- penseur et la masse embryonnaire indifféren- ciée Fig. 25. — Partie er re de l’endosper embryon du nil ra lenuis (G. = 372). HN eu NS P. Groom (4) consacre un mémoire à l'étude d'une Burmanniacée saprophyte de Malaisie, le Thismia Aseroe; cetle plante est surtout intéressante pour les mycorhizes qui s’y développent; ce n’est pas ici le lieu d’insister sur ces formations; nous renverron$ Lathræa clandestina et L. Squamaria ; auteur a employé avec succès (1) W. C. Worsdell : On the Comparative Anatomy of certain Species of the Genus Christisonia {Ann. of Botany, IX, 1895, p. 103-137. PI. V-V (2) W. Figdor : Beitrag zur Kentniss ptet Saprophyien (Vorläuf. jar ‘Ber. d. d. bot. Gesellsch., XIII, 1895, {e . Figdor : Ueber Co otylanthera. Ein ue. zur Kentniss tropischer Saprophinn pe Buitenzorg, XIV, 18%6, p. 213-240 (4) P }. 4 Thismia Aseroe {[Beccari) and its Mycorhiza (Ann. À ) - : | Botany, ie “1898, p. 327-363. PI. XITI-XIV (8) E. Heinricher : Anatomischer Bau und Leistung der Saugorgane der ON RNT AR (Lathræa clandestina Lam. und L. Squamaria L.) me 2. Biol. dre VII, 1895, 92 p., 7 pl.). PR Et DTA REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 123 l’eau bouillante comme agent fixateur empêchant le noircissement des matériaux. Il distingue dans le suçoir du L, clandestina le suçoir pro- prement dit et un repli extérieur. A la périphérie il est constitué par une écorce à grandes cellules présentant de nombreuses lacunes ; les cellules épidermiques de la racine qui sont au contact de l'hôte s’allon- gent de manière à constituer un tissu rappelant le tissu palissadique ; elles forment ce que l’auteur désigne sous le nom de papille du sucoir. Les plus externes de ces cellules s’accroïssent et ont pour rôle de faci- liter la pénétration du suçoir dans l'hôte ; à l’intérieur du suçoir s’observe “ de nombreuses trachéides dont l’ensemble a un contour semblable à précédente, bien que le type général soit le même ; il s’occupe ensuite des substances chimiques qu’on rencontre dans ces suçoirs ; le tissu Parenchymateux qui se trouve entre les trachéides est riche en matières phosphorées et en amylodextrine ; les noyaux du parenchyme sont très gros et possèdent dans le L. clandestira des cristalloïdes nombreux ; HR le L. Squamaria Yécorce primaire contient de nombreux leuco- pPlastes. Minant à ces dernières ; l’amidon de l'écorce disparaît devant le suçoir et les membranes lignifiées ou non sont dissoutes par lui. Après avoir donné des détails biologiques de ces plantes, Heinricher étudie le déve- loppement de leurs suçoirs et montre qu'il est assez analogue à celui des suçoirs des Rhinanthées et de nature exogène ; il s’oppose à les Placer parmi les Orobanchées, mais les rapproche des Rhinanthées . Parmi les Scrofulariées. IV. — ANATOMIE EXPÉRIMENTALE. | croissant dans la plaine ou à diverses altitudes ; en ce qui concerne les Modifications morphologiques et anatomiques elles se résument ainsi : 1° L'ensemble des parties souterraines est relativement plus déve- É Par rapport à l’ensemble des parties aériennes. . Pr Bonnier : Recherches expérimentales sur l'adaptation des plunles au {alpin (Ann. Se. Nat. Bot., XX, 1895, p. 217-260. PI. V-XVI). 124 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 2° Les parties souterraines sont peu modifiées. 3° Les tiges aériennes sont plus courtes, plus velues, à entrenœuds moins nombreux. 4° Les tiges ont leur écorce plus épaisse par rapport au cylindre central ; les divers tissus de ce dernier sont ordinairement moins diffé- renciés. ‘4 5° Les feuilles sont généralement plus petites, plus poilues, plus épaisses. : 6° Le tissu palissadique est plus développé et ses cellules renferment des grains de chlorophylle plus nombreux. 4 7° Les fleurs sont plus grandes, au moins relativement, et plus vive- ment colorées. Ayant comparé (1894) les plantes arctiques aux plantes alpines de la même espèce M. G. Bonnier avait observé de nombreuses différences anatomiques, telles que la réduction des vaisseaux et du tissu palissa- dique chez les premières par rapport aux secondes ; or la condition qui varie le plus dans les deux milieux considérés est léclairement; “ M. BonER (1) a recherché expérimentalement quelle est l’action d’un Se éclairement continu sur la structure des végétaux. L'auteur a comparé la structure de plantes s'étant développées à la lumière électrique con- ünue, à la lumière normale et à l’obscurité ; les plantes exposées à la lumière continue présentent plus de chlorophylle et celle-ci s’y trouve tre dans des éléments qui n’en contiennent pas à l’état normal (1 bas : médullaires, moelle) ; le tissu palissadique subit une grande réduction; la structure de la tige est simplifiée; la structure à la lumière électrique continue est intermédiaire entre la structure normale et celle à l'obseu- rité; il se produit en somme ce que M. Bonnier désigne sous le nom d'étiolement vert. KA Les modifications de structure ob au point de vue de l'anatomie syst miner expérimentalement la subord s ctères ana qe citons par exemple le cas de la feuille du Pin où la disposition et la constitution du tissu aréolé sont à peine modifiées, alors que les replis si caractéristiques des cellules corticales normales disparaissent complètement. : En exposant des plantes alpines à un éclairement continu dans un€ atmosphère humide et froide, M. Bonnier a observé que les feuilles nouvelles présentaient les caractères de celles du Spitzberg. . M. W. Russerr (2) fait l'anatomie comparée des plantes de même Le2 | 6 t A 4 a | l'intérêt matique ; elles permettent de déter- ti des e # ? emm0C:° nn] (1) G. Bonnier : Influence de la lumière électrique continue sur la forme el la structure des plantes (Rev. Gén. de Bot., VII, 1893. pl VI-XV). ; W. Russell : Influence du climat méditerranée plantes communes en France (Ann. Se, PI. XV-XVI). & en sur la structure des Nat. Bot. Sér, 8, t. I, 1805, p. 323-354. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 125 espèce qui se sont développées dans les environs de Paris ou dans la zone méditerranéenne française. L'auteur a observé que les plantes végétant sous le climat méditerranéen présentent un épiderme à cellules plus grandes et plus hautes, à parois plus épaisses, un appareil stoma- tique plus développé; l'écorce des tiges aériennes plus réduite revêt souvent la forme palissadique et contient plus d'éléments de soutien ; celle des tiges souterraines est au contraire plus épaisse ; le bois et le liber sont plus développés, Les vaisseaux ont un calibre plus considé- rable; la sclérification est plus es les feuilles sont plus épaisses, les tissus sécréteurs plus abondan M. Russell fait le départ, d’ ARE les recherches de M. Dufour et de M. Lothelier, entre les caractères dus à l'intensité de l’éclairement et au faible état hygrométique de l’air (développement du tissu en palissade, augmentation du nombre et du calibre des vaisseaux, des éléments de outien) et ceux qui sont en rapport avec les nombreuses réserves emmagasinées en raison de la vie active de ces plantes (développement de l'écorce des tiges souterraines). . MonTEMARTiINI (1) consacre un mémoire à l'étude des diverses adaptations anatomiques qui facilitent la fonction D PRE Ur ses conclusions sont les suivantes : 1° En augmentant la proportion d’anhydride carbonique dans l’atmos- phère où se développe une feuille on diminue dans son mésophylle le système aérifère et on augmente la formation du tissu SR le nombre de stomates diminue ainsi que leurs dimensi 2 Une quantité donnée de chlorophylle, les con onditi ons externes restant semblables, as une énergie assimilatrice plus considérable S un tissu lacuneux que dans un tissu palissadique. 3 Dans l’Euphorbia nb et dans les Opuntia le système assimi- lateur est d'autant plus riche en méats intercellulaires que la chloro- phylle est plus abondante. Le tissu palissadique n’est Fat pas la forme la plus parfaite de tissu assimilateur mais c’est la forme la mieux adaptée à empècher une trop forte transpiration. Ve = FLEUR. - Racisorski (2) consacre un mémoire à l'étude des dispositions. distoiiques destinées à protéger contre les influences extérieures les organes floraux, et qui existent absolument chez toutes les plantes, Mais à des degrés divers. L'auteur passe d’abord en revue les modes généraux de protection (1) L. Montemartini : {ntorn® alla anatomia e fisologia del tessuto Rs - rt delle piante (Atti dellIst. Bot. di Pavia. Sér. I, vol. IV, 18%, P (2) Raciborski : Die ROME ESS der Blütenknospen (Flora, LXXXI, 18%, p. 154-194). 126 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des organes sexuels par le calice et la corolle dont les pièces sont étroi- w tions s’engrènent exactement d’une feuille à l’autre; dans d’autres Cas, c'est la formation de mucilages qui assure la protection des jeunes fleurs, particulièrement chez les espèces aquatiques et plusieurs plantes des tropiques. Après avoir passé ainsi en revue les différentes dispositions en Fap= port avec la protection des bourgeons floraux, l’auteur étudie plus spécialement un certain nombre de cas particulièrement intéressants, en les classant par groupes biologiques, suivant qu'ils correspondent : à des plantes xérophiles, littorales, épiphyte s, tropicales, aquatiques, | alpines. antes xérophiles ont leurs organes sexuels protégés par des développement de poils (Hieracium, Leontopodium, Artemisia, Labiées, etc ). D'ailleurs, le ge de M. Raciborski, à cause de sa nature même, … ne saurait se prêter à une analyse, tout l'intérêt qu'il offre résidant 4 dans lé es des qu particuliers dont je viens simplement de cit … quelques-u 4 GNAZ Pneu (1) s'occupe de l'étude anatomique des organes è sexuels atrophiés ou adaptés à des fonctions accessoires, dont la mor … phologie externe est bien connue, mais dont les anatomistes ne s ’étaient guère occupés jusqu’à présent ; les principaux résultats de cette étude, qui présentent un grand intérêt dans la comparaison des organes … normaux et des organes dégradés correspondants, sont les suivants. L’airophie de ces organes consiste dans l'arrêt de leur développe” de l’anthère s’effectuent, mais sans que les cellules mères primordiales se divisent. Dans le pistil, il se forme le plus souvent, mais pas tour jours, un sac embryonnaire, mais le tégument est réduit; les ovules peuvent être en a semblables à ceux qui doivent se développe ultérieurement et ne présenter avec eux qu’une différence de taille. Dans les He qui possèdent un os nombre d’étamines et de | (4) Ignaz Familler : Biogenet tiache Ébnéiages über verkummerte oûer À ie umgebildete one (Flora, LXXXII, 1896, p. nee 2 REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 197 staminodes le passage des unes aux autres est plus graduel. Lorsque le pollen arrive à se constituer dans les anthères atrophiées, il est sem- blable au pollen normal, à part le nombre de grains qui est moindre. Des observations personnelles m’empêchent de me rallier à la générali- sation de cette affirmation; dans plusieurs anthères atrophiées de Caryophyllées, j'ai observé que les grains de pollen possèdent un pro- toplasma et des noyaux n’ayant pas les mêmes propriétés que les de leur développement, des restes d’anthère, bien que rien ne les décèle extérieurement Les organes mâles atrophiés, de même que les fleurs complètement stériles, ont pour rôle, d’après l’auteur, de donner à l’ap- pareil reproducteur un plus grand éclat, de diriger mécaniquement les insectes qui doivent féconder la fleur, ou d'augmenter les sécrétions (telles sont certaines étamines des Cassia). Payer avait étudié le développement de la fleur du Trapa natans et ses observations ne concordent pas toujours avec celles de GiBeLLi et FERRERO (1) qui ont étudié le développement de la fleur et du fruit dans la même plante. Ils montrent que la fleur apparaît co Par les rudiments des quatre sépales; puis ceux-ci nnent à s étroitement et ferment complètement la cavité flor dans laquelle apparaissent les rudiments des éta Sépales; il faut remarquer que dans cetté plante les étamines naissent avant les pétales, comme Gæœbel l’a déjà montré pour l’Utriculaire; les Pétales alternent avec les étamines; ils sont à peine accentués, le con- tour de l’anthère se distingue à peine, qu’on voit se former les deux bords de la cavité ovarienne; il apparaît quatre bords carpellaires ; les deux antéro-postérieurs disparaissent très vite; la cloison placentsire antéro-postérieure sépare l’excavation de l'ovaire en deux loges; c’est une cloison complète dès le principe et non columellaire, centrale, Comme le veut Payer; autour de l'ovaire se constitue un cercle necta- rifère ; Chaque loge contient un ovule anatrope. Les auteurs ont recherché si d’autres plantes aquatiques présen- taient dans leur fleur un pareil mode de protection des organes internes par le calice; on rencontre un fait sembloble dans les Podostémacées où la spathe enferme hermétiquement la fleur; dans les Nymphéacées les fleurs en voie de développement sont protégées par une ligule mem- braneuse et un mucilage abondant; dans l’Hydrocharis Morsus-Ranæ, (1) G. Gibelli e F, Ferrero : Ricerche di analomia e morfologia intorno allo Phens del fiore e del frutto della Trapa natans (Malpighia, IX, 1895, 59 p., F. -XV). ï * | ÿ 128 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les fleurs sont également protégées par une spathe commune; les fleurs jeunes des Potamogeton sont aussi entourées étroitement par la der- nière feuille précédant les épis floraux. Gibelli et Ferrero suivent ensuite pas à pas le développement de la structure anatomique du pédoncule floral, du calicé, des étamines dans laquelle la formation des grains de pollen est normale; lexine de ceux-ci présente trois bandes méridiennes qui la renforcent et qui corres- pondent aux pores de déhiscence; les sacs polliniques s’ouvrent netie- la pollinisation est cléistogame. Le détail et nous ne pouvons que renvoyer au mémoire même pour celle | partie. % Le Lachenalia luteola, Liliacée du Cap de Bonne-Espérance, na jamais donné, dans les jardins de l’Université de Berlin, de capsules » fructifiées ; LiNbEMUTH (1) a montré que, les pénoncules floraux étant | coupés et placés dans l’eau, les graines arrivaient à complet développe | ment; ilen est de même ae le Lilium candidum qui ne donne pas non ne de graines à l’ordin Linpemutx (2) a de plus gai ar que sur les pédoncules floraux du nalia luteola ainsi placés dans l’eau il se développait des pulbilles : les pédoncules sont nus, dépagevne de feuilles, et c’esten des points quelconques, sans aucune règle, qu'apparaissent ces forma tions exogènes, constituées aux dépens de l’épiderme et des assises sous-jacentes de l'écorce et qui se mettent ultérieurement en rapport | avec un faisceau; il s’est aussi développé dans ces conditions queues racines édvéntites, 4 L'auteur a pu également provoquer Or de bulbilles sur des pere floraux de Jacinthes dont il coupait les fleurs. 4) H. Lindemuth : Ueber Samenbildung an abgeschnittenen Blüthenstäe den Pope 4 sonst steriler Pflanzenarten (Ber. d. d. bot. Gesellsch, XIX, 18%; P- (2} rs Limlamuhs Ueber Bildung von Bulben an dem Blüthenschafte von Lachenalia luteola Jacq.und Hyacinthus orientalis L .(Ber. d. d. bot. Gesellseb» XIV, 1896, p. 247-252). (A suivre). M. MoLLiaARD. a ne - - ii RE 425 — Lille mp. Le Bigot frères, Le Gérant : Th. Clerquiu: . Retue générale de Botanique. re PT se"at LEITX west or (2 y, EE O am es SU a \ L2 ( A RS » pastel AT NH AT SR AE AT | € 8 INR “( Preuiree jte LA VS N\ LH 1 æex ie SAT Be LH FT) u TT 7 Se 22 & 2 ss ce Tæ#;:- EAN 35e. 152 Dodo AXE) 28293200 [\ LR 2. ( AS a LS) ou où ape L] Q Ja cS. f ASS em e u. (7 4 Corer PL Re CEÈ S es) oS 6 SE 3 oée as 5509 ce 57 Ÿ fe) cae € 2e | LE St pe 0: es We COST HÉQLE 5 SO Ne19) LIRErz eyes ae OC: ls) je Ta feras] QOW: (2 # Gr, GDS CO es DE s > 7 Va YE — Soc (+) 73 ve D2Q 00) A0 es RAS a OST re Ci Le Crofs x RP Pre SO) Sie A LE Que 1] 05 100 CG E 2e to) S C (s} BR RS + 19 C7 DEEE LOTS: oo Le) se) Ca GX ones à psy IC, QG ES Gites [®} # Q = (e> ae) 00943 oav, ; [e} F S Q 8 nada CUEDEQOP GET ÉSESSOE 0 Se à SO j = E ‘mL [15 re nn ee) dl je x ss OLEC rss ro) ir CS ot SET] 4! DE TT Rene) œ : 5 20 pe) De VD: 2529 ÿ j 220020159200; 5080230208 REC Eee MERS EEE des a M 27082107 H 229130 159255 Je ; LES a © € Lo) eo0aû Le a DC C2 mn TrTO {Xe} SEL Imp. Le Bigot. Bertin sc. Revue générale de Botanique. HS n Ke era ÉLIRE TETE ed he ASS OS (4 @02 bals EL PSE 0) ja le Povee NVaragrel RE EL Î He] za{ À | LAN N ati nr | CE 0e! l DRE lé “He HURALDORAN HIT IES QE HILEU RRRREU HÉSE RE REC ES Eu 220400 Q:l RER ET | ES CAVE TE RICO 2 Q. 2 à #4 é 12 z { j 2] ë (RES ET OT E LS SE] HIS ES CHE Lo QUE CU PAR RER RE AT HE re (nl K| js ps" RD | \ f MDN # N \ } 4 esse ! 1 s Ssrsaut ll ‘2\\\ ==: ue UE Ê Less hesehe SL |) | LS] LD) d 1h FH RVSSA RTS PE) RS PE pe Fest MDN: =: e s=sa ls eu HE ñ HE NO RS ET Siclrens [es HO] HTIAA DE} = 2 PI ET CR Pda Je ROSE RE HE \fsss ERST la P =\ OX LEDs LU LAS RAI ES ASE = TR RE s Sanmlsrslass( DIE ECS ÿ 2 PA I] sise: isas 56 5 DE 1! [sel a 0 v CD boss EX Y RACE JR de Tome 11. Planche 3. | P. Houlbert del. Imp. Le Bigot. Bertin sc. Ulmus campestris (5 et 6); Cecropia obtusa (1); Morus nigra (8). MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque ame est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel Hayable d'avance) est de : 20 fr, pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes PR mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez 77. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois, Paris. dresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Pate BONNIER, tn à la Sorbonne, 15, rue de l’'Estrapade, Par Il sera rendu compte dans les revues spéciales paie ouvrages, mémoires ou notes dont ee ar aura été adressé au Directeur de la Revue générale de Bota Page ; sur la ÉPHENRE. Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. es ce ee a NE RE EEE LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Æevue générale de Botanique AugerT, docteur ès sciences. nu — à l'Ecole BATTANDIER, professeur à l'Ecole de tudes. médecine d’Alger. des Hau CoSTANTIN, maître de a à l'Ecoie Normale Supérieu Courix, docteur ès sciences. DaGuizLon, maître de Conférences à Ja Sorbonne. : BRIQUET, men à à l’Université de Genève ae (Gaston), membre de l’Acadé- BoRNET, ne L l'Académie des sciences. Bouner, pes de la Société de Myco BouTRoux, Fe de la Faculté pe sciences de Besançon He | Danrez, docteur ès sciences. DassonviLee, vétérinaire de l'armée. ns maître de Conférences à PÜüni ersité de Bordeaux. sciences. bi de de académie ds Durour, Page se du Labora. Lux», de l'Université de Copenhague, toire de Biologie végétale de Fon- MacuiLrax (Conway), ae T'Uni- taine rh versité äe Minneso 2 ERIKSSON Érreu ds professeur à l’Acadé- | Mann, professeur à T'Université d ie royale d’Agricullure de Suède, Besançon FLamauLr, professeur à l'Université de | Minwien, docteur ès sciences, de l'Ins- Montpellier. titut Pasteur, FLor, docteur ès sciences. Mascuer, lauréat de l'Institut. Focxeu, docteur ès sciences. Marrucuor, maître de Conférences à FRANCHET, répétiteur au Muséum. Sorbonne “ae maître de Conférences à l’Uni- Ms, = ps de la Station forestière rsité de Nanc e VE nie DE LAMARLIÈRE, professeur à École de pre de Reims. GiARD, professeur à la Sorbonne. GuiGnarp, membre de l’Académie des scien pe passeur à l'École de méde- ine MOLLIARD, mr À de Conférences à Ù Sorbonne, ont orné de l'Académie des È [lecke., peau à l'Université de scien Marseille. PE “pcolenieui à l'Université | Henry, professeur à l'École forestière Varsovie. Yancy. PanmenTIER, docteur ès sciences. À Heavien (L'Abbé Joseph). PouLsen, docteur ès sciences, de l'Uni- 4 Hicker., garde général des forêts. versité de Copenhague. Hocsrecriner, docteur ès sciences de | Prixcreux, professeur à l’Institut agro; l'Université de Genère. nomique HourserT, docteur ès sciences. PAUNET, dite de Conférences à ru Hu (l'abbé), lauréat de l'Institut. versité de Toulouse. | Hy Rens professeur à la Faculté | Ragmor (Eagles), explorateur. lique d'Angers Ray, dôcteur ès sciences. rare __…— à l'Université de | pousses (William), docteur ès s pe À Saponra (de}, correspondant de rlas- A titut. : — ee Pr eur à l'Univer- | SeiGnerrTe, docteur ès sciences, TROUVENIN, professeur à l'École médecine de Besançon. Le nn, de l'Université d'Utrecht. RES ne Fran prfesseur à l'École de : CVauLor ia directeur de ro à pre — ns de Le sciences. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME Livraison du 15 Avril 1899 N° 1247 RARES PAUL DUPONT, ÉDITEU | e: de RUE pu BouLor, es — _i800 LIVRAISON DU 15 AVRIL 1899 I. — SUR LES ANTHÉROZOÏDES ET LA DOUBLE COPU- LATION SEXUELLE CHEZ LES VÉGÉTAUX ANGIOSPERMES (avec une planche), par M. L. ST IL. — SUR LA CULTURE DES FASCIATIONS DES ESPÈCES ANNUELLES ET BISANNUELLES, par M. Hugo HI. — REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE parus en 1895 et 1896 (avec figures dans le texte), par M. Marin Molliard fsuite) . . . . . . 152 PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 4. — Anthérozoïdes des Angiospermes. Gette livraison renferme en outre huit gravures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement, voir à la troisieme page de la couverture. f] SUR LES ANTHÉROZOÏDES ET LA DOUBLE COPULATION SEXUELLE CHEZ LES VÉGÉTAUX ANGIOSPERMES PAR M. L. GUIGNARD (1). La découverte si intéressante des anthérozoïdes chez certaines Gymnospermes re pouvait manquer de rappeler l'attention sur les phénomènes de la fécondation. Sans être guidé, cependant, par l'espoir de trouver de semblables corps fécondateurs chez les Angiospermes, diverses raisons m'’avaient engagé à reprendre l'étude de ce sujet à l’aide d’une technique plus perfectionnée AE celle dont j'avais pu me servir il y a une dizaine d’années. Ces nouvelles recherches, faites d’abord sur le Lilium Martagon, Qui m'avait autrefois servi de priücipal objet d'étude, m'ont révélé des faits si curieux et, à certains égards, Si inattendus, que j'aurais voulu, avant de les faire connaitre, les approfondir encore cetle année (2) et achever des observations comparatives entreprises sur d’autres plantes. Mais un travail sur le même sujet, dù à M. Nawas- Chine, et dont je n'ai pris connaissance récemment que par une Courte analyse (3), m'engage à ne pas tarder plus longtemps à publier mes résultats en ce qui concerne la plante précitée, qui à été étudiée également par cet observateur. A en juger par l’analyse dont il s’agit et dans laquelle il n’est, d’ailleurs, pas fait mention de figures données par l’auteur, ces résultats pare concorder, (1) Cetté communication a été présentée, le 4 avril 1899, à Acadie des sciences de Paris et insérée dans les Comptes-Rendus, t. CXXV (2) D'autres espèces de Liliuni (L. pyrenaicum, me à sims e mêmes phénomènes (3) Botanisches Centratatt, p. 62, 1899. Rev, gén. de Botanique. do sa 130 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur les points essentiels, avec ceux que lé savant russe a eu le mérite de signaler. Je les résume en les accompagnant de quelques- unes des figures qui m'ont été fournies par mes nombreuses n préparations. CS usa CE re se Parmi les questions qui m’avaient paru mériter de nouvelles recherches, se trouve la division du noyau secondaire du sac embryonnaire, laquelle accompagne la fécondation de l’oosphère et prélude à la formation de l’atbumen. Ce noyau secondaire résulte, comme on le sait depuis les recherches de M. Strasburger et les à miennes, de l'union de deux noyaux appartenant chacun à luve des deux tétrades nucléaires qui occupent respectivement le sommet et la base du sac embryonnaire. De ces deux noyaux, que j'ai appelés polaires, le supérieur est le frère du noyau de l’oosphère, l’inférieur … est le congénère des antipodes. Dans le Lilium Murtagon et d’autres espèces du même genre, le premier (PI. 4, fig. 1, ps) se distingue de bonne heure du noyau de l'oosphère par sa plus grande dimension et reste au voisinage de cette cellule; le second {pi}, plus volumi- neux encore, est situé ordinairement au-dessous d’une grande U. vacuole, occupant le centre du sac embryonnaire, et remonte le long de la paroi pour s’unir au précédent. nier … J'avais constaté que, dans ces plantes, les noyaux polaires me s’accolent que tardivement et sans se confondre, très peu detemps avant l’arrivée du tube pollinique au sommet du sac embryonnaire, et parfois même seulement au moment où l’une des deux cellules mâles du tube pollinique a pénétré dans l’oosphère. Dans d'autres plantes, au contraire, la fusion des noyaux polaires est non seulement plus précoce, mais encore plus complète, car elle donne une masse unique pourvue d’un seul nucléole. e Le fait qui m avait alors le plus frappé, dns le Lis, est la rapidité ; avec laquelle le noyau secondaire, dans lequel les deux noyaux polaires restaient ‘ordinairement reconnaissables, entre en division après que l'un des deux noyaux mâles du tube pollinique s’est uni au noyau femelle de l'üosphère. Cette division, en effet, qui n’a jamais lieu tant que le tube pollinique n est pas entré dans le sac embryon” _ naire, précède toujours celle du noyau de l'œuf ; de sorte qué, souvent, quand cette dernière s ‘accomplit, on trouve déjà. hui _ noyaux tra dans le sac embryonnaire. ANTHÉROZOÏDES DES VÉGÉTAUX ANGIOSPERMES 131 I semblait donc que la copulation des noyaux mâle et femelle suffit, à elle seule, à provoquer et à déterminer à distance la division du noyau secondaire et, par suite, la formation de l’albumen. Bien que l’on sût que, dans certains cas, une fusion nucléaire peut être suivie d’une division ultérieure de la masse commune, lephénomène en question n'en présentait pas moins quelque chose d’obscur, dont je métais proposé de rechercher l'explication. Celle-ci nous est maintenant fournie par les faits suivants, qui jettent un jour nouveau sur la fécoudation chez les Angiospermes. Dès que le tube pollinique a pénétré dans le sac embryonnaire, les deux cellules mâles qu'il renfermait à son extrémité s'en échappent rapidement l’une après l’autre. Le noyau de chacune d'elles se montre étiré et d'apparence à peu près homogène ; on le voit parfois entouré d’une mince couche de protoplasme propre, provenant de sa cellule primitive (PI. 4, fig. 2, an!), mais cette couche n’est bientôt plus reconnaissable. : L'un de ces noyaux mâles (an) va rejoindre le noyau polaire supérieurs (ps), ou les deux noyaux polaires s'ils sont accolés (ps et Pi), l'autre (an!) va s'unir au noyau de l'oosphère (00). Les mem- branes d’enveloppe de l’oosphère et des synergides (sn) sont alors entièrement ou partiellement détruites, sans doute à cause du Passage des éléments mâles ; souvent les noyaux des deux syner- gides se désorganisent, ou bien l’un d’eux conserve encore pendant quelque tem ps sa structure primitive (fig. 2 et 5). s Les noyaux mâles s’allongent l'un et l’autre en un corps qui SIncurve de façons variables, d’abord en forme de crochet, de Croissant ou de boucle, légèrement renflés au centre et parfois plus minces à l’un des bouts. ls prennent un aspect vermiforme. Leur allongement s'accompagne d’une torsion, qui peut être celle d’une Spirale comprenant un deux tours irréguliers (PI. 4, fig. 2 à 11, an . au). J'en ai observé un grand nombre dont les aspects très divers, remarqués aussi par M. Nawaschine, pourraient faire Sup- Poser l'existence de mouvements. Bien qu'ils soient dépourvus de ‘ils et d’enveloppe protoplasmique propre, comme c’est d'ailleurs le cas pour les anthérozoïdes quand ils ont pénétré dans le proto- | Plasme de l’archégone, ils n’en méritent pas moins le même nom a de stades analogues à ceux des fig. 2 et 6 donne à À ere nee c Le 192 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que les corps reproducteurs mâles des Cryptogames vasculaires ou de certaines Gymnospermes. Considérons maintenant, en premier lieu, la façon dont l’un d’eux se comporte en s’unissant aux noyaux polaires, car c’est là l’un des faits les plus curieux. Si les noyaux en question sont fort isolés, l’anthérozoïde va d'abord s’accoler au polaire supérieur, plus rapproché du tube polli- nique que le polaire inférieur, et se soude avec lui, soit par l’une de. ses extrémités, soit par une autre partie du corps. Ensuite, le polaire inférieur vient le rejoindre. Mais ce dernier phénomène n’est pas déterminé par la présence de l’anthérozoïde, puisqu'on a vu précé- demment que ce noyau inférieur se déplace pour venir très souvent, avant l’arrivée du tube pollinique, se pit en contact avec le noyau supérieur. Si l’accolement desnoyaux polaires a déjà eu lieu antérieurement, l’anthérozoïde peut venir aussi se fixer d’abord sur le polaire supé- rieur (PI. 4, fig. 12) ; mais, d'ordinaire, il paraît les rejoindre l'unet … l’autre à peu près simultanément, et on le trouve sur le côté des ; noyaux accolés, avec lesquels il contracte une adhérence qui devient de plus en plus intime au fur et à mesure qu’il grossit. é Même quand les noyaux polaires sont encore séparés l’un de l’autre avant l’entrée du tube pollinique dans le sac embryonnaire, il peut arriver aussi que l’anthérozoïde aille s’unir au noyau inférieur (PL. 4, fig. 6 et 17), ce qui dépend, selon toute apparence, de la à position qu’occupe ce dernier par rapport au lieu de pénétration du , tube pollinique. Si donc l’anthérozoïde s’unit ordinairement, el. | _ premier lieu, au noyau polaire supérieur, c’est pour une raison de proximité, et non parce que celui-ci, étant le frère du noyau de l’oosphère, participe des propriétés de ce noyau femelle et difière davantage du noyau polaire inférieur. Cet anthérozoïde qui va copuler ainsi avec les noyaux polaires, sort-il le premier ou le second du tube pollinique? Au fond, la question n’a que peu d'importance, puisqu'on sait que les deux : cellules mâles contenues dans le tube présentent les mêmes carac- _ tères et, par suile, sont équivalentes : les deux anthérozoïdes F doivent donc avoir les mêmes propriétés. En tout cas, l observation ANTHÉROZOÏDES DES VÉGÉTAUX ANGIOSPERMES CES ordinairement l’anthérozoïde sorti le premier du tube qui se dirige vers les noyaux polaires. Dans la fig. 6, les deux noyaux polaires qui paraissent superposés étaient, en réalité, situés sur les deux faces opposées du sac embryonnaire. Quant au second anthérozoïde, qui va s'unir au noyau de l'oosphère, il reste toujours, et à tous les stades, relativement plus mince et plus court que le premier (PI. 4, fig. 1 à 7, an! et fig. 8à 11); mais il présente les mêmes caractères de structure. Il s’accole latéralement au noyau femelle et parfois l’embrasse dans une boucle plus ou moins complète (fig. 9). Jusqu'au moment de la division des produits de la copulation, les deux anthérozoïdes se distinguent l’un et l’autre des noyaux auxquels ils se sont unis non seulement par leur forme spéciale, _ Mais encore par l’aspect qui leur est communiqué par leur contenu chromatique. Presque homogène au sortir du tube pollinique, Comme on l’a vu précédemment, leur corps oftre bientôt de fines Sranulations nucléiniennes, qui grossissent dans la suite et se dis- Posent en un réseau filamenteux analogue à celui des noyaux ordi- aires. Parfois même, à un stade avancé, les cordons chromatiques présentent à la périphérie du corps une disposition d'apparence Spiralée (PI. 4, fig. 17 à 19); mais la coupe transversale montre Que des cordons se dirigent également en tous sens à son intérieur. Les nucléoles n'apparaissent dans le corps renflé des anthérozoïdes que peu de temps avant la division des produits de la copulation. ‘ A une phase avancée de son grossissement, et surtout quand il était tordu en spirale, l’anthérozoïde soudé aux noyaux polaires | communique souvent à la masse commune un aspect mamelonné qe J'avais remarqué jadis, mais sans en reconnaître la cause. D'autre Part, au moment où cet anthérozoïde vient rejoindre les, DOYaux polaires, en se plaçant entre eux, comme la fig. 5, par exemple, il offre parfois, s’il n’a pas été convenablement fixé par les réactifs, l'apparence d’un corps allongé, renflé aux deux bouts, ‘Esimulant plus où moins la fusion de petits corps arrondis ou 9Voides. Cette apparence variable, jointe à d’autres causes d'inexac- tude, ont contribué à me faire admettre à tort la présence et la fusion de Centrosphères au moment de la copulation des noyaux : a ou sexuels. On était loin d’ailleurs de soupçonner fonie- . ence des Phénomènes dont il vient d’être question, et les procédés 134 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE techniques employés avant ces dernières années dans ce genre d’études chez les plantes étaient insuffisants. Comme la formation de l’albumen précède toujours la division de l'œuf, les changements morphologiques sont plus prononcés, à partir d’un certain stade, dans l’anthérozoïde qui s’est uni aux noyaux polaires que dans celui qui s’est accolé au noyau de l'oosphère. La masse formée par la copulation du premier avec les noyaux polaires conserve un contour irrégulier (PI. 4, fig. 7) el, même quand les prophases de sa division se manifestent par la con- traction et la disposition pelotonnée des filaments chromatiques, on peut encore reconnaître parfois la triple origine du noyau secon- daire du sac embryonnaire, Cette fusion de trois noyaux permet aujourd’hui de mieux comprendre la cause de l'augmentation si marquée du nombre de chromosomes du noyau secondaire, sur laquelle j'avais appelé l’attention. De même la double origine du noyau de l’œuf reste encore visible, et mème d’une façon plus manifeste, jusqu’à l’entrée en division de ce noyau, ainsi que 38 l'ai fait remarquer dans mes observations … ‘antérieures. En résumé, le phénomène essentiel, que M. Nawaschine a signalé et dont j'ai suivi de mon côté toutes les phases, consiste dans l’exis- … tence d’une double copulation sexuelle dans le sac embryonnaire; l’une donnant naissance à l'embryon représentant l'organisme définitif, l’autre fournissant l’albumen, sorte d'organisme transitoire qui servira à la nutrition de l'embryon. Ces deux copulations ne sont pas entièrement comparables. En effet, dans la première, les noyaux mâle et femelle possèdent l’un et l’autre le nombre de chromosomes réduit qui caractérise les noyaux sexuels (dans le cas actuel, ce nombre, comme je l’ai montré ; jadis, est égal à 12); dans la seconde, au contraire, si l’anthérozoïde apporte de son côté le même nombre réduit, il en est autrement pour le noyau polaire inférieur, tout au moins, car il se forme avec un nombre de chromosomes qui, souvent, paraît environ une 0is … plus élevé et par conséquent voisin de celui des noyaux végétatifs. _ Ce qui le prouve, c’est que le noyau secondaire, au moment où ils divise, oflre un nombre de chromosomes supérieur à celui qu il devrait avoir si les noyaux dont il dérive n’avaient eu tous les trois " rai 1 nombre réduit caractéristique des éléments sexuels. La pra ANTHÉROZOÏDES DES VÉGÉTAUX ANGIOSPERMES 135 iièié Copulation représente donc, seule, une fécondation vraie ; la seconde, une sorte de pseudo-fécondation (1). Ce double phénomène a pour agents déterminants les deux cellules mâles équivalentes du tube pollinique, dont les noyaux, dès leur entrée dans le sac embryonnaire, revètent des caractères morphologiques tout particuliers et se comportent d’une façon telle que je crois pouvoir les assimiler aux anthérozoïdes, dans lesquels le noyau forme, comme l’on sait, la masse principale et essentielle du corps. EXPLICATION DE LA PLANCHE 4 Heures communes : Sy, noyau de synergide; 00, noyau de loos- Phère ; ps, noyau polaire supérieur ; — pi, noyau polaire inférieur ; ant, cellule es antipodes ; an et ani, Maé ones — (Grossissement : 400 diam, S.1. se sont sn rejoints avant r entrée “ tube pollinique dans je sac embryonnaire. — Fig. 2, L'un des anthérozoïdes an!, s’est accolé au noyau polaire supérieur ; l’autre an est encore libre, vers l'extrémité du tube pollinique, à peu de distance du noyau de l’oosphère. Les membranes de l’oosphère et des synergides sont en partie détruites. — Fig. 3. L’anthé- rozoïde an est au contact des deux noyaux polaires réunis ; autre. ani est accolé au noyau de. loosphère. — Fig. 4. Stade analogue au précédent, avec DR de forme Fanette — Fig. 5. L’anthérozoïde an est anthéoz0 oïde, au contact du noyau femelle de l’oosphère, est moins . {Yancé dans sa métamorphose, — Fig. 8 à 11. Noyaux d'oosphères Pa in quelques-uns des aspects que aug pere à leur Conta Fig. 12 à 19. Noyaux polaires encore sépar l'un de l’autre (tG et 15) ou réunis, au “de! forme variable, srOssit peu à peu, ne arriver finalement à présenter l’aspect repré- senté dans la fig. 7 il vient d'être PAP TE # où la notion de a octo Pnoetine: Le mers cat ps re détinition de la sexualité, M onnier avai Fa La . . cu a 5 v. re omène de la fusion des noyaux polaires : « L'a une j e plant indépendante de la plante-mère et associé l'embryon Pour en faciliter | le e dreiphement Journai de Botanique, 1887. SUR LA CULTURE DES FASCIATIONS DES ESPÈCES ANNUELLES ET BISANNUELLES par M. HUGO DE VRIES La production des races héréditaires des différentes monstruo- sités m’a permis d’étudier dans quelles conditions ces anomalies | apparaissent. Ces races sont loin de posséder la fixité des variétés ordinaires. En effet, dans la majorité des cas, elle ne produisent que la moitié ou le tiers d'individus monstrueux. La sélection Ja plus rigoureuse des porte-graines et leur isolemeut complet pendant la floraison sont nécessaires pour conserver la race dans le degré de développement atteint, mais jusqu'ici ces précautions n’ont pas permis d’obtenir des races monstrueuses complètement exemptes d'individus normaux. A chaque génération on voit réapparaître de ces individus x normaux en plus où moins grand nombre. Ce nombre dépend naturellement des propriétés héréditaires des individus choisis qui ont produit les graines, mais il semble qu'en supposant unê … bonne sélection, les différences entre les divers porte-graines d'une même race ne soient pas bien notables. : Ce nombre dépend en outre, et dans une mesure bien plus grande, de la manière dont les graines sont semées et les jeunes . plantes cultivées. I} n'est pas rare qu’on puisse doubler le nombre des individus héritiers par un bon traitement ; il est très facile- de réduire ce nombre par une mauvaise culture; souvent même les meilleures graines ne donnent alors Gbeolnient pas Je résultat espéré. La Célosie CE de Con ce cas classique d’une fascie héréditaire, n’est elle-même point du tout indépendante de la culture. Pour leur voir acquérir les plus grandes dimensions possibles, il est indis _ pensable de repiquer plusieurs fois les jeunes plantes en éliminant chaque fois u toutes celles qui se tes pes ou moins du pe : EE CULTURE DES FASCIATIONS é 137 normal, et ensuite de leur donner le meilleur terrain, des arrose- ments copieux, des engrais liquides, etc. Chacun sait qu'on s'expose régulièrement à des déceptions très désagréables quand on ne se conforme pas aux règles prescrites pour cette culture. I en est de même pour la culture des monstruosités des plantes sauvages. Leur dépendance à l'égard des procédés de culture employés est peut-être encore plus grande. Seulement on ne s'y attend guère. L'espèce sauvage croît sans aucune aide, ses individus monstrueux se rencontrent souvent, sans qu’il soit possible d'indiquer la cause de cette déviation. On en conclut qu’on pourrait ‘avoir les anomalies dans les jardins sans leur donner plus de soins qu'à l’état sauvage. Ce qu’on oublie, c’est qu’on est frappé de trouver une fascie ou une plante tordue sur plusieurs milliers d'individus spontanés, tandis que dans son jardin on s'attend à voir anormaux tous les exemplaires de ces cultures. Or il est évident, que pour reproduire En assez grand nombre des anomalies, qui sont exceptionnelles à l'état spontané, il faut aussi des soins exceptionnels. Il en suit que la culture de monstruosités de plantes sauvages exige des soins plus étendus et plus assidus que la culture ordinaire des plantes 0rnementales elles-mêmes. | Pour pouvoir leur donner ces soins, il est absolument nécessaire de connaître plus ou moins complètement la biologie de chaque plante. Ce qui est indispensable pour une espèce, peut être nuisible Pour une autre. C’est surtout la durée ordinaire de la vie qui a ici une très grande influence. Le traitement qui donne la récolte la Plus riche en monstruosités est différent pour les espèces vivaces, Pour les formes bisannuelles et les formes annuelles. . C'est ainsi, que pour prendre un exemple, il est préférable de s'adresser à des types dont on rencontre à la fois des individus *nnuels et des individus bisannuels. Nos flores ne sont guère xplicites à cet égard, et l'observation des espèces en question 4nS la nature ne semble pas toujours bien propre à nous ren- Seigner Sur ce sujet. Quant aux plantes cultivées, chacun saitque la Betterave et la Carotte de nos champs sont en partie bisannuelles et en partie annuelles. D'autre part, j'ai semé pendant plus de … Jix années des centaines d'individus de Crepis hiennis et de Dipsacus é 138 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sylvestris sans jamais en avoir d’autres que des types strictement bisannuels. On pourrait appeler facultativement annuelles les plantes, qui, dans un même semis, peuvent produire des individus annuels et bisannuels. La durée de leur vie influe beaucoup sur leur force individuelle ; les exemplaires annuels sont souvent bien chétifs à côté des individus bisannuels. La même influence se manifeste Sur les anomalies, quand ces plantes appartiennent à des races mopstrueuses ; les monstruosités sont plus nombreuses, plus grandes et plus parfaites sur les individus bisannuels. Il faut donc, pour la culture, faire en sorte que les plantes ne puissent produire la première année qu’une rosette de feuilles radicales. Mais d'autre part on doit avoir soin que ces rosettes deviennent aussi vigoureuses que possible avant d’émettre leurs tiges. J'ai établi ces règles par des expériences faites sur des races fasciées d'espèces facultativement annuelles, et que je me propose de décrire dans cet article. Elles sont corroborées par des expé- riences sur des formes purement bisannuelles, soit fasciées (par ex. Crepis biennis fasciata), soit tordues (par ex, Dipsacus syloestris torsus) et que ï’espère décrire dans un autre mémoire (1). Les fascies en question sont des cultures d’Astr Tripoliun, d’'Œnothera Lamarkiana et de Picris hieracioides. Je traiteral séparément de la cultüre annuelle et de la culture bisannuelle de chacune de ces espèces. ASTER TRIPOLIUM FasCiaTrUS. Culture annuelle. — Ma race descend d’un indiviau bisannuel fortement fascié trouvé en graines aus environs d'Amsterdam au mois d'octobre 1890. De ces graines j'al eu, pendant cinq années, une race annuelle, dont les générations | successives sont devenues de plus en plus riches en fascies, par une sélection répétée et une culture continuellement améliorée. Toutefois elles n’ont jamais atteint la largeur de la tige de la première plante-mère, en d'autres termes il n’y a pas de traitement appliqué aux individus annuels qui puisse rivaliser avec la culturê bisannuelle. à (1) Voir pour les torsions les Annals of tou 1899, et pour les fascies le 4 . Botanisches Centralblatt, 1899. CULTURE DES FASCIATIONS 139 On peut semer les graines en place ou en terrines. Cette diffé- rence, qui n’a qu’une signification très médiocre pour la production de monstruosités quand il s’agit de formes purement bisannuelles, comme le Crepis biennis fusciata et le Dipsacus sylvestris torsus, ou bien de la culture bisannuelle de notre plante en question, à une très grande influence sur la production des fascies par les exemplaires annuels de l’Aster Tripolium. Au commencement de mes cultures j'ai semé les graines sur place, dans les premiers jours de mai 1891. Au mois de septembre j'en avais une vingtaine d'individus en fleurs, dont une seulement avait fait une très petite fascie, en élargissant la capitule terminale de sa tige. Les autres étaieut normaux. J'ai récolté les graines de la plante anormale et quelques autres, qui étaient les plus vigoureuses. De ces graines j'ai fait, l’année suivante, deux cultures. Pour l’une j'ai semé en place le 6 mai 1892; j'en ai eu environ soixante plantes dont la moitié ont fleuri, tandis que les autres étaient réduits à une rosette. Aucune plante n’a donné une fascie. Pour l’autre culture j'ai semé en terrine le 27 mars, j'ai repiqué en godets le 27 avril et j'ai tenu mes plantes sous châssis jusqu’au mois de juin. La floraison a commencé dans les premiers jours d'août et presque toutes les plantes avaient développé des tiges. La culture en godets et sous chässis a done eu une influence très &rande sur la durée de la vie ; elle a rendu annuelles presque tous les individus d’un semis, lequel, fait en pleine terre, aurait donné la moitié d'exemplaires bisannuels. L'influence sur la fasciation a été aussi remarquable. Parmi les Cinquante-quatre individus fleuris, il y en avait deux à tiges fas- ciées. Les fascies étaient assez belles mais pas très larges, elles furent isolées avant la floraison en compagnie de deux autres exemplaires, qui étaient choisis comme elles pour porte-graines, 4Yant chacune une feuille fendue à son sommet. | La culture en godets et sous châssis prolonge la vie de la jeune > plante avant la période de la production de la tige, car elle permet un semis plus précoce, en assurant toutefois une germination beaucoup plus rapide et plus régulière. En second lieu la croissance des jeunes plantes se trouve accélérée dans une grande mesure. Et le résultat n’est pas douteux; il se manifeste aussi bien dans 140 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la largeur plus grande de la tige que dans sa hauteur, qui atteint souvent environ deux mètres, tandis que les individus semés en pleine terre ne sont que d’un mètre ou encore moins. La culture sous verre a donc une influence tout à fait ana à la culture bisannueile, seulement elle n’atteint jamais le même à degré d'effet. Le résultat de cette expérience décrite m'a fait renoncer à semer sur place les graines de mes Aster, et recourir à la culture Sous verre. En 1893, j'ai commencé une expérience relative à l’influence … des engrais sur la fasciation. La plante-mère ou première génération de ma race ayant fleuri en 1890, j'avais alors la quatrième géné- . ration. J'ai semé en terrine le 6 avril, repiqué en godets le 6 mai, et mis en place le 24 de ce mois. J'ai repiqué dans six lots d'environ deux mètres carrés chacun, et portant chacun environ cinquante individus. En plantant j'ai éliminé les rares individus chez lesquels la tige n’était pas encore visible. Un lot restait sans engrais, deux recevaient des doses insuffisantes, les trois autres ont été fortement amendés par trois engrais différents, à savoir la poudre de corne de bœuf broyée, la feuilligène et la fleurigène ‘ de M. Poiret à Arras. Dans chacun des trois premiers lots, je n'ai eu qu'une plante fasciée, la feuilligène en a donné deux, la fleu- _rigène cinq et les cornes de bœuf quatre. En somme, quatorze individus fasciés sur deux cent quatre-vingt-onze, ou environ 5 °/o. Le résultat n’était pas encore bien considérable, toutefois il est “ évident que la richesse des fascies n’a été augmentée, par rapport à la génération précédente, que dans les lots bien fumés, qui on donnés à eux seuls onze fascies sur une totalité de presque cent Cinquante plantes (environ 7 °/o). Maïs l'influence de cette culture euriante s'est manifestée tout autrement dans l’année suivante. Dans cette année, j'ai cultivé ma race de la même manière que dans la génération précédente. et j'ai semé les graines des trois meilleurs porte-graines : choisis chacun sur un des trois lots fumés. J'avais donc trois lots, ide quatre mètres carrés chacun, et portant chacun cent plantes, _ c'est à-dire le même nombre par mètre carré qu'en 1893. Comme amendement, j je n’ai donné cette année que de la poudre de corne de bœuf Dee Mais la proportion des plautes panuelles a été CULTURE DES FASCIATIONS 141 assez faible ; au mois de septembre il n’y avait que cent trente- quatre tiges, c’est-à-dire un peu moins que la moitié des individus. Au contraire, la richesse en fascies s’est augmentée d’une manière tout-à-fait inattendue. Il y en avait en tout soixante-douze, c’est-à-dire 54 0/0. _ L'influence des engrais est en outre mise en évidence par les chiffres obtenus sur ces trois lots pris séparément. La culture avec la feuilligène n’avait donné en 1893 que deux fascies sur cinquante; le semis des graines de la plus développée de ces fascies donna seize fascies sur quarante-neuf, soit 32 0/. La culture avec la fleurigène et les cornes de bœuf broyées avait donné cinq et quatre fascies sur les deux lots de cinquante individus, le semis des deux meilleurs porte-graines de ces deux lots donna vingt-trois fascies sur trente-deux et trente-quatre sur cinquante-trois, soit 70 6/, et 64 °/, d'individus fasciés. La largeur maxima des fascies n’a pas été augmentée considé- rablement. Elle était de 4 à 1.5 cm. en 1893 et ne dépassait cette valeur en 1894 que sur trois tiges, qui atteignirent 1.7 et 2,1 cm. L'année suivante la sixième génération a présenté le même nombre d'individus fasciés. J'avais deux lots de 136 et de 63 tiges, Cultivées de la même manière que dans les années précédentes. Ils donnaient 75 o/, et 61 °/, de fascies d’une largeur de 1-2.5 cm. Toute cette série de cultures a donc eu pour résultat de nous donner une race annuelle et dont les 2/3 des individus donnaient des tiges aplaties et élargies. Il existe toujours des individus normaux à tige cylindrique, malgré la sélection continue et l’isolement bien soigné des porte-graines de chaque année. De même on retrouve à chaque culture des individus bisannuels Quoiqu’ils soient exclus totalement de la propagation de la race. En cinq années la richesse en fascies s’est accrue d” environ 4 °/, à environ 60, 70 °/,et ce résultat a été obtenu presque entièrement dans la génération qui a suivi celle bs avait été pour la première lois, richement formée C’est donc à la fumure des porte-graines qu’on doit atéribuer ce r succès. Ayant une fois remarqué l'effet considérable des engrais, j'ai fait intervenir ces amendements pour toutes les D Suivantes. 142 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ASTER TRIPOLIUM FASCIATUS. Culture bisannuelle. — Dans la culture annuelle les fascies ne sont ni bien larges, ni bien longues. Les tiges fasciées ont 1-2 mètres de longueur, mais elles débutent toutes à leur base par la forme cylindrique. L'aplatissement com- mence souvent à mi-hauteur, souvent seulement plus ou moins près du sommet. La largeur de la partie aplatie a atteint, dans mes cultures, tout au plus 2-2.5 cm. Quelques tiges se fendent, après ‘s'être aplaties, d’autres portent des capitules élargies dans le sens de la fascie. Pour avoir des fascies plus larges, ou des tiges fasciées dès leur base, il faut avoir recours à la culture bisannuelle. Et pour forcer les tiges à se développer seulement la deuxième année, le mieux est de faire ses semis très tardivement. J'ai fait une expérience dans ce sens en 4894 et 1895. J'ai pris des graines de la race annuelle, pour être sûr d’une fixation héréditaire suffisante de l’anomalie en question. J'ai choisi comme porte-graines un pied de l'expérience décrite plus haut et relative à l'influence des engrais, il se trouvait dans le lot à cornes de bœuf broyées. Les graines ont été semées el terrine le 24 juillet 1894. A la fin du mois suivant, j'ai planté les plantes les plus fortes dans de petits godets, j'en ai perdu quelques- unes pendant l'hiver et j'avais un lot de 36 individus sur deux mètres carrés au commencement du printemps de 1895. Les premières fascies se sont montrées dans le cours du en de mai, une d'elles avait déjà à cette période une crête de 3 CI. En août j'avais 19 plantes à tige principale fasciée et 16 sans fascies, c’est-à-dire 19 sur 35 ou 54 °/. En outre, plusieurs plantes du premier groupe avaient produit des fascies latérales à l’aisselle de leurs feuilles radicales, phénoniène qui à toujours été excessi- vement rare dans la race annuelle. Les fascies les plus larges avaient 4-6 cm. de Leur, presque le double des fascies des tiges annuelles. Pour mieux comparer là largeur dans les deux sortes de culture, je donnerai les chiffres en groupant les fascies d’après leur ne maxima, et en groupes différant entre eux de 1/2 cm. Largeur maxima en € A US! 1,5 2 - reve fascies ne 0 d + # _& En ajoutant à cette série de chiffres le nombre 16 des individus non “tar _ de cette mr et en dressant la courbe qui correspond à la série ainsi CULTURE DES FASCIATIONS RS Sommes Largeur maxima en em . .. Hot di 00 Nombre des fascies porte-graines annuelles en 189%, . . . : . ce (re 2 » RAS) RE EEE 19 Nombre de toutes les fascies y A:39 28 27 9 » Dr pe pp 108 annuelles en 1895. . . . . LB 2 A7" 48 0 » ARE) DORE OU | 51 Les fascies annuelles de 1894 et de 1895 sont celles qui ont été mentionnées dans le chapitre précédent ; pour 1894 je n’ai donné que les fascies les plus larges, choisies comme porte-graines. Il est inutile d'insister sur le résultat de ce tableau ; l'heureuse influence de la culture bisannuelle ne saurait être démontrée d’une manière plus évidente. . I n’est pas absolument indispensabl: de semer en été pour avoir une Culture bisannuelle. Mais la proportion entre les individus qui produisent des tiges et ceux qui restent à l’état de rosettes dépend des conditions atmosphériques. La culture de mars 189% m'ayant donné, comme je l’ai déjà dit, 160 plantes qui restaient à | l'état de rosettes pendant toute cette année, j'en ai conservé une Centaine jusqu’en 1893. Vers la fin du mois d'avril 26 °/ d'entre elles avaient de beiles crêtes au centre de leurs rosettes élargies. D yen avait de 1-2 em. et plus de largeur. J'aurais pu obtenir à l'aide de ces échantillons des tiges fasciées dès leur base, mais AYant constaté le fait que je tenais à démontrer je n'ai pas poussé Plus loin l'expérience. OENOTHERA LAMARKIANA. Fascies annuelles. — J'ai cultivé cette espèce dans mon jardin d’ expériences depuis une dizaine d'années, et j en possède maintenant une bonne série de variétés, qui se sont produites successivement dans ma culture. L'espèce est faculta- tivement annuelle : je cultive une race et plusieurs formes bisan- nuelles, mais Ja plupart de mes variétés sont cultivées en géné- PL annuelles. Je n'ai pas fait Je sRRures directes sur les ascies, Mais cell sont tré t,etsouvent nes es-ci se g Elles se trouvent, dans les cultures annuelles, principalement ‘omplétée on a une courbe à deux sommets. L'un, à zéro, très haut, est le ; est do orme ; ; | Hd biennis. Voir « Sur Les Courbes galtoniennes des mons ronstruosilés. » dans le Bulletin pad de la France a de la os pub ” A. Granp, avril 1896, t. xxv p. 396 : 0 seulement un peu plus longues. Plusieurs étaient une ou deux 144 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sous deux formes, la division de la rosette et l’élargissement du sommet de l’épi floral. Si la rosette se fend, elle produit Gba tiges, qui sont presque aussi hautes et aussi vigoureuses l’une que l’autre. J'ai trouvé des jeunes plantes où la division s’était manifestée dès les cotylédons ; entre ces deux organes on trouvait deux petites rosettés de feuilles parfaitement séparées (1). D’autres fois la division se produit plus tardivement. J'ai noté ces cas pour la première fois en 189% et depuis sur environ une dizaine de plantes, dans des cultures de plusieurs milliers de rosettes ; elles se trouvaient aussi bien dans la forme typique de l’Œ. Lumarkiana que dans les différentes variétés (Œ. Lam. lata et Œ. Lam. nana). Les fascies du sommet de l’épi floral sont aussi communes que sont rares ces fascies printanières. Elies se montrent vers l'hiver, quand les plantes ont environ deux mètres de hauteur. Très rares en août, elles deviennent plus nombreuses en septembre et presque communes en octobre. Je les ai remarquées à toutes les années de ma culture et sur presque toutes mes variétés. Mais il faut prendre 4 le soin de couper le sommet de l’épi des porte-graines au commen" cement de la floraison, pour n’avoir à féconder artificiellement qu’un nombre limité de fleurs ; il faut en outre réduire autant qué possible le nombre des autres individus, aussitôt la sélection faite. Je n’ai dans ces conditions observé que peu de pieds en fleursel … septembre et octobre alors qu’on en observe des centaines en juillet “et en août. Toutefois je n'aurais eu aucune peine à cueillir des centaines de sommets fasciés. Je cite comme exemple une culture de la variété Œ. Lam. brevistylis de 1898. Vers la fin du mois d’octobre de celte année j'avais trois lots de cette forme, de diverses origines; ils portaient environ 500 individus en fleurs. Comme j'avais cueilli de temps en temps les fascies les plus belles, soit pour les offrir à des visiteurs, soit dans d’autres | buts, il n’était pas possible de compter la totalité de ces anomalies. J'ai choisi deux groupes l’un de 74, l’autre de 49 individus ; ils contenaient 54 et 20 fascies terminales, c’est-à-dire 73 °/ et 40 o/o ou ensemble environ 60 °/,. Ces fascies étaient pour la plupart larges et courtes, atteignant souvent une largeur de 3 centimètres RUE Cette division a donc évidemment débuté avant la nes de la LE CULTURE DES FASCIATIONS 145 fois fendues, les autres avaient encore intacte leur crête de végéta- tion. OENOTHERA LAMARKIANA. Fascies bisannuelles. — Pour avoir de grandes et larges fascies, on doit, ici comme pour l’Aster fripolium, choisir les individus bisannuels. Leurs tiges sont souvent aplaties dès leur base, souvent dès le milieu, et atteignent assez souvent plusieurs centimètres de largeur, sur une épaisseur d'environ un centimètre. Elles ne sont pas moins belles que celles de l'Œnothera biennis qu’on rencontre souvent à l’état sauvage. : Dans mes cultures ces cas ont été rares, vu la prépondérance des semis annnels. Toutefois, j'en ai eu dès 1889 et dans les individus des différentes variétés. Picris HIERACIOIDES. Culture annuelle. — Godron paraît être le seul qui ait semé les graines des fascies trouvées spontanément. L'opinion générale était alors que les fascies, comme toutes les MonStruosités, étaient des accidents, dus à l'influence directe des agents extérieurs, et celte opinion n'était pas faite pour exciter les botanistes à faire des expériences de cette sorte. On connaissait bien la race héréditaire des Crêtes-de-coq, mais on la considérait plutôt comme une exception que comme un exemple d’une règle générale. Sa reproduction était considérée comme « un des rares exemples d’une monstruosité de ce genre fixé et se reproduisant fidèlement par la voie du semis (1) ». Godron avait choisi pour ses semis les graines d’une fascie de Picris hieracioides, et «les pieds que j'ai obtenus, dit-il, n’ont pas reproduit la monstruosité » (2). Il en conclut, à la fin de son célèbre mémoire : « Les fascies sont rarement héréditaires el jamais. d’une manière absolue » (3). 11 ne dit pass’ila fait encore d’autres semis de ce genre, et je n’ai pas réussi à en trouver dans la littérature téralologique. Franck, dit: «Les fascies sont héréditaires chez plusieurs plantes, et se reproduisent par le semis, comme on le sait généra- lement pour le Celosie Crête-de-cogq (C ‘elosia cristata). Mais DORA “ (1) Vilmorin-Andrieux : Les fibré de pleine terre, p. 237. (2) Godron, Mélanges de tératologie végétale (Mémoires de la Soc. nat, d. Se. naturelles à Chierbo bourg, 1871-72, t. p- 97). (3) Godron, 1. c. p- 112. Rev. gén. de Botanique, — XL : es 10 146 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE démontré expérimentalement que d’autres fascies ordinaires ne sont pas héréditaires (1). » 5 Pour démontrer que les fascies ne sont pas héréditaires acciden-. tellement, mais qu’elles le sont toujours, il était donc important, M outre la production d’un nombre suffisant de races fasciées ou de fascies accidentelles se produisant par le semis (2), de reprendre » l'expérience de Godron et de rechercher si les fascies de Picris pourraient être reproduites par le semis. Mais on devait s'attendre à ce que le résultat de Godron se justifierait au premier abord, et ne se Corrigerait que par des soins beaucoup plus grands que les siens. 2 C'est ce que mes cultures ont confirmé: ce n’est que par les soins les plus minutieux qu’on peut être sûr d’avoir de belles fascies … de cette plante, en parlant de graines d’un individu à tige aplatie. J’ai fait deux séries d'expériences, l’une de 4888 à 1894 avec peu de soins et en lachant de cultiver la plante sous forme annuelle, l'autre avec autant de soins que possible, et en sélectionnant les individus, qui restaient à l’état de rosettes dans la première année de leur vie (3). : Je commence par la série annuelle, en remarquant que la plante-mère pour les deux séries a été la même. Celle-ci a été trouvée spontanément aux environs de La Haye Vers la -fin de l’été 1887. C'était une tige largement aplatie de la base vers le sommet, et portant des graines müres. Outre ces graines, j'ai récolté les racines et je les ai transplantées dans mon jardin . d'expériences. Les graines ont été semées en 1888, mais ne don- paient qu’un petit nombre de plantes dont plusieurs ont produit des tiges en 1888 et en 1889. Quoique richement ramifiés, ces individus n’ont pas reproduit la fasciation. L'expérience de Godron se trouvait donc complètement confirmée, et je n’ai pas poursuivi la culture dans cette voie. Les racines ont produit des bourgeons dd dont j'aieuun groupe de plantes très vigoureuses, qui ont fleuri richement en : (4) Franck : Lehrbuch der Pilanzenkrankheiten, 1880, p. 134. (2) Sur l’hérédité de la fasciation, dans Kruidhundis Jaarboch v. b. 6. De naea Gent., Tome VI, 189%, p. 72. : a “y. es mention très oUrtÉ en a été faite dans « Monstruosités hé réditaires … offestés hi aux jardins botaniques », Kruidhundig Jaarboch IX, 1897, cb: De of. CULTURE DES FASCIATIONS 147 1888 et en 1889. Elles ne montraient point de fascies. C’est de leurs graines que je suis parti pour mes deux expériences, en employant celles de 1888 pour la série annuelle, et celles de 1889 pour la série bisannuelle. Seulement les semis de 1888 n’ont pas produit de graines dans cette année et j'ai donc dû commencer la série annuelle par une génération bisannuelle. ; En considérant la plante-mère fasciée comme la première génération, le semis de 1889-90 correspondait à la seconde. La troisième en 1891 à été annuelle, et de même j'ai eu en 1892 et 1893 les quatrième et cinquième générations. Toutes ces cultures ont été semées en place au printemps; ellés n’ont pas donné de fasciations. J'ai choisi chaque fois pour Porte-graines les plantes les plus précoces et les plus vigoureuses el je suis parvenu à augmenter le nombre des individus annuels, Sans jamais pouvoir supprimer les individus bisannuels. Au commencement, il n’y avait que de 5 à 13°/, de plantes à tiges, ce nombre s’est accru jusqu’à 25-40 °/., en partie comme résultat de cette sélection, en partie parce que j'avais donné aux dernières Sénérations une forte fumure. Ayant constaté que la culture annuelle n’était pas le moyen Pour parvenir à une démonstration de l’hérédité des fascies, je n’ai Plus répété ces semis. Mais j'ai conservé en 1894 quelques individus de la cinquième génération (1893), je leur ai donné une bonne fumure et un bon traitement, et parmi les centaines de rameaux qu'ils ont produits, j'ai eu le plaisir d’en trouver deux qui étaient nellement élargis et aplatis. C’étaient deux petits rameaux accessoires, placés chacun à l’aisselle d’une feuille de la tige prin- Cipale, entre celle-ci et son rameau axillaire principal. La fasciation s’est donc reproduite en sautant trois générations successives, mais avec une intensité réduite au plus haut degré. Picris mERAcIOIDES. Culture bisannuelle.— Les graines de la plan- le-mère, récoltées comme je l'ai dit en 1889 sur les tiges provenant des bourgeons adventifs des racines ont été le point de départ de celte nouvelle série de cultures. Ces cultures n’ont pas été faitesen Sémant en pleine terre, mais en semant en terrrine, en piquant les jeunes plantes isolément dans des godets et en les tenant sous . jamais néglige 148 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE JE châssis jusque vers le mois de juin. C'était la même méthode que à celle adoptée pour l’Aster Tripolium, c’est le principe que j'ai adopté, après beaucoup de tâtonnements, pour mes cultures de mons… truosités et de variétés en général, aussi bien pour celles des = espèces indigènes que pour celles des plantes ornementales. Les graines susdites ont été semées de cette manière en mars 1894 (1). C'était donc la seconde génération. Elles donnaient une culture de 99 plantes sur 5 mètres carrés. Vers la fin de juillet, 82 de ces individus avaient produit des tiges, les autres étaient restés bisannuels. Parmi ces tiges il ÿ en avait une qui s’élargissait vers le sommet et portait un capitule terminal aplati, à réceptacle deux fois plus long que large. En août, trois autres plantes ont donné des rameaux latéraux fasciés, mais tous de petite largeur. Le semis en terrine, en allongeant la vie de la plante avant l'apparition de la tige, et en rendant les jeunes plantes de beaucoup plus fortes à cette période, a donc eu pour résultat un pourcentage d'environ 4 individus annuels fasciés. La possibilité de la fasciation : annuelle est donc démontrée, de même que le fait principal de l’hérédité de cette anomalie. Mais les fascies annuelles étaient bien chétives en comparaison de la tige largement aplatie de la plante- mère de cette race. Je n’ai pas conservé ces individus à tige, mais j'ai transplanté les autres vers la fin de l'hiver. Vers le milieu du mois d'avril 1895 je trouvai sur une des plantes les plus robustes, à rosette bien ramifiée deux rosettes latérales, dont le centre était élargi en une crête d'environ 1 centimètre carré de longueur, et dans les jours suivants deux autres rosettes de cette plante se sont aplaties de la même manière. Plus tard, deux autres individus ont produit des tiges aplaties, soit en tout 3 sur 15 ou environ 20 e/,. Le nombre de : toutes les rosettes de cette culture, tant centrales que ‘Jatérales . était presque de 200. Trois de ces six fascies avaient une largeur de 2-3 em. de leur . base jusqu’à leur sommet, deux autres de 5 et de 7 cm., sur une * (1) Ces graines avaient donc été conservées pendant quatre ans et demi. n'avaient pas sensiblement perdu de leur vitalité mais la conservation avait été faite bien à _ dans des flacons à chaux. C'est une précaution, qu'il ne faut CULTURE DES FASCIATIONS 149 longueur totale de 1/2 et 1 mètre, tandis que la sixième tige était cylindrique sur la plus grande partie et n’était aplatie que sur les 20 cm. au-dessous du capitule terminal, à réceptacle deux fois aussi long que large. C’étaient donc de très belles fascies, ne le cédant en rien à celles de la plante-mère. J'ai isolé ces fascies avant la floraison, et j'en ai eu une récolte très suffisante de graines. De ces graines, j'ai semé de la même manière en avril 4897, et j'ai eu deux lots d'environ deux mètres carrés chacun, portant ensemble 80 plantes. Quelques-unes ont produit des tiges, la plupart sont restées à l’état de rosettes. Au mois d'avril 1898, je comptais 13 individus à rosettes aplaties sur un nombre total de 65, soit 20 4. Plusieurs d’entre elles avaient plus d’une fascie, la plante la plus vigoureuse en avait un grand nombre et fut divisée en six parties, dont chacune avait une ou deux rosettes élargies. J'ai transplanté ces individus héritiers dans un terrain nouvel- lement préparé et ils ont donné un grand nombre de tiges plus ou Moins aplaties. Leur largeur était en moyenne de 4 centimètres, et elles étaient presque toutes aplaties de la base jusqu’au sommet. Îles ont donné une récolte considérable de graines. Ma race bisannuelle a done eu deux générations successives assez riches en fascies, car elles ont présenté toutes les deux 20 °/o d'individus fasciés. Les fascies étaient aussi belles que les mieux développées qu’on puisse trouver spontanément, et souvent il y en aVait plusieurs sur la même plante. La thèse de Godron se résout donc de cette manière que la repro- duction héréditaire des fascies exige des soins tout particuliers, Mais réussit par ces soins aussi bien pour le Picris que pour toute autre fascie rencontrée accidentellement. Pour avoir des rosettes qui s’élargissent plus tôt il suffit de semer Plus tôt, ou d'accélérer plus fortement la croissance initiale. J'ai semé une partie de mes graines de 1894, le 26 février 1895, et j'en ai eu des rosettes fasciées dès le 20 juillet, tandis qu’au mois d'août deux autres plantes en ont encore produit. En tout 4 rosettes fasciées sur 13 plantes, soit environ la même quantité que dans les. autres cultures. ED Comparant les fascies provenant de rosettes fasciées avec celles des rosettes non fasciées ou avec les fascies annuelles, nn E 150 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE constate un fait bien remarquable mais dont la cause n’a pas NCOrE M été étudiée, du moins que je sache. Les fascies ordinaires commen: jh cent par une base cylindrique et vont en s’aplatissant et en s’élar- gissant de plus en plus ; leur largeur augmente toujours. Les tiges produites par les rosettes fasciées au contraire ont dès leur première M apparition une largeur considérable, souvent de plusieurs centi: mètres. Mais elles ne l'augmentent plus. Elles s’élèvent en conser= : vant leur largeur initiale. On pourrait les nommer des fascies conservatrices, en opposition aux fascies progressives de l’autre … groupe. Elles ne sont même pas complètement conservatrices, €ar trop souvent elles perdent de leur largeur en se fendant, et elles semblent ne pas pouvoir regagner même ce qu’elles ont perdu de cette manière. à Les fascies de Crepis biennis fasciata donnent des exemples : encore plus beaux et plus fréquents de cette règle que les espèces décrites dans ce mémoire. AE UN: 44 x ee ES UM EE CONCLUSION 1. — Les races fasciées des espèces facultativement annuelles et. : bisannuelles peuvent produire leurs fascies dans chacune de ces deux formes. 2. — Les fascies annuelles sont suuvent ie rares, toujours moins parfaitement développées que les fascies produites là seconde année par des rosettes fasciées. Les premières ne Com- mencent souvent à se montrer que vers la fin de l'été. 3. — La richesse en fasciation dépend, outre du degré d' hérédité acquise par la race, du semis et de la culture. . 4. — Un semis qui donne aux jeunes plantes toute la vigueur possible avant la période où les tiges commencent à se développer augmente la richesse en fascies annuelles d’une manière incontes _ table. Une forte fumure et une bonne exposition, mais surtout unê bonne distance entre les individus voisins y contribue encore . _ beaucoup. 3 5. — Pour avoir des tiges élargies dès leur base, il faut avoir . des rosettes fasciées, el pour cette raison une culture bisannuelle. | si: On peut semer et fumer de la mème manière que pour la culture ae du moins si la race est assez riche en individus bisan 3 Vs RES CULTURE DES FASCIATIONS 151 nuels. Autrement cette méthode pourrait, dans des circonstances favorables, ne donner que des pieds annuels. 6. — Les cultures des monstruosités exigent, pour être bien riches et bien belles, plus de soins que la culture même des plantes ornementales. J'ai commencé presque toutes mes races par une Culture aussi facile que possible, et en làchant d’avoir chaque année une nouvelle génération, mais j'ai toujours été conduit à les soigner de plus en plus et à préférer la culture bisannuelle. Et ce n’est qu'en multipliant les soins que je suis parvenu à produire des fascies qui peuvent rivaliser avec les meilleurs spécimens trouvés Spontanément. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÊTALE PARUS EN 1895 ET 1896 /Suile). Étamine. — I. BArazs (1) a examiné le pollen de 394 Angios- permes de Hongrie, soit à sec, soit dans l’eau, au point de vue de leur coloration, de leur forme, de leur ornementation ou de leur contenu; l’auteur en distingue quatre types : le type réniforme, le type ellipsoïdal, le cts sphérique et le type des grains coupés à leurs deux extrémités suivant une surface ellipsoïdale. L'auteur propose d'employer ces rec extérieurs des grains de pollen dans la floristique Au cours des recherches qu’il a entrepris sur les plantes de la famille des Loranthacées, M. VAN TIEGHEM (2) a étudié la déhiscence des anthères chez ces plantes. Dans tous les cas le sépale et l’étamine superposés ne constituent à eux deux qu’une seule feuille. Le nombre … des sacs polliniques est très variable (un chez les Dendrophthora, un grand nombre indéterminé chez les Viscum, avec tous les int diaires). Quel que soit leur nombre, les sacs polliniques s'ouvrent cb ; cun par une fente propre; ce mode de déhiscence semble tout d’abord constituer une exception à la règle qui est donnée comme générale pour les autres Phanérogames ; en réalité c’est ainsi que les choses se passent chez les Gymnospermes et chez toutes les Angiospermes qui on i deux sacs polliniques, ou quatre sacs à déhiscence poricide ; lorsque la “déhis- cence est longitudinale, les sacs peuvent présenter l’une des trois dispo sitions suivantes : les deux sacs du même côté peuvent être séparés par un sillon aussi profond qu'eux, sans cloison, ou par une cloison aussi profonde qu'eux, sans sillon, ou encore à la fois par une cloison et un sillon; dans le premier cas il y a toujours au fond du sillon deux fentes très rapprochées, mais distinctes; dans le second et le troisième cas on admet généralement que la cloison disparaît d’abord, faisant communiquer les deux sacs, puisque la cavité s'ouvre par une se : fente longitudinale; dans un grand nombre de cas, M. Van Tieghem s’est assuré que les choses ne se passent pas ainsi; mais qu’il se forme également une fente spéciale à chaque sac, de chaque côté de la cloison. _ (4) Istvan Baläzs : 4 Brad külünôs tekintettel «à honi Angiosperm : fajokra (8° Kolozsvär, 1896, 61 p.). (2) Van Tieghem : oo. La structure et la déhiscence des anthères : des Loranthacées Suivies de remarques sur la structure et la déhiscence de ve (Bull. Soc. Bot. Fr. XLII, 1895, p. 363-369). REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 153 Ovule.— Cu. J. CHAMBERLAIN (1) a étudié le développement du sac oies chez l’Aster Novæ-Angliæ ; ses conclusions sont les suivantes : 1° Les débuts du développement du sac embryonnaire de cette espèce diffèrent peu de ce que présentent les types décrits ; la formation du noyau secondaire n'offre pas les caractères d’une fécondation. bles ; l’oosphère et le noyau de lendosper- me offrent au contraire une uniformité re- marquable dans la position des nucléoles. 3 Le de un à plus de vingt ; la cellule antipode inférieure diffère des autres par la densité de son protoplasma, l'aspect de ses noyaux et l’action qu elle exerce sur le tissu envi- ronnant. 4° Enfin l’auteur considère qu’une des cel- lules inférieures de la région antipodiale est ologue d'une oosphère; cette existence d'une oosphère antipode serait une preuve in dimensions et que les tissus se Fig. 26, — Sac Pr aissent facilement « le mère d'Aster Novæ-Angliæ : m, du sac emb Se nu res micropyle ; syn, Synergi- nbryonnaire est une des cellules des: 0, oosphère: en, noyau by Podermiques du sommet d lle; il ne de l’albumen; @.s, 4.1, anti- ps odes supérieures et infé- rme aucune cellule tapétale; la cellule Péures. Gr. = 407. mère se dresse d’abord en deux cellules puis chacune de celles-ci en deux ; c’est la cellule inférieure qui se déve- 0ppe en sac Run la cellule supérieure se divise cesser €n deux par une cloison verticale; les trois cellules antipodes son Particulièrement 6 développées. (1) Chas. J. Chamberlain : The embryo-sac of Aster Novæ-Angliæ. À ge Gazette . Vol. XX.1895, p. 205-213, PI. XV-XVI). a (Bot Fr, M. is: Development of the embryo-sac of Jeffersonia ME L Gazette, XX, 1895, p. 423-425, . XVI). 154 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE e son étude du sac embryonnaire de l’Alisma Plantago, 4, Hs SCHAFFNER (1) émet les conclusions suivantes : le développement de cet organe ne présente rien de particulier et il possède, lorsqu'il est complètement formé, les huit noyaux ordinaires ; pendant la conjugaison | des deux noyaux qui doivent donner naissance au noyau de FR les quatre centrosphères se conjuguent par p L'endosperme n’est pas abondant et ions entièrement de la division du noyau CES les cellules antipodes ne se dissociant ni ne se fragmentant pas. La division du noyau générateur pollinique à lieu dans le grain de pollen. Les deux noyaux mâles pénètrent dans le sac embryonnaire, mais un seul prend part à la fécondation, l'autre | restant dans le tube pollinique; le noyau d’une des synergides est. u Fig. 27 à 29. — Sac embryonnaire d'Alisma Plantago. me : les deux noyaux polaires avant leur conjugaison. : conjugaison des deux noyaux polaires. Fig . 29 : proembryon à 6 cellules; 3 noyaux de l'albumen. a sn entièrement absorbé au contact du tube pollinique; celui de l’autre synergide disparaît aussi plus tard, sa substance étant prob ment employée à nourrir le gros noyau de la cellule suspenseur. Les centrosphères du noyau mâle inférieur précèdent celui-ci lorsqu'il noyau mâle. Après la première division de l'œuf, les trois divisions successives s'effectuent dans la cellule la plus externe; les trois pre” ’ mières papes ont lieu dans le sens transversal par rapport à laxe D. M. Mortier (2) étudie la formation et le développement du sac embryonnaire dans la famille des Renonculacées ; cette étude est parti- (1) John M. Schafiner : The ARS sac of Alisma Plantago (Bot. Gazette, . 1896, ss pe 123-133, pl. IX-X) : (2) David M. Mottier : pars En to the embryology of the Ranunculace® (Bot Gazette, AA pe 241-249, PI. NVIEXX). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 155 culièrement intéressante au point de vue des variations que présentent à ce sujet les différents types. Ce qui attire d’abord l'attention est la présence de plusieurs cellules mères qui se développent en autant de sacs embryonnaires ; c’est dans le genre Caltha qu’on en observe le plus grand nombre, cinq ou même davantage; ce fait apporte une nouvelle force à la théorie qui homologue l’ovule à un macrosporange, les téguments représentant une indusie. La présence de plusieurs sacs embryonnaires dans un ovule a été observée par plusieurs auteurs dans diverses familles, mais jamais avec la prédominance qu’on lui retrouve La production de séries de quaire cellules par deux divisions suces- sives des cellules mères est plus fréquente dans cette famille qu’on ne l'avait supposé. Dans certaines espèces la cellale-mère donne naissance tantôt à trois, tantôt à quatre cellules ; l’auteur pose la question de savoir quel est le nombre primitif. Si on regarde la petite cellule qui se détache quelquefois de la cellule mère dans le genre Aguilegia comme une cellule tapétale, on observe ici un phénomène apparaissant en .une région inattendue. M. Gui- £nard a observé la présence d’une cellule tapétale dans certains gen- nen présentaient pas; mais on n'avait pas encore signalé de cel- lue tapétale apparaissant irrégu- lièrement dans une même espèce. a règle si générale chez les nglospermes suivant laquelle la cellule inférieure de la série déri- à vée de la cellule mère se développe Fig. 30. — Ovule de Delphinium présen- directement en sac embryonnaire tant deux sacs embryonnaires. G.=260. semble souffrir une exception dans . genre Caltha. M. Guignard avait signalé une exception analogue dans l’Acacia albida après Mellink qui avait rencontré le même fait chez une Monocotylédone (Agraphis) et Strasburger chez le Rosa livida. auteur croit avoir observé une concordance entre les dimensions des cellules de lovule et les conditions de vie des différentes espèces ; les espèces croissant dans un milieu aquati ovulaires beaucoup plus grandes que celles qui se développent à la sécheresse : Re on M. D’Hugerr (1) a recherché si les plantes grasses ne présentaient : (1) E. d'Hubert : Recherches sur le sac embryonnaire des piontes __ (Ann. Se. Nat, Bot. 8 série, II, 896, 126 p., PI. 1-1). auraient des cellules 156 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pas dans leur appareil reproducteur des caractères particuliers ; ila … spécialement étudié l’ovule des Cactées ; chez ces plantes les ovules : très nombreux sont disposés de facon à occuper le mieux possible la < cavité ovarienne ; ils sont isolés ou groupés en grappes; ilssont amphi- tropes et leur funicule gorgé d’amidon s’enroule autour d’eux en uné “à boucle plus ou moins complète. Pendant les bipartitions du sac embryonnaire, qui dérive directe- ment d’une cellule sous-épidermique, de lamidon apparaît dans ces 3 cellules ; il disparaît assez rapidement dans les antipodes, atteint son maximum de développement à la maturité du sac pour les synergides, au moment de la fécondation pour l’oosphère, et augmente constamment | Fig. 31. — À gauche, partie supérieure de l'ovule de Sedum tabaricun ; à droite, région inférieure du nucelle de Sedum spurium. _ sence d’une calotte de trois cellules. Chez les Crassulacées l'ovule ja - présente un capuchon formé par l’épiderme du nucelle au niveau du sac embryonnaire, et, suivant son axe, un système de cellules allongées . conductrices reliant le sac embryonnaire à la chalaze . De l’étude comparative des ovules des plantes grasses et des ovules … des plantes non grasses, il résulte que toutes les plantes grasses ont de l’amidon dans leur sac embryonnaire ; mais quelques plantes non gras. ses présentent le même caractère. Il semble donc qu’il y a une relation enire la présence de Famidon dans le sac embryonnaire d’une plante et sa carnosité ; mais d’autres causes peuvent suffire à développer cet REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 157 amidon ; l’une d’entre elles, selon l’auteur, serait la lenteur des phéno- mènes précédant la fécondation. WESTERMAIER (1) a étudié l’anatomie des ovules de différentes plantes, surtout en ce qui concerne les cellules antipodes. Dans les Forsythia dont les ovules arrivent rarement à complet développement dans nos climats, on observe dans la région des antipodes un massi cellulaire cylindrique déjà bien développé dans les jeunes bourgeons floraux, tandis que le reste du sac embryonnaire est atrophié. Le funi- cule ne possède pas de faisceau libéro-ligneux, alors qu’il existe chez le Syringa, ce qui paraît être en rapport avec l'insertion presque directe des fleurs sur les rameaux. Dans le Syringa dubia dont les fleurs sont ordinairement stériles, on trouve le plus souvent le massif cellulaire antipode ; dans le Syringa vulgaris dont les fleurs sont fécondes tantôt on l’observe, tantôt à sa place se trouve une masse fluide pourvue de noyaux. Chez l’A!stræmeria, l’auteur a observé que l'appareil antipode quitte Sa position basilaire pour devenir latéral, par suite de l'accroissement du sac embryonnaire; il servirait ainsi à la nutrition de l'embryon dans les premiers stades de son développement, Malgré l'absence d'appareil antipodial spécial chez les Crucifères et les Résédacées, Westermaier-a pu observer des migrations alimentaires “ la région basilaire du sac embryonnaire dans la direction de l’em- yon. Les cas de polyembryonie dans les graines d’Angiospermes ne sont Pas rares et peuvent étre rapportés à plusieurs causes telles que la oncrescence de deux ovules, la présence de plusieurs sacs embryon- naires le bourgeonnement de cellules nucellaires, l'existence de deux 9°0sphères, le développement en embryons de cellules synergides. S. TRETIAKOFF (2) signale à son tour chez l’Allium s de polyembryonie provenant du développement d’une ou plusieurs anti- €8, qui, sans fécondation préalable, se divisent d’une manière Parallèle à l’oosphère fécondée. Strasburger a signalé dans le Funkia, le Citrus, etc., des cas de Polyembryonie provenant de la formation d’embryons adventifs issus du nucelle et s’accroissant dans la cavité du sac embryonnaire après la fécondation. Plus tard M. Guignard a décrit chez le Mimosa Denhartii pu poly embryonie constituée par la fécondation d’une des synergides ; © est aussi aux dépens du sac embryonnaire que se produit la polyem- onie que vient de décrire JEFFREY (3) dans l’£rythronium america- 4) M. Westermaier : Zur Physiologie und Morphologie der Angiospermen- Samen-Knospe (Beitr. z. wiss. Bot. 280, 2 pl). . (2) S. Tretjakoft : Die Betheiligung der Antipoden in Fällen der Polyem- bryonie bei Allium odorum (Ber. d. d. Bot. Gesellsch. XIL, 4895, p. 13-17, PI. II). () E. C. Jeffrey : Polyembryony in Erythronium americanum (Ann. of ie AY, [X, 1895, p. 537-543, PI. XIX). Le 158 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE num,mais ici tous les embryons se développent aux dépens del vosphèe | fécondée ; la figure 32, où les synergides ont disparu, remplacera voue description; on observe done dans ce cas un phénomène tout à à fait comparable à celui qui se passe si communément chez les cu ; permes. ÿ Les exemples de pénétration du tube pollinique par la chalaze se multiplient ; S. NAWASCHINE (1) a retrouvé chez le Noisetier un phéno- mène de chalazogamie tout à fait comparable à celui des Casuarinées. … Cette plante présente d’ailleurs dans le développement de son ovule plusieurs traits caractéristiques; le nucelle possède plusieurs sacs en | bryonnaires dont un seul est fécondé; ceux-ci prennent naissance aux dépens d’un tissu très comparable au tissu sporogène des Casuarinées, et co onstitué 5 par de nombreuses cellules ellipsoïdales | qui sont groupées autour de l’axe du nucel- le ; elles se divisent par des cloisons trans versales en plusieurs cellules filles, dont Ï sac em- ce cellules allongées peuvent ne pas se divi ser, elles se transforment alors en traché des. à Les cellules “niiiqdes sont entourées par une membrane celluiosique et ap arais- Viu. 32 sl tr ._ sent bien avant les cellules sexuelles; elles ig. 32. — Polyembryouie chez ; ni- l'Erylhronium america- SOnt d’abord situées au fond usa num: 3embryons se déve- Pryonnaire, mais se rapprochent one: de loppent aux dépens de €n prenant une position latérale, de la l'œuf. gion micropylaire dont elles arrivent à are di plus proches que de la région chalazienne Les sacs embryonnaires rat contiennent également 2 ou 3 cellules antipodes à membrane cellulosi et plusieurs noyaux (jusqu’à 5). rappelant les macrospores séctié a Casuarina. A côté de ces Sacs embryonnaires stériles on rencontre assez souvent sn sacs embryon naires rudimentaires qui ne contiennent que 2 à 4 noy d Le Noyer a fourni au même auteur (2) un autre xÉiDIE de chala zogamie ; de la région chalazienne de Sty hae tubes polliniques ne * “nent entourer de tous côtés le sac embryonnaire; pour Nawaschine chalazogamie provient de l'impossibilité Re se trouve le tube joé des plantes, qui présentent ce caractère, de se développer en dehors du tissu _ ces plantes. e waschine : Neue Ergebnisse der die Embryologie der Basel : % (Corus PRE (Bot. Centralbl. LXII, p. 104-106). (2) E. Nawaschine : Ein Neues Beispiel der sé gs (Bot. Centralbl ei Lx, a e 353-357). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 159 VAN TikGHEM (1) signale des exceptions à cette loi, que c’est la cellule médiane du groupe de trois cellules apicales du sac embryonnaire qui joue le rôle d’oosphère, et cela qu'il y ait porogamic ou chalazogamie; ces exceptions sont présentées par un certain nombre de Loranthacées, Chez les Elytranthées et les Gaïadendrées qui ont des carpelles fermés, de manière à produire un ovaire pluriloculaire dont les loges sont de bonne heure oblitérées par la soudure de l’épiderme, la cellule mère de l’endosperme naît vers la base de chaque loge, sur sa face interne, et c’est la triade basilaire qui est fertile, la triade apicale au contraire est Stérile ; la polarité du sac embryonnaire est renversée. Un exemple tout à fait comparable est fourni par le genre Arceuthobium, dont l’auteur fait une famille spéciale, intermédiaire aux Loranthacés et aux Santa- lacées. Et non seulement on peut rencontrer un pareil renversement de la polarité du sac embryonnaire dans des plantes qui, comm dentes, sont dépourvues d’ovules, mais aussi chez les Balanophoracées qui ont un ovule nu L'auteur propose d’appeler acrogames les Angiospérmes qui forment l'œuf dans le sommet de l’endosperme, basigames celles chez qui l’oos- bhère est une des cellules de la triade inférieure. Dans un second article M. Van TiEGmEM (2) cite de nouveaux cas de basigamie, ceux du Nuytsia, des Ginalloïdées parmi les Viscacées, des ere borné parmi les Balanophorées et décrit de plus un cas d’ho- Mhœogamie, c’est-à-dire un cas où chacune des deux triades inférieure et supérieure peut aussi bien avoir sa cellule médiane fécondée. L'auteur à observé'ce fait chez le Balanophora indica chez lequel il décrit le développement du sac embryonnaire dont a cellale mère prend à linté- conséquent symétriqué seulement par rapport à un plan. C’est ordinai- rement sur le sommet de la grande branche, plus rapprochée de la base du style qu’arrive le tube pollinique pour transformer l’oosphère en œuf, il y a ordinairement acrogamie; mais il arrive aussi que le tube Pollinique vienne à toucher le sommet de la petite branche et y former l'œut ; il < a alors basigamie. s du travail de Treub sur les Casuarina, Ch. CHAMBER- LAIN G) Rene o difficulté qu'il a eu à mettre en évidence les pq antipodes chez es Salix, où elles ont une existence très éphémèr fait lui donne à a du qu'il en est peut-être de même chez les ag. Hi Van Tieghem : Acrogamie el Basigamie Free de Bot., IX, 1895, p. 12) . Van Tieghem : Sur quelques exemples nouveaux de pasigumie etsur en WA cas d’homæogamie (Journ. de Bot. X, 1896, p. 245-258 }. ee We ess Chamberlain : 4 remarkable AE do (Bot. Gazette, XX, ge … | REVUE GÉNÉRALE DE BOrANIQL Le rina et que c’est à ce caractère de fugacité que Treub doit les avoir vues. LE M. MorziarD (1) a constaté dans ceains ovules de ieurs d de Petunia hybrida la formation de grains de pollen ; le développ de ces grains de pollen dans le nucelle est en tous points M à celui des Fous de pollen normaux. - (1) M. Molliard : Sur la Mrites du vols dans les ovules du Pel hybrida (Rev. Gén. de Bot., VII, 1896, p. 49-59, pl. (A suivre). cnerale de. Bot 7 : Tome. 1 Planche 4. : Cüuignard del Anthéroroides des Angtospermes Lhologr Berlin 4 Clare MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT evue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque sou est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le tex Le prix annuel se d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes rire D mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez YJ. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois, Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de La re à Paris Il sera rendu compte dans les revue s spéciales des vuvrages. mémoires ou noles dont un exe arc AurR été érigé « au Directeur de la Revue kéhérale de pue De plu liat t sur la couver Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. Php pt onfen, DE doicue, D ed SE Lt. nan epsibene, EP meet ton Er LÉ le abat ba nd one nn ee CU, apte ét LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Æevue générale de Botanique AugerT, docteur ès sciences. CHAUVEAUD, à nie BATTANDIER, professeur à l'Ecole de des Hautes-Etudes médecine d'Alger, mn maître de Conférences à e Normale Supérieure. Courin, pes sciences. er (Gaston) membre de l’Acadé- | DaGuiIzLon, maître de Conférences à la e des Scie Sorbo : nai ee de l'Académie des mo docteur ès sciences. . sciences. , vétérinaire de l’ar ous Professeur à l’Université de Boupier, ne de la Société de Deraux, maître de Coi Mycolog ersité de Bordeaux. LS de de la Faculté des | Ducmanres, er Sciences de Besançon. | sciences. ; Durour, directeur-adjoint du Labora- toire de Biologie végétale de Fon- inebleau. Erixsson {Jakob}, professeur à l'Acadé- mie royale d'Agriculture de Suède, FLABAULT, professeur à l'Université de ontpellier. FLor, docteur ès sciences. Fockeu, docteur ès sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum, Gain, maître de Conférences à l'Uni- cy ARLIÈRE, ap à École de RIRE de à la Sothoee Guignarp, membre de l’Académie des sciences Giarp, professeur à Heckez, professeur à l’Université de Marseille. Henry, professeur à l'École forestière e Nancy. Hervier (L’Abbé Joseph). __—. “ke général des forêts. TINER, docteur ès sciences de “l'Université de Genève. OULBERT, docteur ès sciences. Hue (l'abbé), lauréat de l’Institut. Hx (l'abbé é), professeur à la Faculté ‘catholique d'Angers. Jaccarn, cn à l'Université de Lausann , docteur à àe erianres CS DUICHLESS. JANCZEWSKI Se professeur à l'Univer- _sité de C PRILLIEUX, professeur à l'institut nomiq, Saponta (de), correspondant de É ti PE « Lun», de l'Université de Copenhague. MACMILIAN CAT Rs à l'Uni- versité äe Minn MAGniN, role à. l'Université Besa Rue ae ès sciences, de titut Pas î MASCLEF, et de l’Institut. MATRUCHoT, maître de Conférences Sorbonne. Mer, directeur de la Station fo de PEst. Meswanp, professeur à l'École de méde» cine de Rouen. MoLuian», chargé de Cunférences à Sorbonne. Naupix, membre de l'Académie sciences # PALLADINE, proteseur ar Université de arsovie Does. docteur ès sciences. PRUNET, nités de Conférences à versité de Toulouse. RaBor (Charles), explorateur. Ray, docteur ès sciences. RusseLz (William), docteur ès sc Hbenerre, docteur * sciences. 7 JoNKMAN, de oies nireité d’Utrecht. = Joue, professel à la Facu _ TROUVENIN, professeur à médecine de Besa l Van. a … de re di des sc sciences. - JALLOT ü. a Obs ; du M REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME Livraison du 15 Mai 1899 N° 125” PARIS he. PAUE DUPONT, ÉDITEUR #e 4, RUE pu ns du 1800 eo LIVRAISON DU 15 MAI 1899 IL — NOTICE SUR M. CHARLES NAUDIN, par M. Ed. Bovnet 2 2 II. — OBSERVATIONS MORPHOLOGIQUES SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES (avec planche et tigures dans le texte), par M. Aug. Daguillon. 168 III. — REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE | parus en 1895 et 1896 (avec figures dans le texte), par M. Marin Molliard fsuite) . . . - - : 20 PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 5. — Araucaria imbricata ; Cryptomeria japonica ; Chamæcyparis Lawsoniana. Cette livraison renferme en outre onze gravures dans le texte: a TE Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement, or la troisième paye de la couverture. NOTICE SUR M. CHARLES NAUDIN par M. Ed. BORNET. L'année 1840 et les deux années suivantes virent naître à la vie scientifique une phalange de jeunes botanistes qui, à des titres divers, firent partie de l’Académie des Sciences. En ouvrant les volumes des Annales des Sciences naturelles et d’autres publications datant de cette courte période, on rencontre, rangés suivant l’ordre de leur naissance, les noms bien connus de Naudin, Tulasne, Thuret, Trieul, Weddell, Cosson. Né le premier, M. Naudin a disparu le dernier. Il s’est éteint subitement à Antibes le 19 de ce mois. M. Charles Naudin est né à Autun le 14 août 1815. Son père, instituteur de village, était passionné pour l'étude du latin et passait pour un latiniste distingué. Sa mère était fille d’un magis- irat, Pierre Deroche, procureur du Roi à Autun, grand ami de Talleyrand. Elle mourut du chagrin d’avoir vu son patrimoine . englouti dans des affaires industrielles entreprises par son mari. Charles avait à peine huit ans. Ses débuts dans la vie furent longuement et durement pénibles. Commencées dans sa ville nalale, ses études se poursuivirent à Bailleu-sur-Thérain, dans l'Oise, à Limoux, dans le département de l'Aude, et se terminèrent à Montpellier. Maître d'étude dans de petites institutions pendant qu'il prépare ses baccalauréats, il est ensuite professeur à Château- Chinon, en Morvan, puis à Cette. Revenu à Montpellier il prend quelques inscriptions à l'École de Médecine; mais la carrière Médicale ne Jui plaisant guère, il y renonce pour se livrer à l'étude des sciences naturelles. M. Naudin arrive à Paris en 1839, il est licencié en 1841, docteur en 1842. Ces rapides succès paraitront d'autant plus admirables lorsqu'on saura que, dénué de toutes ressources personnelles, le jeune étudiant devait gagner sa vie de Chaque jour en donnant des leçons, en tenant les livres d'un com- merçant, et qu'en même temps il poursuivait des recherches Rev. gén. de Botanique. — Xk cs 162 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE scientifiques originales. Les Annales des sciences naturelles accueil- x lent en 1840 une note de lui sur un curieux cas de développe ment de bourgeons adventifs sur une feuille de Drosera. 4 En 1842 il présente pour le doctorat une thèse sur la végétation + des Solanées, qui fait honneur à la pénétration de son esprit; il. donne aux Annales des x Observations sur le développement des organes appendiculaires des végétaux » et une « Revue de la Flore du Brésil méridional ». Ce dernier travail était fait sous la direction d’Auguste St-Hilaire, dont il était devenu l'aide, en remplacement ne de Tulasne. La maladie du principal collaborateur mit bientôt fi au travail commun et c'est sous son nom seul que M. Navdin publià pendant les deux années suivantes, ses « Additions à la Flore du Brésil méridional ». a Appelé à Rouen par Pétéhet, en 1845, afin de déterminer les plantes de l'Ecole de botanique, il y fit son apprentissage de pro fesseur de sciences. Maïs tombé dans un milieu troublé par des # querelles intestines, n’ayant qu’un traitement dérisoire, mal vu du | jardinier en chef qui ne manquait pas de dire, lorsqu'il passait devant des plantes sans étiquettes : Ah! voilà encore des plantes que le Docteur ès-sciences de Paris n’a pas pu nommer, il avait hâte d'obtenir une situation plus conforme à sa valeur et à ses goûts Et il se recommandait à Decaisne, la providence des botanistes dans l'embarras, pour qu’il l'aidât à rentrer à Paris. Son désir se réalisa : à la fin de la même année ; il fut nommé professeur suppléant de Zoologie au collège Chaptal, où Decaisne enseignait la botanique Doué d’une grande facilité d'assimilation, d’un esprit vif et origi- nal, brillant causeur, il aurait sans doute obtenu de grands succès dans la carrière professorale. Malheureusement il fut bientôt atteint d’une surdité incurable accompagnée d'u une névralgie faciale qui le força à donner sa démission. : Privé de l'avantage d’échanger ses idées par la parole, ab humano commercio segregatus, comme il écrivait alors, il s’appliqua avec plus d’ardeur encore aux travaux du laboratoire. C’est alors qu'il acheva la « Monographie générale des Mélastomacés », ouvrage considérable qui renferme la description de 250 genres, de Pa : 500 espèces nouvelles et 27 planches dessinées par lui-mêm __H n’était qu'employé libre, c’est-à-dire sans attache ciciellé _ pendant l'exécution de ce travail et de plusieurs autres qu'il fit ue NOTICE SUR M. CHARLES NAUDIN 163 l’herbier du Muséum. En 1854, Decaisne, qui avait remplacé Mirbel dans la chaire de culture, le prit pour son aide-naturaliste. Il lui donna en même temps le conseil et les moyens d'entreprendre des recherches expérimentales sur des questions qui excitaient alors, au plus haut degré, l'intérêt des naturalistes : la définition et l’ori- gine de l’espèce, l’hybridité et son rôle dans la production des espèces. M. Naudin choisit, pour remplir la première partie du programme, la famille des Cucurbitacées. « Peu de familles, en effet, fait-il remarquer, se prêtent mieux à ce genre d’études, tout à la fois par le polymorphisme des espèces et la stabilité des formes secondaires qu’on ne peut cependant pas regarder ed pèces véritables.» Une collection considérable du Cucurbitacées vivantes, la plus grande qui ait jamais existé, fut réunie au Jardin des Plantes et soumise à de nombreux croisements. Après plusieurs années d'études, M. Naudin reconnut, avec une entière certitude, l'exactitude des propositions suivantes : La multitude des formes que pré- sentent les Courges et les Melons se ramène à un petit nombre d'espèces parfaitement limitées, — ces espèces ne s’hybridant pas entre elles; — par suite de leur dissémination dans toutes les Contrées chaudes et tempérées et sans doute aussi par le fait d’une Culture extrêmement ancienne, il s’est formé un nombre immense de races ou de sous-espèces douées d’une stabilité remarquable et Quelquefois plus différentes les unes des autres dans leur aspect général que ne le sont entre elles les espèces réellement distinctes. Ces races, bien caractérisées, se montrent invariables, dans une longue suite de générations, aussi longtemps qu’elles ne sont fécondées que par leur propre pollen. Elles dégénèrent et se trans- forment rapidement en de nouvelles variétés, si elles viennent à se croiser avec d’autres races ou d’autres variétés de la même espèce. Ses recherches sur l’Hybridité des végétaux, qui ont obtenu le grand prix de physiologie végétale au concours de 1861, exigèrent des observations prolongées pendant plusieurs années. Car, si intéressants que fussent les résultats qui se produisent dans les Premiers croisements, il était surtout nécessaire de connaître la Manière dont se comporteraient les hybrides de la deuxième géné- ration et des générations suivantes. Les conclusions fournies par 164 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les expériences furent très nettes. Les hybrides d’un même croi- sement se ressemblent entre eux à la première génération; tous … les hybrides réciproques sont aussi semblables les uns aux autres que s’ils étaient provenus du même croisement. — A la seconde génération, une extrême bigarrure de formes succède à l’uniformité première. Les unes se rapprochent du type spécifique du père, d’autres de celui de la mère ; quelques-uns rentrent subitementet entièrement dans l’un ou dans l’autre. — Cette dissolution des for- mes hybrides, plus ou moins rapide, mais constante, ne permet pas … de croire que les hybrides, lorsqu'ils sont fertiles, puissent faire souche d'espèce. Ces formes mixtes finissent toujours par dispa: raître au bout d’un nombre indéterminé de générations. Ces faits établis, M. Naudin en déduit une conception de l'espèce. Celle-ci n’est pas un type idéal, une abstraction ; elle est avant tout une collection d'individus semblables. Il n’existe aucune différence qualitative entre les espèces, les races et les variétés. Puis il monire que la question de l’espèce est connexe de celle d’origine, et il se : prononce alors, car depuis ses idées se sont modifiées, en faveur du système suivant lequel les espèces se tiennent par un lien d’origine, sont réellement parentes les unes des autres et descendent d’ancé- très communs. Ces idées de parenté générale entre les êtres de même genre, de même famille et de même règne, formulées par M. Naudin : dès 1852, ont reçu leur complet développement dans un mémoire très étudié : « Les espèces affines et la théorie de l’Evolution » qui a paru en 1874. Il y discute les théories évolutionistes et transfor- mistes connues alors et en particulier l'hypothèse de la sélection naturelle qu'il exclut totalement, à moins qu’on en fasse un Syn® nyme de survivance. Résumant, en 1856, dans une réunion de : naturalistes, quelques-unes de ces vues de M. Naudin, Decaisne : croyait devoir ajouter : « Je n’insiste point sur ces idées, peut-être : trop nouvelles pour nous ». Nous ne sommes plus aussi timides. EUR tbe" PER PER de À EE NET ET Pa TENEME DAS HE RE ETE RE M. Naudin fut élu membre de la section de botanique de l'AG démie des Sciences, le 14 décembre 1863 ; il aurait pu entrer aussi à justement dans la section d'Économie rurale. De bonne heure, el effet, il s’est intéressé à l’art de la culture. Rédacteur à la « Revue horticole », à la « Flore des serres », au « Bon Jardinier », il a écrit pendant de longues années un très grand nombre d'articles sur des sujets très divers ; en même temps il collaborait au « Journal d ’Agri- NOTICE SUR M. CHARLES NAUDIN 165 culture pratique » et à l’ «Encyclopédie de l'Agriculture ». Puis il commença avec Decaisne un « Manuel de l’Amateur des Jardins ». Le quatrième volume n’était pas achevé lorsque M. Naudin, fatigué par ce travail assidu et par l’exacerbation de sa névralgie, aban- donna son poste d’aide-naturaliste pour aller à Collioure, dans le but d’y fonder un établissement de botanique expérimentale. Il y resta neuf ans. À la mort de Gustave Thuret, sa belle-sœur, Madame Thuret- Fould, acheta la villa Thuret pour la donner à l’État. Decaisne, que M. Naudin avait quitté malgré ses instances les plus pressantes, insista pour que la direction lui en fût confiée. Par les soins de M. Naudin, les collections existantes furent augmentées ; beaucoup d'espèces intéressantes introduites et expérimentées. Des relations d'échanges ont été établies avec de nombreux établissements publics et privés, en Europe et hors d'Europe ; des matériaux d'étude ont été expédiés aux botanistes et aux professeurs de nos établissements scientifiques pour leurs recherches et leurs démonstrations. Deux . Mémoires de grande valeur sur les Eucalyptus, dont il a rassemblé plus de 80 espèces dans le jardin Thuret, montrent l'utilité de ces jardins d'essai, lorsqu'ils sont dirigés par un savant expérimenté. On lui doit encore un « Manuel de l’Acclimateur », ou choix de plantes recommandées pour l’Agriculture, l'Industrie, la Médecine, et adaptées aux climats de l’Europe et des pays tropicaux, utile ouvrage où l’on reconnaît vite qu’il ne sort pas de la plume d’un Compilateur ordinaire. Enfin, il y a deux ans à peine, M. Naudin tOMmuniquait à l’Académie des recherches sur les tubercules des Légumineuses. Il semblait que, sous le beau climat de la Provence, dans ce Inerveilleux site du Cap d'Antibes, où la villa Thuret est située, dans un jardin en pleine prospérité, M. Naudin dût jouir de quelque 'EpoS après de longues années de lutte. 11 n’en a rien été; la mort de deux de ses fils, atteints à leur âge d’homme d'une maladie de langueur qui les conduisit lentement au tombeau, d’autres misères éncore, lui firent souhaiter un moment de fuir un lieu qui lui 'appelait de pareilles tristesses. La résignation fut plus forte. Il | 8St parti, laissant le souvenir d’un homme bienveillant, d’un esprit Ouvert qui se mouvait avec la même aisance dans les domaines _ des faits, des idées abstraites et de l'imagination, d’une âme virile 166 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que les épreuves les plus eruelles n’ont pas abattu et dont les tra- vaux font honneur à la science française. Puisse l'estime profonde et la sympathie dont la mémoire de son mari est entourée être une légère consolation pour la femme vaillante qui a partagé et soulagé ses douleurs, pour les enfants éplorés qui se pressent autour d’elle. Là LISTE DES PRINCIPAUX TRAVAUX BOTANIQUES DE M. NAUDIN 1. Note sur des bourgeons AGE produits par la feuille d'un Drosera intermedia (Ann. sc. nat., 2. Essai sur la végétation des Bélan és (Thèse de doctorat, Paris, 1842). 3. Résumé de quelques observations sur le FREE des organes appendiculaires des végétaux (Ann. sc. nat., 4. Nouvelles recherches sur de développement des axes je ‘des appen- dices des végétaux (Ann. sc. , 1844). 5. Revue de la Flore du ne méridional (Ann. sc. nat., 1842). : 6. Additions à la Flore du Brésil; description de plusieurs genres nouveaux de la famille des Das 15e etc. Trois mémoires de botanique descriptive (Ann. sc. nat., LE 7. Melastomacearum quæ in Mu parisiensi continentur mono” graphicæ descriptionis et secundum affinitates distributionis tentamen, etc. Monographie générale de la famille des Mélastomacées (Ann. $C: nat., tomes XII à XVIII, années 1849-1852, avec 27 planches dessinées par Vauteur. — Publication à part en un volume in-8 de 720 pages)- 8. Observations relatives à la nature des vrilles et à la structure de la fleur et du fruit dans les Cucurbitacées (Ann. sc. nat., 1855). 9. Nouvelles recherches sur les caractères os et les variétés | des espèces dans le genre Cucurbita (Ann. se. nat., 1856). : 10. Constatation du retour spontané de plantes hybrides du genre Primula aux types des espèces productrices (Compt. Rend. Acad. St» 1856, 1°* semestre). es 11. Observation d’un cas d’hybridité anormale (Compt. Rend. Acad. stre). ne 12. Résultats d’une fécondation insuffisante dans les végétaux (Compt. Rend. Acad. Sc., 1856, 1°° semestre). 6e) Sr ere d’ovaires développés en fruits, sous l'influence d'un pollen étranger, mais ne contenant aucune graine embryonnée (Compt- _. Rend. Acad. Se. 1857, 1” semestre). | sur l'espèce et la variété (Compt. Rend- | si Se., 1858, 1" semestre). NOTICE SUR M. CHARLES NAUDIN 167 15. Observations concernant quelques plantes hybrides cultivées au Muséum (Ann. sc. nat., 1858). 16, Observation d’un cas remarquable d’hybridité disjointe (Comp. Rend. Acad. Sc., 1859, 2e semestre). 17. Monographie des espèces et des variétés du genre Cucumis (Ann. se. nat., 18 18. Movie dés Cucurbitacées cultivées au Muséum d'histoire natu- relle en 1859 (Ann. sc. nat., 1859). 19. Espèces et variétés nouvelles ee Cucurbitacées cultivées au ag en 1860 et 1861 (Ann. sc. nat., 1862 0. Cucurbitacées cultivées au Mustuis en | 1862 Ann. sc. nat., 1863). 21. Nouvelles recherches sur dre dans les végétaux (At: sc. nat., 1863). 22. Déscrphion d’une nouvelle espèce du genre Coccinia (Ann. sc. nat., 1857). 23. Description d’une espèce nonree du genre Bryonia (Ann. sc. nat. 1858). + Influence de l'électricité atmosphérique sur la croissance, la flo- raison et la fructification des plantes (Comp. Rend. Acad. Sc.. 1879, 2° semestre 25. Sur la culture de la ramie en Provence (Comp. Rend. Acad. Sc., 1888, 22 semestre 26. Desc LED on, et emploi des ÆEucalyptus (Comp. Rend. Acad. Se., ie 1°" semestre 7- Quelques better sur la fécondation des Palmiers du genre P Lis (Revue générale de Botanique, t. 5, 189 É + Observations sur le climat et les PRES du littoral de la Pines (Revue générale de Botanique, 1. 6, : 29. Nouvelles recherches sur les FAIR es Légumineuses (Compt. Rend. Acad. Sc., 1896, 2° semestre). Nota, — On n’a pas inscrit sur cette liste de nombreux articles de M. Naudin, relatifs à l’agriculture et au jardinage et publiés dans la Revue horticole, le Bon Jardiniér, la Flore des serres, l’Almarach du Drdnier, le Journal d'agriculture pratique, etc.; il en est de mème pour MPortant ouvrage d’horticulture intitulé « Manuel de l’amateur de fers », que M. Naudin a publié en collaboration avec M. Decaisne. LA don, 1 | OBSERVATIONS MORPHOLOGIQUES 4 SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES " par Aug. DAGUILLON. J'ai publié, il y a quelques années (2), des observations relatives à l’organisation des feuilles, dites primordiales, qui succèdent immédiatement aux cotylédons chez les Conifères. Cette organisa- tion est, à plusieurs égards, intermédiaire entre celle des cotylé- dons et celle des feuilles définitives que porte la plante adulte ou caractérisée, pour employer l’expression des arboriculteurs. J'avais fait porter spécialement mon étude sur les Conifères de la tribu des Abiétinées. J'ai eu, depuis cette époque, à diverses reprises, l'occa- sion d'observer des faits analogues chez un certain nombre de représentants de la tribu des Cupressinées. Ces faits n’offrent pas tous un caractère d’entière nouveauté, C’est ainsi que le volumineux ouvrage (3) consacré par sir John Lubbock à l'étude générale des plantules contient quelques indications relatives aux feuilles pri- mordiales des Cupressinées; mais ces indications ne concernent | guère que la morphologie externe, De même un travail de + Kaufholz (4), à peu près contemporain des recherches dont j'ai publié les résultats en 1889, renferme des observations anat0- | miques sur le même sujet; mais j'ai eu l'occasion d'étudier des . espèces dont Kaufholz ne parle pas, et, en ce qui concerne celles | : | qu'il cite, bien que l'allure générale de ses conclusions ne diffère guère de celle des miennes, il y a des divergences de détails. J'ai | (1) Travail du laboratoire de Botanique de la Sorbon . (2) Aug. Daguillon : Sur le polymorphisme nié ps Abiétinées (Comptes rendus de l’Académie des science nces, 14 janvier 1889 à Aug. Daguillon : Recherches Are sur les feuilles des Conifères. (Revue générale d e Botanique, t. 2, 1890). (3) Sir John Lubbock : A A Ar 10 our knowledge of seedlings, nés à 1892. (4) Ernst Kaufholz : Beiträge zur pen der Keimpflanzen, Rostock, 888. : SUR LES FEUILLES DES CUPREÉSSINÉES 169 donc pensé qu’il y avait encore un certain intérêt à présenter som- mairement ici quelques-uns des résultats de mes observations. Dans l’exposé de ces résultats je rangerai les genres auxquels appartiennent les espèces que je vais passer en revue suivant l'ordre adopté par M. Van Tieghem dans la deuxième édition de Son Traité de Botanique (1); pour les descriptions anatomiques, je mé conformerai à la nomenclature que l’éminent botaniste a mise en usage dans ses recherches sur la structure de la feuille, notam- ment en ce qui concerne les Conifères (2), et qu'il a introduite dans la troisieme édition de ses Eléments de Botanique (3). Araucaria imbricata Pav. Les feuilles d’Araucaria imbricata adulte sont alternes et rap- prochées à la surface de la tige, de manière à se recouvrir à la façon des tuiles d’un toit. Sessiles, aplaties et insérées sur la tige par une large base, elles se présentent de face avec une forme triangulaire et se terminent par une pointe extrêmement aiguë. Leur structure (PI. 5, fig. 4) est assez complexe. L'épiderme, très fortement cutinisé, porté, sur les deux faces de la feuille, des stomates rangés en files longitudinales. Un hypoderme, qui ne s’interrompt qu’au niveau des files de Stomates, forme entre celles-ci des paquets de fibres ayant des Parois fortement lignifiées, et disposées sur plusieurs assises; cet hypoderme est particulièrement développé le long des deux bords du limbe, dont il forme le tranchant, et s’enfonce entre les rangées de stomates de manière à ébaucher, en ces points, des sortes de lames qui pénètrent dans le mésophylle. Le mésophylle est nettement différencié : les celiules appar- tenant aux assises voisines des faces supérieure et inférieure S'allongent et se serrent côte à côte, perpendiculairement à la direction de celles-ci, de manière à constituer un tissu en palissade; les cellules des assises moyennes sont, au contraire, irrégulières et (1) Ph. Van Tieghem : Traité de Botanique (2 édition), Paris, 4891, p. 1470. 2] Ph. Van Tieghem : Sur les tubes criblés extra-libéri jens el les vaisseaux . mu Hgneux, — Sur la structure primaire et les affinités des Pins (Journal de | : nique, 5° année, 1891) ; etc. 3) Ph. Van Tieghem : Eléments de Botanique, 3° édit. Paris, 1898. 170 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE entremêlées d'espaces aérifères ; le parenchyme de la feuille est ainsi décomposé en deux couches de tissu en palissade, que sépare une couche intermédiaire de tissu lacuneux. | Le tissu lacuneux est traversé par plusieurs nervures qui courent parallèlement aux bords du limbe, mais qui proviennent, en réalité, ainsi que l’a montré M. Bertrand (4), d’un seul faisceau primaire de la tige, ramifié bien avant de pénétrer dans la feuille; les nervures voisines du plan de symétrie de la feuille sont plus développées que les nervures latérales, dont l'importance diminue d'autant plus qu’elles se rapprochent davantage des bords du limbe ; la nervure médiane ne se distingue toutefois pas assez fratichement des autres pour constituer une côte visible extérieur rement. De part et d’autre de la portion ligneuse de chaque nervure on observe une aile de tissu aréolé qui s’unit, au-dessus du fais ceau, à celle du côté opposé; la masse ainsi déterminée est volumi- neuse et d’autant plus développée qu’on s’approche plus de l'extré- | mité de la feuille. L’endoderme qui circonscrit le péridesme et sur lequel viennent s’appuyer les extrémités de ces deux ailes vaseu : laires, se distingue nettement du péridesme par les dimensions és beaucoup plus grandes de ses cellules, et du mésophylle parleur tsphérique. Au-dessous de chaque faisceau : libéro- ligneux et dans le péridesme on remarque un paquet qe fibres à section irrégulièrement arrondie, à parois lisses, épaisses et | fixant difficilement les réactifs colorants; leur nombre diminue à 4 mesure qu'on s'approche de l’extrémité du faisceau, dre qu’augmente, au contraire, le nombre des éléments aréolés. ‘ Dans le même plan que les nervures et parallèlement à elles, 0 observe des canaux sécréteurs, dont les parois sont nettement ps . renciées, avec deux assises concentriques de cellules : entre deux faisceaux voisins est intercalé un canal sécréteur; un canal mar ginal se place généralement entre chaque bord du limbe et le fais ceau qui en est le plus rapproché; mais cette disposition nes'obser ve pas toujours et la situation extrême peut être occupée par . faisceau. È = Enfin on observe parfois, parmi les cellules normales du més0- phylle, surtout dans sa partie lacuneuse, des sclérites ou grandes | ÿ) À AT bins EE n PRE NES RES ON Le et A) CG E. Bertrand : Anoiomée comparée des tiges et des feuilles chez . . Gnétacées et les Coniferes, Paris, 1874, page 115. SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 171 cellules de soutien, irrégulièrement ramifiées, à membrane forte- ment épaissie, lignifiée et incrustée de cristaux d’oxalate de chaux. On sait qu’on répartit les espèces du genre Araucaria dans deux sections : la section Colymbea, dans laquelle la germination est hypogée, et la section Eutacta, à germination épigée; M. Ber- trand (1) en a créé une troisième, la section Aétingia, pour l’unique Araucaria Cunninghami. C’est à la section Colymbea qu'appartient Araucaria imbricata ; un des caractères que M. Bertrand attribue à cette section est l'absence constante de selérites à l’intérieur du mésophylle ; cette affirmation me paraît trop absolue : j'ai fait remarquer plus haut qu’il n’est pas rare de trouver des sclérites rameuses chez 4. imbricata ; j'en ai observé également chez 4. Bidwillii qui appartient à la même section. Les feuilles qui succèdent immédiatement aux cotylédons hypogés d’A. imbricata sont de petites écailles alternes dont les Premières sont souterraines comme la partie de la tige qui les porte : tige et écailles prennent, en raison de cette situation, une coloration brune caractéristique ; les écailles suivantes émergent de terre avec la tige et, recevant la lumière, prennent une couleur Verte; on atteint ensuite assez rapidement des feuilles normales qui, aux dimensions près, rappellent exactement celles de l'arbre adulte. A mesure que la plante grandit et se ramifie, les feuilles augmentent progressivement de surface et d'épaisseur. Une coupe transversale faite dans une écaille souterraine et de Couleur brune montre (fig. 33) que son épiderme porte des stomates Sur ses deux faces. Au-dessous de cet épiderme, et de distance en distance, on observe quelques fibres hypodermiques, disposées Sur une ou deux assises ; il peut même arriver, comme le montre la figure 2 de la planche 5, que l’hypoderme scléreux forme Une couche presque continue, quelquefois à deux assises de Cellules, ne s'interrompant qu’au niveau des stomates; il est plus développé sur les bords du limbe, dont il constitue le tranchant. Le mésophylle est à peu près homogène. Un faisceau unique, ACCOMpagné, sur ses flancs, de quelques éléments aréolés, occupe le milieu de la feuille. De part et d'autre de ce faisceau et dans le Même plan que lui, mais au voisinage des bords de lécaille, sont deux Canaux sécréteurs; un troisième canal, impair, est placé à (1) Loc. cit, p. 117. ne " 172 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cn exactement au-dessous du faisceau, dans le plan de symétrie de l’organe. La situation souterraine de l'écaille provoque ordinai rement l'apparition, au-dessous des fibres hypodermiques et en dehors des canaux sécréteurs, d’une assise génératrice de formations secondaires qui donne naissance à une couche épaisse de liège 4 (pl. 5, fig. 2) : les assises à membranes subérifiées qui se sont ainsi différenciées compriment fortement contre l’épiderme les fibres hypodermiques, dis- séminées un peu par: tout, et en rendent parfois l’observation difficile ; elles rejet- tent, au contraire, vers l’intérieur Îles trois canaux sécré- teurs. Fig. 33.— Araucar a imbricata; coupe enene d’une écaillè souterraine. — ep., épiderme; hyp., On voit combien ne on scéreux ; ra liège nr la structure d'une tmpaté à peut rs dseétiur pair; F, faisceau telle écaille diffère 4 libéro- ñ igne ux de celle d’une feuille normale de l’arbre adulte : elle est, d’une manière générale, sensi- blement plus simple et s’en distingue particulièrement par le déve- à loppement beaucoup moindre du. sclérenchyme hypodermiqué l’homogénéité du mésophylle, l'unité de la nervure, l'existence d’un canal sécréteur impair, placé dans un plan inférieur à celui du faisceau; enfin l'habitat souterrain de l’écaille y détermine Ja formation d’une couche de liège : à l'appareil hypodermique de soutien, notablement réduit, s’ajoute un appareil protecteur. Entre cette structure extrême et le type normal, l'étude des | - feuilles successives permet d'établir une série ininterrompue d’intermédiaires. La gaîne de sclérenchyme hypodermique, déjà au moins ébauchée - dans les écailles souterraines, forme toujours, dans les premières feuilles vertes (fig. 34), une assise continue de fibres, qui ne s'inter à rompt qu’au niveau des files stomatiques ; à mesure que les feuilles prennent une largeur et une épaisseur plus grandes, cette gaine se renforce d’ assises de plus en plus nombreuses et ce renforcement SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 173 progressif aboutit finalement à la formation des paquets fibreux, Caractéristiques de l’arbre adulte. Il va sans dire que la couche de liège, qui n’avait d'autre raison d'être que l'habitat souterrain des écailles, disparaît dès les pre- mières feuilles vertes. La structure du mésophylle, homogène dans les écailles souter- raines, se différencie dès les premières feuilles vertes : les assises voisines de la face supérieure prennent des caractères palissadi- formes, tandis que celles qui avoisinent : F la face inférieure ont < leurs éléments plus Courts et plus lâche- ment assemblés ; à mesure que les feuil- les augmentent d'’é- : : : Fig. 34. — Araucaria imbricata; coupe transversale PalSseur, on voit d’une fétille verte de l'arbre jeune. — ep., épi- croître le nombre ne at Net art le : lacuneux; pal., parenchyme en palissade; secr., des assises du méso- canal sécréteur impair; S, pe anal sécréteur h ] ; pair; F, faisceau libéro-ligneux principal; f. Phylle et s’accuser faisceau libéro-ligneux accessoire. leur différenciation : les cellules en palissade apparaissent au voisinage des deux faces. Le faisceau libéro-ligneux, qui restait simple dans les écailles, se divise, dans les premières feuilles vertes, en trois branches dont la Principale occupe le plan de symétrie de la feuille, tandis que les deux autres sont disposées symétriquement de part et d'autre de celle-là ; à mesure que les feuilles prennent plus de largeur, on Yoit augmenter le nombre des ramifications du faisceau libéro- ligneux émané de la tige et s’eflacer, en même temps, la différence de calibre entre la ramification médiane et celles qui l’avoisinent immédiatement ; seules, les ramifications les plus voisines du bord du limbe se distinguent parfois par leur gracilité. D'ailleurs la Structure de la méristèle (pl. 5, fig. 3) se complique progressive ment, par un accroissement continu du nombre des éléments YasCulaires, un développement corrélatif du tissu aréolé et la différenciation de fibres dans la portion dorsale du péridesme. Quant au nombre des canaux sécréteurs, il augmente en même temps que celui des ramifications de la nervure : dans les premières 174 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE feuilles vertes, où le nombre de ces ramifications n'excède pas trois, les deux faisceaux latéraux sont bordés latéralement par deux canaux plus voisins des bords de la feuille, et le canal impair conserve ordinairement sa situation au-dessous du faisceau print pal; dans d'autres feuilles du mème ordre, il est cependant rejeté ur le côté, soit à droite, soit à gauche, et se place dans ul 4 plan un peu supérieur, comme s’il tendait à prendre le même s. niveau que les faisceaux : disposition qui imprime à l'appareil sécréteur tout entier une certaine dissymétrie; parfois il arrive que | le canal unique soit remplacé par deux canaux symétriques, placés L dans un plan légèrement inférieur à celui du faisceau médian, qui rétablit la symétrie. Quand on atteint des feuilles de rang supé- rieur, le canal impair disparaît normalement pour être remplacé par deux canaux placés de part et d’autre et dans le plan de la ner vure médiane, entre celle-ci et les deux faisceaux voisins, de sork | que l'appareil sécréteur atteint l’organisation caractéristique de la “ plante adulte. Le canal impair peut d’ailleurs reparaître exception nellement dans des feuilles de plante adulte. M. Bertrand donne, avec raison, comme caractéristique des espèces de la section 4 Colymbea, la situation des canaux sécréteurs de la feuille dans Re même plan que les nervures, tandis que la section Eutacta caractérisée par leur situation dans un plan inférieur Cet exacte ment en face de chacune d’elles : on voit par ce qui précède que me disposition de l’appareil sécréteur dans les premières feuilles * d’ Araucaria imbricata offre, en quelque sorte, des caractères inter- imédiaires entre ces deux dispositions extrêmes. a Les sclérites rameuses qu’on observe parfois dans les feuilles de | l’arbre caractérisé m'ont paru ne se rencontrer jamais dans celles | dela pe jeune. RE Een 2e |Wllingtonia gigantea Lindi. Les feuilles de Wellingtonia yigantea adulte sont alternes el serrées les unes contre les autres; insérées sur la tige par une large base, elles se continuent à sa surface par des coussinets bien déve- a loppés ; leur partie libre, épaisse et courte, se termine en point _ assez aiguë et la forme d'une section transversale, faite vers Je à milieu de la F Man si est à peu se régulièrement en SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 175 L'épiderme, assez fortement cutinisé, porte, sur chacune des deux faces de la feuille, des stomates répartis en deux groupes latéraux et symétriques par rapport au plan sagittal, Cet épiderme est doublé par une assise continue de fibres hypodermiques, forte- ment lignifiées, qui ne s’interrompt qu’au niveau des stomates. Le mésophylle offre une structure assez homogène ; il arrive cependant parfois que les cellules voisines de la face supérieure s’allongent un peu perpendiculairement à cette face, de manière à ébaucher un tissu palissadiforme. La feuille reçoit un unique faisceau libéro- ligneux, qui ne se divise nullement à l’intérieur de l'organe, mais s’aplatit assez sensiblement suivant le sens dorsiventral, de manière à êtrenotablement plus large que haut. Entre les deux bords latéraux de la partie ligneuse du faisceau et la gaine endodermique qui circonscrit la nervure s'éten- ;: Pa Fie. 35. — Wellingtonia F5 dent, à travers le péridesme, *'{ransversale du ‘co deux'ailes fortement dévelop- canal sécréteur ; F, iscess Tiibéro: pées de tissu aréolé, qui con- tribuent encore à élargir le système vasculaire de la feuille. Enfin on observe, en plein mésophylle, au-dessous de la méristèle, un Canal sécréteur im pair. La germination de cette espèce est épigée. Le nombre des coty- lédons qui surmontent la tigelle varie entre 3 et 6; il est assez généralement de 4. Les premières feuilles qui sn ccdeul aux Coty- lédons sont, comme eux, assez longues (de 12 à 15" de long par : exemple), étroites, linéaires et largement écartées de la tige. Puis, à mesure que la plante vieillit et se caractérise, les feuilles devien- nent plus courtes et s'appliquent plus étroitement sur la tige. La Plupart des observateurs, notamment Carrière (1), décrivent les feuilles primordiales comme alternes ainsi que les feuilles défini- lives ; c’est en effet ce que j'ai vu dans la plupart des cas; j'ai eu Cépendant aussi l’occasion d'étudier des échantillons dans lesquels les Premières feuilles primordiales formaient une verticille et _ lternaïent avec les cotylédons. A) E. À. Carrière : Traité _. des Comieres es, . me. 167. Quant à l'appareil sécréteur, il est ene _ impair, immédiatement sous- 176 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le cotylédon (fig. 35) est épais et long ; sa section transversale est. à peu près semilunaire, sa face inférieure étant presque plane, par: fois même légèrement concave, tandis que sa face supérieure est. nettement convexe. L’épiderme ne porte de stomates qu’à la face : supérieure et dans aucune de ses parties il n’est doublé de fibres hypodermiques. Le mésophylle est absolument homogène. Un seul : faisceau parcourt l'organe d’un bout à l’autre ; sa partie ligneuse est bordée latéralement par quelques éléments aréolés, ébauche des deux ailes vasculaires de la feuille, Au-dessous du faisceau et : en contact immédiat avec l’épiderme s’observe un canal sécréteur. 7 Une feuille primordiale (fig. 36 et 37), prise soit au voisinage immédiat des cotylédons, soit à quelque distance de ceux-ci, SU … une jeune plante âgée d’un an, offre une section transversale à peu “ Fig. 36.— Wellingtonia gigantea ; coupe Fig. 37.— Wellingtonia gigantea; coupe transVèrsale d’une feuille primor- transversale d’une autre feuille Prr diale. — F, faisceau libéro-ligneux : mordiale. — Mèmes lettres. secT., canal sécréteur ; hyp., fibres hypodermiques. près elliptique ; parfois sa face inférieure est creusée, dans S0k plan de symétrie, par une sorte de sillon qui détermine une échan- crure sur la section transversale. L’épiderme est faiblement cuir nisé et les stomates y sont répartis entre les deux faces; sur chacun£ core représenté par un canà ; épidermique dans les premières SE Le SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 177 feuilles, séparé, dans les suivantes, de l’épiderme par quelques assises intermédiaires ; quand la face inférieure de la feuille porte le sillon longitudinal qui a été signalé plus haut, il va sans dire que le canal sécréteur, placé dans le plan de symétrie, correspond précisément au fond de ce sillon. Si nous passons en revue, tissu par tissu, les différences de structure qui existent entre le cotylédon, la feuille primordiale et la feuille définitive, nous arrivons aux conclusions suivantes. L'épiderme, à peine cutinisé dans le cotylédon, l’est faiblement encore dans la feuille primordiale et beaucoup plus fortement dans la feuille définitive ; d’ailleurs les stomates, qui, dans le cotylédon, sont localisés à la face supérieure, se répartissent, dans les feuilles Suivantes, entre les deux faces. L’hypoderme, nul dans le coty- lédon et à peine ébauché dans la feuille primordiale, forme, dans la feuille définitive, une assise à peu près continue. Le faisceau libéro-ligneux , grêle dans le Cotylédon, est plus robuste dans la feuille primordiale et prend tout son développement dans la feuille définitive : ce sont surtout les deux ailes vasculaires, for- mées par je tissu aréolé, qui, à nue dans le cotylé- Fig. open ne Panouissent de plus en année. — Mèmes plus dans les feuilles suivantes. Enfin le canal sécréteur, qui occupe, dans le cotylédon et dans les Premières feuilles, une position immédiatement sous-épidermique, ést plongé en plein parenchyme dans les feuilles de l’arbge Caractérisé. Bref, la feuille primordiale diffère surtout de la feuille définitive Par une moindre cutinisation de son épiderme, un développement beaucoup plus faible de l’hypoderme scléreux, d’une part, et du . tissu aréolé de transfusion, de l’autre, enfin par la pee me ". “uperficielle de son canal sécréteur. à Quand onétuai t la structure d’un grand nombre de feuilles à partir dés cotylédons jusqu'aux feuilles nettement _ Saractérisées de la plante âgée, on voit peu à peu s'effacer ces _ . Rev. gén, de Botanique. — XL 7 178 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE différences : par gradations insensibles, la cutinisation de 'épi- derme s’accuse, l'hypoderme se développe ainsi que le tissu aréolé, et le canal sécréteur, s’éloignant peu à peu de l’épiderme, sem. fonce progressivement dans le mésophylle, de manière à se rapprocher de la nervure (Fig. 38). Sequoia sempervirens Endi. Cette espèce, très voisine de la précédente, puisque Wellington n’est qu’une section du genre Sequoia, en diffère sensiblement par l'aspect général de son appareil végétatif : les feuilles sont aplaties et alternes; cette disposition phyllotaxique est très nette SUE la flèche ou les branches verticales, mais les feuilles des branches horizontales se tordent au voisinage de leur insertion de manière 4 se coucher elles-mêmes dans un plan horizontal, de part et d'autre de l’axe qui les supporte, et à revêtir l’apparence de feuilles distiques. . La section transversale d’une feuille de la plante adulte est, dans son ensemble, elliptique; le milieu de la face supérieure porte fréquemment une crête longitudinale. L’épiderme, nettement cutinisé, porte des stomates sur les deux faces : à la face Sup rieure ils sont peu nombreux et répartis en deux groupes syuné- triques ; plus nombreux à Ja face inférieure, ils ÿ forment deux bandelettes. L’hypoderme est représenté par une assise unique de fibres, qui ne s’interrompt qu’au niveau des stomates et se re . force le long des deux bords de la feuille pour en former le tan . chant. Le mésophylle a une structure nettement hétérogène : l® tissu en palissade est représenté, au voisinage de la face supérieuré pr une assise unique, qui se dédouble sur bien des points; au tissu lacuneux occupe le voisinage de la face inférieure. L'appareil conducteur comprend un uuique faisceau libéro-ligneux, dont là partie ligneuse supporte deux ailes, épaisses, mais relativement courtes, de tissu aréolé ; l’endoderme qui circonscrit la méristèle présente les mêmes caractères de différenciation que chez Welind” tonia gigantea; dans le péridesme, notamment au-dessus du faisceau = libéro-ligneux, on rencontre quelques fibres à parois lisses et ligni _ fiées. L'appareil sécréteur est représenté par trois canaux, dont ! SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 179 impair et médian, est placé au-dessous du faisceau, ordinairement en plein mésophylle, tandis que deux canaux latéraux, très voisins des bords du limbe, occupent, au voisinage de la face inférieure, une position immédiatement sous-épidermique. La germination de cette espèce est épigée, comme celle de la précédente. Les cotylédons sont ordinairement au nombre de deux ; mais ce nombre peut s’élever à trois ; ils sont minces, de forme ovale-lancéolée, convexes sur leur face supérieure, qui est d’un vert mat, plans ou même légèrement concaves sur leur face inférieure, qui est d’un vert plus luisant. Certains auteurs, Carrière par exemple, décrivent les feuilles primordiales comme opposées- décussées ; j'ai observé généralement qu’elles étaient alternes et écartées franchement de l'axe comme les feuilles de la flèche dans un individu caractérisé; tout au plus les deux premières m'ont- elles paru former une paire alterne avec les cotylédons. En tout cas les feuilles primordiales ont, individuellement, à peu près le même aspect extérieur que les feuilles définitives. A mesure que la plante grandit et ramifie sa tige, la disposition des feuilles sur les branches latérales devient faussement distique. La section transversale d'une feuille prise sur une plante d’un an présente à peu près la même forme que celle d’une feuille caractérisée ; cependant, il n’est pas rare que la feuille soit creusée, au milieu de sa face inférieure , d’un sillon longitudinal qui se traduit par une échancrure sur la coupe transversale. La cutinisa- tion de l’épiderme est faible: la distribution des stomates est la Même que dans la feuille caractérisée (quelques stomates répartis sur deux plages symétriques à la face supérieure, un grand nombre de stomates formant deux bandelettes à la face inférieure). Pas de trace d’hypoderme fibreux. Vers la face supérieure, On remarque une assise de tissu en palissade. Un faisceau libéro-ligneux, simple, Porte sur ses flancs deux ailes de tissu aréolé, nettement différen- ciées, moins développées toutefois que celles d’une feuille caracté- risée; le péridesme ne contient pas de fibres. L'appareil sécréteur Comprend, comme dans la feuille caractérisée, trois canaux; les deux canaux pairs ont exactement leur situation normale; mais le Canal impair, au lieu d’être profondément enfoncé dans le méso- Phylle, est directement adjacent à l’épiderme; quand la face infé- rieure de la feuille Re est creusée, comme il a 5 dit ve ne 180 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE haut, d'un sillon longitudinal, c’est au fond de ce sillon que corres», pond le canal impair. En somme, on voit que, dans cette espèce, les différences qui distinguent essentiellement la feuille primordiale de la feuille définitive se réduisent à deux : l’absence de tout appareil hypoder- nique de soutien et la situation superficielle du canal sécréteur impair. Le passage de la première forme à la seconde se fait, ici encore, par gradation successive : l’hypoderme apparaît d’abord” sous forme d'éléments peu nombreux, occupant de préférence les milieux des faces supérieure et inférieure, ainsi que les arêtes latérales de la feuille ; puis le nombre de ces éléments augmente jusqu’à constituer une assise à peu près continue; le faisceau libéro-ligneux acquiert plus d'importance, ainsi que ses deux ailes vasculaires ; quelques fibres se différencient dans le péridesmeé; enfin le canal sécréteur impair s'éloigne peu à peu de l’épiderme pour se rapprocher de la méristèle. Cryptomeria japonica Don. La germination de cette espèce est épigée. Les cotylédons sont généralement au nombre de deux ou trois, opposés dans le premier cas, formant un verticille dans le second cas, qui est le plus commun; exceptionnellement ils atteignent le nombre de quatre. Ils sont allongés, aplatis et obtus à leur extrémité; leur face supérieure est à peu près plane, tandis que leur face inférieure a est légèrement bombée; leur longueur, sans être considérable (de 6wm à {0mm en niyeque). n’en est pas moins sensiblement supérieure à celle des feuilles suivantes, ce qui permet de les dis tinguer aisément sur les plantules de germination. Immédiatement au-dessus des cotylédons vient un premier groupe de feuilles alternant avec eux; quand les cotylédons sont opposés, ce premier groupe se compose aussi de deux feuilles opposées; quand ils 50 verticillés, les feuilles primordiales forment aussi un verticille. _ Les feuilles suivantes sont généralement alternes, comme celles _ de la plante adulte, chez laquelle on sait qu’elles sont insérées Suivant Ja spire 5/13 0 ou Ja spire 8/2 ; sil arrive parfois, past M qu’on ii} uillé primordiale avant d atteindre les premières feuilles + SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 481 Quant à l'aspect extérieur des feuilles primordiales et, d’une manière plus générale, de celles que porte la tige provenant immédiatement du semis, il diffère assez sensiblement de celui des feuilles de la plante franchement caractérisée : celles-ci sont linéaires, incurvées en forme de faux vers leurs extrémités et _ bettement tétragones avec une arête dorsale plus forte que l’arête ventrale ; les feuilles primordiales, plus rectilignes, plus aplaties, sont tout au plus trigones, avec une section transversale en forme d’ellipse. L'épiderme du cotylédon (Fig. 39), faiblement cutinisé, ne porte de stomates qu’à la face supérieure. Dans aucune de ses parties il n'est doublé par un hypoderme. Le mésophylle différencie nettement son assise immédiatement voisine de l’épiderme supérieur : les éléments de cette assise sont allongés perpéndiculairement à la surface de la feuille de manière à constituer des sortes de palissades; toutefois ces cellules, plus larges à leur extrémité sous-épidermique qu’à l'extrémité opposée, ménagent entre elles des intervalles qui constituent, de place en place, les chambres sous-stomatiques Le Pal. maman st TS te .. Le ms nos sus se Re PRO Fig. 39. — Cryptomeria japonica ; coupe transversale du cotylédon. — pal., _—. en palissade ; /ac., tissu lacuneux; s, petit canal sécréteur pair; F, faisceau libéro- gneux. (PL. 5, fig. 4). Le reste du mésophylle forme un tissu lacuneux dont les cellules s'orientent transversalement dans les parties voisines de la nervure. Parallèlement aux deux bords de la feuille, et immé- diatement contre l’épiderme, courent deux canaux sécréteurs à. . parois nettement différenciées, mais de calibre assez faible. La nervure médiane comprend un faisceau libéro-ligneux simple, _€ntouré d’un péridesme dont les éléments sont sensiblement plus Petits que ceux du mésophylle ambiant. Des deux bords latéraux Hi de la partie ligneuse du faisceau se détachent deux ailes, peu développées, de tissu de transfusion, dont les éléments extrémes 182 REUVE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE viennent s'appuyer contre les cellules profondes du mésophylle, qui constituent, autour du péridesme, un endoderme assez bien différencié : les cellules de cet endoderme, de forme arrondie, | sont plus petites et plus isodiamétriques que les cellules normales du mésophylle. La feuille primordiale (fig. 40), qu’elle appartienne au premier verticille ou qu’elle soit insérée plus baut sur la tige, diffère d’abord du cotylédon par la forme de sa section transversale, moins large, plus haute et à peu près elliptique. Elle en diffère aussi par la répartition des stomates à la surface de l’épiderme, qui, d’ailleurs, est plus fortement cutinisé : les stomates se dis- - 80. — Crypilomeria japonica; coupe transversale d’une feuille primordiale. ns lettres, et en plus : Àyp., hypoderme; secr., gros canal sécréteur 1 impair. tribuent sur les deux faces de la feuille, dont ils occupent les parties latérales. Aux deux canaux sécréteurs latéraux, que nous avons observés dans le cotylédon, s’ajoute un canal impair, occupant le plan de symétrie de la feuille, placé exactement au-dessous du faisceau libéro-ligneux, tout contre l’épiderme inférieur, dont Sà cavité n’est séparée que par les deux assises différenciées de cellules qui constituent sa paroi ; il est donc très nettement indépendant de la méristèle, dont la différenciation n’est guère supérieure à 2 celle que nous a montrée le cotylédon. Parfois quelques fibres hypodermiques se remarquent, soit isolées, soit en groupes peu nombreux (de 2, 3 ou 4), surtout vers le milieu de la face supérieure _ etau niveau des arêtes latérales de la feuille. Quant au mésophylle, ilest à peu près homogène, bien que les cellules de l’assise la plus voisine de l'épiderme supérieur prennent un aspect palissadique. La forme de la section transversale d’une feuille caractérisée . “lg. 1) est. nettement caen, avec deux arêtes latérales, unê SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 183 arête ventrale et une arête dorsale, cette dernière étant surtout proéminente. L’épiderme est fortement cutinisé et doublé dans presque toute son étendue par une assise de fibres hypodermiques, continue au niveau des arêtes, interrompue sur les points qui correspondent aux files de stomates ; ces dernières occupent les parties latérales des deux faces supérieure et inférieure de la feuille. Parmi les cellules qui constituent le mésophylle, une grande partie de celles qui occupent l’espace compris entre la nervure et la face supérieure sont allongées perpendiculairement à celle-ci et prennent dans cette direction une dimension exceptionnelle. Les Canaux sécréteurs marginaux du cotylédon et de la feuille primor- 72 diale ont complètement disparu ; N au contraire le canal impair, situé au-dessous de la nervure, a pris un Calibre considérable: de plus, il OCCupe, à l’intérieur du mésophylle, une situation profonde, au voisi- nage immédiat de la nervure, et les cellules de son assise la plus exter- ne se raccordent, sur son bord su- Périeur, avec celles de l’endoderme, # sorte que le canal sécréteur sem- a sages et plus différencié que celui de la feuille primordiale et les deux ailes vasculaires, constituées par le tissu aréolé, prennent un développement plus considérable que dans cette dernière. En résumé, les feuilles végétatives de Cryptomeria japonica répondent à deux types assez diflérents de structure. Le type Primordial est caractérisé par la forme elliptique de la section lransversale, le développement nul ou très faible de l'appareil Ypodermique et la coexistence de trois canaux sécréteurs (deux Pairs et Marginaux,un impair et médian) dont les calibres diffèrent Peu et dont la situation est immédiatement sous-épidermique. Le pe définitif diffère du premier par la forme quadrangulaire de la “ection transversale, le grand développement des fibres {hypoder- < faiblement cutinisé, porte des stomates sur les deux faces : quelques _—à la face inférieure, un plus grand nombre de files, formant deux ” ee bandelettes _ métriques. Sous l’'épiderme on remarque, de de 184 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE miques, qui ne font défaut qu'au niveau des bandelettes stoma- . tiques, et la disparition des canaux sécréteurs marginaux, que compense l'hypertrophie du canal médian, profondément enfoncé 2 dans le mésophylle jusqu’au voisinage immédiat de la nervure. Entre ces deux formes extrèmes comment se fait le passage ? En. n. ce qui concerne le nombre des canaux sécréteurs, le passage n . saurait être que brusque : à une dernière feuille pourvue encore de trois canaux succède une feuille qui n’en possède plus qu'un seul ; il peut se faire, par exemple, que toutes les feuilles portées, oo dans le cours de la première année, par la tige principale soient : pourvues de trois canaux sécréteurs, tandis que celles qui app 7 tiennent aux branches latérales de la première année, ainsi que . toutes les feuilles des années suivantes, n'en renferment plus qu'un seu}, le canal impair ; parfois, d’ailleurs, on voit reparaître excep” tionnellement les canaux latéraux dans des feuilles de rang plus élevé. Quant à la position du canal impair, qui estimmédiatement sous-épidermique dans la feuille primordiale et, au contraire, diree: tement appliqué contre la méristèle dans la feuille définitive, elle se modifie progressivement dans les feuilles de rangs successive ment croissants. Les fibres hypodermiques, totalement absentes des premières feuilles, apparaissent ensuite isolément, surtout le long des arêtes du limbe et au milieu des deux faces, dorsale et ie ventrale ; puis leur nombre augmente progressivement jusqu'à € qu’elles forment, comme dans la feuille caractérisée, une assise à peu près continue. RS SA Ie FOURS Re Taxodium distichum Rich. Dans cette espèce les feuilles sont alternes (divergence 5/13), - molles, longues, étroites et aplaties : celles des rameaux horizontaux sont couchées de manière à simuler une disposition distique; les ramules sont caducs, ce qui justifie le nom de « Cyprès chauve? 2. qu’on donne communément à la plante. La section transversale d’une feuille est elliptique. Son épidermés files à la face supérieure, de part et d’autre du plan de symétrie SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 185 en distance, quelques fibres hypodermiques : elles ne forment . qu'une assise, qui est elle-même interrompue par les files stomati- ques et, par suite, n'offre quelque continuité que dans les parties médianes des deux faces et le long des bords de la feuille ; cette assise est surtout développée sous la face supérieure, la plus pauvre en stomates. Le mésophylle est à peu près homogène; cependant les cellules de l’assise immédiatement adjacente à l'épi- derme supérieur tendent à s'allonger en forme de palissades, plus où moins nettement différenciées. La méristèle comprend un faisceau libéro-ligneux simple, bordé sur ses flancs par deux masses volumineuses de tissu aréolé; le péridesme contient sou- vent, au-dessus du faisceau, quelques fibres isolées. Un canal sécréteur impair occupe le plan de symétrie, au-dessous de la : méristèle : il s’appuie, d’une part, contre celle-ci et, de l’autre, Contre Eh rhod crane: qui tapisse le milieu de la face inférieure de la feuille; J'ai vu parfois s'ajouter à ce canal volumineux deux Canaux beaucoup plus grêles, voisins des bords de la feuille, au Contact immédiat de l’épiderme inférieur. La germination est épigée. Les cotylédons forment, au sommet de la tigelle, un verticille composé ordinairement de six pièces. Un peu plus haut s’insère souvent un premier verticille de feuilles, en nombre égal à celui des cotylédons ; puis les feuilles suivantes sont alternes, comme celles de l'arbre caractérisé, et prennent, dès la formation des premiers ramules, une disposition faussement distique. Mais il arrive aussi que les premières feuilles ne soient Pas insérées exactement au même niveau et forment par conséquent Un verticille imparfait; Ja disposition phyllotaxique est alors alterne dès Je début. En tout cas la forme et l'aspect général des feuilles primordiales, considérées individuellement, ne diffèrent PaS sensiblement de ce qu’on observe dans les feuilles définitives. La section transversale du cotylédon a une forme triangulaire : Sa face supérieure porte une arête saillante; seule, cette face est D Percée de stomates. Le mésophylle est à peu près homogène etne Contient pas trace d’hypoderme, non plus que d'appareil sécréteur. Le faisceau libéro-ligneux atteint un notable développement ; -on | d'en saurait dire autant de ses deux ailes LRANrER que sontà peine ébauchée es. : ; Dès les feu i lial ticillées où non, fée stomates L AC uilles l À , 186 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE se distribuent sur les deux faces de l'épiderme ; à mesure quon. atteint.des feuilles de rang plus élevé, on voit s’accuser la différence de répartition de ces éléments entre les deux faces, au détriment. de la face supérieure. L’assise palissadiforme n’est guère plus distincte dans les premières feuilles que dans les cotylédons ; mais elle ne tarde pas 4 se hrs plus nettement. Les fibres hypo- dermiques af Iquefois dès les premières feuilles, bien que collé -Ci puissent en être absolument dépourvues; puis leur. à nombre augmente et peu à peu se constitue l’assise discontinue des feuilles caractérisées, interrompue sur les deux faces de 7 feuille par les files stomatiques. Le faisceau libéro-ligneux | augmente, de feuille en feuille, le nombre de ses éléments conduc _ teurs, en rnême temps que se développent ses deux ailes de tissu aréolé; leséléments fibreux manquent totalement dans le péridesme des feuilles primordiales : ce n’est qu’assez tardivement qu'ils font leur apparition et on peut constater, d’ailleurs, que leur présence | n’est pas absolument générale, même dans la plante caractérisée. FA Quant à l'appareil sécréteur, il est représenté, dès les feuilles | | primordiales, par sa partie essentielle et constante, le gros can” impair et médian. En somme, on observe encore dans cette espèce de notables différences entre les feuilles primordiales et les feuilles définitives. Si ces différences n’ont pas ici toute la netteté qu’elles présentent dans d’autres espèces, peut-être faut-il, comme le fait remarquer Kaufholz, en chercher la cause dans ce fait que les feuilles ont une existence fort limitée, par suite de la chute annuelle des ramules. Si nous cherchons à Fe. daos un tableau d'ensemble les faits à concernant les cinq espèces qui précèdent, nous voyons que k passage de la structure du cotylédon à celle de la feuille définitive se traduit surtout par des changements dans la constitution de + l’épiderme, de lhypoderme, du mésophylle, de la méristèle et de l’appareil sécréteur. de 1° Epiderme. — La cutinisation de l’épiderme augmente, d ne mânière générale, depuis le cotylédon jusqu’à la feuille définitive. Quant à la distribution des stomates, elle prend dès les feuilles pri. _ mordiales le caractère qu’elle revêt chez la plante adulte : localisés a. pres à la face supérieure dans le cotylédon, ils se réparé SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 187 sent entre les deux faces dans les autres feuilles (Wellingtonia gigantea, Cryptomeria japonica, Taxodium distichum) ; quand ils sont plus nombreux à la face inférieure et y forment deux bande- lettes symétriques (Taxodium distichum), cette différenciation entre les deux faces est beaucoup moins accusée dans les feuilles pri- Mmordiales que dans les feuilles définitives. 2° Hypoderme. — L'hypoderme scléreux, qu’on trouve très géné- ralement dans la feuille caractérisée, est totalement absent du _Cotylédon (Wellingtonia gigantea, Cryptomeria japonica, Tarodium distichum) ; il est souvent nul dans les feuilles primordiales ( Welling- tonia gigantea, Sequoia sempervirens, Cryptomeria japonica); si on l'y rencontre, c’est avec un développement moindre que celui qu’il acquiert chez la plante adulte (Araucaria imbricata, Taxodium dis- tichum) et ce n’est que progressivement qu'on le voit prendre, de feuille en feuille, son développement définitif. 3° Mésophylle. — Quand le mésophylle de la feuille caractérisée est hautement diflérencié, cette différenciation ne se manifeste pas dès les feuilles primordiales : elle n'apparaît que progressivement. Cest ainsi que chez Araucaria imbricata le mésophylle, entièrement homogène dans les écailles primordiales, ne différencie, dans les feuilles Suivantes, que sa partie supérieure en tissu palissadiforme, landis que dans les feuilles définitives cette différenciation se Manifeste également aux deux faces. 4° Méristèle. — Généralement la méristèle est simple dans toutes les feuilles, Lorsque la feuille définitive renferme plusieurs méris- les (4raucaria imbricata), les premières feuilles n’en renferment qu'une ; puis leur nombre s’élève à trois et augmente de feuille en feuille, restant typiquement impair. La constitution du faisceau libéro-ligneux est, dès le cotylédon, sensiblement la même que dans la feuille caractérisée ; mais le nombre des éléments du bois et du liber augmente, d'une manière générale, à mesure que s'élève le lang de la feuille considérée. — Ce qui augmente surtout du cotylé- don à la feuille définitive, c’est le développement des deux ailes Vasculaires qui, constituées aux dépens du péridesme, partent des 4nes de la partie ligneuse du faisceau pour venir appliquer leurs °xtrémités contre les cellules de l’endoderme : cet accroissement de développement des deux ailes vasculaires est particulièrement Sensible chez Araucaria imbricata, où elles s'étendent beaucoup 188 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE au-dessus du faisceau de manière à se rejoindre plus ou moins, de part et d'autre du plan de symétrie de ce dernier, qui est souvent, gigantea, où elles sont, dans les feuilles définitives, très étalées transversalement. — Quant aux fibres péridesmiques qui occupent la face dorsale du faisceau dans certaines espèces (4rauearib imbricata, Sequoia sempervirens, Tarodium distichum), elles manquent toujours dans le cotylédon et dans les feuilles primordiales. 50 Appareil sécréteur. — L'appareil sécréteur présente, du coty- lédon à la feuille primordiale et à la feuille définitive, des difié- rences tant dans le nombre que dans la situation des canaux sécréteurs. [1 peut être nul dans le cotylédon et bien développé be contraire dans les feuilles suivantes (Tarodium distichum). C'est chez Cryptomeria japonica que nous avons observé la plus grande variation dans le nombre et la distribution des canaux : le cotylédon en contient deux latéraux, auxquels s’ajoute, dans la feuille primor- diale, un canal impair au-dessous de la méristèle; c'est ce Cal impair qui persiste seul dans la feuiile définitive. Chez arauearia imbricata, c’est, au contraire, le canal impair, situé au-déssous de la méristèle, qui caractérise les feuilles primordiales et disparait dans les feuilles définitives ; en même temps de nouveaux Cà paux pairs s'ajoutent aux deux canaux latéraux des premières feuilles : . | ils s’intercalent entre les méristèles, dont ils occupent le niveau. | Chez Taxodium distichum, au canal impair qui existe dans toutes . les feuilles, sauf les cotylédons, s'ajoutent quelquefois, dan$ les 4 feuilles définitives, deux petits canaux latéraux. La situation de canal impair, ordinairement superficielle dans le cotylédon et B. | feuille primordiale, devient plus profonde dans la feuille définitive (Wellingtonia gigantea, Sequoia sempervirens, Cryptomeria japoniea): PE TA ces différences essentielles s’en ajoutent parfois d autres. d'un caractère moins général. C’est ainsi que les sclérites qu on observe dans le mésophylle de certains Araucaria (A. imbricata} caractérisés, ne se rencontrent pas dans les feuilles primordiale Chez la même espèce, ces dr dt Snponnoat une couche d : liège dont la formation est é bus situation souterraine et qui fait entièrement défaut ‘dans lé feuilles de ! ral à. pie élevé SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 189 Genres Cupressus, Chamæcyparis, Biota, Thuja Comme l’a fait remarquer dès longtemps M. Bertrand (1), on peut distinguer chez les Cupressinées du genre Cupressus et des genres voisins (Chamaecyparis, Biota, lhuja) deux types de feuilles “très dissemblables par leur morphologie externe : 1° des feuilles nettement écartées du rameau, auquel elles n’adhèrent que par une étroite surface d'insertion; 2 des feuilles accolées au rameau, qu’elles couvrent d’un revêtement squammiforme. C’est ce second type de feuilles, opposées-décussées, qu’on observe le plus commu- nément chez les plantes adultes. Mais c’est un fait fort connu des Pépiniéristes et signalé bien des fois par les botanistes descripteurs, que les jeunes individus provenant de semis sont d’abord pourvus de feuilles aciculaires ; ce n’est qu’au bout d’un temps variable avec les espèces, les variétés ou même les individus, que cette Première forme de feuilles disparaît pour faire place à la seconde, Que la plante « se caractérise » en un mot. C’est aussi M. Bertrand qui a insisté dans son mémoire classique sur la difficulté qu’on éprouve à appliquer l'étude de la structure de la feuille chez les Cupressinées à la distinction des genres et des espèces. « D’un individu à l’autre dans une même espèce ; bien » plus, d’un rameau à l’autre sur un même individu, la structure ” anatomique varie dans des limites plus étendues que les varia- » tions que l’on observe d’un genre à l’autre (2). » Telle est la raison Pour laquelle je n’estime pas qu’il y ait intérêt à exposer séparé- Ment ici les observatious que j'ai pu pu faire sur diverses espèces du genre Cupressus ; je crois préférable de réunir soës une rubrique Commune ce qui concerne le genre tout entier. | Genre Gupressus Les espèces dont j'ai pu observer le plus grand nombre d’échan- _Ullons au point de vue qui m'occupe sont : Cupressus semperut. 7ens L., avec ses deux variétés principales, différant surtout par n. (1) Bertrand, loc. cit., p. 14 et suivantes. (2) Bertrand, Loc. cit. p. 134. ie 190 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE port (C. horizontalis Mill. et C. pyramidalis Targ. Toz. ou fastigiata D.C)}; Cupressus funebris End] ; C. Lindleyi Klotsch ; C. macrgcarpa Hartw. ou Lambertiana Carr. La germination des Cyprès est épigée; le nombre des cotyléions est ordinairement de deux; quelquefois cependant il peut s élever, jusqu’à trois ou même quatre : c’est ce que j'ai observé notamment chez. Lindleyi et C. . macrocarpa. Après les deux cotylédons, et sépa- rée d'eux par un très court entrenœud, vient une première paire de feuilles longues et aciculaires, opposées l’une à l’autre et alter nant avec les cotylédons. Plus haut se trouve un verticille de quatre feuilles, aciculaires aussi, insérées en croix et alternant 3 fois avec les cotylédons et avec les deux premières feuilles. Ensuite . se succèdent une longue série de verticilles de feuilles semblables, groupées quatre par quatre et alternant d’un verticille au suivant, de manière à fournir huit rangées de feuilles à la surface de la tige. Quand le nombre des cotylédons s’élève à quatre, la première paire de feuilles disparaît et c’est un verticille de quatre feuilles qui succède immédiatement au verticille cotylédonaire. Il arrive aus! que les feuilles primordiales soient verticillées par trois; celle disposition coïncide ordinairement avec la présence de trois coty- L _lédons. Considérons, pour fixer les idées, le cas qu’on pourrait qua- À lifier de normal, celui où à une première paire de feuilles opposées alternant avec deux cotylédons, succèdent, sur l’axe principal: une longue série de feuilles verticillées par quatre. Si on examine les rameaux portés par l'axe principal pendant la première année de végétation, on peut y observer également des verticilles de quatre feuilles ; mais il arrive souvent aussi que, dès cette première : ramification de l'axe principal, le nombre des feuilles de chaque verticille tombe brusquement à deux ou bien d’abord à trois, puis ; à deux; dans le cas où les feuilles des premières branches sont encore quaternées, ce n’est que sur des rameaux d'ordre plus élevé, se développant dans le cours de la deuxième année De d’une des années suivantes, que se manifeste cette réduction ; quoi _ qu'il en soit, on voit tôt ou tard succéder aux feuilles quaternée _ dela plante jeune des feuilles opposées ‘longues _et aciculaires, ces feuilles s'appliquent peu à peu contre le rameau . qui les porte et avec _— elles deviennent concrescentes LE PRINT ES OU Ne ShyIe SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 191 leur base, constituant une sorte de coussinet ; enfin on arrive à la forme franchement caractérisée. Le cotylédon a une section transversale de forme triangulaire. Son épiderme, peu cutinisé, ne porte de stomates qu’à la face supé- rieure, où ils forment des files régulières. Le mésophylle est à peu près homogène. L’hypoderme, souvent nul, parfois à peine ébauché, est représenté, dans ce dernier cas, soit par quelques fibres isolées de loin en loin, soit par deux groupes peu importants, parallèles aux arêtes externes du cotylédon. Il n’y a pas trace d’appareil sécré- teur. Les ailes vasculaires que porte sur ses flancs. le faisceau libéro-ligneux sont à peine ébauchées. La feuille primordiale appartenant à la première paire, décus- sée avec les cotylédons, a une section transversale de forme à peu près losangique. Son épiderme, plus fortement cutinisé que celui du cotylédon, est percé de stomates aussi bien sur la face inférieure que sur la face supérieure; sur chacune de ces deux faces ifs for- ment deux groupes symétriques par rapport au plan sagittal. Le mésophylle devient hétérogène : vers la face supérieure, ses cellules s’allongent en forme de palissades et la zone ainsi différenciée se réfléchit le long des arêtes latérales de la feuille de manière à doubler au moins les parties marginales de la. face inférieure. L'hypoderme est sensiblement plus développé que dans le cotylédon l'assise unique de fibres qui le constitue forme quatre rubans qui occupent, outre les arêtes latérales de la feuille, les portions médianes de ses deux faces, supérieure et inférieure. Un canal sécréteur impair longe l’arête inférieure, i dessous de l'épiderme, divisant en deux moitiés le ruban hypodermique de Cette région. Quant à la méristèle, on y constate un développement modéré des deux ailes vasculaires. La structure d’une feuille appartenant à un verticille quaterné de la première année ne diffère pas sensiblement du type précé - dent. Sa section peut être aussi losangique ou grossièrement : elliptique. La répartition des stomates est la même, ainsi que la différenciation du mésophylle. Le développement de l’hypoderme nd à s’accentuer : c’est ainsi que le long des arêtes latérales il peut être représenté par deux assises de fibres, ou même parfois Un plus grand nombre ; mais il est toujours RS interrompu par les quatre bandelettes Sn page 192 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans la feuille caractérisée, la cutinisation de l'épiderme est poussée beaucoup plus loin; la plupart des cellules de l'assise sous-épidermique sont transfor mées en fibres, donnant ainsi naissance à une couche hypodermique continue, qui ne s'inter- rompt que dans les régions stomatifères et qui peut comprendre sur certains points, notamment le long des arêtes, plusieurs assises superposées. Le mésophylle est assez homogène, du moins dans la partie de la féuille qui ne se détache pas du rameau; dans la sensiblement dans une direction perpendiculaire à cette face, de manière à former de grandes palissades. Le canal sécréteur unique, placé au dessous de la méristèle et fort bien développé, n est guère plus éloigné de l épiderme inférieur que dans les feuilles primor- diales : souvent il est appliqué immédiatement contre l’épiderme, ce qui interrompt dans cette région la couche hypodermique ; j . _ arrive cependant parfois qu’il en soit séparé par quelques assises, ce qui le place à égale distance de F hypoderme et de la méristèle, ou même qu’il soit accolé directement à la méristèle. Quant à cette dernière, elle est surtout remarquable par le développement très " grand que prennent ses deux ailes vasculaires. Chez certains Cupressus, notamment chez C. sempervirens el C. macrocarpa, on observe dans le péridesme de la méristèle, au- dessous du liber, quelques grosses fibres à paroi uniformément épaissie ; ces éléments peuvent se retrouver, en plus petit nombre il est vrai, dès les feuilles primordiales et même les cotylédons. Chamæcyparis Lawsoniana Parl. Cette espèce, que certains auteurs ont rangée dans le genre Cupressus, a effectivement le port général d’un Cyprès ; ses rameaux sont nettement aplatis, de manière qu’on y distingue aisément des feuilles faciales et des feuilles latérales, comme chez les Dom: et ir (Voir plus loin}. Les cotylédons sont au nombre de deux et de dimensions sen- : hr in ere s à ce elles des feuilles les qui leur font suite. ec : | première paire de feuilles opposées alterne avec Jes cotylédo! ee est suivie de verticilles duaternés di ont le premièr. alé SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 193 la fois avec les cotylédons et les deux premières feuilles et dans lesquels les feuilles alternent d’un verticille au suivant. Puis, dès les branches de premier ordre nées sur la tige principale, dans le cours de la première année, les feuilles se disposent par paires et deviennent opposées-décussées ; bientôt les rameaux s’aplatissent et les quatre rangées de feuilles se différencient suivant les deux types, facial et latéral, de la plante caractérisée. En somme, la différenciation progressive que l’on observe ici dans la morpho- logie externe des feuilles ne diffère pas sensiblement de ce que nous à montré le genre Cupressus. On en peut dire autant de la différenciation qui one sur Ja Morphologie interne. Le cotylédon, à section demi- “elliptique (pl. 5, fig. 5), ne porte de stomates que sur sa face supérieure, à peu près plane; il est entièrement dépourvu d'appareil sécréteur et l’hypo- derme n’y est représenté que par quelques fibres, disséminées à la face inférieure, réunies en un ruban plus continu le long des arêtes latérales. Dans les feuilles primordiales, opposées ou verticillées, les stomates se répartissent entre les deux faces ; un canal sécré- teur se différencie dans le plan de symétrie, au-dessous de la méris- tèle et au contact immédiat de l’épiderme ; le mésophylle différencie les cellules de son assise supérieure en éléments palissadiformes ; l’hypoderme poursuit son développement le long des arêtes laté- rales, où il peut, sur quelques points, présenter jusqu’à deux assises de fibres, et vers le milieu de la face supérieure; On remarque Parfois quelques fibres vers le milieu de la face inférieure, de part et d'autre du canal sécréteur ; mais celui-ci, écrasant en quelque Sorte l’hypoderme, en réduit généralement beaucoup le développe- ment. Dans les feuilles suivantes, la différenciation progressive porte surtout sur l’épiderme, qui se cutinise de plus en plus forte- ment, sur l’hypoderme, qui tend à devenir continu, sauf dans les régions Stomatifères, sur le canal sécréteur, qui prend un dévelop- Pement de plus en plus grand, et sur la méristèle, dans laquelle les ne | deux ailes vasculaires s’étalent transversalement. : Gonpés Biota et Rss Parmi les feuilles caractérisées des Biota et Thuja on doit éta- o blir une distinction secondaire, en. raison de sn Aieiment des u Rev. gén. de Botanique, — je : 194 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rameaux qui les portent : les unes (feuilles faciales), iormant deux rangées opposées sur le rameau, sont appliquées par leur face ven trale contre une des faces aplaties du rameau et étalent leur face \ | dorsale dans un plan; les autres (feuilles latérales), formant deux autres rangées, alternes avec les précédentes, sont pliées en deux et placées, en quelque sorte, à cheval sur un des bords amincis du rameau : leur arête dorsale est très accentuée, la face ventrale n'existe pour ainsi dire pas. Dans ces deux sortes de feuilles, la distribution des stomates affecte des caractères spéciaux. Dans les | feuilles latérales, ils forment un petit groupe sur le pan de la face dorsale qui regarde le sol, tandis que l’autre pan n’en porte aucun; — les feuilles faciales sont entièrement dépourvues de stomales quand elles occupent la face supérieure du rameau aplati ; ellesen portent, au contraire, sur leur face dorsale, deux amas, symétrk à : ques par rapport au plan sagittal, quand elles sept à la face infé- | rieure du rameau. Ces variations dans la distribution des stomates ‘ peuvent s’interpréter d’une manière générale en remarquant qu'ils occupent toujours la partie de la surface foliaire qui regarde le sol; les expériences de Frank ({) justifient cette interprétatation. Biota orientalis Endl. Les cotylédons, épigés, sont au nombre de deux et opposés. Puis vient une première paire de feuilles opposées, dont le plan | d'insertion est perpendiculaire à celui des cotylédons. Un peu plus 4 haut, on rencontre un verticille de quatre feuilles insérées dans à deux plans rectangulaires et alternant à la fois avec les plans | d'insertion des cotylédons et ceux des feuilles de la première paire. Ce verticille est suivi de quelques autres, présentant la même organisation et disposés de telle sorte que les feuilles d’un verticille alternent avec celles du précédent et se superposent, au contraire, . à celles de l’antéprécédent. Sur certains échanti llons, ces premiers : verticilles sont de trois feuilles. Puis les feuilles se disposent par groupes de deux, opposées l’une à l’autre et alternant d’un groupe _ au suivant. Toutes ces feuilles, ainsi que les cotylédons, S02t . insérées sur l’axe, dont elles s ‘écartent largement, par une pores . (1) Frank : Ueber das Eïnfluss des Lichtes auf den Bau der symmetris é Zueigen von _. occidentalis (Jabrb. für wiss. Botan., Bd _… SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 495 étroite de la surface de ce dernier. Puis on voit peu à peu les feuilles, dont la longueur décroit progressivement, s'appliquer contre l’axe qui leur sert de support et se souder à lui dans une partie de plus en plus grande de leur longueur; bientôt elles ne forment plus, sur la tige principale et sur ses ramifications, que de petites écailles dont la pointe extrême seule s’en détache com- plètement : c'est l’aspect que présentent normalement les feuilles de la plante adulte. Le cotylédon est long et volumineux. Sa face supérieure, appliquée contre la face homologue de son congénère, est sensi- blement plane, landis que la face inférieure est nettement convexe ; cette dernière est entièrement dépourvue de stomates, qui sont exclusivement localisés à la face supérieure. Le mésophylle a une Structure à peu près homogène; on peut toutefois remarquer que les cellules sont un peu plus serrées les unes contre les autres au voisinage de la face supérieure que du côté de la face inférieure, en mêine temps qu’elles tendent à s'orienter perpendiculairement à la surface libre du limbe. De distance en distance on observe, au-dessous de l’épiderme, quelques fibres à paroi épaisse, mais non ligaifiée, ébauche d’un appareil hypodermique de soutien. La partie médiane du cotylédon est occupée par la nervure, dont la partie essentielle est un faisceau libéro-ligneux ; sur les flancs de ce fais- Ceau et en contact avec le bois, on aperçoit quelques éléments à némbranes lignifiées, dont l’ornementation est intermédiaire entre Celles d’un élément aréolé et d’un élément réticulé, et qui repré- sentent ici le tissu de transfusion. Quant à l'appareil sécréteur, il Paraît faire entièrement défaut ; c’est, du moins, la conclusion qui résulte de l’examen des échantillons que j'ai eus à ma disposition. Les feuilles de la première paire sont beaucoup plus courtes et Plus étroites que les cotylédons. La forme de la section transversale d'une de ces feuilles et assez nettement triangulaire : la face supé- rieure est sensiblement plane, tandis que la face inférieure est fortement saillante sur sa ligne médiane. L'épiderme por te des Slomates sur ses deux faces; mais, aussi bien sur la face supérieure que sur la face inférieure, ils occupent deux zones symétriques de Part et d'autre du plan sagittal de la feuille. La structure du méso- phvlls à er ni 2 4 4 tylé nluse CC piu UDC (! we) 5 QUE UGUS F À | F les assises voisines de la face supérieure sont formées de cellules le cotylédon, prend ici un développement beaucoup plus copsi- augmente donc notablement. A la face inférieure du liber de 196 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nettement allongées dans une direction perpendiculaire à cette face (c'est une ébauche de tissu en palissade); les cellules voisines des flancs de la méristèle s'orientent, au contraire, dans des directions divergentes à partir de celle-ci ; vers la face inférieure du limbe, le tissu offre une certaine lâcheté, comparable à celle du tissu lacu, neux dans une feuille à mésophylle bifacial. Le nombre des fibres” hypodermiques est beaucoup plus grand que dans le cotylédon : ; elles forment quatre bandes continues, dont chacune ne comport généralement qu’une assise de fibres ; l’une, fort étroite (2 ou 3 fibres en largeur, par exemple), occupe le milieu de la face supérieure deux autres, beaucoup plus importantes (une quinzaine de fibres par exemple), occupent les deux arêtes latérales du limbe; enfin la dernière, qui est la plus développée (une vingtaine de fibres), COr- respond à l’arête qui occupe le milieu de la face inférieure. C'est précisément aux régions dépourvues de fibres hypodermiques que correspondent les zones stomatifères de l’épiderme. Les fibres bypo- dermiques ont des parois fort épaisses, dont les contours exté- rieur et intérieur ont, en section transversale, une forme souvent irrégulière ; quant à leur constitution chimique, elles ne paraissent nullement lignifiées : le vert d’iode ne les colore pas et elles teintent de rose sous l’action du carmin aluné. Le faisceau libéro- ligneux de la nervure est beaucoup moins développé que dans le cotylédon : le bois, par exemple, ne comprend que vingt-cinq vaisseaux alors que celui du cotylédon en comprend plus de. quatre vingts; différence qui ne doit pas surprendre quand ue compare les dimensions très différentes des deux organes* Par contre, le tissu de transfusion, qui était à peine ébauché dans dérable : tandis que le paquet compact des quatre-vingis vaissea du cotylédon n’était bordé, de chaque côté, que par Cinq à sx éléments de transfusion, le groupe vasculaire de la feuille pri- mordiale, bien que beaucoup moins important, porte, de part € d'autre, une dizaine de ces éléments; le rapport entre le nombre des éléments de transfusion et ne des éléments er SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 197 pas dans le cotylédon. Quant à l’appareil sécréteur, il est nette- ment différencié : un gros canal résinifère occupe l’angle inférieur de la feuille; sa paroi est constituée par deux assises nettement distinctes, dont la plus externe n’est séparée de l’épiderme infé- rieur que par l’assise de fibres hypodermiques. Les quatre feuilles du premier verticille ont une longueur et, d'une manière plus générale, des dimensions supérieures à celles des deux premières feuilles : elles sont intermédiaires entre ces dernières et celles des cotylédons. Quant à leur structure, elle ne diffère pas beaucoup de celle des deux premières feuilles. La forme générale de la section droite est, comme dans une feuille de Sapin par exemple, celle d’une sorte d’ellipse allongée transversalement. La répartition des stomates sur les deux faces de la feuille et la différenciation du mésophylle sont sensiblement les mêmes que dans les premières feuilles. L’hypoderme, qui garde les mêmes caractères, prend un développement plus considérable : la bande supérieure comprend, par exemple, une dizaine de fibres, rangées, de place en place, sur deux assises; chacune des deux bandes laté- rales en comprend environ une trentaine. Cette structure se retrouve à peu près identiquement dans les feuilles des verticilles suivants et, comme dans les espèces précé- demment étudiées, le passage de la structure primordiale à la Structure caractérisée se fait: par gradations ménagées : il est Surtout marqué par une extension progressive de l’hypoderme, qui finit par former un revêtement à peu près continu, et par un développement très accentué des deux ailes de tissu de transfusion. Sur les pousses longues de l'arbre adulte, les feuilles, adhérentes à l’axe dans Presque toute leur longueur, ne s’én détachent que par leurs extrémités ; sur la plupart des rameaux, elles sont courtes, Sduammiformes, et, par suite de l’aplatissement du rameau, trs être rapportées à deux types, le type facial et le type atéra]. Thuja occidentalis EL La plantule comprend, ici encore, deux cotylédons épigés, au- _‘lessus desquels se développent des feuilles longues, aciculaires .. écartées de l'axe. La disposition phyllotaxique de ces feuilles ne Paraît pas absolument constante : j'ai vu des échantillons chez | # te 198 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE lesquels les deux cotylédons étaient suivis d’une première paire de feuilles, décussées avec les cotylédons, puis de feuilles verticillées par quatre, devenant ensuite opposées; dans d’autres cas, les feuilles primordiales sont toutes opposées ; parfois encore elles commencent par être disposées en verticilles de trois, pour devenir ensuite opposées ; dans ce dernier cas il n’est pas rare, comme là fait remarquer Lubbock (loc. cit.), que l’une des trois feuilles du verticille terné s’insère un peu plus haut que les deux autres, CE, qui condait à la disposition franchement spiralée, que j'ai observée aussi chez quelques sujets. Dans tous les cas, les feuilles aciculaires ne tardent pas à faire place aux feuilles squammiformes : celles-ci font généralement leur apparition dès la première année, Sur les branches de premier ordre, qui en sont couvertes dès leur base; 0 sait que les rameaux chargés de feuilles squammiformes sont aplatis, possèdent une face supérieure et une face inférieure, et laissent reconnaître deux types de feuilles, les faciales et les latérales. La pousse qui prolonge, pendant la deuxième année de végétation, l’axe principal de la plante porte généralement encore des feuilles aciculaires; mais toutes ses branches sont aplaties et couvertes de feuilles squammiformes, de même que les rameaux secondaires nés sur elles ou sur les branches de la première année: ainsi la plante se trouve bientôt caractérisée. Le cotylédon, entièrement dépourvu d'appareil sécréteur, ne porte de stomates qu’à sa face supérieure ; son mésophylle est à peu près homogène ; à peine observe-t-on, de loin en loin, quelques fibres hypodermiques. La feuille primordiale, au rebours du cotylédon, n’a guère ( dé Stomates qu’à sa facé inférieure, où ils forment deux bandelettes symétriques; la face supérieure, surtout dans les feuilles qui suivent immédiatement les cotylédons, peut en présenter quelques". uns, dont la répartition n’obéit à aucune loi appréciable; mais] ils sont beaucoup plus rares dans es rules de rang plus élevé, où l’on peut dire que les stomates s0 t localisés à la face inférieure. Le mésophylle différencie nettement en palissade 50 _assise supérieure ; à l'épiderme inférieur, riche en stomates, correspond au contraire un tissu plus lâche. L'hypoderme est repré - senté, à chaque bord de la feuille, par un ruban de quelques fibres: c drone une seule : assise. La nervure eprnsn un saisceat SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 199 simple que bordent deux ailes vasculaires, encore peu développées Au-dessous d’elle, en contact immédiat avec l'épiderme, court un canal sécréteur. On connaît la structure des feuilles de la plante caractérisée et notamment la distribution des stomates : ils sont concentrés sur les faces de ces organes qui, en raison de Paplatissement général du rameau, sont tournées vers le sol ; quant à l’hypoderme, il se développe fréquemment en une assise presque continue là où il n’y 4 pas de stomates; le canal sécréteur prend un volume considérable. La méristèle comprend souvent quelques fibres péridesmiques situées soit au-dessus, soit au-dessous du faisceau libéro-ligneux ; ces éléments se rencontrent dès les feuilles primordiales, voire même dès. le cotylédon. Thuja Lobbi Hort. La plantule dé germination est pourvue de deux cotylédons épigés. Au-dessus vient une première paire de feuilles, alternes avec eux ; puis une série de verticilles de quatre feuilles, alternant d’un verticille au suivant. Sur les branches que porte, dès la pre- mière année, l'axe principal, les feuilles deviennent opposées ; il en est de même, bien entendu, sur les branches que produit la Pousse principale dans la deuxième année. Les feuilles verticillées de l'axe principal, ainsi que les feuilles opposées de la base des premières branches, sont longues et écartées de leur support ; les feuilles suivantes s'appliquent plus étroitement contre lui et très rapidement elles deviennent squammiformes, en même temps que les rameaux s’aplatissent, disposition caractéristique de la plante adulte. Le cotylédon est, comme chez Thuja occidentalis, entièrement dépourvu d'appareil sécréteur et les stomates y sont localisés à la face supérieure ; le mésophylle est homogène et l’hypoderme à peu près nul, : | Dans une feuille de la première paire, les stomates se distri- buent entre les deux faces ; le mésophylle comprend, sous l'épi- derme Supérieur, une assise nette de tissu en palissade; l'hypoderme 2 forme deux rubans marginaux sous les arêtes latérales de la feuille; m2 200 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sous la méristèle se trouve un canal sécréteur, diréciahell ac ä l'épiderme. Dans une feuille appartenant au premier verticille de quatre deux bandelettes symétriques; la structure du mésophylle, le déve. loppement de l’hypoderme et de l'appareil sécréteur diffèrent peu de ce qu’on voit dans la feuille précédente. ; En examinant une feuille de rang plus élevé, prise dans un des verticilles de la première année, on voit s’accentuer davan- tage encore le caractère tiré de la distribution des stomates, qui n'existent plus qu’en nombre très faible et à titre, pour ainsi dire, exceptionnel, à la face supérieure; la structure générale de l'organe n’est pas sensiblement modifiée. Peu de choses à dire de la structure des feuilles, largement concrescentes avec la tige, sur les rameaux de la plante caracté- risée : l’aplatissement de ces rameaux entraîne, ici encore, Un mode particulier de distribution des stomates, qui Dccupesse les _ parties de la surface foliaire tournées vers le sol. Juniperus communis L. Dans cette espèce toutes les feuilles sont aciculaires et large ment écartées de l’axe. La germination présente ordinairement les mêmes carats opposées, alternant avec eux ;: puis vient un premier Le : quatre feuilles, alternant à Ja fois avec les cotylédons et les feuilles de la première paire; il est suivi d’une série de verticilles sem” blables, qui couvrent la surface de Ja tige principale de telle sorte que les feuilles d’un verticille alternent avec celles du verticillé précédent et que toutes les feuilles soient réparties entre huit ran gées parallèles. Cette dernière disposition s’observe encore sur ke _pousse principale de la seconde année ; mais les tiges secondaires :Feûte: ét. caractéristique de la plante adulte : les feuilles ; . ares en es ternés. Il a Joe d’ ailours, qu ne SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 201 pas rare de voir la disposition ternée se manifester dès le début, aussitôt après la paire de feuilles opposées qui suit immédiatement les cotylédons. Le cotylédon ne porte de stomates qu’à sa face supérieure; son mésophylle est à peu près homogène; l’hypoderme n’est guère représenté que par quelques fibres, le long des arêtes latérales: il n'y a pas trace d'appareil sécréteur ; dans la méristèle, le tissu de transfusion est peu développé. Les feuilles de la première année présentent toutes, quel que soit leur rang à partir des cotylédons, une structure à peu près identique. La forme de leur section transversale n’est pas toujours aussi nettement triangulaire que celle de la section transversale d'une feuille caractérisée ; parfois même elle est à peu près ellip- tique. Fait auquel ne nous a pas accoutumés l’étude des espèces précédentes : la distribution des stomates, loin de prendre dans les feuilles primordiales des caractères entièrement différents de ceux qu'elle offre dans les cotylédons, s’accuse au contraire dans le même sens ; les stomates sont exclusivement localisés à la face Supérieure, où leur amas détermine une sorte de tache en forme de triangle allongé comme la face supérieure tout entière ; cette tache est interrompue dans les toutes premières feuilles par une bande Médiane dépourvue de stomates. Le mésophylle organise à peu près Partout son assise la plus externe en palissades ; cette différenciation n'est pas moindre à la face inférieure qu’à la face supérieure : au COntraire, s’il est une région où les cellules superficielles du tissu assimilateur soient plus courtes et plus espacées, c’est en face des zones stomatifères de l’épiderme supérieur. L'hypoderme est beau- COUP plus développé que dans le cotylédon : des arêtes latérales de la feuille il gagne à la fois la face inférieure et la face supérieure; il est largement interrompu au milieu de la face supérieure, au niveau de la région stomatifère, et n’est représenté par quelques fibres que dans le plan de symétrie, ne où les or . rrigis Chez les feuilles qui succèdent immédi t ; à Ja face inférieure il ne s’interrompt qu’en face du canal sécréteur, . immédiatement sous-épidermique, et parfois (dans les toutes pre- Le. feuilles) le long de deux bandes symétriques situées à peu à égale distance du canal sécréteur et de l’arête latérale de la | és Le tissu de transfusion de la mérites Ace un dévelop- 202 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pement beaucoup plus marqué que dans le cotylédon par pres au faisceau libéro-ligneux. La feuille définitive n’a pas une structure très différente de sai de la feuille primordiale : elle s’en distingue surtout par un déve- loppement plus considérable de l'hypoderme, qui forme jasqu'à deux assises au voisinage des arêtes de la feuille, — du tissu de transfusion, dont les ailes s’élargissent de part et d'autre du fais- ceau libéro-ligneux, — et du canal sécréteur, qui devient très volumineux. M. J. Vallot a donné, il y a quelques années, à propos d’un Cas. : de retour apparent à la forme juvénile, une étude très soignée des feuilles primordiales de Juniperus phœnicea, à laquelle je ne puis que renvoyer le lecteur (1). à On voit, par ces quelques opte: que l'étude des Cupres- : sinées typiques (Cupressus, Biota, Thuja, Juniperus), faite au point de vue qui nous occupe, donne des résultats qui, par leur significa- tion générale, s’accordent bien avec ceux que nous ont fournis les é Araucaria, Wellingtonia, Sequoia, Cryptomeria et Taxodium. . Ici, dans la plupart des cas, les feuilles primordiales diffèrent profondément des feuilles définitives par leur forme extérieure, les premières étant nettement distinctes de l’axe qui les porte, les secondes étant largement concrescentes avec lui. Mais n'est-il pas permis de penser que cette « caractérisation } » de la plante adulte est un phénomène surnuméraire, une sorte. d’altération due à l'influence du milieu, et de considérer comme normale la disposition dans laquelle les organes appendiculaires restent distincts de leur support ? C'est l'idée qu’exprime M. Van Tieghem à propos de la disposition fasciculée des feuilles sur les rameaux courts des Pins, lorsqu'il dit : « 11 serait intéressant dé » rechercher quelles conditions de nutrition, sans doute surabon- » dante, il faut remplir pour que ce mode de végétation » (avec - feuilles éparses) « se poursuive indéfiniment de manière à produire » un Pin adulte non caractérisé, c’est-à-dire un Pin adulte normal. : » » Les Pins adultes que l’on LPREUMEE dans la nature sont des êtres mn J. Vallot : Juniperus Fhonicea à torme Pre (Journal à de Que ai nique, 2* année, 1888). F SUR LES FEUILLES DES CUPRESSINÉES 203 » altérés par le milieu, frappés extérieurement de modifications » morphologiques et physiologiques auxquelles correspondent » souvent intérieurement des variations de structure (1). » Je suis porté à considérer comme relevant d’une cause analogue la con- crescence des feuilles avec les rameaux chez les Cupressinées caractérisés. Si on accepte une telle manière de voir, la compa- raison des feuilles successives, à partir de la germination, doit s'arrêter avant que se dessine l’altération secondaire imprimée par l'influence du milieu à la plante tout entière et dont la morpho- logie interne subit le contre-coup. Les feuilles primordiales des Cupressinées typiques offrent généralement des caractères phyllotaxiques qui leur sont propres : aux deux cotylédons succède une première paire de feuilles oppo- sées, décussées avec eux: puis vient une série de verticilles quaternés ; enfin le nombre des feuilles du verticille tombe brus- Guement à deux. La distribution des stomates, qui sont portés exclusivement par la face supérieure dans le cotylédon, prend, dès les feuilles primor- diales, le caractère qu’elle revêt dans les feuilles définitives, lors- qu'ils y sont localisés à la face supérieure (Juniperus communis) où répartis entre les deux faces (Cupressus , Chamaecyparis Lawso- niana, Biota orientalis); on peut voir (Thu ocetdentalis et Lobbi) les stomates se répartir inégalement entre les deux faces dans les toutes premières feuilles, puis émigrer complètement à la face inférieure dans les suivantes. On assiste, de feuille en feuille, à partir du cotylédon, au déve- loppement progressif de l’hypoderme, d’une part, et du tissu de transfusion, de l’autre. Quant à l'appareil sécréteur, totalement absent du cotylédon, il ésl représenté, dès les feuilles primordiales, par le canal impair u’on observe dans les feuilles définitives; mais ce canal prend peu à peu une taille plus considérable et parfois une situation plus profonde. En résumé, l’existence des feuilles primordiales n’est pas moins Constante chez les Cupressinées que chez les Abiétinées. Le pas- Van Tieghem : Sur la structure Ai et les ah des Pins 7. (4} Ph. . Wournal de ca ee tome v, 1891, p. 282, en no 204 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sage de la forme primordiale à (modifications dans la distribution des stomates et des canà sécréteurs, développement progressif de l’hypoderme, différenct tion dans la structure de la méristèle). EXPLICATION DE LA PLANCHE 5 Fig. 1. — Araucaria imbricata; portion de la coupe trans versa! d’une feuille caractérisée, faite dans la région moyenne. — ep., €P! me; sf., siomate; hyp., hypoderme scléreux; pal., tissu en sade ; lae., tissu lacuneux; seler., sclérite; secr., canal sécréteur end., endoderme; f. per., fibres péridesmiques ; {6b., liber; b., bois; ar., tissu aréolé dé transfusion. 1g. — Araucaria imbricata; portion de coupe tresse d'une écaille souterraine. — ep., épiderme inférieur; Ayp.; BY me; sub., liège; par., parenchyme; secr., canal sécréteur ml de: situé au-dessous de la méristèle. — Araucaria imbricata ; coupe de la méristèle principa d'une petite feuille verte de la première année. — en endoderme perid., péridesme; f. pér., fibres Lors tri lib. he b., boi ar., tissu aréolé de transfusion. | Fig. 4. — . de la coupe hate d’un cotylédon de Cryptomeria Japonica. — ep., épiderme; pal., assise de cell palissadiformes : De: parénchyme lacuneux ; seer., canal Sécr latéral, Fig. 5. — Coupe uni d’une des deux premières feuilles ; Chamæcyparis Lawsoniana. — ep., épiderme; s/., stomate; hy - hypoderme ; pal, tissu en palissade ; lac., tissu lacuneux ; be Canal sécréteur; end., endoderme; perid., péridesme; ar. __. de transfusion; à bois ; Aie liber. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 ET 1896 Suite). Graine et Fruit. — F. HEGELMAIER (1) s’est proposé de recher- cher quelle était l'orientation des différentes parties de l'embryon par apport aux régions ovulaires et séminales: ce n’est d’ailleurs pas faire, car dans beaucoup de cas l'embryon subit des déplacements pen- dant le développement de la graine. L'auteur s’est d’abord assuré que l'orientation des cotylédons était indépendante de la pesanteur; il a pour cela étudié le développement des graines de certaines Labiées et Cruci- fères dont il avait déterminé avec exactitude la position dans l’espace. Hegelmaier constate ensuite qu’il n’y a aucune relation entre la dispo- sition des cotylédons et les diamètres principaux du sac embryonnaire; le seul fait qu’il n'y a pas contact entre ces cotylédons et la paroi du Sac embryonnaire inclinerait à le faire penser à priori; et cela est vrai non seulement pour les espèces où la coupe transversale; du sac em- bryonnaire est circulaire, mais aussi pour celles où cette coupe est elliptique. Comment s'effectue ultérieurement l'orientation des cotylé- °n$S constante par une espèce donnée? Ou bien c’est par l'action de forces extérieures que l'embryon tout entier s'oriente, ou bien cette Orientation définitive est déterminée par la torsion des cotylédons, torsion provenant d’une pression inégale des deux côtés de l'endosper- Me; pour le Xnautia arvensis, l'auteur admet que l'orientation est due à une torsion de tout l'embryon; il en est de même des Lamium. L'au- leur examine ces phénomènes de torsion des différentes parties de l'embryon dans un grand nombre de plantes, Solanées, Polygonées, Caryophyllées, Papilionacées, Crucifères, etc. HABERLANDT (2) étudie la viviparie de Bruguiera eriopetala, Rhiso- Phora mucronata et Aegiceras majus et les questions relatives à la Signification de l’endosperme chez ces plantes. Dans un jeune fruit de () F. Hegelmaier : Ueber Orientirung des Keimes im Angiospermensamen ee (Bot. Zeitung, LIIT, 1895, p. 143-173) (2)G. Haberlandt : Ueber die Ernührung der Keimlinge und die Bedeutung des Endosperms bei viviparen Mangrovenpfanzen (Ann. Buitenzorg. XII, 1895, p. 91- 16, pl. X-XI1). nu or a REASON 206 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Bruguiera eriopetala les quatre cotylédons, concrescents à leur base, ont absorbé presque entièrement l’endosperme et sont pressés contre le tégument de la graine; çà et là seulement se trouvent entre eux et ce tégument quelques cellules d’endosperme; par le micropyle largement, ouvert l’endosperme fait saillie à la façon d’une arille ; quant aux débris de l’endosperme primaire ils deviennent les points de formation d'un endosperme secondaire qui est constitué par des suçoirs pluricellulaires 8. elles sécrètent un ferment digestif. Cette fonction d’absorption repren . lorsque l’endosperme primaire formant arille a possédé, en outre de son rôle d’absorption, une fonction mécanique, celle de frayer un passage à l'embryon à travers le fruit et le calice. ce es phénomènes sont assez comparables chez l’Aegiceras maj, dans le Rhizophora mucronata il n'y a pas formation de suçoir aux dépens de l’endosperme qui entoure tout l'embryon et la fonction nour- ricière de l’'endosperme y est très réduite par rapport aux deux espèces précédentes. “2 E. Hurn (1) s'occupe des phénomènes morphologiques présentés par les fruits et rentrant dans l’ordre de l’hétéroméricarpie; celle-ci tous leurs autres caractères, mais portant des fruits très différents. M. GréLor (2) s’est attaché à l'étude de la nervation des carpelles chez les Gamopétäles bicarpellées de Bentham et Hooker, et a recherché en particulier les rapports qui existent entre les faisceaux dorsau je placentaires; sa communication se rapporte à des résultats prélime naires qui sont développés dans un mémoire plus récent, dont l'analy ga trouvera sa place dans la prochaine Revue. S. SCHWERE (3) a étudié en détail le développement de la gr aine et du fruit du Taraxacum officinale ; après avoir résumé d’abord l'état LE: nos connaissances sur l’embryogénie des Angiospermes, il expose le (1) E. Huth : Heteromericarpie und “hnliche Erscheinungen der Fruchtbil- __ dung (Abhandl. u. Vorträge aus d. Ges. d. Naturwiss., 1V, 1 32 p.) (2) P. Grélot : Recherches sur La nervation carpellaire chez les Gamopétales _ bicarpeliées de Benthum et Hooker (C. R. Acad. 4. Sc. CXXIX, 1896, p. 144) (3) Siegfried Schwere : Zur Entwickelungsgeschichte der Frucht von Ta” cum officinale (Flora, LXXXIL, 1896, p. 32-66, pl. II-V). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 207 résultats de ses recherches relatives au développement du sac embryon- naire, de l’em mbryon, à la digestion de l’albumen, à la formation du péricarpe. L'auteur a souvent observé la présence de deux ovules dans un même ovaire; .ils se distinguent ordinairement par la taille, mais peu- _ vent être tous deux bien constitués; dans tous les cas un seul arrive à se transformer en graine; il a de même rencontré un cas où dans un même ovule se développaient deux sacs embryonnaires, chacun avec un embryon normalement développé et au stade où apparaissent les cotylédons. Dans l’ovule anatrope unitégumenté se trouve un sac embryon- nent, € 0 formation entièrement con able à l’assise interne du tégument qu'Hegelmaier a décrite Ei P'Heliant hus sous le nom d’endoderme. ILest difficile d'observer avec précision les cellules antipodes situées dans l'extrémité du prolongement du sac embryonnaire, à cause de la nature Spéciale des cellules bordant ce sac, cependant l’auteur a U Sassurer qu'elles sont variables quant à leur disposition, leurs _ dimensions et leur forme , Mais qu’elles sont toujours au nombre de trois; il se demande si Hegelmaier n’a pas confondu les cellules antipodes avec le tissu environnant, quand il dit que chez le Taraxacum Dens-Leonis il existe un groupe de cellules antipodes formant un tissu Parenchymateux. Après la fécondation l'œuf grossit beaucoup, devient sphérique et S’entoure d’une membrane nettement reconnaissable. Schwere a observé Un Cas très net de fécondation d’une cellule sy nergide accompagnant la formation d’un œuf aux dépens de l’oosphère; c’est le premier cas observé chez les Dicotylédones. Il décrit ensuite la segmentation de l'œuf dont il suit le développement dans tous ses détails, jusqu’à la formation de l'embryon complètement Égme PES la résorption de l'endosperme et des assises internes du tégument, à l'exception des deux ou trois qui de des caractères rime pour devenir le tégument de la grai Les particularités très frappantes présentées par le Canna amené J. E. HumpnRey (1) à comparer les diverses Scitaminées au (1) J. E. Humphrey : The pans of the Seed in the Scilamineæ (Ann, RG X, 106, 10. pl. +. _ REVUE GÉNÉRALE .DE BOTANIQUE: à 5 Toutes les espèces étudiées, sauf les Canna, présentent une oblité- : ration du tégument interne tout à fait semblable à celle qui apparait dans beaucoup d’autres plantes à ovules bitégumentés. Excepté à le Canna et l Heliconia, dont le développement est modifié par des faits 2 aberrants, le tégument ex- \ terne de Fovule donne naïis- Fig. 42. — A gauche, jeune graine Le des sé {G=5); 0p.g-0 ipaccalé minatif; €. #. collier micropylaire; d. diaphragme; emb. embryon; 47. Psp. périsperme : t. tégument. A droite, jeune a de Costus sp. ( mêmes es que précisent. et m. micropyle; esp. endosperme; chalaz ne et de l’épiderme externe se développent d’une ne Re taire; dans le Canna et le Musa l’épiderme externe for : palissadique très épaisse, l’interne n’est pas A ane ven dans les Zingibéracées, c’ést au contraire le tégument interne qui est très différencié; enfin dans les Marantacées et le Strelitsia, chaque épiderme est moyennement développé. Le collier micropylaire et lopercule germinatit semblent vraimen a. # être des formations caractéristiques des Scitaminées; le seul exeÆP , de” leur absence À rer ces plantes est celui du Strelitsia. rs ea . _. Fe M. MouLtAR. Revue générale de Botanique. Tome 11. Planche 5. ñ Me Par GS 0 oi de sub Mis ES TITE CS NUQUE. a, | f ac Ca ù (6 2 à F . 1 secr € FA je re ELLE ar: …Ayp. ».... ALTER à dec Lg HTERT) NAS E * Fig. 5 RE 51 ar as Ë Ssecr A: ” Éi e°” É: a sd perid. a Fig. # Aug. Daguillon del. Imp. Le Bigot. J. Poinsot se, Araucaria imbricata ; Cryptomeria japonica ; Chamæcy parts Lawsoniana. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT vue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et arts livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, Chez M. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois Paris. $ esser tout ce qui concerne la rédaction à M. Se410n BONNIER, proféseur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris > a rendu compte dans les ruse spéciales des ouvrages, mémoires ou né dont un € a ae a élé adressé au L RPREEEST de la Revue #1 Le, rage envo} cé immédialement sur la note rs Les auteurs des travaux insérés dans la Revue jénérale de Botanique 0 droit ! gratuiteme nt à vingt-cinq e tirage à part. … RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIO a = — Fr. : Vous à Denkschriften der Kgl. botanischen césétschalt in. {VII Band. Neue Folge. I Band) Regensburg, 1898). J. C. BOoERLAGE : Catalogus plantarum Phaneroganum quae in L Bogoriensis colunlur herbaceis exceptis. Fasciculus I. Ranuneulac galaceae. (Bataviae, 1899). : J. REINKE : Gedanken über das Wesen der Organisation (Biologischen _ blatt, . 1899 (Leipzig). À. PaiLueu “ D Bois : Le psiager d’un curieux. Histoire, culture e us Méstaires connues ou inconnues (Troisièm e éditio: ment refonduc). Paris, Librairie agricole de la Maison rustique, 26, rue D. T. MacrouGaL : Symbiotic Soprophatien (Annals of Botany, March London n). ; F. C. Newcouse : Cellulos se-Enzymes (Ibid.). 7 H. Sry URCH : Fa arveyella mirabilis (Ibid.). E. S. Sazmox : On the Genus Fissidens (Ibid.). A. H. rue Observations on the Biology and Cytology of a new Le _ Ed. JANCZEwWSRI : Dimorphisme de la poire (en Polonais) ( Krakowie, 1 :, HoxGer : Ueber die “hein. der oberfechhichen ie ildu AWASCHINE : Resultate einer Mevidion der Befrucht un gs! Martagon und sa tenella (Bull. de l'Académ. à . Pétersbourg, Novem et HS er et F. Ours : ns Fettyehalt der “Moore (Acta univet RE XXIV, 3m. Lund). | : Contributions à à la connaissance des Primulacées ai -Ouest de l'Afrique e et plus _— ment de la uen REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME Livraison du 15 Juin 1899 ” 5 N' 200 a re PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1899 — LIVRAISON DU 15 JUIN 1899 texte), par M. Marin LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER par M SUR LA GALLE DE L’AULAX PAPAVERIS Pers. par M. Marin MOLLIARD Le Papaver Rhaeus L. et le Papaver dubium L. ont souvent leurs capsules déformées par les larves de l’Aulax Papaveris Pers. ; on trouve alors toute la cavité de la capsule renflée occupée par un tissu compact, dur, au milieu duquel s’observent des loges où sont établies les larves ; les échantillons qui m'ont permis de faire l'étude de cette galle, qui présente quelques particularités dignes de fixer l'attention, ont été récoltés à Fontainebleau et à Hastière (Belgique) sur le Papaver dubium. CARACTÈRES DES GALLES ADULTES Les capsules attaquées, considérées à leur état complet de déve- loppement, contenant des nymphes, ne sont pas sensiblement plus longues que les capsules normales (environ 25mm); mais alors que ces dernières ont une forme élancée, et ne mesurent pas plus de Tax dans leur plus grande largeur, les capsules qui contiennent des larves d’Aular acquièrent une forme plus ou moins ovoide et ont en moyenne 25mn de diamètre transversal dans leur largeur maxi- Ma ; au centre de ces galles on observe un tissu semblable à du tissu médullaire, résistant, blanc, dans lequel se trouve un nombre assez variable, mais souvent compris entre 20 et 30, de loges ellip- Soïdales, mesurant 20» dans leur plus grand diamètre, {""5 dans leur plus faible ; la paroi de ces loges est lisse, brillante et de cou- leur brunâtre. : Vers l’intérieur de ce tissu central il est assez aisé de reconnaître les limites des placentas qui sont très hypertrophiés, mais à une faible distance de la région externe il est impossible, à l'œil nu ou à la loupe, de distinguer leur délimitation, si bien que l'examen Rev. gén. de Botanique. — XL. _ 210 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE superficiel de l’état adulte de cette galle ne permet pas de déter- miner la position des loges par rapport aux différentes lames placentaires normales. Il est de plus absolument impossible de provoquer mécaniquement la séparation de ces différents placentas hypertrophiés, même sur une coupe pratiquée transversalement; le tissu gallaire se comporte absolument comme s’il provenait d’un organe primitivement unique. Fi “— Capsules de Papaver dubium g. 43 à 46. rement déformée par les larves d’ sa partie inférieure ; 4, dans s est enroulé par suite de la présence du Peronospora arborescens (Gr. nat.) Entre la zone externe des placentas et la paroi de l'ovaire On reconnait un faible espace où on rencontre quelques graines plus ou moins complètement atrophiées- Souvent l’hypertrophie considé- rable des tissus internes fait écia: ter la paroi du fruit; celui-ci Se. fend souvent jusque vers son a%& mettant à nu certaines loges me parasite ; le long de la fente de Je paroi s'écoule alors du latex e | s'étend et se dessèche à la surface lement par suite de l’hypertro- _de cette paroi en formant un enduit pale des tissus internes { Sr. nat.) hoïir (fig. 48). . ‘ À côté de la forme ordinaire ovoide de la galle on en rencontre de moins régulières ; les unes sont renflées uniquemént vers l'u2ê Fig. 47 et 48. — À sale d’une ca SUR LA GALLE DE L'AULAX PAPAVERIS PERS. 211 de leurs extrémités, les larves n’existant qu’à la partie inférieure ou à la partie supérieure de l'ovaire ; d’autres correspondent à des parasites développés d’un seul côté de la capsule, d'où la forme arquée de celle-ci avec renflement unilatéral. Dans ces différents cas, où les larves n'occupent pas toute l’étendue de la capsule, il s'est formé des graines bien constituées dans les régions non para- sitées. DÉVELOPPEMENT DE LA GALLE On sait que dans l’ovaire jeune normal des Papaver les carpelles offrent une placentation pariétale et que les placentas sont très développés, sous forme de larges lames radiales ; il y a lieu de se demander comment ces placentas font place, sous l'influence des œufs déposés dans la capsule, à la masse compacte constituant la salle pluriloculaire qui nous occupe. Seule l'étude du dévelop- PemenL peut nous renseigner à cet égard, et elle nous a conduit à reconnaître pour cette cécidie un mode de formation qui diffère sensiblement de ce qu'on a l'habitude d'observer pour la plupart des Aular, qui pondent leur œufs à l'intérieur d’une tige (Aulax Hieracii Bouché) ou d’une feuille (Aulax Glechomæ Hart.), c'est-à-dire d’un tissu compact dès le début dont ils déterminent l’hypertrophie ; malgré cela, considérée à l'état adulte, cette cécidie offre les mêmes Caractères généraux que celles des autres espèces du genre Aulur. Les œufs sont déposés par la tarière de la femelle à l’intérieur des ovaires {aux points où la capsule a été perforée on observe un Point noir Correspondant à la sécrétion de latex), au moment où la fleur est ouverte, c’est-à-dire à une époque où les différents placen- tas se touchent presque, ou du moins ne laissent entre eux que l'espace occupé par les ovules; dans les ovaires qui restent sains ces Sortes de cloisons incomplètes se développent moins que la paroi externe de l'ovaire ; elles s’écartent par suite les unes des autres, en même temps que leur bord interne s'éloigne de l’axe. Les œufs déposés à la surface des lames placentaires déterminent Par leur présence, et très vraisemblablement par la sécrétion d’un liquide spécial, l’hypertrophie locale du tissu parenchymateux cons- tiluant cette lame; il se produit une division active et dans tous les sens des cellules et par suite l’épaississement du placenta dans la région considérée ; aussi celui-ci ne tarde pas à venir en contact avec 212 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la lame placentaire voisine ; la jeune larve est donc bientôt comprise entre deux placentas et l’action cécidiogène s’étend à la seconde. lame; nous avons ainsi le début d’une loge formée aux dépens de deux organes voisins, parfaitement distincts au début, et ne : s’accolent étroitement par suite de leur hypertrophie (fig. 51, k). | SPAESQIX an Fig. 49. — Portion de l'extrémité d'un faisceau ligneux dont les vaisseaux Ÿ mis en He avec Ja zone de sclérenchyme (scl. Fonte ourant la cavité irait LÀ On comprend aisément que, de la même manière, 3 Où même & lames placentaires peuvent concourir à la constitution d uné loge larvaire, si l'œuf correspondant se développe assez près du bo mi interne d’une de ces lames; c’est en effet ce qui arrive pour les loges les plus centrales de cette galle (fig. 51, ls, 4). Dans tous les Cas, Je : tissu qui est au contact de la larve ne tarde pas à se différencier; les assises de cellules qui sont au contact de la larve acquièrent up | protoplasma très dense, granuleux ; il se constitue ainsi, tapissant ni la cavité occupée par la larve, un tissu nourricier de celle-ci et ne. pendant une première phase du développement il n’existe en dehors de cette zone nourricière que des cellules parenchymateuses» semblables dans toute l'étendue des lames hypertrophiées, seu lement plus petites dans la région qui entoure le tissu nourriciers ; _ Dans une seconde phase du développement de la galle, le pie crue qui est situé contre la zone nourricière commence ie SUR LA GALLE DE L'AULAX PAPAVERIS PERS. 213 sclérifier, à une époque où la larve a déjà atteint, ou peu s’en faut, sa taille définitive; de sorte qu’à ce stade on distingue de la loge vers la périphérie, les trois régions suivantes : 1° Le tissu nourricier constitué par 6 à 8 assises de cellules, ayant dans toutes les directions un diamètre d'environ 45 x; leur noyau mesure en moyenne 13 « et présente deux gros nucléoles ; ces cellules se colorent fortement en brun acajou par l’iode; ce réactif rend de plus apparents la présence de grains d’amidon qui sont surtout nombreux dans les assises les plus externes de ce tissu, diminuant au fur et à mesure que les cellules sont plus proches de la cavité larvaire. 2 Un anneau de sclérenchyme constitué par des cellules à parois épaissies, lignifiées, à ponctuations nombreuses ; leur protoplasma est réduit et leur noyau, qui mesure 3 : 10 4 prend les colorants d’une upes pr ra 2 de RD de Papaver dubium saine (A) Cou et parasitse (B) ; pl, lam dons B, La, loges larvaires délimitées par 2, 3, 4 lames pinobntoiies voisines Manière homogène ; ces cellules s’acheminent à l’état de cellules mortes. Les faisceaux libéro-ligneux des lames placentaires viennent se lerminer à la périphérie de cette zone ; les vaisseaux du bois sont en relation avec les cellules de l'anneau de sclérenchyme par l'intermédiaire de cellules dont la structure offre toutes les transi- tions entre celle des vaisseaux et celle des cellules sclérifiées Ordinaires. Le sclérenchyme joue très vraisemblablement dans cette seconde phase le rôle de un de Fa “4 début de sa formation on s’apercoit fa la cavité gallaire se trouve entre deux ou no lames édité ce fait que 214 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la lignification ne s'opère pas toujours avec la même rapidité dans. : ces différentes lames ; les coupes colorées au vert d’iode laissent aussi apercevoir, à la limite des deux épidermes étroitement accolés, une sorte de faille existant dans la zone colorée. Fig. 52. — Coupe transversale d’une galle adulte ; L, limite des lames placentaires : * | ñ, zone nourricière ; Sclér, zone sclérenchymateuse ; 97, graine. 3 Le reste des placentas garde la structure de parenchyme ; cellules sont relativement très grandes (150 : 250 4) ainsi que Ieur noyau (30 z) qui présente ordinairement un seul nucléole. Dans une froisième phase, qui correspond à la aymphose de la larve, la sclérification augmente beaucoup et s'étend à tout ce paren” chyme; à ce moment à peu près tout le tissu nourricier à € utilisé par la larve; ce qui en reste se dessèche et forme la couche brillante et brune qui tapisse l’intérieur de la loge ; l'anneau de selé- renchyme est devenu uniquement un tissu de protection ; toutes les cellules sont mortes à cette phase et la nymphe est entourée par une zone régulière, très fortement sclérifiée, dont les parois cellu- | laires mesurent en moyenne 12 p d'épaisseur, tout le reste du parenchyme restant à parois beaucoup moins épaisses (3 g) &. moins énergiquement lignifiées. 2 ‘A ce moment on peut suivre encore aisément la limite de deux ses SUR LA GALLE DE L’AULAX PAPAVERIS PERS. 215 placentas voisins vers leur région externe, mais lorsqu'on arrive au voisinage des loges on ne peut s’en rendre compte que par un examen attentif, basé sur ce fait que les parois externes des cellules épidermiques accolées sont dépourvues des ponctuations qui sont si nombreuses sur toutes les autres parois de ce tissu sclérifié ; les parois externes des cellules épidermiques sont aussi un peu plus épaisses que les autres, elle présentent une coloration un peu plus jaune lorsqu’on les examine sur une coupe qui n’a subi l’action d’aucun réactif; elles sont encore moins fortement colorées par la phloroglucine et l'acide chlorhydrique, ce qui indique une lignification moins intense. Fig. 53. — Région correspondant à la limite de deux lames placentaires accolées ; P., ép', parois Pt des deux épidermes ; £, leur limite ; m, méat existant entre les deux épidermes ; p, ponctuations qui font défaut dans la paroi externe des épidermes. Lorsque toutes les lames placentaires ont subi l’hypertrophie qui amène la constitution de la cécidie la plupart des ovules Subissent une atrophie complète; on reconnaît leur présence de place en place entre les parois accolées ; ils se dessèchent sans Prendre de caractères particuliers, sauf le cas où le funicule prend Part aux phénomènes d’hypertrophie qui intéressent le placenta- Seuls les ovules qui s’insèrent tout à fait au point de réunion des 216 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE placentas avec la paroi externe de l'ovaire prennent un dévelop: "à pement plus considérable, évoluent en graines le plus souvent aplaties entre le placenta et la paroi du fruit, et réduites à leur 4 tégument ; quelques-unes cependant arrivent à leur constitution normale et peuvent germer, comme c’est le cas général pour les graines qui s’insèrent sur les régions des placentas qui ne prennent pas part, comme il arrive dans certains cas signalés plus haut, àla formation de la cécidie qui nous occupe. cr La paroi du fruit obligée de suivre l'accroissement des tissus internes n’augmente pas le nombre de ses assises dans le sens de de l'épaisseur, mais le nombre des cellules augmente tangentiellement se et surtout les éléments sont fortement étirés dans ce sens; alors que les cellules de la paroi du fruit normal sont à peu près isodié | métrales, celles de la galle sont 3 fois plus allongées parallèlement à la surface de la paroi que dans le sens radial ; on observe ici uné accentuation d’un phénomène qui se produit normalement dans l'écorce de certaines tiges à accroissement secondaire. On sait que Perris a proposé d'appeler galloïde toute hypertr0- phie ou déformation qui laisse voir les larves par le simple écarte ment des parties qui les abritent, réservant le nom de galles aux autres productions parasitaires dans lesquelles le parasite se trouve . à l'intérieur d’une cavité parfaitement close. Si on accepte ces de . nitions les Aulax déterminent ordinairement des galles; l'A28 | Papaveris, lui aussi, amène en fin de compte la production d'une galle, mais la cécidie a débuté par l’état de galloïde ; car la larve n’est : pas tout d'abord à l’intérieur d'un tissu végétal compact et sa loge à Le est constituée par l’accolement de plusieurs feuilles ; on a donc it l'exemple d’un intermédiaire entre les galles proprement dites et les galloïdes, d'autant plus que le galloïde du début s’est développé à l’intérieur d’une cavité parfaitement close, la cavité ovarienne Beyerinck (1) a montré que l’Aular Hieracii détermine lors del ponte, qui s’effectue près du sommet végétatif, une chambre à œufs 4 (Eihühlung) où éclosent les larves et qui est le point de départ del formation des différentes cavités larvaires qui s’isolent ultérieure" ment ; ces dernières se forment donc d’une manière très analoguê dans les deux cas, dans la galie de l’Aulax Hieraci à partir de la . (1 M. W. Beyerinck : Benbachtungen über die shvicklungsphase einiger Cynipidengatlen (Naturk. Verh. d. Kaki ÊX dat . à : # SUR LA GALLE DE L’AULAX PAPAVERIS PERS. 217 chambre à œufs, dans celle de l’Aulax Papaveris à partir de la cavité naturelle de l'ovaire. INSECTES GALLICOLES. Entre la paroi externe de la capsule et la limite externe des placentas on observe fréquemment les larves de nombreux hymé- noptères gallicoles et surtout les larves oranges du Cecidomyia Papa- veris Winn. qui se nourrissent aux dépens du parenchyme hyper- trophié des placentas ; sous l'influence des larves de ce Diptère, les cellules subissent un nouvel accroissement ; leur protoplasma est très abondant, le noyau très hypertrophié se dédouble souvent et présente une lobation irrégulière, tout à fait semblable à celle que j'ai signalée antérieurement pour le Cecidomyia Raphanistri Kief. (1); les régions qui servent de vie à la nourriture des larves de Céci- domyie ne participent pas à la lignification du parenchyme pla- Centaire ; elles se dessèchent à la mort des tissus de la même manière que le tissu nourricier de l’Aular. PERONOSPORA ARBORESCENS Berk. Plusieurs échantillons de galles d’Aulax Papaveris récoltés à Fontainebleau avaient leur pédoncule tordus plusieurs fois sur lui-même en une sorte d’hélice (fig. 46); il n'y a pas de rapport faire ce phénomène et la présence de l'Aular. Ces pédoncules étaient envahis par le Peronospora arborescens qui développait Son mycélium dans l'écorce du pédoncule suivant une bande longi- ludinale occupant le quart ou la moitié de cette écorce ; dans la région ainsi parasitée il se produit une réaction des tissus, qui amèbe un accroissement de ce côté, et par suite une courbure. L’écorce qui est normalement formée de petites cellules (25 x) âCquiert une épaisseur de 300 y., double de l’épaisseur normale, sans Que le nombre de ses assises augmente; de nombreux œufs se for- Ment à l’intérieur de cellules de cette écorce. Le selérenchyme qui constitue un anneau à la périphérie du cylindre central est consti- lué par des cellules allongés radialement (50 : 22 y) au lieu d’être formé par des cellules isodiamétrales de 22 u, cause qui s'ajoute aux modifications subies par l'écorce pour déterminer une incur- vation de l'organe. : Re de ep nd de pathologique des cellules 2 ae (Rev. gén. L LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER Par M. À. BOISTEL ne. Paris a vu s’éteindre récemment l’un des plus illustres repré- sentants de la botanique cryptogamique, un personnage étrange, dont la vie a offert pendant de longues années le contraste le plus singulier. Tandis que le professeur William Nylander était connu des savants du monde entier comme l'autorité la plus haute, presque un oracle, dans la science des lichens ; tandis qu’il recevait de toutes les parties du monde une incessante correspondance, des échantillons à déterminer, des demandes de conseils ou de rensei- gnements; tandis que les plus célèbres lichénographes comme Arnold, Stirzenberg, Zwack, Norrlin, Lojka, Leighton, Crombie, pour l’Europe; Willey, Catkins, Eckfeld pour l’Amérique, n’écri- ju vaient rien sans recourir à ses avis, son existence était presque ignorée à Paris même où il habitait. Les mieux informés savaient vaguement qu'il était retiré dans une rue perdue de Plaisanæ, presque à la campagne, vers les régions inexplorées des fortificæ tions ; que rarement deux ou trois libraires le voyaient à propos de ses ouvrages, et que la porte deson logis, à peine entr’ouverte pour quelques rares privilégiés, était inexorablement rébarbative pour tout visage nouveau. Depuis qu'il s'était fixé en France, on l'avait pendant plusieurs années vu assez assidument au Muséum où il révisait tout l'herbier | LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 219 Lichenes exotici a Nylander descripti et recagniti. C'était aussi le frère Gasilien, qui a pu, grâce à ses conseils incessants et sous ses auspices, nous faire savamment connaître la flore des lichens de Saint-Omer et ajouter de précieux documents à celle de l'Auvergne. L’heureux hasard d'une rencontre au laboratoire du Muséum me permit d'obtenir par cet aimable intermédiaire de faire passer sous l'œil du maître les plantes dont la détermination présentait des difficultés, de lui fournir pour ses Lichens de Paris quelques docu- ments intéressants appartenant à une localité nouvelle, et enfin, après six mois d’une diplomatie auprès de laquelle celle des Riche- lieu et des Mazarin n'était que jeux d’enfants, de trouver accès auprès de lui. Malgré ses soixante-quinze ans, il était encore admirablement conservé. Sa haute taille était restée droite. Son visage sans barbe, avec les traits hardiment tailiés du Scandinave, avec son front élevé, ses yeux bleus presque sans regard, ses pommettes larges, sa bouche quelque peu narquoise, ses joues ravagées, encadré par ses cheveux grisonnants, plats sur le haut de la tête et formant des boucles sur les côtés, donnait une impression tout à fait étrange. Il se posait devant vous comme une énigme à déchiffrer. Bientôt après, l'on s’inclinait devant l’homme naturellement triste et réservé, éprouvé par la souffrance physique et la souffrance morale, en même temps qu’on levait les yeux vers le savant cons- Cient de sa valeur, fort de son intelligence et de son érudition, armé pour la lutte et ne la craignant pas, et cherchant néanmoins SOUS sa paupière abaissée à voir quel effet il produisait sur vous. Son accueil était bienveillant, mais calme ; et, quand il venait lui-même ouvrir la porte de son modeste logement, un simple (Ah!l» de satisfaction, accompagné de l’esquisse d’un sourire révélait seul au visiteur que sa venue n’était pas importune. Péné- trant à sa suite par un étroit couloir, on entrevoyait à gauche, à travers des portes mal fermées, une petite cuisine dont les fonctions Paraïissaient bien réduites à une sinécure, et une autre pièce qui lui servait à la fois de chambre à coucher et de magasin pour son herbier. Mais on ne pénétrait qu'à droite, dans son cabinet de tra- vail, pièce d'angle éclairée par deux fenêtres à l'ouest et au sud. Celte dernière donnant sur des terrains vagues lui assurait une belle lumière pour son microscope, placé sur une table ronde au milieu 220 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de la pièce, tout près de la cheminée, où en hiver il entretenait un maigre feu avec des débris de bois. Sa loupe à dissection, sa petite case à réactifs étaient sur une table devant la même fenêtre, accompagnées d’un aquarium d'appartement, où il nourrissait sans eau, sur quelques branchages, de petites rainettes vertes rapportées \ des bois de Meudon. Un petit canapé pliant et une commode oceus paient deux coins. Le seul ornement de sa cheminée était une petite pendule en bois léger garni de coquillages, escortée ordinairement de sa montre, de quelque menue monnaie destinée aux dépenses du ménage, et de quelques reliefs de ses repas attendant le souper du soir, bouteille de vieux Bordeaux ou de vieux Bourgogne, flacon de cerises à l’eau-de-vie, mandarine émergeant de son papier pelure; ces objets envahissaient aussi quelquefois sa table de travail. Le tout, cheminée, table, meubles, était inondé d’un déluge de livres non reliés, de brochures, de lettres, d'échantillons, de cartons d'her- bier éventrés et retenus par des ficelles ; le pied des murs restés libres avait subi le même envahissement jusqu’à la hauteur de la main. Au milieu de ce chaos, il savait toujours, avec une sûreté : de mémoire étonnante, retrouver en quelques instants la brochure, 0 l'échantillon, la correspondance qu'il voulait vous montrer. En dehors de leurs pérégrinations fréquentes, ses ouvrages de fond étaient remisés dans un placard situé entre sa cheminée et lune de ses fenêtres, devant lequel il se tenait assis pour travailler ou Le pour recevoir ses visites. ni Quand on avait pénétré dans cet intérieur on se demandait, ave anxiété, comment son hôte pouvait pourvoir aux nécessités maté rielles de la vie, pour lesquelles d’ailleurs il professait le plus sou verain dédain; et même on craignait qu'il n’eût pas les moyens pécuniaires de se procurer plus de confortable. Néanmoins il avait . toujours repoussé les offres qui lui avaient été faites pour améliorer sa position, disant qu'il n’en avait pas besoin. On raconte qu'un de ses correspondants, qui lui demandait de nombreuses détermina- tions, ne voulant pas abuser de sa complaisance inépuisable, _enveloppait parfois dans des billets de banque les échantillons que : le savant avait exprimé le désir de recevoir pour son herbier; le maître gardait les échantillons, mais renvoya toujours scrupuleu- sement les billets. Les conjectures auxquelles on pouvait se livrer ont d’ailleurs été confirmées par l’événement, car on a trouvé chez ne LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 291 lui une petite fortune. Seulement il paraît que les billets de banque auraient cru déroger à leur dignité d'instruments de circulation, s'ils n'avaient pris part au vagabondage général qui affectait chez lui tout ce qui avait figure de papier; on en a trouvé un peu partout. Quant aux détails de la vie matérielle, il n’était pas aussi abso- lument insoucieux et abandonné qu’il pouvait ou voulait peut-être le paraître. Pendant plus de trente ans, une honnête ménagère du voisinage venait quelques heures par jour prendre soin de son inté- rieur, l’aider bien souvent dans l'organisation de ses collections et lui préparer l’unique, mais substantiel repas qui terminait ses journées de travail. Elle profitait de ses absences en ville, au risque d’un orage au retour, pour secouer un peu la poussière et corriger un peu le désordre de sa table de travail. C'est elle aussi qui l’a soigné avec un grand dévouement pendant les longues maladies qui ont nécessité plusieurs fois son séjour dans diverses villes d’eau et ont valu à la science des monographies locales infini- ment précieuses. Dans les dernières années de sa vie, c’est, ainsi qu'il me l’a dit, dans un établissement du centre de Paris, sur la rive gauche, qu'il allait tous les matins prendre le repas solide qui lui suffisait pour la journée. Il pourvoyait lui même aux autres Collations frugales qu’il faisait chez lui, et, chaque jour, hiver Comme été, on le voyait dès sept heures du matin, avec son cabas et sa boîte au lait, sortir pour faire son marché. Une certaine obscurité planait toujours sur l’ensemble de sa Carrière. Car il n’était pas expansif pour ce qui le concernait; très ombrageux, au contraire, sur tout ce qui tenait à son indépendance Personnelle et sur toute question où il aurait cru voir uue curiosité indiscrète, il tenait à distance ceux mêmes qui le voyaient le plus familièrement et qui savaient fort bien, avant de l’expérimenter par eux-mêmes, qu’une parole imprudente amèperait une rupture immédiate. On n’a pu connaître la première moitié de sa vie que Par les renseignements apportés de sa patrie par M. le professeur Eliving, son successeur médiat dans la chaire de botanique de l’Uni- versité d’Helsingfors, venu à Paris pour prendre possession de sa Magnique collection. Il est né à Uleaborg. dans le nord de la Fin- lande, le 2 janvier 1822; son père était négociant dans cette ville. C’est en 1839, à l’âge de dix-sept ans, qu'il se rendit à l’Université d'Helsingfors pour y étudier la médecine et les sciences naturelles; 222 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE il y conquit le grade de docteur en médecine en 1847; c’est le séul ; titre dont il se soit jamais prévalu dans ses nombreuses publi- cations. Pendant cette période d'études, il se fit remarquer par un zèle ardent pour les recherches d'histoire naturelle ; il contribua très activement aux travaux de la Société Pro fauna et flora Fennica. 1 fit de nombreuses excursions dans toute la Finlande. Ses premières publications eurent pour objet l'entomologie; il étudia les fourmis et les abeilles, sur lesquelles il écrivit encore en 1856; si bien, m'a-t-il dit, que lorsque plus tard il fut candidat à une chaire de botanique, on lui objecta qu’il était surtout zoologiste. Néanmoins, déjà dans cette période, il avait distribué de nombreux fascicules de plantes de son pays: et la botanique phanérogamique ne cessa jamais de l’intéresser, ainsi qu’en témoigne le Catalogue qu'il publia : en 1859 sous le titre « Herbarium Musci Fenniæi ». Il s’est plu, ‘ jusqu’à son dernier jour, à suivre dans le fouillis de son petitjardin | | | À de six mètres carrés, abandonnées autant que possible à leur végé- à tation naturelle, des fougères et quelques plantes rustiques rappo à tées par lui de ses excursions. Pourvu du titre de docteur, il vint en France, à Paris, pour se perfectionner dans l’étude des sciences naturelles, et spécialement dans celle des lichens, pour lesquels sa vocation s’accentuait de plus en plus. Il y fit de longs séjours de 1848 à 1859. C’est au labo- ratoire du Muséum qu'il connut Tulasne, dont la direction lui fut très précieuse et pour les ouvrages duquel il professa toujours là plus grande admiration. Cette période est celle où il conquit ue la science lichénographique une place prépondérante et désormais indiscutable. Dès lors, il posa les bases de sa classification générale des lichens, qu’il suivit depuis dans tous ses ouvrages et que, Cet hiver encore, il se réjouissait de voir adoptée par un auteur amé- ricain de préférence à celle de Tuckermann, jusque-là suivie par les naturalistes de cette région. Dès lors, il préparait, par de Savantes Monographies sur les Arthonia, les Caliciées, les Pyrénv carpées; par ses études sur plusieurs flores exotiques, son grand Ouvrage d'ensemble, Synopsis methodica lichenum, dont le premier volume a paru en 1858, mais, malheureusement, n’a eu qu'une suite insignifiante par rapport à l’immensité du travail entrepris En même temps, il apportait, après tant d’autres savants, sOD COR tingent à la connaissance de la Flore française par des travaux Su LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 223 les lichens du midi de la France, des Pyrénées, de l'Algérie, et les résumait dans un tableau d'ensemble, enrichi de beaucoup de des- criptions d'espèces, sous le titre : Prodromus lichenographiæ Galliæ et Algeriæ (1857). Son pays le rappelait en 1857 et lui confiait la chaire de bota- nique à l'Université d’Helsingfors, pour laquelle il réunissait tant de titres. Ses nouvelles fonctions ne le détournèrent pas de ses études sur la lichénographie générale et sur la flore française, mais elles ramenèrent plus particulièrement son attention sur celle des régions qu’il habitait et nous valurent le seul ouvrage complet qu'il ait publié avec la description détaillée de toutes les espèces, ses Lichenes Scandinaviæ (1861), suivis un peu plus tard des Lichenes Lapponiæ orientalis (1866). L'entente ne dura pas longtemps avec ses collègues de l’'Uni- versité. Une organisation, qu’il considéra comine une atteinte aux droits traditionnels attachés à sa chaire, une difficulté d’admi- aistration intérieure amenèrent sa démission. Il quitta son pays en 1863 et vint définitivement se fixer à Paris, où il vécut dans un iso- lement croissant, ainsi qu’on l’a vu ci-dessus. Le seul fait saillant de cette longue période de trente-six années fut l'attribution du prix Des Mazières, qui lui fut décerné en 1868 par l’Académie des Sciences de Paris et qui fut la consécration des immenses services rendus par lui à la lichénographie. Son activité scientifique ne se ralentit pas, et l’on peut voir, par la liste de ses ouvrages qui termine celte notice, que presque chacune des années de cette longue période fut signalée par une ou plusieurs publications sorties de sa plume. La plupart de ces travaux portent sur des lichens exotiques, qui lui étaient adressés de toutes parts. Il faut seulement signaler Comme appartenant à la lichénographie générale : d’abord le com- Mmencement du second volume du Synopsis methodica lichenum, arrêté malheureusement à la page 64, avec une planche (1888), puis des monographies sur les Stirtées (1868), sur les Ramalina (1870), Sur les Peltigérées (1884); enfin les innombrables descriptions d'espèces nouvelles, contenues dans quelques recueils périodiques, notamment ses Addenda nova ad lichenographiam Europæam dans le Flora de Ratisbonne (47 suites, réparties sur 34 années, 1855- 1887). Ce qui nous intéresse plus particulièrement, ce sont ses nou- velles contributions à la connaissance de la flore de notre pays: — 224 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Observata lichenologica in Pyrenœis orientalibus (1873), recherches faites à l’occasion d’un séjour chez notre regretté Naudin, dont la vigne est souvent citée comme station de nombreuses espèces, «in. vineâ Naudini », et complétées plus tard par un séjour à Amélie-les- Bains: Lich run orientalium, observatis novis (1891) (1); — et Lichens des environs de Paris (1896) avec le supplément paru l’année suivante. Cet ouvrage, important malgré sa brièveté relative (142 et 20 pages), contient la diagnose de nombreuses espèces, et généralement au moins quelques mots caractéristiques sur les espèces qui ne sont pas décrites; par malheur ces explications ne sont accessibles qu’aux initiés déjà fort avancés dans l'étude des lichens. C’est le travail le plus considérable auquel Nylander ait . consacré ses dernières années, avec des catalogues des lichens | d’Annobon et des îles Azores, publiés en 1896 et en 1898, et une . 7 étude qu'on à trouvée manuscrite sur les lichens de Ce IE fin des récoltes rapportées par l’ expédition de la Véga. On voit qu’il avait gardé toute sa puissance de travail, et ‘outil | ses facultés intellectuelles. En même temps que la vue et l'ouie a étaient parfaitement conservées, sa mémoire était encore étonnante et son coup d’œil merveilleux ; on n’avait souvent pas le temps de développer un échantillon avant qu'il ne le saisit avec une vivacité - toute juvénile pour y signaler une espèce nouvelle ou une forme rare. Cependant depuis un an ou deux, il se fatiguait plus vite, 4 ceux qui lui demandaient des déterminations s ’apercevaient qui He ne fallait pas trop prolonger les séances : et l’hiver dernier il se plai: gnait lui-même que son cerveau ne fonctionnait plus, que les noms ne lui revenaient plus aussi facilement. On avait bâti devant ss fenêtres une maison de cinq étages, et le travail au microscope lui était interdit pendant tous les jours sombres: d'autant plus qu'il n'avait jamais voulu changer la platine de son instrument percée d'un orifice presque imperceptible. Cette gène avait beaucoup découragé et attristé ses derniers mois. Il s’est éteint sans maladie, F ü i (4) I est ce pré ceux qui veulent étudier nos lichens français és constater que second o vrage, après 23 pages consacrées à de nouvelles récoltes, Sr sexes (avec de légères modifications) le LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 223 et, on peut le croire, sans souffrances aiguës, sans même avoir été alité, le 29 mars 1899, à l’âge de soixante dix-sept ans. Sa collection, qui est d’une richesse sans pareille, et qui renferme les types de plusieurs milliers d'espèces créées par lui, sera perdue pour la France. Il l'avait depuis vingt ans cédée à l’Université d'Helsingfors, moyennant une rente de douze cents francs, qui venait ajouter un appoint notable à sa petite aisance. Cependant M, le professeur Elfving a bien voulu me promettre que la perte ne serait pas pour nous absolument irréparable, et que les précieux échantillons seraient généreusement communiqués aux savants qui en auraient besoin pour leurs études. Nous en remercions par avance la grande Université Finnoise. Le moment n’est pas encore venu de porter un jugement d’en- semble sur l’œuvre du professeur Nylander; je ne me croirais pas d'ailleurs une compétence suffisante pour le faire. Mais il ne paraîtra pas inopportun d’en donner un aperçu général, accom- Pagné de quelques observations et de quelques souvenirs per- Sonnels, comme pour sa biographie. Il a fait faire un pas immense à la connaissance des lichens, qui malgré tant de travaux antérieurs présente encore un si vaste Champ à nos investigations; et il a été l’une des plus bautes auto- rités, peut-être la plus haute autorité du siècle, en cette matière. Mais ce n’est pas surtout vers l’étude de leur anatomie ou de leur Physiologie générales qu'il a tourné les efforts de sa vaste érudition et de son esprit puissant; le rôle qu'il s’est donné a été plutôt de faire connaître toutes leurs formes infiniment diverses, d'en décrire les nombreuses espèces ou variétés, et d'en déterminer la classifi- Cation. Sur l'anatomie générale, il s’en est à peu près tenu aux travaux de Tulasne (1), dont il avait reçu les conseils et la direction lors de ses premiers séjours à Paris; et c’est encore cet ouvrage qu'il me montrait avec admiration et me recommandait comme fondamental, presque comme représentant le dernier mot de la Science, dans une de mes visites de cet hiver. Non seulement il n'a Pas été soucieux d’étendre plus loin ses propres recherches; mais il n’a même pas admis que l’on püt s’efforcer de trouver quelque . (1) Mémoire pour servir à l'histoire organographique et physiologique des lichens. Paris, 4852: jn-8e. | ; ee Rev. gén. de Botanique. — XI. Le . - 226 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE chose au-delà; ces analyses répondaient suivant lui à tout ce q il voyait à son microscope. Spécialement, il n’a jamais voulu recon, naître qu'il y eût rien de sérieux dans les travaux relatifs à a théorie algofongique. Cette doctrine de la symbiose d’une algue et d’un champignon lui apparaissait comme un attentat à ce qu'il appelait l'autonomie des lichens, c'est-à-dire comme une usurpation sur une partie du champ de la science dont il avait fait son fief, en d’autres termes comme un acte d’hostilité personnelle. La hantist du Schwendenérisme, manifestation aiguë d’une prédisposition géné : rale à l’idée fixe de la persécution, a empoisonné tout le dernier tiers de son existence et n’a pas peu contribué à l'isolement où il : s'était réduit volontairement. I] revenait sans cesse sur ce sujet dans ses conversations, dans ses écrits. On pourrait presqué dire | qu’il n'existe pas un seul ouvrage de lui de quelque dimension, Ë ? qui ne contienne une ou plusieurs sorties contre la doctrine abhor- rée. Il ne manquait pas une occasion de cribler ses adversaires d'épigrammes qu'il prenait pour des arguments et qui n'étaient souvent que des pétitions de principe, ou de répéter les afirma- tions et les considérations, suivant lui décisives, par lesquelles il pensait écraser l'ennemi. Comme exemple de ses procédés, On peut citer le passage suivant extrait d’une note dans le Flora de 1887, page 132; je le traduis pour la commodité du lecteur. À prop®, d’un lichen vitricole, il écrit : « A travers le support transparent, traversé par la lumière, on peut observer toute l'évolution du thalle et les gonidimies (gonidies composées) naissant dans Sa texture même. Quoi de plus sot que cette invention schwendenérienlé, venant raconter que les licheno-hyphes saisissent (en allemand greifen) les algues errant aux environs, ce que jumais personne és vu ni ne peut voir; un pareil mouvement physiologique est absolu : .ment inconnu et contraire à da nature des Lichens dont les ile ments n’ont rien de disposé pour saisir, Qu'ils ne veuillent et ne puissent rien de pareil, c’est une vérité manifeste pour quiconque est instruit en ces matières. Ceux qui viennent parler de champ” gnons lichénogènes, d’hyphes provoqués par une irritation mysté- rieuse, discernant subtilement les « Algues », de gonidies Sè pro menant dans les profondeurs du thalle, excellent sans doute Pa une suprême témérité. Ce ne sont que des rêves insensés que Jon décore ainsi du nom de science. Monsieur G. Bonnier a atteint LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 2927 comble de la gloire schwendenérienne en fabriquant des lichens avec des mousses, et il faut vivement regretter que cette mer- veilleuse fabrication ait cessé aussi vite. » Non seulement il bataillait sans cesse de sa plume pour com- battré l’erreur fondamentale qui tendait à dégrader ses végétaux de prédilection, mais il cherchait avec un prosélytisme ardent des auxiliaires parmi tous ceux qui recouraient à ses conseils; aux auteurs, qui publiaient sous ses auspices les espèces déterminées par lui, il imposait toujours une déclaration en faveur de sa théorie. On ne saurait rien voir de plus instructif à cet égard que les préfaces des trois ouvrages de Lamy de La Chapelle contenant le Catalogue des lichens du Mont Dore et de la Haute-Vienne (1880), son Supplément (1882) et l'Exposition systématique des lichens de Cauterets et de Lourdes (1884) ; chacune de ces préfaces renferme une nouvelle cé ee les doctrines DÉRVOIRIVSSS et l’auteur présente ces t d’un «devoir bien doux » (1). J'ai dit plus haut. à que éoité préoccupation obsédante avait été la Cause de son isolement final. En effet, en 1873, Ad. Brongniart eut limprudence impardonnable d’insister avec une certaine chaleur Pour qu’il prit connaissance de la magistrale étude de M. Bornet, Recherches sur les gonidies des lichens. Nylander répondit qu’il ne lisait pas ces insanités, emporta son microscope, et ne remit plus les pieds au Muséum, laissant inachevé le précieux travail de détermination dont il était chargé sur la riche collection de ce Srand établissement scientifique. — Vingt ans plus tard, ce mème travail fut l’occasion d’une autre rupture. M. l'abbé Hue publiait son grand ouvrage sur les lichens exotiques déterminés et décrits par W. Nylander, et tirés pour la plupart des collections du Muséum ; un illustre successeur de Brongniart dans sa chaire de botanique eut le malheur, en présentant cet ouvrage au public, de Parler au début de sa préface de la théorie reçue aujourd ‘hui dans la science. C’en fut assez pour que le savant ombrageux voulût ignorer à jamais cette publication, consacrée pourtant tout entière à l'honneur de ses travaux ; le froid et Ja méfiance détendirent peu à peu ses rapports jusqu'alors bienveillants avec l’auteur. — Enfin tout récemment, en 1898, c’est pour avoir refusé de faire dans une à (1) Supplément, p. 2. 228 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE préface une déclaration catégorique én faveur de l’autonomie, Si tendrement choyée, que le frère Gasilien se vit fermer la porte qui avait été hospitalière pour lui seul pendant huit années. La recom- mandation adressée par le maître à la Société Linnéenne de Bor- deaux pour la publication de l’ouvrage fut retirée ; il perdait dès u lors toute valeur, quoiqu'il eût été fait uniquement sur les déter- … minations du savant impérieux. Et celui-ci a cru jusqu’à son dernier . jour en avoir empêché l'impression. On eut la charité de ne pas le is détromper. LISE L'œuvre de Nylander a été immense en ce qui concerne la détermination des espèces : elle laissera dans cet ordre d'idées des traces profondes et ineffaçables. Trois traits d'intérêt général-sont surtout à relever dans les progrès qu'il a fait réaliser à la science, Ce sont : sa classification générale, l’étude des spermogonies, comme élément de groupement des espèces, et l'emploi des réactifs. Sa classification d'ensemble a été arrêtée dans deux mémoires parus en 1854, et depuis il l’a toujours suivie dans toutes ses à publications, sauf quelques corrections de détail dont la dernière . est encore indiquée dans son supplément aux lichens de Paris, €R _ Ou gonimies, dont l’auteur ne méconnaît pas l’analogie avec les algues, mais encore l'élément gélatineux, caractéristique de nom° breuses tribus de cette classe. À l’autre extrémité de l'échelle des lichens sont placées les Pyrénocarpées, qui sont considérées comme se rapprochant le plus des champignons, et qui contiennent, dans ses ouvrages, de nombreuses espèces et même plusieurs genres chez qui l’existence d’un thalle à gonidies est problématique et dont par conséquent la nature fongique peut paraître assez probable. Dans l'intervalle entre ces deux familles extrêmes, s'échelonnent toutes les autres, en commençant par celles dont le thalle est le Plus développé, d’abord par les thalles étendus en longueur, fruticuleux ou en lanières; les lichens fruticuleux se reliant par les caliciées munies aussi d'une tigelle, à la division précédente. Puis viennent les thalles foliacés, étalés horizontalement, mais ne tenant # . LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 229 support que par des rhizines bien visibles. Et enfin se placent les lichens crustacés, étalés aussi horizontalement, mais adhérant intimement au support par leur substance même, par le prolonge- ment des hyphes dans les interstices microscopiques de l’objet qu'ils recouvrent ; et, par suite, complètement dépourvus de cortex inférieur. Mais, si la forme extérieure du thalle, liée d'ailleurs étroitement à sa structure intime, a eu jusqu'alors une importance décisive, dans les divisions ultérieures elle perd aux yeux de l’auteur toute valeur systématique, on ne s'explique pas bien pourquoi. Non seulement, il ne tient aucun compte de la forme plus ou moins définie du thalle à son pourtour, ni de la présence de lobes, quelquefois relevés, et en partie cortiqués à leur surface inférieure ; les Squamaria, les Placodium, les Psora, les Toninia des anciens auteurs, sont indistinctement confondus dans les Lecanora et les Lecidea. Mais encore il refuse depuis 1882 (1), une valeur décisive, au point de vue de la classification, à la présence ou à l'absence d’un rebord thallin, qui fondait autrefois la division entre les Lécanorées et les Lécidées. 11 est frappé de la difficulté qu’on éprouve souvent à ranger une espèce dans l’une ou dans l’autre de ces divisions. En conséquence, il prend le parti de n'en faire qu'une seule famille, une seule tribu suivant sa nomenclature, celle des Lecano-lecideei. Cette tribu tout à fait démesurée renferme plus de la moitié des lichens ; elle est divisée en six sous-tribus, et en quatorze genres, dont quelques-uns fort pauvres en espèces, de sorte que les deux genres Lecancra et Lecidea restent immenses. Le savant maître écarte en eflet impitoyablement tous les anciens genres admis par ses prédécesseurs et fondés, soit sur les formes définies du thalle, soit sur la forme, la couleur et les divisions des spores. Les caractères tirés des spores ne sont bons suivant lui ue pour former des groupes d’espèces, des stirpes, comme il les appelle, en se combinant avec d’autres, tels que la forme des para- physes et surtout, dans la plupart des cas, avec celle des sperma- ties et des stérigmates. Ce mécanisme, ce jeu respectif des spores avec les spermaties, considérées par lui comme représentant indu- bitablement 1’ organe mâle, rappelle un peu la nomenclature tout artificielle de Linné : pentandrie monogynie: diandrie heragynie, (1) Note dans le Flora, p. 457 et 458: v. Hue, Addenda nova, p. 61-62. 230 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE etc. Mais le plus grand malheur pour ceux qui veulent se servir, des ouvrages inspirés par cette méthode. c’est qu'il est horrible | ment difficile de se rendre compte de ce qu’il entend par telle ou. telle de ses stirpes. Le plus souvent elle se trouve désignée parle nom d’une espèce type : stirps Lecanoræ saricolæ, stirps Lecanoræ, diphyes, stirps Lecideæ rivulosæ, etc.: et naturellement, comme cette espèce type est supposée connue, on ne trouve aucun rudiment de. description à côté de son nom: les espèces affines bénéficient au, moins de quelques mots de définition: ne fût-ce que par rapportà la première; mais sur celle-ci pas un mot (1). Il faut alors recher-. cher ce qu'est ce type soit dans les ouvrages antérieurs de l’auteur, soit dans ceux de ses devanciers en remontant à Acharius et même : au-delà; et il y a lieu encore de se demander ce qui, dans la pensée | de Nylander, restait de ce type primitif après les innombrables retranchements qu'il lui avait fait subir pour créer de nouvelles espèces. Pour la facilité des recherches, ce procédé des stirpes vaut à peu près ce que valent les moyens mnémoniques où il suffit de penser à quatre choses pour s’en rappeler une. Il est impossible : d'utiliser ses ouvrages sans être déjà profondément versé dans BR Connaissance des lichens, et sans être escorté de l’attirail de toute une bibliothèque fort encombrante, et, ajoutons-le, fort coûteuse à raison de la rareté des volumes qui doivent la composer. Je mels en fait qu’il n’y à pas en France cinq personnes, assez bien armées “ Pour faire une détermination de toutes pièces avec ses Lichens d&d Paris dont il a cependant voulu faire un ouvrage élémentaire (2. Et pourtant, c'est seulement en s’adressant à des débutants, pet | outillés pour les recherches savantes et prolongées, qu’on peut espérer susciter à la science des adeptes et faire éclore de nouvelles 4 Cire PE 22 sL HAE PR TELE ÿ A tr Nr Sd -+0 PR ter Er KE ns 1) M. l'abhé Bus à dans ses nivanle résumés de l’œuvre de Nylander sur r les sr d'Europe et sur jee LORS, à rendu à ses lecteurs l'immense service de s les travaux de l’auteur; mais toutes D miser . joui de cette re ; pour ‘les Verrucaria notamment, il faudra remonter aux Lichenes Scandinaviæ, assez complets sur ce point. . (2) Le fait suivant montre Sr. illusions il ds a à cet égard. Dansume excursion qu’il a voulu faire, au . dans la riche localité de . andy, près Corbeil, et qui est la dernière rit de sa vie, il s'indignait qu’un de n nos compagn ons n'eût pas ap es Sur de Ar ses Lichens de Paris, nouvellement a et se fût muni d’un petit ouvrage . “ri taire. Peu s’en est fallu qu’il ne refusät de nuire à aucune de ses Le LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 231 générations de savants. Après tout, il ne se souciait peut-être pas beaucoup de provoquer des vocations de ce genre, et il n'aurait pas été fâché que l'échelle fût tirée après lui. L'emploi des réactifs comme moyen de séparer les espèces est une invention absolument propre au docteur Nylander ; avant lui Westring ne s’en était servi que pour les classer au point de vue industriel (1). Cette découverte a rendu les plus grands services à la science de la lichénographie ; elle permet notamment de nommer des thalles stériles, et de distinguer des espèces mal ou incomplète- ment caractérisées, alors-que sur des échantillons meilleurs on a vérifié la certitude des réactions. Il est au contraire beaucoup plus délicat de fonder une espèce uniquement sur la différence des réactions, alors que tous les autres caractères anatomiques et même physiologiques sont identiques. En tout cas, il faudrait qu’il fût bien établi (ce que l'expérience ne vérifie pas toujours) qu'un même individu ne donne pas une réaction dans l’une de ses Parties, alors qu’une autre de ses parties, dans un organe de même ordre, reste insensible à l'application du mème liquide : qu’il ne se montrera pas sensible à tel agent pendant une période de sa végétation, insensible pendant une autre. Les fleurs, comme les tulipes, qui sont vertes quelques jours avant de se parer des plus vives couleurs, les feuilles qui rougissent à l’automne, nous montrent quelle faible et rapide variation il faut dans la composi- tion chimique d’un organe pour produire une impression différente Sur notre rétine. Pourquoi ce qui est vrai sous l'influence des agents naturels ne se produirait-il pas également avec l'intervention des ageats chimiques dont nous disposons? Souvent l’'accumula- tion des éléments nécessaires à une végétation prochaine remplit certains organes d’une substance de réserve que révèleront les réactifs, telle est la coloration bleue que donne l’amidon sous l’action de l’iode, En hiver, les troncs de nos arbres sont riches en amidon Qui disparaît en été; la réaction par l’iode ferait done du même individu deux espèces différentes suivant les saisons? Il n’est pas inutile de remarquer que, pour les lichens, ces alternances ne sont Pas aussi faciles à vérifier ; car les périodes d’activité ou d'inertie dans la végétation sont réglées, non pas d’après l'ordre régulier (1) Voir sur ce point la préface des lichens de Cauterets et de Lourdes, de Lamy de La Chapelle, p. XII. 232 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des saisons, mais d’après les alternances capricieuses de l'humidité ou de la sécheresse. Peut-être l’auteur de cette précieuse découverte s'est-il laissé quelquefois griser par les charmes de son invention. En tout cas nous devons nous garder, non sans sourire quelque peu, de l’enthousiasine naïf des néophytes, tels que le Rev. Leigh- ton en Angleterre, qui, trouvant dans les articles du Flora de longues listes d’espèces, de Parmelia par exemple, classés par le maître suivant qu’elles donnaient telle ou telle réaction, parce que l’auteur voulait donner un résumé d'ensemble de ses obser- vations, ont cru qu’il leur proposait là une classification scientifique définitive, et ont suivi servilement le même ordre dans leurs ouvrages, mettant aux deux extrémités d’un même genre deux rélour ; mais le fait est relativement peu commun. Je ne saurais terminer cette notice sans dire quelques mots du reproche qui lui a élé souvent adressé d’avoir multiplié les espèces à en nombre intini, d’avoir par là encombré le terrain de la science espèce, parmi celles du monde entier, n'avait jamais été décrite, ou de signaler ses ressemblances et ses différences avec ses congé nères. De fait, il y a peut-être maintenant un seul homme ® France qui soit en état, par sa vaste érudition aidée de sa riché demandais s’il allait créer une espèce pour un spécimen qui présel _ lait quelque nouveauté : « Qu'est-ce que cela peut me faire de CF LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 233 : ou de ne pas créer une espèce de plus ? Je n’y attache aucune impor- tance ». Le frère Gasilien, qui l’a fréquenté si longtemps, a constaté la même indifférence au cours de la notice qu’il a consacrée au maître dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux : « Du reste, il attribuait plus ou moins d'importance à la distinction entre espèce, sous-espèce, variété, et dans ses ouvrages, quelquefois dans le même, il a employé pour la même plante l’une et l’autre de ces dénominations. Quand on l'interrogeait sur la valeur de certaines espèces, même lui appartenant, il répondait souvent [non sans quelque pointe d’impatience] : Je ne vous dis pas que c’est uné bonne espèce, une espèce de premier ordre... C’est nouveau ; c’est distinct ; il faut un nom.» — Il suffit d’ailleurs d'ouvrir un quel- conque de ses ouvrages pour trouver, en quelque sorte à chaque Page, après un nom de lichen, imprimé avec les mêmes caractères que toutes les autres espèces, avec un numéro d'ordre comme les autres, ces mots : « vix subspecies prioris », « vix nisi varielas prioris ». Ces expressions, on les retrouvera également, à tout instant, dans les Addenda, où M. l’abbé Hue a résumé ses articles du Flora. Enfin, dans cette dernière Revue, j'ai relevé un passage bien caractéristi- que et tout à fait formel sur ce point. Il écrit dès l’année 1865, au n° 14, page 209, de ce recueil : « Dans les numéros 1 et 10 du Flora de cette année, j'ai défini un nombre assez notable de Lecidea ; mais il faut noter qu’elles ne constituent pas toutes des espèces propres, aulonomes, mais qu’elles peuvent plutôt être considérées comme quelques formes particulières rangées sous les espèces déjà connues _€t auxquelles elles sont comparées. » Cette déclaration catégorique n'a pas cessé d'être vraie dans toute la suite des travaux du maître. On peut se demander s'il n’a pas quelquefvis perdu de vue ce qui vient après ce passage : « Il semble peu utile de trop s’adonner aux distinctions ; car ainsi on tombe dans un chaos trompeur d'états accidentels qui ne représentent rien de typique, rien qui mérite une description spéciale, et qui naissent dans la classe des Lichens plus facilement que dans aucune autre, fournissant une occasion très riche de mettre en avant une infinité d’inventions nouvelles. C'est ainsi qu’on prépare la ruine de la science sérieuse, par l'excès en Quelque matière que ce soit et par la préoccupation de choses étran- sères à la vérité. 11 ne faut distinguer que les objets vraiment dis- : lincts ; quant aux faits accidentels et atypiques, il faut les rejeter 234 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ou les ramener à leurs types ». Cette déclaration de principe pouvait- elle faire prévoir ces innombrables espèces, fondées uniquement, par exemple, sur une nuance de l’épithécium ou de l’hypothécium, ou sur les dimensions des spores. L'emploi absolu de ce dernier caractère est d’autant plus singu= lier que bien souvent les chiffres qui donnent ces mesures chevau- chent les uns sur les autres (1), et que les mêmes mesures n6 sont pas toujours données pour la même espèce dans les difiérents ouvrages du même auteur (2). Cette dernière observation tendrait à faire croire que le savant infatigable s’est préoccupé surtout de décrire avec la plus grande sincérité ce qu’il voyait dans chacune de ses observations ; sans se préoccuper de les rapprocher et de les synthétiser entre elles. Ecrasé par le nombre immense des maté riaux qui lui arrivaient de toutes parts, il a tenu à ne laisser perdre aucun des documents qu’il y trouvait, à les emmaganiser pour les chercheurs à venir. Il n’a pas eu la volonté de délimiter rigourel sement les confins des espèces, qu'il savait discerner avec ne coup-d'œil merveilleux au milieu des échantillons observés. La re moisson qu'il a accumulée est immense: elle attendra peut être Éoic encore longtemps la main vigoureuse habile à la battre, à la CM bler et à la présenter assimilable aux lèvres qui ne sont pas encore accoutumées à la nourriture des dieux. (1) Ainsi, pour le Lecidea contigua Fr., les spores sont données comme bee Ve de 16-25 y sur 8 à 12, et le microspora Nyl. est décrit comme en tout semblable, . sauf que les spores ont 42 à 17 u dans un sens et 6-8 dans l'autre. de (2) C’est ainsi que pour le Verrucaria nigrescens, j'ai relevé les chitires ni i vanis : 18-2%5X8-12 dans les Lichens de Paris, p. 118; 23-27X12 15 dans les PRE, U nées-Orientales, observ, nouv., p. 86; et 25-38X15-18 dans le Supplément er : Lichens de Paris, p. 10. Dans le dernier passage seulement, l’auteur nous . que les di j des sp de cette espèce sont très variables. En efiet, M. l'abbé à Hue note 13 mesures différentes relevées par lui-même |£ichens d'ailes. . Bains, p. 43) et en signale 40 dans Arnold. Mais dans les autres ouvrages Nylander, on pourrait croire que les dimensions données font partie de la tion générale de l’espèce et lui appartiennent d’une manière absolue. Il en €$ & S E | | 1859 ; 1862. LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 235 PUBLICATIONS DU PROFESSEUR NYLANDER Observationes aliquot in Synopsin lichenum Holmiensium. Animadversiones circa distributionem plantarum in Fennia. . Conspectus floræ Helsingforsensis och collectanea in floram Ca relicam., . Collectanea re in Gallia meridionali et Pyrenœæis. Bota- niska Notize À Hebie eds site nonnullæ ad Synopsin lichenum Holmien- sium. Holm . Étude sur les Lichens en dune se Soc. sc. nat. de Cherbourg. Essai d” s Lichens. /bid. (2mémoires). Sur les fascicules des lichens LC publiés par le D' Hcpp. Bull. Soc. bot. de France (1 . Additamentum in floram cryptogamicam Chilensem, quo Liche- ot. nes præcipue saxicolas... Ann.s at. . Essai sur l'histoire natufells de PArchipel de Mendana par Jardin; — Lichens. Mém. Soc. sc. nat. de Cherbourg. Synopsis du genre Arthonia. Ibid. Genera familiæ Apidarum — Heriades. 1bid. die ses formicides de France et d'Algérie. Ann. des sc. nut. de Par + agi calicieorum (Frenkel. . -) so Lichenographiæ Galliæ et Algeriæ, Soc. Linn. de Bordea . nb générale des Lichens. Soe. sc. nat. de Cherbourg. Expositio synoptica Pyrenocarpeorum. Soc. acad. de Maine- et-Loire. Synopsis methodica Lichenum ( 1858-1860). Paris; Martinet, impr. Prodromus expositionis Lichenum Novæ Caledoniæ. Ann. Soc. nat. Bot. Dispositio Psoromatum et Pannariarum. /bid. Expositio Lichenum Novæ Caledoniæ. Ibid. Lichenes regionibus exoticis quibusdam vigentes... /bid. - Lichenes adnotati in Armoricà ad Pornic. Paris. : - Additamentum ad Lichenographiam Andium Bolivensium. Ann. Soc nat. Bot. Lichenes Novæ Zelandiæ. The Linn. Soc. Journ. Lichenes Scandinaviæ. Notis. ur Sellesk. pro Fauna et Flora Jennica fœrhandl. (Helsingfors). Quelques remarques à propos des phests ss de Karsten sur une espèce de Cænogonium. Ann. sc. nat. Expositio systematica generis Cœnogonii. Botans Zeit. Leipzig... (1) Observations critiques sur un grand nombre d'espèces. Li 880. Lichenes i insularum Guinee ris. 1890 _ Lichenes Japoniæ (expédition de à Véèa en 1879). Paris. - Lichenes in Ægypto a celeb. Ehrenberg... Bull. Soc. linn. & à .- Synopsis Lichenum Novæ Caledoniæ. Bull. Soc. linn. Normande : Contribuçoes para o estudo da Flora d’Africa : Lichenes. ui : opsis REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. Tylophoron et Parathelium, genera Lichenum nova. Jbid.… Conspectus generis T helotrematis. Ann. sc. nat. Bot . Circa Lichenes Armoricæ et Alpium Delphinatus Re h Soc. sc. Fenniccæ. Lichenographiæ Novo-Granatensis Prodromus. Jbid. Bordeaux. Sur quelques lichens d’Algérie, Bull. Soc. bot. de Fran * Lichenes Lapponiæ orientalis. Notis. ur Sallsk. pro n et Flora fenn. Helsingfors. Lichens du jardin du Luxembourg. Bull. Soc. bot. de France. Circa genus Lichenum Dermatiseum. Bot. Zeit., Leipzig. Lichenes Angolenses Welwitschiani, Bull. Soc. lin de Normand Lichenes Middendorfiani. Saint-Pétersbourg. Reise in den ans serten Norden und Osten Sibiriens. Lichenes Novæ Zelandiæ. Conspectus synopticus Sticteorum. 1bid. Catalogue des plantes des iles Madère et Porto-Santo; Lichens. js Bull. Soc. bot. de France. Note sur les lichens de Porto-Natal. Bull. Soc. linn. de de Normandie. ; Énumération des lichens récoltés par M. Husnot aux Antilles francaises, Zbid. - Recognitio monographica Ramalinarum. bd. . Observata lichenologica in Pyrenæis Orientalibus. 1bid. Nematonostoc rhizomorphoïdes. Bull. Soc. bot. de France. - Lichenes insularum Andaman. Jbid. - Liste des lichens recueillis aux se Saint-Paul et Amsterdam Comptes-rendus Acad. des scien . Lichens rapportés de l'ile Danse Le M. Filhol. 1bid. + Symb. ad Lichenographiam Sahariensem. Ratisbonne. Circa lichenes Corsicos adnotatio. Ratisbonn . Lichenes Insulæ Saint-Pauli. Ratisbonne. - Classification des Peltigérées. Le Naturaliste. Plantas colhidas par F. Newion na Africa MAS ET I. Lie nes. Holda Soc. Broteriuna. methodica Lichenum. Vol. IL, p, 1-164. x or Enumeratio Lichenum Freti Behringi. Bull. Soc. linn. de mandie. Lichenes Fuegiæ et Patagoniæ. y Parmelia perlata. Journal de botani Lichens du Nord du Portugal. W. Nylnniice et Newton. Coi à rs La Malice des lichens, plaquette de LA pages. Paris, 5 janv. © eensium. LE PROFESSEUR WILLIAM NYLANDER 937 1891. Lichenes Pyrenæorum orientalium, observatis novis. Paris. Sertum Lichenææ tropicæ e Labuan et Singapore. Paris. 1896. Lichens des environs de Paris. Paris (1). — Énumération des lichens de l'ile Annobon. Paris. 1897. Supplément aux lichens des environs de Paris. Paris. 1898. Lichens des îles Azores. Soc. Linn. de Bordeaux. Quædam in systema Lichenum addenda, paucis exposuit W. Nylander. Botaniska notiser. Naomk set d ptions d’espèces nouvelles dans le Flora de Ratisbonne, 1855-1887 (34 ans; 47 suites pour les Lichens d'Europe) ou dans The Linn. Soc. Journ. Bot., en collaboration avec J.-M. Crombie. Listes de diverses excursions lichénologiques dans la Feuille des Jeünes Naturalistes, Brebissonia, Le Naturaliste, Bulletin de La Société botanique de France, juin 1891; Bulletin de la Société Linnéenne de aris, n° 16, p. 123-124 ; Verlot, Guide du Botaniste herborisant, Paris, 1866, P. 327-337. - Il faut joindre aussi à ce Catalogue les ouvrages qui ont été faits au moins, pour la plus grande partie, sur ses déterminations, tels que : Catalogue des lichens du Mont-Dore et de la Haute-Vienne et position systématique des lichens de Cauterets et de Lourdes, par Lamy de la Chapelle. Soc. bot. de France, 1880, 1884. Lichens rares ou nouveaux de la Flore d'Auvergne, Lichens des environs de Saint-Omer, par le frère Gasilien. Journal de botanique, 1891 et 1804. British lichens de Crombie; Londres, 1894, dont les figures jusqu'aux Lecanora exclusivement ont été dessinées à la chambre claire par Nylan- der (voir ses Lichens de Paris, p. 11, en note). Contribution à la Flore des Lichens du Plateau-Central, par le frère Gasilien. Soc. linn. de Bordeaux, 1898 Ent Le ds grands ouvrages suivants ne sont que le résumé d'innombrables articles parus dans les Revues, notamment dans le Flora de Ratisbonne : Addenda nova ad Lichenographiam europæam, a professore W: Nylander, in Flora, ab anno 1865 ad 1888 edita, in ordine systematico disposuit A. Hue, rotomagensis sacerdos. Paris, 1386, 1888 ; i : Lichenes exotici, a Nylander descripti et recogniti, et in herbaric Musœi Parisiensis pro maxima parte asservati; in ordine systematico disposuit A. Hue, rotomagensis sacerdos; avec préface de M. Van Tieghem, Paris, 1888; in. , - (1} Reproduisant dans la Préface l'opuscule de 1866 sur les Lichens du jardin du Luxembourg. REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 ET 1896 Suite). Les formations arillaires sont communes chez les plantes à fruits 4 tion. | On observe dans les Scitaminées une série de développements pro gressifs de lendosperme; chez les Musacées ce tissu est abondant amylacé, sauf l’assise externe (couche à aleurone) chez les Strelitsia; dans les Zingibéracées l’endosperme est peu développé et ne cont bé pas d’assise à aleurone; dans les Cannacées c’est à cette assise ÿ aleurone que se réduit l’endosperme, qui est nul chez les Marantacées: Le développement de la graine chez ces plantes montre en rés que les Scitaminées sont caractérisées par un collier micropylaire, persistance de l’épiderme micropylaire au-dessus du sac embryonna” la présence assez constante d’une arille micropylaire et le développ® t REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 239 est pas de même de celle de leur graine dont HarrsrrôM (1) étudie les variations, Le tégument présente un développement des palissades externes très irrégulier chez les différentes espèces; les palissades . . . internes sont assez semblables partout et contiennent des cristaux 6 d èm nature de l’endosperme qui contient ordinairement de l'amidon, manque assez rarement de résine et présente dans certaines espèces des grains d’aleurone. _ Les arilles des Myristicacées appartiennent à deux types principaux ; les unes enveloppent complètement la graine et ne sont pas divisées, les autres n’entourent pas entièrement la graine et sont formées de ramifications plus ou moins anastomosées ; l’auteur en fait l’anatomie chez les diverses espèces, mais cette étude de détail se prête mal à une courte analyse. O. Burcuarp (2) donne le moyen de reconnaître les graines des différentes espèces de Brassica et de Sinapis dont on tire de l'huile par les seuls caractères du tégument ; ils sont basés presque exclusivement sur la forme et la disposition des scléréides. Sous le nom de cellulose de réserve CooLex (3) comprend les substances qui se fixent dans les parois des cellules de l’albumen et Sont utilisées par l'embryon au moment de la germination; 22 genres de Liliacées, 2 d'Amaryllidées, 4 d’Iridées présentent de cette cellulose de réserve; une étude microchimique montre que cette cellulose n’est pas identique à la cellulose pure, qu’elle est constituée par une subs- tance fondamentale qui a les mêmes propriétés chimiques chez toutes les espèces (sauf peut-être chez les Paris et les Trillium), que les diffé- rences observées, au point de vue des réactions chimiques, chez les diverses espèces tiennent au mélange d’autres matières avec cette substance fondamentale. ’auteur a étudié la digestion de la cellulose de réserve pendant la germination chez le Polygonum, Y'Iris et VAllium ; elle s'opère par les Colylédons. On observe alors de fines gouttelettes d'huile près des Parois ; il n’apparait que peu de sucre; l’amidon n’apparaît qu’à la fin de cette digestion. La cellulose de réserve ne se forme dans la graine u'après la constitution de Yalbumien et d’abord du côté de la chalaze; lle est facilement soluble dans l’eau pour les jeunes graines d’fris, de uris et de Trillium et mème pour les graines bien mûres de Paris. (1) K. Th. Hallstrôm : Vergleichende anatomische Studie über die Samen der Myristicaceen und ihre Arillen (Arch, d. Pharmacie. CCXXXHI, 1895, p. #40- 500, 3 PL.) (2) O Burchard: Ueber den Bau der Samenschale einiger Brassica-und Sinapis-Arten L{. (Journ. f. Landw. XLIV, 18%, 1 PL.) _ )G. E. Cooley : On the reserve cellulose uf the secds of Liliaceae and 0f some related orders (Mem. of the Boston Soc. V, 1805, p. 1-29, 6 P1.). 240 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE son (x) donne des renseignements sur la structure des graines ncratium maritimum; le tégument externe est constitué par des ue. pleines d’air; l’amande ne contient pas trace d’amidon, mais est constituée par des grains d’aleurone et de l'huile; les parois des cellules, à l'exception des plus internes, ne donnent pas la réaction de la cellulose, Ces graines sont dispersées par le vent qui les fait tomber sur le sable ou à la surface de la mer qui les ramène, à cause de leur. légèreté sur le rivage; certaines graines peuvent aussi, en raison de leur ressemblance avec certains coléoptères, être dispersées par les oiseaux. Le tégument des graines de Solanées, étudié par HARTWICH @), appartient à un type très simple; l’épiderme du tégument de l'ovule acquiert seul une différenciation spéciale; toutes les autres assises sont semblables et se lignifient souvent (Physalis Alkekengi, Datura). L'épi- erme a souvent des caractères spécifiques ; l’auteur en suit le déve loppement et montre que l’épaississement des parois latérales etinternes est très variable; dans certains cas, il est assez considérable pour que dans les graines sèches on n’aperçoive plus de cavité; ce sont surtout les variations présentées par cette assise épidermiqué qui permettent | de caractériser les diverses espèces de Solanées par leur graine. ru. M. pion avait cru mentir. par ds observations microscopiques que 1 s parois des cellules cotylédo- naires des Lupins ne constituaient pas une Aénerne; E. HULZE (3) s'élève contre cette opinion el par nn. que ces épaississements contiennent une substance du groupe deshy}> drates de carbone, qui est très différente de la cellulose ordinaire, dis paraît en grande partie pendant la Jérrre de la graine, et doit 4 conséquent être regardée comme une réserv de (4) G. Arcangeli : Sulla ms e sulla disseminazione dei semi del Par an- à ji » P- (2) C. Hartwich : Ueber die ‘Samenschaten dde toits (Fetschrift d. Naturf. Gesellsch. in Zürich, II, De: “ (3) E. Schulze : Ueber die Léllnandbestinasheits der Cotyledonen von Lupinus luleus und Lupinus angustifolius und über ihr Verhalten wahrend des Le vorganges (Ber. d. d. bot. Gesellsch. XIV, 4896, p. 66-72). E (A suivre). M. MoLuuanD. | #25 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant : Th. Clerquin MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (Havabie d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. Adresser les demandes a mandats. etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez JZ. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois arts. Adresser tout ce qui concerne la rédaction -à M. _. BONNIER, héges à la Sorbonne. 15, rue de l'Estrapade, Par. a rendu compte dans les revues spéciales ds. aurages, mémoires ou née dont an eh cad aura été adressé at au Directeur de la -Hevue ss de Bota ur la Sr Re Les auteurs des travaux insérés dans la Revue aa de Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Æevue 7 de Botanique oi. doreur ès sciences. CHAUVEAUD, as rsE __. à l'Ecole udes, que chorus professeur à VEcole de | d°s Hautes- ie s édecine d'Alger. | Cosraxmix, maître e Conlésences € nur, proeur à l'Université de T'Ecoie None Carrie _… _Courix, docteur ès sciences. Boxsien (Gaston), membre de PAcadé- | DAGUILLON, maître de Conférences. à la Sciences Sorbonne. « “os ns | Fe l'Académie des | DANIEL, docteur à sciences. | sciences. DASSON VILLE, vétérinaire de l'armée . are PAPERS de la Société de | Devaux, mais de Fonireen À YUni- Mycologie. versité Bourroux, doyen de la Faculté des _ | DUCHARTRE, ut u l'Académie des sciences de Besançon. sciences. Durour, directeur-adjoint du Labora- toire de Biologie végétale de Fon- tainebleau. EriKsson (Jakob}, professeur à l’Acadé- mie royale d'Agriculture de Suède. FLABAULT, prufesseur à l'Université de Montpellier FLoT, docteur ès sciences. Focxeu, docteur ès sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum, Gain, maître de Conférences à l'Uni- versité de Nancy. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE, professeur à l'École de médecine de Rei Giarp, professeur à là Sorbonne. GuiGxarp, membre de l’Académie des sciences HeckeL, professeur à l’Université de Marseille. Henry, professeur à l’École forestière Hervier (L’Abbé Joseph). Hicke, garde général des forêts. HOCHREUTINER, docteur æ sciences de l'Université de Genèv HouLserT, docteur ès se Hue (l'abbé), lauréat de l'Institut. Hy (l'abbé), professeur à la Faculté catholique d'Angers Jacunn, Dot à l'Université de Lausa JACOB DE de docteur ès JanczEwski Fe professeur à l’Univer- ité de Cracovie ue de l'Université A'Utrecnt. Jumezr oint à la Faculté des Sciences de un. Koznerup-Kose E, docteur r ès scien- ces, ds is de Copentiague. Laceneern (de [Dee | PRILLIEUX, bras à l’Institut int nomique | PRUNET, moe de Conférences àaPOni- | Ragor (Charles), explorateur. | de Quito. ee L ‘, doyen de la Faculté des sciences de Toulouse. | LëcGer (M.), docteur ès sciences. LESAGE, maître de Che à l'Uni- versité de Rennes Loreuer, docteur Re sciences. 325, — | Litte, É res LE BIG ‘OT Frères. CLSLEC Van à Tasse, membre de l'Académie des sciences. Lux», de l'Université de Copenhague. 4 (Conway), Rue V'Uni- rsité äe Minneso à Es professeur à l'Université de : Maruier, docteur ès sciences, de l'Ins- : titut Pasteur MaAsCLEer, réel de l'Institut. MATRUCHOT, maître de Conférences àla Sorbonne Mer, directeur de la Station forestière de l'Est À MESNARD, mere à l'École de médeæ- cine de i MoLLiaRD, ns de Conférences à la Sorbonne, . pa Musso de l'Académie des Sci LEE ‘has prolesmests à l'Université de re Varsovie PLlrrrncé, docteur ès sciences. PouLsen, docteur ès sciences, de Fe : versité de Copenhague. versité de Toulouse Ray, docteur ès sciences. 4 Russezz (William), docteur ès sciences. + (de), correspondant de n ilu Same docteur ès sciences. Le een à l'École de médec e Besançon. | TRABUT, ue à l'École de médecine d'Alger. Li VaLLor (J. Ê _. de lObeerratire du Mont: WaRMING, pu à l'Université de Copen REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME Livraison du 15 Juillet 1899 mt N° 127 1 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4. RUE DU BOULOI, #4 _ 1899 ee. a “oem page de la couverture. LIVRAISON DÜ 15 JUILLET 1899 1. — INFLUENCE DES CHANGEMENTS DE TEMPÉRA TURE SUR LA RESPIRATION DES PLANTES, _ PR WW. Palladise .. IL. — SUR UNE ANOMALIE DE LA VANILLE (avec figures a dans le texte), par M. H. Jacob de Cordemoy 58 à - . M. — LA VÉGÉTATION DE L'ILE DE LESBOS (MYTILÈNE) re (avec planche), par M. Paléologos C. Condargsy v. IV. — REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE parus en 1895 et 1896 (avec figures dans le ee par M. Marin Molliard Énae _ PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON . _ PLANGHSS 19 et 13. — Carte botanique de l'ile de Lesbos. Cette livraison renferme en outre six gravures dans le texte. rar ne RS LE Pour ie mode de publication et les conditions d'abonnement INFLUENCE DES CHANGEMENT DE TEMPÉRATURE SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. W. PALLADINE. Î. — INTRODUCTION L'accroissement de la respiration avec la température a été constaté par de Saussure et par Garreau. Plus tard cette question était l'objet de recherches de plusieurs savants (MM. Félix de Faucompret (1), Walskoft et Mayer (2), Bischavi (3), Pedersen (4), Askenasy (5), Dehérain et Moissan (6), Bonnier et Mangin, etc.). Ces derniers auteurs (7) donnent les résultats suivants de leurs recherches : 1° Le dégagement d'autde carbonique et l'absorption d'oxygène augmentent régulièrement avec la température, toutes les autres Conditions étant égales d'ailleurs ; 2 Il n'ya pas, pour la respiration, de température optimum ; 3 Le rapport de l'acide carbonique dégagé à us absorbé ne varie pas sensiblement avec la température. M. Puriewitsch (8) et M. Gerber (9) affirment que, dans certains Cas spéciaux, pour les températures extrèmes, le rapport de l'acide carbonique dégagé à l’oxygène absorbé varie sensiblement. (1} Faucompret : Comptes-rendus. 1864. (2) Walskoff und Mayer : Zandwirthsch. nr 1874. p. 481). (3) Bischavi : Botan. Jahresbericht. 1877, P. (4) Pedersen : Meddelelser fra Carlsberg Hi Bind. 1878, p. 86. 5) Askenasy : Landw. Versmehs-Stationen. 1875, p. ES (6) Dehérain et Moissan : Annales des sciences itureties. 1874, 5° série, t. XIX, (7) der et Mangin : Annales des sciences naturelles, 6° série, t. XVII, P. 271, 1884. (8) Puriewitsch : Formation et destruction des acides organiques. 1893, Kiew. En russe, Bot. Centralbl. LVIN, p. 363. = (9) Gerber : Annales sciences nat., VIII: série, IVe tome, 1896, p. 1. Rev. gén. de Botanique, — XI. 10 242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Aucun des savants mentionnés plus haut, ni M. Claussen ({)}, ni M. N. Müller (2), ne se préoccupent généralement pas de savoir si l'alternance des températures influe sur la respiration des plantes. Il n'y a que M. Ziegenbein (3) qui a fait deux expériences dans cette direction. Il a trouvé que si l’on mesure l'énergie de la respiration des graines germées de Vicia sativa et de Lupins à une température comprise entre 15 et 20, et que si on les place ensuite à une température de 30°, en déterminant encore une fois l'énergie de leur respiration à une température comprise entre 15° et 2, on n'obtient aucune différence. Cependant si on les place à une température plus élevée (entre 42 et 44,5°), la seconde détermi- nation donnera un chifire considérablement moindre. : La question de l'influence des changements des températures extrêmes sur les plantes étant d’une grande importance biolo gique, une recherche plus détaillée serait à désirer sur la question de savoir comment ces changements se reflètent dans divers phé- nomènes physiologiques. Dans le cas particulier, pour étudier l'influence de l'alternance des températures sur la respiration des plantes, il est nécessaire de se servir d'organes déjà formés ou de ceux qui croissent très lentement. Si l’on fait des recherches sur des organes croissant rapidement qu’on place à des températures Fa différentes, on obtiendra une très grande différence dans leu taille, ce qui par soi-même influe sensiblement sur la respiration. J'ai pris pour mes recherches les extrémités des tiges étiolées a de Vicia Faba avec les feuilles. Les extrémités étaient coupées avec . une plaque tranchante en platine. La longueur de la partie des . liges au-dessous de la dernière feuille ne dépassait pas 1 à 2 milli- ; mètres dans toutes les parties coupées. Les pièces coupées on! été divisées en deux ou trois portions, dont chacune a été pesée el si placée dans un vase plat rempli d’une solution de 40 °/, de saccha rose dans de l’eau. Une portion a été placée dans l’une des pièces du laboratoire à une température moyenne, l’autre dans le vesti- bule à une basse température, la troisième enfin, dans un therm0 Slate, à une température élevée. Au bout de trois ou quatre jours, les trois portions ont été apportées dans une pièce à une tempé- (1) Claussen : Zandwirth Jahrbücher. 1890, p. 900. (2) N. Müller : Beiträge zur missen. Botanik. II Band. 1898, p. 169. (3) Ziegenbein : Pringsheim’s Jahrbücher. XXV, Keft 4, 1893. : SUR LA RESPIRATION DES PLANTES 243 ralure moyenne, après quoi on déterminait simultanément l'énergie de leur respiration dans trois appareils placés sur la même table, à la même température moyenne. Les plantes des trois portions avaient le même aspect, mais les quantités d’acide carbonique qu'elles dégageaient étaient différentes, bien qu’elles respirassent à la même température. . Afin de déterminer la quantité d’acide carbonique dégagé par les bourgeons étiolés, je me suis servi des tubes de Pettenkofer. Tout l'appareil a été monté d’après la description qu’en donne M. Pfeiffer (1). Au lieu d’aspirateur, je me suis servi de la trompe à eau de Geisler. La régularité du courant d'air a été assurée, grâce à un procédé décrit par Bunsen (2). Pendant l'expérience sur l’in- tensité respiratoire, le récipient, avec les bourgeons, était toujours maintenu dans l'obscurité, La quantité de matières protéiques non digestibles a été dosée par le procédé de M. Stutrer. La quantité d'azote à été dosée par la méthode de M. Kjeldahl. IT. — Exposé DES EXPÉRIENCES Je donne maintenant la description détaillée des expériences. Expérience N° 1. Vicia Faba L. — Les extrémités des tiges étiolées (les bourgeons terminaux) avec les feuilles après 21 jours de pa à une température comprise entre 17 et 20e. I 46182 d’extrémités des tiges ont été placées sur une solution de SaCCharose à 10 0/, dans l'obscurité à une température basse (7,5° à 1°). Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Pendant la respiration, la température s’est maintenue entre 19,50 et 20p. S DOME. Ù . Pfefter : Untersuchungen ansdens botanisçhen Institut zur Tübingen. Band. . 637. & Bunsen : Gasometrische Methoden. 2 Auflage. 1879, p. 144. 244 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D'où, 100 gr. d’extrémités des tiges dégagent en une heure 89me8 d’acide carbonique. A A la fin de l'expérience les bourgeons ont été placés de nouveau sur une solution de saccharose à 40 /, dans l'obscurité à une tem. pérature basse (7,59 à 11°). Au bout de trois jours, ils ont été mis … - dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 48,5° et 200. ERA 4 heures. . . Re D'où, 100 gr. de ne nt en une heure 73 mg. 6 d'acide carbonique. A la fin de l'expérience les bourgeons ont été lavés avec dé l’eau, desséchés, et ont donné 1#1578 de la substance sèche = 25,0 °/ Dans la substance sèche on a déterminé la quantité d’azote de matières protéiques non digestibles. a) 0er5972 de la substance sèche ont donné 0s'00169624. D'où, 11578 de la substance sèche contiennent 0:00328 d’azote mr : digestible. * b) 0:"5426 de la substance sèche ont donné 0800157508. D'où, en 1«1578 de la substance sèche contiennent 0:00335 d’azote Fe : digestible. : 0kr00328 He 0er00335 En moyenne 0z:r00331 D'où, 100: de bourgeons contiennent 0:"0716 d’azote non diges- tible. Il | | : 4s14920 de bourgeons étiolés ônt été placés sur une solution de saccharose à 10 °/, dans l'obscurité à une température moyenne (17 à 19°). Au bout de trois i jours, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s'est maintenue entre 19,5° et 20%. &heures. . . es : - D'où, 100zr de bourgeons étiolés oo en une Louel sa d'acide carbonique. A la fin de l'expérience, les bourgeons ont été placés de nouveau sur une solution de saccharose à 10 °/.,, dans l'obscurité, à une mr pérature moyenne (17° à 19). Au bout de trois jours, ils ont été mis SUR LA RESPIRATION DES PLANTES 245 dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 18,50 et 200, &k heures. . . + … Je D'où, 1005 de bourgeons étiolés désagois en une heure 53"84 d'acide carbonique. À la fin de l’expérience, les bourgeons ont été desséchés et ont donné 1#1470 de la substance sèche ou 25,3 °/.. 4) 056587 de la substance sèche ont donné 0s"0199914. D'où 1£"1470 de la substance sèche contiennent 0sr00348 d'azote non digestible. : b) 0:'4655 de la substance sèche ont donné 0s"00133276. D'où 11470 de la substance sèche contiennent 0s'00328 d'azote non digestible. 500348 0:"00328 D'où 1005 de bourgeons contiennent 0:r0752 d'azote non digestible. En moyenne 0s00338. III &:"4213 de bourgeons étiolés ont été placés sur une solution de saccharose à 10 °/, dans l'obscurité à une température haute (36° à 36,5°). Au bout de trois jours ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s'est maintenue entre 19,5° et 20. 3 heures 30 minutes. . . 12056. D'où 100: de bourgeons étiolés déééot en une heure 8154 d'acide carbonique. À la fin de l'expérience, les bourgcéns ont été desséchés et ont donné 11765 de la substance sèche, ou 26,6 °/o. 4) 0s'4740 de la substance sèche ont donné 0500145392. D'où 181765 de la substance sèche contiennent 0500360: d'azote non digestible. b) Ozr6882 de la substance sèche ont donné 0:00205972. D'où 1:"1765 de la substance sèche contiennent 000352 d'azote _20n digestible. . . 0sr00360 0x00332 En moyenne 0e00356 | se Où 100 de bourgeons contiennent OwOS0S d’azote non diges- i 246 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le rapport de la quantité de l’acide carbonique dégagé à la tem- à ”. pérature entre 18,5° et 20° en une heure à la quantité de l'azote : non digestible est : . 1. Culture précédente à la température basse : | | CO? _ 73,6 : 4 None : 2. Culture précédente à la température moyenne : + CO° 53,4 None | 3. Culture précédente à la température haute : CO? 81,4 < NS. . Expérience Nc £. Vicia Faba L. — Les extrémités des tiges étiolées (les bourgeons terminaux) avec les feuilles après 21 jours de germination, à ee température comprise entre 17° et 200. I 3e"6340 de bourgeons étiolés ont été placés sur une solution de saccharose à 10 °/ à la lumière diffuse à une température moyenne (17 à 20°), Au bout de quatre jours, ils ont été mis dans l'appareil de faces La température s’est maintenue entre 18° et 18, ÿ. &heures. : , Lens à se NEO D'où 100: de bourgeons étiolés Re en une heure 5540. d'acide carbonique. À la fin de l’expérience les bourgeons ont donné 078536 de ne | substance sèche, ou 23,4 0 a) 0s'8438 de la PEER ont donné 0sr001817 D'où O:8536 de la substance sèche contiennent or001Ss dut = non digestible. D'où 100 de bourgeons contiennent 00506 d'azote 2 digeihle. SUR LA RESPIRATION DES PLANTES 247 IT 3:"3650 de bourgeons étiolés ont été placés sur une solution de saccharose à 10 °/, à la lumière diffuse à une fempérature basse (7,5 à 12), Au bout de quatre jours, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkoter. La température s’est maintenue entre 18° et 18,5. 4 heures … . . PR L' D'où 1005" de bourgeons étiolés isa en une heure 8082 d'acide carbonique. A la fin de l'expérience, les bourgeons ont donné 0:7856 de la substance sèche, ou 23,3 °/.. a) 0gr7761 de la substance sèche ont donné 0:00163566. D'où 027856 de la substance sèche contiennent 0z00165 d'azote non digestible. D'où 100: de bourgeons contiennent 050490 d'azote non digestible. Le rapport de la quantité de l'acide carbonique dégagé à une température de 48° à 18,5° en une heure, à la quantité de l’azote non digestible est : 1. Culture précédente à la température basse : co? 80,2 = —"" 24,08 N 49,0 2. Culture précédente à la température moyenne : SUR CNET 100 N 50,6 Expérience N° 3 Vicia Faba L. — Les extrémités des tiges étiolées (les bourgeons terminaux) avec les feuilles après 20 jours de germination à une van comprise entre 17° et 20° ont été divisées en trois portion Ces . portions de bourgeons ont été placées sur une relation de saccharose à 10 °/,, dans. l'obscurité, à une température Moyenne. (15° à 20°). Au bout de quatre jours, elles ont été opee à trois age diverses. _ substance sèche, où 23,3 °/.. Hi . d'acide carbonique, 248 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE il - 685990 de bourgeons étiolés ont été placés à une température moyenne. (18 à 20°). Au bout de vingt-quatre heures ils ont été … mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est Le té “ entre 20° et 21,5°). a. D 2... . - D'où 100: de bourgeons étiolés dégagent en une heure terre a d'acide carbonique. és A la fin de l'expérience les bourgeons ont été placés de nou veau à une température moyenne (17° à 20°). Au bout de trois jours: ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La ompétes . s’est maintenue à 20°. CRAN & NE 3 heures . . . st OO F4 - D'où, 100% de bourgeons uen en une heure 4459 d'acide à : . carbonique. a A la fin de l'expérience, les bourgeons ont donné 1r5398 Le la ; a) Osr8025 de la substance sèche ont donné 0:‘00218089. D'où, ï. 185398 de la substance sèche contiennent OMS d'azote. non : digestible. ; b) 0:°7215 de la substance sèche ont donné 0x00193856. D'où : 155398 de la substance sèche contiennent 000410 d’azote non digestible. Ox"00418 0500410 D'où, 100: de bourgeons contiennent 0s‘0627 d'azote non diges- : tible. en moyenne 0800414 II “64768 de bourgeons étiolés ont été placés à une température basse (8,30 et {1°). Au bout de vingt-quatre heures ils ont été mi dans l'appareil de Pettenkofer. Température : 20° et 21,50. ‘ & heures. . . ns + : 1ONU S . D'où, 100g de bourgeons étiolés. Aégasents en une heures 2e c SUR LA RESPIRATION DES PLANTES 249 - A la fin de l'expérience, les bourgeons ont été placés de nouveau - à une température basse (7,5 à 12 E). Au bout de trois jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. Température : 20- ee 3 heures. , . PR AS, : D'où, 1005 de bourgeons étiolés Se en une heure 53m) d'acide carbonique. A la fin de l'expérience les ste ont donné 185056 de la substance sèche, où 23,1 0/.. a) 0:'8510 de la substance sèche ont donné 0:"00224146. D'où, 485056 de la substance sèche contiennent 0500396 d'azote non digestible. b) 0:6380 de la substance sèche ont donné 0001575508. D'où, 1#5056 de la substance sèche contiennent es d’azote non digestible. see En moyenne 0:"00390 0200384 É D'où, 100sr de bourgeons contiennent 0s"0602 d’azote non diges- ible. IH 6:1370 de bourgeons étiolés ont été placés à une désiré haute (36°). Au bout de vingt-quatre heures, ils ont été mis dans pe _ Pettenkofer. La LR s’est maintenue entre et &heures, . . dd 0. LI D'où 100z de bourgeons étiolés dégagent en une heure 7174 d'acide carbonique. À la fin de l’expérience, les Lotus ont été placés de nouveau à une température haute (36,3° à 37,5°). Au bout de trois jours, ils ontété mis dans l'appareil de Pettenkofer. Température : 20 degrés. _3heures . . 17m82 D'où, 100z de Fes étiolés nt en une houre 9m d'acide ca rbonique. .: À la fin de l'expérience, les bourgeons ont rer 1#8916 de la Substance sèche, ou 29,3 °/.. 1) 0:9294 de la substance sèche ont: donné DOS D'où, 250 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 48916 de la substance sèche contiennent O0s00517 d’azote non digestible. : 2) 0zr9440 de la substance sèche ont donné 0300254436. D'où 12'8916 de la substance sèche contiennent 0:‘00509 d’azote non digestible. 050051 0:'00509 D'où 1008 de bourgeons contiennent (0:0796 d'azote non digestible. : En moyenne 0sr00513. Le rapport de la quantité de l'acide carbonique dégagé à la température de 20° en une heure à la quantité de l’azote non digestible est : 1) Culture précédente à la température basse : Co? 53,9 * vs 2) Culture précédente à la température moyenne : CO? 44,9 No mir 3) Culture précédente à la température haute : CO? _ 89,4 Expérience N° 4 Vicia Faba L. — Les extrémités des tiges étiolées (les bour- geons terminaux) avec les feuilles après 20 jours de germination à une température comprise entre 17 et 200. I 586000 de bourgeons étiolés ont été placés sur une solution de : | Saccharose à 10 °/,, à la lumière diffuse, à une température basse (7 et 11°). Au bout de quatre jours ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 18° et 20°. + DURS. | LS. its ne . > 710 SUR LA RESPIRATION DES PLANTES 251 D'où 1005 de bourgeons étiolés dégagent en une heure 78"s9 d'acide carbonique, | À la fin de l'expérience les bourgeons ont été placés de nou- veau à une température basse (7,5° à 11°). Au bout de trois jours ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. La température. s’est maintenue entre 20e et 22, 3 heures 30 minutes. . . . 17me2, D'où 100: de bourgeons dégagent en une heure 87"g4 d’acide carbonique. À la fin de l'expérience, les bourgeons ont donné 1e 2388 de la Substance sèche, ou 22,1 °/,. a) 06575 de la substance sèche ont donné 0:"00193836. D'où 1:2388 de la substance sèche contiennent 0:"00365 d'azote non digestible. b) 0:r5752 de la substance sèche ont donné 00218174. . D'où 1sr2388 de la substance sèche contiennent 0700391 d’azote - non digestible. 000365 ( En moyenne 000378. 0:"00391 D'où 100s de bourgeons contiennent 00675 d'azote non digestible, Il 33673 de bourgeons étiolés ont été placés sur une solution de Saccharose à 10 0/, à la lumière diffuse à une température moyenne (170 à 20°). Au bout de quatre jours ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 18° et 20°. A HOT 2 0 5 100 D'où, 100: de bourgeons dégagent en une heure 581 d'acide Carbonique. F A la fin de l'expérience, les bourgeons ont été placés à une eme Pérature basse (7,5° à 11°). Au bout de trois jours ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s'est maintenue _ entre 20° et 22, : 3 heures 30 minutes . . . . 1546 . 151798 de la substance sèche COHONNEAI lee d'azote “ . digestible. 252- REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE - D'où, 400sr de bourgeons dégagent en une heure 82m9 d’acide carbonique. ; A la fin de l’expérience, les bourgeons ont donné 1:"2148 de- la substance sèche, où 22,6 °/. a) 0:'6262 de la substance sèche ont donné 0s00193856. D'où 1#2148 de la substance sèche contiennent 0:'00376 d'azote non … digestible. Ra b) 0:°5810 de la substance sèche ont donné 0:r00163566. D'où, 1er2148 de la substance sèche contiennent 0+00342 d’azote non digestible. 000376 000342 © D'où, 100zr de bourgeons contiennent 0:'0668 d'azote non ee tible. : En moyenne 0s00359 II 52160 de bourgeons étiolés ont été placés sur une solutionde saccharose à 10 °/, à la lumière diffuse à une température moyenne ; (17 à 20e). Au bout de quatre jours ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer, La température s'est maintenue entre 18° et 20°. & heures. . . US RS D'où, 100: de bourgeons étiolés dégagent en une heure 5gme8 d'acide carbonique. A la fin de l'expérience, les bourgeons ont été placés de nouveau à une température moyenne (17° à 20°). Au bout de trois jours, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 20° et 220, | 3 heures 30 minutes . . . . 12"0 a D'où, 1005 de bourgeons étiolés dégagent en une heure 65". d'acide carbonique. À la fin de l'expérience, les bourgeons ont donné 1#"1798 de ia substance sèche, où 22,6 0}. _a) 0:'6618 de la substance sèche ont donné 0500218088. D'où, SUR LA RESPIRATION DES PLANTES 253 b) 0&5104 de la substance sèche ont donné 0:"00157808. D'où, 181798 de la substance sèche contiennent 0500363 d'azote non digestible. 0er00323 0200363 D'où, 100s de bourgeons contiennent 0:"0657 d’azote non diges- tible. & En moyenne 0:'00343 Le rapport de la quantité de l'acide carbonique dégagé à la tem- pérature de 20°-22° en une heure à la quantité de l’azote non diges- tible est : 1) Culture précédente à la température basse : CO° 87,4 és Tr DA N 67,5 Ve 2) Culture précédente à la température moyenne : [LL — ConNcLusIONS Rappelons que dans toutes les expériences qui viennent d’être décrites, les extrémités des tiges étiolées de Vicia Faba avec les feuilles étaient coupées avec une plaque tranchante en platine. Les pièces coupées ont été divisées en deux ou trois portions, dont Chacune à été prise et placée dans un vase plat rempli d’une solu- tion de 10 °/, de saccharose. Une portion a été placée dans l’une des pièces du laboratoire de botanique, à une température moyenne, l’autre dans le vestibule, à une basse température, le troisième enfin, dans un thermostat, à une température élevée. Au bout de trois à sept jours, les trois portions ont été apportées dans une Pièce à une température moyenne, après quoi on déterminait simultanément l'énergie de leur respiration dans trois appareils Placés sur la même table à la même température moyenne. : 254 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le tableau suivant présente les résultats obtenus : mn & TEMPÉRATURE ACIDE CARBONIQUE 4 + 5 Z < = © ANTÉRIEURE DÉGAGÉ PAR GRAMMES DE BOURGEONS ë = “ = a © DES CULTURES A t° 18-22 z à E* ë Moyenne (17-20)....1 54,5} 53,5] 55,0! 44,9! 58,1) 65,3) — | 59,8! 55,8 Basse (7-12}..:.::,.. 89,8! 73,6! 80,2] 53,9! 78,9! 87,4! 82,9) — | 78,1 | 40 Haute (36-37,3)... 81,4] — | — | 89,4! — | — | — | — | 85,4 | 53% Conséquences : | 1. Les extrémités des tiges étiolées cultivées sur du saccharose à une température moyenne et respirant ensuite à la même tempé- rature, sont celles qui ont dégagé le moins d’acide carbonique. 2. Les extrémités des tiges étiolées cultivées sur du saccharose à une basse température et transportées ensuite dans une pièce ayant une température moyenne, ont respiré avec beaucoup plus d'énergie que les tiges laissées tout le temps dans la température. moyenne de la chambre. Il en résulte que le passage d’une basse température à une température moyenné excite la respiration des plantes. 3. Une excitation encore plus marquée se fait voir dans les cultures préliminaires à une haute température. Les bourgeons transportés du thermostat dans la chambre ayant une température moyenne, avaient dégagé 85"e4 d'acide carbonique pour 4005 æ bourgeons; autrement dit un excès de 33 °/, sur les bourgeons qui n'avaient pas éprouvé les changements de température. La cause du phénomène trouvé ne se laisse pas encore tout à fait concevoir. En tout cas le changement dans l'énergie de la resp ration obtenu par l'alternance des températures ne peut être placé sous la dépendance du changement opéré dans la rapidité de la croissance, car on s'était servi pour les recherches de parties des plantes croissant très lentement. En outre, les définitions de quantité de la substance sèche à la fin des expériences ont indiqu SUR LA RESPIRATION DES PLANTES 255 qu’à des températures différentes la différence dans l’assimilation a été très insignifiante, comme on le voit d’après le tableau ci-joint : TEMPÉRATURE POIDS DE SUBSTANCE SÈCHE DES CULTURES EN 0/, M use 25,0 23,3 23,1 22,6 Moyenne . . . 25,5 23,4 23,3 22,6 Haute . “1. 26,6 » 29,3 » Bien que la cause de l’influence de l’alternance des tempéra- tures sur l'énergie de la respiration des plantes nous soit inconnue, néanmoins les faits constatés ont une grande importance biolo- gique. Ils nous prouvent qu’en étudiant les phénomènes physio- logiques, il est très souvent impossible de se contenter de la Connaissance des conditions dans lesquelles la plante se trouve au moment de l’expérience. Il est encore nécessaire de tenir compte de ce qu’elle a été hier. Comment la plante a-t-elle vécu hier? Voilà une question importante pour aujourd’hui. Ne sachant pas ce que la plante a été hier, nous ne pouvons dire positivement ce qu’elle Dous donnera aujourd’hui. En remontant de l'individu à l'espèce, nous voyons que des conditions de l'existence des aïeux dépendent les conditions de l'existence, aussi bien que l'aspect extérieur de la postérité. La morphologie exprime deux importantes lois biologiques : la loi d’hérédité et celle de variabilité. Mais elle ne constate que le fait de l'existence de ces deux lois. La tâche du physiologiste consiste donc à expliquer ces lois, à trouver les causes dont dépen- dent l’hérédité et la variabilité. Il me semble que les expériences physiologiques qui démontrent l'influence de l’état antérieur (dans la large acception de ce mot) sur la vie ultérieure de la plante, aussi bien que l’étude des causes de différents effets se continuant Par une sorte d’induction, est la base sur laquelle sera bâtie dans l'avenir l'explication des phénomènes de l’hérédité et de la varia- bilité, Les phénomènes vitaux résultent de tout un système com- plexe de réactions chimiques intimement liées entre elles. Il suffit d'influer d’une manière spéciale, sur l’un des phénomènes de la vie | Pour obtenir, dans la marche générale de cet ensemble de réaction, Une déviation considérable qui à la fin pourra nous amener à la Production de descendants différant sensiblement de leurs aleux. Avec le temps, non seulement la physiologie de la nutrition, mais L 256 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE aussi celle de la croissance, de même que la morphologie avec ses | lois biologiques aboutiront en dernier ressort à l'étude des réaclions chimiques. Les expériences que je viens de décrire prouvent que l’alter- nance des températures excite la respiration des plantes. Il est certain que toute la série des réactions qui dépendent de la respiration, prend alors une nouvelle voie. On ne peut encore pré- 2 ciser jusqu’à quel point va se refléter le changement de l’énergie de la respiration. Mais d’après les dernières recherches si iptéres … santes de M. Gaston Bonnier (1) les seuls changements de tempé- 4 rature (les autres conditions restent égales) suffisent pour obtenir des plantes d’aspects extérieurs très différents. En plaçant pendant la nuit les différentes plantes dans des étuves entourées de glaceet en les laissant croître pendant le jour dans des conditions normales au grand air, les exposant, par conséquent, à une alternance des températures extrêmes, M. Bonnier a obtenu des plantes douées : des particularités propres à la flore alpine (croissance moindre, . courts entrenœuds, feuilles petites, mais plus épaisses et floraison di précoce). M. Vüchting (2) a démontré aussi que les différentes directions que prennent les pousses de Mimulus Tilingü dépendent e ë de la température : à une température moyenne les pousses mon- si tent verticalement, tandis qu’à une température basse elles plient … et prennent même une position horizontale. À ; Dans mes travaux précédents (3) j'ai démontré que l'énergie de . la respiration des plantes dépend de la quantité des matières a20- à tées actives qui s'y trouvent. Il était intéressant de voir si la même a corrélation existait dans le cas donné. Le taux de l’azote des matières protéiques non digestibles dans 100er de bourgeons étiolés est, en milligrammes : “ TEMPÉRATURE : 1 2 3 EN MOYENNE : Mere Le re Basse. . 71,6 49.0 60,2 60,5 Moyenne. es 75.2 50,6 62,7 62,5 Does: 0 80,5 » 79,6 80,0 (1) Gaston Bonnier : Expériences sur la production des caractères cap plantes par l'alternance des temyératures extrêmes. Comptes “= Vüchting : Berichts botan. Gesellschaft. 1888, p. 370. 3) Palladine : Revue générale de botanique. 1896, p. 225. 1899, p- st. SUR LA RESPIRATION DES PLANTES +” 257 Il en résulte qu'avec l'élévation de la température, la quantité des matières protéiques non digestibles augmente graduellement, Le rapport de la quantité d’acide carbonique dégagé en une. heure à la quantité de l’azote non digestible est : TEMPÉRATURE : 1 re 4,01 Moyenne. ... 0,71 PAU cs 1,01 2 1,63 1,08 » 3 0,89 0,71 1,12 À EN MOYENNE 1,29 0,99 » 1,21 0,87 1,06 Les rapports donnés nous démontrent que l'élévation de l’in- tensité respiratoire résultant de l’alternance des températures ne dépend pas de la quantité des matières azotées actives. Bien que dans la culture à une basse température il se forme un peu moins de matières azotées actives que dans la culture à une température moyenne, les bourgeons transportés du froid dans un appartement ayant une température moyenne respirent beaucoup plus énergi- quement que les bourgeons laissés tout le temps à une température moyenne. Quelles sont les causes qui provoquent l'élévation de l'énergie respiratoire par l'alternance des températures extrêmes ? C’est ce qu’il faudra rechercher par des travaux ultérieurs. Varsovie : Laboratoire de Botanique de l’Université. Rev. gén. de Botanique. — XI. SUR UNE ANOMALIE DE LA VANILLE par M. H. JACOB de CORDEMOY J'ai reçu récemment de la Réunion une tige ou liane de Vanille (Vanilla planifolia Andr.) sur laquelie s’était développée une ano- malie représentée dans la figure 54. Fig. 54. — Vue oh de l’anomalie (sommet de la tige de Van " ce _fusiforme ; p, pédoncule : ; [, feuille normale insérée au n® Cette tige se terminait par un corps fusiforme un peu aplath dressé (a), de huit centimètres de longueur et de un centimètre SUR UNE ANOMALIE DE LA VANILEE 259 de largeur dans sa partie la plus renflée. Ce corps était supporté par un pédoncule (p), long de trois centimètres et rétréci dans sa partie moyenne un peu aplatie également, et dont le plus grand diamètre mesurait trois millimètres. L'organe ainsi constitué surmontait immédiatement un nœud auquel s’insérait une feuille (/); sa coloration était uniformément verte et ne différait en rien de celle de la tige et de la feuille. Ajoutons que le corps en fuseau, ainsi que le montre la figure, n’était pas situé dans le prolongement de son pédoncule, mais formait avec celui-ci un angle largement obtus ouvert du côté de la feuille. La tige de Vanille en question portait un peu plus bas un rameau qui présentait à son extrémité un organe anormal absolument semblable à celui qui vient d’être décrit. Dans ces deux cas, l'organe paraissait se dresser au sommet de la tige, au-dessous du nœud, et la terminer. Mais on pouvait supposer aussi que le pédoncule partait de l’aisselle de la feuille et que, en définitive, l’organe était axillaire. En un mot, deux hypothèses étaient, au premier examen, possibles en ce qui concernait l'insertion et le point d’origine de ce Corps anormal ; et, de plus, aucun caractère extérieur ne permettait de dire quelle était sa nature véritable. L'étude anatomique attentive m'a conduit à donner (aéliement réponse à ces deux questions que l’on devait se poser : 1° Quelle était la nature morphologique de cet organe anormal. 2 Quelle était son point d'insertion réel. Ce sont ces recherches de morphologie interne que je vais résumer, dans l’ordre même où elles ont été effectuées. 1. ÉTUDE DU CORPS FUSIFORME Tout d'abord, en pratiquant une simple section dans le fuseau (a), on s’apercevait qu’il était creux, et que sa cavité interne était limitée par une paroi lisse, d’un vert plus pâle que la surface externe, et revêlue d’un épiderme semblable. Une coupe passant par la partie moyenne renflée représente la section transversale de la paroi du fuseau creux : c’est une bande elliptique d'environ un millimètre de largeur, dont le grand àxe, 260 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE en tenant compte de la situation relative du corps anormal et dela. feuille voisine, est compris dans un même plan avec l'axe longitu- Fe dinal de celle-ci (fig. 55, schéma). Quand on examine dans son Fe ensemble cette coupe, on est immédiatement frappé par la dispos sition des faisceaux libéro-ligneux. Ces faisceaux, en efet, au nombre de dix, à sont disposés symétriquement par rap port au plan passant par le grand axe de la zone elliptique : en un mot, on voit que la symétrie de structure est bilaté- n rale. A l’extrémité de l’axe, opposée à la feuille adjacente, se trouve le faisceau le plus gros; en face de lui, à l’autre extré-. mité du même axe, un faisceau moins. volumineux ; enfin, de partet d’autrede la ligne qui les joint, huit autres fais ceaux de dimensions variables, placés symétriquement. Tous ces faisceaux lon =. gitudinaux sont reliés les uns aux autres par de petits faisceaux transversaux qui traversent le parenchyme intermédiaires. partie sors et le liber la Ces caractères généraux de structure : partie blanche. prouvent dès ici qu'il ne s’agit pas d'un organe axile, mais d’un organe de nature foliaire, la symétrie bilatérale est, en effet propre à la feuille et aux organes qui en dérivent ; et l’on sait, en outre, que dans la feuille L des Monocotylédones, les faisceaux longitudinaux sont réunis nr. uns aux autres par-des faisceaux transversaux (1). , La figure 56 donne les détails de la structüre anatomique de l'organe anormal. C’est la région comprenant le faisceau dorsal (le plus inférieur dans le schéma précédent) qui parcourt le bord oppose à la feuille. Entre deux épidermes, l’un externe (er), l'autre interne (ei), presqu ‘identiques, et dont les cellules renferment chacune un cristal octaédrique d’oxalate de chaux, CHE (1) Comme, par son aspect extérieur, cet organe fusiforme rappelait beaucoup une « gousse » de vanille. on aurait pu supposer qu'il s'agissait d’un fru uit insé miné, demeuré stérile, Mais alors, l'ovaire étant constitué par trois mr - ‘aurait constaté une eos par Fapposs à un axe, ce qui n’e existe pe SUR UNE ANOMALIE DE LA VANILLE 261 parenchyme homogène formé de grandes cellules arrondies, làche- ment unies, et laissant entre elles de larges méats. 11 convient seulement de remarquer qu’au-dessous de l’épiderme externe règne un hypoderme constitué par des cellules étirées tangentiellement. Toutes ces cellules parenchymateuses contiennent de la chloro- phylle, plus abondante dans la couche externe. 2.209} Ab) 24 Yi } Ÿ D 7 + S { 4 7 / PRET A IAKHHTAREIN AS AA . io es CR “ % Ÿ. SA 12 Fig. 56. — Coupe donnant la structure du corps fusiforme. Les trois faisceaux figurés sont les trois faisceaux inférieurs du schéma précédent ; celui du milieu est le faisceau dorsal qui est bicollatéral : {, son liber externe : 1 , Son liber interne : b, bois: s, sclérenchyme ; er, épiderme externe ; ei, épiderme interne ; p, parenchyme. Si Le parenchyme foliaire est parcouru par les dix faisceaux longitudinaux disposés comme nous l'avons dit. Nous représentons les sections transversales de trois d’entre eux. Le médian ou dorsal, le plus gros de tous, est bicollatéral : il comprend deux groupes libériens ({ et l'), séparé par le bois (b) (1). Tous les autres faisceaux sont simplement collatéraux : ils sont orientés de telle sorte que leur liber se trouve en dehors, tandis que le bois regarde en dedans, c'est-à-dire vers le centre de l'organe. Ils sont lous entourés d’une + gaine de sclérenchyme (s), plus épaisse au dos du liber, et qu forme le stéréome de l'organe. : = (1) Toutefois, cette composition du faisceau dorsal n’est rs Ne # . dans l’un des deux cas que nous avons examinés, il était simplement collatéra die comme ceux qui y tet Gide is au | \édian de la feuille. à fre | ÿ 262 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Comparaison avec la structure de la feuille. — Comparons main- tenant cette structure avec celle de la feuiile. La fig. 57 représente une coupe transversale passant par la côte médiane du limbe de la feuille. Entre les deux épidermes supérieur (es) et inférieur (ei) dont les cellules renferment chacune également un cristal ortaé- disque d’oxalate de chaux et les deux hypodermes correspondants, on observe un parenchyme homogène, chlorophyllien, formé de grandes cellules arrondies, lâchement unies et laissant entre elles des méats nombreux. Ce parenchyme est parcouru par les nervures longitudinales et parallèles reliées les unes aux autres par de AT CAS 2. RAR A OO RC epocese buis 2000 000008: IE Net à OA NX OL PET OU RE ED 2400 AY VA, Far: RARE | es ‘ee N | CE 00e 00: CRD, A PTT AE 0 Où AY | verse ÉT ne, CA A ATX | detre ORNE PAR RE PO NS AIX Ne 20% COTE EE 2 pe ete. >= TE {i ro | UE e de la feuille normale, au niveau de la côte médiane : es, épiderme supérieur ; ei, épi i h bois et /, liper renc Ê RAS fréquentes nervures transversales. Le faisceau médian est l'homo- logue du faiseau dorsal de l’organe anormal; mais il ne possède pas, comme celui-ci, de double liber. De part et d’autre de @. faisceau médian ont été figurés deux paires de faisceaux plus petits et symétriques. Tous ces faisceaux ont, selon la règle, leur liber orienté vers la face inférieure, et leur bois vers la face supérieure de la feuille. Ils sont tous aussi entourés de sclérenchyme qu. assure la rigidité de l'organe et forme le stéréome de la feuille = En résumé, de cette comparaison de la structure de l'organf SUR UNE ANOMALIE DE LA VANILLE 263 fusiforme et de la feuille voisine, il ressort que les caractères de morphologie interne offrent de grandes analogies et que, en somme, les différences se réduisent à deux : l’existence, dans la feuille, d’un hypoderme supérieur qui fait défaut sous l’épiderme interne du corps en fuseau, homologue, de l'épiderme supérieur du limbe foliaire ; en secoud lieu, l'organe peut présenter un faisceau dorsal exceptionnellement bicollatéral. IL. ÉTUDE DU PÉDONCULE Faisons maintenant une section transversale du pédoncule (p) de la fig. 54. La fig. 58 reproduit une pareille coupe pratiquée dans la région se AE à & IS ; 5 Se 4 0. L 2 HE LE 3 LE Bed en: © (7 TE 2 CA HS CC 280. ia RÉEL Susrest + LAN TI RL ET HD ” 1 * pe AR œ He 3 : Se # S. : £ 58. — Coupe transversale du pédoncule, au milieu de sa longueur, montrant on métrique des Riane libéro-ligneux par rapport sy md médian vertical ; e, épiderme ; €, collenchyme; Let l', liber externe et intern du faisceau dorsal bicollatéral ; b, bois: s, sclérenc { épaisses) ; p, parenchyme conjonctif. 264 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE moyenne. La disposition des faisceaux libéro-ligneux indique, aù premier examen, une structure pétiolaire. Ces faisceaux, en effet, au nombre de dix, sont rangés symétriquement par rapport à un plan médian vertical passant par le faisceau dorsal et celui qui lui est directement opposé. Ce faisceau dorsal est bicollatéral comme celui qui le continue dans la partie fusiforme de l'organe anormal. Les autres tournent leur liber en dehors et leur bois en. dedans, sauf le faisceau médian ventral. Celui-ci a une orientation : inverse de celle que l’on observe, en général, dans les pétioles où l'axe libéro-ligneux est fermé: il a, en effet, son liber en dedans et son bois en dehors. Mais cette particularité s'explique par le mode ie de formation du pédoncule, tel que nous le concevons. Nous L # reviendrons, Remarquons que tous ces faisceaux sont entourés de fibres à parois très épaisses, particulièrement développées au dos du liber. | Ce sont des éléments de soutien plus puissants que ceux que nous avons rencontrés jusqu” ici Pour achever la description anatomique de ce ne ajoutons que l’on voit sous l’épiderme deux assises continues de collenchyme, qui enveloppent complètement le massif conjonctif central formé de cellules à contour polygonal. Comparaison avec la partie rétrécie et engaïnante de la feuille. - Une coupe pratiquée au niveau de la portion engainavte de la feuille, immédiatement au-dessus de son insertion sur la tige nous montre : {: deux épidermes nettement cuticulisés. à mem- brane cellulosique interne notablement épaisse. Il n'y a pas € collenchyme. Le parenchyme général est formé de cellules arron dies, mais fortement pressées les unes contre les autres avec de rares méats. Les faisceaux offrent les plus grandes anomalies avec Ceux du pédoncule, sauf cette différence que le faisceau dorsal de ce i-ci est bicollatéral, ce qui, du reste, n’est pas constant. On peut remä quer comme précédemment, le grand développement des fibr périfasciculaires, surtout au dos du liber où l’on observe un axe scléreux épais. Ces faisceaux sont orientés a re le i en haut et le liber en bas. En résumé le pédoncule de l'organe da proviel portion engaînante d’une feuille, qui a d’abord acquis ! es sense et dont les deux ges latérales us s SUR UNE ANOMALIE DE LA VANILLE 265 se sont appliquées l’une contre l’autre suivant leur face supérieure pour se fusionner eusuite. Ainsi s'explique l'orientation particu- lière des éléments du faisceau ventral du pédoncule, si l’on admet que ce faisceau résulte de la soudure de deux faisceaux marginaux ; Le ET Ton st Fun s 7 7 ER UL. ri ÉNRee 508 nue LES none sx nn DE ET LEE ne ARTE < €! CA EE rare a 5: see: > se SITE oo Cz 6 à AY 4) ee RE A ol eue D SYS CY LA . sas ee Lee Sete Re « 2 "2 EE CE POIL LS Ve 6!) ORALE Fe. k LIT s: ses “rx Ÿ 0e D 161 Ne HN AE 0 ROSE D orregen on 40 RARE d- Ktatez se € &. F7 266 = ( AUS j RTE TERRA 0000000 ? TPE ARR AUX ER RE I EP OT CE RSS RTL ART ET RS" 1 TITE ARLES ST ER . re RTS ss LUE TITTS CE e®, ALLO Fig. 59. normale : ex, di Eiépe transversale de la partie rétrécie et engatnante de be “ea épiderme supérieur ; £i. épiderme inférieur; /, liber du faisceau médian (nervure médiane): $, ne fibreuse ; 7, parenc b, dedans (1 de la gaine, lesquels ont dû subir en même temps une rotation de Un quart de cercle, le bois se dirigeant en dehors et Île liber en }. CoNcLUSIONS De tout ce qui précède, nous pouvons conclure que cet organe anormal de la vanille n’est pas autre chose qu’une feuille dégénérée, demeurée très étroite, rudimentaire, et qui s’est repliée de manière à se souder par ses bords, du moins en ce qui concerne la partie fusiforme. n Nous devons faire remarquer que le fais Res ec t du 2 ec (Mig. 35, Schéma) est régulièrement orienté. Cela se à cc si l'on D. _ Corps fusiforme s’est formé d’autre façon, pa affrontemen 04 Poians des bords du limbe # foliaire. tet légère tation 266 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Celle-ci, en effet, résulte de la soudure des bords, du limbe; sa surface externe — ainsi que celle de son pédoncule — correspond à la face inférieure de la feuille, tandis que la surface interne qui limite la cavité centrale n’est autre que la face supérieure du limbe, On conçoit, d’ailleurs, aisément qu’une feuille de vanille, en s’en- roulant comme nous venons de l'expliquer, puisse donner naissance à un corps fusiforme. Le pédoncule, avons-nous dit, dérive de la portion filiaire engaînante qui, après s'être allongée, s’est repliée de manière à appliquer l’une contre l’autre les parties symétriques de sa face supérieure qui se sont fusionnées pour former une sorte de pétiole. Quel est le point d'insertion de cet organe? En faisant une coupe longitudinale de la tige au niveau du nœud de manière à : passer à la fois par le pédoncule et la feuille, on voit les faisceaux libéro-ligneux, après entrecroisements et quelques anastomoses, les uns se recourber pour se diriger presqu’horizontalement vers la base de la feuille, et les autres s’incliner légèrement pour se rendre dans le pédoncule dressé. La même coupe montre encore autre chose. À chacun des nœuds et normalement, dans la vanille, en un point opposé à l'insertion de la feuille, et un peu au-dessus du niveau de cette insertion, prend naissance une racine latérale. Or, dans la coupe, on observe, à a base du pédoncule, une pareille racine, en voie de développement, avec ses trois couches caractéristiques et leurs initiales; le tout forme une sorte de mamelon encore recouvert de quelques assises de l’écorce qui les séparent de l’extérieur. Dans le second Cas que ee j'ai pu examiner, cette racine, plus développée, faisait saillie at dehors. Une section transversale, dès lors facile à pratiquer, pe mettait d’y distinguer, déjà bien différenciés, tous les éléments d’une racine latérale ordinaire. Le système fasciculaire de cette racine venait directement se mettre en rapport avec celui de la tige, au niveau du nœud. ‘a . Mais cette racine était indépendante du pédoncule, et située au-dessous de lui : elle s’insérait exactement dans la concavité œ la courbe décrite par les faisceaux qui de la tige passaient dans cê pédoncule. : . De ces faits on doit conclure que l'organe anormal n’est paf inséré au nœud, à l'opposé de la feuille qui s'y trouve, mais qu'en SUR UNE ANOMALIE DE LA VANILLE 267 réalité il est situé à l’extrémité d'un entre-nœud très court, non développé, dont il a pris la place au sommet de la tige en arrêtant la végétation de celle-ci. Par suite, la feuille dégénérée qui lui a donné naissance doit être considérée comme supérieure et alterne par rapport à la feuille normale voisine. L'anomalie que nous venons d'étudier a été rencontré sur la propriété de M. Dureau de Vaulcomte, à la Réunion; elle existait sur plusieurs pieds de Vanille, nous dit-on. Mais il est un point que nous regrettons de n’avoir pu élucider. On a remarqué, en effet, à la Réunion, que lorsque l’on rejette des fragments de fruits bien mûrs de Vanille, lors de la préparation industrielle, les graines germent et donnent de jeunes plantes en général assez rabougris, qui ne tardent pas à dépérir. Or, l'anomalie en question pourrait bien être une dégénérescence particulière de ces pieds venus de graines ; mais comme elle a été trouvée en un endroit où les lianes provenaient à la fois de plantules de germination et de boutures, plantées pêle-méle, on ne saurait rien affirmer à cet égard. LA VÉGÉTATION DE L'ILE DE LESBOS (MYTILÈNE par M. PALÉOLOGOS C. CANDARGY L'ile de Lesbos (Mytilène où Mételin), comprise entre 38057 39°23" de latitude Nord et entre 23°50° et 263$’ de longitude de Greenwich, est située dans la mer Égée, à proximité des. de l’Asie-Mineure. La plus courte distance qui existe entre Le (cap Tomari) et l’Asie-Mineure (iles Hékatonisses) est de 7 me marins; la plus grande distance (entre le cap Scarmiä et le f du golfe d’Adramytte) est de 40 milles. L'ile de Lesbos est presque entièrement montagneuse. Elle a: peu près la forme d'un triangle dont la base est découpée par deu: grands golfes, celui de Kalloni et celui de Hiera. Elle est d par ces deux golfes, en quatre petites péninsules ou régions graphiques, qui prennent le nom des montagnes les plus élevée qu’elles renferment. La région du Nord-Est, baignée par Ja Éohienne, qui n'est autre que le détroit situé entre Lesbos el Mineure, est la Lepetymnie, du nom de la montagne Lepely ” haute de 840 mètres. La région du Sud-Ouest, située sur la ® Évée et le golfe de Kalloni, est l’'Ordymnie, du nom de la montag Ordymios, volcan éteint haut de 515 mètres. La région Sud, ite entre les golfes de Kalloni et de Hiera, est l’Olympir, du nom de montagne Olympos(mont Olympe), la plus haute de l’ile (990 mêt Enfin, la péninsule située entre le golfe de Hiera et la mer Éolienne est la Waléa, du nom de la montagne Maleas,haute de 580 mètres celte dernière région est beaucoup plus petite que les trois aul _ » Nous ne nous étendrons pas davantage sur les quatre divi of piques de l’île de Lesbos ; elles n'ont au point de vue L nique qu'une importance plus que secondaire, car les limit régions végétales que nous allons décrire sont loin de con _ avec celles des régions établies par les osrapare mie Joe: sur la suñeu ration pra ue dé l'ile. LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 269 . Nous diviserons notre travail sur la végétation de l’île de Lesbos en deux parties. Dans la première, nous étudierons successivement les diverses régions botaniques de l'ile et dans la seconde nous établirons les affinités des éléments floraux de ces différentes she og avec les flores des autres pays. I. — RÉGIONS BOTANIQUES. On peut diviser l'île de Lesbos en six régions botaniques bien distinctes : 1° La région littorale ; 2° La région des plaines ; 3 La région de l’Olea europæa, var. oleaster : 4° La région du Pinus maritima ; 9° La région du Quercus Æyilops : 6° La région du Castunea vulgaris. Comme on peut le voir sur la carte de l'île (PI. 12 et 13), ce sont les régions de l’Olea europæa, var. oleaster, du Pinus maritima et du Quercus Ægilops qui sont de beaucoup les plus étendues. La région des plaines, représentée par des îlots disséminés surtout autour du littoral, a, dans son ensemble, une importance moins grande que . les trois régions précédentes ; quant à la région du Castaneu vulgaris, elle est très restreinte et n’est représentée que dans la zone mon- lagneuse supérieure de l'Olympos et du Lepetymnon. I est facile aussi de se rendre compte que les affinités entre les régions géographiques et les régions botaniques de l’ile sont pres- Que nulles. En effet, toutes les régions botaniques de l'ile sont représentées dans la Lepetymnie et il en est sans doute de même dans l'Olympie où, cependant, la région du Quercus Ægilops est indiquée sur la carte comme faisant défaut; mais nous n'avons PaS pu explorer suffisamment cette région géographique pour pou- Voir affirmer d’une manière absolue l'absence du Quercus Ægilops. Dans la Maléa quatre des régions botaniques sont également repré- se : sentées ; seule l'Ordymnie correspond, dans sa plus grande partie, à la ton du Quercus Ægilops, mais on y trouve aussi, sans parler de la région littorale, des ilots de terrains occupés par la flore des légions des ones et de l'Oles europæa.. 270 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE L'île de Lesbos n’est donc pas divisée en régions botaniques nettement délimitées: ces régions se succèdent ou se pénètrent sui: vant la nature des influences qui déterminent, dans chacune d’elles, la distribution des espèces. Parmi ces influences, il faut surtout citer celles du voisinage de la mer, de l'altitude, de l’exposition et de la nature du sol. Cette dernière a dans notre île une grande importance; aussi, à propos de chaque région insisterons-nous plus particulièrement sur la concordance que l’on observe souvent entre les régions botaniques et les régions géologiques de l’île et, par conséquent, sur les relations de la végétation avec la nature phy- sique ou chimique du sol (1). I. Région littorale. La région littorale comprend l’ensemble des terrains directement exposés à l’action des eaux de la mer ou soumis simplement à l'in. fluence des embruns. Cette région est représentée par une bande plus ou moins large de terrains distribués autour de l'ile et dont la nature varie avec la composition géologique des côtes. Les eaux : marines ou saumâtres de la ceinture littorale et des pi F4 doivent être aussi rangées dans cette zone. a. La nature physique des roches a une influence marquée Sur d | distribution des espèces qui caractérisent la région littorale, mais n. l'influence prédominante est celle du sel marin. Re Les espèces les plus intéressantes de la région sont les Sue vantes : 1° Espèces marines : (2) à Zostera nana, Z. marina, Posidonia oceanica (3). (4) L ses des îles Mételin (Le Ru nn et Thasos, par à Laden na (2) Les algues principales sont : Enter omorpha Ps (L.) Link, ke: lactuca (L.) Le Sol, U tatin Agardh., Anadyomene _ at Udotea Desfontainii Lamr , Halimeda Opuntia La Tun ï elongatum pee C. bursa Ag. Dosycladus clavæformis (Roth) hs Valonia ps cularis (Roth) Ag , Dictyopteris polypodioides (Dest.) Lamr , Cystoser ia APS i Padin i i e < di A + à / . id Ag. Pülota, Plocamium, Deleseeri pets ra Rs (Wull.) Vi ge LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 271 20 Espèces des eaux saumâtres (1) : Chara sp, Salicornia herbacea, Ruppia rostellata, S. fruticosa, Scirpus maritimus, Obione portulacoides, Tamarix parviflora (1), Tripolium vulgare. 3° Espèces des plages plus ou moins sableuses : Phleum arenarium, Verbaseum AE Agropyrum tiétoräle, Plantago arenar A. junceum, P. squarrosa v. brachyatah Cyperus schnœænoides, Mathiola tricuspidat Allium staticiforme, Cakile ma sr Pancratium maritimum, Malcolmia flexuo Polygonum maritimum, Silene Evenaits à v. is P. Cand., Anthemis tomentosa, Euphorbia Peplis, Diotis maritima, Eryngium maritimum, Centaurea spinosa, Medicago marina. 4° Espèces des rochers maritimes : Allium compactum P. Cand., roches calcaires non cristallines, . Sonchus tenerrimus, roches AE et calcaires non cristallines, Silene sedoides, roches calcaires cristallines (marbres blancs), _ Silene fabaria, peridotites et serpentines, Lavatera arborea, fentes de marbres Crithmum maritimurm, roches ire non métamorphiques. 9° Espèces des étangs saumâtres desséchés : Atropis festucæformis, Obione portulacoides, Juncus acutus, Salicornia herbacea, J. maritimus, S. fruticosa, J. ponticus, Euphorbia Paralias, J. Gerardi, Melilotus neapolitanus. 6° Espèces des prairies maritimes non sablonneuses : Æluropus littoralis, Iris ochroleuca, olypogon maritimum, Albersia Blitum, Lepturus incurvatus, el A L. filiformis, S. Hordeum maritimum, A hastatum, Asphodelus pan A. patulum, . (1) Le Tamarix parvifiora vit presque dans l’eau de mer au ne de Hiera, dont le sol s’est aftaissé par suite du tremblement de terre de 1867. - ‘at REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE À. roseum, , Mathiola trieuspidata Beta maritima, Malcolmia flexuosa, Elæagnus orientalis, Sagina maritima, Artemisia fragrans, Spergularia media, as spinosa, S. salina, m europæum S. marginata, sr es taliloha. Frankenia pulverulenta, . maritima, | ispida, Statice sinuata, Euphorbia Paralias, S. Limonium, E. Peplus v. maritimum, S. rorida v. prolifera, Hippomaratbrun cristatum S. echioides, 1° Espèces de l’intérieur qui vont jusqu'au bord de la mer: Cynodon Dactylon, Anthemis cretica, Asparagus acutilolius, Picridium vulgare, Convolvulus arvensis, Vaillantia AE Scolymus hispanicus, Glaucium luteu Glinus lotoides Frankenia on UE Trifolium ART Re Ecbalium elaterium. _ Les caractères morphologiques et anatomiques des espèces listes précédentes n’offrent rien de bien particulier ; ce sont _ que présentent la plupart des plantes de la flore littorale. Sur 82 espèces exclusivement littorales, on com pte 45 esp annuelles, 57 vivaces et 5 ligneuses. Ces dernières sont représenk par les genres Elæagnus, Centaurea, Artemisia, Lycium et Lamarix | On trouve chez les Sperquiuria salina et media tous les passages intermédiaires entre l’état annuel et l’état vivace. Au contraire, | Koniga maritima, ordinairement vivace, est représenté par la vari anrua P. Cand. Il. Région des plaines La région des plaines comprend les lieux incultes ou les plain cultivées. Comme nous l'avons dit déjà, l'étendue de cette région “restreinte; elle n’est un peu développée qu’autour des se Kalloni et de Hiera. Les principales cultures de la région de plaines sont cells è Figuier, de la Vigne, de l’Oranger, du Citronnier, “des.” du Mürier, etc. (1) L'absence de l'Hippophae is — LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 273 Les espèces de cette région, d’un intérêt un peu particulier pour notre île, sont : Allium pruinosum P. Cand., Marrubium hyperleucum P. Cand., Veronica lesbiaca P. Cand., Plantago subverticillata P. Cand., Brassica brachycarpa P. Cand., Raphanistrum glaucum P. Cand., Erianthus strictus, : E. Ravennae Alopecurus agrestis v. tonsus, Allium sphærocephalum v. viridi- a ; Celtis australis, Ulmus campestris, Ficus carica spont. (et de la région de l'Olivier), Cirsium lanceolatum, Notobasis syriaca, Silybum Marianuci, Datura Stramonium, Ranunculus rumelicus, Diplotaxis viminea v. caulescens, Brassica nigra, Eruca sativa, Glinus lotoides, Abutilon avicenae, Geranium lucidum, Andrachne telephioides, Euphorbia characias, Rosa canina v. lutetiana, runus insititia, Trigonella stellata. La région des plaines n’est guère représentée que sur deux sortes de terrains : 4° sur les sables et galets pliocènes ou récents et les alluvions modernes; 2% sur les conglomérats et tuis d’andésite. Un fait intéressant à noter est que les diverses parties de l’ile (Nord-Ouest des golfes de Kalloni et de Hiera, littoral Ouest de la Maléa) occupées par les sables et galets pliocènes ou récents, appar- tiennent exclusivement à la région des plaines; c'est un premier exemple de concordance entre une région géologique (la plus récente de l'ile) et la flore d’une région botanique. IL Région de l’Olea europæa var. oleaster DC. et du Quercus coccifera. La région de l’Olea europæa et du Quercus coccifera occupe au Sud, à l'Est et au Centre de Lesbos les parties peu élevées de l’ile et exposées au Sud. La région atteint son plus grand développe- Ment au Sud-Est du district de l’Olympos et dans la Maléa, autour _ du golfe de Hiéra appelé aussi golfe des Oliviers ; c’est là que pousse Plus spécialement l'Olivier sauvage (var. oleaster), que l'on greffe ; c’est donc là aussi que la culture de l’Olivier est la plus prospère. _ Rev. gén. de Botanique. — Ah à 274 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans ces districts l'Olivier ne monte guère sur les collines au- = dessus de 400 mètres d'altitude. On pourrait donc être étonné, au | premier abord, de voir sur la carte (PI. 12 et 13) la région de l'Oli- vier représentée au milieu du massif de l'Olympe par une bande assez étroite de terrains ; mais l'explication de cette particularité est bien simple. Le massif de l’Olympos est partagé, vers Agiassos, en deux massifs secondaires par une faille assez profonde et cest ce couloir, occupé par l’Olivier, qui établit la communication natu- relle entre la flore des régions basses du Sud et celles des mêmes régions situées au Nord et à l’Est de l’Olympe. On peut donc affirmer que les deux principaux facteurs de la distribution de l’Olivier sont l’exposition et l'altitude. Au point de vue de la nature du sol l’Olivier se montre assez indifférent. Il est vrai que dans la partie Est de l’Olympie, on le trouve presque exclusivement sur des marbres ou des schistes métamorphiques et que dans presque toute la Maléa on le rencontre sur les mêmes terrains, mais dans ce dernier district on le trouve aussi sur les éruptions basaltiques qui forment les collines voisi- nes de Mytilini, de Moria et du cap Machæra; de plus à l'Ouestde l’Olympie, l’Olivier végète indifféremment sur des péridotites et des serpentines et sur divers types d’andésites ; enfin dans la Leptymie et dans l’Ordymnie il est localisé sur des andésites et des trachytes. | La majeure partie des espèces qui accompagnent l'Olivier et caractérisent avec lui la région botanique que nous étudions en cæ moment, sont dans des conditions identiques au point de vue du substratum. Ce sont des espèces qui recherchent plutôt la nature physique que la nature chimique d’un sol presque partout aride e. rocailleux ; ce sont surtout des espèces qui recherchent une expo” sition chaude sur des collines peu élevées, exposées à un soleil : brûlant du mois d’avril au mois d’octobre ; en un mot cesontdes espèces nettement rérophiles. Les quelques listes qui suivent suffiront pour faire ressortir 1e . caractères de la flore de cette région; les espèces les plus intéres santes sont, en effet : | 1° Des arbustes et arbrisseaux plus ou moins aphylles, rabougris et épineux, comme : i LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 275 Juniperus macrocarpa, Sarcopoterium spinosum, J. phœnicea, Spartium junceum, J. fœtidissima, Calycotome villosa, Ephedra campyloclada, Anthyllis Hermanniæ, Asparagus acutifolius, Bonjeannia hirsuta (1). Osyris alba, 2 Des arbrisseaux à feuilles épineuses ou réduites : Quercus coccifera v. genuina, Silene Urvillei (plus fréquent dans: Olea europæa, var. oleaster, la région du Pinus maritima), Pyrus amygdaliformis, Genista acanthoclada (aussi dans la région du Pinus maritima). 3 Des types à structure charnue, de teinte glauque et d'homologie littorale : Euphorbia Phlomos P. Cand., Æthionema gracile, edum altissimum, etc., Æ,. ovalifolium v. heterocarpum. 4° Des types charnus et poilus : Euphorbia Characias. 3 Des types épineux poilus ou duveteux : Kentrophyllum lanatun, Onopordon illyricum. Carduus argenteus, 6° Des formes couvertes d’un duvet blanc: Inula heterolepis, 7 Lagurus ovatus, ’hagnalum rupestre, Ajuga chia, P. græcum, A. Chamæpitys, Filago (sp.), Ballota acetabulosa. Evax pygmæa, 7° Des formes laticifères : Euphorbiacées déjà citées, Cynanchum acutum. Convolvulus Scamonia, 8° Des formes aromatiques très communes sur les collines arides : Cupularia graveolens, L. cariensis, : Lavandula Stæchas, Corydothymus capitatus, 32 . i ' E nfi "1 t (1) On peut ajouter : Phillyrea media, Myrtus, Arbutus, Clematis cirrhosa e de a, Rubia Olivieri, Thymelea argentea (sur des calcaires pontiens), . Aristella bromoides, Melica, Briza, Vulpia, 276 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Thymbra spicata, Myrtus communis (endroits plutôt es Satureja Thymbra humides), “pertes fnsülarts P. Cand., Origanum vulgare, 2 var., M. Julia O. hirtum, 6 var., A. M. de 0. Onites, 0 Salvia triloba, Calamintha Clinopodium, : Salvia pommifera, C. graveolens, Cistus salviæfolius, Melissa altissima, C. creticus, nets capitata, Pistacia Lentiscus, Z. tauri Des formes bulbeuses ou à racine charnue ou tuberculeuse : Phalaris nodosa, Romulea Bulbocodium, P. cærulescens, Iris Sisyrinchium, Poa bulbosa, Hermodactylus tuberosus, Arrhenatherum palæstinum, Serapias laxiflora, Hordeum bulbosum, S. cordigera, Ornithogalum pyrenaieum, Orchis et Ophrys (spec.), 0. narbonense, Spiranthes autumnalis, Urginea maritima, Rumex tuberosus, Scilla autumnalis, Thrincia tuberosa, Allium fastigiatom P. Cand., Ætheorrhiza bulbosa, A. Cupani, Lasiospora et SRE Muscari comosum, Chamæleon gummiferus in M. racemosum v. humile P. Cand., Campanula esculenta P. Cand- _ A Lloydia græca, mestible), Gagea; 3 espèces, Convolvulus Scammonia, Asphodelus racemosus, Anemone Ron. Tamus creticus, À : fulgen Crocus biflorus, pars cretica C. chrysanthum, Carum Totuletolidih (comestible: LISTE GÉNÉRALE DES ESPÈCES XÉROPHILES DE LA RÉGION Notochlæna Maranthae, _ Piptatherum cærulescens, ne. ; Gastridium lendigerum, Lagurus ovatus, 02 Chrysopogon Gryllus, Ventenata crabe Phalaris minor, Avena barbat A P. bulbosa, Fram 5m palæstiaum, P. paradoxa, etc., Gaudinia fragilis, . Crypsis aculeata, Echinaria capitata, Stipa tortilis, Cynosurus echinatus, LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS Bromus, Brachypodium, Dasypyrum, Ægilops, Lolium rigidum, L. lepturoides, Medusather Caput-Medusae, Luzula græca Asparagus acutifolius, Ruscus aculeatus Quercus coccifera v. genuina, Osyris alba, Callistemma brachiatum, Pterocephalus plumosus, Valerianella echinata, V. Soyeri, V. thelocarpa P. Cand., V. coronata, V. metrioloba P. Cand., V. obtusiloba, Echinops Philiae P. Cand., E. lepetymnicus P. Cand., Cardopatium corymbosum, Xeranthemum cylindraceum, Carlina corymbosa, C. lanata, Chamieleon gummiferus, Atractylis cancellata, Picnomon Acarna, Onopordon illyricum, Centaurea solstitialis, Ægialophila lonmispiie P. Cand., Kentrophyllum lanatum, K. dentatum, Scolymus maculatus, Myscolus hispanicus, Chondrilla juncea, Lactuca cretica, cariola, nisons vimineus, Vaillantia (sp.), Sperula muralis, Galium setaceum, G. nigricans G. pseudo-itricatum P. Cand., Olea europæa v. oleaster, Corydothymus biais _ Salvia virgata, S. viridis, S. Horminium Verbascum Guicciardii, V. sinuatum, Micromeria (spec. 3), Prasium majus, Teucrium Chamædrys, T. lucidum, Plantago Bellardi, Asterolinum Linum-stellatum, Alyssum smyrnæum, A. minutum, A. umbellatum, Biscutella columnae, Teesdalia Lepidium, Lepidium spinescens, L. spinosum, Capparis spinosa, Fumaria, Velezia rigida, Tunica velutina, Silene Urvillei, Hypericum crispum, Linum corymbosum, L. strictum, L. strictum v. spicatum, Sedum rhydidocalyx P. Cand., S. altissimum, Euphorbia Phlomos P. Cand., _ Eryngium campestre, 0. leiosperm 277 ne et Tritoliun (spec. plur. }s 278 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Bonjeania hirsuta, Lathyrus Aphaca, Anthyllis Hermanniae, L. pseudo-Aphaca, Hymenocarpus circinatus, L. miniatus P. Cand., Arthrolobium scorpioides, L. Cicera Hippocrepis (spec. 2), L. setifolius. Onobrychis (spec. 3), IV. Région du Pinus maritima Lamb. La région du Pin maritime se confond presque géographique- ment avec la région de l’Olivier ; toutefois son extension occiden- _ tale et septentrionale est un peu moindre. Cette région a à peu près la forme d’un triangle dont le sommet atteint la hauteur des îles Tocmakia et dont la base est formée par l'extrémité méri- | dionale de l’Olympie et de la Maléa. La pénétration fréquente des deux régions du Pin maritime el de l’Olivier s’explique botaniquement par des différences dans l'exposition, l'altitude et la constitution géologique du sol; sui- vant que l’un ou plusieurs de ces facteurs varient, l’une des Pas , régions est remplacée par l’autre. a Le facteur le plus important est l'exposition. En effet, tandis que la flore de la région de l’Olivier n’occupe que le versant méri dional des collines, celle de la région du Pin maritime, au contraire, est établie sur les autres versants, moins chauds (DS plus humides. . L’altitude concourt également à délimiter sur certains points les régions du Pin maritime et de l'Olivier, car si l’Olea europæh var. oleaster, le Quercus coccifera et les espèces qui les accom pagnent ne montent pas plus haut que 400 et quelques mètres, le PImS maritima et ses associations végétales dépassent facilement cette : alüitude pour atteindre les limites inférieures de la région qe Châtaignier. 4 Les différences dans la constitution géologique du sol déterminent aussi un des principaux points de dissemblance à signaler entre les deux régions. En effet, tandis que la majeure partie de la flore de la région de l’Olivier est localisée sur les schistes métamor phiques et les marbres, la flore de la région du Pin maritime, à contraire, prend son point d’ appui sur les serpentines et les péri dotites d’où elle s'étend sur les terrains variés avoisinants se =: LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 279 métamorphiques et marbres, andésites de types divers). Cette pré- férence pour la serpentine apparaît d’une manière très frappante en comparant une carte géologique de l'ile de Lesbos avec notre carte botanique. Les dépôts de serpentine et de péridotite ne sont localisés dans l’île qu’en deux endroits. Les plus importants de ces dépôts forment à l’Est du golfe de Kalloni une large bande qui, au Nord, atteint presque la hauteur de la baie de Makri (au Sud-Ouest des îles de Tocmakia) et s’étend, vers le Sud, jusqu’à la mer après avoir constitué la partie Ouest du mont Olympe ; les autres dépôts de serpentine se trouvent au sud de la Malia où ils forment un petit triangle dont la base correspond à peu près à toute la largeur du littoral méridional de cette petite péninsule. Or, la presque _ totalité de ces divers dépôts de serpentine est occupée par la flore de la région du Pin maritime. Il est même une espèce spéciale à l’île de Lesbos qui est exclusi- vement localisée sur ces dépôts et peut, par conséquent, servir à les déterminer ; c’est l’Odontarrhena lesbiaca P. Cand. Cette espèce, que ses fleurs jaunes font distinguer de loin, est abondante non seulement sur les dépôts de l’Olympie, mais aussi sur l’ilot disjoint de la Maléa. On trouve encore dans la région du Pin maritime quelques dépôts de calcaires pontiens ; ils sont caractérisés par la présence du Cupressus sempervirens. La région du Pin maritime est la région forestière par excellence. Les plus grandes forêts, celle de Tschamlik entre autres, se trouvent sur les andésites ; elles atteignent, à l’Olympie, la région du Chà- taignier et l’on peut observer, en cet endroit, le contact entre les limites supérieures du Pinus maritima et les limites inférieures du Castanea vulgaris. Les espèces les plus caractéristiques de la région sont : _Juniperus macrocarpa, Catapodium Salzmænni, J. Oxycedrus, Triticum bæoticum, J. phœnicea, Schæœnus nigricans, Cupressus sempervirens, Allium aristatum P. Cand, Chrysopogon Gryllus, Asphodeline lutea, Dactylis glomerata v. hispanica, Querceus lusitanica, Festuca arundinacea v. Fenas, Chamaepeuce alpina, Senecio vernalis, oies re Crepis costata P. Cand, Galium DE PEN er P. Cand., Crucianella latifolia, Mænchia Épiais à . M:cæru Cerastium peduneulatum, Se Riæi, Saponaria græca, REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _Astragalus lesbiacus P. + Cand: Dianthus AN D. glutin Alcea ro Enphoris “Lodsouefl v. ir nthoclada, Medicago falcata, Trigonella azurea, T. smyrnæa, k Spruneriana, T. spicata, PAL à etie ar amgustisimus Y: jntiqufé Véie sn, C. pseudostella, Ervum nigricans, (A suivre). “ REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 ET 1896 /Suite). Spa la plupart des plantes, le adobe floral ne subit pas de modification importante après la floraison; cependant il peut arriver que celui-ci s’allonge, comme le montre E. Uce (1). C’est ainsi que chez le Wullschlaegelia Ulei, Orchidée saprophyte du Brésil, les fleurs ont un pédoncule court (3-5"") qui devient ensuite très long (5-11°) ; l’auteur : cite plusieurs autres espèces de plantes chez lesquelles on observe ce Phénomène qui paraît favoriser la dissémination des graines. E. Prirzer et À, Meyer (2) ont publié dans une communication pré- liminaire les résultats de leur étude concernant la fleur et le fruit d’Ar- tocarpus integrifolia; ils se rapportent surtout à la marche des fais- CEaux dans l’inflorescence qui se trouve à l’intérieur d’un enfoncement de l'axe, comme pour l’Artocarpus incisa Le développement du fruit et de la graine de l’Opuntia Ficus-indica fait l’objet d’un travail de L. MonremaRTinI (3). Dans la région axile de la paroi de l'ovaire correspondant à l'insertion du style, se différencie Un Canal mucilagineux; la partie médullaire de l'ovaire se désorganise et donne naissance à une pulpe qui, par son accroissement, forme des lacunes dans la région supérieure du fruit ; de son côté, le funicule ee Par une expansion à former une pulpe séminale. nucelle n’est pas complètement détruit et forme un périsperme bien tai: l’auteur a souvent observé l’existence d’embryons adven- tifs se développant aux dépens des cellules nucellaires bordant le sac pee aire. L. Wirrmack (4) a eu l’occasion d'étudier les phénomènes qui accom- (1) E. Ule : Ueber rer angers. der Achsengebilde des Blüthenstandes zur Vers. Preitung } done en (Ber. d. d. bot. Gesellsch. XIV. 1896, p. 255-260). (2) E ru. A. Meyer : rt Anatomie der Blüthen-und Fruchstände von Arincarpus in integrifolia L. (Ber. d. deutschen bot. Ges. XIV. 1896, p. 52-53). (3) L. Montemartini : Contributo allo studio dell nr ” frutto et del seme delle Opunzie (Atti d. R. Istit. bot. di Pavia. V. 1896, 11 * se L. dr Die Keimung der Cocosnuss (Ber. d. d. FE XIV. P- 145-150), 282 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pagnent la germination des noix de Coco et décrit en particulier le’ suçoir en forme de champignon qui se forme aux dépens d’une des extrémités du cotylédon et vient occuper la cavité de l’albumen. À. SCHLICKUM (1) consacre une importante étude aux variations el à signification du cotylédon chez les Monocotylédones. Chez les plantes où ce cotylédon vit au-dessus de la terre et possède la faculté d’assi- miler, il est très comparable au point de vue morphologique avec les premières feuilles; c’est ainsi que chez le Triglochin maritimum et lAlisma Plantago dont les graines ne possèdent pas d’albumen, le cotylédon, comme les premières feuilles, est constitué par un limbe effilé et une gaïîne ouverte; les principales différences qui existent entre ces deux sortes de feuilles résident dans le tissu assimilateur qui n’est que très imparfaitement développé dans le cotylédon, dans la forme des cellules épidermiques, le nombre de nervures ainsi que leur mode de ramification. ; Dans d’autres espèces Asphodelus fistulosus, Allium fistulosum, dont les graines contiennent de l’albumen et où le cotylédon acquiert une Un troisième type présente un cotylédon qui restera toujours sous terre et n’aura pour fonctions que d’absorber les matières alimentaires provenant de l’albumen et de protéger les premières feuilles au début de leur formation :; il comprend par suite un « suçoir » et une gaine plus ou moins développée dont l’auteur étudie les variations dans un certain nombre d’espèces, Chez les Graminées le sucoir est de forme s spéciale; c’est la partie qu’on désigne généralement sous le nom d’écusson. L'auteur discute la valeur phylogénétique de la forme du cotylédon Sans pouvoir décider si la forme primitive est celle qui se rapproche 5 plus d’une feuille ordinaire ou celle qui s’en éloigne le plus. Signalons le mémoire que HANAUSEK (2) a fait paraître, concernant le développement du fruit et de la graine du Caféier; c’est une mOn. graphie très détaillée où on Pourra trouver de nombreux renseigne” ments sur l'anatomie et l’histologie de ces organes. (1) A. Schlickum : Morphologischer und anatomischer Vergleich dér Ko ledonen und ersten Laublätter der Keimpflanzen der Monocotylen (Inaug. Dissert- Marburg 1895, 80 p.). sue 12) T. F. Hanausek : Die Enlwickelungsgeschichte der Frucht und des Samens von Coffea arabica L. (Zeitsebr. f. Nahrungsmittel-Untersuch. 1893 et 1895, 11 p-} s REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 283 e même auteur (1) a constaté chez cette plante l'existence de graines polyembry onnaires. Les diverses particularités que al le développement du fruit des Citrus ont été étudiées par BigrMaANN (2); ce sont d’ailleurs des variations de pur détail qu’offrent les diverses espèces de ce genre, telles que l'épaisseur du péricarpe, le nombre des embryons dans chaque graine, la forme des graines d’aleurone des cotylédons. . HT — ANATOMIE SYSTÉMATIQUE 1° MONOCOTYLÉDONES. A. GroB (3) s’est attaché à l'étude de l'épiderme de la feuille des Gra- minées et s’est spécialement occupé des espèces suivantes : Nardus stricta, Glyceria fluitans, Sesleria cærulea, Olyria latifolia et Bambusa verticillata. I existe dans toutes ces espèces deux sortes de cellules Courtes, les unes silicifiées et de forme AREA HO chaque _tspèce, les autres très cuticularisées et à paroi restant mince Quelques cellules épidermiques et trichomes Pere contiennent des corps fibreux homogènes qui emplissent complètement la cavité; ans le mésophylle de la même plante on rencontre aussi, surtout au- dessous des orifices stomatiques des masses siliceuses intercellulaires. L'auteur a cherché à tirer de la structure de l’épiderme des Grami- nées, des caractères permettant de classer les 209 espèces appartenant à 191 genres différents qu’il a pu étudier; l’épiderme du limbe de ces plantes est toujours formé de cellules simples, de trichomes et de cellules Slomatiques; d’après leur forme on les distingue en cellules allongées, lransversales, vésiculeuses, et cellules courtes, silicifiées, cutinisées, €tc.; les trichomes sont formés par deux ou par trois cellules. Les Caractères les plus pratiques sont ceux qui résultent de l’arrangement € ces différents éléments dans le sens de la longueur de la feuille; les cellules longitudinales parallèles ainsi formées sont régulières ou non. On peut ainsi distinguer plusieurs cas : 1° Dans toutes les séries les cellules allongées et les cellules courtes alternent régulièrement ; (1) Hanausek : se eT er ree und polyembryonische Samen von Coffea arabica L. de r. d. t. Gesellsch. XIII. 1895, p. 73-78, PL. VI): (2) M eur sorte zur Kentniss der ob a mer. Früchte + Citrus vulgaris und anderer Citrus-Arten (Inaug. Diss. Bern 1896. p. 2 PL). (3) Aug. Grob : Beiträge zur Anatomie der Epidermis der Gramineen-Blätter # Hätfte | (Biblioth. bot. Fasc, 36. 1896. 64 sf 284 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 2* Les séries formées uniquement de longues cellules alternent avec celles qui ne sont formées que de cellules courtes; - 3 Des rangées ne possédant que peu de cellules courtes sont situées contre des rangées où les cellules courtes alternent plus ou moins régu- lièrement avec des cellules longues; 4° Il existe des rangées formées exclusivement de cellules allongées. . L'auteur établit de même des catégories basées sur la disposition des cellules stomatiques et sur leur absence dans certaines plages, Sur les modifications présentées par les corps siliceux (homogènes, poreux, etc.). On a beaucoup discuté le diagramme floral de certaines Graminées aberrantes telles que le Streptochæta. Düll (1868) considère la fleur de ce genre comme terminale; en dedans des trois bractées antérieure et laté- rales du bourgeon floral, il regarde trois feuilles comme constituant un cycle de glumelles, et plus intérieurement existeraient deux cycles de trois feuilles représentant un périgone externe et un périgone interne; la fleur comprend enfin deux cycles de trois étamines et trois carpelles à placentation pariétale. Celakovsky (1889) reprit l'étude morpholo- giques de cette fleur et donne un diagramme tout différent de celui de Dëll. Pour Celakovsky, il existe en dedans de la bractée de l’épillet, cinq petites bractées (les bractées latérales et les trois glumelles de Düll); dans le périgone externe de Dôll, Celakovsky voit la bractée de la fleur et deux des trois pièces du périgone externe (la troisième feuille de ce périgone, celle qui serait contre la bractée florale, est avortée); le périgone interne a pour les deux auteurs la même signification GorBEL (1) a repris l'étude de la fleur de ce genre brésilien et en à suivi le développement ; il nous suflira de dire que cette étude confirme pleinement les vues théoriques de Celakovsky. Le même auteur étudie dans son mémoire un autre genre de Graminées de l'Amérique du Sud, le genre Pariana; les fleurs y sont monoïques, un certain nombre d’épillets mâles entourant un épillet femelle. : Les épillets mâles ont deux glumes disposées latéralement, Combe dans les Hordéacées; le fait le plus intéressant que présentent les fleurs de Pariana est l'existence de trois glumellules bien développées; la médiane qui est postérieure est la moins bien constituée; c’est ainsi qu’elle manque des faisceaux qui existent dans les deux antérieures Le nombre des étamines est variable, le plus souvent un multiple de trois. ee : Ta. Hocx (2) poursuit l'étude anatomique des Graminées de l'Amé- (1) K. Goebel : Ein Beitrag zur Morphologie der Graser (Flora. LXXXI. ae p. 17-29, PL II. - | s (2) Th. Holm : A study of some anatomical characters of North Ameï 1896 Gramineæ, V, VE, VIL (Bot Gazette XX. 1895, p. 362-366. PI. XXVI. — XXI °° _ Pp- 357-360. PI. XXVII-XXVIIL. — XXII. 1896, p. 403-407. PI. XX) REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 285 rique du Nord par celle des genres Leersia, Orisa et Amphicarpum ; pour le premier et le troisième de ces genres, il indique les caractères qui permettent d'établir leur division en espèces; celle-ci peut être basée sur les caractères que présentent les cellules de l'épiderme, les faisceaux, le mésophylle et le parenchyme incolore. Le mésophylle de l’Oryza sativa présente des cellules « à bras soudés » qu’on retrouve chez plu- sieurs Renonculacées, Graminées, Gymnospermes et Fougères; dans la feuille de cette même espèce existent de larges lacunes où on rencontre des diapbragmes constitués par un tissu étoilé semblable à celui que présentent plusieurs espèces de Juncus. L’anatomie comparée de l'appareil végétatif des Cypéracées a fait l’ob- jet d’une importante étude de M. Rikui (1); chez les Cypéracées s. str. (Scirpoïdées) la vie aquatique retentit sur la structure anatomique qui présente toujours une faible différenciation de l’épiderme et des fais- ceaux peu développés. La tige et la feuille des Scirpoïdées ne sont pas très différentes au point de vue anatomique et entre elles existent toutes les formes de transition; chez un grand nombre de ces plantes, on observe autour de l’endoderme des faisceaux une gaîne parenchyma- teuse, formée par une assise de cellules à chlorophylle; lorsque cette gaîne existe, ce qui est le cas général, le reste du parenchyme cortical est dépourvu de chlorophylle. D’après ce caractère de la présence ou de l'absence de cette gaîne chlorophyllienne interne, l’auteur divise les Scirpoidées en deux groupes, les Chlorocypéracées et les Eucypéracées. A l'exception des deux genres Cyperus et Heleocharis, tous les genres des Scirpoïdées se classent tout entiers dans un des deux groupes ainsi constitués; aux Eucypéracées appartiennent les genres Hypoly- trum, Eriophorum, Pentastichia, etce.; les ST à compren- nent les Lipocarpha, Fuirena, Fimbristylis,ete.; M. Rikli est par suite amené à diviser les genres Cyperus et Heleocharis, RAS dans e Chlorocyperus et les Chlorocharis les espèces pourvues de la gain chlorophyllienne interne. G. MARGGRAFF (2) distingue trois cas parmi les hybrides du genre Carex : 1° L’hybride est intermédiaire par ses caractères anatomiques entre les parents pour l’ensemble de ses caractères; > L’hybride se rapproche davantage d’un de ses parents ; {Fe here a certains caractères d’un des parents, certains autres de l’autre parent (2) G. ee LE rm moe Al Carez-Arten mit ihren Bas- tarden (69 p. 4 PI. Leïpzig. 1896). — Voir a : A. Zschokke : Anatomische Structur des Carex nr X vesicari rorsers bot. Ges. 1895, p. 23-25). 286 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Rien ne montre mieux qu’un hybride est intermédiaire entre les deux espèces souches que la différence qui existe entre la taille des cellules épidermiques de la face supérieure et de la face inférieure; c’est ainsi que dans le C. canescens les cellules épidermiques sont de même taille sur les deux faces; dans le C. paniculata elles sont quatre à cinq fois plus grandes à la face supérieure qu’à la face inférieure ; dans l’hybride la différence s’abaisse à deux ou trois. Si l’une des espèces a son épi- derme formé d’une seule assise au niveau de la nervure médiane dans une des espèces, de trois assises dans l’autre espèce, l’hybride présente en cette région deux assises. e qui concerne les faisceaux, l’hybride se montre généralement intermédiaire entre les deux parents (par exemple C. riparia X canes- cer): pe pars ets fuseEaurx de lhybride est souvent la moyenne des parents. Quelques exceptions consistent dans des cas où le nombre est chez l’hybride inférieur (> 2. X lagopina) ou supérieur (C. glauca X paludosa) à celui des parents L'aut eur étudie de même ce que deviennent dans les hybrides la gaine sclérenchymateuse des faisceaux, le nombre des assises palissa- iques, etc. Les caractères anatomiques conduisent F. SaAccaArDo (1) à regarde der les Typha et les Sparganium comme offrant entre eux plus d’aflinité qu’avec les Pandanacées; il propose donc de séparer des Pandanacées les Typhacées et les Sparganiacées et de réunir ces deux dernières familles. C’est ainsi que les Typhacées ont des faisceaux libéro-ligneux typiques, alors que chez les Pandanacées, les faisceaux ligneux sont divisés en deux et rep orientés. Les Pandanacées ne pré- sentent dans leur feuille qu ‘une seule rangée de faisceaux, les Typha- n présentent au moins deux: enfin les Pandanacées ne possèdent ee te cellules étoilées qu’on rencontre chez les Typhacées. Beccari a décrit en 1871, sous le nom de Petrosavia stellaris, une plante de Bornéo qu’il a rangée parmi les Mélanthacées et qui est para” site sur des racines; plus tard, Ridley a découvert dans la Malaisie une plante analogue qui parut à un examen attentif être identique au Petro- savia; depuis P. Groom (2) a pu étudier la fleur et la graine de cette plante dont la siructure florale est différente de celle du Petrosavia; Groom l'appelle le Protolirion paradoxum : il en étudie avec détail la morphologie externe et l'anatomie; elle ne présente pas de saçoirs et n'est pas parasite, L’auteur la regarde comme un type primitif de Lilia- cées, et reliant ces dernières aux Tricoridacées. SE F. Saccardo : Ricerche sull’ anatomia delle Typhaceae aies _ p. 3-30. PI Ca @ r P. Gromm : On a new saprophytic Monocotyledon (Ann. of Bot. IX. 18%, p. 45-59. PL Il). REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 287 L'étude anatomique des genres Rapatea, Schoenocephalum, Spa- thanthus et Stegolepis a montré à A. M. Boumier (1) que les Rapa- les Xyridacées, Mayacacées et Phylidracées; on peut rapprocher par leurs caractères anatomiques les Xyridacées et Mayacacées des Centro- lépidacées et Eriocaulacées ; les Rapatéacées s’éloignent de ces familles par la présence constante de fibres sclérifiées hypodermiques, qu’on retrouve chez certaines Cypéracées et certains Palmiers. Le genre Mayaca est très voisin du genre Alepyrum (Centrolépida- cées); ils présentent la même structure de l’épiderme, de l’écorce et de lendoderme., Le péricycle est sclérifié, les éléments du cylindre central Sont peu distincts; la feuille présente un seul faisceau entouré d’un endoderme épaissi. Le genre Centrolepis se rapproche surtout au point de vue anato- mique du genre Xyris; leur tige présente un anneau de sclérenchyme, La seule Broméliacée dont on ait étudié la germination est l’Acan- thostachys strobilacea ; c’est Klebs qui l’a décrit ; la radicule sort d’abord de la graine, puis une partie du cotylédon reste dans la graine, tandis que autre sort en f tune gaine relati t courte ; Fr. MüLLER (2) Montre qu’il en est ainsi chez toutes les espèces des genres Vidularium, Canistrum, Hohenbergia, Aechmea, Bilbergia, le Dyckia sulphurea et une espèce de Pitcairnia. Chez les Tillandsiées, la germination n’est Pas aussi uniforme; la structure de leur graine et le mode de germina- tion permettent de les ranger en trois groupes : 1° le genre Vriesea et le Tillandsia triticea; > les espèces de la section Anoplophytum dans le genre Tillandsia ; 3° le genre Catopsis. Dans le premier groupe la graine est pourvue d’une sorte de capu- chon qui est soulevé, au moment de la germination; il se constitue dans la fente circulaire ainsi formée un anneau blanchâtre, puis vert, prove- nant de la partie inférieure du cotylédon ; il forme une gaine d’où part # première feuille ; ce n'est qu’ensuite qu’apparaissent les racines adven- ives. Dans le second groupe, l'embryon est plus gros que l’albumen, ce qui est une exception chez les Broméliacées; on n’y observe pas de apuchon se séparant du reste de la graine. Le Catopsis nutans a ses graines pourvues de poils très développés et de Structure assez particulière, Les trois groupes de Tillandsiées s’oppo$ent aux Broméliées et aux icairniées par l'avortement complet de la racine principale. (1) A. M. Boubier : Remarques sur l'anatomie systématique des Rapatéacées el des familles voisines (Bull. Herbier Boissier. III. 1895, p. 115-120) (2) Fr. Müller : Die Keimung einiger Bromeliaceen (Ber. d. d. bot. Gesellsch. UT, 1895, p. 175-189, PI. XVIL). 288 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les Zingibéracées ont été étudiées au point de vue de l'anatomie systématique par FUTTERER (1). La feuille des plantes appartenant à cette famille présente ordinairement un hypoderme formé de petites cellules ; la division du mésophylle en tissu palissadique et tissu lacu- neux y est très nette; l’auteur étudie la structure de la tige des rhizomes, de la racine, de la forme des cristaux d’oxalate de chaux et des grains d’amidon; presque toutes les Zingibéracées présentent dans le méso- phylle de la feuille des cellules contenant des essences; souvent l’hypo- derme contient du tannin dans ses cellules. . Futterer : Beiträge zur Anatomie und Entwickelungsgeschichte der 4 PL). (4) W age Zingiberaceæ (Bot. Centralbl. LXVIII, 1896, p. 241, El _ (A suivre). M. MozLiaRD. 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerquin. Revue générale de Botanique. Tome 11. Planches 12 et 13. LS si D; È «7 se. ORDYMNIOS AE me LIVRES 7 | potodeniron à panne AGE ASE sa avum = ne ! Un da “pes alba ) 7 os PYRRH, | tr Hg So 7, /amphyla 0 y sa y = OPprMi se ln, mr ne DA QE ETS =. Fu TE « RU Eu Je S re % La Region des Plaines. _ _ FE] Région de l'Olea europæa. v. oleaster Quercus coccifera etc. SNS Région du Pinus maritima. _ [I Région du Quercus Aegilops. _[ ## © 746 4 [TA il Chaviaro Petra Région du Castanes vulgaris. WW Echelle rest OUEST NS + + NT & Ligor. _ le P. Candargy del. que *° Garte boWr? “lle de Lesbos. Bineteau se, MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D’ABONNEMENT La Revue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d’avance) est de : 20 Îr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats. etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, | chez JZ. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois arts. dresser tout ce qui concerne la rédaction à M. EE . BONNIER, rod à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Par Il sera rendu compte dans les revues spéciales pce ouvrages, pri ou notes dont un exe mplaire aura été adressé au Directeur de la Rev k£énérale de ne De plus l'ouvrage envoyé sera annoncé irmiliatement sur la couver Les auteurs des travaux insérés dans la Revue pers de sp pe ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la BRevue générale de Botanique Augerr, docteur ès sciences. CRAUVEAUD, His -adjoint à l’'Ecote BATTANDIER, professeur à l'Ecole de des Hautes-Et médecine d’Alger. CosTanTIN, maître de means l'Ecoie Normale Supérie BriQuer, professeur à l'Université de Ponte. me - Courin, docteur ès sciences. Bonnier (Gaston), membre de PAcadé- | DaGuiLox, maître de Conférences à ta Mie des Sciences. : Sorbonne. BorNer, membre de l'Académie des DANIEL, docteur ès sciences ; sciences. é re DassonviLLE, vétérinaire F3 l'armée: - de he président de Ja Société de | Devaux, maître de Conférences à l'Uni- Mycologie. _ versité de Bordeaux . Bourroux, doyen de da Faculté des Ent a 2 membre de l'Académie des si sciences d de Besanço | sciences . Durour, directeur-adjoint du Labora- toire de Biologie végétale de Fon- tainebleau ÆRIKSSON {Jakob}, Men à l’Acadé- mie royale d'Agriculture de Suède. FLABAULT, prulesseur à l’Université de Montpellier, FLor, docteur ès sciences. Fockeu, docteur ès sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum, Gain, maître de ne à l'Uni- _ versité de Nan GéNEau es ue professeur à l'École de médecine de Reims. la Sorbonne, “GuiénNarRD, membre de l’Académie des : sciences. GiarD, es à HEckEL, professeur à l'Université de Marseille. Henry, professeur à l'École forestière de Nancy. Hervier (L'Abbé Joseph). Hickez,, garde _. des forêts, -HocHREUTINER, docteur ès sciences de l'Université . Genève HouLnerT, docteur ce Hu (l'abbé), laureat de l'Institut. Hy (1 ue pr à la Faculté . catholi Angers Jaccarp, ae: : l'Université de Lausanne. Jacos pe Cornemoy, docteur ès scie ences. Janczewsui (de), Mosbsese à l'Univer- _sité de Cracovie ma de l Université d’Utrecht. , professeur rome à la Faculté gré Scnces de Marsei _ KozperuP-Kose OSENVINGE, ar E scien- ces, ps l'Université de Copenhague. LAGERHEIM ( pe ne de Quito. à : Le , doyen de la Faculté des sciences de Toulouse. D LéGer (M.), docteur ès sciences. LESAGE, paie de Conférences à l'Uni- versi e Re ennes. Fine docteur ès sciences. __— IAN TRE D : à l'Un- An *érois à l'Université d Varsov > Ragor (Charles), explorateur. Lun», de l'Université de Copenhague ité àe Minne Fr RCREE à l'Université Besanço MaRMIER, docteur ès sciences, dé Vi tilut Pas MascLer, E. éat de l'institut" MATRUuCcHoOT, maître de Conférences à Sorbonne us directeur de la Station Dee à e l'Est. dé ARD, eg à l'École de mé e de Morrisnp, RS de Conférences à la onne, Naupix, membre de l'Académie ” ciences . ions docteur ès sciences. : Pouzsen, docteur ès sciences, de l'Uni-. versité de Copenhague. PRILLIEUX, Pre à ss : gro nomique PRUNET, dattes a Conférences à run versité de Toulouse. Ray, docteur ès sciences. Russezz (William), docteur ès sciences. Saportra (de), correspondant Lo l'Ins- titut PR docteur ès sciences. : cn professeur à l'École de médecine _— nçon. — mp. LE BIGOT Frères. REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME Livraison du 15 Août 1899 N° 128 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR LE RUE pu BouLor, 4“ os : 1890 LIVRAISON DU 15 AOUT 1899 I — RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉ- SI UR LA RESPIRATION DES PLANTES, Le par M. N. Morkowine , . . . . . . . . ‘à ;. IL. — SUR LA CHUTE DES FEUILLES DE CERTAINES MONOCOTYLÉDONES (avec ee dans le ae a. par M. Edm. Fouilloy . . 304 ll. — LA VÉGÉTATION DE L'ILE DE LESBOS ee (avec planches), par M. . C. Can- en dargy (Jin). . : SES IV. — REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE | parus en 1895 ei 1896 (avec figures dans le 2 par M. Marin Molliard Goes} . PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON a PLANCHE 14. — Microlonchoides pinnatum ; Odontarrhena lesbiaca. PLANCHE 15. — Plantago suboerticillaia ; Erysimum horisontale ; Anéhe- . mis lesbiaca ; Ken nopleerum virosum. ® PLaNaux 16. — E ‘uphorbia Pins - Viola lesbiaca ; Allium hirtovaginum. 4 Gette livraison renferme en outre six gravures dans le texte. . Pour le mode de publication et des couditions d'abonnement. vor +. da troisieme pee de la courériuré p _ RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. N. MORKOWINE. 1 — IxrroDucTr10N. L'influence des anesthésiques sur la respiration des plantes fut remarquée par Claude Bernard. Voici quelle fut son expérience fait à ce sujet : « Sous une cloche tubulée à sa partie supérieure et remplie d'eau, contenant de l’acide carbonique, je place des plantes aqua- tiques du genre de celles qui sont indiquées (Potamogeton et Spirogyra); puis, toute la cloche étant immergée dans un grand bocal, je coiffe la tubulure de la cloche avec une éprouvette égale- Ment remplie d’eau et destinée à recevoir les gaz qui seront dégagés Par les plantes. Je place au soleil deux cloches ainsi disposées ; Seulement dans l’une d’elles, j'ai placé, avec les plantes, une éponge humide imbibée d’un peu de chloroforme. Dans la première cloche, . Sans Chloroforme, il se dégage de l'oxygène presque pur et en assez 8rande quantité; dans la seconde cloche, avec chloroforme, il ne se dégage que très peu de gaz, qui est de l'acide carbonique. Si, après une durée de l'épreuve suffisante pour démontrer que la chlorophylle de la plante est devenue inapte à dégager de l'oxygène, je viens à reprendre la même plante, à la bien laver à grande eau et à la replacer au soleil sous une cloche sans chloroforme, je vois léparaître sa faculté d’exhaler de l'oxygène au soleil, qui avait été Momentanément suspendue (L). » Cette expérience a servi de point de départ pour les recherches de MM. G. Bonnier et L. _Mangin sur l'absorption de l'acide Carbonique. l M. Bonnier (2) opérait sur uné branche de Sarotamnus Scopa- 1 ® eng Fes es ne Fan chorépiyieme sépa- rée de la respiration. Annales des sciences naturelles, 1886, p Rev. gén. de Botanique. — XI. 290 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rius sous l’action des vapeurs d’éther. Ses expériences s’exerçaient à l'obscurité dans l’air confiné (les plantes couvertes des cloches ont été exposées à l’obscurité). Il détermine le rapport qui existe entre le volume de gaz carbonique émis et celui d'oxygène absorbé. Après deux heures se trouva (température 170C) : | SANS ÉTHER AVEC ÉTHER CO? dégagé = 5,71 CO? dégagé = 5,58 Oxygène absorbé — 6,42 Oxygène absorbé = 6,39 2 2 D'ici, M. Bonnier fait la conclusion suivante : « Non seulement l'intensité reste la même, mais la nature du phénomène respira- toire n’est pas influencée par les vapeurs d’éther, puisque le rapport des gaz échangés est constant. Nous pouvons donc admettre que les anesthésiques, en Suspendant l’action chlorophyllienne, ne modifient ni n’atténuent la respiration, pourvu toutefois que leur proportion ne soit pas assez grande, pour altérer les plantes en expérience, » En 1898, M. Pouriewitch (1) expérimenta sur l'assimilation de Saccharose par les plantes sous l’action de l'éther. Il trouva qu'une Plante, dans une atmosphère chargée de vapeurs d’éther, n’assimile pas le sucre et ne se transforme pas en amidon: tandis que les plan les non anesthésiées emmagasinent une quantité notable d’amidon. L'intéressant travail de M. Pouriewitch m'amène à une hypo- thèse, que les plantes anesthésiées absorbent les matières nutritives même avec plus d'intensité, mais en même temps dépensent pour la respiration plus de substances, En d’autres termes, les échanges Bazeux, dans les plantes anesthésiées, s'effectuent plus rapidement: En nous appuyant sur cette hypothèse, nous pouvons facilement expliquer toutes les expériences de M. Pouriewitch. Les recherches de Sodin (2) montrent que cette supposition est possible; il trouva que, sous l'influence des vapeurs de mercure, l'intensité de la respiration chez les plantes augmente, quoique le mercure agisse a Sur les plantes, comme un fort poison. (1) Pouriewitch : Sur la question de l'accumulation et de La dissolution de l’amidon dans la cellule végétale. Bulletin de la Société des Naturalistes de KieWr t. XIV, 1898 (russe). D . (2) Just’s Botanischer Jabresbericht, 1887, Ers. Ab. s. 193. - RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 291 Sur la proposition de M. le Prof. W. Palladine dont les conseils me guidaient dans mon travail, jai fait des expériences pour expli- quer l'influence des anesthésiques sur la respiration des plantes. J'ai opéré avec les feuilles étiolées et les bourgeons feuillés de Vicia Faba et Lupinus luteus. Leurs feuilles sont très riches en matiè- res protéiques ; l’intensité de leur respiration est donc plus consi- dérable que les plantes vertes. J'ai pris aussi les feuilles vertes de Ficus elastica et de Phylodendron, pour déterminer aussi l’influence des anesthésiques sur les plantes à chlorophylle. J’ai opéré aussi sur les embryons du Blé pendant leur germination ; leur respira- tion, comme l’a démontré M. Bourlakoff (1), est très intense. Enfin les expériences étaient faites sur l'influence des anesthésiques sur la formation de la chlorophylle. _ Comme anesthésiques j'ai utilisé des dissolutions de5°/, et3°/0 d'alcool ; de l’eau qui contenait 2 */, d’éther ; 1 : 2000, 1 : 1000 et 1: 500 chlorhydrate de morphium et 1 : 1000 de chlorhydrate de solanine. _ J'ai introduit une partie de feuilles dans un cristallisoir plein, renfermant 100 centimètres cub. d’une solution (10°/.) de saccha- rose ; une autre partie identique était introduite, dans un pareil Cristallisoir, avec la même dissolution de saccharose plus un anes- thésique. Chaque cristallisoir était recouvert d’une cloche de verre et placé dans une chambre obscure. J'ai changé la dissolution toutes les 24 heures. Je n’ai remarqué les bactéries et les moisissures qu'à la fin de la deuxième expérience. Après deux ou trois jours les plantes ont été placées dans l'appareil de Pettenkofer (construit d’ après la description de Pfeffer). Pour absorder l’éther On fait passer l'air par l'acide sulfurique concentré dans ce tube de Pettenkofer, ensuite par un autre tube rempli d’une dissolution d’eau de baryte. IL. — Exposé pes EXPÉRIENCES Je donne maintenant la description détaillée des expériences. Expérience N° 1 Vicia Faba L. — Feuilles étiolées après 24 jours de germination, me température comprise entre 19 et 22. OL 4 Bourlakof : Sur la guesiéon de la respiration du germe de froment. 897 (russe). 292 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE a) On a placé 52986 de feuilles sur une solution de sucre à 10 °/. dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant deux heures. La température s’est maintenue entre 19-195. Acide carbonique dégagé : 386. poids des matières sèches : 18° 3499. D'où 1005 de feuilles dégagent en une heure 67e d acide carho- nique. 108" des matières sèches dégagent en une heure 2687. b) 5:r6741 de feuilles, après un séjour de 24 heures sur une solution de sucre à 10 °/,, sont traitées par le sucre à 10 © et l’alcool à 5 °/.. Au bout de deux jours ces feuilles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer pendant deux heures. La tempé: rature s'est maintenue entre 19°-19%. Acide carbonique dé 6me9, Les feuilles contenaient un poids sec de 15" 0180. D'où, 100" de feuilles dégagent en une heure 12166. 105" des matières sèches — 67me8, Expérience N° 2. Vicia Faba L. — J'ai pris pour mes recherches les extrémités des tiges étiolées de Vicia Faba avec les feuilles, après 29 jours de germination à une température comprise entre 20° et 22°. Les extrémités étaient coupées avec une plaque tranchante en platine. La longueur de la partie de la tige au-dessous de la der nière feuille ne surpassait pas 1-2 millimètres dans toutes lés parties coupées. | a) 6s 9108 de bourgeons ont été ue durant trois jours à upe solution de sucre à 10 °/ ; puis ils ont été mis dans appareil de : Pettenkofer pendant trois heures. Température dégagée : 19 degrés. Acide carbonique dégagé : 12". oi D'où, 100:' de bourgeons en une heure dégagent 5749 d'acide carbonique. 105 des matières sèches : 23ms3. À la fin de l’expérience les bourgeons ont été placés dans la même solution du sucre et y ont séjourné pendant douze heures, puis ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer pendant tro heures. Température de l’expérience : 19%. Acide carbonique … dégagé : 11me2. o D'où 100: de bourgeons en une heure dégagent 5475 d'acide : carbonique. : RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 293 104 des matières sèches : 2347, A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été placés durant trente heures sur la même solution du sucre et puis dans l'appareih de Pettenkofer pendant trois heures. Température de l’expérience : 18, Acide carbonique dégagé: 1288, D'où, 100: des bourgeons en une heure dégagent. 6187. 105" de matières sèches. el e A la fin de l’expérience, les plantes ont été fées soigneusement et desséchées à l’étuve. Les bourgeons contenaient en poids sec : Ar 5781. b) %' 6546 de bourgeons avec les feuilles étiolées de Vicia Faba sont mis sur une dissolution de sucre à 10 °/, et d'alcool à 3 °/.. Au bout de trois jours ils sont placés durant 3 heures sous l’appa- reil de Pettenkofer. Température de l'expérience: 19% Acide carbonique dégagé : 1828. D'où, 100s° de bourgeons ont dégagé en une heure 81"8 d'acide carbonique. 108 des matières sèches . . . 42064 Après l'expérience, ils ont été lavés à la même solution et y ont été placés de nouveau. Au bout de 12 heures, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofter pendant 3 jours. Température de l'expérience : 19, Acide carbonique dégagé 20":8. D'où, 100sr de bourgeons en une heure dégagent 90" de l'acide carbonique. 10e" des matières sèches . . | 469 A la fin de l’expérience, ils ont été lavés et placés dans la même solution. Au bout de trois jours, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer pendant 3 heures. Température de l’expé- rience : 18, Acide carbonique dégagé : 22"5. D'où, 100: de bourgeons en une heure ont dégagé 95mes d'acide carbonique. 108" des matières sèches . . . 49"66 À la fin de l’expérience, les bourgeons ont été \avés à à l’eau et desséchés à l'étuve à 100°. Poids sec ; 1814783. Si on compare les résultats des expériences sur les plantes ahesthésiées et non anesthésiées en une heure on obtient : 294 REVU£ GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Vicia. Faba 100 GR. DE BOURGEONS 10 GR. DE MATIÈRES SÈCHES es anesthésiés Fe - anesthésiées anesthésiés anesthésiées 5 miligr. milligr. milligr. milligr. Après 3 jours. . 57,9 81,8 25,3 42,4 » 12 heures 5% 90,6 23,7 16,9 D y ©: 61,7 95,8 27 496 Expérience N° 3 Ficus elastica. — Les feuilles de Ficus elastica, cueillies dans les serres du Jardin des Plantes de Varsovie, ont été découpées d’après leur nervure médiane, en fragments égaux à peu près d’un centimètre carré. a) 5: 5836 des feuilles fraîches ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/, à l’obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température: 19°. Acide carbonique dégagé en deux heures : 22mg4. D'où, 100: des feuilles fraîches dégagent, en une heure, 200"%6 d’acide carbonique. 102" des feuilles sèches : 736. A la fin de l'expérience, les feuilles ont été lavées à l’eau et desséchées à l’étuve à la température de 100°. Les feuilles conte naient en poids sec : sr 5223. b) 5e" 2830 des feuilles fraiches ont été placées durant deux jours sur une solution de sucre à 10 °/, et durant un jour sur 40 de sucre avec 5 °/, d'alcool à l’obscurité. Puis elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer pendant deux heures. Température : 1%. Acide carbonique dégagé : 24me, d’acide carbonique. 102" des feuilles desséchées : 85me9. ” D'où. 100£ des feuilles fraîches dégagent, en une heure, 221" “hs À la fin de l'expérience, les feuilles ont été lavées à l’eau ed. : desséchées à l’étuve à Ja température de 100c. Poids des matières sèches : 484080. RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 295 Expérience Ne 4 Triticum vulgare. — Ses germes, isolés du Blé (1) ont été l’objet de cette expérience. a) 4s'0021 des germes ‘ont été lavés à l’eau dans un tube en U et, au bout de cinq heures et demie, mis dans l'appareil de Pettenkofer. Température de l'expérience : 19. Acide carbonique dégagé en une heure : 2366. D'où, 100s' des germes dégagent de l’acide carbonique en une heure : 7856. Puis, au bout de 24 heures de séjour dans les vapeurs d'eau et d'alcool, ils ont été placés de nouveau dans l'appareil de Pettenkofer durant une heure. Température de l'expérience: 19. Acide carbo- nique dégagé : 33me2. D'où ; 100sr dégagent 117"57, en une heure, d'acide carbonique. b) 30014 des germes du Blé ont été lavés à l'eau dans un tube en U et au bout de 5 heures 12 placés dans l'appareil de Petten- kofer durant une heure. ee old : 49. Acide carbonique dégagé : 19nc6. D'où, 100: dégagent en une heure 65"83. Au bout de 24 heures ils ont été placés de nouveau dans l’appa- reil de Pettenkofer durant une heure. Température : 19. Acide car- bonique dégagé : 40w:8,. D'où, 100zr de germes dégagent en 1 heure 135"+9 d'acide carbo- nique. Expérience N° 5 Lupinus luteus. — J'ai opéré sur les feuilles étiolées de Lupinus luteus. a) 5217 de feuilles fraiches ont été placés sur la solution de sucre à 10 °/, à l’obscurité. Au bout de quatre jours, ces feuillles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant une heure. Température de J’expérience : 19°. Acide CRFOURIRS dégagé en une heure : 3mg2. D'où, 100zr de feuilles fraîches dégagent en une heure à | d'acide carbonique. À 10: de matière sèches . . Bone. À la fin de l'expérience, les feuilles étaient de nouveau placées (1) Zurich, Stadtmübhle, 296 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur la solution de sucre à 10 °/o à l’obscurité durant 24 heures, éd puis mises dans l’appareil de Pettenkofer pendant une heure. Tem- : pérature : 19 degrés. Acide carbonique dégagé : 4me D'où, 100s des feuilles fraîches dégagent en une heure se , : d'acide carbonique. D'où : é | 404" de matières sèches . . . 68m:4. A la fin de l'expérience les feuilles ont été lavées à l’eau et des- séchées à l’étuve à la température de 100-110°. Les feuilles conte naient un poids sec 0s"5857. b) 2:r 6377 de feuilles fraiches, après un séjour de 4 jourssurla solution de sucre à 10 °/, avec éther à 2 °/, ont été placés dans l'appareil de Pettenkofer durant une heure. Température : 1%: Acide carbonique dégagé : 6ms4. D'où, 100e des feuilles fraîches dégagent en une heure 227m5 d’acide carbonique. 10e" des matières fraîches . . . 47ms9. Ë À la fin de l’expérience, les feuilles ont été de nouveau placées sur la même solution à l'obscurité durant 24 heures et puis mises dans l’appareil de Pettenkofer pendant une heure. Température : 1%. Acide carbonique dégagé : 6vs4. D'où, 1004 des feuilles fraîches dégagent en une heure 242" d’acide carbonique. 10e des feuilles sèches . . . S82me5. A la fin de l'expérience les feuilles ont été encore mises sur la même solution durant 25 heures à l'obscurité et puis placées pour une heure dans l'appareil de Pettenkofer. Fe : LE 2 Acide carbonique dégagé : 8m. | D'où, 100sr des feuilles fraîches dégagent en une heure 3033 d'acide carbonique. 10: des feuilles sèches . ; . 403ms2. A la fin de l'expérience les feuilles ont été lavées à l’eau et des séchées à l’étuve à la température de 100-410 . Ë Comparons les résultats obtenus dans le tableau suivant : Le RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 297 100 GR. DE FEUILLES FRAÎCHES 10 GR. DE MATIÈRES SÈCHES TER UT M cit ne ee non Ps on : à anesthésiées ner de anesthésiées | ce ; milligr. milligr. milligr. | miligr. Après 4 jours. . 126,9 227,5 | _. » 24 heures. 126,9 242,6 55 | 82,3 LAS 23 GE) ER AS 158,6 303,3 103,2 Expérience N° 6 J'ai pris pour mes recherches les extrémités des tiges étiolées de Vicia Faba avec les feuilles après 30 jours de germination. Ses extré- mités étaient coupées avec une plaque tranchante en platine. La longueur de la partie de la tige au dessus de la dernière feuille ne surpassant pas 1/2 wm dans toutes les parties coupées. a) 98855 des feuilles fraîches ont été placées sur une stition de sucre à 10 °/, à l'obscurité. Au bout de 3 jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant trois heures. Tempéra- ture : 19. Acide carbonique dégagé : 14"£. D'où, 100: des feuilles fraiches Jenna en une heure 4749 d'acide carbonique. 10sr des feuilles sèches . . 20%. À la fin de l'expérience les feuilles ont été placées sur la même solution à l'obscurité durant 20 heures et puis mises dans l'appareil de Pettenkofer pendant 3 heures 1/2. Température : 1. Acide car- bonique dégagé : 11m£2 D'où, i00s des feuilles fraîches dégagent eu une heure 32"*4 d'acide carbonique. 10° des matières sèches . . 13"x9. À la fin de l'expérience, les feuilles ont été de nouveau placées sur la même solution à l'obscurité et au bout de 23 heures dans l'appareil de Pettenkoier durant 2 heures. Température : 1%. Acide carbonique dégagé : 8m. D'où, 100er des feuilles fraiches dégagent en une heure 40meÿ d'acide carbonique. 108r des feuilles sèches . . mes. À la fin de l’expérience les feuilles ont été encore placées sur 298 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la même solution de sucre à l’obseurité et au bout de 20 heures sous l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. La température a été comprise entre 17-18. Acide carbonique dégagé 13n66. D'où, 100% des feuilles fraiches dégagent en une heure 45m88 d'acide carbonique. 1087 des feuilles sèches . . . 19m£6. À la fin de l’expérience les feuilles ont été lavées et desséchées à 100° à l’étuve. Le poids sec : 2zr3087. b) 9er2307 de bourgeons frais de Viçia Faba ont été placés sur une solution de sucre à 10 o/, avec éther a? °/0 à l'obscurité. Au bout de trois jours, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Température : 19, Acide carbonique dégagé : 26m6. D'où, 1008 des feuilles fraîches dégagent en une heure 93"#3 d’acide carbonique. 108r des matières sèches . . . LA LUES D À la fin d: l'expérience, les feuilles ont été de nouveau placées sur là même solution à l'obscurité et au bout de 20 heures mises dans l’appareil de Pettenkofer durant 3 heures 1 /2. Température : 19%. Acide carbonique dégagé : 2{ms6. | D'où, 1008 des feuilles fraîches dégagent en une heure 66m89 d’acide carbonique. 10er des matières sèches . . . 22mç3. À la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées sur la même solution à l'obscurité et 23 heures après dans l’appareil de Petten- kofer pendant 2 heures. Température : 19. Acide carbonique dégagé : 15me2 D'où, 100sr des feuilles fraîches dégagent en une heure 82"#3 d'acide carbonique. 108r des feuilles sèches . . . 36ms4. À la fin de l'expérience, les feuilles ont été de nouveau placées sur la même solution à l'obscurité et 20 heures après mises dans l'appareil de Pettenkoter durant 3 heures. La température était comprise entre 17-18, L’acide carbonique dégagé : 30m8. D'où, 1007 des feuilles fraîches dégagent en une heure 1088 d’acide carbonique. 108 de matières sèches. . . 47me5, À la fin de l'expérience, les feuilles ont été lavées à l'eau et des séchées à 100-1100. Poids sec : 281062. 2 . RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 299 Comparons les nombres obtenus de nos expériences :dans le tableau suivant : 100 GR. DE FEUILLES FRAÎCHES 10 GR. DE FEUILLES SÈCHES an A EN on : non £ $ anesthésiées ARÉMACRIENS anesthésiées anésihésiées. milligr. milligr. mil'igr. milligr. Après 3 jours. . 47,2 93,9 20,2 41,1 » 20 heures. 32,4 66,9 13,9 29,3 LES TA) Ce 40,5 82,3 17,3 36,1 Lee ES EE 45,8 108,3 19,6 47,5 Expérience N° 7 La feuille de Phylodendron (cueillie aux serres du Jardin des Plantes de Varsovie), après le lavage, a été découpée en fragments carrés d’environ 1 centim. carré. a) 58"0753 de feuilles fraiches ont été placés sur une solution de sucre à 10 °/, à l'obscurité. Au bout de deux jours, ces feuilles ont été mises dans l'appareil de Pettenkoter durant 3 heures. Tempé- rature : 19, Acide carbonique dégagé : 6m84. D'où, 100gr des feuilles fraîches dégagent en une heure 428 d'acide carbonique. 108r des feuilles sèches. . . 52m. À la fin de l’expérience, les feuilles ont été encore placées à l’obs- Curité sur la solution de sucre à 10 °/, ; 23 heures après, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures 1/2. Température : 180. Acide carbonique dégagé : 8m68. D'où, 1008" des feuilles dégagent en une heure 49m85 d'acide carbonique. 108" des feuilles sèches . . . 71m64. A la fin de l'expérience, les feuilles ont été placées à l'obscurité Sur la même solution de sucre. Au bout de 12 heures, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer durant 3 heures 1/2. Tempé- rature : 48°. Acide carbonique dégagé : 7m82. D'où, 1008r des feuilles fraiches dégagent en une heure 1085 d'acide carbonique. 108" de matières sèches . . . 58me5. 300 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE À la fin de l'expérience, les feuilles, après un lavage à l’eau, ont été desséchées à 100°. Poids sec : 18r2317. b) 5er2173 des feuilles fraîches de Phylodendron ont été placés à l’obscurité sur une solution de sucre à 10 °/, avec éther à 2 0/0. Au bout de deux jours, elles ont été mises dans l’appareil de Petten: kofer durant 3 heures. Température : 19. Acide carbonique dégagé : 11m82, D'où, 100sr des feuilles fraîches dégagent en une heure 716 d'acide carbonique. 108" de matières sèches. . . J2meÿ, À la fin de l'expérience, les feuilles ont été de nouveau placées sur la même solution à l’obscurité et après 23 heures mises dans l’appareil de Pettenkofer durant 3 heures 1/2. Température : 18. Acide carbonique dégagé : 10ms8. D'où, 1008 des feuilles fraîches dégagent en une heure 5981 d'acide carbonique. 108" de matières sèches . . . S9mg3. À la fin de l’expérience, les feuilles ont été de nouveau placées sur la même solution à l’obscurité et 12 heures après dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures 1/2. Température : 18°. Acide car- bonique dégagé : 7m66. D'où, 1008: des feuilles fraiches dégagent en une heure tn d'acide carbonique. 10%" de matières sèches. . . (62mes, À la fin de l’expériencé, les feuilles ont été lavées à l’eau et des- séchées à 1000 Mettons les résultats obtenus dans le tableau suivant : | 100 GR. DE FEUILLES FRAÎCHES 10 GR. DE MATIÈRES SÈCHES PO À DE emmener Ce EEE. anesthésiées anesthésiées anesthésiées anesthésiées milligr. milligr. milligr. milligr- Après 2 jours. . 42 71 52 22,5 » 23 heures. 49.5 59,1 71 M.) : 40,5 41,6 58,5 RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 301 Expérience N°8 Les germes du Blé ont été l’objet des expériences. a) 28°9120 des germes secs après un lavage à l’eau ont été placés dans une atmosphère humide durant 6 heures, puis portés dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Température: 19. Acide carbonique dégagé : 10m88, D où, 100s8r des germes secs du Blé dégagent en une heure 123m66 d’acide carbonique. À la fin de l’expérience les germes ont été lavés de nouveau à l’eau et portés à une atmosphère humide durant 10 heures : puis ils étaient placés dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Tem- pérature : 18°. Acide carbonique dégagé : 9m66. D'où, 100sr des germes secs du Blé près en une heure 109me9 d'acide carbonique. b) 2e°4631 des germes secs du Blé, baignés dans l’eau et l’éther à 20/,, ont été mis dans une atmosphère humide durant 6 heures ; puis placés dans l’appareil de Pettenkofer pendant 3 heures. Tempé- rature: 19°. Acide carbonique dégagé : Sm84. D'où : 100sr de germes secs dégagent en une heure 11387 CO? À la fin de l’expérience ils ont été de nouveau baïgnés à l’eau et à l'éther et mis à une atmosphère humide durant 10 heures ; puis ils ont été placés dans l'appareil de Pettenkofer pendant 3 heures. Température : 18. Acide carbonique dégagé : 268. D'où, 100er des germes secs dégagent en une heure 37m49 d'acide Carbonique. Expérience N° 9 Les germes du Blé ont été l’objet des expériences. a) 43624 des germes secs du Blé, baignés à l’eau, ont été mis dans une atmosphère humide durant 17 heures; puis placés dans l'appareil de Pettenkofer pendant 3 heures. Température : 1%. Acide carbonique dégagé : 116. D'où, 100er des germes secs du Blé dégagent en une heure 848 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, ils ont été de nouveau baignés à l’eau et placés dans une atmosphère humide durant 26 heures ; puis portés dans l'appareil de Pettenkoter pendant 2 heures 1/4. Température : é: 1$. Acide carbonique dégagé : 34m%4, 302 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D'où, 1008 des germes secs dégagent en une heure 35083 d'acide carbonique. b) 481979 des germes secs baignés à l’eau ont été placés dans une atmosphère humide durant 7 heures et puis baignés à l’eau con- tenant de l’éther à 2 °/, et placés dans les vapeurs de cette dissolu- tion durant 12 heures ; ensuite ils ont été introduits dans l’appareil de Pettenkofer pendant 3 heures. Température : 19. Acide carbo- nique dégagé : 6m88. D'où, 1008" des germes secs dégagent en une heure 548 d’acide carbonique. À la fin de l’expérience les germes ont été baignés de nouveau dans l’eau contenant l’éther et séjournaient daus les vapeurs de cette solution durant 26 heures. Puis ils ont été placés dans l’appa- reil de Pettenkofer durant 2 heures 1/4. Température : 18. Acide carbonique dégagé : 10m88,. D'où, 1008 des germes secs dégagent en une heure 111"87 d’acide carbonique. Comparons les résultats obtenus des expériences 8 et 9. 100 GR. DES GERMES SECS RE Re anesthésiés anesthésiés milligr. milligr. No 8. — Après 6 heures . : . . 123,6 He » 10 » En 109,9 h5 No 9 — y 147 Un a " £ A a trs 350 147,7 Expérience N° 10 J'ai opéré sur les feuilles étiolées de Lupinus luteus. a) 3#5538 des feuilles fraîches ont été placés sur une solution de sucre à 10} avec éther à 2 0/, sous une cloche à la lumière. Au bout de 2 jours on put remarquer un verdissement. Trois jours après le début de l'expérience elles ont été placées dans 1 appareil . de Pettenkofer durant une heure. Acide carbonique ‘dégagé : : 366. D'où, 1008 des feuilles fraiches dégagent en une heure Me : d'acide carbonique. RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 303 108 de matières sèches . . . 49msÿ, A la fin de l’expérience elles ont été portées aux mêmes con- ditions durant 3 jours. Le verdissement fut très considérable. Puis elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température : 19°. Acide carbonique dégagé : 7me2. - D'où, 1008 des feuilles fraiches dégagent en une heure 202ms5. 108r des matières sèches . À la fin de l’expérience les feuilles ont été lavées à l’eau et des- _ séchées à 100. Poids sec : 181323. b) 38r 9113 des feuilles fraîches étiolées ont été placées à l’obs- curité sur une solution de sucre à 10 °/, avec éther à 2°/,. Au bout de trois jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant une heure. Température : 19. Acide carbonique dégagé : mes, D'où, 1008" des feuilles fraîches dégagent en une heure 173"64. 108" de matières sèches . 8 A la fin de l’expérience les feuilles es été portées aux mêmes conditions durant 3 jours ; puis placées dans l'appareil de Petten- kofer pendant une heure. Température : 19. Acide carbonique dégagé : 6ms4 D'où, 100sr des feuilles fraiches dégagent en une heure : 163m84 d'acide carbonique. 108r des matières sèches . . . 46m87. À la fin de l’expérience les feuilles ont été lavées à l'eau et des- séchées. Poids sec : 088340. (A suivre.) SUR LA CHUTE DES FEUILLES DE CERTAINES MONOCOTYLÉDONES par M. Edm. FOUILLOY L'Octomeria (fig.-60), classé par Lindley dans la tribu des Mala- xidées, est une petite Orchidée originaire des régions D qe l'Amérique tropicale. Si l'on examine la plante qui est os de taille réduite, on voit s'élever, au-dessus de rhizomes à nombreuses racines, des tiges cylindriques (1) terminées chacune par un petit épi de fleurs (A) naissant à l’aisselle d’une feuille assez épaisse (f). En outre, chaque lige présente au-dessous de la feuille principale normalement développée, deux ou trois nœuds noirâtres bien marqués, sur lesquels viennent s’insérer de petites feuilles engainantes d'une Fig. 60. — Octomeria. Fig. 61. — Coupe d’Octomeria dans la région où Ja feuille principale se rattache à la tige : extrème ténuité. Ces petites feuilles recouvrent presque complè- … tement chaque entre-nœud. . Un examen plus attentif de la feuille principale et de la tige de nous permet de constater, au point d'union de ces deux organes» #” présence d’une zone (:) dont la coloration, ordinairement sn : _ Châtre, tranche sur la couleur des tissus voisins. / CHUTE DES FEUILLES DE CERTAINES MONOCOTYLÉDONES 305 Faisons des coupes transversales successives dans la région où la feuille principale se rattache à la tige, et examinons ces coupes en commençant par celles qui sont faites dans la feuille même, au- dessus par conséquent de la zone blanchâtre dont il vient d’être question. Ces coupes présentent de l’extérieur vers l’intérieur : 1° Un épiderme ; 2° Une assise de cellules sclérifiées ; 3° Le tissu propre de la feuille dans lequel se trouvent noyés les faisceaux libéro-ligneux. Ces faisceaux affectent la forme d’un arc, et n'existent que du côté de la face inférieure de la feuille. Ils sont entourés chacun par une forte gaîne de sclérenchyme. Nous avons sérié nos coupes et nous n'avons pas tardé à en ren- contrer quelques-unes d’une grande variété d'aspect, et dont la première est représentée par la figure 61. Dans cette coupe, les faisceaux libéro-ligneux sont tous, sauf Fig. 62. — Autre coupe d’ ae Vs abs la région où la feuille principale rattache à la tige. deux, réunis. par une couche de cellules qui se termine sur la face Supérieure de la feuille en (a), en se raccordant avec l’épiderme. Ces cellules sont petites, aplaties, à parois épaissies, el se colorent fortement par le carmin ; leurs membranes sont donc cellulosiques. Dans les coupes suivantes, nous voyons que le diamètre de la section délimitée par cette couche diminue de plus en plus. La Portion supérieure (x y) de cette couche, qui est sous-jacente à l'épiderme de la face supérieure de la feuille, s’en éloigne petit à Petit tandis que sa portion inférieure, abandonnant au fur et-à —. gén. de Botanique. — XL. : 20 ai 306 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mesure un ou deux faisceaux libéro-ligneux latéraux, finit par nous donner la coupe représentée par la figure 62. Les coupes suivantes seront les coupes normales que nous avons rencontrées au début, c’est-à-dire caractéristiques d’un organe foliaire. Cette variété d'aspect offertes par ces préparations, nous à engagé à étudier un autre type à feuilles charnues, mais à pseudo-bulbes comme le Bolbophyllum (fig. 63). Dans cette espèce, on aperçoit, au-dessus d’un faisceau de racines, des pseudo-bulbes oblongs qui ne.sont autre chose que des tiges renflées (t). A la partie supérieure Fig. 64. — Coupe de palbophytlun dans Ja région où la feuille vient s’in- Fig. 63. — Bulbophyllun. sérer sur le er. -bulbe. de chacun de ces pseudo-bulbes prend naissance une feuille () . d’une certaine épaisseur; à leur base, on remarque au plus bourgeons d’où sortiront, à la pousse prochaine, un ou deux autres pseudo-bulbes. La région où la feuille vient s’insérer sur le pseudo- . bulbe est toujours caractérisée par la zone mme (2) que er: avons signalée dans l'Octomeria. . Faisons de nouveau uné série POnRAUS de coupes de part d'autre de cette zone. CHUTE DES FEUILLES DE CERTAINES MONOCOTYLÉDONES 307 Au-dessus de cette zone, les coupes n’offrent rien de particulier ; ce sont des coupes normales de feuille. Au niveau de la zone, nos préparations présentent un aspect variable selon la hauteur à laquelle sont faites les coupes. Les pre- mières nous présentent à l’intérieur le tissu propre du pseudo- bulbe, à cellules lignifiées et protégé par un épiderme, au centre le tissu de la feuille (fig. 64). Bordant les cellules lignifiées du pseudo-bulbe, et extérieure- ment aux faisceaux libéro-ligneux, nous apercevons la couche de cellules aplaties et fortement colorées en rose par le carmin que nous avons rencontrée dans l’Octomeria. Le diamètre de cette couche diminue de plus en plus que nos ee a Se De Le Re É) : CIS nas F : Re é— ir Ko D ES Fig. 65. — Coupe longitudinale d’un pseudo-bulbe de Bulbophyllum. Les lettrés correspondent à celles des figures 61, 62 et 64. Coupes s’éloignent du niveau supérieur de la zone. Mais, contrai- Tement à l’Octomeria, sa diminution s'opère également par lapport à la surface du pseudo-bulbe, de telle sorte qu'elle parait se 308 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rapprocher du centre de la section. Elle est d’abord extérieure au cercle limité par les faisceaux libéro-ligneux, l’intéresse, puis elle lui devient intérieure, ses cellules tranchant toujours par leur couleur plus vive sur les cellules environnantes. Enfin, elle se réduit au ceutre des dernières coupes à une masse très nette entourée par les tissus propres du pseudo-bulbe. L'explication du rôle que doit jouer cette couche anormale ne peut être donnée que par des coupes longitudinales. Détachons donc un pseudo-bulbe de Bolbophyllum, et faisons des coupes longitudinales intéressant la zone que nous avons signalée (fig. 65). Au milieu de chaque coupe, séparant les tissus de la feuille de ceux du pseudo-bulbe, on aperçoit une couche de petites cellules à parois épaissies qui n’est autre chose que la couche que nous avons rencontrée dans nos coupes transversales. Cette couche affecte ici la forme d’une cupule dont la convexité est dirigée du côté du pseudo-bulbe. Elle est traversée par les faisceaux libéro-ligneux qui se rendent du pseudo-bulbe dans la feuille. D'un côté, elle se continue avec les cellules du parenchyme de la feuille, de l’autre elle est en contact avec plusieurs assises de cellules fortement lignifiées, bien colorées en vert par le vert d’iode, et qui représentent les cellules de la partie supérieure du pseudo-bulbe. Quant aux cellules propres du pseudo-bulbe, a sous-jacente à la zone lignifiée, elles sont colorées en rose par le carmin. Considérons la couche en forme de cupule : elle n’est autre que la région suivant laquelle se produira le détachement de la feuille du pseudo-bulbe. Nous pouvons l'appeler zone de décollement. L’assise de cellules vertes sur laquelle elle repose, représente : le tissu de cicatrisation qui sera mis à nu lors de la chute de Ja feuille. . Ce qui caractérise cette zone, c’est que son apparition à la limite du pseudo-bulbe et de la feuille, est très précoce. Elle . forme dès que les tissus de la feuille sont différenciés. = On comprend dès lors que la feuille se détachant du psendb | bulbe, laisse sur celui-ci une cicatrice en forme de cupule. Le fond CHUTE DES FEUILLES DE CERTAINES MONOCOTYLÉDONES 309 de cette cupule est protégé par les assises lignifiées dont nous avons réconnu la présence au-dessous de la zone de décollement. Ceci nous permet de comprendre la variété d'aspect que nous ont offerte nos coupes transversales et successives, faites de haut en bas, et de part et d’autre de la région où la feuille s’implante sur le pseudo-bulbe, Il est clair qu’à mesure que la section se rapproche du fond de la cupule, le diamètre de la zone de décollement diminue, et que cette zone paraît se rapprocher du centre de la section. Cette zone de décollement se retrouve dans un grand nombre de genres d’orchidées, en particulier dans les genres Aspasia, Cattleya, Calogyne, Epidendrum, Ornithidium, Pholidota, etc., en un mot dans tous les genres qui présentent des feuilles de certaine épaisseur. On la retrouve chez d’autres Monocotylédones, par exemple les Dracæna (Dracæna salicifolia), les Monstera (Monstera deliciosa). En résumé, dans les Monocotylédones à feuilles épaisses et caduques, la région suivant laquelle s'opère le décollement de la feuille se différencie de très bonne heure. Longtemps avant le moment où s’opérera la chute de la feuille, cette assise formée de cellules petites et restées cellulosiques, se distingue très nette- ment des tissus qui l’avoisinent. "54 VÉGÉTATION DE L'ILE DE LESBOS (MYTILÈNE) par M. PALÉOLOGOS C. CANDARGY (Fin). V. Région du Quercus Ægilops L La région du Quercus Ægilops occupe presque toute l’Ordymnie ainsi que l'Ouest et le Nord de la Lepetymnie ; c’est la seule région botanique de l’île de Lesbos qui n'offre aucune solution de conti- nuité Le sol de la région est essentiellement constitué par des conglo- mérats et des tufs d'andésite (Ouest et Sud) et par des andésites à mica noir, hornblende et pyroxène (Nord et Centre) ; à l'Ouest du golfe de Kalloni se trouvent des îlots assez vastes de labradorites à pyroxène et mica noir et de basaltes labradorites ; au Nord-Ouest, aux environs de Mandamados, existe un petit ilot de trachytes rhytolithiques ; enfin, à l'Ouest d’Antissa une petite bande littorale est constituée par dés terrains pontiens ou calcaires lacusires néogènes. Cette région est donc caractérisée au point de vue de la nature du sol par l’absence des terrains paléozoïques que nous avons vu affleurer dans les deux régions précédentes. Si le contraste entre la région du Quercus Ægilops et celles de l’Olea europæa et du Pinus maritima est frappant au point de vue de la constitution générale du sol, il ne l’est pas moins pour la flore. L'Olivier sauvage est cultivé, le Quercus coccifera, les Myrtus, Cistus et Salvia frutescents, les Clematis cirrhosa et balearira, V'Ephedra campyloclada, le Pinus maritima, sont remplacés he le Quercus Ægiops (1), qui forme des forêts espacées, en grande partie détruites, et quelquefois aussi par le Pinus Laricio. Les Arbutus Unedo et Andrachne font aussi défaut; à leur place, 0 trouve le Rhododendron flavum (à Agra, à Parakila, près Chydaira, (1) Les agglomérations les plus importantes de Quereus Ægilops sont indi- 4 - Quées sur la carte er par des tlots disséminés au milieu du en LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 311 aux montagnes Chaliki et Bordonas, près Vatussa). Cette espèce existe dans la Troade, qui, au point de vue géologique, est la con- tinuation de notre région ; elle se retrouve en Bithynie, en Cilicie et dans les régions pontiques et caucasiques. Signalons encore la présence de l’Amygdalus Webii Spach, dont nous reparlerons bien- tôt à propos de sa présence en Troade. Les espèces les plus remarquables de la région du Quercus Ægilops sont les suivantes : _Osmunda regalis, Paronichia macrosepala, Pinus Laricio, Corrigiola littoralis, Secale cereale, Hypericum atomarium, Asphodeline brevicaulis, Ruta montana, Quercus Ægilops, R. chalepensis, Q. Cerris v. pseudo-Cerris, Euphorbia Peplus v. acerata, Loranthus europæus, Callitriche pedunculata, Symphytum sicyosmum, Cydonia vulgaris, Styrax officinalis, Amygdalus Webii, Rhododendron flavum, Prunus domestica, Delphinium peregrinum, Lupious birsutus, Nigella elata v. depauperata, Adenocarpus divaricatus v. græcus, Enarthrocarpus arcuatus, . Medicago falcata v. prostrata. Au point de vue paléophytologique, la région du Quercus Ægilops se prête à quelques observations intéressantes. La présence actuelle du Rhododendron et du Styrar coïncide précisément avec la présence des espèces fossiles voisines de la même région. D'autre part nos autres bois fossiles, tels que Juglan- dinium mediterraneum et Mirbelites lesbius, rapprochés des Juglan- dées, peuvent expliquer la présence du Rhododendron flavum en ce sens que les Juglandées fossiles correspondent exactement aux Juglandées vivant aujourd’hui dans les régions caucasiques en Compagnie du Rhododendron fluvum. : Ce fait, ainsi que l’extension d’autres espèces caucasiennes vers notre île (par exemple Centaurea depressa , Fritillaria pontica, Merendera sobolifera, Vincetoxicum canescens, Vitis vinifera, AMyg- dalus, Prunus, Cydonia, Pyrus, etc.), montrent qu'avant l’efondre- ment de l'Égeide il y avait continuité avec notre flore et que, par conséquent, bon nombre des espèces de Lesbos ont dû s'y établir pendant l’époque tertiaire. 312 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE VI. Région du Castanea vulgaris Lam. La région du Châtaignier, la plus restreinte de toutes, est … limitée à la zone montagneuse supérieure des monts Olympos et ni Lepetymnon; encore n'est-elle bien développée que sur les bau- 4 teurs de l’Olympe, où l’on trouve de belles forêts. | Le sol du massif de l'Olympe est constitué surtout par des schistes métamorphiques et des marbres, mais dans la partie ouest il est formé de serpentines. Le Leptymnon est entièrement sur des andésites à mica noir, hornblende et pyroxène. On sait que le Châtaignier est une des espèces silicicoles les plus caractéristiques. Une question se pose naturellement ici: cette espèce trouve-t-elle sur les terrains variés de l'Olympe et du Lepetymnon une quantité de silice suffisante ® La réponse afir- " mative n’est nullement douteuse. En effet, les roches cristallines anciennes (schistes métamorphiques et marbres) sont très riches en silice et renferment souvent de nombreuses veines de quartz; les serpentines contiennent environ 40 °/, de silice ; enfin les andé sites sont formées de silice dans une proportion de 50 à 60 °/. (1). L’altitude, qui est sans contredit la cause première de la présence du Châtaignier (et des espèces subalpines qui l’accompagnent) sur les sommets de 1 ’Olympos et du Lepetymnon, n’est donc pas la seule influence qui agisse sur la distribution de cette espèce ; le Châtai- guier ferait défaut sur les plus hauts massifs de notre île si la nature chimique du sol n’y était favorable à son does : Les espèces les plus caractéristiques de Ja région du Châta gnier sont : Pteris aquilina, Colchicum variegatum, Cystopteris fragilis, Tulipa Theophrasti P. ce Cheilanthes Szowitii, T. Orphanidea, Asplenium Trichomanes, Allium sphærocephalum, A.Adiantum nigrum v.acutum By., Fritillaria pontica, HE Nephrodium rigidum v. australe, Crocus sativus v. Palasii (et re Ephedra nebrodensis, supérieure du Pinus), Milium vernale v. montianum, Orchis comperiana Poa cæsia, Platanthera bifolia, Carex Linkii, Cephalanthera ensifolia, Luzula Forsteri, Epipactis atrorubens 8, e Ces analyses sont tirées du travail de M. Li de Launay, cité plus haut. LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS Limodorum abortivum, Listera ovata, Corylus Avellana, rare, Castanea vulgaris, Rumex acetoselloides, Cota tinctoria, C. Theophrasti P. Cand.. Anthemis montana v. anatolica, Chamæmelum lesbiacum P. Cand., Ajuga orientalis v. cryptandra P. Cand Verbascum piscicidum P. Cand., Scrofularia lepetymnica P. Cand., æonia peregrina Aubrietia deltoidea, 313 | Viola sylvatica, Paronychia chionæa, Rhus coriaria, Sedum amplexicaule, S. eriocarpum Torilis infesta Scandix Pecten -Veneris v. montana, Hedera Helix, Cratægus monogyna, Rubus tomentosa, Agrimonia Eupatoria, Poterium muricatum, Cerasus prostrata, Prunus spinosa, Cytisus candicans, Trifolium purpureum, Astragalus angustifolius, Vicia Cracca v. villosula, Ervum Lenticula v. macropodum P. Cand. ; Alliaria officinalis, Æthionema ovalifolium v. hetero- carpum En résumé, l'ile de Lesbos est partagée en six régions botani- ques ou zones de végétation. 1° La région littorale est caractérisée par une flore marine ou littorale, soumise principalement à l'influence chimique du chlorure de sodium et distribuée irrégulièrement suivant la nature physique des terrains littoraux ; 2° La région des plaines comprend la ie spontanée des lieux incultes et des cultures (Céréales, Figuier, Vigne, Oranger, Citron- nier, Mürier, etc.). Les espèces de plaines qui caractérisent cette région sont surtout localisées sur les sables et les galets pliocènes ou récents et sur les alluvions modernes. 3° La région de l'Olivier est caractérisée par une flore xérophile localisée sur des collines arides, peu élevées et exposées au soleil brûlant du midi. Cette flore est plus particulièrement répandue Sur les rorhes cristallines anciennes (schistes DOM APNES. et Marbres). 4° La région du Pin maritime ou zone forestière par es est caractérisée par une flore qui recherche une exposition fraîche, atteint la limite de la région du Châtaignier et en surtout localisée sur les pes et les PACE 314 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 5 La région du Quercus Ægilops, qui renferme également des forêts, est caractérisée par une flore différente de celle des deux régions précédentes où l’on retrouve cependant des conditionsiden- tiques dans l'exposition et l’altitude. On trouve l’explication de ce contraste dans la constitution géologique du sol qui, avant la fin de l’époque tertiaire, était relié à des régions géologiques et floristi- ques difiérentes de celles des autres parties de l’île. La flore de la région du Quercus Ægilops est surtout localisée sur les andésites. 6° La région du Châtaignier est spéciale aux régions monta- gneuses supérieures; on y trouve des représentants de la flore subalpine et même de la flore alpine de l’Europe et de l'Asie. Les divers terrains de cette zone supérieure renferment de la silice en quantité suffisante pour y permettre le développement du ce taignier. Une soixantaine d'espèces, dont quelques-unes spéciales à Lesbos, sont localisées seulement sur certains points de l'ile. Les noms de ces espèces sont écrits sur la carte botanique (PI. 12 et 13) aux endroits qu’elles habitent. Quand ces espèces n’ont qu'une localité unique ou sont cantonnées dans une aire très restreinte, leur nom est précédé d’une petite croix placée justement à l'endroit : précis où pousse la plante. Tel est le cas, par exemple, des Pins Laricio, Rhododendron flavum, Cydonia vulgaris, Rhamnus prunifolia, Poa cæsia, Styrar néons Prunus insititin, P. spinosa, Lavatert arborea, etc. à Ces espèces à localité unique ou à aire excessivement restreinte ne sont pas toujours les plus intéressantes au point de vue dela géographie botanique. D’autres qui, comme l’Echinops lepetymnicus, 7 le Paronychia macrosepala, le Silene squamigera, Y Ephedra campylo- clada, V'Euphorbia Phlomos, etc., sont localisées sur des espaces assez vastes, sont du plus haut intérêt pour caractériser la végétation de telle ou — partie de l’île. Quelques- unes présentent même uel ues p ti ] suivant |’ ce du milieu; 6. influen c’est ainsi que le Mic rolonchoides pinnatum, dans la région du Pin - maritime, change complètement d'aspect avec la nature du sol et l'altitude (PI. 14). Sur la serpentine, à environ 400 mètres d’alti- tude, cette plante a plus de 50 centimètres de hauteur ; sa hampe florifère dépasse 30 centimètres, ses feuilles sont à eue sue LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 315 et sa partie souterraine est grêle, Au contraire, sur les calcaires cristallins, à environ 600 mètres d’altitude, le port de la plante est tout autre et rappelle celui des plantes alpines; la partie souter- raine est beaucoup plus développée et les feuilles, à divisions plus grandes, forment une rosette d’où sort une hampe florifère qui n’a que 4 centimètres de hauteur. Nous terminerons cette étude des régions botaniques de l’île de Lesbos par quelques observations de statistique florale. Si l'on se place au point de vue du nombre des espèces qui caractérisent plus spécialement chaque région, on voit que la plus importante serait celle de l’Olivier dans laquelle on trouve 123 espè- ces xérophiles spéciales ; après viendraient celles du Châtaignier et du Pin maritime avec 58 et 57 espèces, puis la région des plaines avec 30, enfin celle de Quercus Ægilops avec 26. Nous faisons abstraction, dans cette comparaison, de la flore littorale repré- _ sentée par environ 90 espèces, mais les régions ayant êté inégale- ment explorées, il est impossible d’en tirer une conclusion absolu: ment exacte. Si, au contraire, on compare la richesse florale des diverses régions botaniques de l'ile avec leur grandeur relative (abstraction toujours faite de la région littorale), l’ordre d'importance est difié- rent. La région du Châtaignier, de beaucoup la plus restreinte, est, comparativement à son étendue, celle qui est la plus riche en espèces caractéristiques. Le nombre des plantes vasculaires qui croissent dans les diverses régions botaniques de l’île de Lesbos est de 1268 espèces réparties en 439 genres. Sur ce nombre on compte 137 espèces ligneuses, réparties en 89 genres. Cette proportion relativement considérable d'espèces ligneuses n’a rien qui puisse nous étonner puisqu'il est démontré depuis longtemps que plus une flore à des caractères insulaires plus elle est riche en espèces ligneuses. Bien que les listes précédentes, d'espèces spéciales aux régions, Soient incomplètes, comme le nombre total des espèces vasculaires de Lesbos est de 1268, il y a donc près des deux tiers des espèces Qui sont indifférentes aux diverses influences qui agissent Sur la dispersion de certaines espèces dans les diverses régions de l'ile, 316 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE abstraction toujours faite de la zone littorale d'où le sel marin . exclut presque toutes les __. de l'intérieur. Il. — AFFINITÉS DE LA FLORE DE L'ÎLE DE LESBOS _ AVEC LES FLORES DES AUTRES PAYS. tn Nous allons, dans cette partie de notre travail, essayer de mon- trer les affinités de la flore de Lesbos, non seulement avec la flore des contrées voisines, mais avec celles de toutes les contrées du globe. La chose est relativement facile vu le nombre restreint des espèces de Lesbos ; d’autre part la situation géographique del'ilese prête très bien à l’ établissement de régions de comparaison de pe se en plus vastes. Sur les 1268 espèces vasculaires de Lesbos, 60, créées et décrites A par nous ({}), sont spéciales à cette il: ; on y trouve de plus un n0M- bre encore plus grand de variétés ou formes que nous avons égale- ment décrites et qui ne sont point connues ailleurs. Nous aurions pu simplement, dans l'étude des affinités de la flore de Lesbos ayec la flore des autres pays, ne point parler de ces espèces, variétés OÙ formes indigènes, mais comme la plupart sont très voisines d'autres espèces des régions environnantes, il nous semble plus logique de les considérer ici comme des types de remplacement. En consé- quence, chaque fois qu’il y aura lieu, nous ferons suivre la liste des espèces communes à l'ile de Leshos et à une autre région géographique, d'une seconde liste où seront mises en regard les a espèces ou variétés spéciales à Lesbos et les espèces qu'e elles rem placent dans cet autre pays. ;! I. Espèces de l'Asie Mineure (Anatolie). £ Espèces communes à l'Asie Mineure et à l’île de Lesbos. On trouve dans l’île de Lesbos 56 espèces qui n existent guère ailleurs que dans l’Asie Mineure : _ce sont donc des espèces à ail très restreinte dont la dispersion ie s'arrête aux limites 2 { re nier : La végétation de l'ile de Lesbos, Thèse de la Faculté des Se : 899. — Les espèces nouvelles les plus importantes sont figurées sur les pl 14, 15 et 16, LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 317 de l’Anatolie et dont la dispersion occidentale a pour limites natu- relles l’ile de Lesbos. Ces espèces sont : Juniperus excelsa, Secale cereale, Bromus patulus, Ventenata subinervis, Juncus Gerardi v. condensatus, Asphodeline brevicaulis, Fritillaria pontica, Merendera sobolifera, Iris ochroleuca, L. troyana, Orchis anatolica, 0. Comperiana, Quercus pseudo-Cerris, Q. calliprinos, Juglans regia (1) (+ Ind. bor..), Aristolochia hirta (+ Chios), Beta trigyna (+ Hongrie), Inula heterolepis, Pulicaria microclada, Anthemis truncata, Chamæmelum Oreades v. Kotschyi, Centaurea Reuteriana, C. depressa, Cnicus Kotschyi Tragopogon longirostre, Taraxacum officinale v. lævigatum, Crepis Reuteriana, Lagoseris orientalis, Rubia Olivieri v. elliptica, Crucianella macrostachya, Galium nigricans, Galium caudatam v. chium, Vincetoxicum canescens, Convolvulus Scammonia, Lavandula cariensis, Salvia pinnata, Verbascum pyonostachyum, Plantago cretica, Rhododendron flavum, Nigella ellata v. depauperata, Arabis Montbretiana (+Syrie, Pers., Allg.), Alsine Iydia, Silene quinquevalnera (+ Chios), Mænchia cærulea, Microsciadium tenuifolium, Umbilicus intermedius, Pyrus amygdaliformis, P. elæagnifolia, Tritolium Presbianum, T. globosum (+ Bysance), pilulare, T. Petrisavii (+ Bysance), T. Meneghinianum (+ Bysance), Lathyrus pseudo-Aphaca, Vicia cuspidata (+ Syrie). 2° Espèces spéciales à l'Asie Mineure et remplacées dans l'ile de Lesbos par des espèces indigènes très voisines Où simplement par des île. variétés spéciales à l Ces types de remplacement sont au nombre d'une trentaine ; quelques-uns ne correspondent pas exclusivement à une seule espèce ou variété, mais à toutes les espèces d’un groupe. Ce sont : Espèces ou variétés spéciales à Lesbo Juncus lesbiacus P. Cand., Allium aristatum P. Cand., (1) Cuitivé. Espèces très voisines de l'Asie Mineure. Espèces de la section Cyperoides, Espèces de la section Schænopro- sum, 318 Tulipa Theophrasti P. Cand., ‘ Cota Theophrasti P. Cand., Anthemis aciphylla Boiss. v. macro- poda P. Cand., Anthemis leshiaca P. Cand., Chamæmelum lesbiacum P. Cand., Microlonchoides P. Cand , Lapsana olympica P. Cand., Crepis costata P. Cand., Campanula esculenta P. Cand., Lonicera etrusca Santi. v. xylos- temoides P. Cand., Galium caudatum Boiss. v. lesbia- cum P. C Veronica lesbiaca P. Cand., Micromeria insularis P. Cand., Symphytum sicyosmum P. Cand., Nephrosperma horizontale P. Cand., Verbascum piscicidum P. Cand., Scrofularia lepetymnica P. Cand., Odontarrhena lesbiaca P. Cand. Alyssum xiphocarpum P. Cand., Erysimum horizontale P. Cand., Raphanistrum glaucum P. Cand., Silene juvenalis Del, v. æolica P. and. Euphorbia Ledebourii Boiss . insularis P. Can Kenoplevrum P. Cand., Tordylium hirtocarpum P. Cand., Ferula latisegmenta P. Cand., Carum pachypodum P. Cand., Trigonella smyrnæa Boiss. v. scor- pioidea P, Cand. var, REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Espèces de Ia Pre Eriostemones, Cota truncata J. se ph Bols: LE typica Boi Anthemis smyrnæa Bois Cb.grandiflorum Boiss. et 6 Callicephalus C.A.M., L. intermedia M. B., Crepis Kochiana Boiss., C. lyrata Lam., L. etrusca v. viscidula Boiss., Galium caudatum v.typieum Boiss., V. filiformis Smtb., M. serpyllifolia M.B., S. anatolicum Boiss., Le groupe des Pulmonaires an0F-. males, V. olympicum Boiss., Scrofularia de la section Ceraman” the, Od. elata Boiss., AI. macrostylum Boiss., E. smyrnæum Boiss. et Bal, R. rostratum D. C., S. juvenalis v. typica, E. Ledebourii v. typica, Ferulago Koch, T. persicum Boiïss. et Hausskn., Ferula du groupe caspica Boiss: um du groupe daucoides Boiss- T. smyrnæa Boiss. v. typica- Quelques autres espèces spéciales à Lesbos, telles que Yaleria- : : nella thelocarpa P. Cand., V. metriola P. Cand., Znula lesbiaca P. Cand., Echinops lepeptymaieu P. Cand., E. Philiæ P, Cand., Las pora lanata P. Cand., Pulmonaria annua P. Cand., luteum P.Cand., et Viola lesbiaca P. Cand., sembleraient aussi, d’après leur distribution géographique, devoir être remplacés : des types très voisins. Mais comme ‘nous n’avons pu jusqu'i ‘ Lithospermut} : ici les LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 319 rattacher à des types asiatiques d’une affinité manifeste, nous pré- férons, jusqu’à nouvel ordre, les considérer comme monotypiques et exclusivement spéciales à l’île de Lesbos. Par contre, le Galega bicolor, qui existe en face de Lesbos sur la côte occidentale de l’Asie Mineure, manque dans l’ile et n’y est remplacé par aucune espèce ou variété affine. 3 Aux deux listes précédentes, il faut ajouter quelques autres espèces de l’Asie Mineure à aire de dispersion très restreinte et qui se trouvent également à Lesbos et s'y arrêtent. Ce sont : a) 6 espèces qui ne se trouvent qu'aux environs de Smyrne, savoir : à Scrofularia Scopolii v. smyrnæa, Genista anatolica, S. canina v. floribunda, Trigonella smyrnæa, Alyssum smyrnæum, Trifolium striatum v. macrodonton. b) 4 espèce localisée dans la Troade : Amygdalus Webii. : On voit sur la carte botanique (PI. 12 et 13) que cette espèce est localisée dans la partie septentrionale de notre ile; la présence simultanée de l’Amygdalus Webii en Troade et à Lesbos s'explique donc facilement par la proximité géographique actuelle et surtout Par la continuité qui existait anciennement entre l'ile et le conti- nent. Mais, la partie de Lesbos où se trouve l’Amygdalus Webii n’est que le prolongement géologique de la Troade, et, en Troade comme à Lesbos, cet Amandier ne végète que sur les andésites; cette pré- férence si nette pour un sol spécial n’expliquerait-elle pas pour- quoi l’Amygdalus Webii ne s'étend pas davantage en Asie Mineure. On trouve aussi en Troade et aux environs de Smyrne deux types de remplacement. La variété smyrnæa Boiss. du Tamarix Palasii, localisée au bord des eaux saumätres des environs de Smyrne, est remplacée à Lesbos par la variété lesbiacu P. Cand.; la var. troyana, du Potentilla Fragariastrum, de la Troade, est rem Placée à Lesbos par la var. ’hytidocalyr P. Cand. . 320 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il. Espèces de Syrie et de Perse. Les quatre espèces suivantes qui font partie de la flore de l'ile M de Lesbos ne se rencontrent guère ailleurs qu’en Syrie et en Perse. Ce sont : Heliotropium a (— Sibérie), Ononis leiosper Plantago Fist v. brachystachys (+ Egypte, — Perse). Le Pistacia vera L., des mêmes régions, est remplacé à Lesbos par un autre type, le P. affinis veræ P. Cand. II. Espèces insulaires de l'archipel grec. 1° Espèces communes à l'archipel grec et à l’ile de Lesbos. Dix espèces exclusivement insulaires, localisées dans l'archipel grec, se trouvent aussi dans l’île de Lesbos où ils arrivent à leur limite de distribution orientale, sans pénétrer sur le continent asiatique. Ce sont : | Allium staticiforme, Der ron cretica (seulement en Thymelæa argentea, Anthemis cretica, Ste s A. tomentosa, ile Eheiri (4), Centaurea spinosa, Alyssum umbellatum, - Silene Urvillæi. 20 Espèces spéciales à l'archipel grec et remplacées dans l'ile de Lesbos par des espèces très voisines. Ces espèces dé remplacement sont les suivantes : Lesbos Archipel grec Helichrysuim sulfureum P. Cand., H. amorginum Boiss. et Orph: à Ægialophila longispina P. Cand., A. cretica Boiss. et Heldr. & Trochocodon P. Cand. Petromarala A. DC., de l'ile de Crêt Nous avons fait de bre ss les es insulaires, et celle ÿ Lesbos en particulier, sont g ar de nom (1) Frutescent et cultivé. L2 LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 321 breuses espèces à structure ligneuse. Les deux listes précédentes viennent admirablement confirmer cette remarque, car sur les seize espèces insulaires citées, huit sont ligneuses. IV. Espèces de Grèce et de l’Archipel. 1° Espèces communes à la Grèce, à l'Archipel et à l’île de Lesbos. 17 espèces qui arrivent dans notre île à leur limite de distribu- tion orientale et se trouvent aussi dans les îles de l’Archipel, ont leurs limites de distribution occidentale dans la Grèce actuelle. e sont : Tulipa Orphanidea, Lilium candidum, Colchicum variegat Crocus sativus (+ FH boré.), Valerianella Soyeri, Salvia pomifera, Cyclamen græcum, Malcolmia græca, Cerastium pedunculare, Alcea rosea (+ Thrace), Rhamnus prunifolia, Johrenia græca, Agrimonia Eupatoria v. græca. Verbascum Guicciardi, Vicia salaminia. V. plicatum, V. leucophyllum, 2 Espèces spéciales à la Grèce et à l'Archipel et remplacées duns l'ile de Lesbos par des espèces ou variétés très voisines. Lesbos Grèce et Archipel a, Allium pruinosum P. Cand., Allium ampeloprasum v. pruinosum Boiss., Rumex græcus Boiss. et Heldr., var. undulatus P. Cand Marrubium hyperleucum P. Cand., Yrnium #æolicum P. Can Astragalus lesbiacus P. Cand. R. græcus v. typicus Boiss., M. Friwaldskyanum Boiss., Smyrnium Orphanides Boiss., Astr. Parnassi Boiss. V. Espèces de l’Égéide. Sous le nom d’ Égéide on comprend toutes les terres baignées Par la mer Égée, c’est-à-dire la Macédoine et la Thrace littorales, la Grèce actuelle, les îles de la mer Egée et l’Asie Mineure occidentale. Jusqu'ici nous n’avons encore parlé que des affinités botaniques de l’île de Lesbos avec des _—. situées soit à l'Est, soit à l'Ouest 21 Rev. gén. de Botanique. — XL. 322 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de cette île et nous n'avons cité que des espèces à aire géogra: phique très restreinte atteignant dans notre ile leur limite de distribution orientale ou occidentale. Cette fois il s’agit d'une u région botanique beaucoup plus vaste dans laquelle l’ile de Lesbos est comprise, sans toutefois en occuper le centre. On ne sera donc pas étonné de voir qu’un grand nombre d’espèces de Lesbos soient répandues dans toute l’Égéide. Ces espèces, au nombre de 136 (plus | une dizaine de types de remplacement), ne constituent en réalité qu'environ un huitième de la flore totale de l’île, mais si l’on ajoute à ce nombre les espèces citées dans les listes précédentes et qui appartiennent aussi à la flore de l’Égéide, nous arrivons à constater que le quart environ des espèces vasculaires de Lesbos est localisé dans l’Égéide. Dans ces conditions il nous semble naturel, pour notre étude des affinités de la flore de l'ile de Lesbos avec les flores des autres pays, de preudre l’Égéide comme terme moyen de comparaison. Nous allons donc encore citer toutes les espèces communes à Lesbos _et à l’Égéide, ainsi que les divers types de remplacement; ensuite, pour toutes les autres espèces de Lesbos à aire géographique plus étendu, nous n’indiquerons plus que leurs limites d ‘extension el leur nombre dans chacune de ces limites. | 1° Espèces de Lesbos répandues dans toute l'Égéide ' Juniperus fœtidissima, Quercus Ægilops, Cupressus sempervirens (+ région Platanus orientalis (+ Himalaya, de l'Himalaya), Sicile), Phleum græcum, Parietaria sr Briza spicata, Thesium Berger 5 Triticum bœoticuim, Rumex Stosellédéé ç+ Jale Ægilops caudata, moyenne), | Æ. comosa, Valeriana Dioscoridis, Lolium lepturoides, Valerianella truncata, Carex illegitima (+ Dalmatie), V. obtusiloba, Allium viridi-album, Herocephalus plumosus, Myogalum prasandrum, Helichrysum orientale, Gagea foliosa (+ Sicile), Carduus argenteus, Lloydia græca (+ Sicile), Chamæpeuce alpina, Tamus cretica, Centaurea iberica, Crocus biflorus (+ Italie), Kentrophyllum dentatum; C. chrysanthus, Sonchus græcus, Ophrys æstrifera, - Lactuca cretica, LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS Lacyntha verrucosa, Crepis Sieberi, C. parviflora, Rodigia commutata, Lagoseris bifida, Galium intricatum, Crucianella græca, Rubia Olivieri, Specularia pentagonia, Phillyræa latifolia, Cionura erecta, Convolvulus hirsutus, Mentha tomentosa (+ Orient), . Noëana Origanum hirtum, 0. Onites (+ Sicile), Thymus angustifolius, Thymbra spicata, Satureja Thymbra (+ Sardaigne), Calamintha graveolens, Melissa altissima, Salvia argentea (+ Sicile), Sideritis lanata, Lamium Ni L: moschat: Ballota ue Ajuga chia, Teucrium lucidun Heliotropium sillosum (+ Syrie), Anchusa undulat Verbascum pinnalitidum Oro nche pubescens (+ France Styrax officinalis, Arbutus Andrachne, 323 Ranunculus rumelicus (Grèce= 0), Papaver lævigatum (Thrace et Ma- céd. = 0 Fumaria anatolica (+ Syrie), F. Thureti (+ Syrie), F. macrocarpa (+ Syrie), Pteroneurum græcum (+ Dalmatie, + Italie australe), Aubrieta deltoidea (Thrace et Ma- céd. — 0} Aurinia orientalis, Alyssum minutum (+ Russie aus- trale; Thrace et Mac. — ne Teesdalia Lepidium, Malcolmia flexuosa, Rapistrum orientale, Enartbhrocarpus arcuatus (+ Syrie), Velezia quadripunctata (+ Syrie), Dianthus tripunctatus, D. glutinosus, Tunica glumacea (+ Dalmatie), Silene Behen {+ Syrie S. squamigera (+ Svrle S. fabaria, Alsine irregularis (+ Syrie, Dal- matie), Paronychia macrocepala (+ Syrie), Tamarix par viflora (+ lllyrie), T. Pallasii (+ Syrie, Perse, Turkes- tan), Hypericum atomarium, H. ciliatum H. crispum (+ Sicile), Vitis vinifera, Euphorbia aleppica (+ Italie aus- 06 e}, E. rt serratus, Sedum eriocarpum, S. pallidum, S. confestiflorum Eryangium creticüin (+ Dalmatie), Bupleurum on B. trichopédon, 324 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Carum ferulæfolium (+ Istrie et Pocockia cretica, Dalmatie), Trifolium alexandrinum, Daucus involucratu T. clypeatum, Scandix grandiflora CL Dalmatie), T. nidificum, Scaligeria cretica (+ Dalmatie), Lotus lamprocarp Punica granatum (-- Ind. bor.occ.), Coronilla cretica Aa. Daluati) : Prunus domestica, C. parviflora, ; Cydonia vulgaris, Astragalus angustifolius v. genuinus Genista acanthoclada (+ Syrie), Onobrychis crista-galli (+ M Trigonella azurea, Vicia RE T. Spruneriana, Pisum arvense T. spicata, 2 Espèces spéciales à l’Égéide et remplacées dans l'ile de Lesbos par des espèces très voisines. Lesbos Egéide ue Nues Allium compactum P. Cand, Allium viridi-album Tineo, Allium fastigiatum P. Cand. et Allium hirtovaginum P. Cand., Allium Stramineum Boiss., Lasiospora eriolæna P. Cand., Lasiospora lanata M.B., nd Galium pseudo-intricatum P. C., G. intricatum Marg. et Reut., EE Trochocodon P. Cand., Trachelium, RE Anchusa brachystyla P. Cand., A. stylosa M. B., SA Euphorbia Phlomos P. Cand.. E. myrsinites L., Sedum rhytidocalyx P. Cand., Sedum pallidum M. B., 3 Umbilicus patulus P. Cand. Umbilicus erectus DC. VI. Espèces à aire géographique plus étendue. Comme nous venons de le dire, nous nous contenterons mainte- Fe nant, pour constater les affinités florales de l’île de Lesbos avec les + diverses régions du globe, de noter simplement le nombre des. espèces, sans les citer. Nous commencerons, en prenant toujours . l'Égéide comme base de Comparaison, par les régions relativement - les plus restreintes et nous terminerons par les espèces ubiquistés- 1°) Espèces spéciales à l’Égéide et sporadiques en Italie et en rs méridionale : Nombre, sER 2°) Espèces spéciales à l'Egéide et à la région danubienne : ni ; Aombre, 20. er Et ln fins do E 4 +: nl sie ps à 4 FE Æ VV a? g; LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 325 3°) Espèces spéciales à l'Égéide et à l'Europe méditerranéenne : Nombre, 60. Une espèce, l'Euphorbia Paralias, s'étend aussi sur tout le littoral de l’Océan 4°) Espèces spéciales à l’Égéide, à l’A es boréale et à la Syrie : Nombre, 9. 5°) Espèces spéciales à l’Égéide, à l'Afrique et à l'Europe méditerra- néenne : Nombre, 201. 6 de ces espèces s'étendent aussi dans le bassin anglo-parisien et 2 autres en Arabie et Abyssinie. 6°) Espèces répandues aux Canaries, à Madère, aux Açores, aux îles du Cap vert et dans toute la Méditerranée, l'Egéide comprise : Nombre, 231, plus une espèce de remplacement, le Medicago orbicularioides P. Cand., qui, à Lesbos, représente le M. orbicularis Willd. Sur ces 231 espèces : 8 s'étendent aussi dans le bassin anglo-parisien ; 5 dans toute l’Europe ou dans l'Europe moyenne ; & dans la région danubienne; ; 2 au Sénégal ; 25 en Abyssinie ; 1 en Arabie tropicale ; 3 dans l'Himalaya ; {au Chili: % en Californie. Un fait intéressant à constater est que les espèces méditerra- néennes, qui s’étendent jusqu'aux Canaries, Madère et les Açores, Sont plus nombreuses en Égéide, et notamment à Lesbos, que celles qui ne dépassent pas le détroit de Gibraltar. 1°) Espèces spéciales à la Méditerranée et à l'égéide, et se trouvant 4 Cap de Bonne-Espérance : Nombre, 30. Certaines de ces espèces habitent aussi la Nubie, rabééinis, l'Arabie tropicale, les îles Canaries, l’Australie et la Nouvelle- Hollande, 326 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 8°) Espèces communes à l’Europe moyenne et australe et à l'Égéide : … Nombre, 37. 70 Sur ces 37 espèces : 8 s'étendent en Sibérie ou au Japon; 1 dans l’Amérique du Nord; 4 au Maroc. %) Espèces communes à l'Europe moyenne et méditerranéenne (Égéide comprise) et à l'Afrique boréale : Nombre, 59. Sur ces 59 espèces : 6 s'étendent en Sibérie ; 1 dans l'Himalaya ; 2 en Abyssinie ; 4 dans les limites de la flore orientale de Boissier; 1 en Norvège. 10°) Espèces spéciales à l’Europe boréale et moyenne et à l'Orient boréal de Boissier : Ces espèces appartiennent toutes aux régions montagneuses de à Leshos ; leur nombre est de 44. Æ s'étendent jusqu’en Sibérie : 1 jusqu’en Sibérie et l’Amérique boréale. ue 11°) Espèces communes à l'Europe entière et à l'Égéide montagnarde : Nombre, 35 Sur ces 35 espèces : 9 s'étendent en plus dans les limites de la flore orientaléde … Boissier ; 2 en Sibérie et dans l'Amérique du Nord ; 12 en Sibérie. 42°) Espèces communes à l'Europe entière, à la MARS GR péenne et africaine et à l'Égéide : Nombre, 82. Beaucoup de ces espèces ont des limites plus étendues : 30 s'étendent jusqu'en Sibérie et même le Japon et le (5 se rencontrent aussi en Abyssinie); 3 en Sibérie et dans |’ re du Nord); LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 327 1 en Sibérie, l’Amérique du Nord, l'Inde boréale et PAfrique australe. 43°) Espèces communes à la Méditerranée (Europe et Afrique), à l'Égéide et à l'Amérique du Nord : Nombre, 6. 1%) Espèces de l'Europe moyenne et de l'Égéide : Nombre, 8 150) Espèces de l'Europe moyenne, de l'Afrique boréale et de l'Égéide : Nombre 5. 16°) Espèces communes à la Méditerranée, à l’Égéide, à l'Australie, le Cap, l'Amérique du Nord et quelquefois la Sibérie ou le Japon : Nombre, 9. 17) Espèces de la Méditerranée et de l’Égéide, s'étendant jusqu'aux zones tropicales : Nombre, 2. 18°) Espèces de l'hémisphère boréal tempéré se trouvant en Orient et à Lesbos : | Nombre, 9. 19%) Espèces des régions tempérées : Nombre, 4. : 20°) Espèces ubiquistes : Nombre, 23. La conclusion la plus importante à déduire de ce qui précède, c’est que depuis que l’île de Lesbos a été séparée de l'Asie Mineure, c’est-à-dire depuis la fin de l’époque tertiaire, les 60 espèces et les variétés qui sont absolument spéciales à Lesbos ont dû s’y difié- rencier sur place. Grâce au changement dans la lutte pour l'existence Occasionné par la séparation du continent, il s’est produit des formes nouvelles et l’on a ainsi un exemple très net de création : à d'espèces à une époque récente. Une autre conclusion est également intéressante à mettre en. évidence, c’est que la flore de l'ile de Lesbos offre tous les caractères généraux de la flore de l'Égéide. | 328 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ce travail a été fait au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, | dirigé par M. le professeur Gaston Bonnier, auquel j’adresse tous ; mes remerciements pour les conseils qu'il n’a cessé de me donner. . Je remercie aussi bien vivement M.. Masclef, conservateur des … collections botaniques de la Sorbonne, qui m’a beaucoup aidé pour la rédaction de ce travail, et dont la compétence en Fra botanique m'a été très utile. EXPLICATION DES PLANCHES (Sauf indication contraire, les plantes sont représentées à la moitié de … leur grandeur naturelle). PLANCHES 12 ET 13 Carte botanique de l'île de Lesbos.— (La légende, au bas de la carte, indique comment sont représentées les différentes régions botaniques de l'ile de Lesbos. — Les noms des espèces qui ne sont distribuées que sur certains points de l’île sont écrits aux endroits où ces espèces sont localisées. La petite croix qui précède un certain nombre de ces mets signifie que l'espèce en question est cantonnée dans une aire t restreinte PLANCHE 14 “Fe 1. Microlonchoides pinnatum P. Cand. — Port de l'espèce sur Ja serpentine à environ 400" d'altitude. — a, b, fruit montrant laigrette double. ; Fig. 2. Port de la même espèce sur les calcaires cristallins à environ : : 600% d'atit ude. He Fig. 3. Odontarrhena lesbiaca P. Cand. — Port de la plante. — Re : rameau fructifère ; d, silicule mûre (3/2 de grandeur naturelle); €; Pr re montrant les Étaniineé à dents pétaloïdes (grossie 10 fois); f, Pr étoilé, vu de face (gross. 200 fois) ; g, base de la plante. PLANCHE 15 c Fig. 4. Plantago subverticillata P. Cand. — Port de la plante. Fig. 5. Erysimum horizontale P. Cand. — Port de la plante. — 2 graine (grossie 5 fois) ; à, j, k, coupes en travers de diverses pe LA VÉGÉTATION DE L'ÎLE DE LESBOS 329 même grossissement montrant les variations dans la position de la Ile un Fig. 6. Anthemis lesbiaca P. Cand. — Port de l'espèce type. — I, feuille des exemplaires croissant sur un sol peu sec et peu compact ; mn, feuille des exemplaires croissant sur un sol sec et compact. Fig. 7. Port de la variété radiata de la mème espèce. Fig, 8. Kenoplevrum virosum P. Cand.— Une ombellule en fruits.— ñ, coupe transversale de la moitié du fruit mûr montrant les côtes creuses (1/2 de la grandeur naturelle); 0, base de l’ombelle, PLANCHE 16 Fig. 9. Euphorbia Phlomos P. Cand. — Port de la plante. — p, fruit ee éclaté autour de ae q: graine (grossie 3 fois); r, involucre (grossi 1 fois et dem Fig. 10. Viola lesbiaca P. ba. — Port de la plante. Fig. 11. Allium hirtovaginum P. Cand. — Port de la plante. — 5, fleur (grossie 3 fois). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE | PARUS EN 1895 ET 1896 Suite). Sur les vingt-deux genres de Phytolaccacées connus, C. ScHULZE (1) en a étudié dix-neuf au point de vue de l'anatomie de leur tige et de leur feuille; l’auteur passe en revue les modifications des différents tissus dans la famille à laquelle il reconnaît comme caractères anato- miques qui lui sont spéciaux, l'existence d’un épiderme toujours formé d’une seule assise, le développement plus ou moins grand de collen- chyme dans l'écorce, la disposition très régulière et circulaire des fibres qui entourent le liber; la plupart des genres contiennent de plus de nombreux cristaux d’oxalate de calcium. cristaux dans les Gyrostémonées qui présentent par contre de grosses cellules sécrétrices sous l’épiderme. e E. Ge (2), à propos de l'étude qu'il a faite des Thymellæal es adresse à la « méthode anatomique » plusieurs critiques. MM. Van Tieghem el. Supprian ont cherché, chacun de leur côté, à classer ces plantes rer leurs caractères anatomiques ; Gilg constate qu’ils n’arrivent nullemer au même résultat et que dans les deux cas, les groupements P oposes ne Cadrent pas avec ceux qui sont déterminés par l'étude morpholo- gique de la fleur. Il montre, de plus, qu’à l'intérieur d’un même En très bien délimité (Guidia, Drapetes) le liège peut s'établir dans | ; derme comme dans l'écorce, et cela même chez une même espèce conditions extérieures ou de l’âge de la plante. Gilg se mors a sceptique à l'égard de cette méthode de classification, il est d'avis a les caractères morphologiques floraux sont les plus stables, Ceux pr : dépendent le moins du milieu et qui par suite doivent avant tout Se pour la classification. (1) GC. Schulze : Ueber den anatomischen Bau des Blattes und fe Per in der Familie der Phytolaccaceen und deren Bedentung für die Sy ei (Inaug. Diss. Dantzig, 4895, 56 p., 1 PL), Rae (2) E. Gilg : Studien über die Verwandtschaftsverhaltnisse der Ty n s) : und über die « anatomische Methode » (Engler's Bot. Jahrb. XVII, P- #7 . REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 331 M. BOUBLER (1) analyse les caractères anatomiques présentés par la tige et la feuille des Bétulacées et les utilise à la classification de cette famille ; c’est ainsi que l’auteur peut établir le tableau suivant carac- térisant les genres de la famille et basé sur l'anatomie du limb : Faisceau ouvert à la nervure médiane. . . . . . Betula, Trichomes bétuloïdes. : + . . . Rayons médullaires libériens cellulo- ? A/nus. = = MACLES a Ex siques, à parois minces Sn © É 5 OURSINS ë < 0 : = 5 ere es Trichomes à pédicelle trisérié . . 2 © { MÉSOPHYLLE | Rayons médullaires libériens sclé- Corylus. # Es * mm = < E É & . & à g Trichomes à pédicelle unisérié. . re # | raomBoïDREs 4 Rayons médullaires libériens sclé- » Distegocarpus. rifiés . . . Led at ONE À Les caractères histologiques du bois permettent également à eux seuls de distinguer ces quatre groupes. L’ lacées en deux groupes, les Bétulées et les Corylées. En partant du genre Betula comme le type le plus simple, on peut ranger les divers genres de cette famille dans l’ordre suivant : Betula, Alnus, Corylus, Carpinus. La forme de la nervure médiane du limbe chez les Betula, vue en section transversale, permet à elle seule d'établir des groupements systématiques, groupements qui concordent en général avec ceux fondés sur la morphologie ; on peut réduire le nombre des sections à deux : 1° Nanæ-Albæ, 2 Fructicosæ. Seules la présence ou l’absence distinguer deux sections parmi les espèces d’Alnus, d les autres caractères paraissent confirmer que la présence d’ derme indique le stade le plus évolué. M. BosseBœur (2) reconnait deux types principaux dans la structure anatomique du pétiole dans le genre Quercus ; dans un premier type les faisceaux, isolés à la base, sont rangés sur une ligne circulaire très aplatie en haut; à chacun de ces faisceaux est adossée une masse de sclérenchyme péricyclique; en montant dans le pétiole ils se rappro- chent et constituent un anneau, en même temps que Ceux du milieu de la partie supérieure se recourbent vers le centre en deux qui finissent par s’isoler de l'anneau qui se referme autour d'eux ; (1) A. M. Boubier : Recherches sur l'Anatomie systématique des Bétulacées-. ’0Tylacées (Malpi j1 p.). à “ do ae _ ra ee Le pétiole dans le genre Quercus (Bull. Soc. Bot. d. Fr., XLIII, 1896, p. 260-65). d’hypoderme pourraient servir à autant plus que un hypo- prolongements 332 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans un second type les faisceaux, d’abord également isolés, mais moins nombreux, se rejoignent en formant un anneau cup il n'apparaît nee d’arc interne qui caractérise le premier type. u pre type appartiennent les Q. Ægilops, alba, Cerris, Liban, irotés tre Tozza; au second, les Q. Ballota, Ilex, occiden- talis qui ne présentent pas dans leur parenchyme cortical de cellules très sclérifiées et les Q. cornea, glauca qui en sont au contraire pour- vues. Au premier type correspondent des espèces à feuilles caduques, au second des espèces à feuilles persistantes On trouvera dans le travail de M. Beum (1) sur les Santalacées, de nombreux renseignements de détail relatifs à la structure anatomique la Structure particulière du bois, l’absence de cellules gélifiées dans l’é derme de la feuille, la présence de deux cellules annexes ps aux. _ cellules stomatiques, l’absence de poils glanduleux et d'appareil sécré- teur interne, la présence fréquente de groupes de cellules Silicifiées. Il est ne par des caractères secondaires de délimiter les diffé renis pres genres Myzodendron et Grubbia diffèrent des Santalacées ty pi- ques, en particulier par l’absence de cellules annexes parallèles aux céhulés stomatiques ; le genre Champereia présente des formations ji tolithiques qui rappellent celles des Opilicées. - LECOMTE (2) décrit les caractères anatomiques d’une Balano- phorée qu'il a rencontrée au Congo français et qu’il désigne sous le nom de Thonningia sessilis n. sp.; elle est parasite sur les racines d’arbres de forêts humides; le tubercule se continue par un rameau sur lequel se développent des capitulés florifères, constitué par des fleurs femelles dans toute la partie centrale et par des fleurs mâles beaucoup moins nombreuses à la périphérie; ces dernières sont réduites à une fe je Slaminale portant cinq à neuf sacs polliniques. Les fleurs femelles comprennent un périséttie de cinq pièces à peu près égales soudé à l'ovaire; l’épiderme du style est verruqueux et à son intérieur se trouve un tissu conducteur formé de longues cellales à parois épaisses: l'ovaire, réduit à une masse de parenchyme sans cavité, différencie un sac embryonnaire dont l’auteur n’a pu suivre le déve- loppement, faute de matériaux. Les cellules de la masse ovarienne deviennent par la suite scléreuses et forment une sorte de noyau où fruit autour duquel le tissu correspondant au périanthe s’est mortifié (3): (1) M. Behm : Beiträge zur anatomischen Charakteristik der santalace e (Bot. Centralbl., LXIIL, 1895, p. 65). es (2) H. Loéomte: Sur une rl Balanophorée du Congo Français (Jour. Hs de Le X, 1896, p. 229-2%, PL. 1). 3) Réltivement aux Polygonées, voir Sirrine : Structure of the ER 0 rem eue (Proc. of the Jowa Acad. of Se. II, 4895, p. 128-135, PI. Fe Û REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 333 3 DicoTYLÉDONES DIALYPÉTALES. H. Z1EGLER (1) étudie le parcours des faisceaux dans la tige des Renonculacées. Il prend comme point de départ les observations de Nœgeli sur le Clematis Vitalba ; le genre Atragene présente à ce point de vue des caractères semblables à ceux de Clematis integrifolia, mais est dépourvu de faisceaux accessoires; dans Atragene alpina et a Siberica, il se forme six faisceaux dans le bourgeon terminal et € nombre subsiste jusqu’à la racine. Les autres genres d’Anémonées se sentent les mêmes dispositions générales que le genre Clemnatis; les Adonis autumnalis et vernalis s’en éloignent un peu au contraire, etc. Tous les genres principaux sont ainsi ÉorES à ce point de vue sans qu’il s’en dégage de conclusion bien importan Grâce aux caractères anatomiques des fedillos A. NESTLER (2) a pu grouper facilement les différentes espèces du genre Ranunculus. Toutes les feuilles sont bi-faciales, excepté les feuilles laciniées de la section Batrachia ; les poils sont unicellulaires, coniques, à exception des poils utriculés qui s’observent près des nervures dans certaines espèces. La distribution des sitomates varie beaucoup avec les conditions du milieu ; partout on observe des stomates aquifères. Le tissu en palissade est constitué par une, rarement par deux assises; il n'existe pas de collen- chyme en dessous de l’épiderme du pétiole. Les faisceaux ligneux ont une forme plus ou moins accentuée de V. On peut déterminer anato- miquement les groupes suivant Un anneau de tissu scléreux autour du Mae central Gu péllolé. . . . =: R, aconitifolius. Anneau scléreux per autour des R. auricomus. faisceaux du pétio R. montanus Pas d’anneau sclé- reux autour du } Tissu scléreux au pôle ligneux . cylindre central du pétiole. R, aquatilis… Tissu scléreux aux deux Sc des fais- ". R. Flammula.… eaux . R. bulbosus. R. repens. Tissu scléreux au pôle libérien . À ; acer. Pas de tissu Due autour des fais- = : db se flui ceaux du pétiol - . R. CP - Les poils qu’on observe ce les oran de la famille as no ere F. (1) H. Ziegler : Ueber der Verlauf ue Gaéshindi im Stengel der Ranun- Culaceen (Inaug. Diss. 1895, in-8°, 41 p., (2) A. Nestler : Der anatomische Bau re Te der Éd Rarun- re (Nova Acta à. KL C D. Acad. d. Nat. LXIII, 1895, p. 279-308, 3 PI.). 334 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cacées appartiennent à deux types fondamentaux qui ne sont nullement spéciaux à cette famille, mais ils y présentent des complications et des variations qui ne se retrouvent nulle part ailleurs et que décrit O. War- BURG (1). Le premier type comprend des poils uniceflulaires et ne se rencontre qu’exceptionnellement; les poils les plus fréquents, ceux du second type, sont caractéristiques de la famille et sont formés par plu- sieurs cellules disposées linéairement, mais dont chacune présente une pointe libre; chaque poil comprend donc un axe constitué par les par- ties basilaires très courtes des cellules et duquel partent les extrémités effilées mines de ces cellules; l’ensemble vu de face ressemble à un trichome étoi ’auteur G) fait une étude d'ensemble des Lee de cette famille et insiste en particulier sur le caractère de l’albumen ruminé. “e La tige, la feuille et la racine des Dilléniacées dé été étudiées en détail au point de vue de l’anatomie comparée par H. SrePPuLM (3); donnons sinrplement ici le résultat de ces recherches; les diverses Sec” üons peuvent être ainsi définies anatomiquement : IL. La nervure médiane de la feuille ne contient qu’un seul faisceau. 1. Rayons médullaires formés de quatre à ie rangées de cellules; poils ordinairement siliceux . Tétracérées. 2. Rayons médullairs formés de une à dus re : de AR | Poils pluricellulaires ; nombreuses raphides. Sauramnites.. à Pas de poils ou poils unicellulaires ; raphides pes nombreuses. . Tous les vaisseaux sont étroits, cellules . médullaires à parois épaisses . . . Hilbertiees. b. Les vaisseaux primaires sont larges, les < ules médullaires restent à parois minces. Aclinidiées. IL. La nervure médiane de la feuille contient plusieurs faisceaux. s médullaires formés de une à deux rangées de - cellules. . Acrotrémees. 3, “ra siéiliaires joins. de. didte à dix rangées 1 de EN ; Dilléniées. série de travaux ont été entrepris au laboratoire botanique de l'Univeriié de Munich destinés à rechercher en quoi les données anatomiques peuvent servir à la classification des Euphorbiacées- RITTERSHAUSEN (4) a déjà fait paraître un travail de cette nature Sur (1) O0. Warburg : Ueber die Haarbildung der Myristicaceen (Ber. d. d. Lu Gesellsch. XITE, 1895. Gen. Versamml., p. 78-82, PI XXIX). (2).0. arbure : _. Charakterisirung und Gliederung der Myristicaceer (. €. p. 82-95, PL XXVIIT). za (3) H. Ste ins Beitrage zur vergleichenden Anatomie der Dilleniaceel ; (Bot. Centralbl. LXIT. 1895, p. 338, 2 PL.) (4) Rittershausen : Anatomisch-systematische dti von Blatt md Axe ler Acalypheen (Inaug. Diss. Erlangen, 1892). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 335 les Acalyphées, FRüMBLING (1) s’oceupe à son tour des Crotonées et des Euphyllanthées dont il étudie la feuille et l’axe. La structure anatomique est d’ailleurs assez différente dans ces deux groupes. Dans les Crotonées, il faut distinguer deux tribus, les Eucro- tonées et les Micrandrées; les premières sont caractérisées par leurs poils compliqués et leurs cellules sécrétrices ; leur feuille peut présenter une structure nettement bifaciale ou nettement axiale, ou toute autre Structure intermédiaire, L'auteur entre dans tous les détails anatomi- ques offerts par les a ke Me nous ne pouvons l'y suivre; qu’il nous suflise de dire qu’il arrive à caractériser suflisamment chaque espèce uniquement par létinte de sa tige et de ses PS ASS former un tableau dichotomique de détermination. Les caractères in qués sont avant tout ceux que fournissent l'appareil PR (latick fères ramifiés ou non), les poils, les cellules sécrétrices contenant des huiles essentielles, les cellules stomatiques, le tissu palissadique Les Micrandrées, à l'inverse des Eucrotonées, ne possèdent pas de cellules sécrétrices à huile essentielle, ni de liber intraligneux. Les Euphyllanthées se distinjuent des Crotonées par l’absence com- plète d'éléments er ils ne possèdent, jamais de liber intrali- gneux. - Rorupauscer (2) a étudié de même les DER AR Dr pré- sentent dans leur feuille une structure très monotone; e ne possè- dent pas de laticifères; les poils sont peu div ens de ce mu ils ne sont que très rarement clanduleux: les cellules stomatiques sont accompagnées de cellules annexes parallèles à leur fente. L'hypoderme apparaît rarement et lorsqu'il existe, il Fe formé d’une seule assise. Les cellules épidermiques présentent dans beaucoup de genres une Le rseeta Jamais on observe dans la tige de liber intraligneux; cette tige peut ie des cellules tannifères, des cellules à cristaux d’oxalate de Chaux isolés ou mâclés. Ce travail, qui se prête mal à une analyse, se termine par une série de diagnoses anatomiques des genres et espèces étudiés. L'important mémoire de J. LÉGER (3) relatif à la famille des Papa- véracées, s'étend aux deux familles des Papavéracées et des Fuma- ri s de De Candolle. Dans une première partie, il est traité de anatomie très complète de l’appareil repas dans une seconde, il est spécialement question de l'appareil laticifère. De l’ensemble des études his des différents genres, il (1) Frombling : po Cher Untersuchuñg von Blatt und Axe der Crotoneen und Euphyllantheen (Bot. Centralbl. LXV. 1896, p. 129, 2 PI). (2) H. Rothdauscher : Ueber die oil Verhalinisse von Blatt_ und Aïe der Phyllantheen (Bot. Centralbl. LXVIII. 1895, p. 65). (3) L. J. Léger : Recherches sur l'appareil végétatif des Papavéracées Juss. (Mém. Soc. Linn. de Normandie, XXVIIL, 1 1895, p. 19-624. PI. X-XIX). 336 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE résulte que les Papavéracées constituent un groupe par enchaïînement; l’auteur est amené à établir un certain nombre de groupes secondaires, faisant ainsi disparaître la division en Papavérées et Fumariées. Il existe des laticifères dans toutes les Papavéracées; ils se rencon- trent uniquement dans les faisceaux chez les Papaver Argemone, Pla tystemon et Ræmeria; ailleurs, il existe des laticifères, temporairement ou constamment, en dehors des faisceaux en même temps qu'à leu intérieur. Il arrive assez souvent Que les parois transversales des lati- cifères sont résorbées, d’où constitution de véritables canaux. L'auteur montre que le latex n’est pas soumis à une circulation déterminée. auteurs ont étudié la fleur des Fumariacées, ont donné des inter- préations variables au ds de ss constitution de l’androcée et du écée:; méristèles, très étroite dans les verticilles inférieurs de la fleur, s s'élargi e plus en plus dans les verticilles plus élevés où elle peut arriver à embrasser un arc de 18°. Or, chaque androphore tristaminé de Fuma- ria et de Corydalis est desservi par une méristèle semblable à celle de chacun des pétales ; il représente donc une seule feuille florale, les six étamines des Fumariées appartiennent à un seul verticille, comme le pensaient A. Gray et Bichler, et ce verticille est situé dans le plan transversal. De même, le gynécée est desservi par deux méristèles trifasciculées; elles se trouvent dans le plan antéro-postérieur et, par pe alternent régulièrement avec celles du verticille staminal. écée des una est composé, comme l’androcée, de deux a « trilo- bées connées entre elles. (1) 0. Lignier : Poe de je ré des Fumariio. d'après son anatomie (C. R. Acad. d. Sc. CXII, 18%, p. 64 (A suivre). M. MozLiaRD. 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerquin+ Revue générale de Botanique. Tome 11. Planche 14 À che 14. Bertin se. P. Cand argy del. Imp. Le Bigot. Microlonchoides pinnatum P. Cand. (1, a, b; 2); Odontarrhena lesbiaca P. Cand. (3, c, d, €, f, 8) Revue générale de Botanique. Tome 11. Planche 15. l # Ÿ À 4 7 €. rÿ 1 & 7 à É LA y AA 1&- 6 Ÿ k 4 l. Candargy del. Imp. Le Bigot. Bertin sc. Plantago subverticillata P.Cand.(4) ; Errsimum horizontale P. Cand. (5, h,i,7,k); Anthemis lesbiaca P. Cand. (6, /, m; 7); Kenoplevrum virosum P. Cand. (8, », 0). Revue générale de Botanique. Tome 11. Planche RRANENZ D Ar ART A AD Ur ë DZ k L } n F 4] | : | n | SN É7 KE" = PAST 16. | PA N f / is 4 \ } Fig. 11 | ({\\R à \\#l #: A Y P. Candargy det. Imp. Le Bigot. Bertin se. Euphorbia Phlomos P. Cand. (9, p, q,r); Viola lesbiaca P. Cand. (10) ; Allium hirtovaginum P. Cand. (11, 5). MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec Ross et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d’avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. sise] les demandes Rae v pams mandats, etc., à M. Paul ONT, 4, rue du Bouloi, à Pari On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues _ Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, Frs M. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois Adresser tout ce ee concerne la rédaction à M. Guston BONNIER, professeur à la Sorbon e, 15, rue de l’'Estrapade, Paris I sera rendu sa dans les revues À era des ouvrages, mémoires essé la Où notes dont u #énérale de Polar De Er da aura été adre. +8 conn ne Doenr de Re pue sur la couverture Les auteurs des travaux insérés dans la Révue générale de Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq MR en tirage à part. LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la evue générale de Botanique AuUBerr, docteur ès sciences BATTANDIER, professeur à l'Ecole de médecine d’Alge BriQuer, professeur à l'Université de Genève. Bonnier (Gaston), membre de l'Acadé- mie des Sciences. BoRNer, membre de l'Académie des” sciences. Bounier, Res D Société de Mycolo ogie :POUTROUX, ace de la Faculté des sciences de Besançon. - ‘-. er res directeur- 2. à l'Ecok des Hautes-Etudes CosranTin, maître de Conférences à l'Ecoie ‘Normale Supérieure. Cowrix, docteur ès sciences. DaGuiLLon, maître de Conférences à Ja Sorbonne. Danrez, docteur ès scioucés DASSONVILLE, vétérinaire n l'armée. _. maître de ne à PUni- de Bordeaux “ on membre de l'Académie à des ; sciences. ne . à et nés Durour, directeur-adjoint du ELabora- toire de Biologie végélale de Fon- inebleau, Erimsson {Jakob}, professeur à l'Acadé- mie royale d'Agriculture de Suède. FLABAULT, professeur à l’Université de lontpellier, FLoT, docteur ès sciences. Fockeu, docteur ès sciences. CHET, répétiteur au Muséum Gain, maître de Conférences à VUni- versité de Nanc GéNEaU DE Lam | l'École d Giar», professeur à la Sorbonne. GuiGNarp, membre de l \cadémie des sciences. ee professeur à l'Université de seille, Fa professeur à l'École forestière de Nancy Henvien (L'Abbé Joseph). HR te général des forêts, HOCHREUTINER, docteur ès sinon: de l'Université de Genève. ARLIÈRE, professeur à e médecine de Reims Houisrrr, docteur ès sc iences. Ho (l'abbé), Jaur éat de l’Institut. esseur à la Faculté a Hyx (abbé), FRERE catholique d’Ange Jaccarn, Profemur à l'Université de Lau usan Jacos pe C , docteur ès nces. case ps (de), professeur à l’Univer- : té racovie Joxtuax, : l'Université d’Utrecht, J ar à la Faculté : des Seite de Marseil KoLbERUP-KOSENVINGE, m ès scien- ces, de l'Université de Copenha ague. LECLERC bU me. doyen de la Faculté des sciences de Toulouse LéGer (M.), docteur PAR | LESAGE, maître de RER EES à YUni- Rennes PriLLiEUx, professeur à stat _ %s Pruner, maître de Conférence à . , no docteur ès sciences. rs | pores professeur à © Vazcor (J.), directeur de l ee 4e). professeur à l'Université “+ M . ARTE de Quit | Van Tiecmem, membre de FAes 3: Lun», de l'Université de Copé so 1 raba as. l'Un- À MAGNIN, ns à l'Université Æ à MARMIER, vi és sciences, de Pas t Pasteu MASCLEF, ss de l'Institut. Noere maître de Conférences à Sorbon Mer, directeur de la Station forestière | de l'Est MESNARD, céoltie il à l'École de méde- . cine de Rouen. ; Mozuiarv, chargé de Cunférences à n Sorbo orbonne. Der membre de l'Académie ncés. Si ute professeur à l'Université de Varsovie. PARMENTIER, docteur ès cart. PouLsen, docteur ès mas de l'Uni- versilé de Copenhag Le nomique. versité de Toulou ca (Charles), sxporteur. Ë , docteur ès sci ences. . ass (William), docteur ès sciences. Saporra (de), correspondant de 1 * ne de Besançon. ci RE ane ar "École de 1 édesl * d'Alg du REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME Livraison du 15 Septembre 1899 ———— N° 129 PARIS . PAUL DUPONT, ÉDITEUR , 4, RUE DU BOULOI, 4 F9 LIVRAISON DU 15 SEPTEMBRE 1899 L — SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES PENDANT LA GERMINATION DU BLÉ A L’OBSCU- RITÉ, par M. J. Goldherg . . . . . . . . 39 IL — RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉ- SIQUES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES, par M. N. Morkowine (fin). . Il. — REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS, publiés en 1894, 1895, 1896 et 1897 (avec figures dans le texte), par M. L. Matruchot (euite) ; = 353 he Cette livraison renferme en outre quinze gravures dans le texte. , she: Pour le mode de publication et Les conditions d'abonnement, voir à la troisième page de la couverture. SUR IA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES pendant la germination du Blé à l'obscurité 2 par M. J. GOLDBERG La formation des matières protéiques constitue une fonction essentielle des plantes. Néanmoins, cette question est peu étudiée et suscite des affirmations contradictoires. Ainsi M. Godlewski (1) conclut que, dans l’obscurité, la formation des matières protéi- ques du Blé en voie de germination est impossible. Le travail de MM. Laurent, Marchal et Carpiaux (2) amène aux mêmes conclu- Sions ; ils indiquent même quels sont les rayons qui influent sur Ja formation des matières protéiques (ultraviolets). D’autres auteurs arrivent aux conclusions opposées. MM. Kino- shita (3), Hansteen (4), Zaleski (5), Susuki (6), ete. M. Godlewski dans ces recherches n'a pas remarqué cette cir- Constance, que le grain du Blé se compose de deux parties diffé- rentes et qui vivent indépendamment ; l’une, l’embryon, croît et se développe d’une vie végétale complète, l’autre, l'endosperme, vit, en effet, indépendamment adapté à transmettre les substances et n’est pas capable d’accumuler de nouvelles matières. On peut donc supposer qu’il se produit des matières protéiques dans l'embryon, en même temps qu’elles se décomposent, tandis que dans l’endosperme s'exerce seulement une décomposition. Mon travail a pour but de prouver que cette supposition est vérifiée par des expériences. J'ai opéré de la façon suivante. Après aVoir fait macérer des grains du Blé pendant un jour, je les ai cultivés sur l’eau, à l'obscurité. Au bout d’un certain temps (3, 8, 14 (1) Godlewski (Anzeiger der Akad. d. Wissenschaften in Krakau. März. 1897). (2) La urent, Marchal et Carpiaux (Bulletin de l’'Acad. Royale de Belgique, 5 série, nm 8 ge 8 (3) K nosbita “Bulletin of. college of Agriculture, Tokio. 1895). (4; Fra re (Berichte botan. Gesellschaft, 1896. XIV. Helf. 9). (5) Zaleski (Berichte botan. Gesellschaft, 1898. pag. 146, 536). (6) Susuki (Botanisches Centralblat, 1898, N° Rev. gén. de Botanique. — XI. ” 338 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE jours); parmi les graines ainsi germées, j'ai choisi les plantules également développées (chaque fois 60 plantules) et après avoir séparé avec soin l'embryon germé de l’endosperme j'ai analysé les uns et les autres séparément en les divisant en trois portions formées de vingt exemplaires chacune. J'ai déterminé les matières protéiques d’après la méthode de M. Stutser (1) et l'azote de matières protéiques d’après la méthode de M. Vigeldatl (2). Les résultats de nos expériences sont représentés dans les tableaux suivants : Expérience N° 1 Les grains de Blé après trois jours de la germination dans l'obscurité. La température s’est maintenue entre 20° et 22,ÿ°. Taux de l'azote appartenant aux matières protéiques : a) dans les embryons germés : qre a . 0800492930 ; 2e 03r00492930 en moyenne. 0500542223 3 — . 0800640809 b) dans les endospermes : 3 portion. 0sr0147879 Expérience N° 2 Les grains de Blé après huit jours de la tai Mèmes conditions. Taux de l’azote appartenant aux matières protéique : a) dans les embryons germés : le portion . 0:01035153 2% — . Os01084446 | en moyenne. 0s"01068015 3% — . Os01084446 | _ b) dans les endospermes : 3% portion . 0200936577 Expérience N° 3 Les grains de Blé après quatorze ; jours de la germination. a) dans les embryons germés : de sers ; Mb en moyenne. Ge (1) Stutser (Journal für Landwirthschaft, 1880, pag. se: 1881, pag- . (2) Fresenius (Quantitative chemische Analyse). ES SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES 339 b) dans les endospermes : tre portion . 0200394344 2% — . 0500394344 ‘ en moyenne. 08r00410775 Bree. 0000468687: 400407 Les courbes suivantes représentent graphiquement les résultats : des expériences. D E Fe ÿ 5 C $: 2 jours \ 8pour. 5 14 jours Fig. 66. — a eng Ar Fe dans l'obscurité : D, E, F, total des matières ar nes; C, quantité de matières protéiques dans l'endosperme; 4, b,C quantité à Bret js dans l'embryon germ Ces expériences montrent que pendant la germination du Blé à l'obscurité, il se forme dans les embryons des matières protéiques en quantité très considérable. On pourrait adresser une objection à cette conclusion, que l'embryon peut produire les matières protéiques à l'obscurité ; ce serait qu’il se produit ici un simple déplacement des matières Protéiques qui passent de l'endosperme à l'embryon. Il est difficile de supposer que les matières protéiques puissent passer à travers 340 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les membranes, néanmoins M. Puriewitsch (1) a démontré que l'endosperme dégage, avec d’autres produits de décomposition de matières protéiques, les matières protéiques elles-mêmes; mais d'autre part il fait voir que le dégagement de matières protéiques se fait au commencement et au milieu de la germination, tandis qu'à la fin on observe les amides. Puisque dans mes expériences l’augmentation se remarque à la fin de la germination, il est clair, qu'on ne peut admettre que la formation des matières protéiques s'exerce au compte des produits de décomposition de matières protéiques qui passeraient par osmose de l’endosperme. (Varsovie. Laboratoire de botanique de l’Université. (1) Puriewitsch (Jahrbücher. f. wissensch. Botanik. XXXI, Band. 1897, page 1. RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. N. MORKOWINE /Fin). . Expérience N° 11 Vicia Faba L. — Les sommets étiolés, avec les feuilles de Vicia Faba, ont été coupés ainsi que je l’ai indiqué dans l'expérience N° 6. 1) 652631 des sommets frais, avec les feuilles, ont été placés sur une solution de saccharose à 10 °/, à l'obscurité. Au bout de 13 heures 1/2, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Température : 47. Acide carbonique dégagé : 12"88. D'où, 1003 de sommets frais Rd en une heure 68m#2. 102r de la substance sèche . . 32m82. À la fin de l'expérience, les sommets ont été de nouveau placés Sur la même solution de saccharose à l'obscurité. Au bout de 16 heures ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Température : 16° 1/2. Acide carbonique dégagé : 9m82. D'où, 1008 de sommets frais dégagent en une heure 498. 108r de la substance sèche . . . 23m89. Ensuite, les sommets ont été de nouveau placés sur la même Solution de saccharose à l'obscurité et, au bout de 20 heures, ils ont êté mis dans l’appareil de Pettenkofer durant 4 heures. Tempéra- . ture : 17, Acide carbonique dégagé : 9"66. D'où, 1008 de sommets frais ont dégagé en une heure 3883. 108: de la substance sèche . 18m87 Puis, les sommets ont été de nouveau placés sur la mème solu- tion de saccharose à l'obscurité et,au bout de68 heures, placés dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Température : 16°. Acide carbonique dégagé : 6m. D'où, 1008r de sommets frais ont dégagé en une heure 3189. 10e dé substance sèche. . . 1566. Ensuite, les sommets ont été placés sur la même solution de 342 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE saccharose à l'obscurité et au bout de 19 heures dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Température : 17° 1/2. Acide car- bonique dégagé : 6mes. D'où, 1005" de sommets frais ont dégagé en une heure 362, 108" de la substance sèche . . . 17ms7 A la fin de l'expérience, les plantes ont été desséchées à l’étuve, à la température 110 . Le poids de la substance sèche : 18r2833. 2) 689972 de sommets frais ont été placés sur une solution de saccharose à 10 °/, avec 1/2000 de chlorhydrate de morphine. Au bout de 13 heures 1/2, ils ont été mis dans l'appareil de Péttenkofer durant 3 heures. La température s’est maintenue à 170. Acide car- bonique dégagé : 12me4. D'où, 1005 de sommets frais dégagent en une heure 59"1 de CO? 108 de la substance sèche . . . 28ms7 de CO? | Ensuite, les sommets ont été placés de nouveau sur la même solution à l'obscurité et, au bout de 16 heures, dans l'appareil de Pettenkofer pendant 3 heures. Température : 160 1/2. Acide car- bonique dégagé : 1024. D'où, 1008 de sommets frais ont dégagé en une heure 48me6 de CO? . 108" de la substance sèche . . . 24mg de CO? . Puis, les sommets ont été de nouveau placés sur la même solu- tion à l’obscurité et, au bout de 20 heures, dans l'appareil de Pettenkofer durant 4 heures. La température s’est maintenue à 17%. Acide carbonique dégagé : 11m66. no 1008r de sommets frais dégagent en une heure 41"84 de 10 de la substance sèche . . . 204 de CO? . Ensuite, les sommets ont été de nouveau placés sur la même | solution de saccharose à l'obscurité et, au bout de 68 heures, mis dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. La température s’est maintenue à 160, Acide carbonique dégagé : 644. D'où, 1008 de sommets frais dégagent en 14 h. 30m85 de CO”. 10#" de la substance sèche. . . . . 1488 de CO*. Puis, les sommets ont été placés de nouveau sur la même solu- tion, et, au bout de 19 heures, mis dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Température : 170 4 /2. Acide carbonique dégagé: Smeg RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHESIQUES 243 D'où, 1008r de sommets frais dir en { heure 40m8 de CO. 108 de la substance sèche. . . + + 19084 de CO. A la fin de l'expérience, les nat ont été desséchées et conte- naient un poids sec de 134420. 3) 7m81534 de sommets frais, avec les feuilles de Vicia Faba, ont été placés sur une solution de saccharose à 10 °/, avec 14/1000 de chlorhydrate de morphine à l'obscurité. Au bout de 13 heures 1/2, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. La température s'est maintenue à 17°, Acide carbonique dégagé : : 13m. D'où, 1008 de sommets frais Fe en 1 h. 638% de CO*. 105" de la substance sèche . . 3166 de CO. Ensuite, les sommets ont été La sur la même solution à l'obscurité, et, au bout de 16 heures, dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. La température s’est maintenue à 16° 1/2. Acide carbonique dégagé : 136. D'où, 1008: de sommets frais Mie en 4 h. 63%84% de CO*. 10#r de la substance sèche. . . . . -81m84 de CO*. Puis, les sommets ont été placés sur fi même solution à l’obscu- rité, et, au bout de 20 heures, mis dans l’appareil de Pettenkofer pendant 4 heures. La température s’est maintenue à 17°. Acide carbonique dégagé : 14m88. = D'où, 100:r de sommets frais ont ri enfh. 51me7 de CO. 108" de la substance sèche. . . 25me8 de CO*. Puis, les sommets ont été placés sur la ième solution à l’obscu- rité. Au bout de 68 heures, ils ont été mis dans l'appareil de Petténkofer pendant 3 heures. La température s’est maintenue à 16°. Acide carbonique dégagé : 7m62. pub 1008 de sommets frais ont dégagé en 1 heure 33"86 de 0er de la subètancs sèche. . 1657 de CO? . Ensuite, les sommets ont été dubés de nouveau sur la même Solution à l'obscurité, et, au bout de 19 heures, dans l'appareil de Pettenkofer durant 3 heures. La température s’est maintenue à _ 191/2. Acide carbonique dégagé : 10m8. D'où, 100 de sommets frais dégagent en 1 heure 46°#6 de 108 de la substance sèche . 26me6 de CO* . 344 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _ A la fin de l'expérience, les plantes ont été desséchées à la tem- pérature de 110. Poids de la substance sèche : 124330. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : 400 GR. DE SOMMETS FRAIS | 10 GR. DE SUBSTANCE SÈCHE TT = 5 Re ne e pas anesthésiés ses anesthésiée 2 CT Te nl à x anesthé- [1 : 2000 del1 : 4000 del anesthé- |1 : 2000 de|1 : 1000 del > chlorhydär.| chlorhydr. chlorhydr, | chlorhydr. | siés de e siée de e. morphine | morphine morphine | morphine milligr. mliligr. milligr. milligr. muilligr. milligr, Co? CO 2 + 4 2 4 Apr.17h.1/2) 68,2 59,1 36,4 33,2 28,7 31,6 |17 » 46h. .| 249 48.6 63,4 23,9 2% 31,6 | 16°1/2 Y'A + MS 4 51,7 18,7 20,1 25,8 |17 » 68h. .| 319 30,5 33,6 45,6 14,8 16,7 | 16° » 49h. .| 362 40 16,6 17,7 19,4 23,3 [17172 Expérience N° 12 Vicia Faba L. — Les sommets étiolés, avec les feuilles de Vicia Fuba, ont été coupés de la façon indiquée dans l'expérience N° 6. 1) 1085341 de sommets avec les feuilles fraîches, ont été mis sur une solution de saccharose à 40 °/, à l'obscurité. Au bout de 62 heures, ils ont été placés dans l'appareil de Pettenkofer pendant 2 heures 1/2. La température s’est maintenue à 18° 4/2. Acide carbonique dégagé : 14m84. D'où, 1008r de sommets frais dégagent en une heure 54me7 de CO? . x 108r de la substance sèche, , . 28me6 de CO? Ensuite, les sommets ont été placés sur la même solution de saccharose à l'obscurité et, 20 heures après, dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. La température s'est maintenue à 17% 1/2. Acide carbonique dégagé : 9mg2, D'où, 1008 de sommets frais dégagent en une heure : 3$°* de CO? 10er de la substance sèche . . 22m89, RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 345 Puis, les sommets ont été placés de nouveau sur la même solu- tion à l’obscurité, et, au bout de 32 heures, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer pendant 2 heures. Température : 18. Acide carbonique dégagé : 10m84. D'où, 1008 de sommets frais dégagent en une heure : 49ms3 de CO: . 108r de la substance sèche . . . 25ms9 de CO?. Ensuite, les sommets ont été placés de nouveau sur la même solution à l'obscurité, et, au bout de 10 heures, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 17%. Acide carbonique dégagé : 966. D'où, 1008 des sommets frais dégagent en une heure : 4586 de CO? . ; 108" de la substance sèche . . . 23m89 de CO. À la fin de l’expérience, les sommets ont été lavés à l’eau et desséchés à l’étuve à 100°. Les sommets avaient donc un poids sec de 28r1412 2) 12:r4784 des sommets frais, avec les feuilles de Vicia Faba, ont été placés sur une solution de saccharose à 10 °/.. Au bout de 50 heures ils ont été mis sur une solution de saccharose à 10 /, avec 1 : 1000 de chlorhydrate de solanine, à l'obscurité. Au bout de 12 heures, ces sommets ont été placés dans l’appareil de Pettenkofer durant 2 heures 1/2. Température : 18° 1/2. Acide carbonique dégagé : 21m2. D'où, 1008r des sommets avec les feuilles fraiches dégagent en une heure : 68m8 de CO: . 108 de la substance sèche . . . 37"81 de CO*. Ensuite, les sommets ont été placés sur la même solution de Saccharose avec 1 : 1000 de chlorhydrate de solanine, à l'obscürité. Au bout de 20 heures, dans l'appareil de Pettenkofer pendant 2 heures. La température s'est maintenue à 17° 1/2. Acide carbo- nique dégagé : 17me2. | D'où, 1008 de sommets frais dégagent en une heure : 6589 de CO?. 108r de la substance sèche. . . 3486 de CO*. Puis, les sommets ont été placés de nouveau sur la mème solu- tion de-saccharose avec la solanine, et, au bout de 32 heures, mis 346 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. La température s'est maintenue à 18°. Acide carbonique dégagé : 16m88. D'où, 1004 de sommets frais dégagent en une heure : 6783 de CO? . 1037 de substance sèche . . . 33m9 de CO?. Ensuite, les sommets ont été placés de nouveau sur une solu- tion de saccharose, sans solanine, à l'obscurité et, 10 heures après, dans l'appareil de Pettenkofer pendant 2 heures. La température s’est maintenue à 17°. Acide carbonique dégagé : 24m84. D'où 100" de sommets frais dégagent en une heure 9788 de CO*. 108r de la substance sèche . . . 49m82 de CO. A la fin de l'expérience, les sommets ont été lavés à l’eau et _ desséchés à l’étuve à 4000. Poids sec : 2zr4809. 3) 118°1940 des sommets frais avec les feuilles de Vicia Faba ont été placés sur une solution de sucre à l'obscurité. Au bout de 50 heures ils ont été mis sur la même solution de sacchorose avec 1:500 de chlorhydrate de morphine et, 12 heures après, dans l’appa- reil de Pettenkofer pendant 2 h. 1/2. La température s’est main- tenue à 18° 1/2. Acide carbonique dégagé : 28m8. D'où, 100er de sommets frais dégagent en une heure Ames de CO? . 108" de la substance sèche . . . 36me3 de CO? . Puis, les sommets ont été placés à l’obscurité sur Ja même solu- tion de SacCharose avec la morphine et, au bout de 20 heures, mis dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. La température s'est maintenue à 17° 1/2, Acide carbonique dégagé : 1878 D'où, 1008 de sommets frais dégagent en une heure | g0me£ de CO. 1087 de la substance sèche . . . 40mg9. Ensuite les sommets ont été placés de nouveau sur la même solution à l'obscurité et, au bout de 32 heures, dans l'appareil de Pettenkofer pendant 2 heures. it her 180, Acide carbo- nique dégagé : 20m8, D'où, 1008r de sommets frais dégagent en une heure 89m de CO? . 108 de la substance sèche . . 45m84 de CO. = Ensuite, les sommets de Vicia Faba ont été de nouveau pe 4 RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 347 sur la même solution à l’obscurité et, au bout de 10 heures, dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Acide carbonique dégagé : 19m84. D'où 1008" de sommets frais dégagent en une heure S8ms4 de CO*. 108r de la substance sèche . . . 45w8 de CO?. A la fin de l'expérience, les sommets ont été lavés à l’eau et des- séchés à l'étuve à 100°. Poids sec : 2#"2014. Les résultats obtenus dans l'expérience N° 12 sont représentés dans le tableau suivant. 100 GR: DES SOMMETS FRAIS 10 GR. DE LA SUBSTANCE SÈCHE Es non anesthésiés non anesthésiée É ‘ ge TA T7 R. TT is TT A œ “nya 1:1000 | 4 :1500 pes 1 : 1000 1 : 1500 E siés 4 me siée ra à k ; solanine | morphine solanine | morphine milligr. milligr. | milligr.. À milhigr. milligr. | milligr. 2 2 co? 2 2 0? Après 62 h.. D4,7 68 45 28,6 34,1 36,3 18! », 20 h.. 38,9 68,9 80,4 22,9 34,7 40,9 17% », 32h.) 493 | 673 89,3 25,9 | 339 | 45,4 | 15 » 40h. 45,6 97,8 88,4 23,9 49,2 45 470 III. — RÉSULTATS DES EXPÉRIENCES. Mes expériences relatives à l'influence des anesthésiques sur la respiration des plantes ont fourni d'autres résultats que ceux de MM. Bonnier et Mangin (1). Ces auteurs ont trouvé qu'une branche de Sarotamnus Scoparius n’a pas changé l'intensité de la respiration sous l'influence des vapeurs d’éther au bout de deux heures et que le rapport de. restait le même, comme dans la respiration normale. D'où MM. Bonnier et Mangin venaient à conclure pa Sous l'influence des anesthésiques, le phénomène de la respiration des plantes ne change pas et que‘seulement l’assimilation de l'acide Carbonique s'arrête, si les plantes sont exposées à la lumière, ce (1) Loc. cit. 348 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE qu'avait déjà signalé Claude Bernard. Il faut pourtant remarquer qué l'expérience de MM. Bonnier et Mangin était très peu durable (deux heures) pour que les vapeurs d’éther puissent effectuer leur influence sur le protoplasma de la plante. Si, cependant, l’action des anesthésiques sur les plantes est plus durable, l'intensité de la respi- rahon augmente très considérablement. T1 est donc probable qu'à la lumière, pendant la respiration plus intense et la transpiration, le phénomène de l’assimilation de CO? serait masqué par le dégage- ment de CO?. Pour mieux démontrer avec quelle intensité la respi- ration des plantes augmente sous l'influence des anesthésiques, je vais répéter ici le résultat de mes observations. Sous l'influence de l'alcool, l'intensité de la respiration des plantes étiolées augmente plus d’une fois et demie. Le rapport de la quantité de CO® dégagé par les plantes non anesthésiées (quantité des plantes, ainsi que le temps et la température restant invariables), est repré- senté dans le tableau suivant : Vicia Faba. — Feuuxes ériouées (Expérience N° 2). he. FEUILLES SUBSTANCE TEMPÉ- FRAÎCHES SÈCHE RATURE nilligr. milligr . ARTS 3 ions 4,41 1,67 1% DC honte 1,68 1,95 19 UE D pe 40) 1,55 1.84% 18° La respiration est encore plus active sous l'influence de léther (2°/), ce que nous trouvons dans l'expérience N° 6. Le rapport de, la quantité de CO? dégagé par les plantes anesthésiées et non anesthésiées est exprimé dans le tableau suivant : EXTRÉMITÉS AVEC LES FEUILLES ÉTIOLÉES DE Vicia Faba. SOMMETS SUBSTANCE FRAIS SÈCHE : milligr. milligr. Après 3 jours 1,99 03 » 20 heures . 2,06 2,11 A 2,03 2,09 US AS Pa 2,36 2,42 RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 349 Par conséquent, l'augmentation de la respiration des sommets avec les feuilles étiolées de Vicia Faba est plus que double. Les alcaloïdes effectuent une même action en augmentant la respiration. J'ai pris pour mes expériences le chlorhydrate de mor- phine et de solanine. Pour trouver quelles sont les doses de morphine les plus favorables pour l’activité la plus intense, j'ai expérimenté avec les solutions de 1 : 2000, 1 : 1000 et 1 : 500. Le rapport de la quan- tité dégagée de CO? par les extrémités anesthésiées et non anesthé- Siées de Vicia Faba est exprimé dans le tableau suivant (expérience NS41}: 1: 2000 DE CHLORHYDRATE | 1: 1000 DE CHLORHYDRATE & DE MORPHINE DE MORPHINE E TP E Sommets Substance | Sommets | Substance È frais sèche frais sèche 2 milligr. milligr. milligr. milligr. Après 13 h. 1/2, 0,86 0,86 0,93 0,98 17 n° 16:h, $ 0,99 1,00 1,22 1,2% 16°4 » 20h. ‘ 1,08 1,08 14,35 1,38 17 108 h: à 0,96 0,96 4,05 1,07 16° 40h. , 1,10 1,10 1,29 1,31 17% Par conséquent, l’activité de la respiration sous l'influence de la morphine diminue un peu au début de l'expérience, mais il faut remarquer que même les plantes non anesthésiés 50 heures après. le début de l'expérience dégagent de l’acide carbonique très éner- Siquement, à cause de la blessure de la plante (Expér. N° 11; au début 68m82 de CO2, et 50 heures après 3883), mais quand, à la place de la blessure, se forme du périderme, la respiration diminue, Voilà Pourquoi les deux données du tableau N° 11 ne sont pas comparables. La dose 1 : 2000 de chlorhydrate de morphine n'exerce aucune in- Îluence sur l'intensité de la respiration des plantes. Le rapport des Quantités de CO? dégagé par les plantes anesthésiées et non anesthé- siées est approximativement égal à l'unité. Pourtant la dose de mor- Phine à1 : 500 augmente la respiration de plus d'une fois et demie (1 1/2). Nous trouvons aussi une augmentation de la respiration sous l’action de 1 : 1000 de chlorhydrate de solanine. Le rapport des 350 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE quantités de CO? dégagé par les plantes anesthésiées et non anes- thésiées est le suivant (Exp. No 12) : Re 1:1000 DE cCHLORRYDRATE À 1 :500 DE CHLORHYDRATE É DE SOLANINE DE MORPHINE E TT Er 2 Extrémités | Substance | Extrémités | Substance 5 frafches sèche fraiches sèche Ê milligr. milligr. milligr. milligr. Après 62 heures. 1,2% 1,20 1,31 1,27 180% ».: 90) Fe 1,77 1,5 2,07 4,19 174 Sid 5 LE 1 1,31 1,81 1,75 18° A NT 2.06 1,94 1,88 17 Il est évident que 1 : 1000 de solanine arrôte déjà l’activité de la respiration ; tandis que les plantes, après un séjour de 62 heures Sur la solanine et placés sur la solution de saccharose pendant 10 heures ont augmenté la quantité de 60? dégagé de 4783 à 97m87 (Exp. No 12). Les expériences (No 3, 7) sur l'influence des anesthésiques sur la respiration des plantes vertes ont donné des résultats moins évi- dents. Ainsi le rapport de la quantité de CO? dégagé par les feuilles de Ficus elastica anesthésiées (A) et non anesthésiées (N) était : A Ni ie 1,13 pour les feuilles fraîches ee. à Nue D10 pour la substance sèche Les feuilles de Phylodendron ont donné des résultats plus précis. Les rapports sont représentés au tableau suivant (Exp. N°7k FEUILLES SUBSTANCE TEMPE- FRAÎCHES RATURE Re milligr. milligr. Après 2? jours. 1,9 1,2% : ? 5 23 heures . 1,19 1,26 ; as p.42 » 1,03 1,07 RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ANESTHÉSIQUES 991 Donc au début de l'expérience, la respiration des feuilles de Plylodendron a augmenté considérablement sous l'influence de l’éther, puis elle a diminué pour se rapprocher de celle des feuilles non anesthésiées. Le phénomène peut être expliqué par la difficulté de la péné- tration de la solution du saccharose à travers les feuilles, qui reste alors sans substances nutritives pour la respiration. Cette supposi- tion me semble juste, surtout pour Eicus elastica dont les feuilles ont un épiderme constitué par trois assises et dont les faisceaux libéro- ligneux sont bouchés par la résine. Malgré les objets mal choisis pour l'expérience, on peutdire que les anesthésiques auymentent l'énergie de la respiration dans les feuilles vertes, Ce qu'a montré l'expérience avec les feuilles de Phylodendron Sp. Aussi l’observation No 11 démontre que la formation de la chlo- rophylle est possible même dans les plantes anesthésiées. Les germes en voie de croissance tout-à-fait autrement se comportent envers les anesthésiques. L'alcool (5 °/, ) arrète la croissance des germes du Blé, et puis sous l'influence de l'éther et de l'alcool l'intensité de la res- _ Piration dans les germes du Blé s'abaisse (Exp. Nos 4, 8 et 9). La dimi- nution de la respiration dans les germes du Blé, est certainement en rapport avec la croissance. S'il est vrai que la respiration indique précisément l’activité vitale des plantes (1), il est évident qu'avec une respiration plus intense augmentent, en même temps, les échanges des matières nutritives ; lorsqu'une plante respire plus activement, elle perd Plus de substances nutritives. M. Puriewitch (2) a démontré que les plantes anesthésiées ne transorment pas le sucre en amidow, et que les plantes riches en amidon le digèrent rapidement, lors- qu’elles sont anesthésiées. On peut attribuer à ce fait la cause de la plus grande activité de la respiration dans les plantes anesthésiées ; en d’autres termes, les échanges des substances augmentent Sous (1) W. Palladine : Influence de la lumière sur la formation des matières _ léiques actives et sur l'énergie de la respiration des parties vertes des végétaux. (Rev. génér., de Botan., 1899). -. (2) K. Puriewitch : Sur la question de l'accumulation et de la dissolution de l'amidon dans la cellule végétale. (Bull de la Société des naturalistes de Kiew. T- XIV, 1898 (en russe).) 352 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'influence des anesthésiques. L'activité plus intense du phénomène respiratoire sous l'influence des alcaloïdes comme la solanine et la morphine, est encore plus remarquable. M. Wotchal (3) a démontré que l’on trouve la solanine dans les parties des plantes très actives; ainsi, dans les tubercules de Pomme de terre, à la place d’une blessure, dans les étamines, le pistil, l'écorce et les feuilles. Si l’on blesse un tubercule de Pomme de terre, on trouve qu'à la place de la blessure se forme une écorce eten même temps se dépose la solanine ; c'est-à dire que la solanine se dépose pendant les échanges plus actifs, lorsque la respiration augmente, puis la quantité diminue. M. Wotchal considère la solanine comme importante dans les échanges nutritifs. Cette considération est très vraisemblable. Toutefois, en présence des alcaloïdes, la respiration augmente, ce qui nous permet de les considérer comme des combinaisons nécessaires aux échanges nutritifs et non comme des sécrétions inutiles à la plante. Cette supposition nous semble d’autant plus vraisemblable que beau- coup d’alcaloïdes se trouvent dans les organes vivants, Comme la racine, l'écorce, les feuilles, les graines, et dont l’activité vitale se manifeste très énergiquement. La question sur le rôle des alcaloïdes et les conditions de leur dépôt n’est que signalée dans mon travail. Varsovie, Laboratoire de Botanique de l’Université. 3) A. Wotchal : Sur l'accumulation et sur la distribution de la solanine dans les plantes (en russe). REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 ET 1897 Suite). IV. — PÉRONOSPORÉES. Depuis les recherches de De Bary, l’histoire des Péronosporées est bien connue dans ses traits généraux : mais les notions acquises sur la constitution de la membrane étaient encore assez indécises. Dans un mémoire important, M. Maneix (1) établit que, comme chez les Phané- rogames, la constitutiou de la membrane des Péronosporées est com- plexe : c’est une association de cellulose et de callose, sans trace de composés pectiques. Comme la callose est rare chez les Phanérogames, 9n pourra donc, en général, et le fait est d’une grande importance pra- tique, déceler dans une plante hospitalière les moindres traces de Parasite en employant les colorants de la callose On sait que la cellulose, par l’action des réactifs iodés, donne une bin bleue typique (De Bary). Chez les Champignons, en particulier chez les Péronosporées, on avait observé depuis longtemps que la membrane est plus résistante que la cellulose pure, d’où les noms de métacellulose de Frémy, de pilzcellulose de De Bary. En réalité, cette Schweitzer, est due à la présence de la callose. M. Mangin décèle la callose en faisant d’abord disparaître entièrement la cellulose et en colorant ce qui reste de la membrane : le rouge de ruthénium, colorant des co mposés pectiques, ne donne aucune réaction; au con raire, tous les colorants de la callose agissent, rouge congo, bleus solubles, rosazurine, etc. Inversement, on peut enlever la callose en laissant la cellulose : on fait bouillir un fragment du tissu envahi, après qu'il a Subi l’action d’un mélange de chlorate de potassium et d’acide chlorhy- drique, dans une solution aqueuse de potasse; après lavage, on recon- naît que les réactifs de la callose sont inertes, tandis que les réactifs iodés manifestent la présence de la cellulose. I! faut ajouter que rarement la callose est immédiatement colorable (1) Mangin : Recherches anatomiques sur les Péronosporées (Bull. de la Soc. d'Hist. nat. d'Autun, vol. 8, 1893). Rev. gén. de Botanique. — XI. 354 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE (sucoirs de Cystopus, par exemple); parfois elle se colore après l’action de l’eau de Javelle ou d’un alcali caustique; le plus souvent il est besoin de l’action préalable et successive de l’acide chlorhydrique chloraté et de la potasse ou de la soude caustiques e mycélium des Péronosporées est très irrégulier de forme; au voisinage des nervures des feuilles ou dans les fruits, il présente des palmettes très finement ramifiées au moyen desquelles il franchit la barrière que lui offrent parfois les nervures. Enfin, un caractère de ce mycélium est la présence à l’intérieur des tubes, sur les parois, de mamelons saillants, formant parfois des anneaux et même de véritables bouchons qui jouent le rôle de cloisons. . nus de forme très variable, sont essentiellement caracté- ne gaîne de callose pure qui se raccorde à la paroi de la ie pitohièee et supprime par conséquent tout contact immédiat entre le suçoir et la substance vivante. La nutrition du parasite ne peut donc s “effectuer que per une double diffusion à travers la gaîne et la une même espèce de Péronosporées ; c’est un caractère qui ne doit intervenir qu'avec ménagement dans la différenciation des espèces. Les arbres conidifères des Péronosporées proprement dites et les basides des Cystopées sont exclusivement formés de cellulose, et la région externe de la membrane n’est jamais cutinisée. L'absence du revêtement de cutine dans des membranes exposées à l'air est signi- ficative et, d’après M. Mangin, ce fait assez rare serait lié à l'absence conidifères qu'à l’état de mamelons ou d’anneaux saillants formant parfois les fausses es qu’on y a depuis longtemps signalées. Enfin on trouve encore de la callose dans les cloisons qui séparent les conidies en chapelet l’une de l’autre, et les conidies solitaires de leur stérigmate; c’est par liquéfaction de cette callose que les conidies s'isolent et tombent à maturité. es œufs ou oospores des Péronosporées ont une enveloppe diffé- renciée en exospore et endospore. L’endospore est toujours épaisse €t formée d’une association intime de callose et de cellulose. L'exospore ou moins fines, ou bien ne elle est très mince avec des mn sans régularité, elle est entièrement formée par des composés azotés et ne renferme pas trace de cellulose et de callose (Peronospora viciæ) OU très peu de cellulose ( Cystopus). Dans certaines espèces à tubercules volumineux, l’exospore contient à la fois de la cellulose et de se callose. Il résulte des recherches de M. Man n que les réactions colorantes qui viennent d’être indiquées, spécialement celles qui s ’appliquent au mycélium, sont assez précises pour permettre de diagnostiquer la pré-. REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 359 sence d’une Péronosporée dans le tissu d’une plante hospitalière, sans qu'il soit nécessaire d’avoir sous les yeux les fructifications du Cham- ignon. L'auteur (1) a, depuis, Ar sa méthode à l’étude de diverses sortes de Champignons parasi Relativement à la cytologie me Péronosporées, on doit à WAGER (2) une courte Communication se rapportant au Cystopus candidus. Rosen avait déjà signalé que les conidies de ce Champignon renferment de jusqu’à 115 noyaux, dans les jeunes anthéridies 6 à 12 noyaux. Des nombreux noyaux de l’oogone, un seul, occupant une position centrale et nucléolé, se fusionne avec un des noyaux provenant de l’anthéridie; tous les autres subissent dans le périplasme une dégénérescence. L'œuf formé divise son noyau par cinq bipartitions successives, suivant le mode caryokinétique, de sorte que l'œuf mûr renferme exactement 3 Les observations de Wager relatives à la fécondation chez les Cystopus sont en opposition avec la manière de voir d’IsrvanFri (3), d’après laquelle la fécondation chez les Péronosporées est caractérisée Par la fusion des nombreux noyaux de l’oosphère avec de nombreux noyaux de l’anthéridie Sur la morphologie ‘des cils vibraües de certaines Péronosporées et Sur leur sort ultérieur, M. Rorxerr (4) s’est livré à des considérations sur a jy nous pp ie loin à propos des RE M. Macnus (5) a étudié l’action du Peronospora parasitica su diverses Sie malades. Il a constaté que ce sont toujours ve jeunes tissus qui sont attaqués. Souvent aussi EL se fait sur des galles de Cystopus candidus : le tissu y est plus à un stade moins avancé de développement. La cuticule étant ee oil résistante, il arrive que les filaments conidiens ne peuvent sortir; st le parasite ne fructifie pas à l'extérieur et il se fait des œufs à lintér présente cette singulière propriété d’être dépourvu des suçoirs si carac- (1) L. Mangin : Sur une méthode d'analyse des tissus envahis par les Cham- Pignons parasites (Bull. Soc. Biologie, 21 février 1896). (2) Wager ne and fertilisation in Cyslopus candidus (Annals of . t. x, (3) Istvanffi eu Ueber pe Rolle der rites bei der Entwicklung der Pilze (Ben. deutsch. bot. Ges., XI, p. 455, avec 3 p (4) Rothert : Ueber das Se un der a bei den Zoosporen der Phyco- Mycelen (Ber. D. Bot. Ges., 1894, p. 268). : Magnus. Ber. deutsch. bot. Ges., 189%, p. 39, et Vers. Deut. nat., 1894). Magnus : Ueber das Mycel und den mit einer neuen Sclerospora- ", vérs centr., t. 64, 1895, p. 114). 356 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE téristiques des Péronosporées. Enfin, M. Magnus a fait le relevé des plantes nourricières et des localités de 56 espèces de Péronosporées du Brandebourg. Citons encore le travail de M. VAN BrepA DE HAAN (1) sur le Phytophthora nicotianæ, qui produit une maladie sur les plants de Tabac de Deli (Sumatra). Les conidies, volumineuses, germent en donnant des zoospores, et celles-ci, perdant leurs cils contenu dans l’oosphère, et l'œuf formé reste enveloppé, jusqu’à sa germination, par la membrane de l’oogone. Le PA. nicotianæ a pu être cultivé en saprophyte; les conidies et zoospores ne résistent pas à la sécheresse, et les œufs sont très sensibles à l’action de la lumière. D'où une technique très simple indiquée par l’auteur pour enrayer le fléau. Enfin, on doit à M. WexMERr (2) une étude sur la maladie des tuber- cules de Pomme de terre avec essai d'infection par le Phytophthora, d’où il résulte que la conception actuellement admise du rôle Phytophthora prête à de sérieuses objections. V. — SAPROLÉGNIÉES. Dans un important mémoire sur la cytologie des Saprolégniées, M. HarroG (3) nous apprend que le protoplasma de ces Champignons renferme d’abondants microsomes souvent volumineux et de nature variée (gouttelettes huileuses, granules protéiques, glycogène, subs- tances hydrocarbonées voisines de la Jongine de Frémy). Le noyau est, comme celui des Péronosporées, formé d’une mem- brane, d’un gros granule central chromatique relié à la paroi par des trabécules, et enfin d’une zone périphérique nucléo-hyaloplasmique. Le granule de chromatine peut présenter des mouvements amiboïdes. Le noyau se divise par un processus qui rappelle de très près la division Caryokinétique, On voit le granule chromatique se diviser en quatre, les quatre éléments ainsi formés (bätonnets chromatiques ?) 5€ rassem uis chacun se divisant €n deux, on a finalement deux groupes de quatre corpuscules chroma- ‘iques qui se fusionnent en deux noyaux-filles | Les sporanges sont normalement terminaux, parfois intercalaires- H s’y fait autant de zoospores qu'il y a de noyaux. Ces zoospores arrondissent leurs contours et présentent des pseudopodes trapus; (1) Van Breda de Haan : Die Bibitziekte in des Deli-Tabak (Mededeelingen zit ’Slands Plantentuin, XV. Batavia, 1896). (2) Wehmer : Infektionsversuche mit Phytophthora, 1897. ) M. Hartog : On the Cytology of the vegetative and reproductive organs of the Saprolegnieæ (Transact. of the roy. irish Academy, vol. XXX, Part XVI, P- 649, avec 2 pl.) - TR REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 357 une fois isolées, leurs protoplasmas se fusionnent à nouveau avant de onformément à l’opinion de De Bary, M. Hartog considère les Saprolégniées comme devenues normalement apogames. La présence d'organes en apparence sexuels (oogone, anthéridie) n'implique pas la nécessité d’une fécondation effective. L'auteur, n'ayant jamais observé de fusion des protoplasmas et noyaux sexuels, admet que dans ce groupe de Champignons la reproduction sexuelle ne s’opère plus : les oogones et anthéridies ne seraient que des organes témoins, ayant perdu toute fonction sexuelle. Le noyau unique de l’oosphère mûre provient, d’après Hartog, de la fusion d’un certain nombre de noyaux de l’oogone. Une importante étude sur le noyau des Saprolégniées, mais localisée au genre Saprolegnia, a aussi été fournie par M. Trow (1). En voici les principaux résultats, qui, sur plusieurs points, diffèrent de ceux que nous venons d’énumérer. Le noyau, dans le genre Saprolegnia, est de texture spongieuse ; il possède une membrane nucléaire et un chromosome central. L'espace compris entre le chromosome et la membrane nucléaire est occupé par du nucléo-hyaloplasma et traversé par de fins trabécules. : haque zoospore renferme une ou plusieurs vacuoles et un seul noyau. À la germination de la spore, et pendant le développement du Mycélium, le noyau se multiplie par division directe, et les produits de cette division passent ultérieurement dans les sporanges et les gamé- tanges (oogones et anthéridies). : Il ne se fait dans le sporange ni division ni fusion de noyaux, et Chaque noyau devient le centre d’une spore. A Dans l’oogone et l’anthéridie, chaque noyau subit une division réductrice par le mode indirect, par suite de laquelle le chromosome devient un demi-chromosome:; mais il ne s'opère aucune fusion de noyaux fonctionnels. he Le nombre des noyaux sexuels produits dans l'oogone par la division réductrice est environ vingt fois plus grand que celui qui serait ne, Saire pour que chaque oosphère ait le sien. Ce nombre est Eee la dégénérescence des noyaux en excès. Il en est de même dans l’an- théridie et le pollinide. : é L'intégrité du chromosome réduit est rétablie dans le noyau, soi () Trow : The Karyology of Saprolegnia (Ann. of. Bot., t. IX, 1895, p. 609, avec 2 pl. 358 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des deux noyaux sexuels. C’est là un phénomène observé d’autre part, comme nous l’avons vu précédemment, par LÉGER chez les Mucorinées. La fécondation ne se montre qu’occasionnellement dans S. mixta, Achlya americana et autres espèces d’Achlya. Enfin, S. Thuretii est normalement apogame. Mais d’après Trow, on ne saurait dire que, d’une façon générale, les Saprolégniées soient des plantes apogames, ainsi que l’admettent, avec De Bary, divers auteurs, en particulier M. Hartog. L’œuf ou oospore est pourvu d’abord d’un noyau unique. A la ger- mination, ce noyau donne par division directe de nombreux noyaux deuxième formation. — Fig, 69. Premier état des zoospores : &, b, c, d, les cils filles, et chacun d’eux devient le centre d’une zoospore : le tube germi- natif devient une ZOOSporange. fin, se basant sur les données qui précèdent, M. Trow cherche à expliquer l’alternance, chez les plantes supérieures, des générations Sporophyte et gamétophyte. M. Rorxerr (1) a recherché le sort des cils des zoospores dans les Saprolégniées et les Péronosporées. Les zoospores de Saprolegnia (1) Rothert : Ueber das Schicksal der Cilien bei den Zoosporen der Phyco- Myceten (Ber. D. Bot. Ges., t. XII, 189%, p. 268, pl. XX. REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 359 sont diplanétiques. Dans une première période de mouvement, elles ont deux cils d’égale longueur insérés au sommet; puis, après une courte durée de vie mobile, la spore s’entoure d’une fine membrane; le contenu s’en échappe par une fente étroite et la nouvelle zoospore. a deux cils inégaux insérés latéralement. Puis après une deuxième et plus longue période de motilité, la zoospore s’arrête, forme uné nou- velle membrane et peut germer. Les zoospores de Péronosporées (y compris les Pythium) sont monoplanétiques, et correspondent au deuxième état de motilité de celles de Saprolégniées. Dans la première période des zoospores de Saprolegnia, les cils sont invariablement absorbés dans le corps de la spore. D'ordinaire, cela se fait graduellement et régulièrement; mais parfois une anse se forme, qui est attirée ensuite (fig. 70). Dans le deuxième état des zoospores de Saprolegnia et dans les Z00Spores des Péronosporées, les cils ne sont jamais absorbés par le corps de la spore, mais restent en dehors comme résidu et sont finale- ment rejetés au loin. Signalons, sur le même sujet, deux notes de M. Arkinson (1) sur les zoospores de quelques Champignons aquatiques (Pythium, Cera- tiomyxa, Rhizophidium). Une fort importante contribution à l'étude des Champignons aqua- tiques à été fournie par M. Tuaxrer. En particulier, il a beaucoup accru nos connaissances sur & morphologie, le développement et la Systématique des Saprolégniée La famille des Seprolégniéss est diversement subdivisée par la plupart des auteurs. Scrüter (2) y a établi trois sous-familles : Sapro- légniées (s.s.), Leptomitacées (correspondant à peu près aux Apodyées € M. Fiscuer et aux Pythiées de M. Tigcue), et Pythiacées. Fischer réunit au contraire les Pythium aux Péronosporées; M. Van Tieghem les laisse avec les autres Leptomitacées. C’est à ces deux derniers groupes, Pythiacées et Leptomitacées, que se rapportent les récentes recherches de M. Thaxter, que nous allons analyser ici. Pyruracées. M. Thaxter rapproche des Pythium les Bl astocladia, dont il vient d'étudier deux types. Ce genre Blastocladia. rencontré ae n’y soit pas divisé en segm l M. THaxTER (3) a reconnu du ra Blastocludia, qui sont parmi les ds Atkinson : Bot. Gazette, t. XIX. es p. 375 et 503. ) Schrôter : Pflanzenfamilien, t 5 : ee e (3) Thaxter : e or peculiar pole ta ‘fungi. 5. Blastocladia (Bot. Gazette, vol. XXI, 18%, p. 45). 360 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE plus communs des Champignons aquatiques, sont très polymorphes, mais que leurs affinités sont avec les Pythium plus qu'avec tout autre groupe. L’axe général est muni de rhizoïdes, ramifié en dichotomie irrégu- gulière ou en subombelle (fig. 71, a); le protoplasma renferme des gouttelettes que Reinsch avait prises pour des cellules endogènes. Les extrémités des rameaux se renflent et portent deux sortes d'organes reproducteurs : à 1° Des z0osporanges (fig. 71,a,c) ; les zoospores sont munies de deux = (parfois un) cils (fig. ; relation avec les cils; 2 Des conidies : ce sont de gros. élé- ments sphériques ou ovoides, à paroi épaissie et double, comprenant une €x- ospore lisse et mince 1" an ment modifiée (fig.71, b). Ces conidies, pri- spores durables. l’une en coupe optique : c, zoospo- SES Par Reinsch pour range presque mûr, montrant la papille terminale des zoospores dou- déhiscence ; d, zoospore libre, montrant les deux teuses, apparaissent cils vibratiles (d’après Thaxter). : après les sporanges et leur correspondent morphologiquement. M. Thaxter ne les a pas vues germer. .Champignon est totalement asexué en apparenee. D'ailleurs sil 4 avait des anthérozoïdes, ils ne pourraient remplir leur rôle, car Je Champignon vit toujours au milieu d’une colonie de bactéries qui empêcherait l'accès de l’oogone à tout cor s mobile à l’aide de cils. . Far ces divers caractères, les Blastocladia occupent donc une place bien à part parmi les Champignons aquatiques. Si l’on ne veut pas €n faire le type d’une famille spéciale, il faut, comme le fait M. Thaxter, les faire entrer dans la faille des Pythiacées. Lerromiracées. Le genre Nägelia avait été établi autrefois par Reinsch pourdeux espèces (I et Il)-se rapprochant des Leptomilus par leurs hyphes à constrictions successives, mais dans lesquelles cha- son Rhipidium interruptum; mais, de uis, le genre Nägelia avait été. "épris par Fischer et par Schrôter: ce dernier le plaçant dans la famille REVUE DES TRAVAUX: SUR LES CHAMPIGNONS 361 des Leptomitacées sous le nom de Nügeliella. Enfin, récemment, M. Frirscx (1), remarquant que ce dernier nom désigne déjà _ Algues d’eau douce, avait proposé le nom nouveau Sapromy ces (S. Reinschii, S. dubius = ON ägelia I Reinsch). M. Thaxter (2) a retrouvé la première des deux espèces de ce genre développée sur un cône de Pin immergé; elle présente des zoospores en été et des organes sexués en septembre. La plante est dioïque : mélangés aux zoosporanges, on voit (fig. 72) des anthéridées allongées, spiralées, par- fois comprimées ou ramifiées, qui viennent s’ap- pliquer sur des oogones piriformes à incrustations brunes et à stries transversales, L’oogone est séparé du mycélium par un tampon de celluline (fig. 72 Le). D’après M. Thaxter, cette espèce diffère du Rhipidium interruptum de M. Cornu par l'absence de cellule basale hautement différenciée, par une 00spore presque lisse, par la fécondation termi- nale (et non basale) de l’oogone. En y joignant ie Caractère tiré de la ramification (la plante totale est souvent une ombelle composée) et l’enroule- ment en spirale des anthéridies, on a des carac- tères différenciels séparant nettement le nouveau développement. La fig. 33 montre la disposition des Z00sporanges et des organes sexués; la fig. 72 représente un stade de la fécondation : on y recon- naît l’anthéridie, cylindrique et à filet enroulé en Spirale, dont l’extrémité s'applique sur le sommet de l’oogone et repousse la paroi en formant com- me une indentation. Le genre Rhipidium, au sens restreint que lui donne M, Thaxter, comprend actuellement deux des espèces types de M. Cornu (A. interruptum (1} Fritsch : OEsterr. bot. Zeitschr., t. 43, Fig. 72. — Sapro my- ces androgynus. 73. — Sa romy- a pe dm nus. Thax 1893, p (2) R. Thaxter : nn on the genus Mocssle a Renisch (Bot. Gazette, Vol. XIX, 1894, p. 49). — Idem : New or peculiar aquätic fungi. 4. Rhipidium, Sapromyces ind A (Bot. Gazette, vol. XXI, 18%6, p. 317). 362 REVUE GENERALE DE BOTANIQUE et t_R: continuum), avec une espèce nouvelle qu'étudie le mycologue porte, par des filanents fructifiés, ramifiés en sympode au-dessous de zoosporanges généralement solitaires et ovales, par la déhiscence des sporanges, par un oogone nine perforé, à sa base, par le pollinide venu de l’anthéridie Les figures ci-jointes haient le développement du Ah. ameri- D on nn ms am EN rue . 75. — Rhipidium americanum. 4, Zoosporange de forme typique, EU les spores et la par pille en déhiscence ; b, c, début et fin de la déhis- cence ; d, sbospores libres i Lo Fig. — Rhipi ue americanum. &, 0080 ds Fig.74. — Rhipidium americanum. bee le périplasma commenc Partie du thalle avec sporanges. cier en exospore: b, oospore mûre, Y canum. Les EE solitaires renferment un pes nombre de pores brise et il en sort des zoospores r TU à Lu s _granules réfringents qui les font reconnaître facilement (fig. 75 d). REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 363 L’oogone terminale et sphérique renferme une seule oosphère volu- mineuse, peu distincte du protoplasma périphérique avant la fécon- dation (fig. 76, a). Aussitôt après la fécondation, l’œuf formé se contracte et, sans doute par suite de lignes d’adhérence du protoplasma pariétal, il se fait des sortes de crêtes en réseau sur l'œuf mûr. D’après M. Thaxter, l’oosphore jeune n’est pas ondulée (lig. 76, a), et ce caractère n’aurait donc pas l'importance que lui a attribuée autrefois M. Cornu. Le genre Araiospora est créé par M. Thaxter pour une forme qui est intermédiaire entre les Rhipidium etles Sapromyces. Ce genre s’éloigne de Sapromyces et se rapproche de Rhipidium par sa cellule basale très large, mais diffère de ce dernier en ce que cet article basal n’est qu’une simple modification d'un segment d’une RE MTS ï Sp De sont celles des Sapro- myces, mais d’une autre part, les ca. ractères de l’anthéri- die, et enfin la fécon- S8O0ne, sans indenta- a c tion, les rapprochent | des Rhipidium Fig. 77. — Araiospora pulchra. a, deux sporanges 1 : épineux et un sporange cylindrique; b, segmen re Fan. en coupe optique l’autre en surface; €, segment rs autres genres, ortant un segment anthéridial et un oogone où d'abord par l’existen- les cellules périphériques sont en voie de forma- ce de deux sortes de tion. Sporanges : les uns : semblables à ceux des Sapromyces, les autres disposés en subombelles Cas, chaque branche est terminée par une anthéridie. 364 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Thaxter rattache à ce nouveau genre Araiospora le Rhipidium spinosum Cornu, car les sporanges peuvent aussi s’y montrer comme de forme ovale, munis d’épines et disposés en subombelle, mais ce rattachement n’est pas certain. Le genre Gonapodya a été créé par Fischer (in Rabenhorst's Krypt. Flora) pour le Saprolegnia siliquæformis de Reinsch et le Monoble- pharis prolifera Cornu, que l’auteur allemand considère comme identiques. Sous le nom de Gonapodya prolifera, il le place dans la famille des Monoblépharidées. M. Thaxter (1) a retrouvé en Amérique deux espèces du même genre : 1° G. siliquæformis, qu’il homologue à la plante de Reinsch, mais croit différente de celle de Cornu; > G. polymorpha n. sp. Four M. Thaxter, ce genre Gonapodya doit être retiré de la famille des Monoblépharidées, et rattaché, mais avec doute, à la famille des Leptomitacées, dont il se rapproche par son mycélium à constrictions successives, déterminant des segments séparés par des tampons de e Une conséquence des belles recherches de M. Thaxter sur les Sapro- légniées est la réorganisation complète de la famille des Leptomitacées- Le mycologue américain est d'avis de la considérer comme une famille distincte, conformément à l'opinion de Schrüter (in Pflanzenfamilien) ; ses affinités sont avec les Pythiées (Prthium). surtout au point de vue reproducteur, plutôt qu'avec les Saprolégniées proprement dites. On peut résumer ainsi qu’il suit les caractères de la famille ét des genres qui la constituent : LerromirAcÉES. — Filaments formés de segments séparés par des constrictions successives. Oogone renfermant une seule oosphère entourée de périplasma. | * Gonapodya. — Segments typiques courts et larges. Sporange . forme de gousse, plusieurs fois de suite prolifère. Zoospores à un € (toujours ?). — Deux espèces : G. siliquæformis (Reinsch) y (Eur. et Amér.], G. ‘polymorpha Thaxt. (Amér.). t Leptomitus. — Filaments grêles ramifiés, segments RSR E . 00Sporanges d’un segment terminal ou de plusieurs segments Super (1) Thaxter : New or peculiar aquatic fungi 2. Gonapodya and Mr k | Pharis (Bot. Gazette, vol. XX, 1895, p. 471). REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 365 posés. Oospores inconnues.— Une espèce : L. lacteus Ag. (Eur..et Amér.), Chlya. — Filaments simples ou peu ramifiés. Sporanges comme chez Achlya, dès : sortie du sporange (toujours?) ; oospores inconnues, — Deux espèces : À. pirifera Zopf et A. brachynema (Hild) Prings., probablement pa (Amér. et Europe). Rhipidium. — Cellule basale monstrueusement développée, distincte des nombreux filaments qu’elle produit, dilatée distalement e ou ramifiée. Filament en apparence simple, mais ramiflé monopodialement anges & Fr en nm un n © [=] n er [ee] A um ne. © © solitaires, ovales. Zoospores monoplanétiques, à ux cils et à nombreux granules Fig. 79. — ot Reinschii. À, oogon terminal (avec tampon de celluline * la De) 18. — 4, zoospores de ee et anthéridie non étés e appl as son podya sili res b,z extrémité au sommet; B, cellule basale Sporanges de 6. polym orpha DAS ont des sporanges 8, et ue organes isposés en subombelle : a, anthéridie; 0, oogone. réfringents, sortant ie sporanges par masses cylindriques entourées d'une mince membrane et surmontées par la papille de déhiscence. Androgynes ou ons Oogones sphériques, renfermant une °0Spore à paroi épaisse, Anthéridies étroites, s'appliquant sur la base de loogone, le pollinide perforant la paroi sans indentation. — Trois espèces : A. AS ai Cornu et ZX. continuum Cornu [Eur.}, R. americanum n. sp. [Am Araiospora. — Grande cellule basale dilatée, avec rhizoïdes à sa base, mais s emblable e aux segments des filaments. Filaments cylin- driques ou subcylindriques, ramifiés plusieurs fois en roc Zoo- 366 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE soit en ombelle. Zoospores finalement granuleuses à deux cils, mono- planétiques, émises dans une masse entourée d’une membrane mince ui se brise immédiatement. Oogones en verticilles ou en ombelles, ments spéciaux, simples ou ramifiés; les petites anthéridies arrondies s’appliquant exactement à la base de l’oogone. — Deux espèces: 4. pulchra n. sp. (Amér.), A. spinosa (?) (Cornu) [Eur]. Sapromyces. — Cellule basale avec rhizoïdes, semblable aux fila- ments peu nombreux qu’elle porte à son sommet. Filaments semblables à ceux d’Araiospora. Zoosporanges allongés, subcylindriques ou en massue ; Z0ospores comme celles d’Araiospora. Oogones en verticilles ou en ombelles, piriformes, souvent incrustés, Oospore solitaire à paro! sur elle-même. Anthéridies allongées, oblongues, courbes, s'appliquant sur le sommet de l’oogone par un bec qui infléchit la paroi (en formant une indentation) avant de la perforer. — Trois espèces: S. Reinschit (Schrôter) Fritsch [Eur. et Amér.], S. androgynus n. sp. (Amér.), S. elongatus (Cornu) [Eur.]. : Outre le mémoire dont nous avons déjà eu occasion de parler, où M. von IsrvanFri (1) établit qu’il ne se fait aucune fusion nucléaire dans l’oogone des Saprolégniées, le même auteur (2) consacre quelques pages à une étude biologique sur les Saprolégniées des conduites d’eau de la ville de Budapest. Ces eaux renferment toute l’année d’abon- deuxième ou troisième jour. L'auteur nous promet d’ailleurs Sur ce M. Mauriz10 a étudié d’une façon très complète la morphologie _ les conditions d’existence et de reproduction de diverses Saprolégniées- Dans un premier mémoire (3), il décrit d’abord la méthode longue et difficile qui lui a permis de cultiver purement ces Champignons, métho qui lui à rendu d'importants services pour différencier de nombreuses (1) Istvanfi (von): Ueber die Rolle der Zellkerne bei der Entwicklung de Pulze (Ber. D. B. Ges., t. XIII, 1895). ot. - à Istvanfli (von) : Die Vegetation der Budapesler Wasserleitung (Bot. CenF" 895, t. 61, p. 7). ; (3) Maurizio : Zur Entwicklunsgeschichte und Systematik der Sapro 3 pl. (Flora, 189%. Erganzungsband, avec } ne REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 367 formes. Parmi les espèces étudiées, il convient de signaler Saprolegnia rhetica (n. sp.), qui se ee entre S. monilifera et S. hypogyna, et Achlya aplanes n. sp. s la seconde partie de l’ouvrage, l’auteur étudie la formation des pren des Saprolégniées et discute en parti- culier la valeur morphologique des conidies de Saprolegnia rhetica. 1 étudie ensuite et discute les anthéridies hypogynes et les appendices portés par les oogones, auxquels il attribue la valeur de simples excroissances rudimentaires. Enfin, un intéressant chapitre sur les espèces termine le travail. ans un nouveau mémoire a le même auteur établit le parasitisme véritable, nié par certains auteurs, de diverses Saprolégniées sur les Poissons et leurs œufs, et signale ar de ces Champignons sur d’autres animaux (Ecrevisse, Grenouille). Les eaux de source, même les plus pures, renferment des Saprolégniées. L'auteur a surtout étudié des Saprolegnia et des Achlya; il a pour la première fois trouvé le Leptomitus lacteus sur des Poissons vivants. Par des expériences noim- reuses, il a montré que les œufs de Poissons pouvaient être Rss et il a étudié l’action de divers agents antiseptiques sur le développe- ment des parasites; mais il ne semble pas, sur ce dernier point, être Frs à des résultats bien décisifs. n, dans un travail spécial, le même auteur (2) a étudié la sensi- bilité_ ue particulière des Saprolégniées aux actions chimiotactiques. Citons pour terminer une note de M. HAUPTFLEISCH () relative à une Saprolégniée douteuse voisine des Aphanomyces, qui s’est déve- loppée dans le rectum d’un Gammarus. VII. — MoNOBLÉPHARIDÉES. Gette intéressante famille, où se trouve réalisé le type le plus diffé- epuis les importantes recherches de M. Cornu, qui avait étudié deux espèces du genre unique Monoblepharis, M. sphærica et M. polymorpha, el signalé en passant une Fame espèce (M. prolifera), que Reinsch décrivit depuis sous le nom de Saprolegnia siliquæformis (voir plus aut ce qui est dit du ter gs personne n’avait retrouvé et étudié ces intéressants organi M. Tuaxrer (4), qui RARE Fabre fait une spécialité de l'étude des Champignons rares et curieux, vient de fournir un nouvel appoint à ne a Die Pilzkrankheit der Fische und der bg (Zeitschr. ich. u. der n Hilfswiss., 1895). — Les maladies causées aux Poissons el is ans de potaroes par les Champignons (Revue mycologque “juillet 1901): (2) Maurizio : Studien über Saprolegnieen (Flora, t. 82, 1 (3) Hauptfleisch : A4stre eptonema, eine neue saprolegniacee (Ber. D. Bot. Ges., 1895, t. XIII, p. 83). (4) Thaxter : New or peculiar aquatic fungi. 1. Monoblepharis (Bot. Gazette, Vol. XX, 1895, p, 433). 368 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nos connaissances à ce sujet. Il reprend l’étude du genre Monte dont il a examiné Jr espèces ; 1° M. polymorpha; 2 s “a de M. sp , mais qui mûrit ses oospores hors : péee 3° et 4° deux is: nouvelles : M. insignis et fasciculata qui, par la position de l’anthéridie, Re à . polymorpha,mais mûrissent leurs oospores à l'intérieur de l’oogone, comme M. sphærica. Le protoplasma des NM oorre der ras des cordons granuleux souvent transversaux, où le mouvement protoplasmique est nie très apparent par les granules Les anthéridies sont térininaies, les oogones intercalaires : chaque anthéridie est placée sur un oogone (fig. 80). Les anthérozoïdes, munis d'un cil à l’arrière, rampent d’abord sur la face ae de l’anthéridie, sortent par des mouvements amiboïdes, puis le cil se met brusquement à se mouvoir. Mais parfois tout le chemin, de l’anthéridie à l’oogone, est effectué par des mouvements de reptation, sans intervention du cil vibratile. _ L’oogone arrive à maturité uand un tiers ‘des anthérozoïdes s granules centraux qui finissent par ape bo pois (Gg 8o, a, db). La l’oogone se rompt à l'extrémité par l'effet de la tur- Fig. 80. — a, b , Monoblepharis insignis; Sescence; il se fait au dehors uné c, AL. fasciculata. décharge de fins granules, et ss _ foi is même de gros pren es de l’o0- peut trouver jusqu’à huit dans l’intérieur; mais un mr sem fusionner avec l’oosphère, comme la décrit Cornu (fig. a). S Z00Sporanges ressemblent aux oogones et de les mêmes rapports de position avec les anthéridies. Les zoospores, qui sont rares dans M. insignis et plus fréque dans M. fasciculata, sont deux fois plus grosses que les anthér os En les colorant, on voit qu’elles sont munies de deux cils (fig: 7 dans M. fasciculata : M. Cornu n’a vu que des zoospores mon des dans les espèces étudiées par lui. (A suivre). | L_ Minute a 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerqui MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Hotaaitue paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez HZ. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois Paris dresser tout ce qui concerne la rédactiol à .. Sgen BONNIER, PE he à la Sorbonne, Pis rue de l'Estrapade, P: Il sera rendu compte d ns les ou notes dont un exemplaire aura été ès: y 2 générale de Botaniqu revues spéciales BE ouvrages, mémoires u Directeur de la Rev ue sur la couverture. oo auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont ace: gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. LUEUR ne. 4 eucf Lies ont 20 ut Es oo 4 dt ten M iles t le ad of cutre Abu. LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Revue générale de Botanique Auserr, docteur ès sciences. BaTraNDIER, Frens à l'Ecole de médecine d'A Briquer, pro à l’Université de Genève Bonnier (Gaston), membre de lAcadé- mie des Sciences. Bonner, membre de l'Académie des | Sciences | Bounier, président de la Société de Mycologie. Bourroux, doyen de la Faculté des Sciences de Besançon. mars _ de 3 ; Cuauveau», directeur-adjoint à l'Ecole | des Hautes-Etudes. Cosranrin, maitre de creer Ê l'Ecoie Normale Supérieure Courix, docteur ès sciences. DaguizLon, maître de Conférences à le Sorbonne, DANIEL docteur ès sciences. DASSONVILLE, vétérinaire de l'armée. ‘ s à l’Uni- nn ot de l'Académie des sciences. Durour, directeur-adjoint du Labora- toire <'spn végélale de Fon- éihionn ERIKSSON (Jakob), professeur à l’Acadé- mie royale d’Agricullure de Suède. apte ss sara à l’Université de Mont FLOT, ès sciences, ocKEu, docteur ès sciences, FRANCHET, eu u Muséum Gains, GÉNEAU DE PART professeur à VEcole de médecine de Reims. Giarp, professeur à la Sorbonne, GuiGxarp, membre de l’Académie des -scie l'Université de Hey, Sdilour à à l'École forestière de Nancy. Hervier (L'Abbé Joseph), Hicke, “cie aus des forêts, Hocar , docteur ès sciences de FUN REE Pr Genève, HOULBERT, docteur ès sciences. Hue (l'abbé), lauréat de l'Institut, Hy (l'abbé), professeur à la Faculté - catholique d'Angers JaccarD, professeur à l'Université de Lausanne. Jaco8B DE CordEMoy, docteur ès sciences. JANczEwSKt sa professeur à l’'Univer- sit Joxkman, de RAS, d'Utrecht, Jus ELLE, ner à la Faculté [des nces de Marseil KoLnenur-KosexvINGE, docs scien— de l'Université de LAGERHEIM (de), professeur à l'Université de Quito. LecLerc pu SABLON, doyen de la Faculté _ des sciences de Toulouse Lécer (M. h docteur class” LesaGe, maître de Conférences à r “Uni- versité de Rennes, Lors, doctèur ès sciences. —— 325. — Lille, — Imp. LE BIGOT. Frères. e Conférences à r Uni- : : Luxp, de l'Université de Copenhague. MacMiLian (Conway), nee | à versité de Minneso Fe MaAGniN, professeur à Université de Maruier, docteur ès sciences, de l’Ins- titut Pasteur. De MaAscLer, lauréat de l’Institut. MarrucuoT, maître de Conférences à la Sorbonne Mer, directeur de la Station forestière de l'Est. MESNaRD, professeur à l'École de méde- cine de Rouen. LR MozLiarDp, chargé de CE à 1 7 é: fe NAUDIN, membre de l'Académie des sciences. f Pie ADINE, rie à l'Université de Varsovie pété, docteur ès sciences. PouLsen, docteur ès sciences, de l'Uni- ; versité de Copenhague. far, professeur à l'Institut agro- ne mique rar hr de SR: à l'Uni- ; vérs é de Toulou | RaBor nes csprteur or Ray, docteur ences. a Russezz (William), peer ès sciences. | Saporra (de), correspondant de l'Ins- e itut. SEIGNETTE, docteur ès sciences. ve rpm _ à l'École de 7 de Besançon. jai T. — dou Le médecine Ur RABUT, a La d'Alger. “4 he (3.), diristrde robes . du Mont-Blanc. ce Van TiecneM, membre de racdéne | gue, WARMING, professeur | à l'Université de Copen : Viaza, terne . l'Institut mique Zenven, ‘ingénieur en chef des | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME ONZIÈME Livraison du 15 Octobre 1899 N° 150 © + } _ PARIS a PAUL DUPONT, ÉDITEUR " = _ RUE pu BouLor, . a LIVRAISON DU 15 OCTOBRE 1899 I. — ACTION INDIRECTE DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES (avec planche et figures dans le. texte), par M. E. C. Téodoreseco. . . . : - 39 I. — REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS, publiés en 189, 1895, 1896 et 1897 (avec figures dans le texte), par M. EL. Matruchot (suite) . . : mm: PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 17, — Chenopodium album. Cette livraison renferme en outre vingt gravures dans le texte. . ; ACTION INDIRECTE DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES par M. E. C. TÉODORESCO. Dans les conditions naturelles où pousse une plante, la lumière a, sur ses divers organes, une influence directe ou indirecte. L’intensité de la croissance de la tige, le développement du tissu palissadique des feuilles, la formation de la chlorophylle, etc., sont des exemples de l'influence directe. Au contraire, le développement plus ou moins grand des organes souterrains, l'accumulation des réserves dans ces organes, dépendent de l'intensité de la lumière, qui frappe la tige aérienne et ses feuilles et sont des exemples de l'influence indirecte. l Or, il était intéressant de voir comment se comporte un organe qui, dans les conditions naturelles, est exposé à l'influence directe de la lumière, si l’on fait développer une partie de cet organe à l'obscurité, en laissant l’autre partie à la lumière. La portion qui est éclairée et qui, par conséquent, continue à assimiler et à transpirer par ses feuilles, a-t-elle une action quelconque, par les substances qu’elle élabore, sur la partie soustraite à l'influence de la lumière ? C’est Sachs (1) qui s’est posé cette question et qui s’est proposé de la résoudre. L'observation montre que les plantes qui sont Cultivées, dès la graine, à l'obscurité, périssent au bout d’un temps relativement assez court. Sachs a supposé que ce phénomène ne dépend pas directement de l’absence de la lumière, mais du manque de certaines substances nutritives spéciales, qui ne peuvent être élaborées que sous l'influence des radiations lumineuses. On sait, en eflet, que les plantes bulbeuses, par exemple, ayant par consé- (4) Sachs : Virkung des Lichts auf die Bilüthenbildung unter Vermittlung der Laubblätter, Bot. Zeitung, 1864; Vorlesungen über Pflanzenphysiologie, ? Auflage, 1887, p. 537. Rev. gén. de Botanique, — XI. : 2% 370 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE quent des réserves abondantes, produisent à l’obscurité des fleurs normales, que certaines espèces fleurissent au printemps avant d’avoir des feuilles. Dès lors, Sachs s’est demandé si pour une plante, qui n’a pas de réserves suffisantes à sa disposition, on ne pourrait pas obtenir le développement normal d’un organe aérien en le laissant à l'obscurité, mais en lui fournissant les matériaux qui lui sont nécessaires. Pour résoudre cette question, ce savant a fait l’expérience suivante. Au lieu de cultiver les plantes dès la graine à l'obscurité, il prend des échantillons qui se sont développés à la lumière, et il introduit le bourgeon terminal de la tige principale, par exemple, dans une caisse obscure, tandis que le reste de la plante est laissé à la lumière. Dans ce cas les feuilles éclairées assimilent et élaborent diverses substances organiques ; les produits de l’assimilation immigrent vers le bourgeon terminal de la tige, bourgeon qui est soustrait à l’action directe de la lumière. Ce bourgeon se développe et donne naissance à des organes qui se rapprochent, plus ou moins, des. organes formés normalement à la lumière. C’est ainsi que pour le Cucurbita Pepo, Sachs (1) a constaté que la tige produit des fleurs, des feuilles, des bourgeons, des branches, des vrilles, des racines. Les feuilles, quoique étiolées, présentent des surfaces relativement considérables. Ainsi la plus grande feuille formée sur la partie de la tige qui se trouve à l'obscurité acquiert une surface de 625 centi- mètres carrés, tandis qu’une feuille moyenne, développée à la lumière, mesure 825 centimètres carrés. La surface des feuilles développées sur la portion de la tige non éclairée est, en général, les deux tiers ou les trois quarts de celle des feuilles produites à la lumière. Les vrilles sont tout aussi sensibles qu’à la lumière ; les fleurs mâles et femelles présentent la même forme, la mème Cou- leur, la même grandeur que les fleurs normales. Enfin un fruit produit à l'obscurité a atteint le poids de 4 kilogrammes ; dans fruit on a trouvé 195 graines, dont un tiers ont germé. En résumé, sauf par l’absence de la chlorophylle et le dévelop- pement plus faible, en surface, des feuilles, la portion de la plante formée à l’obscurité ne se distingue pas de la portion comparable d’un autre individu cultivé entièrement à la lumière. Dans d’autres (4) Sachs : Vorlesungen über Pflanzenphysiologie, 2 Aufl., 1887, p- 597: ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 371 expériences, faites avec la même plante, Sachs dit avoir observé que les feuilles formées à l’obscurité étaient tout aussi grandes que les feuilles normales. Il faut noter cependant que, dans ses premières recherches (1), Sachs n’a pas signalé cette grande croissance en surface des feuilles développées sur la portion de tige formée dans la caisse noire, et cela ni pour la Courge, ni pour les autres plantes sur lesquelles il avait expérimenté. : Tenant compte de ce fait que les pieds de Cucurbitu placés complètement à l’obscurité présentent au plus haut degré les phé- nomènes d’étiolement et qu’en particulier les feuilles restent très petites, ce savant conclut que les caractères des plantes étiolées sont dus non à l’absence de l’action directe de la lumière, mais au manque de certaines substances nutritives, qui ne peuvent être élaborées que par les feuilles vertes. Si les organes, que l’on fait croître à l’obscurité, peuvent recevoir ces substances, ils acquiè- rent presque les mêmes caractères que s'ils s'étaient développés en pleine lumière. Ce qui le montre bien nettement, c'est que, dans l'expérience de Sachs, la croissance des organes placés à l'obscurité est d’autant plus accentuée que les feuilles éclairées et assimilatrices sont plus grandes et reçoivent une lumière plus intense, Ni Sachs ni les autres auteurs qui ont répété ses expériences, ne font mention de la structure des organes développés dans de telles conditions. Les branches et les feuilles développées sur la partie qui se trouve soustraite à l’influence immédiate de la lumière pré- sentent-elles les mêmes caractères anatomiques que les organes correspondants formés à la lumière ou bien leur structure est-elle celle des organes étiolés? Le but de ce travail est surtout d'essayer de résoudre cette der- nière question. Mais, en outre, j'exposerai quelques résultats de morphologie externe ayant trait surtout à la croissance des feuilles qui se développent sur la partie non éclairée. La méthode employée est celle de Sachs. Dans toutes mes expé- riences, j'ai toujours choisi trois individus de la même espèce, qu s'étaient développés, pendant un certain temps, à la lumière. De ces trois individus j'ai laissé, au commencement de ns reg un complètement à la lumière, un autre complètement à l’obscu- (1j Sachs : Botanische Zeitung, 1864. 372 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rité, enfin pour le troisième j'ai mis le bourgeon terminal à l’obscurité, laissant à la lumière toute la partie inférieure de la 2 mat HT ip rl e Re pu f ll 1 L Fig. 81. — Appareil permettant de faire développer une partie de la plante à l'obseurité ; pour rendre le dispositif plus clair, on a coupé la caisse en long et on a supprimé la partie an- térieure ; À, caisse; B, son couvercle; 0, ouverture dans le fond pour lais- ser passer la tige. plante. Je ne laissais jamais à l'extrémité de la tige que le bourgeon ; je coupais toujours les quelques feuilles bien déve- loppées, qui se trouvaient au- dessous de ce bourgeon. A la fin de l’expérience je comparais, au point de vue de la morpholo- gie externe et de la structure, les parties comparables de ces trois individus, qui s'étaient for- mées pendant l’expérience. Ce n’est qu’en comparant les trois individus placés dans les trois conditions différentes , qu'on peut se rendre bien compte si les substances élabo- rées par les feuilles éclairées, _ peuvent influer sur les organes du même individu, placés dans l’obscurité. L'appareil dont je me sers dans mes expériences se com-. pose d’une caisse noire À (fig. 81) en bois, qui est montée sur deux pieds, et présente au fond une ouverture O, par laquelle on introduit l'extrémité de la tige. La partie supérieure de la caisse est recouverte par un couvercle B, qui sert à observer la plante de temps en temps et à renou- veler l'air. Je produis le renou- vellement de l'air la nuit, en enlevant le couvercle pendant une heure, par exemple. Pour ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 313 que la caisse soit bien fermée et que la lumière ne pénètre pas dans son intérieur, une couche de ouate existe au fond du couvercle. Enfin j'entoure avec de la ouate la portion de la tige qui se trouve dans le trou O, pour empêcher également la lumière de pénétrer dans la caisse obscure. S [. — FEUILLE. Nous avons vu plus haut la théorie que Sachs a proposée, pour expliquer, au moins en partie, la forme des feuilles étiolées. Sachs lui-même déclare d’ailleurs qu'une explication complète de l'influence exercée par la lumière sur les divers organes, nous manque presque complètement, de sorte qu’il est à peine possible de présenter une théorie bien coordonnée de la dépendance qui existe entre la végétation et la lumière. On a proposé diverses explications que je vais exposer brièvement. Kraus (1) dit que la forme de la feuille étiolée est occasionnée par le défaut de matériaux nutritifs. La feuille, d’après lui, ne reçoit de la tige que les substances nécessaires pour l’'amener au jour, après quoi elle doit suffire elle-même à son entretien. L'assimi- lation chlorophyllienne produit, d’après Kraus, tous les matériaux indispensables à la croissance ultérieure de la feuille. Dans l’obs- curité les feuilles s'arrêtent, par suite de l'absence de putrition, au degré de développement auquel elles étaient parvenues en sortant du bourgeon. Il cite une expérience où il a vu une feuille de Vitis vinifera, qu'il avait recouverte à moitié d’une feuille de papier d’étain, n’augmenter que dans la partie exposée à la lumière, de sorte que la feuille était devenue asymétrique ; la soustraction de la lumière a empêché l’assimilation chlorophyllienne et par consé- quent la croissance. Je n’ai pas répété cette expérience, mais je puis donner un exemple encore plus frappant. On cultive depuis quelques années, au Laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau, une variété de Pomme de terre à feuilles panachées dont les folioles sont plus Où moins asymétriques; quand la moitié d’une foliole est à pos près entièrement blanche et l’autre moitié verte, la foliole présente (1) Kraus : Ucber die Ursachen der Formänd, erung etiolirender Pflanzen, Jahrbücher für wiss. Botanik, t. VIL. | 374 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le maximum d’asymétrie, comme on peut voir par la figure 82; la surface de la partie verte est de trois à quatre fois plus grande que la surface de la moitié blanche. En outre cette partie blanche a, au point de vue anatomique, presque tous les caractères des feuilles étiolées : réduction considérable de l’épaisseur de la feuille et du tissu palissadique : espaces aérifères peu développés et par suite mysophylle à structure compacte. Un autre fait qui viendrait en faveur de la théorie de Kraus est le suivant : Vochting (1) a observé que même à la lumière une feuille ne se développe que faiblement, si elle se trouve placée dans un air privé d’acide carbo- nique. Peu importe, d’après cet auteur, que les autres feuilles de la plante soient dans des conditions favorables d’assimilation. Ainsi Fig. 82.— Solanum tuberosum : v, foliole entière. Vôchting introduit la ment verte et symétrique ; p, foliole devenue partie supérieure d'une asymétrique, une moitié du limbe étant jaune d PéSuN Ga rte. plante dans une cloche où passe un courant d’air débarrassé de tout acide carbonique. Bien que la partie infé- rieure de cette plante reste dans l’air ordinaire, les feuilles déjà un peu développées de l’autre partie ne s’accroissent plus et s’al- tèrent. On n’observe guère qu’un faible développement de toutes jeunes pousses. La vie de la feuille serait done, tab cette expé- rience, liée à son assimilation propre. La théorie de Kraus est trop exclusive. A l'encontre de la théorie de cet auteur on peut citer diverses observations. 1° Rauwenhoff (2) a constaté que les feuilles séparées de la | (1) Vôchting : Ueber die Abhängigkeit des Lawbblattes von seiner. Asset peer Botanische Zeitung, 1894. die (2 Rauwenhof : Sur les causes des formes anormales des plantes qui cr sent à Lo Pres Ann. d. Sc. nat. 6° série, t. V, p. 307. ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 375 plante qui les à produites, sont incapables de continuer à croitre, même lorsqu'elles peuvent recevoir en abondance l'humidité néces- saire et les matériaux nutritifs tant organiques qu’inorganiques. 2° A l'inverse de l'exemple que j'ai cité plus haut d’une Pomme de terre panachée, on sait que, en général, les feuilles entièrement blanches où dorées de la plupart des plantes panachées, atteignent les mêmes dimensions que les feuilles entièrement vertes ou faible- ment panachées du même individu. Il n’en est pas moins vrai cependant que, dans ce cas, la feuille verte est, en général, plus épaisse et ses tissus mieux développés (Pelargonium, Acer Negundo, etc.). Il est à noter cependant que d'après M. Th. W. Engelmann (1) le développement énergique, la croissance luxuriante même que présentent parfois plusieurs de ces formes à feuilles jaunes d'or, pourraient peut-être s'expliquer en admettant que la matière jaune de ces feuilles a la propriété de décomposer l’acide carbonique, Car ce savant a constaté un dégagement d'oxygène par ta méthode des Bactéries. 3° Rauwenhoff (2) a pratiqué sur différentes feuilles des inci- sions plus ou moins profondes au pétiole {ordinairement jusqu'au centre de celui-ci), parfois en différents points de la même plante Ou du même pétiole général. A mesure que l’incision avait été plus profonde et la feuille plus jeune, les modifications étaient plus prononcées, son développement était troublé aussitôt que l'apport des matières nutritives par le pétiole était plus ou moins entravé,. Dans ce cas la feuille n’atteint souvent que les deux tiers de la Srandeur normale. On voit donc combien une feuille déjà sortie de l’état de bourgeon a encore besoin de matériaux nutritifs apportés par le pétiole, combien elle dépend, quant à son dévelop- pement, de la quantité de ces matériaux. %o Des analyses faites par Zoller (3) et Rissmüller (4), il résulte que les feuilles pendant toute leur existence non seulement élaborent et envoient des substances nutritives dans les autres Organes de la plante, mais encore elles en reçoivent de ces organes. (4) Th. W. Engelmann : Les couleurs non vertes des a et Leur sismifi- Gation, Arch. néerlandaises d. Sc. nat.,t. XXII, 1888, p. 1 (2) Rauwenhoff : loco cit, p. (3) Zoller : Landw. Versuchsstationen. t. VI, p. 231. (4) Rissmüller : Landw. Versuchsstationen, t. XVIL p. 47. 316 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Par conséquent, l'assimilation chlorophyllienne n’est pas suffisante et on ne peut pas concevoir une feuille accomplissant complète- ment ses fonctions vitales en dehors de sa liaison avec le reste de la plante. ÿ° Enfin beaucoup de cotylédons ne se développent pas, périssent même à l'obscurité, bien qu'ils soient remplis d’amidon. Bataline (1) et Godlewski (2) soutiennent que si le développe- ment des feuilles s'arrête à l'obscurité, cela tient non à ce que l’assimilation chlorophyllienne est empêchée. D’après Bataline, à l'obscurité les cellules seraient incapables de se diviser, phéno- mène qui peut avoir lieu à une lumière très faible, plus faible que celle qui est nécessaire pour la formation de la chlorophylle. Cependant, Prantl (3) a montré, par des mesures directes, que chez la feuille qui se développe à l'obscurité complète, il se fait certainement un très grand nombre de divisions cellulaires. Sur la largeur de la feuille primordiale d’un Haricot, par exemple, le nombre des cellulles s'élevait, en effet, dans la graine non germée, à 343, chez la plante étiolée de 1373 à 2571, chez la plante verte de 1429 à 2273. Prantl en déduit que la croissance de la feuille est en relation avec certaines substances, pour la production desquelles la lumière est indispensable. Dernièrement M. Palladine (4), dans un travail très important, apporte, à son tour, une nouvelle explication des modifications que les feuilles subissent sous l'influence de l'obscurité. Tout d’abord l'aspect des plantes sans chlorophylle qui, bien que vivant à la lumière, ressemblent aux plantes étiolées, montre que la lumière n’exerce pas une influence directe sur la croissance des feuilles. Dans les deux cas le facteur essentiel qui manque n’est pas la lumière, maïs la chlorophylle. L’étiolement doit donc être dû sur- tout à la modification des processus qui dépendent de cette subs- tance et qui sont l'assimilation et la transpiration. Pour l’assimi- lation, M. Palladine admet que son absence n’est pas la cause du (1) Bataline : Ueber die Wirkung des Lichtes auf die Entwickelung der Blätter, Bot. Zeit., 4871. (2) Godlewski : Zur Kentniss der Formänderung etiolirter Pflanzen, Bot. Zeit., 1879. (3) Prantl : Arbeiten des bot. Inst. zu Würzburg, fasc. III, p. 384. $ (4) W. Palladine : Transpiration als Ursache d. Formänderung etiolir rte Pflanzen, Ber. der deutsch. bot. Gesellschaft, 1890. ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 377 faible développement des feuilles à l'obscurité. Reste donc l’in- fluence de la transpiration et c’est sur celle-ci qu’insiste cet auteur. On sait, en effet, que les plantes transpirent plus fortement à la lumière qu’à l'obscurité. Toutefois, d’après M. Palladine, ce qu'il importe de considérer pour expliquer l’étiolement, c’est moins la faible quantité d’eau transpirée à l'obscurité, que la modification du rapport entre la transpiration de la feuille et celle de la tige. À la lumière, les feuilles étant vertes, la transpiration a lieu sur- tout par ces organes qui attirent ainsi, sans cesse, l’eau de la tige. Celle-ci tend donc continuellement à manquer d’eau ; elle ne déve- loppe que de très courts entrenœuds. A l'obscurité, au contraire, : où la couleur des feuilles ne peut avoir d’action, c’est la tige de la plante étiolée qui, à cause de sa grande surface, présente la trans- piration la plus active. Ce sont alors les feuilles qui, à leur tour, manquent d’eau et ne se développent plus. Chez les plantes sans Chlorophylle, il se produit même à la lumière, à cause de l’absence de la substance verte, ce que, chez les autres plantes, n’a lieu qu’à l'obscurité. Cela s’explique, d’après M. Palladine, par le fait que, quel que soit l’éclairement, les surfaces de transpiration seules sont ici à considérer et la tige a, sous ce rapport, l'avantage sur les feuilles ; celles-ci restent donc petites, se développent d’autant moins qu’elles contiennent moins de chlorophylle. À l’appui de sa théorie l’auteur cite entre autres cette expérience. Des plantules de Vicia Faba étant placées à l'obscurité, il entoure leur tige de caoutchouc. La transpiration de la tige est ainsi amoin- drie, l’eau n’est donc enlevée aux feuilles comme précédemment ; On constate alors que ces feuilles se développent normalement. La transpiration empêche les feuilles de se développer à l’obscurité, Parce que les substances minérales ne peuvent être absorbées en Quantité suffisante par la plante ; le manque de substances protéi- ques ne jouerait un grand rôle (1), car les feuilles étiolées qui restent petites à l'obscurité (Fève), sont plus riches en substances albuminoïdes que les feuilles vertes, tandis que les feuilles qui prennent des grandes dimensions (Graminées), sont plus pauvres en Substances albuminoïdes. (4) W. Palladine : Eiweissgehalt d. grünen und etiolirten Blättter, Ber. d. deutsch, bot. Gesellschaft, IX, 1891. 378 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il n’en serait pas de même pour les hydrates de carbone. M. Pal- ladine (1) a montré, en effet, que les feuilles de Fève qui restent petites à l’obscurité sont plus pauvres en hydrates de carbone que les feuilles de Graminées, qui, comme on le sait, atteignent à l'obs- curité à peu près la même surface qu’à la lumière. Enfin, M. Frank (2) soutient que l'explication de la forme des plantes étiolées ne doit être cherchée dans l’absence des substances nutritives nécessaires à la croissance, car, dit-il, les plantes qui ont à leur disposition des substances plastiques (réserves des graines, des tubercules, etc.), présentent, à l’obscurité, des phéno- mènes d’étiolement. L'action de la lumière sur la croissance est, d’après lui, directe et locale; quand une partie de tige ou de feuille est exposée à l'obscurité, cette partie acquiert tous les caractères de l’étiolement. M. Frank dit avoir répété l’expérience de Sachs avec le Cucurbita Pepo ; il a constaté que les feuilles qui se trou- vaient sur la portion de tige placée à l’obscurité, avaient tous les caractères des feuilles étiolées, y compris la petitesse de ces organes. Ce botaniste n’admet donc pas que la lumière ait une influence indirecte sur la tige et les feuilles ; il ne l’admet que pour les racines, les fleurs et les fruits. Si l’opinion de M. Frank est exacte, il faut que, dans l'expérience de Sachs, la portion de tige qui se trouve soustraite à l’action de la lumière, et les feuilles qui se forment sur cette portion de tige. ne diffèrent en rien des organes correspondants des plantes placées entièrement à l’obscurité. Les expériences qui suivent ont pour but de rechercher ce qu’il en est à cet égard. 1. Atriplex hortensis (Arroche rouge). Une quinzaine de pieds de cette espèce ont été cultivés dès la graine; après un mois de culture en pleine lumière, j'ai choisi trois individus aussi semblables que possible, et je les ai mis en expérience. Chaque pied portait neuf feuilles bien développées; j'ai coupé tous les bourgeons axillaires et les rameaux, quand là plante en avait, ainsi que les deux dernières feuilles formées au- (1) W. Palladine : Revue générale de Botanique, 1893, p. 449. (2) Frank : Lehrbuch der Botanik, t. 1, 1892, p. 395. ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 379 dessous du bourgeon terminal de la tige principale. Des trois pieds ainsi préparés, j'en ai mis un entièrement à l'obscurité, j'ai laissé un autre complètement à la lumière, tandis que j'ai introduit le bourgeon terminal du troisième pied dans la caisse noire décrite plus haut, en laissant tout le reste de la plante, avec ses sept feuilles, à la lumière. L'expérience a duré douze jours seulement; au bout de ce temps, les trois individus présentaient les caractères suivants : 1° Plante totalement éclairée. — La plante avait produit six j Fig. 83. — Aigles hortensis. Aspects d’une feuille : L, de la plante éclairée totalement ; E, de la plante éclairée partiellemeet ; O0, de la plante placée Ré pet à l’obscurité, nouvelles feuilles; à l'aisselle de presque toutes ces feuilles, il y avait une branche plus ou moins longue. Il n’y avait pas encore de fleurs. La feuille la plus inférieure, parmi celles nouvellement formées sur la tige principale (fig. 83, L), avait une surface de 1283 millimètres carrés. Toutes les feuilles étaient très rouges. 2 Plante éclairée partiellement. — Le pied dont la base seulement était éclairée a formé au bout du même temps, sur sa partie déve- loppée dans la caisse noire, six feuilles, avec de petites branches à leur aisselle; ces branches ne portaient pas encore de fleurs. La feuille la plus âgée (fig. 83, E) avait une surface moindre que la feuille correspondante du pied, qui était exposé totalement à la lumière; sa surface était de 823 millimètres carrés, Toutes les 380 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE feuilles formées sur la partie de la tige introduite dans la caisse obscure, étaient d’un rose très pâle. 3° Plante placée à l'obscurité. — Sur la plante qui a été laissée entièrement dans l'obscurité, il ne s’est formé que trois feuilles; une quatrième commençait à peine à sortir. Toutes ces feuilles étaient très petites; c’est ainsi que la plus grande (fig. 83, O) n’avait que 291 millimètres carrés de surface. Quant aux feuilles bien développées que portait la plante au moment de la mise en expé- rience, elles ont jauni d’abord; ensuite, elles se sont recroquevil- lées et desséchées. En définitive, si l’on compare les feuilles qui se sont déve- loppées dans les conditions mentionnées, on constate que, dans le deuxième cas (éclairement partiel), la surface du limbe est beau- coup plus grande que dans le troisième. C’est ainsi que, chez la plante partiellement éclairée, la feuille a deux tiers de la surface de la feuille qui s’est développée à la lumière, tandis que chez la _plante placée complètement dans l'obscurité cette même surface est cinq fois plus petite. L'examen de la figure 83, qui représente les feuilles les pre- mières formées pendant l'expérience, montre, encore mieux que des chiffres, les résultats obtenus. J'ai répété la même expérience plusieurs fois ; les résultats ont été toujours les mêmes, quant au nombre et à la surface des feuilles. On voit donc qu’une feuille peut non seulement se former à l'obscurité, mais encore accroître considérablement sa surface, pourvu qu'elle puisse recevoir des substances nutritives. Elle n’a donc pas besoin de former elle même les matériaux nécessaires à son développement, Si, dans ces conditions, la feuille ne peut pas acquérir la même surface qu'une feuille qui se développe à la lumière, c’est, je crois, que la quantité de substances nutritives qu'elle reçoit n’est jamais suffisante. Voyons maintenant si, au point de vue de la structure, on trouve des différences entre les trois sortes de feuilles, formées dans les conditions indiquées. L’épaisseur de la feuille a été : 1° Chez la plante placée complètement à la lumière de 22 #- 2 Chez la plante éclairée partiellement de. . . . . - 184. 3° Chez la plante laissée entièrement à l'obscurité de 124: ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 381 Ainsi entre l’épaisseur d’une feuille de la plante laissée complè- tement à l’obscurité et une feuille produite à l’obscurité d’une plante dont la base est à la lumière, il existe une différence assez faible. La différenciation des tissus palissadique et lacuneux est presque tout aussi peu avancée dans un cas que dans l’autre. Tandis que les différences sont faibles entre les mésophylles, il n'en est pas de même pour le tissu conducteur. Sur les coupes transversales faites au milieu de la longueur de la nervure médiane, on peut compter à peu près deux fois autant de vaisseaux dans la plante éclairée partiellement que dans celle laissée complètement à l'obscurité. Il en est de même pour le développement du collen- chyme de la nervure principale. | J'ai dit plus haut que la culture a été de courte durée, 12 à 14 jours seulement : au bout de ce temps, la plante qui se trouve placée entièrement à l’obscurité commence à souffrir et périt. Dans quel- . Ques-unes de mes expériences j'ai laissé continuer la culture après ce délai. La plante placée entièrement à l'obscurité commençait à se dessécher au bout de 15 à 16 jours ; au contraire, l'individu partiellement éclairé était encore bien portant, aussi bien dans la région vivant à l'obscurité, que dans sa partie inférieure, éclairée. À l’intérieur de la caisse noire, la plante avait fleuri au bout d’un mois et portait à peu près le même nombre de feuilles que la partie comparable de l'individu laissé complètement à la lumière ; seulement dans ce dernier cas les feuilles étaient plus grandes, comme celles que nous avons vues précédemment. 2, Faba vulgaris (Fève). J'ai fait plusieurs expériences avec cette espèce; j'en décris une seule. Parmi plusieurs individus qui avaient poussé dans des pots et à la lumière, j'en ai choisi trois qui avaient atteint le même déve- loppement. Chacun d'eux portait dix feuilles et pas encore de fleurs, mais seulement de tout petits boutons. J'ai coupé sur Chaque plant les quatre dernières feuilles formées avec les boutons floraux et j'ai laissé seulement les six feuilles inférieures et le bourgeon terminal de la tige ; ce bourgeon était formé de quelques feuilles très petites, entre lesquelles on voyait, quand on les 382 Es REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE écartait, de tout petits boutons floraux. J’ai supprimé aussi les branches latérales, partout où il y en avait. Les trois individus ainsi préparés sont mis en expérience de la même manière que pour l'espèce précédente. Fig. 84. — Faba vulgaris. Aspects d’une feuille : L, de la plante éclairée tota- lement ; E, de la plante éclairée partiellement ; O, de la plante placée entiè- rement à l’obse urité. Au bout de huit jours on observe les faits suivants : 1° Plante totalement éclairée (fig. 84, L). — L'individu a produit six nouvelles feuilles, à l’aisselle desquelles il y a des grappes chargées de nombreuses fleurs bien développées. La Léna ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 383 feuille formée, depuis le commencement de l'expérience, a les dimensions suivantes : Surface totale . . . 7.122 mill. carrés. Longueur d’une toliole 70 millimètres. Largeur d’une foliole basilaire. . : 35 » Longueur du pétiole. ... . . . . 75 » Fig. 85. — Faba vulgaris. Coupe transversale d’une feuille de la plante laissée complètement à la lumière; ep.s., épiderme supérieur; p, parenchyme palissa- dique ; 4 , parenchyme lacuneux ; ep.i, épiderme inférieur. _ 384 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Enfin les fl plèt touvertes ont,en moyenne, 32 milli- mètres de longueur. 2 Plante éclairée partiellement (fig. 84, E). — La plante dont la base seulement a été laissée à la lumière, a formé, dans sa partie qui s’est trouvée à l'obscurité, cinq feuilles bien développées. A Fig. 86. — Faba vulgaris. Coupe transversale d’une feuille développée à l’obscu- rité sur la plante partiellement éclairée ; ep.s., épiderme supérieur ; p, paren- chyme palissadique; /, parenchyme lacuneux; ep.i., épiderme inférieur. l’aisselle de ces feuilles, il y a des grappes chargées de fleurs en moins grand nombre que dans le cas précédent; dans chaque grappe il y a, en eflet, des fleurs bien développées, mélangées de fleurs plus ou moins avortées. Les dimensions de la feuille la plus âgée sont : | Surface totale . . . . . 3.016 mill. carrés. Longueur d’une foliole basilaire . 52 millimètres. Largeur d’une foliole basilaire. . 24 0) Longueur du pétiole . . . . . . 105 » ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 385 Les fleurs les plus développées sont, en général, un peu plus petites que celles formées sur la plante complètement éclairée ; elles ont environ 28 millimètres de longeur. 3° Plante placée complètement à l'obscurité (fig. 84, 0).— Le bour- geon terminal s’est peu développé et a donné naissance à trois feuilles seulement, qui sont toutes très petites, beaucoup plus petites que les feuilles comparables, développées sur la plante partiellement éclairée. Voici d'ailleurs les dimensions de la plus grande feuille : SUriacb: toile Fe LE 494 mill. carrés. Longueur d’une foliole basilaire. . 34 millimètres. Largeur d’une foliole basilaire. . . 18 » Longueur du pétiole . . . . . . . 80 ) La plante n’a pas produit des fleurs; les boutons floraux, qui se trouvaient à l’aisselle des feuilles, ont avorté. Par conséquent, la plante partiellement éclairée a produit, sur Sa partie développée à l’obscurité, non #4 seulement un plus grand nombre de feuilles, mais encore des feuilles beau- Coup plus grandes que la plante lais- sée complètement à l’obscurité. Tan- dis que la surface totale des folioles d’une feuille de la première plante était moitié moins grande que la sur- face de la feuille formée à la lumière, celle de la plante cultivée complète- ment à l’obscurité avait une surface quinze fois plus petite. L'expérience, répétée un grand nombre de fois, m’a donné toujours les mêmes résultats. | en ee Fig. 87.— Faba vulgaris. Coupe la plante, qui se trouve entièrement transversale d’une feuille de à l’obscurité, périt au bout d’untemps la plante placée complète relativement court, 42 à 15 jours, ment à l'obscurité ; ep.8., épi- tandis que la plante éclairée partielle chyme palissadique; /, paren- ment continue à vivre très longtemps, chyme lacuneux; ép.i., épi- jusqu’à 40 jours, par exemple; elle ‘7° Rev. gén. de Botanique. — XI. 386 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE aurait encore vécu plus longtemps si je n’avais mis fin à l’expé- rience. Si nous passons maintenant à la structure de la feuille, nous trouvons, quant aux dimensions des différentes régions du méso- phylle et au nombre des stomates par unité de surface, les nombres consignés ci-dessous : ÉPAISSEUR | ÉPAISSEUR | ÉPAISSEUR | NOMBRE de du DES STOMATES TOTALE DE LA x TISSU par unité de un PALISSADIQUE | LACUNEUX surface Plante totalement éclairé 478 4 99 y 266 y 10 Plante éclairée 1 partiellement. 308 y 66 y 165 y 3 Plante placée entièrement à 209 y 33 y ut pv 18 l’obscurité. î Ainsi les feuilles des plantes partiellement éclairées sont non seulement beaucoup plus grandes que celles des plantes placées complètement à l’obs- curité, mais encore elles sont plus épaisses et ont des tissus mieux différenciés : les paren- chymes palissadique et spongieux ont pris Un à. développement plus grand chez les plantes J éclairées partiellement 77 que chez les autres qui Fig. — Faba vulgaris. Épiderme inférieur restent entièrement à is une feuille placée complètement à la lumière. l'obscurité. À ce point de vue les différences sont bien plus grandes pour la Fève que pour l'espèce précédem- ment décrite. ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 387 Si l’on observe l’épiderme de face (l’épiderme inférieur, par exemple), on constate des différences assez grandes (fig. 88, 89, 90). Les contours des cellules épidermiques sont, chez les plantes éclai- rées partiellement, à contour presque aussi sinueux, que chez les plantes cultivées à la lumière, tandis que chez les individus placés / / Fig. 89. — Faba vulgaris. Épiderme inférieur d’une feuille développée à l’obscurité sur la plante partiellement éclairée. TS AS Fig. 90. — Faba vulgaris. Épiderme inférieur d’une feuille de la plante placée entièrement à l'obscurité. complètement à l'obscurité, les parois latérales des cellules épider- miques sont très peu onduleuses, ce qui montre un état moins avancé de développement. Cet état moins avancé est encore indiqué par le nombre des stomates par unité de surface, comme on peut le voir par le tableau précédent. Les cellules étant, en effet, moins 388 ©; REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE grandes à l'obscurité, les stomates sont plus rapprochés les uns des autres et par suite plus nombreux par unité de surface. Les dimensions de ces stomates sont les suivantes : long. des stomates 43y 4° Plante complètement éclairée. 9 largeur : » » 27 u LU. \Iong. tomates 40 > Plante partiellement éclairée. À 278 des stomat we p largeur » » 1m 3% Plante placée entièrement à |long. des stomates 274 FORSCHFHE. ne 2e largeur » » 21 & 3. Helianthus tuberosus (Topinambour). La durée de culture pour cette espèce a été relativement beau- coup plus longue que pour les espèces précédentes (29 jours); cela tient à ce que la plante, que j'ai placée complètement à l'obscurité, a pu vivre dans ces conditions, plus longtemps, sans soufirir. Après que j'ai eu supprimé les feuilles terminales, chacun des trois individus mis en expérience avait huit feuilles. Au bout de 29 jours de végétation, ces trois individus, placés dans les mêmes conditions que pour les espèces précédentes, présentent les carac- tères suivants : Le bourgeon terminal de la plante laissée entièrement à la lumière a donné naissance à 12 feuilles adultes. La partie déve: loppée pendant les 29 jours d'expérience a l’aspect représenté dans la figure 91, L. Les mesures prises sur les quatre feuilles les plus âgées fournissent, comme surfaces des limbes et comme longueurs des pétioles, les nombres suivants : surface du limbe. . 6300 mill. carrés. longueur du pétiole. 12 millimètr. | surface du limbe. . 6213 mill. carrés. ‘| longueur du pétiole. 11 millimètr. surface du limbe. . 6105 mill. carrés. {re feuille (inférieure). . 2e feuille. 3e feuille. ait _. longueur du pétiole. 14 millimètr- surface du limbe. . 5980 mill. carrés: Le j j L fuille, . . : longueur du pétiole. 10 millimètr. La plante dont la base seulement a été exposée à la lumière ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 389 pendant l'expérience a produit, dans la caisse noire, à peu près le même nombre de feuilles que l'individu précédent. Son bourgeon terminal a donné naissance à 11 feuilles, qui sont plus petites que les feuilles développées à la lumière (fig. 9, E). Les dimensions du limbe et du pétiole des quatre feuilles les plus âgées sont : surface du limbe. . 1096 mill. carrés, longueur du pétiole. 52millimètr. surface du limbe. . 4103 mill. carrés. longueur du pétiole. 57 millimètr. surface du limbe. . 4100 mill. carrés, longueur du pétiole. 50 millimètr. surface du limbe. . 1075 mill. carrés. longueur du pétiole. 54 millimètr. fr: feuille (inférieure). . | 2 feuille. 3e feuille. # feuille. Si nous considérons maintenant la plante qui a été placée com- plètement à l’obscurité, on observe que le bourgeon terminal s’est beaucoup moins développé que celui de la plante partiellement éclairée. Il a donné naissance à quatre feuilles seulement, dont la dernière formée est, relativement aux autres, très petite (fig. 91, O). Les mesures prises sur ces feuilles sont consignées ci-dessous : Are feuille (infér: surface du limbe. . 123 mill. carrés. Hugo longueur du pétiole. 13 millimètr. { surface du limbe. . 136 mill. carrés. 2° feuille. longueur du pétiole. 11 millimètr. surface du limbe. . 126 mill.carrés. longueur du pétiole. 10 millimètr. surface du limbe. . 96 mill. carrés. longueur du pétiole. 5 millimètr. 3° feuille. de Par conséquent, chez cette espèce, comme chez les espèces pré- Cédemment décrites, les feuilles présentent. des limbes bien plus Srands quand la plante est partiellement éclairée, que quand elle se trouve complètement à l’obscurité. Dans le premier cas le limbe est six fois plus petit que celui d’une feuille formée à la lumière, landis que dans le second cas il est 52 fois plus petit. Des différences analogues existent, entre les feuilles formées 390 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans les conditions mentionnées, quant à leur épaisseur, comme on peut le voir par les nombres suivants : 40 Plante complètement épaisseur de la feuille. . . . 237u. éclairée . . . épaisseur de l’assise palissadique PRIORMD nd ae so 0 2 Plante partiellement épaisseur de la feuille. . . . 1704. lairée. . . . 4 épaisseur de l’assise palissadique DRE à 0 0 OO % Plante entibrenent épaisseur de la feuille. . . . 113y. l'obscurité . . { épaisseur de l’assise palissadique CXTOEASS 5, © Fig. .94: — Helianthus tuberosus. Aspects du sommet de la tige développée durant l'expérience (29 jours) : O, de la plante mise entièrement à l'obscu- rité; E, de la plante éclairée partiellement ; L, de la plante placée complè- tement à la lumière. Ainsi donc, chez la plante partiellement éclairée, les feuilles formées à l'obscurité, mais qui reçoivent des matériaux nutritifs élaborés par les feuilles basilaires, exposées à la lumière, se déve- loppent bien mieux que les feuilles des plantes laissées complè- tement à l’obscurité. el Parmi les plantes que j'ai cultivées, soumises aux mêmes expé- ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 391 riences, et qui se comportent comme les espèces précédentes, je citerai : Lupinus albus, Solanum tuberosum, Cannabis sativa. Je passe maintenant à une autre catégorie de plantes, les plantes volubiles et grimpantes. Pour les espèces que j'ai étudiées (Humulus Lupulus, Phaseolus multiflorus, Cucurbita Pepo), je n’ai jamais pu observer une difié- rence dans la grandeur des feuilles des plantes partiellement éclai- rées et celles des plantes placées complètement à l’obscurité. Dans toutes les expériences que j'ai faites avec ces espèces, les individus étaient toujours assez âgés et portaient un nombre variable de feuilles, avant de commencer l'expérience. D'après Sachs, plus le nombre des feuilles laissées à la lumière, chez la plante partiellement éclairée, est considérable, plus les feuilles formées, sur la partie qui se développe à l'obscurité, sont grandes. Aussi j'ai fait des expé- riences d’abord avec des plantes jeunes ayant 4 ou 5 feuilles seu- lement, et j'ai répété ensuite les cultures avec des individus portant un nombre de plus en plus grand de feuilles. Dans tous les cas le résultat a été toujours le même, c’est-à-dire que les feuilles formées à l'obscurité, sur la plante partiellement éclairée, avaient approxi- Mmativement la même surface que les feuilles formées sur des indi- vidns exposés entièrement à l'obscurité; j'ai constaté cela non seulement avec le Houblon et le ns PRES Fous encore avec la Courge, plante surlaquelle LSachs À ce point de vue je suis donc re au nôtre résultat que M. Frank (1), qui a répété l'expérience de Sachs sur la Courge, Saus obtenir le même résultat que ce dernier botaniste. J'avais cru d’abord pouvoir expliquer ces résultats obtenus avec les plantes grimpantes et volubiles de la manière suivante. On sait que d’une facon générale les entrenœuds des tiges s’allongent beaucoup plus à l'obscurité qu’à la lumière. Mais Sachs (2) a fait Connaître que pour les plantes volubiles et grimpantes une telle différence n’existe presque pas |Dioscorea Batatas, Humulus Lupulus), Les entrenœuds s’allongent presqu'autant quand la tige (1) Frank : Loco cit. (2) Sachs : Uéber d. Einfluss des Tageslichtes auf Neubildung und Entfaltung Verschiedener en Pi (Bot. Zeit. 1864), in Gesammelte Abh, über Pfla anzenphysiologie, t. I, p. 392 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE est éclairée, que quand elle ne l’est pas. On remarque que dans ce type de plantes les feuilles restent longtemps très petites, et qu’elles ne commencent à s’accroître notablement que quand la tige a terminé son accroissement en longueur. Par suite, pendant un temps assez long, sur les entrenœuds en voie de croissance les feuilles doivent rester petites, aussi bien pour la tige à la lumière que pour la tige à l'obscurité. Or, comme les cultures que j'ai faites ne duraient pas, en général, longtemps (10 à 14 jours), parce que la plante placée entièrement à l’obscurité ne peut pas résister, on pourrait supposer que la différence insignifiante entre la grandeur des feuilles était due à la courte durée de l’expérience. Pour voir si cette supposition est exacte, j'ai laissé continuer l’expérience, après la mort de la plante exposée complètement à l’obscurité. J'ai constaté alors que les feuilles de la plante entièrement éclairée sont devenues, au bout d’un certain temps, très grandes, tandis que celles formées à l'inté- rieur de la caisse noire, sur la plante partiellement éclairées sont restées très petites. L’explication n’est donc pas suffisante. Je note par conséquent le résultat obtenu pour les plantes volubiles et grimpantes, sans pouvoir l'expliquer. En résumé, en cultivant des plantes dans les conditions men- tionnées, c’est-à-dire en laissant un individu complètement à la lumière, un autre totalement à l’obscurité et plaçant un troisième de manière que la partie inférieure de la tige reste éclairée, tandis que l’extrémité est soustraite à l’action de la lumière, on constate, quant aux feuilles, les faits suivants : 1° Les feuilles nées sur la partie placée à l’obseurité d’une plante dont les feuilles basilaires sont éclairées, et qui, par Consé- quent, peuvent élaborer des substances plastiques, sont, abstraction faite des plantes volubiles et des plantes grimpantes, beaucoup plus grandes que les feuilles d’un individu de la même plante exposée entièrement à l'obscurité. Dans le premier caselles peuvent atteindre quelquefois les deux tiers de la surface des feuilles formées sur une plante laissée complètement à la lumière ; danS le second elles restent beaucoup plus petites; pour 1 ’Atriplex hor- tensis j'ai constaté que leur surface était cinq fois plus petite ; pour le Faba vulgaris cette surface était quinze fois moins grande et pour ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE. ET LES FELILLES 393 l'Helianthus tuberosus elle était environ 50 fois moins grande que la surface de la feuille formée à la lumière. 2° L'épaisseur des feuilles, de même que celle du parenchyme palissadique est quelquefois une fois et demie plus grande chez les plantes partiellement éclairées, que chez celles placées totalement à l'obscurité. L'état peu avancé du développement des feuilles dans ce dernier cas, se décèle encore en observant la forme des cellules épidermiques vues de face, et le nombre des stomates par unité de surface. Dans les feuilles des plantes partiellement éclairées, ces cellules présentent des contours très sinueux, quelquefois presque aussi sinueux qu'à la lumière (Fève), tandis que chez la plante placée complètement à l’obscurité les parois latérales des cellules épidermiques sont presque dépourvues d’ondulations. Quoique le nombre total des stomates d’une feuille soit approximativement le même chez les trois individus, cultivées comme je l'ai dit, ilen existe moins, par unité de surface, chez la plante partiellement éclairée, que chez celle placée complètement à l’obseurité, ce qui montre un état de développement moins avancé dans cette dernière plante. En outre les stomates sont plus petits dans ce dérmier cas, que dans le premier. Ainsi donc une feuille peut se développer, acquérir une grande Surface et un certain degré de différenciation, quand elle se forme à l’obscurité, à condition de recevoir des substances plastiques, élaborées par d’autres feuilles vertes de la même plante, exposées à la lumière. $ 2. Tice. D'une façon générale les entrenœuds de la portion de tige formée dans la caisse noire, mais nourrie par le reste de la plante exposée à la lumière, sont beaucoup plus longs que ceux de l'individu placé entièrement à l'obscurité. Dans le premier cas, les entrenœuds s’allongent plus parce qu’ils peuvent utiliser les maté- riaux élaborés par les feuilles éclairées. Ce fait a été signalé par Sachs et je l’ai retrouvé dans toutes mes expériences. Examinons maintenant la structure de la tige. 1. Chenopodium album. L'expérience avec cette plante a duré 23 jours. L'état des trois 394 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE individus, au bout de ce temps, est le suivant. A l’obscurité, la plante a perdu toutes ses feuilles; elle n’a pas fleuri, quoique, au moment de la mise en expérience, elle portait de petits boutons floraux; l'individu éclairé partiellement a gardé ses feuilles dans sa partie soustraite à l’action de la lumière, et il a développé un très grand nombre de fleurs; enfin la plante placée complètement à la lumière s’est développée normalement. On sait que dans la tige des Chenopodiacées l'accroissement des faisceaux libéroligneux primaires aux dépens de l’assise génératrice normale est limité ; avant qu’il n’ait pris fin, l’assise la plus interne du péricycle, qui a toujours une épaisseur assez grande, cloisonne tangentiellement ses ceilules et produit un anneau de méristème, qui donne des nouveaux faisceaux libéroligneux extérieurs aux premiers ; puis en dehors de cette première assise génératrice sur- numéraire, qui fonctionne peu de temps, il s’en forme une deu- xième, toujours dans le péricycle, et ainsi de suite. Voyons dans quel état sont les faisceaux libéroligneux dans la tige des trois plants cultivés comme je l’ai mentionné. 1° Plante placée entièrement à l'obscurité (P1. 17, fig. 2). — Les faisceaux libéroligneux sont dans un état de développement peu avancé ; la couche génératrice normale est très épaisse ; elle est formée de séries radiales de 7 à 10 cellules méristématiques; le faisceau libéroligneux non seulement n’a pas ue cessé de s'accroitre, mais encore l’assise génératrice surnuméraire, qui doit se former dans le péricycle, avant l'arrêt du fonctionnement de l’assise génératrice normale, n’a pas commencé à s'établir; le péri- cycle est composé de 4 à 3 assises de cellules à parois cellulosi- ques. De plus, les cellules éparses entre les vaisseaux, ainsi que celles qui forment les rayons médullaires, ont leurs parois à l'état cellulosique, aucune trace de lignification ne peut être décelée dans les parois de ces cellules. 2° Plante partiellement éclairée (PL. A7, fig. 1). — Chez la plante dont la base seule est éclairée, les faisceaux libéroligneux primaires, de la partie soustraite à l’action de la lumière, présentent un autre aspect, comme on peut le voir en comparant les figures. En effet, l'assise génératrice libéroligneuse normale a presque cessé de fonc tionner ; elle est donc beaucoup moins épaisse que dans le Cas pré- cédent, et elle ne contient, dans chaque série radiale, que tout au ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 395 plus trois cellules méristématiques non encore différenciées. Le nombre des vaisseaux du faisceau normal est beaucoup plus consi- dérable que dans le cas précédent ; il en est de même de la surface du liber. Le bois et le liber des faisceaux primaires peuvent être considérés comme à peu près complètement différenciés. En outre, il s’est établi dans l’assise interne du péricycle, une assise généra- trice libéroligneuse surnuméraire, qui se réunit latéralement, d’un seul côté seulement, avec la couche génératrice normale. En dehors des faisceaux libéroligneux normaux, la couche génératrice péri- cyclique n’a pas encore donné de bois ni de liber, mais seulement du parenchÿme composé de cellules à parois fortement liguifiées ; les assises externes du péricyele sont également lignifiées. Il en est de même pour le parenchyme conjonctif intervasculaire et pour celui qui entoure les faisceaux libéroligneux. 3 Plante entièrement éclairée. — Dans la tige de la plante expo- sée complètement à la lumière, les faisceaux se présentent à peu près au même état de développement que dans celle de la plante précédente ; seulement la lignification est plus accentuée. En résumé dans la plante qui est complètement soustraite à la lumière le développement et la diflérenciation sont beaucoup moin- dres que dans les deux autres ; la couche génératrice libéroligneuse normale à une partie méristématique plus épaisse : mais cecl même indique un état peu avancé de développement, puisque dans les Chenopodiacées cette couche cesse de fonctionner et qu'elle est remplacée par une assise péricyclique ; cette dernière assise, dans la plante placée entièrement à l’obscurité, ne décèle encore p8r aucun cloisonnement qu’elle deviendra génératrice. Les faisceaux du bois et les faisceaux du liber ont un développement moindre que dans les deux autres individus, et, en dehors des parois des vaisseaux, la lignification des cellules est nulle. Quant à la portion de plante développée dans la caisse 1 Mais nourrie par les feuilles inférieures éclairées, elle diffère peu Par sa structure de la plante entièrement éclairée. oire, 2. Phaseolus multiflorus (Haricot rouge d’Espagne) Des plantes d’un mois et demi, cultivées dans des pots, ont se mises en expérience le 10 juin. Au bout de 12 jours elles présentent 396 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les caractères suivants : dans l'obscurité la plante a développé cinq entrenœuds avec de très petites feuilles ; la plante partiellement éclairée a formé six nouveaux entrenœuds, et, comme je l’ai indi- qué plus haut en parlant des plantes volubiles, des feuilles tout aussi petites que la plante précédente; enfin, l'individu laissé entièrement à la lumière a produit six entrenœuds avec des feuilles normales, relativement grandes. Au point de vue anatomique, on a observé les faits suivants : 1° Plante placée entièrement à l'obscurité (fig. 92, O). — Les fais- ceaux libéroligneux sont très peu développés; seuls, les deux ou Fig. 92. — Phaseolus multiflorus. Portion d’une coupe transversale de la tixe montrant un faisceau libéroligneux ; O, plante cultivée entièrement à l’obscu- rite ; E, région comparable d’une plante partiellement éclairée ; ist endoderme ; p., péricyele ; X., liber; a-g , assise génératrice libéroligneuse; b., bois ; 4, amidon trois vaisseaux primaires, formés les premiers et ne présentant qu'un diamètre petit, ont leurs parois lignifiées ; le dernier ou Les deux derniers formés sont encore à l’état cellulosique et reconnais” sables seulement à leur calibre très large. L'assise génératrice libéro-ligneuse se compose de séries radiales de deux à trois ACTION DE LA LUMIÈRE SUR LA TIGE ET LES FEUILLES 397 cellules méristématiques; on n’observe aucune trace de lignifica- tion dans les parois du parenchyme vasculaire, 2 Plante partiellement éclairée (fig. 92, E). — Ici, on constate que le développement des faisceaux libéroligneux est bien plus avancé, En effet, la lignification existe non seulement chez les premiers vaisseaux primaires, à petit calibre, mais encore chez les deux ou trois derniers formés, qui sont très larges; l'assise génératrice a produit une épaisse couche de parenchyme ligneux, composé de 5 à 6 assises de cellules, et a commencé à donner des vaisseaux secondaires ; en outre, l’assise génératrice est très épaisse et cons- tituée par 5 à 6 assises de cellules méristématiques. 3 Plante complètement éclairée. — Dans la tige des plantes exposées à la lumière, les entrenœuds comparables présentent la même structure que dans la plante précédemment décrite, avec cette différence que les tissus sont un peu plus développés. Somme toute, la plante partiellement éclairée se rapproche, par la structure de sa tige, beaucoup plus de la plante entièrement éclairée, que de celle placée totalement à l’obscurité. Je trouve inutile de donner la description d’autres plantes ; je Citerai seulement parmi les nombreuses espèces que j'ai cultivées, et dans lesquelles j'ai pu observer très bien les modifications de Structures mentionnées, les suivantes : Aster patulus, Humulus Lupulus, Lupinus albus, Solanum tuberosum, Faba vulgaris, Cannabis Sativa, Atriplex hortensis, Helianthus tuberosus. Les différences anatomiques entre les tiges des plantes placées totalement à l’obscu- rité et celles partiellement éclairées sont, bien entendu, d'autant Plus grandes que l’expérience a pu être prolongée plus longtemps. (A suivre). REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 Er 1897 /Suite). VIIL — OoMYcÈTES ABERRANTS. À côté des Oomycètes dont le développement concorde avec celui des types déjà connus et permet de les faire rentrer plus ou moins facilement dans les cadres taxinomiques déjà établis, il en est, pare les formes récemment étudiées, qui semblent constituer des types bien différents et pour lesquelles on devra soit élargir les cadres déjà exis- tants, soit établir des compartiments nouveaux. blepharis. Ce curieux Champignon avait été pris d’abord pour un Rotifère semblant fixé sur un sporange de Pythium. Mais M. Thaxter a pu suivre le développement de l’appareil peer fère. La fig. 93 donne l'aspect de la plante à un état moyen de développement. Les zoosporanges sont prolifères et au stade représenté on aperçoit trois sporanges successifs à différents états. Cha- cun d’eux fournit quatre zoospores volumineuses et ciliés sur toute la surface (fig. 93, a); le sporange le plus ancien a donné quatre spores qui sont sur le point de se détacher; les deux sporanges plus jeunes n'ont pas encore transformé en a leur contenu. 11 peut se former jusqu’à douz Sporanges emboîtés. se is filaments délicats et grêles et leurs Sporanges prolifères, les Myrioblepharis se es chent aux Pythium; mais ils en diffèrent profondément, ainsi que ©” tous les autres Oomycètes, par leur seul mode de reproduction core : des zoospores couvertes de nombreux cils vibratiles. L'auteur n’a Pas Fig. 93. — Myrioble- pharis paradoxa. , Ée- (1) Thaxter : New or peculiar aquatic fungi. 2. Gonopodya and Marois Pharis (Bot. Gazette, vol. XX, 1895, p. 477). . REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 399 observé de Us sexuée et n’a pas pu observer la germination des zoospores Ces z pores n’ont d’homologues que les zoospores de Vaucheria parmi les Algues vertes. Elles suffisent pour faire considérer jusqu’à nouvel ordre les mp ee comme un type tout à fait particulier parmi les Champignons Oomycètes. Dans le même ordre d'idées, M. VuiLzEMIN (1) considère comme type nouveau. constituant une famille nouvelle, le Microsporum le cytoplasma, l'existence de pseudopodes rétractiles, le mode de for- mation des colonies, la conjugaison isogamique (dont l’auteur a observé divers stades), permettent de considérer ces êtres comme les homo- ogues, parmi les Champignons, du groupe des Cénobiées parmi les lgues. Cette famille des Microsporées Vuill. se rattache aux Cénobiées au même titre que les Saprolegnia aux Marcel les Entomophthora aux Conjuguées, les Beggiatoa aux Cyanophycée (1) Vuillemin : Structure et affinités des Microsporum (Bull. Soc. mycol., & XI, 1895, p. 9%). (2)M. Bodin: (Les teignes tondantes du Cheval et leurs inoculations humaines, Paris, 1896), conteste l'assimilation du Champignon étudié par M. Vuillemin avec le _ décrit par Grüby sous le nom de Microsporum. Il semble, en ou que l’organisme étudié par M. Vuillemin n'ait aucun lien de parenté av c le Microsporum Audouini, mais l'intérêt, au point de vue de la Hate Fe du travail que nous Sbalraons : ici, n’en subsiste pas moins. (A suivre). L. MATRUCHOT, SR — h "1 L : 425 — Lille Imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th Clerquin. œ LES QC {) ®) », E. Téodoresco del. es date Imp. Le Bigot frères. Bertin se. RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIQUES J. Wisnenr : Die em. der Pflanzenphysiologie zu den Auderen wissen- Schaften (Wien, M. B. un see sur les Calamarites (suite), 5° partie (Autun, 189$). — Du mode de propagation des bactériacées dans les combustibles fossiles et du rôle qu’elles ont joué dans leur formation (Autun, 1898). — Sur les organismes des e- (Paris, 1898). — Note sur Les tourbes (Paris, )}. — et À. Rocue : Notice sur ; constitution des lignites et les organismes 1 P. Viaa et G. Boyer : La cuscute de la Vigne (Paris, 1899). F. Sanur : De l’acclimatation par séleclion d'espèces végétales et création de s autres es L. BuscaLion: : Un nuovo reattivo per l’istologia vegetale (Malpighia, 1898). E. Drake pe CasriLo : Sur deux genres de Madagascar de la famille des Com- posées : imite (nov. gen.) et Cen ntauropsis Boj. (Paris, — Note sur deux genres de Rubiacées des îles de l'Afrique ofientats (Paris, 1898). P. Lesace : Germination des spores de Champignons (Paris, 1898). C. Conrexs : Ueber Scheitehpachsthum, Blattstellung und Astanlagen des Laub- Moosstämmchens (Berlin, 1899). J. Enxson : En studie cs Ranunculus illyricus’ morfologi, biologi och ana- tomi (Stockholm, 1 É NORDHAUSEN : Beiträge zur Biologie parasitarer Pilze (Jahr. f. wiss. Bot. Band XXXIHN, Hefît 1). J. Couère : L'Hydrodictyon utriculatum (Soc. d'Hist. nat. de Toulouse, 1899). Pin et Erixsson : Svenska Fruksorter I. (Stockholm, Norsteat, 1899). ris See Pleurothallis convergens [species nova) (Ann. Soc. bot. de Lyon, > 1899). M. etP. dr : Sur le développement de la cellule-mère du sac embryonnaire des Liliacées, avec 2 planches en “couleur (Areb. d’Anat. microscopique, t. IT, AV, 4849). CPR pp fe. FF ee #, drener (Edward C.) : The developmen sh presse rare Boston Soc. of Nat. History, “vol. No d 1899). ESS lAcor : Substanze uf die Athmung und Assimilation submerser Pfanzen (Flora, t. 85, p. Hicer (Valentin) : Praxis und Theorie der Zellen-und cible avec 137 figures _—. Gustav. Fischer, 1899). ee He Fiscuer Les ixirung, Farbur d Bau des etu es en couleur (léna, Gite Fischer, 1899). A J&cen : Beiträge zur Kenntniss der Endospermbildung “nd zur Embryo! ogi von Tarus bac ta (Flora, t. 86, p. 241, 189%). Marrucnor : Mrs mycologiques (Bull. Soc. myc. de France, t. XV, p. 254, 1899). Lurz : Recherches sur la nutrition des végétaux à l’aide de ess orga- . “ niques de mé azotée (Ann. S:. nat, Bot., 8° série, t. VIE, p. net : Anato _— des Gent ianacées (Ann. se. “wh & ae t. Vi, + D 105). CHABERT (Alfred) : Etude sur le genre Rhinanthus (Bull. Herb. Boissier, vol. VI, ue DARBISSHIRE (Otto Vds On pret and Phyllophora, avec une planche (Ann. of Botany, vol. XIII, N° L, p. 253, 1899). MATRUCHOT et DASSON VILLE : Ex le Champignon de l’'Herpès {Trichophyton), les formes voisines el la classification des Ascomycèles (Bull. Soc. myc. de France, t. XV, p. 240, 1 Pée-Lagy : Etude anatomique de la famille des Graminées de la France (Am. ce. nat, Bot., 8° série, t. VIH, p. 227). Daniez : La vartalion dans la greffe et ts Ras dans les caractères acquis (Ann. . nat., Bot., 8° série, t. VIH, ee Se De Danske eee natur historie, vol. 1, 720 pages, . 1 oupes de figures (Copenhague, 1895-1899). lib: cyclique très développé, l'existence d’un anneau continu de liber interne; l'anatomie vient donc confirmer la position de ce genre en dehors des Borraginées vraies. Le Cuscuta Lehmanniana a fait l’objet, de la part de M. Cornu (4), d’une étude biologique et anatomique; à ce second point de vue cette espèce s'éloigne notablement des formes qu’on observe habituellement ; l’auteur montre que les stomates existent ici (on a beaucoup discuté sur l'existence des stomates chez les Cuscutes). La plante présente (1) W. Redlich : Ueber den Gefassbündelverlauf bei den Plumbaginaceen (Inaug. Diss. Erlangen, 1896, 30 p., (2) Fr. Fedde : Beiträge zur (Inaug. Diss., 48 p., 1896, Breslau). : inées (3) H. Jodin : hors anatomique générale de la tige des Borraginées (Ass. fr, Av. d. Se., Congrès de Bordeaux 1895, “ vergleichenden Anatomie der Solanaceen P-}: à Cornu : Note sur une Cuscule du. Turkestan |C. Lekmanniana) (4) M. Cor (Bull. Soc. Bot., XLHI, 1896, p. 699-720, 2 PI). 444 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE également des laticifères en dehors des faisceaux. Mais c’est surtout sur les tubes criblés que l’auteur insiste ; ils sont très nombreux dans le Cuscuta Lehmanniana, c’est-à-dire dans un parasite aphylle où il n'existe qu’une petite quantité de chlorophylle et un nombre très restreint de stomates, où, par conséquent, l'assimilation est très faible; il semble donc que les tubes criblés ont un rôle quelque peu différent que de transmettre les éléments élaborés de l'assimilation chlorophyl- lienne. Dans le cas où les cribles ont des cals exigus et ponctiformes on remarque facilement que le cal traverse effectivement la paroi quand ces formations sont suffisamiment espacées, on le voit avec une grande évidence sur la coupe transversale de la paroi. a plante présente des éléments secondaires dans les faisceaux libéro-ligneux et dans les zones interfasciculaires, dans le voisinage des suçoirs certains éléments s’accroissent beaucoup en diamètre ou en épaisseur et on observe un grossissement considérable des noyaux. Ses recherches sur l'anatomie systématique des Gentianées ont conduit W. Bürricuer (1) aux principales conclusions suivantes : L'épiderme de la feuille est toujours formé par une seule assise de cellules ; le tissu assimilateur ne présente jamais de formations eristal- lisées; ce qui caractérise avant tout la tige est l’existence d’un liber interligneux et intra-ligneux. A l'exception des Ményanthées, qui sont ? . 2 annexes stomatiques, la présence de cristaux ordinairement simples d’oxalate de chaux, d’un tissu mécanique entourant étroitement les faisceaux, qui présente une structure bicollatérale, de poils simples, ramifiés ou glandulaires. (1) Willy Bôtticher : Beitrage zur vergleichenden Anatomie der Gentianaceel (Mmaug. Diss. rlangen, 1893, 62 p.). . (2) Rudolf Wagner : Die Mo: phologie des Limnanthemum nymphæoïides L: Bot. Zeitung, p. 189-205, PI. VIN). is ie . (3) Erwin Koch : Weber die Systematische Bedeutung der anatomisehen Charaktere der Scrophulariaceen (inaug. Diss. Erlangen, XIE, 154 p., 1895). : REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 445 La tige présente des côtes ou des ailes qui sont constituées soit par du parenchyme cortical, auquel peut s’ajouter un faisceau, soit par du collenchyme. L’écorce est verte et constituée par des cellules à parois assez épaisses entre lesquelles se trouvent de grands espaces. La pré- sence ou l’absence d’une Frs protectrice du cylindre central est constante dans un genre donné (1) a publié une ‘ monographie du Limosella aquatica sence de stipules, organes qui n’ont pas encore été signalés chez les Scrofulariacées. Ù es Phrymacées, constituant une famille créée par BRIQUET (2), et ne comprenant que le genre Phryma, qu’on rattachait jusque-là aux Verbé- pores, sont: nes cet auteur, intermédiaires entre les Labiées et les euilles opposées, mais plus rapprochées des Labiées ; les ou DST RARE d’après J. Briquet, une tribu des Verbénacées à -albumen. Dans les Chipmnihoitees, sprg ee sas rés . # Joie de Verbénacées, l’auteur des prolongements aliformes très accentués Cpeee 2e et. ceux dont la tige porte seulement quatre saillies moins accentuées (microptères). Parmi les Myoporacées, le genre Oftia seul manque de glandes et Fe sente seul des faisceaux criblés périmédullaires L'auteur a reconnu que les poches Sécrétées des Myoporées sont schizolysigènes, comme celles des Rubiacées; leur naissance est schizo- gène, puis les membranes des cellules limitant la cavité constituée subissent la gélification et c’est à l’intérieur de ces membranes qu’ap- paraissent les premières gouttelettes d'huile. ManriIN FRANKE (3) consacre une étude aux Stellatées, formant une Wibu à l'intérieur de la famille des Rubiacées, tribu correspondant aux 1 14 cilles les uns par rapport aux ‘autres et sur la façon dont s 'gpère la ramification chez ces plantes. 11 montre que les différents modes sui- vant lesquelles naissent les feuilles sont très analogues à ceux qu ’on observe chez les Characées. A l’aisselle des feuilles cotylédonaires à naît, outre un axe principal, deux axes accessoires latéraux. (1) Willi mi EU. und Anatomie der Limosella et (Inaug. : Diss., 1895, Berl p.) (2) J. Dé RÉ ar anatomiques sur l'appareil pre des Phry- macées, Slilboïdées, Chlounthoidées et RS (Mém. Soc. Phys. et H. Nat. de at XXXIHIE, 1896). { in Franke : Beilräge zur norphotigie god Entwickelungsgeschichte der Fe (Bot. Zeitung, LIV, 1896, p. 33-60, PL. 1). 446 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D’après les caractères extérieurs et la structure anatomique de la tige, LivsBAUER (1) divise les Caprifoliacés en trois tribus : Sambucées, Viburnées et Lonicérés ; la structure du fruit permet d'établir dans les Sambucus étudiées par l’auteur permet de regarder ce caractère comme appartenant à ce genre. Comme chez les Rubiacées, l’écorce primaire se ss ce qui est un nouveau caractère rapprochant les deux amilles. Les caractères anatomiques ne permettant que la division en bo: ne différencient ent pas les genres, quoique parfois ils permettent de distinguer certaines espèces . WuNDERLICH (2) a recherché si on peut hencter chez les hybrides du genre Cirsium des différences anatomiques correspondant aux différences morphologiques; le résultat est positif; les poils, les cellules épidermiques, le tissu palissadique, le collenchyme des nervures, les faisceaux offrent chez les hybrides des caractères intermédiaires entre ceux des parents. F.E. AHLFVENGREN © montre que s’il n’existe pas un seul caractère _ anatomique commun a famille des Composées, il en est plusieurs -qui permettent Pre des groupes bien séparés. L’épiderme est ordinairement cuticularisé, suivant des bandes longitudinales; Stomates ne présentent pas de cellules annexes ; la première formation du périderme s'établit le plus souvent dans lépiderme ou dans l'assise sous-épidermique, jamais dans l'écorce secondaire. Dans la plupart des -espèces on observe du collenchyme sous-épidermique; il existe toujours du tissu cambiliforme à l’intérieur du bois; les éléments du bois secon- daire sont disposés dans le sens radial; les vaisseaux sont relativement eu nombreux ; on connaît par des travaux antérieurs la disposition des sécréteurs. Sauf chez les arbustes, on trouve partout de l’inuline, même dans les tiges aériennes, l’inuline et lamidon étant en quantités ee ur par contre les cristaux d’oxalate de chaux ne se rencontrent que chez peu d'espèces. — mémoires ayant trait à l'anatomie systématique des Gamo- mire J. BRiQUET : Anatomie comparée de plusieurs groupes de Gamo- A (Bull. Lab. bot. gén. de l’'Un. de Genève, I, 1826. p. 2). dre rs Ro zur vergleichenden Anatomié der Caprifohaceer (Verhandl. d. k. k. zool, bot. Gesellsch. in Wien, 1895, p. 63). - (2) 3. Wunderlich : Poe zur anatomischen nu der Cirsium- Bastarde Sir Dissert, Erlangen, 1895, 41 p., 2 PI.). F. Ablfvengren : Bidrag till kännedomen om Compoiiéaminent | cuaiomisha byggnad (Inaug. Dissert. Lund, 1896, 86 p.). REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 447 à à PR rm Comparative anatomy of Ghristisonia (Annals of Bot., 1805, 2 P Lanben : FPS der Cichoriaceen (Bibloth. Bot., fasc. 37, 48 # . > O. TcnouProrr : Quelques notes sur analomie systématique des D ue (Bull. Herb. Boissier, LIL, 1895, p : (A suivre). cs - M. MozziarD | | érant: Th. Clerquin. 425 — Lille, Imp. Le Bigot frères. Le Géran 4 Revue yénérale de Botanique. Tome 11, Planche 7. - N f 1 2 La D À M°° E, Jacob de Cordemoy pinæ. Imp. Le Bigot. B. Herineq se, 5, mere costatum; 6 et 7, M. Hermanni; 8, M. pingue; 9, M. longinode; 10, M. pseudo-petiolatum. ” Revue genérale de Botanique. Tome 11. Planche 8. M°°E. Jacob de Cordemoy pin. Imp. Le Bigot. B. Herineg se. 11, Mystacidium obversifolium ; 12, M. minutum; 13, M. nanum. Revue générale de Botanique. Tome 11. Planche 9. M9 E. Jacob de Cordemoy pinx. {mp. Le Bigot. B. Herineg te. 14, Angræcum penicillatum; 15, A. expansum; 16 et 17, A. viridiflorum ; 18, Lepervanchea tenuifolia. Revue générale de Botanique. Tome 11. Planche 10, / N° E. Jacob de Cordemoy pinx. Imp. Le Bigot. B. Herineqg se. 19, Angræcum exile; 20 à 23, Bonniera corrugata ; 24, Angræcum cornigerum; _ 25, Mystacidium undulatum. Lome 1 Planche. 11 BERTIN & CI &t. Tome 11. Planche 6. Mne E. Jacob de Cordemoy pina. Imp. Le Bigot. Le die Ps 1, Angræcum neglectum; 2, A. nutans: 3, 4. liliodorum; 4, A. stipitatum. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT a Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque me est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte Le prix annuel (obte d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. Adresser les demandes En mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez M. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois, Paris. Adresser lout ce qui dre la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’'Estrapade, Par Il sera He. compte dans Le revues spéciales des ouvrages, mémoires ou notes dont un exemplaire aura été Re au Directeur de la Revue médiatement £énérale de Botanique De plus lo sur la couverture s auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont er gratuitement à vingt-cinq a en tirage à part. LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Revue générale de Botanique Cuauveaun, directeur- ses à l'Ecole des Hautes-Etudes CosTANTIN, maître de Conférences à YEcoi e Normale S upérieure. Cowrin, docteur ès sciences. DaGuiLLon, maître de Conférences à la. _ Sorbonne. Augerr, docteur ès sciences. | BATTANDIER, . à l'Ecole de médecine d'Alger. BriQuer, professeur à l’Université de Genève. Bonnier (Gaston), membre de PAcadé- ie des Sciences. | Danrez, docteur à | DassON VILLE, Sicile de rés. … Bouvien, président de la Société de | Devaux, maître de Conférences à PUni- Mycologie. | versitéde de Bordeaux. Bourroux, Fret de da Faculté des . Ducnanrne, nn Sciences st directeur-adjoint du Labora- e Biologie végétale de Fon- Dis bleau ERIESSON (Jakob), professeur à l’Acadé- mie royale d’Agricullure de Suède. FLABAULT, professeur à l’Université de Montpellier, FLoT, docteur ès sciences, Fockeu, docteur ès sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum Dé ER de cs à YUni- de Nanc Fe AU DE LAMARLIÈRE, res à l'École de médecine de Rei GiarD, professeur à la ee Guicnarp, membre de l’Académie des sciences. Hecker, professeur à l’Université de Marseille. Henry, professeur à l'École forestière HERVIER (L’Abbé Joseph}. Hicket,, garde général des forêts. re docteur ès sciences de l'Université de Genève. HouLserrT, ae ès sciences. Hue (l'abbé), lauréat de l’Institut. Hy (labhé), Es à la Faculté catholique d’Ange Jaccarp, ee à à l'Université de Lausanne, Jacos pe CorvEmoy, docteur ès sciences. Janczewski is pie à l’Univer- sité de Craco JonkMaw, de Re d’Utrecht, JUMELLE, ES sseur-adjoint à la Faculté lle. OSENVINGE, docteur ès scien- ces, de l’Université de Copenhague. LAGERHEIM (de), professeur à l'Université de Quito. doyen de la Faculté des sciences de Toulouse. LéGer (M.), docteur ès sciences. LesaGe, maître de Conférences - PUni- _ versité de Rennes. LOTHELIER, docteur à sccille Lux», de l'Université de Copenhague. gphorin re ere gare l'Uni- e Minn en Pre à l'Université de Besançon | : MarmiEr, docteur ès sciences, de Pins: it r MascLer, lauréat de l'Institut. MarrucaoT, maître de Conférences à la nne. , Mer, directeur de la Station forestière de l'Est. Mesnarp, professeur à l'École de méde- cine de Rouen. MozLiarb, chargé de Conférences à la Sorbonne ; NauDIN, PR A de l'Académie des nces —. professeur à l'Université de Vi de. docteur ès sciences. Pouzsen, docteur ès sciences, de l'Uni- versité de Copenhague PRILLIEUx, professeur à l'Institut agro- nomique . Fe maître de mas à à l'Uni- F. é de Toulous ae (han) explorateur. Ray, docteur | RussELL ile docteur ès sciences. Saportra (de), correspondant de l’ins- titut. SEIGNETTE, docteur ès sciences. Crabe professeur à lÉcole de ne de Besançon. Pa f AR : TReABUT # d'Alger. + VALLoT (J.), directeur de l'Observatoire 2 du Mont-Blanc. Van ner membre de l’Académie as SRE à l'Université “ “ Copenhague. Es ViaLA, professeur à l'Institut gros : mi Le. pes. ingénieur en ue mines. Lite. — Imp. LE BIGOT he an op A ‘oaivaJuo9 SU 9[ SUV ‘SH jomog se fume anod OS ‘4j AA) SOUVAJ OZ 9P owwos v] Mr et ue 0061 anoë juomiour -NOUDA KI MONO A 9P PH 89 UO ‘220047 EI 9P FOAU9, SUVP paUJoa op 19An0adY sud ou ao ) x Fe £ ES D = au», £ EE a Ce e= $ o = | (em me TR < = À | ie + de memes à we A : E \ 8 < AR En Ce N 2 n nue y à À 2 Et aa 2Z 18 Œ ei nos F. o Ie) CE A 2 & | e pa Z M mo. _ DE cg > = es Mn 2 > = ë | À : à Laos = … == ; E - Q LIVRAISON DU 15 DÉCEMBRE 1899 I. — RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR UNE DERMA- TOMYCOSE DES POULES ET SUR SON PARASITE (avec planches), par MM. L. Matruchot et Ch. | Dassonville. . . DR EN RE IL. — INFLUENCE DE L’ACIDE CARBONIQUE SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES PLANTES (avec planche et figures dans le texie), par M. E. C. Téodoreseco . . É . 4 III. — REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS, publiés en 1894, 1895, 1896 et 1897 (avec figures dans le texte), par M. L. Matruchot (suite) . . . . 471 IV. — REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE parus en 1895 et 1896 (avec figures dans le texte), par M. Marin Molliard (fin). Ve + TABEES DU VOEUME DE 185. 4 PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 18. — Lophophytie des Poules. PLANCHE 19. — Lophophyton gallinæ. PLANCHE 20, — Appareil Pour cultiver des plantes avec ou sans acide carbonique Cette livraison renferme en Outre quarante-neuf gravures dans le texte. Pour le mode de publication et les cotition d'abonnement. Voir À la troisième page de la couverture. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR UNE DERMATOMYCOSE DES POULES ET SUR SON PARASITE par MM. L. MATRUCHOT et Ch. DASSONVILLE HISTORIQUE, Après Gerlach (1), Leisering (2), F.-R. Müller (3), Rivolta (4), M. Mégnin (5) a décrit une dermatomycose produite sur la Poule par un Champignon parasite qu’il a appelé Epidermophyton gallinæ. Plus tard Zürn (6), puis Schutz (7) ont retrouvé le même parasite. En 1886, M. Neumann (8) a cherché à établir que la dermato- mycose des Gallinacés est due au même parasite que celui du Favus de l’homme, c’est-à-dire à l’Achorion Schônleinii. Il a appuyé sa manière de voir à ce sujet sur le résultat de diverses inoculations : 1° Inoculation au Lapin du Favus de la Poule ; 2 Inoculation au Lapin du Favus de l'Homme. Il constate des lésions d’aspect analogue dans les deux cas, et en conclut que les deux parasites sont identiques. (4) Gerlach : Grind der Hühner, Tinea (Favus, Porrigo) Galli ; re kammgrind, Tinea cristæ Galli (Magazin für Thierheilkunde von Gurit u Hertwig, 1859). (2) Leisering : Bericht über das Velerinairwesen im Kônigreich Sachsen, 1857, 1858, 1864 (3) F. Muller : Ueber eine eigenthümliche, favusähntiche, mit Pilzbildung verbundene Hautkrankheit bei Haushühnen (Vierteljahrsschrift für wissens- chaftliche Veterinairkunde, 1858). : (4) Rivolta et Delprato : L'Ornilojatria. Pise, 5881. (5) Mégnin : Comptes rendus de la Sociélé de a: 1881. (6) ses Die Krankheiten des Hausgeflügels, (7) S : Ueber das Eindringen von dore ete. Der Hühnergrind, Tinea Cu ne aus dem kaiserlichen Gesundhéitsamie; Berlin, 1884). (8) Neumann : Identité du Favus de l'Homme et du Favus des Poules (Comptes rendus de la Société de Biologie, 1886). — Traité des maladies parasitaires non microbiennes des animaux domestiques, 1892, D. v. gén. de Botanique. — XL. 29 &30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 3° Inoculation à la crête de la Poule du Favus humain. Il obtient un Favus d'apparence semblable au Favus naturel de la Poule, Revenant sur cette question, M. Mégnin (1) pense qu’il existerait alors chez les Poules deux mycoses : l’une due à l’Epidermophyton gallinæ, l'autre due à l’Achorion. Il donne, à l’appui de cette manière de voir, un argument tiré des caractères des cultures sur milieu gélatiné : les cultures d’Epidermophyton ont, selon lui, l’aspect d’une couche d’un blanc neigeux qui laisserait écouler, à la suite d’une déchirure de la surface, un liquide de couleur groseille pro- venant de la liquéfaction et de la coloration de la gélatine. Ce caractère n’existant pas chez l’Achorion, il y aurait, d’après M. Mégnin, deux parasites spécifiquement distincts. A cette manière de voir, M. Neumann (2) objecte d’abord que le Champignon isolé par lui, de lésions analogues, ne donne pas de pigment groseille et présente les autres caractères macroscopiques de l’Achorion Schünleinii. 1 en conclut que le Favus des Poules est dû au même parasite que celui de l'Homme. Il met d’ailleurs en doute la valeur pathogénique du parasite à pigment groseille, dont M. Mégnin n'avait pas, en effet, contrôlé expérimentalement le caractère infectieux. Toutefois, M. Neumann reconnaît n’avoir pas réussi à inoculer ce soi-disant Achorion et ne se montre pas le moins du monde Soir sur le rôle pathogène de son propre Champignon. Enfin, plus récemment, MM. Costantin et Sabrazès (3) ont fait uue étude morphologique plus précise de l’Epidermophyton et sont arrivés à différencier nettement ce parasite du Champignon du Favus humain. Mais la question se pose toujours de savoir si, outre la mycose produite par l’Epidermophyton, il n'existe pas — observée par (1) Mégnin : Comptes-rendus de la Société de Biologie, 1886 et 1890. (2) Neumann : Sur le Favus des poules. (Comptes rendus de la Société Biologie, 1886). — Traité des maladies parasitaires, page 305. (3) Costantin et Sabrazès : Etude . des Champignons du Favus (C. R. Soc. de Biol. 13 mai 1893). — Sabrazès : Sur Le Favus de l'Homme, _de la Poule et du Chien (Paris, 1893).— Costantin : Remarques sur le Favus pale Soc. Myc., tome IX, 1893, page 166). SUR UNE DERMATOMYCOSE DES POULES 431 M. Neumann — une mycose spontanée, différente de celle-là, et qui serait due à l’Achorion de l'Homme. A cette question, nous pouvons dès maintenant répondre non : les deux parasites étudiés par ces auteurs sont identiques, ils appartiennent à l'Epidermophyton gallinæ Mégain et sont nettement différents de l’Achorion Schônleinii. En effet, en dehors des caractères cliniques qui, dans la maladie étudiée par M. Neumann, ne diffèrent pas d’une façon notable de ce qu’on observe chez les Poules atteintes par l’Epidermophyton, l'opinion de M. Neumann est appuyée sur des caractères de deux sortes : inoculations et caractères objectifs des cultures. Exami- nons successivement ces deux points. 4° Inoculations. — Contrairement aux résultats précédemment obtenus par Schutz, M. Neumann a réussi à transmettre le Favus de la Poule au Lapin. Comparant alors les lésions ainsi obtenues avec celles que fournit l’inoculation au Lapin du Favus de l'Homme, il les trouve identiques et en conclut que les parasites le sont aussi. Même expérience comparative et même résultat avec le Chien. Faisant en outre l'expérience inverse, il inocule de même à la Poule un Favus humain et obtient des lésions qu’il considère comme semblables au Favus spontané des Poules. Il nous paraît que les caractères tirés du simple aspect des lésions sont d’une façon générale insuffisants pour établir une comparaison. Nous-mêmes avons constaté que des inoculations au Lapin, faites, d’une part avec un Epidermophyton, d'autre part avec un Trichophyton du Cheval, sont d’aspect extérieur absolument identique. Il est indispensable, en pareil cas, de recourir à l'étude microscopique des parasites. Or M. Neumann ne semble pas s'être jamais placé à ce point de vue. 2 Caractères objectifs des cultures. — C'est ici que M. Neumann a donné le caractère différenciel, le plus net à ses yeux, entre son Champignon et celui de M. Mégnin : « Le Champignon a végété en touffes blanches, tomenteuses à la surface, jaunes dans les couches profondes, circulaires, sans production d'un liquide rougeûtre. Elles rappelaient en somme les caractères es aux cultures de l’Achorion Schônleinii. » __ Mais remarquons que les caractères ainsi énumérés par M. Neumann sont en somme communs à la plupart des Champi- 432 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE gnons des Teignes. Seul le caractère tiré de la production de pig- ment pourrait faire croire à deux espèces distinctes, comme l'ont cru MM. Mégnin et Neumann. Or il n’en est rien. La présence du pigment rouge est ici un caractère non constant et éphémère, qui n’a qu’une valeur toute relative. Nous avons constaté en effet que seules les premières cultures d’Epidermophyton sont pigmentées, et que les générations ultérieures perdent rapidement cette pro- priété. Nous avons constaté, d'autre part, que la production de ce pigment groseille est soumise à l’action des conditions de milieu nutritif : les cultures surgélose maltosée sont pigmentées, les cultures sur gélose-peptone restent à peu près incolores. En résumé, rien n’autorise à penser qu’il existe, à l’état spontaié deux mycoses sévissant sur la poule. Tout porte à croire, au con- traire, qu’il n’y en a qu’une. A vrai dire, de nombreuses mycoses expérimentales peuvent sans doute être obtenues par inoculation de Champignons pathogènes d'origine variée. Mais, à l'état spontané, on n'en connaît jusqu'alors qu’une seule, celle qui a été étudiée par les divers auteurs sous le nom de Favus de lu Poule (Neumann, Mégnin, Costantin, Sabrazès, etc.). Le parasite qui en est la cause diflère assez profondément, ainsi que MM. Costantin et Sabrazès l'ont montré les premiers et comme nous l’établirons aussi plus loin, du Champignon du Favus vérita- ble. Il doit constituer, ainsi que cela est admis maintenant, UD genre difiérent du genre Achorion ; mais, d'autre part, selon les règles de la nomenclature, le nom générique d’Epidermophyton, donné au parasite par M. Mégnin, ne saurait subsister, car le mème nom de genre avait été appliqué quelque temps auparavant par Lang (1) à un Champignon différent. Nous proposons de le rem- placer par celui de Lophophyton (ogds, crête, et ourév, végétal), qui rappelle l’une des propriétés caractéristiques de la maladie; le parasite de la dermatomycose des poules devra dorénavant s'appe- ler Lophophyton gallinæ (Mégnin) Matr. et Dass., et la maladie dont il est l’agent pourrait prendre le nom de Lophophytie, ou végétation de la crête. Ce dernier vocable, s’il est adopté, aura l'avantage de faire éviter, dans l'avenir, la confusion qui pourrait naître de Versuch einer Beurtheilung der Schuppenflechte nach ihren (1) E. Lang : klinischen Charakteren (Vierteljahrsschrift für Dermat. und Syphilis, t. X, 1878) \eité par R. Blanchard). SUR UNE DERMATOMYCOSE DES POULES 433 l'emploi d'un mot unique (Favus) pour désigner deux affections bien distinctes. C’est grâce à l’obligeance de M. Raïlliet, professeur à l’École vétérinaire d’Alfort, que nous avons eu. l’occasion d’étudier- en détail la dermatomycose des Poules et son parasite. Nous allons donner ici les premiers résultats de nos recherches à ce sujet. DESCRIPTION CLINIQUE ET EVOLUTION DE LA MALADIE SPONTANÉE. Lorsque la maladie fait son apparition, c’est le plus souvent par le changement de couleur de la crête que l’on s’en aperçoit (1). De ce que c’est là le premier signe apparent, on a généralement tendance à conclure que le mal débute par cette partie du corps. Il est bien certain que la crête et les barbillons, qui ne sont pas protégés par des plumes ou des écaillles comme le sont les autres régions du corps, se trouvent plus facilement en contact avec le parasite, et que, par suite, ces appendices sont, plus que toute autre région, exposés à être atteints. Mais il ne s’en suit pas que la maladie débute toujours par les parties dépourvues d'organes de protection ; et, pour en enrayer la marche, il ne suffirait nullement d'essayer par une intervention en temps utile, de limiter l’exten- sion des lésions à la région de la crête. Dès que le mal devient apparent sur la crête et les barbillons, on peut, en eflet, en écartant les plumes et examinant avec soin la surface du corps, constater que des lésions existent en diverses régions, particulièrement sur les côtés de la poitrine et aux envi- rons du cloaque. Les points envahis sont recouverts d'une croûte sèche, poudreuse, squameuse, de couleur blanc sale et pouvant atteindre quelques millimètres d'épaisseur. On croirait que l’on a répandu du plâtre à la surface de la crête. Dans les autres régions du corps, les plumes se dessèchent et tombent. Lorsqu'il s’agit de régions où le volume du calamus de ces plumes est assez considérable, la peau, mise à nu, présente un aspect assez particulier : les follicules restés béants par la chute (4) C’est cette particularité qui a —. donner à la maladie le nom de crête blanche ou maladie de la crête. J 434 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des plumes se présentent comme de petites cupules faisant relief à la surface de la peau et creusées en leur centre d’une cavité corres- pondant à l'insertion de la plume. L’épiderme, dans les intervalles qui séparent ces cupules, est soulevé, desquamé, mélangé de matière poudreuse, blanc grisâtre. Il ne nous paraît pas douteux que ce sont ces trous béants, placés au milieu d’un épiderme très visiblement altéré, que l’on a pris pour des godets de Favus et que l’on a figurés comme tels (1). Or, un godet de Favus est une formation circulaire en saillie entourant un poil et constituée par un stroma mycélien. Ce stroma prend naissance profondément, sous forme d’un anneau mycélien entou- rant le bulbe. Dans la suite, il rompt l’épiderme, ses bords se relè- vent et le godet favique est constitué. Ici, il ne se produit rien de semblable. On a affaire à des lésions épidermiques étendues. L’épiderme est soulevé irrégulièrement, desquamé par places sous l’action du mycélium. Ce mycélium est de couleur blanchâtre, intimement mélé dans la lésion aux débris épidermiques exfoliés, ce qui rappelle plutôt l'aspect d’une lésion trichophytique cutanée que celui des lésions faviques. Sur une coupe transversale de la peau, intéressant un soi-disant godet, le Champignon est très nettement externe par rapport au follicule, et celui-ci est, dans son intérieur, totalement dépourvu de mycélium. Le dessin que nous donnons (PI. 18, fig. 2), reproduisant une photographie d’après nature, montre nettement, en a les follicules des plumes dans une région saine, et en b les mêmes follicules dans une région malade. Il est hors de doute que ce sont ces derniers qui ont été pris pour des godets véritables. C’est là une erreur : cetie dermatose ne comporte pas de godets et n’est nullement un Favus. Nous verrons plus loin que l'étude du parasite confirme ce résultat, le Champignon n’étant pas un Achorion. Dès que la maladie est généralisée et qu’on observe des lésions non seulement à la crête et aux parties dénudées de la tête, mais encore sur les côtés de la poitrine et au cloaque, des symptômes de fièvre apparaissent : soif intense, somnolence, LERRÉrAREE élevée, (1) Si l’on se reporte aux figures qui ont été données à ce sujet, on pourra VO en-effet, que les godets représentés ont exactement les dimentions des uote des plumes, SUR UNE DERMATOMYCOSE DES POULES 435 troubles digestifs, etc. Enfin, la mort peut s’en suivre, par con somp- tion. Rivolta et Delprato (1) ont décrit, à l’autopsie, des lésions du tube digestif qui nous donnent à penser que peut-être le Champi- gnon avait été introduit dans les cavités digestives, y produisant des altérations assez analogues à celles du tégument. Dans cette hypothèse, les symptômes généraux observés seraient les consé- quences de ces altérations plutôt que d’un défaut de fonctionne- ment de la peau envahie. Ajoutons, pour terminer, que la maladie n’a d’issue fatale que si les conditions hygiéniques sont mauvaises. La guérison sponta- née est fréquente. INOCULATIONS D’ANIMAL A ANIMAL. EVOLUTION DE LA MALADIE PROVOQUÉE Des inoculations ont été faites à quatre Poules, par simple frottis sur la crête avec de la matière prise sur la crête d’une Poule malade (2). Au bout de quinze jours environ, chacune de ces Poules pré- sentait, au niveau de la région inoculée, une tache blanche, d'aspect plâtreux, et ayant en diamètre un peu plus de un centi- mètre (P1. 18, fig. 1). A la loupe, on reconnaît que chaque papille de la crête porte à son extrémité un petit bloc dur de matière blan- che, de forme ovoïde et de la grosseur d’une fine tête d’épingle. Ce bloc est formé de cellules épidermiques intimement mélangées au Champignon parasite. Dès cette époque, d’autres régions de l'animal sont envahies : on trouve, sous les ailes, de petites plaques érythémateuses, à bourrelet épidermique saillant, d'un gris sale, se desquamant avec facilité. D'autres lésions s’observent au voisinage du cloaque, rap- pelant assez celles de la crête. Les unes et les autres proviennent, non pas, comme l'ont dit certains auteurs, de l’extension en sur- face de la lésion originelle, mais d’une contamination secondaire, (1) Rivolta et Delprato. rt Pise, 1881. (2) Nous prions M. Railliet d'agréer nos très vifs romaiibite pour l'obli- geance avec laquelle il nous a Wutné les premiers matériaux de cette étude. D'ailleurs les inoculations de Poule à Poule dont nous donnons ici le résultat ont été faites par lui, et il a fort aimablement mis à notre disposition les animaux inoculés pour y suivre l'évolution de la maladie 436 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE qui s'explique par la grande mobilité du cou et par l’habitude qu'ont ces animaux d’enfouir la tête sous leur aile pour dormir. Dans le cours des semaines uliérieures, la erête est envahie totalement et les lésions s'étendent même sur les faces latérales de la tête. Les plumes tombent spontanément. Sous les ailes, où les plumes sont largement espacées, les lésions circulaires atteignent d’assez grandes dimensions et confluent bientôt entre elles. Comme elles guérissent d'abord en leur centre, à un moment donné les régions malades de la peau constituent une sorte de réseau dont les mailles, légèrement en relief, sont formées d’un épiderme desquamé recouvrant un derme vascularisé et rougeûtre. La maladie inoculée a duré environ cinq mois. Elle a guéri spontanément, sans donner lieu aux symptômes géneraux que nous avons décrits dans la maladie originelle. Peut-être, dans ce cas, n'y a-t-il pas eu d'infection du tube digestif. CULTURES DU CHAMPIGNON PARASITE. ‘On prend un petit bloc de matière à l'extrémité d’une papille de la crête; on l’écrase entre deux lames de verre préalablement stérilisées; puis on sème un peu de la poudre ainsi obtenue sur différents milieux. En opérant ainsi, la culture est généralement pure d’emblée. Sur gélatine, la culture est blanche, d'aspect tomenteux, légère- ment duveteuse. La gélatine est liquéfiée et prend, au bout de quel- ques jours, la teinte groseille signalée par M. Duclaux et par M. Mégnin. Sur gélose sucrée (maltose ou mannite) et peptonisée, l’aspect est le même, avec la liquéfaction en moins. Sur gélose simplement peptonisée, l’apparition du pigment est très tardive. La coloration est en outre peu intense ; parfois même elle ne se manifeste pas. Un fait important à signaler, c’est que, si on renouvelle les les cultures plusieurs fois de suite, sur ces mêmes milieux, la couleur groseille n'apparaît plus, où bien n'apparait que très tardi- vement et plus ou moins atténuée. Souvent même elle fait défaut dès la troisième génération. SUR UNE DERMATOMYCOSE DES POULES 437 A partir des générations suivantes, la culture reste tomenteuse, blanc de neige, et se développe très abondamment en trois ou quatre jours, à la température de 25°, avec des caractères abso- lument identiques sur les divers milieux suivants : gélatine, gélose glycérinée, gélose mannitée, pomme de terre. 1 Sur pomme de terre glycérinée et sur gélose peptonisée, la vitesse de croissance est moindre et l’aspect de la culture est moins tomenteux, plus plâtreux. La culture sur pomme de terre glycé- rinée est assez spéciale : le mycélium est aggloméré en petites masses sub-sphériques, de 1 à 2 mill. de diamètre. Sur sérum gélatinisé, la culture a un aspect grenu; elle est humide, le sérum est liquéfié en partie ; le substratum resté solide prend une teinte jaunâtre au voisinage de la colonie. En bouillon-peptone, les filaments forment dans la masse du liquide de légers flocons transparents, tandis qu'ils constituent, à la surface de la culture, une plaque duveteuse blanc neigeux. Le lait est coagulé. En somme, si l'on met à part la coloration du début dans certains milieux, les cultures des générations successives n’ont rien de caractéristique, et, par le seul aspect macroscopique, pourraient être confondues avec celles de divers Achorion et Trichophyton. INOCULATIONS A PARTIR DES CULTURES. Chez la Poule, l’inoculation à partir des cultures reproduit des lésions semblables aux lésions originelles. Pour caractériser cette maladie vis-à-vis des Favus véritables, nous avons cherché à l’inoculer aux animaux susceptibles de prendre le Favus. Le résultat a été négatif chez le Rat et chez le Chien, animaux qui cependant prennent le Favus. Par contre, le Lapin nous a paru avoir une grande réceptivité pour cette maladie. Deux Lapins ont été inoculés à l'oreille : le premier par scarifications, le second par frottis. Dans le premier cas, il s’est développé au point d’inoculalion une plaque arrondie qui a atteint jusqu’à trois centimètres de diamètre. Les poils y sont hérissés, décolorés ; ils se cassent à divers niveaux et, finalement, tombent entièrement; la peau se desquame en écailles blanchâtres, d'aspect argenté, formant une 438 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sorte de tapis feutré que traversent les poils. Sur l’oreille examinée par transparence, la lésion est le siège d’une hyperhémie très accentuée qui correspond exactement à l’étendue de la plaque. La lésion a guéri sans traitement, au bout de deux mois. Le deuxième Lapin, inoculé par simple frottis, a présenté des lésions analogues. À la base de l'oreille droite, on y pouvait voir toute une région épilée, rosée, vascularisée, dont la surface fissurée recouverte d’une poudre blanc sale, était analogue à celle qu’on observe dans la lésion”chez la Poule. Ce même Lapin, inoculé par frottis dans la région du dos, a montré, quinze jours après, une lésion circulaire de quinze milli- mètres de diamètre environ. ÉTUDE MICROSCOPIQUE DU PARASITE. I. Le parasite dans les lésions. a. — Poule. Pour observer le parasite dans la lésion, il suffit de détacher quelques squames de la crête de la Poule malade, de traiter pendant quelques minutes par la potasse à froid et de colorer. FOn reconnaît alors dans le Champignon deux sortes d’éléments : 1° des morceaux de mycélium tortueux (PI. 19, fig. 4, a), souvent assez longs, de calibre irrégulier (2 à 5 u), à paroi mince, à cloi- sons inéquidistantes, présentant de place en place des amorces de branches latérales cassées : ces éléments sont le plus souvent vides de protoplasma et stériles; 2 des fragments mycéliens courts (PL, 19, fig. 4, b) droits ou incurvés, formés au plus de 3-4 cellules à paroi épaisse, à contenu réfringent (dans les échantillons frais). Leurs dimensions sont .d’environ 4530u sur 46 pu. Ces articles mycéliens sont parfois bifurqués (fig. 4, b) ; ils proviennent visible- ment du morcellement du mycélium. Ce sont les seuls éléments qui jouent un rôle dans la conservation du Champignon et dans la propagation de la maladie; mais leur valeur morphologique est assez imprécise : on peut les distinguer, si l’on veut, sous le nom de mycélium de conservation ou de mycélium durable. Ni le mycélium stérile ni le mycélium durable ne fournissent de SUR UNE DERMATOMYCOSE DES POULES 439 caractères morphologiques suffisants pour rattacher le parasite à tel ou tel groupe naturel de Champignons ; la place systématique du Lophophyton ne peut se déduire que de l'étude des formes spo- rifères que fournit la culture sur milieux artificiels. Nous revien- drons plus loin sur cette question. b. — Lapin. Dans la lésion provoquée sur le Lapin par inocu- lation à partir d’une culture,le Lophophyton présente des caractères morphologiques d’un grand intérêt. Il se développe, en effet, dans ces conditions, à la facon d’un Trichophyton ectothrix. Autour du poil, on observe de longs filaments qui sont grèles et purement végétatifs à une extrémité, et se transforment graduellement en un chapelet continu de chlamydospores rectangulaires à l'autre extré- mité. Il est curieux de constater une telle convergence de formes dans la vie parasitaire, pour deux organismes qui bien qu'apparte- nant, comme nous le verrons plus loin, au même groupe botanique, diffèrent aussi nettement, sur la plupart des milieux de culture, qu’un Trichophyton et un Lophophyton. L'examen microscopique de la lésion ne laisse aucun doute sur la valeur morphologique des spores en chapelet, dans ces deux genres : ce sont des chlamydospores intercalaires disposées en série continue. Outre ces filaments, on trouve encore à la surface du poil et dans le follicule, des chlamydospores pluricellulaires libres, que nous étudierons plus loin à propos des cultures artificielles. IL. Le parasite dans les cultures. La culture pure du Lophophyton gallinæ est facilement réalisable sur la plupart des milieux nutritifs usuels. Le Champignon se déve- loppe particulièrement bien sur les milieux gélosés du Dr Sabou- raud, mais aussi sur pomme de terre, pomme de terre glycérinée, carotte, sérum du Cheval, etc. Mycélium. Le mycélium est de calibre très variable, depuis { 4 5 jusqu’à 5-6 y de largeur. Il est généralement grêle (milieu Sabou- raud maltosé ou mannité) et très peu ramifié (pomme de terre, pomme de terre glycérinée, et surtout sérum de Cheval). Les cloi- sons transversales sont distribuées très irrégulièrement (fig. 7, à) : les premiers articles formés, à l'extrémité en voie de croissance, 440 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sont de longueur inégale (30 4 à5 w) et se recloisonnent ultérieu- rement. Ce dernier point est particulièrement net dans les cultures sur Sérum de Cheval. Là le mycélium, relativement volumineux, montre des articles renflés et en voie de cloisonnement (fig. 6, a) à côté d'éléments mycéliens minces et allongés. Un caractère très fréquent du mycélium est la présence, sur les filaments, d'articles généralement évidés et présentant une hernie latérale hémisphérique (fig. 7 e, 8 a, 11 c); cette hernie semble cor- respondre à une ramification avortée et s’observe particulièrement dans les cultures sur pomme de terre (glycérinée ou non) et sur milieu Sabouraud. Parfois ces cellules vides sont, non plus bossuées sur le côté, mais renflées régulièrement (fig. 8, b). Ces renflements peuvent même se présenter groupés par trois ou quatre en chapelets inter- Calaires, jamais terminaux (fig. 5, b). Ils sont toujours stériles et ne. _ doivent pas entrer en ligne de compte dans les comparaisons mor- phologiques à établir. | Organes de reproduction. — L'élément reproducteur le plus constant du Lophophyton est la chlamydospore intercalaire. Dans les Cultures sur pomme de terre et sur milieu Sabouraud, ces sortes de spores sont extrèmement abondantes. Elles se forment par enkystement du protoplasma dans certains articles du mycélium (PL 19, fig. 7, 8 et 10), les articles voisins étant vides. Le plus souvent, ces chlamydospores ont le diamètre même du filament dont elles font partie (fig. 7 d, 8c). Parfois, elles sont un peu renflées, avec ou sans bec latéral (fig. 5 a, 8e, 10 a). Plus rare- ment, elles sont volumineuses et subsphériques (fig. 8 d, 10 c). Mises en liberté, elles se présentent généralement comme un bâtonnet tronqué rectangulairement aux deux bouts(fig. 7 d, 104). Celles, assez rares, qui se forment à l'extrémité d’un filament, sont tronquées à la base et arrondies au sommet (fig. 5 a’, 10 a’). Enfin, on peut observer ici, comme dans divers autres Champignons pro- ducteurs de Teignes, des chlamydospores fourchues correspondant à l’enkystement — en une masse unique — d’un article mycélien et d’une courte branche latérale non cloisonnée à la base (fig. 11, b). : Sur certains milieux, le mycélium reste à peu près entièrement : fertile. Sur sérum de cheval, par exemple (fig. 6), la presque tota- lité des articles mycéliens restent vivants, se renflent et constituent SUR UNE DERMATOMYCOSE DES POULES 4 des chlamydospores intercalaires. A la maturité, la désagrégation : des éléments restés vivants ne se fait pas aussi complètement que dans le cas précédent : souvent deux ou plusieurs articles successifs restent associés l’un à l’autre, et lorsque la gélification des lames moyennes de certaines cloisons amène la dissociation du mycélium, les éléments isolés se trouvent être des chlamydospores pluricellu- laires (fig. 6, h) qui ne sont pas sans analogie avec les hormogonies de certaines Algues Cyanophycées. Sur gélose glycérinée et sur milieu Sabouraud, on observe, quoique en moindre abondance, les mêmes formations interca- laires (fig. 9, a). Mais on y rencontre aussi des chlamydospores plu- ricellulaires terminales, en forme de fuseau ou de battant de cloche, dont la forme est mieux définie et dont l'importance morphologique est plus considérable (fig. 9 f, 10 f). Nous appellerons ces éléments chlamydospores en fuseau ou simplement fuseaux. Les éléments reproducteurs de cette sorte sont particulièrement abondants dans les cultures sur gélose glycérinée. La figure 9 reproduit les princi- paux stades (fig. cc cf) de leur formation. À la germination, chacun des articles qui les constitue pousse un mycélium grêle qui naît perpendiculairement à l'axe général du fuseau. POosITION SYSTÉMATIQUE DU PARASITE. Le Lophophyton gallinæ présente, comme nous venons de le voir, deux sortes d'éléments reproducteurs différenciés : chlamy- dospore en bâtonnet (unicellulaire et intercalaire), chlamydospore en fuseau (pluricellulaire et terminale), avec toutes les transitions entre ces formes extrèmes. La forme parfaite de ces champignons est encore Inconnue. Mais nous estimons que l’on doit, sans aucun doute, les rattacher à la famille des Gymnoascées, parmi les Ascomycètes. Nous avons déjà montré (1) que plusieurs Champignons producteurs de Teignes chez l'Homme et les animaux {Trichophyton, Achorion, Microsporum) se rattachent intimement aux Gymnoascées et particulièrement au genre Ctenomyces. 1) Matruchot et Dassonville : Sur le . ca pren : voisines, el sur la cIasS + 442 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il en est de même pour le Lophophyton, mais ce parasite des Gallinacés semble s'éloigner davantage encore du type Ctenomyces que les Champignons parasites des Mammifères. Ici, non seulement _ la forme à asques est inconnue, mais la prétendue conidie des Cte:omyces (laquelle, comme nous l’avons montré (1) est une véri- table chlam ydospore latérale), n’existe pas non plus. Si l’on ne con- naissait pas les chainons intermédiaires de la série qui va du Utenomyces au Lophophyton, le rattachement de ce dernier aux Gymnoascées serait parfaitement hypothétique et d’ailleurs peu . vraisemblable à priori. Mais par l’examen des autres champignons des Teignes, où les diverses sortes d'éléments reproducteurs (chla- mydospores latérales, chlamydospores en bâtonnet, chlamydos- pores pluricellulaires intercalaires et chlamydospores en fuseau) sont plus ou moins bien représentés, selon les types, on arrive à la conclusion suivante : Le Lophophyton gallinæ est une Gymnoascée qui semble avoir perdu la faculté de produire des ascospores et des conidies (ou chlamydospores latérales), mais qui a conservé et accentué la pro- priété de donner des chlamydospores en bâtonnet et en fuseau. Ce Champignon se place donc à l'extrémité d’une série qui aurait pour point de départ les Ctenomyces, où les bâtonnets et les fuseaux sont l'exception, et qui Comprendrait comme cas intermédiaires les divers Champignons des Teignes des animaux mammifères. CONCLUSIONS. Il résulte de ce qui précède que la dermatomycose appelée jus- qu’à ce jour Favus des Poules, crête blanche, maladie de la crête, etc., doit être considérée comme bien distincte des autres dermatomy- Coses el en particulier des Favus. Elle doit donc être désignée d’un nom particulier. Le parasite qui la provoque est le Champignon dénommé par M. Mégnin Epidermophyton gallinæ et étudié sous ce nom par d’au- tres auteurs (Costantin, Sabrazès, etc.). Pour des raisons de prio- rité le nom d'Epidermophyton devant disparaître, nous proposons, Pour le remplacer, celui de Lophophyton Matr. et Dass., et la mala- (1) Matruchot et Dassonville : Sur le Ctenomyces serratus Eidam comparé aux Champignons des Teignes (Bull. Soc. Mycol., nov. 1899). SUR UNE DERMATOMYCOSE DES. POULES 443 die dont le Lophophyton gallinæ est l'agent pourra, si l’on veut, pren- dre le nom de Lophophytie. La maladie s'observe à l’état spontané chez les Gallinacés, non chez les Mammifères, ce qui la différencie des dermatomycoses s’attaquant spontanément aux poils (teigne trichophytique, teigne de Grüby). Elle provoque des lésions épidermiques superficielles et ne détermine ni croûtes cireuses, ni godets, ce qui cliquement la différencie des Favus. Le parasite est caractérisé dans les lésions, par un mycélium durable formé de courts articles 3-4 cellulaires ; dans les cultures par l’absence de chlamydospores latérales, et par la présence de deux sortes de spores différenciées : chlamydospore intercalaire en bâtonnet, chlamydospore terminale en fuseau, avec tous les inter- médiaires entre ces deux types extrèmes. Au point de vue botanique, le Lophophyton gallinæ se rattache à la famille des Gymnoascées parmi les Ascomycètes. La forme par- faite en est encore inconnue. Les chlamydospores latérales (forme dite conidienne des Gymnoascées) font défaut. Mais la présence des deux sortes de chlamydospores citées plus haut doit le faire consi- dérer comme le terme extrême d’une série se rattachant au genre Ctenomyces par l'intermédiaire des Trichophyton, des Microsporum et des Achorion. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 18. Fig. 1. — Photographie d’une poule inoculée à la crête avec le Lophophyton gallinæ (= Epidermophyton gallins Mégn.); la lésion forme une tache circulaire blanche. Fig. 2 et 3. — Photographies de la peau d’une Poule atteinte de Lophophytie (— Favus) ; a, région malade ; b, région saine. Les folli- cules sont semblables dans les deux régions; seule, la surface de lépi- derme est attaquée. ! L44 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE PLANCHE 19. Fig. 4. — Le Lophophyton gallinæ dans la lésion ; a, bre. stérile ; b, mycélium durable, Gr = 575. Fig. 5. — Culture du parasite sur gélose de Bœuf ; a, a’, chlamy- dospores ; b, renflements mycéliens. Gr. — 480. Fig. 6. — Culture sur sérum de Cheval ; à, cellules en voie de cloi- sonnement ; h, morceaux de mycélium se détachant d’un bloc, à la façon d’une hormogonie. Gr. — 480. Fig. 9. — Culture sur pomme de terre ; ce, hernies mycéliennes ; d, . intercalaires ; b, chan dospors terminale. Gr. — 480. i — Culture sur milieu Sabouraud mannité; à, b, hernies et ren- lement yen: e, d,e, k, chlamydospores intercalaires. GES Fig. 9. — Culture sur sé ase de Bœut glycérinée ; a, b, chlamydos- pores Rd e, ec’, ce”, f, développement d’une chlamydospore -en fuseau = 480. - ig. Si -Coltare sur milieu Sabouraud maltosé ; a, b, e, chlamy- de: intère alaires; d, chlamydospore teruiipale unicellulaire ; J, chlamydospore terminale pluricellulaire. Gr, — 480. ig. 11. — Culture sur pomme de terre glycérinée; a, chlamydos- pores bicellulaires ; b, chlamydospores fourchues : e, hernie eee Gr. = 480. INFLUENCE DE L'ACIDE CARBONIQUE SUR LA FORME ET LA STRUCTURE DES PLANTES par M. E. C. TÉODORESCO Le carbone formant à peu près la moitié du poids de la substance sèche chez les végétaux, et se trouvant dans toutes les combinaisons organiques d’origine végétale, il n’est pas étonnant que de très nombreux travaux aient été faits pour étudier comment cet élément arrive à faire partie des tissus des plantes, et quels sont les com- posés qui fournissent ce carbone. Ces recherches ont démontré que l'acide carbonique, qui entre dans la composition de l’air atmos- phérique ou qui se trouve dissous dans l’eau, est la principale source où les plantes à chlorophylle et même quelques-unes dépour- vues de ce pigment, puisent le carbone indispensable à la synthèse des diverses substances organiques. Mais les recherches qui ont été faites jusqu’à présent sont d'ordre à peu près exclusivement physiologique ou chimique. Par contre les recherches morphologiques sur cette question sont très peu nombreuses. Or, s’il est important de savoir que l’acide carbo- nique fournit à la plante son carbone, que ce carbone en se combi- nant avec d’autres éléments, donne naissance à diverses substances qui se trouvent dans la cellule, il n’en est pas moins important, je crois, d'apprendre quels sont les tissus qui sont le plus influencés par la présence ou par l'absence de ce gaz, et, s’il y a des change- ments, dans quel sens ils se produisent. Je me propose, dans ce travail, de comparer la structure des plantes ayant vécu, les unes dass l'air contenant plus d’acide carbo- nique que l’air ordinaire, les autres dans de l'air dépourvu de ce gaz, autant qu'il est possible. Rev. gén. de Botanique. — XI. 30 446 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE I. MÉTHODE EMPLOYÉE Les plantes que je compare doivent nécessairement rester en expérience pendant une période assez longue (30 à 45 jours). Pour qu’elles soient dans des bonnes conditions de végétation, j’emploie le dispositif suivant (PI. 20). Deux grandes cloches, ayant chacune environ n quarante litres de capacité, sont destinées à recevoir les plantes sur lesquelles on opère ; dans l’une Cs passera de l’air dépouillé d’acide carbonique, dans l’autre Ca de l’air très chargé de ce gaz ; toutes deux sont pla- cées sur des plaques de verre rodé et fixées à ces plaques par de la cire molle et de la gélatine glycérinée, pour empêcher l'accès de l’air ordinaire. L’air est amené dans ces cloches au moyen d’un aspirateur 45, par le tube T; à l'extrémité de ce tube l’air se divise en deux courants. 1° Air dépouillé d'acide carbonique. — A sa sortie du tube T, une partie de l'air est dirigée, par le tube 4, vers une série de tubes Schloesing (S) pleins d’uve solution concentrée de potasse causti- que, qui absorbe are carbonique. Les tubes Schloesing sont en Fig. 112. — Courbes représentant la longueur des entrenœuds des tiges de Faba vulgaris développées avec acide carbonique (a, a) et sans ce gaz (s, S)- que le cinquième entrenœud, le dernier formé nn ces quinze jours, qui soit plus court dans ces dernières conditions. La phase de nutrition indépendante était donc commencée depuis peu seule- ment, quand l’expérience a été interrompue. 5. Asparagus officinalis. Dans cette espèce, qui a été cultivée dès la graine, comme les précédentes, et dont la végétation a été prolongée pendant trente-six jours, nous trouvons un plus grand nombre d’entrenœæuds basi- laires, qui sont plus longs chez les individus cultivés sans acide carbonique ; il y en a, en effet, onze dans ce cas. C’esi pendant la formation du douzième entrenœud (la tige entière en avait seize en tout), que les plantes des deux lots passent dans la deuxième INFLUENCE DE L'ACIDE CARBONIQUE 461 phase, celle où, dans l'air pourvu d’acide carbonique, les entre- nœuds deviennent plus longs. -À en juger d’après le nombre d° entrenœuds qui sont compris dans la première phase de développement (celle où les entrenœuds sont plus longs dans l’air dépouillé d'acide carbonique), on pour- rait croire que cette phase est particulièrement longue chez l’Asparagus officinalis ; en réalité il n’en est pas ainsi; en effet, si un grand nombre d’entrenœuds sont compris dans la première phase, c’est que la plante forme pendant un temps relativement court, un nombre plus grand d'entrenœuds que les espèces précé- demment décrites. Le phénomène es! donc le mème. 6. Cucurbita Pepo. Au bout de treize jours de végétation la plante cultivée dans l’atmosphère à acide carbonique avait développé non seulement l'axe hypocotylé, mais encore deux autres entrenœuds au-dessus des cotylédons, avec deux feuilles bien développées et une troi- sième très petite. La plante placée dans l'air privé d’acide carbo- nique n’avait qu’un très court entrenœud épicotylé et deux feuilles très petites, dont l’inférieure était approximativement six fois plus petite que la feuille correspondante de l’autre lot. Les cotylédons eux-mêmes étaient aussi plus grands dans ce dernier lot. Somme toute la plante cultivée sans acide carbonique se rapprochait, par la grandeur de ses feuilles, beaucoup plus d’une plante que j'avais cultivée, en même temps, à l'obscurité, comme on peut le voir par les chiffres consignés ci-dessus. a. Plante cultivée avec acide carbonique : {re feuille (inférieure) . . . . 453 millim. carrés. 2 » a 242 » D. 3° RE A Pc 26 » » Un rides A cd D] b. Plante cultivée sans acide carbonique : KE feuille (inférieure). DE à 76 millim. carrés, | 2 0 9 » Le à cotiéion. ne step RO :: D » “Rev. gén. ‘de Botanique. su EL | 31 462 à REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE c. Plante cultivée à l'obscurité : 1re feuille . de CR CUDIOUORS nn 0 6 7, 20 millim. carrés. 170 » » Æ, Borrago officinalis. J'ai cultivé cette plante dans la terre. J'ai choisi deux indivi- dus, âgés d’un mois et égaux, autant que possible ; j'ai coupé l’ex- trémité de la tige principale et laissé les deux plants avec cinq Fig. 113 et 114. — Borrago officinalis : S, plante cultivée sans acide ou À, plante culti- vée avec acide carbonique feuilles chacun. A l’ais- selle de ces feuilles, il n’y avait pas de ra- meaux au commence- ment de l'expérience. Au bout de vingt-six jours, les plantes pré- sentaient l’aspect indi- qué dans les figures ci-dessous (fig. 113 et 114). Dans l’atmosphère pourvu d'acide carboni- que (4), il s’est formé des rameaux à l’aisselle des quatre feuilles su- périeures ; Ces rameaux avaient les longueurs suivantes (de haut en bas) : 4er rameau . . 1452" De : 1. 1009 e D. Le pr L» Le premier rameau portait quatre feuilles bien développées, beaucoup plus grandes que les feuilles comparables du rameau Correspondant de l'individu cultivé sans acide carbonique; à l'extrémité de ce rameau il y avait de grands boutons floraux. Le deuxième rameau portait trois feuilles, également plus grandes que les feuilles correspondantes de l’autre lot. Enfin le troisième INFLUENCE DE L’ACIDE CARBONIQUE 463 rameau n’avait qu’une seule feuille bien développée, tandis que le quatrième était encore plutôt à l’état de bourgeon. La plante cultivée sans acide carbonique était moins développée que la précédente (S); il s’est formé pendant l'expérience trois rameaux seulement, dont les dimensions sont : fer Pameau. : . . .: 000m » A en 5 y RE DEN En Le premier rameau portait quatre feuilles très petites et quelques boutons floraux rabougris ; le deuxième rameau n'avait que deux feuilles et le troisième qu’une seule. Par conséquent même conclusion générale que dans les expé- riences précédentes, savoir développement beaucoup plus grand quand il y a de l’acide carbonique. Ici, la première phase que nous avons signalée précédemment ne peut pas exister, puisque les plantes mises en expérience n'avaient pas de réserves. 8. Datura Stramonium Deux individus nains de cette espèce, qui avaient poussé dans un pot, ont été mis en culture, l’un sous la cloche à acide carbo- nique, l’autre sous la cloche qui renfermait de l’air débarrassé de ce gaz. Les deux individus portaient chacun cinq feuilles plus grandes et deux autres plus petites, ainsi qu’un tout petit bouton floral. Au bout de dix jours, la feuille la plus âgée de la plante cultivée sans acide carbonique est devenue jaune et a tombé; quelques jours plus tard une deuxième feuille a subi le même sort; il en a eté de même pour les suivantes, qui étaient toutes tombées au bout de vingt-cinq jours de culture. A ce moment la plante cultivée avec acide carbonique n’avait perdu aucune de ses feuilles. La différence entre les longueurs des plantes, placées dans les deux conditions, n’était pas très grande; mais il n’en est pas de même pour la structure, comme nous le verrons plus loin. Nous voyons ici un exemple, où l'absence d’acide carbonique ne _permet pas aux feuilles formées antérieurement de continuer à vivre; ces feuilles. ar et WRbènE et ilne s en forme aucune nouvelle. 464 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Cette expérience m’a donc donné le mème résultat, quant à la manière dont se comportent les feuilles, que celui auquel est arrivé M. Vôchting, par l’ensemble de ces expériences (1). b. MORPHOLOGIE INTERNE TIGE 4. Lupinus albus. Étudions la section transversale faite au milieu du premier entrenœud de l’axe épicotylé de cette espèce, au bout de quarante- quatre jours de végétation dans une solution nutritive. Pour les plantes qui poussent dans l’acide carbonique, le diamètre de la section est plus grand ; le nombre des faisceaux est égal ou un peu supérieur à celui qu’on remarque chez les plantes cultivées sans acide carbonique. Ainsi dans ce dernier cas, on trouve 18 faisceaux libéroligneux, dont 11 gros et 7 petits; tandis que dans le premier On observe 19 faisceaux, dont 15 gros et 4 petits. En outre, chez les plantes cultivées sans acide carbonique, la zone génératrice libéro- ligneuse interfasciculaire a formé des vaisseaux à lumière étroite, à parois très minces et non lignifiées encore ; chez les plantes avec acide carbonique, le diamètre des mêmes vaisseaux est plus grand, les parois sont un peu plus épaisses, et, quoique peu lignifiées, elles se colorent cependant un peu par les réactifs spéciaux de la lignine. : Examinant maintenant un faisceau isolé (pour préciser, je choisis toujours les plus gros d’un côté et de l’autre), on observe que les trois zones qui constituent ce faisceau sont inégalement développées dans les deux catégories de plantes : le bois des plantes cultivées sans acide carbonique n’occupe qu’un peu plus de la moitié de la surface du bois des plantes cultivées avec ce gaz. Le bois primaire se compose de 4 à 5 vaisseaux dans le premier cas, de 7 à 8 dans le second. Les différences sont bien plus grandes pour le bois secondaire. Le nombre des vaisseaux produits par la même série radiale de cellules du cambium, est de 2 à 3 dans les | plantes cultivées sans acide carbonique, tandis que chez les plantes -qui ont poussé dans l'air qui contenait ce gaz, on en trouve de # (1) Vüchting, loco cit. INFLUENCE DE L’ACIDE CARBONIQUE : 465 à 5. De plus, comme pour les tissus ligneux interfasciculaires, le diamètre des vaisseaux est bien plus petit dans le premier cas que dans le second. La surface occupée par la zone génératrice des plantes qui ont poussé dans une atmosphère sans gaz carbonique, représente les trois-quarts de la surface de celle des plantes culti- ‘vées dans ce gaz. Les séries radiales de cette zone se composent, en moyenne, de trois cellules dans les plantes de la première caté- gorie, de cinq dans celles de la deuxième. 9, Pisum sativum. Les différences sont encore plus nettes dans cette espèce, comme on peut le voir par les figures 115 et 116, qui représentent la partie Se at (1 ame DR 2292 | age DB Li) DRX Fig. 115 et 116. — Pisum sativum. Partie centrale d’un faisceau libéro-ligneux (S, sans acide carbonique; À, avec acide carbonique) ; lé, liber; 38, zone géné- ratrice libéro-ligneuse ; bp, bois primaire; bs, bois secondaire. Ne Ge centrale d’un faisceau libéro-ligneux. Sans entrer dans des détails, on peut remarquer surtout le grand développement du bois secon- 466 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE daire, chez la tige (4) qui s’est trouvée dans l’air chargé d’acide carbonique; les vaisseaux secondaires y sont non seulement plus nombreux, mais encore à diamètre beaucoup plus large. Des différences analogues à celles observées chez les deux espèces précédemment décrites ont pu être constatées pour d’autres plantes, parmi lesquelles je citerai : Phaseolus multiflorus, Faba vulgaris, Cucurbita Pepo, etc. Je veux mentionner encore les modifications observées dans le Datura Stramonium ; chez cette espèce, à part les différences au point de vue du développement des faisceaux libéro-ligneux, on en constate d’autres relatives aux tissus secondaires de l’écorce. La plante que j'ai étudiée avait quatre entrenœuds. Dans l'air sans acide carbonique, le périderme, qui est d’origine épidermique, commence à peine à se développer dans l’entrenœud basilaire, le plus âgé, où les cellules épidermiques ne se sont divisées qu’en deux. Dans l’air chargé d’acide carbonique, au contraire, tous les entrenœuds présentent déjà du périderme, et particulièrement dans l’entrenœud basilaire, ce périderme est formé de plusieurs assises de cellules. En même temps, dans les dernières conditions, on observe de nombreuses lenticelles bien développées, non seulement sur l’entrenœud basilaire, mais encore sur les autres plus jeunes. FEUILLE 1. Phaseolus multiflorus. Les modifications dans la structure de la feuille se rapportent Surtout au tissu assimilateur et au système aérifère. Sur les sections transversales de la feuille de Haricot, au bout de trente-trois jours de végétation, on constate tout d’abord que les feuilles des plantes cultivées dans une atmosphère sans acide car- bonique, n’ont guère que les six-septièmes de l’épaisseur des feuilles de l’autre lot. Cette différence provient surtout de l'inégal déve- loppement du tissu palissadique. Ce tissu est formé, chez les deux catégories de plantes, par une seule assise de cellules, dont l’épais- seur, en l'absence d’acide carbonique, n’est que les trois quarts de ce qu’elle est en présence de ce gaz. : INFLUENCE DE L’ACIDE CARBONIQUE _467 Sur les sections perpendiculaires à la surface du limbe, il semble que les espaces intercellulaires de ce tissu sont également déve- loppés daus les deux cas. Mais si l’on observe la feuille de face (face supérieure), soit directement, soit après avoir enlevé l’épi- derme, on constate que les cellules palissadiques des feuilles, qui ont poussé sous les cloches avec acide carbonique, sont plus éloi- gnées les unes des autres, de sorte que le système aérifère, néces- saire à l'échange des gaz entre les cellules et le milieu extérieur, est plus développé pour les plantes qui ont poussé avec acide carboni- que. À cause du développement Fig. 117 et 118. — Lupinus albus. Section transversale de la feuille : S, sans acide carbonique; À, avec acide carbonique, inégal des lacunes, on trouve Chez les dernières plantes cinq à six cellules par unité de surface, et de huit à neuf chez les plantes cultivées sans acide carbonique. à Les modifications sont également remarquables quand on observe le tissu palissadique à l'endroit d’un stomate: la chambre 468 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sous-stomatique est plus spacieuse chez les plantes qui poussent dans l’air avec acide carbonique. Le tissu lacuneux est à peu près également développé dans les deux catégories de plantes, avec cette différence que les espaces aérifères occupent une moindre surface chez les plantes qui sont cultivées sous les cloches sans acide carbonique. 2. Lupinus albus Au bout de quarante-quatre jours de végétation, les sections transversales des feuilles de Lupin blanc montrent les modifica- tions suivantes (fig. 117 et 118). Dans l’atmosphère avec acide car- bonique (4) la feuille est beaucoup | plus épaisse que celle (S), de même âge, cultivée sans ce gaz. Le tissu Fig. 119 et 120, — Lupinus albus. Tissu palissadique vu de face : S, sans acide carbonique; 4, avec acide carbonique. palissadique, formé de deux assises, a ses cellules à peu près deux fois plus longues dans le premier cas que dans le second. Vu de face, le tissu palissadique des feuilles cultivées sans acide carbo- nique apparaît compact, les cellules sont presque polygonales, et laissent entre elles de très faibles espaces aérifères. Dans l'air chargé de ce gaz, au contraire, les cellules palissadiques, vues de face, sont arrondies, elles sont écartées les unes des autres, et les méats sont relativement très grands, comme on peut le voir en examinant les figures 119 et 120; sur ces figures, faites au même grossissement, on voit que les coupes transversales des cellules . palissadiques sont bien plus larges dans l'air qui contient du gaz _ carbonique. | . | = Le tissu lacuneux du mésophylle est, lui aussi, beaucoup moins INFLUENCE DE L'ACIDE CARBONIQUE 469 épais, et formé de cellules plus petites dans l'air privé d’acide carbonique; il en est de même des espaces aérifères, c'est ce qu’on pet S Fig. 121 et 122. — - Lupinus albus. Tissu lacuneux vu de face : S, sans acide carbonique ; 4, avec acide carbonique. peut mieux constater par les figures 121 et 122, qui représentent le tissu lacuneux vu de face, dessiné à la chambre claire et au même grossissement. CONCLUSIONS On peut résumer comme il sûit les résultats obtenus, en culti- 5 vant des plantes d’une part dans l'air dépourvu d’acide carbonique, ..de l’autre dans une atmosphère qui contient environ 2 Là de ce gaz. HÉPATIQUES : 4 Le thalle prend un plus grand développement, il se ramifie beaucoup plus, et ne forme de corbeilles à propagules que quand l'air contient de l’acide carbonique. œ Le tissu assimilateur, représenté chez les espèces étudiées (Marchantia polymorpha et Lunularia vulgaris) dans les conditions normales et dans l'air chargé d'acide carbonique par des filaments confervoides, qui partent du fond des grandes chambres, disparaît £ complètement (Marchantia), ou se réduit considérablement {Lunu- trie me ce gaz tait défaut. De: À age les chambres aérifères tces fil rs restent Lis nent et aplaties à dans ce dernier cas. EU 470 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE PHANÉROGAMES : 1° Pour les plantes cultivées dès la graine, on constate que pendant la phase de la végétation qui coïncide avec la consomma- tion des réserves, la tige s'accroît plus vite dans l’air qui ne contient pas d'acide carbonique et que la présence de ce gaz retarde la croissance, en retardant la consommation des réserves. Quand, au contraire, la plante a presque épuisé ses réserves et que l'assimilation chlorophyllienne est la principale source de nutrition de la plante, la tige allonge ses entrenœuds plus dans Pair qui contient de l’acide carbonique, que dans l’air dépourvu de ce gaz, Dans les lots, la tige passe donc, quant à son allongement, par deux stades inverses. | 2 Chez les plantes qui sont cultivées non dès la graine, mais sont prises à un stade avancé de leur végétation, la première phase ne saurait exister, de sorte que les tiges s’allongent toujours beaucoup plus vite dans l’atmosphère qui est chargée d’acide carbonique. 3 Dans les deux cas précédemment décrits, les feuilles les st petites appartiennent aux plantes qui poussent sous la cloche où il n’y a pas d’acide carbonique. Quelquefois (Datura) l'absence d'acide carbonique ne permet pas aux feuilles formées antérieu- rement de continuer à vivre ; ces feuilles jaunissent et tombent. 4° Les entrenœuds présentent en général une section plus large, souvent un nombre de faisceaux plus considérable chez les plantes qui croissent dans une atmosphère avec gaz carbonique, et, dans chaque faisceau, le bois, la zone génératrice libéro-ligneuse et le liber sont toujours plus développés. [l en est de même pour le périderme, quand la tige en forme. 9 Les feuilles sont plus épaisses, les cellules du tissu palissa- dique plus allongées, plus larges ; les espaces aérifères, tant du tissu palissadique que du tissu lacuneux, sont plus développés dans l’air chargé d'acide carbonique. REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS PUBLIÉS EN 1894, 1895, 1896 ET 1897 /Suite). Ascomycètes 1 — LABOULBÉNIACÉES. Les récentes et belles recherches de M. THAxTER (1) viennent de mettre en relief, d’une façon inattendue, l'importance biologique d'un groupe de Champignons entomophytes jusqu'alors bien mal connus. Il s’agit des Laboulbenia et genres voisins, constituant aujourd’hui une famille nouvelle et fort remarquable parmi les Ascomycètes, la famille des Laboulbéniacées. Depuis 1888, M. Thaxter a recueilli plusieurs milliers de spécimens, et la monographie qu’il vient de publier comprend 28 genres (la plupart nouveaux) et plus de 150 espèces de ces curieux Champignons. Considérable au point de vue systématique, cet ouvrage ne l’est pas moins au point de vue biologique, car les données nouvelles qu’il nous apporte sur la structure, le développement, la reproduction sexuelle de ces êtres sont d’un intérêt capital. C’est peut-être la plus importante ne à la biologie des végétaux inférieurs qui ait paru dans ces nières années. Nous allons en donner une analyse étendue, en con- ra comme acquise toutes les conclusions du savant auteur. Généralités. — Les Laboulbéniacées diffèrent, au premier abord, des autres Champignons entomophytes (C gén Isaria, ete.) en qu’ils sont à peine visibles à la surface de l’insecte. C’est précisément à leur taille minuscule (1°® au plus) qu’ils ten d’avoir été négligés par les mycologues et dédaignés par les entomologistes, malgré leur grand intérêt. /n situ sur l'hôte, ils ressemblent à de petits cheveux, noirs ou brunâtres, à des brindilles, à des buissons, en assez gra and nombre parfois pour constituer un revêtement fourré et dense. Leurs formes sont variées et singulières; à ce point de vue ils sont parmi les plus remarquables des végétaux. (1) R: Thaxter : Contribution towards a monograph of the Laboulbeniaceæ Memoirs of the American Academy of Arts and Sciences, vol. XII, n° III (18%), p. 190-396, avec 26 planc ches). ; 472 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les Laboulbéniacées diffèrent aussi des autres Entomophytes en ce qu’elles n’ont aucune importance économique. Elles sont bien la cause d’une maladie cutanée, contagieuse, épidémique, mais celle-ci n’est jamais fatale à l’insecte. Non seulement l’hôte n’est pas tué, même lorsque sa surface paraît totalement envahie; mais il semble même que les insectes aitaqués soient doués d’une plus grande mobilité, due peut- être à une irritation produite par le Champignon. On s'explique cette absence de nocivité chez un parasite qui est cependant un parasite nécessaire, par ce fait que le Champignon croît seulement au dehors, prend contact avec l'insecte par une faible surface et, sauf les cas très rares où il a des suçoirs, tire sa nourriture de l'hôte par une mince perforation des téguments. es Laboulbéniacées sont toutes placées dans des conditions d’exis- _tence assez particulières. Ce sont des parasites extèrnes d'hôtes géné- ralement très agiles, se mouvant soit dans l’eau, soit dans l'air, soit dans le sol. Aussi ont-elles toutes Fig. 1233. — Stigmatomyces Baeri Th. P, asque isolée, renfermant 4 spo- res bicellulaires ; R, deux anthéridies ne 124. — Teratomyces brevicaulis émettant des anthérézoïdes en dehors . Individu adulte avec trois péri- (d’après Thaxter). Pis (d’après FRRAISER une structure assez simple, rigoureusement adaptée aux exigences d'un tel mode de vie, et qu’on peut ramener à un schéma commun ve (sauf les cas de diœcic), des organes rare de formes variées se ses à l’endroit} où plus tard se développeront éventuelle- ment des NE. Dans ces périthèces, qui sont soit solitaires, it ea REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 473 nombreux sur le même individu, se produisent des corps repro- ducteurs (ascospores) formés dans des asques semblables à ceux des Ascomycètes. Les ascospores germent à la surface de l'hôte, s’y fixent par l’extré- mité inférieure noirâtre et, sans formation d’hyphes, croissent directe- ment en Lau chacune un individu nouveau,par divisions successives des cellules. Malgré la structure très simple de leur appareil végétatif, les Laboul- béniacées occupent, grâce à la complexité de leur reproduction sexuelle, une position systématique très élevée dans la classe des Ascomycètes. En outre, la question de la sexualité originelle de l’asque, question du plus haut intérêt, est ici résolue dans le sens affirmatif, ce qui augmente encore l’importance de ces organismes. Une fois connu dans ses grandes lignes le type général de structure et de développement des Laboulbéniacées, étudions successivement en détail, avec M. Thaxter, les divers organes et les divers stades de développement. Les spores présentent une aciculaires, et, sauf dans les Amorphomryces, bicellulaires avec septum transversal. ux cellules sont D eeiont inég me un gros globule huileux ; et dans les spores de certaines Laboulbéniacées, on trouve un gros noyau sphérique dans lun ou lautre Le ri Fig. 125, — Laboulbenia | La spore a toujours une enveloppe Gé vulgaris Peyr, es neuse l’entourant enti ent, et amincie vers vidu adulte (d’après la base ; elle facilite rer avec l’insecte. Thaxter). Les spores dans l’asque sont au nombre de quatre ou de huit, généralement disposées par paires ; les deux spores de chaque paire sortent ensemble de l’asque, et, grâce à ce processus, chez les espèces dioïques la “RE de deux individus différem- ment sexués est ainsi assuré Le transfert des spores sur un nouvel hôte se fait célenient par contact direct des deux insectes, par exemple dans le coït. Peut-être même ne se fait-il jamais autrement dans les espèces aquatiques, car 474 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE on trouve une constance remarquable dans le point de fixation du Champignon, sur les élytres ou ailleurs. Mais dans les espèces sociales qui vivent dans les lieux humides, la contagion peut se faire de m3 indirecte : les spores sont projetées sur des substratums humides qui les retiennent, et d’où elles sont prises au passage par dites individus. es spores sont peu résistantes, esse leur épaisse gelée protec- trice ; la sécheresse les tue rapidement. Germination des spores. — Le see indice de la germination de la spore est le noircissement de la gaîne gélatineuse à la pointe infé- rieure; il en résulte un pied d’adhérence opaque, dur et élastique, qu’on voit se former parfois quand la spore est encore dans l’asque, ce qui montre bien qu'il n’est pas dû au contact de la chitine avec la spore. Il ne se fait pas toujours un tel pied différencié : ainsi dans les Moschomryces, il est remplacé par un sucçoir qui pénètre dans le tégu- ment aminci et tendre; dans les Rhizomyces, il se fait un volumineux suçoir avec de nombreux rhizoïdes ramifiés qui sont en continuité avec la cellule basale, Le pied typique est parfois formé d’une cellule distincte (Stigma- tomyces), que le brunissement de la paroi rend souvent peu visible; _ d’autres fois (Ceratomyces) le pied est formé de plusieurs cellules et fortement noirci sur une grande longueur. Le suçoir joue un double rôle de fixation et d’absorption. Généra- _ lement il s’applique par intrusion, formant une surface plate et amincie, visible quand les parties voisines sont transparentes. et à travérs laquelle se fait l'absorption de nourriture. Peyritsch avait déjà signalé la pénétration, par l'intermédiaire de petits pores, des Stigmatomyces se développant sur la mouche domestique. Dans les genres aquatiques, le pied est disposé de façon à constituer un point d'appui permettant quelques mouvements d’oscillation au Champignon. Il se fait un élargissement assez brusque du pied (ful- crum) au dessus de son point d’attache, Ce point d'appui arrondi permet à la plante de rester assez indépendante de l’insecte et de rouler de côté et d’autre, autant que le permet l’élasticité de la partie attachée. Cette disposition est particulièrement nette dans les Chito- myces et Hydromyces habitant sur des hôtes qui sont de rapides nageurs. Dans quelques Ceratomyces (fig. 126) la même fonction est remplie par la partie inférieure du réceptacle transformée en un organe analogue au pied, Une fois fixée sur le tégument de l'insecte, la spore s’allonge, se divise et forme une série de cellules superposées, dont le nombre varie _ avec les ré et les espèces, et qui forment bientôt trois parties fon- : damentales : 1° le réceptacle ou corps principal; 2° une ou plusieurs parties LR PAS des spores (périthèces); z un ou plusieurs appendices en rapport avec la formation d'organes sexuels mâles. REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 475 Réceptacle. — Ce mot de réceptacle a un sens assez élargi, ne désigne pas toujours des parties Rs correspondantes, et géné- ralement il est difficile à miter. Dans les re ces, il est formé d’une série cellules superposées dont la supérieure porte un (?) ap- pendice à l’extrémité et dont plexe dans les Zodiomryces. En général le réceptacle est aplati dans un plan anté- ro-postérieur, le côté por- tant l’appendice étant, par convention, postérieur. ppendices. — Sauf une seule exception, le récepta- cle donne naissance à un ou plusieurs appendices qui sont nettement distincts de lui-même et du périthèce. Ces appendices, de formes jours en rapport avec une production d’anthéridies. Généralement il y a un tion du réceptacle. Le cas le plus net est fourni par les Stigmatomryces, rs nous le verrons plus Fig. 126.— A droite, Ceratomyces rostralus montrant la formation d’anthérozoïdes exo- ènes. 1, Individu entier ; 2, branche anthéri- diale isolée. — A gauche, Ceratomyces mirabilis Th., montrant le périthèce rempli d’asques et de spores. — Le réceptacle est différencié à la façon du pied pour permettre les mouvements d’oscillation du champignon autour du point d'appui (d° après Thaxtler), Dans les Rachomrces, re primaire se réduit à une triple petite 476 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE brindille à la base de la série des appendices secondaires, dont Paspect est très différent. Dans les Zodiomyces, l'appendice primaire, d’abord terminal, est bientôt rejeté sur ie côté par des appendices secondaires d’origine différente. Ces appendices sont au nombre d'un ou de plu- sieurs, formés d’une ou de plusieurs cellules. simples ou rameuses, ramifiés ou non en sympode, hyalins ou colorés, raides et dressés ou flexibles et tendres. es appendices stériles, souvent très développés, jouent sans doute un rôle de protection pour le trichog yne qui surmonte le périthèce (et sur lequel nous reviendrons plus loin); ils facilitent aussi la fécondation en maintenant une goutte d’eau tout autour des organes sexués. Con- trairement à ce qu’on pourrait supposer, ils ne jouent aucun rôle dans la dissémination des spores. Organes sexuels mâles. — La fonclion essentielle des appendices est de produire des anthéridies. Cependant, dans quelques aie (Amorphomyces, Peyritschiella, eic.), il y a des appendices sexuels e des M crdies stériles. En comparant, dans les différents genres, ces anthéridies, on voit qu’elles fournissent des caractères taxinomiques de premier ordre. En _ premier lieu, on distingue deux catégories fondamentales d’anthéridies : - (a) Anthéridies produisant des éléments mâles par le mode exogénique (8) Attthéridies produisant des éléments mâles par le mode endogénique es taboulbéniscées de cette deuxième catégorie se divisent ensuite en deux groupes, suivant qu’elles sont dioïques ou monoïques ; puis dans chacun de ces deux groupes on distinguera le cas où les organes mâles sont simples et celui où ils sont composés. Enfin, la position relative de ces éléments fournit encore des subdivisions de moin importance. Ces ne mâles et les éléments mâles auxquels ils donnent nais- sance sont sans nul doute pee des mêmes formations chez les Algues F'loridées. Ils doivent prendre les mêmes noms, et chez les aboulbéniacées, on appellera rue soit une « cellule anthéridiale », soit un groupe de telles cellules, et anthérozoïdes les cellules nues ou à paroi mince auxquelles ere donnent naissance. (x) Hn’y a formation ogènes jeux genres aquatiques : Zodiomyces et ie Les branches ae à étant peu différenciées, on pourrait même, dans certains cas, douter de la sexualité, malgré la présence d’un trichogyne. Dans les Zodiomrces, les anthérozoïdes sont de simples petits bâtons qui naissent sur de courtes branches (fig. 127, 2,3) et . de leur point d'attache. Ces corps ont une paroi définie et semblent, comme nous le verrons plus a en attirés par l'extrémité du t is Dans le Ceratomyces ros- nu 126), où la formation d’anthérozoïdes EE est dc ee REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 477 nette, les branches anthéridiennes forment nombre de ces baguettes qui se détachent et adhèrent au trichogyne. En général, chaque anthé- rozoïde se détache avant que son successeur ait commencé à se former. Dans d’autres espèces de ce genre, il se forme de la sorte de longs et grèles filaments se désarticulant ensuite en baguettes, qui sont sans Fa. les anthérozoïdes. se rend compte facilement que l’adhérence des éléments mâles dation. S'ils se séparaient aussitôt mûrs, surtout dans le cas où l’animal hôte est un nageur rapide, les chances de fécondation seraient faibles. Mais la séparation est, au contraire, tardive, et de plus le long et grêle trichogyne vient le plus souvent se mettre Fig. 128. — ZLaboulbenia cris- Th. : tr, trichogyne; a, Fig. 127.— Zodiomyces vorticillarius Th. Branches théridiol £ LA id tata _anthérozoïdes (d’apr.Thaxter), rozoïdes exogènes (d’apr. Thaxter). en contact avec eux pendant qu'ils sont encore en place. Ils ne se déta- chent st au moment de la fécondatio (8) s tous les autres genres, + anthéridies sont plus nettement différenciées: ; les anthérozoïdes y sont endogènes et sont projetés par un orifice spécial : ce sont de petites masses protoplasmiques nues ou pres- que nues. On distingue deux types principaux parmi ces anthéridies, avec de nombreuses transitions : anthéridies simples et anthéridies composées. L’anthéridie est dite simple quand la cellule mère d’anthé- rozoïdes est indépendante de ses congénères es LEGER se très rapprochée, a un orifice de sortie pa ier. L’a t dite composée SAT plusieurs nel es déchargent leur bn dans une cavité commune n’ayant qu’un orifice de sortie. ’anthéridie simple est le plus souvent une petite branche en forme de bouteille sessile. Sa forme, très constante, comprend un #entre aplati et un co/ subcylindrique. Ce col se développe comme une excrois- sance terminale qui s'ouvre à l'extrémité. Entre le ventre et le col on Fe distinguer une sorte de diaphragme, formé par un anneau de : aus Botanique, — XI. 32 478 ans une cavit commune (d’ap. Thax- ter). Fig. 130. — rent homy- ces Fala b. Deux venant d’une paire d spores ; à gauche, indi- vidu femelle avec tri- ce yne ramifié ; à droi- Lo hrs mâle pro- dui vf rs zoid né exogènes (d’a- près Thaxter). REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cellulose, qui rétrécit l’orifice de sortie, lequel trouve être bien plus étroit que le col. endant la croissance, le contenu du ventre de l’anthéridie se trouve repoussé à travers le diaphragme dans le col, et là se sépare en courtes baguettes cylindriques, plus étroites que le diamètre du col, qui sortent par le pore terminal. Ce sont les anthérozoïdes, éléments de dimensions très constantes dans la même espèce. Le processus de formation et d’éjacu- lation qui vient d’être décrit se continue long- temps, même après que la fécondation a eu lieu. A la sortie, les anthérozoïdes semblent se pousser l’un l’autre. Mais il est des cas où ils peuvent aussi sortir chacun pour son compte, bien qu’on ne voie pas de mouvements pro- pres, amiboïdes ou autres. Il n’y a que de faibles variations dans la forme des anthéridies simples. Mais leur dispo- sition fournit au contraire d'importants carac- tères génériques. Ainsi, dans de nombreux es, € disposées en série définie sur l’appendice. contraire, elles sont irrégulièrement disposées dans les, Laboulbenia, par exemple. Des considérations alogues trouvent place dans l'étude des anthéridies composées. Anthérozoïides. — Les anthéridies sont géné- @, [a] Le e 2 de [=] © E er œ D n = @ nm (el . 4 à & + © È $ ” ® Q © — de l’anthéridie tend à s’éloigner de l'organe femelle plutôt qu’à s’en rapprocher Chez les espèces dioïques (Amorphomrces), les individus males et femelles sont toujou rapprochés, car ils proviennent d’une se paire de spores, dont l’une produit un mâle et l’autre une femelle (fig. 130). se les RER jan spéciales présentées par les espèces mon oïques, la fécondation ne est cependant aussi fréquente que la REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 479 fécondation directe; car non seulement les individus sont plus ou moins en groupe, mais la maturation des anthérozoïdes précède inva- riablement l’apparition des trichogynes et dure longtemps après qu’ils sont flétris. Cela est plus frappant encore pour les formes qui, comme les Dimorphomy-ces, n’ont qu'une seule série re mais pré- sentent jusqu’à quatre séries successives de périthèce La forme des anthérozoïdes exogènes est celle ue petite baguette à paroi définie; les anthérozoïdes endogènes, au contraire, sont dépour- vus de membrane, au moins au début. Leur protoplasma réfringent est homogène, semble dépourvu de noyau défini; du moins, M. Thaxter n’a même en colorant. Géné- ralement, ces éléments sont très petits, de taille analogue à celle des ba- cilles ou des cocci. Re les ÆEnarthromyces, ils ont une taille ue. ment grande La décharge des an- thérozoïdes se fait lente- ment chez les anthéridies A B CG simples (unetois en deux Fig. 131. — Stigmatomyces Baeri. Premiers heures, par exemple), stades du développement de la spore ; a’ cellule plus rapidement dans les mère de l'organe femelle et du périthèce (d’a- anthéridies composées près Thaxter). (plusieurs anthérozoïdes par minute). Un seul individu peut ainsi émettre des milliers d’élé- ments mâles. Organe femelle. — L’organe femelle provient toujours de la cellule basale, jamais de la cellule terminale de la spore. Mais, tandis que la cellule terminale est toujours mâle ou stérile, la cellule basale n'est pas fondamentalement femelle, car souvent l’anthéridie, née au-dessous du point d'insertion de l'organe femelle, en provient aussi. L'ensemble du périthèce et du trichogyne qui le surmonte est PR dans les Amorphomyces) toujours latéral, bien que parfois (Stigmat myces, Laboulbenia) il cnrs terminal par suite d’un RE tre ultérieur. La cellule basale de la spore se cloisonne transversalement. Des deux cellules ainsi formées, la cellule inférieure donnera le pied; la cellule supérieure, suivant les genres, aura un différent Développement des Stigmatomyces. — Suivons le développement entier dans le Stigmatomyces Baeri, qui est le type le plus com “URSS étudié par M. Thaxter, et d’ailleurs lun des plus simples de la famille. Les stades % B, CGs. 131), sont les premiers stades du 480 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE développement de la spore, la cellule inférieure restant toujours la même. Au stade D cette cellule est cloisonnée, la cellule b sera la basale de l’appendice, la cellule y (cas général) donnera, à la partie inférieure, le pied et, en outre, deux cellules a’ a” (fig. 131, E); a’ reste sans chan- gement et constitue la cellule terminale du réceptacle; & se développe en donnant l’organe femelle et le périthèce. Dès le stade E les cellules anthéridiales sont mûres et émettent au dehors les anthérozoïdes. La cellule & croît en haut et vers le dehors, puis se divise en deux (F, fig. 132): d, cellule externe, appelée cellule primordiale du procarpe, donnera la totalité de l’organe femelle ; c, cellule primordiale du péri- thèce, nue le périthèce proprement dit, qui entoure et renferme l’organe fem: La cellule d découpe : à sa base une cellule f, qui est la cellule femelle (G, fig. 132), à son sommet une cellule e’ qui pousse un tricho- Fig. 132. — Stigmatomyces Baeri, Suite du développement (d’après Thaxter). gyne tr (E, L fig. 132). L'ensemble des trois cellules f, e”ete”-tr constitue l'organe femelle ou procarpe, qui reste tel jusqu’à la fécondation. Pendant que la cellule d donne le procarpe, la cellule c se cloisonne dans le sens longitudinal en deux autres, puis celles-ci transversalement, de façon à entourer la she base du procarpe, par un ensemble de sept cellules (dont quatre, 0, 0’, n, n, sont visibles sur les stades G, H, L, fig. 132 RG duquel se sde encore quelques cellules (P, h) tormant comme le pédicelle du périth La forme et les dimensions du es sont variables; ce n’est Pas une cellule distincte, mais bien une dépendance de la cellule e’ dont Je noyau émigre généralement à la base du trichogyne … La fig. 132, I représente un procarpe arrivé à maturité. On y reconnaît les trois is parties essentielles suivantes, qu'on retrouve dans tous lés 5 REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 481 genres de Laboulbéniacées : 1° la partie extrême ou trichogyne, ici monocellulaire, souvent plus complexe; 2° la partie médiane ou cellule trichophorique e", toujours monocellulaire; 3° la partie inférieure ou cellule carpogénique f. seule portion du procarpe qui soit fécondée et présente un développement ultérieur. La même figure montre douze anthérozoïdes fixés sur le trichogyne. La fécondation est très rapide, car M. Thaxter a remarqué qu’on trouve rarement les stades intermédiaires entre le stade G, et le stade K (fig. 133) où le trichogyne a déjà disparu. En résumé, l'organe femelle se développe comme une excroissance latérale d’une cellule du réceptacle. Cette excroissance donne naissance à deux cellules a et b : a forme les cellules basales et pariétales du péri- Fig. 133. — Stigmatomyces Baeri. Développement de l'œuf aussitôt après . la fécondation; ac, cellules ascogéniques (d'après Thaxter). thèce. b, forme son contenu (cellule carpogénique, cellule trichophorique, trichogyne). Ce sont ces diverses parties qui, en se développant après la fécondation, donnent, comme nous l’allons voir, le périthèce rempli d’asques que l’on avait observé depuis longtemps déjà et qui faisait ranger les Laboulbéniacées parmi les Ascomycètes douteux. Développement du périthèce de Stigmatomyces. — Au stade :repré- senté par la fig. 133,9, la fécondation est opérée, le trichogyne commence à se flétrir, et la cellule carpogénique f s’est déjà cloisonnée deux fois. _ Les trois cellules ainsi formées sont (fig. 133, J et K): la cellule-support inférieure is, la cellule-support supérieure ss et la cellule moyenne am, dite ascogone, qui, seule, a un développement ultérieur. L'origine de l'ascogone peut varier suivant les types étudiés; mais son développement ultérieur est le mème pour tous les genres. L'’asco- _ gone se divise d’abord en deux cellules : une cellule inférieure, cellule- support secondaire, qui dans la suite, se détruit, et une cellule supé- 482 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rieure qui, par cloisonnements longitudinaux, donne quatre cellules ascogéniques ac (fig. 134, M et N), lesquelles produisent, par bourgeon- nement dans le sens de la hauteur, des asques as en deux rangées plus ou moins distinctes. La fig. 134, M, montre les deux latérales des quatre cellules ascogéniques de Stigmatomyces Baeri; les autres, antérieure et postérieure, ont été supprimées. Pendant que se développe ainsi le contenu du périthèce, sa paroi se transforme aussi. Par croissance des cellules en hauteur, par division longitudinale et transversale, il se fait une enveloppe périthéciale, qui, Fig. 134. — Stigma myces Baeri. Formation des asques dans fiatérious du périthèce ; ae, cellules ascospor k 1 ascogéniques; nc, cellules de garde (d’après pue : te à après Thaxter) haxter). à la maturité des asques, comprend : 1° une série externe de cellules pariétales, disposées en quatre rangées de quatre cellules (cellules iales); 2 une série interne, alternant avec la première, de Sr rangées de quatre cellules (cellules de canal), les quatre cellules | eure 3 enfin les quatre cellules pariétales primaires (nn, fig. 132, D) du début. Soit, en tout, 32 cellules constituant le périthèce proprement dit, sans compter les trois RER basales, la cellule-pédicelle primaire et la cellule-pédicelle secondair Dans les ie, les cellules de la série inférieure du col _ (nc’fig.135,0) renflent leurs extrémités distales, épaississent leurs parois REVUE DES TRAVAUX SUR LES CHAMPIGNONS 483 et forment les cellules de garde qui, pour ainsi dire, contrôlent le pas- sage des ascospores à leur sortie. Les asques, en grandissant, se séparent des cellulse ascogéniques, leur paroi se résorbe; les asco- spores, libres dans la cavité du périthèce, devenant de plus en plus nombreuses, se poussent entre les cellules de garde; elles détruisent moins les cellules de canal tc et cc, se frayent assage plus ou entre les cellules labiales wz, et se trouvent émises au dehors. Variations du trichogyne. — Le trichogyne est parfois ramifié (Amorphomyces, (fig. 1 Dimorphomyces) multicellulaires avec rameaux spiralés (Compsomyces, fig. 136). Comme dans les Floridées, les extrémités (seules réceptrices ) du rité, et la continuité du protoplasma dans les cellules successives est par- faitement nette. essus de fécondation. — Les anthérozoïdes adhèrent avec le tricho- gyne comme nous l’avo u plus chargés directement, d’autres fois c’est en flottant passivement dans l’eau qu’ils sont retenus au passage. Il y a des exceptions pour les anthé- Fig. 136. — 1, Compsomyces verti- rozoïdes exogènes. Ceux-ci adhèrent cillatus Th., périthèce jeune avec facilement, comme il a été dit, aux trichogynes spiralés; 2, Chæto- cellules voisines; d'autre part, dans myces Pinophili Th., individu les Zodiomyces par exemple (fig. adulte (d'après Thaxter). tamment vers le bas, et semble do l’anthérozoïde qu’invariable- ment on découvre attaché à son extrémité; enfin après contact, le tri- chogyne se relève. Plusieurs exemplaires ont montré à M. Thaxter une conjonction nette des éléments mâles avec le trichogyne; mais en général il n’a pu observer la a des protoplasmas, les anthérozoïdes étant de trop petite tai La forme mr cellules ascogéniques est variable, mais leur nombre est assez constant (4 dans les Stigmatomyces, 8 dans les Haplomryces, 3 par avortement dans les Rhadinomyces, etc.). Enfin l’asque a une forme identique dans la plupart des genres. Résumé du développement du périthèce. — Le périthèce et l'organe sexuel femelle tirent leur origine d’une cellule unique, latérale (rare- ment terminale). Cette cellule se divise en deux : l’une, supérieure, donne le procarpe formé de la cellule carpogénique, de la cellule tricho- 484 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE phorique et du trichogyne (simple ou non); l’autre, inférieure, produit l'enveloppe du procarpe, périthèce, formé d’un pédicelle, d’une paroi externe, celle-ci différenciée en cellules pariétales en bas, et cellules de canal en haut. Toute la paroi interne se gélifie en général à la maturité, fait place aux asques, et ménage en outre un canal entre les cellules labiales de la série externe. (A suivre). L. MarrucHor. REVUE DES TRAVAUX.D'ANATOMIE VÉGÉTALE PARUS EN 1895 ET 1896 /Fin). IV. — GYMNOSPERMES Tueur (1) a réuni les observations relatives aux productions de poils qui se pere chez les pe plantes qui passent souvent à tort comme en étant dépourvues. Ces formations se rencontrent soit sur les feuilles rénes (otylétons épigés, feuilles primitives, feuilles définitives) sur les écailles et sur les feuilles florales, soit sur l’axe des bourgeons, soit sur les organes souterrains. L'auteur les classe d’après leur forme; c’est ainsi, pour ne citer que le cas des poils développés sur les cônes, qu’on rencontre des poils laineux (Abies), des papilles à parois épaisses (Thuja, Cupressus), des poils glanduleux (Pinus Cembra), des poils sphériques, etc. Dans les plantes aiuatiques et chez beaucoup de Monocotylédones pl rales des vaisseaux se trouvent dans un espace intercellulaire limité par des cellules de parenchyme; les coupes longitudinales montrent que cette résorption ne s'effectue pas dans toute la longueur d’un faisceau. La signification physiologique de ces lacunes ne peut être celle qu’on leur attribue chez les plantes aquatiques où elles peuvent servir de réservoirs d’air; l'auteur pense que les éléments spiralés ne peuvent s’étirer suflisamment lors de la division et de la croissance des éléments parenchymateux qui les entourent ; leur membrane subit une déchirure, d’où la ass de ces lacunes qui renferment les ornements lignifiés des vaisseau L'étude de nait comparée du strobile des Conifères a fourni à M. Rapaus (3) de nouveaux caractères permettant de caractériser les genres et de les classer en groupes naturels. Ces caractères confirment î (4) C. Fr. von Tubeuf: Die Haarbiidungen der CORErR. (Forstl.-naturw. Zeitschr., 1896, 51 p., 12 pl.). (2) S. Rywosch : Ueber das Vorkommen von Lacunen bei den Gymnosper- nés AS ter: d. Nat. Gesellsch. bei der Univ. Dorpat, X, p 515-517). (3) M. Radais : Contribution à l'étude de l'anatomie comparée du . des _ Conifères (Ann. Sc. Nat., 7° Série, XIX, 1895, p. 165-368, 15 PI.) _486 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la délimitation des genres établis précédemment chez les Abiétinées, les Taxodiées et les Araucariées, si on gn excepte le Keteleeria Fortune arr. compris par Bentham et Hooker dans le genre Abies et qui doi- constituer un genre distinct, comme l’avaient déjà proposé Carrière et . Van Tieghem Les divergences sont plus nombreuses en ce qui concerne la délimi- tation des tribus; citons en un seul exemple : le Cunninghamia doit être distrait des Araucariées (B. et H.) pour être réuni aux Taxodiées (B. et H.) auxquelles il se relie par les Arthrotaxis. En ce qui concerne les caractères anatomiques du strobile considérés en eux-mêmes, les principaux résultats sont les suivants 1° Chez les Abiétinées la distinction vasculaire de la bractée mère et de l’écaille séminifère est complète dès l’origine de ces appendices, ainsi que Pavait établi M. Van Tieghem. 2° Un tissu de transfusion accompagne chaque faisceau dans les appendices et le termine au sommet, 3° La graine est nourrie par un système vasculaire dont le dévelop- pement est très variable suivant les groupes; chez les Abiétinées et le Sciadopitys il est constitué par un faisceau très net ; il se réduit à quel- ques cellules spiralées chez les Taxodinées. 4° Dans les trois tribus (Abiétinées, Taxodinées, Sciadopityées) il _ existe des canaux sécréteurs ; dans la première ce sont de vrais canaux _ continus, dans la seconde . longues _… chez les Sciadopityées les deux modalités se présentent concurre nt. NESTLER (1) consacre un mémoire à l'étude 6 a feuilles des Cycadées. Les stomates font dans la règle complètement défaut sur la face supé-. rieure des pinnules ; une seule espèce de Bowenia fait exception ; il existe des stomates sur les deux faces du rachis, mais toujours plus nombreux à la face supérieure, ce qui correspond à une structure rente de ces deux faces L'auteur étudie à lintétieur du groupe les variations de l’hypoderme, du tissu palissadique qui n’est guère développé que chez les Crcas et les Encephalartos, la disposition des faisceaux conducteurs qui ne se terminent librement qu’à l'extrémité des pinnules et celle des cellules à oxalate de SR AW (2) a étudié le développement de l’ovule chez le Sequoia ie Chaque feuille carpellaire est constitué par une partie perpendiculaire à l'axe du cône à laquelle fait suite une partie très allongée, appliquée au contraire contre l’ axe ; c’est sur la face vent (1) ee aussi Schinz: Die pee der Flügel der Coniferensamen (Ber. d. Schweiz. bot. Gesellsch., 1895, p. 26.27 (2) S pe Ein Beitrag zur RSR der Cycadeenfiedern (Jahrb. f. W Bot., p. 341-369, PI. XI-XIV). (3) WalterR Shaw: Contribution to the life-history of Sequoia Sa Pr -Gazette, XXI, 1896, p. 332-340, PI. XXIV). REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 487 trale de la portion basilaire que se trouve une rangée d’ovules (de un à dix) plus nombreux sur les carpelles médians que sur les autres, dont le tégument est exactement appliqué contre le nucelle. C’est en janvier que les fleurs mâles abandonnent leur pollen et à cette époque les cônes femelles ont leurs feuilles carpellaires écartées et celles-ci s'appliquent à nouveau les unes contre les autres en février. L'auteur passe en revue les stades par lesquels passe l’ovule aux différentes époques ultérieures ; ; chalozogamie atténuée. Les caractères présentés par le développement de l’ovule dn Sequoia sont des caractères primitifs. L'appareil mâle des Gymnospermes a été étudié au point de vue de l’anatomie des feuilles staminales par M. Tmisour (1); cet auteur ramène les diverses formes de fleurs mâles des Gymnospermes à deux types, le type Cycadéen et le type Gnétacéen. hez les Cycadées l’écaille staminale porte des sacs polliniques à la face inférieure ; la portion végétative de l’étamine présente de grandes dimensions et possède une structure très complexe. En-dessous d’un épiderme se trouve une masse épaisse de tissu fondamental renfermant des éléments de soutien, fibres et sclérites, des cellules à tannin et à oxalate de calcium, et de nombreux canaux sécréteurs. Les sacs polli- niques ont une paroi constituée uniquement par une assise épidermique, ou bien par un épiderme renforcé d’une assise de fibres Joae e type d’étamine est réalisé chez toutes les Conifères, avec un réduction de plus en plus accentuée de la portion végétative de “léte- mine, représentée par l’écusson et le pédicelle, relativement à la por- tion fertile représentée par les sacs polliniques. En même temps que la portion végétative se réduit en volume, sa structure se simplifie et celle des sacs polliniques se complique. Les Gnétacées sont les Gymnospermes qui possèdent les fleurs mâles où la division du travail est la plus parfaite; mais le type de l’étamine semble, chez ces plantes, différent de celui des Cycadées et des Coni- fères ; c’est ainsi que l’étamine ne présente aucune trace d’écusson ; les sacs, dressés au sommet du pédicelle, s’ouvrent par une fente apicale ; chaque groupe de sacs reçoit un faisceau qui représente la terminaison du faisceau staminal, au lieu d’en être une ramification; de plus les cellules épidermiques du sac sont dépourvues de zones d’épaisissement et leurs parois sont era sinueuses, caractères que nous ne retrouvons pas chez les autres Gymnospermes. D’observations et d'expériences faites sur le Pinus densiflora KENI1RO (1) Thibout : Recherches sur Aa mâle des Gymnospermes (Thèse de la Fac. des Sc. de Lille, 1896, Imp. Danel) 488 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Fusu (1) conclut que tout rameau court peut être transformé en rameau long par suite de lésion intéressant la branche mère, et porter alors des organes reproducteurs ; il y a remplacement morphologique et physio- logique De plus, le sexe des fleurs de cette plante ne serait pas déterminé par leur position morphologique sur la tige; le sexe des fleurs reste indéterminé jusqu’à un certain stade de leur développement; enfin une fleur qui, dans d’autres conditions, se développe en fleur mâle, a une tendance à devenir femelle lorsqu'il se produit un afflux de matières nutritives à un certain moment de son évolution. Poe Fusu (2), s'appuyant en partie sur des cas de tératologie, end la question de la valeur morphologique des sos es le he biloba. Les conclusions de ce travail sont les suivantes Les côtes de la graine correspondent au bord de la TE me laire ; l’ovule est un organe de nature foliaire et le renflement cupulaire qui eo. à sa base représente le limbe réduit du carpelle; l’étamine est également de nature foliaire et l’appendice terminal qu’elle présente est ce qui reste du limbe staminal; les ovules et les sacs polliniques du Gingko sont des formations des bords des feuilles reproductrices, alors que les sacs polliniques des Conifères ont été considérés jusqu'iei comme des organes développés à la surface inférieure des feuilles sta- minales. C’est normalement l'axe floral dont le bourgeon terminal est avorté qui porte deux carpelles rudimentaires ; contrairement à l'opi- nion de Strasburger l’auteur considère avec Eichler et Celakovsky la fleur femelle non pas comme une inflorescence, mais comme une fleur unique. Fuji propose de regarder les Gingko comme formant une famille distincte dans le groupe des | venant prendre place entre les Cycadées et les Conifère La principale Sarediints de structure présentée par les tiges de Cycadées consiste dans l'existence d’un anneau de formations secon- daires en dehors de la zone normale ; ce caractère n’a été décrit que pour deux genres, les Cycas et ÆEncepha “nas cette particularité fait défaut dans d’autres genres, tels que les Zamia, Dioon et Stangeria ; le genre Macrozamia n'avait pas été étudié à ce point de vue; Wors- DELL (3) vient de montrer que la même structure se retrouve dans ce genre dont il étudie la structure de la tige, en la comparant à celle des autres genres de Cycadées. (1) Kenjiro Fujii : Physiological are on the nd of the Flowers . Of Pinus densiflora Sieb. et Zuce. (Bot. Magaz., 1895, I (2) Kenjiro Fujii: On the RE Fins héherto ae regarding the Morphology of the Flowers of Gingko biloba L. (Bot. Magaz., X, 1896, 41 p.)- | (3) W. G. Worsdell : The Anatomy of the Stem of Macrozamia Éomparel = with that of otther éd of Cycadeæ (Ann. of Bot. X, 1896, p. 601-620, PI. XXVII-XXVIIT D REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE 489 Les principaux caractères anatomiques de cette tige sont les sui- vants : il existe un système très développé de faisceaux médullaires, qui a une origine différente de celle des faisceaux primaires et ne se relie que secondairement avec lui; les zones anormales de tissu vascu- laire secondaire sont au nombre de deux ou trois; il apparaît du cambium tertiaire, par régions isolées dans le parenchyme secondaire, situé entre la zone normale d'épaississement et la première zone anor- male, ou bien entre les deux zones anormales,. Les études entreprises par IKENO sur le Cycas revoluta et qui devaient l’amener à la découverte des anthérozoïdes dans ce genre de Gymnospermes, à peu près au moment où Hirase les signalait de son côté chez le Gingko, débutent par des recherches relatives à la cellule de canal chez les Cycadées (1) ; alors que cette cellule existe chez toutes les Conifères, son existence était niée chez les Cycadées par Warming, Treub et Strasburger. Ikeno montre au contraire qu’il s’opère une division caryokinétiqne de la cellule primitive de l’archégone, amenant la formation de l’oosphère et de la cellule de canal ; celle-ci est très petite et présente rapidement des phénomènes de désorganisation nucléaire, ce qui explique qu’elle ait échappé aux savants qui s'étaient occupés antérieurement de la question. analyserons dans la prochaine revue l’ensembie des travaux découverte confirmée par Webber, puis étendue récemment par MM. NE ROE et Guignard aux re la plupart de ces travaux ayant paru postérieurement à 1 — CRYPTOGAMES VASCULAIRES Tous les auteurs qui se sont occupés de l i Fou- gères consacrent une méntios. particulière aux Üsmondacées qui offrent des caractères spéciaux dans la disposition de leur système vasculaire. P. Zenerri (4) reprend l'étude de ce système pour la tige et la feuille de POsmunda regalis ; il se rallie à l'opinion de Lachmann qui considé- rait le système vasculaire de l'Osmunda comme étant construit sur le (1) S. Ikeno : Note Hé sur la rh de La cellule de canal chez le Cycas revoluta (Bot. z. X, 1896, p. 61-63, V). (2) S. Hirase : On the Het of Gingko pis (The Bot. Magaz. Vol, X, n° 116, p. 325)4 (3) S.Ikeno: On the Spermatozoïid of Cycas revoluta (The Bot. Magaz. Vol. X, n° 117, p. 325) (4) P. Zenetti : Dus Leistungssystem im Stimm von Osmunda regalis L. und _ dessen Uebergang in den Blalistiel (Bot. Zeitung. LE, 1895, p. 53-78, PL Il). 490 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mème type que celui des autres Fougères et n'ayant aucun rapport avec celui des Dicotylédones. Pour lui les faisceaux libéro-ligneux sont colla- téraux, mais alors que les faisceaux ligneux sont séparés par des rayons médullaires les faisceaux libériens sont réunis pour former un anneau continu. Le système vasculaire de la feuille a une structure con- centrique et fait assez remarquable le protoxylème et le métaxylème n’ont pas le même parcours. Les feuilles sporangifères des Cryptogames vasculaires peuvent être semblables aux feuilles stériles, ou bien en différer soit seulement par différents organes destinés à protéger les sporanges, soit au point de vue de leur morphologie et de leur anatomie entières; H. GLück (1) passe en revue les rapports qui existent entre les feuilles stériles et les feuilles sporangifères chez les types où elles sont différentes. Dans une première partie de son mémoire l’auteur étudie en détail les disposi- tions qui assurent la protection des sporanges; lorsque ceux-ci sont superficiels on peut observer soit des poils (tels sont les poils en parasol de l’Hymenolepis spicata qui recouvrent absolument les sores) soit des cavités, soit des indusies; certains modes particuliers de protection existent chez les Ophioglossées, chez les Lycopodiacées où les feuilles sporifères se recouvrent à la façon des tuiles d’un toit, chez les Equi- sétacées, etc. C’est dans la seconde partie de ce travail qu'il est plus spécialement traité de la comparaison morphologique et anatomique des feuilles sté- riles et fertiles normales; l’auteur s’aide pour l’établir des formes de feuilles qui établissent une transition entre ces deux extrêmes; ce sont les « sterile Mittelformen » qui sont intermédiaires entre les feuilles végétatives et les feuilles sporangifères, et sont dépourvues de sporan- ges, les « fertile Mittelformen » qui offrent également des caractères des uns et des autres et portent des sporanges, les « Rückschlagbil- ais le prothalle peut fournir, soit dans sa forme extérieure, soit dans la Constitution anatomique de ses tissus. végétatifs ou de ses organes (4) Hugo Glück : Die Sporophyllmetamorphose (Flora, Vol. LXXX, 18%, P. 303-387, 1 P1.). î = (2}K Gocbel: Archegoniatenstudien. 8. (Flora, LXXXII, 1896, p. 67-75, 7hg). REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 491 reproducteurs des caractères très importants, plus importants même que ceux sur lesquels on s’appuie uniquement. C’est ainsi qu’en étu- diant le prothalle du Gymnogramme pumila, Fougère des forêts humi- des de la Guyane, l’auteur a reconnu que celui-ci était tout à fait sem- _blable aux prothalles de Vittaria; la feuille de ce Gymnogramme pumila possède d'autre part un caractère décrit par Luerssen comme très spécial aux Vüittaria, Monogramme et Anthophyum, à savoir la présence dans l’épiderme de ses feuilles des cellules scléreuses ; aussi Goebel propose de faire sortir la Fougère en question du genre Gymno- gramme et propose de l'appeler {ecistopteris pumila, nom sous lequel l'avait désignée Smith. Le prothalle de cet Hecistopteris est formé par une seule assise de cellules, est multiséqué et donne naissance à de nombreux bourgeons adventifs ; les archégones forment pre groupes sur le bord du prothalle, derrière la zone méristématiqu : Fe en en détail la formation ne bourgeons adventifs et ter- mine son article, en montrant que dans le genre Taenitis on range dote des espèces qui doivent être placées dans les Vittariées et d’autres qui doivent au contraire être exclues de ce groupe. Le mémoire que C. Hem (1) consacre à l’étude de prothalles de Fougères se divise en quatre parties très distinctes: dans un premier chapitre, il traite de l’apogamie chez le Doodia caudata ; dans le second des phénomènes de régénération ; le troisième a trait à l'influence de la lumière sur la formation des organes sexuels : le quatrième à l’impor- tance des phénomènes de la reproduction sexuée pour la Systématique. Spidium cristatum smumda regalis, Ceratopteris); chez ces plantes l’apogamie était CHARME et ns cause en restait inconnue. Stange décrivit en 1886 le même p d différentes espèces de Todea et chez le Doodya caudata ; il observa qu'il existait surtout dans les prothalles âgés et que les conditions extérieurs Re sur son apparition. C. Heim étudie Lee avec grands détails le phénomène lui-même chez le oodya caudata et indique hs quelles conditions il cultivait les pro- thalles “he cette Fougère. Ces derniers ne présentent d’abord que des organes sexuels normaux; dans beaucoup de cas la fécondation s’opère et il naît une plante ; mais si la fécondation ne s'opère pas les organes sexuels deviennent anormaux et il se forme sur le À eee des protu- bérances desquelles naissent des plantes apogam Si on lèse les prothalles de Fougères il apparait de nouvelles tar tions dans le cas où la lésion est opérée au voisinage du point végé- tatif ; si la lésion porte sur des régions plus âgées, il ne se cie que des prothalles adventifs. Si on sectionne un prothalle et qu’on rapproche (1) Carl Heim : Untersuchungen über Farnprothallien (Flora, LXXXII, P. 329-373, 6 fig.). 492 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE es deux moitiés de la section, il ne s'effectue pas de soudure; les cellules de la section brunissent, meurent et ne sont remplacées par aucune formation nouvelle. Presque chaque cellule du prothalle possède la propriété latente de produire une nouvelle plante, mais ce phéno- mène est sous la dépendance des conditions extérieures. Les prothalles régénérés et les prothalles adventifs sont absolument constitués comme ceux qui sont issus de la spore. L'auteur montre qu’une lumière faible empêche la reproduction sexuelle des Fougères de se produire. C’est dans une lumière dont l'intensité est d'environ le quart de la lumière solaire normale que le développement des prothalles de Fougères s’effectue le mieux. Les rayons ultra-violets n’ont aucune influence sur le développement des organes reproducteurs ; à une ombre assez accentuée il se produit de nombreux prothalles adventifs ; les rayons bleus et violets du spectre n’empêchent pas la croissance et la reproduction. Dans la lumière jaune les prothalles s’accroissent en longueur, sans presque s’élargir ; quelques rhizoïdes seuls reposent à terre; le développement des orga- nes sexuels ne peut s'effectuer. . Heim passe en revue dans un dernier chapitre le mode de forma- tion des organes reproducteurs sexués dans la série des Fougères. Les autres par la Structure spéciale de l’anthéridie, par sa forme filamen- euse, et par l’absence de cellule initiale, Chez les Osmundacées les archégones sont situés de chaque côté de la nervure médiane ; on n’observe pas de poils; les anthéridies ne sont pas pourvues d'un anneau de cellules. Les Cyathéacés ont des prothalles garnis de poils pluricellulaires ; l’anthéridie a sa cellule terminale divisée ; par ces caractères les Dicksoniées se rapprochent des Cyathéacées. Chez les Gleichéniacées, les prothalles possèdent une cellule initiale, ils sont cor- diformes et dépourvus de poils. Dans toutes les familles précédentes la cellule terminale de l’anthé- ridie se détache régulièrement; dans celles qui suivent elle se déchire. Les caractères des organes sexuels permettent d'établir quatre groupes dans les Polypodiacées, deux dans les Schizéacées. Les Aneimiacées, dans lesquelles il faut faire rentrer le genre Mohria ont des prothalles irrégulièrement cordiformes, pourvus de poils réniformes sur toute leur surface. Les Lygodiées s’écartent des précédentes par les caractères des prothalles. a es prothalles souterrains du Botrychium virginianum ont fait l'objet d’une étude de la part de C, JerFREY (1) qui en a trouvé à des stades très divers de développement ; ils sont d’une forme ovale, l'extré- mité rétrécie correspondant au point végétatif; les jeunes spécimens présentent sur leur face inférieure et sur les côtés des poils pluricellu- (4) Edw. Jeffrey: The Gametophyte of Botrychium Virginianum (Proc. of the Canad. Inst. 1896, p. 8-10). Ke mer de REVUE DES TRAVAUX D'ANATOMIE VÉGÉTALE 493 laires ; le milieu de la surface supérieure est occupé par une crête qui porte les anthéridies, les archégones étant situés sur les côtés de cette crête. La région inférieure du prothalle est constituée par un tissu jau- nâtre, très riche en gouttelettes huileuses, le tissu de la région supé- rieure étant blanc et dépourvu d'huile; le tissu oléifère a ses cellules occupées par un champignon endophyte, probablement un Pythium stérile, le même que be et Goebel ont signalé dans le prothalle de diverses Lycopodiac - Le développement es anthérozoïdes présente les mêmes caractères que chez les Marattiacées et les Equisétacées; leur forme correspond au type normal des Fougères. L’embryogénie des genres Angiopteris et Marattia a fait l’objet d’une étude très détaillée de la part de JonNKMaAN (1) qui suit le déve- loppement de l’œuf en la plante feuillée; l’œuf se divise par une pre- mière cloison perpendiculaire à l’axe de l’archégone (contrairement à ce qui se passe sur les autres Fougères leptosporangiées où cette cloi- son est parallèle à l’axe de l’archégone) en deux cellules; puis une nouvelle cloison perpendiculaire à la première correspond à la formation de quatre cellules. Les deux cellules inférieures correspondent à la racine et au pied, les deux supérieures au cotylédon et à la tige. Les deux premières feuilles ne possèdent pas de stipules, ils apparaissent sur la troisième feuille ; il apparaît au début, à la base de chaque feuille, une seule racine, alors que chez les plantes plus âgées ces racines sont beaucoup plus nombreuses. Des caractères tirés de l’anatomie, l’auteur conclut que les Marattia- cées ont plus de points de contact avec les Hépatiques, particulièremen avec les Anthocérotées, que les autres Ptéridophytes. Le prothalle mâle des Cryptogames vasculaires hétérosporées a ui dans ces dernières années, étudié par beaucoup d’autres, par Belajeff, mais il n’en a pas été de même du prothalle ere ; W. ARNOLDI (2) a voulu combler cette lacune en étudiant le développe- (1) H. F. Jonkinan: Embryogenie von Angiopteris und Marattia (Bot. Centralbl., LXYI, 1896, p. 49-52) (2) W. Arnoldi : Die Entwickelung des weiblichen Vorkeimes bei den hete- rosporen Rs (Bot. Zeitung., LIV, p. 159-168, 1. VI). Voir a R. té M CE auf der Blatifiäche von Phegopteris sparsi- ts (Ber. d. d. bot. Gesellsch., XIE, 1895, p. 21-32, PI. III). E. Heinricher : ce Frage über die Entwickelumgsgeschichte der Adven- tivknospen bei Farnen (Ber. d. d. bot. Gesellsch., XIII, 1895, p. 112-114), Ludwig Koch : Ueber Bau und Wachsthum der Wurzelspitze von Angiopteris _ evecta (Jahrb. f. w. Bot. XXVII, 1895, p. 369-403, PI. XV-XVI). C. T. Druery : Ferns, Aposporous and dE detre (Sc. Progress. V, 1895, p. 242-248 H. C. Schellenberg: Zur Entwickelungsgeschichte der Equiselenscheiden (Ber. d. deuts. bot. Gesellsch. XILI, 18%, p. 165-175, PI. XVI). Rev. gén. de Botanique. — XI. 33 49% REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ment du prothalle femelle des Lycopodiacées hétérosporés (Jsoetes et Selaginella). Les macrospores de l’Isoetes Malinverniana germent au bout d’une vingtaine de jours après leur sortie et présentent au repos un noyau très excentrique; l’auteur suit pas à pas les phénomènes de la division de cette spore dans laquelle se constitue d’un côté un tissu formé de nombreuses cellules et de l’autre une masse où les divisions sont peu nombreuses et souvent imparfaites, les cloisons cellulosiques ne se formant qu’incomplètement ; c’est dans la première région que se constituent les Archégones (de 1 à 3). L'auteur montre une fois de plus que les phénomènes de division de la macrospore sont tout à fait comparables à ceux qu'offre la formation de l’endosperme chez les Gymnospermes. M. MoLLiARD. TABLE DES ARTICLES ORIGINAUX Notes tératologiques sur Le Veronica Shoes varM.P.GRÉLOr (avec treize figures dans le texte) . . Influence des microbes du sol sur la végétation. BR M. EDMOND GAIN. Etude géo-botanique de la flore du haut baenin de la Sallanche et du Trient, par M. PauL Jaccarp (avec une carte, PI. 4). . Introduction IT. Etude comparative de la flore dans les trois salions III. Provenance des éléments floraux . IV. Conditions qui ont présidé à |” immigration post- glaciaire de la flore du haut bassin du Trient . V. Remarques biologiques . VI. Plantes ou stations nouvelles VII. Résumé et conclusions Li ts Influence de la lumière sur la formation des matières protéiques actives et sur l'énergie de la respiration des parties vertes des végétaux, par M. W. PALLADINE. ; Phylogénie des Ulmacées, par M. Cu. he (avec cinq figures dans le texte et deux planches, PI. 2 et 3) . Sur les anthérozoïdes et la double copulation sexuelle chez les végétaux. par M. L. GuiGNarp (avec une planche, PI. 4 : Sur la culture des tasciations de dspéces annaalies et bisannuelles, par M. HuGo DE VRIES . Mt Notice sur M. Charles Naudin, par M. Eo. Bonne. Observations morphologiques sur les feuilles des Cupres- sinées, par M. AuG. DaGuiLLon (avec neuf ue dans le texte et une planche, PI. 5). . . . . ; Araucarin imbricata . Wellingtonia gigantea. Sequoia sempervirens . Cryptomeria japonica . Taxodium distichum Genres Cupressus, Chamæcynaris. Biota, Thuja Sur la galle de l’Aular Papaveris Pers., par M. MARIN MOLLIARD (avec onze figures dans le texte) . D 'Maux Le professeur William Nylander, par M. . BoISTEL ‘ mt Pages 496 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Influence des changements de mpérature sur la Send des plantes, par M. W. PALLADIN Sur une anomalie de la vanille, par , H. JacoB DE Coategoi (avec six figures dans le texte) : La végétation de l’île de Lesbos (Mytilène), par M. Pauko Loos CanDarGy (avec une carte et trois planches, PI. 12 à 46) . I. Régions botaniques SRER . Région littorale Région des plaines Région de l’Olea europæa var. blegster et du Quer- cus coccifera. . û . Région du Pinus mar tour: ; Région du Quercus Ægilops . Région du Castanea vulgaris Affinités de la flore de l’île de Lies avec “ja flores des autres pays . Recherches sur l'influence des anesthésiques s sur la Féspirs- tion des plantes, par M. N. MoRKOwINE. . . . 289, co 19 += en ns] Sur la chute des feuilles de certaines monocotylédones, par M. Eos. FouizLoy (avec six figures dans le texte) . Sur la formation des matières protéiques pendant la germi- nation du blé à l’obscurité, par M. J. GozpBerG Action indirecte de la lumière sur la tige et les feuilles, pur M. E. C. Téonoresco (avec se sa dans le texte et une plance, PI: 47) . .: . ‘ HN I. Feuille . Re He Figu:::, II. Contenu des cellules. Sur le processus germinatif dans la gviine de Ximenia americana L. et sur la nature des écailles radiciformes propres à cette espèce, par M. Enouarp HECKEL (avec dix figures dans le texte) Revision des Orchidées de la Réunion, par. E. Jacon DE CorDEMoYy (avec six planches, PI, 6 à 11). à Recherches expérimentales sur une dermatomycoss ‘des poules et sur son parasite, par MM. L. Marrucuor et CH. DassoNviLe (avec deux planches, PI. 18 et 49}, Influence de l’acide carbonique sur la forme et la structure des plantes, par M. E. C. Téonoresco (avec dix-neuf figures dans le texte et une planche, PI. _ Pages TABLE DES REVUES _ DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS Revue des travaux d'anatomie végétale parus en 1895 et 1896, par M. Marin Mozrarp (avec figures dans le texte) (suite et fin). IL. III. IV. V. Revue des ne à : Lo Tissus . 29, 2° Appareils vébétatifs à La 3° Anatomie biologique. RE 79, 4° Anatomie se _. 5° Fleur 25, 152, 205, 238, 283, 330, Anatomie systématique : Gymnospermes " Cryptogames vasculaires travaux sur les Champignons publiés en 1894, 1895, 4896 et 1897, par M. L. Marrucaor (avec figures dans le texte) (suite). I: : . Saprolégniées. . . <« VI. VII. : Ni: Péronosporées. Monoblépharidées Oomycètes aberrants. Ascomycètes : Laboulbéniacées Pages TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS LE TOME ONZIÈME PLANCHE 1. Carte botanique du haut bassin de la Sallanche et du Trient. 2. Ulmus campestris, Morus cuspidata. rs 3, Ulmus campestris, Cecropia obtusa, Morus nigra. 4. Anthérozoïdes des Angiospermes. — 5. Araucaria imbricata, Cryptomeria japonica, Chamæ- s cyparis Lawsoniana. -— . 6. Angræcum neglectum, A. nutans, A. liliodorum, A. stipitatum. — 7. Mystacidium costatum, M. Hermanni, M. pingue, M longinode, M. pseudo- petiolatum. — 8. Mystacidium obversifolium, M. minutum, M. nanum. — 9. Angræcum penicillatum, A. expansum; A. viridiflorum, Lepervanchea tenuifolia, — 10. Angræcum exile, Bonniera corrugata, Angræcum corni- gerum, Mystacidium undulatum. es à ses appendiculata, Mystacidium spicatum, M. atum. IH 120 13. sr botanique de l’île de Lesbos. — 1%. Microlonchoides pinnatum, Odontarrhena lesbiaca. — 15. Plantago subverticillata , Erysimum horizontale, Anthe- mis lesbiaca, Kenoplevrum virosum "1:46: pacs Phlomos, Viola lesbiaca, Allium hirtova- ginum, — 17. RU album. — 18. Lophophytie de la Poule. — 19, Lophophyton gallinæ. — 20. Appareil pour cultiver des plantes avec ou sans acide carbonique. TABLE DES ARTICLES ET DES REVUES PAR NOMS D'AUTEURS . BoisreL (A.). Le professeur William Nylander . BORNET (Ed.). Notice sur M. Charles Naudin CaUDARGY (P.). La végétation de l’île de Lesbos (Mytilène) 268, | DaGuizcoN (Eug.). Observations morphologiques sur les feuilles des Cupressinées . FR Dassonvice (Ch.). (Voyez Matruchot). Fouizcoy (Edm.). Sur la chute des feuilles de sage Mono- cotylédones , Nr: Gain (Edm.). ‘Influence des microbes du sol sur la végétation, GoLpB8eRG {J.): Sur la formation des matières protéiques pen- dant la germination du blé à l’obscurité Ébor Pr Notes tératologiques sur la Veronica prostrata . Guicxaro (L.). Sur les anthérozoïdes et la double copulation ‘sexuelle chez les végétaux angiospermes, HECKEL es ). Sur le processus germinatif dans la graine de Ximenia americana L. et sur la nature des écailles radiciformes propres à cette espèce, HouLBErT (Ch.). Phylogénie des Ulmacées . Jaccanp (P.). Etude géo-botanique de la flore du haut bassin de la Sallanche et du Trient. . . . . Davicinn (à Te PA 3 1, DIX JacoB DE Corpemoy (E.). rch Jacog De CorneMoy (H.). Sur une anomalie de la Vanille. 168 500 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Marrucaor (L.). Revue des travaux sur les Champignons publiés en 1894, 1895, 1896 et 1897 (suite) 353, 398, ses et Dassonvice (Ch.). Recherches expérimen- talessur unedermato- mycose des poules et sur son parasite . MOLLIARD (M.). Sur la galle de l’Aulax Papaveris Pers. — Revue des travaux d'anatomie végétale parus en 1895 et 1896 (suite et fin) 29, 72, 120, 152, 205, 238, 281, 330, 436, MorkowiNE (M.). Recherches sur l'influence des anesthésiques sur la respiration des plantes . . 289, PaLLADINE (W.). Influence de la lumière sur la formation des matières protéiques actives et sur l’éner- gie de la respiration des hs vertes des végétaux . “à qe Influence des changements de température sur la respiration des plantes . Fire Téoporesco (E. C.). Action indirecte de la lumière sur la tige et les feuilles . . 369, — Influence de l’acide carbonique sur la forme et la structure des plantes Vries (Hugo de}. Sur la culture des fasciations des Ron annuelles et bisannuelles . . Pages 341 81 241 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DONT LES TRAVAUX ONT ÉTÉ ANALYSÉS DANS LES REVUES DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS Explication des signes : (a) Revue des travaux d’Anatomie végétale ; (c) Revue des travaux sur les Champignons. AS GE VAS ROUE NET pet: DO CAT Lis u ua ASE ere Ce Bi erm ci RD DORE à: » Bonnier (Gaston (a) . . 123, Bossebœut (a) Bôtticher (Willy) (a) . Boubier (4) . , Breda de Haan (van) (c) ire Briquet (John) (a) . 29, 445, PE PO SONO OUR ML Ve | CPE RE cr DRE TRS © SE SANT EE re Ho NE 1 VUE ANT et ne AS Re | C Cat (, , i 0 72 Chamberlain (Ch. J. : ® 153, 159 Chauveaud (G.) (a) Ps: PÉe … RS OR 30 DD. ue, 78 OU Re Le 239 RER)... 56 443 D « EMDAof LaŸ à. 1 40 78 de à 2 493 E rs es F. HE. 73 F Re (ignaz) (a): . . : . 126 + SR 443 sets et Gibelli (a) :.. : + 127 HRaDe (0, à: 122 AO CR nn à 442 ges here FL) MARS 445 an D)... 442 502 RE Die ET TEE CR AE EEE ARE AU DO (EN. Le us. Gibelli et Ferrero (a) . . . . DR Re 2 Glück (Hugo) (a) . . . . .. CO D. +. à “rreviligs (ah: 5 Grob 5 F Groo ROC NE SERA EEE RU LR EE EU) Hartwich @. US RS SLR PT A Pen A Hildebrand (a) nn Hochreutiner (4). : . . : , nn CR RP RS ES ee HEURE Elie de CLOSE AL ST PE SRE LOT. AN NC SRE AE TEST CM RE ele CRE RTS RDA SN ADN CUS UM ct, MES" ST MS, TEEN 276 AR RE NRce "SENrEeUA CE Ma See RME als à Jonkinan (a) . . “à SOUNON CN: LS LS Kenjiro Fuji ED it, Koch (Erwin) (1). - 99 492 463 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ETS ET CU ET SE Lopriore (a) Lutz (a) LIRE MR RE ER ST RON OR 1 Magnus o RSS ROIS UT Mango EE : Manchinint TOR CET DRE CE 5 4. DR Re in, D. ho ius, UE RE fn CU ART CN OPEL DRE Ge à LR AN PL MRC cé LR 2e Nænen (F. van) (4). . . . . Nestler (a) . ER Re te NL TE CR CN ER Re ONE CO OS CAR PU MRC MIE 2 Olbers (a) Pampaloni (a) Parmentier (a). . . . . Ch à arte RPC ET Gi AR er Se Radais (a) TABLE ALPHABÉTIQUE HRAGIROES (2). à 438 ann (a) 440 REIN (D 443 ARE (EN D ne 285 Rittershauüsen (2). . . . . . 334 AOL ÉD 44x Rothdauscher (2). . . . . . 335 NOIRE D 355, 358 Housse CV). 12/ HYNOBCR ER LS 485 S DACCArOO (4). + ss + +. 286 sadebeck (a). : 1... 493 UNE Éd nn à 00 76 DONNE RS SL à 154 DOWN CVV. M) (0)... : 486 Schellenberg (a) . . . . .-. 493 PRO IN 5 , 7 PUS CAD à ne ose 486 MHiCRUNR (D): . : 282 NO (Ah eu: 78 Schostakowitsch (a) 121 DCRFOUEr ÉC) 2. 359 Schuize (B,) (2): : 240 Schalse (CG (0... : =. 330 ra (Willy) (a) - - . - . - 29 -: 332 nes ER 334 DES NOMS D'AUTEURS T CHRONO (a) ns 47 Thaxter (c). . 359, 361, 364, 367, 471 ADO AR cn) 487 FFOUSROR Ur) 157 (Oh ne pr à 357 Tubeuf (Fr. von) (a) 485 U De 281 V Van Tieghem (a). . 78, 152, 159 né Ut SO eee 399 W Wales. et 355 Wagner (R.}(2).:.-.,. 444 Warburg (n). + 1. 334 COMRE (CEE. 0... 356 Westermaier (a) 157 NT DORE CR): . + | 281 Worsdell (a). . . 122, 447, 488 NVundericn (a): . . - . - : Z ZODOER (DT. 4. 447 LORIE RS se. 333 LR ee en 489 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerquin. Tome 11. Planche 18. Revue générale de Botanique. “ S ë ss É NN 7 = Re, D: [=] à © bn] 3 3 S _ Le = + Revue générale de Botanique. Tome 11. Planche 19 pr Auct. del. Imp. Le Bigot. Bertin sc. Lophophyton gallinæ : 4, dans la lésion; 5, culture de gélose ; 6, sur sérum de cheval ; 7, sur pomme de terre; 8, sur milieu Sabouraud mannité ; 9, sur gélose glycérinée ; 10, sur milieu Sabouraud maltosé ; 11, sur pomme de terre glycérinée. COR E. C. Teodoresco del. SENS ay Appareil pour cultiv des plantes avec ou sans acide carbonique. REVUE GÉNÉRALE pe. DE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE ed TOME ONZIÈME _ Livraison du 15 Janvier 1899 N° 1210 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 : 1899 LIVRAISON DU 15 JANVIER 1899 I — NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VÆERONICA PROSTRATA (avec figures dans le texte), par M. P: Grélot ee Et DS eee = : . . ; : < Fer LA IL. — INFLUENCE DES MICROBES DU SOL SUR LA VÉGÉ- TATION, par M. Edmond Gain . . . . . . 18. HE. — REVUE DES TRAVAUX D’ANATOMIE VÉGÉTALE parus en 1895 et 1896 (avec figures dans le texte), par M. Marin Molliard fsuite) . . . . . . 29 Cette livraison renferme quatorze gravures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions s d'abonnement, voir à ue cn troisième paye de la couverture. ne ee.