REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE } TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Janvier 1901 N° 145 à. PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4. RUE DU BOULOI, #4 L 1901 LIVRAISON DU 15 JANVIER 1901 1. — RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ORIGINE DES ESPÈCES (avec figures dans le texte), par M. MURS ne NP T0, | ‘ IL — INFLUENCE DE LA NUTRITION PAR DIVERSES SUBSTANCES ORGANIQUES SUR LA RESPIRA- TION DES LÉ nd par M. W. Palladine. . Ii, — SUR QUELQUES COLTÉES EN ALGÉRIE avis 1 figures dans le texte), par M. C. Houard. . . . Mere vie ie Pages LOOCÉCIDIES : NOUVELLES es IV.— REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉ. MATIQUE, publiés pendant les années 1894-1899, par ME. Drake del Castillo ee Cette livraison renferme trente-six gravures dans le texte. Pour Je mode RU publication at les ne Er, Mas. SARA] la | roiième page de la couverture. ee RUES ï REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE Lille — Imp. Le Bicor Frères, 25, rue Nicolas-Leblanc REVUE GÉNÉRALE EE tee DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME TREIZIÈME PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 - 1901 RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ORIGINE DES ESPÈCES aus ducs par M. HUGO DE VRIES Jordan et ses disciples ont étudié la question de l’immutabilité des espèces végétales. Ils ont reconnu que la plupart des espèces linnéenpes ne sont pas des types purs, mais des assemblages plus ou moins grands de formes. Ces formes, distinctes entre elles par de nombreux caractères, quoique inférieures aux espèces de Linné, se montraient dans la culture héréditaires et constantes. Rarement elles se mélangeaient par des croisements, ordinairement elles res- taient pures de semis, quoique cultivées côte à côte. On les voyait varier, mais pas dans le sens de la production de nouvelles formes; c’étaient seulement les différences, qu'on connaît maintenant sous le nom de variations individuelles, En excluant la sélection, ces différences retournaient toujours au type primitif. Jordan a fait des milliers de semis : jamais il n’observait une mutation, ou changement d’une espèce dans une autre. Il en con- clut, non seulement que les espèces cultivées par lui étaient im- muables, mais encore que toutes les + “ai végétales seraient telles toujours et partout. La théorie de la descendance commune de tous les organismes a renversé cette dernière conclusion. Mais elle n’a pas pu renverser les faits bien démontrés sur lesquels celle-ci était basée. C’est en vain qu'elle à tâché de nier l’immutabilité des espèces, et de la remplacer par l'hypothèse de changements si lents, qu’ils échappe- raient à notre observation. L’immutabilité des espèces est un fait d'observation quotidiénue; les changements supposés ne sauraient être démontrés. _. Mais à mon opinion la théorie darwinienne n’a pas besoin de _cette hypothèse. Elle s'associe beaucoup jmieux aux faits, si elle 6 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE reconnaît simplement la justesse de la thèse de l’immutabilité. Seu- lement,dans ce cas, elle a évidemment besoin d’une autre hypothèse. Car si les espèces ou la plupart d’entre elles sont immuables de nos jours et si pourtant elles ont pris leur origine dans d’autres espèces disparues maintenant, ou peut-être même encore en existence, il est clair que l’immutabilité ne peut pas durer toujours. Elle doit faire place, de temps en temps, à un état de mutabilité : ou, en d’autres mots, les périodes d’immutabilité doivent alterner avec des périodes de mutations. | Il est bien possible, peut-être même probable, que les périodes muables seront ou plutôt ont été courtes en comparaison des autres. Car c’est l’explication la plus simple du fait, qu’au moins la grande majorité des plantes se trouvent de nos temps dans une période immuable. D’un autre côté on peut se figurer que les périodes de mutation ne soient produites que par des cir- constances rares et exceptionnelles, par des changements de climat, par des migrations, ou par l’introduction ou la disparition d'espèces plus fortes dans le combat pour l’existence, etc. L'hypothèse des mutations périodiques a, à mon avis, un très grand avantage sur l'hypothèse des changements lents. La dernière rend presque nulle la chance de jamais observer directement l’ori- gine d’une espèce, elle décourage les physiologistes qui aimeraient tenter de résoudre ce problème à la fois si intéressant et si difficile. L'hypothèse des mutations périodiques encouragerait au contraire les recherches de ce genre. Car il n’y a aucune raison pour penser que toutes les dat - doivent se trouver en même temps, dans une même période. Étant donné le fait établi par Jordan que la majorité des espèces sauvages de l’Europe sont à présent immuables, il reste toujours possible qu’il y en ait quelques-unes qui se trouvent justement dans une période de mutations. Pourquoi pas? On ne croit plus aux change- . ments brusques, comme causes de la succession des périodes géologiques et paléontologiques, et la conviction d’une évolution lente des organismes est évidemment peu favorable à l’idée de périodes muables générales pour tous les êtres vivant en même temps. Et en reconnaissant la SE de différentes périodes pour les différentes espèces, on est conduit à supposer que, à côté des RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ORIGINE DES ESPÈCES 7. espèces étudiées par Jordan et ses disciples, il doit y en avoir d’autres sur lesquelles on pourrait très bien observer les phéno- mènes de mutabilité. Reste seulement à les chercher. Dans ce but, considérons ce qu'on est en droit d'attendre d’une telle espèce. En premier lieu, pour en produire d’autres, il n’y a aucune raison pour qu’elle disparaisse elle-même. D’après la théorie darwinienne une espèce se change en une autre. Mais d’après la théorie des mutations une espèce prend sa naissance dans une autre, c’est-à-dire dans une partie de ses individus, voire même dans une partie des graines d’un même individu. Il est, en effet, infiniment plus probable que la partie changeante des graines sera très petite, en comparaison de l’autre. D'un autre côté, la mutabilité n’étant pas due au hasard, mais à des causes bien définies, quoiqu’à présent encore tout à fait incon- nues, il n’y a aucune raison pour supposer qu’une mutation, une fois survenue, ne pourrait pas se répéter. Au contraire, il est beaucoup plus probable qu’elle se répétera. Car une nouvelle espèce, issue une fois d’une autre, et dans un seul individu, aurait évidemment une chance beaucoup trop petite pour se maintenir. Elle périrait dès le commencement. Il faut beaucoup d'individus, et probablement une production répétée, pour assurer non pas l'apparition passagère d’une autre forme, mais l’origine véritable d'une nouvelle espèce. Voilà évidemment une déduction très essentielle. Une espèce, : qui en produit d’autres, doit probablement les produire en quantité et pendant une série d'années. Et cela augmente notre chance de rencontrer de telles espèces. Quelles sont les formes auxquelles une espèce muable pourrait donner l’origine ? Les diflérences ne sauraient être aussi grandes que celles qui existent par exemple entre un lion et un tigre. Il en faut de beaucoup plus petites. On devra se contenter même des plus petites différences qui existent entre des espèces affines. Je cite quelques exempies comme les Cochlearia anglica et danica, les Lepigonum medium et salinum, les Chrysanthemum inodorum et maritimum, les Carer flava et Œderi. Ce sont des différences spéci- fiques très subtiles, et que beaucoup de personnes préfèrent négliger dans les excursions botaniques. On en trouve d’autr + 8 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE exemples bien connus dans les genres Rosa, Rubus, Salix, Hieracium et autres. Ce sont des différences comme celles que les systémati- ciens les plus célèbres aiment à ignorer, quand ils réunissent tout un groupe d’espèces de Linné ou d’autres prédécesseurs dans une même espèce nouvelle. Ce sont enfin les différences spécifiques des diverses sous-espèces de Draba verna, de Viola tricolor, d’Helianthe- mum vulgare et de tant d’autres, établies par les expériences de l’école jordanienne, mais négligées ou ignorées dans la plupart des flores ou des ouvrages descriptifs généraux. Les espèces qu'il est très facile de distinguer dans les herbiers ou dans les excursions se distinguent ordinairement par tout up groupe de caractères. Mais il n’y a aucune raison pour supposer que tous les éléments d’un tel groupe auraient pris naissance à la fois. Au contraire, ce serait une supposition très invraisemblable, vu l’extrème rareté du phénomène. Ce qu’il faut chercher, c’est donc une espèce qui en produit une ou plusieurs autres, en un certain nombre d'individus et durant une série de générations plus ou moins longue, et cela sans perdre sa propre existence. Les nouvelles espèces seront nettement distin- guées d'elles, dès le commencement, mais dans le degré des espèces affines. En outre, elles seront probablement constantes dès leur origine. Ces conclusions m’ont conduit à une méthode expérimentale pour chercher une espèce muable. Car il s’en suit évidemment qu'il faut recueillir des graines sur des plantes à l’état sauvage, et qu’il faut les semer, et cela, autant que possible, sur une échelle plus grande que Jordan. Il vaut mieux faire d’amples semis d’un certain nombre d’espèces que de semer un nombre d’espèces aussi grand que possible. Dans ce but, j'ai semé dans le champ d’expériences du Jardin Botanique d'Amsterdam, toute une série de plantes indigènes de notre contrée. J’ai semé les Verbascum thapsiforme, Thrincia hirta, Crepis biennis, Centuurea nigra, Capsella Bursa-pastoris, Bidens cernua, Aster Tripo'ium, Cynoglossum officinale, Sisymbrium Alliaria, Daucus Carota et beaucoup d’autres. J'ai pris mes graines de préférence sur des individus montrant quelque déviation, comme des fascies, des ascidies, des symphyses, des ramifications d’épis, des feuilles fendues, etc., en pensant que de telles plantes présente- ES SUR L'ORIGINE DES ESPÈCES 9 RECHERCHES EXPÉ raient peut-être une plus senie chance de trouver ce que je cherchais. Parmi toutes les plantes étudiées, il fallait évidemment être content, si une seule répondrait à mon espoir, la chance étant assurément très petite. Néanmoins, j'ai trouvé ce que je cherchais et bientôt j'ai délaissé les autres Cultures, n’en retenant que les races monstrueuses hérédi - taires que j'avais trou- vées parmi elles. L'espèce en ques- tion est l’Onagre de La- marck (Œnothera La- marckiana). Elle est sans doute d’origine américaine, comme ses congénères les Œ. bien- nis, Muricata et Suaveo- lens, introduits depuis un temps plus ou moins long en Europe. Elle à été décrite au commen- cement du sièele par Lamarck sous le nom d’'Œ. grandiflora, mais depuis elle a reçu de Seringe le nom qu’elle porte aujourd'hui. Elle se rencontre dans les Pays-Bas à plusieurs endroits à l'état sub- spontané, échappée des jardins et des cultures. En 1886 j'avais pris des graines et quelques rosettes que je a transportai dans le jardin botanique d ‘Amsterdam. Les graines (# Fig. 1.— Œn DÉNeS épées. Rameau fleuri. Espèce ressemblant beaucoup à l’'Œ. Lamarc- kiana (Figure empruntée à de Vries : Die Mu- tations-theorie). 410. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE m'ont donné du coup ce quej’espérais. Parmi les plantes normales qui en provenaient en 1887, il y avait trois exemplaires d’un type inconnu jusque-là. Encouragé par ce premier résultat, j'ai fait une grande récolte de graines sur les tiges issues des rosettes, et j'en ai recueilli d’autres sur les plantes sauvages. J'étais donc à même de répéter mes semis l’année suivante (1888) sur une échelle beaucoup plus grande. Ces semis me donnèrent ensemble entre 15 et 20 milliers de jeunes plantes. Parmi elles la nouvelle espèce de l’année précédente s’est répétée, et une autre forme s’est montrée. C’étaient des nains, tout petits, fleurissant déjà à une grandeur de 10-20 em., au lieu de 1 mètre comme l’espèce-mère. Ces nains m’ont donné de leurs graines une race que j’ai cultivée jusqu’en 1894. J'ai divisé alors mes cultures en trois parties, que j'appelle des familles en adoptant la terminologie des cultivateurs de graines de betteraves. Je me bornerai dans cet article à la famille issue des roseltes mentionnées, laissant de côté celles qui se sont développées des deux échantillons de graines de 1886 et de 1887. Je remarque seulement, que dans le cours des années ces deux autres familles n'ont fait, en principe, que répéter les résultats donnés — la première. Je donne l’histoire de cette famille sous la forme d’un arbre généalogique. Elle à produit chaque année un nombre prédominant d'individus ressemblant à leurs aïeux ; parmi eux je choisissais mes porte-graines, que je laissais féconder par les insectes dans un lieu bien isolé (1886-1891), ou que plus tard, je fécondais artificiellement par leur propre pollen, en entourant leurs fleurs de sacs de parchemin. A côté des milliers d'individus normaux, mes cultures ont pro- duit chaque année un nombre plus ou moins grand d’autres types répétant chaque fois les productions des années précédentes. On appelle ces nouvelles productions des mutantes,comme on appelle des variantes les individus différant du type moyen sous le rapport de la variabilité individuelle. Les mutantes sont les produits directs des mutations, elles proviennent d’une autre espèce et n’ont eu, parmi leurs aïeux, autant qu’on connaît leur histoire, aucun qui - ait eu la même forme. = Notre arbre généalogique ne donne, à côté de la colonne cen- trale des individus normaux, que ces mutantes. Beaucoup d’entre RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ORIGINE DES ESPÈCES 11 elles ont donné des graines et une progéniture plus ou moins abon- dante, mais ces faits ne sont pas mentionnés dans notre tableau. Ces mutantes sont à peu près au nombre de 800, distribuées sur huit générations successives,et sur un nombre total d'environ 50,000 individus. On peut donc évaluer leur fréquence à 1.5 °/.. C'est-à-dire que dans une période de mutatious, celles-ci ne sont point du tout si rares qu'on pourrait le croire, d’a- près la rareté extrème de ces chan- gements dans toute la nature. Les mutantes en question appar- tiennent toutes à un groupe très limité de formes nouvelles. Je n’en : ai vu apparaître dans mes cultures qu'environ une douzaine. Et parmi elles, seulement sept sont d’une importance assez grande, pour les énumérer dans le tableau qui suit. Les autres ont été, ou trop rares ou trop faibles, ou bien tout à fait stériles, de sorte qu'elles se sont soustraites à une étude aussi approfondie, que j'ai cru nécessaire de la faire pour les sept espèces principales. Ces sept espèces sont : l’Œ. gigas, à grandes fleurs en panicule dense ; l'Œ. albida, à feuilles très étroites, blanchâtres, à fleurs d’un jaune pâle et à fruits courts ; |. oblonga, à feuilles oblongues, pétio- lées, à tige courte se terminant en un épi dense avec des fleurs moins grandes que dans l’espèce mère, et des fruits petits ; l’'Œ. rubrinervis, à tige fragile par le développement imparfait des fibres libériennes : Fig. 2. — Œnothera scintillans. it Die Mutations-theorie). l'Œ. lata, rendue femelle par : L ABET REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'avortement complet du pollen (accompagné d’un développement anormal de la couche cellulaire interne de la paroi des anthères), et très facile à reconnaître par l’ampleur de tous ses organes (1) ; PŒ. scintitlans, à feuilles étroites d'un vert foncé, et comme luisan- tes, à fleurs et à fruits petits ; et l'@. nanella, forme naine d’une hauteur de quelques décimètres seulement, L'Œ. gigas ne s'est présentée qu’une: seule fois; les autres espèces se sont produites plus ou moins régulièrement dans chaque génération, et souvent en nombre assez grand. L'Œ. Lamarckiana a été cultivée, dans les trois premières géné- rations, de 1886 à 1891, comme bisannuelle. Les porte-graines, au nombre de six à dix pour chaque génération, ont fleuri chaque fois sur un carré bien isolé. Les cinq générations suivantes ont été annuelles (1895-1899) ; les porte-graines ont fleuri dans des sacs de parchemin et ont été fertilisés artificiellement. L'aperçu suivant, disposé en forme d’arbre généalogique, donne le nombre des individus transformés, issus directement des porte: graines normaux (2) : Œ,. rubri- scin- Génération. gigas. albida. oblonga. nervis. Lam. nanella. lata. tillans. 8e 1899... 5 1 1700 ZA 1 7e 1898 ..... 9 3000 11 6e 4897... 11 29 3 1800 9 Sisa Be 1896... 2 19 20 8000 49 He 6 £e 4895 .. … É © 0 RS 000 D 7 1 3e 1890-1894 . 1 10000 3 ra es 2e 1888-1889 . 15000 5 1e 1886- 1887 9 Parmi ces plantes l’'Œnothera gigas mérite d'être traité plus amplement. Non seulement cette forme est la plus rare de tout le tableau, ne s’étant montrée qu’une seule fois dans cette expérience, mais aussi elle est beaucoup plus forte et plus robuste que l'espèce mère et paraît être aussi propre à la vie dans la nature et à la lutte (1) CE J. Pohl : Ueber A der Œnothera Lamarckiana (Oesterr. pass: Zeitschrift, 1895, N - (2) Comptes-rendus de l’Ac. ë Sc. Paris, t. CXXI, 1+ oct. 1900. RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ORIGINE DES ESPÈCES 13 pour l'existence que celle-ci. Peut-être même est-elle mieux appro priée aux exigences du monde ambiant que la forme originaire. Les autres nouvelles espèces sont pour la plupart faibles, et ont besoin de beaucoup de soins pour fleurir et mürir leurs graines. Seul, l'Œ. rubrinervis fleurit aussi richement que l'Œ. Lamuarckiana, : et ne le cède en rien à celui-ci quant à la fé- condité et la production de graines. Mais elle est trop fragile, surtout dans:les individus an- nuels et faibles. La description de V'Œ. gigas, qui va sui- vre, donnera la preuve de ces ‘qualités supé- rieures. Les caractères dis- tinctifs principaux sont les suivants (1) : Les feuilles radica- les sont beaucoup plus larges, le pétiole est long, la base du limbe n’est pas longuement altténuée, mais nette- ment tranchée. C’est surtout le cas dans les feuilles des rosettes encore jeunes, et par ce moyen il est toujours très facile de distin- guer les deux types, dès Fig. 3 — Œnothera oblonga. Rameau fleuri (Figure empruntée à de Vries : Die Mutations theorie. les premières semaines du développement. Dans les feuilles radi- (1) Comptes rendus, T. CXXI, p. 124, 9 juillet 1900. 14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cales ultérieures, la différence devient un peu moins grande; elle reste toujours assez nette cependant pour permettre de distinguer les plantes du premier coup d’æil. Les tiges sont plus grosses et plus fortes, environ de la même hauteur que celles de l’'Œ. Lamarckiana. Leurs entrenœuds sont plus courts et plus nombreux, leurs feuilles plus larges et ordinai- rement recourbées, couvrant la tige d'un revêtement plus ou moins serré et donnant à la plante un aspect tout particulier. Les inflores- cences sont très robustes, à bractées bien développées et à fleurs très grandes et plus nombreuses, dont l’ensemble forme une cou- ronne plus large et plus compacte que sur l'espèce mère. Les fruits sont courts et épais, d’une forme conique ; lesgraines très grandes. Il résulte de cette description abrégée que notre plante est facile à reconnaître à chaque âge, et ne saurait échapper à l'observation si elle se montrait dans des cultures ou à l’état spontané. Pourtant, elle ne s’est montrée qu’une seule fois, représentée par un seul individu. C'était dans ma culture de 1895-1896, qui comprenait plusieurs milliers d'exemplaires, et dont un peu plus de mille ont fleuri dans la première année. Les Onagres sont, comme on le sait, en partie annuelles et en partie bisannuelles. Au moment de la floraison, en août 1895, je choisis, parmi les individus qui étaient restés à l’état de rosettes, une trentaine des plus forts et des plus beaux. La culture à ce moment était trop drue ; les feuilles, pour cette raison, trop allongées, de sorte qu’il n'était pas encore possible de juger exactement ces plantes. Je les plantai à part ; elles produisirent des tiges l’année suivante (1896). Lors de leur floraison, une seule plante se distinguait des autres par son port plus robuste, ses feuilles plus denses, ses fleurs beau- coup plus grandes et ses fruits moins longs. C'était la plante mère de la nouvelle espèce, Œnothera gigas. Dès que ces caractères m’in- diquèrent la possibilité d’une nouvelle forme, je coupai les fleurs et les jeunes fruits et enveloppai tous les boutons floraux dans un sac de parchemin transparent, pour les fertiliser ensuite avec leur propre pollen. De la sorte, j'eus une récolte de graines pures. Ces graines me donnèrent en 1897 un semis d’environ 450 pieds, lesquels, sans aucune exception, avaient les caractères décrits plus haut pour l'Œnothera gigas. Mais comme je n’avais pas reconnu la plante mère avant la floraison, j'ai dû attendre les fleurs de la nou- RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ORIGINE DES ESPÈCES 15 velle génération pour être bien sûr de leur identité. Dans ce but, j'ai cultivé une centaine de ces plantes ; la plupart ont produit des tiges et des fleurs qui toutes répétaient les caractères de la plante mère. / B b D C Fig. 4 à 10. — Œnothera lata. Sommet d’une inflorescence ; 4, b, €, boutons floraux. — 4, B, C, Boutons d'Œnothera Lamarckiana à des âges correspon- dants (Figure empruntée à de Vries : Die Mutations-theorie). La nouvelle espèce était donc constante dès la première généra- tion, sans trace d'atavisme. Elle est restée telle dans les trois générations suivantes, en 1898, 1899 et 1900. 46 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE J'ai fait plusieurs fois des semis avec des graines pures (obtenues par l’autofécondation artificielle) des autres nouvelles formes. Les Œ. rubrinervis et Œ. nanella donnent une récolte aussi facile que VŒ. Lamarchkiana, et ont été tout à fait constants; j'en ai cultivé plusieurs générations. L’Ænothera albida et Y’Œ. oblonga ne grainent que difficilement, surtout sur les individus annuels, ce qui ne m'a pas empêché de m’assurer de leur fixité absolue dans les semis. L’Œ. lata est femelle ; fécondée par le pollen de l’'Œ. Lamarckiana, elle donne en partie des individus de lata et en majeure partie des enfants semblables au père. Enfin l’Œ. scintillans est une forme inconstante quoique suffi- samment fertile. De ses graines on n’a ordinairement qu’un tiers ou plus rarement deux tiers des individus qui reproduisent la forme mère; les autres tiers donnent l’Œ. Lamarckiana et l’'Œ. oblonga. Dans les générations suivantes cette disjonction se répète dans la forme typique, tandis que les individus retournés à la forme originaire se reproduisent purs de semis. Les annotations, faites annuellement sur ces cultures et sur les semis des graines des individus transformés, m’ont conduit aux conclusions suivantes : 1° Les espèces nouvelles se montrent subitement, sans intermé- diaire ni préliminaire ; l'individu transformé offre tous les carac- tères du nouveau type, quoiqu'il soit issu de parents et de grands- parents tout à fait normaux. 2 Les graines des individus transformés donnent, ordinaire- ment, toutes le nouveau type, sans retour aux caractères de l’Œ. Lamarckiana. Elles restent fixes dès leur première apparition. Je puis donc les considérer comme des espèces nouvelles. Toutelois l'Œ. scintillans {orme une exception à cette règle ; certains individus pe se répètent que dans un tiers, d’autres dans deux tiers ou un peu plus de leur progéniture. L’Œ’. lata est purement femelle et ne se produit que par le croisement avec l’espèce mère ou avec d’autres formes ; son degré de fixité ne saurait donc être déterminé. 3 Les formes nouvelles se distinguent presque dans tous leurs caractères de l’espèce mère, et correspondent par là aux petites __ espèces sauvages et non aux variétés des plantes cultivées. Seule V'Œ. nanella peut être regardée comme une variété naine. _ RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ORIGINE DES ESPÈCES 17 4° Les espèces nouvelles se montrent ordinairement dans un nombre assez grand d'individus, soit dans une même génération, soit dans une série de générations. On peut évaluer leur nombre à environ 4 à 3 pour 100. Cette observation me paraît confirmer les idées émises par M. W.-B. Scott sur la mutation, déduites par lui de la continuité des séries paléontologiques (1). Jo Les caractères des espèces nouvelles ne présentent aucune relation évidente avec ceux des variations ordinaires de l’espèce mère, La mutabilité semble être indépendante de la variabilité. Les nouveaux caractères apparaissent sans direction aucune, comme le veut le grand principe darwinien de l’évolution. Ils comprennent tous les organes et les font changer dans tous les sens ; ils sont tantôt nuisibles, tantôt indifférents, tantôt probable- ment avantageux pour leurs porteurs. La plupart des formes décrites sont plus faibles ou plus fragiles que l’'Œ. Lamarckiana ; seule l’Œ. gigas paraît être, en tous points, plus robuste. Beaucoup de formes sont stériles ; elles n’ont pas été mentionnées dans notre tableau. Les formes nouvelles que j’ai vu naître dans mon jardin d’expé- riences et les cultures généalogiques que j'ai entreprises dans ce but, ont été décrites plus amplement, avec les considérations théoriques qui en justifient l’interprétation, dans le premier volume d’un livre intitulé Die Mutations-theorie, dont le premier fascicule vient de paraître (2). (1) W. B. Scott : On variations and mutations (Americ. Journal of science, 3 série. Vol. 48, n° 287, p. 355, Nov. 1894.) (2) Die Mutations-theorie. Versüche ünd Beobachtungen uber die Enstehüng von Arten im Pflanzenreich. Band I. Die Enstehüng der Arten dürch Mutation. Leipzig. Les figures qui accompagnent cette note sont empruntées au premier fascicule de cet ouvrage. Rev. gén. de Botanique, — XIIL. : is INFLUENCE DE LA NUTRITION PAR DIVERSES SUBSTANCES ORGANIQUES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. W. PALLADINE 1. — INTRODUCTION La respiration n’est autre chose qu’une combustion. La respiration, comme toute combustion, demande des matières combustibles. La justesse de cette opinion a été prouvée par M. Borodine (1). Il a trouvé dans une série d’expériences que l’énergie de la respiration s’affaiblit graduellement dans l’obscurité. Un éclairage passager de la branche en expérience augmente de nouveau la respiration. La cause de ces phénomènes repose sur ce que, dans l'obscurité, les hydrates de carbone, qui donnent la matière pour la respiration, décroissent graduellement, tandis qu’à la lumière leur quantité augmente de nouveau. Sont-ce les hydrates de carbone qui se consument immédiate- ment, ou bien ne donnent-ils que la matière pour la régénération des matières protéiques? Cette question n’est pas encore décidée jusqu’à présent. Une chose seulement est certaine, c’est que les matières protéiques, par elles-mêmes, en l’absence d'hydrates de carbone, ne suffisent pas pour la respiration normale. D’après mes recherches (2) les feuilles étiolées des fèves, très riches en matières protéiques, respirent très faiblement, comme si elles manquaient d'aliments, tandis qu'après la culture sur la solution de saccharose daus l'obscurité, l'énergie de la respiration augmente sensiblement. Après que les expériences indiquées ont prouvé que l'introduction (4) Borodine: Unt über PA thmung (Mémoires de l'Académie | de Saint-Pétersbourg. Sér. VI, L* XXVHI, 1881). (2) Palladine: Revue générale de Botanique, 1893, p. 449. INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 19 de saccharose augmente l’énergie de la respiration des feuilles, il serait intéressant d’expliquer si les différents hydrates de carbone, ainsi que les autres substances organiques, agissent de la même manière. On trouve déjà dans la littérature certaines indications se rapportant à cette question ; ainsi M. Diakonow (1), M. Gerber (2), aussi bien que M. Puriewitsch (3), ont prouvé que le rapport ne pendant la respiration des moisissures change sous la dépendance du milieu nitritif. En outre M. Fleroff (4), dont le travail se faisait . simultanément avec le mien dans mon laboratoire, a démontré que le Mucor Mucido dégageait sur différents hydrates de carbone des quantités différentes d’acide carbonique. Quant aux plantes supé- rieures, des expériences n’ont pas été faites là-dessus. Ce sont les feuilles étiolées des fèves (Vicia Faba) qui présentent presque l'unique matière propre à ces sortes d'expériences. Tout en étant riches en matières protéiques, elles sont privées d'hydrates de car- bone presque complètement. Les expériences ont été faites de la manière suivante : les feuilles étiolées coupées (dans certaines expériences on se servait des extrémités des tiges avec les feuilles étiolées) ont été divisées en deux portions au plus. Une portion de ces feuilles a été placée dans des cristallisoirs plats dans une solu- tion de saccharose pendant quelques jours. La quantité d’acide carbonique dégagée par cette portion servait d'unité de mesure. Un autre lot de feuilles a été placé dans les mêmes conditions dans la substance étudiée de même concentration pendant le même nombre de jours. La quantité d’acide carbonique dégagée par cette seconde portion a été comparée à la quantité d'acide carboaïque dégagée par la première. Afin de déterminer la quantité d’acide carbonique dégagé par les feuilles étiolées, je me suis servi des tubes de Pettenkofer. Tout l’appareil a été monté d’après la description qu’en donne M. Pfefler (5). Au lieu d'aspirateur, je me suis servi de la trompe à eau de Gessler. . (t) Diakonow : Bericht d. deutschenbot. ges., 1886. (2) Gerber : Annales des sciences naturelles, 1898. (3) Puriewitsch : Bericht d. deutschenbotan. steps 1898. (4) Flerofi : Botanisches Centralblatt, LXXIX, 1899. (6) Pfeffer: saine hs aus is botanischen Institut zu Tébingen 1 Band, | 1885, p. 637. eo a 20 REVUE GÉNÉRALE DE. BOTANIQUE La quantité de matières protéiques non digestibles a été dosée par le procédé de M. Stutzer (1). La quantité d’azote a été dosée par la méthode de M. Kjeldohl. Je donne maintenant la description détaillée des expériences. IL. — EXPOSÉ DES EXPÉRIENCES. Série d'expériences N° 1 Extrémités de tiges étiolées avec les feuilles. La longueur des tiges au-dessous de la feuille la plus inférieure était de 4 à 2 milli- mètres. Les bourgeons coupés ont été divisés en quatre portions. Li I 789658 de bourgeons desséchés à l’étuve, se réduisaient à 1#3783. Les bourgeons contenaient donc, en poids sec, 17,3 °/.. Dans la substance sèche on a déterminé la quantité d’azote des matières protéiques non digestibles. a) 086435 de la substance sèche ont donné 0800487798 d'azote | pour les matières protéiques non digestibles. D'où 18r3783 de la substance sèche contiennent 08r00402 d'azote. b) 087279 de la substance sèche ont donné 08r00199944 d'azote pour les matières protéiques non digestibles. D’où 183783 de la substance sèche contiennent 08r00378 d’azote. 08r00378 moyenne : 0800390. D'où, 100 grammes de bourgeons contiennent 08r489 d'azote non digestible. | II 9%"4113 de bourgeons ont été placés sur une solution de glucose à 10 °/, à la lumière diffuse. Au bout de quatre jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. Pendant l'expérience, à l'obscurité. La température s’est maintenue à 21,5 Au bout de deux heures, on avait 20ms2 . d'acide carbonique. D'où 100 gr. de bourgeons dégagent en une heure 107m83 d'acide carbonique. A la fin de l'expérience, les bourgeons ont été placés de nouveau | (1) Palladine: Revue générale de Botanique, 1899, p. 81. les bourgeons étaient maintenus RS ES RES INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 21 sur une solution de glucose à 10°/, à la lumière diffuse. Au bout de deux jours ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. La tem- pérature s’est maintenue entre 2°, 5° et 240. Au bout d’une heure 30 minutes, on avait 41m82 d’acide carbo- nique. D'où, 100 gr. de bourgeons dégagent en une heure 79m83 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été desséchés à l’étuve et se réduisaient à 287516. Les bourgeons contenaïent donc un poids sec de 22,2 °/o. a) 18r4532 de la substance sèche ont donné 0z0048464 d'azote non digestible. D’où, 2877516 de la substance sèche contiennent 0800918 d’azote. b) 48r2944 de la substance sèche ont donné 0sr00460408 d’azote non digestible. D'où, 2&r7516 de la substance sèche contiennent 0er00977 d’ozote. Osr00918 0er00977 D'où, 100 grammes de bourgeons contiennent 08"1006 d’azote non digestible. moyenne : 0,00947. co® 79,3 Az 100,6 ro III 12#r6967 de bourgeons ont été placés sur une solution de saccha- rose de 10 o/, à la lumière diffuse. Au bout de quatre jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est main- tenue à 219,5. Au bout de 2 heures, on avait 19"86 d’acide carbonique. D'où, = 400sr de bourgeons dégagent en une heure 77"82 d’acide carbo- nique. A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été placés de nouveau sur une solution de saccharose à 10 /, à la lumière diffuse. Au bout de deux jours, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 20°,5 et 21°. Au bout d’une heure 30 minutes, on avait 13m88 d’acide carbo- + nique. D'où 100 grammes de bourgeons dégagent en une heure Tamei x _ d’acide carbonique. à A la fin de l (Apte les Dies ont été desséchés : l'étuve 22 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et se réduisaient à 383436. Les bourgeons contenaient donc un poids sec de 26,3 0/.. a) 18r4532 de la substance sèche ont donné 0820078754 d’azote non digestible. D'où, 38r3436 de la substance sèche contiennent 0801810 d’azote. b) 188754 de la substance sèche ont donné 0800993512 d’azote non digestible. D'où, 383436 de la substance sèche contiennent 0801770 d’azote. 0801810 08r01770 D'où, 100 grammes de bourgeons contiennent 08r1409 d’azote non digestible. moyenne : 0,01790. CO" 734 Az 140,9 —= 0,51. IV 118r9200 de bourgeons ont été placés sur une solution de fruc- tose de 10 */o à la lumière diffuse. Au bout de quatre jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est main- tenue à 21,50. Au bout de deux heures, on avait 28mgr4 d’acide carbonique. D'où, 100 grammes de Re dégagent en une heure 119mgr1 d'acide carbonique. À la fin de l’expérience, les bourgeons ont été sais de nouveau sur une solution de fructose à 10 °/, à la lumière diffuse. Au bout de deux jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. La tem- pérature s’est maintenue entre 209,5 et 210. Au bout d'une heure 30 minutes, on avait 18mer0 d’acide carbo- nique. D'où, 100 grammes de bourgeons dégagent en une heure 100®2r6 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été desséchés à l'étuve et se réduisaient à 38201. Les bourgeons contenaient done un poids sec de 26 8/0. Série d'expériences N° 2. Les extrémités de tiges étiolées avec les feuilles ont été divisées en deux portions. a INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 23 I 418r9050 de bourgeons ont été placés sur une solution de saccha- rose à 10 °/, dans l’obscurité. Au bout de cinq jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 19 et 200. 2 heures. .... 10ms9 de CO?- D'où, 100 grammes de bourgeons dégagent en une heure 45n88 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été desséchés à l’étuve et se réduisaient à 2%"8420. Les bourgeons contenaient donc un poids sec de 23,8°/6. a) 18r2570 de la substance sèche ont donné 08"00452656 d’azote non digestible. D’où, 28r8420 de la substance sèche contiennent 08r01024 d'azote. b) 185728 de la substance sèche ont donné 0200559864 d'azote non digestible. D'où, 288420 de la substance sèche contiennent 0,01011 d'azote. 0801024 Ogr01011 D'où, 100 grammes de bourgeons contiennent 080854 d’azote non digestible. moyenne : 0801017. CO? 45,8 A UE NS de Il 1088250 de bourgeons ont été placés sur une solution de glucose à 10 °/, dans l’obscurité. Au bout de cinq jours, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 19° et 20°. 2 heures..... 12m88 de CO?: D'où, 100 grammes de bourgeons dégagent en une heure 59780 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été desséchés à l’étuve et se réduisaient à 287500. Les bourgeons contenaient donc un poids sec de 25,4 0/0. a) 184988 de la substance sèche ont donné 0800554908 d’azote | non digestible. D’où, 287500 de la substance sèche contiennent 001018 d’azote. : 24 #2 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ee b) 4#r2285 de la substance sèche ont donné 0e00452656 d'azote È non digestible. D'où, 27500 de la substance sèche contiennent Ë 08r01014 d’azote. 0er01018 _Osr01044 D'où, 100 grammes de bourgeons contiennent 08r0938 d’azote non digestible. L moyenne : 08r01016. Série d'expériences N° 3 Les extrémités de tiges étiolées avec les feuilles ont été divisées en deux portions. I 689313 de bourgeons ont été placés sur une solution de saccha- rose à 40 °/, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, ils ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue à 20 3 heures..... 9me4 de CO?- Doù, 100 grammes de bourgeons dégagent en une heure 45m82 d’acide carbonique. À la fin de l'expérience, les bourgeons ont été placés de nouveau sur une solution de saccharose à 10 °/, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 19° et 20°. 3 heures..... 1084 de CO?- D'où, 100 grammes de bourgeons dégagent en une heure 5080 d’acide carbonique. Substance sèche : 185964, ou 23,0 0/.. a) 087152 de la substance sèche ont donné 08r0021203 d’azote. D'où, 15r5964 de la substance sèche contiennent 0400473 d’azote. : b) 088712 de la substance sèche ont donné 0500236262 d’azote. D'où, 18"5964 de la substance sèche contiennent 000432 d'azote. 02100473 0sr00432 moyenne : 08r00453. ; D'où, 1008 de bourgeons contiennent 0er0653 d'azote non . ae a : Rd INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 25. CO? 30,0 Ar 063 Gr CII 76"3440 de bourgeons ont été placés sur une solution de glucose à 10 °/, dans l’obscurité. Au bout de trois jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. Température 20°: heures. .... 13m81. D'où, 1008r de bourgeons dégagent en une heure 5984 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été bé de nouveau sur une solution de glucose à 10 °/, dans l’obscurité. Au bout de trois jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. Tempé- rature 19°-20°. 3 heures..... 1684 de CO?- D'où, 1008r de bourgeons dégagent en une heure 7484 d’acide carbonique. Substance sèche : 188830, ou 25,6 °/.. a) 08r9945 de substance sèche ont donné 08r0024232 d'azote. D'où, 18r8830 contiennent 08r00458 d’azote. b) 0sr8688 de la substance sèche ont donné 0800230204 d'azote. D'où, 18r8830 contiennent 0800498 d’azote. 0800458 : 0sr00498 D'où, 1008r de hoursepns contiennent 080650 d’azote non di- gestible. moyenne : 0800478. CO 74,4 mms ee == eo Série d'expériences N° 4 Les feuilles étiolées ont été divisées en trois portions. I 681532 de feuilles ont été mises dans l appareil de Pettenkofer. _ Température s’est maintenue entre 230,5 et 24°. | 2 heures. ..-. 8me0 de CO? 26 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D'où, 100 gr. de feuilles Jen en une heure 6469 d’acide carbonique. Substance sèche : 18"1670, ou 18,9 9°/0. a) 025915 de la substance sèche ont donné 08"00309712 d’azote. D'où, 15°1670 contiennent 0800611 d’azote. b) 08r5755 de la substance sèche ont donné 0300285888 d’azote. D'où, 1#1670 contiennent 0r00581 d’azote. 08r00611 | O&r00581 | moyenne : 0800595. D'où, 1008r de feuilles contiennent 080967 d'azote non digestible. DURE 64 9 47 WT WEEe Il 586755 de feuilles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. _ La température s'est maintenue entre 23°,5 et 24° 2 heures..... 6ms8 de COS. D'où, 1008r de feuilles dégagent en une heure 60m80 d’acide car- bonique. A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées sur une solu- tion de saccharose à 40 °/, dans l'obscurité. Au bout de cinq jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 20° et 22°, 2 heures 30 minutes..... 18m86 de CO?. d D'où, 1005r de feuilles dégagent en une heure 131m80 d’acide car- bonique. Substanee sèche : 185514, ou 27,3 0). a) 087913 de la substance sèche ont donné 08"0035736 d'azote. D'où, 18r5514 contiennent 0200699 d’azote. b) 08r7460 de la substance sèche ont donné 08r00309712 d'azote. D'où, 185514 contiennent 0200644 d’azote. ire moyenne : 08r00672. D'où, 100gr de feuilles contiennent O#"1184 d’azote non digestible. 131,0 2e USE 1,10 INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 27 III 8er6770 de feuilles ont été placées sur une solution de glucose à 10 o/, dans l’obscurité. Au bout de 5 jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 20° et 22°, 2 heures 30 minutes..... 1886 de CO*. D'où, 1008 de feuilles dégagent en une heure 131m80 d’acide carbonique. Substance sèche : Aer7060, ou 30 0/0. a) 089280 de la substance sèche ont donné 08r0041692 d'azote. 48r7060 contiennent 08r00766 d’azote. b) 08r7733 de la substance sèche ont donné 08r00363316 d’azote. 187060 contiennent 08"00800 d’azote. en moyenne : 0800783. gr00800 D'où, 1008r de feuilles contiennent 081379 d’azote non digestible. CO” 131,0 A ER Série d'expériences N° 5 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. I 4e12%16 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 10° à la lumière diffuse. Au bout de 7 jours, elle ont été mises dans l’appareïil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 20° et 200,5. 2 heures... 17086 de CO?- D'où, 100 gr. de feuilles dégagent, en une heure, 207m84 d’acide carbonique. Substance sèche : 187570, ou 41,4 ok. a) 089145 de la substance sèche ont donné 08r0041692 d'avôté: D'où, 187570 contiennent 08r00801 d'azote. b) O8r8109 de la substance sèche ont donné 0w00369272 d'azote, D'où, 18r7570 contiennent én d’azote. 28 _: REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 0sr00801 08r00800 D'où, 1008r de feuilles contiennent 0:"1886 d’azote non diges- tible. moyenne : 0800800. CO? 207,4 Az 188,6 = 1,10. Il 4:"1865 de feuilles ont été placées sur une solution de glucose à 10 °/, à la lumière diffuse. Au bout de sept jours, elles ont été mises . dans l’appareil de Pettenkofer. La température s’est maintenue entre 20° et 200,5. 2 heures..... 16"e4 de COZ. D'où, 100 gr. de feuilles dégagent, en une heure, 195,8 d’acide carbonique. | Substance sèche : 185520 ou 37,0 0/0. a) 0s:8534 de la substance sèche ont donné 0:"00363316 d’azote. D'où, 155520 contiennent 000660 d’azote. b) 0er6830 de la substance sèche ont donné 0:"00285888 d’azote. D'où, 18r5520 contiennent 0200650 d’azote. ne | moyenne : 0800655. D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 081565 d’azote digestible. CO": 19538 Az 156,4 — 1,25, Série d'expériences N° 6 Les feuilles étiolées ont été divisées en trois portions. . I 2:r1898 de feuilles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer.… Température 3 heures... 3me6 de CO?- D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 43m) d'acide carbonique. à 4 ; M. 0 | à 1 INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 29 Substance sèche : 08r5648, ou 20,2 0/.. 08r3197 de substance sèche ont donné 0200154856 d'azote, D'ou, 08r5648 contiennent 0800273 d’azote. D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 08r0978 d'azote non digestible. CO? 43,0 AZ 97,8 II 2er8800 de feuilles ont été mises dañs l’appareil de Pettenkofer. Température 190-20°. 3 heures..... 3me8 de CO-- D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 43"89 d’acide carbonique. = 0,43. I 28r6562 de feuilles ont été mises dans | oise de Pettenkofer. Température 190-200. 3 heures..... 382 de CO*:- D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 408m1 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 10 °/, dans l’obscurité. Au bout de deux jours, elles ont été mises dans l’appareil de PATRROIA Tempé- rature 19°,5-20c. 4 heures..... 1166 de CO». * D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 109"81 d’acide carbonique. Substance sèche : 08r6264, où 25,5 °o. a) 08r3662 de la substance sèche ont donné 08r00184636 d'azote. D'où, 086264 contiennent 0800316 d’azote. b) 08r2510 de la substance sèche ont donné 0800160812 d'azote. D'où, 08r6264 contiennent 0800400 d'azote. Rs _ moyenne : 0er00358. D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 0er1347 d’azote non +. _digestible. ei CO? 109,1 = Re Er SE 30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Série d’expériencés N° 7 Les extrémités de tiges étiolées avec les feuilles ont été divisées en à portions. ; 1084913 de bourgeons ont donné 220610 de la substance sèche, ou 19,6 °/.. a) 08r8477 de la substance sèche ont donné 08r0024232 d’azote. - D'où, 2:r0610 contiennent 0800588 d’azote. b) 181937 de la substance sèche ont donné 0800339248 d'azote. D'où, 28r0610 contiennent 0800585 d’azote. 0800588 08r00585 D'où, 100 grammes de bourgeons contiennent 050559 d'azote non digestible. moyenne : 0800587. Il 11877840 de bourgeons ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. Température 21°. 2 heures..... 1966 de CO?: D'où, 100 grammes de bourgeons dégagent en une heure 8381 d'acide carbonique. | Substance sèche : 28r3013, ou 19,5 °/.. a) 18r0287 de la substance sèche ont donné 08r00296872 d'azote. D'où, 2653013 contiennent 0800664 d’azote. b) 182580 de la substance sèche ont donné 0800357422 d’azote. D'où, 2:r3013 08r00653 d'azote. Se 00653 or à moyenne : 0800659. D'où, 100 de. bourgeons contiennent 080559 d'azote non digestible. Co? 83,1 + Do ll | Ater1795 de bourgeons ont été mis dans l'appareil de Pettenkofer. Température 21°. 2 heures. ... 20m84 de CO? INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 31 D'où, 1008r de bourgeons dégagent en une heure 91m82 d'acide carbonique. A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été placés sur l’eau, dans l’obscurité. Au bout de deux jours, ils ont été mis dans l’appa- reil de Pettenkofer. Température 210. 2 heures 30 minutes... 1983 de CO?: D'où, 1008" de bourgeons dégagent en une heure 4460 d’acide carbonique. Substance sèche : 281208, ou 18,9 ©. a) 18r1925 de la substance sèche ont donné 0r00339248 d’azote. D'où, 28r1208 contiennent 0800602 d’azote. b) 08r8785 de la substance sèche ont donné 08r00284726 d’azote. D'où, 2#r1208 contiennent 0800687 d’azote. Osr00602 , 08r00687 D'où, 100er de bourgeons contiennent 08"0581 d’azote non diges- tible. moyenne : 0800650. CO2 44,0 AN CRE AZ IV 12er4005 de bourgeons ont été mis dans l’appareil de Petten- kofer. Température 21°. 2 heures..... 2186 de CO. D'où, 100sr de bourgeons ace en une heure 87"80 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les bourgeons ont été placés sur l’eau, dans l’obscurité. Au bout de deux jours, ils ont été mis dans l’appa- reil de Peitenkofer. Température 24°. . 2 heures 30 minutes..... 1484 de CO?- D'où, 1006" de bourgeons dégagent en une heure 4685 d’acide carbonique. À la fin de l’expérience, les bourgeons ont été placés de nouveau sur l’eau, dans l’obscurité. Au bout de deux jours, ils ont se mis dans l'appareil de Pettenkofer. Température 20°. 3 heures 15 minutes. .... 15"86 de CO? SE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE - D'où, 1008 de bourgeons dégagent en une heure 3887 d'acide carbonique. Substance sèche : 282003, où 17,7 0/0. a) 08r9340 de la substance sèche ont donné 0800339248 d'azote. D'où, 282003 contiennent 0800798 d’azote. b) 18r2303 de la substance sèche ont donné 0800418002 d’azote. D'où, 28r2003 contiennent 0800747 d'azote. 0s8r00798 0er00747 D'où, 1008 de bourgeons contiennent 0£"0622 d’azote non diges- tible. moyenne : 08r00772. CO? ee À Vo v 91537 de bourgeons ont été placés sur une solution de saccha- rose à 10 °/, dans l'obscurité. Au bout de quatre jours, ils ont été mis dans l’appareil de Pettenkofer. Température 20e. 3 heures..... 14m88 de COZ: D’où, 1008 de bourgeons FE en une heure Jam) d’acide carbonique. Substance sèche 281950, ou 23,9 0/.. a) 180275 de la substance sèche ont donné 0800339492 d'azote. D'où, 2:°1950 contiennent 0800724 d’azote. b) 181518 de la substance sèche ont donné 0sr00369272 d’azote. D'où, 281950 contiennent 0800703 d’azote. 0800724 D'où, 100 gr. de ae dégagent, en une heure, 0er0780 : d’azote non nr CO? 53,9 Az 78,0 0,69. (A suivre). SUR QUELQUES ZOOCÉCIDIES NOUVELLES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE | par M. C. HOUARD. Au cours d’un rapide voyage, effectué en avril 4900, dans le. département d’Oran, j'ai recueilli une quarantaine de cécidies parmi lesquelles une dizaine environ, me paraissant entièrement nouvelles, feront l’objet du présent article. ARTEMISIA HERBA-ALBA ASSO. 4. Diptérocécidie. — A l'extrémité des jeunes pousses de cette plante et à la place d’un capitule, on trouve une petite cécidie cylindrique de 9 mill. de longueur sur 3 mill. de largeur en moyenne, recouverte extérieurement de fins poils blancs (fig. 11, a); ses parois latérales et sa partie supérieure sont garnies de nom- breuses et minces bractées, libres seulement dans leur quart supé- rieur. À l’intérieur de chaque galle est une grande cavité allongée, glabre, fermée en haut par une toufle épaisse de poils blancs et une couronne de fines bractées de 3 mill. de long ; au fond de cette loge se trouve une petite larve orangée. La paroi de la cécidie est épaisse et ligneuse. La fig. 12, b, montre en coupe une de ces jolies cécidies et sa grande ressemblance avec celle que Rhopalomyia tubifex Bouché, produit si communément sur l’Artemisia campestris L. Cependant les galles de l’Artemisia herba-alba s’en distinguent facilement ; elles sont le plus souvent isolées ou groupées par deux, rarement soudées deux ou trois ensemble ; leur aspect est plus blanchâtre, leur taille un peu plus grande et la larve qu'elles renferment est orangée et non blanche. A la base des cécidies bien développées il se trouvait aussi sou- vent de très jeunes galles globuleuses ayant à peu près la taille d’un capitule normal (fig. 12, b, à gauche), mais plus rondes et plus poilues, creusées d’une grande cavité sphérique au fond de laquelle se voyait une jeuné larve rouge-orangé de 0,21 mil). de longueur. _ Rev. gén. de Botanique. — XHHI, 34 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE J'ai récolté ces galles dans les montagnes de Saint-Denis-du-Sig, le 10 avril 1900, sur des pieds d’Armoise qui portaieñt aussi en grande abondance la belle galle blanche et cotonneuse produite par uu Æhopalomyia sp. A cette date, la plupart des cécidies que je viens de décrire renfermaient chacune une petite larve orangée et fort brillante de 2,15 mill. de longueur en moyenne, sur 0,79 mill. de largeur ; quelques-unes cependant m’ont fourni des nymphes rouges portant sur le front un long appendice translucide, bifide et, à la base des antennes, deux gros tubereules épineux. 2. Hyménoptérocécidie. — En récoltant les cécidies précédentes, Fig. 13 et 14. — Artemisia Fig. 11 et12.— Arfemisiu herha-alba. a, vue exté- herba-alba, a, vue de rieure de la galle; b, jeune herba-alba. a, vue exté- profil de la cécidie ; b, rameau déformé; €, coupe rieure de ja galle ; b, coupe coupe longitudinale, Jongitudinale de la cécidie. longitudinale, (D’après na- (D'après nature.) (D'après nature.) fe) Fig. 15 et 16. — 4rtemisid j'ai aussi recueilli sur les branches sèches des Armoises voisines un grand nombre de grosses galles ligneuses, formées aux dépens des petits rameaux latéraux, recourbées vers la tige principale et ayant de 20 à 25 mill. de longueur sur 9 à 10 (fig. 13, a). Chaque cécidie est brunâtre et couverte de quelques poils | + La paroi de la 2,5 mill. en moyenne (fig. 2, c). mill. de diamètre 3 ZOOCÉCIDIES NOUVELLES D’ALGÉRIE 35 3. Hyménoptérocécidie. — Cette nouvelle galle consiste en un ren- flement presque sphérique de la tige atteignant 10 mill. de dia- mètre et en arrêtant la croissance (fig. 15, a). La paroi très épaisse et très dure délimite une grande cavité courbe (fig. 16, b). Dans cette loge se trouve un gros cocon marron, de 5 mill. de longueur sur 2 mill. de diamètre, orné de raies transversales marron foncé et d’une tache noire à l’une de ses extrémités. Je n'ai récolté qu’un seul échantillon de cette cécidie à Saint- Denis-du-Sig, le 10 avril. CALYCOTOME INTERMEDIA DC. . 4. Diptérocécidie. — Les gousses de ce Calycotome sont fréquem- ment déformées et raccourcies (18 mill. de longueur au lieu de 45 mill.), chacune d'elles possédant un seul renflement sphérique (fig. 17, a). La cavité correspondante (fig. 18, b) ne contenait déjà plus le producteur de la cécidie au moment où je fis la récolte (10 avril) et la paroi latérale était percée d'un gros trou irrégulier. Quelques échan- tillons seulement m'ont fourni une larve et plusieurs nymphes rappelant celles du genre Asphondylia et présentant les caractères sui- vants : rostre formé de deux dents (aculeus verticalis) incurvées en avant; au-dessous, entre les yeux, une première saillie chiti- neuse formée de deux dents (aculeus fron- talis), une deuxième formée de trois dents (aculeus sternalis superior) et une posté- rieure peu saillante (aculeus sternalis infe- rior). La partie dorsale des segments abdo- minaux est garnie de nombreuses pointes chitineuses. Cécidie très commune sur les Calycoto- coupe longitudinale. mes du Dj.BouSella, au sud de Saint-Denis- (D'après nature.) du-Sig. La structure anatomique de la portion biiues de la cécidie est très intéressante à comparer à celle de la gousse normale. En coupe transversale la paroi latérale du fruit normal (fig. 19, N) offre trois zones bien distinctes : 1° une couche de parenchyme mou à cellules très allongees (a) dont la limite externe est formée par un épiderme _ à longues cellules alignées suivant un angle de 45° avec l'axe de la 36. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE gousse et présentant une paroi externe fortement épaissie ; 2° une partie lignifiée plus interne, comprenant d’abord des fibres longues, très sinueuses, à parois épaisses, munies de nombreuses et pro- _ fondes perforations (b), puis des fibres plus courtes et en plus grand nombre, perpendiculaires aux cellules épidermiques et enve- .. Lab 4 MS 5 F F N Fig. 19 et 20. — Calycotome intermedia. N, section transversale de la gousse normale ; À, section transversale de la gousse transformée ; a, b, c, d, les diffé- rentes évuehes de la paroi ; L, É lignes de déhiscence ; F, F', faisceaux libéro- ligneux ; f, f’,amas de fibres scléreuses ; à. sub, éssise subéreuse. (Gr. 20.) _ loppant toute la cavité du fruit (c); 3 enfin la cavité ovarienne . tapissée par un épiderme interne à parois minces, non lignifié, _ précédé par plusieurs assises de petites cellules dont la membrane cellulosique est très contournée (d). Près des lignes de déhiscence, la structure est fort différente. U a coup plus gmpd que dans le fruit normal ; jour membrane exter ZOOCÉCIDIES NOUVELLES D’ALGÉRIE 37 peu avant la nervure médiane de la gousse, la couche ligneuse diminue d’épaisseur, puis disparaît ; on trouve alors exactement dans le plan de symétrie. une ligne (/) formée de cellules à parois très minces, séparant les deux faisceaux libéroligneux (F), eux- mêmes séparés de l’épiderme et de l’hypoderme externes par un anneau peu étendu de fibres lignifiées (f). La structure de la portion placentaire est identique, mais les fibres y sont plus développées : les assises de cellules molles, à parois minces, séparent en deux les faisceaux libéroligneux disposés en arc de cercle et emprisonnés entre les masses fibreuses internes très développées et les grosses masses de fibres (f) qui forment la charpente principale de la carène médiane et des deux carènes latérales de la gousse normale. La gousse déformée, au contraire (fig. 20, A), est courte et globu- leuse, comme nous l’avons dit plus haut. En coupe, la partie sphé- rique occupe toute la section et ne montre pas l’accolement des parois latérales aux environs du faisceau médian, comme cela a lieu dans le fruit non déformé ; la partie placentaire et la région médiane ne sont plus maintenant nettement caractérisées, et il est _ souvent difficile de les distinguer rapidement. Une simple inspection de la coupe permet de se rendre compte des modifications énormes survenues dans la structure de la gousse ; elles sont de deux sortes. Une première modification provient du fait que le fruit ne s'ouvre plus. En effet, les éléments ligneux qui bordaient la cavité ovarienne et qui jouent le principal rôle dans la déhiscence de la gousse, ainsi que l’a montré M. Leclerc du Sablon, ont complètement disparu des parois latérales. Seuls sub- sistent les amas fibreux qui enserraient à l'extérieur les faisceaux libéroligneux, et encore sont-ils considérablement réduits : les deux faisceaux vasculaires de la nervure médiane, très diminués eux- mêmes, ne possèdent plus du tout de fibres ou seulement de très petits croissants sclérifiés formés de quelques cellules ; entre l'épiderme et les faisceaux placentaires, les grandes masses sclé- rifiées contournées en S de la gousse normale, se montrent mor- celées dans toutes les coupes et composées de quatre petits amas séparés, ou même sont réduites à deux amas minimes placés der- rière les faisceaux libéroligneux. D’autres modifications tiennent à la présence de la larre d'Asphon- dylia dans la cavité larvaire. La paroi de la cécidie est un peu plus épaisse que la paroi normale, Les cellules épidermiques sont ici sensiblement cubiques et entremêlées d’un nombre de poils beau- 38 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE est épaisse et lignifiée : leurs membranes internes sont minces. Les assises sous-épidermiques, faisant suite, ont des cellules courtes ou peu allongées dans le sens tangentie] : elles sont bourrées de grains d’amidon et à parois très sinueuses. Enfin, en dedans des faisceaux libéroligneux, la cavité larvaire est bordée par l'épiderme interne lignifié ou par les restes peu abondants du tissu nourricier dont les Fig. 21. — Calycotome intermedia. ép. épiderme : a. Sub, assise subéreuse ; l, tissu sinueux : F, faisceau libéroligneux de la n ervure médiane, (Gr. 280.) :. cellules, formées par cloisonnement tan e en files radiales et remplies d’un en matières grasses. Enfin, dans cette galle, la suture médi Structure particulière rappelant beau gentiel, sont encore alignées protoplasme très granuleux, riche ane m'a souvent offert une Coup celle du fermoir des cueillies sans doute trop tôt, et dont l'apparition peut-être en relation avec la ZOOCÉCIDIES NOUVELLES D'ALGÉRIE 39 présence du parasite. En face de la zone de cellules à parois minces (zone qui se brise à la déhiscence du fruit normal et sépare les deux valves) et sur une largeur d’un millimètre, les cellules épider- miques (fig. 21, ép) ont leurs parois externes excessivement épais- sies, cutinisées et formées d’un grand nombre de couches d’accrois- sement ; les parois internes sont un peu épaisses, mais les parois latérales restent très minces et la cavité de chaque cellule devient petite. Dans la zone sous-épidermique (a. sub), dont les cellules sont riches en protoplasme, granulations et grains d’amidon, un cloi- sonnement tangentiel très actif se manifeste et donne naissance à un amas lenticulaire de cellules alignées en files radiales, à parois minces et sinueuses, les plus externes étant fortement lignifiées ; ce cloisonnement se propage dans les cellules sous-jacentes et l’en- semble forme un véritable tissu de cicatrisation que nous avons représenté dans la figure 21. En résumé, la présence de la larve d’Asphondylia dans le fruit du Calycotome entraîne les faits suivants: 1° La gousseest raccourcie, plus pileuse et possède un seul renflement ; 20 La gousse ne s'ouvre plus et les parties «ur disparaissent à peu re complète- men ï L es parois S'épaississent el on un tissu nourricier dans l’intérieur de la cavité ; 4° La nervure médiane de la gousse offre souvent un amas subéreur jouant le rôle de fermoir. CENTAUREA ASPERA L. 5. Hyménoptérocécidie ? — En dehors des galles pustuleuses produites sur les feuilles de cette plante par l’Æriophyes Centaureæ Nal., j'ai recueilli une cécidie glabre de la grosseur d’une noisette, formant un renfle- ment latéral et irrégulier de la tige (fig. Fig.22et23.— Centaurea 22, a). Cette nouvelle cécidie présente beau- Speo", vne See coup d’analogie avec celles qui ont été ‘ieure de la galle; b, décrites sur les tiges de Centaurea nigra L. (D'après nature.) et de Centaurea salmantina L., récoltées dans le midi de la France et qui sont produites par l’Awlax Lich- tensteini Mayr; comme ces dernières, cette cécidie est multilocu- coupe longitudinale. 40 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE laire et chaque loge, à paroi dure, contient une grosse larve blan- che, longue de 4 mill. (fig. 23, b). Saint-Denis-du-Sig (15 avril). CERATONIA siLiQua L, 6. Diptérocécidie. — Sur le bord d’une foliole de Caroubier et | faisant saillie surtout à la face supérieure, petite pustule de 6 mill. de longueur sur 4 mill. de largeur (fig. 24, a). La cavité à parois membraneuses très minces, contient plu- sieurs petites larves blanches de 1,9 mill. de longueur (fig. 25, b). De cette cécidie peu commune, je n'ai ré- colté qu'un seul échan- tillon dans le jardin de la ferme de l’Union d’A- frique, à Saint-Denis- du-Sig, le 43 avril. ge . 7. Phytoptocécidie. — F .. Les folioles du même Fig. 24 et 25. — Ceratonia arbre présentent sou- Fig- 26 et27.— Ceratonia siliqua. a, face supé- A ra émi. ‘iqua. a, face supé- rieure d’une foliole ; b, VENT AUSSI des pro Tu: rieure d’une foliole ; b, coupe transversale de nences vertes, irrégu- coupe transversale d'u- la galle. (D’ap. nature.) lières, de 5 à 7 mill. dé ne cécidie.{D’ap.nature) long sur 2 à 3 mill. de _Cécidie peu commune, récoltée dans le jardin de l’Union, à Saint Denis-du-Sig, le 13 avril. U FaGONIA cRérTica L. 8. Lépidoptérocécidie. — Sur cette jolie espèce àë la famille des Zygophyllacées, très commune sur le littoral Orapais, j'ai trouvé en grande abondance de fort belles galles allongées, prove- ZOOCÉCIDIES NOUVELLES D’ALGÉRIE 41 nant du renflement d’un entrenœud (fig. 28, a) et montrant très nettement les cinq carènes longitudinales de la tige normale. D'abord vertes, colorées ensuite en rouge groseille au moins sur une face, ces cécidies peuvent atteindre 25 mill. de longueur et 3 à 5 mill. de diamètre. A l’intérieur, dans une grande cavité allongée, vit une belle chenille grisâtre, très vive, longue de 5 à 6 mill. (fig. 29, b). Cette cécidie est très abondante, au sud de Saint-Denis-du-Sig, sur les contreforts du Dj. Bou Sella et du Dj. Touakas où le Fagonia cretica entremêle ses tiges épineuses, ses belles fleurs violettes et ses capsules si curieuses aux piquants des Calycotomes (12 avril). Jusqu’à présent on ne connaissait comme cécidie sur le genre Fagonia que l’excrois- sance sphérique et velue de l’extrémité des rameaux, recueillie à Thèbes, conservée au Musée de Berlin, figurée par Karsch en 1880, et que Rübsaamen, en 1899, décrit comme étant une phytoptocécidie de Fagonia thebaica Boissier. La tige normale (fig. 30, N) présente, en coupe, un plan de symétrie bien net, un contour pentagonal avec côté supérieur fortement concave, les cinq angles étant Fig. 28 et 2. — Fagonia occupés par de gros amas de sclérenchyme cretica. 4, vue externe (f) ; il y a en outre, de petits amas scléreux nos ue ae : , Nr longitudinale. (D’après péricycliques et l’anneau libéroligneux (F) est un peu aplati. La dimension anormale (fig. 31, A) prise par la tige dans la galle, tient peu à l’accroissement de l'écorce et à la taille légèrement accrue des fibres scléreuses ; elle provient surtout du développe- ment exagéré des formations médullaires et libériennes du cylindre central. L’anneau libéroligneux n'existe plus : il-est dissocié et réduit à trois gros faisceaux libéroligneux, dont deux sont placés exactement au-dessous des deux amas scléreux supérieurs, le troi- sième restant dans le plan de symétrie qui subsiste toujours. Le reste de l’anneau n’est plus représenté que par quelques petits fais- ceaux. isolés dès le début par les cloisonnements des cellules . médullaires, el noyés bientôt au milieu d’un nombre considérable de petites cellules libériennes ; ces cellules, riches en matières 42 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nutritives, proviennent du fonctionnement actif des assises géné- ratrices internes et de la division extrême en tous sens des cellules libériennes, d’abord disposées en files radiales. C’est ce tissu libérien qui constitue la majeure partie de la cécidie et refoule vers la péri- phérie les trois gros faisceaux libéroligneux, en mème temps qu'il Fig. 30 et 31. — Fagonia cretica. N, section transversale de la tige normale ; À, | section transversale de la ne anormale ; F, formations libéroligneuses : f, ï piliers de sclérenchyme. (Gr. 20.) “à forme l’aliment de la grosse larve. Celle-ci en détruit la plus grande partie et dans les galles âgées tout est mangé jusqu’à l’endo- derme ; seuls les trois gros faisceaux font saillie dans la cavité lar- vaire. En résumé, l’accroissement anormal de la tige dérive : : 40 Du morcellement de l'anneau du bois par suite de la prolifi- cation des cellules médullaires entourant la jeune larve : 2° De la multiplication très active des cellules libériennes qui pro- | duisent ainsi l’accroissement en diamètre du cylindre central et forment un tissu nourricier pour la larve. LYcIUM INTRICATUM Boiss. 9. Phytoptocécidie. — Les jolies cécidies violettes d’un Eriophyide (sans doute l’Er. eusricotes Nal.) déformaient complètement les jeunes rameaux, les jeunes feuilles et quelquefois les fleurs de ce Lycie + Récolté en abondance à Saint- -Denis-du-Sig (14 avril) et à Saïda #. 1 avril). “ SINAPIS ALBA L. … 10. Diptérocécidie. — Le fruit est gonflé, déformé et courbé, on en rouge vineux, alors que les ane normales sont na à ZOOCÉCIDIES NOUVELLES D’ALGÉRIE 43 vertes. À l’intérieur de la boursouflure et autour de la graine hypertrophiée se trouvent 2 à 3 petites larves blanches de 1,5 mill. de long. Recueilli sur les glacis du mur d’enceinte à Orléansville (6 avril). SONCHUS MARITIMUS L. 11. Phytoptocécidie. — Nombreuses pustules roses, irrégulières, de 3 à 5 mill. de dia- mètre, isolées ou grou- pées confusément, fai- sant saillie sur les deux faces de la feuille (fig. 32 et 33, a, b) ou atta- quant fortement la hampe florale. La cavité interne de la cédicie est spacieuse, lisse, bordée de cellules brunes (fig. 34) et contient de nom- breux Phytoptus. Récolté dans la plai- ne de Saint-Denis-du- Sig (14 avril). Fig. 32 à 34. — Sonchus ï : maritimus. à, face su- TAMARIX AFRICANA L. Fig 55 et 36. — Tamarix périeure de la feuille; b, af ricOna,ete. G,TAmMEAU face inférieure; c,coupe 49. Hémiptérocécidie déformé ; b, rameau transversale à travers _— Sous l'infl d à pnpel. FPADEeS na: une cécidie. ( D'après Ne roneice Fe ture.) nature.) Apbidiens placés à l’ais- selle des feuilles, les Jeunes rameaux deviennent rougeâtres et par leur aspect étalé (fig. 35, a) sont très faciles à distinguer des rameaux normaux, verts et serrés (fig. 36). Saint-Denis-du-Sig (14 avril). REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE PUBLIÉS PENDANT LES ANNÉES 1894-1899 /Suite) 4° ASIE TROPICALE : Indoustan, Indo-Chine. Le remarquable ouvrage de Sir J. D. Hooker sur la flore de l’Inde britannique (1) a été terminé dans ces dernières années. Commencée e honneur au savant botaniste qui en a entrepris la direction et rédigé lui-même une partie très importante, On y trouve la description d’en- viron 15,000 espèces, mais les familles y ont naturellement été traitées d’une façon inégale, les dernières ayant été augmentées d’un nombre emières l'extension progressive du territoire colonial britanni nique du côté de lIndo-Chine, la plus riche des deux péninsules au point de vue de la flore, ayant fait entrer dans la dernière partie de l’ouvrage, un élément considérable qui avait manqué à la première. Le sixième volume du Flora of British India, terminé en 1 onne la continuation et la fin des Orchidées, et s'étend jusqu'aux Cypéracées inclusivement; le septième, achevé en 1897, comprend les Graminées et les tables Les Orchidées avaient déjà paru en 1890, mais depuis lors, d’impor- tants mémoires ont été publiés sur cette famille et forment une sorte d'illustration à cette partie du Flora of British India. Ainsi, MM. King et Partling ont consacré un fort volume des Khiilé du Jardin royal de Calcutta, à l’étude des Orchidées du Sikkim (2). Dans sa préface, M. King expose ses vues PE sur la à pho- logie et sur la classification des plantes de ce e famille. 1 rejette “ Papinion, générale ment reçue, que, chez les Are il n’y a jamais qu’une étamine fertile; il a remarqué, en effet, que, dans certaines espèces, les deux loges de l’anthère sont complètement séparées l’une de l’autre, et que leurs caudicules et les canaux qui les renferment ne (4) Hooker (Sir J. D) : Flora of British India, VI (1894), VII (1897). (2) King and Pantling : The Orchids of the Sikkim Himalaya, in Annals of the Royal botanical Gardens of Calcutta, VIII rs 448 pl. — Voir également : King (Sir G.) : Some new Indo-malayan Orchids, in Journ. Asiat. Soc. re LXVI, 2, p. 578-605. Some new Orchids from Sikkim, 1. c., LXV, 2, p. 118-33 REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 45 sont nullement rattachés au rostellum; bien plus, il existe entre les deux loges un corps rugueux que l’on a décrit comme staminode; on devrait donc voir dans les espèces qui présentent ces particularités, deux étamines ayant chacune une loge fertile et une loge stérile; les premières seraient situées en dedans; les secondes le seraient en dehors et formeraient le staminode; de même, chez les Ophrydées du Sekkim, il n’y a qu’un stigmate stérile sur trois. Au sujet de la classification, MM. King et Pantling se séparent des auteurs récents en rétablissant la tribu des Malaxidées de Lindley, réunie plus tard aux Epidendrées, et en rendant aux Vandées quelques genres transportés parmi les Epidendrées. Ils ont, en outre, divisé les Néottiées en Listérées et Goodyérées. Chez toutes les Malaxidées du Sikkim, on voit des pollinies dépourvues de caudicule et de glande; chez les Epidendrées, au contraire, les pollinies sont réunies entre elles par des appendices, mais n’ont pas de glandes d’origine stigmatique. Les Listérées se distinguent par leurs pollinies pulvérulentes dépour- vues de caudicule, tandis que chez les Goodyérées les pollinies sont granuleuses et pourvues de caudicule. Le volume de MM. King et Pantling contient la description de près de 448 espèces réparties en 91 genres ; chacune d’elles est représentée sur une planche coloriée. es mêmes Annales ont publié la description et la figure d’une centaine d’Orchidées provenant de différentes parties de l'Inde bri- tannique (1). M. Ridley (2) a étudié les Orchidées de la péninsule de Malacca. Ces dernières comprennent 507 espèces, réparties en 87 genres, et for- ment une végétation assez homogène, dont le caractère est essentielle- ment malais. Beaucoup d’espèces sont communes à la péninsule de Malacca et aux iles de la Sonde, principalement dans les genres Cla- daria, Dipodium, Podochilus et Appendicula ; mais, en remontant vers le Nord, on voit ces espèces disparaître et faire place à d’autres qui se retrouvent dans la région de Tennasserim, et appartiennent aux genres Spathoglottis et Dendrobium (section du speciosæ). Quinze genres (3) sont particuliers à la péninsule et à l’archipel et manquent à l'Inde proprement dite. L'élément australien, représenté dans la péninsule Par des espèces appartenant à d’autres familles, telles que les Casuarina, Lepidosperma, Beckea, Leptospernam, n’y est pas trop saillant si l’on ne considère que les Orchidées, et n’y te qu'avec les Cryptostylis et les Corysantkhes. (1) ue a J. D) : À Century of Indian Orchids, in Ann. Roy. bot. Gard. Cale., V (1895 2 Ridley : ee and Apostasiaceæ of the Malayan Peninsula, in Journ. Linn. Soc., Bot., (1896), 213. (3) eg Platyelinis, Dendrochiliwm, Chrysogiossum, Grammato- Phyllum, Bromheadia, Procoglottis, Microsaccus, Adenoncos, Vrydagzynea, Cystorchis, Dossinia, Hylophila, Dilochia, Oxyanthera. 46 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Quatre genres (1) africains s'étendent à travers l’Inde jusque dans la péninsule malaise; d’autres s’observent dans quelques parties de l'Inde et de l’Indo-Chine, sans atteindre la péninsule. Un genre (Hæma ria) se retrouve en Chine; un autre, au Japon; enfin, neut (2) sont communs aux deux hémisphères. La distribution géographique des Cypéracées indiennes a été étudiée par M. Clarke dans un mémoire spécial (3). L'intérêt principal de ce travail est que l’auteur y fait connaître les sous-régions botaniques qu'il a établies dans l'Inde britannique, et que cette division peut servir de base à l’étude de la distribution géographique des autres familles dans cette partie de l'Asie. M. Clarke considère l'Inde comme une sub- division de la région indo-chinoise, et y voit onze subdivisions secon- daires : l'Himalaya occidental; l'Hindoustan nord-ouest; l’'Hindoustan occidental (Nilgherries) ; Ééylan: l’'Hindoustan oriental et SA l'Himalaya oriental; l’'Assam ; la Birmanie supérieure; le Pégou, étroite bordure occidentale de l’Indo-Chine, et la péninsule de Malacca. Dans la flore de ces diverses régions on peut distinguer cinq éléments : celui des parties incultes du Deccan, qui peut avoir une origine commune avec la flore africaine; l'élément oriental, qui caractérise principale- ment la région comprise entre Singapore et l’Assam; l’élément de l'Asie centrale; l’élément européen; enfin, l'élément quaternaire, nt par les plantes introduites volontairement ou involontairement par l’homme et envahissant les routes et les champs. est sur la distribution des espèces du genre Dares dans ces diverses régions que M. Clarke s'est le plus étendu. Il les répartit en trois groupes : les Propriæ, avec 52 espèces, dont 20 particulières à l'Inde britannique; les Zndicæ qui comptent 53 espèces, permi lesquelles 46 ne se retrouvent pas en dehors de la même région; les Vignea, au Rte de 67, dont 32 spéciales. les espèces du premier groupe qui ne sont pas spéciales à l'Inde britannique, 14 appartiennent à l'élément européen. Elle retrouvent dans les régions froides de l'Europe, et dans les intermédiaires à ces dernières et à l’Inde. Ici, a sont localisées dan le nord-ouest et dans l'Himalaya occidental, à une altitude variant de 2500 à 4000 mètres: elles ne s’avancent pas rs me vers ; l'est. Huit espèces du même groupe font partie de l’élément cen €, habitent mue pus es appartiennent plutôt Rose que Entin, les Propriæ non spéciales comptent neuf ee que l’on peut observer en Chine, au Japon et (1) Éulonkie, Acampe, Corymbis, Zeuxi (2) Microstylis, Liparis, alpin ie LNthe: Polystachia, Vanilla, Pogonia, Habenaria, Cypriped (3) Clarke (C. B.) : On the de a Se Of British India, illustrated by the detailed. Distribution of the Cyperaceae in that Empire, in Journ. Linn. Soc. Bot., XXXIV (1898), 1. REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 47 dans la Malaisie : elles forment l’élément qui a été désigné sous le nom . d’oriental. Quatre se trouvent dans les Khasia, les Nilgherries et Ceylan sans avoir été signalées dans les régions intermédiaires. Parmi les laya occidental, 5 dans la région du Sikkim et de l’Assam et 3 dans les Nilgherris et à Ceylan Les sept espèces du second groupe qui ne sont pas spéciales à l’inde britannique appartiennent toutes, sauf deux, à l’élément oriental. Parmi celles qui sont particulières à la région, 19 se trouvent dans le ikkim ou l'Himalaya occidental, etun même nombre dans le Sikkim ou ne les autres ont des habitations plus disjointes s Vignéa non spéciales comptent neuf espèces appastenant à rap européen ; ces dernières sont presque toutes cantonnées dans l'Himalaya occidental, un petit nombre d’entre elles pénétrant jusqu’au Sikkim ; sept autres espèces représentent l'élément oriental, et ne se trouvent que dans les Khasia ou dans l'Himalaya oriental ; aucune ne ss jusqu’à Ceylan, ni dans les Nilgherries, ni, d’autre part, jusque S la péninsule malaise ; quatre autres Vigneu appartiennent à ï FE nat ; un. cinq ont une aire très étendue en Chine, au Japon, en Aust , dans les îles Mascareignes et dans l'Afrique australe. Parmi dés es spéciales, une est ertivolière à à Ceylan ; une a utre est commune à cette ile et aux Khasia; le reste est ééntonine dans ces dernières montagnes et dans l'Himalaya. es Graminées de l'Inde britannique forment un total de 764 espèces réparties entre 151 genres. Cette famille a été étudiée presque entière- ment par Sir J. Hooker, quelques groupes seulement l’ayant été par MM. Siapf et Gamble. Les Bambausées ont été, de la part de ce dernier botaniste, l’objet d’un travail spécial (1). Dans l’Introduction de son mémoire, l’auteur traite de l’organisation des Bambusées et de leur distribution géographique ans l'Inde britannique. A cet effet, il établit une division qui diffère peu de celle adoptée par M. Clarke. M. Gamble reconnaît dans l'Inde briannique sept régions : l'Inde du nord-ouest ; l'Inde centrale et le Deccan ; les Ghats occidentales et le littoral; Ceylan; le Bengale, l'Himalaya nord-est et l’Assam; la Birmanie; la Malaisie. La région la plus riche en Bambusées est celle du Bengale et de l’Assam: elle en possède 49 la plus pauvre est le Deccan, avec six espéces seulement, En t ‘Inde britannique compte 16 genres de Bambusées et 115 ass Le mémoire de M. Gamble est orné de 119 planches. a publication de la Flore de Ceylan commencée per Trimen (2) a été continuée par lui jusqu’à sa mort et s’est arrêtée aux se inclusivement ; l’ouvrage sera terminé par Sir J. Hooker (4) Ga ne 7 Bambusae of British India, in Ann. Roy. bot. Jard. Cale., VII (1896), pl. (à) Tyhilen : on of the Flora of Ceylon, I, IV, 1894-98, t. 26-100. 48 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Sir G. King poursuit également ses études sur la flore de la péninsule malaise (1). ; Sous le nom de Novitiae indicae, M. Prain publie un certain nombre de nouveautés relatives à la Flore d l’Inde britannique (2 ur la flore de l’Indo-Chine; il faut signaler les dériiese fascicules du très important ouvrage de Pierre (3). L'auteur y décrit et figure d’une manière e détaillée, tant au point de vue organographique qu’au point de vue anatomique, les végétaux arborescents de la Cochinchine et par extension de lAnnam et du Tonkin. Le nombre des espèces publiées est considérable et la plus grande partie en est nouvelle. Les matériaux du travail de M. Pierre lui ont été fournis principalement par ses collections particulières qui sont très considérables, et aussi par celles d’autres botanistes tels que MM. Harmant et Balansa. (1) Fr (Sir G.): Materials for a Flora of the Malayan Peninsula, in Journal Beng., LXIV, 2 (1895) 262-282 (Meliaceae, Chailletiaceae, Oldéineaé, Ili- pe LXV, II (1896), 339-516 (Celastrineae, Rhamna naceae, Ainpelideae, Sapin- daceae, Sabiaceae, Anacardiaceae); LXVE, II (1896), 1-345 (Connaäraceaë, Leg minosde, Rosaceue, Saxifragaceae, Hamamelideae, Haloragede, A F Combretaceue); LXVIL, II (1897), 345-407 iLytltrarioné-Aralise eae). 2) Prain : Noviciae Indicae : VII, Some additional Convolvulaceae in Journ. s. Soc. Beng., LXIIT, II (1894), 83-145; IX, Some additional Papaveraceae, 1. c: LXIV, IL (1895), 303- 397; X, Some additional Fumariaceue, 1. c., LXV, II (1896), 0-41; XI, Sp. of the genus Lagotis, 1. c., 57-66; XIL, Description of a new genus of Oréhidéceat : Pantlingia, 1. c., 107; XII, Further notes on Indian Convolvu- laceae, I. e., 537; XIV, Some idéitionäl Solanacede, 1. c., 5 ; XV, Some addit. Leguminosae, L c., LXVI, II (1887) 487-518; XVI, More addit. Labiatae, 1. c., 518 Pt (3) Pi : Flore forestière de La Cochinchine fase. XX- XX V, pl. 305-400 (Celas- tracées, prb a Sapindacées, Meliacées, Anacardiacées, Connaracées, Léqu- mineuses). Paris 1894-99. (A suivre). E. DRAKE DEL CaAsrTiLLo. ee EP Re 425 — Lille Imp Le Bigot frères. ; | Le Gérant: Th. Clerquin MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de 20 ir. pour Paris, les Dépariciments et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues À aber ou ceux annoncëés sur la couverture de la Revue, roses M. Jules PEELMAN, 2,rue Antoine Dubois, dresser tout _ qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER;, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, Paris. a rendu comple dans les sn Spétistes des ouvrages, pers ou ne s dont mplaire a été adressé au Direcie ur de la Rev . général. “ otanique. De plus l out g ? sur la c Les auteurs des travaux insérés dans la Revue yénérale de botitique ont droit gratuitement à vaste exemplaires en > MESge à part. RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIQUES Georce P. Burns : Beitrage zur Kenntniss der Stylidiaceen (Flora, 87, Band, Jahrgang 1200, p. 313). C. van WisseuinG : Ueber Kerntheilung bei Spirogyra (Ibid. p. 359). — Ueber mehrkernige Spirogyrazellen (Ibid., p. 378). W. BRexNER : Untersuchungen an einigen Fetipflanzen (Ibid., p. 387). AnNozni : Ueber die Ursachen der Krospenlage der Blatier (Ibid., p. 440). W. RôssLer : Beitrage zur Kleistogamie (Ibid, p. 479). Le J. Erixssox : La rouille des Céréales (Congrès international SAR . x ns _ für wissenschaftliche Botanik, Band XXXII, Heft 3). - Ch. VAN BANBERE : Sur une monstruosité du s Sitisme (Bull. Soc. roy. de botan. de Belgique, 1900). ee js — Note sur Lentinus. or (Bull. de de la Soc Fa “e ee e di ÆEnologia, Avellin pat La vie et les travaux de À. Snches: Autun 1900 : G. DeLacnroix : La « Graisse », maladie bactérienne dis Haricots. Nancy, 1899. ue et Decacroix : Rapport sur une maladie. des Pruniers dans l'arron- dissement de Villeneuve-sur-Lot. Pari Te Microbiologie (en sg Vars e, 1900. : Nouvelles espèces d'arbres an du Yunnan et du Su- rie Don de, la Soc. nat. etes de France, Mars 1900). G. CLaurrrau : La digestion dans les urnes de Népenthes. Bruxelles, 1900. — Nature et signification des alcaloïdes végétaux. Br 1900. ERRERA : Geor. rges Clautriau. Esquisse biographique. Bruxelles, 1 __ WonspeLz : The comparative anatomy of certain species pe Encephalartos (Transact. of the Linnean Soc. of London, October 1900). RAR: dE Czapex : Ueber den Pret der geotropischen Sensibilität der Wurzels- pitse Gahrhaehern f. wissenschaft. Bot ; Band l'XXXV,. Heft 2, 4900). Napsox : Di Kalk ) Algen und ilue Bedentung in ; e Natur (En russe, avec un résumé en allemand) {(Scripta botonica Horti Univer- sitatis Petropolitanae, fas. XVI 0). Mare : Quelques Urédinées à uilaginées nouvelles ou pe connues (Bull. Soc. mycologique de France, XVI, 2° fas Tixe Taumes : Ueber die re des Carotins im Prancenreiche (Flora n DIE bot. Zeitung, 1900, 87 Bd. 2 Heft + Contribution ‘au pro roblème € lénimigration Re de la XXXVI | _ BurG ichte und im ee: in D he k . Zaveskr: Zur aetherwirkung. ei die Stoumrendtung in den Phensen _. (bi p. 292} st FerRaRS : 1 Mal ia cattornia in provineia. di. Aveltino de ornale | nr Les: Menthes habiter (Bu (Bu ull. r& L es nt ; isatio on aux environs de Chamonis, es. 14, 15 Pe 16 te let eu +. 1899 (Annal. de la $oë* bot. d € IV). 5 L nt di ce TR | anoise bi). = e Gxuène à dans la germination {Anoates REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME TREIZIÈME . Livraison du 15 Février 1901 * N°1468°)- PARIS : PAUL DUPONT, ÉDITEUR &. RUE DU BOULO!I, 4 1901 LIVRAISON DU 15 FÉVRIER 1901 1 — RECHERCHES SUR L’ASSIMILATION CHLOROPHYL- LIENNE A TRAVERS LE LIÈGE (avec planches et figures dans le texte), par Mie Mathilde Goldflus. 49 IL — INFLUENCE DE LA NUTRITION PAR DIVERSES SUBSTANCES ORGANIQUES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES, par M. W. Palladine (suite). . 93 | PLANCHES CONTENUES | DANS CETTE LIVRAISON . PLANCHES 1 ET 2. — Rntinilatton or te à travers de liège : Ribes rubrum, Pinus Strobus, Populus pyramidalis, Ulmus campestris, A mpelopsis hederacea, Clematis Vitalba, 7 rosea, [lippophae rhamnoïdes. Gette livraison renferme en outre deux gravures dans le texte. | Pour le mode de ras et les conditions d'ebonnement, voir + Se _ SE ee élan ie RECHERCHES SUR L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE (1) par Mie Mathilde GOLDFLUS INTRODUCTION La question qui m'occupe et que je pose dans le présent travail, appartient à la catégorie de celles qu’on a négligées à cause de leur simplicité même. Il s’agit de l’existence de la chlorophylle dans les tissus des tiges, dans les troncs des grands arbres comme dans les branches, alors qu’elle n’est plus révélée à l’extérieur par sa couleur verte. En faisant avec un couteau une petite incision dans une branche jeune ou âgée, on trouve presque toujours sous la pellicule brune du liège une couche verte plus ou moins profonde, de coloration plus ou moins vive. L'âge de l’arbre n’a pas une grande influence sur l'importance de cette couche verte qui peut être encore très vivement th et assez épaisse chez un arbre très âgé. La présence et l'abondance de la chlorophylle dans les cellules de la tige qui se trouvent en dedans du liège dépendent surtout de l'épaisseur des tissus qui sont interposés entre la chlorophylle et la surface même de la tige. C’est ainsi que lorsqu'une tige n’a jamais de rhytidome, comme celle du Hêtre (Fagus silvatica) ou du (1) Ce travail a été fait au sr de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnie Rev. gén. de Botanique.— XIII, # 50 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Charme (Carpinus Betulus), la couche verte demeure continue tout | autour du tronc et des branches, car elle n’est séparée de la surface que par une mince couche de liège. Les tissus à chloro- phylle peuvent encore former une couche continue et sensiblement homogène lorsque le rhytidome est écailleux comme dans la Vigne ou dans la Clématite, car les tissus protecteurs s’exfoliant com- plètement chaque année, leur épaisseur n’est jamais considérable. Dans d’autres cas, comme chez le Platane (Platanus vulgaris), la couche verte est continue, mais hétérogène et distribuée en régions inégalement colorées ; elle est plus mince et plus pâle lorsque l'écaille âgée du rhytidome est encore adhérente à la tige ; elle est plus épaisse et plus verte lorsque la plaque du rhytidome esten voie de formation. Enfin, si le rhytidome est écailleux, comme dans le Chêne (Quercus Robur), le Robinier (Robinia Pseudacacia), le Pin (Pinus silvestris), la couche verte devient discontinue, et sur les tiges âgées de ces arbres on ne la retrouve plus que sous les parties du rhytidome qui sont les plus minces et revêtent les crevasses. Lorsque les tiges n’ont encore qu'un faible diamètre, bien qu'avec du liège tout autour, la chlorophylle peut être répartie dans les diverses plantes d’une façon très différente et souvent même caractéristique du genre et de l’espèce. Mais lorsque la tige devient plus âgée, la disposition de la chlorophylle devient de plus en plus uniforme chez tous les végétaux ligneux. La chlorophylle se localise dans les tissus placés immédiatement au dessus du périderme et du rhytidome, quelle que soit la nature et l’origine de ces tissus. Enfin, elle disparaît partiellement lorsque la masse des assises protectrices qui lui sont superposées dépasse une certaine épaisseur, Je me suis proposé de décrire la distribution de la chlorophylle dans ces différents cas et de déterminer la nature des tissus où elle apparaît; et cela uniquement dans le but de venir à l'appui des recherches physiologiques qui font l’objet principal de cette étude. Ainsi donc, en couche continue ou non, minces ou épaisses, foncées ou peu colorées, appartenant à un tissu ou à un autre, les cellules chlorophylliennes existent toujours sous le liège d’une tige ; c'est là un phénomène constant et normal. J'irai même plus loin, en disant qu’il n’y a pas une surface, si petite qu’elle L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 51 soit, sous le liège ou le rhytidome, sur une tige aérienne d’arbre ou d’arbrisseau, où la couche verte interne n'ait existé à un moment donné. Cette chlorophylle, même lorsqu'elle se forme dans les tissus profonds, est-elle comparable à celle des feuilles au point de vue de son activité assimilatrice ? D'autre part, jusqu’à quel point la masse des tissus qui s’inter- posent entre elle et la lumière met-elle obstacle à la fonction chloro- phyllienne ? Telles sont les principales questions que je me suis proposé de résoudre dans le but de déterminer quelle peut être l'importance de cette couche verte interne pour l’économie géné- rale des plantes. La question n’a jamais été posée jusqu’à présent. Quelques auteurs ont touché vaguement et très indirectement au sujet qui m'occupe. Ainsi, Link (1) mentionne la présence des couches vertes sous le liège sans y attacher du reste une importance spéciale. Link à publié des planches en couleur très remarquables dans lesquelles on trouve représentées des coupes transversales de tiges, par exemple celle du Fraxinus pendula. On peut résumer Ja description qu’il donne de ces figures de la façon suivante. Dans un rameau de Frêne de trois ans, il distingue : l’écorce externe brune (le liège) ; au-dessous, l'écorce interne à couches vertes, le liber incolore et des fibres à parois épaisses. Dans une coupe d'écorce d’un vieux rameau du même arbre, il représente : l'écorce extérieure brune (liège), beaucoup plus épaisse que précé- demment et déchiquetée, les couches vertes de l'écorce interne, et entre les deux, des couches de cellules incolores. Sous le tissu vert, se trouvent le liber et les mêmes fibres que précédemment. Link n'avait pas reconnu dans ce cas la présence d’une couche Subéro-phellodermique. [1 croyait que ces cellules incolores, qui en réalité donnent naissance au périderme, étaient des cellules primi- tivement vertes qui auraient perdu leur chlorophylle pour devenir cellules du liège et s’exfolier ensuite au dehors. Cette interprétation est évidemment erronée, mais Link a eu le mérite de mettre en évidence le renouvellement continuel de la couche interne de chlorophylle chez les tiges âgées. (1) Link : Icones anatomico-botanicae, 2° édition. Fascicule 4, p. 35 et 36. Berlin 1837 (Voir aussi pl. XV, fig 6 et 7.) 52 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Depuis Link, c’est seulement d’une façon tout à fait accessoire, et sans rechercher l'origine des tissus, que plusieurs anatomistes ont mentionné la couche verte que recouvre le liège. On peut citer : par exemple la figure classique de Sachs, relative au Ribes nigrum et reproduite dans l’Anatomie de De Bary (1), les figures d’écorce de Chêne données par Luerssen (2) dans son Manuel de Botanique systématique. "1 Ac j 4 À ox ann qe 210 a cn a nn mn 0 mms mom” Dopngus ste vite 4 à avetgaeues dutaiennns F1! SS Fig. 37. — Appareil pour étudier l'assimilation chlorophyllienne à travers le liège. Avant tout, j'ai chérché si la chlorophylle donne lieu à une assimilation susceptible de mesure, c’est-à-dire si l’on peut consta- ter une absorption d’acide carbonique et un dre d'oxygène. (1) De Bary : Vergleichende Anatomie, Lei 1871. (2) Luerssen : Handbuch, T. 4, p. 498-499. 1 red L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 53 Je me suis servie dans ce but de fragments de tissus extérieurs ou de branches (suivant le cas) qui étaient placés dans un mélange d’air et d’acide carbonique, en proportions convenables, analysé préalablement. Le tout était exposé à la lumière diffuse. Après un certain nombre d’heures, je faisais une prise de gaz dans l’appareil et je faisais une nouvelle analyse. Pour éviter une élévation de température dans le tube, ce qui aurait augmenté l'intensité de la respiration, tout le dispositif se trouvait dans un récipient en verre rempli d’eau à courant continu (fig. 37). Dans ces conditions, la température était généralement inférieure à 20 degrés Comme les nipats des plantes que j’employais étaient forcé- ment sectionnés à travers des tissus en partie vivants, et que par Suite la respiration pouvait être très activée, jusqu’à masquer l’assimilation, il était nécessaire de faire en même temps une expérience dans des conditions absolument analogues à l'obscurité. Cette seconde expérience ne me donnait comme résultante générale que la respiration, tandis que la précédente me fournissait la respiration et l’assimilation. Considérant la respiration comme sensiblement égale dans les deux cas, je déduisais l’assimilation seule durant l'expérience. À propos de la question de la transparence du liège pour l’assi- milation, je citerai le travail de M. Daniel (1) qui touche à mon sujet, mais encore d’une façon indirecte. M. Daniel a étudié la transparence pour l’assimilation du sclérenchyme des bractées de l'involucre des Composées. Il y a dans son travail une analogie avec mes recherches au point de vue de la pénétrabilité des tissus par la lumière. M. Daniel arrive à la conclusion que le sclérenchyme est transparent pour l'assimilation, mais que, dans certains cas, comme résultante générale, l’assimilation et la respiration se font équilibre dans un même involucre, ou que même l’une peut dépas- ser l’autre, suivant les conditions de température. Dans mon exposé, je ne séparerai pas la partie anatomique de la partie physiologique. Mon étude étant surtout expérimentale, tout le (1) L. Daniel : Recherches anatomiques et physiologiques sur les bractées de linvolucre des Composées. Thèse. Paris 1890, p. 73-90. 54 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE reste est accessoire ; l'anatomie des tissus chlorophylliens dans les arbres m'a aidée à contrôler mes expériences et m’a permis d’expli- quer certains points obscurs. Aussi, je crois bien faire, en exposant successivement, pour chaque espèce, la morphologie et l’anatomie en même temps que les résultats obtenus par l'expérience à la lumière et à l'obscurité. Dans tous les cas, la lumière ne pouvant arriver jusqu’à la chloro- _phylle qu’à travers le liège ou le rhytidome, il était donc utile de rechercher jusqu’à quel point ces tissus péridermiques laissent passer les radiations et s’ils sont plus translucides pour les unes que pour les autres. Aussi, ai-je joint aux expériences précédentes l'examen spectroscopique d’un certain nombre de ces tissus inter- posés entre la lumière et la chlorophylle. RiBes RuBRUM (PI. 1 et 2, fig. 1 à 3) Cette espèce est intéressante au point de vue de la distribution de la chlorophylle dans ses tissus, elle en est pour ainsi dire lé type moyen auquel se rattacheront les autres. Ainsi, dans une jeune pousse verte, on trouve de la chlorophylle sous l’épiderme et un anneau continu de chlorophylle dans les tissus où se dessinent _les premiers faisceaux de bois; dans la moelle, on trouve des grains de chlorophylle isolés. Comme il n’y a pas encore trace de liège et que le tout est vert, il est évident que la jeune pousse assimile. En faisant une section transversale dans une jeune branche de l’année, on remarque avant tout à l’œil nu que toute la section est fortement colorée en vert, sauf la moelle (PL'Tet2 fig. Fi: En coupe mince, on distingue encore l’épiderme sous lequel'on irouve une couche de chlorophylle continue, c’est l'écorce pri- maire qui en est remplie ; en-dessous, dans la région du péricycle, on voit quelques couches de liège en voie de formation, ce liège est jeune, à parois encore bien minces, et complètement incolore ; même chose pour le liber, les rayons médullaires qui traversent le bois sont remplis de chlorophylle, et dans la zone périmédullaire on voit un large anneau vert. Dans la moelle, on ne trouve plus un seul grain de chlorophylle. À un état un peu plus avancé (PI. 1 et 2, fig. 2}, l’'épiderme et l'écorce primaire sont exfoliés au dehors ; le tout disparaît, y compris la couche verte sous-épidermique. Par £ PR en L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 55 contre, on trouve un liège fortement développé à cellules extérieures brunes et mortes, qui s’exfolient successivement et de jeunes cel- lules incolores qui ne sont pas encore subérifiées. Dans le phello- derme un large anneau chlorophyllien s’est formé. On trouve aussi de la chlorophylle le long des rayons médullaires. Quant à la région périmédullaire elle est encore très verte, cependant un peu moins que précédemment. Si, à présent, l’on fait une section dans une tige âgée de Ribes rubrum (P1.1 et 2, fig. 3), on trouve un liège plus épais, une couche verte sous ce liège, encore plus marquée que précédemment, des grains de chlorophylle épars dans le liber extérieur, de la chloro- phylle dans les rayons médullaires qui se continue jusqu’à une cer- taine profondeur pour disparaître dans les couches ligneuses pro- _fondes et plus de chlorophylle dans la zone périmédullaire. De tout ceci, il résulte d’une façon évidente que la chlorophylle dans la zone périmédullaire et dans les rayons médullaires, s’est localisée de préférence à une distance aussi peu éloignéé que possible de la lumière ; la limite étant dépassée, elle a disparu dans les couches profondes, où elle est devenue inutile. On peut remarquer aussi que la chlorophylle dans ces états successifs de la branche s’est déve- loppée dans n'importe quel tissu parenchymateux, à condition que la distance entre ce tissu et la surface ne dépasse pas une distance déterminée. Avant de passer à l'étude des échanges gazeux chez le Ribes rubrum, je mentionnerai le procédé que j’ai employé pour fairelesexpériences en question ; ce procédé a été le même pour tous les cas qui se sont présentés, c’est-à-dire pour les branches ainsi que pour les lambeaux d’écorce. à Je me suis servie pour mes expériences de tubes en verre, for- tement aplatis, de 12-13 cent. de long sur 4 cent. de large et 1 cent. d'épaisseur. Dans ces tubes, j'introduisais des morceaux de branches d’égale longueur et ayant à peu près une même surface. Je remplis- sais le tout de mercure et j'introduisais sous le mercure un mélange d’air et d’acide carbonique en quantité à peu près égale dans tous les tubes, sur lesquels un point de repère marquait le niveau. J'introduisais une goutte d’eau à la surface du mercure dans les tubes pour saturer l'air confiné et pour empêcher la production des vapeurs de mercure. Le tube était fixé avec deux bouchons dansun f sb - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ? 2 Es M4 2 à Setietsilen petit cristallisoir en verre et tout le dispositif se trouvait dans l’eau comme je l'ai indiqué précédemment (voy. fig. 37). Un thermomètre donnait la température à la lumière ainsi qu’à l'obscurité. Première expérience. — 22 juin 1900. Jour ensoleillé et chaud. Durée de l'expérience pour les deux appareils : de 11 h. 1/2 du matin à 3 h. 1/2 du soir. Gaz initial : CO? == 9,36 O — 18,12 ÿ; 100 A7 = 72,52 Gaz final : ; Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. . (Analyse à la fin de l'expérience). (Analyse à la fin de l’expérience). Temp. 19° ‘Temp. 182,5 CO? — 6,86 CO? — 12,20 ÿ = 21,8 Uri AL Hit AZ 12,09 Le volume total n’ayant presque pas varié dans les deux cas, il est inutile de ramener les chiffres obtenus au volume primitif. D'ailleurs, les rapports de _ et de — sont voisins de l’unité, c'est-à-dire, qu’à la lumière, le volume d’acide carbonique absorbé est à peu près égal au volume d’oxygène dégagé ; à l'obscurité, le volume d'acide carbonique qui se dégage est sensiblement égal au volume d’oxygène qui est absorbé. : L'assimilation seule sera obtenue par soustraction comme je l’ai indiqué précédemment : CO? à l'obscurité — 12,20 CO* à la lumière — 6,86 5,34 Donc, par l'assimilation seule le Ribes a absorbé 5,34 pour cent de gaz carbonique pendant 4 heures. Si l’on considère la résultante des deux fonctions, on voit que l'assimilation l'emporte sur la res- piration, malgré le liège superposé au parenchyme chlorophyllien. En effet, il résulte des chiffres précédents que la résultante des L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 57 deux fonctions donne encore une absorption de 2,50 pour 100 d'acide carbonique. Deuxième expérience. — 10 juillet 1900. Jour ensoleillé et chaud. Durée de l’expérience : 11 h. m. à 5 h.1/2s. En expérience, jeune branche de l’année avec du liège assez épais Les branches qui assi- milent sont exposées en plein soleil. Gaz initial : CO2= 7,03 6: 22,97 Az — 70,70 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. Temp. 18°,5 CO? — 1,49 CO? — 11,98 O — 27,66 O0 — 17,7 Az — 70,95 Az — 70,27 Assimilation seule — 10,49 pour 100. Les rapports de CO? sur 0 et de O sur CO? sont sensiblement voisins de 1 dans les deux cas. L'assimilation l'emporte encore sur la respiration, car la résul- tante des deux phénomènes donne encore 5,54 pour 100 d’acide carbonique. Troisième expérience. — 10 juillet 1900. Jour ensoleillé et chaud. Durée de l’expérience : 11 h. m. à 5 h. 1/2 soir. En expérience, branche de Groseillier de 3 ans avec un liège bien développé. La branche qui assimile est exposée en plein soleil. Gaz initial : CO" = 7,09 * Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. 18,5 CO = 1,14 CO? — 11,72 Assimilation seule — 10,58 p. 100. Résultante des deux phénomènes EP NES = 5,89 p. 100 d’acide carbonique. 58 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Quatrième expérience. —Mèmes conditions que dans la précédente, seulement la branche est plus âgée. Gaz initial : CO? = 7,03 . Gaz final : Appareil exposé à la lumière, Appareil exposé à l’obscurité. Temp. 20° Temp. 18,5 CO? — 1,69 CO? = 11,22 Assimilation seule — 9,53 pour 100. Résultante des deux phénomènes superposés — 5,34 p. 100 d'acide carbonique. Cinquième expérience. — 17 juillet 1900. Durée de l'expérience : 11h. 1/2m.à5h.s. Temps chaud et ensoleillé. En expérience, vieille branche de Groseillier; la branche qui assimile est exposée en plein soleil. Gaz initial : CE = 879 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. Temp. 210 CAP — 1,58 CO? — 10,16 Assimilation seule — 8,68 pour 100. Résultante des deux phénomènes superposés — 6,91 pour 100. Autre expérience. — La zone chlorophyllienne périmédullaire si caractéristique pour une jeune tige, et qui disparaît dans les tiges plus âgées, prend-elle une part importante à l’assimilation totale de cette tige ? Voilà une question qui s’est pasée au cours de ces recher- ches et que j'ai cherché à résoudre en partie. Dans ce but, j’ai essayé d'enlever à une jeune branche son liège avec la couche verte phellodermique qui se trouve immédiatement sous le liège. Il ne restait donc que la zone verte périmédullaire et la chlorophylle dans les rayons médullaires. Toutes les branches étaient entièrement blessées et respiraient d’une façon exagérée par loute leur surface. L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 59 Temps gris et pluvieux. Durée de l’expérience : 4 h. à 5 h. 1/28. Gaz initial : CO? — 6,44 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. 19,5 Temp. 18,5 CO? — 4,19 CO? = 12,32 Assimilation seule — 8,13 pour 100. Résultante des deux phénomènes superposés = 1,25 pour 100 d’acide carbonique absorbé. La couche chlorophyllienne périmédullaire et la chlorophylle des rayons médullaires ont absorbé pendant 6 h. 4/2 à la lumière diffuse 8,13 pour cent d’acide carbonique. Donc, la chlorophylle que renferment ces tissus profonds est capable d’assimiler. Dans une vieille tige, la distance entre la zone périmédullaire et l'extérieur étant beaucoup plus grande que dans une jeune tige, cette couche chlorophyllienne périmédullaire devient inutile et se déplace vers la périphérie ; de même pour la chlorophylle des rayons médullaires, laquelle disparaît à une certaine distance, QUERCUS ROBUR Jusqu'à présent, tous les résultats obtenus nous sont donnés par des branches plus ou moins âgées. J'ai essayé dans le Chêne de faire assimiler les branches ainsi que des lambeaux extérieurs enlevés aux troncs d'arbres présentant, en somme, une grande analogie avec les branches âgées et pouvant être considérés comme de très vieilles branches. Si l’on fait une section à travers une jeune branche de Chêne, on remarque que les choses se passent presque identiquement comme dans les cas précédents. La jeune branche qui a déjà un liège est riche en chlorophylle, laquelle la remplit tout entière, sanf le liège, les fibres et les vaisseaux. Le phelloderme collenchymateux est bourré de chlorophylle, ainsi que l'écorce, le liber, les rayons médullaires, la zope périmé- 60 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dullaire et même la moelle. Plus tard, il arrive chez le Chêne ce qui se produit dans presque toutes les branches décrites jusqu’à présent, c’est-à-dire que la chlorophylle disparaît dans la moelle, diminue dans la zone périmédullaire, mais persiste dans les rayons médullaires, le liber, autour des faisceaux de fibres et augmente beaucoup dans le phelloderme. Dans une branche âgée on voit la chlorophylle encore profonde dans les rayons médullaires et elle ne disparaît qu’à une distance assez grande de la périphérie. Si, à présent, on fait une section dans un lambeau enlevé à l'arbre, on trouve le liège plus épais, une large bande verte dans le phelloderme, de la chlorophylle éparse parmi les faisceaux fibreux, mais il n’y a plus de chlorophylle dans le liber, et bien peu dans les rayons médullaires. Ici encore, la distance intervient et empêche la chlorophylle de se former là où le minimum de radia- tions nécessaire pour sa formation n’est pas atteint. Première expérience. — 7 août 1900. Temps couvert et gris; il pleut à plusieurs reprises. En expérience, jeune branche de Chène avec du liège; la branche qui assimile ne reçoit que de la lumière diffuse. Durée de l'expérience : 41 h. 1/2 à 5 h. 4/2. Gaz initial : CO? = 11,14 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. Temp. 180 Temp. 18° CO? = 1,57 CO? — 15,84 Assimilation seule — 14,27 pour cent. Malgré les mauvaises conditions d'expérience, l’assimilation l'emporte de beaucoup sur la respiration, car la résultante des deux phénomènes donne encore 9,57 pour 100 d’acide carbonique absorbé. Deuxième expérience. — 7 août 1900. Temps gris et pluvieux. Mêmes conditions d’expérimentation que précédemment, seule- ment la branche qui est en expérience est ae À plus âgée. ul L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 61 Gaz initial : CO? — 11,14 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. 182,5 Temp. 182,5 CO? — 0,88 C0? = 17,76 Assimilation seule — 16,88 pour cent. -L’assimilation l'emporte sur la respiration, et le phénomène total donne encore 10,26 pour cent d'acide carbonique absorbé. Troisième expérience.— 16 juillet 1899. Temps chaud et ensoleillé. Cette fois j’expérimente sur un lambeau enlevé à un jeune tronc de Chêne. Le lambeau est glissé dans le tube de façon à être fixé solidement sans toucher la surface du mercure. Il n’y a que la surface du lambeau recouverte de liège, qui est fortement éclairée. La respira- tion du lambeau est évidemment augmentée à cause de la blessure. Durée de l’expérience : 2 h.s. à 5 h.s. Gaz initial : CO? — 8,36 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. Temp. COr' = ‘7,084 CO? — 12,03 Malgré la respiration exagérée, l'assimilation l'emporte un peu, la résultante des deux phénomènes donne encore 0,52 pour 100 d’acide carbonique absorbé. L’assimilation seule — 4,79 pour cent. Quatrième expérience. — 8 août 1900. Temps couvert et pluvieux. En expérience, lambeau enlevé à un jeune Chêne ; le lambeau qui assimile ne reçoit que de la lumière difluse. Durée de l’expérience : 10 h. 1/2 m. à 5 h. 1/48. Gaz initial : CO? — 9,84 62 …_ : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité Temp. 18,5 Temp. 18° CO —= 5,88 CO. = 18,60 Assimilation seule — 12,72 pour cent. La résultante des deux phénomènes donne encore 3,96 pour 100 d'acide carbonique absorbé. L’assimilation l'emporte de beaucoup sur la respiration, laquelle, comme nous l’avons dit, est exagérée. Pinus Srrogus (PI. 1 et 2, fig. 4) Dans cette espèce, la distribution de la chlorophylle confirme ce qui précède. Dans les jeunes pousses elle entre plus profondément et arrive jusqu’à la moelle : cependant, il n’y a pas de zone périmé- dullaire continue; on ne trouve que des groupes de grains verts parsemés autour de la moelle. On trouve de la chlorophylle dans les rayons médullaires, un peu dans le liber, beaucoup dans l'écorce surtout autour des canaux sécréteurs, Dans le phello- derme, sous le liège, il y a une large bande chlorophyllienne. Dans une branche plus âgée, la distribution de la chlorophylle est presque la même, sauf qu’on ne la trouve presque plus dans la région périmédullaire. Enfin, dans une branche très vieille la chlorophylle disparaît dans les rayous médullaires profonds du bois. Si, à présent, on compare la section d’une branche avec celle d’un lambeau du tronc, on voit que dans cette dernière la zone verte phellodermique est plus riche en chlorophylle que celle de la branche, par contre on n’en trouve plus dans les rayons médul- laires ; la chlorophylle se limite au phelloderme,. Première expérience. — 27 août1900. Tem ps changeant et couvert. En expérience, branche âgée de Pinus Strobus. La branche qui assimile ne recoit que de la lumière diffuse. Durée de l’expérience : 10 h. m. à 4 h.s. Gaz initial : CO* — 10,29 L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 63 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité Temp. 182,50 Temp. 18°,50 Co = 091 CO -—= 10,9 Assimilation seule — 10,05 pour cent. L’assimilation l’emporte de beaucoup sur la respiration, laquelle est minime. La résultante des deux phénomènes donne 9,38 pour 100 d'acide carbonique absorbé. Deuxième expérience. — 22 août 1900. Temps gris et pluvieux. En expérience, lambeau de tronc d’un Pinus Strobus ; le lambeau qui assimile reçoit une lumière peu intense. Durée de l'expérience : 11 h. matin à 5 h. soir. Gaz initial : CO = 6,07 Gaz final : Appareil exposé à la lumière, Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. 20,5 Temp. 20° CO? — 0,66 CO? — 14,17 L’assimilation seule — 13,51 pour cent. La respiration y est beaucoup plus grande que dans le cas précé- dant, ceci s’explique par le fait que le lambeau est blessé et que la respiration estexagérée. Cependant, iciencore, l’assimilation dépasse de beaucoup la respiration et la résultante des deux phénomènes donne 5,41 pour cent d'acide carbonique absorbé. THUIA OCCIDENTALIS. Une section dans un lambeau enlevé au tronc de l’arbre nous présente, au-dessous du liège, un large anneau chlorophyllien qui se continue dans l’écorce sous forme de groupes de grains verts isolés ; ceux-ci disparaissent successivement à mesure qu'on s’approche du bois: les rayons médullaires en sont totalement dépourvus. Quant au liège, il est très bien développé et présente une large bande brune subérifiée. 64 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Expérience. — 414 août 1900. Temps changeant ; en expérience, lambeau de Thuia avec un liège bien développé. Le lambeau qui assimile a reçu au début de la lumière diffuse et se trouve ensuite exposé en plein soleil. Durée de l'expérience : 10 h. 4/2 m. à 5 h.s. Gaz initial : CO? — 6,31 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. 18°,50 Temp. 15° CO? — 0,32 CO? = 8,74 Assimilation seule — 8,42 pour cent. Malgré la respiration exagérée, la résultante des deux Shénos mènes donne encore 5,99 pour cent d’acide carbonique absorbé. HIPPOPHAE RHAMNOIDES (PI. 1 et 2, fig. 10). Au point de vue de la distribution de la chlorophylle, cette plante n'a rien de particulier. Une coupe à travers un lambeau de tronc présente un liège excessivement épais et sous ce liège, dans le phelloderme, une couche continue de chlorophylle très large et très verte; elle s’arrête vers les faisceaux de fibres, si nombreux dans l'écorce de l’Hippophae, et ne les dépasse pas, Partout ailleurs la chlo- rophylle n’existe pas. Comme le bège de cette plante s’enlève très facilement, j'ai essayé de faire qi en faisantassimiler directement la couche verte phelloderfiique après avoir enlevé le liège ; dans d’autres cas, j'ai essayé de faire assimiler la couche verte phelloder- mique en lui superposant une deuxième couche de liège, c’est-à- dire en recouvrant le lambeau ordinaire du tronc, d’un anbeau de liège, enlevé au même tronc. Voici les résultats de ces PF Première expérience. — 19 juillet 1899. En expérience, lambeau d’un tronc d’ Hippophae. Temps chaud et ensoleillé : ; le lambeau qui assimile est exposé en plein soleil. Durée de }’ RE : de 11 h. du matin à 5 b. du soir. L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 65 Gaz initial : CO? = 5,04 (raz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l’obscurité Temp. 19,5 - Temp. 19%,0 CO? = 0 CD. = 1149 Assimilation seule — 11,43 pour 400. | ; L’assimilation l'emporte sur la respiration de 5,04 pour cent. Deuxième expérience. — 15 juillet. Mèmes conditions d'expérience que précédemment, seulement la couche verte reçoit de la lumière directement, le liège est enlevé; le lambeau est blessé et respire fortement par toute sa surface. Durée de l’expérience : 41 h. 1/2 m. à 5 h.s. Guz initial : CO —= 5,04 Gaz final: Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l’obscurité Tem Temp. 19 CO? = 0,4 CO? —= 10,90 Assimilation seule — 10,50 pour cent. L'intensité de l'assimilation est la même que dans le cas précé- dent,_malgré la blessure. L’assimilation l’emporte sur la respi- ration de 4,64 pour cent. Troisième expérience. — 29 juillet 1899. Temps chaud et enso- leillé. En expérience, lambeaux enlevés au tronc de l'arbre avec un liège épais. Le lambeau qui assimile reçoit de la lumière intense. Durée de l’expérience : 10 h. 1/2 m. à 1 h. 1/2. Gaz initial : Cd — S,40 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité Temp. 19,5 Temp. 1 CO? = 4,37 CO? = 13,79 Rev. gén. de Botanique. — XII. 66 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Assimilation seule — 9,42 pour 100. La résultante des deux ee donne 4,33 pour 100 d’acide absorbé. Quatrième expérience. — 29 juillet 1899. Mêmes conditions que précédemment, seulement le liège est enlevé. Même durée de l'expérience. Gaz initial : CO? = 8,170 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité éemp; 19,5 Temp. 19 C0? = 2,91 CO? = 12,72 Assimilation seule — 10,51 pour cent, c’est-à-dire encore plus intense que dans le lambeau intact. L’assimilation l'emporte de 6,49 pour cent sur la respiration. Cinquième expérience. — 29 juillet 1899. Conditions d'expérience exactement les mêmes que dans le cas précédent, seulement le lambeau qui assimile est recouvert d’une double couche de liège. Gaz initial: CO? = 8,70 Gaz final: Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à i’obscurité Temp. 1%, Temp. 19° CO? — 7,145 CO. =. 12,72 Assimilation seule — 4,57 pour cent. Le lambeau normal présente une assimilation seule égale à 9,42, c’est-à-dire au double. Bien que le lambeau assimile deux fois moins dans le cas qui se présente, la résultante des deux phénomènes donne encore 1,55 pour cent d’acide carbonique absorbé. L’ASSIMILATION CHLOROPHYŸLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE (67 SORBUS AUCUPARIA Dans une section d’un lambeau du tronc, on remarque un liège bien développé, et sous le liège, dans le phelloderme, une large bande chlorophyllienne qui se continue vers l’intérieur de l’écorce et disparaît totalement vers la région libérienne ; on n’en trouve plus ni parmi les derniers faisceaux fibreux, ni dans le liber, ni dans les rayons médullaires. Première expérience. — 7 Juillet 1899. Temps chaud et ensoleillé. En expérience, lambeau enlevé au tronc d’un Sorbier. Le lambeau qui assimile est exposé en plein soleil. Durée de l'expérience : 1h. m.à4h.s Gaz initial : CO —= 90 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. CO? — 0,36 CO? — 10,60 Assimilation seule — 10,24. La résultante des deux phénomènes donne 8,67 d'acide carbo- nique absorbé, par conséquent l'assimilation l'emporte de beaucoup sur la respiration. Deuxième expérience. — Le liège du Sorbier s’enlevant facilement, j'ai essayé de faire assimiler un lambeau sans liège. Les conditions d'expérience ont été les mêmes que précédemment. Gaz initial : CO? = 9,48 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité CO — 8,38 CO? = 12,84 Assimilation seule — 4,46 pour cent. L’assimilation l'emporte encore sur la respiration, laquelle est augmentée par le fait que le lambeau est entièrement blessé. 68 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Troisième expérience. Mèmes conditions d'expérience que précé- demment, seulement le lambeau est recouvert de deux couches de liège superposées. Gaz initial : 9,48 (raz final: Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l’obsecurité CO == 7,51 CO? — 10,60 Assimilation seule — 2,76, c’est-à-dire 4 fois moins intense que dans le cas normal. L’assimilation l’emporte sur la respiration de 1,64 pour cent. Quatrième expérience. — 22 août 1900. Temps changeant et plu- vieux. En expérience, lambeau de Sorbier enlevé au tronc. Le lam beau qui assimile ne reçoit que de la lumière diffuse. Gaz initial : CO = 6.07 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. COS — 0,55 CO? = 11,56 Assimilation seule — 41,01 pour cent. La résultante des deux phénomènes donne encore 5,92 pour cent d’acide carbonique absorbé ; l'assimilation l'emporte de beau- coup sur la respiration, laquelle est cependant exagérée par la blessure. : FRAXINUS EXCELSIOR Dans cette espèce, la chlorophylle qui se trouve sous le liège, dans le tronc, forme une zone verte très large et très bien développée dans le phelloderme, qui diminue successivement jusqu'aux pre- miers faisceaux libériens pour s’y arrêter définitivement. Elle ne pénètre pas daps les rayons médullaires. Première expérience. — 17 juillet 1899. Temps chaud et ensoleillé. En expérience, lambeau enlevé à un tronc de Frêne, liège bien L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 69 développé. Le lambeau qui assimile est exposé en plein soleil. Durée de l’expérience : 10 h. m. à 3 h.s. Gaz initial : CO? = 8,36 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maïntenu à l’obscurité Temp. 19 Temp. CO = 5,25 CO? = 11,46 Assimilation seule — 6,21 pour cent. L’assimilation l'emporte sur la respiration ; la résultante des deux phénomènes donne encore 3,11 de CO? absorbé. J'ai fait assimiler en même temps, dans des conditions absolu- ment analogues, des troncs où le liège a été enlevé. La quantité d'acide carbonique dans le gaz final a été — à 3,63. La couche verte mise à nu a assimilé d’une façon plus intense que quand elle se trouvait recouverte par le liège et ceci malgré la blessure. Deuxième expérience. — 19 juillet 1899. Temps chaud et enso- leillé. En expérience, lambeaux de Frêne enlevés au tronc de l'arbre. Deux lambeaux assimilent, un avec son liège, un autre sans liège, le troisième respire. Ceux qui assimilent sont exposés en plein - Soleil. Durée de l’expérience : 10 h. 1/2 m. à 4h. 1/28. Gaz initial : CO? = 5,04 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité, ï Temp. 18,5 Lambeau avec liège Lambeau sans liège CO? — 0,43 CO? — 0 CO? — 12,72 L’assimilation seule dans le lambeau normal — 12,29 pour 100. Ici encore, le lambeau blessé a assimilé plus fortement. L’assimilation l'emporte toujours sur la respiration. Troisième expérience. — 10 août 1900. Temps gris et pluvieux. En expérience, lambeaux enlevés à un tronc de Frêne. Celui qui - 70 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à assimile reçoit de la lumière diffuse. Durée de l'expérience 41. h. m. — 5 h. 1/28. Gaz initial: CO? — 9,33 Gaz final: Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité Temp. 18,5 CO == 0 CE" 1918 Assimilation seule — 13,18. L’assimilation est énorme en comparaison de la respiration. STAPHYLEA PINNATA Une section faite à travers un lambeau du tronc recouvert de son liège présente la structure qui suit : un liège plutôt mince sous lequel se trouve le phelloderme, un anneau scléreux presque continu qui le sépare du liber, lequel est traversé par de larges rayons médullaires qui se continuent dans le bois. La chloro- phylle se localise dans le phelloderme où elle forme une large bande verte; la chlorophylle se continue à l’intérieur de l’anneau sclérenchymateux et remplit entièrement les rayons médullaires libériens qui se terminent en fuseau vers le bois et s’y continuent, mais y sont beaucoup plus étroits. Les couches les plus externes du bois en contiennent encore un peu, mais on ne trouve plus de chlorophylle dans les rayons médullaires profonds du bois. Expérience. — 10 août 1900. Temps gris et pluvieux. En expé- rience, lambeaux de Sfaphylea enlevés au tronc de l'arbre. L’un d'eux assimile et ne reçoit que de la lumière diffuse. L'autre respire à l'obscurité. Durée de l'expérience : 41 h. m. à 5h. 1/25. Gaz initial : LE > 9,4 Gaz final : Appareil maintenu à l'obscurité. Temp--1085.. CO? — 4,68 CO? — 15,62 Appareil exposé à la lumière. T L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE À TRAVERS LE LIÈGE 71 Assimilation seule — 10,94. La résultante des deux phénomènes donne encore 4,65 pour 100 d'acide carbonique absorbé ; donc, l’assimilation l’emporte sur la respiration, CRATÆGUS OXYACANTHA Comme dans l’espèce précédente, la chlorophylle est surtout localisée dans la partie de l’écorce qui se trouve immédiatement sous le liège. Elle y forme une large bande verte continue; cette bande se continue autour des faisceaux de fibres les plus rappro- chés de la périphérie, puis diminue peu à peu pour disparaître complètement dans le liber. A partir de cette région, on ne trouve plus trace de chlorophylle dans le tronc du Cratæqus. Première expérience. — 11 juillet 1899. Temps chaud et ensoleillé. Le lambeau qui assimile est exposé en plein soleil. Durée de l'expérience : 40 h. m. — 4h. s. Gaz initial: CO?:—= 8,28 Gaz final: Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité Tem COS: ==.,14,34 C..—..19,64 Assimilation seule — 12,30 pour cent. La résultante des deux phénomènes donne encore 6,94 d’acide carbonique absorbé. L’assimilation l'emporte sur la respiration. * Popuzus PyRAMIDALIS (PI. 1 et 2, fig. 5) Le Peuplier présente le cas général au point de vue de la distri- bution chlorophyllienne dans les troncs d’arbres. C’est toujours la large bande verte qui se trouve immédiatement sous le liège, lequel est bien développé et assez épais. Cette bande verte ne se continue presque plus dans les tissus parenchymateux entre les” faisceaux fibreux corticaux ; elle se limite au phelloderme et à la partie la plus externe de l'écorce. 72 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Première expérience. — 11 juillet 1899. Temps ensoleillé et chaud. Le lambeau qui assimile est exposé en plein soleil. Durée de l'expérience : 40 h. 4/2 m. à 4b.s Gaz initial : CO =5,38 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité Temp. 190 Temp. 10,5 CO? — 0,49 CO? — 12,74 Assimilation seule — 12,25 pour cent. La résultante des deux phénomènes donne encore 7,79 pour cent d’acide carbonique absorbé; donc, l’assimilation l'emporte de beaucoup sur la respiration. Deuxième expérience. — 25 août 1900. Temps couvert pendant une bonne partie de l’expérience, pendant ce temps le iambeau qui assimile ne reçoit que de la lumière diffuse. Durée de l'expérience : 10 h. 1/2m.à4h.1/2s. Gaz initial : CO? — 10,21 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l’obscurité Tem . Temp. 18,5 CO? = 5,86 CO? — 13,03 Assimilation seule — 7,19 pour cent. La résultante des deux phénomènes donne encore 4,35 pour cent d’acide carbonique absorbé ; l'assimilation l'emporte sur la respiration. ACER PLATANOIDES. Rien de particulier au point de vue de la distribution chloro- phyllienne, dans l’écorce de FAR Toujours . un liège bien _ développé, se t 1 eetriche en chlorophylle ; elle ne dépasse pas les fibres corticales, qui en sont en quelque sorte la limite. L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 13 Première expérience. — 11 Juillet 1899. Temps chaud et ensoleillé. Le lambeau du tronc qui assimile est exposé en plein soleil. Durée de l’expérience : 40 h. 1/2 m. à 4 h. 1/25. Gaz initial : CO? — 8,28 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. emp. Temp. 18 CO? — 5,82 C0: = 748,79 Assimilation seule — 7,97. La résultante des deux phénomènes donne encore 2,46 pour 100 d'acide carbonique absorbé. Deuxième expérience. — 18 août 1899. Temps changeant. Le lambeau qui assimile ne reçoit que de la lumière diffuse. Durée de l'expérience : 10 h, m.à4h.s. Gaz initial : CO = 5,59 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. Temp. 19% Temp. 19,5 CO? = 3,45 ‘11:02 = 11,05 Assimilation seule — 7,50 pour 100. L’assimilation l'emporte sur la respiration ; la résultante des deux phénomènes donne 2,14 pour cent d’acide carbonique absorbé. Troisième expérience. — 22 août 1900. Temps gris et pluvieux. Le lambeau qui assimile ne recoit que de la lumière diffuse. Durée de l'expérience : 10 h. m. à 5 h. 1/28. Gaz initial : CO? — 6,07 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temps 209,5 Temp. 20° CO? = 4,30 CO? — 12,36 Eve 74 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Assimilation seule — 8,96 pour 100. La résultante des deux phénomènes donne encore 1,77 d’acide * carbonique absorbé ; la température dépasse 20° et la respiration est plus active que dansiles cas précédents. Toutefois, l’assimilation l'emporte encore sur la respiration. CLEMaTIS ViraLBa (PI. 1 et 2, fig. 8) Les jeunes tiges des Clématites présentent des côtes et des sillons caractéristiques. En coupant la jeune pousse, à l'œil nu on remarque comme dans l'espèce précédente que la section est presque entièrement verte, sauf la moelle. Dans une jeune pousse, l’épiderme persiste encore; dans l'écorce primaire, un anneau de sclérenchyme se dessine, mais il n'y a pas encore trace de liège; les faisceaux libéro-ligneux sont formés. La chlorophylle dans cette jeune tige se localise sous l’épiderme au-dessus du sclérenchyme, dans les sillons formés par les côtes . Ce sont des arcs chlorophylliens isolés qui atteignent à peu près la moitié de la saillie de chaque côté. Des arcs verts analogues se retrouvent à l'intérieur de l'anneau de sclérenchyme. Pas de chlo- rophylle dans le liber, passablement dans le jeune bois entre les faisceaux et abondante dans les rayons médullaires; on en trouve aussi dans la région périmédullaire. Dans une tige plus âgée, on voit le liège se former; il est pro- fond, péricyclique et alors toute la partie extérieure est rejetée au dehors; au lieu de l’anneau continu de sclérenchyme, on trouve des arcs scléreux en face de chaque faisceau (PI. 1 et 2, fig. 8). Entre ces arcs et le liège, on trouve la Chlorophylle qui descend les larges bandes de rayons médullaires pour se continuer jusqu’à la moelle, On trouve encore de la chlorophylle entre les jeunes vaisseaux et chaque faisceau paraît entouré d’un anneau très vert, On ne trouve plus de couche périmédullaire continue et toute la chlorophylle qui se trouvait dans l'écorce primaire a naturellement disparu. Plus tard, dans une tige âgée, on trouve à peu près la même dis- position que je viens de décrire, sauf que Ja Chlorophylle disparaît totalement dans la région périméduljaire. Première expérience. — 4 Juillet 1900, Temps chaud et ensoleillé. 4 RÉ on ne ‘| É PAPE RE SR TR SI LE L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 735 En expérience, jeune pousse de Clématite, toute verte, exposée en plein soleil. Durée de l’expérience : 12 h. m. à6h.s. Gaz initial : CO? — 11,35 O0 == (19.00 Az — 0,40 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. 20° Temp. 18,5 GO 74,07 CO2.:.-=- 20,02 0:::.— 95,80 ds 8,50 AE = 00 Ar — 11 Assimilation seule — 15,45 pour cent. L’assimilation l'emporte encore sur la respiration, car la résul- tante des deux phénomènes donne encore 6,68 pour cent d’acide carbonique. Deuxième expérience. — 4 Juillet 1900. Jour chaud et ensoleillé. En expérience, jeune tige de Clématite dans laquelle le liège est déjà formé. Durée de l'expérience : midi à 6 h. du soir. La tige qui assimile est exposée en plein soleil. Gaz initial : Co. = 11,2 0 — ,:19,99 Az. ..== ,10,40 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité Temp. 20° Temp. 18,5 CO? — 6,70 CO? — 19,97 O — 2%0,% O0 — 8,17 Az = 72,36 At = 9 Assimilation seule — 13,27 pour cent. L’assimilation l'emporte encore sur la respiration, la résultante des deux phénomènes doune 4,55 pour 400 de CO? . Les rapports de _CO* et de _O sont sensiblement voisins de 1. 0 76 __ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Troisième expérience. — 4 juillet 41900. Conditions analogues à celles des deux expériences précédentes ; la tige qui assimile est âgée et possède un rhytidome. Gaz initial : CO? — 11,95 O —18,35 Az — 10,40 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité emp. 20° T CO? — 12,40 CO? = 19,04 Ici, la respiration l'emporte sur l'assimilation ; dans la résultante . des deux phénomènes, l'assimilation seule — 6,64 pour 100. SPIRÆA ROSEA (PI. 1 et 2, fig. 9) Les tiges de Spiræa présentent encore cette particularité signalée dans le Groseillier, c’est-à-dire que la section microscopique paraît complètement verte, sauf la moelle. Si l’on fait une coupe dans une jeune tige on remarque que l’écorce, les rayons médullaires ainsi que la région périmédullaire sont remplies de chlorophylle. Plus tard, dans une tige d’un an et même de deux ans, la dis- position est presque tout à fait la même, et ce n’est que dans une tige tout à fait âgée que la zone verte périmédullaire perd peu à peu sa chlorophylle, laquelle jaunit sans cependant disparaître totale- ment, même dans une tige relativement âgée. Sous le liège assez épais, la couche verte est a bondante et bien colorée, ainsi que dans les rayons médullaires (PI. 1 et 2, fig. 9). Première expérience.— 31 juillet 1900, Temps ensoleillé et chaud. En expérience, jeune tige de Spiræa d’un an, avec du liège bien développé. Durée de l'expérience : 11 h. m. à 5 h. 1/28. Gaz initial : CO? = 7,56 L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE À TRAVERS LE LIÈGE 77 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. Temp. 21° | Temp. 20,5 CO? = 1,01 CO? = 12,57 Assimilation seule — 11,56. L'assimilation l'emporte sur la respiration: la résultante des deux phénomènes donne encore 6,55 pour 100 d’acide carbonique absorbé. Deuxième expérience.— 31 juillet 1900. Mêmes conditions d’expé. rience que précédemment ; la branche qui assimile est En en plein soleil, c’est une branche de 3 ans. Gaz initial : CO? — 7,56 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. Temp. 210 ” Temp. 20,5 CO? — 2,43 CO? — 10,64 Assimilation seule — 8,21 pour 100. L’assimilation l’emporte sur la respiration; la résultante des deux phénomènes donne encore 5,13 pour cent d'acide carbonique absorbé. AMPELOPSIS HEDERACEA (PI. 1 et 2, fig. 7) La Vigne vierge confirme à tous points de vue ce que je viens de dire sur les espèces précédentes. Ainsi, dans une jeune pousse verte où l’épiderme subsiste encore, on trouve passablement de chlorophylle sous l’épiderme et dans l’écorce tout entière ; elle entoure les faisceaux du liber dans les rayons médullaires qu’elle remplit et rejoint une couche chlorophyllienne continue et bien dé- veloppée dans la région périmédullaire. On trouve encore des grains de chlorophylle entre les jeunes vaisseaux du bois. On n’en trouve pas dans le liber. à Dans une tige un peu plus âgée qui possède peu de liège, l’épiderme a complètement disparu ainsi que l'écorce primaire. Dans le phelloderme, sous le liège, on trouve une grande couche : He REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE verte bourrée de chlorophylle. Cette couche diminue un peu vers les faisceaux, tout en restant importante, se continue dans les rayons médullaires, très verts, et vient rejoindre la couche verte péri- médullaire, très bien développée et très verte; on trouve même des grains verts isolés dans la moelle (fig. 7). À un état plus avancé, le liège devient plus épais, le phelloderme est encore rempli de chlorophylle, mais les rayons médullaires sont moins riches en chlorophylle et la couche verte de la région périmédullaire a presque disparu. … Dans une tige plus vieille encore, on ne voit de la chlorophylle que dans le phelloderme; les rayons médullaires en sont totale- ment dépourvus et enfin dans une tige tout à fait âgée la couche verte phellodermique persiste encore, mais devient moins riche en chlorophylle; dans les autres tissus il n’y en a plus trace. Première expérience. — Jeune tige de Vigne vierge où le liège est déjà bien développé. 16 juillet 4900. Temps très chaud et ensoleillé. — La tige qui assimile es exposée en plein soleil. Durée de l'expérience : 41 h. m. à5 h. 3/4 du soir. Gaz initial : CC :,8,54 O = 20,72 Az = 10,74 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité Temp. 200 - 240 Temp. 200 CO = 0,43 CO? — 17,29 O — 29,09 9726 Az = 10,46 Az = 72,95 Assimilation seule — 16,65 pour 100. L'assimilation l'emporte de beaucoup sur la respiration, car la résultante des deux phénomènes donne encore 8,09 pour cent d’acide carbonique absorbé. Les rapports de O et C0? sont sensiblement voisins de 1. CO? 0 ren rl 1 da ET L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE À TRAVERS LE LIÈGE 79 Deuxième expérience. — 16 juillet 1900. Mêmes conditions d’ex- périence que précédemment, seulement la branche qui assimile est plus âgée. Gaz initial : CO? = 8,59 (raz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité Temp. 200 - 210 Temp. 20° CO? = 5,72 CO? — 16,54 Assimilation seule — 10,82 pour cent. La résultante des deux phénomènes donne encore 2,82 pour 100 d’acide carbonique absorbé. L’assimilation l’emporte encore sur la respiration. Dans la branche sur laquelle je viens d’expérimenter la couche verte périmédullaire commence déjà à disparaître. Troisième expérience. — 25 juillet 1900. Temps très chaud et ensoleillé. En expérience, tige très âgée de Vigne vierge ; cette tige n'a reçu que de la Jumière très tamisée par un épais feuillage ; elle ne possède de la chlorophylle que dans le phelloderme. Durée de l’expérience : 41 h. m. à 4 h. s. La tige qui assimile est exposée en plein soleil. Gaz initial : CO? = 7,10 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. 20° Temp. 210 C® = 9,19 CO? = 12,79 Assimilation seule = 3,60 pour 100. La respiration l’a emporté sur la respiration de 2,09 pour 100. Ce résultat me paraît être dû à l’absenee d’une lumière suffisante, la tige poussant contre un mur et étant recouverte par une épaisse Couche de rameaux et de feuilles. 80 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE SAROTHAMNUS SCOPARIUS La tige du Sarothamnus présente des côtes saillantes caracté- ristiques, lesquelles dans une jeune tige verte sans liège ont une structure tout à fait particulière. Ce sont de longues cellules en palissades, remplies de chlorophylile verte et cette couche chloro- phyllienne, épaisse et continue, fait le tour de la tige et aboutit dans chaque saillie à un faisceau fibreux ou plutôt collenchy- mateux. On trouve encore de la chlorophylle, quoique un peu moins abondante, dans l'écorce tout entière, le liber et les rayons médullaires, jusqu’à la région périmédullaire qui en contient aussi, mais sans former une assise continue. Dans une tige plus âgée où le liège s’est déjà formé, on trouve encore dans les côtes saillantes des cellules en palissade sous le liège. [ci encore, elles sont riches en chlorophylle, qui remplit le phelloderme entier sauf les parties fibreuses, se continue dans le liber et va le long des rayons médullaires, presque jusqu’à la moelle. Dès la région périmédullaire la chlorophylle fait déjà entiè- rement défaut. Si, à présent, on fait une section dans une tige tout à fait agée, on trouve le liège plus épais et les côtes saillantes ont presque tota- : … lement disparu ou bien sont complètement subérifiées; les palis- 4 sades n'existent plus. Sous le liège, se trouve une large zone chlorophyllienne, qui remplit le phelloderme, diminue un peu vers le liber sans disparaître et se continue dans les rayons médullaires où elle ne se trouve que dans les deux dernières assises annuelles du bois. Première expérience. — 18 août 1900. Temps ensoleillé et chaud. En expérience, tige de Sarothamnus de l’année, avec du liège bien développé; la tige qui assimile est exposée en plein soleil, Durée de l’expérience : 11 h. 1/2 m. à 5 h.s. (Graz initial : CO = 7,0 Gaz final: Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l’obscurité Temp. 180 Temp. 18° CO! — 0,8 CO? — 13,56 L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 81 Assimilation seule — 12,78 pour 100. L’assimilation l'emporte beaucoup sur la respiration, puisque _ la résultante des deux phénomènes donne encore 4,27 pour cent d'acide carbonique absorbé, Deuxième expérience. — Mêmes conditions d'expérience que pré- cédemment. Seulement la tige du Sarothamnus sur ve are j'expé- rimente est beaucoup plus âgée. Gaz initial : CO = 7,05 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. Tem CO —= 0,44 CO? == 13,01 Assimilation seule — 12,57 pour cent. La résultante des deux phénomènes donne encore 6,61 pour cent d’acide carbonique absorbé. ULmus campesrris (PI. 1 et 2, fig. 6) Une jeune branche d’Orme dans laquelle le liège est déjà formé possède sous le liège un phelloderme collenchymateux ; ce phello- derme est limité dans sa partie inférieure, par des arcs scléreux, qui touchent au liber. La chlorophylle se localise dans le phello- derme entier où elle est très abondante, dans le liber, dans les rayons médullaires, dans la région périmédullaire, et se trouve même dans la moelle. La couche verte périmédullaire est continue. Dans une branche plus âgée, la chlorophylle disparaît dans la moelle, diminue fortement dans la zone périmédullaire, persiste encore dans les rayons médullaires, les couches externes du liber et est abondante dans le phelloderme, surtout dans le voisinage immédiat du liège, lequel est assez épais. A un état plus avancé, la branche d’Ulmus perd toute sa chloro- phylle dans la région périmédullaire, ainsi que dans les rayons mé- dullaires des assises les plus profondes du bois. Dans une branche tout à fait âgée, on trouve de la chlorophylle seulement dans les rayons médullaires des couches ligneuses les Rev. gén. de Botanique, — XIIL. 82 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE plus jeunes. Quant à la couche verte phellodermique elle est très : abondante, même dans les branches les plus âgées. On trouve aussi de la chlorophylle dans le liber. Première expérience. — 27 Août 1900. Temps changeant, couvert. En expérience, branche d’'Ulmus de 3 ans, avec un liège bien déve- loppé. La branche qui assimile est exposée à la lumière difluse. Durée de l’expérience 11 h. m. —#4h.s Gaz initial : CD’ = 10,29 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l'obscurité. Temp. 182,5 Temp. 18° CO’ = 2,01 CO? — 12,05 Assimilation seule — 10,04 pour cent. La résultante des deux phénomènes donne 8,28 pour cent d’acide carbonique absorbé; done, l'assimilation l'emporte de beau- coup sur la respiration. Deuxième expérience. — 1° Juillet 1899. Temps chaud et enso- leillé. En expérience, vieille branche d’Ulmus campestris, elle est exposée en plein soleil. Durée de l'expérience : 2 h. après-midi à 5 h. soir. Gaz initial : D = 5,0 Gaz final : | Appareil exposé à la lumière. Appareil maintenu à l’obscurité. Tem 5 emp. 195 CO = 48 CO: =: 10,77 Assimilation seule — 6,64. L'assimilation l'emporte sur la respiration. La résultante des deux phénomènes donne 1,57 d'acide carbonique absorbé. L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 83 FAGUS SILVATICA Une coupe à travers une jeune branche où le liège est à peine formé est bourrée de chlorophylle. Sous le liège, une épaisse * couche verte qui se continue dans le phelloderme, entoure d’un anneau vert les arcs scléreux, remplit le liber, les rayons médul- laires, la zone périmédullaire et la moelle. Tout, sauf les parties lignifiées et subérifiées, est très vert. À un état plus avancé, la chlorophylle diminue beaucoup dans la inoelle et en partie dans la zone périmédullaire. Partout ailleurs, elle persiste et elle est très abondante. Plus la tige vieillit plus la Chlorophylle disparaît au centre et plus elle est abondante vers le périphérie. À un âge plus avancé, on ne trouve plus trace de chlorophylle dans la moelle, ni dans la zone périmédullaire; les rayons médul- laires sont encore verts, tout le long on trouve de la chlorophylle dans le liber, autour des arcs scléreux de l'écorce et dans le phello- derme, où l’on voit une épaisse bande verte dans le liège. Dans une branche plus vieille encore, la partie des rayons mé- dullaires qui avoisine la moelle est dépourvue de chlorophylle, le minimum de lumière nécessaire pour la former n’a pas été atteint. Première expérience. — 14 juin 1899. Jeune branche de Fagus siloatica dans laquelle le liège est déjà bien formé. La branche qui assimile est exposée en plein soleil. — Temps chaud et enso- leillé. Durée de l'expérience : 41 h. m. à #h. s. Gaz. initial : CO? = 5,59 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil Hunisie à lobscurité Temp. 1 Temp. 182,5 C0? = 0,483 CO? — 10,21 Assimilation seule — 9,78. La résultante des deux phénomènes donne encore 5,16 pour 190 d'acide carbonique absorbé ; l'assimilation l’emporte de beaucoup sur la respiration. 84 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Deuxième expérience. — 22 juin 1899. Temps chaud et ensoleillé En expérience, branche de Fagus silvatica un peu plus âgée que la précédente. La branche qui assimile est exposée en plein soleil. Durée de l’expérience : 10 h. 1/2 m. à 3 h. HR à Gaz initial : CO? = 10, 74 Gaz final : _ Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l'obscurité mp. 18,5 Temp. 182,5 CO° = 2,82 CO? — 11,05 Assimilation seule — 8,23 pour 100. La résultante des deux phénomènes donne encore 7,92 pour 1400 … d’acide carbonique absorbé; l’assimilation l’emporte de beaucoup sur la respiration. Troisième expérience. — 28 août 1900. Temps couvert et pluvieux: 4 En expérience, branche âgée de Fagus siloatica ; la branche qui | assimile ne reçoit que de la lumière diffuse. Durée de l expérience x Mb. m.à4h.s. 5 Gaz initial À CO? — 9,94 Gaz final : Appareil exposé à la lumière. Appareil exposé à l’obscurité. Temp. 19% Temp. 19,5 CO? — 2,14 CO? = 11,91 Assimilation seule — 9,77 pour cent. “à L’assimilation l'emporte sur la respiration ; la résultante des deux phénomènes donne encore 7,77 pour 400 d’acide carbonique % absorbé. “4 Quatrième expérience. — 98 août 1900. Le temps est gris et COu- 4 vert. Mèmes conditions d’expérience que précédemment, seulement : la branche de Fagus est encore plus âgée que la précédente. Durée de rap 41h. 1/2 m.à4h.s. : Gaz initial : CO =- 9 91 x L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 85 Gaz final : Appareil exposé à la lumière Appareil maintenu à l’obscurité mp. 1490 . Temp. 19,5 CO? —" 2,20 GUESS" AU Assimilation seule = 9,91 pour 100. L’assimilation l'emporte de beaucoup sur la respiration : la résultante des deux phénomènes donne encore {7,71 pour 100 d’acide carbonique absorbé. BETULA ALBA Une jeune branche de Bouleau en coupe mince, présente au point de vue de la distribution de la chlorophylle une grande ana- logie avec le Hêtre. Ainsi, comme dans le cas précédent, dans une branche toute jeune, mais où le liège est déjà formé, on voit la Chlorophyile remplir tous les tissus vivants et mous. On en trouve donc partout, à partir de la moelle, dans la zone périmédullaire, les rayons médullaires, le liber, le phelloderme; il n’y a que le liège, les fibres corticales et les cellules du bois qui n’en possèdent pas. Mais cette chlorophylle chez le Bouleau disparaît plus vite dans les parties profondes que chez le Hêtre. Dans une branche un peu plus âgée, on n’en trouve plus ni dans la moelle, ni dans la zone périmédullaire; les rayons mé- dullaires dans le voisinage de là moelle ne sont presque plus colorés, par contre la zone verte phellodermique est plus riche en chlorophylle. Dans une branche âgée, on ne trouve de la chlorophylle qu’im- médiatement sous le liège, où elle forme une zone assez large, dans tout le phelloderme, surtout au voisinage des fibres corticales, dans le liber externe et dans quelques assises externes du bois. Dans les parties profondes, la chlorophylle disparaît totalement. Première expérience. — 497 Septembre 1900. Temps ensoleillé et Chaud. En expérience, vieille branche de Bouleau ; la branche qui assimile est exposée en plein soleil. Durée de l'expérience : 10h.1/2 m.à 4h. s. 86 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Gaz initial : CO = 9,27 Gaz final : Appareil . à la lumière, Appareil maintenu à l'obscurité. p. 180,5 Temp. 180,5 as — 5,68 CO? — 11,84 Assimilation seule — 6,16 pour cent. L’assimilation l'emporte sur la respiration, la résultante des deux phénomènes donne 3,88 pour 100 d’acide carbonique absorbé. CONCLUSIONS Les résultats obtenus dans les recherches qui précèdent concor- dent tous sensiblement entre eux. Toutes les fois qu'il y a eu ‘4 formation de chlorophylle à l'intérieur des tissus dans les organes non verts extérieurement, il y a eu absorption d’acide carbonique. Il en résulte un fait important : la chlorophylle qui se forme sous le liège ou le rhytidome assimile. Au point de vue anatomique, la disposition de la chlorophylle qui se produit sous le liège, dans les branches comme dans les troncs d'arbres, ne suit aucuné loi. Elle n’a aucune préférence quant au caractère du tissu même ; elle peut apparaître dans un tissu vivant quelconque. On la voit aussi bien dans la moelle de jeunes branches que dans la région périmédullaire, les rayons médullaires du bois ou du liber, le liber secondaire, l'écorce pri- maire, le phelloderme. La position de la chlorophylle est strictement déterminée par les conditions physiologiques : la substance verte se forme là où les conditions lui sont les plus favorables, c’est-à-dire là où elle reçoit suffisamment de lumière pour fonctionner. | La chlorophylle à l’intérieur des branches et des troncs ne peut se former sans lumière ; il lui faut peut-être une lumière faible, même très faible dans les tissus profonds, mais elle ne peut s’en passer. La preuve en est qu’elle disparaît successivement dans les tissus profonds, pour devenir plus abondante dans le voisinage AA DAT HIS Lee L'ASSIMILATION CHLOROI IENNE A TRAVERS LE LIÈGE 87 de la lumière, c’est-à-dire qu’elle se détruit dès que l'écran formé par les tissus qui la séparent de l’extérieur l'empêche de fonc- tionner. Cette limite n’est pas la même pour toutes les plantes, elle varie très probablement avec les caractères des tissus, et leur transpa- rence à la lumière. Quand cette transparence est plus grande on trouve la chlorophylle jusque dans la moelle ; quand elle est moins grande, dans la zone périmédullaire ou les rayons médullaires du bois. Moins les tissus jnissont passer de rayons, plus la chlorophylle se trouve limitée au voisinage de la périphérie, jusqu’à ne se trouver qu'immédiatement sous le liège. Quand le liège qui recouvre le tissu assimilateur devient trop épais, la lumière ne peut pas le traverser et l’on ne trouve plus de chlorophylle sous le liège. C’est le cas qui se présente sur une grande partie de la surface d’un vieux tronc d’arbre, à rhytidome Crevassé ; et cependant, au fond des crevasses, subsistent des plaques vertes. La lumière pouvant pénétrer dans ces plaques où le rhytidome est plus épais, la chlorophylle y trouve encore des condi- tions favorables et persiste dans le phelloderme. Exemple : Chêne, Robinier. Cette chlorophylle qui se forme sous le liège et dans les tissus profonds assimile et toujours, même pour une lumière diffuse l'assimilation l'emporte sur la respiration. Il résulte donc de tout ce que nous venons de dire, que : La chlorophylle se forme toujours en quantité plus ou moins grande, dans les branches : : Qu'elle se forme dans tous les troncs d'arbres, mais qu’elle se trouve limitée au fond des crevasses lorsque le rhytidome est crevassé ; Que la matière verte est capable de se former dans tout tissu vivant, sans distinction de région ; Que sa formation et sa localisation dépendent uniquement des conditions physiologiques. | Et maintenant, il se pose encore une question importante ; le liège étant transparent comme nous l'avons vu, laisse-t-il passer 88 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tous les rayons du spectre ou bien y-a-t-il des radiations plus privi- légiées les unes que les autres. J'ai essayé de répondre à cette question en étudiant les spectres qu'on obtient avec les diflérents lièges au spectroscope et dans ce but j'interposais, entre la fente du spectroscope et la source lumineuse, des morceaux de liège enlevés à différents arbres et : arbrisseaux. 1 Le même phénomène se répétait d’une facon constante pour toutes les plantes étudiées, à savoir que le liège laisse passer surtout les radiations rouges, jaunes, orangées et du spectre plus une partie des radiations vertes, tandis que les radiations bleues et violettes disparaissent totalement ou tout au moins en grande partie. Le schéma suivant (fig. 38) expliquera nettement les résultats obtenus : | Les lignes B et F indiquent les raies rouge et verte du spectre de l’hydrogène ; la ligne D est la raie jaune du sodium; ces trois lignes nous serviront de point de repère. La ligne a nous donne le spectre selon qu’on le voit à travers … une lamelle de liège enlevée à une jeune branche de Ribes de l’année; elle commence un peu après la raie rouge de l’hydrogène et finit dans le vert, bien avant la ligne F, c’est-à-dire que le liège d'une jeune branche de Ribes laisse passer une bonne partie des À radiations rouges, toutes les radiations jaunes et orangées et une , partie de radiations vertes ; tout le reste est supprimé. 4 La ligne b représente le spectre d’un lambeau de liège enlevé à une branche âgée de Ribes; on y voit plus de radiations rouges et moins de radiations vertes que dans le cas précédent. La ligne c nous donne le spectre obtenu par la superposition de a et b. La lumière est naturellement très atténuée. A partir du vert, tout est supprimé, à droite; à gauche, le rouge est atténué; le jaune et l’orangé passent entièrement. J'ai essayé de faire la même expérience avec des matériaux frais, pour voir si les couch ituées sous le liège laissaient passer de la lumière, et si la chlorophylle profonde en FATAL euCOre Dans 0e Dur, Î ‘ai introduit devant la fente du spec- troscope des morceaux de liège. ave ; cée immédiatement sous le de ensuite un dspoiens: de branche où -Qy1p Sinassiede sap e SI0G AI 19 JOQI OT ‘901009: ‘SQIT 2] JUALESIXE 3 B 4 5 ; e de Rrbes rubrum, 4 De a{ ee oo de l'année æ b! Liège ar rubrum, mn a FOR RTS RE, RE AIR RO CR A RAS ee C-&aeætb. superposés. @ FRA = à : ; : F4 fige éheronhyllenne + agee es rubrum = É— e > e = us de ie œ ; Ê ë E f : : P-d+ 2 mm. de bois. É . . } os Liège d'Ampelopsis hederaces. 8 FR Ad > L exe de Sorbus aucuparra. ë Lu o due Liège d'Hippophae rhamnoides: E : ? si Liège de Quercus Robur. 3 3 n a 1 fl | 1] | | A RENE 0 7 0 : Lu: LEE ie L | pa. Li Jaun : violef … Fig 98, — Schéma de spectres obtenus avec pe lièges. (Les lignes & à 7 indiquent la longueur comparée de hacun de ces spectres.) 68 AOAIT AT SHAAVUL V INNSITIAHdOHOIBI NOILVTINISSV,1 90 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La ligne d nous donne le spectre obtenu par un morceau de liège d’une branche âgée de Ribes avec la couche verte chlorophyl- lienne qui se trouve immédiatement sous le liège. Dans ce spectre, les rayons rouges, orangés et jaunes passent encore ainsi qu’une petite partie des rayons verts. Tout le reste est supprimé.La lumière totale est évidemment atténuée, mais les couches vertes plus pro- fondes reçoivent encore passablement de lumière. La ligne e représente le spectre d’un fragment de branche où il y a toute la partie périphérique ( liège, écorce, liber) et une épaisseur de bois d’un 1/2mn, I] n’y a qu’un peu de rouge, le jaune, l’orangé et pas de vert. Si à présent nous augmentons l’épaisseur du bois — comme c’est le cas pour la ligne f dont le spectre est celui d’un fragment de branche avec 2mn d’épaisseur de bois, le rouge diminue encore, l'orangé et le jaune persistent ; ce dernier, en partie seulement. En augmentant encore l’épaisseur du bois, on constate l’extinc- tion complète de la lumière dans le spectroscope. Les lignes h, 5, 0, et r représentent les divers spectres obtenus par différentes plantes à travers leur liège qui a pu être enlevé. Ici encore les phénomènes que je viens de décrire se répètent; seulement, à travers le liège du Chêne les radiations bleues et violettes passent en partie, tandis qu’elles sont totalement supprimées partiout ailleurs. Plus la quantité de radiations qui passent à travers le liège est grande, plus l’assimilation est intense; c’est le cas pour le Quercus et l’Hippophae, comme le confirment les lignes m et r. Et maintenant quelle peut être l'importance de la chlorophylle dans les tissus profonds et quel est son rôle, le but de sa formation ? La chlorophylle se forme parce que les conditions le lui permet- tent, mais elle se forme dans un but très précis, elle assimile d’une façon intense. Elle est non seulement utile à la plante, mais néces- saire et le rôle qu’elle a à remplir est grand. Si l’on prend en consi- dération qu’une branche de 18 cent. de long sur 5-6 mm. de diamètre peut absorber pendant 4 heures 15,18 pour 400 d’acide carbonique,on se représente l'importance de ce phénomène quand on pense que dans un arbre très ramifié toutes les branches assimilent avec la même énergie. Quelquefois, comme chez le Hêtre, toute la surface des tiges aériennes de l’arbre assimile vivement. L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE A TRAVERS LE LIÈGE 91 Au point de vue de l’économie générale de la Hate, ce phéno- mène est loin d’être négligeable. Remarquons de plus que cette chlorophylle ne disparaît pas en hiver, au contraire elle paraît très verte et en très bon état. On comprend, en outre, que protégée par le liège ou par le rhytidome la substance verte puisse résister aux grands froids. Comme un abaissement de température favorise l’assimilation par rapport au phénomène respiratoire, il y à dégagement d'oxygène par ces tissus verts en hiver comme en été. Îl en résulte donc que les arbres assimilent par toute leur surface, en hiver comme en été, et que, par conséquent, ce qu’on appelle repos hibernal, n’a rien d'absolu. Cette étude nous fournit, en somme, un exemple frappant de ce fait général que la plante se sert de tous ses organes et de tous ses - tissus et les adapte aux diverses circonstances extérieures, comme elle peut, pour vivre d’une façon aussi intense que possible. EXPLICATION DES PLANCHES 1 ET 2 Lettres communes : ép, épiderme ; rm, rayons médullaires; ee, écorce; b, bois primaire ; lg, liège m, moelle as, assise ne phellodermi- es, canal sécréteur ; que s, cellules sécrétrices ; ph, phelloderme : ; cb, cellules de bordure; l, liber primaire ; /fb, fibres ; ls, liber secondaire ; pr, Scale ; ag, assise génératrice ; : fbp, fibre prim bs, bois secondaire ; rml,rayon nédallaie libérien. pm, zone périméduliaire : 92 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Fig. 1. — Ribes rubrum. Section transversale d’une jeune 4 branche. Fig. 2. — Ribes rubrum. Section transversale d’une branche plus âgée. Fig. 3. — Ribes rubrum. Section transversale d'une branche âgée. — Pinus Strobus. Section transversale d’un lambeau AE d’un jeune tronc d'arbre. Populus pyramidalis. Section transversale d’une Lu te de tronc. — Uimus campestris. Section transversale d'un lam- . Méipiérique de tronc. Fig. 7. — Ampelopsis hederacea. Section transversale d’une tige. ; Fig. 8. — Clematis Vitalba. Section transversale d’une tige âgée. . ; Fig. 9. — Spiræa rosea. Section transversale d’une tige âgée. Fig. 10. — sn rhamnoides. Section transversale d’un 18. ragment de tron INFLUENCE DE LA NUTRITION PAR DIVERSES SUBSTANCES ORGANIQUES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. W. PALLADINE /Suite. Série d'expériences N° 8 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. L 3#r2099 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 5°), à la lumière diffuse. Au bout de quatre jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 19°. 3 heures. .... 9msg4 de Co?- D'où, 1400 gr. de feuilles dégagent, en une heure, 97:'6 d'acide carbonique. : A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 5 °/,, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Tem- pérature 240. 2 heures 30 minutes..... 12we0 de Co?- D'où, 100 gr. de feuilles dégagent, en une heure, 149":5 d’acide carbonique. Substance sèche : 088142, ou 25,3 9/0. a) 0e'3905 de la substance sèche ont donné 0sr00164241 d’azote. D'où, 08'8412 contiennent 0s00342 d’azote. b) 0sr4175 de la substance sèche ont donné 0800164241 d'azote. D'où, 05r8142 contiennent 0200319 d’azote. er moyenne : 0e"00330 i 94 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 0s'1028 d’azote non } digestible. : 60% 149, AZ 141028. nd 2er8419 de feuilles ont été placées sur une solution de fructose à 5 °/, à la lumière diffuse. Au bout de 4 jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température 19°. 3 heures.... 11m82 de Co?: D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 13183 d'acide carbonique. A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de fructose à 5 °/, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Tem- pérature 210, 2 heures 30 minutes..... 4382 de Co?- D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 185578 d’acide carbonique. Substance sèche : 057502, ou 26,2 °/. a) 0#3544 de la substance sèche ont donné 0#00133826 d'azote. D'où, 0#7502 contiennent 000283 d'azote. b) 0#3936 de la substance sèche ont donné 0500139909 d’azote. D'où, 057502 contiennent 0#00266. 0:r00283 0800266 D'où, 100 grammes de feuilles contiennent 050967 d'azote non digestible. moyenne : 000275. Co? 185,8 Az 26705 Expérience N° 9 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. Ï 580719 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 5 °/, dans l'obscurité, Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 20e. INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION . 95 GROUPES. Ferre . 42m80 de Co?- b) 1 heure 30 minutes...... 8me8 de Co?- D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 117"83 d'acide carbonique. Il 585945 de feuilles ont été placées sur une solution de raffinose à 5°}, dans l’obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 20°. a) 2 hours, vu. 11%82 de Co?- b) 1 heure 30 minutes .... Sme0 de Co?- D'où 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 99me0 d'acide carbonique. Expérience N° 10 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. Il 28r1988 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose | à 5°/ dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 210,5. & heures..... 9m82 de Co?. D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 104m66 d'acide carbonique. À la fin de l'expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 5°/, dans l’obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Tem- pérature 19,5, & heures..... 8ms80 de Co?- D'où, 100 gr. de feuilles dégagent en une heure 91®e0 d’acide carbonique. Il 2er3173 de feuilles ont été placées sur une solution de raffinose à 5°} dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température 21,5° C. 96 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE & heures..... Smes de Co. D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 9489 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de rafjinose à 5 °/, dans l’obscurité. Au bout de deux jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer- Température 19,5. 4 heures..... 8me() de Cos. D'où, 1008 de feuilles dégagent en une heure 8683 d'acide carbonique. Expérience N° 11 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. il 4279543 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 5°/ dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 190,5. 3 heures..... 1888 de Co? D'où, 100sr de feuilles dégagent en une heure 127m61 d'acide carbonique. Il 581385 de feuilles ont été placées sur une solution de raffinose à 5 °/, dans l’obseurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 19,5°. 3 heures..... 1786 de Co?- D'où, 10057 de feuilles dégagent sur une heure 110m89 D ae carbonique. (A suivre). 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères Ce Dleant : Th. Clerquin. he Tome 13. Planches 1el 2. geaerale de botanique Ce Revue mr | had / pr 74 (2 SAUES ee a = - = SR RE PROPERGAENE BD TS) Te" Q N ri sua se; D 7 1 K ve Fe — - 2 Ra ct a Es au L'an: ja os? ES ee È . | LS | » , mi for R AID y e - | : O) AT 1 POICLION Le | » | | & / ré Ÿ ae : Ne EN 9 : NS) Lith. LCombes Mntpellier. s (6) ; age. (59 ; Cle + ippophae rhamnotdes|10). Ce ; : y Li LA s{7’, V2, 3 Cerf x ss Le rase) ramitalis LA 1Ose 19 ' L£4 », LE 1h); » Clereates Kia _— _ Assimilaltion col ® “s hederaceæ 11) DS. Ribes rubrum Ma); Pinus Strolus À mpelo) 72 à 17 G roldf. 7 ur | LL. M ic ne da à UN SE CAE 2 ir hs rade EN alta tu MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi,‘à Paris. On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez Y. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois, Très. Adresser tout ce > qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris 1l sera rendu compte dans les revues spéciales des do: mémoires ou notes dont .un SU di aura été adressé au Directeur de la Revue générale de Botanique. D: age envoyé inoncé immédiatement sur la couverture. Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale. de Botanique ami droit arapoiteent à ne enpianes.s en tirage. à part. Librairie PAUL DUPONT, 4. rue du Bouloi — PARIS COURS 4 BOTANIQUE ANATOMIE ; par OGIE ; CLASSIFICATION PR RAR se OLES, INDUSTRIELLES, MÉDICALES ; 4 our EXPÉRIMENTALE ; 74 GÉOGRAPAIE pe PALÉONTOLOGIE ; HISTORIQUE par MM : GASTON BONNIER LECLERC Du SABLON À , SNA ss # PROFESSEUR DE BOTANIQUE AL ra DE TOULOUSE NNE DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES A L'USAGE des Élèves des er Ares. des Écoles de Médocine et de Pharmacie, + t des Écoles d'Agriculture Deux volumes comprenant environ 2.500 pages in-8° et renfermant plus de 3.000 figures, la popart dessinées d'après nature. L'ouvrage paraîtra en six fascicules. Le premier fascicule (384 pages et 553 figures) est publié. Prix par Fragen à l'ouvrage complet cp yable d'avance) : 25 francs. Prix de chaque fascicule vendu isolément : L° on une fois achevé, ne sera plus vendu par fascic rules Le prix de l'ouvrage terminé sera supérieur au prix de souscription. Le Cours de Botanique de MM. Gasrox BONNIER et LecLerc pu SABLON est rédigé suivant u n plan n n’exposer que les faits qui dent: D 0 ipton détaillée des appareils et des Re SRE est er lex = rire des A ee De plus. il est fait une large part es n Géo- rc botanique, à la Paléentilonte . orphologi Le - part des ubeurs, fiber: de recherches spéciales qui sont r drag it g es principales parties ouvrage, <- Caractéristiques prises des les fes Aug des eu Be airs des = nées les pus Rd ee en de pre à nr ans ce Cours de Botanique qui Shea en être dédui il pourr. de ra ainsi par lui er _ ce qui est démontré ‘ou de ce ui reste a Plus de 3.000 figures, toutes aus 8 : hypothétique à ans la science moderne d’après re, ajout ue, notion de Ne à de même les Plus c REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Mars 1901 : è” N° 147 »:! PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 LIVRAISON DU 15 MARS 1901 1. — ADOLPHE CHATIN, par M. Gaston Bonnier. . 97 IL. — RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES, par M. N. Morkowine LR IN PT RS ee Pr RE III. — INFLUENCE DE LA NUTRITION PAR DIVERSES SUBSTANCES ORGANIQUES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES, par M. W. Palladine (fin) . . IV. — REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE . VÉGÉTALES, parus de 1893 à 1900; par : 6 Gone, Pour le mous de publication et les ne TE à var la troisième page de la couverture. cs ADOLPHE CHATIN"' par M. Gaston BONNIER Gaspard- Adolphe Chatin est né à l’Ile- Marianne - de - Saint - Quentin, près de Tullins (Isère), d’une famille peu fortunée. Après avoir fait des études primaires très insuffisantes chez les maîtres d'école de Tullins, il apprit les premiers éléments du latin avec l'abbé Périer, curé du canton. En 1830, il entra chez le pharma- cien Lombard, à Saint-Marcellin. Celui-ci remarqua bien vite la prodigieuse puissance de travail de son jeune élève, et facilita en 1833 son départ pour Paris. Il fut envoyé chez M. Briant, phar- macien, qui l’admit dans sa famille et lui donna une chambre dans sa maison. Là il reçut un accueil paternel, et M. Briant, qui sut apprécier les aptitudes remarquables de Chatin, lui conseilla d'achever ses humanités et de suivre un enseignement purement scientifique, en même temps que les études de pharmacie. M. Chatin a gardé une grande reconnaissance pour cet excellent homme; il conserva pieusement la vieille montre de M. Briant, que celui-ci lui avait laissée à cette époque comme souvenir. Les conseils de M. Briant ne pouvaient être mieux suivis: En effet, Adolphe Chatin passa son baccalauréat ès lettres, son bacca- lauréat ès sciences et fut reçu à la licence ès sciences. En 1835, il était nommé au concours de l’internat des hôpitaux; en 1839, il Soutenait sa thèse de docteur ès sciences devant la Faculté des sciences de Paris; en 1840, il passait sa thèse de pharmacie; en 1841, il était agrégé à l’École de pharmacie et y fut chargé, comme Suppléant, du cours de botanique, des herborisations et de la direction du jardin. En même temps, dans ses études de phar- macie, Adolphe Chatin remportait six premiers prix et deux seconds prix; les six médailles d’or de l’ École lui étaient décernées. En 1838, il avait obtenu aussi le premier prix au concours entre les internes. N'ayant eu comme base première, à son arrivée à Paris, qu’une instruction secondaire incomplète, c'est en moins de huit années (1) Discours prononcé à l’Académie des sciences,, le 21 janvier 1901. Rev. gén. de Botanique. — XII. 98 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE qu’Adolphe Chatin avait acquis tous ces titres et remporté tous ces succès. De plus, en 1844, il était reçu docteur en médecine. En 1848, les deux chaires de botanique de Guiart et de Clarion devinrent vacantes. Il fut alors question de supprimer l’enseigne- ment de la botanique à l’École de pharmacie. C'était l’effondrement des espérances du jeune agrégé qui avait réorganisé le cours de botanique de l’École. C'était aussi peut-être la ruine de la carrière de Chatin qui, s'étant marié quelques années avant, voyait avec inquiétude l'avenir de son jeune ménage compromis. Fort ému par ce projet de suppression, M. Chatin alla trouver Hippolyte Carnot, alors ministre de l’Instruction publique. Il fut reçu, le soir, au domicile particulier du ministre. La jeune Mme Chatin attendait dans une voiture le résultat de l’entrevue. Son mari vint bientôt la rassurer en lui apprenant que le ministre considérait l’ensei- gnement de la botanique à l’École comme indispensable. Toutefois, les deux chaires de botanique furent fondues en une seule. Présenté en seconde ligne par l’ École de pharmacie, qui lui préférait Payer, Adolphe Chatin fut présenté en première ligne par l'Académie des sciences qui, à cette époque, était consultée pour les nominations à l’École de pharmacie. Chatin fut nommé profes- seur titulaire de botanique Déjà, de 1845 à 1847, Adolphe Chatin avait été chargé, à la demande de l'École, des cours d'anatomie comparée, d’anthropo- logie et de zoologie générale. En 1848, il professa des cours popu- laires pour les ouvriers, qu’il avait organisés lui-même à l’École de pharmacie, sur la cosmographie, la géologie et la métallurgie. C’est à cette époque troublée qu’on peut citer la courageuse con- duite de Chatin comme sous-lieutenant de la {re légion, notamment à la chaude attaque du clos Saint-Lazare, où son sergent fut tué à ses côtés. Depuis cette époque, le professeur de l’École de pharmacie put développer son enseignement, réorganiser le jardin botanique, et il dirigea, avec l’entrain que l’on sait, de nombreuses excursions non seulement aux environs de Paris, mais dans les parties les plus diverses de la France. En 1873, Adolphe Chatin était nommé directeur de l’École de pharmacie. Il prenait sa retraire en 1886 avec le titre de directeur honoraire. En 1874, il avait été élu membre de l’Académie des sciences à la place laissée vacante par Claude Gay, et en 1897, il devenait président de l’Académie. Chatin avait aussi été élu membre de ADOLPHE CHATIN 99 l’Académie de médecine, membre de la Société nationale d’agricul- ture, et il faisait partie du Comité des travaux historiques au ministère de l'Instruction publique. Adolphe Chatin avait conservé une grande affection pour le Dauphiné. Depuis sa retraite, il revenait plus souvent le visiter, et la région de Tullins a fréquemment bénéficié de ses libéralités. Mais il retournait aussi dans les belles montagnes des environs de Grenoble et surtout dans le massif du Villard-de-Lans, où il retrouvait ses amis d'enfance dans la famille Bertrand. Il revint à Grenoble pour la dernière fois en 1897, lors des fêtes données en l’honneur du Président de la République. so J'ai eu le grand plaisir de le rencontrer plusieurs fois dans mes Courses à travers les Alpes dauphinoises, et je recevais de lui un accueil bienveillant, rempli de bonne humeur et marqué de traits d'esprit, en même temps que je profitais des précieuses indications qu’il voulait bien me donner sur certaines particularités de la végétation alpine. J’admirais aussi sa vaillance, son ardeur toujours jeune pour la marche, sa conviction toujours aussi grande pour la recherche des localités de telle et telle espèce intéressante. Cette constitution robuste de « vieil Allobroge », comme il le disait lui-même, devait cependant recevoir à la fin les premières atteintes de la maladie. Er septembre 1898, Adolphe Chatin, se sentant frappé, ne put retourner à Paris ; il resta dans sa propriété des Essarts-le-Roi, près de Rambouillet, entouré des soins les plus empressés de ses enfants. C’est là qu’il s’éteignit petit à petit et Sans souffrances. Il eut encore le bonheur, pendant cette longue maladie, d'apprendre le succès de son fils, M. Joannès Chatin, élu membre de l’Académie des sciences. Le 13 janvier 1901, à l’âge même qu'avait atteint son père, Adolphe Chatin exhalait douce- ment son dernier soupir, entre les bras de ce cher fils qui avait été la préoccupation et la joie de toute sa vie. L'œuvre d’Adolphe Chatin est beaucoup trop considérable pour qu’il me soit possible de la résumer ici. Son premier Mémoire de botanique, relatif à la symétrie de structure des organes des végé- aux, date de 1837, et il publiait en 1897 la dernière partie de ses études sur la symétrie des faisceaux vasculaires du pétiole. Avec une Connaissance bien plus approfondie des faits, Chatin revenait ainsi, à soixante ans de distance, aux questions d'anatomie qui äVaient tout d’abord attiré son attention On peut dire qu’il n’est pas une seule partie de la science des 100 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE végétaux qui n’ait été abordée par le savant botaniste. Morphologie externe, anatomie, physiologie, géographie botanique, organogénie, classification, cryptogamie, autant de divisions de la botanique dans lesquelles viennent se ranger d'importants travaux de l’au- teur. La caractéristique principale de l’œuvre de Chatin est surtout dans la production d'idées originales, fertiles en résultats, dans l’ouverture de voies nouvelles explorées ensuite avec succès par les nombreux savants qui ont marché sur ses traces. Je citerai d’abord l’immense ouvrage intitulé Anatomie com- parée des végétaux, dont la publication, restée inachevée, a com- mencé en 1856, et où sont examinées successivement les plantes aquatiques, les plantes aériennes, les plantes parasites et les plantes terrestres. A travers Ces recherches d'anatomie comparée, on rencontre des observations pénétrantes sur les diverses adapta- tions des végétaux et sur les modifications profondes qu’éprouve la structure des êtres sous l'influence du milieu extérieur. Ces longues recherches ont été l’origine première de cette nouvelle branche de la science qu’on nomme maintenant l’Anatomie expérimentale. Les changements de structure dans les parties aquatiques ou souterraines des plantes sont scrutés d’une façon très remarquable dans cette suite de Mémoires ; mais c’est surtout l'étude des plantes parasites qui en constitue le mérite principal. Chatin met en évidence, pour les espèces les plus diverses, les caractères de régression dus à l'influence du parasitisme. Cette question des plantes parasites a d’ailleurs toujours occupé Chatin, et il y reve- nait encore, en 4891, par une note aux Comptes rendus où il montre le premier que le parasite n’absorbe pas telles quelles les subs- tances élaborées par l'hôte, mais en laisse de côté une partie pour digérer et transformer le reste. L'un des premiers il a compris que, pour péendre toute la valeur scientifique qu’elle comporte, la classification des plantes doit être fondée aussi bien sur les caractères de leur structure que sur ceux de la forme extérieure. Énoncée déjà par Mirbel au com- mencement du siècle dernier, cette vérité n’est plus aujourd’hui contestée; elle est pour ainsi dire devenue banale. Elle ne l'était pas, tant s’en faut, en 1839, lorsque Chatin choisit ce sujet pour sa thèse de doctorat ès sciences. Depuis, dans les Mémoires que je viens de citer et dans d’autres encore, il a développé tous les résultats acquis successivement par lui dans cette voie. Aujourd’hui que l'étroit sentier d’autrelois est devenu une large grand'route, il est juste de rendre hommage à ceux qui y ont planté les premiers jalons. ADOLPHE CHATIN 101 On doit encore à Adolphe Chatin un important Mémoire sur l’anthère, qui a provoqué ainsi de nombreux travaux sur la cons- titution et la déhiscence de l’étamine. Dans ces derniers temps, le savant botaniste a fait paraître une série de recherches sur les champignons du groupe des tubéracées, notamment des trufies, des terfézées et des tirmaniées. Ces recherches ont été réunies en un volume qui a paru en 1892. Parmi les travaux de Chatin sur des sujets choisis en dehors de sa science de prédilection, je mentionnerai seulement ses recherches relatives à la présence générale de l’iode dans l’atmos- phère et dans l’eau, qui ont paru de 1850 à 1860, et dont le travail in extenso est resté à l’état de manuscrit dans les archives de l’Institut. Récemment, notre collègue M. Gautier reprenait cette question avec les méthodes modernes d'analyse. Tout en poussant beaucoup plus loin ses investigations et en précisant la forme sous laquelle l’iode se présente à l’état naturel dans les diverses circonstances, M. Gautier confirmait les résultats obtenus par Chatin. En somme, si l’on veut donner une idée de l’importance de l’œuvre d’Adolphe Chatin, ot peut dire qu’il est impossible d'établir la bibliographie d’une grande question de botanique sans avoir à prononcer son nom. PRINCIPALES PUBLICATIONS BOTANIQUES DE AD. CHATIN Les lois de symétrie, de formations centripète et centrifuge, et de nent des organes, président au développement des végétaux (C. R. Acad. S., 1837). Rodlier ches ce l'accroissement des arbres en diamètre (Thèse de la Faculté ca ne 1840 e Géologi e paléontologique et de Géographie botanique (Thèse de de Fécuhté des Sciences, 1 Anatom e comparée végétale nétie à la classification (Thèse de l'École de ML ; 1840 Expér. is né à Paékion lé sels ammoniacaux sur la végé- tation (C. R. Acad. S., 1843, p. un physiologiques sur la uladié des pommes de terre (C. R. » 1846). Li. sur la re générale des organes des végétaux (C. R. Acad, S., 1847, p. 100). Sur le Mchitotus arvensis et le Fumaria micrantha Gomme de Phar- Macie et de Chimie, 1847). : 102 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE re de Physiologie végétale, faites au moyen de l'acide arsénieux . R. Acad. S.; Revue botanique, 1845; Ann. Chimie et Physique, 1848). Herborisation au Havre (B. Soc. Bot. France, 1849, p. 342). Cas de Tératologie végétale observé sur la Fraxinelle (1848). Excursion à Moret (B. Soc. Bot. France, 1850, p. 136). Sur une nouvelle sinon des Cracifères en sous-ordres et en tribus (C. R. Acad. S., 1850, Présence de l’iode dens NEA les plantes d’eau douce. et Las de ce fait pour la géognosie, la physiologie végétale, etc. (C. R. Acad, S., 1850, p. 352). ‘Recherches sur l’iode. Présence générale de ce corps dans les eaux des sources et des rivières, dans les animaux Servir roi les plantes et les animaux terrestres. ainsi que dans le sol arable, les minéraux, les diverses ___…. géologiques et aussi dans les nérétééhés (CG. R. Acad. S., 80). die ru de liode dans les trois règnes de la nature, lu à la séance de rentrée de l’'Hcole de Pharmacie, le 9 septembre (Journal de Chimie médicale, décembre 1850). Influence sur la végétation des sels de potasse, de soude, d’ammo- Sep de chaux, de magnésie, de zinc, de fer, de manganèse, de cuivre : EE ve stpians à poids équivalents (CG. R, Acad. S., 1852; B. Soc. . Agr., Études M. sur l’action des sèls, des bases, rs Euas et des matières organiques sur la végétation (C. R. Acad. S., 1852) Thé de Java (B. Soc. Bot. France, 1853, p. 167). Présence de l'iode dans les eaux pluviales, les eaux courantes, les plantes des Antilles et des côtes de la Méditerranée (C. R. Acad. S., 1853, p. 723 Maladie de la vigne (Agriculteur praticien, 7 et 8 janvier 1854). Note sur lIgname de la Nouvelle-Zélande (B. Soc. Bot. France, 1854). Mémoire sur la famille des Tropéolées, considérée dans son orga- nogénie, etc. (C. R. Acad. S 854). émoire sur les Limnanthées et les Coriarées, considérées dans l’organogénie florale, etc. (C. R. Acad. S., 1854, p. 72, Ann. S. n.). Recherches d' Anatomie comparée végétale (C. R. Acad. S., 1854, P. 1044). sh, men des Vallisneria spiralis et æthiopica (B. Soc. Bot. France, ; P Recherches expérimentales, relatives à l'action qu'exerçent sur la végétation les sels, etc., employés à équivalents chimiques égaux (C. R. Acad. S., 1854, p. 269). Sur a famille des Tropéolées (C. R. Acad. S., 1854, p. 98; B. Soc. Bot. France, 1554, p. 279; Ann. S. nat., 1854). Sur le pollen (B. Soc. ‘Bot. France, 1854, P- 291). Mémoire sur les Limnanthées et les Coriarées: réunion de ces deux Jamilles en une seule, les Coriaracées (C. R. Acad. S., 1854, p. 772; Ann. S. nat. 1854). ADOLPHE CHATIN 103 Anatomie comparée de la famille des Najadées (C. R. Acad. S. 1854, P- 1046). Sur la longue conservation de graines dans la terre (1855). Androcée des Géraniacées, Oxalacées,-ete. (GC. R. Soc. Bio., 1855). Subordination de la phyllotaxie à la structure anatomique de la tige (G. R. Acad. S., 1855). Sur les types obdiplostémone et displotémone direct ou de l'existence et les caractères de deux types symétriques “UnCEE dans les fleurs displotémones (B. Soc. Bot. France, 1855, p. 615 : C. R. Acad, S., 1855, P. 13). Objections à la théorie de la décurrence des HE par M. Germain de Saint-Pierre (B. Soc. Bot. France, 1855, p Ovaire des Labiées et des Borraginées G. Fri Bot. France, 1855, 172). Sur les que seconde et troisième notes (B. Soc. Bot. France, 1855, p. 295 et Sur l’ovule GB. Soc. Bot. de France, 1855, p. 363). Organogénie florale et remarques sur la végétation du Vallisneria (B. Soc. Bot. France, 1855, p. 377). Sur le Vallisneria spiralis L. considéré dans son organographie, sa végétation, son o rganogénie, son anatomie, sa tératologie et sa physio- logie (GC. R. Acad. S., 1855, p. 473). Bulbilles de Ty cochant (B. Soc. Bot. France, 1855, p. 663). ne des Hydrocharidées. FOR partie (C. R. Acad. S., 1899, p. 578). Essai sur la mesure des degrés d’élévation ou de perfection orga- nique des espèces végétales (C. R. Acad. S., 1855, 38). Présence de FE matière verte dans Péniderne dés feuilles de se puris, du Pe du Jussiæa, de l’Isnardia, du Trapa, etc.; é quences tres (B. Soc. Bot. de France, 1855, p. 674). Anatomie des Hydrocharidées. Deuxième partie (C. R. Acad. S., He . 695). condation : HE dans les Papilionacées (B. Soc. Bot. ne 1855, Nouvelles no, sur l’ovule des Hydrocharidées et indication d'un ordre nouveau, les Ottéliacées, fondé sur la concordance entre les caractères RAR et les caractères morphologiques (C. R. Acad. S., 1855, P. 819). Anatomie du Limosella, du Litiorelh et du Neptunia. Existence dans ces plantes d'une or rganisation propre, à la fois, à la respiration dans l'air et à la respiration dans l’eau (C. Acad. S., 1855, p. 882). Recherche des lois ou rapports entre ae de naissance et l’ordre de déhiscence des androcées (C.R. Acad. S., 1855, p. 1050). Anatomie de l’ordre des Amioés (C. R. Acad 8, 1855, p. 1012). Anatomie de l'ordre des Butomées (C. R. Acad. S., 71855, p. 1078). Anatomie de l’ordre des Juncaginées (GC. R. Acad. S. ., 1855, p. dre Recherche des lois ou rapports lient l'avortement des étami 104 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à leur naissance et à leur maturation : loi pt ae (C. R. Acad. 5. 1855, p. 1288; B. Soc. Bot. France, 1855, 0). Des cysties, organes portent les ‘feuilles de la Callitriche (C. R. Acad. S., 1855, p. 1291). ‘Excursion botanique en Auvergne, faite en commun avec la Société Botanique (B. Soc. Bot. France, Sur le parasitisme des er PA (B. Soc. Bot. France, 1856, p- 4). Anatomie de la racine des Orchidées épidendres (C. R. Acad. S., 1856, p. 40). Note sur le parasitisme des Rhinanthacées (B. Soc. Bot. France, 1856, p. 14). Sur l'existence des cellules Lo En traversées ou perforées par de gros et longs cristaux (B. S t. France, 1856, p. Ps Anatomie de l’Ouvirandra (B. Soc. ee France; 1856, p. 2 Anatomie du Lathræa Squamaria, comparée à celle du Ciandebéihe rectiflora (B. Soc. Bot. France, 1856, p. 242). Anatomie des Cuscutacées (C. R. Acad. S., 1856, p. 269). Sur la graine et la germination du Vallisneria (B. Soc. Bot. France, 1856, p. 295). Anatomie des Cassythacées (C. R. Acad. S., 1856, p. 329). Corolle des Veronica (B. Soc., Bot. France, 1856, p. 358). ” Mémoire sur les genres Orobaiche et Phelipæa (C. R. Acad. $., 1856, p. 488). Anatomie des Orobanchées (C. R. Acad. S., 1856, p. 792). Recherches expérimentales sur le pouvoir d'absorption, par rapport à l'eau, des racines des plantes ériennes (C. R. Acad. S., 1856, p. 841). Formation et arte de l'ordre des Épirhizanthacées (C. R. Acad. S. a P. 1005). 4 He ARS de M. Caspary, sur la division des Hydro- D en | Oiteliacées et Hydrocharidées vraies (B. Soc. Bot. France, 1097 Excursion botanique aux environs de Montpellier, en commun avec la Société ras rot (B. Soc. Bot. France, 185 Excursions à Lardy (B. Soc. Bot. France, 1887, D. 109). Ovule, etc. du Vallisneria; réponse à M. Caspary (B. Soc. Bot. France, 1857, p. 156, 905 et 97). De l'existence de rapports entre la nature de See) et celle du parenchyÿme des feuilles (B. Soc. Bot. France, 1857, p. 2 De l'anatomie des Rhinanthacées considérée dans 4 ous avec la classification de ces plantes (1857, p. 430). De lanatomie des Monotropées dans ses rapports avec la classifica- tion de ces végétaux (C. R. Acad. S., 1857, p. 913). Anatomie des Orchidées épidendres (M. Soc. Imp. S. Cherbourg, 1856-1857). Sur prepare des Santalacées ou Ra t (B. Soc, Bot. France, 1857, p. 978 ADOLPHE CHATIN De Excursion botanique dans les Alpes du Dauphiné (B. Soc. Bot. France, 1858). Le Cresson (B. Soc. imp. d'Agr., 1858; B. Soc. Bot. France, 1858). Rhisome et racine (B. Soc. Bot. France, 1858, p. 39 et 45) Du liber (B. Soc. Bot. France, 1858, p. 99). Faits d'anatomie, etc., pour servir à l'histoire de l'Aldrovanda (B. Soc. Bot. France ; C. R: Acad. S., 1858, p. 255). Sur les caractères anbtbmigées du rhisome (C. R. Acad. S., 1858, p. 730). nn botanique en Savoie et en Suisse (B. Soc. Bot. France 1 ._. Analogies botaniques et Li férencËs médicales (B. Acad. imp. de méd. , se S cas need offert par l’Henophyton deserti (B. Soc. Bot. "Pr 1860, Hortensias sé (B. dbé: Bot. France, 1860, p. 14). ns du Cichorium Intybus (B. Soc. Bot. France, 1860, p. 105 et e. ) de des espèces reste Du nom s parties semblables ou homologues (C. R. Acad. S., 1860, p. 218). or à la Roche-Guyon et environs (B. Soc. Bot. France, 1860, Cas de tératologie offert par un Bolet (B. Soc. Bot. France, 1860, p. 439). natomie des Thésiacées ou Santalacées ; rapports de leur re Ferrer ais avec leur classification (C. R. Acad. S., 1860, p. Formation du genre Dufrenoya et rétablissement d'un ne Ska: rocarya (C. R. Acad. S., 1860, p. 6 é Des avec l'anatomie générale et avec la polie (C.R. Acad. S.,1 e de Farm don et de végétation active, d’un pre ep Sur la re Dr he d'élévation organique des espèces végé- tales ie épars (C. R. Acad. S., 1860, p. 843). a structure anatomique des pétales (Mém. Soc. Bio. ; B: Soc. Bot. Fais 1861, p. 22). ur une monstruosité du Cytinus Hypocistus. Excursions Sotanipéne . … un rayon de trente lieues autour de Paris (B. Soc. Bot. France, 1861, p. 196). . k red des pieoniiie avec la gradation organique (C. R. Acad. 1 É Faits généraux de l'anatomie des Loranthacées et aperçus de phr- : Siologie (C.R. Acad. S., 1861, p. 289) 106 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Sur Les plantes des vieux châteaux (B. Soc. Bot. France, 1861, p. 359). Sur l'androcée des Crucifères (B. Soc. Bot. France, 1861, p. 370 et 471). Sur la mesure du degré d'élévation des espèces végétales (B. Soc. Bot. France, 1861, p 387 Excursions botaniques dans les Hautes-Pyrénées (1862). Recherches sur les matières colorantes 4 Nr LS commun avec M. Filhol) (B. Soc. Bot. France, 1865, p. 155; C. R. A 3). Structure des anthères (B. Soc. Bot. ae: 1863, . AMC Faits de l'anatomie des Cytinées intéressant la physiologie. Nutrition et respiration des plantes parasites (C.R. Acad. S., p. 810; B. Soc. Bot France, 1863, p.882 Du d éveloppement de ue Ro ne sk des fonctions des tissus de l’'anthère (B. Soc. Bot. France; C. R. Acad. S., 1862-1863. p. 911). De ns des “Grtinée dans ses repart avec l'organographie et la tératologie (C. R. Acad. S., 1863, p. 210). Faits d'anatomie générale ne. sur les Cytinées (C. R. Acad. à S., 1863, p. 771). # Recherches sur és MS ré de et les affinités anatomiques des Cytinées (C. R. Acad. S., 1863, p. 1204). l’anatomie ms . lano “Hs considérée dans les caractères qu ‘elle fournit pour la classification de ces plantes (C. R. Acad. S., 1864). Études sur la respiration des fruits (C. R. Acad. S., p. 772; B. Soc. Bot. France, 1 Excursion botanique à Beauvais et dans le pays de Bray (B. Soc. Bot. France, 1864, p. 17 Des proportions de sucre a she jus la sève ee général dans Bot 7 A RU SEL AE LENS PS Et du ee IE Me Ie à IN PEER STE Et les sucs des ever (C. R. 1864, p. ; B. Soc. France, 1864, p. 178). paire gs da à PARA ORr ER Soissons et la montagne de Reims (B. Soc. Bot. France, 1864, p. 260). Oxalate de potasse dans la sève des Bégoniarée (C. R. Acad. S., c. Bot. France, 1864, p. 28 “Ri iga; sa culture et ses ol tés comparées à celles des autres variétés de Pin (B. Soc. imp. d’Acclimatation, 1865) 7 la blétissure et de la pourriture (M. Soc. Bio., 1865). natomie de la tige des Misodendron et So mation du genre Daltonis (B. Soc. Bot. France, 1865, p. 118) De l'existence de fibres corticales ou ds are dans le système ligneux des végétaux (C. R. Acad. S., 1865, II Respiration dermique des ee aériennes ds R. Acad. S., 1865- 1866, p. 928). Sur la vrille des Cucurbitacées (C. R. Acad. S., 1866, p. 33). De l'existence mes troisième membrane Pere les anthères (C. R. Acad. S., 1866, p. 126). Localisation . cellules dans quelques anthères fibreuses ; absence de ces cellules dans les anthères d'un grand nombre de plantes (C. Acad. S., 1866, p. 172). ADOLPHE CHATIN - 107 Des placentoïdes, nouvel organe des anthères (C. R. Acad. S., 1866, 215). : > De la cloison des logettes des anthères (C. R. Acad. S., 1866, p. 285). Excursion botanique à Cherbourg (B. Soc. Bot, France, 1868). a Truffe. Paris, Bouchard-Huzard, 1860. Sur les arbres et les arbustes truffiers (B. Soc. Bot. France, 1869, I - 19). De l’anthère (avec 36 planches). Paris, Baiïllière, 1870. Le Châtaignier : Étude sur ie terrains qui conviennent à sa culture (B. Soc. Bot. France, 1870, p. Truffe, SA sé: natardlisatiôn:dmis les contrées “ea elle est actuellèment étrangère (B. Soc. Bot. France, 1872, 22). Sur la culture des Morilles (B. Soc. Bot. France, 1872, p. 129). Sur la présence de l'ysanthes gatrioloïdes aux environs d'Angers (B. Soc. Bot. France, 1872, p. 263). Observations pour servir à l'histoire de la Truffe (B. Soc. Bot. France, 1873, p. 28). Sur l’'organogénie de l’androcée des srl Globulariées et Scro- Jularinées de Soc. Bot. France, 1873, Une promenade de botaniste à la Chapelle- sur- Erdre (L.-Inf.) (B. .. Bot. | ee. 1873, p. 62 anogénie comparée _ Pa ndrocée dans ses rapports avec les doi naturelles (B. Soc. Bot. aie 1873, p. 32 De quelques faits oo qui se dégagent de l'androgénie com- parée (B. Soc. Bot. France, 1874, p. 19). Les Erica de la flore de Paris (B. Soc. Bot. Fesses 1882, p. 135). Sur l’étiolement de La Vigne (B. Soc. Bot. France, 1886, p . 343). Les plantes montagnardes de la flore parisienne (B. Be Bot. France, 1887, p. 76, 168, 288, 330). Une nouvelle espèce de Truffe (Tuber uncinatum) (B. Soc. Bot. France, 1887, p. 246). Pr nee l’histoire naturelle de la Truffe (B. Soc. Bot. France, ISO p 5 Notice sur J. Clarion, botaniste (B. Soc. Bot. bus 1891, p. 89). :_ Nouvelle contribution à l'histoire botanique de la Truffe (B. Soc. Bot. France, 1892, p. 10 et 275). Anatomie comparée des végétaux. Plantes parasites. Paris, Baillière Fe Trufe (aves 15 planches en couleurs) Paris, Baillière, 1892. e la multiplicité des parties homologues dans ses rapports avec la Frs des espèces végétales (B. Soc. Bot. France, 1893, p. 269). ; hrs une os du Caucase, la Touboulane (B. Soc. Bot. France, PRE de la variété des organes dans la mesure de la grada- tion relative des espèces végétales (B. Soc. Bot. Fra 1893, p. 328). 108 ” REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Importance de la localisation des organes dans l'appréciation de l'élévation des espèces végétales (B. Soc. Bot. France, 1894, p. 217). De l’hermaphrodisme dans ses rapports avec la mesure de la grada- tion des végétaux (B. Soc. Bot. France, 1894, p. 386). Truffes (Terfus) de Tunisie et de Tripoli (B. Soc. Bot. France, 1894, p. 558). Truffe (Domalan) de Smyrne (B. Soc. Bot. France, 1805, p. 30). Terfas du Maroc et de Sardaigne (B. Soc. Bot. France, 1895, p. 449). Truffes (Terfas) de Mesrata, en Tripolitaine (B. Soc Bot. France, p.30. Signification de l'existence et de la symétrie de l'axe dans la mesure de la gradation des végétaux (B. Soc. Bot. France, 1896, p. 267). Un Terfas d'Espagne et trois nouveaux Terfas du Maroc (B. Soc. Bot. France, 1896, p. À Truffes (Terfaz) de Grèce, Terfezia Gennadi (B. Soc. Bot. France, ,; P- 611). ignifi de l'existence et de la symétrie des appendices dans la mesure de la gradation des espèces végétales (B. Soc. Bot. France, 1897, p. 223). Un nouveau Terfas (T. Aphroditis) de l'ile de Chypre (B. Soc. Bot. France, 1897, p. 290). ur le nombre et la symétrie des faisceaux libéro-ligneux du pétiole des Jeuilles, dans leurs rapports avec le perfectionnement des espèces végétales (B. Soc. Bot. France, 1897, p. 464). ri Terfas (Truffes) de Perse (C. R. Acad. S., 1897, CXXVI, P. 7). Sur la gradation organique considérée dans les organes de la nutri- tion et de la reproduction (B. Soc. Bot. France, 1898, p. 98). Du nombre et de la symétrie des faisceaux libéro-ligneux du pétiole la mesure de la perfection des espèces végétales (B. Soc. Bot. France, 1898, p. 137 et 165). _ Terfezia Leonis dans les Landes (C. R. Acad, S., 1898, XXVII, P. 160). L'arbre à cidre dans la prairie à faucher (C. R:-Acad:S.,.1 CXXVIL, p. 3). a Mr ee Les prairies dans les étés chauds et sec CN Acad, . CXXVII. p. 405). nie na RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ALCALOIDES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. N. MORKOWINE L — INTRODUCTION ‘ La question de l'influence des alcaloïdes sur les diverses fonc- tions de l’organisme est une des plus importantes de la physio- logie. Cependant l’étude de l’action des alcaloïdes sur l’organisme des animaux supérieurs reste bien difficile à cause d’une grande différenciation des tissus, et aussi à cause de l’existence du Système nerveux, auquel appartient le rôle dominant dans l'orga- nisme. C’est pourquoi les expériences ont consisté surtout à étudier l'influence que manifestent les alcaloïdes sur le système Perveux. Il résulte de ces expériences que l’on considère les alca- loïdes comme des anesthésiques, c’est-à-dire, comme des subs- lances affaiblissant et même supprimant les fonctions physiologi- ques (1). Les travaux qui ont -pour objet l'influence des alcaloïdes Sur les différentes fonctions physiologiques chez les organismes inférieurs, ainsi que les levures, les bactéries et les infusoires (2), Sont encore moins susceptibles de faire connaître l’action directe des alcaloïdes. : L'arrêt ou la suppression de la fermentation est, en effet, étroi- tement liée au processus de la nutrition et de la multiplication. Lorsque nous trouvons que la fermentation s’est arrêtée sous l'influence d’une substance vénéneuse, on ne peut donc pas dire Mimaux et aux végétaux. 1878 (1) Claude Bernard : Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux (2) Engelmann : Physiologie der Protoplasmen und Flimmerbewegqung. 110 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE encore que le poison agit directement: il est probable, que le à poison agit sur la nutrition et sur la multiplication et ensuite influence indirectement la fermentation. L'action des alcaloïdes : rendant plus intense le mouvement du plasmode des Myxomycètes, ainsi que celui des amibes et des infusoires ciliés prouverait au contraire, que les fonctions vitales sont plus actives. Il faut donc trouver des sujets plus commodes pour les recherches, sans tissus très différenciés, sans système nerveux et dont la végétation est très lente. Comme objet répondant à toutes ces conditions, on peut utiliser les feuilles étiolées de Vicia Faba, ainsi que l'a démontré M. le professeur W. Palladine (1). Le sujet de mes recherches a pour objet l'influence des alcaloïdes sur la respiration des plantes, cette fonction ayant l’avantage d’être facile à mettre en évidence, et d’être en même temps, étroitement liée aux échanges de matières. J'ai déjà démontré dans un travail précédent (2), que sous l'influence de 0,5 °/ de chlorhydrate de morphine la respiration des feuilles étiolées de Vicia Faba augmente plus d’une fois et demie (11/2). En même temps que mon travail, a paru celui de M. B. Jacobi (3) qui traite la même question. Cet observateur a trouvé, que sous l'influence, d’une solution de 0,01 +, de chlorhydrate de quinine, la quantité d’acide carbonique dégagée par les tiges de l’Elodea vanadensis augmente de 38 °/o à 39 °/o. Sous l'influence de 0,35 °/, de cette même substance l’aug- mentation est de 55 ‘|, et sous l'influence d’une solution de 4 / elle atteint 209 °/.. L’antipyrine à 0.01 °/, augmente ‘la quantité d'acide carbonique dégagée par les tiges de l’Elodea canadensis de 93 °}, environ ; si la solution est à 0,25 c/, l’augmentation atteint de 42 °/, à 69 0/0. La respiration chez les plantules de Pois, sous l'influence de 0,25 % d’antipyrine et de chlorhydrate de quinine augmente très peu. Sous l'influence de ces alcaloïdes l'assimilation de l'acide carbonique est arrêtée. (1) W. Palladine : Recherches sur la corrélati t ration des plantes et les substances azotées actives. (Revue Génér. de Rss t. VIII, 1896, p. 225). (2) N ration des plantes. (1d. T. XL. 1899, (3) B. Jacobi : Ueber den Einfluss verschidener Substansen ms die Afhmung und Assimilation submerser Pflanzen. (Flora. Bot. 86, 1899, s . Morkowine : Recherches sur l'influence des anesthésiques sur te respi- . 289). | INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 111 [l faut pourtant remarquer que les expériences de M. Jacobi ont été faites dans des conditions telles que l’on ne peut pas éviter l'erreur. Les tiges de l’Elodea canadensis ont été placées dans un vase avec de l’eau distillée, plus un alcaloïde. L’acide carbonique exhalé par les plantes a passé dans l’eau d’où il s’est rendu dans l'appareil de Pettenkofer. Or, on sait que l’eau distillée agit, par ellemême, comme un poison et que l’acide carbonique se dissout en quantité considérable dans l’eau. Puis, les plantes sur lesquelles expérimentait M. Jacobi n’ont pas reçu de matières nutritives et à cause de l'augmentation si grande de la respiration (209 °/) elles ont consommé rapidement les hydrates de carbone nécessaires pour cette fonction. Aussi, on observe que les plantes Sont mal nourries et, comme conséquence, l’expérience fait constater une diminution dans la quantité de l’acide carbonique dégagé. Ainsi, sous l'influence d’une solution de 0,23 c/ de chlorhydrate de quinine, la quantité d’acide carbonique dégagée dans les trois premières heures a augmenté de 35 °/, et après 18 heures elle s’est abaissée en devenant normale. Sous l'influence d’une solution de Chlohydrate de quinine à 1 °/, l'augmentation a été de 209 °/., au bout de 10 heures la quantité de gaz dégagée est redevenue normale el enfin en 22 heures elle a diminué de 29 °/.. C’est à cause de cette dernière circonstance que les expériences duraient de 22 à 24 heures, ce qui me semble très insuffisant. Il résulte de là, que dans les expériences que je cite, le chlorhydrate de quinine et l’antipyrine ont excité l'intensité de la respiration chez les plantes, Mais qu’ils n’ont pas agi directement sur cette fonction par leur Caractère chimique. Pour démontrer leur influence directe il faut Placer les plantes dans des conditions telles qu’elles puissent trouver une quantité suffisante d’hydrates de carbone pour la respiration, et expérimenter sur le même sujet pendant un temps plus long. Il y a encore à résoudre une autre question très intéressante. Si là quantité d'acide carbonique, produite sous l’influence des alca- loïdes, augmente d’une façon très marquée (209 °/.), est il possible, que la plante puisse absorber une quantité d'oxygène suffisante Pour former cet acide carbonique ou bien est-elle obligée de trouver cet oxygène en elle-même par la décomposition de substances riches en oxygène ? 422: . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pour répondre à ces questions, j'ai fait une série d'expériences ‘sur les bourgeons et les feuilles étiolées de Vicia Faba, dont l’inten- sité respiratoire est très notable, ainsi que le contenu en matières albuminoïdes (1). Les feuilles ou les bourgeons d’une série de plantes placées dans des conditions identiques ont été divisés en deux por- tions, dont chacune fut introduite dans un cristallisoir, renfermant 100 centimètres cubes d’une solution à 40 °/, de saccharose. Les cristallisoirs ont été portés à l’obscurité ou à la lumière, suivant l'expérience en vue et ont été*recouverts de cloches de verre. Pour ne pas être exposées aux bactéries et aux moisis- sures, les dissolutions de sucre ont été préparées avec de l'eau stérilisée et changée chaque jour. Dans tous mes essais je n’ai jamais observé, même une fois, des bactéries ou des moisissures. Les deux lots de plantes séjournaient sur la solution de sucre pendant deux ou trois jours, puis l’un des deux restait sur la solu- tion à 10°/, de sucre, et l’autre était mis sur une même solution de sucre additionnée d’un alcaloïde. Les deux lots de plantes se trouvant durant l'expérience dans les mêmes conditions de lumière, de température et quantité d’hydrates de carbone, les données obtenues sont comparables et on peut rapporter à l’action des alcaloïdes les différences entre les quantités d’acide carbo- nique dégagé. On a déterminé la quantité de l’acide carbonique exhalé, dans l’appareil de Pettenkofer, construit d’après la descrip- tion de Pfefler. Avant la détermination les feuilles sont lavées dans une solution à 10 °/, de sucre, essuyées avec du papier buvard pour enlever l’excès de liquide, puis mises dans un tube en U, par lequel on fait passer un courant d’air privé de son acide carbonique au moyen d’un tube en U rempli de chaux iodée. L'appareil a été mis en action à l’aide d’une pompe de Bunsen avec un régulateur. CO? Le rapport de 0 * été déterminé au moyen de l'appareil de Bonnier et Mangin (2) modifié par M. le professeur Baraniecki (3)- Les plantes ont été mises dans une éprouvette fermée sur le mer- (1) W. Palladine. Loc. cit. (2} Revue générale de Botaniq ILE, p. 97. ; (3) Pouriewitch : La tPheton à el la aa des acides des plantes supé- rieures. Kiew, 1893 (en russe). INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 113 cure, et placées à l’obscurité pendant un certain temps. Le gaz de l'éprouvette a été prélevé avec une pipette de M. le professeur Timiriaseff, puis mis dans une éprouvette et analysé. : Pour j’ana- lyse on a employé la solution de pyrogallate concentré et la solution à 40 °/, de potasse. L'analyse de l'atmosphère a donné les résultats suivants : 0 Az. d’après la méthode de Bunsen (1) on trouve: 20,91 79,09 20,927 20,91 79,09 20,91 20,89 79,11 20,95 20,92 79,08 20,96 Pour le calcul du rapport de CO? j'ai employé la formule de MM. Dehérain et Maquenne (2). IL. — EXPOSÉ DES EXPÉRIENCES Je donne maintenant la description détaillée des expériences. EXPÉRIENCE N° 1 (avec pyridine) Vicia Faba. — Les feuilles étiolées de Vicia faba ont été coupées après 33 jours de germination, soigneusement mêlées et partagées en trois portions. a) 4,6344 gr. de feuilles fraiches ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/,, à la lumière. Au bout de 67 heures, les plantes ont été placées dans l’appareil de Pettenkofer pendant 2 heures. Température : 19 C. Acide Carbonique dégagé : 14m#9. D'où 100 gr. de feuilles fraiches donnent en une heure 160mg7 d'acide carbonique. 10 gr. de substance sèche fournissent 386888 d’acide carbonique. Après l'expérience les plantes ont été placées sur la même solution de sucre, à la lumière, puis au bout de 20 heures les (1) R. Bunsen : Gasometrische Metoden. 2 Aufl, 1877. (2) Dehérain et Maquenne : Recherches sur la respiration des feuilles à l'obs- . turilé. (Ann. agronom. T. XII, Avril, 1886). Rev. gén. de Botanique.— XIH, | Pos 4114 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE feuilles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer pendant deux heures. Température : 20° C. Acide carbonique dégagé : 1888. D'où 108 gr. de feuilles fraîches ont dégagé en une heure 202me83 d’acide carbonique. 40 gr. de la substance sèche : 48=m:34 d’acide carbonique. Ensuite, les plantes ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/,, à la lumière. Au bout de 25 heures les feuilles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 17° C. Acide carbonique dégagé : 1766. D'où 100 gr. de feuilles fraîches ont dégagé en une heure 189me38 2 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche : 45m825 d'acide carbonique. Ensuite, les plantes ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/,, à la lumière, puis, au bout de 18 heures, dans l'appareil de U Pettenkofer durant deux heures. Température : 18° C. Acide car- bonique dégagé : 13m56. D'où 100 gr. de feuilles fraîches ont dégagé en une heure 146812 d’acide carbonique. 40 er. de la substance sèche : 34m897 d'acide ont. Ensuite, les plantes ont été placées sur la même solution de 7 sucre à la lumière, puis, au bout de 17 heures, dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température 18° C. AGdS carbonique dégagé : 15m&6. D'où 100 gr. de feuilles fraîches ont dégagé en une heure 16e n. d'acide carbonique. 40 gr. de la substance sèche : 40mr11 d acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été lavées dans l’eau et des - séchées à la température 1000 C. Le poids de la substance sèche. à était de 189444. b) 4er8796 de feuilles fraîches ont été placées sur la solution de sucre à 40 °/, à la lumière. Au bout de 48 heures, les plantes ont été placées sur la solution du sucre à 10 °/, avec pyridine à 0,05 °/+. Au bout de 19 heures, les feuilles ont été mises dans … l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 19° C: Acide carbonique dégagé : 17m83. D'où 100 gr. de feuilles fraiches ont dégagé en une heure 1770826 à : d’acide carbonique. Rte as NRA LUE GC A RON EN ETR OR CEE RENE ENS ET E RS Re MA) RE 8 net PM TRS es CA COS 2 UN à ed YO AL ET RS OS run le, A SEE CT dE fr INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 115 10 gr. de la substance sèche, 43m850 d’acide carbonique. À la fin de l’expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec pyridine, à la lumière. Au bout de 20 heures, les feuilles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer durant deux heures. Température : 20° C, Acide carbonique dégagé : 2664. D’où 100 gr. de feuilles fraiches ont dégagé en une heure 270m:51 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche : 66838 d'acide carbonique. A la fin de l’expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec 0,05 c/, pyridine, à la lumière. Au bout de 25 heures, ces feuilles ont été placées dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 17 C. Acide carbonique dégagé : 22ms4. D'où 100 gr. de feuilles fraîches ont dégagé en une heure 229m852 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche : 56832 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec pyridine, à la lumière. Au bout de 48 heures, elles ont été placées dans l’appareil de Pettenkofer durant deux heures. Température : 18°C. Acide carbo- nique dégagé : 17m82, D'où 100 gr. de feuilles fraiches ont dégagé en une heure 184844 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche : 45M826 d'acide carbonique. À la fin de l’expérience, les plantes ont été lavées dans l’eau et séchées à la température 410° C. Le poids de la substance sèche était de 18r9883. c) 5kr0998 de feuilles fraîches ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/, à la lumière. Au bout de 48 heures, les plantes ont êté placées sur la solution à 10 /, de sucre avec pyridine 0,02 °/o. Au bout de 16 heures, elles ont été mises dans l’appareil de Petten- kofer durant 2 heures. Température : 19 °/, C. Acide carbonique dégagé : 16m84. D'où 100 gr. de feuilles fraîches ont dégagé en une heure 160m#79 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche : 40m860 d ’acide carbonique. 116 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE A la fin de l'expérience, les plantes ont été placées sur la même » solution de sucre avec pyridine, à la lumière. Au bout de 17 heures, … les feuilles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer durant | 2 heures. Température : 20° C. Acide carbonique dégagé : 2680. 4 D'où 100 gr. de feuilles oder ont dégagé en une heure 160m879 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche : 40860 d’acide carbonique. A la fin de l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec pyridine, à la lumière. Au bout de 17 heures les feuilles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 20° C. Acide carbonique dégagé : 2680. 4 D'où 100 gr. de feuilles fraiches ont dégagé en une heure 254891 . d’acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche : 64"837 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec pyridine à la lumière. Au bout de 25 heures, | les feuilles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 î heures. Température : 17° C. Acide carbonique dégagé : 2084. a D'où 100 gr. de feuilles fraiches ont dégagé en une heure 20075 d’acide carbonique. : : 10 gr. de la substance sèche : 50851 d'acide carbonique. A la fin de l’expérience, les plantes ont été placées sur la solu- tion de sucre à 10 °/, avec pyridine à 0,02 °/.. Au bout de 18 heures, … les feuilles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant deux heures. Température : 18°C. Acide carbonique dégagé : 17m82 d'acide | _ carbonique. . D'où 100 gr. de feuilles fraiches ont dégagé en une heure 168m63 : d’acide carbonique. 10 gr. dé la substance sèche : 42858 d’acide ne ï. A la fin de l’expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec pyridine, à la lumière. Au bout de 17 heures, les feuilles ont été mises dans l'appareil : de Pettenkofer durant 2 heures. Températuré : 18°C. Acide car bonique dégagé : 2208 d'acide carbonique. : D'où 100 gr. de feuilles fraîches ont dégagé en une heure TE d'acide carbonique. 4 10 gr. de la substance sèche : 54m835 d’acide canonique: 117 INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION Au bout de l’expérience, les plantes ont été lavées dans l'eau et séchées à la température 110c C. Le poids de la substance sèche était de 280240. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : 8r | G6‘%G |69'G1c | 0‘ec | — ue — | 10% | 0£‘897| 9'cr & 9} 8r |86'cr |69'89r| s'Lr À 9c‘cr | #5‘ #81] o‘8r À Lo‘ve | aL'gwr| 9'er re 81 LY | 1808 |00‘008| v'os | ce‘og |ag‘occ | v'ac | gc'gv | se‘68r | 9° & GG 0 | LE‘Y9 | 16 ‘YSc| 0‘9z | 86‘99 | 1c‘ozc | oc | vc'8v | cs'zoz | s'81 a 08 6} 09‘0% | 6L‘091 vor og‘er | oc'LLr| £'Lr À ss'8e |ec‘oor| 6‘%r l'uz ‘U6} 94998 | SOUOFPA] o93e89p 94998 ‘ | SOUCI] 293e89p 94998 |Sou9IPa] o98e39p aue1sqns | SOI[IN9} U8JSQNS | SOITINOJ aJU8SqNS | SOITINO] Lu = op ap 09 9p ap op 09 9P ap ap 09 9p (a 5 ‘4804 | ‘28 007 480r | ‘x8 007 ‘43 01 | ‘8 007 g ait ss xed xd L'HORE out | F0 EE md md: EPP ER x — où 998e89p | 993e89p nnle?2es p| 0°93e89p 998e89p | 998e89p 5 « > = 7 Jomuend lonuend fernuend onuend Li PIUENŸ |9TUENŸ ee él les | TT — TT, TT, 5 el 3 ni Se oupraÂd 9p outprÂd op Sd 24: 0! Ê] “© = : 4 0/, Z0‘0 994 (°/0 OF) 910n$ 9p °/o 20‘0 2948 919n8 9p = NOILA'IOS V'I UNS SHLNV'Id NOIZA'IOS V'T UNS SHLNVTd NOILA'IOS V'I UNS SALNV'TId 118 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE EXPÉRIENCE N° 2 (avec pyridine) Vicia Faba. — Les feuilles étiolées de Vicia Faba ont été coupées après 31 jours de germination et placées sur la solution de sucre à 10 °/0, à la lumière ; au bout de 2 jours, elles ont été placées sur la même solution de sucre avec 0,03 °/, de pyridine et au bout de 16 heures, dans l'atmosphère confinée. La durée de l'expérience a été 14 h. 30. Température : 19 C. L'expérience à donné: CO? — 13,58 0 0 = 3,21 0) ‘"Añ= 83,21°/; La proportion d’oxygène était au début de 21,74 + CO? = 13,58 "091878 Co? — = 0,72 02 Pour le lot comparable des plantes au sucre : co? — —.0,60 0 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec pyridine à 0,05 °/, à la lumière. Au bout de 17 heures, elles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience à duré 1 h. 30. Température 18 C. L'analyse de gazà donné : CO? = 9,22 0, ; 0 — 9,220 ; Az = 81,56 °/. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : O — 21,62 + CO— 9,22 D = AS ; Co? 2 2: U730 0 Pour la portion comparable des plantes au sucre : CO? 17/1 (9) INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 419 Après l’expérience, les plantes ont été placées sur la même solution, à la lumière. Au bout de 18 heures, elles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 1 heure 45. Température : 17,5° C. L'analyse de gaz a donné : CO? = 6,40; O0 = 11,61; Az — 81,99. Or, comme la PEopOrHOR d'oxygène pour - 100 aurait dû être : O — 21,74 + CO? — 6,40 ds CO? FOnts 0,63 Pour la portion comparable des plantes au sucre : CO? LT EE 0,56 Après l’expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec pyridine, à la lumière. Au bout de 16 heures, les feuilles ont été placées dans une atmosphère confinée. L’expé- _rience a duré 1 heure 15 min. Température : 18° C. L'analyse des gaz a donné: CO? — 5,83; O — 13,12; Az — 81,05. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : 0 — 21,49 + “C0 = "0,83 0 6,91 CO? snéles egis ‘rap 7 0 0,70 Pour la portion comparable des plantes au sucre : ne =: 0,4 EXPÉRIENCE N° 3 (avec pyridine : 0,02 0/0) Vicia Faba. — Les feuilles étiolées de Viciu Faba ont été coupées après 36 jours de germination et ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/, à la lumière. Au bout de 48 heures, elles ont été placées sur la solution de sucre 10 °/, avec 0,02 °/, de pyridine. Au bout de 16 heures, elles ont été placées dans l’atmosphère confinée. L'expérience à duré 4 heure 30 min. Température : 19 C. L analyse des gaz a donné : CO? — 12,93; 0 — 4,69 ; Az — 83,08. Or, comme la proportio:à d’ oxygène pour 100 aurait dû être : 0 — 22, 03 120 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE + CO* = 12,23 — 0 — 17,34 CO? ho 0,71 Pour la portion comparable des plantes au sucre : CO? | Die 0,60 3 Après l’expérience, les plantes ont été placées sur la même 4 _ solution de sucre avec pyridine, puis au bout de 17 heures, ont été :4 mises dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 1h.30m. Température : 48 C. L'analyse des gaz a donné: CO? — 7,09: 0 — 10,19; Az = 82,72, Or, comme la portion d'oxygène pour 100 | aurait dû être : 0 — 21,94 5 a Co? : = 7,09 — 0 —=141,75 CO° 2) Eé 0,60 Pour la portion comparabie des plantes au sucre : CO? Nr 0,71 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec pyridine, à la lumière, puis au bout de 18 b. dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 1 b. 45 m-. Température : 17,59 C. L'analyse de gaz a donné : CO? — 6,62 ‘Lo; — 11,26 ; Az — 82,12. Or, comme la proportion d’ oxygène pour 100 aurait dû être : O0 — 24,78 TOP 6,62 OS "10 CO? à 0,63 Pour la portion comparable des plantes au sucre : CO? Dre 0,56 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solution à la lumière, et, au bout de 16 heures placées dans unè atmosphère confinée. L'expérience a duré 1 heure 15, Température INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 121 48 C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 4,09 ; 0.— 14,8 : Az — 81,95. Or, comme la proportion d'oxygène pour 400 aurait dû être : O — 21,55 + CO? = 4,09 — 0 — 4,89 Co? — — 0,59 0 . Pour la portion comparable des plantes au sucre : CO? — — 0,40 0 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solution à la lumière, puis, au bout de 16 heures, dans une atmos- phère confinée. L'expérience a duré une heure. Température : 18° C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 3,05 ; 0 — 16,13; Az — 80,82. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : 0 — 21,43 + CO? = 3,05 — O — 5,30 CO? — = 0,57 0 Pour la portion comparable des plantes au sucre : CO? — =0,7 0 Toutes les expériences qui suivent ont été faites en opérant exactement de la manière qui a été décrite dans tous ses détails à propos de l’expérience n° 1. Il suffit d’indiquer maintenant les ré- Sultats de chaque opération par un tableau d'ensemble, auquel on joint quelques observations sur certaines conditions qui ont pu différer. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 122 0,1 0/0) z EXPERIENCE N° 4 (avec atropine : On a employé des sommets étiolés de Vicia Faba coupés après 24 jours de germination. Tout s’est passé comme dans l’expérience N° 1, seulement, au lieu de laisser les feuilles à la lumière, ona opéré dans l’obscurité. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : 08 89'0€ | Le 8'8 6616 | LL'9ÿ | 9'6 6} 6} GS'GY | TEE &'L 9%'67 | OG'Fÿ | 0‘6 VS 0 CGI | 8L‘GYy 0‘YF 91'SG | 93€$ | 97 £ 8} 0 EL'6F | 0G‘# v'8 Gc'0G | LS'‘cy | 8'8 0 G'8r ‘F7 9'ec 8 L 1% 6:68 & 6 OL 2u99s SIP] 98e89p 94998 SFCAF 998e89p - = 99UEJSANS | SJoUUIOS 9OUEISQNS | SJoUIUOS es Le) eç op as or! op ‘a8 007 | 09% fer op 48 0j! op ‘28005 | 109 °P 5 e = aed ed onjosqe ded ded onfosqe Rs ee] . [| S-} 093e39p | 993e839p 998e3op | o98e8op : : F4 pe ggueng | opnueng | 0800 LE onuend | gpnuend | PAU | à ee È . » © [s — le. | mn a & Se Lee] 2. PT — — oo ti Z © [ol ourdoxje p 2/0 40 9948 0/0 OH & aJons 2pP 0/0 OF R “e &UpAS 4a NOILA'TOS V'T HNS NOILN'TOS V'T HNS 424 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE EXPÉRIENCE N° 6 (avec atropine : 0,2 0/0) Des sommets étiolés, avec feuilles, de Vicia Faba ont été coupés après 23 jours de germination et ont été placés sur la solu- tion de sucre à 10 °/, à la lumière. Au bout de 4 jours, ils ont été placés sur la solution du sucre à 10 °/, avec 0,2 o/, d’atropine. Au bout de 12 heures, les feuilles ont été placées dans une atmos- phère confinée. L'expérience a duré 2 h. 20. Température : 17° C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 3,08; O — 15,94 ; Az — 80,98. Or, comme la proportion pour 100 aurait dû être : O0 — 21,47 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : Co? 0 — 0,42 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solu- tion de sucre avec atropine, à la lumière. Au bout de 27 heures, elles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 2 heures 30. Température 16,8 C. L'analyse des gaz a donné: CO— 2,9; O — 15,80; Az= 81,29. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : 0 — 21,56. TO 291 6.2 5,70 CO? — 0,51 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : Co? 608 EXPÉRIENCE N° 7 (avec atropine : 0,5 0/0) Les sommets étiolés, avec feuilles, de Vicia Faba ont été coupés après 23 jours de germination et ont été placés sur kB. 24 solution de sucre à 10 °/,, à la lumière. Au bout de 4 jours, ils ont été . INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 125 placés sur la solution du sucre à 10 °/, avec 0,5 °/, d’atropine à la lumière. Au bout de 12 heures ils ont été placés dans une atmos- phère confinée. L’expérience durait 2 heures 25 min. Température 47 C. L’analyse des gaz a donné : C0? — 3,52 ; O — 15,96 ; Az = 80,52. Or, comme la proportion pour 100 aurait dû être : 0 = 21,33 + C0? = 3,52 “Ve 0 CO? —— — 0,66 og. " Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? —— —= 0,72 Ô 0 Après l'expérience, les plantes ont été placés sur la même solution de sucre avec atropine à la lumière. Au bout de 24 heures elles ont été placés dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 2 heures 25 min. Température — 16,50 C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 11,00; O0 — 6,11; Az — 82,89. Or, comme la pro- portion pour 400 aurait dû être : O = 21,98 + CO? = 11,00 RAP" 10,07 Co? —— — (0,69 0 ? Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? — — 0,45 0 EXPÉRIENCE N° 8 (avec chlorhydrate d’atropine : 0,2 0/0) Les sommets étiolés, avec feuilles, de Vicia Faba ont été coupés après 23 jours de germination et ont été placés sur la solu- tion du sucre à 10 °/o, à la lumière. Au bout de 4 jours, les feuilles ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/, avec 0,2 °/, de Chlorhydrate d’atropine, à la lumière. Au bout de 12 heures, elles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré deux heures 28, Température 17° C. L'analyse des gaz a donné : 126 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE CO? — 3,83; O — 14,44; Az —81,73. Or, comme la proportion | d'oxygène pour 100 aurait dû être : O — 21,67 + C0 383 NC 700 CO? dre Pour la portion parallèle des plantes au sucre : Co? 2; Pun 0,42 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solu- tion de sucre avec chlorhydrate d’atropine à la lumière. Au bout de 24 heures elles ont été placées dans l’atmosphère confinée. L’expé- rience a duré 2 heures 30. Température 1605 C. L'analyse de gaz a donné : CO? — 5,39; 0 — 12,13; Az — 82,48. Or, comme la pro- portion pour 100 aurait dû être : O = 21,87 +60 = 5,939 0 29,74 CO? de Égs 0,55 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? + 0,45 (A suivre). INFLUENCE DE LA NUTRITION PAR DIVERSES SUBSTANCES ORGANIQUES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. W. PALLADINE / Fin) Expérience N° 12 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. I 28r5855 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 5°/, dans l'obscurité, Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température 21°-220. 4 heures..... 12m85 de CO*- D'où, 1008" de feuilles dégagent en une heure 119w68 d’acide carbonique. IL 286885 de feuilles ont été placées sur une solution de maltose à 5°/ dans l'obscurité, Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkoter. Température 21°-22. 4 heures..... 12m84 de CO? D'où, 100kr de feuilles dégagent en une heure 11583 d'acide carbonique. Expérience N° 13 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. I Le4463 de feuilles ont été placées sur une solution de saccha- rose à 5 °/, dans l’obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 19°. 128 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 8 heures..... 12me2 de CO?- D'où, 1008 de feuilles dégagent en une heure 91me5 d’acide carbonique. IT Asr9139 de feuilles ont été placées sur une solution de maltose à 30/, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 19°. 3 heures..... 12m80 de CO?- D'où, 4008 de feuilles dégagent en une heure 81"84 d'acide carbonique. Expérience N° 14 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. I 683306 de feuilles ont été placées sur une solution de saccha- rose à 5 °/ dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température 200-249. 2 heures 30 minutes..... 17m86 de CO?- D'où, 1008 de feuilles dégagent en une heure 111m82 d'acide carbonique. A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 5 °/, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Tem- pérature 20°. 2 heüres 30 minutes...... 47982 de CO? D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 109783 d'acide carbonique. Il 59290 de feuilles ont été placées sur une solution de giycérine à 5 °/o dans l'obscurité, Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 20°-24°. 2 heures 30 minutes... ... 136 de CO?- D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 9157 de : . COZ. ; à INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 129 A la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de glycérine à 5 °/, dans l’obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température 200. 2 heures 30 minutes...... 13"e2 de CO?- D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 890 d’acide carbonique. \ Expérience N° 15 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. | I | 3sr4081 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 3 o/, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température 200-20°,5. 4 heures...,.. 150 de CO?- D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 110"0 d'acide carbonique. A la fin de l'expérience, les feuilles ont été placées de nouveau sur une solution de saccharose à 3 °/, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température 19,5 3 heures 30 minutes..... 12m80 de CO?: D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 100m:3 d’acide ee Substance sèche : 08r8627, ou 25,3 0}. a) Ogr3990 de la substance sèche ont donné 0s"00188573 d'azote. D'où, 0er8627 contiennent 08r00406 d’azote. b) 0er4573 de Ja substance sèche ont donné 0sr0018249 d'azote. D'où, 088627 contiennent 08r00343 d'azote. 0800406 } 0er00343 ( D'où, 100 grammes de tuiles contiennent 081103 d'azote non digestible. { moyenne : 0800375 mme Az 110,3 co __ 1005 _; 90. Rev. gén. de Botanique. — XII. 130 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il 38"8383 de feuilles ont été placées sur une solution de mannite à 3 °/, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température 20°-20,5. 4 heures... 100684 de CO?- | D'où, 100 grammes dégagent en une heure 67m87 d’acide carbo- nique. À la fin de l’expérience, les feuilles ont été placées de nouveau | sur une solution de mannite à 30}, dans l'obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Ten: pérature 195. Cle 3 heures 30 minutes..... 6GmeQ de CO? : D'où, 100 grammes de feuilles dégagent en une heure 5180 L d’acide carbonique. ; Substance sèche : 08r8246, ou 21,5 0/0. Quantité d’azote non digestible : 08r00309 | 000302 \ D'où, 100 grammes de feuilles contiennent Okr0882 d’azote non É digestible. ; ere) ou MSA A ENT EE Pr LES mi Les ; 2 Ve je REA AS AR PÉTER Ten, DOTE DU MEN US SANS TL) ER PEN SM AT D LA OU Sera 2 Me RE 01. Ni de AUS SEEN NE AE moyenne : 08100305. CO? 51,0 TN. NS. 0,57. Expérience N°16 Les feuilles étiolées ont été divisées en trois portions. I 989711 de feuilles ont été placées sur l’eau, dans l’obscurité. ou bout de deux jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température : 20°. 4 heures... 156 de COZ- D'où, 100 gr. de feuilles dégagent en une heure 69":9 d'acide carbonique. Il 62553 de feuilles ont été placées sur l'eau, dans l'obscurité. À INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 131 bout de deux jours, elles ont éte placées sur la solution de #annite à 3°) dans l’obscurité. Au bout de trois jours, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température : 189-190, 3 heures 30 minutes..... 100 de COZ- D'où, 100 gr. de feuilles dégagent en une heure 4740 d'acide carbonique. III 664077 de feuilles ont été placées sur l’eau, dans l'obscurité. Au bout de deux jours, elles ont été placées sur une solution de mannite à 3°/, à la lumière diffuse. Température : 18°-19°. 3 heures 30 minutes. .... 10"8 de CO*: D'où, 100 gr. de feuilles dégagent en une heure 50"#5 d'acide carbonique. Expérience N° 17 Les feuilles étiolées ont été divisées en deux portions. l 24363 de feuilles ont été placées sur une solution de saccharose à 3°/, dans l’obscurité. Au bout de cinq jours, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer. Température : 240-210,5. 3 heures 30 minutes..... 9®82 de CO?- D'où 1008 de feuilles dégagent en une heure 10749 d'acide carbonique. Il 38r9442 de feuilles ont été placées sur une solution de mannite à 3 °/ dans l'obscurité. Au bout de cinq jours elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer. Température 24°-21%5. 3 heures 30 minutes .... Smsÿ de CO?- D'où, 400er de feuilles dégagent en une heure 67®+2 d'acide Carbonique. 132 Les expériences que nous venons de décrire prouvent que REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE III. — ConcLusions l'énergie de la respiration dépend de la qualité de la matière combus- tible. De toutes les substances étudiées, la meilleure matière com- bustible est la fructose et la pire est la mannite. Les substances étudiées au point de vue de leur oxydabilité se disposent dans l’ordre suivant : Fructose Glucose Saccharose Maltose Raffinose Glycérine Mannite A la nutrition au moyen des substances indiquées correspondent les quantités suivantes d'acide carbonique produites par 100 gram- mes de substance fraîche des plantes en une heure : (a) 13 a Le = cd Ë DES EXPÉRIENCES 2 = 5 £ = = É Él ä Ë - 4. lumière. 419,1 | 107,3 | 77,2 À. — 180,6 | 79,3 | 72,4 2. obscurité. 59,0 | 45,8 G: en 59,4 45,2 3. — 74,4 50,0 4. _ 131,0 | 131,0 5. lumière. 196,8 | 207,4 À _ 131,3 97,6 8. _ 185,8 149,5 12, obscurité. : 119,8 ; 145,3 43. — 91,5 | 81,4 à — 117,3 99,0 10. —— 104,6 94,9 10. — 91,0 86,3 41. en 127,1 410,9 14. —— 111,2 7 14. — 109,3 89,0 15. — 110,3 LL PE Fr 100,3 42 — 107,9 NE nee A ee EEE PAS OR St en A EME ee CES RS M PO En RU : RARE RSR EN PRE A ‘INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 133 Selon toute probabilité, avec différents organes des plantes dans différentes conditions, les composés organiques donnent des degrés différents d’oxydabilité. Cette question demande des recherches ultérieures. La glycérine est reconnue comme étant une assez bonne matière combustible. Vu son oxydabilité relativement facile par les plan- tes, ainsi que son aptitude à se transformer aisément dans les plantes en amidon, ce qui est prouvé par plusieurs investigateurs, on comprendra aisément pourquoi, pendant la germination des graines huileuses, on ne trouve, parmi les produits de la décom- position des graisses, que des acides gras, et pas de glycérine. Il est indubitable qu’à mesure que la glycérine se forme, elle s’oxyde en partie ; le reste sert à former l’amidon qui apparaît pendant la germination des graines oléagineuses lors de la décomposition des graisses. La mannite possède pour les Fèves une qualité nutritive très faible. Ainsi, les feuilles étiolées des Fèves, cultivées deux jours sur l’eau, ont dégagé ensuite, par 100 grammes de feuilles, en une heure, 69,9me d’acide carbonique. Puis les feuilles ont été placées sur une solution de mannite et, trois jours après, la quantité d'acide carbonique dégagé, non seulement n’a pas augmenté, mais a même quelque peu diminué (16€ expérience), tandis que les cultures sur saccharose donnent, dans ce cas, une augmentation considérable d’acide carbonique dégagé. De plus, les cultures à la lumière sur mannite, ainsi que les cultures restées dans l'obscurité, donnent la même quantité d’acide carbonique : A la lumière : 50,5. Dans l'obscurité : 47,0. Au contraire, les cultures sur saccharose à la lumière dégagent à peu près deux fois plus d’acide carbonique que les cultures restées dans l'obscurité (1). Cela se rattache sans aucun doute à la circonstance qu'aux dépens du saccharose, comme je l’ai prouvé dans un de mes travaux précédents (2), il se fait une rapide for- mation de chlorophylle, tandis que la mannite ne convient pas à (1) Palladine : Revue générale de Botanique, 1899, p. 81. (2) Palladine : Revue générale de Botanique, 1897, p 385. 1434 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la formation de la chlorophylle : les feuilles étiolées des Fèves, cul- tivées sur de la mannite en présence de la lumière, continuent à rester jaunes. Entre la respiration des feuilles étiolées et celle des extrémités des tiges munies de leurs bourgeons, on remarque une difté- rence considérable. Les feuilles étiolées coupées respirent faible- ment, mais l'énergie de la respiration augmente sensiblement après la culture sur saccharose (6% expérience). Les feuilles coupées dégagent 40m£1 CO? ; après la culture sur saccharose 109ms81 CO?. Au contraire, les extrémités des tiges coupées respirent énergi- quement, mais l’énergie de la respiration diminue après la culture sur saccharose, quoique moins sensiblement qu'après la culture sur l’eau (7e expérience). Les bourgeons coupés dégagent. . . 83m81 CO? Sur saccharose quatre jours . . . . 53mg9 CO®?- Sur l’eau deux jours. . . . . . . . 46m CO*. Sur l'eau quatre jours. . . . . . . 38ms7 COR. Les substances organiques, introduites dans les plantes, donnent non seulement la matière combustible, mais servent aussi à former les composés nucléiques de la quantité desquels dépend l'énergie de la respiration, comme je l’ai démontré dans mes recherches (1). La quatrième expérience prouve évidemment la double signi- fication de la matière nutritive. 100 grammes de feuilles étiolées … ont donné : APRÈS CULTURE SUR VENANT D’ÊTRE COUPÉES SACCHAROSE ; PENDANT 5 JOURS a 2 Co? 64,9 131,0 Az nucléique | 97,7 118,4 CO? eo 0,67 1,10 (1) Palladine : Revue générale de Botanique, 1896, p. 225. INFLUENCE DE LA NUTRITION SUR LA RESPIRATION 135 : HOT CO? Dans les feuilles étiolées nouvellement coupées le rapport se équivaut seulement à 0,67. Autrement dit, les composés nucléiques, faute de matière combustible, n’ont pu développer la pleine éner- gie. Tandis qu'après l'introduction du sucre, non seulement la quantité des substances nucléiques a augmenté (de 96,7 à 118,4), mais ces substances ont été en outre capables de développer la 2 : : . CO sd ; pleine énergie. C’est pourquoi le rapport T3 > après l’alimentation avec du sucre, fut de 1,10. Le taux de l'azote des matières protéiques non digestibles dans 100 grammes de la substance fraîche après la culture sur les diver- ses substances organiques a été : EXPÉRIENCES FRUCTOSE GLUCOSE SACCHAROSE MANNITE 1 0,1006 0,1409 2 0,0938 0,0854 3 0,0650 0,0653 es 0,1379 0,1184 5 0,156% 0,1886 8 0,0967 0,1028 45. 0,1103 0,0882 Par conséquent, la formation des matières nucléiques dépend de la nature de la substance nutritive. Le rapport de la quantité d'acide carbonique dégagé en une heure à la quantité d’azote non digestible dépend aussi de la nature de la substance nutritive : EXPÉRIENCES FRUCTOSE GLUCOSE SACCHAROSE MANNITE 1 0,78 0,51 2 0,62 0,53 3 1,14 0,77 k&. 0,95 1,10 6) 1,95 1,10 8 1,92 1,45 45 0,90 0,57 136 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les expériences sur les cultures des bourgeons étiolés dans l’obscurité, sur l’eau et sur la saccharose, ont donné les résultats suivants : AZOTE co? SUBSTANCE GARBONIQUE | XON DIGESTIBLE Âs SÈCHE Cooper rase 83,1 0.0559 1,48 195 2 jours sur l’eau ....... ne 44,0 0,0581 0,75 18,9 4 jours sur l’eau...... Se 38,7 0,0622 0,62 17,7 4 jours sur saccharose. ... 53,9 0,0780 0,69 23,9 Par conséquent, en l’absence d'hydrates de carbone, la quantité de matières protéiques non digestibles non seulement n’a pas diminué, mais a même augmenté, quoique moins fortement que lors de l’alimenta- tion avec du sucre. Dans le premier cas (culture sur l’eau) la quantité des matières protéiques non digestibles s’est élevé, dans l’espace de quatre jours, à 13 °/,, tandis que dans le second (culture sur saccharose) dans le même temps, la quantité des matières protéiques non digestibles s’est élevée jusqu’à 39,3 °/o. Varsovie. — Laboratoire de Botanique de l’Université. REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES PARUS DK 1893 à 1900 Le nombre des travaux de Physiologie et de Chimie végétales parus dans ces sept dernières années est si considérable qu'il n’est pas possible de donner pour chacun d’eux un compte rendu détaillé dans cette Revue. Comme nous tenons néanmoins à présenter un tableau suffisamment fidèle des progrès accomplis pendant cette longue période, nous analyserons les mémoires les plus importants et nous tâcherons, en citant la plupart des autres, de donner l'indication sommaire des résultats auxquels ils conduisent. En ce qui concerne l’ordre suivi dans cette Revue un peu chargée, nous nous sommes inspiré beaucoup du savant ouvrage de M. PFEFFER(1) dont nous avons eu une nouvelle édition complètement remaniée et augmentée en 1897. Tous ceux qui s'intéressent à la Physiologie végé- tale connaissent ce livre dans lequel l’auteur a su allier à une érudition considérable des vues personnelles souvent très profondes, toujours très intéressantes. Ce traité de Physiologie végétale constitue bien la source la plus précieuse à lheure actuelle où vont puiser le profes- seur pour son enseignement et le travailleur du laboratoire pour ses recherches. Le premier volume seul a paru ; espérons que nous ne tarde- rons pas longtemps à pouvoir lire le second. L — GÉNÉRALITÉS 1. La vie et le vitalisme. — Si la Physiologie moderne semble aujourd’hui bien orientée; si, comme disait Claude Bernard, le pro- 1 vol. 140 p.) et la très remarquable Physiologie générale de Verworn dont nous venons d’avoir une traduction française due à M. Hédon (1 vol. 665 p., Paris, 1900). 138 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE blème physiologique est bien posé, il n’est pas dit pour cela que nous | soyons fixés sur la nature vraie des phénomènes qui se manifestent … chez les êtres vivants et dont nous étudions le déterminisme. « Tous les corps vivants, a écrit le grand physiologiste, sont exclusivement formés d'éléments minéraux empruntés au milieu cosmique. Descartes, Leibniz, … Lavoisier nous ont appris que la matière et ses lois ne diffèrent pas dans les corps vivants et dans les corps bruts ; ils nous ont montré qu’il n’y a au monde qu’une seule mécanique, une seule physique et une seule chimie communes à tous les êtres de la nature. » Il n’en est pas moins vrai, fait remarquer M. Le Danrec (1) dansun … ouvrage très original, que la signification de l’expression d’ « être vivant» à l'heure actuelle n’est pas encore bien précise. On ne connaît pas, dit-il, jusqu'à présent, d’animal ou de végétal assez peu différencié pour que l’on ait la moindre hésitation à le classer soit parmi les êtres vivants, soit parmi les corps bruts; on ne connaît pas non plus de substance chimique assez complexe pour que ses propriétés fassent | douter si elle est animée. Mais ses études sur les Protozoaires et surtout une interprétation ingénieuse d’une foule de faits physiologiques établis jusqu'ici, Pont amené à penser qu’un plastide diffère d'une substance inorganique par la propriété d’assimilation dans des conditions déterminées. Cette propriété seule, laquelle est d’ordre purement chi- mique, est commune à tous les plastides. D’autre part, les réactions qui déterminent l’assimilation s’accompagnent de phénomènes exté-. : rieurs qui nous frappent et que M. Le Dantec appelle la vie élémen- taire manifestée, le fonctionnement d’un plastide, Quelque spécial que soit ce fonctionnement, nous ne devons jamais le considérer comme l'effet ou comme la cause de l'assimilation, mais comme un ensemble de A phénomènes concomitants à l'assimilation. M. Le Dantec va même jusqu’à ajouter qu’en ne s’écartant jamais de cette loi, il est facile de concevoir malgré leur complexité, tous les phénomènes de la vie aussi bien chez les Métazoaires que chez les Protozoaires, sans qu'il y reste aucun mystère. à Pour cet auteur, si les substances plastiques d’un plastide peuvent 4 être appelées substances vivantes, c’est parce qu’elles jouissent lorsqu'elles sont toutes réunies de la propriété d’assimilation ; il n’en reste pas moins qu'aucune d’elles, considérée isolément, n’est douée de … la vie élémentaire. Les substances vivantes ont donc la propriété com mune de pouvoir s'associer les unes avec lés autres pour former des … (1) Le Dantec: Théorie nouvelle de la vie (Bibliothèque scientifique interna- . tionale). Paris, 1 e REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 139 plastides, et cette propriété commune tient à une particularité com- mune de structure moléculaire que nous constatons par ses effets, sans que la chimie ait encore pu nous la faire connaître autrement. Mais à l’heure actuelle, de bons juges considèrent encore comme très mystérieuse cette propriété d’assimilation et même en admettant que l’on en puisse donner une explication physico-chimique, ils pensent que cette dernière n’arriverait pas à faire comprendre la nature vraie de tous ces « phénomènes concomitants », par lesquels se manifeste la vie des êtres polyplastidaires. On sait que dès les débuts de la philosophie, deux grandes théories sur la nature de la vie étaient en présence : la théorie mécanique qui n’admet chez les êtres vivants que les forces générales de la matière et. la théorie vitaliste qui admet au contraire des forces particulières, non identiques aux forces physico-chimiques de la matière brute et qui donnent naissance à tous les phénomènes vitaux. Cette seconde théorie, en laquelle ont cru dans ce siècle des savants comme Cuvier, Bichat, Jean Müller, Liebig, de Candolle, qui a engendré au siècle dernier l'unimisme de Stahl dont la durée fut courte, compte encore aujourd’hui des partisans; mais les rudes coups qui lui ont été portés par les adeptes du déterminisme dont Claude Bernard est un des plus illnstres représentants, ont fait modifier les anciennes conceptions et éclore ce qu’on appelle aujourd’hui le néo-vitalisme. « Plus nous scrutons les phénomènes vitaux, a écrit BuNGE (1), en multipliant les côtés de notre analyse, plus nous nous efforçons d’en approfondir l'étude, plus aussi nous en arrivons à nous convaincre que certaines manifestations aux- quelles on avait déjà cru pouvoir donner une explication mécanique ou chimique, sont en réalité d’une nature bien plus compliquée et narguent jusqu'ici toute espèce d'interprétation mécanique. » Il est certain qu'à l'heure actuelle beaucoup de phénomènes vitaux échappent à toute explication mécanique (2); mais, dit M. VERWORN, on n’est pas logiquement autorisé à déduire de ce fait l’assertion que les phénomènes en question ne s’effectuent point d’après des lois physico- (1) Bunge : Lehrbuch der Physiologischen und Pathologischen Chemie. 2 édition, Leipzig, 1889. cherché à expliquer pourquoi dans l'organisme où se trouvent de nombreux espaces très petits, certaines réactions chimiques se passent autrement que lors- qu'elles sont provoquées dans des espaces plus grands. 140 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE chimiques et qu’il existe une force vitale particulière les produisant. Il | y a au contraire beaucoup de circonstances qui parlent contre l'existence F d’une force vitale. Les vitalistes n’ont jamais réussi à démontrer dans | les organismes l’existence d’une force susceptible d’être caractérisée par. : ses effets comme l'ont fait les physiciens et les chimistes pour les forces … de la nature inorganique. Pour aucune des fonctions du corps qui devraient résulter de l’activité d’une force vitale, ils ne sont parvenusà réfuter l’assertion que ces fonctions ne sont en réalité que l'expression de conditions physico-chimiques complexes. Le grand argument des | vitalistes, à savoir que certaines substances qui se trouvent exclusi- vement chez les organismes vivants ne sauraient se former que par l’activité de la force vitale, est détruit par les nombreuses synthèses de à composés organiques qui ont été effectuées depuis la mémorable décou- verte de Wæhler (synthèse de l’urée, 1828). Sans doute, malgré les beaux travaux de Berthelot, Fischer, Grimaux, ‘Schützenberger, etc. nous ne Savons pas encore produire artificiellement les matières albu- minoïdes vivantes; mais il faut remarquer que nous ne connaissons pas à l’heure actuelle, d’une façon précise, la composition chimique de ces matières, la structure de leurs molécules, et que, d’autre part, nous ignorons les conditions physico-chimiques qui président à leur jo. “ mation. Rien ne s’oppose a priori à ce que cette synthèse se réalise un jour; au contraire, l’espérance de la voir se réaliser est des plus dégie - times, ainsi que nous le dirons plus loin en nous occupant de l'origine de la vie. M. Verworn pense, en outre, que l'existence d’une force vitale esten contradiction avec les recherches calorimétriques les plus récentes, qui fe ont montré que chez l’animal adulte en parfait état de nutrition, ilse produit aussi un parfait équilibre dynamique, la quantité d'énergie qui. entre avec les aliments se retrouvant intégralement quand elle quitte le corps par l’activité vitale des organes. Nous devons donc, dit-il faire dériver toute la somme des actions énergétiques de l'organisf uniquement des quantités d’énergie qui sont entrées dans les corps avec la nourriture. Pour M. Verworn donc, l’ancien vitalisme a vécu; et, dit-il. Jean Müller, sans nul doute, aurait renoncé à l'expression de force vitale, s’il avait connu le principe de la conservation de l'énergie. Qu'est-ce donc alors que le « néo-vitalisme » dont nous rencontio aujourd’hui çà et là quelques adeptes ? En fait, dit M. Verworn, on peut distinguer aujourd’hui dans le néo-vitalisme deux courants qu'il désigne des noms de vitalisme mécanique et de vitalisme psychique (1). (1) Voir Verworn, loc. cit. Du Bois-Reymond, Festrede: Ueber neovitalismus REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 141 Le « vitalisme mécanique » admet que les phénomènes vitaux reposent bien au fond sur l’activité des forces physico-chimiques, mais « que les forces physiques dans les organismes vivants sont reliées en un complexe si spécial jusqu'ici inexploré, qu'on doit provisoirement les mettre en regard de toutes les autres forces de la nature inorganique » La force vitale consiste alors dans le mécanisme spécial des forces physico-chimiques qui se trouvent à la base des phénomènes vitaux. Mais on voit de suite que ce néo-vitalisme n’a rien de commun avec ancien qui admettait l'existence d’une force « hypermécanique » engen- drant les phénomènes de la vie ; il semble donc que l'expression de vitalisme Soit plutôt malheureuse, puisqu'elle caractérise une conception qui en somme est purement mécanique. . Quant au vitalisme psychique défendu par BUunGE (1) et Rinp- FLEISCH (2), il apparaît plutôt comme une doctrine philosophique que comme une théorie physiologique. Bunge attribue une âme à la matière organique tandis qu’il en refuse une à l’inorganique, et € ’est ce qui le pousse à se déclarer partisan de la force vitale, Vâme étant pour Jui le facteur qui distingue les phénomènes des êtres vivants de ceux des corps bruts. Tout récemment. un botaniste distingué, M. ReINxE (3), vient d’esquisser dans un livre fort curieux ses idées sur le monde et aboutit en somme, bien qu’il s’en défende, à une conception vitaliste. M. Reinke fait remarquer avec juste raison que notre désir de connaître au delà du savoir positif nous conduit à relier à l’aide d’hypothèses, les frag- ments de notre science, et il réclame pour le savant le droit d'exposer sans réticence le résultat de ses réflexions. C’est en somme l'idée que défendait autrefois Berthclot dans sa célèbre lettre à Renan sur là science idéale et la science positive. Pour M. Reinke, la cellule est une machine admirable qui ne : résulte pas de l’agencement fortuit des particules matérielles qui la composent. Dans cette machine, les énergies se manifestent et se transforment, mais il y a des forces qui suivent les énergies et les obligent à suivre (Sitzungs. Akad. Berlin, 28 juin 1894). Le Dantec : Déterminisme et vitalisme (Revue RÉ Apr 49 mai 1897). (1) na loc. { fleisch : SP; es (Vortrag, paies auf der 67. Versammlung dnter Naturforscher und Aerzte zu Lübeck, (3) Reinke : Die Velt als That, ; vol. 483 p. Ber ee , 1899. Voir aussi (Biologisches FPE Bd. XIX, n°° 3 à 4, 1899). Une très bosse analyse critique de ce tra- vail due à la plume de M. sé. a paru dans la Revue de l'Université de Bruxelles (mars 1899). 142 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des voies déterminées ; ces forces sont les dominantes. Dans le monde en effet, il y a deux catégories de forces : les forces matérielles ou … énergies et les forces intelligentes ou spirituelles dont font partie les dominantes. Or, dans une machine il n’y a pas que les rouages ; il y a la finalité que l’auteur y a mise puisqu'il l'a construite pour un but déterminé. Quand la machine fonctionne, des énergies sont dépensées, mais J’agen- cement qui a pour but de régler les énergies demeure intact par suite _de la présence des dominantes qui ont leur source dans l'intelligence du constructeur et qui, elles, ne se consument pas. De même chez les organismes. Les plus simples de ces derniers se distinguent des mélanges chimiques les plus compliqués par l’existencé des dominantes. Celles-ci sont de deux sortes: les unes règlent les énergies comme dans les machines, les autres le développement. Par conséquent, tous les phénomènes vitaux élémentaires d’un être mono- plastidaire, bien qu’étant de nature physico-chimique, sont réglés par les dominantes. De plus, si les dominantes règlent les phénomènes vitaux, elles se règlent aussi entre elles. M. Reinke en voit une preuve par exemple | dans le fait suivant. D’une manière générale, le géotropisme fait diriger . la racine principale verticalement vers le bas; or, si l’on coupe cette racine principale on voit le plus souvent une racine latérale changer de direction et se substituer à elle, M. Reinke explique ce phénomène en disant que la dominante qui guide le développement de la racine prin- cipale s’est transportéé dans la racine latérale la plus proche. Quand l'équilibre des dominantes est rompu, il se produit les phéno- mènes de variabilité et d’hérédité. | Les dominantes se transmettent par hérédité comme les ides, déter- . minants et biophores de Weismann, mais elles diffèrent de ces derniers “ en Ce qu’elles sont intelligentes et immatérielles. Comme on le voit, l’auteur ést bien un néo-vitaliste. Certes il ne croit plus qu’il y ait une physique et une chimie spéciales aux êtres : vivants ; mais ces forces intelligentes, « timoniers des énergies » ne sont après tout que des principes métaphysiques hiérarchisés dirigeant les forces physiques et chimiques, comme les « archées » ou « esprits » de . Van Helmont qui présidaient au fonctionnement de nos organes. . Sans aller aussi loin que M. Reinke dans sa tentative de synthèse, M. ARMAND GAUTIER(1) se demande lui aussi si les manifestations de la ; : Armand Gautier: Les manifestations de la 1) forces matérielles ? (Revue générale des Sciences, 1 vie dérivent-elles toutes des 5 avril 1897). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 143 vie dérivent toutes de forces matérielles. Rappelant ce passage de Claude Bernard : « La matière n’engendre pas les phénomènes qu’elle manifeste, elle ne fait que donner aux phénomènes leurs conditions de manifestation », il pose en principe que les forces matérielles se recon- naissent à ce qu’elles communiquent à la matière de l'énergie, mais avec cette condition expresse qu’une des formes chimique, mécanique, calorifique, électrique de cette énergie venant à apparaître, la forme précédente disparaîtra en quantité équivalente. Or, « si chez les êtres vivants les phénomènes physico-chimiques qui se passent au sein du protoplasme dépensent l'énergie correspondant au travail, à la chaleur, aux actes chimiques produits dans ce protoplasme, l’ordre, le sens imprimé à ces manifestations n’en sauraient dépenser ni produire. La direction imprimée aux phénomènes matériels, l’ordre, la loi de ces phénomènes consécutifs n’a et ne peut avoir aucun équivalent méca- nique, dépenser ni produi énerg pre : lorsqu'une batterie d’artillerie tire le canon, chaque coup a son équivalent méca- nique, mais l'énergie correspondant à chacun de ces coups et leur somme totale reste la même, quelle que soit leur direction. Le résultat final est cependant bien différent suivant que changent l’ordre et la direction du tir. » Précisément pour M. Armand Gautier, le vie résulte de l'ordre imprimé aux divers actes venant concourir à un même but. C’est ce que pensait autrefois Chevreul quand il écrivait : « Lors même qu’on aurait reconnu que les phénomènes vitaux dépendent de forces qui régissent la matière inorganique, nous ne serions guère plus capables de comprendre comment il arrive qu'un corps qui est déjà organisé avant que nous ne puissions l’apercevoir, a en lui la propriété de se développer avec une constance admirable dans la forme de son espèce et la faculté de donner naissance à des individus qui reproduisent cette forme. Eh bien! c’est là que se trouve pour moi le mystère de la vie et. non dans la nature des forces auxquelles on peut espérer de rapporter ces phénomènes, » (C. R., t. V, p. 175, 1837). Claude Bernard, lui-même, croyait à un phénomène proprement vital et irréductible consistant dans cette activité constructive qui fait sortir des formes complexes de formes plus simples suivant un plan tracé d'avance. Nous ne suivrons pas M. Armand Gautier dans ses considérations sur la nature des phénomènes psychiques, car elles sortent du cadre de cette Revue; nous ne retiendrons seulement que, selon ce savant chi- miste, l’état de vie ne résulte pas simplement d’une transformation de l'énergie matérielle et que par conséquent, il est une causé non maté- rielle qui détermine les phénomènes vitaux. « La vraie science, dit-il, ect 42 l 144 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ne saurait rien affirmer, mais aussi rien nier, au delà des faits obser- vables de la matière et de l’entendement, et c’est une science à rebours, que celle qui ose assurer que seule la matière existe et que seules ses. lois gouvernent le monde. » M. Verworn, constatant ce réveil du vitalisme qu'il attribue au découragement produit par le fameux ignorabimus de Du Bois-Reymond. et au fait que les méthodes en usage jusqu'ici éprouvent les plus grandes difficultés vis-à-vis de certaines énigmes de la vie, n’en conclut pas moins que « jamais il ne se trouvera pour la Physiologie un autre principe d’explication des phénomènes vitaux que celui de la Physique. et de la Chimie relatif à la nature inanimée, L'hypothèse d’une force vitale est de toutes façons superflue, mais encore inadmissible. » M. ERRERA (1) dans une brochure sur le vitalisme arrive égale à la même conclusion. Mais il fait remarquer que si les énergies des êtres vivants n’appartiennent pas en propre à l’organisme, la résultante peut néanmoins être appelée vitale, c’est-à-dire liée à sa structure come plexe et à son intégrité, tout comme dans une machine ordinaire, et. que la structure actuelle apparaît comme la conséquence de son déve- loppement historique. On peut donc tout ramener dans les phénomènes vitaux des cellules à la matière et à l'énergie qui peut-être sont une seule et même chose (Claparède, Du Bois-Reymond, Oostwald). (4) Errera : Existe-t-il une force vitale ? Broch. 28 p., Bruxelles, 1899. (A suivre). 425 — Lille Imp Le Bigot frères. Le Gérant? Th. Clerquin ST IC a NO SE ER NO ne EE nt M OS CNE LV SA PS NE ne ee Re ANT Don PM TE à a 4 à 2% we MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT a Revue générale mois et cha et figures dans le tex de Botanique paraît le 15 de chaque e Po est composée de 32 à 48 pages avec planches Le prix annuel rat d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc. : M. Paul : DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez JJ. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubots, Paris. : | Adresser tout ce qui concerne la rédaction à — Gaston BONNIER, À “le professeur à n sera rendu compte dans les r dont un exemplaire rue el l'Estra rapade, es spéciales ni RE mémoires on été adressé au Directeur de la Rev vue kénérale de Botanique. De plus l'ouvrage envoyé sera annoncé immédiatement sur la couverture. “ auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droi ot ttes à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la revue aires de Botanique Auger, docteur ès scien BATTANDIER, ac re Ecole de Médecine d'A BERNARD ( Nb. urine. préparateur à l'Ecole pér Bo “pa fie: és -ciences ME l’Uni- versité de agne Bonxier ru à membre de l'Acadé- mie des Scie ne menbre de l'Académie des no ide: mn prési E de la Société de s de re prof. à l’Université de Genève. vous directeur- __.. à l'École des Hautes-Etudes CosTAnTiN, maitre . nn _ l'Ecoie Nor male Supérieu | Courix, docteur ès sciences Lane ru *antire de Lsétivéite 4 Ja 0 orbonn re ès sciences. . DassoNviL ge de de la Faculté des Es F à Besançon. à Société botanique Là rer directeur-adjoint es Labora re de du végétale de Fod: ri ire « ato ob), LA rares à l’Acadé- yale d'Agriculture de Suède. Futur, À où Be à l’Université de Mont FLor, rase ës sciences. Focxeu, docteur ès sciences, FRANCHET, répétiteur au Muséum, pen maître de rs à l’Uni- ersi té de Nan 38 DE PES RE, rptatd à l'École de médecine de Rei GiarD, ve EE de io des Science Gounuune. doct eur . sciences de l'Uni- Site de Varso paie docteur ès sciences, Matt char rgé de cours à fret re ire d'Agriculture de due membre de RER des Sciences. . Guumuosr, chef de ré gr pe pr à la Faculté des Sciences de Lyon Hecke, sprl. à 2 lUniversté ” Marseille, HENRY MaCMILIAN (Conway),: es l'Uni- jnmaues ete {0e} docteur ès sciences de PÜni he Mere Joseph}. : & ; Hicke, garde général des forêts, HOCHREUTINER, l'Université de Genè Hourserr, docteur és sciences. Hue (l'abbé), laureat de l’Institut. Hy (l'abbé), (rs a à à la Faculté catholique d'Angers Jaccanp, prof. à l'Université de Lausanne. Jacos be Conpemoy (H.), me de cours à l’Université de Mar Janczewski Lis praeseur # l'Univer- : sité de Cra Jonkman, de Users d’Utrecht. JumeLLe, proesseur-adjoint à la Faculté des Scien mx rseille, KoLDeruP- Kosen ces, de OMS de Cope je = (de), prof. à Fab. æ _…. DU es " en de la Pecalé Fe (M. ) pe Fire unes + 2 rsité de en pr — sciences de ; VaLLOT nu » api _ l'Observato », docteur ès sen : “Ve Van Tic, membre de Ac _ des Sciences. 2 Vies (Hugo de), pro maître de eee à l’'Uni- | Ansterdam nes. LOTRELIER, docteur ès sciences. Lun», de l'Universite de ES ; Re 22 ES “1 versité äe Minne- MaGnix, at + Université de san # Mana, de ès sciences, MascLer, conservaleur des collections bot ‘niques de fe Faculté des sir aris., professeur - adjoint à la Sorbon Mer, directeur de la Station torestière de l'Est EE Un MESNARD, professeur à à l'École + méde- cine de ie. Pari. chargé de se rs à la Faculté nces de Besauço POILC UE LA POSTERNAK, docteur ee ioncée de l'Uni- Les ague. és sad ateur. L noire rs Feu tend à l'Univer- sité de Lyon RusseLL (William), docteur ès sciences. SaPoRrA . corresp. de l’Institut. SEIGNET octeur ès sciences. re docteur ès sciences. en ner professeur à l'École : _ médec sançon TRABUT, professeur à l'École de médecine à d'Alger Me du À site d'A REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, e PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Avril 1901 N° 148 ‘ PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1901 LIVRAISON DU 15 AVRIL 1901 1. — LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES DES VÉGÉTAUX, PRE. Fute Re I. — LES POTENTILLES ; LEURS PARASITES VÉGÉTAUX ; LEURS GALLES, par M. le D: Fockeu. . . . . IL. — NOTES MORPHOLOGIQUES ET STATISTIQUES SUR QUELQUES ANOMALIES HÉRÉDITAIRES DE LA DIGITALE (DIGITALIS PURPUREA L.), pa M RMC AND 163 IV. — RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES, par M. N. MoPheotine (ee 1e Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement, vor? à la troisième page de la couverture, LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES DES VÉGÉTAUX par M. Julien RAY à Dans un précédent mémoire, nous envisagions la possibilité de combattre les maladies cryptogamiques des végétaux par des actions s’exerçcant dans l’intérieur de l'hôte contre le parasite qui envahit les tissus. | PARASITES DE PLACE. — Beaucoup de parasites sont simplement superficiels, parasites de place ; ils occupent une étendue plus ou moins grande de l’organe malade et n’empruntent à leur hôte que le support. Cependant ils peuvent, par le fait, gêner plus ou moins les échanges locaux de la plante avec l'extérieur et déterminer ainsi un état de souffrance qui s’étendra peut-être au corps entier ou dont les conséquences amèneront des perturbations générales. Nous avons constaté que le Botrytis cinerea est souvent dans ce Cas lorsqu'il se développe sur les organes verts ou sur les fleurs. La région que recouvrent son mycélium et son abondante fructifi- cation ne tarde pas à jaunir et à se flétrir : il y a ralentissement progressif de la respiration et de l’assimilation chlorophyllienne. Nous avons recherché dans quelles conditions, se trouve de la sorte arrêté, le procès vital. ACTION DES SUBSTANCES RÉDUCTIBLES, — Si l’on fournit à la plante de l'oxygène par un moyen indirect, par une action intérieure, on n'observe que le jaunissement de la feuille ; elle ne se fane point. Il suffit pour cela d'introduire dans les tissus menacés une substance réductible telle que le résidu de la réduction n'exerce aucune influence nuisible sur la cellule. Cette introduction doit se faire sur Place et non par l'intermédiaire d’autres tissus ; nous piquons dans la feuille un tube capillaire renfermant quelques gouttes d’une solution de la substance réductible : l'expérience réussit particu- lièrement bien avec l’eau oxygénée. Rev. gén. de Botanique. — XI. 10 146 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ACTION DE LA LUMIÈRE. — Si maintenant l’on éclaire vivement là + partie atteinte, il ne se produit plus qu’un jaunissement relatif. La : source lumineuse employée est simplement la lumière solaire ou la lumière d’une flamme de gaz rendue convergente par une lentille. : | L'assimilation chlorophyllienne peut dès lors se réaliser. L’eftet du parasite est analogue à celui d’un écran que pourrait traverser une lumière intense. A l'observation microscopique, il est aisé de reconnaître l'absence complète du parasite à l’intérieur de son hôte. Il est dès lors évident que celui-ci ne saurait agir que par deux … moyens : l’'empêchement des échanges gazeux, la sécrétion de subs- tances paralysantes. L'expérience précédente nous montre ce qui en est. : Il est difficile, à vrai dire, d’arriver à rétablir l’état don É mais on y tend de plus en plus, d'autant plus que l'invasion est : : moins ancienne. On peut d'autre part objecter que le réducteur introduit pour permettre la respiration est susceptible de neutra- liser les produits parasitaires : cela n’est pas, comme le montre … aisément une expérience préalable. Du reste, cet élément étranger 4 devient inutile si l’on éclaire la feuille, l'oxygène dégagé dans | l’assimilation chlorophyllienne sert pour la respiration et la planté ne se flétrit pas. ". PRODUITS DU PARASITE. — Il est à remarquer en outre que les produits d’excrétion du Botrytis ne sont pas les mêmes dans Îles : divers milieux. Ce champignon est extrêmement répandu, 1 le s’adapte à tous les modes possibles de la vie parasitaire et de la vie : saprophyte. Si on le cultive en culture pure sur les milieux arte # ciels correspondants, c’est-à-dire dans les conditions qui se rapprochent le plus des conditions naturelles, on constate le fait suivant : à chaque milieu différend correspond un procès de sécrétion différent. Supposons que la moisissure soit trouvée sur . un support inerte ; préparons alors une culture artificielle dans de l'eau distillée qui aura d’abord lavé le support et renfermera Gr . conséquent tous les éléments qui pourraient se trouver naturelle- . ment à la disposition de la plante. Le liquide de culture 26 contient aucune diastase capable d’agir sur une feuille ou sur une fleur. Or, dans le cas pathologique envisagé, là plante purisit indirectement, joue bien le rôle de support inerte, car Si Jon, po LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES DES VÉGÉTAUX 147 ensemence le Botrytis d'une feuille sur de l’eau en prenant la même précaution que tout à l'heure, on obtient une forme absolu- ment identique à celle qui se développe naturellement. Toutes ces observations sont pour l'instant d’un intérêt simple- ment théorique. Il est impossible de détruire le parasite superticiel autrement que par une action extérieure, une pulvérisation anti- septique. Il n’y a aucun intérêt pratique à faire vivre la plante malgré la présence de son parasite. PARASITES INTERNES. — Considérons maintenant un parasite _ interne. C'est le cas de diverses formes de Botrytis étudiées par nous : elles déterminent une sorte de pourriture des . plantes atteintes. Nous avons montré déjà l'avantage que peut avoir un traitement interne, préventif ou curatif. Dans beaucoup de circonstances, un pareil traitement sera le seul efficace. Il s’agit d’injecter, directement ou par absorption naturelle, des substances nuisibles au parasite, ou encore de rendre la plante résistante, par une action propre de cette plante. Dans le premier cas, la substance introduite peut ne pas demeurer longtemps dans la cellule, soit qu’elle s’élimine, soit que le procès vital l'utilise ou en détermine la disparition d’une façon quelconque, à moins de la renouveler au fur et à mesure, Sa présence ne saurait être préventive, mais elle peut être curative. Il arrive cependant qu’elle persiste longtemps dans les tissus, et alors elle est à la fois préventive et curative. Nous avons essayé diverses substances, l'acide malique, l'acide tartrique, la soude, la potasse, le carbonate de potassium, la phénylhydrazine, mélangées au substratum. Il est aisé de reconnaître ensuite leur présence dans les tissus. On doit les employer en solution très étendue, à la dose de 0,1 0/0 environ, surtout la phénylhydrazine, qui est un poison violent pour le protoplasme. D'autre part, comme il a été dit plus haut, on peut songer à rendre la plante résistante, en vertu d’une action propre de cette plante. C’est ce que nous cherchons à réaliser par une action pro- gressive du parasite. Et d’abord, nous obtenons, par l’action de la température, par le vieillissement des cultures, des formes moins actives du parasite. Après inoculation de ces formes atténuées, la plante devient capable de résister plus facilement à l'invasion d’une forme normale. Il y a lieu de faciliter le développement de la 148 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE forme atténuée dans toute l’étendue de la plante, par des inocula: … tions simultanées en divers points de cette plante. D'ailleurs, dans … bien des cas, au lieu d’inoculer le parasite, on injecte la toxine. De ce second procédé résulte un mode de traitement qui rentre … dans la première méthode : injecter préventivement ou curative- ment un extrait d’une plante qui a été d'autre part immunisée. Enfin, il existe des plantes naturellement résistantes, comme la Moutarde. Cela tient, entre autres causes, à la présence, dans les tissus du végétal indemne d’une substance nuisible au développe- ment du champignon. Ceci fournit encore une application de la. : première méthode : on injecte dans les tissus que l’on veut préserver un extrait de la plante. CULTURE DU PARASITE — Nous avons appliqué ces méthodes aux rouilles des céréales, aux charbons, au Botrytis cinerea, et à diverses maladies bactériennes des végétaux. ; Dans une telle étude, il faut avoir : 1° des cultures pures du. parasite ; 2° des cultures pures de plantes saines destinées à être inoculées. à Les parasites sont cultivées sur des milieux de deux sortes : les à uns sont aussi voisins que possible, par leur composition, du milieu naturel ; il faut tenir compte, bien entendu, des change- ments apportés par la stérilisation. Cette culture nous met en | possession de la forme naturelle ou d’une forme très voisine. Les … autres sont plus ou moins différentes du milieu naturel, afin. d'obtenir avec eux des formes nouvelles du parasite, la différence peut être simplement une différence de température. 4 Pour les rouilles et charbons, si l’on veut la forme courante en : culture pure, on est obligé de recourir à un milieu vivant, constitué k par des plantules de céréales. Les Ustilago ne produisant leurs. spores que sur des épis, il faut se contenter du mycélium, car HE est impossible, en vase clos de culture pure, d’avoir une fructifica- | tion dé céréale. Les plantes vivantes destinées au développement du parasite sont obtenues {€ pures, » comme il est indiqué ci-après. CULTURE DE L’HÔTE. — Il importe avant tout d'employer des cultures dépourvues de microbes. On y arrive de la manière S vante : de larges tubes à essai sont remplis dans leur tiers inférieu de fragments de pierre ponce imbibés d’une solution nutritive à LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES DES VÉGÉTAUX 149 Nous employons en général, à cet effet, une infusion de terre. Les tubes sont bouchés avec de la ouate, puis stérilisés. Souvent nous remplaçons la pierre ponce par un tampon de ouate. Un milieu purement liquide serait moins pratique pour la suite des opéra- tions ; un milieu compact, comme de la terre, cacherait une partie de la plante. Nous avons eu parfois recours à un autre dispositif, très pratique, consistant à suspendre la graine par un fil de platine qui la maintient au contact d’une solution nutritive. Enfin, pour nous rapprocher davantage des conditions de la pratique, nous avons fait des cultures sur terre stérilisée, dans des vases couverts. Les graines, avant d’être introduites, sont stérilisées superficiellement par immersion dans le sublimé. Nous prenons une solution à 2 p. 1000 où nous laissons les graines pendant quelques minutes. Il faut éviter un séjour trop prolongé qui tue la graine. Chaque tube contient deux ou trois graines. Les tubes, une fois prêts, sont placés dans une étuve à 25°. Au bout de quelques jours ils renferment des plantules parfaitement suffisantes. Peu importe le développement plus ou moins grand de la plante, il suffit d’avoir de la plante vivante. BaciLLus puTREFACIENS. — Nous avons ainsi cultivé des espèces suivantes : Blé, Avoine, Lupin, Haricot, Soleil, Radis, Moutarde. Voici les résultats obtenus pour une maladie bactérienne causée par un bacille que nous appellerons Bacillus putrefaciens. Quand on fait des semis de Lupins ou de Fèves, on observe souvent, tout au début de la germination, une pourriture de la plante déterminée par une bactérie, laquelle remplit les tissus d’une gelée qu'on ne tarde pas à voir suinter au dehors en goutte- lettes visqueuses d’une odeur caractéristique. Des cultures de cette bactérie ont été pratiquées sur pomme de terre, carotte, gélose nutritive, bouillon de haricot, de lupin. Elle forme sur les milieux solides une épaisse mucosité blanchâtre, dont la couleur peut quelquefois virer au rose. Pour l'étudier en S'écartant aussi peu que possible des conditions paturelles, le meilleur est une décoction de lupin ou de fève. Le développement est très rapide. . Le microbe résiste à des ture assez tue de la température ordinaire. 11 se développe fort bien, quoique moins vite, dans une étuve à 45°. Il se développe également à une tempé- 150 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rature voisine de 5°, mais alors sur un substratum js. seulement. Dans l’hôte, il détermine une véritable dissolution des tissus: M En culture sur bouillon, il produit une abondante quantité. de … diastase, précipitable par l’alcool et susceptible d’agir iso : une fois reprise par l’eau. L La forme recueillie sur la germination de Lupin et cultivée sur bouillon de lupin y développe une quantité de diastase plus consi- É- dérable que dans un bouillon différent ou dans n’importe quel 7 autre milieu. Avec l’infusion de Moutarde, l’ensemencement ne. donne aucun résultat. INOCULATION DU MICROBE. — Le microbe est inoculé par piqür faite au moyen d’un fil de platine dans la racine, l’axe hypocotylé, les cotylédons, la gemmule. La région piquée noircit, mais la tache. ne s'étend guère et la plante ne manifeste aucune autre modifica- _ tion pendant un certain temps. Cependant, huit jours après, les racines noircissent, et bientôt aussi les parties vertes. On W perler à la surface des organes des gouttelettes visqueusé8. | plante se trouve _—. l'état de pourriture caractéristique de h maladie. Ée Le parasite ne se développe pas avec la même vigueur sur tous … les végétaux. Il ne prend pas du tout sur la Moutarde. ATTÉNUATION.. — On obtient des formes atténuées du microbe par l’action d’une haute température, soit à la suite d’une haut à température, soit d’un séjour à l’étuve, soit après une longue : exposition au soleil ; l’action des basses températures conduit au : même résultat. Hits di. [NOCULATION DES FORMES ATTÉNUÉES. — Elle détermine un léger suivañités une culture abondante est traitée ue l'alcool | pité est recueilli et repris par l’eau. Cette eau de lavage du précipité a. présente les mêmes propriétés P'yHensiqnes que la forme vivante atténuée. L'inoculation préventive se fait en nsiners temps : avec une LES MALADIES CRYPTOGAMIQUES DES VÉGÉTAUX «a À ds série de plusieurs formes d’égale atténuation, ou mieux avec une “série d'atténuation décroissante. On peut se demander si la forme vivante atténuée introduit dans le corps de la plante saine ne peut, à la suite de son dévelop- pement, reprendre sa virulence primitive. Cela ne s’est point produit. En tous cas, il est bon de ne pas employer la culture du microbe elle-même pour arroser le substratum, il arriverait alors, dans le cas où le substratum serait un milieu nutritif pour la bactérie, qu’au bout d’un certain temps les plantes à préserver se trouve- raient envahies par une forme virulente exerçant sou effet habituel. Ce résultat obtenu avec la bactérie qui nous occupe montre la possibilité de réussir dans la voie que nous nous sommes proposés de suivre. Nous avons fait un nombre très grand de cultures en Labora- toire, mais nous n’avons pu encore réaliser d'expérience en grand. Nous envisagerons, dans un prochain travail, les autres maladies étudiées par nous. LES POTENTILLES LEURS PARASITES VÉGÉTAUX ET ANIMAUX; LEURS GALLES par M. le D' H. FOCKEU. Il est toujours intéressant de rechercher les rapports qui existent entre les plantes et les animaux. A ce titre, l'étude ie galles constitue un des chapitres les plus curieux de la biologie. Cette étude s'étend tous les jours, depuis que les zoologistes etles botanistes ont réuni leurs efforts communs. Après avoir fouillé les détails, on en arrive déjà à synthétiser les observations et à chercher les affinités qui peuvent réunir les êtres vivants suscep- tibles de se rencontrer sur un groupe de plantes déterminées. Jai : tenté ce travail à propos des Potentilles. On trouvera, énumérés ci-dessous, les animaux et les végétaux vivant sur les différentes espèces du genre Potentille, à leurs dépens ou en symbiose : leurs parasites et leurs galles. CHAMPIGNONS — PERONOSPORA POTENTILLÆ de By. Vit sur les feuilles de diffé- rentes espèces de Potentilles. — SYNCHITRIUM POTENTILLÆ sur Potentilla argentea. — SYNCHITRIUM PILIFICUM détermine sur les feuilles de pocatilé Tormentilla une production comparable à un Erineum (4) et que certains auteurs ont assimilée jadis à une Phytoptocécidie (2). Ce faux Erineum a été signalé également sur Potentilla silvestris (3). — SPHOEROTHECA CASTAGNEI Lév. (Erysiphe macularis Schlechten- | (1) Thomas : Ber. deutsch, bot. Gesellsch. Bd. 1, 1883, {2} Franz Low : Ueber neue und schon.bekan 3) Von Schlectendal : Di nte n noi ( Fra Ep 1891, Zwickau. te Gallbildungen (Zoocecidien) der deutschen Ge- LES POTENTILLES, LEURS PARASITES ET LEURS GALLES 153 dal). Champignon du groupe des Pyrénomycètes dont le mycélium produit, à la surface des feuilles, des taches isolées brunâtres qui s’étalent et se fusionnent au moment de la dissémination des spores (1). Cette espèce n’est pas propre au genre Potentille. On la trouve parmi les Rosacées chez les Geum, chez Alchemilla vulgaris, Sangui- sorba officinalis et Spiræa Ulmaria. Elle s’observe également chez les Onagrariées (Epilobium), chez les Balsaminées (Impatiens Noli- tangere), chez les Cucurbitacées, les Composées { Taraxacum), les Scrofularinées (Veronica, Melampyrum), les Plantaginées (Plan- tago media et lanceo:ata), le Houblon. Citons encore comme Pyrénomycètes parasites des Potentilles : — SEPTORIA POTENTILLARUM Fuck. — STIGMATEA POTENTILLÆ (Dothidea Potentillæ Fr.) qui se fixe à la face supérieure des feuilles de Potentilla Anserina (2). Parmi les Ascomycètes : — Exoascus ToRMENTILLÆ (Taphrina Tormentillæ Rostrup) pro- duit une coloration des rameaux et des feuilles des Potentilla yeoides et Tormentilla en même temps qu’un épaississement charnu. À ce titre cette production rentre dans le cadre des Mycocécidies. Elle a été signalée en Thuringe par Thomas (3) qui récoltait cette myco- cécidie en même temps que la galle du Xenophanes brevitarsis. Des champignons du genre Phragmidium se développent égale- ment sur diverses Potentilles : | — PHRAGMIDIUM FRAGARIE DC (4) (Cæoma Poterii Schecht.) sur Potentilla alba. PHRAGMiIDIUM PoTENTILLÆ Pers (5) sur Potentilla supina, recla, argentea, aurea, verna, cinerea. — PHRAGMIDIUM OBTUSUM Strauss sur Potentilla het Schth. et Tormentilla Schth. | a Le Marsonia Potentillæ produit également des taches brunes sur les euill (2) Franck : Frankeiten der Pflanzen, 1880. (3) Thomas : Entomologische Nachrichten (4) Se rer aussi sur Poterium Songui orba. (5) S eloppe aussi sur Comarum Ho Sorauler Handbuch der. P, omis RER Berlin, 1 154 ,,,. REVUE GENÉRALE DE BOTANIQUE — Par suite du développement de ces différents champignons et surtout de l'apparition des spores à l’intérieur des tissus le parenchyme foliaire est, complètement dissocié et la plante ne réagit pas. INSECTES NON GALLICOLES Les insectes qui habitent sur les Potentilles sont nombreux. Citons parmi ceux que l’on rencontre dans nos pays : 1) Coléoptères. — GALERUCA TENELLA qui ronge le bord des feuilles de Poten- tilla Anserina. — TRACHYS TROGLODYTES Schth. dont la larve mine les feuilles de Potentilla recta. On observe aussi cet insecte sur Fragaria vesca. 2) Lépidoptères. — ToRTRIX PRODOMANA. sur Potentilla Anserina. — Torrtrix pozrrana Hw. (sy/vana Fr.) sur diverses espèces. — COLEOPHORA ALBICOSTELLA Dup. sur Potentilla cinerea. ee — COLEOPHORA OCHREA Hw. (hapsella Zell.) sur les fleurs de Poten- tilla argentea. 8) Diptères. __ — AGROMYZA POTENTILLAE dont les larves minent les feuilles de Potentilla Anserina. INSECTES GALLICOLES D’autres Insectes et aussi des Acariens vivent sur les Potentilles et provoquent dans les tissus de la plante des réactions qui se tra- … duisent soit par l’apparition de poils, soit par des épaississements, des galles. 1) Hyménoptères 00 Les Hyménoptères gallicoles des. Potentilles appartiennent tous au groupe des Cynipides et aux deux genres Xenophanes et Diastro- phus qu'il est très aisé de différencier. Ces insectes choisissent pour effectuer leur ponte, Potentil.a Termentilla, reptans et argentea, & LES POTENTILLES, LEURS dinars ET LEURS GALLES 455 leurs larves, en se développant, PRMSES des cécidies qu’il est facile de déterminer phologiq ans attendre l’éclosion de l'adulte. 1° XENOPHANES POTENTILLÆ Vill. produit une galle sur Potentilla replans. 2° XENOPHANES BREVITARSIS produit une galle sur Potentilla silvestris Necker (syn. : Potentilla Tormentilla). . 3° DrasTRoPaus MayRI produit une galle sur Potentilla argentea (1). Voici la diagnose de ces Hyménoptérocécidies et des Insectes qui les produisent. 1° XENOPHANES POTENTILLÆ Vill. (1). Synonymie : Cynips Potentillae Villers (2). Aulax Potentillae Schrenck (3). Aulax splendens Hartig (4). Insecte gallicole. Les sillons parapsidiaux partant du. bord interne s’étendent seulement j jusqu’au milieu du mesonotum. Le 3° segment des antennes chez la femelle est à peine plus Ong que le 4e, _ Le 4° segment du tarse de la dernière paire de patte est presque deux fois aussi long que large. L'insecte est noir avec les antennes brunes à la base, le reste d’un rouge jaunâtre, les pattes d’un jaune rouge. La femelle à un abdomen également d’un rouge jaunâtre. . Aspect extérieur de la galle. — Cet insecte produit sur les. rameaux et les pétioles de la Potentille rampante, Potentilla reptans, des renflements sphériques de 2 à 6 millimèt. de diamètre, isolés ou réunis en plus ou moins grand nombre à la suite les uns des autres et formant alors, par leur groupement, des sortes de Chapelets à grains irréguliers dont l’ensemble peut atteindre 5 centimètres de longueur et 4 centimètre d'épaisseur. Cette galle est lisse, d’un vert blanchâtre et devient brune à maturité. (1) Gustave Mayr: Die europaischen Arten der Gallenbewohnenden Cynipiden. (2) Villers : Linnei Entomologia, LI, 1879, p. 77. : (3) Schrenck : Nassauischen Cynipiden; 1865, p. 99 et 126. . Fe are Ueber d. DEAN der Gallwespen, AE t. Entomol. II, 4840, 156 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les épaississements des pétioles sont plus petits, isolés, sphé- riques et uniloculaires. Ceux des rameaux sont presque toujours en chapelets et pluriloculaires, chaque repflement constituant pour ainsi dire une galle. Cette galle ressemble beaucoup à celle du Lasioptera Rubi, diptérocécidie des Rubus. On peut l’observer de juin à octobre ; elle est complètement mûre à la fin de septembre. Si on la récolte | à cette époque, l’insecte gallicole s’en échappe au commencement: de mai jusqu’à la fin juin de l’année suivante. Anatomie de la galle, — L’insecte gallicole se trouve au centre d’une loge dont les parois sont tapissées par un tissu nutritif riche en protoplasme. Ce tissu nutritif est limité vers l'extérieur par un sclérenchyme dont les parois cellulaires sont lignifiées : c’est le tissu protecteur. La réunion de ces deux zones à structure anato- mique différente et dont le rôle physiologique est bien distinct constitue ce que certains auteurs appellent la galle interne, par Opposition au reste des tissus qui prend le nom de galle externe. Cette dénomination est mauvaise parce qu’elle semble indiquer qu’il existe dans la formation de la galle deux processus anato- miques. Jusqu'à complète maturité la paroi de la loge gallaire, avec sa double enveloppe, fait en effet corps avec le reste des tissus. À ce moment, par suite de l’inégale résistance des cellules, une dissociation périphérique s’opère au niveau du tissu protecteur. C’est là un phénomène qui s’observe dans beaucoup de galles pro- duites par des Hyménoptères ou par des Diptères. Les loges gallaires des galles pétiolaires sont situées dans le tissu fondamental entre deux faisceaux qui sont dépourvus : d’assise libérienne, se. Dans les galles des rameaux, où les faisceaux sont très isolés les uns des autres, les chambres larvaires sont placées dans la zone interfasciculaire aux dépens de laquelle elles ont été formées. Au dessus du tissu protecteur, vers l'extérieur, vient la zone corticale dilatée, recouverte par une production sous-épidermique de couleur rouge qui, en Certains points, remplace l’épiderme dé- + chiré par suite du développement exagéré des tissus sous-jacents. Souvent il arrive que, au niveau des renflements gallaires, le rameau est comme éventré et la galle paraît enchassée au milieu . LES POTENTILLES, LEURS PARASITES ET LEURS GALLES 157 de bandes péridermiques. Ce phénomène de dissociation se produit aussi dans la galle du Lasioplera Rubi si semblable, au point de vue morphologique, à celle du Xenophanes Potentillæ. Il est à remarquer que les galles des rameaux rampants se développent surtout bien quand il existe des racines adventives au niveau du point hypertrophié par l’insecte gallicole. Cela n’a rien d'extraordinaire, étant donné que, par l'intermédiaire de ces racines, une plus grande quantité de matériaux nutritifs doit arriver en contact avec un tissu qui travaille puisqu'il réagit pour limiter l’envahissement de la larve parasite. Cette dernière est alors plus robuste, par le fait même que ce tissu nutritif de la loge gallaire est plus riche en sève. Les bourgeons des stolons peuvent aussi être le point d’origine d’une galle qui prend alors un développement considérable et peut atteindre la taille d’une petite noisette. Quand plusieurs œufs ont été déposés en des points voisins, une seule enveloppe corticale entoure les larves dès leur appari- tion ; les différentes loges gallaires sont alors réunies dans une même gangue corticale ; les faisceaux sont aussi considérablement troublés dans leur parcours et dans la formation de leurs divers éléments surtout en ce qui concerne la portion libérienne. La galle est dite alors pluriloculaire et le nombre des loges Correspond au nombre des œufs déposés à l’intérieur des tissus. La galle pluriloculaire peut être assez régulièrement sphérique et il faut alors faire une coupe transversale pour constater la pluralité des larves; ou bien sa surface est irrégulièrement bos- selée, chaque élevure indiquant la place d’une loge gallaire dans la profondeur des tissus. Quand les cécidies sont juxtaposées les unes à la suite des autres en chapelet, chaque renflement n’est ordinairement produit et habité que par une seule larve. Parasites. — Kirchner (1) en Bohème, Mayr (2). en Autriche ont obtenu, à l'élevage de cette galle, les parasites suivants : Torymus globiceps N.S. et + HoRRNs nitidulus. (1) Kirchner : Die Gallenauswuüche des Budweiser Kreises. Prague, 1885. (2) Mayr : Die europaischen Torymiden in Verhandl. Zool. bot. Gesellschaft Wien, 1874, p. 33. 158 .._… REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On cite encore comme parasite de cette galle Eurytoma abrotani N.S., Encyrtus Zephyrinus Dim. en Mayr signale. aussi sur Potentilla erecta des épaississements des rameaux qui seraient produits par le Cynips Potentillae (Xeno- phanes Potentillæ) avec, comme parasites : Eurytoma abrotani et Siphonura brevicauda. 20 XENOPHANES BREVITARSIS Thonms. Synonymie : Aulax brevitarsis Thoms (1). Xenophanes Tormentillæ Schlecht. (2). Insectes : Sillons parapsidiaux parcourant tout le mesonotum. Troisième segment des antennes manifestement plus long qué le 4° dans les deux sexes. * | Quatrième segment du tarse postérieur à peine plus long que large. Fe | La couleur du corps ressemble à celle de Xenophanes Potentillæ. _ Cependant les antennes sont d’un brun plus noir et leur base est manifestement rouge jaune. Aspect extérieur de la galle. — Cet insecte produit sur les rameaux de Potentilla silvestris Necker (syn. Potentilla Tormentilla) des galles sphériques ou ovoïdes d’un jaune tendre au début, plus tard lavé de vert et de rouge, puis brunâtres. Ces galles d'environ 2mm de diamètre, uniloculaires quand elles sont isolées, forment souvent par leur réunion un épaississement pluriloculaire qui peut atteindre jusqu'à 2 centimètres de longueur sur 1 centimètre d'épaisseur. Andtomie. — La structure anatomique de cette galle est compa- rable à celle du Xenophanes Potentillæ. Une enveloppe protectrice - constituée par des cellules sclérenchymateuses à parois réticulées limite, vers l’extérieur, le parenchyme nutritif en contact avec la larve gallicole. Cette loge gallaire à double paroi est intercalée entre les faisceaux qui circulent dans le rameau. La couche externe de la galle est constituée par la zone corticale du rameau modifié dans son développement et par un tissu sous-épidermique ue (1) Thomson : Opusc. Ent. Fasc. 8, 1877. {2} Schlechtendal : Ent, Narch. 1880, p. 176. LES POTENTILLES, LEURS PARASITES ET LEURS GALLES 159 répare les brèches faites à l’épiderme par suite du développement exagéré des tissus sous-jacents. Quand les cécidies se développent côte-à-côte, une même zone corticale protège et englobe les difié- rentes loges gallaires dont le nombre se traduit à l'extérieur pe des bosselures de la surface. La galle du Xenophanes brevitarsis est commune en Allemagne (1), en Autriche (2), en Suisse (3), dans le Tyrol (4). Je citerai comme douteux un insecte du même genre, Aulur (Xenophanes) foveicollis Thoms., qui, d’après Thomson, sort de la galle de Potentilla reptans. 3 Drasrroraus Mayri Reinh (5). Insecte. — Antennes brunes se composant chez le d’ et chez la ® de 14, quelquelois 15 segments libres. Mesonotum sans sillon médian. Segment basal du radius arqué en forme de genou. Aréole frustre. Membres jaune-rouge avec hanches brunes. Cuisses plus ou moins brunâtres. Le Diastrophus Mayri Reinh, qui vole fin avril et commence- ment de mai, s'échappe d’une galle qu'il a produite sur les rameaux de Potentilla rat | Galle. Caractères extérieurs. — Cette galle consiste en un épais- sissement des rameaux plus ou moins allongé, fusiforme, large de 5 à 10 millim. , long de 3 centim., velu, coloré en vert ou en rouge. Elle est rarement uniloculaire, plus souvent pluriloculaire avec sa surface bosselée et les renflements extérieurs traduisent le nombre de loges gallaires qui se trouvent associées. Elle rappelle (1) Thomas : Entomologischen Nachrichten. Cecidologische Notizen, 1893, P- 289-304. ; (2) Fr. Low : Verhandl. der zool, ges. Wien, 1886. (3) Hieronymus : Beitrâge, (4) Dalla-Torre : Zoëcecidien quil Cecidozoen Tyrols (Bericht der Naturwiss. edic. Vereins in sr 4891-92). (5) Reinhard : Zool. bot. Ges. Wien, 1876. Sitz. Ber. p. 12. — Mayr : Euro- Paischen Cynipiden Ta ps 1876.— id. : Die europaischen Arten des Gallen- bevohnenden Cynipiden. Wien, 1882. 160 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE par sa forme la galle de Diastrophus Rubi. Certains rameaux avec 3 galles se prolongent encore au delà de la cécidie et portent des fleurs normales. Anatomie de la galle. — Si l’on coupe transversalement un | rameau jeune portant une galle, on constate que l'œuf est déposé par l’insecte gallicole dans le tissu interfasciculaire. Par suite du développement de la loge gallaire, les faisceaux sont largement déplacés dans leur parcours, ils s’écartent et tout l’espace interfas- ciculaire jusqu’à la moelle est envahi par la loge gallaire. Chaque loge est constituée par un tissu nutritif riche en proto- plasme et entouré par une PRrAIOpbe serrée de sclérenchyme constituant un tissu protecteur. Parasites. — On obtient souvent comme parasites de cette galle : Oligosthemus tibiabis Forst., Siphonura brevicauda et Torymus ater. Le Diastrophus Mayri Reinh. serait aussi l’auteur d’une cecidie … analogue à la précédente, sur Potentilla canescens (1). 2) Diptères. Les insectes gallicoles de l’ordre des Diptères qui habitent les Potentilles sont des cécidomyies. Un galloïide est signalé sur Potentilla argentea dont les bourgeons floraux épaissis et anormale ment velus abritent les larves vivant en société de : : CECIDOMYIA POTENTILLAE ces (2). L’insecte se transforme en terre. se Une véritable galle consistant en n petits épaississements arrondis des rameaux du Potentilla silvestris Neck. serait également se il miné par une cécidomyie (3). | (1) Hy yerchymys : Beitrage zur Kenntniss. der europaischen Zoccetiiiis 54 und der Verbreitung derselben, 1889. (2) Wachtl : Beitr. z. Kennt. d. Galler n erzeug. Insecten, Wien, (3) Von Schlechtendal : Die Gallbildungen {Zoocecidien) der Pape Gepus 4 pfianzen. Zwick., 1891. Par LES POTENTILLES, LEURS PARASITES ET LEURS GALLES 161 ACARIENS GALLICOLES La plupart des acarocécidies portées par les Potentilles semblent pouvoir être attribuées à une espèce de Phytoptecréée par Nalepa (1): Cecidophyes parvulus Nal., qui produit sur les feuilles, sur les bourgeons floraux et les tiges, mais de préférence au sommet des folioles de Potentilla verna, des toutes de poils très longs, d’abord blancs, devenant grisètres avec le temps et contournés sur eux- mêmes. $ Cette production érinéenne a d’abord été signalé en Bohème par Kirchner (2) qui la croyait produite par la larve d’un acarien auquel il donna le nom de Calycophtora Potentillæ. L'acarocécidie en question a été trouvée aussi, mais plus rare- ment, par Kiefer (3) sur Potentilla reptans. On la connait encore sur Potentilla canescens, sur Potentilla cinerea Ch., en Bosnie (4) et en Thuringe (5), P. rubens, silesiaca, salisburgensis Hænk. en Engadine (6), Tormentilla Scop. (1). Elle à été signalée également en Autriche (8), en Italie (9) et dans toute l’Europe Centrale (10). Pa En dehors des altérations ou des hypertrophies de tissus prove- nant de la présence de champignons, d'insectes ou d’acariens, les (4) Nalepa : Neue Arten der Gattung Phytoptus Duj. und Cecidophyes. Wien, 892. (2) Kirchner : Lotos, 1863. Die Milben Bühmens. (3) Kiefier : Acarocécidies de Lorr (4) Franz Low : Neue Beitrage zur Rniatés der Pytopcecidien. (5) Thomas : Altere und neuer Beobachtungen ueber Phyloptocecidien in Zeitchr. {. a. ges. Naturwiss. Bd. XLIX, 1877. (6} Thomas : tone für die Gesammten Naturwissenschaften, Band LI 1878. (7) Franz Low : En Beitrag zur Kentniss. der ne {Phytoptoceci- (8) Franz Le: Ueber Milbengallen |[Acarocecidien der Wiener Gegend) 1878. (9) Massalongo : Acarocecidii delia Flora Veronèse, 180. (0) Schlechtendal : Uebersicht der zur Zeit bekannten mitteleuropaischen Phytoptocecidien und ihrer Litterature. Hallischen Zeitschrifs. f. Naturwiss. 882, p. 539 Rey. gén. de Botanique.— XHI. . 162 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Potentilles montrent, dans leurs organes floraux en particulier, des altérations qui sont du domaine de la tératologie. Je citerai la monstruosité portant sur les carpelles que l'on observe fréquemment dans les Potentilles dont les pièces d verticille femelle restent à l’état de feuilles ouvertes et se couvrent de poils (1). Cette monstruosité a été trouvée aussi par von Lindle sur le Potentilla nepalensis (2). La chloranthie est également commune chez le Potentilla argenteu (3). (1) Thomas : Ziwei Bluten eu us ot à und Chrysanteum mt Ber. d. Oberh, ges. f. Nat . Heïilkun 1883. } Von Lindley : The Thés un Hor rs ete., Londres, 1840, se Moguin-Tandon : Tératologie végétale. NOTES MORPHOLOGIQUES & STATISTIQUES SUR QUELQUES ANOMALIES HÉRÉDITAIRES DE LA DICITALE (DIGITALIS PURPUREA L.) par M. Angel GALLARDO. Nous avons eu l’occasion depuis le printemps (octobre, noyem- bre) de 1896, d’observer de curieuses anomalies florales sur des exemplaires de Digitale (Digitalis purpurea L.) cultivés dans un jardin situé dans la commune General Sarmiento (Province de Buenos-Aires, République Argentine), près de Ja station Muniz (Chemin de fer du Pacifique), à 36 kilomètres de la ville de Buenos Aires. Les plantes appartenaient à deux races, les unes à fleurs Pourpres et les autres à fleurs blanches. D’après les informations du jardinier, les monstruosités s'étaient présentées l’année précé- dente, mais il ne se souvenait pas de la provenance des graines. Les plantes anormales s'étant reproduites l’année suivante, nous avons donné une description de ces anomalies en avril 1898 (6) (*). Comme les monstruosités ont continué à paraître régulièrement depuis lors, nous avons pu en faire une étude plus complète qui © y =) gouv]sqns onçosqe Jooue]squs ançosqe z fa 2 5 9P 9P 8 | mn Re æ op ‘28001 | -18 007 gquend Dop ‘28 00F| 19 00 aynuent) E E 2 FE #4 = me ta 3 = wi = Te mr — ET EL A © ä ANIVDOD 0/0 F DHAY 0/0 OF Y : 4UNS ANG NONLANTOS V'I 4NS 4U9NS NQ NOILN'IOS V'I UNS INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 179 EXPÉRIENCE N° 11 (avec cocaïne : 0,5 !/,) Vicia Faba.— Des sommets étiolés de Vicia Faba ont été coupés après 28 jours de germination, soigneusement mêlés et partagés en deux portions. a) 4e'8425 de sommets frais ont été placés sur la solution de sucre à 10 °/, à la lumière. Après 90 heures, les plantes ont été placées dans l’appareil de Pettenkofer pour 2 heures. Température : 15°C. Acide carbonique dégagé : 8me0, D'où 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 82"s60 : où 10 gr. de la substance sèche dégagent 27m808. Après l’expérience, les plantes ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/, à Ja lumière, au bout de 21 heures dans l'appareil de Pettenkofer pour 2 heures. Température : 170C. Acide carbonique dégagé : 10m84. D'où 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 107888. 10 gr. de la substance sèche dégagent en une heure 35820 d'acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été soigneusement lavées et desséchées à la température 400° C. Le poids de la substance sèche = 1er4770. b) 5er2963 de sommets frais ont été placés sur la solution de Sucre à 10 °/, à la lumière. Après 72 heures, les plantes ont été Placées sur la même solution avec 0,5 /, de cocaïne, à la lumière; au bout de 18 heures dans l'appareil de Pettenkofer pour 2 heures. Température : 15° C. Acide carbonique dégagé : 1460. D'où 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 1322816 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche dégagent 38856 d’acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même Solution avec cocaïne, à la lumière; au bout de 21 heures elles Ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer pour 2 heures. Tempé- Faure : 17 C, Acide carbonique dégagé : 14m684. D'où 100 gr. de feuilles fraîches dégagent en une heure 13594 d'acide carbonique. 180 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 10 gr. de la substance sèche dégagent 39866 d'acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été soigneusement lavées et desséchées à la température 100° C. Le poids de la substance sèche = 18815. EXPÉRIENCE N° 12 [avec cocaïne : 0,5 ‘) On opère sur des feuilles et à l’obscurité. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : TEMPÉRATURE si 2 e 3 es] 8 Ce : 2 + + So < ë ES .8.4 a a De © ” = — La = SN. À A # + © = 7 T RE a A: & M © + nm an (o 2] Z + a en SR dd Es 20 5 2 es ST AT oi RS cr 8e À Monroe eue 00 © 8 ER (75 RER me US ns co & - 5 5 à 2 ne «e ce = A ER ù A 5 + : | S 2. 0 = ma ce st mn « (en +] 7 fa £ | : # «© + go 5 D Æ & £ S S — Si + a © mn D # I br) fn _ 5 & & pr ES [ox c Em ? = FA e n Pa CR a © ch I (mas Y ie % 9 à # D NORGE SEEN et S 3 + I H + Le = SE ” — Se Q iii th << 2 © RE = - EU : se Fe ere mn | & æ T sa DURÉE 2 DE L'EXPÉRIENCE # de & à vers Lee CP DURÉE DE SÉJOUR | La. # ms SUR LES SOLUTIONS se ne — ” INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 181 EXPÉRIENCE N° 13 (avec chlorhydrate de cocaïne) Vicia Faba. — Les sommets étiolés avec les feuilles de Vicia Faba ont été coupés après 20 jours de gerinination, soigneusement méêlés et partagés en deux portions. a) 8#r1811 de sommets frais ont été placés sur la solution de sucre à 10 °/, à la lumière, au bout de 68 heures dans l'appareil de Pettenkofer pour 2 heures. Température : 21°C. Acide carbonique dégagé : 138. D'où 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure S2m51 d'acide carbonique. si 10 gr. de substance sèche dégagent 36847 d'acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre à la lumière ; au bout de 25 heures, elles ont été placées dans l'appareil de Pettenkofer pour 2 heures. Température : 20,5°C. Acide carbonique dégagé : 11m86. D'où 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 70ms89 d’acide carbonique. 10 gr. de substance sèche dégagent 31"834 d’acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été soigneusement lavéés et desséchées à la température de 100°C. Le poids de la substance sèche — 18r8508. b) 88r0823 de sommets frais ont été placés sur la solution de sucre à 10 °/, à la lumière, au bout de 49 heures, les plantes ont été placées sur la mème solution avec 0,5 °/ de chlorhydrate de cocaïne à la lumière. Au bout de 19 heures, ont été placées dans l'appareil de Pettenkoter pour 2 heures. Température : 21°C. Acide carbo- nique dégagé : 28ms8, : D'où 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 178"817 d'acide carbonique. 0 gr. de la substance dégagent sèche 77"826 d'acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même Solution avec chlorhydrate de: cocaïne à la lumière, au bout de 25 heures dans l’appareil de Pettenkofer pour 2 heures. Température : 20°,5 C. Acide carbonique dégagé : 22m. 182 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D'où 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 130 d’acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche dégagent 59m828 d’acide carbonique. Après l'expérience, les plautes ont été soigneusement lavées et desséchées à la température de 100°C. Le poids de la substance . sèche — 18"8471. EXPÉRIENCE N° 14 (avec chlorhydrate de cocaïne : 0,5 ‘) Les sommets étiolés avec les feuilles de Vicia Faba ont été coupés après 20 jours de germination et ont été placés sur la solution de sucre à 10°/, à la lumière. Au bout de 2 jours les plantes ont été placées sur la même solution avec cocaïne 0,5 °/, à la lu- mière. Au bout de 20 heures, elles ont été placées dans une atmos- phère contenue. L'expérience a duré une heure 30, Température : 210C. L'analyse des gaz a donné : CO? = 9,43; 0 — 8,68 ; Az= 81,89. Or, comme la proportion pour 100 aurait dû être : 0 — 21,72 +: C0? =. 9,43 Tv O0 ==,43,04 CO: a. 0,72 | Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? D 0,45 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solu- tion de sucre avec cocaïne à la lumière. Au bout de 25 heures, elles ont été mises dans l’atmosphère contenue. L'expérience a duré 1 h. 20. Température 21°C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 8,2; O = 9,41 ; Az — 82,34. Or, comme la proportion pour 100 aurait dù être : O = 21,83 + CO2= 8,925 0 -1#2#7 Co? es 0,66 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : Co? TE 0,42 INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 183 EXPÉRIENCE N°15 (avec chlorhydrate de morphine : 0,2 ‘/ Vicia Faba. — Les sommets étiolés avec les feuilles de Vicia Faba ont été coupés après 31 jours de germination et ont été placés sur la solution de sucre à 10 /, à l'obscurité. Au bout de 48 heures les plantes ont été placées sur le sucre à 10 °/, avec chlorhydrate de morphine à 0,2 °/.. Au bout de 19 heures elles ont été placées dans une atmosphère contenue. L'expérience a duré 2 heures 40. L'analyse des gaz a donné : Portion 1.— CO? — 5,81 ; 0 — 9,93; Az — 84,26. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : O — 22,14 + CO? = 5,81 0 = 15,2 co? —— 0 0 ,48 Portion 2. — CO? — 3,77 ; O — 13,82; Az — 82,41. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : 0 — 22,14 + C0? = 3,717 0? — 8,32 Co: TO = 0,45 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : co? — = 0,55 02 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec chlorhydrate de morphine 0,2 %/0 à l’obscu- rité, Au bout de 15 heures elles ont été placées dans une atmos Phère contenue. L'expérience a duré 3 heures. L'analyse des gaz a onné : Portion 4. — CO? — 5,52 ; O == 10,79; Az — 83,69. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : 0 — 22,01 + CO2— 5,52 — 0 —= 1,2 PL Gas 184 ___ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Portion 2. — CO? = 7,61 ; O = 6,85; Az — 85,54. Or, commela proportion d'oxygène aurait dû être : O — 22,49. +C02 = 7,61 en Os 40,604 Co? —— { Ô D,49 Pour la portion parallèle des plantés au sucre : Co? Tr —= 0,44 EXPÉRIENCE N° 46 (avec chlorhydrate de morphine : 0,5 Vicia Faba. — Les sommets étiolés avec les feuilles de Vicid Faba ont été coupés après 31 jours de germination et ont été placés sur la solution de sucre à 40°/, à l'obscurité. Au bout de 48 heures, les plantes ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/o avec à : chlorhydrate de morphine 0,5 +. Au bout de 19 heures, elles ont été placées dans une atmosphère contenue. L'expérience a duré 2h. 15. L'analyse des gaz a donné : CO? = 7,04; 0 = 10,33; Az= | 82,63. Or, comme la portion d’ oxygène pour 400 aurait dû être: 0= 21 /7A + CO = 7,04 — O0 — 11,38 Co? JR rs 0,64 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? + 0,55 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solu- tion de sucre avec chlorhydrate de morphine 0,5 °/,. Au bout de 15 heures elles ont été placées dans une atmosphère contenue. L'expé- rience à duré 3 heures. L'analyse des gaz a donné : Portion 1. — CO? = 13,26; O = 2,79 ; Az — 83,95. Or, comme . la proportion d’oxygène pour 100 aurait du être O = 22,14 INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 185 + CO2 = 13,26 — 0 413% CO? it ei : 68 Portion 2. — CO? = 9,82; 0 —6,88 ; Az — 83,30. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait du être : 0 = 21,91 + CO — 9,82 — 0 — 13,9% CO? mt ,6 0 0,65 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? —— = 0,4 0 _s EXPÉRIENCE N° 17 (avec chlorhydrate de morphine : 0,2 °/) Vicia Faba. — Les feuilles étiolées de Vicia Faba, après 38 jours de germination, ont été placées sur la solution du sucre à 10 °/, à l'obscurité. Après 72 heures, elles ont été placées sur la solution du sucre à 10 °/, avec chlorhydrate de morphine 0,2 °/ à l'obscurité. Au bout de 46 heures, elles ont été placées dans une atmosphère contenue. L'expérience a duré 1 h. 42. L'analyse des gaz a donné : CO = 3,75; O — 44,56 ; Az == 81,69. Or, comme la proportion d'oxygène aurait dû être : 0 — 21,66 + cOt = 3,75 — 0 = 7,10 CO? —— = 0,53 0 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? — 0,45 EXPÉRIENCE N° 18 (avec chlorhydrate de morphine : 0,5 °/) Vicia Faba, — Les feuilles étiolées de Vicia Faba, après 38 jours 186 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . de germination, ont été coupées et placées sur la solution du sut à 10 °/, à l'obscurité. Après 78 jours, les plantes ont été placées 18,50C. L’analyse des gaz à donné : CO? — 5,22 °/, ; 0 — 12,65 Az = 82,13°/,. Or, comme la proportion d'oxygène aurait dû ètre 21,78 L C0? = 3.22 —. 0 — 913 CO 5 = 0,57 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : 2 cs = 0,45 EXPÉRIENCE N°19 {avec chlorhydrate de pilocarpine : 0,10 ) On opère sur les sommets et à l’obscurité. Vicia Faba. — Les sommets étiolés de Vicia Faba ont été coupés après 30 jours de germination. 4 | Le tableau suivant présente les résultats obtenus : res 187 INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 6} GS'Lr | 8‘? 9'6 age | VS ‘cr FA 98 g‘9r OL‘TT | 89'6 79 Yy'QY | cS'cE v'8 LA L1 LI t0‘61 | 9687 vor | 7c'cc | 6€ 67 Y'8 £ F LY GL'‘6E | €7‘0 8‘Or | 176 | Sy v9 0‘9T & 0 LI C9‘YT | 9C'L£ 0'8 80 | 60‘c7 GI} & dd 91 L6'OY | cO‘8c 0‘9 YY'GI | c'es VA) 4 GT ÿ 24998 ouojea} :09 ®P 94998 QUOI} «09 op = = 92UP])SqNS | a9uesqns 92uEJSqns | aoueJsqns M a ee onosqe onjosqe S a € # e[op e] °P 8j op e] ep te Ë mi 8 Lea 5 © a for | “oo | UD 07 | “18007 | PN0 Ë à à $ 2 ss a = a © 2 2 22° |] © E Le = FA , = Æ Ex ANIAUVOO'TId DHAV 0/0 OF Y à :HUONS 4Q NOILN'IOS V'T NS AUDANS A4 NOILN'TOS V'I HNS 0,2 °) . + EXPÉRIENCE N° 20 (avee chlorhydrate de codéine On opère sur les sommets et à l'obscurité. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 138 TG LO‘VS | L9‘sy ger | zezz | vr'ec 0‘ST Via éd 9L‘0G | 96LY 9'£r coco | YY'EG 0'GY TG 1 89‘7z | 8008 CYI 6£‘0c | cs'8? v'£Tr A 6} YL'61 19°cy ÿ'61 9%'8T cc €? c'8I 61 94998 9U9]PI] -09 ep 94998 OU9IEI} «09 2p = du aouesqus | souesqns sourisqns | oouesqns sq © Z = onosqe onosqe 2 ee. = > op op 9p 9P ke £ n < Êz) = or | “8007 | RUN L «8 007 | “aSo7 | PERD = Ë à : LR a | = TT, et qe 2 _ 5 [> Le # ANIYGOD DHAV 0/0 OF Y = AHDNS HA NOLLA'TOS V'I HAS 4U9ANS 4Q NOLLATOS V'I 4NS 0,5 0) EXPÉRIENCE N° 21 (avec Chlorhydrate de codéine On opère sur les sommets et à l'obscurité. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA -RESPIRATION 189 +, “ 3 (=r) a on TEMPÉRATURE æ en . Ai [ [ee] Lo. : à ao co a Ce) D > EC es RS — — = 2 D. 5 TS. ® £ æ . > ei = = % e 5 ._ à a A ai mn © © n = $ © nie 2 ñn , . — où (e 2] © 4 2 $ Re A ci = Ge) CS — 2 = 1, L : : À à, EM a Ni [œr] ee] £% a E À eo EST Ce) Cp) LS n = 2) H = < 2 5 2 ns 2 © à +. 5 528 8 Ci où] (2) (oi «© = =) À & & "y # Fi — + (me, 5 à 3 2 2 . = — — [ou mn © œ T | 2 . à Te Lie) S 2 qu. dé Ho: 28 & = y CR & Ps oO rs = © à =] — pe) n ne — ns 7 [où | oo M S n un SE E Le a Le - S + (ee) ee) = es +5” & à à à 7 A A D à 5 © Sd c at ou — Al 3 © | 8 se 5 en ë F # mn © + n LS] mn | $ et a Lil 5 3 “E1-9 © A oi 00 oi m ES ai si oi 210 ao | SA à par + si — | re nn DURÉE 2 co cn cs cs Cyr) DE L'EXPÉRIENCE mater sm DURÉE Ë DU SEJOUR 2 = : 5 cs SUR LA SOLUTION à £ EXPÉRIENCE N° 22 (avec chlorhydrate de codéine : 0,2 °/4) Vicia Faba. — Les sommets étiolés de Vicia Faba ont été coupés àprès 28 jours de germination et placés sur la solution de sucre à 10 °/, à l'obscurité, au bout de 3 jours sur la même solution de Sucre avec 0,2 0 chlorhydrate de codéine, au bout de 22 heures dans l'atmosphère contenue. La durée de l'expérience, 3 heures. 190 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Température 20°C. L'expérience a donné : CO? — 8,80 ° ; 0 = ee 7,45 9% ; Az — 83,75 °/,. Oxygène, au commencement : 21,74. + CO? — 8,80 — 0 —= 5,16 CO? SIN +40 0,62 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : co? o — 0,55 Aprés l'expérience les plantes ont été placées sur la même solu: tion de sucre avec codéine, au bout de 20 heures dans l'atmosphère contenve; durée de l’expérience, 2 heures. Température : 200. L'expérience a donné : CO? — 4,98 0/0; 0 — 13,18 0/0; A1 = 81,85 °/,. Or, comme la proportion d'oxygène aurait du ue 0 = 21,73 + CO? — 4,98 Des CU® …. 0,66 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : Co? Tr Fou 0,44 | Après l’expérience, les plantes ont été placées sur la mème solution de sucre avec codéine, et au bout de 22 heures elles ont été mises dans l'atmosphère contenue, L'expérience a duré 3 heures: Température : 19°C. L'analyse des gaz a donné : CO? = 6,11 ; O = 10,18 c) ; Az = 83,11 ‘/,. Or, comme la cc ages d'oxygène aurait dû être : O0 — 21,73 %% INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 191 Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la même solu- tion de sucre avec codéine. Au bout de 20 heures, elles ont été mises dans l’atmosphère contenue. L'expérience a duré deux heures. Température : 21°C. L'analyse des gaz a donné : CO? = 4,87 0); 0 = 11,68 °/,; Az — 83,46 °/. Or, comme la proportion d'oxygène aurait dù être : O — 22,13 + CO? — 4,87 —..0 — 10,45 CO? —— = 0,47 0 ? Pour la portion parallèle des plantes au sucre : 2 T == 0,42 EXPÉRIENCE N° 23 (avec chlorhydrate de codéine : 0,2 ‘/) Vicia Faba. — Les feuilles étiolées de Vicia Faba ont été coupées après 30 jours de germination et placées sur la solution de sucre à 10°/ à l’obscurité; au bout de 3 jours, elles ont été mises sur la Solution de sucre à 10°/0 avec 0,2°/, de chlorhydrate de codéine, et, après 46 heures, dans l’atmosphère contenue. L'expérience a duré 1 heure 30 minutes. Température : 18,5°C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 5,18 0/0: O = 14,12 °/0; Az — 80,10 0/0. Or, comme la proportion d'oxygène aurait dû être : 21,40 + CO: = 5,18 — 0 —= 7,18 CO? — — (),72 0 1,72 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? 2 = (US 0 EXPÉRIENCE N° 24 (avec chlorhydrate de codéine : 0,5 *) Vicia Faba, — Les sommets étiolés de Vicia Faba ont été coupés après 30 jours de germination, puis, placés sur la solution de sucre à100/ à l'obscurité ; au bout de 2 jours, les plantes ont été mises sur Fa. 192 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la solution de sucre avec 0,5 °/, de chlorhydrate de codéine ; à 19 heures, les plantes ont été placées dans l’atmosphère contenue, L'expérience a duré 2 heures 30 minutes. Température : 19°C. nalyse des gaz a donné : CO? — 4,08 °/, ; O — 13,67 0), ; Az 82,2 Or, comme la proportion d'oxygène aurait dû être : O == 21,61. + CO? = 4,08 = 0 — 7,9% CO? = 05 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? v— 0,46 EXPÉRIENCE N°25 (avec chlorhydrate de codéine : 0,5 (4) Vicia Faba. — Les feuilles étiolées de Vicia Fuba ont été coupées après 30 jours de germination et placées sur la solution de sucre à 10 °/, à l'obscurité; au bout de trois jours, elles ont été mises sur la solution de sucre à 10 6 avec 0,5 °/, de chlorhydrate de codéine, et après 48 heures dans l’atmosphère contenue. L’ expérience a duré Uheure 35 m. Température : 18,5°C. L'analyse des gaz à donné : CO? — 2,49 0/0 ; O — 17,18°/,: Az = 80,33°/. Or, comime la pro” portion d'oxygène aurait dû être : 21,30 + CO? = 2,49 — O6 4,12 CO? Pour la portion parallèle des plantes au sucre : - Ce. FT = 0,45 (A suivre). + a treiertenntten PT 425 —< Lille.Imp Le Bigot frères Le Gérant: Th. Clerquin : MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque heu ee est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le text Le prix annuel (payable. d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes datant, mandats, ete., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues EE ales où ceux annoncés sur la couverture de la jar + z M. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubo Pre à la Sorbonne, as rue de Gtrapade ee PE gr “ couverture Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droit gratuitement à vingt-eing exemplaires en _ à part. Librairie PAUL DUPONT, 4, rue du Bouloi — P4 me COURS BOTANIQUI ATOMIE ; PHYSIOLOGIE ; CLASSIFICATION ; Fe AGRICOLES, INDUSTRIE ELLES, MÉDICALES ; MORPHOLOGIE EXPÉRIMENTALE ; “e GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ; PALÉONTOLOGIE ; HISTORIQUE par M GASTON BONNIER RLLÈSE DU SABLON ) PROFESSEUR D PROFESSEUR DE BOTANIQUE À L'UNIVERSITÉ DE TOULOUSE SORBONNE DOYEN DE LA FACULTÉ DES pe LE USAGE des Élèves des __—….—— des Écoles _—…— et de Pharmacie, La des Ecoles pra : Deux volumes comprenant environ 2.500 pages in-8° et renfermant plus de 3.000 figures, Ja plupart ER Dar ï ouvrage paraîtra en six fascicules. e (584 pages et ms Mr est publié Le premier Ne cicule Prix par ete à l'ouvrage complet (pa rt es gb : 85 ix de 2. ie vendu timer Fa L'ouvrage, une fois achevé, ne sera plus ven pa par fascicules. Le prix de l’ouvrage rhin sera supérieur au prix de souscription: rs de Botanique de MM. Gaston BonNiER “ LECLERC DU Sascon si Le Cou D mit un plan nouveau. La description et l'anatomie des organes d'a : s É exp tale, le n’exposer que les faits qui semblent définitivem eau is à Mi es détaillée des appareils et des es expériences eut jointe à l’e ; ! végétaux. ! | es niques a Le la part des auteurs. l’objet de recherc _ spéciale s qui sont résumées à la ra Dérieeses parties de louv ec la ne. des figures ge rises dans ls anciens auteur ee ii REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE ., TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Mai 1901 N° 149" PARIS | 4, RUE DU BOULOI, hé nd , LIVRAISON DU 15 MAI 1901 I. — RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR L'AOÛTEMENT DES SARMENTS DE LA VIGNE (avec planches et figures dans le texte), par M. FF, Koôvessi. . . . . IL. — RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES, par M. N. Morkowine (auie}. "5" % pes ds Mr II. — REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE mi DE CHIMIE VÉGÉTALES parus de 1893 à 1900, par Me 4 E. Griffon (suite). . . . .. tes “Re IV. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUS- CINÉES depuis le 1° Janvier 1895 jusqu’au 1° Janvier 1900, par M. L. Géneau de Lamarlière . ; PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON. PLANCHE 3. — Sarments de Vigne bien aoûtés et sarments mal a0 PLANCHES 4 à 6. — Vitis rupestris, var. du Lot. . PLANCHES 7 à 9. — Vitis vinifera, var. Chasselas. Cette livraison renferme en outre deux gravures dans le texte. “Por le mode de Véblibarion et des conditions d'abonner la troisième page de la couverture, . RECHERCHES BIOLOGIQUES L'AOÛTEMENT DES SARMENTS DE LA VIGNE par M. F. KÔVESSI INTRODUCTION Les viticulteurs emploient fréquemment la multiplication par - boutures ou par greftes, et la préfèrent de beaucoup à la reproduction par graines : dans le premier cas, en effet, les nouveaux pieds ainsi obtenus gardent intacts les caractères de celui dont ils proviennent, tandis que dans le deuxième cas, par suite de Variations qui se produisent, ils sont le plus souvent inférieurs, au point de vue de la culture, au pied dont ils sont issus. Dans la pratique viticole, on a remarqué depuis longtemps que parmi les sarments âgés d’un an, que l’on emploie généralement soit pour greffes, soit pour boutures, certains sont de qualité tout à fait inférieure et fournissent dans la culture de mauvais résultats. Cette remarque s’est présentée avec une netteté frappante dans les régions situées vers la limite septentrionale de la eulture de la Vigne, surtout dans ces dernières années, au cours desquelles l’on s’est occupé de reconstituer les vignobles détruits par le phylloxéra, en les remplaçant par des plants greffés sur Vignes américaines (1}. Les plants américains présentent, comme les plants européens, certains sarments de qualité tout à fait inférieure ; si l’on vient à les utiliser pour le greffage des Vignes européennes, ces sarments ne donnent que de mauvais résultats, et fournissent des plants qui sont attaqués facilement par les maladies, et ne tardent pas à disparaître après quelques années d’une végétation misérable. _Les praticiens ont distingué les deux sortes de sarments dont je Yiens de parler, en donnant le nom de bois bien aoûtés aux sarments (1) F. Kôvessi: 4z amerikaïi sz6l6fajtäk és klimänk. (Természettudomänyi Kôzlôny 360 füzet. Budapest.) Rev. gén. de Botanique. — XIII. 13 194 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de bon usage, et celui de bois mal aoûtés aux sarments dont l'emploi 5 est mauvais. * Ces deux catégories se distinguent extérieurement aux caractères suivants : 3 Dans un sarment bien aoûté, les feuilles tombent de bonne heure, ou, si elles subsistent, se détachent facilement ; le bois est bien lignifié et se distingue nettement de la moelle; le liège est de couleur brun clair ou brun foncé et s’enlève facilement; le sarment est dur et éclate quand on le plie. Dans un sarment mal aoûté, le bois se distingue peu de la moelle et possède une couleur vert clair; le liège est peu développé et présente une teinte brune parsemée de petites taches vertes; le … rameau est mou et n’éclate pas quand on le plie. : J’ai recherché dans ce travail : 1° s’il n’existait pas entre ces deux sortes de sarments des différences anatomiques, qui permis- sent de les distinguer, et d'expliquer en même temps, la manière distincte dont ils se comportent dans les opérations de bouturage et de gretfage ; 2° à quelle cause biologique, on devrait attribuer le bon ou le mauvais aoûtement, dans les régions où ces phénomènes sont le mieux caractérisés. Aucun Mémoire n’a été à ma connaissance publié jusqu'ici sur ces questions. Ce travail se divise en deux parties : Dans la première, j'étudie les différences anatomiques qui caraæ térisent les rameaux bien aoûtés et les rameaux mal aoûtés; Dans la deuxième je recherche l'influence des divers facteurs : humidité, chaleur, lumière, climat, etc., sur l’aoûtement des sarments. Enfin les conclusions générales exposent les résultats que l’on pourra tirer de l’ensemble de ce travail. PREMIÈRE PARTIE CARACTÈRES ANATOMIQUES DES RAMEAUX BIEN AOÛTÉS ET DES RAMEAUX MAL AOÛTÉS D me paraît nécessaire, au début de ce chapitre, de rappeler brièvement la structure d’un rameau de Vigne à la fin de la période à. végétative, c’est-à-dire au moment où il peut être coupé et servi comme sarment aux opérations de bouturage et de gretiage. SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 195 Au-dessous de l’épiderme, on trouve une écorce d'épaisseur variable, formée de cellules arrondies, et se terminant par un endoderme peu distinct. Le bois forme un anneau complet autour de la tige ; il renferme des vaisseaux larges et des fibres épaisses; les différents faisceaux sont séparés par des rayons médullaires lignifiés, qui se distinguent facilement à leurs cellules allongées dans le sens radial et à parois peu épaissie Vis-à-vis des faisceaux du bois se trouvent des îlots libériens formés par une alternance de fibres et de tubes criblés entremêlés de parenchyme ; les différents îlots sont séparés par des rayons de parenchyme, situés sur le prolongement des rayons médullaires ligneux, et sont coiffés d’une calotte de sclérenchyme péricyclique. Le bois renferme une quantité d’amidon, variable d’ailleurs avec les rameaux; la moelle est formée de cellules arrondies quelquefois hexagonale, légèrement épaissies et lignifiées dans le voisinage de l'anneau ligneux. Dans le péricycle, en dedans des fibres, se différencie l’assise génératrice subéro-phellodermique, qui donne naissance à un liège plus ou moins épais. La comparaison anatomique de ceux des rameaux précédents qui sont bien aoûtés et de ceux qui sont mal aoûtés m’a montré qu’il existait entre ces deux catégories des différences profondes. Celles qui m'ont paru les plus intéressantes et sur lesquelles j'ai porté particulièrement mon attention, sont relatives : 1° à l'épais- . Seur des parois cellulaires ; 2° à la dimension des grains d’amidon ; 3° à la quantité d’amidon et au poids sec du rameau. Ce sont les résultats obtenus que je vais exposer. I Epaisseur des parois cellulaires 1. CAS OÙ LES RAMEAUX SE DÉVELOPPENT DANS DES CONDITIONS DE MILIEU IDENTIQUES. Fi cellules que j'ai étudiées appartiennent au bois, au liber, êt aux rayons médullaires; les comparaisons entre les deux sortes de rameaux ont toujours été faites sur des cellules morphologique- Ment équivalentes. omme il est difficile, dans les cellules jeunes, de distinguer 196 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans la paroi qui sépare deux cellules voisines, la portion qui revient à.chacune d’eMes, j'ai mesuré l’épaissenr totale de cette aroi, ce qui revient à mesurer une épaisseur double des mem: branes cellulaires. 4 J'ai divisé le serment en deux parties : la première est la partie libérienne et la deuxième est la partie lignifiée ou la partie du bois. J'ai divisé le bois en deux zones, ainsi que le montre la figure 42, la première comprend l’assise cambiale et les quatre premières | assises ligneuses; la seconde s’étend de la cinquième assise à A | moelle. J'ai subdivisé cette dernière zone elle-même en trois nr FA Le. . Series & libre, ; j: lBeriennes à CEE 4 RS E : ph: liberienne : bee genera {rice | } dome ligneuse = M terres DD —. Re, Le) 2lters 2°zone ligneusé | FE hérs:;:: ï CRE ses 2p / ie 4 17 ig. 42. — Coupe transversale schématique d'un sarment de Vigne, montrant les zones ve aux mesurages.—n, moelle ; bp, bois primaire ; /p, liber pres parties égales. Dans chacune de ces parties, j'ai choisi pour es. mesures les cellules situées entre les vaisseaux, mais un éloignées de ceux-ci. J'ai laissé de côté : d’une part les me entourant immédiatement les vaisseaux qui sont un peu déformées, d’autre part les cellules voisines des rayons médullaires qui présel. . tent dans leurs paroïs des variations d'épaisseur peu sensibles; ne . enfin dans la région périmédullaire, les petites cellules entourant les vaisseaux pires dont la membrane est plus ou moipé complètement lignifié Dans chacune des Er dont je viens de parler, j'ai mesuré l'épaisseur des parois cellulaires. Pour chaque cellule j'ai fait deux mesures : l’une a porté sur l’épaisseur de l’une des parois raie SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE 197 de la cellule, l’autre sur l'épaisseur de l’une des autres parois, qui sont orientées tangentiellement dans les cellules jeunes et presque tangentiellement dans les cellules âgées. , En opérant ainsi sur la plupart des cellules d’une même région, j'ai pu déterminer pour cette région, aussi bien pour les parois radiales que pour les parois tangentielles : 1° L’épaisseur maximum. 2 L’épaisseur minimum. 3° L’épaisseur moyenne (obtenue en prenant la moyenne de toutes les épaisseurs et non celle de l'épaisseur maximum et de l'épaisseur minimum). J'ai déterminé enfin pour chaque région l'épaisseur moyenne générale des parois cellulaires en prenant la moyennedes épaisseurs des parois tangentielles et des parois radiales. Vitis rupestris Mes observations ont porté sur des sarments de Vitis rupestris, Var. du Lot, empruntés à la collection de l’École d'Agriculture de Montpellier. La souche qui les avait produits était saine et vivait dans un sol un peu sec, de fertilité moyenne. L'année pendant laquelle les sarments ont été coupés avait été un peu sèche. Les sarments pris sur la souche étaient de deux sortes : les uns avaient poussé de bonne heure et étaient arrivés à leur complet développement ; d’autres avaient poussé comme rejets vers la fin de la végétation et n'étaient parvenus qu’à un état peu avancé de différenciation : ils offraient les caractères qui distinguent ordinai- rement les sarments mal aoûtés. Les sarments dont je me suis servi ont été coupés vers la fin de décembre; à ce moment, la vie active était arrêtée complètement et la souche entièrement dépourvue de feuilles. L'échantillon de rameau bien aoûté provenait de la partie médiane d’un sarment d’une longueur de 2 1/2 à 3° environ. L’échantillon de rameau mal aoûté provenait d'un sarment de rejet de 2m 4/2 environ de longueur. La moitié supérieure de ce Sarment avait gelé d’ailleurs, au début de l’hiver, ce qui est encore, Suivant certains observateurs, un caractère de mauvais aoûtement. La partie dans laquelle les coupes ont été faites a été pr ise dans l'entrenœud du rameau situé immédiatement au-dessous de la Partie gelée, c’est-à-dire juste à la limite de l’aoûtement. Les coupes destinées aux mesurages étaient exécutées dans l’entrenœud de Chacun des sarments. 198 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . Les courbes figurées sur les planches 4, 5, 6, résument les résultats que m'ont fournis la mesure des épaisseurs des parois cellulaires et montrent comment varient les épaisseurs moyennes Ë des parois cellulaires, dans les rameaux bien aoûtés et dans les … rameaux mal aoûtés. | Vitis vinifera, var. Chasselas Les sarments de Vitis vinifera, var. Chasselas, employés, ont été empruntés à l’Ecolé d'Agriculture de Montpellier. Ils provenaient d'une souche saine et avaient poussé sensiblement dans les mêmes conditions de sol et de climat que les précédents. La plupart des sarments étaient arrivés à développement complet, à l'exception de quelques rejets du commencement de l’automne ou de la fin de l'été, qui présentaient les caractères d’un mauvais aoûtement. L’échantillon de sarment bien aoûté que j'ai étudié provenait de la base d’un rameau de 2" 1/2 de longueur. La partie de ce sarment, dans laquelle j’ai fait les coupes, avait été soumise à des spécia- listes qui lui avaient reconnu tous les caractères d’un aoûtement complet. Le L’échantillon de sarment mal aoûté a été pris vers le milieu d’une pousse de rejet de 2 mètres de longueur, qui présentait tous les caractères d’un mauvais aoûtement. Cet avis a été partagé par les spécialistes que j'ai consultés à ce sujet. A la première gelée d'automne, la partie supérieure de ce rameau a gelé comme dans le cas du Vitis rupestris, tandis que la partie basilaire est restée en bon état. Les coupes ont été faites dans l’entrenœud de la partie basilaire le plus voisin de la partie gelée du rameau. Les résultats fournis par mesure des épaisseurs des parois cellulaires sont contenus dans les courbes figurées sur les planches 7, 8, 9, relativement à la variation de l’épaisseur moyenne des parois cellulaires. Outre les plantes précédentes, j'ai opéré également sur d’autres variétés de Vignes empruntées aux. mêmes collections : Vitis riparia, var. Gloire de Montpellier. Solonis (hybride de candicans + riparia x rupestris). Vitis vinifera, var. Aramon. Vilis vinifera, var. Carignan. Vitis vinifera, var. Furmint, etc., ete. - à J'ai trouvé sur ces diverses variétés des résultats tout-à-fait . analogues à ceux que j'ai obtenus sur le Vitis rupestris et le Vilis vinifera, var. Chasselas. : L SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 199 Conclusions. — 4° L'épaisseur moyenne des parois cellulaires est minimum dans l’assise génératrice; en partant de là, elle va cons- tamment en croissant du côté du bois aussi bien que du côté du liber. Ce résultat bien connu s’applique aux rameaux bien aoûtés et aux rameaux mal aoûtés. 2° L'épaisseur moyenne des parois cellulaires de l’assise généra- trice est sensiblement la même dans les rameaux bien aoûtés et dans les rameaux mal aoûtés. 3° Pour toutes les autres régions du bois ou du liber, il y a une différence très nette dans l’épaisseur moyenne de la paroi, entre les cellules des régions anatomiquement comparables des rameaux mal aoûtés % Cette différence est toujours à l’avantage des rameaux bien aoûtés; elle va sans cesse en croissant à mesure que l’on s'adresse à des régions plus éloignées de l’assise génératrice. 5° La différence d'épaisseur moyenne des parois des cellules des régions comparables, dans les rameaux bien aoûtés et dans les rameaux mal aoûtés, et la marche ascendante que cette différence subit quand on s'éloigne de l’assise génératrice, sont beaucoup moins accentuées pour les rayons médullaires, que pour les cellules situées dans leur intervalle. 6° Les épaisseurs minima des cellules des régions comparables Sont sensiblement les mêmes dans les rameaux bien aoûtés et dans les rameaux mal aoûtés. 1 Les épaisseurs maxima des parois des cellules des régions comparables sont nettement plus grandes dans les rameaux bien aoûtés que dans les rameaux mal aoûtés. Il résulte de ce qui précède que, pratiquement, un sarment est d'autant mieux aoûté que l'épaisseur des parois des cellules du bois, environnant la moelle, est plus considérable, ou encore, qu’il y a une différence plus grande entre l'épaisseur de la paroi de ces cellules et de celles de l’assise génératrice. 2. CAS OÙ LES RAMEAUX SE DÉVELOPPENT DANS DES CONDITIONS DIFFÉRENTES DE MILIEU. Dans les cas que nous avons étudiés, les comparaisons ont porté Sur des rameaux développés dans des conditions identiques de Milieu. Si l’on s'adresse à des rameaux qui se sont développés dans \ Li 200 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des conditions différentes plus se faire de la même mani Le milieu agit en effet, non diécient sur l'épaisseur des paroi sh: de “sas. les comparaisous ne pe cellulaires, mais aussi sur la dimension des cellules. Il faudra donc comparer entre elles, non les épaisseurs a des parois cellulaires, mais leurs épaisseurs relatives, rapportés aux dimensions de la € Mes recherches ont es sur une grande partie des Vignes européennes, c'est-à-dire sur des variétés du Vitis vinifera et sur de nombreuses Vignes américaines : Vitis rupestris et ses variétés, Vitis riparia et ses variétés, Vitis Berlandieri et ses variétés. Je me ig. #3. — Coupe transversale schématique d’une cellule, pour montrer la direction des mesurages suis adressé aussi à de nombreux hybri- des comme Solonis, riparia = rupestris, riparia x Berlandieri, rupestris < Be | landieri, vinifera < riparia, vinifera x rupestris, vinifera < Berlandieri, etc. es mesures ont porté sur les cellules | du premier tiers à partir de la moelle de É la deuxième zone ligneuse. Cette partie du bois, qui est la plus âgée, présente,en effet, les cellules les plus régulières, les plus épaissies, et se prêtant le mieux aux mesures. Parmi ces cellules j'ai choisi celles qu, 7 à la fois, étaient de moyenne grandeur, possédant des contours réguliers, et se trouvaient loin des vaisseaux et des rayons médullaires. Le diamètre moyen de la cellule a êté obtenu en prenant la moyenne du plus grand et du plus petit diamètres perpendiculaires aux parois. Dans la figure 43 ce dia- a +b. mètre est représenté par C = L’épaisseur moyenne de la paroi cellulaire a été obtenue d’une manière analogue; dans la figure 43, elle est représentée par — CT 2 in 9 4 Il en résulte que l'épaisseur relative de la paroi cellulaire. oo b: MT É d égale — — ; c 2 (a +b). +b). SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 201 Dans le cas du Vitis rupestris, var. du Lot, j'ai trouvé : _. d 3 Bois bien aoûté 1. 0,222. d 2,4 Bois mal aoûté — = —— — 0,200. c 12 Daus le cas de Vitis vinifera, var. Chasselas, les chiffres sont les Suivants : Boi £ té se LE 0,210 ois bien aoûté TN Méca cd 225 Bois bien aoûté 1 11,9 ,18 La conclusion est donc analogue à celle que nous avons trouvée dans le cas précédent, et peut se formuler-ainsi : l'épaisseur relative des cellules du bois marche de pair avec le degré d’aoûtement, c'est-à-dire qu'un rameau est d'autant mieux aoûté, que cette épaisseur est plus grande, et cela quelles que soient les conditions de milieu dans lesquelles le rameau s’est développé. 11e Dimensions des grains d’amidon J'ai recherché les dimensions des grains d’amidon dans diverses régions du bois et du liber. Je donne plus loin les chiffres que j'ai trouvés pour les rameaux bien aoûtés et les rameaux mal aoûtés ; Chacun de ces chiffres représente la dimension moyenne des grains d’amidon de la région indiquée. Il a été obtenu en mesurant dans cette région un grand nombre de grains de dimensions ordinaires eLen prenant la moyenne des résultats :. Vitis rupestris, var, du Lot Sarment bien aoûté Largeur Longueur en 1. en pu. Rayons Médullaires du bois, moitié située du côté Se Hibelle. © Ci IT ep eur et nn 2 5 7.5 Rayons médullaires du bois, moitié située du côté CONDOM E php ene un 4 6 Rayons médullaires du liber…. . . . . . 1.5 2.5 cities du bois, moitié située du côté de la moelle 2 8; ellules du liber, partie située vers l'écorce. . .- 1.5 2 202 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE - Sarment mal aoûté. Rayons médullaires du bois, moitié située du côté GER, Lier les. 71. im 3.25 Rayons médullaires du bois, moitié située du côté Gun, 1: 0." Hide de 2 Rayons médullaires du liber . 1. { [l Cellules du bois, moitié située du côté de la moelle Cellules du liber, partie située vers l'écorce. On voit que l’on peut dire d’une manière générale que, silon prend deux régions morphologiquement comparables, les dimen- “ sions moyennes des grains d’amidon sont plus grandes dans les sarments bien aoûtés que dans les sarments mal aoûtés. ee IL Poids sec et quantité d’amidon Si l’on observe d’une manière générale des coupes faites dans des, se rameaux bien aoûtés et dans des rameaux mal aoûtés, on consai . que les premiers renferment en moyenne, dans leurs cellules, “ beaucoup plus d’amidon que les seconds. Cette remarque me conduit à comparer les deux sortes de rameaux, au point de vue de la quantité d’amidon qu'ils renferment respectivement; mais ” € P impossible d'utiliser les observations microscopiques, Car la quantité d’amidon que renferment les cellules varie pour un même échantillon suivant l’épaisseur de la coupe employée. J'ai donë ‘à recouru à la méthode beaucoup plus précise des analyses him? ques. Comme il est nécessaire, pour faire ces analyses, de dessécher auparavant le rameau, j'ai calculé en même temps le poids sec du sarment. Les sarments que. j'ai soumis à l'expérience appartiennent 40 Vitis rupestris, var. du Lot et ont été pris aux environs de Mont- pellier; ils se sont développés et ils ont été coupés dans les mêmes conditions que ceux dont je me suis servi pour les recherches précédentes. J'ai choisi une série de 20 exemplaires, que j'ai : classés, avec l’aide de spécialistes, d'après leurs caractères exté rieurs, par degré progressif d’aoûtement ; le sarment n° 20 est le : sarment qui a paru être à Ja limite de l’aoûtement ; le sarment 2° | é SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE . 208 est, au contraire, celui qui a présenté les signes extérieurs du meilleur aoûtement. Les auteurs qui se sont occupés jusqu'ici de rechercher la quantité d'amidon renfermée dans une partie déterminée d’une plante, ont toujours calculé la quantité contenue dans un poids sec donné, 100 gr. par exemple de cette partie. J'ai opéré de même dans le cas actuel, c’est-à-dire que j'ai recherché la quantité d’amidon renfermée dans 100 gr. de sarment sec, mais il m'a semblé également très intéressant de rechercher celle qui se trouve contenue dans 100 gr. de sarment vert et en outre dans 100°*° de sarment vert, suivant le degré d’aoûtement. J'ai procédé de la manière suivante : je coupais un sarment en son milieu sur une longueur de 4 mètre environ, et je déterminais son poids P; je soumettais ce rameau à la dessiccation dans une étuve à 100°, pendant 60 heures, puis je le pesais de nouveau ; soit Q, le nouveau poids ainsi obtenu, le rapport -S- représente le poids de matière sèche contenu dans 1 gramme de rameau vert, et le nombre 100 p leprésente le poids de substance sèche contenu dans 100 gr. de rameau vert. La quantité d’eau ronfermée dans 100 gr. de rameau vert est de même 100 Fe Je prenais ensuite 10 gr. du rameau ainsi desséché, et je déter- Minais la quantité d'amidon qu’ils renfermaient en transformant cet amidon en glucose par la méthode de Zipner et en dosant ensuite le glucose par la liqueur de Fehling. Soit R la quantité d’amidon Contenue dans ces 10 gr. de rameau sec Fo sera la quantité contenue + dans 1 gr. de rameau sec ou dans Te de rameau vert. Si 0°. de rameau vert renferment À gr. d’amidon, 100 gr. de rameau Vert renfermeront une quantité d’amidon, égale à _ = 100. En résumé 100 gr. de rameau vert renferment : LL 204 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 100 _ gr. de substance sèche (1) 100 : pe Q gr. d’eau R Q Ne 100 10 P ©: d’amidon. Il est facile de déduire de ces nombres, les quantités de | substance sèche, d’eau et d’amidon, que renferment 400 centimètres cubes de rameau vert. Soit V, en effet, le volume du rameau vertde … : V A poids P, un gramme de ce rameau aura un volume de p-°t100 gr. un volume de 100 — ; soient x, y, Z, les quantités de substance sèche, d'eau, et d’amidon que renferme un centimètre cube de … rameau vert, nous aurons alors les équations : ; x Q V P.Q V R-Q Il en résulte que 100 centimètres: cubes de rameaux verts renferment : ! 400 : gr. de substance sèche | ee (2)° 100 V de. d’eau FD un | 100 10 P d’amidon ru On voit que l’on passe des premiers chiffres (1) aux seconds (2) , en les multipliant par la densité du sarment 2 % Pour calculer cette densité, je déterminais le poids P du sarmenl : vert à l’aide de la balance, et j’obtenais son volume V en plongeant . le sarment dans l’eau et en déterminant le volume du liquide déplacé. Dans cette dernière opération relative au volume, l° prenais la précaution de chasser auparavant |” air que contenait Je rameau en le mettant pendant un certain temps dans l’alcool à 9°. SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE 205 Voici la description de ces divers serments : Snrment [N° 1 La surface externe de ce sarment, qui est le mieux aoûté de la série, a une couleur brune marron, l’écorce commence à se crevasser et à s’exfolier, les fibres péricycliques et libériennes sont fort dures et se détachent facilement à la main; l’anneau ligneux est très épais et très dur, il présente une grande résistance au couteau, et possède une couleur blanche jaunâtre ; la moelle est très réduite. Sarment N° ? Ce sarment présente sensiblement les mêmes caractères extérieurs que le précédent. Sarment N° 3 Mèmes caractères extérieurs que les précédents, mais l'écorce est moins crevassée. Sarment N° 4 Mêmes caractères que le précédent. Sarment N° 5 Mêmes caractères que le précédent. Sarment N° 6 Ce rameau a une couleur marron plus foncée que les précédents l'écorce est moins crevassée, mais les fibres péricycliques et libé- riennes sont encore très-dures et se détachent facilement ; le bois et la moelle présentent les mêmes caractères que précédemment, mais le bois est d’une couleur plus claire. Sarment N° 7 Mêmes caractères extérieurs que le précédent. Sarment No S Mèmes caractères extérieurs que le précédent. Sarment N° 9 Mèmes caractères extérieurs que le précédent, sauf couleur un Peu plus foncée. Sarment N° 10 Mèmes ne extérieurs que le précédent, sauf couleur un Peu plus fonc Sarment N° 11 Mèmes caractères extérieurs que le précédent. - 206 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : Sarment N° 12 : è La couleur du rameau est un peu plus foncée que celle du . précédent, les fibres péricycliques font moins nettement saillie, ; le bois est moins dur. 2 SRE Sarment N° 13 Mèmes caractères que le précédent. Sarment N° 14 Mèmes caractères extérieurs que le précédent. : Sarment N° 15 pe : Liège très-foncé, fibres péricycliques peu saillantes et se détachant 2 difficilement, bois de couleur blanc verdâtre se coupant facilement, … moelle très volumineuse et ne présentant pas de contraste decouleur | la différenciant nettement du bois. Sarment N° 16 Mêmes caractères que le précédent, avec un bois encore moins dur et une moelle plus large. ci Sarment N° 13 ; Caractères du précédent, avec un bois trés-mou, de mince épais- . seur, et une moelle très-large. e Sarment N° 18 bé Mèmes caractères que le précédent, avec un bois encore plus mou ; le rameau se plie très facilement . Sarment N° 19 Mèmes caractères qne le précédent. Sarment N° 20 Ce sarment est le moins bien aoûté de la série : liège excessive- ment foncé, bois extrêmement mou, moelle très développée et 8 distinguant à peine du bois à la couleur; le sarment se plietrès … facilement. Les résultats d'analyses de ces vingt sarments sont réunis dans - le tableau n° 1 qui suit. Ce tableau résume, outre des résultats d'analyses, les mesures de dimensions des rayons du sarment . et de la moelle, l'épaisseur du bois, du liber et de l'écorce, pour. pouvoir rechercher la relation qu’il peut y avoir entre ces divers agents et le degré de l’aoûtement. vant SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE TABLEAU N° 1 Résultats d’anulyses chimiques d’une série de 20 sarments classés me le degré é de leur aoûtement (Le n° 1 est très bien aoûté; 207 é:len°2 qui est à la limite d’aoûtement, a pourtant servi dans la pratique ) = 3 || RAYON |ÉPAISSEUR| POIDS Es À pr es G à = en "/" en "/" 3 & a 8 a Ê 3 231$ Ses): Ç < nn. Re A Ta © E) E To © £ Aa À © -h L =) S s Sa T = pÆel| = ? a TS 5 æ 5 La © À Ko) HS A — — er D per-7-ra = à I É © 23 renf mé 4 100 g F 2 5 2 |=2 de sarment de sarment = = n œ | = © a Een a ES B Êl DE ST | : al T | >» vert sec | vert vert 1 5.251410 13.0. | 1.25 || 58 36] 41.64] 47.57] 10.25 67.10 i8.30| 12.13 2 so l19 126 42 || 57.18! 42.52! 47.951 40.341 66 07| 48.93! 11 86 3 525144 1290 |1.35 || 56.81l 43 19! 18.10! 10.28 || 65.90! 50.10] 11.93 & |5.0 [1.2 12.8 |40 || 56.97] 43 03) 18.39] 10.47|| 65.25] 49.75! 12 04 5 |la.75 42 lo |44 | 56.441 43 59! 18.75| 40.57|| 64.32! 49.68! 12.06 6 14.6 |4.5 [2.4 |40 | 55.711 44.29] 18.99! 10.57|| 62.50] 49.50! 11.87 7 aa las |ou au | 54.99! 45.04] 19.45] 10.69}! 60.11} 50.01! 11.88 8 295142 [20 |o.85 || 35.041 44.06| 19.27! 10 77|| 61.00| 48.14! 11.5 9 40 l42 120 loc | 33.441 44.59) 11.49! 10.80! 61.02] 49.21] 11.90 10 10 {45 las lo.7 | 55.22! 44.76| 19.25] 10.63|| 60.24! 48.811 11 59 1 365113 [18 los Ù 50 ol 47.79| 19.44] 10.14|| 58 01| 53.10| 11.27 2 À!37%114 |1510.6 || 50.421 49.58] 19.47] 9.66|| 55 52] 54.60] 10.64 13 335144 l14 |o.55 | 10 551 50.45] 49.84] 9.63|| 54.34! 54.90! 10 51 PE | 14 34 |15 13 loc | 48.531 51.47] 18.18] 8.82|| 53.44] 56.68] 9.71 ges Lun ETES CS |332%/105/1.2 |0.55 | 47.62) 52.38] 17.46] 8.30) 51.71] 57.29 9.05] 16 |34511.6 [41 |o us || 25 561 54 44] 15.12] 8.88] 49.69! 59.36] 7.51 1 325116 [12 |1.45 || 45 151 54.85] 14.93] 6.7] 48.76] 59.23] 7 28 DNS Sd , Sisber 18 |30 |15 Î10 los || ax so! #5 al 43.23] 5.9 || 59.90] 59.00! 6.34 LITE SE Po nds Dre 19 |30 [1.6 [44 Lo. || 23.95! 56.05! 16 60l 5.53]! 47.05| 60.52! 5.97 [2 30 |47 l10 lo. || 42.94! 87.06! 11.46] 4.77|| 45.53) 60.54] 5 08 208 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Conclusions. — 1° Le poids de substance sèche contenu dans un - même poids ou dans un même volume de sarment vert est d'autant - plus grand que le sarment est mieux aoûté. : | 2° Le poids de l’eau varie d’une manière inverse. 3 Le poids d’amidon renfermé dans un même volume de sarment vert est plus grand dans un sarment bien aoûté que dans un sarment … mal aoûté. Il est à remarquer que les sarments moyennement aoûtés paraissent renfermer, à égalité de poids sec, plus d’amidon que les sarments très bien aoûtés, ce qui s'explique facilement par | le fait, que dans ces derniers les parois cellulaires sont très … épaissies et forment une partie relativement plus importante du poids du rameau; mais si l’on calcule la quantité d’amidon renfermée non pas dans un même poids mais dans un même volume de sarment vert, on retrouve le résultat général que nous avons indiqué pour la substance sèche, à savoir que la quantité d’amidon est d’autant plus grande que le sarment est mieux -aoûté. Au point de vue pratique, cette remarque est très importante, jusqu'ici, en effet, les analyses concernant les quantités d'amidon des sarments avaient toujours été faites en opérant sur des poids sets à déterminés de sarments. D’après ces résultats obtenus, on croyait que les parties de la base des sarments dont les parois cellulaires étaient très épaisses contenaient moins d'amidon que ceux dontles parois cellulaires étaient moyennement épaisses. Il est à remarquer” d’ailleurs que cette manière d'opérer ne peut donner des résultats pratiques exacts, car pour faire une bouture ou une greffe on prend : des sarments ayant en général une longueur de 15 à 35 centimètres … et un diamètre de 6 à 12 milimètres, et ce qu’il est importantde … connaître c’est la quantité d'amidon renfermé dans tout le volume … de ce sarment et non la quantité qui se trouve dans un poids Sec d’une de ces parties. _. Il résulte de ce qui précède que pratiquement on peut déterminer … le degré d’aoûtement d’un sarment d’après la quantité d’amidon Le à. de substance sèche qn’il renferme. Les mesures des diverses parties du sarment, la dimension du : bois de liber, de la moelle, comparative aux analyses chimique . nous démontrent que : n La grosseur réelle du sarment n'indique pas toujours le bon aoûtement. nn La quantité d’amidon et le poids sec augmentent en sens direct avec les dimensions relatives du tissu lignifié, et en sens inverse de SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE 209 la dimension relative de la moelle. D'où il résulte qu'un sarment est d'autant mieux aoûté que l'épaisseur totale du tissu lignifié est plus grande et que le diamètre de la moelle est plus petit. Si nous comparons maintenant les résultats chimiques, notam- ment la quantité d’amidon, aux résultats trouvés dans la pratique, nous trouvons une explication claire pour donner la raison de mauvaise reprise des sarments mal aoûtés en les greffant ou en les bouturant. En pratique, si les boutures, greftées ou non, contiennent dans le cas de bon aoûtement de 41 à 12 pour 100 d'amidon par centi- mètre cube, ils ne contiennent au contraire dans le cas de mauvais aoûtement que de 5 pour 100 seulement en même volume: le résultat de la végétation ne peut donc être le même puisque le départ est fait dans des conditions différentes. _ Définition anatomique du phénomène de laoûtement Si nous joignons les résultats que nous a donnés l'étude de l’amidon à ceux que nous a fournis l'étude de l’épaisseur des parois cellulaires, nous arrivons à la conclusion générale suivante : Les rameaux sont d'autant mieux aoûtés, que leurs parois cellu- laires sont plus épaisses et que leurs cellules renferment plus d'amidon, en un mot que le rameau est parvenu à une différenciation plus complète. J'ai été ainsi conduit naturellement à me demander Si leS rameaux mal aoûtés ne seraient pas des rameaux qui arrè- taient à un stade peu avancé de leur évolution annuelle; dans ce but j'ai étudié le développement anatomique annuel de sarment de Vigne, et j'ai comparé la structure d’un rameau mal aoûté aux différents stades de ce développement. fin d'étudier les diverses modifications anatomiques que subit Un Sarment au cours de son évolution annuelle, j'ai fait des coupes dans des rameaux d'âge différent. Les rameaux choisis étaient autant que possible comparables, ils avaient poussé en même temps et sur la même souche. Les coupes Ont été pratiquées sur des entrenœuds également distants de la base, Cette circonstance est bien à remarquer, puisque l’aoûtement Commence toujours à la base des sarments. Il y monte au fur et ä Mesure vers le sommet. Il y a par conséquent dans un même sarment des degrés d’aoûtements divers qui ne sont pas du tout comparables. ai Opéré sur trois sarments qui avaient commencé à se développer vers la fin du mois de mars 1898 : le premier fut coupé vers la fin Rev. gén. de Botanique.— XI. da 210 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE du mois de mai, le second au commencement du mois d’août, le troisième vers la fin de décembre. 4x Rameau. “e. Au dessous de l’épiderine, on trouve une écorce composée de nu plusieurs assises de cellules dont quelques-unes commencent à … s’épaissir et à devenir collenchymateuses ; l’endoderme se distingue à ses cellules contenant quelquefois des grains d’amidon ; l'anneau. , ligneux est déjà assez épais par suite du fonctionnement de l’assise génératrice ; il est formé de larges vaisseaux séparés par des fibres, peu épaissies et ne renfermant aucun grain d’amidon ; les difiérents | faisceaux sont séparés par des rayons médullaires constitués par des cellules allongées dans le sens radial et très peu épaissies; le liber est à l'état d’ilots, de tubes criblés et de parenchyme, situés vis-à-vis des faisceaux du bois, et séparés par des bandes de | parenchyme qui prolongent les rayons médullaires ligneux : chacun de ces îlots est coiflé d’une calotte de sclérenchyme péricyclique. La moelle est très développée, elle possède un rayon égal à R moitié de celui de la section du sarment, elle est constituée par de grosses cellules arrondies el présente une couleur d’un vert clair a légèrement blanchâtre. - . 2e Rameau. À Ce rameau présente les mêmes caractères généraux que le précédent, mais avec un développement et une différenciation plus grands des tissus qui le composent : les parois des cellules du se collenchyme et du sclérenchyme péricyclique ont atteint leur épaisseur définitive; le liber secondaire plus épais présente en son milieu un paquet de fibres; l'anneau ligneux est également plus | développé et les cellules qui le composent ont des parois plus | épaissies; quelques grains d’amidon, de petite dimension d’ailleurs; : commencent à apparaître dans les rayons médullaires. La moelle - présente un diamètre relatif moindre que dans le rameau précédent e et, de plus, la couleur verdâtre qu’elle y possédait a disparu faisant place à une couleur blanche. Les cellules du péricycle situées au-dessous des fibres commencent à s’étirer radialement et à # cloisonner pour former le liège. | 3e Rameau. . _ L'anneau libérien et l’anneau ligneux sont ici beaucoup plus - développés que dans le précédent; les fibres ligneuses sont bien plus épaissies et remplies de grains d’amidon de grandes dime sions ; le liber comprend à son intérieur un grand nombre de SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 211 paquets de fibres fortement épaissies. La moelle ne présente plus qu'un diamètre relatif très faible, ses cellules sont devenues hexagonales par suite de la compression produite par le dévelop- pement de l’anneau ligneux, sa couleur est devenue brun foncé. Le liège présente plusieurs assises de cellules, et repousse devant lui les fibres péricycliques et l'écorce. Les cellules de celle-ci s’aplatissent plus ou moins et meurent, en même temps que leur paroi s’imprègne d’une substance brane qui donne la même couleur au rameau. Ce rameau présentait les caractères d’un bon aoûtement. Dans la pratique on considère que le rameau commence à s'aoûter quand il se met à brunir. Ce changement de couleur est dû, comme nous venons de le voir, à la coloration que prend la paroi des cellules de l’écorce et commence à peu près à partir du moment où le liège se développe. Le deuxième rameau qui se trouve à ce stade est donc à la limite d’aoûtement; c’est un rameau vert qui va commencer à s’aoûter. Les différences anatomiques qui le distinguent du troisième représenteront donc les transformations anatomiques qui accompagnent l’aoûtement et définiront ainsi Ce phénomène d'une manière précise. Ces différences sontles suivantes : 1° Développement du liège; 2° Développement de l'anneau ligneux entraînant par compression la réduction de la moelle; 3° Épaissis- sement des cellules du bois et des fibres du liber; 4° Augmentation du nombre et de la dimension des grains d'amidon. Comparons maintenant un rameau mal aoûté aux trois rameaux précédents, nous observerons qu'il présente d’une manière très nette quelques-uns des signes de l’aoûtement comme le déveluppe- ment du liège, l’aplatissement et le brunissement des cellules de l'écorce, mais qu’à part ces caractères, ce rameau se distingue à peine du deuxième : les anneaux ligneux et libériens ont sensible- ment la même épaisseur de part et d’autre ; le liber possède égale- ment la même constitution; les fibres libériennes et ligneuses sont à peine plus épaissies dans les rameaux mal aoûtés et les cellules du bois ne présentent que de rares grains d’amidon de faible dimension. Ce rameau est en résumé un rameau qui a subi les transfor- Mmations anatomiques de l’aoûtement, mais à un faible degré, qui, en un mot, s’est arrêté à un stade peu avancé de développement et de différenciation de ses tissus. (4 suivre). RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ALCALOIDES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. N. MORKOWINE Suite) EXPÉRIENCE N° 26 (avec cinchonine) On opère sur des feuilles et à la lumière. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : Ë 2 = SOLUTION DE SUCRE I SOLUTION pe SUCRE 4 10° m © $ © A avec cinchonine = Æ En =" BE|Srlue. |suslss las |3,e ses | ss| salés |gék | ci" |2Ss |seéé | Si | Ë A 22 | 5 9,6 | 90,87 | 27,36 | 12,0 | 119,25 | 36,72 | 16 24 | 5 | 10,4 | 98,11 | 29,71 | 13,2 | 123,90 | 38,77 | 17 His 8,0 | 99,92 | 38,00 | 9,6 | 146,76 | 47,00 | 15 48 | © 5,3 | 99,92 | 38,00 | 7,2 | 155,16 | 49,68 | 14 EXPÉRIENCE N° 27 (avec chlorhydrate de quinine : 0,5 ‘/0) Vicia Faba. — Les sommets étiolés de Vicia Faba ont été coupés après 24 jours de germination, soigneusement mêlés et partagésel deux portions : a) 987778 de sommets frais ont été placés sur la solution de sucre à 10 °/, à l'obscurité et, au bout de 68 heures, les plantes ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer durant 3 heures. res ne rature : 1%C. Acide carbonique dégagé : 1080. : INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 2143 D'où, 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 34809 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche dégagént en une heure 16867 d’acide carbonique. Le poids de la substance sèche — 189992. - b) 9er5849 de sommets frais de Vicia Faba ont été placés sur la solution de sucre à 10 0/, à l'obscurité et, au bout de 48 heures, mis sur la solution de sucre à 40 °/, avec 0,5 °/, chlorhydrate de quinine. Au bout de 20 heures, les plantes ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer durant 3 heures. Température : 19°C. Acide carbonique dégagé : 28me0, D'où, 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 97638 d’acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche dégagent en une heure 51815 d'acide carbonique. Les plantes ont commencé à souffrir ; l'expérience était finie. Le poids de la substance sèche — 188247. EXPÉRIENCE N° 28 (avec chlorhydrate de quinine : 0,5 °/) Vicia Faba. — Les sommets étiolés de Vicia Faba ont été coupés après 30 jours de germination et placés sur la solution de sucre à 10 °/, à l'obscurité, puis, au bout de 48 heures, mis sur la même solution de sucre avec 0,3°/, chlorhydrate de quinine : enfin, après 19 heures, les plantes ont été placées dans l'atmosphère confinée. L'expérience a duré 2 heures 30 minutes. L'analyse de gaz a donné : a) 1" portion : CO = 6,22 0/, : 0 = 10,05 0 ; Az = 83,73 °/.. Or, comme la Proportion de l’oxygène aurait dû être : O — 22,00, + CO? — 6,22 O ‘== 9,55 co? ao 0,63 b} 2me portion : CO = 8,43 °/,; O0 = 7,96 «.; Az = 84,31. Or, comme la Proportion d'oxygène aurait dû être : 22,16 °/0,. 214 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE + CO? — 8,43 — O0 — 14,90 Co? ——= 0,57 0 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? — == (),44 0 3 _ EXPÉRIENCE N° 29 (avec chlorhydrate de quinine : 0,1 ‘) Vicia Faba. — Les sommets étiolés de Vicia Faba ont été coupés après 28 jours de germination, soigneusement mélés et partagés en deux portions : 1 a) 88r5203 de sommets frais ont été placés sur la solution de sucre à 10 °/, à l'obscurité, et, au bout de 66 heures, mis dans rap pareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 20°C. Acide carbonique dégagé : 7,9me, ne. D'où, 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 39741 d’acide carbonique. ee 10 gr. de la substance sèche dégagent en une heure 21865 . d’acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la solution de | sucre à 10 °/, à l’obscurité ; au bout de 22 heures, mises dans FE 4 pareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 19°C. Acide carbonique dégagé : 7me9, . D'où, 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 39m d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche dégagent en une heure 21"* : d'acide carbonique. : | Après l'expérience, les plantes ont été lavées et desséchées > 100°C. Le poids de la substance sèche — 186963. b) 8er0074 de sommets frais de Vicia Faba ont été placés Sur . : solution de sucre à 10°/, à l'obscurité; au bout de 48 heures, les plan: su tes ont été mises sur la solution de sucre avec 0,10 0 de chlorhf : drate de quinine, et, après {8 heures, dans l’appareil de Pettenkoler . durant2heures. Température : 20°C. Acide carbonique dégagé: 12 D'où, 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure { pie d’acide carbonique. INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 215 40 gr. de la substance sèche dégagent en une heure 49"k86 d’acide carbonique. A la fin de l’expérience, les plantes ont été placées sur la même solution de sucre avec chlorhydrate de quinine ; au bout de 22 heures, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 49°C ; acide carbonique dégagé : 1860. D'où, 100 gr. de sommets frais dégagent en une heure 105"863 d’acide carbonique. 40 gr. de la substance sèche dégagent en une heure 49886 d'acide carbonique. Après l’expérience, les plantes ont été soigneusement lavées et desséchées à 100°C. Le poids de la substance sèche = 18"6963. EXPÉRIENCE N° 30 (avec chlorhydrate de quinine : O,1 4) Vicia Faba. —Les feuilles étiolées de Vicia Faba ont été coupées après 22 jours de germination. a) 38r7333 de feuilles fraiches ont été placées sur la solution de sucre à 10 o/, à la lumière ; au bout de 90 heures, elles ont été mises dans l’appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 1%C ; acide carbonique dégagé : 10m88. D'où, 100 gr. de feuilles fraîches RÉRREURE en une heure 135884 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche dégagent en une heure 41"#07 d'acide carbonique. Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/, à la lumière: au bout de 19 heures, elles ont été mises dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 heures. Température : 18°C. Acide carbonique dégagé : 10%58. D'où, 400 gr. de feuilles fraîches dégagent en une heure 1350884 d'acide carbonique. 10 gr. de la substance sèche dégagent en une heure 41"#07 d’acide carbonique. Après expérience, les plantes ont été lavées et desséchées à 100—110°C. Le poids de la substance sèche = 18r2359. b) 3er6509 de feuilles fraîches ont été placées sur la solution de Sucre à 49 o/, à la lumière et, au bout de 48 heures, mises Sur la Solution de sucre avec 0,01 °/, chlorhydrate de quinine à la lumière ; 4 216 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _ au bout de 42 heures dans l'appareil de Pettenkofer durant 2 peus res. Température : 19°C. Acide carbonique dégagé : 16m80. D'où, 100 gr. de feuilles fraîches dégagent en une heure 290812 d’acide carbonique. : 10 gr. de la substance sèche dégagent en une heure SSme2 à d’acide carbonique. - Après l'expérience, les plantes ont été placées sur la solution de # sucre avec 0,01 0/4 de chlorhydrate de quinine à la lumière; au bout de 19 heures, elles ont été mises daus l'appareil de Pettenkofer nu durant 2 heures. Température: 48C; acide carbonique dégagé: 1766. 2. D'où, 100 gr. de feuilles fraîches dégagent en une heure 226892 ‘ d’acide carbonique. _ 10 gr. de la substance sèche dégagent en une heure ee d'acide carbonique. : A la fin de l'expérience, les plantes ont été soigneusement lavées … dans l’eau et desséchées à 100°C. Le poids de la substance sèche= | 08r9007. EXPÉRIENCE N° 31 (avec chlorhydrate de quinine 0,2 %) Vicia Faba. — Les sommets étiolés de Vicia Faba ont été coupés après 30 jours de germination et placés sur la solution de sucre à 2 40 °/, à l'obscurité ; au bout de 48 heures, les plantes ont été mises sur la solution de sucre avec 0,2 c/, de chlorhydrate de quinine el : après 19 heures, dans l’atmosphère confinée. L'expérience a duré 2 heures 45 minutes. L'analyse de gaz a donné : CO2—5,13%: … O— 13,59 °/ ; Az = 81,28°/.. Or, comme la proportion d’ cet . aurait dû être : 0 — 21,34 0, - + CO — 5,13 be 775 2 58 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : co? — 04 INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 217 EXPÉRIENCE N° 32 (avec chlorhydrate de quinine : 0,05 %) Vicia Faba. — Les feuilles étiolées de Vicia Faba ont été coupées après 38 jours de germination et placées sur la solution de sucre à 40 °/, à l'obscurité ; au bout de 72 heures, les plantes ont été mises sur la même solution de sucre avec 0,5 °/, de chlorhydrate de qui- nine à l'obscurité, et, après 48 heures, dans l'atmosphère confinée. L'expérience a duré 4 heure 37 minutes. L'analyse de gaz a donné : CO? — 5,72 0/,: O — 5,61 0/0 ; Az — 81,65 °/,. Or, comme la propor- tion d'oxygène aurait dû être : 21,65 °/,, + CO? = 5,67 — O0 — 8,97 CO? —— — 3 Ô 0,6 Pour la portion parallèle des plantes au sucre : CO? —— = 0,45 0 EXPÉRIENCE N° 33 (avec chlorhydrate de quinine : 0,2 °/) Les feuilles étiolées de Vicia Faba ont été coupées après 24 jours de germination et placées sur la solution de sucre à 109/0; au bout de 3 jours, les plantes, soigneusement mêlées et partagées en 10 portions, ont été placées sur la solution de sucre à 10 °/0 avec 0,2 °/, de chlorhydrate de quinine. Portion 1. — Les plantes ont été placées au bout d’une 1/2 B. dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 1 heure. Température : 21°C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 2,99 °/o ; O = 17,83 0/, : Az — 79,59. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : O0 = 21,11, L CO? — 2,59 LÉO TES,28 2 — — 0,79 Portion 2, — Au bout de 4 heure, les plantes ont été placées dans une atmosphère confinée, L'expérience a duré 1 heure. Tem- Pérature : 21°C. L'analyse des gaz a donné : CO? = 2,29; 0 — 17,43; 218 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Az — 80,28. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : O = 21,29, va + CO? = 2,29 =: dre à 4 CO? 1 Portion 3.— Au bout de 1 h. 1/2, les feuilles ont été placées dans … une atmosphère confinée. L'expérience a duré 1 heure. Température: : 24°C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 2,21 ; 0 — 17,44; Az — 80,95 Or, comme la porportion d'oxygène pour 100 aurait dû être: | O0 — 21,31, | + CO? — 2,21 — 0 — 3,87 CO? D 0,57 Portion 4. — Au bout de 2 heures, les feuilles ont été placées | dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 1 heure. Tem- pérature : °C. L'analyse des gaz a donné : CO? = 2,20; O — 17,07; | Az = 80, ue Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait Ke être : 0 = AM, + + CO? — 2,20 . — 0 = 4,34 . RE | + = 0,5 Portion 5. — Au bout de 4 heures, les feuilles ont été placées | dans une atmosphère confinée. L’ expérience a duré 1 heure. Tem- à pérature : 21°C. L'analyse des gaz a donné : CO? = 1,91 ; O = 17, 70; . Az = 80,36. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dù as ST RE être : O — 21 34, ; + CO? = 1,91 : : — O0 —= 3,61 . CO? + o 0,53 : Portion 6. — Au bout de 6 heures, les feuilles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 4 heure. Tem- pérature : 21°C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 2,72 : O — 15,06: Az= 82,22. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû . être : O0 = 21 ,80, À - . # INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 219 + CO? — 2,72 2, 020 CO? F0 pe Portion 7. — Au bout de 40 heures, les feuilles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 1 heure. Tem- pérature : 21°C. L'analyse des gaz a donné: CO? — 1,91 ; O — 16,22; Az — 81,87. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : O — 21,71, + CO? = 1,91 — 0 — 5,9 Co? —— — 0,35 0 Portion 8. — Au bout de 44 heures, les feuilles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 2 heures. Tem- pérature : 21°C. L'analyse des gaz a donné : CO? — 2,98 ; O — 14,93 ; Az = 82,09. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : O — 21 77, + CO? = 2,98 — O0 — 6,84 CO? —— = 0,4 0 0,44 Portion 9. — Au bout de 18 heures, les feuilles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 2 heures. Tem- pérature : AoC. L'analyse des gaz a donné: CO? — 3,94 ; O — 13,43. Az — 82,63. Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : O — 21,94, + CO? = 3,94 — 0 — 8,48 CO? —— — 0,46 0 ? Portion 10. — Au bout de 22 heures, les feuilles ont été placées dans une atmosphère confinée. L'expérience a duré 2 heures. Tem- Pérature : 20C. L'analyse des gaz a donné : CO? = 3,90 ; 0 — 14,6: Az= 81,64 Or, comme la proportion d'oxygène pour 100 aurait dû être : O0 — 21,64, 220 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE + CO? = 3,90 — 0 — 7,8 Co? M read 0,54 EXPÉRIENCE N° 34 (avec antipyrine : 0,1 !/;) On opère sur des feuilles et à la lumière. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : Eu SOLUTION DE SUCRE | SOLUTION ne SUCREA10°/ | S 5 0,1 °/, antipyrine ee © > A avec y, ° Ppy D a E ë A n 3 à £ à ‘© & à © © © : as |SélSgss | °es|S38, See | $ss Css te Bass | MS less less | 82 | e55 le SÉ| A|e ets es pe" ess | [e [= 62 2 10,8 | 135,84 | 41,07 À 10,4 |133,55 | 41,23 | 18 23 2 12,0 | 150,99 | 48,50 À 10,0 |128,41 | 39,64 18. 69 | 2 À 10,0 | 125,77 | 40,45 | 9,2 | 118,14 | 36,56 | 175 26 | 2 | 10,8 | 144,56 | 43,69 | 8,8 |113,00 | 34,89 | 18 EXPÉRIENCE No 35 (avec antipyrine : 0,5 ‘/) On opère sur des sommets et à l'obscurité. Le tableau suivant présente les résultats obtenus : Æ | | SOLUTION DE SUCRE |SOLUTION»ESUCRE410 | © 6 © avec 0,5 °/, antipyrine É SEE +7 |E Soies ” ; ë ce É BglsilSss | ss |S8. Sex | Ses | SE. | £ B || 280 | ESS | SES | ss | ses | el 2 Se, A|S%$|gté est less |s$é lei | À A _ 22 | 2} 8,4 | 62,34 | 25,51 | 14,2 | 79,14 | 37,09 24 | 2! 8,4 | 62,34 | 25,51 | 10,8 | 76,31 | 35,76 23 | 3 | 8,0 | 39,58 | 16,20 | 13,6 | 64,06 | 30,02 66 | 2 | 8,0 | 59,37 | 24,30 | 8,0 | 56,32 | 26,49 INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 221 EXPÉRIENCE N° 36 (avec chlorhydrate de strychnine : 0,1 On opère sur des sommets et à l'obscurité. ; 20 TEMPÉRATURE es + a — : de se. Z _—. substance Re = DS RE © ai SES } 10ur.de | à nee N « & > feuilles e = " A e S x oo [ou < 5 2 E fraiches D, 0 L:0 =] & 2e = D _n À L > a Quantité D # O 5 ‘is a absolue + Le A de CO02 pn ya Œm 20 — w À substance À = È € ) "0 ON D Has. | Fe SN à © SSSz SE ; SÈSS JiOerd | E 3 8 2 8 8 4.4. euilles 2 s - HT € ù #00. 0: 02:08 & 3 3 ë fraiches A D M où 19 © O © a = >» = Dia Quantité mn‘ O6: 1:00 : à 01 A absolue oo 2 oi de CO2 ee : nn + (ar, 20 we) (ee, Rs NH N © .+ + © Æ # substance S ad S © cs c x : K En S en En en. " a ® « nr 8 #8 D 2 D ! = euiiles D © EE se 5 : fraich Gt D 09 DD. Ct [=] [1] ec = À Quantité à © m © absolue [= oo (Je) ms de CO2 DURÉE : NN DE L'EXPÉRIENCE es DURÉE DU SÉJOUR æ æœ RES À p . s Car RAU Er 2 ee & = 0,68 REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES PARUS DE 1898 à 1900 (Suite) 2. L'origine de la Vie. — Dans une autre brochure sur l’origine des êtres vivants, M. ERRERA ( 7 se . si Ce génération spontanée que beaucoup déclarent impos tes de Pasteur est bien en réalité une chimère: On sait que les anciens admettaient l'existence de la génération Spontanée ; ainsi Aristote croyait que les vers, les insectes et les pois- Sons pouvaient naître de la vase, Au XVII° siècle même, Van Helmont enseignait que des grains de blé, sous l'influence du « ferment » contenu dans une chemise sale, se transforment en souris après une vingtaine de jours. Mais les découvertes de Redi et de Swammerdam sur le développement des insectes montrèrent la fausseté de ces grossières Conceptions. La génération spontanée des Infusoires ne trouva pas grâce non plus devant les observations de Milne-Edwards, Schwann, Max Schultze, Helmholtz, pas plus que celle des microbes soutenue par Pouchet devant les mémorables recherches de Pasteur. Mais Hæckel a porté la question sur un autre terrain en disant qu'il ne s’agit pas de savoir si la matière vivante, à plus forte raison les Organismes à forme définie, naît ou non quelque part à l’heure actuelle. La matière vivante selon lui doit un jour, à un moment quelconque de l'évolution du globe, être née de la matière brute. parce qu’il y a eu un emps où la terre se trouvait dans un état incompatible avec toute vie organique. Ce moment ne peut pas être antérieur à l'époque où la Yapeur d’eau en suspension dans l'atmosphère se condensa à la surface de la croûte terrestre. Quant aux premiers organismes nés par géné- (1) Errera : Essais de philosophie botanique. IL, 4 propos de ee ation spon- lanée, (Extrait de la Revue de l’Université de Bruxelles, 25 p., t. V, mai 1900, et Société royale des Sciences naturelles et médicales, 5 juin 1899). Î 228 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ration spontanée, ils ne durent pas être encore des cellules mais bien a des organismes les plus inférieurs et les plus simples que nous puissions . imaginer, « des masses albumineuses homogènes, sans structure et à sans forme ». Ce sont ces organismes inférieurs auxquels, en raison de … leur simplicité, Hæckel donna le nom de «Monères », qui auraient engen- dré par descendance ininterrompue toutes les formes organiques qui … peuplent aujourd’hui notre planète. Mais cette théorie a été battue en brèche à la suite des découvertes relatées plus haut. D’autres théories sont nées sur lesquelles nous vou= _ lons, ouvrant ici une parenthèse, dire quelques mots. Il s’agit de la théorie des cosmozoaires ou de la panspermie cosmique et de la théorie des pyrozoaires ou de la continuité de la vie. : La théorie des*cosmozoaires a été formulée pour la première +. ; Richter en 1865; un botaniste éminent, F. Cohn, l’adopta et la formula ; de nouveau en 1872. D’après elle, il flotie dans l’espace une multitude de … parcelles solides émanant des astres ; à ces parcelles, adhèrent des microorganismes susceptibles de se développer si les hasards de leur voyage céleste les font tomber sur un monde où les conditions de leur … évolution sont réalisées. Les cellules vivantes ont existé de toute été | nité: omne vivum ab æternitate e cellula; la vie n’a pas eu de commen . cement; elle a constamment été transportée d’un monde sur un autre : Des savants éminents comme Lord Kelvin et Helmholtz n’ont pas è craint de déclarer que cette hypothèse, malgré ses apparences, n’a ri d’anti-scientifique. Helmholtz tient pour possible par exemple, que des. météorites puissent renfermer des microorganismes dans leur intérieur, car ces pierres ne s’échauffent qu’à la surface en traversant notre à atmosphère avant de tomber sur la terre, comme le prouvent les - matières hydrocarbonées non brûlées (humus, matières pétrolifères) 3 qu’elles contiennent. Le Mais cette théorie ne fait que reculer le problème, D'où viennent, € effet, les premiers germes de l'univers ? Preyer, frappé de son ins sance, et ne pouvant d’autre part admettre la génération spontanée qu’on devrait, selon lui, pouvoir encore produire aujourd’hui, propos en 1880 la théorie dite de la continuité de la vie. Pour lui, la matière vivante est la matière primordiale et la matière brute en dérive ; c’est comme on le voit un hardi renversement de la proposition formulée par Hæckel. 11 y a toujours eu de la matière vivante : OM. vivum e vivo. Mais alors la vie existait quand la terre était encore à ; l’état incandescent ; Preyer, pour lever la difficulté, fait observer ge ; rien ne prouve que le protoplasma seul dans sa composition act soit capable de vivre. A pe toute la masse incandescente du globe REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 229 terrestre représentait un organisme unique, gigantesque, et son puissant mouvement était sa vie. Par suite du refroidissement, des substances se séparèrent en masses solides qui, ne prenant plus part au mou- vement vital de l’ensemble, représentèrent la matière morte, inorga- nique. La vie résidait alors dans des masses ignées, en fusion, les pyrozoaires, comme les appelle M. Errera ; et, quand ceux-ci se furent solidifiés, c’est-à-dire «quand ils moururent et s’éteignirent, apparurent des combinaisons d'éléments jusque-là demeurés à l’état gazeux ou liquide, combinaisons qui devinrent peu à peu de plus en plus semblables au protoplasma, base de la matière vivante actuelle. Avec l'abaissement de la température et la diminution des dissociations, apparurent des combinaisons, des substitutions chimiques de plus en plus complexes et des corps de plus en plus denses; les éléments matériels se tassèrent et leurs mouvements devinrent de plus en plus compliqués et inti- mement associés; et c’est seulement de cette façon que purent se former par différenciation progressive et se maintenir, les formes initiales encore semblables du règne animal et du règne végétal. » En définitive, Preyer soutient que le mouvement éternel de l'univers est la vie, que le protoplasma devait demeurer en reste après le ralentissement de l’acti- vité vitale de la terre alors « gigantesque organisme incandescent dont le souffle était peut-être une vapeur de fer brillante, le sang du métal en fusion et qui se nourrissait de météorites ». La vie qui n’est qu'un mode de mouvement complexe est aussi vieille que la matière. Pflüger, après avoir discuté et rejeté la théorie de la panspermie cosmique et celle de la continuité de la vie a été conduit à défendre l'opinion que la matière vivante est bien apparue un jour aux dépens de la matière brute. Son hypothèse est basée sur les propriétés de lalbu- mine vivante. Cette albumine est dans un état d’instabilité permanent et cette instabilité est due à l'oxygène qui, apporté du dehors par la respiration, pénètre dans sa molécule ; l'oxygène alors forme de Feau et. de l'acide carbonique qui se sépare de la molécule mère en molécules Stables et indépendantes. Si l’albumine morte est stable, cela tient, ainsi que l’a montré Kékulé, à ce que sa molécule comme celle des autres corps de la chimie organique ne contient pas assez d'oxygène Pour pouvoir oxyder complètement tous les atomes d'hydrogène et de Carbone. D'autre part, les produits de décomposition azotés de l’albu- mine morte et de l’abumine vivante sont très différents ; pour l’abumine vivante, ces produits (acide urique, créatine, guanine, xanthine, etc.) renferment généralement le radical cranogène (1); l’urée même, le plus (11 Pflüger fait remarquer que l'acide cyanique présente une grande analogie 230 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE simple, peut être préparée artificiellement en partant de composés cyanés, par transposition des atomes. Pflüger admet alors que « dans la formation de la substance cellulaire, c’est-à-dire de l’albumine vivante aux dépens de l’albumine alimentaire, il se produit une modification de celle-ci consistant dans la réunion des atomes d’azote avec les atomes de carbone en un composé cyané et s’accompagnant vraisemblablement d’une absorption de chaleur ». Ceite absorption de chaleur explique l'existence dans la matière vivante d’un mouvement vibratoire interne, d’où la grande instabilité de l’albumine vivante en présence de l'oxy- gène. En effet, l'atome de carbone de cyanogène se trouvant au voisi- nage de deux atomes d'oxygène, sortira de la sphère d’action de l'azote pour se rapprocher de la sphère d’action de l’atome d’oxygène en se dégageant sous forme d’acide carbonique. Ainsi donc « la cause de la formation de l’acide carbonique, c’est-à-dire de la destruction de la matière vivante, se trouve dans le cyanogène et la condition en est dans l’intercalation intra-moléculaire de l'oxygène ». Par d’autres considérations chimiques, Pflüger arrive à considérer le. cyanogène comme noyau essentiel de l’albumine vivante en sorte que pour lui la question de l'apparition de la vie se ramène à celle-ci : Com- ment naît le cyanogène ? Or, la chimie enseigne que le cyanogène et ses composés ne se forment qu’à haute température, par exemple quand on fait passer les combinaisons azotées nécessaires sur des charbons ardents ou si l’on chauffe le mélange au rouge blanc. « Rien n’est donc plus clair que la possibilité de la formation des composés cyanés, lorsque la terre était encore totalement ou partiellement en état d’incan- descence. » Le cyanogène une fois produit, ainsi que les substances hydrocarbonées, il a pu se transformer peu à peu dans la série des temps, avec le concours de l'oxygène et plus tard de l’eau et des sels en albumine spontanément décomposable ou matière vivante. La Vie, dit Pflüger, dérive du feu. VERWORN (1), dans sa Physiologie générale, tout en reconnaissant qu’il est impossible dans l’état actuel de la science de réfuter la théorie des cosmozoaires, l'expérience n’ayant pas encore démontré avec certir tude l’impossibilité du transport d’un monde sur l’autre de germes proto- avec la matière vivante, Cette analogie est si grande, dit-il, que je considérerais volontiers l'acide cyanique comme une molécule à demi-vivante 0 les vues de Pflüger sur la différence entre l’albumine morte et l’albumine vivante. différences stéréochimiques (Duclaux : La Chimie nouvelle. Revue de Paris 15 mai 1898). (1) Loc. cit. REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 231 plasmiques capables de vivre, pense que cette théorie ne peut être acceptée car elle tendrait à nier toute évolution. Il rappelle en outre argument de Nægeli : « ce que nous savons sûrement, — que dans les plantes l’inorganique devient substance organique et que cette dernière se reconvertit de nouveau en substance inorganique — suffit pour faire dériver en vertu de la loi de causalité, l’origine spontanée de la nature organique de l’inorganique.... Si dans le monde matériel tout se tient en relation causale, si tous les phénomènes suivent une marche natu- relle, les organismes doivent avoir tiré leur origine première de com- binaisons inorganiques, car leurs matériaux de construction et de destruction sont les mêmes que ceux de la nature inorganique. » Quant à la théorie de Preyer, elle ne diffère pas beaucoup au fond de celle de la génération spontanée. Il s’agit tout simplement de se mettre d'accord sur ce qu’on doit entendre par la vie. Si cette dernière doit être prise au sens large, comme un mode de mouvement complexe, on n’a rien à objecter de fondamental à la théorie des pyrozoaires ; mais il ne semble pas qu’une pareille extension de sens soit légitime, car la notion de matière vivante telle qu’on l’admet généralement résulte précisémentd’une comparaison entre les organismes et les corps inorganiques. Verworn se refuse donc à considérer comme vivantes au sens propre les masses incandescentes qui autrefois formaient la tota- lité du globe terrestre ; il en conclut que la matière vivante a dû sortir un jour de substances que nous sommes habitués à considérer comme dépourvues de vie. Il admet les vues de Pflüger sur le rôle des composés cyanés et pense, comme Hæckel, qu'il n’apparut tout d’abord que des formes monériennes dont le développement dans le cours du temps aboutit à la formation d'êtres mieux définis, d’abord mono, puis poly- Plastidaires. M. ERRERA qui admet lui aussi l'existence de la génération spontanée à l’origine de la vie sur la terre, se demande, comme nous lavons déjà dit, si hypothèse est susceptible de se vérifier un jour à l'heure actuelle, Rappelons d’abord que selon Hæckel, quand bien même on n’arri- Verait jamais à réaliser les conditions permettant à la nature inorga- nique d’engendrer la matière vivante, cela ne prouverait rien contre l'existence de la génération spontanée à l’origine, celle-ci étant une nécessité logique à ses yeux. Mais enfin, si l'on pouvait trouver des arguments permettant d’entrevoir la possibilité de produire un jour dans un laboratoire la matière vivante, l'hypothèse de la génération SPontanée s’imposerait encore avec plus de force à l'esprit. Examinons donc à ce sujet, avec M. Errera, quelques propriétés curieuses des cristaux. . 232 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On sait que ces derniers peuvent dans une certaine mesure être comparés aux êtres vivants. Ils ont en effet une forme définie, se déve- loppent et croissent. Ils peuvent se régénérer comme l’a montré Pasteur s autrefois et tout récemment RAUBER (1) qui a repris cette importante question. à Ils peuvent enfin donner lieu aux phénomènes remarquables de sur- fusion et de sursaturation. La petitesse des « germes » cristallins, dit M. Errera, qui suflisent à amorcer la cristallisation dans la solution sursaturée ou le liquide refroidi est extrême ; elle nous conduit tout à fait, comme l’a montré le savant chimiste OsrwaALp (2), à l’ordre de grandeur des microbes (expt- riences sur le salol et l’hyposulfite de soude). Les colonies de cristaux prennent naissance dans les liqueurs là où les germes ont été déposés, absolument comme pour les microbes; elles ne se développent pas si le fil de platine servant à l’ensemencement a été stérilisé, c'est-t0 dépourvu de germes. Comme pour les microbes encore, les conditions de milieu jouent dans le développement des colonies un rôle très important (de Coppet, : Gernez). On sait aujourd’hui que, toutes choses égales d’ailleurs, le premier cristal se forme plus tôt dans de Re masses que dans de petites masses de liquide; que les ch ntpe”: la cristallisation quand la sursaturation est faible, mais qu d'il n’en à hdi de même quand la sursaturation est considérable ; que pour les Corps susceptibles de cristalliser sous deux formes différentes, comme le chlorure de calcium, on peut faire naître à volonté une forme ou Pautre suivant l'intensité de l’action mécanique. Récemment, TAMMANN (3) a montré en étudiant le bétol, li nfluencè de la température sur la génération des cristaux sans germes amor ceurs. Le bétol fond à 96°. Si on le fond à 100° et qu’on le maintienne dans de petits tubes scellés, il demeure liquide pendant un temps ph ou moins long. Mais, tôt ou tard, suivant la température et la quantité de liquide employée, on aperçoit des foyers de cristallisation qui ne tardent pas à s’étendre et à intéresser toute la masse. Tamman® à reconnu en outre que, comme pour les phénomènes biologiques, il y (1) Rauber : Die Regenerution der Krystalle. et II, Leipzig, 1893-1896 a Biolog. Centralb. (2) Ostwald : Studien über die Bildung und Umwandlung fester Kôrper Ca . f. phys. Chet, 1897. XXII, 289-330 et Lehrbuch d. allgem Chem. 2 Auf Il 1897, nn ( nn : Ueber die Abhängigkeit der Zuhl der Kerne, welche sich in Rares unterkühlten Flüssigkeiten bilden, von der Temperatur es be phys. Chem. 1898, XXV, 441-479. REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 233 avait une température optimum pour la génération spontanée de ces cristaux (10° environ pour le bétol). On peut donc distinguer, selon Ostwald, des liquides à équilibre métastable permettant la génération par germes ou filiation et des liquides à équilibre labile permettant la génération sans germes ou vraie génération spontanée. Imaginons alors, dit M. Errera, un liquide qui se trouve dans le domaine métastable ; aucune cristallisation ne s’y manifeste jusqu’à ce qu'un jour, quelque part dans le monde, une circonstance fortuite l'ait amené dans le domaine labile et y ait fait apparaître un premier cristal. A partir de ce moment on sera en possession du germe amorceur initial qui rendra possible la série des cristallisations sur tous les points du lobe. : ; Or, la glycérine n’est guère connue qu’à l’état liquide et supporte de très grands froids sans se solidifier. En 1867, Crookes put obtenir cependant des cristaux de cette substance qui s'étaient formés au cœur de l’hiver dans des bonbonnes envoyées en Angleterre et il attribua cette cristallisation au froid et aux secousses dues au chemin de fer. Or les cristaux ne fondent qu’à 17-18°. Donc, au-dessous de cette tempé- raiure, la glycérine est en surfusion. Mais on peut la faire cristalliser par l'introduction d’un cristal. Une fois le premier cristal formé, on est maître des cristallisations futures. Malheureusement, à l'heure actuelle, on ne connaît pas bien les conditions qui font apparaître le premier cristal, c’est-à-dire qui, pour parler le langage d’Ostwald, font passer la glycérine du domaine métastable dans le domaine labile. « N’aperçoit-on pas, dit alors M. Errera, la singulière analogie qu'il Y à entre les cristaux de glycérine et une espèce vivante ? Comme celle-ci, l'espèce cristalline est apparue à un certain moment ; dans un terrain convenable et dans des conditions propices, elle peut se multi- plier d’une façon illimitée ; et si, dans les endroits où il existe des représentants, la température s'élevait au-dessus de 18°, ce léger échauffement détruirait tous les individus cristallins et, du coup, l'espèce serait éteinte, — jusqu’à ce. que les conditions de sa généralion spon- lanée se trouvassent de nouveau réunies ». Et le même auteur conclut : € La génération spontanée nous apparaît comme un inéluctable Postulat. Les insuccès passés ne sauraient nous faire désespérer et admettre que la route soit sans issue. Car au point de vue de la syn- thèse chimique, la question de la génération spontanée n’est pas mûre ; au point de vue dynamique, nous n’avons probablement pas encore réussi jusqu’à présent à entrer dans le domaine de l'équilibre labile et 4 234 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nous sommes restés dans celui de la métastabilité où il n’y a point d'espoir d'aboutir. | « Si donc la génération spontanée est encore irréalisée Qu. nos laboratoires, rien ne prouve qu’elle soit à jamais irréalisable Avons-nous besoin d’ajouter que la synthèse de la ARE vivante une fois réalisée, nous n’aurions pas pour cela une cellule: mais la nature non plus n’a pas d'emblée réalisé la production d’une cellule; on ne saurait demander au chimiste d’être plus puissant que la nature. Il est même certain, pense M. SABATIER (1), qu’à supposer que l’homme puisse jamais voir un jour dans un laboratoire une substance vivante synthétiquement produite, il ne lui sera pas permis d’aller plus loin, car la cellule a eu un développement historique dont les facteurs importants, le temps par exemple, ne sont pas dans le pouvoir de lPhomme (A suivre) Ep. GRIFFON. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES DEPUIS LE 1% JANVIER 1895 JUSQU'AU 1% JANVIER 1900 Dans cette série de cinq années, d'innombrables ouvrages de bryolo- adoptée dans mon précédent travail et que je rappelle simplement ici : 1° ouvrages traitant à la fois de descriptive et de géographie botanique, ou de géographie botanique seule ; 2” ouvrages de descriptive pure ; 3 ouvrages d'anatomie et de physiologie. L Ouvrages de descriptive et de géographie botanique. I. — EUROPE 1° FRANCE. Aucun travail général sur la flore bryologique de la France n’a paru dans cette période, Seuls des notes ou des catalogues pour quelques Provinces ont été publiés. Je vais les parcourir suceessivement dans l’ordre géographi e. 1° Nord de la France. — 1] serait à désirer que chaque province française trouvat un Bryologue qui voulût bien réunir en Catalogue tous les matériaux accumulés par ses prédécesseurs et par lui-même. Cette forme d'ouvrage est très consultable lorsqu'on a besoin de quelques renseignements sur la flore d’un pays. Il n’est pas nécessaire, à mon AVIS, d'attendre que l’exploration de la région soit complète, pour Publier un pareil travail. Au contraire, lorsque les recherches ont mis an jour un certain nombre de -faits, il est bon de les grouper; labeur ngrat s’il en fut, mais qui a son utilité pour les explorations futures auxquelles il sert de base. C’est l’idée qui a guidé M. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE (1) dans la (1) L. Géneau de Lamarlière : Catalogue des Cryptogames vasculaires et des Muscinées du Nord de la France (Journal de Botanique, 9% et 10* année, 1895-1896, 78 p.). 236 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE confection de son Catalogue. Il a réuni les documents amassés ar l'abbé Boulay, Eloy de Vicq, Gonse, et il y a joint ses propres docu ments et ceux de quelques autres botanistes, ses correspondants. Les Muscinées énumérées dans cet ouvrage qui embrasse à peu près les trois départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, sont au nombre de 296, dont 49 Hépatiques et 7 Sphaignes. Pour chaque espèce, outre le nom scientifique, on trouve le nom français, la syno- nymie tirée des ouvrages anciens ayant trait à la flore de la région et des ouvrages généraux sur la bryologie française. Vient ensuite l’indi- cation de la station et des localités si l'espèce est considérée comme rare. Le même auteur (1) cite encore trois espèces rares rencontrées au Cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais : Scleropodium Illecebrum, Zygodon viridissimus et Barbula convoluta. Mais si un Catalogue est aride à consulter et ne peut servir, à la LAMARLIÈRE (2) a essayé de retracer, dans une étude particulière, la physionomie de la flore bryologique du Littoral du Nord de la France. 2° Ardennes, — Cette belle contrée, si riche au point de vue bryolo- gique, mériterait d’avoir son monographe, qui, sans tenir compte la Société de Charleville explore avec soin la région française et S0R Bulletin contient parfois le résultat d’intéressantes excursions. À Ce Propos, Je citerai surtout les listes données par MM. Besrez (3) €t (1) Géneau de Lamarlière : Contribution à la flore cryptogamique du Nord. de la France et plus spécialement du Bas-Boulonnais (Feuille des Jeunes Natu- \ ralistes, n° 320, 1897-1898, p. 36). (2) L. Géneau de Lamarlière : Distribution des Mousses sur le Littoral du Nord de la France (Revue gén. de Botanique, t. VII, 1895, p. 193). (3) Bestel : Liste des Mousses, Sphaignes et Hépatiques récoltées à l'exeur- sion du 15 septembre 1895 {Environs de la Chapelle) (Bull. de la Soc. d'Histoire naturelle des Ardennes, 1896, p. 5) REVUE DES TRAVAUX SUR LES MUSCINÉES 231 J. Carpor (1), les deux plus infatigables chercheurs de la région. 3% Marne. — Ce département avait jusqu'ici peu produit pour la bryologie. Quelques Mousses recueillies par les anciens herborisateurs et perdues dans leurs herbiers, une liste ancienne de Saubinet (1844) et une autre très incomplète de Thiébaut (1880), tels étaient les seuls matériaux, la plupart inédits, dont on disposait pour cette région. Aussi M. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE (2) n’hésita pas à compléter ces recher- ches, et, après trois années environ de recherches, il put livrer au public une liste de 181 Mousses, 2 Sphaignes et 27 Hépatiques, disposées sous forme de Catalogue. Mais cette liste est suivie d’une étude de la distri- bution des espèces par stations, au moins pour les environs de Reims. La flore bryologique est divisée de la façon suivante : 1° Vallée de la Vesle ; 2 Plaine de la Champagne ; 3 Sables de Chälons-sur-Vesle ; Ge Mardcènes de l'argile plastique ; 5° Sables de Cuise ; 6° Calcaire grossier ; 7° Meulières et argiles ; 8 Espèces arboricoles et saxicoles. D'autres notes 40 même sions 4 sonk parsemées çà et là dans le mé uverte d'espèces nouvelles pour la région. Enfin, MM. Jeanperr et DE VErGNE (4) notent dans une excursion faite à Villeneuve-la-Lionne, plusieurs espèces intéressantes, dont une est nouvelle pour le département, le Seligeria pusilla. “& Environs de Paris. -Wya peu de travaux à citer sur cette région cependant si SRE M. F, Camus (5) nous donne les résultats les plus remarquables de ses excursions, auxquels il joint un certain nombre d’espèces commu- niquées par M. Bescherelle. Sept espèces, soit no uvelles, soit confirmées, Sont à citer : Trichodon cylindricus, Barbula latifolia, Rhynchostegium _depressum, Sphagnum papillosum, Jungermannia acuta, J. inflata, LE Îluitans. à portion orientale de la flore parisienne, € c’est-à-dire la Brie, avait été peu explorée au point de vue bryologique ; c’est surtout dans ce domaine que M. Dismier (6) a fait ses PAC ES dont il publie les résultats dans trois notes ; à remarquer surtout dans la seconde, la (1) J. Cardot : Muscinées récoltées pre 48-21 septembre dans la forêt d'Elan ‘et aux Per de Gespunsart (Ibid. - 95). (2) L eau de Lamarlière : Notes JR Sur sur Les environs de Reims (Bull. de Ne d'étude des Sc. ape de Reims, t. VIL 1898, p. 72 122). (3) Cf. Ibid, t, VIII, 1899, p. LIV. — T. VII, 1898, p. 64, elc. (4) Jeanpert et de Vergne : Le Dentaria rs aux environs de Paris (Bull. la Soc. bot. de France, t. XLVI, 4899, p. (5) F. bin: Glanures bryologiques Fr la flore parisienne (Bull. Soc. bot. de France, t. XLII, 1895, -319. (6) G. Dismier : Contribution à le flore bryologique des environs de Paris, 1" note (Bull. de la Soc. bot. de France, t. XLII, 1895, p. 667-670). — nr (&. XLIIL, 1896, p. 369- 373). — 3° note (Ibid., t. XLV, 1898, p. 9) de la 238 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE confirmation de la présence du Barbula inermis Bruch., douteux : jusqu'alors, puis la découverte de l’Eucladium verticillatum et de lOrthotrichum obtusifolium en fruits. Dans la troisième note, une espèce nouvelle pour la flore est signalée, le Bryum murale. es itons en passant deux petites notes de M. Eroc (1) sur les flores bryologiques du Bois de Boulogne et du Bois de Meudon. k Enfin, MM. Toussaint et HoscHEDÉ (2) ont donné un aperçu de là flore bryologique du Vexin, sur les limites occidentales de la flore parisienne. 5 Normandie. — Il semblait qu’après les recherches si conscien- cieuses et si approfondies de M. CorBière sur le département de la Manche, il n’y eut rien de nouveau à dire sur ce sujet. L'auteur cepen- dant n’a pas arrêté ses investigations, et depuis la publication de son Catalogue, en 1889, il a encore trouvé dans sa région 12 Mousses et une Hépatique nouvelles (3). D'autre part une Mousse et deux Hépatiques qu’il avait cru devoir inscrire dans son Catalogue sont à retrancher. 6° Bretagne. — La presqu’ile armoricaine a fourni le sujet d'u Certain nombre de notes et même de travaux importants. Notons d’abord la découverte d’une espèce nouvelle, le Fontinalis Camusi, découverte par M. F. Camus, en 1890, dans le lit de la Sèvre nantaise, sur des barrages, M. J. Carpor (4) a nommé et décrit cette espèce, d'autant plus curieuse, qu’elle appartient au groupe des Hete- | rophyllæ, groupe tout américain, qui n’était encore représenté en Europe par aucune espèce. M. F. Camus (5) rectifie une erreur commise par beaucoup d’auteurs à propos d’un Dicranum découvert en 1875, par Gallée, dans la forêt de Coetquen (Côtes-du-Nord). Cette espèce n’est pas le D. viride, comme il a toujours été dit, mais le D. strictum, ainsi que le démontre M. F, Camus. On sait que les Sphaignés, dans le courant des dernières années, ont été travaillées avec assiduité par un certain nombre de savants et de chercheurs, en particulier par Russow et Warnstorf. Le nombre (1) Etoc: Notes sur la flore bryologique du Bois de Boulogne (Monde des Plantes, 6° année, 1896, no 81). — Notes sur la flore bryologique de Meudon (Monde des Plantes, Ibid., n° 9%). (2} A. Toussaint et J. Hoschedé : Aperçu sur les Muscinées de Vernon (Eurt} et du Vexin (Monde des Plantes, 1898, 8 p.), (3) L. Corbière : Muscinées du département de lu Manche (Mém. de la Soc: des Sc. nat. et mathématiques de Cherbourg, t. XXX, 897). elle (Revue bryologique, 1895, n° 4, p. 53). CE etiam : Bureau et Camus, Bull. de la Soc. hot. de France, t. XLII, 189%5, p- 624. 6) F. Camus : Sur une Mousse du département des Côtes du Nord, considérée. Jusqu'ici comme étant le Dicranum viride (Sull.) (Bull. de la Soc. des Sc. nal. de l'Ouest de la France, 1395, p. 67). : - en 6 is: À es & [se = œ Ke! ù S: = & S ; > REVUE DES TRAVAUX SUR LES MUSCINÉES 239 des espèces, primitivement restreint, s’est beaucoup élevé, de sorte que l'étude de ces végétaux est devenue très difficile. Ce n’est pourtant pas l'avis de MM. Bureau et Camus (1), qui ont entrepris de démontrer, en prenant pour matériaux d’études les Sphaignes de la Bretagne avec lesquelles ils étaient 2 ou familiarisés, qu’on peut arriver sans trop de difficultés à une sûre détermination, quand on est bien guidé par un bon ire C'était d’ailleurs une excellente occasion de faire pénétrer en France les idées de Russow et de Warnstorf, qui, malgré leur origine, ne sont pas trop embrouillées, et de donner aux bryologues français un manuel qui, malgré son titre, en apparence restreint, embrasse toutes les espèces du pays. Actuellement, en s Fr de caractères distinctifs. Les différentes sortes de pores, qui sont très importantes pour la détermination de certaines espèces, sont longue- ment et minutieusement décrites. Cette partie est accompagnée d'un tableau dichotomique pour l’étude préparatoire des Sphaignes françai- ses. Un index bibliographique citant les principaux ouvrages qui traitent des Sphaignes, termine l'introduction. Le corps de l'ouvrage se compose surtout d’un Tableau Rs! des De d'Europe d’après les travaux de Russow et de Warnstorf. memes auteurs (2) dans une note sur les Sphaignes Pr de la Flore française citent le S hagnum imbricatum (Horns.) Russ., au Marais de Logné (Loire-Inférieure), le S. Pilayei Brid., espèce surtout américaine, dans le Finistère et dans différentes localités de la Basse- ions Kite le S. molle Sull., près de Saint-Hernin (Finistère). US (3) pour qui la flore de la Bretagne est un sujet d’études inépuisable. a étudié un coin intéressant de cette province, l’île de roues située en face des côtes du Morbihan. La méthode employée 4e Groix, avec celle des îles Normandes (Jersey, Guernesey, etc.), du moins telle € qu’on connaît cette dernière par les publications de E. D. Mar- k (1) E. Bureau et F. Camus: Les Sphaignes de Brelagne (Bull. de la Soc. des nat. de l'Ouest de à ee t. VI, pe 31-55, p. 247-305, 1896). 2) E. Bureau etF, : Quatre Sphagnum nouveaux pour la flore fran- fase et liste des sices Française du G. Sphagnum (Bull. de Ja Soc. bot. de France, t, XLIII, 1896, p . Camus: FA re de l'Ile de . Mae ré (Bull. de la Soc. des Sc. hat. de l'Ouest de la France, t. IX, 1899, p Se. . 240 ._ . : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE “à quand, Cardot et Corbière. Bien que l’auteur n’ait recueilli à Groix que 7e 75 espèces, il estime que cette île ne doit en posséder qu’une centaine au plus, ce qui la met en état d’infériorité marquée sur l'ile de Guer-… nesey, par exemple, à Marquand a trouvé 138 espèces de Muscinées. D Ce fait est bebe selon M. Camus, à la superficie moins grande he, (un quart de Guernesey), à ses de moins élevées (50 mètres au lieu de 120). Grâce aussi à la violence des vents, qui balaient Pile, les arbres sont moins. nombreux à Groix qu'à Guernesey; l’eau y est. À aussi beaucoup plus rare. Des 75 Mousses vues à Groix, 67 existent à Guernesey. L'auteur donne ensuite quelques détails sur les stations de Mousses les plus intéressantes de l’île où il y a quelques Sphaignes, localisées sur certains points. ICQUENARD (1) a apporté aussi sa contribution à la bryologie ca bretoine; en donnant une liste de 5 Sphaignes et de 13 Mousses. Enfin, M. Camus (2) qui avait déjà fait la révision des Mousses de l’'Herbier Pradal, publie la révision des Rennes du même berbier, d’ailleurs assez pauvre sous ce rappor M. LAUGERON (3) indique enfin la présence au Coins de plusieurs à Mousses rares : Fissidens pusillus Grimmia maritima, etc. Fe ui €, sr Additions à la fore PNué de la ot te sobre 1897, p. 28-29). À (2) Re Hépatiques de l’Herbier PERS (Bull. de la Soc. des Se. pat. se de l'Ouest de la F rance, L. IX, 1899, p. 1: : (3) M. Laugeron : Contribution à | ride de la flore du Finistère (Bull. de ia Soc. acad, de Brest, 1898). (4 suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. 4% — Lille Imp_Le Bigot frères. Le, Gérant: Th. Clerquin, 1 | levue générale de Botanique. HA SE © SS & Tome 13. Planche 3. RS TS ŸSS US ss 77 S Ÿ SS SSSR SS NS Y P: HS SE S A 2) , >. Wy ie , Dr LL » % SALES ds, 7 Cros, CA m , 2 7 de, 4 , 4 M7 22 -. ul u S\ À PR Li 4 à ss HE FRE FJ È +) C7: RS TA 4 4 oran. AZ a A % mn PA A 2m À PL LA À LA AA Pr 0); 0 Gr rh Nr A 7 F3 Fr A A % F7 i AE £ 22. h 2. op: 4 D: LA ALES Q> ANA ‘&: > 2 se s f LA) du . Res: * 4 Le , A ee ne ÿ: 77) # S Ù PT 7 Ÿ h A g A 4 PE Ua Ÿ A ; ”;, A RAT Hire \ 4 0 seemomemsesnet tr PNR À 7. se À és sn NS ne mea ( a % ae DC M À So : À Ch LE 5 Ÿ ME Eg) LE TS ge 3 » 227 Z à Sn, >): * ral BL IN III #: À 4 7 pari sr, À DV 2 % : PEACHAC IEEE |; +4 s : LA OP ln s on porn D) ge, om) y & F ’, A c 4 E CE je, CE green, 06000011 __ ae dd - OS > org, M, 7 "À 722Z CA / 4 4 > NS & RS NN CE SSI dy & NN & N À \ NN NC À 3 VS N Fe \NS Ÿ N Se NR œ Küvessÿ del. Imp, Le Bigot. SR ns J. Poinsot sc. Sarments bien aoûtés (1, 3, 5) et sarments mal aoûtés (2, 4, 6). Revue generale de Botanique. Tome 13. Planche 4. VITIS RUPESTRIS ,var. du Lot 27zone s ligreuse pr Assise |Sérjess fibres Epasseu igneuse « WMberienne l'bériennes Part ae Étue +—— + © isseur ? ; LE re E es - os 5 si 02% 5 eV EIRE VE s À ovlus ) j des . ÊE Ce ve CARTE CP CR RULES ‘a U .% Y rois, (EEE |ESE lee léss lasse tes és sel | | mesuree |E°2 x" 3e UE es à SES 1.9.5 rires 7 = ee w* ,* TR +" v ou CAL ht ; art rà: (mesurée Tr 215 aware ns . LISI6IZEI8 SI DItIHIR F 105 RES À . + 1 105 — 10: + — + —+5— 10 — 9,5 L D +95 — SARMENT BIEN AOÛTÉ ni. no 7” S generale d'épaisseur” Parois radiales et Arcebinler| Fe Verne dépaiss Ra paisseur des radiales. ; J+sseserss Yenne d'épaisseur de »S Parois lngentielles. =------- cure nn è : { des parois radiales et SARMENT MAL AOÛTE oyenne generale d epaisseur langentielles. BC oyenne d'épaisseur des o—amo—o—0o—0 | wayois radiales. nne d'épaisseur des ie 17 ie tangentielles. Revue générale de Botanique. Tume 13. Planche 5. VITIS RUPESTRIS var. à Lot 2°zone ‘1 zone Gssise | Serresafibdres Péoour ligneuse. ligneuse. s Wbérienne] _ libériennes. Epaisseur ie , : Oo s| S| sl e£5| vol vël,251mE : Jeeletslesslsesieteane)se lille ss) % erois, [SRE ISSElSE El UE NOE os lot lo: u | % © À -0 e) -v : 1 PET, ESA tetes cemoel de lee lse le | | | 7e mesuree MAT "ail y te 2 2e on a DR les | — | & | «© |r7esuree CITE di PR PR ARE IE PR en US en LIL |Sl 4 SIG IT IB8 TS DIE Et 410% | | 105 IU,2 | IU2 | | | | Î | | | 95 ee ei 05 | | | ele | Fe | | | | | ak | | Vv,J | | = | 1,9 + gs: 0,) 8: —t—55— He D Sur Sen qi | \ 4 9 LT ITU Eee -0n 1 mm) “in BIEN AOÛUTE SARMENT MAL AOÛUTE Ioyenne generale d epat + ne + —| Le parois radiales et Dept yen rale à enaisseur des Parois } r Dés C' ro nlüelles. | na dresseur des . Maxima à enaisseur des Fetes radia Jéssessesssss ° °—0—°| parois radiales nina dar des } (Minima reg des larois radiales j \zarois radiales Revue genérale de Botanique. Tome 13. Planche 6. VITIS RUPESTRIS var. du Lof hd zon 1=zone Œssise [Séries de Lonsseur. ETES ligneuse. ÿ libérienne| Jrberiennes. Episseur æ 2 v &-& 4 us velos + des | el.tslesesSélorels else) ee |selsel es lee) de parois, |SSE|SSE |ESEl SE green EN ge 2slrel-s l'y | ! del Bo asian lognl celtes) EE [UE les [et les : mesurer Le SE og o [ge | #5 co 8 fee 2 fe On mister [NX | lesuree nñ “ vw Tv Tv "8,8 ‘9.9 ‘4.4 LA _ un Î ent: 1 + 3141516 8 1 9110111112|13 05 Le 105 x ere 40 : 10 95 + LL ange 9 : + 9 — x LA x 85 x. SE % 8 \ ROSES À 25 ï ht Lt Lys à + 7 Êa ed x 6,5 “x — 6,5 — ,» IN Cu KR, 2 us 6 1 il | ne =. L_ 6 — il I) er Ke tt d # Re MUR Xe L_55-+ VV ALT L 4 Fate s nl L 4 be 5 AN ÿ Fa Ki et MALINITell mt x x Far EU D | | À É e | 2 TEL TE x x Lg —t— 49 — Bus A tnt pi cu UT I LU * | 1 | — SSSR ( s 44 REP. 3 o+e T — ee . rl | \ o AN . 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Chasselas = zone zone Assise [Séries de À Bres Fi PRE Jigneuse hgneuse. libériennd libériennes. |7,., parois, lÉSE SERGE dE t.é loe SE |SS | S | 5 | | #2 mesurée = nn 9.3, [ri 85% à5 LES ales lus | | mesuree en M: NET Aie M Fu HO CIN PTS A IS Fr IG IS I0IH ) 1211, 105 m5 Éc18 6 à num 9,5 39: Ed D EME : à + An 0,9) 0,9 mé 7,5 — sd LS LV, < À Res Es 6 AO, Sr 55 | “Ke | 1 IR Es | > D — | | — D | ù ER ct F | | | l el Li) EE Fe * fl | We ) Lg 5 —| Le QU fit ms | Il | | 1 ini ? me ' il Te — 3 — se | Le Ju F 1x us . [ie \ e Vi \, | 2 — s —1,5 — D — 1 deuil F5 RE mers D ce 09 si D OTUENT BIEN AOÛTE SARMENT MAL ‘retih € generale d ëp re générale dëpa Di pre sé es et aperiells } (a es parois rad} Gles à eng in ntieles nor: d'eparsseur de Parois her RP ms +s+trrsr+ lo A Fermé es PE pt re et es des (9 yen ns des }J-------- al'OIS Jarigeatie trelles. Revue générale de Botanique. Tome 13. Planche 8. VITIS VINIFERA var. 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Tome 13. Planche 9. VITIS VINIFERA var. Chasselas o ?ZON, e 1%"zone (Assise Series de Lhre. 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Anne gen des Parois ra Max parois EE Paroi, d'épaisseur des 1S langentielles. l parois e dep. das à gentils d'eparsseur des s'ngentiehes d epa 1sseur des “jangentielles. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque Fes est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le tex Le prix annuel nr à d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, sage etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. ‘On peut se procurer tous it à ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, eg M. Jules PEELMAN, 2, rue robe Dubois Adresser tout ce qui concerne la rome à M. Gaston BONNIER, - Sorbonne, 15, rue de l'E: h sera rendu comple dans pres Lg 5 pa des ouvrages, mémoires ou notes dont un exem, Directeur de la De Kénérale de apr | sur La couverture, Fr 3 Là LA Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont _ droit gratuitement à Fe exemplaires en tirage à ee _Librairie PAUL DUPONT, 4, rue du Bouloi — PARI! CRRLRS BOTA NIQUI ATOMIE ; PHYSIOLOGIE ; CLASSIFICATION; rue AGRICOLES, INDUST a nr MÉDICALES . MORPHOLOGIE EXPÉRIMENTA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ; eeepc HISTORIQUE ne - par MM TE N GASTON BONNIER LECLERC DU SABLON AIRE DE L'INOrAEU (Ame dat Btionces AE ae UR DE BOTANI( és DE BOTANIQUE A L'UNIVERSITÉ DE TOULOUS 63 BO DOYEN DE LA FACULTÉ DES CI is USAGE | des Élèves des ga des Écoles de sa gt et de ph t des Écoles d’Agricultu ux volumes comprenant environ 2.500 pages in-8 et D mer de 3.000 PES es plupart dessinées durs Lu . ouvrage paraîtra en six fascicules Fe 7 Le premi de Ji e (584 pages et 555 figures) ‘est publié. re par souscription à l'ouvrage complet (payable d'avance) : 25 Le rix de chaque fascicule vendu isolément : 6 francs. vrage, une fois achevé, ne sera plus vendu par fascicules. Le PA de l'ouvrage terminé sera Supérieur au Éet aa souscr x 2e a ———_—e les > 168, CAËE” erits, FAT ou icularités anatomiques les plus int santes et les applications relatives à l'Agriculture, à l'Industrie et à la Méc Dans l'étude d iolo pr détaillée des es appareils et d . qe "De plus, il est er. une large pa graphie botanique à la Paléontol ogie végéts le la science, la Morphologie expérimentale, olo périmentale, les aute rs se sont ap que les faits qui Dre a mé nf acquis à la science; 7, structure des végétaux n, l'historiq des part des auteurs, l’objet de r es s es principales par de l’ouvrage, avec rte «3 Prises dans les anciens a ne D'une Ru ten LR trouvera dans ce Cours de B Hentai faits és d'a, rt exemples à ee tles sisi par compte ns Ja cie | : REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Juin 1901 180 0 5 rer rh PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR &, RUE DU BOULOI, & 1901 LIVRAISON DU 15 JUIN 1901 L — SUR L'ARAUCARIA RULEI F,. V.M. DE LA NOU- VELLE-CALÉDONIE ET SUR LA COMPOSITION DE SA GOMME RÉSINE (avec figures dans le texte), par ME Fouad Heckel. 2... TE I. — INFLUENCE DES BLESSURES SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES DANS LES PLANTES, - DRE Bietiinbe, 5. 5. en D III, — RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR L'AOÛTEMENT #1 MS DES SARMENTS DE LA VIGNE (avec planches et figures dans le texte), par M. F. Kôvessi (suite). : IV. — RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES, par M: se _ Morkowine (fin) : V. — REVUÉ DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET “pe CHIMIE VÉGÉTALES parus de 1893 à 1900, par Me FE Greene)... : : nv. ; VI. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUS- CINÉES depuis le 1* Janvier 1895 jusqu'au 1°° Janvier 1900, par M. L. Génean de Lamarlière (suite). %* Cette livraison renferme six gravures dans le texte. Pour le mode de sl + et les conditions d'abonnement, voir à la troisième page # la couverture. | SUR L’ARA UCARIA RULEIE. V.Muezcer DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE ET SUR LA COMPOSITION DE SA GOMME RÉSINE par M. Édouard HECKEL Il y a un peu moins de dix ans, j'ai fait connaître(1) que contrai- rement à ce qui était admis jusque là pour toutes les Conifères, les Araucaria Bidwilli Hook., Cooki R. Br., Cunninghami Swet, excelsa R. Br. et Brasiliana À. Rich. donnent par leurs canaux sécréteurs, non pas une oléorésine, mais uu composé de résine, d'huile essen- tielle et d’une gomme qui est de l’arabine. Dans ces diverses espè- ces, la composition du produit gommo-oléo-résineux est toujours qualitativement la même, les proportions des composants seuls Varient suivant les espèces envisagées, encore faut-il faire des réserves sur cette dernière proposition, car les essences sont d’odeur el par conséquent de composition différentes. Sans doute la consti- lution de la résine doit différer aussi mais sans que je puisse l’affir- Mer : seule la gomme parait être identique à elle-même dans tous les cas (2), car elle est soluble sur l’eau, et précipite par l’acétate basique de plomb et par l’alcool. Certaines de ces sécrétions sont plus gommifères, les autres plus résinifères, seule la sécrétion de l'A. Cooki donne à peu près parties égales de gomme et de résine avec une très faible teneur en huile essentielle. Désireux de Connaître si cette règle de la constitution des produits des Arau- Cariu ne comporte pas d'exception, j'ai résolu de mettre à profit les (1) Voir Bulletin de La Société nationale d’Acclimatation de France, n° 16 (20 août 1891) et no 17 (5 Septembre 1892). (2) Je n'ai pas recherché, et il serait intéressant de le faire, la composition de ‘ette gomme dans les diverses espèces d’Araucaria où je lai rencontrée; il serait ile de connaitre par sa teneur en arabine et en gummine, en employant la Méthode de dosage de la galactose et de l’arabinose, de quelles gommes connues de leurs compositions intimes celles des divers Araucaria se rapprochent le Rev. gén. de Botanique. — XHL. ee 16 242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ressources du Musée colonial que j'ai fondé à Marseille, pour poursuivre l'étude de cette question. . Aujourd’hui, je puis faire connaître les résultats de quelques recherches entreprises sur les produits d’une espèce localisée en Nouvelle Calédonie, où elle n’est pas très commune et où elle s& trouve dispersée dans les lieux les moins accessibles de lile, cæ qui rend la récolte de la résine assez difficile. Grâce au zèle de M. Pennel, directeur du pénitencier de Bourail (côte ouest de Nouvelle Calédonie), à qui j'adresse ici tous mes remerciements, j'ai pu recevoir une quantité suffisante de produit de ce végétal pour la soumettre à l’analyse : plusieurs échantillons botaniques des sujets saignés accompagnaient cet envoi. Il s’agit bien, en effet, de l’4. Rulei et de l’une de ses variétés. Je crois devoir rappeler ici la description de cette espèce due à Ferd. Mueller (1) et reprise par” Pancher et Sebert (Bois de Nouvelle-Calédonie 1872) et enfin par Brongniart et Gris dans le bulletin de la Société Botanique de France (1871, p. 317), à l’occasion d’une étude sur les Conifères de Nouvelle Calédonie. Chemin faisant, je placerai quelques observa nouvelles que j'ai relevées sur les échantillons botaniques reçus de M. Pennel. 5 DescriPIToN. — Arbre dioïque de port très gracieux, de 15 à 22 mètres de haut d’après Balansa (30 et plus d’après d’autres), à rameaux verticil- lés horizontalement étalés ou réfléchis et plus courts à mesure quol s'élève de la base du sommet de l'arbre comme cela se produit dans Lu Conifères indigènes, ce qui donne au végétal la forme conique. Par là, il is distingue du premier aspect de l’Araucaria Cooki qui a une forme cylin- drique, en füt de colonne. — Les feuilles de l'arbre adulte dans les rameal* stériles dressés appartenant aux pieds femelles et mesurant de 20à 25 cm. de long sur 3 em de large, sont imbriquées, coriaces, ovales, lancéolées: légèrement atténuées, obtuses au sommet, concaves en dedans, arquées vers le rameau, munies d'une nervure médiane dorsale, brillantes Vernis” sées, él mesurant 2 à 3em. de long sur 1 à 2em. de large à la base. SUF sé rameaux stériles de spécimens plus jeunes (Pancher) (2), les feuilles son étroitement imbriquées, ovales, coriaces, arquées vers le rameau. légère” ment atténuées, obtuses du sommet, carénées sur le dos, brillantes. C0" vertes de ponctuations multisériées, elles mesurent de 6 à 8 mm. de lon8 et 3 à # mm. de large à la base. Les jeunes branches sont pendant plusieurs années recouvertes de ces feuilles d’après le même observateur (Panc g He (4) Ex Lindi. in Gardn. Chronicle, 1861, p ge . 868. on pr (2) Sébert et Pancher : Notice sur les bois de la Nouvelle Calédonie, 1872. P- ie SUR L’ARAUCARIA RULEI F. V. MUELLER 243 Chalons mâles de 8 à 10 cm. de long (20 cm. d’après Pancher, loc. cit.), large de 3 à 4 cm., portant à la base un involucre de bractées'imbriquées, U inférieures triangulaires, lancéolées, aiguës, à dos convexe et carénées milieu, pourvues en dedans d’une nervure médiane et de ponctua- dns blanches disposées en plusieurs séries, les supérieures dilatées à la base et aiguës subulées au sommet. Étamines étroitement imbriquées, à connectif ové lancéolé, brillant, coriace, à dos plan, carénées en dedans et au milieu, à marge finement denticulée presque piquante, long de 7 à 9 mm., large de 6; 15 à 20 loges pollinifères, la plupart aiguës, les inté- rieures contiguës au filet sont concaves ou un peu cucullées au sommet ou même recourbées en crochet. Couronnés et hérissés par les appendices des écailles, subulés, dressés et apprimés, les cônes qui ne diffèrent guère par leur forme de ceux de lAraucaria l'ooki, sont ovoïdes, mesurent 8 à 14 em. de long sur 6 à 9de large, terminant des rameaux dressés de 5 à 6 cm. de long à feuilles im- briquées, coriaces, incurvées, piquantes, triangulaires, lancéolées, bril- lantes, pourvues d’une nervure médiane dorsale, de 2 cm.1/2 de long, larges de 8 mm. à ta ne dé en dedans de macules blanches, les Supérieures disposées comme en involucre, à base accrue et épaissie et par suite triangulaires, subulées aiguës — Écailles cunéiformes, de 3 em. 1/2 de long, coriaces à la partie supérieure, convexes en dehors ou carénées arrondies ou transversalement crénelées, terminées au dessus en un appen- dice étroitement lancéolé, subulé, rigide, aigu, de 2 cm. de long, latérale- ment pourvues d'uné aile scarieuse, jaune, fragile, de 4 mm. de large, épaissies au milieu ; squamules triangulaires finement fimbriées sur les bords, libres bévlement au sommet. OBSERVATIONS. — Cette espèce découverte en Nouvelle Calédonie Par Duncan, collecteur de John Rule, pépiniériste à Victoria (Aus- tralie du Sud), a été décrite par F. Mueller qui l’a dédiée à Rule. Ce botaniste l’a indiquée depuis dans d’autres points de Nouvelle Calédonie où elle vit,dit-il, non pas seulement comme l'avait annoncé Duncan, dans les lieux dénudés propres à une île volcanique et sur les bords d’un cratère dépourvu de toute végétation jusqu’à plus de 80 mètres au- -dessous du point où croisent ces végétaux en groupe Confiné dans un rayon de 2? km., mais aussi en compagnie des Fou- Sères et des Palmiers, où il forme un arbre excessivement gracieux Par son port de 150 pieds de haut (45 mètres). En réalité ce végétal talédonien est surtout commun sur les montagnes ferrugineuses . des environs de Kanala, d’après Vieillard (ex Parlatore), Balansa et Pancher qui le signale sur les sommets arides depuis Kanala jusqu'à la baie du Prony. J'ai pu le voir moi-même en place dans ces 244 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE terrains arides, en 1868, lors d’une herborisation que je pus faire aux environs de Kanala et je constatai que ces arbres y sont peu nombreux à partir de 400 mètres d’altitude. Mais ils sont plus nombreux, dit-on, dans divers points de la chaîne centrale, en suivant le sentier qui conduit de Kanala à Nouméa. Les échantil- lons botaniques que j'ai reçus de M. Pennel, et qui accompagnent l'envoi de gomme résine, proviennent de points situés entre Bourail et Kanala et à environ 1000 m. d’altitude : le premier point est la mine de Muéo aux lieux dits la Surprise supérieure et le Camboïge, et le Second la Mine de Reiss IT. Ils répondent très manifestement d'une part à l'espèce type Araucaria Rulei F. V. Mueller que Pancher et Vieillard ont nommée A intermedia et de l’autre à la Variété Eutacta Muelleri microphylla Carr. (Arauc. Rulei Hort) dont …. Brongniart a fait une espèce sous le nom d’A. Muelleri. J'incline à penser contrairement à l'opinion de Brongniart que ce n’est là qu’une variété de l’A. Rulei, espèce très variable. Les rameaux de cette dernière variété que j'ai reçus de M. Pennel (et je n'ai eu malheureusement à ma disposition pour les deux formes que des rameaux femelles stériles), répondent exactement à la figure en couleur qu’en donne Carrière dans la Revue horticole, 1866, p. 392. On va voir que la composition de la matière sécrétée s’est ressentie de la différence des origines et peut-être de l’époque de la récolte, sans que je puisse donner à ces deux facteurs le rôle qui leur convient, n’ayant pas de renseignements sur ce point. J'ai reçu trois forts échantillons de gomme résine solide d'Araur caria Rulei ; ils affectent des formes et des couleurs différentes. L'un est en gros morceaux durs et cassants, de couleur brune avec quelques fragments transparents en nombre plus réduits ; l’autre est en une grosse masse dure, compacte, vermiculée, de couleur rougeâtre claire et rappelant tout à fait la gomme résine d’Araucarw Cooki de récolte récente, c’est la couleur de la gomme de cerisier enfin un troisième échantillon est en plaque de couleur claire, pes | épaisse, de consistance demi-molle et cela après dix mois au moin | de récolte. Tous ces produits ayant été obtenus par incision, car le | végétal en donne spontanément très peu, il y a lieu de supposer que : ces différences d’aspect et de constitution physique doivent teir aux différences d’origine et aux époques auxquelles les saignées ont | été pratiquées. Dans les trois échantilons, l’uniformité se retrouve) SUR L'ARAUCARIA RULEI F. V. MUELLER 245 seulement dans la saveur qui est celle de l’A. Coobki : tous les trois spécimens présentent un goût amer et térébinthiné un peu moins accusé que celui du pin, du sapin ou du mélèze, mais ils n’ont pas l'odeur agréablement parfumée des gommes résines d’Araucaria Bidwelli (Bunya-Bunya des Papous d'Australie) et Cunninghami, qui rappellent les essences de citronnier ou de certains Eucalyptus. Pour la clarté des désignations, j’appliquerai aux trois échantillons les qualificatifs suivants : 1° compacte pour celui qui est en gros morceaux durs et cassants de couleur brune ; 2 vermiculée pour celui qui est en grosse masse dure, compacte, contournée, de cou- leur rougeâtre claire ; 3 en sorte pour l'échantillon en plaques gris À clair et de consistance demi molle. a Voici maintenant les résultats de l'analyse de ces trois formes d’une même gomme : Gomme résine de l'ARAUCARIA RULEI En sorte Compacte Vermiculée Résine: 530 43.80 44.00 Gomme. 7". 4.460 48,50 45.50 A 5 SU 8.45 8.00 Céndres .: . . 209 4.99 2.00 Matière insoluble 4.40 3.66 ; 0.50 100.00 100.00 100.00 Cette analyse a été faite sur ma demande par mon collègue et ami le professeur Domergue, de l’École de Médecine de Marseille. Comme on peut le voir par ces résultats, le produit de l'A. Rulei n’est pas toujours identiquement semblable à lui-même dans Sa teneur en résine et en gomme, et celui d’entre les Araucaria dont j'ai pu analyser les produits, qui se rapproche le plus par sa sécré- tion de la gomme-résine d'A. Rulei, est certainement l'A. Cooki Ou Pin colonnaire de la Nouvelle Calédonie et des Nouvelles Hébrides. Dans les deux produits gommo-résineux de ces deux espèces, on trouve, en effet, une proportion à peu près égale de Matière résineuse et d’arabine. En terminant, je veux appeler l'attention Sur un m détermination des Araucaria reposant sur le nombre, la dimension, la situation des canaux sécréteurs dans la feuille et leurs rapports avec les faisceaux libéro-ligneux qu'ils accompagnent dans le. oyen de | 246 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE parenchyme de cet organe. J’ai constaté, en effet, que dans le plus grand nombre des espèces d'Araucaria, la situation de ces organes | et même leur nombre varient avec chaque espèce autour des fais. ceaux libéro-ligneux ; tantôt i] n’y en a qu’un seul situé au-dessous du faisceau, entre l’épiderme et ce faisceau ; tantôt il y en a deux situés au-dessus et au-dessous de chaque faisceau, entre l'épiderme et ce faisceau ; tantôt, enfin, il n’existe qu’un canal sécréteur gros ou petit entre les faisceaux et à distance le plus souvent égale. Il faut envisager un quatrième cas, qui rentre du reste dans le dernier, c’est celui où il n'existe qu’un seul faisceau dans la feuille plus ou moins aciculée au lieu d'être élargie (4. Cooki et A. excelsa) : alors on trouve un canal à droite et un à gauche de ce faisceau. J'ai examiné au point de vue que je viens de faire connaître les espèces suivantes : 4. Cunninghami Sweet, A. Rulei F. v. Mueller / avec ses deux variétés Muelleri et compacta, A. imbricata Pay, 4. Brasiliana À. Rich., 4. Bidwilli Hook., A. Cooki R. Br. et 4. excelsa R. Br. ; cet examen a porté rarement sur des plantes fraiches. Fig- #4 à 49. — Coupes schématiques de feuilles de diverses espèces d'Arauearit Pour montrer la situation des canaux sécréteurs dans le parenchyme et leurs relations avec les faisceaux libéro-ligneux : A.R, Araucaria Rulei ; A.Cn, 4. Cu nghami; AL, 4. imbricata ; A.Bi, À. Bidwili; À.Br, 4. Brasiliana; A.Ck: 4. Cooki et A. excelsa ; f, faisceau libéro-ligneux ; cs, canaux sécréteurs- Il resterait à examiner sur le frais ou le sec, les espèces Le Vantes: 4. montana Br. et Gris, A. (roldieana Hort. ex Moore, À. Su” bulata Vieill, A. Saviana Parlatore et 4. Balansae Br. et Gris, que je n'ai pas pu me procurer encore. Voici le résultat de mes recherches sous forme de tableau accom- pagné de dessins schématiques (fig. 44 à 49) pour mieux faire res” sortir les faits : : SUR L'ARAUCARIA RULEI F. V. MUELLER 241 A. Rulei type, un seul canal sécréteur en dessous de chaque fais-" Ceau ; canal de petite dimension. A. Rulei variété Muelleri, un seul canal sécréteur en dessous de chaque faisceau ; canal de petite dimension. A. Rulei, var. compacta, un seul canal sécréteur en dessous de chaque faisceau ; canal de petite dimension. À. Cnhinp haine. deux canaux dont un au dessus et un autre au dessous de chaque faisceau ; canaux de petite dimension. À. imbricata, un canal à droite et un canal à à gauche de chaque faisceau à égale distance ; canaux de grande dimension, A. Bidwilli, un canal à droite et un canal à gauche de chaque faisceau à égale distance ; canaux de dimension moyenne. A. Brasiliana, un ARR à droite et un canal à gauche de chaque faisceau à égale distance ; canaux de petite dimension. A. Cooki, un faisceau unique avec un canal à droite et un à &auche ; canaux de petite dimension. 4. excelsa, un faisceau unique avec un canal à droite et un à gauch: ; canaux de petite dimension. Comme on le voit, sauf par ce qui concerne les deux dernières espèces, l'examen des canaux sécréteurs et de leurs relations avec leurs faisceaux, ou même de leurs dimensions, permet d'arriver à détermination approchée avec le seul secours des feuilles : en outre il résulte de cet examen que l’Araucaria Rulei présente, dans l’espèce lype comme dans ses variétés, ce caractère commun d’avoir un seul Canal sécréteur de petite dimension situé au dessous du faisceau et on remarquera que l'espèce Rulei et ses variétés sont seules douées de cette constitution parmi les Araucaria que j'ai pu examiner. Cette donnée anatomique me confirme dans ma manière de voir au Sujet de la non spécificité des variétés Muelleri et compacta. Dans un travail ultérieur, je reviendrai du reste sur ces détails anatomiques pour compléter l’examen des canaux sécréteurs dans le genre Araucaria. | RS INFLUENCE DES BLESSURES SUR LA FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES DANS LES PLANTES | par M. A. HETTLINGER La question de l'influence des blessures chez les plantes, au point de vue anätomique, a été étudiée pour la première fois par M. Fangl (1). Ses expériences faites sur les bulbes d'Allium Cepa ont démontré que dans les cellules de l’épiderme des écailles des bulbes le protoplasme ainsi que les noyaux sont entraînés vers Ja surface blessée, tandis que dans les conditions normales ils sont disposés centralement vers la face externe. Puis, M. Bôhm (2) et surtout M. Stich (3) se proposèrent de mettre en évidence l'influence des blessures sur la respiration. Leurs travaux ont prouvé que l'intensité respiratoire augmente dans les conditions précitées. Les recherches de M. Richards (4) entreprises dans le même but ont prouvé nettement que toutes les plantes, quoique à un degré différent, réagissent sur les blessures en augmentant la respiration. L’augmentation la plus considérable de la respiration a été constatée dans les organes à tissus massifs, les bulbes, les racines, etc. Parallèlement avec l’accroissement de l'énergie respi- ratoire va aussi l'augmentation de l'émission de la chaleur. Enfin les recherches les plus intéressantes se rapportant à notre sujet d'études sont celles de M. Zaleski (5) sur les bulbes de j'Allium Cepa. Cet auteur a démontré que pendant la germination de l'A lium Cepa, à Vobscurité, la quantité des matières protéiques a08° (4) Fangl : Sitzungsberichte d. Wiener Acad. XC Band., 1889. (2) Bôhm : Botan. zeitung, 1887, p. 686. (3) Stich : Fibra, 189, p. (4) Pfeffer : Steigerung der dihsai and der War (5) Zaleski : Berichte der deutschén botan. Heure 1899, FORMATION DES MATIÈRES PROTÉIQUES DANS LES PLANTES 249 mente très considérablement. Le travail de M. Zaleski a été confirmé par M. Prianischnikoft (1). Ces faits prouvent d’une part, que les plantes réagissent sur les blessures sous le rapport anatomique et physiologique, d'autre part que certaines fonctions physiologiques influent sur les changements chimiques d’une plante, sur la quantité des matières protéiques. Sur les conseils de M. le Professeur W. Palladine, je me suis occupé de l’étude de cette question. J’ai employé les bulbes d’Allium Cepa. Chaque bulbe, à peu près de 40 gr., a été divisé en quatre parties approximativement égales, dont deux ont été coupées en petits morceaux de 2 à 3 centimètres de longueur et laissées à l'obscurité dans l'air humide durant 5 jours, tandis que les deux autres ont été analysées aussitôt après avoir été pesées. L'azote des matières protéiques a été déter- miné d’après la méthode de M. Stutzer, et l’azote, d’après la mé- thode de Kjeldahl. Les expériences ont été exécutées pendant le mois de septembre. EXPÉRIENCE N° 1 Un bulbe de 43er389 a été divisé en quatre parties. La quantité des matières protéiques a été déterminée dans les deux parties non Coupées en petits morceaux : Première Deuxième portion portion Poids de matière prise . . . . 10:r978 102199 Azote protéique . . . . . ... 0:r00848 0:r00627 Azote protéique 0/0. . . . 0,08 0,06 Moyenne de l’azote °/s . . . . 0,07 Les troisième et quatrième parties ont été divisées en petits Morceaux et laissées à l'obscurité pendant 5 jours : ee à parc Poids de matière prise . . . . 10:'940 418272 Azote protéique . . . . . .. 0:r01495 001567 Azote protéique °/. . . . . . 0,14 0,14 Moyenne de l’azote *o. . . : : 0,14 (1) Prianischnikoff : Berichte der deutschen botan, Gesellschaft, 1899, 250 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE EXPÉRIENCE N° 2 Un bulbe de 35:"587 a été divisé en quatre parties. Portions non blessées : Première Deuxième - portion portion Poids de matière prise . . _. 105485 86338 Azote protéique. , . . . . sr00713 0s00670 Azote protéique °/. . ... 0,07 0,08 Moyenne de l’azote °/.. . . . . 0,75 Portions blessées : Lors “or Poids de matière prise . . . . 8sr591 8°173 Azote protéique . . . . . . . 0201365 001309 Azote protéique °/o . . . . . 0,16 0,16 Moyenne de l’azote °/o . . . . 0,16 EXPÉRIENCE N°3 Un bulbe de 3%452 a été divisé en quatre parties. Portions non blessées : Première Deuxième | portion POP Poids de matière prise. . . . . 105814 8e"868 Azote protéique. . . . . ne 0:r00873 000830 Azote protéique 0/0. . . . . . . 0,08 0,09 La moyenne de l'azote oh. . . 0,085 Portions blessées : fx Troisième Quatrième portion portion Poids de matière prise. . . . . 12:r302 7e471 Azote protéique . . . . . ... Ow01568 0w00971 Azote protéique 0/0. . . . . . . 0,13 se 0,13 Moyenne de l'azote °,. . .. 0,15 Les résultats de ces expériences démontrent que dans les bulbes d’Allium Cepa la quantité des matières protéiques, après la bles- sure, augmente très considérablement. Varsovie, Laboratoire de botanique de l’Université. . RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR L'AOÛTEMENT DES SARMENTS DE LA VIGNE par M. F. KÔÜVESSI /Suite). DEUXIÈME PARTIE INFLUENCE DES DIVERS FACTEURS SUR L'AOÛTEMENT Nous avons vu dans le chapitre précédent que le bon ou le Mauvais aoûtement consistent dans une différenciation complète ou incomplète des tissus. Il en résulte que les divers facteurs, chaleur, humidité, lumière, etc., auront une action bonne ou mauvaise sur l'aoûtement, suivant qu'ils favoriseront plus ou moins la différen- Clation des tissus du rameau. : Examinons l’action de ces divers facteurs. La chaleur a pour effet de donner aux végétaux des tissus ligneux plus développés, des cellules plus épaissies ; elle aura donc Pour effet de favoriser le bon aoûtement. L'influence de l’humidité atmosphérique sur la structure des Végétaux a été étudiée par M. Lothelier (1), qui formule les conclu- sions suivantes: une plante qui a poussé dans un air humide pos- sède des tissus moins différenciés ; les éléments du bois sont réduits en nombre et en épaisseur, les tissus de soutien sont moins développés, le liège apparaît plus tardivement. L'humidité de l'air dévra donc favoriser le mauvais aoûtement. L'action de 1a lumière a été étudiée par M. Dufour (2). Cet auteur, — .. M) Lothelier : Influence de l’état hygrométrique et de l’'éclairement sur ts tiges el les feuilles des plantes à piquants. (Revue générale de Botanique, t. 5, P- 018, 1893). : È (2) Dufour: Influence de la lumière sur la forme et la structure des feuilles. (Annales des Sciences naturelles, Bot. Série 7, t. V, p. 311, 1887). S REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à la suite d'expéri comparatives entre des plantes ayant poussé les unes au soleil, les autres à l'ombre, émet les conclusions sui- vantes : la plante acquiert des tiges plus grandes et plus grosses au soleil qu’à l’ombre ; les feuilles sont plus larges, la floraison plus hâtive, les fleurs plus abondantes. Au point de vue anatomique les tissus ligneux et les tissus de soutien sont plus développés, les fibres du bois plus épaissies, les canaux sécréteurs plus grands. Tout récemment M. Maige (1) a étudié l’influence comparée de la lumière diffuse et de la lumière directe sur l’Ampelopsis hederacea; il a trouvé qu’au point de vue anatomique les rameaux grimpanis développés à l’ombre ont des vaisseaux plus larges, mais des fibres moins abondantes et moins épaissies que les rameaux grimpanis développés au soleil. En un mot, tous les tissus sont plus développés et plus diffé- renciés à la lumière directe qu’à l'ombre : une lumière intense favorise donc le bon aoûtement. En résumé : la chaleur, l'air sec, lu lumière, favorisent le bon aoûtement, tandis que le froid, l'humidité, l'ombre, favorisent le Mauvais aoûtement. Ces notions nous permettront d’expliquer les observations que J'ai faites relativement : 4° à l’action du ciimat ; 2° à l'influence des conditions locales de végétation sur l’aoûtement des sarments. Nous . allons examiner successivement ces deux actions. Les espèces qe j'ai étudiées sont les Vitis vinifera, V. rupestris, V. Berlandient, V. riparia et les principaux hybrides obtenus entre ces diverses formes. Dans ce qui va suivre, il sera question seulement du V. rupestris choisi comme exemple. I Influence du elimat sur l’aoûtement. C'est un fait connu depuis longtemps que les végétaux 7 besoin, pour arriver à leur développement complet, de quantités de chaleur, d'humidité, de lumière déterminées et réparties pe chaque plante d’une manière convenable au cours de la végétation. Or, si l’on examine les vignobles de Europe, on arrive à cette (4) Maige : Recherches biologiques sur les plantes rampantes. (Annal 900), es des Sciences naturelles, Bot: — Série 8, t, XI, p, 203, 1 , SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE 253 conclusion intéressante, que les cépages cultivés dans chaque région, sont justement ceux qui sont le mieux adaptés aux condi- tions climatologiques et surtout à la quantité de chaleur de la région, Ce fait résulte évidemment d’une sélection, qui s’est pro- duite naturellement au cours des siècles, pendant lesquels on a fait des essais nombreux de culture de la Vigne; ce sont dans chaque contrée les plants les mieux adaptés au climat qui ont seuls sub- sisté. Les variétés Carignan et Alicante du Vitis vinifera, très répan- dues dans le Midi de la France, sont complètement adaptées au climat méditerranéen ; si l’on essaie de les transplanter au Nord, _ les pieds ainsi cultivés ne mürissent que très rarement leurs fruits, etsont fréquemment atteints par les maladies. Le même phénomène se passe pour l’aoûtement. Les sarments du Vitis rupestris, var. du Lot, qui sont originaires des contrées chaudes, arrivent à un développement complet dans le Sud de la France et s’aoûtent bien, tandis que dans le Nord, comme je l’ai constaté, à l'aide des méthodes exposées dans la première partie sur des échantillons recueillis dans de nombreux voyages, les sarments sont en général moins bien aoûtés, quoique présentant des dimensions en longueur Plus considérables. Le climat présente donc une action manifeste sur l’aoûtement ; pour étudier cette action, nous allons voir succes- Sivement, l'influence des différents facteurs qui le constituent : chaleur, lumière, humidité. CHALEUR. Parmi les différents agents climatologiques, celui qui joue le rôle le plus considérable est la chaleur ; ce facteur agit de trois manières différentes : a) en déterminant la durée de la végétation; b) en exerçant une modification sur l’évolution biologique des différents organes de la plante ; c) en modifiant l’action d’autres agents, notamment l'humidité du sol et de l’air. Nous allons succes- Slvement étudier ces trois modes d'action. a) La durée de la végétation comprend le temps qui s'écoule “ntre le débourrement et la chute des feuilles. Le débourrement de la plante, c’est-à-dire le commencement du développement de ses bourgeons, est lié à un certain degré de température. M. Angot (1) A) don: Lib les vendanges en France (Annales du bureau central Météorologique de France, 1885). 254 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE a trouvé que la reprise de la végétation se faisait en général chez la Vigne quand la moyenne de la température journée lière était dé 12. M. Durand (1) a trouvé que le Pinot, variété du Vitis vinifera, cultivée dans le Centre et le Nord-Est de la France, reprend son activité végétative, quand la température moyenné journalière est de 100 (2). - Les études que j’ai faites sur les cépages collectionnés à l’École d'Agriculture de Montpellier, et les notes que j'ai empruntées au Bulletin de la Commission météorologique de l'Hérault (3), m'ont donné ce résultat, que les variétés du Vitis vinifera du Midi de la France, l’Aramon et le Carignan commencent à débourrer, quand la température moyenne journalière atteint 11°. En faisant moyenne de 25 années, j'ai trouvé que cette température était atteinte vers le 26-27 du mois de mars. Dans le Midi, les Vignes américaines débourrent de 7 à 12 jours plus tôt, en moyenne A0 jours, c’est-à-dire vers le 16 mars, jour qui correspond à une tem pérature moyenne journalière de 10°. 1 y a d’ailleurs pour chaque variété de Vigne une température déterminée à laquelle se fait toujours le débourrement, quelle que soit la région. Ainsi le Vitis rupestris débourre toujours lorsque la moyenne de la température journalière est de 10°; chez le Vitis vinifera, la variété Aramon débourre à Ao; la variété Carignan à 11°, la variété Pinot à 400. ; Il en résulte que, si l’on transporte des cépages du Nord dans le Midi, leur débourrement est plus précoce, puisque la moyenne ë température nécessaire est réalisée plus tôt; le fait inverse a lieu au contraire si l’on transporte des cépages du Midi dans le Nord La chute des feuilles, qui marque la fin de la végétation, $€ produit chez les vignes américaines et européennes au moment mi premiers froids de l'automne. Elle commence dans la région méditerranéenne, notamment aux environs de Montpellier, vers (1) Durand : Cycle biologique de la Vigne, 1898. sont (2) La différence entre les résultats trouvés par M. Angot et M. Durand tie? pas à la même température; en général, les cépages du Nord exigent moins de chaleur pour leur débourrement que di; en outre, les deux au” pr ; n'ont pas pris le même phénomène physiologique pour déterminer le départ Œœ la végétation. . (3) Volumes de 1872 à 1897. SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 255 le 16 novembre environ, date postérieure de 15 jours, en moyenne, à la première gelée d’automne, comme je l’ai déterminé à l’aide du bulletin météorologique de l’Hérault, sur des observations faites pendant une durée de 25 années. Dans la région septentrionale de la culture de la Vigne, la chute des feuilles commence plus tôt, environ 8 à 10 jours, après la première gelée d'automne, ce qui tient à ce que cette gelée est plus intense. Aux environs de Paris et dans la Champagne, la premnière gelée d'automne a lieu vers le 1er octobre, et la chute des feuilles survient du 8 au 10 pour les variétés du pays, et 4 à 8 jours plus lard pour les cépages du Midi et pour les Vignes américaines comme le Vitis rupestris et ses hybrides. : Le moment de la chute des feuilles est donc déterminé par l'époque de la première gelée. Celle-ci se produit ‘lorsque la moyenne de tem pérature journalière descend à 10° dans le Midi de la France, déterminée d’après des observations météorologiques des années 1872 et 1896; mais dans les pays, où les variations de température sont assez brusques, la première gelée a lieu lorsque la moyenne de température journalière est encore plus élevée, et la chute des feuilles se produit ainsi quelquefois plus hâtivement. Nous fixons la date de la défeuillaison au moment où ia tempé- rature descend à 10 degrés, aussi bien au Nord qu’au Sud, puisque la fonction des feuilles après les gelées est en tout cas très insignifiante. Il est vrai que nous faisons une certaine erreur à l'avantage des régions du Nord. Cette erreur ne sera qu’insigni- fiante dans les comparaisons que nous allons faire, puisque cette erreur moyenne relative aux 20-25 années ne porte que sur 1 ou 2 jours au plus. Dans le tableau N° 2, j'ai représenté la marche de la tempéra- ture dans le Nord et dans le Midi de la France. Dans le Midi, j'ai choisi la ville de Montpellier qui est au centre de la viticulture méridionale ; les chiffres indiquant la température sont empruntés 4 des observations faites à l'Ecole d'Agriculture de 1872-1896. Dans - le Nord, les observations ont été faites : à Paris de 1878-1896, au Parc de Saint-Maur ; à Nancy de 1886-1896, à l'École Normale et à la Commission météorologique; à Dijon de 1883-1896, à l’École Normale. J'ai trouvé tous ces renseignements dans le Bulletin du Bureau central: météorologique de France, à l'exception de ceux ; fe Le) © nl 4 “{ Ex © 2 es =) es] = “ = es CA el L2 REVUE G 256 qui sont relatifs à Montpellier, que j'ai empruntés au Bulletin de la Commission météorologique de l'Hérault. 9'Ge—| % 86 |0'CI—| 82€ | S'6 is £°6 | 1 RU be ci .. 098€ |C+r |" ‘ sraq 0 Se] 9 9% |r Gi] & % | 86 |o'r lo S |S'8 0 gr sue shot eo 86 gr | %0—|"""""AoueN 0'8I—| O'LE [8 er) G CE | FOI |9 EF 16 (66 = + oebulrns OFLL'G (ge | € O0 |'°°‘""uohq 6'11—| 80% |8°L —]| G'LE | € #7 |y'9 |z'01 Su L'orlr 6116 6 |#°1 | LS |aomrediuon D a A Ë » œ T = œ mn d Ê | S lgssisss) s lee), a | 5 (Péfés s lé sl les |. |slalsl FEES sé Sala Sels li )s)3])S|1218) € |ssouvus Si IS IS PENTIEES US RE EE - SANYUHLXA HA LVHIANA TL, Fr "OJUDAA D] 9p PNS NP 19 PION NP SaJonma SUOIBJA Sa) SUDp ‘Saonsuau sauuoliou u9 ‘oinjptgduar 0) ap yum Dj ouuop nod G oN NVATIAVL SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 257 Tableau graphique N° 1 pour la marche de la température dans les régions viticoles du Nord et du Sud de la France. Li] y £. DE PE Degr ssl, as Her e | à E egres .l-— — pe” .— Se 12e FT a ; centi-| 2 | E | E S= 1) E ro | Ê E | cer rades\ ® |: a | A > | & {grades n PAR E mn 25. 25: a LE 15 L » | — HOTTES M ni: FREE RUE ARE e PRE Les PR GROS > 21 20 | CZ x 20 ARE | 2 svPrs É EX: Le 19 ni RE RE Se ee Ne - 18 — M JA “Le LS SR ES APT — 16 LE me PE te nt. | "+ dé. — 15 — 4 use) ° 4 D sel F fasse Ne PRE 1 É ERP +13 — LU AMD MODÉE ANA TRE % Es VA: EE 4 18 L_ 49 ve 17 BR PR TES RE À MN DOTE 10 Le "|. ST Tops $ 5 ONE ES PK Nik 04 PER SRE to SRE den. PO ET - Pa 7 Lt BA ea d PA DRE Te: e—— es À. nie 7 e” | RME N J RSR ÉTRAOUS De. © PP. Re on x 4 *. 5 CE 2 A SE PES RE ES AUS A BE RS PA PUR SÉPARER & £ SRE ace ESA EE cop EE A DR: CNE af 2 LP 2 DRE de AU D RS de dE ME cs E 81. #4 LA pr HR RE PR ER 0e DE = 1 En ue ee Hope LR pe PR LR SE 7 ri AA PERS PEN ni Se al ES 0 = is fe ee À el Bee Me 0 ET ul Te te Es HR Re à 4 RIRE IS RE RON 2 lolo et di es: 4 | RER PRESS RS RS RS RU es LL ER SOON EP MP Les emplacements géographiques des différentes stations météo- rologiques dont je viens de parler sont les suivants : Montpellier, École d'Agriculture. | Long. 1.36 E. | Lat. 43.38 | Alt. 42.8 Long. 2.42 E. | Lat. 47.49 | AIL. 237.5 Long. 3.51 E. | Lat. 48.42 | Alt. 219.2 Long. 0.9 E. | Lat. 48.48 | Alt. 49.3 Dijon, École Normale ess ee vte Îl'est très facile de déterminer, d’après ces renseignements, la durée de végétation des diverses variétés de la Vigne, du Vifis Rev. gén. de Botanique, — XII. Le 258 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rupestris par exemple. Nous avons vu, en eflet, que la végéta- tion commençait au printemps quand la température moyenne journalière était de 10°, et qu'elle finissait en automne quand la température moyenne journalière retombait à ce même chiffre. Etablissons les courbes, qui représentent les variations de la tem. pérature pendant le cours de l’année (Tableau graphique Ne 1), en prenant pour abscisses les mois et pour ordonnées les températures correspondantes. Il nous suffira de couper ensuite ces courbes par l'horizontale correspondant à 100, et les abscisses des points d’intersection marqueront le debut (c) et la fin (f) de la végétation. Nous pouvons donc constater ainsi que la période de végétation du Vitis rupestris s'étend suivant le tableau ci-joint : DÉBUT FIN | sibss C £ l © © de la végétation du Vitis rupestris, var. du Lot. Montpellier ... ..... . 16 mars 16 novembre 244 jours DDR Ne 15 avril 15 octobre 183 jours Nancy! ...... Dore 15 avril 13 octobre 180 jours TR ue. 18 avril | 44 octobre 179 jours Si nous caleulons la somme des températures moyennes jour- nalières auxquelles est soumise la plante dans les diverses régions précédentes pendant la durée de Ja végétation, nous obtenons pour: MOnMPINeE.,. 40) A MARY ee 10 PSE ie + HU Ces chiffres montrent la difiérence considérable des quantités de chaleur que recoivent, pendant la période végétative, les plants du Nord et ceux du Midi. On arrive à des résultats analogues si l’on étudie la quantité de Chaleur que reçoïit le YVitis rupestris, dans d’autres pays Comme la Hongrie, où il est cultivé dans des conditions climatologiques diverses. [1 arrive’ que dans différents vignobles les sarments OU 259 SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE Vitis rupestris, var. du Lot, sont mal développés, plus ou moins mal aoûtés. J'ai comparé les quantités de chaleur que reçoivent ces 0'Ic—| 8 6 (6 ai —| Se | L'O z'o |8 % IG'VHIO LHIO Fei0 | SNOILVES © © =] > Eu = | « 5 |" = A f s $ & © | | F4 ” “el = À — A ., , [a | > © D r} SANYULXA L..uauvusanar EANNSAON suOrDa4 S9] *“NADUOIT 0] 9p PNS NP 19 PAON NP 9109000 supp ‘Sapansuau sauuañou ua ‘aunnigdua) vj 2p ayr4nw Dj 4auuop An04 £ oN NVA'IA4VI Vignobles avec Où d' celles que reçoivent les pieds du Midi de la France, Ordinaire les sarments sont bien aoûtés; les résultats de cette 260 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE comparaison sout consignés dans le tableau n° 3. Les moyennes , mensuelles des températures ont été calculées sur une periode de 27 années, de 1871-1896; et les observations qui m'ont permis de les calculer, ont été empruntées au bureau météorologique de la. Hongrie. Ces observations ont été faites sur des stations situées au centre des régions viticoles principales de la Hongrie, ce sont: | Budapest: Long. 350 42 (1) Lat. 47° 30 Alt. 153" Tokaj. . tinie ol. -d Lat, 489 8 AM. 97" ART ER EE, . Long. 380 59 Lat, 46° 11 AI. 134 Keszthely. .'. - Long. 340 54 Lat, 46° 46 Al, 133" Si nous déterminons maintenant la durée de la végétation par la méthode des courbes d’après les observations météorologiques que j'ai indiquées plus haut (voir Tableau graphique N° 2), nous arrivons aux résultats suivants : bu DÉBUT FI | DURÉE ce. t | de la végétation du Vitis rupestris, var. d ds | CR Montpellier. . . . .. 16 mars 16 novembre 244 jours Budapest. . ..... 11 avril 18 octobre 190 jours Re 5 avril 24 octobre 202 jours Pole 14 avril 16 octobre 185 jours Kesthely.: à. 8 avril 20 octobre : 195 jours ; les La somme des températures moyennes sera de même pour diverses stations précédententes : Montpellier . a 43629,4 Badapests + 32940,8 Arad .: : 3604°,9 RON id IS Ko 2 se 4 Hs (1) Longitudes danoises à partir du méridien de l'Observatoire des Îles re SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 261 Tableau graphique N° 2 pour donner la marche de la température dans les régions viticoles du Nord et du Sud de la Hongrie, en comparuison avec celle du Sud de la France. w & | w : [A Le [A 4 Degré] 5 | 5 | | |. |S|e)$S|S lé centr- 2 = : Ë M |Eupes 2 E + E E cenli- .— de grades s | = | < = . 3 CAE & à |.Q |grades 4 pt 1 en À À u) )£ Los 28091 vou Eee] ; Pre La A © me VE Es ti — + Er LL 48 CT RES PEAR ARE €) mer L Er REA SE LEURS FRS 75 + o É 14 _“ ne DOS Er e LE DA LES RER Fée L 41 PROS tp | ZTEE eg. Sie TERRE 7 be 7 For: eue 1 cl #| ce Hs ie PS 5 TUE 1e Pastel tr ] - EPS RE 784 3 nt PL over 2 ES SL RES Es 6 tie. —. 0 SPP E ee ï 4 a PR [163 FA EE AS TLTS MRCLRE d 3 Le :9 “EL ie BF ER Es -Isiaar | | em Gsisins 5 4 —h.T LE —_+—-- mis hk — ve" » A Si Fe —— Host SE Re res 3 Dune Ces tableaux et les précédents nous montrent que dans la région méridionale de la culture de la Vigne, en France, la durée de la Yégétation et la quantité de chaleur reçue sont de 1/4 plus considé- rables que dans la régiou septentrionale de la culture de la Vigne. ll en résulte que les plants de Vitis rupestris qui se développent en France et en Hongrie, auront à leur disposition dans les régions Sud un temps beaucoup plus grand pour consolider leurs tissus et *éCumuler à leur intérieur des réserves, que dans les régions Nord, #E c'est déjà une première raison qui permet d'expliquer pourquoi 26 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE les rameaux de cette plante s’aoûtent bien dans le Sud et s’aoûtent mal dans le Nord. in b) Outre l’action précédente sur la durée de la végétation, la chaleur possède également une grande influence sur l’évolution biologique des différents organes de la plante. C’est une chose bien connue que pendant la phase de la germination la quantité de Chaleur optimum pour la plante n’est pas la même que pendant celle de la maturation des fruits. Il est permis de supposer ég& lement que l’optimum de température correspondant à lallon- gement longitudinal des parties végétatives, n’est pas non plus le même que l’optimum correspondant à la bonne différenciation des tissus. Le premier optimum semble nettement inférieur au second, et il en résulte qu’une plante peut donner à une température faible des organes plus allongés qu’à une température plus élevée, en même temps qu'à cet allongement longitudinal plus grand corres- pond une différenciation moindre des tissus. | Chez le Vitis rupestris, var. du Lot, l’'optimum de dévelop- pement de nes végétatifs © pond, d’après.mes observations, . à la température moyenne journalière de 18°, mais à cette tempé- rature les tissus se différencient mal. Si la température atteint 22 ou 23 degrés de moyennes journalières, l'accroissement végétatif est déjà très diminué, mais par contre les tissus se différencieront mieux, ce qui tient sans doute à ce que l'on s’est rapproché de l’optimum de bonne différenciation des tissus. Si nous examinons le tableau n° 3, nous pourrons constater que dans le Nord la tempé- rature moyenne journalière de l'été est voisine de l'optimum, tout en restant au-dessous, tandis que dans le midi elle le dépasse net- tement pour parvenir à 22° — 930. [l'en résulte que dans les régions septentrionales de la culturè de la Vigne, la plante végète du printemps à l'automne en mulli- pliant constamment ses organes végétatifs, et en consommant 568 réserves au fur et à mesure de leur formation, sans aceumuler beau Coup d’amidon à son intérieur ni différencier suffisamment tissus, de sorte que lorsque la végétation est arrêtée à la première gelée d'automne, elle présente les caractères précédents que nous avons justement décrits comme les indices d’un mauvais aoûtement. . Dans le Midi, au contraire, la température moyeune journalière l'eStant dans le voisinage de 22° à 2%, l'accroissement végétatif es SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE. 263 faible, mais les tissus se. différencient bien, et les sarments présentent tous les caractères d’un bon aoûtement (1). Si nous nous adressons maintenant à la Hongrie (Tableau gra- phique N° 2), nous trouvons dans la partie Nord et notamment dans les régions de Tokaj et de Budapest, des résultats tout-à-fait sem- blables à ceux du Nord de la France. Dans les régions méridionales, sauf tout-à-fait vers le Sud, la marche de la température présente des caractères intermédiaires entre ceux qu’elle présente dans le Nord et dans le Midi de la France, mais les circonstances pluviomé- triques et les conditions locales permettent d’expliquer, comme nous le verrons plus loin, pourquoi les résultats doivent être les mêmes que ceux du Nord de la Hongrie et de la France. c) Le troisième point de vue dans l'étude de la chaleur est l'influence de la chaleur et de l'humidité entre eux. La chaleur a sur l'humidité une influence considérable au point de vue de la biologie végétale. La physique démontre combien est variable l’état hygrométrique de l'atmosphère suivant la tempéra- ture. Il augmente si la température augmente et redescend si la température s’abaisse. 11 résulte que les conditions physiques et chimiques du sol étant les mêmes, l’évaporation des eaux d’origine atmosphérique se produit, de meilleure heure, où il ya plus de Chaleur et le sol revient plutôt à l’état sec ; aussi, il est évident que deux régions avec le même régime de pluies auront l'humidité relative du sol et de l'air, différente suivant la température. La région qui est moins chaude sera, à toutes conditions égales, tou- jours plus humide qu’une autre région où la chaleur est plus intense, Avec un même régime pluvial, les régions viticoles que nous Yénons d'étudier se répartissent de la façon suivante : les régions du Nord de la France seront les plus humides, puis viendront les régions de Hongrie, enfin les régions du Midi de la France seront les plus sèches. (1) J'ai constaté ces faits au cours des nombreux voyages que j'ai accomplis en nce; les plants que j'ai observés dans le Nord avaient un appareil végétatif xubérant, des sarments très allongés, mais peu différenciés anatomiquement et al aoûtés; les plants du Midi avaient au contraire une apparence plus petite et ne moins longs ; mais ces rameaux étaient bien différenciés et bien oùtés, 264 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Avec un régime pluvial différent, l'humidité relative dépendra x de la quantité et de la fréquence de précipitation atmosphérique et : où la chaleur sera plus grande et où les précipitations sont moins ph ; abondantes le terrain sera plus sec. à Ï1 nous sera par suite intéressant de connaître le régime des pluies dans les diverses régions viticoles. Nous reviendrons ss : tard sur cette question. (A suivre). RECHERCHES SUR L'INFLUENCE DES ALCALOIDES SUR LA RESPIRATION DES PLANTES par M. N. MORKOWINE /Fin) III. — RÉSULTATS DES EXPÉRIENCES Les expériences précédentes montrent que les alcaloïdes présen- tant des toxiques spécifiques qui agissent sur certaines cellules de l'organisme animal, n’ont pas vis-à-vis de la cellule végétale des Caractères de toxicité aussi considérables. Par rapport à leur fonction toxique sur la cellule végétale, on peut les distribuer dans l’ordre suivant : quinine, cinchonine, caféine, morphine, cocaïne, Strychnine, atropine, antipyrine, brucine, codéine et pilocarpine(1). Ainsi les sommets étiolés et les feuilles de Vicia Faba supportent pendant cinq jours la solution à 0,5 °/, d’'antipyrine; 6 jours, la solution à 0,1 °/, et 4 jours à 0,2 +/, de chlorhydrate de strychnine ; 6 jours, la solution à 0,5 °/, de cocaïne. : De tous les toxiques expérimentés, le plus fort est le chlorhydrate de quinine. Les plantes supportent à peine la solution à 0,01 °/o de quinine et ne peuvent pas exister plus de 2 jours; les solutions plus concentrées tuent les plantes dans quelques heures. L'énergie de respiration des plantes sous l'influence de la solution à 0,01 °/ de chlorhydrate de quinine devient très considérable; la quantité d'acide carbonique dégagé dans une heure s'élève (expér. N° 30) : chez les plantes fraîches à 60,57 °/. et 66,75 '/0. pour la substance sèche à 112,37 °/, et 123,57 0). La quantité d’acide carbonique dégagé par les feuilles de Vicia (1) Schwartz : Wirkung von Alcaloïden _ rage im ne und in Dunkel, 1897 (Di ss.) 266 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Faba sous l'influence de la solution 0,1 °/, de chlorhydrate de quinine s'élève (expérience N° 29) : . pour les plantes fraîches à 1466 /,, pour la substance sèche à 130,3 °/.. La quantité de l’acide carbonique dégagé par les plantes sous l'influence de Ja solution 0,5 /, de chlorhydrate de quinine s'élève (expérience N° 27) : pour les plantes fraîches à 185,66 2}, pour la substance sèche à 204,84 °/, (1). La cinchonine agit sur les cellules végétales avec la même énergie. Même avec une quantité minimum de cinchonine dissoute dans la solution de sucre à 40 °., l'énergie de la respiration des feuilles de Vicia Faba devient très considérable. Le tableau suivant montre les processus de l'élévation de la quantité d’acide carbonique dégagé (expérience N° 26) : Fier of de 00e Tempéra- -_ de la les feuilles | la substance io chinchonine fraîches sèche 22 heur. 31,66 34,21 16 24 » 26,18 30,49 17 20...» 46,87 23,68 45 18 » 55,38 32,05 14 Le chlorhydrate de strychnine agit sur les plantes d’une maniè il bien moins toxique. Les sommets et les feuilles étiolés de, Re Faba supportent sans dommage, pendant 6 jours, la solution à 0,1 ° de chlorhydrate de strychnine ; pendant 4 jours, la solution à 0,2 °/,et seulement sur la solution à 0,5 °/, commencent à souffrir après 2 jours. La quantité d’acide carbonique dégagé s'élève par degrés, comme le montrent les tableaux suivants : Pour les plautes qui ont été sur la solution à 0,1 °/, de chlorlr drate de strychnine (expérience No 36) : : . (1) Compar, B, Jacobi, loc. cit, INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR: LA RESPIRATION 267 d'action de la strychnine sommets frais de Vicia Faba Pour les 18 heur. — 6,03 + 1,52 +28,25 +30,28 +99,81 +33,09 la substance Re sèche Ga 1,90 47,5 — 0,28 18 —+25,95 19 +-27,90 45 +50,69 18,5 +-36,56 19 Pour les plantes qui ont été sur la solution à 0,2 °/, de chlorhy- * drate de strychnine (expérience N° 37) : Temps d'action de la strychnine ———— me 19 heur. 24 Pour les sommets frais de Vicia Faba —12,73 + 1,96 + 1,55 +32,15 Pour la substance FETE" ture sèche 1,92 19 +16,38 21 +13,32 22 +47,50 22 Mais la solution à 0,5 /, de chlorh ydrate de strychnine élève con- Sidérablement la quantité de l'acide carbonique dégagé (expé- rience N° 36) : Temps : d'action de la strychnine 18 heur. 48 » 23 Pour le sommets frais de Vicia Faba S Pour la substance +128,79 + 74,19 +117,92 | +437,98. | +126,69 Nous trouvons la même chose pour la cocaïne. Les plantes 268 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE supportent sans dommage pendant 6 jours la solution à 0,1 %,et même à 0,5 °/, de cocaïne et la quantité d’acide carbonique dégagé devient considérable. Ainsi pour les feuilles étiolées de Vicia Faba, qui ont été sur la solution à 0,1 °/, de cocaïne, nous avons les résultats suivants (expérience N° 10) : Temps Pour d'action les feuilles | la substance re : ture de la cocaïne fraiches | 21 heur. 18,24 14,22 16 25 » 17,01 12,47 17 | 49 » 20,88 14,20 16 E 2 19,04 13,37 16,5 - -» 7,05 3,35 17 Pour les plantes qui ont été sur la solution à 0,5 o/, de cocaine, nous avons (expérience N° 12) : st Late | d’action les feuilles | la substance uen | de la cocaïne fraiches sèche | 17 heur. | 24,33 73,83 12,5 | 11» 17,31 65,49 16 FU S 33,41 88,19 16 | 24 » | 136,25 | 233,33 19 Pour les plantes, qui ont été sur la solution 0,5 °/o de chlorhydrate de cocaïne, nous avons les résultats suivants (expérience N° 13): pour les sommets frais sur 115,95 o/, et 91,99 °/o pour la substance sèche sur 115,85 °/, et 80,50 2/0 Le chlorhydrate de cocaïne agit avec beaucoup d'énergie; le sommets étiolés de Vicia Faba supportent la solution à 0,5 °° seulement pendant 2 jours et leur énergie de respiration s'élève très fort, | INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 969 L’antipyrine, comme les expériences de M. B. Jacobi (1) l'ont montré, élève l'énergie respiratoire des tiges d’Elodea canadensis d’une manière très considérable : 25-29 o/, à concentration d'anti- pyrine à 0,01 0/, et 42-69 °/, à concentration d’antypirine à 1 °/.. Mais dans mes expériences avec les sommets étiolés de Vicia Faba l'énergie de la respiration sous l'influence de l’antipyrine a baissé un peu. Aïnsi la quantité d’acide carbonique dégagé s’est abaissée (expérience N° 34) de la manière suivante : Temps Pour | ‘action je PRES la substance hi) ages d’antipyrine ee sèche ture de Vicia Faba 22 heur. 7 4,69 + 0,39 17 | Æ: >»: —14,96 —18,27 15,5 23: » : | — 6,07 — 6,96 15 66 » —22,04 —20,14 14 Mais avec la solution à 0,5 °/ d’antypirine l'énergie de la respi- ration des plantes s'élève considérablement. Ainsi la quantité d'acide carbonique dégagé s'est élevée (expérience Ne 35). Temps Pour Pour Tempéra- action les sommets | la substance Line de l’antipyrine frais sèc | 22 heur. +26,79 +45,39 17 2% +22 41 +40,18 15,5 2% » +61,60 +85,31 15 La codéine témoigne une action un peu plus faible et la quantité d'acide carbonique dégagée est presque la même quand elle est dégagée par les plantes placées sur la solution de sucre, comme l'expérience N° 20 l’a démontré ; même elle baisse un peu (expé- riences Nos 19, 20 et 21). (1) Loc, cit. 270 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE L'existence du noyau de la pyridine dans les alcaloïdes donne un grand intérêt aux expériences faites sur cette substance. ve L'action toxique de pyridine sur les plantes est très considérable Les feuilles étiolées de Vicia Faba supportent la solution à 0,1 % seulement quelques heures; sur la solution à 0,05 °/., elles peuvent vivre jusqu'à 4 jours. La quantité d'acide carbonique augmente dé la manière suivante, pour les plantes qui ont été sur la solution 0,1 °/ de piridine {expérience N° 1) : | Temps Pour ; | éélide les feuilles la substance Mrs de la pyridine fraiches 19 heur. 39,94 37,92 19 2% » 0,02 4,42 20 2: » 26,68 0,14 17 18 » 5,33 11,62 18 16 » 14,93 21,74 18 - Pour les plantes qui ont été sur la solution à 0,5 °/, de pyridine : mps d'action les feuilles la substance ns de la pyridine _fraiches sèche + 19 heur 10,27 11,88 19 » 33,37 37,22 20 25. » 20,88 24,46 17 18 » 25,71 29,42 15 Quant au rapport d’acide carbonique dégagé à l'oxygène absorbé, d'après les expériences citées on peut dire, que ce rapPor s'élève considérablement au commencement de l’action de l'alcar loïde sur les plantes, mais ne s'approche jamais jusqu'à 1; puis l’action tombe sur les solutions faibles jusqu’à valeur presque normale et sur les solutions plus fortes elle reste presque toujours plus haut que la valeur normale. | ; INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 271 Ainsi dans l’expérience avec one de quinine nous trouvons : : FR “Do Après 1/2 heure d’action de la quinine ——=— 0,79 0 D 1 » D » » 0,59 W; 1/2 D » » » 0,57 ER » » » » 0,51 us » » » » 0,53 » 6 » » » » 0,40 » 140 » » » » 0,35 » - 14 » » » » 0,4% » 18 » » » » 0,46 ER + » ) » » 0,54 Pour les sommets étiolés de Vicia Faba après leur séjour pendant 2 jours sur la solution de sucre à 40 °/. et 19 heures sur la solution de chlorhydrate de quinine nous trouvons : 0e EM Sur la solution à 0,2 °/, de quinine D 7% és > DO Sur la solution à 0,5 °/, de quinine DT Ben | 4 CO: 57 Sur la solution à 10 °/, de sucre D Au Pour les feuilles de Vicia Faba, après leur séjour pendant 3 jours sur le sucre à 10 °/, et 46 heures sur la solution de chlorhydrate de Quinihe, nous trouvons : F0 CO Sur la solution à 0,5 °/ de quinine ie 0,63. - Co? Sur la solution à 10 °/, de sucre TT 0,45. Pour la Cocaïne on a-trouvé les valeurs suivantes : Sur la solution à 0,5 °/, de cocaïne ca + 0,72. à CO? Ë Sur la solution à 10 ‘/, de sucre += 0,45. Pour la codéine on a trouvé ss GP Sur la solution à 0,2 °/. de codéine — — 0,59. | cer: Sur la solution à 0,3 °/ de codéine pee GT 272 +: REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : : 9 Sur la solution à 10 °/, de sucre ee = 0,44. | On trouve la même chose pour le chlorhydrate de strychnine. Les sommets étiolés de Vicia Faba, qui ont été placés sur la solution à 10 °/, de sucre pendant 48 heures et puis 19 heures sur la solution C à 0,5 °/. de strychnine avec le 10 °/, de sucre, ont donné : © = 0,58; - la portion parallèle sur la solution de sucre © = 0,44. Une autre expérience avec les feuilles étiolées a donné : Sur la solution à 0,5 °/, de chlorhy- 0? drate de strychnine £ — (0,68. ares ee . CO? Sur la solution à 140 +/,de sucre — — 0,45. Pour l’atropine à 0,2 °/, on a trouvé ee = 0,56 et 0,51. ) » 2 Ex Pour le chlorhydrate d’atropine à 0,2°/,ona trouvé 7 — 0,53 et 0,55. 2 Je es » » 0,5 ds ) = = 0,44 et 0,57. Pour la portion parallèle sur 10°/, de sucre » *@? = 0,42et 0,4 Nous trouvons le même rapport sous l'influence du chlorhydrate de morphine (expériences Nos 15-18) (1). Pour les feuilles étiolées de Vicia Faba : Sur la solution à 0,2 °/, de morphine RE à 0 : LA Sur la solution à 0,5 °/ de morphine ie y F4 é Sur la solution à 40 o/, de sucre Le = 0,45 (4) Compar. N. Morkowine : Recherches sur l'influence des anesthésiques SW la respiration des plantes. (Revue générale de Botanique, XI, 1899, P- ne 4 exp. N 11 et 12). : ra 2 ne 05%» “=066e060. LA INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 273 Pour les sommets étiolés de Vicia Faba : Sur la solution à 0,2 °/, de morphine ee = (0,48 et 0,49 2 Sur la solution à 0,5 °/, de morphine = —0,64 et 0,69 $ a CO” : Sur la solution à 10 °/, de sucre Dr 0,55 et 0,44 Les résultats de ces expériences montrent que, chez les plantes, le dégagement d'acide carbonique augmente sous l'influence des alcaloïdes et que parallèlement l’absorption d'oxygène augmente, c'est-à-dire qu’une oxydation énergique a lieu ici, mais pas la de ; CO? décomposition des substances ox ydées. Le rapport 9 au commen- cement de l'action des alcaloïdes, est peu de la valeur normale, puis sa quantité tombe et reste un peu plus haut que la normale. Par Cette manière nous avons dans les alcaloïdes des réactifs qui élèvent l'énergie de la respiration des plantes sans changer la nature du phéno- mène. Pour expliquer l’action toxique des alcaloïdes sur le proto- plasma M.0. Loew (1) appelle l'attention sur leur structure chimique el pense que leur caractère toxique dépend de leur structure et leur commodité d'agir sur les protéides actifs; comme les protéides actifs des cellules différentes par leurs fonctions sont différents, alors l’action des alcaloïdes sera aussi différente; l’alcaloïde se Montre une fois très toxique pour les cellules, une autre fois Comme toxique très faible, Mes expériences montrent directement la dépendance de l’action des alcaloïdes et leur structure chintique. Ainsi la structure d’ atropine sera la suivante : CH = CH — Ch er CH —0.-C0o = CH — HE RE CR: Es CH? OH De la cocaïne CH? —° CH — CH. CO0. CH | | : Az CH: CH 0. CO. CH CR =" CH “:cH () 0. Loew : Ein natürliches system der Giftwirkungen. München 1895. Rev. gén. de Botanique. — XI. . 274 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE C'est-à-dire que les deux alcaloïdes se distinguent par leurs chaînes latérales et la différence de leur action physiologique “ s'ofirira seulement par cette propriété. Cela se voit encore plus clairement sur la morphine et la codéine, dont la structure sera la suivante : 5 Morphine : C!7 H! Az O (OH) Codéine _: C17 H17 Az O (OH) OCH* La différence chimique dans la chaîne latérale provoque aussi une grande différence dans leur action physiologique sur le proto: plasma vivant. On peut dire la même chose de la quinine et de la cinchouine, de la strychnine et brucine. Lt Pour prouver la réaction chimique des alcaloïdes sur le proto: plasma vivant, il faut étudier d’un côté les changements physiolo- giques, auxquels les protéides se soumettent dans les plantes sous leur influence, et d’un autre côté, en quelle direction se changent les alcaloïdes sous l’influence des protéides vivants. Dans mon travail précédent (1) jai déjà émis la supposition que les alcaloïdes prennent part dans die staffumwandlung (mutations de matières), comme les autres substances anesthésiques (éther, alcoo!, etc). Zaleski (2) dans son travail a montré l'influence de l’éther sur « les mutations de matières » dans les plantes et a remarqué que la caféine abaisse la quantité des substances pro téiques dans les plantes. Mes expériences avec le chlorhydrate de morphine et la brucine montrent, qu’en vérité, sous l'influence des alcaloïdes la quantité des matières protéiques chez les plantes diminue. Les feuilles étiolées de Vicia Faba qui ont été placées SUP la solution de sucre à 10 °/, pendant 2 jours et puis pendant 4j sur la solution à 40 c/ de’ sucre avec 0,1 °/ de chlorhydrate de morphine pur ont été séchées à 100° c. et on en a trouvé Pol les matières protéiques (3) : 1) 0er2697 de la subst. sèche ont donné Az — 0er018819766 ou 6,98 2) Ogr2387 ) Az — Our 0168465353 ou 7,06 %/e LUS a OR (1) Loe. cit. | | en moyenne 202% (2) W. Zaleski: Zur Aetherwirkung auf de Staffumiwandung in den Pi (Ber D. B. Ges. Bd. XVIII, 1900, p. 292). : (3) Les matières protéiques ont été dosées par la méthode de M. Stutze? ke dosage de l'azote protéique par la méthode de M. Kjeldabl. anse : tie INFLUENCE DES ALCALOÏDES SUR LA RESPIRATION 275 Pour la portion parallèle des feuilles étiolées de Vicia Faba qui ont été placées pendant 6 jours sur la solution à 10 °/, de sucre on a trouvé pour les matières protéiques : 1) 0sr3915 de la subst. sèche ont donné Az — 0s"029380498 ou 7,30 0[e 2) Ogr5177 » » » Az = 0:"038316502 ou 7,40 °/, en moyenne 7,45 °/o L'expérience avec la brucine a donné les mêmes résultats. Les sommets étiolés de Vicia Faba ont été placés sur la solution 10 °/o de sucre pendant 2 jours et puis pendant 4 jours sur la même solu- tion avec 0,4 °/, de brucine, puis ont été desséchés à 1000C. et on a trouvé, pour les matières protéiques : 1) 0"2033 de la subst. sèche ont donné Az = 0g"008597519 ou 4,16 ‘/o 2) Osr2737 » » » Az —0gr011440793 ou 4,18 %/o en moyenne 4,17 Pour la portion parallèle qui a été pendant 6 jours sur la solu- tion à 10 o/, de sucre, on a obtenu les résultats suivants, pour les malières protéiques : 1) 0er1779 de la subst. sèche ont donné Az — 0gr008191337 ou 4,61 °,. 2) Osr1951 » » » Az = Osr008868307 ou 4,55 °/, en moyenne 4,58 °/e Ces deux expériences montrent que sous l'influence de la mor- phine et de la brucine, la quantité des matières protéiques baisse de 0,41 — 0,43 0/,. Cet abaissement n’est pas bien considérable et il faut encore de nouvelles expériences pour affirmer ce phénomène. Quant à l’autre question de la direction de transformation des alcaloïdes sous l'influence du protoplasma, je ne m'en suis pas OCcupé. Ces deux questions formeront le thème de mes recherches ultérieures. Varsovie, Laboratoire de Botanique de l'Université. REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE. VÉGÉTALES PARUS DE 1898 à 1900 (Suite) 3. La mort et la dégénérescence sénile. — La plupart des travaux concernant cette question sont restés encore dans le domaine de la spéculation ; néanmoins ils présentent un grand intérêt théorique. Pourtant, la physiologie de la mort a été aussi abordée par la méthode expérimentale et, à ce titre, notamment, elle mérite de nous arrêter quelques instants. O. Lœw (1), revenant sur les idées qu'il avait émises autrefois avec Bokorny (1886), pense que les protéides du protoplasma vivant doivent subir des modifications chimiques en passant à l’état de mort. On se rappelle du reste que selon Pflüger, la mort résulterait du passage : l’état ammoniacal du noyau C AzH. La modification essentielle d’ap _. O. Lœæœw consisterait dans un déplacement d’atomes aboutissant : LA perte du groupe aldéhydique et aussi du groupe amidé qui passerait © l’état imidé comme le montre la formule suivante : CH — AzH? CH — AzH = | C — COH C— CHOH il ; groupement groupement amidé imidé aldéhydique non aldéhydique L'auteur base sa théorie sur un certain nombre de faits epere taux dont nous citerons les plus importants : 1° les composés qui eue (4) O. Lœw : The energy of living protoplasma, in-8e, 120 p. London, x REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 277 facilement en réaction avec les aldéhydes sont toxiques pour tous les organismes, mais ils n’agissent en aucune façon sur le protoplasma mort et sur les protéides que nous savons préparer ; 2° les composés qui se combinent facilement avec les groupes amidés labiles sont aussi toxiques pour tous les organismes, mais ils attaquent en même temps les protéides du protoplasma mort ; 3° enfin il existe chez la plupart des végétaux une substance protéique très modifiable, jouant le rôle de matière de réserve, qui subit des modifications chimiques analogues à celles que fait prévoir la théorie de l’auteur, et cela, précisément, sous les mêmes influences que celles qui produisent la mort des cellules. C’est dans les atomes en position labile du protoplasma que réside- rait la source de l'énergie chimique. L'auteur, on le voit, laisse de côté le rôle considérable joué par les substances minérales dans les phéno- mènes vitaux et que les recherches récentes de chimie biologique nous ont fait connaître (action de l'acide chlorhydrique, du calcium, du magnésium dans la digestion, la coagulation, l'oxydation, etc.). Ajoutons que M. Armand GAUTIER considère comme dénuée de preuve cette théorie de Læœw (1). ScHiIMKEWITSCH (2) pense que la sénescence a pour cause les troubles subis par le noyau dans la vie cellulaire ; mais cela ne nous renseigne aucunement sur le mécanisme intime de cette sénescence. KLEmm (3) en étudiant les cellules végétales, a pu observer que la mort est caractérisée par les phénomènes suivants : perte de turgescence de la cellule ; fragmentation du corps protoplasmique et changement de sa structure intime ; apparition de granules isolés ou réunis, enchaînés et en dendrites ; formation de vacuoles qui semblent prouver la disso- lution de certaines substances. VERwoRN consacre dans sa « Physiologie générale » un chapitre fort intéressant à l’histoire de la mort. our cet auteur, les phénomènes vitaux non seulement peuvent subsister, mais encore doivent apparaître quand un certain nombre de conditions sont réalisées ; si ces conditions viennent à faire défaut, la vie disparaît, La mort ne survient jamais d’une manière instantanée ; elle a un développement, une histoire. Entre la vie et la mort, il y a la nécrobiose (4). Les phénomènes de la nécrobiose peuvent être divisés (1) Armand Gautier: Leçons de chimie biologique, (2) Schimkewitseh : Zur Frage berdie Inzestzucht (3) Kiemm : Desorganisationsercheinungen der Velle. (Jahrb. f. Wiss. XXVIIL. 627-711. 1895). (4) Ce terme a été introduit par Schultze et Wirehow en pathologie ; mais 7 est entendu ici dans un sens plus large ; il correspond à la nécrobiose et à la Nècrose de ces auteurs, p. 754. Paris, 1897. (Biol. Cent. XVI. 177-181). Bot. 0 | DE : . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE en deux grands groupes. Dans le premier groupe, on range les phéno mènes dans lesquels les processus vitaux normaux cessent graduelle- ment sans subir auparavant de modifications essentielles (processus histolytiques) ; dans le second, les processus vitaux normaux sont pervertis par l'atteinte mortelle qu’ils ont subie et dégénèrent avant de disparaître (processus métamorphotiques). On range parmi lés processus histolytiques latrophie qui paraît jouer un si grand rôle dans le déve: loppement normal des êtres et dans leurs états pathologiques, la nécrose qui est le plus souvent pathologique (gangrène sèche, coagu- lation, colliquation) et la destruction granuleuse. Verworn (1) a étudié cette dernière par mérotomie sur les Protozoaires. Il a observé, non . seulement chez les Infusoires, qui ont le protoplasma granuleux, mais encore chez des Rhizopodes absolument hyalins, que la mort du proto plasma correspond à l’apparition d’une substance granuleuse et alvéo- jé laire, analogue à celle que détermine un excitant pendant la contraction et que Bütschli a décrite. Il semble alors que tout protoplasme dont la contractilité peut se manifester meurt en état de contraction; la fonte granuleuse dépend d’une contraction poussée au delà du maximum. Quant aux p ét photiques, ils comp tnotamment la dégénérescence graisseuse, la dégénérescence amyloïde, la calcifica= tion. Nous ne nous étendrons pas sur tous ces phénomènes morbifiques ; ils ont été presque exclusivement étudiés sur les animaux. L’Anatomie pathologique végétale est une science encore peu avancée ; nous n€ savons en effet presque rien en botanique sur la destruction des tissus: Si, dit M. Verworn, les phénomènes de nécrobiose-sont très variés’ les causes de la mort ne le sont pas moins. Ces causes sont intrinsèques et extrinsèques. Parmi ces dernières, on peut ranger la soustraction de l'oxygène, de l'eau, des aliments, les excès de température et de pression, les influences chimiques et électriques. : On est beaucoup moins bien renseigné sur les causes internes: Quelques physiologistes même nient l'existence de ces dernières. Si un être qui n’a jamais été malade meurt de vieillesse, disent-ils, c’est que de petites perturbations insensibles d’origine externe se sont accurn” lées pendant toute la durée de la vie. Jean Müller croyait au contraire à une cause interne qui fait que chez tous les êtres d’une même espèce apparaissent dans la vieillesse les mêmes symptômes de sénilité qui consistent dans les processus atrophiques de presque tous les organes: Les conditions de l’atrophie sénile, dit plus tard Cobnheim, doivent ê® physiologiques. L'atrophie sénile qui aboutit à la mort par vieillesse (1) Verworn : Der Kürnige zerfall. Ein Beitrag zur Physiologie des Tddes (Pfläger’s Archiv. d. gesam, Phys. LXHIL 1896). ee REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 279 dit également Sedgwick Minot n’est que le terme d’une longue série de phénomènes de développement que l’homme, de même que tout animal, doit parcourir pendant son existence individuelle, Mais pourquoi la matière vivante se modifie-t-elle continuellement pendant le cours de cette vie individuelle ? C’est ce qu’on ignore encore aujourd’hui, Toutefois, n’y aurait-il pas des organismes pour qui la mort ne serait point une nécessité ? On sait que Weismann, il y a bien vingt ans, a répondu à cette question par l’affirmative. Pour lui, tous les êtres unicellulaires, qui disparaissent sans laisser de cadavres, sont en réalité immortels ; dans ce cas, la mort ne reposerait pas sur des causes purement internes se rapportant à l’essence même de la vie ; elle serait plutôt un phénomène d’adaptation apparu à un moment donné sur la terre. Pour les organismes unicellulaires, il n’était pas possible, en effet, qu’ils s’adaptassent à la mort normale parce que l'individu et la cellule de reproduction ne nes ne ’une seule et même chose ; mais chez les org Ilules somatiques et les cellules sexuelles se séparèrent, la mort devint possible et, comme nous le voyons, s’y adapta effectivement. Mais on sait que Maupas a montré que les Infusoires hr, isolés dès leur naissance après division succombent fatalement au bout de quelque temps; si les colonies prolifèrent, c’est qu’il y a régénération Par conjugaison. Les Infusoires présentent donc l’atrophie sénile des êtres supérieurs ; R. Hertwig a fait voir en outre que, même dans le phénomène de la conjugaison, une partie des cellules issue de ce pro- essus succombe par vieillesse, notamment le noyau principal et une partie du noyau secondaire provenant de la division prolongée du noyau accessoire ; ilen est de même chez les Protozoaires et Proto- phytes qui produisent des spores. Pour Verworn même, aucune molécule vivante n'échappe à la mort ; Pendant que l’une se détruit par le fait de son fonctionnement, il en naît une autre ; la matière vivante meurt continuellement sans que la vie s’éteigne jamais. C’est en somme l’idée émise autrefois par Claude Bernard sous cette forme paradoxale : la vie c’est la mort. Il ne peut donc être question d’immortalité de la matière vivante, mais bien de la continuité dans sa descendance. M. Le Danrec (1) distingue également la mort des êtres LE tidaires et celles des êtres polyplastidaires ; mais il fait remarquer tout d'abord qu’un plastide mort n’est pas seulement un plastide auquel il Manque la vie, Ce sont, dit-il, deux choses absolument différentes Comme le sulfate de soude par exemple l’est du chlorure de sodium ; le (1) Loc. cit 2": : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cadavre peut rappeler la forme du corps vivant mais il n’a aucune des ; propriétés caractéristiques de ce dernier. La mort d’un plastide ou mort élémentaire est bien une destruction. tu Mais cette mort n’est pas l’aboutissant nécessaire de la vie élémen- taire. Si le milieu ne varie pas, le plastide doit continuer à assimilerret à se diviser et il n’y a aucune raison pour qu'il en soit autrement. Les êtres monoplastidaires peuvent vieillir de deux manières: 1° d'une manière, générale pour tous, et qui dépend non de leur nature propre; mais de la limitation du milieu où ils se trouvent ; 2° d’une manière spéciale à quelques espèces et qui dépend au contraire de leur nature propre, un élément déterminé faisant défaut non dans le milieu, mais dans la plastide lui-même. Un exemple du premier cas nous est donné par la levure de bière qui séjourne dans un moût fermentant où l'alcool s’accumule ; un exemple du second est la sénescence observée par Mau- pas chez les Infusoires et qui est corrigée par le rajeunissement caryogamique. Mais il n’en va plus ainsi pour les organismes complexes à cause de l'accumulation de substances non éliminables résultant des fonctions vitales (groupe de substances R par opposition aux substances Q du milieu nutritif). Ici, c’est l'assimilation fonctionnelle qui entraîne la pe duction des substances R non éliminables dont l'accumulation empêche peu à peu les réactions plastiques et fait passer les plastides à l'état de destruction qui conduit à la mort. En quoi consistent les substances R ? D’abord elles sont en général toutes nuisibles pour le plastide qui les produit ; mais leur nocivité est plus ou moins visible suivant qu’elles sont solubles ou non dans le milieu ambiant. Chez les animaux et surtout chez les animaux supé- rieurs, l'accumulation des substances R non éliminables aboutit buse productions cornées, à la minéralisation, etc. Les phénomènes de vieil- lesse sont analogues chez les végétaux ; il y a chez ces derniers épais” sissement de membranes, lignification, minéralisation, incrustation$ diverses ; tout cela ralentit les échanges des cellules et engendre je sénescence puis la mort. Mais chez les animaux supérieurs la vie résulte non seulement de Je vie élémentaire manifestée des plastides pris isolément, mais encore de la coordination du fonctionnement, de la synergie des plastides, laquelle est dans la dépendance de la continuité nerveuse , alors si la mort ms êtres polyplastidiaires résulte fatalement comme nous l'avons dit dé leur fonctionnement (mort naturelle), elle peut résulter, soit de troubles du milieu extérieur, soit d’une discontinuité nerveuse (mort accidentelle): REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 281 4. La mort apparente ou la vie latente ; vie ralentie. — La vie peut- elle cesser, en apparence ou rééllement, dans cértains organismes el se manifester à nouveau quand les conditions redeviennent favorables ? Claude Bernard, dans son ouvrage célèbre sur les « Phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux, » admettait que la vie pouvait présenter trois formes essentielles : la vie latente ou vie non manifestée, la vie oscillante, à manifestations variables ou dépendantes du milieu extérieur, la vie constänte, à manifestations libres et indépen- dantes du milieu extérieur. Pour lui, la vie latente était caractérisée par l'état d’indifférence chimique, c’est-à-dire par la suppression complète des échanges entre l'être vivant et le milieu cosmique, et il s’appuyait sur Vexistence d'animaux reviviscents tels que les Tardigrades étudiés par Leuwenhæk en 1701, les Anguillules étudiées par Baker en 1771 et Spallanzani, les Rotifères, les Kolpodes. Il s’appuyait aussi sur la reviviscence des graines. Il ne croyait pas trop à la germination des graines trouvées dans les tombeaux égyptiens et dans les habitations lacustres, mais il admettait par contre que des graines de Moutarde enfouies dans les profondeurs du sol (depuis combien de siècles ??) pouvaient germer quand, à la suite de terrassements, elles setrouvaient ramenées à la surface. L'expérience journalière nous a appris que des graines peuvent conserver pendant plusieurs années leur pouvoir germinatif. Que deviennent alors pendant ce temps les manifestations vitales ? Celles- ci sont-elles radicalement suspendues comme le voulait Claude Bernard ? MM. Van Tieghem et Bonnier, en 1882, nous ont appris qu’il n'en est rien ; les graines ne sont pas à l’état de vie latente, mais bien à l'état de vie ralentie ; les échanges gazeux ne sont pas complètement arrêtés, ils sont seulement affaiblis. Mais d’après C. pe CANDOLLE (1), il n’est pas absurde d'admettre que la vie ralentie soit de courte durée et qu'elle fasse place ensuite à la véritable vie latente; les échanges gazeux constatés à la fin de l'expérience ne proviendraient alors que de la phase du début, quand la graine n’était pas encore à l'état d’indifférence chimique. Il a fait _ Sermer des graines qui avaient passé 4 jours à 100° au-dessous de zéro. Or, à une telle température, dit-il, les phénomènes chimiques qui carac- lérisent la vie avaient dû être suspendus. Il a également placé des graines dans un réfrigérateur à air comprimé dont la température Variait entre 38° et 54o ; les graines y sont restées pendant 118 jours, la machine frigorifique fonctionnant de 8 heures à 20 heures par jour ; celles du Blé, de l’Avoine et du Fenouil ont pu germer après l'expé- (1) C, de Candolle : La vie latente des graines. Revue scientifique, 44 sept. 1895, 282 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rience ; par contre, celles de Sensitive et de Lobélia étaient presque toutes atteintes. Or, dans cette expérience, le refroidissement dés organes était très brusque et il aurait été préjudiciable aux grains qui étaient simplement en état de vie ralentie; c’est parce que la plupart d’entre elles étaient en état de vie latente qu’elles supportaient facile- ment cette brusque et importante modification de la température, : Et puis comment comprendre que des graines restent très longtemps sans perdre leur pouvoir germinatif ? Gérardin assure que des graines de Sensitive germent fort bien après 60 ans de repos ; le même auteur a vu des graines de Haricot provenant de l’herbier de Tournefort et qui pouvaient encore germer après 100 ans ; Home a trouvé des grains de Blé encore féconds après 140 ans: en 1850, Robert Brown put semer avec succès des graines de VNelumbium speciosum qui avaient été mises en collection depuis un siècle et demi. Alphonse de Candolle se demandait même si, sous les neiges des Alpes, on ne pourrait pas retrouver sous forme de germes capables encore de se développer des vestiges de la végétation antéglaciaire. Que faut-il penser de cette prétendue possibilité de germination après un très long délai ? Alphonse de Candolle affirmait en 1835 (1) que les graines, trouvées dans les catacombes d'Égypte ou dans les greniers des Romains, LÉ germent pas, bien que leur apparence ne soit guère altérée; mais il admettait plus tard (2) que cette germination n’était pas théoriquement impossible; les graines étudiées, disait-il, manquent d'authenticité; Ou bien, comme le fait remarquer C, de Candolle, elles ont subi des prépa” ralions qui ont enlevé le pouvoir germinatif; Mariette, l’'égyptologue bien connu, a observé que des biés de momie ont un aspect carbonisé et € réduisent en bouillie argileuse quand on les met dans l’eau. Récemmeni, M. Gain, expérimentant sur des grains recueillis par M. Maspéro et remontant aux plus vieilles dynasties des Pharaons, a vu au contraire que l'aspect extérieur était bien conservé: mais il a constaté d'autre part que le germe est atteint et incapable de se développer. Mais pe dant combien de temps ces grains, qui sont définitivement inertes aujourd’hui, ont-ils conservé leur pouvoir germinatif ? D'autre parh ont-ils réellement, lors de leur dépôt, subi un traitement de nature 8 empêcher toute évolution ultérieure? Personne n’a encore répondu que nous sachions, à ces importantes questions. En ce qui concerne les plantes qui apparaissent dans les tranchées (1) Alphonse de Candolle : Introduction à l’étude de la botanique. Paris 1833: Voir aussi Aug. Pyr. de Candolle : Physiologie végétale, p. 375. Paris 183, P- (2) L'origine des plantes cultivées. Paris, 1883, p. 290 on REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 283 récemment ouvertes, il est bien probable qw’elles ont été apportées tout simplement par les outils et les chaussures des terrassiers ou par tout autre procédé. Quoi qu’il en soit, les résultats obtenus par A. de Candolle, Robert Brown, Gérardin, Home, et que nous rapportions plus haut, n’en demeurent pas moins acquis. En 1894, le professeur P£rer (1), de Gôttingen, recueillit à des profon- deurs variables des échantillons de terre des forêts dont l’âge et toutes les conditions antérieures lui étaient connus et où il n'y avait d'autre végétation que les mousses; il les cultiva en ayant soin de ne pas introduire de graines étrangères. Il vit alors germer dans la terre des forêts très anciennes des espèces sylvicoles et dans celles des forêts ré- centes des plantes des champs et des prairies, selon que le boisement avait remplacé l’une ou l’autre de ces cultures; il en conclut que pour beaucoup de ces dernières plantes, la faculté germinative peut notable- ment dépasser un demi-siècle, Or les graines pourraient-elles rester pendant plus de 50 ans à l’état de vie ralentie? Ne faut-il pas plutôt admettre la vie latente ? GiGrior1(2) a fait connaître en 1895 les résultats de nombreuses recherches qu'il a exécutées de 1878 à 1894 sur la durée du pouvoir germinatif des graines. Des graines de Luzerne ont séjourné pendant 16 ans dans divers gaz secs et dans l'alcool. Les graines conservées dans l'oxygène germèrent dans la proportion de 68 pour 100, dans l'acide carbonique de 84, 2 pour 100; par contre, celles qui étaient dans l'hydrogène ou l'oxygène ne germèrent pas ; enfin, résultat inattendu, celles qui avaient séjourné dans l'alcool absolu germèrent dans la Proportion de 66, 6 pour 100. 11 semble donc bien qu’on doive admettre ans ce cas la vie latente. M. Giglioli pense que si les graines étaient Complètement déshydratées et maintenues à la sécheresse absolue, elles Conserveraient indéfiniment leur faculté germinative « comme le fer sec Sarde toujours la propriété de rouiller dans l’air humide ». En 1890, Kocus(3) plaçant des graines en grande quantité dans le vide sec ne put observer après plusieurs mois la moindre trace d’acide Carbonique dégagé, et cependant, les graines mises en expérience Navaient pas perdu leur pouvoir germinatif. M. Jonix (4) ayant fait séjourner pendant 4 ans des pois contenant Uni}. Mr : Nachrichten v. d. Kônig. Gesell. à. Wissench. u. d, Georg. Aug. zu Gôttingen. Nov. 93 et Déc. 94. 2) Giglioli : Nature. Oct. 1895. Gé in. Des roc aoehs : Kann die Continuilät der Lebensvorgänge zeitweilig vollig unter en ? (Biol. Central. X., 1890). - a. Red) + Vie latente des graines. C. R. CXXII. PE 1349, Voir aussi : T la germination, Ann. agro, t. XXIII, p. " 284 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de 10 à 12 pour 100 d’eau dans de l’air confiné, observa qu’à l’obscurité il y avait un faible dégagement d’acide carbonique (vie ralentie) alors qu’à la lumière les échanges gazeux furent à peu près nuls (vie latente); à la fin de la 1° expérience les graines avaient perdu leur pouvoir germinatif ; elles l'avaient conservé à la e la seconde. De même, raines placées dans une éprouvette Poe de mercure pendant plus de 5 ans, purent encore germer et elles n’avaient produit aucun dégagement gazeux. Pour M. ARMAND GAUTIER (1), une graine, un microbe desséché ou sa spore, un rotifère privé d’eau, possèdent l’organisation propre à la vie; mais ils ne vivent réellement pas, même d’une vie latente. Qui dit ne deviendront le siège des manifestations qui constituent l’état de vie ee si des causes matérielles déterminantes, l'humidité, la chaleur, une mière vibration communiquée, etc., leur fournissent les conditions nécessaires à la réalisation de Ps virtuelle que tiennent en réserve leurs matériaux chimiques. Alors seulement, le passage et les transfor- mations de cette énergie à travers ces organismes complexes, deviendront la cause des manifestations que nous appelons léfaf dé RD w’un certain nombre de graines perdent au bout de quelques années le pouvoir de germer, c’est une conséquence de ce fait que les principes chimiques qui les constituent sont dans un état de tension, de potentiel chimique. Ces principes se modifient donc lentement, M rien reviviscen est aussi là l’opinion de VExworn. La vie latente telle Lis l'entendait Claude Bernard existe, mais il vaut mieux | ’appeler potentielle (Preyer) ou encore mort apparente (Scheintodes). La “ ralentie précède la mort apparente ou la mort réelle; _. correspond en outre à la phase d'engourdissement de la vie oscillan ofin pour M. Le Danrec, la vie latente n’est er jamais Pindifférence chimique absolue. Dans la plupart des ca s elle doit correspondre à une destruction très lente des substances Dlastiques: du plastide; la vie latente (condition n° 3) rentre donc dans la destruction (condition n° 2); mais on a vu plus haut que pour M. Armand Gautier cette destruction lente n’est pas nécessairement un phénomène vital; d'autre part elle ne se traduirait pas par des échanges gazeux avec le milieu ambiant. (4) Armand Gautier : Remarques à propos de la note de M. Jodin. c.R t. CXXII. 1896, p. 1351. (A Suivre) En. GRIFFON-. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUSCINÉES DEPUIS LE {°° JANVIER 1895 JUSQU'AU 1° JANVIER 1900 Suite) 7° Anjou. — Une courte note de g . Hx (1), est à citer pour les Mascinécs rares ou nouvelles d’A ais c’est en M. Bouver (2) que s HE de Maine-et-Loire a trouvé son monographe. Cette région, par suite de la proximité de la mer, possède un climat relativement doux. D’une façon générale, la flore bryologique se rattache à la zone silvatique inférieure de l'Abbé Boulay. Mais une cinquantaine d’espèces méditerranéennes, suivant le Littorai atlantique, s'élèvent jusqu’à cette latitude, et dans plusieurs localités elles sont même accompagnées de phanérogames méridionales. Bien que l’altitude générale soit assez faible, plusieurs espèces de la région silvatique moyenne, se trouvent représentées, soit 43 espèces, es a i Ipi ont 9 des tourbièr même es alpines : Bryum pallescens, B. cuspidatum et Amblystegium RE ME qui son localisées sur certains points Sous t de la constitution tes. plus récents. On peut admettre espèces franchement calcicoles, et 68 espèces RE Re Ue Le Catalogue LR fait ka Obovata, Riccia prets 11 signale en outre dans les serres d'Angers; une Mousse qui croît sur les troncs du Balantium antarcticum et qu’il Vait cru devoir rapporter à | Hypopterygium Balantii. Mais M. Besche- d'Angers, 1895 2) G. Bouvet : Muscinées du département de Maine-et- Loire (Bull. de la Soc. d'ét. scientif. d’A ngers. 1895 (3) ; Bouvet : Muscinées du département de re pe Supplément n°1 (Bull. de la Soc. d’études scientitiques d'Angers, 1897, p. 137-154). (1) Abbé Hy : Muscinées rares ow nouvelles pour l’Anjou (Congrès scientilique IE 286 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE relle pense qu’il n’y a pas identité et propose d'éipeits: cette es “ H. Bouvetii (1). Ca ans le second supplément sont à citer seulement quelques variétés ni nouvelles pour la région, dont une inédite : Campylopus polrtrichoides var. Bouveti Corb. 8° Maine. — Le département de la Sarthe a aussi maintenant son Catalogue de Muscinées. 1] a été fait par MM. Tuérior et MoxGüiILLON(2). Comme le département de Maine-et-Loire auquel il touche, celui de la Sarthe appartient à la zone inférieure des forêts de l'Abbé Boulay. Cependant il semble y avoir moins d’espèces méditerranéennes qu'en Maine-et-Loire. Il y a aussi quelques espèces de la zone silvatique moyenne, bien que l'altitude ne dépasse guère 275 mètres. et qu'en moyenne elle se maintienne entre 80 et 150 mètres. Un court aperçu sul la constitution géologique du sol montre que les terrains sont variés, terrains primaires, jurassiques, crétacés et même tertiaires s’Y trouvent. Le Catalogue mentionne 17 Sphaignes, 295 Mousses, 74 Hépatiques. À À noter la création de plusieurs types nouveaux : Fissidens Mo Thér., Grimmia Haritmanni, var. fastigiata Thér. et Mong., Bryum . Peu, Var. gracilescens. Thér., Diphyseium foliosum, var. elatum Thér. 9° Vienne et Deux-Sèvres. — Pour ces deux éper il ne a : à citer que des notes peu étendues de M. E. VioLLEAU (: Êe 0° Limousin, — M. LacnenauD (4) publie au fur et à nes de 4 je dense les noms des Mousses rares de cette région ; ps | se remarquable, le Bruchia vogesiaca, jusqu'ici localisée au p dans les Vosges, et aussi dans les Landes, a été trouvée ne Sylvestre (Haute-Vienne cr 8 de la bryologie dans la région. Dans la seconde partie qui es!.68° 4 no: est traitée la distribution géogr M uscinées et des Characées. Enfin MM. Langeron et Sullero Au a ont élaboré le Catalogue des Mousses, Hépatiqué re. dé "+ G- Bouvet : Supplément aux Muscinées du département de Maine-et- ds à du Congrès des Sociétés savantes, 1898, p. 168-170). db A | Thériot et Monguillon : Muscinées du département de la Sarthe (Bull: Agric, Sc. et Arts de la S Sarthe, (Bull de de oi doit Muscinées nouvelles pour la Vienne et les Deux-Sèvres bot. des Sc. nat. de l'O. à _ (Bull. de RS des Deux- -Sèvres, VIH, 1895. ae on + (4) G. png Frens et sq.). til. ” evue scien Limousin, 1898, p S et Hépatiques du Limousin (R ane de V 5) Langeron “ pe Muscinées de la Côte-d'Or (Revue mn enseignement Supérieur, 1 ir 163 p. et 2 cartes 8). REVUE DES TRAVAUX SUR LES MUSCINÉES 287 Characées de la région. A remarquer cette conclusion à laquelle arrivent les auteurs : « Les causes d'ordre physique sont plus générales et quelquefois plus puissantes que celles de l’ordre chimique, » 12° Vosges. — Seule est à noter une espèce de Sphaigne, le S. riparium Aongstr., nouvelle pour la France, et trouvée au lac Lispach, anciennement. M. Camus (1) a vu cette espèce dans l’Herbier du Muséum. 130 Jura. — Quelques découvertes et observations intéressantes de M. Hérier (2) sont à remarquer pour la région du Jura français. Dans diverses tourbières, l’auteur a trouvé le Hypnum turgescens, au lac de Chalin, le Bryum constrictum Bruch. et à la tourbière des Rouges- Truites, le Sphagnum obtusum, tous trois nouveaux pour la flore française. L'auteur mentionne encore quelques espèces nouvelles pour le Jura, enfin une variété nouvelle et inédite le Jungermania exsecta, Var. lignicola Hétier. M. OPPERMANN (3) a publié aussi une liste d’une centaine d'espèces pour les environs de Besançon. 14” Alpes. — La Revue bryologique de M. Husnot continue par fragments la publication du Guide du bryologue à Grenoble et aux environs, de M. RAvauD (4) dont j'ai déjà parlé dans ma précédente Revue, Un travail d'ensemble sur la chaîne des Alpes serait à désirer, mais il ya encore beaucoup à trouver ; en attendant un tel travail, il faut nous contenter de récits d’excursions ou de découvertes isolées. C’est ainsi que MM. Réçain et SéBizce (5) ont exploré la Haute- Tarentaise, en Savoic. Ils ont rapporté environ trois cents espèces de Mousses dont plusieurs sont nouvelles pour la région. . M BurcxarD a parcouru plus particulièrement la région de Saint- Gingolph et de Bex, située en partie en France (Haute-Savoie) et en Partie en Suisse (Valais). Dans la liste de 96 Mousses qu’il a publiée à la suite de ces recherches, il faut noter la découverte du Bryum Culmannii, nouvellement décrit par M. Limpricht, trouvé à Bouveret, (4) E. Bureau et F, Camus : Quatre Sphagnum nouveaux pour la flore fran- f4ise (Bull, de la Soc. bot. de France, 1896, p. 515). 1 Fr. Hétier: Notes sur quelques plantes rares ow nouvelles de la flore dr mr récoltées dans le Jura (Bull. de la Soc. bot. de France, t. XLIH, 18%, (3) D. Oppermann : Liste des Mousses recueillies à Besançon (Feuille des Jeunes naturalistes, 1897-98, no 333, p. 174). se (4) Ravaud : Guide du Bryologue et du Lichénologue aux environs de Gre- nOble (Revue bryologique, 1895, p. 155, 1896, p. 108, 1897, p. 40 et 86, 1898, p. #5 SU, 1899, p. 48 et 68) | Mie ù 5) Réchin et Sébille : Excursions bryologiques dans là Haute-Tarentisea ‘ra. de Botanique, 1897, ne’ 11, 48, 19 et 20). 288 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à l’embouchure du Rhône et l’Orthotrichum Braunii, rencontré à | Bex. (1) No M. Thériot a surtout exploré le Dauphiné. Il a découvert d'abord deux Bryum, près de la Grave, que M. PHiLiBERT (2) n'hésite pas à B par son appareil végétatif est voisin des B. Funkii, argenteum, Payoti et tenue. Cette espèce a aussi beaucoup d’affinités avec une espèce norvégienne, le B. Limprichtii. La seconde espèce, le B. cristatum, est assez voisine de la première. De ses explorations M. TaéRior (3) a publié lui-même les résultats, du moins pour la vallée de la Romanche (1894). Il a trouvé ke quelques variétés nouvelles décrites par l’auteur : Dicranum capilla- ceym, Var. strictum Thér., Barbula tortuosa,var. pseudo-fragilis Thér, Webera cruda var. Dheu Thér., Pseudoleskea catenulata, var. subtectorum Thér. La liste des Mousses s'élève à environ 200 espèces, celles des Hépatiques à 33 seulem cu Les Alpes-Maritimes ont fourni à M. Pmiriserr (4) une espèce J nouvelle de Mnium, le M. HÉRERISSS recueilli le r1 septembre 18; à au bord de la Vésubie, près de Saint-Martin-de-Lantosque. espèce est voisine du M. inclinatum de la Scandinavie et aussi du M. orthorrhynchum 5: Sur les limites de l'Isère et des Hautes-Alpes. au col du Clot des Cavales, versant des Etançons, M. CoRBière (5) a découvert, le 12 août 1898, un a nouveau, voisin du B. pallescens, et qu'i ppelle Bryum pois a Soc française de Botanique dans les AR NSE e et en en e Lautaret. Parmi les très nemhroises espèces citées, notons en passant: Grimmia mollis en fruits. (1) 0. Burchard : Mousses récoltées aux environs pe RE { Haute- Savoie et es Bex | Valais) (Revue bryol. 9, n° dE Sécu te hilibert : Deux Mousses nouvelles des — PRE à (Rev. bryol, . é, : (3) I. Thériot : Excursions dde 2e dans la vailée de la Romanche ( Dau- ee sr (Rev, bryol., 1898, no 2, p. 17). Hépatiques (Ibid. D n°4, p. 67). m 0 - (5) L. Corbière : Bryum delphinense s 5 6 P. Hév. Des ir 1899, p (6) L. a a et J. Réchin : Excursions De Le di dans 1e Hautes As (Bull. de l’Ass. fr, de Bot, 1898). (4 sr L, GÉNEAU DE LAMARLIÈRE- x DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT : mois “a chaque | Frraison ct pme Len à! 8 pra ee « et figures dan Le prix sp os d'avance) est de 20 îr. pour Paris, les Mépartoess et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. “dress ser les demandes d’ DE mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari On peut ss prertes tous les ouvrages analysés dans les Revues spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, re 2 Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois adresser gs ce qui lt la rédaction à M. Gaston BONNIER, esseur à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, Pari ivre Nes compte dan à Le revues s éciales des ouvra, ages, mnt s dont pl “ aura été adressé au Directeur de la K à LE de Hotaniqu ue. De plus l'ouvrage envoyé sera annoncé pds or couve Les auteurs des travaux insérés dans la Revue ç rs de Ron 3 ont dr droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à par RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIQUES … Beabce : Studies in Cratægus |Botanical Gazette, novembre 1900). | uen : Études sur Le PORN des Champignons. — nc laris, J.-B, Baillière et fils. 1900. nd The Primitive à æe andthe Flagellata. An Account of m ern “à vor bearing on the Rouinto ft the Algae (Annals of Botany, décembre sy) BôRGESEN : Freshwater Algæe of tho Færûes. Copenhagu Buicer : Contr Pen to our Knowledge of the Phasiolons of the Sperma- lozoa- n ” Ferns $ (Annals of Botany, decem sont . 543). : HIRY : Séudies on c 10genic ééieri: À joie on the Pigmenee of Bacillus polychromogenes (Botanical Gazette, december 1900). re (H.) : Die Farnkraüter der Schweiz. Berne, Wyss, 4 Re nity ; : a gross (H Chandler) : The physiographic Ecology of Chiee ago pr 148 4 Study of the orig velopent, A classification of plant rt | Gazette, Februs sn and marc Anatomie des Primu. $. Paris. M n, 1904. | DrLacnox LE maladie des ere s d'Antibes. ner. moe res mu r la myriotomie comme ans les mesu - Belles à es de TAcadémie royale de Belgique. Clos des Sciences Sa : ie 135 1 153, ue lofinrinl ent publications and the n represent À Nr Gazette, March 1901). Sa | ane ve Lamanière : Flore rérophile de la Marne. à Le Sosa Ram, se se Pho rolonéma et des don ue ; Anscinées ù mologie pe la tige are du p? Ke Feuilles des jeunes naturalistes, N° 355, : ie à Rae nn “enveloppes flvrales de quelques ire re à , N° 361, 1900 Es er meute Ress _—— des volume partie he Botanischen Mi itheilungen ans den Tropen que dirige A pro he ent _… .# } (Botanisk Tidsskrift, 23 Bind. Kopenh : Ne real december 1900, } Hénin Au écological Study of the New-Jersey à pora. delp hia, 1900. 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Host) 0g SanGaxr (Miss E.) : 4 New st of Here re Stem to “Root Vascular System ss Seedlings (Annals of Botany, d r 1900, p a k on the Results of fertilization in ere bi À ares {H. von) : Some diseases of New E Conifers : A _. report. Washington, 1900. ê se à & Surre (J. Donnell) | Indauritod plants pu LS some and ot american republies 18 otanica 1 Gazett te, february 1901) 4 (Wilson) : The achromatic. pre + the spore mot er. ments regalis {Botanical Gazette , dece à en | pur Taisezrom-Dyen : Note on the ee Disease of the Wese mndies (4 pe . 609). jee Bigot, Ursan PRyhioiss vel. I Lyctae, Born Van Hook : Notes nihe di in. (Botanical Gazette, ‘dccembe ee 4900). of the cell and nucleus i e Antillange seu fondumenta forae Indiae 0 WAR à rade l Le Con ica no Fi on the botanical imoestigation ere S dis Cuanophyceen. + Hamburg, 1909. — Über ee su. e ruc: , , 1901 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Juillet 1901 N° 15140 PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR &, RUE DU BOULOI, 4 1901 LIVRAISON DU 15 JUILLET 1901 à Pages . — LES PLANTES A CAOUTCHOUC DU NORD-OUEST DE MADAGASCAR (avec figures dans le tefte), par M. Henri Jumelle. ....... a 289 nn Il. — RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR L'AOÛTEMENT DES SARMENTS DE LA VIGNE (avec planches € figures dans le texte), par M. F. Kôvessi (inf. 5 MP Ill. — REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE - CHIMIE VÉGÉTALES parus de 1893 à 1900, par Me E. Griffon os a es res ed ui ; 326 IV. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUS- CINÉES depuis le 1” Janvier 1895 jusqu’au 1° Janvier : ‘1900, par M. L. Géneau de Lamarlière (suite). 351 Cette livraison renferme quatre gravures dans le texte. LA Pour le mode de publication et es conditions d’abonnement, VOr à la troisième page de la couverture. LES PLANTES À CAOUTCHOUC DU NORD-OUEST DE MADAGASCAR par M. Henri JUMELLE Des divers produits qui constituent la richesse naturelle de notre colonie de Madagascar, le caoutchouc est parmi les plus importants. Les arbres ou les lianes qui le fournissent se rencontrent dans presque toutes les parties de l’île; et, malgré les dévastations commises par les indigènes — dévastations que des cultures méthodiques et une exploitation réglementée répareront peu à peu, il faut l’espérer — le total des expéditions faites annuellement des Ports des côtes Est et Ouest représente encore aujourd’hui une valeur de plus d’un million de francs. Ce qui peut, dès lors, être un véritable sujet d’étonnement, c’est l'ignorance où nous sommes des plantes qui donnent lieu à une exploitation aussi active. Rien n’est pourtant plus exact. Lorsque Nous avons publié, en 1898, un travail d'ensemble sur Les plantes Caoutchouc et à gutta dans les colonies françaises, nous avons dù nous contenter de signaler les espèces caoutchoutifères de Madagascar sous leurs noms indigènes. Tout au plus avons-nous Pu ajouter, sans à peine préciser davantage, qu’une d’entre elles eg le Landolphia madagascariensis K.Sch.(Vahea madagascariensis 0).). Nous sommes donc heureux d’être maintenant en état de donner, loutau moins pour le Nord-Ouest de l’île, des renseignements moins Yagues. Les nombreux échantillons que nous à envoyés, depuis deux ans, de Suberbieville, M. Perrier de la Bathie — un obligeant, lé et Consciencieux correspondant que nous remercions ici une lois de Plus — nous ont permis d'établir définivement quels sont | les divers végétaux à caoutchouc du Bouéni et du Ménabé. Ce sont ces arbres et ces lianes, ainsi que leur produit, que ReY gén. de Botanique. — XH). a 290 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nous allons étudier ici, en complétant cette étude par le résumé des intéressantes observations et expériences qu’a faites sur place, avec grand soin, M. Perrier de la Bathie, et dont il a bien voulu nous communiquer les résultats. Toutes ces espèces caoutchoutifères appartiennent aux genres Landolphia et Mascarenhasia, parmi les Apocynées, et aux gene Marsdenia et Cryptostegia, parmi les Asclépiadées. LANDOPHILA PERRIERI nOV. Sp. C’est le piralahy ou le vahealahy des Sakalaves. On le trouve dans toutes les forêts du Boueni, à Majunga, à Andriba, dans les vallées de l’Ikopa, du Betsiboka et du Menavava.. lig. 50 — Rameau de Landolphia Perrieri (2/3 Gr. nat.). Morphologie externe. Le tronc de cette liane, d’après M. Perrier de la Bathie, peut atteindre 15 centimètres de diamètre à là bas®: “ PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR . 291 Les rameaux en sont bruns, parsemés de petites lenticelles jaunes. Les feuilles (fig. 50) sont glabres, ovales, aiguës aux deux extrémités, avec 10 à 12 paires de nervures secondaires, qui forment un angle aigu avec la nervure principale et se réunissent, sur le bord, en un ourlet, visible seulement sur la face inférieure. Sur la face supérieure, la nervure principale est en gouttière. Sur les plus grands échantillons que nous ayons eus entre les mains, le limbe avait 6 centimètres 5 de longueur, sur 3 centimètres de largeur, et le pétiole { centimètre. Plus souvent, le limbe a 5 à 6 centimètres de longueur, sur 1 c" 5 à 2 cm 5 de largeur, et le pétiole 5 à 8 millimètres. A l’état frais, ce pétiole est ordinairement jaunâtre, et le limbe d’un vert clair. Les fleurs sont groupées, par 3 à 8, en cymes bipares, terminales. Chacune est portée par un pédicelle de 5 à 7 millimètres, qui est placé à l’aisselle d’une bractée ovale-aiguë. ciliée sur les bords, et est muni la- téralement de deux autres bractées semblables. Le calice est en préfloraison quin- Conciale. Les sépales sont coriaces, Chagrinés, bordés de cils bruns: ils sont ovales-aigus, comme les brac- lées, et ont, en moyenne, 3 milli- mètres de longueur. La corolle, Jaune pâle extérieurement, et blan- Che à l’intérieur, est formée d’un tube long de 10 à 15 millimètres, que surmontent des lobes de 15 à 20 millimètres, sur 3 millimètres de largeur. Les étamines sont insérées dans la partie renflée du tube, immé- diatement au-dessus du calice. Les anthères sont jaunes. La floraison a lieu en novembre et décembre. Les fruits, qui müûrissent de juin à octobre, sont régulièrement 9Voïdes, avec un mamelon terminal qui leur donne l'aspect d'un citron un peu allongé (fig. 51). Us ont 10 centimètres environ de Fig. 51. — Fruit de Landolphia Perrieri (2/3 Gr. nat.) 292 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE longueur, sur 5 centimètres de largeur. A l’état frais, ils sontun peu jaunâtres ; secs, ils sont noirs, mais tachetés de larges lenti- celles jaunes. très nombreuses. Dans leur pulpe, très acidule et comestible, sont logées une centaine de petites graines, de la gros- seur d’un très gros pois. Dans la paroi du péricarpe est une zone de granules scléreux, très rapprochés les uns des autres, et bien visibles à l'œil nu. Morphologie interne. L'étude anatomique de la tige, des feuilles el des fruits ne nous a permis de reconnaître dans cette espèce aucun caractère spécial. La structure de toutes ses parties est sensiblement celle que nous avons déjà décrite autrefois (1) pour le Landolphia Foreti Jum., du Gabon-Congo. Dans la tige, où les formations secondaires apparaissent de très bonne heure, le péricycle, qui est épais, contient de nombreuses fibres à fortes parois, qui restent longtemps cellulosiques. L'anneau ligneux, composé de séries radiales de vaisseaux, séparées par des fibres et du parenchyme, est bordé en dedans par une zone de tubes criblés périmédullaires, groupés par ilots. En dehors, le liber est relativement mince. Le phellogène, qui apparaît dans l'épiderme, forme une couche de quelques assises de liège, interrompue par des lenticelles. Enfin les laticifères sont répartis dans l’écorce, dans le péricycle, dans le liber et dans la moelle, mais sont surtout nombreux dans le péricycle, en dedans de la zone fibreuse, et dans la moelle; ils sont beaucoup plus rares dans le liber et dans l'écorce. Dans une tige de 2 millimètres de diamètre, leur diamètre ordinaire est de 15 à 23p. Dans les vrilles. le péricycle ne contient que quelques fibres, disséminées çà et là : ; les laticifères sont aussi peu nombreux. Dans la feuille, la méristèle du pétiole et de la nervure prinéi- pale est complètement fermée et dépourvue de sclérenchyme pérides- mique, comme chez toutes les espèces du genre. Les laticifères, qui, sur une section transversale, ne se distinguent guère des cellules voisines que par leur contenu, sont surtout nombreux à l’intérieur de l’anneau et sont bien moins abondants dans le péridesme. On n'en voit que quelques-uns, çà et là, dans le reste du parenchyme- À l’intérieur de la méristèle ils sont presque toujours cylindriques, (4) Henri Jumelle: Sur la structure et la germination du sn Foret. (Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, 1897). PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 293 et de 15 à 23 uv de diamètre ; en dehors, ceux qui sont au voisinage du liber, surtout dans la région dorsale médiane, sont comprimés tangentiellement, et ont de 10 à 15 uw de largeur, sur 23 à 33 x de longueur. Enfin le péricarpe est formé par un parenchyme homogène, qui renferme seulement, au dessous de sa surface externe, la zone de granules scléreux que nous avons déjà signalée. Ces granules, consti- tués par des files de cellules ligneuses, qui se sont entremèlées et comme pelotonnées, ont, en moyenne, { millimètre de diamètre. En plus de ces îlots scléreux, on trouve, çà et là, des laticifères. Les faisceaux libéro-ligneux, bicollatéraux, sont surtout dans la ‘zone profonde. Latex. — Le latex du Landolphia Perrieri est de conservation extraordinairement facile. Nous en possédons encore aujourd’hui, complètement inaltéré, un demi-litre qui nous a été envoyé de Suber- bieville par M. Perrier en mai 4899. Notre correspondant l'avait, il est: vrai, additioané d’ammoniaque, mais nous avons, depuis un an, fréquemment ouvert le flacon, sans que l’évaporation d’une partie de l’alcali ait encore provoqué la coagulation. Nous n’avons jamais pu, jusqu'alors, conserver aussi longtemps aucun autre lait de plante à Caoutchouc. Ce latex de péralahy est acide, blanc, très légèrement rosé, et très fluide ; il ne contenait pas, quand nous l'avons reçu, de sucre réduc- teur. Jeté sur le papier à filtre, il passe tel quel. Ses globules sont, du reste, très petits : Omm{022 en moyenne, dimension qui corres- pond à peu près à celle qu’indique Adriani pour les globules de Ficus elaslica, celle des globules d’Hevea brasiliensis étant de 0mm0085: Sa densité est de 0,997. Nous l'avons déterminée après avoir, autant que possible, par une courte ébullition (qui, ainsi que nous le verrons plus loin, ne suffit pas pour provoquer la coagulation), chassé l’ammoniaque ajouté. Nous avons ensuite, par l'addition d’eau, ramené le liquide à son volume primitif. . D'autre part, un litre de ce lait, soumis à longue ébullition, ne ous à fourni que 65 grammes de produit, alors que le rendement ordinaire, pour les autres espèces de Landolphia qu’on a déjà pu étudier à ce point de vue, varie, pour la même quantité de liquide, de 200 à 500 grammes. 294 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Au point de vue pratique, cette extraordinaire pauvreté du lait en caoutchouc est d’autant plus regrettable que le produit, conte nous le disons plus bas, est de bonne qualité. I est vrai que le liquide sur lequel nous avons expériti M été recueilli pendant la saison des pluies; mais, même au cours de la saison sèche, alors qu’il est assez épais pour coaguler spontané- ment, Sa teneur en substance ne est sie minime. Voici, en eftet, d’après les inté ns de M. Perrier de la Bathie, les quantités de gomme fournies par ” litre de lait, à différentes époques. 10 janvier (saison pluvieuse) 48 grammes (acide store 1 x — 10 avri ) 58 — (ébullition) 5 mai (saison sèche.) — (acide sulfurique) 5 mai (| — + re (acide citrique) 20 octobre ( — ) ee a (acide sulfurique) La saison pluvieuse recommençant, dans la région de Majunga, le 15 novembre, pour durer jusqu'au 4 mai, c'est donc vers la fin d'octobre que le lait doit être le plus épais ; et à cette époque, - en effet, il coagule spontanément. On voit cependant que, même alors, le rendement qui peut être considéré comme maximum, n’est que 17 v/. Récolte, — C’est pendant là saison des pluies que les Sakalaves récoltent ce caoutchouc. Ils coupent la liane par tronçons. et font égoutter ces fragments au-dessus d’un bambou creux, qui conduit le lait dans un récipient. La coagulation est ensuite obtenue Be le jus de citron, ou avec les fruits pilés de tamarinier. Caoutchouc. — Le caoutchouc de piralahy a pour densité 0,910. Tel que les Sakalaves le préparent. il est rosé, très élastique el sans viscosité. Ces propriétés dépendent toutefois essentiellement du mode de coagulation, qui, pour le lait du / andolphia Perrieri, plus encore peut-être que pour la plupart des autres laits à eaoutchoue, 4 UË très grande importance. Ce lait de piralahy présente, en effet, des caractères tout spéciaux dont le plus intéressant est Certainement sa faible cosgpltiile 1e par l'alcool. PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 295 Déjà M. Perrier de la Bathie nous avait signalé ce fait. Nous l'avons vérifié, à notre tour, sur le lait que nous avons eu à notre disposition : au liquide, dont une grande partie de l’ammoniaque s'était évaporée, il nous a fallu ajouter plusieurs fois son volume d'alcool absolu pour en séparer le caoutchouc. Ce résultat pouvait être d'autant moins attendu que, d’une part, l’alcool est considéré comme un des coagulants les plus éner- giques et les plus constants, agissant même sur des laits diffici- lement coagulables, et que, d'autre part, le latex de notre Landol- phia est très facilement coagulé par beaucoup de réactifs qui sont souvent sans effet sur d’autres laits. C’est ainsi que nous avons obtenu une coagulation rapide, non seulement avec les acides sulfurique, acétique et citrique, mais encore avec le chlorure de sodium, le sulfate de soude, le sulfate de magnésie, l’alun, l’azotate de chaux, la potasse caustique, loxalate de potasse, dont l’action sur les laits à caoutchouc, en général, est très inégale. Wir L’oxalate d'ammoniaque coagule plus difficilement que l’oxa- late de potasse. Le sulfate de chaux est peu énergique et donne un produit Cassant. Il faut remarquer, d’ailleurs, que la plupart des sels que nous venons de citer, même parmi Jes coagulants rapides, fournis- sent un caoutchouc qui, dansla suite, tourne au gras (azotate de Chaux, sulfate de soude) ou devient cassant (sulfate de magnésie). Le Chlorure de sodium est celui qui nous a donné le produit le moins altérable, Avec les trois acides que nous avons mentionnés, les résultats Sont bien meilleurs : le caoutchouc ne tourne pas au gras et reste nerveux. On voit ainsi que les Sakalaves, qui emploient le jus de citron ou les fruits acides de tamarinier, ont su, d'eux-mêmes, trouver le Meilleur mode de coagulation. Il n'ont, en tous cas, jamais recours à l’ébullition ; et ils ont raison, éar c’est encore une des intéressantes particularités du lait de piralahy que l'ébullition n'y provoque pas la prise en masse des Slobules, contrairement à ce qu’on observe pour la plupart des autres laits. Les Rte : 296 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE En général, il suflit de mettre au bain-marie un latex à caout- chouc pour que, dès que l’eau du bain atteint la température d’ébul- lition, le caoutchouc se sépare du sérum. Et on admet même quel- quefois que c’est, au moins pour les Apocynées, un moyen de recon- naître la valeur des laits à caoutchouc : sont bons ceux qui coagu- * lent au dessous de la température d’ébullition ; sont très inférieurs ceux qui ne coagulent que lorsque cette température est atteinte. Or le caoutchouc de piralahy est de bonne qualité, et cependant son latex ne coagule même pas par l’ébullition. En réalité, la coagu- lation n’a lieu que par suite de l’évaporation de l’eau, et elle n’est complète que lorsque toute cette eau s’est évaporée. Le caoutchouc, en d’autres termes, est obtenu plutôt par dessiccation du lait que par une véritable coagulation, consistant en une séparation et une prise en masse des globules au sein du liquide. La gomme ainsi préparée est, au reste, noire, visqueuse, Sans ténacité, et de qualité très inférieure. Quant au produit qu’on obtient en laissant le latex se dessécher sur une surface plane, telle qu’une lame de verre — procédé qui nous à réussi pour certains laits, tels que celui de l’ébourendé du Congo — il n’est pas visqueux, mais est noir et peu tenace. | Enfin nous possédons un échantillon que nous à envoyé M. Perrier de la Bathie, et qui résulte de la coagulation spontanée d’un lait qui a fermenté : il est tenace, sans viscosité, mais très brun extérieurement. Au contraire le caoutchouc préci pité de l’eau-mère par les réactifs est de couleur claire, ordinairement rosée, plus jaunâtre seulement quand le réactif est l'acide sulfurique. | Comme complément aux indications précédentes, nous donné” rons maintenant les résultats des analyses, que nous avons faites, de quatre échantillons de caoutchouc de piralahy, que M. Perrier de la Bathie à obtenus, sur place, avec des laits frais, par quatre pro cédés différents : fermentation spontanée, ébullition, acide sulfu- rique, acide citrique. Nos quatre échantillons représentent chacun le produit de la coagulation d’un litre de lait. Ils ont été préparés à Madagascar” PF notre Correspondant, avec des latex recueillis en mars et mai 18% . et ils pesaient respectivement en décembre 1900: ar PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 297 Caoutchouc de lait recueilli le 8 mai 1899 et coagulé par fermentation le 20 juin 1899: 60 grammes re 4: g — en mars 1899 ee par ébullition ? 45 — — en mars 1899 — * par acide sulf, (1) le 42 mai 1899: 60 — — en mars 1899 — par jus de citron — 45 — Nous avons déterminé la teneur de chacun de ces 5 échantillons en eau, caoutchouc, résines et corps divers autres que les résines. Nous avons également recherché le poids des cendres. Tous nos résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous : MODE CaourT- . _|SUBSTANCES coin CE DT BA nc FETE CENDRES || Fermentation ... . 1.28 89 35 7 9% 145 0 23 Fermentation ... 1 30 83.08 7.9 7.72 0.93 Ébullition. 2.37 79.00 10.66 7.97 0 25 Acide sulfurique .. | 4.51 81.76 7.12 6.61 0.26 Jus de citron. . 4.06 87.64 7.99 0.31 0.23 Les principales conclusions qui découlent de l'examen de ce tableau sont que : 1° La quantité des cendres fournies par l'incinération de ce Piralahy est sensiblement la même dans les cinq échantillons, et égale en moyenne à LL  et 2 L'humidité est faible, surtout si on la compare à celle que hou indiquons plus bas pour les caoutchoucs de Landolphia sphæ- roCarpa obtenus par les mêmes procédés. % La teneur en résines est aussi à peu près la même dans les Cinq cas. Elle est seulement un peu plus élevée dans l'échantillon obtenu Par ébullition. Il est à remarquer, au sujet de ce dernier fait, qu'il faut se Sarder d'établir un rapport étroit entre la teneur en résines de ce ‘aoutchouc préparé par ébullition et sa viscosité, que nous avons signalée plus haut. Ce sont là deux caractères i ndépendants, et entr lesquels il n’y à pas concordance nécessaire : la viscosité est due à ‘Me modification, encore mal connue du caoutchouc, et non à la Présence des résines. (1) 11 s’agit d'une solution aqueuse d’acide sulfurique à 5 °/. 298 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE De mauvais caoutchoucs très résineux peuvent n'être pas vis- queux. D'autre part, ce caoutchouc de piralahy obtenu par ébulli- tion était encore gras après avoir été débarrassé de sa résine. Nous avons déjà décrit ailleurs (1) le procédé que nous employons pour séparer ainsi la résine et le caoutchouc. Le produit est traité par l’éther qui le dissout. Une petite quantité. d’alcool est alors ajoutée à la solution éthérée : le caoutchouc se ramasse en un bloc, pendant que la résine reste dissoute dans le mélange d’alcool et d’éther. On recueille le caoutchouc sur le filtre; et la solution filtrée et évaporée abandonne la résine. Or le caoutchouc ainsi débarrassé de sa résine reprend, d’ oui naire, rapidement les caractères du produit non purifié. Dans le cas présent, le caoutchouc préparé par l'acide sulfurique est rede- venu jaune: celui coagulé par le jus de citron a repris une colora- tion blanc-rosé ; celui obtenu par fermentation a noirci, tout en conservant, comme les précédents, son élasticité et sa cohésion. Par contre, le caoutchouc provenant du latex bouilli, non seule- ment a noirci, mais est redevenu visqueux et sans tenacité. Exploitation et son avenir. — Lorsqu'on l’a coupé au ras du sol, sans détériorer ses racines, le Landolphia Perrieri repousse assez facilement : il donne un grand nombre de petites pousses, qui s’enchevétrent en buisson, et qui, plus tard, peuvent atteindre un diamètre assez fort. D’après M. Perrier de la Bathie, il serait peut-être possible, dès lors, d’ exploiter la liane par coupes régu- lières, tous les deux ou trois ans. Ce sont des essais qu’il serait à propos de tenter, Car actuelle- _ ment l’exploitation du piralahy est presque abandonnée par les Sakalaves, dans le Bouéni. Le faible rendement est la cause de cet abandon. Un ouvrier, nous dit M. de la Bathie, peut difficilement récolter, pendant la saison des pluies, plus de huit litres de lait par jour. Or, ces puit litres ne donnent qu’un demi-kilo de caoutchouc, vendu sur place au faible prix de 1 fr. 50 à 2 francs le kilo. « Aussi, nous écrit notre correspondant, tous les hommes qui vivaient de la récolte de la gomme, ont trouvé plus lucratif d'ex- (4, H. Jumelle : Les plantes à caoutchouc et à gutta dans les colonies es çaises (Challamel, éditeur), PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 299 ploiterles gisements d’or de la contrée. Mais lorsqu'on aura pu obtenir de l’indigène qu'il ne fraude plus sur le poids de la gomme, en y ajoutant des matières étrangères, ou sur la qualité, en mélan- geant plusieurs latex, il n’y a pas de doute que le caoutchouc de la région sera vendu à des prix plus élevés. Et beaucoup d’anciens Chercheurs de caoutchouc, devenus laveurs d’or, quitteront les mines, qui s'épuisent, pour revenir à leur ancien métier.» LANDOLPHIA SPHÆROCARPA NOV. SP. Cette liane, qui est le reiabo des Sakalaves, serait spéciale au Ménavava et au Ménabé. On ne la trouve plus à l’est d’uneligne qui serait indiquée par la vallée du Ménavava et celle du Betsiboka, après le confluent de l’Ikopa avec le Betsiboka. Mais, partout où on la rencontre, la plante pousse avec une vigueur très grande dans les alluvions qui bordent les cours d’eau, ét qui sont les seuls terrains cultivables du pays. Morphologie externe. — Le tronc est beaucoup plus gros que celui de l’espèce précédente. Il n’est pas rare, nous dit M. de la Bathie, d'en voir qui ont 18 à 20 centimètres de diamètre à la base. Lorsqu'ils atteignent ces dimensions, la liane est souvent appelée Par les Sakalaves vahea nomby, c'est-à-dire liane-bœuf. Reiabo et vaheanomby désignent donc une seule et même espèce, à deux âges différents. Dans l'ensemble, et dimensions à part, le Landolphia sphærocarpa ressemble beaucoup au Landolphia Perrieri. Ses deux principaux caractères distinctifs, lorsqu'on le com pare . U piralahy, sont la forte pubescence rousse des rameaux de l’année : (rameaux qui sont glabres dans le L. Perrieri) et la forme, non plus OVoïide mais complètement sphérique, des fruits. C'est cette forme Je rappelle le nom spécifique que nous avons donné au reiabo. Les feuilles, aiguës aux deux extrémités, et mucronées au s0m- Met, comme celles du piralahy, sont elliptiques, plutôt qu’ovales (6g. 52). Dans les plus grandes que nous ayons vues, le pétiole Mesurait 7 à 8 millimètres de longueur, et le limbe 10 centimètres °Ur4; dans les feuilles moyennes, le pétiole mesurait 5 à 7 milli- mètres, et le limbe 7 à 9 centimètres, sur 3. Dans toutes, le pétiole est Yelu, comme les jeunes rameaux, et vert à l’état frais ; le limbe est 300 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ondulé, avecune nervure médiane également pubescente, de laquelle partent, à angle aigu, 16 à 20 paires de nervures secondaires, dont les extrémités bifurquées s’unissent, de chaque côté, en un ourlet un peu distant du bord, et semblable à celui du L. Perrieri. Les inflorescences, qui sont terminales, sont des cymes bipares de 5 à 9 fleurs, qui sont groupées au sommet d’un pédicelle primaire beaucoup plus long que dans l’autre espèce, et mesurant de 3 à 5 centimètres. Fig. 52. — Rameau fleuri de Landolphia sphærocarpa (2/3 Gr. nat.). Dans la fleur, le calice, qui est velu, a, à peu près, les mêmes dimensions que dans le £. Perrieri; et la principale différence porté sur la longueur du tube corollaire, qui est ici un peu moindre que précédemment (8 à 10 millimètres). Les lobes, de 3 millimètres de largeur, sont aussi plus courts, et n’ont que de 40 à 13 millimètres de longueur ; ils sont en outre plus enroulés en dehors que ceux ” a piralahy, dont ils ont la coloration, Le renflement du tube, ae 4 PLANTES À CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR | 301 s'insérent les étamines. est situé immédiatement au-dessus du calice. Il y a souvent deux floraisons : l’une vers la fin d’octobre, et l’autre en janvier. Les fruits (fig. 53), dont nous avons déjà indiqué la forme globu- ; leuse, ont, en moyenne, 6 à 7 cen- timètres de diamètre, mais peu- vent être aussi plus gros. Nous en avons reçu un qui, encore frais, pesait 480 grammes et avait 10 centimètres de diamètre. Ils renferment, dans leur pulpe sucrée et acidule, riche en sucre réducteur, 80 à 120 graines, un peu plus grosses que celles de piralahy. La surface externe du péri- carpe, à l’état de sec, est à fond noir, mais tachelée de larges lenticelles grises, tellement rap- prochées que la surface tout entière, quelquefois, paraît gri- sâtre. Dans la paroi, vers l'extérieur, sont les granules scléreux que nous avons déjà signalés pour les autres espèces de genre : ils Ont 1/2 millimètre environ de diamètre et sont disposés sur un ou Plusieurs rangs. Mais ce qui est peut-être surtout la caractéristique de ce péri- Ml du reiabo, après sa forme, c’est la grande quantité de lait qu'il Contient, et qui est telle que, lorsqu'on le brise, à l’état sec, on Yoit s'étirer,entre les fragments, de nombreux fils de caoutchouc.Fait inalogue ne se produit pas nécessairement pour les fruits d’autres “spèces de Landolphia ; on ne l'observe pas, par exemple, sur les fruits de L. Perrieri. Le péricarpe du reiabo est d'ailleurs très Souvent, en raison même de cette abondance de lait, parsemé, à Sa Surface, de petites parcelles de caoutchouc. Ces petites parcelles Proviennent évidemment de la coagulation de quelques gouttes de Aude, qui ont jailli à la suite de piqûres d'insectes. Nous en avons ns artificiellement, en piquant avec une aiguille le gros fruit que nous avait envoyé M. Perrier de la Bathie, Mig. 53. — Fruit de Landoiphia sphæ- rocarpa (2/3 Gr. nat.). \ 302 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Morphologie interne. — La structure anatomique de la tige, des feuilles et des fruits est, dans l’ensemble, celle que nous avonsdéjà rappelée pour le Landolphia Perrieri. Nous n'avons pu relever à ce point de vue, entre les deux espèces, qu’une seule différence : la présence, dans la moelle de la tige de reiabo, de fibres cellulosiques, disséminées, çà et là, que nous n’avons jamais remarquées dans la moelle de piralahy. Les laticifères, dans une tige de 2 millimètres de diamètre, ont de 13 à 28 y dans l’écorce, dans le péricycle-et dans le liber: ils sont un peu plus gros (22 à 30 ») dans la moelle. se Dans le fruit frais que nous avons examiné, le péricarpe, en dedans de la zone scléreuse ordinaire, contenait, çà et là, au seindu parenchyme mou, quelques fibres cellulosiques isolées et des lati- cifères de 27 à 35 y de diamètre. Récolte. — Les Sakalaves préparent le caoutchouc de reiabo Comme celui de piralahy : ils débitent la liane en tronçons, qu'ils font égoutter, puis ils provoquent la coagulation par le jus de citron ou les fruits de tamarinier. Latex.— Malgré cette identité du mode de coagulation, le latex du reiabo ne ressemble nullement, d’après M. Perrier de la Bathie, à celui du piralahy. Il a la même coloration blanc rosé, mais il est beaucoup plus abondant et plus épais. Sa plus grande richesse en caoutchouc est prouvée par le tableau suivant, qu'a dressé notre correspondant, et qu’on pourra comparer à celui que nous avons donné pour l'espèce précédente. Les observations ont été faites en juin; et M. de a Bathie a obtenu alors, pour 1 litre de lait, les quantités suivantes de Caoutchouc, pesé 15 jours après la coagulation, après avoir été laissé pendant 48 heures sous la presse : EE 180 grammes Par coagulation à l’acide sulfurique. 135 — or à l'acide citrique (5°/) 165 — Lt — 215.55 Le au sel marin..... “00 _ On voit que les poids obtenus sont un peu variables, mais que leur moyenne est bien supérieure à celle que nous avons indiquée pour la gomme de piralahy, récoltée vers la même époque (143 à 124 grammes en mai). a PLANTES A CAOUTCHOUC. DE MAPAGASCAR 303 De même, en janvier, notre correspondant a retiré d’un litre de lait de reiabo 130 grammes de caoutchouc, alors que la même quantité de lait de piralahy ne lui a fourni, nous l'avons vu, que 48 grammes. Comme saveur, ce lait de reiabo rappelle un peu le lait de vache qui serait très gras, sucré et un peu amer. Il est, d’ailleurs, très agréable au goût et pourrait être, comme tel, un aliment recherché, s'il ne se coagulait dans la bouche et dans la gorge, en occasionnant ainsi des accidents qui ne ne sont que désagréables, à petites doses, mais qui deviendraient peut-être dangereux, à doses plus fortes. Personnellement, nous n'avons pu faire du lait du Landolphia sphærocarpa une étude aussi complète que pour l'espèce précé- dente. L’échantillon qu’a bien voulu nous envoyer M. Perrier de la Bathie ne nous est malheureusement pas parvenu en bon état. Malgré l'addition d’ammoniaque, la coagulation s'est produite spon- lanément en cours de route, et nous n’avons reçu qu'un Coagulat plongé dans le sérum, dont les globules s'étaient séparés.Ce coagulat était, d’ailleurs, un bon caoutchouc, très-rose, tenace, sans visCo- Sité. Son poids était de 100 grammes, pour un litre de liquide. Dans le sérum, la liqueur de Fehling ne nous a décelé aucune trace de sucre réducteur. La seule petite quantité de lait que nous ayons pu examiner inaltérée est celle que nous avons recueillie en incisant le fruit frais, ou en piquant les tiges des jeunes plantes que nous avons élevées en serre. Le latex, dans les deux cas, était acide. Dans les fruits, le diamètre des globules variait de 0®®,008 à m,015. Ces nombres ne nous renseignent malheureusement par sur les dimensions des globules du lait ordinairement employé pour la Préparation du caoutchouc. On sait, en effet, combien la grosseur de ces globules de latex st différente suivant la région de la plante d’où le liquide s'écoule ; et les globules des rameaux moyens et exploitables du reiabo sont évidemment plus petits que ceux des fruits, qui sont énormes, COmparés à ceux qu’on trouve dans les latex des rameaux du Landolphia Perrieri, ou ceux du tronc du Manihot Glaziowü ou de F Hevea brasiliensis. 304 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Caoutchouc. — Le caoutchouc de reiabo est plus rose encore que celui de piralahy. Il est d’aussi bonne qualité, nerveux et sans. viscosité. Nous avons trouvé, comme densité d’un échantillon préparé par l'acide sulfurique, et qui contenait 12,43 °/o d’eau : 0,906, c’est-à-dire, à très peu près, la même densité que pour le caoutchouc de Landolphia Perrieri. Mais, ici encore, le mode de coagulation a une grande impor- tance ; et l'ébullition donne presque d'aussi mauvais résultats que pour le piralahy. Les échantillons que nous avons vus préparés par ce procédé étaient noirs extérieurement : leur section transversale n'est rouge que lorsqu'elle vient d'être faite, et elle prend rapide- mentune coloration noir vineux. Ils sont cependant moins visqueux que ceux de Landolphia Perrieri, coagulés par la même méthode. Par le chlorure de sodium, on n'obtient aussi, semble-t-il, qu'un produit inférieur, C'était, du moins, le cas de celui que nous avons Vu, et qui était rose, mais un peu gras, dur, peu élastique, d’apparence cornée. C'est donc surtout par l'acide sulfurique ou par le jus de citron qu'on prépare le caoutchouc typique, de couleur clair et très élas- tique : par l'acide sulfurique, il est rose clair extérieurement et intérieurement ; par une solution, à 5 °/,, d’acide citrique, il est plus blanc sur la coupe. Les analyses de ces divers échantillons nous ont donné les résultats ci-dessous : . | Ex MODE : 44 Cxovr- £ 8 5522 | Eve, RÉSINES °/o| Ë ë DE COAGULATION aus £ > Ë CHOUC °/, 5 2 us n À A >, Coagulation spontanéel 103 gr. 6.63 86 88 5.92 0.57 Ébuliition… "© 105 — | 21:10 68.54 L.86 5.20 Sel marin... ... 0 150 = 12.63 79.76 4.50 3 11 Acide sulfurique (n° ill 18 — 13% 79.48 5.90 1.47 — (n2)| 125 — | 1243 | 7.5 5.24 2 Acide citrique 5 o/...| 105 — | 44.48 77.26 5.145 3.4 PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 305 On voit que la teneur eu eau deces échantillons, sauf du premier, est assez élevée. Il n’est donc pas inutile, pour permettre la Comparaison avec d’autres caoutchoues, d'établir maintenant la com position centésimale de ces mêmes échantillons desséchés ; ce que nous avons négligé de faire pour les caoutéhoucs de piralaly, dont la teneur en eau était trop faible pour influer sensiblement sur les chiffres que nous avons donnés page 297. : Ces échantillons desséchés ont la composition suivante. Nous indiquons en même temps le poids de leurs cendres. ar ; . : = : __. nés FRE CENDRES Coagulation spontanée ..| 93.04 6.34 sq .. oitioh..: 87.20 6.18 6.62 CAL | 98.98 5:18 3.87 2 18 Acide sulfurique (n° Lhax 91.51 6 80 1.69 Q.28 ie (n° 2)...| . 90.96 5.98 3.06 0.30 Acide citrique 5 °/,... ..| 90.02 6.00 3.98 0 24 Dans ces deux tableaux, l'échantillon que nous mentionnons tomme obtenu par coagulation spontanée est le coagulat que nous avons retiré de la bouteille que nous avait envoyée M. Perrier de la Bathie, et dans laquelle, comme nous l’avons déjà expliqué, la agulation s’est produite en cours de route. Les deux échantillons | Préparés par l'acide sulfurique (n° 1 et n° 2) proviennent de deux tavois différents. Nous avons reçu isolément le n° 1, tandis que le n°2 NOUS est parvenu en même temps que les trois autres spécimens, Obtenus respectivement par l’ébullition, le sel marin,et une solution, 4 5 °/., d'acide citrique. Ces quatre derniers caoutchoucs ont élé Préparés sur place par notre correspondant, en mars et juin 1899 ; Nous les avons analysés en décembre 1900. Les Principales conclusions de ces analyses, comparées à celles Que nous avons données plus haut, pour l’autre espèce de Landot- -bhiu, sont que : _ 1° Bien que secs en apparence, ces caoutchoucs de reiabo con- eunent plus d’eau que les caoutchoucs de piralahy. Hev. gén. de Botanique, — XII. vs : :. Re REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 2% Cette teneur en eau n’est cependant pas toujours nécessaire: ment aussi élevée que celle que nous avons ordinairement consta- tée et n’est peut-être due qu’à une cause particulière, que nous ignorons, puisque l'échantillon obtenu par coagulation spontanée est moins humide que les autres. Néanmoins aussi cet échantillon lui-même est plus humide (6.63 c/.) que n'importe quel échantillon de piralahy (4.51 au maximum). Il est à remarquer encore que les deux échantillons préparés par l’acide sulfurique, bien que provenant de deux envois différents, et non préparés en même temps, ont sensiblement la même teneur. 3° La proportion de résine serait légèrement plus faible dans les caoutchoucs de reiabo que dans ceux de piralahy, mais la différence est minime : 6 °/, au lieu de 8 °/c. & La teneur en cendres est aussi sensiblement la même pour les deux espèces ; et elle est de 0,25 °/, environ. A vrai dire, le tableau précédent présente, sur ce dernier point, pour le caoutchouc de reiabo, deux exceptions, mais qui s'expliquent aisément. La grande quantité de cendres (0,71) du produit préparé par ébullition est due à ce que le caoutchouc, n’étant obtenu 408 par l’évaporation complète de l’eau, contient toutes les substances _dissoutes dans le sérum, substances qui sont éliminées quand la coagulation se fait au sein du liquide. Quant à la proportion, plus grande encore, de ces cendres dans le caoutchouc préparé par le chlorure de sodium, elle est due évidemment au sel lui-même. Exploitation de la liane et son avenir. — Par ses dimensions, - par l’abondance de son latex et sa richesse en caoutchouc, le reiabo est certainement le plus important des Landolphia de la région de Madagascar dont nous nous occupons ici. Son trone est assez fort pour être, au besoin, exploité par saignée. C'est donc l'espèce qui pourrait peut-être, plus que les autres être cultivée avec quelques chances de succès. (A suivre). RECHERCHES BIOLOGIQUES SUR L'AOÛTEMENT DES SARMENTS DE LA VIGNE par M. F. KÔVESSI /Fin). Do * LUMIÈRE. Pour étudier l'influence de la lumière, on doit tenir compte de deux facteurs : 1° l'intensité de la lumière; 2 la durée d’insolation. Il est assez difficile de déterminer chacun de ces deux facteurs d’une manière exacte, Car nos instruments de physique relatifs à la lumière, ne sont pas, jusqu'ici, suffisamment perfectionnés, et on ne les emploie généralement pas dans les observations météoro- logiques. : 1° L'intensité de la lumière. — La remarque précédente s’applique Surtout aux appareils destinés à mesurer l'intensité de la lumière. Les Statistiques obtenues au moyen de plusieurs types d'appareils dans quelques stations météorologiques seulement, ne peuvent être Prises comme documents fondamenteux. Je ne pouvais me proposer Par conséquent de les utiliser. Aussi, je me baserai seulement sur mes observations personnelles qui ne fournissent pas, il est vrai, de Slatistique, mais qui indiquent assez exactement dans quelle Contrée la lumière a son maximum d'intensité. La plaque photographique, sensible à la lumière, peut être Considérée comme un photomètre assez parfait si On conserve le | même objectif à l'appareil photographique, et si la sensibilité de la plaque reste toujours constante. J'ai vérifié, par ce procédé, que la lumière, par un ciel découvert, au soleil, à la même heure de la Journée, a toujours une intensité plus grande dans les régions Méridionales. * Durée d'insolation. — La durée d'insolation doit être consi- TABLEAU N°7 montrant la durée d’insolation rapportée à l'heure moyenne mensuelle, dans: les régions du Sud et du Nord de la France et à l'Observatoire d’O’Gyalla en Hongrie : 62-25 < . £ © Z © | SOMMES : œ = > z Ce = > S a pe ë VILLES = 5 E $ = E = 2 5 E B = de 3 q ä ae À 5 & És — C4 = . a 4 œ ä l’année h.:m }h. m.|h. m.|h.m.|h m.lh.m.lh. m.lh. m.lh.m.lh. m.lh mih m.l h m. Montpellier. . . . . 1116 37 127 17 |179 34 |184 26 1217 44 1297 52 1974 41 1286 21 1247 55 1177 45 101 47 [409 52 22%58 6 Parle 5 2. 32 0! 71 O0 |114 32 |140 50 [206 40 |200 8 |190 14 |164 52 1149 34 [100 58 | 55 98 | 31 45 1458 50 D'Otale. ; . 62 43 104 33 [438 24 157 56 [207 44 |256 16 |262 40 |265 25 |208 25 139 36 | 99 35 190 4 80€ HAÔINVIOH 4q H'IVHANAD HAAAH SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE: 309 dérée comme aussi importante que l’intensité de la lumière, au point de vue de l’action sur les végétaux. On entend en météoro- logie par les mots « durée d’insolation » le temps pendant lequel le soleil envoie ses rayons lumineux directement sur la terre, c'est- à-dire le temps pendant lequel le soleil n’est pas caché par les nuages. Pour comparer la durée d’insolation, j'ai pris les observations faites d’une part à l'École d'agriculture de Montpellier, de 1883 à 1896, recueillies avec l’héliographe de Campbel; d'autre part, pour les régions du Nord, j'ai recueilli les observations faites par le Bureau municipal de Paris, au sommet de la tour Saint-Jacques, depuis 1893 jusqu’à 1897, faites avec l’héliographe de Jordin. Les deux héliographes, bien que de construction différente, sont fondés sur des principes analogues, aussi donnent-ils des résultats comparables. Il est démontré d’ailleurs, expérimentale- ment, que les deux appareils donnent des résultats sensiblement identiques. L'appareil de Jordin peut toutefois être considéré comme un peu plus sensible que celui de Campbel. Les résultats obtenus au moyen de ces appareils sont résumés dans le tableau Ne 7. Ils m'ont servi à dessiner le tableau graphique N°5. Ces documents nous montrent que la durée d'insolation relative au Midi est considérablement plus longue pour chaque saison que celle relative au Nord ; et cependant la durée d’insolation dans les eüvirons de Montpellier est moins longue que dans les autres régions du Midi, parce que les pluies sont plus fréquentes dans telle ville et que le soleil y est plus souvent caché par les nuages. Il ÿ a pareïillement une remarque à ajouter aux observations faites à Paris, en ce qui concerne les documents recueillis dans Îles dernières années, et dont je me suis servi. Ils ne présentent pas la marche exacte de l’insolation, pour une période plus longue. Les dernières années notamment étaient plus sèches et par conséquent Pauvres en nuages. Le rayonnement du soleil n'était pas empêché, ‘t ainsi la durée d’insolation se trouve représenté par une moyenne Plus forte que si l’on considérait une longue période d'années. . Relativement à la Hongrie, je n'ai pas d'observations à ma disposition pour Jes principales régions viticoles. La seule 310 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE observation pour la région du Nord est celle faite à O’Gyalla (1). qui est sous un régime de pluies moins riche, où il y a moinsde Ruages passagers et où par conséquent l’insolation est plus longue. Tableau graphique N° 3 montrant la durée d'insolation à Paris, à Montpellier et à O’Gyalla. v v © CA (2 = Heures| & | & | , | _ Shots Pre S | $ lWeures dinso| 2? | | SE | 2 Bis ke rarE E |7‘nso /etron.| «@ F2 PE 2 Z = 2 c l'a | 612 © [/ation. ge, "3 vLOT S n Q Le tableau n° 7 représente les chiftres relatifs à l'insolation de cet endroit pour les années deH4894 à 1899. Le tableau graphiqu® (1) Long. : 35°52 ; 47043; alt. 111. SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 311 n° 3 représente pareillement la courbe dessinée d’après cette statistique. Pour les régions viticoles, nous pouvions énoncer une conclu- sion sommaire à l’aide des observations fournies par les observa- toires pluviométriques et figurées dans le tableau N° {1 ainsi que par le tableau graphique N° 7. Nous reprendrons plus tard ces observations, d’après lesquelles nous pouvons déjà nous convaincre que les jours pluvieux sont plus nombreux en Hongrie que dans le Midi de la France ; les nuages couvrent plus fréquemment le ciel ; par suite, la durée d’insolation est moins longue. En résumé, même si nous admettions que l'intensité de la lumière soit aussi grande au Nord qu’au Midi, nous pourrions cons- tater que la plante reçoit beaucoup moins de lumière dans les régions du Nord de la France et de la Hongrie que dans les régions Mméridionales françaises. 30 Humipiré. Après la chaleur, le deuxième grand facteur qui agit Sur la végétation est l'humidité. Elle influe sur la plante de deux manières; 4) comme humidité du sol ; b) comme humidité de l'atmosphère. Ces deux facteurs peuvent être mesurés par la quantité de pluie tombée, et par la répartition diverse des jours pluvieux. Dans les deux cas, l’action de l’humidité sera influencée dans chaque région Par la chaleur, de la manière que nous avons indiquée plus haut ; Nous laisserons de côté cette influence qui a été étudiée, et nous ferons de même pour celle de plusieurs autres facteurs comme la Capacité hygroscopique de la terre, l'humidité provenant de l’eau Située dans la profondeur du sol, etc., etc., nous réservant pour ces derniers facteurs, de les examiner séparément plus loin. Le tableau n° 8 donne les quantités de pluie qui tombent dans les différentes régions. D’après les chiffres que formule M. Angot dans le Bulletin météorologique de France (1), j'ai pris la moyenne des quantités de pluie tombées chaque mois sur un intervalle de trente années à Montpellier, Paris, Nancy, Dijon. J'ai (1) Angot : Régime des pluies de l’Europe occidentale (Annales du Bureau Central météorologique de France, vol. LE, 1895 312 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE représenté par des courbes les résultats fournis dans le tableau graphique N° 4; si on les examine, on voit que dans le Midi, les pluies se trouvent réparties surtout pendant le printemps l’automne et l'hiver; pendant l'été, au contraire, elles sont peu % > , Ha e MOYENNE DES ANNÉES % a D = U © [= Fe] Enct Ce] ë = EF £ ; ñ 2 = Décembre | & 2 | a ë & S — Æ Novembre £ | 2 (2 | a Si — 8 3 Octob e | & ES = Jctobre 10 # É Le . _— Te] O S _ : : s > S © co 2 :0 Ch eptembre e | 38 = 9 > Août Bt 8 LOST D & Sd : 22 10 [ou el os Juillet ne = Es o a À (e ») 2 $ _—. ‘ ; = = Juin S a re Fo è Z = 1 : : RE & DRE. RE 8 | 5 | 8 | $ | © RS A Avr je se ke ER = vri = 2 Le ni al m ges $ < S Mars — L= [= © ; ps e :0 R s — > PALIER EE | E. .= syri el c = Février 2: [Re 12814 LES > Le) 2 > . Lu p do oi Le Janvier a & a & ” S RER Dr = OR ne LP EN a sl & 3 S È . Le] pa ” a Par = Pur d 4 Z Et ex k, 2 £ D S 7 FA a à È Ê . en ART Le) ré £a 5 ten — PS . © 12] “= nn) Fa . =" È = ta : ; 8 sn = £ e Les Pre & < la us D _ ms Le = a Cl © pe] = un = ve [= ai 1 En © œ zT -S = a A à nombreuses. Ce caractère est des plus accentué pendant les mois de juin, juillet et août ; aussi toute cette période, à cause de o forte chaleur qui règne dans cette région, est d’une très grande sécheresse. SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE. 313. Au contraire, dans le Nord de la France, les pluies les plus abondantes ont lieu pendant l'été et surtout pendant la seconde, partie du mois de mai, les mois de juin, juillet, et le commence- ment du mois d’août. Ce fait, joint à la chaleur moindre que Tableau graphique No: montrant le régime des pluies dans Le. Dore viticoles u Nord et du Sud de la France £a LL ER w Le & DA Mili-|S IS le | — ses /2/)e |. Wyr- ë FA M S £ “= £ |= |<3 E |Qa/E E à melres E 2 £ 5 = 3 |‘3 _ £ |£|> | freres Li < a. moto | +) 7 + O |> A --110 —— da 4 --90 TA \ Pat. 2e | F80— AA CHA : Pa A0 tt Ÿ— 7 0 #4 ‘ F … = + . = 60 ji dE À 60 % #4 PRES Fe CO — ee PR Pare ELU 1 15 L * 30 ee 0 r-30— Fa Lie de dis 20 — —_— — ——. 10 _ L-10 SÉMPAE celle du Midi, qui règne dans ces régions, produit un milieu d’une grande humidité très favorable au développement et à l'allongement longitudinal des organes végétatifs. Le régime des pluies dans les régions viticoles hongroises est exposé dans le tableau no 9. Les documents ont été empruntés au Bulletin du Bureau central météorologique de la Hongrie (1). (1) A. M., Kir orszägos meteorologiai ès annee intézet évkônyve volume L-XXVIIL, de 1871 à 1897. 314 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE J'ai dessiné, d’après ces documents, les courbes représentées dans le tableau graphique n° 5, qui font nettement ressortir les différences qui existent dans le régime des pluies entre les régions viticoles du Midi de la France et de la Hongrie, et constater < ss ee an = = SOMMES DE L'ANNÉE s a :0 à S 8 er" 6 | 8 S & en is mn à Décembre - gi e - Ÿ N b = 2 © [ep ra ovembre + : te a a“ D 8 12 8 & en rs = ai = Octobre | ee > 3 = FE a " Sent b = C; c- E= ea eptembre È : : la ls S: & er = + a 2e 40 S = à SI3 | Se Te S Juillet TN RRE Pn PR uille à < ne È = & Fe à ; LS. (es C e Se .S Æ Le 2 __ CA ss al M & œ = & al PO — > > & æ e 2 << Q 2 — —_ C= [e » Es 0 Avril e +. À EN en | © "S ne Pre 10 Ce 208 a SF. œ U < y» Mars à s Fi g ou Le ue ne em £ © es D -S -= Février me gs £ De > = : & F à CS — miens TR el = 2 — a anvier A & É £ # | 8 > 5 & S è ANNÉES % e 2 x 2 2 2 DES OBSERVATIONS = Ÿ a = sers) S ; à : = : s . un w d . È Z - ; ; S … > : Es [al : = © > - .< + A 4 pee S TS = à 4 & 6 = © © < [ee 5 En ainsi qu'il y à pendant la période de séries une plus grande quantité de précipitations atmosphériques dans la Hongrie que dans le Midi de la France. pu Outre la valeur quantitative de l’eau qui provient des précipr SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 315 tations atmosphériques, il est de la plus grande importance, au point de vue de la biologie de la plante, d'étudier comment cette eau se trouve distribuée pendant le cours de la végétation, c’est-à- dire d'examiner la répartition des jours pluvieux. Cette répartition influe, en effet, d'une part sur l’état hygrométrique de l'atmosphère, de l’autre sur la quantité d’eau qui tombe pendant une période déterminée. Tableau graphique N° 5. montrant le régime des pluies duns les régions viticoles de la Hongrie, en comparaison avec celle du Sud de la France. vu Ste Le VA Mifir- Los u un —…— LE e nr LL - Milir- metres) 2 || = = sis. F mètres mg | vu 3 |L = « 7 — ” à Septembre Novembre F— 80 — > A 20- ERA PRES 70 | 70 PET Se L È AN FF 60 — LE me st] 60 — 4 VE Les 50 WE À él 0 40 < re LE Pr 20 A40— + # an its DH ar- ad 20-27 —+— “ed É 10 — à 40 Cette dernière action présente une certaine importance, Car c'est un fait bien connu que, toutes les autres conditions restant les mêmes, si une quantité d’eau donnée vient à tomber sur le sol dans l’espace d'un mois, par exemple, elle produit des effets beaucoup plus favorables au point de vue du développement des organes 316 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE végétatifs si elle est répartie en 10 ou 12 jours pluvieux, par exem- ple, que si elle n’est disséminée qu’en 4 ou 5 jours. Il est très facile de comprendre qu’une même quantité de pluie arrose d'autant mieux la terre qu'elle tombe en plusieurs fois; car s’il pleut plus à L _— Le] ce 20 OMMES DE L'ANNÉE 5 k j . Fr |2 123 le : ps _ = Al D à =] = © æ Z Décembre = = es u _ — — > Novemb ER PSS REA PE x < £ ovembre : s e e 2e = © = Fe = 2 Le, be [pl Le = Octobre © _ = :G “'i ; - pe ke È & : he les Ti + Septembre S o _ Q 4 æ. a œ = = È = Août s ee = ce ä 5 - CARO CE Ce. à & à Juillet = a s É co D. CMS MER AE CMS. £ … Juin A & :© (en) or QE eo) o S 3 = = = HS. TS DRE RE DE È 1æ Mai “ : ÿ ne 00 Ca a = S à Z< È © £ = — © (où ee) ES à = Avril re “i œ us — né S a eo CRU STI Mars = é : 8 - < = s a (où ee e = © an Er £ ss À : C2 20 ! 7 2 Février £ î 5 & # 20 œ = si a > es j : S 21: = > 6 ANNÉES Si ail Se | æ = a + s pa 2 g te DES OBSERVATIONS 2 2 & Le 8 RS RO FES E ë g Eee D è È - Res a S = = Fa s ni ee E A . & > es ss E — [=] Q ne] _— 2 LS) s|s 402 = = Z = —————— Souvent, une plus grande quantité d’eau pénètre dans le sol, tandis que s'il pleut plus abondamment et moins souvent, l’eau s'écoulé à la surface du sol ne le mouillant que très superficiellement. : J'ai étudié comment varie dans le cours de l’année la répartition SUR L'AOÛTEMENT DE LA VIGNE 317 des jours pluvieux, à l’aide des documents que j'ai empruntés aux Annales du Bureau central météorologique de France (1). Les résultats de mes recherches sont représentés dans le tableau No 10, Fe 20 < S o SOMMES DE L'ANNÉE « en _ = — nl _— e 2) ee — La ue % = Dé b æ “ _ = cembre à = “e s. = ovembre = æ = e Sd £ £ [= eo" mm = Octobre es s es ns & : _ — _ : a ” _ < È a Septembre Le & & & = > © ai " CRETE © S Août | - co Cl Ca = © = ——— F Se > Juillet | Æ 5 = éS ST Ze Ë a D $ = ai T- = e & ES Juin | Ai si € En © — _ — ee _ Eu LE à 2 Er — QU i = = Mai ai al res rem | = © _— — _— + EE . S Æ æ = _E ee Avril x | = = rs En | —_ — — . an) É [ep E° (re ” < sS S Mars . | En = « Em © S - Z Fes ES eee ol Lo = : F4 FE Février Fe | 6 :5 s S ES, Se . ER BEL D Un # anvier “ ; = a. D - Ÿ nv a a c se RASE er Eee 7 t- = Le S a mn a S nn ESS * # Se ANNÉES eo . « ee me tirs se me “ a Fe DES OBSERVATIONS Ë = = F4 Fe _ — _ — = * . - 2 Du 2 . : bre . Ë © = > =. = 3 ee = < - Éù = dé : En 5 æ N & UN) 1 | n p'4 fa = © = <« = = = d après lequel j ’ai ns es EL Ro dans le talon gra- Phique n° 6. On voit immédiatement que les jours pluvieux sont beaucoup plus uombreux dans le Nord de la France que dans le Midi, et les différences les plus considérables se produisent pendant (1) Années de 1878 à 1896. _ 348 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la période de la végétation, et surtout pendant les mois de juin, juillet et août. | J’ai fait la même étude pour la Hongrie à l’aide des documents qui m'ont été fournis par le Bureau central météoroiogique de Hongrie (1). Les résultats en sont exposés dans les tableaux suivants (tableau N° 41 et tableau graphique N° 7). 3 Tableau graphique N° 6 montrant le régime des jours pluvieux dans les régions du Sud et du Nord de la France. CT | 0 £. dre £ | CPE Fe TS mas UP US | EUR l'E le lip le ha El) e1E e SE E > JS 5 S 5 _ ; é. ©! U | @ | jours pluvieu s |[L < 7 |- & Ô 5 _ pluvieux SCT es 22— —— 91 + # + LE RÉMEES À 21 — 20 + +, Late A9 tt Ep Fe ——- 18 + +. .+... : en AR Bis mn CN se: ee AG en h+ | er 16 — 45 ÉReL e —15 — É DES Re | Ps. € L 4% — Lie . at. LI ok Ch sJSncy ee 13 DRE UNS. ec ours re 4 L £ r, 13 7 des FE = Le” 4 dl 7 me ttc + Es SR LT EE eo Le 10 Es NL luvsd, “ Tel. 5 Pres Fe —— 9 - 2 12 x % E 9 — L 2 À ÿ Ls Hit + pr EE Leg ESS 2 e/, Pne = Le æs D SA. Vores Ek. À ed mr a ER Be ce FRS Re 1 + 8 — D + LE | A pet ah Es , Si nous comparons la répartition des jours pluvieux en Hongrie et en France, nous pouvons constater que la Hongrie se rapproche nettement à ce point de vue du Nord de la France, car, de part et d'autre, les pluies se produisent en plus grand nombre pendant là durée de la végétation. (1) Années 1871-97. SUR L’AOÛTEMENT DE LA VIGNE 319 En résumé, au point de vue du régime pluviométrique, la Hongrie et le Nord de la France se ressemblent beaucoup, tandis que ces régions diffèrent nettement du Midi de la France, qui possède un régime de pluies d’été absolument inverse. Cette conclusion est d'autant pius exacte que les villes que nous avons prises plus haut Tableau graphique N° 7 pour donner le régime des jours pluvieux dans les régions viticoles de la Hongrie, en comparaison avec celle du Sud de la France. V v a Wormbre Ce - 2 : Es 215 À E bre Æ'TS ler Se le ER IS TENTE LT. Jours| = |. > 31519 Lust | 511 9 yours bluvieu} LE |<« - Ds, p. 1). (3) Bureau et Camus : Quatre Sphagnum nouveaux pour la flore française (Bult, de la Soc, bot. de France, t. XLIH1I, 1896, p 518). 4) 1. Thériot : Découverte de deux Mousses nouvelles pour la France (Revue bryol., 1898, p. 13.44). ; (5) Fr. Héribaud: Joseph: Les Muscinées d'Auvergne, Paris, 1899, 544 p. sur la flore bryologique du Mont-Dore (Revue bryol. ne 332 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE important que lauteur- vient de faire paraître sur les Muscinées d'Auvergne est divisé en deux parties : dans la première sont traitées ranéennes ; la zone silvatique moyenne des plaines de l’Europe lui a # fourni leur contingent aux terrains salés. Dans la deuxième partie, l’auteur donne le Catalogue des espèces de la flore bryologique de l'Auvergne ; le nombre des Mousses s'élève : 486, celui des Sphaignes à 125 ; au total, 634 espèces, soit les trois quarts des Muscinées de la France. Fe Du même auteur a Paru aussi une étude sur les Grimmia de PAuvergne (1). 17° Gironde. — Quelques bonnes trouvailles ont été faites dans ce département : 1° le Dichelyma capillaceum, dans les marais de Lamothe, sur les racines des vieux Aunes; c’est une espèce nouvelle Pour la France, qu’on ne connaissait encore qu’en Écosse et en Scan- dinavie (2); > le Hyprum crassinervium nouveau pour le départe- ment (3); 3 le Trichostomum Crozalsii, découvert à Bienjac pe M. Crozals et décrit par M. Paigerr (4). Cette nouvelle espèce tient le milieu entre le T. Ehrenbergii et tophaceum. 18 Pyrénées. — MM. Marcailhou d’Aymeric, outre de nombreuses. Phanérogames, ont aussi recueilli beaucoup de Mousses de la Hour Ariège. M. ConBière (5), qui a revu ces récoltes, cite les plus iniéres sanies : neuf Mousses et quatre Hépatiques. Une variété est nouvelle : Ceratodon Purpureus, var. aristatus Corb. 19° Provence. — Une nouvelle espèce de Seligeria, le S. compacta, à été découverte à Simiane (Bouches-du-Rhône), par M. Philibert (6), qui (1) Fr. Héribaud-Joseph : Les Grimmia de La flore d'Auvergne (Le Monde des plantes, 1898, p. 47-55; 1809, p. 64-74), Fa (2) Crozals: Note sur le Dichelyma capillaceum (Soc. linn. de Bordeaux, séa du 19 déc. 1894). # (3} Crozals: Note sur quelques Mousses illies dans le Bazadais (Actes la Soc. linn. de Bordeaux, XLVIII, p. XVII-XXV : 10). (4) H. Philibert : Trichostomum Crozalsii sp. n. (Revue bryol., 1896, n° {, P- KE (5) L. Corbière : Muscinées rares ou nouvelles pour les Pyrénées (Rev. bryol 1897, n° &, p. 54). ve {6} H. Philibert : Une nouvell espèce de Seligeria (R bryol ,1897, p. 49, n°4) REVUE DES TRAVAUX SUR LES MUSCINÉES 333 l'a décrite en la comparant aux autres espèces françaises déjà connues, 20° Corse. — On n'avait pour la bryologie de cette île que des données isa et une liste d’espèces publiée par Venturi et Botini (Enumirazione critica dei Muschi italiani, in Atti dei Soc. crittogami, ital. III. 1884). M. Camus (1) qui a eu l’occasion de revoir les récoltes de M. Mabille, faites de 1865 à 1867, a pu y reconnaître 128 espèces de Mousses, dont une trentaine sont nouvelles p. ur l'île. Parmi ces trente espèces, plusieurs y sont communes, comme Campylopus brevipilus, Ceratodon chloropus, Homalia lusitanica, Brachythecium rivulare, Hypnum hamulosum, etc. Quant aux Hépatiques, sur 23 espèces recueil- lies par M. Mabille, dix-sept sont nouvelles pour la Corse. 2° ILES BRITANNIQUES. 1° ANGLETERRE M. BRAITHWAITE (2) a continué peu à peu la magistrale publication sur les Mousses anglaises, dont j'ai déjà parlé dans la Revue précédente. M. JAMESON, qui avait déjà publié un Guide illustré des Mousses anglaises, et M. Dixon (3) bien connu par ses nombreux travaux sur la Bryologie anglaise paraissaient indiqués pour donner aux Bryologues € leur pays un Manuel pratique pour l'étude de ces intéressants Végétaux. Ce que l’on pourrait reprocher peut-être à cet ouvrage c’est l'absence de synonymie et l'indication détaillée des localités. Il est vrai que ces renseignements peuvent se trouver dans d’autres ouvrages récemment publiés. 1° Jersey. — La flore bryologique de cette île était peu connue et Seulement par une note de M. J. Cardot, datant de 1887 (/n Revue bryologique). M. Martin (4), qui a eu l’occasion de séjourner à Jersey en 1898, y a recueilli 110 espèces dont il donne la liste. L'auteur fait remarquer que toutes ces espèces, sauf deux : Campylopus RT Choides et Grimmia montona, se trouvent dans le département de 1 Manche, si bien étudié par M. Corbière. 2 Devonshire. — Miss TinpALL (5) a découvert dans le nord de ce Comté une Hépatique nouvelle, le Fossombronia Mittenii, voisine des F. Cæspitiformis et F. Husnoti,mais bien distincte par les nombreuses Papilles de la surface des spores. (4) EF. Camus : Note sur ja récoltes bryologiques de M. F. Mabille en Corse (Rev. bryol., 1895, n° 5, 65). 2) R. Sein The British Moss-flora. London, 1880 et sqq- - (3) Dixon et Jameson : The Student’s handbook of British PR 500 p. _ et Go pl. — J. Wheldon and C° London, 1 (4) A. Martin : Une excursion à Jersey. Revue bryologique, 1899, P- 93). TN Ella M. Tindall : Fossombronia Mittenii n. sp. (The Journal of Botany, 44. »P 334 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 3° Hantshire. — Quelques Mousses sont citées par M. Eyre (1) dans le Nord de ce Comté. - 4° Surreyshire. — M: Monincrow (2) à découvert le Physcomitrium sphæricum dans ce comté. 5° Bedfordshire.— M. Carpor (3) a décrit un Fontinalis nouveau, re- cueilli par M. Saunders dans ce comté. Cette espèce, F. dolosa, appartient ainsi au groupe des Tropidophyllées, et se rapproche du F. Kindbergü que du F°. thulensis de l'Islande, nouvellement décrit par M. C. Jensen. 6° Northamptonshire. — La flore bryologique de cette région a été étudiée d’une manière approfondie par M. Dixon (4). Dans un travail assez étendu sont résumées les connaissances acquises jusqu'à ce jour. Comparani la région avec les comtés voisins, l’auteur trouve qu’au point de vue bryologique elle est dans la moyenne avec 220 espèces environ, et c’est avec le Warwickshire (240 espèces) qu’elle présente le plus de ressemblance, seule l'absence de tourbières établit une différence, surtout pour les Sphagnum. Mais d’autre part le Northamptonshire est riche en calcaire. C’est d’ailleurs une contrée très cultivée et bien boisée, mais les bois ne paraissent pas fournir autant sont celles qui comme Ahacomitrium heterostichum, R. fasciculare, Phychomitrium polyphyllum ont été rencontrées en petite quantité et accidentellement, provenant de spores apportées de loin par les venis. es espèces témoins (lingerars, traînardes), sont celles, en petit nombre, qui comme Sphagnum acutifotium et intermedium, ne sont plus que des représentants d’une flore ancienne en voie de disparition Par suite des travaux exécutés par les hommes. La partie principale de l'ouvrage est consacrée à la liste des espèces, où chaque nom est accompagné de la station, des localités et de remarques intéressantes. 7° Derbyshire. — Le Weisia crispata (Hymenostomum crispalur! Nees et Hornsch) n’est sans doute qu’une forme du W. tortilis, néanmoins il n'avait pas encore été signalé en Angleterre, et c’est uné s an L. W. Eyre : North Hants Mosses (The Journal of Botany, 189; . 320). (2) A. W. Monington : Physcomitrium sphæricum in Surrey: (rs Journal of Botany), 1899). ; (3) J. Cardot : Fontinales nouvelles (Revue bryologique, 1896, p- 67-72). N. Dixon : The Moss-flora of Northamptonshire. (Journ. of mer hamptonshire natural history Society, Vol. X, 1898-1900) NES REVUE DES TRAVAUX SUR LES MUSCINÉES 335 acquisition nouvelle qui a été reconnue par M. Dixon (1). Trouvé pour la première fois par M. A. Wilson dans le N.-0. du Lancashire, elle y _est assez répandue; elle existe aussi d’après M. Dixon dans le West- moreland et le Yorkshire, dans le Derbyshire en RER localités et enfin dans le Carnavonshire, où elle a été trouvée par M. A. Jories. 8° Lincolnshire. — M. Fowzer (2) a publié une liste de 67 rs pour la partie méridionale de ce comté. n peu plus tard M. LARDER (3) a fait le relevé des espèces de la contrée dont il a publié le Catalogue avec localités à l'appui. M. Coks (4) a publié quelques observations critiques sur le travail de M. Larder. M. WueLpon (5) annonce enfin la découverte du Hypnum Wilsoni. 9° Yorkshire. — M. SLATER (6) annonce que M. Marshall a retrouvé dans ce comté le Seligeria paucifolia, qui y avait été découvert, il y a près d’un siècle par Dickson et décrit par lui sous le nom de Bryrum paucifolium. Cest le Seligeria subcernua de Schimper. Le même botaniste a trouvé également dans le Yorkshire, le Barbula brevirostris ; c’est la troisième localité observée en Angleterre pour cette plante. M. R. BARNEs (7) s’est appliqué surtout à l’étude des Mousses et des Hépatiques des vallées de Nidderdale, de Wensleydale, de Swaledale, dans le nord du Yorkshire et le sud du comté de Durham. Il cite trente-cinq espèces nouvelles pour le Wensleydale. Le corps du travail comprend une liste de 5 Sphaignes, 114 Mousses et 11 Dose avec localités exactement citées. Une note de M. SLeweLczyx J. Cocxs (8) sur les mousses de Nidder- dale vient compléter la note préconise Dix-neuf espèces sont citées, en nu avec leur localités. 0° Lancashire. — M. HAMILTON (9) a . une +. de trente-cinq espèces observées aux environs de Lancaste (1) H. N. Dixon : Weisia crispata in Britain (The Journal of Botany, 1899). (2) W. Fowler : Mosses of South- Lincolnshire (The Naturalist, 1896, P+ 241-243 (3) J. Lo - Lincolnshire Mosses (The Naturalist, 1898, p. 53-60). (4) J. Coks : Larder’s Lincolnshire Moss-list (Ibid. 1898, p. 76). (5) J.. A. esse : Hypnum Wilsoni in Lincolnshire (The Journal ot ee 1899, p. 361). (6) M. B. ses Note on two rare Mosses (Naturalist's notes, 189%, Fe 4138, — Barbula brevirostris (North and East Yorkshire Science notes, 1895, p. 61-6 “a (7) R. Barnes : Some new records for the moss-flora of Nidderdale and Wensley date with additional localities for North Yorkshire and Sou Durham am. (The Naturalist, June 1887, p. 1799). % Slewellyn J. Cocks : Some Nidderdale Mosses (The Naturalist, Juin 1 » P. A A (9) W LA trio : Some Mosses observed near Lancaster in August 1897 (The Naturalist, 1898, p. 28). _ 336 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. WuELpon (1, 2, 3) a découvert aux environs de Liverpool le Catha- ae rinea Hausknechtii. Le même auteur a publié un travail sur les Mousses du Sud du Lancashire, et en collaboration avec M. A. Wilson un autre travail sur les Mousses de l'Ouest du Lancashire. Dans ce dernier travail les auteurs divisent la région en plusieurs cantons distincts au point de vue de la distribution géographique des espèces. Vient ensuite l'énumération des Mousses et Hépatiques dont beaucoup sont intéres- 26 santes. 11° Westmorelandshire. — Une espèce nouvelle d’Hépatique est décrite par M. SrePxani (4), l'Anthoceros Stableri découverte en 1881, par M. Stabler à Levens et Foulshaw. M. Sragcer (5) a publié un catalogue important des Mousses du : Westmoreland, où 328 espèces sont citées avec leurs localités, le nom des auteurs qui les ont découvertes et la date de la récolte. ; 12° Pays de Galles. — Une espèce nouvelle de Fontinalis, le F. Dixoni, est décrite par M. Carpor(6). Elle a été découverte par M. pau dans la rivière Colwyn, près Beddgelert, en 1889. Elle tient du F. squamosa et du F. Dalecarlica, et elle appartient au groupe des note M. KiINDBERG (7) a aussi décrit une Mousse nouvelle découverte par M. Holt, dans le pays de Galles, en 1885, l'{sothecium Holtü (8). (1) J. A. Wheldon : Catharinea RS (Jur. et Milde) Broth. near Liverpool (The Journal of Botany, 1898, p. HE x . : The Mosses of South- Lancashire (The Journ. of Botany, 1899, p $ (3) J. A. Wheldon : A. Wilson (bid., 1899, p (4) F. Stephani : Anthoceros Stableri sp.n. ses Ra ne 1805, p- . 7h) (5) G. a On the Hepaticæ and Musci of w estmoreland (The Natu ralist, 1896-1 (6) 3. so Fontinales nouvelles (Revue in or 1896, p- (7) N. C. Kindberg : New or less known species of Pleur COtTE fosses from North-America and Europa HE ue Bryologique, 1895, p- i (8) a arte ici la liste de quelques ouvrages dont je ne connais auek titre : J. E. Bagnall : The Mosses and Hepaticæ of Staffordshire (Th of Botany, 1896, p. 388-389). — ph of the Union-Valley, Viol e (bid., 1898, p. 217-220. — Merionethshire Mosses, ee 1899, P- L Buxbaumia aphylla, in dE drain pe e (Ibid., 1893, p. 296). — — H. N.1 S Thuidium Philiberti Limpr. a new British Moss Hbid., 1897, p 16177 (Ibi 8/-188). ; (Ibid., 1899, p. 132-133). — E. C. Horrell : Leucobryum glaueum in frut 1898, p. 227). — The distribution of british-mosses (Ibid., 1898, p- © 2). A May-Robeérts : a Mos of Upper-Dovey (Ibid., 1897, pP- %92-499)- > ; Salmon : Catharinea dl in Britain Abid., 1898, p. 320). — d- N Bedfordshire bus e “+ 1890, Dr.90}: 2" C. H. RE Lie Il : Clasmatocolea cuneifolia (Ibid., 1899, p- 227). — J. À. Wheldon : The Mosses of Cheshiré (Ibid., 1898, p. 302-311). (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE: 425 — Lille. imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerquile MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT evue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque der est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel Le d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison nest vendue séparément. Adresser les demandes me mandats. etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues | spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez AZ. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubotïs, Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. _ Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris ll sera rendu compte dans les revues spéciales des ouvrages, anis ou notes dont un exemplaire arabe été adressé au Directeur eur .de be Lénérale de Rs De plus l'ouvrage yé sera Sur la couvertu | Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. Librairie PAUL DUPONT, 4, rue du Bouloi — PARI! RS BOTANIQU ATOMIE ; PHYSIOLOGIE ; CLASSIFICATIO AteLica tons AGRICOLES, “haut MÉDICALE ; ORPHOLOGIE EXPÉRIMENTA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ; PALÉONTOLDUE ; HISTORIQUE par M GASTON BONNIER | LECLERC DU SABLON } de ESSEUR DE BOTANIQUE. PROFESSEUR DE BOTANIQUE L'UNIVERSITÉ DE TOULOUSE À NNE bovix DE LA FACULTÉ DES SCIENCES | 26 A L' re . è des Élèves des Universités, rss s de cr ace et de Pharmacie, | 1 des à hote Deux volumes comprenant environ 2.500 pages sin - et renfermant plus de 3.000 figures, la plupart dessinées d'après mare ouvrage paraîtra en six fascic ie Le pr Ne md + (384 pages et 555 figures) est publié. Prix en at og à Rte complet pre Teva à 25 francs. Prix e chaque fascicule vendu isolément : ancs. L'ouvrage, une fois Érn ne sera plus se par fascicule. Fa Le prix de l'ouvrage terminé sera supérieur au prix de souscription. es eme | Le Cours de Botanique de MM. Gasrox BoxxiER et LECLERC DU SABLON est an : mi AE Lente se traitées d'après un certain nombre e d'exemples types, choisis parmi les plantes si répandues. L'exposé Li us végétales ren cher ordinai s pa : san{es et les applications relati ves à l'Agriculture, à l’industrie et à di Ar de la rimes gie ed 16, les aute “A se sont app t joint pra = De pur, il est me une sh part à us des maladies des plantes, à ne graphie botanique, à la Paléontologie végétale et à une partie toute nou : des principales parties de l'ouvrage, avec la r re roduction des figures SR prises dans les anciens auteu e manière g, énérale, le lecteur trouvera daus ce Cours de Dorniu description des faits ex Xposé: s d'a après des . rès n aucune notio e Botani ique de se : même es ne pa mer que mr létnde des Li ; Lille, - GOT trèrrs. LA REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Août 1901 x 15e © PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR &, RUE DU BOULOI, 4 1901 LIVRAISON DU 15 AOÛT 1901 Pages I — SUR QUELQUES ANOMALIES DE LA FLEUR DE L'HEMEROCALLIS FULVA L. (avec figures dans le texte), par M. EL. Géneau de Lamarlière . . 33 IL — LES PLANTES A CAOUTCHOUC DU NORD-OUEST DE MADAGASCAR (avec figures dans le téxte), par DR. Henri Jumelle (suité) . . . . .. . .. .. II. — REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES parus de 1893 à 1900, par Me E. Griffon (suite). . ..... Sd LS, me 364 Cette livraison renferme vingt-et-une gravures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d’abonnement, Or à la troisième paye de la couverture. SUR QUELQUES ANOMALIES DE LA FLEUR pe L'HEMEROCALLIS FULVA L. par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE Cette Liliacée, très ornementale, est cultivée dans la plupart des jardins, et on en a obtenu des fléurs doubles à divers degrés, où les organes floraux présentent différentes déformations fréquentes en pareil cas. Les individus dont il sera question dans cette note ne rentrent pas tout à fait dans cette catégorie. Observés pendant l'été de 1899, ils ont montré tous deux un grand nombre de fleurs simples et normales. Seules deux de ces fleurs présentaient de légères anomalies. Il n’en a pas été de même dans l'été de 1900; les anomalies se sont multipliées à un tel point et se sont montrées si intéressantes que j'ai cru devoir les étudier en détail. Peut-être y avait-il là un Souvenir atavique, peut-être les individus en question descendent- ils d'ancêtres à fleurs doubles. La chose est assez vraisemblable, Mais aucune enquête ne m'a été possible en ce sens (1). Donnons d’abord une description rapide d’une Hémérocalle nor- Male. Cette espèce se développe en toufles de rhizomes serrés, se terminant par un groupe de feuilles distiques et une longue hampe florale sans feuilles. Cette hampe reste simple jusque vers son SOM- met. Vers le tiers supérieur se trouvent deux bractées à l’aisselle desquelles on voit un bourgeon avorté. Parfois, dans les hampes les plus vigoureuses, la bractée supérieure donne naissance à temps, et dont j'ai cité un exemple intéressant dans le Rrdin botanique de l’École de Médecine de Reims (Bull. de la Sc Se. nat. de Reims, 4899, T. VIII, p. 3. {Note ajoutée pendant l'impres d’études des sion). Rev. gén. de Botanique, — XIII. da 338 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE un rameau florifère. Mais en dehors de ce cas qui m'a paru exceptionnel, la hampe, au-dessus des deux bractées stériles, se bifurque et donne deux rameaux de taille un peu inégale et de valeur différente. Au niveau même de la bifurcation on ne voit aucune bractée, et la hampe paraît simplement dichotomisée. Cependant l’un des deux rameaux, à un ou deux centimètres au-dessus de la dicho- tomie porte une bractée à l’aisselle de laquelle il ne parait se développer aucun bourgeon. Voici ce qui se passe en réalité -: la branche A de la fausse dichotomie (fig. 54) n’est pas autre chose que la continuation de la hampe elle-même H, qui après avoir produit la bractée Br, stérile (mais qui peut être fertile en certains cas comme nous l’avons vu précédemment) produit aussi la bractée Br’. À l’aisselle de cette dernière naît le rameau B de la dichotomie presque aussi vigoureux que le premier, et qui, par suite d’une forte croissance intercalaire se produi- sant à la base, emporte jusqu’à une certaine hauteur sa bractée axillante. Dès lors cette Fig. 54. — H, Portion Pa : i i d'une hampe florale dernière donne l'illusion d’une bractée stérile d'Hemerocallis ful- portée par le rameau B. montrant la à : bractée stérile Br, et À partir de cette ramification de la hampe la bractée fertile Br florale, l'axe À et le rameau B se conduisent concrescente avec le : rameau B, né à son tOuS deux de la même façon : ils produisent aisselle. À, continua- yn certain nombre de fleurs disposées en syM- tion de la hampe flo- 1 Aie rale au-dessus de la Pode ordinaire ; la floraison est basifuge, Se bifureation. développant de bas en haut. Les fleurs sont presque régulières : elles ont cependant une certaine tendance au Zygomorphisme. Les divisions du périanthe sont concrescentes à la base en un tube étroit au fond duquel se trouve l'ovaire, surmonté d’un style très long à stigmate peu développé. Du sommet du tube basilaire formé par le périanthe se déta- chent six organes semblables entre eux trois par trois. Les trois divisions externes, plus étroites, à surface plane (sauf au sommet qui est légèrement en capuchon), à bords formant une courbe régulière, jouent le rôle de sépales, et, dans le boutol, ANOMALIES DE LA FLEUR DE L'HEMEROCALLIS FULVA L. 339 recouvrent les divisions internes. Leur base est jaune, leur limbe rouge brique ou fauve, avec une ligne médiane jaune. Quinze à dix-sept nervures parallèlles se voient par transparence ; elles mon- trent çà et là quelques anastomoses perpendiculaires à leur direc- tion générale. Les trois divisions internes ou pétales sont plus larges. à bords minces et singulièrement ondulés-crispés. La distribution des cou- leurs est à peu près la même que dans les sépales. Les nervures sont plus écartées les unes des autres, surtout celles du bord qui se ramifient beaucoup dans la portion ondulée-crispée. _ Des six étamines disposées sur deux rangs les externes sont un peu plus courtes, : La fleur est actinomorphe à la base, mais comme son axe, au moment de la floraison, devient horizontal, la direction des extré- mités des sépales et des pétales, des étamines et du style la font paraître zygomorphe. Les pétales et les sépales supérieurs se redres- sent fortement vers le haut, les filets des étamines et le style se courbent en arc à convexité tournée vers le bas, les anthères et les Stigmates pointent vers le haut. Le plan de symétrie de la fleur est alors vertical et passe tantôt par un pétale postérieur ce qui est régulier, tantôt par un sépale ce qui est une anomalie pour Îles Liliacées. Mais il n’a pas été tenu compte de cette anomalie dans l'étude générale des irrégularités observées. La durée de chaque fleur est très courte, comme l'indique l'éty- mologie du nom du genre (nueox et xahhos, beauté d’un jour). Cha- Cune s’épanouit vers neuf heures du matin et se ferme après le cou- Cher du soleil. Le lendemain matin la corolle fermée et fanée entre déjà en décomposition et le deuxième jour elle tombe. La plante ne fructifie pas dans notre climat. Voici maintenant les observations faites sur deux touffes de cette espèce, la première ayant produit onze hampes florales, la seconde six. Ces observations sont réunies, dans le tableau suivant, par jour et par touftes de fleurs. Dans la première colonne sont totalisées les fleurs normales, dans la seconde, celles qui présentaient une an0- Malie quelconque, abstraction faite de celle produite par le change- Ment du plan de symétrie florale. 340 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1" TOUFFE : 11 HAMPES 2° TOUFFE : 6 HAMPES DATES FI. normales | Fl. anormales | F1. normales FI. anormales 27 Juin 4 | 0 0 0 %:: » 0 2 1 0 29 » 3 1 2 Ed. 30 » 1 3 0 0 1e Juillet 4 2 | 2 2 2 » LA » 8 0 * 3 » 3 0 | 2 0 4 » 0 3 (D 3 b] » % 2 0 àt 6 » 1 3 0 1 7 » 5 1 3 » 8 » 2 0 1 0 gd is 7 1ig 3 0 10 » A 0 A 0 41 » 7 0 1 0 12 » 0 0 2 Ô 13 » 2 0 ) 0 14 » 8 0 9 0 45 » 6 0 9 Ô 16 » 5 0 A ÔÛ 17 » 8 0 | 4 0 18 » 10 0 & 0 ‘OR 6 0 | 5 0 2 » 6 "0 2 0 Pis - | (n 3 0 23 » | 1 | 0 | k 0 ane eo m2 du M Total 107 | 19 57 st Dr 7 126 69 + L'examen de ce tableau suggère quelques réflexions intéres- Santes. La floraison a duré 27 jours pour la première toufie et 26 pour la seconde. Dès le second jour, pour les deux groupes, aPP4” raissaient des fleurs anormales. Ces dernières se sont succédé presque sans interruption, chaque jour, pendant dix jours pour la première toufle, pendant neuf jours pour la seconde. Puis aucune ANOMALIES DE LA FLEUR DE L'HEMEROCALLIS FULVA L. 341 anomalie n’est plus apparue jusqu’à la fin de la floraison. J'ai dit précédemment que la floraison était basifuge : ce sont donc unique- ment les fleurs de la base des sympodes qui se sont montrées anor- males. Il eût été intéressant de savoir si tel sympode plutôt quetel autre fournissait des fleurs anormales : mais l'observation n’en a pas été faite. Au total la première touffe a produit environ 15 °/, de fleurs anor- males, la seconde en- viron 17°/,, en moy- = enne 16 °/, d’anoma- lies pour les deux groupes réunis. En quoi consis- taient ces anomalies? Elles peuvent se divi- Fig. 55. — Diagramme d'une ser en plusieurs sé- fleur anormale d'Héméro- : ries, selon les orga- nes qui en étaient ae | Sur la ligne de concrescence fra ppés. Fig. 56.— Pièce du pé- Pi. L vient se souder un demi- rianthe, résultant de Pétale. Les trois étamines SÉ la concrescence des antérieures sont également D hr deux demi-sépales $, Concrescentes par leurs fi- Un sépale avorte s, et d’un demi-pé- pa et réunies aussi au tal quelquefois complè- tement. Sur trois cas COnStatés dans trois fleurs différentes, c'était toujours un sépale Postérieur, tantôt celui de droite, tantôt celui de gauche. Les deux Sépales seuls présents se rapprochaient légèrement du côté de la Place laissée vacante par le sépale avorté, et tendaient à combler le Vide. Mais dans aucun. cas je n’ai vu ces deux sépales devenir com- Plètement opposés; ils restaient toujours dans une position asymé- trique l’un par rapport à l’autre. Deux cas intéressants de concrescence se sont présentés chez les sépales, Dans un cas, le second en date, le sépale antérieur et le postérieur droit (à droite de l'observateur) étaient concrescents par leur bord adjacent (Fig. 55, diagramme et fig. 56). Il y avait eu en outre avorte- ment préalable des deux moitiés adjacentés de chaque sépale, de 342 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sorte que l'organe n’était formé que de la réunion des deux moitiés les plus distantes, qui étaient ainsi concrescentes. Le long de la ligne de suture venait s’adjoindre le pétale postérieur de manière que l’ensemble formait un organe très compliqué (fig. 55 diagramme). A cette anomalie des sépales et des pétales s’en joignait en outre une autre dans les étamines ; elle sera décrite plus loin. Des coupes transversales pratiquées à peu près à mi-hauteur de cet organe formé par concrescence n’ont pas confirmé d’une façon absolue la nature hétérogène des différentes parties. Celle-ci est suf- fisamment indiquée par la position des divers organes dans la fleur. La fig. 57 (schématique) montre comment se fait la réunion de ces divers membres. La structure interne des pétales et des sépales étant à peu près la mê- me, il n’y a pas à se servir des caractères tirés de cette structure pour définir les trois pièces. Dans le second cas, la me moitié du sépale posté- Fig.57.— Schéma de la coupe de la pièce précédente : : ï (fig.56) au niveau du point de jonction des trois rieur gauche était avor-. organes. f, faisceaux libéro-ligneux ; ep, épider- téeet la moitié normale- me ; P, parenchyme; {, {, lacunes. ment développée était concrescente avec une moitié du pétale postérieur, dont l’autre moitié était également avortée. [l en résultait un organe mi- pétale, mi-sépale, disposé obliquement et faisant partie de deux verticilles différents. Dans la préfloraison cet organe était mi-par tie recouvert. La moitié sépalaire avait l'aspect, la consistance et la structure des sépales ordinaires; l’autre moitié avait toutes les propriétés d’un pétale : bord mince, ondulé-crispé, nervures Spa” cées et ramifiées, etc. Les diverses pièces du périanthe ne sont plus dans un tel cas disposées en deux verticilles concentriques mais elles sont en Spirale (fig. 58), la pièce qui présente la concrescence établissant le Passage entre le verticille externe et le verticille interne. Ce périan- the ainsi formé de cinq divisions offre la disposition dite quincon- ciale. Cette anomalie est tout à fait remarquable en ce sens qu’elle établit un passage entre deux types de fleurs qui paraissent au ANOMALIES DE LA FLEUR DE L’HEMEROCALLIS FULVA L. 343 premier examen tout à fait irréductibles, le type verticillé et le type spiralé. Dans un travail précédent (1) j'ai fait la même observation à propos du calice des plantes du genre Anemone, où on rencontre des espèces à calice purement quinçoncial (4. silvestris) et d’autres espèces à calice biverticillé trimère, plus rarement dimère (4. nemorosa, A. Pul- satilla). PÉTALES Dans aucun cas je n’ai constaté la dis- parition complète d’un des pétales, com- me cela a lieu pour les sépales postérieurs. Nous venons de voir cependant dans Fig. 5$. — Diagramme d’une fleur anormale d’Héméro- les deux cas précédemment examinés que calle, montrant dans le pé- les pétales peuvent, comme les sépales, rianthe le passage du calice ne développer qu’une de leurs moitiés ; mais dans ce cas il y a toujours concres- cence avec des portions de sépales, de manière organe complet et bilatéral d'origine mixte. Il se présente aussi des cas de passage des pétales aux étamines, c'est-à-dire de métamor- phose progressive. Le cas le plus simple est celui présenté par un pétale antérieur gauche presque normale- ment développé, un peu échancré en son som- Met et présentant dans le prolongement de la hérvure médiane et sur un des bords internes de l’échancrure un rudiment d’anthère. Un tel Pétale n’est pas dépourvu de ressemblance avec certains organes similaires de la fleur du Nym- Phæa alba qui font la transition des vrais pétales aux étamines. Mais je n’ai observé cette déformation qu’une Seule fois chez l'Hemerocallis fulva. La suivante ést plus fréquente. (1) listes. Nov. 1 à la corolle et la ua son quinconciale à reconstituer un Fig. 59 — Un pétale,vu par la face interne, dont la moitié gauche est transformée en étamine ; p, demi- pétale normal pR de l’étamine ; &, an- thère L. G. de Lamarlière : Sur la fleur des Anémones (Feuille des jeunes natura- 1900). 344 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Dans le pétale, une moitié, tantôt la gauche, tantôt la droite, se développe normalement, l’autre moitié est transformée en une demi-étamine (fig. 59). Le filet de celle-ci est concrescent dans toute sa longueur avec le bord du demi-pétale, et forme tout le long une sorte de bourrelet. L’anthère qui termine ce filet concrescent, munie d’une seule loge, est elle-même concrescente avec l’extrémité du demi-pétale. Cette anomalie a été observée trois fois. Aucun des trois pétales de la fleur n’en paraît affecté plus spécialement, car chacun d'eux l’a présenté une fois. Dans les cas précédents, on voit bien que l’on a affaire à la méta- morphose partielle d’un pétale, car les six étamines normales, sur deux rangs, se retrouvent dans la fleur. Mais il s’est présenté un autre cas, d’où il résultait un organe tout à fait semblable aux précédents, c’est-à-dire, un derai-pétale et une demi-étamine accolés, et qui, cependant, n’avait pas la même origine. Dans la fleur qui le présentait, en effet, il n’y avait plus que deux pétales et cinq étamines, normalement développés. La sixième réduite à une demi-étamine, était concrescente avec un pétale voisin, réduit à une demi-pétale. Il s'était donc produit encore dans ce cas une liaison entre deux organes de verticilles différents, comme on en a vu déjà précédemment entre les sépales et les pétales. Ici encore, comme dans le cas précédent, cet organe d'origine mixte transforme la disposition bi-verticillée en disposition spiralée; de sorte que si, dans une même fleur (le cas n’a pas encore été observé, maïs il est tout à fait vraisemblable}, on trouvait à la fois, convenablement disposés, les deux organes de transition, l’un mi-sépale, mi-pétale, l’autre mi-pétale, mi-étamine, on aurait, al lieu et place des trois verticilles externes une seule spire continue? comme on en voit chez les Cactées et les Nymphéacées. Il est vrai que dans ces dernières familles la spire est plus allongée et com- prend beaucoup plus d’organes. Les transitions y sont en même temps moins violentes et mieux ménagées. Remarquons encore en passant que le pétale à moitié transformé en étamine (métamorphose progressive partielle présentée par les premiers cas cités plus haut), le demi-pétale concrescent avec Ja demi-étamine (cas unique cité aussi plus haut) et l’étamine péta- loïde postérieure du Canna indica (inétamorphose régressive pars ANOMALIES DE LA FLEUR DE L'HEMEROCALLIS FULVA L. 345 tielle), il y a la plus grande ressemblance extérieure et intérieure. Cette métamorphose partielle nous conduit à des cas de méta- morphose totale où le pétale est transformé complètement en une étamine. Les quatre cas de cette anomalie que j'ai pu observer se sont présentés tous dans le pétale postérieur. Le pêtale ainsi transformé diagramme, fig. 60), se distingue toujours des étamines normales par sa position et aussi par la taille plus grande du filet et de l’anthère. Dans trois cas sur quatre, l’étamine . du verticille interne située dans le même ww] plan que le pétale ainsi transformé se ue développe très peu ; le filet avorte plus } ou moins, et l’anthère ordinairement 8 œ presque sessile est mal conformée. Il est certain que cette étamine postérieure a LL ré dû être génée dans son développement par l'organe vigoureux quoique à peu Fig. 60. — Diagramme d'une près stérile, qui est résulté de la méta- fleur d'Hémérocalle, mon morphose du pétale postérieur. . transformé en étamine, lé- Dans le quatrième cas, l’étamine pos- tamine postérieure du ver- térie ticille interne avortée en ure du verticille interne était rejetée RÉEL ACT MROTE Sur la gauche et concrescente avec la pOS- térales concrescentes. térieure gauche du verticille externe. ÉTAMINES Les cas d’avortement complet des étamines sont assez fréquents. Trois fleurs ont montré une étamine avortée complètement, et trois autres fleurs n’avaient que quatre étamines. L'une d'elles, il est vrai, Montrait un pétale à moitié métamorphosé en étamine. Dans d’autres fleurs, le filet seul avorte et l’anthère est sessile au fond du périanthe (8 cas). J'ai déjà dit plus haut que plusieurs de ces cas paraissant devoir être attribués au développement anormal du pétale postérieur métamorphosé. Plusieurs étamines montrent un filet développé mais n atteignant Que la moitié de la longueur normale, ou encore un filet recroque- Villé et contourné sur lui-même, de sorte que l’anthère, bieu que n'étant pas sessile, est ramenée à la base du périanthe (7 cas). 346 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les étamines qui ont une taille normale présentent souvent entre elles des concrescences plus ou moins étendues ; tous les degrés peuvent se rencontrer depuis les étamines dont les filetssont simplement concrescents à la base (fig. 60), jusqu'aux étamines à filets concrescents jusqu’au sommet. L'on ren- contre des cas où les anthères elles-mêmes entrent en concrescence. Trente-quatre éta- mines ont été ainsi observées, groupées deux par deux, en dix-sept groupes ; quatorze fleurs seulement ont montré cette anomalie, trois d’entre elles la présentant deux fois. Le filet d’une étamine normale présente, sur une coupe transversale en allant de l'exté- nes concrescentespar lieUr à l’intérieur, un épiderme unistratifié, un leur filet jusqu’à mi- tissu parenchymateux cortical séparé d’une Homer, portion centrale par un endoderme amylifère. La méristèle au milieu du parenchyme ordinaire montre un arc de vaisseaux épars, plus serrés et plus condensés aux extrémités. Le liber présente dans ses éléments la même distribution que le bois. Si bien qu’un examen superficiel laisse supposer l'existence de deux faisceaux libéro-ligneux isolés. Dans les divers cas de concrescence des étamines par le filet, j'ai toujours observé deux méristèles distinctes et complètes depuis la base jusqu'au sommet (fig. 62). Fig. 62. — Coupe transversale à travers deux filets d’étamines conerescents :: ep, épiderme ; ec, écorce ; ce, méristèle ; fl, faisceau libéro-ligneux. La concrescence ne s'étend dans ces cas qu’au parenchyme Cor” tical et à l’épiderme. Au niveau où les deux filets se séparent on voit les rainures dorsale et ventrale s’accentuer et s’approfondir de plus ANOMALIES DE LA FLEUR DE L'HEMEROCALLIS FULVA L. 347 en plus jusqu’à se rejoindre et séparer le corps du filet composé en deux branches isolées (fig. 61, 62 et 63). Lorsque la concres- à cence s'étend jusqu'aux is \ : anthères, elle n’est ja- | mais complète ; on re- connaît toujours, au moins au sommet, l’ori- Fig. 63. — Coupe faite à un niveau plus élevé que la fig. 62, à travers les deux filets séparés; mêmes gine double de l'organe. sb Ce sommet est en eflet toujours bifurqué. A la base la concrescence est telle qu’elle s’ac- compagne souvent d'un avortement des deux loges adjacentes (fig. 64). Il semble dès lors que l’on a devant les yeux la coupe d'une étamine simple à deux loges. Mais, si l’on a eu soin de faire la coupe à un niveau plus élevé, on observe toujours entre ces deux loges au moins un rudiment d’une des deux autres loges en partie Fig 64. — Coupe faite à la base de l’anthère mûre d'une étamine formée par Concrescence. J1 n'y a que deux loges /, {, ; ép, épiderme ; le, connectif; Üm, lissu mécanique; f, échancrure ou était logé le filet, qui s’insère à un nivea plus élevé, ävortées (fig. 63), avec un ou deux sacs polliniques plus ou moins bien développés. Bien que ces sacs polliniques contiennent du Pollen et que leurs parois soiént munies d'assises mécaniques Parfaitement développées, la déhiscence peut ne pas avoir lieu. Un cas unique s’est présenté où trois étamines étaient coucres- ‘“ntes et formaient un corps tout à fait singulier. Il s'adjoignait de Plus une concrescence du pistil (fig. 66). 348 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Des trois étamines, celle de gauche (à droite, fig. 66), était con- Fig. 65. — Coupe de la même étamine à un niveau plus élevé; L’ /”, deux sacs polliniques peu développés, rudiments de Ja troisième loge. La quatrième tée. est avorté crescente par le filet avec l’étamine antérieure du verticille externe. ig. 66. — Organe ré- sultant de la concres- cence de trois étami- étamines; a, a’, a : anthères des trois m membrane réunis- sant les étamines au style, À une certaine hauteur le filet s’isolait, se Contournait sur lui-même et se terminait par une anthère normale, L’étamine médiane (Fan- térieure du verticille externe), sauf sa Concres- cence avec ses deux voisines était tout à fait normale. La troisième étamine était plus mo difiée que les précédentes. Encore assez voisine à Sa base de l’étamine médiane, elle s’en écartait davantage vers le haut du filet, tout en restant réunie par une sorte de membrane mince. De l’autre côté elle était aussi réunie par une Dem brane également mince, mais plus développée en surface, avec le style (à gauche, fig. 66). L’anthère de cette troisième étamine, bien ke formée de deux loges normales, était asymétri- que et concrescente par un des côtés de SO connectif avec le bord de la membrane qui s'étendait entre l’étamine et le style. / Ce dernier qui semblait former le filet d'une étamine stérile était allongé, contourné, surtout a Son sommet. En ce point on reconnaissait à la Jlonpe deux ANOMALIES DE LA FLEUR DE L’HEMEROCALLIS FULVA L. 349 petits groupes de papilles stigmatiques, tout à fait semblables à celles des stigmates normaux. Des coupes transversales, pratiquées vers le tiers inférieur de cet organe compliqué, montrent très nettement (fig. 67) la concres- cence des trois filets des étamines, cette concrescence s'étendant sim- plement au parenchyme cortical, recouvert par un épiderme continu, mais n’affectant aucun des faisceaux libéro-ligneux qui persistent avec la structure normale qu’on leur a vue plus haut. Sur le côté de l’éta- mine de droite se détache une lame Fig- 67. — Coupe transversale vers : ; le tiers inférieur de l'organe re- mince, se terminant au bord par présenté à la figure 66: f, f, f”, une sorte de bourrelet. La lame coupe du filet des étamines avec mince recouverte d'un épidermeen leur faisceau libéro-ligneux : 84, ne À ñ coupe du style; M, membrane. continuité parfaite avec celui des filets est formée uniquement de parenchyme, identique au paren- chyme cortical des filets et se continuant sans interruption avec ce dernier. On n’y trouve au- Cune trace de faisceaux. Ce n'est donc qu’une sorte d’éti- réement parenchymateux qui réunit la dernière étamine avec le style. Celui-ci est for- mé aussi d’un épiderme et d'un parenchyme en conti- nuité avec ceux de la lame d'anastomose. Mais au milieu de ce parenchyme se trouvent trois faisceaux libéro-ligneux . Fig. 68. — Coupe du style plus grossie : ep, à bois tourné vers le centre de épiderme ; f, faisceau libéro-ligneux ; l, la figure. Ce dernier est occupé lacune centra’. Par un espace vide, une lacune ; l’assise de cellules qui borde cette lacune ne parait pas bien distincte du parenchyme sous-jacen!, pe On hésite à la qualifier d’épiderme. On reconnait facilement ici les trois styles concrescents à l'état normal en une seule colonne Creuse. Sur les contours de cette colonne deux échancrures situées 350 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à peu près vis-à-vis l’une de l’autre, et dont l’une est peu marquée, montrent une tendance de l’un des styles à s’isoler des autres (fig. 68). Cette tendance s’accentue à la figure 69 qui représente une coupe pratiquée plus haut, au niveau de la concrescence de l’an- thère de la troisième étamine avec le style. A cette différence près, la structure de ce der- nier est restée la même que plus bas. La lame parenchymateuse d’a- nastomose est ici beau- coup plus épaisse et moins élargie; elle est de plus creusée d’une lacune assez grande par la destruction d’un cer- tain nombre de cellules du parenchyme. La cou- pe faite à ce niveau montre aussi que la concrescence se fait par le côté du connectif, à peu près en face de l’une des loges qui est restée un peu plus petite. Il est curieux de re- Fig. 69. — Coupe du même organe pratiquée plus 'OUVET UB OF pare ae haut, passant par l’anthère de la troisième éta- logue à la lame paren- mine et le style sf; L, l, lacunes; fc, faisceau chymateuse qui réupit : ici le style à l’étamine, dans la fleur du Canna indica où l’unique style est pétaloïde, et aussi dans la fleur des ris à trois styles également pétaloïdes. di. Abstraction faite de l’anomalie précédente, le pistil s’est montré en général assez régulier. Le style était cependant parfois divisé al sommet en deux branches inégales, alors que les trois styles, dans les fleurs normales sont concrescents jusqu’au sommet en une seule colonne. ANOMALIES DE LA FLEUR DE L'HEMEROCALLIS FULVA L. 351 CONCLUSIONS Les fleurs anormales à différents degrés observées sur les deux individus d’Hemerocallis fulva, s’élevant à la proportien de seize pour cent, sont localisées à la base de l’inflorescence en sympode. Des cas d’avortement ont été observés dans les sépales et les étamines seulement. La métamorphose totale ou partielle des pétales en étamines était assez fréquente. Mais le genre d'anomalies le plus fréquent est présenté par les concrescences : concrescences de demi-sépales entre eux ou avec des demi-pétales, de demi-pétales avec des demi-étamines, des éta- mines entre elles et des étamines avec le style. Aucune duplication n’a été observée, tout ou presque tout se ramène à des simplifications dans la structure et très souvent on trouve une tendance des organes à passer de la disposition verticil- lée à la disposition spiralée. Sous ce rapport, les fleurs anormales de l'Hémérocalle qui ont déjà une tendance très marquée vers les types à ovaire infère, se rapprochent des Scitaminées,en particulier des Canna qui réalisent le mieux cette disposition. (Laboratoire de l’École de Médecine et de Pharmacie de Reims). LES PLANTES À CAOUTCHOUC DU NORD-OUEST DE MADAGASCAR par M. Henri JUMELLE (Suite). MASCARENHASIA LISIANTHIFLORA D C. Cette plante que nous avions, tout d’abord (1), décrite comme une espèce nouvelle de Mascarenhasia, sous le nom de M. velutina, — trompés par la description un peu erronée qu'en a donnée de Candolle dans le Prodrome — est un des guidroa des Sakalaves. Morphologie externe. — Ce n’est plus une liane, mais un petit arbre, qui ne dépasse guère 5 ou 6 mètres de hauteur. Son tronc, dont le diamètre moyen est de 15 à 20 centimètres, est recouvert d’un rhytidome gris-blanchâtre, qui se détache par écailles ; et ces écailles contiennent du latex en abondance, Car, lorsque, après les avoir cassées avec précaution, on écarte légè- _rement les deux fragments, le caoutchouc s'étire en fils nombreux, tellement élastiques que les deux parties écartées se rapprochent dès qu'on les abandonne à elles-mêmes. __ Les rameaux très jeunes, seuls, sont couverts de poils. Sur les branches plus âgées, et devenues glabres, sont quelques lenticelles blanchâtres, Les rameaux jeunes sont. en outre, toujours aplatis. Les feuilles (fig. 70) sont opposées et pétiolées. Le limbeest ovale, souvent presque arrondi à la base, et se prolongeant peu le long du pétiole ; son sommet est quelquefois légèrement acuminé, mais Souvent aussi arrondi, et parfois même un peu échancré. Les huit ou neuf paires de nervures secondaires forment avec la nervure principale un angle très-ouvert ; très visibles et proéminentes sur (1) H. Jumelle : Le guidroa, arbre à caoutchouc de Madagascar (Comptes rendus de l’Académie des Sciences ; 29 mai 1899) . PLANTES À CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 353 Ja face inférieure, elles s’unissent entre elles sur le bord du limbe, par leurs ramifications extrêmes bifurquées. Les nervures tertiaires, très fines, s’anastomosent en réseau. Toutes ces nervures et le pétiole sont recouverts de poils roux qu’on retrouve. d’ailleurs, mais moins nombreux et plus caducs, sur le reste du limbe; et tous ces poils épais, courts, unicellulaires, donnent à la feuille un fort velouté, qui ne disparaît que sur les échantillons âgés. C’est ce caractère que nous avions rappelé par le Fig. 70. — Rameau, avec fleurs et fruit, de Mascarenhasia lisianthiflora (2/3 Gr. nat.) % 20m spécifique de velutina, que nous avions primitivement donné à la plante. Dans les feuilles les plus grandes, le pétiole mesure 10 à 12 milli- mètres, et le limbe 8 à 9 centimètres de longueur, sur 5 à 6 centi- mètres de largeur. Plus ordinairement, ce limbe a 5 à 6 centimètres de longueur, sur 3 à 4 centimètres de largeur. Les fleurs, qui se forment d'octobre à juin, sont axillaires, Sénéralement par groupes de 3, plus rarement de 7, et portées, Chacune, par un pédicelle de 7 à 40 millimètres, à forte pubescence Rev. gén. de Botanique. — XII. 7 394 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rousse, qu'entoure, à la base, un cercle de petites bractées égale ment velues. Ces fleurs ont, en moyenne, 5 centimètres de longueur, quand elles sont encore en bouton. Au-dessus du calice, la corolle se prolonge en un tube, d’abord étroit, puis élargi, que surmontent 5 lobes ovales-aigus, légèrement dentés et ondulés sur les bords. Le calice, qui a de 5 à 7 millimètres, est divisé, presque jusqu’à la base, en 5 sépales de largeur inégale : 4 très large, puis 2 étroits, etles 2 autres intermédiaires. Ces sépales sont couverts de poils roux sur la face externe ; intérieurement ils portent chacun, au niveau de leur région de soudure, deux ou trois glandes obtuses. Dans la corolle, qui est poilue en dehors, la partie étroite du tube a 20 à 25 millimètres de longueur, la partie élargie 10 à 12 millimètres, et chaque lobe 15 à 8 millimètres, sur une largeur médiane à peu près égale. Le tube est rouge-violet dans les deux tiers inférieurs, plus clair dans la partie large ; les lobes Sont lavés de rose extérieurement. Les 5 étamines sont insérées, par des filets très-courts, à la base de la partie élargie du tube corollaire : les anthères sont sagittées, très aiguës, et appliquées contre le stigmate. Les grains de pollen sont Sphériques et à trois pores. Le pistil est composé de deux ovaires velus, surmontés d’un style unique ; le stigmate est ovoïde, légèrement bilobé au sommet. Autour des ovaires, et les recouvrant complètement, est un disque de cinq écailles, dont quatre sont presque toujours soudées par paires, une seule restant isolée. Les fruits (fig. 70), qui mürissent de février à juin, sont de doubles follicules cylindriques, de 12 à 18 centimètres de longueur, à surface cannelée, portant, au début, quelques poils blanchâtres. Les graines sont munies, au sommet, d’une aigrette brune. Morphologie interne. — La structure anatomique de la tige et des feuilles du Mascarenhasia lisianthiflora est nettement distincte de celle des Landolphia. Dans les jeunes rameaux, l'anneau libéro-ligneux est, comme celui des Landolphia, composé de files radiales de vaisseaux séparées par des fibres et du parenchyme ligneux ; mais il est elliptique, et non circulaire, son grand axe correspondant au grand PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 355 axe de l’aplatissement du rameau. Dans le péricycle, les fibres ne forment plus, comme chez les Landolphia, un anneau plus ou moins Continu, mais sont groupées en nombreux petits faisceaux, bien séparés les uns des autres, et disposés sur plusieurs rangs. On trouve, en outre, dans la partie externe de l'écorce et dans la moelle, beaucoup plus de cellules à cristaux et de cellules à tanin que chez les deux espèces de Landolphia précédentes; et l'abondance des cellules à tanin peut être, en particulier, une caractéristique des Mascarenhasia, comparés aux Landolphia. Les laticifères sont surtout nombreux dans le péricycle, de part et d'autre de la zone fibreuse, dans le liber (qui, au contraire, en contenait peu chez les Landolphia) et dans la moelle; ils sont plus rares dans l’écorce. Leur diamètre moyen est de 16 à 20 y. Il est intéressant de remarquer que ces dimensions des latici- fères des jeunes rameaux sont à peu près celles que présentent les laticifères des branches plus âgées, car nous les avons mesurées dans ces écailles de rhytidome dont nous avons parlé plus haut : le diamètre ordinaire y était également de 16à2%3u Dans la feuille, la méristèle du pétiole et de la nervure principale estouverte, et a, en section transversale, la forme d’un fer à cheval. En dehors de chaque ilot libérien sont quelques petites fibres restées cellulosiques. On trouve, comme dans la tige, de nombreuses Cellules à cristaux et à tanin. Les laticifères sont rares; ils sont Presque tous au voisinage du liber et des tubes criblés internes ; ils ont de 7 à 10 u de diamètre. Le péricarpe est essentiellement constitué par un tissu mon; que borde toutefois, en dedans, une zone de cinq ou six assises de cellules toutes scléreuses, et à parois très épaisses. En dehors de Chacun des faisceaux libéro-ligneux, qui sont disposés en cercle dans le tissu mou, est un arc péridesmique de fibres cellulosiques. Latex. — Nous n'avons pas vu le latex du Mascarenhasia lisianchi- flora. Nous savons seulement, par M. Perrier de la Bathie, qu'il est très épais en toute saison et que sa coagulation spontanée est très rapide. C’est même pour cette raison qu'il n’est guère possible de l'expédier au loin en flacon, comme les laits des deux Landolphia Précédents. Nous ne pouvons qu’ajouter ce que nous . _— Correspondant : que ce lait est facilement coagulable par l'alcool, ét beaucoup moins par les acides sulfurique et citrique, qui don- 336 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nent un produit visqueux. On voit que ces caractères sont précisé- ment inverses de ceux que nous ont offerts les latex de reiabo et de piralahy. Récolte. — En raison de cette différence de propriétés, les Saka laves ne peuvent préparer le caoutchouc de guidroa comme ceux des Landolphia. Et, en effet, ils ne coupent plus les branches en tronçons, pour en recueillir le liquide ; ils pratiquent sur le tronc de l’arbre, pendant la saison sèche — alors que le lait est peu abondant, mais très épais — de nombreuses incisions. Le lait se coagule presque immédiatement au dessous de la blessure, sous forme de bandes, que les travailleurs reviennent enlever une heure plus tard, et qu’ils agglomèrent en boules. Un seul homme, par ce procédé, récolte facilement { kilo de produit dans une journée. Caoutchouc. — Le caoutchouc ainsi obtenu est très élastique, sans viscosité. Les deux échantillons que nous avons vus n’ont toutefois pas été préparés par la méthode sakalave. M. Perrier de la Bathie a recueilli le lait pendant la saison des pluies et l’a coagulé par l’ébullition et par l'alcool. Notre Correspondant nous dit, d’ailleurs, lui-même que ce procédé n'est pas pratique, car le liquide trop épais, s’écoule très lentement. Mais il offrait pour nous l'avantage de nous fournir des indications Sur la richesse du latex. Or M. de la Bathie a obtenu, par l'ébullition, pour 1 litre de liquide, 415 grammes de caoutchouc, c’est-à-dire une quantité bien supérieure à celle même que fournit le lait de reiabo. Ce qui permet de distinguer, à première vue, ce caoutchouc de Mascarenhasia des caoutchoucs des Landolphia précédents, c’est Sa coloration : il n’est plus rose, mais noir ou brun foncé, même sur la coupe. Il est noir lorsqu'il est préparé par ébullition, brun comme de la gutta-percha, quand le coagulant est l’alcool. Dans ce dernier Cas, on remarque, de plus, à sa surface, de nombreuses gouttelettes résineuses, dures et non visqueuses» qu’on n’observe pas sur le produit provenant de l’ébullition. : La densité de l'échantillon obtenu par ébullition, et qui contenait 4. 05 0/0 d’eau, était de 0.935, c’est-à-dire plus élevée que celle des caoutchoucs de Landolphia. PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 397 L'analyse nous a donné les résultats suivants : Mone CAouTcHouc RÉSINES Substances diverses CENDRES d D cs D Re PS PT , EAU °/o 0/0 de | 0/0 de | o/o de | o/o de | o/o de | 0/0 de | 0/0 de | o/o de | COAGULATION poids | poids | poids | poids | poids | poids | poids | poids frais sec frais sec frais sec frais sec Ébullition . 4.05 | 88.17 | 91.89 | 3.01 | 3.13 | 4.77 | 4.98 | 2.88 | 3.00 Alcool à 90°/, | 3.25 | 88.88 | 91.86 | 5.44 | 5.31 | 2.73 | 283 | 1.29 | 1.33 | La Comparaison de ces résultats avec ceux des analyses citées plus haut, pour nos deux Landolphia, nous montre surtout que : 1° Le caoutchouc de guidroa contient normalement peu d’eau : autant à peu près que celui de piralahy, et moins que celui de reiabo. 2 La proportion de résine est relativement faible, et plutôt moindre même que dans le reiabo. 3 La teneur en substances minérales est, par contre, très-élevée, beaucoup plus que celle des caoutchoucs de Landolphia. Exploitation. — L’a rbre est de petites dimensions, mais la richesse du lait, la qualité du caoutchouc, le mode de récolte, qui ne nécessite pas l’abatage, expliquent qu’on songe à le cultiver. Le bouturage en est facile. MASCARENHASIA ANCEPS Boiv. Les Sakalaves nomment encore guidroa cette autre espèce de Mascarenhasia, qui est commune sur le bord des ruisseaux et des étangs, dans tout le Bouéni, à Majunga, à Suberbieville, à Menavava, à Kumoro, etc. Morphologie externe. — « C’est, nous écrit M. de la Bathie, un arbuste en buisson, assez touffu, composé d’un grand nombre de tiges de faible diamètre, dressées et fastigiées. » Dans les échantillons que nous possédons, les jeunes rameaux, äplatis comme ceux de l’espèce précédente, sont gris-blanchâtre Où brunâtres. Les feuilles (fig. 71) sont glabres, ovales, moins larges dans la Partie inférieure (qui se rétrécit peu à peu vers le pétiole) que dans là moitié supérieure, qui est arrondie ou acuminée au sommet. Le limbe a 5 à 6 centimètres de longueur, sur 2 centimètres à 358 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 2 c. 5 dans sa plus grande largeur. De la nervure médiane, proéminente en-dessous, partent obliquement 8 ou 9 paires de nervures secondaires plus fines, et cependant bien visibles, avec un fin ourlet marginal. Le pétiole a 2 à 5 millimètres de longueur. Les fleurs, aux aisselles des feuilles, sont isolées ou par trois ; elles sont portées par des pédicelles assez longs (3 à 7 millimètres). Elles sont entièrement blanches, odorantes, et apparaissent de septembre à janvier. Elles sont beaucoup plus petites que celles du Mascarenhasia Fig. 71. — Rameau, avec fleurs, de Mascarenhasia anceps (2/3 Gr. nat.). lisianthiflora ; encore en bouton, elles ne mesurent que dix à douze millimètres de’ longueur, Le calice, profondément divisé, à lobes triangulaires-aigus, un peu velus, n’a que 2 à 3 millimètres. Lorsque la fleur est épanouie, le tube de la corolle a environ 8 millimètres de longueur; les lobes qui le surmontent, et qui Sont, Comme ceux du calice, triangulaires et aigus, mais, en outre, très-velus intérieurement, ont 2 à 3 millimètres. Le tube est renflé à environ 5 millimètres de Sa base; c'est dans ce renflement que sont insérées les étamines. Le fruit (fig. 72), qui est un double follicule, est également plus court que celui de l’autre guidroa ; chaque follicule a de 6à9 PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 359 centimètres de longueur, sur 5 millimètres de largeur, et contient un grand nombre de graines de 6 à 8 millimètres, surmontées d’une aigrette rousse. La maturité a lieu de janvier à avril. Morphologie interne. — La section transversale de la tige est celle du Mascarenhasia lisianthiflora : dans le péricycle, les fibres sont encore groupées en nombreux petits faisceaux, disposés sur plusieurs Frs: l’anneau libéro-ligneux est également aplati. Dans l'écorce et dans la moelle sont des cellules à tanin et des cel- lules à cristaux. Les laticifères se trouvent surtout dans le liber, dans le péricycle et dans la moelle; il n’y en à que quelques-uns dans l'écorce. Le diamètre ordinaire est de 13 à 20 v. La méristèle du pétiole est lar- gement ouverte en haut, à bords légèrement incurvés vers l’inté- rieur. La forme est ici celle d’un arc plus que d’un fer à cheval. Dans tout le parenchyme sont des cel- lules à cristaux et des eellules tani- fères. Les laticifères sont rares : Fig. 72 — Les Mascarenhasia … Presque tous sont au voisinage des nceps (Gr. nat.). tubes criblés libériens et périmé- dullaires, et ares seulement dans le reste du tissu. Leur diamètre varie de 13 à 20 comme dans la tige. Caoutchouc. — Le caoutchouc de Mascarenhasia anceps paraît d'assez bonne qualité. L’échantillon que nous possédons est noir éxtérieurement, brunâtre quand on l'étire en mince lamelle. La petite quantité que nous avons reçue ne nous à pas permis de faire une analyse complète. Nous avons dû nous contenter de déterminer la teneur en résine et en eau. La première est de 4,65 0/0, et la seconde de 5,88. Exploitation. — M. Perrier de la Bathie nous dit n’avoir jamais Vu exploiter ce guidroa ; et le fait s'explique par la pauvreté du latex, qui, pendant une partie de l’année, est très clair et ne fournit que très-peu de caoutchouc. 360 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Notre correspondant a cependant remarqué que, aux premières pluies, et même un peu avant, le rendement est assez élevé pour que, au moins à cette époque, et en raison surtout de la grande fréquence de la plante dans les régions où on la rencontre, l'exploitation soit rémunératrice. « L’abondance de cet arbrisseau, la profusion de ses rameaux, la facilité avec laquelle ils repoussent, permettraient peut-être de l’exploiter à la manière du reiabo et du piralahy, c’est-à-dire en débitant les tiges par tronçons. » MASCARENHASIA LONGIFOLIA NOV. SP. Cette troisième espèce — qui, d'après M. Perrier de la Bathie, serait peut-être ce que les indigènes, dans la partie orientale de Madagascar, appellent l’hazondrano des Hauts, alors que le Masca- renhasia anceps serait l’hazondrano des Bas — n’est plus un arbuste, mais un grand arbre, qui peut atteindre 20 à 30 mètres de hauteur, et dont le tronc peut avoir de 50 à 60 centimètres de diamètre. Il semble, d’ailleurs, très rare dans la région occidentale. M. Perrier dela Bathie n’en a vu que quelques pieds dans une forêt à demi-inondée, près du lac d’Hoyefitra, aux environs du Mont Tsibondrano. Morphologie externe. — Indépendamment de ses dimensions, l’espèce se distingue immédiatement des précédentes par la forme de ses feuilles (fig. 73), qui sont très longues et relativement étroites. En moyenne, le pétiole a 5 millimètres, et le limbe 12 à 13 centimètres de longueur, sur 3 cent. 5 de largeur. Nous en avons vu cependant aussi dont le pétiole atteignait 1 centimètre, et le limbe 19 centimètres sur 3. Ce limbe (fig. 74) est aigu aux deux extrémités, souvent nette- ment mucroné au sommet. De la nervure principale, très proéminente sur la face inférieure, partent des nervures, brunes à l’état sec, très arquées, au nombre de 6 à 8 de chaque côté, sur les feuilles qui ont 12 à 13 centimètres de longueur, et de 10 sur les feuilles de 20 centimètres. Ces nervures, séparées par d’autres plus fines, sont très espa” cées. Le pétiole et le limbe sont glabres. Les rameaux jeunes sont, ici encore, aplatis, mais un peu velus. PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 361 Les fleurs, entièrement blanches, sont isolées ou par trois aux aisselles des feuilles ; et chacune est portée par un assez long pédi- celle (1 centimètre) velu. Le bouton floral est, à peu près, de même longueur que ce pédicelle. À Ke Fig. 73. — Rameau, avec fleurs et fruit, de Mascarenhasia longtfolia (environ 1/2 Gr. nat.) Le calice, de 3 millimètres de longueur, est profondément divisé, à lobes aigus, velus. La corolle est également couverte de poils, extérieurement et Sur la face interne des lobes. Le tube, de 8 millimètres de longueur, Présente, dans sa région médiane, un étranglement d’autant plus prononcé que la partie inférieure, qui était cylindrique dans les Juidroa, est ici ovoïde. 362 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les lobes, de 5 millimètres de longueur et de 3 millimètres de largeur, sont ovales. C’est, comme toujours, au-dessus de l’étranglement du tube que sont inserées les étamines. Les follicules ont 10 à 12 centi- mètres ; les graines, surmontées d’une aigrette rousse, ont 10 à 15 milli- mètres. Morphologie interne. — La structure de la tige est celle des deux autres “Mascarenhasia. Dans la feuille, la mé- ristèle du pétiole et de la nervure principale a la forme de celle du M. anceps ; l’arc est seulement à rayon plus court. En dehors du liber, les fibres cellulosiques sont plus nom- breuses que dans les deux autres es- pèces. On trouve encore des cellules à tanin et des cellules à cristaux. Les laticifères sont peu nombreux, aussi bien dans la tige (où on les ren- contre surtout dans le liber) que dans les feuilles. Leur diamètre moyen, dans la tige, est de 13 à 20 u; il est souvent plus grand dans les feuilles, où il est fréquemment de 23 à 26 y. Caoutchouc. — De cet arbre à gros tronc le latex coule avec plus d’abon- dance que dans les deux espèces pré. cédentes. Il se coagule bien par l’alcool. Le caoutchouc que nous avons vu est noir sur la coupe et extérieure- Fig. 74. — Feuille de Mascara hasia longifolia (Gr. nà” moyenne). ment ; il paraît valoir celui du Mascarenhasia lisanthiflora. Sa densité est de 0.935. Il contient 4.50 0/0 de résine. (A suivre). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES PARUS DE 1898 à 1900 (Suite) Au fur et à mesure qu’on s’élève dans la série des êtres, la molécule des différents tissus se complique, c'est-à-dire que le nombre des fractions représentées augmente et la division du travail nous apparaît alors comme une conséquence de l'accroissement des fonctions molécu- laires. Danilewsky se base même sur ces faits pour donner une explication chimique de l’hérédité et de l’immunité. Signalons encore les travaux spéciaux, dans le détail desquels nous v’entrerons pas ici: sur les protamines et leur rôle dans la constitution de la molécule albuminoïde par KosseL (1), sur l'état du phosphore dans la matière vivante par Joczy (2), sur la différence entre les nucléines du noyau et celles du cytoplasme par SamBuc (3); d’après ce dernier auteur, les paranucléines ou cy tonucléines ne donnent pas, Comme les kernnucléines de bases dan ste par décomposition. Le protoplasma mort est susceptible comme on sait d’être coloré par uR certain nombre de réactifs qui conservent sa forme et sa structure (éosine, hématoxyline, fuchsine, carmin, etc. ). Le protoplasma vivant _Se colore bien plus difficilement. Henneguy, par exemple, a pu cepen- dant employer avec succès sur des Infusoires le brun de Bismark neu- tralisé ou l’éosine. M. Marnucuor (4) eut l'idée de le colorer par le pigment en nature (1) rs Ueber die Constitution der einfachsten Eiweisstoffe. (Zeit. physiol. Chem XV, 165). s F E] dog Recherches sur Le phosphore organique (C. R. Acad. CXXVIE, 531). (3) Sambuc : Les mucléoalbumines et leurs dérivés (Revue générale des Sciences 9e rs n° 21, 817). (4) L. Matruchot : Sur une opens de coloration du protoplas piments à actériens (C. R. Acad. CXXVII js ur une méthode de ER du protoplasma par les Pignons (&. R. Acad, CXXVII, 881). ma par Les pigments des Cham- 364 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d’un organisme chromogène. Il fit végéter simultanément dans un même milieu une Bactérie chromogène à pigment violet et un Cham- pignon filamenteux ; il put alors obtenir une imprégnation du proto- plasma du champignon par le pigment excrété hors de la bactérie. L'auteur utilisa le Bacillus violaceus d’Eisenberg et le Bacterium viola- ceum de Trelease; le premier est plus chromogène que le second; le pigment qu’il sécrète traverse la paroi gélifiée de la membrane et est par suite rejeté hors de la zooglée où il est fixé par le mycélium voisin. Le Fasarium polymorphum dont les hyphes excrètent un pigment vert bleuâtre, parfois assez abondant, fut aussi utilisé, Tous ces organismes colorèrent parfaitement le protoplasma d’une Mucorinée, le Mortierella reticulata, et permirent d’en déduire des données très intéressantes sur la structure et l’évolution de la matière vivante. Bien qu’à un moindre degré et dans des conditions plus difliciles à réaliser, le pigment du Fusarium fit apparaître dans le protoplasma de la Mucorinée une structure très semblable à celle que fournit l’action de la Bactérie chro- mogène. La violacéine colore les granulations sans toucher à l’hyaloplasma; mais l’auteur reconnaît que sur la question de savoir si le protoplasme est teinté à l’état vivant ou mort il n’a aucune donnée positive. On sait du reste qu’à l'heure actuelle, malgré de très nombreuses recher- ches on est loin d’être fixé sur la coloration du protoplasme; le plus souvent il n’y a que des inclusions qui fixent les colorants; quelques auteurs pensent que dans certains cas le protoplasma, le noyau, se colorent pourtant à l’état vivant, mais d’une manière très diffuse. M. Matruchot pense être en droit d'admettre de ses observations que la structure du protoplasma qu'il a coloré n’est que très peu ou pas du tout modifiée. Cette méthode fort ingénieuse pourrait être étendue à l'étude d’une foule d'organismes inférieurs (Champignons divers, Algues, Proto- zoaires, etc.) pourvu qu'ils soient susceptibles de vivre en compagnie d'organismes chromogènes. Peut-être même serait-il possible d’étudier par ce procédé la structure du protoplasma de certaines cellules des animaux supérieurs (leucocytes teintés par le pigment du Bacillus Procyaneus par exemple). Au point de vue fonctionnel, M. STASBURGER (1) distingue dans Je Cytoplasme, le kinoplasma et le trophoplasma, le premier ayant une structure fibrillaire, le second ayant une structure alvéolaire. Le Pre- (1) none on Cytol. Studie : Korpokié ete Probleme (Pringsh. Jahrb. 18%). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 365 mier est très bien représenté par exemple dans la cellule mère du pollen où il joue un grand rôle dans la fécondation, le second dans les cellules de l’assise nourricière. Le premier préside à la mécanique cellulaire, le second à la nutrition. Tous deux sont préalablement jux- taposés et capables de se transformer l’un dans l’autre suivant le stade d'évolution de la cellule. Nous verrons plus loin quelques appli- cations de cette conception. Le noyau. — A l'aide de réactions produites par des dissolvants, Schwartz avait distingué autrefois la linine et la chromatine dont ensemble forme la nucléine, puis la pyrénine et l’amphipyrénine. En se basant sur les réactions macrochimiques de diverses sub- stances albumineuses, Zacharias, par l'emploi de digérants et de matières colorantes, a reconnu, dans le plasma du noyau, de la nucléine, de la plastine et de l’albumine. ZiMMERMANN (1) a repris ces recherches et a expérimenté avec un Mélange colorant de fuchsine et de vert d’iode et il est arrivé aux trois conclusions également admissibles que voici : 1° la coloration est influencée par des circonstances accessoires, comme par les diverses substances primitivement contenues dans le suc cellulaire et qui, après la mort de la cellule, émigrent dans le noyau; 2° elle peut dépendre de propriétés sans importance des substances en question comme de l'existence de complexes d’atomes à réaction plus ou moins acide ou alcaline; : 3 la charpente nucléaire peut être constituée de matières très diverses comme cela a lieu pour la membrane cellulaire. Relations entre le noyau et le crtoplasme. — On sait que pendant un certain temps, à la suite des travaux de Dujardin, Max Schultze, Schwann et Hugo von Mohl, on a considéré le cytoplasma comme le substratum de toutes les activités vitales; le noyau était alors tenu Pour un corps accessoire dont on s’occupait très peu. Mais à la suite des curieuses découvertes sur le rôle de cet organite dans la fécondation, la segmentation de l’ovule, un certain nombre _ Savants, entre autres Weismann, Hertwig, Boveri, ont été vase Penser que le noyau serait le porteur de la substance héréditaire, qu’il Constituerait le rouage essentiel de la vie cellulaire. Plus tard, de 1884 à 1886, Nussbaum et Gruber établirent, en opérant Sur des Infusoires, que des fragments d’une cellule dépourvue de noyau (1) Zimmermann : Die Morphologie und Physiologie des pfanzenlichen Zellkernes. In-8, 188 p. léna. 1 366 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE périssent infailliblement, alors que les fragments nucléés reprennent la constitution primitive de leur espèce et sont susceptibles de repro- duction par division. Puis Boveri, partant d’un fait observé par les frères Hertwig et récemment repris par Yves DELAGE (1) qui en tiré une théorie nouvelle de la fécondation, montra que des fragments d'œufs d’Échinodermes dépourvus de noyau sont encore susceptibles d’être fécondés par des spermatozoïdes et que, dans ce cas, les descendants sont absolument semblables aux générateurs mâles; or les gamètes de ces derniers contiennent très peu de proto- plasma; ce serait donc le noyau seul qui auraït transmis la substance héréditaire. Mais VERwORN (2), critiquant l'expérience de Boveri, la trouve impuissante à trancher la question. Cet auteur a du reste prouvé, en étudiant le grand Radiolaire Thalassicola, que le noyau isolé du protoplasma périt toujours comme ce dernier sans laisser voir la moindre trace de phénomènes de régénération. D'autre part, il est vrai, Eimer et Hofer ont cru pouvoir admettre que le noyau régissait les phénomènes de mouvement protoplasmique. Mais à la suite de remarquables expériences sur la mérotomie des Infusoires ciliés (Lacry maria olor), Balbiani a prouvé que les fragments cellulaires dépourvus de noyau continuent, après un stade passager, à exécuter les mouvements qui leur sont propres chez le protiste intact, et aussi à réagir contre l’excitant de la même manière qu'avant l'opération. Si done le mouvement du protoplasme persiste encore pendant plusieurs jours après la séparation du noyau, celui-ci ne peut plus être considéré comme l'organite qui préside au mouvement. Mais ce ne sont pas seulement les phénomènes de régénération qui sont dans la dépendance du noyau. Hoter a prouvé autrefois que la digestion ne tarde pas à s’arrêter dans le segment d'amibe privé de noyau. VERwWORN (3) a observé que les pseudopodes privés de noyau du Difflugia cessent bientôt de sécréter du mucus et que les masses = rt perdent au bout de quelque temps le pouvoir de se xer. On sait en outre que Klebs, en 1887, a vu en expérimentant sur des Zygnema et des Spirogyra dont le contenu cellulaire se divise sous : l'influence de la plasmolyse, que seuls les segments pourvus de noyau (1) Yves Delage : Sur l'interprétation de la fécondation mérogonique et Sur une théorie nouvelle de La fécondation normale. (Archives de Zoologie expéri- mentale. 3° série, VII, 514-527. 1899). (2) Verworn : Phys hyS. gén., p. 561. (3) Verworn : Biologische Protistenstudien. (Zeit. f. wiss. Zool. vol L. 18%)- REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 367 étaient capables de s’entourer d’une membrane de cellulose. Quelques années auparavant (1882), Schmitz avait obtenu des résultats analogues en fragmentant une Algue unicellulaire du genre Valonia. Plus tard, en 1892, GERASSIMOFF, en étudiant des Spirogyres, vit que les cellules normalement sans noyau résistent beaucoup moins que les autres à l'influence électrique et aux parasites. Le même auteur (1) a trouvé récemment un nouveau moyen d'ob- tenir des cellules dépourvues de noyau. On fait agir, pendant la division, le chloroforme, l’éther, l'acide chlorhydrique ; on a alors deux cellules voisines, l’une sans noyau, l’autre avec un gros noyau ou deux; quel- quefois les deux cellules communiquent entre elles par suite du cloisonnement incomplet. n 1894, DEmoor (2) compléta les intéressantes recherches de Klebs. Il fit intervenir des agents appropriés tels que le chloroforme, l’hydro- gène, le froid et suspendit l’activité protoplasmique sans atteindre en quoi que ce soit celle du noyau; et alors, comme dans la vie normale, la Caryokinèse put avoir lieu; les deux noyaux résultants se séparèrent, mais la cloison cellulosique ne se forma point entre les deux. Donc si les expériences de Schmitz et de Klebs prouvent que le noyau est nécessaire à la formation de la membrane, celles de Demoor jointes à celles de Verworn sur le Thalassicola témoignent que dans ce dernier Phénomène le protoplasme a aussi sa part. Pourtant Palla avait affirmé que le protoplasma seul peut s’entourer d’une membrane — mais TownNsEND (3) en expérimentant sur des rhizoïdes et des protonémas de mousses, sur des prothalles, sur des feuilles ou des poils de Phanérogames, des tubes polliniques, a montré que partout où l’on a cru voir une formation de membrane sans le Concours d’un noyau, la masse protoplasmique était rattachée par des filaments au noyau de la même cellule ou d’une cellule voisine. Ajoutons que ces expériences sont corroborées par des faits d'observation sur les plantes (HABErLanDT) (4) et sur les animaux (Korschelt, Baum, Greenwood) qui montrent que dans une cellule en Voie d’accroissement inégal, le noyau se trouve généralement au Voisinage de la région où la croissance est la plus grande. (4) Gerassimoft : Ueber ein Verfahren kernlosen zellen zu erhalten. (Bull. Soc. Moscou 1896 moor : Contribution à l'étude de La cellule. (Archives de Biologie, t. XIII, Liège, 1894). (3) Townsend: Der Einflerss des zalkernss auf (lahrb. f. wiss. Bot. XXX, 367). . (4) Voir les mémoires originaux antérieurs à Stologische Pflanzenanatomie (Leipzig, 1896). die Bildung der zellhaut. 1893 et la très intéressante Phy- 368 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Nous devons donc admettre à l’heure actuelle que le noyau et le protoplasme participent tous deux aux échanges de matières de la cellule et sont indispensables à son existence. (A suivre) ; Ep. GRIFFON. 425 — Lille. Imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerquin MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de hotadiode parait le-15 de chaque mois et chaque Pur a est composée de 32 à 48 pages avec PR et figures dans le tex Le prix annuel A d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. | Adresser les demandes RO mandats, etc. à M. Paul ‘DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Pari On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez 7. Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Dubois, Paris. : Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, Paris. Il sera rendu compte dans les revues spéciales des sneraa pers ou notes dont un sr aura été adressé au sde: Fee ps Kénérale de Bota anique. 8 ER “sd: : Sur lu couverture. ; Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale nn ont droit gratuitement à vingt-cinq SR en tirage à gs LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Revue générale de Botanique Auserr, docteur ès science Briquer, prof. à l’Université de ge BATTANDIER, pus : ‘V'Ecole de Gravvaut mr pie à l'École médecine d’Alger des Hautes-Etu : . er Da Rae agrégé- préparateur à CosranTIN, Ma aitre onférences l'Eco ue Su 2 2 L _ l’Ecoie Normale nb ton, docteur han c de FUni- Courin, docteur ès science ue Des Gar DaçuizLon, maître de RE te KE membre de l'Acadé- | __. _. DANIEL, nc ès te ee Dassonvie, docteur ès sci pié er- Bou, président de la Société de Por oem -adjoint à l'Univer- | toux, dent de L'Hee s | Drake nez CASTILLO Œ}i ps a 4 Sctres doyen de de Frs Faculté de Dre sé botanique de F . Pau, ie - d l'Académie des nces. Durour, directeur-adjoint du Labora er de _—— végétale de Fon- neblea Enr set >}, rofesseur à l’Acadé- royale d'Agriculture de Suède. ss presse à l’Université de Montp ellie FLOT, . ès sciences. Focxeu, docteur ès sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum Ga sé maître de Conférences à YUni- rsité de Nancy. ne AU DE LAMARLIÈRE, Done à l'École de médecine de Giarr, membre de Lake des Sciences. bre Ai rs . sciences de YUni- sité de Vars se docteur ès sciences, Es Et chargé de co lie e supé- ure SA rionltors | de Sugar : _—_—_—. de ns des Gunsismuon, chef de travaux pratiques à la Faculté des Sciences de Lyon. Hecxez, prof. à l’Université de Marseille. Henry, prof. à l'École forestière de Nancy. Her vier (L'Abbé Joseph). Hicker.,, garde général des forèts, HocureuriNer, docteur ès sciences de l'Université . “Céiibse HouLserT, docteur ès scie: … Hue (l abbé), lauréat de l'Institut . Hy (l'abbé), He à à la Faculté catholique Jaccarp, prof.à & au de Lausanne. Jacos pe Cornemoy (H.), chargé de cours à l'Université de Marseille. Janczewski (de). PORN à l’Univer- sité de Craco Jonxman, de Étonue d’Utrecht. JUMELLE, pme dr our à à la Faculté des Sciences de Marsei pe -KOSENVINGE, ee ès scien- s, de l’Université de Copenhagu e. cran (de), prof, à l’Université de LecLERC pu SABLON, pc her - la Faculté des Sciences de Toulou LÉGER (M.), docteur pepe Sn . de Conférences à l’Uni- versité de Renn | Lun, de l’Université de Copenha LorRELIER, docteur ès sciences. ou Cl prolesseur à PU se äe Minne nus Fee Fe l'Université de Besançon. RECU MarMier, docteur ès PE MasCLer, conservateur collections | botanique 4 : Faculté die De. “ aris. F a one Sorbor É Mer, directeur de la Station forestière | de VE , professeur - adjoint à h ou Prleeur à l'École de méde- à 4 cin / Macuns. chargé de Conférences à em, Sorbon pe Mioee, ‘docteur ès sciences, Mar- bourg. eee parer à l'Université &æ Varso ve Pistes chargé de = à la Faculté Frs nçon. ; PauLsen (0e), ce #e sciences de l'Université de Copen : k POSTERNAK, red ès éctencts 1 PURE . versité de Zur : 4 POULSEN, er ce sciences de l'Uni- versité de Co openhague. ne de bn sas de l'Académie des Science en PRUNE ee £àl Université de Toulouse. 0 RaBoT Fe explorateur. _ Lust ne de conférences à l'Univer- : Lyon se Mer FE docteur ès sciences. Saporra (de), corresp. de l'institut. SEIGNETTrE, docteur ès Ro Téonorrsco, docteur ès science But pen à École de médecine . . ie re AE ) À ose de l'Observatoire ; du Van Ti méibte de l'Académie ù des Scie: WARMING, professeur à l'Université de Copenha | ViALA, prof. ré institut M Vries (Hugo de), professeur à Fr sité d'Amsterdam. ZeiLLER, prof. à l'Ecole des Mines. Lille. — Imp. LE BIGOT frères. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Septembre 1901 TR LT AGREE PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR &, RUE DU BOULOI, 4 1901 LIVRAISON DU 15 SEPTEMBRE 1901 Se: Pages I. — CONTRIBUTIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE DE- 7. LA ROUMANIE (avec figures dans le texte), par M. J.-C. Constantineanu . ........- _. 369 Il. — LES PLANTES A CAOUTCHOUC DU NORD-OUEST DE MADAGASCAR (avec figures dans le texte), par He M. Henri Jumelle (fin). . . . ......... 390 Il. — REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMA- TIQUE, publiés pendant les années 1894-1899, par u M. E. Drake del Castillo (suite). . . . . . . - - 4o2 : IV. — REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE ; CHIMIE VÉGÉTALES parus de 1893 à 1900, pa M Cr CO... ne Cette livraison renferme soixante-deux gravures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement, voir à _ la troisième page de la couverture. | CONTRIBUTIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE à par M. J. C. CONSTANTINEANU I. CHYTRIDINÉES. Depuis quelques années, je m'occupe à recueillir les Champi- Snons inférieurs de mon pays, dont la flore mycologique, à part quelques Ascomycètes et Basidiomycètes (1), est restée jusqu’à présent à peu près complètement inconnue (2). Je donne, pour le . Moment, dans ce qui suit, l’énumération d’une partie des Chytri- OR LEE es qui 7 lat JE CC RS q A _ dinées recueillies. On sait que la déter 1 de Ces Uhampignons Présente beaucoup de difficultés, étant donné le fait qu’il faut avoir, dans la plupart des cas, le cycle complet de développement de la forme considérée, pour arriver à bien préciser l’espèce. Afin d’arri- Ver à ce résultat, j’ai mis en culture, presque toujours, les Champi- 820ns trouvés, tout en observant, au fur et à mesure, les difiérentes Phases de leur développement. ras gi SR La liste suivante comprend non seulement des Chytridinées _ Connues jusqu'à présent, mais aussi d’autres qui, autant que jele (rois, n’ont pas été décrites ; et enfin j'ai pu signaler des phases Don observées pour des Chytridinées partiellement connues. | J'ai dessiné toutes les phases observées des Chytridinées énu- _ M) Fungi in Plantas Romaniæ hucusque cognitas, enumerat Augustus _ Kanitz, Claudiopoli, 1879-1881. (2) I faut mentionner, cependant, trois Chytridinées étudiées par M° M. Vla- … deseu et publiées (en roumain) dans l'Archiva Societatei sciintifice si literare, | se UT, Iasi, 1892. Deux de ces espèces se rapportent à un nouveau genre, 8] 6, Par cet auteur, Gamolpidium, avec deux espèces : G. reticulatum et G. nue. La troisième es pèce appartient également à un nouveau genre, le Saprocystis, dont M. Vadescu décrit une espèce, le S. Jassiensis, Les descriptions ne sont pa Le ACCOmpagnées de figures. Les trois espèces proviennent des environs de lassy. Fu % ï Rev. gén. de Botanique. — XHIL. 370 a, REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mérées plus loin ; cependant ce travail n’est accompagné que d’une partie de ces dessins, notamment de ceux qui se rapportent à des formes que je considère comme nouvelles. Les genres et les espèces sont, sauf quelques exceptions, classées sh is le Re Chytridinearum de _ E. de Wildeman. Ordre : FAR cr Fam. : OLPIDIACÉES. 1. Sphaerita endogena, Dangeard, 1886, Ann. Se. nat., 7e série, t. IV, pag. 277, pl. XII, fig. 14-36; le Botaniste, re série, pag. 46, pl. IE, fig. 11-19, et pl. IL, fig, 1-9. _ Sur un Euglena rapporté, en avril, des marais qui se trouvent dans le voisinage de la gare de Iassy, et cultivé pendant quelque temps dans le laboratoire. J'ai observé les phases suivañtes : 40 des zoosporanges logés par un ou par deux dans le corps d’Euglènes qui étaient à divers états | de destruction; ces zoosporanges étaient encore remplis de Zo0spores ; 2 des zoosporanges sortis de l’intérieur du corps des Euglènes, soit par suite du déchirement de l’ enveloppe de celles-ci, soit, à cause de la pression exercée par la lamelle, au moment du ; montage de la préparation : les zoospores étaient sur le point d’être mises en liberté par suite de la dissolution, dans l’eau, de la substance muqueuse dans laquelle elles étaient englobées; 3° des Zoospores libres ; 4 des zoospores fixées à la surface des RgRoee - et entrain de germer. J'ai trouvé également cette espèce sur les amibes du nuélechitie simplez Cienk, » apportées au mois d'août des marais de la vallée du Bahlui, près de lassy. Ces amibes contenaient, chacune, un Z00Sporange rempli par des zoospores complètement formées et sur le point d’être mises en liberté. Je n’ai d'ailleurs pu observer celles-ci à l'état de liberté. 2. Olpidium entophytum Braun, 1856, Monatsber. d: Berl. Akad., page 586. Dans les marais de la Jijia, près de Cristesti, sur un — us apporté au mois d'août. Le ‘parasite a été observé, en décembre, = sur les filaments de cette re arrivés à un état très avancé de décomposition. | Le Tium (Now.) Schræter ces cols sont très courts et c’est à pei er Proéminent, sous forme de papilles, à la surface de l'enveloppe Ce FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE 3741 Phases observées: 1° Des zoosporanges très nombreux et très rapprochés, les uns globuleux, d’autres plus ou moins elliptiques ; les filaments du Vaucheria contenaient des zoosporanges à divers _ étais de développement ; il y en avait à contenu granuleux non divisé, d’autres dont le contenu était divisé en nombreux corpus- cules, qui deviendront des zoospores ; enfin, des zoosporanges _vidés, ayant chacun un col, lequel avait percé la membrane du filament de l'hôte. 2° Des pérennospores (spores durables), entourées d'une membrane double, épaisse, dépourvue d’ornementations. 3. Olpidium intermedium n. var. . Cette forme, que je considère comme une nouvelle variété, a été trouvée dans les œufs d’un Rotifère, apportés en mai, avec des Euglènes et autres Algues inférieures, des marais qui se trou- vent à côté de la gare de lassy. | Je n’ai pu observer que des zoosporanges vidés, groupés par cinq à vingt sous l'enveloppe d’un même œuf (Fig. 75). Ces Z008pO- ranges sont sphériques ou un peu _ Allongés, ayant dans le premier cas 20 p à 30 x de diamètre, dans le se- Cond cas 30 4 sur 33 a. Chaque z00- Sporange présente un col (pour la _ Sortie des zoospores) très long, qui traverse la membrane de l'œuf; les : cols sont ondulés et mesurent 108 x à 114 y de longueur et 6 à 8x de lar- 8eur. Je n’ai pu observer les z00- spores. : Î Fig. 7. _ Olpidium intermedium Cette variété se rapproche de La pra ; : 7: x n. .; groupe de l Olpidium gregarium (Now.) Schrœæ- vidés, entourés par l'enveloppe de ler, dont les zoosporanges sont éga- l'œuf d’un Rotifère. lement réunis en groupe sous l’en- Veloppe d’un même œuf de Rotifère, mais elle en diffère par les deux _ Caractères suivants : {° les cols qui servent à la sortie des z008pOres sont très longs dans notre variété, tandis que dans l'Olpidium grega- l'œuf des Rotifères ; 2 les zoosporanges sont, en gro ”. er pes'ils + 12 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Es ; plus petits dans l’Olpidium intermedium nob. (atteignant à peine < 30 y en diamètre), que dans l’Olpidium gregarium (Now.) Schraæter, dont les zoosporanges peuvent atteindre jusqu’à 70 & en diamètre. Par la longueur des cols de sortie des zoospores, notre variélé se rapproche de l’Olpidium macrosporum (Now.) Schræter : mais ce ‘qui caractérise celte dernière espèce, c’est la présence constante d’un seul zoosporange sous l’enveloppe de l’œuf, dont la cavité est - complètement remplie par ce zoosporange ; celui-ci est, en outre, plus grand que dans l’Olpidium intermedium nob. 4. Pseudolpidium Saprolegniae (Br.) A. Fischer, 1892, die Pilze in Rabenhorst's Kryptogamen-Florä von Deutschland, etc., p. 35. Dans les marais de Hlincea on de Ilassy), en mai, sur un : Saprolegnia. . Phases observées : 4° Des z00sporanges elliptiques, vidés, par . Un Ou par deux dans les extrémités renflées des filaments mycéliens du Saprolegnia. Ces zoosporanges présentaient un ou deux cols pour la sortie des zoospores : la partie intramatricale des cols était plus longue que la partie er 2 Des z00sporañges en état de formation, ayant un contenu p top t granu- leux et non divisé. ee Je n'ai pu observer de spores durables. Comme, d'après - Fischer (1), il n’y a pas de différence notable entre les zoosporanges du genre Pseudolpidium Fischer. et ceux de l’'Olpidiopsis Fischer, je - crois pouvoir rattacher (avec doute cependant) l'espèce observée par moi au Pseudolpidium Saprolegniae Fischer, parce que les z008- poranges de cette espèce présentent quelquefois, comme on le sait, deux cols de sortie pour les zoospores (2). 5. Olpidiopsis Saprolegniue (Br.), A. Fischer, 1892, die Pilze in Rabenhorst’s Kryptogamen-Flora von Deutschland, etc., p. 38. Dans les filaments mycéliens d’un Saprolegnia apporté, au mois d'août, de diverses mares des environs de lassy et de Cristesti. J'ai observé toutes les phases du développement, à l'exception de la germination des zoospores. Dans lés extrémités renflées en orme de ballon ou restées cylindriques, des filaments mycéliens de Saprolegnia, il ÿ avait, presque toujours, soit plusieurs z00Sp0- (1) Loco cit., p. 33 et 34. (2) Fischer, loco cit., p. 35. FLORE MYCOLOGIQUE DE LA. ROUMANIE 549: _ ranges, soit plusieurs spores durables. Quand les extrémités des _ filaments étaient cylindriques, les organes de multiplication de l’Olpidiopsis Saprolegniae étaient disposés en une série parallèle à l’axe de ces filaments. Les pérennospores globuleuses, à mem- “brane pourvue d’ornementations épineuses, présentaient, sur leurs Fig. 76. — Oipidiopsis (?) irregularis n. sp. ; 4, b, moins renflées des filaments mycéliens d'un Sapr ZooSporanges en état de formation ivise pour former des zoospores ; ranges également vidés, on voit une partie des zoospores grou .… lorifice de sortie ; à, zoospores. olegn ia, contenant des g, h, j, zoosporanges vidés ; k, zoospo- côtés, une ou deux cellules adjacentes. Le diamètre de -_ Pores {spores durables) variait entre 24w et 64, celui des * 4 adjacentes mesurant 244, quand ces cellules étaient Dee 21,54 sur 29,5u, quand elles présentaient une forme cylingrique- 6. Olpidiopsis (?) irregularis n.sp. J'ai trouvé cette espèce dans les fil a, b, c, d, extrémités plus ou : e, [, zoosporanges dont le contenu se … : * pées devant 7. s pérennos- des cellules aments mycéliens du mème se 374 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Saprolegnia que j avais AbLOT dés mares de Jassy et de Cristesti, Lee et qui était envahi par l’O/pidiopsis Saprolegniae (Br.) Fischer. Ce champignon présente les caractères suivants : Dans les extrémités cylindriques ou renflées en forme de ballon ou de massue, des filaments mycéliens du Saprolegnia, on observe, au commencement, une ou plusieurs masses protoplasmiques sans membrane apparente, ou bien enveloppées chacune d’une membrane très mince. Ces mas- ses sont toujours allongées ; quelquefois, elles sont ellipsoïdes ou allongées-réniformes, mais le plus souvent, leur contour est très régulier, présentant des prolongements de difiérentes longueurs. Les masses protoplasmiques dont il s'agit ont, au commencement, un Contenu granuleux (Fig. 76, a, b, ce, d), qui se divise plustarden plusieurs corpuscules arrondis (Fig. 76, e, f), plus ferme. Ces corpuscules se transforment en zoospores, qui sont mises en liberté par un tube de sortie court ; celui-ci traverse la mem- brane du Saprolegnia, sans proéminer à la Sur- face externe de cette membrane (Fig. 76, ÿ; h, Fig. 77.— Olpidiopsis … J° À t Fig. 77, à). (?) irregularis n. J'ai observé que les zoosporanges se logent parfois dans les articles intercalaires des tubes gnia; a, zoosporan- MYCéliens du Saprolegnia (Fig. 71). Dans ces ge vidé de l'Olpi articles intercalaires se développaient égale- des zoosporanges vi- ment les zoosporanges du Rozella sep tige dés du Rozella sep. COrnU, et il m'a semblé que, dans ce cas, l’'Olpi- tigena Cornu; d, diopsis irregularis se développait aux dépens a. ee her du protoplasma du Rozella septigena. Dans la en sepligena figure 77, on observe deux zoosporanges vidés | Corn de Rozella septigena avec leurs orifices (b, €); Fe au-dessous, on trouve un article dans lequel il yaun z00sporange vidé de l'Olpidiopsis irregularis ; cet article pré- sente, sur un côté, une papille qui, évidemment, devait ae C2 Î oi * pendant que la membrane devient de plus en La FLORE MYCOLOGIQUÉ DE LA ROUMANIE A Li son extremité un orifice pour la sortie des zoospores du Rozella, zoospores dont la substance a été détruite par Olpidiopsis, de même _ que, auparavant, le Rozella avait consommé le protoplasma du \] Saprolegnia. Les extrémités des filaments mycéliens du Saprolegnia, dans lequel se trouvaient les zoosporanges de l’Olpidiopsis, présentaient, quelquefois, une forme tout à fait particulière (Fig. 76, j). … La sortie des zoospores a lieu d’une manière brusque, comme si la paroi des zoosporanges était comprimée et les zoospores forcées de sortir en masse. | Les zoospores (Fig. 76, i) sont arrondies ou trè llongées, leur protoplasma est hyalin et contient tout au plus quelques granula- tions ; la gouttelette d'huile leur manque. Les zoospores ont deux - cils, dont l’un, plus court, est dirigé en avant, pendant le mouve- ment, tandis que l’autre plus long est dirigé en arrière. Leur diamètre est de 45pà5u . J'ai observé que parfois la plupart des zoospores’sorties d'un _ même zoosporange, restent immobiles devant l'orifice du col; il n’y en a que quelques-unes qui se répandent dans le liquide. Le mouvement des zoospores est relativement beaucoup plus lent que _ disposition des matériaux plus complets et - Spores durables, sauront donner à cette espèce sa véritable place. endroits différents. Sur le Spirogyra des mares de Hlincea, celui qui caractérise les zoospores de la plupart des Chytridinées, - lesquelles se meuvent, comme on le sait, par des sauts brusques. Je n’ai pu observer des spores durables dans les tubes mycéliens du Saprolegnia envahis par l’Olpidiopsis irregularis, bien que les cultures aient été continuées pendant assez longtemps. Le caractère distinctif entre les g Ipidiopsis (Cornu) Fischer et Pseudolpidi Fischer résidant dans la présence ou l'absence d’une ou plusieurs N cellules adjacentes à côté des spores durables, la question est de au second de ces savoir si notre espèce appartient au premier ou | je rattache, avec deux genres. Sans avoir des arguments décisifs, | doute, l'espèce décrite au genre Olpidiopsis. Ceux qui auront à leur pourront trouver des 7. Olpidiopsis Schenkiana Zopt, 1884, Nova Acta Acad. Leopold., t. XLVIL p. 168, pl. XV, fig. 1-32. ee J'ai observé cette espèce sur des Spirogyres apportées # ras è ° 1 trouvé, au mois de mai, les phases suivantes : 376 ___ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 1° Des zoosporanges arrondis, ayant le col ouvert, peu avant la sortie des zoospores. 2° Des zoospores vidés, g globuleux ou. ellip- n. tiques. 3° Des spores durables (oospores) mûres, ayant une mem- brane simple, épaisse et stratifiée ; ces spores présentaient à leurs . côtés une cellule adjacente (cellule mâle) sphérique, plus petite que la spore elle-même. 4° Des spores durables peu après la fécondation, ayant une membrane mince, et réunies à la cellule adjacente mâle par un isthme. Sur un Spirogyra apporté des marais des environs de la gare de Iassy, je n’ai pu observer que les dernières phases du développe- ment de l’Olpidiopsis Schenkiana. Le parasite se présentait, à l'état le plus jeune que j'aie pu observer, sous la forme de masses proto- plasmiques elliptiques, granuleuses, entourées par le filament chlorophyllien du Spirogyra et occasionnant le renflement des cellules végétatives de l’Algue,. J'ai trouvé également des: z00Sp0- ranges contenant des zoospores, mais sans col de sortie ; enfin des zOosporanges vidés, ayant chacun un col. Je n'ai pas trouvé les spores durables, dont les caractères servent à distinguer l'Olpi- diopsis du genre voisin Pseudolpidium. Mais les phases observées par moi étant tout à fait identiques avec les phases correspon- dantes figurées par Zopf (1) et par de Willeman (2), je crois pou- voir rattacher l'espèce observée par moi à l’Olpidiopsis Sehenkiana _Zopf. Fam.: SYNCHYTRIACÉES 8. Pycnochytrium aureum (Schræter) Schræter, in Engler et Prantl, Pflanzenfam., Teil 1, Abt. I, p. 74. À Ungheni, au mois d'août, sur le Lysimachia adieu Pans les cellules épidermiques hypertrophiées des feuilles, pr odui- sant de petites excroissances sphériques; spores jaunes- -orangées à divers états de développement. 9. Rozella septigena Cornu, 1872, Ann. des Sc. nat., 5° série. t. XV, p. 163, pl. V, fig. 4 à 47. è Sur le Saprolegnia qui était envahi par Olpidiopsis Saprolenis (Br.) Fischer et par l’Olpidiopsis (?) ivregularis nob. Phases observées: 1° Des ZOoSporanges à contenu DoneEre (1) Loco c (2) Ann. la Société belge de microscopie, 1896, t, XX, pl. Il. FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE 377 _ granuleux ; 2 des zoosporanges à contenu divisé ; 3 des Z00spo- , ranges vidés ; je n’ai pu observer la sortie des z008poranges, * Mais j'ai trouvé dans mes préparations des zoosporanges par- _tiellement vidés. Ordre : MYcocHYTRIDINÉES. Fam. : ANCYLISTÉES 10. Myzocytium proliferum Schenk, Contractile Zelle, p. 10. J'ai rencontré cette espèce sur des matériaux nombreux, prove- bant de différentes localités des environs de lassy et spécialement sur des Cladophores, rapportées, au mois de mai, de Socola et de Ciric ; je l'ai trouvée également à Critesti, en mai, sur un Spirogyra. Sur le Cladophora de Socola, j'ai observé une forme que je crois C2 : | ; re ; Fig. 78. — Yyzocytium proliferum Schenk; 4, z00Sporanges re RE & z0osporanges dont le contenu n'est pas figuré, avec des #" Cladophora. encore ; d, germination des zoospores à la surface du filament du Fe = Pouvoir rattacher au Myzocytium proliferum Schenk. Elle diffère ” … l'espèce typique par le fait que, dans une mème cellule de] Ress _frouvait non un seul filament mycélien, mais le net AS filaments irréguliers (Fig. 78, a). Mais ce qui éloigne la is _ 0bservée par moi de l'espèce typique, se sont les cols qui servent * l sortie des zoospores ; en effet ceux-ci présentent souvent une - 378 =: REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE - forme bizarre, avec un ou deux renflements à leurs bases, ressem- à blant beaucoup aux cols observés par Sorokine (1) chez l’Achlyogeton rostratum. Les dimensions des zoosporanges sont : 16 y sur A,5p; 13,5 sur 17,5u ; 15 sur 19y ; 16 u sur 49 u ; la longueur des cols varie entre 38 w et 40 w. Ces zoosporanges sont donc beaucoup plus grands que ceux de l’Achlyogeton rostratum Sorok., qui mesurent à peine 5 à 6 y de largeur et 6 à 9 x de longueur. Les phases observées sont : 4° Des filaments cloisonnés, à cellules renflées, elliptiques et PRES par des cloisons transversales sou- vent très épaissesettrès réfringentes (Fig. 79, a). 2 Des zoosporanges sans col, mais ayant leur contenu divisé ou non en nombreux COr- puscules arrondis. æ des zoosporanges avec cols,remplieencorepar des zoospores ou bien vidés (Fig. 78, 4, 6; Fig. 79, b,c).4° La mise : en liberté des Z005p0". res (Fig. 79, b); celles-ci Fig. 79. — Myzocytium proliferum Schenk ; 4, restent réunies en grou- filament cloisonné, à cloisons € l’ori paisses, le con A # e du tenu des cellules n’a pas été figuré ; b, un z00s- pe Lace roses porange immédiatement après Fétasnstion. les tube d'émission. À mOn ne Z00Sporanges vidés ; €, zoosporanges grand regret, je n'ai pu voir si le groupe dés L008pores est entouré par une vésicule, qu’on sait exister dans le senre Myzocylium; je n’ai pu non plus observer les cils de Ces z00Spores. D'autre part le corps des zoospores était globuleux, 102 réniforme, ni ovale, comme il est d'habitude chez le Myzocytium. | 5° Des spores durables (oospores) à divers états de développement (Fig. 78, b). 6° Le commencement de germination des z00spores, qui se fixent sur les filaments du Cladophora et envoient un © prolongement qui père la membrane de la cefule (Fig. 78. dl. ë (1} Ann. des Sc. nat., 6° série, t. IV, pl. I, 72 40-45. FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE ‘319 Dans les cellules d’un Cladophora rapporté de Cirie et dans celles du Spirogyra recueilli à Cristesti, j'ai observé le Myzocytium proliferum Schenk typique, mais seulement sous forme de zoosporanges à divers états de développement. a. Lagenidium Rabenhorstii Zopf, 1878, Bot. Ver. d. Prov. Bran- denburg, p. 77, et Nova Acta Acad. Leopold. 1884, t. XLVIL, p. 145, pl. XII, fig. 1-28 et pl. XIIL, fig. 1-9. Dans les mares de Hlincea (aux environs de Iassy), en mai, sur un Spirogyra. | Phases observées: 4° individus dioïques avec des anthéridies vidées, unies aux oogones par de courts canaux qui servent à déverser le contenu protoplasmique dans la cellule femelle ;- 2° oospores à divers états de développement : 3 des zoosporanges _ vidés, sur des individus dioïques; 4° des zoosporanges également vidés sur les individus neutres (ne produisant que des Z008po- ranges). Dimensions des filaments mycéliens : 5,5 u de largeur. 12. Ancylistes Closterii Pfitzer, 1872, Monatsbér. d. Berl. Akad. d. Wiss., p. 379, fig. 116 . Sur des Closterium apportés des mares de Valea-Lupului (aux environs de lassy) et de la vallée de la Holditza (district de Suceava) en septembre. | Phases observées: 1° appareil végétatif au début du cloisonne- ment du filament mycélien en cellules ; % des oospores mûres, Slobuleuses ou elliptiques, enveloppées d'une membrane incolore, _ épaisse et composée de trois couches. Fam. : SPOROCHYTRIACÉES. 13. Rhizophidium mamillatum (Br.) A. Fischer, 1892, die Pilze in Rabenhorst's Kryptogamen-Flora von Deutschland, ete., p. 95. Sur un Spirogyra des marais de Cristesti, en avril. Les filaments du Spirogyra sur lesquels vivait en par Chytridinée, étaient relativement très peu décomposés. Le Rhizo- Phidium que j'ai observé ressemble beaucoup au Rh- mamillatum (Br.) Fischer. Les zoosporanges sont un peu pyriformes, quelquefois Presque sphériques ; ils ont les dimensions suivantes : fu sur M5; 13,5 u sur 16 p; 21,5 u sur 23 u. Par conséquent .ils sont asite cette F4 380 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Fo moins allongés que ceux qui ont été décrits jusqu’à présent et qui mesurent d’après A. Fischer (1) 25 x à 30 u de longe at. 16 x à 20 v de largeur. Les zoosporanges ont à leur extrémité une courte papille (Fig. 80, a, b), dont la membrane marque l’endroit où doit se former l'orifice pour la sortie des zoospores. Dans un seul cas j'ai observé un zoosporange présentant deux semblables papilles (Fig. 80, c). La membrane du z00Sporange est quelquefois épaissie en forme de ; callosité à la base de cet organe, à l’ endroit d’où partent de nom- breux rhizoïdes fins et ramifiés ; ceux-ci traversent la membrane de la cellule végétative du Spirogyra. a Les zoospores (Fig. 80, d) qui mesurent 2,3 u à 3 p de diamètre, | ont leur corps globuleux, possèdent un seul cil et sont mises en Fig. 80, — Rhizophidium ele (Br.) Fischer ; 4, zoosporange à contenu non divisé et contracté a glycérine ; b, zoosporange plein de z00spores prêtes à sortir; €, ns ayant deux papilles ; le contenu, eus à té par | la glycérine, n'est pas encore divisé; d, zoospores; e, zoosporange jeune figuré ; fe zo0sporange “vidé : 9h, pore liberté une à une : l'évacuation d’un zoosporange dure du. | vement vingt minutes. Les zoospores demeurent pendant quelque temps dans le liquide ambiant, ensuite elles se fixent sur les cel- lules du Spirogyra (Fig. 80, g, h), pour germer et donner naissance te à de nouveaux Z00Sporanges. : 14. Rhizophidium Vaucheriae n. sp. Cette ire qui appartient à la section Globosa Fischer, a dé (4) Loco cit, + D: 9%. FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE te NÉ : trouvée sur un Vaucheria rapporté des marais de la Jijia, près de _ Cristesti, et cultivé pendant longtemps dans le laboratoire. Le mycélium intramatrical, très fin, est assez ramifié. Les z00s- | _poranges isolés, ou plus ou moins rapprochés en groupe, sont : _sessiles sur le filament du Vaucheria ; leur forme est sphérique où à peu près sphérique : ils sont très petits, mesurant à peine 6 u à8u de diamètre. Leur membrane est lisse, incolore. Les zoospo- _ ranges contiennent relativement peu de 20ospores (de quatre à six), qui sont glo- buleuses et pourvues chacune d’une _ gouttelette d'huile. La sortie des zoospo- res dure une à deux minutes et s’eflec- tue de Ja manière suivante : la première 200spore sortie reste attachée, à l’aide de Son cil, aux bords de l'orifice d’évacua- . tion (Fig. 81, 4); il en de même des sui- _ Nantes (Fig. 81, c, d) jusqu’à ce que la dernière zoospore soit sortie du z00spo- _ range. Quand toutes les zoospores se sont Ë échappées, elles restent encore quelques _ Moments attachées ensemble par leurs “ a = ri # cils au bord de l’orifice de sortie : ensuite z0osporange ouvert conte. elles se détachent l’une après l’autre et nant ue pp D _ fOmmencent à se mouvoir d’une manière 4 | en ; Säccadée dans le liquide ambiant. Au es 9h, garnie Ë bout de quelques minutes, les zoospores tion des zoospore _ & fixent sur Jes filaments du Vaucheria Et commencent à germer (Fig. 81, f, g, h); à cet effet, elles A un court prolongement à l’intérieur des filaments de l'Algue ; ce Prolongement se ramifie et donne naissance à la partie intramar _Wricale du champignon, tandis que le corps de la z00Spore, resté à l'extérieur du filament du FERA se transforme en un nou- Yeau z00sporange. Diamètré des zoospores : 3,5 u. 15. Phlyctochytrium Schenkii (Dang.), de Wildeman : 16. Census ‘Chytridinæarum, p. 47. Re = Surle même Vaucheria apporté de Cristesti, Sur lequel j'avais | uns le Rhizophidium Vaucheriae nob. | in 382 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Phases observées :. des zoosporanges externes, de forme % _ globuleuse ou un peu pyriformes, avec une papille qui s'ouvre pour laisser sortir les zoospores ; sous le zoosporange se trouve une vésicule intramatricale, qui donne naissance à des rhizoïdes ramifiés. Chaque zoosporange produit huit à dix zoospores sphé- riques, à un cil; dans le corps de la zoospore, dont le diamètre mesure 3 à 4u, on observe une gouttelette d'huile. Les zoospores sont mises en liberté successivement ; leur mouvement est de Es courte durée, car au bout de quelques minutes elles se fixent sur le filament du Vaucheria et envoient un prolongement =. l’intérieur de celui-ci; la partie externe donne naissance au zoosporange, la portion interne produira la vésicule Dunes rose et les rhizoïdes. 16. Entophlyctis apiculata (Br.) A. Fischer, die Pilze in Rabeu- ie horst’s Kryptogamen-Flora v. Deutschl., p. 417. ne Cette espèce, décrite pour la première fois par Braun, mais plus complètement étudiée par Zopf, a été trouvée au mois de . mars, Sur une espèce de Chlamydomonas apportée d’un bassin du jardin public de Copou (à Iassy). L'hôte était immobile quand le champignon était presque formé et prêt à laisser sortir ses zoospores. Mais j'ai observé un grand nombre de Chlamydomonas envahis par le parasite, qui présentaient des mouvements yon =? aussi énergiques que les individus non attaqués. ee Phases observées : des zoosporanges pyriformes, par un ou par deux, sous l’enveloppe de l’Algue, dont le contenu protoplasmique | était plus ou moins détruit et refoulé d’un côté. Ces 20050 ranges étaient remplis par les zoospores sur le point d'être me en liberté. _. : | 17. Entophlyctis Vaucheriae (Fisch.) A. Fischer, die ue in Rabenhorst's Kryptogamen-Flora v. Deutschl., p. 117. Dans les filaments d'un Vaucheria apporté de Rapedea quo loin de Iassy), en octobre. Phases observées : 4o des z00sporanges sphériques, remplis vs Zoospores et ayant des cols de sortie non ouverts encore sa z00Sporanges vidés ; 3 des spores durables poules Ë nes brane épaisse, brundies : | tricale. FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE 38% : A8. Chytridium Lagenaria Schenk, 1858, Verhandi. d. med. phys. : - Ges. Würsburg, t. VIIL, p. 241. ; Sur un Œdogonium trouvé dans un bassin à Copou (lassy),en juin. J'ai observé seulement des p ges vidés, sphériques ou un peu pyriformes, pourvus d’une vésicule sub-sporangiale intrama- 19. Polyphagus Euglenae Nowakowski, 1876, in Cohn, Beiträge zur Biol. d. Pflanzen, t. IL, p. 203, pl. VIII et IX. Sur des Euglènes, apportées en mai des marais qui se trouvent à côté de la gare de Iassy, et cultivées, pendant quelque temps, dans le laboratoire. Dans la même culture s'était développé tout d’abord le Sphaerita endogena Dang, décrit précédemment, ensuite le Polyphagus Euglenae Now., et tout à fait à la fin le Catenaria Anguillulae Sorok. : J'ai observé presque toutes les phases de développement du Polyphagus, c’est-à-dire : 1° des individus très jeunes, peu après la Sermination; 2 des individus plus âgés ; 3° des individus un peu avant la formation des zoosporanges, n'ayant que ce qu'on à appelé _ des protosporanges ; 4° des individus complètement développés, dans lesquels les protosporanges avaient donné naissance à des 200Sporanges pleins de zoospores ; 5° la sortie des zoospores ; des spores durables (oospores) adultes, à membrane lisse, ayant à côté d’elles les individus mâle et femelle vidés. Fam. : HYPHOCHYTRIACÉES. M. Physoderma maculare Wallroth, 1833, FI. crypt. Germ., sect. II, pag. 192. | Le genre Physoderma créé par Wallroth se distingue du genre Cladochytrium Now., en ce que le premier ne présente que des spores durables, avec un mycélium très peu développé et en tous cas ne présentant à la maturité des spores aucune trace de mycélium, tan- dis que le second genre possède un mycélium intramatrical toujours bien développé, et on ne lui connaît jusqu'à présent que dés ue Poranges, mais pas encore des spores durables. Jusqu'ici on n’a pu observer la germination des spores ques dans aucune des espèces rangées dans le genre Physoderma. J'ai eu À chance de constater cette germination chez les spores durables 384 < REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE day Phsoder ti re FE mois dej juin, l’année dernière, j'avais  NA £ 4 We 5 Fig. 82. Phys oderma maculare Wallroth a, feuille d’Alisma Plantago portant des tithes produites par le parasite ; b, cellules de la s c, +. durables à contour mamelonné d,e LÉ CHEORTE 1 ie mets urables APR mées # 2008por. anges ; t A, les zoospo- ranges portent deux tu Les te en ZooSporange un peu avant, en f u après la sortie des zoospores; en m, une cellule foliaire À eux cn Gé + ges vidés ; on y v es zoospores, fixées à l’aide de l'acideosmique, remplissant la cavité de la cellule. apporté, des marais qui se trouvent à côté de la gare de Iassy, des feuil- les d’Alisma Plantago, qui portaient des taches noires ou noires bru- nâtres, produites par la _ présence des spores du- -rables du PRE 2 (Fig. 82, a). ue : .. Ces spores En . situées par une Ou par plusieurs dans une cel- lule des feuilles de l’hô- te (Fig. 82, {b), possé- daient une membrane brun foncé, épaisse, lisse. Elles étaient de s forme globuleuse ou elliptique et avaient les dimensions suivantes 20u, 27, 29u, 355 celles qui étaient ellip- tiques mesuraient, en. moyenne, 21 & sur 29 pe J'ai observé, en outre, des spores à contour irrégulier , présentant de une à trois proëmi- nences arrondies Fe 82, c). où des morceaux de. feuilles ont été placés dans l’eau et laissés en it culture pendant plu sieurs Fe En Re Des feuilles entières. R FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE 385 _ vant de temps en temps ces feuilles, j'ai pu constater d'abord que LE EURE Je. SRG, CESSER NES PE VAN ETES TE SES le contenu des perennospores commençait à se diviser en un très grand nombre de petites masses sphériques ; j'ai vu ensuite que la membrane de la spore crevait d’un côté, et à travers cette crevasse très large, sortaient un, plus rarement deux tubes cylindriques, où un peu étranglés à leur base (Fig. 82, 4, e, f, g,h,ü, j, K, 1). Ces * tubes ayant des longueurs variables sont les cols de sortie pour les zo0spores. Celles-ci, en sortant du zoosporange , restent réunies en masse, pendant une demi-minute, devant l’orifice du col (Fig. 82, Î. La durée de l'évacuation d’un zoosporange est approximativement d’une minute. Au bout d’une demi-minute, après la sortie de toutes _ les zoospores, celles-ci commencent à se détacher, une à une, de la masse commune et se mettent à nager rapidement et d’une manière saccadée dans le liquide ambiant. _Les zoospores mesurent 4,5w à 5x de diamètre; elles ont le : corps globuleux et possèdent un long cil et une gouttelette huileuse excentrique et incolore. Quoique j'aie laissé pendant long- temps mes préparations dans des chambres humides, je n'ai pu observer ce que deviennent ces zoospores. | Saone J'ai trouvé également le Physoderma maculare War. sur les feuilles d’un 4lisma Plantago apporté du lac de Tziganesti, non loin du Monastère des religieuses du même nom (district de Hfov). Cet Alisma a été récolté et mis à ma disposition par M.Z. C. Pantzu,. conservateur de l’Institut botanique de Bucuresti. 21. Cladochytrium tenue Nowakowski, 1876, in Cohn's Beiträge : Z. Biol, d. Pflanzen, t. IL, p. 92, pl. VE, fig. 6-13. Se Sur des morceaux de feuilles mortes de Massette, apportées de Ungheni, en août. Ces feuilles ont été placées, avec de l'eau, dans un cristallisoir et laissées là jusqu'au mois de décembre Suivant. , é sé je ? | PA Au commencement , je n'avais observé que presqu exclusi Vement des zoosporanges non vidés, mais remplis par un contenu Protoplasmique homogène et finement granuleux. Au bout de quelque temps, j'ai trouvé, sur le tissu pourri de la feuille, _ ès nombreux zoosporauges, soit déjà vidés, Soit remplis par des zoospores : j'ai observé également de nombreuses phases, : ; l'a pas été observée. Rev. gén. de Botanique. — XHL Plus où moins jeunes, de germination. La sortie des nes rt 4 386 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : Le jeune mycélium était plus ou moins ramifié, avec un riche contenu. protoplasmique très granuleux ; les ramifications pré- sentaient, de distance en distance, ou à leurs extrémités, des renflements arrondis ou irréguliers. Les zoosporanges arrivés à l’état de complet développement mesuraient 18 à 24u de diamètre ; la plupart d’entre eux étaient sphériques, d'autres avaient des formes allongées, à un, à deux ou même quelquefois à trois cols de sortie, qui mesuraient 18 à 214 _de longueur. De la base des zoosporanges part un filament mycélien, plus épais au point de son insertion sur le zoosporange, où le fila- ment forme une espèce de vésicule allongée. A part un seul cas, je n'ai pu mettre en évidence la ramification de ce filament. Il y avait parfois deux zoosporanges, l’un à côté de l’autre, remplis tous les deux par des zovspores en formation, ou bien l’un d’eux plein de ZOospores, l’autre contenant un protoplasma granuleux, non divisé. Les filaments mycéliens, ainsi que les zoosporanges, se sont développés soit à l’intérieur des cellules mortes de l’hôte, soit à l'extérieur, dans le liquide riche en substances organiques nutri- tives. 22. Nowakowskiella endogena n. sp. He J'ai trouvé cette espèce dans les environs de [assy, sur les mêmes feuilles d’Alisma Plantago, sur lesquelles j'avais déjà observé le Physoderma maculare Walr. Le Nowakowskiella commença à se former quand les feuilles, laissées dans l’eau, se trouvaient dans un état si avancé de putréfaction, qu’on pouvait. désagréger très facile- ment le parenchyme, en se servant de deux aiguilles. En observant les zoosporanges, que je vais décrire, j’avais cru tout d’abord que les zoospores produites par les spores durables du Physoderma macu- lare, avaient germé et engendré un mycélium avec des Z00Sp0- ranges. Mais cette hypothèse ne pouvait guère être soutenue, n'ayant aucun fait à son appui. | À Ayant désagrégé les feuilles d’Alisma, en m'aidant de deux aiguilles, j’ai placé les faisceaux libéroligneux sur une lame et je les ai observés au microscope. J'ai constaté alors la présence Le Z00Sporanges à l'intérieur des cellules parenchymateuses qui en tourent les faisceaux. ? Les zoosporanges sont généralement pyriformes (Fig. 85) re sont disposés par un ou par deux dans une même cellule foliaire, ? FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE A SOL: De la base de chaque zoosporange part un filament mycélien, qui _ traverse la membrane de la cellule, se ramifie plus ou moins abon- damment et envoie des ramifications dans les cellules voisines et _ parmi les vaisseaux du faisceau libéro-ligneux. Les z00sporanges sont terminaux ; ils envoient un col très court, qui traverse la membrane de l’hôte et s’ouvre à son extrémité par un couvercle (Fig. 83, j, i, j, k.) & 83. — Nowakowskiella endogena n. Sp. ; 4, b, c, d, e, zoosporanges à 8. divers états de formation ; f, zoosporange immédiatement après la sortie des Z00spores; g, zoosporange vidé, avec un tube d'émission plus long que d’habi- ; tude; À, zoospores ; 1, j, k, développement des zoosporanges secondaires. Les zoospores, en général peu nombreuses, sortent en masse, restent groupées pendant quelque temps devant l’orifice (Fig. 83, f). ensuite elles se désagrègent. Quand elles sont en train de sortir, les dimensions de leur corps étant plus grandes que celles de l'orifice du col, les z00s pores sont forcées de s’allonger un peu (Fig. 83, k) et ce n'est qu’après qu’elles se sont échappées, que leur corps prend la forme sphérique. Le corps des zoospores (Fig. 83, h) a un diamètre de 7u; il contient une gouttelette huileuse, excentrique et possède : . Un seul cil. | Je n’ai pas observé la fixation et la germination des zo0Spores: Une fois le zoosporange vidé, le filament sous-jacent pou mence à s’accroitre (Fig. 83, i) se renfle, le renflement pyriforme lraverse la cavité du premier zoosporange (Fig. 83, j) ; il se forme, 388 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de cette manière, un second zoosporange plus petit que le premier et dont le col vient s’ouvrir juste à l'endroit où se trouve l’orifice NS ES Fig. 84. — Catenaria Anguillulae Sorokine ; ZOOSporanges non vidés ; on n’a représenté le contenu que dans un seul de ces Z008pO- ranges. du premier (Fig. 83, k). Ainsi donc, au point de vue de la for- mation des zoosporanges . _ secondaires, à l’intérieur des zoosporanges précé- demment vidés, l'espèce décrite se comporte exac- tement comme le Nowa- howskiella elegans (Now.) Schræter, et jusqu’à un certain point, comme le Cladochytrium tenue Now, avec cette différence près, que dans cette dernière espèce Nowakowski n'a pas observé la formation de zoospores à l'intérieur des zoosporanges (?) Se- condaires (1). Notre espèce diffère du Cladochytrium Now. par ses zoosporanges qui s’ou- vrent par un couvercle, de l'unique espèce connue du Nowakowskiella (N. _elegans Schræter), parce que notre espèce, quoique saprophyte, est endogène et parce que ses ZO0SP0- ranges possèdent des cols. Il vaudrait mieux, peut- être, réunir les deux 5eB” res Cladochytrium et Nowu- kowskiella, et cela d'autant plus que le Nowakowskiella endogena présente des caractères inter” (1} 7n Cobn, Beitrüge zur Biologie d. Pflanzen, t. M, p.%-%. Le FLORE MYCOLOGIQUE DE LA ROUMANIE 389 médiaires entre les deux genres précédents : il est, en effet, endo- phyte comme le Cladochytrium, et ses zoosporanges s'ouvrent par un couvercle, comme ceux du Nowakowskiella. 23. Catenaria Anguillulae Sorokin, 1876, Ann. d. Sc. nat. * 6° série, t. IV. p, 67, pl. HI, fig. 6-25; Revue mycologique, t. XI, pl. 79, fig. 95. J'ai trouvé cette forme sur les Anguillules, apportées des marais des environs de la gare de Iassy, en mai. _ Dans l’eau que j'avais apportée, il y avait différentes espèces d’Algues unicellulaires, sur lesquelles se sont développées d’autres Chytridinées, spécialement le Polyphaqus Euglenae Now. et le Sphaerita endogena Dang., décrits précédemment. Avant de jeter l'eau du cristallisoir, j'ai observé les Anguillules et j'y ai constaté la présence d’une espèce de Catenaria que je rapporte au C. Anguillulae Sorok. La forme trouvée et figurée par Moi né présente pas tout à fait les caractères de l’espèce de Sorokine. En effet, pour mettre les zoospores en liberté, chaque zoosporange pousse un tube qui perce l'enveloppe de l’Anguillule-et va s'ouvrir au dehors: mais ce tube (fig. 84) est beaucoup plus long que celui décrit et figuré par Sorokine. Les zoosporanges sont ses beaucoup plus grands, comme on peut le constater en comparan" les dimensions données par Sorokine, avec celles obtenues par MO? même : Fe 7 Largeur pe zoosporanges ZO0sporanges col Dimensions observées par Sorokine 10, 15 u, 174 8u,10u, + . : | Dimensions observées par moi... 32 y, 48 y, 54 # Au, 27u, 294 Les filaments mycéliens de la forme que j'ai Les di Ras pas ramifiés. Les phases observées étaient oi des L00EPOF TES ; remplis de zoospores à divers états de formation, soit des ere ranges vidés. rs een très bien remarqué À. Fischer (1), on ne sait LS encore si les diverses formés observées jusqu'à présent DRE nent toutes à une seule espèce, le Catenaria anguillulae ie rs Pour arriver à un résultat certain, il faut encore faire D _. tions détaillées des différentes phases du développement. ; : * etc., P. 144. ë … M) Die Pilze in Rabenhort's Kryptogamen-Flora von Deutschland, Le: LES PLANTES À CAOUTCHOUC DU NORD-OUEST DE MADAGASCAR par M. Henri JUMELLE (Fin). MARSDENIA VERRUCOSA Dane, C’est le bokalahy des Sakalaves (1). M. Perrier de la Bathie a recueilli les spécimens qu'il nous a envoyés sur la rive gauche du Betsiboka, entre ce fleuve et la rive droite du Mahavary. | L'espèce paraît assez commune dans le nord-ouest de ue. car. Déjà signalée par Bojer (sous le nom de Sicyocarpus verrucosus), et décrite par Decaisne, elle n’avait jamais été indiquée comme plante à caoutchouc ; et on ignorait que le bokalahy du Ménahé et du Bouéni dût lui être rapporté. Morphologie externe. — L'aspect de cette Asclepiadée varie suivant Ù les conditions dans lesquelles elle pousse. Si elle est abandonnée à elle-même, ses rameaux retombent vers la terre, et elle s’arrondit en buisson. Si elle est au voisinage d’un arbre, elle s’y attache et devient une grande liane. Nous pouvons reproduire la description donnée par Decaisne dans le Prodrome. « Plante volubile, à ramules épaisses, à feuilles Plus ou moins arrondies et cordées à la base, brusquement acuminées au Sommel, avec des nervures réticulées, membraneuses, glabres, glandulifères au-dessus du pétiole. Pédoncules multiflores, plus Courts que le pétiole : lobes corollaires ovales, subémarginés, fortement pubescents en dedans ; folioles de la couronne staminale lancéolées, charnues, plus courtes que le gynostège ; stigmate apiculé. Follicules d’un demi- -pied, atténués, Yerruqueux. Feuilles noircissant par la dessiccation. » A ces divers caractères nous ajouterons: « rameaux jaune clair sur les échantillons d’herbier : corolle jaunâtre à l’état frais ; fruits isolés. » (1) D’après des nn Rite à nous ayons reçus de MM. Michelin, endant l'impression de ce mémoire, c'est la même plante que les Masikora, dans ‘extrème-sud de File, Sales tsingovio. PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 391 La seule différence, d’autre part, que nous relevions, en compa- rant à cette description les spécimens que nous possédons (fig. 86), est sans importance : les feuilles ne sont pas glabres, mais parsemées surtout de poils courts, sur les nervures et sur le pétiole (4). Ce pétiole a 6 cen: timètres de longueur pour un limbe long de 10 centimètres et large de 8. Les inflorescences sont velues ; ce sont Fig. 85. — Fruit et graine de Marsdenia verrucosa des cymes bipares, (4/3 Gr. nat.). ue condensées en ombelles (2). 5 Les premiers fruits que nous avons vus, et que nous tenions de Fig. 86. — Rameau, avec fleurs, de Marsdenia verrucosa Sa er (1) Dans l'échantillon des Masikora, les feuilles, d’ailleurs, sont RER Le (2) Dans l'échantillon des Masikora, l'inflorescence € + a Ménabé et simule est beaucoup plus condensée encore que dans 1 Le une véritæble ombelle. 392 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Perrier de la Bathie, étaient secs : ils étaient à péricarpe ferme, brun foncé ou noir, à surface ridée longitudinalement et couverte -de nombreuses verrues très OR oRes Ils mesuraient 44 à 15 _ centimètres de longueur, sur 4 à 5 centimètres de largeur (fig. 85). Nous avons eu, depuis lors, l’occasion d’en examiner plusieurs autres, reçus de sources différentes. L'un de ceux-là, qui était frais, était de coloration verte, et très riche en un latex épais, qui s’en écoulait à la moindre piqûre et se coagulait aussitôt, Sa lon- gueur était de 16 centimètres ; sa largeur de 4 cm 5; l’ RATE du péricarpe de À cm5. A Les graines sont surmontées chacune d’une très jolie aigrette, à | longs poils simples. Elles sont grises, tachetées de brun, ovales, très plates, aréolées, et ont 14m® environ de longueur, sur 9°" de largeur. Celles mêmes que nous avons retirées des fruits desséchés possé- . daient encore leurs propriétés germinatives. Nous avons réussià les faire lever en serre chaude. … Morphologie interne. — La structuré interne de la tige de ce Marsdenia verrucosa rappelle de très près celle des Mascarenhasia : les fibres péricycliques cellulosiques sont, comme dans le genre précédent, groupées en petits faisceaux, bien séparés les uns des autres, et disposés sur 2 ou 3 rangs. Dans l'écorce, dansle péricycle, dans le liber et dans la moelle sont des cellules à cristaux ; il y 4, : par contre, très peu de. cellules à tanin. Les laticifères sont peu nombreux et se trouvent principalement dans le péricycle, en de- dans de la zone fibreuse. Leur diamètre ordinaire est de 16 à 23 y. La méristèle du pétiole de la feuille forme un are mince très ouvert, dont les deux extrémités viennent presque aboutir aux deux bords de la concavité ventrale de ce pétiole. Au voisinage des tubes criblés, libériens et périmédullaires, sont des cellules à tanin et des cellules à cristaux ; et c’est, dans les mêmes régions, principa- lement en dedans de Pat, que sont les laticifères, dont le dame est de 13 à 194. Le péricarpe du fruit est tout entier com posé de tissu mou; dans lequel on ne trouve ; Jamais de zone scléreuse, et où sont seule- ". ment disséminées des fibres cellulosiques. Les laticifères, à parois un peu plus épaisses que celles des cellules voisines, sont particu PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 393 lièrement nombreux vers la périphérie. Ils ont pour diamè- tre ordinaire 10 à 16 y. : Caoutchouc. — Le latex est acide. Le produit qu'il fournit _ semble de valeur très variable, suivant le coagulant employé. Avec l’acide sulfurique, M. de la as n’a jamais obtenu qu'un caoutchouc visqueux. Un des meilleurs coagulants, au contraire est l'alcool. Le caout- _ Chouc que notre correspondant a préparé par ce procédé, et que nous avons vu, était bien encore un peu adhésif, mais élastique. Le grand défaut du caoutchouc de bokalahy serait sa faible ténacité : le produit complet, tel qu’on l’obtient après coagulation | du latex, casse déjà entre les doigts lorsqu'on l’étire fortement, et Sa nervosité, après traitement par l’éther et l'alcool, est encore moindre, ce qui n'avait pas lieu pour les caoutchoucs précédents. La proportion de résine est de 16.5 0/0. Exploitation. — On voit, par les lignes qui précèdent, que b Marsdenia verr ucosa ne présente pas un très grand intérêt pratique. Déjà son caoutchouc est de qualité inférieure. M. Perrier nous dit, en outre, que le latex est en trop faible quantité pour qu'on _ Puisse espérer, pour le moment, une exploitation avantageuse. On ne peut même songer à mélanger ce lait avec ceux d’autres espèces, car il paraît que ces mélanges donnent toujours des | produits inférieurs. Le village de Beseva, où abonde le bokalahy, a renoncé à vendre du caoutchouc à cause du bas prix qu on en offrait; et cette dépréciation était due à De on qu'avaient les lidigènes de pratiquer ces mélanges. Il est possible, en effet, que, tous les coagulants ne convenant Pas également pour le lait du Marsdenia, l'addition de ce lait à ceux d’autres plantes, pour lesquelles les mêmes précautions ne Sont Pas aussi indispensables, offre des inconvénients et diminue la Yaleur de l’ensemble. 11 n’est cependant pas prouvé qu'en em- ployant le lait seul de Marsdenia et en le traitant par un coagulant approprié — qu'il reste à trouver — on n’obtienne un produit au Moins passable, Le caoutchouc que nous avons vu est certes médio- cre pour les raisons que nous avons indiquées, mais c'est-un vrai Caoutchouc, et nôn une de ces substances sans aucune valeur, comme en fournissent tant de Ficus où d’Asclépiadées. 394 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Remarquons, en terminant, que jadis Roxburgh, en décrivantle Marsdenia lenacissima W. et Arn., de l'Inde, avait signalé que «le lait qui sort des. incisions de son tronc donne une substance élasti- que qui ressemble à du caoutchouc ». Peut-être pourrait-on faire des constatations analogues pour quelques autres des si nombreuses espèces que comprend le genre. | : FR HSE Lis” As ES M a £ … Fig. 87. — Rameau, avec fleurs, de Cryptostegia madagascariensis (1/2 Gr. nat.). CRYPTOSTEGIA MADAGASCARIENSIS Boj. C'est le lombiro des Sakalaves, aussi commun que le bokalahy dans le Nord-Ouest de Madagascar, Nous allons voir, d’ailleurs, que les deux Asclépiadées Ont, à divers égards, plus d’un point de Contact. Le lombiro paraît surtout rechercher les terrains calcaires. Morphologie externe. = Comme je bokalahy, ce lombiro est une liane ou un arbuste buissonnant, suivant qu’il se trouve, ou n0l, PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 395 LA au voisinage d’un arbre. Dans le premier cas, il peut s'élever très hâut, mais ses rameaux atteignent rarement alors plus de 5 à 6 centimètres de diamètre ; dans le second, les principales branches, au contraire, en ont souvent 40 à 12, l’ensemble du buisson s'élevant à 4 mètre ou 1 mètre 50 de hauteur. En général, le tronc du lombiro est moins gros que celui du Marsdenia verrucosa, et les rameaux moins nombreux. Ces rameaux, lorsqu'ils sont jeunes, sont couverts de courts poils roux. Ils portent (fig. 87) des feuilles opposées, vert sombre, ovales-elliptiques, ordinairement arrondies à la base, acuminées au sommet, glabres en-dessus, un peu velues à la face inférieure. Seuls, le pétiole et les nervures sont couverts de la même pubescence rousse que celle des jeunes branches. Fig. 88. — Fruit de Gryptostegia madagascariensis (2/3 Gr. nat.). Le pétiole a6à 10 millimètres, et le limbe 7 à 9 centimètres de longueur, sur 4 à 5 centimètres de largeur. Les fleurs — qui, dans l’échantillon que nous avons vu, étaient, au nombre de 5, en cyme bipare terminale — sont grandes, Cam pa- nulées, violettes ou rose foncé. Le bouton floral a 5 à 6 centimètres de Ne Le calice, très profondément divisé, à lobes ovales-aigus, à 12 millimètres environ de longueur. La Corolle, de 6 centimètres environ de longueur, quand elle est ouverte, et de 5 centimètres de diamètre au sommet, est à lobes arrondis, se recouvrant de gauche à droite. À l’intérieur, et vers la base, sont 5 appendices en alène, et entiers (alors qu'ils sont bifides dans le Cryptostegia orné Roxb., de la HERRNE et de l’Inde) 396 _! REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le fruit (fig. 88) s’est formé de 2 follicules très écartés, triangu- ie laires, munis de 3 ailes, et terminés par un très court bec recourbé. Ils mesurent 6 à 7 centimètres de longueur, sur { centimètre5à 2 centimètres d'épaisseur. Les graines, munies d’une longue aigrette blanche, ont 5 à 6 millimètres de longueur, sur 4 n° de largeur. La floraison a lieu en février et mars ; et les fruits müûrissent de juin à septembre. Morphologie interne. — Les échantillons que nous avons reçus n'étaient malheureusement pas en assez bon état pour que nous ayons pu en faire une étude anatomique complète. Sur les rameaux de # millimètres de diamètre que nous avons examinés, nous avons pu cependant reconnaître un caractère que ne présentait aucun des genres précédents : la présence, immédiatement sous le périderme, d’une assise de cellules scléreuses appartenant à l'écorce primaire. 6 Dans le péricycle, les fibres cellulosiques forment un cercle de grand faisceaux, bien séparés par des bandes radiales de paren- chyme. Dans la moelle, en dedans de chaque faisceau de tubes criblés périmédullaires, est un petit arc fibreux. Au sujet des laticifères (dont nous n’avons pu bien étudier la répartition sur les fragments de coupes que nous avons obtenus) rappelons seulement que Trécul à cité autrefois l'espèce voisine, le Cryptostegia grandi flora, comme une des trois espèces d’Asclépiadées dans lesquelles ila observé « des rameaux de laticifères allant de l'écorce dans la moelle, en passant à travers le bois, à la faveur des rayons médul- laires. » (Adansonia, vol. 7). Dans le pétiole de la feuille, la méristèle est largement cuves Les laticifères sont disséminés dans tout le parenchyme, quoique plus nombreux dans la concavité de l'arc. Ils sont assez gros, et mesurent de 20 à 30 y de diamètre. Latex et caoutchouc. — L'identification du lombiro une fois faite, : il devenait particulièrement intéressant de connaître Ja valeur exacte de son produit. La plante, en effet, étant le Cryptosteqia Sn se ne trouve être ainsi très voisine d’une autre espèce dont le caoutchouc, bien que rare, est connu depuis longtemps dans l'Inde et à Ja 4 Réunion : le Cryptostegia grandiflora Roxb. . PLANTES À CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 397 Et, si tous les auteurs ne s’entendent pas sur l’origine géogra- _ phique de ce C. grandiflora, qui, pour les uns, est indigène de Dire tropicale et, pour les autres, de l’Inde, tous s'accordent à reconnaître une certaine valeur à son caoutchouc. En 1887, dans une communication à la Chambre d’agricul- PR ture de La Réunion, M. Deroux disait que des spécimens de cette somme, envoyés en France, avaient été très appréciés, D'autre part, dès 1856, on pouvait voir, à l'Exposition de Madras, des échantillons _ du même caoutchouc, apportés des districts de Nellore, de Cad- _ dapah, de Mazulipatuam et de Madras : et, d’après les comptes- : rendus de l'Exposition, ces échantillons étaient de bonne qualité : c'est la me qui, dans l'Inde; est connue sous le nom de Palay rubber, Que faut-il donc maintenant penser du produit du Éryptoregne ” Madagascariensis ? Nous avons, sur ce point, été très longtemps indécis. e Tout d’abord, nous avions été affirmatifs, lorsque, dans une note antérieure (1), nous avions reproduit ce passage dune “lettre de notre Correspondant : RES : «Le latex de lombiro, nous écrivait M. Perrier de la Bathie, ne Ma jamais donné qu'un produit visqueux et inutilisable. L’acide _ Sulfurique, l’acide citrique, l'alcool donnent les mêmes résultats. _ de n’ai, 4 ailleurs, jamais vu exploiter la plante ; et je ne crois pas qu’elle puisse l'être, en raison du peu de latex qu’elle donne, même . Pour frauder d’ autres laits. Elle n’a, à mon avis, aucune valeur. » Le fait était, pour nous, d'autant plus vraisemblable que, Presque à la même époque, le Musée colonial de Marseille rece- Vait de M. Bénévent, administrateur colonial à Majunga, un échantillon de ce produit de lombiro qui ne pouvait, à-aucun titre, mériter le nom de caoutchouc : c'était une matière résineuse bru- nâtre, dépourvue de toute élasticité, non visqueuse, mais sèche et _ Cässante, Sa a proportion de résines solubles dans l’éther et l'alcool | : était de 49,30 °/. ; la proportion de cendres, de 4.5 2/0. Toutefois, un peu plus tard, nous recevions encore de M. Béné- Vent, non plus le produit coagulé, mais un litre de latex, qui, grâce ; l'addition d’ammoniaque, nous parvenait en bon état. Cet envoi (1) H. Jumelle : Le Cryptostegia madagascariensis, ou lombire de Mada- .. (Revue des cultures coloniales, 5 juillet 1899). 398: REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 22 était accompagné d’un rapport fait par M. de Dr Decorse, médecin des colonies, qui avait analysé sur place le coagulat. De ce rapport nous extrayons les passages suivants . « Le fait saillant est que le liquide que nous avons examiné s’est séparé en deux parties : l’une fluide et dense, l’autre solide et plus légère. Ce liquide, blanc crémeux de son naturel, et inodore, s’est transformé en un jus de couleur gris sale, répandant une odeur infecte, due, très vraisemblablement, à une fermentation. Au fond de la fiole s'étaient déposés quelques résidus de couleur blanchâtre. Nous avons trouvé la densité égale à 1,30. La réaction était acide. La quantité de liquide en examen était de 500 eme. ; le poids de … la gomme brute, déshydratée autant que possible, c’est-à-dire très imparfaitement, était de 35 grammes. : Traités par 5 cmc. d'acide sulfurique, les 500 emc. de liquide se sont dépouillés partiellement, et la totalité des résidus déposés au fond du vase pesait, hydratée, environ 8 grammes. Quant au magma, retiré du liquide sur lequel il flottait, il était d’un blanc sale, et répandait la même odeur infecte que le liquide. Pressé fortement et battu, il laissa échapper une grande quantité de liquide ; c’est alors que son poids fut de 35 grammes. Cette substance est très pure, blanche, opaque. Les sections fraîches adhèrent entre elles fortement. Son élasticité est très _ grande, Elle se laisse étirer, bien que cette opération nécessite une dépense considérable de force. Lorsqu'on l’étire jusqu’à es les deux extrémités rompues reviennent sur elles-même.… : L'examen que nous avons pu faire à notre tour du Lie que; nous avons eu à notre disposition confirme, sur divers points, cette description. - À la surface du liquide nageait, quand nous l'avons reçu, un léger coagulat, qui possédait déjà tous les PRE ee vrai caoutchouc. : Ce coagulat enlevé, le latex restant était très fluide. Il fltrat tel quel, et la liqueur de Fehling n’y produisait aucun PRE RSe Par l'ébullition, il se comporta comme le lait de piralahy : 1 coagulation n’eut lieu qu'après évaporation complète de ts caoutchouc était assez résistant, ne se déchirait que par un fortétire- | ment, n’était pas visqueux, était noir, et contenait 20 ° o de résine. 4 * Question. PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 399 Par l'alcool, la coagulation était assez rapide. Le caoutchouc était plus résistant que le précédent, non visqueux, brun; il contenait 18 °/, de résine. Par l’acide acétique, le coagulat produit était brun plus clair, également sans viscosité, et contenait 20 °/. de résine. Quant à la densité, elle était de 0.929 pour l’échantillon préparé par l'alcool (alors que celle de cette matière résineuse dont nous avons parlé plus haut était de 1.12). Enfin la teneur en cendres du coagulat obtenu par ébullition était de 2.65 °/, (alors que, pour la matière résineuse, elle était, nous l’avons dit, de 4.50 °/). à * On voit donc que nous avons bien, cette fois, un véritable _ Caoutchouc. : : : Mais, comment, dès lors, expliquer cette différence entre les deux produits examinés, ainsi que cette contradiction entre les observations de deux correspondants dont la compétence ne per- met de supposer une erreur de la part de l’un ni de l’autre ? Cest M. Perrier de la Bathie qui a éclairei cette intéressante Après beaucoup de recherches, dont les résultats variables lui avaient fait émettre successivement diverses hypothèses (influence de la saison, influence du terrain, etc.), il nous écrivait en mars dernier : é : « Je viens enfin de résoudre le problème du lombiro, car je viens de remarquer que toutes les parties jeunes de la plante, et méme cellé-ci tout entière, quand elle n’est pas très âgée, ne donnent jamais en aucune saison, de caoutchouc, soit dans la forme-liane soit dans la forme-arbuste. Au contraire, toutes les plantes saignées duns le bas de la tige m’en ont donné. » Et immédiatement on s'explique ainsi que la forme-arbuste donne plus souvent un mauvais produit que la forme-liane : la seule raison en est que le tronc de cette forme-arbuste, enveloppé Par les branches retombantes, est plus difficilement accessible que ie celui de la forme-liane. On incise done généralement le tronc de Cette dernière tandis qu’on incise plutôt les branches de la pre Puisque c’est la partie de la plante à portée de la ma: ct on obtient du caoutchouc dans le premier cas, de la résine dans le second. | . 400 _ REVUE GÉNERALE DE BOTANIQUE A la fin de mai, pour compléter ses premières indications, M. Perrier de la Bathie nous écrivait encore : | « Voici les dernières observations que j'ai faites sur le Re L'alcool, à très forte dose, coagule toujours son latex ; maïisil faut, pendant la saison des pluies, un volume d’alcool égal à la quantité de liquide à coaguler. Le latex du bas de la plante donne toujours du bon caoutchouc, après coagulation, tandis que le latex des branches supérieures ne donne qu'un produit visqueux. Quant au fait que le latex nécessite, pour sa coagulation, une quantité plus grande d’alcool pendant la saison des pluies que pendant la saison sèche, cela me paraît facile à expliquer, car, contrairement aux autres lianes, l’incision, sur le lombiro, donne d’abord du latex, puis un liquide presque incolore, beaucoup plus abondant en raison des pluies. L'alcool, ue dilué, ne peut dès lors produire son efiet be plus forte dose. En recueillant le latex, on voit, au bout de quelque temps, ce liquide incolore se séparer du liquide proprement dit, qui surnage, mais avec lequel il s'était mélangé tout d’abord. J'ai essayé de coaguler le lait, soit seul, soit sélét avec ce liquide incolore, et je n’ai pu obtenir qu’un résultat partiel avec le jus de citron. L’acide sulfurique n’agit pas, et empêche les deux liquides de se séparer de nouveau. L'alcool n’agit qu’en quantité considérable, même avec le latex presque pur. Je n’ai éncore trouvé, … comme moyens pratiques, que le ee et la fermentation | naturelle. . La teneur en caoutchouc est une des plus faibles que je contiaissé: Certains litres ne m'ont donné que 25 à 30 centigrammes de caout- chouc. ; En somme, le lombiro me paraît être une plante de bien faible valeur comme productrice de caoutchouc : etc’est dommage, car il Y en a des quantités considérables dans la région de Majunga. » Exploitation. — Le lombiro, nous l’avons dit, est peu exploité par les Sakalaves, qui n’utilisent guère son lait que pour le mélanger avec ceux des Landolphia et des Mascarenhasia, dont il diminue alors la valeur. C’est ainsi qu’il a contribué, autant que le bokalahy, à deprécier les caoutchoucs de Beseva. 47 PLANTES A CAOUTCHOUC DE MADAGASCAR 401 CONCLUSIONS. : Quelques faits se dégagent de cette étude détaillée, que nous ; venons de faire, des caoutchoucs du Nord-Ouest de Peru . Nous les rappellerons brièvement. Deux genres de plantes surtout sont la source des caoutchoucs du Bouéni et du Ménabé : les Landolphia et les Mascarenhasia, de la famille des Apocynées. Les Zandolphia fournissent, d'ordinaire, un caoutchouc rosé, et les Mascarenhasia un caoutchouc noir. Les deux principales espèces de Landolphia exploitées sont le. | _ Landolphia Perrieri et le Landolphia sphærocarpa. Parmi les Mascarenhasia, les Sakalaves n’exploitent guère que le M. lisianthiflora. Le M. anceps est commun, mais son lait est trés pauvre en caoutchouc. Le M. longifolia est excessivement rare. Les autres plantes à caoutchouc de la région sont des Asclé- piadées : le Marsdenia verrucosa et le Cryptostegia madagascariensis. Éé Le caoutchouc du Marsdenia verrucosa est inférieur, et la qiante # se est peu exploitée. Il en est de même de celui du Cryptostegia madagascariensis. Parmi tous ces caoutchoucs, ceux de Landolphia ont la plus faible densité, et celui de Mascarenhasia lisianthiflora la plus élevée. Les moins résineux sont, par contre, les caoutehoucs de Masca- renhasin (3 à 5 »/). Ceux de Landolphia le sont un peu plus (6 à _ 8 °L). La teneur s'élève sensiblement dans le caoutchouc de Mars- denia verrucosa (16,5 °/.), et plus encore dans celui de Cryptoslegia _ madagascariensis (20 °/o). = Quant aux substances minérales, peu abondantes dans les Caoutchoucs de Landolphia (0.25 °/.), elles sont en bien plus grande quantité (1,30 à 3,°/,) dans celui du Mascarenhasia lisianthiflora. nfin, au point de vue de la richesse du latex en caoutchouc, le Mascarenhasia lisianthiflora occupe le premier rang (40 °/ environ); au second rang est le Landolphia sphaerocarpa (19 à 20 °/o). Les latex de Lundolphia Perrieri (10 à 41 °/, en saison sèche, 6 à 7°/, en saison humide) et de Cr yptostegia madagascariensis (8 °/, et os moins) | + Sont beaucoup plus fluides et plus pauvres. da Rev. gén. de Botanique. — XIH. Lies REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE PUBLIÉS PENDANT LES ANNÉES 1894-1899 Suite, Ph &. AFRIQUE T. AFRIQUE TROPICALE ’ seur Oliver sur la flore de l'Afrique tropicale. Le Flora of re spèce ù Me : ; ; T. Thiselton- (1} Flora of tropical Africa by various botanists ; edited by W. T. ht: Dyer. — Vol. VII, London, 1897-98: — Hydrocharideaë, Burma PARA mo Orchideae (Rolfe) : Scitamineae, Hemodoraceae , lrideae, Amary : Taccaceue, Dioscoreaceae, Liliaceae (Baker), REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 403 Durand et Schinz se sont attachés à la rédaction d'un travail : - MM. _ considérable, le Conspectus Florae Africae. Dès 1892 avait paru le - cinquième volume, donnant la liste de toutes les Monocotylédones et Gymnospermes de lAfrique continentale et insulaire. En 1898, les auteurs ont publié la deuxième partie du tome premier, qui forme le ommencement de lénumération des Phanérogames africaines, et s'étend des Ranunculacées aux Frankéniacées (1). Les espèces y sont rangées dans l’ordre alphabétique, avec la désignation aussi complète que possible, de la bibliographie, des exsiccata et de la distribution géographique. L'ordre des familles et des genres est celui qui est adopté dans le Genera de Bentham et Hooker L’accroissement du nombre des cspéves africaines connues est dû Lrsee aux études des botanistes anglais et allemands. Sous le titre de Diagnoses africanae (2), divers auteurs anglais ont fait ile depuis 1894, plus de 700 espèces nouvelles. Dès 1892, M. le Professeur Engler, de Berlin, avec la collaboration de plusieurs savants de son pays, avait commencé à publier la des- cription de toutes les espèces végétales nouvelles, de provenance afri- Caine, qui < trouvaient dans l’Herbier du Muséum d'histoire naturelle de Berlin. 1894, cette publication a été continuée avec une grande tee AR les 1. importantes familles y ont été passées en revue, et de nombreux sons. DOUYSARx y ont été établis (3). En ’ outre, M. Engler, aidé de q auela a entrepris les Mono- . à Sraphies de groupes de plantes africaines ; trois ont paru en 1898-09 (4)- Dans la première, M. Engler insiste particulièrement sur l’organo- graphie et l'anatomie du genre Dorstenia. On ne connaissait, en 1873, époque à laquelle M. le Professeur Bureau avait étudié les Moracées dans le XVII volume du Prodromus, que 16 Dorstenia africains. Anjourd'hoi on peut en citer 41; sur ce nombre, 24 espèces nouvelles ont été décrites par M. ie et c fs sur le continent CARLA que les Où dans les lieux secs. Quant aux Moracées africaines arborescentes, les plus remarquables et les plus caractéristiques ppartiennent aux (1) Th. Durand et Schinz : Conspectus Florae Africae. Vol. 1, prem. partie, Bruxelles 1898. en 2) Di : Bull. Misc. Information. London (2) Diagnuses Africanae, 1-XIL, in Bu Li Env. dobis EI : XXIV, 2-3 7, US 300: XXVI, 1133, Gi EN VH, 37.237 : SE 1-41 a Lai (4) Monographie en afrikanischer Pflanzen- -Familien_ un ï rs herausgeg. von A. Engler. 1, Moraceue, bearbeitet von A. Engler; ru Mälaceae, bearb. v. E. Gilg ; IH, ab arms bearb..v. ENSIer U- Diels, . 404 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE genres Chlorophora, Myrianthus et Bosqueia. Si on étudi les relationss des Moracées africaines (sans les Ficus), entre elles ou avec celles des autres continents, on pourra remarquer : 1° des affinités assez marquées avec les Moracées américaines; 2° des affinités plus faibles avec les asiatiques; 3° des différences assez sensibles entre les formes orien- tales et occidentales du continent africain; 4° des différences tranchées _ entre les espèces des forêts de-l’Abyssinie et celles du reste de Afrique ; 5° une transition entre la flore des forêts africaines et celles des steppes, des déserts ou des montagnes. L'étude des Mélastomacées africaines faite par M. Gilg, l’a conduit à des résultats différents. Les plantes de cette famille recherchant avant tout un climat chaud et humide, c’est principalement dans les forêts de l'Afrique occidentale qu’elles ont pris leur plus grand déve- loppemént; elles y comptent les quatre cinquièmes de leurs repré- _ Sentants. Quelques-unes de ces formes s’avancent jusqu'aux sources du Bar-el-Ghazal, et dans la région des grands lacs; mais elles man- quent à l'Afrique orientale. On peut faire de semblables remarques au sujet des plantes des marécages et des bords des cours d’eau; il est permis de supposer que la migration de ces dernières vers l’est, s’est faite par les vallées du haut bassin du Congo, et par celle du Zambèze. Les Mélastomacées de l'Afrique orientale présentent deux types dis tincts ; l’un, qui est le plus répandu, est celui de l'Afrique orientale ; l'autre est le type indo-malais. Ce n’est pas que le continent asiatique et l’africain aient beaucoup de genres communs; mais dans l'un et dans l’autre, on remarque des groupes extrêmement voisins. Il est assez Curieux que Madagascar, qui est assez riche en Mélastomacées, n'ait pas beaucoup plus d’affinités que la région indo-malaise avec le conti- nent africain, Enfin, il n’y à pour ainsi dire, pas de comparaison à éta- blir entre les Mélastomacées africaines et celles du Nouveau Monde. Quant aux Combretum, M. Engler a fait plus que de donner la réceptacle, qui peut être discoïde, hypocratérimorphe ampanulé, sur la constitution du disque, Le travail de ngler a considé- In épendamment de ces travaux fragmentaires, M. Engler a publié un important ouvrage sur le monde végétal dans l'Afrique orientale allemande (1). Ce sont principalement les collections récentes de Holst, (1) Die Pflunzenwelt Ost-Afrikas und der Nachbargebiete, herausg- ee a Redakt. y. Prof. D' A. Engler. — Berlin 1893. RE REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 405 _Stuhimann et Volkens, qui lui ont permis d'apporter une large contri- _bution à nos connaissances sur ce sujet. Laissant de côté la partie - relative aux plantes utiles, je n’insisterai que sur celle qui traite de la géographie botanique de l’Afrique orientale, et qui est l’œuvre person- nelle de M. Engler. des divisions bien plus nombreuses que ne l'ont fait les auteurs du . Flora of tropical Africa, puisqu'elles s'élèvent, d’après lui, à 39; mais il s’est, dans son ouvrage, plus spécialement occupé de neuf d’entre elles; le pays de Zanzibar ; le Mozambique; l'Ousagara-Ousambara; les steppes du pays Massaï; le Kilimandjaro; le haut pays Massaï; la région des lacs; le Nyassa; la région du Zambèse. Par leur ensemble, ces divisions forment une contrée plus vaste que l'Afrique orientale allemande proprement dite, et les limites en sont les suivantes : à l’est et au sud-est, la portion de la côte comprise entre l'embouchure du Tana et celle du Zambèse; au nord, la rive méridionale du lac Victoria- _Nyanza ; à l’ouest et au sud-ouest, la rive orientale du lac Tanganyika, celle du Nyassa, le Chiré et le bas Zambèze; soit, en latitude, l’'Equa- teur et le 19° degré de latitude sud, et en longitude le 27° et le 38° est. Les formations végétales distinguées par l’auteur dans cette région sont très nombreuses, Sans les indiquer ici d’une manière complète, je me bornerai à reproduire, dans ses lignes principales, le tableau, peint avec beaucoup de détails par M. Engler, de la végétation de cette partie du continent africain. Tout d’abord, le littoral présente des formations diverses. Ce sont : dans les anfractuosités, les palétuviers avec leurs associés habituels ; sur les plages sablonneuses ou salines, quelques espèces ubiquistes ; enfin, sur les rochers madréporiques, un certain nombre d’arbustes à feuillage persistant, au dessus desquels se dressent les Hyphaene et les Pandanus. Il est une autre zone littorale plus considérable, désignée sous nom de Creekzone (ou zone des criques). Formée par une bande de terrain calcaire, quelquefois très large, celle zone $ hauteur au-dessus du niveau de la mer, et es végétation herbacée abondante, souvent it de nombreuses couvertes d’une végétation d’arbustes assez variée. Les arbres, qui montrent par îlots, sont représentés par les Trachy lobium et les L chystegia, dont la hauteur atteint 4o mètres et plus. Les endroits s6t8, à 20 ou 3 mètres au-dessus du niveau de la mer, sont couverts *e gler. Le savant botaniste reconnaît dans l’Afrique tropicale et australe le ’élève à une faible . t, sur certains points, RANE TL er 406 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE plantes épineuses, comme l’ Acacia spirocarpa, où de plantes grasses, comme les Aloe, les Kalanchoe, l'Euphorbia Tirucalli. Dans les allu- vions, aux embouchures des fleuves, s’observe le Barringtonia race- riches en Graminées; mais la plupart de ces espèces sont répandues dans les régions tropicales, au moins de l'Ancien Monde. C’est dans " ; REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE #07 ces dernières s’observent, soit à Fentour de lacs salés actuels, soit dans les dépressions jadis occupées par de semblables étendues d’eau : telles sont les steppes voisines des lacs Eyassi, Balangda, ou Manyara. Le Tamaris gallica, var. nilotica, et des plantes que l’on doit sans doute rapporter au Suæda monoïica, et au Sporobulus virginicus sont à peu près les seules espèces que l’on ait observées en assez grand nombre dans ces parages. La végétation est un . moins pauvre dans les steppes désertiques à sol argileux ou sablonneux. Dans celles qui s'étendent sur un terrain pierreux. sénoralenéie volcanique et que lon peut remarquer au nord du Kilimandjaro, au pied de la chaîne des Djoulou, ou près du lac Ndjiri, se montrent çà et là des Acacia, ou des plantes grasses : Xalanchoe et Aloe. Une formation assez curieuse que le D' H. Meyer a observée à l’ouest des Monts Taro, est ceile qu’il a nommée « steppe de vergers » parce qu’elle présente, sur une assez grande étendue, des arbres espacés régulièrement et rappe- lant par leur port pyramidal, les arbres fruitiers de nos jardins arbres ou arbustes y sont associés. Sur d’autres points, on retrouve la brousse difficilement pénétrable _que lon a signalée plus haut. Elle s'étend principalement entre le Kilimandjaro et Mombas, sur un sol _ Son développement le plus considérable. D’un aspect très différent des formations précédentes, sont les ne Lt à Graminées ; elles se distinguent par deux caractères saillants : la dureté et la rigidité S ou moins grandes du feuillage des sspttes qui y croissent; le groupement de ces dernières en touffes isolées. Les Andropogonées sont les formes dominantes ; mais elles sont, bien entendu, as ociées à des espèces appartenant à d’autres familles, et dont la liste serait trop longue à reproduire ici. Dans les steppes de l’Ougogo, les Graminées Se montrent mélangées à de nombreux arbustes. Entre Teita et le certains bornts ce sont les Acacia, avec leur cime étalée en parasol, qui dominent ; sur d’autres, ce sont les Hyphae Lorsqu'on pénètre dans l'Ounyamouési, ne ‘POuka, et POugalls, | On remarque que les vents du nord-est qui se sont chargés d'humidité En passant sur le _ Tanganyika modifient l’aspect de la végétation; les plantes grasses, et, en général, toutes les plantes essentiellement Xérophiles doporalssent. et l’on voit se développer de nombreuses formes arborescentes parmi lesquelles prédominent les Berlinia Eminii, Erythrina abyssinica, Brachystegia Bæhmeri, etc. Ces Lé re feuilles pennées reçoivent des indigènes la désignation commune de 408 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Myombo. Dans le voisinage du Victoria Nyanga, les steppes deviennent” & à plus propres à la culture. Mais il n’y a pas, dans ces régions, que des formations xérophiiet ou semi-xérophiles. Avec les marécages, les savanes, et les rives des cours d’eau, apparaissent les formations hygrophiles. Les marécages sont caractérisés par des espèces qui prédominent dans les uns ou dans les autres : les Vossia cuspidata, rpg communis, où Cype= rus pennatus. Sous le nom de savanes, M. Engler désigne des éten- ‘dues de terrain bas, dont le sol reste see détrempé pendant la saison des pluies, mais finit ensuite, sous l’action des rayons du soleil, par se dessécher et se sillonner de nombreuses crevasses. Les savanes où prédominent les Cypéracées et les Graminées sont utilisées par les indigènes pour la culture du Sorgho et du Pennisetum spicatum. Les cours d’eau qui sillonnent les steppes sont bordées d’arbres appartenant à des espèces très variées; dans le voisinage de s mêmes cours d’eau se rencontrent fréquemment des bouquets de assus Au-delà des steppes, sur le une des premières Re coma - mencent les formations de transition, souvent difficiles à distinguer des steppes d’une part, et de l’autre, des formations montagnardes propre-_ ment dites. Le sol de ces contrées Fa généralement bien irrigué; aussi is fertilité y est-elle assez grande, et y observe-t-on, surtout, dans le fond des vallées, une végétation peus 7 x assez remarqua able. Cette végétation prend un développement encore plus considérable dans la région montagneuse proprement dite, dans l'Ousambara, par exemple, et surtout dans les parties basses. Le sous-bois y est plus abondant que partout ailleurs, et est principalement riche en Fougères. A des altitudes plus grandes, les forêts deviennent moins considérables et moins épaisses ; les clairières prennent au contraire une importance dus. Enfin, cette région forestière des montagnes est la plus propre de toutes à la cultures des plantes tropicales, industrielles ou alimentaires: Pteridium aquilinum. La flore des brousses est Pme riche et : M. Engler donne une liste aussi longue qu’intéressante des e Fe ont été trouvées dans ces localités, soit dans l'Ousambara par M. Holsti soit sur le Kilimandjaro par M. Volkens, liste qui permet d'établir les __ affinités botaniques de ces deux. groupes montagneux l’un avec l’autre, où avec les montagnes de PAbyssinie. Des formations ansopues se — Phronyont sur d’autres montagnes de l’Afrique orientale. Au-dessus de 1900 m. d’altitude, on rencontre des forêts d'un caractère très particulier. Sur le Kilimandjaro, où les formations de * celle nature ont été le mieux observées. il y en a deux types distincts. Les arbres qui croissent dans ces parages ne dépassent pas une hauteur de 15 à 0 mètres ; mais, tandis que sur certains points ils sont trapus, _ ramifiés à une faible distance du sol, et présentent des branches étalées ou ascendantes et une cime largement ouverte, sur d’autres, ils sont plus serrés, plus grêles et plus élancés. On conçoit que, dans le premier Cas, le sous-bois soit plus riche que dans le second; en général, les lianes et les Orchidées épiphytes sont peu nombreuses ; le sol est tapissé d’une abondante végétation de Sélaginelles, et les troncs des . arbres se recouvrent d’Hymenophyllum. La limite supérieure des hautes forèts est le plus a 2600 m., mais on les voit dans le as: | ristique du climat des nes forêts Haine est une = humidité su F lièrement distribuée pendant presque toute l’année. M. Engler compar _ la végétation de ces forêts à celle des Iles Canaries. Comme sur le Pic de Ténériffe, on rencontre sur le Kilimandjaro, l'Erica arborea associé à des arbustes du type Laurier; mais ces derniers appartiennent. à des familles et à des genres différents Entre 2450 et . m1. s'étendent les prairies. Entre 3600 ” Aou Yoient de grands € dE ou Manni. Plus haut, cute : inconnu en Europe. Les montagnes de l’Abyssinie ont aussi de notables aflinités botaniques avec celles ps FR Jr ae re prone un Mélange d'éléments africains, e REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE. 409 . % 410 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE même jusque dans l'Inde antérieure ou l'Himalaya, on trouvera soit des s. La dernière partie de l'ouvrage de M. Engler, rédigée avec le concours de plusieurs botanistes, est l’énumération de toutes les espèces signa. lées jusqu'ici dans les régions africaines plus spécialement étudiées par l'auteur, avec leur distribution géographique, et la description de nom- breuses espèces nouvelles. Cette énumération forme une base indis-" pensable à toutes les études ultérieures sur la flore de l'Afrique orientale. (A suivre) E. DRAKE DEL CASTILLO REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES PARUS DE 1898 à 1900 (Suite) VERWORN (1) a donné des phénomènes de régénération une expli- _Cation basée sur deux propriétés de la matière vivante qui paraissent un peu contradictoires: la structure et la fluidité. Entre la structure des solides et celle des liquides il n’y a, dit Verworn, qu’une question de degré; tout dépend de la consistance du corps; la différence réside En ce que la molécule présente un mouvement d'autant plus faible que . le corps est plus consistant. Une simple solution présente déjà une- _ Certaine structure moléculaire; entre la solution d’un sel et un sel solide, la différence de groupement consiste en ceci que, par suite du vif mouvement moléculaire dans le liquide, les molécules sont er ol - nuellement arrachées de ce groupement et déplacées par d’autres, de - telle sorte que la structure se détruit et se reforme, sans cesse, tandis _ Que dans le corps solide, où le mouvement moléculaire ‘est moins _Srand, elle persiste longtemps. sans altération. Or, dans la substance vivante, le continuel échange de molécules qui régit la structure n'empêche nullement l'existence d’une forme durable, parfois même très complexe: c’est comme une flamme qui peut avoir une forme - Constante bien que ce ne soient pas les mêmes molécules qui, dans les _ instants successifs, déterminent cette forme. Ils ‘établit vers les diffé- rentes parties de la cellule des courants spéciaux de matière qui main- - tiennent la forme établie : mais, si ce courant se modifie dans sa direc- tion ou dans la composition de ses particules, la forme de la cellule Change et nous assistons à un développement. Pour reprendre la com- Paraison qui vient d’être faite, modifions, dans la flamme d’un bec Papillon, le courant de matière en restreignant l'écoulement du gaz;. ‘alors Ja forme de la flamme se modifie parce que la position dant des molécules de gaz et d'oxygène se trouve ainsi changée. : () Verwomn : On the relation benween the form and the metabolism of the _ €ll. (Science pr Nouv. Série. Vol. I, NS 1897}. : «3 412 ; REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Prenons maintenant une cellule différenciée et divisons-la en deux se fragments renfermant chacun une partie du noyau; chaque fragment va se régénérer en produisant la partie qui lui manque. Pourquoi? C’est que les différenciations morphologiques de la cellule attirent et. retiennent des particules déterminées qui demeurent prisonnières pen- dant un certain temps puis sont remplacées par le jeu des échanges; par conséquent les particules qui ont été séparées de leurs voisines par la section doivent attirer et fixer à l’endroit de la blessure de nouvelles particules correspondantes quand celles-ci se trouvent à leur disposition. Or, comme les échanges n’ont subi aucune atteinte mortelle par la section, le courant de matière doit fournir, après comme avant, les particules nécessaires, et ainsi, les particules peuvent se déposer l’une après l’autre, suivant-la nature propre à chacune d'elles. Mais si les échanges ont été atteints par la section (un fragment non nucléé)la régénération n’est plus possible parce qu ’alors les molécules et atomes nécessaires ne sont plus produits, ni portés aux endroits convenables. De là viendrait que nous rencontrons partout comme loi générale, sans aucune exception, ce fait que des fragments d’une cellule _dépourvue de noyau, c'est-à-dire de fragments dans lesquels les échanges ont subi un trouble irréparable, ne peuvent plus régénérer les parties perdues, tout en étant capables de demeurer en vie PA à longtemps encore dans certaines circonstances. Mais comment le noyau préside-t-il à ces échanges de matière voilà précisément « ce qui n’a pas encore été expliqué jusqu'ici. | Les nucléoles. — M. Strasburger pensait autrefois qu'ils devaient contribuer à la croissance des filaments du fuseau et de la plaque cellulaire qui sépare les deux cellules filles. Mais Harper a vu dans l'asque des Pézizes le fuseau prendre naissance à l’intérieur du noyau e alors que le nucléole est encore existant. Flemming admettait qu'ils servaient à l’accroissement des chromosomes, phénomène qui S ’observe : toujours au début de la caryokinèse; cette conception permettrait d'expliquer pourquoi les chromosomes qui sont cyanophiles au début deviennent ensuite érythrophiles; ils se développeraient à l'aide de la substance des nucléoles qui a une affinité très grande pour certains colorants rouges. Selon Hertwig et Karsten, quelques nucléoles pourraient, après . _ disparition dela membrane nucléaire, constituer les sphères directrices ; mais de nombreux observateurs, notamment MM. Strasburger s: Guignard ont vivement combattu cette manière de voir. Enfin, pour ; M. Zimmermann, le nucléole se fragmente, émigre dans le cytoplasme et va reformer le nucléole des noyaux-filles. (Voir la Revue d'Anatomie-) ). * REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 413 En somme et c'est l'opinion générale, les nucléoles représentent des corps de réserve qui se détruisent pendant la CHA NIRERS. soit que leur substance aille grossir les chromosomes ou servir à la formation du fuseau; soit qu’elle disparaisse sans qu’on puisse indiquer d’une façon _ précise ce qu’elle devient. Pour M. Sirasburger, notamment, s’il est possible comme le dit R. Hertwig que le nucléole serve quelquefois à _ grossir les chromosomes, il est très probable que ce corps doit être ; considéré comme une réserve du kinoplasma, La réduction chromatique. — Voir la Revue d’Anatomie et l'excellent article de M. Guicnarp dans l’Année biologique de 1897 (p. 61). _ La présence du noyau dans la cellule. — Nous venons de voir plus haut le rôle considérable joué par le noyau dans la vie cellulaire. Mais tous les êtres monoplastidaires ont-ils un noyau ? On pencha pour Paflirmative quand, à la suite de la découverte du noyau par Brown en 1833, les recherches de Schleïden et de Schwann (1838 et 1839) déce- lèrent la présence de cet organite dans les cellules les plus diverses des Végétaux et des animaux. Schleiden même considérait le noyau _ Comme l'élément générateur de la cellule. Du reste, dans la suite, l’em- _: ploi de colorants spéciaux du noyau fit retrouver ce dernier dans des cellules qui en paraissaient dépourvues. Pourtant, en 1870, Hæckel ; ‘annonça que beaucoup de Rhizopodes inférieurs ne contiennent pas de Moÿau, et il donna à ces êtres très simples, formés seulement de proto- plasma, le nom de Monères. Mais Gruber, en 1888, grâce à des méthodes nouvelles de coloration, put déceler dans un grand nombre de Monères la présence de granules présentant tous les caractères de la substance nucléaire ; nous savons en outre que le fameux Bathybius, cette gelée Es amorphe, n’est pas de la matière vivante ; aussi il y a tendance, à l'heure actuelle, à ne plus admettre l’existence de Prostites non nucléés ; Si l’on n’a pas vu, si l’on ne voit pas encore de noyau dans certaines Ë formes simples, cela tient à l'imperfection de nos moyens d'investigation. *Ajoutons que s’il n y avait pas de Monères actuellement existantes, cela ne prouverait pas que la vie ne soit pas apparue sous la forme moné- rienne ; ; des Sporozoaires, aujourd hui, passent bien, dans le cours de leur évolution, par des phases que lon considère comme nettement : anucléaires Mais à côté des Monères, on rangeait comme n ’ayant pas de noyau les Bactéries et les Cyanophycées. En 1890, Bütschli fit paraître ses Minutieuses recherches sur la structure intime de ces êtres et il arriva à _ te conclusion que, dans le corps d’une Bactérie, ily a deux substances: : une qui se colore d’une façon très nette par les colorants. du noyau, + 414 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l’hématoxyline par exemple ; l’autre qui ne fixe pas cette substance ; il y a donc dans une Bactérie un corps central nucléaire, très développé il est vrai, par rapport à lamasse du cytoplasme, comme cela se ren- contre dans beaucoup de gamètes mâles des végétaux et des animaux, Récemment Fiscmer (1) a repris la question sur le terrain de la cri- tique et de l'expérience. Pour lui, le fait qu’une substance se colore par un réactif est d'ordre purement physique; et l'on ne peut se baser sur la méthode de coloration pour caractériser chimiquement les organites cellulaires. Chez les Cyanophycées il y a bien un corps central et une zone corticale imprégnée de phycocyanine, mais ce corps central n'a : pas la valeur d’un noyau ; c’est une masse plasmatique qui fixe d’autant plus énergiquement les colorants qu’elle est plus riche en réserves; : celte masse, du reste, ne présente nidans la division cellulaire, ni dans la formation des spores, rien qui puisse la faire considérer comme un. noyau. La cellule, chez les Cyanophycées est donc un protoplaste avec. un corps central entouré de plasma coloré en bleu, qui est le her tophore. Chez les Sulfuraires même que Bütschli rapprochait à tort des Cyano- phy see, la distinction en une zone corticale etun corps central n'existe plus ; il y a, àbstraction faite des granules de soufre, un protoplaste avec des grains colorables qui ne sont que des matériaux de réserve et non des matériaux nucléaires. Chez les Bactéries, le corps central ne se voit que très rarement (ua exemple chez le Bacterium lineola étudié par Bütschli ; le plus souvent on ne distingue, dans le protoplaste, que la membrane et les cils d’une part, le contenu d’autre part. Si l’on voit des zones claires aux extré- mités dans le Spirillum undula par exemple, c est à cause de la plas- molyse ; du reste des fixateurs appropriés tels que l'iode alcoolique et les vapeurs osmiques ne montrent rien de semblable ; l'acide fluorhy- drique qui détruit le corps central des Cyanophycées ne produit aucun effet important chez les Bactéries en ce qui concerne la forme visible ; on voit parfois un grain ou plusieurs grains, mais ce sont des réserves: Pour l’auteur, les Bactéries et les Sulfuraires n’ont que des analogies superficielles avec les Cyanophycées ; elles apparaissent plutôt comme les ancêtres des Flagellates. KünsrLer et Busquer (2) ont étudié les grains rouges des Bactéries, des Oscillaires et des Euglènes considérés can 1) Fischer : Reine ve ueber den Bau der Cyanophyceen und Bakterien ; . Jena. Fischer 1897 Le P* Kunstler et joe Recherches sur les grains rouges (C. R. ka, CXXY. 3 ne is la valeur nucléaire du corps-central des Bactériacées (C. R. ACa°* XXV. 1112). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 415 comme étant des chromosomes par Strasburger et d’autres auteurs, ou bien encore comme étant les uns de nature nucléaire, les autres de nature plasmique par Bütschli. Ils pensent que ces grains pourraient avoir pour lien commun un phénomène particulier de diffraction, sans présenter aucune autre valeur morphologique commune. Quant au corps central caractérisé par la présence des grains rouges ‘ et par sa teinte plus foncée on le retrouve dans des cellules très diverses contenant manifestement un noyau (7richomonas vaginalis, Crypto- coccus guttulatus, Levures, spermatozoïdes, etc.). Les propriétés chro- mophiles de ce corps central ne sont pas identiques à celles qui carac- térisent la substance nucléaire. Cette dernière absorbe de préférence - certains réactifs tandis que le premier ne montre pas ces qualités élec- tives ; à peu près tous les réactifs le colorent de la même façon. Il est du reste des Bactéries chez lesquelles le corps central ne se teinte qu'avec la plus extrême difficulté et ne présente aucune des propriétés qui ont servi à édifier la conception de Bütschli. Le corps central ne semble donc pas exister en tant qu’entité morpho- logique : il représente simplement la masse sous-tégumentaire du corps, à propriétés chromophiles plus accentuées que celles de la couche périphérique. : _ Les centres cinétiques ; la mécanique des changements de forme de la cellule. — Pendant ces derniers temps la question des centres ciné- tiques a été l’objet d’un grand nombre de recherches de la part des cyto- _ logistes, On sait que, depuis la découverte de H. Fol et de Van Beneden, On a retrouvé les centrosomes non seulement dans les éléments repro- : ducteurs, dans les cellules des tissus embryonnaires, mais encore dans celles des tissus somatiques. On s’accorde généralement à admettre à l'heure actuelle que chez les Métazoaires, la sphère directrice avec son centrosome constitue un élément cellulaire permanent qui joue un grand rôle dans la cytogenèse et la fécondation. Mais le même accord est loin de régner sur ce point en Botanique. C'est Guicnar (1) qui, il y a bientôt dix ans, découvrit les Re Somes en étudiant la fécondation chez les plantes vasculaires. Mais, tout récemment il dut reconnaître, à la suite de remarquables recherches de AWASCHINE et des siennes propres sur les anthérozoïdes et M double Copulation sexuelle chez les Angiospermes, qu’il avait « admis à tort la présence et la fusion de centrosphères au moment de la copointen de noyaux polaires ou sexuels. » On était loin, autrefois, dit-il, de soup- (4) Guignard : Sur Les anthérozoides et la double copulation sexuelle chez les Végétaux. angiospermes (Revue générale de Botanique, t. XI, 129. 1 di h& "à “* “ } 416 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE conner l'existence de la double fécondation par RE et js : procédés techniques employés jusque-là dans ce genre d’études étaient ; insuflisants, _ Du reste, STRASBURGER (x) et ses élèves ont toujours émis des doutes sur l’existence des centrosomes chez les plantes vasculaires alors qu qu us _rencontraient ces organites chez des Tallophytes et des Muscinées. De nombreux travaux, dans le détail desquels nous ne voulons pas entrerici, ont été effectués au sujet de l’existence des sphères directrices chez les plantes supérieures ; mais ils ont donné des résultats très contradic- toires (Guignard, Belajeff, Shaw, Blackmann, Weber, Nemec, Hirasé, Ikéno, Buscalioni, Lawson, Schaffner, Fullmer, Grégoire, Strasburger, Mottier, etc.). Strasburger est porté à croire que chez les végétaux _ cellulaires la cellule est très riche en trophoplasma et pauvre en kino- plasma ; c’est ce dernier qui, chez les Cryptogames cellulaires (Fueus, Sphacelaria), entre en mouvement dans les phénomènes de la carÿyo- kinèse et se rassemble en petites masses différenciées, les sphères diree- . trices, au centre desquelles on aperçoit le centrosome. Chez les plantes . vasculaires il y aurait au contraire beaucoup de kinoplasma et celui-ci, sous forme de filaments, dirigerait les mouvements. GuiGNARD (2), en étudiant les cellules polliniques d’un grand see de plantes (Nymphæa alba, Nuphar luteum, Limodorum abortivum, Magnolia) a été amené à penser que « la notion de centrosome doit être comprise maintenant dans un sens plus large qu'au début de n0S Connaissances sur ce sujet. Si les centrosomes ne sont pas toujours morphologiquement distincts et si, comme le pense Strasburger, le kinoplasma paraît souvent suppléer à leur absence, il n’en semble pas moins certain que les plantes supérieures peuvent être pourvues d'élé- ments cinétiques différenciés dont le rôle est le même que celui des corps analogues observés chez les plantes inférieures et chez les animaux, » FLEMMING (3) du reste a observé dans les cellules conjont- tives et cartilagineuses de l'adulte que les centrosomes peuvent dispa- raître à un moment donné, soit temporairement, soit pour toujours: à (1) Strasburger : Cytol. Studien. Karyokinetische Problem. (Pringsh. la De a ee DM PEMASrUctur en, Kern und Zelltheilung prie 1 19] (2) Guign nn ie vente cinétiques chez les végétaux (Ann. Se. nat. Bol. vit série, t. VE, p. 177. 18 Fa nn ming : * Morpbuiogte der _Zelle Led d. Anat. und Entw. Wiesbaden (A suivre) En. Créole Fo Re 425 — Lille. mp, Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerquin. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque st est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le tex Le prix annuel tte d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n’est vendue SPEENRE Adresser … demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris ns On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez Fa Jules PEELMAN, 2, rue Antoine Pubots, Pa Adresser tout ce qui concerne la PR à Gaston BONNIEI, d _ professeur à rapade, Paris. s Les revues spéciales des ouvrages, mémoires où notes dont un exemplaire ur été adressé au Direé (Eur de. da te és : kénérule de SE _ Sur la couverture S auteurs des travaux insérés dans la Revue générate de te ont droit. nn mnent à vingt-cinq de en tirage à pa LISTE DES AUTEURS des principaux Mémoires ou Articles parus dans la Æevue générale de Botanique Auner,. docteur ès science BAtranDiER, pr à à “rue de he médecine d’Alge Benvann rends agrée. ra in lEcole N Supéri Rorhorers, doteur a sciences + l’Uni- sité de Cope ue. Fe (Gaston), membre de PAcadé- mie des Scie Boxer, ni. l’Académie. des : nces. L Burn, président de ln Société de | cologie : Ft nent doyen . A Faculté des 1° Science de Besan Briquer, prof. à à l’Université de Genève. Cuagyean, hs -adjoint à l'École s Ha utes-Et Cosranri. maitre de astres e Normale Supérie ee ue ès sciences. | DaGuILLON, maître de Conférenc Sorbonne. Dantez, docteur r ès sciences. eo ONVILLE Ees ès sciences. a f . à PÜniver : Duro directeur-adjoint du Labora- loire de Biologie végétale de Fon- le em Res enr à l’Acadé- yale d'Agriculture de Suède. res he à es de Mon ontpellie FLOT, Fp ës sciences. Focxeu, docteur ès sciences. FRANCHET, répétiteur au Muséum, de maître de sn à l’Uni- versité de Nar GÉNEAU DE pe professeur à . École de médecine de Giarp, membre de l’Académie -des Sciences, GoLvsrre, docteur sciences de l Uni- versité de Varso GRELoT, docteur Se sciences, cn chargé de cours à l Éout is re e d'Agriculture de Bis: membre de dns des Sciences Gomuienuone, chef de sou PURE à la Facullé des Science HECKEL, ee Fa Université Fe Mie: à Henry, prof. à l'École forestière de Nancy. Hervier (L’Abbé Jose ph}. Hicker, garde Rue à des forêts, HOCHREUTINER octeur _ sciences de l'Unive rsité de Genèv HouzserT, docteur ès sciences. Hue “seu laureat de l’Institut. - Hy (l'abbé), pes à la Faculté rhone d'Ange Jaccarp, prof. ar Lire Lausanne, JAaco8 DE CorvEem à l'Uni serie. dl re Re Janczewskt (de), professeur à l'Univer- sité de Cracovie. avc ri Jontmax, de l'Université d’Utrecht. "nus peans à la Faculté s Sciences de Marseiile. rs Koneven docteur ès scien— ces, de l'Unive, silé de Copenhagu e. mer a prof. à l'Université de LecLerc . Sanuon, en ct la Faculté es de Tou LÉGER (ss. + ie Pre che _— maitre de _—— à lUni- versité de Ren due “rss, s Scie | ZEILLER, due à à l'Ecole des sine. : LorHELIER, docteur ès sciences. Lun», de l'Université de Copenhague. ut (Con Way), | : l'Uni- ité äe Minne es Rare ce TUniversité de Besançon. ‘ MarMiEr, docteur ès sciences, A D MASCLEr, se botaniq vateur des MaATR cars rbon Mer, directeur de la Station forestière de Pre nie à l'École de méde- : cine de Rouen. es ra la Faculté des! Sete es professeur - adjoint à je 7 MocLiar», chargé de Conférences à la Sorbonne, à Monkowine, docteur ès sciences, Mar- ï bourg L + Ed PALLADINE, esp à l'Université d6 Varsovie des Sciences de Besan PauLsen (Ove), docteur ès es de l’Université de Copenhague POSTERNAK ed ès sciences Le l'Uni- versité Le Zuri Pouisen, docte versilé de Copenhagu ur pe de PUni Psion chargé de cours à la Faculté | nçon. der: membre de l'Académie des : Sci > À $ Pruner, prof. à l'Université de Toulouse. : T, Pro Ragor (Charles), explorateur. Rav, maitre de conférences à l'Univer- sité de Lyon RussezL (William), docteur ès sciences Saporra (de}, corresp. de l'institut. e IGNETTE, docteur ès sciences. Téonorrsco, docteur ès pare UVENIN, por. médecine de Besanço: l'École de re pre . É médecine | Alger vice LE x — de l'Observatoire : ‘membre de l'Académie du À Co sité d'Am ie re professeur à l'Université de : openbag | ViaLa, prof. F: Tinstitut us | VRIES (Hugo dr eur à r : + REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Octobre 1901 N° 154 “€ PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR &, RUE DU BOULOÏI, 4 1901 LIVRAISON DU 15 OCTOBRE 1901 I. — NOUVELLES NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR LE VERONICA PROSTRATA L. (avec figures dans le EUR D DE, D, Gréloi. . .: : . us IL. — OBSERVATIONS SUR L'INFLORESCENCE DE LEON- =. TOPODIUM ALPINUM L. ET SUR DEUX RENON- CULES DE LA FLORE LORRAINE (avec une planche), par M. Camille Brunotte . ........... HI. — REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMA- TIQUE, publiés pendant les années 1894-1899, par M. E. Drake del Castillo (suite). . . . . . . . . IV. — REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS SUR LES MUS- CINÉES depuis le 1° Janvier 1895 jusqu’au 1° Janvier 1900, par M. L. Géneau de Lamarlière (suite). V. — REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES parus de 1893 à 1900, par ME Grilon (Gui). 2... PE PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 10. — Inflorescences de Leontopodium alpinum modifiées ture. z par la cultu Cette livraison renferme en outre dix-sept gravures dans le texte. à 48 7 Pour le mode de pubhcation et les conditions d'abonnement, voir ” la troisième page de la couverture. NOUVELLES NOTES TÉRATOLOGIQUES Sur le VERONICA PROSTRATA L. par M. P. GRÉLOT Dans une note parue il y a deux ans déjà dans la Revue générale de Botanique (1), j'ai décrit un certain nombre de monstruosités _ florales observées chez Veronica prostrata L. Les quatorze pieds : portant des fleurs monstrueuses que j'avais pu me procurer à cette époque avaient été recueillis sur un rocher d’une surface de 10 mètres carrés environ, situé en bordure de la route qui va de Pierre-la-Treiche à Maron(Mt-et-Miie), vis-à-vis des grottes St° Reine. Deux années de suite j'ai surveillé cette station et malgré les Plus minutieuses recherches, je n’ai pu retrouver un seul pied portant des fleurs doublées. Les échantillons qui m'ont servi il y a deux ans avaient été conservés dans l'alcool et portaient encore de nombreuses fleurs monstrueuses que F. réservais pour un travail ultérieur, Mes premières recherches avaient été puremeñt morpholo- Siques ; l'étude de quelques-unes de ces fleurs au point de vue de la nervation du périanthe fera le sujet de la présente note. Parmi les fleurs monstrueuses qui restaient à ma disposition (un cent environ, réparties sur 14 pieds), j'ai constaté encore de nombreux cas de multiplication des pièces de la corolle et du gynécée, accompagnée ou non de prolifération anthogénique simple 0U endocarpique, de disparition d’étamines, etc. . Souvent aussi j'ai trouvé des fleurs portant, au-dessus d’une cool formée d'un ROmbre variable de pétales inégaux libres ou soudés latéralement, deux ou trois axes se terminant chacun par une fleur ou un groupe de fleurs monstrueuses. En somme, tous les cas tératologiques que . J'ai rencontrés rentrent tous, à quelques modifications de détail (1) Tome XI, année 1899, page 5. Rev. gén. de Botanique. — XI, 418 ; REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE près, dans les dix-huit cas déjà décrits. Je ne reviendrai donc pas _ longuement sur ce sujet mais cependant, avant d’aller plus loin, je décrirai encore brièvement deux fleurs remarquables, l’une par l’abondance et la bizarre disposition des pièces pétaloïdes, l’autre par la présence de deux axes au centre de la fleur. FLeur À. — Toute symétrie florale a disparu. Il existe un calice à cinq pièces ne présentant rien de particulier; au-dessus, une corolle gamopétale à sept pièces inégales, chaque pièce étant de forme elliptique dans sa partie libre et de la longueur des pièces d’une corolle normale. Il n'y à pas d’étamines. Plus haut, l'axe Borel: se continue sur une longueur d’un demi-millimètre environ (prolification ant i de Godron (1) et porte un axe secondaire assez Court que j tappellorai A’; je n’ai observé aucune bractée à la base de cet axe secondaire, Immédiatement au-dessus, l'axe pri- maire porte une série de pièces pétaloïdes insérées suivant une spirale surbaissée et très variables dans leurs formes et leurs dimensions. On trouve en eftet, et dans l’ordre suivant, de bas en haut : À Une pièce se. en languette ; Deux pièces étroites, soudées latéralement à leur base : : Cinq pièces de plus en plus larges, soudées à leur base ; Six pièces à peu près de la taille des pétales normaux et soudées . à leur base: Quatre pièces plus petites que les précédentes inais soudées plus intimement entre elles. Enfin trois pièces presque libres, elliptiques, la dernière portant à son aisselle une étamine incomplètement développée. Toutes ces pièces pétaloïdes, qu’elles soient libres ou soudées . latéralement, sont insérées sur une spirale continue et, soit dit en Passant, ne présentent aucune fixité dans leur nervation. Au sommet de l'axe, on trouve trois ovaires biloculaires dont deux seulement contiennent des ovules rudimentaires. L’axe secondaire se termine de suite par une petite fleur A qui ne possède pas de calice et débute par une corolle à cinq pièces inégales dont trois sont presque libres, les deux.autres étant SOU (4) Godron: Études s sur les prolifications. Extrait des Mémoires de J'Aca- < démie de Stanislas, Nancy 1877. NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR VERONICA PROSTRATA 419 dées latéralement sur la moitié de leur longueur. Il n’existe qu'une seule étamine bien développée, à filet entièrement libre, et un ovaire biloculaire qui n'offre rien d’anormal. … Si nous considérons l’ensemble représenté par la fig. 89, nous trouvons donc trente-trois pièces pétaloïdes qui donnent à celte fleur son aspect si particulier. FLeur B.— Ici encore il est impossible de retrouver aucune symétrie florale. Le calice est assez nettement bilabié et comprend sept pièces inégales et soudées Rae ee ’au 1 tiers de leur longueur (fig. 90). Au-dessus, on r P P Fig. 90. — Fleur B. Calice étalé vu par sa face supérieure. 5 4 b D ,. Fig.91.—Fleur B. Fig. 89. Aspect d’une fleur monstrueuse Axeet ses divi- “Grant un Den de prolifération antho- , génique sions. de formes et de tailles très diverses entourant un axe qui se divise en deux axes (fig. 91) terminés chacun par une fleur b, b’. Sur l'axe b il existe un bourgeon b” trop petit pour être étudié et dépourvu de bractée à sa base. ._ La fleur b débute par trois sépales inégaux dont SOudés latéralement; au-dessus se trouve une corolle arissnt à cinq pièces. Il n y a pas d’étamines mais un ovaire paraissan _Dormal. * La fleur b’ débute par deux pétales libres, a desquels se trouvent sept pétales inégaux soudés en une lancéolés, au-dessus coralie deux sont 420 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE gamopétale ; il n'y a pas d’étamines mais deux ovaires connés à leur base, l’un d’eux contenant cinq ovules, l’autre sept. Dans la note précitée, j'avais décrit sous le n° VIII un cas de prolifération anthogénique avec un seul axe. Ici l’axe se divise en deux ; j'ai d’ailleurs trouvé sur le même pied plusieurs fleurs pré- sentant cette particularité. Étudions maintenant la nervation du calice et de la corolle chez les fleurs normales pour la comparer à la nervation chez des fleurs monstrueuses. ù FLEUR NORMALE. CALice. — Chez la fleur normale le calice est à cinq lobes très inégaux, linéaires et aigus ; le sépale postérieur est de beaucoup le plus court et le plus étroit et la dimension des quatre autres va en augmentant du bord postérieur vers le bord antérieur, les deux sépales latéraux-antérieurs étant par consé- quent les plus grands. es er sépale contient une nervure médiane S (fig. 92) ; les deux sépales latéraux-antérieurs et les deux latéraux- postérieurs possèdent en outre de chaque côté de la nervure médiane une nervure marginale m qui. s’unit à la nervure marginale correspondante du sépale yoisin pour former une marginale gémi- Fig. 93. — Mème fleur que dans la fig. précédente. ginales sépalaires. Calice étalé. née M. Généralement le sépale postérieur seul ne possède pas de nervures marginales et c’est sur sa nervure médiane que les mar ginales voisines des sépales latéraux antérieurs voisins viennent directement s’insérer (fig. 92.et 93). Cette nervure médiane reçoit donc deux pcioaes apparte- nant à d’autres rue ce qui se trouve en désaccord complet ape _ du pédicelle, vis-à-vis d’un faisceau péta- NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR VERONICA PROSTRATA 421 la dépendance théorique des nervures secondaires des feuilles. L'absence de marginales dans le sépale postérieur n’a d’ailleurs rien de bien fixe, car dans d’autres calices, normaux en apparence, ce sépale postérieur possède des marginales qui s’insèrent directement sur la médiane, 9 tandis que les marginales voisines des sépa- les latéraux postérieurs (fig. 94, m’ m') des- cendent librement dans le cylindre central laire P et sans relation avec les médianes M correspondantes. « + Dans le calice normal il n’y a donc pas { de fixité dans la nervation et les différences anatomiques que l’on constate entre deux Calices normaux ne se trahissent pastou- Fig. %.— Fleur normale. jours par des différences appréciables dans DE se AE É : un autre mode de ner- la forme et la dimension des sépales. Que le vation du calice, sépale postérieur soit un peu plus étroi ou un peu plus large, pour le botaniste descripteur le calice n’en sera _ Pas moins normal et cependant l’anatomiste y constatera des modifications profondes dans sa nervation. CALICE ANORMAL. — Fréquemment le calice reste normal alors que la corolle est doublée ou modifiée d’une façon quelconque. Cepen- dant il n’est pas rare de rencontrer des calices à quatre, cinq, six Où sept pièces semblables ou dissemblables. Avec quatre, cinq, six ou sept pièces sensiblement égales entre elles on trouve presque toujours autant de nervures marginales Séminées régulièrement. Cependant cette régularité peut dispa- raître si les pièces sont inégales. Des coupes transversales sériées ont été faites dans une fleur Monstrueuse possédant : un calice à quatre sépales inégaux dont deux sont asymétriques; au-dessus, une corolle gamopétale avec deux étamines : au centre de la fleur, un axe portant plus haut une fleur à périanthe anormal mais pourvue d’un ovaire normal (proli- fération anthogénique). a fig. 95 montre clairement que les nervures marginales m des Quatre sépales vont s’insérer au plus cours c'est-à-dire sur les. 422 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _ faisceaux pétalaires P qui se trouvent en face d’elles sur une coupe horizontale. Les sépales étant libres dès la base, les marginales m, et m,, m, et m, s'unissent très bas, au-dessous du niveau d’inser- tion apparente du calice. Les sépales S, et S, sont asymétriques, ayant leur limbe bien plus développé du côté du plan floral ; il en résulte que les marginales m, et m,, m, et m, qui courent parallèle- Fig. 95. — Coupe transversale sché- matiqne au-dessous du nivea versale schématique entre le ra d'insertion du calice dans une neau d’insertion du calice et celui. fleur monstrueuse à 4 sépales, de la corolle. ment, s'unissent deux à deux dans le pédicelle pour rejoindre finalement et au plus court un faisceau pétalaire P. La nervure marginale m, va s’insérer encore au plus près et directement sur le faisceau pétalaire situé vis-à-vis d’elle ; ce n’est que bien plus haut, au- dessus du niveau d'in- sertion apparente du calice, alors que les sépales sont libres , qu'on trouvera dans le sépale S, une nervuré marginale m,, (fig. %) qui s’unit forcément à Fig. 97. — Corolle normale étalée, la nervure médiane correspondante. Il est à remarquer que dans cette fleur, les deux étamines E, au lieu d'être situées vers le bord postérieur comme dans les fleurs normales, sont situées vers le bord antérieur. - NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR VFERONICA PROSTRAT4 423 _ CorozLE NORMALE. — La corolle normale comporte cinq pétales à lobes arrondis au sommet et soudés environ sur les deux tiers de leur longueur en une corolle gamopétale à tube court. Le pétale antérieur et les deux latéraux voisins sont sensiblement égaux entre eux, mais les deux latéraux postérieurs sont assez variables de formes et de dimensions ; de plus, la concrescence latérale qui les unit peut être plus ou moins accentuée, de sorte que tantôt ces deux pétales ont leurs lobes parfaitement distincts au sommet, tantôt ils sont confondus en une pièce unique située exactement sur le plan de symétrie florale. Ces différences, très fréquentes D M P : k È PF Fig. 98. — Corolle normale étalée Pit ‘ ie %: montrant les deux pétales laté- Fig. 99. — Même pièce que dans la raux postérieurs confondus en figure précédente, avec une autre une seule pièce. disposition des nervures. chez des fleurs normales prises sur un même pied, retentissent sur la nervation de la corolle. : En effet, tandis que le pétale antérieur et les deux latéraux an- térieurs (qui sont égaux entre eux) possèdent une nervation tou- jours semblable, les deux latéraux postérieurs accusent des diver- gences assez marquées suivant les cas. Lorsque ces deux pétales ont encore leurs lobes distincts au sommet (fig. 97), on trouve souvent la disposition suivante : dans chacun d’eux il existe une nervure médiane P qui reçoit du côté du pétale latéral antérieur voisin une nervure secondaire portant elle-même une nervure tertiaire située du même côté ; le raccord avec la nervure médiane se fait souvent au-dessous du niveau d'in sertion de la corolle. Entre les deux nervures médianes de ces - Pétales se trouve une nervure marginale géminée M formée par 424 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'union de deux nervures marginales m. Cette marginale géminée s'insère librement dans le cylindre central du pédicelle, au- GER de la nervure médiane du sépale postérieur. Si les deux pétales latéraux postérieurs sont confondus en une seule pièce, on peut observer plusieurs cas. 4° Il existe une nervure M (fig. 98) parcourant cette pièce de la base au sommet sans se ramifier. Cette nervure, qui occupe la place qu'occuperait une nervure médiane s'il s "agissait d'un pétale situé Fig. 100 à 103. — Pétales surnuméraires dans une fleur S monstrueuse. sur le plan de symétrie florale, représente en réalité une marginale géminée ; elle s’insère librement dans le cylindre central. De part et d'autre de cette nervure on trouve une nervure P qui se bifurque à la hauteur des sinus et qui correspond à une nervure médiane. 2 Cette pièce reçoit deux nervures P (correspondant aux deux nervures médianes) qui donnent chacune du côté du pétale latéral antérieur voisin deux nervures ellés-mêmes ramifiées et toujours du même côté (fig. 99). En résumé, de même que pour le calice, il n’y a pas de fixité * dans la nervation de la corolle normale et nous pouvons constater mé chez des corolles considérées comme normales par les bota- nistes descripteurs, la concrescence latérale qui unit les deux pétales latéraux postérieurs peut déterminer la fusion de deux marginales voisines en une seule marginale géminée (fig. 98) et peut même les faire disparaître tout à fait (fig. 99). Les différences de structure que nous venons de voir sont beau- Coup plus accusées encore dans les us surnuméraires chez les fleurs doublées. NOTES TÉRATOLOGIQUES SUR VERONICA PROSTRATA 495 COROLLES ANORMALES. — Lorsque les pétales surnuméraires restent grêles et réduits à une languette colorée, ils ne possèdent qu’une nervure médiane (fig. 100). Chez des pièces un peu plus développées et ovales-lancéolées, on voit apparaître de chaque côté de la nervure médiane une nervure secondaire (fig. 101). Si ces Pièces portent un lobe latéral, une ou plusieurs nervures descen- dent de ce lobe pour se réunir à une nervure secondaire (fig. 102, 103, 104). Il arrive souvent que dans une même corolle gamopétale monstrueuse les pièces qui la composent sont très inégales. C’est ainsi que dans une corolle à six pièces, j'ai trouvé dans trois pétales Fig. 105. — Portion de corolle gamo- Re p monstrueuse montrant des Mig. 104. Autre forme de Se per différentes dans la ner- pélale s surnuméraire tion de deux pièces voisines. à peu près de même taille une nervure médiane trifurquée dès la base, tandis que dans chacun des trois autres pétales, beaucoup plus grands que les premiers, il existait deux nervures P parfaite- ‘ ment indépendantes l’une de l’autre, ramifiées diversement et à des hauteurs différentes (fig. 105). Ces exemples suffisent à montrer combien, dans une même - €Spèce, la nervation du calice et de la corolle peut varier, non Seulement dans les pièces des fleurs monstrueuses mais encore dans les pièces des fleurs normales. On ne pourra donc invoquer aucune disposition typique ni accorder une importance quelconque au mode de nervation lorsqu'il s’agira par exemple de décider si telle pièce d’une fleur monstrueuse appartient au premier ou au deuxième cycle floral. Ces résultats sont entièrement d'accord avec ceux que j'exposais 426 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE il y a quelques années (1), à savoir que le système libéroligneux floral est loin d’avoir la fixité que semble lui accorder la théorie, mais que, au contraire, il se plie aux exigences de la forme et de la dimension des organes dont il paraît être sous l’entière dépen- dance (2). Nancy, Laboratoire d'Histoire naturelle de l’École Supérieure de Pharmacie. (1) Recherches sur le système libéroligneux floral des gamopétales bicar- pellées. Thèse de la Fac. des Sc. de Paris, 1898, (2) Je n’ai trouvé, sur les nombreuses fleurs monstrueuses que j'ai étudiées, - aucune larve, aucun parasite, et les coupes sériées que j'ai faites soit dans de très jeunes fleurs doublées, soit dans le Hu d’une grappe, ne m'ont révélé la présence d’aucun champigno OBSERVATIONS SUR L'INFLORESCENCE DE LEONTOPODIUM ALPINUM L. ET SUR DEUX RENONCULES DE LA FLORE LORRAINE par M. Camille BRUNOTTE On sait, depuis de longues années déjà, que les plantes des hautes altitudes diffèrent considérablement des plantes des stations d’altitudes inférieures, par un grand nombre de caractères. La somme des caractères différenciels entre les mêmes plantes des régions élevées et celles des régions inférieures est telle, que, beau- coup d’auteurs ont considéré leur ensemble comme suffisant, dans modifications morphologiques, emp Certains cas pour créer « de véritables races des espèces corres- pondantes ». Avant d'entrer dans le sujet qui doit plus spéciale- ment faire l’objet de cette note, qu’il me soit permis de dire que, jusqu’à preuve contraire, je considère ces caractères, dans certains Cas, étudiés par moi, comme dépendants de l’adaptation; et, sans vouloir signaler toutes les modifications connues chez quelques espèces, je rappellerai seulement deux ie RÉ de ces tées à deux espèces, actuelle- ment encore reconnues, par beaucoup de botanistes et comprises dans le genre Ranunculus L., de la section Hecatonia DC. Ces deux espèces se rencontrent dans la flore lorraine, où elles abondent même : c’est dans cette région qu’il m'a été donné de les récolter et de les étudier, et je tiens à donner ici les résultats des examens nombreux que j'ai faits de ces plantes, depuis tantôt Quinze ans. Il s’agit, dans le cas qui nous occupe, du Ranunculus ne ; Polius L. et du Ranunculus platanifolius L. Les botanistes ce à it herborisant dans la région vos- 428 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE gienne, ont tous, ou à peu près tous, gardé ces deux espèces, en tant qu’espèces, et Godron (1) dans ses diverses éditions, aussi bien que ses continuateurs, MM. Le Monnier et Fliche (2), considèrent les caractères de diagnose de chacune de ces Renoncules comme suffisants pour en faire deux espèces distinctes. Cependant, Kirs- chleger, dans sa Flore d’Alsace (3), considérait déjà Ranunculus : platanifolius L., comme une variété de R. aconitifolius L., et Hol- landre, dans sa Flore de Lorraine (4), décrit seulement une espèce : R. aconitifolius qu'il cite comme étant commune dans les bois montagneux aux environs de Metz, à Genivaux et à Gorze. Les caractères donnés dans la Flore de Godron sont les suivants (je me contenterai de donner ici les caractères distinctifs de cha- cune des espèces) : Chez R. aconitifolius L., les étamines sont égales aux pistils, les . pédoncules floraux sont velus, les feuilles palmatipartites ont trois à cinq segments non acuminés. Tige dressée peu rameuse au sommet, atteignant de un à sir décimètres. Commune dans la chaîne des Vosges, de Giromagny à Sarre- bourg, sur les terrains siliceux. Chez R. platanifolius L., les étamines sont une fois plus longues que les pistils. Les pédoncules floraux sont glabres, les feuilles pal- Matipartiques ont de trois à sept segments longuement acuminés. Tige dressée, très rameuse au sommet et atteignant de quatre à huit décimètres. Commune dans la chaîne des Vosges, se retrouve à Nancy, aux fonds St-Barthélemy, à Toul, à Metz, aux vallons de Montvaux et à Gorze. La seule espèce décrite par Hollandre, dans ces dernières loca- : lités atteindrait, d’après l’auteur, de cinq à sept décimètres, et les feuilles palmées, auraient de trois à cinq lobes incisés. Comme on peut le voir, en lisant cette nomenclature des stations botaniques de ces plantes, la première paraît être une plante (1) Flore de Lorraïne. Godron. 1": et 2%+ édition, Nancy, 1842 et 1857. (2) Flore de Lorraine äe Godron, revue par MM. Le Monnier et Fliche, Nancy 1883. GE Kirschleger : Flore d'Alsace. Paris , Strasbourg, T. 1, 1852, page 16. (4) Hollandre : Flore de Lorraine. Paris, Metz, T. 1, 1842, page 15. INFLORESCENCES DE LEONTOPODIUM ALPINUM 429 spéciale aux régions élevées (1) ; la seconde peut se rencontrer dans la plaine, puisqu'on la retrouve à Nancy, à Metz, sur les bords de la Moselle et dans les vallées latérales voisines. Si on place à côté l’une de l’autre, ces deux plantes récoltées, l'une sur les sommets, l’autre dans les régions inférieures, on reconnaîtra parfaitement chez l'une et l’autre, des caractères dis- tinctifs, et on constatera que la plante de plaine a un port plus élancé, a ses rameaux. plus étalés, plus grands;-ses feuilles sont plus développées, plus segmentées que dans l’espèce de montagne. = Mais si on récolte, chemin faisant, en remontant les vallées, jusqu’au sommet, et cela de distance en distance, de 5 à 10 kilo- mètres, par exemple; ou même si on récolte dans les escarpe- ments du Frankenthal au Hohneck des plantes trouvées à la cote 850 mètres (Bords de la Fecht) et des plantes recueillies aux som- mets des couloirs de l’escarpement, c’est-à-dire à la cote 1250 et 1300 mèt., et si on examine les échantillons récoltés, on constatera, ainsi que je l'ai fait souvent, qu'entre les deux termes de cette série assez différenciés l’un de l’autre, se trouvent tous les termes _ de passage, tous les termes intermédiaires, et si on compare deux échantillons voisins de cette série, on aura peine à trouver une différence entre eux. Cet examen permettra sans aucun doute de conclure que l'espèce des sommets, A. aconitifolius L., n’est autre que l'espèce de plaine modifiée R. platanifolius L., cette dernière étant devenue plus grande et plus rameuse, par suite probablement de son adap- lation à la station peu élevée qu’elle occupe ; ou bien encore, il permettra cet examen, de dire que l’espèce type de montagne, au _{ur et à mesure qu’elle descend dans la plaine devient plus grande et plus rameuse. Dans tous les cas, cette observation permet d’affirmer que, de ces deux espèces voisines (si on veut les maintenir comme des espèces), l’une, celle des altitudes, a un appareil végétatif plus réduit que celui de l'espèce des régions inférieures. Quelle est la plus ancienne des deux ? Quelle est celle qui est modifiée ? Nul jusqu'alors ne peut le dire, je crois. (4) Voir les indications de stations données dans « Guide du botaniste au Hohneck (1366 m.) par nes et Lemasson. Paris-Nancy. Imprimerie Berger- vrault, 1893, page 18 e 430 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ce fait d'observation qui m'avait frappé depuis longtemps, me suggéra l’idée d'examiner et de comparer ainsi entre elles des plantes voisines de localités différentes, et, les travaux récents publiés sur la question, grâce à la création de laboratoires de physiologie botanique et de jardins alpins, ont donné des rensei- gnements nouveaux et précis sur les modifications que les plantes peuvent subir, suivant les milieux dans lesquels elles sont adap- tées, et ont remis à l’ordre du jour cette question si importante. Comparer entre eux des plants de stations différentes, issus d’un même plant originel, est un des problèmes dont la solution a été en partie trouvée, grâce aux savantes et patientes recherches faites -par M. le Professeur Gaston Bonnier et ses élèves. . Les résultats obtenus, connus de tous les botanistes, sont résu- _més avec concision dans le Traité de botanique de Belzung (1); je - ne saurais mieux faire que de les rappeler. Ils ont été observés dans diverses plantations faites dans les Alpes à 1050 mètres, à l'aiguille de la Tour à 2300 mètres, et dans les Pyrénées à 1500 mètres et sont les suivants : La végétation, au voisinage des neiges perpétuelles, est frappée de «nanisme ». Les espèces annuelles ont tendance à devenir bisannuelles ou vivaces. Les formes alpines restent petites, rabou- gries souvent. La partie aérienne de la plante de plaine transplantée en montagne est réduite : un exemple frappant entre tous est celui du Topinambour qui, acclimaté dans les Alpes, porte une simple rosette de feuilles, s’étalant à la surface du sol et n'ayant jamais de hampe florale. Laissant de côté, pour l'instant, l'étude histologique de ces plantes, et ne voulant faire ici que de la Morphologie externe, je me suis demandé (pensant toujours à la modification que je voy ais apportée aux deux Ranunculus citées précédemment) si, en faisant le contraire de ce qu’avaient fait les physiologistes qui s'étaient occupés de cette question de transplantation des plantes sur les sommets, je ne pourrais arriver à apporter mon contingent à cette étude si intéressante de physiologie végétale. Puisque les plantes des plaines portées sur les hauts sommets sont atteintes de « nanisme », pourquoi les plantes des sommets (1) Paris, 1900. INFLORESCENCES DE LEONTOPODIUM ALPINUM 431 _ transportées en plaine ne deviendraient-elles pas « géantes », ou du moins plus grandes que leurs sœurs de la montagne ? En d’autres termes, s’il y a tendance au rabougrissement pour les plantes alpines, la réciproque doit être vraie, et il y avait lieu de se demander si les plantes de montagnes apportées en plaine à des altitudes inférieures à celles où elles vivaient, ne reprendraient pas des formes autres que celles qu’elles ont en montagne, et cela peut-être par suite d’une adaptation particulière. C’est dans le but de résoudre cette question, que j'ai organisé une série d'expériences, assez longues d’ailleurs. J'ai choisi, entr’autres plantes, devant servir à ces essais, des types bien définis de vraies plantes de la région alpine ; et, plus spécialement, l’Edelweiss (Leontopodium alpinum L.), qui a été la première mise à l'étude. Dans cette courte note, je parlerai _. Seulement de cette espèce, me réservant de publier en temps 0pportun, les observations qui pourront être faites ultérieurement Sur d’autres genres mis en surveillance. Des graines bien mûres d’Edelweiss, ont été récoltées, par moi- même, dans le voisinage du Wetterhorn, à l'Enge et aussi dans les environs d’Aix-les-Bains et du Semnoz; je m'en suis procuré de Source certaine, venant du Cirque de Gavarnie, et je les ai semées en différents endroits, en les mettant dans les conditions aussi normales que possible, et en ayant soin de faire couvrir les terrains dans lesquels étaient les semis, pendant la saison froide, de neige et même de glace. Au bout de la premiére année, les graines avaient presque toutes germées, les plantules trop serrées les unes contre les autres ont été portées en pleine terre a mises à une certaine distance les unes des autres. Dès la deuxième année, j'ai obtenu de beaux plants robustes, à feuillage un peu plus vert, moins blanchâtre que celui de la plante : Primitive, mais encore peu changé. Dès la troisième année, j'obte- ais une plante d’un vert glauque à fleurs moins soyeuses, Moins blanches, moins ramassées, moins agglomérées ; et, dès la qua- trième, à plus forte raison dès la cinquième année, mes semis ont * donné des inflorescences qui ne ressemblaient plus que très vague- Ment à la belle inflorescence à fleurons serrés de la plante alpine type. (Voir planche 10, fig. 9 et 10). LS > REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les tubes floraux en étaient verdâtres, les fleurs en étaient _ portées par des pédoncules allongés, et l’ensemble de la fleur totale, - du capitule, qui d'habitude, dans les Alpes, atteint trois à cinq centimètres au maximum, avait ici jusqu’à dix-huit centimètres de diamètre. Le seul examen de la planche, représentant quelques types de Leontopodium alpinum, L., des Alpes et des Pyrénées, à côté des échantillons obtenus dans des plantations faites à des altitudes inférieures variant entre 200 et 220 mètres au-dessus du niveau de la mer, et faites dans les conditions que l’on sait, facilitera singulièrement la compréhension des résultats obtenus. Cet exemple, à lui seul, peut permettre, je crois, de compléter la loi qui a été déduite des expériences faites antérieurement, à ce sujet de transplantation des plantes, et dès lors, on est en droit de Supposer du moins, sinon d’affirmer que : si les plantes de plaine. ont leur appareil végétatif fortement réduit, quand on les trans- porte dans des régions élevées (ce que l’on sait par les observations antérieures) on peut dire par contre, ce qui confirme cette première loi, que les plantes des montagnes, adaptées à des régions inférieures, subissent un accroissement considérable, qui intéresse l'appareil végé- tatif tout entier, y compris et surtout l’inflorescence. Et cette observation apporte une preuve de plus en faveur de l'idée émise à propos des deux espèces de Renoncules citées précé- demment et qui sans doute, ne sont qu’une seule et même espèce, présentant deux variétés, adaptées à la région dans laquelle elles vivent. Ainsi pensait déjà Kirschleger, je le répète, dès 1852. Cependant, en ce qui concerne les plantes de montagnes et sur- tout des montagnes élevées (Alpes et Pyrénées), il y a lieu de faire une restriction à propos de l’inflorescence ou plutôt de la fleur vraie, et même spécialement des verticilles floraux et des divers organes colorés. Cette restriction, basée sur des observations faites sur des Edelweiss, des Ramondies, des Gentianes, des Épilobes, des Chardons bleus, Panicaut des Alpes est la suivante : le coloris des fleurs s'atténue considérablement en plaine et perd beaucoup de ces teintes vives qui font le charme de la flore alpine. Cette question seule mériterait une étude spéciale. INFLORESCENCES DE LEONTOPODIUM ALPINUM 433 Ed EXPLICATIONS DE LA PLANCHE 10. La planche qui accompagne cette note est une D pa pho- totypique, réduite de 1/2 exactement. e représente des pee pere desséchés des inflorescences Cueillies depuis les années 1894 à 1 Fig. 1. — Une plante cueillie à he dans les Alpes. Fig. 2. — Plante cueillie aux environs d’Aix-les-Bains (Savoie). Fig. 3-4. — Plantes cueillies dans les Pyrénées (Cirque de Gavarnie). : Fig. 5-6. — Inflorescences obtenues après deux années de culture a Nancy. Les graines po surtout des plantes récoltées à l’Enge, près du Wetterhor " Fig. 7-8. — Inflorescences dbtenues après trois et quatre ans à ere (Jardin botanique) et à Vic-sur-Seille (Lorraine). Fig. 9-10. — Mèmes inflorescences récoltées après cinq et six ans ce de culture. La plante est moins soyeuse, presque complètement verdatre : les Apte sont portés sur des rameaux Mo ere jusqu’à neuf centimètre ne Rev. gén. de Botanique, — XIIL. REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE PUBLIÉS PENDANT LES ANNÉES 1894-1899 /Suite/ L’Afrique occidentale a été plus spécialement étudiée par les bota- nistes, français, belges ou anglais. En France, je citerai les travaux de MM. Pierre, Franchet et Hua qui nous ont fait connaître de nombreuses nouveautés (1). En Belgique, MM. Durand et Schinz ont publié des études sur la flore congolaise (2). Leur travail est une liste des plantes vasculaires connus jusqu'ici dans l’État indépendant du Congo. Cette liste, quine se Monte qu’à 1093 espèces, est, de l’aveu des auteurs eux-mêmes, loin de donner une idée complète de ce que doit être la Flore de cette partie de l'Afrique, Flore qui, d’après MM. Durand et Schinz, doit atteindre au “moins le chiffre de 8.000 espèces. Les auteurs, sous toutes réserves n oins, ont cru pouvoir faire précéder leur liste de quelques consi- dérations géo-botaniques: Si l’on déduit des espèces connues actuellement au Congo indépen- dant, les espèces cosmopolites ou bien communes à l'Afrique et à l'Amérique ou à l'Asie, il reste 770 espèces africaines, dont 475 endé- miques, Parmi les 295 non endémiques, la plupart, en dehors de celles _ Qui sont répandues sur tout le continent africain, établissent des analo- boration de divers botanistes anglais, allemands et suisses, ont, depuis 1897, fait paraître les déterminations des plantes reçues du Congo par le Jardin botanique de l’État, à Bruxelles (3). Parmi les familles les (1) Pierre. Plantes du Gabon, in Bull. soc. linn. Parin, 1, 1212, 1223-1242; 249-66; 1268-99; 1310-42; nombreuses Notes (1. c. II Hua, Observ. sur le genre Palisota, in Bull. Soc. bot. Fr., XI, p. sr trib. re Flore du Congo français (Liliacées), in Bull. Soc. Hist. pat., Autun. (2) Durand et Schinz: Etudes sur la Flore de l'Etat indépendant du Congo. (Extrait des Mém. publiés par l'Ac. roy. de Belgique, LIL, [1896] ). 4 ; (3) CR pour la Flore du Congo, par MM. Durand et de M ni asc. I-VI, in Bull. Soc. Bot. Belg. , 47-74, XXXVII, 46-128 ; 9-152, 171-220. g, XXXVI, 47-74, ou » REVUE DES TRAVAUX DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 435 plus importantes, les Légumineuses ont été traitées par M. Micheli, les Labiées par M. Poriquet, et les Orchidées par M. Kränglin. : En Angleterre, MM. Hiern, pour les Dicotylédones Angiospermes, et Rendle, pour les Gymnospermes et les Monocotylédones, ont publié, _avec la description de nombreuses espèces nouvelles, la liste-de la très importante collection formée par Welwitsch en 1859-61, dans l'Afrique occidentale portugaise (1). Cette collection avait déjà été l’objet de plusieurs études fragmentaires. Le travail de MM. Hiern et Rendle vient donc très à propos en donner le résumé. : 2, AFRIQUE AUSTRALE Comme. celle du Flora of tropical Africa, la publication du Flora Capensis de Harvey et Sonder, a été, après une longue interruption, reprise sous la direction de Sir W. Thiselton Dyer (2). Le premier fascicule du tome VI, entièrement l’œuvre de M. J. G. Baker, comprend ._ les Hæmodoracées, les Iridées, et le commencement des Amaryllidées. _ Les nouveaux auteurs du Flora Capensis ont introduit dans leur ouvrage une division de l'Afrique en régions botaniques, qu'il est utile _ de noter. Ces régions sont au nombre de cinq : la région littorale, qui s'étend le long de la côte sud-ouest et sud, depuis la rivière Oliphant, _ jusqu’à la rivière Kei et à la chaîne des Zwarte Bergen; la région cen- : trale, qui sépare la première du Kalabari; la région ouest, qui s'étend Fe du tropique à la rivière Oliphant et comprend le Namaqualand ; la région du Kalahari, qui, outre cette contrée, comprend le Bechuanaland, le Griqualand occidental, le Transvaal et l'Etat libre d'Orange; la région orientale qui est limitée par la côte, depuis la rivière Kei jusqu’au tropique, et par les Monts Drakensberg. Eu. Sous le nom de Beitrâge zur Kenntniss der À | frikanischen Flora (3) (Contributions à l'étude de la Flore africaine), M. Schinz a publié, dans le Bulletin de l’Herbier Boissier, avec l’aide de plusieurs collaborateurs, la description de nombreuses espèces nouvelles renfermées dans les collections récentes de plantes sud-africaines. Parmi les plus impor- tantes de ces dernières, il convient de citer celles de M. Schlechter qui à lui-même décrit un certain nombre de nouveautés de l'Afrique australe (4). . Catalogue of Welwitsch's African plants, en by W. P. Hiern ; London, 4900. Vol. IL, part 1, by A. B. Rendle, London, 1900. (2) Flora Capensis, vi part [, edited by W. F. Thiselton-Dyer, Hot ES (8) Schinz: Beitrâge zur Kenntniss der Afrikanischen Flora, maxi E re Herb. Boiss , [1894], 180-228, pl. 2-3; [1895] 373-441 ; [1896] 409-75, 809-46 ; [1897] 854-001 ; [1898] 522-63, 729-51 ; [1899] 23-65, Se # Schlechter: Decades plantarum no À [1898 t., [1896] 391-5; 500-£; [1897] 218-22, 279-83, a Let Paie 314-418, 13-78, — Revision ss stop South-A frican Sage ne SE .L c. [1896] 3410-15, 447-21; 449-458; [1897] 290-95; [1898] ges Re: Lam Kenntniss der Sudafrikanischer Asclepiadaceae, in Engl. Jahrb., XX, Be ® P. 1-56. varum austro-africanarum, in Journ. 4128-33; [1 436 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 3. ÎLES DE L'AFRIQUE ORIENTALE M. E. Jacob de Cordemoy a faif paraître, il y a peu de temps, une flore de l'ile de la Réunion (1). Dans sa préface l’auteur esquisse à grands traits la géographie botanique de l'ile. Celle-ci est divisée, sui- vant son grand axe, par une chaîne de montagnes, en deux moitiés, la Partie du Vent et la Partie sous le Vent. Ces deux régions n'’offrent pas des différences de climat aussi tranchées que leur nom semblerait lindiquer. Humide dans toute la partie orientale, que frappent les vents alizés, et surtout dans la partie sud-est, où s'étale une végétation - luxuriante, le climat l’est également dans le sud-ouest, et ne devient réellement chaud et sec que dans l’ouest et le nord-ouest. - Dans cette dernière région, la flore littorale est pauvre, et il faut s'élever à une certaine altitude pour trouver, avec d’abondantes rosées nocturnes, une végétation plus vigoureuse. Si l’on se souvient que le point culmi- nant de l’île, atteint, au Piton des neiges, 3069 m., on com que, sous la double influence de la diversité d’altitude et de la variation dans le régime des pluies, la flore de l'ile de la Réunion soit très variée, et que chaque espèce ne s’y développe, en général, que dans une aire très restreinte. Refoulée par le défrichement et la mise en culture du sol, la limite inférieure de la zone forestière ne commence qu'entre 200 et 300 m. C’est à ces altitudes que se montrent les Are plus de 1500. ; L'ordre suivi par M. Jacob de Cordemoy dans sa Flore, est celui qui a été adopté par M. Van Tieghem. Les descriptions des espèces peu généralement succinctes et rédigées dans la manière d'un Synopsis. L'auteur n’en a donné de détaillées que pour les nouveautés, assez nombreuses, qui figurent dans son ouvrage, ou pour les plantes qui présentent un intérêt Particulier au point de vue botanique. (1) E. Jacob de Cordemoy : Flore de l'île de la Réunion, Paris, 1895. \ (A suivre) E. DRAKE DEL CASTILLO. REVUE DES TRAVAUX PUBLIÉS ‘SUR.:LES MUSCINÉES DEPUIS LE 1% JANVIER 1895 JUSQU'AU 1% JANVIER 1900 /Suite) 2 Écosse . Une nouvelle espèce de Bryum, le B. Lawersianum, voisine du B. arcticum, a été découverte par M. Dixon, dans le N. O. de l'Écosse, ‘au mont Éénlawers vers 1000 m. d'altitude et décrite par M. Phili- bert (x). M. n (2) a d’ailleurs exploré an trois semaines, en diverses one de l'Écosse, et a publié ses nombreuses St CE dans une note; citons les principales : Thuidium delicatulum Mitt., le Bryum Lawersianum- Plagiothecium Mullerianum (3) déjà cités plus haut ct le B. arcticum, nouveaux en grande partie pour l'Ecosse. - M. Macvicar (4) a étudié surlout les Hépatiques des environs de Moi- _dart dans le West-Inverness; c’est une contrée montagneuse et très riche ; parmi les espèces nouvelles pour l’Ecosse se trouvent : Lejeunea calcarea, L. calyptrifolia, Radula Carringtonii, Adelanthus decipiens, Scapania nimbosa, S. aspera, Lophocolea spicata, CROPARENE cunei- folia, Jungermannia sue Marsupella sue (5). 1) H. Philibert : Bryum Lawersianum sp. n. (Revue bryologique, 1899; P- 99). (2) H. N. Dixon : Bryolog gical notes from the West Highlands (Journal of Botany, 1899, p. 300-310). (3) H. N. Dixon : Plagiothecium Mullerianum and the allied species | Journal of Botan ny, 1899, p. 17 et 1898, p. 241-24 (4) S. M. Macvicar : Hepaticæ of Moidart, VasLInvernees. (Journal of Botany, 1 (5) Citons : aussi les notes suivantes dont j je n'ai pu prendre connaissance :. S. M. Macvicar : Mas tygophora Woodsii (Hook.) Nees in RER Ë Mournal of Bota ny, 1898, p. 108-104). — R. H. Meldrum : Preliminary list of P se Mosses (Trans. of the Perthshire Soc. of Nat. Sciences, 1898.) — À: Mur : À few rare Mosses houres of the Edimburgh Field naturalists’ an The . microscopieal Soc. 1897-1898). — G. Murray and R. D. Wilk. : The Mosses of Compsee-Glen (Trans. of dé nat. history Soc. of Glascow, W. H. Pearson : Lophocolea spicata Taylin Scotland (Journ. of Botan _ P: or). — Scalia Hookeri in West-Inverness (Ibid., p. 441.) — otccuis cuneifolia (Con Spr. in Scotland. (Ibid. 1899, p- 2. : LÀ 438 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 3° [RLANDE D'une note de M. Dixon (1), il résulte que les Hypnum canariense Mitt. et ÆH. circinaie Hook, se trouvent bien tous deux en réalité aux environs de Killarney dans le comte de Kerry; leur extrême ressem- blance entre eux (ce sont deux espèces voisines du A. cupressiforme)a pu fäire croire quelquefois par certains auteurs qu’une des deux espèces seulement existait sur ce point. + Pearson (2) décrit une nouvelle Hépatique trouvée en Irlande, c’est le Cephalozia hybernica Spruce voisine du C. connivens. W. Lett: Fossombronia cristata Lindb. in Ireland (Journ. of Botany, 1897, p. 409-410). — David Mc Ardle : Addition to the Hepaticæ af the hill of Howth, with a table thowing the geographical distribution of all the species known to grow here. (Proceed. ot the R. Irish Acad. 3e série IV. n° 1. p. 112-118). 3 TERRES ARCTIQUES 1° GROENLAND _ Si la richesse n’est pas la caractéristique de la flore des régions froides, il n’en est pas moins intéressant de connaître les Mousses qui se trouvent dans cette flore qui s’étend jusqu’aux limites extrêmes de la végétation. : KinpBer (3) cite trente-neuf espèces qu’il a étudiées, provenant du district d’Umanak, sur la bord de la mer de Baffin. Trois espèces nouvelles sont décrites : Polytrichum microdontium, P. Vanhoffeni et . Mnium arcticum. Le même auteur (4) a décrit deux autres Mousses nouvelles prove- nant aussi du Groenland : Grimmia arctophila (trouvée par Berggren) _©t Æhacomitrium Jenseni (R. sudeticum var. papillosum Jensen) (recueillie par Eberlin). 2° ISLANDE . D'après les études de M. Jensen, qui a revu 161 Mousses et 44. Hépatiques énumérées dans le travail de M. Grônlund (5) la végétation bryologique de l'Islande aurait beaucoup plus de rapports avec celle de l’Europe qu’avec celle de l'Amérique. On n’y rencontre guère, €n G) H. N. Dixon : Hypnum canariense (Witten) Jeg. et Sauerb. and H. circinale Hook. (Revue Bryologiques 1899, p. 89). (2) H. W. Pearson : A new Hepatic (Irish naturalist, 1894). G) N. C. Kindberg : Laubmoose aus dem Umanak-distrikt. (4) N. C. Kindberg : New or less known species of Acrocarpous mosses from North-America and Europa (Revue bryologique, 1896, p- 17)- + (5) Chr. Grünlund : Tillæg till Islands Kryptogamflora, Hepaticæ et Masci. (Botanisk Tidsskrift, XX, n° 2, pp. go-115, 1805). : os REVUE DES TRAVAUX SUR LES MUSCINÉES 439 effet de genres américains, mais on y observe au contraire quelques espèces européennes qui n’ont pas encore été signalées dans l'Amérique = du Nord. On ne connaît d’ailleurs que trois espèces spéciales à la terre dIslande et ce sont trois Fontinalis : F. islandica Card., F. longifolia Jens. et F. Thulensis Jens. Cette dernière espèce est nouvelle. Elle est d’ailleurs voisine du F Kindbergii Ren. et Card. 3° ILES FEROË Je cite seulement en passant un travail de M. Jensen(1) que je n'ai pu consulter. | 4» SCANDINAVIE 1° NoORWÈGE __ Notons d’abord un travail de M. HaGex (2) sur l’histoire de la bryologie norwégienne au XVIII: siècle, intéressant à consulter surtout _ pour les botanistes du pays. Outre le relevé des principaux botanistes qui se sont occupés de la bryologie de la Norwège, l’auteur essaie de faire la bibliographie bryologique de la région, et de donner une Corcordance des noms modernes avec les descriptions et les noms donnés par les auteurs ancie ps. A M. KaaLaas (3) qui a déjà fait paraître un ouvrage important sur les Hépatiques de la Norwège, complète son œuvre par de nouveaux renseignements. Sont décrites comme nouvelles : Grimaldia fragrans, var. brevipes, Scapania remota, Jungermannia Binsteadii, J. atlantica. L'auteur avait réuni au genre Scapania une Hépatique que depuis la découverte des capsules il se voit dans la nécessité de ranger parmi les . a à °7. 4 : ? Diplophyllum, c’est maintenant le D. gymnostophilum (4). Puis 1 auteur _ tite des localités nombreuses d’espèces rares ou nouvelles pour la Norwège; citons parmi ces dernières : Lunularia cruciata, Porella Thuya, Clasmatocolea cuneifolia, Scapania verrucosa, Marsupella olivacea. MM. Ryan et HaGen (5) ont exploré avec beaucoup de soin une portion de la côte norvégienne située vers le 59° de latitude, sur les limites de la Suède. La région cotière comprend un grand nombre d'îles (400 environ): elle doit être considérée comme une région basse, les _ (1) C. Jensen : Beretnung om en Rejse til Faeroerne i 1896 (Botanisk Tidsskrift, XXI, 1897, p. 157-279). _@) LL Hagen : Norges Bryologi à det 18-arhundrede Vidensk.-Selsk. Skrifter, 1897, 195 p. 10 portraits et 1 p : 0 B. Kaalaas : Beiträge zur Landmoosflora Norwe krifier, 1898, n°9, p. 1-28): Not; ÿ, n° (&) B. tas à gymnostophila, ni. Sp- (Bot. Notiser 1896, n°1.) 6) E. Ryan et J. Hagen : Jagttagelser over mosernes 8Ydvestlige del of Smaalenenes Amt (Kgl. Norske 590, n° 1, p. 1-168). - FX udbredelse i den Vidensk.Selsk, Skrifter, Fi GT. ; (Kongl. Norsk. F % gens (Vidensk.-Selsk. 440 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . plus hautes montagues ne dépassent pas 275 m. Le sol est formé affinités climatériques, les auteurs ont pu établir un certain nombre de divisions : on né rencontre que quelques espèces appartenant à la flore arctique proprement dite. La moitié des espèces sont de la flore subarctique, le quart environ appartient à la flore boréale; 13 à 14 °/o Hépatiques, 381 Mousses et 22 Sphaignes Il faut citer aussi quelques types nouveaux décrits par les auteurs : Bryum. littorale, Frs éa rubellus var. pallens, Anomodon atle- nuatus var. immersus, Thuidium delicatulum var. tamarisciforme, et Plagiothecium iébrteote var. gemmascens. Ajoutons à cela une tren- _taine d’espèces qui n’avaient pas encore été rencontrées en Norwège ou qui y sont très rare M. N. Bryan (G), qui a déjà beaucoup exploré la vallée de Saters- dalen dans le district de Nedenaes Amt, énumèreles espèces, au nombre de 490, qu’il y a récoltées. Avant les recherches de l’auteur la flore des Mousses y était à peu près inconnue, seul N. Blytt y avait recueilli quelques espèces. La vallée est arrosée par l’'Otteraaen, qui y forme un lac; le sol est formé de granite et de gneiss ; le thalweg est entre 200 et es m. d'altitude ; les montagnes qui la limitent peuvent s'élever à . On trouve çà et là des neiges éternelles sur Îles sommets. ae espèces ou variétés inédites y ont été découvertes : Grimmia Norwegica, Philonotis media, Catharinea undulata var. rivularis, Oligo- _trichum incuroum, var. ambiguum. Comme espèces à fructifications rares on peut citer : Bryum Comense, Philonotis capillaris, PE arr chors de ces travaux d’une certaine importance les Mousses tétons ont donné lieu à un certain nombre de notes moins étendues concernant diverses espèces, dont un certain nombre sont nouvelles pour la science. ne Mousse voisine du Pottia Heimii, le P. Ryani a été découverte par M. Ryan, en 1894, dans la Norwège FRPRUE et décrite par M. PriciBerr (2). M. HaGex (3) a publié des notes intéressantes sur Siisieuts espèces norvégiennes dont certaines étaient inédites : Schistidium Brihnii, Bryum retusum, B. Rosenbergiæ, B. turgens, Hypnum solitarium. {1} N. Bryhn : Ennumerantur Musci quos in valle Norweg iæ Sætersdalen observaoit (Kongl. Norske Vidensk.- . . Skrifter, 1899, n° 3, 54 pp- je 2) H. Philibert : Pottia Ryani sp. Rev: be yol., 1896, p. 28). (3) L. Hagen : ions FOTOS (Kgl. Norske Vidensk.Selsk. Skrifter, 1897, n° 2, 3 pp. 2 s REVUE DES TRAVAUX SUR LES MUSCINÉES ‘ 4. Dans ses Moss-Studier, M. ARNELL(1) décrit une nouvelle espèce de Bryum, le B. curvatum Kaurin et Arnell trouvé dans la Norwège D one et qui a aussi une localité en Suède. Cette espèce est très voisine du Br. inclinatum, mais elle en diffère par le col de la capsule Re et un péristome d’Hemisynapsium même auteur étudie encore différents Bryum norvégiens (ah à divers points de vue. Le Bryum longisetum a été trouvé dans trois localités de la Norwège : la forme de la capsule varie beau- * Coup en séchant ainsi que cela arrive pour d’autres espèces, aussi peut-être ne mériterait-il pas d’être séparé du B. labradorense Philib. Le Bryum arcticum (3) est une espèce du Nord de la Norwège, nouvelle pour la science et décrite par l’auteur. M. Dixo (4) annonce la découverte du Bryrum meeseoides Kindb. en Norwège où il a été recueilli en 1898 par M. E. Nicholson, près de -Bolkesjo. C’est une espèce américaine qui est signalée pour la première fois en Europe. Le Bryum malangense Kad et Arnell (5) est une autre espèce, nouvelle pour la science, découverte en 1891, près de Malangen, dans la Norwège boréale. Elle est d’ailleurs nSsez pe pe B. autoicum. M. Kinpserc (6) décrit comme nouvelles p sn en Norwège : Pseudoleskea on dates. (trouvé par J. Hagen), Camptothecium aureolum (par Nyman et Kaurin), Limnobium me ; (H. molle? Dicks) (par le D' P. Olsson), Dicranum algidum, trouvé aussi en Suède (Nyman) et au Canada (Macoum), Seligeria tristichoides (Arnell et Schlegel). M. Bryhn (7) a publié une nouvelle espèce de Cephalozia, le GC. Hagenii, trouvé en compagnie du CG: Sr près de Nidaros, par M. Hagen. Elle est voisine du C. Turner (1) H. … Arnell : Moss-Studier (Bot. Notiser, 1897, P 67-687. {2} H. W. Arnell : MR Te Notiser, 1898, p. 4764, I po) (3) cf. etiam, À. W. Arnell : Musci novi (Revue bryologique, , P- 1): ixon : SR meeseoides Kindb. as a new oies Moss. (Revue br oté Î me 1899, p- : (6) C. Lies 3 . se ue Bryum Malangense n. sp. (Revue bryolo- gique, 1898, p. 39. ge a en Notiser 1889, p. 75. (6) N. C. Kindberg : New or less known species of D Mosses from North- America and Europa (Revue bryologique, 1895, p. 81) et : LR Mosses (Ibid:, 1896, p. 17). (2) N. Bryhn : Cephalozia Hagenii sp. n. (Revue Bryologique, 1891, p. 21). (A suivre). L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE. 1 x REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES PARUS DE 1898 à 1900 (Suite) _ Quelques mots maintenant sur des organites particuliers, les blé- pharoplastes qui, d’après les recherches de Weber, Ikeno, Hirasé et Belajeff se rencontrent dans les cellules spermatiques du Zamia, du Ginkgo, de quelques Fougères et de quelques Équisétinées. Ces corps sphériques accompagnent les cellules génératrices et donnent naissance à la bande spiralée ciliée qui revêt les anthérozoïdes. On s’est demandé si ces corps étaient bien d’origine centrosomienne. SHAW (1) penche pour la négative, car selon lui ces corps ne prennent aucune part à la _ division cellulaire et ils ne sont point des organes permanents des cellules génératrices. Mais telle n’est pas l’opinion de HENNEGUY ei de BeLAsErr (2) ; ce dernier, en étudiant le prothalle du Gymnogr amma sulfurea, une Polypodiacée, et le Marsilea, a vu les corpuscules en question aux pôles du fuseau et en relation avec les filaments achro- matiques comme de véritables centrosomes ; d'autre part, la non-per- manence des blépharoplastes ne serait pas un argument contre leur nature centrosomienne, car dans les groupes chez lesquels les bota- nistes sont d’accord pour admettre l'existence de centres cinétiques bien différenciés, ces derniers ne sont pas non plus permanents. Passons maintenant à la question très importante de la mécanique des changements de forme de la cellule. On se rappelle qu'en 1876 Bütschli émit opinion que l’apparition des stries rayo nnées autour des centres cinétiques est le résultat de certains processus de diffusion qui se passent entre ces centres et le cytoplasma. En 1892, il montra que dans la dessiccation et la coagulation de mousse de gélatine versée . chaude sur une lamelle de verre, il se re tout autour des bulles (1) né die Blepharoplästen bei on und Marsilea re Re deut. Bot. Gesell. 1898). (2) Belajeff : Ber. d. dent. Bot. Gesell, 1898 et 1899. REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 443 | d’air et par contraction due au refroidissement, des stries rayonnantes. Divers auteurs ont, en ces derniers temps, repris cette question de la signification de la figure caryokinétique et de la mécanique de la division cellulaire. Mais les résultats obtenus sont encore loin de nous permettre de poser des lois générales ; ils se rapportent le plus souvent à des cas spéciaux ou bien sont basés beaucoup plus sur l'imagination que sur l'expérience. | Pour HEIDENHAIN (1), qui a étudié surtout les leucocytes, la cellule est un système mécanique centré ; dans un leucocyte au repos, le centre de la cellule, celui du noyau et le centrosome sont situés sur une même ligne droite qui est l’axe cellulaire. Des fibres plasmatiques partent du centrosome ; elles ont toutes la même longueur (principe d'identité des radiations organiques) ; elles sont tendues pendant la vie et vont s'attacher à la membrane qui s’affaisserait sous la pression osmotique. Mais DrüNer (2) conteste le principe d'identité d’Heidenhain, les radia- tions étant des courbes ; selon lui, les filaments poussent au lieu de tirer ; quelques-uns d'entre eux, en s’allongeant déplacent le centro- _ Some qui était primitivement près de la paroi par exemple et lui font prendre sa place définitive. _ Heidenhain a essayé d’expliquer, ou mieux, de se représenter en Se basant sur l'expérience, l’état statique et dynamique de la cellule ; exprimé par la loi de tension. Il trace sur une table un cercle figurant _ la coupe transversale d’une cellule ; sur ce cercle, à des distances égales, il enfonce des) chevilles auxquelles sont attachés des fils de caoutchouc Partant du centre représenté par deux anneaux reliés ensemble ; ces fils sont tous égaux et par suite également tendus. Si l’on introduit entre les filaments un cercle de carton qui représente le noyau, on voit que le milieu de ce dernier, le centre du corps cellulaire et le microcentre sont en ligne droite. Si la circonférence est remplacée par ure lame d'acier flexible, on voit que les rayons les plus tendus, c’est-à-dire les Plus longs, exercent sur la périphérie la plus grande traction et obligent, dans le coùrs de la mitose, la cellule à s'allonger dans le sens de l'axe _ du fuseau qui est perpendiculaire à l’axe cellulaire, et mème à s'étrangier: Mais, selon MÈèves (3), la division et l’étranglement ne se produisent Pas de cette façon. Les filaments, en s’accroissant, pressent contre la (1) Heïdenhain : Neue Untersuchungen ueber die Centralkürper und ihre Beziehungen zùm Kern und Zeltenprotoplasma (Archiv. f. mikrosk. Anat. 1894). MUngSgeschz der centrirten Systeme (Verh. Anat. (2) Drûner: Zur Morphologie der Centralspin Naturviss. XXI. 1894). . (3) Mèves : Ueber den Vorgang der Zelleins Ges. 1896). det (lenaische Zeitschrift f. w. 1895). Ein neues Modell zum Span- chnürung (Arch. Entw. Mech. 378). * D LAN | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE paroi autour des centrosomes ; le protoplasma central s'écoule alors vers ces derniers, d’où une diminution de substance et par suite une constriction dans la région équatoriale, RHUMBLER (1) essaye, comme l’a fait Bütschli, de reproduire des figures radiées dans les mousses 11 se sert d’une solution de savon dans la glycérine (1 partie de savon pour 30 d’eau et 30 de glycérine). Quand _ l’écume est dissipée et que la surface est horizontale, il gonfle au centre une bulle jusqu’à ce qu’elle atteigne dix fois le volume des bulles avoi- sinantes, puis il la dégonfle rapidement par aspiration de l'air qu’elle renferme ; on voit alors les parois des alvéoles qui étaient sinueuses, devenir Hiies et s'orienter radialement, simulant un aster. Ce ee disparaît quand la cellule centrale cesse d’exister. Il fait ensuite une solution de gélatine à 2 ‘|, dans un mélange de glycérine et d’albumine, et il fixe lé tout dans une solution froide d'acide picrique ; il se forme alors des asters très nets. : L'auteur prépare encore un mélange de gélatine et de glycérine qu'il laisse solidifier avec du vert de méthyle ; il plonge des morceaux de cette masse solide dans un mélange semblable au premier, mais resté liquide ; puis il fixe le tout à l'acide picrique. On voit alors des radia- tions très nettes qui partent de chaque morceau de gélatine durcie. Que s'est-il passé ? Le mélange fluide a attaqué les coins du morceau de gélatine ; il est devenu visqueux et élastique et a tiré sur le mélange environnant. Du reste on comprend que la structure alvéolaire peut engendrer la structure fibrillaire ; grâce à la succion d’un centre, les parois des alvéoles deviennent rectilignes et rayonnantes, simulant des fibres tandis que les parois tangentielles s’amincissent ou éclatent. Enfin, en introduisant des bulles d'air dans des œufs ue qu’on laisse refroidir ensuite, un aster ne tarde pas à se manifeste Quand les radiations apparaissent dans la cellule, il ya ner ain augmentation du volume du centrosome ; selon Rhumbler, des liquides du cytoplasma ambiant ont pénétré dans le centrosome et là ils se sont contractés ; le plasma qui entoure directement le centrosome (archo- plasma ou manteau attractif) et qui, joint à ce centrosome, constitue la sphère altractive, devient moins aqueux, plus élastique et tire sur la mousse environnante dont il oriente les alvéoles, ce ue produit un aster Comme nous l'avons vu plus haut. Au premier stade de la caryokinèse le centrosome diminue de volume et les radiations sont à peine visibles ; c’est le moment où la centros- phère prend la forme d’une haltère et où le noyau est petit. sur : Versuch einer Re ne ak Erklärung der indirecten Zell (1 und Kerntheilung (Arch. f. Entw. 18 6) : Slemmen die Straklen der Astrophâre oder ziehen sie ? (Ibid. 1897). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 445 Au second stade, le liquide contenu dans le manteau attractif s’accu- mule là où la pression est moindre, dans le noyau qui se gonfle ; le plasma intra-alvéolaire ou enchyléma cède aussi de l’eau au noyau; les . mailles se resserrent et le noyau gonflé, fait pression sur l'anneau pro- toplasmique qui l’entoure et qui cède sur le point le plus élastique, là où est la sphère ; celle-ci étirée, pressée, s’allonge et se divise ; le manteau attractif s'écoule dans l’hyaloplasma et disparaît ; les alvéoles deviennent plus petits, augmentent leur tension superficielle, ce qui a pour effet de les arrondir et de faire disparaître les parois rayonnantes, et c’est précisément ce que montre l'observation directe. Si la cellule contient beaucoup de matières nutritives il y a frottement, ce qui retarde notablement la division ; mais il faut observer que l’on a prouvé que chez la Limax ce sont les cellules riches en deutoplasma qui se seg- mentent le plus rapidement. Au troisième stade, les sphères qui sont déjà arrivées aux deux pôles reprennent leur faculté d’imbibition d’où la réapparition du manteau attractif et des radiations qui s’attachent à la surface de la cellule et en déterminent la forme -arrondie ; le noyau perd sa membrane et se ; . ivise ; d’autre part les membranes des alvéoles qui sont à égale distance des sphères sont évidemment celles qui cèdent le moins d’eau, Car elles sont les plus éloignées ; elles sont donc les moins visqueuses et par suite attirées par celles qui le sont davantage ce qui ve la Séparation du noyau. Enfin, au quatrième stade, le centrosome perd sa capacité d’'imbi- bition ; la viscosité s ’uniformise au sein du cytoplasma, le manteau attractif et les radiations disparaissent. , RHUMBLER (1) est revenu après sur cette idée que les filaments pro- toplasmiques du fuseau et de l’aster peuvent être comparés à des fils de caoutchouc ;: ils tirent bien sur la membrane au lieu de pousser Comme le veut Mèves. Il a pu, à l’aide d’un petit dispositif formé d’une membrane et de rayons en caoutchouc, réaliser les principales vu Caryokinétiques ; en outre il pense que si les rayons étaient destinés à refouler la membrane ils seraient rigides, ce qui est en contradiction avec les faits journellement observés. Le même auteur revient en outre sur le mécanisme de F ‘étranglement cellulaire ; ; selon lui, la membrane cellalosique s’accroît plus vite que le oins protoplasmique d’où la nécessité pour elle de se plisser. En Outre la densité du protoplasma est moins grande au centre qu autour des pôles ; ceux-ci sont alors des centres d’attraction e tendent à (1) Rhumbler : Die Mechanik der Zelldurchnürung nach Meves und nach Meiner Auffassung (Arch. Entw. Mech. VH. 535). 0 446 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _ séparer les filaments du fuseau au milieu de la cellule. La membrane nucléaire s'accroît en utilisant le suc nucléaire mis en liberté. MorGan (1) place des œufs fécondés d’Oursins dans de l’eau de mer additionnée de 1,5 °/, de chlorure de sodium : il se forme alors de petits amas de substance granulaire colorée (archoplasme) et autour de ces amas on voit des radiations très longues et des centrosomes entourés d'une aréole claire. Si de tels œufs sont replacés dans l’eau douce les figures radiées disparaissent, et la division qui était impossible dans l’eau salée peut se produire maintenant. Si les œufs mûrs sont placés dans l’eau de mer avant la fécondation, ils forment bien encore des asters artificiels mais très lentement ; les œufs non mûrs ne donnent rien. Pour l’auteur, les figures radiées qui se forment ainsi ne sont que le résultat de l’excitation produite par le sel ; les asters, qui sont en puissance dans l’œuf au repos, apparaissent, mais ils ne sont pas le résultat d’un simple processus mécanique. Cette question sera reprise dans une autre Revue de Physiologie en ce qui concerne la fameuse fécondation saline des ovules sur laquelle on travaille beaucoup depuis quelque temps. : GALLARDO (2) soumet des cristaux très légers de sulfate de ques en suspension dans l’essence de térébenthine à l’action électrique d'une machine statique. 1l observe que ces cristaux ne tardent pas à s ‘orienter et à engendrer la figure achromatiquee bipolaire de la caryokinèse. By. aurait donc, selon l’auteur, dans les cellules, une force caryokinétique particulière disposant les granulations plasmiques dans des directions déterminées. On se rappelle que déjà Fol, Henneguy, Ziegler avaient comparé la figure caryokinétique à celle qui est formée par les parti- cules de limaille de fer soumises à l’action d’un aimant, sans toutefois vouloir le moins du monde identifier les forces qui se manifestent dans la division indirecte avec les forces magnétiques. Quelle est donc alors la nature de cette force caryokinétique ? Est-elle électrique, chimique, etc., on lignore. En tout cas elle est centrale, newtonienne. L'auteur ajoute pourtant que les travaux de Sachs, la théorie de Fol l'inciteraient à penser qu’elle est électrique. Mais peu importe. « À un moment donné de la vie de la cellule, dit-il, une force que j'appellerai caryokinétique, pour ne pas préjuger de son essence; acquiert une certaine tension en se polarisant autour des deux points- (1) Morgan : The production of artificial Astropheres (Arch. Entw.Mech ui. 339). (2) Gallardo : Essai d'interprétation des figures caryokinétiques (Ann- pose enos-Ayres. V. Il). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 447 Sous l'influence de la polarité générale, les centrosomes pourvus d’un aster se séparent, suivant une courbe de force du champ général et se dirigent vers les pôles où ils atteignent leur énergie maximum. A ce moment tous les microsomes du protoplasma ambiant sont définiti- vement orientés sous l’influence des forces attractives concentrées aux centrosomes et Sens la figure Rene qe nous Mr ire fantôme caryokinétique. Cette é paratio des anses fimelles et leur marehé vers les pôles suivant les lignes de force du fuseau, Quand les groupes de segments arrivent près des centrosomes, les forces attractives sont neutralisées par celles déve- loppées dans les chromosomes; en conséquence, la polarité disparaît, toutes les forces s’étant recombinées ; le champ de force s’évanouit en même temps que sa manifestation extérieure qu’est le fantôme caryoki- nétique. » La loi des tensions d'Heidenhain est la loi même des champs de force ; les bandes élastiques ne sont que la représentation matérielle et approchée de ces lignes de force qui, pour Faraday, n'ont pas - Seulement une existence mathématique virtuelle, mais sont bien réelles en ce sens qu’elles correspondent à un état spécial, tendu du milieu qui environne les pôles. Houssay (1) pense que ce sont les bénonines osmotiques qui Jin un rôle essentiel dans la caryokinèse. En se basant sur ces prince cipes que « l’osmose est la plus importante manifestation des rapports de la cellule avec le milieu ambiant » et qu’ « elle s’exerce normalement aux surfaces », il arrive, par des considérations géométriques, à expliquer le mécanisme de la division de la centrosphère au début de la mitose. ERLANGER (2) est aussi convaincu du rôle de l’osmose dans la division indirecte. Au début de cette dernière, les centrosphères et le noyau absorbent le liquide cytoplasmique ; cela explique leur accroissement _ et la formation des radiations. Quand l’action osmotique est arrivée à Son maximum, c’est entre les centrosphères et le noyau qu elle s’exerce. Cela aboutit à la disparition de la membrane nucléaire, à la formation : du fuseau, aux dépens du noyau, à la condensation de la chromatine avec formation de chromosomes, à l'accroissement des centrosphères et des asters, grâce au suc nucléaire. Quand les noyaux filles se forment, ils s'organisent en Rs : aux dépens des centrosphères qui alors dégénèrent et même dispa- raissent complètement à la fin du phénomène cary okinéti rences de tension osmotique ont donc tout produit. Puis que. Des difté- l’étranglement (1) Houssay : Le rôle des phénomènes osmotiques duns la division cellulaire et les débuts de la mitose Ana ig: XIV. 305). (2) Erlanger : Zur Kenntniss der Zell und Kerntheitung (Biol. rm XVUT 1): / 448 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de la cellule apparaît avec division consécutive ; cette division est en rapport avec l’axe du fuseau dont les fils achromatiques sont distribués suivant des lignes de force. (A suivre) Env. GRIFFON. #25 — Lille Imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerquin s … Revue générale de Botanique. Tome 13. Planche 10 Phototypie A. Bergeret et Cie, Nancy Inflorescences de Leontopodium, modifiées par la culture. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT _ La Revue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 48 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. Paul DUPONT, 4, rue du Bouloi, à Paris. On peut se procurer tous les ouvrages analysés dans les Revues Spéciales ou ceux annoncés sur la couverture de la Revue, chez YZ. Jules PEELMAN, F x vue Antoine Dubois, Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, Professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris. L sera rendu compte dans les revues spéciales des ouvrages, mémoires . Ou notes ne un Para oi aura élé adressé au cb e ” Re kénérale de B e. De plus g + Sur lu couverture. Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique me droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. Librairie PAUL DUPONT, 4, rue du Bouloi — PARIS COLRS BOTANIQUE ATOMIE ; PHYSIOLOGIE ; CLASSIFICATION ; APPLICATIONS AGRICOLES, INDUSTRIE . er MORPHOLOGIE EXPÉRIMENTA - GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ; NÉ É COE ; HINTQe par MM. GASTON BONNIER LECLERC DU SABLON PROFESSEUR DE BOTANIQUE A L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE A ONN DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES A L'USAGE des Élèves des 7 des Écoles de Médecine et de Pharmacie, t des Écoles d'Agriculture Deux volumes comprenant environ 2.500 pages in-8° et renfermant plus de 3.000 figures, la plupart dessinées d’après nature vrage paraîtra en _ fascicules Le pr … mi. À (384 pages el 553 figures) ‘est publié. Prix par Res on à l'ouvrage complet {payable d'avance) : 85 francs. de chaque fascicule vendu isolément : 6 fr ancs L'ouvra à une fois achevé, ne sera plus vendu par fasci cules Le prix de l'ouvrage terminé sera supérieur au prix de à someriplion. ours de Botanique de MM. Gasron a 1ER et LECLERC DU SABLON 68 gé suivant un plan nouveau description et l'amoinie des organes sont traitées d'après un certain nombre d exemple: ypes, choisis parmi les plantes les extérieurs ordinairement décrits, les particularités anatomiques les plus me eC santes et les applications res à on à l’industrie et à la Médecine. ee l'étude de la Physio: ologie expérimentale, les auteurs se et à es .que les faits qui semblent définitivement acquis à la scie ; la des- t jointe à l'exposé due s és De plus, il est _ une large part à 1 l’Étude des maladies des plantes, a botanique, à la Paléontologie végétale et à une partie tout la part des auteurs. l’objet de recherches spéciales qui sont résumées à des principales arr de l'ouvrage, avec La re repr coectioé des figures les plus nee es prises d ans les anciens auteu de ‘une manière générale, le lecteur tobreé ‘dans ce Cours de Botanique la description des faits exposés d’après des exemples concrets, avant les es généralités qui La gphéue Parce être déduites ; il pourra se rendre compte ainsi par lui-même de : mon 2 . e cs e est . qui reste by ans la scie! pe , res, loutes inées spécialement pour cet ouvra part d'après nature, ajoutent à la Es du ex a et ae à ns n'aurait site notion e ras toute Lille. — Imp. LE BIGOT frères. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE TOME TREIZIÈME Livraison du 15 Novembre 1901 N° 155 //U PARIS PAUL DUPONT, ÉDITEUR 4, RUE DU BOULOI, 4 1901 = LIVRAISON DU 15 NOVEMBRE 1904 Pages I — SUR LA CULTURE DU CHAMPIGNON COMESTIBLE DIT « PIED BLEU » (TRICHOLOMA NUDUM) (avec planche et figures dans le texte), par MM. J. Cos- : tantin et L. Matruchot. . ........... 449 IL. — REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES parus de 1893 à 1900, par CS el: 5: 40 476 PLANCHE CONTENUE DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 11, — Tricholoma nudum. Cette livraison renferme en outre six gravures dans le texte. Pour le mode de publication et Les conditions d'abonnement, voir à la troisième page de la couverture. SUR LA CULTURE DU CHAMPIGNON COMESTIBLE DIT « PIED BLEU » (TRICHOLOMA NUDUM) par MM. J. COSTANTIN et L. MATRUCHOT. _ Les progrès en Agriculture se sont toujours accomplis avec une extrême lenteur. Même dans la seconde moitié du XIXe siècle, - malgré les grands efforts tentés dans la plupart des pays civilisés Pour renouveler les antiques traditions des agronomes, il n’a pas . - été réalisé dans le domaine rural une révolution cop E à : celle qui s’est accomplie dans le domaine industriel. S'il est d’ailleurs une branche de l'Agriculture où le progrès ait été peu marqué, c’est bien agrtainement celle qui se rapporte à la _ Culture des Champignons comestibles (1). En se reportant aux écrits de Tournefort (2), on constate avec surprise que la méthode qui permet de cultiver le Champignon de couche est demeurée invariable depuis deux siècles. Il est évident d’ ailleurs que cette technique de culture, en somme compliquée et délicate, n’a pas Pu prendre naissance brusquement vers la fin du XVII: siècle ; très vraisemblablement elle s'était perfectionnée peu à peu dans les siècles antérieurs, et peut-être même remonte-t-elle jusqu ‘à l’anti- _ Quité, puisque déjà dans Théophraste il est fait allusion aux Cham- _ Pignons parfumés qui croissent sur le fumier. Fe On peut même dire que l’évolution de la Mycologie appliquée a té régressive par certains côtés, car, d’après les témoignages de re re et de Dioscoridé, les Anciens connaissaient pour cerlsinese AVR AGE Se (1) Nous n ‘entendons parler ici que des Champignons Basidiomycètes, la Te ufle” ee étant laissée de côté, Pour cet Ascomycète, en effet, il y a eu dans at Re à sa siècle, création d’une véritable méthode de € ulture industrielle. : 2): Tournefort : Mémoires de l'Académie des Sciences, 1707, p. 58. _ Rev. gén. de Botanique. — XIIL 450 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE espèces (Pholiote du peuplier, Polypore du coudrier) des méthodes de culture dont nous avons perdu le secret (1). Ces remarques préliminaires étaient nécessaires, car elles laissent entrevoir qu’il s’agit ici, comme dans nombre d'autres questions agricoles, d'un problème d’une très grande complexité. Si la culture des Champignons comestibles n’a fait aucun progrès L sérieux depuis des siècles, c’est qu’elle présente des difficultés considérables, aussi bien d'ordre théorique que d’ordre pratique. Pour les Anciens, et même pour les Modernes jusqu’à une époque relativement récente, la difficulté était triple : il fallait d’abord découvrir que les Champignons ont des spores ; il fallait ensuite apprendre à faire germer ces spores et à reproduire du mycélium, du « blanc » ; il fallait enfin arriver à faire fructifier ce mycélium, à produire ss «chapeaux ». La découverte des spores est déjà ancienne ; mais les praticiens qui se livrent à la culture du Champignon de couche, et qui seuls avaient cherché à la perfectionner, ont méconnu entièrement l’organisation des Agaricinées, même dans ses traits Îles plus (1) Il semble d’ailleurs a sur cette question comme sur beaucoup d'autres, les traditions anciennes se soient mieux conservées en Extrèême-Orient qu’en. Europe, où le Moyen-Age a eu une sifatale influence sur toute la civilisation. M. Beauvais, chancelier-interprète à la Légation de France à Yunnan-sen, capitale du Yunnan, nous a fourni d'intéressants renseignements sur la culture de certains Champignons en Chine. Une espèce lignicole, dénommée Héong-sam en dialecte de Canton, Hiang-sin en dialeete mandarin, c'est-à-dire le «cœur parfumé », est fa peuplade aborigène, hostile aux Chinois proprement dits, les Miaotseu, dont les mœurs et les traditions religieuses indiquent Fe haute antiquité, et je vivent à l’état nomade dans les régions forestières élevée Voici comment procèdent les Miaotseu. FER dans une tres nouvelle, ù de bambou et expédiés en gros ballots dans toutes les provinces du sud de la Chine : (Kouangtong, Kouangsi, Yunnan et peut-être aussi Koueitcheou), où il s’en fait une MEN grande consommation, ainsi qu'au Tonkin où le « cœur parfumé », est fréquemment a utilisé comme condiment. 11 nous est difficile, n'ayant pas eu l’occasion de le voir et de l'étudier, de dire + # LA Pénétration de l'eau). Cette culture donne lieu SUR LA CULTURE DU PIED BLEU 451 élémentaires, et jusqu’à ces dernières années les plus instruits d'entre eux pensaient qu’il n’y a aucun profit à tirer de ces « soi-disant graines qui ne germent jamais ». : Les difficultés relatives à la germination des spores ont été levées récemment, à la suite des beaux travaux de Van Tieghem. Brefeld et autres. On avait lieu d’espérer que les grands progrès réalisés dans cette voie, pendant le dernier quart de siècle, trouve- raient leur application dans la culture pratique des espèces comes- tibles, et qu'il s’ensuivrait une sorte de révolution dans cette industrie. Cette transformation, comme on le sait, ne s’est pas réalisée jusqu'ici, à cause des conditions spéciales et encore mal connues qu’exige la fructification du mycélium, la production des Chapeaux. Seule la: culture du Champignon de couche, où ces conditions sont mieux définies, a pu bénéficier de. ces découvertes, _par l'emploi du blanc de champignon stérilisé (1). Tenter de cultiver une des espèces de Champignons comestiblés de nos bois paraît,à première vue, un problème très simple : il est, en réalité, hérissé de difficultés. Depuis que nos efforts ont. été ‘avec précision à quel genre appartient le Champignon dont il vient d’être parlé. ë Le mycélium est phosphorescent. Le Champignon croit en toufies, Son pied lisse, _ fibreux, de couleur brun chocolat clair, à environ 8 centim . de haut sur 1 centim. u Ch reconstituer. La phosphorescence du mycéliu 0 ire ie car elle ne s’observe que très rarement (4 PE pape ; d’autres champignons Aussi s'est-il sont phosphorescents mais par leur chapeau (Pleurotus divers). ; un Armillaria permis de conclure _ (outes ces données qu’il s'agit sans doute d’ à anneau très fugac Les Japonais cutivent d'ailleurs se même sue des MOReANE se ns une espèce d'Armillaria ; des troncs et ombra- gés jusqu’à ce que les Ph A se se ne met le bois à tremper dans l'eau et on le frappe à Parait-il, favorise la sortie ultérieure ii ne di n important commerce d’expor- +e qui, tion en Chine. Peut-être l'espèce japonaise selle pro au « cœur bit # du Yunnan. (1) Ce blanc stérilisé est préparé depuis pee ss un service que nous avons organisé its fois la tr faite, on eau : ns ose en facilitant la jars Andes à l'institut Pasteur, 452 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE couronnés de succès pour le Champignon de couche, nous aVONS, avec beaucoup de suite, cherché à réaliser la culture de quelques autres espèces; nous avons, au Cours de nos études, signalé les résultats obtenus, relativement à la préparation du blanc, pour des Champignons assez variés (1). Mais quant à la production des Chapeaux, quant à déterminer les conditions de la fructification du mycélium, nous n’y sommes arrivés que pour quelques espèces seulement (2). Ces longs tâtonnements étaient bien de nature à nous faire saisir toute la complexité de la question à résoudre. Aussi, en présence des difficultés qu’il fallait vaincre, appréciera-t-on peut- être avec quelque indulgence les résultats, très nets quoiqu’encore un peu incomplets, que nous avons obtenus avec le Tricholoma ET dd: nudum; après des recherches poursuivies plusieurs années, nous croyons utile d'indiquer ici sommairement à quel état se trouve actuellement cette question. . Parmi les Basidiomycètes, les espèces du genre Tricholome ont été en particulier l’objet de diverses tentatives de culture. On a signalé que certains gardes forestiers, en recueillant tout simple- ment de la terre de mousseronnières, étaient arrivés à obtenir des fructifications de Tricholoma Georgü. M. Huyot, d'autre part, en transportant dans une cave le substratum même sur lequel étaient attachés des filaments de Tricholoma nudum, a pu obtenir ainsi un certain nombre de fructifications. Ces essais isolés n’ont pas été repris, à notre connaissance, et ne nous semblent pas constituer de véritables méthodes de Culture (3). a. Des essais scientifiques n’ont pas donné non plus de résultats pratiques. M. Brefeld (4) a fait germer les spores de Tricholomü + — Matruchot : Recherches biologiques sur les Champignons. I. Pleurotus oStreaius (Rev. gén. de Bot. t. IX, 1897, p. 81). — Voir plus loin pour le Polyporus tuberaster 3) M. mycélium de Cantharellus Cibarius ; mais l'expérience a été interrompue par Ja er je mn kr 7 F4 Boudier a obtenu, en 1870, de la même façon, un développement du rre, : Ve Brefeld : Untersuchungen aus dem Gesammtgebiete der Mykologie, & » P. 54. L'aae : ue SUR LA CULTURE DU PIED BLEU 453 sordidum, mais le mycélium obtenu est toujours resté stérile. M. Voglino (1}, pour le T. terreum, est allé plus loin : il a fait germer les spores, étudié le mycélium, vu se former les sclérotes et une forme conidienne, et enfin obtenu des chapeaux rudimen- taires; mais ceux-ci sont toujours restés à l’état dépastee attei- gnant à peine 2% de hauteur. Pour le Tricholoma nudum, au point de vue de l'appareil basi- diosporé, nous avons obtenu des résultats plus complets. Dans ce qui va suivre, nous parlerons successivement du déve- loppement du blanc, puis de la production des chapeaux ; et nous examinerons, enfin, divers points de la biologie du Tricholoma - _ nudum (anomalies culturales, parasites, commensaux, etc.). L — PRODUCTION DU BLANC DE TRICHOLOMA NUDUM 4° Mycélium en milieu stérilisé, — La spore semée en milieu Stérilisé germe en donnant un mycélium abondant. Ce mycélium < diffère de celui du Champiguon de couche par plusieurs caractères: d’abord par la délicatesse de ses filaments qui ne s’agencent en cordons que tout à fait tardivement ; en second lieu par la lenteur de son développement, par sa vigueur moindre (jamais le mycé- lium ne forme un feutrage remplissant entièrement le tube de culture); en troisième lieu par sa fragilité, car au bout de quelques mois il est souvent affaissé et fané; enfin par sa nuance, qui est quelquefois d’un blanc assez pur, mais d’autres fois, surtout quand la culture est très vigoureuse, possède un ton violacé pâle, très caractéristique. Sur ce mycélium nous avons observé des boucles d’anastomoses assez rares, mais assez développées et atteignant parfois en diamètre les dimensions du filament qui les porte. Ajoutons que jamais nos cultures ne nous ont présenté de formes conidiennes. Le mycélium se cultive parfaitement sur des feuilles d’arbres Sie d’essences variées : Hêtre, Peuplier, Érable, Chêne, etc. Il acquiert Far ainsi une vigueur remarquable et présente daus les gros tubes de A .(4) Voglino : Morfologia e sviluppo di un fungo agaricino no Va, Lerreum ee } [Nuovo Giornale botanico italiano (Nuova serie) Vol p. 272; | ne Le 454 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE culture un développement tout à fait florissant. Ce développement est toujours plus lent que celui du mycélium du Champignon de couche ; mais au bout de 3 mois, à une température moyenne variant de 15 à 200, les tubes de culture sont totalement envahis. 2° Mycélium en meule. — Nous avons tenté, comme on le fait pour le Champignon de couche, la culture du blanc en grand. Les essais (1) ont été faits en employant des meules placées soit dans. des caves à température sensiblement constante, soit en plein air. Les résultats les meilleurs et les plus constants ont été obtenus soit avec des feuilles de Hêtre, soit avec de la tannée. Nous allons donner ici le résultat d’un certain nombre d’expé- riences réalisées dans des conditions très diverses. A. CAVE DE LA SORBONNE. — Température moyenne : 11°. a. Substratum : feuilles de Hétre. — Les meules étaient presque toujours adossées à un mur, hautes de 60 centimètres, larges de; 60 en et disposées en « accot ». | * 1. — Semis le 2 avril 1898, avec des mises développées sur PA stérilisée. Le blanc apparaît à la surface de la meule le 21 octobre 1898; il est devenu très abondant en mars 1899. ; Meule n°2. — Semis le 2 avril 1898, avec des mises de blanc déve- loppé sur tannée non stérilisée, provenant d’une culture en plein air. Le blanc est abondant à la fin de l’année 1898 et réste très abondant jusqu’en octobre 1899. Meule n° 3. — Le semis avec du blanc non stérilisé est fait le 2 avril 1898 ; le blanc est akondant en octobre 1898. La meule est recouverte de feuilles nouvelles à plusieurs reprises, notamment le 24 mars 1859; le blanc a repris le 21 avril 1899. Meule n° 4. — Semis le 23 avril 1898, avec du blanc are sur toile d'emballage stérilisée (culture âgée de six semaines). Le mycélium apparaît à la surface en janvier 1899; encore peu déve- loppé en avril, il se montre très abondant en octobre 1899 Meule n°5. — Le semis a été fait le 21 octobre 1898 avec du blanc obtenu sur feuilles de Peuplier stérilisées (culture âgée de six mois). Le blanc apparaît le 14 janvier 1899 en un premier point, en un . deuxième point le 21 janvier, en un troisième le 24 février, et enfin le ?1 avril on distingue à la surface de la meule 12 centres de déve- loppement. Le blanc est très abondant en octobre 1899. (1) Les essais en grand ont pu être faits dans les caves de l'Observatoire, grâce à la bienveillance de M. Læwy, directeur de l'Observatoire, et dans les caves de la Sorbonne grâce à M. Darboux, doyen de la Faculté dés Sciences ; qu'il nous soit permis de leur en exprimer ici toute notre gratitude. | Î SUR LA CULTURE DU PIED BLEU - 455 Meule n° 6. — Semis le 2 avril 1898 avec des cultures stérilisées. Blanc abondant en octobre 1898. Le blanc ayant êté levé à plusieurs reprises dans le courant de l’année, pour d’autres ensemencements, on recouvre de feuilles nouvelles (notamment en mai 1899 ). Le blanc se développe et est très abondant en ar 1899. Le blanc est levé de nouveau à cette époque Meule n° 7. — Semis le 21 octobre 1898 avec tes mises sur feuilles. Le blänc apparaît le 21 avril 1599; très abondant en octobre 1899. Meule n° 8. — Le semis est fait le 12 février 1899 avec du blanc sur tannée venant d’une meuie faite en cave. — N'a rien donné. Meule n° 9. — Le semis est fait le 18 février 1899 avec du blanc Sur feuilles de Hêtre d’une meule en cave. Le blanc apparaît en octobre 1899. Meule n° 10. — Les feuilles au lieu d’être disposées en me ordinaires sont étalées en une large surface de 15 cantretites d'épaisseur environ. Semis le 17 avril 1899 à l’aide de mises sur feuilles de Hêtre stérilisées. Le blanc s’est montré à la fin de juillet et est très abondant en octobre. b. Substratum : feuilles de Peuplier. — Les meules sont faites avec de vieilles feuilles de Peuplier. Elles sont en « dos d’âne », à la façon des meules ordinaires des a Le Meules nos 11 et 12. — Semis le 20 novembre 1898, avec de nom- breuses mises, prises les de dans une meule de feuilles, les autres dans une nn de tannée. N'ont rien donné. | Meule n° 13. — Semis le 20 novembre 1898, avec des mises de blanc A alopoé. sur des feuilles de Peupliér. stérilisées. N'a rien donné. €. — Substratum : tannée. — Les meules en accot ont une hauteur un peu plus faible que d'ordinaire. Les meules en dos dans, de hauteur d'abord normale, se sont peu à peu étalées à l'effet de l'arrosage. Meule no 14. — Semis le 2 avril 1898, à l’aide de mises provenant d'une meule de jardin. Deux plaques apparaissent le 21 ra avril de très larges taches blanches se montrent de tous côtés le 21 avri 1899; elles sont suivies d’un envahissement rapide. . Meule n° 15. — Semis le 2 avril 1898, avec du blanc stérilisé. Deux larges taches le 21 avril 1899, puis envahissement de toute la meule. Meule no 16. — Semis le 3 mai 1898, avec des mises provenant . d'une meule de tannée. Deux plaques apparaissent le 21 octobre 1898... Blanc déjà abondant le 14 janvier 1899. La moitié de la meule est :: envahie le 21 avril 1899. Le blanc continue à se développer en mai.’ . Meule no 17. — Semis le 3 mai 1898, avec des mises bre 188 d’une meule de tannée de jardin. Pad plaques le 21 octobre 456 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Blanc abondant sur toute la surface le 21 avril 1899, encore très abondant le 31 octobre 1899. . Meule n‘18. — Semis le 21 octobre 1898, avec des mises sur feuillis: stérilisées. Ébauche de deux plaques le 21 janvier 1899, développe- ment très faible en octobre 1899. Meule n° 19. — Semis le 2 avril 1898, avec des mises provenant d'un blanc de tannée de jardin. Blanc abondant le 17 mai 1898. Te ultérieurement envahie par le Pterula multifida (Voir plus. loin). d. Substratum : fumier. — Le fumier employé était identique à celui que préparent les champignonnistes pour la culture du Cham- - pignon de couche. Les meules Serra la forme que l'on emploie d'ordinaire, c'est-à-dire en « dos d’âne ». Meule n° 20, — Semis le 22 does be 1890, avec des mises de 7. nudum sur du fumier préalablement stérilisé: ces cultures étaient âgées de six mois. Le blanc apparait en janvier 1899, se manifeste nettement dans le cours de l'été suivant, et est abondant en octobre 1899. ; B. CAVE DE L'OBSERVATOIRE. — Température moyenne : 11°. “a. Hêtre. — Les Pare sont montées en « accot ». Meule n° 21. — Semis le 1°° mars 1899, avec du blanc sur tn provenant d'une culture en plein air. Le blanc apparaît le 2 avril - 1899, il est bien visible le 7 mai et a tout envahi le 13 novembre 1899. La meule à été au début protégée contre le froid et la dessiceation Par une couverture de fumier, puis ultérieurement avec un tapis: à la fin, le blanc avait même envahi le tapis. Meule n° 22. — Semis le 14 mai 1899; blanc assez abondant le 13 novembre 1899. + b. Tannée. — Les meules es ici même forme et même épaisseur ne que dans la cave de la Sorbonn =. Meules nos 23 et 24, — Somis + 27 février 1899, avec des mises provenant d’une meule de tannée d'un jardin. Le blanc apparaît le 21 avril 1899, il est abondant le 7 mai, très +hpHden: en nov re C. SERRE CHAUDE. ù .. Culture en pot : expérience no 25. — Substratum : tannée. Le po ot. a êté recouvert d’une cloche de jardinier. Le semis a lieu le 20 jan- vier 1898. Le 20 février le blanc a envahi tout le pot. Les mises ont été ici exceptionneilement volumineuses par. rapport au substratum uourricier et on RER attribuer à ce fast " _ rapidité de l'envahissemen £ no SUR LA CULTURE DU PIED BLEU 4 . Meule n° 26. — Substraium : tannée. Le semis a lieu le 20 jan- vier 1898 avec du blanc sur tannée. Le blanc est très abondant et floconneux le 20 février 1898. Le 5 mars il s'est affaissé et est devenu crustacé. Après la fructification, l’activité de cette meule cesse; mais à la suite d’un arrosage en mars 1899, le blanc reprend un nouveau développement. Meule n° 27. — Substratum : tannée. Semis le 21 octobre 1898 avec des mises sur feuilles stérilisées. Le blanc apparait le 14 mars 1899 ; il est abondant encore le 31 actobre 1899. D. JARDIN. Meule no 28. — Feuilles de Hôtre. Semis le 23 janvier 1899 avec du blanc développé en cave sur feuilles. A cause de l'hiver, cette meule a été, selon la méthode des maraïîchers pour le Champignon de couche, couverte d'une litière de fumier frais. Le 27 avril 1899, le blanc est nettement visible à la surface. Pendant l'été, la meule a été maintenue couverte d’une toile pour empêcher la dessiccation. Fin octobre 1899, la meule est envahie en profondeur. Meules nos 29 et 30. — Tannée. Semis le 28 janvier 1899 avec du blanc de feuilles provenant d’une cave. Le blanc est visible le 27 avril 1899. abondant à la surface le 31 octobre 1899. La meule à été couverte d’une bâche et d'un lit épais de fumier fermentant | fortement. Pendant l'été la bâche seule a été maintenue. Meule no 31, — Feuilles de Hétre. Semis le 18 mars 1899 avec du blanc de feuilles récolté en cave. La meule haute de 60 centimètres environ était légèrement enfouie dans le sol, elle s’est peu à peu affaissée et, au bout de 18 mois, n’avait plus qu’une épaisseur de 15 centimètres environ. Peu après le semis, la meule a subi de fortes gelées et jamais elle n’a été couverte. Ces circonstances nous avaient _ fait craindre un insuccès complet; nous n'avons pas suivi le déve- Joppement du blanc, qui ne s’est jamais montré à la surface; mais - cependant l'expérience a réussi, puisque comme nous le verrons plus loin, la menle a fructifié au bout de 18 mois. Meule no 32. — Feuilles de Chéne. Semis le 3-mars 1399 avec Fe blanc de feuilles récolté en cave. Le blanc est abondant en octobre 1899. La meule a été recouverte d'un tapis pendant l'été. RÉSULTATS DE LA PREMIÈRE SÉRIE D'EXPÉRIENCES -L En som me, le problème de la préparation en grand du blanc oo | de Tricholoma nudum peut être considéré comme résolu, soit avec -des meules de. feuilles, soit avec des meules de tannée. La prépara- -tion du seu peut, être réalisée également sur des feuilles étalées 458 : REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE “en faible épaisseur (10 à 15 centimètres) (meule n° 10): l'expé- rience réussit du moins très bien dans une cave humide. Dans ce dernier cas, aussi bien en meules qu’en lits de large surface et de faible épaisseur, il n’est pas nécessaire de protéger les meules contre le froid ni contre la dessiccation. Mais quand on opère dans une cave sèche ou en plein air pendant l'été, une bâche ou un tapis servant à couvrir la meule peuvent être utiles. Quand on opère en plein air et en hiver, uue épaisse couche de fumier frais, capable par sa fermentation de dégager beaucoup de calorique, paraît avantageuse pour le rapide développement du blanc. Sa présence n'est Cependant pas nécessaire puisque dans un cas (meule n° 31), malgré des gelées tardives, le blanc s’est développé dans un tas de feuilles qui n’avait été l’objet d’aucune protection ; il est vrai que, dans ces conditions, le Sas du blanc paraît avoir été singulièrement retardé. - IL. Comme indication pratique relativement à la constitution du milieu de culture, il convient de signaler l'avantage qu'il y à à employer des feuilles de Hêtre et de Chêne; les feuilles de Peuplier constituent, au contraire, un milieu non favorable : bien que pour la préparation du blanc, nous ayons réussi, avec ces dernières feuilles, dans les cultures en tubes stérilisés, nous avons échoué ‘dans les cultures en meule. Le blanc cultivé sur feuilles est d’un nnudi facile, parce que le substratum peut se débiter en mises plates qui conviennent bien au lardage des meules : à ce point de vue done, il y a avantage à suivre cette méthode si l’on veut obtenir du. blanc en grande quantité. Le blanc obtenu sur tannée s’agrippe fortement aux particules de cette substance ; celle-ci devient blanchätre et s’agrège en petites masses : mais, malgré cela, la tannée reste pulvérulente, et c’est là un inconvénient pour son maniement. On pouvait espérer que le fumier préparé par le procédé des Championnistes pour la culture du champignon de couche consti- tuerait un milieu favorable pour la culture du Pied-bleu, ce qui eût, dés le début, simplifié le problème que nous nous posions. Il n’en est rien : les résultats obtenus sur ce milieu sont insuffisants. À la vérité le mycélium y croît bien, mais très lentement; iY forme, au bout d’un certain nombre de mois (meule n° 20), ue SUR LA CULTURE DU PIED BLEU 459 sorte de mousse blanche exubérante et très légère ; mais ainsi que cela sera mentionné plus loin nous n'avons jamais réussi à le faire fructifier. Il semble donc bien que l’on doive abandonner ce milieu de culture, malgré l'avantage qu’il présente d’être un foyer de calo- rique au début du développement, car cet avantage disparaît au bout de peu de temps, étant donné la lenteur de la croissance - mycéliale. j * IL Les expériences étant toujours de très longue durée, nos observations sont encore trop peu nombreuses pour que nous puis- sions tirer des conclusions définitives quant à l'influence des saisons. Il semble cependant que, quelle que soit l'époque du semis, c’est surtout en automne que le blanc acquiert sa plus grande vigueur. A la vérité, cette règle souffre des exceptions dans les caves et surtout dans les serres, où les conditions ambiantes sont moins influencées par les saisons. 1 IV. Relativement à la nature des mises, nous pouvons remar- quer que celles qui sont constituées de feuilles stérilisées nous ont donné dans plusieurs cas (meules n° 5 et n° 10) des résultats très remarquables. Les extractions hors des tubes de culture se fait très aisément, d’un seul bloc le plus souvent, comme pour les mises de blanc de Psalliota. Les mises sur tannée stérilisée, quoique très ‘belles, sont inutilisables parce qu’elles se désagrègent dès qu'on veut les sortir du tube. : D'ailleurs, d’une façon générale, les mises sur feuilles (stérilisées Ou non) donnent de bons résultats et assez constants. En plein air, : quelle que soit la nature des meules, les mises sur feuilles réussis- saient bien. sas 6 Les mises sur tannée non stérilisée ensemencées soit sur tannée, soit sur feuilles, ont aussi donné de bons résultats, en caveeten serre (meules n°s 14, 16, 17). V. Le mode de développement des mises offre quelques particula- rités méritant d’être relatées. Dans quelques cas (meules n° Jet 10) Nous avons constaté que toutes les mises se développent, quoique inégalement vite, et que l’envahissement total de la meule n’est pas le résultat d’une extension progressive d’un petit nombre de mises, En particulier, dans la meule n° 5, nous avons observé suc- cessivement : au bout de trois mois, une plaque de blanc prove- nant du développement d’une mise; puis, huit jours après, une 460 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE deuxième plaque ; au bout de quatre mois, une troisième plaque, et enfin le sixième mois, on pouvait compter douze plaques non confluentes à la surface de la meule. Chaque feuille de Hêtre est recouverte d’un fin mycélium ;: elle change d’aspect, devient plus pâle, comme si elle se desséchait; il se produit des modifications analogues à celles que présente le fumier envahi par le blanc du Champignon de couche. A cet état, l'odeur anisée du blanc est très pénétrante ; sa couleur générale- ment blanche peut prendre une teinte violacée. ee Ce blanc, une fois bien agrippé, est exubérant : il s'étend hors de la meule, s’étalant à la surface du sol humide ou grimpant le long des murs, parfois jusqu’à une distance de vingt centimètres de la meule. 6 Le développement du blanc sur meule de tannée réSente des caractères particulièrement frappants lorsque la culture est riche. Dans la meule n° 17 notamment, le blanc s’est montré d’abord à la surface sous forme de trois plaques nettement circonscrites. À cet état, les plaques de mycélium blanc ressortent vivement sur le fond brun de la tannée non encore envahie. Une fois la meule entièrement remplie de mycélium, le spectacle est particulièrement saisissant : toute la surface est recouverte d’une efflorescence blanche, comme mousseuse, faisant saillie hors de la meule ; elle - S’affaissse peu à peu et le blanc devient ensuite comme crustacé. _ À Pintérieur, le tas de tannée envahi par le blanc change d'aspect : de noir il devient grisätre ; de pulvérulent il devient un peu plus compact, bien que cependant l’ agrégation des particules soit encore imparfaite à cause de la ténuité et de la fragilité du mycélium. VL La durée de la. période d'envahissement au blanc, c’est-à-dire le temps que met celui-ci à envahir le substratum avant d'appa- raître à la surface, présente de grandes variations : elle dépend naturellement de la grosseur des mises, de la profondeur à laquelle on les place, etc. En serre chaude (exp. n° > 2) avec de la tannée Re abondamment, nous avons obtenu un développement très rapide. Mais d'ordinaire, avec des mises moins volumineuses, et en caveou à l'air, l’évolution est plus lente : el!e dure le pue souvent de 5: à + ee mois, parfois même un an ou 18 mois. ee. SUR LA CULTURE DU PIED BLEU. 461 Tous ces résultats montrent déjà combien, à ce seul point de vue de la préparation du blane, la culture du Tricholoma nudum est différente de celle du Champignon de couche. Ils établissent aussi que la première partie du problème que nous nous étions posé, à savoir la production, en grande quantité, du blanc de Tricholoma nudum, doit être considéré comme résolue. Nous allons aborder maintenant, dans le deuxième chapitre, la seconde pee du Popième production des fructifications. IL. — FRUCTIFICATION DU TRICHOLOMA NUDUM EN CULTURES La production des chapeaux fructifères d’une espèce comestible Comporte deux problèmes bien distincts : 1° un problème théorique, qui est du domaine des recherches de laboratoire et qui consiste à produire, dans des conditions parfaitement déterminées, ne fût-ce qu'une seule fructification; et > un problème pratique, qui est d'obtenir un rendement aussi intense que possible, sur un milieu hutritif peu coûteux et d'emploi facile. -Pour Île Tricholoma nudum, le problème théorique est résolu : nous avons obtenu, sur différents milieux et dans des conditions très diverses, de nombreuses fructifications de ce Champignon. Quant au problème pratique, sans être à l'heure actuelle entière- ment résolu, il n’en est pas moins, comme on le verra plus loin, en bonne voie de solution. Nous allons donner ici les principaux résultats de nos recher- Ches, poursuivies sans discontinuité depuis 1896. I. CULTURES EN TUBES STÉRILISÉS Dans des tubes de culture, de faible volume, les mycéliums de 6 Basidiomycètes, en général, ne produisent pas de chapeaux. Nous Nous en sommes rendu compte, en particulier, pour le Champi- . _ gnonde couche (Psalliota campestris), lequel sur des quantités consi- dérables de tubes (plusieurs dizaines de mille) ne nous à donné" 7 Qu’une seule fois une fructifcauon, bien me dans ces nee ” _ 462 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE se le blanc fut cultivé sur le fumier spécial qui est le substratum ordinaire de cette espèce. HP Le même fait s’est produit avec le Polyporus tuberaster (pietra fungaia des Haliens) qui nous a donné, mais à de rares intervalles, . quelques ébauches de fructifications, dont l’une au moins toute- fois atteignait jusqu’à cinq centimètres de hauteur. Le Tricholoma nudum ne fait pas exception à cette règle. Sur le. nombre très élevé de tubes de culture que nous avons préparés dans ces dernières années, nous n’avons observé que dans quelques tubes seulement des ébauches de fructifications. En particulier sur ; des tubes remplis de tannée, ensemencés le 13 mars 1898, nous avons observé, longtemps après, en janvier 1899, cinq ou six _ Chapeaux avortés de très faible dimension, disposés en bouquet. — Sur une touffe de mycélium. Ces fructifications se sont évidemment _ arrêtées dans leur développement par suite de la dessiccation et du défaut d'aération. Une espèce du même genre, Tricholoma terreum, a fourni à M. Voglino (1) des résultats analogues. Comme nous l'avons déjà mentionné plus haut, cet auteur a obtenu, sur le mycélium, des sclérotes, une forme conidienne et des chapeaux rudimentaires de 2 millimètres de haut. Il. CULTURES EN SERRE CHAUDE SUR MEULES » Comme nous l'avons dit précédemment, nous avons cultivé le mycélium en serre, soit dans des pots à fleurs recouverts d’une cloche, soit dans des meules découvertes. Dans l’un et l’autre cas, un à deux mois après l'introduction des mises, se développent les chapeaux fructifères. » Dans les cultures en pots, les fructifications sont très nom- breuses, leur nombre dépassant une centaine pour un seul pot de culture; mais cès fructifications restent le plus souvent à l'état ébauches. Nous avons obtenu dans le nombre, il est vrai, des chapeaux portant des lames et des basides, mais les plus grands d’ ne dépassaient pas 45m® de diamètre, avec un long pied de 30" de hauteur. En somme, la plupart des fructifications obtenues dans : (4) Voglino : Loc. cit. MS é , * SUR LA CULTURE DU PIED BLEU 463 ces conditions sont comme atrophiées. Elles présentent toutelois les couleurs si caractéristiques des individus de Tricholoma nudum qu'on trouve dans la nature : les unes sont entièrement lilas pâle, d’autres entièrement lilas foncé, d’autres enfin présentent deux nuances différentes, le pied étant lilas et le chapeau brun foncé. Chez toutes, le pied, d’abord renflé à la base, s’allonge en s’amin- cissant vers le haut; puis elles se flétrissent et prennent toutes une teinte uniforme ocracée. Il est à noter enfin que certaines fructifi- cations se forment (comme c’est aussi le cas pour le Champignon de couche) hors du substratum, ici sur les parois mêmes des pots de culture. <Ée Dans les cultures en meules, le développement des chapeaux . fructifèresestcompletet normal. Les chapeaux obtenus sont très comparables comme aspect, cou- leur et dimensions, au Pied-bleu qu’on peut récolter dans les bois (fig. 106). La fig. 5 de la planche 1! reproduit la photographie d’u- ne meule tout à fait au début de l'épanouissement des Champi- gnons. Cette meule a figuré à l'Exposition de la Société d'Hor- ticulture de France, au Jardin des Tuileries, en mai 1898. Le ‘résultat obtenu avec cette meule a été remarquable par la rapidité . de la prise et du développement du blanc, et aussi par la vigueur et l'abondance des fructifications. La même meule, après un repos de presque une année, a repris vigueur à la suite d’un arrosage en mars 4898 et a donné quelques nouveaux chapeaux. Une deuxième meule, placée dans les mèmes conditions, mais qui nous avait donné des résultats moins favorables, a, comme la première, montré la pérennité du mycélium d’une année sur} autre: elle aussi a fructifié de nouveau en mars 1899. III CULTURES EN CAVE, SUR MEULES. de on serre chaude n'étant pas, sauf exceptions, SHAOBpE ee L _ 464 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE. tible d’entrer dans la pratique, nons avons surtout porté nos efiorts. k . sur la culture en cave et sur la culture en plein air. de _ Pour les meules mises en culture dans les caves de la Sonore Re _ et de l'Observatoire, la plupart ont donné des fructifications ; et dans la période de deux ans, qui à suivi l’ensemencement, ue quatre de ces meules avaient déjà plus ou moins fructifié. Les deux substratums nutritifs qui ont le mieux réussi au point. de vue de la fructification, sont les feuilles de hêtre et la tannée. Un certain nombre de meules ne nous ont rien donné ; parmi elles _ nous pouvons signaler : 1° une meule de tannée qui a été envahie par le Pterula multifida, autre Basidiomycète dont il sera question plus loin ; 2° une meule de « fumier de Champignonniste » ; 3° trois meules de feuilles de peuplier (meules qui n’ayant pas fourni de blanc n’ont pu évidemment produire de chapeaux). Le Le « fumier travaillé » des Champignonnistes, bien que nous ayant fourni du blanc, ne-nous à pas donné de fructifications ‘il | ‘ doit donc être rejeté pour la culture du Pied-bleu. Enfin plusieurs meules de feuilles de hêtre et de tannée, qui . avaient déjà commencé à produire, ont dù être interrompues dans leur développement pour nous fournir lé blanc dont nous avions besoin pour ensemencer d’autres meules : elles n ‘entreront dm en ligne de compte dans la statistique des résultats. Les cultures qui ont fructifié nous ont conduit à faire un Certain nombre d'observations générales qui méritent d”’ être consi- gnées ici. 1. Durée d’incubation du blanc. — Une série de remarques intéressantes sont relatives à la période d’incubation du blanc, c’est-à-dire au temps qui s’écoule entre le moment du semis et l'époque de l’apparition des chapeaux. Dressons d’abord le tableau suivant, qui se HR opotie aux dix meules de la cave de la Sorbonne que nous avons laissé fructifier jusqu'au bout et qui seules par ‘conséquent ont pu donner des résultats complets : | SUR LA CULTURE DU PIED BLEU 465 N+ | époour | ÉPOQUE ÉPOQUE | DURÉE ; des dci Sim d’apparitiou | -d’apparition des | d’incuba- OBSERVATIONS Meuies| du blanc }fructifications| tion I 4 avril 4898 | Octobre 1893 | 2 mars 1899 | 11 mois IJ id, id. 14 id, 11 mois HI id. id. 10 février 1899| 10 mois IN 3 mai 14898 id. 14 mars 14899 | 10 mois V id, id, 23 id. 10 mois | Invasion totale du lanc en avril 1899 VI 21 oct. 1898 | Janvier 1899 |23 Janv. 1900 | 14 mois | Douze centres de déve loppement du blan sont visibles le 21 avri VII id, Octobre 1899 id. 14 mois ss VIII id. Avril 4899 | 20 mai 1899 | 7 mois | Blanc très abondant] : seulem. en oct. 1899. IX }18 février 1899! Octobre 1899 [24 février 1900! 12 mois -X {7 avril 14899 |Fin Juill. 4899| 2 mars 1900 | 11 mois | Beaucoup de blanc e octobre 1899. < On voit, d’après ces données, que la durée d’incubation du blanc a varié de 7 à 14 mois; elle est le plus ordinairement de 10 à . 12 mois. Cette culture est donc beaucoup plus lente que celle du Champignon de couche, dans laquelle la durée d’incubation n'est que de deux mois. Des résultats analogues, quant à la durée d’incubation, nous ont été fournis par les cultures en cave de l'Observatoire, qui se trouvent dans des conditions un peu Aenes d'aération et d'humidité. | 2, Caractères des cultures. — Les chapeaux de Pied-bleu ne se forment pas de préférence là où le blanc est le plus abondant et le plus floconneux, mais au contraire là où il s’est agrégé en cordons. Souvent on voit se former d’abor& un petit tubercule, sur lequel prennent naissance un ou plusieurs chapeaux. - De très bonne heure, alors qu'ils n’ont encore que quelques millimètres de hauteur, les champignons sont déjà différenciés en. un pied et une tête. Leur développement complet exige une à deux semaines. C'est. Une durée analogue à celle Le "on observe td le cos de ss: gén. de botanitn: — es LA ne Ras 466 / REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : couche, et c’est sans doute aussi celle qu’on constaterait pour la plupart des Basidiomycètes. Cette donnée est en opposition avec la croyan:e populaire que les Champignons ont un développement presque instantané. Remarquons ici que, dans la nature, le Tricholoma nudum se | présente en général à l’état d'individus isolés. En culture, au contraire, il peut arriver que la fructification en touffes prenne un remarquable développement : on s’en rendra compte par la figure 1 de la planche 11 qui reproduit la photographie d’une touffe unique de Pied-bleu, formée de onze chapeaux d’un seul tenant, et qui a élé récoltée'sur une meule de feuilles de hêtre. Les divers points de la meule ne semblent pas également propices à l’évolution des fructifications : souvent c’est sur les bords de meule, parfois même en dehors d’elle (à la surface du sol ou sur la paroi du mur voisin) que les chapeaux se développent. - 3. Époque de fructification et durée de la récolte. — Nous eue -mons dans le tableau suivant les principaux faits observés à ce point de vue sur les cultures en cave de la Sorbonne (1): \ s& NATURE * ‘| DÉBUT : FIN = | DURÉE M | du Substratum de la Récolte de la Récolte | de la Récolte es: Tannée. 2 mars 7 mai 2 mois LR : Id. 14 id. 20 juillet & mois HE 0 Feuilles de hêtre. | 10 février 8 avril 2 mois. LE Tannée. 14 mars | 143 mai 2 mois V LP FER 23 id. G juillet 3 mois et demi VI Feuilles de hêtre. | 23 janvier 2; mars 2 mois vu Tannée, id. 2% février 4 mois VHE Feuilles de hètre. | 20 mai 17 juillet 2 mois IX Id. » 24 février | 7 avril 1 mois et demi # Id. 2 mars | 27 mai 2 mois et demi Il est à remarquer tout d’abord que le Tricholoma nudum, qui (1) Des résultats très comparables nous ont été fournis par nos cultures dans la cave de l'Observatoire. SUR LA CULTURE DU PIED BLEU 467 est dans nos forêts une espèce automnale, s’est dans nos cultures développé à des époques assez espacées (janvier à juillet) où d’ordi- naire on ne le rencontre pas dans la nature. Ce résultat a un grand intérêt pratique, car il montre qu’on peut espérer récolter ce champignon, en cave, à toute saison de l’année pour ainsi dire, en tout cas à des époques, janvier et juillet, où, par suite des froids intenses ou de la sécheresse exagérée, jamais il ne se développe dans la nature. ue La récolte dure en moyenne de deux à trois mois. Elle est d’ailleurs à peu près continue, à des intervalles de 8 à 10 jours, et ne se présente päs en volées régulières comme cela arrive quelque- fois pour le Champignon de couche. . + Voici, comme exemple, les poids des chapeaux récoltés successi- vement sur une petite meule de feuilles qui n'avait qu’un demi- mètre de longueur : 16 février 1900 : 35 gr.; 24 février, 365 gr. ; 2 mars, 575 gr. ; 46 mars, 43 gr. ; 24 mars, 490 gr. ; 8 avril, 120 gr. ; 7avril, 260 gr. Total 1550 gr. ce qui correspond à 3 kgr. environ par mètre de meule. IV. CULTURE DE PLEIN AIR EN JARDIN ET EN FORÊT. Il nous reste à parler de la culture en jardin et en forêt. La première observation que nous ayons à relever à ce sujet se . rapporte à une culture établie depuis la fin de 1895 dans un tas de tannée monté dans le jardin botanique de l'Ecole Normale supé- rieure. Le mycélium s'est propagé pendant l'hiver de 1896-1897 et a fractifié une première fois; de nouveau, nous avons obtenu en 1897 des toufies du Champignon ; puis, en 1898, notamment le 23 décembre, nous constations une belle sortie de Pied-bleu à la surface de la meule; le 7 janvier 1899, d’autres belles toufies se développèrent malgré la rigueur de la saison. Le tas de tannée a été remanié dans l'été de 1899, ce qui a arrêté définitivement la culture. Il résulte manifestement de particularité intéressante, un mycélium viva ° en outre, que le Zricholoma nudum est une espèce très rustique, 8e distinguant nettement au point de vue cultural du Champignon de couche. | a cet essai que le Pied-bleu présente, < ce. Il en découle, 468 __ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D’autres expériences quoique moins longtemps prolongées ont donné des résultats analogues. Une autre meule (feuilles de Chène) d’environ 60 centimètres d'épaisseur a été ensemencée en mars 1899 avec du blanc de feuilles de cave. Peu de temps après le semis une gelée intense survint; comme la meule n'avait pas été protégée par aucune couverture, nous crûmes l’expérience manquée, d'autant plus que nous n’avions pas constaté l'apparition du blane au voisinage de la surface. Cependant au bout de plus de 20 mois, nous avons recueilli quel- _ ques toufles de beaux champignons (une vingtaine d'individus environ) qui firent leur apparition en trois places seulement. Il _ semble que la plupart des mises avaient été gelées, quelques-unes cependant ayant résisté fructifiaient près de deux ans s après (décembre 1900 et janvier 1901). Enfin un autre essai a été tenté par nous dans le bois de Meudon. Le 5 mars 1899, des mises de blanc de T. nudum préparées sur feuilles de Hêtre stérilisées furent ensemencées au-dessous de la couche de feuille qui recouvre la surface du sol. Au mois de novembre de la même année, à l’endroit précis où le semis avait : s été fait, nous constatâmes la présence de 9 chapeaux de Tricholoma nudum, alors que dans les environs, à une distance très notable, nous ne constations pas la présence d’un seul Pied-bleu ; il n'y eut Pour nous aucun doute sur la réussite de l'expérience. Il est pos- _ siblé que de nouvelles fructifications se soient produites sans que nous ayons pu le constater, nos visites étant forcément espacées ; Un an après, nous avons d’ailleurs retrouvé à la même place un blanc de parfum anisé et de teinte violacée qui ne nous laissait _ Aucupe incertitude sur la persistance du même mycélium pe | même point. IL. — ANOMALIES CULTURALES LP Parasites et commensaux, — Harziella capitala Coët. . : Matr. — Nous avons décrit en 1899 (1) une moisissure qui s'était développée sur le Tricholoma nudum de la meule exposée pe mai 1898 au Concours horticole des Tuileries. La meule ayant été (4) J. Costantin et L. Matruchot : Un nouveau genre a Au: Harzoll 2e cn capitata (Bull. Soc, rates t. XVI, 1899, avec une LE SUR LA CULTURE DU PIED. BLEU | 469 rapportée dans la serre, les champignons furent cueillis et aban- donnés sous cloche. Ils s'y desséchèrent sans pourrir, et à quelque temps de là nous observâmes sur les feuillets des taches d’un blanc crème produites par la mucédinée que nous décrivimes sous si nom _de genre nouveau Harziella. La présence de cette moisissure n’était pas, comme nous pouvions le supposer à cette époque, purement accidentelle. Nous la retrouvâämes, en effet, à plusieurs reprises, non plus sous la Serre, mais dans la cave de la Sorbonne. Elle s’y développait de préférence, non sur les chapeaux, mais sur le blanc du Tr. nudum. Le blanc, recueilli sur diverses meules et abandonné dans une assiette humide, se recouvrait très généralement des fructifications caractéristiques de Harziella. Cela nous donna à penser que cette moisissure joue sans doute dans la culture du Pied-bleu un rôle plus important que celui que nous supposons tout d'abord. Cette opinion fut confirmée dans la suite par une observation nouvelle, faite à la Sorbonne en avril 1899 sur une meule de tannée, Là s’était développé un champignon tératologique, où la déformation : a était assez particulière : le chapeau était comme plié en deux, les : deux moitiés relevées vers le haut s’accolant l’une contre l’autre par la face supérieure. Sur ce chapeau déformé le même Harziella Re Se montra bientôt au bout de quelque temps, formant quatre taches d’inégale grandeur ; dans cette façon d’être, on pouvait reconnaître ED 5 ki quelques caractères de la Môle, maladie du Champignon de couche ss due à une Mucédinée en somme peu éloignée du Harziella, et dans laquelle le parasite reste parfois localisé aux feuillets lorsque l'in- vasion n’est ni très précoce ni très grave. Nous ne saurions dire avec une absolue certitude si le Harziella est la cause de la déformation observée sur le chapeau du Tricho- lome; nous avons observé trop peu d'individus tératologiques. et nous avons trop rarement recherché le parasite pour pouvoir Jui assigner un tel rôle. Mais il nous paraît très vraisemblable qu'il en _Soit ainsi et que ce parasite fréquent du Tricholoma nudum ait, dans une certaine mesure, nui à nos cultures. ere < Pterula multifida. — Une meule de tannée nous à présenté un observé une pérennité très remarquable du blanc, qui, dans une de nos expériences, a fructifié pendant trois années consécutives. - Si décisif que soient, en tant que démonstration de la possibi- (1) Daguillon. — Sur un chsbhig ahormal de Tricholoma nudum (Bull. se p.63). Mycol. t. XVII, 1900, LL d SUR LA CULTURE DU PIED BLEU : 475 lité d’une culture nouréé, les résultats obtenus par nous, ils laissent place encore à de notables améliorations, portant sur l’ac- célération de la croissance du Km sur la jeta de la récolte et sur le rendement. La culture du Pied-bleu, telle que nous la réalisons actuelle- ment, présente donc encore, malgré nos efforts, une infériorité manifeste, quant au rendement, vis-à-vis de la culture du Champi- gnon de couche. Mais d'autre part, elle offre, dès maintenant, sur celle-ci des avantages certains : le milieu de culture est moins coûteux, il n’exige pas le « fumier de champignonnistes » dont la Préparation est toujours délicate ; le mycélium est vivace; enfin la culture peut se faire en plein air, le Pied bleu se montrant beaucoup plus rustique que le Psalliota. = Enfin les expériences en plein air et eu forêt nous ont montré que la culture de notre Champignon peut se faire dans les conditions climatériques normales, et peut-être est-on en droit d'espérer réali- ser dans cette voie une intéressante APPHEAUOR de et fores- tière de la Mycologie. EXPLICATION DE LA PLANCHE 11 Fig. 1. — Touffe de Tricholoma nudum obtenue en culture sur Meule à l’abri de la lumière (2/5 de grandeur naturelle). Fig 2. — Tricholoma nudum, forme normale, développée . une meule à à la lumière (1/4 de grandeur naturelle). Fig. 3 et 4. — Individu légèrement étiolé, vu de profil et de face (1/2 de grandeur naturelle). Fig. 5. — Une culture sur meule de Tricholoma nudum, au début de la fructification (1/10 de grandeur naturelle). à DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE | VÉGÉTALES PARUS DE 1893 à 1900 (Suite) A. Labbé signale dans l'Année biologique de 1897 (p. 4) un mémoire très intéressant mais peu connu d'ASCHERSON, présenté à l’Académie des Sciences le 12 novembre 1838, sur l'usage physiologique des corps gras et sur une nouvelle théorie de la formation des cellules au moyen de ces corps, appuyée de plusieurs faits nouveaux. Dans ce mémoire, . l’auteur se déclare guidé par deux idées essentielles ayant trait, l’une à l'importance et à la constance de la graisse dans l’économie, l’autre à la théorie cellulaire qui venait d’être formulée par Schwann. Voici quelques-unes des expériences de cytomécanique qu’il réalisa’ alors, quarante ans avant Bütschli. . En isolant une goutte d'un liquide hétérogène (huile et substance coagulable telle que de l’albumine liquide) on constate qu'il sé forme . instantanément une membrane par coagulation de l’albumine. . Si l’on place sur une plaque de verre, côte à côte, une goutte d’albu- mine et une goutte d’huile, on voit l’albumine s’entourer d’une mince pellicule ou membrane d’huile. = Dans les deux cas, des cellules factices ont été réalisées. Si lon examine une goutte d’huile renfermant de nombreuses goutte- lettes d’albumine, on voit que la cellule factice ressemble beancoup ie un Infusoire polygastrique, à ce mélange que Dujardin, en 1835, avait appelé glu animale ou sarcode et que Hugo von Mohl décrivit en 1846 ee sous le nom de protoplasma (ce dernier mot avait été déjà employé par . Parkinje en 1840). : De Ascherson donne le nom d’hyménogonie à cette formation DIRES brane dans les liquides hétérogènes. Dans l'organisme, les cellules se forment précisément au contact de la graisse et de l’albumine, et rhy= ménogonie chez les êtres vivants n’est qu’une propriété phy sique, Lo espèce de condensation capillaire qui opère sur les surfaces des liquides 2 hétérogènes qui se touchent. Les cellules ainsi produites dans l'orgè x (1) Hartog: On multiple cell division a REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 477 nisme sont les cellules élémentaires dont les éléments des tissus les plus divers ne sont que des métamorphoses. Ces cellules modifient leur contenu par endosmose et exosmose (Dutrochet avait publié ses recherches sur l’osmose en 1827) comme le font les cellules factices. L'augmentation des cellules élémentaires, de même que leur formation, n’exige qu’un instant. Tous les fluides du corps, dit Ascherson, sont albumineux ; donc, une goutte d'huile n’y peut rester un seul moment sans se transformer en une cellule ni se subdiviser en 2-10-100, sans donner lieu à la formation de nouvelles cellules élémentaires. En somme, l’idée d’Ascherson de reproduire par une émulsion de matières grasses mélangées à des matières albuminoïdes la structure cellulaire est analogue à celle de Bütschli. Il y a homologie entre les cellules élémentaires du premier et les alvéoles du second. Ajoutons qu'Ascherson a même cherché à vérifier la formation du noyau, sa division ainsi que celle de la cellule. Enfin, que sait-on à l’heure actuelle sur la signification de la division cellulaire ? Spencer a cru l’apercevoir en constatant que dans l’accrois- sement le volume augmente proportionnellement aux cubes des dimen- sions, tandis que la surface n’augmente que proportionnellement aux LÉ Nr CS carrés de ces dimensions; or, c’est par la surface que se fait l’assimi lation ; il en résulte que la nutrition se trouve gênée quand le volume de la cellule s’accroît, d’où la nécessité pour cette dernière de se diviser. Mais on sait que dans bien des cas, dans la sporulation par exemple, les divisions se succèdent rapidement sans qu’il y ait augmentation de volume des cellules-filles. à Harroc (1) fait observer que lorsqu'une cellule allongée SAFPORRES sa surface diminue par rapport au volume, et la division devient néces- saire pour rétablir l'équilibre entre ces deux termes. D'autre part, une cellule peut accumuler beaucoup de réserves sans pour cela augmenter la masse de son plasma ; cette cellule ne se divise pas ; m celui de la grenouille en voie de développement, l’auteur a pu be nn : écrétée par le protoplasma et utilisation des réserves ; c’est du plasma, rend la division une diastase peptonisante qui doit être S qui est chargée de commencer le travail d’ cette utilisation qui, augmentant la masse nécessaire. he Pure œ pencer’s limé of growth (Rep. Brit. Ass. 833, 1896). ais, si les Dr ir uotitshe as Herbtil. 478 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Toutes les divisions cellulaires dont nous venons de parler se rap- portent au mode indirect. ou caryokinétique. C’est là le mode normal; mais la division indirecte ou amitotique se voit aussi de temps à autre ; quelle en est donc la signification physiologique ? Certains auteurs + pensent que les cellules-filles nées par voie directe sont incapables de présenter la mitose, et en général du reste elles ne se divisent plus; d’autres auteurs admettent au contraire qu’elles peuvent se diviser _ indéfiniment. Bazgranr et HenneGuY (1) ont essayé de trancher cette question. Ils ont soudé, dans l'air humide, les deux extrémités d’une queue de téiard préalablement amputée ; or, au début de la soudure les cellules épithé- liales qui prolifèrent se divisent par amitose ; quand la soudure est faite, que la circulation est établie, on rencontre dans la région de contact des cellules qui se divisent par voie normale ou indirecte ; si. ces dernières cellules sont bien les filles des précédentes (ce n’est pas du tout démontré), on peut admettre avec les auteurs que des cellules qui ont besoin de proliférer rapidement se divisent par voie indirecte et _ que la mitose réapparaît ensuite. ; . Nous laissons de côté toutes les intéressantes théories sur la méca- nique’ du développement, le polyzoïsme, etc. Nous renvoyons à des chapitres spéciaux les questions se rapportant au métabolisme, à l'irri- _ tabilité, au mouvement, à l’hérédité. Beaucoup de ces questions du à reste et de celles dont nous avons- parlé jusqu'ici rentrent plutôt dans le domaine de la Biologie générale, qui devient «le plus en plus vaste et tend à s’individualiser aux dépens de la Morphologie et de la Physio- logie. - -: : Rs La membrane. — Nous nous occuperons successivement des ques- tions suivantes : orientation de la membrane, accroissement, composi- , tion chimique, communications protoplasmiques, membrane plasmique: KNY (2) a étudié l'influence de la traction et de la pression sur Los direction des cloisons dans les_cellules végétales en voie de division: ll découpe de minces lanières dans un tubercule de Pomme de terre; ces lanières sont repliées sur elles-mêmes et supportent un certain. poids les maintenant dans cette position. Au bout de quelque temps des cloisons apparaissent dans les cellules du côté convexe, mais per- (1) Balbiani et Henneguy : Sur lg signification physiologique dé la division cellulaire directe (C. R. Acad. CXXVIIL 264). te ) Kay : Ueber den Einfluss von Zug und Druck auf die Richtung der Sep 2 dewande in sich theilenden Pflanzenzellen |Ber. d. deut. Bot. Gesell. XIV. 18%, p. 378). : : ar 4 # 4 REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 479 pendiculairement à la surface et non parallèlement à cette dernière comme cela a lieu dans la formation normale du tissu cicatriciel. C’est que les cellules du côté convexe ont subi un étirement tangentiel; l’axe du fuseau caryokinétique s’est placé dans le sens de cet étirément et la cloison s’est formée dans le sens perpendiculaire. En soumettant une tranche de Pomme de terre à la traction, on obtient sur les deux faces des cloisons qui viennent confirmer les résultats de l'expérience précé- dente. D’autre part, une spore d’ÆEquisetum germant commence par se diviser en deux cellules dont l’une engendre le prothalle et l’autre un rhizoïde; Stahl qui a étudié cette division a montré que la lumière influe sur le sens du cloisonnement : la membrane séparatrice est per- pendiculaire à la direction de la lamière. Or Kny, en comprimant une spore entre deux lames de verre a vu que le sens de la cloison était sans relation avec la direction de la lumière mais qu’il était au contraire dans la dépendance du sens de la pression.-Enfin, une racine de Fève croissant entre deux plaques de verre écarlées de 3 millimètres d’un côté et se touchant de l’autre s’aplatit quand elle arrive dans la partie étroite; le grand axe d’une section transversale est donc parallèle à l'intersection des lames; mais dans la partie élargie, là où la racine ne subit aucune pression, le grand axe, car il y en a toujours un, la racine « _n’étant jamais parfaitement cylindrique, est perpendiculaire à cette direction. Le sens du cloisonnement des cellules périphériques a donc été modifié par la pression produite par ces deux lames de verre. Comment la membrane s’accroît-elle ? Certains auteurs sont, comme On sait, partisans de l’intussusception, d’autres de l’apposition; il y en a même, et non des moindres, qui admettent la coexistence des deux A phénomènes. La théorie de l’intussusception, telle que l’expose Wiesner, est basée sur les propriétés des plasomes et sur l'existence du protoplasma dans la membrane. Mais CorREns (1) ayant étudié la membrane ces de différentes Algues n’a jamais pu y mettre en évidence de matières protoplasmiques, surtout dans la membrane jeune. Dans la membrane âgée, ce qu’on prend pour de la matière vivante c'est er simplement de la tyrosine et d’autres substances encore mal déterminées. - Les dermatosomes peuvent exister, mais ils ne sont pas M Suivant les trois directions de l’espace, ils sont plutôt associés en : . P “ s” ! : »; is tibrilles et constituent des centres d’attraction autour desquels laccroi -Sement se fait. On observe parfois deux, trois ou quatre S ystèmes de hoîim’se jahrbücher. ns Tollmembrain } \E NS (4) Correns : Ueber die vegetabilische XXXI, 1894, p. 587) : x 480 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : stries et ces stries sont parfois sinueuses et irrégulières. La striation est due à un léger plissement des lamelles et chaque série de stries _ provient des plissements d’une seule lamelle. Chez les Cladophoracées et les Valoniacées on trouve des inclusions dans la membrane telles que cristalloïdes, fragments de protoplasme, Cela prouve que la membrane s’accroît bien par apposition. Pourtant chez les Petalorema, Glæocapsa et Apiocystis, comme le volume de la colonie atteint jusqu’à 2000 fois le volume initial, la membrane enveloppante doit nécessairement s'accroître par intussus- ception; il n’y a pas là simple gélification par l’eau comme le prouvent les caractères optiques. Mais c’est de l’intussusception dans le sens de Nægeli, non dans le sens de Wiesner. Pour STRASBURGER (1), les principes de la membrane cellulaire sont des produits du protoplasma. Ces principes sont excrétés à la surface pour former la membrane ou bien ils restent dans l’intérieur du plasma et y sont utilisés de façons variées. Dans certains cas on voit uné masse - donnée de protoplasma complètement transformée en principe de la membrane sans reste visible (massules d’Azolla) en sorte qu'il est très vraisemblable que les principes de le membrane soient un gi de Séparation du cytoplasma. La membrane croît en surface par extension passive et par dépôt simultané de nouvelles couches ou par inclusion active de substance. Elle croît en épaisseur par dépôt de lamelles nouvelles, celles-ci ne subissant plus d’épaississement ultérieur mais étant modifiées par des infiltrations et incrustations passives. Dans des cas déterminés, chez des cellules libres, la croissance en épaisseur a lieu par introduction de substance. L’apposition et l'intussusception existent donc séparées ou unies dans la croissance de la nnurane: Au point de vue chimique nous avons à signaler les Re .ches de MANGiN sur la constitution de la membrane (voir la dernière Revue de M. Jumelle) et notamment sur celle des Champignons (2). Chez les Péronosporées le mycélium est formé par l'association intime de cellulose et de callose; les appareils conidifères sont de la cellulose pure. Chez les Saprolégniées, le mycélium et appareil coni- - difère sont constitués par de la cellulose et de la callose. Chez les Mucorinées, le mycélium et l'appareil sporangifère renferment : 1° de la cellulose, surtout à la partie interne de la membrane, un conne : (1) Strasburger : Die pflanzlichen Zelhäute UWahrb. f. wiss. Bot. xxx, su). (2) Mangin : Observations sur la a conslitution de lu membrane re Rs Champignons (C. R. Acad. 4 décembre 1893). ! REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 481 pectique à la partie externe où sont fixés les dépôts d’oxalate de chaux; _ la callose est rare; cependant elle forme un mince revêtement à la surface des filaments sporangifères du Pilobolus. Chez les Urédinées et les Ustilaginées il n’y a pas de callose, sauf autour des suçoirs ; les fructifications offrent les réactions colorantes des composés pectiques. La constitution de la membrane varie d’une tribu à l’autre chez les Basi- diomycètes : quelques-uns de ces derniers (Agaric champêtre, Bolet, Chanterelles) n’ont pas de callose, mais une matière analogue aux composés pectiques; quant à la cellulose, si elle existe, elle ne peut être décelée que par les colorants acides (orseilline BB, couleurs de benzidine). Chez les Corticium il y a de la callose et des composés pectiques. Chez les Polypores, Dédales, Tramètes, il y a de la subérine, de la callose, plus une matière qui fixe les colorants basiques (rouge de ruthénium, bleu de naphtylène, etc.). Certains Ascomycètes con- ‘tiennent de la callose (Saccharomyces, Rhytisma, Peziza, Erysiphe, Fumago); d’autres contiennent en outre une matière qui fixe les colo- rants basiques (Bulgaria). Enfin chez les Lichens, le mycélium est Surtout formé de callose; quant aux gonidies, elles sont cellulosiennes. D’après ces résultats, Mangin conclut que les expressions de fungine (Braconnot), métacellulose (Frémy), pilzcellulose (1) (de Bary) sont inacceptables. La cellulose dont la présence est si constante chez les Végétaux, manque le plus souvent chez les Champignons et quand elle existe elle revêt des caractères différents de ceux qu’elle présente géné- ralement. Ajoutons que les réactions de la callose offrent un précieux moyen de déceler un mycélium chez des plantes au sujet desquelles il reste des doutes sur la nature parasitaire de leurs affections, ManGix (2) a repris récemment ses recherches sur la membrane des Champignons et il s’est adressé aux Mucorinées qui, comme on vient -de le voir, font exception à la règle, leur membrane manifestant les propriétés colorantes de la cellulose comme celle des tissus mous des : Phanérogames et des Cryptogames vasculaires. L'auteur rappelle les Caractères et les réactions colorantes des substances fondamentales de la membrane : cellulose, callose et composés pectiques. La cellulose est soluble dans le réactif de Schweizer; 8 colorants sont les réactifs iodés, les couleurs diasoïques acide. alcalin, les couleurs tétrasoïques acides en bain acide. de : Les réactifs iodés sont très nombreux; le meilleur est Vacide iodhy- es réactifs s en bain (1) Winterstein : Zur Kenntniss der Pilzcellulose (Ber. d. deut. Bot. geo + 41: a $ 7 | de ; pal de ) L. Mangin : Observations sur la membrane dés Mucorinées ee sed de " n Botanique. XIII. 1899, pp. 209, 276, 307, 339, 371, 2 pl): +31 Rev, gén. de Botanique. — XII. 482 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE drique iodé fumant qui donne instantanément une coloration violette ou bleue aux régions cellulosiques des membranes sans gonfler ou dissoudre ces dernières comme le font J’acide sulfurique et l'acide phos- phorique. Les couleurs diazoïques en bain alcalin sont toutes des matières colorantes dérivées de la benzidine, de la toluidine (rouge Congo, ben- _zopurpurine, nosazurine, D azobleus, azoviolets, etc.); mais ces corps colorent aussi la callos Quant aux couleurs tétrazoïques en bain acide, le type est l’orseilline BB. Elles permettent de bien distinguer la callose de la cellulose. La callose est inerte vis-à-vis des réactifs iodés et des colorants de la cellulose en bain acide. Elle fixe énergiquement : 1° les colorants tétrazoïques de la série benzidique; 2° les divers bleus solubles consti- tués par les sels de triphénylméthane trisulfonés ; 3° l'acide rare et ses sels, Les composés pectiques se teignent par tous les colorants basiques (safranine, bleu de naphtylène, etc.) et par le rouge de ruthénium qui _est un réactif d’une grande sensibilité (1). Or, la cellulose manque ordinairement chez les Mucorinées. Le mycé- Jlium aérien ou submergé ainsi que les filaments sporifères sont formés de cellulose associée aux composés pectiques et, comme chez les Pha-. nérogames, la cellulose est plus abondante dans les conches internes de la membrane que dans les couches externes. En outre, cette cellulose diffère de celle des plantes vasculaires en ce qu’elle demeure insoluble dans le réactif de Schweïizèr, même après macération dans les acides. La membrane des filaments submergés par l'importance de la cutini- sation et la cutine formée diffère de celle qu’on rencontre communément. VAN VissELINGH (2), qui a étudié une centaine d'espèces de Cham- pignons, a observé dans la membrane de la véritable chitine comme chez les animaux. La présence de la chitine chez ces végétaux avait déjà été mise en évidence par Gizson (3). La chitine a une assez grande résistance vis-à-vis des différents réactifs et comme la cellulose, elle ne montre aucun changement dans la glycérine jusqu’à 300 degrés. AVEC des alcalis étendus elle se change très lentement en mycosine; avec des alcalis concentrés à 160° le changement se produit très vite. La mycosine ( | L. var Sur l'emploi du rouge de ruthénium en Anatomie végétale (CG. R. Acad. 1895). 2) Van he Nibrocrmtiehe Untersuchungen ueber die Zelhvände der Fungi. (Jahrb. f. wiss, Bot. XXXI, 619). (3) Gilson : De la présence de la chitiné dans la membrane cellulaire des Champignons (C. R. Acad., 1895). REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 483 est un corps qni manifeste des réactions très significatives et qu’on peut déceler avec précision microchimiquement. Par la solution iodée et l’acide sulfurique étendu la chitine se colore en rouge violet et par le chloroiodure de zinc en bleu violet. Elle est soluble dans l’acide chlorhydrique et l’acide acétique étendus, mais inso- luble dans l’acide sulfurique étendu aux températures habituelles. La chitine est très répandue chez les Champignons; la cellulose l’est très peu. On trouve la cellulose chez les Myxomycètes (Didymium squa- mulosum), les Péronosporées (Plasmopara densa, Cystopus Portulacæ) les Saprolégniées (Saprolegnia dioica) ; la chitine se rencontre dans les Chytridiées, les Entomophthorées, les Mucorinées et les Champignons supérieurs. Dans quelques cas, la cellulose et la chitine manquent (Saccharomyces, Cererisiæ, Fuligo septica, Cetraria islandica). Ces principes sont habituellement accompagnés par d’autres plus ou moins wal connus (lichénine, usnéine, géastérine). La chitine est plus répandue dans les organes végétatifs que dans les organes reproducteurs; en outre elle ne se voit souvent que dans une partie déterminée de la membrane et non pas dans la membrane entière. L'auteur pense même que ces connaissances nouvelles sur là consti- tution de la membrane peuvent servir à la classification des Champi- gnons. Ainsi von Tafel divisa les Phycomycètes en Oomycètes et Zygo- ‘mycètes; les Oomycètes contiennent les Péronosporées, les Saprolé- gniées, les Chytridinées et les Entomophthorées; les Champignons à cellulose et à chitine sont alors ensemble. Ludwig, au contraire, partage les Phycomycètes en Chytridinées, Zygomycètes, Oomycètes ; les Oomy- cètes comprennent les Péronosporées et les Saprolégniées, tandis que les Chytridinées forment un ordre pour elles et que les Entomophtho- rées sont unies aux Zygomycètes. Grâce à cette division, les Phycomy- cètes qui ont de la cellulose forment un ns et sont séparés de ceux qui contiennent de la chitine. La membrane cellulaire peut, comme on sait, se lignifier, se subé- _ rifier, se cutiniser, se minéraliser, etc. La signification physiologique de ces modifications est encore bien controversée. Ainsi, pour Sachs, la lignification devait augmenter la résistance, diminuer l’élasticité, mais par contre faciliter la pénétration de l’eau. Pour SCHELLENBERG (1), la lignification ne peut servir à favoriser la circulation de l’eau; pour Zerscne (2), elle diminue l’élasticité des fibres. (1) Schellenberg : Beiträge zur Kenniniss der verholzten Zellmembran. (Jahrb. 1. wiss. Bot. XXIX, 1896, p. 537). (2) Zetsche : Beiträge zur Untersuchung der verholaten Membran (Zeit. f. angew. mikrosk. II, 1896, 225). 4 484 _ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE La membrane n’est plus considérée aujourd’hui comme étant continue dans toutes ses parties. C’est Thuret et Bornet qui, les premiers, en 1878, firent connaître, dans leurs Études phycologiques, les communi- cations protoplasmiques. Quelques années après, Tangl en vit de nou- velles et depuis, de nombreux observateurs en ont signalé à maintes reprises dans les tissus des animaux et des végétaux. En 1891, Kienitz- Gerloff a mis la question au point dans un très important mémoire qui a été analysé à cette place. PoIRAULT (1) a trouvé des communications chez les Cryptogames vasculaires entre les cellules stomatiques et les cellules voisines. Il en observa (2) dans les Lichens, entre les filaments du Champignon, mais ne put en déceler entre les cellules du Champignon et celles de l’Algue. _ Selon A. Mayer (3), les cellules du Volvox présentent des communi- cations en nombre différent suivant leur rôle dans la colonie; celles qui _ font partie de l'hémisphère trophique ne sont unies que par un seul tractus tandis que celles qui appartiennent à l'hémisphère reproducteur Sont unies par de nombreux filaments plasmiques. Eismond (4) a essayé de résoudre l'important problème de l’origine des communications protoplasmiques. Celles-ci sont-elles primaires, c’est-à-dire résultent-elles du cloisonnement incomplet des cellules, ou bien sont-elles secondaires, c’est-à-dire se forment-elles au sein d’une membrane au début continue? En examinant l’épiderme du jeune, embryon d’Axolotl et des œufs en segmentation de cet animal, on voit que dans une cellule qui se divise, la future membrane est marquée tout d’abord par une ligne claire de vacuoles et les cellules-filles ne la porosité de structure, d’un ordre de grandeur beaucoup Re = (1) Les physiologistes qui désireraient posséder ne Rae plus Eee ie sur la question de l’osmose liront avec plaisir l’article si savant et si clairemen ei exposé écrit par M. DasrRe dans le Traité de Frais Diopyéiie “(d'Arsonval, F Marey, etc.) dont le tome premier vient de paraître (Paris, Masson, 1901). es avons fait beaucoup d'emprunts à ce travail si remarquable. REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIR ET DE CHIMIE 489 grand que celui de la à oué moléculaire qui, par suite, n'échappe pas à nos sens, qui fait que la membrane est véritablement trouée, qui donne naissance aux phénomènes d’imbibition et de filtration et qui se mesure sous le nom de perméabilité. Dutrochet a bien vu que la porosité de structure qui met en jeu la capillarité ne peut pas tout expliquer; c’est pourquoi il devait y avoir selon lui une affinité spéciale de la membrane. Il pensait avec le mathématicien Poisson que les forces capillaires ne sont là que pour amorcer le phénomène et expliquer l’imbibition initiale de la cloison. Dutrochet a en outre montré qu’il y à un désaccord complet entre la capacité de perméabilité et la capacité d’osmose. Les membranes animales employées présentent la porosité de structure; mais ce ne sont pas les lacunes qui se remplissent de la plus . grande partie du liquide absorbé par les membranes; les parties pleines seraient, en effet, selon Naegeli (1877), formées de micelles ou agrégats de molécules ayant une figure déterminée; ces micelles attirent l’eau avec plus de force qu’elles ne s’attirent elles-mêmes; elles peuvent alors s’écarter, ce qui produit le gonflement de la membrane, Dans la membrane il y a de l’eau de constitution que l’affinité chimique retient sur les molécules; il y a en outre de l’eau d'adhésion, de plus en plus mobile au fur et à mesure qu’on s'éloigne de la micelle et de l’eau de capillarité, libre et mobile, circulant dans les pores. Or, l’osmose ne met en jeu, selon Pfeffer, que l’eau de capillarité et l’eau d'adhésion. Nous savons à l’heure actuelle que dans la cellule végétale, c’est surtout le protoplaste et non la membrane cellulosique qui est le siège des phénomènes osmotiques. Ce protoplaste, rappelons-le, est, selon les vues de de Vries et de Pfeiffer hémiperméable seulement, tandis que la membrane cellulosique est perméable dans les deux sens, pour les cristalloïdes seulement il est vrai, les colloïdes ne la traversant que très peu ou pas du tout (Graham, 1852; Dubrunfaut, 1853). Le protoplasma, bien que perméable à l’eau seulement, utilise néanmoins pour son accroissement et son fonctionnement les SUR ARE dissoutes qui filtrent au travers de la membrane cellulosique. Mais, - selon Dastre, il n’est pas nécessaire que ces substances traversent la membrane plasmique; le simple contact suflit; avec lui l'aliment pen réagir sur le protoplasma et être assimilé. Dans ce protoplasma il y a un suc cellulaire, sécrétion très com- _ plexe de la matière vivante et qe ne peut recevoir directement du dehors que de l’eau. Mais l’hémiperméabilité n’est pas une propriété spéciale … la matière vivante; elle se manifeste, en effet, à l’aide des membranes 490 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE _précipitées. En outre, elle n’est pas absolue, comme on aurait pu le croire. Klebs et de Vries ont montré que la glycérine et l’urée peuvent pénétrer le protoplaste; le phénomène est même très rapide dans les cellules du Begonia manicata. Beaucoup de cellules vivantes laissent passer le bleu de méthylène; le plasmodium des Myxomycètes absorbe l’asparagine ; le protoplasma des Bactéries est perméable aux substances salines et organiques; le protoplasma des globules rouges, imper- méable aux sels de sodium, est perméable à l’urée; les cellules rénales laissent passer les sels, mais non le sucre et l’albumine. Godlewski pense même que le protoplasma est tantôt perméable, tantôt imper- méable, selon qu’il est dans sa condition ordinaire ou bien à l’état de contraction. Les cellules animales ressemblent, au point de vue osmotique, aux cellules végétales quand celles-ci sont très jeunes; c’est l’ectoplasma qui est la cloison hémiperméable. __ On connaît les membranes précipitées et les différents procédés employés pour les obtenir; on sait aussi que, grâce à celles de ferro- cyanure de cuivre, Pfeffer put construire un osmomètre permettant de mesurer directement la pression osmotique. L'appareil fut modifié en 1892 par Tammann. Récemment Ponsor (1) a construit un OSmMO- mètre dont la cloison hémiperméable de ferrocyanure de cuivre _ résister à des pressions considérables (5, 15 atmosphères). Mais quelle est la structure de ces membranes précipitées hémipét. méables ? Selon Pfeffer elles sont susceptibles de se gonfler comme les - membranes colloïdes ; elles contiennent donc de l’eau de cristallisation et de l’eau d’adhésion; leurs micelles sont des tagmas; elles ont proba- blement une forme polyédrique comme le conduisent à penser les phénomènes de double réfraction présentés par les membranes one (tannate de gélatine). eau qui traverse la membrané hémiperméable pour aller diluer le _ liquide osmosant passe entre les tagmas (voie amphitagmatique) ou bien elle entre dans ces derniers, y est fixée chimiquement sur les molécules, en sort ensuite à cause de l'attraction plus grande du liquide osmotique (voie diatagmatique). Dans ce dernier cas, c’est uniquement de l’osmose moléculaire : mais dans le premier, l’eau qui passe se trouve tout près des tagmas, RES la zone d'attraction de ces derniers et ellé est néanmoins soutirée par le liquide osmosant (osmose moléculaire), ou bien elle est entre les tagmas, en‘dehors de leur-zone d’attraction et circule librement dans des sortes de fins canaux A mm RG (osmose capillaire), {1} Ponsot : Recherches osmotiques sur les solutions très étendues Lu de canne. (C. R. Acad. CXXIII, 659, et ibid. 29 Nov. 1897, #2 Juin né ' REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 491 Comme au travers de la membrane précipitée la filtration est lente et que les sels dissous (cristalloïdes) ne passent pas, nous sommes amenés à supposer que les canaux amphitagmatiques sont très petits, que leur zone libre est presque nulle, que par suite l’osmose capillaire est très faible alors qu’elle est grande dans les membranes ordinaires. Les membranes précipitées ne sont pas plus que la membrane plas- mique absolument hémiperméables. Pfeffer fut conduit à le penser, puis le fait fut confirmé et étendu plus tard par Tammann, Meerburg, Walden. En général, elles sont traversables par tous les acides, puis par les sels d'acides monobasiques, mais elles le sont plus difficilement par les sels polybasiques. \ Mais alors pourquoi certaines substances ne diosmosent-elles pas ou bien ne diosmosent-elles que difficilement ? Pour expliquer la dialyse on a admis pendant un certain temps la théorie dite du tamis, d’après laquelle la membrane diosmotique serait un crible à pores plus ou moins grands et arrêtant les grosses molé- cules. Mais cette explication ne paraît guère s’accorder avec les faits, Ainsi les membranes naturelles livrent bien passage à de grosses molécules comme celles du bleu de méthylène, de l’urée, de la glycérine alors qu’elles l’empêchent à des molécules salines plus petites. C’est ainsi que l’ectoplasma des globules rouges est perméable à l’urée et imperméable aux sels de soude. En outre Tammann a montré que sur 17 colorants essayés, 11 ont traversé une membrane de tannate de gélatine, 7 une membrane de ferrocyanure de zinc, 5 une membrane de ferrocyanure de cuivre. Il en résulte que d’après la conception méca- nique de Traube la première membrane aurait les pores plus gros que ceux des autres; or des molécules de fuchsine, de fuchsine-diamant et de ponceau 3 R passent au travers de la troisième membrane et a arrêtées par les deux précédentes. Fünfstück a aussi réfuté cette théorie, mais par un procédé indirect et qui ne nous paraît pas absolument convaincant (Voir la Revue de Physiologie de M. Jumelle dans ce recueil). En outre cette théorie ne tient aucun compte de la fixation des corps qui passent par les molécules des tagmas (osmose molé- Culaire pro parte). OsrwALp a émis l'opinion qu’il pourrait bien s’agir non du tamisage des molécules mais de celui des ions, ceux-ci étant, Comme on sait, les éléments d’un corps dissous électriquement dissociés; mais cette hypo- ; thèse n’a pas subsisté devant les expériences de Tammann et de Walden. Vient alors la thèse de la solubilité qui remonte à Dutrochet et que Dubrunfaut et Graham ont acceptée en rapprochant la dialyse de la Lure. Ti 492 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE diffusion. Dans cette théorie on admet que la membrane semi-perméable , laisse passer une substance à la condition qu'elle la dissolve. Enfin, selon Nernst, la membrane est un corps colloïdal imbibé d’eau qui peut s'échapper par évaporation. La tension de vapeur de cette eau règle les échanges avec les milieux en contact. Or, la tension de vapeur qu’émet l’eau unie à la membrane est très voisine de la tension de vapeur de l’eau pure. Mais les corps dissous diminuent la tension de la vapeur émise, la force élastique sera donc moindre du côté de la membrane osmométrique où se trouve le corps dissous. Il y aura donc distillation, passage de l’eau de ce côté et quand la tension de vapeur sera la même de part et d’autre, le phénomène sera terminé. Disons de suite que cette conception est la base de la mesure tono- métrique de la pression osmotique, OVERTON (:) remarque que l’action plasmolysante d’une solution de sucre de canne à 8 °/, n’est pas augmentée quand on ajoute de lalcool à 3°, et il voit dans ce fait la preuve que l'alcool sort de la cellule de Levure par un simple phénomène physique d’exosmose. Pour lui, une substance traverse d'autant plus vite le protoplasma vivant que sa molécule est plus simple; mais cette loi n’explique pas tout; d’autres facteurs interviennent certainement, Cette considération des pressions osmotiques a conduit l’auteur à émettre quelques vues spéciales sur assimilation chez les plantes. 8 se ss d’après la AE de Bayer, à la suite du phénomène phot ilse produirait pere Es formique; or, une solution au L ce corps réduit de —— la dé- composition de l’acide carbonique rie les Algues; ce corps doit donc, au fur et à mesure qu’il se forme (à supposer qu’il se forme réellement)? être modifié et engendrer un corps non diffusible. On sait que Pfeffer, à l’aide de son osmomètre a pu mesurer directe- ment la pression osmotique. Grâce à ces mesures on put découvrir les lois suivantes : 1° La pression osmotique varie, pour une même substance, propor- tionnellement à la concentration, la température restant constante. 2° La pression osmotique d’une solution donnée varie proportion- nellement à la température absolue, ou encore au binôme de ‘dilatation des gazr1+at,. (a est le . 5, ovaire, labelle et gynostème, + + ; 6, coupe longitudinale du labelle d'avant en arrière, + 5% gynostème vu de côté, +: &, le même, le ; staminode enlevé, +; 9, le même, anthère ne és du filet - enlevés, +; 10, coupe longitudinale du gynostème et du Vin PE H, surface du stigmate vue en dessous, X ; 12, st e étalé, vu de face, X ; 13, coupe transversale du staminode, 3 414, ‘coupe longitu- dinale du staminode, X; 15, coupe transversale de l'ovaire. À LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 505 13. C. PuRPuRATUM Lindley (re Chine: Hong-Kong (Bodinier, n° 1463, novembre 1895, cultivé au jardin botanique). I. — OPHRYDÉES ORCHIS Linné 14. O. GENICULATA Sp. nov. Chine ; environs de Yunnan-Sen, dans les herbes de la montagne ; fleurs généralement rouges, Sas Lu parfaitement blanches, (Ducloux, n° 598, juin 1899). Herba terrestris, humilis. Tuber ovatum, puberulum, radicibus paucis fibrosis. Caulis ad infimam basin 2 vaginis ocreatis, obtusis tectus. Folium unicum, fere radicale, subcordatum, acutum, nervis permultis parallelis percursum. Caulis erectus, vaginis 1-2 vel 0 tectus, pubescens, ad apicem plurifiorus. Spica brevis, sub- -densa, subsecunda. Flores parvi, resupinati, bractea triangulari, acumi- nata, pubescente cum dimidia ovarii pubescentis parte œquante. Sepala erecta (impari cum petalis in galeam connivente), pubes- centia intus, ovalia, obtusa, 3-nervosa ; petala œqualia, oblonga, sub-acuta, 1-nervosa, glabra, marginibus breviter ciliatis. Label- Jum trilobatum, ad basin unguiculatum, dein cuneatum, intus pube- rulum ; lobi æquales, subquadrati, margine anteriori erosula ; calcar ovario paululum brevius, vel cylindricum ad latera compressum, vel ad apicem paulo urceolato-dilatatum, vacuum, glabrum intus et extus. Columna erecta, sub-longa ; rostellum com- pressum. Anthera more generis evoluta ; bursicula unica, 2-locu- laris ; staminodia nana, fere linearia ; pollinia grosse granulosa, sub-spherica : caudiculi lineares, ad tertiam partem geniculati; glandulæ minimæ, ovales, Stigma transversum, concavum, latum, labium late triangulare fingens. ere — Flores rubri, aliquando nivei. Cette espèce appartient à la section des Orchis portant 1-2 feuilles, ordinairement basilaires (0. cyclochila, Franchet). Elle s’en distingue facilement par son port qui rappelle tout à fait celui d'un Hemipilia, c'est-à-dire une tige longue, nue, portant un épi | terminal court, et prenant naissance à l’aisselle d’une feuille unique, cordiforme, engaînée dans deux enveloppes et par la géniculation “ du caudicule des pollinies. La bursicule unique est divisée inté- à _ 506 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rieurement en deux loges, avec pour chaque loge une San et un pollinaire distinct. Explication des figures. — Planche : A, plante grandeur naturelle; F sepalei impair, —-; 1vis, coupe transversale du même; A un sépale pair, — : ; bis, coupe longitudinale du même ; 3, pétale, + ; 4, bractée, ovaire, gynostème et labelle, —; 5, autre forme d’ dora du labelle: 6, gynostème vu de face, X ; 7, e même, coupe longitudinale d'avant 3 Ou en arrière, X: 8, bursicule, glande et rostellum, vus de face, X ; 9, bursicule 2-loculaire, les glandes des pollinies enlevées, X: 10, masse polliniqué, rétinacle géniculé et glande. 45. oRcHIS LATIFOLIA Linné Sibérie (Demidoff) ; Altaï (Ledebour, 1881); Irkoutsk (Fischer); Mandchourie, vallée du Kéroulen (Chaffanjon, 1895-1896) ; Koiïbin (de, no 788, 24 juin 1895); Kaïlar, terrain marécageux, alt. 750 m. (do, n° 4490, 22 juin 1896) ; Vernoïé (d°, n° 372, 3 juin 1895); bords du Tchu, à Tokmat (do, no 373, 4er mai 1895). — Kan-Sou, région tangoute (Przewalski, 1880). Var. Beeringiana Chamisso — Syn. 0. aristata Fischer. Kamt- chatka: Petropaulowski (Wright, 1853-1856) ; baie de la Jonquière, dans la Manche de Tartarie (Barthe, 1857). 16. oRcHIS RIVINI Gouan. — Syn.: 0. militaris L. : Sibérie (sans nom de collecteur). Il. — HABÉNARIÉES La sous-tribu des Habénariées comprend en Asie les genres suivants : Herminium, Habenaria, Diplomeris, Hemipilia, Glossula. Sous le genre Habenaria, Bentham réunit Platanthera, Gymna- denia, DIS ” Habenaria vrai. Ainsi compris, le genre Se trouve être tnombreux et par suite de maniement difficile. Aussi a- til été subdivisé en sections qui portent en partie le nom des genres abolis ; elles présentent entre elles des différences souvent plus marquées que certains genres conservés n’en Ont entre eux, et il est possible, en se basant sur l’examen strict de certains caractères à peu près fixes, de replacer ces sections à leur rang de genre et de justifier leur détachement du groupe Habenaria. À avec la partie supérieure du staminode bien distincte | LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 507 Ces caractères sont les formes du stigmate, de l’anthère et du rostellum,. bi à, Stigmate.=2. Le stigmate peut être concave ou convexe. Dans le premier cas, il a la forme d’une fente transversale plus ou moins longue, remplie de tissu fertile (gélatineux, inconsistant et facile à détacher sur les échantillons secs après cuisson), formant souvent en avant une lèvre ou petit rebord saillant ( Hemipilia, Platanthera, Gymnadenia, Herminium). — Dans le second cas, le stigmate se compose d’un processus charnu, de forme variable, toujours plus ou moins bilobé, qui peut revêtir toutes les formes, depuis la plus ‘simple, celle d’une protubérance tabulaire plate, double, ayant l'aspect d’un livre ouvert dressé verticalement, jusqu’à la forme la plus compliquée, celle de deux longs bras cylindriques dépassant de beaucoup l'entrée de l’éperon, en embrassant l'ouverture ou fortement divariqués et dressés ou défléchis. Entre ces deux extrêmes, on a tous les intermédiaires, les tables plates se gonflant en corps cylindriques, courts, gros, tantôt aigus, tantôt oblus, tantôt en massue, qui peuvent s’allonger, se courber, s'amincir de façons variables. Fertiles sur toute leur surface quand ils sont de petite dimension, Ces processus ne laissent plus apercevoir le tissu conducteur qu’à leur extrémité quand ils sont très allongés, et je pense, à priori, que sur le vif, on trouverait facilement tous les passages entre ces deux états. En d’autres termes, le stigmate est presque sessile (la colonne dont ils font partie étant irès courte), quand les processus sont gros et brefs, c’est-à-dire que la surface fertile paraît faire hernie par une boutonnière de l’épiderme (Peristylus) ; quand au contraire ils sont assez longs, ils se trans- forment en styles à stigmates terminaux ou terminaux- latéraux (Habenariaj. La lobation plus ou moins distincte du stigmate s'explique facilement, le stigmate unique étant le résultat de la soudure de deux des carpelles dans le gynostème, le troisième formant une portion du rostellum. Anthère et rostellum. — Les loges ont toujours leur connectif non distinct du gynostème. Mais leur partie inférieure ou pointe peut être ou soudée avec le staminode et les lobes latéraux du rostellum peu développés qui forment la paroi latérale de la colonse et qui sont alors à peine visibles (Hemipilia, Platanthera) ou libre Gymnadenia, - 508. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : Herminium, Peristylus, Habenaria). Quand la pointe de la loge est soudée, la glande peut être à demi cachée sous un lambeau épidermique en forme de volet et faisant partie du lobe latéral du rostellum (Hemipilia) vu être nue et apparente (Platanthera). Quand la pointe est libre, elle peut être courte et reposer sur une saillie membraneuse plus où moins horizontale, formant le lobe latéral du rostellum, la glande en avant et nue (Gymnadenia, Herminium, Peristylus) ; ou être longue et enveloppée plus ou moins complè- tement comme par un fourreau ou une gouttière dans le prolongement souvent très développé, grêle et saillant du lobe! latéral du rostellum (Habenar ia). Dans tous les cas, la glande repose, | non sur la pointe de la loge, mais sur la portion du rostellum qui lui correspond et qui est repliée, entaillée ou enroulée de façon variable pour la maintenir en place. Ces genres se rangent, sans difficulté, en série linéaire. Il n’en est pas de même de quelques espèces qui sont étroitement liées au genre Habenaria par leur rostellum et leur anthère très allongée, mais qui manquent _ totalement de processus stigmatiques. Ceux-ci sont remplacés par un stigmate unique, concave, transversal, comme celui des Gymnadenia. Ce caractère est assez net pour définir un, genre; voisin il est vrai du genre Habenaria, mais absolument distinct de Jui. Il ne peut trouver place dans la série linéaire, mais se range ee parallèlement aux autres genres de la section, confinant par son Stigmate à Hemipilia, Platanthera et Gymnadenia et par son rostel- lum et son anthère à Habenaria. Tous ces caractères peuvent se résumer dans le tableau suivant, qui ne concerne bien entendu que les espèces asiatiques citées en ce travail : ; Pointes de l’anthère | Glande demi-cachée ; soudées latéralement | lobe médian du rostel- [| HEMIPILIA: aux Staminodes et aux / lum très développé. lobes latéraux du ros- tellum presque nuls ou Glande nue; lobe mé PRE LP Mes de D ; Fi... (-PEATANTHSRE.: réduits à un simple dian du rostellum petit. bourrelet. ' Glande nue : éperon à Pointes de l’anthère | long et grêle. . GYMNADENIA: libres, au-dessus des is Stigmate concave. lobes latéraux du ros- Glande nue; éperon | | | telum soutenant les / nul ou réduit à un sim- HBRMINIUM - \ glandes. ple sac. F= nn Stigmate LES ORCHIDÉES BE L'ASIE ORIENTALE 509. Rostellum à peine plus développé que dans \ Herminium et Gymna- denia; éperon court ou / - + . . . \ PeriISTyLus. en Sac; stigmate bi-lo- bé, convexe, ne dépas- sant pas l’entrée de l’6- peron, Sligmate convexe. ————2 © © les pointes de l’anthère: stigmates allongés dé- passant l'entrée de l’é- peron, plus ou moins , Styliformes. BARHEPAES Tous les caractères de | Habenaria, moins ceux € . du stigmate. HEMIHABENARIA. Lobes latéraux du =. concave, ne HEMIPILIA Lindley Ce petit genre est très homogène et les espèces ne se distinguent * guère que par quelques différences dans le port général et la forme du labelle. Le gynostème est dans toutes les espèces (sauf H. calophylla Reichb f: et H. amethystina Rolfe que je n’ai pas me absolument identique. 17. H. corprrouta Lindiley, var. bifoliata Chine : Kouy-Tchéou, environs de Tsin-Tchen, dans les rocailles ; fl. roses (Bodinier et Chaffanjon, n° 2521, 10 août 1898). Cette forme se distingue du type de l'Inde par les feuilles cordiformes, très échancrées, ordinairement géminées, radicales ; la tige très haute, 25-30 c., munie de 5-6 bractées stériles, étroites et aiguës ; la fleur est moitié plus grande, à labelle à peu près _n entier, de forme assez variable, tantôt cunéiforme-orbiculaire . festonné, tantôt pentagonal, festonné sur les trois faces antérieures ; : l’éperon de la longueur du labelle, c’est- à-dire moitié de l'ovaire ; -# aervure du ne c'est-à-dire médiane- lagiudtene formant à 510 à REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE margelle autour de l’orifice de l’éperon et finissant à rien avant d'atteindre le bord du labelle. Var. cuneata Chine : Se- Tchuen, bois à Moung- moung-ki, près de Tchen- Kéou ; alt. 1.400 m. ; fl. rouges (Farges, n° 1200, 7 août 1893). fe Diffère du type par la feuille plus grande, paraissant glauque ; la tige avec une bractée unique, presque foliacée ; les fleurs secondes, doubles de celles du type; la bractée égale au tiers de l'ovaire; labelle cunéiforme presque triangulaire, irrégulièrement tétralobé avec l'extrémité frangée ; nervure du type ; éperon pe aussi long _ que l'ovaire, légèrement incurvé. Var. sub-flabellata Chine : MNen : Lan- -ngy- -tsin ; fleurs rouges, sous bois, ns les haies (Ducloux, n° 599, août 1899). Feuille très grande, cordiforme, aiguë, de 10 c. sur7c., 24 bractées stériles le long de là tige ; fleurs aussi grandes que dans la var. cuneata ; labelle unguiculé, pentagonal ; nervure du type ; éperon aigu, un peu plus long que le labelle, recourbé en hameçon à l’ CRCDE Var. yunnanensis | Chine : Yunvan, environs de Fong-yu, au N.-0. de Tali-fou (H. d'Orléans, 18 juin) ; coteaux un peu ombragés à Kou-toui, au-dessus de Mo-so-yn (Delavay, n° 2689, 17 juin or mont Pi-iou- -se, au-dessus de Ta-pin-tzé (d°, 11 juin 1883). Feuilles moyennes, de 4X4 c. ; tige épaisse, avec une seule s bractée stérile ; labelle rétréci à la base, 3-lobé ; lobes latéraux courts, irréguliers, triangulaires, presque basilaires ; lobe médian presque rectangulaire ou rhombique, un peu déchiqueté sur le bord ; nervure du type ; éperon horizontal obtus, droit, plus long que l'ovaire incurvé. | 18. H. CRUCIATA À. Finet Chine : Yunnan, entre la rivière Yang-pi et la ville de Meng- hou-tin (H. d'Orléans, 23 mai). 19. H. FLABELLATA Bureau et Franchet. Chine : Se-Tchuen, Ta-tsien-lou (Bonvalot et H. d'Orléans). LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 511 Var. grandiflora . Chine : Yunuan : Pee-ngai-tze (Delavay, 4 sept. 1882). Feuille à peine moitié de celle du type, plus obtuse ; 2 bractées stériles seulement le long de la tige ; fleur double de celle du type ; éperon aigu, plus long que l'ovaire ; gynostème ne différant en rien de l’'H. cordifolia et var. ; labelle flabelliforme, légèrement auriculé à la base, finement ondulé, festonné sur la marge antérieure. 20. H. HENRY Reichenb. f. Chine : Hou-pé, Ichang (Henry, n° 6347 B). Caractérisée par la nervure médiane du labelle qui se présente sous forme d’une lame longitudinale ne se divisant pas à sôn origine pour border l'entrée de l’éperon, mais s’élève presque brusque- ment à la base du labelle ; celui-ci est tri-lobé, cunéiforme ; les lobes latéraux, larges, triangulaires-tromqués ; le lobe médian cunéiforme sub-bilobulé avec un apicule entre les lobules. Eperon incurvé, un peu plus long que l’ovaire, obtus, souvent avec une gibbosité vers l’extrémité. - PLATANTHERA L. C. Richard 21. P. BAKERIANA Kränzlin : Syn.: Habenaria Bakeriana King et Pantling Chine : Yunnan, Tsong Chan, près Tali (Delavay, n° 387, 4 juillet 1882); Lotsolo, vallée de la Salouen (H. d'Orléans, 11 juillet, par erreur énumérée antérieurement comme H. stenantha Hooker f.); — Kouy-Tchéou, montagnes de Lou-Tsoug-Koan, sur les pentes boisées (Bodinier, n° 1660, juin-juillet 1897). 22. P. BuroLra Richard. — Syn. : Habenari ia bifolia A. Brown Sibérie : bords de 1 ‘Obi, dans les endroits ombragés (Demidof); — Chine : Mandchourie, vallée du Kéroulen (Chaffanjon, Déc 7 — Se-Tchuen, environs de Tchen-Kéou (Farges, sans n°). 23. P. CHLORANTA Custor. — Sÿn. : Habenaria chlorantha Babington | Chine : Ussuri méridional (sans nom de collecteur) ; côte de-. Mandchourie, (Wilford, 1859). — Se-Tchuen: Ta-Tsien-Lou (Pratt, 512 ._ + REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE n° 689, déc. 1890; Soulié, n° 743, août 1893 ; n° 709, 28 mai 1853, n° 75; Bonvalot et H. d'Orléans : : Mussot, n° 355). %. P. xerBioLa Lindley. — Syn. : Habenaria herbiola R. Brown .Perularia fuscescens Lindley ; Platanthera fuscescens Kranzlin, ete; Mandchourie : prov. de l'Amour (Maximowicz, 1859; Chaffanjon, n° 1480, 4° août 1896) ; Kinghan, vallée de Khorgo, sous bois, alt. de 1.000 m. (Chaftanjon, n° 1496, 30 juin 1896). Mongolie : Ipé-Hoa- Chan (David, nos 2253, 2225, juillet 1863). Var. japonica À. Finet Chine : Se-Tchuen : district de Tchen- Re (Farges) ; Ta-Tsien- Lou [Ronwent et H. d'Orléans). : Ho 25. P. HOLOGLOTTIS Maximowicz Mdeouies Kinghan, endroits frais à 750 m. d’alt, (Chaf- Re n° 1394, 3 juillet 1876) ; steppe de la Noni, terrains frais td, n° 1481, 17 juillet 1896). 26. P MANDARINORUM Reichenb. f. Chine : Hou-Pé, lohéng (Hontr. n° 7469). — [les te 1845). — Kouy-Tchéou: environs de Kouy-Yang (Bodinier, n° 4660, avril et juin 1898) ; environs de Tou-Chan (Bodinier et Cavalerie, F n° 1660 bis, 7 juin 1898) ; Se-Tchuen : alt. 1.400 m.; fl. en juin ; (EArges, n° 604). Var. ophryodes Chine : côte de Mandchourie (Wilford, n° 1170, 1859). —_ Yunnan : bois à Tchen-Fong-Chan (Delavay, n° 379, mai 1882) ; prés à Long- Ki (d°, n° 4986, avril 1894). — Kouy-Tchéou : environs de Kouy- Yang, mont du Collège (Bodinier et Chaffanjon, no 2207, avril 1898). 27, P. oBrusaTA Lindley … Mandchourie : embouchure du fleuve Amour, Ajïan œ Tiling, n° 278). 28. P. oRcHipis tes Chine : Yunnan, Lotsolo, vallée de la Salouen (H: d'Orléans, A Vies LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 513 GYMNADENIA R. Brown 29. G. acuTA Reïichenb. f. — Syn. : Platanthera acuta Kränzlin Cambobge : mont de Pursat, fleurs d’un violet lilas à l’aisselle des feuilles (Godefroy, n° 474, 18 juin 1875). Le gynostème est bien celui d’un Gymnadenia ; le lobe médian du rostellum petit, triangulaire, dressé entre les loges de l’anthère ; de chaque côté de sa base sont placées verticalement les glandes oblongues-allongées, fixées à un caudicule presque charnu qui s’épaissit jusqu’à son sommet où s’insèrent les grains volumineux du pollen; stigmate concave, transversal. Le mode d'inflorescence à fleurs solitaires, placées à l’aisselle des feuilles, serait un cas unique ; je pense qu’il faut considérer les feuilles ayant des fleurs à leur aisselle comme de simples bractées, bien que ces bractées soient dans le cas actuel moitié plus longues et plus larges que la plupart des feuilles vraies. 30. G. BREVICALCARATA À. Finet Syn. : Hemipilia brevicalcarata À. Finet Chine : Yunnan, Mao-kou-tchang, près Ta- -pin-tzé (Delavay, * n° 7, 11 août 1883 ; entre la rivière Yang-pi et les salines de Tieu- eul-tsin (H. d’ Orléans, 21 juin). 31. G. causua Lindley. — Syn. : Orchis Chusua Don. Chine : Yunnan: coteaux rocailleux de Lao-long-tong, au- dessus du col de Yen-tzé-hay, à 3.500 m. alt. (Delavay, n°s 3989, 2407, 3110, 18 juillet 4889) : les buissons sur le Ma-eul-chan, à 3.500 m. alt. (do, no 4683, 9 juillet 1889) ; Lotsolo, vallée de la Salouen, à l’ouest de Tali (H. d'Orléans, 11 juillet). — Se-Tchuen, Ta-Tsien-Lou (Mussot, n° 354 ; Soulié, nos 328, 210, Juillet 1893; Bonvalot et H. d'Orléans; Pratt, n° 697, décembre 1890). — Kan-Sou, région tangoute (Przewalski, 1880). Tous les exemplaires de Chine que j'ai pu examiner m'ont donné à l'analyse les caractères d’un Gymnadenia: lobe médian du rostellum replié, serré entre les deux glandes ovales, verticales, nues, faisant face en avant du pollinaire. Je n’ai vu dans aucun cas trace des poches du genre Orchis ou Ophrys, telles qu’elles ont été Rev. gén. de Botanique. — XIII. 33 et | NE - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE __ figurées dans le tome VIII, 1898, t. 402, des Annals of the royal _ botanic garden, Calcutta, par MM. King et Pantling. Var. nana King et Pantling __ Chine : Se-Tchuen, Ta-tsien-lou (Pratt, n° 11, décembre 1890). .— Yunnan, Ma-eul-chan (Delavay, 9 juillet 1889). : - 32. G. conoPEAR. Brown. — Syn. : Habenaria conopea Bentham Sibérie : monts Ourals (Fischer) ; Altai (Ledebour) ; Dahurie (Fischer) ; Darassoum (Martin) ; Uschakowa, prov. de l'Amour … (Maximowicz, 1859); — Chine: Pékin (Provost); Ipé koa-chan (David. n°2279, juillet 4863). — Hong-Kong (Bodinier, n°349, juillet 1888) — - Yunnan : mont Che-tcho-tze, au-dessus de Ta-pin-tze (Delavay, août 1885); Lao-long tong, au-dessus du col de Yen-tzé-hay, à 3.500 m, alt. (d°, n°s 3979, 3980, 3106, juillet); Li-kiang, Suee-chan,. à 4.000 m. d’alt. (de, n° 2204, 13 août 1886); Se-Tchuen, Ta-tsien- lou (Soulié, nes 318, 317, 319, 739, juillet-août ; — Pratt, n° 672 : . Mussot, 357; Bonvalot et H. d'Orléans). — Mongolie : Muni-Ula (Przewalski, 1871). 33. G. CRASSINERVIS n. Sp. Chine : Yunnan, Ma-eul-chan (Delavay, s. n°, 9 juillet 1889). __ Herba terrestris, humilis. Radix incrassata, digitata. Caulis erectus, basi vaginis duabus tectus. Folia 3, ad medium fere conferta, longe-oblonga, acuta, basi vaginis amplexa. Caulis supra | folia nudus, infra flores longe 2- vaginatus, apice dense et breve Spicatus. Flores numerosi, resupinati, patentes. Bractea lanceolafa, acuminata, ovario paulo longior. Sepala patentia, nervis 3 vari- Cosis, apice furfuracea, impar ovale-lanceolatum, acutum, paria oblonga, obtusa. Petala late ovalia, marginibus sub-serratis, acuta, ?-varicoso-nervosa, sepalis breviora. Labellum euneato- tridentatum, pubescens ; lobi breves, laterales semi-rotundati, medius obtuse triangularis, paulo longior ; calcar incurvum, teres, obtusum, labello duplo longius, ovario paulo brevius. Columna.bre- VIS, lata, staminodiis rotundatis, sessilibus. Antheræ loculi contigui, lati, breves, apice non elongati ; rostelli lobus medius conduplicatus, erectus, nanus, lateraliter loculis compressus. Loculorum apices brevissimi, a rostelli lobis lateralibus fere distincti. Pollinia sub- globosa, grosse granulosa, caudiculis crassis, brevibus. Glandulæ mediocres, obovatæ, acutæ. Stigma transverse concavum. Explication des figures.— Planche 15 : B, plante grand. naturelle; 4 LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE ES 11, sépale impair, —; 12, sépale pair, ne 13, pétale, + ; 14, ovaire, colonne, labelle et éperon, + 15, colonne vue de face, les glandes en place, X ; 16, coupe longitudinale de la colonne, d'avant en arrière, X; 17, pointes des loges de l’anthèreset lobe médian du rostellum, vus de face, X ; 18, une pollinie vue de face, X ; 19, une pollinie vue de côté, X. - 84. GYMNADENIA CUCULLATA Richard Sibérie : près de Barnaoul (Patrin); Altaï (Ledebour, 1836) ; Wladiwostock (Maximowicz, 1860) ; sous les pins, au bord de l’Obi (Desfontaines). — Chine ; Kansou, région Tangoute (Przewalski, 1880) —Se-Tchuen : district de Tchen-Kéou, alt. 2.500 m. (Farges, n° 76, septembre); rochers dans la partie sud du Se-Tchuen (Bonvalot et H. d'Orléans). Les lobes latéraux du labelle se subdivisent quelquefois asymé- triquement d’un seul côté, et le labelle devient 4-fide. 35. G. cracuis Miquel Corée : archipel Coréen (Oldham, n° 851, 1863). 36. G. HEMIPILIOIDES DOY. SP. Chine: Yunnan, environs de Yunnan-Sen, contre la paroi d’une roche (Ducloux, n° 303, juillet 1897). — Kouy-Tcheou : environs de Gan-pin, dans les rochers (Bodinier et Martin, n° 1612) ; environs de Kouy-yang, mont du Collège (Bodinier, 1612 bis, juin 1898). Herba humilis, terrestris. Tuber oblongum, pubescens. Caulis tenuis. rectus, rigidus, basi vaginis ?, ocreatis, truncatis tectus. Fo- lium fere radicale, solitarium, cordatum, apice cuspidatum, basin caulis intra vaginas amplectens. Bracteæ steriles 1-2 vel o, ad caulis medium, ianceolatæ, acuminatæ, basi caulem arcte involvenies, apice liberæ. Flores pauci, parvi, dissiti, ad superiorem caulis par- tem sparsi, resupinati, secundi. Bractea ovalis, acuta, quartam ovarii partem vix attingens. Sepala erecta, æqualia, 1- nervosa, impar ovale, acutum, paria oblique-ovalia, calcari antice adnata, acuta, basi paulo attenuaia ; petala erecta, sepalis Jateralibus similia et æqualia, 1-nervosa. Labellum trilobum, a basi cuneatum, fere unguiculatum, intus puberulum ; lobi quadraii, laterales pau- lulum obliqui, breviores, marginibus anterioribus erosulis ; calcar subteres, lateraliter compressum, obtusum, cum ovarii VIx rostrati dimidia parte œquans. Columna erecta, subbrevis, staminodiis 7 sessilibus cristau urausversam simulantibus ; antheræ loculi erecii, Li 516 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE apice non elongati; rostelli lobi laterales horizontales, glandulis suppositi; medius triangularis, erectus, inter loculos sub-fornicatus; pollinia parva, subglobosa, grosse granulosa; caudiculi lorati, sublongi, plani; glandulæ obovatæ, acutæ, excentrice peltatæ. Stigma transverse concavum, labio anteriori paululum promi- nente. Flores albi, vel rarius rosei et brunneo-punctati. Cette petite espèce a tout-à-fait l’aspect d’un Hemipilia ; elle est voisine du G. brevicalcarata, dont elle diffère par la feuille, le labelle, les pétales, les sépales et surtout la longueur de son éperon. Les fleurs sont ordinairement blanches ; cependant le P. Bodinier dit, sur l'étiquette du n° 1612 bis: « fleurs roses piquetées de brun ; feuilles piquetées ». Explication des feures, — Planche 16: B, plante grand. natur.; 12. sépale impair, — : ; 13, coupe transversale du ‘ème ; 14, ile pair, — ; 15, pétale, +; 16, ovaire, colonne et labelle, -— 4,17, colonne _ vuede ‘côté, X ; 18, sobäné, coupe longitudinale d’avant en arrière, X ; 19, colonne vue de face, X ; 20, rostellum entier étalé, X ; 21, rostel- lum tel qu . est replié pour soutenir les glandes, X ; 22, une forme de labelle — _ ; 23, une autre for ; 24, repli à la base du labelle, autour de l’orifice de l’éperon, Si 37. G. ocorpara Reichenb. f. — Syn. : Orchis obcordata Don ; Platanthera obcordata Lindley ; G. Galeandra Reïchenb. f. ; Habenaria Galeandra Hooker f. ; H. Iantha d°. Hong-Kong (Hance, n° 738, mai 1870; Wright, n° 525, 1853-56 ; Bodinier, n° 648, 6 juin 1894). 38. G. SPATHULATA Lindley. — Syn. : Orchis sputhulatu Reichenb,. f. ‘Var. foliosa Cette variété ne se distingue du type que par ses feuilles ordi- pairement géminées, mais dont une, dans un certain nombre de cas, se transforme en une bractée stérile foliacée ; le port est d’autant plus court et trapu que les deux feuilles sont plus rapprochées ; celles-ci sont très peu atténuées à la base. La fleur est celle du type, saufence qui concerne le gynostème quiest celui d’un Gymnadenia dans tous les échantillons de Chine. Chine : Yuunan, buissons près du sommet du Mal-cul-ehan, à 3.500 m. d’alt. (Delavay, n° 4445, 4682, juillet 1889); coteaux découverts près du col de Yen-tzé-hay, Lan-kong, à 3.500 m. d'alt. LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 517 (do, n° 2408, 8 juillet 1886); coteaux au-dessus de Koua-la-po, Ho-kin, à 3.200 alt. (d°, 43 juillet 1886, sans n°). — Se-tchuen : Ta-tsien-lou (Soulié, n° 327 bis, 349, juillet) ; Mussot, n° 356). 39. G. viriis Richard. — Syn. : Platanthera viridis Lindley ; Habenaria viridis R. Brown Sibérie : dans les prés subalpins d'Alatau, près des fleuves - Lepsa et Sarchan (Karelin et Kiriloff, 1841) ; près de Aïan (Tiling, n° 289). — Chine : Mandchourie, Kinghan, vallée du Khorgo, alt. 1.000 m., sous bois (Chaffanjon, n° 1416, 30 juin 1896). — Hou-pé, Ichang (Henry, n° 6874). — Kan-Sou, région Tangoute (Prze- walski, 1880). — Se-Tchuen, mont Dzeura, à Tongolo, près Ta-tsien- loz (Soulié, n° 314, août 1891); district de Tchen-Kéou de 1.400 à 2.000 m. alt. (Farges, n° 385 et 707, juin-juillet). — Yunnan : bois sur les montagnes de Lien-yen, au-dessus de Mo-so-yn, à 3.000 m. alt. (Delavay, n° 4388, 28 mai 1889). HERMINIUM Linné Dans ce genre, le stigmate se trouve être le passageentre la forme nettement concave des genres Hemipilia, étc., et celle nettement convexe du g. Peristylus. Dans l'A. monorchis, il est constitué par une fente transversale oblongue, concave ; dans HA. angustifolium Bentham (Aceras angustifolia Lindley), le stigmate est à peu près réniforme, les bords latéraux faisant saillie comme le pavillon de l'oreille, et le centre étant concave ; dans H. fallax Lindley, il forme une bandelette très légèrement saillante, qui offre la plus simple expression du stigmate du genre Peristylus ; mais cette bandelette est adhérente à la base du gynostème dans toute sa longueur et non plus ou moins libre à son extrémité comme dans Peristylus. 40. H. ANGusrIroLiumM Bentham. — Syn.: Aceras angustifolia LIRMEts a Aceras longicruris Wright Chine : Yunnan, Tali-fou (Delavay, 4 sept. 1882); montagnes dans les environs de Yunnan-sen (Ducloux, n° 320, juillet 1897). LR Se-Tchuen: environs de Tchen-kéou à 4.400 m. d’alt. (Farges,n°292, août) ; Ta-tien-lou (Bonvalot et H. d'Orléans). — Kouy-tchéou, 518 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE environs de Tou-chan, sur la montagne (Bodinier et Cavalerie, . n° 2206, 27 juillet 1897); environs de Kouy-yang, mont du Collège = (Bodinier, 2206 bis, 9 juin 1898). 41. H. ANGusTIFOLIUM Bentham, var. Souliei À. Finet | Chine : Yunnan occidental : Ta-tsien-lou, Tongolo (Soulié, _ n° 407, 18 août 1893, 59, 324, 320, août 1891). Port général beaucoup plus trapu et vigoureux que celui du type qui est toujours long et grêle ; feuilles 2-6, lancéolées-obtuses, de 7-8 c., de long sur 1-2 de large (feuille inférieure) ; hampe forteet courte entre les feuilles supérieures et les fleurs inférieures ; épi long, très serré ; fleurs moitié plus grandes ; sépales identiques ; pétales larges, triangulaires obliques ; labelle tri-lobé, plus court et plus large; les lobes latéraux, à peine deux fois plus longs que le lobe médian; stigmate formé de deux processus demi- cylindriques, _ courts, faisant saillie au-dessus d’un petit rebord formant lèvre en Fe dessous ; pour le reste, identique au type. 42, H. FALLAX Lindley Chine : Yunnan, Piao-tsen, sur le Mékong, au N.-0. de Tali-fou (H. d'Orléans, 12 juillet). 43. H. Josepur Reichenb. f. Chine : Yunnan, fleurs verdâtres, les collines au-dessus de Koua- la-po, Ho-kin, à 3.000 m. d'alt. (Delavay, sans n°, 4 août 1883). 4%. H. monorcuis R. Brown. — Syn. : H. alaschanicum Maxim. Sibérie : près du bord de l’Angara,environs d’Irkoutsk (Demidoff); - Altaï (Ledebour, 4831); Dahurie (Fischer, 1836) ; Ussuri méridional (?)- — Chine: Mandchourie, marécages à Kammika (Chaffanjon, 21 juillet 1896, n° 1808) ; Kinghan, vallée du Khorgo, alt. 1.000 m. sous bois (d°, 30 juin 1896, n° 14495). — Mongolie orientale, Géhol (David, n° 2078, août 1864) ; Ipé-hoa-chan (d°, 2237, 2259, juillet 1863) ; Ourato (d°, n° 2794, juillet 1866); environs de Pékin (Provost, 1895) ; Alaschan (Przewalski, 4873); prov. de Kan-su, région Tangoute, (de 1880). — Yunnan, col de Hee-chan-men, au-dessus . de Lan-Kong (Delavay, n° 86, juillet 1883); coteaux de Lao-long- tong, au-dessus du col de Yen-tzé-hay, à 3.300 m. alt, (de, n° 3988, LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE - + "Ed: 18 juillet 1889). — Se-Tchuen, Tongolo (Soulié, n° 316, 321, août 1891); Ta-tsien-lou (d°, n° 658, août); Bonvalot et H. d'Orléans). Les spécimens de Mongolie (2078, David), ont de 3-4 feuilles. développées, sans tenir compte de celles qui se transforment en bractées stériles. PERISTYLUS Blume AB, PERISTYLUS CHLORANTHUS Lindley. — Syn. : Chœradoplectron Spirantes Schauer ; Habenaria lacertifera Bentham ; Cœloglos- sum lacertiferum et C.acuminatum Lindley; H. tentaculata Reichenb. f. ; Glossula tentaculata Lindley ; nr tentacu- lata Spies: G. antennifera Reich. f. Chine : Hong-Kong (Furet, n° 260, 1858; Barthe, 1857 ; Wright, n° 253, 4853-56; Bodinier, mont Gough, n° 496, sept. 1894 ; d°, sans numéro, 8 février 1894 ; d°, n° 806, août 1894). — Canton Reese n° 524, mars 1870). — Macao (Gaudichaud, n° 92, Res de Tonkin occidental (Bon, n° 2). : Le Glossulata tentacula Lindley et l’Habenaria lacertifera Bentham : ne sont que deux formes d’une seule et même espèce et ne se distinguent que par la longueur des lobes latéraux du labelle qui sont extrêmement développés dans la première plante. La forme à lobes courts paraissait cantonnée uniquement dans l'Inde. Le père Bodinier en a recueilli quatre échantillons (Hong-Kong, n° 306), mélangés avec la forme à lobes allongés, qui se retrouve aussi au Tonkin et sur la côte (Macao et Canton). Cette plante ne se distingue des autres Peristylus que par le lobe médian du labelle un peu plus développé et en forme de voûte et par une callosité à la surface du labelle, à l’entrée de l’éperon, caractères COMMUNS aux deux formes. 46. P. CŒLOCERAS nOV. Sp. Chine : Yunnan, Ma-eul-chan, à 3.300 alt. (Delavay, 9 juillet 4889) ; prairies des hautes montagnes, mont Hee-chan-men, au- dessus de Lan-kong (d°, n°68, 11 juillet 1883) ; bois de Song-pin. au-dessus de Ta-pin-tzé (d°, 18 août 1885). — Se-Tchuen : | Tongolo, FE près Ta-tsien-lou (Soulié, n° 322, août 1891). Herba terrestris, humilis. Tuber ovatum, vel oblongum. Caulis .520 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE erectus, HE basi foliatus, apice floribundus. Folia 1-3, basi caulem involventia et vaginis duabus ocreatis, obtusis tecta, “oblonga, Edo AM patentia, plana. Caulis bracteis sterilibus 3-4, lanceolatis, acuminatis instructus, apice densiflorus. Flores -minimi, resupinati.'Bractea lanceolata, acuminata ovario sessili paulo longior. Sepala erecta, l- nervosa, impar late-ovatum, paria, cuneato-obovata, apice paululum incrassata ; petala oblique ovata, acuminato-obtusa, aliquando apice bi vel trilobata, semper 3-ner- vosa; labellum cuneato-trilobum, antice porrectum; lobi semi- ovales, acuti, laterales paulo breviores, erecti ; discus ante calcaris ostia gibbosus, dentem cavum Simulans ; calcar ad saccum globo- sum et ostia ad fissuram striciam longitudinalem reducta. Columna _brevis, crassa, staminodiis rotundatis. Antheræ loculi breves, rostello fornicato interposito; rostelli lobi laterales sub-lati, glan- dulas parvas, rotundatas polliniorum subamplectentes. Pollinia _ grosse granulosa, obovata, caudiculis brevibus. Stigma bi-lobum, lobis brevibus oblongis. Fleurs blanches ; la bractée stérile inférieure de la tige prend quelquefois l’aspect foliacé. Le port rappelle celui de Herminium : monorchis . La callosité ou bosse creuse du labelle est caractéristique et constante : ; l'entrée de l’éperon se trouve réduite à une fente étroite qui commence au-dessous du stigmate avec une largeur relative pour se resserrer presqu’au contact des deux bords vers l'arrière de la bosse du labelle où elle se termine. ‘ Explication des figures. — Planche 12: A, plante gr. nat. ; 1, fleur vue de face, + ;*+, Sépale i impair, +58 ; 3, Sépale pair, —; . Ho À 6, rome variable des pétales, . ; 7, colonne et labelle vue de face, — e .. 8, colonne et labelle vus de côté, 3; 9, coupe longitudinale d ‘avant en arrière, de la colonne et du labelle ; 10, colonne vus de face, X ; 11, une masse pollinique, X ; 12, glande vue de face, X. 47. P. consrricrus Lindley. — Syn. : Habenaria constricta Hooker f. _ Indo-Chine : Siam, Angkor (Harmand et Godefroy, n° 616, 30 juin 1875). — Chine : Yunnan (Bons d’Anty, n° 493). 48. P. ECALCARATUS nov. sp. Chine : Yunnan, coteaux sur le Hee-chan-men, au-dessus de Lang-kong, de 2.800 à 3.000 m. d’alt. (Delavay, nos 1692 et 682, septembre 1884 et 1885). Herba humilis, terrestris. Tuber ovatum. Caulis rectus, toliatus, LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 521 apice spicatus ; basi vaginæ ?, ochreatæ, truncatæ, Folia 2, dissita, basi alte caulem vaginantia, longe oblonga, obtusa; bracteæ ste- riles 1-4 infra flores inferos. Spica densa, brevis. Flores numerosi, minimi, resupinati. Bracteæ lanceolatæ, acutæ , cum ovarii rostrati dimidia parte æquantes. Sepala erecta, ovata, 1-nervosa; petala oblique ovata, sepalis subsimilia, 1-nervosa. Labellum ecalcaratum, ambitu obovatum, apice tridentatum ; lobi æquales, semi-ovati, medius patens, paulo longior, laterales erecti; discus concavus, nec saccatus. Columna brevis, prominens, staminodiis sessilibus, semi- rotundatis. Antheræ loculi apice divaricati. Rostellum planum, quadratum. Stigma breve, cylindricum fere hippocrepicum. Pol- linia.... Flores nivei. Cette plante a tout à fait le port d’un Herminium ; mais le stigmate est parfaitement convexe et développé. La base des feuilles est fortement engainante et embrasse étroitement la tige ; cette espèce est remarquable par ses Caractères négatifs. Explication des figures.—Planche 12: B, plante gr. nat.; 13, sépale impair, +; 14, sépale pair, — ; 15, pétale, - ; 16, sommet de l'ovaire, colonne et labelle vus de côté, 2 17, colonne et labelle vus de face, X; 18, colonne et labelle, coupe longitudinale d'avant en arrière, X ; 19, fleur entière, --. 49. P. FORCEPS nOV. Sp. Chine : Yunnan, mont Che-tcho-tzé, au-dessus de Ta-pin-tzé (Delavay, 8 août 1897 ; n° 381, 11 août 1882) ; pâturages élevés du mont Hee-chan-men, au-dessus de Lang-kong, à 2.800 m. d’alt. (d°, n° 681 pro-parte, septembre 1884) ; environs de Yunnan-sen, dans la montagne. (Ducloux, juillet 1897, n° 319). — Kouy-Tchéou, environs de Gan-pin, dans les herbes de la montagne (Martin et Bodinier, n° 1779, 16 août 1897) ; environs de Kouy-yang, mont du Collège (Bodinier, n° 2206, 16 juin 1898) ; Tou-chan (J. Cavalerie, n° 1779, 45 juillet 1899). Herba terrestris, elata vel mediocris. Tubera 2, obovata, inæ- qualia. Caulis erectus, dissite foliosus, basi 2-3 ocreate-vaginatus. Folia 3-4, secus caulem sparsa, in bracteas pedetentim immutata, teæ steriles longe acuminatæ. Spica terminalis, elongata, laxe multifiora. Bracteæ triangulares, acuminatissimæ, ovario et flore longiores. Flores parvi vel minimi, resupinati. Sepala omnia erecta, impar ovale, paria minora, arcte ovalia, obtusa et 3-ner- vosa. Petala oblique triangularia, obtusa, 3-nervosa. Labellum 522 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE integrum vel fere integrum, linguiforme, obtusum, infra carina- tum, supra canaliculatum, apice incrassatum, ovario paulo brevius; calcar ad saccum scrotiforme reductum, apice paululum bigibbo- sum, cum tertia ovarii parte œquans. Columna brevissima, Crassa, _ staminodiis bene evolutis, rotundatis. Antheræ loculi contigui, non ‘apice elongati ; rostellum horizontale, ad laminam bi-emarginatam reductum. Pollinia obovata, grosse granulosa, caudiculo brevi. - Glandulæ rotundæ, rostelli laciniis lunatis coagmentatæ. Stigma convexum, 2-lobatum : lobi semi-orbiculares. Flores albi. s re des figures. pue 16 : À, plante gr. nat.; 1, sépale impair, — ; ?, un des sépales pairs, +; 3, pétale, -—; 4,ovaire, conne et labelle, + CR labelle vu de face, forme un ou trilobée, + 6, le même vu de côté, +; 7, labelle, forme entière, X; 8, coupe trans- versale de l'extrémité épaissie du labelle, x ; 9, colonne et éperon, vus de face, X; 10, anthère, les pollinies enlevées, rostellum et Stigmate, vus de face, X ; 11, une pollinie, X -Le port de cette espèce est très variable ; elle est tantôt robuste, élevée, à tige vigoureuse, à épi long et serré, tantôt extrêmement grêle, à épi long, mais très riche de fleurs, plus de moitié moins grandes. Elle se rapproche par l’aspect général du P. stenostachyus = Habenaria stenostachya. 50, P. coonyeroines Lindley. Chine : Kouy-chan et Tou-chan (J. Cavalerie, n°° 2414, 2745, - juillet 1899); environs de Hoang-ko-chou, Tchen-lin (Séguin et Bodi- nier, n° 1779 bis, juin 1898) : environs de Kouy-yang, mont du Collège (Bodinier, n° 2414, juin 1898).— Yunnan : Mong-tze (Tanant, 1892) ; Coteaux rocailleux de Ki-mi-se, au-dessus de Kiang-yn (Delavay; n° 3280, 29 juillet 1888) ; coteaux sur le Hee-chan-men, Ho-kin, à 3.000 m. d’altitude (d°, n° 2530, 3 août 1886 : Bons d’Anty, 1897). — Cambodge (Harmand et Godefroy, n°s 146, 1875) ; Siam (d°, n° 616, 1875). se 51. P. GrAcILLIMUS Kranzlin.— Syn. : Habenaria gracillima Hooker Î. Chine : Yunnan, gazons au sommet du Pee-tsao- -long- chan (Delavay, n° 6665, août 1895); environs de Yunnan-sen, dans montagne (Ducloux, n° 600, septembre 1898). Forme Lankongensis _ ighises : Yunnan, pâturages élevés sur le mont Héechan-mén, ;. LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE | 523 au-dessus de Lan-kong, à 2.800 m. d'alt. (Delavay, n° 681, 3 sept. 1884). Cette ème se distingue du type paï sa taille plus humble, ses feuilles presque réunies à la base de la tige, et l’éperon du labelle cylindrique, incurvé, obtus, parallèle à l'ovaire et presque aussi long que lui. 52. P. MONANTHUS 0. Sp. Chine : Se-Tchuen occidental, lieux-humides à Tizou, très rare (Soulié, n° 315 juillet-août 1891); Ta-tsien-lou (d°, n° 654, août 3) Herba terrestris, nana. Tubera 1-2, globosa, glabra, minima. Caulis gracillimus, basi radicibus perpaucis instructus, supra vaginis duabus, ocreatis, truncatis tectus, ad medium uni-foliatus, apice semper uni-florus, purpureo maculatus. Folium longe lanceo- latum, acute obtusum, scapo florido brevius. Bractea lanceolata, acuta, ovario longior, flore brevior. Sepala et petala erecta, in galeam conniventia; s. impar lineari-ovatum, obtusum, 1-nervo- sum ; s. lateralia longiora, ovalia, obtusa, 1-nervosa ; petala cum sepalo impari æquantia, oblique et late ovalia, 3-nervosa, pervis lateralibus tenuioribus. Labellum 3-lobum, porrectum, patens, puberulum, brevissime unguiculatum ; lobi laterales cuneato- truncati, antice paulo chu medio paulo Dre marginibus extrorsis erosulis; medius basi angustatus, apice tus,usque ad tertiam longitudinis partem emarginatus, marginibus anterioribus erosulis. Calcar breve, teres, obtusum, cum tertia vel dimidia ovarii, medio infiati, parte æquans. Columna erecta, brevis, subglobosa, staminodiis parvis rotundatis. Antheræ loculi erecti, basi contigui, apice divaricati, breves. Rostelli lobus medius triangularis, erec- tus : lobi laterales sub-longi, convoluti, caudiculos involventes. Pollinis subglobosa, grosse granulosa ; caudiculi lorati, plani, undulati, peltate glandulis ovatis, hediperins: dis SE bi- lobum ; lobi f res lutei. Probablement assez voisine de A. Fobèri Rolfe, cette espèce a des bulbes à peine plus gros qu’un grain de chènevis. Dans les échantillons provenant de Tizou, la feuille est elliptique aiguë ; elle rappelle par son port le Gymnadenia gracilis Miquel. Explication des figures. — Planche 17; 1, plante grand. nat. avec une tige non florifère ; 2, sépale impair, ; 5, sépale latéral, -- ; % pétale, + ; 5, bractée, ovaire, colonne et labelle, vus de côté, je —; 6, colonne et éperon vus de face, le limbe du labelle enlevé, X; 524 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 7, colonne vue de côté, X; 8, colonne, coupe longitudinale d’avan en arrière, X ; 9, une pollinie, X. e 53. P. SAmPsoNI Hance. Chine : Kouang-toung, à Pakwan, au-dessus de Canton (Hance) n° 14493, mai 1870). : 34. P. srenosracayus Kränzlin — Habenaria stenostachya Bentham. Var. leptolobus ; H. leptoloba Bentham. Chine : Hong-Kong : pic Victoria, alt, 600 m. (Bodinier, n° 446, juin 1893). — Kouy-Tcheou : environs de Tou-chan {(Cavalerie et Bodinier, n° 2746, 10 juillet 1899) — Tonkin occidental (Bon, n° 592). 55. P. rETRALORUS n. sp., Forme À, typicus. Herba terrestris, mediocris. Tubera 1-2, globosa vel oblonga. Caulis erectus, gracillimus, basi ocreate-2-vaginatus, ad medium 1-foliatus. Folium lineari-lanceolatum, acutum, basi vix atte- nuatum, caulem non amplectens ; bractea sterilis 1 vel sæpissime 0. Spica terminalis, multiflora, secunda. Bractea lanceolata, acuta, sub-erectæ loculi contigui, ad apicem brevem divarigati ; rostelli lobus medius erectus, triangularis, inter loculorum apices interpo- situs; lobi laterales minimi, fere obsoleti, glandulis suppositi. Pollinia elliptica, sub-bilobata, grosse granulosa; caudiculi tenues, Ineares,cum polline æquantes, excentrice et peltate glandulis ovatis, acutis affixi. Stigma sub-bilobum, ambitu reniforme. Flores rosei. Chine : Yunnan, broussailles sur le Tsong-chan, au-dessus de Tali (Delavay, n° 485, 4 juillet 1882) ; rochers ombragés au-dessus de Mao-kou-tchang, près Ta-pin-tzé, à 2300 m. d’alt. (de, n°2390, 21 juillet 4890). Le LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 525 Forme B, basifoliatus : : A typica forma differt tuberibus semper glohosis; folio fere basilari, acuto ; caule semper nudo; spica densa, multiflora, non secunda ; calcare recto cum quarta ovarii parte æquante ; floribus purpureis. Chine: Yunnan, au col de Koua-la-po, point culminant de la route de Tali à Ho-kin (Delavay, n° 73, 24 juillet 1883). Forme C, parceflorus : A typica forma differt tuberibus semper globosis ; caule graci- liore ; spica ad 2-3 flores secundos reducta ; ovario longiore ; calcare recto, subaculo, cum dimidia ovarii parte æquante ; floribus rubris. Chine : Se-Tchuen, bois à Héou-pin, près de Tchen-kéou, alt. 2.000 m. (Farges, n° 1322, juin 1894). La forme C, parceflorus, se rapproche beaucoup de la forme À, typicus. Je crois que ces différences de bulbes tiennent surtout au degré de maturation et aux conditions de dessiccation. Cette espèce et ses formes sont à rapprocher du P. monanthus, dont elle diffère par le port, par la longueur de l'ovaire et surtout par la forme des pollinies et le manque presque absolu des lobes latéraux du rostellum, qui, dans P. monanthus, sont un acheminement vers ceux des Habenaria vrais. Explication des figures. — Planche 13 : B, P. LEHAIobRS typicus ; SAS à DUSIAIAEET D, f. parceflorus ; 11, sépale impair, + Ds Les ae latéral, Le ; 13, le même, coupe transversale ; 14, pétale, — ; 15, ovaire, colonne, labelle et éperon, le plus court de la f. basifo- liatus, l’incurvé de la f. typicus, le droit de la f. parceflorus, + ; 16, colonne vue de côté, X ; 17, colonne, coupe longitudinale d'avant en arrière, X ; 18, anthère vue de face, une pollinie enlevée, une en place, X ; 19, pointes des pollinies et des anthères avec le rostellum vus de face et plus grossis, X ; 20, une pollinie, X. HABENARIA VWilldenow 56. H. acuireraA Wallich Indo-Chine : Tonkin, collines herbeuses des environs de Fu:tia) (Balansa, n° 2024, 1888). — Cochinchine (Régnier). Var linguella = H. linguella Lindley Chine : Houg-Kong (Fortune, n° 86, 1845 ; Hancé, n° 545, 1858 ; 526 ‘REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Bodinier, n° 736, 24 juillet 1894). — Se-Tchuen, environs Ta-tsien-lou (Bonvalot et H. d'Orléans). — Yunnan (Bons d’Anty, n° 470, 12 _ septembre 897). — Indo-Chine : Tonkin occid., dans les champs cultivés des collines de grès à Ke-Dua {Bon, n° 6131, 11 novembre 1893) ; Quang-yen, sur les collines incultes (Balansa, n° 312, 2 août 1885). Var. rostrata. — H. rostrata Wallich. Fleurs jaunes. Chine : Yunnan, environs de Yunnan-sen, dans la montagne, fleurs roses (Ducloux, n° 405, août 1897); environs de Mong-tzé (Tanant, 1892). — Cochinchine : pelouses rases des coteaux secs à Thuy-dau-mot, n° 211, 15 août 1864). De ports à peu près semblables, les variétés se distinguent: Var. typica : labelle tri-partit, hasté, partitions linéaires aiguës, _les latérales obliques, moitié plus courtes et plus étroites, la médiane à bords réfléchis à l'extrémité ; à la base, collerette membraneuse en avant de l’entrée de l’éperon à bord horizontal, intérieure aux stigmates et alteignant la moitié de leur hauteur ; stigmates en massue, rectilignes ; éperon en massue, éga à l'ovaire ou un peu plus long que lui. Var. linguella : labelle tri-partit,'obovale très-allongé, les parti- tions latérales réduites à deux acumens aigus, n’atteignant pas le quart de la longueur du labelle et presque perpendiculaires à sa direction ; éperon en massue, très grêle dans les deux tiers de sa longueur, d’ un tiers plus long que l'ovaire ; collerette de la base du labelle à bord horizontal très bas, se terminant à l'extrémité des stigmates sans les doubler intérieurement. Stigmates incurvés, fermant presque l’entrée de l’éperon, aigus-obtus. . Var, rostrata : labelle presque semblable à celui de la variété typica, mais à divisions plus larges; collerette de la base prenant la forme d’une lame presque verticale, terminée en trois lobes frangés, le médian plus long, dressé à l’entrée de l’éperon, entre les stigmates et les dépassant de moitié : éperon pins court que Île labelle ou à peine égal à lui. 57. H. arrcmisonr Reichenb. f. Chine : Yunnan, Che-tcho-tze (Delavay, 3 octobre) ; fentes des rochers ombragés au col de Pi-iou-se, au dessus de ea tzé (d°, LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE I LCOET n° 3265, 17 septembre 1888) ; Hee-chan- -Mmen, Dies Lan-kong, alt. 3000 m. (do, n° 1693, 11 septembre 1885); Ta-long-tan (d°, 17 sep- tembre 1888) ; mt Pee-ngay-tzé, au-dessus de Ta-pin-tzé (d°, no 388, septembre 1883); Ki-pin-kay, près de Tali (d°, septembre 1886) ; endroits rocailleux de la montagne dans les environs de Yunnan- sen (Ducloux, n° 454, septembre 1897). — Kouy-tchéou : environs de Kouy-yang, mt du Collège (Bodinier, n° 2369, 29 juin 1898). 08. H. camproceras Rolfe. Chine: Ta-tsien-lou Lai? n° 305; Soulié, n° 811, juin-juillet 1893). Fleur rouge dans les bois. Cette petits espèce à fleur solitaire, énorme pour la plante, puisqu'elle égale la moitié de sa hauteur, a une colonne longue et étranglée avec des loges à bec allongé reposant sur les lobes latéraux du rostellum en forme de gouttière. Le stigmate est remarquable par sa forme presque circulaire ; il se compose de deux moitiés de cercle fixés suivant leur diamètre et libres suivant le limbe, l'ensemble étant beaucoup plus court que les lobes latéraux du rostellum. 99. H. DELAVAYI nov. sp. Chine : Yunnan, lisière des bois à Mao-kou-tchang, au-dessus de Ta-pin-tzé, à 2000 m. d’alt. (Delavay, juillet 1886); prairies sur le Hee-chan-men, au-dessus de Lan-kong, à 3.000 m. alt. (do, n° 1688, 31 juillet 1885) ; terrains caillouteux et incultes à Mo-so-yn (do, n° 4569, août 1888); montagnes aux environs de Yunnan-sen (Ducloux, n° 310, juillet 1897). Herba terrestris, mediocris. Tuber oblongum vel ovatum, radi- cibus crassis, paucis, a tubere. distantibus. Folia 3, radicalia, conferta, basi vagina solitaria ocreata, obtusa tecta, obtuse rhombea, subtus usque ad medium nervo lamelliformi, glauco percursa, apice cuspidata. Caulis erectus, elatus, bracteis sterilibus 3-5, obovatis, acuminatissimis instructus. Spica laxa, cum tertia scapi parte æquans, multiflora. Flores mediocres, resupinati, dissiti. Bractea lanceolata, acuminato-setacea, cum dimidia ovarii parte æquans. Sepalum impar erectum, late ovale, obtuse-acutum, extus carinatum et apice puberulum, 3-nervosum ; sepala paria deflexa, | lanceolata, obtuse acuta et mucronata, 3- nervosa, extus et margi- nibus puberula. Petala linearia, basi torta, retrorsum falcata, acuta, 1-nervosa. Labellum usque ad basin A ; partitiones À 528 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE æquales, planæ, laterales longe cuneatæ, obliquæ, m marginibus exterioribus ad apicem serratis ; media linearis, recta, semi-teresi supra canaliculata, apice truncata ; calcar longum, incurvum, gracile, apice clavatum, ovario roStrato longius. Columna brevis, crassa, staminodiis subsessilibus semi-rotundis. Antneræ locul, elongati, paralleli, fere horizontales ; rostelli lobum medium nanum, erectum, triangulare ; lobi latérales canaliculati, loculorum apici- bus suppositi et intus arcte applicati. Pollinia obovata, grosse granulosa, caudiculo gracili, sublongo; glandula in situ horizon- talis, peltata, ovata, postice acuta, extrorsa. Stigmatis processus - rostello paulo longiores, hérirontiles, clavati, apice papillosi; _ inter eos, ante calcaris ostia, dens teres, talca to: retroflexus, cum rostelli lobo medio œquans. Flores albi. Cette-espèce est alliée à l’H. glaucifolia Franchet. Elle en diffère par la forme des pétales linéaires, l’éperon incurvé, les lobes du labelle égaux, les processus stigmatiques distincts, la présence d’une dent entre ceux-ci, la longueur des loges de l’anthère. Explication des figures. — Planche 16: B, plante gr. na ; 16, fleur grand. natur. ; 17, sépale impair, — ; 18, coupe te du même, X ; 19, extrémité mucronée du même, coupe longitudinale, X ; 20, sépale pair, — #0, extrémité mucronée du même, coupe longi- tudinale, X; 22, Li D r ; 3, ovaire, colonne, labelle et éperon, 7; 24, labelle étalé, — ; 25, coupe transversale du lobe médian, #3 26, colonne vue de côté, X ; 27, colonne, coupe longitudinale d'avant en arrière, X ; 28, une pollinie, X. 60, H. prerraTA Lindley Cambodge : bois à Compon-chuang ; fl. d’un blanc verdâtre (Harmand et Godefroy, n° 220, 6 juin 1875). ; 61. H. FARGESII nov. s Chine : Se-Tchuen, bois à Héou-pin, près Tehen-kéou ; alt. 1.400 m. (Farges, n° 1279, 22 juillet 1893). Herba terrestris, mediocris. Radices incrassatæ, eat ebul- bosæ. Caulis erectus, gracilis. Folia bina, late ovata, vel potius fere orbicularia, breviter cuspidata, marmorata (?). Scapus elongatus, tenuis, ?-bracteaius. Spica terminalis, laxe pauciflora. Flores mediocres, resupinati. Sepalum impar erectum, ovale, marginibus ciliatis, 3-nervosum ; sepala paria, abrupte deflexa, sepalo impari duplo majora, éblique ovalia, acuta, 4-nervosa, marginibus ciliatis. Petala erecta, cum sepalo impari in galeam conniventia, 2-partita ; / LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 529 partitio postica falcata, retrofiexa, oblonga, quam s. impar paulo longior ; p. antica lincaris, angusta,acuminata, quam postica duplo longior, porrecta. Labellum tripartitum, fere unguiculatum ; lobi laterales filiformes, divaricati, longissimi, apice revoluti ; lobus medius linearis, obtusus, lateralibus brevior ; calcar teres, apice clavatum, ovario rostrato paulo longius. Columna brevis, crassa, staminodiis semi-rotundis, nanis. Antheræ connectivum bene dis- tinctum, latum; loculi fere horizontales, apice abrupte erecti, rostelli lobis lateratibus breviores, Rostelli lobus medius obsoletus, ad laminam horizontalem reductus; lobi laterales elongati, semi-teretes, supra concavi, loculorum apicibus suppositi. Pollinia obcuneata, granulis inter se arcte _compressis ; caudiculi lineares, involuti, excentrice g concavis, orbicularibus affixi. Stigmatis processus “elongati, - calcaris ostia amplectentes, dein contigui, apice extrorsi. Flores rubri. Cette espèce appartient, pour le port général, à la section des H. glaucifolia et Delavayi. Ses pétales divisés la rangent dans la section Ate de Hooker ; les différences avec ces deux espèces sont faciles à constater d’après les planches ci-jointes. Explication des figures. Planche 18: À, plante & gr.nat.;1,fleur : grand. natur. ; 2, sépale i impair, + ; 3, coupe transversale du même ; ct ; sépale pair, . ; tale, —- ;- aire, colonne et labelle, TI 5, péta "6 ov 7, colonne, coupe longitudinale d’avant en arrière, X; 8, une polli- nie, X ae 62. H. rorpr}Rolfe Chine : — du Kouang-toung (Ford, n° Ponte 63. H, GENICULATA Don. — Syn. : H. Miersiana hasroion Chine : Kouang-toung (Fortune, n° 40 A, 1844) ; Macao (Gaudi- chaud, n° 59, 1836-1837). — Hong-Kong (Bodinier, n° 1305, août 1895). — Kouy-tchéou : environs de Tsin-gay, Tou-chan, Hoang-ko- chou (Bodinier, Laborde et Séguin, n° 2523, sept. 1898-99). — _ Yunnan, environs de Yunnan-sen, dans la montagne (Ducloux, no 443, sept. 4897); lieux humides des prairies aux environs de Ki-pin- kay, près Tali (Delavay, n° 2238, sept. 1886 ; Bons d’Anty, 1897); Mong-tzé (Tanant, 1892). — Ile de Poulo-Condor (de Lanes- san, 4869). — Tonkin occidental : Bach- Bât, sur la rer de Mon- cu quyen (Bon, n° 749, : ABC 1881). ; PS LMP Rev. gén. de?Botanique, — XII. D00 -- .REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Var. yunnanensis. — Syn. H. Miersiana. Champion, var. yunna- nensis À. Finet. Chine : Yunnan, vallée de la Salouen (H. d'Orléans, 19 sept), prairies du mont Pee-ngay-tze, au-dessus de Ta-pin-tzé (Delavay, en) n° 385, sept. 1882); Yo-lin-chan (d°, n° 6693, sept. 1895) ; environs _ de Yunnan-sen, dans les herbes de la montagne (Ducloux, n° 403, août 1897). 64. H. GLauciroLtA Bureau et Franchet. Chine : Yunnan, prairies montagneuses, près de Tchao-tong-kay, sur la route de Tali à Ho-kin (Delavay, n° 124, 24 juillet 1883); prairies sur le Hee-chan-men au-dessus de Lan-kong, à 3000 m. d’alt. (d°, n° 1687, juillet 1885) ; prairies du Yang-in-chan (d°, n° 3095, juillet 4887). — Se-tchuen, environs de Ta-tsien- lou (sue ue 159, 324, 326, juillet ; Pratt, n° 587, décembre 1890). Le port est à peu près celui de Y. Fargesii, mais plus vigoureux - et à fleurs plus grandes: les caractères spécifiques résident dans la forme des pétales, 2-lobés, de l’éperon en massue absolument recti- ligne, des loges de l’anthère beaucoup plus courtes que les lobes ” latéraux du rostellum, réunies par un connectif très-développé, et surtout dans la forme du stigmate, qui forme une masse unique, proéminente, Dern en Son axe d’un orifice qui sert d’ entrée à l’éperon. Explication des figures. — Planche 18 : 8, sépale impair, + ; 9, 9 coupe transversale du mème ; 10, sépale pair +; 11, pétale, © 18, ovaire, lahelle et colonne, vus de côté, +: b; colonne, une loge de l'anthère et une moitié du tostellun se pour montrer le Stigmate entier, en avant de |’ ouverture de l’éperon, X ; 14, colonne, coupe longitudinale d'avant en arrière; 15, une loge de l’anthère vue en dehors, le staminode enlevé, pour montrer sa position par rap- port au lobe latéral du PAR, X ; 16, une pollinie, avec sa glande en champignon, X. 65. H. Goperroyi Reichenb. f. 1873). 66. H. INTERMEDIA Don., var. arietina. — Syn. H. arietina doter D Siam : mont de Pursat saigers et er n° #22, 20 juin | Chine : Kouy-tchéou, environs de Tou-chan (Bodinier et Cava- lerie, n° 1642, 2 juillet 1898). 4 LA LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 531 Les deux variétés ne diffèrent que par le port; les feuilles à limbe plan et largement étalé dans le type deviennent dressées et engainantes dans la var. arietina ; la tige est plus rigide, les fleurs plus petites et plus nombreuses; mais les caractères organogra- phiques floraux sont les mêmes dans les deux variétés; cependant l’éperon pendant et droit dans la variété arietina est dans le type brusquement incurvé à angle droit vers son milieu et plus gros à son extrémité qu’à sa base. 67. HABENARIA RUMPHII Lindley Syn. : Platanthera Rumphii Brongniart Cambodge : Kampot (Harmand, n° 14, 27 octobre). 68. H. pEcTINATA Don Chine : Yunnan, montagnes aux environs de Yunnan-sen (Ducloux, n° 375, 17 août 1897). — Se-Tchuen, environs de Ta-tsien- lou (Bonvalot et H. d'Orléans). Var. Davidi. — Syn. : Habenaria Davidi Franchet Diffère du type par les fleurs plus petites ;- pétales plus étroits : labelle à lobes latéraux plus laciniés, le lobe médian plus court que les autres ; becs des anthères et lobes latéraux du rostéllum qui les enveloppent, plus courts, connectif moins large; stigmates plus courts, horizontaux, en massue, non recourbés à l'extrémité ; éperon doubles de l'ovaire. U Chine : Yunnan, les rocailles sur le Yo-lin-chan (Delavay, n° 6691, sept. 1893) ; environs de Yunnan-sen (Ducloux, sans numéro). — Se-Tchuen, environs de Ta-tsien-lou (Bonvalot et H. d'Orléans). — Kouy-tchéou, environs de Gan-pin et montagnes de Lan-tsong (Bodinier et Martin, n°1642, 21 juin 1897).— Mou-pin : (David, sans numéro, 1870, type de Franchet). 69. H. rnonoceiza Hance Chine : Kouang-toung, North-river (Hance, n° 41332, 15 juillet 1864). — Hong-Kong (Bodinier, n° 1297,3 août 1895). — Kouy-tchéou, sous-préfecture de [y-po (Bodinier et Cavalerie, n° 2744, août 1899), — Tonkin : rochers au bord du torrent de Dein- touan, sur le mont Bavi (Balansa, n° 2004, 11 sept. ere 532 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 70. H. rayncocarPa Hooker i. . Chine : Kouy-tchéou, environs de Po-kong et de Lo-pié district de Tchen-lin-tchéou (Bodinier et Séguin, n° 2522, sept. 1898). — Tonkin occidental : Kien-Khé (Bon, n° 2723, 23 octobre 1884). 74. H. sacrrmirera Reichenb. f. — Syn: H. linearis Maximowicz Chine : Mandchourie : sur la côte (Wilford, 1859) ; Mergen (Chaffanjon, n° 4491, 27 juillet 4896); lac Hanka (Przewalski); Kouang-toung : Chefoo (Faber, n° 298, février 1890). — Se-Tchuen : environs de Ta-tsien-lou (Bonvalot et H. d'Orléans). HEMIHABENARIA genus novum Species tres, ab-Habenariis genuinis disjunctæ; ab iis non diff. anont nisi stigmate concavo more Gymnadeniæ et generum affinium _ Rostelli lobi laterales elongati, apices longos antheræ loculorum _fere amplecte ntes. Des trois cepbie dpt ta a à ce groupe, unê est japonaise, les deux autres à la fois chinoises et indiennes. 72. H. SUSANNE Sp. n. — Syn.: Orchis Susannæ Linné ; Platanthera _Susannæ Lindley ; Habenaria Susannæ R: Brown ; Or gigantea Smith. Chine : Hong-Kong : mont Kellet (Bodinier, n° 735, 24 juillet 189% ; Fortune, n° 126, 1843; Barthe, 1856-57). — Kouy-tchéou : environs de Tou-chan (Cavalerie et Bodinier, n° 2743, sept. 1899); — Yunnan : (Bons d’Anty); dans la montagne aux environs de Yunnan-sen (Ducloux, n° 400, 23 août 1897) ; les prairies des montagnes au-dessus de Ta-pin-tzé (Delavay, n° 383, 1er sept. 1882); * mont Tsong-chan, au-dessus de Ta-li (do, n° 282, 2 juin 1883); les bois à Nien-kia-se, près de Ta-pin-tzé (d°, sans n°, 24 août 1885). — Se-Tchuen : environs de Ta-tsien-lon (Bonvalot et H. d'Orléans). 73. H. STENANTHA SP. nOV. | Syn. : Habenaria stenantha Hooker f. (non Hab. latilabris id.) Habenaria latilabris Hooker f., figuré dans les Annals of royal botanic Garden Calcutta, V, t. 100, p. 66, n’a qu'une très vague: ressemblance avec l’Habenaria stenantha Hooker f., figurée dans le LES ORCHIDÉES DE L'ASIE ORIENTALE 533 même recueil, VIT, p. 314, t. #12, par MM. King et Pantling. Dans l’H. latilabris, les processus stigmatiques sont assez développés pour faire fortement saillie en avant de la colonne, couchés dans l'entrée horizontale de l’éperon ; en avant de ces processus, à la base du labelle par conséquent, se dresse une lame verticale, perpendiculaire à l’axe du labelle, plus basse au centre et auriculée de chaque côté ; de plus, l’anthère est presque sphérique, les becs des loges et les lobes latéraux du rostellum presque nuls. Dans H. stenantha, le stigmate est concave ; la légère saïllie indiquée par MM. King et Pantling est formée du tissu conducteur facile à détacher et qui laisse après son retrait le labelle sous forme d’une cavité transversale, projetant en avant une lèvre triangulaire- obtuse, portant quelquefois à son centre une petite dent inclinée en avant. Les lobes latéraux du rostellum sont longs, gros, et découpés obliquement à leur face intérieure pour l'insertion de la glande large 'ovale et peltée ; le lobe médian, triangulaire et dressé entre les loges, est assez développé. La colonne est relativement haute et . les loges de l’anthère couchées obliquement et très allongées ; l'entrée de l’éperon et par suite l’accès du stigmate n’est gêné par aucune lame à la base du labelle. Le port même des deux espèces est également assez distinct; les deux planches ’citées les repré- sentent très-suffisamment, notamment l’H. stenantha. Var. auriculata Moins feuillée que l'espèce type, cette forme se distingue surtout par un petit lobe dentelé et brusquement défléchi, placé de chaque côté de la base du labelle entier, ligulé, à sp révolutés, massif et presque cylindrique à son extrémité. : Chine : Se-Tchuen, district de Tchen-keou (Farges, sans numéro). 74. H. rapiATA n. sp. — Syn. Platanthera radiata Lindley; Habe- _ maria radiata Sprengel ; Orchis radiata Thunberg. Japon : Nazu-san (Faurie, n° 868, juillet 4897); Wakamatsu * (do, 2051, sept. 1898); Asayamura, prov. de Hinga (sans nom de collecteur ni date). Explitation des figures. — | Planone 17: H. Susanne : 10, sépale impair, — : : 11, sépale latéral. —; 12, pétale et coupe transversale, ; 13, ovaire, colonne et re vus de côté, 23 ; 14. labelle et coupe ire 9 sure du lobe médian, -- ; 15bis, colonne, coupe Re | OR . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nale d’avant en arrière, la pollinie enlevée, la pointe de l’anthère séparée du lobe latéral du’rostellum, X ; 15, la pollinie en place, X:; 15ter, pointe du lobe latéral du rostellum qui supporte la glande X ; 16, une pollinie et sa: :Biande, X.— H. stenantha : 17, sépale impair, ; 18, sépale latéral, — ; 19, pétale, +; 20, fleur entière vue de côté, LA ; 21, coloïme, Le longitudinale d’avant en arrière, pollinie et sa glande en place, X ; 22, colonne vue de face, une pollinie en place, une enlevée, X ; 23, labelle de la forme type, X ; 24, labelle de la forme auriculata. | Pour A. Radiata, voir Journal de Botanique, XII, 1898, t. 6, f. K;:E, M, N,O,P,R. SATYRIUM Swartz F4 75. S. NEPALENSE Don. _ Chine : Yunnan : fl. jaunes, coteaux rocailleux au-dessus de Sin-tsen, près de Mo-s0-yn (Delavay, n° 3953, 2 sept. 1889); fl. rou- ges, pâturages de Tsong-yang-tchang, au-dessus de Mo-so-yn (d°, n° 3956, 4 sept. 1889); prairies du Yolin-chan (de, n° 6727, août 1895); ‘bois du mont Che-tcho-tzé, 2000 m. alt., au-dessus de Ta-pin-tzé (de, n° 382, 3 oct. 1882) ; prairies du Pee-tsao-long. chan (d°, n° 6667, août 1895); pâturages à Tchin-choui-ho, sur le Hee- chan-men, au-dessus de Lan-kong, à 2300 m. d’alt. (do, n° 2140, 30 août 1886); bois de Ki-chan, près Tali, à 2300 m. d’alt. (d°, n° 176, 10 sept. 1884); environs de Yunnan- -sen, fl. jaune-foncé (Ducloux, n° 402, août 1897); même endroit, fl. roses (d°, n° 404; 29 août:1897). Se-Tchuen : environs de Ta-tsien-Jou {Soulié, n° 313 bis, 433, 62, juin 1892; Bonyalot et H. d'Orléans); lieux humides de la mon- tagne Ouri, près Tongolo, environs de Ta-tsien- 1 (Soulié, n° 313, août 1891). Dans tous les échantillons où la couleur n’est pas indiquée, la fleur est rose ou rouge ; c’est cette nuance qui paraît dominer ; les . fleurs sont d’ailleurs pue ; 2 REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE VÉGÉTALES | PARUS DE 1898 à 1900 (Suite) L'examen des lois précédemment énoncées a conduit Van t’Hoff à identifier la pression osmotique et la pression gazeuse, les substances dissoutes dans un liquide‘et les gaz répandus dans l’espace éthéré. Le savant physicien assimila alors la loi des concentrations pondérales à la loi de Mariotte, la loi des températures à la loi de Gay-Lussac, la formule des gaz parfaits s’appliqua alors aux solutions étendues. Quant à la loi des concentrations moléculaires, c’est le principe d’Aragadro (qui n’est pas rigoureusement vrai : Poxsor; C. R. Acad. 26 Juin 1901). . Fe Van t'Hoff est arrivé à formuler de la façon suivante son hypothèse de l'assimilation des solutions aux corps gazeux: La pression osmo- tique d’une solution a la même valeur que la pression qu’exerçait la substance dissoute, si, à la température de l'expérience, elle était gazeuse et occupait un volume égal à celui de la solution. A l'heure actuelle les lois osmotiques peuvent donc s'exprimer ainsi (1) : 1° Loi de Mariotte. Pour une même masse de molécules dissoutes, la pression osmotique est en raison inverse du volume de la solution dans lequel cette masse est étendue, c’est-à-dire DÉDON RME à la concentration. 24 On a : r V — constante; x étant la pression osmotique, V étant le volume de la solution. 2° Loide Gay-Lussac. Pour une même masse de molécules dissoutes, la pression osmotique croît proportionnellement au binôme de dila- tation 1 + at ou à la température absolue T, à 3 Loi d'Avogadro. La pression osmotique est la même, quelle que (4) Hollard : Revue générale des Sciences, 13 mai 1898. vs 536 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE soit la matière aie: quand le nombre de molécules dissoutes dans un même espace est le même. Chaque molécule dissoute exerce, en solution, la même pression osmotique, quelle que soit sa substance. 4° Loi de Van t Hoff. La pression osmotique est indépendante de la . nature du dissolvant comme de la nature de la substance dissoute. Pour Van t Hoff, un corps dissous est réellement à l’état gazeux sans aucun changement chimique. Mais d’autres théories ont été émises sur la nature vraie des dissolutions; telles sont les théories qui admet- tent au contraire des changements chimiques : combinaison du corps dissous avec le dissolvant (Berthelot et Mendeleef) ; celles qui admettent la dissociation du corps dissous (Rudortf, Arrhénius, Reychier). Mais nous avons vu plus haut que la loi de Mariotte n’est pas appli- cable aux solutions des substances électrolytes ; toujours la pression osmotique correspond à un nombre de molécules plus grand que celui qu’on croit exister au sein de la dissolution. Mais la loi d’Avogadro Es relative aux gaz s’est heurtée autrefois à une difficulté analogue ; on _Sait aujourd’hui que les anomalies observées pour ceux-ci, s'expliquent par le phénomène de dissociation. Et précisément, un savant chimiste suédois Arrhénius, en 1888, a cherché à comparer, par une hypothèse _ingénieuse et très féconde, les solutions des électrolytes aux gaz disso- ciés de même que Van t Hoff avait comparé les solutions non- électrolytes aux gaz parfaits. Arrhénius admit que dans une solution d’acide, de sel, de base, les molécules sont naturellement dissociées en ions; cette dissociation est plus ou moins complète; elle l’est d’autant plus que la solution est plus étendue. Quand la solution est extrêmement étendue le nombre des ions est dans un rapport simple avec celui des molécules du corps dissous car chaque molécule forme un nombre d’ions déterminé. La loi de Van t Hoff reconquiert sa généralité et peut s’énoncer ainsi : La molécule du corps dissous se comporte toujours par rapport à la pression osmotique comme la molécule du gaz par rapport ns pression gazeuse. Chaque molécule du corps dissous intervient pour la même part dans la production de la pression osmotique. li suflit _d’entendre par molécule aussi bien la molécule électrolytique ou ion que la molécule chimique. J. Lœg (1) à cherché à voir si es ions influent réellement sur les phénomènes osmotiques. Un muscle gastro-cnémien de grenouille (1) J. Lœb : tot Untersuchungen ueber dt ae 5 (Arch. ges. Physiol. LXIX, 1 « REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 537 plongé dans une solution de sel marin à 0,7 °/, ne change pas de volume; les liquides du ‘tissu musculaire et la solution sont donc isotoniques. Ajoutons à la solution de sel, de très faibles quantités de HCI, AzO'H, SO‘H°, SO*KH, SO'NaH et faisons en sorte que le nombre d'ions d'hydrogène soit le même; l’augmentation de volume du muscle sera la même aussi; ce sont donc les ions H qui ont influé, non les ions CI, AzO*, SO*. Avec les acides organiques on constate que les ions H ne sont pas seuls actifs. Avec les bases Li0H, NaOH, KOH, Sr (OH}:, Ba (OH})’, ce sont les ions OH qui influent; l’ion OH est plus actif que lion H; mais ce dernier est plus toxique. L’augmentation de volume du muscle (par entrée de l’eau) est la même avec des solutions isoto- niques de Na CI, Li CI, KCI, Rb CI, MgCE, Sr CE, Ba Cl. Tous ces faits prouvent, selon l’auteur, la justesse des vues de Van t’ Hoff tou- chant le rôle des ions dans les phénomènes osmotiques. Par suite de la nouvelle loi de Van t’ Hoff, la pression osmotique réelle d’une solution d’électrolyte est égale à la pression osmotique calculée multipliée par un coefficient de correction et l’on comprend que ce coefficient soit précisément égal au rapport du nombre de molécules. présentes (molécules vraies et ions) au nombre de molécules qu'il y aurait dans le même volume, si la dissociation n’avait pas lieu. Ce coefficient exprime donc l’état de dissociation. D ‘après ce que nous avons dit plus haut, il ne peut être que le coefficient isotonique de De Vries; mais ce dernier expérimentait avec des solutions décinor- males (ou dont la concentration oscille entre 0,50 et 2). Dans ces solu- tions, une moitié des molécules serait décomposée en ions ; mais cela - n’est pas rigoureux. La loi de de Vries n’est qu’approchée et la raison en est que le procédé de la plasmolyse comporte des inexactitudes assez grandes (+ à — sur les concentrations isotoniques ) et que les coefficients diffèrent des coefficients vrais obtenus directement dans des proportions assez notables. Ajoutons qu’il y à parallélisme complet entre ps diverses propriétés physiques liées au nombre des molécules : pression osmotique, tension de vapeur, point de congélation. Les tensions de vapeur des solutions sont moindres que celles de l’eau pure; élles subissent une dépression de la part du corps dissous et chaque molécule jouit, sous ce rapport de la même influence, sous la ve réserve d'admettre que dans une solution très étendue toutes les molé- cules sont dissociées en ions et que les ions agissent comme les molé- ie cules vraies. De même, chaque molécule _ le point de congélation Le de la glace de la même quantité, D LEE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Tous ces faits ont permis aux physiologistes de mesurer la pression osmotique non plus directement comme le font Pfeffer, Tammann, Ponsot, ce qui est assez difficile, mais indirectement et avec la plus grande facilité. L’abaissement de la tension de vapeur (Raoult et Recoura, Nernst), du point de congélation de la glace (Raoult), la conductibilité électrique (Arrhénius et Ostwald) étant fonction du. nombre de molécules et d’ions comme la pression osmotique (Arrhénius et Van t Hoff), ces grandeurs deviennent fonction les unes des autres cet peuvent se servir de mesure réciproque. Les mesures indirectes de la pression osmotique peuvent donc se déduire des déterminations : 1° d’abaissement de tension de vapeur (tonométrie) ; 2° d’abaissement du point de congélation ne rade ; 3 de conductibilité électrique. De Vries a trouvé d’ailleurs un accord à peu près satisfaisant entre les coefficients isotoniques obtenus par la méthode osmotique (plas- molytique) et les coefficients de correction déduits des expériences cryoscopiques. de Raoult. Avec ceux de Loomis et de Ponsot, la diffé- rence est inférieure à 10 °/., limite d’approximation que permet la méthode de la plasmolyse. L'accord est aussi satisfaisant avec le résultat des mesures de D re électrique de Kohlrausch. En résumé, Les solutions PR sont par là même, isos- motiques, isotonométriques, isocryoscopiques, c’est-à-dire qu’elles ont même point de congélation, même tension de vapeur, même pression _ osmotique et pratiquement, cela est vrai à toutes les températures où s’accomplissent les phénomènes vitaux. Nous disons équiparticulaires et non plus équimoléculaires. car il s’agit bien ici, non plus de molécules chimiques, mais de tous les éléments libres de la solution, quelle que soit leur nature : molécules vraies, ions, molécules condensées, molécules combinées à celles du dissolvant. Raoult les appelle du nom général de monades de la solu- tion. Ce sont les monades qui, quelle que soit leur nature, exercent individuellement, au même titre et avec la même énergie, l’action osmotique, tonométrique, cryoscopique. Par suite, les propriétés osmotiques, tonométriques, cryoscopiques, le pouvoir conducteur de l'électricité, etc., seraient des propriétés addi- _tives ou colligatives « indépendantes de la nature des corps où elles se manifestent et sans sujétion à aucun des paramètres physiques qui règlent la grandeur des autres phénomènes tels que poids spécifique, Chaleur spécifique, etc., mais bien seulement au nombre des particules REVUE DES TRAVAUX DE PHYSIOLOGIE ET DE CHIMIE 539 physiques (monades de Raoult) que le corps présente dans un espace donné ». Certains physiciens u’admettent pas l’existence de ces pro- priétés ; d’autres (Arrhénius, etc.) pensent que leur découvertes constitue un des plus beaux fleurons de la science moderne (1). Nous n’insisterons pas de suite sur les applications de l’osmose à la Physiologie végétale. Ce phénomène fondamental, s’exerçant à chaque instant de la vie de la plante, mais pour des buts divers, sera retrouvé plus loin à propos des différentes fonctions. (4) Ouvrages à consulter en dehors du travail de Dastre : Pfefter : Pflanzenphysiologie, 2e édition. Ostwald : Abrégé de Chimie générale; traduction Charpy. 1 vol. chez Carré, Paris, 1893. , © H.: Grundr. d, allg. Chemie. Nernst : Theorel. Chemie. 1897 (2° édition). Raoult : Tonométrie. 1 vol, chez Carré, Paris, 1900 [Scientia).- Hollard : Loc. ci. Etard : Les a théories chimiques. 2e édition. Paris, Masson _ (Aide-mé Crismer : Cours sur les Ris e la héeio et de la Chimie. ’ ure. te chez Moreau. 1898. Reychler : Les théories pepe 1897. Rs et Boudouard : Leçons de Chimie générale. 4 vol. chez Dunod. Paris, 1898. - Ponsot : Recherches sur la congélation des solutions salines étendues. Paris, Gauthier-Villars, 1896. | (A suivre). | Ev. GRIFFON. TABLE DES ARTICLES ORIGINAUX Pages Recherches expérimentales sur l’origine des espires ee - dix figures dans le texte), par M. Huco pe VRIE Influence de la nutrition par diverses substances organique sur la respiration des plantes, par M. W. PALLADINE .… 18.93.127 Sur quelques zoocécidies nouvelles récoltées en Algérie (avec vingt-cinq figures dans le texte), par M. Ca. Houanp . Recherches sur l'assimilation chlorophyllienne à travers le liège (avec deux figures dans le texte et deux planches, PI. 4 et 2), par Me Marigpe GOLDFLUS . ©: . . . . Adolphe Chatin, par M. Gaston BoNNIER. . . ; ; 97 Recherches sur l'influence des alcaloïdes sur la tirs des plantes, par M. N. MorkowiNe. . . . 109,177, 212, 265 Les maladies Lie ras des végétaux, par M. JuLien Ray. 145 Les Potentilles : Re parasite végétaux de , fe M. le Dr Fockeu Pr 152 Notes morphologiques et itquess sur ue ot héréditaires de la Digitale (Digitalis purpurea) (avec trois figures dans le texte), par M. ANGEL GALLARDO. . 163 Recherches biologiques sur l’aoûtement des sarments la vigne (avec deux figures dans le texte et sept planches, PI. 3 à 9), par M. F. Kôvessr. I. Introduction . . . 193. . Caractère ae ar rameaux a dit et des rameaux mal aoûtés. , IT. Influence des divers facteurs sur 1 the 21, 307 . Conclusions . . 323 Sur l’'Araucaria Rulei F. v. M. de la Nouvelle Coédonte à et. sur la composition de sa gomme résine ee six es dans le texte), par M. Edouard HECKEL Influence des blessures sur la formation re matières protét = ques dans les plantes, par M. HErrLiNGER, +. + : Caml mn 2 542 TABLE DES ARTICLES ORIGINAUX : . Pages Les plantes à caoutchouc du Nord-Ouest de Madagascar (avec ; quatorze figures dans le texte), par M. Henri JuMELLE. . 289 21. Lémigipma. Perrieri;: = "ts “jee 20 Il. Landolphia sphærocarpa... . . . . . . 299 III. Mascarenhasia lisianthiflora. . . :. . . . 352 IV. Mascarenhasia anceps. . _. :; +: . . : Pr V. Mascarenhasia longifolia. . . . . . . . 360 VI. Marsdenia verrucosd. . . ... .: . . . 990 VII. Cryptostegia madagascariensis. . 39% Sur quelques anomalies de la fleur de 1 5 miooe lié fut, L. (avec quinze figures dans le texte), par M. L. GÉNEAU DE LAMARLIÈRE + . . es 337 Contributions à la flore cols ds La Roumait je (Chy- tridinées) (avec cinquante-six ce dans le texte), par ; æ M. J. C. CoNSTANTINEANU . . 369 Nouvelles notes tératologiques sur le Veronica en . (avec seize figures dans le texte), par M. P. GRÉLOT . 418 Observations sur l’intlorescence de Léontopodium alpinum . et sur deux Renoncules de la flore lorraine (avec une planche, PI. 10), par M. Camille BRUNOTTE . . . 427 Sur la culture du Champignon comestible dit « Pied Are » (Tricholoma nudum) (avec six gravures dans le texte et une planche, PI. #4} par MM. J. CosrtanriN et L. MATRU- CHOT . Us 4: dont à ban de Tr Échtne silent se Il. Fructification du Tricholoma nudum en cultures. 461 HT. Anomalies culturales. . . . 468 Les Orchidées de l’Asie orientale (avec sept sÉnense. Pl. 12 à 18), par M. E. A. Fr I. Cypripédiées . ne | Open in à 2 IT. Habénariées. , 506 TABLE DES REVUES DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS ; Pages Revue des travaux de botanique systématique, publiés, peudant les années 1894-1899, par M. E. DRAKE DEL CasriLLo (Suite). 3° Asie (suite). c) Asie tropicale, Indoustan, Indo-Chine. . . 44 4° Afrique. ; a) Afrique-tropicale . : “+ . . . . 402,434 b) Afrique australe . . Ta à ER c) Iles de l'Afrique Orientale Re dt Revue des travaux de physiologie et de chimie on parus de 1893 à 1900, pari M. En. GRIFFON. I. Généralités. \ DEA D IC PAM rs nn ne 49 2 L'origine de la vie . . Res 3° La mort et la re séuite : M 1 T0 & La mort apparente ou la’ vie latente; vie TE a Re II. La cellule. : AS Le Diop "921,90 20 Le noyau : . …. Fu ee RS 3° Relations entre le noyau et le Re . 365,414 S#"Ees pucléelés. :. 5, jun 74 5° La réduction chromatique. RE out MS 6° La présence du me dans la cellule To D. 544 TABLE DES REVUES DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS - = Pages 7e Les centres cinétiques ; la mécanique des changements de forme de la cellule . . 415,442,476 d: Eg-Mémhrant 2 nu 2; JL, 0, 4 9ILes phénomènes osmotiques. . . + 487,535 Revue des travaux publiés sur les Muscinées depuis le 4er Janvier 1895 jusqu’au 4e Janvier 1900, par M. L. EAU DE LAMARLIÈRE. I. Ouvrages de descriptive et de Géographie bota- nique. … | 1° Europe. M M nn 0 |. Ron b) Iles Britanniques . . . . . . . 333,437 LE + TOUR _ c) Terres arctiques. . ra D DA SO 4 ,, « +: 439 TABLE DES PLANCHES _CONTENUES DANS LE TOME TREIZIÈME PLancuss 4 et 2. Assimilation chlorophyllienne à travers le liègé: PLANCHE 3. Ribes rubrum, Pinus Strobus, Populus pyra- midalis, Ulmus campestris, Ampelopsis hede- _ racea, Clematis Vitalba, Spiræa rosea, Hippo- phae rhamnoides. Sarmente de Vigne bien aoûtés et sarments mal aoûtés. PLancHEs 4 à 6. -Vitis rupestris, var. du Lot. = _— 1 PLANCHE 10. ne AR Rev. gén. 7. Ju vinifera, var Chasselas. Inflorescences de A à ape modifiées * par la culture. é Tricholoma nudum. | : Peristylus cæloceras, P. ecalearatus, Cypripedium. Re Cypripedium debile, Peristylus tetralobus. . * Cypripedium micranthum, Habenaria Delavayi. Orchis geniculata, Gymnadenia crassiformis. Peristylus forceps, Gymnadenia hemipilioides. : | Peristylus monanthus, Hemihabenaria. . UHabenaria Fargesü, H. glaucifolia. de Botanique. — XIIL TABLE DES ARTICLES ET DES REVUES PAR NOMS D'AUTEURS " BonniER (Gaston). Adolphe Chatin . . ... . . . . 97 Brunorte (Camille). Observations sur l'inflorescence de Leontopodium alpinum L. et sur deux Renoncules ou: Dore IdPEaNe 4 4 4 {#2 _ CosTanTIN (J.) et Marrucaor (L.). Sur la culture du cham- É pignon comestible dit «Pied Bleu » - (Tricholoma MAUR, it + à . A9 ConNsrANTINEANU (J.-C.). Contributions à la flore mycologique de la Roumanie (Chytridinées). . 369 DRAKE DEL CasriLLo (E.). Revue des travaux de botanique systématique . . . . 44,402,434 Finet (E. A.). Les Orchidées de l'Asie orientale os 497 FocKEU (Dr). Les Potentilles ; leurs parasites végétaux ; leurs galles. ©: de Rien her JL Cane (Angel). Notes Fr et statistiques sur quelques anomalies héréditaires de la Digitale (Digitalis purpurea L.). . . . 163 GoLDFLUS (Mie Mathilde). Recherches sur l’assimilation chlorophyllienne àtravers le liège. . . "49 GréLor (P.). Nouvelles notes tératologiques sur le Ponte prostrata L. sr ‘Can (Ed.). Revue des travaux de physiologie et de chimie végétales . 437,227, 216,326, 364,411, 442,476,535 dr chere Influence des blessures sur la formation des matières protéiques dans les plantes: We 0 { TABLE DES ARTICLES ET DES REVUES PAR NOMS D'AUTEURS 547 HECKEL (Edouard). Surl'ooidR Rulei F. M. F. la Nouvelle- ae Calédonie et sur la composition de sa | gomme résine "62.7. 2 Re (1 - Houarp (C.). Sur quelques zoocécidies nouvelles récoltées en Algérie. . . 99 JUMELLE (Henri). Les plantes à caoutchouc du Nord-Ouest de Midabiacar 4 LL CN 352,390 Küvesst (F.). Recherches biologiques sur l'aoûtement des - : sarments dela vigne . . . . 193, 251,307 LAMARLIÈRE (L. Géneau de). Sur quelques anomalies de la fleur” de l’Hemerocallis fuloa L. . . . 337 — Revue des travaux publiés sur les Musci- nos, ur, dd, 20200 0e Re Marrucaor (L.) (Voyez nous) - Morkowine (N.). Recherches sur l'influence des alcaloïdes sur la respiration des plantes. 409, 177, 212, 265 s | PaLLapiNeE (W.). Influence dé la nutrition par diverses substances organiques sur la respi- . ration dés plantes. . . . . 18,93, 127 Ray (Julien). Les maladies cryptogamiques des végétaux. 145 Vries (Hugo de). Recherches expérimentales sur l’origine Z 008 CBPÔCBS. 1. ee else ne s] TABLE ALPHABÉTIQUE Fo à DES NOMS. D AUTEURS DONT LES TRAVAUX oNT ÉTÉ ANALYSÉS DANS Le REVUES + DES TRAVAUX ru ao ET ÉTRANGERS ë Explication _. (s) Revue des travaux de botanique systématique ; = (ph) ue des travaux de physiologie et de chimie Ma at ; tn) Revue des travaux publiés sur les Muscinées 2 Chodat et Boubier (DE 485, 686, : 487 | Clarke (s) Cohnheim CDR SCA | Coks (r ; Arnold Gh ). ke D Corbière Cm. és B : a fois . Cane se Jacob de) 6» 456 Balbant et Henneguy { pe LA Correns (ph 47) w(ph) - Crozals Ré . . . .… | manu (ph) . Dantec (Ee) (ph) . sé ie + - 139, 5 _ Bureau et amine (F) (ra): 2,289 rs : < : : Busquet et Kunstler (ph). 4 14 | Durand et Sckinz 6) | Eismond (ph) C | Came) 239,238 239, 240, 33 | E (m 239, 287, 231 + | Casaone (Alphonse 2 (ph). 28 Gandolle (G. de) (ph) Fe Zardot (m). . re 358, 334, 3: TABLE ALPHABÉTIQUE | F . Fischer (ph). 414 Flemtmimg (ph). :. .:. 416 FONDS LES EE 335 G Gallardo (ph) 446 Gamble (s) . 47 Gautier (Armand) Gb) v, 2», 284 Gerassimoff (ph) 367 Giglioli (pk) M SR ER à à Gilson (ph) . 483 Grônlund (m) . SNS ES . Guignard (ph) . . 415,416 +1 Dan tri) , 439, 440 — et Ryan tn) FU... 40 Hamilton (m) À 335 Hartog (ph) . . 477 Heïdenhain (ph) 443 Henneguy et Balbiani Pres 478 Héribaud Joseph (Fr. à He 331, 332 D Hétier (Fr.) (m). Hollard (ph). 535 Hooker (s) LES Hoschedé et Toul LG): 238 Honssar (Pl): . 447 Hy (mn) or ie .. 285 4 _ Jameson et Dixon (m) 333 Jeanpert et de Vergne LA 299 Jensen (ph) . eu 329 Jensen (C.) cn). is “439 odin (ph) . pt 283 Jo ON -*", 363 K as laas (m). . Kaurin et Arnell {n) : : 441 336. 438 4x . Kindberg (m) King te) . : - : DES NOMS D'AUTEURS — et Pantling 7. “TE, Klemm (ph). 5 277 Kny (p#) 678 Kochs (ph) 283 Kohl (ph) 484 Kossel (m) 363 Krabbe (ph). 493 Kunstler et Busquet (ph) 414 °L Lachenaud (m).. eue « D08 Lamarlière . Codes de) F2 235 6, 237 Lander (m). . 335 Langeron (m) . 240 — et Sullerot Gn). 286 Liotard (mm). + 0 Lœb (ph) 536 Lœw (ph) . 276 M $ Macvicar (m) : ere Mangin (ph). 480, 481, 482 Martin (n) RS en Matruchot (ph). 363 Mayer (ph à 48% Mèves (ph) 443 Monguillon et Thériot qn) 286 Moniugton (m). 334 Morgan (ph). . 446 Münden (ph). 328 DT, Oppermann (m) . 287 Ostwald (ph) . 232 Overton (ph) . . 493 | | Pantling et King (s) . 44 | Pearson (M). . . . L'Peter ÉPR)-5 55 ES Pteffer (ph) . * 137 Picquenard (m) Philibert (m). 288, 332, 63 2 Pierre (s). à 550 Poirault(ph). . . . 484 FOMBOICDR}. ic. R Rauber (ph). . ; 232 Ravaud (m). . 287 Réchin et Corbière En: 288 —‘ et Sébille (m). . . 28 Roue (Dh) S 1 3 4 10 Rhumbler (ph). . . . 444,445 Ridley (s). PS Etre Ne 10 Rindfleisch ( ph) D | Ryan et Hagen (m) 60 S Sambuc (ph) . . 363 Schellenberg (ph) . 483 Schimkewitsch (po ET 277 Schinz (s). ri ds — et Durand (s). Hs. 403, 4H Schlechter (s) . . Rd Sébille et Réchin re S Ce Slater (m : 82 Slewellyn Gi. Cocks) Co) D Stabler (m) . Rs Stephani (m) 336 Strasburger (oh): 36%, 416, Le ds de et y (ne TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS- e Tammann (ph). . . 232 Tcheriak (ph)... "39 Thériot (m) . . 288, 331 Monghitiôh AS. 286 Tindall (Ella) (m) . 333 loussaint et Hoschedé (m) 238 Townsend (ph). 7 Trimen (s) . PP à Tswett (ph) . . 486, 496 A4 . Vergne (de) et Jeanpert (m). 237 Verworn (ph). 140, LE 278, 366, 4 A+a Viollea es ). 286 Visselingh (Van) (ph). 483 Fe Wheldon (m) . SR — et Wilson (m) .:: 35: Wiesner (ph + 327 Wilson et Wheldon (m), ee: | Winterstein (ph} .:;: ::,c4 Z Zimmermann (ph). 365 Zetsche (ph). . 483 425 — Lille Imp. Le Bigot frères. Le Gérant: Th. Clerquin. : Revue générale de Botanique. | Tome 13. Dore 2. C. Kastner del. Bertin se. Peristgus cæloceras nov. sp. (A, 1 à 12); Fa ecalcaratus not. Sp. (B, 13 à 19), Cypripedium (20 à 38). Revue générale de Botanique. © Tome 13. Planche 13. C. Kastner del. Bertin sc. Cypripedium debile Reichenb. (A, 1 à 10); Peristylus tetralobus nov. Sp. (yp. _(B, 11 à 20): /. basifoliatus (C); SE parceflorus (D). Revue générale de Botanique. Tome 13. Planche 14. À à es > NE FE: Î 1} i/ x AS , À LA Vo Bertin sc. C. Kastner «del. ertin sc Cupipedture micranthum Franchet (A, 1 à 15); Habenaria Delavayi nov. Sp. (B, 16 à 28). Revue générale de Botanique. | | ke Tome 13. Planche 15. NB 2 DER Bertin sc. C. Kastner del. Orchis geniculata nov. sp. (A. 1 à 10); Gymnadenia crassinervis nov, Sp. Roi (B, 11 à 19). Revue générale de Botanique. Tome 13. Planche 16. à ht" C. Kastner del. Bertin sc. E Se forceps nov. sp. (A, 1 à 11); Gymnadenia hemipilioides nov. sp. (B, 12 à 26). Revue générale de Botanique. Tome 13. Planche 17. | | | Bertin se. C. Kastner del. PB eristylus monanthus nov. sp. (A, 1 à 9); Hemihabenarta g. nov. (10 à 24). Revue générale de Botanique. Tome 13. Planche 18. È À room go 4 te. AN É Î C, Kastner del. Bertin sc. Habenaria Fargesi nov. sp. (A, 1 à 8); A, glaucifolia Franchet (B, 9 à 16). © RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIQUE Eve Gonr : (Caractères anatomiques des Agaricinées (Nancy, 1901). ; os connaissances acluel'es sur la urnes botanique et la flore économique Pa Sénégal et du se udan ph RE = La végélation de la région de Tombou ès international de bots \ Lez 1900). Bors : Une Clématite nouvelle pour les jardins (Clematis Buchaniana DC.) es ie dé : Beitrà äge Zur wachstumsgeschichte der Bambusgeréchae (Journal of to College of science, Im mperial hope Tük}ô, Japan IRATSUKA : Noles on some Melampsoræ ol Japan. WI. ee species of : Phacopsora (Bolanical Magazine, 5 XIV, ne 161, Tôky. . 1900). = Jan: Contribution à . étude des Éoihasées (Paris, 1901 __ Boopce: Compar. natomy of the Pr cpéularee, Sehizacaceae and | RE (Annals 4 Bota any, vol. XIV, La MITH : Wakkers Hyacinth germ nee yacintha (Wakker) (Washington, 1901). HERBERTSON : The monthly rainfall over the land surface of the globe (London —. 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LL — nn sur les bactéries acélifiantes (troisième mémoire) pus gue. 190 URGER (Eduard) : Einige bemerkungen zur Frage nach der « doppelten. Befruchtung » bei den Angiospermen (Bot. Zeitung, 1900). Forge nr Teodoro) : Materiali per una flora micologicu del Piemonte. sqre m 900). ver: Untersuchungen über die Durchlenchtung von Lawbblättern (Botan. Centralblatt Beibhefte Bd. X, Heft 2, 1901, Cassel, 1901). Librairie PAUL DUPONT, 4, rue du Bouloi — PARIS COURS ANATOMIE ; PHYSIOLOGIE ; CLASSn 5 ARR A, INDUSTRIELLES, | se PHOLOGIE EXPÉRIMENTALE ; GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ; : PALÉONTOLOGIE ; HISTORIQUE _ par MM. GASTON BONNIER L LECLERC DU SABLON _ NMARS DE L'INSTITUT ne is Sciences) | : L PROFESSEUR DE BOTANT des vos des Univorstés, dos 5 de Méde SAR L ne ne hireinare Re Deux rbtenes, 06 comprenant environ 2.500 pages ins ” et renfermant plus de 3. 000 Agures, la pr ose … s d'a sa + ouvrage de he Taies sol #: sd une fois achevé, ne ae #- Le pe de dia à terminé sera supérie © Le fascicule 4 @tr) tie