REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE TOME VINGTIÈME Livraison du 15 Janvier 1908 N° 229 Entered at the New-York Post Office as Second Class matter, PARIS LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT 1, RUE DANTE, À 1908 LIVRAISON DU 15 JANVIER 1908 I — LE JUBILÉ DU PROFESSEUR JULIUS WIESNER, par M. Gaston Bonnier. : . , Il. — RECHERCHES SUR LE GENRE SEZANNELLA (avec planche et _— dans le texte), par M. René Viguier. ; IT. — STRUCTURE ET DÉVÉLORFEMENT: DE L’ALBU- MEN DU CAPRIFIGUIER (avec planche et’ figures dans le texte), par M. Leclere du Sablon . ; IV. — LE JARDIN BOTANIQUE DE L'UNIVERSITÉ DE LERME (avec planches), par M. Léon Dufour. V. — LA QUESTION DE ‘LA SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES ET LES RÉCENTS TRAVAUX (1898-1906) SUR CE GROUPE DE CHAMPIGNONS, (avec figures dans letexte), par M. A. Guilliermond. VI. — REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. Zeiller. . VIL — NOTES -BIBLIOGRAPHIQUES VIIL — CHRONIQUES ET NOUVELLES. PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 1. — Ficus magnolioides. PLANCHE 2. — Victoria regia. PLaAncue 5. — Sezannella. PLANcue 6. — Albumen du Caprifiguier. Cette livraison renferme vingt-quatre figures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement voir à la troisième page de la couverture. Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur Enseignement, l'Administrateur de la Librairie générale de l 1, rue Dante, Paris (V). Pages 32 REVUE GENERALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME VINGTIÈME PARIS LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT {. RUE DANTE. 1 1908 LE JU BILÉ DU Professeur JULIUS WIESNER À l’occasion de la soixante-dixième année du Professeur Julius Wiesner, un Jubilé scientifique doit avoir lieu à Vienne, le 20 janvier 1908, en l'honneur du célèbre physiologiste et botaniste(1{). M. Wiesner est surtout connu dans le monde scientifique par ses belles recherches de Physiologie végétale, et principalement par celles relatives à l’influence de la lumière sur les fonctions des plantes. Les expériences du physiologiste viennois sont devenues classiques, dès que les Mémoires de l’auteur ont paru, et sont citées dans tous les traités de Botanique, même dans les ouvrages élémen- taires. Cependant l'esprit investigateur de M. Wiesner s'est exercé sur bien d’autres questions de physiologie, ou encore d'anatomie, d’histologie, et aussi sur des problèmes qui intéressent la consti- tution intime des êtres vivants. Le premier travail publié par M. Wiesner, en 1860, est relatif à la présence du fer, décelée par l’auteur dans la membrane et dans le contenu de la cellule. Dans ses premières études sur l’action qu’exerce la lumière sur les végétaux, M. Wiesner s’est occupé de l'influence de l'intensité de la lumière sur la production de la chlorophylle dans les cellules végétales. [Il a montré que le verdissement commence à se produire à une lumière diffuse très faible, à peine suffisante pour recon- (4) En l'honneur de ce Jubilé, les élèves de M, Wiesner ont rédigé un volume intitulé Wiesner und seine Schule, par le D' Karl Linsbauer, le D' Ludwig Lins- bauer et Léopold R. v. Portheim, avec une préface du Professeur Hans Molisch. La première partie de cet ouvrage est consacrée aux travaux de M. Wiesner, la seconde partie à ceux de ses élèves. Rev. gén. de Botanique, — XX. 1. 2 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE naître à la vue les caractères imprimés sur la page d'un livre. Puis, si on augmente l'intensité lumineuse, la chlorophylle se pro- duit dans les leucites en plus grande abondance jusqu'à une certaine intensité optima. Enfin, si l'on fait agir la lumière au- delà d’une certaine intensité, la chlorophylle ne se produit plus, et, en outre, il y a destruction de celle qui était déjà formée. Cette destruction s'opère par une oxydation. M. Wiesner a étudié aussi la variation de la formation de la chlorophylle avec la température, pour des plantes maintenues à l’éclairement optimum. A ce propos, le savant physiologiste a démontré qu’il existe dans la production ou dans la non-production de la chlorophylle un véritable phénomène d’induction. La chlorophylle n'apparaît pas au moment même où la plante est exposée à la lumière, mais seulement au bout d’un certain temps. De même, une planté subi- tement transportée à l’obscurité ne cesse pas immédiatement de produire la substance verte. Parmi les recherches de M. Wiesner sur l’influence qu’exerce la lumière sur les fonctions de la plante, il faut citer surtout le très remarquable mémoire de l’auteur sur la transpiration. Soit en employant la méthode du spectre, soit en utilisant celle des écrans absorbants, M. Wiesner a fait voir que, chez une plante verte, les radiations qui produisent les maxima de dégagement de vapeur d’eau correspondent à celles qui sont absorbées par la chlorophylle en plus grande quantité. Autrement dit, si l’on con- sidère le spectre de la chlorophylle, les maxima de transpiration se trouvent placés en regard des bandes d'absorption de la chloro- phylle. Ces expériences font voir que l’évaporation de l’eau par les plantes est en rapport étroit avec la substance verte qui absorbe les radiations solaires. J'arrive maintenant aux travaux les plus connus du physiolo- giste de Vienne, je veux parler de ceux relatifs à l’héliotropisme, c'est-à-dire à l’action de la lumière sur la direction des organes des plantes et, en particulier, de la tige. « Les deux grands Mémoires que M. Wiesner a publiés à Vienne sur cette question, dit M. Van Tieghem, sont de vrais modèles, JUBILÉ DU PROFESSEUR JULIUS : WIESNER 3 qu'on ne saurait trop recommander à l'attention des physiologistes. et des élèves » (1). M. Wiesner a étudié l influence des diverses radiations du spectre sur l'inflexion des tiges du côté de la lumière. I à montré que d'une manière générale la lumière jaune est sans, action. À partir de ces radiations, l’héliotropisme augmente soit vers l’infra-rouge, soit plus encore pour les radiations qui vont du jaune à l’ultra-violet. Dans cette. dernière région du spectre, l'influence fléchissante diminue, mais, phénomène curieux, elle se manifeste encore pour des rayons ultra-violets plus réfrangibles que les ultimes rayons photographiques ou plus réfrangibles, que les radiations dernières faisant encore luire les substances fluores- centes. Il est remarquable de voir révéler par la physiologie l’exis- tence de radiations que les procédés de la physique n avaient pas mis en évidence. L'auteur a étudié aussi l’action de l'intensité de la lumière, totale sur la direction des tiges; il a fait voir à ce propos qu'une tige provenant de la germination d’une Vesce (Vicia sativa) peut cons- tituer un photomètre plus sensible que ceux usités par les physi ciens. Là aussi, pour ces actions héliotropiques, il y a induction, c'est-à-dire que la lumière ne provoque l'inflexion d’une tige que quelque témps après avoir frappé la plante, et inversement. On peut rapprocher de ces recherches, celles relatives aux nuta- tions des tiges, c'est-à-dire aux flexions des tiges en rapport avec les variations de leur croissance. C’est pour faire des mesures rela- tives à la croissance que M. Wiesner a construit un auxanomètre autoenregistreur et un microscope particulier dont le tube, placé horizontalement, peut se déplacer de haut en bas. FT M. Wiesner a aussi contribué à combattre l'opinion de Sachs sur le trajet suivi par la sève ascendante, qui se déplace non seule- ment par imbibition le long des parois des vaisseaux, mais princi- palement par les tubes même que les vaisseaux constituent, D’autres études sont relatives à l'influence des pluies sur la végétation; l’auteur constate. que cette influence est parfois: aussi Er dans les régions FRE que.dans les contrées trapisaless; (1) Van Tieghem : Traité de Bolanique, 2° édition, p. 124. 4 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE et il divise les plantes à ce point de vue en ombrophiles (qui aiment la pluie) et ombrophobes (qui craignent la pluie). ; M. Wiesner a profité de ses voyages pour exécuter des Feel ches d’ordre général au sujet de l’influence de l’éclairement sur la végétation. Il a ainsi effectué des mesures comparatives à Java, au Caire, à Vienne, en Norwège, au Spitzberg, d’ou il résulte que l'éclairement nécessaire au développement des végétaux est d'autant plus grand que la latitude de la contrée est plus élevée. Il faudrait encore énumérer les investigations de M. Wiesner sur bien d’autres questions de physiologie ou d'anatomie, sur la phyllotaxie, la production de chaleur pendant la germination, le géotropisme, parler de ses Traités classiques de Botanique, etc., mais il est impossible de résumer en peu de mots les travaux du savant, exposés par lui dans plus de 200 ouvrages ou Mémoires. Toutefois, je dois signaler encore la partie de l’œuvre de M. Wiesner, dans laquelle l’expérimentation et l'observation le conduisent à une théorie générale sur la structure des êtres vivants et, en particulier, des végétaux. Après avoir fait une étude approfondie des corps vivants tels que les leucoplastes et les plastides, des corps qu’il désigne sous le pom d’organoiïdes tels que l’amidon, des substances brutes telles que les gommes et les résines, après avoir étudié d’une manière originale et nouvelle la constitution de la membrane de cellulose, M. Wiesner a exposé une théorie qui lui est toute personnelle, la théorie des plasomes. M. Wiesner est pour ainsi dire l’antipode d’un hétérogéniste. Non seulement il admet l'éternité de la matière vivante, mais l'éternité de ses éléments essentiels. Pour lui, la formation quel- conque d’une substance vivante, fût-ce au milieu de l’organisme, est chose impossible, Non seulement chaque être vivant prend naissance dans un être vivant, mais encore toute formation orga- nisée, si microscopique qu'elle soit, dérive d’une formation orga- nisée analogue. D'après le savant physiologiste, le protoplasma doit être formé de minuscules organites qui vivent de leur vie propre, évoluent, croissent et se divisent en se multipliant. Ce sont là les «plasomes », éléments essentiels de tout Meme vivant. JUBILÉ DU PROFESSEUR JULIUS WIESNER ) En dehors de l'influence que les travaux personnels de M. Wiesner ont exercée sur la science biologique, ceux de ses nombreux élèves parmi lesquels se sont révélés des maîtres émi- nents, ne peuvent être passés sous silence. Je ne saurais énumérer ici ces importants travaux. Je rappellerai seulement les belles recherches physiologiques de M. Molisch, notamment sur les racines, celles de M. Czapek sur tant de ques- tions variées, les découvertes microchimiques de MM. Mikosch, Reichl, Weselkys; celles qui confinent à la physique ou à la chimie de MM. Remec, Brukner, de Mlle Emma Ott; les belles études anatomiques de MM. Haberlandt, Hohenauer, les études physiolo- giques de MM. Burgerstein, Poljanec, Portheim, Stôhr, et tant d’autres qu’on pourrait citer encore parmi plus de 150 Mémoires sortis directément du Laboratoire de Physiologie végétale de l’Université de Vienne. D'autre part, M. Wiesner a correspondu avec de nombreux tra- vailleurs de tous les pays et, entre autres, avec le signataire de ce court article. Je me souviendrai toujours de l’aimable accueil que j'ai reçu au Laboratoire de Vienne et des encouragements que M. Wiesner m'a donnés dès mes premiers débuts. Qu'il me soit donc permis de m’associer à tous ses admirateurs, à ses élèves et à ses amis, et aux vœux qu'ils font pour lui à l’occasion de ce Jubilé de 1908. Gaston BONNIER. RECHERCHES GENRE SEZANNELLA par M. René VIGUIER (Planche 5) Introduction Tous les botanistes ont entendu parler de la remarquable flore du trayertin de Sézanne étudiée longuement dans les travaux de de Saporta (1) et de M. Langeron (2). Munier-Chalmas a constitué à la Sorbonne une admirable collection de cette flore. Après avoir constaté que le calcaire de Sézanne était criblé de nombreuses cavités et que beaucoup de ces cavités correspondaient à des moulages de fleurs, de fruits, d’insectes, Munier-Chalmas eut l’idée de surmouler ces cavités en y coulant de Ja cire ou du plâtre, En attaquant ensuite le calcaire par l’acide chlorhydrique, les contre-moulages restent seuls, mon- trant les plus fins détails de la forme des organes. Munier-Chalmas n'avait rien publié sur cette collection de Sézanne. Il avait seule- ment exposé quelques observations à ses élèves, dans son enseigne- ment, ou encore aux géologues, qui suivirent une excursion de la Société Géologique à Rilly et à Sézanne, dont le compte-rendu à été donné par M. Vélain (3). « Munier-Chalmas a montré comment l’ensemble des terrains étudiés en parcourant la butte correspondait aux dépôts d’un large cours d’eau, qui, étalé sur près de deux kilomètres, coulait {t) De Saporta : Prodrome d'une Flore + sp des ge anciens de Sézanne (Mémoires Soc. Géolog. France, 2° série, t. VII, . 3, 1868). (2) M. Langeron : Contribution à l'étude de la pi PRE de Sézanne (Bull. Soc. Hist. nclerellé d'Autun, 1893 et 1900). 3) C. Vélain : Compte- Rendu d'une excursion à Rilly et à Sézanne (Bull. Soc. Géologique France, XVII, (3), p. 870. SEZANNELLA 7 entre des coteaux formés par la craie à Belemnitella mucronata et allait se jeter dans le lac de Rilly. Au sud, le ‘contact entre la craie et les travertins correspond à la rive droite du fleuve ; la carrière du nord correspond à la rive gauche, où le courant était plus rapide ; une partie des calcaires lacustres et des travertins sont alors remplacés par des galets déposés tantôt en couches épaisses, tantôt en lits discontinus et irréguliers, suivant les variations du régime de la rivière. Dans la partie intermédiaire, au milieu du lit, les galets sont surtout cantonnés à la base. Sur les coteaux qui encaissaient le cours d’eau, de nombreuses sources calcaires se faisaient jour et déposaient sur la craie même des calcaires traver- tineux, dont il est facile de constater la présence à une altitude de quelques mètres au-dessus du niveau des calcaires déposés dans le lit du fleuve. Ces conclusions sont confirmées par l'étude de la faune : les crustacés recueillis (Astacus Edwarsii) indiquent des eaux cou- rantes. » R Je rappellerai que les dépôts fluviatiles de Sézanne appartien- nent à l’Éocène inférieur (Thanétien). M. Haug, successeur de Munier-Chalmas à la Sorbonne, a bien voulu mettre à ma disposition tous les échantillons de cette pré- cieuse collection des moulages de Sézanne. J'ai considéré comme un devoir d'entreprendre l'étude détaillée de tous les exemplaires de cette si curieuse et si intéressante série. Je dédie ce travail à la mémoire de mon maître Munier-Chalmas qui, s'il n'avait pas été enlevé à la science par une mort imprévue, aurait dirigé cette étude avec cette merveilleuse compétence qu’il possédait sur toutes les questions paléontologiques. Je remercie M. Haug de m'avoir confié cette mission, qu’il m'est particulière- ment agréable de remplir. Je commence cette série de descriptions par celle du genre très particulier que Munier-Chalmas avait désigné sous le nom de Sezannella. Étude morphologique Les échantillons nombreux de Sezannella qui ont été récoltés et préparés par Munier-Chalmas permettent d'étudier l’organisation 8 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE florale de cette plante aussi facilement et aussi complètentent que celle d’une sms vivante. - BouTon FLORAL. — Plusieurs échantillons de taille différente, mais construits tous sur le même type, montrent qu'il devait y avoir au moins deux espèces distinctes dans le genre. Tous ces boutons font voir cinq grands sépales à préfloraison valvaire et un pédoncule floral assez court. La forme, l'aspect général rappellent un peu une fleur de Tilleul. La préfloraison valvaire du calice est particulièrement mise en évidence dans les échantillons de boutons qui s’entr’ouvrent à peine. FLEUR ÉPANOUIE. — Les cinq grands sépales qui constituent le calice sont l’unique enveloppe florale; ces sépales, ovales, aigus, sont libres jusqu’à la base; ils ne semblent pas présenter de ner- vures distinctes. Immédiatement en dedans du calice, on voit cinq étamines alternant très régulièrement avec les sépales. Ces étamines ont un long filet mince et arrondi se terminant en pointe au sommet ; elles sont remarquables par leurs anthères. Ces anthères ont en effet une taille considérable ; elles sont presque aussi longues que les sépales ; elles sont extrorses, et leur insertion sur le filet se fait dans leur quart supérieur; les sacs polliniques, au nombre de quatre, sont groupés en deux paires, comme cela est si fréquent. La déhiscence n’est pas longitudinale ; l’examen à la loupe de plusieurs de ces anthères m’a montré qu’elles étaient comme légè- rement tronquées au sommet, et sur une anthère en particulier, j'ai pu voir assez nettement que la déhiscence était poricide. Au centre se trouve l'ovaire qui est libre, formé par au moins cinq carpelles concrescents ; au dessus se dresse un style mince, cylindrique, deux ou trois fois plus long que l'ovaire, et s’effilant en pointe au sommet pour se dilater brusquement en une petite tête stigmatique. Certains échantillons présentent des fleurs où manque une par- tie des sépales et des étamines, ce qui permet d’apercevoir nette- ment que l'ovaire est porté sur une petitecolonne, prolongement de l'axe. Cette petite colonne est légèrement renflée probablement en un disque, et c'est sur cette colonne que viennent s’insérer les cinq étamines. | SEZANNELLA 9 FruirT. — Il ne nous reste plus qu'à parler de la nature du fruit, ce qui est facile, car Munier-Chalmas avait obtenu des moulages de fruits à divers stades de leur développement. Ces fruits sont du reste aisément reconnaissables, car ils portent à leur base le prolongement de l'axe persistant. Ce fruit est une capsule sphérique de un à deux centimètres de diamètre; les limites des carpelles, à peine distinctes dans Ia fleur, s’ac- centuent nettement dans le jeune fruit, puis un sillon médian se forme sur le dos de chaque carpelle, de telle sorte que la capsule adulte nella montrant semble présenter dix loges. Cette capsule est l'impression des à débiscence septicide ; ses parois sont lisses, Apr ne) complètement dépourvues d’aiguillons. Dans une capsule ouverte (fig. 1), on voit nettement, de chaque côté sur la paroi, l'impression de quatre graines insérées sur l'axe. Ces impressions sont trop peu précises pour être étudiées, et je ne puis rien dire de la forme de ces graines si ce n’est qu’elles devaient être dépourvues d’ailes; on peut donc seulement ajouter à propos de l'ovaire qu’il est à placentation axile avec deux rangées d’ovules horizontaux probablement anatropes. : Les fleurs et les fruits peuvent être groupés, au point de vue de la taille en deux catégories bien distinctes ; l'examen de la planche, le montre suffisamment : la figure 10, planche 5, représente un fruit de grande taille un peu plus large que haut, d'environ 12mm de diamètre transversal ; d’autres fruits sont globuleux et ont seu- lement 5" de diamètre. Les dimensions des fleurs varient aussi du simple au double. I y a donc probablement lieu de distinguer deux espèces Sezannella major et Sezannella minor. J’ai réuni dans la planche 5 les photographies de quelques-uns des moulages qui m'ont permis de décrire avec de tels détails ce nouveau genre. Place du genre Sezannella dans la classification Les caractères floraux si spéciaux de Sezannella vont nous permettre de déterminer facilement la place de ce genre dans la classification. 10 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE L'absence de corolle, la préfloraison valvaire du calice et l’aHlongement du pédicelle en une petite colonne portant les étamines et l’ovaire sont autant de caractères qui font immédiate- ment penser à quelques plantes du groupe des Malvales, L'examen des différentes familles du groupe des Malvales va montrer si cette idée est juste et si nous pouvons introduire le genre Sosanhaltt dans le groupe sans en troubler l’homogénéité. La grande famille des Malvacées est caractérisée par ses étamines ramifiées et soudées en tube ainsi que par ses anthères à deux sacs polliniques s’ouvrant par une fente longitudinale. II existe bien deux espèces, Sida oligandra K. Schum. et Malvastrum pentandrum K. Schum., qui n’ont que cinq étamines, mais leurs caractères n’en sont pas moins très différents de ceux de Sezannella, les étamines étant soudés en tube, les styles non soudés, les carpelles uniovulés. Les espèces de Gossypium, Thespesia, Cienfue- gosia, Ingenhousia, dont les styles sont soudés, sont, de même, très différentes. Dans les Bombacées, les fleurs ont de nombreuses étamines et sont peu différentes de celles des Malvacées. Si lé Cumingia philip- pinensis Vidal n’a que cinq étamines dont les anthères ont quatre sacs polliniques, les fleurs ont un calicule, les étamines sont soudées et les carpelles uniovulés sont surmontés de styles soudés seulement sur une partie de leur longueur avec de larges stigmates lobés. Le Cullenia zeylanica Wight a des fleurs apétales, mais leur organisation ne permet pas d’en approcher Sezannella. La tribu des Grewiées, parmi les Tiliacées, comprend des plantes dont l'ovaire et les étamines libres sont portées sur un prolonge- ment de l’axe comme dans le Sezannella ; de plus, souvent, les sépales sont libres, les pétales complètement avortés et les styles soudés ; une espèce, le Triumfetta neglecta W. et Arn., n’a que cinq éta- mines. Ces caractères sont évidemment très voisins de ceux que nous avons rencontrés dans le Sezannella, mais les étamines ont de longs filets terminés par de petites anthères globuleuses déhis- centes par des fentes longitudinales. Il reste à chercher s’il n’y a pas, dans les “doi familles des Éléocarpées et des Sterculiacées, des pce à affinités ED marquées. Les Éléocarpées ont l'ovaire et les étamines portdé sur un. pro! SEZANNELLA 11 longement de l’axe; leurs anthères, à quatre sacs, s’ouyrent par des pores; enfin, les sépales sont à préfloraison valvaire et la corolle avorte parfois. Dans tous les genres, l’androcée comprend de nombreuses étamines. En revanche, nous trouvons dans les Sterculiacées un certain nombre de genres dont les fleurs ont cinq éta- mines ; l'avortement de la corolle, la présence d’un androgynophore y sont fréquents; enfin, les anthères sont, parfois, à déhiscence pori- cide. Nous verrons, par un rapide examen de cette famille, que le genre de Sézanne peut y trouver facilement place. La tribu de Sterculiées comprend des fleurs unisexuées et à corolle avortée; l'ovaire est formé d’un certain nombre de carpelles, libres, au moins par leurs styles. Les fleurs sont hermaphrodites dans toutes les autres Sterculiacées. Avec le genre Eriolaena, unique représen- tant d’une tribu des Ériolénées, nous sommes très loin de Sezan- nella, car les fleurs ont de nombreuses étamines soudées par leurs filets en un long tube. Les Buttnériées et Théobromées sont nettement caractérisées par la forme de leurs pétales ligulés et par leurs staminodes; elles sont également très distinctes de Sezannella. Les Helictérées sont caracté- risées principalement par la pré- sence d’un androgynophore, généralement très long ; la co- Fig. 3 et 4. — 3, Ovaire de Butineria rolle compte cinq pétales ongu- calalpifolia; 4, Buttneria catalpi- lés, caducs, et l’androcée de cinq folia, fruit ayant en apparence dix ; : : : à Sir loges (d’après K. Schumann). à Quinze étamines fertiles, ainsi 3 que d’autres réduites à l’état de staminodes. Les carpelles sont généralement libres par leurs styles; les sépales sont soudés entre eux. Dans cette tribu, les Pterospermum ont un androgynophore assez Court et les styles soudés. Les Dombeyées et Hermanniées ont de grands pétales, persistants Fig. 2. — Fleur de Sterculia (d’après Le Maoût et Decais- ne 12 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans les premières, caducs dans les secondes. Dans les Dombeyées il y a de 20 à 30 étamines, sauf pourtant les Melhania, qui n’ont que dix étamines, dont cinq réduites à l’état de staminodes. Dans les Hermanniées, les fleurs ont cinq étamines, et même dans le genre Hermannia ces étamines sont complé- tement libres comme dans le Sezannella, mais les styles sont libres. Toutes les Lasiopétalées ont un androcée constitué par cinq étamines oppositipétales accompagnées parfois de staminodes. Les pétales sont très petits, formant générale- Fig. 5. — Fleur de Serin- ment de minuscules écailles à la base des gea platiphylla (d'a étamines. Nous trouvons dans cette tribu près Gürke). \ .. fs des formes extrèmement voisines de Sezan- nella, malgré la présence dans ce dernier d’un axe court portant les étamines et les carpelles. Ainsi, dans les Lasiopetalum et dans les Lysiosepalum, il n’y a pas de staminodes et l’androcée comprend cinq étamines avec de grandes anthères allongées, extrorses, à déhiscence poricide; de plus, dans les Lasio- petalum, il y a des espèces complètement apétales. Les sépales, légèrement soudés à la base dans les Lasiopetalum sont complète- ment libres dans les Lysiosepalum ; les fruits sont des capsules septicides. C’est donc tout à côté de ces deux der- niers genres qu'on devra placer les Sezan- nella. Les différences qui séparent ce genre à des autres genres de la tribu (Lysiosepalum, after hat Lasiopetalum, Thomasia, Pimia, Seringea, drocée de Guichenotia , ; . (d'après Bot. Maga- Keraudrenia) sont du même ordre que celles sine) qui distinguent entre eux ces genres. 4 J'ajouterai que diverses empreintes de feuilles récoltées à Sézanne ont été rapportées aux Malvales, et que plusieurs fragments non encore décrits, sur lesquels je reviendrai ultérieurement, appar- tiennent selon toute vraisemblance à ce groupe. De Saporta range dans les Sterculiacées une feuille qu’il a décrite sous le nom de Pterospermites inæquifolius ; les caractères tirés de la nervation et SEZANNELLA 13 de la forme sont bien, en effet, ceux des Pteraspermum et de diverses autres Sterculiacées, notamment de certains Butitneria. Ces feuiiles de Pterospermites étant, de même que les fleurs de Sezannella, abondamment répandues dans le travertin, tout me porte à penser qu'elles appartiennent à une même plante. En résumé, le genre Sezannella peut être caractérisé de la manière suivante : Genre de Sterculiacées, tribu des Lasiopétalées. — Calice à cinq sépales libres jusqu’à la base, ovales, aigus, et à préfloraison val- vaire. — Corolle complètement avortée. — Androcée formé de cinq étamines alternisépales à grandes anthères extrorses attachées au filet par le dos dans leur tiers supérieur; filets cylindriques, sans appendices, terminés en pointe; anthères à quatre sacs polliniques, à déhiscence poricide ; pas de staminodes. — Ovaire formé de cinq carpelles concrescents; styles deux fois plus longs que l'ovaire, soudés sur toute leur longueur en une colonne cylindrique effilée, terminée par un stigmate globuleux non lobé. — Carpelles à pla- centation axile avec deux rangées d’ovules horizontaux. — Prolon- gement de l’axe court. — Fruit : capsule globuleuse, dépourvue d'aiguillons avec un sillon médian sur chaque loge, de sorte que la capsule est en apparence à dix loges. — Déhiscence septicide. — ? Feuilles simples, palmatilobées, à nervation palmée. ie Deux espèces : Sezannella major. — Sczannella minor. EXPLICATION DE LA PLANCHE 5 Fig. 1. — Boutons floraux de Sezannella major Fig. 2. — Ovaire isolé de Sezannella montrant la présence sous cet ovaire d' se prolongement de l’axe avec trace de l'insertion des étamines. Fi — Jeune fruit de Sezannella minor. Fig. ï — Fleur entr'ouverte de Sezannella major Fig. 5, 6, 7. — Fleurs de Sezannella major; l'échantillon de enqe de la figure 6, seul, présente un style intuet. Fig. 8. Fo unes fruits de Sezannella minor Fig. ur de Sezannella minor dans “laquelle manquant les étamines et une faste du calice ce qui permet de voir le ns axe Fig. 10. — Fruit de Sezannella major. Fig. 11. — Fleurs de Sezannella minor _STRUCTURE ET DÉVELOPPEMENT L'ALBUMEN DU CAPRIFIGUIER _ par M. LECLERC DU SABLON (Planche 6) On sait, notamment par les travaux de Solms-Laubach (1) et de Paul Mayer (2) que, dans les Figuiers mâles ou Caprifiguiers, les fleurs femelles sont normalement stériles. Le Blastophage, petit Hyménoptère, pond un œuf dans chaque fleur et s’y développe de telle sorte que, dans le fruit mûr, la graine est remplacée par un Insecte adulte; il y a substitution du parasite au corps reproduc- teur, castration parasitaire, comme on dit quelquefois. Je me suis proposé de suivre le développement de l'ovule du Figuier depuis le moment où l’œuf du Blastophage est pondu jusqu’à la maturité du fruit, en insistant spécialement sur la formation de l’albumen. Je prendrai comme exemple des figues d'hiver, récoltées dans le département du Gard en septembre et octobre 1906. L'ovule, anatrope, est inséré à la partie supérieure de l'ovaire, à peu près vis-à-vis du point d'attache du style. Les deux téguments sont étroitement appliqués l’un contre l’autre; le tégument externe est formé de cinq assises de cellules qui persistent en général peudant le cours du développement ; le tégument interne est égale- ment formé de cinq assises, mais plus minces, et qui sont bientôt digérées par le tissu sous-jacent. Le nucelle est un épais massif de cellules à paroïs très minces avec un eontenu clair, Le sac embryon- naire n’est pas très grand. Je n’y ai pas reconnu nettement la (4) Die Herkunft, Duomestication und ee des gewohnlichen Feigen- baums (Ficus Carica L. (Abhandlungen d. k. Ges. d, Wissenschaften. Bd XXVIIT, Gôttinger® ! . — Die Geschlechterditferenzierung bei den Feigenbäumen (Bola- nische Zeitung. à (2) Zur ps NS der Feigeninsecten (Mittheilungen der Zool. station zie Neapel, t. IE, 1882). cr FAIRE TE ES ALBUMEN DU CAPRIFIGUIER 15 structure typique et les deux tétrades de noyaux. Dans presque tous les cas, j'ai vu, vers le milieu du sac, un très gros noyau que j'ai considéré comme le noyau secondaire. A la partie supérieure, j'ai vu plusieurs fois un noyau moins gros que lé noyau secondaire mais néanmoins très net, qui m'a paru être l’oosphère. Je n’ai pas vu les synergides et les antipodes d’une facon distincte. Tel est l’état du pistil lorsque le Blastophage vient y pondre son œuf. Les œufs les plus jeunes que j'ai observés étaient vis-à-vis de la base du style, entre le nucelle et les téguments de l’ovule (b, fig. 1). Fig. 2. — État un peu plus avancé; la cavité du sac embryonnaire s, agran- die, est entourée d'une mince couche bumen &; v, vitellus de la larve tépument de lovule; P, parois de b; les autres lettres comme pour la l'ovaire. Gr. = 20. bi C'Gr. 2 La seule présence de cet œuf paraît produire sur l’ovule une sorte d’excitation, qui sé manifesté d'abord par un accroissement du nucelle ; les cellules deviennent plus nombreuses et surtout beau- Coup plus grandes, tout en conservant un contenu très clair. Bientôt l'œuf du Blastophage s'enfonce plus ou moins profon- dément dans le tissu du nucelle qui se referme derrière lui, de façon à ce qu'on ne puisse plus reconnaitre sur une coupe par où s’est effectuée la pénétration. La position définitive n'est pas toujours exactement la même; mais, eu général, l'œuf traverse presque Complètement le nucelle et va continuer son développement près des téguments de l'ovule dans la région opposée à l'insertion du style (fig. 2 et 5). Il n'entre pas dans le cadre de ce travail de décrire le dévelop- 16 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pement du Blastophage. Je dirai seulement que le corps proprement dit de l’insecte entoure un vitellus assez abondant (»v, fig. 2, 4 et 5), qui persiste pendant très longtemps. Nous verrons que les matières qui s'y trouvent ont quelque analogie avec avec celles de l’albumen. Dans quelques cas, d’ailleurs rares, deux œufs de Blas- tophage (b, b,, fig. 3) sont pondus dans le même ovule et com- mencent à s'y développer; mais je n'ai jamais observé deux Insectes adultes dans le même péricarpe. Développement de l’albumen. — Après que le nucelle s’est accru ou même pendant qu'il s'accroît encore, le sac embryonnaire s'agrandit, d’une façon d’ailleurs assez irrégulière, en digérant le tissu du nucelle (fig. 2). Toute la partie centrale du sac est remplie d’un liquide clair (s, fig. 2). Les parois sont recouvertes d’une mince couche de protoplasma finement granuleux, dans lequel se trouvent disséminés des noyaux à très gros nucléoles (PI. 6, fig. 1). Les choses se sont donc passées comme dans le cas de la formation de l’albumen après fécondation. Le noyau secon- daire du sac embryonnaire s'est divisé et a donné naissance à tous les noyaux qui sont dans la couche du protoplasma pariétal. Le nucelle est presque complètement digéré alors que le proto- plasma ne forme encore qu’une mince couche avec des noyaux disposés sur une seule assise. Mais bientôt les noyaux se divisent dans tous les sens et l’épaisseur de la couche protoplasmique augmente. La figure 2 (PI. 6) montre une partie de l’albumen pariétal formé de deux assises de cellules. Les noyaux sont surtout nombreux sur les deux faces et notamment du côté de la face externe. Ils sont de grandes dimensions et ont un nucléole très net, quelquefois deux nucléoles. L'hématoxyline ferrique colore seule- ment les nucléoles. Avec le bleu polychrome, le nucléole est aussi seul coloré; le reste du noyau apparaît comme une vacuole limitée par une ligne très mince. La fuchsine acide colore bien tout le noyau, mais se fixe en même temps sur le protoplasma voisin. Le cloisonnement du protoplasma s'effectue d’une façon toute spéciale ; il ne se fait pas de membrane de cellulose, mais de simples cloisons albuminoïdes limitant des masses protoplasmiques inéga- les, beaucoup plus petites du côté de la surface externe que vers l'intérieur de l’albumen. Chaque cellule renferme un nombre MS nr tee : PRESS TE rés js dise ALBUMEN DU CAPRIFIGUIER 17 variable de noyaux, quelquefois un seul, le plus souvent deux, trois, quatre ou même davantage. A un état un peu plus avancé, représenté par la figure 3 (PI. 6), la couche d’albumen est plus épaisse et les noyaux sont moins nombreux dans chaque cellule, On constate que les noyaux deviennent plus gros et de forme irrégulière ; quelques-uns ren- ferment plusieurs nucléoles. Sur certaines préparations d’albumen jeune, j'ai remarqué des figures de karyokinèse; je n'ai pas distin- gué nettement les segments chromatiques, mais j'ai été frappé du nombre très considérable de filaments achromatiques for- mant le tonnelet. Fig. 3. — Pistil où deux œufs b et b, de Blastophage ont élé pondus ; l’albu- men «a ne remplit pas encore la ca- vité s du sac embryonnaire ; sf, base du style; t, Re de ovale: P, Paroi de l'ovaire. Gr. ig. 4. — État un peu plus avancé ; l'al- bumen «a remplit la cavité du sac embryonnaire, su la spee cen- trale &, n'est pas clo res du nucelle ; v, tels entouré par la larve bd. Gr. = - La couche d’albumen, augmentant peu à peu d’épaisseur, arrive, assez tardivement d’ailleurs, à obturer complètement la cavité centrale. En général, comme l'indique la figure 4, Blastophage est latérale par rapport à l’albumen à la surface duquel la larve du elle détermine une concavité où elle se loge. Dans l’état jeune, la couche d’albumen a la même épaisseur tout autour du sac embryonnaire. Mais, bientôt, la larve digère la partie qui est en contact avec elle et qui devient ainsi plus mince (fig. 3). Le cloisonnement de l’albumen ne se poursuit pas jusqu'à la partie centrale au sac embryonnaire. On distingue toujours vers Rev. gén. de Botanique. — XX, . 18 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le milieu une zone formée de protoplasma non cloisonné, dans lequel se trouvent quelques noyaux. La larve, s’accroissant, digère les parties de l’albumen qu’elle touche et fait bientôt ainsi dispa- raître le protoplasma non cloisonné. Les membranes qui délimitent les cellules de l’albumen sont d’abord formées par une mince traînée protoplasmique € (PI. 6, fig. 2 et 3); puis des méats m apparaissent vers les angles (PI. 6, fig. 6); les cloisons se dédoublent plus ou moins complètement et chaque masse protoplasmique tend à s'isoler de ses voisines en s’arrondissant. C'est ainsi que, dans un état plus avancé, l’albumen présente l'apparence d'un tissu formé de cellules dépour- vues de membranes de cellulose, complètement isolées les unes des autres et renfermant chacune un ou plusieurs noyaux, comme on le voit dans la figure 6 (PI. 6), représentant un morceau d’albumen. Le pistil a acquis à peu près ses dimensions définitives lorsque la couche pariétale d’albumen commence à s’épaissir, alors que la larve est encore très petite. Plus tard, la larve s’accroiîtra aux dépens de l’albumen qu’elle digère peu à peu comme, dans une graine normale, la plantule digère l’albumen. Dans le courant de l'hiver, lorsque la larve sera avancée dans son développement, l’al- bumen sera réduit à une très mince couche en forme de croissant de lune et destinée à disparaître à son tour (a, fig, 5). Lorsque la larve aura fini de s’accroître, l’albumen aura complètement disparu. Matières de réserve, — Dans l’albumen jeune, le protoplasma est épais et granuleux, mais ne paraît pas renfermer de matières de réserve différenciées. Plus tard, au contraire, on voit dans le protoplasma des globules arrondis de plus en plus nombreux et de dimensions variables (g, PL 6. fig. 5). Les uns sont de la dimen- sion des nucléoles, ou même plus gros ; les autres sont beaucoup plus petits. Dans les albumens âgés, la présence d’un grand nombre de ces globules rend la recherche des noyaux d'autant plus difti- cile que la plupart des colorants se fixent de la même façon sur les globules et sur les nucléoles. L’hématoxyline les colore en violet et le bleu polychrome en bleu. Cependant, avec ce dernier réactif, on arrive quelquefois à différencier assez bien les globules albuminoïdes et les nucléoles. En colorant d’abord par le bleu et ALBUMEN DU CAPRIFIGUIER 19 en décolorant ensuite par le tannin orange, on peut obtenir des préparations où les nucléoles seuls sont colorés en bleu, tandis que les globules albuminoïdes ont une teinte jaunâtre. Le contour extérieur du noyau, marqué par une mince ligne bleue, sert aussi à distinguer les nucléoles des globules. Par leur forme et leurs réactions, ces globules ressemblent à des globoïdes de grains d’aleurone ; leur mode de formation les en rapproche encore. La figure 4 (PL. 6) montre quelques cellules d’un albumeu où les globules albuminoïdes commencent à se former. Le protoplasma est creusé de vacuoles dans chacune desquelles se trouve un globule ; ces derniers ne sont done pas de simples granu- lations protoplasmiques ni même des leucites, mais un dépôt de matières albuminoïdes se produisant dans le suc cellulaire saturé, comme cela se produit pour les enclaves des grains d’aleurone. J'ai vu rarement des préparations aussi nettes que celle représentée par la figure 4 (PI. 6). En général, le protoplasma des cellules est beaucoup plus dense et le suc cellulaire peu abondant au moment où les globoïdes commencent à apparaître. On ne distingue pas alors la vacuole à l'intérieur de laquelle se forme chaque globoïde. On peut donc assimiler les globules albuminoïdes qui viennent d’être étudiés à des globoïdes des grains d'aleurone, Au point de vue de leur réaction chimique, on pourrait les rattacher à la RCE protéine qui a été signalée dans diverses graines. Dans le vitellus du Blastophage, on voit également des granules albuminoïdes qui ressemblent aux globoïdes de l’albumen et se Colorent de la même façon. Il est intéressant de voir deux tissus de nature aussi différente, puisque l’un appartient à un végétal et l’autre à un animal, renfermer la même matière de réserve et des- tinés à remplir la même fonction, qui est de nourrir la larve du Blastophage. Comparaison de l'albumen normal avec l'albumen parthénogénétique. — Dans les graines ordinaires, l’albumen est une sorte d’embryon résultant du développement du noyau secondaire fécondé par un anthérozoïde, On peut supposer que les choses se passent ainsi dans les graines de Figuier qui renferment un embryon. Mais, dans le cas qui vient d’être étudié, il n’y a pas eu fécondation et, par conséquent, le développement de l'albumén est parthénogéné- 20 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tique. On pourrait supposer à la rigueur qu'il y a eu fécondation du noyau secondaire sans que l’oosphère ait donné un embryon. Le Blastophage, qui s’est introduit dans la figue et a pondu ses œufs dans les pistils, pouvait en effet être porteur de pollen et pol- liniser les stigmates. Il est donc possible que, sur un pistil qui a reçu un œuf de Blastophage, des grains de pollen aient germé et déterminé la double fécondation. Le développement de l’oosphère fécondée aurait été ensuite arrêté par suite de la présence de l’œuf du Blastophage. Mais si cette supposition est applicable à la seconde et, à la rigueur, à la troisième récolte qui sont visitées par des Blastophages pouvant porter du pollen, il n’en est pas de même de la première récolte visitée par des Blastophages qui ne por- tent pas de pollen. Or, dans les figues de la première récolte, les ovules qui ont reçu un œuf de Blastophage développent un albumen exactement comme dans la seconde ou la troisième récolte. On a donc bien affaire à un albumen parthénogénétique. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il est question de parthénogénèse pour le genre Ficus. Gasparrini, en 1845, considé- rait comme parthénogénétiques tous les embryons trouvés dans les figues communes; mais son opinion insuffisamment démontrée n’a pas été adoptée par auteurs qui, après lui, se sont occupés de la question. Plus tard, Cunningham (1), étudiant à Calcutta le Ficus Roxburghii est arrivé à cette conclusion que la visite du Blasto- phage était indispensable à la formation des graines mais qu’il n’y avait ni pollinisation, ni fécondation. Treub (2), qui a étudié le Ficus hirta à Java, n’a jamais pu observer un tube pollinique bien déve- loppé et pense que dans cette espèce aussi il y a parthénogénèse. La larve de Blastophage, en se développant aux lieu et place de la plantule du Figuier, détermine un cas très net de castration parasitaire. Il y a remplacement de l'œuf de Figuier par l’œuf de Blastophage et la substitution est aussi complète que possible. L’ex- citation produite par la présence de l'œuf de Blastophage remplace l’action fécondante de l’anthérozoïde non seulement par rapport au noyau secondaire du sac embryonnaire, mais encore par rapport à (4) On the phenomena of fertilisation in Fiçus Roxburghii Wall. (Ann. Royal Bot. Gard. Calcutta, Vol. 1). (2) L’organe femelle et l’embryogénèse dans le ce hirta (Ann. du Jardin botanique de Buitenzorg, t. 18, 4902). A AE à res EE) lei RE RER A ju ALBUMEN DU CAPRIFIGUIER 21 l’ensemble du pistil et à la figue tout entière, Dans une caprifigue, en eflet, les pistils qui ont reçu un œuf de Blastophage s’accrois- sent seuls, les autres restent beaucoup plus petits et ne renferment, au moment de la maturité de la figue, qu’un ovule atrophié. De plus, les figues dans lesquelles aucun œuf de Blastophage n’a été pondu tombent bien avant leur maturité, comme les figues de Smyrne dans lesquelles aucun ovule n’a été fécondé. On connaît d’autres exemples où une excitation extérieure rem- place la fécondation par l’anthérozoïde et détermine le développe- ment parthénogénétique de l'œuf. Des embryons d’Oursins ont été \ \ Fig. 6. — Pistil au même état de déve- loppement que celui de la fig. 5 et renfermant une plantule pl entourée st, base du style; {, tégument de l’o- par l’albumen a; les autres lettres vule; p, paroi de l'ovaire, Gr. — 20. comme pour la fig. 5. — Gr. 20 obtenus par Loeb et par Delage, en l'absence de tout spermatozoïde, simplement par l’action du chlorure de magnésium. Giard a mon- tré également l'influence qu’une modification du pouvoir osmoti- que peut avoir sur le développement parthénogénétique des œufs de certains animaux. L'albumen parthénogénétique joue par rapport à la larve de Blastophage, le même rôle que joue l’albumen normal par rapport à la plantule ; il est digéré peu à peu par la région de la larve qui est en contact avec lui. Cet albumen végétal remplit le rôle d’un vitellus animal, et cela bien que le Blastophage produise un vitellus spécial, qui est même assez abondant. Il est probable que 22 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l’albumen absorbé et digéré sert à la formation du vitellus, lequel nourrit directement la larve ; cette supposition est d'autant plus plausible qu’il y a une certaine analogie entre les globules pro- téiques de l’albumen et ceux du vilellus. L'albumen normal formé à la suite de la fécondation diffère notablement, par sa structure, de l’albumen parthénogenétique. Dans l’albumen normal, en effet (PI. 6, fig. 7), les cloisons se for. ment de très bonne heure, sont très neltes et imprégnées de cellulose. Chaque cellule renferme un seul noyau relativement petit, avec un seul nucléole. Dans la graine mûre, le protoplasma est peu abondant; les globoïdes albuminoïdes, plus gros que dans l’albumen parthénogénétique, constituent, avec des gouttelettes d'huile, la masse du contenu cellulaire (PI. 6, fig. 8). La comparaison de ces deux albumens met en évidence les défor- mations pathologiques dues à la présence d’un parasite : le proto- plasma devient plus épais, les noyaux sont en quelque sorte tumé- liés, leur contour devient quelquefois irrégulier et il y a souvent plusieurs nucléoles dans un noyau et plusieurs noyaux dans une cellule. Ces déformations sont d’ailleurs les mêmes que celles qui ont été décrites par Molliard dans divers mémoires (1). La présence du parasite tend en général à provoquer la formation de cellules nourricières que Molliard a comparées à l’assise nourricière des anthères. Les parois du péricarpe sont moins sclérifiées et moins dures dans les fruits qui renferment une larve de Blastophage que dans ceux, très rares, qui renferment une graine. Cette circonstance rend plus facile l’étude de l’albumen parthogénétique par la méthode des coupes. Résumé. — En somme, dans les fleurs femelles de Caprifiguier où un œuf de Blastophage a été pondu, l’albumen se développe sans qu'il y ait eu fécondation; c'est un albumen parthénogénétique ; son rôle est de nourrir la larve. La digestion de l’albumen parthé- nogénétique par la larve se fait de la même façon que la digestion d'un albumen normal par la plantule dans le cas où la fécondation (1) Molliard : Hypertrophie parasitaire des cellules végétales (Rev, gén. de Bot. IX, 1897, p. 33); sur quelques caractères histologiques des Aer sh duites par l'Heterodera radicicola Greff. (Rev. gén. de Bot., XIE, 1900, out Lure ALBUMEN DU CAPRIFIGUIER 23 a eu lieu. La digestion est toujours totale ; lorsque la larve est com- plètement développée, elle remplit complètement le péricarpe et il n'y a plus trace d’albumen. L’albumen parthénogénétique diffère notablement de l’albumen normal formé à la suite de la fécondation : les cloisons qui sépa- rent les cellules ne sont jamais imprégnées de cellulose ; le proto- plasma, très épais, renferme de nombreux globoïdes de dimen- sions différentes ; les noyaux, en nombre variable dans chaque cellule, sont très gros, de forme souvent irrégulière, et renferment quelquefois plusieurs nucléoles. Dans les cas très rares où les fleurs femelles du Caprifiguier sont fécondées, l’albumen est identique à celui des figues de Smyrne : les parois sont cellulosiques, et cha- que cellule renferme un seul noyau relativement petit, un proto- plasma peu abondant et de très nombreux grains d’aleurone. Les fleurs femelles de Caprifiguier qui n’ont pas reçu d'œuf de Blastophage ou qui n’ont pas été fécondés cessent en général de s’accroître et s’atrophient. De plus, les caprifigues de la seconde et de la troisième récolte qui n’ont pas été visitées par un Blastophage se dessèchent et tombent bien avant leur maturité. L’excitation produite par le Blastophage qui vient pondre les œufs remplace donc à un certain point de vue la fécondation; elle détermine la croissance de l’ovule, du péricarpe et de l’ensemble de la figue en même temps que le développement de l’albumen. EXPLICATION DE LA PLANCHE 6 Lettres communes à plusieurs figures : n, noyau à un nucléole; n,, noyau à deux nucléoles ; c, membrane ; g, globoïde; e, surface externe, et ï, surface interne de la couche d'albumen. Les figures 1-6 se rapportent à l’albumen pathénogénétique. les figures 7-8 à l’albumen normal. Les ligures représentent des préparations traitées par l’hématoxyline, qui ne colore fortement que les nucléoles et les globoïdes. Fig. 1. — Portion d’albumen très jeune, formé par une mince couche protoplasmique non cloisonnée et renfermant de nombreux noyaux. Gr. = 350, 24 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Fig. 2. — État plus avancé que dans la fig. 1; l’albumen est formé de deux assises de cellules séparées par des cloisons albuminoïdes e. Gr. = 250. . 3. — État plus avancé que dans la fig. 2; l’albumen est formé d’une ges épaisse de cellules. Gr. = 250. Fig. 4. — État plus avancé que dans la fig. 3; on voit des globoïdes g dans des vacuoles ©. Gr, — Fig. 5. — État plus avancé que dans la fig. 4 ; les globoïdes g sont très nombreux. Gr. — 300. Fig. 6. — État plus avancé que dans la fig. 5; des méats m se sont formés entre les cellules, Gr, — 250. Fig. 7. — Cellules d’un albumen normal jeune avec des cloisons en cellulose €. Gr. — 250. Fig. 8. — Cellules d’un albumen normal adulte, avec “à grains d’aleurone a ; les gouttelettes d'huile ne sont pas figurées. Gr. — 200. LE JARDIN BOTANIQUE DE L'UNIVERSITÉ DE PALERME par M. Léon DUFOUR Planches 1, 2, 3 et 4 Grâce à son caractère méridional et insulaire, la Sicile jouit d'un climat particulièrement doux. Les Alpes sont trop éloignées pour que les vents froids qui en descendent fassent sentir leur action, et, d’autre part, le vent chaud du Sud, le sirocco, tempère l'effet des parties montagneuses du centre de l’île. Ce vent n’est cependant pas desséchant comme en Afrique, car en passant sur la Méditerranée, il s’y est chargé de vapeur d’eau, et, quand il a soufflé deux ou trois jours, de bienfaisantes ondées viennent rafrai- chir l'air et le sol. Il existe, autour de Palerme, une petite région particulière que la richesse de sa végétation a fait nommer Ja conque d'or. Elle est limitée par une ligne de hauteurs en demi-cerele allant du mont Pellegrino et du cap Gallo, par le mont Cuccio, Monreale, le mont Griffone, jusqu’au cap Zaffarano. En particulier, le mont Pellegrino qui limite d’un côté la baie de Palerme et s'élève à une hauteur de 600 mètres, forme un excellent abri contre les vents froids. Aussi la température moyenne des mois les plus froids est de 9° et son minimum habituel est de 2 à %:; elle s’abaisse rarement jusqu'à 0° et les chutes de neige sont rares. Les mois les plus chauds ont une moyenne de 27 avec un maximum ordinaire de 33° à 34°; c'est seulement quand souffle le sirocco que le thermomètre peut atteindre 38°, mais cela ne dure jamais longtemps. Les mois pluvieux, à l’exception d’une quinzaine de jours en novembre, qui constituent comme en France l'été de la Saint-Martin, sont octobre, novembre, décembre et janvier ; pendant chacun de ces mois il tombe environ 110 millimètres d’eau; on en recueille seulement 80 en février et avril, 40 en mars et septembre, 10 à 15 26 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE en juin et juillet, et à peine 5 en août. La moyenne annuelle de l’état hygrométrique est de 65°,4, la moyenne mensuelle d'août étant seulement 59,7. Dans ces conditions, mürissent aisément en plein air les Oranges, les Mandarines, les Bananes, les Anones, et même, à peine protégés par un léger abri, les Ananas et les Papayes. Aussi, dans aucune autre ville d'Europe, on ne rencontre autant de jardins publics ou privés remarquables par leur fraicheur et l’exubérance de leur végétation. Citerai-je le jardin Garibaldi, le jardin anglais, le jardin de la Villa Julia ? Et ce ne sont pas seule- ment les espèces du Sud de l’Europe qui atteignent à Palerme une vigueur remarquable ; des arbres même tropicaux, se sont parfai- tement acclimatés, et souvent leur taille n’est pas inférieure à celle à laquelle ils arrivent dans leurs pays d’origine, On cite avec rai- son, au premier rang des propriétés remarquables par le grand nombre d’essences qui y ont été acclimatées, le pare de la Villa Tasca. Le jardin botanique de l'Université ne devait le céder à aucun autre, au point de vue de la beauté des spécimens et de la variété des espèces de tous pays. Et en effet, les divers savants qui s’y sont succédé comme Directeurs se sont complus à y grouper de magni- fiques représentants des Flores des pays même les plus chauds du globe. En Italie, dans les villes où il existe une Université, le Jardin Botanique est généralement attenant aux locaux où se font les cours et les recherches de Botanique, et le Professeur de l’Université est en même temps Directeur du Jardin. Cette unité de direction ne peut être que favorable à la fois à tous les intérêts scientifiques, développement des herbiers et des collections de végétaux vivants, enseignement, recherches. La construction de l'édifice universitaire et l'aménagement du Jardin Botanique de Palerme à l'endroit où il est actuellement furent commencés en 1789. C'est un architecte français, Léon de Fourny, qui fit les plans du bâtiment principal (PI. 3). Les deux bâtiments latéraux (serre froide et serre chaude) sont dus à un architecte italien, Marvuglia, qui fut, à la suite de leur construction et avec l'appui de De Fourny, élu Membre de l'Institut de France. Des artistes du pays sont les auteurs des statues des quatre Saisons Ce De TT TT PC EUR D GES née 0er dn de US D Eu — us 5 ir: JARDIN BOTANIQUE DE PALERME 21 qui décorent le fronton de l’édifice (Ferriolo), des six statues placées dans l'édifice central et des deux sphinx de marbre qui ornent l'entrée principale (Tuccio), des fresques de la voûte et des parois du tétrastyle (G. Vélasquez.) Cette création était considérée comme une véritable œuvre de patriotisme général et local, Les rois de Naples et de Sicile, Ferdi- nand HI, et plus tard Ferdinand IV et la reine Marie-Caroline, favorisèrent par de fortes subventions l’organisation primitive, puis l'amélioration ultérieure du Jardin; le prince de Caramanico, Vice-Roi de Sicile, subventionna également l’entreprise, et beau- coup de riches Palermitains imitèrent son exemple. Le 9 octobre 1795, eut lieu l'inauguration solennelle du Jardin, en présence des corps constitués. Le premier Directeur, Giuseppe Tineo, montra une grande acti- vité pour l’organisation du jardin et commença une collection de plantes sèches. Quand il mourut en 4812, il fut remplacé par son fils, Vincenzo Tineo, qui établit le premier catalogue du jardin et se mit en relations avec les divers établissements botaniques d'Eu- rope. Pendant quarante-deux ans (1812-1856), il travailla avec succès à augmenter les collections de plantes cultivées au jardin. Avec son successeur Todaro, le jardin prit une importance nou- velle; les communications et les échanges avec les jardins étrangers furent multipliées ; de l'Inde, du Cap, du Brésil vinrent un grand noinbre d'espèces précieuses, dont beaucoup étaient des représen- lants de la végétation tropicale. C’est Todaro qui fit planter la magnifique allée des Palmiers qui provoque aujourd'hui l'admira- tion de tous les visiteurs ; à lui également est due l'introduction du Victoria regia. Sous son administration, l’herbier et la biblio- thèque s'augmentèrent dans de fortes proportions, le jardin fut agrandi, et alors fut acquise la grande serre en fer qui existe encore aujourd'hui. Le Directeur actuel est M. Borzi, qui ne le cède à ses prédécesseurs ni en compétence scientifique ni en zèle pour le développement du jardin et l'organisation à la moderne des recherches de biologie végétale (1). } Cet article a . rédigé à la suite d’un voyage en Sicile, et de nombre e Re ont été faits à des brochures de M, Borzi. Les planches nv illustrent rs texte sont des re a RE lions d'excellentes p mes aphies qui m'ont été offertes par lui avec une amabilité dont je tiens à le Sémébith ici. 28 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le Jardin botanique, tel qu'il existe actuellement, a une super- ficie de 8 hectares. Il offre aux yeux des visiteurs des spécimens de plantes des climats les plus divers. A côté d’arbres des régions tempérées d'Europe ou d'Amérique, Érables, Platanes, Magnolias, Styrax, Tulipiers, on y rencontre des espèces de régions plus chaudes, et même des espèces spécialement tropicales. “ Nous ne saurions nommer tous les Palmiers qui y acquièrent, en pleine terre, une grande vigueur. Citons seulement Sabal princeps, Brahea dulcis, Corypha australis, Trachycarpus excelsa, Cocos plu- mosa, Cocos fletuosa, Phœnix canariensis. Une des plus belles allées du jardin, dite allée des Palmiers, est bordée surtout de gigantesques Phœnix dactylifera sous lesquels poussent d’autres palmiers tels que des Chamærops, le Rhapis flabelliformis, le Kentia Forsteriana, des Aloe de grandes dimensions, et une foule d'autres plantes. On rencontre aussi dans le jardin, des Cycadées, comme le Cycas circinalis, le C. revoluta dont un exemplaire atteint une hau- teur de trois mètres (P1. 4), le Dioon edule. Le genre Ficus en représente par un grand nombre d'espèces : F. laurifolia, F. macrophylla, F. magnolioides (PI. 1), F. rubiginosa, F. religiosa, l'arbre sacré des Indous, F. elastica. À propos de ce dernier, disons que s’il fait l’ornement de nos salons, il ne peut atteindre son développement complet en pleine terre, c’est-à-dire fleurir et fructifier, ni sur la côte de Ligurie, ni même le long’ du golfe de Naples. Dans ces régions, certains froids, quoique peu durables, sont assez accentués pour que le Figuier élastique ne puisse résister. Au contraire, dans divers endroits de Sicile, et en particulier dans toute la conque d’or, il peut poursuivre son évolution complète et fournir à partir de 10 à 45 ans un caoutchouc assez abondant et d’une valeur commerciale assez grande, pour que : M. Borzi s’efforce d’en propager la culture. A côté de ces plantes, citons-en quelques-unes qu’on trouve çà et là dans le Jardin botanique : Strelitzia auqusta, S. reginae, Beaucarnea glauca, Dracæna Draco, Oreopanax mexicana, Clusia flava, Tetranthera japonica, Inga Feuillei, Pittosporum eryocarpum, Cordia Francisei, etc. L'aspect tropical ne serait pas complet si çà et là, des lianes variées ne lançaient pas d'arbre en arbre leurs tiges souples et PEN SERRE JARDIN BOTANIQUE DE PALERME 29 sveltes; citons entre autres : Cæsalpinia Sappan, Quisqualis indica, Semele androgyna, Acacia tamarindifolia, etc. Un tiers environ du jardin est occupé par une partie dite le bois (il boschetto); c’est surtout là que l’on trouve groupés des arbres de régions variées. C’est là que voisinent des Acacia d'Australie et des Podocarpus du Japon, des Dammara et des Casuarina, etc. Un seul individu de Ficus rubiginosa occupe une superficie de 800 mètres carrés; de ses puissantes branches descendent de nombreuses ra- cines adventives qui ue tardent pas à s’enraciner, à grossir, à former de véritables colonnes; les branches s’allongent de plus en plus, toujours soutenues de la sorte; à son ombre épaisse poussent des Fougères, des Broméliacées, des Aroïdées, et de ses rameaux pen- dent des lianes qui contribuent à donner à l’ensemble une idée de la forêt tropicale. A côté de cette petite forêt vierge est le petit Mexique : c’est un endroit où sont groupées une foule de plantes grasses ou épineuses : des Opuntia, des Cereus, des Agave, des Aloe, des Euphorbia cactiformes, dont certains atteignent jusqu’à six mètres de hauteur. D'un certain point du jardin on ne voit guère que des plantes de ce type qui cachent tout le reste, et l’on se croirait transporté en un coin de la lande mexicaine. Noa loin de cet endroit, est un espace où M. Borzi réunit les plantes de la colonie italienne d’Érythrée. Un grand nombre de plantes aquatiques sont cultivées dans l'aquarium, grand bassin circulaire d'environ 25 mètres de diamètre. On y rencontre des Nymphæa, des Nuphar, des Nelumbo, des Pontederia, des Eichhornia, des Vallisneria, quelques touffes de grands Papyrus. Le Victoria regia (PI. 2) et quelques autres raretés de la flore aquatique tropicale poussent dans un bassin voisin de l'aquarium. Le rebord de cet aquarium est peuplé de plantes grasses de dimensions modestes, le curieux Euphorbia Caput Medusae, l'Euphorbia splendens, divers Mesembryanthemum, Kleinia, Sanseveria, etc. Un assez grand nombre de ces plantes ont Pour patrie le Cap de Bonne-Espérance. Un peu plus loin que l’aquarium, et limitant la vue quand on vient du bâtiment principal vers l'aquarium, des Bambous variés forment un véritable bosquet. 11 y là les Bambusa vulgaris et gracilis, et surtout le Bambusa macroculmis. Pour donner une idée de la puissance de végétation de cette espèce sous le climat de 30 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Palerme, disons que beaucoup de ces Bambous acquièrent, en une saison, plus de 15 mètres de hauteur et plus de 20 centimètres de diamètre. L'un d'eux, une année, a donné en deux mois (septembre et octobre) une pousse de 22 mètres de longueur. Dans un autre endroit du jardin est une autre collection de plantes grasses. On y trouve groupées un grand nombre de Cactées, de Mésembryanthémées, de Crassuiacées, La serre froide est plutôt un jardin d'hiver où l’on a groupé un grand nombre d'espèces d’Asie, d’Océanie, d'Amérique, d'Afrique, auxquelles un abriest nécessaire pendant une période assez longue de l’année. Enfin, la serre chaude permet de cultiver des espèces encore plus exigeantes au point de vue de la température, beau- coup de Fougères, d’Orchidées, de Nepenthes, divers Croton, divers Ceropegia, l’'Hura crepitans, l'Adansonia digitatu. Outre les plantes en pleine terre, on a en pots plus de 4000 espèces (200 espèces de Palmiers, 350 Amaryllidées, 650 Cactées, 450 Légumineuses, etc.). Le Jardin de Palerme maintient et nn Re ie Se SE ses richesses parce qu’il est en relations avec les niques les plus importants du monde. Il fait des échanges de graines et de plantes avec 220 jardins botaniques. I publie un cata- logue des graines et des espèces susceptibles d'échanges, et ce cata- logue contient de 4.000 à 4.500 espèces. En 1895, à l'occasion du Centenaire du Jardin de Palerme, M. Borzi en faisait l’historique, en marquait les étapes successives et exposait tout ce qu’avaient fait ses devanciers. Il ne disait pas à quel point lui-même a contribué à développer tous les services de son Laboratoire jusqu’en 1895, et depuis, plus encore. Disons, par exemple, que de 1895 à 1901, on a expédié plus de 55,000 paquets de graines et qu’on en a reçu plus de 18,000, sans parler d’échan- tillons vivants venänt des régions les plus variées, du Japon ou de l'Égypte, de l'Erythrée ou de l'Australie, du Brésil, du Transvaal, des Indes, etc., etc. Deux publications périodiques sont les organes de la Chaire de Botanique de l’Université de Palerme : le « Bulletin du Jardin botanique », consacré principalement à la Systématique, et les « Contributions à la biologie végétale », dont le titre indique suffisam- ment le genre de travaux qui y sont publiés. DH LA en edens L PORT) 0 l'une Pl LT eut. LC LeutneA JARDIN BOTANIQUE DE PALERME 31 Les collections à la disposition des travailleurs ou destinées à l'instruction du public sont les suivantes : La bibliothèque qui contient près de 5000 livres et reçoit environ 150 périodiques ; ajoutons qu'en mourant Parlatore a légué toute sa bibliothèque à sa ville natale; 2° un herbier de Sicile de la plus grande valeur scientifique, car il contient les exemplaires authentiques étudiés par les auteurs qui se sont occupés de la Flore de Sicile; 3° un herbier d'Europe qui est bien complet; 4 un herbier exotique contenant, entre autres richesses, des collections classiques de Schimper, Reverchon, etc. ; 5° un musée de produits végétaux. . Dans ces dernières années, M. Borzi a organisé des Laboratoires d'après les besoins modernes en les dotant, tant pour l’ensei- gnement que pour les recherches d'installations et d'instruments auxquels ne pouvaient songer les Tineo et les Todaro. Signalons en particulier, l’organisation d’une salle de dessin pour reproduire fidèlement les plantes vivantes, exécuter des dessins lithogra- phiques, etc., et des salles de photographie. Prochainement, une assez grande surface, partiellement enclavée dans le Jardin botanique, va y être annexée. C'est ce nouveau terrain que M. Borzi désire mettre à la uibué. sition des botanistes pour toutes sortes d'expériences et de recher- ches expérimentales de Biologie végétale. On ne pas toujours aller passer des saisons entières dans les régions tropicales. Et ces régions, cependant, par la richesse de leurs flores, la variété des conditions de végétation des plantes qui y poussent, offriraient aux récherches une ample moisson de faits biologiques intéressants. Palerme est moins éloignée, et, à cause des conditions climatéri- ques et autres dont nous avons parlé au début de cet article, on peut précisément y étudier une foule de problèmes que soulèvent la végétation et l’acclimatation des plantes de régions chaudes. Espérons donc que M. Borzi pourra réaliser son vœu en créant, à Palerme, une «station internationale de botanique » que de nombreux savants viendront illustrer. EXPLICATION DES PLANCHES Planche 1. — Ficus magnolioides. Planche 2. Victoria regia. Planche 3. — cg Poe nr Botanique de l’Université de Palerme (vu de Planche 4. — Cycas SAV et Aloe cæsia. LA QUESTION SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCETES Récents Travaux (1898-1906) me ce Groupe de Champignons par M. A. GUILLIERMOND Les travaux sur les Ascomycètes ont été orientés presque uniquement, dans ces dix dernières années, vers la reproduction sexuelle et les questions cytologiques qui s’y rattachent. L'étude des Ascomycètes inférieurs, notamment des Hémiascées et des Sacharomycètes, a été l’objet d'importantes découvertes sur leur développement et leur sexualité, qui ont fourni des renseigne- ments intéressants au point de vue systématique et phylogéné- tique. Dans les Ascomycètes supérieurs, les premières recherches de Dangeard et de Harper sur la sexualité et les polémiques, qu'elles ont suscitées, ont été le point de départ d’une série de travaux importants qui ont marqué un pas décisif dans cette question si controversée, qui constituera certainement un des chapitres les plus intéressants de la Biologie générale. Malheureu- sement, malgré les efforts qui ont été tentés et les résultats obtenus, il reste encore beaucoup d’obscurité et bien des points à élucider. 1. — Ascomycètes inférieurs A. HÉMIASCÉES Le groupe curieux et encore peu connu des Hémiascées a été l’objet d’un certain nombre de travaux intéressants. On sait que ces Champignons avaient été considérés par Brefeld comme des formes de transition entre les Phycomycètes et les Ascomycètes. | | ; | 4 } | a et D ge € A 3 mA GR dE ASS CS de SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 33 Cette opinion était fondée sur l'existence d’un appareil de fructifi- cation qui paraît être intermédiaire entre l'asque des Ascomycètes et le sporange des Phycomycètes. Mile Popra (1) a étudié la formation du sporange dans plusieurs espèces d’'Hémiascées. Dans une espèce d'Ascoidea qu’elle a culti- vée sur le bois de hêtre, le développement du sporange présente les phases suivantes : la cellule-mère, qui comprend un grand nombre de noyaux, se délimite d’abord du filament dont elle dérive par une cloison transversale; le cytoplasme se creuse d’abondantes vacuoles qui aboutissent à une structure écumeuse, se remplit d'huile, puis se groupe en petites boules autour des noyaux pour former les spores. L'auteur a suivi, en outre, la germination des chlamydospores de Protomyces Bellidis et de Protomyces macrosporus. Dans ces deux espèces, le sporange dérive de la germination de la chlamydospore, qui, en se développant, déchire sa paroi externe et laisse échapper au dehors son contenu enveloppé de la membrane interne. La cel- lule résultant de la germination de la chlamydospore se trans- forme bientôt en sporange. Le P. Bellidis se trouve à la surface inférieure des feuilles de Bellis perennis, le P, macrosporus habite surtout les pétioles d’Aegopodium. Cette dernière espèce avait été décrite par de Bary et considérée d'abord comme un Ascomycète très inférieur, présentant des caractères communs avec les Phycomycètes, puis ensuite comme une Ustilaginée. Quand la chlamydospore de P. Bellidis germe, la cellule-mère du sporange, qui en résulte, forme au sein de son cytoplasme des vacuoles qui, par fusion, se réunissent pour la plupart en une grande vacuole centrale, Le cytoplasme périphérique, qui contient un grand nombre de noyaux, forme les*spores qui sont expulsées, grâce à la forte pression du suc cellulaire renfermé dans la grande vacuole. Chez P. macrosporus, il y a également une grande vacuole cen- trale dans la cellule mère du sporange, mais celle-ci n’est pas formée par fusion, elle résulte de l'agrandissement d’une seule vacuole antérieure, Les spores sont expulsés comme chez P. Bel- lidis. Chez ces deux espèces, les spores sont purinucléées. (1} M'* Popta: Beitrage zur Kenntniss der Hemäasci. Flora 1899. Rev. gén. de Botanique. — XX. > 34 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ilest à remarquer que dans le P. Bellidis, les spores s’anasto- mosent deux à deux avant de germer, mais cette union n’est pas accompagnée de fusion nucléaire, et ne présente par conséquent aucun caractère sexuel. L'auteur a pu cultiver le P. macrosporus sur un grand nombre d'Ombellifères. Quant à la position systématique des Hémiascées, Mile Popta conclut que l’Ascoïdea appartient aux Ascomycètes tandis que le genre Protomyces serait plus proche des Phycomycètes. DanGEaRD (1) a repris tout récemment l'étude cytologique de Protomyces macrosporus. 11 a rencontré cette espèce dans une ombellifère aquatique, l’Helosciadium nodiflorum. Le mycelium se développe dans les espaces intercellulaires; il présente des troncs principaux d'où partent des ramifications plus petites : d’une manière générale, ce sont les troncs principaux qui produisent les chlam ydospores, alors que les ramifications sont surtout destinées à assurer la nutrition. Dans ces dernières, les cloisons sont rares ; au contraire, dans les tubes plus gros, elles sont plus fréquentes, mais elles paraissent être en rapport avec la formation des chlamy- dospores. Le mycélium offre donc, par la rareté de ses cloisons transversales, des caractères qui le rapprochent de celui des Phy- com ycètes et plus particulièrement des Chytridiacées. Les chlamydospores naissent aux dépens d’un renflement inter- calaire qui se sépare soit immédiatement, soit après l’enkystement, par deux cloisons transversales, puis augmente considérablement son volume (fig. 1,7). On y compte une dizaine de noyaux placés dans la trame d’un cytoplasme alvéolaire ; ceux-ci se divisent activement et deviennent très nombreux (fig. 1,2). A ce moment se produit l’enkystement. La chlamydospore est alors enveloppée de quatre membranes dont la plus extérne correspond à la membrane primitive (fig. 1-3). Contrairement à ce qu'ont constaté de Bary et Mie Popta, la variété étudiée par Dangeard produit le sporange dans l'intérieur même de la chlamydospore. Au moment de la germination (fig. 4, 4 et 5), la membrape la plus externe se rompt, mais le contenu cellulaire ne sort pas de la chlamydospore et forme (4) Dangeard : Recherches sur le développement des périthèces chez les Ascomycètes, (Le Botaniste, 9° série, 1906), Ne 7 Cul id sspst”. ÉnErE n à dis: bit he Eten ne à dé dé Dé E grd ui Si SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 39 directement un grand nombre de spores aux dépens du cytoplasme périphérique. S'agit-il d’une nouvelle espèce de Protomyces ? Dangeard ne le pense pas, et attribue cette différence du mode de germination à l'influence du milieu aquatique, la plante hospitalière étant en effet totalement immergée dans la variété qu'il a observée. Les spores ont la forme de petits bâtonnets (fig. 1, 6) et à l'en- Fig. 1 à 7.— Développement du sporange de Prolomyces macrosporus. 4 et 2, Jeunes Sporanges; 3, 4 et 5, sporanges enkystés; 6, expulsion des spores; 7, germination des spores (d’après Dangeard). contre de la description de Mike Popta, ne renferment qu’un seul noyau. Dangeard a cherché à voir s’il n’y aurait pas une fusion nucléaire dans les anastomoses contractées par des spores au moment de leur germination. Dans quelques formes anastomosées, il a cru constater un seul noyau, ce qui semblerait indiquer la fusion nucléaire, mais Dangeard ne considère pas ses observations Comme suffisantes pour permettre de se prononcer sur cette ques- tion (fig. 1, 7). Dangeard conclut de ses observations que le sporange du Prot. Macrosporus ne peut pas être considéré comme un asque, c'est un partie - Car il ne présente pas le phénomène d'endokaryogamie qui Caractérise un asque. 36 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DanGEanb a observé, en outre, un nouveau champignon qu'il a découvert dans les Anguillules en compagnie du Myzocytium vermi- cullum et qu’il considère comme appartenant au groupe des Hémiascées, Ce Champignon, qu’il désigne sous le nom de Protas- cus subuliformis se présente avec un seul article ou rarement avec deux. Le thalle est placé dans l’axe du corps de l’Anguillule et a la forme d’une bouteille dont le col, souvent très long, se recourbe pour venir perforer la paroi de l'hôte. Au début de la croissance, le Champignon a uue forme ovale avec un noyau central. Dans la suite, il s’allonge, son noyau se divise, puis le col fait son appari- tion et vient se fixer sur le paroi de l’Anguillule, pour la perforer. Au moment de la sporulation, les noyaux se divisent activement et deviennent très nombreux dans chaque individu Le cytoplasme prend une structure alvéolaire, puis se condense autour de chaque noyau en de petits cordons qui finissent par se transformer en spores. Celles ci sont au nombre de seize ou trente deux dans chaque sporange ; elles ont une forme ovale, montrant une tête renflée contenant le noyau, et une sorte d’appendice. Le sporange se vidé brusquement et les spores expulsées au dehors par le col, lorsqu'elles arrivent en contact avec une anguillule, se fixent sur sa paroi par leur extrémité amincie la perfore et pénètrent à son intérieur. DANGEARD considère le Protascus subuliformis comme une Hémiascée très voisine, par son thalle ordinairement unicellulaire, des Chytridiacées, et notamment des Olpidium et Rhabdium. Ces observations ont amené DanNGEARD à rapprocher les Hémias- cées des Chytridiacées qu’il considère, on le verra plus loin, comme les ancêtres des Ascomycètes. D’après Dangeard, les Hémiascées auraient conservé des Chytridiacées, le sporange asexué, ce qui expliquerait l’absence de l’endokaryogamie; les Ascomycètes, au contraitre, présenteraient seulement le sporange qui dérive de la germiaation de l'œuf. Les Hémiascées constitueraient un groupe ancestral d’Ascomycètes dérivés des Chytridiacées, et ayant subi une évolution parallèle à celles des Ascomycèles, mais se termi- nant en Cul-de-sac. Les études de JueL (1) ont eu pour résultat de déplacer le genre (f) Juel : Taphridium eine neue dc der Protomycetaceen — (Bihang. ill — K. S V — Vet. Akad. Handl. LA SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 37 Taphridium de la famille des Exoascées et de le classer définiti- vement parmi les Hemiascées. Cet auteur à reconnu, en effet, que les espèces de ce genre ne produisent pas d’asques à la manière des Exoascées, mais des sporanges semblables à ceux des Hémias- cées. Juel décrit deux espèces nouvelles de Taphridium. Le T. umbelliferarum se développe sur les feuilles de divers Heracleum et Peucedanum. 11 possède un thalle végétatif qui se répartit dans tous les espaces intercellulaires de la feuille et un thalle reproducteur localisé entre l’épiderme et la couche en palissade. Les cellules de ce dernier se renflent et développent des sporanges. La formation de ces organes n’a pu être étudiée complètement. Le Taphridium algeriense a été rencontré en Algérie sur Îles feuilles de Ferula communis. Les cellules-mères des sporanges pré- sentent dès le début de nombreux noyaux situés dans la trame d'un cytoplasme alvéolaire, Au moment de la sporulation, tous les noyaux se portent à la périphérie, tandis que la cavité interne du .Sporange ne renferme plus qu'un cytoplasme vacuolaire sans noyaux. Le cytoplasme périphérique se fragmente en autant de cellules que de noyaux et forment des protospores qui en se divi- sant plusieurs fois produisent les spores définitives. Celles-ci, en germant, peuvent contracter des anastomoses comme dans le P. macrosporus Les Taphridium présentent done des analogies incontestables avec les Protomyces et méritent bien d’être classées parmi les Hémiascées. Les recherches de JueL (1), on fait connaître les processus inti- mes de la reproduction sexuelle du Dipodascus albidus. Ce curieux Champignon, découvert autrefois par DE LAGERHEIM, offre un appareil de fructification qui tient à la fois du sporange des Phyco- mycètes et de l’asque des ascomycètes. Cet organe dérive d’une Conjugaison isogamique manifestant une tendance à l'hétérogamie : deux articles voisins d’un même hyphe ou parfois de deux hyphes différents, émettent chacun une branche latérale qui se sépare de l'article qui lui a donné naissance par une cloison transversale. Les deux branches ainsi formées s'appliquent l’une sur l’autre et se développent en sens parallèle. L'une, un peu plus grosse, repré- sente l’oogone; l’autre, plus petite, est considérée comme une {1} Juel : Ueber Zellinhalt, Befruchtung und Sporenbildung bei Dipodascus. — (Flora, 1902.) 38 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE anthéridie. Lorsque les deux cellules ont atteint leur développe- mentcomplet, l’anthéridie s'anastomose à l'oogone et produit un œuf au point de contact des deux organes ; cet œuf s’allonge et se transforme en un sporange renfermant un nombre considérable de spores. Ce mode de reproduction a fait considérer le Dipo- dascus comme un type de passage entre les Phycomycètes et les As- comycètes et l’a fait ranger parmi les Hé- miascées à côté de l’Ere- Ce mascus albus. JuEL a retrouvé tout dernièrement ce Cham- pignon dans les sécré: re tions d'un tronc de:bou- Fig. 8 à 12. — Formation de l’asque dans le Dipo- leau et en a fait l'étude dascus albus. 8, formation des gamètes; 9, la cytologique. L’oogone fusion nucléaire est opérée dans l’oogone; 10 , 5j: formation de la celle-mère de l’asque ; à cel et l'anthéridie renfer- lule-mère d’asque dans laquelle le noyau repro- Ment chacune un grand ducteur s'est divisé en un grand noyaux fils; nombre de noyaux Ne: a, noyaux végétatifs en dégénéres- (fig. 8-9). Au moment de la conjugaison, un seul de ces noyaux grossit et se développe plus que les autres dans chacun des deux organes. Ce sont ces deux noyaux qui ont le rôle reproducteur et qui se fusionnent pour former l'œuf (fig. 9-10); tous les autres sont des noyaux végétatifs: ils dégé- nèrent dans le cytoplasme pendant la formation du sporange et servent à la nutrition des spores. En somme il se produit, dans le Dipodascus, un phénomène analogue à celui qu'on constate dans l'Albugo candida et dans les OEdogoniacées. La fusion nucléaire opérée, le noyau unique qui en résulte se divise en un grand nombre de noyaux fils autour de chacun desquels le cyto- plasme se condense pour former les spores (Fig. 9, 10 et 11). Une petite partie du cytoplasme reste inutilisée dans la formation des spores avec les fragments de noyaux végétatifs en voie de dégéné rescence et représente l'équivalent de l’épiplasme des Ascomycètes supérieurs. Juel considère le Dipodascus comme un Ascomycète | + | Ë M Le dd do cup Ne dé ee SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 39 très archaïque où l’asque conserve un certain nombre de caractères des Phycomycètes. Il existe, en effet, de grandes analogies entre le mode de conjugaison de Dipodascus et celui des Péronosporées. Barker (1) a découvert une espèce de Monascus, extrait de la substance qui sert à la fabrication du liquide de Samsu de l'Asie orientale et rapportée d’une expédition dans la Péninsule Malaise. Cette espèce a été désignée sous le nom de M. Barkeri : elle se déve- loppe facilement sur agar au moût de bière à 27, et produit des hyphes ramifiées aux cloisons transversales qui fournissent des chaînes de conidies ovoides. Au bout de quelques jours, apparais- sent de nombreux périthèces. Le M. Barkeri se rapproche beaucoup de M. purpureus de WeEnT, du Champignon du Reni Koji de UyEna et des M. ruber et mucoroïdes de VAN TieGHeM. Les recherches de BARKER sur le développement des périthèces de cette espèce ont montré que le genre Monascus devait être considéré comme un genre primitif d'Ascomycètes supérieurs, voisins, mais non identiques, aux Gymnoascées et qu’on ne pouvait le classer parmi les Hémiascées comme on l'avait fait jusqu'ici. Il ressort, en effet, de ses recherches que le prétendu sporange de Monascus représente l’oogone dans lequel sont disséminés les ascospores par suite de la résorption précoce des parois des asques nés à l’intérieur de l’oogone aux dépens d’hyphes ascogènes. IKENO (2) qui a étudié le développement de M. purpureus est d'avis contraire. Il constate que les asques naissent par formation cellulaire libre dans l’oogone et que ce caractère suffit à l’éloigner des Ascomycètes supérieurs et à le rattacher aux Hémiascées. Kuyper (3) décrit également dans le M. purpureus la naissance des asques par formation cellulaire libre au sein de l’oogone et pense que le genre Monaseus, tout en s’écartant notablement des Hémiascées, s'éloigne aussi des Ascomycètes supérieurs par le mode de formation tout à fait particulier de ses asques. Aussi le fait-il rentrer dans un nouveau groupe d’Ascomycètes qu'il désigne sous le nom d’Endoascées. (A suivre). (1) Barker : The Morph. and devel. of the ascocarp in Monascus (Annals of Botany, vol. XVII, 1903 (2) Ikeno : Ueber die Sporenb. und syst. Stell. von Monascus purpureus (Berichte der deutsch pu Gesell., XXI, 1903). (3) Kuyper : Die erithecien-Entiwicklung von Monaseus purpureus ef M. tuer sowie die éteinte Stellung dieser Pilze. (Annales myco- logiei, 4905 REVUE DES TRAVAUX DE PALEONTOLOGIE VEGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. ZEILLER Depuis la rédaction de la précédente Revue de Paléontologie végé- tale, afférente aux années 1897 à 1900, un fait considérable est survenu, qui domine par son importance la période écoulée depuis lors et qui doit être immédiatement signalé : le problème qui se posait au sujet des Cycadofilicinées de l’époque paléozoïque, de savoir si c'étaient des Fougères à caractères anatomiques cycadéens, ou des Cycadinées à feuilles filicoïdes, a été résolu par la découverte successive, en Angle- terre d’abord, puis aux États-Unis et en France, d'échantillons fructifiés, dont l'étude a montré qu’on avait affaire décidément, sinon à des Cyca- cussion de leurs pe probables, et ce sont là des questions d'une portée et d'un intérêt tels, qu’on ne s’étonnera pas de la place qui leur sera donnée dans la présente Revue, pour laquelle je conserverai d’ailleurs, le plan précédemment adopté. LL — OUVRAGES GÉNÉRAUX M. FLAHAULT a résumé, dans un volume intitulé : La l'aléobotanique dans ses rapports avec la végétation actuelle, les conférences faites par lui chaque année, à l'Institut Botanique de l’Université de Montpellier, comme introduction aux études supérieures de biologie végétale (1) : il y passe en revue les différents groupes de végétaux connus à l'état fossile en exposant les traits essentiels de leur histoire, donnant des (1) Ch. Flahault : La Palétobotanique dans ses rapports avec la végétation actuelle : Introduction à l’enseignement de la Botanique. In. &° aulogr.. 1v-217 p., 5 fig. Paris, P. Klincksieck. 1903. , REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE A renseignements subslantiels, sur les principaux types éteints el indi- quant leurs relations avec les formes vivantes. Dans les derniers cha- pitres, qu’il convient de mentionner comme particulièrement intéres- sants, l'auteur étudie les rapports des flores actuelles de l'Europe et de l'Amérique du Nord avec les flores de la période tertiaire, ainsi que les modifications apportées dans la végétation par le refroidissement gla- tertiaire ou plus lointaine encore, éléments méditerranéens, éléments orientaux, et éléments arctiques. «Frvres. a cherché, dans un ouvrage de vulgarisation (1), à donner un aperçu de la composition de la flore observée dans notre sol français aux différentes époques géologiques, en s’attachant avec plus de dé aux flores tertiaires, qui occupent près des deux tiers de l'ouvrage; un très grand nombre de types spécifiques sont décrits et figurés, avec des diagnoses précises et des figures bien faites empruntées aux ouvrages originaux. À une date toute récente, M. ScorT a résumé, dans le Progressus rei botanicæ, l'état actuel de nos connaissances sur la flore paléo- zoïique (2), en exposant, dans un ordre didactique, ce que nous savons d'essentiel sur chacun des groupes végétaux représentés dans cette flore, depuis les Thallophytes jusqu'aux Gymnospermes. Une place importante y est naturellement donnée aux Ptéridospermées, que Re considère comme formant un groupe de valeur comparable ux Gymnospermes, entendues comme comprenant les Cordaïtées, éa se et les Conifères, et dont les rapports avec les Cordaïtée et avec les Cycadophytes font de sa part l'objection d’une on d'un haut intérêt; je reviendrai d’ailleurs plus loin sur ce sujet, en rendant compte des travaux consacrés à ce curieux groupe de plantes. M. L. LAURENT a, dans le même recueil, passé en revue les progrès réalisés, au cours de ces dernières années, dans nos connaissances relatives aux flores crétacées et tertiaires, et particulièrement aux Angiospermes qui en constituent les traits dominants (3) ; il fait à ce sujet un examen critique serré des méthodes suivies dans la détermina- tion des feuilles fossiles de Dicotylédones, et il montre comment il est généralement possible, lorsqu'on a affaire à des pres suffisam- ment complets, d'arriver à des attributions justes, au moyen d’une (4) Histoire manne de la France, Partie 24 bis, CR {Plantes fossiles}, par P. H. Fritel. Petit in-8°, 1v-347 p., 412 fig., 36 pl. Paris, Deyrolle fils. 1903. (2) D. H. Scott : The present position of palaeozoic botany (Progr. rei bolan., I, p. 139-217, 37 fig.). 1906. (3) L. Laurent : Les progrè iosp ique dans la der- nière décade (Progr. rei Ni ; + 19 367) 1906. 42 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE comparaison attentive avec les formes vivantes. Si l’on tient compte à la fois des caractères morphologiques, de la physionomie générale et r partie des éléments qui doivent être pris en considération et trouvant leur correctif dans les différences qui se révèlent lorsque l’on envisage certains autres caractères. Les rectifications apportées par M. Laurent à quelques-unes des déterminations de végétaux tertiaires précédem- ment admises, et qui seront mentionnées plus loin, constituent, au sur- plus, un argument tepique en faveur de la thèse qu’il défend, Il expose, dans son travail, les recherches faites dans les diverses régions du globe, les observations enregistrées, et les principaux résultats acquis en ce qui concerne la répartition des types aux. différentes époques des périodes crétacée et tertiaire ainsi que la marche graduelle de la végé- tation, aboutissant à l’état de choses actuel; ilrésume en terminant les idées qui semblent se dégager de cet ensemble de faits au point de vue des théories évolutionnistes. es flores secondaires viennent de faire, à leur tour, dans ce même recueil du Progressus rei botanicae, l’objet d'un travail semblable à ceux de M. Scott et de M. Laurent, Tr à l'intervalle géolo- gique existant entre l’un et l’autre M. Poronté a entrepris, avec ra de quelques collaborateurs, la publication d’une série de fiches destinées à donner la description, accompagnée de bonnes figures, la plupart reproduites photographi- quement, de diverses espèces fossiles, principalement de la flore paléozoïque, avec discussion critique et synonymiques, s’il y a lieu, et mention des provenances observées (3). Une page ou un cahier indé- pendant est consacré à chaque espèce envisagée, de manière à ce qu’on puisse ultérieurement réunir dans l’ordre le plus convenable les documents ainsi publiés. Les quatre livraisons actuellement parues comprennent 80 de ces fiches, à raison de 20 par livraison, dont trois seulement afférentes à des espèces secondaires, et une à un bois ter- tiaire, toutes les autres appartenant à la flore permo-carbonifère et constituant déjà un ensemble précieux de renseignements ; on peut espérer que la publication comprendra, une fois terminée, quelque (1) Ch. Bommer : Les causes d'erreur dans l'étude des empreintes végétales. In-4. 33 #4 av. fig., K pl. (Nouv. Mém. Soc. Belge de Géol., de Pal. et d'Hydrol., fasc. 1). 1% (2) R. As : Les progrès de la paléobotanique de l’ère des Gymnospermes Progr. rei botan., I, p. 171-296, 18 fig.). 1907 (3) H. Potonié : Abbildungen und Beschreibungen fossiler Pflanzen-Reste. (In-8°. — Lief. I-IV. Berlin, k. geol. Landesanst. u. Bergakad. 1903-1906.) FRE D ut D SN GRO ne nu no RS A DUNE Ed dE De) SSSR es UC ST GT on ee LUE US GES dd GO GE Ga Sd ss REVUE DES TRAVAUX DE PALEONTOLOGIE VÉGÉTALE 43 pit à 500 ver elle rendra d’éminents services aux paléobotanistes. xentionnerai encore dans les ouvrages généraux, comme traitant de de appartenant aux âges les plus divers et ne pouvant trouver lace d ucun des chapitres qui vont suivre, l'important travail consacré par M. GoTHAN à l'étude comparative des bois des Gymno- spermes vivantes et fossiles (1). Il examine successivement les divers groupes établis par Kraus, et montre, pour les bois du type Arauca- rioxylon, qu'on ne peut arriver à délimiter nettement les trois genres Cordaioxylon, Dadoxylon et Araucarioxylon, les trachéides des bois de Cordaïtées n'étant pas toujours couvertes de ponctuations sur toute la largeur de leurs parois radiales, comme l'avait admis M. Felix, et la question d’âge qui entre en jeu pour réserver le nom de Dadoxylon aux échantillons paléozoïques ne pouvant intervenir lorsque l'âge reste indécis. Il sépare des Araucarioxylon, auxquels on l'avait rattaché, le Pinites latiporosus Cramer, du Jurassique, caractérisé par des ponc- tuations de dimensions considérables, qui lui semble devoir constituer un type générique à part, désigné par lui sous le nom de Xenoxylon, les bois de Podocarpées (Podocarpoxy lon) des Cupressinoxylon, et de distinguer notamment, parmi ces derniers, les Glyptostrobus des Cun- ninghamia, les bois de Taxodium et de Sequoia, tout au moins de Seg. sempervirens, faisant passage des uns aux autres. Quant au bois de Ginkgo, il présente certains caractères araucarioïdes, qui pérmettent de le reconnaître. L'auteur indique en outre comment, parmi les Pityoxylon, on pent, di r' d’ailleurs qu’il ne faut pas confondre avec les véritables épaississements spiralés qu’on observe chez ces trois derniers genres, moins accentués toutefois que chez les Taxoxylon, la striation spiralée qu'on constate souvent dans le bois d'automne et qui correspond uniquement à des fissurations obliques de la membrane. Le travail se termine par une discussion sur la valeur des caractères tirés de la présence des anneaux ligneux, qui paraît à an d nature à fournir des indications sur l’âge géologique, les bois antérieurs cependant ce dernier point n'est-il pas définitivement établi, certains échantillons provenant de gisements considérés comme paléozoïques (1) W. Gothan : Zur Anatomie lebender und fossiler Gymnospermen-Hülzer. In-8, 108 p., 12 fig. (4bhandl. k. preuss. geol. Landesanst., Heft 44). 1905 44 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE étant signalés par l’auteur lui-même comme ayant présenté des anneaux ligneux bien délimités; il invoque, il est vrai, ce caractère même pour contester leur âge, mais sans faire autrement la preuve qu’ils soient réellement plus récen nfin je compreridrs ai également parmi Iles Ouvrages généraux l’importante monographie consacrée par S1ENZEL (1) aux troncs fossiles ronné sa longue et éminente carrière de botaniste. Il a discuté dans ce travail la valeur relative des différents caractères observables, parmi mn ir il Er” ‘ particulier, comme fournissant d’utiles rensei- ments, bien qu’on l'ait peu utilisée, la structure du parenchyme Tisdale ; par me la présence ou l'absence de faisceaux fibreux indépendants, qui servait de base jusqu'ici à la répartition de ces troncs en deux grandes divisions, ne lui semble constituer qu’un caractère secondaire, variable non seulement dans un même groupe naturel, mais parfois chez une même espèce. Il a relevé chez plusieurs Palmiers fossiles certaines particularités de structure non observées chez les Palmiers vivants, qui lui donnent à penser que les feuilles, les fleurs et les fruits ont bien pu différer eux-mêmes plus qn'on ne le pensait des organes homologues des représentants actuels de la même famille : c’est ainsi, notamment, que dans certains troncs fossiles les faisceaux fibreux indépendants se montrent entourés d’une gaine de cellules à section presque circulaire dans le sens longitudinal aussi bien que transversal, qu'on ne retrouve chez aucune espèce vivante. D'après l'ensemble des caractères tirés tant du parenchyme fonda- mental que des faisceaux fibroconducteurs, de leurs dimensions, de Palmiers vivants, à cette différence près qu’il n’a observé aucun repré- sentant du type Calamus ces irois groupes sont caractérisés par des structures générales c RER AA respectivement à celle des Mauritia, des Corypha et des Cocos L'auteur a pu étudier sur les échantillons originaux toutes les formes spécifiques jusqu'ici décrites, et il admet en fin de compte 43 espèces, dont 8 étaient inédites, 2 d'entre elles établies seulement sur des racines, 4 comparables aux Mauritia, 19 aux Corypha, et 18 aux Cocos. De ces espèces, 12 proviennent du Crétacé supérieur, 7 de l'Éocène, 5 de l’Oligocène, 2 ou 3 du Miocène, 8 ou 7 du Pliocène, les autres étant d'âge inconnu. Les plus septentrionales comme origine ont été recueillies par 52° de latitude dans les gîtes de phosphorite éocènes du Branswick. (A suivre). (1) K. G. Stenzel : Fossile Palmenhôlzer (Beit. z. Paläont. uw. Geol. Œsterr.- Ungarns u. d. Orients, XVI, p. 107-287, pl. HHI- -XXIV) 1904. LUE PSTS AE NOTES BIBLIOGRAPHIQUES EL. et Em. MancHAL. Aposporie et sexualité chez Îles Mousses (Bull. Acad. royale des Sciences de Belgique, n° 7,' 1907, p. 765 à 789). — EL. et Em. MarcHaL, en partant de fragments de sporo- gones de mousses normalement dioïques (HMnium hornum, Bryuwm cæspiti- cium et B. argenteum), ont obtenu la formation de protonema portant des tiges feuillées avec bouquets d’anthéridies ou d'archégones mélangés d'anthéridies. Les auteurs concluent que le sporogone (à 2n chromo- somes) s'est développé directement en donnant des plantes monoïques et que, lors de la formation des spores, il y a réduction et disjonction des caractères mâle et femelle. Ils se demandent si les œufs formés sur ces plantes, issus directement du sporogone, auront # à chromosomes. La technique de ces auteurs est la suivante : Les fragments de sporogone non murs sont lavés soigneusement à l'eau distillée pour détacher toutes les parties adhérentes de la plante mère et sont cultivés dans des boites de Petri stérilisées avec : eau distillée 1000, sulfate d'ammonium 1, sulfate de potassium 0,5, sulfate de magnésium 0,5, sulfate de calcium 0,5, phosphate dicalcique 0,5, sulfate de fer 0,01, -potasse à 10°, jusqu’à neutralisation, R. VIGUIER. Rs D. H. CamPseLL. Studies on some javanese Anthocero- taceae (4nn. of Bot., XXI, octobre 1907, p. 467-486, 3 pl). — On sait que les Anthocerotées constituent un groupe bien détini, que certains auteurs séparent même des Hépatiques : les cellules du thalle ont, en ellel, un seul chloroleucite plat pourvu d'un pyrénoïde, semblable à celui de beaucoup d’algues (Ulva, Coleochæte) ; les anthéridies sont endogènes et le Sporophyte est tout à fait spécial. CamPBELL, ayant étudié, lors d'un voyage récent, plusieurs espèces javanaises, propose la création d'un senre nouveau Megaceros, comprenant vraisemblablement toutes les espèces de la section 3 de Gotische du genre Anthocero Ce genre nouveau présente plusieurs particularités intéressantes : les cellules contiennent plusieurs chloroleueites arrondis dépourvus de Pyrénoides, semblables à ceux des plantes supérieures. Le thalle, sans nervure médiane, s’accroit par le jeu d'une cellule apicale comme celui des Anthoceros. Les Anthéridies sont isolées, comme celles des Dendro- ceros, dans de petites cavités du thalle pleines de mucilage. La formation et la structure des Archégones n'offrent rien de particulier. Le sporogone est dépourvu de stomates ; il contient des spores petites, pourvues d'un chloroleucite, et des élatères, parfois ramifiées, portent des bandes d'épais- Sissement spiralées En résumé, on peus caractériser les quatre genres d'Anthocerolées de la manière suivante |. Anthéridies leche des élatères avec bandes spiralées. Sporogone Sans Stomales. Thalle sans nervure. Cellules à plusieurs chloroleucites. Megaceros 46 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE II. Anthéridies isolées : des élatères avec bandes spiralées. Sporogone sans stomates. Thalle avec nervure médiane. Cellules à un seul chloroleu- cite. Dendroceros. IH. Anthéridies groupées par quatre : pas d’élatère. Sporogone sans stomates et presque complètement entouré par un involuere. Thalle sans nervure médiane. Cellules à un seul chloroleucite. Notothylas. IV. Anthéridies groupées par quatre : pas d'élatère. Sporogone avec stomates entouré seulement à sa base par un involucre. Thalle sans ner- vure médiane. Cellules à un seul chloroleucite. Anthoceros. — R. VIGUIER. —0— Mozz. Handboek der Botanische Micrographie (Groningue 1907). — Ce nouveau Manuel de technique microscopique se distingue par son originalité de ceux dont nous sommes accoutumés de nous servir. Après avoir donné de sommaires renseignements sur le microscope, les instruments nécessaires en micrographie et les réactifs, l’auteur nous donne une série de schémas en vue de la description des divers organes ou tissus, dans lesquels il énumère les points importants à con- sidérer. 11 nous propose ensuite une série de manipulations sur toute la série végétale, indiquant pour chacune d’elles le « matériel » et les réactifs à réunir Un autre chapitre, et ce n’est pas le moins original, donne l’'énumé- ration d’un grand nombre de travaux parus en anatomie dans ces der- nières années, accompagnée d’une explication sommaire et d’une liste des échantillons et réactifs nécessaires pour refaire le travail. La dernière partie est consacrée à l'étude des drogues. En cherchant à faire un livre pratique pour l'étudiant qui commence à travailler par lui-même, M. le Dr More a parfaitement réussi. C. L. GATIN. ET es ; . The development of pinnate leaves, par F. Lewis (The American Naturalist, Vol. XLI, n° 487, p. 431 à 441. — Divers botanistes, TréÉCUL, EicHLer, etc., se sont déjà occupés du mode de développement des feuilles; sans entrer dans le détail de tous les types qui ont été distingués, citons les deux types principaux : le type basifuge, chez lequel les parties les plus jeunes sont les plus voisines du sommet, et le type basipète, chez lequel, au contraire, c'est dans le voisinage de la base que se fait la différenciation des tissus. F. Lewis est revenu sur cette étude et a précisé un point que ses prédécesseurs n'avaient pas mis en lumière. Il montre que, dans la Ronce, il y a d'abord une feuille simple, puisqu'en considérant un grand nombre d'exemplaires, on trouve que cette feuille présente une lobation à sa partie inférieure et que les feuilles suivantes présentent une paire de folioles latérales, nées par suite de la base de la première feuille. La seconde NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 47 paire de folioles nait, de même, des folioles de la première paire. Or, EicuLer ne cite pas la Ronce, mais une autre plante : la Potentille, où les choses se passent de la même manière, et il rapproche cette Potentille de la Rose. Mais d'après M. Lewis, le cas de la Rose est tout différent : dans cer- tains échantillons, on voit que les folioles inférieures de la Rose sont soudées aux stipules ; dans d’autres, cette première paire de folioles laté- rales est devenue indépendante. Puis la seconde paire se forme de la même façon. Ici, c’est aux dépens des stipules et non de la foliole termi- nale que se constituent les folioles latérales. L'auteur voudrait donc, si l’on emploie le mot basipète pour indiquer le mode de développement de la feuille composée chez la Ronce ou la Potentille, qu’on distinguât le cas de la Rose par l’expression «stipulaire ». Ajoutons que l’auteur, pour étudier les feuilles pennées, se borne à réunir un grand nombre d'échantillons dont l'ensemble présente la série de formes qu'il suppose être celles des feuilles successives. 11 aurait opéré avec plus de rigueur s'il avait suivi effectivement sur plusieurs Per les feuilles successives elles-mêmes L. Durour Chroniques et Nouvelles La fête pour le jubilé du professeur Jucius WIEsNER, à l’occasion de sa 10° année, a lieu le 20 janvier 1908 dans le grand Amphithéâtre de l'Uni- versité % Vienne. Un discours sera prononcé par le professeur Hans Mousc + & *% Dans sa séance annuelle, en décembre 1907, l’Académie des Sciences à décerné les prix suivants : Le prix Desmazières à M. le général E. G. Paris, pour son Index Bryologicus. Le prir Montagne à M. GuéGuen, pour l’ensemble de ses travaux sur les Champignons inférieurs. e prix de Coincy à M. F. GAGNEPAIN, pour son étude sur les Zingibé- racées. Le prix Thore à M. Lo a pour l’ensemble de ses travaux sur les Mucorinées et les Mucédinée Le prix de la ai à M. Houarp, pour son mémoire intitulé : Les défor malions parasitaires des plantes du Nord de la France. riz Montyon (Physiologie) à M. Brocg-RoussEeu, pour ses études sur la maladie des grains de céréales connue sous le nom de « Moisi ». 48 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sd _ La Société Nationale d'Agriculture de France a décerné dans sa séance annuelle, en janvier 1908, les récompenses suivantes : Une médaille d'or à M. BLARINGHEM, pour ses études sur les Mutations obtenues par traumatisme. — Une médaille d’or à M. Broco- RoussEu, pour ses recherches sur les altérations des grains et des fourrages. #" M. Kreiss, président de la Société d'encouragement à la culture des Orges de Brasserie, a fondé, à l'Université de Paris, un cours de Hiolosie agricole. M. BLARINGHENM, chargé de ce cours, traitera cette année de la Notion d'Espèce, de la Variation fluctuante, de la Mutation et de l'Hybridation dans les plantes sauvages et cultivées. première leçon a eu lieu le samedi 11 janvier 1908, à la Sorbonne, dans l'Amphithéâtre Milne Edwards, devant un auditoire nombreux. Nous publierons cette leçon dans un prochain numéro. Ce cours a lieu les mercredis et samedis à 5 h. 1/2. * * * Un nouveau diplôme a été institué dans les Facultés des Universités de France, intitulé Diplôme d'Etudes supérieures. Aucun titre universitaire n’est nécessaire pour l'obtention de ce diplôme non plus qu'aucune eondi- tion de nationalité. Les trois premiers Diplômes d'Etudes supérieures de botanique vien- nent d’être obtenus à la Faculté des Sciences de Paris. Ce sont les suivants : Recherches biologiques sur deux Gloeosporium, par E. LASNIER ; Résumé ‘une étude comparative des tiges et racines de Charme, Noisetier, Châtai- gnier, par E. CHEMIN ; Influence du pouvoir osmotique des sucres sur la déhiscence des anthères, par L. Paucuer. Les trois candidats ont été reçus avec la mention très honorable. * + *% A la demande d'un grand nombre d'abonnés, des modilications sont apportées, à partir de 4908, à la rédaction de la Revue générule de Botanique. es recherches originales continueront à paraitre comme par le passé ; mais la Revue publiera en outre des articles mettant au point les questions actuelles et les découvertes nouvelles, l'exposé de l’œuvre des maitres de la science, etc. De plus, il sera rendu compte, dans chaque nu mérp, d'un certain nom- bre d'ouvrages récemment parus, et, régulièrement, ün bulletin bibliogra- phique donnera, suivant un groupement rationnel, la liste des récentes publications botaniques, ainsi que des articles originaux des différents périodiques 450 — Lille, imp. Le Bicor Frères. Le gérant, Ch. TuaL. Le ; < PA MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. lAd- ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT , 1. rue Dante, à Paris. Adresser tout ce qui Sr rs la rédaction à M. nee BONNIER, professeur à la Sorbon HR. LE 1 a rendu Apte e l’Estranade, Par Len Lars spéciales hey ouvrages. past ou notes dons un exem uire aura été adressé au Directeur générale de un De plus l'ouvrage envoyé sera annoncé imhédiaiennt sur la couv leurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. A nt to PRINCIPAUX COLLABORATEURS DE LA Revue générale de Botanique Augerr, docteur ès sciences BATTANDIER, es à TÉvole de médecine d’Alg BECQUEREL, (Paul ss ès sciences. ERNARD, maître de pat y à la Facx ilté 0 Bicrons de Caen BLARINGUEM, docteur ès sciences BoErGEsEN, docteur : dr de l’Uni- versité de Copen ra Lg. et te de l’Acadé- Borner, membre de l’Académie des Sciences. Bouvier, président de la Société de Mycologie. Bourtroux, ne hu Facullé des Sciences de Besan Briquer, prof, à Université de Genève, l'École U de pharmacie de Naney. CHAUVEAUD, directeur-adjoint à l'École des Hautes-Études. CosTanTIN. professeur au Museum d’His- toire naturelle. Courin, chef de travaux à la Sorbonne. DaGuiLLon, profess.-adj. à la Sorbonne. DANIEL, Loge : la Faculté des Sciences de Ren Paie de ao t Pasteur. Devaux, 2 hear à Pete de dea Dupanp, maite de Conférences à la Sorbonn rt con ès sciences. direc adj. du Laboratoire _e Biologie oies de Fontainebleau res LR Len cà à l’Acadé- yale d'Agricu e de Suède, us ie au sn Fuamaucr, professeur à Pivot de : Montpellier. FLor, docteur ès sc anne profes. à lives de Lille, +. “ FRiepeL (Jean), Conservateur des Collec- tions botaniques de la Sorbonne Gain, prof.-ad)j. à l’Université de Nancy. GaALLAUD, docteur ès sciences, GaTiN, docteur : sciences, préparateur à la Sorbonn GiARD, membre de l’Académie des Scienc ape docteur _ sciences de l'Uni- versi GRÉLOT, sidi * l'Ecole supérieure de pharmacie de Nan Gnirron, professeur à raie supérieure d'Agriculture de G nr a. de tels des Scienc Gunerrmene docteur ès sciences Lx lUniren site de Marseille. Fu. Lars de série à poser su- rie e Pharmacie de Pari HERVIER mr ar Jose un. Hicxer, inspecteur des forêts, HOCHREUTINER, docteur ès sciences, de l'Université de Genève ee Lauréat de l'institut HouLgerr, docteur ès science Hue pret lauréat de art Hy Fire fer FA rt à la Faculté nge dt ne au Polytechnicum de Zurich, Jacos DE Corbemoy (Il.), sou. 2 de cours à l'Université de Mar JANCZEWSKI (de), primeur "1 l'Univer- sité de Craco raies de F Université d’Utrecht. UMELLE, professeur à la Faculté des Sciences de | Mérel lle. Roxane RosNvINeE, docteur ès scien- ces, de l’Université de Copenhague. tom —— de la viticulture de ongrie Lac (de (de), prof, à l’Université de “ae do professeur à l’École de méde- ne d Fr “hé , Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse Lerëvre (J.), professeur à l'Ecole sé Sciences du Hävre. LesaGE, roro pen rh à l’Uni- ve LOTHELIER, pres de scien LUBIMENKO, im te 60 à l'Université de Saint-Péters| MACMILLAN Conwayie pr } prenne l'Uni- | versité Maanis, prof. à l'Univers. de Besançon, MAIGE, pre à l'École supérieure d ces d’Al à Ms ttes À pret diet à la Sorbonne, Mer, directeur de la Station forestière de l'Est. MESNARD, Rs à l'Ecole de méde- ine de R res É sr ge Se A à l'Uni- sité de Montpellie sc Chargé de cours à la Sor- bonne, MorkowiNEe, docteur ès sciences, Mar- bourg. PALLADINE, at à l'Université de Saint- rs PauLSsEN (0 ù cteur pe sciences de l'Université de sou lague POSTERNAK, docisns ès see de l'Uni- versit urich desert res ses — de l'Uni- silé de Coponil ire membre dé 'Échdét ES des Sciences, PRUNET, prof, à Pasta _ Toulouse, Rasor (Charles), explorate Ray, res et es 4 l'Univer- sité ge rh a (André), asl (a si à l'Université aint-Pét cbr, re FA Contes à l'Uni- rsité d de ie. docteur ès sciences. SABLINE, de l'Université de Saint-Péters- bourg. Secnerre, docteur ès sciences. ser de l’Université de St-Péters- urg. jbes docteur ès a tits profes- seu ‘Université de noue, proles raie à rare de médecine de Besanç TRABUT, ras à Fra ce mbdec. d'Alger, VALLOT (J.), directeur de l'Observatoire du Mont-Blanc. Van pu membre de l'Académie des Sciences, Viaa, prof. à l'Institut on c d VRries (Hugo de), professeur à l'Univer- sité d'Amsterdam VuiLLeMin, professeur à la Faculté de i e Nancy. WaRMinG, prof. à l'Univ. de Copenhague Zencer, membre de l’Académie des ces. IMP, LE BIGOT FRÈRES bi En denis di snïes ds : à: ÿNé dé SNS Pen Ag 64 dr Von ARS PRES ARE Are af LR REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE ROTANIQUE A LA SORBONNS&S TOME VINGTIÈME Livraison du 15 Février 1908 NN 280. Entered at the New-York Post Office as Second Class matter. PARIS LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT f HOUR DANTE. ! 1908 LIVRAISON DU 15 FEVRIER 1908 Pages I. — LA VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES (avec figures dans le texte), par M. L. Blaringhem . 49 IL — SUR LE PARASITISME DU MELAMPYRUM PRA- TENSE (avec se ie dans le er par M. FE, Gau- tier . 7 HI. — LA QUESTION DE LA SEXUALITÉ CHEZ LES : ASCOMYCÈTES ET LES RÉCENTS TRAVAUX (1898-1906) SUR CE GROUPE DE CHAMPIGNONS, (avec figures dans letexte), par M. À. Guilliermond (suite) 85 IV. — REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. Zeiller (suite) . . 90 V..— NOTES BIBLIOGRAPHIQUES : ,..... :, . . . :. 94 VI. — CHRONIQUES ET NOUVELLES, . . . . . . . 96 PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 3 — Nacre de Botanique de l’Université de Palerme (vu de profil). PLANCHE 4. — Cycas ms et Aloe cæsia. Cette livraison renferme en outre quarante figures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement voir à la troisième page de la couverture. Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur l'Administrateur de la Librairie générale de l'Enseignement, 1, rue Dante, Paris (V) LA VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES par M. L. BLARINGHEM (Leçon d'ouverture du Cours de Biologie agricole créé à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris) Messieurs, L'objet de ce Cours est de faire connaître les moyens et les méthodes dont nous disposons actuellement pour étudier expéri- mentalement la Variation et l’Hérédité des formes végétales. Il s’agit de vérifier s’il existe réellement des espèces, c’est-à-dire des groupes homogènes et bien définis d'individus dont les carac- tères distinctifs restent constants dans les semis. Lorsque ce premier problème sera résolu, il faudra chercher les causes de la transfor- mation des espèces et discuter l'importance relative des deux théories proposées aujourd’hui pour expliquer l’évolution des formes. Dans la première, on attribue à l’accumulation de varia- tions légères, à peine sensibles el toujours présentes, la méta- morphose continue et progressive des êtres; leurs partisans se groupent en deux camps ; les Néo-Lamarckiens voient dans l’évo- lation la conséquence directe des modifications du milieu ambiant ; les Darwiniens admettent des variations dans toutes les directions, dont certaines sont conservées par la sélection naturelle. La seconde théorie n’a été exposée avec clarté que dans ces dernières années, Les Mutationistes, dont le chef est Hugo de Vries, prétendent que des formes nouvelles apparaissent subitement et sans transition dans des espèces stables jusque-là. Actuellement, il est impossible d'adopter une opinion sans avoir recours à l’expérience directe. Les discussions qui ne reposent que sur la comparaison des faits ne peuvent ajouter rien de nouveau aux résultats accumulés par Darwin, qui, on l’oublie souvent, n’a pris parti pour aucune théorie. L'étude expérimentale de l’hérédité repose sur la culture d’indi- Rev. gén. de Botanique. — XX ». 50 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE vidus dont les origines sont bien connues. Il faut tout d’abord s’assurer de la pureté de la lignée dont on veut suivre les trans- formations et, par conséquent, isoler les descendants de plantes uniques en évitant toute cause d'erreur par le mélange de semen- ces étrangères. Les cultures doivent être poursuivies pendant plu- sieurs années et renfermer un grand nombre d'individus ; la précision de la méthode dépend directement de cette condition. Enfin, le matériel doit être peu coûteux, facile à obtenir et à répandre pour permettre le contrôle des résultats. Aussi les plan- tes sauvages sont le plus souvent négligées comme peu favorables à ces recherches. Les plantes sauvages sont mal connues ; leurs diagnoses ont été faites le plus souvent sur des échantillons d’her- bier et on ne possède guère de renseignements sur la valeur relative des caractères qui distinguent les formes voisines. De plus, leur culture est souvent difficile et il est naturel de penser que les opé- rations culturales auxquelles elles seront soumises dans les expériences seront des causes de changements très difficiles à apprécier ; enfin, leur entretien est très dispendieux et il n’existe pas de laboratoire pourvu de ressources suflisantes pour permettre leur étude sur de grands nombres et durant plusieurs années. Nous sommes donc conduits à prendre comme matériel d’expé- rience les plantes cultivées, de préférence annuelles ou bisannuel- les. Les Céréales, les Légumineuses, les plantes à tubercules, les légumes, les fleurs et les fruits de nos jardins nous fournissent un choix de formes répondant à tous les besoins. Or, il arrive que l'étude scientifique de la variation et de l’hérédité conduit souvent à l'obtention de formes meilleures, soit par l'augmentation des qualités, soit par l’uniformité de composition des produits qui facilite leur utilisation industrielle. Les résultats obtenus sont suffi- sants pour provoquer la création de Sociétés destinées à encourager et à subventionner des travaux de ce genre. Je dois citer, en Suède, le Laboratoire d’'Essai de semences de Svalôf, créé par un groupe d'agriculteurs de Scanie en 1886 ; en France, la Société d'Encoura- gement de la culture des Orges de brasserie, qui réunit les malte- ries les plus importantes de ce pays. M. Kreiss, président de cette dernière Société, a demandé à l’Université de Paris d’organiser ce cours de Biologie agricole afin d'orienter les étudiants dans ce genre de recherches. Je l’en remercie vivement. VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES 51 Pour vous donner une idée des questions qui seront examinées dans les leçons de cette année, je me propose de vous exposer aujourd'hui quelques-uns des nombreux problèmes de Biologie végétale qui peuvent être résolus par la culture scientifique des variétés d’Orges. s'. Norion D'ESPÈCE ÉLÉMENTAIRE ET DE VARIÉTÉ. — SÉLECTION ENTRE ESPÈCES. Le genre Orge (H{ordeum) se distingue des autres genres de Graminées par la disposition très spéciale des épillets uniflores. À chaque dent du rachis de l’épi, on trouve trois épillets fertiles dans les escourgeons ou Orges à six rangs. Les Orges à deux rangs ou paumelles* n’ont d’ovaire que dans l’épillet médian ; les épillets latéraux sont mâles ou stériles et ne renferment point de grain. Les épis sont donc très différents à matu- rité, et tout le monde distin- gue avec la plus grande faci- lité l’Hordeum hexastichum LiNXÉ de l’Hordeum distichum, du même auteur. Ces espèces sont du même ordre de valeur que les espèces sauvages de Paturin, de Vesces, de Poten- tilles, par exemple, décrites dans les flores usuelles. Au point de vue expérimental, elles sont mal définies, comme nous allons le voir. Il est pos- Fig. 1. — Épis de l’Orge à six n:2 sible, en effet, de trouver dans cure É Fes chacune des deux subdivi- à épi lach sions énoncées des formes aussi stables et aussi nettement distinctes que les précédentes. Les Orges à six rangs proprement dites ont leurs rangées d'épillets équivalents et les épis sont hexagonaux, mais la plupart des escour- Ê | e 52 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE geons ont des épis arrondis par suite de la torsion des épillets latéraux de chaque groupe de 3 épillets. Ce caractère, très net aussi, permet la subvidision de l’espèce de Linné en deux groupes secondaires : Hordeum hexastichum et H. tetrastichum (fig. 4). Il est facile de voir que les différences de port des épis tiennent essen- tiellement à des diversités dans la distribution des épillets, qui sont plus serrés dans l’H. hexastichum. De même les Orges à deux rangs se subdivisent en deux groupes analogues, l’un à épis com- pacts, dressés ou H. dis- tichum erectum et l’au- tre à épis lâches, sou- vent arqués ou H. disti- chum nutans (fig. 2). N est intéressant de re- marquer que Linné avait tenu compte de la différence des”épis des deux formes à six rangs qu’il avait distinguées par les noms d'espèces hexastichum et vulgare ; la forme à deux rangs au contraire ne fut pas subdivisée parce que le caractère était moins vi- sible quoique de même nature. Cette observa- Fig. 2. — Épis de l’Orge à deux rangs; à droite, épi tion nous montre le peu compact de l'A. distichum erectum ; à gauche, d'importance qu'il faut épi lâche de VA. distichum nutans. attribuer aux diagnoses de Linné au point de vue expérimental, Presque toutes les espèces de cet auteur doivent être subdivisées en espèces de second ordre, ou encore en petites espèces, appelées aussi espèces Jordaniennes en l’honneur du botaniste français Jordan, qui, le premier, démontra expérimentalement leur existence. Pour Jordan, la constance des caractères dans les semis est la marque de l'espèce ; les vraies espèces naturelles, celles dont il faut VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES 53 parler lorsqu'il s'agit d'évolution et d’hérédité, sont des groupes définis par des caractères stables et irréductibles. Il en résulte que la découverte de la fixité de nouveaux caractères dans chacune des espèces déjà connues entraînera leur subdivision, mème si les caractères sont très menus ou difficiles à définir. Ainsi, un agronome suédois, von Neergaard, a reconnu que, dans les Orges, les poils qui couvrent les axes des épillets sont tantôt longs, raides et brillants, tantôt courts, enroulés en tire-bouchon, et d’aspect mat ; les nervures latérales de la glu- à Fig. rain d'orge de l'espèce pit H. distichum nutans à ; Fig. 3. rain d'orge de l'espèce . distichum nutans : à, vu par la face dorsale ; b, vu par la face latérale montrant la base d'attache en biseau. / }\ | L) | \/ Fig. 6. — Grain d'orge dej M ere H. distichum nutans à ; face ventrale montrant l’axe de répitiet couvert de poils enrqulés en tire- S fa les nervures latérales dégonraues d’épin Fig. k. + Grain d'orge de l'espèce H. distichum erectum : a, vu par la face dorsale ; b, vu par la face latérale montrant la base d'attache munie d'un bourrelet. bouchon ; b, face dorsale montrant les nervures latérales pourvues d’é- pines melle dorsale sont lisses ou portent des dents (fig. 3 à 6). Ces carac- tères sont très stables dans les semis et peuvent être utilisés pour la subdivision en espèces élémentaires des espèces d'Orges déjà décrites. Les combinaisons des derniers caractères sont au nombre de quatre, qu’on représentera, pour être plus bref, par une lettre : 54 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE a poils de l’épillet longs, raides, brillants ; nervures latérales dorsales lisses se ua — avec dents Ÿ — courts, enroulés — isse ô _— _ — avec (lents; ce qui porte à seize le nombre des petites espèces connues dans les Orges cultivées. Il est possible que la découverte de nouveaux caractères stables permette de faire dans ces espèces des subdivisions nouvelles et naturellement l'expérience n’est pas limitée. Afin d’avoir un point de départ aussi précis que possible, il est donc nécessaire, dans les expériences sur la variation, de partir d’un seul individu, d’origine pure, non hybride, et provenant par conséquent d’ancêtres connus. Cet individu est l'origine d’une lignée qui doit être cultivée à l’abri des mélanges accidentels et de l’hybridation et la lignée correspond certainement à une espèce élémentaire pure. L’objection la plus forte que l’on puisse faire à cette méthode consiste dans le nombre très considérable d’espèces qui semblent exister. Il est exact qu’il y en a un très grand nombre et qu'on en découvrira encore d’autres ; mais, ce qui montre bien l’existence des espèces élémentaires, c’est que ce nombre est limité; autrement dit, le nombre des caractères stables d’un groupe d'individus semblables est restreint. J'ai eu l’occasion d'étudier, depuis cinq années, plus de 500 échantillons d'Orges provenant de diverses régions de France; j'ai trouvé très fréquemment les formes « et 8 de l’Hordeum distichum nutans, plus rarement les formes y et à ; jamais je n'ai rencontré les types « et y de l’Hordeum tetrastichum. Depuis la même époque, j'étudie la transmission par hérédité d’autres caractères et je n’en ai pas encore trouvé jusqu'ici qui soient assez nets pour définir des espèces élémentaires. Il importe, dès maintenant, de distinguer les espèces élémen- taires et leæ variétés. L’Hordeum distichum nutans « est une espèce élémentaire parce que ses caractères distinctifs {épis à deux rang, arqués, dont les axes de l’épillet sont couverts de poils longs) impriment à la plante qui les porte toute une série de marques qu'on peut reconnaître à différentes époques de la vie ; la plante ne résiste pas à l'hiver; elle a des tiges molles, à entre-nœuds écartés, comme les épillets sur l’épi; la base de ses grains est dépourvue du bourrelet qui existe dans la forme analogue à épis dressés ; l'ovaire est relativement plus allongé et moins arrondi que dans les espèces EN ne nu 2 MP VOS De RTE EU CT US es A SE QU ee 2 pe 1 4 VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES J9 correspondantes y et à. En un mot, les caractères d'espèces élémen- taires sont tels que leur présence indique toute une série de qualités et de propriétés corrélatives. On réserve le mot de variété aux formes qui dérivent d’une espèce élémentaire par la variation très apparente d’une qualité souvent peu importante ; c'est ainsi que les formes d’Orges à grains nus, connues dans les escourgeons et dans les paumelles, ne se distinguent des espèces élémentaires correspondantes que par la non-adhérence des glumelles à l'ovaire mür ; cette qualité n'est visible qu'à la maturité et n’entraîne pas de variations corrélatives sensibles. De même, les plantes à fleurs rouges ont des variétés à fleurs blanches qui n’en diffèrent que par l'absence du pigment. Nous aurons done à examiner, adis la première partie du Cours, l'ensemble des faits connus concernant les espèces élémentaires et les variétés dans la nature et dans la culture, étude qui correspond à celle des caractères stables. La connaissance de ces caractères joue un très grand rôle dans l'amélioration scientifique des plantes; elle permet de faire la sélection entre espèces, qui est l’une des meilleures méthodes à appliquer aux plantes de grande culture, puisqu'elle donne des formes stables, à qualités constantes. * CARACTÈRES VARIABLES. — FLUCTUATIONS. — SÉLECTION DANS L'ESPÈCE Nous passons maintenant à l'étude des qualités variables, soumises aux fluctuations et dont l’appréciation exacte nécessite l'examen d’un grand nombre d'individus. Le nombre des grains portés par un épi d'Orge oscille en moyenne entre 16 (quelques paumelles) et 70 (escourgeons). Dans la même espèce élémentaire, il est encore soumis à des oscillations plus faibles, mais qu’il est important de connaître puisque le rende- ment en grains de la céréale dépend des fluctuations de ce nombre. Quetelet à le premier indiqué une méthode précise pour l'étude des fluctuations. [1 a remarqué que si, dans une foule consi- dérable, on place les personnes adulles par rang de taille, les individus très petits sont peu nombreux, de même que les indi- vidus très grands, et la majeure partie a une taille intermédiaire. La ligne des têtes présente deux courbures aux extrémités ; elle 56 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE est horizontale dans sa partie médiane. On peut représenter la variation de taille d’une autre manière, et placer dans des classes différentes les individus adultes dont la taille oscille entre 1 m. et 4 m. 10, entre 4 m. 10 et 1 m. 20, etc..….; les classes moyennes, 4 m. 50 à 4 m. 60, 4 m. 60 à 4 m. 70, renferment le plus grand nombre d'individus. Si l’on porte, en abcisse, des longueurs égales corres- pondant aux classes, en ordonnée, des longueurs proportionnelles aux nombres des individus de chaque classe, les points ainsi obtenus sont sur une ligne brisée qui est l'image des fluctuations de taille de la foule étudiée. Cette ligne ou polygone de varia- tion a d'ordinaire un seul som- ÿ met. / Pour les Orges, il y a un carac- ê \ tère qui est très important pour 2 3 l'évaluation des qualités cultu- 1 rales ; c'est la compacité ou den di 1: sitédel’épi.Je l’ai étudiée dans de j nombreuses lignées pédigrées, ; c’est-à-dire issues d’un seul grain RE autofécondé ; le polygone de variation de densité de 100 épis d’un lot a, dans une même Fig. 7. — Polygone de variation de Culture, une forme définie et dtuiie d’un lot de 100 épis d’une présente un seul maximum (fig. maximum pour la densité 33. 7). La régularité de la lignée croît en raison inverse de l’ou- verture de l’angle qui joint le maximum aux quartils inférieurs et supérieurs, points de la courbe qui correspondent à la variation du 25e et du 75e individu, rangés d’après la croissance du caractère. On a remarqué, au laboratoire de Svalôf, que le maximum et la régularité sont sensiblement constants dans plusieurs générations successives et permettent de subdiviser les espèces élémentaires en sortes. Le mélange de deux sortes différentes se traduit souvent par la présence de deux sommets sur le polygone de variation de densité des épis (fig. 8); mais il existe des sortes pures, dont les courbes de variation présentent naturellement deux sommets. Nous verrons plus {ard comment on interprète chaque cas particulier. Dunauté 50 3H 32 33 36 35 6 17 VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES La y Il est certain que la nutrition joue un rôle important dans l'intensité des fluctuations. On peut y voir une action directe du milieu ambiant sur les caractères de lignées pures. Les Néo- Lamarckiens prétendent que l'accumulation de fluctuations de même sens, c’est-à-dire la sélection dans l'espèce, peut fournir, après un temps suffisant, une déviation constante de la moyenne, une nouvelle sorte. Cette opinion a été très répandue jusque dans ces dernières années ; mais, actuellement, elle est fort discutée. De Vries, Johannsen, Nilsson, et beaucoup d’agronomes américains, Nombre. FRE Ho bell:t 20 LT | L De 1 1 16 N LI ET / he, 12 Fi / ++? |! | 4 + sb à k y LEE TX * é RE NL Dentitéts" 0, ET, 10 EN 0 32 593 4 35 ‘38% Fig. 8. — Polygone de variation de densité d’un lot de 400 épis appartenant à deux sortes : mélange. Il présente deux {sommets, ou maxima pour les densités 29 et 33. ne lui attribuent aucune action dans l’évolution des formes. Nous Cousacrerons plusieurs leçons à l'étude des faits invoqués par les partisans et les adversaires de la sélection des fluctuations comme moyen de production de sortes nouvelles. Il suffit de dire ici que les fluctuations sont, par leur définition même, l’attribut des carac- tères variables des individus, ceux que l’on néglige souvent dans la diagnose des espèces élémentaires ; elles affectent une propriété morphologique ou physiologique existant déjà et sont insuffisantes pour expliquer la complication graduée des formes depuis les algues monocellulaires aux formes les plus élevées du règne végétal, telles que les Composées ou les Orchidées. Au point de vue pratique, les sortes sélectionnées perdent leurs qualités dès qu’on cesse le choix des meilleurs reproducteurs. 58 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ,* X % VARIATIONS BRUSQUES. — MUTATION Il existe des caractères dont le seul examen écarte immé- diatement l’idée d’une production par accumulation lente et progressive de légères déviations. Leurs traits frappent à ce point l'observateur qu’il n’hésite pas à les ranger dans la catégorie des monstres, c’est-à-dire des déviations rares et très frappantes à l’organisation habituelle. Ainsi la plupart des Orges connues possèdent des barbes très fortes terminant les glumelles externes des épillets. On regarde comme des variétés les formes dont les barbes avortent, ou bien seulement tombent à l’époque de la matu- rité, comme dans le cas d’une Orge cistercienne que j'ai en culture depuis plusieurs années ; ces particularités étonnent peu parce qu’on est habitué à voir des Blés barbus et sans barbes. Les parti- sans d’une variation lente peuvent même réunir toute une série d’épis à barbes petites, moyennes et fortes, et y trouve les termes de transition d’un type à un autre, Mais cette gradation n’existe pas lorsqu'il s’agit d’une métamorphose complète de la glumelle externe analogue à celle que présente l'Orge trifurquée du Népaul, ou H. trifurcatum. La barbe est presque complètement avortée, mais la partie terminale de la glumelle est renflée, souvent trifur- quée, ce qui donne à l’épi un aspect très différent de l’épi normal d'orge. Hoffmann a découvert et décrit dans les capuzes formées à l’extrémité des glumelles de petites fleurs adventives, constituant un épillet rarement complet et fertile, mais possédant quelques bractées floréales, de 3 à 6 étamines et parfois un ovaire normal susceptible de donner une graine féconde (fig. 9). Le caractère est complètement héréditaire et se transmet sans variations aux descen- dants de toute plante appartenant à cette espèce. On ne connaît pas son origine, mais l’absence de transition indique que ce carac- tère, inutile pour l’espèce, a dû naître brusquement. Les variations brusques de l’Orge n’ont pas encore été suffisam- ment étudiées pour qu'il soit possible de les prendre comme exemple. Je préfère résumer sur ce point les observations de Hugo de Vries faites sur l’OEnothère à grandes fleurs ou Ænothera Lamarckianu. k Î È | M. à: sérum ES NN SA PIN ET ER 7 VS VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES 59 Dans un champ de pommes de terre abandonné des environs d’Hilversum (Hollande), de Vries remarqua en 1886 un lot de ces plantes échappées d'un jardin voisin et se reproduisant spontané- ment. L’abondance des anomalies telles que les fascies, les torsions, les feuilles en cornets, attira son attention, et, la même année, il reconnut dans cette station la présence de deux espèces dif- férentes de l’'Œ. La- marckiana, entière- ment nouvelles et non décrites : l’une, à feuilleslisses allon- gées, à pétales ova- les, fut appelée Œ. lœvifolia, l’autre à Fig. 9. — A. (1,2, 3), épillets de V'Orge trifurquée SLYIE Court, presque du Népaul ; (4-42), détail de la fleur supplé- invisible, et à fruits mentaire ; B. 13, anomalie indiquant un retour mal fécondés est l’Œ. Pre AE Du Hoffmann; Botanische brevistylis. Cultivées daus le Jardin expé- rimental, à Amsterdam, ces deux espèces ont conservé tous leurs caractères sans jamais faire retour à la forme Lamarckiana qui leur a donné naissance. En effet, des plantes typiques de cette der- nière espèce, ainsi que des graines, cultivées au Jardin botanique d'Amsterdam avec toutes les précautions nécessaires pour éviter le mélange des semences et l’hybridation, ont montré chaque année la production d’un petit nombre de formes nouvelles. Voici, par exemple, la généalogie de 9 rosettes de Lamarckiana introduites en 1886 au Jardin botanique d'Amsterdam. Génération (Æ. : gigas albida oblonga rubrinervis Lamarck. nanella lata scintillans 9 Il 45.000 D: 0 HT 1 10.000 3 3 IV 1 15 176 8 44.000 60 73 1 ne % 4135 20 8.000 49 442 6 VI 11 29 3 1.800 M 1 VII 9 0 3.000 11 vu 5 0 1 700 21 1 60 __ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . Toutes ces espèces, sauf l'Œ. lata qui est strictement femelle et V'Œ. scintillans, sont complètement stables depuis leur apparition et ne font jamais retour à l'Œ. Lamarckiana lorsqu'on évite le croisement. Elles se distinguent à l’état de rosette et souvent même à l’aspect des premières feuilles, ce qui a permis l'examen d’un grand nombre de milliers de plantules cultivées en serre dans des cuvettes à semis. Les Œ. lævifolia, brewistylis et nanella, ou naine, ont des caractères de variétés ; les autres formes sont de véritables espèces élémentaires dont les caractères saillants sont la vigueur et la taille des fleurs, la coloration des feuilles et des fruits, la forme et les ondulations des feuilles, etc. Les variations sont brusques et donnent naissance à des types nouveaux stables dès leur apparition ; elles affectent la plupart des caractères et mettent en évidence des qualités nouvelles. Les mutations, comme on les appelle, semblent répondre aux exi- sences de la théorie de l’Évolution bien mieux que les fluctua- tions, et, depuis le petit nombre d'années que de Vries les a fait connaître dans le détail, elles sont regardées par beaucoup d’au- teurs comme jouant un rôle capital dans l'explication de Ja des- cendance des formes. Je suis loin de nier toute action aux varia- tions fluctuantes, mais, au point de vue expérimental, les muta- tions permettent d'expliquer bien plus facilement les faits, opposés en apparence, de la stabilité des espèces et de leur évolution. La plupart des espèces élémentaires sont stables, sauf pendant la courte durée de périodes de mutabilité, qui permet la pulvérisation du type en nombreuses formes nouvélles, stables et soumises an crible de la lutte pour la vie. La théorie de la sélection dans l'espèce, et en particulier celle des Néo-Lamarckiens, offre sur la théorie de la mutation, telle qu’elle a été énoncée par de Vries, l'avantage de donner une expli- cation physiologique de la variation des types. Le milieu ambiant intervient comme le facteur actif, dont les variations plus ou moins accusées sont traduites par des fluctuations de mème seps; l'action continue des mêmes agents naturels provoque des dévia- tions analogues qui sont peut-être cumulatives. Les mutations, par contre, apparaissent comme des anomalies, subitement et sans causes immédiates connues, et, sur ce point, les données que l’on RE ie ee et MU RE RUE SL à EP 2 CIE Ce OLIS NE DE MEN ME de me PE De PE EC TOR NS ce UE Res DT? Ye SE VAE D LS SC ST D ne EU SU VARIATION DES FORMES VÉGETALES | 61 possède à l'heure actuelle laissent encore à désirer. J'ai réussi à montrer que des actions extérieures violentes, des mutilations, déterminent la production de nombreuses anomalies, dontcertaines sont héréditaires. Le Maïs de Pensylvanie m'a donné, dans des conditions expérimentales bien définies, des lignées à caractères nouveaux qui paraissent actuellement fixées. Les Orges (4H. tetras- tichum et H. distichum) en particulier, m'ont donné des ramifica- tions d'épis et diverses anomalies de grains en partie héréditaires, mais les résultats de ces essais ne sont pas encore suflisants pour me permettre d'affirmer qu’il sera possible dans tous les cas de provoquer la mutation de lignées stables. Je dois faire remarquer cependant que cette méthode permet d'apprécier la fixité relative des caractères. J'ai réussi à métamorphoser des épis d’Orges à deux rangs en épis à 6 rangs et même 8 rangs, alors que, dans aucun de mes essais, les poils raides de l'axe de l’épillet n'ont donné des poils enroulés en tire-bouchon. Les caractères distinctifs des espè- ces linnéennes, très visibles, sont moins stables dans ces expérien- ces que ceux des espèces élémentaires découvertes récemment par Neergaard. Pa HYBRIDES SrABLes. — Lois De MENDEL OU LOïiS DE DISJONCTION DES CARACTÈRES | Jusqu'ici nous avons étudié les variations habituelles ou rares observées dans la descendance de lignées pures, autofécondées. Qu’arrive-t-il lorsqu'on croise deux espèces élémentaires, deux variétés distinctes d'orges”? Il y a deux cas possibles. Le croise- ment de la forme H. trifurcatum avec l'Orge à deux rangs à épis serrés (H. seocriton) ou avec l’Orge à deux rangs à épis lâches et à glumelles noires (H. Stendelii) a fourni, dans les expériences de Rimpau, un assez grand nombre d’hybrides stables montrant la combinaison des caractères des parents (fig. 10 et 11). J'en cultive plusieurs lignées depuis trois ans, et toujours les caractères se sont maintenus (3 fois 150 individus de chaque série). Pendant l’an- née 1907 toutefois, une plante a porté 1 épi à glumelles trifurquées dont la partie inférieure présentait deux rangées d'épillets fertiles comme le type semé et la partie supérieure six rangées d’épillets. Ü y a donc eu un retour partiel au caractère de la forme initiale 62 ; REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE H. trifurcatum. C'est la seule variation de caractère que j'aie obser- vée parmi plusieurs milliers de plantes. La production d'hybrides stables par la combinaison sexuelle d'espèces élémentaires différentes est encore mal connue et mérite d’être étudiée avec beaucoup de soin. Par contre, le croisement entre les variétés d’une même espèce élémentaire semble suivre des lois très bien définies et connues sous le nom de lois de Mendel, en l'honneur de l’auteur qui les a découvertes en 1866 dans des croisements de Pois. Longtemps elles furent ignorées et ce n'est qu’en 1900 que de Vries, Correns et Tshermak les établirent de Fig. 10. — Hybrides stables obtenus par Rimpau dans le croisement d'Hordeum trifurcatum avec H. zeocriton (tous deux à glumelles blanches). nouveau à propos de divers croisements. Depuis cette époque, des recherches nombreuses ont montré la grande généralité de leur application. En 1906, la Royal Horticultural Society de Londres à réuni un Congrès international ayant pour objet l'étude parti- culière des questions d’hybridation. Le nombre des Mémoires qui y fut lu est considérable. Le pro- chain Congrès aura heu à Paris en 1911 et j'espère que vous parti- ciperez en grand nombre à ces recherches qui n’exigent que de la patience et de l’assiduité. D'après Biflen, le croisement des deux variétés d'Orges dont ES FAR OEM CRLE À EN CPR PAPER SCENE RER EEE RER RE SE PE EE RER RES ne SR PT Re Te ù ; ee u VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES 63 l’une est barbue, l’autre dépourvue de barbes, donne dans la première génération des épis dépourvus de barbes; dans la seconde, 25 +/, d'individus barbus stables, 75 °/, d'individus non barbus, dont 25 seulement stables ; les 50 autres ont encore une nature hybride et se dissocieront dans les générations suivantes. De même, le croisement des Orges à six rangs avec les Orges à deux rangs donne des Orges à deux rangs en première génération, puis la dissociation se produit dans des pro- portions analogues au cas précédent. On dit que les caractères : ab- sence de barbe, avorte- ment des épillets laté- raux, sont dominants, alors que les caractères opposés, présence de barbe, épillets latéraux fertiles, sont récessifs. Mais tous les caractères ne se comportent pas de la même façon; la combinaison sexuelle Kig. 11.— Hybrides stables obtenus par Rimpau d’épis compacts et là- dans le croisement d'Hordeum trifurcatum ches, dontie souvent deë avec H. Stendelii. Les glumelles des épillets sont brunâtres comme celles de H, Stendelii. épis lâches, mais aussi des épis courts ou intermédiaires. On est ainsi conduit à examiner, pour chaque catégorie de plantes, la valeur particulière des combinaisons des caractères de même nature; en un mot, à expérimenter, non pas sur les espèces élémentaires et les variétés, ni même sur les individus qui les représentent, mais bien sur les caractères pris un à un qui les distinguent, Les caractères stables où variables, mais isolés, sont les véri- tables unités que l'étudiant de la variation et de l’hérédité doit envisager. S’il oublie cette règle tous les résultats de ses essais lui paraissent désordonnés. 64 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE # LE UNITÉS SPÉCIFIQUES ; LEUR IMPORTANCE. — CORRÉLATION Il est bien évident que tout ce qui vient d’être dit pour les Orges s’applique à toute autre plante et même aux animaux. Dans l'étude des espèces élémentaires de plantes sauvages et cultivées, nous aurons à chercher, pour divers cas particuliers,les unités spécifiques ou caractères stables qui sont les attributs des plantes et nous verrons que leur connaissance est relativement facile. La plus grande importance devra être attribuée aux caractères menus, même inutiles en apparence pour la plante, car Ce sont les moins sujets à varier sous l’action du milieu. Les caractères variables, soumis à la fluctuation, seront définis avec précision et leur étude permettra la critique de bien des résul- tats qu'on a regardés, à tort, comme dus à la sélection de leurs déviations extrêmes. Ce point du programme aura aussi l’avan- tage de montrer tout le parti que l’'agronome ou l’horticulteur peut retirer de la connaissance exacte de la nature des fluctuations. L'influence de la fumure et des assolements sur les qualités de la récolte rentre dans le domaine des fluctuations et souvent aussi la corrélation existant entre divers caractères morphologiques et physiologiques aura une grande importance pratique. Ainsi, M: Nilsson, directeur du Laboratoire de Svalôf, a établi que la com- pacité élevée des épis des céréales entraîne leur plus grande résis- tance à la verse. Les corrélations étant connues, l’ensemble des caractères liés entre eux pourra être traité comme un caractère unique, comme une unité spécifique. Au point de vue de la production des formes nouvelles, on peut se proposer deux problèmes différents, et d’abord, de combiner sur le même individu des attributs, des unités spécifiques, appartenant à deux formes distinctes ; l'hybridation permet de résoudre ce problème, mais les hybrides formés sont souvent stériles ou ins- tables dans leur descendance. La difficulté est grande, mais il y 4 lieu de chercher les meilleures façons de la surmonter. En second lieu, on peut chercher à faire apparaître dans une lignée des qualités nouvelles, des caractères inconnus. L'évolution des êtres be du idées ist : iii SSS DE De dei ES so deR Et ie ei je dé 20 ESS TE de CS NS RE RL EE TE IC sis VARIATION DES FORMES VÉGÉTALES 65 résulte surtout de cette production. [ls naîtront comme des anoma- lies, brusquement, et, s’ils sont stables, ils correspondront néces- sairement aux mutations. Il faut donc étudier la mutabilité et cher- cher des moyens de la provoquer. Pour terminer, je vais citer deux exemples qui feront bien comprendre comment ce travail de la découverte de nouvelles formes meilleures est conduit à Svalôf. M. Nilsson, avait remar- qué, je l’ai dit plus haut, que la compacité élevée des épis entraîne une grande résistance à la verse. Malheureusement, les Orges à épis les plus compacts appartiennent à l’espèce H. distichum erectum, dont les grains sont de qualité inférieure au point de vue de la brasserie. Après avoir cherché en vain des formes nutans à épis très compacts, la difficulté a été tournée d’une autre façon. Dans les orges nutans, les espèces élémentaires y, à poils d’épillets coton- neux, Ont un ovaire plus arrondi que celles du type « à poils d’épillets raides et brillants. Il fallait donc découvrir dans les Orges erectum un grain à poils d’épillets cotonneux. L'examen de nom- breux échantillons d’Orges erectum et de plusieurs centaines de milliers de grains permit d’en isoler une cinquantaine ayant ce caractère. Semés à part, après l'isolement des diverses plantes, ils ont donné des formes résistantes à la verse et à grains arrondis. La meilleure a été multipliée, puis répandue dans la grande culture sous le nom de Primus. Le second exemple concerne la découverte d'un Lathyrus, sorte de Vesce fourragère, résistant à une maladie redoutable, due à un champignon (Peronospora) qui anéantit souvent toutes les cultures. La plante qui à donné naissance à cette lignée très intéressante au point de vue cultural fut remarquée dans un champ de Lathyrus fortement éprouvé par la maladie. Les feuilles et les tiges vertes, affaissées et jaunâtres, faisaient contraste avec celles des plantes voisines. Les graines furent récoltées à maturité, puis semées dans le champ de contrôle et tous les essais d’infection, même des plan- tules très jeunes, ont prouvé la résistance complète de cette forme. M. Nilsson attribue à une mutation l'acquisition de cette qualité qui semble nouvelle pour le genre Lathyrus. Rev. gén. de Botanique. — XX. ë. 66 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE + % Il me parait inutile d’insister sur la haute portée scientifique et pratique de ces découvertes. Dans cet exposé rapide des principales questions qui seront étudiées dans le cours de celte année, j'ai surtout cherché à vous montrer que les recherches expérimentales sur la Variation et l’Hérédité ont pris dans ces dernières années un caractère nettement scientifique. Aux variations désordonnées étudiées par Naudin, aux changements multiples et mal déterminés que Darwin invoque à l’appui du principe de la descendance, nous substituons l'étude de caractères précis dont la valeur est contrôlée pendant de nombreuses générations et sur des milliers d'individus. Les fluctuations, représentées par des courbes de variation, sont soumises à une analyse précise et délicate qui est du domaine des mathématiques supérieures. La mutation et l’hybridation sont régies par des lois simples et générales dont les plus importantes sont encore devinées, plutôt que démontrées, à l’heure actuelle. La notion d'unités spécifiques joue dans la science de la pro- duction des espèces le même rôle que la découverte des corps simples dans la chimie. Il est possible d'étudier isolément les divers caractères, très nombreux, qui groupés constituent un indi- vidu, une espèce. Après l'analyse des caractères, vient leur synthèse, qui souvent nous donnent des êtres nouveaux, dont on peut même prévoir les qualités. C’est l'étude expérimentale de cette analyse et de cette synthèse, appliquées aux plantes sauvages, horticoles et agricoles, qui formera le sujet des leçons de cette année. es td SE SU SUR LE PARASITISME MELAMPYRUM PRATENSE par M. L. GAUTIER Ÿ J'ai entrepris depuis quelques années des recherches biolo- giques sur les hémiparasites du groupe des Rhinanthacées. Ce n’est pas là un sujet inexploité ; car, depuis que le parasitisme partiel de ces plantes a été reconnu par Decaisne en 1847, on s’est beaucoup occupé de questions touchant leur anatomie et leur physiologie. Il uous faut enregistrer de nombreux travaux qui ont mis en relief, dans tous ses moindres détails, la structure de ces plantes, et principalement celle de leurs organes d'absorption ou suçoirs. Ce sont surtout les recherches de Solms-Laubach (1867), de Koch (1887), de Leclerc du Sablon (1887), de Hovelacque (1888), de Fraysse (1906), qu’il convient de rappeler dans cet ordre d'idées. Dans le domaine physiologique et biologique, il faut mentionner les travaux de Gaston Bonnier (1893), puis ceux de Wettstein, Heinricher, Sperlich (1897-1904), et tout récemment ceux de Fraysse et Mirande. En anatomie, on s’est surtout attaché à la description des tissus de ces hémiparasites et de leurs suçoirs ; leur physiologie est restée plus longtemps méconnue, et ce n’est guère que depuis quelques années que l’on semble revenir sur ce terrain, où tant de questions sont encore restées obscures concernant le mode de vie des hémi- parasites. Néanmoins, tous les problèmes que l’on a pu poser à l'égard de celte catégorie de plantes n’ont pas encore été résolus, et il reste encore à élucider de nombreux points relatifs aux conditions biolo- giques qui président à leur évolution, et plus particulièrement à leur mode de nutrition. 68 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les affinités des Rhinanthacées pour certains hôtes n'ont pas encore été déterminées avec précision; leurs aptitudes au parasi- tisme sont encore mal définies, ainsi que les conditions qui règlent l’apparition des suçoirs. Il conviendrait donc de faire une étude approfondie de ces plantes si spéciales à plus d’un point de vue, et chez lesquelles le mécanisme de la nutrition est encore mal connu. Les recherches que j'ai entreprises à ce sujet sont encore loin d’être terminées ; mais je crois pouvoir dès maintenant exposer quelques résultats qui confirment nos connaissances antérieures ou qui viennent contribuer à l’éclaircissement de quelques phéno- mènes biologiques dont le détail ne nous est pas encore connu. Mes recherches ont surtout porté sur le Melumpyrum pratense, Rhinanthacée bien commune dans toute la France, sauf dans la région méditerranéenne. J'ai déjà montré précédemment (1) comment le Melampyrum pratense, loin d’avoir indifféremment pour hôtes un certain nombre d'espèces végétales, à l'exemple de la Cuscute, des Santalacées, ou même de la plupart des autres Rhinanthacées, affectionnait parti- culièrement les espèces forestières à mycorhizes, au milieu des- quelles on la rencontre généralement. J'ai même signalé les myco- rhizes du Hêtre comme étant le plus généralement choisies pour hôtes dans certaines régions par le Melampyrum pratense. Bien que cette spécialisation parasitaire puisse paraître à pre- mière vue un peu étroite, je dois avouer que des observations attentives, faites en des contrées assez distantes les unes des autres, et souvent très dissemblables comme sous-sol, m'ont toujours con- firmé cette manière de voir. Il est juste cependant de faire observer qu’il ne s’agit peut-être pas là d'une spécialisation exclusive, el que dans les régions de l’Ouest et des environs de Paris, où j'ai surtout fait mes observations, le Hêtre est une espèce forestière abondam- ment répandue. [Il se peut que dans d’autres contrées où le Hêtre devient rare, l'aflinité du Mélampyre se manifeste pour d’autres espèces à mycorhizes (2). (4) L. Gautier : C. R. Ac. d. Sc., mai 1905. (2) Cependant, il est assez fra appant déiv voir que dans les flores où la répartie géographique des plantes est indiquée, le Melampyrum pratense et le Fagus sylvatica sont l’un et l'autre signalés comme communs dans toute la nee vs dans la région méditerranéenne. L RE ue Mt ” BIOLOGIE DU MELAMPYRUM 69 La prédilection pour le Hêtre que j'ai observée doit tenir sans doute à des causes multiples et difficiles à discerner. S'il est aisé d’en soupçonner les plus apparentes, je me hâte d'ajouter que d’autres facteurs sont susceptibles d'intervenir dans cette spécia- lisation parasitaire. Le Hêtre, si répandu dans nos forêts, possède un système radi- culaire fasciculé qui s'étend à la surface du sol en de nombreuses et fines ramifications dichotomiques. Ces ramifications terminales sont assez irrégulières, courtes et renflées par la présence d’une gaine mycélienne. Elles ont été observées de bonne heure, et les amples descriptions qu’on en a données permettent de les caracté- riser facilement ; leur forme rappelle une branche de corail, d’où le nom de racines coralloïdes qu'on leur donne quelquefois. 74 Fig. 1. — Système radiculaire de Melampyrum pratense avec fragments de racines en branches de corail attachés aux sucçoirs : rm, racines du Melam- YTuM; rf, racines coralloides. Les extrémités de ces racines coralloïdes sont souvent en voie de dépérissement et constituent de nombreux débris humiques qui entrent dans Ja composition du sol de nos forêts, et que fréquem- ment à cet état, l’on retrouve attachés aux sucçoirs du Melampyrum pratense ; mais ce ne sont dans ce cas que des particules mortes. C’est donc dans la région la plus superficielle du sol que s'étale en un lacis inextricable, le réseau radiculaire du Hêtre; et cette constatation a son importance; car, outre cette position très accessible et la large surface de fixation offertes à la plante parasite, ce sont toutes conditions favorables à la pénétration des racines par des champignons filamenteux et, par suite, à la forma- tion de mycorhizes. 70 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Or, il est démontré actuellement que le Melampyrum pratense recherche ces sortes de racines pour s’y fixer (1). De nombreuses observations m'ont permis d'établir ce fait. Si l’on découvre un peu le sol au voisinage d’un pied de Melam- pyrum prutense. on peut voir, et souvent d’une façon très nette, ses radicelles s’entrecroiser d’une façon très compliquée avec les rami- fications d’un autre système radiculaire d'aspect particulier, aux- quelles elles adhèrent par leurs suçoirs (fig. 1). Il est délicat d’isoler chacun d'eux d’une façon parfaite et de Fig. 2et3. — À, racines de Fagus sylvatica où sont restés adhérents quelques suçoirs de Melampyrum pratense ; B, portion d'un système radiculaire de Melampyrum pratense montrant quelques fragments de racines en branche de corail attachées aux suçoirs; m,racines du Mélampyre; rf, racines de Hôte. conserver l’adhérence des suçoirs, à cause des multiples entrela- cements avec les racines des plantes voisines. Cependant, la blan- cheur des racines du Mélampyre contraste assez avec la couleur brune ou rougeâtre des racines coralloïdes de la plante hôte, ce qui permet d’en faciliter la distinction et d’en étudier l’adhérence. Il arrive même quelquefois, qu’en déterrant sans précautions spéciales des pieds de Melampyrum pratense, on retrouve fixés à un grand nombre de suçoirs des fragménts de racines coralloides. Inversement, si dans le voisinage de nombreux pieds de Mélam- pyres, l'on déterre une jeune pousse de Hêtre, l’on découvre sur ses (1) Heinricher. — Ber. d. d. Bot. Gesell. 1904. et L Gautier: C. R. Ac. d. Se., 905 | | | M a dd à Ere AP PRIT nd ES BIOLOGIE DU MELAMPYRUM 71 racines, de nombreux suçoirs intimement fixés; c'est ce que mon- trent les figures 2 à 6. Si les systèmes mycorhiziens exercent réellement une influence favorisante sur la fixation du Melampyrum pratense et sur la suite de son développement; il est aisé de concevoir comment les sys- tèmes radiculaires pivotants, comme celui du Chêne par exemple, doivent lui offrir une hospitalité moins facile, et peut-être aussi moins avantageuse, à cause du niveau quelque peu profond où s’étalent les ramificationsradiculaires, lesquelles, conséquemment, ne peuvent présenter qu’un système mycorhizien moins parfait (1). En tout cas, cette fixation du Melampyrum pratense sur Îles Fig. 4, 5 et 6. — Fragments de racines de Melampyrum pratense où l’on voit l'adhérénce des suçoirs avec des brindil'es de racines coralloïdes. racines du Chêne doit être peu fréquente: je ne l'ai encore jamais rencontrée pour ma part; en revanche, c’est toujours dans les futaies, où le Hêtre est abondant, et dans leur voisinage immédiat, que j'ai trouvé le Mélampyre, en toufles parfois très compactes. Et, si en apparence on l’observe loin de toute espèce forestière, sur des pelouses par exemple, comme cela m'est arrivé en divers endroits, et notamment au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, c'est que ces pelouses oceupent l'emplacement d'anciennes futaies de Hêtre rasées. L'existence de ces dernières est d’ailleurs attestée par quelques pousses de Hêtre éparses, et 1) D’après Sarrauw, le Hêtre serait avec le Charme et le Coudrier l'espèce forestière où la gaine mycélienne atteint son maximum de développement. Le Chène en serait moins bien pourvu. 72 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE parfois même, uniquement par le réseau superficiel des racines coralloïdes typiques. Par cette spécialisation, le parasitisme du Melampyrum pratense se distingue déjà de celui des Santalacées, qui comme lui, ne sont qu’à moitié parasites. L'Osyris alba et les Thesium, en particulier, n’ont pas, comme le Melampyrum pratense, une préférence marquée pour tel ou tel hôte ; ces espèces se fixent sur des hôtes nombreux et variés. Mais ce n’est pas la seule divergence à noter dans les manifestations de la vie parasitaire de ces plantes, appartenant à des familles très diverses, et que l’on range dans la catégorie des hémi-parasites. Cette affinité du Melampyrum pratense dévoilée, ainsi que quelques facteurs capables de la favoriser, il convient maintenant d'essayer de déterminer d’une façon plus précise, les causes de cette spécialisation, et de voir en particulier si ce n’est pas le résultat d’une excitation physiologique ou mécanique de la part de la plante nourricière. Ce problème délicat invite nécessairement à pénétrer plus avant dans la biologie de la plante parasite ; et, si mes recherches ne m'ont pas encore permis d’élucider d’une manière précise les causes qui président à l'apparition des suçoirs et à l'installation parasitaire du Melampyrum pratense, elles m'ont conduit du moins à quelques observations d’un certain intérêt pour la biologie de cette curieuse plante et se rapportant toujours à ses aptitudes parasitaires. Une question qu’il importe de connaître tout d’abord, et qui d’ailleurs se pose à propos de toute plante parasite, c'est la durée . de la phase de vie libre qu'elle est susceptible de traverser, la période pendant laquelle la plante non encore fixée vit par ses propres moyens, ainsi qu’une plante absolument normale. C’est là une notion que l’on ne possède pas encore pour toutes les Rhinan- thacées, et nous n'avons guère à ce sujet que des données très générales. Dans son Traité de Botanique, M. Van Tieghem indique que les Rhinanthacées et les hémiparasites d’une manière générale, « développent tout d’abord dans le sol leur racine terminale et ses radicelles de divers ordres, sans offrir rien de particulier; la plante u’est pas encore parasite. Plus tard, certaines de ces radicelles rt EE TE D Me ne BIOLOGIE DU MELAMPYRUM 73 arrivent à toucher les radicelles des plantes voisines, et aux points de contact, produisent les suçoirs ». Les hémiparasites peuvent donc vivre un certain temps d’une façon indépendante, sans recourir à une plante hospitalière ; mais cette durée de vie libre reste encore à préciser pour le plus grand nombre. Dans le but de déterminer la phase de vie libre chez le Melam- pPyrum pratense, j'ai fait des observations sur place dans la nature et dans le laboratoire au moyen de germinations artificielles. Avant d'exposer les résultats de ces observations, je deis signaler quelques particularités intéressantes sur la germination des graines de quelques Rhinanthacées, particularités qui, par leur caractère, m'ont retardé considérablement au début, dans la marche de mes expériences. Si, dans la nature, l'observation des germinations de graines de Melampyrum pratense, bien qu’un peu délicate et laborieuse, ne présente pas de sérieuses difficultés, il n’en est plus de même pour les germinations provoquées. Là, on se heurte à une difficulté matérielle bien connue : l'impossibilité de faire germer les graines que l’on a conservées. Nombreux sont les expérimentateurs qui se sont heurtés à cet insuccès. Moi-mème, je n’ai pas non plus réussi tout d’abord à faire germer les graines que j'avais recueillies durant l’été, à la déhiscence du fruit, et soigneusement renfermées dans des sacs de papier. Placées au printemps d’après, suivant le mode opératoire habituel, sur de la mousse humide ou entre deux feuilles de papier Joseph, ces graines noircissent, se couvrent de moisissure et pourrissent. . Les graines conservées à l’état sec dans des boîtes ou des sachets de papier finissent par noircir d’une année à l’autre et, en tout cas, perdent leur pouvoir germinatif (1). Mais, dans ses stations naturelles, le Melampyrum pratense se propage abondamment de lui-même. J'ai pu suivre dans leur déve- loppement les graines tombées du fruit sur le sol à la fin de l’été. Elles se glissent dans les interstices des mousses et autres plantes (1) Cette particularité s’observe aussi très nettement avec les graines des autres espèces de Mélampyres (M. nemorosum, arvense, cristatum, sptoatisdi. 14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE voisines, et dans ces conditions, se conservent très bien avec leur blancheur initiale. J'ai même recueilli à divers moments de l’année, jusqu’en août, des graines qui, tombées sur le sol l'année précé- dente et n'ayant pas germé pour une cause que j'ignore, étaient demenrées parfaitement blanches, et se sont conservées depuis à l’état sec sans noircir. Paisque la plante se resème très bien naturellement, il faut en conclure que l'enfouissement immédiat des graines est iadispen- sable à leur bonne conservation. Er eflet, j'ai constaté que, si les graines de Melampyrum pratense sont dès leur récolte, conservées non plus en boîtes où en sacs, mais dans un substratum maintenu constamment humide: terre de jardin ou d'humus, sable, mousse, coton cardé, papier Joseph, etc..., ces graines gardent leur colora- tion normale et deviennent aptes à germer au bout de quelque temps. J'ai constaté qu’il en était de même pour les jäibles de Melam- pyrum arvense el nemorosum (1), pour celles de Rhinanthe et de Pédiculaire. Elles sont aussi réfractaires à une bonne conservation que les graines de Melampyrum pratense; elles nécessitent les mêmes précautions. Les graines de Bartsia viscosa ne me paraissent pas partager au même degré cette particularité. Leur altération est moins rapide. C'est ainsi que j'ai pu en faire germer très facile- ment après sept mois de séjour en sacs de papier, alors que les graines cilées précédemment étaient depuis longtemps incapables de le faire. Ce n'est donc que dans des conditions particulières, mais aciles à réaliser, que les graines de Mélampyres et de quelques autres Rhinanthacées conservent leur pouvoir germinatif. Il dispa- rail très rapidement dans un milieu sec, et se conserve au contraire, dans un milieu humide. La pratique de Ja stratification, si ancien- nement connue, doit être appliquée à ces graines (2). Bien que dans la généralité des cas, la dessiceation favorise là {4} Je dois ces graines à l'obligeance de M. Griffon, professeur à l'École d’Agri- culturé de Grignon, et de M. René Viguier, préparateur au Muséum, auxquels j'adresse mes plus sincères remeréiments. (2) Dans ses essais heureux de pen de du Melampyrum pratense, Heinricher in‘lique que les graines semées provenaient d'une récolte immédiate « Sauenernte und Aussaat, 19 septembre 4904 ». Il tse trouvait donc placé dans des conditions parfaites et nécessaires pour obtenirsles germinations. Nr TRES ans mn — : 1 3 RE D ee TS BIOLOGIE DU MELAMPYRUM | 75 conservation des graines en les plongeant à l'état de vie latente, on connaît cependant un certain nombre de graines dont le pouvoir germinatif est éphémère, et chez lesquelles, au contraire, la déshy- dratation engendre la perte du pouvoir germinatif. L'exemple le plus frappant nous est fourni par le Caféier, dont les graines ne s'expédient qu’ensevelies dans du sable humide ; sans cette précau- tion elles ne sont aptes à germer que durant quelques heures. Quant à la cause qui préside à l’altération de ces graines en milieu sec, on ne la connaît pas encore avec certitude ; peut-être faut-il y voir le résultat d’oxydations internes ou bien celui d’une désorganisation des principes essentiels à la suite de l’évaporation de l’eau en combinaison. En tous cas, dans les graines de Mélampyres, où la disparition du pouvoir germinatif s'accompagne d’un noircissement intégral, il y a lieu de soupçonner l'existence d'un principe facilement altérable, qui dans certaines conditions décide de la bonne ou de la mauvaise conservation de la graine. Quant aux graines de Mélampyres qui se sèment d’ des mêmes dans la nature, elles ne germent pas immédiatement : ce n’est qu'au milieu de novembre que la germination s'effectue. Ce retard à la germination est fréquent chez d’autres graines, et quelquefois plus considérable ; il dépend naturellement du degré de maturité de Ja graine au moment de sa mise en liberté; et, chez les Mélampyres, l'embryon est encore peu développé à ce moment-là ; il se diffé- rencie peu à peu dans un milieu approprié. Toutefois, ce fait n’est pas général dans le groupe des Rhinanthacées. J'ai pu, sitôt leur récolte, faire g2rmer des graines de Pédiculaires et de Bartsies. En stratifiant les graines de Mélampyres, l'on peut donc provo- quer et suivre leur germination. J'ai pu de cette façon préciser la phase de vie libre du Melampyrum pratense. Elle est des plus réduites, et la plantule se trouve de très bonne heure soumise au parasitisme, En effet, dès que les premières ramifications de la racine principale ont atteint le niveau des racines coralloïdes on de leurs débris, qui remplissent tous les interstices du sol à Jeur voisinage, des suçoirs se forment et se fixent à l’hôte, semblant indiquer que dès ce moment, la plantule ne saurait poursuivre 76 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE seule le cours de son développement. A ce stade, les cotylédons sont encore renfermés dans le tégument avec les réserves de la graine non épuisées (fig. 4). Lorsqu'ils s’épanouiront, la plantule sera depuis longtemps déjà, fixée à son hôte. De la sorte, les organes fixateurs sont formés et fonctionnent, bien avant que la plantule ait épuisé les réserves nutritives de la graine. Par suite, si l'on veut considérer avec quelques auteurs la phase de la germination pendant laquelle s’opère la digestion des matières de réserve par la plantule, comme une sorte de fonction parasitaire Fi4. 7 et 8. — Graines de Melampyrum pratense en voie de germination et mon- trant déjà à ce stade l'existence de nombreux suçoirs fixés ou en voie de formation, ainsi que la localisation des poils radicaux à des emplacements où les suçoirs prendront naissance. dans laquelle l'embryon joue le rôle d’organe absorbant, la phase de vie libre n'existe pas, à proprement parler, chez le Melampyrum pratense. Le parasitisme radiculaire succède immédiatement au parasitisme embryonnaire, et même, coexiste un moment avec lui. L’embryon n’a pas encore achevé d’épuiser l’albumen à l’aide des cotylédons qui lui servent de suçoirs, que des suçoirs d’un autre genre apparaissent sur les racines pour prolonger la phase parasi- taire embryonnaire qui aidait l'embryon à devenir plantule. Quoi qu'il en soit de cette interprétation, l'on peut dire que le parasitisme du Melampyrum pratense se manifeste hâtivement dans ses conditions naturelles de vie, puisqu'il apparaît au cours de la BE D NT OP ET RER CI PE Net © ten UP NE bu BIOLOGIE DU MELAMPYRUM 11 germination. Et c’est encore là un caractère qui distingue son para- sitisme de celui des Santalacées qui sont durant une période assez longue, indépendantes au début de leur existence. Pour le Santa- lum album, la phase de vie libre est de six mois environ. Fraysse aflirme que l’Osyris alba est susceptible de traverser une période plus ou moins longue, durant laquelle il est affranchi de tout Ve contact avec d’autres plantes. FN Le parasitisme, si prompt à | se déclarer chez le Melampyrum pratense, apparait par là même comme une nécessité pour cette plante. J'ai observé en effet, que toute plantule soustraite à ces conditions de vie parasitaire et obligée à vivre d’une vie auto- nome, reste chétive et sans vi- gueur, puis ne tarde pas à périr. C’est ainsi que j'ai essayé, mais vainement, de nourrir de jeunes 1 à plantules avec des solutions fr uutritives de nature diverse, in- dépendamment de toute plante hospitalière. La plantule ne subit qu’un très léger accroissement; les cotylédons s'épanouissent sur .9. — Jeune plantule de Melampyrum un axe hypocotylé de quelques de eg développée dans centimètres; mais bientôt ils se humide et montrant, malgré ce stade flétrissent, Doit Sont 6 la avancé, l’absence complète de suçoirs ? . et le grand développement pris par plantule meurt. Tel est le maxi- l'appareil absorbant. mum de développement Atteint par la partie aérienne de l'appareil végétatif. Quant à l'appareil radiculaire, il présente aussi quelques particularités. La radicule, qui mesurait au début de l'expérience un centimètre et demi de longueur, s’est accrue considérablement dans la mousse imbibée de solution nutritive où elle était plongée. Au bout d'un mois et demi, le système radiculaire a atteint 8 à 10 centimètres. Les À 78 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ramifications sont nombreuses, bien développées, mais totalement dépourvues de suçoirs (1); en revanche, elles possèdent de nom- breux poils radicaux généralement pluricellulaires qui s'étendent d’une façon continue et régulière sur toute la longueur de la racine principale et de ses ramifications (fig. 9). Dans la nature, le même fait se produit accidentellement et tranSituirement. J'ai souvent observé que des graines tombées au sein d'une touffle de mousse y avaient germé et donné une racine principale très allongée, entièrement recouverte ainsi que ses ramifications, de poils radicaux, à l’exclusion de suçoirs. D’après M. Leclerc du Sablon (2), «les poils radicaux manquent dans les conditions ordinaires de la végétation et apparaissent seulement lorsque les conditions de milieu sont très favorables à leur production ». Mais, devant la surproduction de poils radicaux que j'ai observée ici, il n’est peut être pas exagéré de penser qu'il s’agit en outre d’une sorte de réaction défensive de la part de la plante parasite qui, placée dans des conditions défectueuses d'exis- tence, déploie au maximum son tissu absorbant pour suppléer à l’absence des sucoirs. Malgré cela, les conditions qu'exige son mode de vie spécial ne se trouvent ne réalisées, et la plante succombe. Dans la nature, il en est tout d’abord ainsi ; les très jeunes plantules non encore munies de suçoirs possèdent de nombreux poils absorbants ; mais ceux-ci se flétrissent peu à peu et, chez les Mélampyres adultes ils font défaut, tandis que les suçoirs sont très bien représentés. Il semble donc que les sucoirs viennent à un certain moment remplacer les poils absorbants dont ils vont rem- plir les fonctions ; et cette substitution se fait graduellement. On constate que les poils absorbants qui étaient apparus uniformé- ment sur toute la longueur des radicelles subsistent par places, et en ces points, la racine se renfle pour constituer un suçoir (fig. 10-13). L'appareil absorbant est donc maintenant localisé à divers (4) Cependant, bien avant d'avoir atteint ce degré de développement, les plan- tules laissées dans leur substratum nourricier normal ont déja un système radi- culaire garni de su (2) Leclerc du nb: Sur les poils radicaux des Rhinanthacées. Bull. Soc, Bot. de Fr. 27 janvier 1888. Ra De - Ed e 5 M PS NS SRSE C2 PE ANS ne = MERE eee del à ee, ds GONNA SG ; = : Fret Éd cb de à ds BIOLOGIE DU MELAMPYRUM 7) niveaux sur les radicelles au lieu d’être réparti uniformément sur toute ou partie de leur longueur. Cette localisation de Ja fonction absorbante a sa raison d’être, si l’on songe qu’elle ne peut s'exercer utilement qu'au niveau des éléments hospitaliers. Les poils radicaux groupés sur les suçoirs pénètrent dans les tissus de l'hôte et l'enserrent intimement de façon à retirer tout le profit possible des principes nutritifs qu’il recèle, Ces considérations sont d’ailleurs conformes à celles que M. Leclerc du Sabion à émises à la suite d'importantes études Fig. 10 à 13. — Suçoirs à divers états de développement. Les poils radicaux tendent à se localiser sur un renflement de la racine qui, en s'accentuant, donne un suçoir. anatomiques (4). Ce savant a montré que la partie du suçoir qui s’enfonce dans la Area nourricière a pour origine l’assise pilifère de la racine. Les suçoirs sont des organes qui relient deux systèmes vascu- laires, établissant une dérivation du courant nutritif de l'un vers l’autre. Ils sont fonctionnellement comparables aux poils absor- bants, dont ils ne sont eu somme, qu'une forme d'adaptation. Il doit en outre exister une certaine relation de cause à effet entre les suçoirs et le substratum spécial où le Mélampyre a l'habitude de croître avec tant de vigueur. 11 semble bien qu'il y ait autre chose qu'une excitation mécanique de la part de l'hôte pour favoriser la production des suçoirs. Car, voisines de la surface du sol, les radi- celles du Mélampyre rencontrent des obstacles divers de nature organique : tiges feuillées de mousses, débris de fruits de Hêtre ou de Chêne, feuilles mortes, fragments d’écorce et de branches, etc. (1) Leclerc du Sablon : Recherches w les organes d'absorption des plantes parasites, Ann. des Sc. nat., 7: série. VI. 80 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Elles traversent ces obstacles ou les contournent sans développer de suçoirs à leur contact. Il y a bien une légère adhérence, mais il n'y à pas pénétration des tissus (fig. 14 à 16). Il en est de même vis-à-vis des racines des graminées voisines qui forment un chevelu compact, auquel n’adhèrent pas les suçoirs du Mélampyre. Il peut y avoir accole- ment, mais non adhérence intime. Pour M. Leclerc ; 4’ du Sablon, la cause première de la for- Fig. 14 à 16. — Racines de Welampyrum pratense, mation du sucoir pa- Sa Pare ut se pee crus altL600 Mes eonti de tout suçoir aux points de contact. ‘un corps renfer- mant des matières vutritives utiles à la plante. C’est aussi mon opinion, et la pro- duction des suçoirs serait due vraisemblablement à une excitation physiologique de la part de leurs éléments hospitaliers de nature spéciale. Les mycorhizes, aux- quelles se fixent de préférence les racines du Melampyrum pra- tense, ne me semblent pas un facteur négligeable dans la pro- duction des suçoirs et dans la nutrition de la plante parasite. J'ai signalé, sans vouloir atta- Re cher à ce fait une importance radiculaire de Melampyrum pratense À : montrant des suçoirs fixés à un frag- capitale, comment les sucou? ment de racine et enserrés avec lui Se trouvaient très souvent tapis- dans un commun réseau de filaments sés intimement de filaments mycéliens ; B, un suçoir isolé mon- AR À trant sa surface tapissée de filaments mycéliens. qui euserrent Ha mycéliens. mycorbizes du voisinage (fig: 17, 18). Il serait téméraire de vouloir être affirmatif à ce sujet, et les expériences en cours permettront peut-être de résoudre la question. En tout cas, il est évident que la proximité de mycorhizes peut y Fig. 17et 18. — À, portion d'un système RE 5 oc TOO ape Cut ot BIOLOGIE DU MELAMPYRUM s{ favoriser l’éclosion des suçoirs, ainsi que le montre l'expérience suivante. De très jeunes plantules, ayant une racine principale eucore dépourvue de suçoirs, ont été placées au sein d’une masse de racines coralloides de Hêtre bien lavées, dans une ‘atmosphère maintenue constamment humide. Dans ces conditions, la plantule s’est développée jusqu'à l'é- panouissement des cotylé- dons hors du tégument, sans dépasser ce stade. Au bout d'un mois, les radicelles étaient fixées en quelques points aux racines qui les entouraient, et, en dégageant les brindilles fixées, il m'était facile de constater en ces points, l’existence de quel- ques suçoirs garnis de nom- breux poils radicaux, enser- rant intimement les parties en contact (fig. 19 à 21). J'ai obtenu un résultat analogue en attachant avec un fil de soie de petits frag- ments de racines de Fagus - végétation au sein d’une masse de racines syloatica aux radicelles d’une coralloides de Hêtre ; quelques brindilles : t fixées en quelques Jeune plantule de Mélampyre ma A res pee LPLSROEA UNIS. fe ancoirs: brindilles fixées. montrant l'existence de Après un mois de végétation suçoirs bien formés aux points de contact. sur de la mousse humide, à quelques suçoirs s'étaient formés aux points de contact. Au contraire, dans du verre filé ou au milieu de pierres ponces bien lavées, les plantules jeunes ont dépéri très rapidement sans donner de suçoirs. Ces expériences, encore trop peu nombreuses, permettent néan- moins de subordonner l'apparition des suçoirs à une excitation physiologique plutôt que mécanique, émanant des éléments hospi- taliers d'une nature particulière. Rev. gén. de Botanique, — XX. 6. 82 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D'autre part, j’ai constaté que, dans la terre humique ou dans la terre de jardin, la plantule croit avec une extrême lenteur, et le développement est promptement limité à la production et à l’étale- ment des feuilles cotylédonnaires. Quelquefois, j'ai pu obtenir un développement plus avancé en retirant de leur habitat normal des plantules avec feuilles cotylédonnaires épanouies, pour les cultiver dans la terre de jardin. Elles arrivent à donner une petite tige à entre-nœuds très courts, garnie de sept à huit paires de feuilles très petites. Au total, la plante reste chétive et naine; quand elle a atteint 2 à 3 c de hauteur, elle se rabougrit et dépérit; les feuilles de la base se flétrissent et tombent; les plus jeunes noircissent à une lumière trop vive et meurent (1). Sans son hôte, le Melampyrum pratense est donc incapable de s’accroitre vigoureusement. Toutelois, pour développer ses suçoirs, il n’exige pas l’intégrité de l’hôte ; des fragments de mycorhizes, les débris humiques du sol où la plante parasite a l’habitude de croître sont d’un secours suffisant pour la formation de sucoirs. Quant à la germination, elle n’a besoin d'aucune excitation de la part de la plante nourricière, comme on l’a supposé quelquefois ; elle s’effectue indépendamment de l’hôte. Enfin, je dois signaler l’observation suivante, qui montre encore la grande affinité du Mélampyre pour les mycorhizes. J'ai trouvé quelquefois des individus de Mélampyre bien développés, normaux et vigoureux, sur des souches de chêne de 1n50 à 2" de hauteur dans des anfractuosités garnies de terreau. Les suçoirs étaient nombreux : les uns, fixés à l’écorce du chêne dont les parties super- ficielles constituent un substratum organique mort; les autres, fixés à des racines coralloïdes typiques abritées dans la couche d’humus. Leur aspect, leur couleur m'ont permis de les identifier dans uue certaine mesure à des racines de Hêtre ou de Charme. La présence de ces mycorhizes à ce niveau peut paraître singulière à première vue, mais elle n’en est pas moins très explicable, et la (1) Heïinricher a également constaté que les plantules de Melampyrum pra tense végétant dans de la terre de jardin, sans un hôte favorable, sont arrêtées dans leur croissance et n'arrivent à pousser que deux à trois paires de feuilles rabougries. | BIOLOGIE DU MELAMPYRUM | 83 | présence de Hêtres et de Charmes dans le voisinage rend très | vraisemblable la chute de leurs graines sur les souches de Chêne, R En résumé : Le Melampyrum pratense est une hémiparasite assez étroitement spécialisée dans son parasitisme. Ses préférences vont aux espèces forestières à mycorhizes, et plus spécialement au Hêtre, dans les régions où cette espèce est abondante. L'appareil radiculaire du Hêtre forme un système mycorhizien très superficiel, offrant ainsi une hospitalité facile au Mélampyre, et en tous cas recherchée. Les graines de divers Mélampyres conservées en sacs de papier ou en boîte, s’altèrent rapidement, perdent leur pouvoir germi- natif et noircissent. La stratification de ces graines est nécessaire pour leur bonne conservation. Enfouies dans un substratum humide, elles gardent leur blancheur primitive et leur aptitude à germer. Il en est de même pour les graines de Pédiculaires et de Rhi- nanthes. Les Bartsies peuvent se conserver un certain temps à l’état sec. | Tandis que les graines de Mélampyres et de Rhinanthes pré- sentent une germination lente à se manifester et laborieuse, les k graines de Pédiculaires et de Bartsies germent avec facilité au sortir du fruit. k Le Melampyrum pratense est doué d’un parasitisme hâtif; les suçoirs apparaissent sur ses radicelles et sont fixés, bien avant que les réserves de la graine soient épuisées et que les cotylédons soient épanouis. La phase de vie libre est donc très courte, sinon absente. Par ce caractère, comme par sa spécialisation, le parasitisme du Melampyrum pratense s'éloigne de celui de l'Osyris alba et du Santalum album qui sont indépendants durant un temps assez long de leur existence, et qui se fixent indifféremment aux espèces diverses croissant dans leur voisinage. . Au sein de la mousse humide, la radicule d’une graine en voie de germination se ramifie abondamment et se couvre, ainsi que ses ramifications, d’une multitude de poils radicaux dont un grand nombre sont bi ou tricellulaires. Cette production exagérée de poils radicaux, à défaut de suçoirs qui apparaissent dans les con- ditions de vie ordinaire, semble indiquer que la plante parasite tente de réagir contre le dépérissement certain qui l'attend. ons ÈS 84 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Chez le Mélampyre adulte les suçoirs prédominent alors que les poils radicaux font presque totalement défaut; mais, en suivant l'apparition des suçoirs, on les voit se former par la localisation en divers endroits, des poils radicaux, qui se groupent pour pénétrer dans le tissu nourricier. Les suçoirs constituent ainsi des organes morphologiquement et physiologiquement comparables aux poils absorbants. La formation des suçoirs paraît résulter d’une excitation phy- siologique de la part de l'élément hospitalier ou de ses débris ; elle n’est pas influencée par le contact. Enfin, les jeunes plantules retirées de leur milieu normal pour achever leur développement dans un sol humique ou dans la terre de jardin dépérissent très promptement; elles ne forment qu'une plante naine et sans vigueur. Une nutrition uniquement saprophytique ne convient donc pas au Melampyrum pratense, non plus qu’une nutrition exclusivement minérale. Le parasitisme apparaît comme le mode essentiel de nutrition « der Schwerpunkt der Ernährung » ; suivant l'expression d’Heinricher. (Recherches faites au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau). EST PERTE OST ES HE te msi 27 Er PRISE PERRET RE RP Tor DA Rte ARR rer JE NES EUR ER is à 2 LA QUESTION SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES Récents Travaux (1898-1906) sur ce Groupe de Champignons par M. A. GUILLIERMOND (suite). B. — SACCHAROMYCÈTES Les levures ont donné lieu dens ces dernières années à des découvertes très importantes sur leur cytologie et leur dévelop- pement, qui ont jeté un jour nouveau sur ce groupe de Champignon jusqu'ici très connu au point de vue physiologique, mais très obscur au point de vue botanique. Noyau des levures. — Tout d’abord, la question si controversée du noyau et de la structure des levures a été définitivement élucidée. On sait que deux opinions contradictoires divisaient les auteurs : les uns admettaient l'existence d’un véritable noyau, les autres pensaient que les levures possédaient de la nucléine, mélangée au cytoplasme et se différenciant parfois sous forme de granules colorables. Wacer dans un travail très soigné qui a été analysé dans la précédente Revue (1), parut un moment résoudre la question en conciliant les deux théories adverses. Il décrivait chez les levures, 1° une vacuole remplie de granulations chromatiques (granulations chromatiques des auteurs précédents) ; > un corps sphérique et homogène (noyau des auteurs), toujours accolé à la vacuole, et qu’il assimilait à un nucléole, Il considérait l’ensemble de cette vacuole, remplie de granulations chromatiques et de ce nucléole excentrique, comme le noyau des levures. lequel repré- (4) Matruchot. — Revue 1e travaux sur les champignons (Revue gén. de Botanique, 1900, p. 456), 86 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE senterait un stade primitif du développement phylogénétique du noyau. Le fait que, dans le bourgeonnement, la vacuole et le nucléole se divisent simultanément était en faveur de son opinion. GUILLIERMOND (1), reprenant l’étude d'un très grand nombre d’es- pèces, a montré que l'interprétation de Wager était inexacte, que les levures présentent un noyau typique et que leur structure ne diffère pas de celle des autres Champignons. On observe, en effet, une vacuole remplie de granulations colorables, correspondant à la vacuole nucléaire de Wager, mais cette vacuole est indépen- dante du noyau et les granulations qu'elle renferme ne sont autre chose que des grains de sécrétion. Quant au nucléole, de Wager, il représente bien, comme le pensaient certains auteurs, un véritable noyau : en eflet, à l'encontre de l'opinion de Wager, il possède une structure nettement différenciée avec nucléohyaloplasme limité par une membrane, nucléole et granulation chromatiques. Guilliermond étudie longuement les propriétés et l’évolution des granulations colorables contenues dans les vacuoles. Celles-ci sont caractérisées surtout par leur métachromasie (coloration rou- geâtre) qu'elles prennent avec la plupart des colorants bleus ou violets. Elles sont assimilables en tous points à des corps qui ont été décrits dans les Bactéries par Bürscar et BaBës et que ce der- nier désigne sous le nom de corpuscules métachromatiques qui est aujourd’hui adopté. Elles se comportent comme des produits de réserves. Lors du bourgeonnement, la division du noyau s'effectue presque constamment par allongement suivi d’étranglement (ami- tose). A la sporulation, le cytoplasme renferme de nombreux globules de graisse et prend une structure alvéolaire dont les alvéoles se remplissent d’une quantité considérable de corpuscules métachro- matiques et de glycogène. Le noyau, placé au centre de Ja cellule, est entouré d’une zone de cytoplasme très dense et homogène aux dépens duquel se constituent les spores; le cytoplasme alvéo- laire qui remplit le reste de la cellule formera l’épiplasme. Les divisions nucléaires n’ont pas pu être observées dans leurs détails (1) Guilliermond : Recherches cytologiques sur les levures et quelques moi- sissures à formes levures. (Storck, éditeur, Lyon, 1902. Résum ans la Revue générale de Botanique 1903). Le noyau de la levure. (Annales mycologici, 1904). d 1 ; 1 fé SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 87 par suite de la petitesse des éléments. Les spores naissent d’abord très petites ; peu à peu, elles grossissent jusqu’à occuper le volume entier de l’asque, après avoir absorbé l’épiplasme et notamment les corpuscules métachromatiques qui semblent donc bien avoir le rôle de produits de réserves. En somme la formation du sporange dans les levures présente de grandes analogies avec le déve- loppement de l’asque des Ascomycètes supérieurs et permet d'iden- tifier ces deux organes de reproduction. Janssens et LEBLANC avaient signalé, dans les cellules destinées à sporuler, la présence de deux noyaux qui se fusionnaient ensuite en un seul noyau avant les divisions successives nécessitées par la formation des spores. Ils comparaient cette fusion aux endolearyoga- mies décrites par Dangeard dans les Ascomycètes. Guilliermond n’a pas constaté ce phénomène et l’attribue à une erreur d’inter- prétation. Ces recherches ont été vérifiées et complétées par un certain nombre de travaux, faits vers la même époque ou quelques années après : HorFMeisTER (1), Rayman et KruIs (2), BARKER (3), FEINBERG (4), MARPMANN (5), JANSSENS (6), SWELLENGREBEL (7), FURHMANN (8), constatent tous l’existence dans les levures d’un véritable noyau. JANSSENS, cependant, dans une courte note, maintient l’exis- tence d'une karyogamie au début de la formation des asques. Bar- ker (9) serait aussi disposé à se ranger également à cet avis. Guilliermond (10), reprenant ses premières observations, persiste à nier l’existence de ce phénomène. (1) Hoffmeister. — Zum Nachweïiseder Zellkernes, (Sitzungster. d. naluriw. 900). (2) Karel Kruis ’ Bohuslaw Rayman : Des noyaux des Bactéries. (Acad. des Soucis de Fe , 190 (3) Bark n per e formation among the Saccharomyces. (Journal of the penis tite of Brain. 1902). (4) Feinberg. — Ueber den Bau der Hefenzellen. (Berichte der deutsch. bot. Gesell. 1. x 9, 1902). (5) Marpmann. — Ueber Hefen und uber Zellkern bei Saccharomyceten und Bakterien (Centr. f. Bak. Zweite, Abt. IX, No. 10, 1 (6) Janssens Sr Mertens. — Etude microchimique et cytologique d’ une Torula rose (La Cellule, 1903). (7) Swellen sante Sur la division nucléaire de la levure pressée. (Annales de l'Institut Pasteur, 1905. (8) Furhmann — Die Kernteilung von S. Ellipsoideus bei.der Sprosboildung. Centr. 5 re 1905.) (9) Janssens. A propos du noyau de la levure. (La Cellule, 1903). (10) ps : Le noyau de la levure. (Annales mycologicii, 1904.) SS REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE S WELLENGREBEL (7), décrit dans le bourgeonnement du S. cerevi- siæ des figures karyokinétiques, manifestées par des stades de Ja plaque équatoriale et des stades d’anaphase. Le nombre des chro- mosomes paraîtraient être de 4. FURHMANN (8) arrive de son côté à des résultats analogues dans leS. ellipsoideus. Conjugaison des levures. — Des observations récentes ont mis en évidence l'existence de reproduction sexuelle dans plusieurs espèces de levures. BARKER (1) l’a constaté, dans une levure nouvelle, trouvée par lui dans les produits de fermentation du gigembre commercial, laquelle à été désignée sous le nom de Zygosaccharomyces Barkeri. C’est une levure bourgeonnante qui ne se distingue en aucune manière des levures ordinaires. La sporula- tion est précédée d’une conjugaison isogami- que. Deux cellules voi- sines émettent chacune pri ee 0) ‘an petit becles’déts rkeri (d’apr. Barker). becs ainsi formés se re- joignent et se soudent en un canal de copulation dont la cloison séparatrice des deux gamètes se résorbe. La fusion est incomplète et l’asque reste formé de deux renflements unis par un canal de copulation; les spores en nombre variable, se forment dans les deux renflements (fig. 3). L'auteur croit que cette conjugaison est accompagnée d'une fusion nucléaire. À la même époque, Guilliermond (2) décrit des phénomènes analogues dans les trois représentants actuellement connus du groupedesSchizosacchromycètes. C’est un groupe de levures spéciales habitant les pays chauds (Turquie, Grèce, Asie Mineure, Jamaïque), découvert par BEYERINCK, LINDNER et JORGENSEN, et qui se distingue de toutes les autres levures par son mode de multiplication. Ces levures au lieu de se reproduire par bourgeonnement, se multiplient g. 13 à 20. jugai dans le Zygosaccharomyces Ba (1) Barker : A conjugating Yeast (Proceeding of the royal Society, 8 juill. 19011. (2; Guilliermond : Recherches sur la germination des spores et la conju: gaison des Levures. (Rev. gén. de Botanique, 19051. CR A ne nn © Le re re x DR = Sn Tr Vi ci.) à x OR Ÿ Ÿ RES EE ET es EN PORT Me M ee Sa SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES S9 comme les bactéries par cloisonnement transversal. La conjugaison s'effectue à peu de chose près comme dans le Zygosaccharomyces : deux cellules voisines s'unissent au moyen d’un canal de copulation formé par la soudure de deux petits becs. Dans le Sch. octosporus, dont la conjugaison avait été déjà entrevue par Schiônning et HorFMEISTER (1), la fusion est généralement complète et l’œuf qui en résulte prend une forme ovale avant de se transformer en asque. Les spores, toujours au nombre de 4 ou de 8, naissent au milieu, sur les pôles de la cellule. Parfois, cependant, l’œuf conserve des traces de l’individualité des deux gamètes qui le composent, accu- sées par un léger sillon médian. On trouve même parfois des asques à deux renflements analogues à ceux du Zygosaccharomyces. Dans le Schizosaccharomyces Pombe et le Sch. mellacei, la conju- gaisou reste toujours incomplète et aboutit, comme dans le Zyyosa- echaromyces, à la formation d’un asque à forme de double cornue. Les spores, toujours au nombre de 4, occupent par paires les deux renflements. La fusion nucléaire a été observée d’une manière très précise dans ces conjugaisons : elle se produit au milieu du canal de copu- lation et le noyau fécondé se divise aussitôt en deux noyaux fils qui émigrent dans les deux renflements où ils subissent chacun une seconde division et quelquefois une troisième, pour fournir le noyau des # ou 8 spores. Le même auteur (2) a rencontré une espèce de Schizosaccharo- myces, très voisine du Sch. mellacei et du Sch. Pombe, et qui n'est peut-être qu'une variété de l’une ou l'autre de ces espèces, dans laquelle l’asque se forme comme dans les levures ordinaires sans aucune conjugaison. L'existence de cette espèce l’autorise donc à considérer les levures qui pour la plupart ne montre aucune trace de phénomène sexuel comme dérivées de formes primitivement sexuées et étant devenues PRCOERCEE SNS par suite de cir- constances inconnues. . (A suivre). (1) Hoffmeister : Zum Nachweise der Zellkernes. (Sitzungsber. d.naturiv. 1900). (2) Guilliermond : Remarques sur la copulation de Sch. mellacei. (Bull. de la Snc. Bot, de Lyon, 1903). REVUE DES TRAVAUX DE PALEONTOLOGIE VEGETALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. ZEILLER (suite). II. — ORGANISMES PROBLÉMATIQUES ET VÉGÉTAUX INFÉRIEURS. A. — Organismes problématiques et Algues. Quelques-uns des types problématiques primitivement rapportés aux Algues ont fait dans ces dernières années l’objet de recherches et de discussions nouvelles. M. CaAPEDER a montré qu’on pouvait repro- duire l’aspect des Palæodictyon (1) en faisant tomber des gouttes d’eau en des points suflisamment voisins à la surface d'une couche de sable fin, sec ou légèrement humide, et il a émis l’idée que l’'égouttement de rameaux à petites feuilles rapprochées, tels que des rameaux de Coni- fères ou de mr ge avait pu donner naissance à des empreintes de ce genre. Mais M. uCHs (2) a fait ebserver que les reliefs qui devraient, en ce cas, se montrer à la face supérieure des bancs, se trouvaient au contraire à la face inférieure, et que de plus les Palæo- dictyon étaient essentiellement des fossiles marins, arguments qui semblent de nature à faire rejeter absolument l’hypothèse émise. M. Fucus avait, d'autre part, à propos des Dæmonhelix observés en Bavière, repris la discussion pendante au sujet de ces singuliers corps en forme de tire-bouchon (3), dans lesquels il persistait à ne voir autre u creusés par quelque Rongeur, et non à des fossiles végétaux comme (1) G. Capeder : Sulla natura delle problematiche impronte di Palæodictyon (Boll. Soc, Geol. Ital., XXII, p. 435 456, pl. XIII ; XXIV, p. 89-100). 1 1904-1905. (2) Th. Fuchs : Ueber ein Versuch, die pr cobiématisehe Gattung Palæodityon auf mechanischem Wege tr herzustellen (Ferh. k. k, geol. Reichsanst., 1905, p. 198-203). (3 . Fuchs : Ueber Dæmonhelix Krameri Ammon (Verh. k. k. geol. Reichanst., 1904, p. 171-172) FERRER ES SO 4 Le. REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE 91 l'avait pensé M. Hinckley Barbour. Des observations ultérieures ont établi la justesse de cette interprétation, les recherches de M, P£TER- son (1) lui ayant fait découvrir des squelettes de Rongeurs à l’intérieur de plusieurs de ces Dæmonhelix des bad lands, ce qui clot la discus- sion. M. SARLE a étudié la constitution des Arthrophycus et des Dædalus, ainsi que des Taonurus (2), et a montré comment des Annélides, sui- vant la façon dont ils s’enfonçaient dans la vase et s’y déplaçaient, avaient pu donner naissance à des vides tels que leur moulage ultérieur offrit, suivant les cas, les caractères de l’un ou de l’autre de ces trois genres, qui semblent en effet devoir être exclus définitivement du règne végétal conformément à ce qu'avait indiqué M. Nathorst. M. LORENZ VON LIBURNAU a fait une étude détaillée des Tænidium et des Gyrophyllites (3), particulièrement des représentants de ces deux genres qui se trouvent dans le Flysch de la région de Salzbourg : les Tænidium lui paraissent résulter du moulage de cavités tubulaires enroulées en hélice à pas très court, à spires très serrées, de sorte que sur les empreintes l’obliquité des sillons transversaux séparatifs est souvent à peine sensible; il croit qu'il s’agit là d’Algues véritables très analogues aux Volubilaria actuels, et les figures photographiques com- paratives qu’il donne des uns et des autres semblent bien venir en effet à l'appui de ce rapprochement. 11 propose de substituer au nom de Tænidium le nom générique de Volubilites : ce genre serait représenté depuis le Carbonifère jusque dans le Tertiaire, mais les formes du groupe des nr devraient en être exclues pour être reportées dans les Cylindrite Quant aux Grronho lie il voit en eux des Acétabulariées à rayons libres, conformément à l’idée de Heer, constituant un type générique particulier intermédiaire entre les genres Polyphysa et Pleiophysa. Toutefois ces interprétations sont contestées par M. Th. Fucus (4), qui fait observer tout d'abord que les « Fucoïdes » sont généralement normaux aux couches, et non étalés sur les lits de stratification, ainsi que devraient l'être des fragments végétaux, que de plus ils se rami- lient de haut en bas, et non de bas en haut comme cela devrait avoir (1) Peterson : Recent observations upon Dæmonelix (Science, XX, p. 34- 5). 1904. (2) C.F. peak Dore and Dædalus of Burrow Origin (Proc. Rochester Acad. Sc., IV, p. 203-210, 4 Preliminary Note on the nature of Taonurus (tbid., p. Std de (3) Lorenz von Liburnau : ve Deutung der fossilen Fucoiden-Gattungen Tæni- dium und vd Gyrophylites (Denkschr. k. Akad. Wiss. Wien, LXX, p. 523-584, 21 fig., pl.). 1 (4) Th. Pouhs : Kritische Besprechung einiger im Verlaufe der letzten Jahren erschienenen Arbeiten über Fucoïden (Jahrb. k. k, geol. Reichsanst., LIV, p. 359- pl. X). 1905. 92 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE lieu pour des végétaux fossilisés à la place où ils auraient vécu. D’autre part, les vrais T'ænidium présentent Hs renflements et des étrangle- ments normaux à leur axe, et n’offrent pas d’enroulement héligoidel comparable à celui des V. olubilaria ; leur attribution aux Algues n'est L en € phyllites, qui représentent suivant lui, non des rosettes formées d'organes verticillés, mais la section transversale de corps héliçoidaux à axe normal aux couches. L'attribution semble moins discutable pour les échantillons du Silurien supérieur des États-Unis que M. Davio WHite a rapportés au genre Buthotrephis (1), ainsi que pour ceux du Dévonien (Chemung group) de l’État de New-York pour lesquels il a créé un genre nouveau sous le nom de Thamnocladus (2). Les uns et les autres se présentent comme des bandes plates de largeur variable, à ramification dicho- s ches assez fortement divergentes, constituées par un enduit charbon- neux, l’une au moins laisse voir à sa mt une sorte de fin réseau filamenteux qui fait penser aux Codium. Quant à l'espèce dévonienne, représentée par des échantillons de grande taille, elle se rapproche des Haliserites, différant de ceux-ci par l'alternance des dichotomies plusieurs fois répétées de son thalle, d’où la constitution du nouveau groupe générique sus-mentionné. L'auteur fait d'ailleurs observer avec raison que le type du genre Haliserites Sternberg, du Cénomanien de la Bohème, ne paraît pas être une Algue, et qu’en tout cas il ne peut être confondu avec les formes décrites depuis Gœppert sous le nom de Haliserites, pour lesquelles il propose en conséquence un nom gén rique nouveau, celui de Tæniocrada. WU a en outre rapporté ultérieu- rement à ce déplier genre un fragment de thalle à base palmée, à branches dichotomes, observé par lui dans les couches dévoniennes supérieures du bassin de Perry, dans l'État du Maine (3). M. WuirriELp a observé à son tour, dans les schistes du Niagara (4). c'est-à-dire dans le Silurien supérieur, des empreintes quelque peu analognes, représentant un thalle plusieurs fois ramifié par dichotomie, mais dont les branches semblent s’anatosmoser par places les unes (1) D. White : Two new species of , of the Genus Buthotrephis from the Upper su of Indiana (Proc. U. S. . Mus V, p. 269-270, pl. XVI- XVIII) 1901. — A new name for tr divaricata D. "w. (Proc. hol. Soc. re AY, 1902 (2) D. White : Description of a fossil Alga from the sen Group of New with remarks on the _ Haliserites Sternberg (Rep. N. Y. State Be 76 1901, p. 593-610, pl. 3, 4). 1902. G. O0. Smith and David White : : The Geology of the Perry Basin in Southeas” ne Maine (U. S. Geol. Surv., Profess. Pap. n° 35, 107 p., 6 pl.). 1905. (4) R. P. Whitfeld : Notice on a new genus of marine Algæ, == in the Niagara Shale (Bull. Amer. Mus. nat. hist. N. Y., XVI, p. 399-400, pl. LUI). 1902 TN A + PRE ET OR nt ET et ES Ua EDS 0 Hal REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE 93 avec les autres, d’où le nom de Palæodictyota qu'il propose de leur appliquer. M. SrERZEL a également constaté la présence, dans les couches permiennes de la Saxe (1), d'empreintes à ramification dichotome, mais à branches plus fines, qu’il considère comme des Algues et qu'il a rangées dans le genre Sphærococcites. Sur un niveau plus élevé, dans les couches triasiques de Lorraine, partie dans le Grès bigarré, partie dans le Muschelkalk, M. FLicne a observé des empreintes dont l'attribution aux Algues lui paraît tout à fait certaine (2) : les unes ne peuvent être désignées que comme A lga- cites, mais d’autres ressemblent assez nettement à des formes actuelles pour pouvoir être classées, soit comme Cystoseirites, soit sous les noms génériques nouveaux de Chordites et de Lomentarites. I a rap- porté également au su Cystoseirites d'autres empreintes, recueillies par M. LAURENT (3) dans le Trias supérieur de la Haute-Saône, et voi- sines de celles du Muschelkalk de Lunéville. Si les formes qui viennent d’être énumérées ne sont sbésueniés que ment dans une famille, ou même dans un groupe plus étendu, plutôt que dans un autre, il n’en est plus de même pour celles qui vont suivre et dont il est possible, du moins pour la plupart d’entre elles, de fixer la place dans les cadres établis pour les Algues actuelles Tel est le cas, d’abord, pour les organismes anicelllaires, tantôt isolés, tantôt groupés en zooglées, que M. Lacnier a observés (4) dan la cavité des trachéides d'un bois d'Araucarioxylon cha G L l'Oxfordien du Calvados, et qui lui ont paru pouvoir être rapportés au genre vivant Glæocystis (1) J. T. Sterzel : Ueber einige neue Fossilreste (XV. Ber. d. naturiviss. Ges, zu Chemnilz, p. Lxix-Lxxt, pl. 1). 1903. (2} P. Fliche : Sur les corps ton 2 + les Algues du Trias en Lor- raine (C.R. Ac. Sc., CXXXVI, p. 827-829, 30 m 3) A. Laurent : si un horizon fossilifère nouveau di Keuper supérieur de la Hante-Gaône (Bull. Mus. hist. nal., 1905, p. 122-1%5). (4) O. Lignier : Sur une Algue oxfordienne (Glwocystis oxfordiensis n. sp.) (Bull. Soc. Bot. Fr., LIL, p. 527-530, 1 fig). 1906. (A suivre). NOTES BIBLIOGRAPHIQUES L. GauriEeR. Recherches biologiques sur quelques champignons parasites de l’homme et des animaux (thèse Paris, 18 novembre 1907). — Le rôle des espèces végétales micros- copiques, bactéries ou champignons, acquiert, comme on le sait, une très haute portée en biologie générale ; et c'est incontestablement faire œuvre utile que d’approfondir le mécanisme de la vie de ces êtres; car les recherches de ce genre ont souvent été des plus fécondes en applieation. Si la plupart des champignons inférieurs contribuent avec les bacté- ries, par leur mode de vie saprophytique, au retour à l'atmosphère de tout ce qui a vécu, il en est d’autres qu'un mode de vie tout spécial désigne singulièrement à l’attention des observateurs. Ce sont les’ cham- pignons parasites De nombreux problèmes se posent à leur égard, intéressant soit leurs affinités avec les espèces mieux connues ; soit aussi, lorsqu'il s’agit de parasites animaux, les lésions qu'ils sont aptes à causer et qu’il devient alors utile de prévenir ou de guérir. Il apparaît de plus en plus évident que la connaissance approfondie des caractères morphologiques et phy- siologiques pt pareils végétaux peut seule nous conduire à la solution de ces problèm Déjà, les balles recherches de MM. Matruchot et Dassonville, faites il y a peu d’années au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, nous ont révélé l’affinité bien curieuse des champignons des teignes avec les Gymnoascées et nous laissent entrevoir la possibilité de retrouver les formes ancestrales plus parfaites, qu’un parasitisme solidement établi a profondément dégradées. Ces travaux montrent bien par quels procédés d'étude on peut arriver à de tels résultats et établissent la valeur des arguments apportés par les méthodes basées sur la physiologie. La question mérite donc, à tout point de vue, d’être reprise sur le ter- rain biologique ; car rien n'est à négliger dans l'étude de ces cryptoga- mes dont les mœurs sont si particulières. Or, M. L. GAUTIER, dans un travail publié tout récemment, après de longues et minutieuses recherches, vient d'apporter une importante et très intéressante contribution à la biologie d’un certain nombre de cham- pignons parasites de l’homme et des animaux. Il a pris pour sujets d'étude trois Gymnoascées, agents des principales teignes humaines ou animales : Trichophyton gypseum, Achorion Shœuleini et Microsporum canis; deux Mucorées : Rhizomucor parasiticus et Rhizopus equinus ; une Périsporiée : Aspergillus fumigatus ; les trois premières espèces, causant des mycoses superticielles ou pere les trois dernières, 0CCa- sionnant des mycoses internes M. GauTiER s’est appliqué ne d'abord à rechercher si ces champi- NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 95 gnons étaient capables de s’assimiler certaines substances albuminoïdes par la production des enzymes spécifiques, dans des conditions données de température et de milieu. Il a pu déceler chez les espèces précitées les diastases présure, caséase, trypsine et gélatinase, et observer d'’intéres- santes variations dans leur puissance d'action suivant l'espèce envisagée. Ces sécrétions diastasiques protéolytiques n'ont pas lieu d'une manière constante et uniforme chez toutes les espèces. Entre champignons de groupes différents, il est possible de constater dans ces sécrétions des divergences nettes et parfois très accusées. Au contraire, elles se font suivant des plans assez voisins chez les espèces d’une même famille. C’est ainsi que les champignons des teignes, déjà si voisins morphologique- ment, présentent encore des ressemblances frappantes quand on considère leurs sécrétions protéolytiques, et que les deux Mucorées, envisagées à ce même point de vue physiologique se comportent sensiblement de la même façon. Toutefois, dans un même groupe, M. Gautier a pu relever certaines particularités physiologiques susceptibles de servir de caractère diffé- rentiel. Le Rhizopus equinus, par exemple, acquiert un pouvoir albumino- lytique considérable quand, dans son milieu de culture, on substitue la glycérine au glucose, alors que, dans l’une ou l’autre de ces conditions, le Rhizomucor parasiticus demeure inapte à digérer l’albumine. Le Micros- porum canis se distingue des autres dermatophytes par un pouvoir géla- tinolytique remarquablement supérieur. De toutes ces observations exposées en détail, M. GAUTIER a pu déduire secondairement des faits de divers ordres. Entre autres, il apporte quelques éclaircissements sur le mode d'action de la caséase, diastase ebhcore peu étudiée et imparfaitement connue, ainsi que quelques contri- butions relatives à l’individualité des trois diastases : caséase, trypsine et gélatinase, qu'il ne trouve pas constamment associées chez les espèces qu’il a étudiées, En outre, M. GauTiER a décelé chez ces mêmes espèces l’émulsine diastase que l’on sait très répandue dans le monde végétal. Signalons aussi que, dans cette partie de son travail, M. Gautier a eu recours à l'emploi de méthodes techniques toutes particulières qu'il a soi- 8neusement décrites et qu’il a quelquefois modifiées pour les besoins de la cause en y apportant quelque originalité. Dans la seconde partie de son travail, M. GauTiER s’est demandé si, chez de tels cryptogames infectieux, les sécrétions diastatiques n'étaient Pas accompagnées de principes nocifs de la nature de certaines toxines microbiennes. La science mycologique ne peut, en effet, que gagner en s'inspirant des faits généraux déjà connus dans le monde bactérien. La question des toxines mycosiques a souvent préoccupé les myco- logues sans jamais recevoir de confirmation bien nette. Or, M. Gautier a démontré l'existence d’une toxine chez l’Aspergillus fumigatus dans des conditions bien déterminées de température, et surtout de milieu, à l'exclusion de quelques autres espèces pathogènes. C’est là, sans doute, un 96 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE caractère physiologique qui peut être de quelque utilité dans la détermi- nation parfois difficile des espèces aspergilliennes pathogènes. Les propriétés de la toxine aspergillienne semblent l'éloigner. des, toxines vraies ou toxalbumines, et la rapprochent vraisemblablement des poisons chimiques. En tous cas, les essais nouveaux de vaccination que M, Gautier a tenté avec cette toxine par les procédés classiques ont échoué. Ces faits n'en présenterit pas moins une certaine importance, puisque, chez des champignons capables d’occasionner des troubles graves, On, retrouve au moins un type paraissant se comporter, au point de vue de ses sécrétions, comme certaines bactéries infectieuses. D'après M. Gautier, il est permis de voir là, un commencement d'analogie déjà ébauchée par des observations d’un autre ordre, entre le mécanisme infectieux des champignons pathogènes et celui des bactéries pathogènes Des recherches dans cette voie ne sauraient donc être négligées et la: biologie des Cryptogames x ai laisse encore, à l'observation, un champ libre et vaste à parcour René VIGUIER. SIN Chroniques et NMouvelles MiRANDE vient d’être nommé professeur de Botanique à l’Univer- sité de Grenoble. — M Josr, récemment nommé professeur à Bonn- Poppelsdorf, est appelé à la succession de M. pr SoLms LAUBACH, à bour Strasbourg. — M. G. HESSENBERG est nommé professeur à l'Académie agricole de Bonn-Poppelsdorf, en remplacement de M. Jost. — M. HANNIG, Privatdocent à l’Université de Strasbourg, est nommé professeur. — M. KüLpin RAvN a été nommé professeur de pathologie végétale à l'Ecole supérieure de Copenhague, en remplacement de M. E. Rosrrur. — M:d. ERiKssox a été élu membre honoraire de la Société royale d’Horticulture d'Angleterre. — M. C. E. Porter vient d’être nommé professeur de Bota- nique à l’Université catholique de Santiago du Chili. HE : Obtention d’un Camélia odorant. — L'on sait qu'en France les fleurs des Camélias sont toutes inodores. Au Japon, il n’en serait pas de même; et la fleur du Camélia y possède, dit-on, un parfum notable. Ce parfum aurait ainsi disparu, par suite de l’adaption de l'espèce, à un milieu nouveau. A la suite d’un croisement effectué en 1893 entre un Camélia de semis et le Camelia tricolor de Mato, tous deux à fleurs inodores, M. Jules Aubrée, de Rennes, a obtenu un nouveau Camélia dont les étamines ont une odeur prononcée, très agréable. La réapparition du parfum dans cette variété peut être considérée comme un retour atavique du Camélia français au type japonais dont il est issu. RE 450 — Lille, imp. Lx Bicor Frères. ! Le gérant, Ch. Tüaz. ë RTE dur ie du ES MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : O ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l'Etranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc.. à M. FAd- ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT, 4. rue Dante, à Paris. - Adresser _— ce br concerne la rédaction à M e de ge Ar ir professeur à la Sorbor 15, ll sera on comple à dan üu notes dont un exem plair : aura Ar BONNIEK, apade, Par raie iales Brute vrages, mémoires adressé au Dire re ur de la Revue générale de De tanigié. De plus fonvrage envoyé sera annoncé immédiatement «4 couveriure, uleurs des travaux insérés dans la sp pre su Frs ont droit Éfételtetreit à vingt-cinq exemplaires en tirage à par PRINCIPAUX COLLABORATEURS DE LA Æevue générale de Botanique AUBERT, docteur ès scienc éranaien médecine d’ BECQUEREL (Paul), docteur ès sciences. ge maitre de Conférences à la Faculté des see en pr radars docteur ès sciences. BoERGEsEN, docteur ès sciences de l’Uni- versité de Copenhague. pre Mgréssa ne de PAcadé- PR membre à l’Académie des Sciences. ge président de la Société de yco Bourmoux,. ag se ; la Faculté des Sciences de Besa Daspa ms à l'Université de Genève. BRUNOTTE, € he cours à l'École de hi sur Arr de CRAUVEAUD, diecteur-adjoint à l'École des Hautes-Etu ne à. TÉcole de | Alger CosTANTIN, “run au Museum d’His- toire naturelle Courix, chef de. travaux à la Sorbonne. DaGuiLLon, profess.-adj. à la Sorbonne. DANIEL, professeur : la Faculté des Sciences de Renn DassoNviLLE, de Étautitut Pasteur. sm et nager seur à Pl nirttrins de ux. Men oattee de Conférences à la Sorbonne Ducamp, deter ès sciences, Durour, direc j #boratoire de Biologie pr mar. de Fontainebleau ERIKSSON cr bd) professeur à l’Acadé - mie d'Agriculture de Suède, FiNET, a au Muséum. FLAHAULT, put à l’Université de Montpellie FLor, docteur F scie Fockeu, proles. à ee de Lille. F sn à Be dom dr des gr ns botaniques de is rot: -adj. à nier de Nantr. GaLLauD, docteur ès s Garin, docteur De de aliens à la Sorbon Giarp, “membre de l'Académie des Scier Gouoneng. docteur ! À gear de l'Uni- sité de Var Gnévor, bla * TEcole supérieure acie Se cy. eg professe d'Agriculture de G Lg re membre 3 mr VS des Sci rar 1Ecale supérieure dr Ma docteur ès sciences, ECKEL, prof. à F Univer ns de Marseille. Henry, pro of. à Hémsser, chet de travaux à Liste su périeure de Pharmacie de Pari Hervien ï abbé Joseph}. Hickei, inspecteur des forêts, HocureëuTiner, doc “pur _ sciences, de l'Université de Gen Houarp, Lauréat de RER Houzsenr, docteur ès sciences Hue (l'abbé), lauréat de l'Institut : Hy (l'abbé), JS merite à la Faculté catholique d'Ang “de Zarie proteseut au Polytechnicum Jac * (IL), chargé de cours À L'Université, de Marseille. Janczewsui (de), professeur à l'Univer- sité de Cracovie, Jonkman, de l'Université d'Utrecht, UMELLE, professeur à la Faculté des Sciences de Marseille KozperuP-ROSENvINGE, docteu r ès scien- ces, de l’Université de Copenhague. Kévrat cure de la viticulture de rase 9 (de). prof. à l'Université de Stockh LAURENT proleseur à l'École de méde- cine de Rei LECLERC ou rs LON, professeur à la Facuité des Sciences de Toulouse. Larèvar (J), professeur à l'École des VE es Hàvre. LESAGE, ma à 2. Rennes, LorneLier, docteur ès sciences LuBiMEeNxo, assistant à l'Université de Saint-Pétersbourg. sm 2 (Conway), pu à l'Uni- ersité de Minnesot re de Conférences à l'Uni- | MaGnix, prof. à l'Univers. de Besançon. MaIGE, pos eur è l'École supérieure des Sciences d'Alger de prot.-adjoint à la Sorbonne. Mer, A "NS de la Station forestière pee apres 2 à l'École de méde- en. cine de pres . de ser ge à l'Uni- sité de Montpe malins. Chargé ee cours à la Sor- bonne - MonnowiNs, docteur ès sciences, Mar- bourg. FRA: pont à l'Université de Saint- Péte ds. PAULS M e), docteur ès pci de F Université k Copenha PosrernaKk, docteur ès mp de l’Uni- versité de Zurich. PouLsen, docteur . ei rrpe de l'Uni- versité de Copenh PriLuieux, membre ea ER des Sciences. Pruner, prof, à l'U mes # Toulouse. Rasor (Charles), explorate Ray, gone de © sité de Lyon. Ricuren (andré), siostnt à l'Université urg. de Saint-Péte se pue maitre ps pie SIRÉA à l'Unr e Lille. ana (William), docteur ès sciences per de l'Université de Saint-Péters- | bou ones docteur ès science grrr de l'Université de | Si -PSSU à urg. ne, docteur ès sciences, profes- seur à l’Unive ucharest. THOUVENIN, room à l'École de ecin e de Besanço: Tragur, prof. à l’ Écale de de Us ‘Alger. VALLOT LE nr 2 de l'Observatoire du _ Aron él de l’Académie . Sciences ‘ es prof. à r Institut agronomique. Vicuier, docteur ès teur a V ge Re Von professeur à l’Un me Fe pa s prolssur à la Faculté de médeci WarMminG, prof. à l'Univ. tr Copenhague. Zeincer, membre de l’Académie Sciences. IMP, LE BIGOT FRÈRES V RM à l'Univer- Ve FT 2 "AE REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME VINGTIÈME Livraison du 15 Mars 1908 N° L Entered at the New-York Post Office as Second Class matter. PARIS ; LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT 4, RUE DANTE, 1 1908 # LIVRAISON DU 15 MARS 1908 I. — LE JARDIN ALPIN DE COURMAYEUR (avec planche et figure dans le texte), par M. Gaston Bonnier. 97 II. — ÉTUDE SUR L'ASPERGILLUS FLAVUS WILHEM (avec planche), par M. D. Brocg-Rousseu . . 102 HI. — LA QUESTION DE LA SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES ET LES RÉCENTS TRAVAUX (1898-1906) SUR CE GROUPE DE CHAMPIGNONS, (avec figures dans letexte), par M. À. Guilliermond (suite) SEE à V. — NOTES BIBLIOGRAPHIQUES . : . . . . . …. ui V. — CHRONIQUES ET NOUVELLES. . . . . . . . 19 — RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIQUES. . . . 481 PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHE 7. — Aspergillus flavus Wilhelm. PLANCHE 8. — Le Jardin-Henry de Plan-Gorret à Courmayeur (Italie). Cette livraison renferme en outre quatorze figures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement voir à la troisième page de la couverture. Lo Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur l'Administrateur de la Librairie générale de l'Enseignement, 1, rue Dante Paris (V). La chaîne du Mont-Blanc, vue de Plan-Gorret, près du Jardin-Henry. LE JARDIN ALPIN DE COURMAYEUR (Planche 8) En allant, il y a quelques années, à Courmayeur, je fus surpris de voir, dans la montagne, un peu au-dessus de l'Eglise, dans une clairière entourée de mélèzes, un Jardin botanique alpin dont je n'avais entendu parler : c'était le Jardin de Plan-Gorret que la Société « La Flore Valdotaine » a décidé de nommer Jardin Henry en l’honneur de l’abbé Henry, qui est le fondateur et le directeur de ce Jardin. La localité de Courmayeur située, comme l'on sait, un peu au Sud de la face méridionale de la Chaine du Mont-Blanc, se prête admirablement à l'établissement de cultures de ce genre. A proxi- Rev. gén. de Botanique, — XX. 7. L 98 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE mité du village, en partie à l'ombre, en partie au soleil, avec de l'eau en abondance à la disposition du Jardin, la clairière de Plan- Gorret s’est trouvée fort bien choisie par M. l'abbé Henry, lorsqu'il vint en déterminer l'emplacement, en 1898, avec M. le chanoine Chanoux, Recteur du Petit Saint-Bernard, et M. Henri Correvon. De là, on découvre une vue admirable sur la chaine du Mont-Blanc, derrière un premier plan formé par des mélèzes espacés. Ce terrain a été cédé à M. l’abbé Henry par la commune, après décision du Conseil Provincial, et le 18 juillet 4899, l’abbé Henry commençait ses premières plantations Sans chercher aucunement à décorer les plates-bandes avec cet art contestable dont on voit trop souvent les effets autour des villas, le fondateur du Jardin, eut une idée très simple. Il forma des casiers. Un casier est une petite portion de terrain dans laquelle on plante une seule espèce, entouré de quatre grosses pierres. Une réunion de nombreux casiers contigus forme alors une plate bande. Ce dispositif a l'avantage de pouvoir mettre dans chaque casier la terre qui convient à l'espèce qui s’y trouve, et aussi d'empêcher les plantes de prendre un trop grand développement; les pierres plates, profondément enfoncées dans le sol, enferment les racines et s'opposent à la propagation par stolons. Les premières plantations, en 1899, furent faites avec des plantes transportées, et non par semis ; souvent, ces plantes ayant été prises encore en fleurs, dans leur pleine végétation, un certain nombre devait fatalement périr avant le printemps suivant. En attendant, à la fin de la saison de 1899, toutes les tiges anciennes desséchées se trouvaient pour chaque espèce au milieu de son casier. « Le soi-disant Jardin botanique, dit l'abbé Henry, faisait vrai- ment, l'automne de sa première année, plutôt figure de cimetière que celle d’un refuge pour les fleurs : quatre pierres droites, une plante sèche au milieu et une étiquette dans un coin ; aussi l'avail- on baptisé un campo santo di bambole, un cimetière de poupées. ? Tel qu'il était alors installé tout d’abord, sans clôture protec- trice, ce jardin fut respecté par la population, et on ne toucha à aucune fleur. Les bergers empêchaient leurs bestiaux d'en appr0” cher. Je n’en dirais pas autant pour les champs de culture que jai installés depuis plus de vingt ans sur la chaine du Mont-Blanc, ad és dè def sx Fe ete LE JARDIN ALPIN DE COURMAYEUR 99 dans les Alpes et sur les hautes pentes du pic d’Arbizon, dans les Pyrénées. Là, bien souvent, malgré les palissades, les bergers de montagne eux-mêmes sont venus arracher mes plantes et les jeter au loin par pure malveillance. Il est vrai que je n’étais pas, comme l'abbé, le pasteur de ces bergers. «€ Au printemps 1900, dit l'abbé Henry, il me tardait d'aller voir si les petites mortes de mon cimetière étaient ressuscitées, et quelle ne fut pas ma joie d'y voir les Hépatiques, les Anémones, les Lis, les Violettes de montagne, prémices de mon jardin, toutes rayonnantes de vie et de santé, dans leurs plus beaux habits de fête, me regardant pétillantes de reconnaissance de leurs yeux blancs, roses et azur », Pendant l'hiver, grâce à une subvention de la municipalité, une solide barrière avait été construite (PI. 8) et entourait les planta- tions sur une superficie de 1200 mètres. C’est sans jardinier et presque sans aide que l'abbé Henry a dû Poursuivre avec acharnement l'installation de la nouvelle création et y apporter diverses améliorations. Mais il fallut lutter contre de nouvelles difficultés. C'étaient d'abord les mauvaises herbes. Lorsqu'on établit des cultures alpines à 2.000 ou 2.500 mètres d’attitude cet inconvénient n’est guère à craindre, et les plantes qui ont résisté au climat de ces hauteurs ne courent aucun risque d’avoir à lutter avec les mauvaises herbes ordinaires des jardins. On ne voit germer à pareille altitude ni Mercuriales, ni Ansérines. A l’altitude de 1.300 mètres, où est installé le jardin de Courmayeur, il en est tout autrement : le sarclage est nécessaire. Autre difficulté : dès la première année il fallut avoir affaire à des ennemis sur lesquels le fondateur du jardin ne comptait pas. Des chenilles, des pucerons lanigères et autres espèces d'insectes dévastateurs vinrent attaquer les plantes des casiers. Mais pour sarcler les plates-bandes, pour combattre les insectes avec des solutions appropriées, l'abbé Henry se trouvait dans de très mauvaises conditions, car sa cure est placée à 28 kilomètres de Courmavyeur. En hiver, les espèces cultivées au Jardin-Henry, sont abandon- nées sans aucun soin, comme les plantes naturelles. La neige ou, 100 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE à son défaut, une mince couche de feuilles de mélèzes qui les ‘ recouvrent naturellement, les protège contre le froid. D'ailleurs, l'abbé Henry a très bien compris que dans un Jardin de ce genre, il faut autant que possible placer les espèces dans la station qui leur convient. Elles résistent ou elles meurent ; si elles résistent, il faut les laisser autant que possible à l’état de nature. Des plates-bandes soignées, avec du fumier, fréquemment binées paillées, déformeraient toutes ces plantes, et sous prétexte de donuer à un Jardin alpin un aspect plus joli, on le transformerait plus ou moins en un Jardin ordinaire. C’est ce qui a eu lieu mal- heureusement dans certains jardins alpins qui ont ainsi perdu tout leur caractère. Autant vaudrait y mettre des corbeilles de Pelargonium. Le premier but qu'a cherché à atteindre le fondateur du Jardin de Plan-Gorret, était simplement de présenter une collection vivante, et d’ailleurs sans ordre systématique, des plantes des environs de Courmayeur. A ce point de vue, il est plutôt fâcheux qu'on trouve à côté de ces plantes de la région, des espèces étran- gères, de pays lointains, parfois même presque les plantes horti- coles, qui ont été données par M. Correvon. Toutefois, l'abbé Henry les à distinguées par des étiquettes de couleur particulière. Parmi les plantes cultivées au Jardin Henry, on peut citer des espèces spéciales aux régions alpines telles que : Centaurea nervosa, Phyteuma Michelii, Linaria alpina, Arnica montana, Gentiana bava- rica, Viola calcarata, Cerinthe alpina, Mulgedium alpinum, ete., ele. D'autres espèces sont, au contraire, des plantes ubiquistes, telles que : Hypericum perforatum, Onobrychis sativa, Silene nutans, Echium vulgare, Achillea Millefolium, etc., ete. Presque toutes ces plantes proviennent des environs de Cour- mayeur ou des vallées avoisinantes. Quelques-unes ont été prises dans des localités beaucoup plus élevées ou beaucoup plus basses- Quant aux plantes étrangères, elles ne sauraient être d’origine directe. Il suffit de citer à cet égard : Gentiana tibetica, Sedum kamtschaticum, Dioscorea japonica, Campanula sarmatica, etc. On y trouve, au total, plus de 450 espèces vivantes. Les dépenses d'installation, tout compris, peuvent être estimées à environ 500 francs, et un registre de souscription a été installé dans le petit chälet restaurant qui est tout au voisinage. Lee LE JARDIN ALPIN DE COURMAYEUR 101 Mais il faudra encore et toujours des frais pour entretenir ces intéressantes cultures. Les plantes sauvages, sont, on le sait, très difficiles à maintenir, et la végétation environnante tend constam- ment à réenvahir l’espace cultivé. D'autre part, le fondateur du Jardin n’a pas oublié le côté scientifique de sa création. Il a déjà étudié lui même la formation des bourgeons à fleurs et des feuilles qui se prépare pendant l’hiver chez les plantes alpines. Il a noté des différences appréciables qui se produisent dans les caractères de certaines espèces transportées dans le Jardin, telles que l’Artemisia campestris, etc. A mon passage à Courmayeur, j'ai moi-même prélevé quelques rameaux feuillés de plusieurs espèces, sans en demander la per- mission à M. le Directeur, et j'ai pu constater d’intéressantes modi- fications qui se sont produites dans la structure des feuilles, par suite du changement de localité ou d'altitude. Le Jardin-Henry est l’un des Jardins alpins des moins bien favorisés au point de vue financier, mais il est soutenu par la ténacité et l’ardeur infatigable de son créateur, et il faut féliciter l'abbé Henry de son heureuse initiative. GASTON BONNIER, PLANCHE 8 Le Jardin-Henry de Plan Gorret, à Courmayeur (Italie), d'après une photographie de l'abbé Bionaz. ÉTUDE SUR L’ASPERGILLUS FLAVUS WIicHEM par M. D. BROCQG-ROUSSEU (Planche 7) Au cours de mes recherches sur les altérations des grains des céréales, j'avais été vivement frappé par la fréquence des Apergillus sur les maïs, et en particulier, d’une espèce que l'étude me permet de rapporter au type Aspergillus flavus. Une assez grande obscurité a régné sur la détermination des individus de la stirpe flavus. Il ne m’appartient pas d’entrer dans le fond de la discussion qui a conduit MM. Costantin et Lucet à adopter une classification des espèces du type flavus (1); je me conformai à cette classification, que l’autorité de ces auteurs en la matière, nous fait un devoir d’accepter. Eu examinant cette classification, nous voyons, que parmi ces espèces du groupe flavus, il n'en est qu’une seule qui possède des sclérotes : c’est l’Aspergillus flavus de Wilhem. La présence des - sclérotes noirs, à chair rougeâtre, nous a permis d'identifier de suite notre Asperqillus avec l’Asp. flarus à sclérotes de Wilhem. Si nous faisons d’autre part la comparaison entre la diagnose de notre champignon, et la diagnose de l’Asp. flavus de Wilhem, nous sommes convaincus qu'il s'agit bien de la même espèce. Voici les deux diagnoses : 1° DIAGNOSE DE L'ESPÈCE ÉTUDIÉE. — Conidiophores dressés, 500 à 1,000 », hyalins, peu cloisonnés, à membrane lisse ou légèrement verruqueuses, renflés au sommet en une tête de forme globuleuse 38 X 60 y. Stérigmates courts, simples. Conidies jaune olivâtre, globuleuses, finement verruqueuses, # à 7 v. Sclérotes petits, 1/2 millimètre, pourpre-noirs à chair on (1) Costantin et Lucet : Recherches sur quelques Aspergillus pathogènes. {Annales des sciences naturelles. Botanique, 8° série, p. 119). ÉTUDE SUR L'ASPERGILLUS FLAVUS 103 20 DrAGNOSE DE WiLHEeM (1). — Stipe conidifère formant une vésicule terminale globuleuse, à membrane renflée, achroïque, verruqueuse. Capitule des conidies doré ou jaune virescent ou olivacé. Conidies globuleuses de diamètre 5 à 7 w à épispore légè- rement verruculeux, jaunâtre fuscescent. Sclérotes petits, noirs, tubéreux. Dans ce groupe des 4spergillus type flavus, le pouvoir pathogène de quatre d’entre eux est, à l’heure actuelle, nettement établi : Trois sont pathogènes pour le Lapin : 1. Aspergillus Siebenmanni. 2. Aspergillus micro-virido-citrinus. 3. Aspergillus subfuscus. Un autre est connu comme pathogène dans l'oreille de l'homme : 4. Aspergillus flavescens. Il reste deux espèces de ce groupe dont les propriétés patho- gènes ne sont pas établies : 5. Aspergillus flavus. 6. Aspergillus Wehmeri. J'établirai, dans une publication prochaine, que l'Asp. flavus est pathogène, Je vais, dans cette note en faire l'étude au point de vue morphologique et biologique. * x * CARACTÈRES DES CULTURES [I — MILIEUX HYDROCARBONÉS AVEC AZOTE Pomme de terre. — Mycélium blanc, sur lequel apparait déjà, après 24 heures, un gazon jaune clair, puis jaune verdâtre. Au fur et à mesure que la culture envahit le milieu, la teinte passe du jaune au verdâtre. Au bout de trois jours, formation de sclérotes gris-violacé clair, très nombreux, d'environ 1/2 millimètre de diamètre; ces sclérotes finissent par devenir presque noirs; leur Chair est saumon. Il est à remarquer que la présence de ces sclé rotes n’est pas constante dans les cultures; certaines cultures sur Pomme de terre en sont pour ainsi dire couvertes, certaines autres 4) Wilhem : Beitrage zur Kenntniss der Pilzgattung Aspergillus (Strassbur- ger Inaugur, Dissert., Berlin, 1877 104 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE au contraire n’en présentent aucun. Il m'est impossible de dire quelles sont les conditions de formation de ces sclérotes. Dans les vieilles cultures, la couleur change; elle passe au vert foncé, puis au vert brun, puis au brun rougeûtre. Carotte. — Mycélium blanc donnant, au bout de 48 heures, un gazon d'abord jaune, puis jaune verdâtre et vert-olive. Sclérotes au bout de quelques jours, globuleux ou ellipsoidaux, d’abord gris- violacés puis pourpre-noirs,. Les vieilles cultures deviennent pulvérulentes et prennent une teinte brun olivâtre. Banane. — Milieu très favorable au développement du cham- pignon; gazon d’abord jaune d’or puis vert; nombreuses conidies jaune verdâtre. Il est à remarquer que sur ce milieu la teinte se conserve beaucoup mieux que sur pomme de terre et sur carotte; ainsi après deux mois de culture, c’est à peine si la teinte générale a perdu sa fraicheur; elle est devenue seulement un peu roussâtre dans les parties superficielles. II. — MiLiEUX HYDROCARBONÉS SANS AZOTE Amidon. — Développement abondant. Dès le début, les conidies sont d’un vert franc tirant plus tard sur le jaune. Dans les vieilles cultures les fructifications ont à peine changé de couleur. Tannin (solution à 1 pour 100). — En 48 heures, développe- ment appréciable; formation de nombreux flocons se réunissant au fond du vase ; tandis qu’à la surface apparaissent des fructifica- tions formant un tapis d’un beau vert. Cette teinte verte se conserve très longtemps ; après plusieurs mois de culture, elle n’a pas changé d'aspect. Il y a là quelque chose de très particulier au point de vue de la conservation de la couleur primitive. Glucose (solution à 2 pour 100). — Développement très peu abondant, appréciable seulement après plusieurs jours ; formation d’amas floconneux au fond du ballon ; conidies à la surface, peu abondantes, de couleur jaune verdâtre. Après plusieurs mois, la culture n’a pas augmenté, ni changé d'aspect. IT. — MiciEUx AZOTÉS ORGANIQUES Bouillon peptone alcalin. — Au 2° jour, apparition de houppes ÉTUDE SUR L'ASPERGILLUS FLAVUS. 105 blanchâtres qui se déposent au fond en amas floconneux. A la surface formation d’un voile blanc grisätre sans conidies. Bouillon peptone acide. — Formation de touftes et d’un voile à la surface comme précédemment. Apparition de fructifications d'un jaune grisâtre. Dans les vieilles cultures cette teinte passe au jaune roussâtre. R Bouillon glucosé à 2 pour 100. — Après 24 heures, développe- ment d’un mycélium blanc très abondant. Au > jour, on aperçoit des touffes de conidiophores portant des conidies jaune vert tendre. La couleur passe au vert, puis au vert olive. La culture est très abondante et forme un voile épais à la surface du liquide. Gélose alcaline. — Développement très peu abondant. Mycélium blanc, rare et quelques fructifications jaune-ocre. Gélose acide. — Développement beaucoup plus grand que sur gélose alcaline. Mycélium blanc abondant et nombreuses conidies dont la teinte varie du jaune d’or au jaune verdâtre. Dans les vieilles cultures, la teinte passe au brun roussâtre franc. Gélatine alcaline. — Développement presque nul. Formation d'une tache gris jaunâtre sur laquelle apparaissent quelques fruc- tifications jaune clair. La gélatine est liquéfiée lentement. Dans les vieilles cultures, les conidies deviennent jaune rougeâtre et il y a liquéfaction complète du milieu. Gélatine acide. — Mèmes caractères que sur la gélatine alcaline, mais développement plus abondant. Lait. — Ce milieu est extrêmement favorable à son développe- ment. Après 48 heures, toute la surface du liquideest couverte d'un voile épais, blanc jaunâtre et il y a déjà apparition de conidies d’une teinte jaune pâle. Les jours suivants, le voile s'épaissit, les fructifications deviennent extrémement nombreuses et leur couleur varie du jaune d’or au jaune verdâtre. L'aspect de la culture devient de plus en plus florissant, en même temps que la digestion de la Caséine s'opère. Dans les vieilles cultures, le liquide est devenu brun noirâtre, et à sa surface, flotte une masse épaisse de 1 à 2 centimètres, COnS- tituée par du mycélium enchevôtré. Albumine, — Sur des carrés de blanc d'œufs cuits, on constate dès le 2 jour la présence d’un mycélium abondant et la formation 106 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des conidies d’un jaune tiraut sur l’ocre clair. En vieillissant, la couleur de ces conidies tire un peu sur le brun. Peptone. — (Solution à 3 pour 100). Après 48 heures, formation, à la surface de tout leliquide, d’un voile continu, mamelonné, plissé, de couleur jaunâtre. Cet aspect de la culture ne change pas ; à peine au bout de 8 jours, aperçoit-on quelques rares conidies d’un jaune verdâtre, supportées par des conidiophores très courts. Ce n’est qu'après un temps assez long que les fructifications ont gagné toute la surface du voile. IV. — MiLiEUX AZOTÉS MINÉRAUX. Succinate d'ammoniaque. — La solution est ainsi composée : Succinate d'ammoniaque. . . . . 5 gr. Phosphate neutre de potasse , . . . 2, d Sullate de magnésie. 45. 4... 4,,29 Chlorure do Gi .., _: : 0, 62 Lau distiliées: SAS 7 00 Développement très peu abondant. Vers le 6e jour, formation de touffes blanchâtres, très petites qui se déposent au fond du vase. A la surface du liquide, présence de rares conidies, d'aspect jaune verdâtre, qui, en vieillissant, deviennent roussâtres, Il est à noter que la réaction de ce milieu est acide. Parmi les caractères objectifs des cultures, il en est un qui attire plus particulièrement l'attention : je veux parler de la série des colorations qui paraissent assez constantes dans leur ensemble. Le qualificatif de flavus appliqué à cet Aspergillus, ne paraît pas très heureusement choisi, car s’il est jaune c’est seulement au début des cultures et cette couleur jaune est très fugace ; cette couleur disparaît rapidement pour faire place au jaune-verdâtre, au vert- olive puis au vert brunâtre et enfin au brun roussâtre dans les vieilles cultures. Il me semble même que la nature du milieu a une influence très marquée sur la rapidité d'évolution de ces couleurs; que dans les milieux acides, la coloration devient très rapidement roussâtre et que cette teinte est plus nette que suriles milieux neutres ou basiques. ÉTUDE SUR L’ASPERGILLUS FLAVUS 107 CARACTÈRES MORPHOLOGIQUES Je n’insisterai pas sur les caractères qui ont servi à établir la diagnose de cet Aspergillus, donnée au début de cette étude, Les figures 1 et 3 représentent des têtes fructifères du champignon, provenant d’une culture jeune sur pomme de terre ; parfois les ampoules sont doubles à l’extrémité d’un conidiophore comme le montre la figure 2. 1] n’y a rien de particulièrement intéressant dans ces formes normales. Je vais donner quelques exemples de formes anormales de mycélium, obtenus en faisant vivre le cham- pignon dans des milieux différents. Solution de peptone à 3 0/0. — Le voile de la surface est composé d'un lacis de filaments fins, enchevêtrés. La caractéristique de ces filaments paraît être un cloisonnement exagéré ; les cloisons sont en effet beaucoup plus nombreuses que dans les autres milieux et très rapprochées les unes des autres. Les ampoules ont une grosseur normale de 30 x 35. Les spores paraissent plus nombreuses et plus fines 3 à 5 v. Les filaments immergés dans la solution ont des caractères très particuliers ; ils sont plus larges 8 à 10 y, irréguliers, variqueux et forment sur le trajet de nombreux renflements analogues à des Chlamydospores dont la largeur varie de 5 à 20 u. Ces renflements sont parfois disposés en série tout le long d’un filament (fig. #4, 5, 6), donnant ainsi l'impression d’une forme levure du champignon. Il y a de plus formation dans ce milieu de très nombreux cristaux d’oxalate de chaux - ils se caractérisent par leur dissolution Sans effervescence dans l'acide chlorhydrique. Solution de tannin à 1 0/0. — L'examen des filaments montre deux faits qui paraissent assez constants : 1° Presque tous les filaments ont perdu la forme normale pour prendre la forme d’articles paraissant soudés, les uns au bout des autres, sans aucune régularité ni dans leur forme, ni dans leur arrangement (fig. 7 et 8). 2 Tous les filaments sont bourrés de granulations de grosseurs très différentes que la coloration au Soudan III montre être des granulations graisseuses. Ces gouttelettes de graisse sont en tel nombre que certains filaments paraissent être composés d'une Suite d'éléments arrondis réunis dans une gaine}(fig. 9). 108 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Lait. — Les filaments de la couche fructifère superficielle n’ofirent rien de particulier ;les spores sont en nombre considérable. Les filaments de la profondeur montrent des formes très irrégu- lières, le mycélium constituant une série d’articles (fig. 10), Solution de glucose à 2 0/0. — Les filaments de la surface forment un enchevêtrement serré à consistance d’amadou. Le mycélium a déjà de la tendance à prendre les caractères qu'il présente dans la profondeur du liquide, c’est-à-dire, à former sur le trajet des fila- ments, des expansions globuleuses ou pyriformes (fig. 11, 12, 15). Dans la profondeur du liquide, on voit sur le trajet des filaments de très nombreuses ampoules, rondes, ovoides ou allongées sans régularité dans leur forme et leur disposition (ig. 45,16, 17,18). Le nombre des filaments affectant la forme d'articles bout à bout est beaucoup plus réduit; on en trouve cependant quelques-uns(fig.14). Solution de Succinate d'ammoniaque, — Les filaments sont moins larges, les ampoules moins grosses qu’à l’ordinaire et certaines têtes fructifèressont mal développées et ont un aspect rudimentaire (fig. 20, 21). Les anomalies du mycélium sont très variables ; les formes arrondies dominent encore dans ce milieu (fig. 19 et 22). CARACTÈRES BIOLOGIQUES L'optimum de croissance du champignon est aux environs de 31°, ainsi qu'il paraît être assez constant pour les champignons pathogènes. J'ai recherché si, par quelques réactions simples et typiques il ne serait pas possible de caractériser cette espèce au point de vue biologique. 10 Action sur la peptone. — Le champignon est semé dans une solution de peptone à 3 0/0. J'ai recherché s’il n’y avait pas forma- tion d’indol par les méthodes classiques. Cette recherche a été négative. Ce champignon ne décompose donc pas la peptone jus- qu'à la formation du terme indol. 2 Action sur l'albumine. — L'Aspergillus est semé dans des ballons contenant des blancs d'œufs cuits. Le contenu repris par l’eau, et filtré après culture, donne les réactions caractéristiques des peptones (Réactions de Milon et du biuret). Du reste, à l'ouverture des ballons, on perçoit très nettement une odeur assez désagréable, SRE manie ÉTUDE SUR L'ASPERGILLUS FLAVUS 109 indiquant suffisamment que l’albumine était décomposé par les diastases du champignon. 3° Action sur le lait. — Nous avons vu que l’Aspergillus pousse abondamment dans ce milieu. Après quelques jours il se forme un coagulum, qui, par la suite, se dissout, et une dizaine de jours après l’ensemencement, la digestion de la caséine est en pleine activité. Lorsque la digestion est terminée, il reste dans le flacon un liquide brunâtre surmonté du voile épais de la culture. J'ai mis en évidence la sécrétion de présure et de caséase en opérant sur des filtrats qui, semés dans du lait stérile, ont reproduit les phénomènes de coagulation et de digestion de la caseïne. Des expériences préalables m'avaient du reste montré que l’augmenta- tion d'acidité n’intervenait pas dans le phénomène de coagulation : cette acidité diminuait au contraire avec la culture : elle passait par exemple de 2, 2 à 1, 8 (exprimé en acide lactique par litre). 4 Action sur les nitrates. — Le champignon est semé d’une part dans une solution de peptone contenant 1 0/0 de nitrate de potasse ; et d'autre part, dans du bouillon peptonisé contenant 1 0/0 de nitrate de potasse. Dansles deux cultures, il y a formation d’un mycélium blanc, donnant des conidies jaune clair puis jaune roussâtre. À aucun moment, il n’y a de dégagement gazeux. La recherche des nitrates par le réatif de Griess a donné un résultat négatif. Cet Aspergillus n'a donc pas de rôle dénitrifiant. 5° Action sur l’amidon. — Des séries de culture du champignon sur amidon, me permirent de constater qu'il y avait toujours for- mation de sucre, et dans des proportions très appréciables. Dans le but de préciser cette transformation, j'ai opéré sur des séries de ballons, contenant de l’amidon. Au sortir de l’autoclave un certain nombre servirent à rechercher s’il y avail un Commence- ment d’'hydrolyse pendant la stérilisation ; des dosages à la liqueur de Fehling ne décelèrent que des traces de sucre. Les ballons restant Sont divisés en deux lots, les uns sont ensemencés, les autres servent de témoins et séjourneront à létuve jusqu'à la fin de l'expérience. Après un mois de culture, voici les quantités de sucre formées dans une série : 110 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE 4er ballon, 17 gr. 5 par litre. 2 = 25gr. — ge — , 12gr. 63 — ke. — , 17 gr. 5 — 5, — ., Sgr. 33, — Ge — ., 47 gr. 5 — Les ballons conservés comme témoins, traités après le dernier dosage, n’ont accusé, comme au début de l'expérience, que des traces de sucre. Il y a donc formation de sucre aux dépens de lamidon (Il est à noter que les dosages étaient faits avec une liqueur de Fehling titrée à 50 milligr. de glucose pour 10<.; les poids indiqués devraient être augmentés puisque le sucre formé ici est du maltose). _… En résumé, quatre points intéressants paraissent caractériser toute la biologie de cet Aspergillus flarus. 1° Les variations considérables de sa coloration. 20 La digestion des matières albuminoïdes. 30 La sécrétion d’amylase. &o Son pouvoir pathogène. Dans une pubiication ultérieure, j'étudierai en détail cette question de pathogénie. (Laboratoire de Botanique agricole de la Faculté des Sciences de Nancy). EXPLICATIONS DE LA PLANCHE 7 Fig. 1-2-3. — Fructifications provenant d'une culture sur pomme de terre. Fig. 4-5-6. — Filaments dans une solution de peptone à 3 °.. Fig. 7-8-9. — Filaments dans une solution de tanin à 1 °/.. Fig. 10. — Filament provenant d'une culture dans du lait. Fig. 11-12-13-14-15-16-17-18. — Filaments dans une solution de glucose à 2 °/,. Fig. 19-20-21-22. — Filaments dans une solution de succinate d’Ammoniaque. (Microscope Reichert. — Objectif 7. — Oculaire compensateur #4). LA QUESTION SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES Récents Travaux (1898-1906) sur ce Groupe de Champignons par M. A. GUILLIERMOND (suite). Dernièrement KLôcker (1) a signalé une conjugaison analogue à celle du Zygosaccharomyces Barkeri dans une espèce bourgeon- Dante qu'il désigne sous le nom de Zygosaccharomyces Priorianus. GUILLIERMOND (2) décrit plus récemment une autre forme de Conjugaison dans trois autres levures. Le S. Ludwigiüi, la levure de Johannisberg Ii etle S. Saturnus, espèce nouvellement découverte par Klôcker. Le S. Ludwigii est une curieuse espèce rencontrée par Ludwig dans le mucus du chêne vivant; elle se rapproche des Schizosaccharomycètes par la multiplication de ses cellules, qui s'effectue par un procédé intermédiaire entre le bourgeonne- ment et la scissiparité. Hansen avait montré que les spores de cette levure germent d’une manière absolument différente de celles des autres Saccharomyces : elles se fusionnent deux à deux par soudures de becs émis par chacune d'elles, formant an canal de Copulation. Ce dernier fournit un tube de germination, que Hansen compare à un promycélium, et qui se cloisonne pour don- ner naissance à de nouvelles cellules. L'auteur n'ayant pas observé le noyau ne pouväit interpréter le phénomène : toutefois, il pensait qu'il ne s'agissait pas là d’un acte sexuel. (1) Klôcker : Systematik der Familien der Saccharomyceten. (Handbuch der technisch. Mycol., Lafar, p. 182 (2) Guilliermond : Rech. sur la “rain des spores du S. Ludwigii (Buil. de la Soc, SE DA u France, 1203. Obs. cyt. sur la germine des spores du ra Le R. A, des Sc. 1902), Rech. sur le germ. des spores chez qq. levures. (C. R. Ac des Pt 1904. — Rech. sur le germinalion des spores el la conju- gaison ds Levures, — (Rev. g. de Botanique) 1905. 412 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Guilliermond à repris l'étude de ces fusions eta montré qu’elles sont accompagnées d’une fusion nucléaire et que par conséquent elle doivent être considérées comme un véritable phénomène sexuel. La fusion des spores s’effectue d'ordinaire dans l’intérieur de la membrane de l’asque. Deux spores s’unissent deux à deux au moyen d’un canal de copulation établissant entre celles-ci une sorte de pont, c’est-à-dire, par un procédé absolument identique à celui de la formation de l’asque des Schizosaccharomycètes té 2Aà91, f, 3, 4). L’œuf résultant de cette fusion reste cons- titué de deux spores unies par un canal de copulation : ce dernier émet un tube de germi- nation destiné à donner les nouvelles cellules et qui en se développant perfore la membrane de l’asque. L'union des Fig. 21 à 31. — 1-7, conjugaison des spores dans NOYAUX s'opère au mi- Baacharninyoodes Ludwigi : 1-2, formation du lieu du canal de copula- re ent On. L es à remarquer SSutétion etleur fusion ; 5-6, formation du tube UE la conjugaison S'é- de germination et perforation de l'asque ; 7, for- tablit presque toujours RE a es donnee entre les deux spores la levure de Johannisberg; 8-9, formation du leS plus rapprochées el canal de copulation entre deux spores ; 10,stade par conséquent prove- PS Sr A bourgeonnement de l'œuf ant de la même bipar- tition nucléaire. L’œuî dérive donc de deux cellules sœurs. Lorsque les spores, qui ger- ment, proviennent de cultures âgées, un grand nombre d’entre elles étant mortes, celles qui se développent se trouvent par le fait isolées les unes des autres et sont obligées le plus souvent de rechercher pour leur conjugaison des spores de parenté plus ou moins éloignées, appartenant à des asques différents. En ce cas, la conjugaison se produit toujours entre les cellules les plus rappro- chées et paraît suivre la loi du moindre eflort. Déjà, Guilliermond avait insisté à propos des Schizosaccharomycètes sur la fréquence des unions entre cellules sœurs dans la formation des asques. Cette SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 113 conjugaison entre cellules sœurs ou très proches parentes à été observée depuis chez un certain nombre de Protistes (Protozoaires, Bactéries, Champignons) et a été désignée par les Allemands sous le nom d’autogamie. Dans la levure de Johannisberg IL et le S. Saturnus, levures ordinaires, se multipliant par bourgeë iii est) il existe également une conjugaison entre les spores au moment de leur germination, laquelle se produit tout à fait de la même manière que dans les. Ludwigii (fig. 21 à 31, 8 à 11). L'auteur admet, en présence de ces phénomènes, que la conju- gaison, qui s'effectue au moment de la formation des asques dans les Schizosaccharomyces et dans le Zygosaccharomyces, représente le mode primitif de sexualité des levures, correspondant à celui des Ascomycètes auxquels se rattachent les Saccharomyces, tandis que la conjugaison qui a lieu entre les spores dans le S. Ludiwigii, la levure de Johannisberg II et le S. saturnus est en quelque sorte secondaire et résulte d’un recul de la sexualité primitive. La sporulation des Levures. — Hansen (1) a fait Connaître l'existence d’un curieux cas de raccourcissement du dévelop- pement, dans les levures. Il observe, dans certaines conditions défavorables, la transformation directe des spores en nouveaux asques, sans multiplication cellulaire préalable. C'est ainsi que les spores de la levure de Johannisberg IL placées, pendant quel- ques heures, dans un milieu très nutritif, puis ‘transportées ensuite sur le bloc de plâtre, se transforment directement en asques. La même observation a été faite par Guilliermond (2). Cet auteur a montré que les spores de S. Ludwigii germant sur Carotte, peuvent se transformer directement en asque après avoir subi ou non la conjugaison, Pareillement les spores du Sch. octos- porus sont capables, dans ce milieu, de se fusionner entre elles el de produire immédiatement de nouveaux asques. BarkeR (3) a repris les observations de Hansen sur les conditions (1) Hansen : La spore devenue sporange (Comples- rendus des travaux du labo- ratoire de Carisberg. 1902. (2) Guilliermond: Recherches sur la errant An spores du S. Ludwigii. (Bull. de la Société mycologique de France, 1905). Rech. sur la germination des Spores et la conjugaison des Levures. (Revue gén, de onde) 1905). 3) Barker : On the formation among the Saccharomyces. (Journal “s the Federate Instutes of Brewing). Rev. gén, de Botanique. — XX. 114 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dans lesquelles s'effectue la sporulation. Il a montré que la sporu- lation se produit dans les cellules ayant subi un séjour de 24h, en un milieu très nutritif et étant soumises ensuite à l'inanition, sur blocs de plâtre, par exemple, et dans certaines conditions phy- siques déterminées, telles qu’une aération suffisante. L'influence de la pression osmotique parait sans effet. Études de quelques espèces. — Quelques nouvelles espèces de levures présentant des caractères intéressants ont été découvertes: dans ces dernières années. Nous avons déjà parlé des Zygosaccha- romyces Barkeri et Priorianus, caractérisés par leur conjugaison. KLôckEeR (1) a rencontré dans de la terre de l'Himalaya, une levure très voisine du S, unomalus ; elle est caractérisée par ses ascospores qui ont la forme d’un citron et sont ceintes d’un anneau médian qui les fait rassembler à la planète Saturne, d’où le nom de S. Saturnus donné à cette espèce. SCHIÜNNING (2) a isolé, de la terre des Alpes, une espèce offrant un très grand intérêt, parce qu’elle est la seule levure connue qui présente un véritable mycélium. Elle peut donc être regardée comme intermédiaire entre les Endomyces et les Saccha- romyces. Les spores, toujours au nombre de quatre, naissent dans les cellules de levure ou dans les articles du mycélium ; elles sont enveloppées de deux membranes. Schiônning a créé pour cette levure le genre Saccharomycopsis et lui a donné le nom de Saccharomycopsis capsularis (fig. 32). Enfin PEGLION (4) a découvert dans des noisettes la Nematospora Coryli, qui rappelle tout à fait la Monospora cuspidata décrite autre- fois par Metchnikoff dans la cavité sonore des Daphnies. C’est une levure allongée, présentant des asques à huit spores groupées par quatre aux deux pôles. Ces spores ont l’aspect d’aiguilles comme celles de M. cuspidata (fig. 33). . Le S. albicans, parasite du « Muguet », si souvent étudié et con- sidéré tour à tour comme un Oïdium, comme un Dematium et (1) Klécker : Une espèce nouvelle Saccharomyces, S. salurnus. (C. R. du Lab, de Carlsberg, 1903). (2) Schiônning : Nouveau genre de la famille des Saccharomyces. (C.-R. des trav. du lab. de Carisberg, 6° vol. 2: livr. 1903). (3) Peglion : Eine ausfuhrliche Beschreibung seiner Unterschungen. (Centr. f. Bak., 1901) SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 115 comme un Saccharomyces, à été l’objet d’une étude très complète de Vuillemin (1), qui a pu obtenir dans de vieilles cultures sur betterave une forme parfaite de ce Champignon. C’est un asque parfaitement caractérisé, renfermant quatre spores, et naissant ordinairement dans un article terminal du mycélium. Par les caractères très différenciés de cet asque, M. Vuillemin est amené à considérer le Champignon du Muguet, non pas comme un Saccharo- myces, mais comme un Endomyces, qu’il désigne sous le nom d’E. albicans. Fig. 33. — Nemalospora ? Coryli (d'après Péglion). Fig. 32, — Saccharomycopsis capsularis 1, cellules végétatives; (d'après Schiônning). 2, asque. Mentionnons enfin les recherches de LiNpner (2) qui ont mis en évidence l'existence de spores dans le S. apiculatus où jusqu'ici Beyerinck avait été le seul à en obtenir. Les asques de cette levure sont toujours monosporés. L'Oriqine des Levures. — L'origine des levures si discutée, depuis de Bary, Brefeld et Pasteur, a donné lieu encore tout récemment à de vives controverses. HANseN (3) a poursuivi ses études sur le cycle évolutif des levures, notamment des levures de vin, et a montré que ces der- bières se comportent comme le S. apiculatus qu'il avait observé, à ce point de vue, dans ses précédentes recherches : elles hivernent dans la terre des vignes et dans les terres avoisinantes où elles se (1) Vuillemin : Les formes du champ. du Muguet, (Rev. mycol. 1899). (2) Lindner : Mikroskopische rh EN in der Gärungsgewerben. (Verlag Paul Parrey. 5* éd. Berlin 1905) (3) Hansen : Ueber die ee der Alkoholgärungspilze. oberbalb der Erde. (Centr. [. Bak. 11, XIV-1905). Neue Untersuchungen über den Kreislauf der efenarten. in der Natur, (Centr. f. Bak. 41 T. X. 1905). j 116 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE conservent d’une année à l’autre. Les expériences de cet auteur, jointes aux précédentes, constituent des preuves très sérieuses de l'autonomie des levures que Hansen classe parmi les Ascomycètes dans le voisinage des Exoascées. La découverte de la conjugaison des levures à apporté un argu- ment décisif en faveur de cette opinion. La conjugaison qui s'effectue au début de la formation de l’asque dans le Zygosaccho- ramyces Barkeri et dans Schizosaccharomyces démontre, en effet, l'autonomie des Levures et permet de les classer définitivement parmi les Ascomycètes. Malgré ces travaux, les partisans de l’origine des levures aux dépens de Champignons filamenteux, ne se sont pas déclarés vain- cus. Tout récemment encore ViaLa et Pacorter (1) ont repris le débat à propos de leurs études sur les Glæosporium. Ces auteurs ont étudié deux espèces de Glæosporium, qui sont considérés comme des Ascomycètes, l’un le G. nervisequum, parasite de l’antrachnose du Platane, présente des périthèces qui ont été observés récem- ment par Klebahn (2), et identifiés au Gnomonia veneta; l'autre, le G. ampelophagum, semble appartenir aux Sphæriacées bien qu’on n'ai pu jusqu'ici constater la présence de périthèces. Ces deux Champignons présentent un polymorphisme des plus compliqués, une richesse extrême d’appareils reproducteurs : pycnides, spermo- gonies, chamydospores, kystes endosporés. Cultivés dans des milieu très sucrés, l’un et l’autre de ces Glæosporium donnent naissance à des formes levures, capables de produire une fermentation alcoo- lique, et pouvant, lorsqu'on les cultive longtemps dans les mêmes conditions, se fixer à l’état de levures et perdre la faculté de revenir à l’état filamenteux. Sur blocs de plâtres ou dans les cultures âgées, ces levures donnent des sporanges absolument identiques à ceux des Saccharomyces. Viala et Pacottet concluent que la question de l'origine des levures aux dépens de Champignons filamenteux (4) Viala et Pacottet : Anthracnose, (Rev. de Viticulture, 1905). — Sur les lev. spor. de Champ. à périthèces. (C. R. Ac. des Sciences, 1906.) — Sur les kystes de Glæosp. et sur leur rôle de l’origine des levures. (C. R. de l’Ac. des Sciences, 1906). - re et kystes des Glæosporum. (Annales de l'Institut nat, Agr, IV, 1°* fév. à (2) Kiebahn: Untersuchungen über einige Fungi impertecti und die zugehô- rigen, Arcomycetenformen, (J@hr. f. viss. Botanik, Bd XLI, 1905). SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 117 s'ouvre de nouveau à la suite de leurs recherches et que si jasqu'ici il a été impossible de transformer les levures industrielles en Champignons mycéliens, cela doit tenir à ce que ces dernières sont fixées par une longue adaption à l’état de levures d’où il est difficile, mais non impossible de les ébranler. De pareilles conclusions ne pouvaient moins faire que de sus- citer de vives polémiques. Viala et Pacottet n'avaient d’ailleurs pas prévu la difficulté qu'il y aurait à concilier leurs conclusions avec les observations déjà consacrées sur la conjugaison des Sac- charomyces qu'ils ignoraient. VuiLLeMiN (1), partisan convaincu des idées de Viala et Pacottet a essayé d'expliquer ces contradic- tions en émettant l'opinion que les Saccharomyces qui présentent une Conjugaison sont des Ascomycètes et n’ont que des ressem- blances superficielles avec les véritables levures; les autres Saccharomyces, au contraire, seraient des formes dérivées de Champignons mycéliens. Leur sporange ne serait donc pas homo- loguable à l’asque des Zygosaccharomyces ou des Schizosaccha- romycètes, mais représenterait seulement une forme d’enkyste- ment. Quant à la conjugaison qui s'effectue entre les spores dans certaines espèces, elle serait assimilable à de simples anastomoses, malgré la fusion nucléaire qui l'accompagne. GUILLIERMOND (2) s’est élevé avec vigueur contre cette manière de voir et a montré que les observations de Viala et Pacottet ne pouvaient s'expliquer que par une impureté de culture ou une erreur d'interprétation. En effet, l’asque des Zygosaccharomyces ou des Schizosaccharomycètes ne se distingue en aucune manière du Sporange d’une levure ordinaire, si ce n’est par la conjugaison. De plus, le sporange des levures offre tous les caractères d'un asque, Par son origine sexuelle aussi bien que par ses caractères morpho- logiques et histologiques. L'existence de la conjugaison dans plu- sieurs levures suffit donc à démontrer l'autonomie de la famille des Saccharomycètes et autorise à les classer définitivement parmi les Ascomycètes. Actuellement la question de l'origine des levures n6 nous paraît plus discutable. (1) Vuillemin : Le problème de l'origine des levures (Rev. gén. des Sciences, 1905). , ue Guilliermond : A propos de l'origine des levures. (C.-R. Soc. de Biologie, }. 118 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Classification des levures. — Hansen (1) a profité des décou- vertes récentes sur le groupe des levures pour entreprendre une nouvelle classification. Il divise la famille des Saccharomycètes, qu'il range parmi les Ascomycètes au voisinage des Exoascées, en Saccharomycètes vrais et Saccharomycètes douteux, renfermant chacun un certain nombre de genres créés par lui. Les Saccha- romycètes vrais se subdivisent en deux groupes. Voici d’ailleurs le tableau de sa classification : FAMILLE DES SACCHAROMYCÈTES Champignons bourgeonnant endosporés, chaque cellules peut engendrer des spores (3 à 4, jusqu’à 12). À. — SAGCHAROMYCÈTES VRAIS Premier groupe. — Dans les milieux sucrés, dépôt de levure, plus tard voile plus ou moins visqueux, sans intervention de l’air. Spores rondes ou ovales avec 1 où 2 membranes, germant avec formation d’un bourgeon ou d’un promycélium ; donnent de l'alcool. Genre [. — SaccHaROMYCEs (Meyen). Spores à une seule membrane, germent avec bourgeonnement ; quelquefois mycélium avec cloisons transversales. — Levure de brasserie, distillerie, cidrerie, vinification. Genre IT. — ZyGcosaccharomyces (Barker). — Asques dérivant d’une conjugaison. Zygosacharomyces Barkeri et Zig. Priorianus. Genre IL. — Saccaaromycones (Hansen). Spores à une membrane, germent avec promycélium. Cgx ee Ludwigii. Genre IV. — Saccaaromycopsis (Schiénning). Spores à 2 membranes. — Saccharomycopis quttulatus et capsu- laris. Deuxième Groupe. — Voile dans les milieux sucrés en présence de l'air. Spores en forme de chapeau, citron, etc., à une mem- brane, pas d'alcool, mais des éthers. + Hansen : Grundlinien zur Systematik der Saccharom yceten. (Centr. f; Bak. 1904). à SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 119 Genre V. — Picara (Hansen). Spores hémisphériques ou anguleuses : Pichia membranæfuciens. Genre VI. — Villia (Hansen). Spores en forme de citron ou chapeau avec filet saillant, don- nant éthers. Ex. : Villia anomala, Villia Saturna (Klécker.). B. — SACCHAROMYCES DOUTEUX. MoNosPORA (Metchnikoft} et NzmArOoSPORA (Peglion). Il est à noter que Hansen n’admet pas dans la famille des Saccharomycètes, les Schizosaccharomycètes qui produisent bien, comme les autres levures la fermentation alcoolique et ont la faculté de former des endospores, mais ne se multiplient par scis- siparité et se rapprochent à ce point de vue des Bactéries. Remarquons également qu’à la suite de ses recherches sur la Structure des Bactéries, A. Meyer (1) a été amené à ranger les Bacilles endosporés parmi les Ascomycètes au voisinage des Levures. Cette manière de voir trouve un argument de plus, depuis que Schaudinn a découvert dans le B. Bütschlii et le B. sporonema, au début de la sporulation, des traces d’une reproduction sexuelle qui rappelle celle des Schizosaccharomycètes. Mais comme d’autre part, il semble résulter des recherches de Schaudinn et d’autres plus récentes que les Bacilles ne renferment pas de noyau, mais un système chromidial, il parait difficile, pour le moment, de songer à rapprocher les Bactéries des Levures. On pourra consulter sur les Levures deux remarquables Ouvrages nouvellement parus : « Mikroskopische Betriebskon- trolle in den Gärungsgewerben », de P. Lindner. (Verlagsbuchand- lung. Paul Parey. Berlin, 1905. 3° édition), et « Handbuch der Technischen Mykologie de Lafar ». (Verlag. Gustav. Fischer. 1905). C, — EXOASCÉES. On doit à Ikeno (2) une étude détaillée du développement (1) A. Meyer : Vos Geisseln, Reservstoff, Kerne und Sporenbildung der Bakterien, (Flora, (2) Ikeno, Die ns ris der Taphrina Arten. Flora, 1901 et 1903. 120 RÉVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE cytologique des asques d’un assez grand nombre d'espèces d’Exoas- cées, notamment de Taphrinia indigenus, T. Kusanoi, nov. spec. (vivant sur les feuilles de Pasania cuspidata), T. Johansoni, T. cerasi, T. pruni et T. deformans. L'auteur a constaté dans toutesles cellules destinées à sporuler, la fusion nucléaire décrite autrefois par Dan- geard. Celle-ci se produit dans les cellules ascogènes lorsqu'elles sont encore sous la cuticule de l'hôte. Le noyau secondaire qui résulte de cette fusion est constitué d’un corps très dense, ordinaïi- rement vacuolisé et ressemblant à un nucléole. Ikeno le désigne sous le nom de corps à chromatine. Il est entouré d’une substance fondamentale finement granulée. Ce corps à chromatine n’est pas un nucléole, mais constitue la partie chromatique du noyau. ÏIl possède d’ailleurs les caractères microchimiques de la chroma- tine et non celle du nucléole. Après la rupture de la cuticule de l’hôte et l'accroissement définitif de la cellule-mère de l’asque, on constate une division du noyau par amitose, mais celle-ci s’accom- plit d’une manière très irrégulière et aboutit à une sorte de frag- mentation du noyau en un grand nombre de granulations chroma- tiques de dimensions variables, disséminées dans le cytoplasme. De la sorte, le noyau se trouve transformé en ce qu'on désigne aujourd'hui en Zoologie sous le nom d’appareil chromidial. Un certain nombre des granules se dissolvent, tandis que les autres s’entourent de cytoplasme avec lequel elle forme les spores. Dans T, cerasi et T. prumi, ce processus est remplacé par trois mitoses successives et s’accomplit par conséquent comme dans les Ascomy- cètes supérieurs. Dans ce cas, le corps à chromatine perd une notable partie de sa substance qui sert à constituer le fuseau achromatique, tandis que le reste se transforme en un unique chromosome qui se partage en deux chromosomes fils émigrant 4 l’un à chaque pôle à l’anaphase. (A suivre). Pen RTS CRE PES : NOTES BIBLIOGRAPHIQUES J. C. CoxsrANTINEANU. Ueber die Entwicklungsbedin- Sungen der Myxomyceten. — M. CoNSTANTINEANU étudie suc- cessivement la germination des spores, la formation des plasmodes et des sporogones. On sait, d'après VuiLLEMIN et PiNoy, que la présence des bactéries est nécessaire au développement du Chondrioderma difforme, Didymium effusum ; mais, la plupart des autres Myxomycètes germent très bien dans l’eau distillée au bout d’un temps variant de 30 minutes (Reticularia, Æthalium) à 20 jours (Cribraria aurantiaca). Les spores germent en très grand nombre dans la liqueur de Knop à 0,25°/° en général; lAmaurochæte atra supporte des doses beaucoup plus fortes (4°/), l'optimum étant de 25 °/.: l'optimum de concentration pour l'Arcy- ria incarnata est beaucoup plus faible; il est de 0,03 */,. L'auteur étudie cètes se cullivent, aisément formant des plasmodes et des sporanges ; l'auteur emploie, comme milieux de culture, des extraits végélaux (grains de Mais, tiges de Fève, aiguilles de Pin, etc.); ou encore diverses solu- tions : Knop 1°/,, Dextrine 5 °/,, Glucose 2,3 °/,; Kwop 1 °/,, Saccharose 5". Divers facteurs influent sur la formation des plasmodes et des sporan- ges : 1° température : la fleur de tan forme ses plasmodes entre 14° et 3 le Didymium effusum entre 3° et 30° ; > Humidité : l'influence de ce facteur varie avec les espèces. Le Physarum didermoides forme des sporanges dans les milieux liquides et solides ; sur milieu liquide, les sporanges sont sessiles et isolés et sont presque dépourvus de chaux; d’autres espèces s’enkystent dans un milieu aqueux et donnent des sporanges en milieu sec. R. VIGUIER. se Pisoy (Erxesr). Rôle des Bactéries dans le développe- ment de certains Myxomyeètes (Thèse Paris 1907): — Résul- tais : L'important travail de M. Pivoy a pour but de montrer que les Myxomycètes sont incapables de se développer et de vivre en culture Pure; M. ConNsrANTINEANU ne s’est occupé ni de la pureté de ses cultures ni du rôle que les Bactéries pouvaient y jouer en modifiant la composition du milieu ; c’est pourquoi ce résultat lui a échappé dans son travail. Le Dictyostelium mucoroides, que l’auteur étudie en détail, est toujours associé au Bacillus fluorescens var. liquefaciens et ne peut se développer sans bactéries ; le fait est facile à observer, puisqu'à une température de 50°, pendant une heure, en milieu humide, le Bacille est tué, tandis que 80 +/, des spores du D. mucoroides sont encore capables de germer, ce qu’elles ne feront que si on leur adjoint une bactérie convenable. Le milieu de culture et la bactérie ont une influence marquée sur le développement de cette Acrasiée. Avec certain milieu, il peut y avoir une sorte de transformation du D. en Guttuline, le pied de l'appareil sporifère aVortant complètement. On peut obtenir des cultures pures mixtes (c'esl- à-dire avec une seule espèce de bactérie) avec Bacillus Coli, B. Friedlæn- 122 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE deri, B. Kieli, B. prodigiosus, B. violaceus, Vibrio choleræ, V. Metchnikovi. Le Dictyostèle ne peut se cultiver sur gélose de viande qu'avee deux bac- téries associées, B. Megatherium et fluorescens. Le D. purpureum, le Polysphondylium pAIEDB peuvent de même être obtenus en cultures pures mixtes. . Les pigments des bactéries chromogènes avec lesquels on peut cultiver ces Acrasiées colorent le protoplasma et le mucus entourant l'appareil sporifère ; on sait que Marrucuor avait obtenu des résultats identiques en cultivant une Mucorinée (Morlierella reticulata) avec des bactéries chromogènes. Ce fait a une grande importance taxinomique, car il permet de penser que certaines espèces qu’on avait distinguées par leur colora- tion ne dépendent tout simplement que de l'association d'une même espèce avec lelle ou telle bactérie chromogène. Pourtant, certaines espèces, comme Dictyostelium purpureum et Polysphondylium violaceum, ont un pigment De mème, les Endomyxées se développent toujours avec des bactéries ; l’intérieur des sporanges est rempli de Bactéries, de kystes de proto- zoaires, etc. L'auteur a pu obtenir ici encore des cultures pures mixtes. Il a constaté que, pour fructifier les plasmodes fuient les colonies bactériennes ; il a obtenu des plasmodes par l’ensemencement de kystes âgés de 5 ans. Le Plasmodiophora Brassicæ rentre dans la loi générale : il y a une véritable symbiose entre le myxomycète et les bactéries. L'auteur a constaté en outre que les bactéries étaient ingérées par les myxomycètes et digérées dans leurs vacuoles à l’aide d’une diastase qui agit en milieu alcalin, neutre ou très légèrement acide ; cette acrasi- diastase est voisine de l’amibodiastase Technique : Le milieu de cullure le plus favorable pour ces Myxo- mycètes est : eau 1 litre, gélose 20 gr., graine de lin 500.— Après chauflage à 417°, on répartit dans les vases de culture et on stérilise à 115° pendant 15 minutes. Comme on ne peut filtrer, on verse la gélose dans un entonnoir dont l'extrémité est bouchée ; on met à l’étuve à 3% pour que la gélose refroidisse lentement et que les impuretés tombent au fond. On détache ensuite le bloc de l’entonnoir et on coupe le sommet du cône obtenu qui contient toutes les impuretés, Pour montrer les Bactéries dans les vacuoles digestives : 1° coloration in vivo avec neutralroth ou vésuvine ; 2 coloration des préparations fixées avec mélange Laveran, soit 6 cc. eau distillée, 4 cc. éosine à l’eau à 1 °/,, {cc. de bleu Borrel. [{ Le bleu Borrel comprend 100 gr. eau distillée, 1 gr. oxyde d'argent, { gr. bleu de méthylène médicinal. — Conserver en flacon jaune, 3 semaines de contact, filtrer.] — La coloration demande 20 minu- es ; on différencie par tannin en solution à 5 °/.. Pour l'étude cytologique des myxamibes, outre la mélhoté précédente de Laveran, l’auteur emploie : {°coloration à l’hématoxyline au fer de Heidenhain après fixation au sublimé ; — 2° coloration au rouge Magenta, Sd à © Éd, ed id NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 123 différenciation par le picro-indigo-carmin, alcool, essence de girofle, après fixation par : eau 300 gr., acide acétique 20 gr., acide osmique 2 gr., chlorure de platine 2 gr., acide chromique 3 gr. R. ViGuiER. a. E. pe Wicpeman.. Les plantes tropicales de grande culture (t. 1) Alfred Castaigne, éditeur, Bruxelles; 1908. — Déjà en 1902, M. de Wildeman a publié un volume sur Les Plantes tropicales de grande cullure. Mais, actuellement, les nombreuses recherches activement poursuivies sur les plantes utiles des pays chauds, soit sur place, soit dans les laboratoires, font vite vieillir les traités d'agriculture tropicale. L'histoire des Kolatiers, par exemple, a été, en ces dernières années, complètement remaniée; on s'intéresse de plus en plus à la culture des diverses espèces ou variétés de bananiers. M. de Wildeman, très au cou- rant de tous ces progrès, vient donc de publier une nouvelle édition, complètement transformée et mise à jour. Il y passe en revue, au point de vue botanique et au point de vue cultural, les Caféiers, les Cacaoyers, les Kolatiers, le Vanillier et les Bananiers. C’est le premier volume, bien illustré, d'un grand ouvrage d'agronomie coloniale, dont le nom de l’auteur indique toute la valeur, H. JUMELLE. e WiLbemax. Mission Émile Laurent (1903-1904) Bruxelles, 1905-1907. — Au cours d’un voyage agronomique qu'il effectuait en 1903-1904 au Congo belge, et au retour duquel il mourait, en février 1904, à bord même du bateau qui le ramenait en Europe, Ém. Laurent, Professeur à l’Institut agricole de Gembloux, avait recueilli un grand nombre de plantes de l’État Indépendant. La détermination de tous ces matériaux botaniques fut confiée à M. de Wildeman, qui vient d'en ter- miner l'étude; le résultat en est la publication d'un superbe volume de 600 pages, avec d'innombrables planches et des photographies variées. M. de Wildeman y a aussi mis en ordre les notes de route du regretté explorateur. C’est une puissante contribution à l'étude de la flore afri- Caine ; et l'ouvrage, en même temps qu il constitue le plus beau monument qui pût perpétuer le souvenir d'Émile Laurent, mort victime de son dévoue- ment à la science, fait le plus grand honneur à celui qui voulut bien assu- mer la lourde tâche d'achever l’œuvre commencée, et, 3 l'utilisation de lous ces documents, l'a rendue féconde, UMSLEE Pa lo é générale de l’Indo-Chine. — La flore de l'Asie orien- lale et SE à a déjà fait l'objet de nombreux travaux; de nombreux botanistes se sont attachés à faire-connattre la flore de l'Inde, de Malacca, de l’Archipel malais, du Japon; la Chine-elle-même: commence à être connue, et, récemment encore, une intéressante étude de la Chine centrale 124 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE a été publiée. L’Indo-Chine française, au contraire, est très imparfai- tement connue; en dehors de la flore de Loureiro publiée à la fin du xvmx siècle, on ne peut guère signaler que les beaux travaux du regretté Pierre. Tous les botanistes seront heureux d'apprendre que M. H. LECOMTE, professeur au Museum, a eu l’heureuse initiative d'entreprendre la publi- cation d’une Flore de l’Indo-Chine, après s'être assuré du concours de nombreux collaborateurs. Les richesses accumulées dans les collections du Museum d'Histoire naturelle et recueillies par divers voyageurs (Pierre, Harmand, Balansa, Thorel, Brousmiche, le Père Bon, etc.) per- mettront de mener à bonne fin cette publication que subventionne le gou- vernement général de l’Indo-Chine. Un premier fascicule de 112 pages vient de paraître; il comprend les Renonculacées, Dilléniacées, Magnoliacées, presque toutes les Anonacées, familles rédigées par MM. FINET et GAGNEPAIN. Les Renonculacées sont faiblement représentées en Indo-Chine ; on n'y rencontre aucune espèce endémique, elles se retrouvent toutes en Chine, au Japon ou dans l'Inde et appartiennent aux trois genres Ranunculus, Clematis, Naravelia, ce dernier genre propre à l’Indeet à l'Asie méridionale. Il est intéressant de noter la présence du Ranunculus sceleratus dans les marais du Tonkin et du Laos, et d’une variété du Clematis Vitalba dans le Laos. | Les Dilléniacées sont réparties dans les genres suivants : Tetracera, 4 espèces, non endémiques, dont l’une (T. Euryandra) se retrouve jusque dans la Nouvelle-Calédonie; Dillenia, 11 espèces, dont 6 endémiques; Saurauia, 3 espèces, dont une propre au Laos; Actinidia, une espèce commune avec Hong Kong. Les Magnoliacées comprennent : 1licium, 2 espèces; Talauma, 3 espèces dont deux spéciales au Tonkin et au Cambodge; Manglietia, 2 espèces; Magnolia, 1 espèce; Michelia, 4 espèces dont 2 endémiques; Schizandra, 1 espèce du Laos; Kadsura, 2 espèces. Les Anonacées appartiennent à 21 genres : Sageræa (1 esp.), Anomiant- hus (1 esp.), Uvaria (13 esp. dont 6 endémiques), Ellipeia (1 esp.), Unona (6 esp. dont 3 endém.), Cananga (2 esp.), Polyalthia (14 esp. dont 12 endém.), Anaxagorea (1 esp.), Artabothrys (5 esp. dont 3 endém.), Cyathocalyx (1 esp.), Popowia (3 esp. endém.), Orymitra (2 esp. endém.), Goniothalamus (4 esp. endém.), Mitrephora (3 esp. endém.), Xylopia (2 esp. endém.), Melodoruwm (11 esp. dont 7 endém.), Dasymaschalon (2 endém.), Anona (3 esp.). Le fascicule se termine avec le genre Miliusa. Les espèces non endémiques sont toutes asiatiques. Les auteurs ont donné des descriptions des plantes, en français, très complètes et très précises; les détails de floraison, les localités, les noms vulgaires, les usages sont toujours indiqués. Les déterminations sont faci- litées par des clés dichotomiques commodes, par de nombreux dessins dans le texte et par 14 belles planches dues à Mlle Kastner. R. VIGUIER. NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 125 KRirG6, PH. A. Beitrage zur Kenntnis der Kallus-und Wundholzbildung geringelter Zweige und deren histo- logischen Veranderungen,Würzbourg. 1908. 8> 68 p. 25 planches. (Histologie des tissus développés sur les blessures annulaires des branches). — La cicatrisation des blessures chez les végétaux a été l’objet de maintes recherches anatomiques ; cependant, le travail de M. Kni£c nous fournit quelques données nouvelles sur certains points encore discutés. L'auteur a fait des décortications annulaires sur les branches de difiérentes espèces d'arbres et d’arbrisseaux appartenant aux Dicotylédones. Il trouve, après avoir étudié anatomiquement les branches ainsi opérées, que le bois qui se forme sur les blessures annulaires montre une grande analogie avee le bois normal et ne diffère de ce dernier que par le diamètre plus petit de ses éléments et par une longueur moindre des cellules qui composent les vaisseaux. La direction horizontale que prennent les éléments du bois aux bords de la blessure doit être attribuée à des causes purement méca- niques. Le liège qui couvre le nouveau tissu formé aux bords de la blessure, ne diffère guère du liège normal. Dans certains cas, assez rares, la moelle, sans être atteinte par la blessure, commence à former dans sa périphérie des éléments analogues à ceux développés aux bords de la blessure; la position réciproque des éléments du liber et des éléments du bois dans ce Lissu, produite par l'activité des cellules périphériques de la moelle est parfois (chez le Vitis vinifera) inverse de la position normale. Au moment de la cicatrisation, la fusion des tissus développés aux bords de la blessure subissent une résorption complète; les parois des cellules de ces assises deviennent de plus en plus pauvres en subérine et l’on {rouve cette substance dans un état de dissolution accumulée dans les cellules vivantes voisines, On sait que certains cytologistes ont cru avoir observé, dans le tissu des blessures, la division directe du noyau; or, après ses recherches sur les branches d'Ampelopsis quinquefolia, M. Krieg pense que la division des noyaux qui se produit dans ce cas est indirecte comme dans les tissus normaux, De nombreuses photographies microscopiques accompagnent le texte, W. LUBIMENRO. * + * VERNON L. KELLOGG.— Darwinism to-day (État actuel de la question du Darwinisme). — Cet ouvrage est un exposé très clair et très substantiel du Darwinisme, de son histoire et des opinions qui ont cours actuelle- Ment relativement à cette théorie. L'auteur a d'abord le soin de bien distinguer Darwinisme et Théorie de l’évolution. Puis il fait l'histoire des objections qui furent opposées suc- Cessivement aux théories de Darwin et des efforts tentés pour défendre ces théories, I] expose les diverses hypothèses que les biologistes ont pu imaginer pour expliquer, compléter, modifier les théories de la sélection 126 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE naturelle et de la survivance du plus apte, ou bien pour assigner des causes différentes aux modifications que subissent les êtres vivants et à leur évolution. C’est ainsi que sont passées en revue les idées de Lamark, Weismann, De Vries et d'une foule d’autres savants. Nous n’entrerons pas dans le détail des analyses des divers chapitres qui ne sont eux-mêmes que des résumés et des analyses d’un grand nombre de travaux. Nous dirons seulement que la lecture de l'ouvrage met parfaitement au courant des idées successives émises depuis cin- quante ans et des travaux les plus récents sur la question de l'origine des êtres. Nous ne pouvons, d'autre part, que souscrire à la conclusion de l’auteur : « Nous sommes ignorants, terriblement, immensément igno- rants. Ce que nous avons à faire, c'est de travailler à augmenter nos con- naissances ». Léon Durour. Li *k *# Haxs Mouiscu. — Die Purpurbakterien nach neuen Unter- suchungen (léna, édité par Gustave Fischer, 1907). — L'auteur com- mence par indiquer une méthode permettant d'obtenir facilement des cultures pures de Bactéries pourpres. Ces organismes ne peuvent suppor- ter qu’un apport modéré d'oxygène, aussi est-il impossible de les isoler au moyen de boîtes de Petri. Molisch obtient d'excellents résultats en faisant les dilutions dans des tubes à essai. Le milieu employé est le suivant : 1000 gr. d’eau de rivière, 18 gr. d'agar (ou 100 gr. de gélatine), 5 gr, de peptone, 5 gr. de dextrine ou de glycérine. C’est la première fois que les Bactéries pourpres ont pu être cultivées à l'état de pureté. Molisch ayant à sa disposition des cultures pures de ces organismes si particuliers, les a étudiés au point de vue physiologi- que, dans des conditions d’exactitude qu’il était impossible d'obtenir avec des cultures impures, Il a constaté par les méthodes les plus délicates profondément la conception que l'on avait du rôle des Bactéries pourpres dans la Nature. Le dégagement d'oxygène observé par Engelmann s’expli- que probablement par la présence de petits organismes chlorophyiliens associés aux Bactéries pourpres sur lesquelles il a opéré. Molisch a extrait deux pigments des Bactéries pourpres : un pigment rouge qui présente certaines analogies avec la carotine (bactério-purpurine) et un pigment vert mais dont le spectre est très différent de celui de la chlorophylle (bactériochlorine). Les organismes colorés par ces deux pigments ne peu- vent décomposer le gaz carbonique à la lumière, mais comme ils pros- pèrent mieux à la lumière qu’à l'obscurité, on peut supposer que leurs matières colorantes servent à utiliser l'énergie lumineuse pour assimiler la matière organique. Molisch décrit un certain nombre d'espèces de bactéries pourpres qui, jusqu’à présent, n'avaient pas été distinguées. Jean FRIEDEL. Chronigues et MNMouvelles M. Ed. GRirroN, Professeur à l’École d'Agriculture de Grignon, a été nommé Directeur-adjoint de la Station de pathologie végétale de la ville de Paris, en remplacement de M. DELACRoIx, décédé. * *. Dans sa séance annuelle, en février 1908, la Société d'Acclimatation de France a décerné sa grande médaille d’or, la récompense la plus élevée, à M. Léon Durour, Directeur-adjoint du Laboratoire de Biologie végétale de la Sorbonne, à Fontainebleau, pour l’ensemble de ses recherches de botanique et d'apiculture. $ + # Un monument a été élevé au botaniste KERNER von MARILAUN dans la cour des Arcades de l'Université de Vienne, Un discours a été prononcé par M. le professeur von WETTSTEIN. Par Une fête en l’honneur de M. le Professeur SERGE NAVASCHINE, dont le nom est bien connu par la découverte qu’il a faite de la double fécondation des Phanérogames, a été organisée le 3 mars par la Société des Natura- listes de Kieff. Pr Un Jardin botanique a été récemment eréé à l'Université de l'Illinois. + M. BRÉGEON a été nommé Chef du Service des Serres au Jardin des Plantes de Nancy, en remplacement de M. BRANGBOUR, décédé. . Le Clathrus cancellatus L. dans les régions septentrionales de la France. — Ce curieux champignon a été longtemps considéré comme une espèce méridionale, ne dépassant pas la Loire. On l'a, depuis une vingtaine d’an- nées, trouvé dans les départements de la Mayenne, du Maine-et-Loire, de la Loire- Inférieure et de VIlle-et-Vilaine; il # est rare toutefois el ne se Montre qu’à intervalles plus ou moins éloigné Our la première fois, il a été signalé dut les Côtes du-Nord, par M. Jean Daniel, qui la découvert à Erquy, non loin de la mer. Enfin, M. Potier, de la Varde, l'a trouvé encore plus au Nord, à Saint-Pair-sur- Mer (Manche), où il était particulièrement abondant en 1907. Le Clathrus cancellatus n’est point et il est possible qu'il remonte encore plus haut dans le Nord. Ce n’est d'ailleurs pas le seul champignon dont la tel géographique était insuffisamment précisée par les anciennes flores. Le Sparassis crispa, espèce des montagnes, et le Pleurotus olearius se trouvent aussi fréquem- ment dans l'Ouest, bien au nord de la Loire. al 128 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE D'autre part, le Clathrus cancellatus a été trouvé par MM. Viguier et Dubard dans le bois de Vincennes, au voisinage de Palmiers cultivés au Jardin Colonial. ; …e Les Solanum cultivés el sauvages. — M. Schribaux a présenté, de la part de M. Heckel, à la Société Nationale d'Agriculture de France, dans sa séance du 19 février 1908, des planches relatives au Solanum Maglia. Ces figures représentent d’une part les pieds sauvages à fleurs blanches et à petits tubercules terminant de longs stolons, d'autre part, les pieds culti- vés de la même espèce, obtenus par M. Heckel, à fleurs violettes et avec tubercules beaucoup plus gros et rapprochés de la tige aérienne. Un parallélisme peut être établi entre ces deux sortes de pieds de Solanum Maglia et les deux sortes de Solanum Commersoni, la sorte sauvage et la sorte cultivée par M. Labergerie. Dans les deux cas, la production, observée par M. Heckel et plusieurs autres auteurs, de petits tubercules de Ja forme sauvage réapparaissant fortuitement sur les plants cultivés, prouve l'identité de la forme sauvage avec la forme cultivée, et éclaire, par sorte, l’origine des races obtenues par la culture. = + * n cas d’albinisme chez le Carduus nutans. — Les cas d'albinisme observés dans le règne végétal sont nombreux, tant chez les espèces sau- vages que chez les espèces cultivées. M. Potier de la Varde a rencontré, és de Guingamp (Côtes-du-Nord), une station de Carduus nutans à fleurs blanches. Depuis plusieurs années, ce type se reproduit à côté des types normaux comme coloration. L’albinisme affecte non-seulement les capitules qui sont d’un blanc pur, mais encore les bractées de l’involucre et les aiguillons des feuilles qui sont d'un vert blanchâtre et non teintés de violet. Par M. le professeur Pozzi-Escor a adressé une lettre à la Revue contenant quelques observations faites par le botaniste du Ministre de l'Agriculture du Pérou au sujet de l'Erythiæa Lomæ décrite par GiLe dans le Repertorium de Feppe (II, n° 16, février 1906) et récoltée par Weberbauer dans les Monts-Barrauco, près de Lima. Cette espèce a, paraît-il, été déjà ses par Feuizer en 1715, dans son ouvrage « Voyage au Pérou»; cet au l'aurait ultérieurement réunie à l'Erythræa chilensis. I n'y a de ee ie lieu de modifier le nom d’£E. Lomæ en celui d'E. Feuilletii comme le désire l’auteur de cette remarque. * *k + ERMIN MiGLionATO entreprend la publication d’un Dictionnaire raisonné de Tératologie végétale, et prie sé botanistes de lui adresser leurs travaux rue Panisperna, 89 8, Rome. SSI US UN MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 ir. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc.. à M. FAd- ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT, 1, rue Dante, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Par. Il sera rendu compte dans les revues spéciales des ouvrages, mémoires ou notes dont un exemplaire aura été adressé au Directeur de la Revue £énérale de Botanique. De plus l'ouvrage envoyé sera annoncé immédiatement sur lu couverture. Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droil gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. PE Pr D ou nement a — Len PR na PEN Te sh de ns 0. ue dl bn #4 TS RU AVIS AU RELIJEUR La troisième feuille de ce numéro est Ja 30° feuille du Tome XX (p. 481), de façon à ce que les titres des publications botaniques se trouvent {ous à la fin du volume. E. LEITZ, WETZLAR Berlin, Francfort-s,-M., St-Pétersbourg, Londres, New-York, Chicago Dépositaires à Paris MM. E. COGIT & C*, 36, boulevard St-Michel MICROSCOPES pour travaux Scientifiques et Techniques. MICROTOMES. Appar ème eg otre a as et de projection. — ou photographiques, Jumelles à pri Catalogues ares — Envoi sur demande gratis et franco. le le 2. 2. D. ù : pur r ae 7 appareil ns ee spécialement pa les ratoires de botanique- Trompes et Rampes à Vie Pompes pour Pression — GRISOUMÉ MÈTRE 7 APPAREILS ENREGISTREURS POUR L'ESSAI DES EXPLOSIFS — _ G. FONTAINE. 48, = Monsieur-Le-Prinee + FA a CHIMIE PHYSIQUE Bactériologie mi . Électricité " Micrographie Photograph Fournitures diverses p Laboratoire REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME VINGTIÈME Livraison du 15 Avril 1908 N° 232 Entered at the New-York Post Office as Second Class matter. PARIS LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT {, RUE DANTE, À y 1908 LIVRAISON DU 15 AVRIL 1908 Pages L — OBSERVATIONS SUR LES DIVERSES FORMES DU FIGUIER (avec figures dans le texte), par M. Leclerc du Sablon . . . : 129 II. — LES TRANSFORMATIONS DE LA FLORE AUX ENVIRONS DE MOULINS, par M. Ernest Olivier. 151 III. — LA CONCENTRATION DU PIGMENT VERT ET L’'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE (avec plan- ches et figures dans letexte),par M. W. Lubimenko. 162 IV. — LA QUESTION DE LA SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES ET LES RÉCENTS TRAVAUX (1898-1906) SUR CE GROUPE DE CHAMPIGNONS, (avec figures dans letexte), par M. A. Guilliermond OUR =. 198 V. — REVUE DES TRAVAUX DE Éiionron au VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. Zeiller (suite) . . 183 VI. — NOTES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . 188 VIL — CHRONIQUES ET NOUVELLES. . . . . . . . 192 Cette livraison renferme vingt-cinq figures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement voir à la troisième page de la couverture. Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur l'Administrateur de la Librairie pes de noise ent - 1, rue Dante Paris (V). Ra 4 ce RS CT RER RS EE er Par PP RES PERS AT ES FREE OA ES TS SRE un QE A OU VE QE TES A PE € Po PC CPS REC PU RE Cet nee Det ee EE TT on QE RS RS RE EE uns te de dl e CA ESS RÈETE DIVERSES FORMES DU FIGUIER (F. CARICA) par M. LECLERC DU SABLON Le Ficus Carica est une espèce très polymorphe. Les variations dans le port de l'arbre, dans l'orientation et les dimensions des jeunes rameaux, dans la forme des feuilles surtout, contribuent à donner aux divers Figuiers des aspects très différents. Tout le monde à remarqué que les feuilles, presque entières dans cer- taines variétés, sont ailleurs profondément découpées en trois, cinq ou même sept lobes. Les figues, que l’on peut appeler fruits du Figuier, bien que l'expression ne soit pas rigoureusement exacte, contribuent encore plus à diversifier l'espèce ; elles diffèrent par leur couleur, leurs dimensions, leur composition chimique, l’époque de leur maturité et la nature des fleurs qu'elles renfer- ment. . Dans cette étude, j'examinerai d’abord les diverses formes de fleurs en insistant surtout sur les fleurs femelles; puis je verrai quelle est leur répartition dans les inflorescences ; je montrerai ensuite le lien qui relie les récoltes successives qu’un Figuier peut donner dans le courant de l’année, J'aurai alors les éléments sufli- sants pour comparer entre elles les diverses formes de Figuiers qui ontété signalées ou que j'ai eu moi-même l'occasion d'observer. Je ne referai pas l'historique de nos connaissances sur les Figuiers ; on le trouvera très complet dans un Mémoire de Solms- Laubach [2]. Un livre plus récent d’Eisen [3] réunit lout ce qui à êté fait d’intéressant sur la question. Dans le cours de ce Mémoire, je renverrai aux travaux antérieurs, chaque fois qu'il y aura lieu. La plupart des observations que je vais rapporter ont été faites dans les environs de Bagnols (Gard), de 4905 à 1907. Rev. gén. de Bolanique. —- XX. & 130 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Formes des fleurs femelles. — On sait que les fleurs du Figuier sont diclines et à une seule enveloppe florale. Le nombre des sépales varie dans une même figue ; il est, en général, de quatre ou Cinq, quelquefois seulement de trois surtout chez les fleurs mâles, et quelquefois supérieur à cinq. Ces variations ne me paraissent pas d’ailleurs avoir une grande importance pas plus que le nombre des étamines qui est, en général, de quatre ou cinq. Ce sont surtout les fleurs femelles qui offrent de l'intérêt ; elles comprennent, à l'intérieur du calice, un seul carpelle renfermant un seul ovule et dont le style est terminé par un stigmate à un ou deux lobes (fig. 1). On savait depuis longtemps que ces fleurs peuvent avoir des destinées très différentes, non point dans la même figue, mais suivant les Figuiers que l’on considère : 4° Les unes produisent une graine, ce sont les fleurs femelles proprement dites ; l'ovaire se transforme en une petite drupe et la graine est composée d’un tégument très mince entou- rant un albumen oléagineux dans lequel est plongé un embryon courbe relativement gros ; 2° D’autres ne diffèrent des premières que parce que l’ovule ne donne pas de graine ; les parois de l’ovaire se sont accrues en une Fig.1.— Fleurfemelle petite drupe, mais elles sont vides ; ce sont les de Figuier commun fleurs stériles, que ss auteurs appellent montrant le stigma- des fleurs mâles : te à deux lobes et le le calice. Gr.—14. 3° Enfin les fleurs de la troisième catégorie, qui ne sont pas portées par les mêmes arbres que les précédentes, donnent encore une drupéole ; mais, à l'inté- rieur, aux lieu et place de la graine, se trouve la larve d’un insecte Hyménoptère, le Blastoyhaga grossorum ; ce sont les flewrs-galles. Solms-Laubach [1] a remarqué une différence très importante entre les fleurs des deux premières catégories d’une part et celles de la troisième d'autre part. Au moment de la maturité des pistils, c’est-à-dire lorsque la fécondation peut se produire, le style est dans les deux premières catégories de fleurs à peu près deux fois aussi long que l'ovaire (fig. 4, 7, 8 et 9); dans la troisième catégorie, au contraire, le style est au plus aussi long que l'ovaire (fig. 2, 3, 4 DIVERSES FORMES DU FIGUIER 131 5, 6). On comprendra l'intérêt de cette remarque en observant la façon dont l’œuf qui donne la larve des fleurs galles a été introduit à l’intérieur du pistil. Un Blastophage femelle est entré dans une jeune figue par l’ouverture appelée ordinairement œil qui est à la partie supérieure; cet Insecte cherche à pondre ses œufs ; s’il est dans une figue renfermant des pistils à style court, il enfonce sa tarière dans le stigmate et peut déposer dans l’ovule son œuf, qui trouvera là des conditions favorables à son développement. Si, au contraire, le Blastophage ne rencontre que des fleurs à style long, il lui est impossible de pondre ses œufs dans l’ovule, en enfonçant sa tarière dans le stigmate, et comme il ne sait pas pondre autre- ment, il est obligé d'y renoncer. C’est ainsi que les fleurs à style court sont les seules qui puissent recevoir un œuf de Blastophage et jouer le rôle de fleurs galles. Solms-Laubach ne se prononce pas sur la question de savoir si les fleurs à style court peuvent ou ne peuvent pas produire de graines; mais Eisen [3] admet que ces fleurs ne donnent jamais de graines et ne peuvent jouer que le rôle de fleurs galles. Intermédiaires entre les pistils à style court et les pistils à style long. — Voyons maintenant si, au point de vue de la forme et des fonc- tions, les différences entre les diverses sortes de fleurs sont aussi net- tes qu'on l’a cru d’a- bord. Les fleurs-galles ont toujours un style relativement court, en &énéral de la longueur de l’ovaire, quelquefois beaucoup plus court. La longueur de l'ovaire varie, dans les cas que j'ai observés, de OmmG à Omn7 et la longueur du style de 04 à reel: Dans les fleurs jeunes, le style est droit, ce qui favorise la ponte des œufs de Blastophage. Les figures 2, 3, 4, 5 et 6 montrent diverses formes des fleurs-galles jeunes, c’est-à-dire au moment où la ponte des œufs de Blastophage est effectuée. On constate qu'il y a des Fig. 2, 3et 4. — Diverses formes de pistils à style court _ 132 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE variations pon seulement dans la longueur du style, mais encore dans son épaisseur et dans la forme du stigmate qui est quelquefois à deux branches, quelquefois à une seule branche; je n'ai jamais observé de style aussi court que celui figuré par Solms-Laubach [1]. La partie saillante de la tariè- re du Blastophage est longue d'environ Omm35, plus courte, par conséquent, que la plupart de styles de fleurs-galles ;‘il est pro- bable que pendant la ponte il se produit une dévagination qui permet à l’insecte d’atteindre la Fig. 5 et 6. — Diverses formes de pistils base du style. à style court. Gr. — %. Les fleurs femelles et stériles ont, en général, comme l'indique Solms-Laubach, un style environ deux fois aussi long que l'ovaire, quelquefois plus long, comme on peut le voir sur les figures 7, 8 et 9. Fig. 7,8 et 9. — Diverses formes de pistils à style long; la fig. 7 est prise sur un Figuier sauvage ne donnant de figues qu'après fécondation ; la fig. 8 r un Figuier de Smyrne cultivé et la fig. 9 sur un Figuier commun fers Gr. = 20. Cependant j'ai observé des cas ou le style est plus court. La figure 10 représenteun pistil pris dans une figue d'été d’un Figuier cultivé aux .Stériles et à une branche DIVERSES FORMES DU FIGUIER 133 environs de Toulouse et appartenant à la variété appelée goureau rouge, on voit que le style, long d'environ 0270, est à peu près de la même longueur que l'ovaire et pourrait être pris pour le style d'une fleur-galle ; mais le stigmate, à deux branches, est très développé, beaucoup plus que dans aucune fleur-galle. La figure 11 représente le pistil pris dans une figue d’été d’un Figuier sauvage produisant des figues comestibles et n’ayant jamais de fleurs-galles, le style a ici encore à peu près la longueur de l'ovaire, 0®8 environ. Dans d’autres cas, le style est un peu plus long, sans atteindre cependant le double de la longueur de l'ovaire. Le stigmate des fleurs femelles et des fleurs stériles varie comme celui des fleurs-galles ; il est tantôt à une branche, tan- tôt à deux branches: le plus souvent, il est à deux branches dans les fleurs dans les fleurs femelles, + mais cette règle souffre des Fig. 40 et 41. — Pistils pris dans des esse i d' ‘iguier »L ayant des exceptions. d'été de Figuiers femelles el aya ; styles de longueur intermédiaire. Gr. — 18. Eisen admet que les ; fleurs stériles ont un style plus court que les fleurs femelles ; e n'ai vérifié cette règle que dans quelques cas particuliers ; mais il y a des fleurs stériles qui ont un style très long comme Lu montre la figure 9. ll y a donc une série continue d'intermédiaires entre les niyles courts et les styles très longs. Mais on peut dire d’une façon générale que toutes les fleurs-galles, ont un style relativement court ; les moins courts dépassent à peine la longueur de l'ovaire et mesurent environ 0r"7, Dans les fleurs femelles et les fleurs stériles, la longueur du style est beaucoup plus variable et peut aller de pmm7 à 2m, Au point de vue des fonctions, la spécialisation de trois sortes de fleurs pistillées est-elle complète ? C'est-à-dire un pistil donné ne peut-il se développer, au delà de la maturité, que d'une seule façon, soit en fruit renfermant une graine, soit en fruit vide, soit en galle ? Les pistils à style court, sont les seuls qui puissent se transformer 134 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE en galle et cela tient, on le sait, à ce que c’est seulement dans ceux-là que les Blastophages peuvent pondre leurs œufs. Mais j'ai observé des cas où le développement de ces pistils se continue au delà de la maturité sans qu’un œuf de Blastophage ait été pondu dans l’ovule. Un Figuier poussé aux environs de Mirepoix (Ariège) avait tous . les caractères d’un Figuier mâle : le style était court et les figues d'été renfermaient des étamines. Mais, comme dans l'Ariège le _Blastophage n’existe pas, il n’y a pas formation de galles; certains ovaires grossissent néanmoins et donnent un petit fruit semblable extérieurement à une galle; si on l’ouvre, on voit qu'il est vide ou du moins ne renferme qu’un ovule atrophié. Voilà donc un exemple de fleurs à style court se conduisant comme les fleurs stériles à style long. J'ai observé un fait analogue sur un Figuier mâle poussé aux environs de Saint-Gervais (Gard). Dans les figues d'été qui avaient été visitées par le Blastophage, les ovaires étaient transformés en galles. Mais un certain nombre de figues étaient arrivées à matu- rité bien que n'ayant pas été visitées par le Blastophage ; les ovaires, surmontés d’un style court comme dans le cas précédent, avaient pris l’aspect d’une galle mais ne renfermaient que les restes de l’ovule atrophié comme dans les figues comestibles communes. Il est à remarquer de plus, et je reviendrai plus tard sur ce point, que le réceptacle de ces figues ne renfermant pas de galles était devenu charnu et comestible, tandis que les figues portées par le même arbre et renfermant des galles n'étaient pas comes- tibles. Il serait, je crois, facile de trouver d’autres exemples analogues en observant d’autres variétés de Figuiers à style court, surtout dans des régions ou le Blastophage n'existe pas. Les deux cas que je viens de citer sont relatifs aux figues d'été. Les fleurs à style court peuvent-ellès produire des graines ? Solms-Laubach a signalé des graines, d’ailleurs très rares (une ou deux par figue), dans des figues d'automne qui ne renferment nor- malement que des fleurs-galles; mais l’état des matériaux mis à sa disposition ne lui a pas permis de décider si les fleurs qui avaient produit les graines avaient un style court ou un style long. Eisen admet que toutes les fleurs qui produisent une graine ont un style long, même lorsqu'elles sont mêlées à des fleurs-galles à style court. L'examen d’un Figuier mâle, poussé spontanément à la DIVERSES FORMES DU FIGUIER 135 Roque (Gard), m'a permis de résoudre la question laissée en sus- pend par Solms-Laubach. En 1905, les figues d’hiver arrivées à maturité, en mai, renfermaient, à côté de galles normales, un nombre relativement considérable de drupéoles contenant une graine ; pour trois ou quatre galles, il y avait une graine fertile. Les fleurs à style court, qui en général se transforment en galles, peuvent donc, dans certains cas, donner soit des fruits vides, soit des fruits renfermant une graine fertile entièrement semblable aux graines produites dans les fleurs à style long. De plus, des graines n'avaient été signalées dans des figues à style court que pour la seconde récolte mürissant en automne ; j'en ai trouvé également dans la troisième récolte qui a passé l'hiver sur l'arbre; on verra un peu plus loin les conséquences qu’on peut en tirer relativement aux relations entre le Blastophage et des différentes récoltes de figues. Répartition des diverses sortes de fleurs. — Les fleurs mâles ne se trouvent normalement que dans les figues d'été portées par des arbres dont les fleurs femelles ont un style court. Ce sont ces arbres qu'on appelle des Figuiers mâles ou Caprifiguiers. Les fleurs à étamines sont situées à la partie supérieure de la figue tout autour de l'œil, et sont plus ou moins abondantes suivant les variétés ; il Y à quelquefois des fleurs mâles, peu nombreuses, isolées au milieu des fleurs femelles qui tapissent la partie inférieure du réceptacle, Eisen a signalé et j'ai observé de mon côté quelques fleurs mâles dans les figues d'automne ou d’hiver des Figuiers mâles; mais ce sont là des exceptions; d’une façon générale, les figues d’automne et d’hiver des Figuiers mâles ne renferment que des fleurs femelles et à style court. On n’a jamais signalé de fleurs mâles bien développées, sur un arbre portant des fleurs femelles à style long. Cependant, dans certaines variétés de Figuiers à style long, notamment dans le goureau rouge, on peut voir à la partie supérieure des figues d'été, à la place précisément où se trouvent les fleurs mâles dans les figues mâles, des tleurs qui ne sont pas semblables aux autres et qui restent à l'état de bouton. J'ai étudié ces fleurs, en faisant des coupes transversales dans l’ensemble du bouton, après inclusion dans la paraffine, Chaque fleur comprend un calice de quatre ou 136 REVUE GÉNÉRALE D£ BOTANIQUE cinq sépales et vers le centre un pistil plus ou moins développé (fig. 12 et 13); entre le calice et le pistil, se trouve un autre verticille composé de pièces filiformes, en é ou aplaties, en e, qui représentent les étamines. Les deux verticilles sont opposés lorsque le nombre des étamines rudimentaires est égal à celui des sépales (figure 12) ; dans certaines fleurs, les staminodes sont plus nombreux et leur disposition devient irrégulière (fig. 13). Les Figuiers à style long peuvent donc avoir des étamines rudimen- taires. Etant donné la grande variabilité des Figuiers, on pourrait peut-être, en examinant un assez grand nombre d'individus issus de graines, trouver des étamines fertiles et des pistils à style long réunis sur le même arbre. Dans une même figue, la longueur de style est toujours sensi- Fig. 12 et 13.— Coupes dans des fleurs situées à la partie supérieure d’une figue d'été: p, pistil; €, staminodes aplatis : é, staminodes filiformes ; s, sépales. blement la même. Les figues de Smyrne et les figues comestibles communes ne renferment que des fleurs femelles et à style long. Les Figuiers mâles ont des fleurs femelles à style plus ou moins court ; dans les figues d’été de ces arbres, la partie supérieure du réceptacle est occupée par les fleurs mâles et la partie inférieure par les fleurs femelles à style court ; dans les figues d’automne et d'hiver, il n’y a généralement pas de fleurs mâles, mais seulement des fleurs femelles à style court. Il en résulte que si, sur un de ces Figuiers, la première récolte ne se développe pas, il n’y a pas de fleurs mâles du tout ; on en arrive ainsi à appeler Figuier mâle un arbre qui ne produit pas d’étamines. Nous verrons tout à l'heure, en examinant la succession des récoltes sur un même arbre, que l'absence ou la présence des figues d'été est un caractère peu Le CS Éd id DIVERSES FORMES DU FIGUIER 137 important dû à la plus ou moins grande précocité des figues. Les ‘ Figuiers mâles ne produisent jamais des pistils à style long; j'ai vérifié en effet que les quelques graines fertiles produites par ces arbres sont renfermées dans des pistils à style court semblable à celui des fleurs-galles. On sait que la fonction normale des pistils des Figuiers mâles est de nourrir le Blastophage. Les figues produites par le même arbre mais appartenant à des récoltes différentes ne renferment-elles que des styles de même longueur ? En général oui; j'ai cependant constaté quelques excep- tions, notamment sur un Figuier de la variété goureau rouge cultivé à Saint-Jean aux environs de Toulouse. Les figues d’au- tomne sont comestibles et très abondantes: les styles y ont la longueur ordinaire dans les figues cultivées communes, environ deux fois la longueur de l'ovaire. Les figues d’été, au contraire, sont rares ; l'arbre que j'ai observé, bien que très âgé, n’en portait que trois qui devinrent à peine comestibles; les pistils (voyez fig. 10) avaient un style moins long que dans les figues d'automne, à peine aussi long que l’ovaire ; on aurait presque pu croire que ces pistils appartenaient à un Figuier mâle. Par la structure des pistils de ses figues d'été, le Figuier de Saint-Jean est donc un intermédiaire entre un Figuier mâle et un Figuier femelle. En somme, au point de vue de la répartition des diverses sortes de fleurs dans les figues, on peut distinguer deux sortes de Figuiers. 1° Les Figuiers mâles, qui ont des fleurs mâles dans les figues d'été et ordinairement dans celles-là seulement ; les fleurs femelles qui sont dans les figues d'été, d'automne ou d'hiver ont un style court et ont pour fonction ordinaire de nourrir Je Blastophage ; il n’y a pas de fleurs femelles à style long. 2 Les Figuiers femelles, qui n’ont en général que des fleurs femelles et à style long ; ces fleurs peuvent être fertiles ou stériles el ne nourrissent pas le Blastophage ; dans certains cas on trouve des pistils qui, par la longueur de leur style, se rapprochent des pistils des Figuiers mâles. Diverses récoltes de figues. — Les Figuiers ordinairement cultivés en France peuvent donner deux récoltes de figues : la première en juillet, ce sont les figues fleurs ou figues d'été, qui ne sont produites que par certaines variétés ; la seconde en septembre, ce sont les 138 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fiques d'automne dont l'existence est beaucoup plus générale. Beaucoup de Figuiers mâles et même quelques Figuiers femelles ‘ donnent une troisième récolte de figues qui mürissent en mai après avoir passé l'hiver sur l'arbre, ce sont les figues d'hiver. Voyons les relations qui existent entre ces trois récoltes, en prenant comme exemple un Figuier mâle. | Une pousse feuillée, qui se développe au printemps, ne porte d’abord que des feuilles ; puis, vers la fin de juin ou au commence- ment de juillet, de jeunes figues apparaissent à l’aisselle des feuilles les plus âgées, et ensuite successivement à l'aisselle de feuilles plus jeunes. Ce sont ces figues qui müriront en septembre et constitueront la récolte d’automne. Mais on remarque que toutes les figues ne sont pas mûres en même temps, les plus âgées mûris- sant les premières. Dans certaines variétés, les figues les plus jeunes sont encore en voie de croissance au commencement de l'hiver ; elles passent alors à l’état de vie ralentie, puis finissent de mürir au printemps, ce sont les figues d’hiver. La récolte d'hiver n’est donc que le prolongement de la récolte d'automne. Les figues d'hiver sont des retardataires arrêtées dans leur développement par la saison froide. Pour les Figuiers femelles qui ont une troisième récolte et pour certains Figuiers mâles, la continuité est très nette, Les jeunes figues se forment sur les rameaux de l’année à partir de la fin juin jusqu’au mois d'août ; les premières auront le temps de müûrir avant l'hiver, les dernières demeureront jusqu’au printemps ; il y a continuité dans la naissance des figues, la discontinuité n’existe que dans la maturation qui se fait en deux périodes séparées par l’hiver. Dans certains Figuiers mâles, il y a un temps d’arrêt de quelques semaines dans la production des jeunes figues ; les deux récoltes sont alors plus distinctes. Quoi qu’il en soit, on voit que la récolte d'hiver n’est que le prolongement de la récolte d’au- tomne. Revenons maintenant au rameau sur lequel de jeunes figues sont apparues depuis la fin juin jusqu’en août et quelquefois jusqu’en septembre ; il y a alors un arrêt dans la production des jeunes figues bien que les feuilles les plus jeunes n’en portent pas encore à leur aisselle. Puis les feuilles tombent; dans le courant de l'hiver, on peut remarquer, au moins chez certains Figuiers DIVERSES FORMES DU FIGUIER 139 mâles, que les bourgeons axillaires de la partie supérieure du rameau commencent à se développer et donnent de petites figues qui ont déjà près d’un centimètre de diamètre quand les bourgeons à feuilles s'ouvrent. Ce sont les figues de la récolte d'été: qui doivent mûrir en juillet. Elles croissent très vite et, dès le mois de mai, elles sont aussi grosses que les figues d'hiver. On voit alors, sur le même rameau, les figues d’hiver nées en août et mûres en mai et les figues d’été nées pendant l’hiver et devant mûrir en juillet. La récolte d'été d’une année n’est donc que le prolonge- ment de la récolte d'hiver de l’année précédente; mais ici il y a une solution de continuité aussi bien dans l’époque de la naissance que dans l'époque de la maturité. Sur les Figuiers femelles, les figues d’été naissent en général plus tard que sur les Figuiers mâles et n'apparaissent souvent qu’en mars ou même en avril. Un rameau développé au printemps d’une certaine dde, 1906 par exemple, peut donc porter successivement et à partir de Sa base les trois récoltes de figues : la récolte d'automne née en juillet et mûre en septembre 1906, la récolte d'hiver née en août 1906 et mûre en mai 1907 et la récolte d'été née en février 1907 et mûre en juillet 4907. La discontinuité entre les trois récoltes n’est en Somme due qu'à la période de vie ralentie entraînée par l'hiver. Ceci posé, on conçoit que, suivant que le développement est plus Ou moins rapide, une ou deux récoltes peuvent manquer. Supposons en effet un développement très rapide; dès le mois de juillet, toutes les feuilles du rameau ont une figue à leur aisselle et toutes ces figues sont mûres avant l'hiver ; la récolte d'automne existe alors seule. Si les figues les plus jeunes sont encore vertes au moment de la chute des feuilles, et si la douceur du climat leur permet de subsis- ter, on a une récolte d’hiver. Si le retard dans la naissance des figues est encore plus grand et si les feuilles les plus jeunes n'ont pas encore de figues à leur aisselle-lorsque la végétation s'arrête, il y aura de la place pour les figues d'été qui sont en somme les plus tardives de toutes. Chez certains Figuiers, le plus souvent mâles, aucune figue ne se produit sur les rameaux de l’année et les figues d'été existent seules. La présence ou l'absence de telle ou telle récolte sur un Figuier déterminé est done due simplement à la plus OU moins grande vitesse dans le développement des bourgeons floraux à l’aisselle des feuilles. 140 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il résulte de ce qui vient d’être dit que les expressions employées pour désigner les récoltes peuvent être critiquées. On appelle ordinairement figues de première récolte celles d'été, figues de seconde récolte celles d'automne et figues de troisième récolte celles d'hiver. La récolte d’été n’est pas la première, mais plutôt la troisième ; la récolte d'automne mériterait d’être appelée la pre- mière plutôt que la seconde ; la récolte d’hiver serait alors la seconde et non la troisième. Il n’y a cependant pas d’inconvénients à conserver la nomenclature habituelle en supposant que les récoltes sont classées d’après leur maturité dans le courant d'une année, à partir de l’été. On évite d’ailleurs tout danger de confusion en désignant, comme je l’ai fait, les récoltes par l'époque de leur maturité ou de leur développement : les figues d’été sont celles qui sont mûres en juillet; les figues d'automne sont celles qui sont mûres en septembre, et les figues d'hiver sont celles qui passent l'hiver sur l'arbre. Les époques du développement des diverses récoltes peuvent, on le conçoit, varier non seulement suivant la variété mais surtout suivant le climat ; j'ai indiqué les époques les plus ordinaires pour le Sud-Est de la France. Pollinisation du Fiquier. — Pour expliquer la présence où l'absence des graines dans telle ou telle récolte de figues, il est indispensable de rappeler brièvement comment s'effectue la polli- uisation. Examinons pour cela un Figuier mâle au mois de juillet, lorsque les figues d'été sont mûres. À Ja partie supérieure du réceptacle, sont des fleurs mâles dont les anthères laissent échapper le pollen. 11 faut remarquer que lorsque le pollen est mûr, les pistils ont dépassé leur maturité depuis environ deux mois, la pollinisa- tion ne peut donc s’opérer entre les fleurs d’une même figue. A la partie inférieure, sont des fleurs galles renfermant chacune un Blastophage prêt à s'échapper en brisant le péricarpe. Les mâles aptères restent prisonniers dans la figue ; les femelles ailées sortent par l’œil qui s’élargit à ce moment, mais en sortant elles se couvrent de pollen. Les figues d'automne sont alors dans un état de développement tel que les Blastophazes peuvent y entrer en écartant les écailles qui ferment l'œil. Supposons qu’un Blastophage entre ainsi dans une figue d'automne d’un Figuier mâle ; aussitôt il pondra ses œufs DIVERSES FORMES DU FIGUIER 141 dans les pistils à style court. Chaque œuf ainsi pondu se déve- loppera et, en septembre, lorsque la figue sera mûre, chaque fleur femelle sera transformée en galle renfermant un Insecte adulte. Celte seconde génération de Blastophages, sortie des figues d'automne, entrera dans les figues d'hiver qui se trouvent alors dans un état convenable. Les figues d'hiver nourriront ainsi, dans leurs fleurs galles, une troisième génération de Blastophages qui sortiront au mois de mai, juste au moment où les figues d’été sont dans un état convenable pour les recevoir. A cette époque, en effet, les pistils sont complètement formés, alors que les étamines, comme nous l’avons vu, ne produisent leur pollen qu'en juillet, quand la figue est mûre: il y a protogynie. Nous sommes ainsi revenus au point de départ et nous avons vu comment les trois récoltes du Figuier mâle nourrissent les trois générations de Blastophage. Les œufs de cet Insecte ne peuvent être pondus el se développer que dans les pistils à style court: la durée de la vie de l’Insecte étant très-courte, il est indispensable Pour que l'espèce subsiste qu’il y ait des figues pendant toute l'année, comme cela a lieu chez Ferpeinn Fieulars males. Le développement des trois gé e Blastoph , hospita- lisées successivement dans les trois récoltes d’un F iguier mâle, a été décrit comme je viens de le faire, notamment par Eisen et Trabut, d’après des Figuiers cultivés en Asie mineure, en Algérie ou en Californie. Les observations que j'ai faites dans le Midi de la France et notamment dans le Gard, aux environs de Bagnols, tout en Con- firmant d'une façon générale les résultats précédents, m'ont fait remarquer certaines simplifications qui se produisent quelquefois. Sur les Figuiers mâles du Sud de la France, les figues d'automne sont rares ; la plupart des arbres n’ont que des figues d’été et d'hiver. Les figues d'été mûrissent généralement à partir du 15 juillet jusque vers le 15 août, alors que les figues d’hiver apparaissent. Les Blastophages peuvent donc aller directement de la première [dans la troisième récolte où ils passent l'hiver, et ceci va me servir Pour expliquer la présence des graines que j'ai observées dans les figuiers d'hiver d’un Figuier mâle. Solms-Laubach et Eisen n’ont trouvé de graines chez les Figuiers mâles que dans la deuxième récolte d'automne, jamais dans la récolte d'hiver, et il ne peut guère en être autrement si on admet 142 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que le Blastophage passe successivement dans les trois récoltes de figues. C’est en effet seulement quand il sort des figues d’été que l’Insecte est couvert de pollen ; il n’en porte point quand il sort des figues d'automne ou des figues d'hiver. Les graines nombreuses que j'ai trouvées dans les figues d'hiver d’un Figuier mâle, à la Roque (Gard), tendent done à prouver que les Blastophages qui sont entrés dans ces figues sortaient des figues d'été. Nous venons de voir comment le Blastophage se reproduit mais non comment s'effectue la pollinisation du Figuier femelle, car ce n’est qu’exceptionnellement que quelques fleurs femelles d’un Figuier mâle sont fécondées par le pollen apporté par le Blastophage; la fonction ordinaire de ces fleurs est de donner des galles. Mais examinons maintenant une variété de Figuier femelle produisant normalement des graines, un Figuier de Smyrne par exemple. Au mois de juillet, lorsque les Blastophages sortent, couverts de pollen, des figues d’été d’un Figuier mâle, les figues d'automne du Figuier de Smyrne ont atteint environ la moitié de leur grosseur et leur pistil, à style long, est mûr. Supposons donc qu’un Blastophage entre dans une pareille figue, il ne pourra pondre ses œufs, à cause de la longueur des styles, mais le pollen qu'il porte sur lui se répandra sur les stigmates et amènera la fécondation ; au mois de septembre, quand la figue sera mûre, chaque pistil fécondé renfer- mera une graine. Le Blastophage qui a déterminé la fécondation du Figuier en pénétrant dans une figue de Smyrne n’a pu lui même se repro- duire, car il lui a été impossible de pondre un seul œuf, à cause de la longueur des styles ; il s’est donc fourvoyé en entrant dans cette figue, et c’est seulement grâce à son erreur que les graines des figues peuvent se former. Les Blastophages ont d'ailleurs une certaine intuition que les Figuiers mâles valent mieux pour eux que les femelles. J'ai observé, à la fin juillet, des Blastophages très nombreux qui se pressaient autour de l’œil d’une figue d'automne à style court, tandis que les figues à style long qui étaient sur des arbres voisins étaient peu recherchées. Aussi, lorsqu'on tient à ce que toutes les figues d’un arbre femelle soient fécondées, il est bon de ne pas laisser aux Blastophages le choix entre ces figues et d'autres à style court. C’est ce que font les peur hate Fine de Smyrne ; ils plantent les Figuiers mâles loin d g DIVERSES FORMES DU FIGUIER 143 en juillet, ils vont récolter les figues mâles et les suspendent aux branches des Figuiers de Smyrne; c’est ce qu’on appelle la capri- fication. Les Blastophages, en sortant, n’ont à leur disposition que des figues à style long et y entrent, faute de mieux. En somme, le Blastophage se développe normalement dans les fleurs femelles du Figuier mâle et subsidiairementdétermine la fécondaison du Figuier en s’introduisant dans une figue de Figuier femelle ; son interven- tion bien qu’en quelque sorte accidentelle, est néanmoins néces- saire pour la formation des graines du Figuier. Diverses formes de Fiquiers. — Nous allons maintenant passer en revue les diverses formes de Figuiers qui ont été considérées comme des types différents et montrer qu’on peut toutes les ramener aux deux formes que l’examen de fleurs nous a amenés à distinguer : 1° Les Figuiers mâles, avec des fleurs mâles et des fleurs femelles à style court; 2 Les Figuiers femelles, avec des fleurs femelles à style long et pas de fleurs mâles. Eisen (4) distingue 4 sortes de Figuier : 1° Le Caprifiguier (F. Carica silvestris), qui nourrit le Blasto- phage ; 2° Le Figuier de Smyrne (F. Carica Smyrniana), dont les figues ne mürissent qu’à la suite de la fécondation ; 30 Le Figuier commun (F. Carica hortensis), dont les figues mûrissent sans fécondation ; ko Le Figuier de San Pedro (F. Carica intermedia) dont la première récolte müûrit sans fécondation et la seconde seulement après fécondation. Laissons de côté le premier groupe, qui correspond au Figuier mâle, et voyons la différence qui existe entre le Figuier de Smyrne et le Figuier commun. Au point de vue de la structure des fleurs, la différence est nulle; dans les deux cas, il n’y que des fleurs femelles à style long. Mais, ds le Figuier de Smyrne, si le pistil n'est pas fécondé au moment de sa maturité, la figue cesse de se développer et tombe. Dans le Figuier commun, au contraire, la fécondation est inutile ; la figue müûrit et devient comestible sans qu'aucun pistil ait été fécondé ; les ovaires ont acquis le même aspect que dans la figue de Smyrne mais ils ne renferment pas de graines. C’est d’ailleurs cette particularité qui explique que le Figuier commun est 144 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE seul cultivé dans les régions où le Blastophage n'existe pas. Voyons maintenant si cette différence entre le Figuier de Smyrne et le Figuier commun est aussi nette qu'on le croit ordinairement et si le Figuier commun ne peut pas produire de graines comme le Figuier de Smyrne. Déjà, au milieu du dix-neuvième siècle, Gasparini (6), qui ignorait d’ailleurs l’existence des Figuiers où la fécondation est pécessaire, avait remarqué la présence de graines fertiles dans les fruits d’un certain nombre de Figuiers communs cultivés en Italie ; mais ses expériences mal interprétées l’avaient conduit à cette conclusion que ces graines étaient formées par parthénogenèse et que, dans aucun cas, il n’y avait fécondation. En France, on n'avait jamais signalé de graines dans les figues communes, sans doute parce qu’on ne les cherchait que dans des figues müûries loin de tout Figuier mâle. Les observations que j'ai faites pendant l'été 1906 aux environs de Bagnols (Gard) m’out permis de constater la présence de graines fertiles.dans les figues de plusieurs variétés de Figuiers communs. Un arbre dela variété dite figue d’or, cultivé loin de tout Figuier mâle, présentait les caractères normaux de la variété et ne portait aucune graine fécondée. Sur un autre arbre qui était à côté d’un Figuier mâle, toutes les figues renfermaient des graines fertiles, en moins grand nombre peut-être que les figues de Smyrne. Il était d'ailleurs facile de se rendre compte du nombre des graines fertiles au moyen de l’essai par l’eau: en délayant une figue mûre dans l’eau, les péricarpes vides restent à la surface et ceux qui renfer- ment une graine vont au fond. Un troisième arbre appartenant à la même variété était cultivé loin de tout Figuier mâle; au commencement du mois d'août, j'ai placé dans le voisinage quelques figues mûres cueillies sur un Figuier mâle et renfermant du pollen et des Blastophages ; il en est résulté une fécondation partielle ; un certain nombre de figues renfermaient des graines fertiles; les autres n’en renfermaient pas. J'ai fait des observations analogues sur d'autres variétés de Figuiers communs: la bourjassote noire, la figue datte, la grise bifère. J'ai vérifié d’ailleurs que les graines obtenues pouvaient germer. Les Figuiers communs peuvent donc produire des graines fertiles au même titre que les Figuiers de Smyrne. La seule difié- DIVERSES FORMES DU FIGUIER 145 rence qui sübsiste entre ces deux sortes de Figuiers est la possibi- lité pour le Figuier commun de donner des figues comestibles sans fécondation ; c'est là un caractère que l’on retrouve dans certaines variétés d’autres plantes cultivées. Ainsi les raisins de Corinthe, les poires dites sans pépins, la plupart des Kakis ne renferment pas de graines dans leur péricarpe comestible. La différence entre le Figuier commun et le Figuier de Smyrne estsurtout importante au point de vue de la culture. D'autre part, il n'est pas indifférent qu’une figue commune soit fécondée ou non, les caractères, comme on le verra plus loin, étant modifiés par la fécondation. Les Figuiers de San Pedro, qui produisent une première récolte sans fécondation et une seconde seulement s’il y a eu fécondation, tiennent du Figuier commun par la première récolte et du Figuier de Smyrne par la seconde; ce sont donc simplement des Figuiers femelles comme les deux formes de Figuiers entre lesquels ils sont intermédiaires. Voyons maintenant comment on peut interpréter la classification des Figuiers cultivés, proposée par Trabut{5]; cetauteur distingue : A. Les Figuiers femelles, ne donnant aucun fruit sans fécon- dation. Ce sont les Figuiers de Smyrne, dont nous avons déjà parlé. B. Les Figuiers Bakor, donnant des figues fleurs stériles et une deuxième génération réclamant la fécondation. Ce sont les figues de San Pedro. C. Les Figuiers bifères à figues-fleurs stériles et à figues de deuxième récolte également stériles. D. Les Figuiers communs à une seule récolte donnant des figues d'automne stériles. E. Les Figuiers donnant des figues d'automne et des figues Passant l'hiver pour mürir au printemps. Ces trois dernières catégories correspondent au Figuier commun d’Eisen. E diffère de D simplement par les figues qui passent l'hiver Sur l'arbre ; nous avons vu que ces figues étaient simplement les plus jeunes des figues d'automne, qui n'avaient pas le temps de Mûrir avant l'hiver; d'ailleurs, chez les Figuiers cultivés, ilya continuité entre la récolte d'automne et celle d’hiver. C diffère de D : Par la présence des figues-fleurs. C’est là un caractère très important Rev. gén. de Botanique. — XX. mr 146 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE au point de vue pratique, mais nous avons vu qu’au point de vue “morphologique les figues de première récolte sont simplement ‘comparables à des figues de deuxième récolte qui se seraient développées après l'hiver. F. La figue du Croisie et de Cordelia, avec fleurs mâles bien développées et fleurs stériles. I ya lieu de donner quelques explications sur cette catégorie, dont je n’ai pas encore parlé. La figue du Croisic a été observée au ‘Croisic par Solms-Laubach; c'est une figue comestible de première récolte, et à fleurs mâles ; la longueur de style est, d'après cet auteur, plus voisine de celle des styles des fleurs galles que de la longueur des styles des fleurs femelles. La figue de Cordelia, ‘observée par Eisen en Californie, a les mêmes caractères que les “figues du Croisic. Bien que je n’aie pas examiné moi-même ces ë figues, il me paraît incontestable que ce sont des figues d’été de Figuiers mâles. Trabut, en eflet, décrit une variété du Figuier mâle cultivé à Angers et donnant des figues d'été absolument comparables à celles du Croisic; à la partie supérieure du récep- ‘taclé sont des fleurs mâles et à la partie inférieure des fleurs femelles à style court ; mais les pistils, pas plus au Croisic qu'en Californie, ne se transforment en galles, parce que le Blastophage n existe pas dans ces régions. "En somme, la figue du Croisic et les autres qui lui sont compa- rables diffèrent des figues de première récolte d’un Figuier mâle ordinaire par l’absence de Blastophage à l’intérieur des pistils, eten ‘second lieu parce qu’elles sont comestibles. Les observations que j'ai faites sur un Figuier mâle des environs de St-Gervais (Gard) vont nous montrer la valeur de ces différences. Les figues d'été de cet arbre étaient très nombreuses: les unes avaient les caractères ordinaires des figues mâles: le réceptacle n'était pas charnu et les péricarpes renfermaient chacun un Blastophage ; les autres, au contraire, avaient un réceptacle charnu qui les rendait comestibles, et les péricarpes, semblables extérieurement à des galles, ne renfermaient que l’ovule atrophié. Ces dernières figues sont entiè- rement comparables aux figues du Croisic. Le Figuier mâle de St-Gervais, avec ses deux sortes de figues, peut mettre sur la voie d’une explication relative aux figues du Croisic. Ordinairement, les figues d’été des Figuiers mâles tombent de boune heure si elles ne sont pas visitées par le Blastophage. Eisen DIVERSES FORMES DU FIGUIER 147 a cependant signalé certaines de ces figues qui müûrissent sans le secours du Blastophage ; à l’état mûr, ces figues renferment seule- ment des fleurs mâles, mais pas de galles ; Eisen a remarqué aussi que le réceptacle de ces figues était moins dur que celui des figues renfermant des galles et avait une tendance à devenir charnu. Le Figuier de St-Gervais va un peu plus loin et les figues non visitées par le Blastophage deviennent tout à fait comestibles. Il semble donc qu’il y ait une relation entre l’absence de Blastophage et le fait que le réceptacle devient charnu. Le Blastophage, par sa présence, empé- cherait les matières nutritives de s’accumuler dans la figue. Un raisonnement inverse, rapporté par Eisen, a été fait quelquefois: les matières sucrées trop abondantes dans la figue s’opposeraient au développement du Blastophage; ce point de vue n'est guère soutenable, car, à l'époque où le Blastophage pond ses œufs, le réceptacle n'est jamais charnu ; il ne le devient que plus tard et seulement dans le cas où aucun œuf n’a été pondu. Les Figuiers du Croisie et de Cordelia sont donc simplement des Figuiers mâles cultivés dans un pays où le Blastophage n'existe pas et dont les figues de première récolte deviennent comestibles. En somme, les Figuiers de Smyrne, les Figuiers de San Pedro, les Figuiers communs, à une, deux ou trois récoltes, ne sont que des variétés du Figuier femelle ; leurs fleurs sont identiques et ils ne diffèrent que par l’époque du développement de leurs figues et la propriété qu'ils ont ou n’ont pas de mürir leurs figues sans fécondation. ioLes Figuiers mâles présentent des variations analogues, mais où les remarque moins, parce que les figues ne deviennent comestibles que dans des cas exceptionnels. 11 est bon cependant de rappeler que certains Figuiers mâles ne produisent que des figues d'été, d’autres seulement des figues d'automne ou des figues d'hiver; d'autres, enfin, donnent les trois récoltes ou seulement deux d'entre elles. Dans tous les cas observés, les figues d'automne et d'hiver n'arrivent à maturité que si elles sont visitées par le Blastophage; si elles ne sont pas visitées, elles tombent de bonne heure. Les figues d'été ne se développent ordinairement que si elles sont visitées; néanmoins, quelquefois, elles mürissent en l'absence du Blastophage et peuvent alors dans certains cas devenir comes- libles. 148 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Unité spécifique des diverses formes du Figuier.— Nous avons donc ramené tous les Figuiers connus à deux types : le Figuier mâle et le Figuier femelle. Les deux types doivent-ils être considérés comme deux races issues par variations l’une de l’autre on d’un ancêtre commun, ou bien simplement, comme l'individu mâle et l'individu femelle d’une espèce dioïque ? Diverses réponses ont été faites à cette question. Linné admettait simplement que le Ficus Carica était une espèce dioïque, la femelle étant représentée par le Figuier commun etle mâle par le Caprifiguier, que d’ailleurs dans ce travail j'ai toujours appelé Figuier mâle. Gasparini (6) considérait le Capri- figuier et le Figuier commun comme deux espèces distinctes ; pas plus que Linné, il ne connaissait le Figuier de Smyrne. Dans son premier travail, Solms-Laubach (2) pense que le Caprifiguier est le type primitif de l’espèce d’où est dérivé ensuite l'arbre à fruil comestible ; puis (1) il se rallie à l’opinion de Fritz Müller, qui estime que le Caprifiguier et le Figuier à fruits comestibles provien- nent de deux types primitivement sauvages, représentant l’un le mâle et l’autre la femelle d’une même espèce ; c’est en somme Ja manière de voir de Linné. Enfin, Eisen (3) suppose que le Caprili- guier est le type primitif de l'espèce d’où proviennent par varia- tions quatre formes de Figuiers à fruits comestibles: le Figuier commun, le Figuier de Smyrne, le Figuier de San Pedro et le Figuier du Croisic. Nous avons vu que toutes les formes de Figuiers connus pou- vaient se ramener à deux : le Figuier mâle avec pistil à style court et étamines et le Figuier femelle avec pistil à style long et sans étamines. Un fait de la plus haute importance et dont les auteurs que je viens de citer ne paraissent pas avoir tenu compte, c'est que les graines prises dans une figue de Smyrne donnent indifférem- ment des Figuiers mâles et des Figuiers femelles, Trabut a observé directement ce fait, qui d’ailleurs peut se déduire aisément de l'examen des localités où les Figuiers issus de semis sont nombreux: Dans le voisinage de la Fontaine de Vaucluse, il y a un grand nombre de Figuiers sauvages, une centaine à peu près, qui tous sont incontestablement issus des graines. Le quart ou le tiers environ se compose de Figuiers mâles; les autres sont des Figuiers femelles donnant tous des graines fertiles, ce qui explique le nombre consi- DIVERSES FORMES DU FIGUIER 149 dérable d'arbres dans cette localité. Sur les bords de l’Ardèche, non loin du confluent avec le Rhône, j'ai observé une localité analogue ; les Figuiers étaient moins nombreux qu’à Vaucluse, mais la proportion des mâles était à peu près la même. On est forcé d'ad- mettre que tous ces arbres proviennent des graines des Figuiers femelles qui, comme je l'ai vérifié, germent très facilement. Les mâles, il est vrai, peuvent produire quelques graines, rares dans les figues d'automne qui sont elles-mêmes peu nombreuses dans les localités que j'ai observées, et plus rares encore dans les figues d'hiver. Le nombre des graines de Figuiers mâles, par rapport à celui des graines de Figuiers femelles, est très-faible, moindre certainement que un par rapport à cent. Il n’est donc pas vraisem- blable que tous les Figuiers mâles proviennent des graines de ces mêmes Figuiers. Les graines des Figuiers femelles donnant indifféremment les Figuiers mâles et les Figuiers femelles, il est impossible de consi- dérer ces deux arbres non seulement comme des espèces différentes, Mais encore comme des races ou des variétés distinctes d’une même espèce; ce sont le mâle et la femelle de la même espèce. La seule objection qu’on puisse faire à cette manière de voir, c'est que le mâle à des fleurs femelles; sans doute, mais ce sont des fleurs qui paraissent mal constituées au point de vue fonctionnel; elles ne donnent des graines que très rarement; leur véritable fonction est de servir de logement et de nourriture au Blastophage qui doit assurer la fécondation des Figuiers femelles. Il est d’ailleurs fréquent que les fleurs mâles des plantes aient un pistil stérile. Le dimorphisme sexuel a simplement chez le Figuier une forme différente de celle qu’on observe ordinairement chez les plantes dioiques. Le Ficus Carica est d’ailleurs une espèce extrêmement variable ; Nous avons vu les divers types que l’on a distingués parmi les arbres cultivés. Ces mêmes types se retrouvent parmi les arbres spon- lanés et je les ai observés dans les localités de Figuiers sauvages que j’ai citées plus haut. La forme la plus ordinaire est le Figuier femelle, ne donnant que des figues d'automne qui peuvent renfer- mer où ne pas renfermer des graines, mais qui en renferment toujours quand il y a un Figuier mâle à proximité. Quelques-uns sé rapprochent du Figuier de Smyrne et ne donnent des figues qu'après 150 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE fécondation. Si ces arbres poussent loin de tout Figuier mâle, ils passent pour stériles. C'est le cas par exemple d’un arbre poussé aux environs de Vénéjan (Gard) ; à l’âge de plus de trente ans, ce Figuier n'avait pas encore donné une seule figue mûre; toutes tombaient au commencement d’août; en suspendant aux branches de cet arbre quelques figues mâles vers la fin de juillet, je lui ai fait produire en 1907 une abondante récolte de figues comestibles. Les arbres sauvages donnant des figues-fleurs sont rares; j'en ai cependant observé un au bord de l’Ardèche et plusieurs à Vaucluse. On peut de plus trouver des intermédiaires entre le Figuier mâle normal et le Figuier femelle ordinaire. C’est le cas par exemple du Figuier que j'ai observé à St-Jean, près de Toulouse. Les figues de première récolte, très peu nombreuses, renfermaient à leur partie supérieure des fleurs avec un pistil peu développé et des étamines rudimentaires {voir fig. 12); de plus, le style des fleurs femelles était presque aussi court que dans une figue mâle (voir fig. 10); les figues d'automne étaient abondantes, comestibles et renfer- maient des pistils à style plus long. A suivre). LES TRANSFORMATIONS DE LA FLÔRE AUX ENVIRONS DE MOULINS (ALLIER) par M. Ernest OLIVIER _Le botaniste qui, durant plusieurs années consécutives, peut s'occuper de l'étude de la flore d’une région située en dehors de la Zone montagneuse ou du littoral de la mer, constate, au bout d’un temps plus ou moins long, des modifications nombreuses et impor- tantes dans la composition du tapis végétal. Les plantes caractéristiques disparaissent, si elles étaient déjà rares, où restreignent leur aire de répartition si elles étaient abon- damment répandues : en même temps, des espèces qui n'avaient jamais été vues, se montrent tout à coup, ne végètent parfois que quelques années, mais souvent aussi s’implantent vigoureusement, de façon à donner à la flore une toute autre physionomie. Le défrichement des bois et des landes, le desséchement des étangs, l'assainissement des marais, la canalisation des rivières et des ruisseaux, la suppression des jachères, l'emploi de la chaux, le défonçage des terres fréquemment labourées et soigneusement sarclées, sont les facteurs principaux qui entraînent la destruction des plantes spéciales à la région et ne laissent plus à leur place que des végétaux, pour ainsi dire cosmopolites, qui tendent à se propa- ger de plus en plus en imprimant partout le même cachet d'uni- formité. Ces changements sont sensibles sur beaucoup de points du territoire de la France et les publications des Sociétés savantes signalent fréquemment des plantes, autrefois inconnues, qui ouvrent maintenant de vastes espaces et continuent, d'année en année, leur marche envahissante. Une petite composée, Pterotheca nemausensis Cass., qui n'avait jamais été rencontrée dans l'arrondissement de Niort (Deux-Sèvres), 152 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE y est apparue il y a moins de trente ans et aujourd’hui elle se trouve par myriades d'exemplaires dans tous les champs de blé et de luzerne. Un fait assez curieux qui confirme son installation défini- tive, c’est l'immigration simultanée d’un de ses parasites, un papil- lon du groupe des Noctuelles, Cladocera optabilis B., signalé depuis longtemps en Provence comme vivant aux dépens du Pterotheca et qui s’est transporté avec cette plante dans les Deux-Sèvres (Mém. Soc. hist. et sc. des Deux-Sèvres, 1906, p. 371). Les terrains vagues, les digues, les quais, les sables de la Loire aux abords du port de Nantes sont envahis par une Chénopodiée américaine, Chenopodium anthelminticum, qui a été signalée pour la première fois il y a une trentaine d’années et s’est depuis cette époque considérablement multipliée (E. Gadeceau. Le Naturaliste, 4°r mai 1907, p. 106 M. Heckel nous apprend que dans les départements de la Meuse et de Meurthe-et-Moselle, on observe depuis quinze ans, à foison, dans certaines + a bird une rue de plantes étrangères à la région qui s’y sont solid tées et en modifient considérablement les caractères botaniques. (Bull. Soc. Bot. de Fr.1907, p. 20). I! serait facile de multiplier ces citations, mais je veux borner cette étude aux environs immédiats de Moulins, dont la flore m'est familière et où j'ai été personnellement témoin de ces transfor- mations qui se sont passées sous mes yeux (1). En effet, le botaniste qui herborisait autour de cette ville, il y a seulement quarante ans, serait bien étonné s’il y revenait . aujourd’hui. I n’y trouvera plus un grand nombre de plantes qu’il récoltait chaque année dans leurs stations toujours les mêmes; mais en revanche, il y rencontrera, surtout dans les cultures, des espèces, nouvelles pour lui, dont beaucoup ne persistent qu’un ou deux ans et d’autres qui se sont largement installées el ont pris définiti- vement leurs lettres de naturalisation. Nous parlerons d’abord des plantes disparues et nous mention- nerons ensuite celles qui sont d'introduction récente. (1) J'ai déjà donné une notice succincte sur ce sujet dans Revue sc. du Bourb. et du centre de la France ; T. XX, 1907, p, 5 TRANSFORMATIONS DE LA FLORE DE MOULINS 153 * * *% Une des premières herborisations que faisaient les débutants à cette date déjà lointaine avait pour objectif l'exploration de la partie alluvionnaire du lit de l'Allier, désignée sous le nom d’ile Mmaquerelle, au bout du cours de Bercy, immédiatement au bas de la levée, en amont du Champ de courses actuel. Cet emplacement. aujourd’hui bâti, nivelé et transformé en jardin, était alors couvert Presque en entier d’un épais laillis de Salix purpurea et triandra et comprenait des boires conservant de l’eau toute l’année, ainsi que des clairières de terres sablonneuses ou limoneuses. C'était un jardin botanique naturel avec les habitats les plus variés, où on récoltait en un quart d’heure toute la flore des bords de l'Allier qui s'y trouvait réunie, ainsi qu’un certain nombre de plantes monta- 8nardes apportées par les crues et qui, tant bien que mal, se perpé- tuaient quelques années. Un peu plus loin, près du chalet de l’hippodrome, les rampes de la «levée des Soupirs » étaient garnies par places de gros buis- sons de Rosa rubiginosa. Une autre herborisation de la même époque, peu fatigante et très fructueuse, était celle que l'on pouvait faire de Moulins au pré de la Cave, en s’y rendant par le ruisseau du Danube. Le Danube, formé par la réunion de plusieurs sources qui nais- sent Sur le territoire de la commune d’Yzeure, depuis le château du Parc jusqu'au bas du coteau de Bellevue, coulait alors dans le che- min même de Panloup à Moulins, à travers le faubourg des Batail- lots et ce chemin était profondément encaissé entre deux hautes berges, plantées de saules et autres arbres, sous lesquels se déve- loppait une luxuriante végétation de plantes et de broussailles. Sur ces pentes, on récoltait en abondance : Ranunculus hedera- ceus, Berberis vulgaris, Vinca major, Vinca minor, Lunaria biennis, Cucubalus baccifer, Ribes Uva-crispa et alpinum, Evonymus europæus, Prunus Mahaleb, Agrimonia Eupatoria, Montia fontana, Circæa lute- liana, Solanum Dulcamara, Symphytum officininale, Ligustrumi vul- Jare, Lycium barbarum, Galium Cruciata et elatum, Sambucus nigra, Mentha sativa, Lycopus europæus, Glechoma hederacea, Lamium album, Campanula glomerata, Sonchus arvensis, Polypodium vulgare, Cystopteris fragilis, etc. Après avoir passé sous le pont du chemin 154 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de fer, avant d'atteindre la rue Denain, point à partir duquel le ruisseau devenait souterrain, la rive droite était garnie d’une Ombellifère aux larges feuilles d’un vert sombre, aux fleurs blanches, l’Ægopodium podagraria. Aujourd'hui, le Danube est couvert depuis Panloup et coule sous la voûte sur laquelle passe la route bordée de maisons d’un bout à l’autre, et toutes ces plantes ont complètement disparu. Immédiatement derrière le parc de Panloup, une petite mare, dans un jardin, était garnie tout le long de ses bords par l’Elatine alsinastrum qui n’existe plus, la mare ayant été presque entière- ment comblée. A 1.200 mètres environ, en descendant à la route de Montbeu- gny et en récoltant, chemin faisant, l’Orobanche galii, on arrivait à la localité, alors classique, du pré de la Cave, situé à droite de la route, en vue du château de Champvallier. Ce pré, absolument plat, et n'offrant aucune pente, était à cette époque un marécage très tourbeux dans certaines parties qui étaient saturées d’eau durant toute l’année. C'était une localité exceptionnellement riche pour les Carer et les plantes de marais. On y cueillait en nombre, notamment : Sedum villosum, Epilobium palustre, Anagallis tenella, Epipactis palustris, Hydrocotyle vulgaris, Œnanthe fistulosa, Erio- phorum latifolium et angustifolium, Spiranthes æstivalis, Schœænus albus, une série d'Orchis et de Carex, entr'autres Carex pulicaris, acuta, Goodenowii, teretiuscula, elongata, canescens, pseudo-Cyperus, ampullacea, et une magnifique fougère, Osmunda regalis. A l'entrée du pré, du côté de Moulins, sur un petit tertre sec et sablonneux, s'épanouissaient au printemps les fleurs violettes de l'Anemone montana près d’un buisson d’Amelanchier vulgaris. Le tertre a été enlevé sous prétexte de nivellement et le pré a été drainé el assaini autant que possible. La plupart des plantes palustres et des Carer, n’y trouvant plus les conditions nécessaires à leur existence, ont disparu ; il en reste çà et là qui continuent à végéter misérablement dans un sol d’une sécheresse relative, mais qui succombent d'année en aunée, abandonnant la place aux Légu- nineuses produites par les superphosphates. TRANSFORMATIONS DE LA FLORE DE MOULINS 155 Pa Dans la ville même de Moulins ou ses faubourgs, on récoltait aussi quelques plantes qu’on y chercherait vainement aujourd’hui, La rue du Vert-Galant, à son côté Sud-Ouest, n’était pas encore bordée de maisons, mais limitée par un vieux mur décrépit, qui la séparait des jardins s'étendant jusqu’au Plan de foire et que l’on appelait les Jardins bas. Le sommet de ce mur était couvert de toufies épaisses de Sedum dasyphyllum, que l'on remarquait aussi sur le balcon de la maison portant actuellement le numéro 7 dans la rue de Paris et sur un mur depuis longtemps démoli dans la rue Michel-de-l’Hospital. Cette Crassulacée a complètement disparu de la région. Rue des Tanneries, le Corydalis lutea, aux brillantes fleurs d’un jaune d’or, tapissait une vieille muraille, dont la réparation à entrainé la destruction de la plante. Cours de Bercy, on a pu observer pendant plusieurs années, le Lepidium latifolium poussant dans une crevasse du mur du jardin de l’Hôpital-Général, En sortant de Moulins, par la route d’Yzeure, après avoir passé Sous le pont du chemin de fer, on remarque sur la gauche un fossé d’eau courante, utilisé encore actuellement pour la culture du cresson. En continuant un peu plus loin, le cresson était rem placé Par de magnifiques plants de Ranunculus sceleratus que l'on y chercherait infructueusement maintenant, cette partie du ruisseau ayant été couverte, Un peu plus loin encore, le long du mur du Couvent du Sacré-Cœur, croissaient Geranium pyrenaicum et Mentha viridis que des travaux d'élargissement de la route ont supprimés. Le petit ruisseau de la Rigolée, qui coupe la route de Paris peu après le deuxième kilomètre, coulait dans des prairies, limité par des berges incertaines sur lesquelles poussait le Rumex Hydrolapa- hum dont la haute tige et les énormes feuilles décelaient de loin la présence. A la suite de la canalisation de ce ruisseau et de la recti- tation de ses rives, cette plante a disparu. Pt On pourrait croire que les forêts domaniales qui occupent dans le département de J'Ailier une superficie considérable doivent offrir aux végétaux de toute sorte un abri assuré et permanent. Ce serait 156 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE vrai, si la forêt était abandonnée à elle-même ; mais là aussi agit la culture et c'est précisément dans les massifs forestiers que nous avons à enregistrer les pertes botaniques les plus nombreuses et surtout les plus importantes. C'est en effet dans les bois que les plantes qui avaient trouvé le sol et les conditions favorables à leur existence pouvaient se multiplier en toute liberté, sans entraves trop nuisibles de la part de l'homme et des animaux, et c’étaient préci- sément ces plantes qui donnaient à la flore locale un cachet spécial et caractéristique et sur la répartition desquelles était établie la géographie botanique. Les clairières plus ou moins étendues, enclaves ou brandes, où croissaient les bruyères, l’Ajone, et où pénétraient librement l'air et la lumière favorables à la végétation ont été labourées et, à grands frais, semées de chênes ou de pins qui, en grandissant, ont tout étouflé sous leurs rameaux. Les places tourbeuses ou narécageuses, les tartes bourbonnaises nombreuses surtout dans la forêt de Tronçais ont été drainées, assainies, puis plantées et il s’en est suivi la disparition ou la diminution de toute une cohorte de jolies plantes, Drosera, Parnassia, Anagallis, Comarum, Scutel- laria, Menyanthes, Gentiana, Orchis, Wahlenbergia, etc. Sous un taillis, lorsqu'il a atteint une dizaine d'années, plus rien ne pousse ; mais, dès le premier été qui suit son abatage, une végétation luxuriante se développe rapidement et on y retrouve toutes les plantes observées lors de la dernière coupe qui ont passé, pour ainsi dire à l’état latent, tout la période de l'aménagement et qui s’empressent, aussitôt qu'elles le peuvent, de venir reprendre leur place au soleil. Puis à mesure que les cépées grandissent, tout s’élimine peu à peu, pour ne reparaître qu'à la prochaine révolu- tion. Mais si les plantes ne se perdent pas dans les bois particuliers, généralement exploités de 18 à 25 ans, il n’en est pas de même dans les forêts appartenant à l'Etat qui sont soumises à un tout autre régime. Point de taillis ; des futaies partout qui, théorique- ment doivent donner des arbres énormes au bout de 120 ans, âge auquel ils seront coupés à blanc. Il s’en faut encore de beaucoup depuis l'adoption de ce système pour que cette période plus que séculaire soit atteinte, et on n’est pas encore sûrement fixé sur le résultat. On obtiendra certainement des chênes superbes ; mais, TRANSFORMATIONS DE LA FLORE DE MOULINS 157 dans bien des cantons, ils seront morts avant d'arriver à cet âge ou bien ils ne vaudront plus rien s'ils y parviennent, et le revenu de la forêt aura été minime pendant ce long espace de temps. Tout dépend de la nature du terrain : on ne peut pas faire des futaies là où le sol ne veut pas les produire. Quoi qu’il en soit, le vide se fait encore plus vite que dans les taillis sous les jeunes chênes destinés à former des futaies, d'abord parce qu’ils sont plus serrés, puis parce que chaque année le sul se recouvre d’un épais dépôt de feuilles mortes qui sont plutôt un Obstacle à la germination. Quand le semis a grandi et a été éclairci, les plantes espérant un peu d’air essaient de réapparaitre: mais les arbres ne leur laissent pas de trève ; ils continuent à croître, à s’élargir, ils se revêtent d’un feuillage d'année à année plus abon- dant qui maintient une ombre épaisse sans laisser pénétrer le moindre rayon de soleil, et les pauvres plantes s’amaigrissent et s’étiolent ; et la plupart ne fleurissent plus, ayant juste la force de produire quelques feuilles radicales pour manifester leur présence et annoncer leur intention de réapparaître quand elles retrouveront leurs conditions normales d'existence. C’est dans cet état que se trouve actuellement la végétation herbacée des forêts domaniales, notamment celle de Moladier, une des mieux explorées qui offrait dans un périmètre relativement peu étendu un ensemble de plantes remarquables dont la récolte faisait la joie du botaniste. Combien manquent à l'appel, étouffées sous le dôme des grands Chènes qui leur interceptent la rosée, l’air et le soleil ! On y chercherait vainement aujourd’hui Helianthemum guttatum, Linum tenuifolium, Androsæmum officinale. Lathyrus sylvestris, Epilobium spicatum, Cineraria spatulæfolia, Ophrys apifera, Aceras anthropophora, Endymion nutans (1), Festuca tenuiflora, Milium effusum, Hordeum secalinum, etc. On peut encore y rencontrer mais plus ou moins atrophiés ou étiolés et dans un état de dépérissement qui s’accentue chaque année : Silene nutans, Peucedanum cervaria, Lithospermum purpureo- Cæruleum, Digitalis Lutea et purpurascens, Galeobdolon luteum, Orchis fusea, Cephalanthera ensifolia et rubra, Epipactis latijolia, Ornitho- (1) Cette sn a disparu par suite de l’arrachage de la parcelle de bois dans lequel elle croissait,. . à 158 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ganlm sulfureum, Scilla bifolia, Bromus asper et giganteus. Toutes ces plantes disparaîtront dans un avenir rapproché ; déjà les Orchidées el les Liliacées ne fleurissent plus que bien rarement et ne mani- festent leur présence que par la production de quelques feuilles radicales. Les arbustes et arbres qui ne sont pas essences forestières subis- sent le même sort, Les Genévriers, Noisetiers, Troënes, Houx, Cornouillers, Nerpruns, Néfliers, de même que les Sorbiers, Alisiers, Poiriers, Pommiers, Cerisiers, Tilleuls, etc., récépés à chaque éclaircie, sont voués à une destruction prochaine et au point de vue botanique, la forêt ne présentera plus d'autre caractère que l’uni- formité d’une culture de chênes dans toute sa banalité. Il en est à peu près de même dans tous les bois soumis au régime forestier actuellement en vigueur. * x * Parmi les plantes qui ont apparu venant combler ces vides de notre Flore, il en est qui persistent déjà depuis plusieurs années, occupent une aire considérable et tendent à se propager de plus en plus. Celles-ci sont solidement établies dans la région et doivent être considérées au point de vue de la statistique botanique au mème titre que celles qui y sont fixées depuis plus longtemps encore. D’autres, au contraire, dont les graines sont introduites avec celles des céréales, des Légumineuses ou de toute autre façon ne se montrent que pendant une ou deux saisons et disparaissent ensuite complètement. Elles sont réellement adventices et leur présence momentanée ne doit être considérée que comme purement acci- dentelle. Parmi les premières nous mentionnerons : Ambrosia artemisiæfolia, originaire du Canada (1) s’est propagée en grand nombre dans toutes les cultures des environs de Moulins où elle constitue une des plus mauvaises herbes. On la trouve dans toute la vallée sur la rive droite de l'Allier, jusqu'à Chantenay (Nièvre), aussi à Bessay et à Neuilly-le-Réal. Berteroa incana, très abondante entre le faubourg de la Madeleine et le Champ de manœuvres, en bas du remblai du chemin de fer de Montluçon, aux Gâteaux, à Avermes, Lapalisse et tout le long de (4) Voir Rev. sc. de Bourb. et du Centre de la Fr. T. XVIHI, 1904, p. 151. TRANSFORMATIONS DE LA FLORE DE MOULINS 159 la voie ferrée, depuis La Ferté-Hauterive jusqu'à Saint-Martin- d'Estreaux (Loire). Sinapis incana s’est étendue, depuis 1861, sur les deux rives de l'Allier où elle est en nombre depuis le pont du chemin de fer de Montluçon jusqu’à la Queugne. Veronica Buxbaumii et Crepis setosa sont solidement installées sur les bords de l’Allier et le long de l’Allée des Soupirs. Artemisia Verlotorum continue à se propager dans les environs immédiats de la ville, à Sainte-Catherine, à Bellevue, aux Gâteaux, à Yzeure, aussi à Bourbon-l’Archambault dans les fossés de l'avenue de la Gare. ë Xanthium spinosum couvre, certaines années, de ses rameaux toufius et serrés, les amas de décombres et le bord des fossés du faubourg de la Madeleine, près la route de la Queugne. Lepidium ruderale encombre les jardins du faubourg Chaveau et la levée de l’Allier en allant à Nomazy. Lepidium virginicum répandu depuis plusieurs années sur les sables de la Loire dans la portion riveraine du département de l'Allier à Digoin, Gilly, Diou, commence à se répandre autour de Moulins dans les fossés des routes. Draba muralis, crucifère qui n’était autrefois signalée qu'à Bour- bon-l’Archambault où elle n’existe plus, se trouve actuellement sur les accotements de Ja route de Paris, à la hauteur du chemin de Trevol et à Avermes. Corydalis solida s'est propagée en grand nombre le long des haies à Saint-Bonnet et à Trevol. Doronicum Pardalianches se multiplie chaque année dans les Parcs d’Avrilly, de Baleine, de Bressolles. Goodyera repens croit abondamment dans les bois de Laronde, près Yzeure. Deux graminées d'apparition récente sont aujourd’hui bien haturalisées, Gastridium lendigerum dans les prairies artificielles, Surtout les champs de trèfle, et Gaudinia fragilis qui est devenue Partie constituante de la sole dans certains prés naturels. La localité la plus favorable à la végétation spontanée est certai- nement celle qui comprend les grèves et alluvions de l'Allier. On y trouve les stations les plus variées ; des sables arides exposés sans aUCun abri au plein soleil, des terrains humides froids et limoneux, 160 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des mares d'eau stagnante, des ruisselets d’eau courante, des taillis de Saules, des prairies naturelles, etc. Point de culture, les plantes peuvent se développer et se repro- duire sans n'avoir rien à redouter que la dent des troupeaux qui, parfois, supprime des tiges ou des feuilles, mais sans entraîner la mort du sujet. On y récolte toute une longue série de plantes spéciales que l'on chercherait vainement ailleurs et que l'on retrouve régulièrement chaque année, sans qu'il en manque jamais une seule. Bien mieux, depuis plusieurs années, il en à paru de nouvelles qui semblent définitivement installées. Depuis Châtel-de-Neuvre jusqu’au delà de Villeneuve, le Cheno- podium Botrys, jusqu'alors inconnu, couvre littéralement toutes les grèves mèlé à Artemisia campestris, Scrofularia canina, Centaurea maculosa, etc. Le Poa serotina est abondant dans certaines parties limoneuses de Chemilly à Montilly. Sur la rive gauche, en tête des Salix de la Queugne, Veronica peregrina croit dans les terrains frais, et les talus plus secs se parent des fleurs brillantes d'Œnothera muricata, Hieracium Pelete- rianum et Collomia glutinosa. Cette dernière Polémoniacée se retrouve dans les mêmes conditions près de Saint-Germain-des- Fossés. Enfin, toutes les mares, toutes les boires, sont à peu près littéralement remplies par l’Elodea canadensis, originaire de l’Amé- rique du Nord, qui s’est propagé également dans beaucoup d’étangs de l’intérieur, et, dans les quelques places restées libres, le Ranun- culus Baudotii étale ses pétales blancs à onglets jaunes. * * * A côté de ces plantes complètement naturalisées et qui font dès à présent partie intégrante de notre Flore, ilconvient de mentionner celles qui ne font qu’apparaître dans une localité où elles ont été introduites par une cause quelconque. La création de prairies naturelles et artificielles est la cause principale qui amène chez nous ces étrangères que le botaniste voit toujours avec plaisir. Dans un semis de luzerne dont les graines provenaient poli: blement du Midi, j'ai observé Ammi maÿjus, Tetragonolobus sili- TRANSFORMATION DE LA FLORE DE MOULINS 161 quosus, Centaurea solstitialis, Helminthia echioides, Podospermum laciniatum ; aucune de ces plantes n'a persisté au delà de la deuxième année. Une prairie permanente, ensemencée avec des graines ramas- sées dans le magasin à fourrages du quartier de cavalerie, à Moulins, s’est peuplée, la première année seulement, de plants nombreux de Camelina microcarpa, Calepina Corvini et Isatis tinc- toria, qui n’ont plus reparu. Quelques Légumineuses, cultivées comme fourrages, peuvent se resemer d'elles-mêmes et se propager sur le bord des haies et des chemins, comme Anthyllis Vulneraria, Trifolium elegans, Trifolium hybridum, Vicia purpurascens, etc. Dans les forêts, çà et là, dans les vides replantés, on observe quelques brins de Noyers et de Chênes américains (Juglans nigra, Quercus rubra, palustris, etc. }, que l'Administration y a introduits, à titre d'essai, pour aider au reboisement. Enfin, une foule d’autres plantes, venant on ne sait d’où, se montrent tout d’un coup çà et là en unique exemplaire et dispa- raissent rapidement sans se reproduire, comme Wigella arvensis, Lepidium Draba, Nicandra physaloides, Nicotiana rustica, Trifolium reSupinatum, Silene Otites, Cynoglossum pictum, Solidago glabra, Crypsis alopecuroides, etc., etc. De ces dernières plantes végétant ainsi isolément, il n’y a pas à tenir compte dans la Statistique botanique d’une région, car il est à remarquer que celles qui sont capables de se naturaliser et de Prospérer occupent rapidement une aire étendue dès la première où la seconde année de Jeur apparition. Bien que n’ayant embrassé qu'une superficie restreinte, cette courte étude permet de conjecturer, comme nous l’avons dit en la commençant, que les choses se sont passées. identiquement 2. toute l'étendue de la France et que, partout, la Flore a none Modifications importantes. Seuls, les montagnes et lés bords de la mer, qui échappent plus facilement aux influences que nous avons signalées, ont conservé à peu près intégralement leur peuplement végétal primitif. Rev. gén. de Botanique. — XX. LE LA CONCENTRATION DE PIGMENT VERT BT L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE par M. W. LUBIMENKO Mes recherches antérieures (1) sur la sensibilité de l'appareil chlorophyllien m'ont permis de tirer les deux conclusions suivantes : 4° les plantes adaptées à un faible éclairement possèdent uu appareil chlorophyllien plus sensible, c’est-à-dire sont aptes à commencer la décomposition du gez carbonique à une intensité lumineuse minima plus faible que les plantes qui poussent à une vive lumière ; 2° chez ces dernières plantes, l'énergie assimilatrice s’accroit avec l'intensité lumineuse jusqu’au maximum d'insolation naturelle qui est réalisé par des rayons du soleil perpendiculaires à la surface de la feuille; au contraire, les plantes du premier groupe montrent nettement, dans leur énergie assimilatrice, un optimum correspondant à un éclairement plus faible que le maxi- mum d’insolation naturelle. J'ai exprimé aussi l'idée que les sensibilités différentes de l'appareil chlorophyllien doivent être attribuées avec beaucoup de probabilité à la différence de concentration du pigment vert dans les grains de chlorophylle appartenant aux diverses plantes. Cette supposition est fondée sur la comparaison des spectres d'absorption de la lumière produits par des extraits alcoliques comparables préparés avec des feuilles vivantes. L'étude spectroscopique de ces extraits a montré que les plantes dont l'appareil chlorophyllien est plus sensible contiennent une quantité de chlorophylle plus grande, pour le même poids de feuilles, que les plantes munies d’un appareil moins sensible. J'ai constaté que les feuilles des espèces que j'ai eues à comparer possèdent une structure sensiblement identique. Dès lors, les différences obtenues dans les quantités de chlorophylle (4) W. Lubimenko : Sur la green de l'appareil chlorophyllien des plantes ombrophiles et ombrophobes. (Revue gén. Botanique; t. 17, 1905). Les term tant plus nécessaire à éviter que plusieurs physiologistes ont employé ces termes dans le A br er sens. C’est Poe je pe d’em pure des termes provenant de deux mots grecs, comprenant le mot &x:4 (ombre). Les plantes sciaphiles seront celles … tent l'ombre; les plantes sciaphobes seront celles qui fuient l'ombre- CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 163 ne peuvent tenir qu'à une différence de concentration du pigment dans les chloroplastes. À ce point de vue, la théorie de la sensibilité de l’appareil chlo- rophyllien paraît très simple. Supposons que nous ayons deux grains de chlorophylle 4 et B; soit la concentration du pigment dans le grain 4 égale à 1 et celle dans le grain B égale à 2. Dans ce cas, le rapport entre les quantités de lumières absorbées par nos deux grains sera égal à 2/1, quelle que soit l'intensité lumineuse. Le grain de chlorophylle ne commence à fonctionner qu’au moment où la quantité de lumière absorbée atteint une certaine valeur minima. En supposant que cette quantité minima de lumière soit toujours la même, il est évident que le grain B n’a besoin pour commencer son travail assimilateur que d’un éclairement plus faible que le grain 4. Pour la même raison, le maximum d'énergie assimilatrice pour le grain B doit correspondre à une intensité lumineuse plus faible que pour le grain 4. Il ressort donc de ces considérations que la iente munie de grains de chlorophylle du genre B sera plus sensible à l’intensité de la lumière, au point de vue du travail assimilateur, que la plante possédant des grains du genre A. En même temps, la première plante demandera pour son développement un éclairement plus faible que la seconde. Je n'ai pas voulu être trop affirmatif en attribuant la sensibilité de l'appareil chlorophyllien, différente chez diverses plantes, à la concentration variée du pigment vert dans les grains de chloro- phylle. D'une part, en effet, les réactions chimiques qui produisent l'assimilation chlorophyllienne ne sont pas assez connues pour qu'on puisse faire des calculs exacts sur l'énergie lumineuse employée. D'autre part, nous n’avons pas assez de preuves pour admettre que, chez toutes les plantes vertes, l'assimilation chloro- phyllienne soit réalisée par des réactions identiques. Enfin, d'après ce qu’on sait sur le rôle de la chlorophylle, il faut penser que Île Pigment est un simple sensibilisateur d'énergie ; le travail chimique s’accomplit dans le protoplasme, qui, chez les diverses plantes, peut être différemment sensible pour la lumière. C’est pourquoi, en continuant mes études sur l'assimilation chlorophyllienne, je me suis proposé, tout d’abord, de mettre en évidence qu’à une plus grande sensibilité de l'appareil chloro- Phyllien correspond toujours une concentration plus forte de la 164 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE chlorophylle. En outre, il m’a paru intéressant d'étudier le rôle que joue la concentration du pigment vert dans les variations de l’énergie assimilatrice suivant les variations de la radiation, ainsi que de la température. À ce point de vue, nous ne possédons, en eflet, dans la bibliographie, que des données très rares et incomplètes. Ainsi, M. Jônsson (1) suppose que l'énergie assimilatrice est proportion- nelle à la concentration du pigment vert dans les grains de chloro- phylle. En comparant la teinte des extraits alcooliques, il trouve aussi que les feuilles développées à l'ombre contiennent plus de chlorophylle que celles qui ont grandi à un vif éclairement (chez le Pteris aquilina). Mais dans le travail de M. Griffon (2), nous trou- vons la comparaison directe de l’énergie assimilatrice chez un certain nombre de plantes vertes qui, bien que très voisines, difiè- rent entre elles par l’intensité de coloration de leur feuillage. Ce savant a montré « que cette différence de teinte à sa source dans celle des chloroleucites mêmes » (p. 32). Étant occupé par des questions plutôt d’ordre biologique, M. Griffon ne cherche pas à préciser la quantité de chlorophylle par une méthode quantitative ; il constate la différence de teinte des chloroleucites par une observation simple au microscope. Ensuite, il compare l’énergie assimilatrice des feuilles de différentes teintes tantôt à la lumière diffuse du jour, tantôt aux rayons direcis du soleil. Dans certains cas, l’auteur trouve une assimilation plus forte chez les feuilles d’une couleur vert-foncé que chez les feuilles d’un vert-pâle; dans d’autres cas, l'énergie assimilatrice est la même chez les feuilles de ces deux groupes, ou bien elle est plus forte chez les feuilles pâles que chez les feuilles vert-foncées. Tous ces faits amènent M. Griffon à la conclusion suivante : « Si la couleur des organes assimilateurs est verte, ce qui est le cas normal, il n’y a pasderelation directe et nécessaire entre son intensité et l’activité avec laquelle l’acide carbonique est décomposé (p. 120). » Comme je le montrerai plus tard, cette conclusion doit être modifiée, car, en réalité, il existe une relation directe et nécessaire entre la concentration du pigment vert dans les chloroleucites et (1) Jonsson, B. Fürgbestamningar für klorofyltet hos skilda vaxtformer (Bhg. k. Sv. Vet.-Akad Kandi. XXVIII, Alf, III, n° 8, p. 30. Résumé dans Just’ Bot. Jahresber. t. 30, par. II, 1902, p. 694). (2) Griffon, Ed. : L'assimilalion chlorophyllienne et la coloration des plantes. (Annales des sciences naturelles ; VII” série ; t. X ; p. 1-123 ; 1899). CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 165 l’énergie assimilatrice, mais Je phénomène est PPuoup plus compliqué qu’on ne pense généralement. La plus grande difficulté qu’on rencontre dans les études sur le rôle de la concentration du pigment vert au point de vue de la photosynthèse est le manque d’une méthode pratique pour doser la chlorophylle. Je me suis proposé alors de trouver une méthode suffisante pour le dosage de ce corps et d’essayer de mesurer l'énergie assimilatrice pour une unité du pigment. Suivant le double but de ce travail, j'exposerai dans la {°e partie de ce Mémoire les résultats des expériences complémentaires sur la sensibilité de l'appareil chlorophyllien, et dans la seconde partie les résultats des recherches sur le rôle de la concentration du pigment vert dans le phénomène de l'assimilation chlorophyllienne. Grâce à l’aimable hospitalité de M. Bonnier, j'ai pu continuer mes expériences dans les mêmes conditions au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau ; pour cette hospitalité, ainsi que pour les conseils précieux que M. Bonnier m'a prodigués, je lui exprime ma vive reconnaissance, PREMIÈRE PARTIE Expériences complémentaires sur la sensibilité de l'appareil chlorophyllien J'ai choisi comme objets d'expériences : Taæus baccata, Lartz europæa, Fagus silvatica et Robinia Pseudacacia. D'après les obser- vations œæcologiques, le Tarus baccata et le Fagus silvatica sont les plantes sciaphiles les plus accentuées ; ces sie mere ne deman- dent pour leur développement qu’un éel nt faible. Au contraire, le Larir europæa et le Robinia Pseudacacia sont des plantes sciaphobes très typiques et exigent une station très éclairée. omme on le voit, j'emploie deux couples de plantes très différentes au point de vue systématique, et physiologiquement très semblables ; par conséquent, les données obtenues pour l'un de ces Couples peuvent être contrôlées par les expériences faites sur l’autre. Deux séries d'expériences ont été faites avec chacun de ces Couples : la première série a été accomplie à la lumière artificielle; elle était destinée à déterminer l'intensité lumineuse minima à laquelle l'assimilation chlorophyllienne commence à se manifester; la seconde série a été faite à la lumière diffuse du jour et aux 166. REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rayons directs du soleil pour établir la marche de l'énergie assimilatrice à un éclairement moyen et à l’éclairement le plus fort qu'on trouve dans les conditions naturelles. La technique des expériences de la première série était iden- tique à celle que j'ai employée dans mes recherches précédentes sur la sensibilité de l'appareil chlorophyllien. J'ai utilisé le même appareil d’éclairement et j'ai mesuré l'énergie assimilatrice en déterminant la différence dans l’augmentation de CO* entre des feuilles exposées à la lumière et des feuilles semblables, disposées tout à fait de la même manière, mais laissées à l'obscurité. J’ajou- terai cependant que j'ai opéré avec des éprouvettes d’un moindre volume, que j'ai réduit à 5 centimètres cubes le volume dn gaz primitif et que j'ai augmenté en même temps la quantité de feuilles soumise à l'étude, ce qui m'a permis de réduire à 4 heures seule- ment la durée d’une seule expérience. Dans tous les essais avec les Conifères, j'ai employé le même mélange gazeux, un air contenant 8 % de gaz carbonique; avec les espèces feuillées, il n'y avait que 7,4 % de ce gaz. Expériences à la lumière artificielle (bec Auer). — Le choix des feuilles des Conifères a été fait avec beaucoup de précautions pour que le lot destiné à l’évaluation de la respiration fût identique au lot destiné à mesurer l'assimilation. J'ai choisi pour ces deux lots,sur une même branche, des feuilles ayant la même surface et le même poids frais. Les lots de feuilles du Tarus variaient, suivant l’expé- rience, de 125 mmg. à 270 mmg., le nombre des feuilles composant un lot étaient de 10 ou 12. Pour le Larir, les poids des lots variaient de 60 mmg. à 110 mmg., le nombre des feuilles d’un seul lot était de 20. Le choix des feuilles identiques, comme je l’ai déjà fait remar- quer dans mon article précédent, est bien plus difficile pour les espèces feuillues, que pour les Conifères. C’est pourquoi, au lieu de prendre des feuilles entières, j'ai appliqué cette fois le procédé des moitiés de feuilles. On choisit pour cela des feuilles tout à fait symétriques et on les coupe le long de la nervure médiane en deux moiliés ; l’une des parties sert pour mesurer la respiration et l’autre pour évaluer l'assimilation. L'application de ce procédé présente beaucoup d'avantages, mais à la condition que la durée d’une seule expérience ne dépasse pas 4-5 heures. Les lots de feuilles pour le Robinier variaient de 150 à 310 mmg. et pour le Hêtre de 200 à 380 mmg. CONCENTRATION DÜ PIGMENT ‘VERT 167 Comme dans mes expérieuces précédentes, à côté des éprouvettes contenant les feuilles, j'avais deux thermomètres, dont l'un ‘était fixé dans une éprouvette noircie de vernis, l’autre dans une éprou- vette transparente. La températuré était notée une fois à la fin de l'expérience ; la différence entre les deux thermomètres n’a jamais dépassé 0,2. La température de la pièce où j'ai opéré était assez cons- tante et n’a varié pendant toutes les expériences qu'entre 1% et 239. Dans le tableau /, je donne les quantités de CO? absorbées par les feuilles éclairées. On obtient ces quantités en caleulant la différence entre les quantités de CO? dégagées par les deux lots de feuilles identiques, dont lun est placé dans une éprouvette noircie de vernis et l’autre dans une éprouvette transparente. Les analyses de gaz ont été faites au moyen de l'appareil Bonnier et Mangin. Les premières colonnes du tableau montrent les données des analyses Pour chacune des expériences ; les quatre dernières colonnes con- tiennent les quantités de CO? absolues calculées pour 1 gr. de feuilles et 1 heure de travail, Je donneles volumes de CO? à 760 millim. et 25°. Comme on le voit d'après les chiffres du tableau, les feuilles du laxus commencent à assimiler à un éclairement beaucoup plus faible que les feuilles de Larix ; on constate le même fait respectivement Pour le Fagus et le Robinid On voit donc que, dans chacun des couples d'espèces étudiées, les différences entre les hiles et les espèces sciaphobes au point de vue de la sensibilité de l'appareil chlorophyllien, sont ies mêmes que celles constatées précédemment pour. d’autres plantes. Les espèces sciaphiles Commencent à faire la photosynthèse à un éclairement beaucoup plus faible que les espèces sciaphobes. Dans chacun des couples, la différence à ce point de vue est sensiblement plus accentuée que là différence constatée précédemment pour le Betula et le Tilia d’un côté, pour le Pinus et l'Abies de l’autre côté. Par exemple, nous YOyons que, pour commencer la décomposition du gaz carbonique, le Robinia demande une intensité lumineuse 25 fois plus forte que lé Fagus, le Larir 10 fois plus forte que le Tarus. On constate en outre le phénomène général que j'ai déjà signalé dans mes études précédentes relativement au commencement du travail photosynthétique. A partir de l'intensité lumineuse où mmence le phénomène assimilateur, l'intensité de ce phénomène 4U8mente brusquement pour une augmentation assez faible de la lumière, puis l’accroissement devient beaucoup plus lent. ï 168 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ti eine montrant l’é oué assimilatrice à la lumière Abe [Le s montre que les feuilles éclairées ont dé s de CO: par jen feuilles à l'obscurité. Ces quantités, paper ‘tabl faibles, sont de l’ordre des erreurs d'expériences, rfa Quantité de gaz carbonique Volumes de gaz carbonique du tere Doll décomposé, p. 400. décompost re Ma de feuilles Étlairé Données des analyses (en centimètres “chbés) (en. centimètres Taxus | Lariæ | Fagus | Robinia|] Taæus | Larix | Fagus | Robinia carrés euro- | silva- Pseu- euro- | silva- | Pseu- baccata | pœa tica |dacacia|| baccata! pœa tica |dacacia 100 0.85 | 0.70 | 1.05 | 0.66 || 0.1130| 0.1940| 0.1165| 0.085 » 0 9% | 0.72 | 0 90 | 0.87 || 0.0565! 0.1200! O 1125! 0.096 » 1.00 | 1.00 | 0.92 | 0 76 || 0 0675] 0.1650| 0.0%55| 0.0950 » 0.93 | 0.99 | 1.45 | 0.92 || 0.0650! G.1550| 0.1438! 0.107 » 0.94 F-0E:1-2.17 1.30 |! 0.0650! 0.1625| 0.1370| 0.1120 » 0.95 Ù] 1.00 » Set » 0.0865, » LEURS MOYENNES 0.0720! 0.14590| 0.1155| 0.09 81 » 0.07 » 0.15 » » » » » » |—0,10 » 0.00 » » » » » » —0.04% » 0.02 » » » » » » 0.00 » 0.00 » » » » » » —0 15 » 0.03 » » » » 64 » 0.05 » » » » » » » » 0.06 » » » » » » 49 1.26 | 0.16 | 1.02 | O.11 || 0.085 » 0.0670 » » 1 02 |—0.05 | 0.88 |—0.C8 || 0.0650! » 0.0815 » » 1.05 | 0.07 | 0.9 » 0.0525 » 0.1000 » » 1.142 |—0.08 | 4.00 » 0.0700 » 4265 » » 0 68 |-—0.10 » » 0.0425 » » ) » 0.98 » » » 0.0610 » » VALEURS MOYENNES 0.0645 0.0935 25 0.72 » 0.80 » 0.0390 » 0.0740 » » 1.07 » 0.€5 » 0.0555 ” 0.0625 » » 0.62 » 1.10 » 0.0350 » 0.1165 » » 0.85 » 1.05 » 0.0525 » 0.1050 » » 0.70 » » » 0.0455 » » » » 0.90 » » » 0.0555 » » ". VALEURS MOYENNES 0.0895| 0.0470| CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 169 Surface Quantité de gaz carbonique Volumes de «eus carbonique décomposé, par 100 décomposé par 1 gr. de feuilles re pendant 1 heure du verre poli Données des analyses (en centimètres cubes) éclairé ser nemgni Tazæus | Larix F'agus | Robinia|| Taxus | Larix | Fagus | Robinia carrés) euro- silva- Pseu- euro- silva- Pseu- baccata| pœa tica dacacia|baccat&l pæa tica | dacacia 9 0.40 | » 0.77| » ||0.0355) » |0.06%0| » » 0.50 » 0.50 » 0.0450 » 0 O480|. » iiler 0.54 » 0.64% » 0.0480 » : | 0.0760! » » 0.62, » 0.70 » 0.0480| » | 0.0760| » » 0 68 » » » 0.0520 » » » » 0.67 » » » 0.0530| » » » » 0.50 » » » 0.0390! » » » » 0.50 » » » 0.0390! » » » » 0.56 » » » 0.0435 » » » VALEURS MOYENNES 445 0.0660 6 0.04 » » » » » » » » 0.00 » » » » » » » » 0.00 » » » » » » » k —0.06 » 0.96 » » » 0.072%5| » » 0.11 » 0.59 » » » 0.0615 » » » » 0.67 » » » 0.0540 » » » » 0 44 » » » 0.0390| » » » » 0.54 » » » 0.0400 » » » » 0.41 » » » 0 » VALEURS MOYENNES » 0.0510 - » » 0.03 » » » » » » » FE —0.01 » » » » » » » » 0.03 » » » » » » » » —0 09 » D] » » » » » » 0.14 » » » » » » » » 0.06 » » » » » Ainsi, la courbe ci-contre, relative au Hètre, montre que l’assi- Milation, nulle pour une intensité lumineuse égale à 2, atteint 0,05 ce. pour une intensité lumineuse double égale à #4, mais qu’ensuite quand on double encore à peu près la quantité de lumière En passant de 4 à 9, on n'obtient qu’une assimilation variant de 0,05 à 0,065 c.c. seulement. Et quand on passe ensuite de 9 à 100 d’inten- 170 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sité lumineuse, on ne double même pas l'assimilation, qui passe de 0,065 c.c. à 0,100 c.c. environ. Les choses se passent absolument de même pour le Tarus. Quant au Robinier et au Mélèze, je n’ai obtenu d’assimilation qu’à l’éclai- rement maximum que comportait mon dispositif.Je n'ai donc obtenu que la première portion de la courbe, mais cette portion présente tout à fait le même caractère que pour les plantes précédentes (voir les courbes, fig. 1). On comprend aisément qu’il faille une intensité lumineuse assez grande pour provoquer la décomposition de CO? et que par suite, la photosynthèse ne se manifeste pas à des lumières trop faibles, comme on le supposait antérieurement, faute d’expériences. La théorie des réactions endothermiques et celle des frottements chimiques sont suffisantes pour expliquer le phénomène. Quant à l’augmentation rapidement croissante au début de l'assimilation, manifestée par la brusque montée des courbes, on peut l’expliquer comme une manifestation extérieure d’un travail intime accumulé. Ce serait analogue, si l’on nous permet la comparaison, à une abon- dante production de vapeur d’eau résultant d’un échauflement progressif dont l’eflet reste longtemps caché et qui se manifeste à un moment donné d’une façon intense. Le fait que les différentes plantes exigent pour commencer la décomposition de CO* des intensités lumineuses ditférentes semble prouver que les grains de chlorophylle absorbent la lumière dans une proportion différente. Il est vraisemblable, en eftet, que la photosynthèse comprend la même série de réactions chimiques chez toutes les plantes étudiées et qu'une même quantité d'énergie lumi- neuse primitive est nécessaire pour toutes ces plantes. Mais les grains de chlorophylle des espèces sciaphiles étant plus riches en pigment: absorberont cette quantité à un éclairement plus faible que les grains appartenant aux espèces sciaphobes. De là la différence dans les exigences lumineuses des deux types de plantes. Pour vérifier l'exactitude de ces considérations, il reste à com- parer la concentration du pigment dans les grains de chlorophylle appartenant aux plantes en question. J'ai fait cette comparaison et on verra plus loin la technique appliquée ainsi que les résultats obtenus. Mais il y a un autre moyen qui peut donner des résultats aussi décisifs que le premier. Comme on le sait, la concentration de la chloropliylle varie beaucoap suivant l’âge des feuilles chez CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 171 la même plante.Chez les Conifères surtout, les jeunes feuilles restent assez longtemps très pauvres en chlorophylle; c’est ce que traduit bien visiblement leur couleur. Si la sensibilité de l’äppareil chloro- phyllien est une simple fonction de la concentration du pigment vert, elle doit suivre les variations de cette dernière chez la même plante. Par conséquent, les jeunes feuilles d’une espèce sciaphile, a? Fe 0. 0.15 —— cher \ oÉtnéa + "5 Oo cartes 2 # 6 ‘ Es. L Jrandeur de LC'ousertluie cn centimeties Fig. 1. — Énergie assimilatrice à la lumière artificielle. Sur l’axe des abscisses sont Marqués les points correspondant à des intensités lumineuses croissantes. Les ordonnées représentent les volumes de CO* décomposé par 1 gr. de feuilles Pendant une heure, en centimètres cubes. étant pauvres en chlorophylle, doivent se comporter comme Îles feuilles adultes d’une espèce sciaphobe, c'est-à-dire exiger ne éclairement intense pour commencer la décomposition de CO”. J'ai choisi pour les essais de jeunes feuilles de Tarus ; ces feuilles possédaient une couleur vert très pâle. J'ai déterminé l'intensité lumineuse minima qu’exigent ces feuilles pour commencer leur travail photosynthétique. Les lots de feuilles variaient de 160 et 240 mmg. Avec le dispositif décrit antérieurement en opérant avec des surfaces lumineuses égales à 64, 81 cent. carrés, je ne trouve 172 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE aucune trace d’assimilation, Avec une surface lumineuse de 100 cent. carrés, qui correspond à l’éclairement maximum que je pouvais obtenir avec mon appareil, j'ai obtenu des différences très faibles (égales à 0,30 0/0 ; 0,15 0/0 ; 0,10 0/0 ; 0,20 0/0; 0,05 0/0; 0,15: 2/0) entre les quantités de gaz carbonique dégagées par les feuilles laissées à l’obscurité d’une part et les feuilles éclairées d'autre part. Dans quelques cas même, c'étaient les feuilles à la lumière qui ont dégagé le plus de CO* (0,23 0/0 ; 0,24 0/0 ; 0,25 0/5). On voit que les divers résultats obtenus ont toujours des valeurs très faibles, correspondant aux erreurs possibles d'expériences ; ce qui nous à permis de penser que, même à l’éclairement maximum employé, les jeunes feuilles étudiées n’avaient pas manifesté d’assi- milation appréciable. Il faut donc conclure que la sensibilité de l’appareil chlorophyllien varie chez la même plante suivant la concentration du pigment vert dans les feuilles. Même chez une espèce sciaphile, cette sensibilité devient très faible si la quantité du pigment dans les grains de chlorophylle est relativement petite. Expériences à la lumière diffuse du jour et aux rayons directs du soleil. — La technique des expériences est identique à celle que j'ai employée dans mes recherches citées plus haut. Toutes les expé- riences ont été effectuées par un ciel sans nuages. Chaque expérience est disposée de façon que je puisse déterminer l’énergie assimilatrice simultanément pour une espèce sciaphile et une espèce sciaphobe. Pour les Conifères, j'ai toujours choisi des petites branches d’un même poids frais et munies d’un même nombre de feuilles, aussi identiques que possible. Une de ces branches a été éclairée par des rayons du soleil inclinés et l’autre par des rayons perpendi- culaires à la surface des feuilles. Pour les espèces feuillées, j'ai comparé les deux moitiés d'une mème feuille comme dans les essais à la lumière artificielle. J'ai déterminé l'énergie assimilatrice d’une moitié de la feuille éclairée par des rayons du soleil inclinés et de l’autre moitié par des rayons solaires perpendiculaires à la surface de la feuille, Les éprouvettes contenant des feuilles ont été placées dans un vase où cireulait de l’eau courante pour règler la température ; cette dernière variait pendant toute la série des expériences entre 25° et 30°. Pour les expériences à la lumière diffuse du jour, les feuilles étaient pré- servées des rayons directs du ps au moyen de petits écrans. La CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 173 durée d'une seule expérience était égale à 45 minutes. La quantité de CO* dégagée par la respiration est négligeable. Le mélange gazeux employé est un air contenant 8 °/, de CO? pour les Conifères et7,4°/, pour les espèces feuillues. Dans le tableau ci-contre, je donne en centimètres cubes les quantités mesurées à la pression de 760 mm. et à la température de 25°, de CO* décomposé par 1 gr. de feuilles pendant 1 heure. Si nous représentons les quantités moyennes de CO? décomposé par 1! gr. de feuilles pendant 1 heure aux différentes intensités lumineuses par des courbes, nous obtiendrons des résultats tout à fait semblables à ceux que j'ai déjà signalés, pour le Betula et le Tilia, le Pinus et l’Abies. (Courbes, fig. 2.) : Chez les plantes sciaphobes, telles que le Larix et le Robinia, l'énergie assimilatrice s’accroit avec l'intensité lumineuse jusqu’au Maximum de la radiation naturelle. Au contraire, les plantes SCiaphiles, le Fagus et le Tazus, montrent un maximum d'énergie assimilatrice Correspondant aux rayons inclinés du soleil; ensuite, les courbes appartenant à ces plantes baissent, de sorte qu'aux rayons du soleil perpendiculaires les quantités de CO? décomposé Sont moindres qu'à l’éclairement oblique et sensiblement voisines de ce qu’elles sont à la lumière difiuse. Nous constatons done, pour les feuilles adultes de nos plantes, absolument les mêmes différences entre les espèces sciaphobes et les espèces sciaphiles que chez les espèces étudiées dans un Mémoire antérieur. Chez les jeunes feuilles de Tazxzus, la courbe d'énergie assimilatrice présente une forme toute particulière, Elle monte très lentement à Partir de la lumière diffuse jusqu’à l’intensité lumineuse représentée Par des rayons du soleil inclinés ; ensuite, elle devient sensiblement Constante. Ce fait a une grande importance théorique. On voit, en effet, que chez la même plante Ja courbe d'énergie assimilatrice change de forme suivant les variations dans la concentration du pigment Yert, Si cette concentration est relativement faible, comme dans les Jeunes feuilles de Tarus, l’énergie assimilatrice augmente très peu, malgré une forte augmentation de la lumière. Au contraire, dans le cas où les feuilles de la même plante présentent une forte concen- tration du pigment, l'énergie assimilatrice s'accroît d’abord dans Une proportion bea ucoup plus grande suivant les mêmes variations 154 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d'intensité lumineuse (voir les courbes relatives au Tarus, fig. ?). Ce fait prouve nettement que les variations de l'énergie assimi- 1. TaBzEeAU montrant l'énergie assimilatrice à l'éclairement naturel (à la température 25-30°) Volumes de gaz carbonique décomposé par { gr. INTENSITÉS de feuilles pendant 1 heure, en centimêtres cubes FOMINANRES Taxus | Taxus Larix ragus | Robinia feuilles | feuilles feuilles feuilles feuilles jeunes | adultes adultes adultes adultes Lumière diffuse 3.6240 k.74410 4.9760 4.984n 8.9600 » 3.6960 4.3440 5.1520 4.8640 8 8640 » 3.5440 3.7200 5.1440 .9200 7.6320 » 3.5440 3.7520 4.000 4.0000 7.5200 » » 3.0480 4.2640 .2800 7.300 Ù » 3.1200 k.5600 6 4240 7 3840 VALEURS MOYENNES 3.6000 3.7120 : 4,8160 5.0800 7.9520 Rayons du soleil inclinés 3.6160 7.2480 7.6800 6.4000 45.2160 8640 6.1600 8,1360 8 2560 11.8400 » 3.8560 7.2000 10.141840 5.4320 11.2400 » 6.5760 8.5840 6.8640 6.6:560 10.6400 » .3920 8.8240 8.7040 7.5920 7.1520 » » 5.7360 » 7.3360 13.9360 VALEURS MOYENNES 4 .6560 7.2880 8.3120 6.9440 11.6720 Rayons du soleil perpendiculai res 3.1200 4 3200 9.7600 4.4120 16.3280 3.3040 2,8800 8.6400 6.5920 14.6960 » 4.8560 6.6640 11.6800 5. 11.8960 » 5.9280 5.8880 10.0800 &.6720 12.8000 » 5 3920 6.4880 11.0640 5.2800 44.6400 » » » » 0800 17.0800 VALEURS MOYENNES 45200 | 5.2480 | 10. 2480 | 5 .0000 | 14,680 | | | | latrice chez la même plante dépendent non seulement de l'intensité de l’éclairement, mais aussi de la quantité de lumière absorbée par CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 175 l'appareil chlorophyllien. L’absorption des rayons lumineux sera faible dans le cas où la concentration du pigment est faible. Le pigment retient une plus grande quantité de lumière quand il est plus concentré. En augmentant la quantité de rayons qui passent à travers du pigment, on peut ainsi augmenter la quantité de rayons absorbés ; mais cela jusqu’à une certaine limite seulement. a + 2 l'aires Ça Lumière ox dinaire di ftuse Éurmaie ‘directe us soleil ! L L kR ayons invelines Rayc pet Comparons, pour préciser notre idée, cette absorption lumineuse à la dissolution d’un sel dans de l’eau. Une faible quantité de pigment Peut être saturée par une faible quantité de lumière comme un Petit volume d’eau est saturé par un poids relativement petit de sel. L'augmentation ultérieure de la lumière après la saturation restera SaDS aucune influence sur la quantité absorbée, comme l'augmen- lation de la quantité du sel dans le cas comparable d’une disso- lution physique. Il est donc compréhensible que les jeunes feuilles de Tarus, 176 - REVUE GÉNÉRALE DE- BOTANIQUE possédant une assez faible concentration du pigment vert, sont en quelque sorte saturées par la lumière à un éclairement relativement faible, et l'augmentation ultérieure d'intensité lumineuse reste sans aucune influence sur la quantité des rayons absorbés. Ce phénomène se traduit parfaitement par la forme de la courbe représentant l'énergie assimilatrice, qui, à partir d’une certaine intensité d'éclai- rement, devient stationnaire. Il est intéressant de remarquer que cette forme de la courbe,. suivant M. Blackman (1), est caractéristique pour les cas où l’énergie assimilatrice est limitée par l'insuffisance d’un des facteurs qui intervient dans la photosynthèse. Au contraire, la forte concentration de la chlorophylle dans les feuilles adultes de la même plante permet d'augmenter l’absorption de la lumière au dessus de la quantité qui produit la saturation dans les feuilles jeunes. Il est même possible que la saturation ou la limite d'absorption des feuilles adultes ne se produise qu’à une intensité lumineuse supérieure à celle de la radiation naturelle. Si la courbe d'énergie assimilatrice de ces feuilles passe par un maximum et baisse ensuite rapidement, cela est dû à ce qu’une augmentation très considérable d'absorption de la lumière gêne l'assimilation aux températures entre 25° et 30°, À ce point de vue, une espèce sciaphobe comme le Larix peut être considérée comme ayant une concentration du pigment moyenne entre celle des feuilles adultes et celle des feuilles jeunes de Taurus. La quantité maxima de lumière absorbée par les feuilles de cette espèce à la plus forte radiation naturelle serait inférieure à la quantité qui commence à gêner l'assimilation, et c’est pourquoi la courbe d'énergie assimilatrice chez cette plante monte continuellement avec l’intensité lumineuse. Pour obtenir une confirmation directe de ces considérations, j'ai comparé les quantités de chlorophylle contenues dans 1 gr. de feuilles vivantes appartenant aux plantes étudiées. Des dissolutions alcooliques comparables de pigment ont été étudiées au moyen d'un spectroscope, qui a montré que, parmi les Conifères, c’est la feuille adulte de Tarus qui présente la plus forte concentration du pigment, ‘et la feuille jeune de la même espèce qui a la plus faible concen- (1) Blackman, F. F. Optima and limiting factors | Annals of Botany ; t. XIX ; No 74 ; 1905; p. 281-295]. CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 177 tration ; les feuilles adultes de Larix présentent une concentration intermédiaire. Parmi les espèces feuillées, le Fagus possède une concentration du pigment beaucoup plus forte que le Robinia (1). Fig. 3. — Grandeur relative des chloroleucites : &, chez Taxus baccata; b. chez le Larix europæa ; c, chez le Robinia Pseudacacia ; d, chez le Fagus Silvatica. L'étude anatomique des feuilles de Pinus, d'Abies, de Betula et de Tilia, que j'ai faite précédemment, m'a montré que les espèces SCiaphiles possèdent des vrains de chlorophylle sensiblement plus gros que les espèces sciaphobes. Le même fait est facile à constater également chez les espèces qui font l'objet du présent Mémoire. Comme on le voit sur la figure ci-contre, le Tarus et le Fagus ont relativement jes grains de chlorophylle plus gros que le Larix et le Robinia (voir la fig. 3). (A suivre). 217. M) Voir la technique de ces comparaisons dans la ? partie de ce Mémoire. Rev. gén. de Botanique. — XX. LA QUESTION SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES Récents Travaux (1888-1906) sur ce Groupe de Champignons par M. A. GUILLIERMOND (suite). Il. — Ascomycètes supérieurs. A. — REPRODUCTION SEXUELLE ET FORMATION DU PÉRITHÈCE. Les travaux les plus importants sur les Ascomycètes supérieurs (Gymnoascées et Carpoascées), parus dans ces dix dernières années sont tous relatifs à la sexualité. Cette question si complexe et si controversée depuis les travaux de pe BaRY et DE BREFELD a donné lieu à un nombre considérable de publications qui ont marqué un pas décisif dans cette étude sans aboutir toutefois à des conclu- sions définitives ; il reste encore bien des lacunes et des obscurités. Comme il serait difficile d'analyser séparément ces travaux, à propos de chacun des groupes d’Ascomycètes, nous estimons nécessaire (de les réunir en un seul chapitre. Nous rappellerons rapidement les premiers travaux de DanGEarD et de HARPER, qui ne rentrent pas dans le cadre de cette Revue, mais qu’il est néanmoins utile de résumer ici pour faciliter la compréhension de ce qui suivra. DanGEar»D a observé dans un certain nombre d’Ascomycètes, entre autres, dans Peziza vesiculosa, une fusion nucléaire à l’origine de l’asque. Voici comment s’effectue le processus de la formation des asques : une branche terminale d'hyphe ascogène s’incurvê formant une sorte de crosse ou de crochet. Le noyau unique ren fermé dans cette branche subit deux bipartitions successives qui fournissent quatre noyaux. La partie recourbée de la branche se délimite par la formation de deux cloisons transversales en une | 3 4 F 1 l SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 179 cellule à deux noyaux. Les deux autres cellules ainsi formées, celles de l'extrémité supérieure du filament et celle de son extrémité infé- rieure ne renferment qu’un seul noyau. La cellule binucléée de la courbure du crochet s’allonge et se transforme en asque après avoir opéré une fusion entre les deux noyaux. DANGEARD attribue à cette fusion nucléaire la valeur d’une véritable fécondation. Ses travaux, ainsi que ceux de son élève Sappin-TRourFY, ont d’ailleurs démontré l'existence, chez les Basidiomycètes, d’une semblable endokaryogamie, dans les cellules mères des basides. L'existence de l'endokaryogamie est aujourd’hui un fait acquis; elle a été véri- fiée par un très grand nombre d'auteurs et semble presque géné- rale chez tous les Ascomycètes. Récemment, Fauze (1) l’a constatée dans les Laboulbéniacées où les phénomènes cytologiques de la formation de l’asque étaient restés inconnus. Seule l'interprétation de l’endokaryogamie reste discutable. La théorie de DaNGEARD ne s’accorde pas avec les faits observés par THAXTER et HARPER qui tendent, au contraire, à confirmer les idées de de Bary. Les travaux de Taaxrer ont fait connaître, en effet, l’existence chez les Laboulbéniacées d’une véritable fécondation hétérogamique à l’origine du périthèce, laquelle offre des ressemblances frap- Pantes avec celle des Floridées. Nous rénvoyons pour cette ques- tion à la précédente Revue (2) qui a consacré une analyse très détaillée et très complète des recherches de Thaxter. De son côté, Harper a décrit dans Sphærotheca Castagnei et Erysiphe communis, une conjugaison hétérogamique, au début de la formation du périthèce. Cet organe débute par la formation de deux cellules sexuelles, l’oogone ou carpogone et l’anthéridie, qui S’anastomosent entre elles par l trémités supérieures. L'anthé- ridie déverse son contenu dans l’oogone où se produit une fusion entre le noyau mâle et le noyau femelle. Dans Sph. Castagnet, l’'oogone lécondée, se cloisonne en plusieurs cellules, dont l'une, se déve- loppant aux dépens des autres, devient l’asque. Il est bon de noter (1) Faull : À preliminäry note on ascus and spore formation in the Laboulbe- hiaceæe, (Science, nes 3, 23, 52, 53, 1906). io, Matruchot : Revue des travaux sur les Champignons publiés en 1894, 1895, et 1897. (Rev. gén. de Botanique, 1899 et 1900). 180 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE que cette cellule mère de l’asque possède primitivement deux noyaux qui se fusionnent au début de la formation de l’asque. Mais DanGrarD persiste dans sa premiére interprétation. En reprenant l'étude de Sphærotheca Castagnei, il a montré que les organes sexuels décrits par Harper existent bien, mais que l’anthé- ridie dégénère sur place, sans avoir déversé son contenu dans l’oogone. Aussi considère-t-ii ces organes comme le vestige d’une reproduction sexuelle ancestrale qui aurait cessé d’être fonctionnelle et aurait été remplacée par l'endokaryogamie des cellules mères des asques;, laquelle représente la véritable fécondation. Une nouvelle et importante contribution à l'étude de la repro- duction sexuelle des Ascomycètes a été fournie par un mémoire de Hanper (1) sur Pyronema confluens. Cet auteur a montré que les descriptions de pe Bary étaient exactes et que les formations en rosette du début du périthèce étaient bien le siège d’unactesexuel. On y distingue, en effet, une série de couples de cellules qui sont des organes sexuels. Chacun est formé d’une grosse cellule renflée, le carpogone et d'une petite cellule plus mince et plus allongée, qui représente l’anthéridie (Fig. 34, 1-3). Les deux cellules sexuelles ren- ferment chacune un très grand nombre de noyaux. Avant la fécon- dation, le carpogone se divise par une cloison transversale en deux cellules, dont l’une plus grande, celle de la base, représente l’oogone, et l’autre plus petite, celle de la pointe du carpogone, devient le trichogyne dont le contenu ne tarde pas à dégénérer (Fig. 34, 2). Au moment de la fécondation, l’anthéridie s’anastomose au trichogyne; par son extrémité supérieure : son contenu se déverse dans cetie cellule, puis la cloison, qui sépare le trichogyne de l’oogone, se résorbe et laisse passer le contenu de l’anthéridie dans l'oogone (Fig. 34, 3 et 4). La cloison du trichogyne se reforme bientôt après et la fusion nucléaire s'établit dans l’oogone (Fig. 34, 5). HARPER à constaté dans cette cellule la fusion des noyaux mâles et femelles deux, à deux aboutissant à la formation d’une sorte d'œuf com posé analogue à celui qu’on observe dans l’Albugo Bliti. L'œuf produit ensuite un grand nombre d’hyphes ascogènes (Fig. 34, 5 et 6), dans lesquels s'introduisent les noyaux fécondés. Ces hyphes se ramifient (1) Harper : Sexual Reproduction in Pyronema confluens and the morpb. of ascocarp. (Ann. of Botany, vol. XIV, 1900. — Barker : ve morph. and dével. of the ascocarp in Monaseus, (Annals of Botany, vol. XVII, ÉSpnétr es LE til * Fig. aseg ag | Ë P 34 à 40. , trois paires d'organes sexuels; 2, dissolution de la paroi séparant l’anthéridie des trichogynes; les noyau du tric dues ne es résorbés ; 3, les noyaux de l'anthéridie émigrent dans le trichogyne; les n oyaux de l’oogone sont réése hf dans le milieu de cette cellule ; 4, la paroi séparant le trichogyne de l'oogone est résorbée et les noyaux de l’anthéridie et de l'oogone sont rassemblés au milieu de l'oogone; 5, formation des hypbes ascogènes : 6, coupe schématique d’un périthèce, use, asques ; hascg, hyphes ascogènes, ascg, ascogone, p, filament d’enveloppe du périthèce ; 7, » des cellules-mères des asques ; asc, cellule-mère d'asque (d’après Harper). SALHIAWNONSV SAT Z4H9 ALIIVAXAS LL 182 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE abondamment et les extrémités des ramifications fournissent cha- cune un asque, par un procédé identique à celui décrit par Dan- GEARD dans P. vesiculosa, par formation de crochets et fusion nucléaire dans la cellule mère de l’asque (Fig. 34, 7). Harper conclut donc que la reproduction sexuelle s'effectue bien comme il l'avait décrit dans Sphærotheca Castagnei et Erysiphe communis, à l’origine du périthèce, et que l’endokaryogamie des cellules mères des asques ne constitue nullement un phénomène sexuel, mais a une signification qui reste encore inconnue. Par suite de la petitesse des éléments, Harper n’a pas pu observer la réduction chromatique qui doit se produire, d’après lui, à la germi- nation des ascospores. Il a étudié la karyokinèse, mais il n’est pas parvenu à compter d’une manière précise le nombre des chro- mosomes qu'il estime être d'environ vingt dans les divisions nucléaires de l’asque. HaRPER rapproche la conjugaison de Pyronema de celle des Floridées et de celle que THaxTER a constaté dans les Laboulbé- niacées : la présence d’un trichogyne dans le carpogone établit une relation incontestable entre le mode de conjugaison de ces différents groupes. (A suivre). 1 4 î à à v ë és... ji eciierisétéié AE UE ee ee dde ESS Es REVUE DES TRAVAUX PALEONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. ZEILLER (suite). Le regretté B. RenauLT a observé de même, dans des écorces de Lépidodendrons du Culm de l’Autunois ou du Roannais (1), des spores munies de piquants étoilés qui paraissent être des zygospores de Des- midiées, Il a signalé en outre (2) dans les magmas siliceux de Grand’- Croix, sous le nom de Navicula ripageriensis, une Diatomée qui serait le premier représentant de cette famille réellement constaté à l'époque houillère : l'échantillon figuré ne montre toutefois que la forme, mais non l’ornementation caractéristique des Navicules, de sorte qu'un doute peut subsister sur l'attribution. | Les Diatomées fossiles d'Auvergne ont fait, de la part du Fr. HériBaun Joseen l’objet de nouvelles recherches, très suivies et très détaillées (3), qui lui ont révélé la présence, dans les dépôts diatomi- res tertiaires de la région, d’un nombre important d’espèces et de Variétés nouvelles. Il arrive à cette conclusion, que tous ces dépôts, à Part celui du Puy-de-Mur qui est un dépôt lagunaire d’âge aquitanien, Sont, comme formation première, d'âge miocène, mais qu’un certain nombre d’entre eux ne représentent que des lambeaux déplacés, par- fois remaniés et stratifiés à nouveau à diverses dates de l'époque pliocène où même quaternaire, d’un dépôt primitif. Dans ce Cas on y trouve en même temps une flore phanérogamique plus ou moins riche, tandis que les portions demeurées intactes du dépôt originaire ne con- lennent pour ainsi dire jamais d'empreintes de feuilles. Ces premiers dépôts se seraient faits dans des lacs cratériques profonds, situés € (4) 8. Renault : Sur quelques nouveaux Champignons et Algues fossiles de l'époque houillère (C. R. Ac. Se., CXXXVI, p. 904-907, 6 fig., 6 avril 1903). (2) Sur quelques microorganismes intéressants (Bull. Soc. hist, nal. Autun, »P. V, p. 149-162, pl. XI-XI1). 1908. | (3) Fr. Héribaud Joseph : Les Diatomées fossiles d'Auvergne. Clermont- aris. Gr. in-8*, 79 p., 2 pl, 1902; x-166 p., 4 pl., 3. — Etude à. dépôt diatomifère de La Garde (Cantal) (Revue de la Haute-Auvergne, 1906, P.) 184 XEVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE uns dans le massif du Mont-Dore, les autres sur les flancs du grand volcan du Cantal ou dans le massif du Mézenc. a présence, assez surprenante au premier abord, d’un certain nombre d'espèces saumâtres ou marines associées à une majorité d'espèces d’eau douce paraît à l’auteur indiquer l'existence, au voi- sinage immédiat des lacs où se déposaient ces Diatomées, de sources salées fortement minéralisées, conformément à ce qui a lieu aujourd’hui à Java, dont les lacs volcaniques renferment précisément une flore diatomique avec laquelle la flore fossile similaire d'Auvergne offre e ferai que mentionnér la continuation, par M. Panrocsek, de ses études sur les Diatomées fossiles de la Hongrie (1); il a en outre examiné des dépôts diatomifères de la presqu’ile de Kertch (2). appar-. tenant à la partie la plus élevée de l'étage sarmatien, et il y a constaté la présence de nombreuses espèces nouvelles, appartenant principale- ment aux genres Amphora, Navicula, Achnanthes et Epithemia, ainsi que celle d'un type générique nouveau de la tribu des Epithémiées, auquel il a donné le nom de Semseyia. Les autres recherches MR aux Diatomées fossiles n’ont porté que sur des dépôts relativement récents et n’ont fourni que des espèces déjà connues, appartenant à la flore actuelle ; il n’y a donc pas à s'y arrêter. M. Lorenz a reconnu la présence, dans l'Urgonien du Rhaetikon (3), : ainsi que dans le Barrémien de l'Isère, d’une espèce nouvelle de Sipho- née du genre Diplopora, qui n’était connu encore que dans le Perinien, le Trias et le Jurassique, mais n’avait pas été observé dans le Crétacé. . G. STEINMANX a fait connaître, des couches tithoniques de Stram- RE. ), une nouvelle forme générique ‘a. Dasycladacée, dans laquelle, comme chez les Triploporella du même auteur, les sporanges sont constitués par les rameaux de premier UP renflés en forme de tube dri même temps que par le port ils se montrent plus voisins des Bornetel- 1) 3. Pantocsek : Beschreibung und Abbildung ser fossilen psg des nadtiates von Szliacs in Ungarn. Presbourg. In 20: p.,:2 pl. ‘1903: Beiträge zur Kenntniss der fossilen Bacillarien prié HI. si Presbourg. In-8°. 118 p. 1906. (2) J. Pantocsek : Die Bacillarien der Klebschiefers von Kertsch (Verh. russ. k. min. Ges. zu St. Petersburg, XXXIX, p. 627-655, pl. XI-) . 4902. } Lorenz:: prior studien im Grenzgebiete zwischen helvetischer und mn 2 Facies. 11. ss üdli he Rhaetikon (Ber. maturf. Ges, zu Freiburg 1. XI, p. 34-68, 9 pl.). 1901. (4) G. Ste pra : “Taraploparelu Remesi, eine neue Dasycladacee aus dem Tithon von pv Beitr.z, Palaont..u. Geol. Œsterr.-Ungurns u. d. Orients. XV, p. 45-54, 11 fig es REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE. VÉGÉTALE IS5 lées. L'auteur établit en même temps un genre nouveau, sous le nom de Physoporella, pour certaines espèces de Diplopora qui diffèrent des formes typiques de ce genre par l’absence de perforations à l'extrémité des rameaux de preinier ordre. ‘S ABOL a signalé e présence, dans l’Oligocène de Chiavon, dv talons (1) qui serait le premier représentant fossile de ce genre, l’espèce du Miocène Fr: Crimée qui lui avait été rapportée ayant été reconnue ultérieurement pour un Acicularia. M. LoRENz a annoncé la découverte, dans le Cambrien du Chan- toung @). de deux types nouveaux de Siphonées à thalle formé de filaments dichotomes enchevêtrés : dans le genre Ascosoma, les fila- ments, relativement grêles, se montrent munis de gros pores disposés suivant des lignes transversales espacées, et alternant de l’une à l’autre ; dans le genre Mitscherlichia, les filaments, dépourvus de pores, se ramifient vers l’extérieur et forment une zone corticale analogue à celle des Halimeda et des Boueina. Ces deux genres, sur lesquels l'auteur annonce la publication ultérieure de renseignements plus détaillés, Jui paraissent devoir constituer une famille spéciale, la famille des Ascosomacées, particulièrement intéressante à raison de son extrême ancienneté. M. LorENz von LiBurNaU (3) a repris, sur de nouveaux échantillons, l'étude des empreintes du Flysch de Muntigl près de Salzbourg qu'il avait décrites en 1897 sous le nom de Halimeda Fuggeri ; il a constaté entre eux et les Halimeda actuels des différences assez nombreuses, consistant dans la longueur plus grande des articles, dans leur dissem- blance les uns par rapport aux autres, dans l’absence de ramification, dans la présence d’un cordon axial beaucoup plus accusé que chez les espèces vivantes, dans l'apparence écailleuse de la surface, de sorte qu’en fin de compte il désigne cette espèce sous le nom générique moins aflirmatif de Halimedides. M. Tu. Fucus se demande même (4). étant donné ces différences, s’il s’agit bien réellement là d’un organisme *Pparenté aux Halimeda. MM. CHAPMAX et M450N (5) ont reconnu que certains calcaires ter- liaires des Nouvelles Hébrides, appartenant probablement au Pliocène ancien, étaient entièrement formés par des Halimeda ; ils signalent lett. + 1) S. Squinabol : Di A specie di Acelabularia (Mem. R. Acc. sc., ed arti prie XVII, : 1902. neue Familie der Siphoneen aus dem (2) T. Lorenz : Asc ceæ, eine re von Sehantung Central [. Min. 1904, p. 193- (3) Lorenz v. Libu : Ergänzung zur Beschreiïbung der Mile Halimeda 1.). 1902 Fuggeri Mine pe kad. Wiss. Wien, CXI, p. 685-712, 2 (4) Th. Fuchs : Kritische tébiectiltg (loc. mt 1905. (5) F. Chapman and Douglas Mason: On the importance of Halimeda as a reef - forming organism, with a description of the 2 TRS limestones of New Hebrides (Quart. Juurn. Geot. Soc, LXH, p. 702-741, pl. XLIX-LI). 1906. 186 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d’ailleurs la très grande part que prennent les Halimeda actuels, concurremment avec les Lithothamnium, à la constitution des récifs dans toute la région océanienne. M. K. MARTIN a fait des constatations analogues sur les Lithotham- nium (1), qui forment une partie des calcaires crétacés de Bornéo et de Curaçao et se montrent égaleinent en grande quantité dans les calcaires tertiaires de Java et de diverses autres îles de l'archipel indien, et qui jouent encore, à l’heure actuelle, un rôle important dans la for- ras des récifs de la même région. . SAVORNIN a étudié les Lithothamnium des calcaires tertiaires FF re (2) (calcaires à Mélobésies) appartenant à différents niveaux, et il signale, à côté d'espèces déjà connues, des formes spécifiques été également signalée par M. VinassA DE REGNY (3) dans le Miocène moyen du Monténégro Enfin M. A. DE GaspaRis a observé dans les argiles quaternaires de Tarente (4) un grand nombre d’Algues admirablement conservées, parmi lesquelles les Floridées sont les plus nombreuses ; ce sont toutes, d’ailleurs, des espèces actuelles, à l'exception toutefois d’un Gratelou- pia, qui constitue une forme spécifique nouvelle. ‘après M. Karpinsky (5), il faudrait rapporter au groupe particulier des Characées une série de petits corps du Dévonien de la Russie et de l'Allemagne, les Trochilisques, dont la place était jusqu'ici restée indé- cise, et qui, d’après l’étude très attentive qu'il en a faite, présentent en effet les caractères essentiels des oogones des Characées. Ils com- prennent deux types génériques distincts : le plus semblable aux formes actuelles est le genre Trochiliscus, qui ne diffère des oogones des Cha- racées véritables que par le nombre plus grand des tubes spiralés cir- sous le nom générique de Calcisph:era, par M. Knowlton, qui en a fait déjà ressortir la ressemblance avec des «fruits» de Chara. Le genre K. Martin : Lithothamnium in cretaceischen und jängeren A blagerungen tropischer Inseln (Centralbl. f. Min., 1901, p. 161-465). 2) J. Savornin : Note mn sur les. Rte mel des terrains tertiaires d'Algérie (Bull, Soc. Géol. Fr., ke sér., IF, p. 158-162). 1902. (3) P. E. Vinassa de Regny : M ed ponte à tente (Bull, Soc. Geol, Ltul., XXII, p. 307-322). 1904. 4) A. de Gasparis : Le Alghe delle argille marnose pleistoceniche di Taravuto (Atli R. Acc. Sci. Napoli, Ser. 2, XII, n° &, p. 1-8, 1 pl.). 1905. (5) A. Karpinsky : Die BE IMém. Comité Géol. de Russie, Nouv. sér.… livr. 27, 166 p, 124 fig., 3 pl.). 1906. jé dé de id REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE 187 Sycidium comprend des corps tantôt sphéroïdaux, tantôt ovoides, dans pir i comme le sont d’ailleurs les tubes homologues des Characées actuelles au début du développement de l’oogone ; ces tubes sont marqués sur leur surface externe de cannelures transversales, qui ne‘laissent pas de rappeler l’ornementation de certains oogones de Characées de l'étage liburnien de Dalmatie décrits par M. Stache sous le nom générique de Kosmog yra. A l'appui de l'attribution de ces tree Loi l’auteur signale la présence, dans les mêmes couches, d’ax ormés de cellules tubu- leuses tantôt droites, tantôt légèrement cr daes en hélice, entourant un vide axial, et offrant ainsi une constitution conforme à celle des rameaux de Characées. Ce seraient là les représentants les plus anciens des Characées, à moins qu'il faille rapporter réellement à celles-ci des empreintes déli- cates observées par M. Poronié (1) dans le Silurien du Kellerwald, consistant en des axes grêles munis de fins ramules verticillés, et dont l'aspect fait songer aux Mitella, mais sans qu'il soit possible de rien affirmer à leur sujet. Il n’est pas inutile d'ajouter que, au son travail sur les Trochilis- ques, M. Karpinsky fait justice d’uneindication donnée jadis par Schim- per, dont plus d’un paléobotaniste avait vainement cherché la source, et d'après laquelle des oogones de Characées auraient été observés dans le Muschelkalk des environs de Moscou : le Muschelkalk n’existant pas dans cette région, l'indication est donc certainement erronée, et les pre- miers représentants incontestables des Characées actuellement connus ne remontent pas au-delà de l’'Oxfordien, l’âge des couches du Somer- setshire dans lesquels avaitété signalé le Chara liassica étant lui-même tenu aujourd’hui pour douteux (2). (1) H. Potonié : Die Silur- und die Culm-Flora des Harzes und des Magde- Dbioitin (abRe RAR k. preuss. geol. Landesanst., Neue Folge, Heft 36, p. 25.). 1901. (2) A. C. Seward : The Jurassic Flora, Pt. IL. 1904. (A suivre). NOTES BIBLIOGRAPHIQUES J. P. Lorzy. — Vortrage über botanische Stammesges- chichte (Erster Band: Algen und Pilze). — Cet ouvrage est le premier volume d’un traité de LR SES qui en aura trois. [| traite seulement des Algues et des Champigno Comme son titre | À or il a pour base une idée un peu différente de celles qui servent habituellement de guides dans les publications de ce genre. Toujours l’auteur essaie d'utiliser nos connaissances sur les divers groupes de plantes pour trouver le lien de parenté qui peut les unir. Sur bien des points, peut-être, il reste à cet égard beaucoup de doute ; mais les travaux des vingt dernières années ont cependant fait aire et, précisément parce qu'ils sont primordiaux, puissent servir à nous éclairer sur les liens génétiques susceptibles. d'exister entre les plantes. Aussi | acquises sont-elles traitées dans le livre de M. Lotar. avec toute l'ampleur nécessaire, et les tout récents travaux de Blackman, Harper, Dangeard, Maire, etc., soigneu- sement analysés. Partout l’auteur s'efforce de montrer comment l’alter- vance de générations, si nette chez les Mousses et Fougères, se manifeste également chez les végétaux inférieurs et comment se succèdent une génération dont les noyaux cellulaires possèdent x chromosomes et une génération à 2 x chromosomes. Les questions relatives à la sexualité chez les Urédinées, les Basidiomy- cètes, les Ascomycètes, en particulier, sont exposées avec tout le soin désirable. Citons aussi les détails donnés sur le groupe des Laboulbé- niacées, et les idées nouvelles que l’on a maintenant sur la classification des Hyménomycètes et des Gastéromycètes. très nombreuses figures de l'ouvrage, le plus souvent empruntées aux Mémoires originaux les plus récents, illustrent remarquablement le texte. Ce premier volume fait désirer que les deux suivants suivent de près leur aîné. ; L. Durour. es Hknm. SphixG. Procédé de conservation des couleurs des Orchidées (Bull Soc. royale de Botanique, nov. 1907, p. 166). — L'Or- chidée esl élalée entre deux feuilles de ouate et placée ainsi sur l'angle d'un fourneau de cuisine à une température telle que la feuille de ouate inférieure ne commence à roussir qu’au bout d'un temps assez long. On couvre ces feuilles de ouate d'une couche de papier buvard, d’une plan- chette el d'un poids d'un kilog La dessiccation est achevée au bout de vingt minutes ; le spécimen est enlevé avec précaution et après quelques minutes d'exposition à l'air est suffisamment flexible pour être préparé. Les fleurs conservent ainsi parfaitement leur teinte. Les parties colorées par la chlorophylle sont d'un vert jaunâtre. Me ed oi Sd NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 139 ss GEORGEVITCH. Zur Nukieolus-frage. Ein Beitrag zur Kenntniss der Bildung von Nukleolus in vegetativen Zellen von Lupinus angustifolius und Allium Cepa, avec 1 pl. (Beihefle zum Botanischen Centralblatt ; Heît 1, 1908, $. 45-53). — Les observations de l’auteur ont porté sur les cellules végétatives des extré- inités des racines des Lupinus angustifolius et Allium Cepu. La fixation a été faite à l’aide du liquide de Flemming, et les coupes d'une épaisseur de 5 à 7 & ont été colorées soit avec l’hématoxyline ferrique suivant la méthode de Heidenbain, soit avec le triple colorant de Flemming. Dans le Lupinus angustifolius, le nucléole ne disparaît pas pendant la prophase de la division, mais prend une forme plus ou moins contournée et se Partage finalement en formant 3 chromosomes: la reconstitution du nucléole pendant la télophase dans les noyaux issus de la division se fait Par un procédé inverse, c'est-à-dire par la fusion de trois des chromo- somes de chacun des jeunes noyaux. Dans les cellules de PAllium Cepa l’auteur signale des faits analogues; le nucléole modifie peu à peu sa forme et son aspect, pendant la prophase de la karyokinèse pour devenir finalement un chromosome semblable aux autres et se régénère à l’inté- rieur de chacun des deux nouveaux noyaux par concentration de la chro- matine dans la partie centrale de l'un des chromosomes. Ces observations, dont quelques-unes sont d'accord avec celles de Berghs sur les Spirogyra et de Wager sur le Phaseolus, établiraient ainsi une sorte de continuité morphologique entre l'ancien et le nouveau nucléole, continuité que l’on considère généralement comme rompue par kinèse. la karyokinè A. MAIGE. se Em. Perror et Paul Hurrier. — Matière médicale et Phar- Macopée sino-annamites (Vigot frères, éditeurs, Paris, 1907). — S'il est dans cet ouvrage une partie qui s'adresse plutôt aux médecins qu'aux botanistes, ceux-ci cependant trouveront dans les derniers chapitres de nombreux renseignements de nature à les intéresser. Toutes les plantes Plus ou moins utilisées en Extrême-Orient y ont été rangées par familles, el pour chacune d'elles, par ordre alphabétique, les auteurs ont succincte- Ment indiqué les principaux caractères de morphologie externe, et même Souvent de morphologie interne. Un grand nombre de noms indigènes sont également mentionnés. C’est une sorte de dictionnaire qui sera utilement Sonsulté par tous ceux qui auront l'occasion, à quelque titre, de s'occuper de ces plantes. H. JUMELLE. G. TiscaLer.— Weitere Untersuchungen über sterilitäts- Ursachen bei Bastardpflanzen. (Berichte der Deutschen Bota- Mschen gesellschaft, 1907, p. 376-383. — L'auteur nous fait connaître les Principaux résultats de ses derniers travaux sur les hybrides, qu'il doit 190 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE exposer en détail dans un prochain mémoire. Nous retiendrons seulement les faits les plus intéressants cités dans cet article préliminaire, nous réservant de revenir sur les nombreuses conclusions de l’auteur lors de la publication du mémoire définitif. Les recherches de Tischler ont porté sur trois hybrides: Mirabilis Jalapa X tubiflora, Potentilla Tabernæmontani X rubens, et Syringa vulgaris X persica, connu sous le nom de S. chinensis. En 1897, Juez avait décrit dans l’Hemerocallis fulva la formation de nombre d'hybrides, et ReGINALD Gares, en 1907, voulut y voir un critérium pour caractériser les hybrides.Les observations de TiscaLErR montrent que cette hypothèse est inexacte. Dans deux des types étudiés par lui les cinèses polliniques sont absolument normales. Dans le Syringa chinensis seul, il se produit parfois des noyaux surnuméraires, mais cette forma- tion est accidentelle, et ici encore la plupart des cinèses sont normales. D'ailleurs, ainsi que l’a montré récemment RupozpnH BEER, Ces noyaux accessoires se rencontrent également dans le Fuchsia ordinaire des serres, qui, de même que l’Hemerocallis fulva, a toujours été considéré comme une espèce pure. Dans les trois hybrides étudiés, les grains de pollen avortent en plus ou moins grande proportion. Les grains en voie d'avortement présentent une pauvreté progressive en protoplasme, qui se manifeste pendant les divisions atypiques ou aussitôt après la formation des tétrades ; bientôt, le protoplasme et le noyau se détruisent complètement tandis que la membrane continue de se développer. Mais ces phénomènes n’ont rien de spécial aux hybrides, et TIsCHLER, par l’action de facteurs appropriés tels que l’étiolement combiné avec une température de serre chaude, à pu provoquer leur apparition dans le Potentilla rubens qui, dans les con- ditions ordinaires, ne présente que des grains bien développés ; d’autre part, ces mêmes phénomènes se produisent normalement dans le Poten- tilla Tabernæmontani. Ce sont donc des phénomènes généraux de l’avor- tement du pollen qui se présentent quelles que soient les causes de cet avortement. ER. DE LARY DE LATOUR .'. A. Lowscuix. Zur Frage über den Einfluss der Lichtes auf die Atmnoung der niederen Pilze (Beihefte zum Bot. Centr., Bd. XXII, Heft 1, 1908). — L'auteur apporte une nouvelle preuve à l'appui de l’action retardatrice de la lumière sur la respiration. KoLKWITZ en 1899, et Maximow, en 1902, à la suite d'expériences sur les Champignons inférieurs et les Bactéries, avaient conclu que la lumière .accélérait, au contraire, la fonction respiratoire. Cette augmentation apparente tenait aux sources lumineuses qu’ils employaient, soit une forte lumière électri- que souvent condensée à l’aide d’un miroir concave, soit même les rayon$ NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 191 solaires ; ces sources provoquaient, en effet, comme l’a montré LÔWSCHIN, un échauffement des cultures, qui favorisait la respiration. Lôwscxin a repris les expériences de Kolkwitz et de Maximow en expé- rimentant sur des cultures pures d'Aspergillus niger, de Cladosporium herbarum, d'Oidium lactis et d’un Penicillium sp. Les vases à cultures, plongés dans un grand aquarium contenant 64 litres d'eau distillée, étaient placés, à la température du laboratoire, soit à la lumière diffuse, par l'exposition à une fenêtre tournée à l'ouest, soit à l'obscurité obtenue à l’aide d’un manchon de carton noir, dont on les recouvrait. Deux ther- - Momèêtres comparables indiquaient l’un, la température de la culture dans laquelle il était plongé, l’autre, celle de l’eau environnante. Enfin, le gaz carbonique dégagé était mesuré par la méthode de Pettenkofer. Des 22 expériences que l’auteur a faites, il résulte que l'accélération de la respiration, qu'il a observée assez souvent à la lumière, coïncide toujours avec une élévation de la température des cultures. Dans quelques expé- riences, malgré une certaine élévation de cette température. la respira- tion à la lumière était, au contraire, retardée. 11 faut donc en revenir à l'opinion généralement admise sur l'influence retardatrice de la lumière Sur la respiration. G. NicoLas. * + + Les végétaux utiles de l'Afrique tropicale française, Sous la direction deM. Aug. CREVALIER, Paris. — Entreprise en 1905 par M. Aug. Chevalier, le botaniste-explorateur de toutes nos colonies de l'Afrique occidentale, cette publication se poursuit régulièrement ; trois fascicules ont déjà paru. Premier comprenait trois grands chapitres : Histoire de l'Agriculture tn Afrique tropicale, par M. Aug. Chevalier ; Un essai d'introduction de Plantes utiles dans le centre de l'Afrique, par le même auteur ; Les Coleus À tubercules alimentaires des pays chauds, par MM. Aug. Chevalier et Em. Perrot, Dans le second fascicule (1907), M. E. PERROT a donné une étude très complète de l'important arbre à beurre du Soudan, le Karité, qui n'a £uère eu d'importance jusqu'alors que pour les indigènes de la région Soudanienne, mais dont les graines arriveront sur nos marchés et seront Peut-être bien accueillies par nos stéariniers, le jour où les communica- tions entre la côte et l'intérieur, où pousse exclusivement le Butyros- Pérum Parkii seront plus faciles. Dans le même fascicule, M. Perrot a ‘ludié encore l’Arganier (4rgania Sideroæylon) du Maroc et quelques autres Sapotacées à graines grasses du Congo, notamment le Djave (Mi- UsOps Djave) et le moabi (Mimusops Pierreana). Le troisième fascicule, qui vient de paraître, est consacré à des Recher- ches sur les bois des différentes espèces de Légumineuses africaines par MM. Em. Perrot et G. Gérard. C'eêt la description anatomique minutieuse d'un grand nombre de bois de Légumineuses de l'Afrique occidentale française. Les auteurs donnent aussi quelques caractères physiques et ‘himiques, et rappellent les usages de ces espèces. H. JUMELLE. 192 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Chronigues et ITouvelles M. PaviLLarD est nommé Maître de Conférences chargé des travaux pratiques de Botanique, à la Faculté des Sciences de Montpellier, en rem- placement de M. MiRANDE. — M. PAscaz CLAVERIE est nommé Préparateur de Botanique agricole (emploi nouveau) à la Faculté des Sciences de Mar- seille. — M, H. Spixner est nommé Professeur à l'Université de Neuchâtel en remplacement de M. le Professeur Triper. — M. P. CLaAuSsEeN, Privat dozent à l'Université de Fribourg, est nommé Pr. dozent à l’Université de Berlin. — M. H. v. GurrTeNBERG est nommé Privat dozent d'anatomie et physiologie végétale à l’École supérieure d'Agriculture de Vienne. x". Le Ministère de l'Instruction publique a acquis deux postes d’études au Laboratoire international qui vient d’être édifié sur le MT Rose près du col d’Olen et dirigé par M. le Professeur Mosso et M. le D' Aggazotti. se Dans les Achives de l’Institut botanique de l'Université de Liège, M. le Professeur Gravis publie une note intitulée : « A propos de la genèse des tissus de la feuille ». M. A. Gravis fait remarquer que dans une étude sur le Tradescantia virginica parue en 1898, il avait déjà montré, en étudiant le développement des feuilles de cette plante, que le cylindre central par- ticipe à la formation de l'organe foliaire. Cette idée avait donc été émise par M. Gravis, pour ce cas particulier, avant les communications de M. Gaston Bonnier et de M. Flot à l’Académie des Sciences, en 1900. M. Gravis ajoute d’ailleurs qu’il est heureux de partager complètement l'opinion de ces auteurs sur l’origine et la constitution de la feuille. * * * M. Gasrox Bonnie, Professeur à la Sorbonne, a été chargé par le Conseil de l’Université de Paris de représenter cette Université aux fêtes de l'Uni- versité d’Oviedo (Espagne). s"# Le major KRrEMmski vient de faire don, à l’Académie de Francfort-sur- Mein, d'une somme de 500.000 marks pour encourager l'extension de l'Enseignement des Sciences naturelles, — L'Université de Princeton à reçu un don de 200.000 dollars pour la fondation d’un Laboratoire de Biologie générale. 450 — Lille, imp. Le Bicor Frères. Le gérant, Prerers. F MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. nets Le prix annuel (payable d’avance) est de : st in 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. nt sincsine Là Fe SE 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. PESTE RE PT PRE SOIR Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. FAd- ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT, 1, rue Dante, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIEK, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Il sera rendu compte dans les revues spéciales des cotrages. mémoires OU notes dont un exemplaire aura été adressé au Rpener - la Revue Sénérule de Botanique. De plus l ge Mr dE nr sur la couverture. Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. E. LEITZ, WETZLAR Berlin, Francfort-s,-M., St-Pétersbourg, Londres, New-York, Chicago. Dépositaires à Paris MM. E. COGIT & C*, 36, boulevard St-Michel D ue pour travaux Scientifiques et Techniques. CROTOM Appar Es ro peioraph es et de projection. — Objects | ds Jumelles à pri 4 Catalogues spéciaux. — Envoi sur demande gratis et franco. PP ; pm rss on . cine pour spéciale da boss botanique. Trompes et 1 Ranpss à ik | | Pompes pour Pression | — GRISOUMÊTRÉ | l SPÉCIAL TE D'APPAREILS ENREGISTREURS POUR L'ESSAI DES EXPLOSIFS . s CHIMIE. Bactériologie Micrographie Fournitures diverses ) pour Laboratoires ‘À Verreries : et _ Appareils REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNES TOME VINGTIÈME Livraison du 15 Mai 1908 4 N° 233 Entered at the New-York Post Office as Second Class matter. PARIS LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT 4, RUE DANTE, Î 1908 LIVRAISON DU 15 MAI 1908 1. — LES SAPOTACÉES DU GROUPE DES ILLIPÉÉES (avec figures dans le texte), par M. Marcel Du- bard IL. — OBSERVATIONS SUR LES DIVERSES FORMES DU FIGUIER (avec figures dans le texte), par M. Leclerc du Sablon . HI. — LA CONCENTRATION DU PIGMENT VERT ET L’'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE (avec plan- ches et figures dans le texte), par M. W. Lubimenko. IV. — NOTES BIBLIOGRAPHIQUES V. — CHRONIQUES ET NOUVELLES. Cette livraison renferme seize figures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement voir à la troisième page de la couverture, Pages Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur l'Administrateur de la Librairie générale de l'Enseignement, 1, rue Dante, Paris (V). LES MAPOTACÉES DE GROUPE DES ILLIPÉÉES par M. Marcel DUBARD Le groupe des Illipéées est une ‘subdivision de la tribu des Palaquiées-[llipinées, qui est caractérisée par la présence d’au moins deux verticilles d’étamines fertiles. Les Illipéées sont définies par l'hétéromérie du calice et de la corolle ; le nombre des sépales est normalement de quatre, rarement de cinq, disposés en deux paires croisées, l’une interne par rapport à l’autre ; le nombre des pièces de la corolle est alors typiquement de huit, peut d’ailleurs s'élever fréquemment au-dessus de ce nombre ou s’abaisser accidentelle- ment de quelques unités, mais en restant supérieur à quatre. Le groupe des Illipéées ainsi défini est très homogène et pour- rait à la rigueur ne constituer qu'un seul genre. Si cependant, Pour la clarté de la classification, on cherche à le subdiviser, il faut bien vite reconnaître que les cadres actuellement admis ne Correspondent pas toujours aux affinités véritables des espèces et doivent être assez profondément modifiés, quand on veut aboutir à la désignation générique indubitable d’un échantillon. La classifi- cation de ces plantes apparaît d’ailleurs comme particulièrement délicate, par suite de la ténuité même des caractères différentiels et aussi à cause des variations très fréquentes dans le nombre des Pièces pour les verticilles de la corolle, de l’androcée:et du pistil dans une espèce déterminée. Je me suis efforcé dans une précédente note (1) de mettre en lumière les caractères les plus saillants qui peuvent servir à définir les Principaux genres du groupe des Illipéées. Le but de la présente étude est de préciser ces caractères, d’en étudier la variation chez les formes de transition et de tenter une classification rationnelle de ces plantes, d’après l'examen des précieux documents de l'herbier ” M) Sur la délimitation et Les relations des principaux genres d'Illipéées. (C. R. A. S., 13 mai 1907) Rev. gén. de Botanique. — XX. _ 194 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pierre et des autres collections du Muséum. Malgré la richesse de ces herbiers, je n’ai pu examiner toutes les espèces actuellement décrites ; je ne puis avoir d'opinion personnelle que sur les formes que j'ai pu étudier moi-même; pour celles-là seulement, j'indi- querai le nom générique qui me semble convenir, sans rien pré- juger sur les autres, que je n'ai pas eues entre les mains. I. Genre Illipe.— Ce nom fut appliqué par Kœnig à l’ancien genre Bassia de Linné, afin de supprimer toute confusion entre ce groupe de Sapotacéesetle genre Bassia qu’Allioni avait distingué dans la famil- le des Chénopodées. Le genre 1llipe peut être ainsi caractérisé d’une manière essen- tielle : 4o Nervation, de la Fig. 1. — Nervations schématiques des feuilles chez ste PERS les Ilipéées. De gauche à droite, Type Illipe, principale partent des type Payena, type Dasyaulus. nervures secondaires assez saillantes (costu- les), reliées entre elles par des arcs vasculaires marginaux très nets. Entre les costules, on ne trouve que des nervures transver- sales beaucoup plus ténues et formant un réseau (fig. 1). 2 Corolle et androcée. Le tube de la corolle est notablement plus long que les lobes : ceux-ci sont élargis et se recouvrent les uns les autres ; les cycles staminaux, par suite du développement du tube de la corolle, s’espacent et forment deux verticilles complets bien distincts, auxquels s’adjoignent parfois des verticilles supplémen- taires plus ou moins incomplets (fig. 2). La corolle est glabre et dépasse le calice; les anthères sont sessiles ou subsessiles, élargies, à connectif terminé par une sorte de mucron à la partie supérieure (fig. 2 3° Ovaire. L'’ovaire est plus ou moins globuleux, velu, sans disque; les loges occupent une grande partie de la hauteur de l'ovaire et sont remplies par les ovules (un par loge), qui s’insèrent vers le milieu de l’axe de l'ovaire (fig. 3). 5 SAPOTACÉES DU GROUPE DES ILLIPÉÉES 195 & Graine. Dans la graine, les cotylédons charnus et épais rem- plissent presque entièrement le tégument ; l’albumen se réduit à une mince couche qui tapisse le tégument et peut d’ailleurs faci- | lement s’en séparer, mais ce tissu de réserve ne fait pas complète- ment défaut, comme on l’a sou- vent écrit; la radicule est punc- tiforme et dépasse peu les coty- lédons (fig. 5); le fruit est une baie dont le péricarpe est assez Charnu. À ce genre {llipe ainsi défini, ous pouvons rapporter comme espèce t US ‘or pèce type l’I. Malabrorum, dont Fig. 2. — Corolle étalée d'Illipe latifo- les nombreuses formes peuvent lia montrant l’androcée (d'après se ramener à trois sous-espèces, Pierre). présentant entre elles de nom- breux termes de passage, comme j'ai eu l’occasion de le montrer déjà (1). Sous-espèce latifolia Dub. — 1. latifolia Roxb. Sous-espèce longifolia Dub. = L. longifolia L. — 1. Malabrorum Kæn. Sous-espèce Alphonseæ Dub. = 1. longifolia Alph. DC. À côté des formes précédentes, il faut ranger, en outre, malgré quelques différences, /. Burckeana (2) Pierre mss, avec tube de la Corolle beaucoup plus court et des cycles staminaux peu distants, ét aussi /. crassipes Pierre mss, avec cycles staminaux rapprochés, Ovaire de forme conique, creusé de loges basilaires, caractères que nous retrouverons dans le genre Kakosmanthus. C'est donc là une lorme très nette de transition. Au voisinage immédiat du genre /llipe, il convient de ; Senre Wirandra (3), que Pierre établit pour une espèce spéciale Spéciale recueillie dans l'Himalaya. Par l'ensemble de ses Carac- tères, cette forme rappelle beaucoup les {llipe; mais un certain ombre de particularités justifient à mon sens l'opinion de ce placer le (1) Discussion de quelques espèces du genre Illipe (Bull. Mus. Hist. Nat., 1907, n° 6}. (2) Les espèces inédites de Pierre seront décrites dans le Bulletin du Muséum {année 4908. 6) Pierre. Notes botaniques, 1890, p- ?. 196 -__ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE botaniste. L'inflorescence est généralement axillaire et naît à l’aisselle des feuilles tombées ; le calice comprend 4, 5 ou même . 6 sépales, les pièces intérieures étant un peu plus courtes que.les extérieures, l'ovaire présente à la base une sorte de disque en coussin ; mais c’est surtout la disposition des étamines qui est très Fig. 3. — De gauche à droite. Ovaire de Burckella avec disque; Ovaire d'Illipe latifolia ; Ovaïre de Ganua chrysocarpa (d’après Pierre). spéciale ; celles-ci sont nombreuses, de 40 à 48, munies de filets et disposées à la gorge de la corolle sans ordre apparent. Devant chaque lobe pétalaire (il y en a généralement 11), on trouve un faisceau de 4 à 6 étamines. Le Mirandra butyracea Pierre est un arbre élevé, atteignant une hauteur de 15 mètres environ. Recueilli d’abord par Strachey el Winterbottom à Bamdeo (1.000 m. d'altitude), il a été signalé dans la vallée du Mé-Kong par Pierre et par Thorel, car les échantillons rapportés par ces collecteurs ne pourraient constituer au plus qu’une variété de l'espèce type. Les graines renferment en abon- dance une matière grasse odorante, qui pourrait être susceptible d'applications. IL. Genre Kakosmanthus. — Ce genre fut créé par Hasskarl (1), pour le K. macrophyllus qu’on trouve à Java; Engler (2), suivant l'opinion de Burcke (3), fait rentrer cette espèce dans le genre (1) Retzia, 97. 1855. (2) Engler. Die nat. Pflanzenf. ; Nachträge, p. 272. (3) X. macrophyllus Hassk. — = Payena at ph y Bureke: SAPOTACÉES DU GROUPE DES ILLIPÉÉES 197 Payéna, sous la forme d'une simple section. Cependant les caractères des Kakosmanthus se rapprochent beaucoup plus à mon sens de ceux des J{lipe : la nervation de la feuille est sensiblement là mêmé que dans ce genre, avec des costules souvent plus saillantes ‘et d’un parallélisme plus frappant; quant à l'albumen, il est peu épais, quoique plus développé que chez les fllipe, et les cotylédons sont charnus et'plan-convexes, tandis que chez les Tr. ces organes sont foliacés. C’est pour ces raisons qu'il est impossible ditén d'épicions d'Engler et qu'en présence de semblables divergences: il semble plus rationnel, comme l’admet Pierre, de maintenir ce ds Kakosmanthus, en le précisant. L'espèce type K.macrophyllus, offre des caractères assez rspééiatee qui ne Ses à pas tous la même a à l'intérieur ‘dù genre. :Le tube de “4 corolle est tels sur ses deux faces et un dde à ils Court que:les lobes ; ceux-ci, au nombre de dix à douze, sont étroits et valvaires. Les étamines, dont le nombre dépasse notable- ment le double de celui des pétales, sont disposées én deux rangées presque confon- dues; les filets assez longs, s’insèrent pro- fondément dans le tube: de la corolle; les änthères sont pointues, mais sans mucron etexsertes. L’ovaire est conique, en conti- nuité avec la base -du style, velu, avec des loges basilaires, au nombre de 10 à 11: (Fig. 4), enfin dans l'embryon. la radicule ést plus säillante que chez les /llipe. Dans le même genre, nous rangeons : K. Cuneatus Pierre — — Bassio cuneata BL. = Jllipe cuneata Eng. Cette ‘espèce se rappro- (d'après Pierre). che du type par la brièveté du tube de la Corolle, par la forme et la disposition des étamines, par son oyaire Conique en continuité avec le style et la position basilaire des loges: elle tend, au contraire, vers les /ilipe, par la nervation plus, läche de Ja feuille et imbricatiqn, des lobes de.la:corolle, 4. 198 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE K. Korthalsii Pierre — Bassia Korthalsii Pierre — Illipe Korthal- sii Eng. C’est véritablement une forme intermédiaire entre les Illipe et les Kakosmanthus. Les étamines sont comme dans le type, mais sessiles ; l'ovaire est du type Illipe, mais avec des loges plus nombreuses ; la nervation de la feuille tient de l’un et de l’autre genre. : K. sarawahensis Pierre mss (Sarawah, île de Bornéo). — Cette espèce rentre bien dans le type par la nervation de la feuille, la brièveté du tube de la corolle, l'étroitesse des pétales qui sont valvaires, la disposition des étamines en séries très rapprochées, la radicule saillante de l’embryon ; elle s’en éloigne et se rapprache des Illipe par la forme des étamines, à connectif lancéolé, à anthères sessiles, par son ovaire hémisphérique à loges non basilaires, par la minceur de son albumen. K. costulatus Pierre mss (Sarawabh, île de Bornéo). — Cette espèce rentre dans le type par la nervation de la feuille, par la brièveté du tube de la corolle, par ses étamines, en séries rapprochées, à filets insérés très bas, assez développés, ses anthères non mucronées et très velues, par la radicule saillante de l'embryon; elle se rapproche des /llipe, au contraire, par l’imbrication des pétales, par la forme de l'ovaire, à loges non basilaires, par la minceur de l’albumen. K. argenteus Pierre — Bassia argentea Clarke — Payena ? sericea Miq. — L'échantillon dont je dispose est incomplet, mais permet une désignation générique certaine. La nervation avec costules saillantes et nervures transversales unies est conforme au type ; les ovules sont insérés à la base des loges et celles-ci sont libres entre elles au dessus de cette insertion, car les cloisons ne sont pas soudées en un axe central dans leur région supérieure ; c’est une exagération de ce que nous avons vu chez le K. macrophyllus corres- pondant à une structure très constante dans le genre Ganua, enfin l'embryon possède des cotylédons charnus, plan-convexes, plus épais que l’albumen qui les entoure et une radicule assez saillante. Les étamines, dont le connectif est acuminé, rappellent celles des Illipe. En somme, si nous considérons l’ensemble des formes précé- dentes, nous voyons que le genre Kakosmanthus est peu homogène et constitue surtout un genre par enchaînement. Un certain nombre de caractères dominent l’ensemble du groupe, sans qu'aucun d'eux SAPOTACÉES DU GROUPE DES ILLIPÉÉES 199 paraisse absolument constant ; toutes les espèces ne peuvent à la fois se relier à la souche par un criterium fondamental et chacune d'elles est définie par la présence de quelques-uns seulement des caractères dominants. Quoi qu'il en soit les affinités des Kakosman- thus sont du côté des Illipe ; après avoir hésité à les rattacher à ce dernier genre comme section, j'ai tenu à conserver au genre d'Hasskarl son autonomie, puisque les caractères de ces plantes ne Sont pas tellement nets qu'ils ne puissent donner lieu à des diver- sences d'opinion considérables. D'ailleurs, en classification, les coupures ne peuvent être exemptes d'arbitraire ; il n’y a que les affinités qui comptent, nous avons montré celle des Kakosmanthus par la discussion précédente. L'enchaînement des espèces me paraît d’ailleurs pouvoir être schématisé de la manière suivante : T1. crassipes Iipe K.cuneatus,K.macrophyllus, K. argenteus; Ganua. — Æ. Korthalsii. K. costulatus, K. Sarawahensis. Au genre Kakosmanthus, il convient de rattacher le genre Diplok- nema créé par Pierre pour une espèce un peu aberrante de Bornéo. (D. sebifera). La nervation de la feuille est bien celle d’un Kakos- Manthus, mais les fleurs sont diclines, avec un calice à 5 pièces, des étamines de forme linéaire et un ovaire muni d’un disque hypogyne côtelé. IT, Genre Dasyaulus. — Ce genre fut créé par Thwaïites (1) pour Quatre espèces de Ceylan ; ramené au genre Bassta, puis au genre Illipe, il me parait cependant devoir conserver son autonomie, Car il présente des caractères nettement intermédiaires entre ceux des Illipe et des Payena. La feuille porte des costules assez peu sail- lantes, assez espacées, entre lesquelles on trouve une nervation à là fois transversale et longitudinale ; les nervures longitudinales intermédiaires sont plus ou moins régulières et généralement 20n ramifiées (fig. 1). Les boutons floraux sont petits, de forme cylindrique ; le tube de la corolle est presque toujours velu, sensi- blement égal aux lobes. Les deux cycles staminaux sont insérés A) Enumeratio plantarum Zeylaniæ, p. 175. 200 . REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE . au même uiveau ; les anthères sont terminées par un acusmen par- fois très prononcé. L’ovaire, assez comparable à celui des Illipe, présente des loges non basilaires ; il est tantôt velu, tantôt glabre. Quant à l’albumen, il est {généralement assez abondant, quoique les'cotylédons restent charnus ; enfin la radicule est saillante. Dans ce genre, je fais rentrer les espèces suivantes : 40 D. fuluus Thw.— Bassia fulova Bedd — Illipe fulva Eng. 2 D. microphyllus Thw. — Bassia microphylla Hook. Je ne vois guère le moyen de détacher de cette dernière espèce: a. D. malabaricus Pierre — Payena malabarica Pierre — Bassia malabarica Bedd. — 1llipe malabarica Eng. qui appartient aux Indes orientales, l’espèce type (D. microphyllus), étant de Ceylan comme toutes celles de Thwaites. MES b. D. neriifolius Thw — Bassia neriifolia Bedd. — 1. nertifolia Engler. Ces deux formes ne diffèrent guère du type que par la forme des feuilles, et ne peuvent à mon avis être considérées que comme de simples variétés. © 3 D. Moonti Thw. — Bassia Moonii Bedd. &e Cinq espèces appartenant à la flore de la Cochinchine : D. floribundus, D. Thorelii, à ovaires'velus, D. cochinchinensis, D. ellipti- eus, D. firmus, à ovaires glabres, que j'ai décrites récemment (f). C'est à côté du genre Dasyaulus qu’il convient de placer le genre Burckellal que Pierre a créé pour quelques espèces de la Nouvelle Guinée (2). L'aspect général de ces plantes rappelle surtout les Dasyaulus; cependant quelques caractères spéciaux permettent d’en concevoir l'autonomie : Les étamines ont généralement de longs filets et leurs anthères sont couronnées par un connectif saillant et velu, rappelant un peu ce qu’on trouve chez les Payena: L'ovaire renferme un petit nombre de loges, de 3 à 5 (fig. 3) et présente un disque en coussin nettement dessiné ; le fruit est très gros, avec un péricarpe charnu très épais; enfin l'embryon à albumen très mince, porte de gros cotylédons inégaux et une radicule punctiforme. De sorte que ce genre rappelle surtout les Dasyaulus à 1on8$ (1) Bul. Mus. Hist, nat., 1907, N° 6 (2) Pierre. Notes botaniques, p. 4. SAPOTACÉES DU GROUPE DES ILLIPÉÉES 201 filets staminaux, tout en se. be des pros la structuré de sa graine. Dans ce genre rentrent : 4 B. Cocco Pierre — Bassia Cüceo Schet.… Gi 2 B. Erskineana Pierre — Illipe Erskineana F.:v. Muell. 3° B. May Pierre — Bassia May Becc. mss. & B. Hollrungii Pierre — Illipe Hollrungii K. Sch. 5° B. obovata Pierre — Bassia obovata Forst. Ces diverses tie ont été Fr. par Engler dans le genre . Illipe. Pour le genre Schefferella de Pierre, il repose simpa: sur une erreur ; la fleur est bien celle d’un Burckella ; quant au fruit attribué à ce genre, il provenait certainement d’un Mimusops ; de sorte que si l’on ne tient pas compte des caractères du fruit analysé, il n'y a plus aucuné raison de maintenir le genre et le Sch. Bawum de Pierre: originaire de la -Nouvelle- Guinée, peut alors être iden- tifié sans diMiculté au ‘Burckella Cocro,: espèce qui ‘est’ d'âilleurs très polymorphe. - C'est également au voisinage des Dasyaulus, à titre de terme de Mot aux Burckella, qu’il convient de rangér le Payena malac- censis de Clarke; Pierre én avaît fait un nouveau genre, inédit, sous le nom de Moinguyiores qu’il sérait peut être abusif de main- tenir, car la nervation de la feuille et l’ organisation florale de-cette plante ne permettent guère de l'éloigner des “Dasyaulus ; seulement l'ovaire présènte à la base un disque en coussin comme chez les Burckella, Le fruit est d’ailleurs inconnu et, par conséquent; nous ne pouvons tenir compte des caraétères importants que pourrait fournir la graine. Nous baptiserons donc cette espèce Dasyaulus Malaccensis et nous la considérons comme une transition entre les ass PUS et les Burckella. 5 Vs, + - Genre Ganua. C'est un genre inédit que Pierre créa pour une espèce guttifère de Malacca fournissant un mauvais produit (gutta ganou, d’où le nom ne Si pour FRA TSe la bonne gutta ou qutta terbou. La nervation de la feuille chez bte espèces est trie voisine de telle que nous décrirons plusiloin pour les Payena, avec costules fines, TApprochées, nervures :intermédiaires;:ramifiées; descén: 202 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE dantes, nuervation transversale peu marquée. Cependant, chez un plus grand nombre d'espèces, les costules sont plus espacées et plus saillantes et la nervation transversale se montre plus accen- tuée, à peu près comme chez les Dasyaulus. La corolle est courte et souvent incluse dans le calice ; les étamines s’insèrent au même niveau. Mais ce qui caractérise le mieux ce genre, c’est l'ovaire cla- viforme en continuité avec la base du style ; les ovules sont insérés très bas et les cloisons sépara- trices des loges sont libres au dessus de cette insertion, au lieu de confluer vers un axe central (fig. 3), c'est une disposition que nous avons déjà rencontrée chez le Kakosmanthus argenteus, qui est une forme de transition. Fig:b:— A fanéhel émbiéÿéa dé tu: Enfin, le fruit présente un péri- à droite, embryon d'Illipe. carpe mince et ligneux qui est très caractéristique. L'’albumen est très mince, comme chez les J{lipe et l'embryon présente de gros cotylédons charnus. avec une radicule saillante (fig. 5). Dans ce genre nous rangeons, outre le G. chrysocarpa de Malacca qui est l’espèce type du genre: G. coriacea Pierre mss. G. Mottleyana Pierre — Isonandra Mottleyana de Vriese — Bassia Mottleyana Clarke = illipe Mottleyana Eng., chez lesquels la feuille présente la nervation d’un Payena. G. rubiginosa Pierre = Illipe fusca Eng. G. Beccarii Pierre mss ; G. Sarawahensis Pierre mss. G. Boerlageana Pierre — Payena Boerlageana Burck. G. prolira Pierre mss. Chez ces espèces les costules sont espacées et la nervation con- forme au type Dasyaulus ; toutes ces formes sont de Bornéo ou de Malacca. V. — Genre Payena.— Chez les Payena, la nervation de la feuille est assezfspéciale; les costules sont fines et rapprochées et du milieu de l’arc vasculaire marginal, qui relie deux costules consé- cutives, part une fine nervure parallèle qui descend en se ramifiant SAPOTACÉES DU GROUPE DES ILLIPÉÉES 2063 vers là nervure principale (fig. 4); les petites nervures transver- sales sont peu nombreuses et à peine visibles. Le tube de la corolle est assez court, souvent plus court que les lobes. Les étamines sont insérées toutes sensiblement au même niveau, mais celles du verticille externe sont superposées aux pétales et non alternes comme dans les autres genres; les antbères sont généralement sessiles et leur connectif est terminé à la partie supérieure par un appendice peu saillant, arrondi et velu (fig. 6). L'ovaire est velu, plus ou moins globuleux, avec des ovules insérées vers le milieu des loges. Le nombre des pièces par verticille est relativement fixe dans le genre Payena et ce n'est que Par exception qu'il s'éloigne du type 4 (4 sépales, 8 pétales, 16 étamines, 8 carpelles), tandis que chez les autres genres, ce Fig. 6. — À gauche, £oupe d’une fleur d'Æsandra; à droite, corolle ouverte et étalée de Payena Croixiana (d’après Pierre). ombre est d'une grande inconstance. L’embryon possède des Cotylédons foliacés, une radicule saillante et l’albumen est très abondant. Dans ce genre Payena ainsi compris, nous faisons rentrer les ‘spèces suivantes, toutes anciennement décrites et correspondant à là section Eupayena d’Engler : P. Leerii B. et H. — Keratophorus Leerii Hassk. P. Croixiana Pierre. P. Benjamina Pierre — Isonandra? Benjamina de Vriese. P. Beccarii Pierre = P. parvifolia Eng. P. lucida A. DC. (Pierre). P. Lowiana Pierre. < Griffithii Pierre. + Paralleloneura Kurz. 204 4 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ::: 8 P.-cpotyandra:B. et H: = Keratophorus Wightii Hassk. — se lucida var. Wightii Clarke. .P, I,amponga Pierre = I1sonandra Lamponga Miq. P..Maingayi Clarke = P: mollis Pierre. LP. «dasyphylla Pierre = Isonandra dasyphylla Mid: iP,; sumatrana Miq. = P. série unes | PR, Teysmarñniana Pierre. . P..acuminata Pierre — Mimusops acuminata 1 BI. 4 P. glutinosa:Pierre. :P; puberula Pierre = Misre tie Mi. :P:-microphylla Pierre = Isonandra microphyllai de Vriese. . P: sericea B.. et H. — Bassia sericea Bl: = P. one Rureks +5 8 P.Balem Pierre. ü} P. Junghuhniana Pierre = Bassia Ju er sed de ie = P. Suringariana var. Junghuhniana Burck. P. obscura pacs. Enfin, ‘je range proÿiÿoïrement dans le genre Payet trois espèces de Burcke : P. rubropedicellata, P. bankensis, P. latifolia, chez lesquelles l'ovaire est glabre, présente une forme allongée en continuité avec le style, avec des loges tout à fait basilaires, les cloisons étant d’ailleurs concrescentes sur toute leur longueur. Par ces,caractères. particuliers de:lFovaire, ces-espèces. constituent'un petit groupe aberränt, formant une transition‘ vers les Kakosman- thus et les Ganua; étant donnée la nervation de la feuille, il ne serait pas iinpossible de ranger ces espèces dans’ le genre Ganuä. si ‘les caractères du fruit et de Ja graine le: perméttaient. ces organes étant inconnus, nous ne changeons pas Ja désignation générique’ primitive, en considérant le groupé en question comme ün térme de transition. ; A côté du genre Payena, on doit ranger le genre Æsandra de Pierre (1), qui ne renferme qu’une seule espèce. Æ. dongnaiensis de la Cochinchine; cette forme a été rattachée par Engler aux Payen, en une séction spéciale, Cette manière de voir peut-être admise si l’on considère l’aspect général de Ja fleur, à tube court, étamines rapprochées, ovaire glabre, à loges non basilaires ét surtout la structure de la graine qui renferme un épais albumen huileux el {1} Pierre : Notes botaniques, p. 1. sTuR SAPOTACÉES . DU: GROUPE: DES ILLIPÉÉES 205 un embryon à cotylédons phlongs et très miuces à grosse radicule, assez proéminente. . La nervation de la feuille s'éloigne assez de oslie des de: les costules, sout espacées .el:séparées surtout par des uervures transversales, sans cependant tomber daus le type /{lipe. Si l'on ne veut donc point multiplier les genres, on-peut.se rallier à l'opinion d'Engler, en remarquant toutefois que l’Æsandra (4):s'éloigne.sen: siblement des autres espèces de; Payena par.son calice tubuleux à re -sae LKAKOSMANTHUS Fig. 7 .— Tableau montrant les relsiions des divers genres d’I Lipéées.… | Les traits pleins indiquent les affinités les plus nettes ; les traits discontinus les “pere moins évidentes uatre ou cinq lobes, par sa corolle formée d'une douzaine de Pétales (fig. 6), non disposés régulièrement en deux séries, par ses étamines (de 22 à 2h) à filets ‘assez longs, connectif bidenté, dépas: sant beaucoup les loges, enfin par son ovaire à 12 loges. ‘En résumé, le gruupe des Ilipéées présente dans son ensetible une grande homogénéité et renferme des formes reliées entre'elles Par de nombreuses transitions. Deux genres dominent ce groupe : les Hllipe et Payena. Le type Illipe est caractérisé essentiellement Par la nervation secondaire de la feuille, transversale par rapport aux Costules et par sa graine presque complètement dépourvue d'albumen, avec un embryon à cotylédons charaus et radicule Courte ; le genre Payena, d'autre part, se distingue par une nerva- tion secondaire surtout parallèle aux costules avec ramifications descendantes vers la nervure principale, par une graine pourvue d'un abondant albumen, avec embryon à cotylédons foliacés et M) De Ai50a (incertain), genre de place incertaine. 206 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE radicule saillante. Entre ces deux genres extrêmes, s’intercalent trois genres principaux de transition, les Kakosmanthus, Dasyaulus et Ganua. Le premier de ceux-ci constitue un genre par enchaîne- ment se rapprochant beaucoup des J{lipe à tube de la corolle court et par l'aspect de l'ovaire forme transition vers les Ganua. Les Dasyaulus convergent vers les 1{lipe, surtout par la constitution de l'ovaire ; mais un certain nombre de leurs caractères rappellent les Payena : la nervation secondaire partiellement parallèle aux costules, la petitesse des fleurs, la présence d’un albumen assez abondant, la radicule saillaute. Le genre Ganua est assez bien défini par la structure spéciale de l'ovaire et par son fruit à péri- carpe mince et ligneux. La nervation de la feuille les rapproche des Payena et la minceur de l'albumen des fllipe. Ces trois genres de transition ne peuvent d’ailleurs pas être disposés en une série linéaire rattachant les {{lipe aux Payena, Car ils se rapprochent entre eux deux à deux, comme en témoigne l’étude précédente. Enfin, autour des genres principaux s’en groupent quelques-uns moins importants; les Mirandra caractérisés par la forme et la disposition des étamines, par leur ovaire muni d’un disque à la base se rattachent aux /llipe : les Burckella de la nouvelle Guinée, caractérisés par leur ovaire à disque basilaire et leur fruit à péri- carpe épais et charou, se rangent près des Dasyaulus parmi lesquels le D. maluccensis forme le terme de transition. A côté des Kakos- manthus, nous devons placer les Diploknema, genre aberrant à fleurs diclines et dans le genre Payena lui-même nous pouvons faire reD- trer le type Æsandra sous forme de section. De sorte que les affinités générales des genres peuvent être schématisées suivant le pi figuré dans le tableau de la page 205. OBSERVATIONS SUR LES DIVERSES FORMES DU FIGUIER (F. CARICA) par M. LECLERC DU SABLON (Fin Classification des formes du Figuier. — Les Figuiers mâles, aussi bien que les Figuiers femelles, peuvent donc différer les uns des autres par des caractères qui, sans avoir une grande valeur morpho- logique, ont une grande importance au point de vue des applica- tions. Il ya donc un intérêt à classer les diverses formes d’une façon aussi méthodique que possible. Les caractères que l'on peut employer sont la présence ou l'absence des récoltes successives, et notamment de la récolte d'été, puis la faculté qu'ont les figues de Müûrir sans que leurs fleurs femelles reçoivent l'excitation, soit de la fécondation, soit de la ponte d’un œuf du Blastophage. Le tableau Suivant me paraît renfermer toutes les formes qui ont été observées. il est bien entendu que ce tableau ne renferme que les formes de Figuiers qui ont été observées. On aurait pu le développer n Y faisant entrer d’autres formes dont l'existence est vraisem- blable et qui seront peut-être découvertes un jour. Ainsi, par Xemple, parmi les Figuiers mâles, on n’a jamais trouvé, à ma COn- haissance, d'arbre mürissant des figues d'automne ou d'hiver sans l'intervention du Blastophage ; les figues qui ne sont pas visitées Par le Blastophage tombent prématurément, comme les figues de Myrne où la fécondation n’a pas eu lieu. Rien ne s'opposerait néanmoins à ce que, dans certains cas, les figues d'automne des Figuiers mâles müûrissent leurs fruits indépendamment du Blastophage, comme cela a lieu pour les figues d'automne de ‘“rlains Figuiers femelles (14, 16) et pour les figues d'été de ‘erlains Figuiers mâles (4, 2, 3, 4) et des Figuiers femelles (12, 13, 14) ; c'est d’ailleurs dans cette catégorie qu’il faudrait E 208 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE chercher des figues mâles d'automne comestibles. Il n'est pas question dans ce tableau "des Figuiers femelles produisant des figues d'hiver, et cela parce que, chez ces arbres, la récolte d'hiver n'est pas suffisamment distincte de la récolte d'automne. D'autre part, je ne tiens pas compte des. figues d’été qui tombent prématu- rément; un arbre où ces figues ne mürissent pas est considéré comme n’en produisant pas. Il est facile de retrouver dans le uiisr ti-joint les diverses sortes de figues citées par les auteurs et dont il a été question dans ce travail. Les Figuiers du Croisic et de Cordelia donnant des figues mâles d’été comestibles font partie de l’un des quatre premiers groupes, probablement du groupe 1. Le Figuier mâle donnant des figues d’été comestibles et que j'ai observé à St-Gervais appartient au groupe 3 ; la plupart des Figuiers mâles que j'ai rencontrés dans le Gard correspondent au groupe 7. Les Figuiers mâles cultivés à Smyrne pour la caprification appartiennent, en général, les uns au groupe 5 (ce sont ceux qui fournissent les figues pour la caprifica- tion), les autres aux groupes 10 ou 11 (ce sont ceux sur lesquels le Blastophage passe l'hiver). Les groupes 9, 10 et 11 ne compren: nent que des Figuiers ne portant pas de fleurs mâles ou n'en portant qu'exceptionnellement dans les figues d'automne ou d'hiver ; on doit néanmoins les rattacher aux Figuiers mâles à cause des pistils à style court. Parmi les Figuiers femelles, le groupe 12 correspond aux Figuiers communs, qui ne produisent que des figues-fleurs; le groupe 13 aux Figuiers de San Pedro, le groupe 14 aux Figuiers communs donnant deux récoltes, le groupe 15 aux Figuiers dé Smyrne et le groupe 16 aux Figuiers communs, qui ne donnent que des figues d'automne. Chaque groupe renferme d’autre part un grand nombre de variétés que l’on pourrait classer d’après les caractères de la figue: couleur, forme, dimensions, ete. Cette classification, qui, au moins pour les groupes femelles, aurait un grand intérêt pratique, est d’autant plus difficile que les variétés diffèrent très peu les unes des autres et que leur nombre est indéfini; les semis pouvant, comme pour les autres arbres fruitiers cultivés, donner de nou velles variétés plus ou moins différentes des anciennes, = ®œ " Le œ- gi [7 œ F fi 'été gues d'été. 4 £ = ; | fleurs mâles, < * < pistil à style court = à pas de figues d'été . 2) [= ce Ca figues d'été. pas de fleurs mâles, | pistil à style long Le pas de figues d’été La pouvant mürir sans Blastophage ne pouvant pas mürir sans Blastophage | | | Ni figues d'automne, ni figues d'hiver figues d'automne, pas de figues d’hiver. figues d'hiver, pas de figues d'automne. figues d'automne et figues d'hiver Ni figues d'automne, ni figues d'hiver figues d'automne, pas de figues d'hiver. figues d'hiver, pas de figues d'automne, figues d'automne et figues d'hiver figues d'automne, pas de figues d'hiver. figues d'hiver, pas de figues d'automne. figues d'automne et figues d'hiver pas de figues d'automne. figues d'automne avec fécondation nécessaire . figues d'automne sans fécondation nécessaire , figues d'automne avec fécondation nécessaire . figues d'automne sans fécondation nécessaire , Groupes U4IQ9IA NG SHANUOAH SHSUHAIG 608 210 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Influence de la fécondation sur les caractères des figues. — Les groupes {4 et 16 renferment des Figuiers qui produisent des figues d’automue sans que la fécondation soit nécessaire. Mais on a vu que la fécondation peut néanmoins s’y produire, au moins pour certaines variétés, de sorte que le même arbre peut porter, en même temps, des figues fécondées renfermant des graines fertiles et des figues non fécondées ne renfermant pas de graines. Je me suis proposé d’étudier l'influence que pouvait avoir la fécondation sur les carac- tères de ces figues. Dans les trois variétés que j'ai observées spécialement : figue d’or, figue datte et bourjassote noire, il m'était facile de reconnaître, sans les ouvrir, les figues qui renfermaient des graines fertiles. Les figues d’or fécondées étaient plus grosses et surtout plus larges que les non fécondées ; leur couleur extérieure était gris-violacée au lieu d’être gris-jaune ; enfin, à l’intérieur, la partie comestible était d’un rose plus ou moins foncé au lieu d’être d’un jaune doré. Les descriptions données dans les ouvrages de pomologie se rapportent à la figue non fécondée, qui par sa couleur mérite mieux le nom de figue d'or qui-a été donné à la variété. À la dégustation, les figues non fécondées paraissent, à maturité égale, plus sucrées que les autres et les téguments qui entourent le réceptacle sont plus résistants. , Les figues dattes ont donné lieu à des observations analogues, mais moins nettes. Les figues fécondées sont plus renflées ; la colo ration extérieure est plutôt verte que jaunâtre, et la coloration intérieure est d’un rose plus foncé que dans les figues non fécon- dées, Les téguments des figues fécondées sont peut-être un peu plus résistants, mais leur goût ne m'a pas paru sensiblement difié- rent de celui des figues non fécondées. Les différences sont bien plus nettes chez la bourjassote noire: Le Figuier que j'ai observé paraissait porter deux sortes de figues ; les unes très grosses et renflées, les autres plus petites et d'une forme plus oblongue. Cette différence avait déjà été remarquée, mais la cause n’en avait pas été indiquée. Dans son catalogue des Figuiers cultivés, Eisen (4) donne deux figures pour la figue bour- jassote noire ; l’une reproduit la forme des figues fécondées que j'ai observées, et l’autre la forme des figués non fécondées, mais il n'indique pas la cause de ce polymorphisme. De plus, Eisen cite le DIVERSES FORMES DU FIGUIER 211 Synonyme de Ficus polymorpha par le lequel Gasparrini désigne la bourjassote noire et qui laisse penser que ce dernier auteur aussi avait remarqué les deux formes. La coloration extérieure est à peu près la même dans les deux cas; mais il n'en est pas de même pour la partie comestible qui est rouge dans la figue fécondée et jaune dans la figue non fécondée. A la dégustation, la figue non fécondée paraît moins sucrée que la figue fécondée, mais elle possède à un degré plus élevé la saveur spéciale caractérisque des figues. Pour donner plus de précision à ces différences que je viens dénoncer d'une façon peut-être un peu vague et subjective, j'ai Queilli sur chacun des arbres étudiés, d’une part, trois figues fécondées et, d'autre part, trois figues non fécondées, en ayant soin de les choisir autant que possible au même état de maturité et d’une dimension moyenne pour chaque catégorie. Je les ai pesées d’abord à l’état frais, puis à l’état sec, de façon à avoir la teneur en eau. J'ai ensuite dosé le sucre extrait par macération dans l'alcool à 90°. La plus grande partie du sucre est du glucose direct t dosable par la liqueur de Fehling. En chauffant pendant une heure dans l'acide chlorhydrique à 3 c/o, j'ai trouvé une quantité de sucre un peu Supérieure, mais pas de beaucoup; la proportion de sucre non réducteur est donc faible. Le tableau suivant donne le poids moyen des figues pour chaque talégorie et à l’état frais, la teneur en eau rapportée au poids frais et la teneur en sucre (réducteurs et non réducteurs) rapportée également au poids frais : Potins MOYEN °‘/o D'EAU °/0 DE SUCRE Figue d’or fécondée . 37 gr. 80 11.2 non fécondée. 29 gr. 74 12.6 Figue datte fécondée. …. . 23 gr. 71 14.3: » » non fécondée.. 20 gr. 71 18.7 Bourjassote fécondée .… 68 gr. 79 3.5 » non fécondée... 40 gr. 76 6.2 Le résultat des analyses a confirmé mes premières appréciations et les à rendues plus précises; mais il faut admettre, bien entendu, que les figues analysées représentent bien la moyenne pour chacune des catégories, ce que je me suis efforcé de réaliser. Il est incon- lestable que des expériences répétées sur un plus grand nombre de figues donneraient plus de certitude à ces conclusions: 212 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Quoi qu’il en soit, il paraît certain que la fécondation augmente le volume et le poids des figues, et cela d’une façon qui peut être très notable. En revanche, la teneur en sucre est un peu diminuée et la teneur en eau augmentée. De plus, les téguments des figues fécondées sont en général plus résistants et le goût de la partie comestible est plus relevé, quoique moins sucré. En somme, on peut conclure que, au moins pour les variétés observées, la fécondation, qui n’est pas indispensable, est avanta- geuse. Le poids de la récolte est bien plus considérable et la quantité est plutôt supérieure. Une autre conclusion à tirer des observations qui précèdent, c'est que, lorsqu'on décrit une variété de Figuier, il faut bien spécifier si les figues qui servent à la description sont fécondées ou bon ; il serait même bon de décrire à la fois les unes et les autres. Dans la bourjassote noire, en effet, les figues fécondées diffèrent beaucoup plus des figues non fécondées portées par le même arbre que deux figues produites par des arbres appartenant à certaines variétés nettement distinctes. Pour corroborer les résultats obtenus avec des figues fraîches récoltées en France, j'ai comparé, au point de vue de leur compo- sition chimique, des figues sèches du commerce ; les unes étaient des figues de Cosenza sans graines, les autres des figues de Bougie avec graines. Les figues de Cosenza renfermaient 25 °/ d’eau et 52 °/, de sucre, celles de Bougie 29 /, d’eau et 44 °/, de sucre. La différence, on le voit, est dans le même sens que pour les figues récoltées en France; mais cette seconde expérience est moins probante que la première, car les figues comparées différaient par d’autres caractères que la présence ou l’absence de graines; eiles n’appartenaient pas à la même variété, n'avaient sans doute pas été préparées de la inème façon, etc. Forme primitive de la figue mâle. — Si actuellement le Figuier mâle et le Figuier femelle sont ce qu'on vient de voir, il est difficile d'admettre qu'il en a toujours été ainsi. La fécondation est en effet impossible sans l'intervention du Blastophage ; le Figuier suppose donc le Blastophage. Mais, d’autre part, le Blastophage ne pouvant se reproduire et se développer que sur le Figuier, on peut dire avec tout autant de raison que le Blastophage suppose le Figuier. Cette Se : gite ne sh A sl Éhii:: DIVERSES FORMES DU FIGUIER 213 adaptation réciproque est maintenant un fait accompli et fonc- tionne régulièrement pour le plus grand bien des deux associés. Mais il y a certainement eu une époque où le Figuier et le Blasto- phage pouvaient se passer l’un de l’autre. Une observation faite sur deux Figuiers mâles poussés aux bords de l'Ardèche m'a permis de faire une hypothèse sur ce que pouvait être la forme primitive de l’inflorescence du Figuier. Au commencement de juillet, ces deux arbres sont couverts de figues de première récolte presque mûres. La plupart sont relative- Fig. 14 et 15. — Figue male entière et coupée en long: les étamines, insérées sur un réceptacle plein et entourées de brachées, sont toutes extérieu- res, Gr. = 4. ent grosses et ont les caractères ordinaires de figues mâles avec des étamines à Ja partie supérieure du réceptacle et des galles à la Partie inférieure. D'autres sont beaucoup plus petites et ne ren- ferment pas de galles:; on n’y voit plus que quelques fleurs femelles atrophiées ; les fleurs à étamines, très nombreuses, sem- blent n’avoir pas eu la place de se développer dans le réceptacle trop étroit et sont sorties à l'extérieur en élargissant l'ouverture de l'œil. Dans d’autres figues encore plus petites (fig. 14 et 15}, “ant moins d’un centimètre de diamètre, les fleurs femelles ont disparu, où, s’il en reste, elles sont tout à fait rudimentaires, et 214 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE toutes les fleurs mâles sont extérieures. La disposition de l’inflo- rescence est la même que chez les Composées; les bractées, qui ordinairement ferment l'œil de la figue, jouent le rôle de l’invo- lucre. Les étamines ont d’ailleurs la même structure que lors- qu’elles sont enfermées dans le réceptacle. On comprend que cette disposition des fleurs mâles facilite beaucoup la pollinisation ; le pollen peut être emporté par le vent ou par un insecte quelconque sans que l'intervention du Blasto- phage soit nécessaire. Cette intervention est même impossible, puisque l’'Insecte n'existe pas dans la figue mâle. Il est vrai que, pour parvenir jusqu'au stigmate, il faut encore que le pollen pénètre dans une figue femelle par l’étroite ouverture de l'œil. Mais on sait qu’au moment où les pistils sont mûrs, l'œil s'élargit ; c’est même un indice auquel on reconnaît que l’époque de la capri- fication est arrivée. De plus, les grains de pollen sont extrèmement petits; leur diamètre et à peine de 12 & ; on conçoit donc qu'ils puissent passer par une ouverture où le Blastophage, large d'au moins 700 y, réussit à se faufiler. La pénétration du pollen jusqu à la chambre pollinique de certaines Conifères est au moins aussi difficile. D'autre part, l'existence constatée de figues mâles ayant la forme d’un capitule ouvert permet de supposer que la figue femelle peut avoir eu aussi la même forme; dès lors, le Figuier devient une plante dicline quelconque, où la pollinisation ne présente plus de difficultés spéciales. Quoi qu’il en soit, les figues réduites à un capitule de fleurs mâles toutes visibles de l'extérieur peuvent être considérées comme un retour à la forme primitive de la figue correspondant à une époque ou la symbiose entre le Figuier et le Blastophage n'existait pas; il resterait à déterminer par quelle série d’intermédiaires l'adaptation actuelle a pu s'établir. Résumé. — Les principaux résultats consignés dans ce travail consacré à l'étude comparée de la fleur et du fruit du Ficus Carta sont ies suivants : 1° Au point de vue de la longueur du style, il y a une série à peu près continue d’intermédiaires entre le style court des Figuiers mâles adaptés à la symbiose avec le Blastophage et le style long pad je RE CURE AND € PP PR EAP PER EU DIVERSES FORMES DU FIGUIER 215 des Figuiers femelles. La spécialisation des fleurs à style court n’est pas complète, car, dans certains cas, le pistil de ces fleurs peut se développer en donnant, non plus une galle, mais une Rp ren- fermant soit une graine, soit un ovule atrophié, 2 Les graines peuvent être produites par les Figuiers mâles non “ira dans les figues d'automne, mais encore dans les figues d'hiver ; ce qui prouve que le Blastophage peut aller directement des figues d’été, renfermant-le pollen, dans les figues d'hiver, sans Passer par l'intermédiaire des figues d'automne; c'est,ainsid’ailleurs, que les choses paraissent se passer le plus souvent dans le Midi de la France, où les figues d'automne sont rares sur les Figuiers mâles: 3 Les caractères tirés, soit de l'absence ou de la présence d’une récolte déterminée, soit de la nécessité dela fécondation ou dé l'intervention du Blastophage pour que les figues mürissent, sontdes Caractères physiologiques variables et’ peu importants. La conti- nuité entre les trois récoltes de figues n’est d’ailleurs interrompue que par la période hivernale de vie ralentie ; les figues d'hiver ne Sont que des figues d'automne qui n’ont pas eu le temps de mürir avant les froids, et les figues d'été d’une certaine année sont assi- Milables à des figues d'hiver de l'année précédente, que l'arrêt de la végétation à empéchés de se développer avant l'hiver. . 4° Les caractères les plus importanis sont les caractères mor- Phologiques tirés de la fleur. D’après ces caractèrés, tous les Figuiers observés peuvent être rattachés à deux types seuls : 1° Les Figuiers mâles, qui ont, dans toutes leurs figues, des fleurs femelles à style-court adaptées à la symbiose avec le RÉ et, dans leurs figues d'été, des fleurs mâles ; SE 2 Les Figuiers femelles, qui n'ont que des fleurs femelles et à StYle long, la fécondation étant, suivant les cas, nécessaire où inutile pour le développement de la figue. Ces deux types doivent être considérés comme le mâle et la femelle d'une espèce dioïque et non comme deux espèces ou deux races distinctes, attendu que les graines d'un même Figuier donnent indifféremment desF iguiers mâles ou des Figuiers femelles. En se plaçant au point de vue des applications, on peut classer en Seize groupes les diverses formes de Figuiers: on se fonde pour cela Sur les caractères de la figue mûre et sur la présence ou l’absence des 2146 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE diverses récoltes, chaque groupe pouvant à son tour être divisé en variétés. 5o Dans un certain nombre de variétés de Figuiers femelles cultivées en France, les figues d'automne peuvent müûrir indifié- remment avec ou sans fécondation; mais elles n’ont pas les mêmes caractères dans les deux cas. Les figues fécondées, et qui par consé- quent renferment des graines, sont plus grosses, plus aqueuses, moins sucrées, et ont une saveur plus prononcée ; les figues non fécondées ont les caractères inverses. 6° On peut admettre que la forme primitive de la figue mâle, correspondant à l’époque où l'intervention des Blastophages était inutile pour la fécondation, est un capitule où les fleurs, toutes à étamines, sont extérieures, au lieu d’être renfermées dans un récep- tacle. Deux Figuiers mâles, observés dans le Midi de la France, portent en effet des inflorescences de ce genre, d’où le pollen peut être emporté vers les figues femelles sans que le Blastophage soit nécessaire. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE — Sozus-Lausacx, H. Graf zu. Die Geschlechter difflerenzierung bei den Feigenbäumen. (Bot. Zeit., ee n° 33). 2. — SoLms-LAuBACH, H. Gr zu. Die Herkunft, Domestication und Verbreitung des gevohnlichen ss no Ficus Carica L. (Abhandl. der kôn. Gesellsch. der Wissench. zù Gôttingen, 28, 1881). — Gusrav Eisen. Biological Studies on Figs, Caprifigs and Caprili- cation (Proceed. California Academy of Sciences, 2 sec , vol. 5, p. 897, 1896). 4. — Gusrav Eisex. The fig : its history, culture and curing (V. S. Depart. of agricult., Divis. of pomology ; Bull. 9, Washington 1901. 5. — TraBuT. La Caprification en Algérie (Bulletin 32, publié par le Gouvernement général de l’Algérie. Direction de l'Agriculture. Service botanique, 1901). 6. — Gasparrini. Ricerche sulla natura del caprifico e del fico e sulla caprificazione (Rendic. Acad. di Napoli, 4, 1845). LA CONCENTRATION DU PIGMENT VERT ET L'ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE par M. W. LUBIMENKO (suite) DEUXIÈME PARTIE Variations de l’énergie assimilatrice suivant la température, lumière et le contenu en pigment vert. L'influence de la concentration du pigment vert dans des grains de Chlorophylle sur la marche de l'assimilation chorophyllienne ayant été déterminée, diverses questions se posent, à certains points de vue, d’après les expériences précédentes. Tout d’abord, il est intéressant de rechercher quelle influence produit ce facteur interne sur la photosynthèse, si l'on fait varier non seulement l'intensité lumineuse, mais aussi la température. A priori, l'absorp- tion des rayons lumineux doit augmenter la température interne de l'appareil Chlorophyllien et cette augmentation doit être d'autant plus grande que la concentration du pigment est plus forte, toutes les autres conditions supposées égales. Par conséquent, à une Intensité lumineuse donnée, l'influence de la température de l'air Peut être variable chez les différentes plantes, suivant la concen- ration du pigment dans les chloroleucites. Quelles sont ces Variations ? L'expérience seule peut donner à cette question une réponse décisive. D'autre part Ja chlorophylle, étant un sensibilisateur de l'énergie lumineuse, n’est pas le seul facteur interne qui intervienne dans le Phénomène de l’assimilation ; le protoplasma lui-même peut jouer 7. rôle important. Ne sait-on pas que les différentes plantes sont différemment sensibles à l’action lumineuse qui produit les cour- bures héliotropiques, et dans ce cas c’est bien le protoplasma qui ‘sten jeu. Ne peut-il pas en être de même pour le travail photosyn- 218 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE thétique”? Les particularités constatées pour les plantes sciaphiles et les plantes sciaphobes sont-elles dues exclusivement à la con- centration différente du pigment vert ou, en outre, à des propriétés spécifiques différentes du protoplasma ? Le procédé le plus simple pour résoudre cette question paraît être la comparaison des variations de l'énergie assimilatrice aux différentes intensités lumineuses entre deux ‘plantes différentes, mais munies de feuilles présentant la même concentration du pigment dans leurs grains de chlorophylle. Mais on voit tout de suite que Ja simplicité de ce procédé n’est qu'apparente, car en réalité il est très difficile de trouver un tel couple de plantes. Quoique indirect, un autre procédé permet d’éclaircir la question. Il consiste à étudier l’action sur l'énergie de l'assimilation chlorophyl- lienne d’un autre facteur qui, lui, influence directement le proto- plasma. Faisons, en effet, agir des températures croissantes, 20°, 25°, 30°, 35°, etc. : {°avec un éclairement relativement faible, 2 avec un éclairement moyen et 3° avec un. éclairement intense. Si nous trouvons, dans l’un ou l’autre de ces cas, des résultats qui sont en contradiction avec les effets dus, d’après nos recherches antérieures, à l’action de la concentration du pigment vert, on en pourra Con: clure avec certitude que la lumière exerce son action directe- ment sur le protoplasma. Enfin, l'étude de l'énergie assimilatrice aux différentes tempéra: tures croissantes pour une série d'intensités lumineuses est intéressante au point de vue de l'assimilation spécifique chez les diverses plantes. En faisant varier la température ainsi que l’inten: sité lumineuse, on peut déterminer le maximum d'énergie assimilatrice pour une série de plantes et obtenir ainsi les données nécessaires pour la comparaison de l’assimilation spécifique. Telles sont les questions que je me suis posées pour mes recherches sur l'intensité de l’énergie assimilatrice obtenue à une série de températures croissantes et, pour chacune de ces tempé- ratures, à diverses intensités lumineuses. Comme on le sait, l'influence de la température sur l'assimi: lation chlorophyllienne a été l’objet de maintes recherches. Ainsi; dans le travail de De Fauconpret (1), nous trouvons déjà une étude (1) De Fauconpret : Recherches sur la respiration des végétaux. (Comptes rendus ; t. LVIIE; 186%; p. 334-336.) CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 219 détaillée de l'influence de la température sur là respiration et l’assi- milation chlorophyllienne de quatre espèces différentes de plantes. Les expériences ont été faites à l'obscurité, à la lumière diffuse du jour et à la lumière directe du soleil. Dans le court résumé de ses ; recherches que nous donne J’auteur, nous apprenons que la quan- . lité de CO? absorbée dépend de la température ainsi que de l’espèce végétale et que la loi qui règle l'absorption du gaz carbonique par la plante verte suivant la température peut être exprimée par une formule parabolique. Un peu plus tard, Boussingault (1) cherche à déterminer Ja température la plus basse où on puisse encore constater l'assimilation Chlorophyllienne. Ce savant constate pour le Pinus Laricio la décomposition de CO? à la température de 05 et pour une graminée à 1%. Dans le même travail, nous trouvons aussi quelques données Sur l’influencé de Ja concentration du pigment vert sur l'énergie asSsimilatrice. D'après ces données, l'assimilation est très faible dans le cas où la concentration de la chlorophylle est faible. Encore un peu plus tard, Heinrich(2)}fait une étude assez détaillée de l'Hottonia palustris. Ce savant a employé la méthode de la numé- ration des bulles de gaz et a trouvé que l'assimilation chloro- phyllienne s'accroît avec la température de %jusqu à 25° ; ensuite, elle baisse lentement de 25° jusqu’à 30° et rapidement de 30° à #5°. A cette dernière température, le dégagement de vue de gaz cesse. mais si l’on transporte la plante dans de l'eau à 18°8, on constate de nouveau au bout d’une demi heure à trois quarts d'heure un fort dégagement d'oxyg gène. On constate le même phénomène pour des lempératures de 350 et 510; mais la température de 55° est déjà Critique pour l'Hottonia, car un séjour de 10 minutes à cette tem- Pérature est suffisante pour que la plante perde complètement la Capacité de décomposer le gaz carbonique. La température la plus basse où on puisse constater le dégagement d'oxygène chez Hottonia est égale à 205 On trouve dans les travaux de P. Schützenberger et E. Quin- (1 en tnealt à Sur. les fonctions des feuilles (Annales des sciences natu- relles ; Ve série : t. X. : p. 331-343. 1869). (2) Heinrich : Land schafthftliche Versuehstationen : t. XIE ; 1871 ; p. 136- 54). 220 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE quaud (1), ainsi que dans ceux de Bôhm (2)et de Ewart (3), quelques données sur l'influence de la température sur l’assimilation. Les deux premiers savants constatent un fait très intéressant : c’est que l’Elodea canadensis cesse d’assimiler après l’échauffement à 450-500, mais continue à respirer. Cette constatation expérimentale montre nettement que la plante, après avoir passé la température critique pour la fonction chlorophyllienne, est loin d'être morte; par conséquent, ilest probable que la suspension de décomposition de CO* n’est pas due à la mort des chloroleucites provoquée par un surchauflement, mais qu’elle est due à d’autres causes encore inconnues. ss Nous trouvons une complète révision de la question dans les recherches de M. Kreusler (4). Ce savant, après avoir démontré que la pression partielle de CO? dans l'atmosphère a une grande influence sur l'énergie assimilatrice, fait ensuite de nombreuses expériences pour établir l'influence de la chaleur sur la fonction chlorophyllienne. D'après les résultats de ces expériences, l'énergie assimilatrice chez le Rubus fruticosus s'accroît avec la température jusqu’à 25° et diminue ensuite de plus en plus jusqu'à 46%. Il est intéressant de remarquer que les résultats de Kreusler pour le Rubus concordent bien avec ceux de Heinrich pour l’Hottonia. Le dernier savant à fait ses expériences à la lumière diffuse du jour, tandis que Kreusler a opéré avec la lumière électrique, d'intensité sensi- blement égale à l'intensité de la lumière diffuse du jour. En déterminant la température critique pour la fonction chlorophyl- lienne, Kreusler trouve que cette température est voisine de 50° pour le Rubus fruticosus, le Ricinus communis et le Prunus Laurocerasus. (1) P. Schützenberger et E. Quinquaud : re la RS SI des végétaux aqua- tiques ne 8. (Comptes rendus ; t. LXXVII ; 1873 ; p. 272-275.) (2) : Ueber die Respiration von mn (Sitzungsberichte d. k. Akademie F Wissenschaften. Mat. nat. wiss. Klasse. Wien., t. LXVII; 1873; p. 219-351). (3) Ewart, A. J. Assimilatory Inhibition in Plants (Journal of the Linneanr- Sociely. Botany ; vol. xxx1, 1896; pp. 364-461). (4) U. Kreusler : Ueber eine Methode zur Beobachtung der Assimilation und Almung der Pflanzen und über einige diese Vorgänge beeinflussende Momente (Landwirthschaftliche Jahrbücher ; t. XIV ; 1885 ; p. 913-965) ; über die Kohlensäure-Aufnahme und Ausgabe ( Assimilation und Almung) der Pflanzen (ibid., t. XVI; 1887; p. 741-755; t. XVII ; 1888; p. 161-175); Beobach- tungen über Assimilationund Atmung Fan ss t. XIX; 1890 ; p. 649-668). En ris CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 221 Pour la respiration, au contraire, la température critique est voisine de 600, Ici, nous avons alors la confirmation des données de Schützenberger et de Quinquaud, position que la plante, après avoir cessé d’assimiler, continue à vivre et à respirer. Kreusler constate, en outre, la décomposition du gaz carbonique aux températures plus basses que 0°, et précisément pour le Rubus à— 20,4, pour le Phaseolus à—00,9, le Ricinus à—0°,6 et le Prunus à— 20,2. On trouve aussi dans les travaux de Kreusler quelques indi- cations sur les particularités des différentes espèces de plantes. Ainsi, la température optima est, comme nous l'avons déjà noté, de 29° pour le Rubus, tandis qu’elle est voisine de 40° pour le Prunus. L'énergie assimilatrice calculée pour 1 m. de surface de feuilles et pour 1 heure de travail varie aussi suivant l'espèce ; ainsi, pour une même intensité lumineuse et à 20°, nous avons pour le Aubus 12,9 milg. de CO? décomposé, pour le Ricinus 9,4 mmg. et pour le Prunus 5,3 mmg. D’après M. Van Tieghém (1), l'influence de la température sur l'énergie assimilatrice est la même que sur l'énergie respiratoire. Ce Savant cite des recherches de M. Bonnier et M. Mangin, qui n'ont pas été publiées. D'après ces recherches, l'assimilation com- mence à se manifester aux températures assez basses, mais diffé- rentes, pour les diverses plantes ; ensuite, l'énergie assimilatrice S'accroit constamment avec la température jusqu’à 30°. L'influence des températures extrêmes sur la fonction chloro- phyllienne a été étudiée avec beaucoup de détails par M. H- Jumelle (2) chez les Lichens. D'après cet auteur, la plupart de ces plantes perdent la fonction chlorophyllienne après un séjour de 24 heures à 45°, de 3 heures à 50° et de 1/2 heure à 60°; 7 elles continuent encore à respirer après un séjour de 3 jours À 45°, 45 heures à 50e et 5 heures à 60. M. Jumelle pense alors que la suspension de la fonction chlorophyllienne avant la mort de la plante est due à la décomposition de la chlorophylle. Cependant, d’après le même auteur, l'Orthotrichum affine continue à assimiler après un séjour de 7 jours à la température de 55° et 4} Van Tieghem : Traité de Botanique; t. I; p. 179; 1891. PE ichens [Revue générale (2) H. Jumelle : Récherches physiologiques sur les L Botanique ; t. 1V; 1892]/ Voir aussi Ewart, I. c. 222 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l’'Evernia prunastri après un séjour de 9 heures à la température de 60°. Ces faits semblent contraindre la conclusion de M. Jumelle, car, pour les expliquer, il faut admettre que ces deux plantes possèdent une chlorophylle particulière qui peut résister aux températures plus élevées que la chlorophylle d’autres espèces étudiées, M. Jumelle constate, en outre, la décomposition de CO* aux températures extrèmement basses ; il trouve ainsi que l’Evernia prunastri, le Juniperus et le Picea assimilent encore à — 35° el même à — 40° Tout récemment, la question de l’influence de la température sur la fonction chlorophyllienne a subi une nouvelle revision par des recherches de M. Blackman et Mlle Matthaei (1). La technique générale appliquée par ces auteurs est sensiblement la même que celle employée par Kreusler. La bougie de Keith a servi comme source de lumière pour la première série d'expériences ; l'énergie assimilatrice a été déterminée par le dosage de CO* au moyen de la méthode de Pettenkofer. Ces savants placent une feuille détachée de la branche dans une sorte de cuvette en verre et font ensuite circuler dans cette cuvette un Courant d’air contenant une quantité déterminée de CO*. La durée d’une expérience séparée est égale à { ou à { heure 1/2. A la lumière très intense, la température intérieure de la feuille a êté déterminée par la méthode thermo-électrique. Voici les principales conclusions tirées des Féaultal des expé- riences faites sur le Prunus Laurocerasus. 1° A chaque température correspond une certaine énergie assi- milatrice qui peut être considérée comme énergie maxima pour cette température. L'énergie assimilatrice maxima ne peut être obtenue que dans le cas où la quantité de lumière et la quantité de CO” dans l’atmosphère sont suffisantes ; (1) G. L. C. Matthaei. On the effect of temperature on carbon dioxide asst- on ri (Philos. Transactions of the Royal Society of London; vol. 197; p-. 47° F. F, Bibchmns, Optima and limiting factors (Annales of Botany ; vol. XIX, p. 281-295 ; 1905). Blackman and G. L. C, Matthaei. À quantitative study of carbon dioxide assimilation and leaf temperature in natural illumination (Proc. of the Royal Society. Séries B ; vol. 76; p. 402-460 ; 1905). CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 223 2 L'énergie assimilatrice maxima s'accroît avec la température jusqu’à une température critique et ensuite baisse. 3° À une température donnée, l'énergie assimilatrice maxima réste Stationnaire un temps plus ou moins long et ensuite baisse ; cet abaissement se produit d'autant plus tôt et d'autant plus rapide- ment que la température est plus élevée. M. Blackman profite de ce dernier fait pour en tirer d’intéres- santes considérations théoriques. D’après lui, la décomposition de CO* par la plante verte est astreinte à la loi générale de la chimie dynamique, formulée par Van t’Hoff, pour une série de ‘réactions analogues aux réactions qui se produisent dans l'organisme. Aux températures plus basses que 30°, l'énergie assimilatrice. s'accroît dans une proportion égale à 2,1 pour le Prunus Laurocerasus et 2,5 pour le Helianthus tuberosus, pour chaque augmentation de température égale à 10°. Cette proportion, obtenue expérimentalement, est tout à fait COmparable au quotient d'intensité de la réaction donné par Van CHofi, car, d’après ce chimiste, l'énergie de la réaction devient double ou triple pour une augmentation de température égale à 10e, D'après M. Blackman, aux températures plus élevées (au-dessus de 30), l'énergie assimilatrice maxima baisse si rapidement qu’il est impossible .de la déterminer par l'expérience. Mais, on peut lobtenir en évaluant la rapidité avec laquelle l'énergie assimila- trice baisse dans un même laps de temps pour une série de tempé- 'atures croissantes, Si l’on représente par des courbes l’abaissement de l'énergie assimilatrice qui se produit pendant 3-4 heures succes- Sivement aux températures de 30°, 35°, 40°, etc., et si l’on prolonge ces courbes jusqu'au croisement avec la courbe théorique repré- sentant le quotient d'intensité de décomposition de CO* trouvé aux températures basses, on obtient graphiquement les valeurs maxtma Cherchées,. s En prenant 48° comme température critique pour la LASER Chlorophyllienne, M. Blackman pense alors que jusqu'à cette température l'énergie assimilatrice doit s’accroitre dans la même Proportion qu'aux températures basses et que, jusqu'à ce moment, Où la fonction ch HvyIR lètement, il n'existe aucun Point qui puisse être considéré comme point optimum. On trouve 224 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ce point d'optimum expérimentalement tantôt à une température, tantôt à une autre. suivant la méthode de recherches, mais en réalité il n'existe pas. Cette hypothèse, quoique très intéressante, demande donc des recherches spéciales. Il faut remarquer, en effet, que la méthode employée par M. Blackman et Mlle Matthaei exige pour la détermi- nation de l’énergie assimilatrice un séjour de la feuille de 1 heure à 1 heure 1/2 à chaque température donnée. Un tel séjour est trop long pour qu'on puisse établir avec une exactitude suffisante la rapidité avec laquelle l’énergie assimilatrice baisse aux Llempéra- tures élevées, car, d'après M. Blackman, cette rapidité n'est pas régulière, mais elle diminue de plus en plus avec le temps. Pour se faire une idée au bout de quel temps l'énergie assi- milatrice maxima commence à baisser, il faut rappeler les expériences de Heinrich faites par la méthode de la numération des bulles de gaz. Cette méthode, comine on le sait, ne demande pour la détermination de l’énergie assimilatrice qu’un séjour de la feuille de 3 à 6 minutes à une température donnée. Or, Heinrich a constaté que l'énergie assimilatrice baisse aussitôt que la tempé- rature dépasse 25°. Par conséquent, si l'énergie assimilatrice maxima correspondante aux températures plus élevées que 25° ne peut être déterminée, même au bout de 3 minutes, on peut se demander si elle existe ep réalité. Comme nous l'avons remarqué plus haut, la question demande des recherches spéciales. Le fait le plas important, indiqué par M. Blackman, est que l’énergie assimilatrice pour une température donnée n’est pas constante, mais diminue avec le temps. Ce fait met en lumière l’existence d’un phénomène qui ralentit le travail de l'ap- pareil chlorophyllien. Le ralentissement, peu sensible aux tem péra- tures basses, devient de plus en plus fort aux températures élevées. Par conséquent, l’énergieassimilatrice obtenue expérimentalement à une température donnée présente une résultante de deux phéno- mènes opposés l’un à l’autre. À ce point de vue, l’énergie assimila- trice maxima dans le sens de M. Blackman n’est qu’une abstraction théorique ; en réalité, pour une série de températures croissantes, nous n’avons à chaque moment donné qu’une chaîne d’équilibres entre les deux phénomènes opposés. Dans ce sens, pour l’assimila- tion chlorophyllienne comme pour une série d’autres fonctions CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 225 physiologiques, on trouvera toujours, en réalité, une température qui peut être considérée comme température optima. Cette tempé- ralure correspond à une énergie assimilatrice maxima ; suivant l'unité du temps, elle peut varier dans des limites plus ou moins grandes pour une même plante. L'ancien terme «optimum » n'implique pas que le point optima soit fixe ; il demande seulement une Combinaison de conditions Ja plus favorable pour une fonction physiologique donnée. Si cette combinaison varie suivant la durée du travail physiologique il ne reste qu'à déterminer à quelle unité de temps correspond une combinaison optima donnée. Outre le ralentissement du travail photosynthétique qui se manifeste nettement aux températures élevées, l'énergie assimila- trice peut être limitée par l'insuffisance d’un des facteurs qui déterminent la fonction chorophyllienne. M. Blackman, pour la première fois, fait une généralisation théorique sur l'insuffisance d’un des facteurs. D'après lui, dans ce cas. la courbe représentant l'énergie assimilatrice monte jusqu’à un certain point et ensuite demeure stationnaire. Comme facteurs dont l'insuffisance peut limiter lénergie assimilatrice, M. Blackman cite les suivants : l° quantité de C0? dans l'atmosphère ; 2 quantité d'eau dans la plante ; 3% intensité de la lumière ; 40 quantité de chlorophylle et 5 température du grain de chlorophylle. Comme nous avons vu dans la première partie de ce Mémoire, l'insuffisance du pigment vert se manifeste en réalité par la forme de la courbe tout à fait comparable à celle indiquée par M. Blackman. Les expériences faites sur le Prunus Laurocerasus et l'Helianthus tuberosus ont mis en évidence une différence spécifique entre ces deux plantes. Ainsi, M. Blackman et Mile Matthaei trouvent que la courbe d'énergie assimilatrice de la première espèce monte plus lentement avec la température que la courbe relative à la seconde ; d'autre part, l'énergie assimilatrice absolue, caleulée pour l'unité de Surface de feuille, est à 30°, chez l’Helianthus double de celle de Prunus. Pour expliquer cette différence les auteurs cités étudient l'influence de la lumière et trouvent que, à 295, le Prunus; 08 demande que 0,36 etle Helianthus 0,69 d'intensité de la lumière directe du soleil pour produire l'énergie assimilatrice maxima. Ensuite, ils caleulent l'énergie assimilatrice théorique qui peut étre obtenue si toute l'énergie lumineuse des rayons directs du soleil est Rev. gén. de Botanique. — XX. nd 226 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE utilisée. Les nombres ainsi obtenus sont très voisins pour les deux plantes. D'après ces résultats, M. Blackman et Mis Matthaei concluent que les feuilles sciaphiles (comme celles de Prunus), au point de vue de l'utilisation de l'énergie lumineuse, se comportent de même que les feuilles sciaphobes (comme celles de Helian- thus). Au contraire, les dernières feuilles sont plus favorisées par la chaleur, de sorte qu’elles peuvent utiliser une plus grande : quantité de lumière aux températures élevées, et par conséquent, peuvent produire une énergie assimilatrice supérieure à celle des feuilles sciapbiles. Comme nous le verrons plus loin, les données expérimentales obtenues pour les deux catégories de feuilles sont tout à fait compa- rables'à celles que j'ai trouvées pour d’autres séries de plantes. Mais les calculs et les conclusions théoriques que font M. Blackman et Mile Matthaei sont fondés sur une série de suppositions qui demandent une vérification expérimentale. La première de ces suppositions est que les feuilles des deux plantes citées retiennent la même quantité de lumière qui tombe sur leur surface. En considérant cette supposition comme vraie, les auteurs mesurent, non la quantité de la lumière absorbée par la feuille, mais celle tombée sur sa surface. Ensuite, ils calculent l’énergie assimilatrice comme proportion- nelle à la quantité de la lumière tombée sur la feuille, ce qui n’est nullement prouvé par les expériences. Enfin, pour trouver l'énergie assimilatrice maxima, M. Blackman et Ml: Matthaei déterminent celle à la lumière directe du soleil pour chacune des deux plantes, en supposant évidemment que l’excès de lumière ne produise aucune action défavorable sur la fonction chlorophyllienne. Cette dernière supposition, aussi, n'était pas vérifiée par des expériences: En résumé, de toutes ces données bibliographiques on peut tirer les conclusions générales suivantes : 4° L’assimilation chlorophyllienne s'accroît avec la température jusqu’à une valeur maxima et ensuite baisse. > Le maximum d’assimilation est réalisé, suivant les espèces, à des températures très diverses (Kreusler). 3 Pour une température donnée, l'énergie assimilatrice maxima n’est réalisée qu’à la condition que tous les autres facteurs soient CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 297 suffisamment représentés. Cette énergie maxima reste stationnaire un temps plus ou moins long et ensuite baisse d'autant plus tôt et d'autant plus rapidement que la température est plus élevée (Blackman, Matthaei); ° Pour une même température, l'énergie assimilatrice est différente chez les diverses plantes (Kreusler, Blackman, Matthaei); 5° Ilexiste pour la fonction chlorophyllienne une température critique, variable avec les espèces, mais toujours inférieure à la température mortelle (Heinrich, Kreusler, Schützenberger et Quin- quaud, Jumelle, Ewart). ” Aux températu res ces les espèces sciaphobes assimilent plu tque les philes (Blackman, Matthaei); fe L'intensité de décompséifion de CO: aux températures relati- vement basses (au-dessous de 25°) est soumise à la loi de Van l’Hoff (Blackman, Matthaei). Comme on vient de le voir, l'étude de l'influence de la tempéra- ture sur la fonction chlorophyllienne est loin d'être complète. La différence spécifique constatée pour un certain nombre de plantes reste sans aucune explication, car le rôle des facteurs intérieurs n'est que très peu étudié. C’est pourquoi les questions que j'ai posées plus haut présentent un intérêt général au point de vue du méca- nisme de la photosynthèse. Le plan général des recherches consiste donc dans la compa- raison de l'énergie assimilatrice d’une série de plantes, diffèrant par la quantité de pigment vert contenu dans leurs feuilles, à une série de températures croissantes et, pour chacune de ces températures, à diverses intensités lumineuses. TECHNIQUE DES EXPÉRIENCES. 1° Plantes étudiées. — J'ai choisi pour cette nouvelle série de recherches les espèces de plantes que j'ai étudiées précédemment (Pinus silvestris, Abies nobilis, Larix europæa, Tarus baccata, Tilia Parvifolia, Betula alba, Robinia Pseudacacia, Fagus silvatica). y ai ajouté le Picea excelsa, qui est sciaphile. En outre, pour établir l'influence de l’âge de la feuille, j'ai fait aussi des expériences avec dés jeunes feuilles de Conifères. 2 Sur le choix de l'unité pouvant servir de buse de comparaison de 228 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'énergie assimilatrice. — Tout d’abord, il m'a paru intéressant de faire quelques études sur l'élément qui devait servir de base à mes comparaisons. Dans mes recherches précédentes, je ne m’occupais que de la marche générale de l'assimilation chlorophyllienne dans une série de plantes. Je cherchais simplement, comme on l'a vu, si cette fonction commençait à une plus ou moins grande intensité lumineuse, si elle passait par un maximum ou si elle croissait d’une façon constante avec l'augmentation de la lumière; mais je ne me préoccupais pas de comparer entre elles les valeurs quanti- tatives obtenues pour les diverses plantes. Dès lors, je n’avais pas à me demander si je devais prendre pour base de mes comparaisons l’unité de surface foliaire ou l'unité de poids, si je devais compa- rer le poids sec ou le poids frais. Mais actuellement je me propose de comparer entre elles des plantes différentes ; je dois donc, dans cet ordre d'idées, faire un choix motivé de l’élément qui ser- vira de base pour les comparaisons. Le siège des phénomènes de la photosynthèse est, comme on le sait, le grain de chlorophylle ; par conséquent, l'unité de poids sec des grains de chlorophylle présents serait l’unité idéale pour la comparaison de l'énergie assimilatrice. Dans le cas où les feuilles ont des structures identiques, c’est l’unité de poids sec de la feuille qui peut servir comme base, car, dans ce cas, le poids sec des grains de chlorophylle est proportionnel au poids sec général de la feuille. La détermination du poids sec exigeant un temps assez considé- rable, je me suis demandé si on ne pouvait pas faire des compa- raisons aussi exactes en partant d’un autre élément. Il reste trois éléments possibles entre lesquels nous avons à choisir; cé sont : le volume, le poids frais et la surface des feuilles vivantes. Au lieu de faire la critique théorique de ces unités, je donnerai ici les résultats de recherches comparatives. Comme je l'ai fait remar- quer plus haut, la seule unité qui puisse théoriquement remplacer le poids sec des grains de chlorophylle est le poids sec de la feuille. Cette substitution demande une ressemblance aussi complète que possible des structures anatomiques des feuilles étudiées. Pour déterminer la valeur exacte des trois autres éléments (poids frais, volume, surface), il faut comparer les variations de chacun d'eux pour le même poids sec de feuilles d’une même plante ou dé plantes anatomiquement semblables, CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 229 a. Étude du poids frais. — Ce qui peut influencer beaucoup le poids de feuilles vivantes, ce sont les variations de leur contenu en eau. Îl était intéressant alors de déterminer ces dernières variations pour les feuilles des arbres aux différentes époques de l'été. Voici les quantités d’eau que j'ai obtenues en desséchant les feuilles coupées en très fins morceaux à la température de 105. jusqu’à ce que leur poids reste constant. QUANTITÉ D'EAU POUR 100 DU POIDS FRAIS DE FEUILLES | Juin | Juillet Aoùt Moyenne Abies nobilis, feuilles jeunes très pâles| 69,35 » » 69.35 » feuilles jeunes....... .. » 61.75 61.05 61.40 feuilles adultes......... 59.15 58.60 57.90 58.55 Picea excel feuilles jeunes ......... 66.20 » » -20 feuilles adultes . 15875 58.70 58.60 58.68 pres sieurs, feuilles jeunes . PO 68.73 » » 68 73 feuilles adultes...... 61.75 60,50 60.35 60 87 Taxus iceuta feuilles jeunes..,,,... » 69.75 69.50 69.63 feuilles adultes. . .... » 70 20 70.00 70.10 Larix de feuilles adultes ...... » 67.10 66,75 66.93 Robinia Pseudacacia, feuilles adultes. | 65.05 61.75 61.% 62.68 Belula alba, feuilles adultes... .65 63.45 60.35 62.88 Tilia parvifolia, teuitles adultes... .| 62.83 62.05 60.45 61 7 Fagus silvatica, feuilles adultes... … | 61.25 | 60.75 | 60.50 | 60.84 Comme Je montrent les chiffres ci-joints, les feuilles adultes des Conifères conservent la même quantité d’eau pendant les trois * Mois d'été avec une constance frappante. Ce que j'appelle ici feuilles adultes, ce sont les feuilles de seconde année. Les feuilles de Première année, que je qualifie de feuilles jeunes sont plus riches en eau pendant la première période de leur développement ; ensuite la quantité d’eau diminue et, dans ces feuilles récoltées au mois de juillet et au mois d'août, la proportion devient sensiblement la méme que dans les feuilles adultes. Ces données concordent parfaitement avec les résultats obtenus Par M. Leclerc du Sablon (1); en étudiant la quantité d’eau con- 4) Leclerc du Sablon: Recherches re sur. te nee $ réserves des arbres. (Revue gén. Botanique; t. XVIII; 1906). 230 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tenue dans des arbres aux différentes époques de l’année, ce savant trouve, en effet, que les variations de la quantité d’eau renfermée dans ces plantes dépendent, non de l’humidité du sol, mais du stade de développement de ces plantes. Si l’on compare les différentes espèces entre elles, on trouve que, dans les feuilles adultes d’Abies, de Picea et de Pinus, la quan- tité d’eau est sensiblement la même; les feuilles adultes du Larix et surtout celles de Taæxus sont plus aqueuses, mais la différence ne dépasse pas 12 0/.. Les espèces feuillues contiennent un peu plus d’eau que les trois premières Conifères citées plus haut ; les variations aux différentes époques de l’été chez ces plantes sont à peine plus marquées. et chez toutes la proportion est sensiblement la même. L'analyse des chiffres montre ainsi que le poids des feuilles vivantes prises aux différentes époques de l’été peut être employé, pour la comparaison des assimilations, aussi bien que le poids sec dans les cas suivants : 1° Si l’on compare des feuilles adultes de la même plante; 2° Si l’on compare des feuilles adultes d’Abies, de Picea et de Pinus entre elles ; 3° Si l’on compare des feuilles adultes de Robinia, de Betula, de Tibia et de Fagus entre elles. L'emploi du poids frais devient peu précis si l'on compare les feuilles jeunes avec les feuilles adultes de la même plante ou les feuilles de Tazus et de Larix avec celle des autres Conifères citées. Dans ce cas, l’erreur peut atteindre jusqu’à 12 °/0. C. Étude du volume et de la surface. — Pour déterminer les volumes des feuilles vivantes, j'ai adopté la méthode ordinaire du flacon, Voici les poids spécifiques ainsi obtenus : YENNE Abies nobilis. .......... 0.8599; 0.83%; 0.9075: 0.8908 0.885 Piceo excelsa. LE 0.9933; O0.9860; O0.9838; 0.9713 0.9836 Pinus silvestris......... 0.9270; O0.M80; o9180; 0.9120 0.9187 Taxus ata 0.7922; 0.7954; 0.7986; » 0.7954 Larix eu M ie 0.8718; O0.8532; 0.8400 0.8532 0.8545 obinia Pseudacacia... 0.9440; O0.9692; 0.9462 ) 0.931 Bio de. 0.958: 0.9177; 0.9076; O0.9000 0.9105 : O0 8320: O0.8320; 0.7770 0.8178 Fagus silvatica... ...... 0.8908; 0.8733; 0.8606 ; 08720 0.8741 rod CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 231 Il est intéressant de remarquer que, d'après les nombres ci- contre, il faut penser que le développement des lacunes aériennes, qui détermine principalement le poids spécifique, est dans les feuilles des Conifères à peu près le même que dans les feuilles des espèces feuillées. Et, parmi toutes les plantes étudiées, c'est le Picea qui possède les feuilles les moins aérées et le Taxus le mieux aérées. Voici maintenant les quantités de matière sèche contenue dans 100 centimètres cubes du volume des feuilles vivantes : QUANTITÉS DE MATIÈRE SÈCHE, EN GRAMMES correspondants à 100 cent. cubes de feuilles vivantes (ADULTES) Abies nobilis........... 37.03 Robinia Pseudacacia.…....… 35.60 PACE. 40.6... Belula dild. ris 34.16 Pinus silvestris.............. 36.00 Tilia parvifolia......... de Taxzus baccala ............... 23.80 Fagus silvatica .............. 34.23 Larix europæa .............. 28.00 Comme le montrent les nombres ci-dessus, les variations du poids sec pour l'unité du volume des feuilles sont à peu près les mêmes que celles pour l’unité de poids frais, quoique les différences entre les diverses espèces soient un peu plus accentuées. L'analyse des chiffres montre en tous cas que le volume des feuilles vivantes Peut être utilisé, comme l'élément pour des comparaisons au lieu de poids secs, si l’on compare des feuilles de Robinia de Betula, de Tilia et de Fagus entre elles. Enfin, pour les espèces feuillées j'ai déterminé la surface de feuilles correspondant à 4 gr. du poids sec. Voici les nombres ainsi obtenus : LES SURFACES de FEUILLES CORRESPONDANT à 1 gr. de MATIÈRE SÈCHE en centimètres carrés MOYENNE Robinia Pseudacacia … 71; 170,1; 166,1; 170,1 se Belula alba Il est bien entendu que j'ai choisi pour toutes ces déterminations des feuilles ayant l’aspect extérieur le plus semblable possible. Je donne ici la surface d’un côté de la feuille; par conséquent, pour Obtenir la vraie surface, il faut doubler les nombres donnés. La comparaison des surfaces correspondant au même poids 1232 . REVUE GÉNÉRALE. DE BOTANIQUE sec-montre nettement une différence sensible entre les espèces sciaphobes et sciaphiles. Puisque les quatre espèces étudiées à ce -point de vue ont les feuilles très semblables anatomiquement et contiennent sensiblement la même quantité d’eau, il faut conclure :alors que le Tilia et le Fagus (sciaphiles) sont munis des feuilles nee plus minces que le Betula et le Robinia (sciaphobes). Voici maintenant la quantité de matière sèche Cohen ons à 1 m. carré de la surface de feuilles, en grammes : Robinia Pseudacacia...... Suis 89 . Tilia parvifolia............ CR Dotui OU. FR red ME FAUUSSUQIICU ET. ni use 37 Comme a le voit d’après ces chiffres, la différence entre les ‘quatre espèces citées est trop grande pour qu’on puisse utiliser la ‘surface comme base pour les comparaisons, et c'est seulement dans .le cas où l’on compare les feuilles de Robinia avec celles de Betula, que la surface peut suffisamment remplacer le poids sec. Je donne ici, pour mieux comparer entre eux les trois éléments étudiés au point de vue de Ja précision, les variations de poids sec, successivement pour 100 gr. de poids frais, 100 centimètres cubes de volume et 100 centimètres carrés de la surface. - Comme, ici, les valeurs relatives seules nous intéressent, je ‘choisis pour. chacun des éléments une espèce de plante qui contienne a plus grande quantité de. matière sèche et je prends cette quantité pour 100 ; ensuite, je calcule les quantités correspondant pour les autres espèces. Voici Jes résultats de ces calculs : QUANTITÉS RELATIVES DE MATIÈRE SÈCHE : , Correspondant aux : 100 gr. du. 100 cent. cubes 100 cent. carrés poids frais de volume de la surfe fobinis Pseudacacia,… FARM ds % 100 100 Bétüla albd ..........:. Nr 96 9% uit Tilia pre HN AT | are % 83. Fügus sildatica . .. M Ar es 100 % 62 . «Les nombres ci-dessus montrent nettement que, dans les cas où les feuilles de diverses:espèces sont anatomiquement semblables, ce sont. les surfaces qui présentent les quantités de matière sèche les : plus variables; viennent ensuite les poids frais et. les volumes. ::# -1 Iressort donc de toutes ces.données que parmi les trois éléments CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 233 étudiés, c’est le poids frais des feuilles qui, dans la majorité des cas, peut suffisamment PRE le poids sec comme unité de la —— raison. 3 Dosage de la chlorophylle. — Étant donné le but que je me suis proposé dans cé travail, il est nécessaire de déterminer l'énergie assimilatrice pour une même quantité de chlorophylle contenue dans les feuilles de différentes plantes. Nous ne possédons pas encore une méthode physique ou chimique suffisante pour doser la chlorophylle. La numération des grains de chlorophyllé employée par M. Haberlandt (1) ne peut donner une idée exacte sur la quan- tité de pigment vert qu’à la condition que le volume des chloroleu- cites ainsi que la concentration du pigment renfermé soient iden- tiques dans les feuilles à comparer. On comprend dès lors que cette ‘éthode ne donne aucune certitude pour les éomparaisons quanti- latives de pigment. D'autre part, la méthode chimique de M. Han- sen (2) n’est que trop approximative, car, au fond, avec le Procédé de cet auteur on n’est pas certain que la substance dosée soit un dérivé direct de la chlorophylle. C’est pourquoi jé me suis proposé de trouver un procédé pratique pour déterminer les (quantités relatives de ce pigment. Les études spectroscopiques que j'ai faites précédemment dans ce but m'ont montré que l'absorp- tion de là lumière dans la partie là moins réfrangible du spectre Peut Servir comme base d'analyses quantitatives La première bande d ‘absorption de la chlorophylle (entre B et 54 Comme on le sait, change de largeur et d’ intensité suivant là Concentration du pigment. La largeur de cette bande diminue en méme temps que la concentration. Pour une même dissolution alcoolique de chlorophylle, on obtient une courbe d'absorption de là lumière en mesurant la largeur de cette bande dans le spectros- Copé quand on fait varier l'épaisseur de la couche du liquide traversée Par la lumière. On obtient une courbe semblable quand °n emploie une largeur constante de la couche du liquide avec une Série de concentrations dé p'us en plus faibles. Supposons par exemple que nous ayons ainsi deux courbes *_ 1) Haber rlandt, G. Vergleichende Anatomie; des assimilatorischen pop SYStems der Pransen (Jahrbücher f. wiss. Botanik ; t. XIII ; 1882; 4- la *) Han:en, À, Quantitative Bestimmung des a #4 ‘den bite (Arbeiten des Botan. instituts 1 Würabure: £. Li, 1887; p. 226). ee 234 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE pour deux dissolutions données de chlorophylles ; aux épaisseurs de la couche liquide égales à 10; 5; 2,5; 1,25 centimètres. les largeurs de la première bande, pour une 1 solution A, ont été trouvées égales à 20, 15, 10 et 8 divisions de l’échelle du spectros- cope. Supposons qu’ensuite les largeurs correspondantes pour la dissolution B soient égales 15, 10, 8 et 6 divisions. On voit d’après ces nombres que l'absorption de la lumière pro- duite par la dissolution À dans la couche ayant 5 centimètres d'épaisseur est égale à l'absorption produite par la dissolution B dans la couche ayant 10 centimètres d’épaisseur ; par conséquent, la concentration du pigment dans la dissolution A est deux fois plus forte que la concentration dans la dissolution B. Il est très important de remarquer que la présence des pigments jaunes et d’autres substances dissoutes dans les extraits alcooliques de feuilles n’a aucune influence sur le dosage de chlorophylle par ce procédé, car même les solutions très concentrées de ces pigments laissent passer juste les rayons qui absorbe la chlorophylle dans le rouge du spectre (entre B et C). Par conséquent, le procédé donne une garantie solide que le corps dosé est bien la chlorophylle. La plus grande difficulté de ce procédé consiste dans la détermi- nation de la largeur de la bande d’absorption. Les bords de cette bande, comme on le sait, ne sont pas très nets, et par conséquent la simple observation des chitfres de l’échelle spectroscopique peut donner des erreurs sensibles. Cet inconvénient est d'autant plus grand que les variations dans la largeur de la bande sont plus petites. | On obtient des résultats meilleurs si l’on fait des photogra- phies de la bande; une série de photographies pareilles peut donner la courbe d'absorption directement. D’après mes expériences, il faut poser de 25 à 30 minutes avec des plaques orthochromatiques sen- sibles au rouge, pour obtenir la première bande de la chlorophylle avec une netteté désirable. Mais, au lieu de déterminer la largeur de la première bande d’absorptiou, on peut procéder autrement. On obtient au moyen de la méthode connue, dans un spectroscope à vision directe, deux spectres identiques superposés et provenant d’une ou de deux sour- ces de lumière. On fixe ensuite entre la source de lumière et la fente du spectros” cope la solution A du pigment prise comme unité et on obtient | CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 235 ainsi une certaine absorption des rayons lumineux dans un des spectres superposés. Puis on place, entre la fente du spectros- Cope et la source de la lumière, la solution B, dont on cherche la Concentration. La cuvette doit être disposée de manière que l'absorption de la lumière produite par la solution B soit visible dans l'autre des spectres superposés. On compare ensuite l’absorp- tion de la lumière dans deux spectres et l’on fait varier la concen- tration de la solution B jusqu’au moment où la couche liquide de cetie dernière produit exactement la même absorption que la couche liquide de la solution A à la condition que les deux couches aient exactement la même épaisseur. Cela fait, on détermine quelle quantité d’alcool a été ajoutée dans la solution B et l’on calcule là concentration du pigment dans cette dernière solution par rapport à la concentration de la solution A. C'est M. Timiriazeff (4) qui a utilisé ce principe et à imaginé un äPpareil pour le dosage de la chlorophylle. ufin, au lieu de faire varier la concentration de la solution B ce qui n’est pas commode, on peut faire varier l'épaisseur de la Couche liquide de cette dernière. Pratiquement, cette dernière Méthode est beaucoup plus commode que la précédente et je l'ai appliquée pour mes recherches quantitatives. J’obtiens done, au moyen d’un prisme qui recouvre la moitié de la fente du spectroscope, deux spectres placés l’un au-dessus de l'autre, provenant de deux becs Auer. Ensuite, jerèglel’éclairement en déplaçant l’un de ces becs, de façon que l'intensité lumineuse des deux spectres soit égale. Il est préférable de faire ce réglage, la fente étant aussi étroite que possible (2). On fixe entre un des becs Auer et le Spectroscope une cuvette à parois planes et parallèles, COntenapt la solution de chlorophylile, qui sert comme unité. Soit M) C. Timiriazef : Apparate für quantitative Analyse des Chlorophylis und u borichte ; 1831. Résumé p. 60-61. Orig. dans « Comptes rendus laluralistes et médécins à St-Pétersbourg ». Déc. 1879: p. 37-38; russe)- J'ai employé ce dispositif depuis 1906 ; et, en mai 4907, j'ai modifié le procédé réglage des spectres, Maintenant, je fais ce réglage au d'une ts . Plan-convexe munie d’un diaphragme en œil de chat. ap “qe des becs Auer et le spectroscope et j ré …. rs jeu re os ci * s détails réglage © Substance sèche et dé cbre til », etc. dans les « Annales des sciences lalurelles » pour 1908). ‘236 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'épaisseur de la couche de cette solution A dans la cuvette égale à 5 mm. L'absorption de la lumière produite par le pigment de cette dssolution sera visible dans un des spectres vu au spectroscope. On place ensuite entre l’autre bec Auer et le spectroscope un tube contenant la dissolution B, dont on cherche la concentration du pigment. L’absorption de la lumière produite par cette solution sera visible dans l’autre spectre. On observe alors la première bande de la chlorophylle dans les deux spectres et on fait varier l’épaisseur de la couche de la solution B jusqu’au moment où la largeur et l'intensité de cette bande sont égales dans les deux spec- tres. Soit l’épaisseur de la couche B à ce moment égale à 5 cm. Le rapport entre les épaisseurs des couches produisant la même absorption de lumière sera l'inverse du rapport entre les concentrations du pigment dans des solutions prises ; ainsi, dans notre cas, ce rapport est égal à 50/5 — 10/1 ; par conséquent, la concentration du pigment dans la solution B est à 10 fois plus faible que dans la solution A. Pour pouvoir changer à volonté l'épaisseur de la couche du liquide étudié, j'ai construit l'appareil suivant : un tube en cuivre nickelé 00 muni h. en fixé dans un manchon métallique cc,qu'on dispose sur le tube 00, et que l’on tixe au moyen d’une fente courbée, dans laquelle entre un petit tube métallique d. On place le manchon de manière que le tube d entre dans là fente et ensuite on tourne un peu ce manchon, suivant la courbure de là fente, de manière qu’il reste dans une position fixe grâce au tube d. : Le tube d est fixé sur le tube 00, tout près de l'extrémité où est prali- qué, un petit trou faisant communiquer un entonnoir e avec l’intérieur du tube 00. A l'intérieur de ce dernier tube glisse un troisième grand tube {f, également en cuivre nickelé; ce tube est fermé à une de ses extrémités par une plaque ronde de flintglas a', fixée au moyen d’un manchon métal- lique {L, vissé Sur le tube < La solution de chlorophylle dans l'alcool ou la benzine est introduite de l’entonnoir e, par le tube d, jusque dans le tube 00 entre les plaque* a et a', et c’est en faisant varier la distance de ces deux plaques que l'on obtient des épaisseurs différentes de la couche liquide. ‘ Le tube h} porte un anneau métallique qui, au mo d'une vis de pression r, peut servir à fixer le tube Lh sur le tube ff. Pour introduire le liquide dans l'appareil, on tourne le bouton s, qui se déplace vers la droite le long de la crémaillère n. Ce mouvement fait glisser le tube Ah sur le: tube 00, et entraîne en même temps le tube ff si l'on a serré la vis a pression 7. Par conséquent, la plaque a’ s’écarte de la plaque a ; par aSP CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 237 agir de la même Manière. L'épaisseur de la couche liquide obtenue est connue facilement au moyen de divisions tracées sur le tube ff. Une fente longitudinale pra- Fig. 4. — Tube pour les analyses quantitatives de chiorophylle. tiquée dans le tube hh permet d’apercevoir l'extrémité taillée en biseau du tube 00, et c’est à cette extrémité k que l’on peut lire les divisions de ff; la division lue donne en millimètres l'épaisseur de la couche cs . L'appareil que j'ai employé me permet d'obtenir une épaisseur de liquide variant entre 7 millim. à 22 centimètres. Pour éliminer les réflexions des rayons des parois du tube ff, une couche de papier noir matte couvre ce tube à l'intérieur. Load , Toutes les parties de l'a i faciles à enlever pour le nettoyage. Gi 8 ppareil sont faciles à D Si les lubes sont convenablement faits, la solution alcoolique se: CONSErve es bien dans le tube 00 pendant plusieurs heures ; la solution dans la fzlne s'écoule très lentement par de rares gouttes. ÎL'est impossible de déterminer la précision absolue de la “hode quantitative ici décrite, car nous ne possédons pas encore 238 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le moyen de séparer la chlorophylle des divers autres corps. La précision relative dépend de la concentration du pigment dans la dissolution qu’on prend pour unité. Je dirai, pour en donner une idée, que dans mes expériences j'ai choisi pour solution unité celle qui, à l'épaisseur de 5m, donnait pour la première bande d'absorp- tion de la chlorophylle une largeur de 10 divisions de mon spec- troscope. Si, dans une expérience, j'avais une épaisseur liquide de 50 millim., je pouvais apprécier une différence d’absorption qui correspond à un demi-millimètre de mon échelle ; la précision de la méthode était donc de 1/100 dans ces conditions. Puisque la méthode est fondée sur la sensibilité de l'œil, il faut prendre toutes les précautions nécessaires pour augmenter celte sensibilité. Dans de bonnes conditions d'installation, l'œil distingue dans les régions du spectre voisines de la raie D une différence égale environ à 1/150 de l'intensité lumineuse (1). Il est préférable de travailler dans une chambre noire avec des spectres d’une intensité lumineuse moyenne et de ne pas regarder au spectroscope plus de 5-10 secondes chaque fois. Dans mes études quantitatives sur la chrophylle, j'ai pris pour unité la quantité de ce pigment contenue dans 1 gr. de feuilles de Fagus. Je traite alors le même poids de feuilles par la même quan tité d’alcool jusqu’à extraction complète des pigments. Ensuite, je détermine par le procédé décrit plus haut, pour chacune des disso- lutions, l'épaisseur de la couche qui produit la même absorption de la lumière entre les raies B et C que la dissolution de feuilles de Fagus. Le rapport entre les épaisseurs de la couche produisant la même absorption donne le rapport inverse des quantités de chloro- phylle. Le suc cellulaire contient très souvent des matières qui agissent sur la chlorophylle après la mort du protoplasme. C’est pourquoi, pour des études quantitatives, il est indispensable de faire unë extraction rapide du pigment en coupant finement les feuilles et en les broyant dans un mortier, qui contient l’alcool avec de la poudre de magnésie calcinée. : (1) Ch. Camiche! : Étude expérimentale sur l'absorption de la lumière par 1895. les cristaux Paris, 1 <3 (À suivre). à NOTES BIBLIOGRAPHIQUES H. Jumerce Et H. PERRIER DE LA BATHIE. Une nouvelle plante à caoutchouc de Madagascar. (Le Caoutchouc et la Gutta-percha, 15 fév. 1908). La plante signalée appartient à un genre d’Apocynées dont aucune espèce n’a encore été réellement décrite, le genre Plectaneia. L'espèce à caoutchouc, le PL. elastica crott vers 800 m. d’altitude dans la forêt d'Ana- lamahitso, dans le Haut-Bemanvo, dans le Nord-Ouest de Madagascar. Cest le piravaovao des indigènes. Le caoutchouc est un peu résineux, mais de bonne qualité. La liane en est malheureusement assez pauvre. JUMELLE. . Marguerite Sercuéerr. Contribution à la morphologie et la biologie des A onogétonacées (Genève, 1907). — L'auteur a étudié deux plantes : l'Ouvirandra fenestralis et l'Aponogeton distachyus. Les conclusions auxquelles il est arrivé sont les suivantes : La tige de ces deux espèces est tuberculeuse. Les feuilles sont accom- Pagnées de petites écailles (squamules intravaginales), placées aux angles internes de la gaine. Chez l'Ouvirandra fenestralis, le limbe des feuilles, à l'état jeune, n'est pas perforé; et le mode de perforation est différent de celui qui a lieu chez les Monstéra. En ce qui concerne le tissu sécréteur °n constate l'existence de laticifères dans presque tout l'appareil végétatif des plantes, sauf dans le tubercule ; ils sont surtout abondants dans le pétiole et le limbe des feuilles où ils accompagnent chaque faisceau libéro- ligneux. Il existe également des cellules à tanin dans les racines adven- lives, les squamules et les gaines des feuilles. ne L'auteur étudie ensuite la disposition de l’inflorescence, ses variations, gpl que la structure et le développement des diflérentes parties de la eur. L'embryologie de ces plantes les rapproche des Hélobiées. L'embryon “St droit, le suspenseur fonctionne comme suçoir ; l'albumen, très pauvre, nest jamais différencié en tissu et est résorbé complètement quelque temps après la fécondation. : L'auteur conclut que les Aponogétonacées possèdent un certain nombre de caractères appartenant aux familles suivantes : Scheuzeriacées, Rota- Mogétonacées, Naïadacées, Alismacées, Butomacées et Aracées, mais que ses caractères propres ne permettent pas de les faire rentrer dans l’une Où l'autre de ces familles. L. FRANÇOIS - * + + L Jean Warre. The influence of pollination on the respi- 'atory activy of the gynœceum (Annals of Botany, oct. 1907, PP. 487-499) — L'auteur a étudié l'influence de la pollinisation sur la respi- ration de l'ovaire, et a institué, dans ce but, des expériences COM PRFA LITE eur des ovaires de même âge, dont la pollinisation d a 616 faite queue Jours avant l'expérience, et dont celle des autres a été évitée à l'aide de uelques précautions : les anthères étaient enlevées de bonne heure dans 240 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le bouton que l'on enveloppait ensuite d’un sac de mousseline. La méthode employée a été celle de l'air confiné, et les analyses ont élé faites à l’aide de l'appareil Bonnier et Mangin, dont l’auteur déclare avoir obtenu les meilleurs résultats. L'énergie respiratoire a été évaluée par le poids en milligrammes de CO* dégagé en une heure par 10 grammes de poids frais. L'auteur a opéré sur 13 espèces et a constaté que la pollinisa- tion augmentait l’énergie respiratoire dans une proportion souvent consi- dérable (5,8/1 chez le Pelargonium zonale). Le quotient respiratoire est aussi généralement un peu plus élevé chez les ovaires pollinisés tout en restant, sur toutes les espèces sauf une, inférieur à l'unité. A. MAIGE. Chroniques et ITourelles M. le D W. M. Arrsykowsky est nommé Professeur de Botanique à l'École supérieure polytechnique à Novoctherkasque (Russie). * * Le Congrès de l'Arbre et de l'Eau aura lieu cette année à Guérel (rense en juillet. Le programme de ce Congrès ne le suivant : 140 juillet. sance d'ouverture et séances de section 11 cer — Séance de clôture. — Rapports. — sé _—— Excursion aux environs de her (Visite de la forêt de Chabrière et du Sanatorium de Sainte- Feyre). — Banqu 42 juillet. LE Pitt au plateau de MUST Itinéraire: Aubusson, nee pere Faux-la-Montagne où l'on juil — Visite de la Forêt de la Saisie — : ptaésatiol à bn Fe sn 024 du Congrès pourront participer à une autre excursion, du 42 à 15 juillet, ayant pour but de visiter les territoires de Nos rt se l'aménagement des montagnes, dans les és La Société de Botanique et d’ Etudes ag er du Limousin a tenu son assemblée générale le 24 avril, au Museum de Limoges. On à discuté et adopté définitivement les statuts de la | Sédléné qui a pour titre : L'Œuvre forestière de la Société d'Etudes Scientifiques du Limousin. * e Professeur N. A. ROTHERTE, professeur à l'Université d'Odessà erraer et M. le Professeur . ARNOLDI sont envoyés en mission à Java par l’Académie des Sciences de Saint- Pétersbourg. M. Louis FRanÇois, Professeur à l'Ecole d'Agriculture du Chesno0Y; a soutenu avec succès, devant la Faculté des Sciences de Paris, à là 4 Sorbonne, sa thèse de Doctorat ès sciences : Recherches sur les plantes, squatiques. 450 — Lille, imp. Le Bicor Frères. Le gérant, PiETeRS- MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. l’Ad- ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT, 1; rue Dante, à Paris, Adresser lout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, vrofesseur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris. LL sera rendu compile dans les revues spéciales des ouvrages, mémoires vu noles dont un exemplaire aura été adressé au Directeur de rente Sénérale de Botanique. De plus l'ouvrage ? Sur la couverture. à i ont Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Li reg dé droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. à MICROGRAPHIE - = BACTÉRIOLOSE E COGITal 36, Bd St-Michel PARIS DILTOMÉES MARINE DE FRANCE et des Districts maritimes voisins Constructeurs d’Instruments et d'Apparels pour les Sciences PAR MM. H. et M. PERAGALLO Ce superbe travail se compose de trois parties : Raphidées avec 50 planches et 1133 figures; Pseudoraphidées Dépôt p' la FRANCE | avec 39 planches et 633 fi ra- DES MICROSCOPE | phidées avec 50 planches et 421 figures, | 15 formant un s dont de E. 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Jean Friedel. . . . 241 IL — LA CONCENTRATION DU PIGMENT VERT ET L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE (avec plan- ches et figures dans le texte), par M. W. Lubimenko OM DU ee IIL — NOTES BIBLIOGRAPHIQUES . , . . . . . . 268 IV. — CHRONIQUES ET NOUVELLES. . . . . . . . 27 V. — RÉCENTES PUBLICATIONS BOTANIQUES. . . . 497 Cette livraison renferme trois figures dans le texte. Pour le moïe de publication et les conditious d'abonnement | voir à la troisième paye de la couverture. Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur l'Administrateur de la Librairie générale de l'Enseignement 1, rue Dante, Paris (V). L'ŒUVRE PHYSIOLOGIQUE RER M. le Droles PFEFFER par M. Jean FRIEDEL Le beau traité de Physiologie végétale de M. le professeur Pfef- ler donne une idée très exacte de l’état de cette science à notre époque. IL est même fort probable que, malgré les découvertes à venir, Je tableau qu’on a dans l'esprit aprèsavoir lu ce remarquable ouvrage restera vrai pendant quelques années encore. M. Pieffer a fait d'importants travaux sur presque toutes les branches de la Physiologie végétale, il est donc naturel qu'il ait su représenter avec une vie extraordinairement intense le fonctionnement des 9rganismes végétaux tel que la science actuelle permet de l'entre- voir. Chercher à donner une idée d'ensemble de l'œuvre d’un savant, dont l’activité porte sur des sujets si variés, est chose difi- ‘ile. Je pense que le mieux est de grouper les travaux de M. Pfefïer d'après les Questions principales auxquelles ils se rapportent. Ce SToupement sera nécessairement artificiel et provisoire puisque l'auteur continue à travailler dans son laboratoire. Laissant de côté l'ordre chronologique, je commencerai par l'étude des travaux sur l'osmose. En général, les physiologistes “Mpruntent leurs méthodes aux physiciens et aux chimistes ; ici le Phénomène inverse s’est produit. Pfeffer indique aux physiciens Un osmomètre précis et le principe de sa méthode est inspiré par la cellule végétale, L'osmose qui joue actuellement un rôle si impor- tant dans la chimie physique a été découverte par Dutrochet vers 18%6. Graham et Dubrunfaut ont établi la distinction fondamentale des colloïdes et des cristalloïdes, ils ont rapproché l’osmose de la diffusion. Traube, par de curieuses expériences, qui ont eu tout récemment un regain d'actualité assez inattendu, a obtenu les pre- Mières membranes semi-perméables artificielles, Pfeffer, utilisant Rev. gén. de Botanique. — XX. 16, 242 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE ces membranes, a construit l’'osmomètre à membrane semi-per- méable qui se compose essentiellement d’un vase en terre poreuse soutenant une membrane de ferrocyanure de cuivre. Il semble qu'on soit ici bien loin de la physiologie. Quel rapport cet osmomètre a-t-il avec les plantes? Un rapport très étroit. L'osmomètre au ferrocyanure de cuivre fonctionne tout à fait comme une cellule végétale. Le vase poreux joue le même rôle que la paroi cellulosi- que, comme lui, complètement perméable et qui sert seulement de point d’appui au protoplaste. Les membranes plasmatiques seules déterminent l'absorption ou la non absorption d’une substance. De très nombreuses expériences faites à des températures variées ont conduit Pfeffer à constater une proportionnalité entre les pressions osmotiques et les concentrations ; il avait trouvé, pour ainsi dire, ue loi de Mariotte des solutions. Plus tard, Van t’Hoff a eu l’idée de faire un rapprochement entre les solutions et les gaz: la théorie des phénomènes osmotiques était dès lors établie sous sa forme actuelle. De Vries, par la méthode plasmolytique, donne un moyen facile et rapide de comparer les pouvoirs osmotiques. Cette méthode ne peut pas, d'ailleurs, s'appliquer à tous les cas, par exemple, à l'étude des variations passagères de turgescence (Pfeffer, Energetick 1892). Les principaux résultats des travaux de Pfeffer sur l’osmose sont exposés dans un article du Landwirth. Jahr. 1876, dans OSmo- tische Untersuchungen 1877 et dans Z. Kenntniss d. Plasmahaut u. d. Vacuolen 1890. Les théories sur la structure des organismes susceptibles de turgescence se rattachent tout naturellement à l'étude de l’osmose. Pfefler s’est occupé de cette question à peu près en même temps que Naegeli. Rappelons qu’en 1877, il avait proposé le terme de « tagma » pour désigner les groupements de molécules constituant l'élément primordial d’un corps pouvant se gonfler par absorption d'eau. Il a renoncé plus tard à ce terme pour adopter celui de « micelle » que Naegeli avait proposé presque en même temps. On doit à Pieffer un grand nombre d'observations et d'expériences très variées sur les phénomènes d'absorption, d'émission et d’accumu” lation de corps non dissous dans le protoplaste. C’est peut être jui qui, le premier, a cherché à mettre en évidence la division du tra vail dans cet élément physiologique primordial. La méthode des couleurs d’aniline absorbables a donné des ŒUVRE DE PFEFFER 243 renseignements très intéressants sur l'absorption dans la cellule, sur la localisation dans le suc cellulaire et dans le protoplasma. Ainsi, par exemple, dans un mémoire du recueil de l'institut de Tübingen (1886), Pfeffer montre qu’au bout de quelques heures, le suc Cellulaire de certaines cellules de la racine de Lemna minor contient ! p. 100 de bleu de méthylène lorsque la racine plonge dans une solution très diluée de cette substance (0,001 p. 100). Voilà un bel exemple du pouvoir électif quantitatif mis en évi- dence par une série d'observations de divers auteurs depuis les premières indications de de Saussure qui a constaté que, dans une solution, les plantes absorbaient souvent les corps dissous en pro- portions différentes des proportions offertes dans la solution. La question de la circulation de l’eau dans la plante est loin d’être résolue à l'heure actuelle bien que ce soit l’une des plus anciennes conditions physiologiques posées. Dès 1748, Hales à Mmontré que l’eau circule surtout dans le bois. On ne sait pas encore. aujourd'hui si les cellules vivantes interviennent ou non dans le Phénomène, Pfefter (Studien +. Energetick 1891) arrive à la conclu- sion que les parois des vaisseaux n’ont pas l'extrême conductibilité que Sachs leur attribuait, L'émission et l'absorption de l’eau dans la plante se rattachent étroitement à la question plus générale des phénomènes osmotiques. C’est Dutrochet le premier qui attribua « La Saignée » à une action d'osmose. Pieffer a étudié les conditions dans lesquelles l’exosmose peut se produire. Tant qu’il n’y a pas exos- Mose, la qualité de la membrane plasmatique n’a aucune influence Sur la pression ‘osmotique, L'émission d’eau dans les nectaires "epose sur un principe tout à fait différent du principe de la sai- Snée. Piefter (Osmot. Unters. 1877) a le premier distingué nettement les deux sortes de phénomènes. Dans les nectaires, il y à d'abord émission de sucre puis l’eau est pompée de l'extérieur par plasmo- lyse : C'est une action extracellulaire. Dans la saignée, l'action est ntracellulaire, c'est une sécrétion par pression. [l y a certainement sécrétion par pression toutes les fois que le liquide émis est de l'eau Pure ou une solution trop étendue pour produire la pression obser- Vée, Dans les nectaires, la plasmolyse suflit pour amener une abon- dante émission d’eau. En enlevant le sucre par lavage aux nectaires . Fnitillaria imperialis, par exemple, on abolit la capacité secrér (ice, 11 Convient de rappeler ici d’ingénieuses expériences de Wil- 244 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE son faites en 1891 à l'Institut botanique de Tübingen, à une époque où Pfeffer dirigeait cet institut. Wilson a provoqué artificiellement une sécrétion d’eau chezdes nectaires qui avaient cessé de fonction ner, en plaçant du sucre à l’endroit convenable. Il a constaté que certains nectaires (Stipules de Vicia Faba) ne sont actifs qu'à la lumière tandis que les nectaires de Fritillaria et d’Helleborus fonc- tionnent aussi à l’obscurité. J'ai cité ces expériences de Wilson pour attirer l'attention sur le rôle de Pfeffer comme inspirateur et comme chef d'école. A plusieurs reprises, j'aurai dans ces quelques pages, l’occasion de citer les travaux faits par des élèves de Piefier et se rattachant très directement soit à ses travaux antérieurs, soit à des idées théoriques précédemment émises par lui. Les plus anciennes recherches physiologiques de Pfefier (Bot. Inst. Würzburg 1871; Bot. Zeit. 1872) ont pour objet l’action des lumières entoint colorées sur l'assimilation chlorophyllienne. Pfeffer, comme Müller, a attribué une action prépondérante aux rayons jaunes ; cette conclusion semble en contradiction avec les résultats très précis obtenus par Engelmann au moyen de spectres projetés sous le champ du microscope. La différence s'explique d’elle-même si, comme Pfeffer l’a fait, on distingue la courbe pri- maire d’assimilation et la courbe secondaire. Lorsque la lumière solaire pénètre dans une feuille, l’action assimilatrice n’est pas là même aux différentes épaisseurs, suivant la composition de la lumière. La lumière jaune pénètre plus avant que la lumière rougé; par exemple. Engelmann, qui opérait sous le microscope sur des filaments d'algue d’une épaisseur négligeable, a constaté une assi- milation maxima dans le rouge correspondant à la large bande d'absorption du spectre de la chlorophylle entre les raies Bet C du spectre solaire. Dans une feuille présentant une épaisseur notable, l'assimilation maxima est déplacée vers le jaune à cause de la pénétration plus grande des rayons. C’est pour cela que Pfeffer à trouvé une certaine analogie entre la courbe secondaire d’assimila- tion et la courbe de clarté mesurée par notre sensibilité à la lumière. Timiriazeff, en observant la quantité d’amidon formé dans des feuil- les de blé placées dans les différentes régions du spectre, a retrouvé la courbe primaire avec le maximum dans le rouge. En effet, il peut n’y avoir formation dans les assises superficielles de la feuille qué là où tombent les rayons les plus actifs, entre B et C. Cela n’empé- ŒUVRE DE PFEFFER 245 che pas les rayons jaunes qui pénètrent plus profondément d’avoir une action totale plus considérable, même lorsqu'ils n’atteignent pas l'énergie assimilatrice nécessaire pour former de l'amidon. Au point de vue théorique, la courbe primaire d’assimilation, telle qu'Engelmann et Timiriazeff l’ont obtenue, offre un plus grand intérêt que la courbe secondaire, puisqu'elle montre nettement la relation intime qui existe entre l'absorption de la lumière et son activité assimilatrice, La considération de la courbe secondaire n’en à pas moins une importance fondamentale pour l’analyse complète du phénomène tel qu’il se passe dans une feuille d’arbre. On doit à Pfefter d’autres recherches sur l'assimilation chloro- phyllienne. Ainsi, en même temps que Godlewski, il a constaté que les cellules à chlorophylle, qui ont perdu leur amidon à l'obscurité, 0e les reforment à la lumière qu’en présence de gaz carbonique (Monatsber, d. Berlin. Akad. 1873). Pringsheim avait supposé que l’hypochlorine (ou chlorophyllane) était le premier produit de l'assimilation ; Hilburg, par une série d'expériences faites sur les conseils de Pieffer, a montré que cela 1e peut être puisque la proportion de chlorophyllane ne diminue pas dans l'air privé de CO*. Pfeffer a émis des vues théoriques profondes sur l'assimilation de l'aliment organique. Dès 1877, il avait supposé que les mycorhi- ZS endophytiques formaient une symbiose de nutrition avec les’ racines dans lesquelles on les trouve. En lisant le traité de physio- logie végétale, on est fra ppé de voir combien souvent des hypothèses formulées par Pfefter, sous toutes réserves il y a bien longtemps; ont été vérifiées beaucoup plus récemment par d’autres savants el Sont devenues des théories courantes. Il ne semble pas que ce beau livre vieillisse vite : je crois que les idées qu'il exprime seront plus: “ouvent confirmées que rejetées par les progrès ultérieurs de 2 SClence, Une partie très importante de l’œuvre de Pfefier se rapporte à ‘€ Qu'on peut appeler d’un terme général l’énergétique végétale, C'est-à-dire l'étude des divers phénomènes chimiques qui fournis- “ét à la plante l'énergie nécessaire à son fonctionnement. Ce sujet N'est pas nettement limité, comme la question de l'osmose, par *xemple, aussi je vais grouper ici divers travaux se rapportant soit à l'énergétique proprement dite, soit à des questions connexes. 246 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE telles que la respiration, l’utilisation des diverses substances, ete... Beaucoup de champignons, cultivés sur des mélanges de subs- tances organiques, ont la capacité de choisir l’aliment qui leur convient le mieux. Pfeffer a étudié cette capacité d’assimilation chez l’Aspergillus niger. Cet organisme, cultivé dans un liquide contenant 4°/, de glycérine et 6 °/, de dextrose, laisse la glycérine intacte. Au contraire une forte proportion de glycérine n'empêche pas l’élaboration de traces de dextrose. La consommation de glycé- rine peut être empêchée par la présence de peptone, celle de l’acide lactique par la présence de dextrose. L’acide acétique, pourtant médiocrealiment, est décomposé relativement plus que le dextrose s’il est offert à petite dose, en même temps qu’une forte proportion de ce sucre très putritif mais, par contre, beaucoup d'acide acétique n’empêche pas l'élaboration de traces de dextrose (Jahrb. f. wiss. Bot. 1895). Dans cet ordre d'idée, le fait le plus typique est la consommation de l’acide tartrique droit, de préférence au gauche, mise en évidence d’une manière si lumineuse par Pasteur. Pfeffer, s'inspirant du même principe, a comparé la valeur nutritive de différents composés stéréo-isomères. Pfefier a étudié l’état dans lequel l’asparagine se trouve dans la cellule vivante. Cette substance reste à l’état dissous dans le suc cellulaire, en proportion beaucoup plus grande que l’eau ne peut en dissoudre. On ne sait si c’est un phénomène de sursaturation ou si, dans la plante vivante, l’asparagine est renfermée dans une combinaison plus complexe. Il n’y a eu précipitation qu'après un temps considérable dans des coupes de Lupin maintenues à un@ température de 3% et dans lesquelles la concentration du suc cellulaire était plus que doublée par la plasmolyse (Monatsber. d: Berl. Akad. 1873). Dès 1872, Piefler a montré que les matières albuminoïdes éprouvent, dans certains cas, des décom positions profondes utiles à la plante. Auparavant, on croyait que le végétal évitait une nouvelle élaboration des substances protéiques, une fois formées En 1858, Hartig avait bien constaté la formation de combinaisons azotées cristallisées dans la décomposition des corps albuminoïdes, mais ses ep tadoriques particulières empêchèrent de prendre sufli lération ses observations très exactes: On à trouvé depuis de nouveaux exemples de décomposition et de ŒUVRE DE PFEFFER 247 reconstitution des albumines dans l'organisme (E. Schulze, Boro- dine) Pieffer pense qu’une décomposition et une recomposition continuelles des substance protéiques est liée aux échanges four- nissant l'énergie nécessaire au fonctionnement de l'organisme (Landirth. Jahrb. 1878) mais il fait des réserves sur l'hypothèse de Detmer qui croit à la nécessité d’une destruction et d'une recons- litution continuelle des unités physiologiques primordiales. Pfeffer s’est beaucoup occupé de la respiration en général et, en particulier, de la respiration intramoléculaire des aérobies. Des recherches faites sous sa direction, à l'institut botanique de Tübin- gen (1885) ont montré que le rapport entre la respiration intramolé- culaire et la respiration de l’oxygène varie pour les diverses parties d'une même plante. Pfefter admet que la respiration intramolécu- laire est une réaction normale de l'organisme et non un phénomène de mort comme Naegeli le supposait. Il a cherché à préciser les relations entre les deux sortes de respiration, relations découvertes par Pasteur, On doit encore à Pfeffer et à ses élèves une série de recherches sur le mécanisme des divers phénomènes d'oxydation dans l'organisme. Les moisissures qui respirent avec une très grande intensité ne produisent pas d'oxydation extracellulaire décevable par les réactifs les plus sensibles (Pfeffer, Orydationsvor- gänge 1889). D'après les recherches d'Ewart, faites à l’Institut de Leipzig en 1896, certains pigments bactériens forment avec l'Oxy- gène des combinaisons peu stables qui se comportent à peu près Comme l’hémoglobine ; dans les plantes, l'oxygène ne s'accumule Pas habituellement de cette manière. Avant de passer à l'étude des recherches sur la croissance des plantes et leurs phénomènes de mouvement, il convient de signaler un des plus anciens travaux de Pfeffer. Il a constaté que le Sphagnum des marais et d’autres mousses des terrains siliceux périssent si on les arrose avec de l’eau calcaire (Bryogeogr. Studien üdrhätiseh. Alp. 1869). Il m’a semblé intéressant d'attirer l'attention Sur cet essai d'application des méthodes physiologiques à la géographie botanique. Piefter s’est beaucoup occupé de la croissance des végétaux ; il à imaginé plusieurs dispositifs permettant de suivre ce phénomens Par la méthode graphique, ainsi par exemple, un appareil OPA réur mesurant la croissance en hauteur, par une courbe hélicoïdale. 248 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Il a aussi eu l’idée d'employer le cinématographe pour montrer la croissance d’une plante, en faisant passer devant les yeux en une minute ce qui met des jours ou des semaines à se produire (Jahrb. f. wiss. Bot. 1900). C’est un procédé très élégant pour de frappantes démonstrations de cours. Le mécanisme intime de la croissance n’est pas encore complè- ment élucidé. Deux modes de croissance sont possibles : la crois- sance par apposition, la croissance par intussusception. Les corps susceptibles de turgescence seuls peuvent croître par intussuscep- tion. Les corps impénétrables, comme les cristaux, ne peuvent grossir que par apposition. Pfeffer a montré que les cristalloïdes d’albumine, bien que pouvant se gonfler, grandissent de la mème manière que les cristaux par simple apposition. (Jahrb. f. wiss. Bot. 1872). Il y a encore un troisième mode de croissance, la croissance passive par extension qui se produit lorsque la mem- brane cellulaire est allongée par l'énergie de turgescence. Dans la plante, les trois modes de croissance se combinent, Pfefier à cherché à analyser le phénomène et à distinguer plus exactement les divers facteurs qui interviennent. (Energetick 1892, ab Arbeitleistungen 1893). Dans beaucoup de cas, on peut avoir des indications très intéres- santes sur la nature de la croissance par les phénomènes qui se produisent lorsque la croissance est empêchée par un obstacle mécanique. Pfeffer a fait un grand nombre d'expériences sur ce sujet par l’ingénieuse méthode qui consiste à inclure l'organe dans une couche de plâtre. A l’aide de divers appareils, 08 peut mesurer la pression exercée par une racine de .Faba ainsi immobilisée. A l’étude de la croissance se rattache celle des: dorsiventralités et des polarités plus ou moins durables d'organes: tels que des thalles de Marchantia, par exemple. Chez un filament de Spirogyra inclus dans du plâtre de manière à empècher la croissance en longueur, il se forme quelquefois des ramifications à 90° de l'axe dans les endroits où il y a de la place libre: C'est un: exemple de polarité labile. Piefier s’est aussi occupé de la périodicité des mouvements de croissance, il arrive à la conelusion que la périodité anpuelle autogène de la croissance chez une plante eultivée dans un climat. tempéré est une résultante du rhythme héréditaire de croissance el: : 1 | | | | À } ÉSSS EE RS Gi PNR ner Cire UTC F 4 ; 3 LA ‘ŒUVRE DE PFEFFER : * 249 de l'induction de la répétition périodique des réactions dues à des facteurs extérieurs (Periodische Bewequngen 1875). _ Les mouvements des plantes sont des phénomènes péamilaiéoh qui ne peuvent s'expliquer par des actions mécaniques simples” Les facteurs extérieurs ne provoquent pas directement lé mouve: ment observé ; ils déterminent une certaine modification dans l'organisme, une certaine excitation qui est elle-même la cause du! mouvement. Cette idée a été entrevue par Dutrochet dès 1824; depuis 1877, Pfeffer a insisté sur l'importance des processus d'excitation. C’est Faus ce Se qu'on rend, semble-til, de la manière la moins im! mble complexe d'idées qu’exprime- si bien le mot allemand « Reiz ». Pfeffer ne croit pas devoir distinguer avec Sachs les phénomènes d’excitation ds des déclanchements (Auslôsungen).: | Dans les mouvements effectués par les plantes, il convient de distinguer deux grandes catégories : les mouvements de nutation! accomplis grâce à l’activité de croissance et qui ne sont possibles que chez des organes pouvant encore croître et les mouvements de: Variation comme ceux qu’on observe dans l'articulation de la feuille de Mimosa pudicu. Dans un mouvément de nutation, accompli Par ‘une tige, par exemple, l'axe médian ‘s’allonge toujours: et, suivant la grandeur. de la croissance moyenne, le degré de ‘courbure, l'épaisseur de l'organe, la face devenant Concave Présente un allongement, un raccourcissement ou conserve sa longueur primitive (Pfefler, Periodische Bewegungen d. Blattorgane 1875): Dans un mouvement de variation comme celui du pétiole dé Mimosa; axe médian ne change pas de longueur, la courbure: est ‘active sur. la face qui devient convexe, par gonflement de: cellules, passive sur la face qui devient concave parce qu'elle est COMmprimée par le gonflement des cellules ‘de l'autre face pau Physiol. Untersuchungen 1873). De très nombreuses expériences faites sur les étamines de Cynärées et sur l'articulation de la feuille de Mimosa pudica ont Permis à Pfefler d'établir la théorie classique des mouvements de Variation, Il attribue le phénomène à un brusque abaissement dé lurgescence, les cellules étant disposées de manière à permettre une rapide expulsion d’eau dans les espaces intercellulaires. On conçoit ue l'expérimentation soit fort délicate mais, sur. des étamines 250 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE coupées et sur une articulation de Mimosa sectionnée, Pfefier a plusieurs fois observé une goutte d'eau qui perlait à la surface, Cette émission d’eau semble être la cause immédiate du mouvement aussi bien chez les étamines de Cynarées et de Berbéridées que dans l'articulation de la feuille de Mimosa ; dans tous les cas, c’est une filtration par pression quelle que soit l’origine de cette pression. Etant donné l’énergie des mouvements observés, Pfeffer pense que la contraction active du protoplasma qui a toujours une consistance visqueuse serait insuffisante pour en être la cause. L'énergie osmotique, au contraire, est capable de fourair la pression néces- saire. (Z. Kenntniss d. Plasmahaut u. d. Vacuolen 1890). La théorie de la goutte d’eau laisse encore bien des obscurités, elle n'explique que le mécanisme immédiat du mouvement, elle ne montre pas comment le choc extérieur met en jeu la pression qui détermine la filtration. Heckel et Dop ont fait des objec- tions à cette théorie en attribuant les mouvements des étamines de Berbéridées à une contraction active du protoplasma. La remarque de Pfefler sur l'intensité de l'énergie mise en jeu (dans certains cas l'énergie de contraction dépasse 1 atmosphère) écarte cette objection. Mais, même si la cause déterminante du phénomène résidait dans le protoplasma, il pourrait très bien y avoir émission d’eau suivant le mécanisme indiqué par Pfeffer. Il convient à ce propos de rappeler une très intéressante observation de Chauveaud. En fixant très rapidement des étamines de Berberis aristata, à l'état de contraction et à l’état de repos, il a montré d’une manière irréfutable une contraction du protoplasma des cellules de l'épi- derme. C’est là un fait positif mais rien ne prouve que cette contrac- tion ait fourni l'énergie nécessaire au mouvement. Les cellules épidermiques, en se contractant pour répondre à l'impulsion reçue du dehors, ont peut être seulement provoqué une série de phéno- mènes : variation de turgescence, filtration, ete... Quoiqu'il en soit, le champ reste libre pour les hypothèses ; deux faits surnagent qui, tous deux, ne peuvent être observés que grâce à une extrême habileté opératoire : l'émission d’eau 1 mise en pee par Pfeffer et la contraction des cellules épid Chauveaud Dans l’étude des mouvements des plantes, il faut faire une dis- tinction bien nette entre les excitations de choc telles qu’on les observe chez le Mimosa et les excitations de contact comme, ŒUVRE DE PFEFFER 251 par exemple, celles des vrilles grimpantes. Le processus sensoriel n'est pas complètement expliqué, mais pour qu’il y ait excitation de contact, il faut des conditions analogues à celles qui provoquent le chatouillement chez l’homme. Une déformation statique localisée n’a aucune action sur une vrille ; pour qu'elle s’enroule, il faut une variation dans la déformation. La pression exercée par un liquide (Darwin), ou par une gélatine humide (Pfeffer) ne provoque pas d'excitation de contact. La gélatine en séchant agit, un corps rugueux à plus d'action qu’un corps poli (Pfefter, bot. Inst. Tübingen 1885). Dans une excitation de choc, au contraire, le mouvement a lieu quelle que soit la nature de l’objet qui donne l'impulsion Pourvu que celte impulsion soit suffisante. On doit encore à Pfeffer un très grand nombre d'expériences sur les mouvements des folioles d’Oralis, de Robinia, sur ceux du Wimosa pudica placé dans des conditions qui diminuent sa sensi- bilité spécifique. Les mouvements périodiques des plantes tiennent une grande place dans la nature. Le soir, d'innombrables fleurs se ferment, des feuilles se replient de manière à présenter moins de surface à l’évaporation. On conçoit aisément que ces mouvements périodiques sont des phénomènes très complexes : dans la périodicité quotidienne, il faut chercher ce qui provient de la variation de lumière, _ variation de température et enfin ce qui est dû à une périodicité induite indépendante des facteurs extérieurs actuels. Pfefler a fait à ce sujet un très grand nombre d'expériences sur les feuilles d’Acacia lophanta, d’Impatiens Noli-tangere, de Siegesbeckia orien- lalis, etc. sur les fleurs de Tulipa Gesneriana, de Bellis perennis, d'Oxalis rosea (1873, 1875, 1876). Ces recherches montrent la persis- lance souvent très prolongée de la périodicité quotidienne induite. En général, les mouvements quotidiens résultent de l'action simul- lanée des variations de température et des variations d’éclairement. Après les mouvements des plantes supérieures fixées au sol, on est amené à parler des mouvements des organismes microscopiques doués d’une activité locomotrice. Ces organismes donnent lieu à des phénomènes de tactisme très variés. Piefler et ses élèves se “ont beaucoup occupés de fa chimiotaxie en particulier. Ils sont arrivés à la conclusion fort curieuse que l'excitation chimiotactique 252 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE suit très sensiblement la même loi que les sensations de l'homme. Pfeffer a constaté que les anthérozoïdes de Fougère (1883, 1884) et le Bacterium termo (1888) suivent approximativement la loi de Fechner (la réaction croit comme le logarithme de l'excitation). Miyoshi a fait la même constatation pour le chimiotropisme des tubes polliniques et des champignons mycéliens. Il convient encore de signaler des recherches de Pfeffer sur les divers mouvements qui se produisent à l’intérieur du protoplasma et, en particulier, une analyse très précise du fonctionnement des vacuoles pulsatiles. Je termine ici cette revue rapide des travaux déjà accomplis par M. le Professeur Pfeffer, je ne sens que trop tout ce qu'elle à d’incomplet. Il est difficile de donner une idée vraie d’une œuvré aussi considérable que la sienne, œuvre qui est dans un état de perpétuel devenir. Il suffit de regarder les dates que j'ai citées pour voir que M. Pfeffer a souvent complété après plusieurs années des recherches commencées au début de sa carrière. En jetant un coup d'ensemble sur ses principaux travaux, On Sê dit que seul, un homme qui, comme lui, a exploré les domaines les plus variés de la physiologie végétale, peut donner un tableau vraiment vivant et réel de cette science à notre époque. Le traité de physiologie végétale complète admirablement les recherches personnelles de M, Pieffer ; il montre la pensée générale qui anime toute son œuvre. J'espère que ces quelques pages donneront une idée de la puissante activité du Professeur Pfeffer, comme chercheur, comme inspirateur et comme philosophe scientifique, î ; 1 R | | 1 : : à ; 2 LA CONCENTRATION DE PIGHENT VERT ET L’ASSIMILATION CHLOROPHYLLIENNE par M. W. LUBIMENKO (suite) 4 Prises, mesures et analyses de gaz. — J'ai appliqué pour mes expériences la méthode de l'atmosphère confinée avec le dosage volumétrique de CO°. Cette méthode comparée à celles de M. Kreusler, M. Blackmann et Mie Matthaei a beaucoup d’avan- lages, car elle permet de réduire considérablement la durée d’une expérience séparée et d'étudier simultanément deux espèces diffé- rentes de plantes. D’autre part, d’après Kreusler, la diminution de la transpiration qu'on obtient toujours dans l'atmosphère confinée n'a aucune influence sur l'énergie assimilatrice. Au contraire, d'après le même auteur, aux températures élevées, la transpiration est si forte que la méthode de courant d'air employée par ce savant ainsi que Par M. Blackman et Mie Matthaei devient peu exacte. Toutes mes expériences ont été faites avec des feuilles détachées de la plante. Le dispositif général des expériences était le même que dans mes recherches précédentes. J’introduis la feuille dans Une éprouvette plate, je remplis cette éprouvette avec du mercure ét ensuite j'introduis le mélange gazeux contenant CO*, de façoû à laisser une certaine quantité de mereure dans léprouvette, et je la place Sur un petit cristallisoir contenant aussi du mercure ; puis 1 expose le tout à la lumière. Pour des études courantes, il est très avantageux de mesurer la Auantité de gaz dans l’éprouvette contenant la feuille avant F'ezpe” rence. On emploie ordinairement dans ce cas des éprouvettes préa- lablement graduées. Mais ce procédé demande la détermination du Yolume des feuilles introduites dans l'éprouvette. Dans le cas où l'on lait des recherches comparatives sur la mème plante et sur des leuilles très semblables, on peut négliger une petite différence dans 254 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE le volume des feuilles. Mais quand on opère avec des feuilles de volumes très diflérents etavec de petites quantités de gaz, la déter- mination du volume des feuilles devient indispensable. Comme cette manipulation demande un temps relativement long et peut donner à son tour des erreurs, j'ai adopté un moyen de mesurer directement la quantité de gaz introduit dans l’éprouvette. L'appareil qui sert pour ces mesures est la pipette à gaz de MM. Bon- nier et Mangin, modifiée de la manière suivante (voir la fig. 5). La partie supérieure du réservoir L est étroite, graduée, !, et porte à son sommet Fig. 5. — Appareil pour prises et mesures de gaz. un robinet r à trois voies qui la fait communiquer avec les tubes & et A son extrémité inférieure, le réservoir L se prolonge par un tube coudé m qui communique avec l’'ampoule E au moyen du caoutchouc t: Le réservoir L est fixé sur un support en bois N. A côté de la planche ver cale de ce support se trouve une tige métallique S ; le long de cette tige glisse un manchon métallique muni d’un anneau incomplet Z qui sert de support à l'ampoule E. Cette dernière peut monter ou descendre le long de la tige, puis être fixée dans une position quelconque au moyen d'une vis de pression +. Si l'on veut donner à l’ampoule une position très précise, l'anneau z est animé de très petits mouvements, grâce à l'éer y qui se meut le long d'une vis. Le tube a de l'appareil communique au moyen du tube coudé 4' avec l'atmosphère d'une grande cloche À maintenue sur le mercure d’un vase B à l'aide du support C et contenant le gaz. Le tube b de l'appareil COM” munique au moyen du tube coudé b' avec la cuvette à mercure P. CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 255 réunion des tubes a et a', b et b‘', se fait au moyen de tubes en caoutchouc couverts d'une couche de gélatine glycérinée. On s’assure préalablement que les points d'union, ainsi que le robinet r, ne donnent pas de fuites de gaz. Soit un volume quelconque d'air ordinaire sous la cloche A, fermée par le mercure contenu dans le vase B. Ce volume peut être approximativement déterminé si la cloche A est préalablement graduée. Pour obtenir un mélange gazeux contenant une quantité de C0* bien fixée, on calcule le volume du gaz que doit renfermer la cloche A après l'introduction de CO’. Ensuite, on fait communiquer au moyen d’un tube à caoutchouc un ballon contenant du bicarbonate de soude en poudre avec l'extrémité coudée du tube b' qu’on trouve dans la cuvette P. L'am- Poule E, le caoutchouc t, le réservoir LI et les tubes b et b!, ainsi que la Cuvelte P, sont préalablement remplis par le mercure. On chauffe alors le ballon contenant le bicarbonate de soude, on fait descendre le ballon E le long de la tige s et on tourne le robinet r, de sorte que le tube b est en Communication avec le réservoir L. Par suite de l'aspiration, le gaz carbo- nique entre dans le réservoir L; on tourne le robinet r dans une position telle que la communication avec b et b' est interrompue, tandis qu elle est réalisée entre L et a. Et alors on chasse le gaz carbonique dans la cloche A en remontant l'ampoule E. On répète toutes ces manipulations jusqu'au Moment où le gaz sous la cloche occupe le volume désiré. Enfin, on prend une petite portion de ce gaz et l’on analyse au moyen de l'appareil de MM. Bonnier et Mangin pour déterminer exactement la quantité intro- duite de CO?, Voici maintenant les manipulations pour les prises et la mesure de az. Les tubes a, a', b, b', le réservoir L et une partie d'ampoule E sont "emplis de mercure ; le robinet r est tourné de manière à intercepter toute Communication de L avec a et avec b. L'éprouvette dans laquelle on désire introduire le gaz, préalablement remplie de mercure, est posée dans la Cuvelte P, de sorte que le bout coudé du tube b' entre dans l'éprouvette. On tourne alors le robinet r de manière à faire communiquer le tube a v'ec le réservoir L, puis l'on fait descendre l'ampoule E le long de la lige $. Par suite de l'aspiration ainsi produite, le gaz qui se trouve sous la cloche À remplit a, a: et une partie du tube L. On règle l'aspiration de façon à ce Jue Ce gaz n'occupe qu'une portion du tube gradué { correspondant sensi- où au volume de gaz que l'on désire. On fixe l’ampoule E au moyen dans 7. Puis on tourne l’écrou y, de façon que le volume devienne ve l'exactement ce que l'on veut Ensuite, on Re la position du 29inet ; pour fermer la communication entre Let a et l’établir entre Let b. En remontant légèrement l'ampoule E, on chasse le gaz dans l'éprouvette ui est sur la cuvette P. Comme on le voit, la méthode est fondée sur la réunion de deux mano- mètres à air libre, En ajoutant le mercure dans le vase B,on peut mainte- 256 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE nir le gaz sous la cloche A sous la pression atmosphérique et mesurer les portions de ce gaz sous €ette pression. Si le robinet r est bien construit, le procédé donne une grande préci- sion. J'ai mesuré pour mes expériences le gaz à 0,05 de centimètre cube près. Quand on prend, dans une série d'expériences, toujours le méme volume de gaz, un tableau de corrections pour la pression et la tempéra- ture permet de donner aux feuilles toujours la même quantité absolue de gaz et on supprime ainsi des calculs inévitables dans d'autres procédés. J'ai opéré en général sur 8 centimètres cubes du mélange gazeux, volume évalué à 760 mm. de pression et à 25°; ce mélange était constitué par un air contenant de 10 °/, à 12 0/, de CO”. Les analyses de gazontété faites au moyen de l'appareil de MM. Bonnier et Mangin. 5° Réglage de l’éclairement et de la température. — Comme source de lumière, j'ai pris les rayons directs du soleil. Pour obtenir diffé- rentes intensités lumineuses sans une installation trop compliquée; j'ai incliné les feuilles de façon à recevoir les rayons plus ou moins obliquement. J'ai choisi ainsi trois positions, soit trois intensités lumineuses : {re position : les rayons du soleil tombent parallèlement à la surface de la feuille ; l'intensité lumineuse dans ce cas est égale à l'intensité de la lumière diffuse du jour la plus forte ; —2e position : les rayons tombent à 45 sur la surface de la feuille ; — 3° position : ils tombent perpendiculairement à cette surface. Le rapport entre ces deux dernières intensités lumineuses est égal à 1 : 1,5. La dernière est, on le comprend, la plus forte queles plantes trouvent dans les conditions naturelles. J'ai déterminé pour chacune des intensités lumineuses l'énergie assimilatrice successivement aux températures de 20°, 25°, 300, 35° et 38°. Voici l'appareil dont je me suis servi dans ce but. Sur une planche en bois L est fixé l'axe métallique AB {voir planche 9]. À cet axe sont appliquées deux planches en cuivre N et N'; on peut tour- ner ces planches autour de l'axe AB et les fixer dans une position quel- conque au moyen des règles métalliques r et r! munies de fentes et de vis- Les planches N et N' sont couvertes d’un côté sur une épaisseur de 15 mm- de ouate hydrophile retenue par les bords recourbés des planches. Chacune de ces dernières porte un thermomètre enfermé dans une éprouvette plate; avant d'introduire le thermomètre, on met dans l’éprouvette quel- ques gnuttes d’eau et ensuite on la ferme hermétiquement au moyen de mastic Golaz. Les éprouvettes contenant les thermomètres sont enfoncées dans la ouate, le côté supérieur restant libre Les éprouvettes plates contenant les feuilles en expérience S, 5; Si, 5 CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 257 sont appliquées de la même manière sur la ouate. Deux tubes en cuivre m et m‘, fermés à une extrémité, portent tout le long de nombreux petits trous et sont en communication avec de l’eau courante au moyen de tubes en caoutchouc n et n'. Pour régier la température dans les éprouvettes, on amène par les tubes m et m! l’eau qui s'écoule en couvrant les faces supé- rieures des éprouvettes d'une mince couche liquide. Les éprouvettes à thermomètres se trouvent dans les mêmes conditions ; par conséquent, la température de l’air de ces éprouvettes est la même que celle des éprou- vettes contenant les feuilles. La planche N, dans son mouvement autour de l'axe AB, glisse sur un demi-cercle gradué R, dont le centre coïncide avec l'extrémité A de l'axe AB. Un tube capillaire aux parois noircies y est fixé sur la planche N per- pendiculairement. Pour orienter les planches Net N' par rapport au soleil, on dirige l'appareil vers le soleil et l’on fait tourner l’ensemble des deux planches N et N: jusqu'au moment où l’on peut voir le soleil par le tube y. Dans cette situation où l’on fixe les planches, le soleil les frappe perpen- diculairement. On regarde alors à quelle division du cercle gradué se trouve le bord de la planche N. Puis on tourne cette dernière planche seule, de façon à la mettre dans la position que l'on veut par rapport aux ayons du soleil ; la graduation du cercle indiquera quand ses rayons seront parallèles à la planche et quand ils la frapperont à 45°. Ensuite, on règle les courants d’eau de manière que la température des deux planches soit la même, J'ai constaté que la méthode employée m'a loujours permis d'obtenir avec une grande précision la température que Je voulais dans des limites comprises entre 20° à 38°. Pour que la position du soleil ne change pas sensiblement pendant ‘ne expérience, je dispose toutes les manipulations de façon que la durée totale d’une expérience séparée ne dépasse pas 30 minutes. Les éprouvettes tontenant les feuilles sont entourées par des manchons noirs, sauf pen- ant la durée de l'exposition aux rayons solaires qui n'est que de 15 minutes. Les observations préalables sur l'échauffement de l'air dans de petites ‘Prouvettes contenant les thermomètres m'ont montré que, si l’atmos- Pa st close, l'air s’échaufte très rapidement sous l'action d’un courant -Prouyettes prenne la température indiquée par les thermomètres. Ensuite, ré les manchons noirs et l’expérience d’assimilation commence ; au u Ut de 15 minutes, je mets de nouveau les manchons sur des éprouvettes l° Prends des portions de gaz pour des analyses. . Jai négligé dans mes expériences la petite quantité de CO’ dégagée Par la respiration. Pour les expériences entre 20e et 30°, Rev. gén. de Botanique. — XX. 258 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE j'ai opéré plutôt le matin entre 10 h. et 12h. ; pour les températures élevées de 30° à 38°, j'ai opéré de préférence entre 1 h. et 3 h. de l’après midi. 6° Choir de feuilles. — Les expériences sur les Conifères ont été faites avec de petites branches ; je choisis des feuilles d’une seule branche ayant la même longueur et ensuite je coupe la branche en deux longitudinalement pour obtenir le même nombre de feuilles à chaque moitié. Une moitié de la branche est destinée pour l'éclai- rement aux rayons du soleil perpendiculaires, l’autre pour l’éclai- rement par des rayons obliques. Comme je peux exposer simultané- ment quatre éprouvettes, uue autre branche opérée de la même manière servira à contrôler les données obtenues pour la première: Pour les espèces feuillues, je coupe une feuille symétrique en deux moitiés et j'opère avec ces moitiés de la même manière. A la fin de chaque expérience séparée, je pèse les feuilles avec une précision de ! mmg. Les recherches ont été faites en général sur des feuilles adultes : pour les comparaisons, je prenais les feuilles sur un même arbre el les choisissais aussi semblables que possible. En outre, j'ai opéré aussi avec de jeunes feuilles de Conifères (excepté Larir), qui De verdissent que très lentement. Pour le Taxus, j'ai pris les jeunes feuilles qui avaient la même couleur que les feuilles adultes et qui contenaient sensiblement la même quantité de chlorophylle. Dans ce cas, j'ai pu ainsi étudier l'influence de l’âge de la feuille en dehors de la concentration du pigment. Pour les Conifères à feuilles persistantes, je prends, comme feuilles adultes, toujours celles de l’année précédente. Résultats des expériences faites aux différentes intensités lumineuses et aux différentes températures. Dans le tableau qui suit, je donne les quantités de CO? décom- posé (volume évalué à 760 mm. et 25°), qui sont les valeurs moyen nes de plusieurs expériences pour chacune des intensités lumi- neuses et aux différentes températures indiquées. On voit d’après les nombres ci-dessus que, d’une manière géné- rale, chez une même plante, l'énergie assimilatrice s'accroît aveû l’augmentation du pigment vert dans des feuilles. Prenons l'énergie HI. TABLeAU donnant l'énergie assimilatrice aux différentes intensités lumineuses et aux différentes s températures. na + ne RAYONS DU SOLEIL PARALLÈLES | RAYONS DU SOLEIL INCLINÉS RAYONS DU, SOLEIL : ; PERPENDICULAIRES à la surface de la feuille à la surface de la feuille à la surface dé la feuille Température Température Température NOMS DES PLANTES 20° | 25° | 30° | 35° | 38° | 20° | 25° | 30° | 35° | 38° | 20°| 25° | 30° | 35° | 38° Volume de gaz carbonique décomposé par 1 gr. de feuilles pendant 1 heure (en centim. cubes) Abies nobilis, feuilles ge très pâles! » » » » » 12,00 | 2,18] 1,93| 1,78| » 206| 1,97 4,2] 1,63| » plus foncées! » » 5 » » . 193,06 | 4,32! 4961.5,27| » 316! 4,76! 4,78| 4,95] » eu iles dalles. 5.7 » » » » 13,02 | 5,45! 5,53] 5,71! 4,881 4,51| 4,88! 4,30| 4,03| 3,80 | Piceu ET uit hs pâles.. » » » » » 13,21 | 3,73] 3,85| 5,02] 2.571 3,09! 3,41| 3,64| 5,19! 2,62 uilles adultes, .,..... » » » » » 4,46 5,51 6 14 7,32 3,37 4,79| 5,04 5,28 6,50 2.00 Pinus ue ie jeunes ...... » » ) » » 12,64 | 4,75! 5,05] 5,47| 4.891 2,67| 4,76| 4,91! 5,31| 5,06 » euilles adultes .,... » » » » » 13,53 | 6,00! 6,84! 6,84! 6,461 4,96! 6,66! 7,45| 7,50| 6,83 Taxus baccata, feuilles‘jeunes.….. » ) » TE » [4,34 | 4,69! 6.20! 2,61| 1,96] 2,30! 5,03! 5.16] 2,20] 1,28 feuilles adultes. » » » » » 13,23 | 5,37] 5,61| 3,22! 2,70) 4,29] 4.89) 4,88) 2,35! 4,92 Larix europæa, feuilles a datés. RTE, | » » » n » [6,22 | 803| 9,06! 10,34! 10,611 7,44| 8,96! 11.46| 11,54! 11,67 Robinia Pseudacacia, feuilles adultes. 5,60 | 6,27 | 7,04 | 7,48] 8,1019,42 | 15,64 47,28| 19,01] 17,22] 13.76]! 16,51| 19.97| 21,18] 2 ,50 Betula alba, feuilles adulles. ........., 4,08 | 4,53 15,76 | 6,23! 6,2218,12 | 10,40! 7 6,70| 602] 8,48|11,25| 8,54| 7,31| 5.85 Tilia parvifolia, feuilles adultes à ,80 | 8,05 | 8,99 | 11,20| 12,88 10,22! 12,42] 6,09] 3,20] 12,49) 8,73| 8,01| #,47| 1,02 agus silvatica, feuilles adultes... ... 2,66 |3,39 [4.13 | 4,56! 5,18] 2,34 | 4, » 5,86| 0,50! 2,77| 3,72] » 4,351 0,37 LHAA LNANOId AG NOILVHIN4I9NON 260 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE assimilatrice maxima que nous avons obtenue pour les feuilles étudiées, ainsi que les quantités de chlorophylle correspondantes à ces feuilles ; nous obtenons les nombres suivants : Quantités rs Quantités | Quantités relatives de|de CO? dé-}: ave de : es E é chlor en centimè-| Chloro- > = ra tres cubes! phylle tres cubes Pour { gr. de poids Pour 1 gr. frais de feuilles de matière sèche Abies nobilis, feuilles see Le LR 33,3 5,71 80,4 13,77 feuilles jeunes . . . . . 23,3 5,27 60,4 13,65 uilles es ide ee 8,0 2,06 26,1 6,72 Picea a fitee adu ER » Aa 32,5 7,32 78,6 17,73 feuilles jeunes . . , . . 11,9 5,19 35,2 | 15,5 es pes 7 pe ne ra is 30,5 7.50 77,0 19,16 feuilles jeunes. . . . 20,0 5,47 63,8 17,50 rise de feuilles adultes, , . 35,0 5,61 117,1 18,76 feuilles jeunes. . . . 35,0 6,20 115,2 20,41 Larix europaea, feuilles adultes . . . | 35,0 11,67 105,7 | 35,28 Robinia Pseudacacia, feuilles adultes. | 51.8 | 21,18 | 138,8 | 56,7 Belula alba, feuilles adultes . . . . 62,2 | 41,25 | 415,7 | 30.00 Tilia parvifolia, feuilles adultes , . . | 82,4 12.88 215,6 | 33.70 Fagus silvatica, feuilles adultes . . . | 100,0 5,66 255,3 14,96 Ces chiffres montrent nettement que l'énergie assimilatrice chez une même plante s'accroît avec l'augmentation du pigment vert dans des feuilles; ce phénomène est bien prononcé chez l’Abies, le Picea et le Pinus. Mais on voit en même temps que, chez une même plante, l'énergie assimilatrice n’est pas proportion nelle à la quantité de la chlorophylle ; la première augmente beau- coup plus lentement que la dernière, Pour donner une idée plus précise de ce phénomène, je caleule le rapport entre la quantité de chlorophylle et le rapport entre l'énergie assimilatrice maxima des feuilles jeunes et adultes ; v voici les nombres que j'obtiens pour 1 gr. du no frais, ainsi que pour { gr. de matière sèche de feuilles : CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 261 Rapport Rapport Rapport | Rapport entre les entre entre les en re quantités | l'énergie | quantités | l'énergie de chloro- | assimila- | de chloro- | assimila- phylle trice phylle trice Pour 1 gr. Pour 1 gr. de poids frais de poids sec Abies nobilis, feuilles très jeunes . . . 1 1 1 1 » illes jeune Ten 2,9 25 2,3 2,0 77 4 illes adultes. . . . . 4,1 2,7 3,1 2,1 Picea excelsa, feuilles jeunes . . . . . 1 1 1 1 » feuilles adultes , . . . 27 1,4 2,2 1,2 Pinus silvestris, feuilles jeunes. . , . 1 1 1 1 feuilles adultes . . . 4,5 1,4 1,2 1,1 On voit d’après ces nombres que, pour 1 gr. de poids frais ou 1 gr. de matière sèche de feuilles, l'énergie assimilatrice n’est pas Proportionnelle à la quantité du pigment ; en examinaut les nombres relatifs à l’Abies, nous voyons qu'elle s'accroît au tommencement dans une assez grande proportion avec l’augmen- tation de la chlorophylle, mais ensuite devient à peu près constante. Chez deux autres plantes, qui ne présentent chacune que deux degrés d'augmentation du pigment, la proportion dans laquelle s'accroît l'énergie assimilatrice est plus faible que celle dans laquelle augmente la quantité du pigment. Chez le Tarus, dont les jeunes feuilles contiennent pour A gr. de matière sèche, un peu moins de pigment que les feuilles adultes, l'énergie assimilatrice maxima des premières est, au contraire, un Peu plus forte que celle des dernières. Enfin, si nous comparows les quatre espèces feuillues entre elles, NOUS verrons que l'énergie assimilatrice la plus forte correspond aux feuilles les plus pauvres en pigment. Comme on le voit, tous ces faits concordent parfaitement avec les données de M. Griffon(1}. La plante n’a pas besoin d’accumuler ne irop grande quantité du pigment vert dans ses feuilles pour Utiliser la température et l’éclairement les plus favorables qu’on trouve dans les conditions naturelles. A partir d’une certaine ‘Tantité, l'augmentation ultérieure de la chlorophylle devient même (1) Grifton, L, e, IV. TaBLkAU montrant l'énergie assimilatrice aux différentes intensités lumineuses et aux diverses températures rapportée à la même quantité de chlorophylle S Le 3 e Feet ë £ | Rayons du soleil parallèles Rayons du soleil inclinés Rayons du soleil nait, ii EF. S 3 ; as £ È |SÈ à la surface de la feuille, à la surface de la feuille. à la surface de la feuille. 575 RS SES) 24 2e FE SORTE TRE T Da Nous Bu Tr St 0 lo 2% Température Température Température £e 8 pole sc] os ISSS 228 Se |[ÉSh 85 [54% SL 28 (Si: 58 (8.8 sa Des PRES ÉT |822) 47 |,Se) 200 | #no | 3ce Pass l'age | 20 -| 25e | ape | 35e .4 38e |206 | 25° | 30e | 35e |I38e lÊce Se 12 S<| 2 & |T Se a 2 28 888) ar 25" AE 2, ER El Lo |82 85e 2% ESE 28 ‘à 8 Volumes du gaz carbonique décomposé par 100 unités de chlorophylle |J££ 8 PREMIER GROUPE : Abies nobilis, feuilles gr. pie “cel pa K Fa 30,65| “8,0 | 26,1/12,500! » » » » » 25,1:| 27,31 25,4 | 21,7 » 25,8 |:25,9 | 21,7 | 20,4 » 27,3 su, euiiles ph Le Are vin * R Ë 33,80! 11,9 | 35,2! 8,403] » » D ) » 27,0 | 31,3 | 32,4 | 42,1 | 21,5 | 26,0 | 28,7 | 30,6 | 43,6 | 22,1 | 43,6 0 estris, feuil- avis Apres À .. : . FT - [31,27! 20,0! 63,8] 5,000! : » » » » » 13,2 | 28,7 | 25,2 | 27,3 | 24,4 | 13,3 | 23,8 | 24,5 | 26,5 | 25,3 | 27,3 S euilies Plèès ARE PSE TE 38,60! 23,3 | 60,414,292| » » » » » 143,11185| 21,3! 226! » | 43,5 | 20,4 | 20,5 | 21,3| » | 22.6 SITES ITS, eui = , he RES ù 39,18! 20,5. 77,0/3,2741 = » » » » » 11,5 | 19.6 | 22,4 | 22,3 | 21,1 | 13,9 | 21,8 | 24,4 | 24,6 | 22,3 | 24,6 eui es aires ob és, ET ‘ 1,52] 32,5 | 78,613,077| » » » » 0] 13,7 | 16,9 | 18,9 À 22,4 | 10,3 | 14,7 | 15,5 | 16,2 | 20,0 » 22,4 pbilis, feuilles onde nus Fes ï F4 41,45] :3,3| 80.413,003| » » » » » 10.5 | 16,3 | 16,6 | 17,1 | 14,6 | 13,5 | 14,6 | 12,9 | 12,1 | 11,4 | 17,1 a . es jeu : CA 90,37| 35,0 | 115,212,857] _» » » » » 42,4 | 43,4 | 17,3 | 7,4 | 5.2 | 12,3 | 14,3 | 14,7 | 62 |, 3,6 | 17,3 L, eu es adultes. | 29,90! 35,0 | 117,11 2,857] » » » » » 9,2 | 45,3 | 16,0! 9,2! 7,71 12,21 139 | 13,9] 6,7 | 5,5 | 16,0 DEUXIÈME GROUPE : Larix he æa, feuil- Se s adu de PAM 33,07 | 35.0 | 105,71 2,857| » » » » » 17,7 | 22,9 | 25,9 | 29,5 | 30,3 | 21,2 | 25.1 | 32,7 | 33,0 |: 33,4 | 53,4 obinia voi acacied feuilles adultes... _ 3 ne a . 138,8! 1.9311 10,6 | 12.1 8,2 | 30,1 | 33,3 | 36.7 | 33,2 | 26,5 | 31.8 | 38,5 40,9 | 40,0 | 40.9 Betula alba, ni value. 65,7| 1608 65| 72 _ 18e 50 104 Het 154 108 57 ol : 4 151 \ Fagu ra El EE FE sa V0 Se Sa 2,3 | 4,6 » #8 | 0,4| 2 DT! + 2,5 | 05 | 5,8 = me ee FRE ro e ' Eee RTE Er ace re dis CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 263 défavorable au point de vue du travail photosynthétique à ces conditions. Pour donner une idée des causes de ce phénomène, ainsi que des variations dans l'énergie assimilatrice suivant la température, je présente ici un tableau dans lequel l'énergie assimilatrice est calculée pour unité de la chlorophylle. Je divise alors toutes mes plantes en deux groupes suivant la structure des feuilles. Le pre- mier groupe est composé des Conifères et le deuxième des espèces feuillues: le Larix, présentant un Cas intermédiaire, se rapproche plus du second groupe. Les quantités de chlorophylle rapportées à 1 gr. de matière sèche présentent en même temps les Concentrations relatives du pigment dans des chloroleucites appar- tenant aux espèces de chacun des groupes. , Comme on le voit (tableau IV), l'énergie assimilatrice, rapportée à la même quantité de chlorophylle, est très différente dans chacun de nos groupes de plantes : elle varie suivant l'espèce et aussi suivant l'âge de la feuille. Ce fait prouve nettement que la même quantité de lumière absorbée peut produire un travail quantitati- Yement très variable, suivant les conditions spéciales qu’on trouve dans les feuilles différentes. Si nous représentons l'énergie assimi- latrice donnée dans le IV- tableau par des courbes, l’analyse détaillée de ces courbes nous fournira des indications sur les Causes de ces variations. Commençons tout d’abord par des courbes relatives à des feuil- les de différents âges, mais appartenant à une même espèce. Le Sapin présente un exemple très instructif, Car nous avons ici des feuilles de trois àges successifs. On constate ici d’une manière Sénérale que l'énergie assimilatrice s’affaiblit avec l'augmentation de la concentration de la ehlorophylle dans les chloroleucites (voir la fig. 6). Ainsi la plus forte assimilation correspond à la concen- tration du pigment égale à 26,1 qu’on trouve dans des feuilles leunes très pâles. Les feuilles adultes possédant la concentration 80,4, au contraire, présentent l'assimilation la plus faible. Enfin, à la concentration du pigment égale à 60,4 qu'on trouve dans les leuilles encore jeunes d’une couleur foncée, correspond une énergie Similatrice intermédiaire entre les extrèmes précédents. Suivons maintenant les détails de la marche des trois courbes Voir la fig. 6). Aux rayons inclinés du soleil, toutes les courbes 264 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE montent à partir de 20° jusqu’à 25° avec la température ; à partir de 25° jusqu’à 3%, la courbe relative aux feuilles les plus jeunes descend ; les deux autres courbes, au contraire, continuent à monter avec la température ; mais la courbe relative aux feuilles adultes monte beaucoup plus lentement que la courbe appartenant VS. 40. F4 , 20 Î mr 3 ; TT 3e 2” 35" | 38 kR yons du sole “à DE Pr | h5° Ra Me solei Let six La sutface de la feu Ple a La ueface de La foui g. 6. — Énergie assimilatrice calculée pour 100 unités de chlorophylle. Sur l'axe xs abscisses sont marqués les points correspondants à des ditlérentes tempé- ratures. Les ordonnées représentent les volumes de CO? décomposé pen ndant 1 heure, en centimètres cubes. aux feuilles plus jeunes. A partir de 35° jusqu’à 38, la courbe relative aux feuilles adultes descend. Aux rayons perpendiculaires du solgi!, les trois courbes montent à partir de 20° jusqu’à 25° avec la température ; ensuite; la courbe des feuilles adultes, ainsi que celle des feuilles les plus CONCENTRATION DU PIGMENT VERT 265 jeunes, descendent avec l'augmentation de la température ; seule, la courbe relative aux feuilles d’un âge moyen coutinue à monter jusqu’à 350, On voit ainsi que la forme de la courbe représentant l'énergie assimilatrice est influencée par la concentration du pigment et par les différentes sensibilités du protoplasma à la chaleur qu'on trouve chez les feuilles de différents âges. Les feuilles les plus jeunes sont en même temps les plus sensibles ; la température supérieure à 25° ‘ommence déjà à gêner leur travail photosynthétique, soit aux rayons inclinés, soit aux rayons perpendiculaires du soleil. Le Maximum absolu de leur énergie assimilatrice correspond aux rayons inclinés du soleil. Les feuilles d'un âge moyen sont beau- Coup moins sensibles à la chaleur et leur travail assimilateur va en auÿmentant, même aux températures supérieures à 30° jusqu’à 35° ; 0n observe ce fait, soit aux rayons inclinés, soit aux rayons perpen- diculaires du soleil ; mais le maximum d’assimilation correspond toujours à la première intensité lumineuse. La sensibilité des feuilles adultes à la chaleur varie suivant l'intensité lumineuse. Aux rayons inelinés du soleil, la courbe de leur énergie assimilatrice ne commence à baisser qu’à partir de tandis qu’aux rayons perpendiculaires elle baisse déjà à partir de 2°, Ce fait montre nettement que l’action de la chaleur sur l'assimilation dépend de la quantité de lumière absorbée par la feuille, L'énergie assimilatrice des feuilles adultes baisse aux 'aYOnS perpendiculaires du soleil à partir déjà de 25°, parce que ces feuilles, étant très riches en pigment, absorbent une trop grande ‘entité de lumière. Les feuilles d’un âge moyen, plus pauvres en Pigment, absorbent moins de la lumièreaux rayons perpendiculaires du soleil, et leur courbe d'énergie assimilatrice continue à monter *UX températures dépassant 25°. Les feuilles les plus jeunes, étant “ncore plus pauvres en chlorophylle devraient, paraît-il, se compor- ler comme des feuilles d’un âge moyen ; mais, en réalité, nous *OYons que leur courbe d'énergie assimilatrice baisse à partir de 25, Ce fait prouve que, en dehors de la concentration du Plément, il existe encore une différence dans la sensibilité du pro- loplasma entre les fe _iles très jeunes et les feuilles adultes ou les feuilles d’un âge moyen. * Voyons maintenant les courbes d'énergie assimilatrice relatives 266 - REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE aux feuilles jeunes et aux feuilles adultes d’autres espèces. Nous constatons encore ici d’une manière générale que les feuilles jeunes assimilent plus A GE RENE que les feuilles acupes Cette différenceest d'autant tration de la thloraghylie est plus grande. Ainsi, par BUS. la }s Jo A et : LOT h 5 1 es L \ eur ù 30 ç a \ 274 € RAA 25 ut É . LES adubrt,. : ie PES 20 s/ $ ue L". +. + Es L en ghy, F 2 Le 25 ; ‘+ 10 ru s “Aro FE | Pb É, M À Le A 5 90° | 24 L 4 LS ayons du solei Kk er Li RAS 7 a he ne . Je usbte AvAÎr D, CREER / DREENN f HG |) lé P£e ER * SF ES TS ne —S PERS 7 ae SON RS æe » 2 CU Le CA RTS RNA NE ae MTS, à RS RTS Ÿ LES DS SN CES SSS & RER EE Le LES ca ee - = LÉ Er : ithèce ; 0, oogone; hv, hyphes du 1 Ages des hyphes ascogènes (4, aseg ) ; 5, fusion nucléaire d ormation d’un : .# J " Li st ol Blackman et Fraser) asque ; 7, coupe d'un périthèce jeune (d'aprés done ? : î 00$one, Les cellules inférieures constituent une sorte de pédicelle aux dépens du , quel naissent ] ment (fig. 66-72, 2 et 3). re L'oo à 0806 est le siège de phénomènes cytologiques extrémement SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 343 curieux : elle renferme un grand nombre de noyaux qui se fusionnent deux à deux, et cette fusion semble remplacer l'union entre les noyaux mâles et les noyaux femelles qui s'effectue dans les Ascomycètes sexués et qui, ici, est rendue impossible par suite de l’absence de l’anthéridie (Fig. 66-72). Il se produit donc dans l’oogone un phénomène comparable à celui qu'a décrit Brauer dans l’Artemia salina et surtout aux fusions nucléaires constatées par Farmer, Moore et Melle Digby, dans les prothalles apogamiques de Nephrodium Filix mas. La fécondation réduite ou autofécondation, comme la désignent Blackman et Fraser, doit exister chez un grand nombre d’Ascomy- cètes dans lesquels l’anthéridie est cependant conservée à l’état de rudiment. Il est même permis de se demander si, dans les espèces, qui présentent normalement la fécondation entre l’anthéridie et l'oogone, il n’existerait des cas de parthénogenèse, où l’oogone se développerait sans avoir reçu le contenu de l’anthéridie, après avoir subi seulement une fusion nucléaire, comme dans l'H. gra- nulata. Celle-ci pourrait passer inaperçue aux yeux d’un observa- teur non prévenu. C’est ainsi que Backman et Fraser expliquent les divergences d'opinions et Harper et Dangeard relativement au Pyronema confluens. On sait que les échantillons qui ont servi aux études de Harper avaient été recueilli dans la nature; ceux qu'a observé Dangeard, provenaient au contraire, de cultures artificielles, Or, il est fort possible que les cultures artificielles exercent une action sur la fécondation et déterminent la parthéno- genèse. Blackman et Fraser rappellent à ce sujet un ancien travail de Van Tieghem, dans lequel cet auteur signale précisément des Modifications importantes provoquées par les cultures artificielles dans la végétation du Pyronema confluens qui se manifestent sur- tout sur l’ascogone. La suite du développement du périthèce de l'H. granulata S'eflectue comme dans les autres Ascomycètes. L'oogone, après avoir subi la fécondation réduite, donne une série de diverticulums, qui constituent les hyphes ascogènes et dans lesquels s’introduisent les noyaux de l’oogone : (Fig. 66-72, 4 et 7). Les ramifications de “es hyphes se recourbent en crosse suivant le procédé décrit par Dangeard et produisent des cellules mères d’asques binucléées, dont ‘S deux noyaux se fusionnent avant le développement de l'asque 344 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE (Fig. 66-7-8). La présence de la fusion nucléaire entre les noyaux de l’oogone dans une espèce où il se produit, en même temps, une seconde karyogamie, dans les jeunes asques, semble apporter la preuve décisive que cette dernière fusion ne peut être regardée comme un phénomène sexuel. Blackman et Fraser pensent que la karyogamie des jeunes asques est un phénomène très spécial, de signification encore obscure, que l'étude plus complète de l’évolution nucléaire des Ascomycètes et de la réduction chromatique pourra seule résoudre. Peut-être, s’agirait-il là d’un second processus sexuel, comme l'avait déjà pensé Wager. HaRPER, dans son dernier mémoire (4) exprime une opinion analogue : il admet que l’endokaryogamie des jeunes asques est un processus, qui, par certains côtés, se rapprochent des phénomènes sexuels : en effet, un mode spécial de cloisonnement (formation des crochets de Dangeard) permet à cette fusion de s’accomplir entre deux noyaux d'origine différente, enfin l’endokaryogamie semble aboutir à une véritable mixie et être suivie d’une réduction quantitative de la chromatine, comme dans la fécondation. Harper pense que la karyogamie à été introduite dans l’évolution des Ascomycètes par le mode très particulier de la formation des asques : elle compenserait la perte de chromatine que doit subir le noyau de l’asque au cours des trois partages successifs, néces- saires à la formation des spores. Originellement, elle n’aurait pas eu de signification sexuelle, bien que se rapprochant par S6$ caractères de la fécondation, mais au cours de l’évolution, elle aurait pu favoriser la parthénogenèse et remplacer l'acte sexuel. Ce serait, semble-t-il, le cas réalisé chez les Basidiomycètes. En somme, comme on l’a vu, au cours de cet exposé, il reste encore bien des points obeurs dans le développement _ AscomyY cètes, qui semblent destinés, lorsqu'ils seront éclaircis, à intéresser particulièrement Ja Biologie générale. (1) Harper : Sexual reproduction and the organisation of the nucleus in certain mildew, (Publ, Carnegie Institution Washington, 1905 (A suivre). | À M Le HE à REVUE DES TRAVAUX PALÉEONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. ZEILLER (suite). À l'appui de l'attribution au Dévonien, M. G.-F. MATTHEW à entrepris la revision de cette flore de Saint-John (1), etcommençant par les Equisé- tinées, il signale parmi elles deux types génériques nouveaux : le genre Ramicalamus serait caractérisé par la présence, à chaque nœud, de Plusieurs verticilles de feuilles ; celles-ci seraient plus ou moins soudées à leur base comme chez les Phyllotheca; dans le genre Lepidocalamus les tiges, fortement épaissies à ch PP Gap osent À tes de , x , de l'entrenœud : ce dernier caractère, de même que la présence de trail, à raison de son étrangeté, à être plus nettement établi. Les 4) G. F. Matthew : A review of the Flora of the Little River Group (Trans. Roy. S06. Canada, XII, Sect, 1V. p. 99-133, pl: I-VIHD). 1906. a ne” 6. F. Matthew : New species and a new Genus of Devonian Plants (Bull. + Aist, Soc, New Brunswick, V. p. 398-398, pl. VIII, IX). 1906. 346 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE On ne peut que souhaiter de voir des recherches sérieuses se pour- suivre tant sur la flore que sur la faune de ces couches d’âge ainsi controversé, leur attribution au Dévonien SIA es cadrant mal, il faut le reconnaître, avec le faciès général de la flor M. Varrier a fait une étude détaillée de la fée du Carbonifère infé- rieur de Fuissé dans le Mäconnais (1), et y a reconnu la présence d'an bon nombre des espèces typiques du Culm inférieur de Moravie ou d'Alsace, Rhodea, Sphenopteris, Archæopteris, Cardiopteris, Asteroca- lamites, Lepi ndron, avec quelques formes spécifiques nouvelles, notamment un Re ROUE Bothr. Depereti, et un Alcicornopteris, Alc. Zeilleri, ce dernier avec des pennes fertiles rappelant celles des Calymmatotheca, mais sans é qe on puisse décider s’il s’agit d'appareils femelles, de cupules divisées en nombreuses lanières aiguës, ou bien de capsules réunies en bouquets et ayant pu renfermer des spores ou pollen. ’est également au Culm inférieur que paraissent appartenir les couches de Leschnitz en Haute-Silésie, en primitivement au Grès bigarré, et qui ont fourni à M. Poronté (2) une série d'espèces, notamment . et éteteititor: identiques à celles dés ardoises de Morav . KipsTON a bis ses études sur la flore carbonifère de la Grätide: -Bretagne et a porté reg ses recherches sur la région méridionale de l'Écosse (3) : il a fait connaître les plantes observées par lui dans le Carbonifère mp de cette région, et a signalé parmi elles quelques formes nouvelles, non seulement au point de vue spéci- fique, mais au point de vue générique : je citerai en particulier une tige de faible diamètre marquée de petites cicatrices ovales, que l’auteur croit devoir appartenir à une Fou ugère et pour laquelle il a créé le genre Eskdalia. Je mentionnerai également la Seibaveste, dans les grès calcifères du Berwickshire, du Bothr. Depereti Vaffier, du Culm infé- rieur du Mäconnais, et celle d’une nouvelle espèce de Sigillaria dans le Carbonifère du Comté de Dumfries. a formation houillère proprement dite 4 la même ae a été datée étudiée en détail par M. Kidston, qui a reconnu dans le bassin de la Clyde, ainsi que dans celui de t'Aybire, la re caracté- (4) A. Vaflier : Étude rene et paléontologique du a inférieur du Macon pps de l'Univ. de Lyon, À, fase. 7, 166 p., 12 pl.). 1901. otonié, Über den pue bei Leschnitz in ea Es (Zeitschr. LEE pu Ges., LIII, p. 4-6). 1901. (3) R. Kidston : The Carboniferous fossil plants of the Clyde basin (Brit. AS$00- Handb. on the nat. hist. of Glasgow and the West of Scotland, p. 468-476). 1901 ; prit se ge Of the Geol. Surv. for 1901, p. 179-180; id. for 1902, 130-137, The fossil plants of the Carboniférous . Canonbie, Dum- tite ho ns. me Soc. Edinburgh, XL, p. 741-833, pl. 1-V), 1903: ere fossil plants collected from the Ayrshire Coalfeld by Mr. A. inclut (mors os Glenfield Ramblers Soc., Annals 4901- 1904, p. 14-15). REVUE DES TRAVAUX DFE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE 347 ristique des Lower Coal Measures, et dans le bassin de Canonbie du Dumfriesshire une succession de flores attestant l'existence des Lower, des Middle et des Upper Coal Measures ; l'étage moyen lui a fourni, notamment, une forme spécifique nomxellé de Bothrodendrée, apparte- nant au curieux ee Pinakodendron, qui n'avait été encore observé qu’en Allem Enfin il a reconnu la présence de la flore du Culm dans les mines d'Arigna (1), dans le centre de l'Irlande, dont le niveau correspond à celui de la série de Yoredale, Comme suite à l’ensemble de ses études, et à raison de ce faitque d’un bassin à l’autre les termes de Lower, Middle et Upper Coal Measures ne Sont pas toujours employés dans le même sens, M. Kidston propose (2) les termes nouveaux de Lanarkian, Westphalian, Staffordian et Rads- tockian Series, qui correspondraient respectivement aux Lower Coal Measures y compris le Millstone Grit, aux Middle Coal Measures, à la Transition Series, et aux Upper Coal Measures. Je mentionnerai encore l'excellent résumé des connaissances rela- ee à la flore houillère, dans lequel M. Kidston (3) a passé en revue us les genres un peu importants de cette flore, et a donné de claires “she de leurs caractères, accompagnées de figures photographi- ques de spécimens bien conservés des principales espèces. Un tel travail ne Pourra que rendre de grands services en facilitant aux ingénieurs de Charbonnages l'étude et la détermination des empreintes. M. NewecL ArBer a également étudié la flore de quelques-uns des bassins Lüliere de l'Angleterre : il a montré que, dans le bassin du Cumberland (4), la division inférieure de la Sandstone Series et la divi- sio A) R. Kid den Notes on some fossil plants from the Arigna mines ({rish Naturalist, XII, p. 92-95). mad Coal-Measures (Ouari. Journ. Geol. Soc., LXI, p. porta on Kidston : The F Ne of the Carboniferous period (Proc. de De aps geol. 1901 1 344-399, p 1901 ie echn. Soc. , XIV, p. 189-229, pl. XXV-XXXVIT; p- LOU). Jo (OE N. Arber, The fossil Flora of the Cumberland Coal Field (Quart. urn. Ge. Soc. NET 2, pl. I, from the Ardwick — of Man- (5) Ni Abe er : Note es on fossil plants ad and Proc. Manchester lit. and phil. Soc., XLVII 48 Ds ber : The fossil Flora of the Culm Measures of a on @ (6) Arber : Don ( hi Trans. Roy. Soc. London, Ser. B, vol. 497, p. 291-325. 348 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE permis d'établir que les divisions moyenne et supérieure de cette série, qu’on avait rapportée au Carbonilère inférieur et dont le nom avait servi à désigner l'étage du « Culm ». appartenaient en réalité au terrain houiïller, aux Lower et principalement aux Middle Coal Measures, les calcaires à Radiolaires de la base devant seuls être rangés dans le Carbonifère inférieur. Le nom de « Culm » appliqué aux couches à plantes du Carbonifère inférieur devrait dès lors, en bonne logique, être abandonné a flore dé assises houillères de la Belgique a fait l’objet, de la part e M. ReNiER, de recherches suivies, portant notamment sur les couches stériles les plus inférieures du bassin du Couchant de Mons (1), dans lesquelles il a recueilli une riche ét composée d'espèces du Carboni- ère inférieur, avec quelques formes westphaliennes, association qui paraît de nature à faire ranger cet horizon à l'extrême sommet de l'étage du Culm. 11 a étudié en outre, en collaboration avec M. FOURMARIER (2), les végétaux fossiles provenant des sondages de reconnaissance du bas- sin houiller de la Campine, et l'examen de ces empreintes leur a permis de paralléliser, au moins en gros, les couches de ce bassin avec celles d ord de la France; les plus élevées, très riches en Linopteris, correspondant à la zone des flénus ou zone C du Pas-de-Calais, et les plus basses, pauvres en végétaux, aux couches de charbons maigres et demi-gras du Nor M. Fourmarier a étadié au même point de vue les bassins de Herve et de Liège (3) et y a reconnu la même succession des formes végétales, à cette différence près que la zone à Linopteris n’est pas représentée dans le bassin de Liège, les couches les plus élevées correspondant à peine à la base de la zone à Nevropteris tenuifolia, et le bassin de Herve étant encore moins complet. Enfin la même répartition des espèces a également été constatée par M. H. WEsrERMANx (4) dans les bassins de la Wurm et de l'Inde, près d’Aix-la-Chapelle, conforme, dans ses traits essentiels, à ce que j ’avais reconnu dans le Nord de la France et à ce que L. Cremer avait observé dans le bassin de la Ruhr M. LxppLa (5) a, déns's son étude sur le bassin de Sarrebrück, indiqué, (1 = À. Renier : Sur la flore du terrain houiller inférieur de nr (Hainaut) (C. R. Ac. Sc., CXLII, p. 736-738, 19 mars 1906): La flore du terrain houiller san houille (H 1a) ‘dans le bassin du Couchant de Mons (Ann. Soc. Géo. de Belgique XXXII, Mém, p. 153161 ss (2) P Fourmarier et A. Ren a es à 7 paper de la formalie® houillère de la Campine (4nn bé Géol. d Belgiqu p- 499-543, (3) P. Fourmarier : Esquisse pélécntolieinns du Shsétu bouille de Liège. In #': 45 p. y A internat. des mines, de La métallurgie, etc., Liège, 1905). 1905: f cé SU estermann : Die Gliederung der Aachener a Ca ere er preuss. Rheinlande, LX ). 4905. ge. (5 ge Lapria nn Skizze des sache sich e iRr Berl In 8°, 57 p., 41 fig. 1904. XX,M REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VEGÉTALE 349 d'après M. Potonié, les caractères paléobotaniques des différents étages et faisceaux de ce bassin, l'étage d'Ottweiler renfermant une flore franchement stéphanienne, et celui de Sarrebrück une flore westpha- lienne, mais déjà mélangée vers le haut, dans le faisceau des charhons flambants supérieurs, d’un certain nombre de formes stéphaniennes, Pecopteris et Odontopteris notamment ; le faisceau des charbons flam- bants inférieurs, et celui des charbons gras, situé plus bas, ne renfermant guère que des espèces westphaliennes, mais avec des différences de fréquence, pour certaines d’entre elles, qui permettent de les distin- guer l’un de l’autre. Mettant à profit ces données, ainsi que les recommandations prati- ques de M. Poronté (1) pour l’étude des carottes de sondages, j'ai pu déterminer les niveaux relatifs des principaux sondages exécutés dans le département de Meurthe-et-Moselle sur le prolongement sud-ouest du bassin de Sarrebrück (2), et montrer que les couches rencontrées à Abaucourt appartenaient à l’étage d'Ottweiler, et celles des autres son- dages à l’étage de Sarrebrück ; de ces derniers, les uns ont porté sur le faisceau des flambants supérieurs, un ou deux sur le faisceau des flambants inférieurs et les autres sur celui des charbons gras; mais la pue en houille est moindre que dans la portion allemande du assin M. J. HeRBING a fait une étude détaillée de la formation carbonifère de la Basse-Silésie (3) et a résumé les caractères que présentent, au Point de vue de la flore, les différents étages qui s’y succèdent, depuis le Culm supérieur jusqu’au Permien inférieur; il a pu, notamment, recon- naître, par les empreintes provenant de sondages exécutés dans la région de Landeshut, le prolongement du faisceau de Reichhennersdorf, qui forme passage entre le Culm et le Westphalien. 1) H. Potonié : Die Art der Untersüchung von Carbon-Bohrkernen auf Pflan- zenreste (Naturwiss. Wochenschr., 1902, N° 23) (2) R. Zeiller : Sur les plantes houillères des sondages d'Eply, Lesménils et Pont-à-Mousson (C. R. 4c. Sc., CXL, p. 837-840, 27 mars 1905); Sur la flore ét sur les niveaux relatifs des sondages houillers de Meurthe-et-Moselle (ibid., CXLIV, P- 1437-1443, 27 mai 1907). ; (3) J. Herbing : Über Steinkohlenformation und Rotliegendes bei Landeshut, Schatzlar und Schwadowitz (Jahresber. d. Schles. Ges. [. vaterl. Kultur. [. 1904, P 38-114). 4905 (A suivre). NOTES BIBLIOGRAPHIQUES Louis François. Recherches sur les plantes aquatiques (Annales des Sciences naturelles, Bot., 9° série, t. VII, p. 25 à 110, 1908). Le travail de l’auteur comprend deux parties : 4° Rôle des stolons submergés dans la multiplication de quelques plantes aquatiques; > Recherches sur la germination d'un certain nombre de monocotylé- dones aquatiques. Les espèces qui font l'objet de la première partie de ce travail n’ont pas une vie absolument aquatique, elles s’accommodent de terrains maré- cageux et peuvent vivre parfois sur des sols très peu humides. Les plantes sur lésquelles porte le travail de l’auteur, ont été examinées sur place. patiemment et pendant plusieurs années; parmi ces plantes, il en esl deux : le Mentha aguatica et le Lysimachia vulgaris qui ont donné lieu à une étude très détaillée. Les stolons aquatiques atteignent souvent une grande longueur el peuvent généralement flotter au-dessous de la surface de l’eau, pendant longtemps sans se fixer, malgré l'existence de nombreuses toufles de racines, situées aux nœuds qui avoisinent l'extrémité végétative légèrement redressée. Au bout de quelques mois, souvent en février ou mars, la crois- sance de cette extrémité, arrêtée pendant l'hiver, reprend, les racines s’enfoncent dans le sol, et la plus grande partie du stolon, rattachant la région terminale à la souche mère, se détruit, ce qui donne ainsi un plant nouveau, parfois entièrement aquatique alors que celui dont il provient est terrestre. Souvent, d’ailleurs, la région du stolon dont il vient d'être question se désorganise avant l’enracinement, il en résulte des rameaux détachés qui sont aussi, pour la plupart, l’origine de souches nouvelles. Ces organes, que l’auteur a également étudiés au point de vue anat0- mique, possèdent, au moins chez quelques espèces, une très grande plas- ticité. Les particularités de structure et d'adaptation mises à part, leur principal intérêt consiste dans le rôle qu’ils jouent dans la dissémination : rellement ou accidentellement, s’enracinent en général, avec une 8r ande facilité; or, on voit fréquemment dans les cours d’eau navigables, de nombreux fragments de plantes accrochés aux embarcations ; des portions de stolons peuvent, par ce moyen, être entrafnées au Join, et propager l'espèce en tous sens, indépendamment de la direction des courants. Dans la seconde partie de son travail, l'auteur a étudié, surtout au NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 351 point de vue anatomique, les germinations d’un certain nombre de plantes appartenant aux trois familles : Butomées, Alismacées, Naïadacées. Chaque fois que ce lui fut possible, il a examiné de jeunes plantes provenant de germinations effectuées paraHèlement dans l’eau et sur la terre humide. ans beaucoup de cas, ces jeunes plantes en voie de germination sont très ténues dans toutes leurs parties, de sorte que leur étude fut assez délicate. Sans nous étendre sur les différents chapitres de ce travail, résumons-en les conclusions. Les germinations des plantes étudiées ont été parfois assez difficiles à obtenir, cependant elles s'effectuent plus aisément que ne pourrait le faire Supposer la faculté très développée que possèdent ces plantes de se propager par voie végétative. La racine principale a un cylindre central de structure très simple. Chez les Butomées et Alismacées on y distingue un vaisseau central et deux faisceaux libériens diamétralement opposés et fréquemments réduits chacun à un tube criblé de section pentagonale ou losangique. Le cylindre central est moins simple chez les Naïadacées : il y a d'habitude plusieurs vaisseaux, le plus volumineux étant généralement central; le liber com- prend un plus grand nombre de faisceaux, parfois plus compliqués. En ce qui concerne le passage de la racine à l'axe hypocotylé, tout Paraît se passer comme si une partie du liber de la racine se déplaçait. Chez les Butomées et Alismacées, l’un des faisceaux viendrait s'accoler ou se fusionner avec l'autre. Chez les Naïadacées le liber se concentrerait en arc sur le côté du bois. Il en résulte que le cylindre central de l'axe hypocotylé, possède une symétrie bilatérale et un aspect très net de nervure foliaire, surtout chez les Butomées et les Alismacées ; chez les Naïadacées la symétrie bilatérale du cylindre central ne se remarque bien que dans la moitié inférieure de l'axe hypocotylé. Quant au cotylédon, il est parcouru par une nervure dont la structure, chez les Butomées et les Alismacées, rappelle celle du cylindre central de l'axe hypocotylé ; chez les Naïadacées, celle du eylindre central de l'axe, dans sa région infé- Mieure, là où la symétrie est bilatérale. Chroniques et Mouvelles La Revue générale de Botanique vient de perdre, à quelques semaines de distance, deux de ses collaborateurs, M.AuGusrTe DAGUILLON, Professeur- Adjoint à la Faculté des Sciences de Paris, décédé le 17 Juillet 1908, dans sa 46° année, et M. AzrRED» Grarb, Membre de l’Institut, Professeur à la Sorbonne, décédé le 8 Août, dans sa 62° année. Le nom de M. Auguste Daguillon était bien connu de nos lecteurs. C'est dans la Revue qu'ont été publiés les principaux travaux de ce bola- niste, et, entre autres, ses remarquables recherches sur les Conifères. Excellent professeur, auteur des « Leçons de Botanique », ouvrage très apprécié des étudiants, M. Auguste Daguillon est unanimement regretté par ses collègues et par tous ses élèves. Alfred Giard est le zoologiste universellement célèbre. Naturaliste de premier ordre, aucune branche des Sciences naturelles ne lui était étrangère. Il ne saurait être question ici de ses nombreuses découvertes zoologiques ; mais M. Giard a publié aussi des travaux de Botanique sur les questions les plus variées. Son ardeur pour les sciences de la Nature, son grand talent de professeur, son érudition incomparable, autant de qualités qui ont servi à M. Giard fait un nom dans les Sciences naturelles : zoologie, géologie et botanique. FL " L # On annonce la mort, à l’âge de 91 ans, du Professeur HERMANN KARS- TEN, qui a publié des mémoires très divers de Botanique sur les Palmiers, la flore de la Colombie et du Vénézuela, la chimie et l’histologie des plantes, etc. M. Karstein était né à Stralsund en 1817, et a été Professeur à l’Université de Vienne. + * * : La ville d'Alger vient d'obtenir la cession gratuite par l'État du Jardin d'essai de la ville, la Compagnie algérienne ayant renoncé au bénéfice du contrat qui avait mis à sa disposition ce jardin jusqu’en 1916. * * % Dans la publication annuelle de l’Université de Copenhague à l’occasion de la fête du roi, M. le Recteur Euc. WARMING a publié un mémoire sur «_ Les types biologiques du règne végétal ». Après un aperçu historique de la question et une discussion sur la conception du type. biologique (@ Livsform », « Lebensform »), et en touchant beaucoup d'autres questions actuelles comme celles du Néo-Lamarckisme, de la téléologie, de l'hér édi e des caractères acquis, M. Warming expose un nouveau système (modifi- cation de son système de 1884) fondé sur la durée de la vie des différents types, et bien différent de celui proposé par M. RaunxiAR dans sen mémoire : « Types biologiques pour la géographie botanique » (C-R. Acad: des Sciences de Danemark, 1905). ——_—— nt tn, 450 — Lille, imp. Lx Bicor Frères. Le gérant, Pirrens- MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, ete., à M. FAd- Ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT, 1; rue Dante, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à pe Gaston BONNIER, Professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’Estrapade, P LL sera rendu compte dans les revues spéciales ouvrages, mémoires ° noles dont un exemplaire aura été adressé au Directeur Revue sénérale de Botanique. De plus l'ouvrage envoyé sera annoncé immédiatement Sur la couverture. ue ont Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique lroit £raluitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. # Librairie Générale de l'Enseignement, À, rue Dante, Paris LIBRAIRIE GEORG et Ci, à GENÈVE et à BALE VIENT DE PARAITRE Flore complèle de la France A et de la SUISSE Pour trouver facilement les noms des plantes SANS MOTS TECHNIQUES Par GasTon BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE et G. pe LAYENS LAURÉAT DE L'INSTITUT 5338 Figures REPRÉSENTANT LES CARACTÈRES DE TOUTES LES ESPÈCES AVEC UNE CARTE DES RÉGIONS DE LA FRANCE et une carte des régions de la Suisse Prix : Broché, 10 fr. (franco, 41 fr.); Relié, 41 fr. (franco, 12 fr. 10). « Les auteurs de la Nouvelle Flore viennent de publier une nouvelle die, ; de la Flore complète de la France en y comprenant la Flore de la 5 “à Toutes les espèces, qui se trouvent à la fois en France et en Suisse, sont m2 d'un signe particulier et, au cours des analyses, d’autres signes renvoient À description spéciale, illustrée de nombreuses figures, des plantes de Suisse | ne se trouvent pas en France. « Cette Flore complète de la France et de la Suisse renferme, ; Carte des régions de la France, un aperçu sur la distribution des plantés Suisse et une Carte des régions végétales de la Suisse. LÉ « Comme les diverses Flores des mêmes auteurs, cet ouvrage, où les "2 nations des plantes sont rendues très faciles par des tableaux illustrés de 2 breuses figures représentant les caractères de toutes les espèces, est assuré | grand succès. » outre” NP, LE BIGOT FRÊTES REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE TOME VINGTIÈME Livraison du 15 Septembre 1908 Entered at the New-York Post Office as Second Class matter. PARIS | LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT 4, RUE DANTE. Î 1908 LIVRAISON DU 15 SEPTEMBRE 1908 an + È L — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR (avec figures dans le texte), par MM. Marcel Dubard et Paul Dop . . . 353 Î. — LA QUESTION DE LA SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES ET LES RÉCENTS TRAVAUX (1898-1906) SUR CE GROUPE DE CHAMPIGNONS, (avec figures dans letexte), par M. A. Guilliermond (MR) a SN, 22 à : Re 364 li. — REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. Zeiller (suite) . - 779 IV. — NOTES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . 38) V. — CHRONIQUES ET NOUVELLES. . . . . . . . 8 Cette livraison renferme seize figures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement voir À la troisième page de la couverture. Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur l'Administrateur de la Librairie générale de l'Enseignement 1, rue Dante. Paris (V). F É # MOT CONTRIBUTION A L’'ÉTUDE MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR par MM. Marceit DUBARD et Paul DOP La classification actuelle des Malpighiacées à fruits munis d'ailes (Pterygophorées) sépare d’une façon presque absolue dans des tribus différentes les genres appartenant à l’Ancien et au Nou- Veau Monde. Les Aspidopteridinées appartiennent surtout à l'Asie méridionale, à la Malaisie, quelque peu à l'Afrique et sont repré- sentées en particulier à Madagascar par le genre Microsteira et par certaines espèces de Triaspis et de Tristellateia ; les Sphedamnocar- Pinées présentent une répartition analogue, avec quelques espèces d'Acridocarpus à Madagascar. Quant aux Mascagniinées, Tricomarit- nées et Banisteriinées, elles sont toutes américaines, à part de très rares exceptions dans ce dernier groupe et n'ont jusqu'à présent aucun représentant signalé dans la Grande Île. Cependant il semble qu’une connaissance plus approfondie des Malpighiacées africaines et malgaches doive mettre en évidence des Points de contact plus nombreux entre ces groupes encore aujourd’hui très tranchés. C'est ce qui résulte des recherches que nous avons faites sur les Matériaux réunis à l’herbier du Muséum, recherches qui nous ont menés à mieux comprendre les relations des divers genres de la flore malgache, à rectifier certains points de la classification admise êt à préciser les affinités avec les types américains. Les résultats généraux de nos observations ont êté consignés dans deux notes à l’Académie des Sciences (1) et l’objet da présent $ M) M. Dubard : Sur les affinités des Malpighiacées de Madagascar, à propos \ genre nouveau Tricomariopsis (9 décembre 1907). ; ont ubard et P. Dop : Nouvelles observations sur l'anatomie et les affinités M. es Malpighiacées de Madagascar (17 février 1908). Rev. gén. de Botanique. — XX. 354 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Mémoire est de justifier nos conclusions, en nous basant sur des considérations à la fois morphologiques et anatomiques et de fournir la description des types nouveaux que nous avons pu mettre en évidence. Si nous laissons de côté le genre très spécial et très homogène Tristellateia, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir, les Malpighiacées de Madagascar, décrites ou figurées jusqu’à ce jour, sont rapportées à un petit nombre de genres de la manière suivante : Microsteira, genre spécial à Madagascar (une espèce). Triaspis. Afrique tropicale et Madagascar (4 espèces malgaches). Sphedamnocarpus. Afrique et Madagascar (une espèce malgache). Acridocarpus. Pacifique, Afrique et Madagascar \ (4 espèces malgaches). Aspidopteridinées . Sphedamnocarpinées . 1 genre de place incertaine, Philgamia, Madagascar (une espèce). L'étude des formes malgaches nous a amené à modifier ainsi qu’il suit le tableau précédent : Microsteira, 5 espèces, dont une détachée du genre Acridocarpus, deux du genre Triaspi et une nouvelle. Triaspis, 2 espèces. Sphedamnocarpinées . Acridocarpus, 3 espèces. Banisterioides, genre nouveau avec une espéce qui est l'ancien Sphedamnocarpus. Banisteriinées . . . , | Tricomariopsis, genre nouveau, une espèce- Philgamia, une espèce. Cottsia, genre nouveau, une espèce. Aspidopteridinées Ce tableau va nous servir de plan dans l'étude que nous allons faire pour chacun de ces groupes, ainsi délimités. 1. — Banisteriinées. 1° MorP&OLOGIE. — Le genre Philgamia, anagramme de Galphi- mia) fut créé par Baillon sur un échantillon provenant d'Ammbal? Mena et recueilli par M. Grandidier ; la seule espèce P. hibbertioides DU oi CS RE Se È ES Le SRE ST RE CA Se ie be MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 355 à été figurée dans l’histoire naturelle de Madagascar (1) sans jamais avoir été décrite. Ne possédant pas les fruits de cette plante, il est assez difficile de fixer sa place exacte dans la classification des Malpighiacées, mais cependant ses caractères morphologiques per- mettent de la ranger dans le groupe des Banisteriinées ; les caractè- res anatomiques viennent d’ailleurs confirmer cette manière de voir. Voici la description de l'échantillon type : Petites feuilles à limpe elliptique, couvertes de poils formant un revêtement argenté sur la face inférieure, moins serrés sur la face Supérieure ; le limbe présente, tout-à-fait à la base, aux points de jonction avec le pétiole deux petites glandes circulaires ; il est Parcouru par 4 ou 5 paires de nervures secondaires peu saillantes Sur ses deux faces. Dimensions moyennes : pétiole 2"w.,5, limbe 18um > 8mm, Les pétioles ainsi que les jeunes rameaux sont forte- ment pubescents. Les inflorescences sont constituées par des ombelles terminales COMprenant le plus souvent 3 fleurs (de 1 à 4). alice à 5 sépales velus extérieurement, glabres en dedans, dépourvus de glandes, en forme de languette, oblongs, obtus. Corolle à 5 pétales à onglet très court, limbe elliptique; androcée formé de 10 étamines égales, légèrement soudées entre elles par la base élargie de leurs filets ; anthères à loges subparallèles, connectif élargi dorsalement ; ovaire à 3 carpelles soudés, complètement velu, à poils raides, surmonté de 3 styles libres, assez courts, très faiblement divergents vers l'extrémité, s’étalant à la partie supé- rieure en un stigmate formé d'une lame semi-cireulaire échancrée ‘ü dedans, Chaque loge renferme un seul ovule, contourné, à raphé Interne, byponaste, pendant. Fruit inconnu. Heu Dimensions moyennes : pédicelle, 15m ; pièces du calice mé lement inégales, 4mm >< 2m; pétales, onglet, 1"; limbe EX 2mm,5 : étamines, filet 3® ; anthère, à peine 1" ; ovaire, 1en,5 ; styles, 2mm. Ce genre offre un assez grand nombre de caractères communs 4VeC Tricomariopsis, mais en l'absence de fruit, organe très essentiel Pour la classification des Malpighiacées, il est impossible de préciser AUCOup les affinités. (1) Atlas, T. 265. # 356 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le genre Banisterioides ne correspond pas à des documents nouveaux ; nous l’avons créé sur l'échantillon type de Bojer, conservé au Muséum, qu'Adrien de Jussieu décrivit sous le nom de Banisteria multiflora (1). Cette plante, comme l’a fait remarquer son premier descripteur, diflère assez notablement des espèces américaines de Banisteria par ses pétales courts et entiers, par ses étamines égales, par la forme particulière de son stigmate terminé en troncature oblique. De Jussieu considérait cette forme comme intermédiaire entre les Banisteria et les espèces d’Acridocarpus à trois styles égaux. C’est pour ces raisons que Baker (2) crut devoir la rapporter au genre Sphedamnocarpus de Planchon qui provient du démembrement du genre Acridocarpus et comprend précisément des types à 3 styles égaux et originaires de l'Afrique australe ; ilen fit le Sp. madagascariensis. L'examen morphologique de l’échantillon type ne nous à pas permis d'adopter cette dernière opinion. La régularité parfaite de la fleur, la brièveté des styles, trapus et non divergents, rappellent beaucoup plus les Banisteria que les Sphedamnocarpinées, mais nous n’aurions point cependant modifié la nomenclature, si les caractères anatomiques n'étaient venus confirmer pleinement notre manière de voir, en mettant en évidence des affinités bien nettes, avec les types américains. Etant données les divergences d'opinion précédemment signalées, il nous semble qu'il convient bus go un genre eue As cette forme ; nous l’appelons B ioides pour rappeler ités avec les Banisterit d'Amérique et l’espèce devient alors le 8. hulagisaursentie Les deux autres genres que nous plaçons aussi dans le groupé des Banistertinées se distinguent par des particularités intéressantes de l’androcée, A notre connaissance, il n’a pas été signalé jusqu'à ce jour de Malpighiacées présentant plus de dix étamines ; l'examen d'un échantillon recueilli dans la forêt de la Mandraka, en plein centre de Madagascar, par M. d’Alleizette nous a montré un andro possédant une tendance accentuée à la méristémonie ; le nombre des étamines relevé sur plusieurs fleurs s’est toujours montré super rieur à 10, avec des concrescences souvent très accentuées entre des étamines voisines. L'échantillon étant parfaitement sain el nou (1) Arch, Mus. Hist. Nat., IL, p. 424. (2) In. Journ, Linn. Soc., XX ET PRET SAIT CSM LR MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 357 parasité, ilne paraît pas probable qu'il s'agisse là d'un cas téra-. tologique, Nous avons dénommé cette plante Tricomariopsis madagascariensis (1); en voici les principaux caractères. Les rameaux, cylindriques, sont recouverts d'une pubescence fauve, formée par des poils en navette ; les feuilles sont opposées, pétiolées, à limbe presque arrondi, terminé en un très court äcumen, portant 5 à 6 paires de nervures secondaires, légèrement courbes, assez saillantes sur la face inférieure ; les nervures ter- liaires sont dissimulées sous le fentrage du limbe. La nervure médiane porte latéralement à sa base deux glandes arror ‘es et le limbe présente également deux glandes au voisinage des ».. aières. Dimensions moyennes : pétiole, 18m; ]imbe, 50m X 40mm, Les inflorescences élémentaires sont constituées par des om- belles de 3 à 4 fleurs, munies d’un petitinvoluere comprenant, pour chaque fleur, une bractée mère et 2 bractées latérales ; ces ombelles sont souvent groupées vers l'extrémité des rameaux et naissent à l'aisselle des dernières paires de feuilles, de manière à constituer des grappes intertoliées et pauciflores. Les pédoncules floraux mesurent en moyenne 10m»; le calice ést à 5 sépales, velus extérieurement, glabres en dedans, dépourvus de glandes, oblongs, arrondis à l'extrémité, mesurant en moyenne mx, La corolle comprend 5 pétales formés d’un très court onglet, Surmonté d'un limbe arrondi, entier, portant à la base deux auri- cules, elle est haute d’environ 6w» et, par conséquent, dépasse peu le calice, L'androcée est constitué par 11 à 15 étamines, égales, légèrement soudées entre elles par la base de leurs filets, à connectif “largi dorsalement et à loges subpärallèles. et androcée accuse une tendance très nette à la méristémonie ; il n’est pas rare de trouver deux étamines voisines soudées entre elles sur toutes la longueur de leur filet et dont les anthères seules Sn libres, Dimensions moyennes : filet 22,5 ; anthère 1/2". L'ovaire est formé de 3 carpelles, soudés, présentant chacun Un angle dorsal saillant, surmontés de 3 styles indépendants, carte, assez trapus, très peu divergents, s’étalant à la partie de #n un stigmate formé d’une lame semi-circulaire, denticulée ; sé que angle saillant de l'ovaire présente vers le haut l'amorce d'une ft) M. Dubard. Loc, cit 398 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE aile portant une touffe de poils raides, alors que le reste de la surface ovarienne est glabre; aussi jeune que nous ayons pu examiner l'ovaire, nous avons toujours trouvé les poils groupés en 3 touftes : enfin chaque loge renferme un seul ovule, hyponaste, pendant, semi anatrope, à raphé tourné du côté de l’axe. Dimensions moyennes (ovaire proprement dit 4m 1/2; styles 2mm 4/2. Le fruit nous est inconnu, mais la disposition de l'ovaire rend vraisemblable qu’il soit d'aspect tricomarié. L’ens:mble des caractères précédents, et particulièrement ceux fourni; , :r l’androcée et par les carpelles, justifient la création d'un genre nouveau ; nous l'avons appelé Tricomariopsis, pour rappeler l'aspect particulier de l’ovaire. Le nouveau genre forme une transi- tion naturelle entre les Banistériinées et les Tricomariinées, à l’inté- rieur de la famille des Malpighiacées ; il relie d’autre part cette famille avec le groupe des Dialypétales méristémones, par le dédoublement plus ou moins accentué des étamines typiques. D’autre part, un échantillon de Scott Elliott (n° 263), conservé dans l’herbier du Muséum, nous offre un type très nouveau pour Madagascar et qui vient se ranger bien nettement parmi les Banis- teriinées à androcée irrégulier, au voisinage des genres américains Janusia et Aspicarpa. L'état de l'échantillon, qui ne porte que des fleurs passées ou de très jeunes boutons, ne nous a pas permis d’en composer une description complète ; mais les caractères suivants permettent cependant de s'assurer qu’on à affaire à un genre nouveau et d’en fixer les affinités. C'est une plante grimpante, à rameaux cylindriques, velus à l'état jeune, portant de petites feuilles opposées, à limbe elliptique terminé brusquement par un petit mucron. Les deux faces sont garnies de poils assez épais, les nervures sont peu saillantes ; enfin ces feuilles ne possèdent ni-glandes, ni stipules. Dimensions moyennes (pétioie 4mm ; limbe 23m x 15mn). Les fleurs sont petites et paraissent toujours solitaires à | ’aisselle des feuilles ; le pédoncule floral, velu, mesure environ 40% et porte vers son milieu deux petites bractées opposées, à terminaiso" aiguë. Le calice est formé de 3 sépales, soudés entre eux à la base, UP RE MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 359 peu inégaux, ovoides, velus extérieurement, glabres sur leur face interne, portant chacun, à leur base et du côté externe, 2 grosses glandes allongées, offrant un peu la forme d'oreilles. La corolle est formée de 5 pétales nettement onguiculés, à limbe entier et arrondi, si l’on peut en juger par l’état jeune. L'androcée comprend 3 pièces épisépales, dont deux seulement, adjacentes, sont fertiles ; les 3 autres paraissent se réduire à leurs filets et se développent bien après les étamines fertiles ; ces 5 pièces Sont d’ailleurs très faiblement soudées à la base. L'ovaire est formé de 3 carpelles à peu près indépendants entre eux et simplement soudés avec un axe central ; le carpelle médian seul porte un style, inséré latéralement vers le milieu de la hauteur de l'ovaire et terminé par une petite région stigmatique, très peu étalée et coupée perpendiculairement à l’axe du style ; chaque Carpelle est muni dorsalement d'une aile saillante et velue. Chaque loge renferme un ovule volumineux, semianatrope, pendant, hypo- naste, à raphé interne, arrondi à la base, terminé en pointe vers le haut (région micropylaire). Fruit muni d’une aile dorsale bien développée et légèrement Yelue, se détachant de l'axe central à maturité. Nous avons donné au genre nouveau le nom de Cottsia (1), et l'espèce considérée est le C. scandens. Le genre Cottsia vient se placer par l’ensemble de ses caractères très près du genre Aspicarpa ; comme dans ce genre, les feuilles Sont dépourvues de stipules et de glandes, tous les sépales sont Munis de glandes, l’androcée comprend 5 pièces épisépales, dont 2 seulement sont fertiles : l'ovaire est formé de carpelles presque indépendants et dont l’un seulement porte le style. D'autre part la forme des glandes calycinales rappellent beaucoup plus celles qu'on trouve chez les Janusia ; comme dans ce genre les pétales paraissent entiers, les étamines ne sont soudées qu'à la base et le fruit est muni d’une aile dorsale très développée. 2° ANATOMIE. — Feuille, — Le limbe de la feuille des Banistérit- nées malgaches est muni de poils en navette entièrement lisses. On en rencontre abondamment sur les deux faces dans Baniste- M) Anagramme de Scottia, pour ne pas créer de confusion avec le genre Scottea des Légumineuses. 360 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE rioides madagascariensis et Philgamia hibbertioides. Les poils sont au contraire presque entièrement localisés sur la face inférieure, dans Cottsia scandens et Tricomariopsis madagascariensis. Ces deux espèces en possèdent cependant à la face supérieure sur le trajet des nervures. L’épiderme supérieur est formé dans B. madagasca- riensis, Ph. hibbertioides et T. madagascariensis, de cellules régu- lières à membrane externe mince et peu cutinisée dans T. mada- gascariensis, plus épaisse dans Ph. hibbertioides et B. madugasca- rensis, où elle est en outre fortement cutinisée Cette dernière espèce ne nous à jamais présenté les cellules épidermiques à grande et à petite lumière décrites par Niedenzu (1) dans divers Sphedam- nocarpus. C'est là un fait qui confirme le détachement de cette espèce du genre Sphedamnocarpus, et son rattachement à un genre nouveau de Banistériinées. Dans Cottsia scandens, l'épiderme supé- rieur présente un caractère d’adaption très nette à la végétation tropophile(2). mg La membrane externe des cellules qui le constituent est gélifiée, constituant ainsi un réservoir aquifère (3) (fig. 1): Fig. 1. — Épiderme supérieur de L'épiderme inférieur est formé, la feuille de Cotisia scun- dans tous les cas, de cellules plus dens; mg, membrane gélifiée. petites que celles de l’'épiderme supé- rieur; il possède des stomates, qui ont, comme dans la plupart des Malpighiacées, deux cellules annexes parallèles à la fente stomatique (4). Dans les quatre espèces de Banisteriinées malgaches, le paren- chyme foliaire possède une tendance très nette au développement de tissu palissadique sur la face inférieure. Dans Cottsia seandens, lé parenchyme ‘palissadique inférieur est assez bien développé; dans Ph. hibbertioïdes, Tr. madagascariensis et B. madagascariensis (fig. 2), il se réduit à la disposition régulière de l’assise la plus extérieure du limbe. Dans tous les cas, le tissu lacuneux esl normal et occupe le milieu de la section du limbe. DR rer Malpighiaceæ in Engler et Pranti. Naturpflanzenfamihth: : p.# (2) Schimper. Pflanzengeographie, 1898, p. 24. (3) Haberlandt. Physiologische Pflanzen-anutomie, 1904, p. ©. (4) Solereder., Systematische Anatomie der Dicotyledonen. 1899, p. 184- PRIT rs 2 MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 361 Le limbe de la feuille des Banisteriinées malgaches présente un appareil spécial, aquifère, en rapport avec le caractère tropophile de ces végétaux. Dans B. madagaseariensis (fig. 2), où il est bien déve- loppé, ce tissu est formé de massifs de grosses cellules, à parois cellulosiques, qui accompagnent les nervures et se trouvent placés sur les deux faces de la feuille, au contact immédiat des deux épidermes (fig. 2). A la face supérieure, ce tissu est formé de trois où quatre assises de cellules ; à la face inférieure, il paraît simple- ment constitué par une seule assise. Un tel appareil aquifère super- ficiel se retrouve à des degrès variables de développement dans les autres espèces. Sa Structure et sa dispo- sition sont à peu près les mêmes dans T. FT) ï Madagascariensis : or dans Cottsia scan - @:€. dens, il est plus ré- duit,et dans Ph. hib- bertioides, il paraît localisé à la face su- Périeure des nervu- res. Un appareil ana. logue à été décrit Par Niedenzu (1), dans Banisteria par- diflora Juss. et Pte. tissu aquifère inférieur. Gr. : . ’andra pyroidea Juss. 4nS se méprendre sur le caractère essentiellement adaptatif de ce tissu. on peut cependant admettre qu'il indique une afliuité tatre les Banisteriinées malgaches et les Malpighracées américaines. Les nervures de la feuille des Banisteriinées malgaches sont ‘onstituées par des ares libéro-ligneux, généralement dépourvus d'appareil de soutien sclérifié. Dans T. madagaseariensis seulement, Un arc fibreux interrompu enveloppe, sur Sa face convexe, l'arc E<_) {./ Le. EC lihé Ÿ ft Déro-igneu x de la nervure principale. Les cristaux d’oxalate de calcium sont aboudants dans la feuille (1) Niedenzu : Loc, cit, : 362 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE de ces quatre espèces. Les mâcles paraissent rares, mais au contraire les cristaux isolés sont très abondants, surtout dans Cottsia scandens. Ceux-ci existent toujours sous deux formes : sous la forme de gros cristaux tabulaires, abondants dans le voisi- nage des nervures, et sous celle de cristaux allongés, localisés dans le tissu palissadique, qui rappellent les. cristaux en forme de styloïdes décrits par Niedenzu (1), dans les espèces du genre amé- ricain Peixotoa. Dans les Banisteriinées malgaches, le pétiole a une structure très simple. Il est muni à sa surface de poils en navette et il possède un arc libéro-ligneux en forme de V, muni de faisceaux accessoires en nombre variable. Dans tous les cas, le système Con- ducteur pétiolaire est dépourvu d'appareil de soutien. Le paren- chyme renferme d’abondantes mâcles d’oxalate de calcium. Le pétiole du B. madagascariensis porte une paire de glandes, dont la bonne conservation des échantillons nous a permis d'étudier la structure. Chaque glande a la forme d’une coupe pédonculée ; par le pédoncule pénètre un faisceau libéro-ligneux détaché de l'appa- reil conducteur du pétiole. La concavité de la coupe est tapissée par une assise de cellules, régulièrement disposées et allongées perpendiculairement à la surface. Ce sont des cellules sécrétrices dont la cuticule peut se détacher très facilement. Tige. — La tige des Banisteriinées malgaches présente les caractères normaux de la tige des Malpighiacées, tels qu'ils sont établis dans l’ouvrage déjà cité de Solereder. La structure est nor male; le liège, constitué par des cellules aplaties, se forme dans les assises les plus externes de l'écorce ; le péricycle est, dans tous les cas, muni de paquets de fibres peu ou pas sclérifiés. Le liber et le bois ont la structure des Malpighiacées à cylindre central normal, Cependant, dans B. madagascariensis, le liber secondaire offre par places des amas de fibres sclérifiées, constituant un liber dur, signalé déjà par Niedenzu (2) dans quelques Banisteria € Heteropteris. Les rayons médullaires, toujours étroits, sont formés de 1 on 2 files de cellules. Enfin, la moelle est lignifiée dans Fr. (4) Niedenzu : Loc. cit. (2) Niedenzu. Loc. cit. Li MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 363 madagascariensis ; au contraire, elle reste cellulosique dans les trois autres espèces. L'oxalate de calcium est abondant dans les divers tissus de la tige, surtout dans l'écorce, sous la forme soit de mâcles, soit de cristaux en table. En somme, l'appareil végétatif des Banistériinées malgaches est surtout caractérisé par le parenchyme limbique à tendance centrique, et par un tissu aquifère superficiel, très développé dans certains types. (A suivre). IA QUESTION DE LA SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES ET LES Récents Travaux (1898-1906) sur ce Groupe de Champignons par M. A. GUILLIERMOND (fin) B. ANATOMIE ET CYTOLOGIE DES ASCOMYCÈTES. Outre les recherches que nous venons de résumer et qui tou- chent par certains côtés à la cytologie, il faut signaler un certain nombre de travaux qui ne rentrent pas dans le cadre de la sexualité. Parmi ces recherches citons d’abord celles de Harper (1) Fig. 73-76. — / et ?, formation des spores dans un sporange de Pilobolus : 3 et 4, formation des spores dans un asque de de Lachnea (d'après Harper). qui a étudié comparativement la formation des spores dans le sporange des Mucorinées et dans l’asque des AscomyY- cètes. Dans ces deux appareils de reproduction, les spores se forment d’une manière fort différente, Dans le sporange: il se produit aux dépens des vacuoles une série d’invagi- nations qui, en se soudanl, finissent par constituer des cercles complets, divisant le cytoplasme en un grand NOM bre de petites boules multi- nucléées qui deviennent les spores (fig. 72-76, 1 et 2). Tout le cyt0’ plasme est done employé à la formation des spores et il ne peut exister d’épiplasme. Dans les asques, au contraire, les spores sont formées aux dépens (1) Harper : Cell division in Sporangia and asci, (Annals of Botany, 1899). pe FIRE VE nf M PEUT TS EU CURE Se cnrs ENS SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 365 d'une partie seulement du cytoplasme, le sporoplasme, et sont déli- mitées par le kinoplasme qui subsiste tout autour des centrosomes après la troisième mitose. Les fibres kinoplasmiques disposées autour des centrosomes se recourbent comme un parapluie autour de chaque noyau et délimitent les spores du cytoplasme non utilisé à leur formation (fig. 73-76, 3 et {). Aussi, subsiste-t-il autour des spores, sous forme d’épiplasme, une grande partie du cytoplasme qui n’a pas servi à la construction des spores, mais qui sera utilisé plus tard à leur nutrition. Harper rapproche ce mode de délimitation des spores de celui qu'a décrit Strasburger, dans les ZooSporanges de certaines OEdogoniacées. Il en conclut qu'on ne Peut constater aucun rapport entre le sporange et l’asque ét qu'il ne paraît pas possible de chercher dans les Phycomycètes l'origine des Ascomycètes. Les Ascomycètes seraient beaucoup plus lapprochées des Floridées, comme l'ont déjà démontré les recher- ches de Thaxter, mais ils semblent avoir d'autre part quelques Parentés avec les Chlorophycées et notamment les Œdogoniacées. Le processus de délimitation des spores aux dépens du kino- plasme a été contesté, tout récemment, par Fauee (1), qui a cherché à établir un lien entre le sporange et l’asque, mais, comme ce Processus a été vérifié par un très grand nombre d’observateurs, il n'est guère possible d'attribuer l'opinion de Faull qu'à une erreur d'interprétation. En tous cas, on peut considérer comme défini- tivement admis que les spores se forment selon le procédé indiqué Par Harper. ; L'étude de la karyokinèse des asques, décrite autrefois par Harper, a été reprise dans ces dernières années par cet auteur (2), ainsi que par Maire (3) et Guicuienmonp (4). Ces divisions sont (1) Faull : Développement of ascus and spore formation in Ascomycetes. (Proc. Dir Soc. Nat, His. 1905). hr die s 200 | Harper : Cell. division in sporangia and asci. (Annals of Bolany. js Sexual reproduction in Pyronema per pre and the morphology of the or (Annals 0f Botany, 1900). — Sexual reproduction and the or roms À Mucleus in certain mildews. (Publ. Carnegie Institution, sr dr ag } Maire : Recherch tologiques sur le Galactinia succosa. (C. 7. é ces, 1903. — pastis ne ns la cytologie des Ascomycètes. mere de : 903). Sur les divisions nucleaires dans l’asque de la Moril Sciences, 1 — mitos .(C. 8. de FA Suilliermond : Contribution à l'étude cytologique des IE de de la eS Sciences, 1903).— Sur la karyokinèse de Peziza rutilans. 366 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE caractérisées par la persistance de la membrane nucléaire généra- lement jusqu’à la fin de l’'anaphase, ainsi que celle du nucléole qui ne se résorbe qu'après la formation des noyaux fils. Le nombre des chromosomes varie suivant les espèces, contrairement à ce que l’on constate dans les Basidiomycètes, qui, d’après Maire, renfer- tous le même nombre de chromosomes. HaARPER a compté environ 10 chromosomes dans Pyronema confluens, 8 dans Peziza Steven- soniana, Erysiphe communis, Ascobolus furfurascens et Phyllactinia Coryli. Guiziermonp en observe 8 dans Aleuria cerea et Pustularia vesiculosa, environ 12 dans Peziza Catinus et 46 dans Peziza r'utilans. Maire en décrit 2 dans Galactinia succosa et quelques autres espèces. Pour FauLz, le nombre des chromosomes varie 4 à 8 suivant les espèces. D’après Maire, les centrosomes sont d’origine intranu- cléaire comme le fuseau achromatique. Pour Harper et Faull, ce sont au contraire des formations extranucléaires. Un point intéressant est l'existence dans Peziza rutilans d’une mitose présentant, par la dimension de ses chromosomes ei la piupart des détails du processus, les caractères des mitoses clas- siques des Phanérogames. Elle ne s’en distingue guère que par la persistance de la membrane et du nucléole pendant les premiers stades. C’est, au dire de Guilliermond, le plus bel exemple de karyokinèse qui ait été rencontré jusqu'ici chez les Champignons. Les recherches de Maire ont montré que les mitoses de l'asque sont accompagnées d’une réduction quantitative des chromosomes comparable à celle qui s'opère dans les mitoses sexuelles des Phané- rogames, Ce qui constitue une preuve sérieuse en faveur de l'exis- tence de la fécondation dans les Ascomycètes. Dans Galactinia Succosa, par exemple, Maire décrit les phases suivantes : La pre mière mitose est précédée de stades spirèmes lâches auxquels succèdent des stades synapsis très caractérisés, puis la chromä” tine se détache du peloton sous forme de protochromosomes, par” fois très nombreux, qüi semblent correspondre aux gamosomes Soc. de Biologie, 1904). — Contribution à l'étude de la formation des,asques ©! de l'épiplasme des Ascomycètes. (Rev. gén. de Botanique, 1904). — Remarqu** sur la cytologie des Ascomycètes. (C. R. de La Soc. de Biologie, 1904) Recherche sur la karyokinèse des Ascomycètes. (Rev. gén. de Botanique, 4904). — Remarque* sur la karyokinèse des Ascomycètes. (Annales mycologici, 4906). — Sur 7 rar des chromosomes chez les Ascomycètes. (C. R. de la Soc. de Biologit, SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 367 de Strasburger. À la prophase de la première mitose, on observe une plaque équatoriale formée de quatre chromosomes résul- tant de la soudure des protochromosomes. Les quatre chromo- somes subissent bientôt deux partages successifs longitudinaux qui portent leur nombre d’abord à 8, puis à 16. Toutefois le second partage n'est pas toujours complet et peut donner un nombre de chromosomes variant entre 8 et 16. On rencontre donc, à l'ana- Phase, deux plaques polaires renfermant chacun environ 46 chromo- somes. À la seconde mitose, on observe d’abord 8 protochromosomes qui se soudent à la plaque équatoriale en 4 chromosomes, lesquels ‘subissent à la métaphase un dédoublement en 8 chromosomes fils qui émigrent par groupe de 4 aux deux pôles. A la troisième mitose, la plaque équatoriale montre 4 chromosomes qui se divisent chacun pour donner à l'anaphase deux plaques de # chro- IM0Somes, Par suite de l’existence de stades synapsis et de deux Scissions successives des chromosomes à la première mitose, Maire conclut donc que ces divisions sont homologuables aux mitoses sexuelles des Phanérogames : la première division est donc hétérotypique, la seconde homotypique et la troisième typique. La Seule différence entre ces mitoses et les mitoses sexuelles des Pha- lérogames consiste, en ce que, dans ces dernières, le second par- lage des chromosomes reste toujours incomplet à la première division et ne se termine qu'à la seconde, alors que chez les Asco- MYcêtes, il est généralement complet et donne à l'anaphase de la Première mitose deux plaques polaires renfermant à peu près le ouble du nombre normal des chromosomes. GUILLIERMOND, tout en se montrant plus réservé que MAIRE, est ‘pendant favorable à l'existence de mitoses réductrices dans l'asque, mais chez les espèces qu'il a étudiées à ce point de vue, Pesiza Catinus et Peziza rutilans, le second partage des chromo- Somes resterait toujours incomplet à la première mitose, comme dans les nitoses sexuelles des Phanérogames. Il consisterait en un Premier dédoublement longitudinal incomplet des chromosomes, aboutissant à la formation de V. Ceux-ci se diviseraient une “Conde fois, donnant d'abord des figures en losanges, puis deux V * légardant par leur ouverture et dont les branches ne se sépare- lalent qu’à la seconde mitose. En tous cas, l’auteur à constaté d'une Manière précise que le nombre des chromosomes reste CODS- 368 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE tant dans les stades d’anaphase des trois mitoses successives. Harper, plus récemment, aboutit au même résultat el affirme avoir retrouvé le même nombre de chromosomes à l’anaphase des trois divisions. La présence de stades synapsis lui fait également considérer ces mitoses comme réductrices. Mentionnons enfin les études de GuoiLcterMonpD (1) sur l'épi- plasme des Ascomycètes. L'épiplasme n’avait pas été étudié depuis les recherches de Errera qui ne l’a observé qu’à un point de vue exclusivement chimique. En dehors du glycogène signalé par Errera et des globules de graisse connus depuis longtemps, Guillier- mond observe la présence d’une grande abondance de corpuseules 8 métachromatiques analogues à ceux qu'il a rencontrés dans Îles levures. Ceux-ci naissent dans les cellules-mêres des asques dès leur plus jeune âge et souvent autour du noyau qui paraît avoir UD rôle dans leur sécrétion. Lors de la formation des spores, ces COTPS s'agglomèrent autour de ces dernières, qui finissent par les absor- ber. Ils se comportent donc comme des produits de réserve. C. QUELQUES TRAVAUX DE SYSTÉMATIQUE Parmi les travaux de systématique, uous mentionnerons surtout les recherches de Matruchot et Dassonville et celle de Kiôcker qui ont fourni une importante contribution à l'étude du groupe encor* peu connu des Gymnoascées. Les études de Marrucaor et DassonviiLe (2) ont eu pour résultat de classer les Trichophyton, qui étaient jusqu'ici rattachés aux Sporotrichum ou aux Botrytis, parmi les Gymnoascées. Ces auteurs ont montré, en effet, que le Ctenomyces serratus, espèce de Gym- noascée saprophytique, offrent des formes identiques à celles des Trichophytons. En effet, chez le Ctenom yces serratus COMME chez (1) rs Contribution à l'étude de l'épiplasme des Ascomycètes- Annales mycolog (2) Matruchot et pin Sur le Champignon de l’herpès et Îles formes voisines dans la classification des S'oPR (C. R. Ac. des it 1899. — Sur les aflinités des Microsporium. (C. R. Ac. des Sciences, 1 Sur # nouveau Aehenbe ie produisant hoenes chez le cheval. (C. R. AC. nr 18 Sciences 1898). — Sur le Ctenomyces serratus comparé au x Champignons des teign . (Bull. de la Soc. mycot. de France, 1899. — Sur “ae pra de reprod. d'ord élevé dans les Trichophytons. (Bull. Soc. Myc. de France, , — Recherches Det KES RE ur une dermatomycoses des poules et sur un a ri (B. 9: SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 369 les autres Gymnoascées, la forme conidienne est une forme à chlamy- dospores latérales. On peut y observer aussi des spores en fuseaux et enfin des organes pectinés et des tortillons spiralés qui sont les ornements des périthèces. Dans un Trichophyton d'origine équine, le Tr. equinus, Matruchot et Dassonville ont trouvé ces deux sortes de productions décrites par Eidam chez les Cienomyces serratus : ce sont les buissons conidiens et les fruits conidiens. Les buissons conidiens sont des amas d’hyphes portant de véritables paquets de spores. Les fruits conidiens, qui se présentent comme de petites masses d’un blanc crémeux, ont l'aspect de périthèces et la même origine que ces organes. La partie centrale est riche en rameaux Sporifères, à la façon des buissons conidiens. La paroi du fruit est formée de filaments stériles, enchevêtrés dans lesquels s’observent, dirigés vers l'extérieur, deux sortes d’ornements, des tortillons Spiralés et des crosses ramifiées. Enfin, la théorie de Marrucuor et DassonviLLE (1) a reçu une démonstration très précise par la décou- Verte, par ces auteurs, dans une lésion teigneuse de chien, d’un Trichophyton, l’Eidamella spinosa, qui présente un très grand intérêt Parce qu’il produit des périthèces en grand nombre dans les milieux artificiels. Ces organes offrent tous les caractères des périthèces des Gymnoascées. Au début, chaque périthèce se manifeste par l’enroulement en Spirale. d’un rameau autour de la branche mycélienne qui lui a donné naissance et qui est le plus souvent un court rameau latéral (fig. 11-81, 2). Les premiers stades du développement rappellent d'une manière frappante ce que Eidam a décrit dans le Cfenomyces Comme dans ce dernier Champignon, c’est la cellule spiralée qui, en se Cloisonnant, se ramifiant et se compliquant, donne naissance aux filaments ascogènes (fig. 77-81, 3). La paroi du périthèce tire son origine, soit de rameaux nés Sur la partie inférieure de Ja branche spiralée, soit de rameaux nés plus loin sur le mycélium. Les rameaux latéraux se cloisonnent et Se ramifient abondamment. Ils forment ainsi des arborescences 'éparties de façon variable tout autour de la masse centrale et “nstituent une sorte de. pseudoparoi aux périthèces, laquelle Présente les caractères de celle des Gymnoascées. pige et Dassonville : Eidamella spinosa, dermatophyte produisant ithèces. (Bull. Soc. de myc. de France. T, XVII, 1901). Rev. gén, de Botanique. — XX. 370 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les filaments qui constituent la pseudoparoi de l'Eidamella sont à maturité fortement cutinisés. Ils sont constitués, comme ceux de divers Gymnoascées, par un axe principal qui porte des rameaux latéraux se terminant en pointes incurvées ou bien eux-mêmes ramifiés (fig. 77-81, 1). La cutinisation de ces branches n’est d’ail- leurs jamais complète; l'extrémité des épines latérales ou terminales est un article incolore et fragile, qui normale ment, dans les périthè- — 71-81. — Eidamella spinosa : 1, périthèce; Ces jeunes, se continue 2 et 3, formation du pé rie e; 4, asques; par un OU plusieurs tor- 5, position terminale des ornements du péri- : 5 Pia: ‘ neolo- thèce (d’après Matruchot et SET tillons spiralés 1 res (fig. 77-81, 5). Dans la partie centrale, les asques sont disposés en grappe Sur les rameaux internes du périthèce. Ils sont courtement pédicellés (fig. 77-81, 4). Les asques, de forme ovale, ont 6-7 y de long sur 3 de large, Ils renferment 8 ascospores, en forme de citron. La men- brane de l’asque est, comme chez tous les Gymnoascées, très fugace. Aussi, dans les préparations des périthèces mûrs, rencontre-t-0D des amas de huit spores libres dans le liquide. Ce sont les puit spores d’un même asque maintenues adhérentes entre elles par du mucilage. Jusqu'ici on ne possédait que des données incertaines sur Ja classification du genre Penicillium. Le Penicillium glaucum à été considéré comme une Perisporiacée par Taxel et Brefeld, parce que les asques se forment dans des sclérotes. Van Tieghem, dans 507 étude sur le Penicillium rubrum, admet également que les Penicil- lium doivent être classés parmi les Périsporiacées, mais il les rapproche cependant aussi des Gymnoascées. Zuckal, de son côté, constate dans le P. luteum des asques dont on ne saurait contester les caractères des Gymnoascées. Wehmer, au contraire, est d'avis de rapprocher le genre Penicillium des Et Lil tn des Eurotiées €! des Tubéracées. On ne connaissait jusqu'ici que ces quatre espèces SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCETES 3171 de Penicillium capables de produire des asques, Klôcker (4) a en tout récemment décrit une cinquième, le P. Wortmanüi. Cette espèce forme des asques avec la plus grande facilité et se rapporte sans aucun doute aux Gymnoascées, L'auteur conclut que si certains Penicillium à sclérotes sont des Perisporiacées, les autres, comme e P. Wortmantii, appartiennent incontestablement aux Gym- noascées. Nous signalerons enfin la belle publication de M. H. Boubier : lcones mycologici (Klincksieck, édit.), qui constitue certainement le plus remarquable atlas paru jusqu'ici sur les Ascomycètes. Il Comprend un nombre considérable de planches colorées qui donnent une reproduction aussi exacte que possible des espèces décrites. D. CULTURES ARTIFICIELLES DE LA TRUFFE ET pe LA MORILLE Des efforts couronnés de succès ont été tentés en vue d'obtenir là culture artificielle de la Truffe et de la Morille. Marrucor (2) à obtenu, par des semis de spores de Tuber mela- Rosporum sur pomme de terre additionnée d’un liquide nutritif, Un mycélium abondant, qui présente des caractères identiques au MYcélium- des truffières naturelles qu'il a examiné en Périgord. Enfin, il a obtenu le même résultat avec la trufle de Bourgogne, Tuber uncinatum. Ce mycélium ne donne naissance à aucune forme tonidienne. C’est un mycélium régulièrement cloisonné qui mani- feste une tendance à l’enkystement, surtout dans les régions loruleuses où la membrane présente des épaississements carac- ‘éristiques ; enfin il forme des selérotes qui grossissent régulière- ment jusqu’à atteindre 8 à 140 » de diamètre et que Matruchot ‘onsidère comme de jeunes truffes n'ayant pu arriver à leur entier développement, Dans les deux espèces, le mycélium offre les mêmes “aractères de coloration. Au début, il est incolore; à peine âgé de Telques jours, il devient rose, puis rose clair, puis il se nuance de vert et enfin, âgé de quelques mois, il prend une teinte roux 372 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE brunâtre, qui rappelle celle du mycélium de la trufie dans le sol des truflières. MoLLiaRp (1) a réussi, de son côté, à faire germer les spores de la Morille et à cultiver leur mycélium. 11 a même obtenu la forme conidienne et a trouvé que cette forme correspond à un Champi- gnon filamenteux assez récemment décrit par Matruchot et pour lequel il avait créé le nom de Costantinella. Enfin il a vu commen- cer à se produire, dans les cultures, de petits tubercules de fila- ments agglomérés, tout à fait semblables à ceux des fructifications ordinaires de la Morille, mais qui s’arrétaient sans donner de spores. En semant le mycélium obtenu par lui dans des terrains additionnés de compote de pomme à une profondeur de 10 em. ila pu obtenir de petits périthèces de Morille. III. — Phylogénèse des Ascomycètes Les nombreuses et importantes recherches sur le développement et la cytologie des Ascomycètes que nous venons d’analyser ont amené différents auteurs à exposer leurs idées sur la phylogenèse de ce groupe. D'une manière générale, deux opinions divisent les auteurs sur celte question. Les uns admettent que les Ascomycètes ainsi que tous les Champignons ont pour ancêtres les Algues. Pour les autres, au contraire, les Champigoons constituent ul groupe absolument indépendant des Algues et ayant évolué paral- 4 lèlement à elles. - On sait que de Bary a été le promoteur de la première opinion. Pour lui, les Champignons dérivent d’une branche d’Algues V0 sines des OŒEdogoniacées, qui se serait détachée de ces dernières et aurait perdu sa chlorophylle, par suite de son adaptation à la vie parasitaire. De Bary constate une série d’intermédiaires entre les Phycomycètes et les Ascomycètes et admet que ces derniers dérivent des premiers. Aujourd’hui l'opinion de de Bary trouve ul grand nombre d’adhérents. À la suite de ses recherches sur le développement du sporang® des Mucorinées et de l’asque des Ascomycètes, Harper (2) est d'avis (4). Molliard : La cult. art. de la morille. {(C. R. Ac. des Sciences, 1904). (2) Harper : Cell, division in Sporangia and, Asci. (Annal of Botañy, 1899). T 2 EE - ï : 1 Re FR É METTe FE Gi à FLE ETS SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 313 que ces deux groupes n’offrent aucune parenté et qu'il faut cher- cher ailleurs que dans le sporange des Phycomycètes l’origine de l'asque. En se basant sur les travaux de Thaxter relatifs à la repro- duction sexuelle des Laboulbéniacées et sur ses propres recherches Sur le Pyronema confluens, cet auteur admet une parenté entre les Floridées et les Ascomycètes, qui se seraient détachées d’un tronc Commun. Il croit d'autre part qu’il existe certains rapports entre les Ascomycètes et les OŒdogoniacées, et il admet pour les Ascomy- cètes une double origine aux dépens des Floridées et des Chloro- phycées. Barker (1), au contraire, estime que les Ascomycètes, dont l'appareil de fructification présente avec les Hémiascées tous les degrés de transition entre le sporange des Phycomycètes et l’asque lYpique, tirent leur origine des Phycomycètes. Cette conclusion s'appuie, en outre, sur l'étude du Monascus, où Barker a observé un mode de Conjugaison très analogue à celui de certaines Péronos- porées et notamment à l'Albugo Bliti, avec fusion par paire des ombreux noyaux de l’anthéridie et de l’oogone, aboutissant à la formation d’un œuf composé. Barker constate d'autre part, une Parenté entre les Ascomycètes et les Floridées et incline comme Harper à admettre que ces deux groupes auraient un ancêtre com- un dans les Chlorophycées. JuEL (2) admet également l'origine des Ascomycètes aux dépens des Phycomycètes et considère le Divodascus comme un type de transition entre ces deux groupes. FauLL (3) exprime une opinion analogue et considère l’asque “me morphologiquement très voisin du sporange. ARTHUR Meyer (4), dans une longue étude consacrée aux anas- lomoses des Floridées (qui pour lui comprennent les Floridées et les Ascomycètes), profite de l’occasion pour exposer ses idées sur la Phylogénèse des Ascomycètes. Il constate que la plupart des 1) Barker : The Morph. au dev. of the ascocarp. in Monascus. (Ann. of Bolany, 1903). i Di s (2) Juel : Ueber Zellinhalt, Betruchtung und Sporenbildung bei Dipodascus, 907. : Devel. of ascus and spore formation in Ascomyceles. Prac. of the - Nat, Hist., 1905) (Bol. 2 14) Meyer : Die Plasmatenbindung die Fusionen der Pilze der Floridee “Hung, 1908). 314 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ascomycètes offrent des communications protoplasmiques entre leurs cellules. Ce caractère leur est commun avec les Floridées et prouve, selon lui, leur parenté avec ces dernières. Au point de vue de la reproduction sexuelle, Meyer admet la théorie de Dan- geard et pense que la fécondation est représentée chez les Ascomy- cètes par l’endokaryogamie qui précède la formation des asques. Les organes sexuels que l'on observe dans quelques espèces à l’origine du périthèce seraient des vestiges d’une reproduction ancestrale analogue à celle des Floridées. Les communications protoplasmiques, dont les Ascomycètes sont si abondamment pour- vues, et les anastomoses, qu'ils peuvent contracter à tous les stades de leur développement, auraient rendues inutile la fusion cylo- plasmique : cela expliquerait que la reproduction sexuelle, que leur ont légué leurs ancêtres les Floridées, n'existe plus qu’à l'état de vestige et ait été remplacée par une simple karyogamie. Van TieGHEeM (1), s'appuyant sur les nombreuses ressemblances offertes par les Champignons et les Algues dansleur mode de repro- duction, a eu l’idée de réunir ces deux groupes, dans sa nouvelle classification. C’est ainsi que les A:comycètes supérieurs, divisés en Erysibiées et Laboulbéniacées, figurent parmi les Tomiées hétéro- games avec les Muscinées, les Hépatiques, les Bangiées, les 0Edogo- niacées, les Entomophtorées et les Péronosporées. L'Eremaseus et le Dipodascus, par suite de leur conjugaison isogamique, sont rangés dans le groupe des Eremascinées, parmi les Tomiées isogames, à Vet les Hydrodictynées, les Pandorinées, les Mucorinées et les Desmi- diées. Toutes autres sont les idées de DanGearp (2). L'éminent botaniste vient de les exposer dans un très important mémoire sur l'origine des Champignons supérieurs. Pour lui, les Algues et les Champi- &nons constituent deux groupes très différents, dérivés d’un ancêtre Commun et ayant subi une évolution parallèle, mais différente. Si cerlaines Algues présentent des appareils de reproduction qui rap pellent plus ou moins celui de quelques Ascomycètes, cela s’expli- que simplement par des phénomènes de convergence. L'ancélre (1) Van Tieghem : L'œut des Plantes considéré comm base de leur classification: (Annales des pie naturélles. Botanique, 1901). {2} eg AsC0” angeard : Recherches sur le développement du périthèce sn Ù mycètes. (Le is 9° série, 1906). SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 315 commun des Algues et des Champignons serait, d'après Dangeard, les Chlamydomonadinées. Celles-ci possèdent, comme on le sait : !° des sporanges asexués, dont les zoospores germent isolément ; 2 des sporanges sexués ou gamétanges dont les zoospores ne ger- ment qu'après avoir subi une conjugaison isogamique (fig. 82-86, 1). L'œuf qui en résulte germe en donnant un sporange qui corres- pond à un Sporocyste et dont les zoospores germent sans conju- saison préalable comme celles du sporange asexué. Selon Dangeard, les Chytridiacées dériveraient directement des Chlamy- domonadinées et auraient hérité de ces organismes les trois formes de sporanges : 4° le sporange asexué; 2 le sporange sexué ; 3° le Sporocyste. Le Polyphaqus Euglenæ, étudié par Dangeard, montre une Parenté très étroite avec les Chlamydomonadinées. En effet, dans tele espèce, la conjugaison s'opère entre les zoospores, après que telles-ci se sont nourries un certain temps aux dépens d'une Euglène : l'œuf qui en résulte germe en produisant un sporocyste. Mais dans les autres espèces de Chytridiacées, ainsi que dans la Plupart des Phycomycètes, la reproduction sexuelle a dû subir des Modifications importantes par suite du nouveau mode de vie de CeS organismes. La conjugaison entre les zoospores sorties des Samélanges n’a pu subsister. En eflet, les zoospores des Chlamydo- Mouadées renferment de la chlorophylle : elles possèdent donc le M0Yen de pourvoir à leur alimentation et de vivre quelque temps ‘1 liberté, jusqu'à ce que les circonstances leur aient permis de léncontrer une de leurs congénères et de s'unir à elle. Dans les Champignons, la zoospore dépourvue de chlorophylle n'aurait PU Se sufire à elle même, et comme la rencontre de deux z00spores, Présente certaines difficultés et n’est pas toujours immédiate, ce Procédé de conjugaison serait devenu défavorable à la conservation de l'espèce. Aussi n’a-t-il subsisté que chez le Polyphagus Euglenæ él Chez les Monoblépharidées. Dans tous les autres groupes, là léproduction sexuelle, au lieu de continuer à s'effectuer entre Îles “0spores des gamétanges, s’est opéré entre les gamétanges eux- mêmes, à l’aide d’une anastomose reliant ces organes deux à deux: H'en es résulté que les gamètes ont perdu leur individualité et OUT été remplacées par des énergides. Par suite, la conjugaison “és effectuée soit entre les noyaux et le protoplasme de chacun des énergides des deux gamètes, comme dans l'Albugo Bliti et les 376 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Mucorinées, aboutissant à la formation d’un œuf composé, soit entre un seul de ces énergides devenue l’énergide reproducteur, les autres ayant cessé d’être fonctionnels et n'étant plus utilisés qu’à la nutrition de l’œuf simple ainsi formé ; c’est le cas de cer- taines Peronosporées et du Dipodascus (fig. 82-86, ?). Les Chytridiacées représentent donc pour Dangeard les ancêtres de tous les Champignons : les Phycomycètes et les Ascomycètes seraient deux branches dérivées d’un tronc commun représenté par les Chytridiacées. Ces deux groupes auraient évolués indépen- damment l’un de l’autre, tout en conservant de nombreux cCarac- tères communs. Les Hémiascées, exception faite du Dipodascus et de l’Ere- mascus qui semblent être des Ascomycètes archaïques, constitue- raient une troisième branche dérivée des Chytridiacées présentant d’ailleurs avec ces dernières de nombreuses affinités, mais se terminant en cul-de-sac. Ils ne seraient donc pas les ancêtres des Ascomycètes, Comme on à pu le croire. Les Hémiascées se distin- guent, en eflet, des Ascomycètes en ce qu’ils n’ont conservé des Chytridiacées que le sporange asexué et c’est pourquoi on u’observe jamais de karyogamie dans le développement de leur sporangé. Au contraire, les Ascomycètes. ont hérité des Chytridiacées, les trois sortes d'organes de reproduction, sporange asexué, gamétange et sporocyste, mais ceux-ci se sont profondément modifiées au cours de l’évolution par suite de l'adaptation de ce groupe à la vie aérienne. Cette adaptation s’est traduite par une transformation progressive du sporange asexué en conidiophore. Un exemple de cette transformation paraît être réalisé par l'appareil conidien de PAspergillus : la tête représenterait le rudiment de l’ancien Sp0- range, dont les ascospores se seraient transformées en conidies. Avec les pinceaux du Penicillium et lés chaînes conidiennes de l'Erysiphe, on assiste à une disparition progressive du rudiment du sporange. Hé HFRe Un autre résultat de l'adaptation à la vie aérienne est la dispari- tion de la conjugaison entre les gamétanges et son remplacement par les phénomènes de karyogamie des cellules mères des asques- Les gamétanges se sont presque complètement atrophiés : ils n'existent plus que dans certaines espèces à l'état rudimentaire sous forme d’anthéridie et d’ascogone, mais l’anthéridie à perdu SEXUALITÉ CHEZ LES ASCOMYCÈTES 371 toute fonction. L’ascogone se développe désormais sans son con- cours et la fécondation se trouve reculée à un stade ultérieur, à la naissance de l’asque. Le gamétange a été remplacé, en effet, par le gamétophore. L'exemple le plus simple de gamétophore est représenté par le ore; 5, aseXué ou asque aux dépens de chaque diplogamète (d'après Dangeard). filament ascogène de Galactinia succosa, constitué d’une chaîne sé cellules binucléées : chacune de ces cellules représente une conidie gaméte (fig. 82-86, 4). Théoriquement, chaque conidie gamète devrait renfermer un seul noyau et la conjugaison devrait + tuer entre chacune des conidies de. deux gamétophores voisins, au moyen d’anastomoses (fig. 82-86, 3). Mais, par suite de circons- tances inconnues, c’est d'ordinaire la dernière conidie de chaque Samétophore qui seule subit la fécondation, les autres sont idée nues stériles. De plus, les gamétophores se sont ppm me diplogamétophores, constitués chacun d’une file de cellules à deux énergides et la fécondation, au lieu de s’effectuer entre les deux Conidies gamètes de deux gamétophores ne s'opère plus qu'entre les deux énergides d’une seule conidie gamète ou diplogamète, par 378 = REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE simple endokaryogamie. Cette réduction de la fécondation à une simple fusion nucléaire paraît s'expliquer par le fait que les fusions cellulaires sont devenues inutiles chez les Ascomycètes, dont le cytoplasme est sans cesse rénové par les fréquentes anastomoses que peuvent contracter leurs cellules, à peu près à tous les stades du développement. Le mode de fécondation dans les crosses asco- gènes n’est qu’un cas particulier, dérivé du précédent dans lequel le gamétophore ne renferme plus qu’un seule diplogamète. L'œuf dérivé de l’endokaryogamie opérée entre les deux noyaux d'une conidie gamète, se transforme, en germant, en un asque, qui repré- sente le sporocyste des Chytridiacées (fig. 82-86, 5); c’est le seul organe qui se soit maintenu dans les Ascomycètes sans modifica- tion profonde. Il ne provient, selon Dangeard, que d’une transior- mation insignifiante du sporange des Chytridiacées. Il est facile d’ailleurs de trouver, avec le Dipodaseus et l’Eremascus, toutes les transitions entre le sporange et l’asque. Aussi Dangeard n’accorde-t-il que peu d'importance aux différences signalées par Harper dans le mode de développement des spores de ces deux sortes d'organes qu’il considère comme morphologiquement très voisins. En somme, transformation du sporange asexué en conidiophore, régression progressive du gamétange et remplacement de cet organe par un gamétophore, enfin évolution du sporocyste en asque, telles sont les modifications qui se seraient opérées chez les Ascomycètes au cours de leur évolution et qui auraient eu pour cause l'adaptation de ces Champignons à la vie aérienne. p___n ERRATA Page 341, ligne 6, lire : « ts se fusionneraient avec les noyaux femelles el eubiraient la mixie », au lieu de : « ils se fusionneraient et subiraient 14 mivie. TR ligne 22, lire : « elle maintiendrait l'équilibre entre le noyau el le stpaone pendant la formation de l’asque. » au lieu de : «elle ON PTE ds ait la e de chromatine que doit subir Le noyau de l'asque uu cours per pariages successifs nécessaires à La formation ds spores. » . REVUE DES TRAVAUX PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. ZEILLER (suife). M. Axez Scamipr (1) à pu, d'autre part, observer dans les couches de Mittelsteine, appartenant également au bassin de Basse-Silésie- Bohéme, une florule comprenant à la fois des espèces du Culm et des espèces Westphaliennes, qui lui ont permis de rapporter ces couches à te même horizon de Reichhennersdorf. Les couches de Zdiarek lui ont offert une série d'espèces plus récentes, d’après lesquelles il les range au sommet du Westphalien, sur le même niveau que celles de Piesberg et d'Ibbenbüren en Westphalie. C’est encore à l’époque westphalienne qu’il faut rapporter la flore houillère du Petit Saint-Bernard étudiée par M. ProLA(2) et dans laquelle, Contrairement à ce qui a lieu dans la plupart des gîtes d’anthracite des Alpes, il semble en effet n’exister aucune espèce stéphanienne ; il y a relevé un Lepidophyllum ei un Trigonocarpus nouveaux, ainsi que des restes d’une Equisétinée qu'il rapporte au Phyllotheca Rallii, mais qui semblent un peu incomplets pour en permettre l'attribution certaine à celte espèce, qui n’a été observée jusqu'ici que dans le Westphalien de ‘Asie Mineure. Peut-être ces couches du Petit Saint-Bernard sont-elles “Ontemporaines de celles de Taninges et de Briançon, dans lesquelles °nt été observées de même des espèces franchement westphaliennes. M. Zaressky a étudié la flore du bassin de la Msta (3) dans la Russie Séptentrionale, et y a reconnu les espèces caractéristiques du (1) A. Schmidt : Obercarbon und Rotliegendes im, Brauvauer Ländchen und d hôrdlichen Grafschaft Glatz (Jahresber. d. Schles. Ges. [. vaterl. Kultur, » 35 p.). @) P. Peola : Sulla Flora Carbonifera del Piccolo San Bernardo (Mem. descritt. della Carta Geot. d’Itatia XII, p. 203-232, pl. XIV). 1905. (3) M. Zalessky : Pilansemiste aus dem unteren Carbon des Msta Bassins (Bull. Soc, Imp. Minéralog. de St-Pétersbourg, XLH, p. 315-342, 29 fig.), 1905; Über Frûchte aus den Untercarbon-Ablagerungen des Mstabeckens in Nord- ut (Bull, Acad. 1mp. d. sci. de St-Pétersbourg, XXII, p. 113-120, 11 fig.). 380 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Culm; ily a en même temps observé des graines offrant l'aspect de D, te mais à testa fendu en huit valves comme chez les hynchogonium, distinctes Tania (ets des formes de ce dernier genre par l’absence de striation marginale, et il les a désignées sous le nom générique nouveau de Boroviczia Il a en outre entrepris l'étude détaillée de la flore carbonifère du bassin du Donetz et a fait connaître les formes de Lycopodinées qu'il y a observées et dont il a donné d’excellentes descriptions critiques et des figures photographiques admirablement exécutées (1); il a reconnu parmi elles plusieurs espèces cp rapé # Sigillaria ainsi que de Lepi- dodendron et de Lepidostrobus; je tionnerai également de très intéressants rameaux feuillés de Entries laricinus. M. BUREAU (2) a reconnu, parmi des fossiles recueillis dans la région de Bechar, dans le Sud-Oranais, par M. le Lieutenant Poirmeur, un Stigmaria, et un Lepidodendron qui lui a paru appartenir au Lep. theimi et qui indiquerait l'existence du Culm dans cette région. D'autre part, l'étude qu'a faite M. Hauc (3) des empreintes rapportées par M. Foureau de l'Erg d’Issaouan, dans le Sahara algérien, et qui avaient été assimilées à des formes du Culm, l'a conduit à voir en elles des espèces plutôt westphaliennes, notamment un Omphalophloios voisin d’une espèce du Houiller d’Anglete Parmi les recherches relatives aux as westphaliens de l'Amérique du Nord, il n’y a d'intérêt à mentionner que les observations de M. Davin Wire sur les couches de Tipton en Pensylvanie (4) qu il a pu classer, d’après leur flore, dans lé étage de Kittanning, c'est- à-dire dans la moitié supérieure du Westphalien, alors qu’on les avait rappor tées à l'étage de Pocono, c’est-à-dire au Carbonifère inférieur, et celles de M. HerricKk (5), qui a reconnu dans le Nouveau Mexique, où le terrain houiller n’avait pas été encore signalé, une flore de Lépidoden- drées renfermant plusieurs formes de Lepidodendron, considérées com me nouvelles par l’auteur, et qui est manifestement d’âge westphalien: Pour le Stéphanien français, je citerai la liste, publiée par M. CARAVEN- (4) M. Zalessky : Sur quelques Sigillaires recueillies dans le terrain houiller du Donetz (Mém. Comité Géol. , XVII, No 3, 1v-20 p., 4 pl.), 1 1902; Végétaux fossiles du terrain carbonifère dise Donetz. L. Lycopodiales (ébid., Nouv: sér., Liv Los RO 11 fig., 44 pl.). 1 (à) E. a : Le terrain houiller ds le Nord de l'Afrique (C. R. AG. Le ses p. 6, 1631, 20 juin 1904). (3) E. Haug : Paléontologie (Documents scientifiques de la mission saharienne: Mission Foureau-Lamy, p . 782-792, fig. 208, pl. XII; p. 807-813). 1905. (4) D. White : Age “5 the coals at Tipton, Blair County, Pennsylvania (Be _. Soc. Amer., XII, p. 473-477). 4901. 55 G La Herrick : A pe Pr Forest near Socorro, New-Mexico (Jour: of Re + XI, p. 237-251, 10 fig.). 1 RE RE qe rt fe EE ES OO 7 LV à REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE 381 ACHIN (1), des espèces observées dans le terrain houiller du Tarn, et ments se sont trouvés des spécimens remarquablement conservés de diverses Fougères ou Ptéridospermées, dont quelques-uns me paraissent mériter d’être signalés, notamment des frondes fertiles de Sphenopteris cristala, présentant les caractères du genre Discopteris, qui semble bien être une Fougère véritable, os échantillons de Pecopteris Sterzeli montrant que les frondes de cette espèce ne différaient comme consti- tution de celles du Pec. Pluckeneti que parce qu’elles se ramifiaient par dichotomie sympodique et non par dichotomie symétrique, des rtions de frondes d'Odontopteris minor avec folioles stipales hété- romorphes, et des formes spécifiques nouvelles d’Alethopteris, d'A phle- bia et de Caulopteris. J'ai établi un genre age sous le nom de nella, + que les macrospores y re au nombre de 16 à 24 dans chaque acrosporange. Je mentionnerai encore des cônes de Sigillaires identifiables au Volkmannia major Germar, et renfermant sur toute leur hauteur des macrospores bien conservées. Les gisements autuniens de la même région, ceux de Charmoy prin- cipalement, m'ont fourni en même temps quelques espèces nouvelles, Alethopteris, Callipteris et Walchia, ainsi qu'une écaille monosperme Offrant les caractères apparents d’une écaille de cône d’Araucariée, que j'ai décrite comme Araucarites ; rs - mentionnerai la présence, LA de Bert, au Sud-Ouest de Pr réaferh ent égale- ment, ainsi que l’avait indiqué M. Grand'Eury, une flore sr bien caractérisée. La flore de ces gisements de Blanzy et du Creusot considérés dans leur ensemble, mais en s’en tenant aux couches houillères, pr avec celle de Commentry une ressemblance frappante et renferme plu Sieurs espèces qui n'avaient encore été observées que dans cette dé nière localité, J'ai classé ces couches, comme celles de Commentry, au Sommet du Stéphanien, et j'ai fait valoir les raisons qui me paraissent (1} A. Caraven- Cachin : Paléobotanique : Flore fossile des terrains iii du Tarn que du Tarn, 1902, 34 p }. (2) L. Ved : Flore fossile du fond du 4 de Malagra à Bessèges (Bull. Soc. 9-81) + L 382 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE militer en faveur de ce classement, plutôt que de l'attribution au Permien, soutenue pour Commentry par quelques paléobotanistes : je citerai, entre autres motifs, la similitude remarquable de cette flore avec celle de Wettin, en Allemagne, dont l’âge stéphanien n'a jamais été contesté. Je dois signaler à ce propos, la présence des Walchia ayant été indiquée comme constituant un argument décisif en faveur de l'attri- bution au Permien, la constatation faite par M. DATRE (1), de l'existence du Walchia piniformis dans le bassin de Basse-Silésie-Bohême, dans des couches appartenant à l’étage d’Ottweiler, c'est à-dire franchement stéphaniennes. our n'avoir plus à revenir sur les végétaux reine de pro- venance française, je mentionnerai encore les observations de toliaires excluant l'attribution aux Cordaïtées, et d’après lesquels by a lieu de présumer qu’ils appartiennent à un Walchia ou un Gompho- strobus. M. J.-T. SrerzEL a donné de nouvelles listes des espèces observées dans les couches houillères et permiennes du bassin de Zwickau (5) en Saxe, listes dans lesquelles il propose un certain nombre de dénomina- tions spécifiques nouvelles pour des espèces figurées antérieurement sous des noms reconnus pose lors inexacts ou déjà employés pour d’autres formes. La mparaison qu'il fait de la flore des couches houillères deZ DC ue avec celles des bassins &e la Rubr, de Sarrebrück et de Nyoscinncs montre que ces couches, où se trouvent déjà quel- tau Westphalien supérieur Le cette manque, ainsi que le Rothliegende inférieur, qui n'esl représenté en Saxe qu'au Plauensche Grund, la flore des couches permiennes de Zwickau conduisant à les rapporter aux res moyen et supérieur du Rothliegende. E. Dathe : Ueber das Vorkommen von Walchia in den Ottveiler Schiehten des niodersebesiche bôhmischen Steinkohlenbeckens (Zeit. schr. Deutsch. Geol. Ges. EX, p. 3 10).1 1903. (2) P, Flic . : Note sur des bois silicifiés permiens ge la vallée de Cel (Vosges) (Bull, Soc, des sc. de Nancy, IV, fase. 3, 46 p., 4 pl.). 1903. (3) 3. T. Sterzel : Paläontologischer Se der Sdtobientit add und des Rothliegenden von Zwickau (£rlauter. z. geol. Spezialkarte d. KônigT- Sachsen, Sect. Zwickau- Werdau, BI. 141, ÿ as 39). 1901. les (A suivre). ER nr en D - Le sie i ne à su ° ni è - : be ï - is LA NOTES BIBLIOGRAPHIQUES Van WisseuxG. Uber die Karvokinese bei Œdogonium, (mit 1 Tafel Beih. 2. Bot. Centr. 1908, Heft 2 s. 137-156). L'auteur a étudié la division nucléaire chez l'Œdogonium cyathigerum en employant la technique qui lui avait donné auparavant de bons résul- lats avec les genres Spirogyra, Fritillaria, Leucojum. La fixation était laite au mélange de Flemming, et le matériel était ensuite traité par une solution aqueuse d'acide chromique à 12 0/0. L'action de cet acide dissout le protoplasme et une partie de la membrane, mais laisse subsister un certain temps d'autres parties plus résistantes de la cellule, comme le noyau et le fuseau, qui se trouvent ainsi isolés du reste de la cellule et dont l'étude est par suite rendue plus facile. L'auteur conclut de ses observations que la karyokinèse chez l’'Œdogo- Correspondants dans les cellules des plantes supérieures. De mème que Chez ces dernières, il apparaît un fuseau, mais les fibrilles en sont extré- Mement fines, ce qui permet de comprendre pourquoi il avait échappé aux observations antérieures de Strasburger et de Klebahn. L'auteur est parvenu, par l’action dissolvante de l’acide chromique, à Séparer les chromosomes qui sont réunis entre eux au stade de la plaque nucléaire par de fines anastomoses. Le nombre de ces chromosomes est égal à 19, leur forme est très diverse en 1, J, L, S, etc., leur longueur est des plus variée : on en observe de grands, de moyens et de courts; les plus longs peuvent être jusqu’à six fois plus allongés que les plus Courts. L'ŒÆdogonium constitue ainsi un nouvel exemple de plantes ayant des chromosomes très différents et en nombre impair, deux particularités Jusqu'ici assez rarement observées chez les végétaux. A. MaiGe. rx Enmoxv Gars. Introduction à l'étude des régions florales 62. 200 p. in-8° avec 34 cartes dans le texte, Nancy 1908). Ce livre, d’une lecture très attrayante, présente, sous une forme très ‘oncise, le résumé d’une partie des conférences de Géographie botanique Prolessées depuis treize ans par l'auteur. Ainsi qu'il l’a dit lui-même, l'auteur à visé beaucoup plus à rendre service aux étudiants qui débutent dans cette science, qu’à faire une œuvre originale : c'est une introduction la lecture des ouvrages classiques plus étendus. Sénérale indispensables concernant l'évolution des flores, les influences 384 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l'endémisme, l’adaptation, les associations végétales et les différentes for- mations, y sont exposés d’une façon très précise, en peu de mots. C'était un problème difficile à résoudre, que de condenser l’ensemble si vaste de nos connaissances biologiques phytogéographiques ; l’auteur paraît y avoir pleinement réussi. La seconde partie est consacrée à la Phytogéographie spéciale. Après avoir donné un aperçu des flores actuelles, de leur différenciation et de leur classification, des centres et des lignes de végétation, l'auteur env sage la Physique du globe et la Climatologie générale dans leurs rapports avec les végétations des divers continents. La caractéristique très heureuse de ce livre, paraît être la présence de nombreuses cartes schématiques, dont la plupart sont de la main même de l’auteur. Elles aident à l'intelligence du sujet, et font de ce traité un document des plus utiles, qui sera consulté avec fruit, non seulement par les étudiants en sciences naturelles, mais aussi par les étudiants en lettres pour leurs études géographiques. D. Broco-RoussEU- Chroniques et IMNouvelles Une Société de Botanique bretonne. — En 1905, un bota nistes rennais eut l’idée de grouper les efforts des botanistes bretons et de réunir les matériaux d’une flore complète, phanérogamique et cryptoga” mique de la région armoricaine, si nettement caractérisée par son climat et sa végétation. Cette tentative à été couronnée de succès et la société alors fondée compte aujourd’hui plus de 150 membres disséminés dans les limites du secteur armoricain. Des herborisations fructueuses ont déjà enrichi j flore de l'Ouest d'espèces rares ou nouvelles. Elles sont suivies d'expositions des plantes récoltés puis soigneusement étiquetées, dans une des salles de la Faculté des Sciences. Le public y vient en foule et s'intéresse vivement à ces leçons de choses. La Société a commencé un herbier général et un herbier agricole de la Bretagne où pourront désormais se documenter les botanistes désireux de faire un travail de détail ou d’ensemble sur la flore particulière de cette contrée encore peu explorée au point de vue de certains groupes 0° Cryptogames. Pur R Le monument élevé à Vicror JACQUEMONT, Voyageur naturaliste, n6 en 1799, mort à Bombay. en 1831 en accomplissant une mission aux Inde° dont l'avait chargée le Muséum d'Histoire naturelle de Paris, a été inaugur® le 6 Septembre 1908 sous la présidence de M. DusarpiN-BEAUMET?; Sous” secrétaire d'État, assisté de M. le D' Hamy, membre de l’Institut, Profes” seur au Muséum. mm Li 7 NE See 450 — Lille, imp. Le Bicor Frères. Le gérant, PIETERS D. vo | MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT ÉE Roÿue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 ir. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n’est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc.. à M. FAd- Ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT ; 1; rue Dante, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIEK, Professeur à la Sorbonne, 15, rue de l’'Estrapade, Paris. 1 sera rendu compte dans les revues spéciales des ouvrages, mémoires ‘4 notes dont un exemplaire aura été adressé au Directeur de Revue Sénérale de Botanique. De plus l'ouvrage L tmme sur la Coüverture. foment Les auteurs des travaux insérés dans la Hevue générale de Hotanique ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. Librairie Générale de l'Enseignement, 1, rue Dante, Paris LIBRAIRIE GEORG et Ci, à GENÈVE et à BALE VIENT DE PARAITRE Flore complète de la France Pour trouver facilement les noms des plantes SANS MOTS TECHNIQUES Par Gasron BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE et G. ne LAYENS LAURÉAT DE L'INSTITUT 5338 Figures REPRÉSENTANT LES CARACTÈRES DE TOUTES LES ESPÈCES AVEC UNE CARTE DES RÉGIONS DE LA FRANCE et une carte des régions de la Suisse Prix : Broché, 10 fr. (franco, 41 fr.); Relié, 11 fr. (franco, 12 fr. 10). « Les auteurs de la Nouvelle Flore viennent de publier une nouvelle édi de la Flore complète de la France en y comprenant la Flore dela Suisse Toutes les espèces, qui se trouvent à la fois en France et en Suisse, sont marqué® d'un signe particulier et, au cours des analyses, d’autres signes renvoient à description spéciale, illustrée de nombreuses figures, des plantes de Suisse qui ne se trouvent pas en France. ; « Cétte Flore complète de la France et de la Suisse renferme, OU Carte des régions de la France, un aperçu sur la distribution des planté Suisse et une Carte des régions végétales de la Suisse. ie « Comme les diverses Flores des mêmes auteurs, cet ouvrage, Où les détern" nations des plantes sont rendues très faciles par des tableaux illustrés de D breuses figures représentant les caractères de toutes les espèces, esl assuré À grand succès. » | MP. LE BIGOT FRÈFES REVUE GÉNÉRALE BOTANIQUE M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A LA SORBONNE TOME VINGTIÈME Livraison du 15 Octobre 1908 Éntered at the New-York Post Office as Second Class matter. : PARIS . LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT 1, RUE DANTE, À 1908 LIVRAISON DU 15 OCTOBRE 1908 I. — RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT pu GLŒOSPORIUM NER VISEQU UM (GNOMONIA VENETA) ET SUR SA PRÉTENDUE TRANSFOR- MATION EN LEVURES (avec planches et figures dans le texte), par M. A. Guilliermond . . .: 385 Il. — CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR, (avec figures dans le texte), par MM. Marcel Dubard et Paul Dop (fin). . - 401 IH. — REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. Zeiller (suite) . - 412 IV. — NOTES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . 41 V. — CHRONIQUES ET NOUVELLES. . . . . . . + 41 PLANCHES CONTENUES DANS CETTE LIVRAISON PLANCHES 15, 16 et 17. — Glæosporium nervisequum. Cette livraison renferme, en outre, dix figures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement voir à la troisième page de la couverture. Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur l'Administrateur de la Librairie générale de l'Enseignement . 1, rue Dante, Paris (VW), RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT GLŒOSPORIUM NERVISEQUUM (GNOMONIA VENETA) ET SUR SA PRÉTENDUE TRANSFORMATION EN LEVURES par M. A. GUILLIERMOND PLances XV à XXIII 1. — INTRODUCTION LES RÉsuLraTS DE ViaLa ET PAGOTTET ET LE PROBLÈME DE L'ORIGINE DES LEVURES. — a) Dans une série de notes et de mémoires récents, Viala et Pacottet (4) ont cherché à montrer l'existence, dans le cycle évolutif de Glæosporium ampelophagqum et du Glæospo- lium nervisequum, de formes levures analogues aux Saccharomyces. Ces deux Champignons offriraient, d’après les auteurs, une richesse ‘xtrême d'appareils reproducteurs, houppes conidifères, spermo- Sonies, pycnides, kystes endosporés, chlamydospores, levures Sporulées., L'un, le GL. nervisequum appartient aux Sphériacées et a été désigné sous le nom de Gnomonia Veneta par Klebahn, qui à ‘tenu à partir de ce Champignon une forme périthèce identique ‘ü genre Gnomonia. L'autre, grâce à la présence de pycnides, parait “rattacher également à la même famille d'Ascomycètes, bien qu’on + à 8 pu observer encore dans ce Champignon la présence de péri- èces, | D'après Viala et Pacottet, l'un et l’autre de ces Glæosporium, Cultivés en milieux très sucrés, se transforment en véritables levures Jui, dans les conditions où les levures sporulent (cultures âgées et Manition sur bloc de gypse) produisent des spores identiques à telles des Saccharomyces. La forme levure de Glæosporium peut Rev. gén. de Botanique, — XX. _ 386 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE d'ailleurs, aprés de longues séries de cultures successives dans les milieux sucrés, se fixer définitivement à l’état de levures et devenir incapable de retourner à la forme mycélienne. Cette découverte aurait done jeté un jour nouveau sur le pro- blème de l’origine des levures et, à la suite de leurs recherches, Viala et Pacottet n’hésitèrent pas à considérer les Saccharomyces comme des formes dérivées de Champignons supérieurs et fixées à l'état de levures par suite d’une longue adaptation. Quant aux sp0- ranges des Saccharomyces, considérés jusqu'ici comme de véri- tables asques, ils représenteraient seulement, d’après ces auteurs, des formes d’enkystement sans autre importance morphologique. Ces résultats et ces conclusions ne pouvaient manquer de susciter de nombreuses objections de la part des botanistes spécia- lisés dans l'étude des levures. Ils ont été tour à tour critiqués par par Klôcker (2), (voir 3), Dangeard (4) et Klebahn (5). : Nous même (6), dans une note à la Société de Biologie et dans un article des Annales mycologici, avons exposé nos idées Sur l'origine des levures et montré par une série d’objections théori- ques l’invraisemblance des résultats obtenus par Viala et Pacotiel. En eflet, Barker (7) a démontré l'existence d’une conjugaison isogamique précédant la formation de l’asque dans le Zygosaccha- romyces Barkeri et nous-mêmes (8) avons signalé une conjugaison analogue dans les Sch. octosporus, Pombe et mellacei. L'existence d’une telle conjugaison avait donc semblé résoudre définitivement le problème de l'origine des levures et montré l'autonomie de C® groupe, qui paraît devoir être définitivement rangé parmi les Ascomycètes, au voisinage des Endomyces. La conjugaison chez les levures, malgré son absence dans les espèces les plus répandues; notamment les levures industrielles, n’est pas un fait exceptionnel. Elle a été retrouvée par Klôcker (9) dans une espèce désignée Par cet auteur, sous le nom de Zyg. Priorianus, et récemment Saito (40) dans la description d’une nouvelle espèce, la levure de Soya, figure des asques, dont la forme nous fait présager l'existence d'un? Conjugaison, bien que l’auteur n’ait pas eu l'attention attirée vers ce phénomène. Peut-être le S. farinosus, où on a décrit des anasto” moses entre les cellules, rentre-t-il aussi dans ce cas. Quant any levures ordinaires qui v’offrent pas de phénomène sexuel, il est légitime de les considérer comme des formes apogames dérivées ni He : A ae ls DÉVELOPPEMENT DU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 387 de formes primitivement sexuées, et cette manière de voir trouve des arguments très solides, d’une part dans l'identité complète de leur asque avec l’asque des levures sexuées, et d’autre part dans la découverte que nous avons faite d’une espèce ou variété de Schizo- sacharomyces très voisine du Sch. Pombe et du Sch. mellacei, où la conjugaison a entièrement disparu. En outre, nous (11) avons montré dans plusieurs autres levures (Saccharomycodes Ludwigii, Villia, Saturna et levure de Johannis- berg I{) l'existence d’une autre forme de conjugaison qui se produit à un autre stade du développement, lors de la germination des spores. Cette conjugaison entre les spores n’est pas un argument Contre l'assimilation des Saccharomyces aux Ascomycètes, car, ainsi que nous l’avons montré, elle présente des caractères dégéné- ratifs très particuliers et peut être considérée comme une sorte de Processus parthénogenétique remplaçant la conjugaison (absente à l'origine de l’asque) et compensant la perte de chromatine qu'a dû subir le noyau au cours des bipartitions successives de l’asque. Cette opinion a d’ailleurs été émise par Dangeard (4) en mème temps que par nous. Quoi qu'il en soit, la présence d’un acte sexuel au cours du développement des Saccharomyces suffit à démontrer l’autonomie de ces organismes, et dès lors on ne peut, a priori, attribuer les résultats de Viala et Pacottet qu’à une erreur de technique ou d'interprétation. Malgré ces considérations, Vuillemin (12) a cherché à concilier les résultats de ces auteurs avec la découverte de la conjugaison des levures. L'éminent botaniste ne croit pas d’ailleurs que les espèces de levures qui présentent une conjugaison à l'origine de l’asque Soient comparables aux levures ordinaires se développant sans Conjugaison. Ce serait, dit-il, des levures voisines des Endomyces ét appartenant aux Ascomycètes. Celles qui ne présentent aucun cle sexuel à l’origine de l’asque seraient au contraire des formes dérivées de Champignons supérieurs (Ascomycètes ou Basidiomy- têtes) et leur sporange résulterait d’un simple phénomène d'en- kystement ne présentant avec les asques des levures sexuées que des ressemblances purement superficielles. En outre, Vuillemin, n'admet pas qu’on puisse considérer la fusion, qui chez certaines levures s'effectue entre les spores, comme un acte sexuel, malgré 383 RÈVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE la fusion nucléaire qui la caractérise. Cette fusion serait analogue aux anastomoses si fréquentes dans lès Champignons supérieurs. D’après Vuillemin, d’ailleurs, ni la fusion des noyaux, ni la fusion des protoplasmes ne suffisent à caractériser un acte sexuel. Le caractère essentiel d’un phénomène sexuel se trouverait dans l'évolution nucléaire (mixie et réduction quantitative des chromo- somes). Mais à ce compte, la plupart des conjugaisons observées chez les organismes inférieurs, où le noyau trop petit rend impos- sible une numération des chromosomes, perdraient leur significa- tion sexuelle, rt c’est là certainement une conclusion qui ne manquera de soulever de nombreuses objections. A notre avis, dans tous les cas où la réduction chromatique ne peut être reconnue par suite de difficultés de l’observation, la fusion cellulaire accompagnée d’une fusion nucléaire suffit à caractériser l'acte sexuel, et c’est là, croyons-nous, l’avis de l'immense majorité des Biologistes. Nous ferons remarquer en outre que la séparation des levures en deux groupes, l’un présentant une conjugaison à l’origine de l’asque et l’autre n’en présentant pas, n’est pas une classification naturelle, car elle sépare des espèces dont les affinités réelles nê sont pas douteuses. ? Toutefois, nous voulons nous garder des préjugés qui peuvent avoir cours en la matière, Il est universellement admis, qu’au COUTS de l'évolution d’un organisme, il ne peut exister qu’un seul acte sexuel, parce que tous les organismes étudiés jusqu'ici ne présen- tent Ce phénomène qu’une seule fois dans leur vie. Peut-on géné- raliser ? Evidemment on peut supposer, quelque invraisemblable que ce soit, qu’il y ait des exceptions à cette règle et la découverte d'un fait nouveau suffirait à ruiner la théorie jusqu'alors admise par tous les Biologistes. Vuillemin, s'appuyant sur l'étude récente de l’évolution nucléaire chez les Ascomycètes, pense qu’il peut exister, dans ce groupe de Champignons, plusieurs manifestations de la sexualité, morcelées à différents stades. La conjugaison de Harper, la karyogamie de Dangeard, voire même les anastomoses du mycélium ou des spores seraient des manifestations de la sexualité. C'est là une théorie qui permet d'expliquer provisoirement les données contradictoires de Harper et de Dangeard, mais ces données encore confuses pourront sans doute s’éclaircir autrement lorsqu'on DÉVELOPPEMENT DU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 389 les connaîtra mieux. Aussi semble-t-il prématuré de tirer des conclusions générales sur des faits encore si obscurs ; mieux vaut attendre une connaissance plus complète de l'évolution nucléaire des Ascomycètes avant de formuler une explication. Quoi qu’il en soit, Vuillemin, discutant nos articles sur l'origine des levures, nous reproche non sans raison de nous être placé exclu- sivement sur le terrain théorique sans tenir compte des données de l'expérience. « La controverse porte sur les théories, non sur les faits, dit-il en terminant, les convictions ne se discutent pas ». Ceci appelait une vérification de nos idées théoriques et c’est pour cela que nous avons entrepris l'étude du développement du Glæosporium hervisequum . Dès le mois de Juillet 1906, nous avons essayé de cultiver le Glæosporium nervisequum quienvahissait les Platanes des environs de Lyon. Les ensemencements faits sur décoction feuilles de Platane Sélosée nous donnèrent un Champignon qui paraissait se rapporter au Gl, nervisequum, mais en même temps deux formes levures, dont l'une offrait les caractères d'un Dematium. Les vacances ne nous Pérmirent pas de continuer nos ensemencements et en octobre les levures avaient envahi nos cultures et il nous fut impossible de letrouver le Glæosporium. Grâce à la bienveillance de M. le profes- seur Klebahn, nous avons pu disposer, l'été 1907, de cultures pures Provenant de périthèces de Gnomonia Veneta et du Glæosporium ner- isequum extraits de feuilles de Platanes. Les deux séries de cultures Présentaient les mêmes caractères et nous donnèrent des cultures identiques b) Hisrorique pe L'érune DE GLŒOSPORIUM NERVISEQUUM EN CULTURES ARTIFICIELLES. — Nous ne retracerons pas ici l'histoire de l'étude du GL. nervisequum. Nous renverrons le lecteur à Piniéres “int mémoire de Beauverie (13) qui donne un aperçu très détaillé de cet historique. Nous nous bornerons à indiquer le plus briève- ment possible les’ principaux résultats obtenus par Leclerc du Sablon, Klebabhn, et Viala et Pacottet, dans leurs cultures artili- Cie Leclerc du Sablon (14) a réalisé le premier des cultures pures U G. nervisequum, sur décoction de feuilles de Platane gélosée en Partant des conidies développées sur des feuilles de Platane. 390 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Ses cultures présentent un mycélium cloisonné, aérien, péné- trant aussi dans le substratum et qui forme bientôt des conidies et de petits sclérotes. Les conidies sont portées par un stérigmate plus ou moins long,parfois elles sont presque sessiles. En germani, elle produisent un ou deux tubes de germination, qui se cloisonnent et fournissent des rameaux latéraux. Klebahn (15) parvient à observer la forme périthèce du G. ner- visequum et l’identifie d’abord avec la forme connue sous 1e n0m de Læstidia Veneta. Dans un mémoire plus récent, il revient sur son identification et remarque que les périthèces du Gl. nervist quum diffèrent de Læstidia Veneta par certains caractères : ils ne s’identifient avec aucune espèce de Gnomonia décrite, aussi Klebahn en fait-il une espèce nouvelle, le Gnomonia Veneta, de la section des Eugnomonia, dans le voisinage de Gn. erythrostoma, de Gn. erTa- bunda et de (in. inæqualis. En outre, Klebahn assimile définitivement le G. nervisequum au GLl. Platani, au Myxosporium valsoideum et au Discula Platani, qui ne sont que divers états de la forme conidienne du Gn. Venela. Klebahn a obtenu la germination des ascospores de Gn. Veneta sur décoction de feuilles de platanes gélosée. La culture produite offre un aspect très caractérisé : elle présente des zones concentri- ques alternativement sombres et claires. Le mycélium peut revêtir plusieurs formes : tantôt, il possède une membrane épaisse, jaune où brune, le calibre des filaments est régulier et les cloisons sont très rapprochées ; tantôt, enfin, les parois sont minces et les clor sons transversales très espacées. On observe de nombreuses Con dies, mais toujours détachées des filaments qui les ont produites, de telles sortes que Klebahn n’a pu observer leur mode de forma tion. Dans les vieilles cultures enfin, on voit apparaître des organes qui paraissent identiques aux pycnides observés sur les feuilles. Klebahn a cultivé le Gn. Veneta sur d’autres milieux, sur jus cd pruneaux gelosé, gélatine nutritive et pomme de terre ; il obtien! des formes analogues à celles qui se développent sur décoction _ platane, mais ici il parvient à observer la formation des conidies aux extrémités de filaments minces. Il distingue dans ces milieu deux sortes de conidies, les unes, le plus souvent solitaires, ot environ 6-9 X 3 y de dimension, les autres sont plus detites et sou- fsé DÉVELOPPEMENT DU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 391 vent réunies en boule autour de la pointe d’un même stérigmate ; ces dernières mesurent environ 3-4 X 1,5 u. En ensemençant les pycnospores du Glæosporium nervisequum, Klebaha obtient exactement les mêmes formes, ce qui démontre l'identité du Gn. Veneta et du 6. nervisequum. . Viala et Pacottet confirment les résultats de Klebahn en les complétant. Ils décrivent le mode de formation des conidies aux dépens de houppes conidifères, naissant sur un stroma sclérotique, et l'existence de deux catégories de conceptacles. Les uns, conceptacles spermogonies, apparaissent dès les pre- miers jours de la culture: ce sont de petits organes, pyriformes, d'un brun roussâtre, très nombreux et disposés en zones concen- triques autour du centre du mycélium. Ils sont constitués d’une touche externe de grosses cellules cutinisées et d’un stroma tapis- Sant la cavité de la spermogonie aux dépens duquel prennent naissance les basides destinées à former les spermaties. Les sper- Mogonies sont ouvertes par une large ostiole remplie à leur maturité d’une matière visqueuse rosée, formée de l’agglomération d’un très Srand nombre de spermaties nées dans l'intérieur de la spermo- $onie. Souvent les spermogonies sont composées, c’est-à-dire for- mées de la réunion de plusieurs spermogonies soudées les unes aux autres et renferment plusieurs ostioles. Ces organes sont con- Sidérés par Viala et Pacottet comme une forme spéciale des houppes conidifères, sans autre importance morphologique. On lrouve en effet tous les passages entre les spermogonies et les houppes conidifères. Les spores ou spermaties produites dans les SPermogonies sont identiques aux conidies des houppes conidifères. La seconde forme de conceptacles, le pycnide, n'apparaît qu'au bout d’une quinzaine de jours et aux dépens de couches profondes du mycélium. Les pycnides se distinguent des spermogonies par leur forte dimension ainsi que par leur ostiole plus petite et dat 1e loujours unique. En outre, elles sont plus dures et plus consis- lantes. Leur structure interne est la même que celles des spermo- S0bies, mais l'enveloppe est plus épaisse. Les spores ou stylospores °rmées par ces organes sont un peu plus grosses que les conidies ‘tles spermaties (8 u. sur 4). Viala et Pacottet signalent, en outre, dans les vieilles cultures de Glæosporium, la présence de chlamydospores à paroi cutinisée et de 392 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE kystes endosporés. Ces derniers sont constitués d’une paroi très épaisse,crustacée, d’un brun foncé,et renferment un nombre variable de spores internes, de deux à huit, Les kystes endosporés seraient, d’après Viala et Pacottet, des formes très résistantes et repré- senteraient des organes de transition entre la forme mycélienne et la forme levures. Sur les milieux sucrés, les spores dérivées de ces kystes, produisent en germant des formes levures. La forme levure du GI. nervisequum est ovale, assez grande (12 à 8 x sur 7). Le bourgeonnement s'effectue toujours vers les pôles. Les asques de cette levure sont des cellules ovales, plus grosses que les cellules levures normales, un peu renflées et déformées ; ils renferment un nombre de spores qui varie autour de huit, mais peut dépasser ce chiffre. Outre ces asques, on trouve souvent, dans les cultures de levures, des cellules géantes qui paraissent provenir d’une dégénérescence des levures, et des cellules cutinisées, sortes de kystes de levures ou cellules durables. IL. — CULTURES DU GLŒOSPORIUM SUR DIFFÉRENTS MILIEUX A. — Milieux non sucrés ou peu sucrés a) DécocriON DE PLATANE GéLosée. — Ensemencé sur décoction de feuilles de platane gélosée, en boîte de Petri, le GL nervisequum sè présente macroscopiquement avec l’aspect caractéristique décrit par Klebahn et plus tard par Viala et Pacottet. La culture débute par une ou plusieurs petites taches sphériques qui brunissent au centre et qui, en s’accroissant, produisent une série de zones concentriques alternativement sombres et claires, se remplissant bientôt de petits organes bruns, qui sont les conceptacles spermogonies, signalés par Viala et Pacottet. Nous les décrirons plus loin dans les cultures sur Carotte, où ils sont particulièrement nombreux et faciles à étudier. Dans les vieilles cultures, on observe enfin quelques C0 ceptacles pycnides, dont nous parlerons également plus tard. Le mycélium offre les caractères décrits par Leclere du Sablon et Klebahn. Il est constitué d'articles à gros calibre, à cloisons très rapprochées limitant des articles légèrement renflés, dont dérivent des filaments très grêles, sinueux, très ramifiés, à cloisons eSP?- DÉVELOPPEMENT DU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 393 cées (PL. 1, fig. 1 et 2). Les articles des gros filaments sont remplis d’un protoplasme très dense, souvent granuleux. Il n’est pas rare d'observer une sorte de fragmentation des gros filaments, occasionnée par la dégénérescence de quelques articles intercalaires (P1. 1, fig. { et PI. 6, fig. 1 à 3); un tronçon d'articles renflés, à protoplasme très dense, forme des cloisons de plus en plus rapprochées, tandis que les deux cellules intercalaires qui le limitent des deux côtés dégénèrent, leur protoplasme se vide, leur membrane se déchire : ainsi peuvent se détacher des tronçons de filaments qui se ramifient abondamment. Ces formations, qui se rencontrent dans les milieux les plus variés, semblent correspon- dre à ce que Guéguen (16) a décrit dans le GL. phomoides sous le nom de gemmes et compare à des chlamydospores. Il ne semble pas, dans le cas présent, qu'il s’agisse d'organes de reproduction déter- minés comme les chlamydospores. Ce sont de simples fragments de mycélium dont les articles sont plus vivaces. Parfois les tronçons de cellules vivantes restent réunis au fila- ment qui les a engendrés, par les cellules intercalaires qui les séparent, et produisent des ramifications pouvant periorer la paroi de ces dernières et pénétrer dans leur intérieur (PI. 6, fig. 3). Ce Sont là des phénomènes d’accroissement perforant très fréquents dans le GI. nervisequum et sur lesquels nous aurons à insister plus tard. Les zones concentriques sombres de la tache produite par e Mycélium sur la plaque de gélose, sont constituées d'un strom à Parois cutinisées qui donne naissance à quelques conidiophores (PL. 1, fig. 3) et à un grand nombre de spermogonies. Les coni- diophores sont toujours rares sur décoction de platane et leur for- Mation est difficile à suivre. Leclerc du Sablon les a décrits avec détail, mais Klebahn n'a pas pu les observer. On peut distinguer deux catégories de conidies (PI. 1, fig. ) qui Peuvent naître indifféremment aux dépens d’un même conidiophore; les unes, assez grosses, ont les dimensions décrites par les auteurs (environ 6-9 x 3 u); les autres, qui n’ont pas été signalées par Viala t Pacottet, sont environ la moitié plus petites (3-4 X 1,5 4). Klebahn à déjà observé la présence de ces deux sortes de conidies dans les Cultures sur jus de pruneau gélosé. Nous désignerons les premières Sous le nom de macroconidies et les secondes sous le nom de micro- x 394 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE conidies. Microconidies et macroconidies ont les mêmes formes et la même structure. Elles sont ovales, souvent minces et assez allon- gées, terminées parfois à l’un des pôles par un appendice efflé. Leur structure est ordinairement homogène, A un très fort gros- sissement, on distingue cependant aux deux pôles de chaque sporé de petits granules peu distincts qui présentent les réactions des corpuscules métachromatiques. Les spores des spermogonies ou spermaties offrent absolument les mêmes dimensions et les mêmes caractères que les conidies et sont également soit des macrospores, soit des microspores (PI 1, fig. #). Les spores des pycnides (stylospores ou pycnospores) diffèrent à peine des macroconidies. Elles sont seulement un peu moins longues et un peu plus larges. b) Carorre. — La carotte est un milieu très favorable au développement du G{. nervisequum. Le mycélium apparaît d’abord sous forme d’une tache ronde, dont la partie centrale ne tarde pas à prendre une couleur d'un gris jaunâtre ou d'un vert olive et dont toute la bordure est constituée d’un feutrage très dense, sail- lant, d’un blanc neïgeux, avec formes corémiennes. Plus tard, la tache s’agrandit par formation, sur son pourtour, de quelques zones concentriques alternativement verdâtres et blanches, mais souvent le développement ne s'effectue pas aussi régulièrement et l’on ne distingue pas nettement de zones concentriques. Parfois aussi, il se forme plusieurs taches rondes sur la même culture. Toute la partie centrale verdâtre, de même que les zones Con _centriques de même couleur qui l'entourent, sont constituées, dans leur partie profonde, d’un stroma qui donne naissance à des coni- diophores formant sur toute la surface un gazon mamelonné et produisent une grande quantité de conidies. Dans ces mêmes ré- gions, et aux dépens du même stroma, apparaissent, presqu'en mème temps, de très nombreuses petites ponctuations d'un brun roussâtre où verdâtre : ce sont des spermogonies. Celles-ci naissent en couches concentriques tout autour de la tache centrale et des zones sombres. Enfin, au bout d’une quinzaine de jours, le mycé- lium se cutinise fortement et se remplit tout entier de gros nodules bruns foncés très rapprochés et très nombreux qui donnent aux vieilles cultures un aspect uniformément noir foncé. DÉVELOPPEMENT OU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 395 À part la présence de formes corémiennes, le mycélium offre les caractères que nous avons décrits pour les cultures sur décoction de feuilles de platane et que nous retrouverons partout ailleurs. Les conidiophores apparaissent, comme nous l’avons dit, dans les parties verdâtres du mycélium. Ils prennent naissance dans un Stroma, composé de filaments cutinisés. De ce stroma dérive une série d'hyphes incolores plus ou moins longs qui sont des coni- diophores. La plupart des cellules de ces hyphes donnent des lameaux plus ou moins allongés ou basides terminés par une pointe effilée ou stérigmate à l'extrémité de laquelle naît une conidie (PL. 1, fig. 7,8 et 9). Chaque stérigmate peut produire un certain nombre de spores, comme on peut s’en rendre compte, par la pré- sence autour de la conidie jeune, encore soudée au stérigmate, de plusieurs autres spores détachées. Mais jamais les conidies ne restent réunies en chaînes au sommet d’un stérigmate; elles se détachent du Stérigmate à mesure qu'elles se forment. Parfois, les articles d’un conidiophore jouent le rôle de baside et produisent directement des stérigmates sur leur partie latérale; les conidies Paraissent alors presque sessiles. Tantôt les conidiophores apparaissent plus ou moins isolés à la Surface du substratum et peuvent être considérés comme représen- tant la forme Hyphomycète du Glæosporium; tantôt ils sont réunis pu houppes plus où moins serrées, correspondant aux houppes conidi- Îères décrites par Viala et Pacottet et pouvant être rattachées à la forme Mélanconiée du Champignon. Parfois même, ils sont formés de rangées d'articles très courts, très serrés naissant sur un stroma dense et apparaissant macroscopiquement sous forme de petites laches plus foncées que le reste de la culture. Ils constituent alors des formes de passage entre les houppes conidifères et les concep- lacles Spermogonies, autre forme Mélanconiée plus parfaite. Il y à d'ailleurs toutes-les formes de transitions entre la forme Hypho- Mycète et la forme Mélanconiée, de même qu'entre les houppes Conidifères et les spermogonies. Les conidies sont surtout des macroconidies (PI. 1, fig. 10). Elles différent un peu, par leur dimension et leur structure, des macroco- uidies formées dans les cultures sur platane : elles sont plus grosses, Plus renflées et montrent à leurs deux pôles une série de petits Sranules réfringents très distincts. Parfois, aussi, outre ces petits 396 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE granules, réfringents, elles offrent, aux deux extrémités ou au centre, un gros globule d'huile, Les macroconidies ont des formes très variables. Généralement, elles sont ovales, mais elles peuvent aussi être plus ou moins sphériques, et parfois elles ont un contour sinueux. Dans les vieilles cultures, elles montrent une tendance à se gonfler, à devenir sphériques ou à prendre des formes irré- gulières. Un certain nombre dégénèrent et se vident complètement. Cette dégénérescence de certaines conidies dans les vieilles cultures se retrouve dans les autres milieux et paraît être commune à plu- sieurs Glæosporium, car Lasnier (17) la signale dans son récent travail sur le G{. Cattleyæ et le Gl. Musarum. Les micronidies sont très rares et n'apparaissent qu'après les macroconidies, lorsque la culture commence à vieillir. Les conceptacles spermogonies, naissent au début de la culture, en même temps que les houppes conidifères ou un peu plus tard, au bout de quatre à cinq jours. Nous n’aurons pas grand chose à ajouter aux observations de Viala et Pacottet, sur le mode de for- mation, ni sur la structure de spermogonies, qui ont été décrits avec le plus grand soin par ces auteurs. Les spermogonies apparaissent d’abord sous forme de petites ponctuations d’un verl olive foncé ou légèrement roussätre qui finissent par brunir. Leur contour est sou- vent irrégulier et sinueux (fig. 1): Elles offrent à leur milieu ou sur un de leur bord une large ostiole qui, à leur maturité, offre un contenu visqueux, de couleur variable, tantôt grise tantôt blanche, tantôt enfin rosée, constitué par l’agglomération d’un très grand nombre de spermaties. Très fréquemment :les Spermogonies semblent être composées, c’est-à-dire formées de la réunion de plusieurs spermogonies soudées les unes aux autres, renfermant plusieurs cavités et plusieurs ostioles, ce qui leur donne des formes très irrégulières. Fig. 1. — Spermogonies vues à la loupe La structure interne des spermogonies, comme d'ailleurs celle des pycnides est diflicile à étudier. Les coupes à la paraffine ne donnent pas une idée très exacte de leur structure compliquée formée de filaments trop enchevêtrés, et les coupes à la main son! difficiles à réaliser, Il est préférable d’écraser ces organes dans up UN NE DÉVELOPPEMENT DU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 397 goutte d'acide lactique. On y distingue (fig. 3) un stroma externe, formé de filaments très enchevêtrés à parois cutinisées, une sorte de pseudo-parenchyme constitué de cellules polyédriques et sphé- riques, et enfin une zone interne de stroma peu ou pas cutinisé qui produit un grand nombre de filaments très courts terminés par des basides ou donne naissance directement à des basides qui lapissent la cavité interne de la spermogo- Me. Les filaments conidifères semblent assez souvent ramifiés. Chaque stérigmate paraît donner naissance à un grand nombre de spermaties, mais celles-ci se détachent à mesure qu’elles se forment. Dans quelques Fig- 2 — Fragment de cas excepti coupe transversale de ptionnels, nous avons cependant la couche interne d’une observé des spermaties réunies par des spermogonie : & et b, appendices effilés, qui ell 1 ne S, qui montraient qu elles les basides ; €, pseudo- S'élaient formées l’une au-dessous de l'au- Parenchyme à cellules tr 6 , _ e Sans se détacher, au sommet d'un même sées, (Obj. ap. à imm. 1 Nérigmate (PL 1: fig. 5 a) ae Fun et oc. , ss}. Les Spermaties sont identiques aux coni- dies et sont de deux sortes : il y a des microspermaties et des Mmacrospermaties. Ainsi que l'ont montré Viala et Pacottet, et que nous l'avons déjà indiqué, les spermogonies doivent considérées comme des formes spéciales de houppes coni- difères sans autre importance mor- Phologique, car, entre la spermo- RS lypique et les houppes coni- difères, on trouve une série de for- mes de transition représentées par des houppes conidifères très res- Serrées et des spermogonies à très larges ouvertures dont la sé COnsiste en une simple bordure externe. es Pycnides qui représentent la forme Sphériacée n'apparaissent AW'au bout d’une quinzaine de jours; ils naissent dans les pifties Profondes du mycélium, aussi bien dans les zones sombres que dans les zones claires. Au moment de leur formation, tout le mycélium Fig. 3. — Pycnides vus à la loupe. 398 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE se cutinise et brunit. A leur maturité, les pycnides ont l’aspect de Fi gros nodules d’un brun foncé. Ils se dis- tinguent des spermogonies par leur plus forte dimension, par leur ostiole beau- - Coup plus petite, et surtout par leur aspect plus saillant, leur consistance plus forte et leur couleur plus noire. Ils .&. — Fragment de la partie interne d’un pycnide n stade jeune, {0b. ap. à imm. homog. 2 mm a 130 et occ. 6 de Zeiss). sont plus durs et plus cassants (fig. 3). A leur maturité, s'ouvrent par une ostiole qui se remplit d’une gouttelette d’un blanc grisâtre, les pycnospores visqueuse, formée d’une agglomération Fig. 5. — Fragment de coupe trans- versale d’un pycnide à un stade plus âgé que dans la fig. 4 : a basides et PyCcnospores ; b, stroma donnant naissance aux basides 6; Pseudoparenchyme ; d, stroma à cellules cutinisées ; €, Stroma à hyphes blancs constituant l’enve- veloppe externe du pycnides, (Obj. apoch. à imm. homog.2mm. ap. 430 et oce. comp. de Zeiss). de pycnospores. Les pycnides sont le plus souvent simples et n'offrent qu’une seule ostiole, mais ils sont souvent soudés en sclérotes. Leur structure est très analogue à celle des pycnides du Gt. phomoides décrites par Guéguen (16) et à celles du Gl. Catileyæ figurés par Lasnier (14). Elle est conforme aux descrip- tions de Viala et Pacottet. On Y distingue : 4° Une couche périphérique de filaments mycéliens recouvrant toute la surface libre de fructificä- tion d’un léger duvet blanchâtre (fig. 4 et 5) ; % Un stroma composé de fila- ments très enchevêtrés, à mem” brane cutinisée ; 3° une sorte de pseudoparen” chyme interne à grosses cellules polyédriques ou sphériques forte- ment cutinisées ; &° une couche interne de stromà js s pas ou peu cutinisée qui donl nalssance à une rangée de basides très serrées. 5 ne : DÉVELOPPEMENT DU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 399 Là structure des pycnides ne diffère guère de celles des sper- mogonies que par l'épaisseur plus grande des diverses couches d'enveloppe et par la présence d’une couche externe de filaments blancs. Les stylospores ou pycnospores sont presques identiques aux Macroconidies. Elles sont cependant très légèrement plus grosses et Un peu moins allongées (Figures 13 et 14). €) POMMES DE TERRE. — Le développement est analogue à celui que nous venons de décrire sur la carotte et il est inutile d'y insister, d) PEPronE {1 °/) céLoséE. — Le GI. nervisequum ne fournit sur te milieu qu'une faible végétation. Il forme d’abord une petite lache blanche, très dense, qui arrête sa croissance après avoir ätléint une certaine dimension (quelques centimètres). Au bout de quelques jours, la tache prend une couleur d'un beau rose. Le mycélium est toujours stérile : il offre généralement des filaments très ténus et très ramifiés avec de côté et d’autres des hyphes à cloisons très rapprochées, à articles renflés, constituant des chaines de grosses cellules globuleuses, de formes souvent irrégulières (PL 1, fig. 41). e) Jus DE POMME cÉLosé. — Le GI. nervisequum s’y développe très faiblement sous forme d’une petite tache transparente, formée d’un Mycélium toujours stérile, à hyphes grêles. B. — Milieux très sucrés Le but principal de notre étude étant d’opérer la transformation du G{. neérvisequum en formes levures et de vérifier les observations de Viala et Pacottet sur la présence d’endospores dans ces levures, TOUS nous sommes donc attachés à suivre le développement de Le Champignon sur les milieux sucrés les plus variés et plus parti- Culièrement sur ceux que recommandent ces auteurs. Pour cela, TOUS avons cultivé le GL. mervisequum, sur les milieux suCrés “Mployés pour les autres Champignons et pour les levures, liquide 400 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Raulin, liquide de Nœgeli n° 3 glucosé (1,1), liquide de Hansen (4,11), sur des solutions de saccharose ou de glucose à divers degrés de concentration, enfin sur les milieux préconisés par Viala et Pacottet (bouillons de riz, de carotte, de courge, eau de tourraillon, addi- tionnés de diverses doses de glucose). Ces milieux étaient soit liquides, soit gélosés. Les cultures ont été faites dans des boîtes de Pétri, dans des flacons d'Erlenmeyer, ou dans des tubes à essais, et n’ont été examinés qu'après une série d’ensemencements succes- sifs dans le même milieu, de manière à tenir compte de l’adapta- tion au milieu. Le Gl. nervisequum se comporte d’une manière assez différente suivant qu'il est cultivé en milieu liquide ou en milieu solide. (4) L — Liquide de Nœgeli n° 3 RS Gite M Net Lute 100 gr. CUS ER ER METAL Tartrate d'Ammoium iii dou. 0 gr. 04 Sulfate, de Magnésie.… , ... : . . .. 0 gr. 04 Chlorure de Calcium . . . . . . IL. — Le liquide de Hansen a été composé pour cultiver les levures avant de les mettre en inanition sur bloc de gypse pour les faire sporuler. On sait que, pour sporuler, les levures ont besoin d’avoir séjourné de quelque temps dans Un milieu très nutritif où elles puisent les réserves nécessaires pour produire leurs ues, Voici la composition de ce liquide : DID re 4 °/0 DRE D à D, ie: Sos 5 %/0 Phosphate de Potasse, . . , . . . . .. 0,3 °° Sulfate de Magnésie . . . . . . , .. sr 0,02 %/; (A suivre). CONTRIBUTION A L’'ÉTUDE MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR par MM. Marcel DUBARD et Paul DOP (fin) Il. — Sphedamnocarpinées. 1° MorPHoLoGtE. — Ce groupe n’est représenté à Madagascar que par le seul genre Acridocarpus, dans lequel ne peuvent rentrer que trois espèces, parmi les formes actuellement signalées : 4) À, ercelsus Ad. Juss. (1). C’est un grand arbre atteignant 0 pieds de haut, portant de petites feuilles oblongues et très élroites. 11 a été recueilli par Bojer, qui l'avait appelé Banisteria arborea, dans les forêts de Bombetoc, près de Majunga ; par Hilde- brandt dans la même région; par M. A. Grandidier dans le pays des Antanosses émigrés, dans la forèt de Lavanala et dans les terrains secs, situés entre Madsanga et Antsahalanbé, etc. Nom vernaculaire : Suhihi, d’après Bojer. D) 4. adenophorus Ad. Juss. (1). — Cette espèce se distingue lnmédiatement de la précédente par ses feuilles beaucoup plus Srandes, lancéolées, obovées, complètement glabres; elle a été lécueillie à Madagascar par Bréon et Chapelier, sans indication de localité. De Jussieu signale une variété porantherus, basée sur une déhiscence particulière des loges staminales au moyen de pores terminaux, tandis que la déhiscence dans le type normal se ferait Par des fentes. L'examen des documents nous porte à mettre en doute cette variété ; il semblé que l'échantillon de Chapelier qui correspond au type porantherus possède simplement des fleurs plus Jeunes, chez lesquelles les prétendus pores staminaux né sont que (1} Arch. Mus, par., I. Rev. gén. de Botanique. — XX. 402 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE l’'amorce des fentes complètes, devant se produire lorsque les étamines sont complètement müres. c) 4. Humblotii.— Cette espèce, créée par Baillon sur un échan- tillon d’Humblot (n° 53), a été simplement figurée dans l'Histoire naturelle de Madagascar (tableau 267). Nous devons la considérer comme une espèce affine de la précédente, car les caractères mor- phologiques de la feuille et de la fleur sont sensiblement les mêmes dans les deux cas. La nervation moins saillante de la feuille et la laciniation peu profonde des pétales nous auraient paru des carac tères insuffisants pour maintenir cette espèce, si les détails anato- miques que nous signalons plus bas n'étaient venus s’ajouter aux différences peu accentuées de l’aspect extérieur. 20 ANATOMIE. — Feuille. — Le limbe de la feuille des trois espèces malgaches d’Acridocarpus est muni de poils en navette, lisses, surtout abondants sur la face inférieure. L'épiderme supé- rieur est formé de cellules régulières, à paroi externe épaisse et cutinisée dans 4. ercelsus (fig. 3) et A. Humblotii, plus mince dans A. adenophorus. Quant à l’épiderme inférieur, il est formé de cellules plus petites et il porte des stomates normaux, à deux cellules annexes, parallèles à la fente. Dans les trois espèces, le limbe est constamment bifacial. Le tissu palissa- TER dique de la face supérieure -£ag est formé de 2 assises de 4 cellules dans 4. adenopho- sn rus, et fréquemment de 5; dans 4. excelsus et 4. Hunt: blotii. La surface occupée Fig. 3. — Coupe dans la partie supérieure Par Ce tissu est variable ; pu au d'Acridocarpus excelsus : ep, dans 4. excelsus, il OCCUP® Ds DUB aareue “ 0 retund peu près: Je MORE l'épaisseur du limbe, plus du tiers dans 4. Humblotii, et le quart environ dans 4. adenophorus: Le tissu lacuneux est très régulièrement disposé; mais il n'existe jamais trace de tissu palissadique sur la face inférieure. Le limbe des Acridocarpus malgaches possède un appareil aquifère très bien caractérisé et très uniforme. Dans 4. excelsus, où il est remarqua MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 403 blement développé (fig. 3), il est constitué par des cellules hypo- dermiques, volumineuses, cellulosiques, qui, au voisinage des nervures, doublent sur sa face interne l’épiderme supérieur. Ce tissu est donc un tissu aquifère superficiel, comme celui des Banisteriinées, mais il en diffère en ce sens qu'il est constitué par une Ou, au plus, deux assises de cellules et qu’il est toujours localisé seulement sous l’épiderme supérieur. Ce tissu, avec les mêmes Caractères d’ailleurs, est moins abondant dans 4. Humblotü; dans 4. adenophorus il est relativement rare et localisé de part et d’autre de la nervure principale (fig. 4). La nervure principale des feuilles d’Acridocarpus est formée d'un arc libéro-ligneux en V, enveloppé sur ses deux faces de Sédiédns rep fibres, sclérifiées dans 4. excel- Det LL ps Làq sus. r'us à OL TUE P US. et 4. adenophorus. La ner IE es Vure d'A. Humblotii est au con- Le dépourvue d'appareil de Fig. 4. — Coupe dans la partie supé- Soutien. Le parenchyme de la rieure du limbe d'Acridocarpus nervure d’4. adenophorus pos- adenophorus : ep, épiderme ; tag. sède en outre des sclérites iso- . aquifère: Lp, 5 palissa- lés, plus où moins polygonaux, jus Qui envahissent même le tissu lacuneux de la feuille. L'oxalate de calcium est assez abondant dans les feuilles de ces trois espèces. Il se présente surtout sous la forme de mâcles de petite taille, logées soit au voisinage des nervures, soit dans le Ussu lacuneux. Quelques cristaux isolés en table peuvent se ren” Contrer dans la feuille d’A. ercelsus. Le pétiole est muni d'un arc libéro-ligneux en forme de V, dépourvu d'appareil de soutien dans 4: Humbloti, muni d’un arc de fibres assez rares, sur la face tonvexe dans 4. adenophorus, et d’un arc double protégeant la face convexe et la face concave dans 4. ercelsus. De plus, dans cette DT oops le parenchyme pétiolaire renferme quelques sclé Tige. — La tige des Acridocarpus malgaches a une rt Dormale, Le liège, formé dans les assises périphériques de l'écorce, est constitué par des cellules eubiques, fortement sclérifiées et “Paissies sur les parois latérales et profondes. Dans 4. Humblotit et 4. excelsus, l’écorce renferme des sclérites volumineux, à 404 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE lumière très étroite. Ces sclérites, surtout abondants dans la première de ces espèces, font totalement défaut chez 4. adenophorus, Dans les trois cas, le péricyele renferme des fibres beaucoup plus petites en section que les sclérites, groupées par 2 ou par 3. Le liber et le bois ont la structure normale des Malpighiacées. Les rayons médullaires sont généralement formés de deux files de cellules. La moelle est en partie lignifiée dans 4. Humblotii, elle est cellulosique dans 4. adenophorus. L'oxalate de calcium est très abondant dans les diverses régions de la tige, en particulier dans l'écorce et le liber, sous la forme de mâcles. L'appareil végétatif des Sphedamnocarpinées malgaches, se distingue nettement par le limbe bifacial, par un appareil aquifère externe, localisé à la face supérieure, et par un liège à éléments cubiques. L'étude anatomique confirme donc le détachement de ce groupe de l’ancien Sphedamnocarpus madagascariensis Baker. III. — Aspidopteridinées. 1° MorpnoLoGtE. — Le genre Microsteira fut créé par Baker, pour une forme spéciale de Madagascar, caractérisée par des fleurs polygames-dioiques, des pétales à court onglet et un fruit à aile latérale trilobée. La première espèce de ce genre, le M. Curtisii, fut décrite dans le Journal de la Linnean Society (1) et figurée par Baillon dans l'His- toire naturelle de Madagascar (t. 23). Mais il semble que diverses autres espèces de Malpighiacées malgaches rentrent très paturelle- ment dans ce genre; les caractères anatomiques de ces diverses formes offrent une convergence significative et, malgré l’imperfec- tion des documents, les caractères morphologiques sont suffisants pour apporter les modifications suivantes à la classification. a) Microsteira argyrophyllum = Acridocarpus ? argyrophyllus: Ad: Jus. Cette espèce douteuse fut décrite par de Jussieu (2) sur ess échantillon incomplet, mâle, recueilli par Bojer dans l’Emirne a accompagnée du commentaire suivant « flores unisexuales genU° distinctum (fructu noto tantum instituendum) indicant. » Quoique pe (1) Tome XX. (2) Loc. cit, MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 405 à l'échantillon type, ne soit venue s'ajouter dans l’herbier du Muséum qu’une récolte du R. Baron (4388) ne portant également que des fleurs mâles et que le fruit reste encore inconnu, le genre prévu par de Jussieu se trouve aujourd'hui institué d'une manière tout à fait indépendante, c'est le genre Microsteira, auquel tous les caractères signalés par de Jussieu dans sa diagnose et que nous avons pu contrôler sur les documents précités per- mettent de rapporter l’A.? argyrophyllus, sans hésitation. b) Microsteira chorigynum — Triaspis chorigyna Bail. — Cette espèce créée par Baillon sur un échantillon recueilli par Grevé (n° 235), à Mouroundava, a simplement été figurée dans l'Histoire Daturelle de Madagascar (T. 269), sans aucun commentaire. Voici les caractères essentiels que nous avons relevés sur cette plante : Les feuilles sont assez petites, à limbe elliptique terminé en pointe obtuse, recouvertes sur les deux faces, mais surtout sur l'inférieure, de poils serrés qui leur donnent un aspect velouté. Le pétiole est velu ainsi que les jeunes rameaux. Dimensions moyennes (pétiole 4mm; limbe 30mm X 1ÿmm), Les fleurs sont disposées en Petites ombelles axillaires, subsessiles, pauciflores (4-6 fleurs). Le calice comprend 3 sépales velus extérieurement, glabres intérieu- rément, courts (mesurant environ 1m), ovales et pointus. La corolle est formée de 5 pétales, avec onglet de 1m, limbe elliptique tour- Nant sa concavité vers l'intérieur (5m); il y a 40 étamines égales, réunies à leur extrême base, à filets allongés (3®® 1/2) et anthères Courtes (1/2mm). l'ovaire n'est mème pas représenté par un rudi- Ment; le fruit est inconnu. Tous ces caractères conviennent fort bien à un Microsteira el NOUS ne voyons aucune raison de maintenir la désignation géné- rique de Baillon. €) Microsteira diotostigma —= Triaspis diotostigma Bail. — Cette fSpèce à été créée par Baillon sur un échantillon également 'écueilli par Grevé (n° 218) à Mouroundava ; elle a été simplement ligurée dans l'histoire naturelle de Madagascar (T. 270), Sans aucui Commentaire, Voici les caractères essentiels présentés par | Muséum. Les feuilles sont très petites, à limbe elliptique oblong. couvert ‘échantillon du 406 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE sur ses 2 faces d’un revêtement pileux argenté, à peu près aussi abondant de part et d’autreet cachant complètement la nervation. Le pétiole est velu ainsi que les jeunes rameaux. Dimensions moyennes: (pétiole 3m», limbe 15mm x 4nm), Lesfleurs sont disposées en petites ombelles axillaires pauciflores (3-6 fleurs). Le calice comprenant 5 sépales, velus extérieurement, glabres à l'in- térieur, terminés en pointe sans glandes ({wm 1/2); la corolle est formée de 5 pétales, à onglet court, limbe elliptique tournant sa concavité vers l’intérieur de la fleur; elle mesure à peine 2mm 1/2 de hauteur et dépasse peu le calice. Il y a 10 étamines égales, légèrement adhérentes à la base, avec filets d'environ {nm et petites anthères pointues d’4/2mm, L'ovaire est formé de 3 carpelles soudés munis chacun d’une aile latérale qui entoure le carpelle à la base et se termine à la partie supérieure par deux lobes latéraux assez saillants. Il est surmonté de 3 styles courts, libres entre entre eux, divergents, terminés chacune par un stigmate biauriculé ; l'ovaire mesuré 4mm 1/2, les styles {mm, Les ovules sont semi-anatropes ; le fruit est inconnu. Il faut bien remarquer, qu'en l’absence de fruits, la description précédente pourrait convenir à un Triaspis, d'autant mieux quê l’échantillon examiné ne présente que des fleurs hermaphrodites el nous n’aurions pas cru devoir modifier la détermination de Baillon si les caractères anatomiques n’indiquaient des affinités très étroites avec les autres Microsteira. L'espèce considérée peut d’ailleurs fort bien être polygame comme les autres Microsteira, quoique les matériaux du Muséum ne présentent pas de fleurs unisexuées. d) Microsteira gracile. Cette espèce correspond aux échantillons recueillis par Grevé et portant le n° 56 sans indication de prove nance ; Ce sont des rameaux feuillés présentant seulement des fruits. Ceux-ci offrent l’aspect caractéristique des Microsteira, car ils SOn munis d’une aile latérale par rapport à l'akène, présentant troë lobes, deux dirigés vers la partie supérieure et un vers le bas; ce fruits sont associés en ombelles axillaires sessiles. Les feuilles adultes sont complètement glabres; à l’état jeune elles portent des poils constituant un duvet argenté; le limbe est oblong lancéolé et arrondi à la base. Dimensions moyennes : pétiole 5er ; limbe 307mxX102 ; pédon- Nm + ne ee MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 407 dules des fruits 45m; fruits 20wn; lobes supérieurs de l'aile 42m» ; lobe inférieur 5m, Ces diverses espèces peuvent facilement se distinguer entre elles par l'aspect de l’inflorescence de la feuille et de la fleur, comme l'indique le tableau suivant : Ombelles pédonculées Annie ser sé ra { axillaires M. Curtisii. / /Pétales dépassant lar- Feuilles 2 dotée gement le calice... M. chorigynum Ombelles an. veiues pédales dépassant peu et axillaires MR 1. oo M. Diotostigma Feuilles adultes Siabron FEMMES M. gracile Enfin dans la même tribu se range le genre Triaspis, dans lequel nous ferons rentrer deux espèces malgaches. 1° Triaspis floribunda (4) Hoff. représenté dans l’herbier du Muséum par deux échantillons, l’un recueilli à Nossi Bé par Hilde- brandt (n° 3184), l'autre dans la Grande Ile par le R. Baron (n° 5877). Cette espèce a été figurée par Baillon (T. 268) dans l'histoire natu- relle de Madagascar. % TT. avillaris (2) Baker, sur lequel nous n'avons pu faire porter aucun examen personnel. 2 ANaromie. — Nous étudierons successivement les caractères *natomiques des deux genres d'Aspidoptéridinées malgaches Microsteira et Triaspis. Microsreta. — Feuille. — Le limbe est muni, dans M. argyro- blyllum, M. Cartisii et M. Diotostigma, de poils en navette lisses. Dans y. chorigyna les deux branches d’un poil, au lieu d’être dans à Prolongement l’une de l’autre, forment un angle aigu dont le S0Mmel s’insère sur le pédicelle d'implantation ; il en résulte que “S poils paraissent bifides. L'épiderme de la face supérieure du limbe est constitué par des cellules aplaties, à paroi externe mince dans M, Curtisis et M. chorigyna. Dans M. Diotostigma et M. argyro- Phyllum (fig. 6), les cellules sont plus hautes et teur membrane , (1) Sert. Mad. 8. (à) Journ, Lin. Soc, XXY. 408 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE externe plus épaisse. Dans M. gracile, l'épiderme supérieur pré- sente des cellules dont la paroi profonde est gélifiée (fig. 5). Par suite de la dissolution de cette cellulose gélifiée, certaines cellules épidermiques semblent divisées par une cloison parallèle à la surface du limbe. L’épiderme de la face inférieure du limbe est dans tous les cas formé de cellules petites et aplaties, sauf dans M. Curtisii et M. chorigyna où ces cellules ont les mêmes dimen- sions que celles de l’épiderme supérieur; il porte des stomates à deux cellules annexes, parallèles à la fente stomatique. En général, dans les Microsteira, le parenchyme du limbe est centrique; mais sur les deux faces le tissu palissadique est peu épais. Dans M. Curtisii, le tissu palissadique, à peu près également développé sur les deux faces de la feuille, comprend deux assises dont l’une, l'interne, est formée de cellules beaucoup plus petites que l’externe. Dans les autres espèces le tissu palissadique de la face supérieure est plus développé que celui de la g. 6. — Coupe dans le limbe de Microÿ teira argyrophyllum : e.p., épiderme; ssu palissadique supérieur: Laq.i., tissu aquitère interne; {Pt tissu palissadique inférieur. gracile : cm, cellules à membra- ne gélifiée, face inférieure. Ce dernier comprend dans ces cas une seule assise de cellules, tandis que le tissu palissadique supérieur, en Com prend une dans M. Diotostigma et M. chorigyna, et deux dans M. argyrophyllum et M. gracile. Dans les cinq espèces de Microstewra malgaches, il existe toujours entre les tissus palissadiques des deux faces de la feuille, deux rangées de grosses cellules, dépour” vues de chlorophylle, arrondies ou cubiques (fig. 6) qui représen- tent le tissu lacuneux et en même temps servent de tissu aquifére interne, analogue à celui qui a été décrit par Niedenzu (1) dans (1) Niedenzu : Lot, cit. MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 409 Stigmatophyllum angulosum Juss. et diverses espèces de Tetrapteris. Il est intéressant de remarquer en outre que le tissu aquifère superficiel, tel que nous l'avons décrit chez les Banisteriinées et les Sphedamnocarpinées, fait défaut aux Microsteira. Cependant, quelques traces de ce tissu peuvent s’observer dans M. Diotostigma, où sur le trajet des nervures le parenchyme palissadique est inter- TOMpPU par un amas de 2 ou'3 cellules, assez semblables comme disposition à celles du tissu aquifère superficiel des deux autres tribus, mais cependant beaucoup plus petites. Les nervures dé la feuille des Microsteira sont constituées par des arcs libéroligneux normaux dépourvus d'appareil de soutien Sclérifié. L'oxalate de calcium est fréquent dans le limbe des Hicros- téira, sous la forme de mâcles, les cristaux isolés étaut extrèmement rares. Le pétiole offre une structure simple. Dans les cinq espèces, SOn appareil conducteur est formé d’un arc libéroligneux, muni ou DOn de faisceaux surnuméraires et toujours dépourvu d'appareil de soutien sclérifié. ans M. gracile, nous signalerons cependant dans le pétiole la présence de quelques cellules de parenchyme dont la membrane est gélifiée, Tige. — La tige des Microsteira a une structure normale; le liège, développé dans les couches les plus externes de l'écorce, est formé d'éléments aplatis. L'écorce est normale; le péricycle ren- ferme dans tous les cas des amas de fibres; mais dans W. chorygina, M. gracile, M. argyrophyllum et surtout M. Curtisüi, à l'intérieur de ces fibres, se trouvent des selérites volumineux isolés. Le liber dur fait défaut aux Microsteira. Le bois n’ofire rien de particulier et les ayons médullaires sont généralement à deux files de cellules. La Moelle est lignifiée dans M. argyrophyllum et M. chorigyna seule- Ment. L'oxalate de calcium se présente dans la tige sous forme de Mmâcles, Les Microsteira possèdent par conséquent une structure anato- Mique assez homogène, qui, par l'appareil aquifère interne el 16 Parenchyme limbique centrique, les distingue nettement des Banis- leriinées et des Sphedamnocarpinées. Ainsi se trouve justifié le 'allachement au genre Microsteira des formes que nous avons détachées des genres Acridocarpus et Triaspis. 410 REVUE GÉNÉRALE DE ROTANIQUE Triaspis. — Nous ne décrirons que le Triaspis floribunda, qui, des deux espèces malgaches, est seul représenté dans l’herbier du Muséum. Feuille. — Le limbe porte des poils en navette sur ses deux faces. L’épiderme de la face supérieure, fait déjà signalé par Radikofer (1) sur Triaspis squarrosa, possède des cellules dont la paroi profonde est considérablement épaissie et gélifiée (Gg- 1); comme dans M. gracile, l'action dissolvante de l’eau sur ce a donne la fausse apparence d’un dédoublement tengentiel. L’épi- derme inférieur est formé de cellules petites et aplaties ; il porte les stomates. Le parenchyme est à peu près centrique ; mais, sur la face inférieure, le tissu palissadi- que est beaucoup plus réduit — sur la face supérieure. Le lssu palissadique supérieur n'occupe Fig. 7. — Epiderme supérieur de la d’ailleurs que le quart de la surface priés re: de section du limbe. Entre les deux C.m., cellule à paroi interne géli- ; du fiée. tissus en palissade, se trouve : 5 à 6 assises de cellules, les unes petites, les autres volumineuses, alternant assez régulièrement. Il est permis de considérer ce tissu comme un tissu lacuneux et un tissu aquifère interne. Au voisinage de la nervure principale, le tissu lacuneux $ distingue aisément et il est séparé de l’épiderme supérieur par une assise de cellules aquifères volumineuses, et de l’épiderme inférieur par deux assises de cellules de même nature. Comme dans les Microsteira, le tissu aquifère superficiel fait défaut. La nervure principale est munie, sur sa face convexe, de quel- ques îlots de fibres peu lignifiées. L'oxalate de calcium paraît faire défaut chez la feuille de T. floribunda. Le pétiole de cette plante rappelle de très près le pétiole des Microsteira. Tige. — Nous n'avons étudié que des rameaux d’un an, où le liège n’était pas formé. L'écorce de ces rameaux renfermait (1) Radlkofer, Abh. naturw. Ver. Bremen, Bd. VIII, 1883, p. 378. MALPIGHIACÉES DE MADAGASCAR 411 6 faisceaux corticaux foliaires. Certaines cellules corticales ont leur paroi gélifiée ; le bois et le liber sont ceux des Microsteira. En somme, le Triaspis floribunda se distingue surtout des Microsteira, dont il est assez voisin, par la complication plus grande du tissu lacuneux, dans lequel le tissu aquifère interne se différencie nettement. En résumé, il est possible de donner un tableau qui ‘groupe les caractères principaux des trois tribus de Malpighiacées de Madagascar, précédemment étudiées. Ce tableau est le suivant : / Parenchyme non nette- ment bifacial, liège à éléments aplatis...... Banisteriinées externe ou Tissu superficiel aquifère : | Parenchyme nettement | bifacial, liège à élé- \ ments cubiques..... Sphedamnocarpinées ri RSR LÉ ae Aspidopteridinées En résumé : {° Les Malpighiacées de Madagascar présentent des affinités Surtout africaines par les genres Microsteira, Triaspis, Acridocarpus ; Mais un certain nombre de formes, constituant quatre genres ouveaux où peu connus, viennent se ranger dans un groupe nette- ment américain et se rapprochent de divers genres de l'Amérique du Sud. Ces affinités indéniables avec des genres sud-américains, COnS- latées sur des formes bien spéciales à Madagascar, ne nous autorisent Sependant pas à admettre la spontanéité de l'Echinopteris Lappula (espèce mexicaine) et du Galphimia linifolia (espèce du Texas et de Californie) que Scott Elliot a récoltés dans la Grande Île ; la question 2e peut être actuellement tranchée. 2 La structure anatomique confirme pleinement les données Morphologiques, en ce qui concerne le groupement des espèces que NOUS avons adopté, et les affinités géographiques, particulièrement *vec les groupes de Malpighiacées américains ; c'est en considérant Surtout cette structure que nous avons pu trancher un certain Dombre de cas douteux, pour l'attribution des espèces. ee REVUE DES TRAVAUX PALEONTOLOGIE VEGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. ZEILLER (suile). M. SrerzeL signale d'autre part la découverte, dans les couches permiennes de Chemnitz, d’un tronc silicifié de dimensions exception- nelles (1), mesurant 5"25 de tour à la base et 7"50 de hauteur et qu’il a reconnu pour un Araucarioxylon. a étudié en outre la flore des couches charbonneuses d'Hfeld, dans le Hariz (2),etil montre qu’à raison des espèces qu’elle renferme, comprenant notamment divers Callipteris, elle doit être rapportée, non au Houiller, mais au Rothliegende inférieur; il y a observé €2 même temps quelques formes spécifiques nouvelles de Sphenopteris et de En a donné des détails sur la constitution de la flore de l'horizon Es. Cannelcoal de Nyrschan (3) en Bohême, qu'il incline à ranger dans le Piéphanien. mais qi. Cat d apres les Er de il y signale et dont q unes westph serait peut-être mieax placé au sommet du Westphalien n'y a, par contre, aucun doute sur le classement di faisceau de Kounowa dans le bassin de Pilsen (4), qu'il rapporte au Rothliegende inférieur et dans lequel il a observé en effet des types caractéristiques de ce niveau, tels notamment que Callipteris conferta MM. Vivassa DE REGNY et Gorrant ont étudié la flore des couches houillères du Mont Pizzul dans les Alpes Carniques (5) et y signalent (1) 3. T. Sterzel : Ein verkieselter le aus dem ah A NC von Chemnitz (XV. Ber. d. naturwiss. Ges, zu Chemnitz, p. 2-41, pl 1 Der Ê sé J. T. Sterzel : Die Flora des Mis von Ilfeld am He (central f. Min., 1901, p. 417- -427); horde Beiträge zur Revision der Rothliegendflora Geuend' von Ifeld am Harz (ibid., 1901, p. 590-598). rb (3) F. Ryba : Beitr trag zur aline des Cannelkohlenflôtzes bei Nyfan (JahrP. k. k, geo. Étichranel , LIN, p. 351-372, pl. XV-X VII). 1904. fé (4) F. Ryba : Studien über das Kounowa’er Horizont im Pilsner Koble becken (Sitzungsber. k. Pam “ee we Wiss., 1906, 29 p., # pl.). del (5) Vinassa de Regny e M. : Fossili carboniferi del M. Pizzul #7 Piano di Lanza nelle Alpi ét (Bou. Soc. Geol. Ital., XXIV, p- 461” pl. XII-XV). 1905. AT TERS : REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE 413 un assez grand nombre d’espèces, dont les unes seraient stéphaniennes et les autres westphaliennes; mais les figures données sont de nature à su e de ces dernières, et il semble bien qu'il faille, d'accord avec les auteurs, rapporter ces couches au Stéphanien ; ils A ont GhAEre notamment we Sigillaire du groupe du Sig. Defrancei, qu’ et qui paraît de nature à confirmer nettement cette PTE On doit à M. C. ne SrkFAN une importante monographie des flores permo- A FER ‘de la Toscane (1), dans la RER il fait con- naître un certain nombre d'espèces nouvelles, RER ÉRRenRAtR de Sphé- noptéridées, Pécoptéridées et Ténioptéridées. 11 éta n outre, sous le nom d’Aspasia, un genre nouveau pour u get Re d'Équi- Sétinée, qui semblerait cependant devoir ER plus naturellement sa place parmi les Æquisetites. La composition des flores des différentes localités étudiées le conduit finalement à rapporter à la partie supé- de la Caractéristiques, tandis que la présence de formes telles notamment que Tæniopteris multinervis ex Callipteris conferta entraîne l'attribution au Permien inférieur des autres gisements du Monte Pisano ainsi que de ceux du Monte Vignale. M. Barsanri a étudié à son tour la flore de Jano (2), dans laquelle il mentionne quelques espèces nouvelles d'Equisétinées, nommées, mais non décrites, par Meneghini ; d’après sa composition, cette flore indi- Auerait un niveau un peu plus élevé que celui de la Traina, mais elle semble appartenir encore au Stéphanien supérieur ; l’auteur conclut Cependant que les couches de Jano doivent être rangées décidément dans le Permien, à raison de la constatation qui y a été faite de la présence de Productus horridus. M. ArcanGeLi a étudié la flore des couches houillères de la Sar- daigne (3), dans pr il signale quelques formes spécifiques nou- velles, de Mevr ORNE notamment, et con la composition ni conduit à ne true évidemment pas de doute, si la pre de ces détermi- halions était établie, sur l'attribution au Permien. (1) G. de ne : Flore carbonifere e permiane della Toscana. Florence. In-#°, ae p, x pl. 1901 (2) L. Barsanti : Contribuzione allo stu Soc. ose. sc, nal., Mem., XIX, p. 3-36), 1903; Secondo contributo allo st ota fossile di Jno (ibid. Pr. verb., XIV, p. 115 3) G. Arc angeli : Contribuzione allo studio dei sega della PR (Palæontogr. Ital., VIH, p. 91-120, pl. XV). dio della flora fossile di Jano (AUX udio della h14 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Enfin, en Espagne, M. Fonr y SAGUÉ (1) a recueilli dans la vallée de Camprodon, dans les Pyrénées catalanes, une flore nettement stépha- nienne, qui paraît ere has un niveau assez élevé, probablement le Stéphanien supérieu L'étude que j'ai pu faire des diverses séries de prise fossiles recueillies dans le bassin de Kousnetzk, dans l'Altaï (2), m’a convaincu que, comme je l'avais présumé, la flore de ce bassin était d'âge paléo- z0ïique, et non pas jurassique ainsi que l'avait admis Schmalhausen : les feuilles décrites par ce savant sous le nom générique de ARhiptoza- mites ne sont autre chose que des Cordaites ; les Cyclopitys sont des D a et quelques échantillons de ce type ressemblent singu- lièrem ’Annularia stellata; j'ai pu identifier à des espèces per- miennes S d'Europe certains Pecopteris décrits sous des noms parti- culiers, et j’ai reconnu en outre la présence, sur quelques points du bassin, de Callipteris identiques ou alliés de près à diverses formes du Call. conferta. L'attribution an Permien des couches de ce bassin ne semble donc pas douteuse, sauf en ce qui touche l'étage inférieur, dans lequel n’ont été récoltées que des Lépidodendrées et qui peut être d'age plus ancien. J'ai pu examiner aussi un certain nombre d'empreintes végétales (3) rapportées par M. Pchpnee-hinguet des gisements charbonneux du Chansi, et l'étude que j'en ai faite m’a conduit à discuter et à rectifier Len ntm des déterminations données par M. Abbado dans son travail sur la flore de ces mêmes gisements. J'ai pu conclure qu'il s'agissait T d'un horizon très voisin de la limite commune du Stépha- nien et du Permien, ainsi que le donnerait à penser la Ft de Tæniopteris multinervis. Les gisements du Liaotoung et du Tehili, explorés . par Richthofen, paraissent devoir être rapportés au même horizo Il en est ÉHEbneit de même pour les gîtes de rase. dans la Mandchourie méridionale, où M. ZALESSKY (4) a reconnu une série d’es- pèces indiquant égalément un niveau élevé, Stéphanien série eur ou Permien inférieur, et où il a observé notamment des formes spécifiques de Lepidodendron identiques à celles du Chansi. (1) N. Font y Sagué : Notas sobre la constitucion geologica del valle de Cam” prodon (Pirineos catalanes) (Bol. de la Soc. españ. de hist. nat., 1902, 8 p-). (2)R. Zeiller : Nouvelles observations sur la flore fossile du bassin de “Kousnetzk (Sibérie) (C. R. Ac. Sc., CXXXIV, p. 887-891, 21 avril 1902). (3) R. Zeiller : Fu sur la flore houillère du Chansi (Ann. des Mines, 9° péRes XIX, p. 431- 453, pl. VII). 1901. (4) M Du. Rs über die obercarbonische Flora des Steinkohlenreviers von Jantai in des südlichen Mandschurei jerhen di, k, Russ, Mineral. Ges. #® St-Petersburg, XLIL, p. 385-408, 15 fig.). 1 (4 suivre). NOTES BIBLIOGRAPHIQUES C. Descomses et H. Devaux, Reboisement en montagnes sans pépinières d'altitude. (Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences Physiques et Naturelles de Bordeaux, 49 décembre 1907, p. #1). On sait que le « retardage » des plantes par le froid est de plus en plus Mis en pratique en horticulture (Lilas, Muguet, Lis, etc.) avec l'emploi du froid artificiel. Mais le retardage ne paraît pas avoir été appliqué en debors du domaine spécial de la production horticole. Est-ce à dire que la méthode ne peut recevoir ailleurs des applications utiles ? Il est bien probable que non et la note que viennent de publier MM. Descombes et Devaux sur des expériences d'essai de reboisement des montagnes le Montre directement. es auteurs avaient constaté sur place les retards qu'apportait aux reboisements de l'Association centrale pour l'aménagement des montagnes, la lenteur de la croissance dans ses pépinières installées à 1.800 mètres d'altitude. Is ont eu l'idée d'effectuer des plantations avec des plants cultivés en plaine, extraits et transportés en hiver, puis conservés sous la neige pour ajourner le départ de la végétation jusqu'au mois de juin, ‘Poque où le dégel a permis leur mise en place. L'entière réussite de cette “xpérience, faite au printemps de 1907 dans la haute vallée d’Aure sur un des territoires affermés par l'Association, supprime une sérieuse compli- Cation du reboisement en montagne. * *X + M''N. À Juxirzky. Sur la zymase chez lAspergillus niger. (Travaux de la Soc. Imp. d. Natural. de St-Pétersbourg, t. XXXVIIT, 1903, n° 4, pp. 157-160 ; en russe, avec un résumé allemand). L'auteur à cultivé l'Aspergillus niger sur la solution nutritive de n'obtient pas d'alcool. Au contraire, si l'on ajoute le suc à une solution de 20 0/0 de glucose et si l'on procède à la distillation de ce mélange, au bout de 24 à 29 heures on trouve des quantités notables d'alcool. L'auteur lire de ce fait la conclusion que le mycélium d’Aspergillus niger développé à l'air libre Contient la zymase. W. LUBIMENKO. Chroniques et et Mouvelles d PAude ({ ), etc., a fait paraître des Mémoires ou des Notes sur des questions eg pivarees de NorpUpoBIe. Cette pronuetan presque ininter- rompue des.travaux de M. CLos s’est maintenue jusqu'à Le KE M plus avancé, et ii vai en étre ces dernières années ire du Muséum de Toulouse. M. CLos était ste Mes de} Institut dé ‘France et membre de l’Académie de Toulou * * * On once la mort de M. ALPHONSE sr auteur d'une he quable ere des Lichens qui a obtenu un grand succès et qui à 4 couronnée par l’Académie des Sciences. M. Bo se ne, était Professeur Le Faculté de Droit de l’Université de Paris; il s'était toujours occupe st nr ne dans les loisirs que lui laissaient ses études juridi ques. M. Boistez avait été Président de la Société Géologique de France et, das ces ab des années il avait entrepris le TS des jopeiies de l’époque tertiaire des collections de la Sorbonne. M. BolsTEL assista® aussi à toutes les excursions botaniques de la Sor Done et sa figure se pathique était bien connue des étudiants auxquels il était si utile par S connaissance approfondie des . et par son inépuisable complaisance. . Cox, professeur de Botani tjs à l’Université ses Breslau, Me 1808. avait laissé à l’ Université de cette ville une somme de 25.000 marc bit l’Université vient de recevoir ce legs ee suite du décès > M": veuve CO M. le Professeur NoLz, art rat C Institut botanique de l’Université de Halle, est décédé dans sa 51° * 'é M. Beize, chargé de cours à la Faculté de médecine de Bordeaux, est nommé professeur de Matière médicale à ladite Faculté M. le neige A. TsCHiRcH ui d’être nommé recteur de l Univer- sité de Bern de de l'Université ont eu à lieu du 20 au 30 Tes 1908. M. G. BonNiE® gnemen Botanique, grâce à ro gp t de M. le Professeur pE LAS BARR4S ÿ tient un rôle important. M. AS BARRAS a, en outre, organisé . populaires dits de « ion. “gene ts », accompagnés de M me lations qui sont suivis par un grand nombre d'auditeurs, non seulem à Oviedo, mais aussi à Santander er; es Bi Ibao. di 450 — Lille, imp. Lx Bicor Frères. Le gérant, PIETERS: MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ABONNEMENT La Revue générale de Botanique paraît le 15 de chaque À # . Mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d'avance) est de : 20 jr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, etc., à M. lAd- Ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT, 1: rue Dante, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIEK, brofesseur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris. Sera rendu compte dans les revues spéciales des ouvrages, m SU notes dont un exemplaire aura élé adressé au Directeur de " Re Sénérale de Botanique. De plus lonvrage envoyé sera annoncé immédiatement Sur la couverture. émoires vue Lu e tanique ont Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Holanig droit £raäluilement à vingt-cinq exemplaires en tirage à part. Librairie Générale de l'Enseignement, 1, rue Dante, Paris LIBRAIRIE GEORG et Ci, à GENÈVE et à BALE VIENT DE PARAITRE Flore complète de la FTAGNCER et de la SUISSE Four trouver facilement les noms des plantes SANS MOTS TECHNIQUES Par Gasron BONNIER MEMBRE DE LINSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE et G. pe LAYENS LAURÉAT DE L'INSTITUT 5338 Figures REPRÉSENTANT LES CARACTÈRES DE TOUTES LES ESPÈCES AVEC UNE CARTE DES RÉGIONS DE LA FRANCE et une carte des régions de la Suisse Prix : Broché, 10 fr. (franco, 41 fr.); Relié, 41 fr. (franco, 12 fr. 10). « Les auteurs de la Nouvelle Flore viennent de publier une nouvelle édi “ de la Flore complète de la France en y comprenant la Flore de la SW Toutes les espèces, qui se trouvent à la fois en France et en Suisse, sont mar( d'un signe particulier et, au cours des analyses, d’autres signes renvoient * description spéciale, illustrée de nombreuses figures, des plantes de Suisse} ne se trouvent pas en France. « Cette Flore complète de la France et de la Suisse renferme, 0 Carte des régions de la France, un aperçu sur la distribution des pla Suisse et une Carte des régions végétales de la Suisse. : « Comme les diverses Flores des mêmes auteurs, cet ouvrage, où les déter” nations des plantes sont rendues très faciles par des tableaux illustrés de breuses figures représentant les caractères de toutes les espèces, est assuré ( _ grand succès. » ie MP, LE BIGOT FRÈ: :$ REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE DIRIGÉE PAR M. Gaston BONNIER MEMBRE DE L'INSTITUT, PROFESSEUR DE BOTANIQUE À LA SORBONNE TOME VINGTIÈME Livraison du 15 Novembre 1908 Tr Entered at the New-York Post Office h as Second Class matter. PARIS LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT 1, RUE DANTE, 1908 LIVRAISON DU 15 NOVEMBRE 1908 Pages I. — NOTE SUR LA CLASSIFICATION DES BASIDIO- MYCÈTES, par M. Léén Dufour . . . . : 41 ; IL. — RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT DU GLŒOSPORIUM NERVISEQUUM (GNOMONIA VENETA) ET SUR SA PRÉTENDUE TRANSFOR- MATION EN LEVURES (avec planches et figures ! dans le texte), par M. A. Guilliermond (suite). 429 IL. — REVUE DES TRAVAUX DE PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE PUBLIÉS DANS LE COURS DES ANNÉES 1901-1906, par M. R. Zeiller (suite) . + 441 | IV. — NOTES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . + :+ 447 V. — CHRONIQUES ET NOUVELLES. . . . . . . - 448 Cette livraison renferme quatre figures dans le texte. Pour le mode de publication et les conditions d'abonnement 'oir à la troisième page de la couverture. Pour tout ce qui concerne les Annonces, s'adresser à Monsieur l'Adtministräteur de la Librairie générale de l'Enseignement? 1, rue Dante, Paris (V). NOTE SUR LA CLASSIFICATION DES BASIDIOMYCÈTES par M. Léon DUFOUR Disons d'abord, pour bien circonscrire notre sujet, que nous né nous occuperons pas des Urédinées, mais seulement des Basi- diomycètes, dans l'ancien sens de ce mot, en y comprenant, bien tntendu, les groupes inférieurs à basides divisées (Auriculaires, Trémelles, etc.) = Nous ne remonterons pas non plus aux toutes premières $ | Re classifications de Champignons. Nous prendrons pour point de départ la classification de Fries qui est la première assez exacte Pour donner des idées déjà précises sur les affinités des diverses formes. Cette classification a servi de base à toutes les études de Mmycologie Systématique dans ces dernières années, jusqu’au Moment où les études microscopiques ont révélé des caractères de structure et de développement tellement importants qu'ils . doivent primer ceux qui étaient précédemment employés pour la Subordination des divers groupes de Champignons. Abstraction faite de la notion de baside qui sert à délimiter l'ensemble des Basidiom ycètes, ce sont exclusi t des caractères ‘Mpruntés à la forme extérieure de la fructification, que Fries ‘Mploie pour définir ses groupes de degrés divers. Il distingue d'abord, Cela va sans dire, les Hyménomycètes et les Gastéro- Mycètes, et dans les premiers six familles d’après la forme des Surfaces qui portent l'hyménium : Agaricinées, Polyporées, : Hydnées, Théléphorées, Clavariées, Trémellinées. su à à : Remarquons que Tulasne avait déjà auparavant aitire alenton _ S mycologues sur la forme particulière de la baside des Trémelles, baside divisée en quatre cellules par deux cloisons en qUere Parallèles à l’axe longitudinal de la baside. Par un caractère Spécial, les Trémellinées méritaient de constituer un groupe Rev. gén, de Botanique. — XX. és 418 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE particulier différent à la fois et des Hyménomycètes et des Gastéro- mycètes, je dirai même plus différent de ces deux groupes que ceux-ci ne le sont l’un de l’autre. Ajoutons quelques mots sur la division en genres de la famille des Agaricinées, la plus riche en espèces. Pour les anciens botanistes tous les Champignons à lames appartenaient à un même genre : Agaricus. Fries montre que l'on peut constituer des genres bien définis avec certains groupes d'es- pèces se rapprochant beaucoup les uns des autres. Il imagine donc divers types, en conserve quelques autres déjà distingués avant lui, et il fait les genres tels que Cantharellus, Cortinarius, Coprinus, etc. Il conserve le nom d’Agaricus au reste des Champignons à lames; mais, même dans ce genre, il montre que l'on peut rapprocher les unes des autres plusieurs associations d'espèces, el ces groupes sont pour lui des sous-genres tels que Amanñita, Lepiota, Clitocybe, Pholiota, etc. Et en outre, Fries remarque que toutes les espèces d’un de ces sous-genres ont leurs spores d’une même couleur ; toutes les Amanites les ont blanches, tous les Pholiotes, couleur rouille, etc. De sorte que dans le genre Agaricus il distingue cinq sections : Agarics à spores blanches, qe — couleur chair ou rose saumon, ve. — couleur rouille, —. — pourpre foncé ou violet noirâtre;, _. 2e HI "ROIrés: Dans son ouvrage sur les Champignons du Jura et des Vosges, Quélet applique la classification de Fries avec cette légere retouche que les sous-genres d’Agaricus sont pour lui de véritables genres. Les Tricholoma, les Pluteus, les Psalliota deviennent des genres comme pour Fries les Russula et les Lactarius et le nom d'A garicus disparaît, ne laissant comme souvenir que le nom d'Agaricacées OÙ Agaricinées pour la famille. En même temps la division en cinq sections était étendue à la famille entière, c’est-à-dire par exemple que les Chanterelles venaient prendre place dans la premièr section, les Cortinaires dans la troisième, les Coprins dans : cinquième, etc. Tous ces genres d’Agaricinées étaient fondés sur des caractères CLASSIFICATION DES BASIDIOMYCÈTES 419 Purement extérieurs : présence d’une volve, d’un anneau, d’une cortine, mode d'insertion des feuillets sur le pied, etc. Il en était de même pour les divers genre des autres familles, Le travail de Fries, sa classification, la. description de nom- breuses espèces, la publication de planches ayant de grandes qualités scientifiques et même artistiques, tout cela marque une étape dans 10$ Connaissances sur les champignons et nos idées sur leur classi- fication. C'est d’après la méthode de Fries, parfois un peu modifiée dans les détails, qu'ont été rédigés les principaux travaux de Botanique Systématique des Hyménomycètes, surtout les Flores. Citons en Particulier les noms de Cooke en Angleterre, Winter en Allemagne. Quélet et Gillet en France. Ce dernier auteur en ajoutant aux descr iptions d'espèces des clés dichotomiques a singulièrement aidé à propager en France les connaissances mycologiques. Cependant les études microscopiques dont les progrès servaient à fonder progressivement l'anatomie végétale des plantes supé- rieures, augmentaient également nos connaissances sur les Cryp- (games et devaient modifier les idées sur les aflinités des Champignons. On ne pouvait évidemment se borner à voir une baside en Massue donnant généralement naissance à quatre stérigmates et à 12 nombre égal de spores. Il n’était pas fort difficile d’aller un peu Plus loin. Déjà dans ses « Hyménomycètes d'Europe » M. Patouillard insistait sur la forme de la baside qui n’est pas partout la même, él aussi sur un caractère que présentaient les spores à leur germi- Ration. Combinant ces deux points de vue il divisait les Hyménomycètes ‘1 deux groupes primordiaux qu’il désignait sous Îles noms de Hétérobasidiés et de Homobasidiés. Le premier groupe était carao; térisé par ce fait qu’à la germination la spore donnait, immédiate- “ent où à l'extrémité d'un filament généralement très court, äppelé Promycelium, une spore secondaire d'où provenait ensuite le véritable mycelium du champignon. Dans le second, au con(rairé, ï basidiospore germait directement en un mycelium. Dans les Hétérobasidiés il y a des formes à basides entières et 420 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des formes à basides cloisonnées, et dans ces dernières on peut distinguer deux types bien nets de basides : l'un (Tremelle) où la baside large et courte, en massue, est divisée longitudinalement; l’autre (Auriculaire) où cette baside, longue et étroite, cylindrique, en divisée par des cloisons transversalement par rapport à la direction la plus allongée de la baside. M. Brefeld, à qui l’on doit tant de recherches quables dans le domaine entier de la mycologie, n'a pas manqué d'étudier les Hyménomycètes. Lui aussi y distingue deux groupes fondamen- taux : mais il ne place pas la séparation au même endroit que M. Patouillard. Le caractère à laquelle il donne l'importance primordiale est là constitution même de Ja baside et il distingue les Protobasidiomyelles qui ont des basides divisées et les Autobasidiomycètes dont la baside est unicellulaire. Par suite, les formes telles que les Dacryomycts; queleur ist gélati paraissait rapprocl desTrémelles, en sont définitivement éloignées, puisque ces champignons n'ont pas leur baside divisée. Le mode de division de la baside, que nous avons signalé Cr dessus, permet de distinguer chez les Protobasidiomycètes deux ordres, les Auricularinées et les Trémellinées. A mesure que l’on a étudié davantage les Protobasidiomycètes: lon y a découvert un plus grand nombre de formes variées dont plusieurs sont, en quelque sorte, les homologues de certains genres d’Autobasidiomycètes. Ainsi l’on a trouvé, au Brésil, un champignon dont la fructifica- tion forme une couche plus ou moins épaisse sur le bois mort, el dont la surface libre présente de larges aréoles limitées par des plissements assez peu élevés : Cela ressemble beaucoup à un: tYP? de la famille des Polyporées nommé Merulius ; or ce n’est pas ré Polyporée, sa baside trémelloide en fait nettement un Protobasr diomycète. On lui a donné le nom de Protomerulius. Une autre espèce, trouvée également au Brésil sur du pois rs est constituée par une croûte jaunâtre qui présente des aiguillons ce n'est cependant pas une Hydnée car cette fructification à 10° les caractères de Trémellinée : consistance molle, longs stérigme faisant saillie au-dessus d'une couche gélatineuse, baside Le longitudinalement en quatre cellules. On a donné à cette forme CLASSIFICATION DES BASIDIOMYCÈTES 421 20m de Protohydnum. 11 existe même une espèce plus différenciée par sa forme extérieure et qui croît dans nos pays, le Tremellodon gelatinosum ; on y distingue un pied épais et un chapeau à la face inférieure duquel sont des aiguillons. Cette espèce, autrefois classée dans les Hydnées, a de véritables basides de Trémelle. Bien plus, il y a chez les Protobasidiomycètes, comme chez les Autobasidiomycètes des types formant leurs spores à l'intérieur d'enveloppes entièrement closes, correspondant par suite aux Gastéromycètes. Tel est l'Ecchyna faginea, petit champignon pous- Sant généralement sur des troncs de Hêtre, et formé d’un pédicelle que surmonte un renflement sphérique à l’intérieur duquel naissent les spores. La forme de la baside de l'Ecchyna doit le faire ranger dans les Auriculinées. Au contraire, le Hyaloria Pilacre dont la fructification ressemble à celle de l'Ecchyna est une forme gastéromycète de Trémellinée. Cette espèce a été trouvé au Brésil sur des tiges de Palmiers Pourrissant. On voit d'après cela que les Protobasidiomycètes constituent un Sroupe bien plus important qu’on ne pouvait le supposer au début, él que les études récentes justifient de plus en plus sa constitution tomme groupe primordial, équivalent à celui des Autobasidio- mycètes, et sans doute d'origine plus ancienne. Considérons maintenant les Autobasidiomycètes. Les botanistes s'accordent à distinguer d’abord certaines formes inférieures qui Peuvent servir à constituer des familles qui, pour ne contenir qu'un . Petit nombre de genres, n’en sont pas moins intéressantes, par “xemple les deux familles que M. Patouillard classe dans ses Hétérobasidiées. L'une, est celle des Dacryomycétacées dont le type e genre Dacryomyces, par sa forme extérieure et sa consistance Sélatineuse, ressemble assez à une Trémelle. Le genre Calocera 4Ppartient à ce même groupe, quoique rappelant une Clavaire par Sa forme rameuse. L'autre petite famille, celle des Tulasnellacées n'a été représentée Pendant un certain temps qüe par un seul genre dont l'histoire est assez Curieuse. Le genre Tulasnella porte sur sa basidé quatre ren- Îements un peu allongés terminés par un très grêle petit prolon- sement qui lui-même porte une spore. La première idée qui est "ENUE est que les renflements basilaires étaient d’épais stérigmates 422 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE qui s’amincissaient à leur sommet avant de porter la spore. À cause de cette particularité M. Brefeld avait donné à ce genre le nom de Pachysterigma. M. Patouillard, qui avait également observé cette disposition, y voyait comme un commencement de cloisonne- ment de la baside, et avait dès lors imaginé le nom générique de Prototremella. En réalité, un autre nom avait déjà été antérieure- ment donné, par Schrôter, nom qui a, en outre, l’avantage de ne rien préjuger sur la nature de cette baside et de ses appendices, le nom de Tulasnella, et c’est ce nom qui doit subsister. Mais une interprétation nouvelle de l'appareil sporifère a été récemment donnée. Pour M. Juel, les prétendus stérigmates épais sont les véritables basidiospores qui naissent sessiles sur la baside, mais y germent de suite, sans être mises en liberté, et donnent une spore secondaire qui avait été prise pour la basidiospore. Ajoutons que M. Juel a décrit uu autre genre dont la fructili- cation, qui pousse sur le bois mort, se présente sous la forme d’une couche molle, aréolée, et possède les mêmes caractères de baside et de spore. Ce type, par ses plissements peu élevés, limitant de larges mailles, ressemble quelque peu extérieurement à un Meru- lius; mais les particularités des basides et des spores en font une véritable Tulasnellacée. Comme famille peu étendue citons encore celle des Erobasidiées très spéciale à cause de son parasitisme. Il n’y a pas de véritable hyménium. Le mycelium vit en parasite dans les feuilles de diverses plantes, et çà et là vient former à l'extérieur des basides portant un nombre de spores assez variable. Il nous reste à voir maintenant quelles modifications les con- naissances récemment acquises ont fait subir à la classification des si nombreuses formes d’autobasidiomycètes supérieurs. M. Patouillard s'appuyant, non plus sur la forme extérieure du réceptacle, mais sur son mode de développement, distingué deux grandes divisions principales. Dans l’une l’hymenium est à l'air libre dès son premier début: la fructification est gymnocarpe. De plus, les basides se forment successivement et dans un ordre déterminé. « Au début, dit-il, le réceptacle a l'aspect d’un tubercule nu, près de l'extrémité duquê paraissent les premiers éléments hyméniens: au fur et à mesuré CLASSIFICATION DES BASIDIOMYCÈTES 423 de l'allongement de ce tubercule, de nouvelles basides se montrent entre les premières et l’extrémité du corps fructifère, indéfiniment, jusqu’au complet développement du champignon, en sorte que l'hymenium est d’autant plus âgé que la portion envisagée est plus rapprochée de la base de la plante ».. Dans l’autre groupe, l’'hymenium jeune est plus ou moins pro- tégé: on peut dire que la fructification est hemiangiocarpe parce que, quand elle est adulte, là où les membranes qui protégeaient cet hyménium ont disparu. On sait qu'il peut y avoir une ou deux de ces enveloppes : deux par exemple chez les Amanites, la volve ou Voile général qui enveloppe entièrement le jeune champignon, et le voile partiel qui constitue la partie la plus périphérique du chapeau el rejoint ce chapeau au pied: c’est ce qui subsiste sous forme d'anneau chez les Lépiotes, les Psalliotes, etc., sous forme de cortine plus ou moins fugace chez les Cortinaires, les Hypholomes. En outre, dès le début de la fructification la portion hyménifère est neltement délimitée, bien que les lames qui la portent n'aient pas encore tout leur développement; il n’y à pas ce développement basifuge du premier groupe. Cette seconde division peut porter le nom d’Agaricacées car Agaricus était autrefois le nom générique commun à presque toutes les formes de ce groupe. Au premier groupe, dont l'appareil hyme- nial est porté sur des surfaces de formes bien variées, mais ne Possèdant jamais les lames des Agaricacées, M. Patouillard donne . le nom de Aphyllophoracées. Ce groupe contient, en somme, à peu Près toutes les formes qui constituaient pour Fries les familles des Polyporées, des Hydnées, des Clavariées et des Théléphorées. Nous disons « presque toutes les formes », parce qu’en effet, il t'est quelques-unes qui, quoique n'ayant pas de lames, doivent élre classés dans les Agaricacées. Nous voulons parler des Bolets. À priori on pourrait rejeter comme une réverie cette Séparation des Bolets et des Polypores. Les tubes des Bolets ne sont-ils pas *ussi nets aussi bien différenciés que ceux des Polypores ? Sans doute, mais ne nous arrêtons pas à cette pure question “Xlérieure. Examinons de plus près la fructification des Bolels. Île est en réalité hémiaagiocarpe. I y a un voile partiel qui cache le très jeune hyménium. Et l’on sait que chez certaines espèces ce Voile partiel subsiste sous forme d'un anneau aussi net que celui 424 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE du Psalliote des champs. Citons entre autres les Boletus luteus et flavus. En outre leur hyménium est, dès le début, tout aussi netle- ment limité que celui d’un Agaric. Il y a doncchezles Agaricacées des formes à lames et des formes à tubes. La couche des tubes des Bolets présente un caractère spécial ; elle se détache en bloc, très facilement, du reste du chapeau. Un tel caractère existe précisément aussi chez une catégorie de cham- pignons à lames, les Paxillus qui servent ainsi de formes de transition entre les Bolets et les autres Agaricacées à lames. Ce serait entrer dans trop de détails que d'indiquer les sous- groupes que l’on peut faire d’une part chez les Agaricacées, d'autres part chez les Aphyllophoracées. D'ailleurs les études microscopiques conduisent à un classement un peu différent. Une ingénieuse idée a été émise par M. Juel. Cet auteur fait remarquer que l’on distingue avec beaucoup de raison, chez les Protobasidiomycètes, deux ordres distincts, suivant que la baside est divisée transversalement ou longitudinalement. Le mode de division de la baside est indiqué de très bonne heure. Il est évident en eflet, que, lors des deux divisions successives de la cellule qui donnera les quatre noyaux de ces deux types de baside, les fuseaux nucléaires ont, à chaque division, leur axe parallèle à la ligne qui joint les deux noyaux, provenant d’une même karyokynèse ; c’est-à-dire que chez les Auriculaires les fuseaux nucléaires ont leur axe parallèle à la grande dimension de la baside, et qu’au contraire cet axe des fuseaux est, chez les Trémelles, perpendiculaire à cette même grande dimension. Or, dans les formes supérieures où la bande reste indivise, le noyau ne s’en divise pas moins ; il n’en existe pas moins des fuseaux nucléaires. Si ces fuseaux nucléaires sont disposés chez certaines formes dans un sens, chez certaines autres dans le sens perpendi- Culaire, ne doit-on pas donner à ce phénomène, si intime et SI primordial, une grande importance ? N'y aurait-il pas alors Chez les Autobasidiomycètes deux grandes dimensions, rappelant celles des Protobasidiomycètes, et ne pourrait-on pas considérer les Aurt- culaires d’une part, les Trémelles d'autre part, comme les formes ancestrales respectives de ces deux séries d’Autobasidiomycètes ? Car en fait, c'est ce qui existe ; les Tulasnellacées par exemple, “ RE ER PE EEE ETS EE TPENRRES P Mn A un CLASSIFICATION DES BASIDIOMYCÈTES 425 la grande majorité des Hymenomycètes ont des fuseaux nucléaires dirigés par rapport au grand axe de la baside, comme ceux des Trémelles ; au contraire, les Dacryomycètes ont leurs fuseaux dis- posés comme chez les Auriculaires. M. Juel propose done de distinguer dans les Autobasidiomycètes deux grands groupes primordiaux fondés sur la disposition des fuseaux nucléaires de la baside. Mais M. Juel admet lui-même que jusqu'ici trop peu de formes ont étudiées au point de vue cytologique pour que l'on puisse adopter d’une façon définitive cette base de cette classification. D'ailleurs, quelque distinctes que soient ces deux dispositions de fuseaux nucléaires, il n’en existe pas moins entre elles des formes intermédiaires. Ainsi d’après M. Maire, chez les Chanterelles ét divers genres voisins, le fuseau nucléaire est parfois nettement oblique, ce qui ne permet pas de rattacher la disposition qu’il présente soit à l’un, soit à l’autre des deux types précédents. Par conséquent, jusqu’à ce que de nouveaux travaux viennent fixer les idées avec plus de précision, nous ne verrons dans la pro- Posiliôn de M. Juel qu'une idée théorique ingénieuse, qui sans doute sera mise à profit par les mycologues futurs, mais qui à besoin d’être appuyée sur des recherches plus étendues. Mais les recherches de M. Maire auxquelles nous venons de faire allusion ont fourni un autre résultat intéressant. Elles ont Montré que chez les Chanterelles et quelques autres genres, par txemple, Théléphore, Hydne, etc., les basides sont en quelque sorte d’un type inférieur. Leur forme n’est pas très constante, le nombre de leurs stérigmates et par suite de leurs spores est Variable. 1] semble que l'on ait affaire là à un groupe chez lequel % baside n’a pas encore suffisamment évolué pour atteindre sa forme typique. En outre, les genres tels que Cantharellus présente des plis épais et surbaissés, plutôt que de véritables lames d’Aga- ricinées, et ils sont bien voisins du genre Craterellus, dans l’'hymé- nium est Sur une surface entièrement lisse. En résumé, on a proposé d'admettre trois groupes principaux d Autobasidiomycètes supérieurs : 7 Les Cañtharellinées, qui auraient quelques affinités avec Dacryomycétées et qui comprendraient comme principaux genres : Clavaria, Thelephora, Hydnum, Craterellus, Cantharellus. 426 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Les Polyporinées, groupe assez hétérogène, qu'il faudra proba- blement diviser plus tard, qui se relierait au groupe précédent par les genres tels que Cyphella, Dictyolus et dont les formes les plus différenciées seraient les divers types de Polyporus et les Fistulina. Les Agaricinées, qui comprendraient les Boletus, les Paxillus, puis une série nombreuse de genres dont les plus différenciés seraient les Amanita. Terminons par quelques mots relatifs aux Gastéromycètes. Pendant longtemps, en ne tenant compte que de la forme exté- rieure et aussi du milieu où se développe la fructification, one divisé les Gastéromycètes en quatre groupes: Lycoperdacées, Phalloïdées, Nidulariacées, Hyménogastrées. Ce dernier groupe était caractérisé par sa fructification souterraine. Rapprocher des espèces pour une semblable raison est évidemment aussi peu rationnel que de classer les chauves-souris parmi Îles oiseaux et les baleines parmi les poissons. Schræter a fait remarquer que si l'on étudie avec soin la fruct fication des Gastéromycètes, on trouve deux dispositions 15e différentes, qui, vu l'importance que l’on donne aujourd'hui, el avec raison, à la constitution et au mode de développement de l’hyménium, doivent servir à faire une division de premier ordre chez les Gastéromycètes. ; Il est des formes où les basides ne constituent pas un hyméDiul régulier, mais sont à l’intérieur de la fructification, soit groupées par petits paquets, soit même complètement éparses çà et là. Au contraire partout ailleurs il existe un hyménium parfaitement différencié en une couche spéciale qui tapisse des chambres nie rieures groupées de façons diverses etayant des modes d’origine variée. Les premières formes sont évidemment les moins diffé- renciées. Schrœæter en fait le groupe des Plectobasidiinées ; les secondes constituent le groupe des Gastromycétinées. Dans le premier groupe citons les genres Scleroderma, dont le peridium est formé d’une seule couche épaisse, AS{TŒuÿ où il y a deux couches nettement différenciées, la plus externe, épalsS®: s'ouvrant en étoile, la seconde, mince, se perforant au sommet. ® genre As{rœus est constitué jusqu'ici par une seule espèce appelée autrefois Geaster hygrometricus. Les autres Geaster se rangent prés FPT CLASSIFICATION DES BASIDIOMYCÈTES 427 des Lycoperdon ; mais tous n’ont pas encore été suffisamment étudiés et peut être certains d’entre eux sont des Astrœus. Un type un peu Spécial chez les Plectobasidiinées est le Pisolithus arenarius. Chez cette espèce les parties de tissu stérile se détruisent, mais cette destruction respecte les parois dechambres basidifères, parois qui sont. au contraire, très dures, de sorte qu'à la maturité il y a, au milieu d’une masse désorganisée et pulvérulente, de petits corps à enveloppe dure, dont les parois internes portent, çà et là, l’hymé- aium : Ces petits corps, qui ont valu à cette espèce son nom, sont tout à fait comparables aux péridioles des Nidulariacées et ce senre mérite de constituer à lui seul une famille homologue. Dans les Gastéromycétinées, on ne peut plus songer à faire des Hyménogastrées une famille particulière. Nous n’entrerons pas dans le détail de la structure des fructifications des diverses Hymé- NOgastrées. Nous dirons seulement que la plupart de ces espèces Peuvent être rattachées aux diverses familles à fructification aérienne dont elles seraient peut-être les formes primitives. Ainsi, du Rhizopogon dériveraient les Lycoperdacées, de l’Aysterangium, les Clathracées, du Secotium — qui, lui, n’est pas souterrain —, les Phallacées, et comme groupe un peu à part, de l’Octaviania dérive- laient les Nidulariacées. Cela constituerait quatre séries parallèles. D'ailleurs, le développement complet de ces diverses formes est encore très mal connu. Il est très difficile de se procurer des échan- tillons assez jeunes pour étudier les premiers états, et les études SJlologiques sur la formation des basides, des spores, du capilli- lium, eic., sont à peine commencées. Il reste donc encore beau- Coup de doute sur les affinités des divers Gastéromycètes. En résumé, si nous parlons surtout des Hyménomycètes qui Sont les mieux connus, nous pouvons dire que leur classification a Passé par trois phases successives : D'abord on ne s’est guère 9CCupé que de leurs formes extérieures et de leurs spores prises eu Masse, d’où la classitication friesienne. Ensuite, les premières études Microscopiques ont permis de faire connaître avec précision ‘grand nombre de formes inférieures qui ont présenté une pos Srande variété dans l'hyménium et la baside qu'on ne le shoes D'où a division en deux grands groupes Protobasidiom ycètes et Autobasidiomycètes, et diverses modifications, un peu variables sui- 428 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE vant les auteurs, apportées à la délimitation des familles établies par Fries. Enfin, on pénètre plus avant dans l'étude microsco- pique, et les données cytologiques ouvrent de nouveaux horizons sur les affinités des divers groupes et la manière de constituer ces groupes. Nous ne dirons pas que la classification des Basidiom ycètes est à un tournant de son histoire. Nous dirons, au contraire, que le tournant est franchi et que l’on voit, en quelque sorte, presque rectiligne devant soi, la route qu’il s’agit de parcourir et d'explorer. L'on perçoit nettement à l’heure actuelle à quels caractères l’on doit s’adresser, quelles questions l’on doit chercher à résoudre pour établir solidement et préciser la classification. Bien des rappro- chements sont encore très hypothétiques, et une foule de points restent à mettre en lumière. Mais il n’est pas douteux qu'avec toutes les ressources de la technique moderne, les mycologues n'arrivent à étendre beaucoup nos connaissances sur les phéno- mènes les plus intimes du développement des Champignons, et à élucider les problèmes qu’il est naturel de se poser sur les affinités et la parenté des formes si nombreuses et si variées de ce groupe intéressant de végétaux. RECHERCHES SUR LE DÉVELOPPEMENT GLŒOSPORIUM NERVISEQUUM (GNOMONIA VENETA) ET SUR SA PRÉTENDUE TRANSFORMATION EN LEVURES par M. A. GUILLIERMOND (Suite) Prancues XV à XXII 1. — Milieux sucrés liquides. a) SoLurions pe saccharose. Liquide RauLin. — Le Gl. nervise- um ne vit pas dans les milieux exclusivement composé de SaCCharose ; cela peut tenir à ce qu'il n’invertit pas le saccharose. Dans le liquide Raulin, il ne donne lieu également à aucun déve- loppement. b) Sozurions DE éLucose. — Au contraire, dans les liquides ren- fermant uniquement du glucose, il donne une végétation plus ou Moins abondante, Dans les solutians aqueuses à 2 1/2 °/ de glucose, 0n obtient, au bout de quelques jours, de petites boules blan- ches, immergées au fond du vase de culture. Ces boules grossissent et finissent par se souder les unes aux autres et constituer une masse floconneuse, visqueuse, toujours immergée. Jamais il ne se pro- duit de voile et Je mycélium reste stérile. Au bout de plusieurs Semaines, on voit se former dans les parties profondes du mycélium des sclérotes sous forme de gros nodules bruns foncés, ressemblant ‘n peu à des pycnides. Si l’on augmente la concentration du glucose (5, 10 ou 20 °/0), 02 obtient un développement analogue, mais plus abondant. Cependant au dessus de 5 °/, de glucose, le développement est 'etardé par suite de la trop forte concentration. 430 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Le mycélium (PI. 16, fig. 1) présente les caractères ordinaires du Glæosporium, mais les hyphes très ramifiés sont toujours grèles et remplis de nombreux et gros globules d'huile. Les cloisons sont généralement assez espacées, avec parfois des articles plus courts, renflés, formant de petits kystes. Nous parlerons de ces kystes très fréquents dans le Glæosporium nervisequum, à propos des cul- tures sur jus de pruneau où ces formations sont très nom- breuses et très caractérisées. c) Liquine DE NœcGet N° 3 GLucosé. — Le liquide de Nægeli No 3 est très défavorable au développement du Glæosporium ner- visequum. Ce n’est qu’au bout d’une huitaine de jours qu’on voit apparaître, au fond du vase de culture, une petite masse floconneust; peu abondante et toujours stérile. Au début, le mycélium présente son caractère habituel : filaments à gros calibre, très cloisonnés, donnant naissance à de nombreuses branches plus grèles, à cloisons plus espacées, et à ramifications abondantes. Dans les cultures plus âgées, les cloisons se rappr0- chent, puis les articles grossissent, se renflent et forment des chaînes d'énormes kystes {PI. 16, fig. 3 à 5). Presque tout le mycélium est alors constitué de chaînes ramifiées d'énormes cellules sphériques. d) Liquine DE Hansen. — Le liquide de Hansen est plus favora” ble. Dès le deuxième jour après l’ensemencement, on voit apparaître, au fond du vase, une masse mycélienne lâche, dont les ramifications très abondantes sont visibles à l'œil nu ; celle-ci s’accroît de plus el plus et finit par occuper tout le contenu du tube de culture, San$ toutefois former de voile. Le mycélium reste toujours stérile. Il offre, surtout au début, un aspect tout à fait particulier (P1.16, fig: 2): il apparaît formé de filaments, à très gros calibre, plus ou moins noueux, et à cloisons extrêmement rares, ressemblant un peu à un mycélium de Mucorinées. Ces filaments donnent naissance à U grand nombre de branches latérales contournées, extrémement ramifiées, plus minces et à cloisons plus nombreuses. Dans les vieilles cultures, les cloisons se rapprochent et le mycélium prend un aspect plus normal. €) BOUILLON DE RIZ ADDITIONNÉ DE 3 0/0 DE GLUCOSE. — 11.26 produit, dans ce milieu, une masse floconneuse, d’un blanc neigeux; toujours immergée. On n’observe pas de formation de voile. Dans DÉVELOPPEMENT DU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 431 les vieilles cultures, les parties profondes du mycélium se remplis- sent de nodules sclérotiques bruns foncés. Les hyphes sont généra- lement grêles et très ramifiés (PI. 16, fig. 6). [) Jus DE PRUNEAU ADDITIONNÉ DE GLUCOSE (2 1/29/0, 3 *Jo, 10 0/0, . 20%. Dans le jus de pruneau simple dd de glucose à divers degrés de concentration (21/2 °/., 5 °/,, 10 °. 20 /.), le développe- ment présente des caractères très particuliers. On observe très vite, au fond du vase, un flocon assez abondant, lâche et à ramifications nombreuses. Ce flocon reste toujours immergé et jamais il ne se produit de voile à la surface du liquide, ni d’organe de fructification. D'abord blanchâtre, il prend bientôt une couleur brune assez accentuée. Parfois, dans les très vieilles cultures et dans les parties profondes du mycélium, on observe des sélérotes analogues à ceux que nous avons signalé dans les solutions de glucose et dans le bouillon de riz sous forme de gros nodules, très durs, ressemblant à des pyenides. Examiné au microscope, le mycélium présente des caractères très particuliers. Au début, il est constitué de filaments à gros Calibre, à cloison très rapprochée délimitant des articles légèrement renflés en forme de tonneau qui donnent de nombreux rameaux Plus grêles, et moins cloisonnés (PI. 17, fig. 1). Au bout de quelques jours, un grand nombre des hyphes se cutinisent : les cloisons deviennent de plus en plus rapprochées, tandis que les articies se renflent et forment bientôt de place en place de grosses vésicules ou kystes, analogues à ceux que nous avons déjà constaté dans divers Milieux liquides, mais plus volumineux (PI. 17, fig. 2 et 3). La paroi de ces kystes s'épaissit démesurément et souvent se cutinise. Le tonlenu se rétracte au milieu du kyste, sous forme d'une boule détachée de la membrane ; cette dernière prend alors des formes irrégulières, bosselées (PL. 17, fig. 5). En mème temps le protoplasme devient granuleux et prend une couleur brune ; puis il entre en dégénérescence et souvent se résorbe entièrement. Ces kystes une lois vidés, finissent parfois par se déchirer. Mais avant la dégéné- 'éscence complète de ces organes, on observe souvent des cas très Surieux d’accroissement perforant. Les articles intercalaires n'ayant Pas évolué en kystes et renfermant un protoplasme plus vivace, Pénètrent dans l'intérieur de ces kystes en perforant leur mem brane (PL 47 fig. 7 à 10 et pl. 48). Là, ils s’y ramifient, forment souvent 432 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE des vésicules qui, parfois au nombre de trois ou quatre, ressemblent tout à fait à des spores endogènes, d'autant plus qu’examinées à un fort grossissement, ces vésicules, n’étant pas toutes situées au même plan que les filaments qui les réunissent, donnent souvent l’im- pression d’être isolées dans le kyste. Il arrive que ces vésicules contenues dans le kyste primitif se cutinisent à leur tour et produisent des kystes secondaires dans l’intérieur du kyste primilif. Ces phénomènes d'’accroissement perforant sont extrèmement nombreux et donnent lieu aux figures les plus variées dont nous représentons un certain nombre, dans les figures 4 à 7 de la Planche 17et 1 à 11 de la Planche 18. - Les kystes sont, à notre avis, des formes de dégénérescence, produites sous l'influence du jus de pruneau, et peut être en rapport avec la concentration du milieu, car ils semblent d’autant plus nombreux que la concentration en glucose est plus forte. En tous cas, ils ne jouent aucun rôle dans la reproduction et lorsqu'on les place sur un milieu nutritif approprié, ils se détruisent, et seuls les rameaux qui se sont développés dans l’intérieur de quelques-uns d’entre eux et les cellules intercalaires, se développent en produisant des ramifications. Ces phénomènes d’accroissement perforant sont analogues à CEUX qui ont été décrits chez un certain nombre de Champignons: Botrytis cinerea par Lindner (18), Oidium lactis, et Dematium pullulans par Klôcker et Schionning (19)et que Weleminsky (20) et Jürgensen (21) avaient confondu dans le Dematium pullulans avec des Sporés internes. Ils sont très fréquents dans le Gl. nervisequum, dans la plupar k des milieux, mais ils ne se rencontrent nulle part en une aussi grande abondance que dans les cultures sur jus de pruneau, sucré ou non, liquide ou solide. Les kystes avec accroissement perforant ressemblent à ce égards aux kystes endosporés décrits par Viala et Pacottet dans le G. ampelophagum et le G. nervisequum ; peut-être correspondraient- ils à ces organes. rtains on) g) Jus de fruits (Carotte, Courge, Raisin, Cerise, eau de tourraill : additionné de 2 1/20/o, 5 0], et 19/9 de glucose. — Dans CÀ milieux, le développement est rapide et abondant. Le mycéliu apparait d’abord sous forme de masse floconneuse, blanche, #4 PR NS CU na Fa DÉVELOPPEMENT DU GLOEOSPORIUM NERVISEQUUM 433 fond du vase de culture. Au bout de huit à dix jours, il occupe presque tout le contenu du vase et forme à la Re un voile épais qui ne tarde pas à prendre une couleur variant du gris au _ 02h = Aa fais immergé présente Je caractères ordinaires : filaments à gros calibres, généralement très cloi- Nundé, à nombreuses branches latérales abondamment ramifiées, plus minces et moins cloisonnées (PI. 19, fig. { et 5). Le calibre des gros filaments varie suivant le milieu : dans le jus de courge, il Mauiert au début du développement un volume considérable, ee” & : GIE et ressemble beaucoup au mycélium que Rss aie dans le Mauide de Hansen ces 19, fig. 3 et 4). OUR eue constitué d’un stroma sclérotique épais qui lui ur grise ou verte. De ce stroma parent une série de conidiophores. À la loupe, le voile présente sa couleur grise ou verte et se montre constitué d’un gazon plus ou moins Mamelonné. Les conidiophores présentent les pracières, que nous avons décrits dans les “#6 HER 19, fig. 2, 6 et7). Les spores Fig. 6. — Voile d'une es macroconidies très grosses, ne 5 er » M. — Production de tubercules chez le st aux dépens des ii détachés de la plante. (Soc. Bot. de France, LIV, sér. IV, L 7, p. 329, 25 octobre 19 7).— Influence de la concentration des solutions Sucrées sur le développement des piquants de l'Ulex Europœus. (Comp. Rend. Paris, CXLV, p. 880, 18 novembre 1907.) NOR DHAUSEN, M. — Uber Richtung und Wachstum der Seitenwurzeln unter dem Einfluss äusserer und innerer Faktoren. (Pringsh. Jahrb., LXIV, p. 557, sept. 1907). II. — PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE APELT, À. — Neue Untersuchungen über den Kältetod der Kartoffel. (Cohn’s Beitr. zur Biol. der PA. IX-2, 1907, p. 215.) BeCQuER er. Paul, — Recherches sur . . latente des graines. (Ann. 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Finer (E.-A.) — Les Orchidées de l'Asie orientale (T. 13) . 497 FLor (L.). — Recherches sur la naissance des feuilles et sur l'origine foliaire de la tige (T. 17). Dies 449, 519 KO 18). | in r ON, LOT, 200, 281, 344, 379, 498, 466, 499 CE: 49): “(Ut 29, 70, 116, 169 Fockeu (H.). - Note lé tératologie végétale (T. AN. à 108 Les Potentilles , Sn parasites végétaux ; leurs galles (T. 1 “ FT Une pr du Citrus Hurantiée 14). (E. 0 97 ps Digitales mOnStrususes (T. 14) . + Di FouiLLoy (Edm.).— Sur la chute des feuilles de certaines Monocotylédones (T. 11) 304 FRAYSSE (A.). — Conteibitidn à à Ééooidi des plantes pha- nérogames parasites (T. 19) . 49 FRIEDEL (Jean). — L'assimilation chlorophyilienne aux prés: sions inférieures à la pression atmos- … phérique (T. 14). re Influence d’une faible pression d oxygène sur la structure D des plantes (T. 46): à re L'œuvre physiologique de M. le Professeur Piefter (T. 20) . ro . 526 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pages GAIN (Ed.). — Influence des microbes du sol sur la tie tion (T. 11) k — Sur la tricotylie et l'anatomie de pate | de Phaseolus tricotylés (T. 12) . . . 369 — Influence du sol sur la végétation (T. 11) . . 18 — Sur l'hétérostylie de la Pulmonaire oflicinale Fi 11)-umseri , 272 GaLLARDO (Angel). — Notes iétphotégié en et stitistiqhés sur quelques anomalies héréditaires de la Digitale a talis purpurea L.) (T. 13) 1 .. 163 GauLauD (1). — Études sur 4 mycorhizes sfivtréphe (F;47) 5, 66, 123, 223, 313, 133, 479 — Revue des travaux sur les Champignons Phycomycètes et OomycèteS parus de OS OR DT 2 +. 1e 350, 392, 426, 459, 507 GaLLaup (1.). — (Voyez CosTanTIN). GaTIN (C.-L.). — Observations sur la germination et la for- mation de la première racine de quel- ques Palmiers (T. 16) . . —— Quelques cas de polyembryonie chez de sieurs espèces de Palmiers (T. 17). — Nouvelle contribution à l'étude chimique de la germination du Borassus flabellifor- | mus (ET, SX Li astfnu suros: . , - … 481 mn Observations sur l'appareil respiratoire des Organes souterrains des are (T. 19). 193 ue La Mi bôduié de la oinatidf et ses rapports avec l’Anatomie (T. 20) . 273 Garvcnery (P.). — Contribution à l'étude de la ME des Bactériacées (T. 18). œ 433, 484 Gaurier (L ). — Sur le parasitisme du 0e Pie a eAdé fa. es GèNEAU pe LaMaRLiÈRE (L.). —- Note < sur la flore maritime du pe Griz-Nez (P.-de-C.) (T. 12). 194, 246 ne Sur quelques anomalies de la fleur de Ju “sm fulva L. (T..43) . TABLE GÉNÉRALE DES TOMES XI À XX 527 à Pages GÉNEAU DE La MARLIÈRE (L.). — Revue des travaux publiés sur les Muscinées depuis le 4er prié 1895 jusqu'au 4? janvier 1900 (T. 13). . 235, 285, 331, 437 (Ti 4) in sscitiutist4ié, 69, 484,300, 356, 495 wa Renhiee lbs sur le bois de Conifères des tourbières (T. 14). . . . 241, 300 —. Recherches sur guclgues Hotions des membranes lignifiées (T. 15) . . 149, 221 pr Sur les membranes cutinisées des Dlañtes aquatiques (T. 18) . 289 — + Sur lépiderme des plantes ‘ aériennes $ UF. 28} E6 à ë 372 GOLDBERG (J.).— Sur Ja formation des matières protéques pendant la germination du blé à l'obscurité (T. 11) :: 001 GOLDFLUS (Mile Mathilde). — Recherches sur lodéfhailstiin Chlorophyllienne à travers le liège (T. 13) . 49 GRÉLOT (P. } — Notes EDR ne sur le Veronica prostrata (RER : 5 En. Nouvelles notes OST N sur le Veronica prostrata L. (T. 13). : . 418 GR1FFON (Ed.). — L'assimilation HE End dd la lumière solaire qui a traversé des 4 ï 209, 272 feuilles (T. 12) . on Revue des travaux . physiologie et de chimie végétales parus de 1893 à 1900. (T. 13) 137, 227, 276, 326, 364, 411, 442, 476, 535 45, 92, 138, 189, 235, 280, | 333, 364, 391, 440, 544 (T. 15) 90, 138, 275, 418, 498 GRINTZES co (Jean). — Contribution à l’étude des Protococca- (T. 44) cées : Chlorellu vulgaris (T. 13) 5, 67 GuiGxarD (L.). — Sur les anthérozoïdes et la FLE us tion sexuelle chez les végétaux angiospermes (T. 11). 129 GUILLAUMIN (A.). — Sur deux Burséracées indo-chinoises E..4 161 de. Répartition détrabhiie et 1 Hilogie … des Burséracées (T. 528 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pages GuiLLiERMOND (A). — Étude sur le développement et la struc- ture de l’Oidium lactis (T. 12) . 465 — Recherches cytologiques sur a levures (E, 45}. : 49, 104, 166 —# Céâtribution à l'étude ie la formation des asques et de l'épiplasrme des Asco- mycètes (T. 16) . 49 us Recherches sur la Horyékinèse cheg les Ascomycètes (T. 16). sas Recherches sur la germination “déé spores et la conjugaison chez Îles Hieyuresi(T:47} hist / + - Contribution à l’étude iologitnié: des Cyanophycées (T, 18) . . 392, 447 — La question de la sexualité des Phares _cêtes et les récents travaux sur ce groupe de Champignons (T. 20) . 32, 85, 111,178, 298, 332, 36% “ES Recherches sur le développement du Glæosporium nercisequum (Gnomontia veneta) et sur sa prétendue transfor- mation en levures (T. 20) Heckec (Édouard). — Sur le processus germinatif dans in graine de Ximenia americana L. sur la nature des écailles Ro. nes propres à celte espèce (T. 11). en Sur l'Araucaria Rulei K. M. de la Nou- velle-Calédonie et sur la composition de sa gomme résine (T. 13) R Hénissey (Henri). — Recherches chimiques et physiologiques Sur la digéstion des mannanes et des galactanes par la séminase chez les végétaux (T. 45) . . . 345. 369, 406, 444 HETTLINGER. — Influence des blessures sur la formation des 401 matières protéiques dans les plantes (T. 13). 215 Houanp (C.). — Sur quelques Zoocécidies nouvelles récoltées en Algérie (T. 13). 39 + Caractères morphologiques et anatomiques des diptérocécidies des Genévriers (T. 17). 195 que Revue des travaux de tératologie végétale 86 parus de 1895 à 1899 (T. 17). 4 137, 179, 217, 326, se ne D TABLE GÉNÉRALE DES TOMES XI À XX P HouarD (C.). — Sur l’anatomie de ia galle de l’involucre des ue Euphorbes (T. 18). ft 67 a: Anatomie de la «galle en Éireuié » de l'Eu. phorbia Cyparissias (T, 18) ; 411964 HouLeerr (Ch.). — Phylogénie des Ulnacées (T. 1). 106 Jaccarp (P.), — Étude géo-botanique de la flore du haut bas- sin de la Sallanche et du Trient (T. 11). . . , 33 JACOB DE CoRDEMOY la Per Revision des Orchidées de la Réunion (T. 11) . . 409 Jacog pe Corpemoy (H.). — der une one ue la ru (EF. (1). 258 JOFFRIN (E.) - — Rôle cet F7 méats sn osiluloires dans les cotylédons des Légumineuses au début de la germination (T. 17). . 421 tr Action de l’eau sur l’aleurone du Lupin blanc (T. 18). 327 JumeLce (Henri). — Les plantes à caoutchouc a Nord- Ouest de Madagascar (T. 13) . . 289, 252, 390 ia De l'influence des endophytes sur la tubérisation des Solanum (T. 17). 49 _ Sur une Ménispermée de Madagascar (Ts.18}: ; 321 Juxirsk y (Mike N,), — Fe Mc Het anaérobie des ce en germination (T. 19). . . 208 Karapérorr (Mie H.) et Te ‘(Mie M. ; _ Bu La pra des matières EE à dans les “ere (T. 14). 483 KoMLEFr (Mu), — Eos piste Kôvessr (F). — Recherches PE RS sur iiiye des Sarments de la vigne (T. 1 3, 251, 307 Kovcxorr (J.). — L'influence Ju Three sur Fi er des matières protéiques dans les plantes (T. 14) 449 LacEMaNN (P.). — Origine et développement des racines et 5 des radicelles du Ceratopteris thalictroides (T. 19) . Lauenr (J.).. — Recherches sur la nutrition carbonnée des plantes vertes à l'aide de matières orga- niques (T. 16) Rev. gén, de Botanique. — XX. 14, 66, 96, 155, 188, 231 530 | REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE LAURENT (J.).. — Les facteurs de la structure chez les vert taux (T. XX). dot), 130 Lie (Charles); — — (Voyez ue LECLERC DU SABLON (M). — Recherches sur les fleurs cleis- togames (T. 12). . . 305 — Sur le tubercule du Tamus communis (T. 44) .. . °., . 14 RER Recherches physiologiques sur les matières de réserves des arbres (T. 16). . . . . 341,386 es Recherches physiologiques sur me le früit ‘des Cucurbitacées CE ET}. 145 1 Ru Sur le devéléptéthient du mord gone des Mousses (T. 17). . 193 ns Recherches physiologiques sur x les matières de réserves des arbres (T. 18). . . . 5, 82 Sur les réserves hsarbesrbénés du Mahonia et du Laurier- RIRE »: -- 465 ya Structure et So npement ds l’albumen du Ca DE mu En 14 sm Observations sur 1 He © formes du Figuier (T. 20) . 129, 207 LerèvRE (J). — Sur le développement des plantes à chloro- phylle à l'abri du gaz carbonique de l’atmosphère dans un sol amidé, à dose non toxique (T. 18). . 145,205, 258, 302 Lucer et CosranriIN. — Rhizomiucor parasiticus, espèce te sène de l’homme (T. 12). LUBIMENKO (W.). Sur la sensibilité de phares chlore phyllien des plantes ombrophiles el ombrophobes (T. 17) . . 381 M Influence de la lumière sur le aérelune pement des fruits d’Acer nt tenus (T. 19) . 97 SE La concentration du pébsherit vert et l'assimilation NE (T. 20) 2, 247, 253, 285 TABLE GÉNÉRALE DES TOMES XI A XX - 531 Pages LuBIMENKo (W.) et Marc (A.) — Recherches cytologiques sur le développement des cellules-mères du pollen chez les Nymphéacées (T. 19). . ... … 401,433, 474 MaccxraTi (Luigi). — La Phuosynihe choraphyienne en . dehors de l'organisme (T. 15) . fe à 20 (A). — Observations rides sur la végétation automnale des environs d'Alger (T. 15) . 145 _ Sur quelques fleurs anormaies d’Agave meri- cana et d'Agave vivipara (T. 17). . . . 168 + (Voyez LUBIMENKO). Maziniacr (Mile Marie). — Recherches sur la formation des matières RER Ld à l'obscurité dans les duo supé- * rieurs (T. 12). à 337 Mareucror (L.) et Mozziaro (M... — Modifications a - ar le gel dans la structure des cellu- les végétales (T. 14). 401, 463, 522 Variations de structure d’une algue verte sous l'influence du milieu nutritif (T. 14). . 193, 254, 316 _. Recherches sur la for- mation propre (T. 15). 3, 253, 910 MarrucHor (L.) et Dassonvizze (Ch.). — Recherches expéri- Mentales sur une a des sie et sur son Parasite (T. 44); : la et cart M ATRUCHOT (L.). — Sur une stucture Pc uierti es une Mucorinée et sur une propriélé géné- rale des hs bactériens et fongi- ques (T. 12). 33 a Revue des travaux sur les ii pidus: publiés en 1894, 1895, 1896 et 1897 (auite) (El ec. 353, 398, 471 CR ee 25 = | 25, 456 — (Voyez COSTANTIN), . 532 REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE Pages MiRANDE (Marcel). — Contribution à la ae des entomo- phytes (T. 17) ‘ 304 MoLziarD (M.). — Sur la ss de l'Aulaz papaveris Betié (T. 11). cs Revue des travaux anntonsis Mie parus en 1895 et 1896 (suite) (T. 11). 29, 72, 120, 152, 205, 238, 281, 330, 136, 488 *= Sur une nouvelle Phalloïdée, le Lysurus Beauvaisi (T. 12). , me Sur quelques caractères ogiqués. des cécidies produites par l’Heterodera radi- ).. _ cicola Greff. (T. 12 157 — Cas de vivescence et de faébiatiof d'ori. gine parasitaire (T. 323 sos (Voyez Maraucror). — Tératologie et traufatisme (T. 15). 337 ve Le témoignage historique des plantes balophiles dans la da de a. terre (T. 13). 133 _. Une Lt erévéeraie une sur Saliz Capræa, re de cécidies facultatives 4 6 à à 0 : 91 mi: Forme conidienne et nu isedtes de ns esculenta Pers. (T. 16) .. 209 + La menthe poivrée basiliquée (T. 17). 472 + Action morphogénique de quelques subs- ances organiques sur les , NEA supérieurs (T.19) . 242, 329, 351 MoLtarD (M.) et Coupin (H.). — Influence de potassium sur la mor phologie du Sterigmatocysis nigra (T. 15). . 401 MorkOwiNE (M.). — Recherches sur l'influence des anesthé- antes rs ms la . des pl . qi QE Recherche sur l'influence des alcaloïdes ci sur la respiration des plantes (T. 13). 4 # 177, 212, 265 OLivier {E:).— Les transformations de la Flore aux environs ” de Moulins (T. 20 ni. éTe0N 30, - 1 TABLE GÉNÉRALE DES TOMES XI À XX 533 PALLADINE (W.) et KomLerr (Mis A.) — L'influence de la concentration des solutions sur l'énergie respiratoire et sur la transformation des substances dans les plantes (T. 14). RÉ DU DO PRO ee à PALLADINE (WA. Influence de la lumière sur la formation des matières protéiques actives et sur l'énergie de la respiration des parties vertes des végétaux (T. 11). . . . 81 ” Influence des changements de température sur la respiration des plantes (T. 11) . 241 _ Influence de la nutrition par diverses substances organiques sur la respira- tion des plantes (T.13) . . . 18,93, 127 PAULSEN (Ove). — (Voyez BO£RGESEN). Pée-LaBy (E.). — La Passiflore fan sur les racines du Fusain (T. 18). . ; : POsTERNACK (S.). — Contribution à l'étude chimique de l’as- similation chlorophyllienne. — Sur le premier produit d'organisation de l’acide phosphorique dans les plantes à chlorophylie avec quelques remarques sur le rôle ee logique de l’Inosite (T. 12). . . . , 65 Ray nee — Les maladies Lt des dc (T. 43}. ; 145 Ricome (H.). — Rébe des travaux d'anatomie parus de 1897 à 1902 (T. 16). 167, 203, 249, 294, 369, 402, 477 (T. 17). 283, 332, 337, 441, 536 (T. 18). &4, 444, 191, 472, 509 (T. 19). 42, 91, 125, 230, 300 je Action de la lumière se ee a préala- blement étiolées (T. 1 26, 72, 120 Ricrer (André). — Étude sur la RU EM et.sur l’ab- SOrption par la feuille verte des rayons de diflérentes longueurs d'onde (T. 14). . . . E Russezz (W.). — Essai sur la localisation de la aire chez le Daphne Laureola | T. 14) : Sur le siège de quelques principes actifs des végétaux pendant le repos hivernal (T. 15). , Lo. 1, 211 160 sue REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE : Fee re (W. — Recherches expérimentales sur les princi-. pes actifs de la garance (T. 17) . SABACENIKOFF (Mile N.). — Voyez KaraPDÉroFr (Mie). SABLINE(V.).— L'influence des agents externes sur la division des noyanx dans les racines de Vicia Faba (T. 15) . 481 SELIBER (G.).— Les conditions extérieures de la ab : chez quelques groupes du règne EnR (Analyse des travaux de KLeBs) (T. 18) . . 193, 252, 296, 332 SMIRNOFF (S.). — Influence des blessures sur la respiration normale et intramoléculaire Germentatian des bulbes) (15h à bob ciéo (E. c.. — Action indirecte dé la lumière sur la tige et les feuilles (T. 41). . . 369,430 Éa . Influence de l’acide carbonique sur la forme et la structure des DER CR — Observations Ha pen et biolo- giques sur Je genre Dunaliella ER ce + THoMas (J). — Anatomie comparée et . des feuilles souterraines (T. 12) . 394, MT THOUVENIN (M.). — Observations sur les po pti du Viburnum Opulus (T. 15): + + Remarques sur l'appareil sécréteur fruit des Ombellifères à propos d’un fruit anormal de Fenouil (T. 49) : © — De l'influence des courants galvaniques faibles sur l’endosmose chez les végé- : faute AA 026 home 22, + + 0 Tsverr. — Recherches anatomiques sur les hydathodes des Lobéliacées, nouveaux types de stomates pi iéres (T, 19h. … 305 — La substance chimique verte ss pre A phylle existe-t-elle ? (T. 20). . . . 9 Via (L.).=— Notice biographique sur P. Lachmann (T. 48) 322 - .ViGuier (René). — Anatomie du Geum: rivale à à rs si centrale (T. 19). ; sv Re TABLE GÉNÉRALE DES TOMES XI À XX 535 ViGuiEer (René). — Recherches sur le genre dela Fa 20). : ; 6 (Voyez Din (Maroaï Vries (Hugo de). — Sur la culture des fasciations des espèces annuelles et bisannuelles (T. 11). 136 2e Sur la fécondation hybride de lendos- perme chez le Maïs (T. 12). . 129 — Sur les unités des caractères inééiiituse et leur ne à l'étude des hybrides (T. 12) , + 257 — Recherches riinebtiles sur l’ori- gine des espèces (T. 13). . . . . 5 ne Sur la relation entre les caractères des hybrides et ceux de leurs ee. ES 241 VuicLemix (P. }. — Une série de feuilles d'Orine à ___.. tions latérales. Nature de cette anomalie (T. 14) . . . 49 Zur io — Revue des travaux de paléontolugie végé- tale publiés dans le cours des années 1897-1900. ie : 427, 487, 539 (NV r 1 RU 39. 83, 125, 186, 235, 328, 393, 470 ee Revue des travaux de paléontologie végé- tale publiés dans le cours des années 1901-1906. (T. 20) 40, 90, 183, 306, 345, 379, #12 450 — Lille, imp. Le Bicor Frères. Le gérant, Pirrens. ARPS Revue générale de Botanique. Tome 20. Planche 1. bé.» op NE ‘ Revue générale de Botanique. Tome 20. Planche 2. Ricc. phot Berlin sc. Laboratoire de Botanique de l'Université de Palerme (vu de profil). Oo. Planche 4. hi Tome LI D PS me FT nel ft le Botanique. érale evue gén k 5 revolula et Aloe cæsta. VCC Revue générale de Botant. ue. Tome 20. Planche +. 4 5 Bertin sc. D. Lemaire phot, Tome 20. Planche 6. LP PES ss + eo e SC 4 Li L] .e.. vf ". À ei L. du S. del. Lnusr,—Lle Bsor FRÈRES Bertin sc. Albumen du Caprifiguier. Tome 20. Planche 7. Revue générale de Botanique. RE Sn ES Se F - se À nd dE Sn Sn cd r À Bertin Sc. Luss. —LE Bi6OT FRÈRES. Brocq-Rousseu del. Aspergillus flavus. Revue générale de Botanique. Tome 20. Planche en rm pee | 1 | | | | | À PAT nie va 4v4 re VIN NOT ee ch ae Grs Bionaz phot. £.-Le £ sé Bertin sc. Le Jardin Henry de Plan-Gorret, à Courmayeur (Italie Î RES S É gen em "= pe pe D —_—— ; unir 6 17 ë ; 25 De W. Lubimenko del. LULE,—LE BIGOT FAÈRES. Bertin sc. Appareil pour la détermination de l'énergie assimilatrice à différentes températures et à différentes intensités lumineuses. , u Fe F ; Le" x 4 x E : £ À =” x 7 x x x / VE nd ” x” x ee Œ.- dus: a a Passe CET “ Na. A ob Ta di A Aa LI ue ie der. P. . À y oo” se a £éa _ = “Be EE .* Si 1. at ME QE D LE EX FA RER + 00 l'URL OT EF 0 Rayons du soleil, jazalleles ayons du soleil inclines à Rouyons du soleil fuor a la surface de Le feuille 45°sin la surface de a feuille a lo Surface de Lo LiLLE,—LE B160T FAÈRES Berlin sc. W. Lubimenkho del. Énergie assimilatrice calculée pour 100 unités de chlorophylle. Sur l'axe des abscisses, sont marqués les points corres- pondants à des différentes températures pour trois intensités lumineuses différentes. Les ordonnées représentent les volumes de CO? décomposé par 100 unités de chlorophylle pendant une heure, en centimètres cubes. Revue générale de Botanique. | 160 14 60 80. 100 Tome 20. Planche 11 et r2. 120 160 180 £; Fa, MORE DE Pod = D à $ 1 Q eur a NON RL MERE RU F2 | ( Tropiquke du Capricorne 1F° F0 | : | : L | à : M | SR EE Li g | Legende Va. = | | EL | À SSI Zones Aorestières À k | Æ desert. 2 ne : | | | E-] AL Zones de transilion De nat ee u Sud L'an rene | PO RE ma l | Fe = 1 rss vol 10 20! lo |20 140 C0 ee ne 420 140 160 80] bin: . TD © SN, ÈS DR VU pue s < ri See tes. TT TN th ane Fcas + ange: nn” NET 4 à . é es . RNA k 4 _ EN sé & _}à nl . Lille. — Imprimerie Le Bigot frères. Auci. del, Répartition géographique des Burséracées. Berlin sc. } eve 3318 : , . Revue générale de Bolanigque. Tome 20. Planche 13. BURSERA MICROPHYLLA couvert de TILLANDSIA RECURVATA au Mexique (Cliché Diguet). 4 = > 11 er Imp. Le Bigot freres. Beriin Sc. comme arbre fétiche dans un rillage de l'Oubanghi (Cliché Courtet). . ACHYLOBUS planté PR EL LR Torre 20. J’lanche 17. C8. EL re 0 _ ad wo Te 0er de : 2 1 Diguet phot. Imp. Le Bigot frères. Bertin sc. Deux aspects du BURSERA MICROPHYLLA en Basse-Californie. Tome 20. Planche Ts. Revue généralede Botanique. me 20. Planche 16. Revue générale de Botanique. To Glæosporium nervisequum . Imp. Le Bigot frères. Revue générale de Botanique. Tome 20. Planche 18. Guilliermond del. Imp. Le Bigot frères. Bertin :sc. Glæosporium nervisequum. Revue générale de Botanique. Tome 20. Planche 19. Guilliermond del. Imp. Le Bigot frères Bertin sc. Glæosporium nervisequum. Tome 20. Planche 20. à » re. ® 6 ED - Imp. Le Bigot frères Glæosporium nervise Revue générale de Botanique. Tome 20. Planche 21. Lee Revue générale de Botanique. Tome 20. Pianche 23. \ 2 Guilliermond del. Imp. Le Bigot frères. Bertin sc. Glæosporium nervisequum. MODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D’ABONNEMENT La Revue générale de Botanique parait le 15 de chaque mois et chaque livraison est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le texte. Le prix annuel (payable d’avance) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l’Étranger. Aucune livraison n'est vendue séparément. Adresser les demandes d'abonnements, mandats, . à M. l’Ad- ministrateur de la LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE Far diatentieneg 1, rue Dante, à Paris. Adresser tout ce qui concerne la rédaction à M. Gaston BONNIER, professeur à la Sorbonne, 15, rue de l'Estrapade, Paris. LL sera rendu compte dans les revues spéciales des ouvrages, mémoires ou notes dont un exemplaire aura été adressé au Dire générale de Botanique. De plus l'ouvrage envoyé sera annoncé immédiatement ur la couverture. Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de Botanique ent droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires en Lirage à part. D WW PFEFFER Professeur à l’Université de Leipzig PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE ÉTUDE Échanges de Substance et d'Énergie dans la Plante Traduit de l'allemand, d'après la seeonde édition, pr Jean FRIEDEL, Docteur ès-Seiences TOME II ÉCHANGES D'ÉNERGIE Premier Fascicule Paris, G. STEINHEIL, éditeur, 2, rue Casimir-Delavigne 1908 Ce fascicule comprend les six premiers chapitres du tome II (160 pages). L'auteur y étudie les phénomènes de croissance à divers points de vue : nature et mécanisme du mouvement de croissance, multiplication cellulaire, tension des tissus, influence des conditions extérieures sur l'activité de croissance. Il forme ainsi un tout et peut rendre, dès à présent, de grands services aux physiologistes en attendant la publication du reste de l'ouvrage. M. Jean FRIEDEL a rendu grand service au Public français en rédi- geant cette traduction du célèbre professeur PFEFFER qui décrit, d’une manière si suggestive, l’état actuel de la Physiologie végétale. INP. LE BIGOT FRÈI:S = M HR RENTE En # éismrian-e verre te Een eusmemenmenense nue AE NODE DE PUBLICATION & CONDITIONS D'ARONNEMENT La REVUE GÉNÉRALE DE BOTANIQUE paraît le 15 de chaque mois et chaque Desen est composée de 32 à 64 pages avec planches et figures dans le Le prix annuel (payable nie) est de : 20 fr. pour Paris, les Départements et l'Algérie. 22 fr. 50 pour l'Étranger. Aucune livraison n'est vendue ec Adresser les demandes d’abonn ements, manda , etc., à M. l’Ad- ministrateur de Ia LIBRAIRIE GÉNÉRALE DE L'ENSEIGNEMENT, 1, rue Dante, à Paris. resser tout ce qui concerne la rédaction à 5 Ars BONNIER. Ad professeur à la Sorbonne, 15, ru e de l'Estrapade, Par Il sera ompte dans Re revues spéciales as ouvr ou notes dont un ne aura élé adressé au Directeur de la REVUE - IQU G LE ment sur Le couv erture. ages, mémoires Les auteurs des travaux insérés dans la Revue générale de ee ais ont droit retirent à vingt-cinq exemplaires en tirage à par te ptet etat etat tin tent PRINCIPAUX COLLABORATEURS DE LA Revue générale de Botanique Ausenr, docteur ès scienc VS prolsseur à l'Érole de médee d'Al Apr (bsoii ue ès sciences. BenNaRD, mai e Conférences à la Fe aculté des Scienbet de BLARINGUEM, docteur ès sciences. ciné docteur ès sciences de l’Uni- rsité de Copenhague. Boxster ne membre de l’Acadé- i dédie: membre dé l'Académie des Sciences Boupier, président de la Société de Mycologie. Bourr at professeur à la Faculté des Sciences de Besanço BRiQuer, ot à l'Université de Genève. BrunorTE, chargé ue cours à l'École de pharmacie de Nanc CHAUVEAUD, dicibur-cdioint à l’École des Hautes-Études. perte . du Museum d’His- toire n Coupix, dre se aval à la Sorbonne. DaGuiLLon, profess.-adj. à 18 Sorbonne. DanirL, professeur s la Faculté des Sciences de Renn DassonviLLe, de d'instit tut Pasteur. Devaux, — à l’Umversité de Bordea Dugarp, ne de Conférences à la Sorbonne. Ducamp, docteur ès sciences. Durour, directeur-adj. du Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau ERIKSSON nie di prolesseur à l’Acadé - mie r Re re rs FiNET. Ééedtce au Muséum. FLABAULT, — à FU scaé de Montpellie FLor, docteur Le sciences, Focxeu, profes. à l'Université de Lille. Friepec (Jean), Conservateur Hi ra tions botaniques de la Sor Gain, prof.-adij. à l nn. dé re GaLLaup, docteur ès sciences, GaTin, _— . sciences, préparateur à la Sorb Giarn, “membre de l’Académie des Sciences. Gounurner ee teur 2, somnces de F'Uni- vers e Varso hs OT, es at Ecole supérieure e pharuneie 4 “Nar 1CY. ne profe àalÉ d’'Agricu ie de Grignon. Guignanp, membre de l'Académie des Sciences. nn! Avi Dre docteur ès science ECKEL, prof. à l'Université de Pa Huxuy, prof. à l'École forestière de Nancy. rate égon de travaux à l'Ecole su- périeure de Phirmacie de Paris, HERVIER Fe abbé Joseph}. Hickez, inspecteur des forêts. pren doc es e sciences, de l'Uni é de Gex vise ee éat de SES - Houreënt, docteur ès sciences. Hue (l'abbé), lauréat de l’Institut. Hy (l'abbé), de à la Faculté catholique à, un pole au Polylechnicum Jacou DE arte (HE. j: ue de rs à l'Université de À Bases (le es: proteeur . r'UnfVer- Jonxman, de Unis d'Utrecht,. boue, professe Sciences de Mar ee KozbeRUP-ROSENVINGE, eèr ès de l'Académie | des Sciences Via ALA