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TENTAMEN
FLORÆ ABYSSINICÆ

SEU
ENUMERATIO PLANTARUM
HUCUSQUE IN PLERISQUE ABYSSINUE PROVINCIIS DETECTARUM
ET PRECIPUE A BEATIS DOCTORIBUS
RICHARD QUARTIN DILLON ET ANTONIO PETIT
(ANNIS 1838 — 1843) LECTARUM,

AUCTORE

ACHILLE RICHARD
D. M. P. botanices in Facultate Medicinæ parisiensi professore
regiæ scientiarum Academiæ Instituti gallici membro

"4 VOLUMEN PRIMUM
MISSOURI i
BOTANICAL
GARDEN.
PARISIIS

APUD ARTHUS BERTRAND, EDITOREM

Geographicæ Societatis Bibliopolam, via dicta Hautefeuille, 23

X TEPIS CRAPRLET

184

LS D CRE

VOYAGE
EN ABYSSINIE

EXÉCUTÉ PENDANT LES ANNÉES 4839, 1840, 1844, 1842, 4845

PAR UNE COMMISSION SCIENTIFIQUE COMPOSÉE DE
MM. THÉOPHILE LEFEBVRE, Lieutenant de vaisseau, Chevalier de la Légion d'honneur
A. PETIT et QUARTIN-DILLON , Docteurs-Médecins , Naturalistes du Muséum
VIGNAUD, Dessinateur

Publié par ordre du Roi

SOUS LES AUSPICES DE M. LE VICE-AMIRAL BARON DE MACKAU

MINISTRE DE LA MARINE

TROISIÈME PARTIE

HISTOIRE NATURELLE. — BOTANIQUE

PAR M. A. RICHARD

Membre de l'institut (a Académie royale des seieutrs j, et profésseur de Botatiique
à Ia Faculté de Médecine de Paris

TOME QUATRIÈME

MISSOURI
BOTANICAL
GARDEN.

PARIS
ARTHUS BERTRAND, ÉDITEUR

Libraire de la Société de géographie , rue Hautefeuille , 23

DE L'IMPAIMERIE DE CRAPELET

MEMORIÆ
RICHARD QUARTIN DILLON

ET

ANTONII PETIT

DOCTORUM E FACULTATE MEDICINÆ PARISIENSI, RERUM NATURALIUM
INDEFESSORUM INDAGATORUM

QUI
MISERANDO FATO
OB NIMIUM ET LUGENDUM PRO SCIENTIARUM NATURALIUM ACCREMENTO AMOREM
AMBO IN ABYSSINIA PRÆMATURA MORTE
CORREPTI FUERUNT

HOC OPUS, VIGILIIS EORUM ET LABORIBUS REVERA PRODUCTUM ,
SACRUM ESSE VOLUIT

A. RICHARD

i

AVERTISSEMENT.

C'est pour accomplir un devoir pénible et en même
temps doux à notre cœur, que nous venons de consacrer
plusieurs années à la préparation et à la rédaction de
cet ouvrage. Nous n'avons pas voulu laisser à un autre le
soin de payer à nos deux jeunes et infortunés amis le
tribut de reconnaissance, que leur zèle pour la science
et la fin déplorable qui en a été la suite, leur ont si bien
mérité. Combien n'est-il pas à regretter qu'une mort pré-
maturée ait privé cet ouvrage d'une coopération qui de-
vait lui donner tant d'intérêt. MM. Quartin Dillon et
Antoine Petit, trop confiants dans leur mémoire et dans
ce long avenir qu'il leur était si naturel d'espérer, n'a-
vaient consigné par écrit qu'un bien petit nombre des
observations qu'ils avaient été à méme de faire sur les

IV. A : a

ij AVERTISSEMENT.
usages et les propriétés des végétaux qu'ils récoltaient. C’est
un vide immense, et qu'il m'était impossible de combler
entièrement. Eux seuls pouvaient remplir cette lacune, s'il
leur eüt été donné par la Providence de rédiger eux-
mémes les parties de cet ouvrage dont chacun d'eux
s'était plus particulièrement occupé. Cependant cette
branche importante de l'histoire des végétaux d’Abyssinie
n'a pas été négligée par nous. Nous avons retrouvé dans
les catalogues de leurs herbiers et dans le journal de leurs
voyages quelques notes que nous nous empressons de
$ consigner ici; mais nous regrettons de n'avoir pu don-
nerà cette partie de la publication tous les développements
que son importance semblait réclamer.

Voici l'ordre que nous avons suivi dans cette publica-
tion. Nous la divisons en deux parties : la premiere, sous
le titre deTenramen FLon aByssinicæ, est une énumération
de toutes les plantes qui jusqu'à présent ont été observées
dans les diverses provinces de l'Abyssinie. Dàns la se-
conde, nous donnons une deseription compléte des espéces
ou nouvelles ou intéressantes, que nous avons eru devoir
faire représenter dans les cent planches jointes à cet
ouvrage.

Dans le Tenramen Froræ aByssinicæ, nous nous sommes
bornés à caractériser brièvement toutes les espèces qui
composent la végétation de l'Abyssinie. Nous sommes loin
de considérer cette partie comme une Flore compléte de
ce vaste pays; c'est un simple éssai, une esquisse bien
imparfaite des richesses végétales que l'Abyssinie ren-
ferme. Plusieurs provinces sont à peine connues de nom
par les voyageurs , et ceux qui ont visité ce pays si varié,
ne l'ont souvent parcouru que dans une seule saison.

E —— S ÉÉÁ

AVERTISSEMENT. iij
Nous n'avons done, du moins c'est mon opinion, qu'une
connaissance encore fort incomplète de sa végétation;
mais cependant nous en savons assez pour pouvoir bien
déterminer quel est son caractère propre et quels sont les
rapports qui, sous ce point de vue si intéressant, existent
entrel Abyssinie etles autres contrées du globe. Nous avons
rédigé de nouveau les phrases caractéristiques de toutes
les espèces, souvent même des plus vulgaires. Aux per-
sonnes qui trouveraient nos phrases un peu longues, nous
répondrons que, dans l’état actuel de la science, il nous
paraît presque impossible de les faire plus courtes, si on
veut qu'elles soient vraiment caractéristiques. Nous ne
sommes plus au temps de Linnée, où la plupart des gen-
res ne contenant que peu d'espèces, ces espèces pou-
vaient être facilement définies par un petit nombre de
signes. Aujourd’hui leur nombre a presque décuplé; et,
pour les distinguer les unes des autres, il faut nécessai-
rement employer des caractères plus détaillés et plus
nombreux.

Notre intention a done été de rédiger un ouvrage qui
présentât simplement le tableau fidèle de la végétation
abyssinienne , telle que nous la connaissons aujourd'hui
par les matériaux que les voyageurs nous en ont rap-
portés.

Nous avons pris pour base et en quelque sorte ‘pour
point de départ le Prodromus de De Candolle. Nous avons
été très-sobres dans la citation des synonymes. Pour les
espèces déjà connues , nous avons renvoyé à ce livre classi-
que, dans lequel on retrouverait au besoin les synonymes
les plus essentiels. Nous avons également cité, pour un
assez grand nombre d’espèces, la Flore de Sénégambie ,

iv AVERTISSEMENT.

pays dont la végétation a beaucoup d'analogie avec celle
de l'Abyssinie, et en particulier avec celle des grandes
vallées qui découpent si profondément le plateau éthio-
pien. Notre coopération à ce dernier ouvrage, et la grande
quantité de plantes du Sénégal que nous possédons, nous
ont été d'un trés-grand secours pour déterminer avec
précision un bon nombre des espèces qui croissent en
Abyssinie. De tous les pays environnants, c'est en effet
de la Sénégambie que l'Abyssinie se rapproche le plus
par les caractères de sa végétation.

Jusqu'à présent, la végétation de l'Abyssinie n'a été
l'objet d'aucune publication spéciale de quelque impor-
tance. Bruce, dans le cinquième volume de son Voyage
(édition francaise, 1791), a donné d'assez bonnes figures
et des descriptions très-incomplètes d'un petit nombre
d'espèces qu'il avait observées. En 1816, M. Rob. Brown a
publié, à la suite du Voyage de Salt en Abyssinie (édition
francaise, tome II, p. 374), un simple catalogue, et sans
caractères, de cent quarante-six espèces qui avaient été
recueillies par ce voyageur. Presque toutes ces plantes
étaient nouvelles, etil est bien à regretter que des descrip-
tions, ou au moins les phrases caractéristiques , n'en aient
pas été publiées alors par le célèbre botaniste qui avait dé-
terminé ces espèces.

M. Rüppell, l'un des plus savants zoologistes de l'Alle-
magne, en parcourant l'Égypte, l'Arabie, la Nubie et
une partie de l'Abyssinie pour en étudier les animaux,
s’est également occupé d'en recueillir les productions
végétales. Un certain nombre des plantes qu'il en a rap-
portées ont été décrites par M. Fresenius, en 1837, dans

, le Museum Senckenbergianum. Le nombre des plantes abys-
è

| |

AVERTISSEMENT. M
siniennes décrites dans cet ouvrage est d'environ soixante
et dix espèces.

On sait que plusieurs voyageurs francais ont visité à peu
près à la même époque, et souvent dans un but tout à fait
différent, les nombreuses provinces del’Abyssinie. Nous ne
mentionnerons ici que ceux qui se sont occupés d'histoire
naturelle ou qui en ontrapporté en France des collections.

A la fin de l'année 1838, une commission scientifique
composée de M. Théophile Lefebvre, lieutenant de la ma-
rine royale, pour la physique, la géographie et l'histoire,
et des docteurs Richard Quartin-Dillon et Antoine Petit,
pour les sciences naturelles, se rendit en Abyssinie pour

' en parcourir les diverses provinces, en étudier le climat,
les mœurs, et en recueillir toutes les productions naturelles.
Le docteur Richard Quartin-Dillon, mon éléve et mon
ami, était particuliérement chargé de la botanique; la
zoologie avait été confiée au docteur Antoine Petit. Ils se
fixérent d'abord à Adoua, capitale du Tigré, dont ils
explorèrent, avec une infatigable ardeur, tous les environs,
pendant plus de six mois. Ils étendirent leurs excursions
dans la vallée du Taccazé, la province du Chiré, et
M. Dillon alla se fixer à Gondar, où il fit un séjour de deux
mois, à une époque malheureusement peu favorable pour
en recueillir les productions végétales. M. Quartin Dillon
retourna ensuite à Adoua pour se préparer, avec M. Petit,
à explorer d'autres parties de l'Abyssinie. On sait com-
ment, par un excés de zéle, nos deux jeunes natura-
listes vinrent chercher l'un la mort, l'autre une affreuse

maladie, dont les suites se firent sentir pendant dix-huit
mois, dans l'insalubre vallée du Mareb. M. Dillon y suc-
comba le 22 octobre 1840. à

vj AVERTISSEMENT.
Pendant un séjour d'environ deux années, il avait réuni
` des collections de plus de mille espèces de plantes récol-
tées principalement dans le Tigré, aux environs de la
ville d'Adoua, sa capitale, dans la vallée du Taccazé E
surtout sur les pentes élevées , auprés du village de Tché-
latehékanné, sans contredit l'une des localités les plus
riches de toute l'Abyssinie, aux environs de la ville de
Gondar, capitale de l'Amarah, dans la province monta-
gneuse du Semiène, et enfin dans cette vallée du Mareb,
qui finit par lui étre si funeste.

Aprés la mort si regrettable du docteur Quartin Dillon,
M. Petit s'occupa également de la botanique, et c'est à lui
qu'on doit les collections qui ont été faites dans le royaume
de Choa, dans les provinces de l'Ouodgerate, de l'Enderta,
de Tchéleukote, d'Yedjou, etc. On connaît la fin tragique et
déplorable de ce zélé naturaliste, entraîné au fond de l'eau
par un crocodile au moment où, le 3 juin 1843, il traver-
sait le Nil à la nage pour se rendre à Gondar, terme de son
voyage. Ainsi une fin prématurée, et loin de leur patrie,
de leurs nombreux amis, devait étre, pour ces deux jeunes
naturalistes, la récompense d'une vie consacrée avec un
zèle et un désintéressement à toute épreuve aux progrés
des sciences naturelles.

M. Théophile Lefebvre, aprés la mort de ses deux com-
pagnons, a continué, autant que le lui permettaient les
recherches nombreuses auxquelles il s'était plus particu-
liérement livré, les collections d'histoire naturelle, qu'il a
enrichies d'un certain nombre d'espàces intéressantes et
nouvelles.

Le nombre des espéces de plantes recueillies en Abys-
sinie par MM. Quartin Dillon, Antoine Petit et Lefebvre

AVERTISSEMENT. vij
peut étre évalué à environ quinze cents. Sur ce nombre,
on peut assurer que prés des trois quarts étaient nouvelles,
c'est-à-dire n'avaient jamais été jusqu'alors décrites par
aucun botaniste, au moment oü elles sont arrivées à
Paris.

C'est à la méme période de temps que l'on doit rappor-
ter les voyages de M. Rochet d'Héricourt et de MM. Feret
et Galinier. M. Rochet d'Héricourt s'est borné à parcourir
la province ou plutôt le royaume du Choa. Bien qu'étran-
ger à l'histoire naturelle, il a formé dans cette partie de
l'Abyssinie une collection peu nombreuse, il est vrai, de
végétaux, dont le catalogue, rédigé par M. le professeur
Delile, et publié à la fin de la Relation du second Voyage de
M. Rochet d'Héricourt (Paris, 1846), contient l'indica-
tion de soixante-huit espéces, dont un petit nombre a
été recueilli en dehors de l'Abyssinie. à

A leur retour du voyage qu'ils étaient allés faire en
Abyssinie pour le perfectionnement des sciences géogra-
phiques, MM. Feret et Galinier remirent à M. Delile,
professeur de botanique à Montpellier, une collection de
plantes qu'ils avaient rapportées d'Abyssinie. M. Delile
en a décrit un certain nombre, qu'il considérait comme
nouvelles, et qu'il a publiées dans le tome XX des Annales
des Sciences naturelles (aoüt 1843).

Mais les collections les plus considérables qui aient été
faites en Abyssinie, sont sans contredit celles de M. Guil-
laume Schimper. Depuis dix ans, ce zélé et infatigable
botaniste a parcouru un grand nombre des provinces de
l'Abyssinie. Il a séjourné assez de temps dans chacune
d'elles pour en explorer soigneusement les productions

végétales. Toutes ses plantes ont été expédiées en Europe

viij AVERTISSEMENT.

à la Société botanique d'Esslinguen, sous le patronage
de laquelle M. Schimper avait commencé son voyage. Elles
ont formé des collections, distribuées aux nombreux sou-
scripteurs de cette association. Les trois séries qui ont paru
jusqu'à présent contiennent environ seize cents espèces,
sous plus de dix-neuf cents numéros; la même espèce por-
tant quelquefois trois et même jusqu'à quatre numéros,

suivant les localités diverses ou l'état de végétation dans
lequel elle avait été récoltée. Toutes ces plantes ont été
étudiées et nommées par MM. Hochstetter et Steudel, avec
soin et souvent avec beaucoup de précision.

Les collections de M. Guillaume Schimper m'ont été
d’un grand secours; j'y ai trouvé un certain nombre d'es-
pèces qui avaient échappé à MM. Quartin Dillon et Antoine
Petit, et des indications de localités et d'époque de florai-
remplir quelques lacunes existant

son, qui m'ont servi à
dans les herbiers de mes deux jeunes amis.

C'est vers le milieu de l'année 1840, que j'ai recu le
premier envoi des plantes abyssiniennes récoltées par
M. Quartin Dillon. Cet envoi se composait d'environ six
cents espèces. Je me suis mis immédiatement à les étudier
et à les déterminer; et, à la fin de l'année 1 840, dans
lé numéro de novembre, des Annales des Sciences natu-
relles, j'ai publié les caractères de vingt espèces nouvelles,

choisies presque au hasard dans ce premier envoi (Plantes
nouvelles d Abyssinie, recueillies dans la province du Tigré
par le docteur Richard Quartin - Dillon; Décades À el 2):
A cette époque, j'avais reconnu que presque toutes
les plantes de l'Abyssinie, ou au moins les trois quarts ,
constituaient des espèces entièrement nouvelles.

Ce n'est qu'après cette première publication qu'on a

*

AVERTISSEMENT. ix
commencé à distribuer la premiére série des plantes de
M. Schimper, nommées, ainsi que nous l'avons dit tout
à l'heure, par MM. Hochstetter et Steudel. Ces deux sa-
vants ont reconnu, comme moi, que la plupart de ces
plantes étaient nouvelles; et ils leur ont donné, en effet,
des noms nouveaux, mais sans caractériser aucune des
espèces qu'ils considéraient comme nouvelles. Il a dû né-
cessairement arriver une chose, que tout le monde pré-
voit, c’est que, travaillant de mon côté les plantes d’Abys-
sinie, pour la publication du Voyage de MM. Lefebvre,
Quartin Dillon et Petit, j'avais, dans mon herbier, déjà
donné des noms à la plupart des espèces qui ont succes-
sivement composé les trois séries des collections de
M. Schimper.

Au moment oü j'ai commencé l'impression de mon
Tentamen Fora ABYssINICA , plusieurs des botanistes fran-
cais auxquels j'en avais parlé, étaient d'avis de considérer
les noms donnés par MM. Hochstetter et Steudel comme
nonavenus, et de publier les plantes de MM. Quartin Dillon
et Petit avec les noms que je leur avais imposés depuis
longtemps, et sous lesquels je les avais décrites dans mon
manuscrit. En effet, un nom seul donné à un être nou-
veau, quand il n’est pas accompagné d’un caractère ou
d'une description, ne doit être compté pour rien dans la
science, et c’est à celui qui caractérise le premier un être
nouveau qu'appartient le droit de lui imposer un nom.

Je n'ai pas partagé cette opinion : j'ai adopté les noms
de MM. Steudel et Hochstetter. À l'époque où nous vivons,
c'est un bien faible mérite que de faire connaitre des

espèces nouvelles, méme quand elles sont en aussi grand :
nombre que dans la Flore d'Abyssinie. Seulement nous

x AVERTISSEMENT.

avons toujours préféré le nom donné par les auteurs qui
ont décrit le petit nombre d'espèces de plantes abyssi-
niennes, qui ont été publiées depuis quelques années, ce
nom ne fût-il pas plus ancien que celui que MM. Hochs-
tetter et Steudel consignaient sur les étiquettes dans les
collections de M. Schimper.

Mais cependant nous devons faire ici une observation
et une réserve qui nous paraissent de toute justice. Toutes
les plantes des collections de MM. Quartin Dillon et Petit
ont été déterminées et nommées par nous ; jusqu'ici, Cest-
à-dire jusqu'au moment où nous avons commencé lim-
pression de cet ouvrage, nous avons rayé nos noms pour
adopter ceux de MM. Hochstetter et Steudel. Néanmoins il
nous reste plus de deux cents espèces tout à fait nouvelles,
dont les descriptions sont déjà faites. Notre travail doit
donc être regardé comme terminé pour nous. A l'avenir,
nous considérerons les noms que ces messieurs pourraient
donner aux plantes qu'ils distribueraient de nouveau
comme non avenus. Pour nous, les collections de M. Schim-
per s'arrétent à la fin de la troisième série.

Indépendamment des herbiers faits en Abyssinie par
les docteurs Quartin Dillon et Petit, nous avons eu à
notre disposition un atlas d'environ trois cents espéces de
plantes, peintes en Abyssinie par M. Vignaud avec beau-
coup de talent, et qui nous a été souvent d'une très-
grande utilité pour connaître le port et les couleurs de
certains végétaux.

Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, la seconde partie
de cette publication contiendra la description détaillée
des espéces qui auront été figurées dans l'atlas qui ac-
compagne cet ouvrage. Nous y joindrons également des

AVERTISSEMENT. xj
considérations générales et détaillées sur la géographie
botanique de l'Abyssinie; nous renvoyons ainsi à la fin de
cet ouvrage, cette partie importante qui servira en quel-
que sorte d'introduction à cette Flore, afin qu'ayant em-
brassé toute la végétation de l'Abyssinie dans son ensem-
ble et ses détails, nous soyons plus en état de pouvoir
déterminer avec exactitude le caractère de sa végétation,
considérée dans ses diverses provinces, et de mieux saisir
les rapports qu'elle présente avec celle des autres parties
de l'ancien continent.

Paris, 4* février 4847.

TENTAMEN
FLORÆ ABYSSINIC/E

SEU

ENUMERATIO PLANTARUM

HUCUSQUE IN PLERISQUE ABYSSINUE PROVINCIIS
DETECTARUM.

I. RANUNCULACEÆ.

Tribus I. CLEMATIDE/E.
CLEMATIS. DC., Prodr., I, 9.

CLEMATIS GLAUCESCENS. Fresenius in Mus. Senckenb., Il, 268.

C. foliis pinnatis ; foliolis 7, petiolulatis, basi subcordatis, acu-
minatis, inferioribus subtrilobis , margine acuto-serratis , presertim
subtus in nervis pubenti-gl entibus; cymis trichotomis 5-7-
floris , axillaribus, folio brevioribus, sepalis ellipticis apice acumi-
natis, utrinque pubentibus, filamentis staminum usque ad medium
villosis ; fructibus sat numerosis (circiter 30 in eodem capitulo),
cauda setosa unciali.

Crescit in provincia Tigré (Quartin Dillon, Ant. Petit); in mon-
tosis prope Adoua, mense Martio florens (Schimper, ni 212
et 1481).

Observation, — Voy. à l'espèce suivante.
Iv. : 1

2 FLORA ABYSSINICA.

CLEMATIS INCISO-DENTATA. Nob.
(Tan. I.)

C. foliis pinnatis; foliolis 5 petiolulatis, cordatis , acutis, mar-
gine inciso-dentatis, aut subtrilobis, superne pubentibus, subtus
albidis , lanato-tomentosis ; cymis axillaribus , folio longioribus, tri-
chotomo-ramosis ; sepalis ellipticis acutis, externe sericeo-tomen-
tosis, interne petaloideis glabris; staminum filamentis usque ad
medium villosis; fructus pilis albidis.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit).

Observation. — Il existe une assez grande ressemblance de port entre celte
espèce et la précédente. Cependant cette dernière en est bien distincte, et nous
avons cru devoir en faire une espèce nouvelle. Elle diffère de la C. glaucescens
par ses folioles échancrées en cœur à leur base, dentées profondément et
non trilobées dans leur contour, soyeuses à leur face inférieure, et non sim-
plement pubescentes et glauques.

Voyez la description complète de cette espèce dans la seconde partie de cet
ouvrage.

CLEMATIS LONGICAUDA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4984.

C. ferrugineo-tomentosa ; foliis impari-pinnatis, foliolis petio-
lulatis , sepius 5, ovalibus acutis, basi obsolete cordatis, subtrilo-
batis , grosse dentatis , subtus ferrugineo-tomentosis ; cymis axilla-
ribus paucifloris; fructibus numerosissimis (circiter 100 in eodem
capitulo), caudæ sesqui-biuncialis pilis setosis ferrugineis.

Crescit ad rupes in monte Se/ki vallis Dibil (prov. Semiène),
mense Martio fructifera (Schimper).

Observation. — Je n'ai vu que des échantillons en fruits de cette espèce, qui
se rapproche des C. gl et C. inciso-dentata. Elle diffère de la pre-
mière par ses feuilles nullement glauques, tomenteuses et ferrugineuses en
dessous, et surtout par ses fruits trois ou quatre fois plus nombreux dans un
méme capitule, à queue une fois plus longue : on la distingue de la seconde
par ses tiges et la face inférieure de ses feuilles, qui sont tomenteuses et d'une
leinte ferrugineuse et non blanche; par ses folioles plus allongées et à peine
échancrées en cœur à leur base, et enfin par la couleur rousse des poils de la
queue qui termine les fruits.

CLEMATIS SIMENSIS. Fresen., in Mus. Senckenb., II, 267.

C. glabra, glaucescens ; foliis pinnatis; foliolis 5, ovali-oblongis

RANUNCULACE/E. 3
acuminatis basi obtusis, margine argute serratis, basi apiceque in-
tegris, floribus cymoso-paniculatis , repetito - trichotomis , sepalis
angusto-ellipticis acutis, utrinque sericeis , filamenta basi villosa vix
superantibus.

Crescit circa Adoua , in monte Selleuda (Quartin Dillon et
Schimper, n° 395 et 1512), etin provinciis Choa et Ouodgerate
(Ant. Petit).

Nomen abyssinicum : Harrak.

Observation. — On distinguera facilement cette espèce, en ce qu'elle est
glabre et glauque dans toutes ses parlies; par ses folioles plus allongées, par

ses fleurs de moitié plus pelites que dans les espèces précédentes , plus nom-
breuses et formant une cyme paniculée.

Tribus 1I. ANEMONE/E.

THALICTRUM. L. Gen., 697; DC., Prodr., 1, 2.

THALICTRUM RHYNCOCARPUM. Quartin Dillon et Rich., in Ann. sc
nat., nov. 1840, XVI, p. 262.

THALICTRUM LONGE PEDUNCULATUM. Hochst. et Steud., pl. Schimp. Abyss.,
nis 558, 1137, 1858.

(Tas. II.)

T. caule erecto ramoso ; foliis basi amplexicaulibus , trichotome
decompositis ; foliolis petiolulatis, sepius ovali-subcordatis acutis ,
subtrilobis, lobis acute et parce dentatis , glabris; fructibus subpa-
niculatis; pedunculis longissimis capillaribus simplicibus ; akeniis
sepius (ex eodem flore) solitariis , rarius geminis , oblongo-lineari -
bus, subareuatis, basi longe angustatis striatis glabris, apice in
acumen longissimum stylinum rigidulum desinentibus.

Crescit in provincia Tigré, circa Adoua; fructus mense Sep-
tembre gerens{(Quartin Dillon), in monte Se/leuda, prope Adoua
(Schimper).

Observation. — C'est une des espèces les mieux caractérisées du genre, par
ses fleurs à élamines peu nombreuses, par ses fruits allongés, terminés par un
long bec, et surtout par ses pédoncules extrêmement longs, gréles et capil-
laires.

Voyez la description complète dans la seconde partie.

4 FLORA ABYSSINICA.

Tribus III. RANUNCULEÆ.

RANUNCULUS. L., Gen., n° 619; DC., Prodr., I, 26.

I. BATRACHIUM. DC.
RANUNCULUS AQUATILIS. L., Sp., 181 ; DC., Prodr., I, 26.

R. caule natante ; foliis submersis capillaceo-multifidis ; emersis
tripartitis, lobis obcuneatis inciso-dentatis ; petalis calyce duplo lon-
gioribus; fructibus oblongis compressis, transverse cristato-rugosis.

Var. a : heterophyllus.
s Var. B : capillaceus.

Crescit in stagnis provinciæ Ouodgerate, mense Junio florens
(Ant. Petit), etvar. 8 in monte Selki (prov. Semiène) (Schimper).

II. HECATONIA. DC.

RANUNCULUS OREOPHYTUS. Delile, in Ann. Sc. nat., XX, 89.

RANUNCULUS TENUIROSTRIS. Steudel., pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4308.

R. nanus; radice fibrosa, fibris crassis longis; caule subnullo ;
foliis radicalibus petiolatis, imparipinnatis , segmentis sepius 7,
cuneiformibus apice trifidis, crassis, pilosis , pilis raris longissimis ;
floribus 2-3 subterminalibus, brevissime pedunculatis, luteis ,
sepalis ellipticis erectis , petalis oblongis , calyce duplo longioribus ;
fructibus...

Crescit in summo montis Se/ki in prov. Semiène ( Galinier ) , al-
titudine 13,000 pedum (Schimper) , mense Februario florens.

RANUNCULUS SCHIMPERIANUS. Hochst.; pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 4475.

R. radice fibrosa; foliis radicalibus petiolatis , basi late membra-
naceis, trisectis, segmentis tripartitis, lobis subcuneatis, tri-quinque
fidis, vix pilosis; caule spithameo subsimplici piloso ; floribus
1-2 terminalibus luteis ; sepalis ovalibus acutis vix pilosis, paten-

tieni mus n

RANUNCULACEÆ, 5
tibus ; petalis obovalibus, apice emarginatis ; staminibus paucioribus,
filamentis submembranaceis : fructibus....

Crescitin humidis pratis montis Bouahit (prov. Semiène) , mense
Maio florens ( Schimper ).

Observation, — L'échantillon que j'ai observé avait sa fleur offrant dix pétales.
J'ignore si ce caractère est général.

‘RANUNCULUS DERTROPODIUS. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 754.

R. caudice horizontali, radice fibrosa; foliis radicalibus longe
petiolatis, basi membranaceis , tripartitis , segmentis subcuneifor-
mibus, apice 3-5-fidis, subtus pilosis , caule brevissimo folia radi-
calia vix æquante, paucifloro ; floribus luteis majusculis ; sepalis
ovalibus, obtusis, concavis , extus pilosis ; petalis calyce duplo lon-
gioribus, obovali-oblongis, angustis, obtusis ; fructibus oblongis,
late et oblonge acuminatis lævibus.

Crescit in humidis superioris regionis montis BouaAit (prov. Se-
miène), in mense Augusto flores et fructus (Schimper ).

RANUNCULUS OLIGOCARPOS. Hochstett, pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 553.

R. radice fibrosa, caule ramoso , ramis effusis procumbentibus ,
pilosis, subflagelliformibus ; foliis petiolatis, alte 3-5-fidis, sub-3-5-
partitis, segmentis subcuneiformibus apice 3-5-dentatis utrinque
subpilosis; floribus solitariis oppositifoliis pedunculatis , sat par-
vulis (uti in R. scelerato), sepalis ellipticis, oblongis, basi pilosis; pe-
talis oblongis obtusis ; fructibus paucioribus oblongis compressis ,
brevibus brevissime rostratis.

Crescit in monte Bouahit prope Entchetkab (prov. Semiène),
mense Augusto florifer et fructifer ( Schimper ).

RANUNCULUS STAGNALIS Hochst., pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 554,

R. radice fibrosa , caule spithameo procumbente, parum ra-
moso , glabro ; foliis petiolatis tripartitis , segmentis tripartitis, lobis
incisis dentatis subtus pilosiusculis ; floribus mediocribus (an pur-
purascentibus?); calyce patente glabro ; pe'alis oblongis obtusis
angustis ; fructibus globosis, glabris apice breviter uncinatis, lævibus.

6 FLORA ABYSSINICA.

Crescit in agris inundatis montis BouaAit ( prov. Semiène), mense
Augusto , florens et fructifer (Schimper).

Observation. — A en juger par la couleur des boutons, les fleurs de celte
espèce sont purpurines, ou du moins leurs sépales offrent cette coloration.

RANUNCULUS STENOCARPUS. Steud., pl. Schimp. Abyss., sect. It, n° 985.

An R. rEMBENSIS Fresen. ?

R. caudice horizontali subterraneo ; radice fibrosa; caule a basi
ramoso; ramis erectis subsimplicibus pilosis; foliis inferiori-
bus longe petiolatis, caule vix brevioribus , profunde tripartitis ;
segmentis subcuneatis, apice trifidis, lobis sepius alte tridentatis
pilosis ; florum parvulorum sepalis ovalibus, obtusis, concavis, ex-
terne pilosis, petalis obovalibus obtusis; fructibus ovoideis, sub-
compressis apice in laminam acutam triangulari-oblongam desi-
nentibus , glabris levibusque.

Crescit ad rivos regionis altioris montis Bouahit (prov. Semiène),
mense Junio florens et fructifer (Schimper).

Observation. — Cette espèce paraît concorder assez bien avec les caractères
du R. tembensis de Fresenius. Cependant je n'ai pas osé les réunir, ne connais-
sant cette dernière espèce que par la phrase de ce botaniste.

RANUNCULUS TEMBENSIS. Fresen., loc. cit., 271. Walpers, Repert., I, 37.

R. foliis radicalil trisectis ,

trifidis inciso-dentatis ,
dentibus ovalibus ciliatis apice callosis ; caule petiolisque patentim ,
pedunculis appresse pilosis ; petalis oblongis obtusis basin versus
attenuatis; carpellis compressis lzvibus stylo lanceolato apice sub-
recurvo terminatis (Fres. , Zoe. cit.).

Crescit in Abyssinia (Ruppel).

RANUNCULUS MEMBRANACEUS. Fresen., loc. cit., 270. Walpers,
Repert., I, 37.

R. subsericeo-hirtus ; foliis pinnatim partitis (bijugis cum impari),
partitionibus petiolatis 3-partitis, lobis oblongo-lanceolatis, inciso-
serratis, serraturis apice obtusiusculo calloso, basi petioli vagi-

RANUNCULACEÆ. 7
natim dilatati ampla, hirta, margine albido-membranacea, ciliata ;
petalis obovatis ; stylo apice subrecurvo (Fres. , loc. cit. ).

Crescit in Abyssinia ( Ruppel).

RANUNCULUS SIMENSIS. Fresen., loc. cit., 269. Walpers, Repert., Y, 27.

R. foliis superioribus tripartitis, partitionibus pinnatifidis vel
subbipinnatifidis; laciniis linearibus subdivaricatis ; caule inferne
glabriusculo, pedunculis apice adpresse pilosis, sepalis apice gla-
bris , petalis obovali-oblongis ; carpellis compressis rostro uncinato
( Fres., loc. cit. ).

Crescit in Abyssinia (Ruppel).

RANUNCULUS DISTRIAS. Steudel, pl. Schimp. Abyss., sect. n, n° 1258.

R. glaberrimus; radice fibrosa ; caule diffuse ramoso , ramis pro-
cumbentibus; foliis petiolatis, tripartitis, segmentis cuneiformibus,
apice inciso-dentatis glaberrimis ; floribus subsessilibus oppositi-
foliis, solitariis ; fructibus compressis suborbicularibus marginatis ,
levibus.

Crescit in monte Bouahit prope Demerki, in locis uliginosis grami-
nosis (prov. Semiène), mense Augusto florens et fructifer (Schimper).

Observation. — Cette espéce est excessivement voisine de celle que nous
avons décrite et figurée sous le nom de R. cuneilobus. Cependant elle en
diffère par des caractères assez tranchés. Ainsi elle est complétement glabre,
landis que la nótre a toutes ses parties couvertes de longs poils; sa tige est
diffuse et à rameaux étalés sur le sol et non dressée ; enfin ses fruils sont com-
plétement lisses, et, dans le R. cuneilobus, ils sont tout couverts de petits tu-
bercules fins et trés-rapprochés.

II. ECHINELLA. DC.

RANUNCULUS CUNEILOBUS. Nob.
(Tan. HI.)

R. radice fibrosa ; caule erecto piloso ; foliis petiolatis, 3-5-partitis,
lobis cuneiformibus apice inciso-dentatis, pilosiusculis; floribus
solitariis, oppositifoliis, subsessilibus ; fructibus compressis margi-
natis, apice oblique mucronatis, tuberculatis ; tuberculis rugosis mi-
nimis approximatis.

8 FLORA ABYSSINICA.

Crescit in provincia 7. igré circa Memsah , in locis humidis, mense
Septembre florens ( Quartin Dillon J:

Observation. — Espèce nouvelle confondue et souvent mélangée avec le
R. distrias. Nous avons indiqué plus haut les caractères qui distinguent ces
deux plantes (voy. page 7).

Voyez la description complète dans la seconde partie.

RANUNCULUS STRIATUS. Hochst., pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 440.

R. caule erecto pilosiusculo; foliis petiolatis, tripartitis, partitioni-
bus petiolulatis, palmati-tripartitis, lobis subcuneatis, trifidis, inciso-
dentatis, glabriusculis aut valde pilosis; floribus pedunculatis termi-
nalibus ; calycis reflexi sepalis externe pilosis ; fructibus compressis
apice mucronatis , magine tricarinatis , faciebus parce tuberculatis.

Crescit in ripis rivi Assam prope Adoua, in locis humidis mense
Novembre florens (Quartin Dillon), in pratis ad rivulos in pro-
vinciis Tchélikote, nec non Ouodgerate (Ant. Petit).

Observation. — Voisine pour le port et les caractères du R.philonotis, elle en
diffère par ses feuilles tripartites, à lobes pétiolés , et surtout par ses fruits bordés
de trois lignes saillantes et ayant leurs deux faces couvertes de tubercules.

Tribus IV. HELLEBOREZÆ.
DELPHINIUM. L., Gen., 681 ; DC., Prodr., I, 51.

DELPHINIUM DASYCAULON. Fresen., loc. cit., 272.

D. perenne ; caule bipedali, villoso-tomentoso ; foliis palmatisec-
tis, lobis5, acutis, subtrilobulatis, inciso-dentatis , pubentibus ,
summorum integris linearibus, sepalis medio villosis, calcare re-
curvo, sepalis breviore ; corollæ petalis 4, inferioribus barbatis ; sta-
minum filamentis glabris ; carpellis 3, villosis.

Crescitin campis circa Adoua ( provincia Tigré) (Quartin Dillon),
in provincia Ouodgerate ( Ant. Petit), in monte Se//euda , altitudine
6,000 pedum supra mare (Schimper ).

Observation. — Voisine des Delphinium dasycarpum , DC., et D. laxiflorum,
ibid, celle espèce s’en distingue néanmoins par plusieurs bons caractères.
Ainsi elle diffère de la première par ses sépales, ses bractées et ses capsules
velus; de la seconde par les lobes de ses feuilles cunéiformes, par sa tige to-
menteuse dans toute sa longueur.

I

MENISPERMACEÆ. 9

II. MENISPERMACEÆ.

STENAPHIA. Lour., Fl. Cochin., 747.
CLYPEA. Blume, Bijdr., 26.

STENAPHIA ABYSSINICA. Nob.

CLYPEA ABYSSINICA. Quartin Dillon et A. Rich., loc. cit., p. 263.
MENISPERMUM ( COCCULUS ) SCHIMPERI. Steud., pl. Schimp. Abyss., n° 178.
STEPHANIA SCHIMPERI. Hochs., pl. Schimp. Abyss., 182.

(Tae. IV.)

C. scandens, glaberrima ; foliis peltatis ovalibus aut suborbicula-
ribus, basi apiceque obtusissimis, apice mucronulatis, rarius
acutis , superne viridibus , subtus glaucis, glaberrimis, sæpius 10-
19-nerviis; fructibus subcymosis , compressis, obovatis, basi obli-
quis ; nuce hippocrepica, margine grosse crenata.

Crescitin provincia Tigré, circa Adoua (Quart. Dillon pues

Observation. — Voyez les observations dans la seconde partie.

CHASMANTHERA. Hochstett, in Flora, XXVII, n° 1, p. 21.

CHASMANTHERA DEPENDENS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
654; sect. 111, 1666.

C. scandens ; caule ramoso; ramulis teretibus, ferrugineo-tomen-
tosis; foliis petiolatis, subreniformi-cordatis, obtusis, margine sublo-
bulatis, 7-9-nerviis, præsertim subtus ferrugineo-tomentosis; florum
masculorum racemis simplicibus, gracilibus, supra axillam foliorum
dependentibus.

Crescit in ripis fluvii Taccazé, mense Junio florens (Quartin Dillon),
et mense Augusto fructifera (Schimper ).

10 FLORA ABYSSINICA.

IH. BERBERIDACEZÆ.

BERBERIS. L., Gen., 442; DC. Prodr. E 105.

BERBERIS TINCTORIA. Leschen., Mém. Mus., IX, 300; De Less., Icon.
selec., t. II, 9.

B. spinis tripartitis, rigidis, divaricatis, folia fere æquantibus,
basi hinc et illine quasi stipulatis ; foliis obovalibus obtusis , mucro-
natis , coriaceis, glabris, glaucescentibus , margine integris aut di-
stanter serratis, presertim subtus reticulatis; racemo erecto, pauci-
floro (4-5-floro); baccis ovoideis, apiculatis, nigrescentibus, glaucis,
monospermis ; semine oblongo compresso basi angustato.

Crescit in Abyssinia (Ant. Petit i

Observation. — Les échantillons en fruits qui ont été récoltés en Abyssinie
par M. le docteur Antoine Petit manquent complétement de numéro et d'éti-
quette. Je ne puis done savoir dans quelle province ils ont été recueillis. Ces
échantillons m'ont paru se rapporter tout à fait à la B. tinctoria, trouvée dans
l'Inde par Leschenault, et dont il exisle une excellente figure dans les Icones
selectæ de M. Benjamin de Lessert.

NYMPHÆACEZÆ. 11

IV. NYMPHÆACEZÆ.

NYMPILEA. Neck., Elem., n° 1828; DC., Prodr., Y, 114.

NYMPHÆA CÆRULEA. Savigny, Decad. egypt., II, 74; Vent., Malm.,
t. 6; DC., Prodr., I, 444.

N. foliis suborbicularibus aut ovalibus, vix peltatis, basi usque ad
medium fissis , margine integris , glabris , subtus sæpius violaceis ;
antheris apice appendiculatis, stigmate 16-radiato.

Crescit in rivulis circa Adoua (Quartin Dillon), Gondar (Ruppel).

Observation. — Nous avons comparé les échantillons pris dans les rivières

d'Abyssinie avec ceux récoltés en Égypte et au Sénégal, et nous n'avons puy
trouver aucune différence.

42 FLORA ABYSSINICA.

V. FUMARIACEZÆ.

FUMARIA. Tournef., Inst., 422 , tab. 237; DC., Prodr., 1, 129.

FUMARIA PARVIFLORA. Lamkce., Dict., IL, 567 ; DC., Prodr., Y, 430.

F. glaucescens; fructibus globosis apice subacuminatis ; sepalis
minimis , basi latis , profunde margine denticulatis.
Crescit inter segetes , in provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

FUMARIA OFFICINALIS. L., Sp., 984; DC., Prodr., I, 130.

F. viridis aut subglaucescens ; fructibus globoso-depressis; caule
erecto, diffuse ramoso ; sepalis parvulis ovali-oblongis margine
denticulatis.

Crescit in agris cultis , prope Demerki, in provincia Semiène,
mense Augusto ( Schimper).

Observation. — Il est probable que les graines de ces deux espèces auront
été introduites et mélées à celles des céréales venues d'Europe.

RP RE

RESEDACEZÆ, 13

VI. RESEDACEÆ.

RESEDA. L., Gen., n° 535.

RESEDA AMBLYCARPA. Fresen., Mus. Senckenb., IL, 108.

R. foliis plerumque trifidis, in petiolum attenuatis cauleque
glabris , lobis lanceolatis, utrinque acutis, calycibus 6-partitis, deci-
duis ; capsula stipitata obovata , apice breviter et obtuse tridentata ,
indeque fere truncata; seminibus subtiliter granulatis (Fres.,
loc. cit. ).

Crescit in Abyssinia (Ruppel), et inter Messouah et Adoua
(Quartin Dillon ).

RESEDA QUARTINIANA. Nob.

R, caule erecto, simplici, 1-2-pedali, tereti, basi lzevi, in parte su-
periore nudo et tenuiter tuberculato; foliis petiolatis glabris , lan-
ceolatis acutis , simplicibus aut profunde tripartitis , partitionibus
oblongo-lanceolatis , acutis , racemo simplici elongato ; sepalis 6,
oblongis obtusis, capsula stipitata, subclavata triquetra et apice
tricorni.

Crescit inter Messouah et Adoua (Quartin Dillon ).

Observation. — J'ai hésité à raporter cette plante au R. amblycarpa de Fre-
senius, que je ne connais que par la phrase qui en a été donnée par ce bota-
niste. Mais notre espéce nous en a paru différente par sa tige rude et toute
couverte de tubercules très-fins, el par ses feuilles tantôt simples et tantôt
divisées jusqu'à leur base en trois divisions lancéolées et non simplement tri-
fides, comme dans l’autre espèce.

14 FLORA ABYSSINICA.

CAYLUSEA. A. St-Hil., Ile Mém. sur les Résédacées , p. 29.

CAYLUSEA ABYSSINICA. Fisch. et Mey., Index sem., VII, hort. Petrop., 43.
RESEDA ABYSSINICA. Fresen., Mus. Senckenb., II, 106.
ASTROCARPUS ABYSSINICUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, 1937.

C. caule recto, simplici aut parce ramoso , ramis rectis; foliis
sessilibus lanceolatis, acutis, integris, glabris aut plus minus profunde
tripartitis , lobis lanceolatis acutis ; calycis quinquepartiti laciniis
lanceolatis acutis glabris ; petalis linearibus acutis, albis, calyce duplo
longioribus , carpellis 5 liberis, stipite communi, calycis longitudine,
suffultis apertis Cymbæformibus, apiculatis, margine ciliatis.

Crescit circa Adoua, in provincia Tigré (Quartin Dillon, Schimper),
et circa Aikhé, in provincia Choa (Ant. Petit).

Nomen abyssinicum : Merrerat.

Observation. — Cette plante appartient bien certainement au genre Caylusea
de M. Aug. de Saint-Hilaire.

CRUCIFERÆ. 45

VII. CRUCIFERÆ.

Subordo I. PLEURORHIZEÆ.

Cotyledones planæ accumbentes; radicula lateralis.
Tribus I. ARABIDE/E.

NASTURTIUM. R. Brown, in hort. Kew., ed. 2, IV, 109; DC.,
Prodr: ia 137;

NASTURTIUM OFFICINALE. Brown., loc. cit. ; DC., loc. cit., p. 488.

SISYMBRIUM NASTURTIUM. L., Sp., 916.

N. foliis impari-pinnatisectis, segmentis inæqualibus, figura variis,
ovalibus , oblongo-lanceolatis, cordatis , margine sinuosis ; siliquis
divaricatis arcuatis, tereti-compressis, apiculatis.

Crescit in aquis vivis diversarum Abyssiniæ provinciarum, in
Tigré (Quartin Dillon), in Choa (Ant. Petit).

rvation. — Les
ceux d'Europe.

de cette espèce m'ont paru identiques avec

NASTURTIUM CRYPTANTHUM. Nob.

N. glabrum; caule erecto ramoso bipedali ; foliis pinnatisectis ,
segmentis oblongis inciso-dentatis ; floribus albis minimis solitariis
pedicellatis ; siliquis teretibus erectis, apice obtusis subapiculatis ,
brevibus , 3-6 lineas longis ; seminibus subglobosis.

Crescit in Abyssinia (Ant. Petit).

Observation. — Je n'ai pas la détermination exacte de la localité où celte
plante a été recueillie. Elle appartient bien certainement au genre Nasturtium par

16 FLORA ABYSSINICA.

ses caractères et surtout par ses cotylédons accombants. C’est dans la troisième
section (Clandestinaria) de De Candolle qu'elle doit être rapportée. Elle y est
fort distincte par son port, qui est un peu celui du Sisymbrium sophia; mais
ses caractères la distinguent facilement de toutes les espèces réunies dans cette
section du genre.

BARBAREA. R. Brown, Aort. Kew., ed. 2, IV, 109; DC. Syst., II,
205.

BARBAREA PRÆCOX. R. Brown, loc. cit. ; DC., loc. cit.

B. glabra; foliis inferioribus petiolatis, lyratis, lobo terminali
obovali, obtusissimo, sinuoso, lateralibus inzqualibus ; foliis su-
premis pinnatisectis, lobo terminali majori, lateralibus angustis
suboppositis ; siliquis strictis, ialibus, apice i

Colitur in provincia Choa (Ant. Petit).

1

F

Observation. — Les échantillons que nous avons sous les yeux sont beaucoup
plus grands que ceux de celte espèce qu’on observe en Europe. Cependant,
par leurs feuilles supérieures pinnatifides, ils nous paraissent appartenir plutót
à la B. przcoz qu'à la B. vulgaris. Il est probable que cette plante a été introduite.

ARABIS. L., Gen., 818 ; DC., Prodr., I, 142.

ARABIS ALBIDA. Steven, in Cat. hort. Gorenk., 1812, p. 54 ; Jacq. fil.,
Eclog., Y, 405, t. 74 ; DC., Syst., IT, 217.

A. caule cæspitoso, ramoso, spithameo ; foliis inferioribus oblongo-
spatulatis, obtusis aut acutis, distanter dentatis , supremis sessilibus
semi-amplexicaulibus basi subauriculatis, omnibus pube stellulata
subvelutinis ; petalis obovali-spathulatis, calyce triplo longio-
ribus; siliquis compressis angustis apice stylo distincto apiculatis
erectiusculis glabris, pedicello velutino suffultis , sesquiunciam

' longis.

Crescit in rupibus montis Aladji, altitud. circiter 10,000 pe-
dum, in provincia Ouodgerate (Ant. Petit) et in monte Arbate-
Enseça. i

Observation. — Vai comparé mes échanti avec I figure de
Jacquin fils, et je n'ai pu y découvrir aucune différence. Ainsi voici une
plante de la Tauride el du Caucase qui se retrouve sur les montagnes de
l'Abyssinie.

CRUCIFERÆ. 17

ARABIS CUNEIFOLIA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 997.

A. ALPINA? L., Var.

A. caule cæspitoso ramoso, spithameo, ramis annotinis per-
sistentibus elongatis nudis ; foliis inferioribus spatulatis basi an-
gustatis, grosse et distanter dentatis » obtusiusculis, utrinque sub-
villosis (pilis stellatis) supremis sessilil plexicaulibus ,
subcordatis, quasi subobovalibus, quam inferioribus latioribus ; sili-
quis compressis angustis, vix 9-10 lineas longis , apice stylo indis-
tincto subtruncatis.

Crescit ad rupes in regionibus summis montium provinciæ Se-
miène, mense Julio florens (Schimper).

Observation. — J'ai balancé à réunir cette espèce à la précédente, tant elle en
est voisine. Elle m'a paru cependant s'en distinguer par quelques caractères.
Ainsi ses feuilles sont moins allongées, à dents moins écartées, d'une teinte vert
pàle; ses feuilles supérieures sont plus larges, plus cordiformes à la base, et
enfin ses siliques sont de moitié plus courtes que dans l'A. albida, obtuses et
comme tronquées au sommet, tandis que, dans cette dernière espèce, le style
est prolongé, étroit, formant une pointe au sommet du fruit.

Peut-étre néanmoins ces deux espéces ne sont-elles que des formes de
l'Arabis alpina, L.

ARABIS FALCATA. Nob.

BRAYA FALCATA. Hochstett., in pl: Schimp. Abyss., sect. 1, n° 98 et sect. 11,
n° 4309.

A. foliis subpinnatifidis, lobis angustis obtusis, sinu obtuso sepa-
ratis, stellatim pilosiusculis; caule digitali aut spithameo, a basi
ramoso , cæspitoso ; floribus indefinite racemosis , albido-purpuras-
centibus, longiuscule pedicellatis ; calycis erecti sepalis ovalibus
obtusis vix pilosis, coloratis, lateralibus basi saccatis , petalis obcu-
neatis, apice emarginatis; siliquis linearibus glabris , rectis aut sub-
falcatis, 8-10 lineas longis.

Crescit in summis rupibus montis Bouahit et in monte Deggen ,
altitud. 14,000 pedum (prov. Semiène) mense Martio florens
(Schimper ).

Observation. — J'ai rapporté, cette espèce au genre Arabis, auquel elle m'a
paru appartenir bien plus qu'au genre Braya, encore assez incomplétement
connu. En] effet, elle a, comme les autres especes du genre Arabis, le calice
bossu à sa base, des siliques longues et étroites. Ces caractères ne m'ont pas
paru être ceux du genre Braya.

1V , 2

48 FLORA ABYSSINICA.

ARABIS THALIANA. L., Sp., 929 ; DC., Syst., II, 226.

A. foliis pilosis subdentatis, radicalibus petiolatis ovato-oblongis ;
caule ramoso, siliquis ascendentibus , pedicellis calyce multo lon-
gioribus. DC., Prodr. , I, 144.

Crescit in monte Bouahit , prov. Semiène, mense Augusto florens
et fructifera (Schimper).

Observation. — Comparés à ceux d'Europe, les échantillons recueillis en
Abyssinie ne m'ont offert aucune différence importante.

CARDAMINE. DC., Syst., II, 245; ibid., Prodr., I, 149.

§ I. Foliis fere omnibus indivisis.
CARDAMINE PUSILLA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4344.

C. perpusilla ; caule glabro vix unciam alto; foliis rosulatis, spa-
tulatis, obtusis, pilis stellatis hirtis; caulino lanceolato-sessili ;
siliquis rectis, glabris, apiculatis, 3-5 lineas longis.

Crescit in cacumine montis Bouahit, altitudine 13,000 pedum
(prov. Semiène) mense Februario fructifera (Schimper).

S I. Foliis plerisque tripartitis.
CARDAMINE AFRICANA. L., Sp., 914 ; DC., Syst., II, 252.

C. caule erecto ramoso, pedali et ultra, foliis longe petiolulatis
ovalibus acutis, margine inæqualiter et inciso-dentatis , pilosius-
culis; siliquis rectis compressis , acutis, glabriusculis, 12-15 lineas
longis.

Crescit in provincia Tigré, circa Adoua, mense Septembre flo-
rens (Quartin Dillon).

S III. Foliis plerisque pinnatipartitis.

CARDAMINE TRICHOCARPA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
1352, sect. 111, 1628.

C. pilosa; caule erecto spithameo aut pedali, ramoso; foliis

y

CRUCIFER Æ. 19
pinnatipartitis, subimparipinnatis , segmentis oppositis aut alternis,
ovalibus , obtuse dentatis , dentibus profundis, apice mucronatis ;
siliquis erectis pilosis apice acutis.

Crescit in provincia Chiré; mense Julio florifera et fructifera
(Ant. Petit), et prope Dochli, provinciæ Sana, mense Augusto
(Schimper).

Observation. — Cette espèce a quelque ressemblance avec la C. amara, L5
mais elle en diffère par les poils qui couvrent sa tige el ses fruits, et par les lobes
de ses feuilles découpés en dents profondes et obtuses.

CARDAMINE OBLIQUA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 989.

C. glabra; caule a basi ramoso ; foliis inferioribus petiolatis, im-
paripinnatis ; foliolis 5-7, lateralibus irregulariter suborbicularibus ,
vix petiolulatis, glabris, supremo petiolulato majori, foliorum supe-
riorum foliolis orbicularibus aut oblongis; floribus pallide violaceis ;
sepalis oblongis, obtusis, glabris, siliquis rectis , appressis , glabris
angustis , levibus, 12-15 lineas longis.

Crescit in regione superiori montis Bouahit ad rivulos ( provincia
Semiène) mense Junio florens et fructifera (Schimper).

Observation. — Voisine du C. pratensis , celle espèce en diffère surtout par
ses feuilles caulinaires , dont les lobes ou folioles sont à peu près semblables à
ceux des feuilles radicales, el non étroits et lancéolés, et par ses siliques
plus longues.

CARDAMINE HIRSUTA. L., Sp., 915; DC., Syst., II, 259.

CARDAMINE SIMENSIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, ni 552 et 574.

C. caule a basi ramoso spithameo ; foliis pinnatisectis ; radicalium
foliolis irregulariter orbicularibus, petiolulatis, subdentatis , hirtis
aut subglabris : siliquis angustis , strictis, unciam longis.

Crescit in monte Bouahit prope Demerki (prov. Semiène) mense
Augusto florens (Schimper).

Observation. — Le C. simensis d'Hochstetter nous a paru la variété presque
glabre de la C. hirsuta, L. Nous possédons des échantillons recueillis dans les
Alpes de la Suisse , qui ne different en rien de ceux d'Abyssinie

20 FLORA ABYSSINICA.

Tribus II. THLASPIDE/E.
CAPSELLA. Vent., Tabl. 3, p. 110; DC., Syst., IT, 383.

CAPSELLA BURSA PASTORIS. Mœnch., Meth., 274 ; DC., loc. cit.

THLASPI BURSA PASTORIS. L., Sp., 903.

Crescit circa Adoua in campis cultis.

Observation, — Cette plante est vraiment cosmopolite; on la trouve répandue
dans presque toutes les parties du monde. Il est probable qu'elle est primitive-
ment originaire d'Europe, et que ses graines auront été introduites dans un
grand nombre de pays, mélangées avec celles des céréales.

Subordo Il. NOTORHIZEÆ.

Cotyledones planæ incumbentes, radicula dorsalis, medio dorso cotyle-
donum incumbens : semina ovata, non marginata.

Tribus III. SISYMBRIEJE.
ERYSIMUM. Gærtn., Fr., II, 297, t. 143; DC., Prodr., I, 196.

ERYSIMUM AMPLEXICAULE. Nob.

BRASSICA AMPLEXICAULIS. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 586.

E. glabrum ; foliis inferioribus petiolatis , sublyrato-pinnatifidis ;
caulinis amplexicaulibus, oblongo-lanceolatis , acutis, margine di-
stanter et obsolete dentatis, glaucis ; floribus luteis paucioribus ; se-
palis basi æqualibus, subovalibus, obtusis : siliquis...

Crescit in monte Bouahit (prov. Semiéne) , mense Junio florens
(Schimper).

Observation. — Je n'ai vu que des échantillons en fleurs de cette espèce, et
en assez mauvais état. Son extréme analogie avec les B. alpina et B. orientalis
m'a engagé à la placer, comme on l'avait déjà fail pour ces deux espèces, dans
le genre Erysimum.

CRUCIFER Æ. 21

Tribus IV. LEPIDIEÆ.

LEPIDIUM. R. Brown, in hort. Kew., ed. 2, IV, 85; DC., Prodr.,
1, 203.

LEPIDIUM SATIVUM. L., Sp. 899; DC., Prodr., 1, 204.

L. foliis varie pinnatisectis aut integris , lobis distantibus, inæqua-
libus , integris aut dentatis , glabris ; siliculis ellipticis apice alatis ,
emarginatis, glabris , pedicello glabro sublongioribus.

Cultum in diversis Abyssiniz regionibus.

LEPIDIUM INTERMEDIUM. Nob.

L. caule erecto, pedali; foliis inferioribus angusto-lanceolatis,
acutis , basi angustatis et in petiolum longum desinentibus , puben-
tibus, margine inciso et inæqualiter serratis, superioribus caulinis
subsessilibus, inciso-serratis ; staminibus 6; siliculis pedunculo pu-
benti brevioribus , ovali-compressis , glabris , apice vix emarginatis,
stylo brevissimo acuminatis.

Crescit in provincia Tehélikote (Ant. Petit).

Observation. — Cette espèce tient, en quelque sorte, le milieu entre les
L. oleraceum et L. virginicum. Elle diffère du premier par ses feuilles mem-
braneuses aiguës , incisées el à grosses dents inégales, par ses pédicelles velus
et ses silicules un peu émarginées à leur sommet, et du second par ses feuilles
plus longues, plus aigués, ses pédicelles velus et ses silicules ovales et non
orbiculaires el manifestement échancrées au sommet.

LEPIDIUM ABYSSINICUM. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 744.

L. caule erecto , ramoso , sesquipedali aut bipedali, glabro ; foliis
inferioribus... ; caulinis elliptico-lanceolatis aut anguste lanceolatis,
margine subserratis glabris; sepalis violaceis, albo-marginatis ; pe-
talis calycem æquantibus ; staminibus 2-3 ; silicula compressa or-
biculari , apice vix emarginata ; stylo brevissimo.

Crescit in monte Kutbi, prope Adoua, mense Decembre
fructus gerens (Schimper).

Observation. — M existe une assez grande ressemblance entre cetie espèce et

22 FLORA ABYSSINICA.

- notre L. intermedium; mais cependant ces deux plantes sont distinctes. Le
L. abyssinicum a ses feuilles à peine dentées , tandis que les dents sont très-
profondes et très-aiguës dans l'autre espèce. Les fleurs ont de deux à trois éta-
mines dans la première et six dans la seconde. Enfin la silicule est orbiculaire
dans le L. abyssinicum , tandis qu'elle est ovale dans le L. intermedium.

LEPIDIUM ALPIGENUM. Nob.

L. caule diffuse ramoso, cwspitoso spithameo, pulverulento ;
foliis inferioribus pinnatisectis , acutis, angustis, basi in petiolum
desinentibus pubenti-pulverulentis ; floribus minimis albido-roseis,
sæpius 2-4-andris; siliculis ovoideis , compressis , exalatis, glabris,
apice attenuato vix emarginatis , pedicello pubenti brevioribus.

Crescit in montosis provinciæ Ouodgerate (Ant. Petit).

Observation. —Espèce nouvelle ayant un peu le portde la Tesdalia nudicaulis;
par ses caractères se rapprochant beaucoup du L. intermedium ; mais beaucoup
plus petite, à feuilles plus profondé incisées , pub ou plutôt pul-
vérulentes; ses pédicelles sont presque glabres; ses silicules ont la même
forme que dans le L. intermedium.

Subordo III. ORTHOPLOCEÆ.
Cotyledones i I lupli » Seu longitudinaliter medio pli-
catæ et radiculam in sinu foventes, stylus sepe ampliatus et basi loculatus
seminifer. Semina sepissime globosa, semper immarginata.

Tribus V. BRASSICEÆ.
BRASSICA. L., DC., Prodr., 1, 213.

BRASSICA OLERACEA. L., Sp., 932.; DC., Syst., II, 583 ; ibid., Prodr.,
I, 213

B. foliis polline glaucis subcarnosis repandis lobatisve, etiam ju-

nioribus glaberrimis.
Colitur in diversis Abyssiniæ provinciis.

BRASSICA CARINATA. Al. Braun., Flora 4844, p. 267.

B. caule tereti glabro ramoso , 3-4-pedali ; foliis caulinis inferio-

CRUCIFERÆ. 23
ribus Iyratis, lobo terminali maximo ovali-obtuso , margine den-
tato ; superioribus angustis lanceolatis, distanter dentatis ; siliquis
teretibus , glabris, valvis in medio linea prominula longitudinali no-
tatis , apiculo gracili aspermo terminatis.

Colitur in agris Abyssiniæ ( Quartin Dillon, Schimper ).

Observation.— Cette espèce nous paraît voisine de la B. oleracea. M. Alexandre
Braun, qui lui a donné le nom de Brassica carinata, n'en a pas, que jesache,
lracé les caractères diagnostiques. Elle diffère de la Brassica oleracea surtout par
ses fleurs deux fois plus petites et ses feuilles supérieures lancéolées et aigués.

BRASSICA AMPLEXICAULIS. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. I,
586.

B. caule erecto vix pedali, parce ramoso, tereti, glabro; foliis
inferioribus lyratis, lobo medio maximo, ovali-obtuso, margine
sinuoso, caulinis sessilibus amplexicaulibus oblongis margine si-
nuosis, supremis sublanceolatis, integris, basi cordatis ; floribus pal-
lide purpurascentibus , sepalis lanceolatis, obtusis, glabris.

Crescit in arvis prope Entchetkab, in provincia Semiène , mense
Junio florifera ( Schimper).

Observation. — N'ayant vu que des échantillons en fleurs de cette plante, il
me parait difficile de bien préciser à quelle tribu du genre Brassica elle appar-
tient. Cependant, par les caractères de sa végétation, elle offre une extrême
ressemblance avec la B. auriculata , DC., si toutefois elle en est différente.

BRASSICA TOURNEFORTII. Gouan , Jll., p. 44, t. 20, f. A. ; DC., Syst.,
IT, 602.

B. foliis radicalibus pinnatisectis, segmentis sessilibus confluen-
tibus, oblongis acutis , grosse dentatis hispidulis ; caulinis consimi-
libus ; siliquis gracilibus obsolete tetragonis torulosis, rostro mo-
nospermo terminatis ; valvis rostro duplo longioribus.

Crescit in monte Bouahit (prov. Semiène), mense Julio florens
(Schimper).

Observation. — Cette espèce croît également en Égypte et en Perse.

BRASSICA NIGRA. Koch., Deutsch. Flor., pl. IV, 743.
SINAPIS NIGRA. L., Sp., 933 ; DC., Prodr., I, 218.
Var. : Abyssinica. A. Braun., in Flor. 4844, p. 266, 267.

B. caule tereti, glabro, ramoso, bipedali ; foliis inferioribus lyratis ;

24 FLORA ABYSSINICA.
superioribus lanceolatis, acutis, integris ; siliquis erectis , cauli ap-
pressis, teretibus hinc et illinc linea prominula notatis inde subte-
tragonis, glabris , 3-6-spermis, apice longe rostratis.

Crescit in agris cultis inter segetes ( Quartin Dillon , Ant. Petit et
Schimper ).

Observation. — On peut, je crois, supposer avec raison que celle espèce
aura été introduite d'Europe en Abyssinie avec les graines des céréales,

DIPLOTAXIS. DC., Syst., II, 628 ; ibid., Prodr., I, 221.

DIPLOTAXIS ERUCOIDES. DC., Syst., II, 634.

SINAPIS ERUCOIDES. L., Sp., 934.

D. caule simpliciusculo , bipedali , piloso; foliis inferioribus pin-
natifidis, segmentis oblongis, inæqualiter dentatis, pilosiusculis ,
supremis sessilibus lanceolatis, grosse et inæqualiter dentatis ; ra-
cemo sepius folioso ; floribus in axilla foliorum solitariis; siliquis
subteretibus , gracilibus, varie arcuatis, sesquiunciam longis , valvis
nervo medio obsoleto notatis ; stylo subpyramidato.

Crescit in provincia 7. igré, circa Memsah , mense Septembre flo
rens (Quartin Dillon), et in pratis provinciæ Ouodgerate (Ant. Petit),
mense Septembre.

Nomen Abyssinicum : Aitha Gounarama.

Observation. — Cette espèce, que l'on trouve dans diverses parties de l'Asie
et de l'Afrique, paraît assez fréquente en Abyssinie.

Tribus VI. RAPHANEÆ.

CRAMBE. Tournef., Inst., 211, t. 100; DC., Prodr., li, 925.

CRAMBE HISPANICA. L., Sp., 937 ; DC., Syst., II, 655.

CRAMBE JUNCEA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4249 (non Bieberst).

C. foliis lyrato-pinnatifidis, hispidulo-scabris, lobo terminali
majori, subcordato , margine denticulato ; silicula globosa, mutica ,
articulo inferiori cylindrico suffulta.

Crescit in locis umbrosis prope Gapdia (provincia Tigré), mense
Septembre fructifera ( Schimper ).

CRUCIFERÆ. 25

Observation. — J'ai comparé les échantillons d'Abyssinie avec la C. hispanica,
L., et j'ai reconnu qu'ils appartiennent à cette espèce et non à la C. juncea de
Bieberstein.

RAPHANUS. L., DC., Prodr., Y, 298.

RAPHANUS SATIVUS. L., Sp., 935; DC., Syst., II, 663; ibid., Prodr.,
I, 228.

R. siliquis conoideo-oblongis, acutis, torulosis , vix pedicello lon-

gioribus.
Colitur ubique in Abyssinia.

Subordo IV. SPIROLOBE/E.

Cotyledones incumbentes lineares , spiraliter seu potius circinnatim con-
volutæ. Semina subglobosa.
Tribus VIT. ERUCARLE.

ERUCASTRUM. Presl., Flor. sicul., 1, 92.

ERUCASTRUM ARABICUM. Fisch. et Mey., Linnœa, XIII, 409.

Var. : Abyssini Nob. Foliis pi ifidis , caule vix piloso.
y P >

E. caule basi diffuse ramoso, ramis ascendentibus, parce pilosis ;
foliis inferioribus pinnatifidis, segmentis subruncinatis; caulinis
oblongis, semi-amplexicaulibus, subpi ifidis autinæqualiter den-
tatis; siliquis teretibus subtorulosis pilosiusculis , aut glabris, valvis
nervo prominulo notatis.

Crescit in provincia Tigré, circa Memsah. Septembre floriferam
legit beatus Quartin Dillon , et circa Adoua (Schimper).

Observation. — Nos échantillons sont bien les mémes que ceux de la collec-
tion de M. Schimper (n? 1099, sect. secund. ); mais ils me semblent différer un
peu de la description donnée par MM. Fischer et Meyer. Ainsi ils ont, en gé-
néral, les feuilles profondément pinnatifides, tandis que ces savants disent
leurs feuilles simplement dentées. Notre plante ne mérite pas non plus l'épithéte
d'hispidulum, employée pour l'E. arabicum. En somme, l’espèce d'Abyssinie
nous paraîtrait en être assez distincte.

26. FLORA ABYSSINICA.

VII. CAPPARIDACEÆ.

GYNANDROPSIS. DC., Prodr., 1, 237.

GYNANDROPSIS PENTAPHYLLA. DC., loc. cit., 238.

CLEOME PENTAPHYLLA. L., Sp., 938.

GYNANDROPSIS DENTICULATA. DC., loc. cit., 238.

G. glabra aut glanduloso-pilosa , glaucescens ; foliis petiolatis ,
digitato-3-5-foliolatis, foliolis oblongis, basi apiceque longe acu-
minatis , margine subintegris aut denticulatis ; capsulis longe stipi-
tatis, patulis, angustis, apiculatis, compressis, 2-3 uncias longis.

Crescit frequens in diversis Abyssiniæ provinciis ( Tigré, etc.)
(Quartin Dillon, Ant. Petit, Schimper).

Observation. — Sur un méme échantillon on trouve des folioles à bords en-
tiers et des folioles à bords denticulés. Je pense que l'on peut réunir à la G. pen-
taphylla la G. denticulata , DC., qui n'en est pas distincte.

CLEOME. DC., Prodr., I, 238.

CLEOME MONOPHYLLA. L., Sp., 940; DC., Prodr., 1, 239.
c. CORDATA. DC., loc. cit.

C. SUBCORDATA. Steud., in pl. Schimp. exs., sect. m, 1224 et 4731.

C. herbacea, glandulo-pubens, aut subglabra; foliis simplicibus,
lanceolatis acutis, basi abrupte petiolatis, glanduloso-pubentibus ;
floribus purpurascentibus ; siliquis linearibus , divaricatis aut depen-
dentibus , subsessilibus (id est non stipitatis ) glanduloso-puberulis.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon), Zfat (Ant. Petit)
et in saxosis prope Maye- Zerambde districtus Tchélatchekanné
(Schimper).

. CAPPARIDACEZÆ. 21

Observation. — En comparant les échantillons nommés C. subcordata par
M. Steudel (loc. cit.), et ceux qui ont été recueillis par les docteurs Quartin
Dillon et Petit, avec la C. monophylla , L., j'ai reconnu qu'ils étaient identiques.
Les feuilles ne sont réellement pas cordiformes à leur base, mais simplement
obtuses ou à peine échancrées; ce n’est certes pas, en admettant méme ce der-
nier caractère, une différence qui justifie l'établissement d'une espèce nouvelle.

CLEOME VAHLIANA. Fresen., Mus. Senck., IL, 410.

C. suffruticosa, glanduloso-pubescens ; foliis trifoliolatis , foliolis
obovato - ellipticis crassiusculis, floralibus simplicibus ellipticis
breviter petiolatis; siliquis sessilibus ovato-ellipticis, stylo apicu-
latis patulis, pedicello floris (stylo omisso) subbrevioribus (loc. cit.).

Crescit in Abyssinia (Ruppel).

Observation. — Je n'ai pas vu cette espèce.
CRATÆVA. L., DC., Prodr., I, 242.

CRATÆVA ADANSONII. A. Rich., in Flor. Seneg., I, 25.
c. ADANsONI. DC., Prodr., 1, 243; De Less., Icon. select., MI , t. 7.

c. LÆTA. DC., loc. cit.

€. foliis alternis longe petiolatis, foliolis ellipticis, apice basique
angustissimis, æquilateris aut inæquilateris, floribus axillaribus
longe pedunculatis, quasi corymbosis; petalis unguiculatis, sub-
inæqualibus; staminibus 12-24, toro hemispherico carnoso in-
sertis (A. R., loc. cit.).

Crescit in provincia Tigré circa Tehlatchékanné non procul a
fluvio Taceazé (Quartin Dillon), mense Junio florens.

BOSCIA. Lamk., 7//., t. 395; DC., Prodr., I, 244.

BOSCIA ANGUSTIFOLIA. A. Rich., in Fl. Seneg., I, 26, t. 6.
BOSCIA SENEGALENSIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, 723
(non Lamk. ). LE RES SEEN EE,
BOSCIA INTERMEDIA. Hochst., in Flora.

B. foliis elliptico -lanceolatis acutis, rarius obtusis, mucronu-
latis, basi sensim attenuatis, glabris, glaucescentibus ; petiolo glabro

28 FLORA ABYSSINICA.
aut superne pubenti ; floribus pedicellatis , racemum simplicem ra-
mulos basi foliatos aut nudos terminantem efformantibus , pube-
rulis; fructibus globosis, glabris, punctatis, 1-4-spermis, semi-
nibus nucamentaceis.
Crescit in angusta valle fluvii Taccazé; mense Novembre fructus
nondum maturos gerentem collegit indefessus Schimper.
Observation. — Comparés avec les échantillons qui m'ont servi à établir cette
espèce dans la Flore de Sénégambie, ceux d'Abyssinie ne m'ont offert aucune
différence appréciable. Ils varient assez par la figure de leurs feuilles et sou-
vent sur le méme échantillon. La Boscia intermedia, de M. Hocheeuet, n'est
qu'une des formes variées de la Boscia angustifolia.

BOSCIA RETICULATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, 4835.

B. ramulis pubenti-hirtis,, subfulvis , foliis oblongo-lanceolatis ,
acutis, apice mucronulatis, basi abrupte desinentibus, presertim
subtus cum petiolis hirto-pubentibus; floribus hirto-ferrugineis, nu-
merosis in racemum compositum rarius simplicem dispositis ; fruc-
tibus globosis, carnosis glabris, 1-spermis; semine globoso erecto.

Crescit in valle fluvii Zaccazé non procul a Tchélatchékanné ;
mense Junio flores roseos ante folia emittens ( Quartin Dillon), et
inter Maiegouagoua et Dobrasina (Ant. Petit) et prope T. chéla-.
tchékanné (Schimper).

Observation. — Cette espèce diffère de la précédente par plusieurs carac-
teres très-faciles à saisir. D'abord ses rameaux, ses pétioles et la face inférieure de
ses feuilles sont velus et couverts de poils jaunâtres trés-abondants. Ses fleurs
sont excessivement nombreuses, formant des grappes rameuses, composées d'un
grand nombre de corymbes simples; enfin ses fruits sont lisses, noirátres , très-
charnus et non coriaces , contenant une seule graine globuleuse et dressée.

CADABA. Forsk., Descr., 67 ; DC., Prodr., I, 244.
STROEMIA. Vahl., Symb., I, 19

CADABA ROTUNDIFOLIA. Forsk., loc. cit., 68; DC., Prodr., I, 244.

STROEMIA ROTUNDIFOLIA. Vahl., loc. cit. ; R. Br., in Sali. voy. 68.

C. inermis, glabra : foliis petiolatis, orbicularibus aut varie lo-
batis, apice sæpius emarginatis, coriaceis, subtus venosis; floribus
unipetalis? staminibus 5; fructibus oblongis torulosis, carnosis
demum bivalvibus.

CAPPARIDACEÆ. 29

Crescit in provincia Modat usque ad mare (provincia Tigré)
Aprili fructifera (Schimper).

Observation. — Vai décrit cette espèce d’après des échantillons en fruits re-
cueillis par M. Schimper. Elle manque dans les herbiers des docleurs Quartin
Dillon et Petit. Cependant je trouve dans leur Atlas un dessin qui se rapporte
évidemment à cette espèce, et dans lequel on ne figure qu'un seul pétale jaune
et longuement onguiculé.

CADABA GLANDULOSA. Forsk., Desc. 68 ; DC., Prodr., I, 244.
STROEMIA GLANDULOSA. Vahl., Symb., I, 20.
CADABA MOLLIS. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4028.

C. pubenti-glandulosa ; foliis petiolatis, orbicularibus, semi-un-
ciam ad 1 unciam latis, obtusissimis, margine integris glandu-
loso-pubentibus, membranaceis, subtus venosis; floribus apetalis
hexandris ; fructibus.....

Crescit in districtu Modat (Tigré) mense Aprili florens (Schimper).

CADABA LONGIFOLIA. DC., Prodr., I, 244.
STROEMIA LONGIFOLIA. R. Br., in Salt. voy., 68.

(Tas. IV.)

C. glabra; foliis breviter petiolatis, lanceolato-linearibus , coria-
ceis , glabris, 2-3 uncias longis, 4-6 lineas latis, reticulato-venosis
(in specim. siccis); floribus 3-5, ramulos juniores terminantibus ,
subglandulosis; sepalis externis duobus valde concavis , apice acu-
minatis, glandulosis; internis ovalibus obtusis basi inæquilateris ;
petalis 4 ovalibus, basi unguiculatis, ungue lamina longiore ; sta-
minibus 4.

Crescit in provincia Choho (Ant. Petit).

Observation. — Je rapporte à cette espèce des échantillons recueillis dans le
pays des Chohos (entre la mer Rouge et le plateau de l'Abyssinie) par le doc-
teur Antoine Petit. Cette espèce esl en effet excessivement distincte el encore
fort incomplétement connue. Quoique mes échantillons fussent en assez mau
vais état et dépourvus de fruits, j'ai cru néanmoins devoir figurer cette espèce
que l’on ne connaît guère jusqu'à présent que par la phrase bien brève de
De Candolle.

30 FLORA ABYSSINICA.

CADABA FARINOSA. Forsk., Desc. 68; DC., Prodr., I, 244; De Less., Icon
select., VII, t. 8.

CADABA DUBIA. DC., loc. cit.

STROEMIA FARINOSA. R. Brown, in Salt. voy., 64 (sec. DC.).

C. inermis, albido-glauca; foliis maxime variis, ovalibus ob-
tusis , aut lanceolatis acutis, aut ellipticis, apice mucronulatis aut
emarginatis, 1-nerviis, margine integris, pulverulenti-farinaceis ,
crassiusculis; petalis 4 linearibus, acutis, basi longe angustatis ;
staminibus 5; fructu siliquæformi , subcarnoso, apice obtuso.

Crescit in provincia TeAélikote (Ant. Petit ) ubi vernacule Tenchaié
dicitur; et in regione inferiori versus fluvium Taccazé (Schimper).

Var. « : Microphylla. Nob.

Observation. — En examinant un grand nombre d'échantillons de cette
espèce, j'ai reconnu qu'elle élait très-variable dans la grandeur et la figure de
ses feuilles. Les échantillons recueillis par Schimper dans la vallée du Taccazé,
et nommés Cadaba dubia, DC., sont identiques avec ceux quenous avons décrits
dans la Flore du Sénégal, en les rapportant à la C. farinosa de Forskal, à la-
quelle ils appartiennent bien certainement.

Je signale ici comme simple variété, sous le nom de Microphylla, une forme
excessivementremarquable et que cependantje rapporte également à la Cadaba
farinosa. Ses feuilles sont trés-petites, épaisses, charnues, obtuses et quelque-
fois comme légèrement mucronées au sommet, très-rapprochées les unes des
autres. Mais ses fleurs el ses fruits ne m'ont montré aucune différence appré-
ciable, et je n'ai pas osé, par les différences seules des feuilles, en faire une
espere distincte ; d'autant plus que Iquefois les feuilles devi un peu
plus grandes qu'elles ne le sont habituellement. Cette variété a été trouvée
par le docteur Petit dans la province de Tchélikote. On se sert de l'infusion de
ses feuilles contre les maux de gorge. Ces feuilles ont une saveur acerbe.

CAPPARIS. L., Gen., n° 643; DC., Prodr., Y, 245.

CAPPARIS TOMENTOSA. Lamk., Dict., I, p. 606; DC., Prodr., 1, 246;
" A. Rich., in Fl. Seneg., I, 23.

C. aculeata; aculeis stipularibus recurvis ; foliis ovali-oblongis ,
obtusis, petiolatis, utrinque tomentosis ; floribus majoribus longe
pedunculatis, solitariis aut sepius eorymbosis; pedunculis sepa-
lisque exterioribus tomentosis.

CAPPARIDACEZÆ. 31
Crescit circa Adoua (Quartin Dillon), mense Novembre florens.
Nomina vernacula : Gamaro , Andéle.
Observation. — Cette espèce est assez variable dans sa forme générale et sa

pubescence. Les échantillons recueillis en Abyssinie m'ont paru tout à fait sem-
blables à ceux que j'ai décrits dans la Flore de Sénégambie.

CAPPARIS PERSICÆFOLIA. Nob.

C. glabra, aculeata; aculeis stipularibus recurvis; foliis breviter
petiolatis, oblongo-lanceolatis , acutis, glabris, 2-2 $ uncias longis,
5-8 lineas latis; floribus majusculis subcorymbosis terminalibus ;
sepalis externis, pedicellisque rufo-pubentibus.

Crescit in sepibus provincie Chiré, nec non circa Adoua
(Quartin Dillon).

Observation. — Est-ce une espèce nouvelle ou simplement une forme de
notre C. polymorpha , Fl. See i5 M ur Je suis plus porté pour la premiere
opinion. En effet, la C. p d t de ce que ses tiges et
ses feuilles sont OS EO: tine. a ses feuilles allongées, lancéolées,
aiguës au sommet et très-obtuses à la base. En la comparant aux nombreuses
formes que je possède de la C. polymorpha , recueillies au Sénégal par mesamis
MM. Leprieur et Perrottet , j'ai trouvé des diffé marquées
pour la nouvelle espèce que j'établis ici.

CAPPARIS MICRANTHA. Nob.

C. glaucescens; foliis oblongo-lanceolatis, breviter petiolatis
integris apice basique obtusis, apice emarginatis, 2 uncias longis ,
4-6 lineas latis, in petolo et subtus puberulis ; aculeis stipularibus
recurvis; floribus 3-5 subcorymbosis ramulos pilosos terminantibus
pedunculatis ; sepalis valde concavis glabris.

Crescit in Abyssinia (Quartin Dillon).

Observation. — Il n'existe qu'un seul échantillon de cette espèce dans l'her-
bier du docteur Quartin Dillon , et cet échantillon est sans indication précise de
localité. Cette espèce m'a paru tout à fait nouvelle el se distingue surtout par
ses feuilles allongées , étroites, obtuses et émarginées au sommet, par ses fleurs
très-petites, formant une sorte de corymbe terminal au sommet des jeunes
rameaux.

32 FLORA ABYSSINICA.

MÆRUA. Nob.

MÆRUA et NIEBUHRIA. DC.; STREBLOCARPUS. Arnott.

MÆRUA OBLONGIFOLIA. Nob.

NIEBUHRIA OBLONGIFOLIA. DC., Prodr., I, 244; Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect, 11, 616.

CAPPARIS OBLONGIFOLIA. Forsk., Descrip. 99.

(Tap. V.)

M. glabra; foliis oblongo-lanceolatis , apice obtusissimis , mucro-
nulatis , integris, glaucescentibus , breviter petiolatis, 1 $ad21
uncias longis , 4-6 lineas latis; floribus ramulos terminantibus , in
racemum simplicem depressum dispositis ; calycis laciniis ovali-
oblongis apice inatis, basi angustatis ; petalis brevioribus
oblongo-linearibus acuminatis.

Crescit in montibus versus fluvium Taccazé , in mense Novembre
florens (Quartin Dillon, Schimper).

Observation. — J'ai acquis la certitude en comparant les échantillons d'Abys-
sinie avec un échantillon de l'Inde qui m'a été gracieusement communiqué par
MM. Wight et Arnott, que la plante indienne n'appartient pas à la méme espèce
que celle d'Abyssinie. Nous expliquerons en détail dans la seconde partie de
celte publication ce point de synonymie.

La M. oblongifolia est assez voisine dela M. angustifolia, que nous avons décrite
et figurée , t. VIII, dans la Flore de Sénégambie. Elle en diffère par ses feuilles
beaucoup plus courtes , toujours obtuses , par ses fleurs deux fois plus petites
et par ses pétales linéaires et très-élroits au sommet , qui est longuement acu-
miné.

MJERUA TRIPHYLLA. Nob.

(Tas. VL.) ;

M. ramulis rigidis pubentibus; foliis sæpius trifoliolatis, rarius
simplicibus, brevissime petiolatis, figura variis , foliolis ovalibus, ob-
tusiusculis, mucronulatis, aut acutis, aut obovalibus , integris ,
præsertim subtus puberulis; floribus parvulis puberulis, longe pe-
dunculatis, racemum simplicem in apice ramulorum efforman -
tibus; petalis 4, calyce dimidio brevioribus spatulato-obovalibus

CAPPARIDACEÆ. 33
obtusissimis margine sinuosis; corona marginali brevi, 4-loba :
lobis latis margine erosis; fructu.....

Crescit in regione Nili Albi ( Lefebvre , Sabatier, Darnaud).

Observation. — Quoique cette plante n'apparlienne pas absolument à la ré-
gion qui nous occupe , nous avons cru néanmoins devoir en donner la descrip-
tion ici. Elle nous confirme dans l'opinion que le genre Streblocarpus proposé
par M. Arnott (Ann. Scient. nat., II, p. 235) ne diffère en aucune manière du
genre Mærua. Seulement il faut admettre que ce dernier genre réunira des
espèces, les unes avec, les autres sans pétales. Nous reviendrons plus en détail
sur ce point dans la deuxième partie, en donnant une descriplion détaillée des
espèces du genre Mærua, figurées dans cet ouvrage.

MJERUA ANGOLENSIS. DC., Prodr., 1, 254; De Less., con. sel., III , t. 13;
A. Rich., in Fl. Seneg.

MÆRUA LUCIDA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, 1410.
MÆRUA RETUSA. Hochst., loc. cit., 905.

M. foliis longe petiolatis, ovalibus obtusis aut lanceolatis acutis
aut ellipticis, retusis, glaberrimis margine integris; floribus apetalis
in corymbum pauciflorum dispositis, fructibus torulosis, forma et
numero seminum maxime variis.

Crescit in locis calidis provinciæ Chiré; nec non in valle fluvii
Mareub ( Quartin Dillon et Ant. Petit) et fluvii Taccazé (Schimper).

Observation. — Il est peu de plantes dans toute la famille des Capparidacées
qui varient autant que celle-ci dans la figure el la grandeur de ses feuilles. J'ai
trouvé, tant sur les échantillons que je possède de la Sénégambie que de
PAbyssinie, la réunion de toutes les figures de feuilles d’après lesquelles
M. Hochstetter a établi ses Mærua retusa et Mærua lucida. Nous nous sommes
convaincus que ces deux espèces rentrent dans la Mærua angolensis.

34 à FLORA ABYSSINICA.

IX. FLACOURTIACEZÆ.

ROUMEA. Poit., Mém. Mus., 1, 62, t. 4; DC., Prodr., 1, 256.

ROUMEA ABYSSINICA. Nob.
FLACOURTIA OBTUSATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., n° 612.

(Tas. VIII.)

R. spinosa; foliis alternis breviter petiolatis ellipticis aut ova-
libus, margine subrepandis glabris ; floribus masculis pedunculatis
in axilla foliorum inferiorum elapsorum fasciculatis ; calyce 5-8-
sepalo; staminibus numerosis, disco hypogyno annulari sinuoso
cinctis ; floribus femineis solitariis ; stylis 4-5 brevibus erectis , stig-
mate minimo terminatis; ovario uniloculari, trophospermiis 4-5
parietalibus ; fructu carnoso globoso pruniformi, basi calyce persi-
stente cincto.

Crescit in Abyssinia ( Ant. Petit ).

Observation. — C'est un grand arbre connu en Abyssinie sous les noms de
Kochaume (en Amhara), et de Ongoualazza (en Haramat); ses fruits sont
charnus, de couleur jaune, el à peu près de la grosseur d'une moyenne prune.
On mange ces fruits. Cette plante , ainsi que le montre les détails que nous en
représentons , appartient certainement au genre Roumea et non au genre Fla-
courtia. Les caractères qui la distinguent surtout de ce dernier genre sont:
1? ses étamines attachées immédiatement au fond du calice, et entourées d'un
disque annulaire et sinueux ; 2° son ovaire à une seule loge , contenant un cer-
tain nombre d'ovules attachés à quatre ou cinq trophospermes pariétaux ; 3° ses
styles distincts et terminés chacun par un très-petit stigmate; 4° enfin son
calyce persistant et accompagnant le fruit à sa base.

ABERIA. Hochst., Ms.

ABERIA VERRUCOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m, 1594.

A. ramulis teretibus verrucosis ; foliis alternis estipulatis brevis-

FLACOURTIACEZÆ. e 35
sime petiolatis, ovali-oblongis aut sublanceolatis, obtusiusculis, mar-
gine integris coriaceis, glabris, subtus venoso-reticulatis ; floribus

` axillaribus solitariis breviter pedunculatis ; calyce explanato 5-7
partito, lanciniis anguste lanceolatis inæqualibus margine verrucis
globosis pedicellatis ornatis ; fructu (immaturo) ovoideo glabro,
apice stylorum vestigiis terminato.

Crescit in sylvaticis montis Aber, prope Addesela, in provincia
Semiène, mense Maio flores defloratos gerens (Schimper ).

Observation. — Je n'ai vu qu'un seul échantillon assez incomplet de cet ar-
brisseau. Il m'a été impossible d'en étudier convenablement les caractères.

36 FLORA ABYSSINICA.

X. POLYGALACEZÆ.

POLYGALA. L.
POLYGALA RUPICOLA. Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 354.

P. caule basi suffrutescente , ramoso, diffuso ; ramis ascenden-
tibus, pubentibus ; foliis alternis, parvulis vix petiolatis, elliptico-
oblongis, apice mucronatis, pilosiusculis, 4-5 lineas longis, 1 4 ad 24
lineas latis ; racemis simplicibus multifloris, terminalibus, bracteolis
tribus valde deciduis , margine tenui-membranaceis; calycis glabri
alis ovalibus obtusis, basi unguiculatis, viridi-venosis ; carina cris-
tata, crista multifido-partita, capsula obovali , oblonga, apice emar-
ginata , in ambitu marginata , glabra.

Crescit in locis altis montis Ambahetcha , provinciæ Tigré , mense
Octobre florens (Quartin Dillon), et circa Memsah, mense Septembre
florens, et in rimis rupium medi: et superioris regionis septentrio-
nalis montis Selleuda, mense Octobre florens (Schimper ).

Observation. — C'est une jolie espèce formant quelquefois un petit arbuste
très-rameux. On la distingue par ses feuilles elliptiques obtuses, souvent mu-
cronées au sommet et un peu velues, par ses ailes colorées en rose pâle, par
sa capsule obovale, oblongue , échanerée , glabre, et marginée dans son con-
lour. E

POLYGALA QUARTINIANA. A. Rich., Dec. in Ann. Sc. nat., nov. 4840 ,
t. XIV, p. 263.

POLYGALA SPHENOPTERA. Fresen., Mus. Senckenb., p.274.
(Tas. IX.)
P. caule suffrutescente, a basi ramoso , ramis erectiusculis puben-

tibus; foliis ovali-oblongis, basi obtusis , apice obtusis aut acutis ,
aut oblongo linearibus, puberulis, margine ciliatis , floribus spicatis ,

POLYGALACEÆ. 37
spica multiflora pedunculata laterali , non axillari ; calycis alis latis-
simis , obtusis, linea violacea grate marginatis ; carina fimbriata ; cap-
sula immatura obovali marginata glabra, ciliata, apice vix emar-
ginata.

Crescit circa Assai, in provincia Tigré, mense Septembre florens
(Quartin Dillon et Schimper , n° 615).

POLYGALA PETITIANA. Nob.

POLYGALA TETRASEPALA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1188,
sect. m, 4650.

P.annua; caule erecto gracili, basi simplici, superius parce
ramoso, 6-10 uncias alto, vix punctato-puberulo; foliis alternis
subsessilibus, anguste lanceolatis acutissimis glabris, 10-15 lineas
longis, 2-3 lineas latis; racemis elongatis multifloris, lateralibus ;
floribus pedicellatis ; calycis 5-sepali alis obovali-oblongis, obtusis,
basi sensim angustatis, 3-5-nerviis, coroll alis duplo longioris
carina nuda ecristata; capsula oblonga, subsessili, glabra apice
emarginato-bidentata , margine membrana destituta.

Crescit prope TeAélatehékanné , non procul a valle fluvii Taccazé
(Quartin Dillon et Ant. Petit), et in provincia Chiré, prope
Gafta (Schimper).

NUT — J'ai comparé mes échantillons avec ceux de M. Schimper ,

par MM. Hochstetter et Steudel, et j'ai reconnu leur identité avec
leur P. tetrasepala. Cependant j'ai cru devoir changer ce dernier nom, parce
qu'il exprime un caractère faux. En effet, le calice est bien réellement formé
de cinq sépales comme dans les autres espèces de ce genre; mais les deux
sépales inférieurs, qui sont plus petits et oblus, sont très-rapprochés l'un
contre l'autre, mais cependant distincts. J'ai cru devoir dédier cette espèce
à la mémoire du docteur Antoine Pelit, qui l'a recueillie avec le docteur
Quartin Dillon, près de Tchélatchékanné, sur le bord de la vallée du Taccazé.
Cette espèce se distingue bien facilement par son calice, dont les ailes sont
deux fois plus courtes que la corolle , par sa carène dépourvue de crête , et sa
capsule glabre, allongée et bidentée à son sommet.

POLYGALA ABYSSINICA. R. Brown., in Salt. voy. ex Fresen., Mus. Senck.,
Il, 273.

POLYGALA ADOENSIS. Hochst.; in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1109.

P. annua aut sepius suffruticosa ; caule spithameo aut pedali,
erecto, basi simplici aut diffuse ramoso , hirsuto, pilis sursum cur-

38 FLORA ABYSSINICA.
vatis ; foliis alternis , anguste lanceolatis , carnosulis , apice mucro-
natis, pilosiusculis; racemis simplicibus terminalibus aut alaribus
multifloris ; bracteis deciduis , alis obovalibus obtusissimis, basi atte-
nuatis, subtrinerviis, nervo medio productiori, lateralibus te-
nuioribus; carina cristato-multifida ; capsulis oblongis obcordatis ,
margine cristatis , glabris ; seminibus sericeis.

Crescit circa Adoua, in provincia Tigré, in provincia Ouodgerate ,
et in pluribus aliis Abyssiniæ provinciis ( Quartin Dillon, Ant. Petit
et Schimper ).

Observation. — Cette espèce est trés-répandue en Abyssinie , et excessive-
ment variable dans son port et ses caractères extérieurs. Une grande quantité
d'échantillons m'a mis à méme d'observer ses nombreuses variations. Ainsi ,
tantót elle forme une petite plante annuelle, à tige simple inférieurement et à
fleurs peu nombreuses ; tantôt ses rameaux s’allongent considérablement et
acquièrent jusqu'à dix-huit pouces de hauteur; enfin, le plus souvent, la tige
est fruliqueuse et rameuse dès la base, et les grappes de fleurs sont terminales
ou latérales, multiflores et allongées. Les caractères qui distinguent surtout
cette espèce sont les suivants : 1° la lige et les feuilles sont velues, et les poils
sont souvent dressés sur la tige; les feuilles sont toujours étroites , lancéolées,
Souvent un peu épaisses et comme charnues ; les ailes sont obovales, un peu
allongées, marquées de trois nervures dont deux latérales sont à peine sail-
lantes et convergentes à la partie supérieure. La capsule est allongée, cordi-
forme, glabre et marginée.

Je me suis assuré que la P. adoensis de M. Hochstetter n'est qu'une des nom-
breuses formes de cette espèce.

"POLYGALA OLIGANTHA. Nob.

P. ramis gracilibus erectis puberulis; pilis sursum erectis; foliis
alternis lanceolatis subacutis basi attenuatis et brevissime petiolatis
margine ciliolatis ; floribus viridibus pedicellatis glomerulatis, glo-
merulis 2-4-floris, extraaxillaribus ; alis obovali-oblongis, subfalcatis,
inæqualiter pilosis, margine ciliatis, carina multifido-cristata 3
capsula oblonga, angusta, apice emarginato-cordata, villoso-ciliata ,
exalata ; siminibus dense sericeis.

Crescit in provincia Choho (Ant. Petit).

Observation. — Il est extrêmement facile de distinguer celte espèce par son
port. Ses feuilles sont assez grandes , lancéolées , molles, presque glabres. Ses
fleurs sont petites, verdâtres, et formant des grouppes ou glomérules extra-
axillaires ; les ailes de son calice sont un peu obliques et inéquilatérales, vei-
nées el réticulées , velues et ciliées dans leur contour ; enfin les capsules sont
allongées , cordiformes, velues et ciliées, mais dépourvues dailes.

Par quelques-uns de ses caractères, cette espèce se rapproche de la P. erio-

POLYGALACEÆ. 39

ptera, DC. Mais elle s'en distingue par ses feuilles beaucoup plus larges, UE
ses fleurs disposées en glomérules extraaxillaires, elc.

POLYGALA GRANULATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 1225.

POLYGALA PUNCTULATA. Hochst., in pl. Schimp., sect. 1, n° 20 (non Arrab.).

P. annua; caule erecto, basi simplici, parce ramoso, ramis
erectis pubenti-lanuginosis ; foliis alternis lanceolatis, superne basi-
que angustatis, tenui- membranaceis, flaccidis, margine ciliatis ;
ramulis floriferis inferioribus axillaribus, brevissimis, paucifloris ;
uno e superioribus multo longiori, nudo, multifloro ; bracteis
persistentibus ; alis unguiculatis ovalibus obtusissimis reticulato-
venosis , glabris ; carina multifido-cristata ; capsulis ellipticis apice
emarginato-cordatis, margine alatis ciliatisque; seminibus setosis.

Crescit in planitie circa Memsah, in monte Selleuda, et prope
Tchelatchekanné, non procul a valle fluvii Taccazé, et circa Maie-
gouagoua, et in provincia Chiré ( Quartin Dillon et Schimper ).

Observation, — Espèce parfaitement caractérisée par son port, par sa lige
presque lanugineuse , ses grandes feuilles elliptiques lancéolées, rétrécies à
leurs deux extrémités; ses ailes trés-grandes , glabres et réticulées, et sa cap -
sule elliptique cordiforme, ailée et ciliée dans son contour, et ses graines
couvertes de longs poils soyeux. Les deux plantes nommées par M. Hochstetter
P. granulata et P. lata , ne véri qu'une seule et
méme espèce.

LOPHOSTYLIS. Hochst., in Flora 1842, p. 229.

LOPHOSTYLIS ANGUSTIFOLIA. Hochst., Fl. Ratisb. 1842, n° 45.

L ATA. Fresen., Mus. Senckenb., II, 275

(Tas. X.)

L. foliis oblongo-lanceolatis , obtusis, integris, appresse et bre-
viter pilosis, petiolatis, petiolo piloso ; floribus longe pedunculatis,
racemum terminalem sepius simplicem efformantibus ; samara
membranacea tenui , inferne lævi.

Crescit in valle fluvii Taccazé, mense Junio flores et fructus im-
maturos gerens (Quartin Dillon), et prope rivum Ferrefera
(Schimper), mense Maio florens.

Observation. — Voyez les observations à la suite de la seconde espèce.

^0 FLORA ABYSSINICA.

LOPHOSTYLIS OBLONGIFOLIA. Hochst., Fl. Ratisb. 1842 ; et pl. Schimp.
Abyss., sect. 11, n° 771.

L. foliis lanceolatis subobtusis integris, appresse et breviter pilosis
coriaceis , petiolulatis, petiolo piloso ; floribus...; fructibus coriaceis
majoribus, nervosis, parte inferiore tumidiore et venosa.

Crescit in valle fluvii T'accazé (Quartin Dillon et Schimper), mense
Octobre fructifera.

Observation. — Le genre Lophostylis, établi par M. Hochstetter, est parfai-
tement distinct du genre Securidaca, uniquement composé d’espèces améri-
caines , eL auquel néanmoins M. Fresenius avait rapporté, avec quelque doute,
il est vrai, l’une des deux espèces mentionnées précédemment. Mais quelle est
celle des deux espèces précédentes que M. Fresenius avait en vue ? C'est ce
qu'il n'est pas très-facile de décider. Cependant nous pensons que sa phrase
s'accorde bien mieux avec la L. angustifolia qu'avec la seconde espèce. Cette se-
conde espèce (ZL. oblongifolia) est plus grande dans toules ses parties. Ses
feuilles sont coriaces, généralement plus longues, plus uniformément lancéolées.
Ses fruits sont épais, coriaces, deux fois plus longs que ceux de l'espèce précé-
dente. Leur aile est proportionnellement plus étroite à leur partie inférieure ,
tandis qu'elles sont plus larges dans l'autre espèce , et la partie qui correspond
à la graine est plus renflée et couverte de veines très-saillantes.

3

PITTOSPORACEZÆ. WA

XI. PITTOSPORACEÆ.

PITTOSPORUM. Banks, in Gærtn. Fr., I, 286, t. 59; DC. , Prodr.,
I, 346 ; Puttertrik, Monog., 5.

PITTOSPORUM ABYSSINICUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
nis 946, 4122, 1313.

(Tas. XL.)

P. foliis in parte superiori ramulorum approximatis, figura
maxime variis, obovalibus obtusissimis, aut ellipticis acutis aut
sublanceolatis , glabris coriaceis, integris, breviter petiolatis ; flo-
ribus virescentibus racemum terminalem brevem , ramosum, de-
pressum efformantibus; pedunculis sepalisque pubentibus; pe-
talis oblongis , glabris , acutis ; capsula globosa pisiformi , coriacea ,
pilosiuscula , apice apiculata , bivalvi ; inibus , in singulis valvis
2-3 rubris , nitidis.

Crescit circa Assai ( Quartin Dillon), et prope Aérebi in prò-
vincia Ouodgerate (Ant. Petit), ad latera montium prope Ent-
chetkab , versus Schoata , in provincia Semiène, nec non in districtu
Haramat ( Schimper ).

Observation. — On connait cet arbrisseau sous plusieurs noms en Abyssinie ,
et principalement sous celui de Tsékemtié. Son bois pilé sert à faire de la méche
à canon. On lui donne le nom d'Ouaielho dans la province d'Ouodgerate, et
celui de Berberi faraque aux environs d'Atrabi.

Le P. abyssinicum est trés-voisin du P. viridiflorum, Sims; il en diffère
surtout par ses pédoncules et ses calices pubescens, ses capsules longuement
apiculées au sommet, et également pubescentes.

42 FLORA ABYSSINICA.

XII. DIANTHACEÆ.

Tribus I. SILENE/E.
DIANTHUS. L., Gen., 770; DC., Prodr., Y , 355.
DIANTHUS LEPTOLOMA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr, 4764.

D. caule a basi ramoso, glauco, spithameo, rarius pedali ; foliis
linearibus acutis, planis aut involutis, margine ciliata scabris, car-
nosulis; floribus solitariis ramulos terminantibus ; involucri foliolis
sepius 4, d is , apice inati b libus, exteriorum
acumine longiori; calycis involucro diis "Iongioris segmentis
oblongis, obtusiusculis, margin tenui- -membranaceis ; petalis cu-
neiformibus apice inæqualiter erosis.

Crescit in provincia Semiène (Ant. Petit), et in montibus di-
strictus Urahut (Schimper).

Observation. — Cette espèce a été recueillie dans la province du Semiène ,
par le docteur Ant. Petit, mais sans indication précise de localité. Elle est ex-
cessivement distincte de la suivante par son port, par ses rameaux à peine
hauts de huit à dix pouces, par ses feuilles très-courtes, ses fleurs deux fois
plus petites. Elle a quelque ressemblance avec le D. deltoides, L. d'Europe,
mais en diffère par ses feuilles plus étroites, aiguës, par ses bractées, au
nombre de quatre, el plusieurs autres caractères.

DIANTHUS LONGIGLUMIS. Delile, in Ann. Sc. nat., XX, 89.

DIANTHUS ABYSSINICUS. R. Brown., in Sall. ex Hochst., in pl. Schimp. exs.,
nis 844 et 994.

(Tan. XII.)

D. caule basi quasi suffrutescente ; ramis erectis bipedalibus ;
foliis confertissimis lanceolato-linearibus acutissimis , margine den-

DIANTHACEZÆ. ^3
ticulato-scabris , glaucescentibus ; floribus maximis ramulos termi-
nantibus solitariis; involucri bracteis senis decussato-imbricatis ;
lanceolatis, exteriorum acumine longiori ; calycis tubo striato , ses-
quiunciali, quinquefido , laciniis lanceolatis acutis ; petalis cuneatis
margine eroso-dissectis.

Crescit in regione superiori montis Aber prope Tschenausa ex
rupibus dependens, mense Januario florens; nec non in latere bo-
reali montis Bouahit, ad rupes cæspitose dependens, in mense Junio
florens , provincia Semiène (Schimper).

Observation. — Cette espèce est certainement une des plus belles et des plus
grandes de tout le genre Dianthus. Le tube du calice a un pouce et demi de
hauteur , et les écailles qui forment le calicule sont longuement acuminées au
sommet. Le limbe des pétales est denticulé dans son contour et dépourvu à sa
base de bord frangé.

Cette espèce se rapproche beaucoup du D. caryophyllus, L. par ses rameaux
uniflores et son aspect général. Mais ses fleurs sont deux fois plus grandes, les
écailles de son calicule beaucoup plus longues et ses feuilles très-rapprochées
les unes des autres.

SILENE. L., Gen., 772; DC., Prodr., 1, 367.

SILENE FLAMMULÆFOLIA. Steudel., in pl. Schimp. Abyss. , sect. 11, 676.

S. cæspitosa, hirta; foliis" inferioribus spatulato - lanceolatis
acutis, longe petiolatis, utrinque hirtis ; rameis angustioribus ; ramis
simplicibus , uni-bifloris , bifurcatis ; calyce clavato hirtissimo; den-
tibus acutis.

Crescit in rupestribus regionis medi: montis semiensis Seki,
mense Februario fructifera (Schimper).

Observation. — Je n'ai vu que des échantillons en fruit de cette espèce. Elle
est très-voisine de la S. sericea. Mais elle en diffère beaucoup par ses fleurs soli-
lairesousimplement géminées au sommet de la tige, et longuement pédonculées.

SILENE SERICEA. All., Pedem., n°4573, t. LXXIX, fig. 3; DC., Prodr., I,
380.

S. VESPERTINA. Retz, Obs., III, p. 31.

s. BiPARTITA. Desf., Atl., I, 352, t. C.

S. flavo-pubens ; foliis inferioribus spatulatis obtusis; caulinis
spatulato-oblongis acutis, supremis lanceolato-linearibus , acutis ;

4h FLORA ABYSSINICA.
floribus subspicatis; calyce clavato, 10-striato, dentibus longis
lanceolatis acutis ciliatis; petalis bifidis , lobis obtusis.

Crescit circa Adoua (provincia Tigré); in provincia Chiré (Quartin
Dillon), et in provincià Choa (Ant. Petit).

Observation. — Espèce extrêmement variable , qui croît dans le midi de l’Eu-
rope , l'Egypte et l'Abyssinie.

SILENE CHIRENSIS. Nob.

S. pubens , annua; foliis inferioribus oblongo-linearibus, cau-
linis angustis , lineari-setaceis , acutis , pubentibus basi ciliatis ; flo-
ribus laxe spicatis, erectiusculis aut semipendulis, breviter pedun-
culatis; calycis apice subclavati , 10-striati, pubentis dentibus
lanceolatis acutis margine ciliatis; petalis usque ad medium bifidis,
lobis oblongis obtusis; capsula ovoideo-oblonga, clavata.

Crescit in campis provincie Chiré ( Quartin Dillon).

Observation. — C’est avec une grande hésitalion que je propose l'élablisse-
ment de cette espèce nouvelle dans un genre déjà si confus et dont les espèces
ont besoin d'une révision sévère. Notre espèce se rapproche beaucoup de deux
espèces européennes , les S. bicolor, Thore, et S. multicaulis , Gussone. C'est
absolument le méme port, les mémes formes générales, mais elle se distingue
de ces deux espéces parce que toutes ses parlies sont pubescentes , ses feuilles
sont plus étroites et les dents de son calice plus longues et plus aigués.

SILENE MACROSOLEN. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 651.

S. glauca, aut subviridis glabraque; caule basi suffrutescente
ramoso, tereti, bipedali et ultra; foliis lineari-lanceolatis acutis ,
glaucis; basi margineque scaberulis , crassiusculis; floribus longis-
simis in paniculam laxam divaricatam dispositis ; calyce tubuloso
apice clavato, unciam ad sesquiunciam longo, 10 -lineato; den-
libus semi-ovalibus obtusis infra apicem mucronatis, exterioribus
acutis , petalorum lamina obovali apice bifida, lobis obtusis ; cap-
sula oblonga glabra clavata.

Crescit circa Dobrasina (provincia Tigré) (Quartin Dillon) , in
provinciis Enderta, et Tchélikote (Ant. Petit).

Observation. — Grande et belle espèce qui varie par son aspect plus ou moins
glauque ; ses fleurs ont quelquefois jusqu'à prés de deux pouces de longueur.

DIANTHACE/E. 45

Tribus H. ALSINE/E

CERASTIUM. L., Gen., 797; DC., Prodr., I, 414.

CERASTIUM GLOMERATUM. Thuill., Fl. par., 225 ; Germ. et Coss., Ill.
Fl. par., t.:1V; fig. 3, 4, 5.
c. viscosum. L., Sp., 627.

c. SIMENSE, Hochst. , in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1379.

C. piloso -glandulosum ; foliis ovalibus aut obovali - oblongis
acutis; floribus pedicellatis aggregatis aut subsolitariis; pedicellis
breviusculis; sepalis acutis, pilosis, pilis apicem sepali superanti-
bus; staminum filamentis glabris; petalis vix sepalis longio-
ribus.

Crescit in diversis Abyssiniæ regionibus, in locis cultis ( Quartin
Dillon et Ant. Petit), et in monte Bouahit provinciæ Semiéne ,
mense Augusto (Schimper).

Observation. — Rien n'est plus difficile que de bien distinguer et de bien ca-
ractériser les espèces si variables du genre Cerastium. En examinant avec soin
les échantillons nommés C. simense dans les collections de Schimper, je n'ai
pu y voir d'autres caracteres que ceux du C. glomeratum.

CERASTIUM OCTANDRUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr,
A.

C. caule erecto ramoso, trichotomo, villoso, glanduloso ; foliis ovali-
oblongis acutis; sepalis ovali-oblongis acutis margine membrana-
ceis, glanduloso-pilosis, apice fasciculo pilorum terminatis , petalis
calycem æquantibus ; staminibus 8, corolla brevioribus , filamentis
planiusculis subulatis glabris, capsula apice 8-dentata, dentibus
acutis erectis.

Crescit in montibus et in agris incultis prope Adoua in regno
Tigré mense Octobre (Schimper).

Observation. — Au premier abord, cette plante ressemble beaucoup au
C. glomeratum. Mais ses fruits sont plus allongés, plus aigus; ses élamines ,
au nombre de huit, et sa capsule terminée par huit dents aiguës.

hö FLORA ABYSSINICA.

UEBELINIA. Hochst., Nov. gen. pl: Afric., 8; Endlicher, Gen.
suppl., Il, 79.

UEBELINIA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 302.

UEBELINIA SPATHULÆFOLIA, Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. Ir, 569.

U. caule ramoso prostrato, pilorum seriebus duabus longitudina-
libus, inter nodos notato ; foliis oppositis obovalibus, obtusis, mu-
cronatis, basi angustatis et inde spatuleformibus, margine pilis
rigidis ciliatis; cyma dichotoma; calycis basi turbinati 10-striati
laciniis oblongo-lanceolatis , acutis , margine et in nervis pilis rigi-
dissimis armatis ; capsula oblonga calycem subæquante.

Crescit in graminosis circa Adoua et circa Demerki ( Schimper).

Observation. — A la premiere vue, celte plante ressemble tout à fait à une
espèce du genre Cerastium. Mais ses caractères en font un genre tout à fait
distinct. Nous pensons que les deux espèces désignées par M. Hochstetter sous
les noms de U. abyssinica et U. spatulæfolia n'en forment réellement qu'une
seule. La seule différence qu'elles présentent au premier abord, dans leur
port, tient à la différence de localité et de station oü les échantillons ont été
récoltés. L'U. abyssinica vient dans les endroits herbeux et humides des en-
virons d'Adoua; elle est beaucoup plus grande dans toutes ses parties, et ses
poils sont plus écartés. L'autre , au contraire, a été trouvée dans la province
montueuse du Semiène, dans des lieux fort élevés. C'est une pelite plante
haute à peine de deux ou trois pouces, dont les poils sont beaucoup plus rap-
prochés. Mais en examinant la structure des fleurs, je n'ai pu observer aucune
différence notable entre ces deux formes.

ARENARIA. L., Gen., 774; DC., Prodr., 1, 400.

ARENARIA RUBRA. L., Sp., 606; DC., Prodr., 1, 404.

SPERGULARIA RUBRA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4089.

A. caule ramoso prostrato, tereti, ramis pubenti-glandulosis ;
foliis oppositis lineari-subulatis , carnosis , acutis, stipulis scariosis ,
triangularibus acutis ; sepalis elliptico-oblongis, obtusiusculis , mar-
gine tenuioribus; capsula ovoidea calycis longitudine , pedunculis
defloratis deflexis , inibus rugosis immarginatis.

Crescit in locis humidis, circa Adowa, mense Novembre fructifera
(Schimper).

DIANTHACEÆ. 47
Observation. — Comparés à ceux qui croissent en France, les échantillons
d'Abyssinie ne m'ont offert aucune différence sensible.

SAGINA. L., Gen., 236; DC., Prodr., 1, 389.
SAGINA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4148.

S. cæspitosa, glabra; caule a basi ramoso, 2-3 uncias longo; fo-
liis oppositis, inferioribus cæspitosis linearibus acutis, caulem fere
æquantibus, caulinis multo brevioribus, basi inter se connatis ;
cymis trichotomis brevibus; petalis calyce brevioribus, obtusis,
integris; staminibus 10 fertilibus , calyce dimidio brevioribus ;
stylis 5; capsula ovoidea, apice acutiuscula, 1-loculari , 5-valvi.

Crescit in montibus prope Demerki, provincia Semiène, mense
Augusto (Schimper).

Observation. — Cette espèce me paraît vivace, et se distingue facilement par

ses feuilles planes et linéaires , réunies en faisceaux à la base de la lige, et sim-
plement opposées et connées sur la longueur de celle-ci.

ALSINE. Wahlenb., F/. Lapp., 129.

ARENARLE SP. L.

ALSINE SCHIMPERII. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 549,
et sect. 11, 1892.

A. suffrutex; caule a basi ramoso, ramulis rectis, glanduloso-pu-
bentibus, foliis basi connatis , linearibus, margine recurvis, subse-
taceis; floribus in cyma dichotoma dispositis; sepalis ovali-
lanceolatis , acutis, purpurascentibus, nervosis; petalis ovalibus
obtusis integris, vix calyce longioribus; capsula triquetra acuta
glabra.

Crescit in locis aridis circa Adova , nec non in montibus pro-
vinciæ Ouodgerate , et in aliis Abyssiniæ provinciis ( Quartin Dillon,
Ant. Petit et Schimper).

Observation. — Cette espèce paraît répandue dans presque toutes les pro.
vinces de l'Abyssinie. Elle varie extraordinairement selon la hauteur des lieux
où elle a été observée. Dans le plus grand nombre des cas, elle forme un pe-
lit sous-arbrisseau à tige évidemment ligneuse et épaisse dans sa partie infé-
rieure ; d'autres fois sa tige est grêle et à peine ligneuse. Tantôt ses tiges, très-

IV. 3

48 FLORA ABYSSINICA.

serrées, ont à peine un ou deux pouces d'élévation; tantôt elles ont presque
un pied de hauteur. Elle est trés-voisine de PA. setacea d'Europe, mais en est
fort distincte.

MOLLUGO. Nob.

MOLLUGO et GLINUS Auctorum.

MOLLUGO CERVIANA. Seringe,‘in DC., Prodr., I, 392.
PHARNACEUM CERVIANA. L., Sp., 388 ; Lamkc., Ill., t. CCXIV, f. 4.

M. annua; foliis inferioribus minimis, spatulatis, obtusis, glau-
cis, crassiusculis; caulinis linearibus, acutis aut obtusis, submu-
cronulatis, caulibus erectis verticillatis; floribus (3-5) verticillatis ,
divaricatis ; capsula trivalvi. !

Crescit in locis arenosis provinciæ Choho (Quartin Dillon).

Observation. — Petite plante annuelle généralement répandue dans presque
loutes les contrées chaudes de l'ancien continent.

MOLLUGO GLINOIDES. Nob.

GLINUS MOLLUGO. Fezl., Annal. Wien. Mus., I, 359.
MOLLUGO SPERGULA. L., Sp., 134.
MOLLUGO VERTICILLATA. Guill. et Perr., in Fl. Seneg., I, 45 (non L.).

M. glabra, caule ramoso diffuso, subdichotomo; foliis pseudo-
verticillatis, ellipticis, acutis, aut lanceolatis; floribus pedicellatis
umbellulatis ; capsula 3-valvi.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon).

Observation, — Je me suis assuré que la plante d'Abyssinie est bien la méme
que celle du Sénégal.
MOLLUGO GLINUS. Nob.

GLINUS LOTOIDES. L., Sp., 663; DC., Prodr., II, 455 ; Fzl., in Ann. Wien.
Mus., 1, 357; Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, n° 4772.

M. cinereo-tomentosa , pilis stellatis; caule ramoso prostrato , fo-
lis caulinis pseudo-verticillatis, subspatulatis obovalibus, acutis

DIANTHACEÆ. 48 bis.

di h halla:

llatis in axillis is;

aut obtusis; floribus breviter p
capsula 5-valvi.

Crescit in locis arenosis et humidis convallis fluvii Taccazé, prope
Tehélatchékanné (Quartin Dillon, Schimper).

Observation. — C'est bien la plante d'Égypte et du Sénégal.

L'examen scrupuleux auquel je me suis livré relativement à ces deux plantes
m'a convaincu que, malgré les travaux les plus récents, leur structure avait été
bien imparfaitement indiquée jusqu'à présent. En effet, si on lit avec attention
les caractères des deux genres Glinus et Mollugo , tels qu'ils ont été tracés par
M. Endlicher (Genera pl., p. 952), d’après les observations de Fenzl , il est impos-
sible d'y saisir la moindre différence de quelque importance. Autrefois on disait
que le genre Glinus différait du genre Mollugo: 1° par un ovaire à cinq loges,
et par cinq stigmates; 2° par la présence de pétales qui manquent dans ce der-
nier. M. Endlicher au contraire admet que la corolle manque aussi quelquefois
dans les espèces du genre Glinus. Il en est de méme de l'ovaire qui, offrant
toujours trois loges dans les Mollugo , peut en présenter trois ou cinq dans les
Glinus. De l'analyse que nous avons faite de plusieurs des espèces de ces deux
genres, il est résullé pour nous qu'ils n'en constituent réellement qu'un seul.
En effet, il n'existe jamais de pétales dans les Glinus, pas plus que dans les
Mollugo. Les organes que l'on a pris pour des pétales dans le premier de ces
deux genres ne sont que des filets d'élamines plus ou moins minces, élargis et
membraneux, et plus ou moins soudés entre eux par leur base, dont les an-
thères sont tombées. J'ai examiné avec soin dans le Glinus lotoides, L., des
fleurs avant leur épanouissement, et j'ai reconnu que les prétendus pétales,
découpés en lanières étroites, portaient à peu près tous des anthères, dont une
partie se détache et tombe au moment où la fleur s'ouvre: ce sont ces filets d'é-
tamines dépourvus d’anthères qu'on a pris pour des pétales. Maintenant, dans
les espèces qui composent ces deux genres que nous réunissons en un seul, le
nombre des étamines est excessivement variable. Ainsi, on en compte de trois à
vingldans les,Glinus, de trois à dix seulement dans les Mollugo. Ce nombre, dans
des limites aussi peu précises, peut-il être un caractère pour distinguer ces deux
genres ? Non, sans doute. Nous dirons la même chose de celui des stigmates , des
loges de l'ovaire et des valves de la capsule, qui varie de trois à cinq. Maintenant
les graines toujours plus ou moins réniformes et tuberculeuses , offrent la même
structure intérieure, c'est-à-dire un embryon recourbé, placé sur un endo-
sperme farineux ou charnu. Dans celles des Glinus lotoides et Glinus mollugo,
on voit naître du podosperme, qui est peu étendu, un appendice filiforme très-
long, environnant le bord convexe de la graine, sans contracter aucune sorte
d'adhérence avec elle. Cet appendice a été à tort décrit comme un podosperme
filiforme (semina funiculis adscendentibus circumflevis inserta). Ce n'est pas
le podosperme, mais un simple appendice qui en naît au point où celui-ci
s'insère au hile de la graine. Cet appendice manque, ou du moins je n'ai pu
observer dans les graines des Mollugo que j'ai pu analyser. Mais, je le de-
mande, est-ce encore là un caractère suffisant, en admettant qu'il existe tou-
jours, pour séparer deux genres? Nous ne partageons pas celle opinion, et nous
pensons, comme nous l'avons déjà dit, que ces deux geures doivent être réunis
pour en former un seul, auquel nous conservons le nom de Mollugo.

48 ter. FLORA ABYSSINICA.

Maintenant quelle est la place de ce genre dans la série des familles natu-
relles ? Le genre Mollugo, tel qu'il avait été défini jusqu'à présent, faisait partie
de la famille des Dianthacées ou Caryophyllées, tandis que le Glinus que nous
lui réunissons, se trouvait fort loin de lui dans la famille des Ficoïdées. Les dé-
tails dans lesquels nous venons d'entrer, en comparant entre eux ces deux gen-
res, ont démontré nécessairement que c'était fort à tort qu'ils avaient été ainsi
éloignés dans deux familles différentes, puisque, selon nous, ils constituent un
seul et même genre. Nous croyons que ce genre doit rester dans la famille des
Dianthacé. ité: les genres Cerastium, Arenaria, etc., le
portent si naturellement. L'insertion est réellement hypogynique, et non péri-
gynique, comme tous les auteurs la décrivent, L'ovaire est sessile au fond du
calice, et c'est sous cet ovaire, et nullement sur les sépales, que sont insérées
les étamines.

, où toutes ses

ELATINACEÆ. 49

XIII. ELATINACEÆ.

BERGIA, L., Gen., 791; DC., Prodr., Y, 390.

BERGIA ABYSSINICA. Nob.

B. caule a basi ramoso , pedali et ultra, tereti , albide tomentoso :
foliis oppositis aut sepius senis, oblongo-lanceolatis, acutis, bas
'sensim angustatis, margine integris subciliatis , subtus versus basin
et presertim in junioribus pilosis; stipulis scariosis binis , ovali-
oblongis, acutis, albidis; floribus parvulis axillaribus, numerosis-
simis, subsessilibus ; calycis laciniis erectis crassis, margine scariosis.
Crescit circa Yeha , in provincia Tigré ( Quartin Dillon).

Observation. — Celte espèce a quelques rapports avec la B. verticillata ,
Willd, ou Elatine luxurians, Delile ; Égypte, t. XXVI, f. t. Mais elle en diffère, ainsi
que j’ai pu le ître par la i avec des i originaux
de cette dernière espèce, 1° en ce que la plante d'Égypte pousse dans Peau à
la manière des Elatine, genre auquel M. Delile l'avait rapportée , tandis que la
plante abyssinienne croît dans les lieux secs; 2° la B. abyssinica a sa tige très-
rameuse, blanche et tomenteuse ; dans l'autre elle estglabre ; 39 les feuilles sont
très-petites et entières dans la première; elles sont plus grandes et dentées
à leur partie supérieure dans la seconde ; 4° enfin les fleurs sont également
beaucoup plus petites dans l'espèce d'Abyssinie.

MISSOURI
BOTANICAL
GARDEN.

50 FLORA ABYSSINICA.

XIV. LINACEÆ.

LINUM. L., Gen., 349; DC., Prodr., 1, 433.

LINUM GALLICUM. L., Sp., 401; DC., Prodr., I, 423.

L. ABYSSINICUM. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4407.

L. caule a basi ramoso , subangulato , glabro , ramis divaricatis ;
foliis alternis angusto-lanceolatis, hinc et illinc acutis, glaucescen-
tibus, margine retrorsum scabriusculis ; floribus laxis oppositifoliis,
pedicellatis; pedicellis calyce longioribus; sepalis oblongis acumi-
natis, serrato-scabris; corolla calycem duplo superante ; capsula glo-
boso-depressa.

Crescit in provinciis Chiré, Choa ( Quartin Dillon et Ant. Petit X

Observation. — Les échantillons rapportés d'Abyssinie ne m'ont présenté
aucune différence avec ceux recueillis en France. C’est à tort, selon nous, que

M. Hochstetter a voulu en faire une espèce distincte sous le nom de Linum
abyssinicum.

LINUM STRICTUM. L., Sp., 400; DC., Prodr., I, 424.

L. ABYSSINICUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect.1, n° 70.

L. caule erecto versus apicem ramoso, ramis strictis scabris ; foliis
alternis erectis, lanceolatis acutis, tuberculato-scabris ; floribus
oppositifoliis, conferte corymbosis ; sepalis scabris, ovali-lanceolatis ,
acutissimis , corollam fere æquantibus ; capsula globoso-depressa.

Crescit in campis provinciæ Chiré ( Quartin Dillon), ad margines
dumetorum montis Se/leuda (Schimper).

Observation. — M. Hochstetter a donné le nom de Linum abyssinicum à deux
plantes différentes. L'une portant le n° 1107, est le Linum gallicum, L., dont
nous avons parlé précédemment. La seconde porte le n° 70. Je wai pu trouver

LINACEÆ. 51
aucune différence de quelque valeur entre ce dernier L. abyssinicum, de
M. Hochstetter, et cette forme du L. strictum dont M. Reichenbach a fait son
L. corymbosulum.

LINUM USITATISSIMUM. L., Sp., 397; DC., Prodr., I, p. 426.

L. caule erecto glabro, ramoso, sesquipedali; foliis anguste
linearibus, acutissimis, 3-nerviis, floribus pallide cæruleis, cymosis ;
petalis sepala ovali-acuta, margine membranacea duplo superan-
libus ; capsula globosa , apice subacuminata.

Colitur ubique in Abyssinia.

Nomina abyssinica : Telba et Entatieh.

Observation. — Les Abyssins ne connaissent pas tous les avantages qu'ils
pourraient retirer du lin, qui croît avec une exiréme facilité dans presque toutes
leurs provinces. C'est ainsi, par exemple, qu'ils ne savent pas en obtenir les fila-
ments textiles, ni l'huile, qui sont les deux produits pour lesquels la culture
du lin est si étendue en Europe. Mais en revanche ils l'emploient à des usages
que nous ne connaissons guère ici. Ainsi, ils mangent la graine de lin après
l'avoir légèrement torréfiée et réduite en pâte. Ils font aussi bouillir cette
graine et se servent ensuite de la décoction, soit pour enduire leurs gombos ou
vases de terre, quand ils sont neufs » Soit pour assouplir les cuirs ou les peaux
récemment préparées.

52 FLORA ABYSSINICA.

XV. MALVACEZÆ.

MALVA. L., Gen., 841; DC., Prodr., Y, 430.

MALVA VERTICILLATA. L., Sp., 970 ; Cavan., Diss., II, t. XXV , f. 3;
DC., Prodr., E, 433.

M. caule herbaceo, diffuse ramoso, pubenti-villoso ; foliis petio-
latis, basi fisso-cordatis , 5-nerviis , palmato-5-lobis , lobis sæpius ob-
tusis, obtuse dentatis, parce villosis; floribus purpurascentibus
parvulis, in axilla foliorum dense conglomeratis, subsessilibus ct
quasi verticillatis ; involucri foliolis lanceolatis , acutis , 3-nerviis , ca-
lyceque pilosis; carpellis sæpius 10 glabris.

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

Observation. — Les feuilles de cette espèce offrent ordinairement cinq lobes
obtus. Cependant on trouve des individus dont toutes les feuilles ont les lobes
presque lancéolés et aigus. Ce caractère est assez saillant pour qu'au premier
abord on soit tenté d'en faire une espèce distincte. Mais je n'ai pu trouver au-
cune différence sensible dans les parties de la fleur et du fruit.

PAVONIA. Cav., Diss., 1I, 132 ; DC., Prodr., Y, 442.

PAVONIA SCHIMPERIANA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4405.

PAVONIA TOMENTOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m, 926.

P. caule erecto, 3-4-pedali , tereti , villoso-tomentoso aut vix pi-
loso ; foliis distantibus, longe petiolatis, magnis , palmato-5-7-fidis,
basi cordato-fissis, lobis angulatis, acuminatis, grosse et distanter
serratis pubentibus , aut villosis, praesertim subtus in nervis villosis ;
floribus magnitudine mediis, brevissime pedunculatis , in axilla fo-
liorum aggregatis ; involucri segmentis 10-12, linearibus, pilosis ;

MALVACEZÆ. 55
calycis campanulati vix 5-fidi lobis semi-ellipticis, acutis , involucro
vix brevioribus , sub-3-nerviis , pilosis; carpellis 5 , centro coalitis,
inflatis, subglabris , aut hirtis, venosis, appendicibus 2 retrorsum
echinatis terminatis , monospermis, indehiscentibus.

Crescit in districtu Aderbati, provincie Agame, in regno Ti-
greensi ( Quartin Dillon), mense Octobre florens et ad rivos prope
Adoua , mensibus Junio ad Octobrem ( Schimper ).

Nomen : Hamat-Sugott.

Observation.— Cette espèce est extrêmement voisine dela P. urens, Cav., Diss.,
HI, p. 137, tab. XLIX, fig. 1, seulement les lobes de ses feuilles sont plus allon-
gés el à dents beaucoup plus grosses et moins nombreuses. Son calicule se
compose de dix à douze folioles linéaires, el ses carpelles globuleux, réti-
culés et non anguleux et triangulaires, portent deux longs appendices épi-
neux, l'un terminal et l'autre suturral bifide. J'ai cru devoir réunir , ainsi que
M. Hochstetter l'avait lui-méme proposé, les deux espéces qu'il avait nom-
mées P. schimperiana et P. tomentosa. Une longue suite d'échantillons m'a
montré combien celle espèce offrait de variations depuis la forme presque
glabre ( P. schimperiana ) jusqu'à celle velue et tomenteuse.

LEBRETONIA. Schrank., PI. rar. h. mon. t. XC; DC., Prodr. , 1,446.

LEBRETONIA ACUMINATA. Nob.

PAVONIA CRENATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. ni, 1498 et 1910.
URENA MOLLIS. R. Brown, in Salt. Voy. Append., ex Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. 1, 364.

x ( Tav. XII.)

L. caule lignoso? tereti, villoso ; foliis petiolatis ovalibus oblongis
acuminatis, basi cordatis, margine grosse inciso-serratis , puben-
tibus, subtus pallidioribus, in nervis ciliatis; floribus axillaribus
solitariis , longe pedunculatis, pedunculo petiolo longiori , versus
apicem articulato et hic deciduo, nudo; involucri lobis 4-5, ellipticis,
foliaceis , calyce longioribus, acutis, villosis; calycis 5-partiti laciniis
ovali-oblongis, acutis , villosis, margine ciliatis ; carpellis 5 , distinctis
globosis, venoso-reticulatis , glabris, carinatis, monospermis, in-
dehiscentibus.

Crescit circa Adoua, in monte Selleuda, mense Septembre
florens (Quartin Dillon), cirea Aœwm et circa Tehélatchékanné
( Schimper ).

54 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Cette espèce paraît former un arbuste très-rameux. Je l'ai
placée dans le genre Lebretonia, à cause de son involuere composé de 4 à
5 folioles larges, plus longues que le calice, et surtout à cause de ses carpelles
distincts et tout à fait indéhiscens.

LEBRETONIA GLECHOMÆFOLIA. Nob.

L. caule lignoso tereti , ramoso ; ramis gracilibus virgatis , junio-
ribus tomentosis; foliis longe petiolatis cordatis, tenui-membra-
naceis, acutis, grosse serratis, pilis raris stellatis conspersis, 7-nerviis
serraturis acutis aut obtusis ; floribus longe pedunculatis, axillaribus,
sepius solitariis, magnitudine mediis, pedunculo versus partem
superiorem articulato, tomentoso ; involucri, calyce fere duplo lon-
gioris, foliolis 5 elliptico-lanceolatis, acutis, villosis, ciliatis, longitu-
dinaliter et reticulato-venosis , calycis campanulati 5-fidi tomentosi,
lobis semi-ovalibus, acutis, ciliatis; carpellis 5, demum solubilibus
obovatis , basi interne subtriquetris , glabriusculis , echinatis , inde-
hiscentibus, exappendiculatis.

Crescit in regione maritima Choho dicta (Ant. Petit).

Observation. — C'est encore au genre Lebretonia, qui n'est peut-étre qu'une
simple tribu du genre Pavonia, ainsi que beaucoup de botanistes l'admettent
aujourd'hui , que je rapporte cette plante que je n'ai vue qu'en fruit. Elle res-
semble un peu à la précédente , mais s'en distingue par une foule de caracteres :
ainsi ses feuilles sont presque glabres, non lobées ; son calicule est, à peu de
chose prés, deux fois long comme le calice, et enfin ses carpelles sont hérissés
d'aspérités en forme d'aiguillons à base large, disposés comme en trois ran-
gées longitudinales.

HIBISCUS. L., Gen., 841; DC., Prodr., I, 446.

HIBISCUS (PENTASPERMUM) ADOENSIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
Sect. 1, 341 , sect. rm, 4863.

H. suffrutescens; caule linea pilorum unilaterali notato ; foliis
longepetiolatis, ovali-subcordatis, apice acuminatis, crenato-serratis,
rarius margine subtrilobis, sæpius 5-nerviis, parce pilosis, pilis
( praesertim pagine inferioris) stellato-tripartitis ; stipulis setaceis;
floribus parvulis pedunculatis , axillaribus, fasciculatis , pedunculis
gracilibus, petiolo brevioribus; involucri segmentis lanceolato-linea
ribus , hirsutis ; calycis laciniis ovali-lanceolatis, ciliatis; capsula

MALVACEJE. 55
depressa, pentagona, hirsuta, angulis prominulis, setisrigidis hispidis,
loculis monospermis ; semine punctato-tuberculato.

Crescit circa Adoua, mense Novembre floribus et fructibus or-
natus et inter Memsah et Adoua (Quartin Dillon et Schimper).

Nomen abyssinicum : Sugott.

Observation. — Cette espèce a quelque rapport avec PH. acuminatus, Cav. ,
Diss., IIL, tab. L, fig. 2. Elle en diffère surtout par ses fleurs beaucoup plus
petites, et par les soies roides et épineuses qui hérissent les cinq angles de
sa capsule. D'un autre cólé, ses caractères s'accordent assez avec ceux de
YH. dongalensis, Delile, in Caillaud, Voyage à Méroé, Bot. 59. Mais les seg-
ments de son calice ne sont pas terminés en une longue pointe recourbée, et
les loges de sa capsule sont monospermes el non polyspermes.

HIBISCUS (xerwrA) DONGALENSIS. Delile, in Caillaud, Voy. à Méroé,
Bot., 59; Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr, 1684.

H. frutescens; foliis longe petiolatis , ovalibus, acutis , aut ovali-
lanceolatis , basi obsolete cordatis aut truncatis, margine inciso-ser-
ratis, superne punctulatis, inferne pilis raris sepius stellato-tri-
partitis conspersis , 5-nerviis , 3-4 uncias longis, sesquiunciam ad
2 uncias latis; floribus majusculis, axillaribus, solitariis, breviter
pedunculatis; involucri segmentis 7, lineari-lanceolatis, vix pilosis ;
calycis sepalis basi latis apice abrupte angustatis, 3-nerviis, pilosius-
culis ; capsula subglobosa , calycis longitudine , dense strigosa, pilis
stellatis; seminibus numerosis glabris.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon et Ant. Petit).

Observation. — Voyez à l'espece suivante.

HIBISCUS (xermia) MACRANTHUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1 ,
362, sect. 111, 1883.

(Tag. XIV.)

Tati

H. caule fruticoso, hispido ; foliis p ovali inatis, basi
cordatis, margine crenato-serratis, utrinque pilosiusculis, pilis stel-
latis, subtus punctis depressis notatis, 2 2 4 uncias longis , sesqui-
unciam latis ; floribus majoribus breviter ped latis, in axilla fo-
liorum solitariis ; involucri segmentis 5-7; anguste lanceolatis, acutis,
margine ciliatis, striatis; calycis lobis oblongis, acuminatis, tri-
nerviis, involucro paulo brevioribus; capsula globosa , pilis stellatis
dense strigosa.

56 FLORA ABYSSINICA.
Crescit circa Memsah, in provincia Chiré ( Quartin Dillon), ad
rivulos in provinciis Ouodgerate et Tehélikote (Ant. Petit).
Observation. — Cette espèce, remarquable par la grandeur de ses fleurs vio-
lettes, est une des plus belles du genre. Elle est très-voisine de la précédente
(H. dongalensis), mais s'en distingue par ses feuilles plus petites, toujours
échancrées en cœur à leur base, plus velues, et offrant des espèces de points

enfoncés ( qui ne sont peut-étre que des cicatrices de poils tombés), et enfin
par ses feuilles crénelées et non dentées en scie.

HIBISCUS (xkrMIA) BERBERIDIFOLIUS. Nob.

H. caule fruticoso aculeato, linea pilosa longitudinali notato,
aculeis brevissimis basi latis ; foliis petiolatis ellipticis, acutis, margine
serratis, presertim subtus pilosis, serraturis apice glandulosis ;
floribus majusculis, in axilla foliorum solitariis, breviter pedun-
culatis ; involucri segmentis 7 , lanceolatis acutis, calyce paulo bre-
vioribus ; calycis lobis ovali-lanceolatis , lanuginosis ; capsula

Crescit prope Sankka, in provincia Hedjou (Ant. Petit).

Observation. — Espèce tre

q et très-distincte par sa lige cou-
verie de tubercules en forme d'aiguillons; par ses feuilles très-pelites, com-
parées à la grandeur des fleurs , offrant des dents lerminées par une glande à
leur sommet , et enfin par son calice tout à fait lanugineux.

HIBISCUS (Kermia) MODATICUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
1029.

H. molliter velutinus; foliis longe petiolatis, basi cordatis, palmato-
subtrilobis, lobis acutis, serratis, intermedio longiori acuminato ;
stipulis setaceis ciliatis; floribus axillaribus solitariis; involucri la-
ciniis 7, linearibus, calycem fere æquantibus , calycis laciniis semi-
ellipticis acutis ; capsula globosa , velutina, apice acuminata; semi-
nibus glabris numerosis.

Crescit in umbrosis ad montes regionis Modat in valle Aguar, in
provincia Tigré, mense Aprili florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce est assez voisine, par la forme de ses feuilles ,
de PH. vitifolius, Cav., tab. LVHI, fig. 2; mais elle en diffère par les poils
longs et soyeux qui recouvrent toutes ses parties , et par Sa capsule globuleuse
et non à cing angles.

MALVACEÆ. 57

HIBISCUS (asezmoscuus) OBSCURUS. Nob.

H. caule herbaceo, villoso; foliis petiolatis, subquinquelobis,
lobis lateralibus obsoletis, hirtis, inciso-dentatis , intermedio lon-
giori ; floribus solitariis, longe pedunculatis, axillaribus; involucri
segmentis linearibus, sæpius 9-10, hirtis, ciliatisque ; calycis 5-fidi,
involucro longioris, lobis semiovalibus, acutis, subhispidis ; capsula
subglobosa, pentagona, villosa, parum depressa et e centro apicu-
lata, 5-alata; carpellis polyspermis transverse reticulato-venosis ;
seminibus glabris, punctato-tuberculatis.

Crescit circa Adoua, mense Octobre florens et fructifer
(Ant. Petit).

Observation. — Je ne possède de celle espèce que des échantillons fort mal
conservés. Cependant il m'a été impossible de les rapporter à aucune autre es-
pèce de la méme tribu, et je me suis décidé à en faire une espèce nouvelle.
Elle a quelque ressemblance avec PH. modaticus, mais en diffère par ses
feuillesà cinq et non à trois lobes, par son involucre ordinairement de dix fo-
lioles, et enfin par sa capsule à cinq angles plus saillants et comme à cinq
ailes, et très-manifestement réticulés en travers.

HIBISCUS (asezmoscnus) CORYMBOSUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, n° 787.

H. caule erecto bipedali subsimplici, pulverulento, superne
aphyllo; foliis petiolatis, pubentibus, asperis, digitatis, usque ad
medium trilobis, foliorum inferiorum lobis semiovalibus obtusis,
subserrato-crenatis, superiorum lobis lanceolatis subintegris, pagina
inferiore pallidiore ; stipulis setaceis brevibus ; floribus luteis ( magni-
tudine mediis) pedunculatis, in parte caulis superiore racemum
simplicem, primun depresso-corymbosum, tardius elongatum,
nudum efformantibus ; involucri segmentis 8-10, lineari-subulatis,
distinctis, pubentibus, calycis lobis oblongo-lanceolatis, acutis, glan-
duloso-pubentibus, involucro triplo longioribus; capsula ellipsoidea
apice vix acuminata, calyce longiori pubenti-glandulosa, in
suturris ciliata; seminibus numerosis , glabris, tenui-tuberculatis.

Crescit prope Tehélatehékanné, non procul a convalle fluvii
Taccazé , mense Junio florens (Quartin Dillon) et in regione media
descensus a Sana versus Ferreferra , mense Octobre , in provincia
Tigré (Schimper).

58. FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Les fleurs, dans cette espèce, sont disposées comme celles
de l'H. spicatus de Cavanilles, tab. LIX, fig. 1. Mais la forme des feuilles , la
lige sans aiguillons et une foule d'autres caracteres distinguent trés-aisément
ces deux espéces.

HIBISCUS (AsELMoscnus) INTERMEDIUS. Nob.

H. caule ramoso, pedali et ultra, pilis aculeiformibus, simpli-
cibus aut stellatis hispido; foliis petiolatis, digitato-5-partitis
pulverulentis , in nervis hispidis ; laciniis lanceolatis aut linearibus ,
obtusis aut acutis, grosse et distanter serratis aut subintegris ;
floribus solitariis axillaribus, parvulis, pallide purpureis ; involucri

, segmentis linearibus hispido-crinitis; calycis semiquinquefidi laci-
niis oblongo-lanceolatis, acutis, 3-nerviis , in nervis crinito-hispidis ;
capsula globosa, calycem paulo superante , 5-angulari, apice longe
acuminata, in parte superiori crinita; seminibus numerosis , pilis
brevissimis rigidis stellatis micantibus tectis.

Crescit in provincia Choho, inter littora maris Rubri et regionem
Æthiopicam proprie dictam (Ant. Petit).

Observation. — C'est une espèce singulière qui, par ses feuilles et la petitesse
de ses fleurs , ressemble beaucoup à PH. ternatus, Cay., tab. LXIV, fig. 3. Mais
cependant ses feuilles sont à cinq et non pas à trois lobes; ses fleurs sont plus
pelites, et ses capsules sont terminées en une longue pointe à leur sommet.
Par ce dernier caractère , notre espèce se rapproche de notre H. jatrophafolius,
qui a également des feuilles à trois età cinq lobes, mais très-larges, confluants
dans leur quart inférieur et non distincts jusqu'à la base, et ses fleurs trois fois
plus grandes. Je crois cette espéce tout à fait nouvelle.

HIBISCUS (AnErwoscuus) JATROPILEFOLIUS. Nob.

H. caule hirto, tuberculato-aculeato; foliis longe petiolatis ,
3-5-palmato-dissectis , 3-5-nerviis, basi cordato-fissis; laciniis
lanceolatis , acutis , margine grosse et distanter serratis , duabus
inferioribus minimis , distinctis , pilosis ; stipulis lineari-subulatis ,
hirtis ; floribus solitariis, longe pedunculatis, in axilla foliorum
supremorum ; involucri laciniis 9-10, linearibus, hirtis, fere calycis
longitudine; calycis segmentis elliptico-oblongis, acutis, hirtis ;
cupsula globoso-depressa, calyce vestita, 5-angulari, membranacea,
venoso-reticulata , pilis raris .conspersa , angulis ciliata et apice
appendice conico 5-angulari terminata; seminibus glabris subtu-
berculatis.

MALVACEÆ. 59
Crescit circa Aderbati in provincia Tigré, mense Septembre
florens (Quartin Dillon) et in provincia Chiré (Ant. Petit).
Observation. — Par son port, cette espèce ressemble tout à fait à PH. abel-
moschus. Mais son calice et son fruit l'en distinguent facilement ; ainsi, son ca-
lice est à cinq divisions égales et assez profondes, et persistant, c'est-à-dire
qu'il ne se déchire pas latéralement et n’est pas caduc, comme celui de PH.
abelmoschus. Sa capsule est petite, globuleuse , à cinq angles ciliés ; elle est
membraneuse, mince et presque glabre, el se termine à son sommet par un
appendice assez long, conique et à cinq angles. Les graines sont glabres , mais
couvertes de très-pelits tubercules.

HIBISCUS VERRUCOSUS. Guillem., Perr., in Fl. Seneg., I, 57.
HIBISCUS CANNABINUS. L., ex Hochst.

Var. : Punctatus.

H. annuus; caule subsimplici pubente , subtuberculato; foliis
figura variis, infimis subovalibus, basi truncatis , apice acutis , obso-
lete serratis; mediis usque ad mediam partem trilobis, 5-7-ner-
viis, subpubenti-rugosis, subtus in nervo medio basi uniglandulosis ;
floribus in axilla foliorum supremorum solitariis, brevissime pe-
. dunculatis ; involucri segmentis 7, lanceolato-linearibus , externe
tuberculato-hirtis ; calycis lobis ovali-l lati inatis, acutis,
3-nerviis, involucro paulo longioribus , pilis rigidis in tuberculo
subgloboso insidentibus, præcipue in nervis agglomeratis , margine
ciliatis; capsula subglob apice inata, calyce breviore sub-
sericea ; seminibus in singulis loculis sæpius binis , glabris, tuber-
culatis.
Crescit in provincia Chiré (Ant. Petit), et in montibus prope
Tehélatehékanné , non procul a convalle fluvii Taccazé, mense
Novembre fructus maturos gerens (Schimper ).

Observation. — C'est bien l'espece du Sénégal , comme l'a prouvé la compa-
raison que j'en ai faite avec les échantillons authentiques de la Flore de Séné-
gambie.

HIBISCUS (Arezmoscaus) CANNABINUS. L., Sp., 979; Cav., Diss., III, 448,
t. LII, f. 4; DC., Prodr., I, 450.

H. caule 4-5-pedali , herbaceo , erecto , tereti , aculeis paucis sur-
sum incurvis conspersis, glabro ; foliis petiolatis, palmato-5-partitis ,

60 FLORA ABYSSINICA.
subtus uniglandulosis ; laciniis oblongo-l latis, acutis, serratis
glabris ; floribus majoribus axillaribus , solitariis, brevissime pedun-
culatis; involucri segmentis linearibus, MES hispidis, sepius 7-9 ;
calycis lobis ovalibus, longe acuminatis, tuberculato-hispidis, in
medio uniglandulosis, involnoró duplo longioribus; capsula ovoideo-
oblonga, acuta , dense sericea; seminibus glabris.

Crescit in provincia Chiré ( Quartin Dillon , Ant. Petit), et in
declivibus montanis ad ripam fluvii Taccazé sinistram, prope Selas-
saquilla (Schimper).

Observation. — Cette espèce est assez généralement répandue dans presque
loutes les parties chaudes de l'ancien continent. Nos échantillons d'Abyssinie
sont absolument les mémes que ceux de l'Inde et de la Sénégambie.

HIBISCUS (AnErwoscnus) ARTICULATUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
Sect. rr, n? 4204.

H. caule pedali aut sesquipedali, a basi ramoso , tereti , piloso ;
foliis subglabris polymorphis, inferioribus subintegris, mediis pe-
tiolatis, sepius digitato-tripartitis, lobis oblongo-lanceolatis aut
angusto-lanceolatis, acutis , subserratis aut subintegris , lobis infe-
rioribus minoribus aut fere evanidis ; foliis supremis subsessilibus ,
aliquandiu integris ; floribus luteis axillaribus , solitariis, longe pe-
dunculatis, magnitudine mediis; involucri segmentis sepius 10,
sublinearibus, ciliatis, crinitis; calycis fere 5-partiti laciniis oblongo-
lanceolatis, acutis, 3-nerviis, pulverulentis ; capsula oblongo-ovoidea,
apice vix acuminata, pulverulenta, in suturis ciliata; seminibus
numerosis levibus glabris.

Crescit in provincia Tigré, prope Tehélatehékanné , mense Julio
florens (Quartin Dillon), et prope Gafta, in provincia Tigré
(Schimper ).

Observation. — Par son port, cette espèce ressemble assez bien à PH. has-
tatus, Cav. Diss., ML, 144, tab. L, fig. 1. Mais elle s'en distingue par plusieurs
caractères. D'abord par son fruit à loges polyspermes et à graines glabres , et
par son involucre formé de dix folioles, elle appartient bien certainement à la
tribu des Abelmoschus, tandis que De Candolle place PH. hastatus dans celle
des Pentaspermum ; les feuilles sont à trois lobes bien manifestes, et la capsule
n’est pas tomenteusé, mais simplement comme pulvérulente et à sutures ciliées.

MALVACEÆ. 61
HIBISCUS (nounrcELLA) CRASSINERVIUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. n, 646.

HIBISCUS ERIOSPERMUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 430.

H. ferrugineo-tomentosus ; caule lignoso, ramoso, tereti ; foliis pe-
tiolatis, ovali-acutis aut elliptico-oblongis, basi truncato-subrotundis,
utrinque tomentosis , subtus pallidioribus, 3-5-nerviis , nervis pro-
minulis , margine dentatis ; stipulis setaceis; floribus roseis , parvulis,
pedunculatis axillaribus ; involucri segmentis 9-10 , distinctis , spa-
tulato-oblongis , sublanceolatis, calycis lobis lanceolatis , involucrum
æquantibus ; capsula globosa, depressa, venosa, pilosa, calycem
superante; seminibus numerosis, longissime gossypinis.

Crescit in monte Selleuda, prope Adoua , et in multis aliis pro-
vinciarum Tigré et Chiré partibus (Quartin Dillon, Ant. Petit et
Schimper ).

Observation. — C'est une des plus jolies espèces de ce genre. Elle forme un
arbuste quelquefois assez élevé, remarquable par le duvet ferrugineux qui re-
couvre toutes ses parties, et par ses jolies fleurs roses. Elle ressemble assez,
par son port, à PH. phoniceus, Willd., mais s'en distingue de suite par son
duvet ferrugineux et par la forme de ses feuilles. Cette espèce porte deux noms
dans les collations faites par Schimper en Abyssinie, celui d’ Hibiscus crassinervius
et celui d' Hibiscus eriospermus. Ces deux espèces sont absolument les mêmes.

HIBISCUS (sowBIcELLA) GRANDIFOLIUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 510; sect. rr, 4717.

H. caule erecto , tereti , bipedali et ultra , ramoso, vix pilis raris
stellatis conspersis ; foliis longe petiolatis , subcordatis , apiceacumi-
natis , acumine obtuso , margine dentatis , pilis stellatis raris inferne
conspersis, basi 5-nerviis, nervis hirtis; stipulis linearibus acutis ;
floribus maximis, axillaribus solitariis, breviter pedunculatis ; cali-
culi 5-phylli foliolis angusto-lanceolatis acutissimis, externe sub-
tomentosis , calyce multo longioribus; calyce quinquefido erecto ,
laciniis ovalibus , acuminatis subuninerviis , in nervo medio externe
tomentosis ; capsula ovoidea, apice inata, dense t tosa ,
calyce æquali nec longiori obtecta.

Crescit in præruptis umbrosis et demissis montanis juxta fluvium
Taccazé , infra Tchélatchékanné, mensibus Augusto ad Novembrem
florens (Schimper).

Observation. — Voyez les observations placées à l'espèce suivante.

62 FLORA ABYSSINICA.

HIBISCUS (BouBicezLa) CALYCOSUS. Nob.

(Tap. XIV.)

H. caule tereti , ramoso, subpiloso ; foliis longe petiolatis , magnis,
suborbicularibus, apice obsolete trilobis, margine serratis, mem-
branaceis , presertim in nervis pilosis , 4-5 uncias latis, et æquilon-
gis; floribus solitariis axillaribus , pedunculis inferiorum 2-3 uncias
longis, et versus caulis apicem longitudine decrescentibus ; involu-
cri lobis 5, basi inter se confluentibus, lanceolatis , acutissimis, mem-
branaceis venosis, externe hirtis ; calycis 5-partiti segmentis folia-
ceis maximis ovalibus acutis 5-nerviis villosis ; capsula ovoidea
acuminata, subglabra, 10-nervia ; seminibus numerosis villosis ,
basi quasi barbatis.

Crescit in provincia CAiré (Ant. Petit).

Observation. — Cette espèce est extré facileà r ître, non-seu-
lement à cause de ses feuilles très-grandes et longuement pétiolées, mais sur-
tout à cause de la grandeur de son calyce, dont les sépales sont foliacés,
ovales, aigus, marqués de cinq nervures. La capsule, entièrement recouverte
par le calyce , est de moitié plus courte que lui el presque glabre. Ces caractères
suffisent pour distinguer notre H. calycosus de PH. grandifolius de Hochstetter,
auquel il ressemble beaucoup. Ainsi , dans notre espece, les feuilles sont pres-
que orbiculaires et comme à trois lobes au sommet ; elles sont cordiformes et
acuminées dans la seconde. Mais les caractères vraiment distinctifs consistent
dans l'excessive grandeur du calyce , deux fois plus long que la capsule, qui
est tomenteuse , et dans les cinq nervures que portent chaque sépale.

HIBISCUS (nowBicELLA) SENEGALENSIS. Cav., Diss., III, 460, t. LXVIII,
f. 4; DC., Prodr., 1, 447 ; Guill. et Perr., Fl. Seneg., I, 53.

H. molli-tomentosus ; folis obsolete palmato-3-5-lobis, basi
emarginato-cordatis , 3-5-nerviis, margine eroso-denticulatis, subtus
pallidioribus ; stipulis linearibus sepius 4, rarius 6, valde caducis;
floribusinaxilla foliorum solitariis, pedunculatis ; involucri segmentis
sepius 7, oblongo-spatulatis acutiusculis ; calycis 5-fidi lobis oblon-
go-acutis, trinerviis, involucro fere duplo longioribus ; capsula
ovoidea , acuminata , sericea , calyce paulo breviore ; seminibus nu-
merosis hirsutis.

Crescit in provincia CAiré (Quartin Dillon).

Observation. — Le port de celte espèce est presque en tout semblable à celui

MALVACEÆ. 63
de la guimauve ( Althea officinalis ). 11 rappelle aussi l'espèce que Cavanilles à
décrite et figurée ( Diss., III, tab. LIX, fig. 1) sous le nom dH. spicatus. Mais
dans IH. senegalensis, les feuilles accompagnent les fleurs jusqu'au sommet de
la tige; comme cette derniere espèce, elle est encore remarquable par le
nombre de ses stipules; j'en ai compté deux et quelquefois trois de chaque cóté
de la base du pétiole. Elles sont très-caduques et laissent chacune une cicatrice
distincte et ponctiforme, ce qui prouve que ce n'est pas seulement une sti-
pule profondément lobée qu'on observe ainsi de chaque cóté de la base de la
feuille. z

HIBISCUS (rrronum) VESICARIUS. Cavan., Diss., HI, 474, t. LXIV,
f. 2; DC., Prodr,, I, 453.

H. annuus; caule a basi ramoso, pedali et ultra , hispido , linea
pilosa longitudinali notato; foliis petiolatis , inferioribus indivisis ,
caulinis 3-5-partitis, 3-5-nerviis, laciniis oblongis pinnatifidis ,
obovalibus aut subcuneatis, præsertim subtus pilosiusculis; flori-
bus pedunculatis axillaribus ; involucri segmentis anguste lanceo-
latis, acutis, crinitis ; calycis laciniis brevibus semi-ellipticis acutis
5-costatis et in costis crinitis; capsula calyce inflato et accreto
vestita, subglobosa crinita ; seminibus numerosis glabris, tenuiter
tuberculatis.

Crescit in provinciis Tigré et Chiré (Quartin Dillon); in agris prope
Gapdia in provincia Tigré (Schimper).

Observation. — L'H. vesicarius , Cav., est-il véritablement distinct de PH.
trionum, L., ou bien n'est-il qu'une forme de cette dernière espèce fort va-

riable ? Ce qui est certain , c’est que nos échantillons s'accordent parfaitement
avec la figure de Cavanilles.

GOSSYPIUM. L., Gen., n° 845; DC., Prodr., 1, 456.

GOSSYPIUM PUNCTATUM. Schum. et Thonn., pl. Guin., II, pag. 83 ;
Guill. et Perrot, Fl. Seneg., I, 62.

GOSSYPIUM RELIGIOSUM. Hochst., in pl. Schimp., sect. 11, n° 691 (non L.).

G. caule fruticoso, ramosissimo, diffuso, 6-12 pedes alto;
ramis patulis; foliis parvulis petiolatis, palmato-3-5-lobis, 3-5-
nervis, in nervo medio subtus uniglandulosis , pubentibus , lobis
obovali-acuminatis , acutis, sinu obtuso separatis, subtus sæpius
nigro-punctatis ; stipulis lineari-lanceolatis; involucelli foliolis sub-

64 FLORA ABYSSINICA.
cordatis , apice inciso-dissectis ; capsula obovato-acuminata, punc-
tata; seminibus lana gossypina nivea obtectis.

Crescit in convalle fluvii Tuceazé, in regno Tigreensi nec non
in planitie provincie Chiré (Quartin Dillon, Schimper).

Nomina abyssinica : Dut., Hout.

Observation. — D'après une note que je trouve dans les manuscrits de
MM. Quartin Dillon et Ant. Petit, celte espèce est connue sous le nom de Hout
ou Coton d'Arabie. Ses fleurs sont jaune de soufre.

Celle espèce est-elle bien réellement différente du G. herbaceum , comme
MM. Guillemin et Perrotet l'ont admis? Je serais tenté d'en douter; car ces
ponctualions , qui selon eux forment son caractère le plus saillant, manquent
n é sur certains échantillons qui ont évid été cueillis sur un
même individu.

GOSSYPIUM VITIFOLIUM. Lamk., Dict., IL, 435; Cavan., Diss., VI, 466;
DC., Prodr., 1, 426.

G. subglabrum ; caule herbaceo aut suffrutescente ; foliis longe
petiolatis, inferioribus palmato-5-fidis, mediis trifidis et superio-
ribus subindivisis, lobis ovali-oblongis acutis, subtus et in ramis,
punetis nigris conspersis, in nervo medio uniglandulosis; stipulis
lanceolatis basi latioribus et subovalibus ; flore maximo peduncu -
lato oppositifolio, involucri foliolis 3 latis, basi cordatis, margine in
lacinias lanceolatas incisis , glabris ; capsula ovoideo-triquetra , acu-
minata , externe subrugosa.

Crescit et colitur in diversis Abyssiniæ regionibus.

Observation. — On sait combien il règne encore d'obscurité sur la détermi-
mation rigoureuse des espèces de cotonniers qui sont cultivées dans les diverses
contrées du globe. Les échantillons que nous avons eus sous les yeux nous ont
paru se rapporter très-bien, par l'absence de poils, par la figure de leurs feuilles,
par celle des folioles de leur involucre et la grandeur de leurs fleurs, au G. viti-
folium de Lamarck et de Cavanilles.

SIDA. Kunth., Malr., 4.
SIDE SP.; Cavan., Diss. I, 5 ; DC., Prodr., I, 459.
SIDA SPINOSA. L., Sp., 960; Cav., Diss., I, p. 44, t. I, f. 9; DC., Prodr.,
I, 460.

S. caule erecto , ramoso suffrutescente, ramis junioribus pulveru-
lenti-tomentosis , foliis petiolatis, oblongo-ellipticis, basi obtusis ,

MALVACEÆ. 65
apice acutis, aut. sæpius obtusis, margine serratis , pulverulentis,
subtus pallidioribus, stipulis setaceis, persistentibus, pedunculo
florum elapsorum axillari , persistenti et rigido ; floribus parvulis,
axillaribus, solitariis , pedunculatis , pedunculo petiolum æquante,
infra apicem articulato ; carpellis 30, per paria approximatis , trian-
gularibus, hirtis, appendice spinescente terminatis.

Crescit prope TeAélatehékanné, non procul a convalle fluvii
Taccazé (Quartin Dillon).

Observation. — Très-voisine de la précédente, cette espèce, qui n’est pas
toujours épineuse comme son nom semble l'indiquer , s'en distingue 1° par sa
couleur cendrée, 2 par ses feuilles toujours trés-obtuses à la base, 3° par ses

carpelles terminés par une longue pointe à leur sommet et ne s'ouvrant pas.
Ces carpelles sont fort petits.

SIDA RHOMBIFOLIA. L., Sp., 961 ; Cav., Diss., I, t. TIE; 19.

SIDA RIPARIA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4405.

S. ramosa, erecta aut diffusa, pubens; foliis brevissime petiola-
tis, lanceolatis acutis, basi cuneatis ; margine tenuiter serratis, su-
perne glabriusculis, subtus floccoso-pubentibus; floribus longius-
cule peduneulatis, solitariis, axillaribus ; in parte superiori ramorum
aggregatis ; carpellis decem compressis , subtriquetris , apice acumi-
natis, subpilosis , dorso superne hiantibus.

Crescit in. pluribus Abyssiniæ provinciis (Quartin Dillon, Ant.
Petit et Schimper ).

Observation. — Espéce généralement répandue dans presque toutes les con-
trées chaudes de l'ancien continent. C’est à tort que M. Hochstetter a cru cette
espèce nouvelle. La plante à laquelle il a donné le nom de Sida riparia n’est
réellement que le Sida rhombifolia , L.

SIDA GREWIOIDES. Guill. et Perr., in FI. Seneg., I, "4.

S. tota cinerea : caule suffrutescente, ramoso, tereti ; foliis ovali-
oblongis aut ellipticis obtusis , margine serratis, petiolatis, pulveru-
lenti-tomentosis; stipulis lineari-lanceolatis, acutis; floribus solitariis,
axillaribus, subsessilibus ; carpellis 10, compressis, alveolato-rugosis,
tomentosis , apice acuminatis.

Crescit prope Adoua, mensibus Octobre et Décembre florens
(Quartin Dillon et Schimper).

1v. 5

66 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — J'ai comparé les échantillons d'Abyssinie avec ceux de la
Flore de Sénégambie, qui ont servi à établir cette espèce, el j'ai observé quel-
ques différences légeres dans les feuilles. Ainsi la plante éthiopienne a les feuilles
plus allongées, à dents plus rapprochées , tandis qu'elles sont plus courtes et à
dents plus écartées et plus obluses dans la plante du Sénégal. Mais le fruit m'a
paru être absolument le même, et c'est ce qui m'a décidé à considérer ces
deux plantes comme appartenant à la méme espèce.

SIDA SCHIMPERIANA. Hochst., in pl. Schmp. Abyss., 1, 305.

S. procumbens , ramosissima , dumosa , semipedalis ; foliis mini-
mis, oblongo-obcordatis, subcuneatis, basi in petiolum brevem atte-
nuatis, subcarnosis, subtus pilis raris stellatis conspersis ; floribus
minimis, solitariis, subsessilibus, carpellis hirsutis , in capsula de-
pressa apice subconica , 10-costata , hirsuta coalitis.

Crescit inter Maye Gouagoua et Dobra Sina, in regno Tigré ,
mense Novembre florens ( Quartin Dillon , Ant. Petit et Schimper).

Observation. — C'est une des espèces les mieux caractérisées de ce genre
par son port et par ses caractères.

SIDA DENSIFLORA. Nob.

S. hirsutissima; caule recto, 2-3-pedali , tereti ; foliis longe petio-
latis, cordato-lanceolatis , acutissimis, serratis , stipulis setaceis, per-
sistentibus ; floribus parvulis subsessilibus, nunc gl ulos subglo-
bosos brevissime pedunculatos axillares efformantibus , nunc in
spica densa, longe peduneulata dispositis ; calycis urceolato-cam-
panulati 5-angularis laciniis ovali-lanceolatis , acuminatis, hispidis ;
carpellis 5 minimis , hirtellis, triquetris, apice subobtusis, venoso-
reticulatis, in capsulam facile solubilem dispositis.

Crescit in provincia Chiré (Ant. Petit).

Observation. — L'aspect général de cette espèce offre quelque ressemblance
avec les S. urens et S. glomerata. Mais la petitesse de ses fleurs, leur nombre
considérable , leur disposition formant soit des espèces de capitules presque
sessiles, soit des épis denses el long t péd lés, la disting et en
font une espèce que je crois nouvelle.

SIDA PATENS. Andr., Bot. rep., 574; DC., Prodr., I, 473.

S. foliis cordatis acuminatis , inciso-serratis , pedunculatis, solita-
riis, petiolo longioribus, carpellis 5 aristatis (DC., oc. cit. ).

MALVACEÆ. 67
Crescit in Abyssinia.

Observation. — Espèce qui ne m'est connue que par la phrase précédente
empruntée à De Candolle.

SIDA PERMUTATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. nur, 4944.

SIDA TRILOBA. Hochst., loc. cit., sect. 1, 7 (non Cavan.).

S. glabra; caule erecto bi-tripedali, tereti, glabro , glaucescente ;
foliis longe petiolatis, figura maxime variis, inferioribus subindivisis
aut vix obsolete trilobis , mediis ultra mediam partem digitato-tri-
lobis, lobis ovali-l lati inatis, inciso-serratis , supremis
fere 5-partitis, partitionibus anguste lanceolatis, acutissimis , inter-
media longiori ; stipulis ovali-lanceolatis , acutis , 3-nerviis ; floribus
minimis , roseo-purpurascentibus , longe pedunculatis, axillaribus,
sæpius binis; capsula depressa apice subconica glabra, carpellis 10
arcte coalitis constante.

Crescit in provincia Tehélicot, et in parte maritima Choho dicta
( Quartin Dillon et Ant. Petit), et ad latus boreale montis Se/leuda
(Schimper).

Observation. — Cette espèce a quelque ressemblance de port avec la S. na-
pæa de l'Amérique du nord. Mais elle est plus grêle dans toutes ses parties.
Ses feuilles sont très-polymorphes ; ses pédoncules uniflores portent une fleur
de couleur purpurine claire.

ABUTILON. Kunth., Malv., 5.

SIDE SP. ; Cav., loc. cit.; DC., loc. cit.

ABUTILON LAXIFLORUM. Guillem. et Perrot., in FI. Seneg., I, 66.

WISSADULA HETEROSPERMA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. rm, 4502.

A. suffrutescens; caule erecto, ramoso, 3-4-pedali, tereti , pulve-
rulento; foliis petiolatis cordato-ovalibus, longe acuminatis, margine
subintegris aut vix denticulatis, superne glabriusculis, svhtus cano-
subtomentosis ; floribus parvulis luteis, laxe paniculato-racemos;. ;
carpellis 4-5 , basi tubulosis , apice inflatis, rostratis , apertis biros-
tratis , et stellatim subpatulis, 3-spermis; seminibus compressis ,
verrucoso-velutinis , villis brevibus albis.

68 FLORA ABYSSINICA.

Crescit circa Adoua , mense Octobre fructiferum ( Ant. Petit), et
prope Tchélatchék (S hi p J

Observation. — J'ai comparé cette espèce avec les échantillons types de la
Flore de Sénégambie , et j'ai reconnu qu'ils étaient identiques. C'est à tort,
selon nous, que M. Hochstetter a donné à cette espèce un nouveau nom, celui
de Wissadula heterosperma.

ABUTILON BIDENTATUM. Nob.

SIDA (ABUTILON ) BIDENTATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 1003.

A. caule ramoso, 3-4-pedali, tomentoso, villosoque ; foliis petiolatis,
ovali-cordatis, acuminatis, margine serratis, praesertim subtus et in
nervis villosis; floribus longe pedunculatis, axillaribus et sic race-
mum compositum, foliosum, terminalem efformantibus; pedunculo
versus partem superiorem articulato et hic geniculato , deciduoque,
villoso ; capsula villosa, multi-carpellata, truncata et in centro con-
cava; carpellis compressis apice truncatis, bidentatis, dentibus
divaricatis, altero versus centrum, altero dorsali versus periphe-
riam spectante , 3-spermis, seminibus punctatis.

Crescit in ripis fluvii «re (Quartin Dillon et Ant. Petit), et
prope Aguar, in provincia Modat, mense Aprili florens et fructi-
ferum (Schimper ).

ABUTILON ASIATICUM. Guill. et Perrot., in Fl. Seneg., I, 67.
SIDA ASIATICA. L., Sp., 964; DC., Prodr., I, 470; Cav., Diss., I, 34, t. VII,
f.2 et 5, et t. CXXVIII, f. 4.
SIDA GLAUCA. Cav., I, p. 8, t. II; DC., Prodr., I, 474.
SIDA MUTICA. Delile, Ægyp., n° 633; DC., Prodr., I, 470.

A. flavo-cinereum; foliis petiolatis, orbicularibus, basi fisso -cor-
datis , apice acutis aut obtusis , margine serratis , utrinque flavo- to-
mentosis ; stipulis linearibus persistentibus ; floribus axillaribus soli-
tariis, pedunculatis, pedunculo infra apicem articulato et petiolum
fere æquante ; capsula globoso-depressa, tomentosa, centro con-
cava, calyce vix longiori; carpellis numerosis compressis, apice
obtusis aux vix acuminatis , sepius 2-spermis ; seminibus villosis.

Crescit in regione maritima Choho dicta (Ant. Petit).

Observation. — Je n'ai observé aucune différence entre les échantillons re-
cueillis en Égypte et ceux qui proviennent d'Abyssinie. Celte espèce se dis-

MALVACEZÆ. 69
lingue surlout par ses feuilles presque orbiculaires, à peine terminées en pointe
à leur sommet, également tomenteuses sur leurs deux faces , et par ses car-
pelles obtus et à peine un peu mucronés à leur sommet.

ABUTILON LONGICUSPE. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m, 4544.

SIDA LoNGICUSPIS. Hochst., loc. cil., sect. 1, 258.

A. fruticosum; caule ramoso, 3-5- pedali, tereti, tomentoso ; foliis
petiolatis, suborbiculari-ovalibus, basi cordatis , apice longe acumi-
natis, margine serratis , utrinque pulverulenti-tomentosis , subtus
pallidioribus , 7-9-nerviis ; stipulis angusto-lanceolatis, acutis, mem-
branaceis, caducis; floribus sat magnis, purpurascentibus, racemum
terminalem , ramosum, foliosum , paniculatum efformantibus; pe-
talis patenti-reflexis, obovali-oblongis, obtusis ; tubo stamineo longo,
hirto ; capsula globosa , tomentosa, centro depressa ; coccis circiter
20 compressis, semi-orbicularibus , Obtusissimis, sepius mono-
spermis; semine glabro.

Crescit in pluribus Abyssiniæ partibus ; in provincia Tehélicot
(Ant. Petit et Quartin Dillon , et in monte Selleuda (Schimper).

Observation. — Il existe beaucoup de caractères communs entre celte espèce
et celle que Cavanilles a décrite et figurée sous le nom de S. sylvatica , Cav. ;
Diss., 2, 56 et v. 276, tab. CXXXIII , fig. 2. Mais cependant notre espèce en est
facilement distinguée. Ainsi ses feuilles sont plus longuement. acuminées ,
dentées en scie dans leur contour et non crénelées. Les fleurs sont purpurines
et non jaunes; elles ne sont pas géminées aux aisselles des feuilles, mais for- .
ment une sorle de panicule rameuse et lerminale , et leurs capsules se com-
posent d'une vingtaine et non de trente à trente-six carpelles.

ABUTILON RAMOSUM. Guill. et Perr., in Fl. Seneg., I, 68.

SIDA RAMOSA. Cavan., Diss., I, 34, t. IX, f. 2.

A. cauleerecto, ramoso, tereti, piloso , foliis longe petiolatis , basi
cordatis, apice acuminatis , serratis, obsolete subtrilobis, membra-
naceis , 7-9-nerviis , præsertim subtus in nervis pilosis; pedunculis
axillaribus terminalibusque, 2-3- floris, floribus pedicellatis ; calycis
persistentis quinquefidi lobis triangularibus acutis ; carpellis 7-8 in
capsula globoso-depressa truncata dispositis, pilosis , longitudina-
liter dehiscentibus et apice dorso biaristatis.

Crescit in locis umbrosis vallis fluvii Taccazé , mense Augusto
fructiferum (Schimper).

70 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Les échantillons des collections de Schimper concordent
parfaitement avec ceux recueillis, dans le Walo, par MM. Perrotet et Le-
prieur.

ABUTILON MICROPHYLLUM. Nob.

(Tan. XV.)

A. albido-cinerescens; caule gracili , lignoso , ramoso, tereti ;
foliis minimis , unguicularibus , breviter petiolatis, cordatis , acutis
obsolete dentatis, utrinque tomentoso-albidis; floribus parvulis
in axilla foliorum supremorum solitariis , breviter pedunculatis ; ca-
lycis campanulati 5-fidi lobis semiovalibus, acuminatis ; capsula
calyce duplo longiori , apice abrupte truncata, tomentosa ; carpellis
10 arcte coalitis, superne dorsoque hiantibus, 2-3-spermis; semi-
nibus pubentibus.

Crescit in regione littorea maris Rubri Choho dicta (Antoine
Petit).

Observation. — On distinguera de suite celle espèce à son aspect blanc
cendré, à ses feuilles excessivement petites, ayant de quatre à huit lignes de
longueur, également blanches et lomenteuses sur leurs deux faces , à ses cap-

sules tronquées carrément au sommet et composées seulement de dix car-
pelles , et enfin à ses graines pubescentes.

BASTARDIA. Kunth., Malv., p. 4.
BASTARDIA ANGULATA. Guill. et Perr., FI. Seneg., 1, 65.

B. fruticosa; caule erecto, ramoso, 4-5-pedali , angulato , pulve-
rulento ; foliis longe petiolatis, ovali-cordatis , apice acuminatis ,
7-9-nerviis, margine subintegris aut vix denticulatis, utrinque pul-
verulentis, albidis; floribus luteis, racemum terminalem aut axilla-
rem, ramosum, subpaniculatum efformantibus ; tubo stamineo brevi,
basi dilatato, valde tomentoso ; capsula globosa, centro excavata ,
tomentosa ; carpellis circiter 25, compressis, subreniformibus, obtu-
sissimis , monospermis ; semine glabro.

Crescit prope Addiabo non procul a convalle fluvii Mareub (Quar-
tin Dillon).

Observation. — Cette espèce a élé comparée avec les échanlillons au-

lhentiques de la Flore de Sénégambie, et n'a offert aucune différence sen-
sible.

MALVACEÆ. 71

LAGUNEA. Cavan., Diss., HI, 171; DC., Prodr., Y, 474.

LAGUNEA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1m, 1676.

L. caule erecto simplici, tereti, piloso ; foliis longe petiolatis, basi
cordatis, apice acuminatis, dentatis, membranaceis, basi 5-7-nerviis,
vix pilosis ; stipulis lanceolatis , basi sensim angustatis subfoliaceis ;
floribus parvulis subcorymbosis, calycis quinquepartiti laciniis
oblongo-lanceolatis, acutis, externe pilosis, petalis calyce duplo lon-
gioribus.

Crescit sub umbra arborum, in valle fluvii Taccazé, prope Tché- ,
latchékanné , mense Augusto florens (Schimper ).

Observation. — On distinguera celte espèce , qui est voisine de la L. lobata,
Willd, par ses feuilles cordiformes acuminées , non lobées.

72 FLORA ABYSSINICA.

XVI. BOMBACEÆ.

ADANSONIA. L., Gen., n° 836; DC., Prodr., I, 478.

ADANSONIA DIGITATA. L., Sp., 960 ; Cav., Diss., V, 298, t. XV; DC.,
Prodr., I, 478.

A. procera, 60-80 pedes alta, ramosissima , valde comosa ; trunco
lævi , crasso; ligno tenerrimo; folia petiolata, palmatim composita,
alterna, versus ramulorum partem superiorem approximata, an-
nuatim caduca; floribus albis, amplis, pedunculatis , pendulis ;
fructu ovoideo-oblongo, externe coriaceo-lignoso, tomentoso.

Crescit in vallibus calidis totius Abyssiniæ, presertim ad ripas
fluviorum Taccazé et Mareub , mense Maio florens ( Quartin Dillon x
Ant. Petit et Schimper ).

nara , et dans d’autres points compris entre 2,000 et 5,000 pieds d'élévation.

Les Changallas et les Chohos ; dans le pays desquels il est très-commun, em-

ploient son écorce filandreuse et lenace à faire des espéces de bonnets ou de

calottes qu'ils ornent de Coquillages. Ces calottes , imperméables à l'eau, leur

servent à la fois et de coiffure et de vase pour boire. L'écorce du Dima leur

Sert encore à faire des pagnes qu'ils roulent autour de leurs reins. Ils en pré-
arent aussi des liens et des cordages.

BUTTNERIACEÆ. 1

XVII. BUTTNERIACEÆ.

Tribus I. STERCULIACEÆ.

STERCULIA. L., Gen., n° 1086; DC., Prodr., I, 481.
STERCULIA TOMENTOSA. Guill. et Perrot., in Flor. Seneg., I, 84, t. XVI.

S. foliis ovali-oblongis acutis, indivisis aut apice subtrilobis ,
utrinque molliter et rufo-tomentosis , longe petiolatis, stipulis
longis , lineari-lanceolatis ; floribus, magnitudine mediis, in race-
mos axillares subramosos , numerosos dispositis; calyce campanu-
lato , ultra mediam partem 5-fido , externe rufo-tomentoso , gynan-
drophoro gracili, demum calyce longiori; carpellis 1-5, lignoso-
coriaceis, oblongo-acuminatis, externe rufis, tomentoso-setosis ,
interne pallidioribus, villosis , 5-6-spermis.

Crescit prope TeAdlatehékanné , non procul a convalle fluvii Tac-
cazé, in provincia Tigré, mense Maio florifera ( Quartin Dillon 5
Schimper ).

Observation. — La figure qui a été donnée de celte espèce dans la Flore de
Sénégambie (tab. XVI), offre une petite inexactitude , ainsi que j'ai pu le re-
connaitre en examinant les échantiflons en nature. Les fleurs ne sont pas lon-
guement pédonculées et solitaires ainsi que la planche l'exprime; elles for-
ment des grappes rameuses mulliflores, de la longueur des feuilles, aux
aisselles desquelles elles se développent , les précédant un peu dans leur évo-
lution. Les échantillons d'Abyssinie sont identiques avec ceux qui ont été ré-
collés au Sénégal, et ces derniers présentent également dans leur inflorescence
les caractères que je viens d'indiquer.

74 FLORA ABYSSINICA.

STERCULIA CINEREA. Nob.

STERCULIA ABYSSINICA? R. Brown., in Salt. voy., App. 377; Horsf. et
Benn., pl. Jav. rar., 226.

(Tan. XVL)

S. foliis petiolatis basi fisso-cordatis , digitato-3-5-lobis, superne
pulverulentis, subtus cinereo-tomentosis , 5-7 -nerviis, lobis ovalibus
acuminatis, integris; floribus... carpellis coriaceo-membranaceis
oblongis , angustis, apice acumine recurvo terminatis , externe cine-
reo-tomentosis , interne subvillosis.

Crescit in regione maritima non procul a mare ‚Rubro, Choho
dicta (Ant. Petit).

Observation. — Celte espèce me paraît tout à fait nouvelle. Elle a de la res-
semblance avec la S. tomentosa. Mais ses feuilles sont presque glabres en dessus,
etseulement pulvérulentes, non tomenteuses et grisâtres en dessous, ses carpelles
sont trés-allongés et trés-étroits , presque membraneux, également tomenteux
et grisâtres extérieurement, et non renflés, d’une couleur jaune dorée, ni pres-
que ligneux , comme ceux de l'espéce précédente.

Cette espèce est-elle la S. abyssinica de R. Brown, dont M. Bennet a donné
récemment le caractère? C'est ce que je n'ai pu reconnaitre avec certitude
d'aprés la phrase assez courte du jeune et savant botaniste anglais.

Tribus Il. HERMANNLE.

HERMANNIA. Nob.

HERMANNIA et MAHERNIA auctorum.

HERMANNIA TIGREENSIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 812.

(Tas. XVII.)

H. herbacea, annua; caule erecto ramoso, vix pedali, ramis
erectis, gracilibus , hirtis, pilis stellatis; foliis alternis , brevissime
petiolatis , elliptico-oblongis, acutis, margine serratis , pilosis ; sti-
pulis persistentibus , lanceolatis, acutis, pilosis; pedunculis axilla-
ribus solitariis , unifloris, patulis, folio sæpius longioribus , graci-
libus, versus partem superiorem pilosis; petalis erectis oblongis

BUTTNERIACEF. 75
angustis obtusis , basi longe unguiculatis , ungue marginato ; stami-
num filamentis planis, distinctis , versus partem superiorem dilatatis ,
obovalibus; antheris oblongis apice bifidis ; capsula obovoidea,
centro depressa subpentagona, et dorso sub apice 5-cornuta, 5-
valvi, valvis medio septiferis. ;

Crescit prope 7chélatchékanné, non procul a convalle fluvii Taccazé
( Quartin Dillon et Schimper ).

Observation. — Cette espèce est annuelle. Elle se distingue de suite par ses
feuilles elliptiques allongées, ses pédoncules gréles, très-longs , divariqués et
uniflores.

HERMANNIA QUARTINIANA. Nob.

MAHERNIA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, n° 4403.

H. suffrutescens; caule sublignoso, a basi ramoso , diffuso,
hirto; foliis elliptico-lanceolatis, aut lanceolatis acutis ; margine
serratis , breviter petiolatis , subhirsutis , stipulis lanceolatis ,
integris aut subdentatis; pedunculis oppositifoliis, divaricatis ,
apice bifloris ; floribus pedicellatis ; pedunculo hirto ad basin
bifurcationis bibracteato ; petalis obovali-oblongis , obtusis , longe
unguiculatis; staminum filamentis liberis, in medio abrupte dila-
tatis incrassatisque, quasi utrinque cornutis, pilosis; antheris
oblongis , apice bifidis; capsula globosa, calyce parum accreto ves-
tita, hirta.

Crescit in collibus petrosis circa Adoua, mense Novembre florens
et fructifera ( Quartin Dillon, Schimper ).

Observation. — Doit-on séparer le genre Mahernia du genre Hermannia,
ainsi que tous les auteurs l'ont fait jusqu'à présent ? Nous ne le pensons pas; ces
deux genres ne présentent en réalité aucune différence essentielle qui justifie
leur séparation. C'est le méme calice, c'est la méme corolle, à eslivation spi-
rale et convolutée dans les deux genres. Ce sont les mémes étamines , généra-
lement libres ou à peine monadelphes par leur base , à anthère allongée extrorse
et bifide au sommet : seulement dans le genre Mahernia, les filets gréles à leurs
deux extrémités sont renflés vers leur partie supérieure en un corps transver-
sal épais, poilu, souvent glanduleux et concave, tandis que dans les espèces
du genre Hermannia ils sont simplement membraneux, dilatés, surtout vers
leur partie supérieure. Dans l'un et l'autre genre, les cinq styles sont ou di-
stincts ou rapprochés et légèrement sondés ; mais, dans ce dernier cas même,
on les sépare facilement et sans déchirure.

ll n'y a donc, selon nous, nul caractère qui puisse servir à dislinguer ces
deux genres, et nous proposons de les réunir en un seul.

76 FLORA ABYSSINICA.

MELHANIA. Forsk., Descrip., 64; DC., Prodr., 1, 499.

MELHANIA ABYSSINICA. Nob.

(Tas. XVIII. )

M. tota cinereo-tomentosa ; ramis erectis teretibus ; foliis petio-
latis, oblongis , ovalibus , apice basique obtusis, margine crenatis et
versus partem inferiorem obsolete subtrilobis , supremis sublanceo-
latis, acutis; stipulis lanceolato-linearibus ; pedunculis axillaribus ,
solitariis , petiolo scepius longioribus , apice bifurcatis et bifloris; in-
volucri foliolis lanceolato-linearibus ; calycis sepalis ovali-lanceo-
latis acutis; capsula subglobosa , 5-loculari, loculicida; seminibus
numerosis , punctato-tuberculatis.

Crescit circa Aderbati , in convalle fluvii Taccazé, mense Sep-
tembre fructifera ( Quartin Dillon).

Observation. — Je n'ai vu qu'un seul échantillon de cette espèce et il était en
fruits. Elle se rapproche beaucoup de la M. velutina, Forsk.; mais ses feuilles
sont ovales, obtuses et non lancéolées et aiguës. Ses pédoncules sont biflores et
non quadriflores. Son siyle est excessivement court, et enfin ses

graines sont
au nombre de huit à dix dans chaque loge.

MELHANIA FERRUGINEA. Nob.

M. tota ferrugineo-tomentosa ; caule erecto bipedali, parce ra-
moso ; foliis petiolatis , ovali-oblongis, obtusis, margine serratis ,
utrinque dense tomentosis , presertim subtus in nervis ferrugineis ;
petiolo pollicari tereti, ferrugineo-tomentoso , stipulis lineari-subu-
latis; pedunculo axillari, tereti, tomentoso, 2-3-unciali, apice 3-floro ;
floribus pedicellatis; caliculi triphylli foliolis unilateralibus , lato-
ovalibus, apice longe acuminatis ; sepalis lanceolatis, acutis ; capsula
ovata, tomentosa , loculis 10-spermis , seminibus subquadrato-cu-
neatis, tuberculatis.

Crescit circa Aderbati, in convalle fluvii Taccazé , mense S

ep-
tembre fructifera ( Quartin Dillon ).

Observation. — Vai hésité à savoir si cette plante n’était pas la M. velutina
de Forskal. Cependant, nos échantillons comparés avec la description de cet au-
teur, nous avons reconnu des différences marquées qui nous ont engagé à en
faire une espèce distincte, Notre M. ferruginea diffère de l'espèce de Forskal,

BUTTNERIACE/E. yin
1° par la teinte ferrugineuse qui recouvre presque toutes ses parties , tandis que,
dans l'autre, toutes les parties sónt d'un gris cendré ; 2* par ses feuilles obtuses ;
3* par ses pédoncules triflores; 4° enfin par les folioles de son calicule ; qui sont
toutes placées du côté extérieur de la fleur, ayant une forme ovale élargie ,
longuement acuminées au sommet ; 5 enfin par les loges de la capsule, qui
contiennent au moins dix graines el non quatre seulement.

La M. ferruginea diffère de la M. abyssinica par sa teinte brune, par ses feuil-
les plus grandes, et par les folioles de son calicule , Ovales, arrondies, lon-
guement acuminées.

WALTHERIA. L., Gen., n° 827; DC., Prodr., I, 499.

WALTHERIA INDICA. L., Sp., 941; Burm., Zeyl., 449 , t. LXVIII; DC.,
Prodr., 1, 493.

W. ferrugineo-tomentosa ; foliis breviter petiolatis, elliptico-lan-
ceolatis , acutis, serratis , stipulis linearibus deciduis , floribus sub-
ilibus, dense fasciculatis ; fasciculis sepius extraaxillaribus , caly-
cibus, bracteisque t toso-hispidis.
Crescit in provincia Chiré , et prope Tehélatehékanné , non procul
à convalle fluvii Taccazé ( Quartin Dillon ).

Observation. — C'est une de ces plantes répandues à profusion dans toutes
les régions chaudes de l'ancien continent. Les échantillons recueillis par
M. Dillon en Abyssinie sont identiques avec ceux que MM. Perrotel et Leprieur
ont rapportés du Sénégal.

Tribus HI. DOMBEYE/E.

DOMBEYA. Cavan., Dissert., ll, 121; DC., Prodr., 1, 498.

XEROPETALUM. Delile, Voy. Caill. Méroé, 84; Endlick., Gen., 5347.

DOMBEYA BRUCEANA. Nob.

PENTAPETES, Bruce, Voy., V, 84, t. XX.
XEROPETALUM BRUCEI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 378.

D. foliis longe petiolatis cordatis, acuminatis, margine obtuse
serratis, presertim subtus stellato-pubentibus , scaberulis ; stipulis
lanceolatis acutis ; floribus pedicellatis, in sertulo simplici aut bifido,
axillari, pedunculato, dispositis; involucri triphylli foliolis ovali-

18 FLORA ABYSSINICA.
lanceolatis, acutis, valde caducis; stylo usque ad apicem lanugi-
noso; appendicibus stamineis obtusis, non glandulosis.

Crescit in monte Sel/euda , non procul ab urbe Adoua , mense
Novembre florens (Quartin Dillon), in provincia Choa (Ant. Petit),
et in parte inferiori montis Sémajata , non procul ab urbe Adoua
(Schimper).

Observation. — Le genre Xeropetalum ne diffère en aucune manière du genre
Dombeya. C'est le même port, ce sont les mêmes caractères de fleur. Il est vrai
qu'on dit que dans le genre Xeropetalum la déhiscence de la capsule est locu-
licide, tandis que celle des Dombeya est septicide, leur capsule se partageant
en cinq coques, qui ensuite s'ouvrent en deux valves. En supposant que ce ca-
ractère soit fondé, et il l’est en réalité pour quelques espèces de Dombeya, je
ne sais pas si, seul, quand tous les autres caractères sont dans un accord par-
fait, il suffirait pour distinguer deux genres. Mais plusieurs espèces de Dombeya
m'ont offert la déhi septicide , Iquefois unie à la loculicide. Si on
ajoute à cela que dans la plupart des Dombeya les pétales sont persistants,
se sèchent et deviennent scarieux, on acquerra, comme moi, la certitude
que le genre Xeropetalum doit être réuni au Dombeya.

L'espèce mentionnée ici est bien celle qui a été parfaitement figurée par
Bruce sous le nom de Walkuffa.

DOMBEYA SCHIMPERIANA. Nob.
XEROPETALUM HIRSUTUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 845.

(TAB. XIX.)

D. foliis longe petiolatis cordatis acutis , utrinque stellato-tomen-
tosis, margine subdentatis , 9-nerviis; stipulis ovalibus , membra-
naceis , apice longe acuminatis ; floribus majoribus pedicellatis , in
cyma dichotoma, densa, longe pedunculata, axillari, dispositis; in-
volucri decidui foliolis ovali-oblongis, acutis; appendicibus stami-
neis longioribus, glandulosis; stylo basi hirsuto, apice glabrius-
culo.

Crescit ad latera montis Aber, prope Adesela , in provincia Se-
miène , mense Junio florens ( Schimper ).

Observation. — Celle espèce se distingue bien facilement de celle qui pré-
cède. Elle est deux fois plus grande dans toutes ses parties , et ses feuilles et son
calice sont trés-tomenteux. Elle en diffère encore par ses stipules très-larges
et non étroites et lancéolées; par ses appendices staminaux beaucoup plus
longs que les étamines, et glanduleux, et par son style glabre dans sa partie
supérieure.

TILIACEÆ. 19

XVIII. TILIACEÆ.

SPARMANNIA. Thunb., Nov. gen., 88; DC., Prodr., 1, 503.

SPARMANNIA ABYSSINICA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. rr, 567.

(Tan. XX.)

S. foliis longe petiolatis , palmato-3-5-partitis , præsertim subtus
pilosis ; laciniis lanceolatis, elongatis, longe acutis , inciso-dentatis ,
tenui-membranaceis ; stipulis lineari-lanceolatis, acutissimis, floribus
purpurascentibus, pedicellatis, sertulatis, sertulo pedunculato 8-12-
floro, oppositifolio, involucro e bracteis lineari-lanceolatis acutissimis
constanti; petalis subspatulatis , margine undulatis ; capsulis ovali-
acutis, echinatis, 4-1 loculicido-4-valvibus ; loculis poly-
spermis.

Crescit in valle fluvii Mareub (Quartin Dillon et Ant. Petit) ,
mense Augusto florens; et inter Entchetcab et Schoata in provincia
Semiène ( Schimper ).

`}
1DuS,

Observation. — Ce joli arbrisseau appartient bien certainement au genre
Sparmannia, qui jusqu’à présent ne comptait qu’une seule espèce. Il est fort
distinct de la S. africana par la forme de ses feuilles , la couleur de ses fleurs
et la forme des diverses parties qui les constituent.

CORCHORUS. L., Gen., 675 ; DC., Prodr., I, 504.

CORCHORUS SERRÆFOLIUS. Burchell, Voy. I, p.537; DC., Prodr., I, 504.
CORCHORUS TRILOCULARIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4423

(non L.).

C. caule tereti ramoso, erecto aut diffuso, hirto ; foliis maxime
variis, sepius oblongo-lanceolatis, acutis aut subobtusis, basi obtusis

80 FLORA ABYSSINICA.

trinerviis, margine serratis, præsertim in nervis pilosiusculis ; stipu-
lis linearibus acutissimis ; pedunculis sepius oppositifoliis, brevibus,
hirtis, 1-3-floris ; alabastris acuminatis; capsulis pedunculatis, linea-
ribus, apice acutis, tri- aut tetragonis, angulis obtusis, scabris, subto-
rulosis , 3-4-6-locularibus , 3-6-valvibus.

Crescit frequens in ruderatis et cultis provinciarum Tigré, Chiré
(Quartin Dillon, Ant. Petit, Schimper).

Observation. — J'ai eu à ma disposition un très-grand nombre d'échantillons
de celte espèce, et j'ai pu reconnaitre qu'elle était excessivement variable.
Ainsi ses feuilles sont tantôt longues de trois à quatre pouces, tantôt seule-
ment de six à huit lignes. Ses capsules , très-longues, sont scabres et offrent
trois, quatre et méme six loges. J'ai rapporté ces échantillons nombreux non
au C. trilocularis, L., mais au C. serræfolius de Burchell. Ils ont en effet tous
les caractères de cette dernière espèce, tandis qu'ils different de la premiere
par leurs feuilles moins velues , par leurs capsules variant de trois à six loges et
beaucoup moins nombreuses.

CORCHORUS TRIDENS. L., Mant., 566 ; DC., Prodr., I, 505.

CORCHORUS QUINQUENERVIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr, 4465.
(non Hochst., sect. rrr, 4454).

C. caule erecto, parce ramoso, 1-2-pedali, glabriusculo; foliis
petiolatis elliptico-lanceolatis, acutis , margine serratis, serraturis
duabus inferioribus sæpius in setulam dependentem desinentibus ,
glabris, petiolo facie interna piloso, externa glabro; stipulis seta-
ceis glabris; capsulis sæpius in axilla foliorum tribus, sessilibus ,
obsolete triquetris, vix pilis raris conspersis, apice tridentatis, denti-
bus reflexis, trilocularibus, trivalvibus.

Crescit in rupibus prope TeAélatehékanne (Quartin Dillon ,
Schimper), mense Septembre florens et fructifer.

Observation. — Nous avons reconnu, dans les échantillons des collections
de Schimper, portant le n° 1465 et le nom de C. quinquenervis, tous les ca-
racleres du véritable C. tridens de Linné.

CORCHORUS QUINQUENERVIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m,
1454.

C. caule herbaceo pedali, subsimplici, tereti, piloso ; foliis petiola-
tis, ovalibus aut ellipticis, tenui-membranaceis, acutis, margine ser-
ratis, a basi 3-5-nerviis, vix pilosis, stipulis lineari-setaceis pilosis ;

TILIACEÆ, 81
capsulis teretibus aut subtriquetris, apice acuminatis, pilosis, vix
unam unciam longis, rugosulis, trilocularibus, seminibus triquetris,
subtuberculatis.
Crescit in valle fluvii Zaccazé, sub umbra arborum in rupibus,
mense Septembre fructifer ( Schimper).

Observation. — Dans la troisième partie des herbiers de M. Schimper, deux
plantes portent ce nom. L'une sous le n° 1454, et c'est celle dont nous venons
de tracer les caractères ; l'autre sous le n° 1465, en est complétement diffé-
rente. C'est, selon nous, le C. tridens, L. Le Corchorus quinquenervis en dif-
fere surtout par sa tige velue et non glabre, par ses feuilles beaucoup plus
larges , ovales, allongées et non lancéolées, et par l'absence des trois dents qui
lerminent la capsule du Corchorus tridens.

CORCHORUS MURICATUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. Ir, n? 4491,

C. annuus; caule erecto, ramoso, pedali, linea pilosa unilaterali
notato; foliis elliptico-l latis, basi apiceque obtusis , trinerviis
vix pilosiusculis, margine grosse serratis , stipulis linearibus, acutis-
simis ; floribus minimis, sæpius binis, extraaxillaribus, brevissime
pedicellatis; capsulis brevibus arcuatis , obtuse triquetris , torulosis
et in angulis lineis duabus longitudinalibus muricato-serratis nota-
tis, 3-locularibus , 3-valvibus.

Crescit prope Gaffa provinciæ Tigré, inter segetes, in mense Sep-
tembre florens et fructifer (Schimper).

Observation. — Espèce très-distincte par ses capsules assez courtes, recour-
bées en arc, toruleuses, offrant sur chacun de leurs trois angles obtus deux
crêtes longitudinales rapprochées l'une de l'autre et marquées de dents très-
aiguës, roides et en crochet.

CORCHORUS MICROPHYLLUS. Fresen., Mus. Senck., II, 456.

C. capsulis obsolete 4-angularibus , subeylindricis, acuminatis,
4-locularibus , scabris, varie curvatis, foliis parvulis ovato-subro-
tundis, grosse crenatis , undulatis , lineatis , glabris ( Zoe. cit. ).

Crescit in Abyssinia ( Ruppel ).

Observation. — Je n'ai point observé celle espèce, qui n'est encore connue
que par la phrase publiée par M. Fresenius. Peut-être n'est-ce qu'une des
formes variées du C. serræfolius, Burchell.

82 FLORA ABYSSINICA.

TRIUMFETTA. L., Gen., 600; DC., Prodr., I, 506.
S I. Capsula non partibili.

TRIUMFETTA FLAVESCENS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 1020, sect. rr, 1442 et 1794.

TRIUMFETTA MONOICA. Hochst. et Steud., Herb. arab., n° 764.

T. frutescens ; foliis petiolatis , lato-ovalibus aut suborbicularibus,
acutis, basi truncatis aut subemarginatis, 5-7-nerviis, presertim.
subtus appresse tomentosis, margine inciso-dentatis; floribus to-
mentosis , icosandris, petalis cuneatis, glabris, sensim in unguem
ciliolatum attenuatis, apice obtusissimis , urceolo intra petala mem-
branaceo ciliolato ; fructibus parvulis, oblongis , echinatis, villosis,
(echinis brevibus superne incurvis) bi- aut unilocularibus indehis-
centibus, aliquando monospermis.

Crescit in rupestribus vallium provincie Meda prope Adeganna,
mense Aprili fructus et flores, et in montibus infra TeAélatehékanné
(Schimper).

Observation. — Espèce fort remarquable par la forme de son fruit allongé
et pointu, offrant deux et quelquefois une seule loge monospermes , et restant
indéhiscent. Par ses caractères, cette espèce a quelque analogie avec la
T. pentandra de la Flore de Sénégambie. Mais ses fleurs offrent vingt élamines
et non cinq, el ses feuilles ne sont pas lobées.

S II. Capsula in carpellis partibili.
TRIUMFETTA VELUTINA. Vahl., Symb., 3, p. 62; DC., Prodr., I, 507.

T. foliis breviter petiolatis, obovalibus, basi sæpius angustatis ,
3-nerviis, apice acutis , obsolete trilobis, margine inzequaliter serra-
tis, serraturis infimis glandulosis , presertim subtus subfusco-veluti-
nis, supremis ovali-lanceolatis; floribus parvis, in axilla foliorum
aggregatis, pedicellatis; sepalis angustis, apice uncinatis; petalis
obovali-oblongis ; fructibus globosis lanatis , echinatis, 3-5-pyrenis,
echinisapice hamatis.

Crescit in provincia Tigré non procul a valle fluvii Taccazé mense
Julio ( Quartin Dillon ).

TILIACEÆ. 83

Observation. — Les échantillons parfaitement eonservés que j'ai sous les

yeux se rapportent à l'espéce décrite par Vahl sous le nom de T. velutina. Cette

espèce est bien voisine des T. glandulosa de Lamarke et T. Vahlii, Poiret, qui

peut-être devraient être réunies. La T. velutina se distingue entre autres par
ses feuilles rétrécies à leur base et non très-obtuses.

TRIUMFETTA VAHLII. Poiret, Suppl., 3, p. 300; DC., Prodr., I, 507.

TRIUMFETTA GLANDULOSA. Forsk., Cat. ar., 297; Vahl., Symb., III, 62 (non
Lamkc.).

T. ferrugineo-tomentosa; foliis ovali-oblongis acutis, basi emar-
ginato-cordatis, 3-5-nerviis, margine inæqualiter dentato-serratis ,
presertim subtus ferrugineo et stellato-tomentosis, serraturis infimis
sepius subtus glandulosis ; floribus confertissimis , magnis ; sepalis
tomentosis ; fructibus.....

Crescit in provincia Chiré (Ant. Petit) et in locis siccis medic

regionis septentrionalis montis Se//euda mense Octobre et prope
T hélatehék 3 ( Sehi

per).

Nomen abyssinicum : Getsché.

Observation. — Ainsi que nous venons de le dire, cette espèce a de bien
grands rapports avec la T. velutina de Vahl. Mais elle s'en distingue par ses
feuilles plus tomenteuses , ovales, lancéolées , échancrées en cœur à leur base,
et par ses fleurs beaucoup plus grandes et plus nombreuses.

TRIUMFETTA TRICHOCLADA. Link., Enum. alter., II, p. 5 ; DC., Prodr.,
I, p. 507.

TRIUMFETTA SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schmp. Abyss., sect. 1, 368, sect. 11,
n°774, sect. 111, 4455.

T. caule herbaceo, ramis petiolisque unilateraliter pilosis ; foliis
ellipticis, acuminatis, basi obtusis aut subacutis, 5 aut obsolete 7-
nerviis, margine dentato-serratis , membranaceis, utrinque pilosius-
culis; stipulis lanceolatis, ciliatis; floribus minimis , pedicellatis,
subconfertis , pentandris ; calycis sepalis oblongis, angustis , glabris,
apice setosis; urceolo brevissimo ; capsulis subglobosis , depressis
echinatis, glabris, 3-4-locularibus, loculicide dehiscentibus.

Crescit in provincia Chiré (Ant. Petit), et in umbrosis arborum
prope Gapdia in provincia Tigré, et in valle fluvii Taccazé, et in
monte Selleuda (Schimper), mense Septembre florens.

Observation. — En examinant attentivement la plante distribuée sous le nom

8^ FLORA ABYSSINICA.

de T. Schimperi par M. Hochstetter, j'ai reconnu , ainsi que M. Gay l'avait déjà
fait dans les notes manuscriles de son herbier, que celle espèce doit êlre rap-
portée à la T. trichoclada de Link. Elle en présente tous les caractères, et surtout
cette disposition singulière de la pubescence , qui sur les pétioles et lesrameaux
forme une ligne longitudinale et unilatérale. D'un autre côté, celle espèce a une
certaine analogie avec notre T. pentandra de la Flore de Sénégambie. Comme
elle, en effet, elle n'a que cinq étamines ; mais la figure de ses feuilles non lobées,
son fruit globuleux, à trois ou quatre loges s'ouvrant en autant de valves, sont
des caracteres qui l'en distinguent parfaitement.

TRIUMFETTA TRICHOCARPA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 1204 ; sect. 111, 1682 et 1683.

T. annua, parvula; caule, ramis petiolisque linea pilosa uni-
laterali notatis ; foliis longe petiolatis, membranaceis , ovalibus aut
ellipticis, grosse serratis, 3-5-nerviis, pilosiusculis; pedunculis 3-
floris ; fructibus globosis, 4-locularibus, 4-valvibus, aculeatis ;
aculeis longis, dense et longe setosis.

Crescit prope Gafta, in provincia Tigré, mense Septembre flo-
rens (Schimper).

Observation. — Cette espèce est une des mieux caractérisées du genre. Elle
est annuelle , haute de moins d'un pied ; sa tige et ses pétioles offrent, comme
dans. la T. trichoclada de Link, une rangée longitudinale de poils. Ses fruits

sont remarquables par les longues soies qui naissent des aiguillons dont ils sont
recouverts.

TRIUMFETTA CUNEATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4445,
1460 et 1756.

T. herbacea, annua, foliis petiolatis suborbiculatis, apice acumi-
natis aut subtrilobis, margine serratis, basi subcuneatis, sæpius
5-nerviis, stellato-pilosis ; floribus parvulis axillaribus ; petalis
oblongo-linearibus , obtusis ; fructibus globosis , parvulis, albido-
lanuginosis , echinatis, echinis apice uncinatis.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon) in rupibus vallis
Maye-Mezano prope Tchélatchékanné et in vallibus provinciæ Meda
(Schimper).

Observation. — Espèce assez voisine, par le port, de notre T. pentandra
dela Flore de Sénégambie.

TILIACE/E. 85
GREWIA. Juss., Ann. Mus., 4, p. 82; DC., Prodr., I, 508.

GREWIA CORYLIFOLIA. A. Rich., in Flor. Seneg., 1, p. 95, t. XX.

GREWIA ECHINULATA. Delile, Cent. pl. Afriq., 82; Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. rr, n's 878 et 1278.

GREWIA VILLOSA. Roth., Nov. sp., 288; DC., Prodr., 1, 512.

G. foliis orbicularibus, obtusissimis, aut breviter acuminatis, basi
cordatis, inæqualiter serratis, præsertim subtus stellato-tomentosis ,
(pilis rufis aut subalbidis ) , 5-nerviis ; nervis ramosis , nervillis sub-
transversis, parallelis, approximatis ; floribus rubris, fere sessilibus ,
glomerulatis , numero staminum (5-30) maxime variis ; petalis bre-
vissimis, emarginatis, fructibus globoso-depressis, hirtis, crustaceis,
2-4-pyrenis.

Crescit in provincia Choho , circa Assai (provincia Tigré) (Quartin
Dillon et Schimper ).

Observation. — Espèce extrêmement variable , ayant ses feuilles tantôt ob-
tuses et tantôt légèrement acuminées au sommet , à poils roux ou blanchâtres.
Les fleurs , ainsi qu'il résulte d'observations manuscrites consignées dans l'her-
bier de mon ami M. J. Gay, offrent tantót cinq ou méme deux étamines seule-
ment, tantôt de quinze à trente. Le stigmate est quelquefois à lobes arrondis ,
obtus, peu marqués, ou à quatre lobes foliacés et irrégulièrement déchiquetés.
Je me suis assuré, par une comparaison exacte , de l'idendité spécifique de la
plante indienne ( G. villosa) , de la plante de Nubie et d'Abyssinie (G. echinu-
lata) , et de la plante du Sénégal (G. corylifolia , Nob. ).

GREWIA BICOLOR. Juss., loc. cit., p. 90, t. L, f. 2; DC., Prodr., I, 609;
A. Rich., in Fl. Seneg., 1, 96.

G. foliis brevissime petiolatis, ovalibus, acutis, basi obtusis,
inæquilateris, margine tenuissimo-denticulatis, trinerviis, superne
glabriusculis, subtus albidis, appresse tomentosis ; pedunculis axil-
laribus, petiolo longioribus, apice sæpius 3-floris , albidis ; sepalis
lanceolatis, abrupte acutis, dorso carinatis; petalis obovali-oblongis,
obtusis, calyce brevioribus, unguiculatis, ungue glabro, glandu-
loso; fructibus globosis , glabris , geminis; nuce 4-loculari.

Crescit in provincia Chiré, prope Tchélatchékanné, in mense
Junio florens (Quartin Dillon ).

S6 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Je rapporte à la G. bicolor des échantillons parfaitement bien
conservés, recueillis par M. Quartin Dillon sur le plateau , dans le voisinage
de Tchélatchékanné. En les comparant avec ceux du Sénégal, j'ai eru pou-
voir les rapporler à la méme espèce; seulement la plante d'Abyssinie , qui
forme un arbre d'une vinglaine de pieds de hauteur, a les feuilles un peu moins
étroites , plus sensiblement dentées; mais du resle tous les autres caractères
sont identiques.

GREWIA CINEREA. Nob.

G. foliis elliptico-oblongis, acutis, basi obtusis, inæquilateris , 3-
nervis, margine subserratis, dentibus incrassatis, utrinque ci-
nereo-tomentosis , subtus pallidioribus , 2-2 £ uncias longis, 8-12
lineas latis; floribus.. ... fructibus globosis aut didymis, pilosiusculis,
pisiformibus, pedicellatis, pedunculis pedicellisque petiolo multo
longioribus, tuberculatis , glabriusculis, nuce ossea , 4-loculari.

Crescit prope Tehélatchékanné, non procul a valle fluvii Taecazé,
mense Junio fructifera ( Quartin Dillon).

' Observation. — Voyez les remarques placées à l’espèce suivante.

GREWIA CANESCENS. Nob.

G. foliis obovali-oblongis, acütis aut subobtusis, basi rotundatis,
inæquilateris, trinerviis, margine subdenticulato-crenatis , utrin-
que albido-tomentosis, concoloribus, 1 unciam aut sesquiunciam
longis, 6-8 lineas latis; pedunculis petiolo longioribus, apice bi-
trifurcatis , albido-tomentosis ; fructibus pisiformibus, globosis, pi-
losis ; nuce 4-loculari.

Crescit in provincia Chiré, et inter Massouah et Adoua , in locis
montosis ( Quartin Dillon ).

Observation. — Cette espèce et la précédente, G. cinerea, sont extrêmement
voisines l'une de l’autre , et toutes deux sont nouvelles. La G. canescens se dis-
lingue par ses feuilles presque également d'un blanc jaunâtre ou grisâtre , sur
ses deux faces, plus pelites, moins allongées, moins aiguës, et en général
obovales, marquées de dents obtuses ou de crénelures sur les bords et non den-
tées en scie; par ses pédoncules tomenteux, non tuberculeux, et ses fruits
beaucoup -plus velus.

GREWIA DISCOLOR. Fresen., loc. cit., 459.
GREWIA PALLIDA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 727.

G. foliis elliptico-oblongis, acuminatis, subobtusis, basi valde inæ-

TILIACEÆ. 87
quilateris, hinc obtusissimis , illinc acutis, 3-3 4 uncias longis, 12-
15 lineas latis, margine obsolete dentatis , superne punctatis, subtus
albidis, squamaceo-pilosis, pilis appressis stellatis ; pedunculis axil-
laribus, solitariis, petiolo longioribus, 1-2-floris, vix pubentibus; flo-
ribus pedicellatis; stipite glabro ; fructibus sæpius digastris, meri-
carpiis globosis , pisiformibus , piloso-squammatis , pallidis.

Crescit ad latera montium versus fluvium Taccazé, infra Tchélat-
chékanné , mense Novembre fructifera (Schimper).

Observation.— Cette espèce a quelques rapports avec la G. bicolor, Juss. Mais
ses feuilles sont plus grandes, à dents à peine marquées, très-inégales à leur
base ; leurs pédoncules, presque glabres , sont solitaires et non réunis souvent
au nombre de deux à trois à l'aisselle des feuilles. Je rapporte à la description
de Fresenius les échantillons étiquetés sous le nom de G. pallida par M. Hochs-
letter.

GREWIA FERRUGINEA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,183 et 215.

GREWIA GOLUMNARIS. Hochst., loc. cit., sect. 11, n° 967 (non Smith).

G. maxime varia; foliis petiolatis, ellipticis, obovalibus, acumi-
natis, basi obtusis , sæpius magnis, 3-4 uncias longis, 2 uncias latis,
rarius dimidio etinfra minoribus, margine obsolete dentato-serratis ,
presertim subtus subferrugineis, pilis stellatis, 3-nerviis; pedunculis
axillaribus , terminalibusque , sericeo - tc tosis , ferrugineis , 3-
multifloris ; sepalis linearibus, tomentosis ; petalis lanceolatis, acutis,
calycem zequantibus ; fructibus 2-4-pyrenis , carnosis, glabris.

Crescit circa Adoua (prov. Tigré), in provincia Chiré ( Quartin
Dillon), et in cæteris Abyssiniæ partibus.

Nomen vernaculum : Sauma.

Observation. — Espèce excessivement variable par la grandeur de ses feuilles ,
ayant ordinairement trois à quatre pouces de longueur et quelquefois à peine
un pouce. Avant sa maturité, le fruit est couvert de quelques grands poils
dressés qui disparaissent à l'époque de la maturilé ; le torus ou slipe est assez
long, tout hérissé de poils dressés. Cette espèce est voisine dela G. columnaris ,
Smith, mais en diffère 1° par ses feuilles plus velues et ferrugineuses à leur face
inférieure, plus acuminées au sommet ; 2^ par ses fleurs plus grandes, ayant les
houtons ovoides et plus renflés. Du reste , ces deux espèces ont entre elles beau-
coup d'analogie. Son bois est dur ; on s'en sert pour faire des hampes de lance.

GREWIA VENUSTA. Fresen., Mus. Senck., 11, 459, t. X.

G. foliis oblongo-ellipticis, acutis basi obtusis, inæquilateris , 3-

88 FLORA ABYSSINICA.
nerviis, margine subserratis , superne viridibus, glabriusculis , sub-
tus cano-tomentosis , 2 4 ad 3 4 uncias longis, 15-18 lineas latis ,
brevissime petiolatis; pedunculis 2-3, axillaribus, petiolo paulo lon-
gioribus, apice 3-floris , floribus pedicellatis pedunculis pedicellis-
que villosis; sepalis elliptico-oblongis, acutis, petalis obovali-cu-
neatis, basi gabris, apice bifidis ; fructibus globosis pisiformibus,
tomentosis.

Crescit prope Tchélatchékanné, in provincia Tigré , mense Junio
florens (Quartin Dillon ).

Observation. — Je rapporte à la G. venusta de Fresenius , de beaux échan-
lillons qui m'ont paru en avoir tous les caractères ; seulement les feuilles sont
un peu plus étroites que dans la figure donnée par ce savant.

GREWIA VELUTINA? Vahl., Symb., I, p. 35, ex Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. 11, n° 966.

G. ramulis foliisque rufo-tomentosis, foliis breviter petiolatis ,
ellipticis, basi obtusis, et æquilateris, apice acutis, denticulato-serra-
tis, sesquiunciam ad duas uncias longis, 5-8 lineas latis, utrinque
velutinis, subtus pallidioribus ; pedunculis axillaribus, brevibus ,
2-3, apice sæpius trifloris ; sepalis ellipticis, acutis, petalis oblongo-
obovalibus , emarginatis , unguiculatis , ungue glabro et eglanduloso ,
calyce dimidio brevioribus ; ovario villoso ; fructu...

Crescit infra Tehélatchékanné versus fluvium Taccazé , in mense
Maio florens (Schimper).

Observation. — Espèce voisine de la G. carpinifolia par la figure et la gran-
deur de ses feuilles. Mais celles-ci sont plus velues, molles et douces au tou-
cher dans la G. velutina , où elles sont simplement obtuses et non légèrement
échancrées en cœur.

GREWIA CARPINIFOLIA. Juss., Ann. Mus., IV, 91, t. LI; DC., Prodr.,
I, 510; A. Richard, in Fl. Seneg., I, p. 79.

GREWIA TEMBENSIS. Fresen., Mus. Senck., II, 158 ; Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. 11, 834.

G. foliis ovali-oblongis, aut obovali-obl gis, inatis, basi
cordatis, margine dentato- et glanduloso-serratis, superne subtusque
stellato-pilosis, subferrugineis; subtus pallidioribus , pedunculis
axillaribus, solitariis aut pluribus, ferrugineo-sericeis ; stipite glabro

TILIACEÆ. 89
antheris barbatis; petalis apice bifidis ; fructibus e carpellis 1-4 plus
minusve coalitis, punctato-pilosiusculis , crustaceis , constantibus.

Crescit prope Gapdia, provincia Tigré, mense Septembre
( Schimper).

Observation. — J'ai comparé les éc} ill dé és G. tem-
bensis, Fresen. , par M. Hochstetter, dans les plantes de Schimper, avec la G. car-
pinifolia de la Flore de Sénégambie, et j'ai reconnu qu'ils étaient identiques.
Dans l'un et dans l’autre, j'ai remarqué ce caractère singulier que les anthères
portent des soies courtes , roides et comme épineuses.

GREWIA PETITIANA. Nob.

G. foliis ellipticis, acuminatis, basi obtusis, sæpius inæquilateris,
margine inæqualiter dentato-serratis , trinerviis , superne subrugoso-
punctatis , subtus griseo-tomentosis, sesquipollicem aut vix 2 pol-
lices longis, 1 pollicem latis; pedunculis 2-3, axillaribus, trifurcatis,
appresse tomentosis; stipite glabro, apice dense ciliato; petalis
oblongo-lanceolatis, apice integris; antheris glabris ; fructibus glo-
bosis, junioribus pilosis, senioribus punctatis.

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

Observation. — On doit rapprocher cette espèce, que je considère comme
nouvelle, de la G. carpinifolia, dont elle a à peu près le port. Mais elle s’en
distingue par ses feuilles d'un blanc grisâtre, et tomenteuses à leur face infé-
rieure, marquées dans leur face supérieure de ponctuations très-rapprochées ;
par ses boutons de fleurs simplement tomenteux et non laineux, par ses pé-
tales entiers à leur sommet et par les anthères tout à fait glabres et non hé-
rissées de ces espèces de poils épineux qu'on remarque sur celles de la G. carpi-
nifolia. Notre espèce a aussi quelque analogie avec la G. trichocarpa, mais ses
feuilles tomenteuses et blanchâtres en dessous, ses pétales entiers l'en distin-
guent facilement.

GREWIA TRICHOCARPA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4216.

G. foliis obovalibus aut ellipticis acuminatis, dentato-serratis ,
2-2 $ unciaslongis, vix 1 unciam latis , basi trinerviis, superne punc-
tatis, subtus pilosiusculis, pilis appressis , stellatis; pedunculis axil-
laribus, solitariis, 1-2-floris, pedicellis geminis; sepalis linearibus ;
petalis obovali-oblongis, calyce paulisper brevioribus , apice emar-
ginatis, unguiculatis , ungue lanato ; stipite oblongato , glabro ; fructi-
bus globosis, pisiformibus, setis longiusculis erectis et pilis stellatis
conspersis.

90 FLORA ABYSSINICA.
Crescit prope Gafta in provincia Tigré, mense Septembre jam
deflorata (Schimper).

Observation. — Cette espèce est assez voisine de la G. carpinifolia , Juss., dont
elle diffère surtout par ses feuilles non échancrées en cœur à leur base, moins
rudes et moins velues , et par ses pédoncules seulement uniflores ou biflores.
Elle diffère de la G. columnaris, Smith, par ses feuilles plus allongées à leurbase,
dentées en scie et non crénelées, et encore par ses fleurs beaucoup moins
nombreuses.

GREWIA MEMBRANACEA. Nob.

G. foliis longiuscule petiolatis, ovalibus aut ellipticis , acutis, basi
obtusis, æquilateris, margine denticulatis, 3-nerviis, tenui-
membranaceis, presertim subtus pubentibus, 1 £ ad 2 4 uncias
longis, 1 unciam ad sesqui-unciam latis ; pedunculis axillaribus ,
petiolo longioribus, apice 2-3-floris, pedicellis pilosis, peduncu-^
lum æquantibus ; sepalis lanceolatis , acutis , externe subtrinerviis ;
petalis obovali-oblongis, obtusis, basi glabris, calyce paulo brevio-
ribus ; carpellis parvulis, globosis, solitariis , geminis, quaternisve
ex eodem flore, pilosiusculis.

Crescit in provincia Chiré, et in provincia Choho ( Quartin Dillon
et Ant. Petit).

Observation. — Je crois celle espèce bien distincte el bien caractérisée 1° par
Ses feuilles minces, } , légèrement pul sur ses deux faces
et généralement égales à leur base , par ses fleurs assez pelites et par ses fruits
très-petits , souvent formés de trois ou de quatre carpelles qui paraissent glau-
ques et blanchâtres ou couleur de chair, du moins dans les échantillons des-
séchés.

GREWIA HETEROPHYLLA. Nob.

G. foliis parvulis, figura maxime variis , oblongo-obovalibus, ob -
tusissimis aut suborbicularibus , aut ellipticis, obtusis rarius acutis,
margine denticulatis , cinereo-tomentosis , subtus pallidioribus , vix
unam unciam longis aut dimidio minoribus; floribus... ..; fructi-
bus longe pedunculatis , pedunculis 3-floris, pedicellis fere unam
unciam longis; fructibus globosis vix pilosis, solitariis aut geminis.

Crescit prope Tehélatchékanné, in provincia Chiré ( Quartin
Dillon ).

Observation, —Je crois cette espèce tout à fait nouvelle. Malheureusement,

TILIACEÆ. 91
je ne la possède qu’en fruit. Elle se rapproche assez de la G. rotundifolia de Jus-
sieu. Mais ses feuilles sont excessivement variables. Sur une même branche on
en trouve qui sont orbiculaires , d'autres obovales, très-obtuses , ou elliptiques
obtuses , trés-rarement quelques-unes sont terminées en pointe à leur sommet.
Les fruits sont portés par des pédicelles qui souvent n'ont pas moins d'un
pouce de longueur.

GREWIA PARVIFOLIA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 978.

G. foliis petiolatis, parvulis ovalibus aut ellipticis , basi obtusis,
apice acutis aut subobtusis , margine dentato-serratis, subtus pu-
benti-villosis ; pedunculis villosis , sæpius apice trifloris , floribus pe-
dicellatis; sepalis oblongis subspatulatis, acutis; petalis oblongis,
obtusis , vix calyce brevioribus ; gynophoro apice setoso ; carpellis
4 globosis, glabris, parvulis.

Crescit in montosis inter Massouah et Adoua ( Quartin- Dillon ).

Observation. — Cette espèce a quelque avec la G. r difoli
Juss., loc. cit., tab. L, fig. 3; mais elle en diffère par ses feuilles trés-petites ,
ovales ou elliptiques et non arrondies , par ses pétales presque de la longueur
du calice, et enfin par ses carpelles tout à fait glabres et non très-velus.

92 FLORA ABYSSINICA.

XIX. OLACACEÆ.

APODYTES. E. Meyer ex Benth., in Trans. Lin. soc., XVIII, 683,
t. XLI; Endlich., Gen. suppl., 2, p. 82.

APODYTES ACUTIFOLIA. Hochst., in pl. Schimp., sect. 11, n° 4315.

A. caule arboreo; ramis , ramulisque glabris ; foliis alternis, longe
petiolatis, estipulatis, ovalibus, acutis, margine glabris, sesquiunciam
ad 2 uncias longis, 10-15 lineas latis, basi obtusis aut paulisper
angustatis, utrinque glabris; floribus parvulis , racemulos terminales
ramosos, foliis breviores efformantibus; petalis oblongis obtusis ,
ovario glabro ; stylo persistenti.

Crescit in monte Aber, in provincia Semiene , altitudine circiter
8,000 pedum, prope Adessela, mense Aprili florens ( Schimper ).

XIMENIA. Plum., Gen., 6, t. XXI; DC., Prodr., I, 533.

XIMENIA AMERICANA. L., Sp., 497 ; DC., Prodr., 1, 533.

Var. : Inermis. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 876.

XIMENIA LAURINA. Delile, in Ann. Sc. nat., XX, p. 89.

X. foliis alternis aut pluribus ex eodem tuberculo (ramulo abbre-
viato ) ortis, breviter petiolatis, ellipticis, apice sepius obtusis aut
emarginatis, coriaceis, integris, glabris ; pedunculis axillaribus ,
sepius corymboso-multifloris ; fructu glabro, subgloboso aut olivæ-
formi.

Crescit in ruderatis montosis inter Majegouagoua et Dobra-Sina
(Quartin Dillon), et prope Gapdia, ad latera montium vallem
fluvii Taccazé formantium , in provincia Tigré, mense Aprili flores
et fructus gerens ( Schimper ).

OLACACEÆ. 93
Observation. — Cette espèce est-elle identiquement la méme que celle des
Antilles? C'est un point encore un peu douteux pour moi.

BALANITES. Delile, Fl. Ægyp., 77; DC., Prodr., I, 708.

BALANITES ÆGYPTIACA. Del., loc. cit., t. XXVIII, f. 4 ; DC., loc. cit. ;
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4022.

XIMENIA ÆGYPTIACA. L., Sp., 1194.

B. ramulis apice spinescentibus; foliis alternis, petiolatis, uni-
jugis; foliolis ovalibus , acutis , integris, coriaceis, glabris ; floribus
albis, parvulis, aggregatis; drupis ovoideis glabris.

Crescit in valle Aguar, provincie Adoensis, mense Aprili fructi-
fera ( Schimper), et inter Massouah et Adoua ( Quartin Dillon).

94 FLORA ABYSSINICA.

XX. CITRACEZÆ.

CITRUS. L., Gen., n° 1218; DC., Prodr., I, 539.
CITRUS LIMETTA. Risso., Ann. Mus., XX, 195, t. IL, f. 4 ; DC., loc. cit.

C. petiolis nudis , foliis ovatis , rotundatis , serratis , floribus 30-
andris, fructuum globosorum umbone obtuso coronatorum , cortice
firmo, pulpa dulci (DC. , /oc. cit. ).

Crescit culta in Abyssinia (Ant. Petit ).

CITRUS LIMONUM. Risso, loc. cit.; DC., loc. cit.

C. petiolis subalatis , foliis oblongis , acutis , dentatis , floribus 35-
andris, sepe agynis, fructuum oblongorum cortice tenuissimo ,
pulpa acidissima (DC. , loc. cit.).

Crescit culta in Abyssinia.

CITRUS AURANTIUM. Risso, loc. cit.; DC., loc. cit.

C. petiolis subnudis, foliis ovato-oblongis , acutisque , floribus 20-
andris; fructuum globosorum cortice tenui, pulpa dulci ( DC. ,
doc. cit. ).

Colitur in hortis Abyssiniæ.

CITRUS VULGARIS. Risso, loc. cit.; DC., loc. cit.

C. petiolis alatis, foliis ellipticis, acutis, crenulatis , floribus 20-
andris, fructuum globosorum cortice tenui scabroso , pulpa acri
amara ( DC. , /oc. cit. ).

Crescit frequens , spontanea? in diversis Abyssiniæ provinciis,

HYPERICACEÆ. 95

XXI. HYPERICACER.
HYPERICUM. L., Gen., 1440; Choisy, Hyp., 37 ; DC., Prodr., I,
543.

HYPERICUM PEPLIDIFOLIUM. Nob.

H. herbaceum, glabrum ; caule diffuse ramoso , humifuso ; ramis
teretibus gracilibus ; foliis parvulis, oppositis , brevissime petiolatis ,
ovalibus; obtusis , carnosulis, pellucido-punctatis ; floribus breviter
pedunculatis , axillaribus, solitariis aut ramulos terminantibus ; se-
palis foliaceis , ovalibus, obtusissimi pellucido-punctatis ; stamini-
bus parum numerosis (25-30) ; stylis 5, distinctis ; capsula conoidea,
tenui, 5-valvi calyce vix longiori.

Crescit in Abyssinia (Ant. Petit).

Observation. — Y'ignore la patrie précise de cette petite espèce que je trouve
sans indication de localité dans l'herbier d'Abyssinie de M. Ant. Petit. Elle a tout
à fait le port de notre H. humifusum d'Europe, dont il est impossible de l'éloigner:
seulement elle est plus grande dans toutes ses parties; ses feuilles sont légère-
ment charnues, glauques à leur face inférieure , marquées d’un très-grand nom-
bre de glandes transparentes, et n'ayant jamais de ponctuations noires comme
dans IH. humifusum ; ses capsules dépassent un peu le calice, tandis que dans
cette dernière espèce le calice est plus long que la capsule. Du reste, nous le
répétons, ces deux espèces sont excessivement voisines.

HYPERICUM INTERMEDIUM. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1r,
1062.

H. caulibus cæspitosis, erectis, 1-2-pedalibus, teretibus, glabris ,
subcinereo-pulverulentis ; foliis sessilibus semi -amplexicaulibus ,
basi cordatis, ovali-oblongis, apice obtusi lis, subtus pallidioribus,
PR A ;

n E! fati

p p pulverulentis , puberulis , penniner-

96 FLORA ABYSSINICA.
viis ; cyma terminali, ramosa , multiflora ; sepalis lanceolatis, mar-
gine serratis , serraturis glandula nigra stipitata terminatis; capsula
ovoideo-oblonga, acuminata, glabra, triloculari, septicido-tri-
valvi.

Crescit circa Adoua et inter Dobra-Sina et Mayegouagoua (Quartin
Dillon et Schimper). ÿ

Observation. — Cette espèce a une très-grande ressemblance avec PH. annu-
latum, Moris (Stirp. Sardor. Elenchus, 9, ou H. tomentosum, Moris , Flora
Sard., 1, 322, t. XXI). Cependant elle en diffère par ses bractées étroites, lancéo-
lées, ciliées dans leur contour, par ses tiges plus élevées , par sa cyme multi-
flore et ses feuilles manquant de points noirs sur leurs bords.

Quelques échantillons m'ont paru complétement glabres.

L'H. intermedium appartient à la sous-tribu des Adenosepalum de M. Spach.

HYPERICUM LEUCOPTYCHODES. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
ni 834 et 1177.

H. arborescente; ramulis teretibus, glabris, lineis 2 longitudina-
libus notatis; foliis parvulis approximatis, semi-amplexicaulibus ,
oblongo-l latis, acutis, eglandulosis , non punctis sed venis pel-
lucidis notatis; floribus magnis , solitariis, ramulos terminantibus ;
sepalis subrotundo-ovalibus, acutis, glabris , integris, eglandulosis,
staminum phalangibus 5 ; fructibus subcarnosis? ovoideo-acutis, 5-
locularibus.

Crescitin plerisque regionibus montosis Abyssiniæ, ab 8,000 us-
que ad 10,000 pedum supra mare, in montibus Aber et Bouahit , in
provincia Semiène (Schimper), mensibus Januario et Junio flo-
rens.

Nomen abyssinicum : Ametscha.

Observation. — Je n'ai pas observé le fruit bien mur de cette espèce. Il me
parait devoir étre un peu charnu. Par l'ensemble des caracteres qu'elle présente,
celte espèce me paraît appartenir à la tribu des Campylosporus de M. Spach.

HYPERICUM ROEPERIANUM. Schimp., pl. Abyss., sect. 11, 886.

H. glabrum; caule arborescente; ramulis glabris (OE foliis
sessilibus, semi-amplexicaulibus , oblongo-l lati
integris, pallidis, glaucescentibus, 3 uncias longis, 7- 8 lineas latis,
punctis pellucidis, minimis, notatis; floribus magnis, cymam termi-

nalem foliosam efformantibus , sepalis ovali-oblongi-acutis, margine

HYPERICACEÆ. 97

ntatis ; i persi ibus ; stylis 5, usque
ad apicem coalitis, glabris; capsula ovoideo-acuminata , 5-loculari,
glabra , 5-valvi, calyce persistente quadruplo longiori.

Crescit ad montem Kubbi, prope Adoua et ad montem Aber
prope Dschénausa in provincia Semiène; mense Januario florens
(Schimper).

load d

vix

Observation. — Cette espèce el les trois suivantes me paraissent appartenir à
la tribu des Norysea de M. Spach.

HYPERICUM QUARTINIANUM. Nob.
(Tas. XXI.)

H. glabrum ; caule arborescente ; ramulis teretibus glabris; foliis
semi-amplexicaulibus, sessilibus, elliptico-oblongis, acutis, integris ,
glabris, glaucis, pallidis, margine subtus glandulis minimis, nigris,
sessilibus et punctis lineisque pellucidis irregularibus notatis ; flo -
ribus maximis , cymam terminalem efformantibus ; sepalis oblongo-
lanceolatis, acutis, coriaceis , glabris, margine acute denticulatis ,
glandulosisque ; staminum phalangibus 5, caducis; stylis 5 longis,
in unicum coalitis, glabris; capsula ovoideo-oblonga , glabra , stylis
terminata, 5-loculari, 5-valvi , vix calyce persistenti duplo longiori.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit).

Observation. — Au premier abord il est extrémement facile de confondre
celle espèce avec I'H. ræperianum de Schimper. Ces deux plantes ont en effet
le méme port. Mais notre espèce se distingue par plusieurs caractères très-sail-
lants. Ainsi d'abord ses fleurs sont encore plus grandes, ses sépales sont lan-
céolés, trés-longs, atteignant presque la hauteur de la capsule, quand celle-ci
est parvenue à sa maturité, tandis que dans PH. reperianum, le fruit est quatre
ou cinq fois plus long que les sépales. Ceux-ci sont très-manifestement denti-
culés dans notre espèce, tandis qu'ils le sont à peine dans l'autre. Les étamines
sont généralement caduques dans la première, et persistent dans la seconde; le
fruit est plus étroit, plus allongé, et enfin les feuilles marquées de glandes
noires et sessiles dans leur contour offrent non pas seulement des points trans-
parents, mais des lignes irrégulières et inégales, comme on l'observe dans les
espèces du genre Lætia, par exemple.

HYPERICUM SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, nis 1160
et 132,

H. glabrum ; caule arborescente, ramis teretibus glabris; foliis
oppositis, rarius ternato-verticillatis , ellipticis aut oblongo-lanceo-
iv. 7

98 FLORA ABYSSINICA.
latis, glabris , integris, subacutis, subtus pallidiorit quiunciam
ad 2 uncias aut paulo ultra longis, 4-8 liheus las; eglandulosis ,
punctis oblongis aut lineolis brevibus pellucidis notatis; cymis pau-
cifloris , floribus magnis ; sepalis brevibus , semi-ovalibus, acutis aut
obtusis, mud integris, glandulosis , glandulis stipitatis, stami-
nibus pentadel persistentibus ; capsula ovoidea acuminata ,
glabra, 5 rit, 5-valvi.

Crescit in provincia Ouodgerate in sylvis Goumasso, altitudine
circiter 8,000 ad 8,500 pedum (Ant. Petit).

Observation. — Voici encore une espèce très-voisine de PH. rœperianum;
c'est à peu près le méme port. Mais lH. Schimperi a ses feuilles généralement
plus petites, discolores, marquées de ponctuations allongées ou de lignes trans-
parentes et non de simples points. Les sépales sont semi-ovales, presque obtus,
très-courts, offrant des glandes pédicellées dans leur contour, tandis que dans
PH. rœperianum ils sont ovales lancéolés , deux fois plus longs et à glandes
sessiles.

HYPERICUM GNIDLEFOLIUM. Nob.

H. glabrum; caule arborescente (15 pedes alto) ramulis tere-
tibus glabris; foliis parvulis , approximatis , oppositis , oblongo-lan-
ceolatis, acutis, integris, margine subtus glandulis paucis nigris sessi-
libus et punctis oblongis lineolisq llucidis notatis ; sesqui
longis, 3-5 lineas latis; floribus majusculis pedunculatis, cymam
terminalem paucifloram efformantibus; sepalis oblongis, ovalibus,
obtusis , acutisve, margine integris , glandulosis , glandulis stipitatis :
staminibus subpersistentibus; capsula pyramidato-subconica ; 5-
loculari , 5-valvi.

Crescit in planitie montosa Maye-Borhha, altitudine 8,500 ad
9,000 pedum, in provincia Ouodgerate mense Junio floriferum (Ant.
Petit), in ripis rivulorum.

Nomen vernaculum : Amidja :

Observation. — Très-voisine de PH. Schimperi, cette espèce s’en dis ingue
par ses feuilles étroites, lancéolées et fort pelites; par ses sépales ovales, assez
grands et généralement obtus, et par ses capsules deux fois plus grosses et
coniques.

HIPPOCRATEACEÆ. 99

XXII. HIPPOCRATEACEZÆ.

HIPPOCRATEA SCHIMPERIANA. Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss.,
Sect, 1, 35.

(Tas? XXII. )

H. foliis breviter petiolatis, ellipticis obtusis, sepius basi abrupte
desinentibus, coriaceis, nitidis, glabris, margine integris aut obsolete
serratis , 2-5 uncias longis, 1 ad 2 $ uncias latis; floribus cymas termi-
nales foliis breviores dichotomas, pubentes efformantibus ; calycis
minimi cupulæformis sepalis orbiculari- obtusissimis ; petalis
abrupte unguiculatis , subtriangulari-oblongis, coriaceis; staminum
filamentis basi dilatatis, cum disco coalitis, fructibus oblongis,
apice latioribus, emarginatis , coriaceis , striatis, glabris.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit), etin valle circa montem
Selleuda, prope Adoua (Schimper).

Nomina vernacula : Tirah , Dra.

Observation. — Grande et belle espèce grimpante, voisine de PH. macro-
phylla, Vahl., Énum., 2, p. 28; mais ses feuilles sont coriaces et non membra-
neuses, quelquefois dentées dans leur contour, obtuses ou aigués.

100 FLORA ABYSSINICA.

XXIII. SAPINDACEÆ.

Tribus I. PAULLINIÆ.

*
CARDIOSPERMUM. L., Gen., 498 ; DC., Prodr., 1, 601.

CARDIOSPERMUM CLEMATIDEUM. Nob.
CARDIOSPERMUM MOLLE? Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 791
(non Humb.).

An CARDIOSPERMUM HALICACABUM? L.

Var 8: Guillem. et Perr., in Fl. Seneg., 1, 445.

C. caule angulato , sulcato , pubenti; foliis tripartito-decomposi-
tis, brevissime petiolatis; partitionibus imparipinnatis, pinnulis
oppositis, inferioribus petiolulatis, inciso-pinnatifidis , utrinque pilo-
siusculis , basi obtusis , EE sessilibus, basi cuneatis, termi-
nali longiori, basi long nciso-dentata; pedunculis axillaribus
solitariis, folia æquantibus aut superantibus, apice diviso serrulatis,
infra apicem bicirrhosis; floribus monoicis, masculorum petalis
appendiculatis , femineorum gl dulis duabus , obtuse
arcuatis; carpellis pubenti- is; capsulis vesiculosis subglo-
bosis, parce pubentibus.

Crescit in convalle fluvii Taccazé (Quartin Dillon), in sepibus
volubile.

EHI

Observation. — Cette espèce est voisine du C. halicacabum ; mais toutes ses
parties sont velues, tandis qu'elles sont presque glabres dans celle-ci. Elle
en differe encore par ses feuilles presque sessiles, ses fleurs unisexuées;
du moins toutes celles que j'ai observées m'ont offert ce caractere; par ses éta-
mines dont les filaments sont glabres et non ciliés. J'ai observé encore quel-
ques différences dans la forme des écailles qui accompagnent les pétales.

M. Hochstetter a pensé, mais avec doute, que ia plante dont il est ici question,

SAPINDACEÆ. 101
pouvait être rapportée au Cardiospermum molle des Nova Genera de MM.Kunth
et De Humboldt. Nous ne partageons pas cette opinion. L'espèce d’Abyssinie en
est différente ; elle s’en distingue, entre autres caractères, par ses feuilles simple-
ment pubescentes et non blanches en dessous, et par ses folioles ovales ai-
gués, profondément incisées et non trifides, D'ailleurs il y a peu d'apparence
qu'une méme espèce soit commune au Mexique et aux montagnes d'Abyssinie.

CARDIOSPERMUM TRUNCATUM. Nob.

C. caule gracili angulato , sulcato, pubenti ; foliis petiolatis tripar-
titis, partitionibus petiolulatis, subtrifoliolatis, foliolis sessilibus, ova -
li-oblongis, acutissimis , incisis , pilosi lis ; pedunculis axillaribus
folia æquantibus ; capsulis depressis truncatis , triquetro-alatis, pu-
bentibus ; semine globoso nigerrimo, macula alba notato.

Crescit in provincia Chiré et in?convalle fluvii Taccazé ( Quartin
Dillon).

Observation. — L'espéce que nous nommons Cardiospermum truncatum se
rapproche beaucoup de la précédente. Elle tient le milieu entre elle et le C. ha-
licacabum. Elle est parfaitement caractérisée par la forme de ses capsules qui
représentent en quelque sorte celles de ces deux espèces dont on aurait retran-
ché la moitié supérieure. En effet , elles sont courtes, tronquées, à trois angles
très-aigus et saillants en forme d’ailes.

CARDIOSPERMUM OBLONGUM. Nob.

C. caule angulato, sulcato , hirsuto ; foliis brevissime petiolatis ,
decomposito-tripartitis; partitionibus inferioribus tripartitis, rarius
trifidis , laciniis ovalibus, basi cuneatis, acutis , inciso-dentatis , pu-
benti-villosis ; floribus unisexuatis, majusculis ; florum masculorum

inibus basi delphis villosis ; capsulis oblongo-inflatis , tri-
quetris, pubentibus.

Crescit in convalle fluvii Taccazé prope Tehélatehékanné (Quartin
Dillon ).

Observation. — Les fleurs dans cette espèce, du moins les fleurs mâles, les
seules que j'aie observées, sont presque deux fois plus grandes que celles des
deux autres espèces. Les appendices qui naissent des pétales inférieurs sont
proportionnellement plus grands. Les étamines sont monadelphes par la base de
leurs filets qui sont poilus et les deux glandes placées entre les élamines et les
pétales inférieurs, sont pédicellées el linguiformes, el enfin les capsules sont
allongées. Cet ensemble de caractères distingue suffisamment celle espèce des
deux autres.

102 FLORA ABYSSINICA.

Nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer qu'il est peu de genres
qui auraient, autant que celui-ci, besoin d’un travail monographique. Quand on
considère les diverses espèces réunies dans les.herbiers, on est tenté de les
considérer toutes comme de simples variétés d'un même type, tant leur res-
semblance est grande ; mais quand on étudie la structure de leur fleur, onrecon-
naît dans les parties qui la constituent et surtout dans la forme des écailles qui
accompagnent les pétales, des différences très-tranchées.

Tribus II. SAPINDEÆ.
SCHMIDELIA. L., Mant., 67 ; DC., Prodr., I, 610.

SCHMIDELIA AFRICANA. DC., Prodr., I, 640.

ALOPHILUS AFRICANUS. Beauv., Ow., 2, p. 54, t. CVII.
SCHMIDELIA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11.
AZAMARA TRIFOLIATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 377.

(Tas. XXVII. )

S. foliis trifoliolatis petiolatis ; foliolis ellipticis , vix petiolulatis,
utrinque acutis, margine distanter serratis , coriaceis, subtus palli-
dioribus et in axilla nervorum primariorum piloso-foveolatis , 4-5
uncias longis , 2 et 2 4 uncias latis; floribus minimis polygamis , pa-
niculatis ; panicula axillari, e spicis elongatis constanti ; drupis so-
litariis aut geminis , obovalibus, glabris , pisiformibus ; putamine
osseo tenui, monospermo.

Crescit in provincia Ouodgérate (Ant. Petit), et inter Memsah et
Adoua (Quartin Dillon) et in regione septentrionali montis Semajata
prope pagum Antischoa ( Schimper).

Observation. — Celte espèce fait partie du genre Schmidelia, qui est très-
polymorphe. Elle me paraît être l'Alophilus africanus de Beauvais » Ou Schmi-
delia africana de DC. Du moins, je ne vois aucune différence sensible, si ce
n'est que Beauvais a décrit et figuré son espèce d’après un échantillon dont la
panicule était en partie brisée. Mais du reste ce sont absolument les mêmes ca-
raclères.

Cet arbre porte différents noms en Abyssinie. Ainsi, selon M. Schimper, on
le nomme Azamara. MM. Petit et Quartin Dillon disent que dans le Tigré cet
arbre est connu sous le nom de Souaria. On se sert de ses fruits comme d'un
puissant vermifuge pour combattre le tcnia. Lorsque le fruit est sec, on le
pile, on le méle avec de la farine, et l'on en fait une pàte que l'on mange.

SAPINDACEÆ. 103

SCHMIDELIA RUBIFOLIA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m, 4643
et 1669.

S. ramulis tomentosis ; foliis petiolatis trifoliolatis ; foliolo terminali
majori , obovali-acuto aut obtuso, margine vix dentato aut integro,
basi sensim attenuato et petiolulato, lateralibus basi inæquilateris,
ovalibus , acutis aut obtusis, omnibus subtus dense pubentibus ,
et in axilla nervorum foveola pilis densis obsita notatis; racemis
axillaribus simplicibus, tomentosis, solitariis ; fructibus pisiformibus
ovoideis, pilosiusculis.

Crescit prope Tehélatchékanné, mense Septembre fructifera
(Schimper).

Observation. — Espèce douteuse pour moi. Je n’en ai vu qu'un seul petit
échantillon en fruits.

SAPINDUS. L., Gen., n° 499; DC., Prodr., I, 607.
SAPINDUS ABYSSINICUS. Fresen., Mus. Schenck., ll, 277.

S. foliis paripinnatis, bijugis , foliolis integerrimis coriaceis, bre -
viter petiolulatis , oblongo-l latis , obtuse inatis , glabris,
petiolo supra complanato striato ; axibus florigeris in apice ramorum
aggregatis, cum bracteis rufo-tomentosis , in paniculam dispositis ;
petalis ovalibus , margine ciliatis , basi intus appendiculato-villosis.

Crescit in Abyssinia (Ruppel).

Tribus IH. DODONAEE.

DODONJEA. L., Gen., n° 855; DC., Prodr., I, 616.

DODONÆA VISCOSA. L., Mant., 238; DC., Prodr., I, 646.
DODONÆA ARABICA. Hochst. et Steud., in pl. Arab., n° 766, et in pl.
Schimp. Abyss. 344, 705.

D. foliis maxime variis , obovali-oblongis aut subspatulatis, acutis ,
obtusis aut emarginatis, integris, subviscosis, reticulato-venosis ; flo-

104 FLORA ABYSSINICA.
ribus racemosis, terminalibus; capsulis longe pedicellatis, trialatis,
glabris, lævibus, apice basique emarginato-cordatis , angulis obtusis-
simis.

Crescit frequens in” montosis circa Adoua et in convalle fluvii
Taccazé ( Quartin Dillon , Schimper).

Nomina abyssinica : Dasos vel Fashos.

Observation. — Voici une de ces plantes répandues dans presque toutes les
contrées chaudes du globe, en Afrique, en Asie, en Amérique. Elle offre les
plus grandes variations dans la figure de ses feuilles et souvent sur la méme
branche. Aussi ne croyons-nous pas devoir adopter comme espèce la Dodonæa
arabica de MM. Steudel el Hochstetter, qui ne nous parait étre qu'une des
formes de la D. viscosa.

MELTACEÆ. 105

XXIV. MELIACEÆ.

EKEBERGIA. Sparm., Act. holm., 1779, p. 282, t. IX ; DC.,
Prodr., 1, 623.

EKEBERGIA PETITIANA. Nob.

(Tas. XXIV.)

E. foliis in apice ramulorum confertis , petiolatis, imparipinnatis,
foliolis membranaceis, 7-9-oppositis, brevissime petiolulatis, elliptico-
oblongis, acutis, basi valde inæquilateris, glabris , subtus glaucis ;
racemis ramosis , axillaribus, folio multo brevioribus ; calycis 5-fidi
laciniis semiovalibus , acutis, margine ciliatis; petalis oblongis, ob-
tusis, lanuginosis ; staminum filamentis coalitis lanuginosis ; fruc-
tibus subgloboso-apiculatis , glabris, 1-2-spermis.

Crescit in provincia Tchelicot (Ant. Petit).

Nomina vernacula : Lole et Tsellimo.

Observation. — Voy. les observations à l’espèce suivante.

EKEBERGIA RUPPELIANA. Nob.

TRICHILIA RUPPELIANA. Fresen., Mus. Senckenb., II, 278; Hochst., in pl.
Schimp. Abyss., sect. 1, 284.

T. foliis in apice ramorum confertis petiolatis, imparipinnatis ;
foliolis coriaceis , 7-9-oppositis , petiolulatis, ellipticis, acutis aut ra-
rius obtusis, subtus in nervo medio pubentibus , superne glabris ,
subtus glaucis ; ramulis petiolis petiolülis qos rufo-pubentibus ; ra-
cemis elongatis ramosis, ped latis, rufo-pubentibus ; fructibus
subglobosis carnosis.

Crescit in valle Hieha, mense Octobre jam deflorata et fructus

106 FLORA ABYSSINICA.
immaturos gerens (Quartin Dillon) et in regione superiori septen-
trionali montis Se//euda (Schimper).

Nomina vernacula : Lole et Degue-Deguena.

Observation. — Ces deux espèces me paraissent bien distinctes, quoique voi-
sines l'une de l'autre. L'Ekebergia. Petitiana est absolument glabre sur ses ra-
meaux, ses folioles, ses pétioles et ses pédoncules : PE. Ruppeliana a les mêmes
parties couvertes d’un duvet jaunâtre et comme lanugineux : la première es-
pèce a ses folioles minces membraneuses; dans la seconde, elles sont coriaces
et résistantes et un peu plus larges. Enfin les fruits (encore jeunes) sont obo-
voides dans PE. ruppeliana; ils sont globuleux et un peu acuminés dans VE.
petitiana.

Il est bien évident que cette plante, par ses divers caractères et surtout par
son fruit charnu, appartient au genre Ekebergia, et non au Trichilia.

TURRÆA. L., Mant., n° 1306; DC., Prodr., I, 620.

TURIUEA ABYSSINICA. Hoscht., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 28 et 191.

(Tas. XXV.)

T. foliis alternis, brevissime petiolatis , ovali-acuminatis , margine
integris, basi obtusis et tunc inzequilateris aut sensim attenuatis et
tune æquilateris, superne glabriusculis, subtus rufo-pubentibus ;
pedunculis in axilla foliorum superiorum solitariis , apice 3-floris ,
floribus pedicellatis , basi bibr latis, calyce 5-dentato, dentibus
acutis; petalis patentibus, oblongo-spatulatis , obtusiusculis , puben-
tibus; tubo stamineo gracili, apice dilatato et acute subdentato ;
capsulis globoso-depressis glabris, 5-locularibus , 5-valvibus ; 10-
culis 2-spermis.

Crescit in provincia Chiré, et prope Tchélatchékanné, nec non in-
ter Mayegouagoua et Dobrasina (Quartin Dillon et Ant. Petit),
et in monte Selleuda prope Adoua ( Schimper).

Observation. — Cette espèce est fort répandue en Abyssinie. Elle se distingue
par ses feuilles elliptiq inées, p à leur face inférieure; par
ses fleurs également pubescentes et la longueur très-grande du tube staminal.

MELIACEÆ. 107

TRICHILIA. L., Gen., 528; DC., Prodr., l, 622.

TRICHILIA EMETICA. Vahl., Symb., I, 34 ; DC., Prodr., I, 622.
ELCAJA. Forsk., Descrip., 127.

ROCHETIA CHOENSIS. Delile, in Rochet, II* Voy. bot., n° 47.

T. foliis imparipinnatis , foliolis quadrijugis, ellipticis , subtus vil-
losis, floribus confertis, staminum filamentis ad medium coalitis.
DESTO

Crescit in regno Choa ( Rochet d'Héricourt ).

Observation. — M. Ad. de Jussieu, dans le rapport qu'il a fait à l'Académie
des sciences (Compte rendu, XXII, 18 mai 1846), a reconnu que la plante, dont
M. Delile avait proposé d'établir un genre nouveau sous le nom de Rochetia ,
n'était autre que la Trichilia emetica , Vahl., appartenant bien réellement au
genre Trichilia. Je n'ai pas vu cette plante, recueillie au Choa par M. Rochet
d'Héricourt.

BERSAMA. Fresen., in Mus. Senck., IL, 280.

BERSAMA INTEGRIFOLIA. Nob.

BERSAMA ABYSSINICA. Fres., loc. cit.

(Tap. XXVI.)

B. foliis imparipinnatis , foliolis margine integris , aut vix versus
apicem distanter serratis ; stipula intrapetiolari brevissime acuta ;
racemo foliis subbreviori; staminibus exsertis; stylo incluso, fila-
mentis breviore ; stigmate ovoideo-oblongo, subintegro.

Crescit in provincia Chiré ( Quartin Dillon) mense Julio florens
et fructifera et in regione media montis Se//euda mense Octobre
florens ( Schimper).

BERSAMA SERRATA. Nob.

B. foliis imparipinnatis , foliolis oblongo-lanceolatis , acuminatis ,
margine argute serratis ; stipula intrapetiolari oblonga, lanceolata ,
obtusa aut acuta ; racemo foliis dimidio breviori ; staminibus inclu-

108 FLORA ABYSSINICA.
sis, stylo longe exserto, staminibus duplo longiori; stigmate capi-
tato, obtuse 5-costato.

Crescit in collibus provinciæ Ouodgérate, mense Julio florens
(Ant. Petit).

Observation. — Ces deux espèces me paraissent distinctes l'une de l'autre. La
première ases folioles entières ; ses stipules très-courtes, ses étamines saillantes
et son style inclus. La seconde a ses folioles dentées en scie, ses stipules très-
longues, ses étamines incluses et son style très-saillant. ( Voy. la seconde partie
de cel ouvrage, où nous donnerons une description détaillée de ces deux
plantes.)

SCHIZOCALYX. Hochst., Ms.

SCHIZOCALYX CORIACEUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr,
L2

S., arbor spectabilis; foliis oppositis paripinnatis ; foliolis 2-3-
jugis, oppositis , breviter petiolatis, ellipticis aut obovalibus, sæpius
obtusis , coriaceis , integris, glabris, reticulato-venosis, 2-2 4 uncias
longis, 19-15 lineas latis; fructu ovoideo-oblongo, coriaceo, oli-
væformi, externe subtuberculato , 1-loculari, 1-spermo.

Crescit in valle Meda, mense Aprili fructifer (Schimper).

Observation. — Je ne connais cet arbre que d’après les échantillons des col-
lections de Schimper. Je ne l'ai vu qu'en fruit; mais je doute fort qu'il appar-
tienne à la famille des Méliacées.

VITACEÆ. 109

XXV. VITACEÆ.

CISSUS. L., Gen., 147; DC., Prodr., I, 627.

S I. Foliis simplicibus.

CISSUS QUADRANGULARIS. L., Mant., 39; DC., Prodr., I, 628.

SÆLANTHUS QUADRIGONUS. Forsk., Descr., 33, t. II.
CISSUS BIFIDA. Schumach., pl. Guin., I, p. 400.

C. ramis carnosis articulatis, solubilibus , compressis, 2-3-4-go-
nis, angulis prominulis alæformibus, glabris aut subglandulosis ;
foliis petiolatis, parvulis, lato-cordatis , basi subtruncatis , margine
angulato-dentatis , berulis ; cymæ ramis crassis; baccis ovoi-
deis.

Crescit in convalle fluvii Taccazé, in provincia Chiré ( Quartin
Dillon ).

Observation. — D’après une note du docteur Quartin Dillon, accompagnant
celle plante, elle aurait le port d'un groseiller, et ses fruits, parvenus à leur
maturité, ont la couleur, la forme et la saveur du raisin.

l*

CISSUS POPULNEA. Guill. et Perrot., in Fl. Seneg., I, 134.

C. ramis tereti-angulatis , glabris ; foliis longe petiolatis, suborbi-
culari-cordatis, abrupte acuminatis, margine serrato-setosis , mem-
branaceis , palmato-5-nerviis , utrinque glabris ; stipulis sessilibus ,
ovalibus, scariosis, puberulis ; cymis ramosis ; baccis obovoideis ob-
tusis aut subacuminatis glabris.

Crescit in provincia Chiré (Ant. Petit).

Observation. — J'ai comparé les échantillons recueillis dans le Chiré par le
docteur Ant. Petit, avec ceux apportés du Sénégal par mes amis, MM. Perrotel

110 FLORA ABYSSINICA.

et Leprieur, et j'ai reconnu leur identité; seulement la plante abyssinienne m'a
paru avoir constamment ses feuilles dentées dans leur contour, tandis qu'elles
sont quelquefois presque entieres dans la plante du Sénégal.

S II. Foliis 3-7-foliolatis.

CISSUS CYPHOPETALA. Fresen., Mus. Senckenb., Il, 282; Hochst., in
pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 267.

C. foliis 3-5-foliolatis, supra pubescentibus , subtus albido-
tomentosis, foliolis grosse crenato-serratis, acuminatis, medio
rhombeo-ovato, lateralibus subcordato-ovatis vel oblongis, inæqui-
lateris ; petalis lanceolato-linearibus, lanatis, infra apicem gibbosis,
ramis cymæ pedicellisque tomentosis.

Crescit prope Dungaro-Go , regionis Memsah , mense Junio flo-
rens (Schimper ).

Nomina abyssinica : Halenke , Temen.

CISSUS ADENANTHA. Fresen., Mus. Senckenb., Il, 283.

C. foliis digitatis, 5-foliolatis , foliolis parvulis , oblongis acumi-
natis, mucronato-serratis, basi attenuatis , glandulosis , subtus in
nervis venisque hirtellis; ramis cym: compressis, pedicellisque
glandulosis ; petalis apice gibboso, extus glanduloso-setosis , baccis
ovoideis glabris.

Crescit in dumetis scandens prope Adoua , mense Junio florens
et fructifera ( Schimper, n° 165).

Nomen abyssinicum : Asserkocha.

CISSUS SUBDIAPHANA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 802;
sect. mr, 1640.

C. ramulis herbaceis gracilibus striatis, glabriusculis ; foliis pe-
tiolatis , digitato-3-phyllis ; foliolis petiolulatis, tenuibus, intermedio
majori ovali-oblongo, acutissimo, basi obtuso et subcordiformi, mar-
gine jen, lateralibus brevioribus , cordato-acuminatis, serratis ,

aut ] liter lobo distincto, seu foliolo multo minori
auctis, in nervis pubentibus; stipulis minimis acutis; cymæ ramis
glabris; petalis distinctis , ovalibus , obtusi lis; baccis globoso-
depressis, glabris.

VITACEÆ. 113,

Crescit prope TeAélatehékanné , non procul a convalle fluvii Tac-

cazé, et in provincia Chiré, mense Augusto florens (Quartin

Dillon), in umbrosis fruticetis prope Gadpia, mense Septembre
(Schimper).

Observation. — Cette espèce est remarquable par la figure de ses folioles.
Elles sont au nombre de trois: celle du milieu plus longue et simple, les deux
latérales plus courtes, 1 is simples, et gnées d'une
petite foliole supplémentaire qui paraît être un lobe détaché de ces folioles. Par
l'ensemble de ses caractères, celle espèce me paraîl se rapprocher du Cissus
pubinervis , Blume ( Bijdr., 183), originaire de Java; mais ses folioles sont den-
tées en scie et non sinueuses, et sa lige me semble plutót herbacée que
ligneuse.

CISSUS ADENOCAULIS. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. nt , 1646,
1703.

C. ramis angulatis, compressis, glandulosis , glandulis stipitatis ;
foliis petiolatis, pseudo-5-foliolatis, foliolis petiolatis, terminali ovali-
oblongo acuto , serrato , lateralibus maxime variis (evidenter e fo-
liolo unico varie et profunde diviso singulis provenientibus ) binis,
nunc foliolis integris distinctis basi inæquilateris ovali-oblongis
acutis serratis ; nunc foliolo exteriori in duobus inæqualibus usque
ad basin diviso; stipulis latis subfalcatis ; cymis pubentibus , baccis
ovoideis, glabris.

Crescit in fruticetis ad declivia versus fluvium Taccazé , prope
Tchélatchék /, mense S ptembre fructifera ( Schimper).

Observation. — Cette espèce est très-voisine de la précédente, Cissus subdia-
phana; elle en diffère cependant par les glandes pédicellées quirecouvrent ses
rameaux , par ses folioles généralement plus étroites, non cordiformes à leur
base, et par ses stipules beaucoup plus grandes, larges et falciformes.

CISSUS SERPENS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. ii, 4702.

C. ramis herbaceis striatis, compressis , dense pubentibus ; foliis
5-7-foliolatis, petiolatis ; foliolis obovali-oblongis, basi sensim atte-
nuatis, petiolulatis, apice subobtusis, margine acute dentatis, præ-
sertim subtus in nervis sublanatis ; stipulis lanceolato-linearibus ,
acutissimis; cymæ ramis lanatis ; petalis brevibus , apice subacutis
distinctis , externe hirtis.

Crescit in terra repens prope Tehélatchékanné, mense Julio flo--
rens ( Schimper ).

112 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — C'est une espèce très-bien caractérisée par ses rameaux
presque lanugineux , ses feuilles digitées, composées ordinairement de sept
folioles inégales , les extérieures plus petites queles intérieures et obtuses à leur
sommet, et marquées dans leur contour de dents trés-aigués, séparées par des
sinus obtus.

VITIS. L., Gen., 284; DC., Prodr., Y, 633.

VITIS VINIFERA. L., Sp., 293 ; DC., Prodr., I, 633.

V. foliis basi inciso-cordatis, palmato-lobatis ; lobis acutis, inciso-
dentatis, glabris aut tomentosis.

Colitur in Abyssinia.

Nomina abyssinica : Oueine, Oueini.

Observation. — La vigne a été certainement introduite en Abyssinie , proba-
blement de l'Égypte. Ses fruits y mürissent parfaitement et y acquièrent une
saveur extrêmement agréable et sucrée. On en fait du vin et de l'eau-de-vie,
qui sont très-recherchés par les habitants des villes.

VITIS ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr, 4715.

V. ramulis glabris; foliis longe petiolatis, basi cordatis, suborbicu-
laribus, palmato-subquinquelobis, lobis acutis, margine dentatis, su-
perne glabris, subtus vix in nervis puberulis ; stipulis latis, persis-
tentibus, apice subacutis; cymæ ramis glanduloso - pubentibus ;
calyce extenso planiusculo , margine integro; petalis brevibus ova-
libus glabriusculis, vix apice acutis.

Crescit prope TeAélatchékanné , arbores

Observation. — Cette espèce est fort voisine de la Vitis vinifera, L. Elle s'en
distingue par ses feuilles, dont les lobes sont plus courts et beaucoup moins
marqués, simplement dentés et non incisés, et par ses fleurs moins nombreuses,
à pétales plus courts; dans le seul exemplaire que j'aie eu sous les yeux, les
pétales m'ont semblé se séparer les uns des autres par le sommet, ce qui rap-
procherait cette espèce du genre Cissus.

a (S hi

Dess

VITIS SCHIMPERIANA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1x, 1725.

V. ramis teretibus , ferrugineo-tomentosis; foliis maximis, petio-
latis, lato-cordatis , acutis, margine sublobulatis , acute dentatis, basi
digitato-5-nerviis , presertim in nervis ferrugineo -tomentosis , 8-10

VITACEÆ. 113
unciaslatis, 6-8 uncias longis; cymæ pedunculatæ ramis ferrugineis,
folio multo brevioribus, fructibus obovatis.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon), mense Octobre fruc-

tifera , et ad latera montium prope fluvium Taccazé , haud procul a
Tehélatchékanné (Schi

B

Observation. — Je ne pense pas qu'il y ait une autre espèce dans ce genre
dont les feuilles soient aussi grandes. Elles ont de huit à dix pouces de largeur,
sur six-à huit de longueur. Leur contour présente un assez grand nombre de
lobes peu marqués, obtus et à dents très-aiguës; ces feuilles sont tomenteuses
et de couleur ferrugineuse à leur face inférieure, et surtout sur les cinq ner-
vures qui naissent en divergeant dela base de chaque feuille. Par l'ensemble de
ses caractères notre espèce se rapproche beaucoup du Cissus vitiginea , L., très-
bien figuré dans Pluckenet ( t. CCCXXXVII, f. 4); mais ses feuilles sont quatre ou
cinq fois plus grandes; ses rameaux sont cylindriques et non tétragones, et ses
feuilles offrent un grand nombre et non trois lobes seulement , peu marqués.

Par son port cette espèce me parait appartenir au genre Cissus plulót qu'au
genre Vitis. Il y a longtemps que je l'avais désignée dans mon herbier sous le
nom de Cissus macrophylla. Mais l'absence de fleurs m'a fait adopter la détermi-
nation de M. Hochstetter.

VITIS ERYTRODES. Fresen., Mus. Senckenb., II, 284.

V. caule lignoso ; ramulis teretibus tomentosis ; foliis trifoliolatis
petiolatis ; foliolo terminali petiolulato, majori, sepius cuneiformi
aut subrhomboidali, apice truncato, grosse et acute dentato , ra-
rius acuto, marginibus integro; lateralibus valde inæquilateris,
ovalibus, acutis , grosse dentatis, subtus albido aut subferrugineo-
tomentosis ; cymis parvulis congestis ; petalis 5, liberis, ovali-oblon-
gis, glabris ; fructibus globoso-depressis.

Crescit in provincia Chiré, mense Octobre florifera et fructifera
(Quartin Dillon), nec non in provincia Choa (Ant. Petit), et in
monte Selleuda (Schimper, n° 198).

Nomen abyssinicum : Gahh-Schiro.

Observation. — Espèce fort distincte ettrès-bien caractérisée par son port et
ses autres caractères, et surtout par la forme si singulière de ses folioles laté-
rales.

Les échantillons recueillis dans le Choa par le docteur Ant. Petit, différent de
ceux du Chiré par leurs feuilles beaucoup moins tomenteuses et à dents à
peine marquées. Mais, du reste , l'ensemble des caractères est absolument le
méme.

114 FLORA ABYSSINICA.

VITIS OXYPHYLLA. Nob.

crssus SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 180.

V. caule sarmentoso tereti, striato glabro, foliis petiolatis, digi-
tatis; foliolis 5, petiolulatis, elliptico-lanceolatis , longissime acutis ,
margine crenato-serratis , basi obtusis, subæquil is, sesquiunci
ad duas uncias longis , 5-6 lineas latis, glabris , stipulis membra-
naceis, latis, sessilibus, ovali-acuminatis, subfalcatis, persistentibus ;
floribus subcymosis, cyma longe pedunculata, dichotome aut
trichotome ramosa ; cirrho destituta; petalis oblongis, apice cohze-
rentibus , calyce quintuplo longioribus ; baccisobovato-pisiformibus,
apice acuminatis.

Crescit in provincia Tehéleukote (Ant. Petit), et prope Adoua
( Schimper).

Nomen abyssinicum : Harag- Temen.

Observation. — J'avais d'abord rapporté cette espèce à la Vitis pentaphylla
de la Flore de Sénégambie; mais, en inant plus i ses carac-
tères, j'ai reconnu des différences qui m'ont engagé à l'en séparer comme
distincte. Ainsi ses feuilles ne sont pas seulement à cinq divisions profondes;
elles sont formées de cinq folioles portées chacune sur un pétiolule particulier,
ses folioles sont étroites et terminées à leur sommet par une pointe très-allon-
gée et très-aiguë ; les stipules sont grandes, membraneuses, persistantes et
falciformes; les cymes de fleurs ne sont jamais accompagnées d’une vrille,
comme dans la V. pentaphylla, et enfin les pétales sont plus étroits et pluslongs-

C’est à tort que M. Hochstetter a rapporté cette plante au genre Cissus ; elle
appartient certainement au genre Vitis.

GERANIACEÆ. - | 145

XXVI. GERANIACEÆ.

MONSONIA. L., Suppl., 342; DC., Prodr., I, p. 638.
MONSONIA SENEGALENSIS. Guill. et Perrot., in Fl. Seneg., 1, p. 434.

M. caule diffuse ramoso , prostrato, angulato , piloso-glanduloso ;
foliis longe petiolatis , ovali-cordatis, acutis, remote dentatis , pu-
bentibus ; stipulis linearibus, acutissimis; pedunculis axillaribus
unifloris, apice bibracteolatis , flore pedicellato ; calycis villosis-
simi sepalis lanceolatis, apice mucronatis; petalis oblongis inte-
gris , unguiculatis vix calyce longioribus ; carpellis hirtis.

Crescit in planitie provinciæ Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — MM. Perrotet et Guillemin ont distingué cette espèce qui est
très-voisine de la Monsonia ovata , Cavan., Diss., IV, t. CXII, f. 1. Elle en diffère
surtout par les poils glanduleux qui recouvrent presque toutes ses parties, par
ses feuilles aigués et à dents aigués, et par ses fleurs dont les pétales sont à
peine plus longs que le calice et non deux fois plus longs que ce dernier.

MONSONIA ANGUSTIFOLIA. E. Meyer.

M. caule herbaceo , erecto , parce ramoso, spithameo, pubenti-
villoso ; foliis lanceolatis , angustis, remote serratis, apice obtusis ,
emarginatis, et in emarginatura apiculatis , subpubentibus; sti-
pulis linearibus, subulatis, ciliatis; pedunculo axillari, unifloro,
apice bibracteato ; flore pedicellato ; calycis villosi sepalis oblon-
gis obtusis, apiculatis; petalis vix calyce longioribus; carpellis
hirtis.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit), et prope Guendepta, in
provincia Tigré, mense Septembre florens (Schimper).

Observation. — Bien distincte de la précédente par ses feuilles plus étroites
et plus longues, obtuses à leur sommet, qui offre une petite pointe naissant de
l'échanerure terminale , et enfin par sa tige trés-courle et non poilue.

116 FLORA ABYSSINICA.

ERODIUM. L'Hérit., Geran.; DC., Prodr., I, 644.

ERODIUM CICUTARIUM. DC., Fl. fr., IV, 804 ; ibid., Prodr., I, 646.

ERODIUM ALLOTRICHUM. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. r1 , 4488.

E. caule ramoso , procumbente, glabro aut piloso ; foliis pinna-
tisectis, segmentis sessilibus , plus minusve inciso-pinnatifidis, seg-
mentis acutis oblongis aut linearibus, sepius albido-pilosis, pedun-
culis multifloris, petalis inæqualibus ; carpellorum rhynco pilo-
siusculo.

Crescit in campis provincie Ouodgerate, an spontaneum aut
potius cum messium seminibus introductum (Ant. Petit).

Observation. — Absolument identique avec l'espéce européenne, l'espèce à
laquelle M. Steudel a donné le nom d'Erodium allotrichum n'est qu'une des
nombreuses formes de PE. cicutarium.

ERODIUM MOSCHATUM. Willd., Sp., III, 631 ; DC., Prodr., 1, 647.

E. caule a basi ramoso, procumbente, distanter piloso ; foliis pin-
natis, pinnulis breviter petiolulatis, ovalibus, posui nr ire
tatis, stipulis latis, membranaceis, sessilib i
multifloro, pubenti-glanduloso , carpellorum rhynco phani an-
gulato.

Crescit in campis circa Memessah, provincia Tigré , mense Sep-
tembre florens (Quartin Dillon), nec non in provincia CAoa ( Ant.
Petit).

Observation. — Comme la précédente, cette espèce est identique avec celle
d'Europe et aura probablement été importée avec les semences des céréales
venues d'Égypte, d'Arabie ou de quelque partie de l'Europe.

GERANIUM. L'Hérit., Ger.; DC., Prodr., I, 639.

GERANIUM SIMENSE. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11 , n° 670.

GERANIUM FRIGIDUM. Hochst., loc. cit., n° 4064.

G. caule herbaceo, diffuse ramoso , prostrato , piloso ; foliis pe-
tiolatis, digitato-5-partitis, partitionibus subrhomboidalibus, me-

GERANIACEÆ. 441
dietate inferiore integris, superiore acutis, inciso-dentatis , pi-
losis ; stipulis magnis, sessilibus , membranaceis , ovalibus, acutis,
glabriusculis, margine tantum ciliatis; pedunculis axillaribus , se-
tosis, apice bifidis, biflorisque; floribus mediocribus (uti in
G. columbino) sepalis ovali-oblongis, setosis, apice extrorse lon-
giuscule apiculatis ; petalis obovalibus , apice integris , carpellis læ-
vibus , setosis.

Crescit inter Memessah et Adoua , mense Septembre florens, et in
convalle fluvii Mareb, ubi lethale morbi germen hausit inde-
fessus et flebilis doctor et amicus Quartin Dillon ; in regione media
montis Silke , in provincia Semiène (Schimper), et in latere boreali
montis Koubi , in locis frigidis prope Adoua (Schimper).

Observation. — Nous réunissons ici comme n'en étant pas suffisamment dis-
lincte l’espèce que M. Hochstetter a nommée Geranium. frigidum. Ce sont tout
à fait les mêmes caractères , seulement les lobes des feuilles sont un peu plus
étroits et plus profondément incisés; mais tous les autres caractères sont telle-
ment identiques qu'il m'a paru impossible d'en trouver qui puissent servir à les

distinguer. On sait combien la figure des lobes des feuilles est variable dans les
espèces de ce genre.

GERANIUM LATISTIPULATUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 1378.

G. caule ramoso, diffuso, prostrato, bipedali et ultra, ramis
striatis , pilosis ; foliis petiolatis , "profunde digitato-5-partitis , par-
titionibus pinnatifido-incisis, lobulis angustis, acutis , pilosis ; sti-
pulis magnis membranaceis, sessilibus, ovalibus obtusis; pedunculis
setosis apice bifidis , bifloris ; sepalis ovali-lanceolatis , setosis , apice
acutis ; petalis obovalibus integris ; carpellis Iævibus setosis.

Crescit in pratis tanis prope Entchetkab, etin monte Bouahit,
provincie Semiène, mense Julio florens (Schimper ).

Observation. — C'est avec quelque doute que j'admets ici cette espèce. Elle
n’est peut-être qu’une des formes nombreuses du Geranium simense ; seulement
les lobes de ses feuilles sont plus profondément incisés et comme pinnatifides,
et ses slipules quine sont pas du tout plus grandes que dans celte dernière es-
pèce, m'ont paru toujours obtuses. Š

GERANIUM FAVOSUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 806.

G. annuum ; caule erecto , pedali, parce ramoso, striato , gla-

118 FLORA ABYSSINICA.
briusculo ; foliis longe petiolatis ( petiolo gracili, pubenti) , profunde
5-partitis, lobis subcuneatis, incisis , pilis Rise conspersis ;
stipulis lanceolatis, acutissimis, ped lis setoso-glandulosis , bi-
floris, floribus pedicellatis; sepalis ovali- -oblongis , setosis, sub
apice apiculatis ; petalis obovalibus, integris, intense violaceis ; car-
pellis glabris , rugoso-favosis.

Crescit frequens in convalle fluvii Taccazé ( Quartin Dillon ) ; in
provincia Ouodgerate (Ant. Petit ), et prope Güendepta, in provincia
Tigré (Schimper).

Observation. — Le nom imposé à cette espèce rappelleun de ses caractères les
plus tranchés. Sesfruits sont comme tuberculeux et offrant des plis transversaux,
irrégulièrement ondulés. Du reste, sa tige dressée et presque simple, ses stipules
lancéolées et trés-aigués, la distinguent parfaitement des espèces précédentes.

PELARGONIUM. L'Hérit., Ger.; DC., Prodr., 1, 649.
PELARGONIUM GLECHOMOIDES. Nob.

P. caule herbaceo , a basi ramoso , spithameo , piloso; foliis pe-
tiolatis, suborbiculari-reniformibus, basi fisso-cordatis , pilosius-
culis , margine obsolete et obtuse lobatis , dentatis , dentibus obtu-
siusculis; stipulis ovalibus, acutissime acuminatis ; pubentibus ,
ciliatis ; pedunculo communi foliis longiori ; sertulis 4-6-floris ; se-
palis 1 latis, acutis, inæqualibus ; petalis oblongo-spatulatis ,
angustis obtusis ; staminibus fertilibus 5, arcuatis ; carpellis villoso-
pilosis.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit).

Observation.— Le port de cette espèce est plutót celui d'un Geranium que celui
d'un Pelargonium. Elle nous a paru se rapprocher un peu du P. papil
Cav., Diss., IV, t. CXII, f. 1; mais, dans notre espèce, les feuilles sont moins
grandes, leurs lobes sont à peine marqués et plus obtus, et les quatre pétales
sont presque égaux , divisés en deux supérieurs et deux inférieurs, Cependant
ce n'est qu'avec beaucoup d'hésitation que p d'en faire pè
nouvelle , dans un genre qui en renferme déjà m aussi grand nombre.

PELARGONIUM QUINQUELOBATUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, n° 792

P. radice crasso perpendiculari ; caulibus a basi ramosis , vix pe-
dalibus pilosis; foliis longe petiolatis, palmato-5-partitis, lobis

GERANIACEÆ. 119
inæqualibus, angustis, integris aut grosse et parce dentatis, pu-
bentibus, pedunculo communi elongato, foliis longiori, stipulis
lanceolatis, acutis, floribus 5-8 pedicellatis, sertulatis, bracteolis li-
nearibus ciliatis ; sepalis inæqualibus, lanceolatis, acutis, pubentibus,
ciliatisque; carpellorum rostro pyramidato, unciali , pubenti.

Crescit prope Gapdia, ad rupes in provincia Tigré, mense Sep-
tembre florens ( Schimper ).

PELARGONIUM MULTIBRACTEATUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1, 54 , sect. 111, 4489.

P. caule basi suffrut te, ramoso sesquipedali; ramis tere-
tibus, pubentibus, foliis petiolatis, usque ad mediam partem
palmato-5-fidis, pubenti-pilosis, lobis inæqualibus subcuneatis ,
inciso-dentatis ; stipulis latissimis, orbiculari-acuminatis, basi sub-
cordatis, piloso-ciliatis ; pedunculo communi longissimo ; sertulo
6-10-floro ; bracteis lanceolato-linearibus, acutissimis, pilosis ; pe-
talis obovalibus obtusis , basi attenuatis.

Crescit inter Adoua et Ocbasa, mense Octobre florens, et in
convalle fluvii Taccazé (Quartin Dillon), et in ripis rivulorum
planitiei provincie Chiré; (Quartin Dillon), et prope Axoum
(Schimper ).

Observation. — Les fleurs, dans cette espèce, varient de teinte; elles sont
purpurines ou blanches. Cetle espèce diffère de la précédente par sa tige li-
gneuse à la base, beaucoup plus grande, par ses feuilles dont les lobes sont
moins profonds et plus larges, par ses stipules extrêmement larges, arrondies,
acuminées et cordiformes à leur base.

Cette plante est connue en Ahyssinie sous le nom de Dobbossom.

120 FLORA ABYSSINICA.

XXVII. BALSAMINACEZÆ.

IMPATIENS. Riv., Irr. tetr. ic.; DC., Prodr., Y, 687.

IMPATIENS TINCTORIA. Nob.

IMPATIENS FLAGELLIFERA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. s11, 1594.

I. radice tuberosa ; tuberculis oblongo-pyriformibus , basi longe
attenuatis albidis; caule erecto carnoso , rubro ramoso, glabro;
foliis alternis oblongo-1 latis, acutissimis, basi sensim angus-
tatis, margine argute serratis , superne viridibus, nervis purpuras-
centibus , subtus pallidioribus glabris ; pedunculo elongato apice
1-4-floro ; floribus albis maximis ; sepalis lateralibus externis ovali-
subrotundis , apiculatis, supremo concavo , apiculato ; sepali infe-
rioris calcare gracili, 2-3-unciali ; petalis inferioribus maximis, sub-
spatulatis, margine undulatis ; capsula oblonga clavæformi, apice
apiculata , glabra. .

Crescit in provincia Tigré, circa Kouaietha (Quartin Dillon,
Schimper).

Nomina vernacula : Enssesella, Ellame , Gourelile.

Observation. — La racine de cette plante se compose de plusieurs tubercules
charnus, oblongs et blancs. On les pile et on les fait macérer seuls ou mêlés
avec des citrons, pendant quelques heures. Le liquide prend une couleur noire.
Les Abyssins s'en servent pour se teindre les mains et les pieds. Cette couleur,
en s'affaiblissant, devient rougeátre; elle peut durer ainsi pendant une quin-
zaine de jours , temps au bout duquel on recommence l'opération. On fait aussi
avec cette racine une pâte que l'on fait manger aux mules et aux chevaux.
Cette nourriture empêche que leur ventre ne prenne trop de développement.

Il existe encore une autre espèce employée pour le méme usage et que l'on
nomme en langue amarha Guecheioaht , et en langue du Tigré Ellaine. Elle est
beaucoup moins recherchée; tandis que le véritable Ænssesella est d'un prix
lrès-élevé. (Note du docteur Dillon.)

BALSAMINACEÆ. 421

IMPATIENS MICRANTHA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1t, n° 4454.

I. radice fibrosa; caule erecto subsimplici ; foliis alternis petio-
latis, ovali-ellipticis, acuminatis , basi sensim attenuatis , membra-
naceis, margine dentato-serratis, sesquiunciam longis, 6-8 lineas
latis, dentibus in setam rubram desinentibus , facie inferiori setis
conspersa ; floribus mediocribus axillaribus pedunculatis, solitariis
aut binis , sepalis angustis lanceolatis, calcare gracili longo.

Crescit in preruptis humidis inter Entchetkab et Choada, et
in monte Bouahit, provincie Semiène, mense Augusto florens
(Schimper ).

122 FLORA ABYSSINICA.

XXVIII. OXALIDACEÆ.

BIOPHYTUM. DC., Prodr., 1, 689.

BIOPHYTUM ABYSSINICUM. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 1206.

B. caule elongato, gracili, simplici, apice tantum folioso ; foliis
congestis pinnatis ; foliolis oblongis subsessilibus, utrinque obtusissi-
mis, inæqualibus membranaceis; petiolo communi piloso; pe-
dunculis capillaribus pilosiusculis , apice 1-4-floris ; floribus par-
vulis, pedicellatis , capsula obovoidea apiculata subpubente.

Crescit in sepibus provinciæ CAiré ( Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Voisine du Biophytum sensitivum , DC., celle espèce s'en dis-
lingue par ses tiges plus gréles, ses feuilles minces el membraneuses, et ses
pédoncules portant souvent une seule fleur, rarement plus de trois ou quatre,
qui sont assez longuement pédicellées.

OXALIS. L., Gen., n° 582; DC., Prodr., I, 690.
OXALIS CORNICULATA. L., Sp., 624; DC., Prodr., I, 692.

O. caule diffuse ramoso , procumbente, reptante, ramis filifor-
mibus ; foliis petiolatis pubentibus ; foliolis sessilibus, late obcor-
datis, lobis obtusissimis; floribus pallide luteis , parvulis , sertu-
latis; petalis obovali-oblongis, apice emarginatis ; stylis pubentibus
stamina longiora æquantibus; capsula elongata prismatica, pu-
bente , apice apiculata.

Crescit circa Adoua , mense Octobre ( Quartin Dillon ).

Observation. — Celte espèce est répandue dans un grand nombre de contrées
de l'un et de l'autre continent. Pai comparé les échantillons des environs

OXALIDACEZÆ. 123

d'Adoua avec ceux que j'ai recueillis dans plusieurs parties de la France et j'ai
reconnu qu'ils étaient identiques.

OXALIS RADICOSA. Nob.

O. caudice perpendiculari fusiformi, extus nigrescente, sæpius
simplici, crassiusculo; caule a basi ramoso , ramis sæpius erectis,
hirtis; foliolis late obcordatis, lobis obtusis, rotundatis, subtus
glaucis pilosisque ; floribus sertulatis, pallide luteis, majusculis ;
pedunculo communi foliis longiori ; petalis oblongis subspatulatis ,
obtusis ; staminibus longioribus stylos superantibus ; capsula pyra-
midata acuta, pubente.

Crescit in provincia Ouodgerate ( Ant. Petit), mense Junio flo-
rens.

Observation. — Cette espèce est très-voisine de la précédente; mais on peut
l'en distinguer par plusieurs caractères tranchés. Ainsi , 1° sa racine est vivace,
renflée, fusiforme, charnue, noirâtre; 2° ses tiges sont dressées; 3° ses fleurs
sont jaunes, deux fois plus grandes que dans l’Oxalis corniculata; 4° ses éta-
mines plus longues que les styles.

OXALIS PROCUMBENS. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4465.

O. caule procumbente , ramoso , radicante , pilosiusculo ; foliolis
obcordatis, sessilibus , latioribus quam longis, apice fissis, bi-
lobis, lobis obtusis, subtus pilosiusculis ; pedunculis axillaribus
unifloris folio brevioribus , solitariis ; flore parvulo, pallide luteolo ;
petalis obovalibus integris; capsula brevissima, subpyramidata,
longe acuminata , loculis 2-3-spermis.

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit), et in agris nova-
libus prope Entchetkab, in monte Bouahit, in provincia Semiène
(Schimper).

Observation. — Il est facile, au premier abord, de confondre ceite espèce
avec les deux précédentes, et surtout avec l'Oralis corniculata, dont elle à
tout le port; mais on l'en distingue bientôt par plusieurs caractères. Ainsi
VO. procumbens est plus petite dans toutes ses parties; ses pédoncules sont
courts et uniflores, ses pétales entiers et non émarginés au sommet, et enfin
ses capsules sont courtes, renflées , contenant seulement deux ou trois graines
dans chaque loge.

OXALIS OBLIQUIFOLIA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. mi , 1643.

O. glabra; caudice tuberoso, tuberculis superpositis 1-2, ovoi-

124 FLORA ABYSSINICA.

deis , aut oblongis, pisiformibus, castaneis , fibrillosis; caule sub-
nullo ; foliis radicalibus petiolatis , petiolo vix pilosiusculo ; foliolis
sessilibus, glaucis, subeuneiformi-triangularibus , angulis superio-
ribus obtusis ; pedunculo radicali, sæpius foliis longiori, unifloro ;
flore magno , petalis obovalibus, obtusis, spatulatis, parte superiore
purpurascentibus, inferiore luteis, stylis stamina longiora supe-
rantibus.

Crescit in convalle Adouaensi , mense Augusto florens ( Quartin
Dillon) , et in provincia Ouodgerate ( Ant. Petit).

Observation. — Voisine de l'Oxalis violacea , L., cette espèce en diffère par sa
taille moins grande, par ses pédoncules ne portant qu'une seule fleur, deux fois
aussi grande que dans l’espèce linéenne, et par ses folioles presque triangu-
laires et cunéiformes , non échancrées en cœur à leur sommet.

OXALIS ANTHELMINTICA. Nob.

O. caudice tuberoso; tuberculo ovoideo, bulbiformi, tunicato ,
apice acuto, crassitie castaneæ minoris; caule subterraneo simplici
elongato ; foliis ex apice caulis ortis et inde quasi subradicalibus,
longe petiolatis, petiolis pilosis; foliolis sessilibus, obovalibus, magnis,
ciliatis; scapo foliis longiori, dense piloso, portis OH 9-7,
pedicellatis, magnitudine intermediis , purpur lli
dense pilosis; sepalis apice acutis, subglanduloso- tuberosis ; stami-
num filamentis pilosis ; stylis staminibus multo brevioribus.

Nomen vernaculum : Mitchamitcho.

Crescit in sepibus prope Tehelatehekanné , in convalle fluvii Tac-
cazé (Quartin Dillon), mense Junio florens.

Observation. — C'est une plante fort paese dans p es des Abys-
sins. Après le cosso, c’est général di plus fi
mis en usage pour combattre le tenia, i quelquefois A on l'emploie de
préférence à ce dernier, qui cause un invincible dégoût à quelques personnes. Ce
sont les tubercules dont on fait usage. Ils ont une saveur âcre et assez désa-
gréable. Quelquefois on les mange frais et crus; d'autres fois on les fait sécher,
on les réduit en poudre, et à la dose d'une petite poignée, on mel celle poudre
dans de l'eau miellée ou de la bière que l’on avale après l'y avoir mélangée.
L'expulsion du ver n'a guère lieu que deux jours après l'ingestion du remède.
Il produit les mêmes effets généraux que les autres anthelmintiques, si abon-
dants et si généralement usités en Abyssinie.

Les feuilles, comme celles d'un gran& nombre d'espèces de ce genre, ont une
saveur lrès-aigre; on les emploie aux mêmes usages que nous employons en
Europe celles de l'oseille (rumex acetosa ).

/ ZYGOPHYLLACEÆ. 195

XXIX. ZYGOPHYLLACEÆ.

TRIBULUS. L., Gen., n° 532; DC., Prodr., I, 703.

TRIBULUS TERRESTRIS. L., Sp., 554; DC., Prodr., 1,703 ; Hochst., in pl.
Schimp., sect. 11, n° 4134.

T. caule herbaceo diffuso, foliis sæpius 6-jugis ; foliolis oblongo-
ellipticis, obtusis, basi inæquilateris, subtus albido-sericeis; pedi-
cellis 1-floris petiolo æquilongis aut longioribus ; floribus luteis aut
subalbidis ; carpellis distinctis, compressis, echinatis et 4-cornutis,
3-4-locularibus, loculis 1-spermis superpositis.

Nomen vernaculum : Cachito.

Crescit in sabulosis maritimis regionis vulgo CAoAo (Quartin Dillon,
Ant. Petit), et in valle Choada (Schimper); mense Julio florens.

Observation. — C'est bien la méme espéce que celle du midi de l'Europe, et
qu'on trouve également en Algérie, en Égypte et au Sénégal. Je ne la possede
que du pays des Chohos, c'est-à-dire de cette langue de terres basses sablon-
neuses et brülées, étendues entre le plateau abyssinien et les bords de la mer
Rouge.

Selon M. Schimper, celte espèce est désignée en Abyssinie sous le nom vul-
gaire de Cachito.

126 FLORA ABYSSINICA.

XXX. RUTACEÆ.

RUTA. L., Gen., n° 593; DC., Prodr., I, 709.
RUTA BRACTEOSA. DC., Prodr., TPS 7107

R. caule basi suffrutescente ; foliis bipinnatis, latitudine vix triplo
longioribus; foliolis glaucis, obovali-oblongis, obtusis, glabris, mar-
gine obsolete crenatis; bracteis sessilibus subcordatis , acutis,
margine denticulatis , petalis obovalibus, obtusis, concavis, margine
dissecto-cilatis.

Crescit circa Assaye ( Quartin Dillon) , mense Septembre florens ,
in provincia TeAéleukote , ubi colitur uti condimentum sub nomine
vernaculo Etchenahaddam (Ant. Petit), nec non in provincia Choa
(Ant. Petit).

Observation. — Est-il bien certain que cette espèce soit différente de la Ruta
angustifolia Pers.? Quoi qu'il en soit, elle est cultivée dans une grande partie
de l'Abyssinie. Elle sert surtout à aromatiser le lait.

TECLEA. Delile, in Ann. Sc. nat., XX, CLEAN. FES BE Le

TECLEA NOBILIS. Ibid.
ASPIDOSTIGMA AGUMINATUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 1293.

(Tas. XXVIII. )

T. foliis petiolatis, alternis, trifoliolatis; foliolis subsessilibus ,
elliptico-l latis, inatis, glabris, integris; floribus uni-
sexuatis, masculis in racemos ramosos, parvos, axillares dispositis ,

* fæmineis sessilibus spicatis.

RUTACEÆ. 127

Crescit in provincia Chiré, mense Julio fructifera ( Quartin Dil-

lon), et ad rivulos, in provincia Wogara (ganni et Schimper).
Nomen vernaculum : Tséchemtié.

Observation. — Nous avons adopté le nom de Teclea donné par M. Delile à
ce nouveau genre, par suite du principe que nous nous sommes imposé de
préférer le nom de celui qui a caractérisé le premier un genre ou une espèce, en
en publiant la description.

Voyez dans la seconde partie de cet ouvrage la description complète de ce
genre et les éclaircissements sur ses affinités.

128 FLORA ABYSSINICA.

XXXI. ZANTHOXYLACEÆ.

BRUCEA. Miller, Fasc., t. XXV; L'Hérit., Stirp., 19, t. X; DC.,
Prodr., II, 88; Endlich., Gen., 5970.

BRUCEA ANTIDYSENTERICA. Mill., loc. cit.; DC., loc. cit.
BRUCEA FERRUGINEA. L'Hérit., Stirp., 49, t. X.
wooaerNoos. Bruce, Voy. en Abyss., éd. fr., V, 87, t. XXI.

B. ramulis ferrugineo-tc i ign imparipi is, 4-6-jugis ,
foliolis brevissimepetiolulatis , oblongo-ellipticis , basi obtusis, apice
acuminatis , margine Tee superne eundi subtus in nervis
ferrugineo-tomentosis; racemis axillaribus subsimplicibus ferru-
gineis, folio brevioribus ; drupis solitariis aut binis, ovoideo-oblongis
vix compressis , siccis, monospermis.

Crescit in vallibus et locis tosis prope Mi h, non procul
ab Adoua, in provincia Tigré (Quartin Dillon), mense Septembre
tlorens et fructifera.

Observation. — C’est un arbrisseau de quatre à six pieds de hauteur, connu
des Abyssins du Tigré sous le nom de Melita. On se sert de ses fruits broyés
dans une certaine quantité d’eau, pour arrêter la diarrhée et même la dyssen-
terie. Pendant longtemps on a cru que c'était l'écorce de cet arbre qui nous était
apportée par le commerce sous le nom de fausse Angusture. Mais on sait au-
jourd’hui que cette écorce est celle du Strychnos nux vomica, ou d’une espèce
très-voisine.

Je ne vois pas d'endosperme autour de l'embryon, dans les graines que j'ai
examinées; et cependant cet endosperme est décrit par presque tous les bota-
nistes.

OCHNACEF. 129

XXXII. OCHNACEZÆ.

OCHNA. Schreb., Gen., n°354 ; DC., Prodr., 152795:

OCHNA LEUCOPHLOEOS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m,
n? 4408.

(Tan. XXIX.)

O. foliis ovali-ellipticis, breviter petiolatis, apice acutis , margine
subserratis glabris ; floribus albis pedunculatis, in parte superiori
ramulorum anni preteriti aggregatis ; pedunculis simplicibus graci-
libus unifloris ; sepalis obtusis nervosis, petalis valde caducis ; sta-
minum 20 filamentis persistentibus glabris, sepalis dimidio mino-
ribus ; fructibus....

Crescit in ripis fluvii Mareb , mense Junio jam deflorata ( Quartin
Dillon), et in ripis fluvii Taccazé , in mense Maio (Schimper ).

Observation. — Je n'ai vu que des fleurs déjà passées de cette espèce, et déjà
les pétales et les anthères étaient tombées. Elle est fort distincte par ses
grandes feuilles dentées en scie, par ses fleurs blanches, dont les pédoncules
simples et uniflores partent de la partie supérieure des jeunes rameaux de l'an-
née précédente. Pour le port , celte espèce rappelle assez le merisier sauvage
(Cerasus avium).

130 FLORA ABYSSINICA.

XXXIII. CELASTRACEZÆ.

CELASTRUS. L., Gen., 270; DC., Prodr., M, 5.
S I. Inermes.

CELASTRUS LUTEOLUS. Delile, in Ann. Sc. nat., n° série, Bol., XX,
p. 90.

CELASTRUS SINUATO-DENTATUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 840

C. inermis ; ramulis teretibus glabris; foliis vix petiolatis, ova-
libus , rarius obovalibus obtusissimis , profunde et inæqualiter den-
tatis, glabris coriaceis, pallide viridibus , 1-2 uncias longis, 10-12
lineas latis ; capsulis pedicellatis axillaribus, globosis, 3-costatis,
costis obtusis sublepidotis.

Crescit in monte Taber, prope Add'silam , in provincia Semiéne ,
mense Januario fructifer ( Schimper ).

Observation. — Selon M. Hochstetter, le Celastrus luteolus de M. Delile est le
méme que l'espèce qui a été dé ée C. sinuato-dentatus dans les plantes
de la collection de Schimper. Elle est surtout caractérisée par la variation de
figure de ses feuilles, qui de plus sont tantôt presque entières, tantôt crénelées
ou profondément dentées.

CELASTRUS LAURIFOLIUS. Nob.

C. inermis ; ramulis teretibus glabris ; foliis alternis breviter pe-
tiolatis, oblongo-ellipticis aut lanceolatis, utrinque attenuatis, mar-
gine obsolete serratis, pallide viridibus, glabris, coriaceis, 2 1-3
pollices longis, 6-12 lineas latis; pedicellis unifloris, 2-4 lineas
longis, glabris, in axilla foliorum 2-5 fasciculatis ; capsulis globosis
pisiformibus , colore rubiginoso , glabris.

CELASTRACEÆ. 131

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon).
Observation. — Il est difficile d'éloigner cette espèce du Celastrus luteolus.
Cependant elle s'en distingue assez facilement. Ses feuilles sont plus manifeste-

ment pétiolées , plus allongées, aiguës , dentées en scie dans leur contour. Ses
capsules, tout à fait glabres, sont d'une teinte fauve.

S H. Spinosi.
CELASTRUS SERRATUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, 4908.

C. spinosus, ramulis puberulis ; spinis nudis, rectis, axillaribus ;
foliis alternis aut oppositis, brevissime petiolatis, ellipticis, obtusius-
culis aut acutis, basi parum attenuatis , margine acute serratis , su-
perne viridibus , subtus pallidioribus , membranaceis ; cymis axilla-
ribus, pedunculatis, ramosis, multifloris ; folio dimidio brevioribus ,
puberulis; floribus distantibus ; capsulis globosis , tricostatis, glau-
cescentibus.

Crescit in provincia Chiré, mense Julio florens (Quartin Dillon
et Schimper).

Nomina vernacula : Kamo, T. thelalo, Courava.

Observation. — Cette espéce est très-voisine, mais distincte du Celastrus
obscurus, dont elle rappelle en grande partie le port; ses feuilles sont moins al-
longées , manifestement dentées en scie ; d'une teinte plus pâle inférieurement,
ses cymes sont plus longues, plus rameuses et constamment pubescentes, et
ses capsules deux fois plus grosses.

Le bois des jeunes rameaux de cet arbre sert à faire un charbon qui entre
dans la composition de la poudre à canon. Il est digne d'étre remarqué qu'en
Abyssinie, comme en France, c'est le bois de deux arbres de la méme famille
qui sert à la fabrication de la poudre à canon : le fusain (Evonymus europæus
et le kamo (Celastrus serratus).

CELASTRUS OBSCURUS. Nob.

CELASTRUS EDULIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 429 (non Vabl.).

C. inermis aut spinosus : spinis axillaribus rectis, acutissimis ; fo--
liis petiolatis , ovalibus aut ellipticis, acutis aut obtusis, obtuse ser-
ratis aut subcrenatis, glaberrimis ; cymis axillaribus densifloris gla-
berrimis; capsulis globoso-depressis, obtuse trigonis, membranaceis,
3-locularibus 3-valvibus.

Crescit in parte occidentali montis Arbafe-Enseca, mense Oc-

132 FLORA ABYSSINICA.
tobre florens (Quartin Dillon), et in cacuminibus summis mon-
tium Koubi et Semayata, mense Decembre fructifera (Schimper).
Nomina abyssinica : Adad (Schimper), Hatcháte (Quartin Dillon).
Observation. — Nous expliquons plus loin (voy. p. 134) l'erreur quia été com-
mise par Vahl, relativement au Catha edulis de Forskal, qu'il a assez malà pro-
pos rapporté au genre Celastrus , souslenom de Celastrus edulis. Ainsi que nous
l'avons reconnu, la plante de Forskal forme bien réellement un genre, parfai-
tement distinct des Celastrus. Dès-lors le Celastrus edulis n'existe plus, et c'est
à tort que M. Hochstelier a donné ce nom à une des espèces abyssiniennes, en la
croyant identique avec le Catha edulis de Forskal, qui constitue un genre
voisin des Celastrus, et auquel nous conservons le nom de Catha.

CELASTRUS SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 448.

C. subspinosus ; foliis lato-ovalibus, acutis, vix petiolatis, mar-
gine serrulatis, coriaceis, utrinque glabris subglaucis; spinis raris
brevibus axillaribus ; cymis axillaribus, sæpius binis, dichotomis pu-
bentibus ; capsulis obovali-trigonis, tenuibus, subglaucis, 3-locula -
ribus , trivalvibus , loculis 2-spermis.

Crescit in locis siccis, collibus depressis et vallibus , fruticulus
prope Adoua, mense Maio florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Adad.

Observation. — Le méme nom est donné en Abyssinie à cette espèce et à la
précédente. Elle en est cependant bien distincte par ses feuilles plus larges à la
base et par ses cymes pubescentes.

CELASTRUS ATKAIO. Nob.

C. spinosus ; ramulis teretibus , pulverulentis, spinis axillaribus
longis, rectis, gracilibus; foliis breviter petiolatis, elliptico-oblongis ,
sæpius obtusis, coriaceis, glabris, margine crenato-dentatis, pollicem
aut sesquipollicem longis, 3-6 lineas latis ; cymis axillaribus, a basi
dichotomis , divaricatis , folia æquantibus , pedunculis pedicellisque
glandulosis ; capsulis.....

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit).

Observation. — Espèce voisine du Celastrus buxifolius, L.; mais en différant
par ses rameaux cylindriques, pulvérulents , par ses feuilles elliptiques et non
obovales, à dents peu marquées , obtuses et formant presque des crénelures , el
enfin par ses cymes dichotomes dès la base , et non pédonculées.

- CELASTRACEÆ. 133

CELASTRUS ARBUTIFOLIUS. Hochstett., in pl. Schémp. Abyss., sect. 11, 832.
Var. «: Major. Nob.

C. frutex dumosus, spinosissimus; spinis rigidis rectis ; foliis
parvulis coriaceis, brevissime petiolatis, ellipticis aut suborbicu -
laribus, apice basique obtusis, margine integris aut subdentatis ,
3-7 lineas longis , 3-5 lineas latis; pedunculis axillaribus, parce ra-
mosis et paucifloris, folia æquantibus aut vix superantibus ; capsula
globoso-triquetra , depressa, pisiformi coriacea glabra , rubra; se-
minibus ovoideis nitentibus.

Crescit in provincia Semiène, et var. « major, in provincia
Ouodgerate (Ant. Petit), mense Julio florens et fructifer, et ad latus
australe montis Taber, in provincia Semiène , mense Januario fruc-
tifer ( Schimper ).

Nomen vernaculum : Halhate.

Observation. — Selon M. le docteur Petit, cet arbrisseau épineux et touffu ,
porte, dans la province de Ouodgérate, le nom vulgaire de Halhate : ses fleurs
sont jaunâtres et ses fruits rouges. Cette espèce très-épineuse est facile à distin-
guer à la petitesse de ses feuilles obtuses et quelquefois même émarginées au
sommet.

Les échantillons recueillis dans la province d'Ouodgerate par M. le docteur
Petit, semblent, au premierabord , constituer une espèce distincte. Ses feuilles
sont deux fois plus grandes que dans ceux qui croissent dans les montagnes
élevées du Semiène; mais, en les étudiant avec soin, je n'ai pu reconnaitre la
moindre différence. J’en ai fait une simple variété.

CELASTRUS SENEGALENSIS. Lamk., Dict., I, 661 ; DC., Prodr., Il, 8.
CELASTRUS PHYLLACANTHUS. L'Hérit., Sert., 6, n° 28.
CELASTRUS DECOLOR. Delile, in Caill. voy. Méroé, 400, t. III.
cELASThus conIACEUS. Guill. et Perrott., Fl. Seneg., I, 442, t. XXXVI.

Var. « : Inermis.

C. spinosus aut inermis; ramis teretibus glabris ; spinis axilla-
ribus, rectis, brevibus; foliis coriaceis, albido-glaucescentibus, obo-
vali-oblongis , basi sensim attenuatis , apice sæpius obtusis, margine
obsolete dentatis, glabris; cymis axillaribus , dichotomis, glabris
parvulis ; capsula pisiformi, obovoidea, apice apiculata , sepius uni-
loeulari , bivalvi , 1-2-sperma.

134 FLORA ABYSSINICA.

Crescit circa Adoua, in provincia Tigré, mense Octobre florens
(Quartin Dillon), et ad latera montium prope Tehélatchékanné
( Schimper).

Observation. — Je mesuis assuré que les échantillons d'Abyssinie ne différaient
en rien de ceux du Sénégal. C'est à coup sûr une des espèces les plus poly-
morphes dans ce genre. Tantót elle porte des épines, tantôt elle en est dépour-
vue. Sur des échantillons recueillis sur un méme individu, j'en ai trouvé quel-
ques-uns qui, par leurs feuilles plus petites, plus étroites, offraient le type du
Celastrus senegalensis , et d'autres, à feuilles obovales et beaucoup plus larges,
à fleurs un peu plus grandes, représentaient le Celastrus coriaceus , figuré dans

la Flore de Sénégambie. Nous avons en conséquence pensé que ces deux
espèces devaient être réunies.

CATHA. Forsk., Ægyp., 63; Endlich., Gen., 1086.

TRIGONOTHECA. Hochst., in Flor. ratis., 1841, n° 42; Endlich.,
Gen., Suppl., Il, 86.

CATHA FORSKALII. Nob.

CATHA N° 4. Forsk., loc. cit.
TRIGONOTHECA SERRATA. Hochs., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 649.
CELASTRUS EDULIS. Vahl., Eccl., I, 21.

(Tan. XXX.)

C. caule fructicoso ; foliis oppositis , rarius alternis, breviter petio-
latis coriaceis ellipticis aut elliptico-lanceolatis acutis , basi sensim
angustatis, margine serratis; floribus minimis ; cymas parvulas ,
trichotomas in axillis foliorum superiorum efformantibus ; capsulis
oblongis obtusis , 3-locularibus, loculicide 3-valvibus.

Crescit ad pagum Abba-Gerima , prope Adoua, ubi colitur
( Quartin Dillon et Schi per), et in provincia Choa (Ant. "Petit et
Rochet d'Héricourt ).

Nomina vernacula : Tschut , Tehat , Tchai.

Observation. — Cette plantea été jusqu'à présent méconnue depuis Forskal
qui , le premier, ena parlé et l'a décrite sous lesnoms de Cat ou de Gat , qu'elle
porte en Arabie. Je me suis assuré que c’est bien réellement son Catha n° 4,
dont les Arabes máchent les feuilles qui leur donnent , dit-on , de la vigueur et
réparent leurs forces. En effet, notre plante est appelée par les Abyssins Tschut ,
Tschat, ou Tschai , noms qui certes ont une grande analogie avec celui que lui
donnent les Arabes. En second lieu, les notes de feu M. le docteur Quartin Dillon

CELASTRACEÆ. 135

la désignent sous le nom de Thé des Abyssins. Enfin, c'est surtout par la confor-
mité de cette plante avec la description de Forskal, que nous avons acquis la
conviction de cette détermination. En effet, selon ce savant voyageur, le Catha
a les feuilles opposées sur les jeunes rameaux qui sont planes et herbacés,
ces feuilles sont alternes sur les rameaux plus gros, qui, eux-mêmes,
pré la méme disposition; enfin la figure des feuilles, la structure des
fleurs et des fruits, tout, dans notre plante, concorde avec la description de
Forskal. Il ne saurait donc y avoir de doute sur leur identité.

Maintenant cette plante appartient-elle au genre Celastrus, comme Vahl l'a
prétendu? Nous ne le pensons pas. Elle nous parait conslituer un genre très-
voisin, mais distinct du Celastrus par quelques caractères empruntés à la posi-
lion de ses deux ovules et à la membrane axilloide qui termine sa graine infé-
ri Nous développ avec détail ces caractères dans la seconde par-
tie de cet ouvrage.

M. Hochstetter n’a pas reconnu dans cette plante, dont il a formé un genre
nouveau sous le nom de Trigonotheca, le Catha edulis, de Forskael. Il en amé-
connu, selon nous, les vrais rapports, en plaçant ce genre dans la famille des
Hippocratéacées. Nous pensons que la plante de Forskal doit conserver le nom
de Catha, qui lui a été imposé par ce botaniste, et que le genre Catha doit
être placé dans la famille des Célastracées,

136 FLORA ABYSSINICA.

XXXIV. RHAMNACER.

ZIZYPHUS. Tournef., Jnst., t. CCCCIIL; DC., Prodr., II, 19.

ZIZYPHUS ABYSSINICUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m, 1694.

ZIZYPHUS XYLOPYRUS. Hochst., loc. cit., sect. 11, n° 713 (non Willd.).

Z. aculeis geminis, basi latis, altero recto, altero recurvo-ascen-
dente; foliis breviter petiolatis, ovalibus, acutis, basi maxime inæqui-
lateris, 3-nerviis, subtus albido aut subferrugineo-tomentosis, mar-
gine subserratis; cymis parvulis densifloris , tomentosis, axillaribus,
subsessilibus ; petalis obovalibus calycem tomentosum æquantibus :
disco depresso superne 10-foveolato, pentagono; drupa ovoidea
subsicca, nuce biloculari, 2-sperma fœta.

Crescit inter Debra-Sina et Maye-Gouagoua, et prope Tchéla-
tchékanné, in provincia Tigré, mense Junio florens (Quartin
Dillon); et prope Selassaquilla, in convalle fluvii Taccazé, mense
Octobre fructifer ( Schimper).

Observation, — Selon le docteur Dillon, cet arbre porte le nom d'Avettéré.
On mange son fruit, qui est légèrement sucré et charnu.

Cette espèce est du nombre de celles qu'il est si difficile de distinguer et qui se
rapprochent des Zizyphus cnoplia et Z. jujuba. M. Steudel l'avait d'abord
rapportée au Zizyphus æylopyrus, Willd. Mais elle en diffère surtout par ses
épines géminées et par ses feuilles à dents égales.

ZIZYPHUS SPINA-CHRISTI. Willd., Sp., I, 4405; DC., Prodr., II, 20.
RHAMNUS SPINA-CHRISTI. L., Sp., 282.

R. ramis virgatis, geniculatis, albidis; foliis petiolatis, figura variis,
nunc ovalibus subobtusis, nunc ellipticis aut oblongis, subacutis, 3-

RHAMNACEÆ. 137

i^ :] PAD HER

nerviis, basi , Super is,
subtus sæpius glabris aut in nervis pubenti-subtomentosis ; floribus
pedicellatis, tomentosis, cymosis, cyma sessili, pauciflora ; aculeis
binis, altero recto, altero recurvo ; drupis prunæformibus, ovoideo-
globosis.

Crescit frequens in. diversis Abyssiniæ provinciis Chiré, Tigré,
Choa, et in convalle fluvii Mareb dens Dillon et Ant. Petit),
et prope Adoua et Tchélatchék s (Schimper, I, 32 ; III, 1708).

is, margine
1S, g

Observation. — Cet arbrisseau qu’on trouve en Égypte, en Arabie, en Pales-
tine, etc., présente un grand nombre de variations dans la figure de ses feuilles,
tantôt elliptiques allongées, tantôt ovales obtuses, glabres ou légèrement to-
menteuses à leur face inférieure, principalement sur leurs nervures. Cette
espèce est connue des Abyssins sous les noms de Gabba ou de Geba. On mange
ses fruits , qui ont une saveur sucrée.

M. Hochstetter a mentionné une variété qu'il nomme Microphylla, et dont les
feuilles sont en effet beaucoup plus petites.

ZIZYPHUS MITIS. Nob.

Z. inermis; foliis petiolatis, lato-ovalibus, acutis, subacuminatis,
margine obsolete serratis , coriaceis, utrinque glabris, basi æqui-
lateris, 3-nerviis, sesquiunciam ad 2 uncias longis; 12-15 lineas
latis ; fructibus numerosis, globosis , parvulis (crassitie uvæ mino-
ris) rubellis, nuce ossea biloculari.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit).

Nomina vernacula : Gueba, Guecho.

Observation. — Je n'ai vu cette espèce qu'en fruits. Tous les échantillons
que j'ai eus à ma disposition étaient lé dépourvus d'aiguillon. Par
ses feuilles, ce jujubier se rapproche assez du Zizyphus Baclei, décrit et figuré
dans la Flore de Sénégambie. Mais ses feuilles sont plus courtes, ses rameaux
sans aiguillons et ses fruits globuleux et beaucoup plus petits.

RHAMNUS. Brongn., Monogr., I.
RHAMNUS PAUCIFLORUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n? 4276.

R. ramulis puberulis; foliis heteromorphis, petiolatis, ellipticis ,
ovalibus, apice acuminatis, acutissimis, margine subserratis, basi
obtusis , atoque glabris, in axilla nervorum primariorum piloso-
éclats: 2 3-3 uncias longis, 10-15 lineas latis; floribus pedun-

138 FLORA ABYSSINICA.

culatis, axillaribus, pedunculis unifloris ; calyce campanulato-ex-
panso, 5-fido, laciniis ovali-acutis; fructu obovato, in centro
depresso, glabro, 5-nuculato.

Nomina vernacula : Gisso, Guecho , Aique.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon), in provincia Choho
(Lefebvre), et in provincia Semiène, prope Add'silam, mense
Septembre florens (Schimper).

Observation. — C'est cet arbre qui porte plus spécialementle nom de Guécho.
Il est fort utile aux Abyssins. Ses feuilles ont une amertume agréable, On s'en
sert pour la préparation de la bière, à laquelle elles communiquent une saveur
amère. Une autre espèce de ce genre, le Staddo (Rhamnus staddo, Nob.), est
employée au même usage. Mais ce sont ses fruits qui sont usités.

RHAMNUS SPICIFLORUS. Nob.

R. ramis elongatis virgatis, cortice griseo lævi obtectis, pubenti-
bus, ramulis suboppositis , apice spinescentibus , foliosis ; foliis al-
ternis aut suboppositis, brevissime petiolatis (petiolo pubenti) ova-
libus, acutis aut obtusis, coriaceis , integris, 5-8 lineas longis, 4-8
lineas latis; floribus parvulis , axillaribus, subsessilibus, solitariis ,
aut spicam brevem , paucifloram , pubentem, axillarem efformanti-
bus; calycis laciniis 5 ovalibus, subacutis, fructu pisiformi, sub-
globoso obtuso , 3-pyreno.

Crescit in Abyssinia (Quartin Dillon ).

Observation. — Je ne possède aucun renseignement sur la localité de celle
espèce, que je trouve sans numéro dans l'herbier d'Abyssinie. Par son port, elle
serapproche beaucoup du Rhamnus olzoides. Elle s'en distingue parses rameaux
pubescents; ses feuilles coriaces, luisantes , quelquefois opposées ; ses fleurs
sessiles, formant des épis courts et velus , à l’aisselle des feuilles supérieures ou

au sommet des jeunes rameaux. Le seul fruit que j'ai eu à ma disposition offrait
trois nucules.

RHAMNUS STADDO. Nob.

R. ramis crassis, nigricantibus, glabris ; ramulis apice spinescen -
tibus; foliis creberrimis, obovali-oblongis, obtusis, rarius acutis, basi
sensim attenuatis , membranaceis, crenatis, glabriusculis , fere 1 un-
ciam longis , 4-6 lineas latis ; floribus pedicellatis , pedicellis 1-floris,
in ramulo crasso brevi, squamoso axillari, Spicatim dispositis,
glabris; calycis laciniis 4, semi- ovalibus, acutis, 3-nerviis ; peta-
lis minimis linearibus ; ovario 3-loculari ; stigmatibus 3.

RHAMNACEÆ. 139
Crescit in provincia Owodgerate, in pratis altis prope Assiela,
altitud. circiter 8,000 pedum, mense Julio florens (Ant. Petit).
Nomen vernaculum : Staddo.

Observation. — Le Staddo forme un arbrisseau assez commun, ayant de deux
à trois pieds d'élévation. Quelquefois cependant il atteint des dimensions plus
grandes et forme des arbres de moyenne grandeur.

On se sert de son fruit, comme nous faisons en Europe du houblon , pour ac-
célérer la fermentation de la bière, et lui communiquer une saveur amère.

Cette espèce se rapproche assez de la précédente, mais ses feuilles sont plus
allongées, membraneuses, crénelées dans leur contour, ses feuilles sont gla-
bres , pédicellées, et seulement à quatre et non à cinq parties.

HELINUS. E. Meyer, in Endlicher gen., p. 1102.

HELINUS SCANDENS. Nob.

WILLEMETIA SCANDENS. Eklon et Zeyh.

RHAMNUS MYSTACINUS. Aiton.

(Tas. XXXI.)

H. ramis virgatis flagelliformibus , fulvo-tomentosis , cirrhis axil-
laribus simplicibus ; foliis petiolatis, ovalibus, obtusissimis, mucro-
nulatis, basi obtusis aut vix emarginato -cordiformibus , integris ,
superne glabris, subtus sericeo-t tosis; cymis pedunculatis
axillaribus aut terminalibus, tc tosis; fructibus obovoideis, apice
limbo calycino deciduo circumscriptis , 3-coccis, coccis carthaceis
1-spermis, angulo interno bivalvibus.

Crescit in provincia Tigré, inter Adoua et Memessah, mense
Octobre florens ( Quartin Dillon).

140 FLORA ABYSSINICA.

XXXV. ANACARDIACEÆ.

ODINA. Roxburgh., Fl. Ind., IL, 293; Royle, Himal., t. XXXI,
f. 2; Endlich. Gen., 5898.

LANNEA. À. Rich., in F7. Seneg., T, 153, t. XLII.
LANNEOMA. Delile, in Ann. Sc. nat., u° série, XX, p. 91, t. I, f. 2.

S I. Foliis trifoliolatis.

ODINA TRIPHYLLA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, ne 891.

LANNEOMA VELUTINA. Delile, loc. cit., t. I, f. 2.

O. monoica; foliis trifoliolatis, foliolis plicatis, ferrugineo-tomento-
sis ; floribus ad gemmas ramulorum glomerulatis ; fructibus obo-
voideis, apice truncato-compressis, tomentosis, bilocularibus, loculis
monospermis.

Crescit in convalle fluvii Taccazé, prope Tchélatchékanné , mense
Maio fructifera , sed nondum foliifera (Schimper).

Observation. — Cette espèce a beaucoup de rapports avec notre Lannea ve-
lutina de la Flore de Sénégambie, mais s'en distingue aisément par ses feuilles
composées seulement de trois folioles et par ses fruits de moitié plus petits.

S I. Foliis imparipinnatis.

ODINA SHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, n* 657
et 1282.

O. dioica; florifera aphylla; foliis imparipinnatis; florum mascu-
lorum racemis simplicibus, elongatis, 4-6 uncias longis, in apice
ramulorum aggregatis, e glomerulis florum brevissime pedicella-
torum constantibus, axi communi pedicellisque lanatis; calyce

ANACARDIACEÆ. 141
externe piloso, petalis 4, triplo longioribus, oblongis sessilibus,
obtusis, concavis ; staminum filamentis glabris; florum feemineorum
racemis simplicibus, brevioribus, terminalibus, lanato-rubiginosis ;
calycis lanati lobis stellatis acutis; drupa sicca (immatura) irregula-
riter ovoidea, compressa , apice oblique et irregulariter subquadri-
corni , pulverulenta, 1-4-loculari loculis monospermis.

Nomen abyssinicum : Dougdougouna.

Crescit prope Add'erbati , in provincia Chiré, mense Julio florens
et fructifera ( Quartin Dillon). Foeminea prope Tchélatchékanné, et
mascula in vallibus districtus Choata, mense Martio florens
(Schimper).

Observation. — Je ne connais pas les feuilles bien développées de cette espèce.
D'aprésles jeunes bourgeons entr'ouverts que j'ai eu occasion de voir, elles sont
imparipinnées, composées de sept à neuf folioles ; qui sont, à cette premiere
période, tomenteuses et ferrugineuses.

ODINA FRUTICOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, no 707.

O. dioica, foliifera simul et florifera ; foliis in apice ramulorum
pulverulentorum aggregatis, alternis, estipulatis, imparipinnatis, 4-
6-jugis; foliolissuboppositis, sessilibus, ovali-oblongis , aut sublan-
ceolatis , basi subinæquilateris, 1 £ ad 2 2 uncias longis , 4-8 lineas
latis , acutis, margine integris, superne glabris , subtus in nervis pu-
bentibus ; racemis axillaribus , aggregatis, 2-3 uncias longis; calycis
subvillosi lobis acutis ciliatis ; drupis ovoideo-oblongis , glabris.

Crescit circa Maye-Gouagoua , mense Novembre florens (Quartin
Dillon), et in montibus prope Ferrokoha , et in vallibus ad fluvium
Taccazé (Schimper).

Observation. — Cette espèce, parfaitement distincte par son port et l’ensem-
ble de ses caractères, porte, comme la précédente ; le nom de Dougdougouna.
Elle donne une certaine quantité de matière résineuse , dont les Abyssins tirent
peu de parti.

RHUS. L., Gen., n° 369; DC., Prodr., II, 66.

RHUS QUARTINIANUM. Nob.

R. ramulis pubenti-glandulosis; foliis trifoliolatis, petiolis nervis-
que pubentibus; foliolis elliptico-lanceolatis, acutis aut obtusis Y

142 FLORA ABYSSINICA.
margine integris, discoloribus , subtus pallidioribus, subpunctato-
glandulosis , 2-2 4 uncias longis, 6-8 lineas latis ; racemis parvulis ,
ramosis , folio brevioribus, hirtis; pedicellis glabris, sepalis apice
setosis ; fructibus minimis, nitentibus, glabris.

Crescit in provincia Chiré, mense Julio florens et fructifera (Quar-
tin Dillon).

Nomen abyssinicum : Tetalo.

Observation. — C’est encore une des espèces connues sous le nom abyssin de
Tetalo. Elle est extrémement élégante et facile à distinguer des autres espèces
du méme genre qui croissent en Abyssinie.

RHUS CRENULATUM. Nob.

R. parvifolia; ramulis cinereo-pubentibus , glandulosis? foliis tri-
foliolatis; foliolis lateralibus obovalibus, obtusis, emarginatis, crenu-
latis, minoribus, intermedio basi attenuato , cuneiformi , omnibus
glauco-cinereis, subtus vix glabris ; intermedio sesquiunciam longo ,
6-8 lineas lato; racemis gracilibus, ramosis, pubentibus , folio lon-
gioribus, calyce pedicellisque glabris ; fructibus...

Crescit in provincia TeAéleukote (Ant. Petit ).

Observation.—Je pense que cette espèce est voisine du Rhus lucidum, L. Ce-
pendant il m'a paru que le Rhus crenulatum s'en dislinguait par ses jeunes ra-
meaux etses grappes de fleurs et comme gl , par la couleur
glauque cendrée de ses feuilles, qui sont toujours crénelées dans leur contour,
surtout dans leur partie supérieure.

RHUS VIMINALE. Vahl, Symb., III, 50; DC., Prodr., II, 70; Jacq.,
Hort. Schen., t. CCCXXXIV.

RHUS RETINORRHÆA. Steudel., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, 1627.

R. ramulis foliisque glabris; foliolis elongato-lanceolatis, apice
issimis , basi longi le attenuatis , margine integris, glauces-
centibus, 3-5 uncias longis, 4-7 lineas latis; racemis axillaribus
glabris, ramosis, folio brevioribus, calyce pedicellisque glabris;
fructibus globosis, parvulis, glabris, nitentibus.

Crescit in diversis Abyssiniæ provinciis, circa Adoua, in locis
montosis, in provincia Ouodgerate, etc.; mense Decembre florens
(Quartin Dillon, Ant. Petit et Schimper. Ne 331, 742 et 1627.)

Nomina abyssinica: Fat-Aelo, T'étalo.

ANACARDIACEÆ, 143

Observation. — Cette espèce croît aussi au cap de Bonne-Espérance : elle est
commune dans plusieurs des provinces de l'Abyssinie. Ses feuilles varient beau-
coup dans leur figure. Géné elles sont très-allongées, très-aiguës , lan-
céolées; quelquefois elles sont plus larges et plus courtes, ovales, lancéolées;
ce qui les distingue toujours, c'est qu'elles sont glabres, très-aiguës au sommet,
et surtout atténuées et rétrécies à leur base.

Cette espèce est connue sous le nom vulgaire de Tetalo, dénomination qui
s'applique également à plusieurs autres espèces du même genre.

M. Steudel a considéré la plante qui nous occupe comme différente du
Rhus viminale, L., et formant une espèce nouvelle qu'il nomme Rhus retinor-
rhæa. Mais, en examinant la longue série d'échantillons recueillis en Abys-
sinie, et que nous avons eus en notre possession, nous avons reconnu de telles
variations dans la figure des feuilles que nous y avons constaté tous les carac-
tères assignés au R. viminale.

RHUS GLAUCESCENS. Nob.

R. glabra ; foliis trifoliolatis ; foliolis obovalibus , rarius ellipticis ,
obtusis,sæpius basi sensim attenuatis , glabris, glaucis , subtus te-
nuiter venoso-reticulatis, margine , presertim versus apicem, sub-
crenatis, 1 $-2 4 uncias longis ; 6-12 lineas latis; racemis axillaribus,
ramosis, folio brevioribus, pedicellis apice calyceque pentamero
glabris; fructibus minimis glabris obovatis aut subdidymis.

Crescit in provincia Choa ( Ant. Petit).

Observation. — Doit-on séparer cette espèce du Rhus undulatum, “Jacq. ? Je
pense bien que ces deux espèces ont entre elles de très-grands rapports. Cepen-
dant celle-ci se distingue par ses feuilles généralement plus petites, glauques,
plus obtuses, non mucronées au sommet, souvent crénelées dans leur partie
supérieure. Ces caractères ne sont-ils pas suffisants pour distinguer ces deux
espèces ?

RHUS FOLIOSUM. Nob.

R. ramulis petiolisque lanatis, subsericeis, foliolis oblongo-ellipti-
cis, acutissimis , lateralibus basi obtusis, margine integris, superne
puberulis, in nervis sublanatis, 4-6 uncias longis, 1-2 uncias la-
tis ; racemis axillaribus , elongatis, ramosis, lanatis, folio breviori-
bus; pedicellis calyceque pilosis ; fructibus...

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit).

Observation. — On distinguera cette espèce à ses folioles deux fois plus gran-
des que celles des autres espèces du genre Rhus, qui croissent en Abyssinie.
Ses rameaux sont d'un vert jaunátre , laineux et presque soyeux ; ainsi que les
pétioles et les nervures des feuilles, aussi bien à la face supérieure qu'à la face

144 . FLORA ABYSSINICA.

inférieure, qui est pubescente. Ses grappes de fleurs , également soyeuses , sont
très-allongées , bien que plus courtes que les feuilles, aux aisselles desquelles
elles sont placées.

RHUS PETITIANUM. Nob.

R. ramulis fusco-pubenti-tomentosis; foliis trifoliolatis , petiolo
pubenti-tomentoso ; foliolis ellipticis acutis, margine integris ,
transversim nervosis, in nervis pubenti-tomentosis, 3-4 uncias
longis, 12-15 lineas latis ; racemo terminali, composito , sepius
aphyllo, tomentoso ; calycibus pubentibus ; drupis minimis, nitenti-
bus, glaberrimis, globoso-depressis.

Crescit in provincia Ouodgerate ( Ant. Petit).

Observation. — J'ai cru devoir séparer cette espèce de la suivante (Rhus
glutinosum), à cause de plusieurs caractères qui m'ont paru essentiels. Ainsi
ses jeunes rameaux et ses feuilles ne sont pas pubescents et glanduleux, mais
lomenteux et jaunâtres, ainsi que les pétioles; ses grappes se réunissent au
Sommet des rameaux en formant une sorte de panicule terminale, dont les
fruits très-petits sont d'une couleur claire et très-luisants.

RHUS GLUTINOSUM. Hochstetter , in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,

n° 854

R. foliis trifoliolatis , ramulis pubenti-glandulosis ; foliolis ellip-
tico-lanceolatis , acutissimis , rarissime obovali- cuneatis, obtusis ,
subtus in nervis petiolisque glanduloso-subpubentibus , transver-
sim nervosis, integris, 3-4 uncias longis, 10-16 lineas latis; racemis
axillaribus, ramosis, folio brevioribus , subglandulosis, pedicellis ca-
lyceque glutinosis ; fructu minimo globoso-depresso.

Crescit in regionibus montosis, inter Adoua et Ocbasa, mense
Octobre florens ( Quartin Dillon) , et prope Tschenausa, in provin-
cia Semiène , mense Januario florens ( Schimper ).

Observation. — On connaît cette espèce en Abyssinie sous les noms de Ectalo
etde Manki. Elle forme , suivant les localités, un grand arbrisseau ou un arbre,
dont les feuilles, à leur face inférieure , et les jeunes rameaux sont glanduleux
et visqueux. Voisine du Rhus undulatum, celte espèce s'en distingue par ses
feuilles plus allongées, terminées en pointe à leur sommet et non obtuses et
mucronées; par ses panicules de fleurs plus courtes , ses pédicelles et son ca-
lice glanduleux et visqueux et non lisses et glabres.

ANACARDIACEZX. 145

RHUS UNDULATUM. Jacq., Hort. Schæn., t. CCCXLVI.

R. foliis trifoliolatis ; foliolis sessilibus glabris, elliptico-oblongis ,
basi attenuatis aut obtusis, apice sepius obtusis et mucronulatis,
margine integris, 2-4 uncias longis, 6-12 lineas latis; racemis
axillaribus, ramosissimis, folio brevioribus ; hirtellis, pedicellis
calyceque pentamero glabris; stylis sepius 3 glabris; fructibus mi-
nimis obovatis glabris.

Nomen abyssinicum : Thethala.

Crescit prope Kouaiétha ( Quartin Dillon), in montibus, prope
Maye-Dogale et Ferrokoba , mense Novembre florens (Schimper),
ni 637 et 711).

Observation. — Espèce à folioles ellipliques, allóngées , glabres, et à fleurs
extrêmement petites el très-nombreuses.

RHUS PYROIDES. Burch., Cat., n° 4796 ; Voy., 1, 340 ; DC., Prodr., Il,
70.

RHUS VILLOSUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 1339 (non L. )

R. foliis trifoliolatis, superne pilosiusculis , subtus pallidioribus,
pubentibus, petiolatis; foliolis inæqualibus, terminali majori 2-
2 $ uncias longo, obovali , basi sensim cuneato , apice obtuso , aut
abrupte et acute acuminato, lateralibus sæpius ellipticis , obtusis aut

inatis , omnibus sessilibus; floribus minimis, in racemos graci-
les ramosos tomentosos foliis subæquales dispositis, racemo ter-
minali longiori aphyllo; sepalis 4 externe hirtis, petalis calyce
longioribus ; drupa minima globosa, glabra.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit); et in regione inferiori mon-
tis Bouahit , in provincia Semiène (Schimper) ; mense Julio florens.

Observation.—M. Hochstetter a rapporté cette espèce au Rhus villosum, L, En
l'étudiant avec soin, j'ai cru lui reconnaître plutôt les caractères du Rhus
pyroides , Burchell. Nos échantillons, en effet, diffèrent du R. villosum, L., par
leurs folioles inégales, trés-souvent mucronées au sommet, par leurs grappes
de fleurs de la longueur des feuilles; les supérieures formant une grappe ra-
meuse terminale plus grande que les autres et dépourvue de feuilles. Ces ca-
ractères qui éloignent notre plante du R. villosum, L., la rapprochent singuliè-
rement du R. pyroides , Burchell.

Les échantillons qui sont en notre possession ont été cueillis dans le Choa par
M. le docteur Petit. Tous ont les folioles obtuses et non acuminées au sommet,

IV. 10

446 FLORA ABYSSINICA.

tandis que ceux de M. Schimper, originaires du Semiène, ont les folioles mucro-
nées. Du resle je n’ai pu apercevoir aucune autre différence entre ces deux
plantes.

ANAPHRENIUM. E. Meyer,in Endlich. gen., Suppl., I, 92.

HEERIA. Meisner, Gen., 75 (55).
ROMERIA. Thunb., F/. cap., 194.
OzoROA. Delile, in Ann. Sc. nat., 2° série, XX, 91, t. I, f. 3.

ANAPHRENIUM ABYSSINICUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n,
n 706, 1342; ibid., in Flora od. Bot. zeit., 1844, I, 32.
OZOROA INSIGNIS. Delile, loc. cit.
LJ
(Tas. XXXII. )

À. foliis ternato-verticillatis, breviter petiolatis, lanceolatis, acutis,
rarius obtusis, margine integris, coriaceis, superne glabriusculis ,
subtus rufo-tomentosis, penninerviis, nervis approximatis paral-
lelis, simplicibus, apice tantum bifurcato-ramosis ; racemo compo-
sito, terminali, paniculato, tomentoso; drupis globoso-depressis, la-
tioribus quam longis, monopyrenis, nuce monosperma.

Crescit circa Add'erbati, in provincia Tigré (Quartin Dillon), mense
Septembre fructiferum ; ad viam inter Choada et Sabra , loco Radke ,
in provincia Semiène, mense Julio floriferum, et in regionibus
montanis demissioribus prope Tchélatchékanné, in convalle fluvii
Taccazé , mense Novembre fructiferum (Schimper).

SPONDIAS. L., Gen., 577; Gærtn., Fr., Il, t. CIV; DC.,
Prodr., M, 74.

SPONDIAS BIRREA. A. Rich., in Flor. Seneg. tentam., 1, 452, t. XLI.

S. foliis imparipinnatis, foliolis obovalibus, utrinque sæpius obtu-
sis, petiolulatis, 6-10-jugis, oppositis, glabris, margine integris ;
corolla 5-petala, staminibus 15; fructibus subsolitariis, nucem ju-
glandis regiæ æquantibus, globosis, glabris , putamine 1-2-loculari
lignoso , crassissimo.

Crescit in rupibus vallis fluvii Mareb, non procul ab Addo-

ANACARDIACE E, 147

Mariam ( Quartin Dillon), et ad latera montium in convalle fluvii

Taccazé, prope Tchélatchékanné, mense Novembre fructifera
(Schimper ).

Observation. — Cet arbre, d'une belle stature, est le méme que celui qui

croit au Sénégal el que j'ai décrit et figuré (FL. Seneg.) sous le nom de Spondias

birrea. Les Abyssins le nomment Gomalle. Son amande est grosse et charnue,

ayant à peu prés la saveur de la noix. Les Abyssins la connaissent parfaitement
et la mangent.

148 FLORA ABYSSINICA.

XXXVI. BURSERACEZÆ.

BOSWELLIA Roxb., Corom., III, 4, t. CCVIL; DC., Prodr., IL, 76.

PLOSSLEA. Endlich., in Nov. stirp. mus. vind., Dec., n° 47; ibid.,
Gen., n° 5628.

.
BOSWELLIA PAPYRIFERA. Nob.

AMYRIS PAPYRAGEA. Delile, in Cent. pl. d'Afr., in Caill., Voy. à Méroë.
PLOSSLEA FLORIBUNDA. Endlich., loc. cit. ; ibid., Icon. gen., fasc. X,ni419
et 120

(Tas. XXXIII. )

B. foliis in apice ramorum confertis, post florescentiam enatis ,
imparipinnatis, tomentosis , 4-5-jugis; foliolis suboppositis ,vix pe-
tiolulatis, ovali-oblongis, acutis, dentatis, utrinque presertim subtus
tomentosis, sesquiunciam ad 2 uncias longis, 6-8 lineas latis; floribus
hermaphroditis, in paniculam terminalem dispositis ; capsula coriacea
clavata, trigona, triloculari , trivalvi ; loculis 1-spermis ; seminibus
obsolete triangularibus , margine subalatis.

Crescit in convallibus fluviorum Taccazé et Mareb (Quartin Dil-
lon et Schimper).

Observation. — C'est un des arbres les plus remarquables de toute lAbyssi-
nie. Il y est connu sous les noms de Makker ou Makar. Yl croit sur les montagnes
qui encaissent le Taccazé et le Mareb, à une hauteur d'environ 4,000 pieds,
au-dessus du niveau de la mer. La partie extérieure de son écorce s'enléve par
feuillets minces, blancs, et analogues à ceux du bouleau. Ces feuillets sont très-
résistants. MM. Quartin Dillon et Schimper s’en sont servis en guise de papier
pour conserver des plantes, et même les expédier en Europe. 2

Il découle de cet arbre une matière résineuse transparente, d'un jaune lége-
rement citrin, d'une odeur agréable et répandant, quand on la brüle, des fu-
mées blanches qui ont l'odeur suave de l'encens des Indes. Celte dernière ma-
tière, en effet, est produite, comme chacun sait, par une autre espèce de ce
genre nommée Boswellia serrata.

BURSERACEÆ. 149

BALSAMODENDRON. Kunth., Gen. terebint., 16 ; DC., Prodr., I,
76.

BALSAMEA. Gledit., Act. soc. eur. nat. Berol., 1927
HEUDELOTIA. À. Rich., in Flor. Seneg., I, p. 150, t. XXXIX.

BALSAMODENDRUM AFRICANUM. Arnot., in Ann. nat. hist., III, 86.

HEUDELOTIA AFRICANA. À. Rich., loc. cit.

B. ramulis apice spinescentibus , junioribus pubentibus , foliis 3-
foliolatis , petiolatis, alternis, foliolis obovalibus, basi cuneatis, visco-
sis, apice acutis, margine inæqualiter dentatis , junioribus pubenti-
bus ; floribus subsessilibus , fasciculatis; corolla calyce subtubuloso
longiori; drupa obovoidea, compressa; putamine osseo rugoso.

Crescit in rupibus montosis convallis fluvii 7accazé prope Tehé-
latchékanné ( Quartin Dillon), nec non prope Znderder, in di-
strictu Choada , in provincia Semiène ( Schimper ).

Observation. — C'est bien le méme arbrisseau que celui qui croit au Sénégal
et que nous avons décrit et figuré sousle nom d'Heudelotia africana.

BALSAMODENDRON KAFAT. Kunth., Gen. tereb., 16; DC., Prodr., I, 76.

B. ramulis apice spinescentibus; junioribus glabris; foliis trifo-
liolatis , brevissime petiolatis; foliolis lateralibus minimis, lanceola-
tis, acutis , sæpius abortivis, intermedio obovali oblongo acuto, aut
elliptico, basi angustato, glabro , margine versus apicem obtuse et
obsolete serrato ; floribus fasciculatis, brevissime pedicellatis, pe-
talis oblongis, calyce triplo longioribus ; drupa ovoidea, apice acu-
minata.

Crescit supra Derragousel , in districtu CAoada , provincie Se-
miène , mense Julio floriferum et fructiferum (Schimper).

Observation. — Je rapporte avec doute cet arbrisseau au Balsamodendron
kafat , Kunth; espèce extrêmement douteuse el avec laquelle elle ne convient
guère que par la forme de son fruit acuminé au sommet.

On la distingue facilement de l'espèce précédente, par ses rameaux et ses
jeunes feuilles glabres; par ses feuilles dont les folioles latérales sont extrême-
ment petites et souvent nulles, offrant quelques dents obtuses dans leur parlie
supérieure, el enfin par ses fruits acuminés au sommet.

150 FLORA ABYSSINICA.

XXXVII. LEGUMINOSÆ.

I. PAPILIONACEZÆ.

Tribus I. LOTE/E.
Subtribus I. GENISTEÆ.
CROTALARIA. L., Gen., n° 862; DC., Prodr., Il, Tib
S I. Foliis simplicibus.

CROTALARIA GLAUCA. Willd., Sp., II, 974; DC., Prodr., II, 127.

> CROTALARIA ACUTIFOLIA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 829.

C. annua, estipulata , glauca , glaberrima ; caule bipedali, superne
ramoso, ramis rectis, gracilibus ; foliis vix petiolatis, lanceolatis, utrin-
que acutis, sesquiunciam ad 2 uncias longis , 3-4 lineas latis; pe-
dunculis oppositifoliis , folio longioribus , 1-5-floris ; floribus pedicel-
latis, racemosis; calycis laciniis lanceolato -linearibus, corollam
æquantibus ; leguminibus pedicellatis, oblongis, duplo longioribus
quam latis, glabris glaucisque , utrinque obtusis, polyspermis ; se-
minibus 25-30 , compressis, uncinatis , nitentibus.

Crescit prope TeAélatehékanné , in convalle fluvii Taccazé (Quar-
tin Dillon), prope Keuptia , ad latera montium , in provincia Tigré,
mense Septembre fructus et flores proferens ( Schimper).

Observation.— Cette espèce est-elle différente de la Crotalaria glauca, Willd.
Je ne le crois pas : tous les caracteres indiqués dans la description trés-courte
de Willdenow se retrouvent dans nos échantillons. Willdenow dit seulement
que les pédoncules sont axillaires; De Candolle au cantraire qu'ils sont opposés
aux feuilles. Nous leur avons trouvé cette derniere position dans nos échan-
lillons; seulement les pédoncules sont constamment plus longs que les feuilles.

LEGUMINOSÆ, 151

S IL. Foliis trifoliolatis.

> CROTALARIA LACHNOPHORA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n^ 780,

C. rufo-tomentosa; caule robusto , 2-3-pedali , ramoso, striato ;
foliis longiuscule petiolatis, foliolis obovalibus oblongis basi cuneatis,
superne glabriusculis, subtus pubenti-rufis ; stipulis subfoliaceis, se-
micordato-subfalcatis, acutissimis, subtus sericeo-rufis ; racemo ter-
minali paucifloro ; floribus amplis, calycis tripartiti laciniis latis
ovalibus, acutis, rufo-sericeis ; leguminibus inflatis, apice acuminatis
tomento sericeo, rufo obtectis, polyspermis ; seminibus 16-18.

Crescit prope Geumello et in districtu Damo , et prope TeAélat-
chékanné , in convalle fluvii Taccazé (Quartin Dillon), et in monti-
bus prope Schire-Dschogarté, mense Novembre flores et fructus
proferens (Schimper).

Observation. — Cette magnifique espèce est bien caractérisée par l'ensemble
de ses caractères. Presque toutes ses parties savoir, ses tiges, la face inférieure
de ses folioles, ses calices, sont couvertes de poils soyeux d'une couleur jaune
dorée. Ses fruits surtout, qui sont sessiles, sont remarquables par leur aspect
soyeux et velouté, d'une couleur jaune ferrugineuse.

CROTALARIA SCHIMPERI. Nob.

CHRYSOCALYX SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 394.

C. erecto , tereti, 2-3-pedali , pilis longis densis aureo-ferrugineis
obtecto ; foliolis obovalibus, obtusissimis, sessilibus, subtus in nervis
pilosiusculis, ceterum glabris ; stipulis angusto-linearibus , pilosis ;
floribus parvulis, ràcemum terminalem efformantibus; calyce
5-partito, bilabiato, piloso; corolla vix calyce longiori; legu
minibus sessilibus , inflato-teretibus, sesquiuncialibus, hirtis, apice
acuminatis.

Crescit in campis aridis, prope Mariam Chawito (Quartin Dillon),
et in locis siccis montosis regionis mediæ septentrionalis montis
Selleuda, prope Adoua, prov. Tigré, mense Octobre fructifera
(Schimper).

Nomen abyssinicum': Haué-Leti.

Observation, — Si le genre Chrysocalyz , établi dans la Flore de Sénégambie ,

—

152 FLORA ABYSSINICA.

doit être conservé, ce ne doit élre, à notre avis, que pour y placer les espèces
de Crotalaria, qui réunissent à un calice évidemment bilabié , une corolle à
peine plus longue que Je calice et un fruit également court et dépassant à
peine la hauteur du calice. Ces caractéres ne sont pas réunis dans la plante
mentionnée ici, qui ne nous parait différer en rien du genre Crotalaria, auquel
nous l'avons réunie. Elle a quelques rapports avec la Crotalaria lachnocarpa ,
surtout par ses fruits velus et la couleur des poils qui couvrent sa tige et ses
pétioles ; mais elle en diffère par ses folioles beaucoup plus larges et plus ob-
tuses, glabres à leur face inférieure , si ce n’est sur les nervures, par ses fleurs
incomparablement plus petites, et par ses stipules linéaires.

CROTALARIA MONTANA. Nob.

C. caule erecto, ramoso, bipedali, piloso, pilis longis ferrugi-
neis; foliis petiolatis, foliolis lato-obovalibus, obtusissimis, subæqua-
libus, ciliatis, superne glabris, subtus pilis raris conspersis; stipulis
setaceis, longis, acutis , pilosis; racemo terminali aut oppositifolio
longe pedunculato, nudo, 6-8-floro; floribus breviter pedicellatis
3-bracteatis, bracteis 2 ad basin calycis linearibus pilosis, calycis
5-partiti laciniis lineari-lanceolatis, acutissimis, pilosis, pilis aureis ;
corolla calycem vix æquante; vexillo dorso carinato et piloso; legu-
minibus inflatis , teretibus, pilosis , apice acuminatis.

Crescit in parte septentrionali montis Se//euda , mense Septembre
florens et fructus immaturos gerens (Quartin Dillon).

Observation. — Grande et belle espèce, remarquable par ses folioles larges et
obovales, et par les poils jaunes dorés dont sont recouvertes presque toutes
ses parties; ses grappes s'allongent après la floraison, el, quoique composées
d’un petit nombre de fleurs, acquièrent quelquefois une longueur de près de
six pouces. La corolle est généralement plus courte que le calice, et les fruits
vésiculeux ont prés de deux pouces de longueur et sont très-velus.

CROTALARIA RECTA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n^ 4083,
sect. 111, 4894.

C. caule recto simplici , 2-3-pedali, tereti , apice dense pubenti,
striato ; foliis breviter petiolatis ; foliolis inferioribus obovali-oblon-
gis, acutis, intermedio breviori , obovali , obtuso , omnibus subtus
puberulis ; stipulis lanceolatis, acutissimis, puberulis ; racemo termi-
nali, simplici, multifloro, denso, 3-9 uncias longo ; calycis turbinati ,
5-fidi , laciniis semi-ovalibus , acutis, glabris, vix pilis sparsis versus
apicem conspersis ; leguminibus sessilibus, inflatis, apice crassioribus

LEGUMINOSÆ. 153
biuncialibus, glabris; ibus numerosissimis parvulis reniformi-
bus nitidis.

Crescit inter Maye-Gouagoua et Debra-Sina (Quartin Dillon),
et prope Memessah, non procul ab Adoua , mense Octobre florens

(Schimper).

Observation. — L'une dés plus belles espèces du genre par la grandeur et le
nombre de ses fleurs formant une grappe longue quelquefois de six à neuf
pouces. Ordinairement la foliole terminale est plus courte et plus large que les

deux latérales ; elle est extrémement obtuse à son sommet.

CROTALARIA SIMPLEX. Nob.

C. caule erecto, simplici, 2-pedali , tereti, striato , pubenti; fo-
liis breviter petiolatis ; foliolis] latis, acutis, libus, superne
glabris, subtus pubentibus ; stipulis lanceolato-linearibus, acutissi-
mis; racemo terminali, nudo, 6-9 uncias longo, multifloro ; floribus
densis, breviter pedunculatis ; calycis 5-fidi laciniis ovali-oblongis ,
acutis, glabriusculis; fructibus...

Crescit inter Maye-Gouagoua et Debra-Sina ( Quartin Dillon).

Observation.— J'ai hésité quelque temps si je ne réunirais pas.cette forme à la
Crotalaria recta , Steudel; elle en est en effet extrémement rapprochée; c'est
absolument le méme port; mais les fleurs sont constamment plus pelites et
plus nombreuses , ayant les divisions de leur calice plus étroites; et enfin les
folioles sont toutes les trois lancéolées , aiguës , eL de méme grandeur. Ces ca-
ractères m'ont paru invariables dans les échanliilons que j'ai eus à ma dispo-
sition.

CROTALARIA MACROSTIPULA. Steud.,in pl. Schimp. Abyss., sect. m,
n° 708.

C. annua; caule sesquipedali, simplici, striato, villoso ; foliis longe
petiolatis ; foliolis oblongo-lanceolatis , obtusiusculis, mucronulatis,
pilosiusculis; stipulis oblongo-semicordatis, foliaceis, sublanceolatis ;
pilosis; racemo terminali paucifloro; fructibus teretibus utrinque
obtusis, apice acuminatis, duplo longioribus quam latis, nonstipitatis,
pubentibus, polyspermis; seminibus 15-20 compressis nitentibus.

Crescit prope Tchélatchékanné (Quartin Dillon), et ad latera
montium versus fluvium Taccazé, mense Novembre fructifera
( Schimper ).

Observation, — La section à laquelle cette espèce appartient par ses slipules

*

154 FLORA ABYSSINICA.

foliacées est peu nombreuse. La Crotalaria macrostipula s'y distingue facile-
ment par'ses folioles lancéolées, obtuses et mucronées , et par ses fleurs formant
une grappe terminale.

CRÔTALARIA CARINATA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, ni* 549
et 772. i
=<

C. caule erecto 2-3- pedali, basi sublignoso, ramoso, ramis
rectis, gracilibus , teretibus , pubentibus ; foliis petiolatis, foliolis
elliptico-oblongis, acutis aut subobtuse mucronulatis, pallidis, su-
perne glabris, subtus pubentibus ; stipulis minimis, setaceis ; racemo
terminali , elongato, floribus distantibus; calycis 5-partiti laciniis
oblongis, abrupte acuminatis; leguminibus sessilibus, brevibus ,
obtusis, apice mucronatis, pubentibus , 12-spermis.

Crescit prope Adoua (Quartin Dillon), et ad latera montium,
prope Tecli, et prope Gerraseca, in provincia Tigré, mense Oc-
tobre (Schimper).

CROTALARIA CYLINDRICA. Nob.

C. caule basi suffrutescente, ramoso, erecto, pedali, cinereo-
pubenti ; foliis breviter petiolatis, 3-foliolatis; foliolis oblongis, co-
riaceis, angustis, obtusis, subemarginatis, pulverulenti-pubentibus ;
stipulis nullis; racemis terminalibus nudis, 8-10-floris ; floribusluteis,
magnitudine mediis; calycis dentibus 5 subacutis; vexillo supra
unguem bicarunculato ; leguminibus teretibus, subinflatis, pubenti-
cinereis , polyspermis.

Crescit circa Adoua, mense Junio florens et fructifera (Ant. Petit).

Observation. — Par l'ensemble de tous ses caractères, cette plante appartient
évidemment au genre Crotalaria. Elle se distingue de suite par ses fruits cy-
lindriques et trés-peu renflés, par ses folioles allongées, coriaces , trés-obtuses,
et par ses grappes allongées.

CROTALARIA ONOBRYCHIS. Nob.

C. caule erecto, ramoso, sesquipedali, ramulis striatis pubentibus ;
foliis petiolatis ; foliolis obovali-oblongis aut ellipticis, aut sublan-
ceolatis acutis, superne punctatis, subtus pubenti-pilosis ; stipulis
inconspicuis; floribus parvulis, purpurascentibus , racemum termi-

LEGUMINOSÆ. 155
nalem aut oppositifolium elongatum, multiflorum, nudum efforman-
libus, bractea unica lineari suffultis; calycis pilosi 5-fidi laciniis
oblongo-l latis, acutis, libus, vexillo angusto, basi lon-
giuscule unguiculato , cum alis angustis venoso ; legumine inflato,
tereti , semiunciali , glabro, basi breviter stipitato.

Crescit versus Tehélatehékanné, in convalle fluvii Taccazé (Quar-
tin Dillon).

Observation. — Cette espèce a quelques rapports avec la Crotalaria cari-
nata, Steud. ; mais en diffère par les caractères suivants : ses folioles sont plus
grandes; ses fleurs sont plus petites, purpurines et non jaunes ; la forme de ses
pétales est tout à fait différente, et ses fruits sont glabres. Les fleurs de cette
espèce rappellent tout à fait dans leur forme et leur aspect général celles du
sainfoin (Onobrychis sativa).

“> CROTALARIA ASTRAGALINA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n° 808, et sect. rr, 1495,

CROTALARIA STRIATA. A. Braun., in Flor. 4844, p. 280 (non DC.).
CROTALARIA IMPRESSA. Nees ab Esenb., Cat. sem. hort. Wralisl.

C. caule erecto bipedali , ramoso, tereti piloso; foliis petiolatis ,
foliolis oblongo- ROTE che pallidis, pilosiusculis; stipulis
nullis; racemo opp lato, foliis longiori, apice
multifloro ; floribus d densis ; ud dentibus 5 acutis;
nine sessilibus , brevibus, teretibus ,. utrinque obtusis,
apice uncinatis pubentibus , 10- 14- spermis.

Crescit prope Adoua et Yeha (Quartin Dillon), et prope Gapdia
in provincia Tigré, mense Septembre fructifera (Schimper ).

Observation. — Le port de cette espèce est celui d'une Vicia ou de certaines
espèces d’Astragalus, plutôt que d'une Crotalaria ; ses fleurs, très-petites,
forment une grappe serrée, pédonculée et opposée aux feuilles; ses folioles
elliptiques, allongées et obtuses , et au l'absence des stipules la caractérisent
suffisamment.

La méme espèce a été décrite successivement sous les noms de Cr. striata et
de Cr. impressa par MM. Al. Braunn et Nees ab Esenbeck.

A CROTALARIA MELILOTOIDES. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 1243.

C. caule erecto sesquipedali, apice ramoso, striato, pubenti;
foliis petiolatis ; foliolis oblongis obtusissimis, pubentibus, pallidis,

156 FLORA ABYSSINICA.
stipulis setaceis; floribus parvulis, racemos terminales et oppo-
sitifolios, densos multifloros subsessiles rectos efformantibus ;
calycis 5-partiti laciniis inæqualibus acutissimis; fructibus parvulis
puberulis, inflatis, apice uncinatis , 8-9-spermis , sessilibus.
Crescit prope Tehélatchékanné, in provincia Tigré ( Quartin
Dillon), prope Guendepta, in provincia Tigré, mense Septembre
florens ( Schimper ).
Observation. — Le nom imposé à cette espèce par M. Steudel caractérise bien
son port, qui rappelle en effet une espèce de mélilot.

> CROTALARIA CEPHALOTES. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. m,
n? 695.

C. pusilla; caule erecto simplici aut a basi ramoso, purpuras- `
cente, tereti subtomentoso; foliis petiolatis; foliolis oblongis
angustis subspatulatis, obtusis, piloso-tomentosis; stipulis nullis;
racemo terminali depresso capitato , foliis longioribus quasi invo-
lucrato; floribus parvulis subsessilibus ; leguminibus sessilibus,
ovoideis, pisiformibus sericeis inflatis, apice uncinatis , 2-4-sper-
mis; seminibus compressis reniformibus nitentibus.

Crescit in calidis montosis prope Tchélachékanné in convalle fluvii
Taccazé ( Quartin Dillon) , mense Decembre fructifera (Schimper).

Observation. — Je ne connais aucune autre espèce de ce geure qui en renferme
un si grand nombre , dont celle-ci se rapproche.

>- CROTALARIA SPINOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 150,
sect. 111, 1540.

C. caule suffrutescente erecto , ramoso (ramis divaricatis, ramulis
apice spinescentibus) pedali, griseo-pubenti; foliis parvulis, breviter
petiolatis; foliolis obcordato-oblongis, aut truncato-cuneatis, subtus
cum petiolo hirtis, stipulis linearibus brevibus, apice quasi subspi-
nescentibus ; floribus parvulis, luteis, in parte media ramulorum
spinescentium solitariis, nudis; calycis hirti laciniis lanceolatis’;
leguminibus sessilibus, obovatis, pubentibus , parvulis , 8-10-sper-
mis; seminibus nitidis.

Crescit prope Maye-Goua-Goua, mense Novembre (Quartin Dillon)
in provincia Yedjou ( Ant. Petit).

Observation. — Les jeunes rameaux qui, dans cette espèce, portent une

n

LEGUMINOSÆ. 157
fleur, sont ordinairement nus et toujours terminés en une pointe épineuse à leur
sommet. Ce caractère, joint au port particulier de cette espèce, la caractérise
parfaitement.

CROTALARIA LOTOIDES. Nob.

CROTALARIA TRIANTHA. Steud., in pl. Schimp. Abyss. sect. 11, n° 4490
(non DC

Var. x : Uniflora, Steud., loc. cit., sect. nr, 4965.

C. pumila; caule 3-6 uncias alto, cæspitose ramoso, pilis rufis
rigidiusculis consperso ; foliis brevissime petiolatis; foliolis parvulis
ellipticis, oblongis, basi angustatis, apice acutis aut subobtusis et
apiculatis, rufo-pilosis; stipulis nullis; pedunculo terminali ,

1-2-5 sepius 3-floro; floribus parvulis, brevissime pedicellatis ;
bracteolis 2 oppositis linearibus ciliatis pilosis calyci appressis ;
calycis 5-partiti laciniis obovali-oblongis, longe is, ciliatis,
pilosis, corolla paulisper brevioribus; "logumiBibus inflatis ovoideis ,
sessilibus , apice uncinatis , rufo-pilosis , 6-8-spermis.

Crescit prope Tchélatchékanné , in convalle fluvii Taccazé (Quar-
tin Dillon) et prope Guendepta, in provincia Tigré, mense Sep-
tembre florifera ( Schimper).

Observation. — Il est bien difficile, au premier abord, de reconnaître cette
espèce pour une Crotalaria. En effet, par son port elle ressemble tout à fait à
un Lotus, ou mieux encore àune petite espèce de Dorychnium. Cependant elle
nous a paru appartenir réellement au genre dans lequel M. Steudel l’a placée,
et s’y distingue de toutes les autres par son port et les caractères que nous avons
énoncés.

Il existe déjà une Crotalaria triantha de De Candolle pour une espèce de
la Flore du Mexique. J'ai donc dû changer le nom imposé par Steudel.

Pai observé une forme de cette espèce dans laquelle les pédoncules sont uni-
flores.

CROTALARIA MACROPODA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr,
n? 4614.
—

C. parvula , caule spithameo, a basi ramoso , ferrugineo-hirto ; fo-
liolis ellipticis aut obovalibus, acutis aut obtusis , præsertim subtus
sericeo-pilosis; stipulis liberis, oblongo-lanceolatis, acutissimis, pilo-
sis; racemis oppositifoliis, elongatis, paucifloris, bracteis sessilibus,
cordatis, acutis ; pedunculis gracilibus elongatis; calycis 5-fidi bila-

158 FLORA ABYSSINICA.

biati laciniis lanceolatis acutis pilosis ; corolla vix calyce longiore;
fructibus stipitatis (stipite calycem æquante), subtereti-globosis ,
apiculatis, lævibus, glabriusculis.

Crescit in provincia Chiré, mense Octobre fructifera ( Quartin
Dillon) et in planitie montana Walcha provinciz Sana, locis palu-
dosis , mense Augusto florens ( Schimper).

Observation. — J'ai balancé un instant à rapporter cette espèce à la Crotalaria
podocarpa, DC.; mais cependant elle s'en distingue par plusieurs caractères
faciles à saisir. Ainsi elle est beaucoup plus petite dans toutes ses parties; ses
folioles ne sont pas aussi constamment obtuses , ses stipules sont lancéolées et
non falciformes; enfin ses bractées cordiformes et sessiles, ses fleurs portées
sur de longs pédicelles gréles, et ses fruits courts et presque globuleux , la ca-
ractérisent parfaitement.

CROTALARIA PODOCARPA. DC., Prodr., II, 133; Guill. et Perr., in Fl.
Seneg., 1, 166.

C. caule erecto, ramoso, herbaceo, 1-2-pedali, piloso ; foliis petio-
latis; foliolis obovali-oblongis , aut oblongo-angustis, apice obtusis,
mucronatis, superne glabris, subtus in nervo medio margineque
pilosis ; stipulis foliaceis, basi semicordatis , acutis, pilis raris con-
spersis; racemis 2-3-floris , terminalibus; calyce piloso ; legumine
stipitato , tereti, inflato, obtusissimo, apiculato, glabro et glauces-
centi.

Crescit prope TeAélachékanné in convalle fluvii Taccazé (Quartin
Dillon).

Observation. — C'est bien l'espéce décrite dans la Flore de Sénégambie. Elle
offre beaucoup de variations dans la figure de ses folioles, tantót obovales et
tantôt allongées , étroites et presque lancéolées, mais toujours obtuses.

CROTALARIA QUARTINIANA. Nob.

C. caule a basi ramoso, pedali, tereti, ferrugineo-tomentoso ; foliis
petiolatis, foliolis ovalibus, subacutis, intermedio lateralibus latiore,
in supremis oblongo-lanceolatis acutis, subtus piloso-sericeis ; stipulis
setaceis pilosis ; floribus pedunculatis, 2-3 in extremitate ramulorum ;
bracteis binis oppositis ovali-acutis ad basin singulorum florum ;
calycis 5-partiti laciniis foliaceis, inæqualibus ; 2 superioribus
multo majoribus , falcatis, latis , oblique acutis; legumine breviter

LEGUMINOSÆ. 159
stipitato , oblongo, apice crassiori , inflato, unciali, apice uncinato,
glabro, subglaucescenti.

Crescit in valle rivuli Chahagné, in provincia Chiré, mense Septem-
bre flores et fructus proferens ( Quartin Dillon ).

Observation. — Par son port et l'ensemble de ses caractères, celle espèce
tient le milieu entre les Crotalaria macropoda et Cr. podocarpa. Elle diffère
de cette dernière par les folioles de ses feuilles beaucoup plus larges, plus ve-
Tues, par ses stipules sélacées, extrémement petites et non foliacées et falci-
formes; par la grandeur des lobes de son calice qui sont foliacés, et enfin par
ses fruits moins renflés et moins longuement pédicellés. On la distingue de la
Crotalaria macropoda par ses folioles également plus larges, par ses stipules
sétacées et non lancéolées; par ses fleurs beaucoup plus grandes; par son ca-
lice, ses bractées, ses fruits plus longs et portés sur un stipe plus court.

CHRYSOCALYX. Guill. et Perrot., in Fl. Seneg., I, 157.
CHRYSOCALYX QUARTINIANA. Nob.

C. caule pedali aut sesquipedali, erecto, ramoso, tereti, subangu
lato, in parte superiori hirto ; foliis petiolatis ; foliolis lanceolatis aut
elliptico-oblongis, acutis, superne glabris, subtus praesertim margine
et in nervis hirtis, stipulis inconspicuis ; floribus dense racemosis
(racemo simplici terminali, multifloro) , breviter pedicellatis, 3-
bracteatis , bractea inferiori basi latiuscula et mox setacea, hirta ; la-
teralibus calyci appressis lineari-setaceis hirtis; calycis 5-partiti
laciniis lanceolatis acutissimis, externe hirtissimis, fere corollam
æquantibus ; legumine ovoideo-oblongo, aureo-sericeo, vix calyce
longiori.

Crescit versus Tehélachékanné in convalle fluvii Taccazé , mense
Julio florens ( Quartin Dillon ).

Observation. — ll est facile de remarquer les rapports qui existent entre la
plante que nous venons de décrire et le Chrysocalyx ebenoides décrit et figuré
dans la Flore de Sénégambie , 1,158, t. XLIII, f. 1; mais notre espèce en est dif-
férente 1° par l'absence complète des stipules; 2° par ses feuilles toujours pé-
tiolées et non sessiles, par ses trois bractées linéaires très-élroites, celles du ca-
lice étant au moins aussi longues que ce dernier organe.

CHRYSOCALYX PETITIANA. Nob.

C. caule erecto 1-2-pedali, ramoso, superne striato et ferru-
gineo-hirto; foliis petiolatis ; foliolis ellipticis acutis et mucronatis

160 FLORA ABYSSINICA.
glaucis, superne glabris, subtus appresse pilosis ; supremorum lan-
ceolato-linearibus ; stipulis inconspicuis, racemo terminali simplici
denso, multifloro ; floribus luteis, purpureo-venosis, pedunculatis,
3-bracteatis; bractea inferiore lanceolata sublineari, externe hirta,
lateralibus calyci appressis linearibus, calyce dimidio brevioribus,
laciniis calycinis hirtis, semiovalibus, longe acuminatis; legumine....
Crescit in districtu Add'erbati , non procul a fluvio Mareb, mense
Septembre florifera (Quartin Dillon et Ant. Petit Ji
Observation. — Très-voisine de la précédente , celte plante est plus grande
dans toutes ses parties; ses folioles sont d’une teinte glauque très-marquée ,

mucronées au sommet; ses fleurs sont plus grandes ; ses bractées latérales sont
à peine de la moitié de la longueur du calice.

PHYLLOCALYX. Nob.

PHYLLOCALYX QUARTINIANUS. Nob.

CROTALARIA PLATYCALYX. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 860.

(Tan. XXXIV.)

P. caule basi suffrutescente , ramoso , tereti ; ramis virgatis , ju-
nioribus ferrugineo-tomentosis ; foliis petiolatis, digitato-3-foliolatis ;
foliolis elliptico-oblongis, acutis, tenui-membranaceis , superne
glabriusculis, subtus pubentibus; stipulis setaceis , hirtis ; racemis
oppositifoliis, elongatis , folio multoties longioribus ; floribus luteis,
distantibus pedicellatis; bracteis 2 foliaceis paulo infra calycem sitis ;
calyce clauso pentagono, vesiculoso, expanso maximo, lobis foliaceis
reticulato-venosis; carina infra valde convexa, apice rostrata, alis
breviori; staminibus monadelphis ; antheris dissimilibus, alternis mi-
noribus; ovario elongato; stylo angulo recto curvato, stigmate
parvulo terminali , vagina crassa truncata, basin ovarii cingente ;
legumine longe stipitato , inflato, apice uncinato glabriusculo ,
polyspermo.

Crescit in planitie provincie CAiré, mense Augusto florens , et in
convalle fluvii Maret ( Quartin Dillon) et in sylvaticis montis Taber,
prope Adde-Tsela , prov. Semiène (Schimper).

Observation. — Le genre Phyllocalyz est voisin du genre Crotalaria. ll en
differe par ses pédicelles portant deux braetées foliacées, un peu au-dessous
de la fleur, par son calice excessivement développé, vésiculeux, foliacé et à

LEGUMINOSÆ. 161
cinq angles formés par les sutures des sépales, avant l'épanouissement de la
fleur; par son étendard dépourvu de callosités à sa base ; par ses anthères de
deux sortes, les unes plus grandes, presque cordiformes, les autres plus petites
et presque globuleuses; parla présence d'un disque en forme de cupule à la
base de l'ovaire. Le fruit est tout à fait celui des Crotalaria.

Voy., dans la seconde partie, la description complete de cette plante.

LEOBORDEA. Delile, in Léon Delaborde voy., t. I.

LEOBORDEA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schémp. Abyss., sect. 11,
n? 4493.

L. annua; caule a basi diffuse ramoso, 1-6 uncias longo, piloso ;
foliis petiolatis trifoliolatis, pubenti-pilosis ; foliolis lanceolatis aut
spatulato-oblongis , subæqualibus ; stipulis subfoliaceis lanceolatis ;
floribus axillaribus subsessilibus , solitariis, aut 2-3; calyce corolla-
que pilosis ; calycis laciniis lanceolatis, subæqualibus, petala æquan-
tibus; legumine oblongo, subacuto, vix calyce longiore, compresso,
piloso , uniloculari , 4-6-spermo.

Crescit in locis siccis et arenosis prope Arna (Schimper), mense
Novembre florens et fructifera.

Observation. — Je ne connais cette plante que d’après les échantillons faisant
partie des collections de l'infatigable Schimper.

ONONIS. L., Gen., n° 863; DC., Prodr., Il, 159.

ONONIS CHERLERI. L., Sp., 1007; DC., Prodr., IL, 462.

ONONIS PARVULA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4402, sect. 111,
n? 1543.

O. parvula, tota piloso-glandulosa; caule a basi ramoso, ramis di-
varicatis ; foliolis oblongis, anguste cuneatis, apice truncatis, 3-5-
dentatis ; stipulis semiadnatis, oblongis, acutis ; floribus solitariis
axillaribus, breviter pedunculatis; reclinatis ; calycis sepalis lineari-
lanceolatis ; leguminibus teretibus inflatis calycem æquantibus.

Crescit in collibus rupestribus supra Adoua et in montibus prope
Axoum , mense Novembre flores et fructus ( Schimper ).

Observation. — En t i t la plante d'Abyssinie avec les
autres espèces du genre, j'ai reconnu que l'Ononis parvula de Steudel n'était
autre que l'Ononis Cherleri de Linné.

IV. at

162 FLORA ABYSSINICA.

Les échantillons recueillis dans les Pyrénées, ceux ramassés en Égypte par
M. Delile m'ont paru identiques avec ceux que M. Schimper a trouvés aux envi-
rons des villes d'Adoua et d'Axoum.

ARGYROLOBIUM. Eklon et Zeyher, Enum., 184; Endlich., Gen.,
n? 6504.

ARGYROLOBIUM ABYSSINICUM. Spach et Jaubert, 7llustr. pl. Orient.,

I, ^48.
ARGYROLOBIUM MODESTUM. Hochst., in Adnot. ad Argyr. dasycarpum,
n? 1326.
TEPHROSIA MODESTA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 809, sect. 11,
à n° 4348.

A. annuum ; caule herbaceo erecto , gracili, pedali, superne ra-
moso, tereti, piloso; foliis petiolatis ; foliolis elliptico-oblongis acutis
utrinque pilosis; pedunculis axillaribus , erectis , solitariis, pilosis ,
folio brevioribus , sæpius bifloris; calyce campanulato 5-fido , la-
ciniis inæqualibus acutis pilosis ; legumine ( immaturo ) sericeo.

Crescit circa Adoua; in ripis fluvii Taccazé et in provincia Chiré
(Quartin Dillon ) nec non in sterilibus prope Keuptia , in provincia
Tigré , mense Septembre florens ( Schi

Observation. — Cette espèce est fort distincte des deux autres espèces men-
tionnées ci-dessous. C'est une plante herbacée, à folioles elliptiques, aiguës et à
pédoncules simplement biflores au sommet. Nous pensons que c'est la méme
plante qui porte les noms cités précédemment et qui lui ont été donnés par
MM. Spach et Jaubert, Hochstetter et Steudel.

ARGYROLOBIUM REMOTUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 1324.

A. suffrutex; caule pedali, basilignoso, a basi ramoso, ramis
teretibus hirtis; foliis distantibus; foliolis obovali-oblongis, mucro-
nulatis aut elliptico-oblongis, acutis, presertim subtus pilosis palli-
dioribusque; stipulis lanceolatis acutissimis ; floribus 3-4 cymoso-
capitatis, breviter pedicellatis; calyce leguminibusque ferrugineo-
hirtis; calycis laciniis lanceolatis acutissimis.

Crescit in monte Taber, prope Dschenausa , provinciæ Semiène ,
mense Januario fructiferum (Schimper).

Observation. — (est aussi une assez petite espèce qui, par son aspect général,

LEGUMINOSÆ. 163
semblerait appartenir au genre Rhynchosia. Elle diffère de l'espèce précédente
en ce qu'elle est plus grande dans toutes ses parties, couverte de poils de cou-
leur ferrugineuse et non blancs et soyeux, par ses fruits plus larges et les di-
visions de son calice plus étroites.

ARGYROLOBIUM SCHIMPERIANUM. Hochst., in Annot. ad schedulam
ni 1326.
ARGYROLOBIUM DASYCARPUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4326,
CYTISUS SCHIMPERIANUS. Steudel, in pl. Schimp. Abyss. , sect. II, n? 990.

A. ramis pilis ferrugineis conspersis; foliolis elliptico-oblongis
obtusis, mucronatis, pallide cinereis, utrinque præsertim subtus pu-
bentibus ; stipulis lineari-lanceolatis, acutissimis, hirtis; floribus pe-
dicellatis, 3-bracteatis, racemum brevem subcapitatum 3-8-florum,
ramulos terminantem efformantibus : calyce vexilloque hirto-ferru-
gineis ; calycis laciniis inferioribus sepius in unam coalitis ; legumine
compresso unciali , dense hirto et ferrugineo-tomentoso.

Crescit inter Adoua et Gondar (Quartin Dillon) , supra Add'-
silam , in monte Taber, et in monte Bouahit , provinciæ Semiène,
mense Januario florens et fructiferum (Schimper ).

Observation. — Nous réunissons ici les deux plantes désignées par M. Hochs-
tetter, sous les noms d'Argyrolobium dasycarpum et d'A. Schimperianum. Elles
appartiennent évidemment à la même espèce , ainsi que nous nous en sommes
assurés par une comparaison très-scrupuleuse, L'Argyr. Schimperianum nous
parait avoir été cueilli sur des individus plus jeunes et moins multiflores.

ARGYROLOBIUM PETITIANUM. Nob.

C. caule frutescente ; ramis sericeo-argenteis ; foliis breviter petio-
latis; foliolis parvulis obovalibus, apice obtusissimis, mucronulatis,
glaucis; superne punctatis, pilosiusculis, subtus sericeo-pubentibus ;
stipulis partim cum petiolo adnatis, basi ovalibus, apice subulatis, se-
riceis, persistentibus; floribus luteis, solitariis, axillaribus aut ramu-
los termi ibus, in ped lo infra calycem brevi 3-bracteatis ,
bracteis brevibus lanceolatis ; calycis laciniis 2 superioribus ovali-
lanceolatis, 3 inferioribus angustioribus, distinctis ; leguminis an-
gusti, compressi, apice acuti, sericeo-pubentis valvis post dehiscen-
tiam spiraliter convolutis.

Crescit in planitie montosa Maye-Borhha, in provincia Ouodge-
rate, abeunte Junio (Ant. Petit ).

164 FLORA ABYSSINICA.

Observation: — On distingue facilement cette espèce qui, par son port, sem-
ble appartenir au genre Cytisus. C'est de l'Argyrolobium dasycarpum qu'elle se
rapproche le plus; mais ses rameaux, ses feuilles sont couverts de poils blancs;
ses folioles sont trés-petites , glauques, très-obtuses et obovales; ses fleurs sont
solitaires; les trois divisions inférieures de leur calice sont lancéolées et dis-
tinctes , et ses gousses sont couvertes de longs poils soyeux et blancs.

ANTHYLLIS. L., Gen., n° 864; DC., Prodr., II, 168.

ANTHYLLIS VULNERARIA. L., Sp., 1012; DC., Prodr., II, 470.

A. herbacea ; caulibus cæspitosis , erectis ; foliis imparipinnatis ;
foliolis numero maxime variis, sericeis, superioribus, præcipue ter-
minali multo majori elliptico subacuto, cæteris lanceolatis an-
gustis, acutis ; floribus aggregato-capitatis, capitulis terminalibus,
simplicibus aut duplicatis; calyce tubuloso, inflato, valde sericeo,
corolla purpurascenti.

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

Observation. — C'est bien l'espèce européenne qui est, comme on sait, exces-
sivement variable. Nos échantillons nous ont paru , par leurs fleurs purpurines,
par les longs poils soyeux dont presque tous leurs organes sont recouverts, ap-
partenir à la variété ò hirsutissima du Prodrome de De Candolle.

Subtribus IL. TRIFOLLE.
MEDICAGO. L., Gen., 1214; DC., Prodr., Il, 171.
a. Leguminibus margine tenui-membranaceis.

MEDICAGO ORBICULARIS. Allioni, Fl. ped., n° 4450; DC., Prodr., II, 474.

M. caule a basi ramoso diffuso, prostrato, glabro; foliolis obovali-
cuneatis, apice obtusis, denticulatis, glabris; stipulis semi-sagittatis
externe tripartitis, partitionibus linearibus divaricatis ; leguminibus
depressis, latis, orbicularibus, cochleatis, margine membranaceis
integris , glabris , reticulato-venosis.

Crescit circa Adoua (Quartin Dillon), et in agris requietis, prope
Axoum (Schimper ).

LEGUMINOSE. 165

B. Leguminibus margine aculeatis.

MEDICAGO GRÆCA. Hornem., Hort. Hafn., p. 24 et 728 ; DC., Prodr., II,
AT8.

M. caulibus a basi ramosis, diffusis, villosis ; foliolis cuneatis ob-
tusis, apice denticulatis, pilosis ; stipulis lanceolatis, acutissimis, ob-
solete denticulatis ; leguminibus parvulis, subglobosis , cochleatis ,
4-5-cyclis , villosis , aculeatis , aculeis divaricatis , apice hamatis.

Crescit in agris requietis prope Axowm (Schimper).

MEDICAGO DENTICULATA. Moris, Fl. Sard., 1, 447, t. XLVII et XLVII.

MEDICAGO DENTICULATA. Willd., Sp., III, 4414; DC., Prodr., II, 476.
MEDICAGO LAPPACEA. Lamk., Dict., III, 637; DC., Prodr., II, 477.

M. caule prostrato, a basi ramoso ; foliolis obovalibus, obtusissimis
aut obcordatis, parte superiori denticulatis, glabris ; stipulis cunea-
tis dissectis ; leguminibus glabris, compressis , cyclis 2-4, margine
biseriatim aculeatis , aculeis divergentibus hamatis.

Crescit inter segetes Abyssiniæ, in provincia Owodgerate (Ant.
Petit), inagris prope Adoua et Axoum (Quartin Dillon , Schimper).

Observation. — C'est avec juste raison que le professeur Moris, dans son
excellente Flore de Sardaigne , a réuni ensemble les Medicago denticulata et
lappacea. Ces deux espèces ne diffèrent en effet aucunement l'une de l'autre.

Il me paraît indubitable que cette espèce et les deux précédentes ont été in-
troduites en Abyssinie avec les céréales.

TRIGONELLA. L., Gen., n° 1213; DC., Prodr., lI, 181.
TRIGONELLA FOENUM GRÆCUM. L., Sp., 1402; DC., Prodr., II, 482.

T. pilosiuscula; caule erecto, ramoso; ramis erectis; foliolis
obovali-oblongis, obtusis, denticulatis, pilosis, glaucescentibus ; sti-
pulis basi latis, lanceolatis, subfalcatis, acutissimis, integris ; legu-
minibus elongatis, angustissimis, subfalcatis, apice longe angustatis,
pilosiusculis , polyspermis ; seminibus ovatis punctato-rugosis.

Colitur in pluribus Abyssiniæ provinciis.

Nomen abyssinicum : Abajé.

166 FLORA ABYSSINICA.

MELILOTUS. Tournef., /nst., 406, t. CCXXIX ; DC., Prodr., I,
186.

MELILOTUS PARVIFLORA. Desf., Atl., II, 492; DC., Prodr., II, 487.

M. caule ramosissimo 2-3-pedali, glabro, foliolis obovali-oblongis
obtusis, denticulatis, subtus vix pilosiusculis; stipulis lanceolato-
linearibus, ciliatis ; floribus minimis in racemis simplicibus elongatis
axillaribus dispositis; calyce campanulato , 5-fido , laciniis oblongis,
acutis, parti integre æqualibus; 1 inibus ovoideis , sub
pressis, apice apiculatis, externe irregulariter lacunosis glabris.

Crescit in provincia Tehéleukote (Ant. Petit).

MELILOTUS ITALICA. Lamke., Dict., IV, 65 ; DC., Prodr,, Il, 188.

M. caule ramosissimo, tereti, 3-4-pedali, glabro ; foliolis obo-
vali-cuneatis, apice denticulatis , marginibus integris, subtus
pilosiusculis ; stipulis lanceolatis, ciliatis; floribus majusculis, race-
mos gatos axillares effor ; calycis laciniis lanceolatis ,
parte integra inferiori brevioribus, pilosi lis; 1 i ovoi-
deis, compressis , apiculatis, cristis transversis inæqualibus notatis.

Crescit in valle fluvii Mareb, mense Octobre (Quartin Dillon),
et in regno Choa (Ant. Petit).

rvation. — Les d'Abyssinie que j'ai sous les yeux ne me
paraissent offrir aucune différence sensible avec ceux qui croissent en Eu-
rope.

TRIFOLIUM. Tournef., Inst., 228; DC., Prodr., II, 189.
A. Lagopus, Koch.
TRIFOLIUM ARVENSE. L., Sp., 4083; DC., Prodr., II, 490.
T: — erecto simplici vel ramoso , 4-10 pollices alto, voa
mo; foliis brevissime petiolatis; foliolis oblongis angustis apice

bobtusis , obsolete trid is, sessilibus , hirsutis; stipulis semi-
adnatis, parte libera lanceolatis ; spicis oblongis, densis, villosissimis;

LEGUMINOSÆ. 167
calycis hirsutissimi setosi laciniis subulatis, corollam Nena ub Š
post anthesin divaricatis.
Crescit in collibus et locis montosis prope Adoua, Axoum, etc.
(Quartin Dillon, Schimper), in provinciis Choa et Ouodgerate
(Ant. Petit).

rvation. — P l'espéce européenne introduite avec les cé-
réales.

TRIFOLIUM POLYSTACHIUM. Fresen., loc. cit., 50.

T. glabrum; caule erecto a basi ramoso , 1-2-pedali ; foliis sub-
sessilibus, petiolo communi non ultra vaginam stipularum pro-
ducto; foliolis oblongis aut oblongo-cuneatis , acutis, margine sub-
serratis, pallidis , glaucescentibus , apicibus stipularum lanceolatis
acuminatis integris;basi ciliatis ; capitulis multifloris oblongis, densis
pedunculo longo axillari pilosiusculo suffultis; floribus purpureis ;
calycis tubulosi 10-striati longe pilosi laciniis linearibus tubo lon-
gioribus; leguminibus obovali-oblongis, acuminatis, 1-spermis, tu-
bum vix superantibus.

Crescit in campis humidis provinciæ Tehéleukote, mense Maio
florens (Ant. Petit), in pratis paludosis circa Adoua, in provincia
Tigré, mense Novembre florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce est facile à distinguer par ses fleurs disposées en
épis assez allongés et assez peu denses; par ses feuilles sessiles terminées in-
férieurement en une longue gaîne fendue ; par ses folioles à nervures latérales,
obliques, parallèles et très-rapprochées; elle a des rapports avec le Trifolium
simense , mais s'en distingue avec la plus grande facilité.

TRIFOLIUM SEMIPILOSUM. Fresen., loc. cit., 52.

h

T. caulibus cæspitosis pr tibus, vix spithameis, dense pi-
losis ; foliolis parvulis, obovalibus , basi cuneatis , obtusis , margine
suberectis , præsertim subtus nervosis, terminali in nervo medio,
lateralibus dimidio altero subsericeis, altero glabris; stipulis semi-
adnatis, vaginantibus, parte libera lanceolatis, striatis, pilosis; capi-
tulis longe pedunculatis, 6-12-floris ; floribus dependentibus; calycis
5-fidi laciniis lanceolatis, acutis, tubum 10-striatum æquantibus ;
corolla dimidio brevioribus ; leguminibus hirtis, oblongis, compres-
sis, 1-3-spermis, calyce sublongioribus.

Crescit in pratis provinciæ Ouodgerate , mense Septembre florens

168 FLORA ABYSSINICA.
(Ant. Petit), et in locis siccis montis Bouhahit, provinciæ Semiène ,
mense Junio florens (Schimper, n? 1174).

Observation. — Cette espèce, par son port, se rapproche assez du Trifolium
caspitosum , L., qui croit dans les Alpes; mais elle est poilue dans toutes ses
parties. La disposition des poils sur la face inférieure des folioles est fort re-
marquable. La foliole terminale est poilue sur l'une de ses deux moitiés seule-
ment; les deux folioles latérales n'offrent de poils que sur leur nervure moyenne
et leur contour.

TRIFOLIUM PETITIANUM. Nob.

TRIGONELLA CXSPITOSA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 1389.

T. caulibus cæspitosis, ramosis, humifusis, ramis teretibus, sæpius
glabris; foliis petiolatis ; foliolis minimis, obcordatis, in parte supe-
riore denticulatis, in emarginatura sepius apiculatis , glabris, ner-
vosis ; stipulis semi-adnatis, parte superiore lanceolatis, acutissimis ;
floribus majoribus pedicellatis, erectis, subumbellulatis, umbellula
3-6-flora, pedunculo communi foliis longiori, piloso suffulta, brac-
teolata, bracteolis minimis ; calycis tubulosi 10-striati laciniis lanceo-
latis, acutis, ciliolatis, tubum æquantibus, corolla triplo breviori-
bus; leguminibus....

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit), et prope Demerki ,
in provincia Semiène (Schimper) , mense Augusto florens.

Observation. — Cette petite espèce, qui est assez voisine du Trifolium semi-
pilosum, s'en distingue par ses feuilles plus petites, glabres; par ses fleurs
moins nombreuses, formant plutôt une ombellule qu'un capitule, et par son
calice glabre. Elle appartient certainement au genre Trifolium et non au genre
Trigonella.

TRIFOLIUM CRYPTOPODIUM. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 556.

T. pilosiusculum; caule a basi ramoso procumbente , ramis fili-
formibus; foliis minimis subsessilibus , petiolo cum stipulis adnato
et eas vix superante; foliolis cuneatis, truncatis, denticulatis, ciliatis,
nervósis; capitulo 10-12-floro, pedunculato ; floribus purpureis vix
pedicellatis , calycis corolla triplo brevioris , laciniis subulatis villosis ;
leguminibus....

Crescit in monte Bouahit, prope Demerki, in provincia Semiène,
mense Augusto florens (Schimper ).

LEGUMINOSÆ. y 169

Observation. — J'ai décrit cette plante d’après les échantillons recueillis par

M. Schimper. M. Steudel se demande si elle ne ferait pas partie du genre Tri-

gonella. Quoique nous n'ayons pas vu de fruits murs, il nous parait qu'elle ap-

partient plutôt, comme il l'a reconnu d'abord, au genre Trifolium, surtout par

ses folioles toules sessiles et par sa carene assez longue proportionnellement
aux autres pétales.

TRIFOLIUM QUARTINIANUM. Nob.

T. caule erecto ramoso, firmo, striato, pedali, glabro ; foliis petio-
latis; foliolis oblongis, ellipticis, subobtusis, margine denticulatis ,
glabris, nervis lateralibus subparallelis crebris ; stipulis membra-
naceis, nisi apice, petiolo adnatis, oblongis, nervosis, apice libero
lanceolatis acutis; floribus sat magnis, purpureis, capitula globoso-
depressa involucrata pedunculata, axillaria efformantibus ; involucri
bracteis 5-6 ovalibus, nervosis, obtusis, calyce dimidio brevioribus;
calycis tubuloso-campanulati dense striati glabri laciniis lanceo-
latis acutissimis subæqualibus ; legumine oblongo acuto compresso
tubum subæquante 1-2-spermo.

Crescit in convalle fluvii Taccazé , non procul a pago TehélateAé-
kanné ( Quartin Dillon ).

Observation.—L'espéce que nous consacrons à la mémoire de notre regrettable
ami le docteur Quartin Dillon, se rapproche assez par son port du Trifolium me-
dium, L.; mais ses folioles sont plus étroites, denticulées dans leur contour
et non simplement ciliées; ses capilules sont déprimés; les divisions de son
calice sont à peu près égales entre elles, l'inférieure n'étant pas deux fois plus
longue que les autres; toutes sont dressées et non réfléchies.

TRIFOLIUM ACAULE. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 587.

T. caudice crasso longo ; caulibus suffruticosis, brevissimis, cæs-
pitosis, rarius elongatis procumbentibus , foliolis obovalibus oblon-
gis, angustatis, glabris, obtusis, mucronulatis, striatis; stipulis
elongatis linearibus angustissimis; floribus subsolitariis aut 2-4-
pedicellatis, involucro communi cinctis et pedunculo communi brevi
axillari impositis; calycis tubulosi, glabri, subinflati , striati laciniis
linearibus tubo subbrevioribus.

Crescit in pratis montis Bouahit, prope Entehetcab, provinciæ
Semiène, mense Julio florens ( Schimper).

Observation. — Facile à reconnaitre par ses folioles trés-allongées, comme
cunéiformes, trés-obluses et à nervures trés-rapprochées. Les fleurs sont
grandes et en très-pelit nombre.

170 FLORA ABYSSINICA.

TRIFOLIUM RUPPELIANUM. Fresen., in Mus. Senckenb., II, 54.

T. caule erecto, ramoso, sparsim piloso ; petiolo communi ultra
stipulas producto (1-1 £ poll.), stipulis latis nervosis ovatis api-
cibus lanceolatis, acuminato-cuspidatis, foliolis obovato-cuneatis,
apiculatis, dentatis, glabris ; capitulis axillaribus, globosis, peduncu-
latis ; pedunculis sparsim pilosis, folio longioribus; tubo calycino
10-striato, glabro, laciniis æqualibus, subulatis, basi hirsutiuscu-
lis, apice (in capitulis nondum evolutis) parum uncinatis, tubo suo
longioribus, corolla brevioribus. Fresen., loe. cit.

Crescit in Abyssinia (Ruppel).

TRIFOLIUM BILINEATUM. Fresen., in Mus. Senckenb., W, 52.

T. caule, petiolis, pedunculisque patentim villosis; petiolo com-
muni ultra stipulas producto; stipulis ovatis nervosis villosis, api-
cibus lanceolatis cuspidatis; foliolis ovatis vel ovato-oblongis mu-
cronulatis dentatis, basi cuneatis, utrinque margineque villosis ;
capitulis ovato-globosis; pedunculo folio longiori insidentibus; ca-
lycibus villosissimis 10-nerviis, laciniis subulatis, corolla bre-
vioribus , quatuor æqualibus, infima longiore; leguminibus ovali-
bus 1-spermis. Fres., loc. cit.

Crescit in Abyssinia (Ruppel).

TRIFOLIUM TEMBENSE. Fresen., loc. cit., 54.

T. petiolo communi ultra stipulas producto (1 5 1-2 poll.), sti-
pulis latis nervosis , apicibus ovatis cuspidatis ; foliolis obovatis et
obovato-oblongis, argute subduplicato-serratis, glabris; capitulis
axillaribus subrotundis pedunculatis; pedunculis folio brevioribus
subglabris; tubo calycino 10-nervio glabro, laciniis subæqualibus
lanceolato-subulatis, basi ciliatis, apice subuncinato-curvatis, tubo
suo longioribus corolla subbrevioribus. Fres., loc. cit.

Crescit in provincia Tembène , regni Tigré (Ruppel).

LEGUMINOSÆ. 171

B. Fragifera, Koch.
TRIFOLIUM FRAGIFERUM. L., Sp., 1086; DC., Prodr., II, 202.

T. caulibus prostratis, ramosis, ramis ascendentibus brevibus ;
foliis petiolatis, foliolis obcordatis, obovalibus aut ovalibus, mar-
gine tenuiter serratis , nervis lateralibus approximatis parallelis; sti-
pulis adnatis angustis, apice libero lanceolatis, acutis, integris;
capitulis longe pedunculatis, pedunculo piloso, involucratis, bracteis
oblongis nervosis subdentatis ; calycibus dense lanatis, post anthesin
inflato-vesiculosis, reticulatis, laciniis angusto-lanceolatis, pilosis
inæqualibus.

Crescit in Abyssinia, sine locali indicatione (Quartin Dillon et
Ant. Petit).

Observation. — La comparaison minutieuse que j'ai faite des échantillons
d’Abyssinie avec ceux des environs de Paris, ne m'a montré aucune différence
essentielle ; seulement, dans la plante africaine, les folioles sont généralement
plus petites et plus constamment obcordiformes.

C. Lupinaster.
TRIFOLIUM SIMENSE. Fresen., Flora, XXII, 49.

T. caule a basi ramoso , ramis rectis in parte superiore hirsu-
tis, 8-12 uncialibus; foliis sessilibus, basi longe vaginantibus ,
vagina laxa , fissa, ad margines superne hirta; stipulis lanceolatis,
acutissimis; floribus vix petiolulatis, parvulis, purpureis capitatis ;
capitulis pedunculatis globosis, pedunculo hirto ; calycis tu-
bulosi laciniis linearibus acutissimis, tubo paulo longioribus.

Crescit in locis humidis provinciæ Chiré ( Quartin Dillon) Ouodge-
rate (Ant. Petit) et in monte SeZJeuda ( Quartin Dillon et Schimper
n° 98 ).

Observation. — Cette espèce est excessivement voisine du Trifolium lupi-
naster, L. C'est le méme ensemble de caractères; mais l’espèce abyssinienne
diffère par sa tige, ses pédoncules et les bords de la gaine des feuilles très-velus,
et par ses feuilles composées seulement de trois et non de cinq folioles.

172 FLORA ABYSSINICA.

TRIFOLIUM SUBROTUNDUM. Steud. et Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1, n° 303.

Var. «: stipulis incisis.

TRIGONELLA MARGINATA. Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n° 64.

T. caule ramoso, erecto aut diffuso, glabro, pedali ; foliis petiola-
tis; foliolis late obovalibus aut orbicularibus, obtusissimis, truncatis
aut subemarginatis, basi cuneatis, margine denticulatis , glabris ;
stipulis latis, membranaceis, semi-adnatis, basi in vaginam brevem
laxam coalitis, parte libera acutis, integris; floribus parvulis purpu-
reis, brevissime pedicellatis, basi bracteola lineari subulata suffultis,
in capitulis globosis longe pedunculatis multifloris dispositis ; pedun-
culo glabro aut piloso ; calycis tubulosi , striati laciniis lanceolatis
acutis, tubum subæquantibus, margine pilosis; legumine compresso,
apiculato, 2-spermo, calycem æquante.

Nomen abyssinicum : Messi.

Crescit circa Ambaetcha , in provincia Chiré ( Quartin Dillon) et
circa Adoua , mense Septembre florens ( Schi per).

Observation. — Par la grandeur, la couleur de ses fleurs, par la forme et les
dimensions de ses capitules, par son calice tubuleux , à cinq divisions profondes P
cette espèce est assez voisine du Trifolium simense; mais ses feuilles longue-
ment pétiolées, la figure si différente de ses folioles , Pen distinguent à la pre-
mière vue.

Je me suis convaincu par un examen attentif que la Trigonella marginata ,
n° 64, de MM. Hochstetter et Steudel , n'était qu'une simple variété du Trifolium
subrotundum de Frésénius, se rapportant par l'ensemble de ses caractères à
notre variété «; seulement ses stipules inférieures ne sont pas découpées.

La variété que je signale ici parait au premier aspect distincte de l'espéce
type. Elle est d'abord plus petite dans toutes ses parties et ses stipules , surtout
celles qui accompagnent les feuilles inférieures, offrent quelques lanières
étroites el linéaires.

TRIFOLIUM UMBELLULATUM. Nob.

T. glabrum ; caule erecto a basi ramoso, pedali, ramis rectis tere-
tibus ; foliis petiolatis; foliolis sepius ellipticis obtusis, rarissime
subobovalibus , argute serrulatis, stipulis partim petiolo adnatis,
membranaceis , interne connatis et vaginam apice dilatatam nervo-

LEGUMINOSÆ. 173
sam efformantibus , parte superiore libera, semiovali , acuminatis ;
floribus cæruleis ? breviter pedicellatis, basi bracteola truncata sufful-
tis et umbellulam 3-10-floram efformantibus, erectis ; calyce tubuloso
10-striato 5-fido, laciniis lanceolatis, acutis, tubum paulo superan-
tibus et corolla parum brevioribus; leguminibus compressis elliptico-
oblongis, apice lateraliter apiculatis, 5-spermis, tubo calycino duplo
longioribus.

Crescit in Abyssinia, sine indicatione speciali (Quartin Dillon et
Ant. Petit).

Observation. — Voisine du Trifolium subrotundum de MM. Steudel et Hochstet
ter, cette espèce en est facilement distinguée parles caractères suivants: ses fo-
lioles sont simplement elliptiques et non presque orbiculaires; ses fleurs, qui
m'ont paru de couleur bleue, sont plus grandes, réunies en petitnombre (de trois
à dix au plus) et formant une sorte d'ombellule ; les bractées placées à la base
des pédicelles sont très-courtes, obluses et non subulées, el enfin sa gousse,
deux fois plus longue que le tube du calice, contient cinq graines, tandis que
celle du T. subrotundum, plus courte que le tube calicinal , est monosperme.

TRIFOLIUM SCHIMPERI. Nob.

TRIGONELLA SCHIMPERI. Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 86.
LOXOSPERMUM SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, n? 4988.

T. caule erecto, 1-10 uncias alto, simplici aut sepius ramoso ,
ramis erectis, teretibus glabriusculis; foliis petiolatis ; foliolis sessili-
bus, lanceolatis, angustis, margine integris, apice obsolete 3-dentatis,
glabris ; stipulis longis membranaceis, basi connatis , apice libero
subulatis; floribus maximis, in apice pedunculi axillaris solitariis ,
geminis , ternisve , rarius magis numerosis, roseo-purpurascentibus ;
calycis tubuloso-campanulati , nervosi, laciniis longis lanceolatis
angustis nervosis, corolla vix brevioribus, glabris; alis vexillum
æquantibus ; leguminibus oblongis, apice acuminatis , calyce paulo
longioribus, membranaceis, 8-10-spermis ; seminibus ovoideis com-
pressis.

Crescit in campis incultis prope Adoua et Memessah (Quartin
Dillon, Schimper).

Observation. — L'espéce que nous venons de décrire est extrémement re-
marquable. Au premier abord, et si on la voyait en quelque sorte isolée de ses
autres congénères, on serait tenté de la rapporter à un genre autre que celui
des trèfles. La grandeur extrême de ses fleurs , souvent isolées et solitaires , ses

174 FLORA ABYSSINICA.

gousses polyspermes dépassant ordinairement la hauteur du calice, sont les ca-
ractères qui semblent l'éloigner des autres espèces du genre Trifolium. Aussi
MM. Hochstetter et Steudel en ont-ils d’abord fait une Trigonella, surtout à cause
du fruit assez long et polysperme. Mais quand on place cette espèce au milieu
de celles dont elle se rapproche le plus dans le groupe des Lupinaster, dans le
genre Trifolium, ces différences s’affaiblissent, et l'on se résout à la laisser
dans ce genre. En effet , les gousses sont très-variables quant à leur longueur et
au nombre des graines qu'elles renferment dans les véritables espèces du genre
Trifolium. Si dans la majeure partie de ces espèces , on trouve des fruits courts
contenant seulement une ou deux graines, il en est d’autres, ainsi que tous les
auteurs l'ont remarqué , qui en offrent de trois à Six; ainsi, pour ne citer que
des espèces abyssiniennes, il y en a souvent trois dans le Trifolium semipilo-
sum, et cinq dans notre Trifolium umbellulatum. Il est d'ailleurs un caractère

- qui éloigne cette plante, ainsi que quelques autres que MM. Hochstelter et
Steudel ont à tort réunies au genre Trigonella , c'est la disposition des folioles.
Dans toutes les véritables espèces de ce dernier genre, les feuilles composées
de trois folioles sont imparipinnées, trifoliolées, c’est-à-dire que la foliole
moyenne est plus ou moins longuement pétiolulée, tandis que dans l'espèce qui
nous occupe , cette foliole est sessile, comme les deux latérales, et les feuilles
sont digitées , trifoliolées.

Si l'on compare le Trifolium Schimperi, Nob., aux espèces européennes,
on reconnaitra de suite son extrême amalogie avec le Trifolium alpinum ,
L. Ces deux espèces ne différent que par des caractères de peu d'importance.
Ainsi les folioles sont tridenlées au sommet dans l'espèce abyssinienne, et
entières dans celle de nos Alpes; le calice est presque de la longueur de la
corolle dans la première et de moitié plus court dans la seconde ; les ailes sont
de la longueur de l'étendard dans le Trifolium Schimperi ; elles sont beaucoup
plus courtes dans le T. alpinum.

Maintenant, s'il est vrai quenotre plante ne peutêtre rapportée au genre Trigo-
nella, faut-il en faire le type d'un genre distinct de ce dernier et du Trifolium ,
ainsi que M. Hochstetter vient de le proposer sous le nom de Loxospermum ?
Nous ne partageons pas cette dernière opinion. Sans doute si toutes les espèces
jusqu’à présent rapportées au genre Trifolium, avaient une gousse monosperme,
ne dépassant jamais la longueur du calice , notre plante se présentant avec une
gousse un peu plus longue que le calice, contenant de huit à dix graines, notre
plante, avec ses grandes fleurs souvent solitaires, offrirait assez de carac-
tères pour mériter qu'on en fit le type d'un genre nouveau. Mais il n'en est pas
ainsi, toutes les espèces de la section des Lupinaster présentent des gousses po-
lyspermes, et cependant qui oserait proposer de les réunir en un genre dis-
tinct? Nous pensons donc que, malgré quelques différences, qui nous pa-
raissent de peu d'importance , notre plante doit venir prendre sa place dans le
grand genre Trifolium, tout à cóté du Trifolium alpinum.

LEGUMINOSÆ,. 175

TRIFOLIUM MULTINERVE. Nob.
TRIGONELLA MULTINERVIS. Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. t,
n° 300.
Var. « : Debilior : Caule simpliciusculo gracili.

T. caule erecto , ramoso, tereti glabro , 2-10 uncias alto; foliis
petiolatis ; foliolis sessilibus oblongis acutis , argute dentatis, rarius
obovali-oblongis, obtusis, nervis lateralibus obliquis parallelis; sti-
pulis iadnatis tenui branaceis, nervosis, basi inter se coa-
litis, parte superiore liberis lanceolatis acutissimis ; pedunculis
axillaribus, folio brevioribus, apice 1-6-floris; floribus umbellulato-
capitatis, vix pedicellatis, basi bracteola brevi truncata stipatis; tubo
calycis tereti oblongo striato , laciniis limbi lanceolatis acutis, piloso-
ciliatis, corolla brevioribus ; legumine oblongo compresso apiculato,
tenui-membranaceo, calycem vix superante, 8-spermo , bivalvi ,
seminibus oblongis utrinque obtusis subteretibus.

Crescit in locis humidis provincie Chiré et prope Memessah, mense
Septembre florens (Quartin Dillon), nec non in locis humidis vallium
circa Adoua , mense Septembre fructifera ( Schimper).

Observation. — Pour les motifs que nous avons développés à propos de l'es-
pèce précédente, nous placons également cette plante dans le genre Trifolium ,
dont elle offre tous les caracteres. Par son fruit polysperme , par la forme gé-
nérale de ses fleurs et leur disposition , cette espèce se rapproche de la précé-
dente, dont elle diffère par ses feuilles plus petites , ses fleurs au moins trois fois
moins grandes dans toutes leurs parties, etc.

Nous rapportons à cette espèce de nombreux échantillons recueillis par le doc-
leur Quartin Dillon dans plusieurs localités, et qui tous présentent un aspect
différent de ceux des collections de Schimper. Ils sont beaucoup plus petits, plus
grêles; mais aucun de leurs caractères ne m'a paru de nature à les séparer de
l'espéce à laquelle nous les réunissons comme simple variété.

TRIFOLIUM CALOCEPHALUM. Fresen., loc. cit., 50.

T. glabrum ; caulibus procumbentibus ; foliolis ellipticis obtusis ,
basi angustatis, margine argute serratis, venosis, venis parallelis ;
stipulis latis, membranaceo-scariosis, striatis, vaginantibus, apice
acutis ; capitulis longe pedunculatis, paucifloris ; florum maximorum
purpurascentium laciniis calycinis ovalibus, longe acuminatis , mar-
gine dissecto-ciliatis, glabris, tubo paulo longioribus ; corollæ alis
obtusis vexillo paulo longioribus.

176 FLORA ABYSSINICA.
Crescit in Abyssinia , sine indicatione speciali (Schimper ).
Observation. — C’est sans contredit une des espèces dont les fleurs sont les
plus grandes, comparées surtout au peu de développement des autres parties.
Par cette grandeur des fleurs et leur forme générale , celte espèce vient se pla-
cer tout près du Trifolium Schimperi , mais tous les autres caractères l'en dis-
tinguent de suite.

D. Chronosemium, Seringe.
TRIFOLIUM PROCUMBENS. L., Sp., 4088; DC., Prodr., II, 205.

T. caulibus procumbentibus aut erectis , ramosis, gracilibus, pilo-
sis ; foliis petiolatis ; foliolis obovalibus aut obcordatis, denticulatis ,
pilosiusculis, intermedio petiolulato; stipulis semiadnatis, semi-
ovalibus, membranaceis, nervosis, pilosis, margine subsinuosis,
parte libera oblique acutis ; capitulis pedunculatis, globosis ; calycis
5-partiti glabri laciniis lanceolatis, acutissimis, inæqualibus , supe-
riori dimidio breviori.

Crescit in campis siccis et in monte Selleuda prope Adoua (Quartin
Dillon et Schimper).

Nomen abyssinicum : Haso.

Observation. — C’est Pespèce européenne , avec toutes ses variations dans la

tige tantôt dressée , tantôt couchée , très-velue ou presque glabre , dans ses fo-
lioles dont la terminale est plus ou moins longuement pétiolulée.

LOTUS. Seringe in DC., Prodr., II, 209.
LOTUS CORNICULATUS. L., Sp., 409; DC., loc. cit., 244.!

L. caulibus prostrato-ramosis ; foliolis obovalibus, basi angustatis,
apice obtusis aut acutis, glaucis glabris, aut hirsutis, aut subcarnosis ;
stipulis foliaceis et foliola simulantibus ; leguminibus teretibus, lon-
gis glabris, in sutura superiori linea prominula notatis.

Crescit circa Yeha (Quartin Dillon), in provinciis Ouodgerate et
Tchéleukote (Ant. Petit), in pratis paludosis circà Adoua, mense
Novembre fructifera ( Schimper).

Observation. — Il est peu de plantes plus variables que celle-ci et par con-
séquent plus polymorphes. Dans les nombreux échantillons que j'ai eu sous
les yeux et qui ont été récoltés dans un grand nombre de localités différentes,
j'ai pu retrouver presque toutes les variétés signalées par les auleurs dans l'es-
pèce européenne.

LEGUMINOSÆ. 171

LOTUS ARABICUS. L., Mant., 404; DC., Prodr., II, 212.

L. caule ramoso, ramis adscendentibus, teretibus, villosis, pedali-
bus; foliis brevissime petiolatis ; foliolis obovali-cuneatis, apice obtu-
sissimis aut subtruncatis, griseis, hirtis aut subglabris ; stipulis consi-
milibus foliaceis, capitulis longe pedunculatis, 4-6-floris foliolo
simplici unico stipatis; floribus purpurascentibus, breviter pedicel-
latis; calycis basi tubulosi laciniis inæqualibus, angusto-lanceo-
latis, acutis, hirtis, corollam fere æquantibus ; leguminibus subtere-
tibus, crassis, torulosis, glabris aut hirtis; seminibus reniformibus,
levibus.

Crescit in Abyssinia, sine locali indicatione ( Quartin Dillon et
Ant. Petit).

Observation. — Les échantillons peu nombreux de cette espèce qui existent
dans l’herbier d’Abyssinie de MM. Quartin Dillon et Ant. Petit, ne portent au-
cune indication de localité spéciale. Comparée à des échantillons originaires
d'Égypte, la plante d'Abyssinie ne m'a offert aucune différence notable.

LOTUS MONTANUS. Nob.

L. pusillus, griseo-hirtus ; caule cæspitoso, basi suffrutescente, a
basi ramoso, ramis patulis, 2-6 uncias longis, hirsutis ; foliis vix pe-
tiolatis ; foliolis oblongo-ellipticis, hirsutis , acutis; stipulis consimi-
libus, glandula minima nigrescente hinc et illinc ad basin petioli ;
capitulo 2-6-floro, ped lato, axillari, ped lo foliis multo lon-
giori, foliolo unico ad basin capituli; calycis hirti laciniis tubo
calycino triplo longioribus, lanceolatis, corollam fere æquantibus j
coroll alis obtusis, longitudine vexilli; leg ibus teretibus obtu-
sis glabris, calyce tertia parte longioribus.

Crescit in locis montosis provinciarum TeAéleukote et Ouodgerate
(Ant. Petit).

Observation. — Voisine du Lotus creticus, celte espèce en est facilement
distinguée par sa taille en général trés-petite , par ses folioles aiguës, par les
divisions de son calice qui sont trois fois plus longues que son tube, et par ses
fruits courts cylindriques et non toruleux.

* LOTUS BRACHYCARPUS. Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss., Sect. 1,
n? 242.

L. caule basi suffrutescente ramosissimo, ramis erectis, confertis
IV. 12

178 FLORA ABYSSINICA.

teretibus hirtis; foliis brevissime petiolatis ; foliolis figura maxime
variis, nunc obovali-oblongis acutis, nunc elliptico-lanceolatis, obtu-
sis aut acutis, utrinque hirtis, tuberculo forma vario glandulæformi
utrinque ad basin petioli; stipulis foliis consimilibus ; capitulis 6- 8-
floris, pedunculatis, pedunculo communi foliis longiori, hirto; flo-
ribus purpurascentibus, breviter pedicellatis; foliolo unico ad basin
capituli ; calycis campanulati hirti laciniis 5 ovali-lanceolatis, sub-
inæqualibus, corolla paulo brevioribus ; corollæ alis oblongis obtu-
sis, vexillo paulo brevioribus, carina oblonga, apice angustata
obtusa; legumine oblongo tereti, calyce paulisper longiori , stylo
persistente terminato, glabro, 4-6-spermo, bivalvi.

Nomen vernaculum : Hamat-Semanberri.

Crescit circa Abersemmaka, in convalle fluvii Mareb; in monte
Selleuda, in provincia Tigré, et inter Adoua et Ocbasa (Quartin
Dillon), et in declivibus prope Dungera-Go, regionis Memessah ,
mense Decembre fructifera ( Schimper ).

Observation. — Cette espèce a les plus grands rapports avec le Lotus hirsutus ,
L., ou Dorycnium hirsutum , Seringe , si commun dans le midi de la France et
de l'Italie; mais elle s’en distingue par plusieurs caractères. C'est ainsi, par
exemple, que le Lotus brachycarpus forme un arbuste d'un à deux pieds d'élé-
vation, tandis que le Lotus hirsutus a une taille souvent double. Le premier est
en général beaucoup moins velu dans toutes ses parties, ses folioles sont plus
petites, età la partie inférieure du pétiole, on trouve de chaque cóté un tuber-
cule très-variable dans sa forme , et offrant l'apparence d'une glande, les fleurs
sont beaucoup plus petites, purpurines et non blanches, et l’étendard est d'un
tiers plus long que les ailes ; les fruits sont également un peu plus longs et plus
gréles.

Le Lotus brachycarpus est une espèce i variable , l
ment dans la figure de ses feuilles, mais aussi dans les poils qui recouvrent
presque toutes les parties, qui sont quelquefois presque entièrement glabres.

Subtribus III. GALEGEÆ.
INDIGOFERA. L., Gen., n° 889; DC., Prodr., II, 221.

INDIGOFERA DEFLEXA. Hochst., in pl. exs. Kotschy. Nub., n° 44; ib.,
in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4467.

I. annua; caule herbaceo erecto, ramoso, 1-2-pedali, ramu-

lis subangulatis ; foliis imparipinnatis 3-4-jugis , foliolis elliptico-

linearibus , subtus cum petiolo communi pilosis, pilis appressis ;

LEGUMINOSÆ. 179
stipulis minimis subulatis; racemis axillaribus, pedunculatis, 3-4-flo-
ris, folio brevioribus; 1 ibus teretibus sesquiuncialibus sutura
superiore tumida , pubentibus pallidis, polyspermis.

Crescit in agris cultis provincie Chiré ( Quartin Dillon), et in de-
clivitate montium versus fluvium Taccazé, prope Tehélatchékanné ,
mense Septembre fructifera ( Schimper).

Observation. — Il existe quelque ressemblance entre cette espèce et l’Indi-
gofera ervoides, Nob., mais on peut l'en distinguer facilement. Ainsi l'Indi-
gofera deflexa est plus grande; ses folioles sont plus longues et plus lancéolées,
et surtout ses fruits sont excessivement différents ; ils sont longs, cylindriques,
ayant la suture supérieure renflée, et contiennent un grand nombre de
graines.

INDIGOFERA STENOPHYLLA. Guillem. et Perrot., in FI. Seneg., I, 488,
t. XLVIII.

Var. a: Latifolia. Nob.

INDIGOFERA BRACHYPODA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. m1, 4714.

I. caule herbaceo erecto, a basi ramoso tereti, punctato ; foliis
imparipinnatis , 3-6-jugis ; foliolis anguste lanceolatis , obtusis mu-
cronatis utrinque pilosis, pilis appressis ; racemis elongatis axillari-
bus, folio brevioribus ; floribus amplitudine mediis roseis ; calycis
laciniis linearibus hirtis, fere corollam æquantibus ; leguminibus
rectis, teretibus subcompressis, pilosiusculis, apice incrassatis, 1-1 4
unciam longis.

Crescit in convalle fluvii Taccazé, prope Tehélatchékanné (Quartin
Dillon), mense Angusto florens et fructifera.

Observation. — Cette jolie espéce , trés-bien figurée dans la Flore de Séné-
gambie, a été retrouvée dans la vallée du Taccazé par le docteur Quartin
Dillon. J'ai comparé les échantillons d'Abyssinie avec ceux du Sénégal, sans
y découvrir aucune différence sensible.

La plante étiquetée Indigofera brachypoda par M. Steudel dans les collections
de Schimper, n^ 1711, n'est évidemment qu'une simple variété de cette es-
pèce : ses folioles sont un peu plus larges et ses grappes de fleurs plus courtes;
mais tous les autres caracteres sont identiques, et j'ai pensé qu'elle ne devait
pas en étre séparée.

INDIGOFERA ERVOIDES. Nob.

I. caule herbaceo, diffuse ramoso, prostrato spithameo, ramulis
hirtis ; foliis imparipinnatis, pinnulis 1-2; foliolis elliptico-lanceo-

180 FLORA ABYSSINICA.

latis, utrinque sericeo-hirtis, lateralibus subacutis , terminali sepius
obtuso mucronato ; stipulis lineari-lanceolatis acutis sericeis ; race-
mis axillaribus pedunculatis , paucitloris ; calycis pilosi laciniis lan-
ceolato-linearibus ; leguminibus compresso-planis subellipticis acu-
minatis , hirtis dispermis.

Crescit in provincia Chiré, mense Octobre deflorata ( Quartin
Dillon).

Observation. — Il est difficile d'éloigner cette espèce de l'Indigofera senega-
lensis, Lamk. Cependant notre espèce peut en être facilement distinguée :
1° elle est plus petite dans toutes ses parties; 2° sa tige est étalée et non dressée ;
3° ses feuilles sont plus courtes, moins lancéolées ; 4° ses fleurs moins nom-
breuses et ses fruits plus courts, proportionnellement plus larges et ne conte-
nant jamais que deux graines.

INDIGOFERA PARVULA. Delile, in Caill. voy. à Méroé, Bot., 38, t. LXVI,
f. 4, ex Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 269.

I. caule a basi ramoso, diffuso, ramis sæpius prostratis, spitha-
meis, teretibus griseo-sericeis ; foliis parvulis imparipinnatis, pin-
nulis 1-2; foliolis obovali-oblongis, sæpius obtusis utrinque, cinereo-
sericeis ; stipulis semiadnatis, membranaceis , latis, parte superiore
libera, semiovali-acuminatis ; racemis hirtis, axillaribus 3-4-floris,
folio longioribus ; calycis laciniis lanceolatis acutis sericeis, corolla
brevioribus; legumine subtereti-quadrangulari, recto, sericeo ,
apice acuminato , 5-6 lineas longo, 5-6-spermo.

Crescit ad montium et collium margines prope Gennia regionis
Memessah, mense Junio florens et fructifera ( Schimper).

Observation. — Je ne connais cette plante que par un seul échantillon des
collections de Schimper. Elle n'a pas été recueillie par MM. Quartin Dillon et
Ant. Petit. Elle me paraît bien distincte par sa forme générale et par les détails
de son organisation de toutes les autres espèces qui croissent en Abyssinie. Les
stipules de cette espèce la distinguent de suile. Ainsi, au lieu d’être linéaires
et libres , comme dans la majeure parlie des autres espèces de ce genre, elles
sont b , proporti assez larges et soudées dans la moitié
de leur longueur avec les côtés du pétiole.

LEGUMINOSEÆ. 181

INDIGOFERA OLIGOSPERMA. DC., Prodr., l1, 228; Guill. et Perrot., in
Fl. Seneg., 1, 181.
INDIGOFERA SECUNDIFLORA. Poiret, Encycl. Suppl., III, 148.
INDIGOFERA GLUTINOSA. Schum. et Thonn., pl. Guin., I, 144 (non DC.).
INDIGOFERA MELANOTRICHA. Steudel , in pl. Schmp. Abyss., sect. 11, n°761.

I. caule erecto, ramoso 1-1 4 pedali , cinereo-pubente, pilis in ju-
nioribus sæpius violaceis, robustis, intermixtis ; in adultis pilis sepius
cinereis; foliis 5-7-jugis, foliolis ellipticis obtusis aut rarius acutis
utrinque pilis appressis hirtis, stipulis linearibus ciliatis ; racemo

lato axillari, difloro ; calycis foliolis linearibus hirtis-
simis ; leguminibus oblongis hirtis, stylo persistenti longo termi-
natis, vix calycem superantibus, 1-3-spermis, hispidis aut sub-
echinatis.

Crescit in campis provinciæ Chiré ( Quartin Dillon), et in incultis
prope Adoua mense Septembre fructifera ( Schimper ).

ob

rvation. — Une i exacte avec les échantillons authentiques
m'a convaincu m— la plante nommée Indigofera melanotricha par M. Steudel ,

était identique avec l'Indigofera oligosperma de De Candolle, décrit avec soin
dansla Flore de Sénégambie. Cette espèce est fort variable. Ordinairement quand
elle est fort jeune, c'est-à-dire avant la floraison, elle est couverte de poils
nombreux et violacés, qui lui donnent un aspect tout particulier. Ces poils
disparaissent souvent en partie dans les individus adultes, qui quelquefois
prennent une teinte grise cendrée. Ceux que je possede du Sénégal sont dans
ce dernier cas. J'en ai également observé avec ce caractere dans le nombre des
échantillons recueillis en Abyssinie , où cette plante parait fort répandue,

INDIGOFERA VISCOSA. Lamke., Dict. III, 247; DC., Prodr., IL, 227 ;
Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. n1, 1475.

INDIGOFERA GLUTINOSA. Perrott., in DC., Prodr., II, 227; Hochst., in pl.
Schimp. Abyss., sect. 11, 4205.

Var. « : Subglabra. Nob.

I. cinereo-pubens, vicosa; caule erecto ramoso, pedali; foliis
2-4-5-jugis ; foliolis oblongis angustis, obtusis aut subacutis, superne
subtusque appresse hirtis; racemis axillaribus pedunculatis , folio
brevioribus paucifloris ; leguminibus teretibus rectis apiculatis hir..
tis ; 6-8-spermis.

Crescit inter Maye-Goua-Guoa et Debrasina et in campis provincie

182 FLORA ABYSSINICA.
Chiré (Quartin Dillon), nec non prope Guendepta, in provincia
Tigré mense Septembre fructifera (Schimper).

Observation. — J'ai examiné attentivement les Indigofera viscosa de Lamke
et Indigofera glutinosa de Perroltet, et j'ai reconnu qu’elles ne formaient
qu'une seule et même espèce, ainsi qu'il avait été déjà établi dans la Flore de
Sénégambie. En effet, le seul caractère qui ait été donné pour les distinguer
consiste surtout dans le nombre des folioles, qui serait de six paires dans la pre-
mière, et de trois paires seulement dans la seconde. Une longue suite d’échan-
tillons que j'ai eus à ma disposition , recueillis soit en Abyssinie , soit au Sénégal,
m'a montré tous les intermédiaires de ces deux caractères extrêmes dans des
plantes appartenant évidemment à la méme espèce. J'ai vu de plus que la figure
des folioles était extrémement variable ; qu'en général elles étaient obovales,
allongées, obtuses; mais que is elles se ient presque lancéolées
et aiguës. -

Nous signalons ici une forme particulière de PIndigofera viscosa, qui, au
premier abord , en est assez distincte. La tige est à peine velue et manque com-
plétement de glandes, ainsi que toutes les autres parties de la plante qui en ont
dans l'espèce type; mais je n'ai pu trouver d'autre caractère que celui-là, qui
ne m'a pas paru suffisant pour séparer ces échantillons , dont j'ai fait seulement
une variété a.

INDIGOFERA ENDECAPHYLLA. Jacq., Ic. rar., t. DLXX; DC.,
Prodr., II, 228; Beauv., Fl. Ow., t. LXXXIV.

INDIGOFERA ANCEPS, Vahl., in Poiret, Encycl. suppl., II, 447.

INDIGOFERA SCHIMPERIANA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. rx, n° 4085.

Var. « : Angustifolia.

I. caule basi suffrutescente, erectiusculo aut procumbente, a basi
ramoso; foliis imparipinnatis, foliolis sepius 5-6 alternis, obovalibus
obtusis, Sins glabriusculis , subtus pilis appressis pilosis ; stipu-
lis scariosis , 1 latis, acutis ; racemo ovoideo,
denso parvulo, breviter pedunculato , axillari; leguminibus tere-
tibus , 3-5-spermis , apiculatis, vix pilosis.

Crescit in campis provinciæ Chiré (Quartin Dillon), in declivi-
tate vallis fluvii T'accazé , prope Tchélatchékanné, et in regione in-
feriori montis Se//euda, prope Adoua, in regno tigreensi, mense
Novembre (Schimper).

Observation. — J'ai acquis la certitude que l'Indigofera schimperiana de
M. Hochstetter était identique avec l'Indigofera endecaphylla de Jacquin , dont
Palisot de Beauvois a donné une bonne figure danssa Flore d'Oware et de Benin,
pl. LXXXIV. Cette espèce est aussi fort commune au Sénégal. Elle se distingue sur-

LEGUMINOSÆ. 183

tout par ses fruits trés-nombreux , cylindriques , gréles, trés-amincis en pointe
à leur sommet, et par sa tige et ses rameaux très-comprimés dans leur partie
supérieure.

INDIGOFERA ARENARIA. Nob.

I. annua, nana; caule erecto, 1-3 pollices longo , ramoso , sæpius
argenteo-sericeo ; foliis nunc unifoliolatis, nunc 3-5-foliolatis ;
foliolis ellipticis oblongis subacutis , aut obovalibus , obtusissimis ,
utrinque sericeis ; stipulis lineari-subulatis, hirtis ; racemo pedun-
culato, folio breviore ; floribus sat densis purpureis ; calycis laciniis
lineari-lanceolatis , albido-sericeis ; leguminibus (junioribus) elon-
gatis sericeis dependentibus.

Crescit in locis arenosis regionis martimæ vulgo Choho dicta
(Ant. Petit.)

Observation. — C'est sans contredit la plus petite espèce de ce genre. Elle
forme une petite plante qui acquiert quelquefois à peine un pouce de hauteur,
et qui néanmoins fleurit et fructifie dans cet état. Elle est fort variable : tantôt
elle est couverte de poils blancs et argentés, tantôt ces poils sont jaunes ver-
dàtres. Sur le méme pied , on trouve à la partie inferieure des feuilles réduites
à la foliole terminale et sur les autres parties des feuilles composées de trois ou
de cinq folioles.

INDIGOFERA QUARTINIANA. Nob.

I. caule frutescente ramoso, ramis erectis virgatis, angulatis, pi-
losis ; foliis imparipinnatis, 1-3-jugis, magnis; foliolis basi breviter
petiolulatis, ellipticis aut ovalibus, apice acutis aux obtusis, mucro-
natis, presertim subtus pilosiusculis pallidioribus ; racemis axilla-
vibus elongatis, breviter pedunculatis, 2-4 uncias longis; floribus
amplitudine mediis , purpurascentibus ; calycis laciniis lanceolatis
acutis, hirtis, corolla pilosa dimidio brevioribus ; leguminibus elon-
gatis, subarcuatis apice acutis tereti-subquadrangularibus , pilo-
siusculis , subuncialibus , polyspermis.

Crescit circa Add'erbati in provincia Agamé, mense Augusto flo-
rens et in convalle fluvii Taccazé ( Quartin Dillon).

Observation. — 1l serait difficile d'éloigner cette espèce de l'Indigofera ende-
caphylla, dont elle se rapproche beaucoup ; mais elle s'en distingue par sa tige
ligneuse, dressée, haute de deux à trois pieds, par ses folioles ovales ou ellip-
tiques et non obovales; par ses fleurs plus grandes, formant une grappe grêle,
longue quelquefois de trois à quatre pouces , et par ses gousses plus longues
et offrant ordinairement quatre angles arrondis.

184 FLORA ABYSSINICA.

INDIGOFERA ARRECTA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, n° 4923.

I. caule frutescente, ramoso, ramis erectis, ramulis angulatis,
punctato-lepidotis ; foliis imparipinnatis 5-7-jugis ; foliolis breviter
petiolulatis, ellipticis, obtusis, mucronulatis, utrinque pilosis , pilis
appressis; racemis axillaribus sessilibus , folio multo brevioribus ;
floribus rufo-pubentibus ; leguminibus 6-8 rectis , subturgidis, lævi-
bus vix pubentibus, teretibus ; 6-9 lineas longis, apice obtusis ,
6-8-spermis.

Crescit in locis montosis et humidis provincie Chiré, prope
Memessah in provincia Tigré (Quartin Dillon), in provincia Ouodge-
rate (Ant. Petit), et in montibus prope Adoua, mense Octobre
florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Degenieg.

Observation. — L'espèce que M. Hochstetter a nommée Indigofera arrecta est
voisine de l’Indigofera Anil, L. Elle en diffère surtout par ses folioles portant
des poils surleurs deux faces, elliptiques et très-obtuses à leurs deux extrémités,
et par ses fruits droits non arqués, cylindriques, très-obtus et non comprimés.

` INDIGOFERA ARGENTEA. L., Mant., 27; l'Hérit., Stirp., t. LXXIX; DC.,
Prodr., II, 224.
INDIGOFERA GLAUCA. Lamkc., Dict., III, 246.
INDIGOFERA TINCTORIA. Forsk., (non L.f)

i. fruticosa; ramis pube appressa sericeo-candicantibus ; foliis
imparipinnatis, 1-3-5-jugis ; foliolis obovalibus obtusissimis integr is
cinereis, pilis appressis conspersis ; racemis simplicibus axillaribus
folio brevioribus ; leguminibus arcuatis , teretibus, turgidis, subto-
rulatis, cinereo-argenteis, 4-5 lineas longis, apice subobtusis.

Crescit in regione maritima vulgo Choho dicta (Quartin Dillon et
Ant. Petit), in valle Aguar, provinciæ Meda, in regno tigreensi
mense Aprili fructifera (Schimper, nis 1017, 1854).

Observation. — Cette espèce est, comme on sait, cultivée en Égypte et dans
d'autres parties de l'Afrique pour en extraire l'indigo.

INDIGOFERA EMARGINELLA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. n,
7135, sect. ur, 4723 , 4893.

I. caule Suffrutescente ; ramis virgatis, punctulatis glabris ; foliis

LEGUMINOSÆ. 185
imparipinnatis, 4-jugis, petiolo superne canaliculato ; foliolis oppo-
sitis, breviter petiolulatis, ellipticis obtusissimis, mucronatis, inte-
gris, cinereis, in utraque facie hirtellis, 1 pollicem longis, 5-7 lineas
loin racemis simplicibus axillaribus, pollicem longis , brevissime

latis ; floribus ferrugineo-setosis ; leguminibus rectis tereti-
bus oblique Ae 4-6 lineas longis hirtellis.
Crescit prope Tchélatchékanné, in demissis versus fluvium Tac-
cazé, et ad latera montium versus vallem profundam Feurfeura ,
in provincia Tigré , mense Octobre fructifera (Schimper. )

Observation. — Par ses feuilles, cette espèce a tout à fait le port du bague-
naudier ( Colutea arborescens ).

INDIGOFERA SPINOSA. Forsk., Descrip., 137; DC., Prodr., II, 232.

Var. «: Microphylla. Nob.

I. caule frutescente, 1-2-pedali, ramoso , ramis cinereis ; pedun-
culis axillaribus rigidis , subulatis, in spinam rectam 6-8 lineas lon-
gam rigidam, nudam aut floriferam commutatis ; foliis brevissime
petiolatis trifoliolatis; foliolis obovalibus, obtusis aut emarginatis ,
cinereis, praesertim subtus pilis appressis E jux ect
stipulis subulatis; floribus 1-3 in ped lo communi sp
leguminibus teretibus gracilibus , apice inatis, subcompressis
hirtis , polyspermis.

Crescit in regione deserta vulgo Choho dicta (Ant. Petit).

Observation. — Rien de plus distinct que cette espèce observée déjà en Arabie
par Forskal.

Nous signalons ici une variété, bien distincte au premier abord. Ses épines
sont plus nombreuses , ses folioles excessivement petites. Mais , en examinant
avec soin chaque partie, on n’y trouve aucune différence réelle avec l'espèce
type. Elle croît également dans les mêmes lieux.

TEPHROSIA. Pers., Ench., n° 1742; DC., Prodr., II, 248.

TEPHROSIA DICHROOCARPA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n? 402,
TEPHROSIA INTERRUPTA. Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n° 344, et sect. rr, 4546.

T. caule basi suffrutescente , ramis rectis , sesquipedalibus , tereti-
bus aut subangulatis , subvelutino-sericeis ; foliis imparipinnatis ;

186 FLORA ABYSSINICA. ^

foliolis 5-7-jugis, elliptico-oblongis, angustis, apice basique obtusis
rarius acutis, 1 unciam-sesquiunciam longis, 3-6 lineas latis, apice
mucronulatis, superne pilosis, subtus rufo-sericeis ; stipulis lanceo-
latis acutis nervosis ; pedunculo axillari folia æquante aut paulo su-
perante ; multifloro ; floribus breviter pedicellatis; calycis intense
violaceo-tomentosi laciniis lanceolatis, tubum superantibus ; corollæ
vexillo dense flavo-sericeo, inibus angustis , quiunci
longis , dense sericeis, pilis marginem fructus occupantibus sæpius
intense brunneis, ceteris multo pallidioribus.

Crescit in campis montosis provincie Chiré ( Quartin Dillon), et
inter lapides regionis superioris australis montis Se/leuda prope
Adoua ( Quartin Dillon et Schimper), et in provincia Ouodgerate
( Ant. Petit ). Weak:

Observation. — Nous réunissons ici les deux espèces nommées Tephrosia di-
chroocarpa et T. interrupta , par MM. Hochstetter et Steudel. La suite nom-
breuse d'échantillons que nous avons été à méme d'étudier, nous a permis de
reconnaitre qu'il n'existe aucune différence entre ces deux plantes. Cette espèce
est voisine de la Tephrosia bracteolata , mais s'en distinguant surtout par ses épis
de fleurs axillaires ou terminaux , positions qu'ils ne présentent jamais dans
l'autre espèce, et surtout par son calice brun , violacé, découpé en cinq la-
nières étroites et lancéolées , plus longues que le tube calicinal, et enfin par
ses fruits trés-velus, soyeux, bordés dans leur contour d'une bande de poils
très-bruns.

TEPHROSIA BRACTEOLATA. Guill. et Perr., in Fl. Seneg., I, 194.

TEPHROSIA KOTSCHYANA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 746,
sect. 111, 4678.

T. caule herbaceo 2-3-pedali, tereti , hirto, ramoso ; foliis maxi-
mis, 6-8 uncias longis, 6-10-jugis cum impari ; foliolis elliptico-
lanceolatis, obtusis mucronatis, 2-3 uncias longis, 4-6 lineas latis,
superne glabris, subtus cinereo-hirtis ; stipulis lanceolatis acutissi-
mis, villosis ; racemo simplici paucifloro pedunculato , pedunculo
communi fere pedali, robusto, oppositifolio ; calycis sericei dentibus
brevibus , inferiore longiore ; leguminibus angustis fere tomentosis
2-3 uncias longis, tumido-marginatis.

Crescit in locis montosis provincie Chiré ( Quartin Dillon), et ad
latera montium versus fluvium Taccazé, prope Tchélatchékanné ,
mense Novembre fructifera ( Schimper).

Observation. — Cette belle espèce croît également au Sénégal. Je me suis as-
suré par la comparaison faite entre les échantillons recueillis en Abyssinie et

LEGUMINOSÆ. 187
ceux de la Flore de Sénégambie, que la Tephrosia Kotschyana de M. Hochs-
tetter n’est rien autre chose que la Tephrosia bracteolata de MM. Guillemin et
Perrottet.

TEPHROSIA FULVINERVIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111,
: n° 1939.

T. caule herbaceo, 2-3-pedali, tereti, striato, hirto, subfulvo ;
foliis imparipinnatis 4-6-jugis ; foliolis oblongis angustis sublineari-
bus, obtusis, mucronatis, rarius acutis, superne subglabris, subtus
appresse sericeis, in nervo medio subfulvis, sesquiunciam ad duas
uncias longis , 2-3 lineas latis ; pedunculo gracili laterali, 3-4 uncias
longo, sericeo-fulvo ; floribus 3-4, distantibus breviter pedicellatis ;
calycis brevis fulvi dentibus brevibus , inæqualibus, inferiore lon-
giore ; legumine compresso angusto 2 uncias longo, vix 3 lineas
longo, sericeo.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Au premier abord, on pourrait être tenté de réunir celte
espèce à la précédente, dont elle a tout à fait le port. Elle en diffère néanmoins
par ses folioles plus étroites, en général moins nombreuses, plus velues à leur
face inférieure, où la nervure moyenne est'de couleur fauve, et surtout par ses
pédoncules plus courts , plus gréles , naissant à côté de la feuille et non dans un
point opposé, comme dans la Tephrosia bracteolata, ne portant qu'un petit
nombre de fleurs.

TEPHROSIA APPOLLINEA. DC., Prodr., Il, 254.

GALEGA APOLLINEA. Delile, Fl. Eg., 444, t. LIII, f. 5.
TEPHROSIA ANTHYLLOIDES. Hochst., in Kotschy, Fl. Æthiop., n° 3, et Iter
nubicum, n° 87; ibid., in pl. Schimp. Abyss., sect. it, n° 4644 (non
sect. 1, n° 721).

T. caule basi suffrutescente , ramoso , ramis erectis pedalibus aut
sesquipedalibus, cinereo-sericeis ; foliis imparipinnatis ; foliolis 2-3-
jugis, obovali-oblongis, obtusis, mucronulatis aut apice emarginatis ,
superne glabriusculis, subtus sericeo-cinereis, venis obliquis sub-
parallelis ; stipulis lineari-lanceolatis ; floribus nunc in axilla foliorum
1-2-3-pedicellatis, nunc in racemum 2-3-florum elongatum distan -
tiflorum sæpius oppositifolium dispositis ; calycis campanulati seri-
cei laciniis subulatis tubum æquantibus; leguminibus angustis
compressis, 2 uncias longis, cinereo-sericeis.

Crescit in locis siccis et petrosis provinciæ Chiré (Quartin Dillon),

188 FLORA ABYSSINICA.

nec non in declivitate convallis fluvii Taccazé, prope TeAélatché-
kanné ( Schimper).

Observation. — Cette espèce est excessivement variable quant aux poils qui
la recouvrent et qui sont plus ou moins abondants , ordinairement blanchâtres ,
quelquefois au contraire d'une teinte fauve, et quant à ses folioles plus ou
moins allongées et plus ou moins obtuses à leur sommet. En comparant les
nombreux échantillons de cette espèce que j'ai eus à ma disposition avec des
échantillons originaux de la Tephrosia apollinea, DC., d' Égypte et du Sénégal,
j'ai reconnu que tous appartenaient à une seule et méme espèce, mais se pré-
sentant, comme nous venons de le dire, avec de grandes variations. Au pre-
mier abord, la Tephrosia anthylloides, Hochst., paraît différer de l'espece
égyptienne nes figurée dans la grande Flore d'Égypte de M. Delile) par
son inflorescence. Dans les échantillons de l'Abyssinie'et de la Nubie, de méme
que dans ceux du Sénégal, les fleurs sont réunies au nombre de deux à trois,
el légèrement pédicellées à l'aisselle des feuilles, tandis que dans l'espece
égyptienne, du moins telle qu'elle est caractérisée par De Candolle, et telle
qu'elle est figurée dans la Flore d'Égypte , les fleurs sont portées au nombre de
deux à trois sur un rameau ou pédoncule commun opposé à la feuille. Mais cette
différence n’a pas en réalité la valeur qu'elle semble présenler au premier
que Dat reconnu que ce pédoncule n'est qu "un rameau dont les feuilles ne
Pp. pas ou se dé De plus, dans les échan-
tillons authentiques de la fa apollinea, Del., ou Tephrosia apollinea, DC.,
donnés par M. Delile lui-même, j'ai reconnu, comme dans les échantillons
Abyssinie , des fleurs axillaires et réunies en petit nombre à l’aisselle des
feuilles. Il résulte de cet examen et de cette comparaison que nul caractère de
quelque importance ne distingue la Tephrosia anthylloides, Hochst., de la
Tephrosia apollinea , DC., et que, par conséquent, ces deux espèces n'en con-
stituent qu'une seule, qui doit retenir ce dernier nom.

TEPHROSIA VICIOIDES. Nob.

T. caule herbaceo ? tereti, villoso ; foliis imparipinnatis 3-jugis ;
foliolis parvulis obcordatis, utrinque sed presertim subtus griseo-
sericeis , pallidioribus ; stipulis linearibus sericeis ; floribus parvulis
in axilla foliorum 3-4 breviter pedunculatis; calycis sericeo-hirti
laciniis subulatis ; leguminibus compressis , angustis, 1 unciam lon-
gis, argenteo-sericeis.

Crescit in rupibus convallis fluvii Taccazé , prope TeAélatchékanné
(Quartin Dillon ).

Observation. — Je n'ai vu qu'un seul échantillon de cette plante, très-voisine
de la précédente (T. apollinea, DC.), mais qui en est néanmoins fort distincte.
Les folioles sont obcordiformes, assez courtes, velues et sur la face supérieure
et sur l'inférieure. Les fleurs sont au moins de moitié plus petites et les fruits
sont également beaucoup moins longs.

LEGUMINOSEÆ. 189

TEPHROSIA DECIDUA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4041.

T. cinerescens; caule erecto, ramoso, cinereo tomentoso ; foliis im-
paripinnatis 2-jugis, petiolo brevi ; foliolis obovali-oblongis, cuneatis,
obtusis, mucronatis, superne glabriusculis, subtus griseo-sericeis ;
stipulis setaceis; pedunculis axillaribus 1-floris folio brevioribus ;
leguminibus compressis griseo-sericeis , 5-10-spermis.

Crescit in regione arenosa maritima Choho dicta (Ant. Petit) , et
in collibus prope Adeganna, in provincia Meda, regni tigreensis ,
mense Aprili fructifera (Schimper ).

Observation. — Espèce ayant quelque ressemblance avec la Tephrosia apol-
linea , DC., mais en différant 1° par sa tige évid t ligneuse, et
cendrée, et non poilue; par ses feuilles trés-courtes , à folioles plus allongées ,
el par ses gousses d'un gris cendré et soyeuses.

TEPHROSIA GRACILIPES. Guill. et Perrot. Fl. Seneg., I, 494, t. XLIX.

T. caule erecto pedali et ultra, ramoso ; ramis erectis gracilibus
pilosis ; foliis imparipinnatis ; foliolis 1-5-jugis , oblongo-linearibus
obtusissimis, apiceque mucronulatis , superne glabriuseulis , subtus
subsericeis ; stipulis lineari-lanceolatis ; pedunculis lateralibus folia
subæquantibus, valde gracilibus, flores 2-3 roseos parvulos breviter
pedicellatos, distantes gerentibus; calycis laciniis linearibus acutis-
simis, tubo longioribus; leguminibus compressis subsericeis , un-
ciam longis , 2 4-3 lineas latis.

Crescit in convalle fluvii Taccazé, non procul a pago Tchélatché-
kanné ( Quartin Dillon ).

Observation. — C'est, sans aucun doute, l'espece du Sénégal, ainsi que j'ai
pu le itre par la paraison avec les é i types de la Flore de
Sénégambie.

TEPHROSIA LEPTOSTACHYA. DC., Prodr., II, 254 ; Guillem. et Perr., in
Fl. Seneg., 1, 192.
TEPHROSIA UNIFLORA. Pers., Ench., Il, p. 329 ? (ex DC.).
TEPHROSIA LINEATA. Schum. et Thonn., pl. Guin., II, 450?

T. caule basi suffrutescente, ramoso, erecto , sesquipedali , ra-
mulis teretibus striatis subsericeis; foliis imparipinnatis , foliolis

190 FLORA ABYSSINICA.
5-8-jugis, obovali-oblongis, angustis aut elliptico-oblongis, 6-8 lineas
longis, 2-3 lineas latis, superne glabriusculis, subtus appresse sub-
sericeis ; stipulis lanceolatis, acutis, subnervosis; pedunculis firmis ,
folio longioribus, sepius oppositifoliis, angulatis ; floribus purpureis
distantibus ; calycis laciniis 5 lanceolatis tubum æquantibus ; legu-
minibus compressis, marginatis, 2 uncias longis, pubentibus.
Crescit prope Add'erbati, non procul a fluvio Mareb, mense
Septembre florens et fructifera ( Quartin Dillon).
Observation. — C'est bien l'espece décrite dans la Flore de Sénégambie , ainsi
que me l'a montré la comparaison que j'ai faite de la plante éthiopienne avec
celle du Sénégal.

TEPHROSIA EMEROIDES. Nob.

T. caule fruticoso, ramoso ; ramis elongatis angulatis, dense pu-
bentibus; foliolis 2-3-jugis, oblongo-ellipticis obtusis, aut emargina-
tis , 5-10 lineas longis , 3-5 lineas latis, superne glabriusculis, subtus
griseo-pubentibus ; floribus luteis, pedicellatis, in axilla foliorum 1-3,
calyce ampliato campanulato, fulvo-sericeo, 5-dentato, dentibus
latis, inæqualibus, subtriangularibus ; leguminibus angustis, 2 uncias
longis, subarcuatis, sericeis, calyce subampliato cinctis.

Crescit in monte Goubardja, in provincia Yedjou (Ant. Petit).

Observation. — Par son port, cette espèce ressemble beaucoup à la Caronilla
Emerus, L. ; mais elle fait partie du genre Tephrosia. Elle y est fort distincte
et par l'ensemble de ses caracteres et par les particularités de chacun d'eux.
Ainsi ses fleurs jaunes el ayant leur étendard soyeux , sont réunies au nombre
d’une à trois à l'aisselle des feuilles; son calice est large , à dents peu saillantes,
etses gousses sont étroites, longues de deux pouces, et couvertes de poils très-
fins, souvent de couleur brune.

BEREBERA. Hochst.

BEREBERA FERRUGINEA. Hochst., in Flora.

SESBANIA FERRUGINEA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 279.
INGA BYRSINOCARPA. Ibid., 11, 536.

(Tas. XXXV.)

B. caule arboreo ; ramis ferrugineo-tomentosis ; foliis imparipin-
natis ; foliolis 8-10-jugis, breviter petiolulatis, elliptico-oblongis aut

LEGUMINOSÆ. 191
obovali-oblongis, acuminatis, integris, superneglabris, subtus fer-
rugineo-subtomentosis; stipulis oblongis, lanceolatis, acutis, persi-
stentibus; floribus purpurascentibus, breviter pedicellatis, racemum
axillarem aut terminalem , distantiflorum efformantibus; calyce
campanulato obsolete et vix 5-dentato , ferrugineo-pubenti ; vexillo
sericeo erecto, alis carinaque dependentibus ; legumine maximo,
coriaceo-sublignoso , compresso , angusto, glabro , intus isthmis cel-
lulosis crassis multiloculari, seminibus lenticularibus, compressis ,
rubellis.

Crescit in ruderatis vallis Chahagné, circa Memessah ; mense No-
vembre fructus maturos proferens, et in planitie Beless , provinciae
Chiré, mense Martio florifera (Quartin Dillon), in provincia Tché-
leukot (Ant. Petit).

Observation.— La Berebera est un grand arbre qui croit naturellement dans
plusieurs provinces de l'Abyssinie, et que l'on cultive dans certaines localités de
ce vaste pays.

Ses fruits concassés et jetés dans l'eau des petits lacs et des étangs, servent
à engourdir les poissons, qui viennent surnager immobiles à la surface de
l'eau , et qu'on peut prendre ainsi avec la plus grande facilité.

SESBANIA. Pers., Ench., IT, n° 1754; DC., Prodr., Il, 264.

SESBANIA PUNCTATA. DC., Prodr., II, 265; Guill. et Perrot., in Flor.
Seneg., Y, 498.
SESBANIA FILIFORMIS. Hochst., in pl. Schmp. Abyss., sect. 11, nis 730
et 775.

S. caule fruticoso, ramoso, ramis virgatis glabris ; foliis 10-20-jugis ;
petiolo communi lævi, superne pubente ; foliolis oblongis, angustis,
subellipticis , utrinque obtusis, apice mucronulatis, glabris; racemis
axillaribus, paucifloris, folio brevioribus , rachi pubente , floribus
majusculis luteis ; petalis calyce sextuplo longioribus, vexillo lineis
punctisque pre riego; leguminibus teretibus , compressis
apice acutis, sub mibus ; seminibus tereti-compressis, utrin-
que truncato-obtusissimis, lævibus, glabris.

Crescit prope TeAélatchékanné , in convalle fluvii Taccazé , et in
provincia Chiré ( Quartin Dillon), in provincia Choa (Ant. Petit),
et non procul a rivo Feurfeura (Schimper ).

Observation. — Dans les collections de Schimper, n** 730 et 775, celle plante
est désignée sous le nom de Sesbania filiformis, Perrotlel. Je ne connais au-

192 FLORA ABYSSINICA.

cune plante à laquelle M. Perrottet aurait donné ce nom; mais j'ai pu recon-
naître que celle que MM. Hochstetter et Steudel appellent ainsi n’est rien autre
que la Sesbania punctata de De Candolle et de la Flore de Sénégambie; c'est
une espèce voisine de la Sesbania ægyptiaca, s'en distinguant surtout par ses
grappes plus courtes, par ses fleurs plus grandes, jaunes , ayant l'étendard ta-
cheté de points et de lignes pourpres, et enfin par ses fruits plus longs.

SESBANIA PACHYCARPA. DC., Prodr., IL, 265; Guill. et Perrott., in
Flor. Seneg., I, 200, t. L.

S. caule fruticoso, erecto, ramoso ; ramis virgatis, teretibus,
glabris; foliis multijugis; petiolo communi superne vix pilosius-
culo; foliolis oblongo-angustis , obtusissimis, mucronulatis, glabris ;
racemo axillari, paucifloro , glabro, foliis multo breviori ; floribus
luteis minoribus, impunctatis; petalis calyce triplo longioribus ;
leguminibus tereti-compressis, glabris, submarginatis, crassis,
fere 1 pedem longis.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — C'est bien la méme espèce que celle du Sénégal. Elle se dis-
lingue de la précédente par ses fleurs jaunes non tachetées , trois fois plus pe-
lites, et par ses gousses beaucoup plus épaisses et en méme temps beaucoup
plus longues.

COLUTEA. R. Brown, in Hort. Kew., ed. 2, IV, 395; DC.,
Prodr., I1, 270.

COLUTEA HALEPPICA. Lamkoc., Dict., I, 353; ibid., Jllustr., t. DCXXIV ,
f. 2; DC., Prodr., II, 279.

COLUTEA .... Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 240.

Var. « : Sericea.

C.caule lignoso; foliis imparipinnatis, sæpius 5-jugis; foliolis parvu-
lis, obovalibus aut ellipticis, sepius obtusissimis et apice mucronula-
tis, cum petiolo communi sericeo-piloso ; stipulis parvulis, semiovali-
acutis, sericeis, pedunculo axillari, foliis multo breviori , 2-4-floro ;
floribus luteis (amplitudine flores Coluteæ arborescentis æquantibus)
pedicellatis; calycis campanulati subsericei dentibus parum promi-
nulis, latis, subinæqualibus; leguminibus basi anguste stipitatis ,
ovoideo-oblongis utrinque acutis reticulato-venosis glabriusculis.

PRO |

Nomen : Quaeq

LEGUMINOSÆ. 193

Crescit in provincia Chiré ( Quartin Dillon) ; var. « in provincia
Ouodgerate(Ant. Petit), et in regione septentrionali montis Koubi ,
non procul ab Adoua, mense Decembre florens et fructifera
( Schimper ).

Observation. — Cet arbrisseau parait étre assez répandu dans plusieurs des
provinces de l'Abyssinie. Je le considère comme étant la Colutea haleppica ,
Lamkc., aux caractères et à la figure duquel il se rapporte bien. Cette espèce
est assez voisine de la Colutea arborescens , L., dont elle diffère surtout par ses
folioles plus petites et velues, par ses pédoncules ne portant guère que de deux
à quatre fleurs, et par ses gousses plus grosses et plus aiguës à leurs deux ex-
trémités.

Les échantillons recueillis par le docteur Antoine Petit dans la province
d'Ouodgerate présentent quelques différences. Leurs folioles sont en général
plus petites; elles sont souvent obtuses au Sommet et beaucoup plus velues.
Mais du reste il est impossible de n'y pas reconnaitre tous les caracteres de l'es-
pce décrite ici.

Subtribus IV. ASTRAGALEÆ.
ASTRAGALUS. DC., Astrag., n° 5; ibid., Prodr., II, 281.

ASTRAGALUS ABYSSINICUS. Steudel , in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,232,
et sect. 11, n° 736.

^. caule erecto 2-3-pedali virgato , simpliciusculo , tereti, glabro;
foliis imparipinnatis , 10-13-jugis; foliolis subalternis , elliptico-ob-
longis , apice basique obtusis , apice mucronulatis , pallidis, subtus
pilis raris conspersis, stipulis foliaceis, semi-ovalibus, cordatis, foliolis
latioribus ; racemo terminali paniculato ; leguminibus compressis
angustis, basi stipitatis, apice acutis , venosis, glabris, polyspermis.

Crescit prope Kouaytha , in provincia Tigré ( Quartin Dillon) et ad
latera montium versus vallem profundam Feurfeura , in regno
Tigreensi, mense Octobre fructifera ( Schimper ).

Observation. — Voyez les observations placées à la suite de l'espèce sui-
vante.

ASTRAGALUS VENOSUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 490,
sect. 11, n^ 1067 et 1235.
ASTRAGALUS TIGREENSIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. I, n? 244,

A. caule erecto ramoso, 2-3-pedali, ramis puberulis teretibus ;
IV. 13

194 FLORA ABYSSINICA.

oliis imparipinnatis 10-13-jugis ; foliolis suboppositis, brevissime
petiolulatis , parvulis , oblongis, ellipticis, obtusis, submucronulatis,
subtus presertim in nervo medio pilosis ; stipulis foliaceis semicor-
datis acutis, racemis simplicibus elongatis pedunculatis, in panicu-
lam terminalem dispositis; leguminibus angustis , oblongis subin-
flatis, venosis , glabris, apice acutis, polyspermis.

Crescit circa Memessah (Quartin Dillon et Schimper) in monte Sel-
leuda prope Adoua (Quartin Dillon) et in monte Bouahit provinciæ
Semiène (Schimper).

Nomina Abyssinica : Hamat-Quaequueta seu Hamat-Kochata.

Observation. — Il nous est impossible de voir aucune différence de quelque
valeur entre les deux espèces nommées Astragalus tigreensis et Astragalus
venosus, par M. Hochstetter. Ce sont absol les mêmes caractères, avec
quelques nuances qui méritent à peine d'étre remarquées. Nous conservons à
cette espèce le nom d’Astragalus venosus; elle est fort voisine de l’espèce pré-
cédente, dont elle diffère surtout par sa tige moins élevée, ses folioles beaucoup
plus petites, ses rameaux ordinairement pubescens et ses stipules beaucoup
moins grandes.

BISERULA. L., Gen., n° 893; DC., Prodr., II, 307.

BISERULA LEIOCARPA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr,
n? 4762.

B. annua ; caule a basi ramoso, tereti, pubente , 3-8 uncias alto ;
foliis imparipinnatis, 6-12-jugis; foliolis parvulis oppositis , elliptico-
oblongis, subcuneatis, apice profunde emarginatis, subtus cinereo-
pilosis ; stipulis lanceolatis acutis , pilosis; pedunculo axillari , foliis
dimidio breviori, apice 1-3-floro; leguminibus oblongis , compressis
glabris , venosis, margine subintegris.

Crescit circa Memessah, mense Novembre fructifera et in provincia
Chiré ( Quartin Dillon ); in montibus districtus Urahut (Schimper)
mense Januario.

Observation. — Le genre Biserula , jusqu'à présent composé d'une seule es--
pce, en compte une nouvelle dans la Flore d'Abyssinie. Elle se distingue faci-
lement de la Biserula pelecina par ses folioles plus petites, par ses pédoncules
ne portant guère qu'une à trois fleurs, et enfin par ses fruils plus larges, plus
courts, et n'offrant pas sur ses côlés ces dents aiguës qu'on observe dans l'es-
pèce européenne.

LEGUMINOSÆ. 195

Tribus II. VICICÆ.
CICER. L., Gen., n° 1189; DC., Prodr., II, 354.

CICER ARIETINUM. L., Sp., 1040; DC., Prodr., II, 354.

C. villosum ; foliis imparipinnatis , foliolis ovalibus serratis, æqua-
libus, stipulis lanceolatis subdentatis , calycis vix gibbosi laciniis
alarum longitudine. DC., loc. cit.

Crescit et colitur in diversis Abyssiniæ provinciis.

Nomen vernaculum : Chimbera.

Observation. — Les Abyssins mangent ses graines, comme on le fait dans le
midi de l'Europe.

CICER CUNEATUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 840, et
sect. mr, n° 4545.

C. villosum ; foliis inferioribus imparipinnatis , superioribus
abrupte pinnatis , apice cirrhiferis subramosis ; foliolis obovali-cu-
neatis, apice profunde inciso-dentatis, superioribus minoribus; sti-
pulis palmato-dissectis ; leguminibus ovoideis inflatis villosis.

Crescit prope Maye-Goua-Goua (Quartin Dillon), in montibus
prope Axoum, et prope Kopsia, in provincia Tigré, et in omni
Abyssinia sparsim, mense Septembre (Schimper ).

Observation. — L'espèce ainsi nommée par M. Hochstetter paraît avoir les plus
grands rapports avec le Cicer songaricum, DC. Seulement ses fleurs et ses fruits
sont de la méme grandeur que dans le Cicer arietinum, et non deux fois plus
grands.

PISUM. Tourn., Zust., 394, t. CCXV; DC., Prodr., II, 368.
PISUM SATIVUM. L., Sp., 1026; DC., Prodr., IL, 368.
P. petiolis teretibus ; foliis trijugis , foliolis ovatis integris margine
undulatis, sæpe oppositis, mucronulatis ; stipulis ovato-semicordatis,

crenatis, pedunculis bi- vel multifloris , leguminibus subcarnosis,
C

Colitur in Abyssinia ( Quartin Dillon D
Nomen abyssinicum : Aissateur.

196 FLORA ABYSSINICA.

PISUM ARVENSE. L., Sp., 1027 ; DC., Prodr., II, 368.

P. glabrum ; caule tereti, ramoso, glabro; foliis apice cirrhosis
bijugis; petiolis teretibus; foliolis ovalibus glaucis glabris , integris
aut denticulatis ; stipulis foliaceis, foliolis majoribus, ovalibus, obtusis
basi semicordatis, margine denticulatis ; pedunculis axillaribus, folio
brevioribus sepius 1-2-floris; floribus pallide et variegato-purpureo-
violaceis.

Colitur in pluribus Abyssiniæ provinciis ( Quartin Dillon et Ant.
Petit).

Observation. — Ce sont évidemment les deux espèces européennes introduites
en Abyssinie.

PISUM ABYSSINICUM. Alex. Braunn., in Flora Ratisb., 4844, p. 269;
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111 , 1866.

P. glabrum ; caule herbaceo , ramoso-tereti ; foliis unijugis , apice
cirrhosis; petiolo tereti ; foliolis ellipticis aut obovali-oblongis, mar-
gine dentatis; stipulis foliaceis majoribus, ovalibus, basi semicorda-
tis, margine denticulatis; pedunculis axillaribus, brevibus unifloris;
flore minore pallide purpurascente ; calycis laciniis lanceolatis
acutis.

Colitur in montibus prope Tchélatchékanné mense Octobre flori-
ferum (Schimper ).

Observation. — Cette espèce est, dès la premiere vue, bien distincte de la pré-
cédente par une taille beaucoup plus petite dans toutes ses parties, par ses feuil-
les composées d'une seule paire de folioles; celles-ci sont plus allongées et à
dents très-marquées et trés-aigues; les pédoncules sont plus courts et les fleurs
plus petites. Il semble que le Pisum abyssinicum soit l'espece sauvage, el le
Pisum arvense , la même espèce modifiée par la culture.

Les Abyssins mangent les graines de ces trois espèces de pois.

ERVUM. L., Sp., 874; DC., Prodr., Il, 366.

ERVUM LENS. L., Sp., 4039; DC., loc. cit.
Var. a : Abyssinicum. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4878.

E. caule ramoso, foliolis oblongis suboctonis glabriusculis , stipu-

LEGUMINOSÆ. 197
lis lanceolatis ciliatis , cirrhis subsimplicib d lis 2-3-floris,
folium æquantibus, leguminibus latis brevibus subtruncatis tenuis-
sime reticulatis glabris dispermis , seminibus compressis. DC.
loc. cit.

Colitur in diversis Abyssiniæ provinciis (Quartin Dillon, Ant.
Petit et Schimper).

Nomina abyssinica in lingua amarica : Messer , in lingua tigreensi :
Bersem.

Observation. — Selon M. Hochstetter, la plante cultivée en Abyssinie consti-
lue une variété et peut-être méme une espèce distincte de celle d'Europe, à
cause de ses feuilles plus étroiles, de ses gousses terminées en pointe longue
au sommet, et de ses graines moins comprimées, marquées de points noirs.

On mange ces graines, ainsi qu'on le fait en Europe.

ERVUM HIRSUTUM. L., Sp., 1039; DC., Prodr., II, 366.

E. foliis apice cirrhosis , foliolis linearibus obtusis mucronatis aut
acutis, alternis, pilosiusculis ; stipulis sæpius profunde tripartitis ,
segmentis linearibus divaricatis ; pedunculo axillari 2-4-floro ,
foliis breviori ; floribus parvulis secundis ; legumine oblongo acuto
hirsuto.

Crescit in monte Bouahit prope Demerki in provincia Semiène ,
mense Augusto florens (Schimper).

Observation. — Je wai pas trouvé de différence sensible entre la plante
d'Abyssinie et celle des environs de Paris.

VICIA. Tournef., Inst., t. CCXXI; DC., Prodr., Il, 354.

VICIA SATIVA. L., Sp., 1037; DC., Prodr., II, 360.
Var. à: Angustifolia. Seringe.

VICIA ANGUSTIFOLIA. Riv. ex Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n° 294

V. annua; caule erecto; foliis apice cirrhosis; foliolis figura maxime
variis , nunc lanceolatis acutis, nunc sepius ovali-oblongis, apice
truncatis et apiculatis , margine sæpius ciliatis aut. glabris ; stipulis
foliaceis , semisagittatis , incisis et acute dentatis ; floribus axillaribus
subsessilibus, solitariis aut geminis ; calycis laciniis lanceolatis ,

198 FLORA ABYSSINICA.
acutis subæqualibus; 1 inibus oblongis, erectiusculis, glabris,
apiculatis, seminibus globosis.

Crescit frequens in arvis et messibus Abyssiniæ (Quartin Dillon et
Schimper ).

Nomen abyssinicum : Ententeratt.

Observation. — Vai trouvé réunies souvent dans une méme touffe plusieurs
des formes si variées de la Vicia sativa. Celle qui m'a paru dominer est la: Vicia
angustifolia de Roth. Les Abyssins mangent les graines de cette plante.

FABA. Tournef., Inst., t. CCXXII ; DC., Prodr., II , 354.

FABA VULGARIS. Mœnch., Meth., 130; DC., loc. cit.

VICIA FABA. L., Sp., 1039.

F. foliis crassis, foliolis 9-5 ovalibus mucronatis, stipulis semi-
sagittatis ovalibus, cirrhis subnullis , dentibus calycinis sublineari-
bus. DC., Loc. cit.

Colitur in Abyssinia ( Quartin Dillon ).

Nomen abyssinicum : Aferbari.

Observation. — On cultive la fève, et on mange ses graines en Abyssinie ,
comme en Europe.

LATHYRUS. L., Gen., n° 1186; DC., Prodr., II, 369.
LATHYRUS SATIVUS. L., Sp., 1030; DC., loc. cit., 373.

L. subglaber ; caule angulato anguste alato; foliis 1-jugis , apice
cirrhosis, petiolo utrinque marginato; foliolis anguste lanceolatis
acutis, glaucis ; stipulis semi-sagittatis acutis ciliatis ; pedunculis
axillaribus unifloris , apice articulatis et bibracteolatis ; calycis basi
‘turbinati laciniis lanceolatis ; leguminibus brevibus , ovatis, com-
pressis, dorso alatis , subreticulatis; seminibus levibus subtrun-
catis.

Crescit et colitur in pluribus Abyssiniæ provinciis (Quartin Dillon,
Ant. Petit, Schimper ni 958 et 1950).

Nomina vernacula , in lingua tigreensi : Sobbeure , Ater; in lingua
amarica : Schimbera.

Observation. — C'est bien la méme espèce que celle d'Europe. On mange éga-
lement ses graines en Abyssinie.

LEGUMINOSÆ, 499

LATHYRUS PRATENSIS. L., Sp., 1033; DC., Prodr., Il, 370.

Var. g : Velutinus.

L. caule debili ramoso , angulato , velutino ; foliis unijugis petio-
latis, apice cirrhiferis, cirrho simplici ; foliolis elliptico-oblongis
multinerviis, apice acutis, pubentibus; stipulis foliaceis, ovali-acutis,
basi bifido-sagittatis, petiolum æquantibus ; pedunculo axillari ,
firmo, striato-angulato , foliis multo longiori ; floribus luteis , pedi-
cellatis, racemum terminalem 6-19-florum efformantibus; calycis
basi tubuloso-campanulati laciniis striatis lanceolatis acutis puben-
tibus; leguminibus....

Crescit in regno .Choa (Ant. Petit. ).

Observation. — Il est bien certain que cette espèce est la méme que celle qui
croit en Europe. La comparaison que j'en ai faite avec des échantillons de France
et d'Italie ne me laisse aucun doute à ce sujet. Comme cette espèce est vivace,
il est bien plus difficile d'admettre qu'elle ait été introduite en Abyssinie. Faut-il
néanmoins la considérer comme indigène dans ce dernier pays?

LATHYRUS SPHÆRICUS. Retz, Obs., III, p. 39 ; DC., con. rar., X, p. 10,
t. XXXII; ibid., Prodr., II, 372.

L. caule erecto quadrangulari-alato , glabro ; foliis unijugis ,
cirrho simplici terminatis; foliolis anguste lanceolatis acutissimis
glabris , longitudinaliter nervosis ; stipulis angustis semi-sagittato-
linearibus, nervosis , parte superiore longiori, petiolum peduncu-

-]umque æquantibus ; pedunculo axillari unifloro et sepius cir-
rhifero ; calycis glabri laciniis lanceolatis, acutis , tubo longioribus ;
leguminibus oblongis angustis apice acutis , nervosis glabris.

Crescit frequens in pratis provinciae Chiré (Quartin Dillon) et in
provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

Observation. — Cette espèce est-elle réellement indigène en Abyssinie, ou y
a-t-elle été introduite? C’est ce qui me paraitrait assez probable. Je n'ai ob-
servé aucune différence entre les échantillons africains et ceux d'Europe.

200 FLORA ABYSSINICA,

Tribus III. HEDYSARE/E.
Subtribus I. cORONILLE X.
SCORPIURUS. L., Gen., n° 876; DC., Prodr., II, 308.,

SCORPIURUS ECHINATA. Lamkc, Dict., 1, 726.

SCORPIURUS SULCATA. L., Sp., 4050; DC., Prodr., II, 308; Hochst. et Steud.,
in pl. Schimp.' Abyss., sect. 1, n° 385.
SCORPIURUS SUBVILLOSA. L., Sp., 1050; DC., Prodr., IL, 308; Hochst. et
Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. m, n°4871.

S. caule herbaceo ramoso, diffuso, pilosiuscolo ; foliis simplici-
bus, elliptico-oblongis acutis, basi sensim in petiolum indistinctum
semi-amplexicaulem desinentibus, præsertim subtus et in margine
pilosis; bracteis longis, petiolo semi-adnatis, parte libera lanceo-
lata, acuta; pedunculo axillari foliis longiori, apice 3-4-6-floro ;
floribus luteis aut purpurascentibus, breviter pedicellatis, sertulatis ;
legumine subspiraliter revoluto , articulato, striato ; costis externis
echinatis ; aculeis apice subuncinatis.

Crescit circa Yeha , Memessah , in provincia Tigré et in pro-
vincia Chiré ( Quartin Dillon), circa Adoua in agris Poæ abyssinicæ
(Schimper).

Observation. —A l'exemple de Lamarck nous réunissons en une seule espèce
les Scorpiurus muricata, sulcata et subvillosa de Linné. Il nousa élé impos-
sible de trouver quelque différence constante entre ces dernières espèces. Ce
qui est bien certain, c’est que les deux plantes des collections de Schimper,
portant les noms de Scorpiurus sulcata, L. (n°385) et de S. subvillosa, L.
(n°1871), appartiennent évidemment à la même espèce el à la même variété.

HELMINTHOCARPON. Nob.

HELMINTHOCARPON ABYSSINICUM. Nob.
ANTOPETITIA CANCELLATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n? 4408,

(Tas. XXXVI.)

A, cinereo-pubens ; caule a basi ramoso, ramis gracilibus assur-

LEGUMINOSÆ. 201
gentibus, spithameis; foliis imparipinnatis, foliolis sæpius 6, al-
ternis ovali-lanceolatis, acutis, presertim subtus griseo-hirtis ;
pedunculo axillari, folia æquanti, 3-6-floro, infra flores articu-
lato, parte superiore decidua, inferiore persistente; leguminibus
brevibus'arcuatis aut cochleatim convolutis, glabris, lineis transversis
ramosis inæqualibus notatis , 2-spermis , indehiscentibus.

Crescit circa Ambaetcha, in provincia Tigré (Quartin Dillon),
mense Octobre; in provincia Ouodgerate (Ant. Petit) et in rupi-
bus vallium prope Adoua, mense Novembre florens et fructifera
(Schimper).

Observation. — Cette plante ne fait certainement pas partie de notre genre
Antopetitia , ainsi qu'il sera facile de le reconnaitre en comparant dans notre
Atlas les figures analytiques que nous en donnons avec celles de l'Antopetitia.
Elle constitue réellement le type d'un genre nouveau et tout à fait différent,
qui se distingue entre autres de l'Antopetitia par la forme et la structure de ses
gousses. Celles-ci en effet sont arquées en forme de lame de serpette, compri-
mées et presque planes sur leur côté interne, plus renflées sur l'externe , mar-
quées de côtes ou nervures transversales trés-saillantes el rameuses. Les gousses
sont indéhiscentes, à une seule loge, et contiennent deux graines.

Dans la seconde partie de cet ouvrage, nous donnerons une description dé-

laillée de ces deux plantes, et nous comparerons avec beaucoup de soin leurs
caracteres. $

Subtribus II. EUHEDYSAREÆ.

ZORNIA. Gmel., Syst., 1076; DC., Prodr., Il, 316.

ZORNIA GLOCHIDIATA. Reichenb., in Sieb. pl. exs. Seneg., n° 40; DC.,
Prodr., I, 316.

ZORNIA ANGUSTIFOLIA. Smith., in Rees cycl. ns., ex Hochst. et Steud., in
pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 305 (non Smith).

Z. caule erecto , ramoso , tereti , subglabro ; foliis unijugis, pe-
tiolatis ; foliolis lanceolatis acutis, margine subciliatis; floribus in
racemum longum axillarem , distantiflorum dispositis ; bracteis fo-
liaceis, ovali-oblongis acutis, erectis, ciliatis, basi in cauda lanceolata
breviori productis; leguminibus bracteis paulo longioribus; arti-
culis 2-4 valde reticulatis, aculeatis, aculeis longis retrorsum
scabris.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon) et in collibus siccis
cirea Adoua (Schimper).

202 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Je rapporte celle espèce à la Zornia glochidiata , et non à
la Zornia angustifolia, à cause de ses tiges dressées et non diffuses et de ses
bractées complétement dépourvues de glandes.

JESCHYNOMENE. L., Gen., n° 888; DC., Prodr., ll, 320.

JESCHYNOMENE SCHIMPERII. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 1073.

Var. « : Crassicaulis : caule fistuloso aut hispido.

Æ. caule herbaceo tereti piloso ; foliolis 10-25-jugis, oblongis, an-
gustis, utrinque obtusis , apice seta terminatis, carnosulis, glaucis ,
glabris, aut ciliatis, petiolo communi pilis quibusdam consperso ;
stipulis lanceolatis, acutis, inferne cum petiolo coalitis, infra basin in
appendicem pendentem acuminatum productis ; pedunculis axilla-
ribus elongatis , in diversis altitudinis punctis bracteas sessiles cor-
datas acuminatas gerentibus , sæpius 1-floris ; legumine compresso
glabro, levi, 2-unciali, basi ciliato, aut hispido, longe stipitato ;
articulis 9-12 subquadratis.

Crescit frequens in locis humidis circa Debrasina ; in provincia
Chiré (Quartin Dillon) et in paludosis circa Adoua, mense Novem-
bre fructifera et circa Azowm (Schimper).

Observation. — On doit rapprocher beaucoup cette espèce de l'ZEschynomene
macropoda, DC.; mais ici les folioles sont trés-obluses, terminées par une
longue soie , et les pédoncules sont uniflores. C'est une des espèces les plus va-
riables que je connaisse. Ainsi, quelquefois ses fruits sont complétement glabres ;
d'autres fois ils sont simplement ciliés sur leurs bords ou bien hérissés de poils
longs et roides sur toule leur surface. Les feuilles se composent quelquefois
d'un petit nombre de paires de folioles; dans d’autres échantillons, j'en ai
compté jusqu'à vingt-deux ou vingt-quatre paires. Ces folioles sont quelquefois
glabres , quelquefois munies dans leur contour de trés-longs poils.

Fai surtout remarqué deux formes particulières de cette plante. Dans l’une,
la tige est complétement herbacée , trés-épaisse, creuse intérieurement: j'en
forme une variété que je nomme Crassicaulis. Dans l'autre, la lige est plus
gréle et pleine intérieurement. Je n'ai pu observer entre ces deux formes
excessivement différentes au premier abord, aucun caractère constant qui püt
servir à en faire deux espèces.

LEGUMINOSÆ. 203

RÜPPELLIA. Nob.

RÜPPELLIA ABYSSINICA. Nob.

(Tas. XXXVII.)

R. glutinosa, caule erecto , ramoso , basi suffrutescente , tereti ;
foliis brevibus 6-15-jugis ; foliolis oblongis angustis , basi apiceque
obtusis, apiculatis , glabris, parvulis; stipulis lanceolatis, acutis ;
racemis axillaribus, strictis folio multo longioribus, glutinosis; flo-
ribus distantibus pedicellatis ; bracteis 2 oppositis, flori appressis
lanceolatis, caducis; calycis bipartiti glabri labiis concavis oblon-
gis, obtusis; vexillo basi longe unguiculato; carina alis dimidio
breviori, leguminibus compressis , glabris, 1-2 articulis constan-
tibus.

Crescit in locis humidis prope fluvium Taceazé, mense Julio
florens et fructifera ( Quartin Dillon).

Observation. — J'ai cru voir dans cette plante le type d'un genre nouveau,
auquel j'ai donné le nom de M. Rüppell, célèbre zoologiste qui a, comme on sait,
parcouru l'Égypte, l'Arabie et une partie de l'Abyssinie, et qui, au milieu de ses
savantes observations sur les animaux, n'a pas négligé la botanique. Un certain
nombre des plantes recueillies en Abyssinie par M. Rüppell ont été publiées
par M. Fresenius dans le Museum senckenbergianum. Le genre Rüppellia est
voisin des genres Æschynomene et Smithia. Il diffère du premier par son éten-
dard longuement onguiculé, étroit, allongé, et non orbiculaire et presque
sessile; par ses ailes de la longueur de l'étendard , par sa caréne de moitié
plus courte; par son ovaire longuement pédicellé , ne contenant qu'un ou deux
ovules, et enfin par son fruit composé d'un ou de deux articles planes , pres-
que orbiculaires , séparés par un étranglement très-profond. Il se distingue du
Smithia par son fruit dressé, plane , plus long que le calice et non recourbé et
replié sur lui-même.

SMITHIA Ait., Hort. Kew., WI, 496; DC., Prodr., II, 323.

SMITHIA SENSITIVA. Ait., loc. cit., t. XIII; DC., loc. cit.
Var. x: Abyssinica. Nob.
SMITHIA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr, n° 4838.

S. annua ; caule erecto , ramoso , foliis imparipinnatis, 6-9-jugis ,
foliolis anguste elliptico-oblongis, basi apiceque mucronulato-ob-

204 FLORA ABYSSINICA. x
tusis , subglaucis , superne glabris, subtus in nervo medio pilis ri-
gidis distantibus ; stipulis tenui branaceis semi-ovalibus acutis ,
striatis, inferne in appendice fere æquilongo , lateraliter versus me-
dietatem obtuso, et apice acuto, productis; racemis subterminali-
bus aut axillaribus, pedunculatis , 3-6-floris ; calyce bipartito acuto ,
leguminibus articulis 1-4, plicatis , fere orbicularibus, subgranulatis
constantibus.

Crescit in locis humidis provinciæ Chiré, mense Octobre fructi-
fera (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Vai comparé attentivement les échantillons d'Abyssinie avec
la Smithia sensitiva, d'Aiton, et je me suis assuré que ces deux plantes ne for-
maient qu'une seule et méme espèce. Cependant, au premier aspect, elles
semblent d'abord fort différentes; mais ces différences consistent uniquement
dans un plus grand développement dans toutes les parties. Mais la forme et la
structure de tous les organes sont les mêmes, j'ai donc pensé qu'il était indis-
pensable de réunir ces deux plantes, en faisant simplement une variété de la
plante éthiopienne , caractérisée par de plus grandes dimensions.

ANARTHROSYNE. E. Meyer, Comm. pl. Afr. austr., Y, 194.

ANARTHROSYNE ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111,
n? 4434.

DESMODIUM OSPRIOSTREBLUM. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. m,
n° 4039.

D. caule ramosissimo tereti , dense pubenti , rugoso ; foliis 3-folio-
latis ; foliolis oblongo-ellipticis, subtrapeziformibus, obtusis, integris
margine ciliatis, utrinque, presertim in junioribus, puberulis ;
stipulis dissectis , racemo terminali elongato, foliis longiori ; floribus
pedicellatis ; leguminibus inæqualibus et strebli instar contortis ,
puberulis.

Crescit in rupestribus prope Tchélatchékanné (Quartin Dillon);
in valle Maye-Mezano, et in valle Aguar, provincie Méda, et in
regno Tigré, mense Aprili fructiferum (Schimper).

Observation. — M. Hochsteller a placé cette espèce dans le genre Anarthro-
syne, sous le nom d'Anarthrosyne abyssinica. C’est une plante grêle et déli-

cate , à folioles ovales , allongées, à fleurs extrémement pelites el formant une
grappe paniculée.

LEGUMINOSE. 205

DESMODIUM. DC., Mém. Lég., VI; ibid., Prodr., Il, 325.
DESMODIUM SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, n° 857.

D. caule erecto ramoso, tereti , basi fruticuloso ; foliis trifoliolatis
longe petiolatis; foliolo terminali majori, longiuscule petiolulato
obovato-ehomboideo, acuminato; lateralibus, obliquis, ovalibus,
acutis, utrinque molliter pubentibus, margine subsinuosis ; stipulis
Lee ud ue acutis pollicem longis; racemo terminali longe

d ; floribus pedicellatis, magnis , pedicellis calycibusque
flavo- -sericeis ; Dania:

Crescit in locis opacis ro in monte Taber, prope Adde-
Tsela , provinciæ Semiène , mense Januario florens ( Schimper).

Observation. — Il existe quelques rapports entre celte espèce et le Desmo-
dium repandum, DC., originaire d'Arabie. L'espèce abyssinienne se distingue
par ses folioles aiguës , à peine ondulées sur leurs bords, et par ses fleurs plus
nombreuses.

DESMODIUM DELICATULUM. Nob.

D. pusillum , annuum ; caule erecto , spithameo, vix ramoso, pi-
loso ; foliolis ellipticis aut obovali-oblongis , obtusissimis apice sub-
inatis , tenui branaceis , superne glabris , subtus in nervis
pilosis : ; stipulis lanceolatis acutis; racemis sepius terminalibus
3-5-floris; floribus longe pedicellatis ; pedicello gracili, glabro ;
bracteis ad basin pedicellorum lanceolatis, pilosis , subimbricatis ;
legumine compresso articulis 4-6 , glabris, reticulatis.
Crescit in convalle fluvii Taccazé , prope Tchélatchékanné (Quar-
tin Dillon).

Observation. — Jolie petite espèce, remarquable par sa délicatesse. Elle est
voisine du Desmodium hirtum de la Flore de Sénégambie ; mais c'est une petite
plante annuelle , et la seconde est un arbuste ; sa tige est presque simpleet non
trés-rameuse dés sa base ; sesfleurs peu nombreuses et ne formant pas une sorte
de petite panicule.

DESMODIUM? ABYSSINICUM. DC., Prodr., Il, 338.

HEDYSARUM ABYSSINICUM. Hoffman, Verz., 4824, p. 217.

D. caule subvolubili , foliolis ovatis lucidis, obtuse acutis, subpu-

206 FLORA ABYSSINICA.

, racemo terminali laxo , stamini-

1 tih 1 LH an

,
bus monadelphis DC., /oc. cit.
Crescit in Abyssinia ( DC. )

Observation. — Il n'est pas bien certain, ainsi que le remarque le célèbre
auteur du Prodromus, que celte plante soit originaire d'Abyssinie. Parmi les
plantes d'Abyssinie que je possède, je ne vois rien qui s'y rapporte.

ONOBRYCHIS. Tournef., Inst., t. CCXI; DC., Prodr., Il, 344.

ONOBRYCHIS ERIOPHORA ? Desvx., Journ. bot., III, p. 82; DC., Prodr.,
II, 345.

O. caule herbaceo, erecto, brevi, dense tomentoso-setoso, albido ;
foliis longe petiolatis ; foliolis lanceolatis acutis, aut angustis subli-
nearibus , superne glabris, subtus præsertim in nervis et in margine
pilosis; stipulis membranaceis lanceolatis , acutis striatis, externe
setosis; racemis longe pedunculatis , floriferis folia æquantibus,
fructiferis duplo superantibus ; fructibus suborbicularibus com-
pressis , basi emarginato-fissis, dense setoso-tomentosis, margine et
in disco utrinque echinatis.

Crescit in provincia Tehéleukote (Ant. Petit).

Observation. — La plante que nous venons de caractériser, se rapporte tout
à fait à la phrase donnée par De Candolle de l'Onobrychis eriophora, Desvx,
que je ne connais pas. Seulement il serait fort extraordinaire de trouver en
Abyssinie une plante qui, jusqu'à présent, n'a encore été trouvée qu'en Es-
pagne.

TAVERNIERA. DC., Mém. Légum., VII; ibid., Prodr., IL, 339.

TAVERNIERA ABYSSINICA. Nob.

T. caule frutescente, ramoso, ramulis teretibus pulverulenti-
pubentibus ; foliis simplicibus, parvulis , breviter petiolatis, obova-
libus, aut obovali-oblongis obtusis aut subacuminatis, coriaceis ,
superne glabris, subtus pallidioribus cinereo-pubentibus ; stipula
unica? (e coalitione duarum confecta) suboppositifolia, basi lata ,
apiceacuta ; floribus violaceo-purpurascentibus, racemum brevem ,
pauciflorum , foliis interruptum efformantibus ; calycis sericei 5-fidi
laciniis angustis acutis; petalis persistentibus; legumine incluso,

LEGUMINOSÆ. 207
angusto acuto, compresso, articulis 2-3 constante, sericeo-ar-
genteo.

Crescit in provincia TeAéleukote (Ant. Petit).

Observation. — Cette plante appartient bien certainement au genre Taver-
niera. Elle est très-voisine de la Taverniera nummularia, DC., Lég., VII, t. LII ;
mais ses feuilles, qui sont également simples, c'est-à-dire composées d'une seule
foliole, sont obovales , allongées , très-obtuses, et non arrondies et aiguës ; ses
fleurs forment des grappes trés-courtes, entremélées de feuilles, et ses fruits
sont linéaires, étroits, couverts de poils blancs et soyeux.

ACROTAPHROS. Steud., ined.

ACROTAPHROS BIBRACTEATA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 4298.

(Tan. XXXVIIL)

A. caule frutescente ; foliis ex eodem puncto (ramo abortivo )
fasciculatis , parvulis, imparipinnatis; petiolo 2-3 uncias longo, gra-
cili piloso ; foliolis parvulis suboppositis, sat distantibus, ellipticis
obtusis basi abrupte et breviter petiolulatis, subtus pilis conspersis ;
stipulis lanceolatis acutis nervosis, distinctis; floribus violaceis pe-
dunculatis, axillaribus, sæpius solitariis; calyce pubente ; fructu ex
articulis 3-5, arcuato, pubente.

Crescit prope Tchélatchékanné, in convalle fluvii Taccazé , et in
ripis ejusdem fluvii, provincia Chiré (Quartin Dillon), et in provincia
Tchéleukote (Ant. Petit), nec non in districtu vallis Choada (Schim-

per).

Nomen abyssinicum : A/audia.

Observation. — Voyez les observations à la deuxième partie de cet ou-
vrage.

Subtribus III. ALHAGEÆ,
ALYSICARPUS. Neck., Element., n° 1315 ; DC., Prodr., Il, 352.

ALYSICARPUS FERRUGINEUS. Hochst. et Steud., in pl. Schimp. Abyss.,
sect, 1, 306.

A. caule erecto, ramoso, bipedali et ultra, basi suffrutescente ,
ramis virgatis, ferrugineo-tomentosis ; foliis brevissime petiolatis ;

208 FLORA ABYSSINICA.

inferioribus suborbicularibus, cæteris ovalibus, acutis aut obtusis et
apice vix et brevissime acuminatis, reticulatis, superne glabris,
subtus in nervis et margine pilosis ; stipulis longis lanceolatis acu-
tissimis nervosis ; racemo terminali, post anthesin valde elongato,
longissimo, gracili, pedali aut sesquipedali, floribus numerosissimis ,
pedicellatis, ferrugineo- pilosis; fructus articulis 3-6 globosis
levibus, glabris, subpulverulentis, calyce persistente vix longio-
ribus.

Crescit inter Maye-Gouagoua et Debra-Sina (Quartin Dillon), in
provincia Ouodgerate (Ant. Petit) , et circa Adoua , mense Septem-
bre florens et fructifera (Schimper).

Nomen abyssinicum : Hanibe-Hambo-Beita.

Observation. — C'est une jolie espèce et parfaitement caractérisée par ses
feuilles arrondies ou ovales, par ses longues stipules et surtout par ses rameaux
de fleurs, qui, après la floraison, s'allongent de manière à avoir quelquefois
jusqu'à un pied et demi de longueur. Les articles de sa gousse sont presque
globuleux , glabres et parfaitement lisses.

ALYSICARPUS QUARTINIANUS. Nob.

A. annuus ; caule erecto, subsimplici , 1-2-pedali, tereti, piloso ;
foliis breviter petiolatis, ovali-oblongis, basi apiceque obtusis ,
mucronulatis, superne subtusque in nervis, pilis quibusdam rigi-
diusculis conspersis ; stipulis lanceolatis, acutissimis, membrana-
ceis, striatis, pilosis, petiolo duplo longioribus, calyce glu-
maceo, piloso, pilis longis nigricantibus; leguminis articulis
sæpius 2-3.

Crescit in locis elevatis prope Kouayetha ( Quartin Dillon ).

Observation. — Il y a certes beaucoup d'analogie entre cette espèce et la pré-
cédente; mais cependant il est facile de les distinguer. Celle-ci d'abord est une
plante annuelle ; l’autre au contraire est vivace; sa lige même m'a paru un peu
ligneuse dans sa partie inférieure. Cette tigeest presque simple, non tomenteuse
elferrugi mais simpl poilue. Les feuilles sont beaucoup plus grandes,
allongées , très-obtuses , offrant sur leurs deux faces quelques longs poils épars
sur leurs nervures. Ces poils ne sont pas ferrugineux. Je n’ai malheureusement
observé que des échantillons pourvus seulement de fleurs à peine épanouies. Je
ne connais pas les fruits, qui cependant, par l'inspection de l'ovaire, doivent
se composer seulement de deux ou trois articles.

LEGUMINOSÆ. 209

ALYSICARPUS HOCHSTETTERI. Nob.

ALYSICARPUS RUGOSUS. DC., Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11
n° 1049 (non DC.).

D

A. caule erecto ramoso, bipedali, tereti ; ramis virgatis puberulis;
foliis breviter petiolatis ellipticis, utrinque obtusis, apice mucronatis
vix punctato-puberulis, nervis petioloque pilis raris conspersis ;
stipulis scariosis, oblique ovali-lanceolatis, acutis, striatis, petiolum
æquantibus ; racemis simplicibus elongatis terminalibus aut opposi-
tifoliis ; floribus distantibus pedicellatis; sepalis lanceolatis, puben-
tibus, striatis, margine ciliatis ; leguminis articulis 3-5 subgloboso-
compressis, puberulis, transverse rugosis.

“f Crescit in valle Maye-Oui provinciæ Meda , in regno Tigré, mense
Aprili florens et fructifer (Schimper ).

Observatión. — C'est à tort, selon nous, que cette plante a été rapportée à
l'Alysicarpus rugosus, DC., par MM. Hochstetter et Steudel. Elle en est tout à
fait différente, el nous parait former une espèce nouvelle. Elle diffère de PA.
rugosus par sa lige entièrement pubescente et non offrant simplement une ligne
longitudinale de poils; par ses feuilles elliptiques, obtuses et mucronées au
sommet et non lancéolées, et par ses stipules de la longueur des pétioles et non
plus longues que celles-ci.

ANTOPETITIA. A. Rich. et Quartin Dillon, Déc. pl. Abyss., in Ann.
Sc. nat., XIV, p. 261, t. 15, f. 1; Endlich., Gen. suppl., II,
p. 96, n° 6586.

ANTOPETITIA ABYSSINICA. A. R. et Quartin Dillon , loc. cit.

ORNITHOPUS CORIANDRINUS. Hochst. et Steud., in pl. Schemp. Abyss., sect. 1,
n° 443.

(Tas. XXXIX.)

À. annua ; caule erecto a basi ramoso, ramis 6-8 uncias longis,
rectis , pubentibus ; foliis imparipinnatis ; foliolis sepius 7-9 alternis
aut suboppositis, lanceolato-linearibus acutis, pubenti-sericeis ;
glandulis 2 sessilibus ad basin petioli , stipularum loco ; pedunculo
axillari, foliis longiori, pubenti , apice 1-3-floro, floribus parvulis,
pedicellatis, umbellulatis; calyce obconico-striato, piloso, 5-fido,

1v. 14

210 FLORA ABYSSINICA.
corollam fere æquante ; fructus articulis 2-4 globosis, nitidis, crus-
taceis , glabris.

Crescit prope TeAélatchékanné , non procul a convalle fluvii Tac-
cazé , et prope Memessah ( Quartin Dillon ), et in campis et collibus
prope Adoua (Schimper).

Observation. — Jusqu'à présent notre genre Antopetitia ne se compose que
de cette espèce unique. Celle qui y a été rapportée par M. Hochstetter sous le
nom d'Antopetitia cancellata constitue le type d'un genre tout à fait différent
que nous nommons Helminthocarpon.

Tribus IV. PHASEOLE/E.
Subtribus I. CLITORUE.
CLITORIA. L., Gen., n° 869; DC., Prodr., Il, 233.
CLITORIA TERNATEA. L., Sp., 1026 ; DC., loc. cit., 233.

C. caule volubili ramoso flagelliformi pubente ; foliis imparipin-
natis, 2-3-jugis; foliolis ovalibus acutis, margine ciliatis, subtus
pilis raris conspersis ; pedunculis solitariis axillaribus, 1-floris, medio
articulatis, bibracteolatis et apice bracteas 2 oppositas obovali-subor-
biculares foliaceas gerentibus ; leguminibus glabriusculis.

Crescit in convalle fluvii Taccazé, prope Tchélatchékanné (Quar-
tin Dillon), et in valle Aguar, provinciæ Meda, in regno Tigré,
mense Aprili florens (Schimper, n 1009, 1617, 1736).

Observation. — Espèce répandue dans presque toutes les contrées tropicales
de l'ancien et du nouveau monde et présentant un grand nombre de variétés ,
surtout dans la figure de ses feuilles , tantôt ovales , aiguës, tantót lancéolées ,
et dans celle des deux bractées foliacées qui accompagnent les fleurs.

Subtribus II. GLYCINEÆ.

JOHNIA. Wight. et Arn., Fl. penins. ind., 207 et 466.

JOHNIA PETITIANA. Nob.
(Tas. XL.)

J. caule basi suffrutescente, ramis herbaceis, teretibus, subangu-

LEGUMINOSÆ. 211
latis, dense sericeo-tomentosis ; foliolis figura maxime variis, nunc
sepius ovali-oblongis obtusis mucronulatis , basi subcuneatis, nunc
late ovalibus, basi obtusissimis, nunc rarius elliptico-lanceolatis
acutis, semper et presertim subtus sericeo-tomentosis, in nervis
subferrugineis ; stipulis lanceolatis acutis brevibus sericeis ; racemis
axillaribus pedunculatis , multifloris , folio longioribus; calycis dense
tomenioso-sericei lacinia superiore, e duabus coalitis constante,
cæteris lanceolatis acutis , inferiore paulo longiore ; carina brevi , ob-
tusa alis oblongis angustis obtusis breviore ; staminibus monadelphis ;
leguminibus angustis, sesquiunciam longis acutis, 2 lineas latis,
compressis subtorulosis, dense fertugineo-tomentosis, 5-7 -spermis,
interne septis transversis cellularibus polyspermis; seminibus oblon-
gis subteretibus utrinque obtusis nitidis.

Crescit in ruderatis et sylvaticis provincie Ouodgerate, mense
Junio floribus fructibusque maturis ornata (Ant. Petit).

Observation. — C'est sans contredit l'une des plus jolies espèces de ce genre:
ses feuilles, ses tiges , ses rameaux et ses calices sont couverts d’un duvet très-
épais, soyeux et ferrugineux. Les folioles sont excessivement variables dans
leur figure, et souvent méme dans des feuilles appartenant à une méme bran-
che. Les fleurs sont d'un bleu violacé, formant des grappes longues de trois à
quatre pouces. Les fruits sont excessivement soyeux el ferrugineux.

Cette espèce nous a offert les caractères du genre Johnia de MM. Arnott et
Wight. Ce genre diffère des vrais Glycine : 1° par son calice seulement à quatre
lobes, celui qui occupe la partie supérieure formé par la soudure plus ou
moins complète de deux divisions; 2° par sa caréne de moitié plus courte que
l'étendard , et par son fruit présentant autant de loges que de graines.

GLYCINE. DC., Prodr., Il, 241.
. GLYCINE MONILIFORMIS. Hoscht., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 703.

G. tota cinerea ; caule scandente ; foliolo terminali ovali-oblongo
apice angustato, acuto, præsertim subtus tomentoso ; lateralibus
basi inæquilateris ; floribus parvulis racemum gracilem, axillarem ,
folio triplo aut quadruplo longiorem, multiflorum efformantibus ;
calycis laciniis lanceolatis, sericeis , corollam fere æquantibus ; legu-
minibus sublinearibus unciam unam longis , acutis, submonilifor-
mibus griseo-tomentosis , 5-6-spermis.

Crescit in dumetis ad fluvium Bellegat, inter Sabra et Choada ,
in provincia Semiène; mense Martio florens et fructifera ( Schim-
per).

242 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Cette espèce est facile à distinguer de la Glycine micrantha,
avec laquelle elle a une certaine ressemblance. Mais elle se distingue de suite
par son aspect d'un gris cendré; par ses fleurs encore plus petites; son calice
presque aussi long que la corolle; ses grappes de fleurs extrémement gréles et
au moins trois fois plus longues que les feuilles, et ses fruils encore plus étroits.

GLYCINE MICRANTHA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 8.

G. caule scandente ferrugineo-villoso ; foliis longe petiolatis , foliolo
terminali elliptico, basi subcuneato, 3-nervi ; lateralibus ellipticis
inæquilateris acutis , superne pubentibus , subtus ferrugineo-subpi-
losis; floribus parvulis in racemum axillarem , gracilem , multiflorum
longitudine folii , dispositis; calycis laciniis lineari-lanceolatis acu-
tissimis, legumi angustis dependentibus, uncialibus , submoni-
liformibus , acutis, subtomentosis , 4-6-spermis ; seminibus ovoideo-
compressis , lævibus.

Crescit prope Memessah , Adoua , etc., in regno Tigreensi (Quartin
Dillon), in regno Choa (Ant. Petit), et per virgulta et gramina
serpens in inferiore parte septentrionali montis Se/leuda (Schim-
per).

Nomen abyssinicum : Harag.

Gn

Observation. — Cette espèce west pas très-éloignée du Glycine senegalensis,
DC. Cependant elle s’en distingue facilement par ses fleurs beaucoup plus pe-
tites et plus nombreuses, par ses gousses tomenteuses et par le duvet ferrugi-
neux qui recouvre presque toutes ses parties.

GLYCINE ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1057.

G. cinerea; caule volubili ramoso , gracili , dense pubenti ; foliolis
parvulis ellipticis utrinque obtusis , similibus et æquilateris, superne
glabriusculis, subtus sericeis; floribus minimis 2-3 racemum axilla-
rem folio breviorem distantiflorum efformantibus; leguminibus
linearibus acutis, griseo-sericeis, sesquiunciam longis, polyspermis.

Crescit circa Kouayetha, in provincia Chiré ( Quartin Dillon ), et
in paludosis prope Adoua, inter gramina, mense Novembre fructi-
fera (Schimper).

Observation. — Espèce vivace ayant quelques rapports avec les Glycine mi-
nima, Willd., et Glycine sericea, Willd., mais s’en distinguant parfaitement
par ses folioles obtuses et non aiguës à leurs deux extrémités; par ses fleurs pédi-
cellées à l’aisselle des feuilles et par ses gousses velues et trés-gréles.

LEGUMINOSÆ. 213

Subtribus III. ERYTHRINEÆ.
ERYTHRINA. L., Gen., n° 855; DC., Prodr., ll, 410.

ERYTHRINA TOMENTOSA. R. Brown., in App. Salt. voy. Abyss. (tr. franc.),
p. 379; Hochst. et Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 531.

KUARA. Bruce, Voy. Abyss., V, 82, t. XIX.

E. caule arboreo; ramis incrassatis; petiolis subinermibus aut
aculeatis ; foliolo terminali late ovali subdeltoideo obtuso ; laterali-
bus ovalibus maxime inæquilateris, omnibus utrinque dense et
ferrugineo-tomentosis ; racemis axillaribus simplicibus, folio bre-
vioribus ; calyce spathaceo tomentoso , apice 5-fido, laciniis lineari-
bus; corolle alis, carinaque brevissimis; legumine tereti ferru-
gineo-tomentoso moniliformi, sublignoso, longitudinaliter dehis-
cente.

Crescit prope Morotte , in regno Choa (Rochet d'Héricourt), prope
Tchélatchékanné, in convalle fluvii. Tace (Quartin Dillon), in
provincia Tchéleukote, et in regione maritima vulgo Choho dicta
(Ant. Petit), circa Choada, in provincia Semiène (Schimper).

Nomina abyssinica, in lingua amarica : Khouara, in lingua
tigreensi : Zououdouhm ; et in regno Choa : Gourgaud.

Observation. — M. Brown, comme on sait, n'a pas donné de description des
plantes d'Abyssinie, dont il a publié un catalogue à la suite du voyage de Salt.
C'est donc en quelque sorte un peu au hasard que MM. Hochstetter et Steudel ont
rapporté à cette espèce un arbre trouvé par Schimper dans la province du Semiène.
MM. Quartin Dillon et Pelit ont retrouvé le même arbre dans plusieurs autres
provinces d'Abyssinie. Quoi qu'il en soit, ce sont les échantillons deSchimper qui
nous ont servi de type pour tracer les caracteres de l'Erythrina tomentosa. Nous
avons observé une variation remarquable, c'est que la méme plante peut avoir
des aiguillons sur ses jeunes rameaux et ses pétioles ou en manquer. Ce sont
surtout les individus jeunes qui ont ces aiguillons, c'est-à-dire au moment où
ces organes commencent à se développer ; plus tard , ils disparaissent; c'est à
l'Erythrina tomentosa que l’on doit rapporter l'espèce figurée par Bruce sous
le nom de Kouara, pl. XIX. En effet, d’après les notes de MM. les docteurs
Quartin Dillon et Petit, la plante que nous nommons ici porte , en Abyssinie, les
noms de Khouara et Zououdouhm. Son bois sert de charpente pour la con-
struction des maisons.

244 FLORA ABYSSINICA.

ERYTHRINA ABYSSINICA. Lamke., Dict., II, 392; DC., Prodr., II, 443.

(Tas. XLI.)

E. caule arboreo ; ramis crassis aculeatis ; foliis longe petiolatis,
petiolis subaculeatis; foliolo terminali longe petiolulato, latiore
quam longo, obsolete trapeziformi, apice subacuto, aut obtuso ,
angulis lateralibus obtusissimis, basi truncato, lateralibus breviter
petiolulatis minoribus, ovalibus basi truncatis et inæquilateris apice
obtusis, coriaceis, omnibus superne glabris , subtus reticulato-veno-
sis, utriculis parenchymatis nudis ( epidermide destitutis? ) in venis
tomentellis; fructibus coriaceo-lignosis moniliformibus ferrugineo-
tomentosis ; articulis globosis; semine ovoideo-compresso, ruber-
rimo, lævi, macula nigra ad hilum notato.

Crescit prope Add'erbati, non procul a convalle fluvii Mareb,
mense Septembre fructifera ( Quartin Dillon ).

Observation. — Est-ce bien là l'espèce que Lamarck a nommée Erythrina
abyssinica, sans la décrire et en en donnantseulement une phraseexcessivement
courte? Je le crois, sans en avoir cependant une certitude compléle. Je suis
d'autant plus porté à l'admettre , que je trouve dans mon herbier général, sous
le nom d'Erythrina abyssinica, des feuilles provenant du Jardin des Plantes.
Or, c'est la plante de ce jardin d’après laquelle Lamarck a tracé son caractère
si abrégé. La plante d'Abyssinie dont je viens de donner le caractère s'accorde
bien par la figure de ses folioles avec notre Erythrina abyssinica du Jardin des
Plantes. J'y vois seulement une différence : c'est que dans la plante cultivée s
les feuilles sont également glabres à leur face inférieure. Cette disparition des
poils est-elle due à la culture? Quoi qu'il en soit, je conserve à cette espèce le
nom d'Erythrina abyssinica. Elle se distingue de suite de l'Erythrina tomentosa,
par sa couleur générale grisâtre, par ses feuilles glabres en dessus, el par sa
foliole terminale beaucoup plus large que longue , plus obtuse et moins tron-
quée à la base.

ERYTHRINA SENEGALENSIS. DC., Prodr., II, 413; Guill. et Perrot., in
Fl. Seneg., 1, 224.

ERYTHRINA LATIFOLIA. Schum. et Thonn., pl. Guin., IL, p. 407.

E. ramulis teretibus valde aculeatis glabris; foliis longe petiolatis ,
petiolo echinato glabro; foliolis membranaceis, utrinque glabris,
penninerviis , terminali majori ovali, basi obtuso , apice acuminato,
aut rarius obtusissimo , lateralibus minoribus elliptico-oblongis acu-
minatis acutis , basi obtusis ; floribus fructibusque ignotis.

LEGUMINOSEÆ. 215

Crescit in regno Choa (Ant. Petit).

Observation. — Quoique je maie vu que des rameaux sans fleurs ni fruits,
cependant je ne balance pas à rapporter celte plante à l'Erythrina senegalensis,
à laquelle elle appartient, ainsi que j'ai pu le reconnaitre en comparant les
échantillons d'Abyssinie avec ceux du Sénégal. La seule différence que j'aie ob-
servée, c'est que dans la plante abyssinienne, les feuilles sont plus minces et
plus membraneuses , ce qui peut tenir à l’état de plus grande jeunesse.

MUCUNA. Adans., Fam., II, 325; DC., Prodr., II, 404.
MUCUNA MELANOCARPA. Hochst. , in pl. Schimp. Abyss., sect. n , 1425.

M. scandens; foliis longe petiolatis; foliolo terminali obovali-
obtuso aut subacuto, basi subcuneato ; lateralibus valde inæquila-
teris , subovalibus basi truncatis , apice breviter acuminatis omnibus
membranaceis , integris, superne glabris, subtus ferrugineo-puben-
tibus; floribus maximis in racemum simplicem folio longiorem
axillarem pedunculatum multiflorum dispositis; calyce sericeo-
ferrugineo ; leguminibus oblongis angustis obtusis, dense et viridi-
sericeis, calyce ampliato basi cinctis.

Crescit in fruticetis et sepibus scandens circa Add'erbati, etin pro-
vincia Chiré (Quartin Dillon), nec non prope Tchélatchékanné ,
mense Septembre florens (Schimper).

Observation. — Très-voisine de la Mucuna pruriens, DC., cette espèce peut
néanmoins en étre facilement. distinguée. Ainsi ses folioles sont plus grandes ;
les latérales plus larges, mais moins inégales à la base , couvertes de poils roux
et non blancs; ses fleurs sont également plus grandes et les poils de son calice
sont également roux et ferrugineux , et non blancs et soyeux.

J'avoue que je ne vois pas trop pourquoi M. Hochstetter a donné à celte es-
pèce le nom de Melanocarpa. Les fruits que j'ai vus étaient couverts de poils
soyeux , jaunes , verdàtres.

Subtribus IV. EUPHASEOLEÆ.
PHASEOLUS'. L., Gen., n° 866; DC., Prodr., ll, 390.

PHASEOLUS VULGARIS. Savi, Mém., II, p. 14; DC., Prodr., 1I, 392.

P. volubilis glabriusculus; foliolis ovatis, acuminatis; racemis

+ Nous avons éprouvé une très-grande hésitation pour rapporter à leur véritable genre cer-

216 FLORA ABYSSINICA.
pedunculatis, folio brevioribus, pedicellis geminis , leguminibus
pendulis, rectiusculis subtorulosis longe mucronatis , semine ovato
subcompresso. DC., Loc. cit.

Colitur in Abyssinia.

PHASEOLUS (srropnosryLes) QUADRIFLORUS. Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. 1m, 1426. '

P. radice crassa, perpendiculari , perenni, ramosa ; caule gracili ,
2-3 pedes longo, volubili , subglabro, aspero ; foliis longe petiolatis ;
foliolo terminali oblongo, ovali acuto, aut elliptico-lanceolato, late-
ralibus valde inæquilateris, glabris, sed paulisper asperis ; stipulis
ovali-lanceolatis longe acuminatis , striatis, basi paulo infra inser-
tionem productis ; pedunculo foliis longiori, valde aspero, apice
1-4-floro; floribus vix pedicellatis , violaceis , magnis ; calycis
campanulati laciniis 5 lanceolato-linearibus acutis, glabris ; vexillo
glabro, superne valde arcuato; carina alisque contortis, stigmate
terminali ; leguminibus teretibus gracilibus , apice subacutis ,

2-25 uncias longis, diametro vix quilineo, ferrugi hirtis ,
polyspermis,

Crescit in provincia Chiré, mense Julio florens ( Quartin Dillon),
et in valle Maye-Felfalo , prope Tehélatehékanné, mense S ptembre

florens et fructifer ( Schimper).

Observation. — Par sa carène , ses ailes et ses organes sexuels contournés en
spirale , cette plante appartient bien certainement au genre Phaseolus ; et son
fruit cylindrique la place dans la section des Strophostyles. Cependant on ne
peut nier qu'elle offre une extréme ressemblance avec les Vigna. tuberosa et
crinita. Ceci prouve que les trois genres Phaseolus, Dolichos et Vigna ne sont

taines espèces, seulement pourvues de leurs fruits. En effet, on sait que les caractères du
fruit sont les mêmes dans les genres Phaseolus et Dolichos ; nous ne sommes donc pas cer-
tains de la détermination rigoureuse de toutes les espèces rapportées à ces deux genres.

Voici au reste les limites que nous avons assignées aux trois genres Phaseolus, Dolichos
et Vigna, qui sont si voisins qu'ils me paraissent former seulement trois sections d'un
méme genre naturel : 1° Nous laissons dans les Phaseolus les espéces dont les ailes et la
carène sont tordues en spirale, quelle que soit la forme cylindrique ou aplatie de leurs fruits ;
2» les Dolichos ont la carène non tordue en spirale, le fruit plane etle stigmate toujours
terminal et en téte, et environné d'une colerette de poils blancs ; 3° les Vigna ont la carène
non tordue, la gousse plus ou moins cylindracée, le stigmate toujours unilatéral et longitu-
dinal, bordé de chaque côté d’une rangée de poils blancs. Ainsi caractérisés, ces trois
genres peuvent être facilement distingués. Dans les deux derniers, le calice est excessive-
ment variable, tantôt à quatre, tantôt à cinq divisions plus ou moins allongées ; dans le
premier cas, la division supérieure est formée de deux lanières plus ou moins intimement
soudées.

LEGUMINOS E. 217
guère que des tribus d'un genre naturel. La racine vivace et pivotante de cette
espèce, les petits tubercules qui couvrent ses feuilles et ses tiges, l'absence des
poils, ses gousses cylindriques et couvertes de poils ferrugineux , la caractéri-
sent nettement.

VIGNA. Savi, Diss., 1824, p. 16; Benth., Diss. legum., p. 49.

VIGNA TUBEROSA. Nob.

(Tas. XLII.)

V. radice perenni, perpendiculari, crassa, fusiformi; caule fla-
gelliformi procumbente, aut volubili , 2-3 pedes longo, tereti , sub-
simplici? crinito-hispido; foliolis ovali-oblongis acutis , basi rotun-
datis aut subcordatis , piloso-subhispidis ; stipulis elliptico-oblongis
acutis striatis , pilosis ; pedunculo axillari foliis multo longiori , apice
sepius bifloro; calycis tubulosi , hispidi laciniis linearibus, suprema
apice bifida ; vexillo obtuso emarginato venoso-striato, glabro ; calyce
duplo longiore; stigmate longitudinali, antico ; legumine (imma-
turo) tereti, hispido-sericeo ferrugineo.

Crescit in locis umbrosis provinciæ CAiré, mense Junio florens
( Quartin Dillon ).

Observation. — Celte espèce est vivace; elle est bien caractérisée par sa racine
vivace, pivotante, charnue , simple ou rameuse , par ses folioles arrondies et
quelquefois un peu cordiformes à leur base; par ses pédoncules biflores, beau-
coup plus longs que les feuilles; enfin par son étendard glabre et veiné.

VIGNA CRINITA. Nob.

V. caule ramoso, volubili , tereti , 2-3-pedali , ferrugineo-hispido ;
foliis magnis, petiolatis ; foliolo terminali majori, ovali-acuminato,
basi subcuneato ; lateralibus basi valde inæquilateris, utrinque pi-
loso-subhispidis; stipulis lanceolatis acutis, crinitis; pedunculo
axillari crinito, foliis longiori , apice 7-8-floro; floribus approximatis
subsessilibus, maximis violaceis ; calycis ferrugineo-hispidi laciniis
linearibus crinitis ; vexillo maximo glabro venoso, superne arcuato
porrecto, calyce triplo longiore ; stigmate longitudinali ; legumini-
bus teretibus angustis sublinearibus bipollicaribus crinito-ferru-
gineis.

Crescit prope Kouayetha , in provincia Tigré , mense Augusto flo-
rens ( Quartin Dillon ).

218 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — C'est peut-être l’une des plus belles espèces du genre Vigna,
à cause de la grandeur et du nombre de ses fleurs violettes el des poils rudes
et de couleur ferrugineuse dont presque toutes ses parties sont recouvertes.
Elle ressemble beaucoup à la Vigna tuberosa, mais elle est du double plus
grande dans toutes ses parties; ses folioles offrent aussi une différence marquée:
au lieu d'étre arrondies et un peu cordiformes à leur base, elles sont un peu
taillées en coin; ses pédoncules portent non deux fleurs seulement, mais sou-
vent de six à huit; enfin les pétales sont trois fois plus longs que le calice.

VIGNA HETEROPHYLLA. Nob. d

V. radice annua; caule erecto, ramoso , flexuoso, vix volubili ,
pedali, tomentoso ; foliis longe petiolatis ; foliolis foliorum inferio-
rum linearibus, aut anguste lanceolatis , acutis, superiorum ovali-
oblongis, subobtusis apice mucronatis utrinque pilosis ; stipulis ovali-
acuminatis , acütissimis , striatis pilosis ; pedunculo axillari , petiolum
æquanti , ferrugineo-tomentoso-setoso , apice 3-5-floro; floribus
violaceis, pedicellatis; calycis 4-partiti ferrugineo-setosi laciniis
angustis acutissimis ; vexillo externe sericeo-tomentoso ; stigmate
longitudinali ; fructibus divaricatis teretibus , hispido-sericeis ferru-
gineis.

Crescit in locis humidis provincie Chiré, mense Julio flores et
fructus immaturos proferens ( Quartin Dillon ).

Observation. — On reconnaitra facilement cette espèce, quoiqu'elle ait beau-
coup de ressemblance avec la Vigna tuberosa; mais ses feuilles sont trés-poly-
morphes. Ainsi, dans les inférieures, les folioles sont très-étroites, lancéolées,
aiguës; dans les supérieures, elles sont ovales. Mais les caractères qui la distin-
guent immédiatement de cette dernière espèce, c’estsa racine grêle et annuelle;
ce sont ses pédoncules égalant seulement la longueur des pétioles, et terminés
par trois à cinq fleurs; ce sont enfin ses fleurs plus petites dont l’étendard est
soyeux et tomenteux. :

VIGNA FRUTESCENS. Nob.

V. radice crassa perpendiculari, lignosa ; caule gracili basi suf-
frutescente , ramoso, volubili, 3-4 pedes alto, tereti, pubenti ;
foliis petiolatis , terminali ovali-oblongo , obsolete trilobo, acuto,
lateralibus inæquilateris et externe quasi sinuato-lobatis , utrinque
pubenti-tomentosis griseis ; stipulis ovali-lanceolatis acutis, tomen-
tosis; pedunculo axillari, folio longiori, apice 1-4-floro ; floribus
pallide violaceis brevissime pedicellatis ; calycis F lati, to-
mentoso-sericei, 4-fidi, lobis tubo æqualibus lanceolatis, acutis ;

LEGUMINOSÆ. 219
vexillo glabro ; stigmate antico , longitudinali ; fructibus (junioribus)
teretibus sublinearibus sericeis.

Crescit in regno Choa , mense Aprili florens (Ant. Petit).

Observation. — C'est une des espèces les mieux caractérisées dans le genre
Vigna: ses tiges sont gréles, mais évidemment ligneuses à leur base; ses
feuilles tomenteuses et grisätres sur leurs deux faces, sont sinueuses et comme
à deux ou à trois lobes arrondis et à peine marqués; les pédoncules plus
longs que les feuilles, portent à leur sommet d'une à quatre fleurs d'un violet
pâle et glabres. Les fruits, autant du moins que j'ai pu en juger par de très-
jeunes, doivent être trés-allongés , trés-gréles et tomenteux.

Je ne connais pas d’espèce dont celle-ci se rapproche.

VIGNA MEMBRANACEA. Nob.

noLrcHOS (innominatus). Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 352.

V. caule herbaceo, tereti, volubili , piloso ; foliis longe petiolatis ;
foliolo terminali subrhomboidali acuminato ; lateralibus basi valde
inæquilateris, tenuiter pilosis margine ciliatis, tenui-membranaceis ;
stipulis membranaceis longis semisagittatis , angulo inferiore obtuso ;
pedunculo axillari, apice 2-3-floro ; floribus violaceis, magnitudine
mediis, vix pedicellatis ; calycis basi campanulati laciniis 5 lineari-
bus acutissimis subæqualibus pilosis ; vexillo glabro ; stigmate lon-
gitudinali ; leguminibus erectis, subteretibus , gracilibus , 2-2 4 un-
cias longis, glabris tenuissime tuberculatis, diametro vix sesquili-
neam lato.

Crescit in terris humidis provinciæ Chiré, mense Octobre florens
et fructifera (Quartin Dillon), etin regione inferiori montis Se//euda ;
mense Octobre florens et fructifera ( Schimper ).

Nomen abyssinicum : Ent-Esterot.

Observation. — Celle espèce appartient au genre Vigna , non-seulement à
cause de son stigmate latéral et longitudinal, mais par ses fruits presque cy-
lindriques. Elle se distingue surtout par ses folioles minces et membraneuses
en forme de losange, et par ses fruits dressés , très-élroits, presque cylindri-
ques, glabres, mais couverts de tubercules très-fins, qui les rendent un peu
rudes au toucher.

VIGNA CATIANG. Nob.
DOLICHOS CATIANG. L., Mant., 259; DC., Prodr., II, 399.

V. caule herbaceo, volubili , ramoso, striato, in striis subhispido; `

220 FLORA ABYSSINICA.
foliolis ovalib: inatis, l libus valde inæquilateris glabrius-
culis; stipulis ovali-lanceolatis, membranaceis , striatis, glabris ;
pedunculis axillaribus multifloris ; floribus magnis racemosis, pallide
purpurascentibus glabris, bracteis membranaceis, striatis, stipulis
consimilibus stipatis ; calyce campanulato, obsolete 4-lobo; lobis
latis brevibus; stigmate antico lineari; leguminibus erectis, teretibus
pulverulenti-tuberculatis, 4-5 uncias longis, marginibus incras-
satis, interne septis cellularibus distinctis ; seminibus albis, subre-
niformi-teretibus.

Colitur in pluribus Abyssinie provinciis ( Quartin Dillon, Ant.
Petit ).

Nomen vernaculum in provincia Tigré : Adouggouari.

Observation. — On cultive cette espèce dans plusieurs provinces d'Abyssinie ,
et en particulier dans le Tigré. Elle s'est aussi répandue dans la campagne, et
on la trouve dans les haies et les buissons, passée presque à l'état sauvage.
Je me suis assuré qu'elle appartient au genre Vigna el non au Dolichos.

VIGNA OBLONGIFOLIA. Nob.

V. caule ramoso, volubili, subhispido, tereti ; foliolis oblongo-
lanceolatis acutis, superne et subtus in nervis appresse pilosis ;
stipulis semicordato-lanceolatis acutis nervosis pilosis ; racemo
2-4-floro axillari, pedunculato, foliis longiori ; calycis 4-lobi laci-
niis lanceolatis, pilosis ; stigmate antico lineari; leguminibus di-
varicatis , oblongis, subteretibus, sesquiunciam longis, 2 + lineas la-
tis, hispidis.

Crescit in provincia Tigré ( Quartin Dillon).

Observation. — La plante que nous nommons Vigna oblongifolia se rapproche
par quelques caractères el spécialement par la figure de ses folioles allongées
et presque lancéolées, du Dolichos pubescens, Willd.; mais sa lige est cou-
verte de poils rudes et comme hispide, el ses gousses également hispides, ne
sont pas terminées en pointe au sommet.

VIGNA OPISOTRICHA. Nob.
PHASEOLUS OPISOTRICHUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m , 4718.
V. annua; caule volubili, gracili, ramoso, tereti, piloso, fo-

liolis ovali-acutis subrhc dalibus , subtus in nervis margineque
pilosis ; stipulis elliptico-oblongis acutis , striatis , pilosis , peltatis;

LEGUMINOSÆ. 221
pedunculo axillari, petiolo sæpius breviori, apice bifloro ; floribus
subsessilibus; calycis quadrilobi lobis brevibus, superiore multo
latiore; vexillo superne valde falcato et apiculato ; alis obovali-
cuneatis, obtusissimis planis; carina arcuata apice elongato-rostrata,
(non spiraliter contorta) stigmate longitudinali unilaterali ; legumi-
nibus teretibus gracilibus ferrugineo-sericeis , divaricatis sesquiun-
ciam longis.

Crescit in valle Maye-Mézano, prope Tchélatchékanné, inter gra-
mina et herbas volubilis , mense Augusto florens (Schimper).

Observation. — Une seule fleur de celle espece que j'ai été à méme d'ana-
lyser, m'a montré qu'elle fait partie du genre Vigna, et non du genre Phaseolus.
En effet, la carène et les ailes ne sont pas tordues en spirale; les ailes sont par-
failement planes, la carène se prolonge à son sommet en une sorte de bec for-
tement arqué, mais non tordu. Ce prolongement de la carène est en rapport
avec un prolongement semblable de l'étendard. Si on ajoute à ce caractère né-
gatif un stigmate allongé , unilatéral, bordé d'une rangée de poils de chaque
côté et des gousses cylindriques , on reconnailra facilement dans cette plante
une espèce du genre Vigna.

VIGNA LANCIFOLIA. Nob.

V. caule erecto , non volubili , ramoso , vix pedali, tereti, piloso ;
foliis petiolatis, foliolis anguste lanceolatis apice sensim angustatis
et acutis, superne glabris, subtus pilis raris rigidis appressis con-
spersis; stipulis lanceolatis acutis; pedunculo communi axillari,
petiolo sæpius longiori, apice 2-4-floro ; floribus luteis breviter pe-
dicellatis ; calycis hirti 4-fidi laciniis lanceolatis acutis; vexillo
amplo; stigmate laterali , lineari antico; leguminibus teretibus
obtusis , sesquiunciam longis, vix 2 lineas latis , 6-8-spermis ; semi-
nibus nigris , nitentibus subgloboso-compressis.

Crescit in sepibus et locis humidis planitiei Belesse in provincia
Chiré , mense Junio florens et fructifera ( Quartin Dillon).

Observation. — Cette petite espèce est annuelle. Elle est parfaitement bien
caraclérisée par son port; sa lige est dressée, non volubile; ses folioles sont
étroites , lancéolées, trés-aigués; ses fruils sont cylindriques, hispides, longs
d'environ un pouce et demi.

222 FLORA ABYSSINICA.

DOLICHOS. L., Gen., n° 867; DC., Prodr., II, 396.

DOLICHOS BIFLORUS. L., Sp., 4023; DC., Prodr., II, 398; Hochst., in
pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 508.

D. caule basi suffrutescente volubili, tereti, ramoso, glabro, ramis
glaucis subpilosis; foliolis ovali-oblongis acuminatis glaucis mar-
gine et in nervis pilosiusculis ; stipulis oblongis lanceolatis , striatis ;
„pedunculis axillaribus brevibus hirtis 2-3-bifloris bracteolatis ; ca-
lycis pilosi laciniis linearibus acutissimis hispidis; stigmate terminali ;
legumine oblongo compresso , incrassato marginato, acutissimo
glaucescente, 4-6-spermo.

Crescit prope Kouayetha , in provincia Chiré et in convalle fluvii
Taccazé (Quartin Dillon) et ad rivolorum ripas prope Tecli, in
provincia Sana, regni Tigré, mense Novembre florifer (Schimper).

Observation. — Ainsi que l'a reconnu M. Hochstetter, cette plante parait
S'accorder parfaitement avec la description du Dolichos biflorus, L.; seulement
dans les échantillons d'Abyssinie, les jeunes rameaux et les nervures des feuil-
les sont légèrement velns.

DOLICHOS UNIFLORUS. Lamkc., Dict., VI, 299; DC., Prodr., II, 398.

D. caule erecto flexuoso, ramoso, pedali, tereti, ferrugineo-pi-
loso ; foliis longe petiolatis, foliolis ellipticis acutis , laterali-
bus inæquilateris, mollibus utrinque pilosis; stipulis lanceolatis
striatis, pilosis; floribus luteis in axilla foliorum subsessilibus , so-
litariis aut geminis; calycis laciniis lineari-setaceis corollam fere
æquantibus, crinitis, suprema apice bifida ; alis angustis; stigmate
terminali ; leguminibus compressis oblongis, apice rostratis , pu-
bentibus , incrassato-marginatis 3-4-spermis.

Crescit in provincia Chiré et in convalle fluvii Taccazé , mense
Julio florens et fructifer (Quartin Dillon) et prope Adoua (Schimper
n° 384). :

Observation. — Les caractères de cette plante s'accordent parfaitement avec
la description donnée par Lamarck de son Dolichos uniflorus; seulement, dans
nos échantillons , les fleurs ne sont pas solitaires , mais généralement géminées
à l’aisselle des feuilles.

LEGUMINOSÆ. 223

DOLICHOS DEBILIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, nis 1440
et 4472.

D. caule gracili, volubili piloso ; foliis longe petiolatis ; foliolis par-
vulis ovali-acuminatis , tenuibus, margine ciliatis, subtus pilis
quibusdam conspersis ; stipulis lanceolatis ; pedunculo gracili
axillari, foliis breviori, bi-multifloro, glabro; calycis campanulati
striati laciniis 4, superiore latiore; stigmate terminali ; leguminibus
compressis , falcato-arcuatis , acutis, pulverulentis, margine subin-
crassatis 4-5-spermis.

Crescit prope Kowayetha in provincia Chiré (Quartin Dillon) et in
rupibus et fruticetis vallis Maye-Mezanno prope Tchélatchékanné ,
mense Septembre fructifer ( Schimper).

Observation. — C'est une espèce bien caractérisée par ses formes gréles , par
ses fleurs assez petites et ses gousses planes, arquées, falciformes, aiguës, pul-
vérulentes, et ne contenant qu’un petit nombre de graines.

DOLICHOS FORMOSUS. Nob.

PHASEOLUS .... Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, nis 52 et 226.

D. caule volubili, ramoso , tereti , subpiloso; foliolis ovali-oblon-
gis acutis, pubentibus; stipulis ovali-lanceolatis acutis, sericeis ;
racemo axillari pedunculato 3-4-floro; floribus cæruleis ; calycis
campanulati sericei bilabiati labio superiore simplici , latiori, acuto,
labii inferioris tripartiti laciniis lanceolatis acutis; vexillo amplo
latiori quam longo obtusissimo ; carina acuta ; leguminibus 3-4 un-
cias longis compressis, 4-5 lineas latis , apice obtusis et stylo acu-
minatis appresse vélutino-tomentosis luteolis.

Nomen abyssinicum : Adagora-Quasot.

Crescit in montosis provincie Chiré , et prope Memessah ( Quar-
tin Dillon et Ant. Petit), prope Gennia non procul a Memessah
(Schimper).

Observation. — C'est sans contredit l'une des plus jolies espèces de ce genre,
à cause de ses fleurs assez grandes et d’un beau bleu, et de ses gousses assez
longues, comprimées, couvertes d'un duvet soyeux et doré. Elle a quelques
rapports avec le Dolichos pilosus de Willdenow, mais s'en dislingue par ses
rameaux velus, ses folioles ovales, aigués et non lancéolées, également pu-
bescentes des deux côtés, et ses fruits planes, larges de quatre à cinq lignes et

224 FLORA ABYSSINICA.

longs de trois à quatre pouces, et non linéaires. C'est à cette espèce que nous
rapportons les deux Phaseolus indéterminés, n° 52 et 226 des collections de
Schimper. Elle appartient certainement au genre Dolichos et non au Phaseolus.
Cependant son calice a la lèvre supérieure formée d'une seule division, pro-
venant évidemment de deux intimement soudées; mais son stigmate terminal,
ses gousses longues et comprimées, sa carène non contournée, ne laissent au-
cun doute sur le genre auquel cette espèce appartient.

DOLICHOS? MITIS. Nob.

D. caule volubili firmo, tereti pubenti ; foliis longe petiolatis ; fo-
liolo terminali lato-ovali, subrhomboidali acuminato ; lateralibus
basi valde inæquilateris, presertim subtus pubentibus ; stipellis
lineari-lanceolatis ; racemo 3-4-floro , foliis subbreviore ; floribus...;
leguminibus compressis 4-5 uncias longis, acutis, luteo-sericeis ,
appresse tomentosis; calyce deciduo; seminibus ovoideo-com-
pressis.

Crescit circa Add'erbati in regno Tigré (Quartin Dillon).

Observation. — Je ne connais pas les fleurs de celle espèce; aussi ne suis-je
pas certain qu'elle appartient bien réellement au genre Dolichos, plutôt qu'au
genre Phaseolus. Je me suis décidé pour le premier de ces deux genres, à
cause des rapports de notre plante avec le Dolichos formosus. Elle en diffère
surlout par ses folioles plus grandes, plus larges, la terminale presque rhom-
boidale; par ses gousses encore plus longues, insensiblement terminées en
pointe au sommet et non très-obl et ées par le style.

DOLICHOS STENOCARPUS. Hochst., in pl. Schmp. Abyss., sect. mr,
n? 4450.

D. caule volubili, tereti, subglabro; foliolis ovali-oblongis aut
ellipticis longe acuminatis , glabris , lateralibus vix basi inæquilate-
ris; stipulis lanceolatis acutis, racemo axillari longe pedunculato ,
3-5-floro, foliis longiori ; calyce brevi ampliato-cupulæformi obsolete
4-lobo, lobis obtusis glabris ; leguminibus compressis angustis , in-
crassato-marginatis, stylo persistente acuminatis, glabris 3-5 uncias
longis , 2-3 lineas latis.

Crescit in demissis ad fluvium 7Taccazé, prope Tchélatchékanné,
mense Septembre fructus immaturos proferens (Schimper).

Observation. — Je ne connais pas les fleurs de cette espèce. Elle se distingue
surtout parce qu'elle est glabre dans toutes ses parties, par ses fruits très-
longs, planes et très-étroits, et par son calice presque plane, offrant quatre
lobes obtus et à peine marqués.

LEGUMINOSÆ. 225

DOLICHOS RETICULATUS. Nob.

D. caule herbaceo, volubili, tereti, vix pubenti, foliolis ovali-
oblongis, longe acuminatis glabris, subtus tenuiter reticulato-ve-
nosis ; stipulis lanceolatis , acutis , striatis ; racemo axillari , folium
subequante , 6-8-floro ; floribus violaceis sat longe pedicellatis, pe-
dunculo , pedicellis, calyceque pubenti-glandulosis ; calycis laciniis
lanceolatis, linearibus, inferiori multo longiori ; stigmate terminali ;
leguminibus...

Crescit in locis petrosis provincie Chiré, mense Octobre florens
(Quartin Dillon).

Observation. — Je n'ai vu qu'un seul échantillon de cette plante, encore
était-il en fort mauvais état; mais néanmoins j'ai pu y reconnaitre tous les ca-
ractères d'une espèce nouvelle, bien que je n'aie pas observé les fruits. Ce qui
la distingue surtout, ce sont ses folioles longuement acuminées, glabres , fine-
ment réticulées à leur face inférieure; ce sont ses fleurs violacées, peu gran-
des , longuement pédicellées, et formant, au nombre de six à huit, une grappe
axillaire, dont l'axe, les pédicelles sont pubescents et glanduleux. Le calice,
également glanduleux , offre cinq divisions linéaires, l'inférieure beaucoup plus
longue que les autres.

LABLAB. Adans., Fam., IL, 325; Savi, Dissert., 1821, p. 15 et 19;
0 DC., Prodr., II, 401.

LABLAB VULGARIS. Savi, loc. cit., p. 49,f.8, a, b, c; DC., loc. cit.

DOLICHOS CRENATIFRUCTUS. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 543.

L. caule ramoso volubili , villoso; foliolis ovali-acuminatis inte-
gris, basi subtruncatis pilosiusculis; racemis axillaribus pedun-
culatis 4-8-floris, folio longioribus; leguminibus oblongo-ventri-
cosis compressis acinaciformibus ; seminibus compressis ovoideis.

Crescit etcolitur in pluribus Abyssiniæ provinciis (Quartin Dillon,
Ant. Petit, Schimper.)

Observation. — Cette plante varie beaucoup dans la forme de ses gousses,
qui sont plus ou moins bossues vers leur sommet. Nous pensons que les échan-
tillons distribués par MM. Hochstetter et Steudel sous le nom de Lablab un-
cinatus (A. Braun., in litt.), n'est probablement qu'une des formes variées du
Lablab vulgaris.

IV. 15

226 FLORA ABYSSINICA.

Subtribus V. CAJANEÆ.
FAGELIA. Necker, Elem., n° 1257; DC., Prodr., IL, 389.

FAGELIA RESINOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 317,
sect. rr, 1547.

F. caule basi suffrutescente; ramis teretibus pubentibus glutino-
sis; foliolo terminali late ovali, apice acuminato, basi subeuneato,
3-nervio ; lateralibus valde inæquilateris, præsertim subtus puben-
tibus ; racemis axillaribus folia æquantibus aut paulo superantibus ,
multifloris; calyce subvesiculoso, tomentoso-glutinoso, corollam
squante ; laciniis angustis linearibus acutis , inferiore cæteris paulo
longiore ; leguminibus... .

Crescit circa Adoua (Quartin Dillon), et circa Acoum , et in du-
metis regionis mediæ septentrionalis montis Se//euda (Schimper).

Observation. — L'espèce que nous venons de décrire paraît assez distincte
de la Fagelia bituminosa, DC., ou Glycine bituminosa , L., autant du moinsque
nous avons pu en juger parla figure de Lamarck (7/l., t. DCIX , f. 1). Ses folioles
sont moins velues et moins glanduleuses; ses fleurs sont beaucoup plus nom-
breuses, et les divisions de son calice un peu plus larges et plus longues.

Subtribus VI. RHYNCHOSUE.

ERIOSEMA. DC., Prodr., ll, 388.

ERIOSEMA LONGEPEDUNCULATUM. Nob.

RHYNCHOSIA LONGEPEDUNCULATA. Hochst., in pl. Schmp. Abyss., sect. 11,
n? 925.

E. caule erecto ramoso rufo-pubente ; foliis 3-foliolatis elliptico-
oblongis obtusis, breviter petiolulatis, presertim subtus rufo-
pubentibus, subtus nervosis, nervis approximatis subparallelis ,
stipulis ovali-oblongis, acutis; racemis auniem. densis, 8-12-
floris rufo-sericeis, axillaribus longissi ; legumini-
bus ovoideo-oblongis , acutis, rufo- -sericeis , dispermis.

LEGUMINOSÆ. 227

Crescit in cacumine montis Se//euda, non procul ab Adoua,
mense Junio florens fructusque proferens (Schimper ).

Observation. — Cette espèce est parfaitement reconnaissable à ses folioles
allongées marquées à leur face inférieure de nervures obliques parallèles et
très-rapprochées, à ses fleurs petites, formant une sorte de capitule porté sur
un long pédoncule axillaire, enfin à ses fruits planes, recouverts d'un duvet
soyeux , tantôt blanc, tantôt d'une couleur rousse.

ERIOSEMA TUBEROSUM. Nob.

RHYNCHOSIA TUBEROSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 1202.

E. radice tuberosa ovoideo-acuta carnosa ; caule erecto simplici
pedali; foliis subsessilibus 3-foliolatis ; foliolis breviter et subæqua-
liter petiolulatis magnis elliptico-oblongis acutis superne glabrius-
culis subtus albido-sericeis ; racemo elongato multifloro denso , vix
pedunculato ; leguminibus ovoideis albido aut rufo-sericeis.

Crescit prope TeAélatchékanné , non procul a convalle fluvii Tac-
cazé, et prope Guendepta , in regno Tigré , mense Septembre fructi-
ferum (Schimper).

Observation. — Ceite espèce est parfaitement bien caractérisée par les gros
tubercules souterrains qui terminent inférieurement sa tige, et par ses feuilles
presque sessiles et à folioles très-grandes.

ERIOSEMA CORDIFOLIUM. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. nr,
n? 4542.

E. radice perpendiculari , tuberosa conica aut napiformi , carnosa ;
caule a basi ramoso , pedali et ultra, ramis teretibus pilosis , diffusis ;
foliis simplicibus, vix petiolatis, cordatis, oblongis acutis, basiner-
viis, presertim subtus in nervis subferrugineo-pilosis ; stipulis ovali-
oblongis acutissimis, striatis, pilosis; floribus parvulis, racemum
brevem ovoideum parvum , densum, pedunculatum, axillarem ,
folio breviorem efformantibus; calycis laciniis inzequalibus lineari-
bus piloso-ciliatis, corollam æquantibus ; leguminibus ovoideo-com-
pressissimis 2-spermis, pilosis, obtusis; seminibus ovoideo-com-
pressis, oblongis, nigris.

Crescit cirea Adowa, in sepibus, in monte Se//euda, et circa
Avar-Semmaka ( Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — On mange les tubercules de cette plante, sans les faire
cuire.

228 FLORA ABYSSINICA.

ERIOSEMA RADICOSUM. Nob.

E. radice crassa lignosa, ramosa , perpendiculari ; caule ima basi
suffrutescente , ramoso flexuoso, non volubili , dense piloso, ferru-
gineo, 1-2 pedes alto; foliis trifoliolatis petiolatis ; foliolis elliptico-
oblongis acutis, lateralibus basi parum inæquilateris, presertim
subtus pilosis; stipulis linearibus acutis dense pilosis; floribus
parvulis; racemo pedunculato axillari, folium subæquante ; calycis
dense ferrugineo-sericei laciniis semiovalibus acutis , petalis calyce
duplo longioribus sericeis; leguminibus oblongis acutis , compressis
dispermis sericeis.

Crescit in locis petrosis provincie Chiré, mense Augusto florens
(Quartin Dillon).

Observation. — La racine est épaisse et très-développée dans plusieurs des
espèces de ce genre; mais, dans aucune autre , du moins à notre connaissance,
elle n'acquiert d'aussi grandes dimensions et ne prend à ce point la consistance
complétement ligneuse. Notre espèce, qui nous paraît tout à fait nouvelle , se
distingue par ses folioles allongées, aiguës, poilues surtoul à leur face inférieure B
par ses fleurs petites, réunies au nombre de huit à douze pour former une
petite grappe axillaire et pédonculée, par son calice couvert d'un duvet soyeux
et ferrugineux , et dont les dents sont proporlionnellement assez courtes.

RHYNCHOSIA. Lour., Cochin., M, 562; DC., Prodr., Il, 384.

RHYNCHOSIA ELEGANS. Nob.

GLYCINE ELEGANS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 88, sect. 11,
č n° 518.

R. caule volubili ramoso sulcato subpubente ; foliolis lateralibus
oblique ovali-acuminatis, basi subtruncatis , superne glabris, subtus
reticulatis pubentibusque ; stipulis ovali-oblongis lanceolatis , stria-
tis, pubentibusque ; racemis 6-20-floris terminalibus glanduloso-
pubentibus ; floribus magnis variegatis; calycis laciniis inæqualibus
lanceolatis angustis, inferiori majori , corollam fere æquanti , vexillo
luteo, glabro venis purpureo-violaceis crebris reticulato, alis luteis
obtusis basi tantum purpureo-venosis , carina apice acuta et violacea ;
leguminibus compressis falciformibus acutissimis, reticulatis puben-
tibus 2-spermis.

LEGUMINOS.E. 259

Crescit in monte Selleuda, prope Adoua (Quartin Dillon), in
provincia Ouodgerate (Ant. Petit), et ad latera montium prope
Mariam-Adde-Geda, in provincia Chiré, mense Novembre florens
et fructifera (Schimper).

b ion. — M. Hochs a rapporté celte plante au genre Glycine ,
sous le nom de Glycine elegans; mais c'est à tort, selon nous , car elle fait évi-
demment partie du genre Rhynchosia par ses gousses comprimées , assez larges
et falciformes. C'est sans contredit l'espèce la plus jolie de ce genre, et il se-
rait bien à désirer qu'on püt l'introduire en Europe. Ses fleurs sont extrême-
ment variées de téinte, et formant une grappe trés-souvent multiflore. Ces
fleurs ont l'étendard jaune, glabre, marqué de veines purpurines et réticu-
lées ; la carène est violacée dans sa moitié supérieure.

RHYNCHOSIA FERRUGINEA. Nob.

^R. caule volubili villoso-tomentoso ; foliolis lateralibus ovalibus,
basi inæquilateris, et obtusissimis, apice obtusis mucronulatis, præ-
sertim subtus pilosis ; terminali ovali, acutiusculo, mucronulato ;
stipulis lineari-lanceolatis, acutis, ferrugineis; tomentoso-villosis ;
racemis multifloris , axillaribus, folio longioribus, longe peduncu-
latis; floribus (magnitudine mediis), luteis , purpureo-venosis; ca-
lycis dense piloso-ferruginei laciniis linearibus, acutissimis, dis-
tinctis, corollam æquantibus; corollæ vexillo obovali-obtuso , luteo
venis purpureis approximatis reticulato glabro; alis obovali-oblon-
gis, angustis, obtusis, carina obtusa subbrevioribus ; legumi-
nibus...

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

Observation. — L'espèce que nous venons de décrire se rapproche certai-
nement de la précédente ; mais on l'en distingue de suite. Et d'abord ses tiges,
ses rameaux , ses pétioles , ses pédoncules sont couverts de poils longs touffus
et de couleur ferrugineuse; ses fleurs, quoique de méme couleur et également
veinées, sont deux fois plus peliles et moins nombreuses; les divisions de son
calice sont très-étroiles, égalant toutes la corolle, et la carène est obtuse.

RHYNCHOSIA STIPULOSA. Nob.
(Tas. XLIII.)
R. pubescens; caule ramoso volubili tereti, dense pubente ; fo-

liolis ovali-suborbicularibus, acutis, basi subcordatis , lateralibus
basi inæquilateris, subtus dense pubentibus ; stipulis ovali-oblon-

230 FLORA ABYSSINICA.
gis, foliaceis , acutis, dense pubentibus; racemo multifloro axillari
longo, pedunculato, calycis hirti basi campanulato-tubulosi limbo
bilabiato ; labio superiore tridentato ; inferioris duplo longioris laci-
nia lanceolata acuta ( coalitione intima duarum laciniarum formata),
corolla breviore ; vexillo dense pubente obtuso, striato; carina an-
gusta , obtusa ; leguminibus compressis oblongis apice longe acumi-
natis , sæpius dispermis , pilis luteis numerosis obtectis.

Crescit prope Kouayetha, in provincia Chiré (Quartin Dillon. )

Observation. — C'est une trés-belle espéce qui ne manque pas de ressem-
blance avec les deux précédentes , mais qui constitue certainement un type bien
distinct. Ses folioles sont proportionnellement plus larges; elles sont méme
quelquefois plus larges que longues , échancrées en cœur à leur base ; ses sti-
pules sont grandes, foliacées, pubescentes, ovales, allongées et aiguës. Ses
fleurs sont un peu moins longues, et surtout plus étroites que dans la Rhyncho-
sia, elegans. Son calice est manifestement à deux lèvres: la supérieure courte
et tridentée, l'inférieure deux fois plus longue, mais néanmoins plus courte
que la corolle, se compose d'une seule division étroite, lancéolée , résultant
très-probablement de la soudure intime de deux lanières linéaires; l’élendard
est pubescent, beaucoup plus étroit, offrant des veines ou plutôt des stries
purpurines plus épaisses, moins nombreuses, moins délicates el moins anasto-
mosées que celles qu'on observe sur le méme pétale dans la Rhynchosia elegans.
Enfin les gousses sont plus larges , plus arrondies et plus élargies au sommet,
terminées par une longue pointe formée par le style persistant et tout couvert
de longs poils jaunes et dorés.

RHYNCHOSIA MINIMA. Guill. et Perr., in Fl. Seneg., I, 244.

RHYNCHOSIA MINIMA. DC., Prodr., II, 385.
GLYCINE RHOMBEA. Schumach. et Thonn., pl. Guin., Il, 120.
RHYNCHOSIA NUDA. DC., Prodr., II, 385.

Var. 8: Foliis acutis mawimis; floribus majoribus.

R. caule volubili ramoso, gracili, tereti, pubente; foliolis lato-
ovalibus acutis, basi subcuneatis, trinerviis presertim subtus pu-
bentibus; stipulis lanceolato-linearibus pubenti-sericeis; racemis
axillaribus pedunculatis, 3-5 uncias longis multifloris, folio longio-
ribus; calycis 5-partiti, pubenti-sericei laciniis lanceolatis, acu-
tis, inferiori longiori, sed corolla breviori; corollæ petalis approxi-
matis, vexillo angusto pubenti , venoso-purpureo ; carina angusta
obtusa æquilonga ; leguminibus oblongis subfalcatis angustis , apice
acuminatis pubentibus sæpius dispermis.

LEGUMINOSÆ. 231

Crescit in provinciis Chiré, Ouodgerate (Quartin Dillon et Ant.
Petit).

Observation. — J'ai comparé les échantillons d'Abyssinie avec ceux décrits
dans la Flore de Sénégambie, et j'ai trouvé qu'ils appartenaient évidemment à
une seule et méme espèce. Cette espèce est fort variable , ainsi que l'ont déjà
remarqué MM. Guillemin et Perrottet en la mentionnant dans la Flore du Séné-
gal. En effet, tantôt les folioles sont assez grandes, ovales, acuminées, aiguës,
tantôt elles sont très-obluses et presque orbiculaires. Les fleurs varient égale-
ment de grandeur et de nombre ; elles sont toujours plus grandes et plus nom-
breuses dans les échantillons dont les folioles sont grandes et aiguës ; elles sont
au contraire plus petites et moins nombreuses dans ceux dont les folioles ar-
rondies et obluses sont en même temps moins grandes ; mais ces deux modi-
fications se rencontrent quelquefois sur un même échantillon.

RHYNCHOSIA CONFERTIFLORA. Nob.

R. caule erecto, ramoso, angulato, ferrugineo-tomentoso; foliis
impari-pinnatis, trifoliolatis, breviter petiolatis; foliolis magnis ,
ovalibus aut obovalibus acutis, superne, nisiin ramis, hirtis, pu-
bentibus, subtus reticulato-venosis, ferrugineo-tomentosis; stipu-
lis lanceolatis , acutis, setosis; racemis axillaribus densifloris, bre-
vissime pedunculatis; floribus numerosissimis subsessilibus bractea
lanceolata acutissima suffultis; racemis superioribus nudis (foliis
evanidis , et racemum compositum fere pedalem efformantibus ; ca-
lycis basi campanulati , hirti laciniis lanceolatis, acutis, subæqua-
libus, suprema bifida (e duabus coalitis efformata) vexillo elongato
obovali, glabro, alis, carinaque angustis vexillo brevioribus ; ova-
rio setoso subbiovulato ; legumine....

Crescit in ruderatis vallis fluvii Taccazé, non procul a Tchéla-
tchékanné.

RHYNCHOSIA POLYSTACHIA. Nob.

(Tas. XLIV.)

R. caule erecto, ramoso, tereti subangulato , rubiginoso-tomen-
toso; foliis brevissime petiolatis, imparipinnatis trifoliolatis; foliolo
terminali subsessili , foliolis oblongo-ellipticis, sublanceolatis , acu-
tis, utrinque pubentibus, subtus in nervis rubiginoso-tomentosis ;
stipulis lanceolato-linearibus, acutis, striatis, tomentosis, petio-
lum superantibus; racemis densifloris multiflorisque, axillaribus ,

232 FLORA ABYSSINICA.
longe ped latis, rubiginosis; calycis lati hirti laciniis

E
5 subinæqualibus, duabus superioribus vix coalitis, lanceolatis ,
acutis, lateralibus brevioribus, inferiori longiori et angustiori ;
vexillo glabro angusto, longe unguiculato ; alis carinaque angustis ,
fere longitudine vexilli; legumine parvo compresso, obovato, mu-
cronato, setoso, calyce partim obtecto, 1-loculari, 2-spermo ;
seminibus....

Crescit in Abyssinia (Ant. Petit).

Tribus V. DALBERGLE.
DALBERGIA. L., Fil. suppl., 52; DC., Prodr., Il, 416.

DALBERGIA MELANOXYLON. Guillem. et Perr., in Fl. Seneg., I, 227,
t. LIII.

D. caule subarboreo, ligno duro, nigro; foliolis alternis , breviter
petiolulatis obovalibus obtusissimis , subemarginatis, aut suborbi-
cularibus glabris; racemis axillaribus, terminalibusque, ramosis
brevibus paucifloris glabris ; floribus parvulis, luteis; legumine pla-
no, aut (siccatione) concavo, figura vario, nunc oblongo, angusto ,
4-5-spermo, nunc brevi , 1-3-spermo, apice basique acuto , coriaceo
glabro.

Crescit in locis elevatis, prope convallem fluvii Mareb (Quartin
Dillon), et ad latera montium in convalle fluvii Taccazé, infra
Tehélatchékanné, mense Maio florens ( Schimper).

Observation. — C’est un pelit arbre connu sous le nom de Zoppi; son bois
est noir et trés-dur; il sert à fabriquer tous les objets qui ont besoin d’une
grande résistance, entre autres les poignées des sabres, ou les modèles des des-
sins que l’on imprime sur le cuir des livres reliés ou des fourreaux de sabre.

i#Je me suis assuré que cette espèce est identique avec celle de la Flore de
Sénégambie. M t

PHILENOPTERA. Hochst.

PHILENOPTERA SCHIMPERI. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. ut,
n? 4802.

DALBERGIA SCHIMPERIANA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 897.

D. caule frutescente 5-pedali ; foliis imparipinnatis sepius biju-

LEGUMINOSÆ. 233

gis; foliolis oppositis petiolulatis ellipticis acuminatis aut obovalibus
obtusis mucronulatis coriaceis, reticulato-venosis, presertim in
nervis, subtus, superneque pubentibus, petiolis, petiolulisque dense
griseo-pubentibus; panicula terminali pyramidata ramosa, griseo-
pubenti ; floribus pedicellatis sepius ad basin calycis bibracteolatis ;
calycis turbinati , griseo-sericei dentibus obtusis; petalorum ungui-
bus calyce brevioribus ; leguminibus lanceolatis, apice basique acutis
2-3 uncias longis, sesquiunciam latis , glabris 1-2-spermis.

Crescit in declivibus australibus versus fluvium Taccazé, infra
Tchélatchékanné, mense Maio florifera (Schimper).

Observation. — Voisine par le port du Pterocarpus abyssinicus, celte espèce
en diffère par sa floraison et sa foliation, qui se font à la même époque; par
ses folioles coriaces, à peine pubescentes; par sa panicule irrégulièrement
rameuse, par ses fleurs dont les calices sont soyeux , blanchâtres , et enfin par
ses fruils bien différents.

PTEROCARPUS. L., Gen., n° 854; DC., Prodr., Il, 418.

PTEROCARPUS ABYSSINICUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. rm,
ni 4597 et 1668.

DALBERGIA PRÆCOX. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 890.

(Tan. XLV.)

P. glaber; foliis 2-3-jugis; foliolis ellipticis, aut elliptico oblon-
gis obtusis superne glabris, subtus reticulatis, et oculo armato
dense pubentibus, floribus longe pedicellatis et racemos axillares
graciles, folio sæpius breviores efformantibus; calycis campanulati
glabri dentibus latis subacutis margine ciliatis; leguminibus com-
pressis, ovalibus aut suborbicularibus medio tumidis reticulatis ,
glabriusculis.

Crescit rara in demissis versus fluvium Taccazé , non procul a
Tehélatchékanné , mense Aprili florens et Augusto florifera ( Schim-
per).

Observation, — Cet arbre, qui paraît fort rare en Abyssinie, avail d'abord été
rapporté au genre Dalbergia. La connaissance de son fruit l'a fait mieux placer
parmi les Pterocarpus. Il a une assez grande ressemblance avec le Pterocarpus
lucens de la Flore de Sénégambie ; maisil en diffère par ses folioles au nombre
de cinq à sept, et non de trois seulement; par ses fleurs beaucoup plus nom-
breuses, formant des grappes trés-allongées et multiflores, et par les lobes de
son calice ciliés.

23h FLORA ABYSSINICA.

Tribus VI. SOPHOREÆ.
VIRGILIA. Lamke., I., t. CCCXXVI; DC., Prodr., lI, 98.

VIRGILIA AUREA. Lamkc., /ll., t. CCCXXVI, f. 1; DC., Prodr., II, 98.
ROBINIA SUBDECANDRA. L'Hérit., Stirp. nov., t. LXXV.
PODALYRA AUREA. Willd., Sp., II, 502.

V. ramulis pubentibus; foliolis elliptico-oblongis, apice basique
obtusis, superne glabris, subtus vix subpubentibus; petiolulo pu-
benti ; racemis axillaribus , terminalibusque, pubentibus; floribus
aureis, longe pedicellatis, pedicello versus partem superiorem ar-
ticulato, calycis campanulati , ampli, basi turbinati, lobis 5, latis,
subacutis, pubentibus; ovario dense pubenti ; leguminibus planis,
submembranaceis apice acuminatis , oblongis, glabris, sutura dor-
sali in alam angustam marginalem expansa.

Crescit in monte Selleuda, mense Augusto florens et fructifera,
et in aliis Abyssiniæ provinciis (Quartin Dillon , Ant. Petit et Schim-
per, n* 200, 278, 1898).

Nomen abyssinicum : Hézautz.

Observation. — C'est un très-joli arbrisseau qui croît en général dans les lieux
humides. On le cullive dans les jardins.

II. MIMOSEÆ.

ENTADA. Adans., Fam., Il, 318; DC., Mém. Lég., Xll; ibid.,
Prodr., M, 424.

ENTADA ABYSSINICA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11 , n° 520.

E. ramis inermibus; foliis bipinnatis, pinnis 15-18; foliolis
25-35-jugis, parvulis eultriformibus angustis obtusis, apiculatis ,
glabris; rachi petiolisque margine ciliatis eglandulosis ; leguminibus
planis 6-8 uncias longis, sesquiunciam latis, coriaceis, articulis qua-
druplo latioribus quam longis.

LEGUMINOS E. 235
Crescit in montosis prope Add'erbati , in provincia Tigré, et prope
Adiabo , in provincia Chiré ( Quartin Dillon) , et in montanis Dscho-
gardi, provincia Chiré, mense Novembre fructifera ( Schimper).
Observation. — Parmi le petit nombre d'espèces de ce genre qui appartien-
nent à l'ancien continent, celle-ci se distingue facilement par ses feuilles com-
posées d'un grand nombre de pinnules, et chaque pinnule de vingt-cinq à trente
cinq paires de folioles.

INGA. Plumier, Gen., 13 , t. XXV; DC., Prodr., II, 432.

INGA MALACOPHYLLA. Nob.

ACACIA MALACOPHYLLA Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, n° 524,
sect. rrr, n° 4578.

A. ramulis inermibus, foliisque ferrugineo-tomentosis, pinnis
3-6-jugis , petiolo basi uniglanduloso petiolulisque tomentosis ; pin-
nulis 10-12-jugis ; foliolis elliptico-oblongis obtusis vix mucronulatis,
superne puberulis, subtus ferrugineo-tomentosis terminalibus obo-
valibus; capitulis axillaribus pedungulatis: foribus purpureis; calyce
corollaque sericeis ; inil g ibus planis,
marginibus subincrassatis 4-7 uncias longis, 1 unciam latis, pulve-
rulentis , siccis bivalvibus.

Crescitin planitie montana calida inter provincias Chiré et Sana,
mense Novembre fructifera, et in demissis ad fluvium Taccazé,
prope Tehélatchékanné , mense Aprili florens (Schimper ).

Observation. — L'espéce que nous venons de caractériser, est voisine de
l'Inga ferruginea de la Flore de Sénégambie. Cependant on peut l'en distin-
guer par ses folioles elliptiques , allongées, larges de quatre à cinq lignes et non
linéaires et étroites, et par ses capitules solitaires et non géminés.

INGA QUARTINIANA. Nob.

I. inermis; foliis maximis bipinnatis; pinnis 3-4-jugis ; foliolis
8-12-jugis, ellipticis obtusis aut oblique apiculatis basi inzequilateris,
superne pubentibus, subtus cinereo-tomentosis , glandula sessili ad
basin petioli communis pubentis, et glandula minori in petiolulis
ad paria suprema foliolorum ; floribus capitatis; capitulis pedun-
culatis; leguminibus planis, 8-10 uncias longis, 8-10 lineas latis ,
griseo-pubentibus incrassato-marginatis.

Crescit non procul a convalle fluvii Mareb, mense Octobre fruc-
tifera ( Quartin Dillon ).

236 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Voisine de la précédente par la grandeur et la figure de ses
folioles, cette espèce en diffère par la couleur cendrée et non ferrugineuse du
duvet qui la recouvre, et surtout par ses gousses beaucoup plus étroites et plus
longues.

INGA SERICOCEPHALA. Nob.
ALBIZZIA SERICOCEPHALA. Benth., in Hook Lond., Journ. of Bot., III, 94.

ACACIA SERICOCEPHALA. Fenzl., in pl. Kotschyan. excic. Nub., n° 294, et
Schimp. Abyss., nis 818 et 883.

À. ramulis inermibus cinereo-tomentosis ; pinnis 20-23-jugis ;
petiolis basi uniglandulosis petiolulisque cinereo-tomentosis ; pin-
nis 25-35-jugis ; foliolis linearibus obtusis, subtus griseo-tomen-
tosis; capitulis solitariis axillaribus pedunculatis, pisiformibus ,
calyce petalisque triplo longioribus subt tellis ; inil
numerosis longissimis, basi monadelphis ; leguminibus pl
5-7 uncias longis, vix 1 unciam aut sesquiunciam latis , marginibus
paulisper incrassatis.

Crescit prope Debra-Sina ; circa Add'erbati , et prope Addheu-
gheurmul, non procul a convalle fluvii Mareb (Quartin Dillon ) ;
prope TeAélatchékanné , in convalle fluvii Taccazé, mense Aprili
florens (Schimper), et prope Guendepta , in regno Tigré, mense
Septembre fructifera (Schimper ).

Observation. — C'est un arbre de très-médiocre hauteur, ayant des feuilles
très-grandes, tomenteuses et d'une couleur cendrée, des capitules nombreux et
également tomenteux , et des gousses très-plates el larges d'environ un pouce.

INGA ISENBERGIANA. Nob.
ALBIZZA ISENBERGIANA. Benth., loc. cit.
ACACIA ISENBERGIANA. Schimp., in pl. Schimp. Abyss., sect. I, n° 275.

I. inermis ; ramulis subferrugineo-t sis ; foliis longissimis,
10-12-jugis , pubenti-ferrugineis ; foliolis 30-35-jugis , oblongis
angustis dimidiatis et cultriformibus, presertim subtus pubentibus ;
glandula sessili ad basin parium supremorum et versus basin petioli
communis; capitulis pedunculatis axillaribus 3-5, ferrugineo-
tomentosis ; calyce, corollaque tomentosis, staminibus basi tubuloso-

SEI EIU -

is , o E
Crescit in area domi christianæ missionis Adoua ; alias nullibi in
Abyssinia , ergo introducta ? (Schimper), mense Junio florens.

LEGUMINOSÆ. 237

Observation. — Celle espèce a-t-elle été introduite en Abyssinie , ainsi que ie

pense M. Schimper, ou bien est-elle indigène ? C'est ce qu'il m'est impossible de

décider. Quoi qu'il en soit, l'Inga isenbergiana , voisine de l'Inga sericocephala,

s'en distingue par ses feuilles plus grandes, par ses folioles plus larges, par ses
fleurs couvertes d'un duvet ferrugineux.

INGA NEFASIA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 940.

I. spinosa ; spinis rectis brevibus; ramulis uiae stipulis rigidis
rectis subaculeiformibus , petiolis basi unigl i
pilosis; pinnis 8-10-jugis ; pinnulis 20-30-jugis ; foliolis coriaceis
linearibus obtusis piloso-ciliatis ; floribus albis capitatis, capitulis
pisiformibus, axillaribus 2- 4, pedunculatis ; legumine oblongo sub-
obtuso coriaceo lævi glabro, bivalvi.

Crescit in planitie Beless, in provincia Chiré, mense Februario
florens et non procul a convalle fluvii Mareb, mense Octobre fruc-
tifera (Quartin Dillon, Schimper).

Nomen abyssinicum : Nefasia.

, peti lul

Observation. — Les fleurs de celle espèce que nous avons vues, étaient en
si mauvais état, qu'il nous est impossible de décider si cet arbrisseau appartient
au genre Inga, ou s'il doit être rangé parmi les Acacia. Son fruit est bien carac-
léristique; il rappelle assez bien la forme et l'aspect de celui du caroubier
(Ceratonia siliqua) , dont il n'a pas néanmoins l'épaisseur, quoiqu'il soit assez
épais et coriace.

ACACIA. Neck., Elem., n° 1992; DC., Prodr., lI, 448.
S I. Spinosa.

ACACIA ARABICA. Willd., Sp., IV, 1085; DC., Prodr., II, 464.
ACACIA NILOTICA. Delile, Fl. Ægypt., 34.
ACACIA VERA. Willd., Sp., IV, 4084.
ACACIA ABYSSINICA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. rr, n° 4813.
MIMOSA HABBAS, Delile ex Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 382
(non Delile).

ACACIA ADANSONII. Guill. et Perrott. ex Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, n° 530.

A. glabra aut subtomentoso-pubens ; spinis parvulis rectis, aut

238 FLORA ABYSSINICA.
longis robustisque acutissimis, albidis ; foliis 2-19-pinnis ; glandula
cyathiformi sessili, ad basin duorum parium supremorum , et infra
par infimum ; foliolis 10-30-jugis , linearibus obtusis coriaceis , sub-
glabris , aut subtus sericeis, ciliatis ; capitulis axillaribus 1-5-6, pe-
dunculatis; ped lis pubenti-to is, supra basin bracteola-
tis; calycis tubulosi dentibus ciliatis ; leguminibus compressis planis,
coriaceis, moniliformibus. i
Crescit circa Debra-Sina, in regno Tigré, et in districtu Ménaber ,
provincie Chiré (Quartin Dillon et Schimper), mense Novembre
florens.
Nomen abyssinicum : Tscha.

Observation. — On sait que ce grand arbre, d'un port très-élégant, est une
des espèces les plus variables dans ses caractères et une de celles qui fournis-
sent les meilleures sortes de gomme. Il est extrêmement facile de la distinguer
surtout par la forme de son fruit.

Jai examiné avec beaucoup de soin les échantillons auxquels M. Hochstetter
a donné le nom d’Acacia abyssinica , n° 1813 (Mimosa habbas, sect. 1, n° 383),
et j'ai reconnu qu'ils ne présentent aucune véritable différence avec la variété
a tomentosa de l'Acacia, arabica, qui est en effet tomenteuse dans toutes ses
parties. Il en est de méme des échantillons, n° 530, portant le nom d’Acacia
Adansonii , Guill. et Perrottet. Ils n'appartiennent pas du tout à cette espece, qui
fait partie d'une autre tribu , et ne me paraissent également qu'une forme de
I'Acacia arabica. Cependant je n'ai pas observé le fruit de ces échantillons, et
sa vue seule pourrait confirmer pleinement le rapprochement que nous pro-
posons iei.

ACACIA STENOCARPA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. nr, n° 4948.

ACACIA GIRAFFÆ. Willd. ex Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 218.

A. spinosa; spinis geminis, robustis acutissimis, albis; foliis
2-6-jugis, spinis longioribus subglabris ; glandula cyathiformi sessili
ad basin paris supremi et infra par infimum ; foliolis 9-14-jugis ,
angustis coriaceis , subacutis, glabris, margine ciliolatis ; capitulis
globosis, pedunculatis, in axilla foliorum pluribus; pedunculis gla-
bris paulo supra basin bracteolatis ; calycis tubulosi glabri dentibus
subobtusis ; corolla glabra, calyce duplo longiori ; leguminibus an-
gustis sublinearibus, 4-6 uncias longis , vix 2-3 lineas latis, planis
glabris.

Crescit circa Adoua ( Quartin Dillon, Schimper) , et in provincia
Tchéleukote (Ant. Petit).

Nomen abyssinicum : Tscha.

LEGUMINOSÆ. 239

Observation. — Espèce voisine de l’Acacia arabica, Willd., en différant par

ses feuilles composées d'un moins grand nombre de pinnules et de folioles , et

surtout par ses fruits très-élroits, très-longs, el ne présentant jamais ces
étranglements qui caractérisent le fruit de Acacia arabica.

ACACIA SPIROCARPA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, nis 502,
612 et 658.

A. spinosa; spinis geminis divaricatis longissimis albidis ; foliis
hirsuto-tomentosis, bipinnatis, parvulis eglandulosis aut versus basin
uniglandulosis; pinnis 4-5-jugis; pinnulis 9-10-jugis; foliolis minimis
linearibus, obtusis, tomentosis , margine ciliatis; floribus capitatis ;
capitulis pisiformibus axillaribus pedunculatis , versus partem infe-
riorem bracteis verticillatis ornatis , sæpius numerosis ; leguminibus
angustis elongatis , crassis tomentosis , spiraliter contortis.

Crescit in convalle fluvii Taccazé , prope Tchélatchékanné, mense
Decembre fructifera (Quartin Dillon et Schimper), et in monte
Selleuda, et inter Messouah et Adoua (Quartin Dillon).

Observation. — C'est une espèce facile à reconnaitre par ses épines trés-lon-
gues, ses feuilles composées seulement de trois à cinq pinnules , ordinairement
dépourvues de glandes, et par ses fruits longs au moins de cinq à six pouces,
étroits, tomenteux et roulés en spirale. Elle offre dans ses caractères quelques
rapports avec l'Acacia tomentosa, Willd. , mais en diffère par ses feuilles beau-
coup plus petites, composées seulement de trois à cinq pinnules, et non de dix
à douze, par ses folioles moins nombreuses > et ses gousses beaucoup plus for-
tement contournées sur elles-mêmes,

ACACIA PTERYGOCARPA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1036.

A. ramis cinereis glabris ; aculeis stipularibus rectis acutis rigidis ;
petiolis, petiolulisque hirtis ad singulum pinnularum par uniglan-
dulosis ; pinnis 3-5-jugis , pinnulis 7-8-jugis ; foliolis oblongis vix
acutis, crassis margine subciliatis ; capitulis axillaribus hirtis, pe-
dunculatis pisiformibus, in medio bracteatis ; floribus luteis; legu-
mine oblongo coriaceo, utrinque angustato , marginibus ala parva
notato pubenti , bivalvi.

Crescit in Abyssinia (Schimper), sine loci natalis indicatione
speciali.

Observation. — Le fruit de cette espèce la fera toujours distinguer facilement.
Il est allongé, un peu renflé, rétréci à ses deux extrémités, pubescent , veiné
longitudinalement, et ayant ses deux sutures amincies en une aile peu saillante.

240 FLORA ABYSSINICA.

ACACIA XIPHOCARPA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 522.

A. ramulis subangulatis glabris ; aculeis stipularibus rectis acutis
albidis; foliis bipinnatis, sæpius eglandulosis ; pinnis 20-25-jugis ;
pinnulis 20-25-jugis ; foliolis minimis, crassis , linearibus , obtusis ,
cum petiolulis vix ciliatis ; floribus capitatis ; capitulis solitariis brevi-
ter pedunculatis axillaribus; floribus....; leguminibus oblongis com-
pressis crassiusculis , coriaceis submarginatis , basi sensim attenuatis,
apice abrupte et oblique acuminatis , glabris , bivalvibus , 4-5 uncias
longis, 6-9 lineas latis.

Crescit prope Adoua, Maye-Gouagoua , provinciæ Tigré (Quartin
Dillon), et in planitie montana provincie Chiré, et specialiter in
districtu Ménaber, mense Novembre fructus proferens (Schimper).

Observation. — Je n'ai observé que des échantillons en fruits de cette espèce,
Soit parmi ceux qui ont été récoltés par le docteur Quartin Dillon, soit parmi
ceux de M. Schimper; mais ces fruits seuls caractérisent parfaitement celte
espèce : ils sont coriaces, comprimés , glabres , obtus, de couleur brun rou-
geâtre, et très-minces sur les bords.

ACACIA LAHAI. Steud. et Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1 , nis 449
et 229. à

À. glabriuscula ; spinis maximis rectis , acutissimis , albidis ; foliis
6-12-jugis ; foliolis 12-20-jugis, parvulis, linearibus obtusis, glaucis ,
pubentibus ; glandula sessili , cyathiformi, infra par infimum; spicis
solitariis axillaribus pedunculatis , folia paulisper superantibus; flo-
ribus sessilibus , corolla calyce triplo longiori ; fructibus longe stipi-
tatis compressis, ovalibus obtusis glabris coriaceis, 2-2 4 uncias
longis, 12-15 lineas latis.

Crescit circa Adoua , in valle Chahagué , inter Memessah et Adoua
(Quartin Dillon), et in regione septentrionali montis Selleuda
(Schimper).

Nomen abyssinicum : Lahai.

Observation. — C'est une espèce facile à reconnaître à cause de ses épines
qui ont souvent jusqu'à deux pouces de longueur, el surtout à cause de ses
gousses planes, glabres et luisantes, n'étant guère que deux fois plus longues
que larges.

LEGUMINOSÆ. 241

ACACIA ALBIDA. Delile, Fl. Ægypt., 443, t. LII, f. 3; DC., Prodr., II,
45 A

ACACIA GYROCARPA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. u, n? 4333.

A. ramis glabris, albicantibus ; spinis stipularibus acutis; foliis bi-
pinnatis; pinnis sepius 6-8-jugis ; pinnulis 10-15-jugis ; glandula
sessili cyathiformi ad singulum par ; foliolis elliptico-oblongis obtu-
sissimis, supremis obovalibus, coriaceis, pallidis subpubentibus ,
margine ciliatis ; petiolis ciliatis ; spicis axillaribus folia æquantibus
aut paulo superantibus ; leguminibus planis inæqualiter contortis
glabris.

Crescit circa Adoua (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — L'Acacia gyrocarpa d'Hochstetter, n° 1333, n'est que Acacia
albida de Delile en fruits.

Les Abyssins nomment cel arbre Memmena, selon M. Schimper. Les ra-
meaux, dans les échantillons d’Abyssinie, ne sont pas d’une couleur aussi
blanche que dans ceux d'Égypte; mais du reste je n'ai pu voir aucune autre
différence essentielle.

S IL. Aculeatz aut inermes.

ACACIA MELLIFERA. Bentham, in Hook. Lond., bot. Journ. Il, 507;
* Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. nr, 1745.

INGA MELLIFERA. Willd., Sp., IV, 4006.

A. glabra, cinerescens ; aculeis stipularibus basi latis, recurvis ,
foliis parvulis, pinnis 1-2, foliolis unijugis obovalibus oblique trun-
catis, obtusis, reticulato-venosis ; glandula cyathiformi sessili infra
par infimum ; spicis axillaribus solitariis, folium paulisper superan-
tibus laxifloris ; leguminibus planis, ellipticis, apice basique acumi-
natis, 2-4-spermis glabris, venosis.

Crescit in locis aridis provinciæ Choho (Ant. Petit), et in provincia
Méda , mense Aprili fructifera ( Schimper).

Observation. — Je n'ai pas vu les fleurs de ce pelit arbrisseau, et par con-
séquent je ne suis pas bien cerlain que les échantillons que j'ai sous les yeux
E appartiennent à l'Acacia mellifera de Bentham ou à l'Acacia detinens de Bur-
chell. j
IV. 16

242 C FLORA ABYSSINICA.

ACACIA CAMPYLACANTHA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n* 639 et 893. 5

A. ramulis tomentosis; aculeis stipularibus binis basi latis apice
acutis recurvis et unguem felinum æmulantibus ; foliis magnis bi-
pinnatis, pinnis 36-40-jugis, pinnulis minimis linearibus cultri-
formibus subacutis, 45-50-jugis, margine subciliatis, petiolis petio-
lulisque villosis eglandulosis, aut glandula cyathiformi, infrasingulum
par; spicis filiformibus 2-3 ex eadem ARS OS brevioribus, pedun-
culatis; ped lo, calycib t tosis ; leguminibus com-
pressis marginatis coriaceis glabris glaucisque , reticulatis, 3-4 uncias
longis, 6-8 lineas latis.

Crescit ad latera montium versus fluvium Taccazé , prope Tché-
latchékanné ( Quartin Dillon et Schimper ), et in præruptis monta -
nis Maye-Dogale, mense Maio flores , Novembre fructus proferens.

Observation.'— C'est un grand et bel arbre, qui parait assez généralement
répandu dans le Tigré. Il a une certaine ressemblance avec l’Acacia catheca ,
Willd.; mais il est tomenteux dans toutes ses parties jeunes, et ses feuilles se
composent de trente à quarante pinnules.

ACACIA HECATOPHYLLA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., En ir, n^ 628
et 884.

A. ramulis junioribus inermibus tomentosis , annotinis subgla-
bris , aculeatis ; aculeis infra stipularibus , brevibus, rectis, bàsi latis ;
foliis bipinnatis, pinnis 18-20-jugis; pinnulis 40-45-jugis; foliolis
linearibus obtusis subtus pallidioribus margine ciliatis; glandula
maxima oblonga sessili ad basin petioli communis ; racemis simpli-
cibus elongatis axillaribus, aggregatis, folio dimidio brevioribus ;
pedunculo communi; calyce corollaque tomentosis; corolla calyce
vix duplo longiore; leguminibus compressis latis marginatis glabris ,
4-5 uncias longis , vix unam unciam latis.

Crescit in locis umbrosis vallium prope J/aye-Dogale , in regno
Tigré (Schimper). :

Observation. — Grande et belle espèce formant un arbre de moyenne gran-
deur, et ressemblant beaucoup à l'Acacia campylacantha; elle s’en distingue
d'abord par ses jeunes rameaux trés-tomenteux et d'abord dépourvus d’aiguil- .
lons; par ses folioles beaucoup plus grandes et plus nombreuses, par ses épis
de fleurs réunis plusieurs ensemble à l'aisselle des feuilles, et enfin par ses
gousses presque deux fois aussi larges sans être plus longues.

. LEGUMINOS E. 243

ACACIA ERYTHRANTHA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. m,
n° 4120.

A. ramis pubescentibus; aculeis minimis infrastipularibus rectis ;
pinnis 30-35-jugis; petiolo pubente glandulas sessiles quasdam
unam ad basin et ceteras sparsas gerenti; pinnulis 40-50-jugis ;
foliolis minimis linearibus obtusis , ciliatis ; spicis axillaribus 2-3,
folio brevioribus; calyce pubente, corollam fere quante; legu-
mine....

Crescit prope TeAélatehekanné ( Quartin Dillon), et ad radices
montium prope Derragoussel, districtus Choada, in provincia Se-
miène, mense Julio florens ( Schimper ).

Observation. — Elle a beaucoup de ressemblance avec l'Acacia campylacan-
tha ; mais en diffère surtout par ses fleurs rougeâtres, par ses aiguillons petits
et non aussi épais à leur base. Je n'ai pas observé ses gousses.

ACACIA GLAUCOPHYLLA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, n° 725,
sect. rr, n° 4710.

A. inermis; foliis bipinnatis, pinnis 3-6-jugis; pinnulis 15-20-ju-

gis ; oblongo-angustis cultriformibus obtusis glabris glaucis ; petio-

lulis, petioloque basi glandula sessili notato pubentibus, spicis
axillaribus 1-2, folia subzequantibus, densifloris; floribus sessili-
bus; corolla brevi , calycem vix duplo superante , glabra ; legumini-
bus planis oblongis angustis glabris, glaucisque , obtusis , 3-4 uncias
longis 5-6 lineas latis.

Crescit ad latera montium, versus fluvium Taccazé , infra Tehé-
latchékanné, mense Augusto florens et mense Novembre fructifera
(Quartin Dillon et Schimper ).

Observation. — Cette espèce est-elle véritablement dépourvue d'aiguillons ?
Nous le pensons sans en étre complétement cerlains. En effet , il arrive quel-
quefois que certains échantillons d'une espèce portent des aiguillons qui man-
quent complétement dans d'autres échantillons de la méme espèce. Notre plante
a une certaine analogie avec l’Acacia Verek, décrit et figuré dans la Flore de
Sénégambie (p. 245, t. XLVI); mais l'absence des aiguillons, les folioles plus
larges, plus nombreuses, les feuilles également plus grandes et les gousses plus
étroites, distinguent suffisamment celte espèce.

24^ FLORA ABYSSINICA.

ACACIA TRIACANTHA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss sect. m,
n° 4746. 1

A. ramis aculeatis; aculeis tribus infrastipularibus, brevibus
rectis aut subincurvis ; foliis 3-5-jugis ; foliolis 10-14-jugis, oblongis
obtusis aut subacutis dimidiatis cultriformibus glaberrimis glaucis-
que; glandula parva sessili versus petioli basin ; spicis axillaribus
folio longioribus; leguminibus planis oblongis acuminatis , membra-
naceis vix puberulis, 2 4-3 uncias longis , 6-7 lineas latis.

Crescit in valle Meda, provincie Meda, mense Aprili fructifera
( Schimper ).

Observation. — Voici encore une espèce très-voisine de lAcacia Vereck.
Comme cette dernière, on trouve trois aiguillons courts à la base des faisceaux
de feuilles; mais ses folioles sont beaucoup plus larges, entièrement glabres,
et ses pélioles portent une pelite glande sessile vers leur base. Néanmoins
peut-être que quand on connaîtra les fleurs de celte espèce, on sera amené à
la réunir à l’Acacia Verek.

ACACIA VENOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 524.

A. ramis glabris; aculeis infrastipularibus brevibus recurvis ;
pinnis sæpius 4-7-jugis, petiolo pilosiusculo, ad basin uniglandu-
loso; pinnulis 7-19-jugis; foliolis elliptico-oblongis aut obovali-
oblongis obtusis brevissime petiolulatis glabris; floribus spicatis ?
legumine latissimo 5-6 uncias longo, 1 unciam lato; reticulato-
venoso glabro, bivalvi ; incrassato marginato.

Crescit prope Tchélatchékanné ( Quartin Dillon), et in provincia
Chiré , mense Novembre fructifera ( Schimper).

Observation. — Cet arbuste constitue une espèce voisine de l'Acacia læta,
R. Brown , loc. cit. Elle en diffère par ses folioles formant de sept à douze paires
(et non de trois à cinq), elliptiques ou obovales allongées, obtuses et non mu-

. cronées.

ACACIA LÆTA. R. Brown., in Salt. Abyss. app. ; Benth., loc. cit., p. 508.

A. glabra, pallida vel glauca; aculeis infrastipularibus geminis
subrecurvis vel nullis; petiolo inermi ; pinnis subtrijugis, foliolis
3-5-jugis, oblique cuneato-oblongis , obtusis mucronulatisve; spicis

LEGUMINOSÆ. 245
-axillaribus laxis, folia æquantibus ; legumine stipitato latissime
oblongo membranaceo glabro.
Crescit in Abyssinia (Salt).
Observation. — Je ne connais cette espèce que par la phrase précédente, faile
par M. Bentham d'aprés les échantillons originaux de Robert Brown. Elle me
parail avoir beaucoup de ressemblance avec l'espece précédente.

ACACIA SANGUINEA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. ur, 1567.

A. aculeis infrastipularibus parvulis recurvis; foliis 2-4-jugis ;
foliolis 5-8-jugis, membranaceis obovali-oblongis obtusissimis mar-
gine subciliatis, glandula parva versus petioli basin ; spicis axillari-
bus folio brevioribus laxifloris ; corolla rosea, calyce purpureo gla-
bro triplo longiori ; leguminibus.....

Crescrit versus Tchélatchékanné , in convalle fluvii Taccazé, mense
Aprili florens ( Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Rien n'est plus facile que de distinguer celle espèce par ses
folioles minces eL membraneuses, obovales, allongées, et surtout par ses fleurs
dont les enveloppes sont de couleur purpurine. Je n'ai point observé ses
fruits.

ACACIA AMYTHETHOPHYLLA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 887.

A. inermis , aut aculeis infrastipularibus minimis, ramulis pul-
verulentis ; foliis maximis bipinnatis, pinnis 25-30 ; foliolis 25-30-
jugis parvulis angustis cultriformibus apice obliquo vix acutis glabris
margine ciliatis ; stipulis brevibus acutis spinescentibus; glandula
oblonga sessili ad basin petioli ; spicis capitatis multifloris extre-
mitatem digiti æquantibus pedunculatis versus medium bracteis
verticillatis et paniculam terminalem nudam efformantibus ; legu-
-minibus coriaceis planis oblongis, angustis, glabris, 5-6 uncias
longis, semiunciam latis.

Crescit in convalle fluvii Taccazé, non procul a TeAélatehékanné ,
mense Maio florens et Decembre fructifera ( Quartin Dillon et Schim-
per).

Observation. — Parmi les espèces assez nombreuses de celle section, qui

croissent en Afrique ou dans l'Inde, l'4cacia amythethophylla se reconnait à
ses feuilles très-longues, formées de vingt-cinq à trente pinnules , dont les fo-

246 FLORA ABYSSINICA.

lioles sont fort nombreuses, réunies au nombre de vingt-cinq à trente paires,
très-étroites et en forme de lame de couteau. Ses gousses sont coriaces, glabres
et luisantes. E

CAILLIEA. Guill. et Perrott., in F/. Seneg., I, 939.

CAILLIEA DICHROSTACHYS. Guill. et Perr., loc. cit, I, 240.

DESMANTHUS TRICHOSTACHYS. DC., Lég. Mém., XII, t. LXVII; ibid.,
Prodr., II, 445.

C. ramis spinosis, spinis rectis brevibus ; foliis bipinnatis, pinnis
10-12; foliolis 18-20-jugis, parvis, oblongo-linearibus obtusis ,
glabris, ciliatis ; glandula pedicellata ad basin singulorum parium ;
racemis pedunculatis simplicibus erectis cylindraceis, densis fere
folia æquantibus ; leguminibus planis flexuosis , glabris.

Crescit inter Messouah et Adoua, et non procul a convalle fluvii
Mareb, prope Addi-Abo (Quartin Dillon), et ad latera montium
prope TeAélatehékanné , in convalle fluvii Taccazé, mense Novembre
fructifera et in districtu Choada, in provincia Semiène , ( Schim-
per). x

Observation. — Cet arbrisseau porte en Abyssinie le nom de Connak. C’est la
même espèce qui croît au Sénégal, et qui a été décrite dans la Flore de Séné-
gambie, par MM. Guillemin et Perrottet.

HI. CÆSALPINIÆ.

PTEROLOBIUM. R. Brown., in Salt. append., p. 377; Wight `
et Arn., Prodr. Fl. penins. Ind., I, 283.

PTEROLOBIUM ABYSSINICUM. Nob.

QUARTINIA ABYSSINICA. A. Rich., in Ann. Sc. nat., XIV, 260, t. XIV.
PTEROLOBIUM LACERANS. R. Brown, in Salt. Append. Voy., 377.
KANTUFFA. Bruce, Voy., V, 64, t. XIV.

MIMOSA KANTUFFA. DC., Prodr., H, 434.

P. ramulis teretibus pulverulenti-subpubentibus; foliis bipinnatis
6-8-jugis, foliolis 8-12-jugis, anguste ellipticis , sublinearibus , basi

*

* LEGUMINOSÆ. 241

apiceque obtusis, glabris; petiolulis petioloque subtomentosis ,
‘aculeis tribus ad basin singularum pinnarum, et intermedio recto ,
lateralibus recurvis, stipulis in aculeis recurvis mutatis ; floribus
pallide luteolis, pedicellatis , racemos strictos elongatos multifloros ,
pedunculatos, 5-6 uncias longos efformantibus ; pedicellis basique
integra et i ta calycis t tosis ; laciniis calycinis externe
convexis pubentibus ; petalis vix calycem æquantibus apice subden-
ticulatis ; ovario tomentoso, stylo brevi, et stigmate terminali et
concavo; fructibus purpureis, ala membranacea unilaterali , latiore
longioreque terminatis.

Crescit circa Memessah , Adoua ( Quartin Dillon, Schimper), et in
provinciis Choa et Tchéleukote (Ant. Petit).

Nomina abyssinica : Kantuffa et Kantouffa.

Observation. — Cet arbrisseau est bien certainement celui dont parle Bruce
sous le nom de Kantuffa, et auquel R. Brown a donné celui de Pterolobium
lacerans. Cependant nous proposons de changer ce nom en celui de Pterolo-
bium abyssinicum ; en voici les motifs: M. W. Arnott (Prodr. Fl. penis. Ind.
orient., 1, 283), a cru que la Cæsalpinia lacerans , Roxb., Flor. Ind., W,
p. 367, élait la méme espèce que celle qui avait été nommée par R. Brown
Pterolobium lacerans. Il les a donc réunies sous une dénomination commune,
celle de Pterolobium lacerans ; mais l'examen que nous avons fait du Pterolo-
bium lacerans de l'Inde, sur un échantillon authentique qui nous a été donné
gracieusement par MM. Wight et Arnott , nous a montré que la plante indienne
est différente de la plante d'Abyssinie. En conséquence, pour éviter la confu-
sión qui pourrait résulter du nom de Pterolobium lacerans , qui a été appliqué
à deux plantes différentes, nous proposons d'appeler le Kantuffa Pterolobium
abyssinicum et la Cæsalpinia lacerans de Roxburgh , Pterolobium indicum.

Voici les principaux caractères qui distinguent ces deux espèces : Dans le
Pterolobium abyssinicum, Nob., les folioles sont elliptiques, allongées, très-
élroites, glabres, au nombre de huit à douze paires; dans le Pterolobium in-
dicum, Nob., elles sont ovales, obtuses, présentant quelques poils à leur face in-
férieure, et seulement au nombre de quatre à huit paires. Les fleurs forment
de longues grappes simples, denses, roides, dressées, réunies en une panicule
terminale et nue dans la plante éthiopienne ; ces grappes sont plus courtes et
laches dans la plante indienne; dans la première, le calice est finement;pubes-
cent à sa face externe, il est glabre dans la seconde ; l'ovaire du Pterolobium
abyssinicum est tomenteux , son style court; l'ovaire du Pterolobium indicum
est glabre, et son style trois fois aussi long que l'ovaire; enfin Vaile unilatérale
et membraneuse, qui termine le fruit à sa partie supérieure, est plus étroite
que la partie inférieure et seminifere dans l'espèce de l'Inde; elle est au con-
traire plus large dans l'espéce d’Abyssinie.

Ces différences nous ont paru plus que suffisantes pour séparer et distinguer
ces deux plantes comme espèces dislincles.

248 FLORA ABYSSINICA. $

CADIA. Forsk., Descript., 90; DC., Prodr., II, 486.

CADIA VARIA. L'Hérit., Diss. in mag. Encycl., V, 29 ; DC., Prodr., II, 486.
SPANDONCEA TAMARINDIFOLIA. Desfont., Déc. philos., VII, 259.

(Tap. XLVI.)

C. ramulis ferrugineo-tomentosis ; foliis imparipinnatis ; foliolis
multijugis, alternis , subsessilibus , oblongis , angustis , obtusis su-
perne glabris, subtus sericeis ; petiolo communi ferrugineo-tomen-
toso; floribus axillaribus, pedunculatis, pendulis 1-2; calycis

lati lobis iovalibus acutis viridi-purpureis ; petalis

qualil bovalibus obtusissimis , purpureis ; legumine plano ,
angusto, acuto, glabro, polyspermo.

Crescit in Abyssinia (Ant. Petit).

Observation. — Cet arbrisseau est connu en Abyssinie sous le nom de Schilen ;
mais malheureusement c'est le seul renseignement que je trouve sur lui dans
les herbiers de MM. Quartin Dillon et Petit, où n'est point indiqué le lieu où
croît cette espèce. Je n'ai pu observer aucune différence entre les échantillons
récoltés en Abyssinie et ceux d’Arabie.

TAMARINDUS. L., Gen., n° 56; DC., Prodr., II, 488.
TAMARINDUS INDICA. L., Sp., 48; DC., Prodr., II , 488.

T. foliis paripinnatis, multijugis elliptico-oblongis, utrinque ob- '

tusis glaucis ; 1 inibus elongatis acinaciformibus crassis crusta-
ceis. *
Crescit in diversis Abyssiniæ vallibus , inter 2000 et 3000 pedum
altitudine, Mareb ( Quartin Dillon ), in convalle fluvii Taccazé ,
infra Tchélatchékanné, mense Novembre fructifera (Quartin Dillon
et Schimper).

Observation. — Les Abyssins le nomment Hommar. Ils mangent le fruit seul
et récent qui a une saveur sucrée et aigrelette. Quelquefois on le mêle au nouk
et au lin pour en former une pâte acidule, qui sert d’aliment. Les habitants de
l'Abyssinie ne connaissent pas la propriété laxative de la pulpe du tamarin.
Aussi ne récoltent-ils pas son fruit pour en faire un objet de commerce et d'ex-
portation.

LEGUMINOSE. i 249

CASSIA. L., Gen., n° 514; DC., Prodr., ll, 489.
S L Fistula.

CASSIA. AREREH. Delile, in Cail. Voy. à Méroé ; Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. nr, n° 4770.
CASSIA FISTULA? Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. Ir, n° 896
(non L.).

(Tan. XLVII.)

C. ramulis glabris; foliis imparipinnatis , 6-8-jugis ; foliolis petio-
lulatis ovali-oblongis longe acuminatis acumine obtuso subemargi-
nato, glabris ; corymbo terminali; floribus magnis longe peduncu-
latis, basi bracteis linearibus longissimis acutis , glabris, persisten-
tibus; anthera staminum trium fertilium oblongo-cordiformi , rimis
duabus longitudinalibus dehi ti; legumine pedali, tereti, lignoso,
glabro, lævi, multiloculari, subdehiscenti ; loculis 1-spermis, pulpa
viridi repletis, seminibus compressis.

Crescrit in regno Choa (Ant. Petit), et prope Tchélatchékanné
( Quartin Dillon et Schimper).

Nomen abyssinicum : Chilolobei.

Observation. — D'après le caractère incomplet qui a été donné jusqu'à présent
dela Cassia arereh, Delile, il m'eüt été impossible de reconnaître cette espèce
dans le bel arbre dont nous venons de tracer le caractère; mais M. Delile a lui-
même reconnu son espèce dans les échantillons recueillis en Abyssinie soit par
M. Schimper, soit par les docteurs Quartin Dillon et Antoine Petit. Il ne saurait
y avoir de doutes à cet égard. C'est une fort belle espèce formant tantôt un
grand arbre, tantôt simplement un arbrisseau, suivant la nature du terrain et
son exposition. Elle est fort remarquable par la longueur de ses pédoncules ,
par ses longues bractées linéaires , placées à la base de ses pédoncules, et enfin
par ses gousses cylindriques dont les loges sont remplies d'une pulpe verdátre.

S II. Senna.
CASSIA OBOVATA. Colladon , Monog., p. 92 , t. XV, f. A; DC., Prodr., II,
492.
CASSIA SENNA. Lamk., Ill., t. CCCXXXII, f. 2, a, b, d.

C. pulverulento-subpubens; foliis 3-6-jugis, obovalibus, obtu-

250 ' FLORA ABYSSINICA.
sissimis apiculatis, basi valde inæquilateris glaucis , subtus pulve-
rulis, stipulis lanceolatis , acutis , racemo terminali paucifloro, sepalis
obovalibus obtusis ; leguminibus planis arcuatis , basi et apice obtusis
utrinque cristis transversis notatis.

Crescit in. pluribus provinciis Abyssiniæ.

Observation. — On sait que cette espèce est une de celles dont les folioles
constituent Pune des sortes de séné usitées en Europe.

S IL. Chamesenna.

CASSIA GORATENSIS. Fresen., in Flora, 1839 , p. 53 ; Hochsttet., in pl.
Schimp. Abyss., sect. 1, 29, sect. 111, 1485.

C. lignosa ; ramulis tomentosis ; foliis 7-10-jugis ; foliolis oppo-
sitis, breviter petiolulatis elliptico-oblongis , utrinque obtusis, apice
mucronulatis ; superne pubentibus , subtus cinereo-subtomentosis ;
glandula subconico-lineari , sepius inter singula foliorum paria;
floribus magnis, racemoso-corymbosis, corymbis terminalibus ,
aut axillaribus nudis ; sepalis obtusis externe basi villosis ; petalis
valde inæqualibus; antheris fertilibus 3, longioribus; legamine
compresso angusto , acuto 3-4 uncias longo , 4-5 lineas lato, sub-
coriaceo-carnoso , submoniliformi , indehiscente.

Crescit in monte Se/leuda , mense Augusto florens, et in provincia
Chiré, mense Octobre fructus nondum perfecte maturos proferens
(Quartin Dillon), et circa Adoua (Schimper).

Observation. — C’est une fort belle espèce qui se distingue facilement par
ses folioles très-obtuses , lomenteuses, au nombre de sept à dix paires, pré-
sentant ordinairement une glande allongée à la base de chaque paire; cette
glande n'existe pas toujours à toutes les paires de folioles; ses fruits sont pla-

nes, inégalement étranglés de distance en distance, et m'ont paru un peu
charnus.

CASSIA TORA. L., Sp., 538; DC., Prodr., II, 493.

C. caule erecto tereti 2-pedali parce ramoso, nisi in extremitati-
bus glabro ; foliis longe petiolatis sepius 3-jugis ; foliolis obovalibus
apice obtusis aut subacutis, glaucis, subtus pubentibus, glandula
oblonga conica inter par inferius ; floribus subsolitariis pedunculatis
axillaribus ; legumine longissimo angusto acutissimo, ad suturas
lineis incrassatis notato , glabro.

LEGUMINOSÆ. 251
Crescit circa Adoua et Tchélatchékanné (Quartin Dillon), et in
valle Aguar, provincie Meda, in regno T'igré, mense Aprili fructi-
fera (Schimper).
Observation. — Espèce généralement répandue dans presque toutes les con-
trées chaudes de l'ancien continent.

CASSIA ABSUS. L., Sp., 537; Vogel, Monog., n° 470; DC., Prodr., IL,
500.

CASSIA THONNINGII. DC., loc. cit.

C. caule erecto pedali, parce ramoso piloso-glanduloso ; foliis 2-
jugis , foliolis obovalibus obtusis mucronulatis, margine subtusque
puberulis punctatis; floribus inferioribus subsolitaris axillaribus,
supremis racemum terminalem effor ibus; 1 inibus planis
apiculatis glanduloso -hispidis.

Crescit prope Tchélatchékanné, et in planitie provincie Chiré
( Quartin Dillon), in demissis prope Add'erbati, in regno Tigré ,
mense Octobre fructifera ( Schimper ).

D

Observation. — Nous pensons, à l'exemple de Vogel, qu'on doit réunir au
Cassia absus de Linnée, la Cassia Thonningii de De Candolle , qui n’en diffère
par aucun caractère.

CASSIA OCCIDENTALIS. L., Sp., 539; DC., Prodr., II, 497.

CASSIA SOPHERA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n? 312 (non L.).

C. caule erecto, 2-3-pedali, glabro; foliis 4-5-jugis ; foliolis
elliptico-oblongis, acuminatis aut lanceolatis glabris , margine cilia-
tis; glandula oblonga sessili versus basin petioli; racemo corymbi-
formi terminali; leguminibus planis angustis subglabris, suturis in-
crassato-marginatis.

Crescit circa Adoua, mense Novembre florens et fructifera (Quar-
tin Dillon et Schimper).

Observation. — La Cassia occidentalis, L., est une plante répandue abondam-
ment dans presque toutes les contrées chaudes du globe. Les échantillons re-
cueillis dans l'ancien continent ne different en rien de ceux qui croissent en
Amérique.

Laplante nommée Cassia sophera, L., par MM. Hochstetter et Steudel n'est rien
autre chose que la Cassia occidentalis. Le port est à peu prés le méme dans ces
deux espèces; mais, dans la première, le fruit est presque cylindrique, les.
folioles deux oü trois fois plus nombreuses, etc.

252 FLORA ABYSSINICA.

S IV. Chamcerista.

CASSIA NIGRICANS. Vahl., Symb., I, 30; DC., Prodr., II, 498 ; Hochst.,
in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4044.

C. ferrugineo-pilosa; caule erecto simpliciusculo, aut ramoso
hirsuto, pilis longis intermixtis ; foliis sepius 10-14-jugis subsessi-
libus ; foliolis oblongo-angustis apice basique obtusis, apice mucro-
natis ciliatis, superne subtusque glabris; glandula sessili ad basin
petioli; pedunculis supraaxillaribus brevibus erectis, 1-4-floris ;
legumine compresso obtuso piloso 1-1 4 unciam longo, 3 lineas lato.

Crescit prope Addoholo, non procul a convalle fluvii Mareb ,
(Quartin Dillon), et prope Mayegouagoua , in vallibus et collibus
provinciæ Meda, mense Aprili fructifera ( Schimper).

Observation. — Espèce assez généralement répandue en Arabie et en Abys-
sinie.

CASSIA MIMOSOIDES. Sp., 543; Vogel, Monogr., n° 253; non DC.,
Prodr., Il, 503; Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. nr, n? 4443.

CASSIA NICTITANS. L., Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 66.

C. puberula; caule erecto, ramoso, 1-2-pedali, pubenti ; foliis
multijugis, 25-30-jugis; foliolis minimis approximatis , oblongo-
linearibus obtusis, inæquilateris, apice mucronulatis, appresse pu-
bentibus ; glandula sessili infra singula paria ; floribus parvulis pe-
dicellatis axillaribus solitariis aut aggregatis, bracteolis linearibus
onustis; leguminibus oblongis angustis planis pubentibus.

Crescit in provincia Chiré , et prope Tchélatchékanné, non procul
a convalle fluvii Taccazé ( Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Cette espèce est généralement répandue dans presque toutes
les contrées chaudes de l’ancien et du nouveau continent. Elle est fort variable
dans sa forme générale et dans ses caractères particuliers. Aussi, comme l’a fait
remarquer M. Vogel dans sa monographie du genre Cassia, a-t-on établi un
grand nombre d'espèces qui ne sont que des formes de la Cassia mimosoides de
Linnée.

LEGUMINOSÆ. * 253

BAUHINIA. Plum., Gen., t. XIII; DC., Prodr., II, 512.

BAUHINIA ABYSSINICA. Nob.

BAUHINIA INERMIS. Forsk., Descr., 85 e Steudel, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, n° 712 ( non Forsk.).

B. inermis; foliis basi cordatis coriaceis, foliolis multo ultra me- *

dium coalitis apice obtusis, aut subacutis subtus 5-nerviis, minute
reticulatis, in nervis nervulisque molliter tomentosis ; floribus fer-
rugineis, racemosis, racemis folio oppositis, sepe in paniculam
terminalem dispositis ; legumine fere pedali 1 unciam lato , ferru-
gineo-tomentoso, coriaceo , crasso, indehiscente, polyspermo.

Crescit prope Adoua, Feure-Feura ( Quartin Dillon), et prope
Feurokoba , haud longe ab Tchélatchékanné, in convalle fluvii Tac-
cazé , mense Novembre flores et fructus (Schimper).

Observation. — Cette espèce n'ést cerlainement pas la Bauhinia inermis de
Forskal, ou Bauhinia reticulata de De Candolle, ainsi que je l'ai reconnu soit
* par l'inspection des échantillons de la Flore de Sénégambie , soit par la lecture
de la description abrégée, mais suffisante, de Forskal. En effet, d’après cette
description, la Bauhinia inermis , Forsk., a des gousses linéaires, longues seu -
lement de deux pouces, et plus étroites que le doigt; la plante d'Abyssinie a
des gousses longues quelquefois de pres d'un pied , larges d'au moins un pouce,
ei couvertes d'un duvet pulvérulent et ferrugineux. Une semblable différence
éloigne évidemment ces deux espèces. De plus ,;dans la plante d'Arabie, les
feuilles sohl presque, orbiculaires, à lobes divariqués, glabres; celles de la
plante éthiopienne sont cordiformes, allongées, à lobes peu divariqués, et to-
menteuses et ferrugineuses à leur face inférieure.
Pour ces différents motifs, nous croyons que la plante d'Abyssinie est diffé-
rente de celle d'Arabie et du Sénégal, et qu'elle constitue une espèce nouvelle
que nous nommons Bauhinia abyssinica.

j BESENNA ?
BESENNA ANTHELMINTICA ? Nob.

Crescit cirea Add'erbati, mense Octobre sine floribus nec fruc-
tibus ( Quartin Dillon ).

Observation. — Nous mentionnons ici celle plante connue sous le nom de
Besenna , et trés-employée dans le traitement du ver solitaire. Ce qui est re-

254 FLORA ABYSSINICA;

marquable , c'est que M. Schimper, de même que les docteurs Quartin Dillon
et Antoine Petit, n’ont envoyé que des échantillons privés de fleurs et de fruits.
Évidemment ces échantillons appartiennent à une légumineuse, mais à quel
genre et à quelle espèce? c’est ce qu'on ne pourra savoir sûrement que quand
on connaîtra les fleurs et les fruits: Voici les caractères que nous présentent les
échantillons que nous avons sous les yeux :

Rami lignosi glabri , cortice cinereo tecti; folia bipinnata, pinnis
2-3-jugis ; foliola paripinnata, 2-4-juga, obovalia, obtusa aut sub-
„acuta, basi næquilatera, utrinque glabra subtus reticulata ; majora
1 unciam longa, 4-7 lineas lata.

ROSACEÆ. 255

XXXVIII. ROSACEÆ.

Tribus I. DRUPACEÆ.

AMYGDALUS. Tourn., /nst., t. CCCCII; DC., Prodr., II, 530.
AMYGDALUS COMMUNIS. L., Sp.. 677; DC., Prodr., Il, 530.

A. foliis oblongo-lanceolatis serrulatis, floribus solitariis, caly-
. cibus campanulatis, fructibus ovoideo-compressis tomentosis.
Crescit et colitur in Abyssinia (Quartin Dillon et Ant. Petit).

PERSICA. Tournef., Inst., 406, t. CCCIC; DC., Prodr., II, 531.

PERSICA VULGARIS. Mill, Dict., n° 4 ; DC., Prodr., IL, 531.
AMYGDALUS PERSICA, L., Sp., 677.
P. fructibus ovoideo-globosis , valde carnosis tomentosis.
Crescit in hortis ubi colitur, in provincia Etchéleukote (Antoine
Petit).

Observation. — Le pécher est cultivé dans les jardins de la province d'Etché-
leukote, où il a été vu par M. le docteur Antoine Petit. Ses fruits y parviennent
à maturité.

ARMENIACA. Tournef., /nst., t. CCCIC; DC., Prodr., Il, 531.

ARMENIACA VULGARIS. Lamke., Dict., I, 2; DC., Prodr., II, 532.

À. floribus sessilibus, foliis cordatis vel ovatis. DC. Zoe. cit.
Colitur in Abyssinia (Quartin Dillon et Ant. Petit). i

256 FLORA ABYSSINICA.

Tribus H. FRAGARIACEÆ.

RUBUS. L., Gen., n° 864; DC., Prodr., II, 556.
RUBUS EXSUCCUS. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 867.

" R. ramis teretibus petiolisque fulvo-tomentosis aculeatis, aculeis
recurvis; foliolis sepius 5, lateralibus breviter, terminali longius-
cule petiolulatis, ovali-oblongis acuminatis basi obtusis margine
duplicato-serratis, superne pubentibus, subtus subflavo-tomento-
sis, in nervo medio aculeatis; stipulis lineari-lanceolatis ; panicula
thyrsoidea terminali stipata ; foliis simplicibus , magnitudine sensim
versus caulis apicem decrescentibus ; sepalis lanceolatis; carpellis in
capitulum ovoideum aggregatis oblongis compressis subarcuatis
siccis foveolato-reticulatis glabris.

Crescit in umbrosis lateris borealis montis Aber, prope Dsche-
nausa , in provincia Semiéne , mense Decembre fructifer (Schimper).
Observation. — On distingue facilement cette espèce à ses carpelles entière-
ment secs, comprimés, réticulés et glabres à leur surfac
meaux età ses pétioles très-tomenteux et de couleur

lioles ovales, dentées en scie dans leur contour, d’
deux faces.

e, à ses jeunes ra-
ferrügineuse, et à ses fo-
une teinte pâle sur leurs

RUBUS PETITIANUS. Nob.

R. ramis teretibus petiolisque subflavo-viridi-tomentosis, acu-
leatis , aculeis recurvis; foliolis 3, lateralibus vix petiolulatis , ter-
minali majori petiolulato, omnibus figura variis ovali-obtusis seu
acuminatis, aut fere suborbicularibus inciso-serratis , terminali ali-
quando sublobulato, in nervo medio subaculeatis superne, . sed
presertim subtus dense pubentibus concoloribus; stipulis lanceo-
latis, acutissimis; floribus subcorymbosis; sepalis ovalibus apice
abrupte acuminatis; carpellis....

Nomen abyssinicum : Kochecilla.

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit), et circa Adoua
(Quartin Dillon).

Observation. — Cette espèce ressemble assez au Rubus exsuccus; mais on
e :

ROSACEÆ. 257
peut l'en distinguer avec une grande facilité. Ses feuilles se composent seule-
ment de trois et non de cinq folioles; ces folioles sont plus larges , incisées et
presque lobées dans leur contour, simpl i et nont A
et enfin par ses sépales ovales, acuminés et non lancéolés. Je n'ai pas vu les
fruits murs de cette espèce.

RUBUS QUARTINIANUS. Nob.

R. ramulis subangulatis petiolisque pallido-tomentosis , aculeatis,
aculeis subrecurvis ; foliis pinnatis, foliolis 5, rarius 3, superne vix
pubentibus, subtus albido-tomentosis, in nervo medio aculeatis ;
lateralibus ovalibus acutis , basi obtusis margine inciso et duplicato-
serratis, terminali latiori, inciso-lobato; stipulis linearibus; flori-
bus apetalis in axilla foliorum supremorum solitariis aut in pedun-
culo communi 2-3 , aculeis parvis in pedunculo et usque ad basin
calycis , sepalis ovali-oblongis acuminatis.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon ).

Observation. — Il existe déjà un Rubus apetalus; notre plante mériterait
également ce nom; car je me suis assuré en analysant plusieurs boutons qu'ils
étaient dépourvus de pétales. Notre espéce se distingue du Rubus apetalus ,
Poiret , qui est originaire de l'ile de France, par ses fleurs peu nombreuses, el
méme quelquefois solitaires à l'aisselle des feuilles, et par ses sépales ovales,
acuminés et non lancéolés.

POTENTILLA. Néstl., Monog.; DC., Prodr., Il, 571.
POTENTILLA ABYSSINICA. Nob.

P. caule flagelliformi , reptante , surculis longissimis pubentibus ;
foliis longe petiolatis, digitato-5-partitis , foliolis distinctis obovali-
oblongis obtusis basi sensim angustatis profunde dentatis cum petio-
lis pilosis ; stipulis foliaceis dentatis; pedunculis axillaribus longis-
simis unifloris; calyculi foliolis elliptico - oblongis acutis calyce
longioribus, calycis laciniis ellipticis oblongis , acutis, magis sericeis ;
petalis obcordatis aureis; receptaculo piloso; akeniis lævibus gla-
bris. 7

Crescit in locis opacis et humidis provincie TeAéleukote , men-
sibus Maio et Junio florifera fructiferaque (Ant. Petit).

Observation. — Nous considérons cette espèce comme tout à fait nouvelle.
Elle a quelque analogie avec la Potentilla reptans, L. ; mais elle est beaucoup
plus grande : ses feuilles sont très-pubescentes, ses folioles obtuses, présen-

Iv. ti

258 FLORA ABYSSINICA.
lant des dents extrêmement profondes et aiguës; ses stipules sont foliacées
et dentées; son calicule est formé de folioles elliptiques allongées, aiguës,
beaucoup plus grandes que le calice, s’accroissant encore après la floraison.
Enfin ses carpelles sont parfaitement glabres et lisses.

POTENTILLA REPTANS. L., Sp., 714; DC., Prodr., Il, 574.

P. caule sarmentoso, flagelliformi, reptante, surculis elongatis
glabriusculis; foliis petiolatis digitato-quinatis ; foliolis obovali-cu-
neiformibus obtusis dentatis , nisi subtus in nervis glabris; stipulis
ovali-oblongis, acutis, integris; pedunculis axillaribus folio lon-
gioribus; calyculi foliolis ovalibus acutis, calyce brevioribus, ca-
lycis laciniis oblongis, acutis subsericeis; petalis obcordato-subor-
bicularibus; receptaculo piloso; akeniis punctatis.

Crescit in arvis prope Maye-Gouagoua, non procul ab Adoua,
mense Novembre florens ( Quartin Dillon).

Observation. — Je n'ai pu observer aucune différence entre ces échantillons
et ceux de la plante qui est si commune aux environs de Paris.

Tribus III. AGRIMONLE.

BRAYERA. Kunth, in Brayer notic., 1824; ibid., Dict. class. hist.
nat., V, 501; DC., Prodr., I, 588.

BRAYERA ANTHELMINTICA. Kunth , loc. cit. ; DC., loc. cit.
CUSSO OU BANKSIA ABYSSINIA. Bruce, Voy., V, 94, t. XXII et XXIII.

HAGENIA ABYSSINICA. Willd., Sp., H, 334; Lamkc., Il., t. CCCXI.

B. ramulis teretibús ferrugineo-hirsutissimis ; foliis alternis basi
vaginantibusin parte ramulorum superiore approximatis interrupte
imparipinnatis ; foliolis elliptico-lanceolatis , acutis, margine acute
serratis et dense ciliatis, superne glabris, subtus præsertim in
nervis hirtis , foliolis intermediis minimis aut nullis: stipulis longis-
simis foliaceis, cum petioli marginibus complete adnatis basi am-
plexicaulibus, apice obtusis, margine subdenticulatis; floribus
dioicis, parvulis viridi-purpurascentibus, numerosissimis et panicu-
lam ramosissimam , pedalem et ultra efformantibus.

Crescit in provinciis Tigré, Agame, Choa, et colitur ubique
(Quartin Dillon, Ant. Petit, Rochet d'Héricourt , Schimper ).

ROSACE/E. 259

Observation. — Le cosso est un arbre d'une vinglaine de pieds de hauteur.
M. Kunth est le premier qui nous ait fait connaitre la structure de sa fleur.
Mais ce qu'il n'a pas été à méme d'observer, et ce que je viens de reconnaitre
par une analyse très-détaillée de cette plante singulière, c'est que les fleurs
sont unisexuées et dioiques, et que celles qui ont été observées et décrites par
M. Kunth sont les fleurs mâles. Ces fleurs sont à peu prés de la méme gran-
deur et disposées de la méme maniere dans les deux sexes. Mais elles offrent
dans leur structure des différences très-marquées. Les fleurs mâles ont un ca-
lice turbiné à la base, offrant un limbe de cinq folioles Scarieuses , étalées,
obtuses, mucronées ou réfléchies; en dehors de ces cinq folioles, on en trouve
cinq beaucoup plus petites , alternes, aiguës, formant un véritable calicule et
allernant avec les précédentes ; cinq pétales irés-petits, lancéolés, aigus,
blancs, sont attachés à la gorge du calice et alternent avec les sépales. Les
étamines varient de quinze à vingt: elles sont attachées en dehors d'un disque
annulaire, mince, qui garnit la gorge du calice. Le tube du calice contient
deux carpelles distincts, très-serrés l'un contre l'autre, composés chacun
d'un ovaire à une seule loge, offrant un ovule pendant de son sommet,
d'un style velu et d'un stigmate épais, élargi et discoide. Ces fleurs pourraient
être considérées comme des fleurs hermaphrodites, car les deux carpelles m'ont.
paru parfaitement bien conformés. 3

Les autres fleurs sont évidemment femelles. Leur périanthe differe de celui
des fleurs mâles par le grand développement que prend le calicule dont les
cinq divisions régulièrement élalées sont quatre ou cinq fois plus grandes
que les lobes du calice et placés à une certaine distance au- dessous d'eux.
Les pétales manquent complétement. Le disque forme un tube tronqué à son
sommet , à travers lequel passent le sommet des deux styles et les deux stig-
mates. En dehors de la base du disque sont placées circulairement de quinze à
vingt étamines trés-petites , tout à fait à l'état rudimentaire et stériles. Les deux
carpelles ne wont pas paru différer de ceux des fleurs précédentes.

Je wai pu observer de fruits murs dans Pune ni dans Pautre de ces deux sortes
de fleurs.

On sait que le cosso est un des arbres les plus précieux de l'Abyssinie. Ses
fleurs i un remède puissant pour combattre le tænia
ou ver solitaire, dont presque tous les Abyssins sans exception sont affectés.

Dans la seconde partie de cet ouvrage, nous entrerons dans plus de détails à
ce sujet.

Tribus IV. SANGUISORBÆ.
ALCHEMILLA. Tournef., Inst., t. CCLXXXIX ; DC., Prodr., IL, 589.
ALCHEMILLA CRYPTANTHA. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. r1, 566.

A. caule a basi repente, ramis assurgentibus pilosis foliis petiolatis
reniformibus 5-nerviis, in ambitu digitato-5-lobis , lobis obtusis-

260 FLORA ABYSSINICA.
simis dentatis, subtus in nervis et in dentibus pilosis ; stipulis foliaceis
petiolo adnatis alæformibus dentatis ; floribus 2-3 in axilla foliorum ,
vix pedunculatis, et stipulis obtectis; pedunculis pilosis, calycis
ovoidei dentibus 8 glabriusculis ; carpellis 2.

Crescit in provincia Ovodgérate (Ant. Petit), in monte Bouahit ;
ad rivulorum marginem, inter Entchetcab et Choada, in provin-
cia Semiène, mense Augusto florifera (Schimper).

Observation. — Cette espèce se distingue facilement des autres du même
genre qui croissent aussi en Abyssinie, par ses feuilles à lobes peu profonds et
arrondis, dentés dans tout leur contour. Il n'en est pas de même des trois espèces
suivantes, dont les lobes sont obovales, cunéiformes, seulement dentés dans
leur moilié supérieure; il est fort difficile de les bien distinguer les unes des
autres, si toutefois elles sont bien réellement différentes.

L'A. abyssinica, Fresen , aurait des rameaux flagelliformes, des feuilles ve-
lues et soyeuses sur leurs deux faces.

Dans l'A. elongata, Ecklon et Zeyh., les tiges sont également allongées ; les
feuilles ont leurs lobes obovales, allongés, inégaux et à dents arrondies.

Enfin, PA. pedata, Hochst., se distingue par ses rameaux trés-couris et ram-
panis, par ses lobes à dents très-aiguës, obovales, cunéiformes, et par les di-
visions de son calice beaucoup plus grandes.

ALCHEMILLA PEDATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 1166.

A. caule a basi ramoso, ramis basi repentibus assurgentibus spi-
thameis pilosis; foliis digitato-5-7-lobis, subtus in nervis denti-
busque pilosis, ceterum glabris, lobis profundis obovato-cunei-
formibus, in medietate superiore inciso-dentatis ; racemis solitariis
simplicibus 3-5-multifloris, axillaribus longiuscule pedunculatis ,
bracteatis , bracteis inciso-dentatis , floribus pedicellatis; calycis tur-
binati tubo sericeo , laciniis ovali-oblongis acutis tubum æquanti-
bus, sepius ciliatis, apice barbatis.

Crescit in regno Choa (Ant. Petit); in humidis pratorum, prope
Entchetcab , in monte Bouhahit, provinciæ Semiéne, mense Maio
florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce est-elle différente de l’Achemilla abyssinica,
Fres. ? Voyez les observations placées à la suite de l'espéce précédente.

ALCHEMILLA ABYSSINICA. Fresenius , in Mus. Senckenb., II, 466.

A. caule sarmentaceo villoso; foliis subrotundo-reniformibus 7-
lobis, utrinque subsericeo-villosis, subtus nervis petiolisque villo-

ROSACEÆ. 261
sissimis, lobis obovato-cuneatis , apice truncatis, mucronato-serra-
lis, racemis axillaribus simplicibus vel bipartitis.

Crescit in Abyssinia (Ruppel).

ALCHEMILLA ELONGATA. Eckl. et Zeyh., Enum. pl. Afr. austr., ne A715.

A. caule angulari elongato adpresse pubescente, foliis reniformi-
bus palmato-lobatis , subtus vix puberulis, lobis 5-7 obovato-oblon-
gis, grosse crenato-serratis i libus distantibus; stipulis cre-
nato-incisis, corymbis axillaribus dichotomis.

Crescit in Abyssinia.

Observation. — Les deux espèces précédentes ne me sont connues que par
la phrase caractéristique qui en a été publiée.

Tribus V. ROS/E.

ROSA. Tournef., Inst., 1, 636, t. CCCCVIII; DC., Prodr., lI,
597.

ROSA ABYSSINICA R. Br., in Salts trav. Abyss.; Lindl., Ros. monog.,
416, t. XIII.

ROSA SCHIMPERIANA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 189.

R. surculis scandentibus, aculeis inzequalibus recurvis ; ramulis
glabris; foliolis 5-7 ellipticis acutis argute et subduplicato-serratis ,
glabris subglaucescentibus; stipulis angustis acutis integris cum basi
petioli subglandulosis; floribus subcorymbosis, rarius solitariis ;
tubo calycino oblongo cum laciniis integris ovalibus longe acumi-
natis, fructu ovariisque tomentosis; columna stylina tomentosa ,
longa; fructu ovoideo , carnoso , glabro , apice truncato.

Crescit in ruderatis , inter Adoua et Ocbasa , prope Arbati-Enseca ,
in valle Chahagné , in provincia Tigré , nec non in provincia TcAé-
leukote (Quartin Dillon et Ant. Petit), et in regione inferiori montis
Selleuda (Schimper).

Nomen abyssinicum : Caga.

Observation. — Cette espèce est voisine de la Rosa sempervirens. Elle s'en
distingue surtout par ses péd les et ses calice ; et par ses folioles
non coriaces. Les échantillons étiquetés Rosa schimperiana par M. Hochstelter
s'accordent parfaitement avec la figure publiée par M. Lindley de la Rosa abyssi-
nica de R. Rrown, dessinée d'aprés les échantillons-type , conservés dans les
collections de sir Jos. Banks.

262 FLORA ABYSSINICA.

ROSA SANCTA. Nob.

R. dumosa, ramulis glabris, glaucescentibus, aculeatis, aculeis
sæpius parvulis recurvis; foliolis sæpius 5 ovalibus subobtusis, præ~
sertim subtus dense pubentibus , subbullosis, margine subdentatis
dentibus latis parum prominulis ; stipulis adnatis, apice divergente
vix acutis, margine subglandulosis ; floribus purpurascentibus ( ma-
gnitudine media), corymbosis, pedunculis elongatis, glabris, glan-
dulis raris conspersis; tubo calycino obovoideo, glabro, glauco
eglanduloso, laciniis ovali-oblongis apice appendice foliaceo ter-
minatis , tomentosis , duabus subpinnatifidis ciliatis; stylis numero-
sissimis liberis lanatis, tubo calycino duplo longioribus.

Colitur circa ecclesias, in provincia Tigré (Quartin Dillon).

Nomen abyssinicum : Caga.

Observation. — Le port de ce rosier est à peu prés celui du rosier à cent
feuilles (Rosa centifolia, L.); mais il en diffère par ses rameaux glabres, glau-
ques non-glanduleux et armés seulement d'un petit nombre d’aiguillons re-,
courbés , par ses fleurs beaucoup plus petites, à pédoncules glabres , glauques
et non glanduleux..

Cette espèce est cultivée dans les cours qui environnent les églises, dans une
partie de l'Abyssinie,

COMBRETACEÆ. 263

XXXIX. COMBRETACEZÆ.

TERMINALIA. L., Mant., 21; DC., Prodr., III, 9.

TERMINALIA BROWNEL. Fresen., in Mus. Senckenb., II, 152, t. IX, f. 1.

TERMINALIA HEMIGNOSTA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. i1, n° 879.

T. foliis eglandulosis, longe petiolatis, obovalibus obtusis aut
abrupte subacuminatis integris, basi acutis, superne glabriusculis
subtus albido-pubentibus, junioribus sericeis; racemis simplicibus
axillaribus folio longioribus; tubo calycino fusiformi glabro, limbo
explanato concavo 5-fido, intus dense lanuginoso ; fructibus pur-
pureis, ellipticis apice emarginato-fissis glabris.

Crescit prope Tchélatchékanné, in convalle fluvii Taccazé et in
provincia Chiré (Quartin Dillon), ad latera montium versus fluvium
Taccazé, mense Novembre fructifera, et ad radices montium prope
Sabra, provincia Semiène.

Observation. — Nous réunissons ici comme une seule et méme espèce les
Terminalia Brownei de Fresenius et T. hemignosta de Steudel. En examinant
avec beaucoup de soin les nombreux échantillons de la plante qui porte ce der-
nier nom dans les collections de M. Schimper, je me suis assuré qu'ils ont été
simplement cueillis sur des individus en fleurs dela Terminalia Browne. En effet,
ils en offrent tous les caractères, si ce n’est que leurs feuilles, comme étant
plus jeunes, sont un peu plus velues et blanchâtres. Mais c’est la méme figure et
la méme disposition. Je me suis encore confirmé dans cette opinion en remarquant
que les échantillons en fleurs ( T. hemignosta, Steud., n° 879) et les individus
en fruits ( T. Brownei, Steud., n° 722), ont été recueillis dans la méme localité
les premiers en juin et les seconds en novembre.

TERMINALIA CONFERTIFOLIA. Steudel , in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 847

T. foliis eglandulosis longe petiolatis obovali-oblongis apice obtuse

264 FLORA ABYSSINICA.

acuminatis basi sensim angustatis, integris , glabriusculis, in nervis
- presertim subtus puberulis, petiolis subtomentosis ferrugineis; ra-
cemis folio brevioribus subrarifloris, calycis tubo fusiformi , glabro,
limbo campanulato-patente externe glabro, intus lanuginoso; fruc-
tibus...

Crescit prope Gapdia in regno Tigré, mense Septembre florifera
(Schimper).

Observation. — Quoique cette espèce ait une certaine analogie avec la Termi-
nalia Brownei, on l'en distingue cependant par plusieurs caractères : 1° ses
feuilles sont. obovales , allongées, acuminées au sommet : elles sont glabres,
méme à leur face inférieure, excepté sur les nervures, dont les poils sont roux
et non blancs, enfin les fleurs de ses grappes sont plus écartées.

TERMINALIA AVICENNIOIDES. Guill. et Perr., in FI. Seneg., 1, 267,
t. LXIV.

T. foliis eglandulosis petiolatis magnis ellipticis aut obovali-
oblongis acutis, superne glabriusculis, subtus ferrugineo-tomentosis
integris; racemis simplicibus axillaribus, solitariis, folio multoties
brevioribus; floribus ferrugineo-tomentosis; fructibus oblongo-an-
gustis, quadruplo longioribus quam latis, linea prominula longitu-
dinali notatis, aut nudis, subtiliter pulverulenti-tomentosis.

Crescit prope Tchélatchékanné, non procul a convalle fluvii Ta-
cazé et in provincia Chiré (Q. Dillon et Ant. Petit ).

Observation. — En comparant nos échantillons avec ceux de la Flore de Sé-
négambie, nous n'avons trouvé d'autres différences que l'absence d'une crête
ou ligne saillante sur chaque face du fruit. Mais du reste tous les autres carac-
tères s'accordent parfaitement.

COMBRETUM. Loffl., Itin., 308; DC., Prodr., MI, 18.

COMBRETUM TRICHANTHUM. Fresen., in Mus: Señckenb., II, 455;
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, #04; sect. nr, 4435 et 4579.

C. foliis elliptico-oblongis, acuminatis, basi obtusis , brevissime
petiolatis, junioribus cum ramulis ferrugineo-villosis mollibus ; flo-
ribus virescentibus in racemos simplices breves axillares foliis bre-
viores dispositis; fructibus parvulis ovoideis, 4-alatis subferrugineo-
villosis,

Crescit in provincia Chiré, in montibus ad vallem Maye-Mezano

COMBRETACEÆ. 265

prope Tchélatchékanné, mense Aprili florens et mense Novembre
fructiferum ( Schimper).

Observation. — Cette espèce me paraît être bien distincte par ses feuilles

i inées, presque , et de couleur ferrugineuse dans
leur j jeunesse; par ses épis de fleurs vert-jaunâtres, tomenteuses, plus courts
que les feuilles, aux aisselles desquelles elles sont situées, et par ses fruits très-
petits et à quatre ailes.

COMBRETUM SCHIMPERIANUM. Nob.

TERMINALIA HIRTA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 582.

T. foliis eglandulosis oppositis, breviter petiolatis elliptico-lanceo-
latis acutissimis integris, superne hirtis, subtus ferrugineo-tomen-
tosis ; racemis simplicibus axillaribus pedunculatis folio brevioribus ;
calycis hirti limbo campanulato-depresso, in dentes 5 obtusos latos
diviso; petalis minimis orbicularibus, concavis, obtusissimis margine
ciliatis; fructibus...

Crescit in montibus inter Sabra et Choada, in provincia Semiène;
mense Julio florens (Schimper).

Observation. — C’est au genre Combretum, et non au Terminalia, qu'appar-
tient cette espèce par ses rameaux et ses feuilles opposés et par la présence
de pétales, trés-pelites , il est vrai. Elle m'a paru avoir quelque analogie avec
le Combretum tricanthum, Fresen.; mais elle en diffère par ses feuilles plus
allongées et plus tomenteuses. Cependant je ne serais pas très-éloigné de con-
sidérer ces deux espèces comme devant être réunies.

COMBRETUM COLLINUM. Fresen., in Mus. Senckenb., IL, 453; Hochst., in
pl. Schimp. Abyss., sect, 11, n^ 693 et 895.

C. foliis oblongo-ellipticis acutissimis pallidis, subtus lepidoto-
albidis; racemis simplicibus in ramulis junioribus aggregatis ante
foliorum evolutionem enatis et sic quasi paniculas nudas efforman-
tibus; calycis limbo turbinato campanulato, 4-lobo hirto; petalis
luteis obovalibus obtusissimis; fructibus pulverulentis , griseis, 4-
alatis, unam unciam altis.

Crescit in provincia Chiré (Q. Dillon) et prope TeAélatchékanné
supra fluvium Taccazé, mense Maio florens (Schimper).

Observation. — J'ai observé une variété ,remarquable de cette espèce dans
laquelle les fruits sont carrés , très-allongés t et dépourvus des quatre ailes, Cette

266 FLORA ABYSSINICA.

belle espèce se distingue facilement de toutes les autres qui croissent en Abys-
sinie, par ses feuilles elliptiques, lancéolées, couvertes de petites écailles blan-
châtres à leur face inférieure.

COMBRETUM ADENOGONIUM. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 1289.

C. ramulis glabris lævibus ; foliis vix petiolatis ovalibus acuminatis,
integris coriaceis, utrinque glabris, subtus in angulo nervorum fo-
veolatis; racemis simplicibus aggregatis ante foliationem enatis,
ferrugineo-tomentosis; calycis limbo 4-dentato, dentibus acutis ,
ferrugineo-tomentosis, petalis obovali-oblongis obtusis luteis, fruc-
tibus...

Crescitin collibus prope Sabra, in provincia Semiène, mense Martio
florens (Schimper ).

Observation. — Espèce parfaitement caractérisée par ses rameaux et ses
feuilles glabres , presque sessiles, coriaces; offrant une petite fossette velue à
l'angle de chacune de ses nervures principales. :

COMBRETUM QUARTINIANUM. Nob.

C. ramulis glabris; foliis longiuscule petiolatis ovali-oblongis, aut
ellipticis acuminatis, utrinque glabris, membranaceis, in axilla ner -
vorum hirsuto-foveolatis ; racemis cum foliis contemporaneis; folio
brevioribus ferrugineo-t tosis; calyce ferrugin: SO ;
petalis suborbicularibus obtusis ; fructibus...

Crescit prope Tchélatchékanné non procul a convalle fluvii Ta-
cazé , mense Septembre fructiferum ( Quartin Dillon).

Observation. — Yl est facile de reconnaître les rapports qui existent entre cette
espèce que je considère comme nouvelle et le Combretun adenogonium , Steud. :
les rameaux et les feuilles glabres, celles-ci offrant des fossettes velues à l'an-
gle de leurs nervures primaires et des fleurs tomenteuses el de couleur ferru-
gineuse ; mais notre espèce se distingue entre autres par ses feuilles plus lon-
guement pétiolées, membraneuses, et beaucoup plus allongées et longuement
acuminées au sommet,

COMBRETUM PUNCTATUM. Nob.

C. foliis brevissime petiolatis elliptico-oblongis lanceolatis acumi-
natis, integris, superne subtusque lepidoto-punctatis ; racemis axil-

COMBRETACEÆ. 267
laribus ; floribus..... fructibus oblongis basi apiceque obtusis, apice
subemarginatis et subapiculatis, punctatis.

Crescit circa Add'erbati, mense Septembre fructiferum ; in regno
Tigré ( Quartin Dillon).

Observation. — Les feuilles allongées, presque lancéolées, glabres, mais
couvertes de ponctuations formées par des écailles très-petites, du reste com-
plétement glabres, les fruits allongés chargés de ponctuations qui paraissent
comme glandulaires, distinguent très-bien cette espèce.

COMBRETUM FERRUGINEUM. Nob.

COMBRETUM (INNOMINATUM). Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, n°767.

C. foliis brevissime petiolatis elliptico-oblongis acuminatis, superne
punctato-cinereis, subtus ferrugineo-tomentosis reticulatis; flori-
bus... fructibus oblongis obtusissimis , quadri-alatis ferrugineo-to-
mentosis.

Crescit in locis demissis versus ripam dextram fluvii Taccazé prope
Selassaquilla, in regno Tigré, mense Octobre fructiferum (Schim-
per.

Observation. — MM. Hochstetter et Steudel n'ont pas donné de nom à cette
plante qui porte le n° 767 dans les collections de Schimper. Elle forme une es-
pèce qui me paraît nouvelle, quoique assez rapprochée du Combretum micro-
petalum, Nob. Elle en diffère par ses feuilles plus larges, pointillées et non

velues à leur face supérieure, tomenteuses et de couleur ferrugineuse infé-
rieurement.

COMBRETUM RÜPPELLIANUM. Nob.

COMBRETUM RETICULATUM. Fresen., in Mus. Senckenb., IT, 154 (non Presl.);
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 622.

C. ramulis ferrugineo-tomentosis ; foliis ellipticis acuminatis, basi
obtusis, brevissime petiolatis, superne pubentibus, subtus ferru-
gineo-pubentibus ; racemis axillaribus folio brevioribus; fructibus
oblongis, quadri-alatis in disco subferrugineo-hirtis.

Crescit in montanis prope Maye-Dogala non procul a Tehélat-
chékanné , in convalle fluvii Taccazé, mense Novembre fructiferum
(Schimper).

Nomen abyssinicum : Haziba.

268 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Je ne connais pas les fleurs de cette espèce, dont j'ai vu sim-
plement des échantillons en fruits. M. Frésénius lui a donné le nom de Combre-
tum reti ; mais cette dé ination existail déjà pour une autre espèce,
originaire du Mexique et décrite par M. Presl (Reliq. Haenk., II, 25); nous
avons donc dû changer ce nom et la dédier au célèbre naturaliste voyageur, qui
le premier l'avait observée en Abyssinie. Le Combretum ruppellianum , Nob.,
est voisin du Combretum ferrugineum, Nob.; mais ses feuilles sont moins to-
menteuses à leur face inférieure , et ses fruits sont beaucoup plus courls et pro-
portionnellement plus larges.

COMBRETUM LEPIDOTUM. Nob.

COMBRETUM GLUTINOSUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1358 (non
Guill. et Perrot.).

C. ramulis junioribus lepidoto-ferrugineis; foliis vix petiolatis
ovali-oblongis aut ellipticis acuminatis, magnis, basi rotundatis, su-
perne glabris subglutinosis, subtus tenuiter venoso-reticulatis, lepi-
doto-ferrugineis ; racemis axillaribus (2-3) folio multo brevioribus
glutinosis, laxifloris; floribus pedicellatis, lepidotis; calycis limbo
campanulato, lobis erectis; petalis minimis, sessilibus, crassis, con-
cavis obtusis, margine ciliatis; fructibus oblongis, angustis, 3-4-
alatis, lepidotis.

Crescit in regione inferiore montium districtus Choada in provin-
cia Semiène, mense Julio flores et fructus nondum maturos proferens
( Schimper).

Observation. — La plante à laquelle M. Hochstetter a donné le nom de Com-
bretum glutinosum , est tout à fait différente de celle de la Flore de Sénégambie.
Elle s'en distingue au premier coup d'cil par ses feuilles au moins deux ou trois
fois plus grandes que dans celte dernière, ei surtout par les petites écailles orbi-
culaires et de teinte rousse qui recouvrent la face inférieure des feuilles, les jeu-
nes rameaux el les calices. Elle est aussi très-bien caractérisée par ses pélales
très-pelils, épais, comme orbiculaires, concaves, bordés de longs poils dans
leur contour. D'un autre côté , cette espèce se rapproche assez par son port du
Combretum Rüppellianum ; mais ses feuilles non velues et écailleuses , ses fruits
lrès-allongés, la distinguent de suite.

COMBRETUM PETITIANUM. Nob.

(Tas. XLIX.)

C. ramulis teretibus pubentibus; foliis vix petiolatis ovali-oblon-
gis acutissimis, basi rotundatis, superne (nisi in nervo medio) gla-

COMBRETACEZÆ. 269
bris, subtus tenuiter reticulato-venosis , lepidotis ; racemis simplici-
bus axillaribus , ferrugineo-hirtis , folio multo brevioribus; calycis
limbo 4-lobo , explanato villoso ; petalis luteis parvulis subquadrato-
obcordatis margine ciliatis ; fructibus suborbicularibus, tetragonis,
quadrialatis punctato-lepidotis.

Crescit in regno Choa (Ant. Petit).

Ob. ion. — 1l est impossible de ne pas r ilre les rapports qui exis-
tent entre celle espèce et la précédente. Comme elle, en effet, elle porte de
grandes feuilles ovales, allongées , aiguës, offrant de très-petites écailles arron-
dies à leur face inférieure. Mais ses jeunes rameaux sont pubescents et non
écailleux ; ses grappes de fleurs sont jaunes el non purpurines, velues et non
écailleuses; le limbe de son calice très-évasé et non resserré; enfin ses fruits
sont presque arrondis et à quatre ailes tres-sailiantes.

ANOGEISSUS. Wallich., in Guill. et Perrott., Fl. Seneg., 1, 279.

ANOGEISSUS LEIOCARPA. Guill. et Perrot., in Fl. Seneg., I, 280, t. LXV.

CONOCARPUS (ANOGEISSUS) PARVIFOLIUS. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, n° 816. -

CONOCARPUS (ANOGEISSUS ) SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 4247.

A. foliis elliptico - oblongis acutis, breviter petiolatis, superne
punctatis, subtus et in petiolis ramulisque junioribus ferrugineo-vil-
losis ; capitulis axillaribus , pedunculatis pisiformibus , bracteolatis ,
calyce ferrugineo-pubente, limbo explanato; fructibus levibus, gla-
bris, ala suborbiculari cinctis.

Crescit circa Add'erbati ( Quartin Dillon) prope Gapdia, ad mon-
tium latera, in provincia Tigré (Schimper).

Observation. — Une comparaison altentive m'a démontré que les deux es-
pèces abyssiniennes sont identiques avec l'Anogeissus leiocarpa de la Flore de

bie, el par é ne forment avec elle qwune seule et même

espèce.
POIVRÆA. Commers.; DC., Prodr., HI, 17.

POIVRÆA ACULEATA. DC., Prodr., III, 18; Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 881.

P. ramis subspinosis, spinis sub foliis solitariis, brevibus, apice

270 FLORA ABYSSINICA.
truncatis (num a basi persistente petioli foliorum elapsorum for-
matis?) foliis alternis aut oppositis, breviter petiolatis, ellipticis acu-
minatis, aut obovali-acutis aut obtusis, superne punctatis, subtus
ferrugineo-pubentibus ; racemis brevibus ; calyce tomentoso ; petalis
oblongis obtusis, albidis, margine ciliatis; fructibus ellipsoideis
quinquealatis pulverulenti-pubentibus.

Crescit circa Tchélatchékanné in convalle fluvii Taccazé et in pro-
vincia Chiré (Quartin Dillon , Ant. Petit et Schimper).

POIVIUEA OVALIS. Walpers., Repert., IL, 64.

COMBRETUM OVALE. R. Brown., Append. to Salt's trav. in Abyss., ex G. Don.,
Linn. Trans., XV, 435.

P. erecta : foliis ovali-oblongis obtusis subtus albis, junioribus pu-
bescentibus demum glabris; ramis calycibusque pubescentibus ;
spicis axillaribus terminalibusque brevibus laxifloris; petalis obo-
vato-oblongis obtusis ; staminibus exsertis (loc. cit.).

Crescit in Abyssinia (Salt).

Observation.— Je ne connais cette plante que d'aprés la phrase précédente em-
pruntée à l'ouvrage de Walpers. Si, en effet, elle appartient au genre Poivraa,
ellene nous parait guère qu'une des formes nombreuses de la Poivræa aculeata »
qui en effet est extrémement variable.

RHIZOPHORACEZÆ, 271

XL. RHIZOPHORACEZÆ.

RHIZOPHORA. L., Gen. , 592; DC., Prodr., IT, 31.

RHIZOPHORA CANDELARIA. DC., Prodr., III, 32.

MANGIUM CANDELARIUM. Rumph., Amb., III, t. 71 et 72.

R. foliis petiolatis ellipticis acutis rarius obtusis et mucronulatis ;
peduneulis axillaribus 1-3-floris ; fructibus oblongis clavatis.

Crescit in littore maris Rubri, prope Massouah (Quartin Dillon et
Ant. Petit ).

272 FLORA ABYSSINICA.

XLI. OENOTHERACEZÆ.

EPILOBIUM. L., Gen., n° 471; DC., Prodr., MI, 40.

EPILOBIUM HIRSUTUM. L., Sp., 494; DC., Prodr., IH, 42; Fresen., in
Mus. Senckenb., II, 454.

EPILOBIUM FOLIOSUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 424; sect. 11,
n? 4025.

E. caule simplici aut ramoso, tereti dense villoso, 2-3 pedes alto ;
foliis oppositis angusto-lanceolatis acutissimis, serratis mollibus ,
dentibus apice recurvis villosis, approximatis , basi semiamplexicau-
libus junioribus villosissimis; floribus magnis, in axilla foliorum
supremorum solitariis, ovario longissimo villoso; sepalis lanceolatis
acutis; petalis obovali-suborbicularibus , sepalis duplo longioribus ;
capsulis 2-3 uncias longis, villosissimis.

Crescit in ripis rivulorum et stagnorum circa Adoua (Quartin
Dillon, Schimper) et in provinciis Chiré et Choa (Quartin Dillon et
(Ant. Petit).

Observation. — Ainsi que l'a parfaitement reconnu M. Frésénius, cette espèce
n'est évidemment que l'Epilobium hirsutum, L., si commun sur le bord des
étangs dans presque toute l'Europe. Jai examiné les échantillons recueillis en
Abyssinie avec ceux de la France et j'y ai reconnu les mêmes caracteres, et les
deux variétés principales « et 8 signalées dans le Prodrome de DC.

* EPILOBIUM SCHIMPERIANUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n» 972: =

E. caule ramoso tereti , aut lineis prominulis longitudinalibus sub-
angulato, ramulis pubentibus; foliis oppositis subsessilibus basi
semiamplexicaulibus ovali-oblongis acutis margine subserratis, denti-
bus vix prominulis apice incurvo incrassatis, margine et in nervis

OENOTHERACEÆ. 213
pubentibus ; floribus magnis axillaribus solitariis sessilibus, sepalis
lanceolatis villosis, petalis oblongo-obcordatis , apice fissis, capsulis
gracilibus villosis, sesquiuncialibus, pédunculatis.

Crescit in locis humidis provinciæ Ovodgerate (Ant. Petit), et ad
rivulos in regione media montis Se/ki, in provincia Semiène, mense
Februario florens (Schimper )

EPILOBIUM FISSIPETALUM. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. I,
n° 4348.

E. caule ramoso, lineis prominulis angulato, ramulis vix pu-
bentibus; folis oppositis breviter petiolatis oblongo - lanceolatis ,
acutis margine distanter vix subserratis , subtus in nervis et margine
pubentibus ; floribus axillaribus solitariis pedunculatis ; sepalis lan-
ceolatis acutis pubentibus ; petalis oblongo-obcordatis apice bilobo-
fissis; capsulis biuncialibus longe ped latis pubentibus.

Crescit prope Demerki in monte Bouahit, provincie Semiène ,
mense Augusto (Schimper).

Observation. — N'est-ce qu'une simple variété de lEpilobium schimpe-
rianum, ou bien est-ce une espèce distincte? Je serais assez porté pour la pre-
mière de ces opinions. Voici néanmoins les différences que j'ai pu saisir. Les
feuilles sont ici plus étroites, à dents moins marquées, et les fleurs sont pé-
donculées et non sessiles. Mais les pétales sont également fendus dans les deux
formes.

EPILOBIUM STEREOPHYLLUM. Fresen., in Mus. Senckenb., II , 454,

Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 544.
E. caule erecto, lineis 4 longitudinalibus notato, sub J
lari, nisi in summitate glabro; foliis elliptico-oblongis obtusiusculis
breviter petiolatis margine vix et distanter dentatis, dentibus apice
incrassatis, in nervis subtus, margineque pubentibus , cæterum gla-
bris; floribus axillaribus pedunculatis; sepalis lanceolatis acutis, pe-
talis duplo longioribus integris.

Crescit ad rivulos inter Entchetkab et Choada, in monte Bouahit,
provinciæ Semiène, mense Augusto florens (Schimper) et prope
Temben (Rüppell).

Observation. — Les feuilles de cette espèce, autant du moins que j'ai pu en
juger par les échantillons des collections de Schimper, n* 544, ne me semblent
guère justifier le nom spécifique qui lui a été donné. Elles m'ont paru tout aussi
membraneuses que dans les autres espèces de ce genre.

IV. 18

a
angu

274 FLORA ABYSSINICA.

` EPILOBIUM CORDIFOLIUM. Nob.

(Tap. L.)

E. caule erecto robusto, obtuse angulato versus partem superio-
rem pubente; foliis oppositis sessilibus, cordato-oblongis acutis ,
margine distanter subserratis, subtus in nervis margineque pu-
bentibus; floribus maximis axillaribus longe pedunculatis, petalis
calyce longioribus obcordatis fissis ; capsulis linearibus griseo-dense-
pubentibus. .

Crescit in Abyssinia (Ant. Petit).

Observation. — Cette magnifique espèce se trouve, sans indication de localité
spéciale, dans les plantes recueillies en Abyssinie par le docteur Antoine Petit.
Elle est parfaitement caractérisée par la grandeur de ses fleurs à pétales ob-
cordiformes, par ses feuilles très-larges et cordiformes à leur base. Voy. la se-
conde partie de cet ouvrage.

JUSSLEA. L., Gen., n° 538; DC, Prodr., III, 52.

JUSSLEA LINEARIS. Willd., Sp., II, 575; DC., Prodr., III, 55.

J. caule erecto sesquipedali, ramoso, ramis strictis, subangulatis,
pubentibus; foliis linearibus acutis integris, pubentibus; floribus
parvulis axillaribus solitariis, sessilibus; calycis tubo adhærenti,
8-striato, pubenti , limbi laciniis inæqualibus ovali-oblongis , acutis
persistentibus ; petalis obovalibus obtusissimis calycem vix superan-
tibus; capsula oblongo-fusiformi ; subtetraquetra pubenti, 8-striata,
limbo coronata. i
` Crescit circa Adoua , in locis humidis (Quartin Dillon).

Observation. — La méme espèce croit en Guinée. Elle est voisine dela Jussiæa
altissima de la Flore de Sénégambie; mais s'en distingue par sa tige moins
élevée, ses feuilles plus étroites et ses capsules plus gréles.

LUDWIGIA. Roxb., Flor. Ind., 1., 440; DC., Prodr., III, 58.
LUDWIGIA ABYSSINICA. Nob.
L. caule erecto 2-3-pedali, ramoso tereti, glabro; foliis alternis

petiolatis oblongo-ellipticis utrinque acutis, margine integris, vix

OENOTHERACEZÆ. 275
subciliatis cæterum glabris; floribus parvulis in axilla foliorum di-
versiter agglomeratis brevissime pedicellatis ; tubo calycino oblongo
angusto, limbo 4-5-partito, laciniis semi-ovalibus acutis; petalis
obovalibus obtusis limbum calycinum paulisper superantibus ; sta-
minibus 4-5, limbum calycis æquantibus : stylo brevissimo obverse
conico; capsula elongata, lineari subtorulosa , limbo calycino co-
ronata.
Crescit in locis humidis provinciæ Chiré, mense Junio flores et
fructus proferens (Quartin Dillon ).

e Observation. — Les espèces du genre Ludwigia, originaires d'Afrique, sont :
peu nombreuses. Celle que nous venons de caractériser a quelques rapports
avec l'Isnardia ou Ludwigia multiflora de la Flore de Sénégambie. Mais l'espèce
abyssinienne est une grande plante de prés d'un mètre de hauteur, ayant des
feuilles elliptiques lancéolées et non linéaires , des fleurs moins nombreuses et
une capsule très-allongée, presque linéaire , et non turbinée et anguleuse.

FLORA ABYSSINICA.

` XLII. HALORAGACE/E?

CALLITRICHE. L., Gen., 13; DC., Prodr., MI, 70

CALLITRICHE VERNA. L., Sp., 2; DC., Prodr., III, 70.
CALLITRICHE STAGNALIS. Scop., ex Hochst. et Steud., in pl. Schimp.
Abyss., sect. 1, n° 136.

Var a: foliis distantibus, seu in apice ramulorum non rosellatim congestis.

C. caulibus elongatis, foliis obovali-oblongis, basi angustatis et

quasi spatulatis ; carpellis subsessilibus dorso obtusis.
Crescit in aquis stagnantibus rivuli Maye-Lhokte prope Memessah ,

non procul ab Adoua (Schimper).
que j'ai vus m'ont paru l'une des nombreuses

b tion. — Les é
variétés de la Callitriche verna, L.

LYTHRACEZÆ. 277

XLIII. LYTHRACEÆ.

QUARTINIA. Endlich., Gen. suppl., I, 94 (non A. Rich., Decad.
pl. Abyss., in Ann. sc. nat.).

RHYACOPHILA. Hochst., Nov. pl. Afric., gen. 3 (non Blume).

QUARTINIA TURFOSA. Nob.

RHYACOPHILA REPENS. Hochst., Flor. Ratisb., 1841, p. 659.

(Tas. LL.)

Q. caule repente, ramoso, gracili, ramis ascendentibus, 2-4 uncias
longis, densissime undique foliis obtectis, foliis linearibus setaceis
numerosissimis acutis margine subdenticulatis; floribus parvulis
breviterp etracemum ter! lem, nudum, ped lat
teretem, semiuncialem ad duas uncias longum efformantibus ; cap-
sula ovoidea acuta , apice bivalvi, calyce paulo longiori.

Crescit natans in aquis stagnantibus provinciæ Chiré, mense Julio
florens et fructifera ( Quartin Dillon).

dicellati um

Observation. — Par son port et son mode de végétation, cette plante rap-
pelle tout à fait une espèce de Myriophyllum; elle flotte quelquefois à la sur-
face des eaux, sur les quelles elle forme des touffes d'un rouge purpurin, ou
elle s'étale sur la vase mise à nu par le retrait des eaux.

(Voy. dans la deuxième partie la description complète de celte plante).

AMMANIA. L., Gen., n° 155; DC., Prodr., II, 77.

AMMANNIA INDICA. Lamck., IM., n°1555; DC., Prodr. , HI, 77.

A. caule erecto simplici aut ramoso , tetragono, apice subquadria-
lato; foliis lanceolatis acutis, carnosulis, glabris, basi sensim atte

278 FLORA ABYSSINICA.
nuatis; floribus minimis in axilla foliorum aggregatis, brevissime
pedicellatis, apetalis tetrandris; capsulis congestis quasi verticillatis,
minimis globosis.

Crescit in locis humidis provinciæ Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — Je ne possède qu'un seul petit échantillon de cette plante,
que j'ai trouvé confondu avec une autre espèce cueillie dans le Chiré. En
comparant cette espèce avec celles que je possède dans mon herbier général,
j'ai reconnu qu'elle présentait tous les caractères de`’ Ammannia indica de
Lamarck.

AMMANNIA AURICU ATA. Willd., Hort. ber., I, 7, t. VII; DC., Prodr.,
III, 80; Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. ur, n» 4742.

A. caule erecto, pyramidatim ramoso, obtuse tetragono, glabro ;
foliis lanceolatis acutis, basi dilatata cordato-auriculatis margine as-
pero-denticulatis, glabris ; floribus breviter pedunculatis in axilla
foliorum fasciculato-congestis; calyce turbinato-campanulato, 8-li-
neato glabro, limbo lato, 8-dentato, dentibus subæqualibus; peta-
lis 4, suborbiculari-obovalibus; staminibus 8 petalis longioribus ;
capsula globosa, glabra, stylo persistente longe apiculata.

Crescit in ripa rivulorum vallis Aguar, in provincia Meda, regni
Tigré , mense Aprili florens et fructifera (Schimper).

Observation. — Grande espèce bien caractérisée par ses feuilles lancéolées ,

élargies et cordiformes à la base, et par ses PAR assez grands el ses huit
étamines trés-saillantes.

AMMANNIA ATTENUATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 778

A. caule erecto ramoso, decurrentià foliorum subquadrialato , gla-
bro; foliis sessilibus lanceolatis angustis, acutissimis, basi sensim
attenuatis decurrentibus, integris glabris; floribus pedicellatis in
axilla foliorum aggregato-fasciculatis; calyce glabro turbinato 8 -den-
tato, dentibus 4 multo minoribus et exterioribus; dentibus interio-
ribus latis; corolla nulla, staminibus 4, brevibus vix limbo calycino
longioribus ; capsula globosa glabra apice apiculata tenui.

Crescit in ripis fluvii Mareub (Quartin Dillon) et in rivo semiexsic-
cato prope Tchélatchékanné, mense Octobre florifera (Schimper).

Observation. — Voisine de la précédente par son port, cette espèce en dif-
fère surtout par ses feuilles non dilatées à la base, et par le nombre de ses éta-
mines.

LYTHRACEÆ. 279

AMMANNIA ELATINOIDES. DC., Mém. soc. hist. nat. Gen., III, 2 et 92,
t. II, f. B. ; ibid., Prodr., III, 78.

A. parvula : caule erecto vix spithameo ramoso , tetragono , gla-
bro; foliis parvulis sessilibus ovali-oblongis , obtusis, glabris; flori-
bus sessilibus axillaribus, solitariis, apetalis; calyce oblongo-turbi-
nato 8-dentato ; staminibus 4, brevibus; stylo brevissimo; capsula
subglobosa 3-4-valvi , breviter apiculata.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon) et in stagnis prope
Guendepta , in regno Tigré, mense Septembre florifera et fructifera
(Schimper).

Observation. — L'une des espéces du genre les mieux caractérisées par leur
port et leurs caractères.

AMMANNIA DODECANDRA. DC., Mém. soc. hist. nat. Gen., VI, p. 89,
t. IL; ibid., Prodr., III, 80.

A. caule erecto ramoso, subquadrangulari glabro, pedali aut ses-
quipedali; foliis oppositis, sessilibus lineari-lanceolatis acutis basi
obtusis, margine vix denticulatis glabris : cymis axillaribus longius-
cule pedunculatis, 1-3-floris, floribus breviter pedicellatis; ad basin
pedicellorum bracteolatis * calyce campanulato 8-dentato; petalis
deciduis obovalibus-obtusi inibus 8, calyce duplo lon-

;

gioribus.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — Les échantillons d'Abyssinie sont identiques avec ceux du Sé-
négal, comme me l'a prouvé l'examen des exemplaires originaux de la Flore
de Sénégambie.

LYTHRUM. Juss., Gen., 332; DC., Prodr., NX, 80.

LYTHRUM THYMIFOLIA. L., Sp., 642; DC., Prodr., UT, 81 ; Hochst. in
pl. Schimp. Abyss., sect. 1m, 4787.

L. caule ramoso , prostrato tereti glabro , ramulis angulatis ; foliis
alternis linearibus, inferioribus oblongo-lanceolatis acutis , integris
glabris; floribus in axilla foliorum solitariis , brevissime pedunculatis
calyce longe tubuloso, 8-dentato, dentibus 4 exterioribus erectis lon-

280 FLORA ABYSSINICA.
gioribus angustis; capsula oblonga subquadrangulari, calycem
æquante : bracteolis linearibus, minimis, deciduis.

Crescit in locis humidis provincie Chiré et prope Tchélatché-
kanné (Quartin Dillon) et in pratis paludosis prope Ferras-Maye
(Schimper). "

Observation. — C'est l'espéce européenne, qui croit également en Égypte.

LYTHRUM ROTUNDIFOLIUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n°4169.

L. caule ramoso, diffuso, repente, glabro tereti, ramis assurgen-
tibus, brevibus; foliis oppositis obovali-suborbicularibus vix petio-
latis , obtusissimis integris basi subcordiformibus ; floribus axillari-
bus solitariis brevissime pedunculatis folio longioribus basi bibrac-
teatis; calyce tubuloso obconico, 5-dentato, dentibus latis, margine
membranaceo junctis; petalis longissimis, stylo petalis dimidio
breviori.

Crescit in regno Choa (Ant. Petit) et ad rivulos et in stagnis prope
Entchetcab in monte Bouahit , provinciæ Semiène, mense Junio flo-
rens (Schimper).

Observation. — Espèce parfaitement bien caractérisée et très-dislincte, Les
échantillons recueillis dans le Choa sont beaucoup plus grands dans toutes
leurs parties que ceux du Semiène. Cette différence pourrait dépendre de la
hauteur bien plus considérable des lieux où ces derniers ont été récoltés.

NESÆA. Comm., in Juss., Gen., 332; DC., Prodr., HI, 90.

NESÆA ERECTA. Guill. et Perrot., in Flor. Seneg., I, 305, t. LXIX.

N. pumila et glabra ; caule erecto spithameo, simplici aut subra-
moso, quadrangulari ; foliis lineari-lanceolatis acutis, sessilibus, basi
obtusis , utrinque glaberrimis; capitulis axillaribus , solitariis, lon-
giuscule pedunculatis, involucratis, bracteis late cordiformibus acu-
minatis, concavis glabris, dorso subcarinatis, apice recurvis.

Crescit in locis humidis provinciæ Chiré (Quartin Dillon), mense
Septembre florens.

Observation. — Pai comparé les échantillons recueillis en Abyssinie avec ceux

qui ont été rapportés du Sénégal par M. Perrottet, et j'ai reconnu qu'ils ap-
partenaient à la méme espéce. Il la plante abyssinienne est complé-

LYTHRACEÆ. 281
tement glabre, tandis que celle du Sénégal est un peu pubescente dans quel-
ques-unes de ses parties.

LAWSONIA. L., Gen., n° 482; DC., Prodr., I, 90.

LAWSONIA ALBA. Lamck., Dict., III, 406; DC., Prodr., III, 94.
LAWSONIA INERMIS. L., Sp., 498.

LAWSONIA SPINOSA. L., Sp., 498.

L. foliis oppositis ovali-lanceolatis integerrimis, floribus pani-
culatis. d
Colitur in hortis Abyssiniz.

GRISLEA. Lœfling., Itin., 245; DC., Prodr., MI, 92.

GRISLEA UNIFLORA. Nob.

GRISLEA MICROPETALA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 243,
sect. rr, 1906.

(Tas. LII.)

G. caule tereti; ramulis virgatis glabris; foliis lanceolatis , acutis ,
basi brevissime petiolatis, integris, coriaceis , subtus pallidioribus
et subpubentibus punctis nigris conspersis ; pedunculis axillaribus
solitariis , unifloris, paria 2-3 foliorum parvulorum oppositorum ge-
rentibus et ita ramulum æmulantibus.

Crescit in provincia Chiré et in ripa rivulorum prope Maye-Soua-
gana (Quartin Dillon) mense Septembre.

GRISLEA MULTIFLORA. Nob.

G. caule tereti; ramulis virgatis pubentibus subcompressis; foliis
ovali-oblongis sublanceolatis acutis, basi obtusis, breviter petio-
latis, præsertim subtus in nervis pubentibus, punctisque nigris
conspersis ; pedunculis axillaribus 4-8 flores pedicellatos, oppositos
gerentibus.

Crescit prope Z'cAélatehékanné , in convalle fluvii Tacazé, mense
Junio flores fructusque gerens ( Quartin Dillon et Schimper).

282 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Sont-ce là deux formes d'une méme espèce ou deux espèces
bien réellement distinctes? J'avoue que j'hésite à me prononcer entre ces deux
opinions. Cependant il existe des différences assez marquées entre ces deux
plantes. La première a des feuilles étroites lancéolées, coriaces ; dans la seconde
elles sont ovales, allongées et b : les péd dans la Grislea
uniflora sont en effet toujours uniflores, portant deux ou trois paires de très-
petites feuilles; ils offrent au contraire dans la Grislea multiflora de quatre à
huit fleurs pédicellées et opposées. Ces différences me semblent justifier la dis-
tinction que j'ai élablie entre ces deux espèces.

TAMARICACEÆ. 283

XLIV. TAMARICACEÆ.

TAMARIX. Desvx., Ann. sc. nat., IV, 348; DC., Prodr., lll, 95.

TAMARIX SENEGALENSIS. DC., Prodr., III, 96.

TAMARIX INDICA. Willd., Act. berol., 1812-13, p. 77; Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. 11, n° 728.

T. glabra, glauca, foliis lanceolato-subulatis carinatis subamplexi-
caulibus acutis, spicis gracilibus numerosis paniculatis, staminibus
vix corollam superantibus, ovario acutissime trigono ad trialato
(DC., loc. cit.).

Crescit prope Tchélatchékanné, in convalle fluvii Taccazé et in
provincia Chiré ( Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Les Tamarix indica , senegalensis, ete., sont-ils de véritables
espèces ou bien ne doivent-ils pas être considérés, ainsi que le pense M. Ehrem-
berg, comme des formes de la Tamarix gallica, L.? J'avoue qu'en considérant
l’analogie de port et d'organisation de ces diverses espèces dont les légères dif-
férences si peu conslantes tiennent aux localités si diverses dans lesquelles elles
croissent , je suis très-porté à admettre celte dernière opinion. Quoi qu'il en soit,
les échantillons récoltés en Abyssinie me paraissent appartenir plutót à la forme
nommée Tamarix senegalensis par De Candolle, qu'à la Tamarix indica de
Willdenow.

28h : FLORA ABYSSINICA.

XLV. MYRTACEÆ.

Tribus I. MYRTEZÆ,
MYRTUS. L., Gen., 617; DC., Prodr., III, 238.

MYRTUS COMMUNIS. L., Sp., 673; DC. , Prodr., III, 239.

M. glabra : foliis vix petiolatis, elliptico-oblongis, acutis, rarius
obtusis; pedicellis axillaribus solitariis unifloris vix folia æquanti-
bus; bracteolis 2 oppositis linearibus deciduis, sub basin calycis ;
lobis calycinis semiovalibus subacutis ; bacca pisiformi ovoidea nigra
glaucescenti. à

Crescit in provincia Tchéleukote ubi colitur in hortis (Ant. Petit).

Observation. — Le myrte est-il réellement indigène en Abyssinie? Les notes
de M. le docteur Antoine Petit le disent cultivé dans la province de Tcheleukote,
où ses feuilles pilées servent de condiment pour certaines préparations culi-
naires.

SYZYGIUM. Goertn., Fruct., I, 166, t. XXXIII ; DC., Prodr., MI,
259 (non Browne, Jam.).

SYZYGIUM GUINEENSE. DC., Prodr., loc. cit.; Guill. et Perrot., in Fl.
Seneg., 1, 345, t. LXXII.

CALYPTRANTHES GUINEENSIS. Willd., Sp., IL, 974.

S. foliis coriaceis oblongo-ellipticis inatis et apice
subobtusis, basi sensim angustatis et in petiolum desinentibus, gla-
bris subtus reticulato-venosis ; cymis terminalibus, trichotomis pau- :
cifloris glabris ; baccis coriaceis, subsiccis ovoideis, dentibus calyci-
nis coronatis.

MYRTACEZÆ. 285
Crescit in montibus Sel/euda et Semaiata, prope Adoua in
regno Tigré et in provincia Chiré (Quartin Dillon, Ant. Petit et
Schimper).
Nomen abyssinicum : Leham (secund. claris. Schimper).
Observation, — Cettè espèce nous a paru la méme que celle qui croit au Sé-
négal.

Tribus IT. PUNICEÆ.

PUNICA. Tournef., 7nst., t. CCCCI; DC., Prodr., I, 3.

PUNICA GRANATUM. L., Sp., 676; DC., Prodr., II, 3.

P. glabra : foliis oblongo-lanceolatis obtusis aut subacutis ; floribus
axillaribus solitariis.

Colitur circa Adoua et in provincia Fehéleukote (Quartin Dillon et
Ant. Petit).

Observation. — Le grenadier ne paraît pas être indigène de l'Abyssinie.
On ne le trouve guerre que dans les jardins. Ses fruits y mürissent assez bien.

286 FLORA ABYSSINICA.

XLVI. CUCURBITACEÆ.

CYRTONEMA. Schrader, in Eckl. et Zeyh., Enum. pl. Afr. austr.,
I, 278.

CYRTONEMA CONVOLVULACEA. Fenzl., in pl. Kotskyi Nub., n° 228 , ex
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4749.

C. caule herbaceo volubili, ramoso, cirrhifero angulato, pubenti ;
foliis breviter petiolatis cordatis, acutis dentatis, membranaceis pu-
bentibus; floribus monoicis; femineo solitario subsessili in axilla
foliorum; ovario dense lanuginoso-setoso; masculis pedicellatis ,
subracemosis, pedunculo communi longo gracili ex eadem axilla orto
suffultis; fructibus globosis, villosis tubo corollæ persistenti longe
apiculatis.

Crescit in dumetis provincie Meda, mense Aprili fructifera
(Schimper).

CYRTONEMA DIVERGENS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. nt,
n? 4671.

C. foliis longius petiolatis cordatis acutis, basi sinu lato emargi-
natis acute dentatis, membranaceis pubentibus , petiolo dense vil-
loso ; fructibus pedunculatis globoso-depressis, villosis, tubo corollæ
persistente apiculatis.

Crescit in rupibus vallis Maye-Mezano non procul a TeAélatehé-
kanné, mense Augusto florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce est-elle bien réellement différente de la précé-
dente? Selon M. Schimper, elle s’en distingue surtout par ses feuilles portées
sur un pétiole plus long , offrant à leur base un sinus plus large et plus profond,
et par ses fruits encore plus pelits.

CUCURBITACEÆ. 287

ZEHNERIA. Endlich., Fl. Norfolk., 69.

ZEHNERIA SCROBICULATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. ri,
n° 4625, in Annot.

BRYONIA SCROBICULATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 164.

Z. caule volubili, cirrhifero, angulato, hirto; foliis petiolatis, cor-
datis acutis, argute dentatis, superne scrobiculatis, subtus pilis bre-
vibus presertim in nervis subhispidis ; floribus pedicellatis in axilla
foliorum aggregatis, pedicellis albido-tomentosis; baccis ovoideis
albicantibus, subrugosis pedicellatis, seminibus 6-10 oblongis com-
pressis , laevibus glabris.

Crescit frequens in sepibus, prope Memessah, inter Adoua et Oc-
basa ( Quartin Dillon) et in dumetis ad rivum Maye-Ferfera, mense
Junio fructifera (Schimper).

Nomen abyssinicum : Hasfafala.

Observation. — Voy. les observalions placées à la suite de la Zehneria lon-
gepedunculata.

ZEHNERIA VELUTINA. Endlich., in Walp. rep., Il, 496.

Z. caule hirto, angulato, volubili, cirrhifero; foliis petiolatis cor-
datis acutis obsolete trilobis, margine argute dentatis, superne scro-
biculato-scaberrimis, subtus piloso-tomentosis ; floribus dense to-
mentosis in axilla foliorum nunc aggregatis pedicellatis, nunc in
apice pedunculi communis elongato, racemulum subcapituliformem
efformantibus.

Crescit inter Maye-Gouagoua et Debra-Sina, mense Septembre
florifera (Quartin Dillon).

ZEHNERIA LONGEPEDUNCULATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111,
n° 1625.
An MELOTHRIA PENDULA. L., Sp., 49?
Z. caule gracili subangulato, volubili glabriusculo ; foliis petiolatis

cordatis, in ambitu 3-5-lobis , lobis obsoletis distanter denticulatis ,
membranaceis , superne vix scrobiculatis, subtus in nervis pilis raris

288 FLORA ABYSSINICA.
conspersis ; pedunculo elongato, folium subæquante glabriusculo,
floribus subracemosis pedicellatis glabris ; corolla (in masculis) cam-
panulata, 5-loba ; fructibus...

Crescit in valle fluvii Taccazé, prope Tchélatchékanné, in arbori-
bus et fructicetis d mense Septembre florifera (Schimper).

Observation. — Les trois planles que nous venons de caractériser sous les
noms de Zehneria scrobiculata, longepedunculata et velutina, ne sont pro-
bablement que des formes d'une seule et méme espèce. En effet, il existe entre
elles une analogie et une ressemblance si grandes, qu'il est facile de reconnaitre
qu'il serait préférable de les réunir toutes trois en une seule espèce. La pre-
mière, Z. scrobiculata, a ses fleurs groupées et presque sessiles aux aisselles
des feuilles, qui sont tuberculées à leur face supérieure, avec quelques poils
courts à leur face inférieure, surtout sur les nervures; la seconde, Z. longe-
pedunculata , est presque complétement glabre dans toutes ses parties avec des
fleurs pédicellées portées au sommet d'un assez long pédoncule commun. La
Z. velutina réunit en quelque sorte les caracteres de l'une el de l'autre. Elle a
les feuilles scrobiculées et rugueuses de la premiere, mais beaucoup plus velues
à leur face inférieure, avec des fleurs, soit groupées aux aisselles des feuilles,
soit portées sur un pédoncule commun. Si l'on réunit ces trois formes ou va-
riétés en une seule espèce, celte espèce parait avoir bien des rapports avec la
Bryonia scabra de Thunberg , si elle n'est pas identique avec celte dernière.

D'un autre côté, jusqu'à quel point le genre Zehneria et entre autres les
trois espèces précédentes diffèrent-ils du genre Melothria? C'est une question
qu'il m'est impossible de décider dans ce moment, faute de matériaux suffi-
sants. Ce qu'il y a de certain, c'est que les échantillons mâles de la Zehneria longe-
pedunculata, Hochst., que j'ai sous les yeux, me paraissent identiques avec
l'individu mâle de la Melothria pendula de l'Amérique du nord. Ce serait sans
contredit un rapprochement très-singulier qu'une plante américaine qui se
irouverait sauvage dans les montagnes de l'Abyssinie. Mais le fait me parait
presque hors de doute.

BRYONIA. L., Gen., n° 1480; DC., Prodr., MI, 304.
BRYONIA MICRANTHA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. ur, 4674.

B. annua? caule ramoso angulato , volubili, hispido ; foliis petio-
latis cordato-sagittatis, hirtis, margine inæqualiter et obsolete den-
ticulatis ; floribus minimis in axilla foliorum subcongesto-capitatis, in
feminæis ovario calyceque setosis; baccis pisiformibus globosis gla-
bris , lævibus 4-6-spermis, sessilibus , seminibus rugosis.

Crescit in dumetis et sepibus provinciæ Chiré, et prope Tehélat-
chékanné , in convalle fluvii Taccazé (Quartin Dillon et Schimper)
mense Augusto-Septembre florifera et fructifera.

CUCURBITACEZÆ. 289

Observation. — Notre plante a quelque ressemblance avec la Bryonia Per-

rottetiana de De. Candolle , mais elle en diffère par ses fleurs sessiles, ses graines
couvertes d'aspérités, mais non bordées de poils.

BRYONIA OBTUSA. Nob.

B. perennis : caule gracili, ramoso, angulato, cirrhifero volubili ,
hispido ; foliis petiolatis , ovalibus, basi subcordatis aut truncatis , in
ambitu subtrilobis, lobis obsoletis, obtusissimis , margine distanter
et obsolete denticulatis, utrinque scabris ; floribus dioicis? pedicel-
latis , in axilla foliorum 2-4 aggregatis ; masculorum corolla campa-
nulata, externe hirta.

Crescit in provincia Choho (Ant. Petit).

Observation. — Les feuilles de cette espèce la caractérisent parfaitement et
la distinguent de suite de la Bryonia micrantha , dont elle se rapproche beau-
coup. En effet, ses feuilles sont partagées dans leur contour en trois lobes peu
marqués et trés-obtus. Les fleurs sont dioiques, car sur plusieurs échantillons
que j'ai examinés, je n'ai trouvé que des fleurs mâles.

BRYONIA CONVOLVULOIDES. Nob.

B. caule gracili, ramoso, volubili angulato, molliter piloso; foliis
breviter petiolatis, palmato-quinque-partitis pilosis, lobis subpin-
natifidis acutis, lobulis acutis : pedunculo axillari, foliis longiori
subtomentoso, 3-5-floro, floribus pedicellatis subcorymbosis ; florum
masculorum lobis calycinis lanceolatis acutis pilosis; corolla cam-
panulato-patente, lobis latis parum profundis apice apiculatis.

Crescit in sepibus planitiei provinciae Chiré (Quartin Dillon J:

Observation. — Nous croyons cette espèce nouvelle et différente dela Bryonia
africana dont elle se rapproche assez. Mais les lobes de ses feuilles sont très-
aigus, pinnatifides et découpés latéralement en lobules également très-aigus et
souvent incisés el dentés.

BRYONIA JATROTROPHÆFOLIA. Nob.

B. caule angulato, ramoso vix pubente, cirrhifero ; foliis petiolatis
basi cordatis, profunde digitato-5-lobis, lobis oblongis angustis ob-
tusis apice mucronatis, margine inæqualiter dentatis, margine et
subtus in nervis pilosiusculis et subtuberculatis ; pedunculis axillari-
bus elongatis, apice flores pedicellatos subumbellulatos 3-5 geren-

IV. 19

&

290 FLORA ABYSSINICA.
tibus, rarius unifloris; in floribus masculis calycis laciniis oblongis
brevibus vix acutis, corolla campanulato-patente.

Crescit prope Tchélatchékanné et in vallibus prope Adoua mense
Augusto florens (Quartin Dillon).

Observation. — Je n'ai vu que les échantillons mâles de cette belle espèce,
assez voisine de la Bryonia africana. Elle en diffère surtout par les lobes plus

allongés de ses feuilles, entiers ou dentés, très-obtus et non lacinés sur leur
bord,

BRYONIA? ABYSSINICA? Lamke., Dict., 1, 497; DC., Prodr., III, 305.

B. caule apice villoso , cirrhis simplicibus, foliis cordatis dentatis
amplis mollibus fere glabris, summis lobato-angulosis, petiolis pe-
dunculisque villosissimis, floribus geminis luteis, fructibus.....

Crescit in Abyssinia.

Observation. — Je possède dans mon herbier général un échantillon de cette
plante, récollé il y a plus de cinquante ans par mon père au Jardin des
Plantes de Paris. Malheureusement cet échanlillon, assez mal conservé, ne
porte que des fleurs mâles. 11 m'a suffi pour me montrer que cette plante n'ap-
partient pas au genre Bryonia. Mais je wai pu déterminer sa véritable place.
Je ne suis pas éloigné de croire qu'il fait partie du genre Cucumis.

COCCINIA Wight. et Arn., Prodr. fl. penins. Ind. or., l, 347.

COCCINIA INDICA. Wight. ét Arn., loc. cit. ; Wight., IU. of Ind. bot., 1,
105.

BRYONIA GRANDIS. L., Mant., 126; DC., Prodr., IIL, 305.

MOMORDICA MONADELPHA. Roxb., Fl. indic., III, 708.

C. caule basi suffrutescente, ramis gracilibus angulatis glabriuscu-
lis; foliis petiolatis basi emarginato-cordatis, in ambitu 5-lobis ,
-lobis angulatis acutis, terminali productiori, margine distanter et
` vix prominule dentatis, dentibus apice incrassatis glandulosis, sub-
tus subtuberculatis ; pedunculis axillaribus folio sæpius brevioribus ;
in floribus masculis calycis laciniis angustis acutis ; corolla campanu-
lata 5-loba; staminibus basi monadelphis.
Crescit in sepibus ad ripas rivulorum in provincia Chiré (Quartin
Dillon).

Observation. — Voici une plante qui jusqu'à présent n'avait encore été

P:

CUCURBITACEZÆ, 291
trouvée que dans l'Inde. Je me suis assuré de l'identité de l'espèce abyssi-
nienne en la comparant à un échantillon de la Coccinia indica que je dois à
l'obligeance de MM. Wight et Arnott. Je n'ai vu que des individus mâles, mais
par la forme des lobes de leur calice, par celle de leur corolle et sa grandeur,
par leurs étamines monadelphes, enfin par leurs feuilles et leur port, je n'ai
aucun doute sur la détermination que j'en ai faite.

MOMORDICA. L., Gen., n* 1477; DC., Prodr., II. 1d
MOMORDICA BALSAMINA. L., Sp., 1453; DC., Prodr., VII, 344.

M. caule gracili angulato volubili, cirrhifero pubenti; foliis petio-
latis basi cordatis palmato-5-lobis, lobis acutissimis grosse et pro-
funde dentatis acutis, sinu obtuso separatis presertim subtus scabe-
rulis; floribus masculis axillaribus solitariis longe pedunculatis,
bractea foliacea cordiformi , acuta , sessili paulo infra florem termi-
nalem; corolla explanata 5-fida, lobis latis acutis.

Crescit secus vias in provincia Choho (Ant. Petit).

ion. — La i que j'ai faite d'un échantillon unique, re-
cueilli nod M. Petit en traversant la plaine aride habitée par les Chohos, m'a
montré qu'elle était la méme que celle d Égypte et de l'Inde.

MOMORDICA DASYCARPA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 4419. )

M. caule volubili, cirrhoso, hispido; foliis petiolatis cordatis, vix
acutis, margine argute dentatis sublobulatis hispidis; floribus soli-
tariis pedunculatis; masculorum laciniis calycis linearibus , corolla
campanulata; fructu ovideo-oblongo, erinaceo, appendicibus subu-
latis apice subh is densissimis obtecto ; oblongis com-
pressis utrinque subacutis, lævibus.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon), in valle Aguar pro-
vinciæ Meda (Schimper) et in provincia Choho (Ant. Petit).

Observation. — Le fruit de cette espèce a une forme ovoide allongée; il est
de la grosseur d'une noix. Sa surface est hérissée d'appendices subulés herbacés,
terminés en hamecon à leur sommet. Ce caractère est plus que suffisant pour
distinguer facilement cette espèce.

292 FLORA ABYSSINICA.

MOMORDICA MORKORRA. Nob.

(Tan. LII.)

M. caule diffuse ramoso, procumbente aut volubili, cirrhifero, an-
gulato, vix piloso; foliis petiolatis, subrhomboidalibus, basi cordatis,
aut truncatis, margine dentatis, acutis, praesertim in nervis puben-
tibus; eirrhis simplicibus; floribus dioicis? masculis numerosissimis
longe pedunculatis racemum corymbiformem multiflorum ad basin
caulis, et quibusdam sparsim ad axillam foliorum longe pedunculatis
solitariis aut 2-3-aggregatis ; floribus femineis pedunculatis, in axilla
foliorum sæpius solitariis : fructu ovoideo aut subgloboso, coriaceo,
aurantiaco, undique echinato, maturatione ruptili; seminibus epi-
spermio rubro carnoso involutis.

Crescit frequens in incultis et sepibus fere totius Abyssiniæ (Quar-
tin Dillon, Ant. Petit).

Nomina abyssinica; in lingua amarica : Markorra; in lingua ti-
greensi : Markuakha.

Observation. — Cette plante parait répandue dans presque toutes les pro-
vinces de l'Abyssinie. Les enfants s'amusent à sucer le tégument extérieur des
graines, qui a une saveur douce et sucrée.

MOMORDICA PTEROCARPA. Hoclist., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 487.

M. caule gracili volubili , cirrhoso , pubente ; foliis digitato-3-5-
foliolis; foliolis longi le petiolulatis, intermedio 1 lato-acuto,
margine sinuoso et denticulato ; lateralibus integris aut plus minus
profunde bipartitis aut foliola bina distincta efformantibus, puberu-
lis; floribus masculis albido-luteolis pedicelJatis, racemum brevem
4-6-florum bractea lata cordiformi acuta stipatum, et longissime pe-
dunculatum efformantibus ; floribus femineis peduneulatis solitariis ;
ovario apice longe acuminato, alis 5 dentatis ornato; fructu ovoideo
(crassitie nucis) ovoideo angulato apice longe acuminato.

Crescit frequens circa Adoua et in monte Selleuda (Quartin Dillon
et Schimper).

Observation. — Espèce parfaitement bien caractérisée par ses feuilles digitées,
composées de folioles distinctes, et surtout par les ailes membraneuses et den-
tées qui règnent sur son ovaire el sur son fruit.

CUCURBITACE/E. 293

MOMORDICA ADOENSIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 166.

M. caule procumbente, parce ramoso, subhirto ; foliis tardius ex-
plicatis, breviter petiolatis, digitato-5-partitis, laciniis lanceolatis
acutis grosse et longe serratis hirtis ; cirrhis gracilibus simplicibus,
contortis; racemis axillaribus simplicibus pedunculatis, floribus
magnitudine mediis pedicellatis et cum apice pedicellorum articu-
latis ; corollae latæ lobis iovalibus acutis ; fructibus ovoi-
deis viridibus purpureo-maculatis, carnosis.

Crescit in dumetis circa Adoua (Quartin Dillon et Schimper) et in
provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

Nomen abyssinicum : Enthota.

Observation. — Cette plante, au premier abord, paraît être dépourvue de
feuilles, c'est-à-dire que ces organes ne s'y développent que trés-tard, car
quelquefois je les ai vues encore à l'état rudi ire sur des échantillons portant
des fruits mürs. L'Enthota parait étre voisine de la Momordica senegalensis ,
Lamarck, mais en diffère surtout par son fruit ovoide parfaitement lisse et non
luberculeux. On mange ses fruits.

LAGENARIA. Seringe, in DC., Prodr., HI, 299.

CONCURBITÆ SP. Auctor.

LAGENARIA VULGARIS. Seringe, loc. cit.
CUCURBITA LAGENARIA. L., Sp., 4434.

LAGENARIA IDOLATRICA. Ser., ex Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. nr,
n? 4574.

L. caule ramoso volubili cirrhifero, cirrhis longis crassis ramosis ;
foliis petiolatis sinu lato cordatis, latioribus quam longis, apice bre-
viter acuminatis, margine angulatis, denticulatis, presertim subtus
dense pubentibus; basi biglandulosis ; floribus monoicis , longe pe-
dunculatis ; masculorum laciniis calycinis lanceolatis acutis ; corolla
patente 5-partita, lobis obovalil inatis margine undul

Crescit in valle Hieha, mense Octobre florens (Quartin Dillon) et
in fruticetis humilioribus et ad rupes vallium calidarum prope
Tchélatchékanné, mense Aprili florens (Schimper).

Observation. — Je me suis assuré par un examen attentif que la plante qui |

294 FLORA ABYSSINICA.’

dans les collections de Schimper porte le nom de Lagenaria idolatrica, n’est
pas différente de la Lagenaria vulgaris.

CUCUMIS. L., Gen., n° 1470; DC., Prodr., III, 299.
CUCUMIS SATIVUS. L., Sp., 1437; DC., Prodr., II, 300.

C. caule scabro cirrhifero, foliis cordatis obscure 5-lobis petio-
latis lobo terminali , floribus breve pedunculatis subternis majuscu-
lis, florum masculorum tubo calycis tubuloso-campanulato,, limbo
patente deflexo, petalis acutiusculis, fructibus oblongis subtriquetris
per maturitatem sublevibus, sæpe nitidis, carpellis intus distinctis
subseparabilibus (DC., Loc. cit.)

Colitur in Abyssinia.

Nomen abyssinicum : Deucala- Deubba.

Observation. — Ves Abyssins cultivent le concombre et en mangent les fruits.
CUCUMIS ABYSSINICUS. Nob.

C. perennis, nanus : caule diffuse ramoso, 1-2-pedali, hispido ;
foliis parvulis petiolatis, 3-lobis, lobo terminali obtuso, longiori
sublobulato, lobulis obtusis, utrinque hispidis ; floribus luteis par-
vulis axillaribus, pedunculatis hispidis, solitariis, fructibus ovoideo-
oblongis parvulis, hispidis.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon).

Nomina abyssinica : in lingua amarica : Eniderobaia; in lingua
tigreensi : Enkeuftéhag.

Observation. — C'est une espèce très-petite dans toutes ses parties. Ses feuilles
ne présentent que trois lobes séparés par des sinus obtus, et le lobe du milieu,
plus prononcé que les autres, est lui-méme subdivisé en lobes secondaires
également obtus. Les fleurs jaunes ne sont guere plus grandes que celles de la
Bryonia dioica.

“CUCUMIS FICIFOLIUS. Nob.

C. caule procumbente ramoso cirrhifero angulato, hispido ; foliis
petiolatis figura variis, sæpius basi cordatis palmato-3-5-lobis, lobis
obtusis margine sinuosis, sinu obtuso separatis utrinque hispidis ;
cirrhis minimis simplicibus ; floribus pedunculatis axillaribus, sat

CUCURBITACEÆ, 295
parvulis, sepius solitariis : in masculis calycis lobis linearibus acutis ;
corollæ campanulato - tubulose lobis obtusis; fructibus ovoideis
(crassitie olivae parvula) apice acutis, piloso-echinatis.

Crescit in diversis Abyssiniæ provinciis circa Adoua, in monte
Selleuda et in provincia Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — ll est facile de reconnaitre au premier abord la ressemblance
qui existe entre cette espèce et les Cucumis prophetarum et Cucumis afri-
canus. Elle differe de la premiere par ses fleurs solitaires, les lobes de son ca-
lice linéaires et ses fruits ovoïdes pointus et non globuleux ; de la seconde par
les lobes de ses feuilles trés-obtus, par ses pédoncules courts et ses fruits non
hérissés de piquants.

CUCUMIS ? STRIATUS. Nob.

C. caule ramoso, diffuso, volubili, cirrhoso, subhirto ; cirrhis sim-
plicibus ; foliis petiolatis, latis, basi subcordatis, profunde digitato-
5-partitis, lobis angustis acutis sinuosis, vix denticulatis, pilis bre-
vissimis utrinque hispidis ; fructibus solitariis axillaribus pedunculo
crasso suffultis ellipsoideis (crassitiem nucis majoris juglandis regiæ
æquantibus) glabris decemstriatis, carnosis.

Crescit in sepibus montis Se//euda , mense Augusto fructifera
(Quartin Dillon).

Observation. — Je n'ai vu que deux échantillons en fruits de cette espèce,
sans fleurs, ni mâles ni femelles. Les fruits avaient été complétement vidés et
réduits à leur enveloppe extérieure. Ils sont ovoïdes, un peu allongés, glabres
et marqués de dix stries longitudinales. Celte espèce m'a paru fort distincte ,
non-seulement par la grosseur et la forme de son fruit, mais encore par ses
feuilles profondément partagées en cinq lobes allongés , aigus et lobulés.

CUCURBITA. L., Gen., 1478 ; DC., Prodr., Wl, 316.

CUCURBITA MAXIMA. Duchesne , in Lamke., Dict., Il, 41;DC., Prodr.,
IL, 316: .

C. foliis cordatis rugosissimis, petiolis hispidis, tubo calycis obovato
in collo brevi desinente, fructibus globosis subdepressis luteis rubris
aut viridibus (DC. , /oc. cit.)

Colitur in Abyssinia.

Nomen abyssinicum : Doubba.

296 FLORA ABYSSINICA.

CUCURBITA EXANTHEMATICA. Fenzl., ex Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1t, n° 4448.

C. caule ramoso, volubili, angulato, hirto ; cirrhis simplicibus; foliis
petiolatis cordatis acutis, nune palmato-trilobis, lobis acutis angula-
tis distanter denticulatis, subtus scrobiculatis hirtellis, nunc cordato-
oblongis non lobatis, dentatis ; floribus axillaribus solitariis pedun-
culatis ; feminorum ovario oblongo hirto, hispido ; fructibus...

Crescit sine locali indicatione in Abyssinia (Schimper).

Observation. — L'échantillon que j'ai vu dans les collections de Schimper a
les feuilles presque toutes entières et non lobées. Il m'a paru fort différent de

ceux des collections de Nubie qui portent le méme nom. C'est une espèce bien
caractérisée,

SICYOS. L., Gen., n° 1481; DC., Prodr., III, 309.
SICYOS ANGULATUS. L., Sp., 4438; DC., Prodr., III, 309.

S. caule herbaceo, volubili, cirrhifero, pubenti, cirrhis gracilibus
ramosis ; foliis amplis petiolatis, cordatis, sæpius triangulatis, acutis,
margine denticulatis, membranaceis pubentibus ; floribus monoicis ;
masculis racemum longe pedunculatum subramosum efformantibus ;
femineis in apice pedunculi communis aggregatis; fructibus ovoi-
deo-oblongis, apice att is spinosis.

Crescit in sepibus convallis fluvii Taecazé, prope Tchélatchékanné
(Quartin Dillon).

Observation. — Le Sicyos angulatus est originaire d'Amérique. Cependant
9n le trouve aussi dans quelques parties de l'ancien continent. Ainsi , jen pos-
séde des échantillons recueillis dans les steppes de l'Ukraine; ceux d'Abyssi-
nie ne me présentent aucune différence qui les distingue de ceux de l'Amé-
rique.

PASSIFLORACEÆ. 297

XLVII. PASSIFLORACEZÆ.

Tribus I. MODECCEE.

MODECCA. Rheed., Mal., VIII, t. XX-XXIII; DC., Prodr., II,
336.

MODECCA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n1, 4572.

M. caule subarborescenti ; ramis elongatis volubilibus, cirrhiferis,
glabris, glaucis ; foliis alternis petiolatis, basi subcordatis palmato-
5-lobis, lobis inæqualibus oblongis, subovalibus obtusis, integris
aut sublobulatis (præsertim intermedio) sinu obtuso separatis, gla-
bris, glaucis; glandula maxima ad basin limbi in pagina superiore, et
glandula minima orbiculari ad basin singulorum sinuum; cirrhis
simplicibus ; floribus masculis spicam crassam axillarem teretem ef-
formantibus.

Crescit in dumetis vallium calidarum prope Tchélatchékanné ,
mense Aprili florens et fructifera (Schimper).

Observation. — Je n'ai vu qu'un échantillon trés-imparfait de cette plante
qui me parait fort curieuse. Selon M. Hochstetter, elle pourrait former un
genre nouveau et distinct auquel il propose de donner le nom de Podiotheca.

BOTRYOSICYOS. Hochst.

BOTRYOSICYOS PENTAPHYLLUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111,
n° 1590.

B. caule ramoso ; ramis virgatis, scandentibus tereti-subcompressis
pubentibus ; foliis alternis petiolatis digitato-3-5 phyllis ; foliolis ellip-
licis basi apiceque acutis, integris, apice mucronatis, presertim

298 FLORA ABYSSINICA.
subtus pubenti-ferrugineis; floribus parvulis, sessilibus, Spicatis ,
bractea carinata concava acuminata, sublanuginosa obtectis; spicis
axillaribus 2-3 pedunculatis, folio brevioribus.

Crescit prope TeAélatchékanné, in convalle fluvii Taccazé, mense
Augusto florens (Schimper).

Observation. — I| m'est impossible de donner aucun détail sur celte plante,
wen ayant vu qu'un seul échantillon, dont les fleurs étaient déjà passées.

TURNERACEZÆ. 299

XLVIII. TURNERACEZÆ.

LJ
WORMSKIOLDIA. Schum. et Thonn., pi. Guin., Y, 165; A. Rich.,
in Fl. Seneg., 1, 36, t. II.

WORMSKIOLDIA ABYSSINICA. Nob.

STREPTOPETALUM SERRATUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1260.

W.annua: caule erecto 4-8 uncias alto, ramoso; foliis alternis,
breviter petiolatis lanceolatis acutis, margine serratis, et in serratu-
ris viscoso-glandulosis subtus pubentibus ; floribus in axilla foliorum
solitariis erectis, breviter pedicellatis aut racemos 3-4-floros in sum-
mitate ramulorum efformantibus; calycis tubo gracillimo, pilis rigi-
dis armato, 4-dentato; petalorum limbo obovali : capsula oblonga
acuta pilis rigidis armata, trivalvi; seminibus oblongis arcuatis.

Crescit prope Adoua, circa Add'erbati , mense Septembre florifera
et fructifera et prope TeAélatehékanné (Quartin Dillon) et infra Sel-
lasaquilla in declivibus versus fluvium Taccazé, mense Septembre
(Schimper).

Observation. — Le genre Streptopetalum , proposé par Hochstetter (in fl. Ra-
tisb., ann. 1841, n° 42), n’est évidemment pas différent du genre Wormskioldia,
dont nous avons tracé avec soin le caractere dans la Flore de Sénégambie. Cette
espèce se distingue facilement de la Wormskioldia diversifolia par ses feuilles
simplement dentées en scie, et surtout par ses capsules beaucoup plus courtes.

.

300 FLORA ABYSSINICA

XLIX. PORTULACACEÆ.

» LJ
TRIANTHEMA. Sauv., Meth. Jol., 197 ; L., Gen., n° 537; DC.,
Prodr., III, 351.

TRIANTHEMA PENTANDRA. L. Mant., 70; DC., Prodr., III, 352.
ROCAMA. DIGYNA. Forsk., Descrip., 74 ; Lamk., Ml., t. CCCLXXV, f. 3.

T. caule ramoso prostrato, glabro aut tuberculis minimis aspero;
foliis oppositis petiolatis obovali-oblongis obtusis, carnosulis subtu-
berculatis ; floribus pentandris; in axillis foliorum subsessilibus ag-
gregatis, calycis laciniis ovalibus margine scariosis tenuissimis sub-
obtusis infra apicem mucronatis; capsula obtusissima calycem
superante, subbiloba. 3

Crescit in arenosis siccis provinciæ Choho dicta (Quartin Dillon et
Ant. Petit).

Observation. — Cette espèce est assez variable; tantôt sa tige est tout à fait
glabre, tantôt elle est couverte de petits tubercules qui la rendent rude au
toucher.

PORTULACA. Tournef., Jnst., t. CXVIII; Juss., Gen., 312; DC.,
Prodr., MI, 353.

S I. Floribus flavis, axillis glabris.

PORTULACA OLERACEA. L., Sp., 638; DC., Prodr., II, 353; ibid., PI.
grass., t. CXXII.

P. foliis cuneiformibus carnosis, axillis geniculisque nudis, floribus
sessilibus (DC. /oc. cit.).
Crescit in locis arenosis Abyssiniæ (Ant. Petit).

PORTULACACEZÆ. 301

Observation. — Je rapporte à cette espèce des échantillons sans indication

de localité précise et tout à fait dépourvus de leurs feuilles. Mais Ja compa=

raison que j'ai faite des tiges, du point d’attache des feuilles, des fruits et des

graines avec la Portulaca oleracea, m'a montré une identilé complète entre
ces deux plantes.

S IL. Floribus purpureis , axillis geniculisque pilosis.
PORTULACA ANCEPS. Nob.

P. caule ramoso, brevi, suffrutescente, carnoso compresso ancipiti,
glabro; foliis alternis parvulis, inferioribus spatulato-oblongis, cæ-
teris oblongo-linearibus acutis, carnosis; axillis pilis longissimis fus-
cis ornatis; floribus terminalibus sessilibus 2-3, foliis verticillatis
consimilibus cinctis; capsula oblonga superne conica acuta glabra
pilis longissimis cincta.

Crescit in provincia Choho, in locis arenosis et siccis (Ant. Petit).

Observation. — Est-ce là la Portulaca pilosa, L., ou une espèce nouvelle et
différente? Je penche pour celle dernière opinion. La Portulaca pilosa, L., ap-
partient au nouveau continent. Notre espèce en diffère par sa tige sous-fru-
tescente à sa base, comprimée et ancipilée , par les extrémités de ses rameaux
presque planes et par les verticilles terminaux des feuilles, composés seulement
de quatre ou cinq feuilles.

Je crois que sous le nom de Portulaca pilosa on confond plusieurs espèces
distinctes, même parmi les espèces américaines. J'en ai déjà distingué une fort
différente. (Voy. FLorE DE Cuna , I, 620).

TALINUM. Sims., Bot. Mag., 1357 ; DC., Prodr., III, 356.

TALINUM CUNEIFOLIUM. Willd., Sp. II, 864; DC., Prodr., WI, 357;
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. n, 1043.
ORIGIA PORTULAGIFOLIA. Forsk., Descript., p. 403.

PORTULACA CUNEIFOL!A. Vahl., Symb. I, 333.

T. caule erecto, fruticoso, ramis virgatis elongatis teretibus, gla-
bris, foliis planis obovali-oblongis apice obtusissimis, basi sensim
attenuatis subpetiolatis, utrinque glabris; racemo terminali, ra-
moso, elongato, pedunculis inferioribus sæpius trifido-trifloris ; flori-
bus... . capsulis globoso-pisiformibus cartaceis, nitentibus.

Crescit in rupibus ad radices montium prope Aguar, in provincia
Meda, mense Aprili fructiferum (Schimper).

Observation, — Celte espèce croit également en Arabie.

302 FLORA ABYSSINICA.

L. PARONYCHIACEÆ.

S I. ILLECEBRE.
PARONYCHIA. Juss., Mém. Mus., I, 388; DC., Prodr., III, 370.

PARONYCHIA BRYOIDES. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 664.

P. caule cæspitoso ramosissimo, ramis basi nudis, in parte supe-
riore foliosis; foliis oblongis angustis acutis aut subspatulatis valde
deciduis carnosis ; stipulis scariosis ovalibus acutis margine denti-
culatis persistentibus ; floribus sessibus ramulos terminantibus ,
undique stipulis foliisque appressis obtectis ; sepalis membranaceis ,
margine scariosis dorso versus apicem aristatis.

Crescit in cacumine montis Selki, fissuras rupium cæspitose inco- -
lens, mense Februario florens (Schimper).

HERNIARIA. L., Gen., 308; DC., Prodr., MI, 367.

HERNIARIA HIRSUTA. L., Sp., 317; DC., loc. cit. ; Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. 11, n° 744. t

HERNIARIA PYRENÆICA. J. Gay, secundum Hochst., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, n° 1413.

H. caule herbaceo prostrato, ramoso tereti , pubenti ; foliis obo-
vali-oblongis acutis aut. subl latis, hispidi lis margine cilia-
tis; floribus sessilibus in axillis foliorum glomerulatis, aut ramulos
breves efformantibus.

Crescit in agris montis Kubbi, in districtu Memessah, regni Tigré,
mense Decembre florens, et in monte Bouahit, provincie Semiène
(Schimper, 744 et 1413).

PARONYCHIACEZÆ. 303

Observation. — Identique avec les échantillons recueillis aux environs de

Paris. Je ne vois dans les échantillons étiquetés H. pyrenaria, dans les collec-

tions de Schimper, qu’une forme un peu plus verte et plus vigoureuse de
l'Herniaria hirsuta.

S II. PorycanPER.

POLYCARPEA. Lamk., Journ. hist. nat., IL, p. 8, t. XXV; DC.,
Prodr., IL, 373.

HAGEA. Vent., Tabl., IL, 240.
POLYCARPEA LINEARIFOLIA. DC., Prodr., Ill, 374.

P. caule erecto basi simplici, trichotome ramoso, herbaceo, tereti,
lanuginoso; foliis sepius crebris congestis, linearibus, setula termi-
natis, glabris aut subpilosis; stipulis ovali-l latis i
margine ciliatis, cymis in capitula terminalia dense congestis, sepalis
lanceolatis acutis glabris.

Crescit in ripis arenosis fluvii Mareub (Quartin Dillon).

Observation. — Les deux espèces nommées Polycarpæa glabrifolia et P. li-
nearifolia ne me paraissent pas devoir être distinguées l'une de l'autre. En
effet, la seule différence qu'on signale entre elles consiste spécialement dans
les feuilles qui seraient glabres dans la première et pubescentes dans la se-
conde. J'ai observé ces deux caractères réunis dans des échantillons recueillis
dans le méme lieu et qui évidemment appartenaient à une seule et méme
espèce.

POLYCARPEA ERIANTHA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 823.

P. caule erecto a basi dichotome ramoso, hirsuto ; foliis lineari-
bus acutis, apiculatis subglabris, stipulis lanceolatis acutissimis "
margine ciliatis ; cymis densifloris ; calyeis sepalis lanceolatis acutis
pilosis.

Crescit in convalle fluvii Taccazé, prope Tehélatehékanné (Quar-
tin Dillon), et in locis rupestribus siccis prope Gapdia, mense Sep-
tembre florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce parait très-voisine de la Polycarpea stellata, DC.,
dont elle diffère surtout par sa tige presque lanugineuse et ses sépales couverts
de longs poils blancs et cotonneux. Elle se distingue de la précédente par ses
fleurs non réunies en capitules globuleux , par une stature plus petite et par
les longs poils qui recouvrent son calice.

304 FLORA ABYSSINICA.

POLYCARPON. L., Gen., 105; DC., Prodr., Ml, 376.
POLYCARPON TETRAPHYLLUM. L., Fil. suppl., M6; DC., loc. cit., 376.

P. caule erecto dichotomo glabro; foliis verticillato-quaternis
obovalibus obtusis, basi sensim attenuatis ; cyma terminali dicho-
toma pedunculata aphylla; floribus triandris, petalis calyce brevio-
ribus.

Crescit in locis incultis et arenosis, regni Tigré (Quartin Dillon),
et ad ripas humidas prope Adoua (Schimper, n° 292).

Observation. — Cette plante est très-variable. Je n'ai pu reconnaitre aucune

différence sensible entre les échantillons cueillis en Abyssinie et ceux qui
croissent en Europe.

S HI. Porucmz.

POLLICHIA. Soland., in Ait. Kem ed. 1, I, 5, III, 505; DC.,
: Prodr., II, 377.

POLLICHIA CAMPESTRIS. Soland., loc. cit. ; Smith, Spicil., Esto DC
Prodr., loc. cit. ; Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. u, n? 4406.

NECKERA CAMPESTRIS. Gmel., Syst., I, 46.
MEERBURGIA GLOMERATA. Moench., Suppl., 446.
P. caule basi fruticuloso, tomentoso ramoso , foliis linearibus
acutissimis, speudo-verticillatis ; stipulis scariosis acutissimis ;

floribus axillaribus aggregatis , glomerulatis.
Crescit in provincia Chiré (Schimper).

S IV. SCLERANTHEZ.

SCLERANTHUS. L., Gen., 562: DC., Prodr., III, 378.

SCLERANTHUS ANNUUS. L., Sp., 580; DC., Prodr., M, 378; Hochstet.,
in pl. Schimp. Abyss., sect. 1 et ur.

S. caule erecto ramoso, ramulis linea longitudinali puberula no-

PARONYCHIACEZÆ, 305
tatis ; foliis linearibus acutis crassiusculis ; cymis trichotomis ; flo-
ribus decandris, calycis fructiferi lobis oblongo-linearibus, im-
marginatis subobtusis, erectis, tubum superantibus.

Crescit in locis arenosis circa Memessah , in regno Tigré, et inter
Maye-Gouagoua et Dobra-Sina (Quartin Dillon), et in locis siccis
vallium prope Adoua (Schimper, n° 111).

Nomen abyssinicum : Zeguer Demi.

Observation. — Cette espèce présente une grande variété de forme. Je me

suis assuré que les échantillons recueillis en Abyssinie sont identiques avec
ceux d'Europe.

S V. Teceruiæ.
CORRIGIOLA. L., Gen., 378; DC., Prodr., MI, 366.

CORRIGIOLA LITTORALIS. L., Sp., 388; DC., loc. cit.

CORRIGIOLA CAPENSIS. Willd., ex Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. im
n° 1876.

C. caule diffuse ramoso glabro; foliis oblongo-lanceolatis acutis ;
floribus in axilla foliorum superiorum breviter pedunculatis conglo-
meratis.

Crescit in locis arenosis inter Dobra-Sina et Maye-Gouagoua ,
circa Memessah ( Quartin Dillon et Schimper).

Observation, — C'est l'espéce européenne, telle que nous la trouvons dans
les lieux sablonneux des environs de Paris.

306 FLORA ABYSSINICA.

LI. CRASSULACEZÆ. .

BULLIARDA. DC., Bull. soc. philom., n° 49, p. 1; Ibid., Prodr.,
IT, 382.

BULLIARDA VAILLANTII. DC., Pl. grass., t. LXXIV; Ibid., Prodr., III,
382.

TILLÆA AQUATICA. Lamkc., I., t. XC (non L.).

B. perpusilla : caule dichotome ramoso, 1-2 uncias alto, glaber-
rimo; foliis angustis crassis, subacutis, basi connatis; floribus
minimis longe pedicellatis , axillaribus ; calycis 4-fidi lobis obtusis ;
petalis violaceis ovalibus obtusis, calyce longioribus ; capsulis 4 sub-
globosis , apice apiculatis polyspermis.

Crescit in margine stagnorum montis Arbati Enseca , non procul
ab urbe Adoua, merise Septembre florifera et fructifera ( Quartin
Dillon ).

Observation. — J'ai sous les yeux des échantillons recueillis en Abyssinie et
d'autres que j'ai ramassés moi-méme dans les mares de la forét de Fontaine-
bleau, et je n'ai pu trouver aucune différence entre eux.

BULLIARDA ABYSSINICA. Nob.

B. pusilla: caule erecto, ramoso subnatante aut expanso reptante,
3-4 uncias longo, glabro ; foliis lanceolatis angustis subacutis, cras-
siusculis, basi connatis; floribus axillaribus breviter pedicellatis ;
petalis oblongis acutis pallide violaceis; capsulis ovoideo -oblongis ,
glabris , polyspermis.

Crescit in locis inundatis provincie Chiré ( Quartin Dillon ).

Observation, — Quand on compare cette espèce à la précédente, il est impos-

CRASSULACEÆ, 307
sible de ne pas reconnailre qu'elles sont fort différentes, surtout dans leur
port. La Bulliarda abyssinica est un peu plus grande; sa tige n'est pas dicho-
tome ; elle est quelquefois rampante; ses feuilles sont plus longues, plus larges ;
ses fleurs sont portées sur des pédoncules très-courts; leurs pétales m'ont paru
aigus el leurs capsules sont plus allongées.

COMBESIA. Nob.
DISPOROCARPA. C. A. Meyer, Jnd. sem., VIII Hort. Petrop., 56.

Calyx profunde 5-partitus : laciniis erectis ; corolla gamopetala ,
profunde 5-partita laciniis lineari-lanceolatis; stamina 5 alterna,
corolle inserta; filamenta subulata, antheræ ovoideæ, introrsæ.
Squamulæ 5 minime spatulatæ ; carpella 5 sessilia, libera : ova-
rium uniloculare 2-ovulatum ; ovulis superpositis; stylus brevis ;
stigma minimum ; folliculi 1-2-spermi, rima longitudinali et interna
dehiscentes. ]

Plant: pusillæ ; folia opposita basi connata ; flores minimi in axilla
foliorum aggregati , brevissime pedicellati.

COMBESIA ABYSSINICA. Nob.

TILLÆA PHARNACEOIDES. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 404.

1 PH C. A. Meyer, loc. cit.

C. annua, pumila : caule a basi ramoso, 1-5 uncias alto, ramis
elongatis glabris ; foliis oppositis ovali-lanceolatis acutis crassiusculis ;
floribus minimis viridi-purpurascentibus, breviter pedicellatis in
axilla foliorum aggregatis et foliis, bracteisque intermixtis ; calycis
profunde 5-partiti laciniis ovali-oblongis acutissimis ; corollæ laci-
niis oblongo-lanceolatis, acutissimis tenuibus, subpurpurascenti-
bus, calycem æquantibus; staminibus brevioribus in incisiones
corolle insertis; squamulis tenuissimis spatulatis ; carpellis sessi-
libus glabris.

Crescit in locis humidis, in margine stagnorum prope Memessah,
et in provincia Chiré, mense Septembre florens et fructifera (Quar-
tin Dillon), et prope Adoua (Schimper).

Observation. — Cette plante n'apparlient pas au genre Tillæa. Elle constitue,
à notre avis, un genre nouveau auquel nous avons donné depuis longtemps dans
notre herbier le nom de Combesia. Ce genre diffère du Tillæa par le nombre qui-

308 FLORA ABYSSINICA.
naire de toutes les parties de sa fleur: sous ce rapport, il se rapproche dayan-
lage des Crassula. Mais il diffère de l'un et de l'autre par sa corolle gamopétale,
et de plus du genre Crassula par ses carpelles ne contenant jamais qu'une ou
tout au plus deux graines.

J'ai donné à ce genre le nom de M. Combes, qui, conjointement avec M. Ta-
misier, a fait, il y a un petit nombre d'années, un voyage intéressant en Abys-
sinie.

UMBILICUS. DC., in Bull. philom., 1801, n°49 ; Ibid Prodr., III,
399.

UMBILICUS BOTRYOIDES. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1300.

U. foliis inferioribus petiolatis, peltatis orbiculatis, margine
sinuato-repandis, glabris, subconcavis ; caule erecto, Santis aut
ramoso, compresso ; floribus breviter pedicellatis ,
aut subpendulinis racemum simplicem aut ramosum efformantibus
bracteis integris; calycis laciniis semiovalibus acutis ; corolla ovoideo-
oblonga urceolata, apice 5-fida, laciniis brevibus acutis : capsulis
5 oblongis acuminatis glabris.

Crescit in locis montosis provinciæ Chiré (Quartin Dillon), et ad
rupes in locis umbrosis frigidis lateris borealis montis Se/ki, a pedi-
bus8,000 usque 13,000 supra mare, in provincia Semiène(Schimper),
mense Februario florens.

hor

Observation. — Espèce voisine de l'Umbilicus pendulinus , DC., en différant
surtout par ses fleurs presque sessiles, par sa corolle plus globuleuse , plus res-
serrée à son ouverture, el par ses bractées ovales aiguës et non lancéolées.

UMBILICUS SEMIENSIS. Gay, ms., in herbar.

SEMPERVIVUM SIMENSE. Hochst.; in pl. Schémp. Abyss. , sect. 11, 1337.

U. caule a basi ramoso , ramis patulis humifusis subreptantibus ,
crassis nudis in apice tantum folii feris, foliis valde approxima-
tis rosulatis, spathulatis, planis, crassis margine coriaceo-ciliatis ,
apice obtusis aut subacutis, utrinque glabris ; scapo simplici 2-3-
unciali, erecto, glabro, purpureo ; floribus 4-5 pedunculatis subcy-
mosis, pedunculis gracilibus glanduloso-pubentibus basi bracteatis ,
bracteis foliis consimilibus , sed minoribus, lanceolatis ; calycis
laciniis lanceolatis acutissimis, dorso glanduloso-pubentibus ; corollæ
tubuloso-campanulatæ purpurascentis, usque ad medium 6 fidæ la-

CRASSULACEÆ, 309

ciniis oblongo-lanceolatis obtusiusculis , sub apice externe mucro- ,
natis , externe subpubentibus, carpellis 5 distinctis.

Crescit in regione superiori montis Bouahit, provincie Semiene ,
mense Junio florens (Schimper).

Observation. — Notre ami, M. J. Gay, qui a fait une étude tres- approfondie des
plantes d'Abyssinie et qui nous a communiqué ses observations avec un géné-
reux abandon, a fort bien observé que cette plante, par sa corolle gamopétale
tubuleuse , à six lobes, ne pouvait être placée dans le genre Sempervivum. WM
l'a rapportée au genre Umbilicus sous le nom d'Umbilicus semiensis. Elle est
et par son port et par ses caractères très-distincte des autres espèces composant
ce genre.

CRASSULA. Haworth., Syn., 51; DC., Prodr., ML, 383.

CRASSULA ABYSSINICA. Nob.
ROCHEA DICHOTOMA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 931.

ROCHEA VAGINATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr, n° 4609.

C. radice perpendiculari obconico; caule erecto subsimplici pe-
dali, tereti, subcompresso, papulis oblongo-spatulatis obtusis ,
tecto ; foliis oppositis lanceolatis acutis, subcarnosis basi connatis
glabris, margine unica serie papularum ciliatis ; floribus parvulis
purpureis , cymam dichotomam , ramosam multifloram efformanti-
bus; calycis 5-partiti laciniis lanceolatis acutis glabris; petalis 5
distinctis, aut ima basi coalitis, oblongo-lanceolatis acutis; stami-
nibus 5, longitudine petalorum ; squamulis brevissimis truncatis
subtriangularibus ; capsulis oblongis longe acuminatis, glabris.

Crescit in monte Se/leuda , mense Octobre florens, et in provincia
Chiré (Quartin Dillon ), et in monte Dochli ( Schimper), provinciae
Tsana (Schimper).

Observation. — Les deux plantes que M. Hochstetter nomme Rochea dicho-
toma et Rochea vaginata, ne sont nullement dislincles l'une de l'autre. Elles
ne constituent qu'une seule et méme espèce qui n'apparlient certes pas à
ce genre. C'est tout simplement une espèce de Crassula de la troisième
section d'Haworth et de De Candolle. C'est à peine si Pon peut la distinguer de
la Crassula scabra, L., sp. 405, si bien figurée dans l'Hortus elthamensis ,
t. XCIX, f. 117 de Dillenius. Les cinq pétales sont quelquefois parfaitement
distincts, quelquefois soudés par leur partie la plus inférieure. Mais il y a
bien loin d’une semblable corolle, à peine plus longue que le calice, avec la
corolle infundibuliforme et tubuleuse des Rochea. Notre espèce se distingue de.

310 FLORA ABYSSINICA.
la Crassula scabra , 1° par sa tige herbacée; 2 par ses feuilles plus longues, ne :
présentant pas de tubercules sur leurs deux faces, etc.

KALANCHOE. Adans, Fam., 948; DC., PI. grass., n° 64; ibid.,
Prodr., II, 394.

KALANCHOE SCHIMPERIANA. Nob.

COTYLEDON DEFICIENS. Forsk., Descrip., 89? Hochst. et Steud., in pl. Schimp.
Abyss. , sect. 1, 388!

K. foliis obovato-spatulatis crenatis, ferrugineo-subtomentosis ,
infimis subconcavis obtusis, superioribus acutis; ramulis teretibus
pubenti-tomentosis; cyma ramosa confertiflora ; floribus magnis
luteo-aurantiacis ; calycis tomentosi 4-partiti laciniis oblongo-lan-
ceolatis acutissimis corolle tubo tereti, gracili, calyce triplo lon-
giori, pubenti, limbi laciniis ovali-acuminatis ; capsulis oblongis
angustis, stylo persistenti terminatis glabris.

Crescit in locis petrosis regionis mediæ australis montis Semayata,
prope Adoua, cæspites latos formans, et mense Decembre florens
(Schimper ).

Observation. — C'est au genre Kalanchoe et non au genre Cotyledon qu'ap-
partient cette espèce. En effet, toutes les parties de sa fleur sont en nombre
quaternaire et non AUDE et le tube de sa corolle est long et grêle, carac-
tères qui appartiennent é au genre Kalanchoe. Les échantillons que
j'ai eu à ma disposition avaient été récoltés par Schimper. MM. Hochstetter
et Steudel les rapportent au Cotyledon deficiens de Forskal. Ce rapprochement
peut être juste, mais il me paraît impossible de le certifier. En effet, Forskal ne
décrit pas les fleurs, ni leur couleur, ni la forme, ni la longueur de la corolle.
Ce qu’il y a de bien sûr, c’est que cette plante n’est pas la Kalanchoe ægyptiaca
de De Candolle, espèce à laquelle on a jusqu'à présent rapporté le Cotyledon
deficiens de Forskal. L'espèce d’Abyssinie a ses feuilles tomenteuses et non
glabres, ses fleurs jaune pâle et non jaune orangé; et enfin ses corolles longues
d'au moins trois pouces et non longues de six à huit lignes seulement comme
celles de l'espéce d'Égypte. Ce sont ces différences si grandes qui nous ont
conduit à considérer l'espèce d'Abyssinie comme entièrement différente et nou-
velle.

KALANCHOE GRANDIFLORA. Nob.

K. foliis..... caule tereti glaucescenti , glabro; cyma trichotoma
glabra; floribus maximis, purpurascentibus glaberrimis : calycis

CRASSULACEZÆ. 311
laciniis lanceolatis acutissimis; corollæ tubo calyce sextuplo lon-
giore tereti, basi valde inflato, apice graciliori, limbi laciniis ovali-
lanceolatis acutissimis ; squamulis linearibus ; capsulis oblongo-
acuminatis angustissimis , glabris.

Crescit in locis saxosis provinciæ Ifat (Ant. Petit ).

Observation. — Les échantillons recueillis par le docteur Antoine Petit
manquent de feuilles. Mais les fleurs nous ont paru réunir assez de caractères pour
pouvoir considérer notre plante comme tout à fait différente des autres espèces
et comme en formant une nouvelle. Par la grandeur de ses fleurs elle se rap-
proche de la Kalanchoe schimperiana; mais ses tiges et leurs ramificalions sont
parfaitement glabres et non presque tomenteuses; ses fleurs, au moins aussi
grandes, sont purpurines et non jaunes; les sépales , parfaitement glabres, sont
proportionnellement plus courts, et les divisions de la corolle sont plus allon-
gées, plus lancéolées.

KALANCHOE QUARTINIANA. Nob.

(Tas. LIV.)

K. caule tereti , glabro , glaucescente , apice ramoso ; foliis amplis,
oppositis , breviter petiolatis, obovalibus aut ellipticis obtusis, mar-
gine crenatis ; floribus glabris luteis, mediæ magnitudinis , cymam
Maye-G ramosissi trichotomam efformantibus; calycis
laciniis lanceolatis acutis, brevibus, corollae tubo basi crassiori, se-
palis quintuplo longiori, limbi laciniis ovalibus abrupte acuminatis.

Crescit prope Maye-Gouagoua, mense Novembre florens ( Quartin
Dillon).

Observation. — Il m'est impossible de confondre cette espèce avec aucune
autre de celles qui croissent en Afrique. Elle a des rapports avec la Kalanchoe
spatulata, mais la grandeur extraordinaire de ses feuilles, qui ne sont nulle-
ment spatulées, sa corolle, dont le tube est au moins long de deux pouces,
la distinguent de suite.

KALANCHOE PETITIANA. Nob.

K. caule tereti, apice valde ramosa, glabra ; foliis obovali-oblongis,
basi sensim angustatis, margine versus partem superiorem grosse
serratis apice subobtusis glabris; cyma ramosissima trichotoma
glabra; floribus glaberrimis luteis parvulis ; calycis sepalis lanceo-
latis acutissimis ; corollæ tubo conoideo, basi crassiori, sepalis duplo
longiore , limbi laciniis obovalibus , obtusissimis , longe apiculatis "

312 FLORA ABYSSINICA.
stylis tubum corollæ superantibus ; capsulis oblongis, dorso carina-

tis, stylo persistente apiculatis, glabris ; squamulis linearibus.
Crescit prope Sanka , in provincia Yedjou (Ant. Petit).

Observation. — Cette espèce est très-voisine des Kalanchoe spatulata et
K. ægyptiaca, DC. Elle diffère de la premiere par ses fleurs un peu plus longues,
beaucoup plus nombreuses, par ses Sépales plus longs et plus aigus, par les
lobes du limbe de sa corolle très-obtus, terminés par une petite pointe courte.
De la seconde (K. ægyptiaca) par les mêmes caractères, et de plus par ses
fleurs d'un jaune pâle et non jaune rougeâtre. Ce qui caractérise parfaitement
celte espèce, ce sont : 1° La lige très-ramifiée dans sa partie supérieure et par-
faitement glabre; 2° ses fleurs jaunes trés-petites, glabres dans toutes ses par-
lies ; 3° le tube de sa corolle une fois plus long que le calice; 4° enfin les divi-
sions du limbe, qui sont obovales lrés-obtuses, terminées par une pointe abrupte
et assez longue.

KALANCHOE GLANDULOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m, 904.

K. caule herbaceo erecto, tereti ; pubenti-glanduloso , bipedali ;
foliis oppositis sessilibus , caulinis oblongo-ellipticis subacutis , mar-
gine sinuosis, glabris; floribus luteis parvulis, cymam racemoso-
paniculatam terminalem effor; ibus, calyce subvesiculoso, pu-
benti-glanduloso, 4-fido, laciniis ovali-oblongis acutissimis ; corolla
tubo, basi inflato, apice gracili pubenti vix calyce longiori, limbi
laciniis ovali-oblongis acuminatis; squamulis linearibus acutis ;
capsulis oblongis angustis, acuminatis , glabris.

Crescit in rupibus planitiei provincie Chiré ( Quartin Dillon),
et ad latera montium prope Tchélatchékanné, mense Novembre
( Schimper ).

Observation. — C'est sans contredit une des espèces les mieux caractérisées
parmi celles qui croissent en Abyssinie. Sa lige est herbacée simple toute cou-
verte de poils glanduleux , qui existent également sur le calice et la corolle.
Le calice est fort différent de ce qu'il est en général dans les autres espèces. Au
lieu d'étre formé par quatre sépales seulement soudés par leur partie inférieure ,
il est renflé, vésiculeux et découpé en quatre lohes , qui atteignent seulement
le milieu de sa hauteur; le tube de la corolle est à peine plus long que le ca-
lice; il est trés-gréle dans sa partie supérieure.

KALANCHOE BRACHYCALYX. Nob.

K. caule erecto, pedali, tereti , subsi plici, basi suffrut D
in parte superiori dense pubenti , subglanduloso ; foliis..... floribus

CRASSULACEZÆ. 313
parvulis, luteis, cymam parvulam ramosam densam efformantibus ;
calycis sepalis oblongo-lanceolatis acutis, brevibus, pubenti-glan-
dulosis, margine ciliatis ; corollæ tubo basi inflato, superne coarc-
tato, pubenti, sepalis quadruplo longiori, laciniis limbi ovalibus
obtusis, mucronatis , capsulis oblongis acuminatis glabris.

Crescit prope Maye-Gouagouu, abeunte Novembre partim deflo-
rata ( Quartin Dillon ).

Observation. — Bien que je n'aie pas vue les feuilles de cette espèce, cependant
je la crois nouvelle. Elle est certainement différente de toutes les autres es-
pèces du méme genre qui croissent en Abyssinie. Par sa lige presque tomen-
leuse et visqueuse dans sa partie supérieure, par ses fleurs également pubes-
centes et par la grandeur méme de ses fleurs, elle se rapproche beaucoup de
la Kalanchoe glandulosa. Mais sa lige est moins élevée et m'a paru frutescente
à sa base: ses fleurs sont un peu plus longues: le caractère qui distingue le
mieux ces deux espèces, c'est le calice. En effet, dans la Kalanchoe glandu -
losa il est vésiculeux et simplement quadrifide (caractère qu'à ma connais-
sance il ne présente dans aucune autre espèce de ce genre), tandis que dans
notre Kalanchoe brachycalyx, il se compose de quatre sépales courts et à peine
soudés par leur extrémité la plus inférieure.

KALANCHOE ANGUSTIFOLIA. Nob.

K. glabra : caudice repente crasso ; caule erecto gracili 6-10 un-
cias alto, tereti, glabro, glaucescenti ; foliis oppositis angustis sub-
linearibus crassis , apice subobtusis ; floribus parvulis eymam pauci-
floram terminalem efformantibus : sepalis lanceolatis acutis fere
usque ad basin distinctis deciduis ; corollæ tubo basi conico ampliato
4-angulari , apice constricto, calyce vix duplo longiori ; limbi laciniis
longissimis angustis lanceolatis, acutissimis margine luteis et in
disco brunneis; squamulis linearibus ; carpellis glabris oblongis ,
apice acutissimis.

Crescit in locis saxosis planitiei provinciæ Chiré, mense Octobre,
jam deflorata ( Quartin Dillon). i

Observation. — C'est une des espèces les mieux caractérisées de ce genre.
Ses tiges sont hautes à peine de huit à dix pouces, porlant des feuilles opposées
presque linéaires et charnues : les fleurs sont peu nombreuses et assez petites :
le limbe de leur corolle offre quatre divisions très-longues , très-aiguës , d'une
couleur jaune dans leur contour et brune sur le milieu; le tube de la corolle,
lrés-renflé à sa partie inférieure, se resserre beaucoup à son sommet. Cet en-
semble de caractères ne permel pas de confondre cetle espèce avec aucune
autre du méme genre.

314 FLORA ABYSSINICA.

SEDUM. DC., Prodr., III, 401.
SEDUM EPIDENDRUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1294.

S. cæspitosum : caule erecto , spithameo crasso-carnoso , ramulis
gracilioribus glabris glaucescentibus; foliis..... (in specimine viso,
elapsis) floribus luteis cymam coarctatam paucifloram efformantibus ;
calycis persistentis laciniis lanceolatis acutis; petalis calyce triplo
longioribus oblongo-lanceolatis ; capsulis oblongis apice stylo per-
sistente longe acuminatis glabris.

Crescit in latere boreali montis Se/ki in provincia Semiène, mense
Februario florens et arborum truncos et ramos incolens, ubi in
muscis et lichenibus putridis radices agit ( Schimper ).

Observation. — L'échantillon d’après lequel j'ai tracé la description abrégée
qui précède, avait complétement perdu ses feuilles; il m’est donc impossible
d'indiquer ici les différences qui le séparent des autres espèces de ce genre.

ÆONIUM. Webb., Flor. Canar., Il, 184.

JEONIUM LEUCOBLEPHARUM. Webb., ms., in Herb. Gay.

SEMPERVIVUM CHRYSANTHUM. Hochst:, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 838.

JE. caule suffruticoso crasso ; foliis spatulatis acuminatis, rosu-
latis, glabris, crassis planiusculis, pectinato-ciliatis ; corymbo thyr-
soideo, pedunculis longis glabris; floribus suboctomeris ; calycis
hypocrateriformis dentibus brevibus 3-angularibus ; petalis luteis
lineari-lanceolatis ; filamentis basi dilatatis, altius in tubum cum
petalis coalitis ; antheris rotundato-ovatis muticis; squamis perigynis
quadratis, 2-dentatis; carpidiis glabris, rectis, antrorsum acutis ,
basi immersis, demum ad partem liberam per disruptionem de-
hiscentibus ( Webb. ms. ).

Crescit in rupibus provinciæ Ouodgerate (Ant. Petit), et in latere
australi montis Taber, provincie Semiène, ad rupium parietes ,
altitud. 9000-11000 pedes supra mare (Schimper ).

Observation. — Cette espèce est extrémement voisine de lEonium arboreum,
Webb. ou Sempervivum arboreum, L. Elle en diffère surtout par ses feuilles
glauques, spatulées aiguées, ciliées dans leur contour, par ses fleurs plus nom-
breuses, formant une eyme étalée et non pyramidale.

CRASSULACEÆ 315

SEMPERVIVUM. L., Gen., n° 612; DC., Prodr., III, 411.

SEMPERVIVUM ABYSSINICUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 438.

S. glabrum ; caule erecto, spithameo, simplici, tereti, rubello,
glabro, gracili ; foliis carnosulis oppositis, ovalibus, obovalibus aut
obovali-spatulatis, integris viridibus aut punctis rubellis notatis ;
floribus albis parvulis cymam ramosam distantifloram constituenti-
bus ; calyce sæpius 10-sepalo, sepalis ovali-lanceolatis acutis ; peta-
lis lanceolatis angustis acutissimis calyce duplo longioribus ; car-
pellis brevibus inflatis stylo longissimo terminatis , glabris.

Crescitin provincia Chiré, mense Octobre florens (Quartin Dillon),
et in provincia Ouodgerate, in ripis rivulorum, mense Augusto
florens (Ant. Petit), et in fissuris humidis rupium præruptarum
opacarum regionis superioris septentrionalis montis Se//euda , in
mense Octobre florens ( Schimper).

Observation. — Cette espèce paraît voisine du Sempervivum molle, Visiani ;

mais sa lige est simple; elle est glabre dans toutes ses parlies, et ses feuilles
sont obovales et spatulées.

316 FLORA ABYSSINICA.

er mn ed derbi

LII. FICOIDEÆ.

MESEMBRYANTHEMUM.

Observation. — Nous possédons dans les plantes d’Abyssinie deux espèces du
genre Mesembryanthemum, toutes deux récoltées dans la province de l'Ouod-
Serate par M. le docteur Antoine Petit; mais, dans l'état incomplet où elles se
trouvent, il nous est à peu près impossible de les caractériser et de les rappor-
ler exactement à aucune des espèces déjà connues. L'une d'elles cependant ap-
partenant à la subdivision des Parosa, $ Barbata , nous parait trés-voisine du
Mesembryanthemum densum , Haworth; mais nous n'osons pas la rapporter dé-
finitivement à cette espèce. L'autre fait partie de cette subdivision si nombreuse
en espèces, dont les feuilles manquent des écailles en forme de lubercules qui
existent dans la précédente.

SAXIFRAGACEÆ., 317

LIHI. SAXIFRAGACEÆ.

SAXIFRAGA. L., Gen., n° 764; DC., Prodr., IV, 17.

SAXIFRAGA HEDERÆFOLIA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. wu,
1305.

S. caule cæspitoso, a basi ramoso, prostrato, surculifero, distan-
ter piloso; foliis alternis petiolatis reniformibus in ambitu sub 3-7-
lobis, lobis obsoletis obtusissimis integris, intermedio latiore, superne
glabris, subtus pilis raris ferrugineis conspersis ; petiolo basi dilatata
amplexicauli ; floribus luteis, pedunculatis, solitariis sæpius oppositi-
foliis : pedunculo folio longiori; sepalis ima tantum basi coalitis;
petalis obovali-oblongis integris, filamentis basi latiori complanatis ;
capsulasubgloboso-didyma apice birostri, transversim hianti; semini-
bus subglobosis, lævibus.

Crescit in parte superiori montis A/adji, in provincia Ouodgerate,
altitudine circiter 10,000 pedum, in rivulis Sepe natans et tunc
folia amplitudine singularia, mense Junio florens (Ant. Petit) et in
locis uliginosis muscosis rupestribus in regione superiori montis
Bouahit, altitud. 10,000-14,000 pedes (Schimper).

Nomen abyssinicum : Amora gacha.

Observation. — C'est une espèce extrêmement bien caractérisée, qui croît
sur le bord des ruisseaux ou même tout à fait dans l'eau, au sommet du mont
Aladji, dans la province d'Ouodgerate ou sur le Bouahit, dans le Semiène. Par
ses tiges stoloniféres et quelquefois nageantes , par ses feuilles réniformes et lo-
bées, et surtout par ses fleurs solitaires et opposées aux feuilles, cette espèce
constitue à elle seule une tribu dislinele dans le genre Saxifraga; du moins
nous n'ayons pu la rapporter exactement à aucune des neuf tribus établies dans
ce genre par De Candolle.

318 FLORA ABYSSINICA.

LIV. UMBELLIFERÆ.

Subordo 1. ORTHOSPERMEZX.

Tribus I. HYDROCOTYLINEÆ.

HYDROCOTYLE. Tournef., Inst., t. CLXXIII; A. Rich., Monog.,
1820; DC., Prodr., IV, 59.

HYDROCOTYLE ASIATICA. L., Sp., 234; A. Rich., Monog., n° 15, f. 44;
DC., Prodr., IV, 62.

H. foliis petiolatis, suborbiculari-reniformibus obtusissimis, cre-
natis, 7-nerviis; petiolis villosis ; pedunculis e caule repente fascicu-
latis, pilosis brevibus apice 3-4-floris, fructibus compressis, subdi-
dymis subcostatis reticulatis.

Crescit in locis umbrosis prope Adowa et in provincia Chiré,
mense Julio fructifera ( Quartin Dillon et Schimper, n* 13 et 1110).

Observation. — Cette petite plante est fort répandue dans presque toutes les
contrées chaudes et tropicales ; particulièrement dans l'ancien continent.

HYDROCOTYLE NATANS. Cyrillo, PI. rar. neap., I, t. VI, f. B; A. Rich.,
Monog., n° 29, f. 20; DC., Prodr., IV, 62; Tenore, Flor. napol., II,
266, t. XXIV.

HYDROCOTYLE ADOENSIS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 34, 11, 4075,
m, 4482.

H. foliis longissime petiolatis, suborbiculari-reniformibus, in am-
bitu obsolete sæpius 11-lobulatis, lobis obtusissimis crenatis, termi-
nali productiori; floribus capitat: bellulatis, umbellula 6-10-

UMBELLIFERÆ. 319

flora, pedunculo communi brevi suffulta ; fructibus compressis gla-
bris utrinque bicostatis.

Crescit in fossis et in margine stagnorum prope Arbati Enseca, et.
inter Adoua et Memessah, mense Octobre florens (Quartin Dillon) et
prope Adoua et Azoum (Schimper).

Observation. — C'est un fait remarquable et cependant tout à fait hors de
doute que cette espèce soit la méme que celle qui croit aux environs de Naples.
J'ai comparé les échantillons d'Abyssinie avec ceux que j'ai recueillis aux en-
virons de Naples, et je me suis convaincu que l’Hydrocotyle adoensis de
M. Hochstetter n'est autre que l'Hydrocotyle natans de Cyrillo.

HYDROCOTYLE MINIMA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4306.

H. caule ramoso, repente, gracili, glabro, 2-3 uncias longo; foliis
breviter petiolatis basi bistipulatis reniformi-suborbicularibus, 5-
lobis glabris, basi fissis, lobis semiorbicularibus obtusis , intermedio
vix majori; pedunculo minimo, apice 3-4-floro; floribus sessili-
bus glomerulatis; fructibus suborbiculatis compressis, mericarpiis
5-costatis, costis acutis. j

Crescit ad ripas rivulorum prope-Dibill in montis Se/ki latere
australi, altitudine circiter 10,000 pedes Supra mare, mense Fe-
bruario florens ( Schimper).

Observation. — Cette petile espèce ne saurait être éloignée de l’Hydrocotyle
vulgaris, L., qui l is aussi est i pelite dans toutes ses par-
lies. Seulement ici les lobes de ses feuilles sont un peu plus marqués, entiers, et
les feuilles ne sont pas peltées.

HAPLOSCIADIUM. Hochst., in Flora bot. zeit., 1844, I, p. 20.

HAPLOSCIADIUM ABYSSINICUM. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss.,
Sect. 11, n° 4138; ibid., in Flora, 1844, I, p. 20.

H. parvulum, acaule : radice perpendiculari crasso, simplici lon-
gissimo; foliis radicalibus petiolatis pinnatipartitis, patulis; petiolo
basi dilatato membranaceo; segmentis oppositis pinnatifidis, laciniis
inferioribus subcuneiformibus apice 3-dentatis; scapis simplicibus

folia subæquantibus; umbellæ simplicis involucro poly-
phyllo, foliolis lanceolatis radios æquantibus; petalis albis acumi-
natis, acumine inflexo ; disco latissimo depresso; fructibus...

320 FLORA ABYSSINICA.

Crescit in pratis montosis prope Entchetkab, montis Bouahit in
provincia Semiène, mense Julio florens (Schimper).

Observation. — Je ne connais de cette plante que des échantillons en fleurs,

mais sans fruits. M. Hochstetter place le genre Haplosciadium dans la tribu des
Hydrocotylinées.

Tribus II. SANICULEÆ.

SANICULA. Tournef., Inst., 326, t. CLXXI; DC., Prodr., III,
84.

SANICULA EUROP/EA. L., Sp., 339; DC., Prodr., IV, 84.
B, cAPENSIS. Cham. et Schelecht., in Linnæa, 1826, p. 253.

SANICULA CAPENSIS. Eklon et Zeyh., secund. Steudel, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 4127.

S. foliis radicalibus petiolatis, palmato-5-partitis, lobis sæpius tri-
fidis basi angustatis, apice acutis, margine dentatis, dentibus apice
setosis; umbellulis subcapituliformibus ; fructibus echinatis.

Crescit in præruptis montanis et humidis prope Chaada in pro-
vincia Semiène, mense Julio florens (Schimper).

Observation. — En comparant-la plante d'Abyssinie avec les échantillons des
environs de Paris, je n'ai pu trouver aucune différence appréciable.

ALEPIDEA. Laroche, Eryng., 19, t. I; DC., Prodr., III, 87.
ALEPIDEA PEDUNCULARIS. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 559.

A. caule erecto sesquipedali, basi simplici, striato, glabro; foliis
alternis sessilibus, cordato-auriculatis oblongo-lanceolatis acutis,
inferioribus subobtusis, margine setoso-ciliatis, utrinque glabris ;
capitulis pisiformibus longe pedunculatis, sertulatis, involucri mo-
nophylli radiati albidi laciniis campanulato-patulis lanceolatis inæ-
qualibus, integris aut versus partem superiorem 1-2-setoso-ciliatis.

Crescit in monte Bouahit, prope Entchetkab, provinciæ Semiène,
mense Augusto florens ( Schimper).

Observation. — On distingue facilement cette espèce à sa tige feuillée et non
dépourvue de feuilles, à ses feuilles radicales sessiles et non longuement
pétiolées.

UMBELLIFERÆ. 321

Tribus HI. AMMINEÆ.

APIUM. Hoff., Umb., 1, 75, t. I, f. 8; DC., Prodr., IV, 100.
APIUM GRAVEOLENS. L., Sp., 379; DC., Prodr., IV, 404.

A. glabrum : caule erecto, tereti-striato; foliis pinnatisectis, in
apice caulis trisectis, segmentis subcuneatis, apice elongato inciso-
dentatis; umbellis lateralibus sessilibus, terminali pedunculata ,
involucro, involucellisque nullis.

Colitur in Abyssinia.

Observation. — Les échantillons qui font partie des collections d'Abyssinie ,
ont été récoltés dans la province d'Ouodgerate par M. le docteur Antoine
Petit.

GYMNOSCIADIUM. Hochst., in Flora bot. zeit., 1844, I, p. 20.

GYMNOSCIADIUM PIMPINELLOIDES. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 4443; ibid., in Flora, 1844, I, p. 20.

G. acaule: radice perpendiculari, simplici : foliis radicalibus longe
petiolatis subimparipinnatis; foliolis 3-5, sessilibus suborbiculari-
reniformibus margine obtuse dentatis, utrinque pilosis; petiolo basi
late dilatato, semiamplexicauli ; umbella nunc simplici, nunc com-
posita; floribus albis; involucro involucellisque nullis; petalis ob-
cordatis, apice ligula introflexa terminatis ; fructibus...

Crescit in regione superiori montium Bouwahit et Selki in provincia
Semiène, mense Junio floriferum ( Schimper ).

Observation. — Je n'ai pu observer les fruits de cette espèce, constituant, se-
lon M. Hochstetter, un genre bien dislinct, voisin des Apium.

322 FLORA ABYSSINICA.

HELOSCIADIUM. Koch, Umbel., p. 125; DC., Prodr., IV, 104.

HELOSCIADIUM NODIFLORUM. Koch, loc. cit., 426; DC., loc. cit., 404 ;
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, 1529.

SIUM NODIFLORUM. L., Sp., 361; Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n° 396

H. caule procumbente, striato, foliis pinnatisectis, segmentis oblon-
gis æqualiter serratis, umbellis oppositifoliis sessilibus aut breve pe-
dunculatis, involucro nullo aut oligophyllo deciduo (DC.).

Crescit frequens in locis humidis et in rivulis fere totius Abyssi-
ni: (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — C'est bien l'espéce européenne. Il est fort remarquable de voir
une plante si commune en Europe, se retrouver presque partout en Abyssinie ,
où certainement elle n'a pas été introduite.

AMMI. Tournef., Inst., t. CLIX ; DC., Prodr., IV, 112.

AMMI MAJUS. L., Sp., 349; DC., Prodr., IV, 142.

AMMI PAUCIRADIATUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 376.

A. glabrum et glaucum; caule erecto, ramoso ; foliis pinnatisectis,
inferiorum segmentis oblongis acutis, superiorum segmentis divisis,
linearibus, argute serratis, serraturis calloso-incrassatis : umbella
multiradiata; involucri foliolis profunde pinnatifidis, segmentis li-
nearibus. :

Crescit in arvis novalibus prope pagum Afitschoa ad radices
septentrionales montis Semayata, mense Septembre floriferum
(Schimper).

Observation. — Je wai pu voir dans la plante récoltée en Abyssinie par
M. Schimper, que des échantillons un peu GAER de l'Ammi mani. J'ai recueilli
dans le midi de la France des é ill N'est-il pas
probable que cette plante, qui est également commune en Égypte, dans les
champs cultivés, aura été introduite en Abyssinie par les semences des cé-
réales?

UMBELLIFERÆ. 323

PIMPINELLA. L., Gen., n° 366; DC., Prodr., IV, 119.

PIMPINELLA HIRTELLA. Nob.

TRAGIUM HIRTELLUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1 , 355.

P. biennis : caule erecto 2-3-pedali, ramoso, tereti-striato, in parte
inferiore sæpius purpurascente, glabro, glaucescente ; foliis petiolatis
pinnatisectis , segmentis ovalibus elongatis margine inciso-serratis;
subtus pallidioribus cum petiolo hirtellis, terminali latiori, integro
aut subtrilobo ; fructibus ovoideis subdidymis hirsutis.

Crescit in provincia Chiré et inter Maye-Gouagoua et Debra-Sina,
mense Octobre florens (Quartin Dillon) et in dumetis mediæ regionis
septentrionalis montis Se//euda (Schimper).

Observation. — La Pimpinella Tragium, L., forme une simple tribu dans le
genre Pimpinella et non le type d'un genre distinct : c’est du moins l'opinion
de De Candolle et de Koch. La Pimpinella hirtella a quelque ressemblance avec
la Pimpinella peregrina, L.; mais les segments de ses feuilles ne sont pas échan-
crés en cœur à leur base, et ses fruits sont velus et non hispides.

SIUM. Koch, Umbell., 117 ; DC., Prodr., IV, 124.

SIUM THUNBERGII. DC., Prodr., IV, 195.

SIUM ANGUSTIFOLIUM. Thunb., Prodr. flor. cap., 54 (non L.).

S. caule erecto, cylindrico, striato, 2-3-pedali, foliis pinnatisectis,
segmentis lanceolatis acutis, inciso-serratis, serraturis apice incras-
sato-callosis; involucri et involucellorum foliolis 4-6 lanceolatis re-
flexis, integris inaequalibus; umbellis pedunculatis oppositifoliis aut
terminalibus; fructibus.....

Crescit in locis inundatis et in rivulis provincie Owodgerate (Ant.
Petit).

Observation. — Trè isine du Sium angustifolium , L., cette espèce s'en dis-
tingue surtout par sa tige plus droite , striée, par les segments de ses feuilles
plus allongés et dont les dents sont renflées et calleuses à leur sommmet et
enfin par les folioles de son involucre qui sont entières et non foliacées et pin-
natifides.

324 FLORA ABYSSINICA.

SIUM SIMENSE. Gay, ined., in herbar.

HELOSCIADIUM SIMENSE. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 4250. :

S. caule erecto apice ramoso, tereti sesquipedali ; foliis pinnatis ,
foliolis oppositis ovalibus, acutis, inciso-dentatis, glabris; umbella
nuda 10-11-radiata; involucri foliolis 2-3 linearibus ; involucellorum
foliolis linearibus pedunculos æquantibus; petalis obovalibus emar-
ginatis cum lacinula reflexa; fructibus globoso-didymis ; mericarpiis
obsolete 5-costatis subverrucosis (an siccatione et in vivis externe
subcarnosis?).

Crescit in margine rivulorum montis Bouahit prope Demerki,
mense Augusto florens et fructiferum (Schimper).

Observation. — M. J. Gay, dans son herbier, a, avec juste raison, rapporté
cette espèce, non pas au genre Helosciadium, comme l'avait fait M. Hochstetter,
mais au genre Sium de Koch, dont elle offre en effet tous les caractères.

SIUM VERRUCOSUM. Gay, ms., in herb.

CONIUM VERRUCOSUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 39.

C. caule bipedali, tereti, striato, glabro; foliis pinnatisectis, parti-
tionibus oppositis inciso-pinnatifidis, lobulis inciso-serratis glabris ;
umbellis terminalibus; floribus albis ; involucri foliolis 2-4 lineari-
bus inæqualibus ; involucellis completis, foliolis 5-8, lanceolatis acu-
tissimis, margine membranaceis constantibus; fructu globoso di-
dymo, intense violaceo; mericarpiis 5-costatis, granulosis, costis
verrucosis.

Crescit prope Kouaytha in provincia Chiré (Quartin Dillon); secus
rivulos in provincia Ouodgerate (Ant. Petit) et in valle prope montem
Selleuda (Schimper) mense Octobre fructiferum.

Nomina abyssinica : Kerounta, Zakeda, Antuohaua.

Observation. — M. Hochsteller a rapporlé cetle plante au genre Conium ;
mais M. J. Gay la place au contraire dans le genre Sium de Koch. En effet,
elle en présente tous les caractères. Ses involucelles ne sont nullement ceux
du genre Conium. Elle est fort voisine du Sium simense, dont elle diffère sur-
lout par ses folioles plus découpées et presque ifides et par ses fruits ma-
nifestement tuberculeux.

UMBELLIFERÆ. 325

HETEROMORPHA. Chamisso et Schlecht., in Linnæa, 1826, p. 385,
t V 139: DG S Prodr., IY, 134:

HETEROMORPHA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. ur,
n° 1816. :

Var. a : Simplicifolia : foliis simplicibus lanceolatis. Nob.

H. glabra: caule lignoso, ramoso; ramis teretibus; foliis petio-
latis, imissima basi amplexicaulibus, sepius pinnatisectis, segmen-
tis seu foliolis 5-3-2 rarissime 1, lanceolatis acutissimis, basi sensim
angustatis, lineari- incrassatis margine subintegris aut vix sinuatis,
subtus issime reticulatis; umbellis terminalibus, multiradiatis ;
involucri polyphylli foliolis inæqualibus integris; involucellorum
foliolis brevissimis integris distinctis; fructibus (immaturis) oblongis,
apice 5-dentatis, glabris stylopodio bipartito basi crasso coronatis ob-
conicis 5-alatis, alis obsoletis ; mericarpiis dissimilibus, altero 3-alato,
altero bialato.

Crescit in monte Se/leuda, et inter Maye-Gouagoua et Debra-Sina,
in provincia Tigré (Quartin Dillon et Schimper), var. « in provin-
cia Choa (Ant. Petit).

Observation. — L'espece que nous venons de décrire est très-voisine de
l'Heteromorpha arborescens qui à elle seule constituait ce genre. Elle en dif-
fere surtout par ses feuilles composées, dont les folioles sont plus longues que
la feuille simple de l'espéce du Cap.

Notre variété œ simplicifolia a été trouvée dans le Choa par le docteur An-
toine Petit; elle se rapproche plus que l'espéce proprement dite de PH. arbo-
rescens, dont elle diffère surtout par ses feuilles étroites, lancéolées, longues
au moins de deux pouces et finement réticulées.

Tribus IV. SESELINEÆ.
FOENICULUM. Adans, Fam., IL, 101; DC., Prodr., IV, 144.
FOENICULUM VULGARE. DC., Prodr., IV, 442.
F. bienne : caule 2-3-6-pedali tereti glabro, glauco, levi; foliis

decomposito-pinnatisectis, segmentis lineari-subulatis longissimis
glabris; umbellis 12-20 radiatis, involucro et involucellis nullis.

326 FLORA ABYSSINICA.

Crescit et colitur cirea Adowa et alibi in Abyssinia (Quartin
Dillon).

ANNESORHIZA. Cham. et Schlecht., in Linnza, 1826, 39, t. V,
f. 4.

ANNESORHIZA ABYSSINICA. A. Braun., in Flor. bot. zeit., 184, I, p. 337,
1 IPs f.- B.

Observation. — Je ne connais cette plante que par une note que je trouve
dans l'herbier de M. J. Gay. M. A. Braun n'a observé de cette plante que les fruits
mürs, envoyés d'Adoua par M. Schimper. Ils ont les méricarpes dissemblables ,
comme l’Annesorhiza capensis, Cham.; mais ils different de l'espéce du Cap
en ce que leur méricarpe antérieur n'a que deux ailes, au lieu de quatre, le
méricarpe postérieur ayant trois ailes, comme dans la plante du Cap.

Tribus V. PEUCEDANEZÆ.
FERULA. Tournef., Inst., t. CLXX ; DC., Prodr., EVSA"

FERULA ABYSSINICA. Hochstett., in pl. Schimp: Abyss., sect. mr,
n° 4605.

F. caule tereti, striato, fistuloso, 4-8 pedes alto, rubro maculato ;
foliis amplis : petiolo dilatato, membranaceo uti vagina caulem pri-
mum obtegente, foliis supradecompositis, segmentis capillaribus
ramosis, glabris ; umbellis numerosis terminalibus, junioribus brac-
teis latis obovalibus oppositis longissime acuminatis obtectis , invo-
lucro, involucellisque foliolis 2-3 sepius caducis; fructibus...

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit )', in montosis provin-
ciæ Tigré ( Quartin Dillon) et prope Tchélatchékanné, mense Au-
gusto florens ( Schimper).

Nomina abyssinica : Diéhgo, Dgog.

Observation. — Je ne connais cette espèce qu'en fleurs. Je n'ai pas eu occa-
Sion d'observer ses fruits et ne saurais trop déterminer avec exactitude ses
affinités.

Selon une note de M. le docteur Ant. Petit, on mange ses jeunes tiges après
les avoir fait cuire sous les cendres.

UMBELLIFERÆ. 321

MALABAILA. Hoffm., Umbellif., p. 125; Boissier, in Ann. sc. nat.,
1844, p. 333.

MELABAILA ABYSSINICA. Boiss., in Ann. sc. nal., nr série, 1844, 338.

PEUCEDANUM (GERVARIA) Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 204.

P. caule erecto 3-pedali, tereti, angulato hirto; foliis basi dilatata
late vaginantibus, pinnatisectis, segmentis ovalibus inciso-dentatis
acutis aut subpinnatifidis subhirsutis : umbellis terminalibus; invo-
lucro, invollucellisque foliolis 3-5-linearibus; radiis pedicellisque
hirsutis; petalis albidis apice ligula inflexa emarginatis hirtellis :
fructibus complanatis elliptico-oblongis apice vix emarginatis gla-
briusculis, jugis lateralibus a commissura distinctis; vittis scepius
solitariis, rarius geminis in valleculis externis.

Crescit in provincia Chiré ( Quartin Dillon) et inter lapides regio-
nis superioris septentrionalis montis Selleuda, mense Junio florifera
(Schimper).

Nomen abyssinicum : Mokuessa.

Observation. — MM. Hochstetter et Steudel n'ont pas donné de nom spéci-
fique à cetle espèce, qui porte le n° 204 dans la première série des plantes de
M. Schimper. M. Boissier, dans son énumération des plantes du voyage d'Au-
cher-Éloy, l'a réunie au genre Jfelabaila sous le nom de Melabaila abyssinica.

PEUCEDANUM. Koch, Umbell., 92 , f. 28 et 29; DC., Prodr., IV,
176.

PEUCEDANUM PETITIANUM. Nob.

P. caule erecto, tereti cimes subglabro ramoso ; bo basi dilatata
amplexicaulibus tripartito-pinnatiseotis; inci rratis
acutis, inferioribus petiolulatis, externe lobulo auctis, hirtellis subtus
reticulatis; umbellis terminalibus, involucro involucellisque olygo-
phyllis, maxime variis; floribus albidis, radiis pedicellisque linea
pilorum longitudinali notatis ; petalis obcordatis, ligula inflexa termi-
natis; fructibus (immaturis ) oblongis compressis margine membra-
naceis, utrinque jugis 5 linearibus notatis.

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

328 FLORA ABYSSINICA

Observation. — Celle espèce est remarquable par ses feuilles grandes , tri-
partites, à divisions inférieures pétiolulées et offrant sur leur côté externe un
lobe plus petit, et par les rayons et les pédicelles de ses ombelles, présentant
simplement une ligne longitudinale de poils.

STEGANOTOENIA. Hochst., in Flora Ratisb., 1844, I, addit.

STEGANOTOENIA ARALIACEA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 4816.

Var. « : Foliis setoso-serratis.

S. glabra: caule subarborescente : ramulis teretibus glabris, cica-
tricibus foliorum elapsorum notatis; foliis in apice ramulorum aggre-
gatis, maximis longe petiolatis, pinnatisectis, segmentis oppositis
distinctis, vix petiolulatis ovali-oblongis acutis, margine obsolete-
dentatis ; umbellis longe pedunculatis in parte superiore ramulorum
aggregatis; involucro invollucellisque pluribus foliolis brevibus con-
stantibus ; fructibus obovali-oblongis complanatis, lateribus in alam
expansis, apice truncatis, mericarpiis externe costis 3 linearibus ap-
proximatis notatis, interne planis.

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon) et var. « in provincia
Choa (Ant. Petit) et prope Tehélatchékanné, mense Aprili fructifera
(Schimper).

Observation. — C'est une ombellifère arborescente appartenant à la tribu des
Peucédanées. Je n'ai pu observer de réservoirs du suc propre dans aucun des
fruits que j'ai examinés, et cependant ils étaient bien mürs.

La variété « foliis setoso-serratis, que nous signalons ici, pourrait peut-être
former une espèce distincte. Malheureusement nous n'avons vu que des fleurs
et pas de fruits. Elle est surtout très-différente, parce que ses folioles sont pro-
fondément dentées en scie, chaque dent se terminant par une soie trés-longue.
Elle a été recueillie dans le Choa par le docteur Ant. Petit.

LEFEBUREA. A. Rich., in Ann. sc. nat., décemb. 1840, XIV,
260.
LEFEBUREA ABYSSINICA. Rich., loc. cit., t. XV, f. 4.
(Tas. LV.)
L. glabra et glauca : radice perp lari, subsi i : caule
2-3-pedali, tereti, fistuloso, lævi : foliis E. petiolatis: petiolo basi

UMBELLIFERÆ. 3 329
dilato, amplexicauli, tripartito-divisis, divisionibus primariis longe
petiolulatis , pinnatifido-tripartitis, laciniis lanceolatis acutis, grosse
et distanter inciso-serratis ; umbellis terminalibus multiradiatis, ra-
diis longissimis ; ped li bellularum equidem longissimis
gracilibus : floribus albis parvulis, polygamis : petalis ovalibus, laci-
nula inflexa terminatis; fructibus complanatis, apice obcordato-
emarginatis, stylopodio longissimo bipartito, persistenti terminatis.

Crescit circa Yeha, mense Octobre fructifera ( Quartin Dillon), in
monte Selleuda prope Adoua, cæterum ubique in Abyssiniæ monti-
bus et vallibus passim occurrens (Schimper ).

Observation. — Nous donnerons une description complète de cette belle
plante dans la seconde partie de cet ouvrage.

ANETHUM. Tournef., Inst., 317, t. LXIX ; DC., Prodr., IV, 185.

ANETHUM SEGETUM. L., Mant., 219; DC., Prodr., IV, 486.

ANETHUM GRAVEOLENS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 379, sect. 11,
1879 (non L.).

A. annuum : caule erecto, ramoso, glabro, 1-2-pedali ; foliis de-
composito-multisectis, laciniis linearibus acutissimis, umbellis ter-
minalibus ; fructibus ovoideo-oblongis vix margine ala cinctis.

Crescit inter segetes in campis provinciæ Chiré et Tigré ( Quartin
Dillon, Ant. Petit et Schimper ).

Observation. — Je rapporte à l'Anethum segetum, L., et non à l'Anethum
graveolens, l'espèce connue en Abyssinie sous les noms de Sadanskoa et de
Chelane , parce que ses fruits ovoides allongés sont presque complétement dé-
pourvus d’ailes marginales, tandis que dans la dernière espèce ces ailes sont
très-marquées.

PASTINACA. Tourn., Inst., 319, t. 170; DC., Prodr., IT, 188.
PASTINACA ATROPURPUREA. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 788.

P. caule..... foliis..... floribus purpureis ; involucro , involucellis

1-2-phyllis aut nullis ; foliolis lanceolatis subulatis; petalis obova-
libus interne concavis cum lacinula terminali inflexa, disco ( stylo-

330 £ FLORA ABYSSINICA.
podio) maximo depresso ; fructibus violaceis ? glaucis oblongo-ellip-
ticis compressis.

Crescit in locis umbrosis prope Gapdia, provinciæ Tigré, mense
Septembre florens (Schi

Observation. — Espèce un peu douteuse dont je n'ai vu qu'un fragment sans
lige et sans feuilles , faisant partie des collections de Schimper.

Tribus VI. CUMINEÆ.
AGROCHARIS. Hochst., in Flor. bof. zeit., 1844, I, p. 19.

AGROCHARIS MELANANTHA. Hochst., loc. cit.

DAUCUS MELANANTHOS. Steudel, in pl. Schmp. Abyss., sect. 11, 1445.

C. foliis tripinnatisectis ; segmentis parvulis bi-trifurcatis acutis
subglabris ; caule simplici aut vix ramoso, tereti, superne retrorsum
hispido, 6-18 uncias alto, fere nudo ; umbella terminali incompleta,
subcapitata , simplici ; involucri foliolis linearibus hispidis ; floribus
atrorubentibus , calyce 5-dentato ; petalis acumine inflexo obcorda-
tis ; fructibus oblongis echinatis, echinis diametro fructus breviori-
bus, apice retrorsum uncinatis ; mericarpiis primum facie commis-
surali planis, deinde marginibus involutis concavis.

Crescit circa Adoua, mense Julio florens et fructifera ( Quartin
Dillon), et in provincia Owodgerate, in agris novalibus prope
Entchetkab , provinciæ Semiène ( Schimper).

Observation. — Cette curieuse espèce confirme encore l'observation que j'ai
faite en parlant des deux espèces du genre Daucus. Quand on examine son fruit
mür, mais au moment où les deux méricarpes sont encore adhérents entre eux,
on voit que leur face interne présente une légère dépression longitudinale ,
analogue à celle que nous avons signalée dans les deux espèces suivantes. Mais
un peu plus tard les deux carpelles se dessoudent, et les bords de chacun
d'eux, en se rapprochant l’un ers l'autre, rendent leur face commissurale
concave, et la graine devient alors campyloide.

UMBELLIFERÆ, ‘331
Tribus VII. DAUCINE/E.

DAUCUS. Tournef., Inst., 307 , t. CLXI ; DC., Prodr., IV, 209.

DAUCUS ABYSSINICUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, 1944.

CAUCALIS ABYSSINICA. Hochst., ibid., sect. 1, 338.

D. parvulus, annuus: caule 1-8 uncias alto, parce ramoso,
tereti; foliis tripi ti gmentis angustis acutis, bitrifur-
catis, subtus pilis raris acteitormibus conspersis ; umbellis pau-
ciradiatis sessilibus axillaribus ; petalis albido-roseis, lacinula inflexa
apice emarginatis ; fructus oblongi aculeis diametrum excedentibus,
glabris, apice hamatis.

Crescit in locis aridis provinciæ Chiré (Quartin Dillon), et in
montibus et agris prope Adoua, nec non in monte Se/leuda (Schim-
per), mense Octobre fructifera.

Observation. — M. Hochstetter avait d'abord rapporté celle plante au genre
Caucalis; il l'a ensuite placée dans le genre Daucus. Quand on examine les
fruits mûrs de cette espèce, comme ceux de plusieurs autres Daucus et entre
autres du Daucus carota, on est conduit à penser qu'il serait mieux de réunir
les Daucinées et les Caucalidées en une seule et même tribu. En effet dans les
plantes que je viens de mentionner, la face interne ou commissurale de chaque
méricarpe présente un sillon ou plutôt une gouttière longitudinale très-mar-
quée , qui place ces fruits bien plutôt parmi les Campylospermées que parmi les
Orthospermées. Il faut du reste convenir que c’est un défaut dans une classifi-
cation que de placer dans deux tribus différentes deux genres aussi rapprochés
que les Daucus et les Caucalis.

DAUCUS CAROTA. L., Sp., 348; DC., Prodr., IV, 244.

D. biennis : caule erecto, ramoso subhispido ; foliis 2-3 pinnati-
sectis, segmentis divisis p tifidis laciniis inatis; involucri
foliolis radios æquantibus pinnatifidis , laciniis angustis acutis diva-
ricatis ; invollucellorum foliolis pinnatifidis ; fructus aculeis apice
uncinatis diametro æqualibus.

Crescit in locis incultis provinciæ Chiré, et prope Memessah in
provincia Tigré ( Quartin Dillon , Schimper, n? 1936).

Observation. — C’est l'espèce européenne à l'état sauvage et telle qu'on la
trouve si communément dans les lieux incultes de presque toute l'Europe.

332 FLORA ABYSSINICA.

Subordo ll. CAMPYLOSPERMEÆ.
Tribus I. CAUCALIDEÆ.

TORILIS. Spreng., Umbell. Prodr., 24; DC., Prodr., IV, 218.
TORILIS SP. Adanson.

TORILIS AFRICANA. Spreng., Pug., II, 55; DC., Prodr., IV, 249.
CAUCALIS AFRICANA. Thunb., Prodr., 49.

T. annua : caule erecto pedali, parce ramoso , tereti, pilis raris
conspersis; foliis bipinnatisectis, segmentis oblongo-lanceolatis
acutis, pinnatifidis, pilosis, involucro nullo aut 1-foliolato, involu-
cellis polyphyllis, foliolis linearibus, umbella pauciradiata, fructibus
ovoideo-didymis , oblongis, echinis nigrescentibus tenui-rugosis ,
apice uncinatis armatis.

Crescit in campis prope Jf h, inter Maye-Gouagoua et De-
bra-Sina , et prope Adoua ( Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Les caractères de cette plante nous ont paru s'accorder par-
faitement avec ceux qui ont été donnés pour la Caucalis africana de Thunberg.
Il est certain , ainsi que le remarque très-bien Schultes (Syst. veget., VI, 486),
que la Caucalis capensis de Lamarck, qu'on a à tort rapportée à la méme
espèce, en constitue une tout à fait différente.

Tribus II. SCANDICINEÆ.
ANTHRISCUS. Hoffm., Umb., I, p. 38; DC., Prodr., 153925:

ANTHRISCUS SYLVESTRIS. Hoffm., Umb., 40, t. I, f. 19; DC., Prodr.
IV, 223; Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4362.
CHÆROPHYLLUM SYLVESTRE. L., Sp., 369.
CHÆROPHYLLUM AFFINE. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 4429.
Var. a : Abyssinica, J. Gay, ined. : pilis basim fructus cingentibus lon-

giusculis, non brevissimis subnullis.

A. caule erecto, tereti, glabro aut piloso ; foliis tripartito-decom-

UMBELLIFERÆ, 333
positis, segmentis oblongis pinnatifidis, lacinulis oblongis dentatis,
pilosis ciliatis; umbellis terminalibus; fructibus oblongis glabris,
levibus, basi pilis quibusdam rigidis cinctis.

Crescit ad latus boréale medium et superius montis Bouahit , in
locis humidis provinciæ Semiène , mense Julio florens (Schimper).

Tribus IH. SMYRNIEÆ.
CACHRYS. Tournef., Inst., t. CLXXII ; DC., Prodr., IV, 236.

CACHRYS ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 243.

M. caule erecto bipedali, tereti, glauco, glabro, lævi aut vix
striato ; foliis petiolatis (petiolo dilatato-membranaceo subvaginæ-
formi, striato, basi tantum amplexicauli ) decomposito-pinnatisectis,
segmentis linearibus teretibus, dichotomis apice rigido acutis gla-
bris, umbellæ terminalis radiis crassis rigidis tomentosis, inæqui-
longis, umbellularum pedicellis brevibus inæquilongis ; involucri
foliolis radios æquantibus obovali-oblongis obtusissimis , albis stria-
tis, margine tenuioribus dense pubentibus ; involucellorum foliolis
obovalibus angustis apice longe acuminatis ; fructibus oblongis dense
albido-tomentosis , stylopodio crasso conico, bipartito terminatis.

Crescit in provincia Chiré, et in monte Selleuda ( Quartin Dillon
et Schimper ).

Observation.— L'espèce décrite ici se rapproche assez de la Cachrys peuceda-
noides , Desfontaines (Fl. atl., I, 250); mais elle s'en distingue facilement par
ses feuilles tout à fait glabres et par ses fruits tomenteux et soyeux.

PYCNOCYCLA. Royle, X. of Himal. pl., t. CCXXXII.

PYCNOCYCLA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. tr, 4457,
nr, 1534.

P. radice perenni : foliis inferioribus longe petiolatis, basi dilatata
amplexicaulibus trifurcato-divisis, divisionibus linearibus teretibus
glabris: caule erecto, 1-2-pedali, gracili, parce ramoso, tereti ,
pubenti, fere nudo seu foliis caulinis destituto ; umbellis terminali-
bus, floribus albido-roseis, densis et quasi capitulum Scabiosæ effor-

33h FLORA ABYSSINICA.
mantibus : umbellæ radiis numerosis, brevibus griseo-tomentosis ;
bellul dicelli , externis longiori-

Hh

um p brevibus i
bus; involucri polyphylli foliolis linearibus radios fere æquantibus,
tc is ; involucellorum foliolis lanceolatis, acutis, inæqualibus ;
petalis inæqualibus, externis majoribus internis obovalibus , fissis
bilobis, ligula lineari subulata, inflexa, hirta, colorata, a basi petali
enata; fructu fertili, centrum umbellulæ occupanti, ovoideo-oblongo,
limbo 5-dentato terminato, tomentoso, utrinque 5-jugo, sæpius mo-
nospermo.

Crescit in monte Selleuda; prope Kouayetha in provincia Chiré
(Quartin Dillon et Schimper), et in provincia Ouodgerate (Ant.
Petit ).

Observation. — Ce genre appartient à la tribu des Smyrniées. Il est extrème-
ment voisin du genre Anisosciadium de De Candolle. L'espéce que nous venons
de décrire a tout à fait le port de la Scabiosa columbaria. Elle me parait avoir
beaucoup de ressemblance avec la Pycnocycla glauca , Royle (loc. bit., t. LI),
qui croit dans la chaine de l'Himalaya. Mais les divisions de ses feuilles sont
linéaires, cylindriques aiguës et non obtuses, et ses liges ne sont pas hispides.

Subordo III. COELOSPERME/E.

Tribus I. CORIANDREÆ.

CORIANDRUM. Hoff. Umb., 186, t. XIV-XV; DC., Prodr., IV,
250.

CORIANDRUM SATIVUM. L., Sp., 367; DC., Prodr., IV, 250.

C. annuum : foliis bitripinnatipartitis, inferiorum segmentis inciso-
partitis, superiorum linearibus acutis; fructibus globosis glabris,
utrinque 4-costatis, dentibus calycinis coronatis.

Colitur in Abyssinia.

ARALIACEZÆ. 335

LV. ARALIACEÆ.

PANAX. L., Gen., n° 1166; DC., Prodr., IV, 252.

PANAX PINNATUM. Nob.

ARALIA PINNATA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, 4583.

A. caule subarboreo, ramulis herbaceis crassis, cicatricibus fo-
liorum elapsorum notatis, floccoso-tomentosis; foliis in apice ra-
morum congestis, paripinnatis, longe petiolatis, sepius 5-7-jugis;
foliolis oppositis vix petiolulatis, ovali-oblongis acutis basi subcorda-
tis, margine integris, glabris, subglaucis; petiolo tereti, glabro fere
pedali, basi dilatato; umbellulis numerosis in racemos simplices ad
apicem ramulorum congestos floccoso-lanatos dispositis, petalis
sessilibus ovali-oblongis acutis; ovario striato glabro; disco conico
crasso ; stylis 2 brevissimis; ovario biloculari ; fructibus.....

Crescit in declivibus versus fluvium Taccazé, prope Tchélatché-
kanné, mense Aprili florens (Schimper).
~ Observation. — Nous rapportons cette espèce au genre Panas et non au
genre Aralia , bien que nous n'ayons pas vu ses fruits mürs. En effet, elle pré-
sente un ovaire obconoide seulement à deux loges, surmonté par un disque
épigyne conique trés-épais et par deux styles extrémement courts et rappro-
chés, Ce ne sont pas là les caractères des Aralia , qui ont cinq styles écartés et
un ovaire , et par conséquent un fruit à cinq loges.

Par ses feuilles pinnées, ce petit arbre se distingue de suite des autres espèces
du genre Panaz.

Le grand développement du disque épigyne ou du stylopode, joint au nombre
des styles et des loges, m'aurait engagé à placer celle espèce dans le genre
Cussonia, si elle n'eüt présenté un port si différent des autres espèces rappor-
tées jusqu'à présent à ce dernier genre.

336 FLORA ABYSSINICA.

ARALIA. L., Gen.

ARALIA et SCIODAPHYLLUM. DC.,

ARALIA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 283.

A. caule subarboreo; foliis longis petiolatis digitato-7-foliolatis ;
foliolis longe petiolulatis obovalibus longe et abrupte acuminatis,
basi obtusissimis et subtruncatis, margine obsolete denticulatis gla-
bris, subtus tenuissime reticulatis ; umbellulis pedicellatis racemos
elongatos, in apice ramulorum aggregatos efformantibus ; petalis
semiellipticis sessilibus apice agglutinatis ; stigmatibus sepius 6-7
in flore approximatis; fructibus carnosis limbo calycino marginato
et stigmatibus divaricatis, coronatis, 6-7-pyrenis.

Crescit circa Adoua (Quartin Dillon et Schimper).

Nomen abyssinicum : Gadam.

Observation. — Je réunis au genre Aralia le genre Sciodaphyllum de
P. Browne, qui n’en diffère que par ses pétales agglutinés à leur sommet et
formant une corolle calyptriforme. C’est à cette dernière tribu du genre qu'ap-
parlient la présente espèce. Elle se distingue facilement en ce qu'elle est com-
plétement glabre, et surtout par ses feuilles obovales longuement pétiolulées ,
lerminées à leur sommet par une trés-longue pointe très-aiguë et obscurément
dentées dans leur contour.

CUSSONIA. Thunb., Nov. act. Ups., IL, 212; DC., Prodr., IV,
255.

CUSSONIA ARBOREA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1357.
(Tan. LVL.)

C. caule arborescente, ramulis incrassatis cicatricibus foliorum
elapsorum notatis; foliis longissime petiolatis, limbo fere usque ad
basin digitato-5-partito, lobis obovali-oblongis, basi sensim angus-
fatis, apice longe et acutissime acuminatis, margine obsolete
et obtuse serratis, superne scaberulis, subtus presertim in ner-
vis subferrugineo-tomentosis ; floribus sessilibus polygamis in rachi
crassa 3-6 uncias longa, tomentosa, spicatim dispositis; fructibus
carnosis globosis apice limbo calycino obsolete 5-dentato coronatis
glabris, 2-pyrenis, pyrenis levibus carthaceis.

ARALIACEÆ. 337
Crescit in locis petrosis et umbrosis provinciæ Chiré (Quartin
Dillon), mense Augusto fructiferum et in regione inferiori montium
distr. Choada, in provincia Semiène (Schimper).
Nomen abyssinicum : Gadam vel Gettem.

Observation. — Espèce bien caractérisée , 1° par ses feuilles portées sur de
très-longs pétioles, et découpées presque jusqu’à la base de leur limbe en cinq
lobes, qui au premier abord paraissent autant de folioles distinctes obovales
acuminées à dents obtuses, tomenteuses à leur face inférieure; 2 par leurs
fleurs tout à fait sessiles sur un pédoncule lanugineux el très-épais.

338 FLORA ABYSSINICA.

LVI. LORANTHACEZÆ.

VISCUM. Tournef., Inst., 609, t. CCCLXXX ; DC., Prodr., IV,
Pin

«. Foliosa.

VISCUM NERVOSUM. Hochst., in pl. Schmp. Abyss., sect. 1, n° 241.

V. caule lignoso, ramoso, luteo, tereti, ramulis angulatis (an sicca-
tione?) glabris; foliis subsessilibus, subacutis, rarius obtusis, coria-
ceis, basi 3-nerviis, margine subundulatis, glabris ; floribus dioicis,
parvulis, cymas plures axillares breves, 3-floras efformantibus ; brac-
teis ad basin florum minimis obtusis; fructibus ovoideo-oblongis
lævibus, subdiaphanis.

Crescit parasiticum in diversis arboribus, ad regiones montosas
provincie Tigré (Quartin Dillon et Schimper).

Nomen vernaculum : Dek’ala-Sagla.

Observation. — Cette espèce n'est peut-être qu'une simple variété du Viscum
triflorum, DC. J'ai comparé la plante d'Abyssinie avec celle des îles de France
el de Bourbon, et j'ai trouvé à peine quelques différences entre elles : ainsi,
dans le Viscum nervosum, les feuilles sont plus brusquement terminées à leur
base, tandis qu'elles sont insensiblement rétrécies dans le Viscum triflorum ;
dans la première, les fruits sont un peu plus allongés. Sont-ce là des diffé-
rences suffisantes pour former deux espèces?

VISCUM TUBERCULATUM. Nob.

V. caule lignoso, ramoso, tereti, glabro, ramulis subangulatis ; fo-
liis obovali-oblongis obtusissimis, coriaceis, crassis margine integris,
basi sensim attenuatis et petiolatis, subtus basi 3-veniis, glaberri-
mis; floribus monoicis sessilibus axillaribus basi bracteolis binis ob-

LORANTHACEZÆ. 339
tusis stipatis, solitariis aut geminis ; baccis pisiformibus ovoideis tu-
berculatis.

Crescit parasiticum in cortice arborum, in regno Choa (Ant. Pe-
tit), mense Aprili floriferum et fructiferum.

Observation. — C'est une espèce parfaitement distincte par ses feuilles obo-
vales allongées, rétrécies en pétiole à leur base, par ses fleurs réunies et ses-
siles aux aisselles des feuilles, tantôt solitaires, tantôt rapprochées deux par
deux dans un involucre formé de deux bractées courtes très-obluses et oppo-
sées : enfin, par ses fruits qui sont tout couverts de tubercules.

B. Aphyila.

VISCUM TOENIOIDES. Commers., secund. Petit-Th., Mel. obs., 43; DC.,
Prodr., IV, 283.

V. nanum : caule basi subtereti ; ramis articulatis, compressis, ex-
tremitatibus angustioribus; vaginulis brevissimis dilatatis, truncatis ;
floribus in axilla vaginarum subsessilibus ; baccis ovoideis.

Crescit in cortice Syzigii guineensis, prope Addi-Mariam , non
procul a Derakka, in convalle fluvii Taccazé, mense Junio florens
(Quartin Dillon).

Observation. — C’est la même plante qui croit à l'ile Bourbon. La compa-
raison que j'ai faite des échantillons de cette dernière localité avec ceux de la
vallée du Taccazé m'a montré leur parfaite ressemblance.

LORANTHUS, L., Gen., n* 443; DC., Prodr., IV, 986.
S I. Corolla tubulosa, fissa.

LORANTHUS RUFESCENS. DC., Prodr., IV, 303.

LORANTHUS REGULARIS Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, n° 747.

L. caule lignoso, tereti, ramoso, ramulis subcompressis velutinis ;
foliis suboppositis aut alternis , petiolatis , ovalibus, valde coriaceis,
integris, subtus reticulato-venosis, apice obtusis aut subacutis, gla-
bris; floribus subsessilibus numerosissimis ; corolla tubulosa, gracili,

quiunciali, dense aureo-t apice 5-fida; lobis angustis
acutis. .
Crescit in cortice Mimosarum et Ficuum, civca Adoua, Kouaitha,

350 FLORA ABYSSINICA.
in regno Tigré (Quartin Dillon et Schimper), mensibus Novembre
ad Januarium florens.

Observation. — C'est sans contredit l'une des plus belles espèces de ce genre,
à cause de la grandeur de ses feuilles et de ses longues fleurs gréles et tubu-
leuses , dont la corolle est toute couverte de duvet d'un roux doré. Les échan-
tillons d'Abyssinie ne constituent certainement pas une espèce différente, ainsi
que je m'en suis assuré en les comparant à ceux du Sénégal.

LORANTHUS MACROSOLEN. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11 ,
ni 529 et 1288.

L. ramulis pulverulenti-ferrugineis; foliis lanceolatis, petiolatis,
acutiusculis, basi sensim angustatis, coriaceis utrinque glabris; d
ribus sæpius tribus, brevissime ped latis ramulos ter
bractea laterali, angusta, crassa, calycem æquante; calyce subglo-
boso-turbinato pubente, obsolete 5-dentato, margine ciliato ; corolla
longe tubulosa, biunciali et ultra, gracili glabra, apice 5-fida, et us-
que ad medium longitudinaliter fissa, laciniis spatulatis subacutis ;
fructibus ovoideo-globosis extremitatem digiti æquantibus, carnosis
glabris.

Crescit in districtu Choada provinciæ Semiène, mense Julio florens
et fructifera (Schimper).

Observation. — Grande espèce qui se distingue très-bien par ses feuilles lan-
céolées , étroites, coriaces, longues quelquefois de cinq à six pouces et glabres,
et par ses corolles dépassant quelquefois la longueur de deux pouces, et à di-
visions spatulées et allongées.

LORANTHUS HETEROMORPHUS. Nob.

L. caule ramoso, ramulis subferrugineo-tomentosis, subteretibus ;
foliis petiolatis maxime variis, nunc ellipticis, utrinque obtusis,
nunc ovali-oblongis, apice basique acutis, nunc rarius obcordatis,
coriaceis, utrinque subcinereo-velutinis; pedunculis axillaribus bre-
vissimis, apice flores 2-5 breviter pedicellatos subsertulatos gerenti-
bus; bractea unilaterali, oblonga, acuta; corolla longe tubulosa,
sesquiunciali, basi dilatata, ferrugineo-subtomentosa apice 5-fida.

Crescit in provincia Chiré (Quartin-Dillon).

Observation. — Voisine de la précédente, celle espèce s'en distingue par ses
feuilles beaucoup plus pelites , très-variées dans leur figure; par ses fleurs pé-
dicellées et non sessiles, par ses corolles beaucoup moins tomenteuses et ma-
nifestement renflées à leur base.

LORANTHACEÆ. 341

LORANTHUS GLOBIFERUS. Nob.

L. caule ramoso; ramulis glabris glaucescentibus, vix compressis ;
foliis brevissime petiolatis, figura variis ellipticis utrinque obtusis
aut acutis, lanceolatis acutis aut obtusis, glaucis subcoriaceis ; floribus
subsessilibus fasciculatis, glaberrimis ; bracteola minima subcupulæ-
formi, obtusa; corolla tubulosa unciali, basi abrupte in globulum
pisiformem inflata, apice 5-fida , laciniis obtusis.

Crescit in cortice Mimosarum, prope Maye-Gouagoua, mense Sep-
tembre florens (Quartin Dillon).

Observation. — Il existe de l’analogie entre cette espèce et le Loranthus
platyj de M. Hocl ; mais il est facile de l'en distinguer. Ainsi, gé-
néralement les feuilles du Loranthus globiferus sont plus petites, ses fleurs
sont sessiles, sa corolle grêle est brusquement dilatée à sa base, oü elle est
presque globuleuse.

LORANTHUS PLATYPHYLLUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. ur,
n° 1584.

L. ramulis glabris, glaucescentibus ; foliis sæpius alternis petiola-
tis ovali-oblongis obtusis integris glabris glaucisque, venosis ; pedun-
culo axillari, petiolis breviori, solitario apice flores 5-8 brevissime
pedicellatos glaberrimos gerente; bracteola laterali brevissima ob-
tusa; corolla gracili tubulosa basi non inflata, apice 5-fida.

Crescit in Terebintho parasiticus prope TeAélatehékanné, in valle
fluvii Taccazé, mense Aprili florens (Schimper), in provincia Chiré
(Quartin Dillon).

Observation. — J'ai décrit cette espèce d’après un échantillon des collections
de M. Schimper. Elle se distingue surtout de la précédente par l'absence com-
pléte des poils sur ses feuilles, sur ses rameaux et sur ses corolles; ces
dernières ne sont nullement renflées à leur base.

Je rapporte à cette espèce des échantillons en fruits et en assez mauvais état,
récoltés dans la plaine du Chiré par le docteur Quartin Dillon.

LORANTHUS SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 458.

L. ramulis pulverulento-pubentibus glaucis; foliis alternis parvulis
breviter petiolatis ovalibus aut elliptico-oblongis obtusis, coriaceis,
glabris; pedunculis axillaribus brevibus fasciculatis : calyce longe
tubuloso tereti, margine 5-dentato et ciliato ; calyculo calyce breviore

342 FLORA ABYSSINICA.
turbinato, 4-dentato, ciliato villoso; corolla infra medium 5- fida, la-
ciniis angustis subobtusis ; fructibus ovoideis carnosis apice parte
superiori et tubulosa calycis coronatis.

Crescit parasiticus in diversis arboribus, circa Adoua et in valle rivi
Chahagni (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — C'est une espèce extrêmement remarquable par son calice
longuement tubuleux, recouvert dans son tiers inférieur par un calicule

turbiné, qui représente la bractée RD ordinairement la fleur à sa
base.

S H. Corolla 5-fida, non fissa.
LORANTHUS GIBBOSULUS. Nob.

L. ramis glabris, teretibus ; foliis basi breviter petiolatis elliptico-
oblongis aut lanceolatis apice obtusissimis basi sepius angustatis, in-
tegris valde coriaceis, glabris glaucisque; pedunculis axillaribus 1-3
petiolo subæqualibus, apice 1-3-floris; floribus pedicellatis; brac-
teola cupulæformi, hinc productiori brevi et obtusa; calycis margine
dilatata, subintegra; corolla glaberrima, subcarnosa, basi tubulosa,
arcuata ultra medium 5-fida, ad basin incisionum 5-gibba ; laciniis
angustis acutis.

Crescit in diversis arboribus, prope Tchélatchékanné, in convalle
fluvii Taccazé, circa Adoua, et alibi in provincia Tigré (Quartin Dillon
et Schimper) mense Januario florens.

Nomen abyssinieum : Dek’ala-Serran.

Observation. — Cette espèce a paru sans nom spécifique dans les collections
de M. Schimper sous le n° 256. Elle me parait nouvelle et voisine du Loranthus
pentagonius , DC., Coll. mém., t. VIII. Mais ses feuilles sont excessivement co-
riaces, allongées, obluses; ses fleurs, beaucoup moins nombreuses, portées
sur des pédoncules plus longs; sa corolle plus large, profondément partagée en
cinq lanières étroites, et offrant sur son tube cinq petites protubérances ob-
tuses correspondant aux cinq incisions.

LORANTHUS OBLONGIFOLIUS. L. Meyer, in Steud., pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 768.

L. ramulis ferrugineo-tomentosis ; foliis breviter petiolatis, ellip-
ticis aut ovalibus obtusis, coriaceis subtus præsertim in junioribus
tomentosis , pedunculis brevibus ferrugineo-tomentosis, apice 3-flo-

LORANTHACEZÆ. 3^3
ris subfasciculatis ; bractea ovali, concava brevi, cupulzformi, obtusa,
tomentosa ad basin singulorum florum ; calyce tubuloso, longiusculo,
tereti sericeo apice subintegro et serius inæqualiter rupto; petalis 5
linearibus, quarta tantum parte basi coalitis , externe dense et longe
sericeis, subacutis interne glabris, filamentis in petalis insertis , gla-
bris, basi tenuioribus; antheris oblongo-i ibus; ter lil
fructibus...

Crescit parasiticus prope Gapdia in provincia Tigré, mense Sep-
tembre florens (Schimper).

Observation. — Espèce bien caractérisée par ses feuilles elliptiques obtuses ,
lomenteuses en dessous, et surtout par ses longues fleurs très-velues et soyeuses,
toujours réunies par trois au sommet d'un pédoncule court et tomenteux , et
par la bractée courte obtuse, tomenteuse, qui accompagne chaque fleur à sa
base et lui forme une sorte de cupule. Elle appartient du reste à une section
qui n’en renferme qu’un bien pelit nombre.

34h FLORA ABYSSINICA.

LVII. RUBIACEÆ.

Tribus I. ASPERULÆ.

RUBIA. Tournef., Inst., 113, t. XXXVIII; DC., Prodr., IV, 588.

RUBIA CORDIFOLIA. L., Mant., 197; DC., Prodr., IV, 588; Hochst., in
pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 94.

R. caule herbaceo, striato, aculeato-scabro ; foliis quaternis longe
petiolatis, cordato-oblongis acutis, subtus 3-5-nerviis incano-tomen-
tosis; floribus cymoso-paniculatis; corolla panulata, 5-fida ;
baccis sæpius abortu permis globoso-pisiformibus glabris.

Crescit in fruticetis circa Adoua, et in provincia Chiré, et in parte
media et inferiori montis Se/leuda, mensibus Septembre ad Octo-
brem florens et fructifera (Quartin Dillon, Schimper).

Nomen abyssinicum : Sankka.

Observation. — Cette espèce est répandue dans beaucoup de régions chaudes
de l'ancien continent. Les souches ou racines que j'ai sous les yeux me per-
suadent que cette espèce contient aussi beaucoup de principe colorant et
qu'elle pourrait être employée sous ce rapport comme la Rubia tinctorum, L.

GALIUM. Scopoli, Fl. carn., ed. 2, v. I, 94; DC., Prodr., IV,
593.

GALIUM SIMENSE. Hochst., in pl. Schimp. abyss., sect. m, 548.

G. caule cæspitoso, a basi ramoso, ramis 4-6 uncias longis gla-
bris ; foliis senis obovali-lanceolatis acutis, glabris ; floribus purpu-
rascentibus 3-4, pedunculatis axillaribus ; corolla stellata 4-partita ;
fructibus globosis dicoccis , lævibus.

RUBIACEÆ., 345

Crescit in monte Bouahit provinciæ Semiène, mense Augusto
florens (Schimper ).

Observation. — Cette espèce a un peu le port du Galium uliginosum; mais

elle est plus petite, complétement dépourvue d'aspérilés et ses fleurs assez
grandes, très-peu nombreuses, sont de couleur purpurine.

GALIUM HAMATUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 675.

G. caulibus elongatis scandentibus angulatis, et in angulis acu-
leato-scabris ; foliis sæpius senis lanceolatis acutis basi sensim an-
gustatis margine indurata retrorsum scabro-aculeatis , que indu-
rato-mucronatis ; floribus purpur ibus, cymoso-dichot
fructibus globosis glochidiato-echinatis, echinis brevibus apice ar-
cuato-reflexis.

Crescit in provincie Ouodgerate ruderatis (Ant. Petit), et in
fructices et arbores scandens in regione media montis Se/ki, pro-
vinci: Semiène, mense Februario florens (Schimper ).

Observation. — De toutes les espèces du genre Galium , il n'en est peut-être
aucune dont les feuilles présentent des dentelures ou aiguillons plus marqués.
Le bord des feuilles est épaissi; il devient comme cartilagineux et se découpe
en aiguillons recourbés vers la base de la feuille, très-rudes et tres-forts. Les
fleurs m'ont également paru purpurines.

Tribus I. ANTHOSPERMÆ.

ANTHOSPERMUM. L., Gen., 1164; A. Rich., Rub., 138 , t. XII,
f. 1; DC., Prodr., IV, 579.

ANTHOSPERMUM MURICULATUM. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 732.

A. caule a basi ramoso, suffrutescente , ramis virgatis sesquipeda-
libus, pulverulentis ; foliis sepius oppositis oblongo-lanceolatis acu-
tis, basi sensim angustatis puberulis, subrugosis ; vagina stipulari
brevi laxa, utrinque 4-seta ; floribus dioicis axillaribus breviter
pedicellatis; fructus mericarpiis obovatis apice nudis pulverulenti-
pubentibus.

Crescit in montosis provinciæ Ouodgerate, ad rivulos, mense Junio

346 FLORA ABYSSINICA.
florens ( Ant. Petit), et in monte Koubi mense Novembre (Schim-
per).

Observation.—Grande espèce voisine de 'Anthospermum lanceolatum, Thunb.,
mais s’en distinguant par sa lige cylindrique el non carrée, par ses feuilles
pulvérulentes et ses fruits pubescents. :

ANTHOSPERMUM HIRSUTUM. DC., Prodr., IV, 580.

A. caule cæspitoso a basi ramoso, suffrutescente ; ramis teretibus,
pulverulenti-pubentibus, superne hirsutis ; foliis oppositis lanceolato-
linearibus acutis basi sensim attenuatis, margine indurato -ciliatis ,
cinereo-pubentibus ; vagina stipulari laxa, truncata, pulverulenta,
utrinque 1-seta ; floribus in axillis foliorum subcongestis , brevissime
pedicellatis ; masculorum corollis externe subhirsutis, mericarpiis
oblongis obtusis pulverulentis.

Crescit in monte Selleuda circa Adoua, et inter Maye-Gouagoua et
Debra-Sina, mense Septembre florens (Quartin Dillon), in pro-
vincia Ouodgerate (Ant. Petit), mense Julio florens.

Observation. — On distinguera cette espèce de la précédente par ses feuilles
beaucoup plus étroites, présentant dans leur contour des cils très-épais et très-
roides, et par ses gaines stipulaires n'offrant qu'une seule division allongée
de chaque côté et non quatre comme dans l'autre espèce.

Tribus 111. SPERMACOCEÆ.

MITRACARPUM. Zuccar., in Rœm. et Schult., Mant., IL, 210 ;
A. Rich., Rub., 151, t. XIV, f. 4; DC., Prodr., IV, 571.

MITRACARPUM SENEGALENSE. DC., Prodr., IV, 572.

STAUROSPERMUM VERTICILLATUM. Thonn., in Schumach., pl. Guin., 73.

M..caule suffrutescente a basi ramoso, ramis virgatis obsolete
tetragonis basi glabris, apice puberulis; foliis oppositis distantibus
elliptico-oblongis , acutis, basi sensim angustatis, superne glabris,
subtus subeiliatis et basi paulisper hirtis ; vagina stipulari, hirsuta,
in setulas ciliatas dissecta ; floribus axillaribus numerosissimis densis,
congesto-verticillatis; pyxidi minima carthacea glabra biloculari ,
apice lobis duobus calycinis lanceolatis ciliatis coronata ; seminibus
ovoideo-compressis , medio faciei interne affixis.

RUBIACEJE. 347
Crescit in provincia Ouodgerate, mense Junio florens (Ant.
Petit).
Observation. — Vai rapporté cette espèce au Mitracarpum senegalense, DC.,
dont elle m'a offert tous les caractères.

BORRERIA. Meyer, Fl. Essequeb., 79; DC., Prodr., IV, 540.

BORRERIA HEBECARPA. Hochst., in pl. Schémp. Abyss., sect. 111,
n° 4712.

B. annua : caule erecto, parce ramoso pedali, quadrangulari gla-
bro ; foliis oppositis, lanceolato-linearibus acutis glabris, margine
scabra ciliatis; vagina stipulari setosa , hirta ; floribus dense capitato-
verticillatis ; capsulis obovato-oblongis, basi pedicellatis glabris acu-
tis, apice obtusis hirtis, laciniis calycinis 4 linearibus rectis coro-
natis; mericarpiis interne rima longitudinali dehiscentibus.

Crescit prope Tchélatchékanné, in convalle fluvii Taccazé (Quar-
tin Dillon , Schimper ).

Observation. — Voisine de la Borreria radiata, DC., celte espèce s'en distingue
par ses liges plus gréles, glabres, ses feuilles plus allongées, non épaissies
dans leurs bords, par ses fleurs moins nombreuses et par les dents du calice
beaucoup plus longues.

BORRERIA NEGLECTA. Nob.

B. annua, pumila : caule erecto, 1-4 uncias alto, quadrangulari ;
foliis oppositis lineari-lanceolatis acutis , superne subtusque scabris,
margine ciliatis; vagina stipulari hirsuta, ciliata; floribus dense
capitato-verticillatis ; capsulis obovali-oblongis, basi attenuatis, apice
tomentosis , laciniis 4 linearibus coronatis.

Crescit in planitie provinciæ Chiré, mense Julio florens ( Quartin
Dillon ). "

Observation. — On distinguera cette espèce d'abord à son exiguilé ; ses tiges
n'ont quelquefois pas plus d'un pouce de hauteur, rarement elles en atteignent
quatre ; et cependant elle a été recueillie dans la plaine du Chiré : ses feuilles
sont couvertes de poils courts, roides, et comme épineux; ses fleurs m'ont
paru purpurines, et ses fruits sont tomenteux dans leur partie supérieure.

348 FLORA ABYSSINICA.

HYPODEMATIUM. Nob.

HYPODEMATIUM SPHÆROSTIGMA. Nob.

MITRACARPUS SPHÆROSTIGMA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. Xi
n° 400.

Var. « : Grandiflora : corollis ampliatis.

H. annuum: caule erecto ramoso, tetragono hirsuto, pedali ; foliis

ppositis oblongo-lanceolatis acutis, basi attenuatis, margine scabro-
ciliatis, utrinque subhirsutis ; vagina stipulari hirta, setosa ; flo-
ribus densis capitato-verticillatis ; corolla tubulosa infundibuliformi
gracili, 4-fida; capsule glabræ lobis calycinis 4 lineari-lanceolatis
ciliatis.

Crescit frequens in locis humidis planitiei provinciæ Chiré, mense
Julio ( Quartin Dillon), et circa Adoua (Schimper).

Observation. — M. Hochstetter a rapporté cetle plante et la suivante au genre
Mitracarpum. A notre avis, elles ne lui appartiennent pas. En effet, dans ce
dernier genre, la capsuleà deux loges se partage par une scissure circulaire
et transversale en deux valves superposées: chacune de ces valves reste bi-
loculaire, parce que la cloison se coupe aussi à la méme hauteur, et que ses
portions inférieure et supérieure restent adhérentes avec ses valves inférieure
el supérieure. Telle n'est pas l'organisation de la capsule dans les deux plantes
réunies ici. Elle est bienà deux loges, contenant chacune une seule graine, cy-
lindracée, ascendante, attachée par sa base à la partie la plus inférieure de
la cloison. A l'époque de la maturité, les deux valves S'enlévent de la base
de la capsule vers le sommet parallèlement à la cloison, en restant adhérentes
entre elles par leur tiers ou leur quart supérieurs. La cloison reste sur le ré-
ceptacle, offrant à sa partie inférieure et de chaque côlé une petite cicatrice
à laquelle les deux graines étaient attachées. C'est donc une déhiscence septi-
frage. Cependant, pour moi, cette cloison n'est rien autre chose que le tro-
phosperme, sur les bords duquel les bords de chacun des carpelles sont venus
s'appliquer. Les deux carpelles ne sont adhérents entre eux que par leur partie
la plus supérieure, celle par laquelle ils restent soudés l'un à l’autre. Ce qui
me porte à admettre cette opinion, c'est que les bords de la cloison ne présen-
lent , après la chute des valves ou carpelles, aucune trace de déchirure; ils sont
nets , mousses ct méme un peu renflés. Or, dans la déhiscence septifrage vraie,
on aperçoit toujours une déchirure sur le bord de la cloison, qui est en général
formée par les bords repliés des carpelles. La structure de la capsule de nos
deux planles présente donc beaucoup d'analogie avec celle des siliques des
Crucifères. Quoi qu'il en soil de cette opinion, cette structure me parait éloi-
gner de beaucoup ces plantes du genre Mitracarpum. D'un autre côté, elle les
rapproche du genre Stælia; mais elles en different par leur calice formé de

"9

RUBIACEZÆ. 349
quatre grands lobes égaux et non de deux, par leurs deux valves restant réunies
à leur partie supérieure, et surtout parce qu'il ne reste aucune parlie de ces
valves à la base de la cloison.

J'ai appelé ce genre Hypodematium (droëñua), à cause de la forme de cha-
que valve, qui ressemble à une pelite chaussure.

HYPODEMATIUM AMPLIATUM. Nob.

MITRACARPUS AMPLIATUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. mr, 4724.

H. annuum : caule erecto, parce ramoso sesquipedali et ultra,
subtetragono, piloso ; foliis oppositis lanceolatis, acutis, superne
subtusque hirtellis, in nervo medio ferrugineo-hirtis, vagina stipu-
lari hirto-pilosa , multiseta ; floribus dense in axilla foliorum aggre-
gatis, subverticillato-capitatis : corolla infundibuliformi ampliata ;
stigmate manifeste bilobo ; limbi calycini laciniis lanceolatis mar-
gine ciliatis, capsula obovoideo-oblonga, parte superiore piloso-
setosa.

Crescit in convalle fluvii Taccazé , prope Tchélatchékanné, mense
Augusto florens et fructifer ( Quartin Dillon, Schimper ).

Observation. — Il existe certainement une très-grande ressemblance entre
cette espèce el la précédente; mais on les distingue facilement l'une de l'autre.
Celle-ci (Hypodematium ampliatum) est de beaucoup plus grande dans toutes
ses parlies; ses feuilles sont plus larges et plus longues , leur nervure moyenne
est tomenteuse et de couleur de rouille; les fleurs, habituellement plus grandes
méme que dans la variété æ de l'espèce précédente; les lobes du calice plus
larges, et la capsule velue et soyeuse dans sa partie supérieure.

Tribus IV. COFFEACE/E.
COFFEA. L., Gen., n° 230; DC., Prodr., IV, 498.

COFFEA ARABICA. L., Sp., 245; DC., Prodr., IV, 499.

C. foliis oblongo-ellipticis, acuminatis, basi sensim angustatis ,
margine subundulatis, glabris, lævibus ; stipula lata, acuta; pe-
dunculis axillaribus aggregatis, brevibus ; corolla alba 5-fida; laci-
niis longis angustis acutissimis, drupis ellipsoideis glabris obtusis ,
dipyrenis ; pyrenis carthaceis.

Crescit spontanea in provinciis Enarrea et Kaffa, in regione
Chan-Galla. Colitur in pluribus Abyssiniæ provinciis inter calidiores ;

350 FLORA ABYSSINICA.
sed in provinciis Tigré et Amara non usque ad maturitatem per-
ficit fructus.

Nomen abyssinicum : Boun.

Observation. — Le café est-il primitivement originaire de l'Arabie, d’où il
s’est introduit en Abyssinie, à l'époque où les Abyssins étendaient leur domi-
nation sur presque tous les peuples qui habitent les rivages de la mer Rouge?
ou bien au contraire, comme Raynal l'a déjà dit, faut-il regarder l'Abyssi-
nie comme sa vérilable patrie primilive ? c'est une question qu'il n'est pas très-
aisé de résoudre aujourd'hui. Ce qu'il y a de certain, c'est que le cafeier croit
en abondance et tout à fait sans culture dans le pays des Changallas. On le
cullive abondamment dans les provinces de l'Énarrea et de Caffa. Mais partout
ailleurs, en Abyssinie, il est peu cultivé. Cependant il peut réussir méme à
une hauteur considérable, par exemple, dans des régions élevées de six
à sept mille pieds au-dessus de la mer. Dans les provinces du Tigré et de
Vl'Amarah, il réussit peu, quoique cependant on le cultive dans plusieurs loca-
lités. En général, les Abyssins font peu usage de café; il n'y a guère que ceux
qui professent la religion mahométane qui l'emploient pour en préparer une
boisson. Presque tout celui qui est récolté dans les diverses provinces est ap-
porté à Messoah par des caravanes. De là on l'expédie à Moka où il est vendu
comme café d'Arabie.

CANTHIUM. Lamke., Dict., I, 602; DC., Prodr., IV, 473.
PHALLARIA. Schum., pl. Guin., 112; DC., Prodr., IV, 619.

CANTHIUM SCHIMPERIANUM. Nob.

PHALLARIA SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 328.

C. inerme; foliis breviter petiolatis ovali-oblongis, aut ellipticis ,
acuminatis, subobtusis, basi sensim angustatis glabris, superne
nitidis; stipula interpetiolari basi lata, et cum altera subcoalita,
apice acuminata floribus parvulis, longe pedicellatis , in axilla folio-
rum fasciculatis , pedunculis presertim versus basin subpubentibus ;
limbi calicini dentibus 5 latis margine ciliatis: corolle tubo brevi :
limbo explanato, 5-partito ; stigmate crasso , subtereti, basi abrupte
truncato, apice vix bilobo ; drupa globoso-depressa compressa ; py-
renis osseis reniformibus rugosis.

Crescit prope Maye-Gouagoua (Quartin Dillon), etin monte Se/-
leuda, provincie Tigré ( Quartin Dillon et Schimper), mensibus
Octobre ad Novembrem.

Observation. — Le genre Phallaria de Sct her n'est évid que le
genre Canthium. C'est la réunion de tous les caracteres de la fleur et du fruit

RUBIACEÆ. 351
qui distingue ce dernier genre. Parmi les deux espèces rapportées à ce genre
par Schumacher, l'une est pourvue d'épines, et l'on sait que c’est ce qu'on observe
fréquemment parmi les espèces du genre Canthium. Celle dAbyssinie que nous
nommons Canthium schimperianum , est dépourvue d'épines; elle croit égale-
ment au Sénégal : je la possède de ce dernier pays. Elle se rapproche beaucoup
du C. fasciculatum , Blume; mais ses feuilles sont acuminées, obtuses, moins
allongées.

PAVETTA. A. Rich., Rub.

PAVETTA et IXORA. Auct.

PAVETTA GARDENLEFOLIA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 444.

PAVETTA LONGIFLORA. Hochst., 1, 210 (non Vahl).

P. ramulis glabris; foliis obovali-oblongis breviter acuminatis,
aut acutis basi sensim angustatis aut oblongo-lanceolatis et brevis-
sime petiolatis ; stipulis latis brevibus acutis, margine lanuginoso-
ciliatis; floribus albis cymas breves congestas, axillares efformanti-
bus ; calycis turbinati limbo obselete dentato ; corollæ limbi laciniis
ovali-oblongis obtusis tubum æquantibus, aut vix superantibus ;
stigmate, staminibusque exsertis ; drupis globosis pisiformibus gla-
bris, limbo calycino breviter tubuloso obsolete dentato terminatis.

Crescit circa Add’erbati, in convalle fluvii Taccazé, mense Sep-
tembre fructifera (Quartin Dillon), et ad montes in provincia
Choata , mense Julio florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Maundet, secund. clariss. Schimper ,
Mouglete , secund. Quartin Dillon.

Observation. — C'est une espèce également assez variable dans la figure de
ses feuilles, tantót presque lancéolées , aigués ou obovales, oblongues. En exa-
minant attentivement l'espéce que M. Hochstetter nomme Pavetta longiflora ,
Vahl, j'ai reconnu qu'elle diffère de cette dernière plante par un caractere très-
tranché, le limbe de son calice est tubuleux à quatre dents, à peine marquées,
tandis que Vahl décrit son espèce comme ayant des dents longues et aiguës.
Mais en comparant les échantillons ainsi éliquelés par M. Hochstetter, avec
ceux qu'il nomme Pavetta gardeniæfolia, il ne m'a pas été difficile de voir
qu'ils constituent une seule et méme espèce.

352 FLORA ABYSSINICA.

PAVETTA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 353
(non Fresenius).

Var. a : cinerescens : foliis, tuboque coroll cinereo-hirsutis.

Var. 8: glabra : ramulis, foliis, corollisque glabris.

P. ramulis pubenti-sericeis : foliis ellipticis aut elliptico-oblongis
acutis aut sæpius acuminatis, basi sensim angustatis , superne gla-
bris, subtus pilis raris conspersis, stipulis oblongis obtusis aut acu-
tis, in vaginam oblongam pubentem connatis ; floribus albis cymas
congestas axillares efformantibus, calycis pubentis limbo 5-partito ,
laciniis linearibus erectis tubum calycis turbinatum superantibus ,
corollæ limbi laciniis ovalibus acutis, tubo dimidio aut triplo bre-
vioribus , stigmate staminibusque exsertis ; drupis pisiformibus ni-
tentibus laciniis limbi calycis coronatis.

Crescit circa Ambaetcha, in provincia Tigré et in provincia Chiré,
in monte Selleuda, mensibus Julio florens et Octobre fructifera
(Quartin Dillon), et ad latus australe medium et inferius montis
Koubi, prope Adoua; mense Junio florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Mouglete.

Observation. — L'espèce décrite sous ce nom par M. Frésénius est très-varia-
ble : ordinairement ses feuilles sont glabres dans leur face supérieure et offrent
seulement quelques poils épars sur l'inférieure ; le tube de la corolle varie
aussi de longueur : tantôt il est simplement une fois aussi long que les divi-
sions de la corolle, tantôt il offre trois et jusqu'à quatre fois leur longueur.

Dans la variété æ : cinerescens , les feuilles offrent des poils à leur face supé-
rieure el sont presque lanugineuses inférieurement; le tube de la corolle est
très-long et légèrement velu.

Nous avons aussi réuni à celte espèce des échantillons qui en offrent tous les
caractères, mais qui sont glabres dans toules leurs parties. Cetle absence de
poils étant le seul caractère distinctif que j'aie pu observer en eux, j'ai eru
ne devoir en former qu’une simple variété que je désigne sous le nom de Var.
B: glabra.

RUBIACEÆ. 353

Tribus V. GUETTARDACEZÆ.

VANGUERIA. Juss., Gen., 206; A. Rich. Rubiac., p.217; DC.,
1 Prodr., IN, 454. `

VANGUERIA EDULIS. Vahl., Symb., II, 36; DC., Prodr., IV, 454:
. Hochst., in pl. Schmp. Abyss., sect. 11, 638.

VANGUERIA VENOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 653.

V. ramulis inermibus glabris ; foliis oppositis, ellipticis acumina-
tis aut obovali-oblongis, basi sensim in petiolum brevem angustatis ,
utrinque glabris, membranaceis; stipulis connatis et intra petiolos
vaginam brevem, hinc et illinc abrupte et longe acuminatam effor-
mantibus; cymis infraaxillaribus folio multoties brevioribus, pe-
dunculis subsetoso-ferrugineis ; drupa globosa apice nuda sub-4-5-
costata, 4-5-pyrena, glabra, pyrenis ovoideo-oblongis acutis, com-
pressis unilocularibus.

Crescit in convalle fluvii Taccazé, prope TeAélatehékanné , et in
provincia Chiré, mense Octobre fructifera (Quartin Dillon et Schim-
per).

Nomen vernaculum : Guaramaih.

Observation. — Les deux plantes nommées Vangueria edulis et Vangueria
venosa par M. Hochstetter, appartiennent certainement à la même espèce, la
Vangueria edulis de Vahl. La seule différence consiste dans les feuilles plus
petites et à nervures plus larges dans celle que M. Hochstetter appelle V. ve-
nosa; mais celte légère différence ne provient que de l'état moins avancé
des échantillons qui sont plus jeunes, et encore en fleurs dans cette dernière,
landis qu'ils sont en fruits dans la première.

VANGUERIA ABYSSINICA. Nob.

V. ramulis is Er ; foliis oppositis ovali- -oblongis
aut ellipticis longe inatis, basi is breviter petiol
utrinque PE dee an: stipulis connatis D e
næformibus utrinque in setam longam, tomentosam productis ; cymis
tomentosis brevibus ; pedunculis calyceque tomentosis ; corolla
tubulosa brevi , antheris semiexsertis; stigmate tereti ; ipe
1 : 23

354 FLORA ABYSSINICA. i

Crescit in convalle fluvii Taccazé, prope TeAélatehékanné (Quar- »
tin Dillon). ` A

Observation. — Je wai pas vu les fruits de cette espèce, et cependant je suis
presque certain qu'elle appartient au genre auquelje la rapporte. Sa fleur, en effet, ,
offre la même structureetla même forme que celle de la Fangueria edulis ; c’est
surtout le même stigmate cylindrique et tronqué, si remarquable dans ce
genre. Par quelques-uns de ses caractères el surtout par ses feuilles tomen-
teuses, cette espèce a quelque analogie avec la Vangueria infausta de Burchell;
mais ses feuilles ne sont pas arrondies; elles sont au contraire ovales et allon-
gées, longuement acuminées.

Tribus VI. GARDENIACEÆ.

GARDENIA, L., Gen., 296; DC., Prodr., IV, 379.

GARDENIA LUTEA. Fresen., in Mus. Senckenb., Il, 167; Hochst., in pl.
Schimp.. Abyss., sect. 11, 523. /
G. inermis : ramulis pubentibus ; foliis 2-4 verticillatis, rarius op-
positis obovali-oblongis, ellipticis aut sublanceolatis, obtusis, rarius
acutis, basi sæpius sensim attenuatis, sessilibus utrinque glabris ;
stipulis intrapetiolaribus in vaginam pubentem, trilobam coalitis ;
floribus 1-3 pallide luteis, ramulos terminantibus, brevissime pe-
dunculatis ; calycis limbo tubuloso, 5-6-fido, laciniis angustis acu-
tis; coroll tubo tereti, versus apicem dilatato, 1-2 uncias longo ;
limbi 5-6-partiti laciniis ovalibus obtusissimis; fructibus coriaceis
oblongis basi apiceque coronatis, angustatis, vix costato-nervosis.
. Crescit in convalle fluvii Taccazé, non procul a Tchélatchékanné
( Quartin Dillon) et in planitie montana prope Adde-Bohara, pro-
vinciæ Zana, mense Novembre fructifera ( Schimper ).

Observation. — Espèce voisine dela Gardenia ternifolia (Thonnipg ! in Schum.
pl. guin., 147), mais s’en distinguant surtout par les divisions de son calice
beaucoup plus longues et les lobes de sa corolle très-obtus.

GARDENIA DUMETORUM. Retz, Obs., XI, 14; Roxb., Corom., t. CXXXI.

RANDIA DUMETORUM. Lamk., Jll:, t. CLVI, t. IV; DC., Prodr., IV, 385;
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1002.

G. spinosa : spinis rectis acutis,-robustis; foliis obovalibus obtu-

RUBIACEEÆ. EN 355
sissimis basi sensim angustatis subsessilibus, glabris, parvulis; flo-
ribus... fructu coriaceo globoso, pedunculato, glabro, tubo calycino
coronato, lavi, 2-loculari.

Crescit ad radices montium prope Adde-Ganna in provincia Meda,
mense Aprili fructifera (Schimper ).

Observation. — Est-ce bien là la Gardenia ou Randia dumetorum? Je serais
presque tenté de croire la plante abyssinienne différente de celle de l'Inde. En
effet, d’après la description qu'on en a donnée et d’après les figures, les épines
sont opposées dans cette dernière; elles sont au contraire alternes dans l'échan-
lillon d'Abyssinie que j'ai sous les yeux. Mais cet échantillon est en fruit et en
assez mauvais élat, et je m'abstiens de prononcer sur son identité spécifique.

POUCHETIA. A. Rich., Rub.

POUCHETIA SAXIFRAGA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. u, 863.
a

PTYCHOSTIGMA SAXIFRAGUM. Hochst.,
RER

P. ramülis pubentibus ; foliis oppositis breviter le elliptico-
oblongis acuminatis basi sub inatis, utrinque presertim in nervis
pubentibus; stipulis brevibus latis, longe acuminatis , floribus. in
axillis foliorum cymas breves, pedunculatas, ramosas, trichotomas
pubentes, vix petiolo longiores efformantibus; limbo calycino 5-
dentato; corollæ subrotatæ laciniis ovali- -oblóngis; antheris oblongo-
lanceolatis subsessilibus erectis ; stigmate bipartito, lineis prominu-
lislongitudinalibus notato ; iruetü ovoideo coriaceo carnoso, indehis-
cente pisiformi, dentibus calycis appressis coronato, 2- loculari,
loculis 3-5-spermis ; seminibus oblongis e Du superiore SERRE
menti pendulis.

Crescit in sylvis humidis lateris borealis montis Aber prope Add"
silam in provincia Semiène, mensibus Maio flor ens et Januario fruc-
tiferum (Schimper).

Nomen abyssinicum : Dinkia-Sebber.

Observation. — Cet arbrisseau appartient bien certainement à mon genre
Pouchetia, ainsi que M. Hochstetter l'avait d'abord reconnu; il n’en diffère par
aucun caractère et ne doit, par conséquent, pas former un genre nouveau, ainsi
que M. Hochstetter l'avait plus tard pensé. Quant au stigmate marqué de lignes
longitudinales plus ou moins saillantes, elles sont évidemment dues, ainsi que
je Pai reconnu en analysant un bouton, à la pression que les anthères exercent,
étant dressées et immédiatement appliquées sur lui dans la fleur avant son
épanouissement.

356 Y FLORA ABYSSINICA.

Cette espèce diffère surtout de notre Pouchetia africana par ses feuilles
beaucoup plus longues, un peu pubescentes, par ses cymes très-courtes et
également pubescentes, et enfin par sa corolle presque rolacée. .

FERETIA. Delile, in Ann. Sc. nat., XX, 92.
FERETIA APODANTHERA. Delile, loc. cit., t. I, f. 4; Hochst., in pl.
Schimp. Abyss., sect. m, ni 1569 et 4664. 3

PAVETTA ELLIPTICA: Hochst., in pl. Schimp. pua sect. 11, 906; ibid.,
Flora, 1844, 98.

F. caule ramoso, glabro; ramulis pubenti-pulyerulentis; foliis
oppositis ellipticis oblongis aut obovali-oblongis, apice.breviter acu-
minatis, basi sensim in petiolum brevem attenuatis, parvulis, superne
glabris, subtus in petiolo et parum in nervis subpubentibus ; flo-
ribus albis citius quam folia expansis, in axilla foliorum elapsorum
3-4 subaggregatis vix pedicellatis : limbo calycino, 5-fido ; corollae
tubo brevi apice dilatato 5-fido ; antheris linearibus subsessilibus,
stigmatis lobis angustis agglutinatis ; bacca exsucca globosa, subnuda
pisiformi, biloculari; loculis 3-spermis : seminibus orbicularibus
compressis lenticularibus.

Crescit prope TeAélatchékanné in convalle fluvii Taccazé ( Quartin
Dillon et Schimper).

` Observation. — C'est un arbrisseau de quatre à six pieds d'élévation, dont
les fleurs, par leur disposition, leur couleur et leur grandeur, rappellent tout
à fait celles du caféier. Mais ses feuilles généralement petites, ses fruits con-
tenant de quatre à six graines planes, l'en distinguent de suite. Le genre Feretia
appartient à la tribu des Gardeniacées. À

KURRIA. Hochst. et Steud., ms.
KURRIA FLORIBUNDA. Hochst. et Steud. , in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n° 277.

K. ramulis crassis ; foliis. oppositis breviter petiolatis, obovalibus
acuminatis, basi sensim angustatis, membranaceis, magnis, utrinque
glabris, subtus tenuiter reticulatis; stipulis membranaceis semi-ovali-
acutis, pubentibus deciduis ; floribus parvulis pedicellatis, racemum
strictum terminalem, densum teretem, pedunculatum multiflorum
efformantibus, calycis limbi laciniis lanceolatis; corolla tubuloso-

Bor RUBIACEÆ. 5 357
fundibuliformi, 5-fida; laciniis erectis; antheris oblongis limbo
corolla subbrevioribus; stylo longeexserto; stigmate ovoideo oblongo
terminato ; fructu coriaceo oblongo, limbo vix persistente terminato,
biloculari, indehiscente ; seminibus sat numerosis planis oblongo-
linearibus, membranaceis, in trophospermio plano valde prominulo
erectis.

Crescit ad latera montis Selleuda, mense Aprili florens (Quattin
Dillon et Schimper).

Observation. — Le genre Kurria dont les caractères n'ont pas été tracés, du
moins à ma i , par MM. Hoch et Steudel, me parait bien
distinct. Il appartient, autant que j'ai pu le reconnaître aux matériaux assez
incomplets que je possède, à la tribu des Gardeniacées. Ses fleurs, moins leur
inflorescence, ressemblent beaucoup à celles des espèces du genre Nauclea.
Mais ce qui le caractérise surtout, c'est la structure de ses fruits. Ils sont ovoïdes,
allongés, peu volumineux , coriaces, à deux loges, contenant chacune un grand
irophosperme très-saillant, plane, sur la surface duquel naissent un assez
grand nombre de graines redressées , planes, trés-allongées, linéaires et mem-
braneuses. C'est du moins la structure que j'ai cru reconnaitre sur des fruits
très-comprimés et non parvenus à leur maturité.

Tribus VII. CINCHONEÆ.

VIGNALDIA. Nob.
(GEN. Nov.)

a. Staminibus inclusis.

VIGNALDIA QUARTINIANA. Nob.

MUSSÆNDA LUTEOLA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. nr, 1917 (non
Delile, in, Caill. voy., t. LXII). .

V. caule basi suffrutescente bipedali, erecto, tereti, pubenti-sub-
tomentoso ; foliis elliptico-lanceolatis acutis, basi sensim angustatis
superne parce pubentibus, subtus presertim in ramis pubenti-
tomentosis ; stipulis intrapetiolaribus in setulas 5-7 breves dissectis
pubentibus; floribus albido-subpurpurascentibus, in eymis termi-
nalibus multifloris densis dispositis; calycis pubentis laciniis lanceo-
latis acutis, libus, una, quam cseteris duplo lon-
gioribus latioribusque persistentibus; tubo corolla gracili fere un-

"en

358 FLORA ABYSSINICA.
ciali, pubenti; laciniis 5 patulis ovali-acutis; staminibus inclusis,
fauce dense tomentosa; stylo stigmatibusque exsertis ; capsula obo-
vata 5-10-nervia limbo calycino coronata, apice apiculata, ab apice
quadrifisso incomplete septicide et loculicide Se me ; semini-
bus (immaturis) ovoideis.

Crescit in ripis rivulorum prope Maye-Gouagoua provincie Tigré
( Quartin Dillion ) et prope Adoua (Schimper) mense Octobre florens.

Observation. — La plante que M. Hochstetter a rapportée à la Mussænda lu-
teala Delile, me paraît tout à fait différente de cette espèce qui appartient,
selon De Candolle, à la tribu des Belilla, ayant l’un des lobes du calice dilaté
en une large feuille ordinairement colorée. Or, ce caractère n'existe pas dans
la plante d'Abyssinie, dont les cinq lobes calicinaux inégaux sont étroits, lan-
céolés, aucun n'étant dilaté en feuille. Il y a plus, c'est qu'à notre avis cette
plante n'appartient ni au genre Mussænda, ni à la tribu (les Gardeniacées) dont
le genre Mussænda fait partie. En effet, le fruit dans les Gardeniacées el dans
le genre Mussænda en particulier, est charnu et indéhiscent; celui de notre
plante est sec, capsulaire, s'ouvrant incomplétement par son sommét en deux
valves par l'écartement des deux feuillets de la cloison, et un peu plus tard
ces deux méricarpes montrent à leur sommet une autre fente coupant la pre-
mière à angle droit. Il résulte de cette disposition une déhiscence incomplète,
réunissant à la fois la déhiscence septicide et la déhiscence loculicide. Par son
fruit capsulaire notre plante appartient à la tribu des Hedyotidées, el elle y
forme un genre nouveau et distinct. Nous dédions ce genre à la mémoire de
M. VicsAUD,, jeune géologue et dessinateur habile, ayant fait partie de l'expédi-
tion d'Abyssinie et mort victime de son zèle pour la science pendant le voyage.
: .

b. Staminibus exsertis.

VIGNALDIA SCHIMPERIANA. Nob. .

MUSSÆNDA SCHIMPERI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 38, sect. 11,
ni 838 et 916.

V. caule basi süffrutescente erecto, bipedali, tereti ferrugineo
tomentoso, ramis rectis herbaceis; foliis oppositis oblongis acutis
basi vix petiolatis superne pubentibus, subtus praesertim in nervis
ferrugineo-tomentosis; stipulis intrapetiolaribus in setulas 5-7 lon-
gas lineares rufo-tomentosas dissectis; floribus .cymas corymbosas
densas terminales efformantibus; calycis laciniis lanceolato-linea-
ribus subæqualibus hirtis, tubum corolla æquantibus ; corollæ tubo
hirto, apice vix inflato; laciniis ovali-lanceolatis acutis basi barbatis ;
staminibus supra medium corollæ tubi insertis exsertis ; stigmatis lo-
“bis oblongis coalitis, sæpius inclusis ; capsula phovoidor glota laci-

RUBIACEÆ, 359
niis calyeinis coronata hirta, apice 4-fido dehiscente, biloculari; semi- .
nibus ovoideo-oblongis, subcompressis tuberculatis.

Crescit in provincia Chiré, mense Augusto florens (Quartin Dillon)
in monte Selleuda, provinciæ Tigré et ad latus boreale montis Taber
in provincia Semiène ( Schimper ).

Observation. — Par son fruit celle espèce appartient au méme genre que la .
précédente. C'est en effet absolument la méme structure. Mais elle en diffère
par quelques caractères qui m'ont engagé à en faire le lype d'une tribu dis-
tincte, à cause dé la brièveté du tube de la corolle , et surtout des étamines

saillantes et exsertes. La fleur centrale de la cime offre assez souvent un ovaire
à trois loges et à trois stigmates.

HEDYOTIS. A. Rich., Rub.

9 , HEDYOTS, OLDENLANDIA et KOHAUTIA. Auct.
HEDYOTIS MONANTHOS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4370.

- H. pusilla: caulibus cæspitosis prostratis filiformibus, brevibus,
foliis minimis oppositis ellipticis, apice basique acutis, superne gla-
bris, subtus pilis rigidis appressis conspersis, margineque ciliatis ;
basi eum stipulis coalitis et vaginam 2-3-setam efformantibus; pe-
dunculis, solitariis axillaribus, unifloris, folio brevioribus deflexis ;
calycis lobis ovali-oblongis pilis rigidis ciliatis, basi sinu obtuso se-
paratis; corolla brevi subinfundibuliformi-campanulata 4-fida ; lobis
ovali-acutis, intus barbatis ; capsula subglobosa lobis calycina erec-
tis coronata, loculicide Dial

Crescit in locis montosis provinciæ Choa (Ant. Petit) et in pratis
montosis prope Entchetkab, in provincia Semiène, mense Julio flo-
rens (Schimper).

Observation. — Espèce voisine de l'Oldenlandia riparia, DC. ; mais beaucoup
plus petite, à feuilles ovales, aiguës et à pédoncules toujours solitaires.

HEDYOTIS MACROPHYLLA. Leprieur di Perrott., ms., in DC., Barin He
- IV, 427.

OLDENLANDIA MACROPHYLLA. DC., Prodr., IV, 427.
PENTODON ABYSSINICUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, n° 4750.

H. caule erecto ramoso pedali et ultra subtetragono glabro apice
vix pubenti; foliis elliptico-lanceolatis acutis, membranaceis glabris

360 FLORA ABYSSINICA. k

aut vix subtus pilis quibusdam appressis conspersis ; membrana sti-
pulari, integra aut utrinque biseta; floribus parvulis (an pallide cœ-
ruleis?) racemos axillares pedunculatos, ramosos nudos efformanti-
bus; calycis dentibus 5, acutis; corolla tubuloso-infundibuliformi 5-
fida; laciniis intus barbatis ; capsula globoso-turbinata glabra, apice
5- dent loculicido-bivalvi.

Crescit in rivulis provincie Meda, mense Mun (os et fructi-
fera (Schimper).

Observation. — C’est bien certainement l'Oldenlandia macrophylla, DC. Les
échantillons types de cette espèce m'ont convaincu de l'identité des deux
plantes du Sénégal et de l'Abyssinie. Cette espèce fait évidemment partie ‘du

genre Hedyotis et ne constitue pas un genre nouveau comme M. Hochstetter

semble le penser. La seule différence consiste dans une cinquième partie
. ajoutée à la fleur, car du reste tous les autres caractères sont ceux du geure
Hedyotis.

HÉDYOTIS GLOBOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 512.

H. caule erecto a basi ramoso ; ramis rectis simplicibus sesquipe-
dalibus obsolete tetragonis pubentibus ; foliis oppositis ellipticis acu-
tis subsessilibus, presertim subtus glanduloso-pubentibus, stipulis
sepius utrinque trisetis ; cyma dense capitata, subglobosa, terminali
multiflora; floribus subsessilibus; calycis hirti laciniis lanceolatis
acutis, ciliatis tubo globoso triplo longioribus; corollæ gracilis in-
fundibuliformis pubentis laciniis lanceolatis apice incurvis ; stamini-
bus semiexsertis; capsula globoso- -didyma coronata toinen lo-
culicido-bivalvi, valvis apice bifidis.

Crescit circa Kouaietha (Quartin Dillon) et ad latera setis
versus aquilonem prope Tecli; mense Novembre (Schimper).

Observation. — Cette plante.desséchée dans nos herbiers a une coloration
jaune verdâtre ‘toute particulière. Elle a tout à fait le port d'un Spermacoce ,
et je ne connais aucune autre cruce dans le genre Hedyotis dont on puisse la

, rapprocher.

HEDYOTIS TRICHOPODA. Nob.

H. pumila : caule erecto, ramoso spithameo, subtetragono glabro;
foliis lanceolatis acutis, glabris, vagina stipulari 3-dentata ; pedun-
culis axillaribus solitariis unifloris, folio subæqualibus, gracilibus
erectis; calycis laciniis óblongo-lanceolatis, pilis quibusdam rigidis,

AE RUBIACEÆ. É 361
ciliatis; ceterum glabris ; corollae tubo limbum calycis æquanti; lo -
"is ellipticis subobtusis; capsula subglobosa laciniis calycinis longis ,

` coronata.
Crescit in locis humidis provinciæ Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — Voyez les observations placées à l'espece suivante.

HEDYOTIS DICHOTOMA. Nob.

H. caule simpliciusculo, erecto, 2-8 uncias alto, tetragono, glabro:
foliis oppositis lineari- lanceolatis, margine revolutis (an siccatione?)
ima basi ciliatis; vagina stipulari integía; pedunculis unifloris axil-
laribus, solitariis. gracilibus rectis; calycis laciniis 4 oblongo-lanceo-
latis brevibus acutis ciliatis; coroll» tubo limbum calycinum duplo
superante, limbi . laciniis ovali-oblongis; capsula globosa didyma
glabra, dentibus calycinis brevioribus coronata.

Crescit in locis humidis provincie Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — Les rapports qui existent entre celle espèce et la précédente
sont si évidents, que rien ne serait plus facile que de les confondre. Ce-
pendant on peut les distinguer aisément. Ainsi PH. dichotoma est plus grêle,
sa tige presque simple; ses feuilles sont linéaires et à bords réfléchis et non
oblongues, lancéolées; la gaine stipulaire est presque partout entière ; les di-
visions du calice sont de moitié pis courtes que le tube el non de la méme
longueur que lui.

Du reste ces deux espèces sont très-voisines de l'Oldenlandia herbacea, DC.,
dont elles different surtout par leur tige dressée et non couchée, et par la
longueur de leurs pédoncules.

.

HEDYOTIS SPERGULOIDES. Nob.

'H. caule erecto, gracili, ramoso, spithameo tetragono, in angulis
scabro; foliis linearibus margine revolutis subscabris ; vagina stipu-
lari 3-5-seta; pedunculis axillaribus folio dimidio brevioribus, apice
1-5-floris, floribus breviter pedicellatis umbellulatis; calycis laciniis
lanceolatis, ciliatis, corollam brevem tubulosam, quadrifidam æquan- :
tibus; capsula minima, globoso-didyma dentibus calycis sat brevibus
coronata. ;

Crescit in planitie provinciæ Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — Voisine de l'Oldenlandia, umbellata , cette espèce en diffère
par ses feuilles plus étroites et plus longues, par ses tiges gréles el dressées,
el par ses pédoncules ne portant ordinairement que deux ou trois fleurs seu-
lement.

. .

362 + - FLORA ABYSSINICA. — ^ ^. ,
HEDYOTIS. ( KOHAUTIA ?) PUSILLA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect;
nr, 4522.

H. caule filiformi erecto, simplici aut ramoso, 1-3 uncias alto,
glabro; foliis oppositis, lineari-subulatis, aut lanceolatis pilis raris
rigidis conspersis; vagina stipularum utrinque triseta ; pedunculis *
1-floris gracilibus in axilla foliorum solitariis, geminis aut ternis ;
capsula globoso-didyma calycis limbo 4-dentato, dentibus distanti-
bus, coronata.

Crescit in montosis prope Axum, mense Novembre fructifera
(Schimper). :

Observation. — Petite espèce dont je n'ai pas vu les fleurs. Elle ressemble
un peu à l’Oldenlandia linearis, DC., dont elle est en quelque sorle la minia-
lure; mais les dents qui couronnent la capsule sont plus longues.

HEDYOTIS SENEGALENSIS. Nob.

KOHAUTIA SENEGALENSIS. DC., Prodr., IV, 430.

K: caulé recto pedali, basi simplici, superne ramoso, subquadran-
gulari, tuberculato scabro; foliis lanceolatis acutis vagina stipulari
quasi junctis margine paulisper scaberulis ; floribus albis aut purpu-
reis sat numerosis , cymam ramosam, trichotomam multifloram ef-
formantibus; calycis tuberculati laciniis linearibus tubo calycino lon-
gloribus et tubum corollinum fere zequantibus; tubo corollae gracili
tuberculato ; laciniis obovalibus acuminatis ; capsula ovoideo-oblonga
tuberculata, laciniis calycinis longis coronata. .

Crescit prope Kouaietha et in monte Selleuda prope Adoua (Quar-
tin Dillon, Schimper, n° 75). à

Observation. — C'est bien là la plante du Sénégal , ainsi que me l'a "prouvé
la comparaison que j'en ai faile avéc les échantillons qui ont servi à De Can-
dolle pour établir cette espèce. Elle a le méme port que la K. grandiflora;
mais ses fleurs sont plus petiles; couvertes de ponctuations en formes de tu-
bercules; les divisions de la corolle sont obovales et non lancéolées; ses cap-
sules ne sont pas globuleuses; elles sont un. peu. allongées, égalenient tubercu-
leuses et couronnées par les divisions très-longues du calice.

HEDYOTIS (KonauTiA) QUARTINIANA. Nob.

H. caule erecto gracili trichot ramoso quipedali, obsolete
ý .

£ RUBIACEJE. 363
tetragono, glabro lævi; ramis elongatis; foliis inferioribus lanceolatis
acutis , supremis linearibus; floribus (in genere maximis) pedicella-
tis, cymam terminalem distantifloram efformantibus ; calycis laciniis
subulatis coroll tubo gracili subpulverulento calyce duplo longiori,
limbi lobis latissimis obovalibus acutis tubum æquantibus ; capsula
globosa, laciniis calycinis longis coronata.

Crescit non procul ab urbe Gondar ( Quartin Dillon).

Observation. — C'est une des plus belles espéces de ce genre. Voisine de
PH, senegalensis, on l'en distingue néanmoins avec facilité. Sa lige est glabre
et lisse, ses rameaux plus divariqués; les divisions du limbe de la corolle sont
au moins deux fois plus larges et offrant la longueur du tube, et enfin la cap-
sule est globuleuse comme dans PH. grandiflora.

HEDYOTIS GRANDIFLORA. Nob.
KOHAUTIA GRANDIFLORA. DC., Prodr., IV, 430.

KOHAUTIA NOCTIFLORA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 827.

H. caule recto, pedali, basi simplici, apice paniculato ramoso, sub-
tereti, punctulato, scaberulo; foliis lineari-lanceolatis acutissimis,
supremis angustis sublinearibus subscabris margine ciliatis ; floribus
albis (siccatione nigrescentibus) in cyma dichotoma ramosa, pauci-
flora, ramis dichotomis gracilibus; calycis laciniis lanceolatis acutis ;
coroll: tubo gracili calyce sextuplo longiori ; limbi laciniis elliptico-
lanceoalitis acuminatis ; capsulis globosis dentibus calycinis brevis-
simis coronatis, lævibus, glabris.

Crescit prope Selasaquilla, mense Septembre florifera (Schimper).

Observation. — J'ai comparé la Kohautia noctiflora d'Hochstetter avec les
échantillons types de la K. grandiflora, DC., et j'ai reconnu qu'ils étaient iden-
tiques. Cette espèce diffère de da K. senegalensis, DC., par le tube de sa corolle
plus long, par les divisions de son limbe plus étroites et plus lancéolées, et
non plus larges, ainsi que le dit M. Hochstetter, et par son limbe calycinal
beaucoup plus court. .

HEDYOTIS (KomauriA) ABYSSINICA. Hochstett., in pl. Schimp. Abyss. ,
sect. 111, 1902. :

H. pusilla : caule erecto, subsimpliei, 3-5 uncias alto, gracili,
tereti, tuberculato ; foliis anguste linearibus acutis, margine scabe-
rulis; vagina stipulari utrinque 5-seta ; floribus parvulis sessilibus

364 - . FLORA ABYSSINICA.
subspicatis ; calycis tuberculati laciniis angustis linearibus : corollæ

-tubo vix tuberculato, calyce duplo longiori, limbi laciniis latis obo-

vali-oblongis subacutis , capsula ovoideo-suboblonga tuberculata
coronata.

Crescit in locis aridis et arenosis montis Selleuda (Quartin Dillon)
in provincia Ouodgerate (Ant. Petit) et in provincia Jfat (Ant. Petit),
circa Adoua, in regno Tigreensi, mense Octobre florens et fructifera
(Schimper). . ELE

Observation. — 1l serait facile au premier abord de confondre celle espéce
avec'la précédente. Toutes deux en effet sont de petites plantes annuelles ,
gréles et hautes à peine de quelques pouces; toutes deux ont des petites fleurs
presque sessiles et formant des espèces d'épis à l'extrémité des rameaux. Mais
cette dernière (H. abyssinica) a sa tige plus luberculeuse; les lobes de sa co-
rolle obovales et beaucoup plus larges, et ses capsules un peu allongées et
non globuleuses et déprimées. : .

HEDYOTIS STRUMOSA. Nob.

KOHAUTIA STRUMOSA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., ‘sect. it, 4867.

K. pusilla : caule erecto, ramoso, obsolete tetragono, spithameo,
pulverulento-tuberculato ; foliis linearibus acutis, margine scaberu-
lis : vagina stipulari 3-5-seta; floribus parvulis subsessilibus soli-
tariis aut. geminis spicas laxas paucifloras efformantibus : calycis
tuberculati laciniis lanceolatis acutis : corollæ tubo gracili subtuber-
culato, limbo calycino duplo longiori; limbi corollæ lobis brevibus
ovalibus subobtusis ; capsula globosa subdidyma subsquamosa, den -
tibus calycinis brevibus maxime distantibus coronata.

Crescit in locis arenosis Abyssiniæ (Schimper).

THEYODIS. Nob.
THEYODIS OCTODON. Nob.

T. caule a basi ramoso; ramis erectis: aut diffusis spithameis,
tetragonis glabris; foliis oppositis elliptico-lanceolatis acutis, basi

sensim angustatis glabris, floribus minimis in axilla foliorum con-.

gestis subsessilibus ;-capsulis turbinato-globosis-hirtis, calycis limbi
laciniis lanceolatis, intermediis brevioribus coronatis, indehiscen-
tibus.

: RUBIACEÆ. f -365
Crescit in lọcis humidis provinciæ Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — Je wai pas vu les fleurs de celle plante; je ne la connais °
qu'en fruits. Néanmoins, elle me parait former un genre distinct de tous les
autres de la tribu des Hedyotidées : 1° par son calice à huit dents, dont quatre
intermédiaires un peu plus courtes; 2? par sa capsule à deux loges polyspermes
qui restent parfaitement indéhiscentes.

386. — "FLORA ABYSSINICA.

LVIH. VALERIANACEÆ.

VALERIANELLA. Mænch., Meth., 486; DC., Prodr., IV, 625.

VALERIANELLA ABYSSINICA. Fresen., in Mus. Senckenb., II, 446; Hochst.
et Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4390.

V. caule basi simplici, dichotome ramoso, tereti subglabro; foliis
inferioribus petiolatis obovali-obtusis, integris, .caulinis oblongis ob-
tusis, versus basin pauci-dentatis : fructibus oblongis apice attenuatis
limbo calycino oblique auriculæformi unilaterali, obtuso, integro,
coronatis ; hinc convexis, costatis, et subsericeis, illinc subplano, in
centro depresso, glabriusculo.

Crescit in agris cultis Abyssiniæ (Quartin Dillon, Ant. Petit,
Schimper, Rüppell). `

Observation. — Cette espèce à beaucoup de ressemblance avec la Valeria-

nella eriocarpa, Desv. Elle s’en distingue par ses fruits moins hérissés, par son
limbe calicinal , plus court, obtus et non denté.

DIPSACEÆ, 367

LIX. DIPSACEÆ.

DIPSACUS. Tournef., 7nst., t. CCLXV ; DC., Prodr., IN, 645.

DIPSACUS APPENDICULATUS. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. tr,
n? 865.

D. caule 3-5-pedali, erecto, glabro, ramis angulatis , aculeatis,
aculeis supremis in pilo desinentibus, elongatis ; foliis oppositis con-
natis, ovali-lanceolatis acuminatis, dentatis, superne pilosis subtus
in nervis subaculeatis; capitulis globosis : involucri squamis lanceo-
latis reflexis, acutis, margine subaculeato-ciliatis, pubentibus ; recep-
taculi paleis lineari-lanceolatis , acutissimis margine ciliatis, flores
æquantibus, externe setosis. :

Crescit in umbrosis elatis ad latus boreale montis Aber, prope
Tchenausa, in provincia Semiène, mense Junio florens (Schimper).

. Observation, — Cette-espèce tient en quelque sorte le milieu entre les D. syl-
vestris et D. pilosus. Elle diffère du premier par ses capitules plus petits et glo-
buleux, du second par ses capitules plus gros, ses liges couvertes Saeul
lons, etc.

DIPSACUS, PINNATIFIDUS. Steudel, in pl. Schimp. Abyss., set. n, 665.

D. caule erecto 3-5-pedali, tereti, subangulato , aculeato, aculeis
supremis, in pilis desinentibus; foliis inferioribus longissime petio-
latis elliptico-oblongis acutis, margine crenato-dentatis aut acute
dentatis, utrinque pubentibus, subtus in nervis subpiloso-aculeatis :
foliis caulinis sessilibus, basi lobulo laterali, utrinque auctis, vix con-
natis, acutissimis : capituli sphærici foliolis involucralibus lanceo-
latis, acutis, margine ciliatis pilosis; squamis receptaculi oblongis ;
obovalibus, apice abrupte et longe SERRE ciliatis, rigidis pi- ^
losis.

368 FLORA ABYSSINICA.

Crescit in montosis provinciæ Ouodgerate (Ant. Petit) et in um- ;

. brosis montis Aber prope Tchénausa, in provincia Semiène, mense
Januario florens (Schimper).

» Observation. — Voisine de la précédente, celle espèce s'en distingue néan-
moins par ses feuilles à peine connées à la base; les supérieures un peu pinna-
lifides et par les écailles des fleurs plus courtes, comme obovales et longue-
ment acuminées au sommet.

SCABIOSA. Coult., Diss. Dips. 33; DC., Prodr., IV, 654.

SCABIOSÆ SP. L.
SCABIOSA COLUMBARIA. L., Sp., 143; DC., Prodr., IV, 658; Hochst.,
in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 238.

S. caule erecto ramoso, tereti, pubenti aut pilosiusculo; foliis in-
ferioribus petiolatis oblongis subobtusis, margine dentato-crenatis,
pubentibus ; caulinis pinnatisectis, laciniis angustis integris aut sub-
pinnatifidis acutis : pedunculis elongatis nudis, simplicibus aut tri-
partitis; involucri squamis lanceolatis pubentibus; corolle lobis
valdė insqualibus ; involucelli limbo subcampanulato, truncato
multinervio ; calycis setis 5 echinulatis, subulatis, nigrescentibus.

Crescit in provinciis Tigré, circa Ambaetcha, et in provincia
Ouodgerate (Quartin Dillon, Ant. Petit) et in vertice et regione
septentrionali montis Koubi (Schimper ). M

Observation. -— On sait combien cette espèce offre de variations dans les
échantillons qui croissent en Europe. Ceux qui ont été recueillis en Abyssinie
ne sont pas moins variables. Mais tous m'ont paru pouvoir étre rapportés à
cette espèce. s Š

CEPHALARIA. Schrad., in Ræm. et Schust., Syst., IL, n° 406;
. DC., Prodr., IV, 647.

CEPHALARIA ACAULIS. Steud., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 563.

C. pumila; radice crassa perenni; foliis radicalibus, oblongis basi
angustatis subpetiolatis amplexicaulibus, apice subobtusis, crenatis
ut inciso-lobatis, superne glabris, subtus in nervo medio et margine

` pilosis : seapo simplici 1-floro, 3-4 uncias alto, tereti, piloso; invo-
lucri paleis oblongis integris apice apiculatis, margine ciliatis ; corollae

DIPSACEÆ. 369
Tobis 4 inæqualibus obtusis, tubo sericeo; involucello 4-alato, apice
4-lobo, lobis acutis.
Crescit in monte Bouahit provinciæ Semiène, mense Augusto flo-
rens (Schimper).
Observation. — Espèce bien distincte par'sa petite taille, ses feuilles toutes

radicales , allongées et crénelées dans leur contour, et par sa hampe simple et
constamment uniflore.

PTEROCEPHALUS. Vaill., Act. Acad. par., 1722 , p. 184, t. XIII,
f. 23-24 ; DC., Prodr., IV, 652.

PTEROCEPHALUS FRUTESCENS. Hoscht., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 235.

P. caule frutescente, erecto, bipedali, a basi ramoso, ramis rectis
virgatisque superne pulverulenti-pubentibus, teretibusque; foliis
inferioribus... caulinis simplicibus lanceolatis aut sublinearibus,
acutis, integris, basi angustatis, glabriusculis, subtus pulverulentis ;
capitulis terminalibus, pedunculo elongato; involucri squamis sæpius
10 biserialibus, lanceolatis acutis, apice longe acuminatis, albido-
tomentosis, externis longioribus; involucello oblongo, costato, to-
mentoso, apice denticulato; pappi calycini setis plumosis, corollis
sericeis involucro longioribus.

Crescit cæspitosus ad radices montis Semayata, prope Adoua, in
provincia Tigré, mense Decembre florens et fructifer (Schimper).

Observation. — Cette espèce me parait avoir quelques rapports avec le Pte-
rocephalus lasiospermus de Link, que je ne connais que par la phrase un peu
bréve du Prodrome de De Candolle; seulement ses feuilles ne sont pas cou-
vertes d'un duvet épais et blanc; elles sont simplement comme pulvérulentes
à leur face inférieure.

PTEROCEPHALUS QUARTINIANUS. Nob.

P. caule basi vix suflr te, simpliciusculo apice monoce-
phalo, 4-8 uncias alto pubenti; foliis anguste lanceolatis acutis, inte-
gris, basi sensim angustatis præsertim subtus dense pubentibus;
capitulo terminali, magno; involucri foliolis lineari-lanceolatis acu-
tis tomentosis, alternatim inæqualibus; corollis valde sericeis, invo-

IV. 24

310 FLORA ABYSSINICA.
lucrum æquantibus : involucello dense sericeo subcostato, apice
dentato; pappi calycini setis longis, margine plumosis.

Crescit in montosis prope Tchélatchékanné, versus convallem
fluvii Taccazé, mense Junio florens (Quartin Dillon ).

Observation. — Nous considérons cette espèce comme tout à fait différente
de la précédente. Elle est beaucoup plus petite. Sa tige à peine ligneuse à sa
partie inférieure offre des rameaux constamment simples et ne portant jamais
qu'un seul capitule. Celui-ci est plus grand de prés du double : les écailles de
l'involucre sont aussi longues que les fleurs et l'involucelle est couvert de poils
soyeux courls et excessivement épais.

THERÆ, 371

LX. SYNANTHERÆ.

Tribus I. VERNONIACEJE.

ETHULIA Cassini, Dict.; XV, 7; DC., Prodr., V, 19

ETHULLE SP. L.

ETHULIA CONYZOIDES. L., Sp., MT.

ETHULIA GRACILIS. Delile, in Cail. voy., t. LXIV ; DC., Prodr., MER
Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. Ir, n? 546.

E. caule erecto, ramoso, bipedali et ultra, ramis virgatis, angula-
tis pubentibus; foliis alternis ellipticis, aut elliptico-lanceolatis, basi
sensim angustatis et quasi petiolatis, apice acutis margine distanter
serratis, præsertim subtus sericeo-pubentibus, pellucido-punctatis;
capitulis parvulis, pisiformibus numerosis, globoso-depressis; invo-
lucri squamis lanceolatis, apice subincrassatis, imbricatis, puben-
tibus : akeniis 4-5-gonis apice truncatis et margine crasso vix promi-
nulo coronatis glabris.

Crescit in campis siccis provincie Chiré (Quartin Dillon) et. in
campis prope Tchélatchékanné (Schimper) mense Novembre florens

Observation. — Je me suis assuré que la plante décrite et figurée par M. De-
lile sous le nom d'Ethulia. gracilis n'est qu'une simple forme de PEthulia co-
nyzoides, L. Les feuilles ne sont pas toujours étroites, lancéolées et entières ;
elles sont quelquefois sur le méme pied elliptiques, allongées et presque tou=
jours elles offrent des dents plus ou moins marquées. Je n'ai donc pu voir dans
les nombreux échantillons d'Abyssinie qu'une forme un peu plus gréle, pro-
duite par l'élévation et la sécheresse des lieux où ils ont été recueillis.

372 FLORA ABYSSINICA.

ETHULIA RUPPELLII. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1493, 11,
1544.

GUTENBERGIA RUPPELLII, C. H. Schultz, in Festalbo mogunt. festi Gulenb.,
an. 4840, p. 419, t. IV.

E. caule erecto, ramoso, sesquipedali striato ; foliis elliptieo-lan-
ceolatis acutis, basi angustatis, superne pulverulentis, subtus niveo-
` tomentosis, capitulis majoribus terminalibus, involucri squamis
lanceolatis tomentosis coloratis ; akeniis oblongis prismaticis obtuse
costatis, apice nudis, immarginatis.

Crescit in campis provinciarum Chiré (Quartin Dillon), Choa (Ant.
Petit), et prope Guendepta et Axum (Schimper).

Observation. — Ses feuilles entières, blanches et tomenteuses en dessous,
ses capitules plus gros, moins nombreux; ses fruits un peu amincis à leur
sommet, sans bord saillant, distinguent facilement cette espèce de la précé-
dente.

VERNONIA. Screber, Gen., IL, 541; DC., Prodr., V, 15.

VERNONIA CINEREA. Lessing, in Linnaa, 1829, p. 291 ; secund. Hochst.,
in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4049, nr, 4775.

CONYZA CINEREA. L., Sp., 1208.

V. caule herbaceo, erecto, bipedali, tereti striato, corymboso-ra-
moso, pubenti ; foliis alternis, inferioribus suborbicularibus obtusis,
basi abrupte angustatis, præsertim subtus pubentibus pallidis et
subcinereis, superioribus oblongis acutis basi angustatis mollibus,
margine subintegris, capitulis minimis, numerosis, pedunculatis,
corymbum ramosum nudum efformantibus ; involucri squamis lan-
ceolato-linearibus acutissimis pubentibus, externis brevissimis linea-
ribus ; akeniis obverse pyramidatis sericeis ; pappi duplicis setis ex-
ternis brevissimis, internis longioribus albis.

Crescit ad rivulos in provincia Meda, mensibus Aprili et Maio
florens (Schimper).

Observation. — Plante généralement répandue dans presque toutes les con-
trées chaudes de l'ancien continent.

SYNANTHEIUE. 373

VERNONIA PETITIANA. Nob.

V. caule herbaceo ramoso, crasso, dense pubente; foliis alternis
lanceolatis acutis, basi sensim angustatis serratis 6-8 uncias longis,
6-12 lineas latis, superne pilis quibusdam raris conspersis, subtus
presertim in nervis dense pubentibus ; capitulis corymbum ramo-
sum pauciflorum efformantibus; involucri imbricati campanulati
squamis numerosissimis lanceolatis acutissimis, 3-nerviis, gossypio
arachnoideo obtectis ; clinandrio plano subalveolato ; akeniis obconi-
cis 10-striatis, ferrugineo-sericeis ; pappi subferruginei setis externis
brevibus.

Crescit in provincia Yedjou (Ant. Petit).

Observation. — C'est à la section des Tephrodes que doit être rapportée cette
espèce. Elle est fort remarquable par ses feuilles lancéolées , excessivement

longues, aiguës, longuement rétrécies à leur base, et offrant des dents aiguës
et très-écartées les unes des autres.

VERNONIA HOCHSTETTERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
255; Ibid., Flora, 4844, I, p. 26.

VERNONIA KOSTLINI. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 413.

V. caule erecto, bipedali et ultra, tereti tomentoso, apice corym-
boso ramoso; foliis alternis elliptico-oblongis acutissimis, basi sen-
sim angustatis et quasi petiolatis, margine obsolete serratis presertim
subtus pubentibus, aut subferrugineo-tomentosis pallidioribusque ;
capitulis numerosis corymbum nudum ramosum efformantibus pe-
dunculatis; involucri squamis lanceolatis acutis, dense pubentibus ;
akeniis obconoideis 10-costatis subsericeis : pappi pallidi setis exter-
nis brevissimis. A

Crescit prope Adoua et in declivitate septentrionali montis Koubi,
mense Decembre florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Schuguolo-Ambassa.

Observation. — J'ai examiné avec une grande attention les deux plantes
nommées Vernonia Hochstetteri et V. Kostlini, et je me suis assuré qu'elles ne
forment qu'une seule et méme espèce. En effet, le seul caractère qui les dis-
lingue, c'est que dans l'une (V. Kostlini) les feuilles sont simplement très-pu-
bescentes en dessous, tandis que dans l’autre (V. Hochstetteri) elles sont to-
menteuses : mais du reste, tous les autres caractères m'ont paru identiques.

374 FLORA ABYSSINICA.

Cette différence dans la pubescence s'explique parfaitement, car la Vernonia
Hochstetteri croit sur une haute montagne, tandis que la forme simplement pu-
bescente a été recueillie aux environs d'Adoua.|

VERNONIA CYLINDRICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. I,
ex Walpers, Repert., Il, 945.

V. frutescens : ramis teretibus striatis apice ramoso-corymbosis
subpubentibus ; foliis alternis breviter petiolatis, elliptico-lanceolatis
acutissimis, basi acutis, margine serratis, superne glabriusculis sub-
tus puberulis, 3-4 uncias longis, 10-15 lineas latis; capitulis tereti-
bus numerosissimis paucifloris , corymbum ramosum multiflorum
constituentibus; involucri squamis imbricatis, internis longioribus
ovali-lanceolatis acutis, externis acutis glabriusculis aut basi vix pu-
bentibus ; akeniis obpyramidatis glabris supra callum basilarem pilis
albis coronatis ; pappo albo duplici.

Crescit in provinciis Choa et Ouodgerate (Ant. Petit), in Abyssinia
(Schimper).

Observation. — Je rapporte à la Vernonia cylindrica, Schultz, d’après le ca
raclère tracé dans le répertoire de Walpers, des échantillons trouvés dans les
Provinces du Choa et de l'Ouodgerate par le docteur Antoine Pelit. Les
échantillons que j'ai sous les yeux s'accordent parfaitement avec le carac-
tère donné par Walpers; seulement, dans ma plante, je trouve à la base du
fruit une couronne de poils blanes, soyeux et dressés , qui naît au-dessous de
la caroncule basilaire, dont il n’est pas fait mention dans le caractère donné
par le savant botaniste prussien.

VERNONIA MYRIOCEPHALA. Nob. .

V. ramis apice ramoso -paniculatis teretibus, striatis, pubentibus ;
foliis superioribus sessilibus oblongo-ellipticis acutis margine distan-
ter incrassato-serratis, basi obtuse cordato-auriculatis, superne sub-
glabris subtus pubenti-t tosis; capitulis numerosissimis sub-
teretibus cymas scorpioideas in paniculam terminalem dispositas
efformantibus ; involucri subteretis vix superne latioris squamis
obtusissimis, ciliatis, pubentibus; akeniis obconoideis valde sericeis ;
pappo duplici albido.

Crescit non procul ab urbe Gondar (Quartin Dillon).

Observation. — Quoique je n'aie observé que des sommités de cette plante, je
pense néanmoins qu'elle forme une espéce nouvelle, voisine, mais distincte de
la Vernonia cylindrica. Elle ressemble beaucoup à cette dernière par ses capi-

A

SYNANTHERÆ. 375
tules allongés et cylindriques; mais elle en diffère par ses ieuilles sessiles of-
frant deux oreillettes obtuses à leur base , tomenteuses inférieurement, par les
écailles de son involucre toutes obtuses, et enfin par ses fruits tout couverts de
poils soyeux.

VERNONIA UNIONIS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4212
et 1223; Walpers, Repert., IL, 945.

V. perennis : caule herbaceo a basi ramoso ; ramis erectis virgatis
teretibus, striatis pubentibus; foliis alternis petiolatis ovalibus, acu-
tis, basi abrupte angustatis margine acute serratis, superne puben-
tibus subtus tomentosis, 3-4 uncias longis, 1 4-2 uncias latis; capi-
tulis in cymam ramosam scorpioideam dispositis ; involucri campa-
nulati squamis oblongis apice acuminatis et induratis, lanuginosis ;
akeniis pentagonis hirtis; pappi nivei setis exterioribus brevissimis.

Crescit circa Adoua et Kouaietha (Quartin Dillon) et prope Guen-
depta, mense Septembre florens (Schimper).

7

"E - Ch
Nomen aby : Choug

Observation. — D'aprés une note de M. le docteur Quartin Dillon, on fait
avec les branches de cette plante bien séchées de petits faisceaux ou des torches
que l'on porte à la main et qui servent à allumer les büchers le jour de la féte
de la Masked. Cet usage rappelle un peu ce qui se fait chez nous dans quelques
provinces , à certaines époques de l'année, à la Saint-Jean, par exemple.

VERNONIA INULZEFOLIA. Steudel, Nomencl., ed. 11, 793.

VERNONIA SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 221 ;
ibid., Flora, 1844, I, p. 26 (non DC., Prodr., VII , 264).

V. caule cæspitoso a basi ramoso; ramis virgatis 1-2 pedes longis
teretibus, striatis, pubentibus; foliis alternis subsessilibus ellipticis,
acutissimis, margine distanter subserratis, pubentibus, asperisque;
capitulis in corymbum pauciflorum sat densum dispositis; involucri
campanulati squamis lanceolatis acuminatis, apice rigidis subarach-
noideo-lanatis : akeniis obconoideis striatis sericeis : pappo subferru-
gineo.

Crescit in locis udis partis septentrionalis montis Se//euda, prope
Adoua, mensibus Septembre et Octobre florens (Quartin Dillon et
Schimper), prope Maye-Gouagoua et in provincia Chiré (Quartin
Dillon).

Observation. — On distingue celle espèce à ses feuilles tres-rudes au toucher,

$16 FLORA ABYSSINICA.

à ses capitules peu nombreux (il n'en existe quelquefois que deux ou trois à
l'extrémité des rameaux), aux poils blancs, et assez semblables à ceux d'une
toile d'araignée étendus sur les écailles de son involucre.

VERNONIA (srENGELIA) PURPUREA. €. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 1197 ; Walpers, Repert. IL, 946

V. nana : caule suffrutescente a basi ramoso, ramis virgatis spi-
thameis subferrugineo-hirtis; foliis alternis approximatis elliptico-
lanceolatis acutis, subsessilibus margine subintegris, tenuiter punc-
tato-pellucidis, subciliatis asperisque; capitulo terminali sessili, fo-
liis superioribus quasi involucrato; involucri campanulati squamis
rectis oblongis abrupte et spinescenti-acuminatis, ciliatis lanatis; co-
rollæ limbi laciniis angustis, subobtusis apice incrassatis hirtisque ;
akeniis teretibus subferrugineo-sericeis; pappi ferruginei setis ex-
terioribus multo brevioribus.

Crescit in montosis prope Guendepta, mense Septembre florifera
(Schimper).

VERNONIA JACEÆOIDES. Nob.

V. cæspitosa, suffrutescens; caule a basi ramoso, ramis virgatis
simplicibus 1 4-2 pedes longis, teretibus striatis hirtis, asperis ; foliis
alternis ellipticis oblongis, basi sensim angustatis et subsessilibus,”
apice acutis, margine obsolete serratis, præsertim subtus margine-
que pubentibus, asperis, impunctatis aut vix punctis raris pelluci-
dis notatis; capitulo terminali foliis supremis approximatis quasi
involucrato, globoso-depresso (in genere maximo); involucri cam-
panulato-patentis squamis oblongis , margine dorsoque subferrugi-
neo-lanatis , apice abrupte tis et i ibus; laciniis
corollinis angustis obtusis, hirtis : akeniis teretibus ferrügifibo-sari-
ceis : pappo ferrugineo.

Crescit in campis et incultis montosis provincie Chiré, mense Au-
gusto florens (Quartin Dillon).

Observation, — Celte espèce est voisine de la précédente, mais je l'en crois
différente. C'est une plante d'un pied et demi à deux pieds d'élévation et non
de cinq à six pouces; ses feuilles sont écartées les unes des autres et non
très-rapprochées. Elles sont elliptiques, aiguës, longues de trois à quatre
pouces, larges de douze à quinze lignes, sans points translucides ou n’en offrant
qu'un très-pelit nombre qui sont à peine perceptibles. Son capitule est au.

SYNANTHERÆ. 371

moins quatre fois plus gros que dans l'espéce précédente, et son involucre est
beaucoup plus large et plus ouvert.

VERNONIA (srENGELIA) ADOENSIS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
Sect. 1, 318; Walpers, Repert., II, 946.

V. caule ramosissimo, 2-3-pedali, tereti tomentoso ; foliis alternis
petiolatis, elliptico-oblongis acutis, basi angustatis marginé inzequa-
liter serratis, superne hirto-asperis, subtus subferrugineo-tomento-
sis, 4-6 uncias longis, sesquiunciam ad 2 uncias latis ; capitulis magnis,
cymam 3-5-cephalam efformantibus; involucri campanulato-patentis
squamis numerosissimis imbricatis, basi angustatis, membranaceis
superne in appendicem foliaceum oblongum acutum, tomentosum,
externe arcuatum pallidum desinentibus, akeniis oblongis, ferru-
gineo-sericeis, striatis 2 1-3 lineas longis; pappo duplici ferru-
gineo.

Crescit circa Ambaetcha (Quartin Dillon) et in inferiore et media
regione septentrionali montis Se/Jeuda prope Adoua (Schimper).

Observation. — Grande et belle espèce que caractérisent surtout ses longues
feuilles dentées en scie, tomenteuses en dessous, ses capitules trés-gros et

peu nombreux, les écailles de son involucre terminées par un appendice
foliacé.

VERNONIA MACROCEPHALA. Nob.

(Tan. LVII.)

V. ramis teretibus, striatis pubentibus; foliis supremis elliptico-
lanceolatis acutis, basi sensim angustatis et subpetiolatis, margine
serratis, superne hirto-rugosis, subtus arachnoideo-tomentosis, punc-
tis resinosis intermixtis : capitulis maximis pedunculatis cymam 3-5-
cephalam efformantibus : involucri parte inferiore carnosa et discum
gamophyllum obconico-depressum efformante, squamis inferioribus
nanis, distantibus sublinearibus disco carnoso affixis ; squamis su-
perioribus marginem dinci coronantibus ; sæpius biserialibus basi
angustis, sensim in app f blongum acutum erec-
tum desinentibus ; clinandrio plano latissimo : akeniis oblongo-tere-
tibus striatis ferrugineo-sericeis : pappo brevi subferrugineo du-
plici.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit).

378 FLORA ABYSSINICA.

Observation, — Cest sans contredit Pune des espèces les plus singulières de
ce genre, et peut-être mériterait-elle de former un genre nouveau et distinct,
Elle ressemble beaucoup à la Vernonia adoensis, Schuliz; mais s’en distingue
par ses capitules encore plus grands, et surtout par l'espèce de plateau charnu
et monophylle qui forme la base de l'inyoluere.

VERNONIA HYMENOLEPIS. Nob.

V. caule basi suffrutescente, ramoso , ramis erectis teretibus al-
bido-tomentosis 2-3 pedes longis ; foliis alternis petiolatis lanceolatis
acutissimis margine inæqualiter et argute serratis superne pubenti-
bus, subtus albido et dense tomentosis, 5-8 uncias longis, 8-16 lineas
latis; capitulis magnis corymbum densum oligocephalum, basi foliis
minoribus intermixtis efformantibus ; involucri globoso-campanulati
laxe imbricati squamis numerosissimis linearibus longissimis, acutis-
simis tenui-membranaceis, externis inferioribus pubenti-tomentosis,
internis subglabris; akeniis prismaticis subglabris; pappi duplicis
setis externis interioribus dimidio brevioribus.

Crescit in provinciis Yedjou et Choa (Ant. Petit).

Observation. — Ayant des rapports avec la Vernonia adoensis , cette espèce
en est néanmoins extrêmement facile à distinguer par ses feuilles généralement
plus longues et plus étroites, à dents plus aiguës et plus rapprochées, et
surtout par les écailles de son involucre externes, longues, étroites, minces
et membraneuses , lrès-aiguës et par ses fruits glabres.

VERNONIA URTICÆFOLIA. Nob.

V. ramis virgatis, teretibus, striatis pubentibus ; foliis alternis bre-
vissime petiolatis, elliptico-oblongis acutissimis margine obsolete
crenatis, utrinque pubentibus, intense viridibus subtus bullato-lacu-
nosis; capitulis parvulis paniculatis; involucri squamis imbricatis,
ovali-oblongis obtusis submucronatis, tenuibus, pilosis; pappi setis
externis brevibus; akeniis obconoideis, glabris, basi glandulosis.

Crescit in ruderatis et sepibus provinciz Choa (Ant. Petit).

Observation. — Cette espèce n'a rien de bien remarquable par son port. Ses
feuilles rappellent assez bien par leur couleur, leur légère rugosité, et leur bul-
losité celles de certaines Urticées. Ses capitules sont assez petits, très-nom-
breux, formant une panicule terminale. Son aigrette est de couleur blonde.

SYNANTHERÆ. 379

VERNONIA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
389 ; ibid., Flora, 4841, I, p. 26.

V. caule frutescente, ramoso, bipedali et ultra, cinereo ; foliis al-
ternis parvulis elliptico-oblongis acutis, basi brevissime petiolatis,
margine subserratis, pulverulentis subtus pallidioribus : corymbo
multifloro involucri subcampanulati squamis imbricatis oblongis
apice acuminatis subglabris, coriaceis, externis multo brevioribus ;
akeniis subteretibus, hirtis; pappi duplicis setis externis brevissi-
mis, internis multo longioribus fimbrillatis ; receptaculo planiusculo,
nudo.

Crescit in provincia Tigré, circa Adoua, Maye-Gouagoua, Arbate-
Enseca (Quartin Dillon et Schimper) et in provincia TeAéleuEote (Ant.
Petit).

VERNONIA QUARTINIANA. Nob.

LINZIA VERNONIOIDES. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,5;
Walpers, Repert., Il, 948.

V. caule basi suffrutescente, ramoso, ramis erectis bipedalibus ,
teretibus versus partem superiorem floccoso-tomentosis ; foliis alter-
nis basi vix petiolatis, ellipticis, aut oblongo-lanceolatis, obtusis aut
subacutis, basi angustatis, margine argute serratis, coriaceis pallide
viridibus superne glabris, aut floccoso-pubentibus subtus dense et
floccoso-pubentibus; capitulis junioribus subteretibus cymas par-
tiales scorpioideas laterales in paniculam contractam dispositas effor-
mantibus; involucri squamis imbricatis linearibus acutis , dense al-
bido-tomentosis; akeniis subteretibus sericeis, pilis superioribus
coronam efformantibus pappo ferrugineo, duplici, setis externis
multo brevioribus.

Crescit circa Dobra-Sina, et in campis montosis provinciæ Chiré
(Quartin Dillon) et in collibus depressis inter montes Koubi et Se-
mayuta, mense Decembre florens (Schimper).

Observation. — Je me suis assuré que celte plante fait bien réellement partie
du genre Vernonia. En effet, son aigretle se compose de soies disposées sur
deux rangs , les plus extérieures étant beaucoup plus courtes que les internes.
Ainsi le genre Linzia ne me parait différer par rien des vraies Vernonia.

Celle espèce est sans contredit l'une des plus belles de tout le genre. Elle ne

380 FLORA ABYSSINICA.

peut être confondue avec aucune autre des espèces abyssiniennes, à cause de
son port, de ses feuilles généralement obtuses et de ses capitules cylindriques,
formant de petites cymes scorpioides disposées en une panicule terminale et
contractée.

VERNONIA PAUCIFLORA. Lessing, in Linnca, 1829, p. 292; DC., Prodr.,
V, 61; Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 813 et sect. 11 , 4724.

CONYZA PAUCIFLORA. Willd., Sp., III, 4927.

V. caule herbaceo erecto, simpliciusculo, bipedali, tereti, striato
pubenti; foliis alternis lanceolatis acutis , basi sensim angustatis di-
stanter serratis, tenuibus, pubentibus; capitulis corymbum pauciflo-
rum cymæformem efformantibus, involucri eampanulati squamis im--
bricatis lanceolatis acutissimis, externis linearibus subpatentibus ,
glanduloso-pubentibus; akeniis obverse pyramidatis sericeis; pappi
setis externis multo brevioribus.

Crescit in montosis prope TeAélatchékanné in convalle fluvii Tac-
cazé, mense Augusto florens (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Les fleurs de cette espèce sont de couleur violette. Elle croit
aussi dans le Sénégal : sa tige presque simple, pauciflore, ses feuilles lancéolées,
à dents trés-aigués et écartées, les écailles de son involucre linéaires et un
peu ouvertes la distinguent aisément.

GYMNANTHEMUM Cassini, Bull. Soc. phil., 1817, p. 10.
DECANEURUM. DC., Prodr., V, 66.

CHELIUSIA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.

GYMNANTHEMUM AMYGDALINUM. C. H. Schultz, in Walpers, Aepert.,
II, 948.

DECANEURUM AMYGDALINUM. DC., Prodr., V, 68.
VERNONIA AMYGDALINA. Delile, in Caill. voy. et cent., n° 21.
GYMNANTHEMUM ABYSSINICUM. C. H. Schultz, in Walpers, Repert., Il, 948.
CHELIUSIA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, ni 34

et 386

G. caule frutescente aut subarboreo; ramis teretibus, pubentibus-
que, apice paniculato-ramosis ; foliis alternis breviter petiolatis ellip-

SYNANTHERZÆ, 381
tico-oblongis acutis, basi sensim angustatis, margine argute et inæ-
qualiter serratis, aut subintegris superne glabriusculis, subtus dense
pubentibus aut subglabris, et punctis resinosis intermixtis; 4-6 un-
cias longis, semi ad sesquiunciam latis; capitulis numerosis pani-
culam ramosam constituentibus; involucri subteretis squamis im-
bricatis oblongis , acutis inzequalibus, glandulo-pubentibus ; akeniis
angulatis sericeis glanduloso-resinosis ; pappo simplici subfulvo.

Crescit in provincie Chiré locis aridis et siccis (Quartin Dillon), in
provincia Choa (Ant. Petit) et prope Memessah et ad radices montis
Selleuda, mense Martio florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Grabra.

Observation, — J'ai observé un grand nombre d'échantillons de cette plante,
et j'ai reconnu qu'elle était fort variable; tantôt ses feuilles offrent des dents
aiguës el inégales, tantôt ses dents s'affaiblissent et les feuilles deviennent
presque entières, tantót elles sont pubescentes ou méme presque tomenteuses
à leur face inférieure, tantôt enfin elles sont presque glabres. Je pense que le
Gymnanthemum abyssinicum de M. Schultz n'est qu'une simple variété à feuilles
plus dentées et plus pub du G. dali ou Decaneurum amygda-
linum, DC.

CYANOPIS. Blume, in DC., Prodr., V, 69.

CYANOPIS LEOPOLDI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 9
et 246; Walpers, Repert., II, 949.

C. caule basi suffrutescente, ramoso, erecto, 2-3-pedali, ramis te-
retibus striatis cinereo-tomentosis, apice ramoso-corymbosis ; foliis
alternis breviter petiolatis oblongo-ellipticis acutis serratis basi an-
gustatis, superne rugosis, subtus cinereo-tomentosis, 3-4 uncias
longis, 12-15 lineas latis; capitulis parvulis cymoso-corymbosis nu-
merosis ; involucri subpatentis foliolis lineari-lanceolatis acutis, ex-
ternis brevioribus tomentosis, internis violaceis glabris; akeniis pen-
tagonis pilis raris brevissimis conspersis; pappo simplici uniseriato,
albido. :

Crescit circa Maye-Gouagoua (Quartin Dillon), in provincia Ouod-
gerate (Ant. Petit) et in regione australi montis Se//euda, mense No-
vembre florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : SeAuguolo.

382 FLORA ABYSSINICA.

CYANOPIS HYPOLEUCA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. ur,
4542; ibid., in Walpers, Repert., VI, 98.

C. caule basi suffrutescente, bipedali, tereti, cinereo-tomentoso
aut pubente; foliis petiolatis ovali-oblongis acutis serratis, superne
glabriusculis punctatis, subtus pubentibus aut incano- tomentosis,
3-4 uncias longis 12-18 lineas latis; capitulis parvulis corymboso-
cymosis, numerosissimis; involucri squamis lanceolatis acutis pu-
bentibus; akeniis subglabris.

Crescit in provinciæ Chiré locis montosis (Quartin Dillon) et in
omnibus Abyssiniæ montibus a 4,000-8,000 pedes supra mare (se-
cundum Schimper).

Observation. — C'est une espèce fort variable, quelquefois presque glabre ;
elle me paraît bien peu différente de la Cyanopis Leopoldi.

Tribus II. EUPATORIACEÆ.

ADENOSTEMMA. Forst., Nov. Gen., p. 4-5, t. XLV; DC., Prodr.,
V, 110.

ADENOSTEMMA SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1, 412.

A. caule herbaceo erecto, ramoso, superne paniculato, tereti, pu-
benti; foliis oppositis, oblongo-ellipticis acutis, basi sensim attenua-
tis et in petiolum desinentibus, margine grosse serratis, et basi inte-
gris, superne glabris, subtus in nervis subglandul pubentibus ;
capitulis globoso-depressis in corymbo trichotomo dispositis; invo-
lucri squamis subbiserialibus linearibus obtusis glabris ; stigmatibus
crassis oblongo-linearibus obtusis ; akeniis obovato-arcuatis, glandu-
losis; pappi aristis 5 divaricatis glandulosis.

Crescit in ripis rivulorum prope Adoua ( Quartin Dillon et Schim-
per), mense Septembre florens.

Observation. — Les fleurs dans cette espèce sont blanches. Elle me parait
avoir les plus grands rapports avec PAd. caffrum ; elle en diffère surtout par
ses feuilles et les écailles de son involucre presque glabres.

SYNANTHERÆ. 383

Tribus III. ASTEROIDEÆ,

FELICIA Cassini, Pull. philomat., 1818, p. 165; DC., Prodr., V,
218.

FELICIA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. ur,
n° 1763.

F. caule frutescente ramosissimo pedali et ultra, ramis virgatis
teretibus, piloso-hirtis; foliis maxime approximatis alternis, linea-
ribus sessilibus semi-amplexicaulibus crassis, apice vix acutis, fere
1 unciam longis, 1 lineam latis, utrinque subglanduloso-hirtis et
pilis albidis longis conspersis, fasciculo pilorum albidorum in sin-
gulis foliorum axillis : capitulo terminali solitario longe pedunculato ;
involucri squamis pluriserialibus linearibus acutis, dorso glanduloso
hirtis ; akeniis compressis hirtis, apice quasi truncatis, pappo sim-
plici albido-sericeo.

Crescit in locis montosis provincie Tchéleukote (Ant. Petit) et in
montibus districtus Urahut (Schimper).

Observation. — Ce joli arbrisseau à rayons d'un beau bleu de ciel ressemble
beaucoup à plusieurs autres espèces de la tribu à laquelle il appartient,
comme les Felicia hirsuta, DC., et F. cana, DC. Mais ses feuilles, ses pédon-
cules et les écailles de son involucre sont couverts de poils courts et glandu-
leux, et de plus, de longs poils blancs beaucoup moins nombreux ; ses fruits
sont comprimés, soyeux et comme tronqués au sommet.

AGATHÆA Cassini, Bull. phil., 1815, p. 175; DC., Prodr., V.
293.

,

AGATHÆA ABYSSINICA. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. nr, 4890.

ASTER ABYSSINICUS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,97.

` A. caule basi fruticuloso, ramis erectis simplicibus monocephalis,
spithameis, teretibus hirtissimis; foliis alternis subspatulato-oblon-
gis, subacutis aut obtusis, basi angustatis, margine integris aut vix
hinc et illinc 1-2-dentatis, presertim supra piloso-asperis ; capitulo
solitario terminali longe pedunculato; involucri squamis lineari-
lanceolatis, externis brevioribus dorso pilosis, interioribus margine

384 FLORA ABYSSINICA.

tenuissimis subglabris; ligulis 12-15 oblongis femineis; akeniis

oblongis ovalibus, compressis, sericeis; pappo simplici subrufo.
Crescit in montosis circa Adoua, Arbateenseca etin monte Selleuda

versus latus septentrionale (Quartin Dillon et Schimper), mense

Septembre et Octobre florens.

AGATHÆA DENTATA. Nob.

A. caule basi suffrutescente, ramis erectis 14-2 pedes longis tere-
tibus ramosis hirtis; foliis alternis obovali-lanceolatis subobtusis,
basi sensim angustatis margine grosse et distanter dentatis vix pilis
quibusdam conspersis asperis ; capitulis solitariis singulas caulis ra-
mificationes terminantibus, involucri foliolis lanceolato-linearibus
acutis, externe hirtis. r

Crescit in provincia Ouodgerate, mense Junio florens (Ant. Petit).

Observation. — Vai éprouvé quelque hésitation avant de me déterminer à
élablir cette espèce comme nouvelle. Cependant elle offre des caractères qui
la distinguent au premier abord de l’Agathæa abyssinica. Sa tige est haute d'au
moins deux pieds, rameuse et portant un capitule à l'extrémité de chacune
de ses ramifications; ses feuilles presque glabres sont très-longues et offrent
sur leurs bords des dents assez profondes et écartées. Ces caractères m'ont paru
plus que suffisants pour bien distinguer ces deux plantes.

NIDORELLA Cassini, Dict., 37, p. 459; DC., Prodr., V, 391.

NIDORELLA VERNONIOIDES. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 846.

N. suffrutescens : ramis teretibus pubentibus; foliis approximatis
subsessilibus oblongo-lanceolatis acutissimis, basi sensim angustatis,
margine serratis superne hirtis, subtus subgriseo-tomentosis , 5-7
uncias longis, 6-18 lineas latis; capitulis parvulis luteis numerosis-
simis in cymis scorpioideis, corymbum terminalem efformantibus,.
dispositis; involucri squamis erectis lanceolatis acutis dorso incras-
satis et pilosis ; radiis femineis pluriserialibus angustissimis erectis,
involucrum non superantibus ; akeniis compressis subangulatis
sericeis.

Crescit prope Tschenausa ad montem Taber, mense Januario flo-
rens, in provincia Semiène (Schimper ).

SYNANTHERÆ. 385

Observation, — Les grandes feuilles lancéolées, aiguës de celte espèce, sim-

plement dentées en scie sur leurs bords, velues en dessus, mais presque pu-

bescentes à leur face inférieure, distinguent facilement cette espèce parmi les
autres plantes du méme genre.

DICHROCEPHALA. DC., in Ann. bot. Guill., 1343, II, 517 ; ibid.,
Prodr V; 3721.

DICHROCEPHALA LATIFOLIA. DC., Prodr., V, 374; C. H. Schultz, in
pl. Schimp. Abyss., sect. qm, 1537.

DICHROCEPHALA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 476.

D. caule erecto ramoso angulato, striato sparse piloso, sesquipe-
dali ; foliis alternis distantibus sessilibus sublyratis , grosse et obtuse
dentatis, basi pinnatifidis rarius simplicibus, utrinque pilis conspersis
raris ; capitulis pisiformibus pedicellatis paniculam laxam efforman-
tibus; akeniis obovalibus compressis glabris, margine incrassato ef
obtuse marginatis, obtusis.

Crescit in arvis cultis provinciæ Tigré, prope Adoua (Quartin Dillon
et Schimper). z

Nomen abyssinicum : Kullegad vel Kullegal.

Observation. — Les Abyssins se servent des feuilles de cette plante, qui sont
irés-aromatiques, comme d’un assaisonnement.

DICHROCEPHALA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1, 87, 111 , 4847 (non sect. 1, 476 ).

D. caule herbaceo pedali, tereti, striato, piloso, apice ramoso ;
foliis inciso-lyratis, pinnatifidis inæqualiter et grosse dentatis ,
caulinis supremis angustis acutis, utrinque- præsertim subtus in
nervis: hirto-pilosis; capitulis globosis majoribus et paucioribus,
ramificationes ramorum terminantibus.

Crescit in monte Selleuda, prope Memessah (Quartin Dillon et
Schimper).

Observation. — Cette espèce est connue aussi sous le nom de Kullegad. Je la
crois différente de la précédente par ses feuilles plus velues, plus profondé-
ment découpées el surtout par ses capitules moins nombreux, el au moins
deux fois aussi gros que dans la Dichrocephala latifolia , DC.

1V. 25

386 FLORA ABYSSINICA. :

CONYZA. Lessing., Syn., 203; DC., Prodr., V, 377

CONYZE SP. L.

CONYZA SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Sup: Abyss., sect. 1,
n? 424.

C. caule basi suffrutescente, ramoso ; ramis teretibus, hirto-
tomentosis, cinereis; foliis alternis parvulis, approximatis inciso-
pinnatifidis acutis, hirtis griseis, asperis; capitulis parvulis cymam
bifidam scorpioideam terminalem efformantibus ; involucri squamis
lanceolatis acutis externe hirtis ciliatis; pappo pallido.

Crescit in fossis exsiccatis, aggeribus vallium prope Adoua ,
mense Maio florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Phasaragit. 4

Observation. — Cette espèce me paraît assez voisine de la Conyza dentata,
Willd. ; mais ses feuilles sont plus petites, plus blanches, et ses capitules moins
nombreux.

CONYZA LEUCOPHYLLA. C. H. Schultz, in, pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
1097 et 1295.
Pres

C. frutescens, tota incana : caule erecto, tereti, ramoso, ramis
rectis; foliis alternis confertis angustis pinnatifidis, lobis acutissimis
arcuatis, parcis, incano-tomentosis, capitulis cymosis corymbum ter-
minalem ramosum confertum efformantibus ; involucri foliolis lan-
ceolatis, externis lanato-gossypinis ; akeniis angustis compressis
sericeis.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit), in vallibus altis districtus
Harama, mense Decembre florens, nec non in regione media montis
Bouahit, prope Sellgullgall, in provincia Semiène, mense Martio
florens ( Schimper). ' e

Observation. — Cette espèce est-elle réellement bien différente de la Conyza
Schimperi, ou n'en est-elle qu'une forme plus blanche et plus tomenteuse?
J'avoue Ge UENS à résoudre cette question, n'ayant eu qu'un trop pelit

. nombre d i à ma d

SYNANTHERÆ. 387

CONYZA MACRORHIZA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1t,
n? 4404.

C. caule ima basi suffrutescente, erecto bipedali, ramoso, apice
corymboso, tereti, dense pubente ; foliis alternis, inferioribus spatu-
latis, otusis dentatis, basi longe et anguste attenuatis, mediis oblongis
sessilibus semiamplexicaulibus angustis apice sæpius trifido-digitatis,
supremis angustis integris, omnibus utrinque hirtis cinereis; capitu-
lis minimis luteis corymbum ramosum multiflorum efformantibus;

. involucri laciniis externis lanceolatis acutissimis, hirto-glandulosis :
akeniis compressis angustis subsericeis.

Crescit in collibus et vallibus circa Adoua, mensibus Octobre ad
Decembrem florens ( Quartin Dillon et Schimper ).

Observation. — Ayant quelque analogie avec la Conyza dentata, Willd.,
cette espèce, dont la racine ne justifie pas trop le nom spécifique qui lui a élé
donné, se distingue par ses feuilles inférieures spatulées, dentées et obluses;
par_ses feuilles moyennes ordinairement trifides à leur sommet, et par ses
feuilles supérieures très-petiles el généralement entières.

J :CONYZA HOCHSTETTERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. T,
G 162, 11, 4336.
Var. a: Glabra.

C. caule herbaceo spithameo aut vix pedali, erecto, simpliciusculo,
tereti, hirto; foliis alternis inferioribus in petiolum attenuatis ellip-
ticis acutis aut subobtusis, superioribus ilil i
bus auriculato-cordatis, oblongis aut oblongo-lanceolatis acutis, in
parte superiori serratis, utrinque piloso-hirtis; cyma scorpioidea
terminali; involucri squamis oblongis acutiusculis, externe longe
pilosis; akeniis compressis vix sericeis.

Crescit in agris incultis circa Adoua ( Quartin Dillon et Schimper )
et in valle districtus CAoada, mensibus Junio et Julio florens (Schim-
per), var. «, in provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

- Nomen abyssinieum : Adde.

icauli-

Observation. — Celle espèce est assez bien caractérisée par ses tiges simples,
par ses feuilles allongées, les inférieures longuement pétiolées, spatulées
el dentées , les supérieures étant sessiles el cordiformes. Les échantillons re-
cueillis dans la province de l'Ouodgerale par le docteur Anl. Petit sont un peu
plus grands et presque complétement glabres. J'en forme une seule variété.

388 FLORA ABYSSINICA.

. CONYZA ECHIOIDES. Nob.

C. caule herbaceo erecto parce ramoso, pedali aut sesquipedali,
hirto ; foliis alternis distantibus, caulinis oblongo-linearibus sessili
bus semiamplexicaulibus cordatis apice obtusiusculis, margine inæ-
qualiter dentato-crenatis, utrinque hirtis : capitulis cymas simplices
aut dichotomas scorpioideas efformantibus; involucri squamis lan-
ceolatis acutis, dorso piloso-hirtis ; akeniis compressis pubentibus :
pappo subfulvo.

Crescit circa Adoua, mense Septembre florens (Quartin Dillon).

Observation. — Espèce bien distincte de toutes les autres qui croissent en
Abyssinie. Sa tige herbacée porte des feuilles allongées, étroites, peu aiguës,
sessiles et cordiformes à leur base , offrant des dents très-inégales : les capitules
sont peu nombreux et forment un corymbe peu fourni. Elle a quelque ressem-
blance avec la Conyza Hochstetteri , mais ses feuilles ne sont ni aussi larges, ni
aussi régulièrement dentées.

+ CONYZA STEUDELII. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. i, 56t
et 1428.

C. caule erecto ramoso, ima basi suffr t quipedali,
tereti, pubenti; foliis inferioribus ovalibus petiolatis acutis, argute
serratis, intermediis paulo angustioribus, petiolo alato basi 'semi-
amplexicauli dilatato et auriculato-cordato , supremis sessilibus
oblongis hestoor datis; omnibus pilosiusculis ; capitulis paucis cymam
scorpioid aut gemi constituentibus; involucri
squamis lanceolatis acutis pilis longis conspersis; akeniis oblongis
compressis glabris, incrassato-marginatis.

Crescit in provincia Tehéleukote (Ant. Petit) et ad latera montium
prope Entchetkab et Ser Acaba, mensibus Julio ad pretend flo-
rens (Schimper).

> CONYZA VARIEGATA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 16, ,
^n? 4385.
C. spithamea : caule simplici paucifolio; foliis radicalibus spatu-
latis, obtusis aut acutis basi in petiolum longum desinentibus ; cau-
linis semi-amplexicaulibus spatulato-oblongis, duobus supremis

SYNANTHERÆ, 389
sessilibus sublanceolatis acutis, basi dilatatis, margine subdentatis
utrinque pilosiusculis; capitulis 4-5 subsessilibus et in apice caulis
congestis, involucri squamis lanceolatis acutis, margine tenuibus
purpureis, dorso crassioribus ; akeniis oblongis compressis vix
sericeis.

Crescit in montibus prope Demerki, in provincia Semiène, mense
Augusto florens ( Schimper).

Observation. — C'est une des espèces les mieux caractérisées de ce genre par
ses feuilles réunies en rosette à la base de sa tige, obovales, spatulées, ob-
tuses, longuement pétiolées el dentées, et par ses capitules au nombre de
trois à cinq seulement réunis en tête el ayant les écailles colorées en violet.

CONYZA PYRRHOPAPPA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
10,1, 4 1479.

C. caule ramoso, ramis teretibus punctato-hirtis ramoso-corym-
bosis; foliis alternis elliptico-lanceolatis acutis, basi longiuscule
angustatis, hinc et illinc dentibus 2-4 acutis distantibus notatis,
superne subtusque hirto-asperis ; capitulis parvulis luteis corymbum
maximum nudum constituentibus; involucri squamis lanceolatis
acutis, externis dorso hirtis; akeniis ovoideis compressis hirtellis :
pappo fulvo.

Crescit in locis umbrosis prope Axum et in parte septentrionali
montis Selleuda, mensibus Octobre ad Novembrem florens ( Schim-
per).

Observation. — Cette espèce n'a pas toujours l'aigrette d'une couleur rousse
foncée; elle est quelquefois plus ou moins pâle. Elle est assez bien caractérisés
par ses feuilles presque lancéolées, velues des deux côtés, à dents peu nom-
breuses et écartées , par son corymbe très-mulliflore et par ses capitules fort
petils. Ses fruits sont velus , caractère qui n’est pas fréquent dans ce genre.

CONYZA GNAPHALIOIDES. C. H. Schultz, in pl. Schmp. Abyss., sect. 1;
n? 342.

C. caule basi repente, ramis ascendentibus hirtis, 3-10 uncias altis ;
foliis anguste lanceolatis acutis, basi angustatis, et semiamplexicauli-
bus integris, remote aut approximato-serratis, hirtellis; capitulis
cymam scorpioideam paucifloram efformantibus, involucri squamis
oblongis obtusis ciliatis hirtellis; akeniis compressis oblongis margine
incrassato-marginatis glabris; pappo pallido.

390 FLORA ABYSSINICA. `
Crescit in rupibus humidis rivulorum prope Adoua, mense Sep-
tembre florens (Schimper et Quartin Dillon). $
Nomen abyssinicum : Kasch Kascho.

Observation. — C'est une espèce qui n'a rien de très-remarquable dans som
port. Ses feuilles sont lancéolées, q fois entières, lq is offrant
quelques dents écartées et à peine marquées. Ses capitules peu nombreux sont
groupés au sommet des ramifications de la lige, et ses fruits glabres et allon-
gés sont épaissis dans leur contour.

CONYZA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 495.

C. caule erecto, tereti, apice corymboso, hirto, aspero, bipedali ;
foliis sessilibus oblongo-lanceolatis acutis inciso et grosse serratis,
basi auriculato-cordatis, semi-amplexicaulibus utrinque hirto-sca-
bris : cymis scorpioideis corymbum subfoliosum compositum con-
stituentibus; involucri squamis linearibus acutis, externis glandu-
loso-scabris ; akeniis oblongis compressis, incrassato-marginatis.
subhirtis; pappo pallide fulvo.

Crescit in regione suprema septentrionali montis Selleuda, prope
Adoua, mense Junio florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Gursai.

Observation. — Cette espèce ressemble un peu à la Conyza Schimperi. Mais
elle n’est pas blanche dans toutes ses parties comme cette dernière, et ses
feuilles beaucoup plus grandes sont sessiles à leur base, semi-amplexicaules et
cordiformes.

CONYZA BACCHAROIDES. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 446.

C. caule lignoso, ramoso; ramis teretibus pubentibus ; foliis alter- ,
nis elliptico-oblongis, parvulis, acutis, basi attenuatis, margine inæ-
qualiter et sepius distanter denticulatis utrinque dense pubentibus :
cymis scorpioideis corymbum parvum terminalem efformantibus ;
involueri squamis ovali-oblongis acutissimis glabriusculis ; akeniis
oblongis angustis compressis, glabris; pappi setis pallidis paucis,
circiter 10-12.

Crescit in ripis rivulorum et in locis humidis prope Adoua, mense
Maio florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Se(fenumai.

SYNANTHEIUE. 391

Observation. — Ainsi que l'indique son nom, celle espèce ressemble assez à

un Baccharis. Sa lige est complétement ligneuse, ce qui la distingue de toutes

les espèces précédentes, et ses feuilles sont petites et offrant des dents peu
profondes et assez écartelées.

CONYZA HYPOLEUCA. Nob. :
C. caule frutescente, ramoso, ramis teretibus albido tomentosis ;
foliis alternis approximatis elliptico-oblongis aut lanceolatis acutis,
basi sensim in petiolum brevem attenuatis, margine distanter den -
tatis, superne pallide viridibus glabris, subtus incano-tomentosis :
capitulis parvulis in apice ramulorum corymbum terminalem effor-
mantibus ; involucri squamis oblongo-lanceolatis tomentosis cilia-
tisque; akeniis compressis incrassato-marginatis pubentibus.
Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit ).

Observation. — C'est un charmant petit arbuste qui répand une odeur extré-
mement suave : ses feuilles sont d'un vert tendre et glabres à leur face supé-
vieure; elles sont tomenteuses et d'un beau blanc à leur face inférieure.

BLUMEA. Nob. +.
BLUMEA et PLUCHEA. DC., Prodr., V, 432 et 440.

BLUMEA BACCHAROIDES. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1t ,
n? 4048.

PLUCHEA DIOSCORIDIS. DC., Prodr., V, 450.

BACCHARIS DIOSCORIDIS. L., Amam., IV, p. 289.

B. ramis teretibus striatis cinereo-hirtis; foliis sessilibus basi
auriculato-cordatis ellipticis obtusis aut subacutis, margine obsolete

1 Les trois genres Conyza, Blumea et Pluchea nous paraissent excessivement voisins les
uns des autres, quand on examine une grande série d'espéces. Les Conyzes se distinguent
néanmoins par deux caractères : 1? leurs anthères sans appendices à leur base; 2° leur akène
constamment comprimé et le plus souvent entouré d'un rebord un peu épais et mousse, Ce
dernier caractère est un de ceux que l’on peut le plus facilement reconnaitre dans les nom-
breuses espèces de ce genre.

Quant aux Blumea et Pluchea , nous les réunissons en un seul genre. Nous n'avons pu ob-
server aucun caractère de quelque valeur pour les distinguer. Il n'y a guère que l'involucre
dont les écailles sont plus nombreuses et plus imbriquées dans la plupart des espèces du
genre Pluchea , tandis qu’elles seraient simplement sur deux ou trois rangs dans les Blu-
mea. C'est un caractère si peu tranché, qu'il est presque impossible de le préciser rigou-
reysement. De Candolle, aprés avoir tracé les caractères du genre Pluchea ( Prodr., V,

392 FLORA ABYSSINICA.

serratis, præsertim subtus arachnoideo-villosis ; capitulis minimis
subpaniculatis : involucri squamis imbricatis, ovali-lanceolatis
acutis, externis pubentibus, ciliatis ; akeniis teretibus subhirtis.

Crescit secus rivulos prope Adeganna, in provincia Médat, mense
Aprili florens (Schimper).

Observation. — Je n'ai vu que des échantillons assez incomplets de cette
espèce, qui m'a paru surtout caractérisée par ses feuilles caulinaires assez rap-
prochées, sessiles, cordiformes à leur base, elliptiques et à dents écartées , et
par ses capitules assez petits et formant une panicule terminale. Je suis trés-
porté à croire que cette plante n'est que la Pluchea Dioscoridis, DC.

BLUMEA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4006
et 1032.

An CONYZA BOVEI ? DC., Prodr., V, 381.

B. caule ramoso tereti, ramis gracilibus glabriusculis ; foliis lineari-
lanceolatis sessilibus acutis, margine integris aut obsolete denticu-
latis tenui-membranaceis, subglabris ; capitulis solitariis ramulos
terminantibus : involucri squamis linearibus acutissimis hirtis :
akeniis teretibus subangulatis, hirtellis.

Crescit in valle Aguar, provincie Médat, ad margines rivulorum, *
mense Aprili florens (Schimper).

Observation. — Cest une espèce herbacée qui paraît assez grande. Par ses
caractères elle semble se rapprocher tellement de la Conyza Bovei, DC., que je
doute qu'elle en soit distincte, "

BLUMEA DRAGEANOIDES. C. H, Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
633 et 1297.

B. caule herbaceo a basi ramoso, erecto 1-2-pedali, tereti, molli-
ter pubenti-piloso ; foliis petiolatis obovalibus, aut oblongo-ellipticis,
aut sublanceolatis acutis, margine grosse dentatis, praesertim subtus
molliter pubentibus; capitülis parvulis paniculam foliosam effor-
mantibus ; involucri foliolis linearibus, maxime hirtis, interioribus
tenuioribus purpureis ( uti floribus) : akeniis angulato-teretibus
glabris.

549), dit: A Conyza et Blumea antheris caudatis diversum. Mais, dans le caractère
de ce dernier genre, il a décrit et avec raison, les anthères comme appendiculées, Il en ré-
sulte done que le seul caractère donné par ce savant botaniste pour distinguer le Pluchea,
du Blumea-n'existe pas. J'ai done pensé qu'il était préférable de les réunir. E

SYNANTHERÆ, 393

Crescit in provincia Chiré (Quartin Dillon), in provinciis Choa et
Tchéleukote (Ant. Petit), et in vallibus profundis districtus Ouogera,
provinciæ Ouodgerate et prope Ferrokoba (Schimper).

Observation. — Espèce très-répandue dans presque toutes les parties de
l'Abyssinie. Elle se distingue facilement par ses capilules de fleurs purpurines,
dont les écailles de l’involucre sont elles-mêmes colorées de la même teinte;
par ses feuilles longuement pétiolées , couvertes de poils blanchâtres, longs et
mous. Elle est, du reste, extrêmement polymorphe. J'en ai vu des échantillons
hauts seulement d'un à deux pouces, et qui paraissaient annuels et d'autres qui
sont vivaces, el dont les tiges s'élèvent quelquefois jusqu'à une hauteür d'au
moins deux pieds.

BLUMEA PHAGNALOIDES. Nob.

PLUCHEA (LAGGERA) PHAGNALOIDES. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 685.

B. caule frutescente, ramoso, ramis virgatis striatis, subangulatis
glabriusculis ; foliis lanceolatis acutis, basi angustatis, margine obso-
lete denticulatis glabriusculis ; capitulis pedunculatis in axilla folio-
rum solitariis et quasi racemum longum strictum efformantibus ;
involucri squamis imbricatis inæqualibus, oblongo-lanceolatis ,
acutis glabris, externis brevioribus patulis; akeniis oblongis sub-
teretibus sericeis.

Crescit in montibus elatis et sterilibus versus montem Se/ki, alti-
tudine circiter 9,000 pedum supra mare, in provincia Semiéne,
mense Februario florens (Schimper).

Observation. — On distingue celte espèce à l'absence presque complete de
poils et de glandes sur toutes ses parties, et à ses feuilles lancéolées, et à dents
écarlées el peu prononcées.

BLUMEA AURITA. DC., in Wight, Contrib., p. 16; ibid., Prodr., V, 449.
CONYZA AURITA. L., Suppl., 367.
PLUCHEA KOTSCHYI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 904.

LAGGERA AURITA. C. H. Schlutz, in pl. Schimp. Abyss., sect. rr, 1769.

B. caule erecto pedali aut sesquipedali molliter villoso, foliis
approximatis lyrato-pinnatifidis, lobis inferioribus angustis acutis,
terminali majori ovali-acuto, grosse et inæqualiter dentato, utrinque
molliter villoso-tomentosis, basi sessilibus, decurrentibus, et in

E FLORA ABYSSINICA.
caulem 1-2-auritis : capitulis pedunculatis divaricatis, paniculatis ;
involueri squamis lanceolato-linearibus imbricatis, externis hirtis ;
akeniis oblongis teretibus sericeis , substriatis.

Crescit ad latera montium prope TeAélatehékanné, in convalle
fluvii Taccazé, mensibus Aprili ad Decembrem florens (Quartin
Dillon).

Observation. — Celle plante, assez variable dans son port, tantót velue et
presque tomenteuse, tantót à peine pubescente, est bien la méme que celle qui
croit en Égypte et dans l'Inde. .

BLUMEA CRASSIFOLIA. Nob.

LAGGERIA (BLUMEA?) cnassiFOLIA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1, 454. ?

PLUCHEA (LAGGERA) cassiroLrA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 939.

B. caule basi frutescente, erecto, paniculatim-ramoso, angulato-
alato pulverulento-glanduloso , ferrugineo, bipedali et ultra foliis
elliptico-oblongis acutis dentatis coriaceis utrinque punctato-glan-
dulosis, basi sensim attenuatis et vix prominule in cáulem utrinque
decurrentibus ; capitulis pedunculatis , paniculam longam ramosam
foliosam efformantibus; involucri squamis oblongis acutis externe
glandulosis : akeniis teretibus sericeo-ferrugineis.

Crescit in montosis provinciarum Chiré et Tigré, et non procul
ab Adoua et Memessah, mense Decembre et Januario florens (Quartin
Diilon et Schimper).

Nomen abyssini : Sch hogo , Ham ad Debel.

Observation. — Toute la plante est couverte de glandes de couleur ferruzi-

neuse; ses feuilles, beaucoup plus larges, plus manifestement décurrentes, la
distinguent facilement de l'espèce précédente ( B. phagnaloides ).

BLUMEA TOMENTOSA. Nob.

LAGGERA (BLUMEA) TOMENTOSA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 236.

B. caule erecto, basi suffratescente ramoso, ramis cinereis et floc-

coso-tomentosis, alatis, alis integris parum prominulis ; foliis alter-

nis sessilibus decurrentibus, lanceolatis acutis margine denticulatis,

SYNANTHERÆ, 395
utrinque cinereo-tomentosis : capitulis pedunculatis in paniculam
laxam foliosam dispositis; involucri squamis valde imbricatis, linea-
ribus tomentosis apice sæpius incrassatis ; akeniis teretibus , ferru-
gineo et dense sericeis.

Crescit prope Gennia in ditione Memessak, mense Decembre flo-
rens ( Schimper ).
Nomen abyssini : Kaschkasch

Observation. — C'est un arbrisseau buissonneux, haut de cinq à six pieds,
qui se distingue de suite par la couleur. blanche cendrée que son duvet épais
communique à toutes ses parties.

BLUMEA PETITIANA. Nob.

B. ramis angulato-alatis , griseo-tomentosis ; foliis sessilibus lan-
ceolatis acutis, margine obsolete denticulatis , praesertim. subtus
floccoso-cinereis, basi in alas integras parum prominulas decurren-
tibus; capitulis numerosis panieulam ramosam foliosam efforman-
tibus; involucri'squamis imbricatis lanceolatis griseo-tomentosis ,
apice subinduratis acutissimis ; akeniis teretibus albido-sericeis.

Crescit in locis montosis provinciæ Choa (Ant. Petit).

Observation. — Cette espèce est trés-voisine de la précédente (Blumea to-
mentosa), mais elle mest pas complétement blanche comme elle dans toutes ses
parties; ses feuilles sont plus longues, beaucoup moins tomenteuses; ses capi-
tules sont plus nombreux et plus gros; les écailles de l'involucre sont lancéo-
lées, terminées par une pointe très-aiguë et très-roide ; et non par un renfle-_
ment mousse et tomenteux comme l'autre espèce.

BLUMEA PURPURASCENS. Nob.

LAGGERIA (BLUMEA) PURPURASCENS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
Sect. x, 153.

B. caule herbaceo erecto, basi simplici superne ramoso, 2-pedali
angulato-alato, alis vix prominulis, denticulatis, dentibus inæqua-
libus ; foliis oblongo-lanceolatis acutis, margine argute denticulatis
basi sessilibus et in caulem decurrentibus, glanduloso-hirtis ; capi-
tulis pedunculatis in ramulis 3-5 racemosis et paniculam laxam
elongatam efformantibus ; involucri squamis imbricatis lineari-lan-
ceolatis acutissimis, externis subhirto-glandulosis ; akeniis teretibus
sericeis. i

396 FLORA ABYSSINICA.
Crescit in vallibus prope Adoua et Genuia, in provincia Tigré,
mense Decembre florens (Schimper).

Observation. — Celle espèce ressemble assez à la Blumea tomentosa, mais ses
feuilles ne sont pas blanches et lomenteuses; les dents de ses feuilles sont bien
plus fines, et les ailes de la tige sont découpées en dents inégales.

PHAGNALON. Cass., Bull. philom., 1819, p. 174; DC., Prodr., V,
396.

PHAGNALON ABYSSINICUM. Nob.
PHAGNALON ABYSSINICUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss:, sect. 1,
. n° 254.
PHAGNALON HYPOLEUCUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
j n° 854

P. caule erecto bipedali, ramoso, basi suffrutescente; ramis teretibus
albido-tomentosis ; foliis alternis lineari-lanceolatis, supremis lineari-
bus acutis, superne viridibus, glabriusculis, subtus albido-tomentosis,
margine subintegris aut obsolete et distanter denticulatis , ramulis
apice nudis elongatis monocephalis ; involucri squamis imbricatis ,
scariosis glabris, brunneis, exterioribus brevioribus elliptico-obtusis
margine subundulatis, internis lanceolatis, acutissimis ; akeniis tere-
tibus fulvo-sericeis.

Crescit in rupibus provinciæ Choa, mense Aprili florens (Ant.
Petit), circa Adoua ( Quartin Dillon), ad declivia regionis australis
montis Se/leuda, mense Novembre et in monte Taber, prope Tché-
nausa, mense Januario florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Teum Tehenna.

Observation. — J'ai comparé, avec la plus grande altention, les deux plantes
portant les noms de Phagnalon abyssini et de P. hypol. » dans les col-
leclions de Schimper, et il m'a été démontré qu'elles constituaient une seule et
méme espèce. Cette espèce est voisine du P. saxatile de Cassini, mais elle s'en
distingue surtout par ses feuilles beaucoup plus larges, vertes et glabres à leur
face supérieure, et par les écailles externes de son involucre, ondulées et dé-
chiquetées dans leur contour.

PHAGNALON QUARTINIANUM. Nob.

P. caule suflrutescente, ramosissimo, pedali, ramis teretibus

SYNANTHERÆ. 397
albido-tomentosis ; foliis approximatis linearibus, margine revolutis
et quasi subulatis, præsertim subtus floccoso-gossypinis, margine
subintegris : ramulis apice nudis monocephalis ; involucri squamis
scariosis, ovalibus obtusissimis, aut apice mucrone brevi termina-
lis, margine eroso-dissectis, brunneis; akeniis teretibus sericeo-
fulvis.

Crescit in rupibus convallis fluvii Mareub, mense Octobre florens
( Quartin Dillon ).

Observation. — Espèce que jé crois tout à fait nouvelle. Elle est en quelque
sorte intermédiaire entre la précédente el les P. saxatile et P. rupestre. Elle se
distingue du P. abyssinicum par ses feuilles toutes linéaires, à bords roulés en
dessous et presque entiers , mais surtout par les écailles de son involucre, plus
larges, trés-obtuses, ayant une pelile pointe mucronée à leur sommet et irré-
gulièrement déchiquetées dans leur contour. Cette forme des écailles et le mu-
cron qui les termine la distinguent également très-bien des deux espèces
européennes.

KLENZEA. C. H. Schultz, in Walpers, Repert., II, 973.

KLENZEA ROSMARINIFOLIA. C. H. Schultz, in pl. Schémp. Abyss.,
sect. 1, 265; Walpers , Repert., II, 973.

K. caule frutescente ramoso, bipedali, tereti, ramis cinereo-
tomentosis ; foliis alternis aut suboppositis sessilibus lanceolatis acu-
tis margine integris, superne arachnoideo-gossypinis, tardius glabris,
subtus albido-tomentosis; supremis in ramis junioribus linearibus
margine revolutis utrinque tomentosis apice obtusis et mucrone
brevi rigido terminatis: capitulis pedunculatis versus partem ra-
morum superiorem subaggregatis; pedunculis foliolis minimis ap-
proximatis vestitis; involucri subeampanulati squamis imbricatis,
oblongo-acutis dense tomentosis ; akeniis teretibus striatis glabris,
callo basilari annulo pilorum erectorum coronato.

Crescit in rupibus preruptis montium provinciis Owodgerate et
Choa, mensibus Junio et Julio florens (Ant. Petit), et in regione
superiori septentrionali montis Koubi, mense Junio (Schimper).

Observation. — C'est un des plus charmants arbrisseaux de la tribu des
Corymbifères, à cause de ses feuilles coriaces, parfaitement blanches en des-
sous et de ses capitules d'une belle teinte violette et purpurine. Il est extrême-
ment variable : tantôt à feuilles assez larges lancéolées, tantót, au contraire, à
feuilles presque subulées et à peu près également tomenteuses des deux côlés.
J'avais élé tenté de faire une espèce distincte de celle dernière forme; mais,

398 FLORA ABYSSINICA.

ayant ĉu à ma disposition une longue suite d'échantillons, j'ai souvent trouvé
sur une méme branche des feuilles lancéolées et assez larges avec des feuilles
étroites et presque subulées.

KLENZEA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. x, 2277;
Walpers, Repert., II, 979.

K. Suffrutex ericoides : caule cæspitose ramoso pedali, ramis
albido-tomentosis; foliis approximatis anguste linearibus acutis, nunc
utrinque albido-tomentosis, nune superne glabris, subtus albidis,
margine integro revolutis; capitulis solitàriis ramulos terminan-
libus, vix pedunculatis; involucri cylindrici squamis imbricatis
oblongis acutis glabris scariosis ; akeniis teretibus elongatis albido-
sericeis.

Crescit in moniosis et saxosis provincia TeAéleukote (Ant. Petit),
et in rupibus nudis regionis superioris montis Selleuda cæspites for-
mans et mense Decembre florens ( Schimper).

Observation. — Les échantillons recueillis par M. Schimper sur le mont Sel-
leuda, aux environs d'Adoua , ont les feuilles également blanches à leur face
supérieure et à leur face inférieure. Ceux que le docteur Ant. Petit a trouvés sur
les rochers de la province de Tchéleukote ont les feuilles presque glabres su-

` périeurement el seulement blanches à leur face inférieure. Celle espèce est
beaucoup plus petite que la précédente, et les écailles de son involucre sont
glabres et scarieuses. . 5

INULA. Gærtn., Fr., H, 449, f. 170; DC., Prodr., V, 463.
INULÆ SP. L. :

INULA ARBUSCULA. Delile, in Ann. Se. nat., XX, 93 (rre série).

INULA FRUTICOSA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 664.

I. caule fruticoso, erecto, ramoso; ramis teretibus, pubenti-pul-
verulentis; foliis alternis approximatis, breviter petiolatis, ovali-
lanceolatis acutis, margine tenuiter serratis, coriaceis, superne
bullato-reticulatis hirtellis, subtus cinereo-subtomentosis; serra-
turis apice glandulosis ; capitulis pedunculatis in summitate ramorum
subumbellulato-corymbosis , luteis; involucri planiusculi squamis
dense imbricatis, exterioribus latioribus subfoliaceis, lanceolatis
acutis , inferioribus lineari-lanceolatis acutis, crinito-hirsutis, cilia-
tisque, æquilongis; akeniis teretibus subsericeis striatis.

SYNANTHERÆ, 399

Crescit in montosis provinciarum Agamé et Semiène, altitudine

circiter 9 ad 10000 pedum supra mare (Féret et Galinier), et in

regione media montis Selki in provincia Semiène, mense Februario
florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce appartient à la quatrième section : Limbarda du
Prodrome de De Candole. Elle s'y distingue par ses tiges ligneuses, ses feuilles
Jancéolées, aiguës, denticulées sur leurs bords, ses capitules pédonculés assez
grands et formant une sorte de sertule terminal.

INULA CONFERTIFLORA. Nob.

I. caule basi frutescente, ramoso, tereti, ramis tomentosis sub-
candidis ; foliis alternis approximatis brevissime petiolatis , lanceola-
tis acutis, basi sensim angustatis, margine vix glandulosis, superne
hirtellis, tenuiter bullatis, subtus reticulatis albido-tomentosis ,
serraturis vix prominulis quasi truncatis et apice glandulosis ; capi-
tulis breviter pedunculatis numerosis, et racemum compositum,
ramosum terminalem efformantibus ; involucri squamis imbricatis ,
externis brevioribus ovali-ellipticis obtusis aut acutis, internis lan-
ceolatis acutis, longioribus , margine subciliatis, externe subpulve-
rulentis; foliolis quibusdam laxis, oblongis acutis involucrum cin-
gentibus ; akeniis teretibus striatis, versus apicem subsericeis.

Crescit in montosis provinciæ Choa, mense Martio florens (Ant.
Petit).

Observation. — Voisine de la précédente, cette espèce en est cependant bien
distincte. Elle est plus petite dans toutes ses parties; ses feuilles sont plus
étroites, plus rétrécies à leur base, plus blanches à leur face inférieure. Ses
capitules sont de moitié plus petits et plus nombreux, formant un corymbe
rameux el composé et non une sorte d'ombelle simple. Les écailles de l'invo-
luere sont imbriquées et très-inégales, à peine pulvérulentes et non recouvertes
de trés-longs poils; les écailles extérieures sont ovales, obluses ou à peine
aiguës; les intérieures sont beaucoup plus longues, lancéolées, linéaires,
aigués. .

INULASTER. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 919 et
938 (non Schultz, in Fin. Nubic., n° 108).

INULASTER MACROPHYLLUS. C. H. Schultz , loc. cit.

I. caule erecto bipedali et ultra, subsimplici striato, subferrugineo

400 FLORA ABYSSINICA.

hirto ; foliis inferioribus maximis oblongis obtusis , basi sensim atte-
nuatis et petiolatis ; superioribus alternis sessilibus cordato-oblongis
acutis, margine serratis, crassis, utrinque sed presertim subtus
ferrugineo-tomentosis; capitulis teretibus parvulis numerosissimis
corymbum terminalem homogamum ramosum densum efformanti-
bus; involucri cylindrici imbricati squamis inæqualibus oblongo-
lanceolatis acutis, externis ferrugineo-tomentosis ; floribus omnibus
tubuloso-5-fidis : akeniis teretibus hirtis ; pappi simplicis, 1-seriati ,
setis barbellatis.

Crescit frequensinlocis montosis provinciarum Chiré, Semiène, etc.
(Quartin Dillon et Ant. Petit), in monte Se//euda et in regione media
montis Semaiata, mense Decembre florens (Schimper).

Nomen abyssinicum : Ternacha.

Observation. — Cette grande et belle plantea tout à fait le port d'une Conyza
et en particulier de la Conyza squarrosa ou Inula conyza. Mais le genre Inu-
laster se distingue surtout par ses capitules tout à fait flosculeux; toutes ses
fleurs étant hermaphrodites et à cinq divisions, et par ses akènes cylindriques
terminés par une aigrette simple et barbellée.

FRANCOEURIA. Cassin., Dict., 34, p. 44; DC., Prodr., V, 475.

FRANCOEURIA CRISPA. Cass., loc. cit. ; C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 613.

ASTER CRISPUS, Forsk., Ægyp. ar., p. 450.
* INULA CRISPA. Del., Ægypt., 25, t. XLV, f. 2.

F. caule basi suffrutescente, ramoso-paniculato , erecto , albido-
gossypino ; foliis alternis parvulis obovali-oblongis basi sensim atte-
nuatis, apice obtusis márgine denticulato-crispis , praesertim subtus
albido-tomentosis; capitulis parvulis hemisphæricis, ramificationes
caulis terminantibus et corymbum laxum distantiflorum efforman-
tibus ; involucri squamis imbricatis lineafibus acutissimis subglan-
dulosis ; akeniis teretibus, hirtellis ; pappi setis barbellatis in annulo
solido coalitis.

Crescit in locis humidis provincia Chiré, mense Julio florens, et
inter Memessah et Adoua (Quartin Dillon), et ad latera calida mon-
tium prope TeAélatehékanné, mense Novembre florens (Schimper).

Observation. — L'espèce abyssinienne est la méme que celle d'Égypte et du

SYNANTHERÆ. : 401

. :
Sénégal. M. De Candolle dit que les fleurons ont leur corolle à quatre dents;
j'en compte cinq à toutes les fleurs que j'analyse.

- PULICARIA. DC., Prodr., V, 477.
INULE SP. L.

PULICARIA RUPPELLII. C. H. Schultz, in pl. non Abyss., sect. 11,
n° 4044.

Pp. annua : caule herbaceo, spithameo, simplici aut ramoso, tereti,
tomentoso; foliis alternis, inferioribus oblongo-spatulatis obtusis
basi sensim attenuatis et longiuscule petiolatis ; superioribus sessili-
bus oblongo-spatulatis obtusis, basi auriculato-rotundatis, mar-
gine obsolete denticulatis præsertim subtus arachnoideo- tomentosis ;
capitulis terminalibus solitariis longe pedunculatis ; involucri sub-
uniseriati. squamis linearibus aut spatulato-linearibus acutis dense
lanuginosis ; radii ligulis elongatis angustis apice tridentatis ; akeniis
teretibus, basi attenuatis subsericeis.

Crescit in rupibus Mayeoui in provincia Médat , mense Aprili flo-
rens (Schimper).

Observation. — Cette petite espèce a quelques rapports avec la Pulicaria
odora DC; mais elle est annuelle et fort petite, et ses feuilles sont obovales,
allongées, denliculées et non lancéolées, et ses capitules sont solitaires à Pex-
trémilé des rameaux.

PULICARIA UNDULATA. DC., Prodr., V, 479; C. H. Schultz, in pl. Schimp.
Abyss., sect. 11, 614. :

INULA UNDULATA. L., Mant., 445; Delile, Égypt., 426, t. XLVI, f. 4.

P. tota albido-gossypina : caule herbaceo, erecto, ramoso, ramis
divaricatis, foliis alternis oblongo-lanceolatis acutis, basi semiam-
plexicaulibus inciso-dentatis aut denticulatis, margine plus minus
undulatis; capitulis ramulos nudos aut bracteolas 1-3 distantes
gerentes terminantibus : involucri squamis subtriseriatis lanceolatis
acutis scariosis pubentibus : ligulis radii angustis, disco paulo lon-
gioribus ; akeniis teretibus pubentibusque.

Crescit in locis humidis convallis fluvii Taccazé, prope Tchélatché-
kanné, mense Novembre florens (Quartin Dillon et Sn)

Observation. — C'est bien la plante d'Égypte, quoique ses feuilles soient
moins ondulées sur les bords.

Iv, . 26

402 . FLORA ABYSSINICA.

PULICARIA ARABICA. Cassin., Dict., 44, p. 94; DC., Prodr., V, 478.
INULA ARABICA. L., Mant., 444. A

P. caule sæpius erecto, rarius procumbente, paniculatim pnus,
pedali et ultra, piloso ; foliis alternis sessilibus cordat i i-
caulibus oblongo-lanceolatis , acutis, margine integris aut subden-
ticulatis utrinque hirto-pubentibus ; capitulis axillaribus terminali-
busque longe pedunculatis; involucri squamis subbiseriatis, län-
ceolato-linearibus, glandulosis, pilosisque ciliatis : radii ligulis
linearibus apice tridentatis ; akeniis teretibus costatis , sericeis.

Crescit in locis humidis montium in provinciis Choa et Tehéleu-
kote (Ant. Petit), mensibus Aprili et Maio florens.

Observation. — Les échantillons d'Abyssinie que j'ai sous les yeux s'accor-
dent complétement avec ceux que M. Delile a recueillis en Égypte. Mais jusqu'à
quel point cette espèce différe-t-elle de la Pulicaria vulgaris ? C'est ce que jene
saurais trop préciser. La seule différence que j'aie observée, c'est que, dans les
échantillons africains, les demi-fleurons sont un peu plus longs que dans l’es-
pèce si commune en Europe.

ECLIPTA. L., Mant., 157; DC., Prodr., V, 489.

ECLIPTA PROSTRATA. L., Mant., 286; DC., Prodr., V, 490 ; C. H. Schultz,
in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1033.

E. caule pedali aut sesquipedali, basi prostrato , ascendente, ra-
moso, tereti, strigoso ; foliis oppositis ellipticis acutis, basi attenuatis
margine serratis , hirtis, scabris et undulatis ; capitulis breviter pe-
dunculatis ; pedunculis setosis capitulo triplo longioribus ; involucri
squamis appressis ovalibus vix acutis, externe hirtis; akeniis com-
pressis , subquadrangularibus glabris, apice tantum hirtis et setula
hrevi unilaterali terminatis.

Crescit in ripis rivulorum vallis Aguar in ATUM Médat, mense
Aprili florens (Schimper). .

BLAINVILLEA Cassini, Journ. physiq., 1823, p. 216; DC., Prodr., .
V, 492. :

BLAINVILLEA GAYANA. Cass., Dict., 47, p. 90; DC., Prodr., V, 492;
'C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. rr , 4670.

B. caule erecto sesquipedali , hirto scabro, subsimplici ; foliis op-

SYNANTHERÆ. 403
positis longe petiolatis ovali-oblongis acutis , basi sensim attenuatis
et trinerviis, margine serratis et acuminatis, præsertim subtus velu-
tinis : pedunculis axillaribus aut e dichotomia ramorum ortis, petiolo
duplo longioribus ; involucri squamis internis striatis, externis sub-
villosis.

Crescit in locis umbrosis provinciæ Chiré ( Quartin Dillon ), et in
valle fluvii Taccaze , mense Augusto florens (Schimper).

BLAINVILLEA PRIEUREANA. DC., Prodr., V, 492; C. H. Schultz, in pl.
: 2 Schimp. Abyss., sect. 11; 4016.

B. caule erecto ramoso dichotomo, tereti subglabro et glauces-
cente, sesquipedali; foliis oppositis, breviter petiolatis oblongo-
lanceolatis apice acuminatis, margine subintegris aut denticulatis,
utrinque hirtis basi trinerviis : capitulis pedunculatis terminalibus,
alaribus aut in dichotomia ramorum ortis ; involucri squamis ovali-
lanceolatis acutis, dorso hirtis, interioribus apice obtusis dissectis ;
akeniis oblongis triquetris subechinatis , apice trisetis.

Crescit in dumetis umbrosis vallium provinciæ Wédat, mense Aprili
florens (Schimper).

Observation. — J'ai décrit cette espèce d’après des échantillons assez incom-
plets, faisant parlie des collections de Schimper. Elle diffère surtout de la pré-
cédente par ses feuilles plus étroites, allongées, à pétiole très-court.

Tribus IV. SENECIONIDEJE.

SPHÆRANTHUS. Vaill., Act. Par., 1719, t. XX, f. 12; DC., Prodr.,
V, 369.

SPHÆRANTHUS SUAVEOLENS. DC., Prodr., V, 370.

SPHÆRANTHUS INDICUS. L., Var., ex C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1, 249.

S. caule herbaceo tereti alato glabriusculo, foliis alternis oblongis
acutis argute serratis, basi sessilibus et in caulem decurrentibus
(alis obsolete denticulatis) superne glabris, subtus vix punctato-
puberulis ; capitulis globosis longe pedunculatis lateralibus ; pedun-
culo longiori alato, alis subdenticulatis.

404 FLORA ABYSSINICA.

Crescit in margine stagnorum prope Adoua, et in provincia Chiré,
mense Novembre florens (Quartin Dillon et Schimper), et in pro-
vincia Choa (Ant. Petit).

Observation. — Celle plante porte le nom de Chomner. Elle m'a paru étre
absolument la méme que celle que M. Delile a décrite sous le nom de Sphæran-
thus indicus, L., dans la Flore d'Égypte.

SPHÆRANTHUS ANGUSTIFOLIUS. DC., Prodr., V, 370 ; C. H. Schultz, in
pl. Schimp. Abyss., sèct. 11, 525.

S. caule erecto ramoso, ramis divaricatis alatis in summitate pu-
bentibus ; foliis lanceolato-linearibus, margine distanter serratis ,
punctato-puberulis; alis caulinis subserratis; capitulis globoso-
ovoideis breviter pudunculatis, involueri squamis obovali-oblongis
apice mucronatis pulverulentis.

Crescit in locis humidis provinciæ Chiré (Quartin Dillon et Schim-
per).

Observation. — Les échantillons d'Abyssinie m'ont paru identiques avec ceux
qui ont été récoltés au Sénégal.

LIMNOGENNETON. C. H. Schultz, in Walpers, Repert., VI, 146;
DC., Prodr., V, 497.

LIMNOGENNETON ABYSSINICUM C. i Schultz, in Walpers, loc. cit.,
. unt
A C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss., sect. n,
1059.

S. caule herbaceo bipedali, tereti, striato , piloso-subaspero ; foliis à
oppositis breviter petiolatis ovali-oblongis acutissimis, margine ser-
ratis ciliatisque, presertim subtus in nervis pilosis ; capitulis parvu-
lis globoso-depressis concoloribus luteis pedunculatis , sepius ternis
et quasi cymam ramosam efformantibus ; involucri subpatentis
1-seriati squamis ERN 4-5, ima basi coalitis oblongis acutis,

iloso-glandulosis ; taculo paleaceo ; ifl lis exterioribus
2- Diet 5 ne ligula latiuscula brevi, bifida; flosculis
hermaphroditis 5-fidis , omnibus fertilibus; paleis flores fere æquan-
tibus involventibus oblongis acutis, externe glanduloso-pilosis ; ake-
niis nudis, obovatis compressis subquadrangularibus , glabris.

Crescit in margine stagnorum, prope Adoua, etin paludibus prope
Memessah, mense Novembre florens ( Quartin Dillon et Schimper).

o

SYNANTHERÆ. 405

Observation. — Par la forme de ses stigmates allongés, un peu dilatés et tu-

berculeux au sommet, ce genre doit être placé dans la tribu des Sénécionidées,
non loin du genre Sphæranthus et non dans celle des Astéroidées.

XANTHIUM. Tournef., Inst., t. CCLII; DC., Prodr., V, 522.

XANTHIUM STRUMARIUM. L., Sp., 1400 ; DC., Prodr., V, 523 ; Hochst.,
in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1343.

XANTHIUM BREVIROSTRE. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 111, 1958.

XANTHIUM ABYSSINICUM. Wurth, Beitr. zur Botan., Bd. I, HA. 2, p. 230

X. caule erecto diffuse ramoso, robusto, tereti striato pubenti ;
foliis longe petiolatis subeordato-angulatis palmato-5-lobis , lobis
acutis, inæqualiter dentatis , subtus hirtis et valde asperis ; involucro
fructifero ovoideo , apice birostro, acuto, aculeato, aculeis apice un-
cinatis, inter aculeos pubente.

Crescit in arvis provincie Tigré ( Quartin Dillon et Schimper), et
in provincia TeAéleukote (Ant. Petit).

Observation. — J'ai examiné avéc le plus grand soin les échantillons d’Abys-
sinie, tant ceux de M. Schimper que ceux des docteurs Quartin Dillon et Petit,
et j'ai reconnu qu'ils ne diffèrent en rien du Xanthium strumarium, L., si
commun dans toutes les provinces méridionales de la France.

GUIZOTIA. Cass., Bull. philmom., 1821 , p. 188; DC., Prodr., V,
551.

GUIZOTIA OLEIFERA. DC., in Mém. soc. hist. nat. Genèv., VII, t. IL; ibid.,
Prodr., V, 551; C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 340, m,
957, nr , 4519 et 4931.

POLYMNIA ABYSSINICA. L., fil. suppl., 383.

G. annua : caule erecto ramoso, obsolete jen purpurascenti ,
hirtello, scabro ; foliis ilil libus subcordato-
oblongis aut lanceolatis acutis, margine subintegris aut varie den-
tatis, utrinque hirtis ; capitulis ramulos nudos elongatos , graciles,
solitarie terminantibus ; involucri squamis externis sæpius à foliaceis
erectis ovali-oblongis subacutis trinerviis pulverulentis, internis
angustioribus et numerosioribus, obtusis; semiflosculorum corolla

406 FLORA ABYSSINICA.
lata, apice truncato-trifida : flosculorum corollis brevibus infundi-
buliformibus; akeniis obovali-compressis nitidis griseis.

Colitur in plerisque Abyssiniz provinciis.

Nomina abyssinica : Nook ou Noug. è

Observation. — Cest une plante extrêmement intéressante que Pon cultive
très-abondamment en Abyssinie et dans l'Inde. Ses fruits contiennent une huile
grasse, d'une saveur douce, très-employée, non-seulement pour l'éclairage,
mais aussi comme aliment.

La culture du Nouk a été depuis un certain nombre d'années essayée avec
des succès variés dans plusieurs contrées de l'Europe, et elle paraît n'avoir
rencontré aucune difficulté sérieuse.

GUIZOTIA SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. u,
901 ; ibid., in Walpers, Repert., VI, 458.

G. puverulo-villosa : caule elato pallente ; foliis tenuibus ovato-
lanceolatis, basi subconnatis subcordatis; involucri squamis elon-
gato-ovatis (l. c.).

Crescit in provincia Semiène, et in vallibus incultis prope Adoua
(Schimper).

Observation. — Je n'ai pas eu occasion de voir cette espèce dans les collec-
tions qui ont été à ma disposition.

GUIZOTIA VILLOSA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,309 et
E Sect. 11, 4504.

G. annua : caule erecto, brachiato, purpurascente tereti subqua-
drangulato, piloso; foliis oppositis, sessilibus ellipticis acutis, basi
non cordatis, margine serratis utrinque pilosis; capitulis dimidio
minoribus longe pedunculatis ; involucri squamis exterioribus sepius
5 lanceolatis acutis patulis pilosis internis erectis multo minoribus
suborbiculari-ovalibus acuminatis pilosis; akeniis obovato-com-
pressis subtriquetris , nitidis nigris.

Crescit vulgatissima in locis montosis inter 5000 et 7000 pedes
supra mare ( Quartin Dillon , Schimper ).

Nomen abyssinicum : Tenuta.

Observation. — Cette espèce est extrêmement distincte de Ia précédente par
les longs poils doux et soyeux, dont elle est recouverte, par ses feuilles amin-
cies et non cordiformes à leur base, par ses capitules de moitié plus petits, ayant
les folioles externes de leur involucre lancéolées et étalées, trois fois plus lon-
gues que les intérieures qui sont presque orbiculaires et acuminées.

SYNANTHERÆ. 407

GUIZOTIA SCHULTZIJ. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 350 , 111,
1510.

G. perennis : caule erecto brachiato a basi ramoso bipedali et
ultra, hirto, scaberrimo ; foliis sessilibus oblongis aut oblongo-
lanceolatis acutis, basi Got MARS distanter serratis, hirtis,
scabrisque ; capitulis ter li latis ; involucri squamis
exterioribus ovali-oblongis acutis, 3- -nerviis , trt internis ovali-
oblongis tenuioribus paulo brevioribus ; floscujorum corollis tubu-
lósis , apice pubentibus ; akeniis....

Crescit cirea Memessah ( Quartin Dillon), et in provincia Ouod-
gerate (Ant. Petit), .in regione septentrionali montis Se//euda, men-
sibus Octobre ad Novembrem florens ( Schimper).

Nomen abyssinicum : Nehugai. .

Observation, — On distingue celte espéce à sa taille beaucoup passt élevée, à
sa racine vivace , à ses feuilles eL à sa lige très-rudes, etc.

VERBESINA. Lessing., Syn., 231; DC., Prodr., V, 612.

PRESTINARIA. C. H. Schultz , ms., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 62.

VERBESINA VERIS. Nob.
PRESTINARIA BIDENTOIDES. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 62.

COREOPSIS PRESTINARIA. C. H. Schultz, in Walpers, Repert., VI, 463.

V. caule ramoso, glabro, glaucescente ; foliis oppositis subsessili-
bus bipinnatisectis, lobis inciso-dentatis acutis , margine ciliatis ;
capitulis longe pedunculatis ; involucri subimbricati squamis exter-
nis laxiusculis linearibus acutis , foliaceis ; internis erectis , longiori-
bus, latioribusque margine tenuibus, coloratis striatis glabris : pa-
leis amplexicaulibus tenui-membranaceis oblongis obtusis glabris :
akeniis oblongis compressis, margine alatis, presertim in angulo
alarum sericeis, apice squamulis binis linearibus erectis, ciliatis, et
annulo pilorum coronatis.

Crescit in Bons prope Kouaietha et alibi ess Dillon).

Nomina aby 3 igueul-Makhul , Addé , Embobah lé

Observation. — Par tous ses caractères, la plante que je viens de décrire

^08 FLORA ABYSSINICA. K

appartient au genre Verbesina. El cependant, jusqu’à présent, presque toutes
les véritables espèces de ce genre habitent le nouveau continent. C’est
peut-être la raison qui a engagé M. C.-H. Schultz à en faire un genre di:
tinct sous le nom de Prestinaria, que plus tard il a réuni au genre Co-
reopsis.

Le Guelguel-Makhul est d'aprés une note du docteur Quartin Dillon une
plante qui, comme notre primevère commune, annonce la première la fin des
pluies et le retour du printemps. Elle est excessivement commune sur les
lieux élevés du plateau. Au premier jour de l’année abyssinienne (le 11 sep-
tembre) et à la fête de la Croix, le 24 du méme mois, on se rend des visiles et
on offre des bouquets de cette fleur en p cant le mot Embobahgadé, l'un
des noms de celte plante. Les gens élevés en dignité sont dans l'habitude de
faire des cadeaux en échange de ces bouquets. "

Dans l'Amarah, la chanson principale du pays a rapport à cette fleur. Le
refrain est composé des mols-iadeo abbaba iadi que l'on répète à satiété en
dansant, en battant des mains les jours de fête et de réjouissances publiques.

VERBESINA MACRANTHA. Nob.

PRESTINARIA MACRANTHA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. n,
n? 4236.

COREOPSIS MACRANTHA. C. H. Schultz, in Walpers, Repert., VI, 163.

V. caule tereti ramoso, 1-2-pedali, glabro ; foliis oppositis sessili-
bus profunde bipinnatisectis, segmentis linearibus acutis glabris
oppositis aut alternis ; capitulis magnis terminalibus longe pedun-
culatis ; involucri exterioris squamis 1-seriatis lanceolatis, subpatulis
acutissimis crassiusculis, margine subundulatis ; interni biseriati
squamis erectis lanceolatis , lineatis, margine dorsoque setis cras-
siusculis ciliatis ; ligularum lamina elliptico-oblonga, lata, apice
subintegra ; akeniis oblongis compressis, subglabris exalatis; setis
rigido-ciliatis.

Crescit in provincia Ouodgerate (Ant. Petit), et prope Entchet-
kab, in provincia Semiène, mense Augusto florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce est une des mieux caractérisées du genre par les
écailles de son involucre intérieur, qui sur leur dos et sur leurs bords portent.
une rangée de cils épais, charnus et flexueux, et par ses akènes simplement
comprimés et non ailés sur leurs bords,

SYNANTHERZÆ. ^09

VERBESINA INVOLUCRATA. Nob.

COREOFSIS (PRESTENARIA ) INVOLUCRATA. C. H. Schulz, in Walpers, Repert.,
VI, 163.

V. hirta : foliis bipinnatipartitis, lobis triangulari-oblongis acutis ;
capitulis corymbosis mediocribus : involucri squamis exterioribus
lineari-subspatulatis glabris internas oblongas, coloratas hirtas duplo
fere superantibus et quasi involucrantibus; floribus flavis; akeniis
(immaturis) oblongis compressis glabris, pappi paleis duabus lan-
ceolato-linearibus sursum ciliatis. (Schultz, /. c.)

Crescit in Abyssinia inter Temben et Semiène (Schimper).

VERBESINA ABYSSINICA. Nob.

PRESTINARIA (STEPPIA) ABYSSINICA. C. H. Schulz, in pl. Schimp. Abyss., sect.
1,332.

COREOPSIS ABYSSINICA. C. H. Schultz, in Walpers, Repert., VL, 163.

V. caule erecto bipedali et ultra tereti striato ; ramulis floriferis
nudis subhirtis ; foliis petiolatis bipinnatifidis, pinnis oblongo-lan-
ceolatis acutis subpinnatifidis , segmentis brevibus acutis, utrinque
in nervis hirto-asperis margine ciliatis , involucri foliolis exterioribus
anguste linearibus acutis crassiusculis, margine sepius integris
glabris : interioribus elliptico-oblongis acutis , duplo latioribus dorso
hirsuto-subechinatis, margine tenuioribus glabriusculis ciliatisque ;
ligularum lamina oblongo-elliptica apice obtusa et vix tridentata :
akeniis compressissimis subalatis, alis margine sericeis.

Crescit in monte Selleuda , prope Adoua (Quartin Dillon et Schim-
per), et non procul a Debra-Sina (Quartin Dillon).

Observation. — Espèce assez variable par ses feuilles, dont les divisions sont
plus ou moins larges, toujours rudes au toucher, quelquefois presque tomen-
teuses à leur face inférieure. Les écailles extérieures de l'involucre sont lan-
céolées, étroites, presque toujours glabres, quelquefois cependant un peu
velues; les intérieures beaucoup plus larges sont lanugineuses et quelquefois
comme aiguillonneuses sur toute leur face dorsale, dont le bord seul est mince
et glabre.

410 . FLORA ABYSSINICA.

VERBESINA RUPPELLII. Nob.

COREOPSIS RUPPELLII. C. H. Schultz, in Walpers, Repert., VI, 163.

V. caule erecto corymboso, cum foliis pinnatipartitis scabro ;
pinnis utrinque duabus ovatis dentatis , dentibus acutis mucronato-
setigeris, lobo terminali majore inciso-dentato; involucri squamis
externis duodenis glabrescentibus viridibus lineari-spatulatis, in-
ternas ovato-lanceolatas coloratas hispidas subæquantibus ; ligulis
duodenis aureis, 2 lineas latis, akeniis compressis ciliatis, pappo
biseriali, externo aristis 9 filiformibus denticulatis ex angulis ortis ,
interno brevissimo paleaceo setoso.

Crescit in provincia Semiène.

VERBESINA LINEATA. Nob.

COREOPSIS SETIGERA. C. H. Schultz, in Walpers , Repert., VI, 463.

V. annua : caule erecto 1-2-pedali tereti glabro, ramoso; foliis
subsessilibus magnis subbipinnatifidis, pinnis inciso-dentatis gla-
briusculis, lævibusque; involucri exterioris squamis linearibus acu-
tis glabris, margine integris subciliatis, basi subgibbosis , trinerviis ,
internis oblongo-l latis glabris, margine tenuio-
ribus et lineis seu nervis 4-5 duplicatis coloratis in dorso notatis;
akeniis oblongis compressis valde sericeis margine alatis, et squa-
mulis 2 lanceolatis, dorso sericeis, margine spinoso-ciliatis et squa-
mulis pluribus intermediis linearibus coronatis.

Crescit in loeis humidis provinciæ Chiré (Quartin Dillon), mense
Julio florens et in pratis provincie Ouodgerate ( Ant. Petit).

Nomen abyssinicum : Sakotatalha-Chaba.

. Observation. — C'est une espèce qui ressemble assez à la Verbesina veris,
Nob. Comme cette dernière, elle est annuelle et glabre. Mais ses feuilles
sont plus grandes, découpées en lobes plus larges, simplement incisé-dentés
et non profondément pinnatifides. Ses capitules sont plus gros : les écailles de
l'involucre plus longues, les inférieures menues et marquées de quatre à cinq
nervures ou lignes colorées et doubles. Les fruils sont plus longs, très-velus,
et les deux écailles qui terminent les ailes sont beaucoup plus larges.

SYNANTHERÆ. A E

SCLEROCARPUS. Jacq., Act. helv., IX ,34, t. IL, f. 1; DC. Prodr.,
V, 566.

SCLEROCARPUS AFRICANUS. Jacq., Ic. rar., I, t. CLXXVI; DC., Prodr.,
V, 566 ; C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 1035, rr, 1648.

S. annuus : caule érecto ramoso bipedali hirto; foliis alternis
petiolatis ovali-acutis, basi in petiolum attenuatis margine serratis,
utrinque hirtis; involucri externi foliolis capitulo longioribus hir-
tis, interni squamis 3 minoribus : receptaculi squamis akenia obovata
calva apice gibbosa involventibus, hirtis, apice in tubulum produc-
tis, hinc gibbosis et inæqualiter bullato-ruminati

Crescit in locis humidis provincie Chiré (Quartin Dillon), in val-
libus provinciæ Médat , mense Aprili et in valle fluvii Taccazé , et
in montibus vicinis; mense Augusto florens (Schimper).

° WIRTGENIA. C. H. Schultz, in Flora bot. zeit., XXX, 435 ; Meisn.,
Gen. pl. vasc., IL, 361; Walpers , Repert., VI, 146.

piPTEROTHECA. C. H. Schultz, loc. cit.

WIRTGENIA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
819; ibid., in Walpers, Repert., VI, 146.

W. annua : caule erecto, pedali aut sesquipedali , ramoso, his-
pido; foliis oppositis, breviter petiolatis ovalibus acutis, distanter
serratis, superne strigosis, subtus pilosis pallidioribus; capitulis
pedunculatis axillaribus solitariis ; involucri squamis oblongo-lan-
ceolatis acutis, subbiserialibus, externis dorso strigosis, internis
glabris apice tantum strigosis; floribus externis sterilibus ; recepta-
culi paleis obovali-oblongis apice 3-dentatis akenia æquantibus, basi
involventibus glabris, ciliatis; calli basilaris processibus glabris,
brevibus; akeniis sericeo-strigosis.

Crescit circa Hiea et Arbate Enseca, mense Octobre fructifera
( Quartin Dillon), et in incultis prope Gaptia, mense Septembre
(Schimper ).

hi2 7 FLORA ABYSSINICA.

WIRTGENIA SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. nr,
1444 et 1684.

Var. « : Robusta.

` Var.g: Gracilis.

W. caule erecto, ramoso 1-2-3-pedali, tereti, strigoso ; foliis
petiolatis elliptico-lanceolatis acutis, serratis aut subintegris utrinque
hirtis subasperis; capitulis axillaribus pedunculatis ; involucri squa-
mis inæqualibus, externis subfoliaceis strigosis, internis tenui-sca-
riosis glabris, receptaculi paleis obovalibus apice denticulatis gla-
bris ; akeniis obovato-oblongis subcompressis sericeo-strigosis apice
abrupte in collum ( pappophorum ) tenue, breve desinentibus.

Crescit in montosis circa TeAélatchékanné , in convalle fluvii
Taccazé , mense Augusto florens (Schimper).

Observation. — Ce qui distingue surtout celte espèce de la précédente, ce
sont : 1° ses feuilles plus longuement pétiolées , en général plus étroites et plus
longues, non hispides à leur face supérieure; 2° ses fruits plus comprimés, un °
peu cordiformes à leur sommet, se terminant brusquement en un col étroit et
court qui porte l'aigrette.

Les deux variétés indiquées par M. C. H. Schultz méritent à peine ce nom; '
leur seule différence provient de leur taille plus gréle dans l'une, plus forte et
plus rameuse dans l'autre.

WIRTGENIA KOTSCHYI, Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4492, ni,
ATH.

DIPTEROTHECA KOTSCHYI. C. H. Schultz, in pl. Kotsch. nub., 103; ibid., in
Flor. bot. zeit., XXX, 435.

W. caule erecto bipedali et ultra, ramoso, ramis elongatis nudius-
culis, scabris ; foliis oppositis lanceolatis acutis, margine subintegris,
utrinque hirto-strigosis ; capitulis axillaribus, breviter pedunculatis ;
involucri squamis externis ovali-lanceolatis foliaceis acutis strigosis ;
internis brevioribus, glabris ; flosculis intense purpureis; receptaculi
paleis lanceolatis acutis akenio longioribus; akeniis oblongis com-
pressis strigosis ; pappi parte interiore sæpius nulla.

Crescit in locis humidis provincie Chiré, mense Junio florens
( Quartin Dillon), et in valle Aguar, in provincia Médat, mense
Aprili florens (Schimper).

SYNANTHERÆ. W3

Öbservation. — Les deux espèces précédentes ont les fleurs jaunes; celle-ci
offre des fleurs d’un pourpre foncé; les écailles externes de son involucre sont
sous la forme de quatre feuilles lancéolées; les paillettes du réceptacle sont
lancéolées, aiguës et plus longues que les fruits; tels sont les caractères prin-
cipaux qui distinguent cette espèce, AE de la Wirtgenia Schimperi, qui

a aussi ses feuilles quelq presque 1

WURSCHMITTIA. C. H. Schultz, in Walpers, Repert., VI, 161.

WURSCHMITTIA ABYSSINICA. C. H. Schultz , in pl. Schmp. Abyss., sect.
1, 334, ni, 1533.

W. caule erecto bipedali, ramoso, subangulato, scabro; ramis
elongatis: foliis oppositis vix petiolatis elliptico-lanceolatis acutis
margine serratis, superne hispidis scabris, subtus hirtis; capitulis ,
luteis longe pedunculatis terminalibus solitariis aut 2-4-fasciculatis ;
involucri foliolis externis 5-6 ovali-oblongis hirtis ; internis coloratis
angustioribus; lamina ligularum oblonge obtusa obsolete triden-
tata : akeniis oblongo-turbinatis compresso-subtetragonis glabris
apice nudis aut (disci) setis 2 longis denticulatis coronatis. t
. Crescit circa Arbati-Enseca et in parte septentrionali montis Sel-
leuda, prope Adoua (Quartin Dillon, Schimper).

Observation — J'avoue que je ne vois pas trop en quoi ce genre diffère du
genre Melanthera de Rohr et de De Candolle. Il est vrai que toutes les espèces
de ce dernier genre sont originaires d'Amérique; mais est-ce une raison pour
n’y pas réunir une espèce de l’ancien continent ?

HELIANTHUS. L., Gen., n° 979; DC., Prodr., V, 585.
HELIANTHUS ANNUUS. L., Sp., 1276; DC., Prodr., V, 585.

H. radice fibrosa, caule subsimplici erecto, foliis alternis petio-
latis cordatis seu late ovatis trinerviis grosse serratis, capitulis maxi-
mis cernuis, involucri squamis late ovatis abrupte acuminatis cilia-
tis, paleis subindivisis, akeniis disci subaristatis (DC., 7. c.).

Colitur in hortis urbis Kouaietha, et circa Addi- Theuheub (Quartin
Dillon).

Observation, — Cette plante est cultivée dans les jardins aux environs de
Kouaietha et à Addi-Theuheub. On mange ses fruits et l'on en retire une huile
également employée dans la préparation des aliments el pour l'éclairage. Évi-
demment cette plante a été introduite.

414 FLORA ABYSSINICA.

BIDENS. L., Gen., n° 932; DC., Prodr., V, 593.
S I. Psilocarpza.

BIDENS ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 337,
m, 1427; ibid., in Walpers, Repert., VI, 467.

B. annua : caule erecto tetragono, striato, subhirto; ramoso,
1-2-pedali ; foliis oppositis petiolatis, trisectis ; segmentis ovalibus
aut ellipticis, inciso-dentatis, parce subhirsutis, ciliatis, terminali
majori sepius tripartito, lobis elliptico-oblongis dentatis ; capitulis
longe pedunculatis , radiatis ; involucri squamis externis lanceolato-
linearibus dense albido-hirtis internis lanceolatis acutis latioribus,
subhirtis, ciliatis; akeniis involucro triplo longioribus, linearibus
angulatis glabris, externis 3-setis, internis 4-setis, setis brevibus
retrorsum aculeatis.

, Crescit in locis humidis prope Wemessah et in planitie Chiré (Quar-
tin Dillon), in saxosis montium et vallium prope Adoua et Tchélat-
hék ^, mense Septembre sæpius fructifer (Schimper). >

Nomen abyssini : Zellimt

Observation. — La plante ainsi nommée par M. C. H. Schultz a quelque res~
semblance avec la Bidens pilosa L. Mais elle en diffère par ses feuilles tripartiles
à lobes plus ou moins incisés el dentés , et par ses fruits plus allongés.

BIDENS LEUCANTHA. Willd., Sp., III, 4282; DC., Prodr., V, 598.

B. caule erecto, sesquipedali, ramoso, obtuse tetragono, gla-
briusculo ; foliis imparipinnatis superioribus trisectis ; segmentis
ovalibus acutis, serratis, basi subæquilateris, in nervis subhirtis,
dentibus acumine coriaceo-terminatis , ciliatis; capitulis parvulis
pedunculatis radiatis ; radiis pallido-luteolis, subalbidis; involucri
foliolis externis oblongo- lanceolatis acutis, margine ciliatis, internis
æquilongis, margine tenuioribus, omnibus flores disci æquantibus ,
akeniis angustis compressis aut obsolete triquetris , subtuberculato-
hispidis apice sæpius 2-setis, setis retrorsum aculeatis.

Crescit in locis humidis provinciæ Yedjou (Ant. Petit).

Observation. — Je rapporte à la Bidens leucantha une plante recueillie par le
docteur Antoine Petit dans la province d'Yedjou. Elle m'a paru offrir tous les

SYNANTHEIUE. 445
caractères de cette espèce. Presque tous les fruits que j'ai examinés, soit dans
la circonférence comme dans l’intérieuf du capitule, ne portaient que deux
soies.

§ II. Platycarpæa.

BIDENS SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. n1, 1429;
ibid., in Walpers, Repert., VI, 168.

B. caule erecto 2-3-pedali, ramoso , subobtuse tetragono subhir -
suto; foliis petiolatis, magnis 2-4 imparipinnatisectis segmentis
ellipticis, basi angustatis apice acutis, inciso-dentatis, inferioribus
subpinnatifidis, utrinque subhirsutis, ciliatis, apice acumine coriaceo
albido terminatis; capitulis longe pedunculatis terminalibus, radia-
tis ; involucri squamis externis foliaceis subspatulato-oblongis, hirtis
longioribus, internis lanceolatis, margine scariosis acutis, dorso
subhirtis ; akeniis oblongis angustis compressis subhispidulis, apice
2-3 ?-setis.

Crescit in vallibus prope Tchélatchékanné, mense Septembre fruc-
tifer (Schimper).

Observation. — Dans l'échantillon que j'ai examiné et qui fait partie des col-
lections de M. Schimper (car celle plante n'a pas été trouvée par MM. Dillon
et Petit), tous les fruits étaient également terminés par deux soies. Celle espèce,
par ses feuilles découpées et presque pinnées, ressemble un.peu à la Bidehs bi-
pinnata, L. ; mais ses fruils la placent dans une autre section de ce genre.

SPILANTHES. Jacq., Am., 212; DC., Prodr., V, 620.

SPILANTHES ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 4134.

S. caule gracili, diffuse procumbente, ramoso, repente ; foliis op-
positis petiolatis, ovalibus acutis aut obtusis, margine subintegris ,
aut in parte superiore crenato-serratis, glabriusculis , subciliatis ;
capitulis luteis ovoideis longe pedunculatis axillaribus, radiatis;
involucri foliolis ovali-oblongis acutis, glabriusculis margine ciliatis ;
ligulis paucis brevibus, femineis ; lamina oblongo-obcordata ; akeniis
oblongis compressis glabris, apice calvis.

Crescit in campis, pratis et ad margines stagnorum circa Adoua

416 FLORA ABYSSINICA.
et Mariam-Chauvista (Quartin Dillon, Schimper), mensibus Junio
et Julio florens et in provincia Choa (Ant. Petit).
Nomina abyssinica, in lingua amhara : Jemder- Berberi , et in lin-
gua tigreensi : Berberi- Abacta. 3
Observation.—Assez voisine dela Spilanthes acmella , cetle espèce en diffère
surtout par ses feuilles ovales à dents peu marquées, et par ses fruits, qui m'ont
paru sans soies à leur sommet.

CHRYSANTHELLUM. Rich., in Pers. enchir., V , 471; DC., Prodr.,
630. :

CHRYSANTHELLUM INDICUM. DC., Prodr., V, 634.

HINTERHUBERA KOTSCHYI. C. H. Schultz, in pl. Kotsch. nub., n° 176; ibid.,
in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1183, ur, 4630.

C. annuum : caule erecto, a basi ramoso, spithameo,, tereti sub-
angulato glabro ; foliis alternis rarius oppositis, petiolatis semiam-
plexicaulibus, decomposito-pinnatipartitis, segmentis lanceolatis,
acutis, glabris; capitulis parvulis ramulos terminantibus ; involucri
squamis elliptico-oblongis acutis glabris; ligulis brevibus oblongis
tridentatis ; akeniis obovato-oblongis, glabris, sulcatis, margine
circulari crasso angusto, brevissimo, terminatis.

Crescit prope Tchélatchékanné, in convalle fluvii Taccazé (Quar-
tin Dillon), et prope Guendepta et Tehélatchékanné, mense Augusto
florens (Schimper). :

Observation. — La plante nommée Hinterhubera Kotschyi par M. C. H. Schultz,
d'abord dans les plantes de Nubie du voyage de Kotschy, et plus tard dans
celles d'Abyssinie de Schimper, n'est autre chose que le Chrysanthellum indicum
de De Candolle.

CHRYSANTHELLUM ABYSSINICUM. C. H. Schultz, in Flora bot. zeit., 1842,
p. 440; ibid., in pl. Schimp. Abyss., sect. u, 766; ibid., in Walpers,
Repert., VI, 474.

C. annuum : caule erecto, bipedali et ultra , ramoso, tereti sub-
angulato , in ramis junioribus pubenti ; foliis oppositis , caulinis sub- .
sessilibus, decomposito-pinnatisectis, segmentis lanceolatis acutis
hirsutis; capitulis pedunculatis luteis radiatis subcorymbosis ; invo-
lucri foliolis triserialibus, externis parvulis foliaceis spatulato-oblon-

SYNANTHERÆ, W7
gis, hirtis, mediis ovali-oblongis acutis, margine scariosis dorso
lineatis, subhirtis, internis biserialibus scariosis glabris subobtusis
in medio bilineatis; akeniis oblongis compressis tenuiter costatis
hispidulis margine circulari brevissimo terminatis.

Crescit ad margines nemorum, in campis et vallibus prope Adoua,
mense Novembre florens (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Bien distincte de la précédente par sa tige trois ou quatre fois
plus grande, par ses feuilles toujours opposées et velues, par la forme de son
involucre, et enfin par ses fruits comprimés et hispides.

TAGETES. Tournef., Znst., 488, t. CCLXXVII; DC., Prodr., V
642.

,

TAGETES ERECTA. L., Sp., 4249; DC., Prodr., V, 643.

T. caule ramisque erectis, foliis pinnatisectis, segmentis lanceo-
latis serrulatis, serraturis, presertim foliorum superiorum, aristatis ;
pedunculis 1-cephalis apice ventricoso-incrassatis, involucris sub-
angulatis DC. /. c.

Crescit prope Tchélatchékanné, certe introducta ( Quartin Dillon).

Observation. — Je trouve cette espèce dans l'herbier du docteur Quartin
Dillon, au milieu des plantes recueillies près de Tchélatchékanné, dans la vallée
du Taccazé. Elle porte cette simple note : « Peu connu. On fait, dit-on, de
l'huile avec ses graines. » Évidemment c’est une plante introduite, et qui, des
jardins, se sera répandue dans la campagne.

URSINIA. Gertn., Fr., IL, 462, t. CLXXIV; DC., Prodr., V
688.

,

URSINIA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1238;
ibid., in Walpers, Repert., VI, 182.

U. annua : caule erecto, parce ramoso, spithameo, tereti suban-
gulato, pubenti ; ramis rectis ; foliis alternis, inferioribus petiolatis,
pinnatipartitis, segmentis crassiusculis, linearibus sub-
teretiusculis, glabriusculis aut vix pubentibus; capitulis solitariis
ramulos terminantibus ; involucri hemispherici foliolis imbricatis
glabris convexis, margine tenuioribus scariosis apice appendice
scarioso obtuso nigrescente terminatis ; ligulis oblongis obtusis in

IVe 27

decomp

418 FLORA ABYSSINICA.

volucro longioribus; akeniis obpyramidatis pentagonis glabris,
5-costatis; pappi foliolis externis petaloideis niveis, obtusissimi
latioribus quam longis, convolutis, setis internis 5 niveis glabris,
subulatis basi confluentibus.

Crescit prope Maye-Gouagoua, in locis montosis ( Quartin Dillon),
et in provincia Semiène, prope Entchetkab, mense Augusto florens
(Schimper), et in provincia Ouodgerate (Ant. Petit).

Observation. — Petite plante ayant le port d’une Anthemis, mais appartenant
bien au genre Ursinia. Elle est voisine de PU. nana DC., dont elle diffère surtout
par ses feuilles à lobes trés-aigus et non obtus, et surtout par son port,

ANTHEMIS. J. Gay, Monogr. ined.

ANTHEMIDIS SP. Auctorum.

ANTHEMIS COTULA. L., Sp., 1264.
MARUTA COTULA. DC., Prodr., VI, 43.
ANTHEMIS ABYSSINICA. J. Gay, ., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 539.

ANTHEMIS COTULA č, ABYSSINICA. J. Gay, ms., in Herb. mus. par.

A. caule diffuse ramoso, ramis basi procumbentibus, ascendenti-
bus, hirto-pilosis; foliis tripinnatisectis , segmentis angustis lineari-
bus acutis pilosis ; capitulis magnis ramulos terminantibus ; involucri
squamis imbricatis angustis margine scariosis crispis, nigrescentibus
dorso pilosis; receptaculo conico; paleolis linearibus flosculos
æquantibus, glabris ; akeniis 10-costatis, teretibus , glabris, trunca-
tis, apice calvis.

Crescit circa Adoua, mense Julio florens (Quartin Dillon), et in
valle et montibus prope Seraccaba, mense Julio florens (Schimper),
et in provincia Ovodgerate (Ant. Petit).

Observation. — Mon savant ami, M. J. Gay , qui a fait une monographie ,
encore inédite, du genre Anthemis, avait d'abord considéré cette plante comme
formant une espèce nouvelle qu'il nommait Anthemis abyssinica, C'est sous ce
nom qu'elle a été distribuée dans les collections de Schimper (sect. 1, n° 539).
Plus tard il l'a rapportée comme une simple variété à I Anthemis cotula L. C’est
sous ce dernier nom qu'il l'a inscrite dans les herbiers du muséum d'histoire
naturelle de Paris.

: ANTHEMIS TIGREENSIS. J. Gay, in pl. Schimp. Abyss., sect. ur, 4848.

À. caule a basi ramoso, ramis suberectis aut ascendentibus, tere-

SYNANTHERÆ. ‘419

tibus, striatis, pilosis ; foliis tripinnatisectis, segmentis angustis acu-
mine coriaceo crasso albescente terminatis; capitulis ramulos ter-
minantibus; involucri squamis obovali- -oblongis, Lope nigrescente
scariosis, apice obtusissimis dorso subl : ptaculi conici
setis linearibus acutis glabris, persistentibus, lóngitàdine flosculo-
rum ; akeniis subteretibus, apice paulo crassiore truncatis, subcon-
cavis nudis, glabris, 8-10-costatis, costis obtusis.

Crescit in provinciæ CAiré campis prope Abba-Garima et circa
Adoua (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — Voisine de la précédente, cetle espèce est en général plus
petile, plus velue et à écailles de l'involucre non sinueuses sur les bords. Mais
je erois qu'on pourrait, sans inconvénient , la réunir à l'Anthemis cotula L.

COTULA. Gærtn., Fr., IL, 388, t. CLXV ; DC., Prodr., VI, 77.

COTULA ABYSSINICA. C. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1 , 437, 51,
1381; mr, 1875.

Var. « : Nana.

C. annua, digitalis aut spithamea : caule a basi ramoso, tereti ,
piloso ; foliis bipinnatipartitis, segmentis lanceolatis acutis pilosis ;
capitulis subglobosis terminalibus longe ped latis; involucri
squamis imbrieatis, obovali-oblongis obtusissimis margine tenui-
scariosis subglabris ; akeniis oblongis, subcompressis, externe con-
vexis, intus subconcavis glabris, calvis ; receptaculo subhemispherico
omnino tuberculis onusto.

Crescit in monte Selleuda, prope Adoua, et prope Memessah
(Quartin Dillon), in campis humidis prope rivulum Mayetra, mense
Novembre florens, et prope Demerki, in provincia Semiène (Schim-

per.

COTULA DICROCEPHALA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 1325.

ac annua, digitalis : llis a basi ramoso ramis subprostratis piloso-

; foliis d posito-bipinnatipartitis, segmentis lanceo-

latis es. presertim subtus dense pilosis : capitulis pisiformibus
globoso-depressis breviter pedunculatis ; involucri squamis oblon-
gis, margine albidis scariosis, apice obtusis, dorso pilosis ; akeniis

H2v FLORA ABYSSINICA.

oblongis glabris, hine convexis , illinc subconcavis calvis ; recepta-

culo planiusculo, in. centro nudo, et in ambitu tantum papillifero.
Crescit in agris Poæ Abyssiniæ, prope Adoua, mense Octobre

florens (Schimper).

Observation. — Ces deux espèces sont voisines l'une de l'autre; mais cepen-
dant on peut les distinguer facilement : celle dérnière est plus diffuse, plus
étalée, plus poilue; ses capitules sont presque sessiles. Les écailles de l'invo-
lucre sont minces, scarieuses et de couleur blanche dans leur contour. Enfin le
réceptacle est presque plane et ne porte de tubercules basilaires et persistants
que dans son contour.

COTULA CRYPTOCEPHALA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
no M74.

C. caule diffuse ramoso, procumbente, robusto tereti glabro ;
foliis oppositis basi dilatato-vaginantibus connätis et vaginam commu-
nem laxiusculam efformantibus, pinnatipartitis, segmentis oblongo-
lanceolatis acutis , inciso-serratis glabris ; capitulis terminalibus ses-
silibus, depressis ; involucri squamis obovalibus, obtusis, margine
scariosis subbruneis , glabris ; akeniis obovali-oblongis compressis ,
glabris levibus, externe convexis interne subarcuatis , receptaculi
tuberculis basilaribus parum prominulis.

Crescit in locis humidis prati montani prope Entchetkab, in pro-
vincia Semiène, mense Junio florens (Schimper).

Observation. — Je décris cette plante sur des échantilions recueillis par
M. Schimper dans la province du Semiène. Elle est excessivement distincte par
son port et par ses caractères. Ceux qui frappent d'abord le plus, sont :
1° ses feuilles opposées formant une gaine commune assez longue; 2° ses capi-
tules sessiles cachés en quelque sorte au milieu des feuilles. Les fruits sont très-
lisses, obovales; el les tubercules basilaires du réceptacle sont peu saillants.

ARTEMISIA. L., Gen., n*.945; DC., Prodr., VI, 93.

ARTEMISIA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. nt,
n° 4862.

A. annua : caule erecto subsimplici bipedali, tereti, striato, piloso;
foliis decomposito-tripinnatisectis, segmentis ultimis lineari-subu-
latis, acumine coriaceo terminatis, piloso-subtomentellis ; gulis
pürvulis subglobosis, racemum elong foliosum effor

;

SYNANTHERÆ. 421
involucri subglobosi squamis oblongis scariosis obtusis, dorso 1-cos-
tatis, pilosis; receptaculo nudo, floribus externis tubuloso-triden-
tatis, linearibus, femineis; akeniis oblongis compressis glabris apice
calvis.

Crescit in provincia Chiré, in campis humidis ( Quartin Dillon),
et in agris novalibus prope Adoua (Schimper), mense Octobre flo-
rens.

Observation. — Elle appartient à la tribu des Abrotanum , par son réceptacle
nu, ses fleurs femelles à la circonférence des capitules et hermaphrodites au

centre. Elle est fort distincte par ses tiges presque simples, ses feuilles décou-
pées en segments linéaires, subulés et de couleur cendrée.

HELICHRYSUM. DC., Prodr., VI, 169.

GNOPHALII SP. L.

Sect. I. EUHELICHRYSUM. DC.
Series I. ARGYRÆA.
S I. Leptorhiza.

HELICHRYSUM STEUDELII. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n° 234.

A. annuum? caule erecto, basi simplici apice ramoso, ramis erectis
strictis floccoso- et albido-tomentosis ; foliis confertis, caulinis lan-
ceolatis angustis acutis, integris superne glabriusculis, subtus albido-
tomentosis ; rameis linearibus acutis, superne glabris, subtus albido-
tomentosis, capitulis parvulis corymboscoarctatos, subcapituliformes
ad apicem ramulorum efformantibus ; involucri basi subglobosi,
apice dilatati squamis niveis nitentibus elliptico-oblongis subobtusis
aut acutis; akeniis ovoideis minimis glabris, pappi setis subscabris
vix subferrugineis.

Crescit in agris novalibus prope Adoua , mense Novembre florens
(Schimper).

Nomen abyssini : Subhinaday.

Observation. — Cette espèce, qui m'a paru annuelle à l'inspection de sa racine
pivotante et presque simple, est fácile à distinguer par sa tige simple inférieu-

422.7. FLORA ABYSSINICA.

rement, ramifiée seulement dans sa partie supérieure, par ses capitules globu-
leux trés-petits formant des corymbes très-contractés, et enfin par ses feuilles
lancéolées sur la tige, linéaires sur les rameaux, glabres en dessus, blanches et
tomenteuses à leur face inférieure.

S U. Elegantissima.

HELICHRYSUM FORMOSISSIMUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 672.

Var.«: Latifolium. Nob.

H. perenne : caule erecto simpliciusculo tereti, purpurascente,
albido-tomentoso 3-pedali , foliis approximatis sessilibus , basi pau-
lulum decurrentibus, ovali-oblongis aut lanceolatis acutis integris ,'
superne subhirtis, subtus tomentellis; capitulis maximis nitentibus
corymbum terminalem subsimplicem , ramulis elongatis efforman-
tibus; involucri subglobosi squamis nitidissimis albidis, sæpius basi
purpurascentibus, glabris lanceolatis acutis, subpatulis; akeniis
teretibus glabris ; pappi setis albidis, subscabris apice penicellatis.

Crescit in campis elevatis et montosis provincie Choa (Ant. Petit),
mense Aprili vix florens, et in latere septentrionali montis Se/ki, in
provincia Semiène, mense Februario florens (Schimper).

Observation. — Sans contredit, l'une des plus belles espèces de ce genre, par
ses capitules très-gros, offrant un involucre composé d'écailles d'un blanc de
neige, un peu purpurines à leur base.

Les échantillons recueillis au Choa par le docteur Antoine Petit ont les feuilles
proportionnellement plus courtes et plus larges que dans ceux du mont Selki =
dans le Semi?ne; j'en forme une simple variété « Latifolium.

S LIT. Spinescentia.

HELICHRYSUM HORRIDUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, .
n? 975.

H. caule frutescente, tereti; ramulis gracilibus, apice sepius
indurato-spinescentibus : spinis rectis, gracilibus acutissimis , nunc
terminalibus, nunc axillaribus; foliis minimis, approximatis, dis-
tinctis aut contractione ramulorum subfasciculatis , linearibus acu-
tis, margine revolutis et inde subulatis, basi pubenti-tomentosis ;
capitulis solitariis ramillos terminantibus ; involucri hemispherici

SYNANTHERÆ. A23

Ihi

squamis imbricatis obtusis, externis t is, internis
glabris; akeniis teretibus glanduloso-hirtellis ; ptaculo planius-
culo nudo. .

Crescit in Abyssinia (Schimper), sine loci natalis speciali indi-
catione.

Observation. — C'est une espèce fort remarquable par son port. Voyez les
observations placées à la suite de l'espèce suivante.

HELICHRYSUM CITRISPINUM. Delile, in Ann. Sc. nat., XX , 93.

HELICHRYSUM sPINOSUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 666
et 1246.

H. caule suffrutescente, erecto, dichotome ramoso ; ramis tereti-
bus, incano-tomentosis ; foliis alternis, parvulis, sessilibus elliptico-
oblongis, margine subsinuoso revolutis, cano-tomentosis; spinis
axillaribus, solitariis citreis, folio longioribus, gracilibus acutissimis ;
capitulis ramulos terminantibus, magnitudine mediis, sessilibus ;
involucri subteretis, squamis imbricatis, albidis, scariosis nitenti-
bus lanceolatis , rectis apice fissis, glabris; externe basi punctis mi-
nimis nigris notatis ; akeniis teretibus glandulosis.

Crescit in provincia Semiéne, altitudine circiter 16 ad 18 millia
pedum (Galinier), et in monte Se/ki, provincia Semiene , in rupibus
(Schimper ). i

Observation. — Espèce bien caractérisée, non-seulement par ses épines toutes
axillaires, mais par ses feuilles petites, ovales, sessiles, à bords recourbés en
dessous, tomenteuses et blanches sur leurs deux faces, et surtout par ses capi-
tules de grandeur moyenne à involucre cylindrique d'une couleur blanche trés-
pure, beaucoup plus long que les fleurs, et dont les écailles sont marquées de
points noirs à leur base.

Series II. CHRYSOLEPIDEA.

S I. Séæchadina.
HELICHRYSUM ABYSSINICUM. C. H. Schultz, in pl. Schmp. Abyss.,
sect. 1, 427.

FRED H
t

H. caule basi , in parte superiore ra-

; ff
, Sur

moso, albido et dense tomentoso, ramis erectis; foliis valde ap-

425 FLORA ABYSSINICA.

proximatis sessilibus lanceolato-linearibus subobtusis et acumine
brevi cartilagineo terminatis, utrinque dense albido-tomentosis ;
capitulis parvulis in apice ramulorum dense aggretatis, corymbum
oligocephalum densum efformantibus ; involucri subcampanulati
squamis imbricatis subpatulis oblongo-lanceolatis , sulphureis, niti-
dis glabris, externis brevioribus lanuginosis ; akeniis teretibus sub-
glandulosis.

Crescit in montosis provincie Ouodgerate , abeunte Junio florife-
rum (Ant. Petit), circa Embaetcha (Quartin Dillon), etin cacumine
montis Koubi, altitudine circiter 8000 pedum, mense Junio (Schim-
per).

Observation. — Cette espèce est fort variable dans la longueur de ses feuilles
et dans le nombre des capitules agglomérés au sommet des tiges. Elle a beau-
coup d'analogie avec l’ Helichrysum arenarium DC. d'Europe, el en diffère surtout

par ses feuilles plus étroites et par les écailles de son involucre aigués et non
obtuses.

HELICHRYSUM CHRYSOCOMA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect.
IT, 979.

Var. «: Folis angustioribus.

HELICRHYSUM CHRYSOCEPHALUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect.
ur, 4765.

H. caule basi suffrutescente, ramoso, erecto, pedali, albido-tomen-
toso, tereti; foliis approximatis , ilil iamplexicaulibus ,
ovali-lanceolatis acutis, utrinque cinereo-tomentosis ; capitulis par-
vulis teretibus, paucifloris corymbum densum terminalem capituli-
formem constituentibus ; involucri subteretis, foliolis imbricatis
inæqualibus scariosis aureis, glabris, apice acutis aut obtusis dissec-
tis; floribus femineis uniserialibus ; hermaphroditis centralibus pau-
cioribus ; carpellis ovoideo-subteretibus glabris , pappi setis ferrugi-
neis scabris.

Crescit in montibus provinciæ Semiène, districtus Urahut, et ad
latus boreale montis Taber, prope Tchénausa, mense Januario
(Schimper).

Observation. — Gette espèce ressemble assez à la précédente, mais s'en dis-
tingue par ses feuilles un peu plus larges, par ses capitules beaucoup plus petits
et cylindriques, pauciflores, et à écailles d'un jaune doré et non d'un jaune
soufre.

SYNANTHEIUE. 425

Nous croyons devoir réunir à celle espèce l'Helichrysum chrysocephalum de

C. H. Schultz, qui en forme tout au plus une simple variété a, caractérisée par des

feuilles un peu plus étroites et allongées, et un peu plus écartées les unes des

autres vers le sommet des rameaux. Les capitules sont un peu renflés dans leur
partie inférieure.

HELICHRYSUM GERBERÆFOLIUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1, 203.

H. perenne : foliis radicalibus longe petiolatis elliptico-oblongis
acutis, basi sensim cum petiolo confusis , integris, utrinque cinereo-
tomentosis, petiolo basi dilatato et amplexicauli ; caule erecto sim-
plici, pedali dense albido-t toso, versus medietatem superiorem
nudo; foliis caulinis raris alternis sessilibus linearibus acutis ; capi-
tulis subteretibus dense corymbosis; involucri squamis scariosis,
aureis oblongis acutis, glabris, inæqualibus ; akeniis ovoideo-sub-
teretibus glabris.

Crescit in regione septentrionali et superiori montis Selleuda,
inter lapides prope Adoua, mense Junio florens (Quartin Dillon et
Schimper).

Observation. — Par son port, cette espèce ressemble tout à fait à nos espèces

du genre Gnaphalium ; mais ses fleurons femelles formant une seule

rangée la placent dans le genre HEN Voyez les observations placées à
la suite de l’espèce suivante.

HELICHRYSUM GLOBOSUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 988.

H. perenne : foliis radicalibus spatulato-oblongis basi sensim in
petiolum basi dilatatum attenuatis obtusis aut subacutis, 3-nerviis
superne punctato-hirtis subtus albido-tomentellis ; caulinis, sæpius 3,
distantibus, sessilibus, amplexicaulibus, elliptico-l latis sub-
acutis ; caule erecto, simplici, spithameo, tereti, cano-tomentoso ;
capitulis parvulis subpaucifloris teretibus corymbum densum effor-
mantibus ; involucri teretiusculi squamis inæqualibus ellipticis acu-
tis; akeniis parvulis teretibus glabris.

Crescit in pratis regionis inferioris borealis montis Bouahit, in
provincia Semiéne , mense Junio florens (Schimper ).

Observation. — Cette espèce est bien rapprochée de la précédente, et les ca-
raclères qui l'en distinguent sont, à mon avis, bien faibles. Ses feuilles radicales

426 FLORA ABYSSINICA.

sont spathulées, généralement obstuses, blanches seulement à leur face infé-
rieure; les feuilles de la lige sont plus elliptiques, moins aiguës, el les capi-
tules contiennent moins de fleurs.

S I. Xerochlæna.

HELICHRYSUM FOETIDUNM. Cassin., Dict., XXV, 469; DC., Prodr., VI, 487
C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 927, ru, 1508.

HELICHRYSUM GLUTINOSUM. Å. Braun, in Flora, 4841 i p. 277.

«. Pallidum. DC.
8. Macrocephalum. Nob.

7. Microcephalum Nob.

H. caule erecto, simpliciusculo, bipedali et ultra, tereti , in parte
superiori tomentello; foliis sessilibus basi subcordatis elliptico-
oblongis acutis, superne subhirtellis, subtus presertim inferioribus
griseo-t tellis, rarius simpliciter hirtis, capitulis maximis,
corymbum ramosum efformantibus; involucri semiglobosi squamis
imbricatis scariosis nitidis luteis, externis ovalibus acutis, internis
lanceolatis , acutis ; akeniis minimis ellipsoideis glabris.

Crescit in provincia Tigré, circa Ambaetcha, mense Octobre flo-
rens (Quartin Dillon), et in regione superiori boreali montis Sel-
leuda, prope Adoua , mense Octobre (Quartin Dillon ).

Observation. — Cette grande espèce, introduite depuis longtemps dans nos
parterres comme plante d'ornement, présente plusieurs variétés. Ainsi: 1° Les
échantillons des collections de Schimper, sous le numéro 1508, répondent à la
variété « Pallidum de De Candolle, à cause de la couleur pâle et presque
blanche des écailles de leur involucre.

Mais, parmi les échantillons abyssins à écailles d'un beau jaune, je trouve
deux formes ou variétés : l'une B Macrocephalum Nob, remarquable par ses capi-
tules très-gros, ses feuilles plus larges, moins Lomenteuses ; l'autre y Microce-
phalum Nob, à capitules deux ou trois fois plus petits , à feuilles plus étroites et
plus allongées; c'est à cette forme que se rapportent les échantillons (n* 927)
des collections de Schimper; ceux que le docteur Quartin Dillon a recueillis
aux environs d'Ambaetcha offrent les caractères de la seconde variété.

SYNANTHERÆ. 427

Sect. II. TAXOSTICHE.

HELICHRYSUM GLUMACEUM. DC., Prodr., VI, 197; C. H. Schultz, in
pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 762.

H. caule basi suffrutescente, erecto, ramoso, sesquipedali, ramis
virgatis erectis, cano-tomentosis ; foliis sat numerosis alternis lineari-
lanceolatis , aut linearibus acutis , 1-3 uncias longis , 1-3 lineas latis,
subtus cinereo-tomentellis ;'capitulis paucifloris angustissimis subu-
latis, corymbum densum subramosum parvulum et oligocepha-
lum efformantibus; involucri glaberrimi albidi nitentis squamis
imbricatis inæqualibus, internis longioribus oblongo-lanceolatis
acutis.

Crescit inter Mayegouagoua et Debra-Sina, mense Septembre
florens (Quartin Dillon), et ad latera montium prope SHELTER
mense Septembre (Schimper).

Observation. — Espèce fort bien caractérisée par ses capitules très-pelits,
allongés, gréles, parfaitement blanes et rappelant assez bien, par leur aspect et
leur forme, les épillets du Rhynchospora alba.

Sect. III. LEPICLINE.

S I. Plantaginea.
HELICHRYSUM QUARTINIANUM. Nob.

H. perenne; caulibus e caudice crasso tuberculato , erectis sim-
pliciusculis, pedalibus aut sesquipedalibus , albido - tomentosis ;
foliis sessilibus, semiamplexicaulibus, inferioribus basicordato-auri-
culatis lanceolatis, acutis, utrinque albido-tomentosis, supremis
basi non auriculatis, angustioribus et magis distantibus; capitulis
magnitudine mediis corymbum densum subglobosum efforman-
tibus; involucri subglobosi squamis erectiusculis, externis ovali-
acutis, sessilibus, internis, apice fissis, infra in partem angustiorem
longiorem et sublanatam desinentibus ; flosculis hermaphroditis, ,

428 FLORA ABYSSINICA.

numerosissimis; akeniis nitentibus glabris ; receptaculi fimbrillis
setaceis persistentibus.

Crescit in parte superiori montis Selleuda, mense Augusto florens
(Quartin Dillon).

Observation. — Le port de cette espèce la rapprocherait de l'Helichrysum
margaritaceum, transporté dans le genre Antennaria. Mais notre plante appar-
tient bien réellement au genre Helichrysum (section Lepidocline). Elle y est
assez facile à reconnaître à ses tiges simples, tomenteuses, à ses feuilles lan-
céolées, sessiles, et quelquefois méme cordiformes à leur base, el à ses capitules
de grandeur moyenne formant un corymbe presque globuleux.

ACHYROCLINE. DC., Prodr., VI, 219.

ACHYROCLINE SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
393 , m, 1503.

A. caule basi suffrutescente, erecto ramoso, bipedali tereti, tomen-
toso ; foliis alternis ovali-oblongis acutis basi subabrupte in petiolum
brevem attenuatis, superne pubentibus pallidis, subtus cinereo-
tomentosis ; capitulis parvulis in corymbum densum aggregatis : in-
volucri oblongo-teretis, angusti, sæpius 4-5-flori foliolis imbricatis
scariosis albidis nitentibus, flore centrali hermaphrodito; akeniis
glabris.

Crescit circa Ambaetcha, Adoua, Memessah (Quartin Dillon),
mense Octobre et in monte Selleuda, mense Novembre florens
(Schimper).

Observation. — Dans cette espèce, de même que dans la suivante, le récep-
lacle m'a paru saillant, un peu concave et complétement nu. Cependant, par
leurs capitules gréles contenant de trois à quatre fleurs femelles, entourant une
seule fleur hermaphrodite , ces plantes offrent bien les caraclères assignés au
genre Achyrocline.

ACHYROCLINE ADOENSIS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 4.

A. caule basi suffrutescente, ramoso, bipedali, ramis virgatis tere-
tibus tomentosis; foliis alternis elliptico-oblongis acutis, basi sensim
attenuatis et petiolum brevem vix distinctum efformantibus, superne
dense pubentibus, subtus cinereo-tomentosis; capitulis oblongo -

SYNANTHERÆ. 429
lanceolatis angustissimis parvulis glomerulatis et corymbum densum
terminalem constituentibus ; involucri squamis imbricatis, externis
lana laxa involutis, basi sæpe purpurascentibus ; internis albidis ni-
tentibus lanceolatis acutis longioribus glabris; floribus gracilibus 5,
centrali tantum hermaphrodito ; akeniis obovoideo-oblongis glabris ;
pappi setis albidis scabris.

Crescit in rupibus et virgultis superioris et mediæ partis montis
Selleuda, prope Adoua, mense Octobre florens (Schimper).
Nomen abyssini : Subhinad

Observation. — Cette espèce est-elle réellement différente de la précédente
ou wen est-elle qu'une simple modification? Ses pétioles sont à peine marqués,
ses feuilles un peu plus allongées, plus rétrécies en pointe à leur base, et les
écailles extérieures de ses involucres sont en général teintes de purpurin à leur
base.

ACHYLOCLINE HOCHSTETTERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 1, 237,11, 1058.

A. caule a basi ramoso; ramis erectis virgatis sesquipedalibus ,
subalatis albido-tomentosis ; foliis caulinis alternis distantibus lan-
ceolatis acutissimis in utraque facie cano-tomentosis , basi sessilibus
et subdecurrentibus, alis vix prominulis ; capitulis minimis aureis ,
numerosissimis corymbum terminalem ramosum densum myrian-
thum efformantibus ; involucri subteretis basi incrassati squamis
imbricatis obtusis glabris ; floribus quinis , receptaculo minimo fim-
brillifero ; akeniis oblongis glabris glandulosis.

Crescit circa Ambaetcha, mense Octobre florens (Quartin Dillon),
et in regione boreali et superiori montis Koubi, mense Novembre
(Schimper).

Observation. — Espéce excessivement distincte et caraclérisée surtout par
ses capitules très-petits, trés-nombreux , d'un jaune doré, par son réceptacle
garni de fimbrilles, par ses feuilles lancéolées, aiguës et décurrentes.

GNAPHALIUM. DC., Prodr., VI, 221.

GNAPHALIUM PETITIANUM. Nob.

G. caule bipedali ramoso, ramis erectis virgatis , angulatis subto-
mentellis ; foliis alternis distantibus, sessilibus, oblongo-lanceolatis

430 FLORA ABYSSINICA.

acutis superne dense pubentibus (in junioribus utrinque cano-
tomentosis), subtus incano-tomentosis, basi decurrentibus, et in
caule alas sat prominulas efformantibus ; capitulis parvulis eorym-
bum ramosum sat densum polycephalum efformantibus ; involucri
subovoideo-oblongi squamis scariosis aureis, imbricatis obtusis gla-
bris, aut vix margine ciliatis, floribus omnibus femineis (excepto
unico centrali hermaphrodito , crassiori ) gracilibus apice sepius
5-fidis , laciniis crassis glandulosis.

Crescit in locis humidis, ad margines rivulorum in montibus ex-
celsis provinciæ Quodgerate, mense Junio florens (Ant. Petit), et
inter Mayegouagoua et Debra-Sina, mense Septembre.

Observation. — C'est une espèce remarquable par ses feuilles lancéolées et
décurrentes , caractère qui ne s'est observé jusqu'à présent dans aucune autre
espèce africaine. Mais le caractère le plus singulier, c'est que de toutes les
fleurs réunies dans un capitule, une seule placée vers le centre, plus épaisse,
mais non plus longue que les autres, est hermaphrodite; toutes les autres sont
femelles, gréles, offrant ordinairement cinq divisions trés-glanduleuses.

GNAPHALIUM AURICULATUM. Nob.

G. caule basi suffrutescente , ramis virgatis teretibus tomentellis ;
foliis alternis sessilibus, semiamplexicaulibus , elongato-lanceolatis
acutis , superne glabris , subtus cinereo-tomentellis, basi in auricu-
las binas obtusas productis ; capitulis parvulis corymbum termina-
lem ramosum , myrianthum confertiflorum efformantibus, involucri
subteretis squamis imbricatis erectis, scariosis subobtusis, internis
longioribus , glabris ; floribus radii pluriserialibus , tubuloso-filifor-
mibus, numerosis; disci hermaphroditis 3-5 crassioribus ; pappi setis
albidis nitentibus, subscabris.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit).

Observation. — Par ses fleurons de la circonférence, gréles, femelles, très-
nombreux et disposés sur plusieurs rangs, par ses fleurons centraux, herma-
Phrodiles, mais au nombre seulement de trois à cinq, cette plante rentre dans
le genre Gnaphalium. Elle se distingue facilement par ses rameaux gréles et
allongés, par ses feuilles lancéolées, cordiformes et sessiles à leur base, et
par le trés-petit nombre de fleurs hermaphrodites situées au centre de chaque
capitule. *

GNAPHALIUM LUTEO-ALBUM. L., Sp., 1196; DC., Prodr., VI, 230.

G. annuum : caule erecto subsi plici albo-t ^; foliis in-

SYNANTHERZÆ. A31
ferioribus magis confertis spatulato-oblongis obtusis, caulinis sub-
l latis, sessilibus semiamplexicaulibus, utrinque albido-tomen-
tosis; capitulis parvulis in apice caulis congesto-capitatis, nudis ;
involucri subteretis squamis pallidis, internis longioribus lanceolatis
acutis ; akeniis minimis ellipsoideis granulato-glandulosis.

Crescit in arvis humidis circa Adoua, mense Julio et circa Me-
messah , mense Septembre florens (Quartin Dillon).

Observation. — J'ai observé un grand nombre d'échantillons de cette plante,
et jeles ai trouvés identiques sous tous les points avec ceux qui croissent aux
environs de Paris.

GNAPHALIUM MELANOSPHÆRUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss.,
sect. 11, 4360.

G. annuum? caule a basi ramoso; ramis ascendentibus spitha-
meis, teretibus incano-tomentosis ; foliis alternis spatulato-oblongis
obtusis basi angustatis, in utraque facie incano-tomentosis ; capitulis
parvulis in corymbum capituliformem densum dispositis ; involucri
subteretis squamis subbiseriatis, rufis, externis brevioribus ovali-
acutis, internis lanceolatis subobtusis; floribus femineis externis
numerosis, hermaphroditis centralibus 3-4; akeniis teretibus sub-
glandulosis, glabris.

Crescit in agris requietis prope Entchetkab, in provincia Semiène,
mense Junio florens (Schimper).

Observation. — Celle espèce a quelque avec le hali
luteo-album L., mais s’en distingue par ses feuilles plus larges, plus manifes-
tement spathulées et par ses inyolucres d'une teinte brune assez sombre.

GNAPHALIUM ULIGINOSUM. L., Sp., 1200 ; DC., Prodr., VI, 230.

GNAPHALIUM UNIONIS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 175,
a, x, 4479.

G. annuum : caule a basi diffuse ramoso, prostrato, ramis ascen-
dentibus, albido-tomentosis ; foliis approximatis lanceolato-lineari-
bus acutis, et acumine parvo coriaceo terminatis, utrinque, sed
presertim subtus incanis, capitula cingentibus; capitulis parvulis
ad apicem ramorum congesto-capitatis, involucri subteretis, inferne
tumidioris squamis imbricatis appressis, stramineis, intimis erectis

432 FLORA ABYSSINICA.
linearibus ; floribus femineis numerosis gracilibus, hermaphroditis
valde paucioribus ; akeniis obovoideo-oblongis, glandulosis.

Crescit in agris novalibus prope Adoua, in provincia Tigré (Quar-
tin Dillon), et prope Entchetkab, in provincia Semiène, mense Junio
florens (Schimper).

Observation, — J'ai examiné attentivement les échantillons nommés G. unio-
nis par M. C.-H. Schultz , et je les ai trouvés idenliques avec certaines formes
du G. uliginosum L., recueillis aux environs de Paris. C’est en effet une espèce
variable et qu’on trouve dans presque toute l'Europe, l'Asie et l'Amérique du
Nord.

FILAGO. Tournef., Inst., t. CCLIX ; DC., Prodr., VI, 947.

FILAGO GERMANICA. L., Sp., 1344; DC., Prodr., VI, 247.
FILAGO JUSSUEI ? Germ. et Coss., Ann. sc. nat., XX, 11° série, 284, t. XIII,
C. 4-3; ibid., Fl. par., 406.

F. annua, erecta; caule spithameo basi simplici, versus partem
Superiorem parce ramoso, albido-tomentoso; foliis alternis spatu-
lato-lanceolatis, acutis utrinque præsertim subtus tomentellis ; ca~
pitulis in glomerulos terminales aut in axilla ramulorum sessiles,
capitatos dispositis, foliis 3-5 glomerulos superantibus cinetis; invo-
lucri squamis basi lanugine densa obtectis , ovali-oblongis, margine
hyalinis, cuspide longo apice terminatis, internis obtusis, subcuspi-
datis, apice macula purpurea notatis; akeniis minimis oblongis,
subglandulosis.

Crescit in provincia Ouodgerate in montosis, mense Octobre flo-
rens (Ant. Petit).

Observation. — Les échantillons recueillis par le docteur Petit sur les mon-
tagnes de l'Ouodgerate m'ont offert tous les caractères de la Filago germanica de
France, espéce excessivement variable, Par la présence d'un certain nombre
de feuilles environnant les glomérules de capitules, cette espèce offre les ca-
ractères de la Filago Jussiæi de MM. Germain et Cosson. Cependant, par la forme
des écailles de l'involucre, elle me semble bien appartenirà la F. germanica L.

FILAGO ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. ur,
n? 1913.

F. annua, pumila : caule erecto, vix Spithameo, basi simplici , in
parte superiore parce ramoso, albido-lanato; foliis spatulato-lan-

SYNANTHERÆ. 433
ceolatis, angustis, apice acutis, utrinque cano-tomentosis, supremis
circa capitulorum glomerulos approximato-involucrantibus ; capi-
tulis in glomerulos terminales aut in dichotomia ramorum sessiles
globosos foliis superioribus 3-4 quasi involucratis, dispositis; invo-
lucri proprii squamis ovali-lanceolatis , glabris margine hyalinis ,
externis acutissimis, internis obtusis et subcuspidatis; akeniis obo-
voideo-oblongis granulatis.

Crescit in agris frumentariis prope Adoua, mense Octobre florens
(Schimper).

Observation. — Cette espèce est voisine de la Filago germanica, dont elle rap-
pelle assez bien le port ; elle en différe surtout par ses glomérules de capitules
accompagnés de feuilles réunies en forme d'involucre commun, par les écailles
de son involucre propre aiguës et non longuement cuspidées, les intérieures
très-obtuses et mucronées au sommet.

CINERARIA. Less., Syn., 390; DC., Prodr., VI, 305.

CINERARLE SP. CAPENSES. L.

CINERARIA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 335.

C. caule basi suffrutescente, ramoso, erecto, bipedali et ultra,
tereti, striato, glabro; foliis petiolatis, Iyrato-pinnatipartitis aut pin-
natifidis, segmentis valde inæqualibus, terminali multo majori, lo-
bulato-dentatis, superne glabris, subtus arachnoideo-subtomentosis,
cinereis ; petiolo basi sepius auriculato, auriculis varie inciso-den-
tatis ; capitulis minimis in apice ramulorum parce corymbosis ; in-
volucri foliolis externis lanceolato-linearibus acutis fimbriatis ; in-
ternis lanceolatis acutis, margine tenuioribus, glabris ; ligulis angustis
involucro tertia parte longioribus ; akeniis compressis, margine
subulatis, glabris, nigerrimis.

Crescit in provincia Ouodgerate , mense Julio (Ant. Petit), in ru.
pibus umbrosis regionis superioris montis Sel/euda versus septen-
trionem, in mense Octobre florens (Schimper).

Observation. — Par ses fruits comprimés et un peu dilatés en aile de chaque
cóté , elle offre le caractère essentiel attribué au genre Cineraria. Mais ce ca-
ractère est-il bien suffisant pour distinguer cette plante du genre Senecio, dont
elle a le port et tous les autres caractères? Cette espèce est du reste fort dis-
tincte par ses feuilles lyrées, à lobes très-dentés, blanchâtres en dessous.

1v. 25

43^ FLORA ABYSSINICA.

SENECIO. Less., Syn., 391; DC., Prodr., VI, 340.

SENECIO , CACALLE et CINERARUE SP. L.

§ I. Obæjacæ.
SENECIO SUBSCANDENS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 1n, 4926.

S. glaber : caule basi suffrutescente, ramis elongatis flagelliformi-
bus, striatis, aut angulatis glabris ; foliis caulinis petiolatis basi
amplexicaulibus, et late auriculatis-pinnatipartitis ; segmentis, gla-
bris sæpius 3-5, sinu latissimo obtuso separatis inæqualibus, figura
maxime variis oblongis, obovalibus, acutis, integris aut inæqualiter
subdentatis, terminali majori oblongo integro, aut subtrilobo; capi-
tulis corymboso-agglomeratis teretibus paucifloris, floribus omnibus
tubuloso-quinquefidis : involucri foliolis externis brevissimis acutis,
internis 5-6 erectis glabris subacutis, margine scariosis : akeniis
teretibus, striatis hirtis.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit), et in Abyssinia, sine spe-
ciali indicatione (Schimper).

Observation. — A cause de ses grandes feuilles glabres et pinnatifides , ce
Senecio ressemble un peu au Sonchus tenerrimus. Il est fort distinct par ses
capitules cylindriques contenant un petit nombre de fleurs et trés-rappro-
chées.

SENECIO TUBEROSUS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
4361 , 111, 1640.

(Tax. LVII. )

S. tuberculis irregulariter globosis carnosis : caule erecto pedali,
tereti-angulato glabro; foliis inferioribus petiolatis ellipticis aut
obovali-oblongis obtusis integris, aut subdentatis superioribus sub-
sessilibus, mollibus glabriusculis ; capitulis in apice nudo ramorum
elongatorum aggregatis, 4-6-floris teretibus gracilibus; floribus
omnibus tubulosis; involucri foliolis externis 2-3 minimis linearibus,
internis sepius 5 oblongo -lanceolatis gjhoptugie; akeniis teretibus
albido-sericeis.

Crescit prope Tchélatchékanné, non cda a convalle fluvii Tac-

*

SYNANTHERÆ, 435
casé, mense Augusto florens (Quartin Dillon et Schimper), et in
regione inferiori montium , secus vallem districtus Choada (Schim-
per).

Nomen abyssinicum : Ambascha.
Observation. — L'une des espèces les mieux caractérisées de celle section par
les gros tubercules blancs et charnus qui lui servent de souche. Les Abyssins

mangent ces tubercules, soit crus, soit aprés les avoir fait cuire. Ils ont une
saveur douce et assez agréable.

NECIO HOCHSTETTERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. T,
n? 268.

S. caudice crasso horizontali; caule basi simplici, apice corym-
boso-ramoso tereti, striato hirto-ferrugineo, pedali ; foliis radicalibus
longe petiolatis basi dilatato-amplexicaulibus elliptico-lanceolatis
acutis, basi sensim angustatis, inæqualiter et obsolete dentatis ,
utrinque hirto-subferrugineis ; capitulis corymbum laxum nudum
efformantibus; involucri squamis externis paucis laxis; internis
l latis, dorso glandul >-hirtis ; floribus omnibus flosculosis ;
akeniis hirtellis.

Crescit in cacumine montis Koubi, altitudine circiter 8,000 pedum,
mense Junio florens ( Schimper).

Observation. — On dislinguera facilement cette espèce à ses tiges presque
nues, à ses feuilles radicales longuement pétiolées, elliptiques, très-allongées,

aiguës, dentées dans leur contour, et à ses capitules de grandeur moyenne
formant un corymbe rameux et pauciflore.

SENECIO SCHIMPERI. C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, A44,
nr, 1880.

S. caule erecto, a basi ramoso, pedali, aut bipedali, tereti , glabro ;
foliis carnosis linearibus acutis, glabris, margine vix distanter tuber-
culato-subdentatis, involucri foliolis exterioribus linearibus acutissi-
mis, internis lanceolato-linearibus apice acutis sphacelatis ; floribus
omnibus tubulosis, gracilibus; akeniis teretibus striatis, albido-pu-
bentibus.

Crescit in agris circa Adoua, Memessah, Ambaetcha, mense Maio
florens (Quartin Dillon et Schimper), et in provincia Ouodgerate
(Ant. Petit).

436 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Celle espèce est vivace : elle est facile à distinguer par ses
feuilles charnues et linéaires, presque entières dans leur bord : les capitules
sont assez petits.

SENECIO MACROPAPPUS. C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 844

S. caule erecto ramoso bipedali, tereti, hirtello, ramis flagelli-
formibus ; foliis longe petiolatis cordatis acutis, aut basi non cordatis
ovalibus, margine argute dentatis superne hirtellis, subtusque cine-
reis; petiolo basi auriculato, auriculis latis obtusis integris aut subtri-
lobis; capitulis solitariis longissime pedunculatis ; involucri exterio-
ris foliolis linearibus laxis longiusculis margine ciliatis; interioris
squamis lanceolatis acutis, dorso pilis quibusdam glandulosis; flori-
bus omnibus flosculosis ; akeniis striatis hirtellis.

Crescit in locis humidis et umbrosis elatis prope Tchélatchékanné
(Quartin Dillon), prope Tehénausa, mense Januario florens (Schim-
per) et prope Aikké (Ant. Petit).

Observation. — Espéce assez répandue en Abyssinie et facile à reconnaitre à
ses feuilles pétiolées, cordiformes , aiguës et dentées , et surtout à ses capitules
solitaires et assez gros. Deux ou trois des espèces suivantes ont beaucoup de
rapports avec elle.

SENECIO ACUTIDENTATUS. Nob.

S. caule erecto, gracili, simplici l quip i, tereti, striato,
pubenti; foliis caulinis sessilibus ol. a n acutis, basi
angustatis, semiamplexicaulibus, auriculatis, margine acute denta-
tis, subhirto-asperis, auriculis brevibus obtusis; capitulis longe pe-
dunculatis, terminalibus, solitariis aut paucis, teretibus; squamis
involucri externis laxiusculis, linearibus margine ciliatis; internis
erectis striatis, flosculos subæquantibus; floribus luteis omnibus
flosculosis; akeniis.....

Crescit in locis umbrosis circa Kouaietha, in provincia Chiré, al-
titudine circiter 7,000 pedum supra mare (Quartin Dillon).

Observation. — On doit placer celte espèce auprès du Senecio macropappus,
€. H. Schultz. Elle lui ressemble beaucoup par la forme et la grosseur de ses
capitules , mais s'en distingue par ses feuilles sessiles, elliptiques, lancéolées
et non longuement péliolées el cordiformes.

SYNANTHERÆ. 437

SENECIO PAPAVERIFOLIUS. Nob.

S. caule erecto, ramoso, sesquipedali , tereti striato, hirto; foliis
caulinis magnis sessilibus auriculato- cordatis, ovali-lanceolatis aut
ellipticis, acutis, margine inciso-dentatis, subpubentibus, auriculis
latissimis cum basi folii confusis ; capitulis homogamis longe pedun-
culàtis ; involucri squamis externis lanceolatis ciliatis, internis lan-
ceolatis apiculatis dorso setoso-hispidis; akeniis teretibus costatis et
inter costas subsericeis.

Crescit circa Adoua , mense Julio florens ( Quartin Dillon).

Observation. — Voici une espèce très-voisine de la précédente, mais cepen-
dant je Pen crois distincte. Ses feuilles sont trés-grandes, sessiles, largement
auriculées et nullement rétrécies à leur base, incisées et non simplement
dentées; enfin les écailles intérieures de l'involuere portent des poils épais et
roides sur leur dos.

SENECIO DIVERSIFOLIUS. Nob.

S. annuus : caule erecto simplici aut ramoso, pedali aut sesquipe-
dali, tereti striato, pubenti ; foliis inferioribus petiolatis sepius ova-
libus, basi sensim attenuatis acutis, margine irregulariter dentatis
utrinque pubentibus ; superioribus sessilibus pinnatifidis, segmentis
lanceolatis dentatis, sinu lato separatis ; capitulis teretibus longe pe-
dunculatis et corymbum laxum pauciflorum efformantibus , involucri
squamis externis laxis, distantibus linearibus ; internis erectis flos-
culos fere æquantibus, secundum longitudinem striatis, subpuben-
tibus; floribus purpureis flosculosis, tubulosis valde gracilibus ; ake-
niis teretibus costatis, subhirtellis. | ^

Crescit in campis humidis circa Adoua, mense Novembre florens
(Quartin Dillon).

Observation, — Dans la première tribu à laquelle appartient cette espèce,
elle se distingue de suite par ses fleurs purpurines. Elle a quelque analogie de
port avec : 1° le Senecio macropappus, qui en diffère, entre autres, par ses
feuilles cordiformes et non pinnatifides, el par ses fleurs jaunes; 2* avec le
S. ægyptius, dont elle diffère par ses capitules trois fois plus volumineux et
ses fleurs purpurines. s

438 FLORA ABYSSINICA.

SENECIO ÆGYPTIUS. L., Sp., 4216; DC., Prodr., VI, 342.

SENECIO PINNATIPARTITUS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. m,
n? 4873.

S. annuus : caule erecto pedali subsimplici? tereti, glabro ; foliis
infimis petiolatis, suborbicularibus obtusis aut oblongis, profunde et
inæqualiter dentatis, inferioribus pinnatipartitis sublyratis, petiola-
tis, supremis sessilibus pinnatipartitis, segmentis inæqualiter denti-
culatis glabris; involucri duplicis foliolis externis brevissimis pau-
cioribus lanceolatis acutissimis : internis oblongis, margine scariosis,
apice subacutis; ligulis brevissimis; akeniis tereti-angulatis sub-
alatis glanduloso-pilosis. :

Crescit in agris evectis Abyssiniæ (Schimper).

Observation. — L'espéce à laquelle M. Schultz a donné le nom de Senecio
pinnatipartitus n'est rien autre chose que le Senecio ægyptius, L. C'est ce
que m'a prouvé la comparaison que j'ai faite des échantillons d'Abyssinie avec
ceux des bords du Nil. Seulement ces derniers, venant dans um terrain plus
gras et plus fertile, sont en général plus grands que les premiers.

S H. Ecalyeulati.

SENECIO ABYSSINICUS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 67.

S. annuus : caule erecto, simplici aut ramoso, spithameo aut pe-
dali , hirtello, foliis inferioribus petiolatis , spatulatis angulato-den-
tatis, hirtellis, caulinis sessilibus oblongo-lanceolatis subobtusis
grosse et inæqualiter dentatis; capitulis parvulis parce numerosis
longe pedunculatis : involucri simplicis ecalyculati foliolis erectis
lanceolatis glabris acutis : ligulis paucis vix involucro longioribus;
akeniis teretibus costatis sericeis.

Crescit in collibus prope Adoua, mense Septembre florens (Schim-
per).

Observation.— Pour le port, celte espèce ressemble assez au Senecio sylvati-
cus L. Mais ses capitules sont garnis d'un involucre simple, sans écailles exté-
rieureset ils ont des demi-fleurons très-courts.

SYNANTHERÆ. 439

SENECIO BELLIDIFOLIUS. Nob.

S. annuus : caule erecto vix pedali, gracili simpliciusculo; foliis
inferioribus suborbiculari-spatulatis, petiolatis obtusissimis, obtuse
dentatis, superioribus suborbicularibus abrupte angustatis et in parte
angustiori, dentato-subpinnatifidis bpubentibus ciliatis et sessili-
bus, capitulis minimis, paucis, longe pedunculatis; involucri simpli-
cis squamis lanceolatis acutis glaberrimis flosculos æquantibus; li-
gulis minimis involucrum superantibus, angustis ; akeniis teretibus
costatis subhispidis.

Crescit in agris et locis humidis provincie Chiré (Quartin Dillon).

Observation. — Cette espèce a la plus grande affinité : 1* avec le S. abyssi-
nicus de C.H. Schultz /'surlout par la forme de ses capitules également privés
de l'involucre externe, mais ses feuilles me paraissent bien différentes ; elles
sont beaucoup plus larges, comme lyrées, c'est-à-dire subpinnatifides dans leur
partie inférieure et terminées par un lobe arrondi, denté , trés-grand , qui se
confond inférieurement avec la portion pinnatifide; 2° par son port et la figure
de ses feuilles avec le S. humilis Desf., mais ses capitules privés d'involuere
extérieur, ses feuilles quelquefois pinnatifides et la brièveté de ses demi-fleu-
rons s’en distinguent suffisamment.

S M. Jacobææ.

SENECIO LYRATIPARTITUS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect.
© nr, 4843.

CINERARIA SCHIMPERI. Ibid., sect. 1, 134.

‘S. caule erecto, ramoso, 1-1 4-pedali, tereti striato glabro ; foliis
caulinis sessilibus amplexicaulibus basi late auriculatis pinnatiparti-
tis, lobo terminali maximo cordato-lanceolato , acutissimo inæqua-
liter et argute dentato, lobis lateralibus inæqualibus parvulis, argute
dentatis præsertim subtus pubentibus ; involueri glabri foliolis ex-
ternis linearibus acutissimis, internis lanceolatis acutis apice non
sphacelatis; ligulis involucro duplo longioribus; akeniis teretibus
subsericeis.

Crescit in monte Selleuda prope Adoua, mensibus Junio et Octobre
florens (Schimper), prope Ocbasa (Quartin Dillon), et in provincia
Ouodgerate (Ant. Petit).

Lh0 FLORA ABYSSINICA.
Nomen abyssinicum : Asseh-Maskal.
Observation. — Ayant quelques rapports avec le Senecio nebrodensis, cette

esp?ce en différe par le lobe terminal de ses feuilles allongé, trés-aigu , cordi-
forme à sa base el par ses capitules beaucoup moins gros.

SENECIO UNIONIS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4272.

S. caule a basi cæspitose ramosissimo, 3-8 uncias longo, tereti,
striato, glabro; foliis caulinis sessilibus sublanceolatis inciso et dis-
tanter dentatis subpinnatifidis acutis, glabris, crassiusculis ; capitulis
sat numerosis ramulos terminantibus; involucri squamis externis
brevibus linearibus acutis laxiusculis glabris, internis lanceolatis
acutis margine tenuioribus glabris apice subfimbrillatis ; ligulis
planis involucro longioribus; akeniis teretibus costatis hirtis.

Crescit in monte Bouahit prope Demerki , in provincia Semiène
mense Augusto florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce a un port tout particulier qui la distingue faci-
lement. Ses tiges peu élevées sont extrêmement rameuses et en touffes très-
serrées, ses feuilles trés-étroites à dents très-saillantes et presque pinnatifides.
Elle est assez voisine du S. foliosus de Salzmann.

S IV. Sarracenici. DC.
* Akeniis glabris.

SENECIO STEUDELII. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 750.

Var. « : Albido-tomentosa. Nob.

S. caule erecto bipedali , simpliciusculo, tereti glabro ; foliis cau-
linis sessilibus semiamplexicaulibus basi cordato - auriculatis lan-
ceolatis acutis margine argute subdentatis junioribus , ramulisque
floriferis albido-arachnoideis; involucri foliolis exterioribus laxis
lanceolatis, internis erectis lanceolatis, margine Scariosis, apice pe-
dicellato-pilosis, dorso dense nigrescenti-tomentosis; ligulis invo-
lucro longioribus ; akeniis glabris.

Crescit circa Assaÿ, mense Septembre florens (Quartin Dillon) et
in latere australi montis Bouahit , altitudine circiter 10,000 pedum
supra mare, in margine rivulorum, prope Demerki, in provincia

SYNANTHERÆ. ^h

Semiène, mense. Augusto florens (Schimper), var. «, in provincia
Ouodgerate, marginum rivulorum incola (Ant. Petit).

Nomen abyssinieum in provincia Ouodgerate : Tehotchaoua.

Observation. — Celle espèce ressemble assez bien au Senecio sarracenicus ,
Jacq.; mais ses feuilles sont sessiles, semi-amplexicaules et auriculées à leur
base. J'ai hésité à faire une espèce particulière de la variété o. Elle est d'abord
fort distincte, parce que sa lige et ses feuilles sont blanches et cotonneuses , à
dents quelquefois un peu obtuses. Mais du reste les caractères concordent si
bien avec ceux de celle espèce, que je l'y ai réunie comme simple variété. .

** Akeniis hirtis.

SENECIO CONFERTUS. C. H. Schultz, in pl. Schémp. Abyss., sect. 11, 864.

S. caule erecto 2-3-pedali, tereti, striato, hirto, apice corymboso-
ramoso; foliis caulinis sessilibus basi auriculatis oblongo-lanceolatis
acutis argute serratis aut inciso-serratis, superne glabriusculis, sub-
tus puberulis; auriculis fere a folio distinctis subcuneiformibus ar-
gute dentatis; capitulis teretibus numerosissimis corymbum ramo-
sissimum terminalem efformantibus; involucri foliolis exterioribus
3-4 laxis, brevibus glanduloso-hirtis, interioribus sæpius 8 lanceo-
latis, dorso glandulosis margine scariosis, flosculis dimidio breviori-
bus; ligulis paucis vix flosculos superantibus; akeniis teretibus cos-
tatis albido-sericeis.

Crescit in locis umbrosis et evectis montis Taber prope Tehé-
nausa, mense Januario florens (Schimper).

Observation. — Il me semble que cette espèce ne peut être éloignée du Se-
necio rigidus L., originaire du cap de Bonne-Espérance. Seulement ses feuilles
sont plus allongées, lancéolées, non sp ées, et non à leur
face inférieure.

SENECIO MYRIACEPHALUS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect.
11, 837 et 1233.

S. caule erecto bipedali et ultra, tereti striato albido-floccoso; fo-
liis approximatis, caulinis subsessilibus aut subpetiolatis, lanceolatis
acutis basi sensim angustatis, margine denticulatis, superne glabris,
viridibus, subtus albido-tomentosis ; capitulis parvulis teretibus co-
rymbum ramosissimum constituentibus ; involucri squamis externis
linearibus acutissimis crassis, internis lineari- lanceolatis - acutis ,

442 FLORA ABYSSINICA.
apice fimbrillatis; ligulis involucro duplo longioribus ; akeniis tere-
tibus aureo-sericeis.

Crescit in latere boreali montis Taber, prope Tehénausa, mense
Januario et prope Demerki in provincia Semiène, mense Augusto
(Schimper) et in provincia Ouodgerate , mense Aprili florens (Ant.
Petit).

Observation. — Voisine de la précédente, cette espèce s'en distingue par ses
feuilles plus étroites, plus lancéolées, à dents extrêmement fines, glabres à
leur face supérieure et blanches inférieurement. Les capitules sont plus nom-
breux et plus petits.

SENECIO PETITIANUS. Nob.

S. caule 2-3-pedali, tereti, apice corymboso-ramoso, glabrius-
culo; foliis caulinis ellipticis acutis basi abrupte et breviter petiola-
tis margine subintegris, obsolete et distanter denticulatis, membra-
naceis; capitulis numerosissimis corymbum nudum, ramosissimum
efformantibus ; involucri foliolis externis 3-5 distantibus lanceolatis,
internis lanceolatis apice ciliato-pilosis, dorso glabriusculis, numero
8-9, floribus dimidio brevioribus; ligulis elliptico-oblongis apice tri-
dentatis ; akeniis teretibus, costatis hirtis.

Crescit circa Goubaridja, in provincia Choa, mense Aprili florens
(Ant. Petit). >

Observation. — C'est une grande et belle espèce qui ne me paraît avoir de
ressemblance avec aucune autre des espèces abyssiniennes. Elle est très-multi-
flore comme les Senecio confertus et S. myriacephalus de C. H. Schultz, mais
s'en distingue de suite par ses larges feuilles presque entières.

S V. Fruticosi.

SENECIO CLEMATOIDES. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 870.

S. caule basi suffrutescente ramoso, scandente tereti, striato,
floccoso arachnoideo ; foliis petiolatis, cordatis acutis, argute denta-
lis, superne glabriusculis, subtus in nervis floccoso-arachnoideis ;
capitulis teretibus aggregato-corymbosis; involucri squamis externis
linearik acutissimis floccosis ; internis sæpius 8, lanceolatis acutis

SYNANTHERÆ. ^43
apice fimbrillatis, margine tenuioribus; flosculis externis femineis,
internis hermaphroditis ; akeniis glabris.

Crescit in provincia Choa (Ant. Petit), mense Aprili florens et in
monte Taber, prope Tehenausa, mense Januario florens;
botinan — Les capitules sont flosculeux, mais les fleurons externes
m'ont paru avoir les divisions de la corolle inégales; ils sont femelles; ceux du
disque sont hermaphrodites et à corolle régulière. Cette espèce paraît sous-fru-
tescente à sa base, mais je n’en ai aucune certitude. Le port de cette plante
est tout à fait celui d’une espèce du genre Mikania.

SENECIO FARINACEUS. C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 751.

S. caule basi suffrutescente erecto ramoso tereti angulato floc-
coso arachnoideo; foliis petiolatis pinnatifidis, segmentis sinu obtuso
separatis margine obtuse sinuosis, utrinque floccoso-tomentosis ,
subtus albidis; foliis supremis sublyratis; capitulis paucis radiatis,
magnis, ramulos terminantibus ; involucro duplici floccoso tomen-
toso, radiis duplo longioribus ; akeniis teretibus, striatis aureo-hir-
tellis.

Crescit in rupibus montis Bouahit, altitudine circiter 12,000 pe-
dum supra mare, cæspites majores suffruticosas efformans, mense
Augusto florens (Schimper).

Observation, — Les feuilles de cette espèce ressemblent beaucoup pour leur
forme à celles du Senecio erucæfolius. Mais elles sont blanches et tomenteuses
en dessous. Ses involucres sont également trés-tomenteux et ses demi-fleurons
excessivement longs. Elle a quelques rapports avec le Senecio cinerarius ,
qui croit jusqu'en Égypte; mais ses capitules sont plus grands et moins nom-
breux.

S VI. Crociserides.

> SENECIO NANUS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1265,

> SENECIO AMOENUS, C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4307.

S. cæspitosus :*caule brevissimo crasso (excepta parte florifera vix
unciali) foliis confertissimis, sessilibus linearibus obtusis, subearno-
sis, basi dilatatis amplexicaulibus glabris, integris, 1-2 uncias longis,
1 lineam latis ; capitulis solitariis peduneulatis; pedunculo unciali

Uu FLORA ABYSSINICA.
aut sesquiunciali, foliolis 1 latis acutis margine lanuginosis rarius
glabris onusto; foliolis involucri externis lanceolatis acutis distanti-
bus margine lanuginosis aut glabris; internis erectis oblongo-lanceo-
latis acutis, glabris, margine scariosis et apice fimbrillatis, tertia in-
feriori parte inter se coalitis; ligulis involucro paulo brevioribus ;
akeniis glabris.

Crescit in summitate montis Bouahit, provinciæ Semiène, mense
Augusto florens et in monte Se/ki, altitudine 13-14,000 pedum,
mense Februario (Schimper).

Observation, — Espèce parfaitement bien caractérisée par ses tiges excessi-
vement courtes, ses feuilles linéaires, obtuses et charnues , et ses capitules so-
litaires. Les fleurs sont violacées. Nous réunissons ici les deux plantes nommées
Senecio nanus et S. amænus par M. C.-H. Schultz. Nous n'avons pu observer la
moindre différence entre elles.

SENECIO SCHULTZII. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1278.

S. caule erecto, subsimplici, pedali tereti , tomentoso; foliis ap-
proximatis oblongo-spatulatis obtusis, basi sensim angustatis et
quasi petiolatis margine denticulatis, utrinque subferrugineo-hirtis,
3-4 uncias longis 3-6 lineas latis; capitulis magnis longe peduncalatis
corymbum pauciflorum 4-6-florum efformantibus ; involucri foliolis
externis linearibus subpatulis acutis, internis erectis linearibus acu-
tis, apice fimbrillatis, margine scariosis, dorso tomentosis ; ligulis
involucro fere duplo longioribus; akeniis teretibus glabris, striatis.

Crescitin monte Bouahit, provinciæ Semiène, mense Augusto flo-
rens (Schimper). è

Observation. — Ce Seneçon a quelque ressemblance avec le Senecio doro-
nicum L., mais ses feuilles. sont plus étroites, plus allongées, dentées en scie
et couvertes de poils courts et comme ferrugineux , et sa tige rameuse porte un
certain nombre de capitules formant un corymbe terminal.

NOTONIA. DC., in Guill., Ann. bot., 1833, II, 514 (non Wight
et Arn.); ibid., Prodr., VI, 441.
NOTONIA ABYSSINICA: Nob. : *

(Tas. LIX.)

N. glabra : caule erecto, bipedali et ultra, subramoso, tereti ; foliis

SYNANTHERÆ. 4h45
alternis, caulinis sessilibus, elliptico-lanceolatis, acutis, basi sensim
angustatis, margine obsolete dentatis, subcarnosis, glabris, 3-4 un-
cias latis, 10-12 lineas longis; capitulis pedunculatis, paucis sub-
corymbosis; involucri simplicis foliolis lanceolatis acutissimis erectis,
margine tenuioribus glabris ; floribus numerosissimis, omnibus tu-
buloso-5-fidis, involucrum vix superantibus ; stigmatibus conoideis,
akeniis angulato-striatis, glabris; pappi multiseriati setis denti-
culatis.

Crescit in locis humidis prope Kouaietha, non procul a convalle
fluvii Mareub (Quartin Dillon).

Observation. — Je rapporte au genre Notonia celte grande et belle espèce
trouvée par le docteur Dillon aux environs de Kouaietha, lorsqu'il se rendait
à la vallée du Mareub, qui devait lui étre si fatale. Elle ressemble beaucoup à la
Notonia grandiflora, DC., très-bien figurée dans les Icones selectæ de M. Ben-
jamin Delessert, IV, t. LXI. Elle en est différente par ses feuilles aiguës, un
peu dentées dans leur contour, par ses capitules beaucoup plus gros.

EURYOPS. Cass., Bull. phil., 1818; DC., Prodr., NI, 443.

EURYOPS PINIFOLIUS. Nob.
(Tas. LX.)

E. caule erecto, frutescente, ramoso, ramis teretibus glabris undi-
que foliis tectis; foliis valde approximatis numerosissimis linearibus,
carnosis subteretibus apice obtusis glabris 6-12 lineas longis, vix
1 lineam latis ; pedunculis unifloris axillaribus, solitariis folio triplo
longioribus; involucri campanulato-explanati squamis ellipticis acu-
tis fere usque ad medium coalitis; recep lo convexo alveolat
ligulis circiter 10 involucro triplo longioribus; flosculis involucrum
æquantibus; pappi sessilis brevis setis barbellatis; akeniis suban-
gulatis.

Crescit in locis montosis provincie Ouodgerate , mense Junio flo-
rens (Ant. Petit).

Observation. — Nous nommons Euryops pinifolius un arbuste originaire des
montagnes de la province de l'Ouodgerate, qui a beaucoup de ressemblance
avec les Euryops linifolius et E. tenuissimus, mais qui en diffère par ses
feuilles charnues presque cylindriques, toujours trés-obtuses, par ses pédon-
cules trois fois plus longs que les feuilles.

486 FLORA ABYSSINICA.

Tribus V. CYNAREJE.

TRIPTERIS. Lessing, in Linnœa, 1831, p. 95; DC., Prodr., VI,
456.

TRIPTERIS VAILLANTII. Decaisne , Ann. sc. nat., 1834 ; DC., Prodr., VI,
457.

TRIPTERIS CHEIRANTHIFOLIA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1,
n? 345.

T. caule erecto bipedali et ultra ramoso, basi suffrutescente? ramis
rectis teretibus, striatis echinulato-asperis; foliis alternis sessilibus,
figura maxime variis, nunc lanceolatis acutis, distanter et inzequali-
ter dentatis, nunc elliptico-oblongis profunde inciso-dentatis, sub-
pinnatifidis, utrinque echinulato-asperis ; capitulis pedunculatis ; in-
volucri subuniseriati foliolis lanceolatis acutissimis, margine tenuis-
simis, dorso echinulatis et nigro punctatis, basi inter se paulisper
coalitis : akeniis oblongis echinulatis, tripteris, alis inæqualibus pel-
lucidis glabris.

Crescit in ruderatis et montosis circa Adoua, Maye- Gouagoua
(Quartin Dillon), in provincia Choa (Ant. Petit), et in locis nudis
siccis mediæ et inferioris regionis australis montis Se/levda, mense
Novembre florens Schimper).

Observation. — Il n'est pas bien certain que cette espèce soit sousfrutescente.
Elle est extrêmement variable dans la figure de ses feuilles, tantót linéaires r
lancéolées et à peine dentées; tantôt au contraire plus larges, elliptiques, al-
longées , à dents écartées, très-saillantes et comme pinnatifides.

Par tous ses caractères, cette espèce m'a paru identique avec la Tripteris
Vaillantii de M. Decaisne.

SCHNITTSPAHNIA. C. H. Schultz, in F7. bot. zeit., XXV, 438;
Walpers, Repert., VI, 276.

SCHNITTSPAHNIA RUPPELLII. C. H. Schultz, loc. cit., 439; ibid., in
pl. Schimp. Abyss., 11, 44149.

S. foliis radicalibus longe petiolatis ovalibus obtusis, basi sensim

SYNANTHERÆ. tht
‘cum petiolo confusis, margine grosse crenato-dentatis, superne vi-
ridibus glabriusculis vix pilis quibusdam grossis conspersis, subtus
albido-tomentosis; capitulis solitariis pedunculatis, folia sæpius
æquantibus ; involucri foliolis linearibus, externis, uti pedunculo,
albo-tomentosis , fructiferis subnutantibus ; akeniis obovatis subtri-
gonis, glabris pappo brevi erecto vel inflexo marginali coronatis ra-
rius nudis.

Crescit in locis humidis regionis superioris montis Bouahit, in
provincia Semiène, mense Junio florens (Schimper).

Observation. — Je décris celte espèce d’après un échantillon assez incom-
plet des collections de Schimper. Elle n’a pas été recueillie en Abyssinie par
MM. Quartin Dillon et Petit.

M. J. Gay, dans les notes de son herbier, a reconnu que les deux plantes,
qui selon M. Schultz forment ce genre, constituent chacune un genre distinct
et nouveau. Celle-ci retient le nom de Schnittspahnia; la seconde est pour
M. Gay le type de son genre Ubiæa.

UBIÆA. J. Gay, ms.

UBIÆA SCHIMPERI. Gay, ms.

SCHNITTSPAHNIA SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. Ir,
1087 et 4176.

S. foliis obovali-oblongis subacutis, basi sensim angusfatis et in
petiolum longum attenuatis, margine inciso aut lobato-pinnatifidis,
lobis varie configuratis obtusis aut acutis, inæqualiter dentatis, su-
perne viridibus, subtus albido-tomentosis ; capitulis pedunculatis,
pedunculis foliis multoties brevioribus; akeniis obovatis, transverse
sinuoso-lamellatis glabris; pappo membranaceo, irregulariter lace-
rato, tenuissimo deciduo superatis.

Crescit in locis montosis inter Maye-Gouagoua et Debra-Sina, et
in provincia Ouodgerate (nt. Petit), in agris humidis prope Adoua
et in prato montano humido prope Entchetcab, in provincia Se-
mine, mense Maio florens (Schimper).

Observation. — Ainsi que nous venons de le dire tout à l'heure, cette espéce
constitue un genre nouveau distinct du genre Schnittspahnia, auquel elle avait
été rapportée par M. Schultz. Ce genre est consacré par M. Gay au roi ou chef
Oumé, qui gouverne le Tigré et s'est toujours montré favorable aux recherches
des naturalistes qui ont visité l'Abyssinie, et en parliculier de MM. Schimper,
Quartin Dillon et Ant. Petit. Voici les caractères du genre Ubiæa tels qu'ils ont

448 FLORA ABYSSINICA.
été tracés par M. Gay dans les notes manuscrites qu'il a bien voulu me commu-*
niquer.

Usiæa , Gay, . ms. « Capitulum radiatum, floribus radii femineis uniligulatis ;
disci hermaphroditis quinquedentatis, omnium tubo floccoso-lanato : recepta-
culum planum, alveolatum , fimbrilliferum , fimbrillis paucis longiusculis subu-
latis. Achzenia glaberrima, exalata, obovoidea, transversim rugosa, facie plana,
dorso 5-costata, pappo distincto brevi uniseriato squamellato demum reflexo
coronata. Stylus Arctotidearum (apice brevissime bilobus, sub apice cylin-
draceo-incrassatus , cylindri basi annulatim ciliolata).

« Habitus Arctothecz repentis , DC., sed ligulæ femineæ haud neutræ, ache-
nia papposa non calva, costis 5 dorsalibus non 4 geminatim ad latera fructus
geminatim remotis. »

ARCTOTIS Gærtn., Fr., II, 439, t. CLXXII, f. 5; DC., Prodr.,
NI, 484.

ARCTOTIS PYGMJEA. Nob.

A. vix uncialis: foliis oblongis, angustis runcinato-pinnatifidis basi
in petiolum brevem attenuatis, apice obtusis aut subacutis superne
griseo et dense pubentibus, subtus albido-tomentosis ; capitulis par-
vulis breviter pedunculatis solitariis, folia non æquantibus ; involucri
squamis externis foliaceis lanceolatis, pubenti-tomentosis ; tubo flos-
culorum pilis longissimis , gossypinis intricatis quasi velato ; akeniis
compresso-subtriquetris, subalatis, alis denticulatis; pappo squa-
mulis 8, oblongis, pellucidis basi attenuatis, dissecto - dentatis
constanti.

Crescit in montosis provinciæ Ouodgerate (Ant. Petit), mense Julio
florens.

Observation. — Je rapporte au genre Arctotis cette petite plante recueillie
par le docteur Ant. Petit sur les montagnes de la province d'Ouodgerate. Le
port de cette plante, la forme de ses fruits à trois ailes peu saillantes et den-
ticulées, son aigrette composée d'écailles minces et déchiquetées sont autant
de caractères qui m'ont autorisé à ce rapprochement.

Elle est voisine de l'Arctotis pusilla DC., mais bien distincte par ses feuilles
el l'absence complète de tige.

ECHINOPS. L., Gen., n° 999; DC., Prodr., NI, 522.

ECHINOPS (cENcumoLEPIS) CHAMOECEPHALUS. Hochst., in pl. Schimp.
Abyss., sect. 11, 944.

E. caule 6-8 uncias alto, simplici aut brevissimo subnullo, tereti,

SYNANTHERÆ. 449
albido-tomentoso et setis rigidis longis hispido; foliis longe petiola-
tis, bipinnatisectis, laciniis lanceolatis apice spinosis, superne setoso-
hispidis, subtus albido-tomentosis, petiolo communi nervisque
valde prominulis setoso-hispidis; involucri squamis inæqualibus
spatulato-oblongis basi angustatis, apice acuminatis, acumine spi-
nescente simplici aut diviso; exterioribus in appendicem gracilem
longum spinescentem apice in spinulas subulatas inæquales divi-
sum desinentibus, akeniis oblongis obpyramidatis setosis, pappo
inæqualiter setoso brevi terminatis.

Crescit circa Adoua, Debra-Sina (Quartin Dillon et Schimper).

Observation. — C'est sans contredit une des espèces de ce genre les mieux
caractérisées, par sa tige lrés-courte, simple, quelquefois presque nulle, par
ses feuilles trés-grandes , épineuses et bipinnatifides , et surtout par le long ap-
pendice di en pointes épineuses inégales, qui surmonte quelques-unes des
écailles de son involucre.

Par son port, celte espèce se rapproche assez de PE. strigosus, mais les
écailles de l'involucre l'en distinguent de suite.

ECHINOPS (cENcHnoLEPIS) GIGANTEUS. Nob.

E. caule erecto 6-10-16 pedes alto ramoso, crassitiem cruris hu-
mans in parte inferiori aliquando æquante; ramis teretibus floc-
coso-tomentosis, striatis, in parte superiori setoso-hispidis; foliis lan-
ceolatis inæqualiter pinnatifidis, segmentis inciso-dentatis spinosis,
superne setoso-hispidis, subtus albido-tomentosis ; capitulis compo-
sitis globosis fere caput humanum æquantibus aut multo minoribus ;
capitulis partialibus basi setis rigidis scabris quadruplo brevioribus
cinetis; involucri squamis externis spatulatis fimbriatis, basi longe
stipitatis, intermediis triplo longioribus apice attenuatis et fasciculo
spinarum inæqualium subulatarum terminatis, dorso glabris ; inter-
nis lanceolatis acutis subfimbriatis; akeniis pentagonis valde seri-
ceis : pappo coronæformi setis rigidis brevibus basi coalitis for-
mato.

Crescit in rupibus abruptis, circa Kouaieta et in provincia Semiène
(Quartin Dillon).

Observation. — Celte espèce est la plus grande que l'on connaisse, du moins
dans certaines localités elle acquiert de gigantesques proportions. Je transcris
iei une note que je trouve dans l'herbier du docteur Dillon.

«Trouvé au bord des ravins près Kouaiela. Je l'ai également trouvé dans le
Semiène , où elle parvient à d'énormes proportions. J'en ai vu des individus qui
avaient jusqu'à quinze el seize pieds de hauteur. Leur tige élait à sa base grosse

IV, 29

450 FLORA ABYSSINICA.
à peu prés comme 1a cuisse, el leurs capitules offraient souvent le volume de
la tête. Mais le développement de cette plante diminue beaucoup dans les ré-
gions situées plus à l'est et au nord, comme à Adoua, à Axum , etc. Elle finit
par étre complétement herbacée et haute à peine de deux ou trois pieds. »

En l'absence d'échantillons authentiques, recueillis dans ces dernieres lo-
calités, je doute que ce soit la méme espèce que celle du Semiène et de
Kouaieta.

ECHINOPS ( cENcHRoLEPIS) LONGISETUS. Nob.

E. caule erecto 6-8 pedes alto, tereti-striato ; ramis pube densa et
ferruginea obtectis : foliis caulinis petiolatis, elliptico-lanceolatis in-
equaliter pinnatifidis ; laciniis basi latis acutis inciso-dentatis valde
spinescentibus, superne glabriusculis, subtus cano-tomentosis; pe-
tiolo in marginibus stellato-spinoso, spinis in caule quasi decurren-
tibus; involucri partialis setis longissimis squamas fere æquantibus
nitentibus scaberulis; squamis externis longissimis elongato-subu-
latis, hirtis, apice fasciculis pilorum spi ium hirtello-plumo-
sorum 2-3 superpositis terminatis : squamis internis lanceolatis hir-
tis, apice laciniato-denticulatis brevioribus.

Crescit in provincia Choa, mense Junio florens ( Ant. Petit).

Observation. — Très-grande espèce, voisine de la précédente, mais bien
distincte par ses caractères. Ses rameaux sont couverts d'un duvet court et fer-
rugineux ; ils portent des épines qui paraissent être en quelque sorte la décur-
rence de celles qui existent sur les parties latérales des pétioles; les feuilles
sont presque glabres en dessus, les soies situées à la base des involucres sont
presque de la longueur des écailles, qui sont toules très-longues, velues et
terminées par deux ou trois fascicules de poils soyeux et superposés; enfin
les plus intérieures également libres sont velues et fimbriées à leur sommet.

ECHINOPS SPINOSUS. L., Mant., t. CXIX ; DC., Prodr., VI, 525.

E. caule erecto, ramoso, 3-5-pedali, tereti, striato, floccoso-to-
mentoso ; foliis caulinis sessilibus profunde pinnatifidis, laciniis lan-
ceolato-linearibus puente dentato-spinescentibus, superne pubenti-
bus, subtus cano-t imis margine revolutis ; invo-
lucri setis brevibus; squamis externis setas paulisper superantibus,
apice subrhomboidalibus margine superiore denticulatis; mediis
longioribus inæqualibus apice in acumen longum subulatum spi=
nescens externe convexum , interne planum, marginibus vix den-
ticulatum desinentibus; intimis vix brevioribus apice subobtusis

SYNANTHEIUE. 45i
denticulato-dissectis, medi inferiore tubuloso-coalitis; akeniis
obverse pyramidatis, maxime præsertim parte superiore sericeis ;
pappi setis brevibus, apice obtuso-denticulatis, basi coalitis.

Crescit circa Maye- Gouagoua, in provincia Tigré, mense No-
vembre florens ( Quartin Dillon).

Observation. — J'ai comparé les échantillons d'Abyssinie avec ceux que
M. Delile a recueillis en Égypte, et j'ai reconnu leur parfaite identité, quel-
quefois aucune des écailles moyennes de l'involucre n'est prolongée à son som-
met en une épine plus longue que les autres.

ECHINOPS MACROCHJETUS. Fresen., in Mus. Senckenb., IIl, 69; Walp.,
Repert., VE, 667.

E. caule erecto, ramoso, 3-5-pedali, tereti, striato, piloso glandu-
loso ; foliis caulinis sessilibu plexicaulibus 1 latis, in-
aiqualiter pinnatifidis, segmentis distantibus inciso et inæqualiter
dentatis, dentibus, apice longe spinosis, superne pubenti-glandulo-
sis, subtus albido-tomentosis ; involucri setis externis numerosissi-
mis squamas externas, subspatulata$, apice longe acuminatas, pi-
losas margine denticulato-spinosas æquantibus ; internis 1-3 apice in
appendicem simplicem subulatum, spinescentem acutissimum, squa-
mas externas duplo superantem desinentibus; intimis triplo brevio-
ribus medietate inferiore in tubum coalitis, cæterum liberis obtusis
setoso-denticulatis, glabris; akeniis longis teretibus, subsetosis,
pappi setis brevibus basi coalitis coronam mentientibus.

Crescit circa Maye-Gouagoua, in provincia Tigré (Quartin Dillon).

Observation. — Celte espèce ressemble beaucoup à la précédente, mais ce-
pendant on peut l'en distinguer assez facilement. Ainsi ses tiges, au lieu d’être
couvertes de filaments blancs et floconneux, portent des poils jaunâtres et
glanduleux; il en est de méme de la face supérieure de ses feuilles qui sont
plus larges et à divisions également plus larges, moins nombreuses et plus
écarlées; les soies qui garnissent l'extérieur des involucres sont proportion-
nellement plus longues, les écailles extérieures plus courtes, allongées et lon-
guement acuminées à leur sommet; les écailles moyennes sont également plus
courtes, excepté le petil nombre de celles qui se prolongent en une longue
épine simple à leur sommet; enfin il en est de méme des écailles les plus in-
térieures également beaucoup plus courtes; les poils qui recouvrent les akènes
sont beaucoup moins longs et moins nombreux.

452 FLORA ABYSSINICA.

ECHINOPS HISPIDUS. Fresen , in Mus. Senckenb., III , 68; Walp., Repert.,
VI, 667.

E. caule ramoso albo-tomentoso cum nervis foliorum dense his-
pido, foliis pinnatipartitis supra strigoso-scabris, subtus albo-to-
mentosis, segmentis pinnatifidis vel a basi tantum inæqualiter trifidis,
laciniis lineari-lanceolatis, margine revolutis, in spinam longam pun-
gentem exeuntibus, involucri partialis setis squamarum interiorum
longitudinem superantibus, squamis interioribus dorso glabris seto-
so-ciliatis, intimis ad medium circiter cohærentibus. (Fres., loc. cit.)

Crescit in Abyssinia (Ruppell). -

Observation. — Je n'ai pu appliquer celte description à aucune des espèces
abyssiniennes dont j'ai eu les échantillons sous les yeux. Elle me parail se rap-
procher beaucoup de l'E. spinosus L.

ECHINOPS LONGIFOLIUS. Nob.

(Tas. LXI.)

E. caule erecto, ramoso, tereti, striato, floccoso-tomentoso ; foliis
caulinis sessilibus subamplexicaulibus lineari-lanceolatis , acutissi-
mis, basi cordato-auriculatis 6-12 uncias longis, 6-8 lineas latis, mar-
gine duplicato-serratis, serraturis apice spinescentibus, superne gla-
bris, subtus albido-tomentosis, margine revolutis; involucri setis
brevibus, squamis lanceolatis apice subulatis induratis, margine
dissecto-dentatis glabris, externis sensim brevioribus; intimis bre-
vioribus acutis dissecto-dentatis, basi in tubum breviorem coalitis
glabris; akeniis pentagonis parte superiori pilis setosis densis obtec-
tis, cæterum subglabris; pappi squamulis setosis obtusis ciliatis basi
inter se sabcoalitis.

Crescit prope Kouwaieta, in saxosis preruptis, mense Julio florens
(Quartin Dillon).

Observation. — C'est une des espèces les plus tranchées de ce genre el les
plus faciles à distinguer par ses feuilles excessivement longues et étroites, em-
brassantes, cordiformes et comme auriculées à leur base, profondément et -
doublement dentées en scie dans leurs bords, dont chaque dent, grandes ou pe-
lites, sont terminées en pointe épineuse. Une forme analogue ne se voit à ma
connaissance dans'aucune autre espèce.

SYNANTHERÆ, 453

AMBERBOA. DC., Prodr., VI, 558.

AMBERBOA ABYSSINICA. Nob.

A. caule erecto, ramoso, bipedali et ultra, tereti, striato, pubenti-
tomentoso; ramis elongatis nudiusculis; foliis pinnatisectis subses-
silibus sæpius lanceolatis acutis, integris aut inæqualiter subdentatis
utrinque griseo-subt tosis, rarius scabro-hirtis nec
tomentosis; involucri ovoideo-oblongi squamis imbricatis appres-
sis lanceolatis, apice in acumine acuto simplici induratis, superne
nigro marginatis tenuiter denticulato-ciliatis, externe scabris subto-
mentellis; akeniis obpyramidatis, setosis; pappi paleolis inzequa-
libus, apice dilatato-obtusis ciliatis ; areola laterali excavata.

Crescit in profunda valle Adderat? inter Beit-Mariam et Coreorra,
in provincia Ouodgerate, mense Julio florens (Ant. Petit).

Weit,

Observation. — Par l'ensemble de ses caractères, celte plante apparlient à
la section Paraphysis du genre Amberboa. Elle y est fort distincte surtout par
ses feuilles non décurrentes, de l'espéce unique rapportée à cette section.

CENTAUREA. Lessing, Syn., 7; DC., Prodr., Vl, 565.
S I- Cyanus.
CENTAUREA VARIANS. Nob.

C. perennis : caudice horizontali ; radice e fibris crassis longissi-
mis ; caule erecto pedali, aut ascendente, subsimplici, tereti, striato,
pubente; foliis inferioribus elliptico-lanceolatis obtusis longissimi:
basi sensim in petiolum brevem attenuatis, margine obsolete denti-
culatis, subpilosis , caulinis alternis sessilibus, magnitudine decres-
centibus ; capitulo terminali nudo ; involucri subeampanulati squa-
mis imbricatis appressis oblongo-lanceolatis, margine nigrescenti-
scariosis fimbriato-dissectis : flosculis externis longissimis sterilibus ;
akeniis subcompressis glabris.

Crescit in locis montosis provinciæ Ouodgerate, mense Junio flo-
rens (Ant. Petit); prope Kowaieta, Tchélatchékanné, et in provineis
Semi?ne (Quartin Dillon).

455 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Par som port, cette espèce ressemble assez à la Centau-
rea montana L., mais ses fleurs sont purpurines et non bleues; ses feuilles
ne sont ni décurrentes, ni blanchâtres et floconneuses à leur face inférieure.
D'autrefois , quand elle vient dans des lieux moins élevés, ses tiges se dressent,
S'allongent, ses feuilles caulinaires se multiplient. Mais le grand nombre d'é-
chantillons que j'ai été à méme d'étudier m'a permis de suivre les variations
nombreuses de celte espèce.

KENTROPHYLLUM. Neck., Element., n° 155; DC., Prodr., VI,
610.

KENTROPHYLLUM LANATUM. DC., Bot. gall., I, p. 293; ibid., Prodr.,
VI, 610.

CARTHAMUS LANATUS. L., Sp., 1163.

p. Abyssinicum. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 207.

K. caule basi simplici, in parte superiore ramoso, ramis erectis,
teretibus arachnoideo-gossypinis ; foliis inferioribus pinnatifidis
dentatis spinosis ; caulinis sessilibus semi-amplexicaulibus cordato-
oblongis pinnatifido-spinosis ; involucri foliolis pinnatifidis spinosis
gossypinis.

Crescit circa. Debra-Sina (Quartin Dillon) et in agris novalibus
prope Gemma, in ditione Memessah, mense Décembre florens (Schim-
per), et in provincia Ouodgerate (Ant, Petit).

Nomen abyssinicum : Dender-Beida.

Observation. — Les échantillons que j'ai sous les yeux ne me présentent au-
cune différence avec ceux recueillis aux environs de Paris, si ce n'est qu'ils
sont un peu moins lanugineux, Cette plante a probablement été introduite en
Abyssinie avec les graines des céréales.

CARTHAMUS. Tournef., Inst., 457, t. CCLVIIT ; DC., Prodr., VI,
611.

CARTHAMUS TINCTORIUS. L., Sp., 1462; DC., Prodr., VI, 612.

C. annuus glaber : caule erecto basi simplici, in parte superiore
ramoso, ramis teretibus striatis, pallidis; foliis caulinis sessilibus
ovali-oblongis acutis, margine argute et subspinescenti-dentatis ; ake-
niis obovato-tetragonis glabris, centralium pappo brevi multiseriali,

SYNANTHEIUE. 1455
paleis linearibus barbellatis constanti, externis numerosioribus apice
nudis.

Crescit et colitur in Abyssinia (Quartin Dillon, Ant. Petit et
Schimper).

Nomen abyssinicum : Schuf vel Chouf.

Observation. — J'ai observé sur les fruits qui occupent la partie centrale des
capitules une aigrette sessile extrêmement manifeste. Elle se compose d'un
très-grand nombre de paléoles lancéolées , barbellées de chaque côté et dispo-
sées sur beaucoup de rangs, dont aucun auteur à ma connaissance n'a fait
mention. d

Le Schuf est une plante importante dans l'agriculture abyssinienne. Ses fruits
fournissent une huile grasse très-employée. Ses fleurs contiennent en abon-
dance un principe colorant jaune et portent le nom de Safran bátard.

CARDUUS. Gærtn., Fr., Il, 377, t. CLXII; DC., Prodr., VI, 621.

CARDUUS SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. i,
n? 1304.

C. perennis, acaulis : foliis rosellatis oblongo-ellipticis, basi sen-
sim in petiolum elongatis margine subpinnatifidis, segmentis angu-
lato-dentatis, dentibus longe spinosis, superne pilis raris conspersis
subtus tomentosis; capitulis sessilibus 2-4 agglomeratis : involueri
squamis imbricatis , oblongo-l i apice glabris :
fructibus glabris.

Crescit in cacumine montis Selki, altitudine a 10,000 usque ad
14,000 pedum, in provincia Semiène, mense Februario florens
(Schimper).

n

Observation. — Cette espèce a le port du Cirsium acaule; mais elle est plus
pelite et fait partie du genre Carduus, par les caractères de son fruit.

CARDUUS ABYSSINICUS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n? 910.

C. caule erecto, ramoso, 3-5 pedes alto, ramis teretibus, aphyllis
striatis, pubentibus, subalatis, alis interruptis, inciso-dentatis spi-
nosis; foliis radicalibus longis ellipticis acutis, pinnatisectis; seg-
mentis latis, inciso-dentatis, parce spinosis, præsertim subtus hirtis ;
capitulis magnitudine mediis, agglomeratis; involucri oblongi sub-

456 FLORA ABYSSINICA.
teretis squamis imbricatis oblongis, apice abrupte in acumen longius
lanceolato-lineare subspinescens, simplex desinentibus, dorso gla-
bris, margine ciliatis ; floribus hermaphroditis dense purpureis; ake-
niis ellipsoideo-oblongis compressis, Jævibus griseis.

Crescit in fruticetis humidis lateris borealis montis Taber prope
Tchenausa mense Aprili florens (Schimper).

Observation. — Celte espèce a quelques rapports avec le Carduus tenuiflorus,
Smith. Elle s’en distingue facilement par Pabsence des poils blancs qui recou
vrent toutes les parties de celte dernière espèce, par ses rameaux sans feuilles,
par ses feuilles plus larges et par ses capitules plus volumineux.

CIRSIUM. Tournef., Inst., 447, t. CCLV ; DC., Prodr., VI; 634.

CIRSIUM ABYSSINICUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1r,
1321.

C. caule erecto, ramoso 3-5-pedali, ramis teretibus, striatis, vil-
loso-tomentellis, in parte superiore alatis, alis profunde inciso-den-
tatis spinosis , foliis caulinis sessilibus lanceolatis acutissimis pinna-
tifidis, segmentis lanceolatis acutissimis, margine sæpius integris
ciliato-spinosis, apice in spinam rectam desinentibus, superne hirtis
subtus cano-tomentosis ; capitulis in parte ramorum superiore parce
aggregatis; involucri basi globosi squamis numerosissimis lanceo-
latis floecoso-subarachnoideis, apice abrupte in acumen longius spi-
nescens simplex desinentibus ; akeniis ellipsoideis compressis Iævi-
bus ; pappi plumosi setis barbellatis longissimis. :

Crescit in provinciis Choho et Chiré et. circa Memessah (Quartin
Dillon et Ant. Petit), et in arvis novalibus prope Tchenausa in pro-
vincia Semi?ne , mense Aprili florens (Schimper).

Observation. — Espèce excessivement voisine du Cirsium lanceolatum, dont
elle està peine distincte.

CIRSIUM POLYACANTHUM. Hochst., in pl. Schimp. Abyss. , sect. r1, 1447.

C. caule erecto, ramoso, striato glabro aut vix puberulo, alato,
alis interruptis inciso-dentatis spinosis; foliis caulinis sessilibus ,
elliptico-lanceolatis acutis, margine pinnatifidis, segmentis, semi-
ovalibus acutis, inciso-dentatis , spinosis, sinubus obtusis separatis,
utrinque glabris; capitulis globosis 2-3 aut solitariis ad apicem ramu-

SYNANTHERÆ. h57
lorum ; involucri squamis imbricatis lanceolatis apice longe spinosis,
margine ciliato-spinosulis, glabris ; fructibus compressis glabris.

Crescit prope Tchélatchékanné non proeul a convalle fluvii Tac-
cazé, mense Julio (Quartin Dillon) et prope Demerki, in provincia
Semiène (Schimper).

. Observation, — Espèce bien facile à distinguer par l'absence presque com-
pléte des poils, par les épines nombreuses dont les dents de ses feuilles sont

garnies, el par les écailles de son involucre épineuses au sommet et ciliées
dans leur contour.

SERRATULA. DC., Prodr., Vl, 667.

SERRATULA POLYGYNA. Nob.

(Tan. LXIL.)

S. caule erecto, ramoso, tereti, ramis pubenti-glandulosis, alatis,
alis profunde dissecto-dentatis, dentibus magnis falciformibus ; foliis
oblongis subl latis acutis, ,margine duplicato-serratis,
utrinque presertim subtus punctato-glandulosis ; capitulis pedun-
culatis, subglobosis in parte caulis superiori quasi paniculam termi-
nalem efformantibus; involucri squamis imbricatis, linearibus
acutissimis externis brevioribus foliaceis , glandulosis , internis lon-
gioribus pellucido-scariosis, intimis purpurascentibus; floribus
femineis multiserialibus numerossimis; corolla tubulosa, filiformi,
apice bidentata, stigmatibus exsertis; in floribus hermaphroditis
centralibus parce numerosis femineos superantibus ; pappi simplicis
setis vix scabris; akeniis glabris.

Crescit circa AikAé (Ant. Petit).

Bn

Observation. — C'est une espèce bien remarquable et qui à elle seule mérite
de former une tribu dansle genre Serratula, si méme elle ne constitue un genre
distinct. Ses feuilles lancéolées doublement serrées, ses liges ailées et à ailes
déchiquelées, el surtout la grande quantité de fleurs femelles gréles et fili-
formes qui entourent le petit nombre de fleurs hermaphrodites placées au
centre, sont autant de caractères qui distinguent parfaitement cette espèce.

^58 FLORA ABYSSINICA.

Tribus VI. MUTISIACE/E.
GERBERA. Gronov., in Lin. gen., n° 747 ; DC., Prodr., VIL, 15.
S I. Eugerbera.

GERBERA ABYSSINICA. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, 193.

G. perennis, acaulis ;-foliis radicalibus longe petiolatis, elliptico-
oblongis acutis, basi obtusis aut subemarginato-cordatis, margine
sinuoso-denticulatis superne punctatis, subtus punctato-puberulis ;
Scapo simplici ebracteato, monocephalo, folia multo superante,
tereti striato subpubenti-lanuginoso ; involucri squamis pluriseriali-
bus, 1 latis, externis angustioribus, brevioribusque sublanugi-
nosis ; akeniis oblongis, subteretibus, hirto-glandulosis apice vix
rostratis; pappo fusco.

Crescit in regione suprema montis Selleuda, mensibus Junio ad
Augustum florens ( Quartin Dillon, Schimper).

Nomen abyssinicum : Kuetzli-ena- Dekala.

S I. Leptica.
GERBERA SCHIMPERI. C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss:, sect. 1, 185.

G. perennis, acaulis ; foliis radicalibus obovali-oblongis obtusis ,
. basisubsessilibus aut in petiolum longum sensim attenuatis margine
sepius integris aut obsolete late crenatis, presertim subtus lanugi-
nosis, margine pilis aureis ciliatis ; scapo simplici, monocephalo
foliis duplo longiori, tereti, versus partem superiorem sensim in-
crassato, dense aureotomentoso ; involucri Squamis tomentosis ;
akeniis oblongis compressis nervosis subtuberculato-glandulosis
apice longe rostratis.

Crescit circa Maye-Gouagoua, et in monte Selleuda (Quartin
Dillon et Schimper ), et in regno Choa (Ant. Petit).

Observation, — Espèce parfaitement distincte de la précédente par ses
feuilles obtuses , lanugineuses en dessous, sans dents, ciliées de poils jaunes,
par sa hampe renflée , lanugineuse et de couleur dorée , par ses demi-fleurons

SYNANTHERÆ. 459

à peine plus longs que l'involuere, et ses akènes longuement acuminés au
sommet et trés-comprimés.

DICOMA Cassini, Bull. phil., 1818; DC., Prodr., VIL, 35.

DICOMA TOMENTOSA. Cass., loc. cit. ; DC., Prodr., VII, 36 ; C. H. Schultz,
in pl. Schimp. Abyss., sect. m, n° 724.

SCHAFFNERA CARDUOIDES. C. H. Schultz, in Kotsch. pl. nub., n° 100.

D. annua : caule erecto, basi simplici aut ramoso, tereti, albido-
tomentoso pedali ; foliis anguste linearibus acutis, margine tenuiter
denticulatis superne subsericeis, subtus cano-tomentosis ; capitulis
axillaribus solitariis sessilibus ; involucri squamis ovali-lanceolatis
longe subulatis spinescentibus, externe sublanuginosis; akeniis
dense sericeis ; pappi pluriserialis setis barbellatis akenio triplo lon-
gioribus.

Crescit in locis montosis, prope Tchélatchékanné, mense Novem-
bre florens (Schimper).

Observation. — Cette plante paraît assez généralement répandue dans les
parties chaudes de l'Afrique. Elle croit au Sénégal, en Nubie et en Abyssinie.

Tribus VII. CICHORIACE E.
TOLPIS. Bivona, Monog., 1809; DC., Prodr., VII, 85.

TOLPIS (scmwrpriA) ABYSSINICA. Nob.

SCHMIDTIA ABYSSINICA. C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss., sect. 1, n° 4.

T. caule erecto gracili 2-3 pedes alto, ramoso, tereti, striato, gla-
bro; foliis lanceolatis acutis, basi sensim angustatis et subpetiolatis,

margine gi dentatis , subruncinatis, dentibus arcuatis dis-
tantibus, praesertim subtus subpilosis; capitulis parvulis caulis ulti-
mas ramificati termi ibus; involucri squamis externis lan-

ceolatis acutis, minimis laxis distantibus ; internis rectis lanceolatis,

dorso punctato-puberulis; akeniis teretibus, basi paulisper attenuatis

` -striatis, punctulatis ; pappi setis inæqualibus, brevissimis interjectis,
subscabris.

Crescit ad radices ium circa Mi h et Maye-G A

A60. FLORA ABYSSINICA.
mensibus Novembre et Decembre florens (Quartin Dillon et Schim-
per).

Observation. — Espèce voisine de la Tolpis grandiftora, de Tenore, s'en distin-

guant surtout par ses feuilles plus profondément dentées et comme roncinées,
et par ses involucres non couverts de poils blanes, ete.

PICRIS. Juss., Gen., 170; DC., Prodr., VII, 198.

PICRIS ABYSSINICA. C. H. Schultz, in Fl. Ratisb. bot. zeit., 1839, p. 20 ;
ibid., in pl. Schimp. Abyss., , sect. 15:85

P. caule subaphyllo, simplici aut parce ramoso, Spithameo aut
pedali, tereti, inferne glabriusculo, parte superiori pubenti ; foliis
radicalibus oblongo-lanceolatis subobtusis , margine late dentatis,
utrinque piloso-hispidulis; involucri squamis lanceolatis, dorso
lanuginosis, pilis quibusdam rigidis intermixtis, margine tenui-
membranaceis glabris : akeniis striatis subpunctatis, omnibus pappo
plumoso coronatis.

Crescit in vallibus circa Adoua ( Quartin Dillon ), et in collibus et
declivibus regionis Memessah, mense Decembre florens (Schimper).

Observation. — Cette espèce par son port rappelle tout à fait la Thrincia hirta,
si commune sur les pelouses de presque toute l'Europe. Mais par ses caracteres
elle appartient au genre Picris. Elle est voisine de la Picris pilosa, Delile, mais
les aigrelles m'ont paru les mêmes sur les fruits de la circonférence aussi bien
que sur ceux qui occupent la partie centrale du capitule.

LACTUCA. Tournef., Inst., p. 477, t. CCLXVIT; DC. Prodr., VIL,
133.

LACTUCA MASSAVIENSIS. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. ir,
1045, m, 1462.

HETERACHJENA MASSAVIENSIS. Fresen., in Mus. Senckenb., WI, 74.

L. annua ; caule erecto ramoso, pedali, ramis teretibus glabris,
glaucisque ; foliis caulinis sessilibus amplexicaulibus basi auriculata
late cordatis, pinnatifido-runcinati ; segmentis oblongis dissecto et
tenuissime denticulatis , glabris glaucisque : capitulis numerosis
teretibus, tenuibus; floribus violaceis ; involucri foliolis externis
ellipticis paucioribus, margine hyalinis ; internis lanceolatis obtusis, »
margine hyalinis glabris, glaucisque ; akeniis exterioribus oblongis,
compressis, striatis, tuberculatisque, apice in collum breve attenua-

SYNANTHEIUE. h61
lis ; interioribus 1-2 subtetragonis ; pappi albidi setis vix denticu-
latis.

Crescit ad rupes in valle Maye-Oui, provinciæ Médat, mense
Aprili et in rupibus montium versus fluvium Taccazé, mense Sep-
tembre florens (Rüppel, Schimper).

Observation. — Espèce à fleurs violacées, à capitules très-grêles, remar-
quable par ses feuilles largement embrassantes et cordiformes à leur base,
pinnatifides et à lobes allongés et très-finement denticulés.

LACTUCA PARADOXA. C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss., sect it,
n? 4320.

L: caule diffuse ramoso, tereti, glabro, ramis divaricatis, gracili-
bus ; foliis caulinis sublyratis, lobo terminali, multo majori oblongo-
acuto, subcordato, emarginato, dentato, basi abrupte angustato et
longe petiolato, lobis lateralibus binis suboppositis elliptico-oblongis,
basi quasi petiolatis acutis, margine subemarginato-denticulatis ,
utrinque glabris glaucisque ; foliis supremis integris, simplicibus
lanceolatis ; capitulis gracilibus teretibus ; involucri squamis purpu-
rascentibus , lanceolatis subobtusis glabris, guttato-succosis ; akeniis
subteretibus, parte superiore sensim attenuatis, apice dilatato-
depressis , pappi setis albidis , denticulatis.

Crescit in dumetis et sylvaticis lateris borealis montis Taber, in
provincia Semiène, mense Aprili florens (Schimper).

Observation. — Celle espèce a un port tout ATUS ses rameaux sont
écartés, divariqués, ses capitules gréles, ayant leurs écailles couvertes de gou-
lelettes de suc propre condensé, ses akènes sont gréles, allongés, alténués à
leur partie supérieure, qui-s'élargil circulairement pour porter les poils de
l'aigrette.

LACTUCA RARIFLORA. Fresen, in Mus. Senckenb., WI, 73.

L. caule glabro dichotomo, ramoso , foliis runcinatis denticulatis
indivisisque linearibus, parte terminali elongata lineari acuminata,
subtus in nervo pilosis, superioribus lanceolato-linearibus sagittato-
amplexicaulibus, auriculis elongatis lanceolato-linearibus acumina-
tis, capitulis pedunculatis remotis, in panieula dichotoma cymæformi,
pedunculis bracteolatis, akeniis oblongis utrinque striatis, rostro
tertiam vel quartam partem akenii æquante, pappo flavescente apice
albo. %

462 FLORA ABYSSINICA.
Crescit in provincia Semiène, mensibus Augusto et Septembre
florens (Rüppell).

Observation.— Cette espèce que je n'ai pas vue, parait se rapprocher du Py-
rhopappus humilis Nob.

LACTUCA ABYSSINICA. Fresen, in Mus. Senckenb., YII, 72.

L. caule erecto, ramoso ; foliis semiamplexicaulibus sinuato-den-
tatis subtus glaucis in nervis venisque sparsim pilosis, dentibus ri-
gidule mucronatis, inferioribus obovatis vel oblongo-lanceolatis
basin versus sensim. attenuatis , superioribus lineari-oblongis vel
linearibus, capitulis coryml paniculatis, ped lis bracteolatis,
akeniis oblongis utrinque unistriatis, rostro akenio dimidio breviore,
pappo flavescente apice albo.

Crescit in Abyssinia (Rüppell).

Observation. — Je n'ai pas observé cette espèce qui me parait avoir du rap-
port avec le Pyrhopappus Hochstetteri , Nob.

LACTUCA PETITIANA. Nob.

MICRORHYNCHUS OCTOPHYLLUS. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. m,
n? 4448.

L. caule erecto bipedali et ultra, subramoso, tereti, glabro, glau-
cescente ; foliis inferioribus pinnatifidis basi sensim attenuatis, nunc
apice obtusis, nunc lanceolato-acutis , segmentis oblongis obtusis
obsolete denticulatis, aut lanceolatis acutissimis argute et anguste
dentatis utrinque glabris, subglaucis ; supremis sessilibus basi semi-
amplexicaulibus subcordatis lanceolatis, acutissimis aut obtusis,
margine argute et anguste dentatis; capitulis brevissime peduncu-
latis, teretibus subracemoso-corymbosis ; involucri Squamis externis
imbricatis pedunculumque obtegentibus , elliptico-oblongis, acutis,
margine membranaceis interioribus lanceolatis, subobtusis glaucis,
glabrisque ; akeniis oblongis angulatis, scrobiculatis apice breviter
in collum attenuatis ; pappi setis albidis mollibus subedentatis.

Crescit in provincia Choa, mense Junio florens (Ant. Petit), et

froh Qah

in montibus prope Tchélatchékanné, mense S p e( per).

Observation. — Cette plante présente deux variétés bien tranchées. Dans
l'une, les feuilles sont obtuses, à lobes moins profonds, plus larges, obtus et
à peine denticulés : c'est celle que le docteur Ant. Petit a recueillie dans le

SYNANTHERÆ. 463

Choa. L'autre, des environs de Tchélatchékanné, a ses feuilles très-allongées ,
très-aiguës, ses segments lancéolés, très-aigus, et à dents très-étroites et très-
aiguës.

Il ne me parait pas possible, à moins que chaque espèce devienne un genre,
de placer cette plante dans un autre genre que le genre Lactuca. C'est absolu-
ment la Lactuca saligna ; seulement ses akènes sont terminés par un bec ou col
plus court.

PYRHOPAPPUS. DC., Prodr., VH, 144.

PYRHOPAPPUS HOCHSTETTERI. Nob.

LACTUCA HOCHSTETTERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. r , 428.

P. perennis : caule erecto, spithameo aut bipedali et ultra ramo-
sissimo ; ramis teretibus, lævibus glabris ; foliis caulinis distantibus,
pinnatipartitis, segmentis lanceolato-linearibus acutis, distantibus,
glaucis glabris, margine ciliato-dentatis : capitulis teretibus pauci-
floris subpaniculatis; involucri squamis externis parvulis subimbri-
catis inzequalibus, internis erectis, sæpius 5, lanceolatis, glaucis,
glabrisque; akeniis maturis nigrescentibus, compressis elliptico-
oblongis, vix punctato-tuberculatis; pappi setis pluriserialibus rufis,
margine subscabris.

Crescit ad ripas stagnorum, in provincia Tehéleukote, mense Junio
florens (Ant. Petit), et in cacumine montis Koubi, altitudine circiter
8000 pedum, in provincia Semiène, mense Junio (Schimper).

Observation. — Je rapporte au genre Pyrhopappus de De Candolle cette
plante nommée Lactuca Hochstetteri par M. C.-H. Schultz. Ses akènes sont lé-
gèrement tuberculeux, les poils de son aigrette sont d'une teinte fauve jau-
nàtre, et ils m'ont paru offrir de petites dentelures très-écartées.

PYRHOPAPPUS HUMILIS. Nob.

LACTUCA HUMILIS. C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4172.

P. perennis : caudice crasso, perpendiculari; foliis rosellatis
numerosissimis, 1 latis acutis i liter dentato-runcinati
utrinque glabris, glaucisque : scapo radicali aphyllo, 1-2 uncias
longo, 1-3-floro ; capitulis teretibus, paucifloris; involucri foliolis
inequalibus lanceolatis subobtusis glabris, apice purpurascentibus ;

464 FLORA ABYSSINICA.
akeniis compressis, subtuberculatis, apice breviter rostratis ; pappi
setis rufis barbellatis.

Crescit in locis siccis et petrosis prope EntcAetkab, mense Junio
florens (Schimper), et in montosis provincie Choa et in monte Aladjé
(Ant. Petit).

Observation. — Nous rapportons encore celte espèce au genre Pyrhopappus
pour les raisons exposées à l’espèce précédente. Celle-ci est fort distincte par
son port, sa petite taille, ses feuilles lancéolées et ses tiges très-courtes portant
d'un à trois capilules.

BARKHAUSIA. Mœnch, Meth., 537; DC., Prodr., VIL, 152.

BARKHAUSIA SCHULTZII. Hochst., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 861.

B. caule erecto tripedali , basi subsimplici parte superiore parce
ramoso, subangulato hispido ; foliis oblongis obtusis mucronulatis ,
margine subuncinato-dentatis, ciliatis , subtus pilis rigidis consper-
sis, inferioribus basi sensim in petiolum attenuatis, caulinis sessili-
bus, cordato-sagittatis semiamplexicaulibus ; capitulis parce nume-
rosis subeymosis ; involucri foliolis exterioribus linearibus brevibus,
laxis, interioribus lanceolatis apice aeuminatis subobtusis, dorso
nigrescente crinito-lanatis ; akeniis ( junioribus) apice vix attenuatis
glabris, pappo subsessili.

Crescit in latere sylvatico montis Taber, prope Adessella, in pro-
vincia Semiène, mense Januario florens (Schimper).

Observation. — C'est une. grande espèce qui, comme la B. carbonaria, a les
écailles de son involuere couvertes dans toute leur partie moyenne de longs
poils laineux et noirátres, mais qui s'en distingue de suile par sa taille quatre
ou cinq fois plus grande, par ses feuilles qui garnissent également la lige, etc.

BARKHAUSIA TENERRIMA. C. H. Schultz , in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
| n° 677.

B. caule erecto, parce ramoso, pedali, gracili glabro ; foliis infe-
rioribus oblongo-subobtusis tenui-membranaceis, dentatis, aut run-
cinato-dentatis, parte inferiori in petiolum longum attenuatis; ca-

pitulis solitariis, caulis ramificationes terminantibus ; involucri
foliolis externis linearibus laxis, pilis quibusdam nigrescentibus
conspersis, internis lanceolatis acutis lanuginosis et pilis nigrescen-

SYNANTHERÆ 463
tibus conspersis ; akeniis elongato-teretibus, glabris in collum sensim
attenuatis; pappi setis scaberulis.

Crescit in locis humidisad ru pes montis Se/ki, in provincia Semiène,
mense Februario florens (Schimper).

Ob PARENT

rvations. — Les de celle plante que j'ai eu occasion de voir
paraissaient s'étre développés à l'ombre. Ils sont gréles, à feuilles très-minces.
Ces feuilles sont allongées, obtuses ou presque obtuses, à dents écartées et
presque roncinées. Les capitules assez grands sont solitaires. Les écailles for-
mant l'involucré externe sont linéaires , dépassant la moitié de la hauteur de
l'involucre interne, et l’aigrette m'a paru d'une teinte blanche comme un peu
violacée. £ .

BARKHAUSIA CARBONARIA. C. H. Schultz, in Mus. Senckenb., YI, 54 ;
ibid., in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 1450 et 4383.

B. perennis : caule nudo 8-12 uncias alto, simpliciusculo, superne
subramoso et dense pubenti ; foliis radicalibus sublanceolatis acutis
dentato-runcinatis, basi sensim in petiolum purpurascentem atte-
nuatis, utrinque subglabris : capitulis 1-3 pedunculatis ; involucri
foliolis externis lanceolato-linearibus laxis ; Subreflexis ; internis
triplo longioribus linearibus acutis, nigrescente lanatis ; akeniis
æqualibus oblongis , apice paulisper attenuatis ; pappi setis denticu-
latis.

. Crescit prope Demerki, in provincia Semiène, mense Augusto
florens ( Schimper).

Observation. — Les poils noirs et lanugineux qui recouvrent les écailles de
son involucre forment un des caractères les plus saillants de celte espèce.

BARKHAUSIA ADENOTHRIX. C. H. EU. in pl. Schimp. Abyss., sect. b
s n° 247.

B. perennis, pumila ; foliis radicalibus numerosissimis , inferiori-
bus spatulato-oblongis obtusis, cæteris acutis, margine denticulatis,
basi in petiolum attenuatis presertim subtus pubentibus; caule
3-6 uncias longo, basi simplici apice parce ramoso tereti, nudius-
culo, pubenti ; involucri squamis externis brevibus, linearibus acu-
tis, laxis, internis erectis, subinæqualibus, margine hyalinis, dorso
tomentellis et setoso-hispidis ; akeniis elongatis teretibus apice longe
attenuatis, striatis glabris.

Crescit in collibus siccis prope Adoua, mense Januario florens
(Schimper ).

IV. 30

^66 FLORA ABYSSINICA.

Observation. — Espèce très-bien caractérisée par ses feuilles réunies en grand
nombre à la base de sa tige, lancéolées, et simplement et régulièrement
dentées, et par ses tiges nues.

BARKHAUSIA SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. I
ù n° 295.

B. annua : caule erecto, basi simpli, apice parce ramoso, 8-15
uncias alto, tereti hispido : foliis inferioribus oblongis angustis,
dentato-runcinatis, basi sensim attenuatis, utrinque piloso-hispi-
dulis ; involucri duplicis foliolis exterioribus laxe imbricatis lineari-
bus, hispidulis ; interioribus erectis lanceolatis acutis dorso promi-
nulo hispidulis, sublanuginosis margine glabris et tenuioribus ;
akeniis subcompressis striatis subtuberculatis , apice longe rostratis
pappi albidi setis denticulatis.

Crescit circa Adoua, Memessah ( Quartin Dillon), in provincia
Choa (Ant. Petit), et in collibus circa Adoua, mense Septembre
florens (Schimper).

Observation. — Espèce voisine de la Barkhausia setosa DC. Du reste, celle
espéce m'a paru fort variable dans la longueur de sa lige et dans les découpures
de ses feuilles; je ne suis pas éloigné de croire qu'elle ne soit qu'une simple
forme de cette espèce. z

PICRIDIUM. Desf., 77. atl., IL, 220; DC., Prodr., VII, 182.

PICRIDIUM ARABICUM. Hochst., in pl. Schimp. arab., n° 833 ; DC., Prodr.,
VII, 482.

PICRIDIUM TINGITANUM. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4286.

P. annuum; caule erecto pedali, parce ramoso , glabro, tereti.,
glauco; foliis sessilibus, iamplexicaulibus cordatis obovali-oblon-
gis aut subspatulatis, acutis denticulatis, rarius inciso-subpinnatifidis,
superioribus cordato-oblongis denticulatis, glabris, glaucisque, ra-
mulis apice sensim inflatis subnudis; involucri subglobosi squamis
imbricatis inferioribus et mediis cordatis aut cordato-oblongis mar-
gine scariosis, glabris, internis longioribus oblongo-lanceolatis vix

cutis margine non scariosis ; akeniis oblongis , sub-4-angularibus ,
tuberculatis angulis obtusis ; pappo sessili, setoso, setis vix denti-
culatis.

SYNANTHERÆ. 467

Crescit circa Memessah (Quartin Dillon), mense Septembre et in
agris prope Sabra, mense Martio (Schimper).

Observation. — Vai comparé les échantillons d'Abyssinie avec le Picridium
tingitanum recueilli en Égypte par M. Delile, et j'ai vu qu'ils n'appartenaient
pas à la même espèce. Ces échantillons m’ont offert tous les caractères du Pi-
cridium arabicum Hochst., autant du moins que j'en ai-pu juger par le carac-
lére qui en est tracé par De Candolle, n'ayant pas eu occasion de voir les
échantillons-types de cette espèce.

SONCHUS. Cassin., Dict., XXV, 151; DC., Prodr., 184.

SONCHUS OLERACEUS. L., Sp., 1416.

S. caule erecto, ramoso, tereti, glabro, glauco : foliis caulinis sès-
silibus semiamplexicaulibus, incisis aut argute dentatis, glabris ;
akeniis oblongis subcompressis, levibus aut striato-subtubercu-
latis.

Crescit in pluribus Abyssiniæ provinciis ( Quartin Dillon, Petit,
Schimper, Rüppell ).

SONCHUS MELANOLEPIS. Fresen., in Mus. Senckenberg., II, 76;
C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11, 4242.

S. caule basi lignoso, ramoso, 6-12 uncias alto; foliis rüncinatis
subtus glaucescentibus basin versus attenuatis ibique auriculato-
amplexicaulibus, lobis oblongis parce et inæqualiter dentatis ; capi-
tulis cylindraceis in apice ramorum subfiliformium geminis ternisve,
breviter pedunculatis, folio anguste lineari subintegro basi late au-
riculato suffultis, involucris nigricantibus basi pedunculisque to-
mentosis, carina squamarum nigro-setosa, akeniis compressis striatis,
striis transverse rugulosis.

Crescit in monte Bouahit, prope Demerki, in provincia Semiéne ,
mense Augusto florens (Rüppell, Schimper).

Observation. — Cette espèce a quelque analogie avec le Sonchus lævigatus,
Willd., mais elle est plus petite, et les écailles de son capitule sont couvertes
‘de poils noirs et laineux.

SONCHUS LACTUCOIDES. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., sect. 11,
n° 4299.

S. caule basi suffrutescente erecto, ramoso bipedali, ramis graci-

A68 FLORA ABYSSINICA.

libus, glabris foliis lanceolato-linearibus acutis longissimis margine
distanter et obsolete denticulatis capitulis teretibus parce numerosis
ima basi tomentosis ; involucri squamis subimbricatis, externis lan-

ceolatis brevioribus laxiusculis subacutis, internis oblongo-lanceola- .

tis obtusis, glabris; akeniis compressis striatis, vix scrobiculatis ;
pappi albidi subsessilis setis gracilibus mollibus vix denticulatis ;
pedunculis glabris , aut piloso-setosis. r

Crescit in dumetis prope TeAénausa , mense Januario ad Aprilem
florens (Schimper). Tow

Observation. — Le nom spécifique de Lactucoides, imposé à celle espèce; lui
convient très-bien, car elle ressemble tout à fait à une espèce du genre Lac-
tuca. Elle se distingue facilement dans le genre Sonchus par ses feuilles lan-
céolées, presque linéaires, longues souvent de trois à quatre pouces, finement
denticulées dans leurs bords.

DIANTHOSERIS. C. H. Schultz, in Flor. bot. zeit., XXV, II, n° 439.

DIANTHOSERIS SCHIMPERI. C. H. Schultz, in pl. Schimp. Abyss., Sect.
1F 067175:

D. acaulis, pumila : caudice crasso, perpendiculari, simplici ,
nigro; foliis radicalibus rosellatis numerosissimis spatulato-oblongis.
obtusis aut subacuminatis, basi in petiolum infra dilatato-amplexi-
caulem margine purpurascentem attenuatis, integris aut absolete
subdenticulatis glabris : capitulo sessili foliis quasi: involucrato ;
involucri squamis erectis oblongo-lanceolatis 1-serialibus coloratis,
acutis glabris.

Crescit in regione superiori montis Bouahit, altitudine circiter
12,000-13,000 pedum supra mare, mense Augusto florens ( Schim-
per).

Observation. — Plante singulière, d'un port tout spécial et caractéristique,
Je wai vu qu'un seul petit échantillon des collections de M. Schimper.

FIN DU QUATRIÈME VOLUME.

TABLE ALPHABÉTIQUE
DES FAMILLES ET DES GENRES

CONTENUS

DANS LE PREMIER VOLUME.

Barbarea. ..

Bulliarda. .
BURSERACEÆ. . .
BUTTNERIACEÆ.

Balsamodendrum . ARE MN Centaurea ....

^70 TABLE ALPHARÉTIQUE

. 368 ELATINACE,
E Entada...
. 416 Epilobium.
159 Eriosema.
.. 195 Erodium, ...
.. 459 Erucastrum..
.. 433 5-
. 456 Erysimum
109 Erythrina.
94 Ethulia...
94 Euryops
1 Faba.

. 26 Fagelia.
+ 210 Felicia

o

. 290 Ferula..

Guizotia.

Gymnosciadium ... .
Gymnanthemum.
Hagenia......
HALORAGACEZ.
Haplosciadium
Hedyotis. ...
Helianthus.
Helichrysum. . .

lelini

CucunBITACEE .
issoni.

Helminthocarpon
Helosciadium. . He SI
. 42 Hermannia.
. 468 Herniaria. .

Delphinium. .
Desmodium.
DIANTHACEÆ.
Dianthoseris .

Hibiscus. .....
Hippocratea. .

HiPPOCRATEACE.
Hydrocotyle. .

DES FAMILLES ET DES GENRES. [vil
Notonia........,
Nymphæa,
NYMPHEACEÆ
chna

PIPER JE.
Pittosporum.

Portulaca.....
PORTULACACEÆ.

Modecca. .

MYRTACEÆ. .

Niebuhria. .

RESEDACEÆ. .

472 TABLE ALPHAB. DES FAMILLES ET DES GENRES. i

Le
RCE 7 Un 196 Talinimz...-. Mi hate b !
Rhamnus.
Rhizophora.
DS EÆ

Tamarix.
Teclea. .

ur de
Rhynchosia
Rosa...

. 228 Terminalia. .
Thalictrum. .
s

ROSACEE.

Roumea

RUBIACE;

Rubia 5
Rubus... Trianthema.

Ruppelli Tribulus... .

Ruta..

Rurace
Sagina ..
Sanicula.
SAPINDACEÆ.
Sapindus...
Saxifraga. ..
SAXIFRAGACE
Scabiosa

adn A.
- 108 Uebelinea,
+ 102 UwBELLIFERA. . .
S + 459 Umbilicus,
Schnihspahnia. : - 446 Ursinia..
Scleranthus. . . . 304 VALERIANACEAE.
Sclerocarpus. . . . Valerianella.

Wirtgenia .

-. 403 Wormskioldia.

fe .. 415 Wurmschmittia
hium. .

PA ones 146. Xanti e B
Steganotænia. 328 Xeropetalum . .
Stephania . . 9 Ximenia.......
Sterculia ZANTHOJ
Stra mia
Streptopetalum

SYNANTHERE.
Syzygium.
Tagetes...

ZYGOPHYLLACEÆ . .

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.