HAE ; anyirls ONCE js ï cnrs lentes ï s4l tt Me F AN OEAU RSS he FRE ie ee He ie LES see DE 1 12 RER RE ES LS sis tree 25174 g st EL KE vi Hf tarte AREA Ar SRI NL ORNE \ É / S qiL NS CAS = PRO SCIENT/3S — SALUTE ON) CE, re e )/ / / ES il LIBRARY pue SE ES n b1899 AVE Gibson In de 0 lesrv'e ,” : 125 fl sis hi FU Lt HISTOIRE NATURELLE DU GENRE GROSEILLIER, CONTENANT pis À LA DESCRIPTION, L'HISTOIRE, LA CULTURE ET LES USAGES DE TOUTES LES GROSEILLES CONNUES. Avec 24 Planches coloriées. PAR C.-A. THORY. A PARIS, CGHEZ P. DUFART, LIBRAIRE * DE SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURBON, QUAT VOLTAIRE, N° 19. * DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET, RUE DE VAUGIRARD, n° Q MONOGRAPHIE HISTOIRE NATURELLE DU GENRE GROSEILLIER. N \ Ru : * ù ‘ PO % i 4 + À | à ; \ 12 { Le Li é De ro, 440 x h 4 f Or A © | L Abe LPY à 0] à LU Sos 2 l'' à DE one | cd : (e . T5 De. PARC LA LA FA] | , 4 S \ 2 i F , L «| : s : et | à % # 2 + _ ES LT = LR RE el LE fi . \ Le | i RU IP: PL D r.A € (No AU Li [| t'en L ( : f | : uit $ F % [M Le. ni | D CA Le \ â } à L 14 1f L L 0] { UATLE RER A F ‘Ho den. AT à ATOS LM TE CYR AS KA RARE ra ec e MONOGRAPHIE OU HISTOIRE NATURELLE DU GENRE GROSEILLIER , CON ENANT LA DESCRIPTION, L'HISTOIRE, LA CULTURE ET LES USAGES DE TOUTES LES GROSEILLES CONNUES, Avec 24 Planches coloriées. PAR CÆA! THORY. ——# 000———— A PARIS, CHEZ P. DUFART, LIBRAIRE DE SON ALTESSE FOYALE MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURBON, QUAI VOLTAIRE, N° 10. Lt 1829. ay LAURE 1 A mt) int x 174 eu | 1 h LR ID LB LARRRIIVLR SR LS RS LL LOL ELLE RE AR RE RL AR D RE LAVE VAR RE AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR. Le Traité des Groseilliers que nous of- frons au public, est de feu M. Claude-An- toine THory, auteur de plusieurs ouvrages justement estimés, et notamment de la Mo- nograplie du genre Rosier, et du savant texte des Roses peintes par M. Repouré. Les soins que réclamait de cet amateur distingué la précieuse collection de Rosiers et les plantes rares qu'il possédait, d’abord dans ses jardins de Belleville, et ensuite dans sa maison de campagne à Clamart-sous- Meudon, ne lui faisaient pas négliger le mo- deste, mais utile Groseillier : il s’appliquait depuis longues années à étudier sa nature, ses mœurs, à réunir, à classer méthodique- ment les espèces et les variétés connues tant en France qu’à l'étranger. Persuadé que cet arbrisseau, peu honoré a 1j AVERTISSEMENT jusqu'ici par les amateurs de jardins, et mal conduit par les cultivateurs en grand, pour vait donner des fruits plus gros, plus abon- dans et plus savoureux à l’aide d’une culture mieux appropriée à sa nature, il résolut de publier le résultat de ses recherches et de son expérience. Dans le cours de l’été de 1827, il rassem- bla donc et mit en ordre toutes ses obser- vations sur le genre Âübes; il fit soigneuse- ment peindre sous ses yeux les figures dont on donne ici vingt-quatre lithographies re- présentant les beaux fruits que sa culture lui avait fait obtenir. De retour à Paris, au mois d’octobre sui- vant, il comptait, par un examen serupu- leux de son ouvrage, et quelques recherches nouvelles dans les trésors de nos bibliothé- ques publiques, lui imprimer ce cachet de science et de perfection qui distingue ses autres productions, lorsqu'une mort inat- tendue est venue l’enlever à sa famille et à ses nombreux amis. Craignant d’abord que ce Traité, dans l'état où il a été laissé, ne füt pas digne du DE L'ÉDITEUR. ii} mérite connu de l’auteur, nous avons long- temps balancé à le livrer à l'impression. Cependant un plus mür examen nous a fait reconnaître, 1°. qu'il ne serait pas sans intérêt pour les botanistes par le grand nom- bre d'espèces qu’il contient, par les soins apportés dans leur synonymie, par l’indi- cation des auteurs qui en ont parlé, et la citation des nombreux ouvrages consultés ; 2°. qu'il serait utile à l’'économiste, à la maîtresse de maison, auxquels il offre les divers usages de la groseille dans l’économie domestique; 3°. que l'amateur y trouverait un guide dans le choix des espèces les plus intéressantes ; 4°. et enfin que le cultivateur, même le plus instruit, y verrait des procédés de culture et de multiplication qu'on ne ren- contre dans aucun autre ouvrage, et qu'il lui serait avantageux d'introduire dans sa pratique. D’après ces considérations, nous avons pensé qu'en publiant ce Traité on sui- vrait les vues philanthropiques de l’auteur, qui n’a jamais écrit par intérêt, mais dont le noble but a toujours été de propager des connaissances utiles. iv AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR. Le public honorera donc la mémoire de M. THory pour tout ce que ce volume ren- ferme de neuf et d’intéressant, et n’attri- buera les imperfections qu'il pourra y re- marquer qu'au malheureux événement qui a empêché l’auteur d'y mettre la dernière main. Cette publication est d’ailleurs un hom- mage que nous nous faisons un devoir de rendre à la mémoire d’un homme de bien, dont toute la vie a été consacrée aux sciences utiles et au bonheur de la société. A A LR RD OR LR RU RE RAR LR ARR LR RL RUE OR ARR RER AR LAS LES AVANT-PROPOS. Quez est ce fruit qui, depuis quelques années, orne nos marchés publics, décore les tables les plus somptueuses , qu’on présente aux dames, à Londres, à Édimbourg, dans des corbeilles élégantes, soit à l'Opéra , soit dans les promenades publiques ? C’est la modeste groseille. La culture a opéré sa métamor- phose , et les fruits les plus petits, les plus négligés parmi ceux qui composaient nos desserts, en sont devenus l’ornement par leur immense diamètre, sou- vent de plus d’un pouce, et présente pour ainsi dire l’aspect de fruits nouveaux; ils excitent en effet l’ad- miration par leurs belles formes, leurs couleurs variées, et l’arbrisseau qui les produit commence à se montrer dans les collections de quelques jardi- nistes. Malheureusement, le nombre des personnes qui s’occupent de la culture et du perfectionnement d’un fruit si nécessaire à la santé des hommes , est encore V] AVANT—-PROPOS. très limité, et ses belles variétés ne sont point en- core appréciées en France comme elles le sont dans les iles Britanniques. C’est pour engager les cultiva- teurs à se livrer à sa culture , aussi utile qu'intéres- sante, que je me suis décidé à publier ce petit Traité, et à donner les figures de celles des groseilles de nos jardins les plus curieuses par leur volume et leur couleur. Il contiendra l’histoire naturelle du Groseillier avec autant de détails que les connaissances acquises sur cet arbrisseau le permettront; sa culture d’après ma propre expérience, la monographie de toutes les variétés connues de ce genre, la nomenclature des ouvrages les plus remarquables dans lesquels on en a décrit ou indiqué un nombre d'espèces plus ou moins considérable , ainsi que l'indication des lieux où on les trouve dans leur état sauvage. Enfin je traiterai de leurs usages dans l’économie domestique, en donnant les recettes les plus usitées, et d’autres nouvelles qui me sont propres, pour uti- bser les fruits de cet arbrisseau. Tel est le cadre de ce petit ouvrage : je l'offre au AVANT-PROPOS. vi) public sans aucune prétention ; J'ai voulu y réunir, autant que je l’ai pu, tout ce qui concerne le Gro- seillier , arbrisseau si intéressant et si négligé jus- qu'aujourd'hui. Jose espérer que le public daignera laccueillir avec l’indulgence qu'il a eue pour ma Monographie du genre Rosier. Hg Of 0 tbe g40' at Sud Ma ip" (1 L ‘uù HCCIOE LION Jovi ail) oi Au ANSE \b AND +54 dj fit è LM 1 Wl fe jte : TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS DES AUTEURS, ET DES TITRES DES OUVRAGES CITÉS PAR ABRÉVIATION. -_—s#8<—— De Air. Hort. Kew. Aron (William), Hortus Kewensis. Ed. prima. London , 1789 , 3 vol. in-8o. 2. Arr. Hort. Kew. Ed. secunda. Airon ( Will. Towsenn ), Hortus Kewensis. Ed. secunda. London, 1810, et seqq. 3. Air. Aort. Epit. of the second ed. Le même, an Epi- tome of the second edition of Hortus Kewensis. London , 1814. 1 vol. in-8°. 4. Amm. Stirp. AMMAN, Stirpium rariarum in imperto , Rutheno sponte provenientium icones et descriptiones. {n-4°, 1739. B. C. Baux. Pin. Baumin ( Caspard), Pinax theatri Bota- nict, 1 vol. in 4°, 1623. Ed. secunda , 1671. 6. J. Bauu. Aist. Baumin (Jean), Historia Plantarum universalis ; 3 vol. in-fol. Eubrodini, 1619. x TABLE ALPHABÉTIQUE fe J. Bauu. Prod. Baumin (Jean), Prodromus Theatri Bota- ruci, 1 vol. in-4°. Francf. Mœn. 1620. Ed. secunda, 1671. 8. Bracw. Herb. BracwezL (Élisabeth), À curious Herbal , 2 vol. in-fol. London, 17317. On trouve dans cet ouvrage deux figures , l’une du Gro- seillier à grappes , l’autre de l’espèce épineuse. O- Bosc. Nouv. Cours. Bosc ( Louis). L'article Groserllier dans le Nouveau Cours complet d'Agriculture théorique et pratique. Paris, 1809. 13 vol. in-8°. Seconde édition , 1822. 10. Cius. Rar. Hist. Ciusius ou De L’Écruse ( Charles ), Rariorum aliquot Stirpium per Panoniam observ. Historia P P , 1 vol. in-8° , 1553. 1; Czus. Rar. Plant. Grusius, Rarium Plantarum historia. 1 vol. in-fol. Antverpiæ , 1601. 12: Curt. Bot. mag. Curris (William), The Botanical magazine. London , 1787 , seqq. 19: Daz. FT. Par. Dazisarr , Floræ parisiensis Prodromus. 1 vol. in-12. Paris, 1749. 14. D. C. El. franç. De Canpozze et Lamarck, Flore fran- caise. Troisième édition , 6 vol. in-8°, 1805 , et seqq. DES NOMS DES AUTEURS. X] 15. Desr. Arbr. et Arbust. DEsronraINESs , Histoire des Ar- bres et Arbustes qui peuvent être cultivés en pleine terre sur le sol de la France , 2 vol. in-8°. Paris, 1800. 16. Drcz. Elth. Dirrenius (Joh.-Jac.), Hortus Eltha- mensis. 2 Vol. in-fol. Londini , 1732. 17. Don. Pempt. Dononeus (Rambertus), Stirpium his- toriæ pemptades sex. Antverpiæ , 1583-1612. 1 6: Donam. Arb. Dunamez pu Moxceau, Traité des Arbres et Arbustes qui se cultivent en France , 2 vol. in-4°, 1755. Dunam. Arb. éd. Mich. ( Nouveau DuamEL.) Arbres et arbustes. Éd. Micuez, 5 vol. in-fol., sans date ( 18o1- 1816.) Le texte par LoiseLEur-DESLONGCHAMPS. 19. Dux. Arb. fruit. Arbres fruitiers, nouv. édit. par Por- TEAU et Turpix. Paris, 1808 , 6 vol. in-fol. 20. Duu. Cour. Bot. cult. Dumonr-nr-Courser, Le Bota- niste cultivateur. Paris , 1802 , 5 vol. in-8°. Supplément, 1814. 21: Du Roi Harbk. Du Ror, Die Harbkesche , ete. , 2 vol. in-0°. Braunschweig , 17791, et seqq. xi] TABLE ALPHABÉTIQUE v 22. Focus. Hist. Stirp. Fucus, De histori& Stirpium com- mentarit insignes, 1 vol. in-fol. Basileæ, 1542. 23. Garrr. de fruct. GAERTENER, De fructibus et seminibus Plantarum. Lipsiæ, 1788. 2 vol. in-4°. Supplément, r vol. in-4°, 1803. 24. Gu. F1. Sib. Gmeran (Joseph-George) , Flora Sibirica, 4 vol. in-4°. Petropoli, 1747, et seqq. 25. Hazr. Help. Vox Hazrer ( Albert), Enumeratio me- thodica Stirpium Helvetiæ , 2 vol. in-fol. Gottingæ , 1742. 26. Hor. Germ. Hormanx ( Georges-Francois ), Flora ger- manica ; 4 vol. in-12. Erlangen, 1791, et seqq. 27. Hocrr. Pflanz. syst. Hourruyn, Systema. 14 vol. in-8°, 1788, en allemand. 28. JacQ. Icon. Plant. Jacquix , Icones Plantarum rariorum , 3 vol. in-fol. Y’indebonæ , 1786 , et seqq. 29. Jaco. Miscel. Aust. Jacquix, Miscellanea austriaca , 2 vol. in-4°. V’indebonæ, 1778-1781. 30. Lam. Ency. DeLamarck, Encyclopédie méthodique, Diet. de Botanique, vol. IT. DES NOMS DES AUTEURS. xii] SE. L'Herir. Strp. nov. L’Heririer, Séirpes novæ aut mi- nus cognitæ , 6 fasciculi, in-fol., 1784-1785. 92. Lan. Spec. Plant. Linné , Species Plantarum. Dans les diverses éditions de 1753-1762-63 , 1764, dans l'édition de Richard, de WizzbENow. 33: Lix. Mat. medic. Linné, Materia medica. Holmiæ , 1749, 1 vol. in-8°, et autres ouvrages de cet illustre botaniste. 34. Lois. F1. Gall. Loiseceur-DEsconccnamrs, Flora Gal- lica , 2 vol. in-12, 1806-1807. Foyez DunameL. 3b: Mar. Comp. Marmiorus, Compendium de Plantis om- nibus. In-4°. Venetuüs, 1571. 56. Micu. FU. Bor. Am. Micuaux ( André), Flora Boreali Americana, 2 vol. in-8°. Parisus, 1803. 37. Mic. Duct. ed. Gall. Mircer, Le Dictionnaire des Jardiniers , 8 vol. in-4e. Paris, 1785. 58. Moencx. Enum. Hass. Mozxcx, Enumeratio Plantarum indigenarum Hassiæ , 1 vol. in-8°. Cassel, 1777. XIV TABLE ALPHABÉTIQUE 39. Mosncx. Meth. Morncu, Methodus Plantas horti et agri Marburgensis describendi , 1 vol. in-8°. Marburgi, 1794. 40. Nois. Man. du Jard. NoïsertTe (Louis), Manuel du Jardinier, 4 vol. in-8°. Paris, 1825. 41. Or. F1. Dan. Over, Icones Plantarum sponte nascen- tium in regnis Daniæ et Norvegiæ. Yn-{ol. Hafniæ, 1761- 1770, etc. 42. Paz. Ælor. Ross. Pazras, Flora Rossica, 1 vol. in-fol. Petrop., 1784-88. Parc. Nov. Act. Petrop. Parras, Nova Acta Acad. Petrop. Inol. Pazz. Nov. Act. Petrop. Itin. Parras, Voyage dans l'Empire de Russie , 8 vol. in-8°. Paris, 1703. 43. Pers. Syn. PErsooN, Synopsis Plantarum, 2 vol. in-12, 1805-1807. ñ 44, Pur. Almag. Botan. PLiurenetr, Almagestum Bota- nicum. Londini, 1 vol. in-4°, 1696. AB. Por. Palat. Porricn, Historia Plantarum in Palati- natu sponte nascentium , 3 vol. in-8°. Manheim , 1776. AG. Ray, Hist. Plant. Ray, Historia Plantarum, 3 vol. inol. Londini, 1686-1688. Supplementum ; 1704. DES NOMS DES AUTEURS. XV 47. Rec. Syst. Plant. Reicnar, Systema Plantarum. Francf. Mœn. 1779-1780. 4 vol. in-8°. Ross. Rosso, des Transactions de la Société linnéenne de Londres, vol. III. 49. Roru. #1. Germ. Rortn, Tentamen Floræ Germanice , 3 vol. in-8°. Lipsiæ, 1797-1805. bo. Suira Engl. Bot. Suirn, English Botanic, 20 vol. in-8. London, 1790, et seqq. 51. Scor. F1. Car. Scoporx , Flora Carniolica, 1 vol. in-8°. Vienne , 1760. ba. Tourx. /nst. Pirron pe TourNerorr, /nstitutiones ret herbariæ. Paris, 1717-1919, 3 vol. in-°. 59! Vic. Delph. Virrars, Histoire des Plantes du Dau- phiné. Grenoble, 1586-88 , 3 vol. in-8°. B4,. Wes. Dec. plant. Weser, Decem plantæ minus co- gnitæ. Leipsick, 1804. In-8». 55. Wazro. Spec. Plant. Wirrnenow, Species Planta- rum, Caroli Linnæi, editio post ReicnarD, 5 vol. in:8°, 1797, et seqq. XV) TABLE ALPHABÉTIQUE, etc. 56. Wicio. Berlin Baumz. Wirioenow, Description des arbres et arbustes du territoire de Berlin. En allemand, 1 vol. in-6°. Berlin, 1706. 57. Waizco. Enum. Hort. Berl. WizixpeNow, Enumeratio Plantarum Horti regu. Berlin , 1813. 2 vol. in-6°. + e— MONOGRAPHIE OU HISTOIRE NATURELLE DU GENRE GROSEILLIER. CHAPITRE PREMIER. De la Nature du Groseillier. LA famille des Groseilliers ne renferme qu’un seul genre. Elle est intermédiaire entre les saxi- frages et les cierges. Elle diffère des saxifrages par son fruit en baie et ses graines pariétales, et des cierges par le nombre défini de ses péta- les et de ses étamines. Elle se compose d’arbrisseaux qui croissent spontanément dans tous les pays, principalement dans les parties du nord de l'Europe. On les trouve sauvages dans les haies, sur les vieilles murailles, les troncs d'arbres abandon- nés, les montagnes, et dans les vallées. Parfois ils sont munis d’épines très acérées; souvent ils I 2 HISTOIRE NATURELLE en sont privés. Les fleurs dans ces derniers sont axillaires, disposées en grappes; elles sont soli- taires ou géminées dans les espèces épineuses. Les botanistes ont considéré, pour la descrip- tion de cet arbrisseau , 1°. Les tiges et leurs rameaux; 2°. Les épines ; 3°. Les feuilles et leur pétiole ; 4°. Les fleurs, les pédoncules, les bractées et les enveloppes florales qui les accompagnent ; 5°, Enfin les fruits. Nous passerons successivement en revue ces organes divers. 1°. Le Groseillier s'élève naturellement en un buisson touflu à la hauteur de trois ou quatre pieds. Ses tiges sont grêles, rameuses et diver- gentes ; elles n’acquièrent jamais une grande di- mension, parce que dans l’état sauvage elles périssent promptement par les lichens ou la mousse , et que dans nos jardins, la taille néces- site le retranchement du vieux bois pour leur conservation. Les branches adultes sont d’un brun rougeà- tre, recouvertes d’un épiderme qui se fendille et qu'on enlève aisément. Les branches de l’année, ainsi que toutes les ramifications et les brindilles de l’arbrisseau , sont blanchâtres, et on trouve sous leur épi- DU GENRE GROSEILLIER. 3 derme une couche de tissu cellulaire, qui dé- robe aux yeux les couches de fibres corticales. 2°. Les épmes, ou défenses du Groseillier épi- neux, Fig. 1, MN, naissent du corps ligneux de l’arbrisseau et semblent être des rameaux avortés. Elles sont dures, très pointues, droites, hori- zontales, ou légèrement inclinées vers la terre. L'épiderme qui enveloppe toutes les parties li- gneuses de l’arbrisseau les recouvre aussi. Leur couleur est d’un jaune pâle, ou blanchâtre. Elles sont parfois solitaires , plus souvent réunies par deux ou trois, rarement dâvantage. Ces épines, souvent longues de huit à dix lignes, donnent un aspect féroce à cette plante, qui semble être destinée à n'être vue que de loin. 3°. Les feuilles, dans le Groseillier, Fig. 1, HIK, sont alternes, incisées, comme ridées, pres- que toujours échancrées en cœur à la base, à trois ou cinq lobes dentés et divergens. Elles sont en général d’un vert foncé en dessus et plus pâles en dessous. Selon les espèces ou les variétés, ce vert offre plusieurs modifications : il est clair ou obscur, glauque ou couleur de poireau, ou blanchätre ou grisätre à leur sur- face, qui est vernissée ou velue ; quelquefois les feuilles sont panachées de taches jaunâtres irré- gulières, mais c’est un accident qui nait et dis- paraît souvent dans la même année. A HISTOIRE NATURELLE La feuille est supportée par un pétiole, Fig. 1, L, très long, particulièrement dans le Groseil- lier à grappes, vertical et tellement perpendicu- laire à l'horizon, que dans le Groseillier épineux , les feuilles qui le surmontent sont presque ap- pliquées contre la tige, surtout sur des pousses de l’année, ét celles qui sortent du collet de la racine; il est creusé en gouttière et muni à la base et à l’intérieur de quelques petits poils cy- lindriques. Ce pétiole se prolonge sur le limbe extérieur de la feuille, et se ramifie en nervures, tantôt blanches, tantôt vertes, ou en partie colo- rées d’un rouge tendre. Il s'attache dans lais- selle des épines, et laisse voir , entre la branche et lui, le bourgeon destiné à reproduire le fruit l'année suivante. Des nervures confuses, en grand nombre, qu'on remarque encore sur le limbe extérieur de la feuille, complètent ce qu'on pourrait appeler le squelette de cet organe. 4. Les fleurs du Groseillier sont disposées en grappes simples, Fig. 1, E. Elles sont attachées par de petits pédicelles, Fig. 1, F, sur un pé- doncule commun, Æ. Elles sont nombreuses sur le Groseillier à grappes. Sur le Groseillier épi- neux, on trouve le rudiment de ce pédoncule commun, au bas duquel le pédicelle de la gro- seille est comme soudé. Ce pédoncule est parfois très court, même imperceptible; souvent il est pa DU GENRE GROSEILLIER. J très long ( comme on peut le voir dans notre Ribes longipedata, Fig.18), mais son origine n'est pas douteuse ; et tout porte à croire qu'a- vec le temps et la culture, on obtiendra des Groseilliers épmeux à grappes; déja dans beau- coup de variétés les grains sont géminés, et par cette raison portés sur un pédoneule commun. Ce pédoncule commun, lors de la floraison, est presque toujours horizontal ou oblique; ja- mais il n’est vertical, rarement il est pendant, si ce n'est quand la grappe est chargée de ses grains. Les pédicelles qui s’y rattachent sont courts et munis de bractées, Fig. 1, G, tantôt solitaires, tantôt réunies par paires. Ces bractées sont plus ou moins colorées en rouge ou en vert obscur. Dans le Groseillier épineux, les pédi- celles, Fig. 1, F, sont également courts , mais plus épais; on remarque à leur base les mêmes bractées, lesquelles tracent une ligne de démarca- tion entre elles et l'appendice linéaire ou le pédon- cule commun avorté, dont nous avons parlé. A l'extrémité de ces pédicelles se trouvent placées les enveloppes florales et les fleurs de ces arbrisseaux. La fleur du Groseillier est hermaphrodite ou quelquefois dioïque. LINNÉ l’a placée dans la pen- tandrie monogynie. TourerorT, dans la classe 21, arbres rosacés. Jussteu , dans la famille des 6 HISTOIRE NATURELLE cierges. M. DE CaNDoLLe a retiré ce genre de la famille des cierges , en a réuni les espèces sous le nom de Grossulariæ, et en a fait ainsi le type d’une nouvelle famille. Les fleurs des Groseilliers ont peu d'apparence. Comme tout ce qui est utile, elles sont sans éclat, mais elles produisent des fruits excellens. Leur calice, Fig. 1, C, estadhérent, ventru, d’un vert pâle ou légèrement lavé de rouge. Ses cinq divisions sont aussi colorées, simples, et en général obtuses au sommet. Les cinq pétales de la fleur, Fig. 1, À,D ,D, alternent avec les lobes du calice; on les voit parfois entiers, mais plus souvent échancrés en cœur au sommet. Ils sont d’un blanc sale ou verdâtre, eu bien jaunes ou rougeñtres. Dans les espèces dioïques, le mâle et la femelle offrent des pétales de couleur différente. Cinq étamines et un ovaire surmonté d’un style bifurqué, complètent , ainsi que nous l'avons dit, l’organisation de la fleur. On con- coit que ces derniers organes sont placés séparé- ment sur chacun des individus mâle ou femelle des Groseilliers dioïques. Le tissu des corolles de la fleur du Groseillier parait contenir un esprit volatil qui exhale une odeur douce analogue à celle que donne la fleur de la vigne. Une fleur ou quelques fleurs de Groseillier ne produisent qu'une impression très DU GENRE GROSEILLIER. 7 faible sur l'organe de l’odorat; mais en parcou- rant un champ de Groseilliers, au moment de la floraison, en avril, on trouvera qu'elles ré- pandent une odeur douce et agréable. Je Fai souvent éprouvé en parcourant, dans cette sai- son, les prés Saint-Gervais, les rians coteaux de Clamart-sous-Meudon, et les environs de Paris où l’arbrisseau est cultivé en grand. Le tube du calice se convertit en une baie indéhiscente , c’est-à-dire privée de la faculté de s'ouvrir, plus ou moins grosse dans la plu- part des Groseilliers à grappes, et très grosse dans les Groseilliers épineux soumis à la taille et à la culture. On les nomme grains, comme on le dit de ceux du raisin. Ces grains, à leur matu- rité, sont couronnés par les divisions du ea- lice et le style, qui sont persistans. Les graines, Fig. 1, X, sont attachées par de petits cordons ombilicaux à deux placenta, Fig. 1, TT, op- posés et pariétaux . L'embryon est droit, très pe- tit, situé à la base d’un périsperme dur et corné Les grains, dans les Groseilliers épineux, af- fectent difiérentes formes. {ls sont ronds, ovoi- des, elliptiques , allongés , etc. Ils affectent diverses couleurs : le violet clair, le violet noirâtre, le vert de différentes nuan- ces, le jaune pur, l’ambre, sont celles qu’on remarque le plus souvent. Les espèces sans épines 8 HIST. NAT. DU GENRE GROSEILLIER. offrent moins de nuances dans leurs graines ; ils sont rouges ou roses, ou d’un blanc perlé, ou roux. Quelques auteurs en ont indiqué de verts, trouvés probablement dans des lieux sau- vages privés des rayons du soleil. EXPLICATION DE LA FIGURE 1!. A. Fleur du Groseillier, un peu grossie. B. Ovaire et pédicule. €. C. Divisions du calice. D. D. Pétales, l’un entier, l’autre échancré au sommet. E. Pédoncule commun. F. Pédicelle. G. Bractées. H. Feuilles à trois lobes. I. I. I. Nervures. K.K.K. Nervures confuses. L. Pétiole. M. Bourgeon. N. N. Épines. O. Baies géminées du Groseillier épineux. P. Baie solitaire du même. Q. Pédicelle qui porte la groseille. R. Pédoncule (voyez Ribes longipedata ). S. Baie d’un groseillier épineux, laissant voir à travers l’épicarpe, ou peau extérieure du fruit, le placenta (T.T.) et ses divisions, qui forment la charpente de la baïe (U. U.). V. Coupe longitudinale d’une baïe, laissant voir l’en- docarpe ou chair du fruit, auquel adhère le placenta (T.T.) et les graines ( X.). Y. Collet de la racine du Groseillier. Z. Champignon (diminué des trois quarts) qui envahit les pousses du Groseillier. Œ Al. Canneva li Lu de Zanglume Aer 01 # Î ‘ \ if R j mi AN] , [1 } É ñ 3 ï p0 \ Nr lil ne \ RU a OLA ir EE 4 AR OL ELA Ar Po d ti En 14 TH Lin . A { re LCA AMEN “ti | un d'u WU DA 2 ÿ V L Al | [ DAT } . TT î it 1 VEREA * LAN "EC ' taf) dl, û . + Na NE {x (l L ï Mi To fa PU 2" RAR ARR RL RAR LR LR RSR LR LR LR AR LR RAR AR SAR AR RARE TS CHAPITRE IL DESCRIPTION DES ESPECES ET VARIÉTÉS DE GROSEILLIER. PREMIÈRE DIVISION. GROSEILLIERS SANS ÉPINES, A FLEURS ET A FRUITS EN GRAPPES. 1. GROSEILLIER ROUGE OÙ DES JARDINS. RIBES RUBRUM. ic, 2: R. inerme, racemis glabris pendulis, floribus planiusculis. Lin. Spec. 290. D. C. Flore fr. 4. 5642. Excricn. Bor. tab. 1289. Wiczo. Spec. 1153. Lois. F1. gall. 139. Le Groseillier rouge, Bosc. Nouv. Cours, 2e édit. vol. vi. 546. Groseillier à grappes, Porr. et Turr. Arb. fruit. tab. 23. «. Macrocarpa baccis duplo-majoribus. . Baccis roseis. Port. et Ture. Arb. fruit. p. 222. . Baccis albidis. Porr. et Ture. ibid. tab. 227. Baccis margarilis similis. VX © Foliis variegatis. Floribus spicatis. £e £. Albinervium. ”. S. Rufescens. Cer arbrisseau, droit, très rameux, s'élève à la hauteur de quatre à six pieds; son écorce est brune, cendrée, et recouverte d’un épiderme qui se fendille dans la longueur des branches. Les rameaux sont glabres et pendans. Les feuil- les, vertes en dessus, plus pâles et à nervures 19 HISTOIRE NATURELLE saillantes en dessous, un peu ridées, palmées à trois ou cinq lobes, sont supportées par un pé- tiole long souvent de plus de deux pouces, creusé à l’intérieur, et muni à la base de quel- ques petits poils très fins. Les fleurs sont disposées sur des grappes la- térales, solitaires ou nombreuses. Elles sont d’un vert sale ou un peu jaunâtre, très évasées, planes et alternes. Elles sont portées sur de pe- tits pédicelles courts, munis de bractées, les- quels sont eux-mêmes attachés à un pédoncule commun, long souvent de deux à quatre pou- ces. Les pétales sont extrêmement petits, quel- quefois entiers, plus souvent échancrés à leur sommet. Les baies sont petites, lisses, hémi- sphériques, d’un beau rouge, et d’une saveur excellente, quoiqu'un peu acide, quand les fruits sont mürs. OBSER VATIONS. Ce Groseillier se trouve sauvage dans les vallées des montagnes de la Suisse méridionale, sur les Basses-Alpes , et dans d’autres parties de l'Europe. On le rencontre com- munément aux environs de Paris, dans les bois à Saint- Cloud, Meudon , Montmorency, aux environs du Château de la chasse, ete. C’est là qu’on trouve le type de l'espèce. II y est plus petit dans toutes ses parties, et les baies sont très acides. dd Les feuilles se montrent dès la fin de février , et les fleurs se développent presque en même temps. DU GENRE GROSEILLIER. II On nomme communément ce Groseillier, Groserllier rouge, Groseillier commun, raisin de mars, Groseillier des jar- dins; on nomme aussi ses fruits des Aibettes, des Castilles ; en patois toulousain, des Coulindrons. Dans le départe- ment du Lot, raisin de Coulindre , etc. Le Groseillier rouge des jardins a donné les variétés que nous allons décrire sommairement. &. GROSEILLIER A GROS FRUITS ROUGES. Ribes rubrum , varietas macrocarpa. Fic. 2. R. baccis duplo-majoribus. Cet arbrisseau donne des groseilles souvent aussi grosses que les grains du petit raisin. Ma- dame Apanson dit que pour obtenir ce résultat, il suffit de supprimer les dernières fleurs de la grappe. Nous croyons que les curieux doivent aussi, pour avoir le fruit dans toute sa beauté , retrancher quelques grappes, lorsque les baies commencent à nouer. B. GROSEILLIER A FRUITS ROSES. Ribes rubrum, varietas baccis roses. Cette variété n’est pas commune. Elle est cependant connue des botanistes. On la cultive dans les jardins de M. le comte Dusois, à Ivry, et dans ceux de M. Micuaux (l’auteur des Chénes d'Amérique), à Vauxréal, près Pontoise, et 1e HISTOIRE NATURELLE dans plusieurs jardins de curieux. Le fruit a tout le coût et la saveur de l'espèce. Les grains sont 8 8 . , . LA petits et d’une jolie couleur rose. 7. GROSEILLIER A FRUITS BLANCS. Ribes, varietas baccis albidis. Fic. 3. Groseillier à grappes, fruit blanc. Porr. et Turr. Arb. fruit. tab. 221. Les branches de cet arbrisseau sont diver- gentes, et les feuilles, grandes, blanchätres ou d’un vert clair , sont portées sur de longs pétio- les. Ses fleurs sont disposées en grappes pen- dantes. Ses baies sont transparentes et blanchä- tres. Leur saveur est plus douce que celle des baies du Groseillier rouge. On le cultive dans tous les jardins. Les nervures principales et les nervures confuses, sur les feuilles de ce Gro- seillier , sont souvent blanchâtres. J. GROSEILLIER A FRUITS PERLÉS. Ribes, varietas baccis margaritis sunilis. C’est une sous-variété du précédent. Ses baies sont également transparentes et luisantes comme des perles; elles sont en général plus petites , mais elles n’ont presque pas d'acide. On trouve l'arbrisseau dans les jardins confondu avec le Groseillier à fruits blancs. On la connaissait du DU GENRE GROSEILLIER. 13 temps de Bauhin, qui l’a mentionnée dans son Historia plantarum, vol. K, pag. 08. £. GROSEILLIER A FEUILLES PANACHÉES. Ribes, varietas foliis variegatis. Les feuilles de ce Groseillier se panachent de jaune et de vert plus foncé que celui du limbe de la feuille. Nous avons vu des Groseilliers à baies rouges et à baies blanches ainsi panachés. Mais c’est un accident qui, souvent, ne se re- nouvelle pas d’une année à l’autre ; on peut dire aussi qu'il naît et disparait dans la même année. Cet accident se rencontre souvent, à l’automne, sur le rosier des Alpes. Ce GROSEILLIER A NERVURES BLANCHES. Ribes, varietas albinervits. Ce Groseillier ( foliis abbrevriatis acute lobats glabriusculis, nervis albidis, PErsooN, 251), que Micuaux a rapporté du Canada, est encore une variété de notre espèce à baies glabres et rouges. PERSOON a fait une espèce de cette va- riété, fondée sur les nervures blanches des feuil- les; mais cet accident est fréquent, il se ren- contre surtout à l’automne, sur une grande partie des feuilles des Groseilliers sans épines. 14 HISTOIRE NATURELLE n. GROSEILLIER À FLEURS EN ÉPI. Ribes, varietas floribus spicatis. La variété » a été présentée par SMITH et au- tres auteurs comme une espèce, mais ce n’est que le Ribes rubrum dont les grappes fleuries sont à peu près disposées en épi, comme dans le Groseillier des Alpes ; elles prennent la direc- tion de toutes les autres lorsqu'elles sont char- gées de leurs grains, qui sont rouges comme ceux du Ribes rubrum. Cette variété, qu’on trouve dans les forêts du nord de l'Angleterre , est figurée dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres, vol. I, pag. 140, et décrite par M. Rosson. J. GROSEILLIER A FRUITS ROUX. Ribes rufescens. Fic. 4. R. inermis, folüs erectis, acuminato-lobatis, glabris, ra- cemis floriferis suberectis, fructiferis pendulis. Flores viri- dulcæ ; bracteæ minimæ, vix pedicellum superantes. Fructus subrufus. Ty. C'est un arbrisseau qui s'élève à la hauteur d'environ trois pieds. Ses feuilles, un peu plus petites que celles du Groseillier rouge, sont d’un vert clair en dessus, plus pâles en dessous. Elles sont glabres et portées sur un pétiole al- longé. Les grappes floriferes sont presque droi- DU GENRE GROSEILLIER. 15 tes, mais elles deviennent pendantes quand elles sont chargées de leurs grains. Les fleurs sont vertes, portées par des pédicelles munis à leur base de deux petites bractées colorées, à peine plus longues que le pédicelle. Les baies müres sont petites, lisses, de couleur rousse, et comme vernissées. OBSER VATIONS. Ce Groseillier se trouve dans les haies et les jardins, à Croissy près Paris. Il est cultivé dans la campagne, et les habitans en font un commerce assez étendu. Les confiseurs de Paris préfèrent son fruit à celui des autres Groseilliers, parce qu’il est moins acerbe et plus propre à faire des ge- lées. On appelle communément, dans les marchés, cette groseille, la petite Rousse de Croissy. Elle ne diffère de la variété à fruit blanc , que par sa stature, qui est plus petite, ses feuilles beaucoup moins grandes, et la couleur de ses baies. Cet arbrisseau ne diffère du R. ruhrum que par ses feuilles plus petites, ses grappes presque droites et ses baies de couleur rousse, petites et vernissées. 16 HISTOIRE, NATURELLE 2. GROSEILLIER DE ROCHE. RIBES PETRÆUM. R. inerme, racemis pilosiusculis erectis, floribus planius- culis, foliis acuminato-lobatis , inciso-dentatis, caule erecto. Waiczp. Spec. 2. 1153. R. Petræum, L. Spec. Plant. Desr., Hist. Arb. 87. n° ». Exezicn. Bor. tab. 705. Groseillier de roche, D. C. Nouv. F1. franc. 4. 3643. Cer arbrisseau s’élève à trois pieds ou un peu moins. Ses tiges sont grises et comme fendil- lées. Les rameaux florifères , un peu velus, sont droits, peu rameux. Les feuilles, peu échan- crées à leur base, sont assez grandes, à trois lobes, d’un vert foncé et noirâtre en dessus , plus pâle en dessous. Le pétiole qui les supporte, chargé de poils assez longs, est un peu plus court que celui des feuilles du Groseillier rouge. Les fleurs sont d’un rouge brun, et forment de petites grappes , droites pendant la floraison , et un peu penchées à l’époque de la maturité de ses baies , qui sont de couleur rouge. OBSER VATIONS. On trouve ce Groseillier dans les forêts de la Silésie et de la Bohème. Nous l’avons observé au mont d'Or et dans les haies aux environs de Clermont , en Auvergne ; on le trouve aussi dans les Alpes , dans les Pyrénées et ailleurs. Il n’est cultivé que dans les jardins botaniques et ceux DU GENRE GROSEILLIER. 17 des curieux. JACQuiN en a donné une bonne figure dans ses Ie. 1, Tab. 49. Le fruit n’est pas bon; sa saveur est acerbe. On l'appelle indifféremment le Groseillier de roche ou des rochers. « On cultive beaucoup ce Groseillier dans le « département du Pas-de-Calais, où on le nomme le Gro- « seillier-Corinthe, à cause de ses petits fruits , de leur goût « vineux et de l'emploi qu’on en fait dans les puddings , où « ils remplacent, quoique imparfaitement, le raisin de Co- « rinthe. » Du. pe Cour. vol. V, p. 305. 3. GROSEILLIER A TIGES TOMBANTES. RIBES PROCUMBENS. R. inerme, racemis erectis, floribus planiusculis, fois obtusè lobatis, caule procumbente. Wiriv. Spec. 1154, n°3. PErsooN, $yn.251, n° 6. R. polycarpos grossulariæ fructu. Ruru. Germ. 197. Les tiges de cet arbrisseau sont étalées sur la terre. Leurs rameaux divergens sont pendans et disposés sans ordre. Les grappes sont munies de fleurs nombreuses un peu aplaties. Les feuilles sont à cinq lobes presque obtus; elles sont por- tées sur un pétiole allongé, et nous ont paru avoir quelque rapport avec celles de notre ribes rubrum. Les baies manquaient sur lexemplaire sec de ce Groseillier qui nous a été communiqué. Ce Groseillier se trouve dans les lieux om- bragés et couverts de mousse , dans les provinces septentrionales de la Russie, (Davuri#.) 18 HISTOIRE NATURELLE OBSER VATIONS. C’est à PazLas que nous devons la découverte de cet ar- brisseau. Il en a donné la description et la figure dans sa Flora rossica , p. 35, t. 65. Selon lui, les grappes floriféres sont droites , et elles de- viennent pendantes à la maturité des grains. Quelques botanistes ont cru que cet arbrisseau n’était qu'une variété du R. rubrum. Mais la différence du port des deux individus les distingue suffisamment. 4. GROSEILLIER COUCHÉ. RIBES PROSTRATU NW. R. inerme, ramis reclinato-prostratis, racemis suberectis, baccis hispidis. Lan. Ency. 3. p. 48. L’Her. Srere. 1. Tab, 0. PERSOON, Syn. p. 291. n° 7. R. glandulosum , inerme, racemis erectis, piloso-glandu- losis, floribus planiusculis, foliis acuminato-lobatis, dentatis; caule adscendente, radicante. Wairir. Spec. 1154. Arrow, Kew. p. 270. Perir arbrisseau dont les rameaux, bas et tombans, sont parfois couchés jusqu’à terre , et assez longs pour y prendre racine. Ses feuilles, grandes , un peuridées, d’un vert clair en dessus, plus pâles et velues en dessous, sont divisées en cinq lobes découpés Inégalement dans leur con- tour , et chaque découpure est munie d’une pe- tite pointe ; elles sont portées par de longs pé- tioles légèrement cilicés à leur base. De petits bourgeons donnent naissance à de très longues grappes de fleurs purpurines attachées à de DU GENRE GROSEILLIER. 19 courts pédicelles munis de bractées ; les pétales sont tellement rapprochés, qu'ils donnent à ces fleurs l'aspect de petites cloches. Le pédoncule commun , les pédicelles , les divisions du limbe et l'ovaire sont couverts de poils surmontés d’une petite glande verdâtre. Les baies sont globuleu- ses, d’un rouge clair, et hérissées de petites pointes. OBSER VATIONS. On cultive ce Groseillier au Jardin du Roi. C’est le seul, parmi les Groseilliers sans épines, qui présente des fruits hérissés. Sa patrie est l’île de Terre-Neuve. Ses baies sont très acides. PErsooN dit que les feuilles de ce Groseillier sont en cœur à leur base, et qu’on le trouve au Chili dans les collines des bois. Voyez cet auteur, /. c. 5. GROSEILLIER DES ALPES. RIBES ALPINUN. Fic. 24. R. inerme , racemis erectis; bracteis flore longioribus. L. Spec. Plant. 201. Leers, F1. herb. p. 66. n° 91. Wire. Species. R. PErsoon, Synop. n° 8. FT. Danica, Tab. 968. Jaco. Austriaca, T. 47. D.C. FL. fr. 3644. R. Alpinus dulcis. J. B, Hist. 2. p. 08. R. Dioicum. Morxcu. Meth. 683. Ox cultive cet arbrisseau au Jardin du Roi , où la plupart des individus sont stériles. Ses tiges sont hautes de six à sept pieds , très rameuses et blan- châtres. Ses feuilles, les plus petites de toutes celles des espèces sans épines , sont solitaires sur 20 HISTOIRE NATURELLE les branches de l’année , fasciculées sur le vieux bois. Elles sont petites, portées sur un pétiole assez long , glabres, à trois lobes incisés, vertes et lui- santes en dessus, plus päles en dessous. Les fleurs, comme aplaties, sont disposées en petites grap- pes verdâtres, herbacées, redressées , et les pé- dicelles qui les supportent sont munis de deux bractées aussi longues , et souvent plus longues que les fleurs, qui sont presque toujours dioïques. Les baies sont d’un rouge pâle , peu nombreuses et presque sans saveur. LeErs dit que les pétales sont jaunes dans l'individu mâle , et d’un rouge vif dans l'individu femelle , ce que nous n'avons jamais remarqué. OBSER VATIONS. On trouve cet arbrisseau dans les haies des pays monta- gneux, dans les Cévennes, les Pyrénées, l’Auvergne et ailleurs. 11 produit assez d’effet dans les bosquets des jar- dins paysagers ; il orne les fabriques, et se plaît aux expo- sitions du nord où les autres arbrisseaux existent à peine. On le reconnaît facilement, non seulement à ses tiges éle- vées, mais à ses feuilles beaucoup plus petites que celles des autres Groseilliers. On le multiplie par les mêmes procédés que ceux indiqués pour les autres espèces de ce genre. Nous avons souvent trouvé les grains sans pepins sur des grappes entières. Il fleurit en avril et mai. Ses fruits sont mûrs en Juillet. Ce Groseillier, dit M. pe Lamarcx, est hermaphrodite diovique , c’est-à-dire que certains individus de cette espèce DU GENRE GROSEILLIER. 21 sont constamment stériles quoique fleurissant abondamment ( on peut les nommer hermaphrodites mâles, puisque leurs pistils avortent ), tandis que d’autres sont fertiles , et pour- ront être regardés comme hermaphrodites femelles, si leur fertilité dépend du voisinage d’un hermaphrodite mâle , leurs , . , . er propres étamines étant infécondes. Il croît spontanément dans l’Alsace, la Provence, en Angleterre , dans la Suisse, ete., et encore dans la Suède et la Sibérie , parmi les haies. Ses baies sont assez douces, mais sans saveur. 6. GROSEILLIER ODORANT. RIBES FRAGRANS. R. inerme, racemis erectis, corollis campanulatis, foliis obtusè trilobis, caule ascendante. Wiriv. Sp. 1155. R. fra- grans, inerme, surculis ramosis erectis, foliüis subquinquan- gulo-trilobatis, racemis fructiferis erectis. Parcas, Nov. Act. acad. Petrop. 10, p. 377. T.. 9. ARBRISSEAU sans épines, haut de six pieds F > [2 > ? ’ A Ces, 4 2 d’un port agréable , à rameaux dirigés d’abord horizontalement , et reprenant ensuite la direc- tion verticale, couverts d’une écorce écailleuse qui exsude une résine très jaune et très suave. Ses feuilles , alternes, verticales, portées sur un pétiole très allongé, sont dures au toucher, à trois ou cinq lobes un peu dentés, glauques, munies d’un assez grand nombre de veines con- fuses en dessous, vertes à la surface supérieure ; ces mêmes veines sont couvertes, en dessous, de 22 HISTOIRE NATURELLE glandes qui exsudent également une résine d’une odeur analogue à celle de la mélisse. Les fleurs sont petites, blanches , très odo- rantes, campanulées, disposées en petites grappes courtes, rapprochées, droites, à bractées cadu- ques. Le fruit a la forme , la grosseur et la cou- leur de notre Groseillier rouge. Parzas le dit excellent. OBSER VATIONS. Ce Groseillier a été observé par Pazras, et figuré dans les Actes de l’Académie de Saint-Pétersbourg, d., p. 377, Tab. 9. I croît sur les plus hautes montagnes de la Sibérie. Nous l’avons vu sec dans l’herbier de M. Hépoix. 7. GROSEILLIER OBSCUR. RIBES TRISTE. R. inerme, racemis pendulis ; corollis planiusculis ; foliis quinque lobis. Wirro. Spec. 1155, n° 7. PERsooN, Syn. 1. 251, n° 10. R. (triste) inerme, surculis simplissimis virgatis supe- riùs foliferis, racemiferisque ; racemis pendulis. Par. Nov. act. Petrop. 10. p. 378. C'est PALLAS qui nous a fait connaître ce Gro- 11° . > . ° . , ’ seillier, que je n'ai vu ni vivant ni desséché. Je présenterai donc ici la description qu’en a four- nie ce savant voyageur ; je ne la place dans cette monographie que comme renseignement. C’est un arbrisseau qui croît sur les plus hautes montagnes de la Sibérie. DU GENRE GROSEILLIER. 23 Du collet de sa racine sortent, en rampant, plusieurs rameaux simples et très eflilés, qui se redressent à la hauteur de deux à trois pieds. Les feuilles naissent à l'extrémité de ces surgeons, sur lesquels elles sont rares, et en tout pareilles à celles du R. rubrum de nos jardins. Les ra- meaux produisent des grappes pendantes et des fleurs portées par des pédicelles glabres. Les cinq pétales de la corolle sont renversés, apla- is, rouges à l'extérieur, et jaunes intérieure- ment. Les baies sont petites, noires, et insipides. On en retire par expression un suc d’un pourpre noirâtre, dont les gens du pays se servent pour donner de la couleur à leurs vins. 8. GROSEILLIER NOIR, CASSIS. RIBES NIGRUM. Fic. 5. R. inerme, Jolis subtus punctatis ; racemis laxis; floribus campanulatis, bracteis pedicellis brevioribus. Lam. Ency. p. 295. Win. Spec. 1156. n° 8. R. énerme, racemis pilosis, floribus oblongis. Over, F1. Dan. Tab. 556. BLacrvezce, Tab. 285. Harze, Helv. 810. Dazigarr, Paris. 74. Bacu. Hist. 9. Bauu. Pinax, 455. Don. Pempt. 749. D. C. FI. franc. éd. 3, 3645. Loiseceur, Fr. gallica, 1, 139. R. olidum. Mosxca. Meth. 683. Cassis, Porr. et Tur». Arb. fruit. Tab. 2. ARBRISSEAU qui s'élève de trois à six pieds. Ses tiges sont brunes et fendillées comme celles des 24 HISTOIRE NATURELLE précédens. Ses feuilles, glabres, vertes en dessus, plus pâles en dessous, sont grandes, larges de près de trois pouces, à cinq lobes, dont les dé- coupures sont munies de dents presque aiguës ; elles sont couvertes en dessous de poils entremé- lés de glandes jaunâtres et résineuses. Les calices sont un peu rougeâtres sur les bords, et les divi- . sions sont réfléchies. La fleur est verdâtre, à cinq pétales obtus; et les bractées, qui se trou- vent à la base des pédicelles, sont très courtes. Les baies sont noires, globuleuses, pendantes, et tachetées , comme les feuilles , de petits points jaunes glanduleux : elles ont une odeur particu- lière. OBSER VATIONS. Cet arbrisseau est cultivé de temps immémorial dans nos jardins, sous le nom de cassis ou de cassier. Son fruit, comme toutes les parties de l’arbrisseau , répand une odeur forte que quelques personnes trouvent agréable. Cependant Hazcer dit, en parlant de ce prétendu parfum , in tot& plantä odor urinæ felinæ. (F1. Helvet., 1, p. 136.) Les jardiniers, du temps de Baumin , appelaient ce Gro- seillier poivrier, à cause de la couleur noire de ses baies, qu’ils comparaient à celle des grains du poivre noir. Ils lui trouvaient même un peu de sa saveur. Ses feuilles servaient autrefois d’assaisonnement ; et selon C. GESNER, dans cer- tains pays , les baies passaient pour vénéneuses. On compose avec ses fruits un très bon ratafia, qu'on nomme vulgairement le ratafia de cassis. On le débite en- DU GENRE GROSEILLER. 25 core aujourd’hui dans une petite échoppe près du pont de Neuilly. On doit se garder de confondre les fruits du Rtbes nigrum 5 avec ceux du Aibes triste , qui sont noirs , insipides , et don- nent un Jus très rouge qui, ainsi que nous l’avons dit, sert dans la Sibérie , et les lieux où il croît, à la teinture des vins. Selon Leers , il croît spontanément dans le terreau qui se forme dans les trones d’arbres abandonnés dans les forêts. On le trouve, en France , dans les bois et les vallées des montagnes , en Auvergne, au mont Cénis, dans le Pié- mont , la Suède , la Suisse, l'Allemagne , la Sibérie , et sans doute dans d’autres lieux encore. 9. GROSEILLIER DE PENNSYLVANIE. RIBES PENSYLV A NICUM. HG, 42% R. inerme, foliis utrinque punctatis ; floribus ramosis sub- cylindricis ; bracteis pedicellis longioribus. Lamarck, Dict. PH AT. R. floridum inerme, folis utrinque punctatis, racemis pen- dulis, floribus cylindricis, bracteis germine longioribus. Waizzo. Spec. 1156. n° 9. PErsoox, Sy. p. 251. n° 17. R. inerme, racemis pendulis, floribus cylindricis, brac- Leis flore vix brevioribus. Kuer. Stirp. nov. 1. p. 4. Wirro. ar. 260. R. Americanum nigrum. Moexcu. WEISENSTH. 104, T. 7. Duc. Erte. 324, T. 244, f. 315. Cer arbrisseau est cultivé au Jardin du Roi. Il est droit; ses rameaux sont épars et s'élèvent à deux ou trois pieds. Ses feuilles, lobées, à lobes 26 HISTOIRE NATURELLE inégalement découpés, et légèrement velus en leur bord, sont glabres, vertes en dessus, plus päles en dessous. Le pétiole qui les supporte est muni dans la jeunesse de poils très fins qui dis- paraissent lorsqu'il grandit. Les grappes sont droites, solitaires, latérales, fort lâches et par- fois longues de près de trois pouces. Le pédon- cule commun est muni de petits pédicelles, à chacun desquels est attachée une fleur d’un blanc presque jaune. Les bractées sont étroites et plus longues que ce pédicelle. Les pétales sont plus longs que les étamines. Le style est terminé par deux stygmates. Les baies qui succèdent aux fleurs sont un peu ovoïdes-allongées et noires. OBSER VATIONS. Les grains résineux et jaunes qui recouvrent les feuilles de cet arbrisseau , le font rentrer dans l’espèce précédente , dont, au premier coup d’oil , il paraîtrait n’être qu’une va- riété. Mais on distinguera toujours le Groseillier de Pen- sylvanie à ses feuilles inodores, et aux longues bractées qui accompagnent les fleurs. Il a été rapporté de la Pensylvanie par Mrcnaux. Ne doit-on pas considérer comme une simple variété de ce Groseillier le R. recurvatum de Persoon , p. 251,n° 15, lequel se trouve décrit dans la Flore de Micnaux, 1, p. 110. Ses feuilles, un peu plus larges que celles de Pes- pèce, sont couvertes de points glanduleux. Les baies sont noires, [l à été rapporté de la baie de Hupson. DU GENRE GROSEILLIER. 27 10. GROSEILLIER DORE. RIBES AUREUM. R. racemis abbreviatis; bracteis pedicellos superantibus ; calycibus tubulosis ; petalis dentatis ; foliüs trilobis, obtusis, parcè dentatis, villosiusculis, basi attenuatis. SPRExG. Sp. DT p: 917. ARBRISSEAU formant une touffe de rameaux simples, droits, roides, hauts de quatre à six pieds. Feuilles trilobées à lobes incisés, luisantes des deux côtés , plus vertes en dessus. Fleurs tubuleuses , d’un beau jaune , à pétales petits, rapprochés par le haut, pourpres, dispo- sées en petites grappes pendantes, munies de bractées foliacées , plus longues que les pédi- celles. Les fruits sont jaunâtres, petits , globuleux , d’une saveur fade , et toujours peu nombreux. Ce Groseillier, originaire de l'Amérique sep- tentrionale, est cultivé depuis long-temps pour l’ornement des jardins paysagers. On le voit au Jardin du Roi et ailleurs. 28 HISTOIRE NATURELLE 11. GROSEILLIER A FEUILLES PALMÉES. RIBES PALMATUM. R. racemis elongatis, cernuis ; pedunculis villosis ; bracteis Joliaceis, pedicellos superantibus ; calycibus tubulosis ; pe- talis integris ; foliis trifido-palmatis, lobis incisis, utrinque glabris. Mort. Par. CETTE espèce est la plus agréable de tous les Groseilliers , par son port, par l'élégance de ses feuilles, par la grandeur et la bonne odeur de ses fleurs. Elle a été introduite dans les jardins vers 1820 , et quelques personnes la confondent avec le Groseillier doré , dont elle diffère cepen- dant beaucoup. Elle forme un buisson plus élevé ; ses rameaux sont plus gros et moins roides ; ses feuilles sont palmées, plus grandes , plus décou- pées, et leur pétiole est légèrement soyeux; ses grappes sont plus longues , inclinées ou pendan- tes; le pédoncule commun est velu; les fleurs sont jaunes, longues de huit ou dix lignes, à pétales courts , entiers , d’un beau rouge , et ré- pandent une odeur très suave. Les bractées sont foliacées et plus longues que les pédicelles. Les fruits sont noirs , allongés en ovale , de la grosseur et de la saveur de ceux du cassis. Ce Groseillier est un des plus beaux ornemens des jardins paysagers, au printemps , par l’abon- dance, la grandeur et la bonne odeur de ses fleurs Jaunes. DU GENRE GROSEILLIER. 29 12. GROSEILLIER VISQUEUX. RIBES VISCOSUY. R. inerme, racemis brevibus, fol. cordatis 5-lobis, serratis, asperis, viscosis. Flor. peruv. 3, p. 13. Hab. in Peruviæ præ- ruplis. Calyx flavus. Bacca dilutè purpurea. Dom. pe Courcez, vol. V, p. 304. CerTre espèce forme un arbrisseau d'environ deux pieds, en buisson très rameux. Tiges droi- tes, dont l'écorce est cendré-jaunâtre sur les jeunes pousses, qui sont chargées , ainsi que la surface des feuilles, de poils glanduleux et vis- queux. Feuilles cordiformes à la base , trilobées, à lobes égaux régulièrement dentés, velues et d'un assez beau vert. Fleurs jaunâtres,en grappes courtes. Lorsqu'on touche les jeunes feuilles, elles collent aux doigts, et répandent une odeur résineuse qui a quelque rapport avec celle du cassis, mais qui est moins désagréable. Baies d’un pourpre léger. Duu. ne Cour. L. c. 15. GROSEILLIER A SÉPALES TRIFIDES. RIBES TRIFIDUM. R. inerme, folis glabriusculis; racemis pendentibus; flori- bus parvis, petalis spathulatis ; baccis hirsutis ; calycibus la- ciniatis subtrifidis. Micu. FI. p. 110. Pers. 8y7. p. 251. ArgrissEAU dont les feuilles sont à peu pres glabres et les rameaux pubescens. Les fleurs sont 30 HISTOIRE NATURELLE petites (rouges selon PErsoow). Les divisions du calice sont trifides et les pétales spatulés. Les baies sont velues. OBSERVATIONS. J'ai vu ce Groseillier desséché ; et la description qu’en a donnée Micnaux paraît incomplète, car 1l n’a parlé ni de la dimension de l’arbrisseau, ni de la couleur de ses baies , ete. 1 croît aux environs de Quebee et à la baie de Hupsox , d’où il l’a rapporté. Groseilliers à tiges sans épines, peu connus. 14. GROSEILLIER A TIGES ROIDES. Ribes rigens, inerme, racem. erectis, fol. reticulato-rugo- sis, subtüs pubescentibus, racemis (etiam fructiferis ) riges- cente-erectis, bac. hispidulis. Micmaux, L. c. Hab. in Canada, ad amnem Mistassin. Dans cette espèce les rameaux sont érigés, et les grappes florifères, droites, conservent la même direction lorsqu'elles sont chargées de leur fruit. 15. GROSEILLIER A FEUILLES DE VIGNE. Ribes macrobotrys, inerme, racemis longissimis pendulis hirsutis, fol. cordatis lobatis inciso-serratis, petiolis basi ct- liatis. ET. peruv. 3, p. 12, T. 202. Hab. in Peruviæ, Andium nemoribus. Fol. vitis viniferæ habitu. Bacca hirsuta viridis. CETTE espèce est remarquable en ce que ses feuilles ressemblent à celles de la vigne. Elle croit au Pérou, dans les forêts, DU GENRE GROSEILLIER. 37 16. GROSEILLIER A FEUILLES BLANCHES. Ribes albifolium, inerme, racemis folio dupld longioribus, pendulis; foliis subcordatis trilobis inciso-serratis, petiolis ci- liatis. Flor. peruv. Le. f. b. Hab. in nemoribus Munna locis frigidis. Flor. purpurascentes. CELur-c1 vient encore au Pérou. Ses feuilles sont blanchätres. C’est à peu près le seul carac- tère dont on s’est servi pour le séparer des autres. 17. G. À FEUILLES PONCTUÉES. HP Ribes punctatum , inerme, racemis pendulis brevibus, fol. trilobis serratis subtüs punctatis. Flor. peruv. T. 233. f. a. In Chile collibus (collines du Chili). Bac. rubra, punctata. Les baies de celui-ci , ainsi que ses feuilles tri- lobées et dentées, sont couvertes de glandes, comme dans le ribes rigrum ; mais ses fruits sont rouges. Sa patrie est le Pérou. 18. G. À FEUILLES CUNÉIFORMES. Ribes cuneifolium , inerme, pedunc. 2-5-floris, foliis cunet- Jormibus incisis. Hab. in Peru. alpib. Folia fasciculata. Bracteæ duæ ad basin singuli floris. Habitus Grossulariæ , fruct. magni. Flor. peruv. L c. CE Groseillier n’est remarquable que par ses feuilles terminées en forme de coin; elles sont réunies en faisceau. Il croît au Pérou. Ses fruits sont gros, et 1l a le port d’un Groseillier épineux. 32 HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME DIVISION. GROSEILLIERS ÉPINEUX A GRAPPES CHARGÉES DE BEAUCOUP DE FLEURS ET DE FRUIT. 19. GROSEILLIER À DEUX ÉPINES. RIBES DIACANTHA. R. foliis incisis, aculeis geminis ad gemmas. L. Supp. p. 197. R. axillis bispinosis, racemis erectis, foliis cuneiformi- bus incisis. Pair. Ross. 2, p. 36, Tab. 66. Idem, Lun. 5. App. n° 79, Tab. 2. fig. 2. Grossularia Davurica, montana, uvæ crispæ foliis et fas- cie, fructu rubro in ramulis conglobatis, rubro minore sub- dulci. Rurn. Germ. 108. CE Groseillier a les feuilles et tout le port du ribes uva-crispa. Les rameaux et les ramuscules sont droits et blanchâtres. L’arbrisseau est pres- que aussi élevé que le Groseillier des Alpes. Ses feuilles, vertes en dessus, plus pâles en dessous, à trois lobes à peines incisés, terminées à leur base en forme de coin, sont supportées par un pétiole vertical et allongé. Les épines sont cour- tes, disposées au nombre de deux , quelquefois mais rarement, trois sous chaque faisceau de feuilles. Les grappes latérales sont droites et mul- üiflores. Les fleurs sont petites, d’un vert jaunâ- tre. Les divisions du limbe sont mdifléremment DU GENRE GROSEILLIER. 33 ovales ou oblongues. Les grappes dont nous avons parlé sont comme rapprochées en boules parmi les feuilles. Les bractées sont plus longues que les pédicelles. Ce Groseillier n’a jamais mon- tré ses baies en France. Selon Ruru et PALLAS elles sont petites, rougeàtres et presque sans acide. OBSERVATIONS. Cet arbrisseau tient le milieu entre les Groscilliers sans épines et les Groseilliers épineux. On le trouve sur les mon- tagnes dans la Sibérie. Depuis long-temps on le cultive au Jardin du Roi, et dans celui d’Upsal. Il y fleurit tous les ans, mais il n’a pas encore donné de fruits. 20. GROSEILLIER DES PIERRES. RIBES SAXATILE. R. aculeis sparsis, folüs cuneiformibus obtusè trilobis, racemis erectis. W. Spec. 1157, n° 11. R. saxatilis, ramis sparsè spinosis; racemis fructiferis erec- tis. Pazcas, Nov. Act. acad. Petrop. 10, p. 376. ARBRISSEAU presque droit, ayant le port du Groseillier épineux et les fruits du Groseillier sans épines. Les branches sont presque droites et munies d’épines solitaires, horizontales, roides et comme soyeuses sur le jeune bois, caduques sur les vieilles branches. Les feuilles sont portées sur un long pétiole , à trois lobes obtus alternati- vement incisés. Les grappes florifères et fructi- fères sont droites. Les fleurs sont soutenues par _ ec) 34 HISTOIRE NATURELLE de petits pédicelles qui sont attachés à un pédon- cule commun fort allongé, et munis de petites bractées linéaires et de la longueur du pédicelle. Les pétales, très petits, sont écartés et d’une couleur verte et livide. Les baïes sont globuleu- ses, rouges à leur maturité, acides, et ressemblant assez aux baies du Groseillier rouge. (Traduit sur la Description de Parras. Loc. cit.) OBSER VATIONS. v Cet arbrisseau a été découvert par Pazzas, sur les mon- tagnes granitiques de la Sibérie. Il considère aussi cette espèce comme intermédiaire entre le À. alpina et le R. dia- cantha, à cause de ses fleurs disposées en grappes, comme dans le Ribes rubrum. DU GENRE GROSEILLIER. 35 TROISIÈME DIVISION. GROSEILLIERS ÉPINEUX A GRAPPES PORTANT PEU DE FLEURS ET DE FRUITS. 21. GROSEILLIER ÉPINEUX. RIBES UVA CRISPA, ruLzGARIS. Fic. 20. R. racemis aculeatis, baccis, glabris, pedicellis bractea monophylla, OEner, Dan. 546. BLacaw. Tab. 277. Horr. “Germ. 81: W. Arb. 997. La. Dict. 3, p. do. D.:C. F1. fr. éd. 5, vol. 4, 5646. FI. Dan. T.546. Dunam. Arbr. editio nova. 3, Tab. 58. Uva Spina. MarmoL, p. 167. Uva Crispa, Fucus, 187. Dopox. Pempt. 748. Petite verte ronde hérissée. Porr. et Turr. Arb. fruit. Tab. 164. 2. Ribes uva crispa, var. culta, Fig. 12. £. R. grossularia. . subalba. Y: à. . 0Ovala. rOSEX. . CATREX. . vitlata. . VireSsCens. D'EUX S Hop nPmE mme E . spinis rubris. . Violacea. . SUCCINCK. . subnigra. . sanguinolenta. . discolor. . longi-pedata. Le Groseillier épineux, F9. 20, regardé le re) EE PR Là , . comme le type des variétés rapportées ci-dessus , est un arbrisseau touffu qui s'élève à la hauteur de deux à cinq pieds; ses branches ramcuses , comme ses épines, sont couvertes d'un épiderme 6 HISTOIRE, NATURELLE QI blanchâtre. Les épines sont droites, roides, dis- posées par deux ou trois ensemble. Ses feuilles, un peu velues, sont petites, à trois ou €imq lobes arrondis , crénelés , incisés; elles sont por- tées, sur les branches adultes, par des pétioles pendans : ces mêmes pétioles sont redressés sur les branches de l’année. Les fleurs, d’un blanc sale , naissent , solitaires ou par deux, de petits bourgeons insérés dans l’aisselle des pétioles ; elles sont attachées à un petit pédicelle muni d’une où deux bractées, lequel est lui-même adhérent et comme soudé à un petit appendice, qui n’est au- tre chose qu'un pédoncule avorté, absolument semblable au pédoncule qui supporteles pédicelles des fleurs des Groseilliers à grappes. Ge pédoncule avorté est parfois très long. À ces fleurs succè- dent une ou deux baies, rondes, verdâtres, cou- vertes, quand elles sont jeunes, de petits poils mous qui tombent à leur maturité. Les divisions du calice et Île style sont persistans et couronnent les baies. OBSER VATIONS. Ce Groseillier croît partout dans les haies, et dans les val- lées des montagnes. LiNNÉ a séparé cette espèce d’après les baies lisses , et d’après la considération des baies hérissées , ou presque épineuses. Mais on à reconnu que cette dernière circonstance n’est pas un caractère spécifique, et qu’elle se retrouve indifféremment sur le Æibes uva crispa et sur le Ribes grossularia.' % DU GENRE GROSEILLIER. 5? On cultive le Groseillier épineux depuis plusieurs siècles, en Angleterre et en Écosse, où on a obtenu par la culture plus de trois cents variétés, remarquables par leur forme, leur couleur ou leur grosseur. Nous avons vu vivantes dans notre jardin, ou dans ceux de quelques amateurs , les variétés que nous allons décrire , et dont nous donnons les figures exactes. Les fruits qui sont énumérés sans description dans les ouvrages d’horticulture , seront mentionnés à la suite; nous n’avons pas eu occasion de les observer. Variétés du Groserllier épineux. Toures ces variétés, quant au port , aux épi- nes , aux fleurs , à leur disposition , sont sembla- bles, à quelques modifications près, au Ribes uva crispa, dont nous avons traité. Il n’y a de diffé- rence que dans la forme , la couleur des feuilles , et dans la grosseur des fruits. Ainsi, nos des- criptions seront courtes , et auront principale- ment ces organes pour objet. 4. GROSEILLIER A MAQUEREAU, Ribes uva crispa, sativa. Fic. r2. R. folüs latioribus subglabris, nitidulis, baccis nudis ma- joribus. Decaw. Dict. p. 50. Grossularia spinosa sativa. Baun. Pin. 455. Tourx. 659. BLack. Tab. 277. Cer arbrisseau , très rameux , s'élève en buis- son, dans les jardins, à la hauteur de trois à ru 38 HISTOIRE NATURELLE quatre pieds. Les feuilles sont un peu plus larges que dans l'espèce sauvage que nous venons de décrire. Les baies sont aussi plus grosses, de couleur verdâtre, lisses, et quelquefois chargées de poils. C'est cette variété qu'on cultive depuis long- temps aux Prés Saint-Gervais et dans d’autres lieux aux environs de Paris, enfin dans tous les jardins. C’est son fruit qu'on porte sur les marchés généralement avant sa maturité, et qui, à cette époque , peut tenir lieu de verjus pour assaison- nement des maquereaux , et aciduler les sauces. B. GROSEILLIER A FRUIT LISSE , Ribes grossularia. Fic. 27. LA différence la plus notable qui existe entre cette variété et l’espèce, consiste dans la présence de poils plus ou moins longs, plus ou moins rap- prochés, qui recouvrent les baies; encore en trouve-t-on de parfaitement lisses sur le même arbrisseau. Ses rameaux sont droits et très épi- neux. Linné l’a présenté comme une espèce, Ss4. 3. pag 209; mais c’est évidemment une variété de l'uva crispa. Consultez Surr, Flora brit., 1, p. 266. ra v'Æ DU GENRE GROSEILLIER. 59 Cet arbrisseau habite les mêmes lieux que le précédent. y: G. BLANCHE LISSE, Ribes uva crispa, subalba. Fic. 6. R. baccis albidis subhemispheæricis, Tuory. Porr.et Turr. Arb. fruit, Tab. 176. Dans cette variété, les fleurs sont solitaires et d’un vert blanchâtre. Les rameaux sont armés d’épines roides. Les feuilles, vertes en dessus, plus pâles en dessous , sont supportées par un pétiole allongé. Elles sont plus souvent découpées à trois qu'a cinq lobes. Le fruit, de forme ronde un peu allongée, est couronné au sommet par les divisions du calice, qui sont persistantes. Sa couleur est d'un blanc lavé de vert. Le fruit de cette variété mürit en juillet , et passe promptement. Sa saveur est un peu Vi- neuse. [l est moins bon que celui des autres va- riétés. J. G. GROSSE VERTE LONGUE, Ribes uva crispa, ovata. Erc: 7. 4 R. baccis elongato-ellipticis, atro virescentibus. 'Taonx. Porr et Ture. Arb. fruit. Tab. 174. Les branches, dans cette variété , sont d’une ; ) teinte un peu plus grisatre que dans les précé- 40 HISTOIRE NATURELLE dentes. L’arbrisseau est muni de longues épines, noirâtres sur les tiges adultes, d’un vert gai sur les pousses de l’année. Ses feuilles sont à cinq lobes, vertes en dessus, plus pâles en dessous, portées sur un pétiole assez long. Les fleurs sont solitaires, supportées par un petit pédicelle muni de deux bractées persistantes , attaché à un court appendice ou pédoncule qui naît des bourgeons qu'on voit dans l’aisselle des feuilles. Le fruit est gros, fort allongé, et reste vert dans Ja maturité ; il est l’un des plus remarqua- bles par sa beauté, son diamètre, et l'élégance des ramifications du placenta qu’on voit à tra- vers l’épicarpe. On le cultive , aux environs de Paris, dans plusieurs jardins d'amateurs. Depuis quelques années on le vend, au mois de juin, dans les marchés publics et chez les marchands de comestibles. CHEVET à la gloire d’avoir, le premier, exposé ces belles groseilles à la curiosité des amateurs, qui se sont empressés d'en orner leurs desserts. Cette variété se trouve parmi les groseilles qu'on présente aux dames , au spectacle, en An- gleterre et en Écosse. Elle y est assez commune. Le fruit est excellent , mais il faut le manger un peu avant son entière maturité. DU GENRE GROSEILLIER. 41 . G. PETITE ROSE, Ribes uva crispa, rosea. Fic. 9. R. baccis liemisphæricis lævibus roseis. Tuorx. CETTE variété ne s'élève guère qu'a un pied ou un pied et demi , et reste beaucoup plus petite que les précédentes dans toutes ses parties. Ses tiges sont couvertes , ainsi que ses épines , d’un épiderme blanchâtre. Ses feuilles , vertes et lui- santes sur les deux faces, sont portées par un pétiole muni à la base de quelques petites soies. Elles sont à cinq lobes assez profondément inci- sés, chaque lobe muni d’une petite pointe. La fleur est portée sur un pédicelle très court , muni de deux bractées persistantes. Sa baie, assez petite, ronde ou un peu oblon- gue sur le même arbrisseau , est lisse, d’un rose foncé, couleur qu'elle conserve jusqu'à sa matu- rité, et même lorsqu'elle est desséchée. Le fruit n’est pas agréable au goût. £ G. COULEUR DE CHAIR, Ribes usa crispa, carnea. Fic. 8. R. baccis ellipticis carneis. Tuory. Porr. et Turr. Arb. fruit Tab. 179. Cer arbrisseau est fort et vigoureux ; ses bran- ches sont armées d’épines fortes, brunes , droites 42 HISTOIRE NATURELLE ou horizontales. Ses feuilles, portées par un long pétiole, sont grandes, d’un vert obscur, lui- santes en dessus, plus pâles en dessous , divisées en cinq lobes découpés. Les fleurs, solitaires ou géminées, sont supportées par un pédicelle muni de bractées. Les baies, grosses et ovales, sont velues, et d’une couleur carnée très agréable à l'œil. Elles mürissent en juillet, et leur saveur est très agréable. Est-ce la couleur de chair ronde, hérissée , de NoisETTE , n° 8? [2 n. G. RUBANNÉE, Ribes uva crispa, vittata. Fire. 10. R. baccis purpureis vittatis. Tor. Cer arbrisseau est semblable au précédent, quant au port, à la couleur du bois, la longueur et la disposition des épines. Ses feuilles sont vertes, vernissées sur les deux faces, à trois ou cinq lobes obtus, profondément incisés. Ses fleurs, portées par des pédicelles munies de deux bractées, sont d’un vert lavé de rouge, et leurs étamines sont de la longueur des pétales. La baie est très remarquable dans cette va- riéte. On sait que les divisions du placenta, qui gar- nissent la peau interne de ces baies, sont appa- DU GENRE GROSEILLIER 43 rentes sur l’épicarpe ou la peau extérieure du fruit, dans le Ribes uva crispa et ses variétés ; mais qu'elles s’effacent à mesure qu’elles appro- chent de leur maturité, et finissent par dispa- raitre. Dans notre vittata, au contraire, non seule- ment ces divisions sont visibles sur les baies après leur maturité, mais encore elles sont rangées symétriquement et par bandelettes longitudi- nales, lorsque dans les autres variétés elles pa- raissent , à l'extérieur, confuses et ramifiées. Le fruit est un peu violet et allongé. Il mürit en juillet, dure long-temps, et lon peut encore offrir ses baies au mois de septembre ; elles sont excellentes. 8. G. GROSSE VERTE RONDE, Ribes uva crispa , virescens. FIG. nr R. baccis hemisphæricis viridulis. Tuory. Porr. et Turr. Arb. fruit. Tab. 173. Groseillier à gros fruit verdâtre, feuilles luisantes. Bosc, vol. 7, p. 246, var. n° 4? Verte grosse lisse. Nois. Man. n° 26? Ce Groseillier s'élève, en un buisson touflu, à la hauteur de plus de deux pieds. Ses épines, soli- taires, géminées ou ternées, sont fortes eL très acérées. Sa fleur est verdâtre, portée sur un pé- dicelle très court, muni de bractées et suspendu au rudiment d’une grappe avortée. Ses feuilles 44 HISTOIRE NATURELLE sont grandes , d’un vert obscur en dessus et plus pâle en dessous, vernissées des deux côtés, et por- tées par un pétiole assez court , eu égard à l’éten- due du limbe de la feuille. Ce pétiole est velu à sa base. La baie est lisse, ronde, d’un vert clair; elle est d’une saveur très sucrée. L’arbrisseau fleurit avec le Rrbes ovata (la verte longue), et donne ses fruits dans le même temps. I. G. A ÉPINES ROUGES, Ribes uva crispa , spinés rubris. R. baccis roseis, setis purpureo-tinctis hirsutis. Ton. L’arBrissEAU s'élève un peu moins que le pré- cédent. Ses épines sont droites, noires sur le vieux bois, jaunes sur les branches de l’année. Les feuilles , d’un vert glauque, sont portées sur des pétioles velus. Les cinq pétales de la fleur sont un peu rougeâtres. Le pédicelle qui la sup- porte est muni de deux bractées rougeâtres aussi longues que la fleur, qui est solitaire, quelque- fois géminée. La baie est d’une couleur de rose un peu plus foncée que celle qu'on remarque sur le Rtbes varietas rubra (la petite rose); elle est couverte de pointes d’un rouge assez vif qui se détache de la couleur du fond , et présente à la vue un fruit charmant et d’une saveur excel- lente, DU GENRE GROSEILLIER. 49 x. G. GROSSE VIOLETTE ANGLAISE, Ribes uva crispa , violacea magna. Fic. r4. R. baccis ellepticis purpureo-violaceis. Troy. M. Launoy DeLacreuse, horticulteur distin- oué, et qui cultive notre arbrisseau avec succès dans ses jardins, au château de Plaisance, près Paris , a bien voulu nous communiquer le beau fruit dont nous donnons la figure. Nous ne dé- crirons pas l’arbrisseau , parce que la baie , comme les branches qui nous ont été envoyées, proviennent d’un sujet greffé, et que ce genre de multiplication a pu le dénaturer plus ou moins dans quelques unes de ses parties. Nous nous contenterons de donner un extrait de la lettre qu'il a bien voulu nous écrire le 9 juillet 1827, en nous faisant passer plusieurs exemplaires de ce fruit. On y verra ce que les auteurs d'ouvrages d'agriculture ne nous ont jamais dit en parlant de la multiplication des Groseilliers : c’est qu’on peut employer la greffe en écusson pour fixer les belles variétés, expérience que nous avons faite depuis long-temps. « Je cultive, il est vrai, depuis quatre ou cinq «ans, la belle espèce de groseilles à maquereau « dont vous me parlez dans votre lettre. « J'en possède trois variétés : la rouge, la « blanche, la jaune. 46 HISTOIRE NATURELLE «Je les ai toutes rapportées de Londres au «mois de novembre 1822 : voici à quelle occa- «sion. Je fis rencontre , dans ce pays, d’un cui- «sinier qui avait été soutenir à Londres l’hon- « neur français dans l’art culinaire, au repas qui « fut donné à l’occasion du mariage de Charlotte « d'Angleterre. Il me parla avec tant d’enthou- « slasme de la beauté et de la supériorité de goût «de cette magnifique variété dont 1l avait usé «dans ses sauces, qu'il m'inspira un grand désir «de lavoir. Il eut la complaisance de me pro- «curer lui-même les trois arbustes que je pos- « sède encore. «Ils étaient fort gros pour leur espèce; ils «avaient au moins six lignes de diamètre , et me « parurent avoir été greflés en fente. «Is végétèrent d’abord assez péniblement ; je «fus obligé de les faire arracher au bout de «quelque temps pour les replacer dans une «terre mieux préparée: ils ont alors repris, et « depuis deux ans ils poussent avec force. «J'ai essayé de faire greffer la variété rouge en « écusson sur un Groseillier de notre pays; cette « opération , faite avec soin par mon jardinier, il « y a trois ans, a complétement réussi. Les six « groseilles que je vous envoie proviennent de « cet écusson; je vous en aurais donné un plus « grand nombre si elles eussent été mûres. Vous #. DU GENRE GROSEILLIER. 47 Li « remarquerez que celles que je vous adresse ne « sont pas tout-à-fait à leur grosseur. «L'arbre écussonné végète avec force ; ses « branches latérales ont, cette année, poussé «de deux pieds. Je vais’ faire marcotter celles « qui sont le plus près de terre ; les autres sont «un peu moins grandes , et elles vont en dé- « croissant à mesure qu’elles approchent du faite, «en sorte que le port total de l’arbre compose « une pyramide qui , dans ce moment, a de trois « pieds à trois pieds et demi de haut : je lui laisse « prendre cette forme. Les branches chargées de «fruits que je vous adresse, ont été détachées « des individus venus d'Angleterre; je les ai fait «prendre sur la branche principale, ne pouvant « rémplir la condition que vous m'imposiez de «les couper au collet, à leur sortie de terre, « puisque mes sujets ne produisent aucun jet, et «que, s'ils en produisaient , le fruit serait d’une « autre variété que celui de la greffe. » La baie, dans cette variété, est de forme ellip- tique d’un diamètre encore plus grand que celui de notre figure, et d'une couleur pourpre vio- lette. Elle mürit au commencement de juillet. Sa saveur et sa beauté la feront rechercher. 43 HISTOIRE NATURELLE A+ G. BELLE AMBRÉE, Ribes uva crispa, succinea. R. baccis succineis, glabris hispidisve. Tony. Groseillier à gros fruits jaunâtres et à feuilles luisantes ? Bosc, Dici:fi c'nPlo; ÿ Groseillier jaune hérissé ? Nois. Z. ce. n° 13. Grosse ambrée lisse ? Le même n° 29. Ambrée lisse. Porr. et Turrin, Arb. fruit. Tab. 177. Fac) 1. A. Baies lisses. B. Baies hérissées. Dans ces deux Groseilliers le vieux bois est grisâtre , muni d'épines un peu colorées et moims longues que celles du bois de l’année. Les feuilles, luisantes en dessus, glabres en dessous, d’un vert clair, sont portées sur d’assez longs pétioles munis de petites soies; elles sont à trois ou'à cinq lobes profondément incisés. Les fleurs ;*so- litaires ou géminées , sont jaunâtres; elles ont les pétales un peu plus courts que les divisions du calice. Le pédicelle qui les supporte, muni de deux petites bractées, est comme soudé à l’ex- trémité du rudiment d'une petite grappe. Les fruits sont hérissés ou lisses, de couleur d’ambre. Quelques personnes leur trouvent une odeur un peu ambrée. La variété hérissée est d’une forme à peu près arrondie. Celle qui est lisse est un peu oblongue. & Ces baies mürissent des premières, et sont DU GENRE GROSEILLIER. 49 Là Là L4 \ préférées à toutes les autres par leur saveur par- ticulière. Elles ne durent pas long-temps. U+ G. NÉGRESSE , Ribes uva crispa, subnigra. Fic. 16. R. baccis subhæmisphericis, atro-purpureis, glabris hispi- disve. Trory. A. Baie lisse. B. Baie hérissée. Les branches de ces deux variations de la Né- gresse sont armées d'épines longues et robustes. Les feuilles, dans le Groseillier qui produit les baies lisses, sont petites, à cinq lobes profon- dément incisés, lisses et d’un vert blanchâtre en dessus , glabres et plus pâles en dessous, portées sur un long pétiole entièrement couvert de duvet. L'arbrisseau qui produit la variété hérissée est plus vigoureux dans toutes ses parties. Les feuilles sont grandes, lobées, et portées sur un pétiole presque glabre. Dans les deux individus, les fleurs et les bractées sont d’un vert légère- ment coloré; elles sont solitaires ou géminées. La baie qui leur succède est, quand le fruit commence à mürir, d'un pourpre presque noir (atro-purpurea) , couleur que ces fruits conser- vent jusqu'a leur parfaite maturité ; c’est à cette époque qu’elles paraissent parfaitement noires, Î bo HISTOIRE NATURELLE et se distinguent très bien des groseilles pourpres ou violettes , dont la couleur devient plus foncée à l’époque de la maturité. V. G. SANGLANTE, Ribes uva crispa, sanguinolata. Fic. 17. R. baccis lacteis, sanguineo-maculatis. Tnory. L'ARBRISSEAU, qui s'élève un peu moins que le précédent, est armé de longues épines jaunà- tres. Ses feuilles, d’abord d’une couleur verte, claire, se couvrent en partie, à l’automne, d’une teinte rougeâtre. Elles sont à trois ou cinq lobes assez profondément incisés, découpés au som- met. Le pétiole qui les supporte est cilié à la base. Les fleurs sont solitaires, d’un blanc sale, attachées à un pédicelle muni de bractées un peu colorées. La baie, d'un jaune assez clair, est panachée de taches couleur de sang qui s’éten- dent irrégulièrement sur toutes les faces de la groseille. Ce Groseillier, que nous avons obtenu de se- mis il y a quelques années, nous a donné, les deux premières, des baies assez petites ; mais une culture assidue , le retranchement d’une partie des fleurs et des fruits les ont perfectionnées , et, cette année, nous avons eu les beaux fruits dont nous offrons la figure exacte. (ex. 1 DU GENRE GROSEILLIER. 9. G. À LONG PÉDONCULE, Fibes uva crispa , longipedata. Fic. 18. R. baccis lutescentibus, pedonculis elongatis. Tuory. CET arbrisseau est en tout semblable aux pré- cédens , quant aux tiges et aux épines. Les feuilles sont d’un vert foncé en dessus, plus pàles en dessous ; elles sont portées sur de longs pétioles couverts de duvet. La fleur est encore d’un blanc sale ; il lui succède des baies longues jaunâtres, supportées par un pédicelle muni de bractées persistantes , attaché et comme soudé à un pé- doncule qui semble tiré et allongé par une force supérieure; ce pédoncule est long de près de quinze lignes. La groseille est toujours solitaire. Sa saveur est excellente. Elle reste sur les branches jusqu'à la fin d'août. 2 e G. A DEUX COULEURS, Ribes uva crispa, discolor. Fic. 10. R. baccis albidis, hemisphæricis, fulvo-maculatis. Tnory. Les branches adultes de l’arbrisseau sont gri- sâtres et munies d'épines de la même couleur ; celles de l’année sont jaunâtres, avec des épines longues et fortes. Les feuilles, à trois ou cinq 5 HISTOIRE NATURELLE lobes, sont de couleur glauque en dessus, plus pâles en dessous. Les fleurs , solitaires ou gémi- nées , sont portées par un pédicelle muni de deux petites bractées de la couleur des cinq pétales qui sont petits et verdâtres; ce pédicelle est suspendu à un pédoncule très court. La baie est ronde, blanchâtre , ornée , sur l’un de ses côtés, de taches jaunâtres irrégulières, qui lui donnent l'aspect d’un fruit de deux couleurs. Cet accident est constant , et nous l’avons remarqué, pendant plusieurs années , sur un arbrisseau venu de nos semis. La groseille mürit au mois de juillet, et se montre avec les mêmes maculatures jusqu’à la fin d'août , moment de sa blétissure. La baïe est très sucrée et d’un goût excellent. 22. G. À FEUILLES D’AUBÉPINE. RIBES OXYACANTHOIDES. R. aculeis majoribus, et subsolitariis ad gemmas, minoribus undique sparsis ; baccis glabris bigeminis. Deraw. Dict. p. 57. Dis. Ecru. T. 159. Fig. 166. R. ramis undique aculeatis. Hort. ups. 51. Grossularia, oxyacanthæ folüs amplioribus, € sinu hudsonis. Pluk. amalth. 212. CET arbrisseau, très rameux, s'élève à deux ou trois pieds. Il est armé d’aiguillons nombreux très fins, inégaux, un peu mous. Les feuilles , DU GENRE GROSEILLIER. 53 grandes, divisées en trois lobes découpés au sommet et sur la bordure , sont glabres, vertes, et portées sur un pétiole velu et muni de quel- ques petites épines. Les fleurs, solitaires ou gé- minées, sortent des bourgeons qui se trouvent dans l’aisselle des feuilles ; elles sont penchées et d’un jaune clair. Les baies, de la forme et de la grosseur de celles du ÆRibes rubrum, sont d’un pourpre bleuâtre , et légèrement acides. OBSER VATIONS. Les feuilles de cette espèce sont plus grandes qu’elles ne le sont ordinairement sur les Groseilliers épineux. Elle croît au Canada, d’où Micnaux l’a rapportée. Elle est cultivée en France dans les jardins de botanique. Elle fleurit en avril et mai. 23. GROSEILLIER A FRUIT PIQUANT. RIBES CYNOSBATI. Fic. 25. R. aculeis sub axillaribus , baccis aculeatis racemosis. Mirr. Dict. n° 5. Jaco. Hort. T. 125. D. C. Bot. cult. 5, 506. ARBRISSEAU de quatre à cinq pieds, ayant tout le port du précédent. Les feuilles sont à trois ou cinq lobes, d'un vert blanchâtre et peu découpés; on remarque une petite épine jaunâtre et caduque à leur insertion. Le tube du calice est seulement hispide , et non pas épi- 54 HISTOIRE NATURELLE neux au moment de l’anthèse. Les fleurs par- fois solitaires, mais souvent ternées, sont d’un . A 4 L r Te jaune verdâtre, supportées par de petits pédi- celles munis de bractées, attachés à un pédon- cule commun. Les baies, verdâtres , de la gros- seur d’une noisette, sont armées de petites épi- nes qui résistent au toucher. OBSER VATIONS. Ce Groseillier , fort rare en France , est cultivé dans les jardins des amateurs de botanique. On le trouve au Canada et à la baie de Hudson. Sa baie a beaucoup de rapport avec celle de notre Ribes subnigra, variété épineuse., Voyez gx, B: Groseilliers épineux moins connus que les précédens. 24. GROSEILLIER RENVERSÉ. RIBES RECLINATUM. R. (reclinata) ramis subaculeatis reclinatis, pedunc. bractea triphylla. Linx. Hab. in Germania, Helvetia. F. Les branches de celui-ci sont renversées, les bractées triph ylles. On le trouve en Suisse et en Allemagne, DU GENRE GROSEILLIER. 55 25. GROSEILLIER GRÈLE. RIBES GRACILE. R. sptna subaxillari; fol. petiol. gracilibus, utrinque pubes- centibus, lobis acutis dentato-incisis ; pedunc. capillarib. sub- bifloris ; cal. tubulato-campanulatis glabris. Micnaux, L. c. Habit. in montibus Tennassee. SEs feuilles et leurs pétioles sont munis de poils fins et longs : les pédoncules sont biflores , et les calices glabres et turbinés. 26. GROSEILLIER HISPIDE. RIBES HIRTELLUM. BR. spinula subaxillari, ram. subhispidis; fol. parvis semitri- fidis, lobis subdentatis ; pedunc. 1-floris, bac. glabra rubra. Micuaux. in Amer. boreal. saxosis , ad amnem Sagney.F. Dans celui-ci, les lobes des feuilles sont à peine dentés. Les pédoncules sont uniflores et la baie rouge. 27. GROSEILLIER À FEUILLES RONDES. RIBES ROTUNDIFOLIUM. R. spina subaxillari; fol. suborbiculatis, lobis subrotundo obtusis; pedunc. 1-floris, limbo calyc. tubuloso, bacca glabra. Micuaux, p.111. Hab.in Carolinæ montib. excelsis. Dans ce Groseillier, les épines sont subaxil- laires, à pédoncules uniflores et à baies glabres. 56 HISTOIRE NATURELLE Micnaux l’a trouvé dans l'Amérique septentrio- nale. Groseilliers épineux que les auteurs ont in- diqués par des noms, sans description. TourNEFORT, /nstututions de Botanique. (Extrait de ses instituts.) Les espèces de Groseilliers sont : 1. Le Groseillier à baie simple ou Groseillier épineux, sauvage. C. B. Pin. 455. ( Uva crispa sive Grossularia. J. B. 1, 47. Uva crispa. Dod. Pempt. 748.) 2. Le G. épineux cultivé. CG. B. Pin. 455. (Grossularia majore fructu. Clus. hist.) 3. Autre G. épineux cultivé, à feuilles plus larges. CG. B. Pin. 455. (Grossularia spinosa , fructu obscure purpurascente. J.B. 1, 48. Gros- sularia fructu obscure purpurascente. Clus. hist. 120.) 4. Le G. non épineux à baie simple, bleue. CB: Pin-495. 5. Le G. ou raisin crépu, les baies blanches, rondes , très grandes. H. £dimb. 6. Le G. à fruit quasi géminé. H. £dimb. 7. Le G. à baies multipliées ou G. non épi- DU GENRE GROSEILLIER. 57 neux, ou G. des boutiques. C. B. Pin. 455. (Ribes vulgaris, acidus, ruber. J. B. 2, 97. Ribesium fructu rubro. Dod. Pempt. 749.) 8. Le G. des jardins à grand fruit rouge. C. B. Pin. 455. ( Ribes flore rubente. J.B, 2, 98. Rtbes 1j., genus amplioribus foliis et ma- jore fructu. Clus. hist. 119. ) 9. Le G. des jardins, à grand fruit blanc. HR. Par, 10. Le G. à baies distinctes. C. B. Pin. 455. (Ribes monocarpos. J. B. 2, 98.) 11. Le G. des jardins à fruits semblables à des perles. C. B. Pin. 455. ( Ribes vulgaris, acidus; albas baccas ferens. J. B. 2, 08. Ri- bes vulgaris albo fructu. Clus. hist." 120.) 12. Le G. vulgaire à fruit doux. C. B. Pin. 455. Clus. hist. 120. (Ribes nigrum vulgo dic- tum , folio olente. J. B. 2,08. Ribesium fructu rigro. Dod. Pempt. 749.) 13. Le G. non épineux à petit fruit noir. C. B. Pin. 455. Cassis. 14. Le G. d'Amérique à feuilles très grandes du plantain. Plum. 15. Le G. d'Amérique à feuilles larges du plantain , à fruit très petit et bleu. Plum. 16. Le G. d'Amérique à feuilles glabres et fleurs roses. Plum. 58 HISTOIRE NATURELLE 17. Le G. oriental, à feuilles glutineuses et comme hérissées , à fruit doux en grappe. 18. Le G. oriental non épineux, fétide, à fruit rouge en grappe. 19. Le G. d'Amérique à feuilles de plantain , étroites, hérissées. Plum. N.-B. Les quatre plantes rapportées ici par ToURNEFORT comme étant des Groseilliers, d’après PLumiEr, sont des Mé- lastomes. Jardins d'Horticulture de Londres. Cette collection nous a été généreusement envoyée en 1827. Les sujets sont tous repris, excepié le mar, Plants of Gooseberries for M. Taory. Red. 1. Erly Black. 2. Red Champagne. 3. Raspherry. 4. Wilsmot, Early Red. 5. Brathertons, Huntsman. 6. —— Over-All. 7. Wards, Richmond Hill. 8. Graves’s Smolensko. 9. Lomas’s Victory. 10. Brathertons, Pastime. 11. Boardmans British croron. Yellow. © 12. Golden Ball. 134 14. 15. 16. 17. 10. Green. 19: 20. 21. 22. 29" White. 24. 25. 26. 27. 28. 20. ap DU GENRE GROSEILLIER. 329 Yellow Champagne. Rumbullion. Hill, Golden Gourd. Lay s Golden Queen. Andrew’s Nelson, Wave. Heywood , invincible. Masseys Heart of Oak. Wainmans, Green Ocean. Briggs independant. Edward, Jolly Far. Gregory's perfection. White chrystal. Woodward, whitesmith. Cheshire Lass. Beaumont, Smiling Beauty. Semson , Queen-Anne. Peer’s Queen-Charlotte. Large Early white. Bosc, Nouveau Cours complet d'Agriculture , vol. VIT, p. 546. GROSEILLIERS. ÉPINEUX. 1. Le commun à fruit blanc. >. Gé Le commun à fruit rouge. À gros fruit rouge , couvert de duvet. 6o HISTOIRE NATURELLE 4. À gros fruit verdâtre, feuilles luisantes. 5. À fruit blanc moyen, feuilles vernissées. 6. À fruit moyen et à feuilles gluantes. 7. À fruit rouge et à feuilles légèrement velues. 8. À gros fruit violet, hérissé de courtes pointes roides. 9- À gros fruits jaunâtres et à feuilles lui- santes. 10. À gros fruit oblong, blanchätre, et à feuilles luisantes. 11. À gros fruit blanchâtre, hérissé de poin- tes roides. 12. À gros fruit violet, hérissé de pointes roides. NoisETTE, Manuel du Jardinier. GROSEILLIER À MAQUEREAU. Cette espèce a fourni un grand nombre de va- riétés , dont la plupart ont été obtenues de grai- nes dans notre établissement. En voici le ta- bleau : A. Fruits verts ou jaunes. A. Fruits hérisses. . Des bois, à fruits verts. . Des bois, à fruits ambrés. . Grosse blanche, à nervure pâle. ON D b Ab Vis A0 Lo | Le DU GENRE GROSEILLIER. . Petite, hérissée. . Jaune, hâtive. . Petite jaune, tardive. Grosse verte ronde, hérissée. Couleur de chair ronde, hérissée. . Verte blanche. Verte longue, légèrement hérissée. . Blanche, hérissée. . Blanche ronde, hérissée. Jaune, hérissée. Jaune longue, hérissée. Verte longue , tres hérissée. Calebasse couleur de chair, superbe. Cornichon. B. Fruits lisses. . Des bois. Auriculée. Grosse verte longue , lisse. . Verte longue , lisse. . Verte commune, lisse. Verte ronde, lisse. Verte blanche, lisse. . Verte grosse, lisse. Grosse blanche, lisse. . Blanche, lisse. Grosse olive, superbe espèce. . Grosse ambrée, lisse. Petite jaune, tardive. Gt 62 46. 47: 48. A9: 50. HISTOIRE NATURELLE B. Fruits rouges ou violets. À. Fruits hérissés. Couleur de chair ronde, hérissée. Couleur de chair longue, hérissée. Violette ronde, tardive, hérissée. Violette ovale, hérissée. Violette longue, hérissée. Violette très longue, hérissée. Violette hérissée. . Petite violette ronde, très hérissée. . Petite pourpre, hérissée. Grosse pourpre, hérissée. B. Fruits lisses. Rouge commune, lisse. Très grosse ronde, lisse. Petite musquée, lisse. Très grosse violette nouvelle d’Angle- Violette ronde, lisse. Violette ovale , lisse. Violette turbinée, lisse. Couleur de chair longue, lisse. Grosse lobée. Mignonne. Les Anglais comptent plus de trois cents va- riétés de Groseilliers épineux; nous en avons DU GENRE GROSEILLIER. 63 fait venir la plus grande partie en mars 1825, mais nous n'avons pas encore vu les fruits. Pages 576-578. Vol. Il. Manuel complet du Jardinier. NoisetrTe (Louis), vol. in-8°, 1825. ERREUR LOL RER LV IATL LATE ULEIL LILI LUULUERLARLERALLLILELIR CHAPITRE IIL De la Culture du Groseillier. INTRODUCTION. Un savant distingué, connu des horticulteurs par ses recherches sur la Botanique appliquée à l'Agriculture et aux Arts, M. Durour a dit, en parlant du Groseillier à grappes rouges ( R. rubrum ) : « Queique cultivée que soit cette es- « pèce, elle ne l'est pas encore assez en raison «des avantages diététiques qu'on peut retirer « de ses fruits, soit frais, soit desséchés, soit « en confitures, en sirops, etc. » D’après cette autorité, et celle d’autres natu- ralistes, on se demande avec étonnement pour- quoi un arbrisseau si utile est pour ainsi dire dédaigné dans nos jardins, et abandonné pour sa culture, à l’arbitraire de jardiniers qui l’es- timent moins qu'une plante du potager? En recherchant les causes de cet abandon, nous avons cru les trouver dans les différens ouvrages d'agriculture ou d’horticulture qui ont été pu- bliés jusqu'aujourd'hui, dans lesquels il n’est DU GENRE GROSEILLIER. 65 fait qu'une mention très succincte de notre ar- brisseau , avec des instructions bannales sur la manière de le conduire; instructions que les dernières personnes qui les ont données, ont empruntées, même copiées dans des écrits qui ont précédé leurs ouvrages. C'est ainsi que les principes d’une mauvaise culture se sont perpé- tués parmi nos jardinistes. En effet, si l’on s’en rapporte à la plupart des ouvrages d'agriculture , les Groseilliers poussent et donnent leurs fruits partout ; ils ne deman- dent aucun soin : toutes les expositions leur conviennent ; ils s’accommodent de tous les ter- rains. Îl faut les planter dans les jardins aux lieux abrités, sous les arbres et à des places privées des rayons solaires où d'autres plantes ne réussiraient pas, Où végéleraient pénrible- ment, elc. Nous le dirons hautement, et l'expérience le démontre tous les jours, ces théories sont men- songères, et l'arbrisseau placé et dirigé d’après ces principes languit, perd ses feuilles avant la maturité de ses fruits ; ses grappes peu fournies, et ses baies très petites et aigres viennent trom- per l'espoir du cultivateur trop confiant, que l'expérience ne corrige pas, et que la routine entraine toujours. Nous ne voulons parler ici que des Groseilliers cultivés dans nos jardins, } 66 HISTOIRE NATURELLE car la culture de ceux qu’on traite en grand, aux environs des villes, est mieux entendue , quoique imparfaite encore. Aujourd'hui que l’art du jardinier est fondé sur le raisonnement et l'expérience, qu'il s’est éclairé des découvertes de nos botanistes sur la physiologie des végétaux , tous ces préjugés ont disparu , et l’on est convaincu que, pour obtenir des arbrisseaux vigoureux et de beaux fruits, il faut donner aux Groseilliers une culture raisonnée et conforme à celle qu'on a, jusqu’à présent, réservée à nos plus beaux arbres à fruit. C’est pour contribuer à détruire ce qui pour- rait rester de vieux préjugés sur la culture de cet arbrisseau et l’art de le conduire que nous avons entrepris ce Traité. Nous dirons ce que nous avons appris et ce que nous avons vu : nous exposerons les résul- tats de notre culture. Puissent les jardinistes apprendre qu'on peut, en cultivant bien le groseillier, obtenir des ré- sultats tels qu'ils deviendront l’ornement des jardins par leurs beaux fruits, et qu'ils pour- ront procurer un grand avantage aux proprié- taires qui envoient leurs récoltes dans les mar- chés publics. On ne cultive généralement dans les jardins DU GENRE GROSEILLIER. (e que quatre espèces de Groseilliers pour leurs fruits, savoir : Le Groseillier commun (Ærbes Le) et ses variétés. Le Cassis ( Ribes rnigrum ). Le Groseillier à maquereau (Rrbes uva crispa) et ses précieuses variéLés. On ne cultive, pour l'ornement , que le Gro- seillier des Alpes ( Ribes alpinum ). Le Groseillier doré ( Ribes aureunm ). Le Groseillier à feuilles palmées ( Aibes pal- matum ). Tous les autres sont de simple curiosité. Les trois derniers servent à orner les massifs ; ils n’exigent pas d'autre culture que celle qu'on donne aux arbustes qui parent cette partie de nos jardins; c’est pourquoi nous n’en parlerons pas. Nous ne nous occuperons que des trois au- tres dont les produits doivent former une bran- à che intéressante de l’économie rurale. TERRE ; ENGRAIS, EXPOSITION QUI CONVIENNENT AUX GROSEILLIERS. Terre. Quoi qu'en disent les écrivains agronomes , le Groseillier, pour prendre tout l'accroissement dont il est susceptible, donner des fruits sucrés 68 HISTOIRE NATURELLE et beaux, exige une bonne terre, bien ameublie et analogue à celle qui lui a été destinée par la nature. Avant de faire une plantation de Groseilliers, un horticulteur instruit doit savoir dans quels lieux croissent ces plantes, dans quels terrains elles végètent, à quelle sorte de terre enfin la nature les a affectées. Un des grands avantages de la science, est de faire connaître au cultiva- teur la terre la plus propre à la culture qu'il entreprend : elle lui enseigne à trouver les prin- cipes nutritifs, nécessaires à ces arbrisseaux, quand il ne les rencontre pas dans son terrain. Les sols humides ne conviennent pas au Gro- seillier, parce que les arbrisseaux s’y couvrent de mousses et de lichens, et que les champi- gnons les font périr. Les terres blanches et crayeuses ne sont pas fertiles et renferment peu d’humus. Les terrains caillouteux ne sont fertiles que dans les années humides et chaudes en général, mais la bêche y pénètre difficilement. Les terres argileuses ne lui conviennent pas davantage, il n’y vit pas long-temps. Mais quelle est done la terre qui convient à notre arbrisseau? Étudions la nature, et nous la connaïitrons bientôt. La question sera réso- lue par la recherche des lieux où 1} croît, et DU GENRE GROSEILLIER. 69 la terre dans laquelle il végète naturellement. Le Groseillier croit spontanément partout. Non seulement la France, l'Angleterre et V'É- cosse l’offrent aux regards des naturalistes, mais on le trouve encore dans les pays situés sous les tropiques d'Asie, d'Afrique et d'Amérique ; dans toute l'Europe, au nord et au midi : la Hongrie, la Laponie, la Suède, la Russie, la Sibérie, la Tartarie, et ailleurs. Le capitaine Herbert, lors de son voyage dans l’'Hymalia et aux frontières de la Chine ’ fait en 1819, trouva, dans ces contrées, une immense quantité de Groseilliers à fruits rouges. Son expédition avait un but militaire; on voulait savoir en Angle- terre, si les montagnes du Thibet, couvertes, près des tropiques, de neiges éternelles , étaient une barrière destinée par la nature à séparer perpétuellement les empires de l'Asie, ou si une troupe armée pouvait Îes franchir. I établit son camp à 5400 mètres au-dessus du niveau de la mer. La les forêts avaient disparu ; mais les gené- vriers, les Groserlliers notrs et rouges donnaient * Revue britannique, n° 19, Janvier 1927 2 D: ET; Les monts Hymalia séparent l’Indoustan du Thibet et de la Tartarie : c’est au milieu de ces aspérités que se trouvent les trois sommets les plus élevés du globe. L’Hymalia, à cause de sa prodigieuse hauteur, jouit d’une température semblable à celle de l'Europe. 70 HISTOIRE NATURELLE encore leurs baies. On remarqua dans cette sta- tion une nouvelle variété de groseilles rouges dont les fruits étaient très doux et sans aucune acidité. Le lendemain, les voyageurs atteigni- rent 4000 mètres. Mais là il n’y avait plus de végétation. Le capitaine Herbert a encore trouvé d’excel- lentes groseilles autour d’un village nommé Tachigang, de la domination chinoise , situé sur le penchant de la montagne Pierkyul. On rencontra moins fréquemment à la vérité le Groseillier dans les vallées des montagnes des pays très chauds. L'Espagne, l'Italie, le Portu- gal, la Médie et l'Arménie le présentent plus rarement. Mais dans quels sols les MicHaux, les PALLAS et les autres intrépides voyageurs les ont-ils donc trouvés? Dans quelle terre végétaient ces arbrisseaux ? Leurs ouvrages vont nous répon- dre. C’est dans les vallées des montagnes, les fentes des rochers, la lisière des forêts, les troncs d'arbres abandonnés, le creux des vieux saules , enfin partout où la nature et les diverses révolutions du globe ont accumulé et accumu- lent encore tous les jours de nombreux dépôts de feuilles, d'immenses débris de végétaux. Ce qui précède démontre suflisaimment, r°. que notre arbrisseau , pour prospérer, a besoin d'air, DU GENRE GROSEILLIER. 71 de lumière et de chaleur, puisque la nature la déposé dans des lieux propres à recevoir leur influence , que, privé de ces trois agens, et placé sous des arbres à l'ombre, il sera toujours fai- ble, et, sinon stérile, au moins pourvu de peu de fruits; 2°. que, plus la terre à laquelle on confiera le Groseillier aura d'épaisseur, plus on y ajoutera d’humus végétal ou animal, plus elle donnera de chance de succès, parce que les racines pourront sy enfoncer et y circuler librement. Le Groseillier demande donc une terre fran- che, douce, légère et fraiche sans être humide ; lorsque le jardin ne présente pas ces avantages, quand la terre n’est pas convenable à sa planta- tion, l'horticulteur doit en composer une. Si l'argile domine dans !a terre du jardin , ou si le fond est de terre forte, 1l devra le préparer par des labours multipliés et l'améliorer par des engrais. Ces terres, en général, conservent peu l’eau des pluies, et, ainsi que nous l'avons dit, le Groseillier a besoin d’une terre fraiche. Nous n'entreprendrons pas ici de détailler tout ce qu'il convient de considérer lorsqu'on prépare une terre propre à recevoir une planta- üon de Groseilliers. Les horticulteurs instruits, qui auront étudié la marche de la rature, le comprendront assez. Nous nous contenterons 72 HISTOIRE NATURELLE d'exposer dans la suite les travaux que nous avons fait exécuter à cet égard. E ngrats. Les engrais qu'on emploie, soit pour com- poser les terres, soit pour rendre au sol sa vertu végétative, et obtenir de meilleurs produits, sont en grand nombre. Nous indiquerons ceux qui, dans notre culture, nous ont conduits à accélé- rer la végétation et améliorer le produit de nos Groseilliers. Les engrais dont nous avons vu faire usage sont : Le fumier de cheval, d'âne, de cochon, de bœuf, de vache, de lapin , de pigeon , ou la co- lombine ; La poudrette qui provient de substances vé- gétales , animales, ou des excrémens de l’homme ; L'urate ou l’urine dont l’eau est absorbée avec du plâtre ; Enfin, en général, le terreau qui est le ré- sultat de la décomposition de toutes les substan- ces animales et végétales. Les terres légères heureusement combinées n'exigeront qu'une petite quantité de ces sub- stances. Mais celles qui sont infertiles et médio- cres seront infailliblement améliorées par un mélange bien entendu de lun ou de plusieurs de ces engrais. DU GENRE GROSEILLIER. 73 On a remarqué que le terreau neuf est celui qu'on emploie le plus avantageusement pour allégir les terres fortes et les rendre plus pro- pres au succès de cette culture. Ainsi, moitié terre franche , un quart de ter- reau bien consommé et neuf, un quart de sable de bruyère, formeront un engrais très propre à mélanger avec les terres fortes , et à les alléger de manière à laisser les racines des Groseilliers s'étendre de toute part. Ils se fortifieront du pied et pousseront facilement des tiges de leur racine. E TpOS ition. À quelle exposition plantera-t-on ces arbris- seaux? Les mettra-t-on au nord et dans une position ombragée , ainsi que le conseillent quel- ques uns ? Nous proscrivons ce procédé comme nuisible aux arbrisseaux et à leur produit. Toute plante ombragée ne pousse pas ou s'é- tiole ; elle perd ses feuilles, et n'obtient tout au plus qu’une végétation imparfaite. L'exposition à un trop grand soleil ne conviendrait pas au Groseillier ; ainsi placé, il se défeuille prompte- ment , et les fruits se desséchent souvent au mo- ment de leur maturité. Le nord ne lui convient pas davantage. Ainsi exposé, ses grains coulent souvent, ou les grappes sont maigres et les fruits plus acides. 74 HISTOIRE NATURELLE Il faut, pour éviter ces inconvéniens, le planter au levant, mais l’éloigner nécessaire ment des arbres qui l’ombrageraient et le prive- raient de lumière, d'air et de la chaleur néces- saire à la maturité du fruit. On croit, parce qu'il ne gèle jamais, devoir le planter aux lieux couverts et abrités, c'est une erreur : par ce procédé on n'obtient que de petits fruits, et une récolte moins abondante. MULTIPLICATION DU GROSEILLIER. Le Groseillier se multiplie, 1°. Par les semis ; 2°. Par éclat ou séparation des racines ; 3°, Par marcotte ; 4°. Par bouture ; 5e. Par: laporeie. Nous allons successivement passer en: revue ces divers modes. Semis. La multiplication du Groseillier par le moyen du semis de ses pepins est , ainsi que le dit Bosc, le seul moyen de conserver à l'espèce la vertu prolifique, et de se procurer des variétés nou- velles. Jamais, en effet, sans le semis nous n'eussions obtenu ces groseilles blanches dont les baies sont si belles et beaucoup plus dou- DU GENRE GROSEILLIER. 75 ces que celles de lespèce. Les confiseurs, à Paris, n'auraient pas la petite groseille rousse de Croissy, la meilleure pour faire les gelées, parce qu'elle est la plus sucrée de toutes : nous l'avons figurée dans cet ouvrage. Quelle est encore la cause de cette négli- gence? Il faut l’attribuer, nous l'avons déjà dit , aux ouvrages généraux d'agriculture. « On « n’emploie jamais celui des semences, disent-ils, «parce qu'on jouit plus promptement par le « moyen des boutures et des marcottes si faciles «à faire. » Mais ce moyen reproduit servile- ment les mêmes fleurs, les mêmes fruits, et enlève tout espoir d’en obtenir de nouveaux. « Généralement on ne sème pas le Groseillier » , dit un auteur justement renommé d’ailleurs par de très bons ouvrages d’horticulture | « parce « qu'il suflit au printemps ou à l’automne de « couper une branche, de la planter à quatre « ou cinq pouces, même l'extrémité haute de la « branche en bas, pour qu’elle donne du fruit « dans la même année. » Il est vrai que dans la période qui suit celle que nous venons de transcrire, il dit : « En se- « mant le Groseillier, à la volée ou’ en rayons « à l'automne, ou aussitôt la maturité dans une «terre bien meuble, et de manière à ce que les « semences soient très légèrement couvertes de 76 HISTOIRE NATURELLE « cette terre ( deux à trois lignes ), on obtient «des variétés intéressantes , et toujours plus « vigoureuses. » Tous les principes de la reproduction du Groseillier par les semis se trouvent dans ces li- gnes. On voit que l’auteur, dans la première pé- riode, a voulu nous indiquer l’usage général, et que dans la seconde il nous a exprimé toute sa pensée. À quoi bon, pourtant, accréditer des théo- ries qui, quoiqu'usitées et bonnes en elles- mêmes, tendent à détourner l’agriculteur du moyen des semis, en lui donnant celui des bou- tures , Comme plus prompt et dans l’intérêt de celui qui plante? Mais le moyen des boutures accélère-t-l les jouissances du cultivateur ? Nous allons démon- trer qu'il est d’un avantage presque nul, en com- parant les résultats des deux procédés, celui du semis et celui de la bouture. Ils nous sont très familiers, nous les employons depuis long- temps. Au commencement de l'automne de 1820, nous avons semé des pepins du Groseillier dans une terre forte, mélangée de terreau bien con- sommé. Ce semis a été fait dans des caisses longues de trois pieds sur une largeur de dix- huit pouces, un pied de profondeur , et nous DU GENRE GROSEILLIER. 74? les avons fait placer au pied d'un mur au cou- chant. Les graines ont levé la première année, c’est- a-dire au printemps de 1821. Nous les avons entretenues fraiches pendant tout le cours de l'été, et nous les avons éclaircies. Au printemps de 1822, le plan ayant acquis la hauteur de quatre à cinq pouces, nous l'avons fait lever avec les précautions usitées, et mettre en place à quatre pieds de distance, dans une plate-bande bien amendée. Au commencement de 1823, le plan avait ac- quis de la force, le pied principal était vigou- reux, et des drageons étaient sortis circulaire- ment de la racine. L'année suivante, 1824, nous avons obtenu quelques branches latérales, et quelques grappes sur le bois de l’année précédente. En 1825, nos arbrisseaux étaient pleins de vigueur, couverts de fruits, qui ont fourni am- plement à tous les usages domestiques. Ce ne fut qu'en 1824 que nous fimes don- ner un labour à la bêche et couvrir d'engrais les racines : d’ailleurs la plate - bande avait été binée et entretenue propre depuis la plan- tation. Ainsi, notre expérience nous à appris qu'on jouit déjà des fruits du Groseillier semé la qua- 78 HISTOIRE NATURELLE trième année, et qu'il est en plein rapport, branchu et vigoureux , la cinquième. Examinons maintenant les résultats de la mul- tiplication de notre arbrisseau par bouture. Une bouture faite dans une terre bien prépa- rée, de manière que les yeux qu'on laissera sortir de terre soient au nombre de deux ou trois, au plus, prendra racine au printemps. De quelque manière qu’elle soit plantée, soit dans sa position naturelle, soit la tête de la branche en terre et le talon en dehors, elle ne donnera pas de fruits la première année de la reprise. C’est une erreur de croire qu’il en peut être au- trement. Si cela est, le cas doit étre extrême- ment rare, nous ne l'avons jamais observé. La seconde année, la plante prendra de la force; elle buissonnera en raison de l'étendue et du bon état de ses racines; elle est en état d’être transplantée. Elle donnera quelques grap- pes cette année. La troisième année, si elle est confiée à un terrain bien préparé, elle aura pris de la force, elle poussera des drageons de la racine; des branches latérales sortiront de la tige princi- pale, et le bois des deux années précédentes donnera des fruits peu abondans à la vérité. En supposant que dans l’hiver qui suivra cette troisième année on ait labouré, découvert et DU GENRE GROSEILLIER. 79 fumé les racines, exactement biné le terrain, la bouture deviendra au printemps suivant , ou la quatrième année, un buisson parfait et touflu , susceptible de donner beaucoup de grappes. Cet arbrisseau toutefois ne sera en pleine ré- colte, c'est-à-dire susceptible de donner au pro- priétaire six à sept livres de groseilles, que la cinquième année. On peut, d’après cela, juger quelle différence existe entre le semis et les boutures. Nous l’éta- blirons dans le tableau suivant. Tableau de comparaison entre la multiplication du Groseillier, par le procédé des semis ou celui des boutures. SEMIS. BOUTURE. ire Année : Point de fruits. ire Année : Pas de fruits. 2e idem. 2° —— Quelques grappes. 3e — idem. 3° —— Plusieursgrappes, mais peu abondantes. 4e —— Quelques fruits. 4° —— Buisson parfait suscep- tible de produire des grappes abondantes. 5e —— Pleine récolte. 5° —— Pleine récolte. A la lecture de ce tableau , ou pourra juger de la différence des produits qu'on obtiendra de ces deux manières de multiplier le Groseillier. On voit que dans la quatrième année la bouture aura produit un buisson parfait, qui donnera d'abondantes grappes, lorsque la semence n'aura produit qu'un buisson et quelques fruits, mais 80 HISTOIRE NATURELLE que la cinquième année les deux buissons sont en plein rapport : la différence est trop petite pour que le cultivateur néglige le moyen des semis. I y a plus, c’est que la cinquième année, le buisson venu de semis est plus gros et mieux fourni de branches que celui venu de boutures. Nous l’engageons donc à essayer les semis, et à s’écarter de la routine à cet égard. Il aura la chance d'obtenir des baies plus grosses, peut- être la gloire de fournir aux botanistes des espe- ces nouvelles, enfin de conserver au Groseillier sa vertu germinative. Cette digression nous a écarté de notre sujet, nous allons le reprendre. On sème les pepins du Groseillier à l'automne ou au printemps. Les semis d'automne seront faits aussitôt la cueillette des fruits dans leur plus parfait état de ‘ Nous ignorons trop sans doute jusqu’à quel point nous parviendrons à diriger et modifier ce que l’on appelle hasard ou jeu de la nature. Les semis offrant des créations et des combinaisons infinies, les effets ont dû être souvent, pour l’homme cultivateur, des sujets d'observation et de profondes méditations ; mais la durée de la vie est si courte, si traver- sée, qu’elle ne nous permet pas toujours de conduire jusqu’à leur dernier résultat les plus simples expériences. ( LELIEUR, De la Culture du Rosier, p. 61). DU GENRE GROSEILLIER. GI maturité. Pour cela, on les écrasera dans un tamis de toile. Le jus et la pulpe étant ôtés, on les semera en rayons dans une plate -bande au couchant , on les couvrira de peu de terre, qu'on unira légèrement avec un petit râteau. On ré- pandra sur le semis un lit de terreau , et on les arrosera. Les semis du printemps se feront de même, mais il faudra stratifier les pepins. Ces semis exigent de fréquens binages. Au printemps, On pourra semer ces pepins à la volée, mais alors les mauvaises herbes seront soigneusement arrachées à la main, et le semis sera arrosé souvent. Si le cultivateur craint l'attaque des animaux nuisibles, il pourra semer en pots ou en ter- rines , et mieux encore dans des caisses longues et étroites, et disposées pour l'écoulement fa- cile des eaux pluviales. C’est ce dernier moyen que nous avons toujours employé avec succès ; il faut garnir le fond de la caisse de sable et de cailloux de l'épaisseur d’un pouce. Les semis bien conduits leveront l’année sui- vante, et les jeunes plants pourront être mis en place à la fin de la seconde année. 82 HISTOIRE NATURELLE Éclats ou séparation des racines. Le Groseillier produisant un très grand nom- bre de tiges qui partent du collet de sa racine, peut être éclaté en totalité ou en partie. Si on éclate l’arbrisseau pour en former plu- sieurs autres, on sera obligé de l’arracher tout. entier pour le déchirer. On aura soin que les pieds, souvent très nombreux, que cette opéra- tion produira au cultivateur, soient munis d’une portion de racines, et surtout de chevelu. Si l’on ne veut avoir qu'un ou deux pieds, alors on les éclatera sur l’un des côtés de l’arbris- seau, et sans l’arracher. Cette opération sera faite avec précaution, et de manière à ne pas blesser les racines. Les pieds ainsi éclatés seront mis immédiate- ment en place : ils donneront des fruits l’année suivante. On éclate le Groseillier au printemps et à l’au- tomme : cette dernière saison est préférable. Si l’on veut faire passer à l'étranger des éclats de Groseilliers, il sera prudent de tremper les racines dans une espèce de boue liquide, com- posée de terre franche et de bouse de vache bien mélangées. Quand les racines seront bien im- prégnées de ce mélange, on laissera sécher les éclats; avec un emballage solide on pourra ex- DU GENRE GROSEILLIER. 83 pédier les paquets dans les hivers les plus rigou- reux , sans craindre la gelée pour les chevelus. Nous en avons envoyé ainsi, à des amis, dans l'Amérique septentrionale et à Saint - Péters- bourg. Marcottes. Ce genre de multiplication est celui qu'on em- ploie le plus généralement dans les pépinières en Angleterre et en Écosse. Provins, couchage , en termes de jardinage , sont les synonymes de marcotte. Marcotter, c’est coucher une branche d’un arbre quelconque pour qu’elle prenne racine. C'est un moyen qui accélère la jouissance des amateurs , car une branche de Groseillier, mar- cottée à l'automne, donne des fleurs au printemps et quelques fruits en été. Tous les arbrisseaux de ce genre , que la Société d'Horticulture de Lon- dres nous a envoyés, étaient des marcottes de l'année précédente , bien enracinées, lesquelles nous ont donné quelques fruits dans Fannée même de leur plantation. On emploie la marcotte simple pour multi- plier le Groseillier. Cet arbrisseau drageonnant beaucoup, elle est facile à exécuter. Pour cela, on prend une branche, sur laquelle on enlève toutes les feuilles de la partie destinée à être en- 84 HISTOIRE NATURELLE terrée , après avoir eu soin de la tordre; on la couche ensuite avec une main , et on la fixe dans la terre au moyen d’un fort crochet qu'on tient de l’autre main : on recouvre avec de la terre. Cela fait, on redresse la portion de la branche qui est hors de terre avec précaution , et on l’at- tache à un petit tuteur si cela est nécessaire ; on arrose , et on met de la mousse au pied marcotté pour entretenir l'humidité. Boutures. Ainsi que tous les arbres à bois tendre et po- reux, le Groseillier se multiplie de bouture". Ce moyen est employé depuis long-temps pour con- server les espèces précieuses; et, en peu d'an- nées , on peut remplacer ceux des arbrisseaux de la groseilleraie qui deviennent souvent mous- seux , donnent peu de fruits dans cet état, et fi- nissent par périr. Les boutures demandent un terrain frais et ‘ Les Groseilliers sont fournis, dans toutes leurs parties, de principes radicaux ; toutes les boutures qu’on en fait 2 : . : : e\ ; réussissent parfaitement, mais particulièrement celles qu’on pratique en automne ou en hiver. Cette voie de multiplica- tion est bien meilleure que celle des pieds éclatés, parce qu’elle donne de jeunes individus qui portent la seconde ou la troisième année, (Dumonr pe Courcez, Bot. cult. éd. +, 5, p. 307.) DU GENRE GROSEILLIER, 85 amendé. On devra préalablement labourer pro- fondément la plate-bande qu'on leur destine, et en ôter exactement les pierres et les cailloux qui pourraient empêcher les racines de s'étendre. Quelques cultivateurs passent la terre à la clate. Cela fait, on arrachera un talon , ou l’on coupera un tronçon de la tige du Groseillier, de la ton- gueur d'environ six pouces; on en Ôtera toutes les feuilles un peu au-dessus de la base du pétiole, avec des ciseaux , c’est-à-dire qu'il n’y a aucun inconvénient à laisser sur la branche coupée une portion de cet organe. On fera , avec un plantoir, un trou dans la terre , à une profondeur de trois pouces , pour y placer la bouture , en ayant l’at- tention de ne laisser que deux ou trois yeux sur la partie du tronçon qui se trouvera dehors. On les plantera, en rigole, à un pied de distance, de manière qu'on puisse facilement biner et en- lever les mauvaises herbes. On arrosera pour rapprocher la terre des boutures. On couvrira la plate-bande de paille courte de l'épaisseur d’un pouce, et on la tiendra fraiche. On emploie encore, pour multiplier le Gro- seillier, la bouture en rameau, indiquée par Tuouix comme propre à cet arbrisseau. On choi- sit une jeune branche ramifiée, on l’enterre à trois pouces dans toute sa longueur, excepté le gros bout qu'on laisse saillir sur la terre. Elle est 86 HISTOIRE NATURELLE en usage, suivant le savant professeur, pour le Groseillier et pour beaucoup d'arbres en pleine terre. Greffe. Quoique , dans notre opinion, le Groseillier puisse être soumis à beaucoup de genres de greffe, trois principales paraissent particulièrement lui être affectées ; au moins ce sont celles que nous avons vu réussir jusqu'à présent. La grefle en approche. La greffe en fente. La grefle en écusson. Ces greffes sont peu usitées, à cause de l’ex- trême facilité avec laquelle le Groseillier se re- produit par les moyens dont nous avons parlé. Cependant elles intéresseront l’horticulteur qui, par des expériences en ce genre, pourra décou- vrir s’il est possible de fixer ainsi les jeux de la nature , d'améliorer les fruits , de les obtenir plus gros avec plus de saveur, peut-être d’embellir les fleurs du Groseillier, ear tel doit être son but principal : ce moyen n’est d’ailleurs, il faut en convenir, d'aucune utilité pour augmenter les profits du cultivateur. Nous ne connaissons aucun auteur qui, jus- qu'a présent , ait conseillé la multiplication des Groseilliers par le procédé de la greffe , sous le DU GENRE GROSEILLIER. 87 rapport des avantages qu’elle peut procurer dans certains cas où il est utile et agréable de l'appli- quer. Bosc est le seul qui, en parlant des clô- tures composées de ces arbrisseaux dont les pieds meurent ou languissent, dit qu'on peut les remplacer en greffant des pieds voisins par approche. C'est cette indication du savant professeur qui nous à donné l’idée d’essayer sur ces arbris- seaux les trois espèces de greffes dont nous allons parler. Toute leur théorie se réduit à ceci : Ne grefler le Groseillier que sur les individus de son espèce ; Ne point soumettre à cette opération des indi- vidus trop faibles ; Choisir toujours des branches en rapport pour la grosseur ; Placer les espèces vigoureuses sur les sujets les plus forts. Plus le sujet qui recevra la greffe sera vigoureux , plus la greflé tardera à montrer des fruits, mais aussi elle en donnera plus long-temps. Greffe en approche. Il y a beaucoup de rapport entre une marcotte et la greffe par approche; l’une est confiée à la terre, l’autre est placée sur un sujet de son es- pèce. Cette grefle peut se pratiquer en tout 00 HISTOIRE NATURELLE temps, pourvu que larbrisseau se trouve en sève , qu'elle soit montante ou descendante. On fera , à chacune des branches qu'on vou- dra approcher, des plaies d’une longueur analo- gue à leur grosseur, depuis l’épiderme jusqu'aux couches corticales, et dans leur épaisseur. On joindra ces plaies de manière que les libers soient parfaitement rapprochés; on fixera ces parties au moyen d’une ligature attachée solidement. L'air, les rayons solaires, même la lumière et l’eau feraient périr ces greffes ; il faudra donc les abri- ter, soit avec l’onguent de Saint-Fiacre , soit avec de la cire à greffer, soit enfin avec de la fi- lasse, bien préférable au linge que l'hiver fait pourrir. On ne devra sevrer les greffes de leurs pieds naturels que lorsqu'on sera assuré de leur re- prise. À cet égard les apparences sont souvent trompeuses : il est prudent d'attendre deux ans. Au lieu de séparer la grefle dans le moment même , il faut la couper peu à peu. Cette sorte de grefle est la plus facile de toutes. On la rencontre souvent dans les forêts et les bois touffus , où elle s'opère par le frottement fortuit et continu des branches : c’est pourquoi Tnouix l’a nommée greffe Sylvain. DU GENRE GROSEILLIER. 89 Greffe en fente. La greffe en fente ou en poupée se fait ordi- nairement au printemps , moment de l'ascension de la sève du Groseillier. Ce moyen de multipli- cation peut être exécuté sur une racine comme sur une tige; comme il est plus facile que le pré- cédent , on peut l’employer fréquemment. Pour cette greffe on doit couper, à la fin de l'automne , des ramilles ou des jeunes pousses du Groseillier qu'on veut multiplier, munies de deux ou trois yeux ; on les dépose, au nord, dans une terre, où elles attendront le moment de la sève montante de notre arbrisseau. Cette époque arrivée , il s'agira de placer la ramille sur le sujet qu'on aura choisi. Pour cela, on coupera avec un instrument bien tranchant, et horizontale- ment , la tête de ce dernier, et on fera immédia- tement à sa partie supérieure , avec la serpette, une fente longitudinale : on couvre le tout d’un cornet de papier, pour éviter le contact de Pair. À cette opération doit succéder l’autre. On coupera l'extrémité inférieure de la ramille qu'on aura retirée de terre, et on l’affilera , par le gros bout, en biseau ou en forme de lame, et on lui conservera deux ou trois yeux, après quoi on l’insérera dans la fente à l’aide de la serpette. Si les deux branches sont en rapport de grosseur, 90 HISTOIRE NATURELLE et si les écorces sont bien en contact , le succès est infaillible ; ensuite on fera une ligature pour rapprocher les parties et les maintenir jusqu’à ce que, la nature les ayant soudées, la ramille fasse corps avec le sujet. Si celui-ci est plus gros que la ramille, on peut en insérer deux dans la fente , qu’on enve- loppera , quand elle sera liée, d’une lanière de feuilles ou de toile forte, et le tout sera recou- vert de cire molle ou de tout autre emplâtre. Les ramilles seront assujetties à une petite bran- che qu’on fixera au corps du sujet pour éviter l’action du vent : au moyen de toutes ces précau- tons , la reprise sera assurée. Ce genre de greffe est très utile aux horticul- teurs qui veulent transporter dans leurs jardins les espèces étrangères, dont souvent ils ne peu- vent obtenir des possesseurs que de petites ra- milles peu propres à faire des boutures, et qu'ils utilisent de cette manière. Dans une campagne que nous possédions à Clignancourt , près Paris, il y a vingt ans, nous avens greffé par ce pro- cédé le ribes alpinum sur un ribes rubrum, et nous avons obtenu un plein succès. Greffe en ecusson. C'est au bas des tiges du sujet, et près des racines , que les Groseilliers seront écussonnés , DU GENRE GROSEILLIER. O1 à œil dormant , depuis le commencement d'août jusqu'à la fin de septembre. Nous invitons à placer les écussons près de terre, pour donner le moyen de drageonner aux rameaux qui proviendront de la grefle. On choi- sira des yeux bien formés; on rejettera ceux qui seraient plats et cachés sous le pétiole de la feuille. On pourra placer sur la même tige du su- jet deux écussons opposés, qu'on fixera avec la même ligature. En faisant cette opération on ne retranchera aucune de ses branches; cependant, si quelques unes génaient , on pourrait les sup- primer, seulement au moment où l’on posera les écussons. L'année suivante, les rameaux du sujet qui pousseraient du collet de la racine, au-des- sous de la greffe, seront retranchés; et la troi- sième année, époque où les greffes seront en pleine végétation, on supprimera le reste des branches de l’arbrisseau greflé. Quoique la grefle à œil dormant soit celle que les horticulteurs doivent préférer, on peut aussi grefler le Groseillier à œil poussant, et au moment de l'ascension de la sève, c’est-à-dire au mois de juin; mais alors on retranchera , de suite , toutes les branches du sujet, pour ne lais- ser que celle qui aura recu la greffe. Nous ne nous étendrons pas davantage sur la multiplication de notre arbrisseau par la grefle 92 HISTOIRE NATURELLE en écusson ; elle est très connue et usitée dans les jardins ; nous nous contenterons de dire qu'il est de toute nécessité de faire un bassin au pied du sujet, et de l’arroser modérément pendant deux ou trois jours, si Le temps est sec. Nous répétons ici que toutes ces expériences par la greffe ne doivent avoir pour but prin- cipal que d’éclaireir plusieurs points de phy- sique végétale. En semant les fruits qu'on aura obtenus ainsi, on saura si véritablement les se- mences des fruits , récoltées sur un arbre grefté, participent plus du sujet que de la grefle; si l’on peut ainsi bonifier les produits du Gro- seillier, obtenir des fruits d’un plus gros vo- lume , et d’une saveur plus agréable encore. ARROSEMENT. Dans les printemps et les étés pluvieux, le Groseillier pousse vigoureusement. Les grappes sont mieux fournies et les baies plus grosses, pourvu cependant que les pluies ne soient pas extrêmes, car, nous l'avons déjà dit , il ne faut au Groseillier qu'un terrain frais, et la trop grande humidité , comme une sécheresse continue, pro- duit une altération dans la grosseur des fruits et dans leur saveur. L'horticulteur devra donc faire arroser les DU GENRE GROSEILLIER,. 93 Groseilliers de son jardin dans le printemps et les étés secs et arides. Cette opération sera re- nouvelée tous les trois à quatre jours. Les eaux de pluie, celles auxquelles se trouvent mélangées des matières animales, celles qui ont servi à des bains seront préférées à l’eau trop crue des puits, à moins que celles-ci, déposées dans des bassins , ne soient exposées aux influences de l'air et de la lumière. L'arrosement fait, on déposera au pied de l’arbrisseau un peu de paille courte qui conservera l'humidité. C’est surtout au moment où les fruits nouent qu'on devra arroser plus abondamment et plus fréquemment. LABOURS. Au milieu d'octobre, le terrain sera dépouillé à plusieurs pouces de profondeur, les racines seront déchaussées, et toute la terre provenant de ce pelage sera réunie en petites buttes au pied des arbrisseaux. On sait qu'ils bravent les plus grands froids, et qu'il n’y à aucun inconvénient à laisser les racines et leur chevelu découverts pendant la saison rigoureuse. C'est là ce que les cultivateurs appellent le labour d'hiver. C'est à ce moment qu'il sera nécessaire d'enlever sur les branches des arbrisseaux les mousses et les Hi- chens qui vivent à ses dépens, ainsi que les cham- 94 HISTOIRE NATURELLE pignons subéreux ( Fig. 1,2), qui s'emparent des jeunes pousses au collet de la racine, et tuent le Groseillier. Au printemps suivant, avant les premières gelées de cette saison, on couvrira les racines avec la terre environnante, qu’on remplacera par celle des buttes. Par ce procédé , les racines seront couvertes de nouvelle terre très meuble. Quelques horticulteurs y ajoutent encore de la terre mélangée de terreau dont ils couvrent les racines, avant d'y répandre la terre qui les entoure. On sent que ce moyen n'est appli- cable qu'aux arbrisseaux cultivés dans les jar- dins , et qu'il serait impraticable dans une grande culture. À quelque époque qu'on juge nécessaire de labourer les plants des Groseilliers , le jardinier aura grand soin de ne le faire qu'au prin- temps , avant les premières gelées et lorsque les pluies sont moins abondantes et plus rares, et de ne jamais labourer au moment de la flo- raison. Dans les climats chauds et les terres légères , il ne faut pas labourer l'été, parce qu'alors il se fait une évaporation abondante d'humidité , et qu'on enlève ainsi au Groseillier tout l’avan- tage qu'il obtient d’un terrain frais. Dans les jardins composés de terres fortes 1} DU GENRE GROSEILLIER. 9? faudra souvent répéter le labourage au premier printemps, pour rendre de nouveau meuble la terre que les pluies auront plombée, ou que le hâle ou le soleil auront desséchée. Mais, dans tous les cas, il sera nécessaire de biner souvent , et ne souffrir aucune herbe para- site jusqu'après la récolte des fruits. TAILLE. Dans la plupart des jardins on ne taille pas le Groseillier , ou bien on le coupe au ciseau pour l’arrondir en boule. Ne pas tailler, c’est abandonner l’arbrisseau à lui-même, et dans ce cas il peut donner beau- coup de grappes, mais les fruits seront petits et dédaignés. Tailler au ciseau , pour l’arrondir, sans s’in- quiéter des rameaux qui doivent donner le fruit, les abattre ou les laisser indifféremment, c’estagir contre les règles de la physiologie végétale. Un tel arbrisseau sera muni de beaucoup de feuilles et de peu de grappes, ou d’un grand nombre de fruits et de très peu de feuilles, selon que le ha- sard aura dirigé le ciseau de celui qui opère. Il lui suflira, pour l’ornement de son jardin, d’a- voir formé une boule bien régulière, tandis qu'il serait parvenu au même résultat, et à ob- 96 HISTOIRE NATURELLE tenir beaucoup de fruit en se servant de la ser- pette, et en combinant sa taille d’après l’orga- nisation naturelle du Groseillier. Pour bien tailler le Groseillier, il faut con- naître sa nature ( modus crescendi). Cet arbris- seau croit toujours en buisson. C’est artificielle- ment et pour orner les parterres qu'on l'élève en quenouille, ou sur des tiges plus ou moims hautes, qu'on le cultive en boules , en vases, etc. Pour peu qu’on l’oublie dans ces différens états, il buissonnera , et du collet de ses racines sorti- ront de nouvelles branches. C’est le cas de lui appliquer ce que dit La FONTAINE : « Chassez le naturel, il revient au galop. » En faisant croître chaque année de nouvelles tiges, la nature indique au jardinier qu'elles sont destinées à remplacer les anciennes , et sem- ble lui dire : les vieilles branches grossiront , et dans peu d'années, ou elles périront, ou elles deviendront imfertiles, il faut donc les retran- cher et les remplacer par de nouvelles. En second lieu , le jardinier doit observer que le bois de quatre ans ne produit rien ou presque rien; que celui de trois ans donne des fruits; que c’est sur les jeunes branches de la seconde année que le Groseillier les présente en plus grande abondance, et plus gros; d’où il doit na- DU GENRE GROSEILLIER. 97 turellement conclure que toui le bois qui a plus de trois ans doit être supprimé. * Cette théorie constitue donc tous les prin- cipes de la taille, et c’est la nature elle-même qui les a indiqués. Au commencement de l'hiver on visitera tous les Groseilliers, on retranchera le bois mort. Ensuite , sc le jardinier saït son arbre par cœur, comme le dit Rosier, 1l reconnaitra facilement les branches âgées de plus de trois ans, et les supprimera, soit rez-terre, soit à quelques pouces de la souche, s’il ne peut faire autre- ment. Il les distinguera d'autant mieux que celles-la sont assez généralement couvertes de mousses et de lichens. Il les remplacera par les tiges nouvelles, et ne conservera , de celles sor- ties du collet de la racine, que les branches qui lui seront nécessaires pour donner à son arbris- seau une forme évasée , qui seule convient à l’é- panouissement des fleurs, à la beauté et à la maturité des fruits. On aura soin d'arrêter les branches qui s’élè- vent au-dessus des autres, ainsi que celles qui s’écartent du centre. Cela fait, il ne restera plus ! Il faut renouveler les Groseilliers lorsqu'ils deviennent vieux et mousseux , et pendant l’hiver retrancher les vieux bois , c’est-à-dire ceux qui ont plus de trois ans. (Dum. DE Courcez, Bot. cult. 5, 307.) 98 HISTOIRE NATURELLE sur le buisson que des branches de trois ou de deux ans, plus celles sorties, soit de la tige , soit des rameaux qui n'auront pas produit l’année précédente, mais qui, dans celle qui doit suivre la taille, sont destinées à donner du fruit. Si, dans cet état, le Groseillier est abandonné à lui-même, il donnera une grande quantité de grappes. Si l’horticulteur tient plus à la qualité qu’à la quantité, il fera abattre les branches nou- velles. Pour obtenir de beaux fruits, on devra tailler à deux ou trois yeux au plus, mais on peut laisser les branches un peu plus longues si cela est nécessaire pour donner une belle forme à l’arbrisseau. Bans les jardins, et même dans la grande culture, on lui laisse prendre de la hauteur; mais les bons cultivateurs le tiennent bas. On a reconnu que Îles fruits sont plus beaux et plus abondans sur les arbrisseaux maintenus à deux pieds ou environ de hauteur. Par tout ce que nous avons dit, on doit voir que si la taille est bien calculée, il restera sur l'arbrisseau des branches de trois, de deux, et d’un an, toutes destinées à porter fruit l’année suivante. Ici nous ferons observer que quelques jardi- niers ne retranchent que le bois de la cinquième année, en laissant celui de la quatrième. Cette DU GENRE GROSEILLIER. 99 méthode est vicieuse, en ce qu'elle tend à affaiblir larbrisseau, et que le peu de fruits qu'on obtient de ces branches nuit à la beauté de ceux qu'on attend du reste des rameaux du Groseillier. Les branches nouvelles du Cassis se taillent un peu plus long que celles du Groseillier commun. Telle est toute la théorie de la taille du Gro- seillier ; nous croyons l'avoir expliquée assez clai- rement pour la mettre à portée de ceux qui li- gnorent. Il nous reste à parler des Groseilliers com- muns, qui servent à la décoration des parterres. Ceux-ci sont dressés sur une seule branche qui part du pied, qu’on taille long et qu'on allonge tous les ans jusqu'à une hauteur déterminée ; alors on s'applique à lui former une tête, en supprimant tous les bourgeons qui se montrent, soit au collet de la racine, soit sur la branche allongée dont on veut former une tige. Quand la tête sera formée, on la tiendra en boule et on lui procurera ainsi l'air et la lumière nécessaires pour faire allonger les grappes , grossir les fruits, et leur donner ns de saveur. On les dispose encore en pyramide et de toute autre facon, selon le goût de l’horticulteur. Cette manière de conduire l’arbrisseau donne des 100 HISTOIRE NATURELLE facilités pour l’empailler, et conserver les fruits jusqu’au mois de novembre. Le Cassis se conduit comme le Groseillier com- mun ; il faut le tenir bas comme ce dernier, et lui donner les mêmes soins. On ne s’en sert ja- mais pour l’ornement des parterres , parce qu'il serait très difficile de le tenir sur un brin et d’en faire une tête : l'odeur équivoque qu'il répand d’ailleurs de toutes ses parties l’a fait reléguer dans les coins du jardin. CULTURE EN GRAND. Aux environs de Paris , et principalement dans les communes de Puteaux, de Saint-Germain- en-Laye , de Montreuil , de Bagnolet, Belleville , Menil-Montant, Clamart-sous-Meudon, ete. , etc., et encore ailleurs , dans les environs des grandes villes de la France, on cultive en grand notre arbrisseau comme un objet de commerce. Nous avons visité cette culture avec soin , et nous avons en général remarqué, 1°. Que les cultivateurs le placent trop à l’om- bre des grands arbres ; 2°. Que toutes ou presque toutes les grappes coulent sur les plants exposés au nord ; 3°, Qu'on le tient trop élevé, et qu'à la taille on ne le rabat pas assez; d’où il résulte que les DU GENRE GROSEILLIER. 101 fruits sont petits : nous avons vu des buissons élevés de près de cinq pieds ; 4°. Qu'on ne supprime qu'une partie du vieux bois, et que souvent on trouve des branches âgées de cinq ou six ans et plus, qui sont absolu- ment infertiles. 5°. Nous avons remarqué encore que les bina- ges , si avantageux à cette culture, sont généra- lement négligés ; 6°. Et enfin, nous avons été amenés à penser que si les cultivateurs conduisaient le Groseillier suivant les principes que nous avons exposés, les grappes seraient plus longues et plus nombreu- ses, les fruits plus gros, et les profits plus grands. Toutes ces considérations nous ont engagé à faire une culture expérimentale du Groseillier, et à joindre la pratique à toutes les théories. Pour y parvenir, à l'automne de 1808 nous avons fait piquer au plantoir une grande quantité de boutures de Groseillier commun. Dans l'hiver de la même année, nous avons fait labourer profondément, et engraisser avec du fumier de cheval, d'âne et de lapin , un ar- pent de terre de grande mesure , c’est-à-dire cent perches , celles-ci de vingt pieds. Les pierres ont été soigneusement enlevées. Cet arpent de terre était situé à l'exposition du levant, éloigné de 102 HISTOIRE NATURELLE tous arbres qui pouvaient porter ombre et nuire à nos projets. Au mois de novembre 1809, nos boutures , qui alors étaient âgées de treize mois, et bien en- racinées , ont été plantées en rigole , à la distance de quatre pieds, ce qui en a employé emq cents. Pendant toute cette année la terre a été soigneu- sement sarclée et entretenue propre ; nos bou- tures n’ont rien produit. En 1810, seconde année de la plantation , nous avons obtenu quelques grappes qui ont servi aux usages économiques de la maison. Des branches étaient sorties des collets des racines, nous les avons fait tailler à trois ou quatre yeux. En 1811, troisième année, nos arbrisseaux étaient vigoureux ; les branches sorties du collet, comme celles sorties des rameaux, étaient très allongées. Nous avons obtenu quarante - cmq paniers contenant chacun onze à douze livres de groseilles, que nous avons fait vendre, sa- voir : les premières cueillies, à raison de dix- sept à dix-huit sous le panier, et les dernières vingt-cinq sous; prix moyen, à peu près vingt sous. À l'automne, nous avons ordonné un simple labour à la bêche , mais sans découvrir les raci- nes, et, dans l'hiver, les Groseilliers ont été taillés à deux et trois yeux au plus, suivant la DU GENRE GROSEILLIER. 103 circonstance ; les drageons inutiles ont été arra- chés, les gourmands ont été supprimés, et nous avons fait évaser l’arbrisseau autant qu'il nous a été possible. C'est dans cette année que nous fimes donner à nos arbrisseaux la culture ordinaire , telle que nous l'avons indiquée. Après les vendanges, le terrain fut entièrement pelé à trois ou quatre pouces, les racines furent découvertes et recou- vertes , ainsi que nous l’avons dit, avec la terre environnante , etc. Ici nous ferons observer que quelques culti- vateurs , avant de reporter la terre meuble sur les racines, y font répandre du terreau, croyant activer la végétation et augmenter le produit ; mais c’est une erreur qu'il importe de détruire. A la vérité, le terreau fait sortir des branches beaucoup de chevelu, mais les vides qu'il laisse toujours entre les racines fait naître , dans les sé- cheresses, une sorte de végétation blanche, sem- blable à du blanc de champignon , qui , lorsque la terre devient humide , occasionne des chancres qui font périr l’arbrisseau. La terre qui l’envi- ronne Jui suflit. La cinquième année , en 1813, même succés , et peut-être plus complet , parce que, outre les fruits qui furent employés aux besoins du mé- nage , nous eûmes encore deux cent cinquante 104 HISTOIRE NATURELLE paniers de groseilles semblables aux autres. Mais nous avons obtenu un autre avantage sur lequel nous ne comptions pas : c’est que des confiseurs de Paris, frappés de la beauté et du peu d’acidité de nos fruits , vinrent traiter de la récolte , en se chargeant de l'enlever. Nous fûmes ainsi aflran-— chis des frais de transport, et des soins de la vente dans un marché public. Les événemens politiques de Pannée suivante , 1814, nous forcèrent d'abandonner cette cul- ture. Le Cassis, ou le Groseillier noir, se cultive par les mémes procédés , et il n’est pas rare de voir la récolte d’un arpent de ses fruits rapporter trois cents francs au cultivateur. Les grappes sont moins fournies, à la vérité, mais elles sont recherchées pour certains usages auxquels on n’emploie pas la groseille, et leur prix est plus élevé. Pour obtenir des fruits du Groseillier épineux, tels que ceux qu'on apporte dans les marchés au mois de mai de chaque année, qu'on vend aux enfans , avant leur maturité, dans les places publiques , et aux cuisinières, à défaut de ver- jus , assurément 1l suflira de suivre les principes de culture que nous donnent encore les auteurs des ouvrages d’horticulture. Il suffira de les pla- cer dans des lieux ombragés, dans des terrains DU GENRE GROSEILLIER. 105 secs et pierreux , de les moins tailler que les au- tres ;''etc: Telle est , en eflet, la manière de conduire en grand le Groseillier épineux dans les terroirs de Belleville , des Prés-Saint-Gervais, de Bagnolet, et dans beaucoup d’autres lieux qui environnent les grandes villes. Toutefois , à ne considérer cet arbrisseau que comme un objet de produit, et eu égard à la des- tination que le peuple, en France, donne à son fruit, cette culture en elle-même doit paraître suflisante; et même , puisqu'il s’agit uniquement d'obtenir beaucoup de fruits, les cultivateurs , en ne le taillant pas, mais en se contentant d'ôter les bois morts, auraient encore des récoltes plus abondantes. On doit sentir que la partie sucrée n’existant qu'en très petite quantité par le défaut de lin- fluence des rayons solaires, il n'existe que le ligneux des grains, plus nuisible qu'utile à la santé , et de l’eau acidulée. Mais si nous voulons obtenir ces belles variétés qui, en Angleterre et en Écosse, ornent la table des grands , qu'on présente aux dames , à Lon- ! Nous croyons cependant que dans cet état la groseille à maquereau pourrait, au moyen de laddition d’une dose quelconque de partie sucrée, donner une boisson très sa- lulaire analogue au poiré. En effet, suivant M. le profes- 106 HISTOIRE NATURELLE dres et à Édimbourg , dans les spectacles ou dans les promenades publiques; dont on fabrique des vins , des eaux-de-vie, des liqueurs, des vinai- gres , qui produisent chaque année au commerce anglais des sommes considérables , assurément le Groseillier épineux demandera une tout autre seur BÉRARD, en divisant les fruits du Groseillier en cent parties , on trouve qu’elles donnent, étant vertes, Matrere annnales LAON 0,76 Matière colorante verte....... fs DKOIS Tinernxidesraines” en..." e+# 8,45 COMME ENS ee Race eR ee 1,36 DHL EN AN GRR LUMIX à LATINE 0,52 Acilemalique "Eten Se Een 1,80 Aide citrique see recec-cere 0,12 (EEE EEE AR Eee PA Les 0,24 1 LEE RAA ER EE POSET OPEN ES ARS PA CAET 86,4r 100 Les poires müres , soumises aux mêmes expériences, don- nent : Matere animale ere Eee 0,21 Matière colorante verte............ 0,01 Dibneux sl fe is TRE 2,19 GOMME. Line ee dise Dre PR 27 SUCTE EE et DIU ee ne AUS Ne e I1,92 Acdetmakgde Unie JUNE 0,18 Ghana es cn AUVE 5 0,4 AU ee slt rene one mn IUT ER 83,88 100 Par ces analyses chimiques de M. Bérarp , on voit que la différence n’est considérable que dans la partie sucrée dont nous conseillons une addition. ( Annales de Chimie et de Physique, vol. XIV.) DU GENRE GROSEILLIER. 107 culture : ce peuple est aussi fier de ses groseilles que nous le sommes de nos raisins, et on doit dire qu'avec ce fruit il est parvenu à imiter nos vins, et surtout celui de Champagne. Le Groseillier épineux est naturel aux monta- gnes de l'Écosse ; mais est-il originaire de ces con- trées ? Nos voyageurs en ont trouvé plusieurs es- pèces dans des pays très éloignés : Pallas dans la Sibérie , Michaux au Canada ; on le trouve dans les vallées de toutes les montagnes de l’Europe, etc. Quoi qu'il en soit , il est vrai de dire que ces ar- brisseaux sont plus communs dans l'Écosse et dans l’Angleterre que partout ailleurs , mais que les fruits ne sont pas beaucoup plus gros que ceux que donnent nos abrisseaux en France, soit qu'ils aient été produits par des individus sauvages, soit qu'ils aient été l’objet d’une culture parti- culière faite à l'instar de celle que lui donnent nos cultivateurs. Baumin , dans son //istoria generalis Planta- rum, s'exprime ainsi, vol. IF, à l'égard de la variété rouge du Ribes uva crispa, qu'il appelle monocarpa. (Nous traduisons littéralement ce passage. ) « Charles De Tassis envoya à CLusius, en «1508, une espèce de Groseillier, qu'ilavait reçu « d'Angleterre , et que l’on avait désignée sous le «nom de Æibes uva crispa fructu rubro. Ge- 108 HISTOIRE NATURELLE « pendant il apprit par une lettre de Londres, «que lui adressa Jean Garer, que le fruit de « ce Groseillier était semblable à celui du Gro- « seillier ordinaire, mais un peu plus gros, et «que la différence consistait en ce qu'il ne « poussait point en grappes sur une seule tige , « mais isolé comme ceux de l’uva crispa. » Il est clair que du temps de CGrusius et de Jean Bauuix , les fruits du Groseillier à maquereau, en Angleterre, n'étaient pas plus gros que les nôtres en France. Mais ce fait se trouva confirmé par une An- glaise elle-même. Élisabeth BLAckELLE, dans son Curious Herbal, Vun des plus grands ou- vrages d'histoire naturelle qu’ait produits lAn- gleterre, donne (Fig. 277, pag. 276) la figure d’une branche de l’arbrisseau , avec sa fleur et un fruit séparé, de grandeur naturelle, telle qu'on les récoltait alors. On voit que ce fruit n'a guère plus de volume qu'une noisette ordinaire. Nous devons dire que l'ouvrage de cette intéres- sante dame parut en 1737. C'est donc postérieurement à cette année que les horticulteurs anglais se livrèrent à une cul- ture plus soignée de cet arbrisseau, et qu'ils ont créé, pour ainsi dire, ce nouveau genre d’in- dustrie. Assurément si cette dame eût connu les belles variétés qu'on cultive maintenant en An- DU GENRE GROSEILLIER. 109 gleterre avec tant de succès, elle n’eût pas man- qué d’en ajouter une à son dessin. De tout ceci, il faut conclure que les semis seuls ont pu donner les magnifiques groseilles si répandues aujourd’hui dans les îles Britanni- ques, et que l'opinion qu'on s’est faite, en France, que les gros fruits qu'on admire à Lon- dres, et qu'on prendrait pour du fruit nouveau, viennent sans une culture très soignée , est abso- lument fausse; enfin que ce n’est qu'avec beau- coup de peines et de soins que nos raisins sont parvenus à de si beaux résultats. Champignons, lichens , mousses qui épuisent ou font périr le Groseillier. Parmi les causes qui contribuent à faire périr le Groseillier rouge, il faut compter deux bolets coriaces et subéreux, qui se développent au collet de sa racine , enveloppent ses jeunes pous- ses sur lesquelles ils se moulent aux dépens de l’arbrisseau. Le premier est le BOLETUS CORTICULARIS, co- riaceo-suberosus , sessilis, dimidiatus, è fulvo Jucescens; carne tenuissim@; tubis longiusculrs. BurzrarD, pag. 350, Planche 462. Ce Bolet est vivace, ordinairement solitaire. Dans sa jeu- nesse , il est d’un jaune roux , et sa surface su- TI10 HISTOIRE NATURELLE périeure est tomenteuse et douce au toucher. Dans un âge avancé, il est d’une couleur bis- trée plus ou moins foncée. Dans sa vieillesse , il est d’un brun noirâtre, et sa surface est comme cardée et égratignée par des zones. Quel que soit son âge et son développement , Ses tu- bes sont de la même couleur que le dessus de son chapeau. Buzz. L. c. Le second est le BoLeTus 1GNIARIUS ( l’ama- douvier ), qui, lorsqu'il vient au rez de terre , s'attache à différens arbrisseaux dont le bois est tendre, tels que le Groseillier, le rosier et le lilas ; il a sa chair subéreuse et jaune, ses tubes extrêmement étroits, réguliers, et jamais sépa- rés par des crevasses. Voici comment BurrrarD le décrit, pag. 361, et Fig. 454 et 82. Boletus coriaceus , sessilis, dimidiatus ; carne ferrugine& è suberoso sub-ligneä ; tubis brevissinus æqualibus. Ce Bolet, dit l’auteur , se trouve sur beau- coup d'arbres et d’arbrisseaux. Il persiste un grand nombre d'années, et varie extraordinaire- ment dans sa forme , ses couleurs et sa dimension. Lorsqu'il vient sur quelques arbres et arbustes dont le bois est tendre, tel que le Groseillier, il est d’une couleur fauve, et sa chair reste su- béreuse quel que soit son âge, et 1l y a certams arbustes sur lesquels il acquiert la dureté du DU GENRE GROSEILLIER. X 14 buis... Ses tubes forment chaque année une nouvelle couche, etc. BuzL., pag. 562. Ces champignons font le plus grand tort aux Groseilliers, surtout l’amadouvier dont l’exis- tence se prolonge un si grand nombre d'années, qu'on n'en connait pas encore le terme *. Dans celui-ci, comme dans le premier, l’accroisse- ment se fait par intussusception, c’est-à-dire qu'au moyen de leurs racines ou des organes qui en remplissent les fonctions, ils tirent des corps sur lesquels ils ont pris naissance la sève de l’arbrisseau en même temps qu'ils accroissent en longueur et en largeur ; le Groseillier, privé des sucs nutritifs qu'ils absorbent, périt promptement. Il n’est pas rare d’en trouver de quatre à cinq pouces de diamètre au pied des arbrisseaux cultivés dans la campagne. Les lichens et les mousses absorbent une par- tie de la sève du Groseillier , et nuisent à sa vé- gétation. Le bissus botryoïdes verdit le pied du Gro- seillier. Insectes qui vivent sur les Groserlliers. On trouve sur le Groseillier à grappes, Ribes rubrum : Papilio C. album, Line, p. 2514. FaBri- ! Burziarp, Histoire des Champignons, p. out 112 HISTOIRE NATURELLE CIUS, 2, p. 0, n. 494. GEOFFROI, 2, p. 58, n. 5. RéÉaumur , 1, Tab. 27, fig. 9, 10. Phalæna purpurea, LaNNË , p. 2452. Far CIUS , 2, p. 127, n. 102. GEOFFROI, 2, p. 109, n. 6. Phalæna prunata, Lan, p. 2476. FABri- CIUS, 2, P. 201, n. 142. Thenthredo capræ, Link, p. 2663. FaBri- cIuS, 1, p. 255, n. 42. GEOFFROI, 2, p. 261. Réaumur , 1, Tab. 1, fig. 1-8, et tom. v, Tab. 11, fig. 10. ...ribem rubrum et grossulariam, larva quotannis destruens. Aplus ribis, LiNNÉ, p. 2201. FaBricius, 2, p. 315, n. 7. RéÉaumur , 11, Tab. 22, fig. 7, 10. in foliis monstrosis pustulatis frequens. On trouve sur le Groseillier épineux , ARrbes uVa CriSpa : T'enthredo ribis, LinN£ , p. 2664. In superiori Austria : hujus, et ribis rubri, fola ad latera exedit. Phalæna wavaria, LinNé, p. 2463. Farri- “US, 2 ip-Wois n:63: Phalæna grossulariata, LiNNÉ , p. 2472. FA- BRICIUS, 2, p. 200, n. 152. GEOFFROI, 2, p. 137, n. 56. Phalæna satellitia, Lane, p. 2573. Fazri- CIUS , 2, p. 165, n. 208. Acarus baccarum, LiNNÉ, p. 20209. Fasri- DU GENRE GROSEILLIER. 113 CIUS, 2, p. 373, n. 30. .../{n baccis ribis huqus, grossulariæ, et aliorum. Splunx tipuliformis, LaiNNË, p. 2590. Fa- BRICIUS, 2, p. 100, n. 18. .…./n medullä plante. Phalæna wavaria, LanNé, p. 2463. FaBri- eus, 2 p.197, n. 65. Acarus baccarum, LiNNÉ, p. 2029. Farri- CIUS, 2, p. 573, n. 30. .../{n variis baccis hos- pitans. Jacques Brez, Flore des Insectophiles , 1 vol. in-8°, 1791,'p. 175. 8 PIRE RIRVR RR RRS RT R RR RU R R SA R L R ER A RQR RAR ARLELER CHAPITRE IV. ÉCONOMIE DOMESTIQUE. Ce chapitre est destiné aux personnes qui ha- bitent des campagnes éloignées ; celles qui sont chargées d’une nombreuse famille , et qui doivent principalement songer au bien-être de leur mai- son, y verront tout le parti qu'on peut tirer des fruits du Groseillier, soit pour l’ornement de leur jardin, soit pour la conservation de leur santé, ou pour l'agrément de leur table. Nous le diviserons en trois paragraphes. Le premier contiendra quelques détails sur la ma- nière de conduire le Groseillier pour l’ornement des jardins. Nous nous étendrons peu à cet égard ; nous renvoyons au chapitre qui traite de la cul- ture. Le second contiendra des notions sur les se- cours que tire l’art de guérir des fruits du Gro- seillier. Le troisième paragraphe , enfin , offrira un re- cueil de recettes pour l'emploi de ces fruits dans l’économie domestique. DU GENRE GROSEILLIER. 115 $. I. Les Jardins. Les Groseilliers , taillés en boule sur une tige un peu élevée, font un très bel effet dans les jar- dins; c’est d’ailleurs la taille qui lui est la plus avantageuse pour en obtenir de gros fruits. On les dispose encore en pyramide, en allon- geant la flèche ; par cette méthode , le fruit est plus beau et l’arbrisseau jouit de la lumiere du soleil. Il se prête facilement à toute espèce de taille : on le dispose en arcade, même en berceau. On peut aussi les palisser à l’exposition du le- vant. Nous en avons vu un de huit pieds de haut et de plus de vingt pieds d'envergure. Du temps de Baunin, on les mettait en buis- son dans les plates-bandes , pour abriter les au- tres plantes d’un soleil trop ardent. Le Groseillier des Alpes fait l’ornement des massifs , dans les jardins paysagistes, par la hau- teur de sa tige et la précocité de ses fleurs jaunes. Au premier printemps , ses feuilles, plus petites en général que celles des autres Groseilliers, prennent, à la fin de l'été, une teinte jaunâtre aussi très agréable à l'œil. Le Groseillier doré et le Groseillier à feuilles palmées sont encore plus beaux ; les fleurs du dernier sont odorantes. « Tous les Groseilliers peuvent servir à faire 116 HISTOIRE NATURELLE des haies, à raison de leur disposition à pousser des tiges de leur racine, et par conséquent à se fortifier annuellement du pied ; mais le Groseil- lier épineux y est plus propre que les autres, parce qu'il se défend plus par les épines. On les fabrique en plantant , à l'automne, à six pouces de distance, dans des tranchées de huit à dix pouces de profondeur, des boutures coupées sur le bois de l'année précédente. L'année suivante on remplace celles de ces boutures qui ont man- qué, par des plants enracinés qu'on a faits ailleurs à cette intention. La haie se rabat rez de terre à la seconde année : alors elle pousse un grand nombre de jets qui garnissent l'intervalle des pieds; jets qu'on arrête tous les deux ans par une taille de six pouces, jusqu'à ce que la haie ait atteint trois à quatre pieds. Si Les pieds meurent, on les remplace par des marcottes, ou on y greffe les branches des pieds voisins par approche. «On emploie encore le Groseillier épineux, avec beaucoup d'avantage, pour boucher les vides des haies d’aubépine, ou regarnir celles dont les pieds manquent de rameaux. Il est très propre à cet usage, parce que la différence qui existe entre ses principes constitutifs et ceux de l’'aubépine lui permet de croître dans une terre épuisée par celte dernière, et même entre ses racines. » (Bosc, Dict., vol. 7, p. 551.) DU GENRE GROSEILLIER. 117 $. IL. La Médecine et la Chimie. TrAGus prescrivait le jus de groseilles, comme remède , dans les fièvres ardentes et les inflam- mations intestinales. Il composait un rob avec les fruits du Groseillier. Baunix dit que les groseilles, assaisonnées de sucre , sont un spécifique contre les varioles et inflammations : séchées au soleil, elles peuvent servir aux mêmes usages. Le suc exprimé de la groseille, dit le même auteur, mêlé à l’eau de chicorée ou d’oseille, est bon pour guérir les fièvres ardentes et les déjec- tions alvines bilieuses. Suivant MATHioLE , c'est un remède efficace pour le cholera morbus. L'eau de groseilles, mé- lée à l’eau de pourpier ou de plantain, guérit l’hémopt ysie. Pris en gargarisme , mêlé à l’eau de rose, il guérit l’inflammation de la luette. Si lon a mal aux yeux , dit le même auteur, il faut s’en frot- ter le front. Il raffermit les gencives et les dents chance- lantes. Fucus regarde les feuilles comme astringentes. DoponEus, savant médecin, qui vivait en 1584, dit que les fruits du Groseillier rouge con- viennent, par leur vertu rafraichissante, aux 118 HISTOIRE NATURELLE tempéramens bilieux , et sont astringens. Ils cal- ment l’ardeur de la fièvre, répriment la bile, rafraichissent le sang , arrêtent les progrès de la gangrène , apaisent la soif la plus violente, ar- rêtent les dysenteries et les progrès du scorbut. SERAPION assure que le suc, exprimé et cuit, du Groseillier, rafraîchit et fortifie les intestins. IL est bon pour guérir les maladies du cœur : il apaise la soif, excite l'appétit ; il s'emploie dans les indispositions légères , les affections hémor- rhoïdales et l'ivresse. Selon MEsué, il calme les vomissemens, for- tifie le cœur et modère ses battemens; il apaise le vomissement bilieux, ou en diminue l’in- tensité. | Les Arabes faisaient, de ces fruits, un rob de ribes, qu'ils envoyaient autrefois en grande quan- tité à Constantinople. Exrrarr de l’Æistoria Plantarum, de J. Baunin. Succus aut syrupus hujus plantæ, in arden- bus acutisque morbis æstum temperet, putre- dinem arcet, et sitém tollit; commentandus ideo, el in usum sæpius revocandus. (ScopoLr, Flora Carniolica, p. 588.) Ces fruits ont une saveur acide, vineuse et agréable ; ils sont très rafraichissans , tempèrent DU GENRE GROSEILLIER. 119 l’âcreté de la bile, calment l’ardeur de la soif, excitent l'appétit, préviennent la putridité et s’y opposent ; mais leur trop grand usage peut être nuisible , surtout aux cachectiques , à ceux qui ont l’estomac très faible et le ventre resserré. Comme ils sont légèrement astringens , ils arrêé- tent le flux de ventre, et fortifient un peu l’esto- mac; ils sont en outre utiles dans les vomisse- mens et les diarrhées qui proviennent d'une abondance de bile..…. Les confitures de groseilles soulagent les malades, surtout ceux qui ont la fièvre... Enfin , dans les boutiques , on en pré- pare un rob agréable aux malades. (Lam., Enc., p- 48.) Les fruits du Groseillier noir sont stomachi- ques et diurétiques. Son écorce est ses feuilles sont anti-hydropiques. On vante ses feuilles con- tre la morsure des bêtes venimeuses et des ani- maux enragés. (/dem, L. c., p. 49.) Les fruits du Groseillier épineux sont astrin- gens et rafraichissans lorsqu'ils sont verts ; quand ils sont mürs on les regarde comme laxatifs. (Idem, L. c.) Tout le monde connaît l'acide agréable etera- fraichissant de la groseille. On en fait, avec de l’eau et du sucre, une boisson propre à tempérer l'eflervescence du sang dans les maladies inflam- matoires , et à le rafraichir dans les chaleurs de 120 HISTOIRE NATURELLE l'été. La nature a pourvu à modérer le mouve- ment accéléré de nos humeurs pendant les ar- deurs du soleil presque perpendiculaire , en nous donnant , dans cette saison, les fruits les plus convenables pour les calmer. (Dum. ne Cour. , 5, p- 507.) Le bois (du Groseillier noir), ainsi que les lames intérieures de l'écorce, ont été, dit-on, employés avec succès contre l’hydropisie. Le suc des groseilles rouges est très rafraichis- sant : on le donne dans les maladies inflamma- toires, et on le boit , mélangé avec de l’eau , pour étancher la soif. La groseille blanche est un peu moins acide, et on l’emploie aux mêmes usages. On mange les fruits du Groseillier épineux , avant la maturité , avec le poisson et les viandes : on en fait de très bonnes tourtes , et un vin assez généreux, etc. (Desr., ist. des Ar., vol. 2, p- 69.) On mange les groseilles fraiches, soit seules, soit unies au sucre; on en fait des gelées, des confitures, des vins. Leur suc, mêlé avec de l’eau et du sucre, forme une boisson très agréable, et qui est utile en santé comme en maladie... Rien n'est meilleur pour les enfans et les conva- lescens. Le cassis est recherché par un grand nombre DU GENRE GROSEILLIER. 121 de personnes ; on en fait un sirop qui favorise la digestion, etc. (Bosc, Dict., éd. 2%, 548.) Le fruit du cassis est aromatique, sucré, et regardé comme stomachique. (Mer., Now. H,2;1p..292:) Les fruits , dans toutes les espèces de groseilles, sont aigrelets , agréables au goût et rafraichis- sans; On en fait une boisson agréable et saine , et cette liqueur fournit une excellente eau-de-vie. (Dict. raisonné et abrégé d'Hist. nat., par d'anciens professeurs ; Paris, FOURNIER , 1807, 2 vol. in-8°.) Quelque cultivé que soit le Groseillier rouge, il ne l’est pas encore assez à raison des avantages diététiques qu'on peut retirer de ses fruits , soit frais, soit desséchés..….. L'’acide de ses fruits est en effet des plus agréables au goût, et est un remède contre toutes les maladies putrides , sur- tout contre celles , si meurtrières, qui se déve- loppent pendant les chaleurs de l'été. Son usage fait couler la bile, dont la stagnation dans les premières voies donne lieu à la jaunisse, à la fièvre jaune, etc. Les feuilles fraiches ou sèches du cassis, prises en guise de thé, sont diurétiques et apéritives , et le suc exprimé de ses fruits est prescrit dans les maladies des voies urinaires , lorsqu'il y a in- flammation. 122 HISTOIRE NATURELLE La groseille à maquereau fournit une boisson fermentée très agréable. (Durour , Nouv. Duct. d’Hist. nat.) La chimie pourrait peut-être tirer parti des fruits de nos groseilliers , soit avant , soit après leur maturité. Nous ignorons si l’expérience à été tentée en Angleterre et en Écosse; mais en France on ne l’a jamais essayée, d’après les re- cherches que nous avons faites. L’acide citrique (citricum) doit se trouver à l’état de mélange dans les groseilles non müres : nous sommes d'autant plus fondé à le croire, qu'on l’a découvert dans plusieurs fruits, tels que le citron, les raisins avant leur maturité, et autres. On pourrait encore y trouver l'acide tartari- que, et l'acide acétique (le vinaigre). Parmi les matériaux dans lesquels loxigène et l'hydrogène sont dans le même rapport que dans l’eau , on place les gelées à peine dissolubles dans l’eau froide , et très dissolubles dans l’eau chaude. La gelée de groseilles, qui se forme ainsi par le refroidissement, ne pourrait-elle pas, unie à l’acide nitrique, se convertir en acide oxalite sans dégagement d'azote? Au reste, la gelée se trouve dans les fruits acidulés, et M. DE Can- DOLLE pense qu'elle est peut-être une gomme combinée avec un acide. DU GENRE GROSEILLIER. 123 $. IL. Économie domestique. Nous n'avions pas eu la pensée de donner litté- ralement les recettes, indiquées dans beaucoup d'ouvrages , pour les différentes préparations du fruit du Groseillier : nous voulions seulement les indiquer, en renvoyant aux auteurs qui les ont proposées ; mais madame B.... , qui habite une vaste campagne aux environs d’une grande ville , dans laquelle elle cultive notre arbrisseau avec un succès remarquable , ayant bien voulu nous communiquer ce qu'elle appelle son livre de re- cettes, nous nous sommes déterminé , après les avoir lues avec attention , à les faire imprimer, suivant son désir. Elles ont été prises, pour la plupart, dans des ouvrages dont plusieurs sont rares et difficiles à se procurer; non seulement les écrits des au- teurs qui, par état, exécutent habituellement ces recettes, ont été consultés, mais encore on a mis à contribution les ouvrages d'agriculture et d'économie dans lesquels les auteurs en ont proposé plusieurs. Nous avons donc pensé que leur réunion serait agréable au public, et surtout aux personnes qui habitent les départemens éloignés, et qui, sou- vent, sont privées du secours des livres qu'elles voudraient consulter. 124 HISTOIRE NATURELLE Nous donnons ces recettes telles qu'elles ont été publiées textuellement, sans aucune correc- tion , et, à cet égard , nous nous contenterons de produire la fin de la lettre que madame B.... a bien voulu nous écrire en nous faissant passer son recueil : « J'ai copié littéralement; ainsi je ne réponds ni du style ni des fautes ; mais ce dont je réponds, c'est de la bonté et de l'exacti- tude des recettes, car je les at éprouvées presque toutes. » S'il est vrai que l’homme juge des productions végétales par l'utilité et l'agrément qu'il en re- tire, on verra dans ces recettes que le fruit du Groseillier l'emporte de beaucoup sur tous ceux que la Providence nous donne avec tant de libé- ralité. Pour la facilité des recherches, nous avons placé les recettes par ordre alphabétique. Compote de Groseilles, par Viarp. Prenez du fruit le plus beau, et du sucre en poids proportionné. Égrenez vos groseilles et les lavez dans l’eau bien fraiche , égouttez-les en- suite sur un tamis ; pendant ce temps-là , clarifiez le sucre et le faites cuire au petit brûlé. Cela fait, vous retirez la bassine du feu et y jetez les gro- seilles ; mêlez bien le tout en faisant tourner la bassine ; vous les laissez un moment, puis les re- DU GENRE GROSEILLIER. 12) mettez sur le feu pour leur donner un bouillon couvert ; vous les retirez ensuite , et, lorsqu'elles sont refroidies, vous les versez dans les com- potiers. Autre Recette. Faites un sirop; ensuite ayez une livre de belles groseilles, lavées, égouttées ; mettez-les dans le sirop pour leur faire jeter trois grands bouillons couverts; Ôtez-les du feu , et les écumez avant de Les dresser dans le compotier. Autre Recette. Une livre de groseilles choisies avant leur en- tière maturité suflit pour cette compote. On les lavera bien. On peut indifféremment les égrener, ou laisser la grappe. Vous les ferez bouillir quel- ques minutes dans un sirop composé d’un demi- quarteron de sucre et d’un verre d’eau que vous aurez préparé à l'avance ; vous les ôterez du feu , et après avoir fait épaissir votre sirop, vous le verserez sur les groseilles que vous aurez dressées dans un compotier. On peut encore faire des compotes avec ces mêmes groseilles lorsqu'elles sont vertes. Pour cela , vous ôterez les pépins avec un curedent ; vous les mettrez dans l’eau chaude, jusqu'à ce qu'elles surnagent : vous les plongerez ensuite dans une eau froide légèrement acidulée, ce qui 126 HISTOIRE NATURELLE leur rendra leur couleur verte; alors vous les mettrez dans un sirop pareil au précédent, et les traiterez comme des groseilles mûres. Il y a des personnes qui, pour cette compote, doublent la dose du sucre. Compote de Groseilles vertes, par CARDELLT. Choisir les plus belles, les faire blanchir à l’eau chaude , les retirer du feu avant que l’eau ne soit bouillante, les couvrir ensuite avec du linge, faire cuire du sucre à la plume; la pro- portion est d’une livre pour un litron; faire prendre aux groseilles un grand bouillon cou- vert, les retirer et les laisser reposer , les mettre bouillir de nouveau pendant quelques minutes, les retirer, les couvrir pour qu'elles reverdis- sent; et si le sirop n'était pas assez cuit, on le remettrait sur le feu pour le verser sur les gro- seilles. Nota. Gette recette est applicable à toutes Les autres gro- seilles à maquereau décrites dans cet ouvrage. Compote de Groseilles a maquereau. On fera cuire un quarteron de sucre avec un demi-verre d’eau jusqu'a consistance de sirop. Cueillez une livre de vos plus belles groseilles, lavez-les bien , et les égouttez. DU GENRE GROSEILLIER. 127 Faites-les bouillir quelques momens dans le sirop, Ôtez-les du feu, et posez-les sur un tamis. Faites épaissir votre sirop : dressez vos gro- seilles dans un compotier, et versez dessus le sirop à moitié chaud. En choisissant plusieurs variétés des grains du Groseillier épineux et de couleurs variées, on fait une macédoine, très bonne et très agréable à la vue. On peut les verser dans des moules en pâtis- serie. Confiture de Groseilles, par M. Vrar». Prenez de belles groseilles rouges en quantité quelconque; qu'il y en ait un quart de blanches ; égrenez-les pour que la rafle ne donne pas d’à- creté au jus; mettez-les dans une poêle avec un verre d’eau : quand elles auront jeté quelques bouillons, et que vous vous apercevrez qu’elles sont crevées, vous les mettrez dans un tamis de crin ; vous passerez le jus une seconde fois sur le marc, afin qu'il soit bien clair, et vous le fou- lerez pour en extraire tout le liquide. Si vous avez trente livres de fruit, vous ferez clarifier autant de livres de sucre; vous le ferez cuire au cassé; vous verserez le jus sur le sucre; faites-le bouillir un quart d'heure : après l'avoir bien écumé, vous le verserez dans les pots. 128 HISTOIRE NATURELLE Vous pouvez aussi mettre le jus de groseilles sur le feu , et y ajouter le sucre en pierre; vous laissez bien écumer les confitures; vous en met-. tez quelques gouttes sur une assiette, et vous voyez, en la penchant, si la confiture se con- gèle : vous pouvez alors employer seulement trois quarterons de sucre par livre de fruit, mais il faut faire cuire davantage les confitures : si l’on voulait se servir de cassonade , il faudrait de toute rigueur la clarifier. Autre Recette. Prenez des groseilles bien müres, sur les- quelles il y aura un peu plus de moitié de blan- ches; sur quarante livres de groseilles, mettez trois livres de framboises, et des blanches, si cela est possible ; égrenez vos groseilles et vos framboises sans perdre le jus. Lorsqu'elles sont égrenées, pesez-les pour régler la quantité de sucre; puis mettez-les dans une bassine, sans une goutte d’eau; quand votre fruit a jeté cinq à six bouillons , passez alors le jus dans un tamis ou dans un linge neuf. Si vous avez quarante livres de fruit, prenez dix-huit livres de sucre ou de cassonade : si c’est du sucre, il est inutile de le clarifier ; si c’est de la cassonade qui n'ait aucun mauvais goût, dis- pensez-vous de la clarifier , et mettez-la dans le DU GENRE GROSEILLIER. 129 jus. La confiture se fait à grand feu; quand elle a été bien écumée , et qu'elle commence à perler , c'est-à-dire qu'elle forme de petites boules qui s’'amoncelent, elle est assez cuite; pour vous en assurer, mettez un peu de jus dans une cuillère, et l’exposez au froid; s’il se congèle ou se fige, Ôtez votre confiture, elle est assez cuite. Conserve de Groseilles, par M. Vrarn. Prenez deux livres de groseilles rouges égre- nées, et trois livres de sucre. Mettez les groseil- les sur le feu dans une bassine d'argent, afin que la plus grande partie de l'humidité qu’elles con- tiennent s’évapore; pressez-les ensuite sur un tamis, pour en extraire la pulpe, que vous re- mettez dessécher sur le feu, en remuant tou- jours jusqu'a ce que vous découvriez aisément le fond de la bassine : pendant ce temps-là , faites fondre le sucre et le faites cuire au cassé; vous le versez sur les groseilles, et remuez assez pour les empêcher de s'attacher à la bassine; vous la retirez du feu, en continuant de remuer jusqu'à ce que le mélange se boursoufle : vous le versez alors dans les moules. Autre Recette. Prenez une livre de groseilles rouges ; ôtez-en les grappes, et mettez-les sur le feu avec un 9 130 HISTOIRE NATURELLE verre d’eau; faites-les cuire jusqu'a ce qu'elles aient rendu leur eau; passez-les dans un tamis en les pressant fort, et qu’il ne reste que les peaux dans le tamis; mettez tout ce que vous avez passé sur le feu, et le faites réduire jusqu'à ce que cela forme une marmelade épaisse ; met- tez une livre de sucre dans une poêle avec un verre d’eau; faites bouillir et écumer; conti- nuez de faire bouillir, jusqu’à ce que, trempant les doigts dans l’eau , ensuite dans le sucre , et les remettant et les remuant dans l’eau, le sucre qui reste dans vos doigts se casse net; ôtez-le du feu et mettez-y votre marmelade de groseilles; re- muez-les ensemble jusqu'à ce qu'il se forme une petite glace dessus; dressez-la dans un moule de papier. Quand elles sont presque froides, vous passez le couteau par-dessus, en marquant des façons en carré ou en long; quand elles sont tout-à-fait froides, vous n’avez plus qu'à les rompre pour vous en servir. Cohserve des Quatre Fruits, par M. CarDELLI. Prendre des cerises, des fraises, des fram- boises, des groseilles, de chaque, huit onces ; après les avoir mondées et épluchées, ôté les queues et les noyaux , on les écrase sur un tamis pour les passer ensuite, en les exprimant, au DU GENRE GROSEILLIER. 195 travers d’un linge ; faire fondre sur un feu doux , avec suflisante quantité d’eau, trois livres de sucre ; l’écumer et l’amener au cassé , le retirer pour le jeter sur le suc exprimé des fruits ; re- mettre sur le feu , donner un bouillon en re- muant continuellement jusqu'a ce que le sucre boursoufle ; versez ensuite dans les moules pré- parés d'avance. Dragées de Groseilles, par M. Carpezr. Faites dessécher à l’air, en les exposant dans des bannettes, trois livres de groseilles choisies et égrenées ; mettez-les ensuite à l’étuve , sau- poudrez de gomme et de sucre pour les grossir sur un feu doux, dans la bassine brûlante, avec trois livres de sucre cuit à la nappe : on les re- prend ensuite dans la bassine à tonneau pour les blanchir avec du beau sucre, à dose sufhisante ; on les fait chauffer et ensuite bien lisser et sécher. Eau de Groseilles, par M. CarDezLr. Après avoir choisi une livre et demie de gro- seilles bien müres, transparentes et fraichement cueillies, on les égrène, on les broie dans un mortier, en roulant le pilon pour ne pas écraser les pepins. Après avoir ajouté quatre onces de 132 HISTOIRE NATURELLE framboises , aussi écrasées, on rassemble le tout dans un vase de verre, que l’on expose pendant quelque temps aux rayons du soleil, ou à l’ar- deur d’un feu très clair, pour méler ensuite à dose convenable. Ordinairement l’on prend un demi-setier de suc de groseilles, par pinte d’eau, dans laquelle on a fait fondre auparavant quatre ou six onces de sucre. Après avoir agité le tout en versant le liquide d’un vase dans un autre, pour que le mélange soit aussi exact que pos- sible, on fait rafraichir pour passer et tirer à clair, soit avec la chausse, soit avec un tamis, en exprimant encore le mare avec la presse, pour conserver et s'en servir au besoin. (Wa- nuel du Limonadier, p. 9, déja cité.) Autre Recette. Épluchez des groseilles , et, sur trois livres de ce fruit, ajoutez une livre de framboises bien fraiches et non trop müres; exprimez le jus et passez-le promptement et légèrement à travers une étofle : versez ce jus dans des demi-bouteilles de verre ou de grès : bouchez-les et ficelez-les ; puis, avec du foin, assujettissez-les debout dans un chaudron rempli d’eau jusqu'à la hauteur du goulot des bouteilles, et faites prendre à l’eau deux ou trois bouillons. On laisse ensuite re- froidir ces bouteilles; on les porte à la cave, et DU GENRE GROSEILLIER. 133 on les enfouit dans le sable : ce jus se garde ainsi parfaitement une année entière. Gelée de Groseilles a froid, par M. Bosc. Écrasez la quantité de groseilles bien mûres que vous jugerez convenable ; exprimez-en le jus à travers un linge, et mélez-y autant de sucre qu'il lui est possible d'en prendre. En remuant continuellement ce mélange, on accélère la dis- solution du sucre; lorsqu'il n’y a pas assez de cette dernière substance , la gelée fermente dans les chaleurs; lorsqu'il y en a trop, elle candit : le coup d’œil seul peut guider dans ce cas. Cette gelée, faite sans feu, conserve tout le parfum de la groseille : on peut la garder deux ans, si on la tient dans un lieu convenable , c’est-à-dire dans une cave fraiche. (Bosc, Duict.) Gelée de Groseilles framboisée, par ma- dame PARISET. Il faut prendre poids égal de groseilles éplu- chées et de sucre concassé, dans une poêle ; mettre ce mélange sur un feu clair et vif, et le laisser prendre un seul bouillon couvert , c’est- à-direle retirer lorsque le bouillon, s'étant formé sur les bords, il s’en forme au milieu un autre qui, en peu d’instans, couvre la poêle entière- 134 HISTOIRE NATURELLE ment. Il faut ensuite passer au tamis de crin sans remuer, et couvrir de framboises le tamis sur lequel on coule la gelée. Madame REpouré, épouse du célèbre peintre, fait tous les ans, à Fleury, par le même pro- cédé, des confitures ou gelée de groseilles blan- ches avec une addition de framboises également blanches : elles sont blanches , transparentes et semblables à la gelée de pommes de Rouen. Des religieuses, à Saint-Germain, font des. gelées avec des groseilles à maquereau; elles prennent une quantité donnée de ces fruits, et y ajoutent, en sucre, un quart de leur poids. Autre Recette. Prenez une quantité quelconque de belles gro- seilles rouges avec un quart de blanches ; ajou- tez-y le demi-quart de framboises : mettez le tout dans une bassine sur le feu , avec un grand verre d’eau pour les empêcher de s'attacher au fond ou de brüler, et remuez-les avec la spatule. Lorsqu’elles sont bien crevées , et ont fait quel- ques bouillons , vous les retirez et les passez dans des tamis que vous tenez au-dessus des terrines, et les laissez égoutter pendant trois ou quatre heures; alors vous jetez le marc et passez le jus à la manche, puis, après l’avoir mesuré, vous versez dessus une égale quantité de sucre que DU GENRE GROSEILLIER. 13 vous avez clarifié et fait cuire au cassé; vous remettez le mélange sur le feu en remuant bien avec lécumoire; lorsqu'il monte, vous trempez l’'écumoire dans la bassine, ce qui em- pêche le jus de s'élever au-dessus des bords. Votre gelée sera faite lorsqu’en l’étendant sur l’écu- moire elle formera ce qu’on appelle nappe; vous la retirez alors du feu et la versez dans des pots : lorsqu'elle est refroidie, vous découpez du pa- pier blanc dans la dimension de l'ouverture de vos pots; vous le trempez dans de bonne eau- de-vie, l’appliquez sur votre gelée , et recouvrez ensuite vos pots d’un double papier blanc. ( ViarD). Autre Recette. Prenez six livres de groseilles rouges, trois livres de blanches et deux livres de framboises ;: ces fruits doivent être à un bon point de matu- rité : mettez-les dans une terrine, écrasez-les avec vos mains et retirez-en les rafles ou queues ; mettez alors vos fruits dans un torchon pour les presser fortement et en exprimer tout le jus. Mettez ce jus dans la bassine, sur un grand feu, écumez ; quand il aura bouilli pendant un quart d'heure, vous y ajouterez le sucre dans la pro- portion de trois quarterons par livre de jus : laissez encore bouillir une demi-heure en con- 156 HISTOIRE NATURELLE tinuant d’écumer. Pour vous assurer que votre gelée est suffisamment cuite, vous en versez une cuillerée sur une assiette : si elle fige, c’est que la cuisson est à son point ; versez-la dans les pots, et les couvrez deux jours après. Glaces à la Groseille, par M. CarDezzr. Choisir et égrener deux livres de groseilles bien mûres, une livre de cerises et demi-livre de framboises; les piler, les broyer toutes en- semble après en avoir extrait le suc en les pas- sant à travers un linge peu serré où un tamis. Sur une livre de fruit, ajoutez une livre de sucre cuit au petit lissé, et deux jus de citron : on peut , avec ce mode de préparation , obtenir des glaces plus où moins consistantes; et si elles étaient trop onctueuses , trop épaisses , On ajou- terait de l’eau jusqu’à ce qu’elles eussent les qua- lités désirées; mais comme au bout de einq à six semaines tous ces fruits disparaissent, il convient de se précautionner et de les conserver par les moyens connus, soit en les gardant en consis- tance de gelée, soit en mélant le suc exprimé des groseilles avec moitié sucre, pour le faire bouillir pendant quelque temps enfermé dans des bouteilles. Un peu avant de se servir de lun ou de l’autre de ces moyens pour faire des glaces, DU GENRE GROSEILLIER. 157 on les dissout pour les étendre dans de l’eau tiède ; on passe à travers un tamis ou une chausse, et l'on fait glacer, comme de coutume, lorsqu'il est refroidi Groseilles dites de Bar, par madame Gacon- Durour. Avec des aiguilles fines vous ôtez tous les pe- pins, en prenant le plus de précaution possible pour que les grains restent en leur entier; vous laissez ces grains attachés à la grappe, et vous ne mêlez point la groseille rouge avec la blanche. Il faut, pour cette confiture, demi-livre de sucre ou de cassonade par livre de fruit. Vous expri- mez du jus de groseilles, comme pour faire la gelée, toujours en séparant la blanche de la rouge, que vous mettez aussi dans des pots dif- férens , puis vous laissez bien sécher vos grap- pes, dépouillées de leur pepins : vous faites un sirop dans lequel vous mettez vos grappes et leur faites jeter deux ou trois gros bouillons , ensuite vous les retirez et les mettez à l'instant dans des petits pots de verre , à peu près comme ceux où l'on sert les glaces; vous remettez votre sirop et votre jus de groseilles sur le feu ; vous le faites cuire jusqu'au degré de gelée, après quoi vous remplissez vos pots avec cette gelée, toujours 138 HISTOIRE NATURELLE comme je l'ai dit, la blanche et la rouge sépa- rées. Vous pouvez en assurance étiqueter vos pots Groseilles de Bar; elle leur est parfaitement semblable , et coûte beaucoup moins cher. Groseilles perlées. Prenez de très belles grappes de groseilles müres ; trempez-les l’une après l’autre dans un verre d’eau, pour les humecter, et roulez-les dans le sucre en poudre; mettez-les sécher sur du papier, le sucre se cristallisera autour de chaque grain, ce qui fera un fort joli effet. Le sucre s’attachera mieux aux grains si on mêle avec l’eau une cuillerée de sirop quelconque. Autre Recette. On choisira, de préférence , de belles grappes de groseilles blanches de la variété à gros grains. Trempez-les l’une après l’autre dans un verre d’eau , dans lequel vous aurez ajouté une cuille- rée de sirop de sucre , et roulez-les dans du sucre pulvérisé très fin; mettez-les sécher sur des feuilles de papier d'office, le sucre se cristallisera ; dressez sur un compotier de cristal. C’est un plat de dessert fort élégant. DU GENRE GROSEILLIER. 139 Meringues farcies aux Groseilles a maquereau. Prenez six blancs d’œufs , trois onces de sucre en poudre, et la râpure d’un citron ; fouettez les blancs d'œufs jusqu’à ce qu’ils soient en neige ; ajoutez-y le sucre et la râpure du citron, et re- muez le mélange jusqu’à ce qu'il soit entièrement liquide. Mettez cette pâte sur des feuilles de pa- pier, formez vos meringues , rondes ou ovales, de la grosseur d’une noix , et laissez au milieu un vide; vous les saupoudrez, et les faites cuire comme d'usage. Lorsqu’elles sont bien levées et ont pris couleur, vous les retirez du four pour mettre dans le milieu une groseille à maque- reau , en ayant soin de préparer vos fruits comme il est dit en la recette de la Compote de groseilles vertes, et vous recouvrez la meringue pleine avec une autre. Pate de Groseilles, par M. CarDELLr. Choisir et égrener de belles groseilles bien mûres ; Ôter les rafles , les écraser, les mettre sur le feu, en y ajoutant une chopine d’eau ordi- naire; après quelques minutes d’ébullition , et lorsque le fruit est crevé, verser tout dans un tamis et exprimer le suc; laissez reposer ; coulez par inclinaison et faites réduire à moitié ; retirez 140 HISTOIRE NATURELLE du feu, et mélangez la groseille clarifiée dans une égale quantité de sucre cuit au cassé ; servez- vous, pour remuer, d’une spatule en bois. Dès l'instant où vous apercevrez le fond de la bas- sine , coulez dans les moules pour la faire sécher à l’étuve et conserver à l'abri de l'humidité. Si, dans la pulpe obtenue avec la groseille, on in- corpore une certaine quantité de celle de fram- boise, on rend la pâte encore plus agréable au goût. Pruneaux de la Groseille à maquereau, dite la verte longue. Les grains de ces groseilles seront cueillis mürs, et arrangés un à un sur de petites claies. On les mettra au four à la sortie du pain; laissez- les jusqu'a ce qu'on le chauffe de nouveau; et avant de les y remettre, retournez ces grains un à un. Retirez-les, et les remettez plusieurs fois , jusqu'a ce qu'ils aient acquis le degré de siccité que vous jugerez convenable. Vous les ar- rangerez, ainsi préparés, couche par couche , dans des boîtes garnies de papier, après toutefois les avoir étalés quelque temps dans un lieu aéré. Ces pruneaux sont excellens. Ratafia des Quatre Fruits, par M. CarDELLI. Choisir quinze livres de belles cerises bien DU GENRE GROSEILLIER. 141 mûres, leur ôter la queue, y ajouter sept livres de groseilles égrenées , trois livres de framboises ; mettre le tout à la presse, et extraire entièrement le suc que ces fruits peuvent contenir, dans le- quel on fera fondre, par pintes, six onces de sucre blanc. Mélanger exactement quantité égale d’au-de-vie rectifiée avec deux gros de gérofle et un gros de macis; laisser déposer le tout pour décanter, tirer à clair, et conserver dans des bou- teilles bien bouchées. Ratafia de Fruits rouges. (Manuel du Confiseur. ) Après avoir choisi quatre livres de cerises ; guines noires et merises, de chaque une livre ; groseilles , fraises, framboises, de chaque deux livres, on les épluche , on les écrase ; on fait in- fuser le tout, pendant quinze à vingt jours, dans suffisante quantité d’eau-de-vie , et égale au jus des fruits, pour passer au tamis, et tirer à clair à travers une chausse ou un linge. Pour chaque pinte de liqueur on ajoute deux gros d’a- mandes amères concassées, deux clous de gérofle, vingt gros de cannelle, autant de macis et de poi- vre blanc, pour faire infuser de nouveau pen- dant l’espace de deux mois ; décantez, et y ajoutez demi-livre de sucre pour pinte de liqueur ; lors- 142 HISTOIRE NATURELLE qu'il est fondu , on filtre , et l’on conserve dans des bouteilles bien bouchées. Ratafia de Cassis. (Manuel du Confiseur. ) Égrener deux livres de cassis bien noir et bien mûr; Ôtez les queues à de belles merises choi- sies , une livre; écrasez, comminuez ces deux fruits l’un avec l’autre; ajoutez feuilles fraîches de cassis contusées ou coupées menu, six onces, gérofle et cannelle, de chaque demi-gros; mettre le tout infuser à froid dans un endroit à l’abri de la lumière dans une cruche non vernissée ou un grand bocal de verre, après avoir versé dessus six pintes d’eau-de-vie à vingt ou vingt- deux degrés, et laissé pendant l’espace de qua- rante jours, passez au tamis ou à la chausse ; faites fondre trois livres de sucre dans une pinte d’eau; laissez refroidir , et mélangez le tout exac- tement pour conserver dans des bouteilles bien bouchées. Autre Recette. On fait principalement du ratafia des grains du cassis. Pour cela on les écrase, on les passe dans un linge, on mêle leur jus avec de l’eau-de- vie à dix-huit degrés, et on ajoute moitié en poids de sucre , avec un peu de cannelle, de gé- rofle ou autre aromate du même genre. Cette recette a été empruntée à M. Bosc. DU GENRE GROSEILLIER. 145 Batafia de Groseilles, par M. Vraro. Procurez-vous quatre pintes d’eau-de-vie, deux de jus de groseilles, deux livres de sucre concassé , un gros de cannelle aussi concassé , un gros de gérofle. Vous avez égrené vos groseilles, avant de les mettre à la presse pour en exprimer le jus ; vous avez rectifié l’eau-de-vie, en y ajoutant les aro- mates ; vous réunissez les liqueurs et les laissez reposer pendant un mois ; après ce temps , vous décantez le mélange, y faites fondre le sucre, et filtrez le ratafia. Autre Recette, par M. CarpezLr. Égrener suflisante quantité de groseilles bien müres pour en extraire, en les comprimant , deux pintes de jus; après avoir rectifié quatre pintes d’eau-de-vie ordinaire avec cannelle et gé- rofle , de chaque un gros , pour la mélanger avec la groseille, et la laisser infuser pendant l’espace de trente à quarante jours , décanter ensuite et y ajouter trois livres de sucre; lorsque ce der- nier est entièrement fondu, on passe à la chausse pour tirer à clair, et conserver dans des bou- teilles bien bouchées. Quelques uns, au lieu de cannelle et de gérofle, y mêlent une certaime 144 HISTOIRE NATURELLE m — quantité de framboises, ce qui sert encore à l’aromatiser d’une manière agréable. Sirop de Groseilles, par madame Apansox. Prenez dix livres de groseilles rouges égrenées , deux livres de cerises sans queues ni noyaux, deux livres de framboises; mettez le tout dans une bassine avec un verre d’eau , faites frémir à petit feu sans remuer. Quand le jus des fruits est sorti, versez-le dans un tamis placé sur une ter- rine ; laissez égoutter jusqu'à ce qu'il ne tombe plus rien. Alors pesez le jus, prenez le double de beau sucre; faites-le cuire au petit cassé avec un verre d'eau; écumez-le ; remettez-le sur le feu , faites-lui faire un seul bouillon; laissez-le refroidir dans un vase de faïence ; mettez en bouteilles , il se garde un an. Szrop de Cassis. (Manuel du Limonadier. ) Après avoir choisi du cassis bien mür, après l'avoir broyé dans un mortier de marbre, pas- sez-le au tamis ou dans un linge, pour en tirer huit onces de suc exprimé : laissez déposer à clair; faites cuire ensuite quinze onces de sucre blanc, au petit cassé; versez dessus et laissez bouillir un peu; enlevez l’écume, retirez du feu ; après quelques minutes d’ébullition, laissez refroidir à moitié, pour mettre en bouteilles. DU GENRE GROSEILLIER. 145 Vin du pauvre , par madame Gacon-Durour. Il faut prendre trente livres de groseilles rouges ou blanches (cette dernière est plus douce et plus juteuse), autant de livres de cassis, autant de petites cerises, queues et noyaux; mettre le tout dans un tonneau et le broyer avec un grand 5 bâton , puis faire bouillir deux litres de genièvre dans cinq à six pintes d’eau , y ajouter une demi- livre ou une livre au plus de miel, afin de bien faire fermenter le genièvre, puis le méler après qu'il aura fermenté avec le jus des fruits. Quand il aura été remué trois ou quatre fois en vingt- quatre heures , on fermera le tonneau et on l’em- plira d’eau : cette seule quantité de fruits doit donner cent cinquante bouteilles d’une boisson salutaire. On peut encore, pour lui donner plus de force, y mêler une pinte ou deux d’eau-de-vie; alors il n’y a presque point de différence avec le vin. (Recueil pratique d'Économie rurale et domestique. ) Vin de Groseilles a maquereau. On en fait (des grains de Groseillier épineux) un vin assez généreux; pour cela, on met dans une barrique une certaine quantité de groseilles ; 10 1406 HIST. NAT. DU GENRE GROSEILLIER. on y verse de l’eau chaude, et on tient la fu- taille bien bouchée jusqu'a ce que l’eau soit im- prégnée du suc de la groseille; on y mêle du sucre et on enferme la liqueur dans de grands vases de verre que l’on bouche avec soin : elle est bonne à boire au bout de quelques mois. (DESFONTAINES, Arbres et Arbrisseaux, 2, P- 90.) l'in de Champagne imite. En Écosse et en Angleterre on imite le vin de Champagne avec les groseillés à maquereau en- core vertes; on les fait fermenter avec l’addi- tion d’un dixième de sucre brute, et après quel- ques mois On obtient une liqueur blanché et mousseuse, qui, par la chaleur, ressemble assez au vin d'Épernay; mais 1l est bien loin d’en avoir le goût et la saveur. FIN. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CET OUVRAGE. AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR. ............. Page |] VANT-PROPOS. 2 LR RSR. RTE 22 v TABLE ALPHABÉTIQUE des noms des auteurs et des titres des ouvrages cités par abréviation. .......,...... IX MONOGRAPHIE ou HISTOIRE NATURELLE DU GENRE GROSEILLIER. CHAPIFRE PREMDR , 2. ue Séeqe 2e SU Page 1 De là Noture du Graseillier.. 3:20. Ce ibid Prplheahon dé le Fieurex 2,2. 8 Coaune, Else is US EU > 9 Description des espèces et variétés du Groseillier. . ibid. PREMEÈRE DIVISION Le 2 CR FU VENU 2 tbid. AIUDDÉS:. Saeate sil le SG Der NES 0 te ibid. Groseillier rouge ou des jardins.............. tbid. —— à gros fruits rouges............... II a NN AN FEUIÉS ÉOSCS. ee sm Us Ne à on ot tbid. 148 TABLE Groseillier à fruits blancs.............. Page 12 —— à fruits perlés...................1bid. —— à feuilles panachées ......, ...... 13 à nervures blanches .......,.,.... 1bid. | —— à fleurs en épi............. ecte NU SR HÉRES TDR LR Re» prete eu mio nue . L Thu, ——_ de ROeRe. 2.0 rec ec een Re © —— à tiges tombantes............ Le ENT = M 'ICouChEs eee ir —— des Alpes........... EC IeR EE CINE | ‘hooranti AN Mere raz ASSET > ce 21 —— obscur......,... RTE te sl 20e DEEE | Naviré Mass 2 pif. MIMUERE ARE —— de Pensylvanie.................. 25 —— , doré SALE Le Mec EEE 27 —— à feuilles palmées................ 28 —— visqueux....... eh es ces E) —— à sépales trifides........ as Se ST ENR DUT VA itiges Toiles. ..: 2.4... 20e: IDD — à feuilles de vigne ......../......101d. —— ‘| à feuilles blanches : Le MER ST —— à feuilles ponctuées.....,....... De: Dre —— à feuilles cunéiformes.,........... tbid. DEUXIÈME DIVISION ......... Rte ee de lee 0 UE 2 DES MATIÈRES. 149 Groseillier à deux épines .............. Page 32 ———— | déd pIErréS. 27 nai crois SRE 2 BAOISIEME DIVISION à o «om sie» De s se dés Momaiesee : JU Groseilliers épineux à grappes portant peu de JEUTS CD de JIUHS. dan ue ete Aude DIE: EFOSCIINER ÉDINEUS. 200 ae ee a 1010 LA UÉe Wariétés' du Grosallier épineur...........:... 37 Groseilten maquereat.. "4... ... TOI. de fut SSe. 'O Re 2 097 …. blanche hssé.... / SAONE 0 + erosse verte longue, . 22: 2eme ass . tbid. A DOME FUMER > ms nes «Date de M 2e QE DCONlCHE de CHU. 2. dede : sr de ES AT DTUSSC. VERLE TONdEN dec Made ES D 8 © Q D TURN HE a naines De. de 2} ÉDITES TOUDES «0e se elele soie ne mie eee TT LA BTOSSE VIOIGELE ANPIAISE ee 2e Sete ae 2 218) LEO . belle ambrée.. . ... RE CURE NE LEONE Lo À HOBTESSBa Te ce se eee lee au ous à = V0 EE) . sanglante ..... D De Ce Ji Ain Gr NEC RASE ST ae CU 'AUCUX COULEUTSS sa oser ase nasale à VOL: L : LA . à long pédoncule. .... PEER APRES NS: DORE ER Groseillier à feuilles d’aubépine........ Se —— à fruit piquant........ RE DRE AIRES à | —— TENVersé. ee. APRES ER 54 x =) œélensinnensiit À 150 TABLE Groseillier hispide .......... Sete à 2 1 11PBEES 00 ne a fenilles rondes RENE NE à Groseilliers épineux que les auteurs ont indiqués par des noms, sans description... .......,.. 56 Tournerort, Institutions de Botanique. ...... tbid. Jardins d’horticulture de Londres. ........... 58 Bosc , Nouveau Cours complet d'Agriculture. ... 59 Noïserte , Manuel du Jardinier......... se VOD PAL EAN L'ÉSSNRRSERERREERS dj dde ÉeSee 1107 De la Culture du Groseillier.. . 24e Je sept . ibid Inrnonsenons Leo dass à AE se ibid Terre, engrais, exposition qui conviennent aux Groselliers LEUR LAURE. * pic ES : 067 Decre se PNR Re RM a le et du à ULtN HETEERS ibid. DTA VI TANISNNNENENTS ete a BAS À DES CORRE si 72 Exposition... --..- "2: Harris is DONNEES Multiplication du Groseillier............. RL SBBIS ne ie de le reel) fab 14. die SUR EN GRR: Tableau de comparaison entre la multiplication du Groseillier par le procédé des semis ou celui des boutures....... ORALE 5 A M 0 Éclats ou séparation des racines.........4..... 82 Marcottes. si 2400 0 Tr RIT sésseresse 83 Bputures. | 2.00 00 AT RCE FRONT RU ED 2: PONT A A BAT LEA “ss 180 — en approche... EAN MAMAN T EN Ps RE se 87 DES MATIÈRES. 191 Greffe en fente............ À LR Page 89 2 en /écason /, CIONMRMRE 00 HOUR, 90 rasementes 1440 #1 ER TES Ne soie rs OZ Habouxs 25.150 RAIN ESA TE PATRT ETC À. Paille: :::3:143 MANS TAN te nn Mer Le ; L9b Culture en grand...... PANGENTE PA RENE... E00 Champignons, lichens , mousses qui épuisent ou font'pérmitle Grosedker : >. : ERX 9,60€ 4.100 Insectes qui vivent sur les Groseilliers ........ 111 Cisprine AV... 0/UNIE 7e RON DACHSA QD UN 114 Économie domestiques : PMHELERNEN SAR DO HET, .. ibid. Beslarams 24 SSP 28 à ie dos 115 Ex Médecine et la: Chimie. .:,....... 1.0.0 117 Extrait de l’Héstoria Plantarum de J. Baumin... 118 Économie domestique . ........... cr dE 123 Compote de Groseilles. ..............: ch o1a24 Confiture de Groseilles . ....... Ben A A ‘0827 CEonserve; de: Groseilles "ere SR 129 Dragées de Groseiïlles. ..........._....... 131 Eau de:Groscilles. SR ER EMRRNNSS enerrs SR ibid. Gelée de Groseilless 52 ae 133 Gelée de Groseilles framboisées, ........... ibid. Élaces à la Groseillen.. sur nes HA 136 Groseilles dites de Bar.......:......:..... 137 Groseilles perlées....................... 138 Meringues farcies aux Groseilles à maquereau.…. 139 152 TABLE DES MATIÈRES. Pâte de Groselllése....4 farm it Page 139 Pruneaux de la Groseille à maquereau ...... 140 Rataña des quatre fruits... ... fes vel tonte Rataña de fruits rouges... ... RL NL: : Rataña de Cassis.4.. 200000... ÉPEER Rataña ‘de Groserlles 5-1: desstts 3 S Sirop de Groseilles........ RP PT AE ti Sirop de Gassis........ see ol 45e Hed CORNE Vin du pauyres ni} ele Aeere Jen 910448 tes Vin de Groseilles à maquereau.......,....1bid. Vin de Champagne imité......... de ss RO AVIS AU RELIEUR. Mettre la Figure x en regard de la page 8. Mettre les vingt-trois autres Figures à la fin de l'ouvrage, selon l’ordre de leur numéro. DE L’IMPRIMERIE DE CRAPELET, rue de Vaugirard, n° 9. Prosellars a giafhes. Lg 7e ES D 12 LA Conneva del + Zÿd Langlurné A Sastal. CP LAN 7 e/U0cd EuViun 4 * . 25e (jroseiller de Jardurs. 1 \ 1 [ ï À “cran R Ha ea " + Î À CNE L DUR nl ï {l ] ti ' PAS (LU | CLP 1 ï ‘re . 4 l 4 nue RAM AM air à f CRUE [n, 14 LUE M ITer LA l fl La ] TA RTE #1 1 = CA { SN RON me NT ut A AU ÿ Lodel. 2 lors a ; 77224 1 LA Corella del. Lih de Langlumé. . J À es album se (roseillec Blanc. ( \ HOT Al Lo % nn 4 RL Ê He: À à I. DA n À: L'ART Vo Era Lu { (TA TEA N'a D feu | É odeilleté à grafhed. LU Canneva del ) FE Léh Le lame. APadca Aabes Nufescens Lx petite rousse. ar PUITS Tv. 1 4 f nie PAU AU Le CE W PAU An (LRU NL MU p HUMUIN A gp boit fr HAUT æ y où mu | ou LA ju At PAR TA CAO RO nd | { 4 k 14 TE LEFT AC LA 4 DJ LP f Groseillors AVI CZE 2 LU lansteva del Lith. de Lunglumé D. f ; PAibed pugerre + l : Je Cass (6. 1 W j \ Pl Lit L me HAN M'A PUS pr va tas et vi x 4 unes UT NUS Ent | CM né 14 Van ( | Mi AU: br —— les (juodeille T4. LA Canneva del Léh de Laxrglumé 7 (4 L 6 7 V4 VA Res AA CAD (74 VAT: Jul ad lt : La Glauche lisse Ÿ , A] 7/4 JA Jes Groseillerd Lg. 7. 12 ea D , A) 101 AL A CTI 4? vida da gros)e verte louque L { | 'IMÉOEN AUTONET Fn/e LV LP (ytoseillets A LA lonneva du Zik de Largluré LL. Jascol ÉD ‘ id AlLUbef ra CAIN var Carnua : ) | La coulearv de chaix AUS ME 1. Li pie EN UT dE 1 DO UN ANA n # id AN 10 "Ni Eu | | f 1 À \ M th | Fi mi D 4 \l CENTER P NE RACE Nike * on L on ge FE CD Le 71 CR QE L i A { 15 At be fi DAV dE D FRS Hoi vel tk 1 AT PRINT ATOME LU 114 1h Un Nom AU fl kr "1 ( NUE l À PAU UNIT AU W l k fn { qu} 1 M ï PACE N.A02 A 1, TON 1 À À LATT P (LI LA 0 Fall euù FT TER AIT ; TS 1 LÉ fa { t À Ù À ver ' ni LP 1ù lon ÿ a Al } (l } (. \f Û à il fin l 110 f D À ; Ê à M 1 p l 1 J À . 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Connevu del Lih. de Langlume. 4 Pascal PR iles UV CTWAA, var sangunolenta. Ja Ja valeur te”. ATEN L ALU h L (En : il © NE LT! dE a ME UN LORS ES UN j 4 (DATENT (Ta MAN A AM ut 4 DOTE EU " y Li TT EEE OIL 1 EL AUTOS A DT ER 0, PR j} he PR à | NT nu ; AT A AL 4 :- 1 "À MP AE A CA ON PCR | A A 0 ‘ M CA NUE Da ER 4! M'A r'4 Fe! MC A2 I om oh eu ire j “1, À tre Vi UT EAU Cou (à ji 0] MON UE EE” NE ". Du RES Pl LS Ni { k : Ne. LA pi ; | rt : | AE PAIE Ur À 1er et 1 ' AL TS me - Ce } ti M ne : d | - à. 1 HET | nl = f [e } | SPAIN + : ne: Lt AE SE CU NEA rh Fa 1 1 ï Le : É { l of | KNEN "À \ MONTRENT } È IN Re } Oe, L . \ j 3 1 Su 1} W ; l (4 | ï = La [l , \ LU] % f \ PA] L! u \ | U n (DR \ j Ÿ, { À + fl ñ { 0 qu | NOT | * ñ : | f « à ll . 4 | = l k t fau ui \ 4 f ia } | " 14 l t ( LR 1 d l x . l'A Fr 5 (1 Li 14 " A j il VAE Re ï sui | ® Myth ne + ï (l # } LA l 1 À ! Fa y \f [ 4 ui] ( 4 r " RAM PL | ; He TA in in d d'h \ | Û | l44 0 ï \f l Î ! n 1 + 1 " l VAT APE LU j Li} l Lr Mange NE ; 7 27/1 a , ( jiosert td. 7 1. LA Connea dé «4 Lit, Luh. le Langlure 7 . b Hibes uv C 74 d, var Jonge-peduta. Jo (y Loseille à lou J pedoueue , tn | LT GA ON Ù ve re0l CAL (l (1 } \ Ï 4 Il VAI | Fret À MAL ai [ SE \ ART NT ‘ ti Da L ; PA l # (40 1 MAIS 4 AL | \ h ni je L ‘' ‘ 7” il [l ñ 1 ( i } 1 JT ù ni # F4 L | 1 l | ; l 4 # d .. f " ” À Y nl à ï Ÿ N SRE ST ! Par LU tra RE 0 Y À + f 1 1 \ , 1 i ! û b, L tou [CT ÿ 1 7 (ji odeillers Pig. 10. LL Caruva du. uw Lik : Li de Langlumé ALES UVi crifha var. Sujeotot Le (roserller à deucc couleurs . BOTANIGA nn laAROEN. Lo nel A TEL Lil ANT AR h' ain TN LH AT | it va Nm EU a Von PAT UN AT AR PU dt “ 4 old 7 20 L.Œ Canneva del ot th Lith de Langlure- PAR CE A 7 | A es Ava crafia vulgarts L ni : ME Je (fvosei lex epritetax 0 | LIBRARY GARDEN. fe 0 LADA : NEW YORK À BOTANICAL es Go He td Li. 21. 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