pr F FAg dE io Di ATEN NE ; x Sur à Poe DE T1 ant NRCES AUDE Ale nue are w È Cu H À 5 + sy lnd è LUnC AN Te tan NA À 5 à . her 1 968o CE pat ; d' LE 1 (0, 1/4 2 … Library of the University of Toronto ra AS rs pe ME = er EE 2e ge" 2 RSS AT, pe ne nyre PO ET M ST ETES La “= # { ee FX \fi at K THAUTT À (u ve: 4 hi JAN | 2h it Ne NI Re ba die e 2 7 Lanta M f. ee: : ee — KO = = T— KO d LL = QT TS Rafteau ou Herfe compoléede 2 r.dents de Char- ruë, & 22. cheuilles de fer d'vn piedde long ; qui rend la terre fort lesere & menu. ii E4 tri LS ARO TT v è \115% 2 NA ÿ4 t ADR DEN EE dé - HN : E | < Dhs Loge fans frais , pour conferuer les raues & na- ueaux pendantl'Hyuer; les tenir à couuert de la pluye, & les empefcher de pourir. Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa htip://www.archive.org/details/moyenpovravgment00call ZE — EE — = — Machine pour hacher les raues & naueaux > vn homme en fera plusquedixauec des coufteaux. ET TL LL 3 EUX d.. | Le | « L: MOYEN POVR AVGMENTER LES REVENVS du Royaume de plufieurs millions. Cela fe peut, augmentant le reuenu des Terres, on peut faire que le Beftial, produira 2. fois plus de profit qu'il ne fait. Ilyades Brebis qui donnent 2. Apneaux par an, & 2. fois plus de laine, & plusfine que celles de France. 11y a des Vaches qui donnent auf 2. fois plus de laict, & de beure que les noftres. | Et pour les païs maigres, il y a des Chevres qui ont auf 2. fois plus de laiét, 8& meilleur que celuy de nos communes, dont le poil eft fin & bon à faire Camelots, il ya detous cesanimaux en France qui ont fort bien reüfMi. Si on eftablit ces Brebis par tout, on multiplira la laine, les draps diminueront de prix. Si on eftablit ces Vaches & ces Chevres, on multiplira le Jaiét, le beure, & le fourmage, les Ouvriers viuront à meilleur marché, & rout le pauure Peuple, lesmanufa@tures qu'ils font diminuerontauff de prix. DE DIE: A MONSEIGNEVR CHLDBERT. Par le Jieur QYERBRAT CALLOET, Confeiller du Roy en Ses Confeils , cy-deuant Adnocat general en la Chambre des Gomptes de Bretagne. es À PARIS, Chez Denys LANczorïs le Ieune, au Mont Sainét Hilaire, dans la Court d'Albrer. M. DC. LXVI. LME a EE", à 4 \ HE are . pa: nas Fa 1732 2 A MONSEIGNEVR COLDBER"T. CHEVALIER, BARON DE SIGNELAY,, Commandeur & grand Threforier des Ordres du Roy, Confeiller de fa Majefté en tous fes Confeils, Intendant & Controolleur general des Finances, Sur-Intendant des Baftiments ; Arts &: Manufatures de France. ONSEIGNEVR,: Le Soleil efclaire Les petits ; consme les grands; les Bergers, commeles Roys, éxles pauures comme Le riches: Ces intelligences, ces anges tucelaires qui con- dus/entlemouuement des Cieux, condufint auf inf qu'au moindre des hommes , em vous Mo NSE 1- GNEVR,parmy Vos emplois ; grands ; snftres » Cr ef 4 clatans ; vous abaiffez vos Joins sufqu'aux moindres chofes pour le bien du peuple, x luy donner le moyen de viure dans laïfe € l'abondance: te/moin ces manufa. £tures que vous effabliffez partout, € ce grand Com- merce des Indes , qui[era vn iour l'honneur, la gloire ex La richefle du Royaume. Vous ne pouuez manquer, Monfeigneur , Yous imi. tez l'exemple des Royaumes voiins qui ontresf$i, vous marchesfur leur pas , ie le fais voir par vn petit difcours qui repond aux obieËtions que l'on fait contre cette entreprife. Tous les bons François, doiuent contribuer à l'execu- tion de vos bons deffeins, pour y contribuer de ma part, voicy des memoires que vous m'aucez commande de dref: fer, font des moyens pour augmenter le reuenu du Royan me de plufieurs millions,ausmentant lereuenu des terres, fafant que le beftial rapportera deux fois plus de profie qu'il ne fait. Il a des Brebis qui donnent deux e Agneaux par an, fouuent quatre, €x deux fois plus de laine ,eplus fine, que celles ae France. Il yades Vaches qui donnent auf$i du lait x du beure, deux fois plus que les noftres ,é dans le paës maigres où les Vaches ne reiffiffent pas, ily a vnerace de Cheures qui donnent auf$i deux foi plus de laitt © meilleure que celuy des noftres, Le fourmage excellenr, € le poil fin, © bon a faire des Camelors. Larace de ces Brebés €) Vaches, et cvenuides Indes SE en Hollande, eo de lacnvn canton dela Franceil ya so. 4 co. ans, où elles ont fort bien reiff, ‘ay eflé Les voir cemefuis enqués exactement de tout , la façon de léséle- ser, conduire > nourrir principalement l'hyuer ,€x à peu de fra , ie le diray dans l'inffruttion qui fuit. Le prix des drapsdiminuera, @ celuy de tous lesow- urages de laine, fi on e[fablir les Brebx par toute la Fran. ce ; le Royaume en produira deux foñ plus qu'il ne faut. Le prix auf$i diminuera de toutes les autres manufa- Cures quifefont en France, fil'on peut diminuer le prix de la nourruure des ouuriers qui y tranaillent; la plufpare ne vinent que de fonrmage, de lai£t ou de beure ,fuinans l'yfage differend des Prouinces; ces Vaches ex ces Che. ares en donneront au double, ex ainfi les ouuriers viuronc a meilleur marche, @) tout le pauure peuple; qui benira le Roy € voftre miniflere, fi vous multiplies la M anne dont ils viuent. M. le Duc Mazarin vom à parlé de moy , MoN- SEIGNEVR , vows auez defiré de me voir, €x comme ous ne fong «24 a [oulager le peuple , vous m'auczcom- mande de dreffer lesmemoires des mefnages cy.deflus, afin quetout le monde les/çache, lespratique, éx entire profit : l'ay obeyaux ioye , quoy que cétemploy d'abord paruf} vnpeu éloigne de ma premiere profefion ; ‘ay efté Officier, mnaë plufieurs 1lufres dans l'antiquité € par- my nous ont traite telles matieres; er quand il n'y auroit Mon/eigneur ; que vofire feul exemple ; vous qui pre. nez, foin des moindres chofes pour le bien du peuple , cele € doitfernir de rerle a tous , © nous animer à feconder vos bonnes intentions; Et puis dans l'Efcriture faincle, le fcruiteur du Centurion , eff loiïe quand il e$t debour,com- me quand il court; c'eft a dire , que l'obeïffance donne du prix aux actions qui de foy n'en auroient pas,er ain- fi, Monfeigneur,iem'effimeray trop heureux € trop ho- noré , fiie puis contribuer quelque chofe, al'execution ds moindre de vos bons deffeins , ie fuis tres parfaitement, MONSEIGNEVR; Voftre tres-humble & tres: obeïffant feruiteur. CALLOET QYERBRAT. 1 SU + 1 1} - D NP MER À * VA SX Ÿ A O0 ET re > ÎLE LP: Ml CLRDEA7/2 M M = 0 y N a dit dans l'Intitule, qu'on peut L augmenter le reuenu du Royaume de é plufieurs millions ,augmentantiere- ù uenu desterres, failant que le Beftail S RAA rapportera deux fois plus de profit qu'ilnefait; cela fe peut. Ilya vneracede Brebis, qui donne 2. Agneaux paran , & fouuent, 4. & deux fois plus delaine , & plus fine que ceile de France. Ilyades Vaches , qui donnent aufii deux fois plus delaiét & de beure queles noftres. Etpour les paysmaigres,oùules Vaches, ne pro- fitenc pas ,on peut y eftablir vne race de Cheures, ui viennent de Barbarie, quidonnent 2. à 2. fois plus delaiét & meilleur quecellesde ce Royaume, lefromageen eft bon, & le poil fin à faire came- lots. À 2 Cette race de Brebis & de Vaches, eft venuédes Indes en Hollande , & dela en France, il y a defia long-temps ; & y reüfiffent fort bien; les premieres furent amenées au marais de Charente & puis dans ceux d'Aulnix, & de Poiétou; j'en ayencoreveu, chez des Curieux aux Prouinces voifines , ie me fuis enquis exaétement de la façon de les efleuer, noircir,conduire, leurs maladies & remedes, iele diray cy-apres: Depuis que Monfeigneur Colbert m'a commandé dedrefler cesmemoires, j'y ay en- core efcrit, & en ay eu vneampleinftruction,outre quei'entends vn peu ceménage, j'en ay chez moy d'ordinaire, 30. & 40. l'Efte. Sila race de ces Brebis qu'onappelle(Flandrines ) eftoiteftablie partoutle Royaume; premierement ilyenauroit plus qu'iln'yena,ellesen donnent 2. paran & fouuent 4. Secondement quand on n'en nourriroit pas plus qu'on en nourrift prefentement, la France neantmoins produiroit 2. fois plus de lai- ne qu'elle n'en produit. Ces Brebis en donnent z. fois plus que lesnoftres , & elleeft plus fine; & ain- files draps diminüeront deprix , & tous les ouura- gesde laine, l'Etranger n'en apportera plus, l'ar- gent demeurera parmy nous , & ne fortira pas du Royaume. $ Sices Vachesencore,& ces Chevres eftoient efta- blies par tout ,il y auroit deux fois plus de laiét,de beurre & defromage qu'il n'y a , cesdenréesdimi- nuéroient de prix ,les Ouuriers viuroient à meil- Jeurmarché, & tout le menu peuple & ainfi leur trauailne coufteroitpas fi cher , & leprix dimi- nuéroit de toutes les Manufaétures qui {e font dans le Royaume. Outrecelatout Île pauure peuple viuroit plus à l'aile, la plufpart nemange que du pain, fans vne goute defouppe, fans beurre, fans lait , fans fro- mage, principalement dans les Faux-bouros de Pa- ris,l'yenay veunombre, on peut mulriplier cette manne, le Roy en fera benit à jamais , & les foins de Monfeigneur Colbert partous ces mal-heureux qui menent vne vie languiffante. Ileft facile defaire l’érabliflement de cesbeftiaux par tout le Royaume , fans qu'il en coufte rien au Roy nyau peuple, auant dele faire voir il eft bon de refpondre aux obiections que l'on peut faire con- tre, 1. On peut dire queces Vaches & Brebis ont per- du beaucoup deleur fecondité, les amenant des In des dans l'Europe, & d'vn pafturage gras dans vn maigre ; que la race fabâtardiera; 2. Qu'ilencouftera beaucoup à les nourrir, & quece couftage , équipollera souexcedera le profit qu'on entirera. 3. Dedansles paysmaigres ,oùil y a peu de fou- rage, le beftail mourral'Hyuer, du moins languira {ur tout les Agneaux primes, que les meres l'Hyuer n'auront point de l'ait pour ennourrir deux. Que cette race de Vaches, Brebis, & Chevres coufteracher ; & qu'on ne pourra en trouuer vne affez grande quantité, pour peupler toute la Fran- ce. 1 eft vray,que la race detous les animaux qu'on amene des Indes & pays chaux dedans la France, degenerent beaucoup, celle-cy a efté premierement amencedans la Hollande en France, dans des Ma- raisoùle pafturage eft gras , & de ces Marais dans des pays plus maigres, & neantmoins ont reüfh par tout , plus ou moins, mais toufiours elles con- feruent cette fecondité au double & au triple, au deffus de celle du canton ou elles font , i'ay efté les voir exprés, & me fuis enquis de toutexactement. Parexemple dans la Hollande ces Vaches & Bre- bis rs $ bis, font plus belles, plusgrandes, & donnent plus de laict & de beurrequededans la France, celles des marais en France en donnent plus que celles qui font en pays maigres , mais toufiours elles con- feruent leur aduantage au deffus des beftiaux du paysouelles font, & rapportent au double, & c'eftaflez, pour dire que fi l'eftabliffement en eftoit fait par toute la France, il yauroit dela laine au dou- ble, & du laict, & dubeure, & du fourmage. Nous voyons quetousles animaux qu'on nous a apporté des Indes, quiont püs'abituer parmy nous, font plus feconds , queles noftres , les Pigeons pa. tus la race eft venuë des Indes, s'ils font bien nour. risils font des petits tous les mois , mais quand ils neferoient pas mieux que ceux de France, ils font toufiours plusfertiles qu'eux au double , onle voir par experience, cela vient donc de la race & non pas de la nourriture. De mefme pour les Poulles d'Indes, quelque maigre que foit le pays où elles font, & qu'elles ne foient pas mieux nourris que l'autre volaille, elles feront toufiours plus grandes que nos communes, quandelles ne feroient que palturer , & que les no- {tres fuffent nourris de grain. Pour faire voir encore quelarace y fait plus que 6 lepafturage, dans ces Marais de Poitou , & autres voifins ,ily a des Brebis communes qui pafturent auec celles dont la race eft venuë des Indes, & nceantmoins ces communes ne donnent qu'vn A- gneau par an ; & de la laine vne fois moins, que cel- le de cetterace des Indes , qu'on appelle , Flandri- nes, & font en mefme pafturage & conduites de mefme façon ; ay veu cela en diuers lieux, prin- cipalement en deux Meftairies dont les terres fe joignent ; dans l'vne, iln'y auoitque des Brebis communes ; qui ne rapportoient qu'un Agneau paran , & dela laine à proportion, chezfon voifin il yauoit de ces Flandrines , qui en rapportoient deux & fouuent quatre, Va de ces Meftayers me dit l'an paflé, qu'ilauoie vne Brebis qui luy en rapportoit 4. reglement tous lesans, & que l’année d’où il parloit;elleluy en auoit donné ç.en13.mois, cela me futattefté,par fes voi- finsen prefence de ; .ou 8. perfonnes de qualité de Maran, ce Meflayer s'appelle Maixeaux Vergneau, il demeure dans le Marais fauuage , & me dit que les Brebis de cette mereluy en donnoienttoufiours quatre. Pourla quantité delaine , le feul pafturage n'y fait pas aufli , ny la grandeur du corfage;,larace y fair plusque cela , il y a dans ces Marais certaines en T4 Brebis baftardes , dont le pere eft Flandrin, & la merecommune, cesbaftardes, nefontgueres plus grandes que leur mere ; & neantmoins donnent deux fois plus de laine, & plus fine; ellesfonten mefme pafturage & en mefmeeftable, la race donc fait plus quele pafturage. Nousen voyons l'experience , dans la race des chiens, l'vn a le poilras, l’autre a le poil long , le Leurier par exemple & le Maftin , ont le poil court on ne peutlestondre, les Barbets au contraire, ont le poil long & épais,on les peut tondre deux ou trois fois l'an, & cependant ils font nourris de mefme nourriture & en mefme maifon. Pour ces Vachestout demefme, cette racevenuë des Indes,qu'onappelle{ Vaches Flandrines ) don- nentdulaié toute l’année , fans difcontinuation, quoy que plaines & preftes à vefler , à la referue de de trois ou quatre jours; celles de France au contrai- re, le laiét les quitte, du moinsen donnent fort peu, deux ou trois moisauant de vefler. Les V'eaux de ces Flandrines ne tettent point,on les feure lc iour qu'ils font nées , on les nourrit de lai ribotté, ceux de France ,onne les peut feurer ny accouftumera boire ce laiét ribotté, ilsmmeurent, on ena fait l'experience, commeie diray cy-apres, 8 il faut donc fi on veut nourrir les Veaux des Vaches de France,qu'ilstettent Vn mois ou deux dumoins, voila donc trois à quatre mois, que les Vaches de . France ne donnent quafi point delaiét; les Flandri- nesen donnent toute l’année, & au double plus que celles de France, & ainfi elles rapportent deux à trois fois plus de profit que les neftres ; cela vient principalement dela nature deleur race, quiaaufli cela qu'elles n'engraiffent point tandis qu’elles don- nent du lait , tout cequ'elles mangent toute la fub- ftance, va enlaiét & enbeure , & demeurent toû- jours maigres , au lieu que celles de France, fi le pafturage efttrop gras, engraiflent & ne donnent plus delaiét. On void encore cela, dans ces Marais de Poitou, il y a des Vaches communes dans mefme pafturage que les Flandrines, & neantmoins ne donnent pas à la moitié prés ,autant delaict & debeure , que les Flandrines , les Veaux des communs n'approchent pas de lagrandeur des autres , quoy qu'ils tettent quatreou cinq mois, & queles Flandrins foient {e- urez, désleiour qu'ils naiflent,& qu'ils neboiuent que du Lait ribotté. Onnefçauroit feurer ceux des Vaches du païs, ils meurent,vn certain Meftayer, d'vn Marais tout proche de Marans, dont la cabanne eft vitrée, qui eft 9 eft lafeule, qui foit vitrée dans le Marais, ma dit uc plufieurs l’auoient eflayé , & luy-mefme en auoir fait l'effay trois fois, & qu'ils mouroient , que le Veau vnefois deshabitué de tetter vn iour feule- ment, qu'il ne tettera plus , ny fa mere ny aucune autre, & nefe peut accouftumer , à boire du laict comme ceux des Flandrines, & partant il eft vray dedire que les Veaux de France font bien fots, & que ceux de Flandres ontbien plusd’efprit. De dire, que ces Brebis & ces Vaches , mangent beaucoup plus queeelles de France , qu'il en cou- ftera cher a lesnourrir ,principalementl'Hyuer, & que la dépence exccdera le profit , cela n'eft pas Vray. Elles nemangentguerres plus que celles de Fran- ce, vn grand homme ne mange pas a proportion de fa grandeur, plus qu'vn petit,vn grand Cheualnon plus, & rendbien plus deferuice , dont eft venule vieux prouerbe,petits valets,pecits cheuaux,gaftent vituailless ie le fçay par experience, j'ay trente & quarante Vaches pendancl'Efte,ilyena de gran- des & de petites , elles ne mangent gueres plus les vnes quelesautres. Pour le fourage l'Hyuer , où il n’y en a pasen abondance, il ya trois moyens, dontie parleray cy 10 apres , fuiuant la nature du pays & du climat ,ou l'oneft, pour les nourrir à bon marché, ie le fais chez moy, celaengraifle le beftail , & fait auoir du * Jaict en abondance ,aux Brebis ,aux Vaches, & aux Chevres. De dire qu'ilfera difficile d'établir cette race de Beftiaux , par tout le Royaume, non, & voicy comment. Premierement pour les Brebis,rien de plusfacile, ilne fautauoir qu'vn mafle de cette race Flandrine, dans vntroupeau de Brebiscommunes,& tous eux quien viendront , tiendront de la race du pere, rap- orteront 2. Agneaux paran ; & deux à trois fois plus de laine & plusfine , que celles du pays , cela eft experimenté dans tous les Marais de Poitou , & ailleursoùil y ade cette race; vn mafle peut feruir à cinquante Brebis. ; Il ya plus, les mafles qui viennent de ce Belier, qu'onappellebaftards , ont encore la mefme vertu quelepere , & la communiquent à leurs enfans, mais larace de ces baftards n’eft pas fi belle, & ainfiil vaut mieux ,auoir toufiours vn Belier Flandrin, de la belle orine , le profit eft bien plus grand, ceft comme d'auoir vn bel Eftallon. 11 2, Ces Beliersfe pourront prendre dans les Ma- rais de Poictou ,tandisqu'il yenaura , on en trou-, ucra quantité, ils foncbons à 8. mois, & durent iuf- quesa 4. ans,ilfera bon de faire defences dans ces Marais, de ne tuer plus , ny chaltrer ceux de cette race, & ficelanefuffit, on pourra en faire venir de Hollande, dans les Prouinces Maritimes , & delà en fournir les Prouincesvoifines, la multiplication {e fera promptement, en vnan cent Beliers, produi- ront cinq mille de leur race, & ces cinq mille pro- duironttousaubout d’ynan, & ainfi on trouuera dans le Royaume, dequoy eneftablir par tout. 3. Pour conferuer la grandeur de cetterace, & auoirtoufiours de beaux Beliers , il fera bon d’efta- blir dans chaque Parroifle , quelque nombre de Brebis, de cette grande race Flandrine,ou du moins des plus belles Baftardes , premierement , pour per- fuader le peuple dés la premiereannée, qu'il eft vray cequ'onleur dit, queces Brebis donnent deux Ai- gneaux par an, & deux fois plusde laine, que cel- les du païs , fecondement pour conferuer la race des beaux Beliers, 4. Comme le Payfant eft difficile à perfuader ; mefme pour fonbien, &auecraifon, à caufe que parle paf, ila efté fouuent trompé, fous pretexte 12 d'vnbienapparent, il fera bon de conuier les Cu- rez , & la Nobleffe deles perfuader, & leuren don- ner l'exemple ; il fera bien doux, pour vne piftole ou deux de defpence, qui a vn troupeau decent Brebis degaigner tousles ans,trois à quatre cent liures plus qu'a l'ordinaire; ie diray cy-apres , comme il faut nourrir ces Beliers , & les Agneaux qui naiflent l'Hyuer, cela fe fera fans defpenfe ; ils feront plus grands & plusgras, & fe vendront au double plus queles communs , ie les {çay par experience ; ie di- ray aufh comme les efleuer & conduire , & gucrir leurs malades. Pour ces Vaches, le profit eft extraordinairement grand, comme nous auons dit , deux à trois fois plus que des communes; ils donnent du lait routes l’année, deux fois plus que celle de France , leurs Veaux netettentpas, & pleines, le laid ne les quit- te point ,que 4. Ou 5.iours deuant que vefler, & nos communes font 3. ou 4.moisfans en donner, ou fort peu : pour eftablir donc la race de ces Flandrines dans tout le Royaume, ilfera bon de commencer, par les Prouinces & les lieux ,ou les pafturages font meilleures, comme certains cantons de Bretagne, Normandie , Auuergne, & autres lieux, & delà continuer dans les Prouinces voifines. Pourcelail faudra prendre de ces Vaches, dans ces | 13 ces Maraisde Poitou, & Marais voifins, & com: me onnecroira pas d'abord ce grand profit qu'on neles aie eu vnan chez foy, il ferabon de les vendre à credit à perfonnes foluables, pour faire prompte- ment l’établiflement ; autrementcelalanguiroir. Ilfaudraaufliauoir vn Taureau Flandrin de la bellerace, dans chaque Paroifle où létabliflement Le fera , & prier quelques Gentils-hommes, ou per- fonne de merite de le prendre pour le donner par preference ,à ces Vaches; s'il en peut feruir plus grandnombre,qu'ilny enaura dans la Paroife ,on pourra le bailleraux Vaches communes , les plus belles, leur race deuiendra plus grande & plusabon- danteenlait, & quafi aufli feconde que les Va- chesFlandrinesà vntiers prés , c'eft a dire apres la feconde & troifiefme generation , leurs Veaux fe pourrontaufli (eurer; il fera bon de donner quelque priuilege, aux nourrifliers de ces Taureaux , com- meona fait à ceux des Eftallons en Poiétou. Vn Taureau Flandrin peut feruir depuis 2. ans jufqu’à 4. paflé cela il deuienr trop furieux , fi par neceflité onenauoit befoin , on pourroit letenir at. tache comme ces afnes de Mirebeau , mais dans peu onaura de ces T'aureaux partout, comme des Be- liers Flandrins deffendant de lestuerny chaftrer. D ï Pourles Cheureson pourra les eflablir , dans les pays maigres & {teriles , ou l'on ne peut auoir des Vaches, qu'elle gloire au Roy & à fon Miniftre, que tout le mondefe fente deleur bonté & liberali- té? Dieu fait pleuuoir dans les deferts & fur les ro- chers , il a foin de tous également. Ces Cheures comme j'ay dit donnent deux à trois fois plus de lait que celles de France , il eft meilleur & le fro- mage fort bonle poileft aufli plus fin , & en don- nent deux a trois fois plus queles noftres, il eft bon à faire des Camelots ,on peuten auoirdela race par la voye de Marfeile & de là dansles Prouinces Ma- ritimes, qui le communiqueront aux Prouinces voifines. | 1! faudraaufeftablir des Boucs de cetterace,dans les Paroifles, & en vfer comme pour les Torreaux; les Chevres baftardes déuiendrontde la race de leur peres. Pour reuenir a nos Brebis & ànos Agneaux à la façon de lesefleuer & conduire, comment les nour- rir | Hyuer, & à bon marché. I. Le principal fecret pour auoir du Beftail,grand, beau, & debelle race , confifte à bien nourrir & cfleuer les petits,la beautéde l'arbre dépend de Ja pe- piniere, & du bien planter , les Agneaux qui naif- 15 fent pendant l'Hyuer, les mereslors ont peu de laict elles ne peuuent en nourrir 2. Ils meurent ou lan- guiffent, voicy 4 moyens pour y remedier , fuiuant la nature du pays où l’on fera. le ne parle point du foin , c’eft la nourriture or- dinaire, maiss'iln yenapasabondance, voicy qui vaut mieux que foin, & qui leur fait auoir quan- tité de laict , quafi comme en Efté; font certai- nesraues & naueaux, que l’on feme en luillet, & que l’on tire de terre à l’arriuée des gelées, que l'on hache, comme iediray cy-apres ,on en don- ne lefoir à chaque mere ; enuiron plein vn cha- peau, rien meilleur pour auoir quantité delaiét. 11. Lesraues fe fement dans les terres legeres, les naueaux dans les pefantes & humides , & ainfi on peuten auoir partout de l'vnoude l’autre, fi on en a quantité des 20 & 30. chartées ou plus, & quia peu de logemét pout les mettre à couuert des pluyes pendant l'Hyuer, cela les feroit pourrir ,ie diray cy-apres ; la façon d'vne fans frais pour les conferuer durant toutl'Hyuer. £ TITI. Cesraues & naucaux fe peuuent femer apres les Orgesprimes , & ainfi on peut faire à la terre porter deuxrecoltesen vn, ie lefçay par experience, icle fais chez moy, pour cela il faut bien labourer 16 laterre ; & la rendre bien legere & menuë, apres l'orgeelle eft fort dure, cela fe fait facilement, auec vnrafteau, que j'ay inuenté, dont ie parleray cy- apres. Voicy vnautremoyen, pour mourrir les Brebis l'Hvuer, & leurfaire auoir abondance de laiét , & u’on peut auoir dans les terres les plus maigres: Dansles Landes & terres fteriles,il vient fans {emer vn certain jonc marin qu'on appelle en certaines Prouinces ( de la Lande ) cela porte vne certaine fleur jaune & commence à fleurir dés l'entrée de l'Hyuer, on prend les pointesles plus tendres ; on le pile & onen donneàchaque Brebis meres , ou portieres vne chapelée; cela eft bon aufli à toute {orte d’autres animaux, Cheuaux, Poulains,Bœufs, Vaches &c. Ie parleray cy-apres d'vne petite Ma- chine pour en piler quantité & en peu de temps, & fans frais. Celonc Marin fera bien meilleur, plus delicat & plusnourriffant , & vaudra du Sain-foin,f1 on le fe- meen bonneterre labourée, il durera 8. ou 10.ans vnarpent deterre femée de cette graine,vaudra 2. arpens de prez. Pourauoir de la graine, la faire ramafler par des enfans dans les Landes quandelleeft meure ,iln'en à Lt faut 7 | faut que trois pintes pour femervnarpent, elle ef fort menuë , pour la femer également , il faudra la {emercomme lesraues & naueaux , commeie diray cyapres , cette graine fe feme au commencement du Prin-temps. Mais pour auoir des Agneaux beaux par excel- lence, & apeu de frais, & parce moyenauoir vne belle race de Brebis & de Moutons , dont le profit fera plus grand que celuy des petits, voicy ceque j'ayexperimentéiln'yarien denourriflant côme les pois,en faire cuire qu'ils nefoiét pas reduitsen pafte les mettre dans du laiét de Vache ou de Cheure, en donner âces Agneaux, & de ce laict & de ces pois, tant qu'ils en voudront boire & manger , ils prof- teront, & fe vendront au double, vne année ï'en fis l'experience , on en donna à vne partiedes.A- gneaux, ie fuppute la dépenfe, cela ne reuenoit qu'à enuiron $. fols par cefte & fe vendoient 40. a 50. de plus; fi on n'a pasde pois, lesfebues feront bonnes. ï : Pourles acccouftumerà manger de ces poids & a boire de celaiét , faire comme aux petits chiens, & leurs en mettre dedans la bouche & auec le doigtles accouftumer à boire. Sion eft dans vn pays où il y ait peu de pailles3 E 48 pour faire laictiere aux Brebis, leur en faire de ge: nets, ou bruiere s'ily en a, s’il n'ya rien de cela, faire pauer leurs eftables,qu'il y ait bien de la pante pour écouler les vrines. Pourgucrirleursmaladies ,commeil vaut mieux empefcher le mal,que de le guerir,çcommençons par là ,iln'yarien de fibon ,que de leur metre du fel dans vn fac pendu dansleur Eftables, en entrancel- les ne manqueront pas, toutes les vnes apres les au- tres d'aller laichercefac, (marque que cela leur eft bon )car lesanimaux ont vn certain inftin@,qui les porte à tout ce quileur eftbon, & les efloigne de ce qui leureft contraire ,témoin le chien, qui prend certaines herbes quile purgent , la Cigogne & plu- fieurs autres. De dire, que le Sel eft cher ,au pays où il eft dauantage, il n'en faudra pas fept où huit liures paran, qu'eft-ce > pour conferuer voftre trou- peau & empefcher la mortalite ? Quand les Brebis font malades , il faut les fe- parer fur l'heure , tout le monde le fçait : mais voicy vn remede qui eft excellent, qui n'eft en practique que dépuis peu , il eftbon, & pour les Brebis , & pour toute forte d'autres Animaux, Chévres, Chiens, Vaches, Cheuaux &c. Ie l'ay experimenté ; c'eft du vin emetique , quon ne — 19 crie pas au Larron, que cela tuë beftes & gens, l'experience eft plus forte que toutes les raifons, qui aura peur faffe l'experience, fur vne ou deux pour commencer. Voicy ; comme cette Medecine fe compofe à peu de frais, prenez vne liure d'Antimoine & vne liure de Salpeftre, faites puluerifer le touten- femble, mettez-y le feu dans vn pot de fer ou autre vaifleau de métail , aprés qu'il aura acheué de boüillir , jettez-y de l'eau ou du vin , lauez bien le tout, il reftera vne certaine matiere, come me vn verre épois & obfcur, qu'on appelle foye d’Antimoine, le plus court, on entrouuei acheter dans toutes les grandes Villes, chez les Drogui- ftes & Epiflers, prenez vneonce de ce foye d’An- timoine , enuelopé dans vn linge , mettez-le à tremper dans vne pinte de vin, & a proportion, le blanc eft le meilleur, & y mettez huit dragmes de Sené, & à proportion, fi vous voulez, vous-y pouuez mettre du fucre, noix de mufcade, & au- tres épifleries chaudes. Les maladies desanimaux qui paiflent viennent de froid & d'humidité, quand vous ny mettriez point d'épiflerie, le re- mede fera aflez bon fans cela , je l'ay éprouué en toute façon, vous laiflerez tremper la drogue vingt-quatre heures, ou bien le ferez boüillir trois ou quatre Miferere. HT 20 Donnez vne demie chopine de ce vin, qu'on appelle à Paris demiftier ,à chaque Brebis, pareil- le dofe aux petits animaux, pour les grands, Va- ches, Cheuaux &c. Il faut vne pinte, j'ay fauué par ce remede vn Cheual vne fois qui mouroit d'vne colique, tenez l'animal medecinné dans van lieu chaud tout le iour, &couuert fans man- ger qu'au loir, ils fe purgeront par à haut & par à bas, fi les Brebis ont la galle & la rogne, tout fortira au dchers, & vous guerirez cette galle la frottantc auec le vin où vous aurez laué voltre foye d'Antimoine , aprés y auoir mis le feu, je l'ay experimenté, & pour les animaux & pour les hommes , il n'y à point de gaile que cela n'em- porte. Pour la nourriture & conduite du Bellier, donne-luy fouuent, du pain, de l'Auoine, ou de la graine de chanvre, qui eftla meilleure, car elle eft la plus chaude, les animaux qui en viendront feront plus forts & plus vigoureux, plus grands & de plusbellerace, voftre Bellier en outreferuira plusgrand nombre de Brebis, & elles retien- dronttoutes. Venons à ces Vaches, quidonnent 2.ou 3.fois plus de beurre & de laiét que les noftres, pour les : les raifons cy-deuant dites , & qui font confr- ; = ROLE +43 c ï 5 / mées 21 mées par l'experience, voicy le moyen de Îes élei uer, conduire & nourrir a aufh peu de frais que les communes , principalement l’hyuer, & leur faire auoir abondance de laict. On peut févrer leurs Veaux dés le iour qu'ils font nais, & les nourrir de lait ribotté , Ils en vfent ainfi dans les marais ,à caufe du profit du lai& & du beurre. Si l'on prend mon aduis, je confeille de faire cela quand on fera proche d'vne grande Ville, où les denrées font bien vendués, mais quand on eft éloigné , je confeille de laiffer cetter les Veaux pour les raifons que je diray ey- aprés, quoy qu'on les laïffe tetger , il reftera beau- coup de laict à la mere, que l'on pourra tirer,plus qu'a la meilleure Vache commune. l'ay veu dans ces marais de Maran, dans cette cabane vitrée dont j'ay parlé cy-deflus,vne Va- che baftarde, d'vn Taureau Flandrin , & d'vne Vache commuue, qui auoir eu deux Veaux en vne ventrée qui tettoient il y auoit 4. mois, grands & gras extraordinairement, & neantmoins il reftoit du laiét à la mere, & quantité, je la fis tirer deuant moy; pourauoir donc, & maintenir la grandeur & la beauté de la race, Ie voudrois faire comme on fait en Poictou, laifler les Veaux cetter long-temps par ce moyen on ge de gran: LA LL des Vaches & des Bœufs extraordinairement orads forts & vigoureux , deux trainent & labourent plus de terre que quatre. Dans ce Poictou, l’ay veu dans vnemefme M£- tairie, de grands Bœufs & de petits,qui eftoient de mefme pere & de mefme mere, les grands auoient tetté long-temps, & les petits n'auoient gueres tetté. Dans les Chartreux d’Aurais en Bretagne, j'ay efté voir exprés vne race de Vaches, fort grandes & fort belles, dont les meres eftoient pe- cites ; Ces bons Religieux me dirent que cela s'e- toit fait pour les auoir laifé tetter long -temps, tout dépend dela, & le profit eft au double, Vn Gentil-homme en Poiétou laiffe les fiens tetter vn an, quand on eft éloignée des Villes, & que le lait ne fe vend point , on le doit faire, du moins nourrir de la forte vn petit nombre, pour auoir vne belle race. Si on eft proche des Villes, que le lai fe ven- de cher : Voicy comme ie voudrois faire, laifler le Veau Flandrin, tetter fa mere vn mois ou deux & virer ce qui luy reftera, elle en donnera encor plus que la meilleure Vache du pays, ou bien faire à fon Veau, tetter vne Vachecommune, & pour le faire encor auec plus de profit, mettre le Veau à la nourrifle, à la Campagne éloignez des Villes où le laiét ne fe vend point. vi a. Pour les conduire l'Efté auecauffi peu de paftu- rage que les Communes, il faut fçauoir que l’her- bage quand elle eft trop vicille , & trop meure qu'elle eft dure, que le bétail n'en mange pas vo- lontiers, qu’elle n'eft pas fucculente; Comme la viande trop cuitte n'a plus de fuc, d'vn autre cofté fi l'herbage n’eft pas affez meure, qu’elle eft trop tendre, elle n’a pas aufh aflez de corps & de fuc, ellene fait que pañler, & le Bétail en mange deux ou trois fois, plufque de celle qui eften maturité, & ne profite pas, ie le fçay par ecxpe- tience. Outre cela, le Bétail aime changement de pa: fturage, comme l'homme, changement de vian- de,dans ces grandes paftures, la moitié de l'herbe fe perd, ils vont la plustendre, & laiffent la plus dure , qui feche, & fe perd, & la foullent aux pieds; dans les endroits delicats, ils la pafturent fi prés de terre, & la tiennent fi fujette, qu'elle profite peu, tendrecomme elle eff. Vn particulier donc, pour bien ménager fes pa: fturages, s'il le peut, & quele lieu le permette,qu'il les fepare à proportié du nombre du Bétail qu'ila, qu'iln'y en aye que pour 3. ou 4. iours ,iele fçay par experience, l'herbe repouffe plus vifte, & plus 27 fort,que lors qu'elle efttoufours pafturée & foulée au pieds , & puis vous la laiflez meurir , tant ,& {1 peu que vous voulez, toutfe mange à la fois, à caufe de la petite étenduë du lieu, & le Bétail la trouue meilleur, à caufe du changement, 2. ar- pents de terre ainfifeparez ; en vaudront 3. en vne Commune. Voicy le moyen de faire les feparations à peu de frais, f1 c’eft dans vne terre qui fe puiffe char- ruer, cela fe fera quai pour rien, dans le lieu ou vous auez deffein defaire voftre fofle ou leuée , au pied faites charruer la terre ; Cette Charruë , en remucra plus en Vniour, que ne feroient $o.hom- mes ; pour releuer cette terre, qu'il y aye des hom- mes apres la charruë, le nombre qu'il faudra, auec des palles de bois , larges & ferrées par le bout, comme celles dont on melure le Sel, on en leue plus auec vne de ces palles, qu'auec 3. & 4. pelles de Jardinier : que l’on plante ces leuées fuiuant la nature du pays, quand ce neferoit que deboisa feu, cela produira trois fois plus de profit ,que la leuce n'aura coufte; & vous doublerez quafi lereuenu de vos palturages ,ielefçay par experience, Si vos paftures font humide,qu’on n'y puiffe char- rüer,faites vos feparations de hayes defaulles, ouau tres bois blanc,la premiereannée defendez-là du Be- “ É É ftail, 2$ ftail, la feconde ployés-là, & l'entrelaffez désie pied, pourempefcher que le beftail ne fi aille frotter, & ne la fafle mourir, plantez des foliues dans vos pa- ftures s. ou 6. par exemple, ils s’iront frotter con- tre, parceque c’eft vnecfpece d’étrille qui les gratte lus fort , qu'vne faulle fraifche plantée , qui na point derefiftance. Outre cela pendant les chaleurs de l'Efte, s’ileft pofhible , mettez le beftail à l'ombre, les Vafches auront dulaiét au double; d'eux-mefme ils quittent la pafture pour y aller, marqueque cela vaut mieux quenourriture,nature eft fage , l'inftinét ne man- que pas; leshayes defaulles & bois blancs, laiflez les monter, cela fera de l'ombre, f1 vous n'auez cette commodité, faiteleurs desappentis dans les paftu: res , où les amenez al'eftable. Pour la nourriture d'Hyuer , qui eff, ce qui fait peur, en voicy de 3.fortes , &a bon marché, choi- fiflez celle qui fera la plus commode fuiuant voltre climat, nous en auons defia parlé ( des raues, des naueaux , du Ionc marin ) les raues font oroffes comme les bras ; & viennent és verres legeres & chaudes, les naueaux viennent mieux és terres pe- fantes & humides, comme en Bretagne, il y ena quipefent 15. &20.liures : le Ionc marin, viendra partout, vousen voyez dans les Landes & terres AT G 26 fteriles,ils profitent mieux és terres vn peu plusfroi- des que chaudes;nousauons defia dit que cesraues, naueaux & Ionc marin , vallent mieux au beftail quele foin, que cela les engraiffe d'auantage , & que les Vaches en ontbeaucoup plusdelaict , mar- que que celaà plus defuc & defubftance. L'onfeme ces raues & naueaux, en Juillet , en pleine Luneouen décours,ellesen font plus groffes, regardes fur tout queletempsfoit vn peuhumide, c'eftà direfivousenauezla commodité , deux li- ures & demie de graine, fufifent pour femer vnar- pentdeterre , car elleeft fort meniie. Pourlafemerégalement, prenezautant de boif- feaux defable, qu'ilfaudroit de boiffeaux de bled, pour femer votre terre ; prenez Vne demie barrique oumuy, mettez y vneeouchedecefable,par deffus vnecouchebien claire de voftregraine, & ainfi de coucheen couche ; que toute voftre graine ne foit meflée. ; Pour la faire œermer promprement; iettez vne baratée ou vn feau d'eau,ou deux, fur voftre fable dans le cuuier , tenez ainfi le tout preft, quand vous verrez letempsäla pluye; ou du moins du foir; fe- mez ce fable ; comme vous feriez du bled ; apres auoirfemé; vous herferez la terre » auec vne petite 27 herfea l'enuers ; & des efpines àla queué,pour cou- urir la graine,d'vn peu de poufliere feulement. Cesraues & naueaux , demandent vne terre le. gere & menuë, voicy vneherfe , dont la figure eft cy-apres , que j'ay inuenté pour cela, par mefme moyen laterrerapportera 2. recoltes en vnan, on féme des Orges primes auant l'Hyuer, on les cou- pea la fin de Iuin, où au commencement de Iuil- ler, on met lefeu dans la paille ou glé qui refte atta- ché a la terre, qu'on a ramaflé le bled , le jour fion peut;il faut charuer la terre, il fait chaud en ce temps-là ,le Soleill'endurcit, fi elle n'eftoit prom- ptement labourée , la charruë auroit peine a y en- rer, laterreainfi charuée, onla herfe,de cette srof- feherfe & pefante quiromp la terre & la rend me- nuë , commeterrea femer lectuë, ainfi preparée, vous pouuez attendre àfemer, quandil y aura efpc- rancede pluye,le pluftofteft coufiours le mieux, Jes racines en font plus grofles. ia F4 À 1 ; EE \ L} ÈS 7 KE ES. IS 4 D) dl ) /S À) À si! Rafteau ou Herfe compofée de 2 1.dents de Char- suë, & 22. cheuilles de fer, d'vn pied delong, qui rend laterrefortlegere & menuë. 29 Pour faire groffir cesraues & nateaux, à l'entrée d'Octobre, roulez par deflus vne barrique pleine d'eau, celaabat les fucilles, & fair groflir laracine; quand la fueille commence jaünir , ils font en leur maturité & ne srofliffent plus, qui eft en Nouem- bre, on lestire deterreauantles grandes gelées, on coupe lafueille en lesarrachant,pourempelcher que cela ne les échauffe, on les met à couuert de la pluye, cela les feroit pourrir , bien conferuez , ils fegardent jufqu’en Auril. Si vous en auez quantité, & qué vous n'ayez pas de logement aflez, pour les mettre à couuert, voicy la façon d'vneloge, cy-apres figurée, qui fe fait fansfrais, vous conferuerez ainfi dés 20 & 30. chartées, & 100.fivouslesauez. Cette logefe fait dehors ,a l'air, prochela maifon, vous prenez 4. perches , & plus grand nombre à proportion que vous la voulez grande, & la quan- cité de naucaux que vous auez , vous plantez ces perchesenterre ; contre les perches vous attachées des clayes, pour feruir comme d'vne efpece de mu- raille; par deflus, couurez là aufli de perches, & y iettez de la paille en pyramide pour feruir de toiét ; & garentir le dedans de la pluye. H _ 30 Auec vne efchelle vous iettez vos raues & na2 ueaux dans cetteloge,vous auez arraché la fueille en les tirant , car cela les échaufferoit & les feroit pour - ir ,ileftencorebon pourles empelcher de pourrir, que l'air & levent entrent dans cetteloge , & pour cela parenhaut qu'il y ayevn peude vuide, & que les baftons de vos clayes qui feruent de muraille, ne foient pastropprésa prés, que le vent y pale. Ces racines font fuiettes à s’échauffer dans les granges,où l'air & le vent ,ne donnent pas auec li- berté, celam'etarriué, pour y remedier ray trou- uécesloges, & m'entrouue mieux. Au basde cette loge,on laiffe vne petite porte,par où voustirez vos raues & naueaux , VOUS n'aurez pas la peine de monter par vneefchelle, pour lesaller prendrefur le haut du mulon, ils tombent d'eux- mefmes en bas à proportion que vouslestirez. PAS ZM Loge fans frais, pour conferuer les raues & na- ueaux pendant l’Hyuer, les tenir à couuert de la pluye, & les empefcher de pouxrir. 32 Ondonne de ces raues & naueaux,dés qu'ils font bons , aux beftiaux que l'on veutengraifler , Pour- ceaux , Bœufs, Vaches , Cheuaux &c. Pour les Cheuaux comme on a dit autraicté des Poulains & Cauales , cela les rend mols& lafches, & les fait fucrautrauail. On donne principalement de ces naueaux aux Vachesà laict , aux Brebis & aux Cheures , on les jaueauparauant, & on les coupe a morceaux, on les donne cruts,ou à demy cuits les cuits vallent mieux, ils engraiflent bien plus, on les peu cuirea peu de frais ,enla manierequifuit. Auoir vn grand baffin , eu chaudron maffonné fur vn fourneau , peu de feu l’échauffera,route forte de bois y eft bon, iufquesaux genets, landes bruie- res, de la Tourbemelmefioneften paysdecelasce Chaudrôferuira encore à faire la foupeaux ouuriers & à faire lefliues & buées, vous ferés plus auec 5. f. deboisque vousneferiez fansfourneauauec 401ces raues & naueaux, crudsoucuits, fe donnent dufoir au beftiau pourauoir du laiét, à caufe que cela fe di- gere mieux pendat la nuit,onen donneaux Vaches enuiron deux chapelées, & aux Brebis & Cheures vne chapelée,quand c'eftpour engraifler,on les don- ne atelle heure que l'on veut, dufoir, du matin à midy»auec vn peudefon ou defarine. On 33 Onleshacheä morceaux, tousentiers ; cela ef- trangleroit le beftail, cela fefaitauec vngrand coû- veau , attaché à vne boucle par le bout , fur va bil- lot debois , comme on en a dans les grands Con- uents, à couper les portions de pain aux Religieux. Pourauoir encore pluftoft fait, & à moins de frais, il y a vne petite Machine, dont aefté parléau traicté des Cheuaux , auec laquelle vn homme en fera plus,que dixaueclecoufteau,il faut feulement, que les pilonsfoient plats par le bout, & y attacher desplacques defertranchantes, en forme d’eftrille la fioure de ladite Machine eft de l'autre coftc. di il | Machine pour hacher lesraues & naueaux; vn homme en fera plus que dix auec des coufteaux. 35 Dans les pays ou l'on ne peut auoir rauesny na- ueaux ,on peut auoir de cefain. foin d'Hyuer, dont a cfté parlé cy-deflus (qu'on appelle Ionc marin ou dela Lande ) Il faitle mefime effet & encore mieux, ilencraifle & faitauoirabondancedelaict,on com- menceàle donnerau beftail , à l'entrée de l'Hyuer quandles herbagesmanquent, & oncontinuë iuf- qu'au printemps ,qu'ellesn'ayent repouflé, on pil- Je cefain-foinauec cette petite Machine cy-deflus, ou bienauec des pilons dans vne auge, commeles pommes. En Bretaigne on donne à force de ce fain-foin d'hyuer aux Cheuaux & à toutes fortes de Be- ftiaux, cela tientles Cheuaux; frais, & les empef- che de deuenir pouffifs , on à dit cy-deuant, la fa- çon de le femer , l'éleuer & conduire, Pour conclufion, tous les Beftiaux dont nous auons parlé , reüfhflent en France dans les pays gras, & dans les maigres, & on en tire deux fois plus de profit que des communs, les Brebis Flan- drines donnent deux Agneaux paran, &fouuent 4. & 2.à 3. fois plus de laine & plus fine que celle du pays. Il ne faut qu'vn Belier, comme onadit, dans vn troypeau de Brebis communes, & les décen- dans tiendront de Iuy. Pour conferuer la race belle & grande, bien nourrir les Agneaux & leur meres, les laifler cettex 36 * long-temps; bailler aux meres, raues , naueaux; ou fain-foin d'hyuer, fi on n'a rien decela, bail- ler aux Agneaux pois auec laict de Vaches ou de Chévres. Pour ces Vaches Flandrinnes, en établir vn certain nombre , dans les paroiffes ou les paftu- rages font les plus gras, y auoir vn Taureau Ba. nal, lebien nourrir, & fur tout, laifler les Veaux cetter long-temps. Pour ces Chévres de Barbarie, les établir dans les terres maigres, auoir vn Bouc banalen chaque Paroifle, & le relte comme pour ces Vaches Flan- drinnes. Qu'on ne dife pas, que l’établiffementeft long & difhcile. En Franceautrefois il n'y auoit point de vin, en Bretaigne point de toilles, en Langue- doc & terres voifines point de muriers, & dans la Touraine-point de manufactures de foye, & neantmoins combien de millions eft-ce que ces é- tabliflemens apportentaujourd'huy au Royaume» Celuy des Beftiaux ira vifte, du premier iour on aura du profit du lai, du beurre, du fourmage au double, quelle fatisfa@tion aura le Roy & fon Mi- niftre d'auoirmulriplié cette manne, tout le pauure peuple les benira à jamais. ÉTENES FIN, CR A ARS FE SL ET TS 4 ABLE V'on peutaugmenter le reuenu du Royaume de plufieurs millions, augmentant le reuenu dester- res. He _ Qu'on augmentera le reuenu des terres, fi l'onfait au Beftial produire deux fois plus de profit qu’il ne produit. fol 1. Qu'il y a vne race de Brebis qui produit deux Agneaux paran, fouuent quatre, & deux fois plus de Laine , & plus fine que celles de France. fol. r. Qu'il y a vnerace de Vaches, qui donnent du laiét & du beurre, deux fois plus que les noftres. fol.r. Qu'il y a vnerace de Cheures, qui ont deux àtrois fois plus de laiét que les noftres , le fourmage bon, & le poil fin à faire Camelots. ob Que cette race de Vaches & de Brebiseft venué des Indes en Hollande, delà dans vn canton de France, ou elles - ont fort bien reufñli. foË. 2. Ie les ay efté voir, & me fuis enquis exaétement de leur conduite. fol. 2. Obieétions contre l’eftabliflement de ces Animaux, & refponces aux obiections. fol.3.& 4. Que les Draps diminueront de prix & tous Ouura- ges de laine , fi ces Brebis s'eftablifflent par tout le Royaume ; la France produira deux fois plus de lai- ne qu'elle ne produit, fol 2. Que le prix diminuera de toures les Manufactures qui fe feront en France , file prix de la nourriture des Ouuriers diminué. fol.3. Que la nourriture des Ouuriers , & du pauure Peu- ple, pour l'ordinaire , n’eft que de fourmage, de lai&, oude beurre. fol.3. Que ces Vaches & ces Cheures eftablies en France, en donneront au double, fol.2. Qu'il eft facile d’eftablir ces Brebis par tout, & à peu de frais. fol ro. Qu'il ne faut qu’vn Belier dans vn troupeau de nos Brebis communes, celles qui en viendront qu'on ap- pelle Baftardes , tiendront de Ja race du Pere , don- neront 2. Agneaux , & fouuent quatre, & 2. fois plus de laine, que les noftres. fol.1o. Vne Brebis qui a eu 6. Agneaux en 13. mois, & Île nom du Mcftayer qui l'a. fol.6. Qu'un Belier baftard a mefme vertu que le Pere, dans va troupeau de Brebis communes. fol.10. Qu'on peut les nourrir à peu de frais l'Hyuer , de 3. façons fuiuant la difference des Climats. fol,15. Faire que l’hyuer , les meres auront abondance de lait, quañi commeen Efté. | fol.15. Faire quand elles n'en auroient pas , qu’on nourrira les Agneaux d’vne autre façon , qu'ils feront grands &c gras. ; fol.17. Pourque le Belier foit fort & vigoureux. fol.20. Remede nouueau & affuré.pour leurs maladies.fol.r 9. Le moyEd'eftablir la race'de fes Vaches par tout.fol. 1 2. Qu'il fera bon de commencer par les Pays ou les paæ- turages font les meilleurs. fol.12. Qu'il fera bon d’auoir vn Taureau Bannal de cette race,en chaque Paroiffe ou l’eftabliffement fe fera.fol.13. Que les defcendans de ce Taureau, & d’vne Vache commune, à la 2.& 3. race, tiendra de luy en gran- deur & en vertu, mais qu'il s'en faut vn tiers, que les Vaches baftardes ne donnent tant de laiêt que les -Flandrines. fol. Qu'il fera bon à caufe de cela, pour conferuer la beau- té & labonté delarace, d’auoir vn certain nombre de Vaches, de la race du Taureau. fol.13.. Vne Vache baftarde qui a eu 2. Veaux en vne ventrée, & le nom du Meftayer qui la. fol.21. Que les Veaux des Vaches Flandrines ne tetent point. fOl.27. Qu'on les févre dés le iour qu'ils n’aiffent ; qu'on les nourrit de laiétriboté. fol. 2r. Que ces Vaches donnent du laiét route l'année, à la re- ferue de 3. ou 4. iours auant de veler. fol.r2. Que nos Vaches en France font 3. à4. mois , fansen donner quebien peu , pendant qu’elles nourriflent , & . comme elles font preftes à veler. fol. 12. Pour nrénager les pafturages l'EfÉ , & en tirer vn tiers plusde profitqu'on ne fait. fo]. 2 34 Façon de faire des Hayes, des Leuées &êc des Foffez à peu de frais. fol.24. Pour nourrir les Vaches l'hyuer, à peu defrais, & leurs faireauoir abondance de lai&. fol.2 $. Pour nourrir & engraifler l'Hyuer toute forte d'autres Beftiaux, &: à peu defrais,letout experimenté. fol.32. Pour faire à la Terre raporter deux recoltes en vnan, de l’Orge & des Rauesou Naucaux pour ie Bétail.fol.27 Rateau pour femer ces Raues & Naueaux qui rendla terre fort legere & menuë. fol.27. Loge fans frais, pour y mettre l'Hyuer ces Raues & Naueaux, à couuert de la pluye, & les empefcher de pourrir. 14030 Machine pour hacher ces Raues & Naueaux, vn hom- me en fera plus,que 10.à la façon ordinaire. fol. 3r.. Sain-foin d'Hyuer, bon à toute (orte de Beftiaux, en- graifle & faitauoir du laiét en abondance. fol 16. La façon de le femer , Ileconduire , & le donner aux Beftiaux. fol.r7: Si les Animaux cy-deflus s'eftabliffent par toute la Frä- ce,le pauure peuple viura à meilleur marché, qui benira le Roy à jamais & le Miniftere de Monfeigneur Colbert, fol. 36% FI N: ; dt R due is ES REP 4 | ne RAA IT PORTES Ye Modtiv à 1e niet date op à MONTE CT ; TRE MR NU MOUV Aya FUN RPM de À À PRES au 14 ADR qe r! KES Here NIURAT nn à "NE LUE FRS PTE 2 PR Lie HIER on AA 2 EE JF HT ji CNE AE | LA HSES Mo anti fs 2 AL Vie cn PANIERS sf à Dr na AE VS DER re FrH est N #7) RSA À e'AX k 5 se IQ Mg > HE à 50 al ETS 0 QE 16e) Ni CURE tt CS TARN | Mia pri rt HE FE en à 4. è Le EUR RARE MARI CES péri OF de EUR Hors HE POS UM ee ARS AA j ju SNTEL Hu ++ kart: ‘se MN OR SCD FE HAS EE 4. ‘1e ue Ab ane ue CRMC AE JE MENT di ie EN PDO: nl HORDE EC TETE 4 fe 1 rs. pa RH FAQ rE PTE 18 Ar Rent RATES E NE ERS el A 1 cure sa A RTNARA UT pi Me “x ul ; DH DE AB MEL pape alor nella fi Ale CH OSeUt Ares is oh mivaos exurai, De “ Do MR RE LE ee | A 20 AN CAC pres pe LRU S ETS +de ne ei + ER | LI LS ADR ALES ET à ‘ip NAS ne à eut (Ua Pa A À ar à 4 f & dre de NT) ON 7 “tifh «}, AE Mt pet 1H « 71e ELA #r NE LA NE Jet hi ART EL dual 4 SE W. h FLl A f 4 ne s De (4 AUTRES La tart DCR LEUR