al = LE) — EE —— ERWEG1bSon- avr 12105 _ ” Ê ë RAR HU EL #| or NU RER ue pa | | fe OS Nm à be ro Libraire - Editeur x "24 rue Hautefeuille. + “ £ É a : PE A SAINT-DIÉ | © Chez Ta FREISZ, Libraire. 4 A NOMES AN y À <= "GE; cptenb 1899 FLORE CRYPTOGAMIQUE DE L'EST. MUSCINÉES (MOUSSES, SPHAIGNES , HÉPATIQUES ). SAINT-DIÉ. — TYPOGRAPHIE L. HUMBERT, GRANDE-RUE, D. FLORE CRYPTOGAMIQUE DE L'EST. MUSCINÉES (MOUSSES, SPHAIGNES, HÉPATIQUES) M. l'abbé BOULAY PROFESSEUR DE PHYSIQUE, À LA MAISON DE L’ASSOMPTION DE NIMES. LIBRAR NEW YO! ——— RER ——— BOT ANIC ; GARDE! A PARIS Chez F. SAVY, Libraire - Editeur 24, rue Hautefeuille. A SAINT-DIÉ Chez Tu. FREISZ, Libraire. A NIMES Chez l’Auteur. 1872 y 2; se ei 4 #4 L vf Me NE TIVOINVION | F Z , C) mEË PREFACE. Cp Æ D © |æ) < > ZE < La Flore, dont nous avons l'honneur d'offrir au public un premier volume, comprend, dans son domaine, les trois ancien- nes provinces de Lorraine, d’Alsace et de Franche-Comté. Depuis longtemps déjà cette région possède d’excellents ouvra- ges descriptifs pour les phanérogames, tandis que les végétaux cellulaires attendent encore un travail analogue. Nous avons voulu combler, au moins partiellement, cette lacune. Les bota- pistes compétents apprécieront jusqu’à quel point nous avons réussi. Quinze années d’excursions incessantes, dirigées dans tous les sens à travers le démaine indiqué plus haut, nous avaient familiarisé, au préalable, dans une assez large mesure, avec les formes diverses etda distribution géographique des Muscinées décrites dans ce volume. Ce sont les Hautes-Vosges du revers occidental, depuis le Ballon de Servance jusqu’à Lützelbourg et Saverne, que nous avons surtout explorées ; et plus spéciale- ment encore le Hohneck, le Rotabac, Gazon-Martin, le Bresoir, le Ballon de Servance, les environs de Vagney, Gérardmer, La Bresse, le Valtin, Clefcy, le Tholy, Tendon, Granges, Saint-Dié,. Senones, ont été le champ de recherches assidues. Dans la région des plaines de la Lorraine, nous avons étudié ou du moins parcouru attentivement les environs de Ramber- villers, Autrey, Mirecourt, Bains, Darney, Monthureux-sur- Saône, Neufchâteau, Liffol-le-Grand, Nancy, Toul, Bar-le- Duc, Commerey, les forêts de l’Argonne entre Clermont et Futeau. Dans les Basses-Vosges, nous avons visité les localités VI PRÉFACE. les plus favorables du voisinage de Fénétrange et de Sarre- bourg, les forêts et les rochers qui s'étendent de Lützelbourg à Saverne. Nous avons également exploré sur plusieurs points la plaine d’Alsace et les collines inférieures au pied des Vosges, en particulier celles de Hohlandsberg, Türkheim, Ingersheim, Siegolsheim, Ortenberg, Ungersberg, Obernai, Mutzig, etc. Du reste, après les recherches de Mühlenbeck aux environs de Mülhouse, de Guebwiller et de Saint-Amarin, celles de Blind dans la vallée de Münster, de M. Schimper dans toute l’Alsace et spécialement aux environs de Strasbourg, de Bruch à Deux- Ponts, nous n’avions plus à nous préoccuper de faire de nou- velles excursions dans la vallée du Rhin. Nous avons passé quinze jours dans le Haut-Jura exclusivement à la piste des Mousses et des Hépatiques; notre itinéraire, dans ces belles montagnes, se résume par l'indication des points suivants Saint-Claude, Colombier, Faucille, Dôle, Grandvyaux, Saint- Laurent, Lac des Rouges-Truites, Mouthe, Mont-d'Or, Suchet. Enfin nous avons parcouru la forêt de Serre sur une longueur de plus de deux lieues. Outre les matériaux provenant de ces courses variées, nous avons pu examiner encore les abondantes récoltes de Mousses et d'Hépatiques faites par notre excellent ami, M. Pierrat, sur les hauteurs de Vagney, de Rochesson, de La Bresse, dans la haute chaîne des Vosges et au Clerjus. M. le D' A. Mougeot à bien voulu mettre à notre disposition et nous avons étudié soigneusement toutes les Muscinées de la précieuse collection des Stirpes vogeso-rhenanœæ. M. Paillot, l’habile continuateur de l'Exsiccalta de C. Billot, nous a mis à même de vérifier les déterminations de plus de 400 n° de Mousses recueillies aux environs de Besançon, Rougemont, Mouthe, ete. Il avait suffi à M. l'abbé Lemaire, en 1867, de quelques jours d’herborisations dans les hautes forêts de Moussey (canton de Senones), pour y découvrir un grand nombre de Mousses et d’'Hépatiques très intéressantes; nous les avons retrouvées dans ses récoltes. Nous devons à la générosité de MM. F. Schultz et Winter de beaux échantillons de Mousses recueillies par ces Messieurs PRÉFACE. VII dans les Basses-Vosges, surtout dans le voisinage de Wissem- bourg, de Bitche et de Sarrebrück. A Strasbourg, nous avons visité l’herbier de Blind; cette collection nous a fourni un certain nombre de renseignements inédits. M. Schimper, outre quelques types d'espèces très rares, nous a donné des indica- tions détaillées sur les stations d’un grand nombre de Mousses intéressantes de la plaine du Rhin ou des Vosges alsaciennes. Les documents bibliographiques, que nous avons de plus mis D , à profit pour l'indication des localités, sont les suivants : 1° Tableau des plantes qui croissent spontanément dans le département des Vosges, par le D' Mougeot, dans la Statistique départementale ; 2° Catalogue des plantes cellulaires du département de la Meurthe, par M. le D' Godron, dans la Statistique dé- partementale ; 3° Catalogue des Mousses de la Suisse, par M. Lesquereux, dans les Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Neufchätel ; 4 Flore de la Moselle, par Holandre, 1"° et 2° Edit. ; 9° (rrundzüge zur Phylostatik der Pfalz, von D' F. W. Schultz, ainsi que les suppléments, particulièrement celui de 1871; 6° Die Laubmoose des Saargebiets, von Ferdinand Winter, iù Verhandi. des naturh. Vereins der preuss. Rheinlande und Westph. 1864; 7° M. J. Müller, de Genève, a eu l’obligeance de dresser pour nous un catalogue des Hépatiques observées par lui dans le Haut-Jura ; 8° M. Renauld, officier de cavalerie, a bien voulu nous donner communication d’une liste des Mousses les plus intéressan- tes qu’il a recueillies dans la Haute-Saône, sur les contre- forts méridionaux du Ballon de Servance, dans la plaine de Lure et sur les coteaux jurassiques voisins. Cette liste VIII PRÉFACE, étant arrivée un peu tard, nous avons dü la renvoyer à la fin: du volume, aux Additions. Du reste, M. Renauld publie, en ce moment, son travail sur les Mousses de la Haute-Saône. Nous nous empressons de recommander ce Catalogue aux amateurs qui ne possédaient jusqu'ici au- cun renseignement sur la distribution des Mousses dans cette partie de notre domaine floral; 9° Nous avons recueilli dans les ouvrages de Bridel, de MM. Schimper et C. Müller, toutes les indications éparses qui se rapportent aux Mousses de nos contrées ; 10° Les comptes rendus de la session extraordinaire de la Societé botanique de France dans le Jura, en 1869, nous ont fourni également quelques données utiles. C’est à dessein que nous avons négligé la Monographie des Hépatiques du département de la Moselle, par le docteur J.-P. Kremer, l'imperfection des diagnoses et de trop grossiè- res erreurs ne permettant pas d'accorder aucune espèce de con- fiance à cet ouvrage. | Telles sont les ressources que nous avons pu mettre en œuvre. En rédigeant ce travail, notre constante préoccupation a été, d’une part, de faciliter, autant que possible, aux commencçants, la détermination rigoureuse des genres et des espèces. C’est dans ce but que nous avons donné de longs préliminaires sur l’organographie des Mousses et des Hépatiques, que nous n’avons admis que des genres bien tranchés. Le sectionnement des grands genres en groupes de plus en plus restreints, l’emploi des numéros d’ordre, des titres en tète des pages, la mise en relief des caractères distinctifs par des italiques, se rapportent à la même intention. Un grand nombre d’espèces sont stériles dans nos régions, de là un soin tout particulier donné au signa- lement des caractères tirés du système végétatif. D’un autre côté, nous avons donné de chaque espèce des descriptions suffisamment étendues et précises dans le dessein de permettre ct nb 1 5 dpt PRÉFACE. IX aux botanistes étrangers de reconnaitre , à la lecture de notre ouvrage, les formes locales affectées par la végétation bryolo- gique dans nos contrées, en raison du climat, de la nature du sol, etc. Ce n’est d’ailleurs que par des descriptions détaillées, qu'il est possible de mettre fin à des confusions fâcheuses, à des erreurs qui entravent le développement normal de la science. Quant à la disposition taxonomique adoptée dans ce travail, dans l'impossibilité où nous sommes de la justifier ici à cause du manque de place, qu’il suffise de faire observer.que les tribus dans une même famille, les genres dans chaque tribu, les espèces dans les genres considérables, ne sont pas articulés bout à bout dans une série linéaire unique, mais constituent plutôt des groupes parallèles ou des rayons plus ou moins divergents. Ce que nous venons de dire ne s'applique qu'aux Mousses; pour les Hépatiques , nous avons adopté, à peu de choses près, l’ordre systématique introduit par Nees von Esenbeck. Afin d’étendre un peu l'horizon d’une flore trop localisée, et de faciliter les échanges entre bryologues, nous avions eu d’a- bord la pensée d’intercaler dans notre ouvrage de courtes. diagnoses de toutes les espèces appartenant à l’Europe moyenne, qui n’ont pas encore été rencontrées dans notre circonscription ; mais les tristes événements de ces dernières années nous ont fait modifier ce projet. Nous avons donné moins d’attention aux Mousses d'Allemagne, et nous nous sommes occupé davantage de celles de France. La générosité de nos correspondants nous a permis de faire, dans cette direction, plus que nous n’aurions osé l’espérer. M. Lamy, de Limoges, avec une libéralité que nous ne saurions assez reconnaître, nous a fourni les renseigne- ments les plus détaillés, avec de nombreux échantillons à l'appui, sur la végétation bryologique des montagnes de l’Auvergne et du département de la Haute-Vienne. M. l'abbé Puget, pour les Alpes de la Haute-Savoie et de la Savoie, et M. l'abbé Ravaud, pour les Alpes du Dauphiné, nous ont rendu des services non moins éminents. M. Husnot, outre sa belle publication des Mousses et des Hépatiques de France, nous a communiqué des x PRÉFACE. espèces très rares de son herbier. Nous avions déjà recu de M. l'abbé Chaboisseau plusieurs raretés du département de la Vienne, de M. Bescherelle, celles des environs de Paris, de M. Borel, des espèces intéressantes des environs de Gap et de la Grave, etc. Enfin nous avons emprunté l'indication d’un grand nombre de localités pour les espèces rares aux listes.et catalogues suivants : Catalogue des plantes observées dans l'étendue du département de l’Oise, par Graves, 1857 ; Flore analytique des Genres et Espèces appartenant à l’or- dre des Mousses, etc., par M. L. Débat, 18067 ; Mousses des environs de Cherbourg, par M. A. Le Jolis, 1868 ; Catalogue des Mousses et des Hépatiques de Provence, par M. Hanry, 1867; Florule du Tarn, 2° Partie, par MM. de Martrin-Donos et Jeanbernat, 1867 ; Courses bryologiques aux environs de Chambéry (Savoie), par M. E. G. Paris. 1863 ; Catalogue des Mousses observées aux environs de Paris, par M. E. Le Dien. Bullet. Soc. bot. V, p. 744 et suiv. : Catalogue des Muscinées des environs de Toulouse, par M. Jeanbernat, Bullet. Soc. bot. XI, p. LXVI; Lettre de M. A. Mougeot à M. de Schænefeld, sur les Mousses récoltées par lui au Lautaret, en 1863, Bullet. Soc. ‘bot. X, p. M7; Liste des Mousses récoltées en Savoie, pendant la session de Chambéry, par MM. Bescherelle, Le Dien et Roze, Ballet. Soc. bot. X, p. 762; Cataloque des Mousses du département de l'Aude, par M. Rou- meguère, Bullet. Soc. bot. XVI, p. 435. Ces documents nous ont permis de signaler 97 espèces de Mousses et 18 espèces d’Hépatiques de la Flore française, + 4 Î Li & % IN : PRÉFACE. XI étrangères à notre circonscription primitive. La forme typogra- phique des descriptions est la même que pour les Muscinées de l’Est, à l'exception toutefois des n° d’ordre réservés à ces dernières; ce qui permet de voir, au premier coup d'œil, à quelle catégorie une espèce appartient. Nous ne terminerons pas ces pages, sans prier de nouveau tous nos amis et correspondants, dont la générosité nous a si bien servi, de recevoir l’expression de notre plus vive recon- naissance. Grand Séminaire de Saint-Dié, le 22 Juin 1872. L’ABBÉ BOULAY. ABRÉVIATIONS SPÉCIALES À CET OUVRAGE. B. — Boulay. B. R. D. — Bescherelle, Roze, Le Dien. B. S. — Bruch et Schimper. M.-D. J. — De Martin-Donos, Jeanbernat. N. ab E. E. Leb. — Nees ab Esenbeck, Europæische Lebermoose. Sch.— Schimper, Stirp. — Stirpes vogeso-rhenanæ. Aussi L. q. L — Aussi longues que larges. Fol. — Folioles. m, mill, millim. — Millimètre. Gi I. PLACE DES MUSCINÉEES DANS LE RÈGNE VÉGÉTAL. Les Muscinées appartiennent à la grande Division des Cryp- togames. D’après M. Brongniart (1), les cryptogames se parta- gent d’abord en deux Embranchements : les Amphigènes et les Acrogènes. Les Amphigènes n’ont qu’un thalle (système végé- tatif), de structure toujours purement cellulaire, se présen- tant sous forme d’expansions foliacées, ou de filaments articulés, sans distinction d’axe ni de feuilles, et susceptible de s’ac- croître par toute la périphérie. Leurs corps reproducteurs, ou spores, dépourvus de téqument propre, donnent naissance im- médiatement, par la germination, à un végétal semblable à la plante-mère. Les Amphigènes embrassent trois grandes Classes : les Algues, les Champignons et les Lichens. Beaucoup d’Acrogènes, au contraire, possèdent un tissu vas- culaire déjà très compliqué ; elles sont caractérisées par un axe végélatif garni de vraies feuilles. Les spores, bien que libres dans une cavité commune et dépourvues de funicule qui les rattache aux parois de leur enveloppe, possèdent un tégument propre. Par la germination, elles développent des productions transi- toires, très différentes du végétal dont elles proviennent. Ce sont des filaments feutrés ou des lobes d'apparence foliacée auxquels on à donné le nom de prothalle ou de proembryon. Le prothalle sert de support, dans plusieurs groupes, aux phé- nomènes d’une fécondation sexuelle; chez les autres, il ne constitue que la première phase du développement végétatif de la plante. Pour M. Brongniart, l’embranchement des Acrogènes ne comprend que deux classes : les Filicinées et les Muscinées. (1) Enumération des genres de plantes cultivées au Muséum d'histoire naturelle de Paris, 2 éd, 1850. 2) MUSCINÉES. Les Filicinées se reconnaissent à leur tissu vasculaire et à leur prothalle sur lequel se développent les organes sexuels, tandis que la plante adulte produit des spores sans fécondation préalable. Plus rarement les organes mäles et femelles (anthé- ridies et archégones) naissent dans un même conceplacle. Voici, d’après M. Duchartre, le tableau synoptique des fa- milles ou sous-classes qui composent la classe des Filicinées : € CLASSE DES FILICINÉES. FAMILLES. Tige uniquement cellulaire ; — grosses anthéridies à nusursla plante adulte #22 20 te CChoraceces Plantes sans feuilles normales vertes, à rami- fications verticillées. Séminules munies D'ÉlATÈT ES: code se soon ocnote see | ÉQUISCIUCÉCSE Tige Feuilles petites, rare- cellulo- ment linéaires, non vasculaire; circinées. — Concep- LE Fructifica- P anthéri- ti tacles de deux sortes cation dies Diohvll sur la base des feuil- épi e; é petites, FRS les... Lycopodiacées: prothalle : sur le } Plantes Feuilles grandes, pres- en : HS prothalle \feuillées : a que toujours circi- etite ou pas P & nées à l’origine. — Se feuille, : rarement | d'éla- Sporanges d’une seu- dans tères. le sorte, à la face in- des férieure des feuilles. Fougères. concep- Authéridies et séminules logées en- tacles. semble ou séparément dans des conceptacles indépendants des - feuilles ; prothalle fort peu dé- veloppé (41)... .. ........... Marsiléacées.» Il est bon d’observer que la famille des Characées n'offre pas de rapports sérieux avec les autres Filicinées ; il faut la ranger à part et en former un groupe spécial. Les Muscinées ont une organisation plus simple que celle de la plupart des Filicinées. Leur tissu est uniquement cellulaire. Ce sont des végétaux de petite taille, jamais arborescents. Par (4) Eléments de botanique, p. 902. MUSCINÉES. è leur mode de reproduction, les Muscinées se rapprochent da- vantage des Phanérogames. Elles ont de vraies fleurs qui nais- sent sur la plante adulte et non sur la protballe. Ces fleurs se composent essentiellement d’organes mâles (anthéridies) et d'organes femelles (archégones). Des enveloppes florales, de forme variée, rappellent avec plus ou moins d'évidence la corolle, le calice ou les involucres des plantes supérieures. Le fruit consiste en une capsule, à parois fermes, qui s'ouvre à la maturité par des déchirures irrégulières, ou par la dissociation de valves, souvent au nombre de 4, ou enfin par la chute d’un segment operculaire. Cette capsule est contenue, pendant sa jeu- nesse, dans une membrane mince, glabre ou velue, appelée coiffe. Afin de compléter cet aperçu de l’embranchement des Acro- gènes, nous citerons encore la classification proposée, en 1867, par M. Roze, pour ces végétaux, d’après la nature de leurs spores et leur mode de fécondation. € * FÉCONDATION CARPOGÉNIQUE;, Classe unique. Muscinées (s. cl. 1, Hépatiques; 2, Sphaignes ; 3, Mousses ) ** FÉCONDATION PHYTOGÉNIQUES 4, spores germinatives, Classe I. Æquisétacées. S. cl. 4, Fougères. Classe IT, Filicinées À S. cl. 2, Lycopodiacées (Trib. 1, Ophioglos- sées ; 2, Lycopodiées. 2, spores sexuées. Classse I, Sélaginellacées. Classe II JZsoétées, Classse III. Rhizocarpées (s. cl. 1, Marsiliées ; 2, Salvinices (1). » Nous n’insisterons pas davantage sur la distinction des divers groupes, classes ou familles de cryptogames. On trouvera des renseignements utiles sur ce sujet, dans les ouvrages suivants : Eléments de Botanique, par M. Duchartre, 1867; Trailé gé- néral de Botanique, par MM. Lemaout et Decaisne, 1868; (1) Bulletin Soc. bot, de France, t, x1v, pe 179, & MOUSSES. Botanique cryptogamique, par Payer, 2° éd. 1868, et surtout dans les savantes Recherches de M. Roze, sur la fécondation des cryptogames supérieures, recherches publiées dans le Bul- letin de la Société botanique de France. D'ailleurs les commençants n’abordent guère l'étude des mousses qu'après s'être occupés de celle des Phanérogames ; or la plupart des Flores locales décrivent non seulement ces der- nières, mais encore les cryptogames vasculaires ou Filicinées de M. Brongniart. | D’autre part, il n’est pas possible de confondre les végétaux qui font le sujet de cet ouvrage avec les Cryptogames inférieu- res, telles que Champignons, Algues, Lichens. Enfin l'étude détaillée que nous allons faire de l’organisation des Muscinées mettra , à la disposition de l’amateur, un signalement positif et complet de ces miniatures du règne végétal. II. CLASSIFICATION GÉNÉRALE DES MUSCINÉES. La plupart des auteurs divisent les Muscinées en deux fa- milles : les Mousses et les Hépatiques. A la suite de MM. Schim- per et Roze, nous croyons devoir les partager plutôt en trois sous-clases dont voici l'exposition comparative : Sous-elasse x. — Nilousses. Plantes annuelles ou vivaces, croissant sur la terre, les ro- chers, les troncs d’arbres, ou flottant dans les eaux. Tiges se fixant à leur support à l’aide de racines et de radicules adven- tives plus ou moins ramifiées, articulées, souvent très abon- dantes. Cellules extérieures ou corticales de la tige à parois épaisses et souvent colorées, rarement dilatées, plus grandes que les voisines. Feuilles vertes simples, entières, dentées ou ci- liées, jamais profondément lobées, ni laciniées, énerves ou soutenues par une nervure médiane, d'un tissu très varié, alternes, rarement distiques (très rarement dans ce dernier cas, une troisième série de feuilles accessoires ou amphigastres). MOUSSES. 5 Fleurs synoïques, monoïques, dioïques où polygames. Pas d’involucre monophylle; mais des folioles plus ou moins diffé- rentes des feuilles caulinaires, souvent plus grandes et plus délicates, rapprochées et constituant un involucre polyphylle assez mal défini. Fleurs mâles, en forme de bourgeons (gem- miformes) ou étalées ouvertes (discoides), d’après la disposi- tion des folioles de l’involucre; anthéridies brièvement pédi- culées, ovoïdes, oblongues ou subcylindriques allongées, per- sistant longtemps, en nombre très-variable (1-150) dans une même fleur, s’ouvrant par un pore terminal et émettant de nom- breux corpuscules celluleux qui renferment chacun un anthé- rozoide. Fleurs femelles terminales ou latérales; involucre ordinaire- ment gemmiforme, souvent accrescent ; archégones en nombre variable (1-30) /agéniformes, souvent colorés en rouge, et con- tenant un petit sac celluleux ou embryonnaire. Fruit (capsule, urne ou thèque, selon les auteurs) subses- sile, ou plus ordinairement exserte et éleyé au sommet d’un support filiforme raide, coloré (pédicelle ou soie). Au moment de l’évolution du jeune fruit, le réceptacle s'élève et forme une petite gaine (vaginule) autour de la base du pédicelle, pen- dant que celui-ci arrache et emporte, au sommet de la capsule, la membrane développée et diversement modifiée qui constituait l’archégone primitif, c’est la coiffe. Cette coiffe est glabre ou velue, lisse ou plissée, entière ou laciniée, lobée, etc. La cap- sule affecte des formes très diverses; elle est globuleuse, oblongue, pyriforme, subeylindrique, prismatique, lisse ou plissée; elle présente souvent à la base un renflement (col ou apophyse). Au moment de la maturité, elle s’ouvre par la chute d’un segment circulaire (opercule), .ou très rarement par la dé- sunion de 4-8 valves retenues ou libres au sommet, ou enfin par des déchirures irrégulières ; elle est généralement traversée par une sorte d’axe vertical (columelle). Entre les parois de la capsule et la columelle se trouve, dans la plupart des espèces, un sac membraneux, très délicat (sporange) qui contient im- médiatement les spores. Le contour de l’orifice capsulaire est 6 SPHAIGNES. nu, ou garni de 1-2 rangs de dents et de cils (péristome sim- ple ou double\; le nombre de ces dents est 4 ou un multiple de 4, — 8, 16, 32, 64. Les spores sont à peu près uniformes, glo- buleuses, ou légèrement comprimées, lisses ou finement papil- leuses ; en germant elles produisent un prothalle formé de fila- ments verts entrecroisés très fournis, au centre desquels se développe enfin la plante définitive. Sous-elasse IX. — Sphaignes. Plantes spongieuses, vivaces, ne croissant que dans les lieux très humides, marécageux ou tourbeux, sociales. Tiges adul- tes dépourvues de radicules, leur tissu présente trois zônes concentriques, distinctes, l’externe ou corticale formée de 1-4 couches de cellules à parois hyalines, minces, plus grandes que les autres : la zône moyenne subligneuse , composée de cellules plus petites, à parois épaisses, colorées ; enfin la zône cen- trale ou médullaïre, dont les cellules médiocres ont des paroïs minces et hyalines. Rameaux fasciculés retombants, la plupart effilés au sommet. Feuilles alternes, ovales, lancéolées, obtuses ou atténuées, marginées, entières ou denticulées au sommet seulement, complétement énerves, formées de deux sortes de cellules; les unes linéaires, allongées, charrient la chloro- phylle; les autres beaucoup plus grandes, rhombées ou lancéo- lées, sont hyalines, vides, percées de pores plus ou moïns nom- breux, soutenues pour la plupart par des fibres annulaires ou spiralées. Pas d’amphigastres. Fleurs monoïques ou dioïques. Pas d’involucre monophylle. Fleurs mâles terminant de petits ra- meaux, échelonnées et formant des chatons anguleux, oblongs ou coniques ; anthéridies pédiculées, globuleuses, solitaires à l’aisselle des folioles du chaton florifere, fugaces, s’ouvrant au sommet et émettant leur contenu, d’une manière analogue à ce qui se voit dans les mousses. Fleurs femelles gemmiformes , terminant des rameaux courts ; archégones peu nombreux (1-4) allongés, délicats, accompa- gnés de paraphyses ou filaments mous, entrecroisés, ramifiés, HÉPATIQUES, 7 tres grèles. Folioles de l’involucre différant peu des feuilles cau- linaires, un peu plus allongées. Axe du rameau fructifère accrescent et formant vers l’époque de la maturité un faux pédi- celle assez long (pseudopode). Capsule lisse, globuleuse, sessile, reposant sur une vaginule dilatée discoïde, s’ouvrant, à la ma- turité, par la chute d’un opercule en forme de calotte sphéri- que. Pas de péristome, ni d’arineau. Coiffe se déchirant en deux parties, dont l’une reste à la base de la capsule. Columelle d’abord gonflée et occupant une grande partie de la cavité cap- sulaire, presque entièrement résorbée à la fin. Sporange dis- tinct, étroit. Spores dimorphes : les unes plus grandes, tétraédriques, papilleuses, fertiles; les autres polyédriques, subglobuleuses , stériles. Par la germination, les premières pro- duisent d’abord un prothalle foliacé, lobulé, duquel naît ensuite la plante définitive ; celle-ci ne présente de radicules que dans les premiers temps de son existence. Sous-eclasse III. — Hépatiques. Les Hépatiques n'offrent qu'ug petit nombre de caractères communs ; elles se divisent immédiatement en deux groupes. Celles qui entrent dans le premier, les Hépatiques cau- lescentes, possèdent une tige et des feuilles distinctes. Cette tige vivace, ordinairement très délicate, d’un tissu presque uniforme, déprimée ou ascendante, garnie de radicules non cloisonnées, plus ou moins abondantes, ramifiée par dicho- tomie, émet souvent des stolons. Feuilles vertes, distiques, décrivant, deux à deux, des V, sur la surface dorsale de la tige, par leurs lignes obliques d'insertion, souvent très crépues, chiffonnées par l’action de la sécheresse, énerves, de formes très variées , orbiculaires , ovales, linéaires , entières, dentées, ciliées, lobées ou divisées jusque près de la base en lanières subulées ; parfois un des lobes est replié et contourné en forme de sac; leur tissu est délicat, formé d’une seule couche de celulles arrondies ou subhexagones; à la face inférieure des 8 HÉPATIQUES. tiges, un grand nombre d'espèces présentent une {roisième série de feuilles plus petites, très variables (amphigastres). Fleurs monoïques ou dioïques. Fleurs mâles en forme d’épis sessiles ou de chatons comprimés; anthéridies globuleuses ou brièvement oblongues, pédiculées, s’ouvrant comme celles des sphaignes , ordinairement solitaires, plus rarement groupées, en petit nombre (1-8) à l’aisselle de folioles spéciales imbriquées ou différant peu des feuilles caulinaires. Fleurs femelles termi- nant la tige ou de petits rameaux; dans le plus grand nombre, deux enveloppes florales : l’externe est un involucre analogue à celui des mousses, formé de folioles distinctes, plus ou moins différentes des feuilles caulinaires ; l’interne (périanthe) mono- phylle, oblongue, cylindrique, obovée, lisse ou plissée, ouverte au sommet, diversement lobulée, dentée ou ciliée à l’orifice. Archégones ordinairement peu nombreux (1-15, plus rarement 20-30), courts, rarement accompagnés de paraphyses; un seul est fécondé et se gonfle sous la tension de la jeune capsule qui grossit, à la fin cette membrane ovale ou obovée, devenue la coiffe, se déchire vers le sommet et laisse échapper la capsule; elle reste ainsi cachée dans le périanthe; plus rarement, dans le cas d’un périanthe court ou nul, elle est ouverte; jamais elle n’est soulevée, comme dans les mousses, au sommet de la capsule. Pédicelle très délicat, hyalin, fugace. Capsule oblon- gue ou subglobuleuse, noire ou brune, s’ouvrant, à la matu- rité, en 4 valves libres et étalées; pas de sporange ; spores ar- rondies, lisses ou finement papilleuses, vertes ou brunes, entremélées de cellules linéaires allongées, transparentes et renfermant, comme dans une gaine , 2 fibres brunes contour- nées en spirale (élatères). Les Hépatiques du second groupe, Hépatiques membra- neuses ou frondiformes, perdent successivement la plupart des caractères propres à celles du précédent, de manière à se rap- procher des Amphigènes, et en particulier des Lichens. Tige en forme de lanières ou d’expansions foliacées (frondes) dépri- mées, sinuées lobées, se divisant par dichotomie et rayonnant autour d’un point central. Frondes munies d’une nervure longi- HÉPATIQUES. 9 tudinale ou énerves, garnies en dessous de radicules hyalines et souvent, en dessus, de nombreux stomales. Dans plusieurs espèces, on remarque une couche corticale ou épidermique. Il n’y a plus de feuilles distinctes. Les organes de reproduction présentent une foule de modifications très importantes, dont il faudra chercher le détail dans la description des familles et des genres de cette section. Les anthéridies sont ordinairement immergées dans l’épaisseur des frondes, à la surface desquelles elles s'ouvrent par un petit pore; elles sont isolées ou groupées, relativement grandes; parfois elles sont enfoncées dans la sub- stance d’un disque lobulé et élevé sur une sorte de pédicelle. Les fleurs femelles apparaissent également dans des condi- tions très variées, immergées dans le thalle ou pédicellées , isolées ou groupées, nues ou renfermées dans une ou plusieurs enveloppes; il en est de même de la capsule, qui reste d’un brun noirâtre et possède une structure analogue à celle que l’on constate dans les hépatiques caulescentes ; mais la forme, la position et le mode de déhiscence sont très variables selon les genres; les élatères, présents dans la plupart des genres, manquent dans quelques-uns; dans le genre Aneura, ils ne possèdent plus qu'une fibre spirale. Z! n’y a pas de sporange, ni de columelle, excepté dans le genre Anthocéros dont la capsule linéaire et bivalve possède ce dernier organe. Les spores sont généralement brunâtres dans les Hépatiques ; leurs dimen- sions varient; parfois elles sont un peu polyédriques. Par la germination elles donnent naissance à un prothalle lobulé. 10 GÉNÉRALITÉS. — ANATOMIE DES MOUSSES. SOUS-CLASSE I. MOUSSES. PREMIÈRE PARTIE. — GÉNÉRALITÉS. Nous réunissons sous ce titre, des notions sur : I. L'anatomie et la physiologie des Mousses ; IT. Leur distribution géographique, dans nos régions ; III. Leur utilité et leur rôle dans la nature ; IV. Les procédés à suivre dans leur étude et leur préparation. I. ANATOMEE EX PHYSIOLOGIE DES MOUSSES. Comme tous les autres végétaux, les mousses croissent et se redroduisent ; toute l’économie de leur existence se résume par conséquent dans l’exercice des fonctions de végétation et de reproduction. Chapitre premier. — Fonctions de végétation. Ces fonctions s’exécutent à l’aide d’un double système d’or- ganes : le système axillaire et le système appendiculaire. I. Système axillaire. L’axe comprend, à son tour, deux parties : la racine et la tige. | : De la Racine. Si on entend par racine le développe- ment de la radicule ou de cet organe qui, sortant immédiate- RACINES. 11 ment de la graine, s'oppose à la jeune tige sans avoir pris nais- sance sur cette dernière, il est évident que les mousses n’ont pas de racines proprement dites. Les spores de ces végétaux ne reproduisent pas aussitôt la plante-mère, comme le font les graines des phanérogames; elles ne produisent d’abord, en germant, qu'un prothalle filamenteux. Aussi plusieurs botanistes distingués, M. Schacht, M. Duchartre, etc. n’attribuent aux mousses que des racines adventives. La thèse opposée, soutenue en particulier par M. Schimper, semble beaucoup plus proba- ble. Le prothalle étant convenablement développé, une autre phase végétative commence. Ça et là apparaissent, sur ces fila- ments proembryonnaires, des bourgeons qui sont le point de départ de la nouvelle plante. Bientôt, en effet, une tige s’élève garnie de feuilles distinctes et caractéristiques; or, dès la for- mation de ces premiers rudiments d’une tige à venir, on constate la présence, à la base de ces bourgeons, de racines pâles ou brunâtres, en forme de tubes articulés obliquement, ramifiés, dépourvus de chlorophylle et plongeant dans le sol, en sens inverse de la tige. Pendant que la tige se développe, ces racines croissent de leur côté; les principaux tronçons prennent un diamètre de plus en plus fort; ils se ramifient successivement et finissent par se charger vers l'extrémité d’un abondant chevelu. Comment refuser à ces productions souterraines la quahfica- tion de racines, lorsque, pour des raisons d’analogie-identiques, on accorde celle de tige à la portion aérienne de l’axe des mousses ? Ces racines ont ordinairement leur surface couverte de petites aspérités qui les rendent éminemment propres à fixer le végétal dans le sol; c’est sans doute pour la mème fin que leurs rami- fications se recourbent en grand nombre et s'accrochent aux objets qn’elles rencontrent sur leur passage, Aussi ce n’est qu'avec beaucoup de peine qu’on parvient à extirper compléte- ment les touffes de certaines espèces de Grimmia, d'Andreæa, d’Orthotrichum fixées pourtant à la surface de corps très durs et presque lisses. L’'extrémité des dernières fibrilles ne présente rien de particulier ; elle est arrondie obtuse et ne laisse voir que 12 MOUSSES. — ANATOMIE. des cellules en voie de formation. Quelques espèces ont souvent une partie de leurs racines terminées par des renflements tu- berculeux. C'est sur les mousses annuelles, telles que Funaria hygro- metrica et beaucoup de Phascum, qu’il est le plus facile d’ob- server le développement et la forme des racines proprement dites. La plupart des espèces vivaces -ont aussi de vraies raci- nes, mais pendant les premiers temps de leur existence seule- ment; car, à mesure qu'elles s’allongent par l'extrémité supé- rieure, les tiges de beaucoup d’espèces se décomposent et pé- rissent par la partie inférieure, ou chez d’autres, les tiges se renouvellent par des stolons. Dans tous les cas les racines pri- mitives disparaissent de bonne heure et sans retour. Les racines adventives se distinguent des vraies racines par leur point d’origine qui est toujours situé sur un axe feuillé. Sur de nombreuses espèces des genres Æypnum, Bartramia, Di- cranum, etc., elles envahissent les stolons et les tiges jus- qu'aux pousses de l’année et garnissent ces parties d’un feutre enlacé, très épais (feutre radiculaire, tomentum). Elles se dé- veloppent même sur les feuilles, comme dans le Hypnum nitens. Le plus souvent ces racines que nous avons constamment désignées sous le nom de radicules, dans nos descriptions ; naissent de préférence sur les parties de l’axe en contact avec le sol ou des corps humides; c’est un cas très fréquent dans le genre Hypnum. Ailleurs elles ne se voient que sur les stolons souterrains , ou vers la base des tiges. Enfin dans plusieurs es- pèces, surtout du genre Æypnum, par ex. dans les Hyp. tri- quetrum, splendens, umbratum, squarrosum, purum, ete., elles font complètement défaut. Quand on arrache avec précau- tion des tiges de ces mousses, on est fort surpris de voir qu’elles sont totalement libres et n’adhèrent nullement au sol; c’est par la tige et les feuilles que ces plantes empruntent directement leurs moyens d'alimentation , au milieu ambiant. Quand eiles existent, les radicules naissent de tous les points de la surface des tiges, ou seulement, par paquets, dans le voi- sinage de la base des feuilles, à l’aisselle ou en dehors. Leur TIGE. 13 couleur varie du blanc au blanc rosé, au brun, au violet, au pourpre foncé; en général, elles finissent par devenir brunes ou rousses avec l’âge. Leur structure est des plus simples; ce sont des tubes capillaires ordinairement ramifiés, à divisions di- versement enlacées, contournées, divariquées. Ces tubes sont formés de cellules soudées bout à bout, selon des surfaces de contact obliques ; ces articulations ou cloisons sont très espacées ou rapprochées , d’après les espèces. Les racines adventives sont lisses dans le très grand nombre des cas; plusieurs espèces ce- pendant les ont hérissées de papilles plus ou moins saillantes. Ce dernier caractère se vérifie surtout dans la tribu des Bartra- miées , et particulièrement sur les Bartramia gracilis, Halle- riana, pomiformis, Breutelia arcuata; les Philonotis fon- tana et calcarea ont des filaments très faiblement muriqués ou à peu près lisses. Le rôle des racines adventives est plus important, dans les mousses, que celui des racines proprement dites. Comme ces dernières, elles fixent le végétal sur son support et fournissent des matériaux pour son alimentation ; mais elles servent de plus à donner aux tiges une direction constante; elles consolident, dans une même touffe, à l’aide de crampons multipliés, les nom- breux individus d’une même espèce qui croissent les uns à côté des autres. Sous ce dernier rapport, les racines adventives con- tribuent pour une large part à donner à plusieurs espèces de mousses leur physionomie propre. Elles protègent aussi contre les rigueurs du froid les tiges qu’elles enveloppent d'ur feutre épais, comme, d'autre part, elles tendent à maintenir une frai- cheur constante, pendant les chaleurs de l'été, soit en modé- rant l’évaporation, soit en puisant dans le sol l’eau qu’elles élèvent ensuite en vertu de la capillarité et par l’action des forces vitales. De la tige. Dansles mousses annuelles qui d’ailleurs ne sont . pas nombreuses, la tige n’acquiert qu’an faible développement ; elle reste courte (1-10 millim. rarement plus), molle, simple, ou, si elle se divise, les branches qu’elle émet se terminent bien- tôt par des fleurs; elle est ordinairement dressée et garnie de 14 MOUSSES. — ANATOMIE. racines seulement à sa base. La plupart des Funariées, des Splachnées, des Buxbaumiées, des Phascées font partie de cette catégorie. Le Phascum muticum, les Ephemerum recurvi- folium, stenophyllum, serratum atteignent les dernières limi- tes de la petitesse ; leur tige n’a guère qu’un demi millimètre de long. La tige des espèces vivaces offre plus d'intérêt. Lorsque sa longueur est comprise entre 3-6 centimètres, on peut dire qu'elle atteint les dimensions ordinaires ou des plus communes; elle est courte, si elle reste au-dessous de 2 centimètres, tandis qu’elle est de forte taille, élevée ou élancée, au dessus de 8-10 centimètres. Dans les Fontinalis antipyretica et squamosa, elle mesure jusqu’à 4 et même 6 décimètres. Ce sont des lon- gueurs extrêmes, au moins pour les espècess de nos climats. Le diametre transversal des tiges n’est pas toujours en rap- port avec leur longueur; il ne varie que dans des limites peu étendues, de 114 mill. à 3j4 à peine 1 mill. La tige des mousses affecte les mêmes directions que celle des plantes supérieures; elle peut être de même dressée, ascendante, décombante, cou- chée, rampante (1); elle n’est jamais volubile, ni précisément grimpante. Les espèces dont la tige est dressée ou ascendante, appartiennent pour la plupart à la famille des Bryacées, tandis que les Hypnacées sont tres souvent décombantes ou rampantes. La ramification des tiges a plus d'importance encore que leur direction. Elle s'opère selon deux modes principaux très dis- tincts. Le premier est propre aux espèces dont les pousses annuelles se terminent par une fleur mâle ou femelle. L’axe végétatif se trouve donc aussitôt limité, défini, cependant les mousses dont il s’agit étant vivaces, la force végétative cherche à se frayer un autre passage. Elle y parvient de deux manières. Ou bien elle détermine, immédiatement au dessous de ces fleurs terminales, la formation des 1-5 bourgeons qui se développent en autant de (1) Les termes dont la signification est exactement la même en bryolo- gie que dans l’étude des phanérogames , sont considérés, dans ce travail , comme suffisamment connus, sans qu’il soit nécessaire de rappeler leur définition. TIGE. 15 pousses semblables à celles de l’année précédente. On donne à ces pousses annuelles le nom d’innovations, paree qu'elles ra- jeunissent la plante et la renouvellent. A mesure, en effet, que de nouvelles innovations se produisent, les parties inférieures, plus anciennes, cessent de vivre et périssent, en sorte que la longueur des tiges vivaces finit par devenir constante au bout de quelques années, vu qu’elles perdent d’un côté ce qu’elles ga- gnent de l’autre. Une conséquence importante de ce fait est que deux innovations, nées sur une même tige , deviennent bientôt indépendantes l’une de l’autre, et constituent deux individus tout à fait distincts. Ce mode de ramification constitue donc, pour les mousses, un puissant moyen de propagation et de multipli- cation. Quand les tiges n’émettent de la sorte qu’une seule innova- tion, elles peuvent être appelées simples, bien qu’elles soient formées de parties successives qui ne se continuent pas directe- ment. C’est le cas du Paludella squarrosa et de quelques autres espèces. Dans le plus grand nombre des cas, il naît deux innovations égales, au-dessous de chaque fleur, et la tige prend un aspect dichotome régulier. Quand le nombre des inno- vations continue à s’accfoitre, les tiges sont dites fasciculées. Il arrive alors très souvent qu’une partie de ces pousses , ne rece- vant du support commun qu’une alimentation insuffisante, s’atro- phient, restent courtes, ou grèles et stériles. Citons comme exemples, Philonotis fontana, calcarea, Bryum cirratum, Weisia verticillata, Ceratodon purpureus. Si les innovations ne se produisent pas immédiatement au- dessous des fleurs, c’est de la base des tiges, ou au milieu du feutre radiculaire, et le plus souvent sous la forme de stolons qu’elles prennent naissance. La nature de ces stolons est facile à reconnaitre; ils se développent toujours sur un axe feuillé et sont eux-mêmes garnis de feuilles ou au moins d’écailles qui empêchent de les confondre avec des racines. Les uns, en effet, parcourent, sous terre , un trajet plus ou moins long pour appa- raître ensuite et reproduire une tige normale. C’est le cas du Bryum roseum, et des Polytrichées dont les tiges aériennes 16 MOUSSES. — ANATOMIE. ne fructifient qu’une fois. D’autres stolons sont épigés et cou- verts de feuilles ordinaires, dès leur origine, comme on le voit sur plusieurs espèces du genre Mnium ; ces stolons stériles par eux-mêmes, s’enracinent à leur extrémité et déterminent, à ce point, la formation d’une tige dressée florifère. On peut rappor- ter à ce cas celui de l’Æedwigidium imberbe dont les tiges, soit de leur extrémité, soit de leurs portions latérales, émet- tent des rejets greles, retombants, couverts de feuilles dispa- rates et cherchant un endroit propice afin d’y implanter leurs racines adyentives. Dans le genre Grimmia, les tiges dressées ou ascendantes fructifient plusieurs fois, puis, au bout d’un certain nombre d'années, elles dépérissent et sont remplacées par des jets d’abord grèles qui naissent de leur base. . Les plantes mâles, dans la tribu des Polytrichées, présen- tent une exception singulière. Ces tiges restent simples, dans leur portion aérienne ; elles se terminent d’abord par une fleur; quand la floraison est achevée, l’axe continue de s’accroitre di- rectement et traverse la fleur pour former l'innovation de l’année suivante. Les anneaux successifs formés sur ces tiges par les débris persistants des fleurs indiquent l’âge de la plante. Le Pogonatum alpinum fournit un bel exemple de ce que nous venons de dire : nous avons compté jusqu’à 15 de ces anneaux sur une tige mâle de cette espèce. Cependant au bout d’un temps plus ou moins long, ces tiges mâles se remplacent de la même mamère que les tiges femelles des mêmes espèces. L'Atrichum undulatum offre encore une autre particularité dont on peut voir le détail dans la description de cette espèce. Le second mode principal de division s’observe sur les tiges dont l’accroissement ‘est continu, indéfini; les fleurs naissent latéralement sur ces tiges, au lieu de les terminer. La division dont il s’agit ici est une ramification proprement dite, suscep- tible de variations nombreuses très étendues. Voici les princi- pales formes : | 1° La tige primaire constitue un axe simple, très net, qui émet, à droite et à gauche, dans un même plan, des rameaux # TIGE. 17 nombreux, équidistants, plus grèles qu’elle-même. Cetie tige est dite pennée. Mais ces rameaux peuvent ètre simples, et la tige est, dans ce cas, simplement pennée, par ex. Hypnum Crista- castrensis, ou bien ils se ramifient , à leur tour, une fois de la même maniere (tige bipennée), ex. Hypnum delicatulum , ou même deux fois (tige tripennée), ex. Hypnum tamariscinum. Ces rameaux de tout ordre font avec leur axe immédiat un angle plus ou moins ouvert, de là les dénominations de rameaux dressés, élalés-dressés, élalés, divergents, etc. 2° Les rameaux peuvent naître tellement rapprochés sur cer- tains points de la tige principale, et de même, les rameaux se- condaires , sur les rameaux de premier ordre, qu’il soit difficile de saisir l’ordre de leurs positions relatives; cette ramification est dite fasciculée, et les rameaux, dans ces conditions, sont fas- ciculés. Il y a lieu de distinguer encore, sous ce titre, des formes spéciales. Parfois la tige primaire s’élève, tout en restant simple, à une hauteur notable, et c’est vers le sommet seulement qu'elle se ramifie; elle émet alors, de points rapprochés, des rameaux nombreux qui s’étalent en tous sens, ou se courbent, plus ou moins , selon une même surface unilatérale ; exemple du premier cas : Climacium dendroides, du second : Hypnum alo- pecurum. Ce mode de ramification simule assez bien celui de plusieurs de nos grands arbres, de là l’épithète de dendroïde qui sert à caractériser cet aspect. 3° Sur d’autres espèces, les rameaux sont disposés plus ou moins irrégulièrement, autour de leur axe immédiat, et, dans ce cas, ils sont encore ou dressés, ou étalés, ou recourbés (cour- bés en dehors), ou divergents. Ces expressions doivent toujours être entendues de la position des rameaux par rapport à la tige et non par rapport à la verticale. Cette répartition sans ordre . des rameaux sur la tige se désigne par les termes de ramifica- tion vague ou irrégulière. 4° Un grand nombre d’espèces, dans la sous-famille des Hypnacées dont il s’agit en ce moment, possèdent une tige principale qui se partage bientôt en deux ou trois divisions d’égale force; ces branches se ramifient, à leur tour, comme la ©) 22 18 MOUSSES. — ANATOMIE. tige principale avant le partage. Nous avons donné constam- ment, dans nos descriptions d'espèces, le nom de branches à ces tronçons principaux, par opposition aux rameaux qui sont toujours beaucoup plus grêles. 5° Un autre fait mérite quelque attention. Quand un rameau, même de second ou de troisième ordre, se trouve en contact avec le sol humide, dans de meilleures conditions que ses voisins, souvent il émet, du point de contact, de nombreuses racines adventives qui le fixent et de plus lui apportent un excès d'alimentation. Il se constitue dès lors à l’état de tige principale, et, partant du point où il s’est d’abord fixé, il renouvelle la plante-mère, en reproduisant, pour sa part, le système de ramification propre à l'espèce. Dans les conditions ordinaires, c’est presque toujours l'extrémité de l’axe primaire qui se met en contact avec le sol et s’enracine, comme le font un grand nombre d'espèces du genre Rubus. Les portions de tiges ou de rameaux qui touchent au sol, se modifient souvent, en raison de ce contact. Parfois elles s’effilent, restent simples, se garnissent de feuilles spéciales, espacées et plus petites, en un mot, pren- nent un aspect s{oloniforme, pour se relever assez loin du point de départ. Sur d’autres espèces, c’est de sa base, que la tige émet de vrais stolons souterrains garnis de radicules abon- dantes et de petites folioles squamiformes ; il y a même lieu de considérer, dans certains cas, la tige principale comme stolo- niforme dans toute sa longueur; elle se borne alors à émettre, de distance en distance, des rameaux, ou tiges secondaires qui seules, dans ces conditions, portent des capsules. Les espèces suivantes, Leucodon sciuroides, Pierogonium gracile, Leskea myura, attenuata, Hypnum tamariscinum, alopecu- rum, myosuroides, Tommasinii, Slokesii, peuvent servir à confirmer les indications théoriques de ce dernier paragraphe. La structure de la tige des mousses assez uniforme au premier abord, présente cependant, à un observateur attentif, des modifications notables. En général, une coupe transversale de ces tiges laisse voir de deux à trois zônes concentriques passant insensiblement de l’une à l’autre, sans ligne de démarcation bien TIGE. i nette. Les cellules qui forment la zône extérieure, ou corticale, sont petites, à parois très épaisses, colorées, d’un vert jaunâtre, brunes ou pourpres. Le nombre des couches de cellules qui entrent dans cette zône est très variable. La tige du Bartramia pomiformis n’en présente qu’une seule ; les Pterygophyllum lucens, Paludella squarrosa, et plusieurs mousses à tiges molles, n’ont presque pas de cellules corticales distinctes. Les tiges d’autres espèces, à tissu serré, celles, par exemple, du Pogonatum alpinum et de plusieurs Orthotrichum, ont, au contraire, toutes leurs cellules petites et à parois épaisses. La zône corticale sur la tige de l’Encalypta streptocarpa est formée de deux couches de cellules étroites; ce nombre s’élève de trois à quatre sur les tiges des Fontinalis antipyretica et Timmia austriaca; enfia un grand nombre de Hypnacées, surtout de Hypnum, ont des tiges raides, presque ligneuses, dont la zône corticale comprend 6-8 couches de cellules épaisses et endur- cies, par ex. Hypnum rusciforme, splendens, Crista-castrensis, Antitrichia curtipendula. Les cellules de la zône suivante, ou moyenne, sont presque toujours beaucoup plus grandes, hyalines, à parois minces, à contours réguliers ou sinueux, nettement hexagones ou arrondies. Dans un grand nombre d'espèces, cette seconde zône occupe tout l'espace intérieur limité par la zône corticale; d’autres en présentent une troi- sième, ou centrale, dont les cellules sont plus petites que les voisines, par ex. Timmia austriaca, Bartramia ithyphylla Mnium undulatum Ces cellules de la zône centrale qui repré- sentent la moelle des végétaux supérieurs, ont souvent une teinte différente de celle des voisines ; elles sont à parois minces ou épaisses ; dans le Polytrichum commune, cette zône est formée de cellules plus grandes que celles de la zône intermédiaire. Les tiges de quelques espèces, particulièrement du genre Philonotis, ont de plus, sur leur partie récente, une couche de cellules épidermiques, hyalines, molles et plus grandes que les autres cellules corticales. C’est M. Bescherelle qui a, le pre- mier, attiré l’attention des Bryologues sur ce fait intéressant. Vues sur des coupes longitudinales, les cellules, dont l'aspect, 920 MOUSSES. — ANATOMIE. i en coupe transversale, vient d’être signalé, sont allongées, 8-10 fois aussi longues que larges, terminées à angle droit, où par des surfaces obliques, ou enfin atténuées aiguës. Ces diverses formes sont souvent mélangées dans une même tige; mais la dernière prédomine dans un grand nombre d'espèces de la famille des Hypnacées. Notons enfin quelques autres particularités dont il n'a pas encore été question. La tige de la plupart des mousses est ar- rondie ; dans quelques -unes seulement, elle est obtusément trigone, par exemple dans le genre Polytrichum , dans le Cli- macium dendroides, eic.; les Hypnum Crista-castrensis, un- dulatum et d’autres l’ont un peu comprimée. Elle est, du reste, lisse, sans articulations, ni renflements, non sillonnée, glabre, inerme. La teinte passe du vert, propre aux jeunes pousses, au brun, au rougeâtre et au violet noirâtre brillant ; en géneral, les parties anciennes sont noires ou d’un brun foncé ; cependant les tiges d’un certain nombre d’espèces se maintiennent vertes et pales jusqu’à la fin. EX. Système appendiculaire. Les mousses n'ayant ni stipules, ni aiguillons, ni vrilles, leur système appendiculaire se borne aux feuilles. Au point de vue de leur attache, les feuilles des mousses sont toujours sessiles. Leur base décrit une ligne convexe dont les extrémités remontent obliquement, de part et d'autre, en sorte qu'elle embrasse du tiers aux trois quarts de la tige; cette limite n’est cependant guère dépassée; aussi ne trouve-t-on pas de mousses dont les feuilles soient perfoliées ou engainantes. Leur décurrence, qui est presque toujours sensible, varie notable- ment. Dans le Bryum Duvalii et d’autres espèces, elle est très saillante et rend la tige ailée. Sur beaucoup de Hypnum, elle présente des particularités qu’il est bon de signaler. En raison de la décurrence de la ligne d'insertion et par une dilatation ou plutôt un écartement du bord libre de la feuille, un espace trian- gulaire se trouve circonscrit à la base, de chaque côté, et con- : FEUILLES. 21 stitue une oreillette. Dans les Hypnum giganteum, cuspidatum, sarmentosum , etc., les oreillettes sont d’autant plus faciles à reconnaître, qu’elles sont formées par une surface courbe, dont la convexité est tournée vers la tige; leur tissu est toujours formé de cellules plus grandes et plus délicates que les voisines ; leur coloration est très souvent hyaline, parfois jaune-orangée, comme dans le Hyp. cupressiforme. Plusieurs Dicranum ont des oreillettes subrectangulaires, brunes ou orangées. La disposition de ces feuilles sur la tige est assez compliquée. L'ordre le plus simple est celui des feuilles distiques, très dis- tinct dans les genres Distichium et Eustichium. Quelques es- pèces ont les feuilles tristiques ; mais la plupart ont leurs feuilles arrangées selon des combinaisons plus difficiles à découvrir ; les plus communes sont exprimées par les formules 275, 378, 5713 ; malheureusement l'instabilité de ces rapports dans la disposition des feuilles d’une même espèce en diminue de beaucoup l’impor- tance. Les feuilles des mousses ne sont jamais opposées, ni ver- ticillées. Du reste, elles sont espacées, quand il est facile d’aper- cevoir la tige dans les intervalles qu’elles laissent entre elles, ou rapprochées, si elles couvrent la tige à ce point qu'il faut les écarter pour l’apercevoir; tel est du moins le sens que nous avons attaché à ces termes, dans nos descriptions, afin d’échap- per à l'arbitraire. Sous le rapport de leur direction, les feuilles sont dressées, élalées, divergentes, recourbées ou réfléchies dans tous les sens autour de la tige (squarrosa) ou courbées en dessous toutes d’un même côté, ce que nous désignons par le terme d’homotropes (tournées d’un même côté), ou par celui de falciformes (cour- bées en faux). Elles sont de plus planes, concaves ou canali- culées, courbées ou creusées en cuiller, au sommet. La configu- ration des feuilles prises dans leur ensemble, passe de la forme orbiculaire à la forme linéaire-subulée; les formes intermé- diaires que l’on rencontre le plus souvent sont celles des feuilles ovales, obovées, oblongues, spatulées, lancéolées, linéaires et toutes Les nuances d’une forme à l’autre, nuances que l’on carac- térise par des termes composés, tels que ovale-oblongue, lan- 29 MOUSSES. — ANATOMIE. céolée-linéaire, etc. Leur sommet se termine comme celui des feuilles de phanérogames, et on désigne ses diverses modifica- tions par les mêmes termes. Il peut être aigu, acuminé, mu- croné, apiculé, oblus, tronqué, rétus ; mais jamais il n’est pro- - fondément émarginé, ni bilobé. Une particularité très importante dans l'étude des feuilles de mousses, c’est la nervure. Un certain nombre d’espèces en sont complétement dépourvues ; mais la présence de cet organe est de beaucoup le cas le plus commun. Sous le rapport de sa longueur, la nervure est très courte, ne présentant que des traces de son existence, comme on le voit dans les Hypnum molle, stellatum cupressiforme, ou bien elle s’avance jusqu'au milieu de la feuille, jusque près du sommet, sans l’atteindre pourtant, ou bien elle l’atteint, sans le dépasser, ou enfin elle dépasse le limbe. Si elle sort brusquement d’un sommet de feuille obtus, la feuille est dite mucronée par l’excurrence de la nervure; en s’avançant de la sorte hors du limbe, sur une grande longueur, la nervure finit par prendre l’aspect d’un poil, et la feuille devient pilifère; ce poil peut être brun ou hyalin, entier ou denté. Au point de vue de son épaisseur, la nervure peut être tres mince, formée d’une seule couche de cellules, ou bien plus épaisse et composée de 2-5 couches superposées. D’autre part, elle s’étend diversement en largeur; dans un certain nombre d’espèces de Trichostomées, de Dicranées et de Polytri- chées, elle occupe presque tout le revers des feuilles qu’elle épaissit notablement. Aïlleurs elle constitue une simple côte ar- rondie où canaliculée, lisse, papilleuse, dentée ou garnie de crètes saillantes, comme dans le genre Polytrichum. A la nervure, répondent, sur la face supérieure des feuilles , dans les Polytrichées, des lamelles longitudinales nombreuses, dressées, parallèles, terminées par un bord droit légèrement renflé. C’est une particularité tres curieuse ; mais on ne l’observe bien qu’à l’aide du microscope, sur des sections transversales bienfaites. Le Bgrbula cavifolia présente aussi quelqueslamelles analogues. Dans quelques autres espèces, à la face supérieure des feuilles, on rencontre des paquets de filaments composés de FEUILLES. 23 cellules courtes, posées bout à bout, v. les descriptions des Barbula papillosa, chloronotos, rigida, etc. Le bord des feuilles présente aussi des modifications nota- bles. Ce bord est plan (droit), ou révoluté, c’est-à-dire renversé et roulé plus ou moins fortement en dehors, ou involuté, roulé en dedans; il est simple, sans modification dans le tissu, ou marginé quand les cellules qui le forment, présentent une configuration particulière, par exemple, plus d’allongement ou d'épaisseur, une teinte spéciale. On trouve de beaux exemples de feuilles marginées dans la tribu des Mniées. Le bord des feuilles est entier ou denté. Un assez petit nom- bre de mousses ont les feuilles tout à fait entières, quand on les examine à un fort grossissement microscopique; d’un autre côté, la simple loupe ne permet d’apercevoir les dents que sur un petit nombre de celles qui en ont. Nous avons appelé distinctement ou neltement dentées les feuilles dont on voit les dents facilement et sans effort, à l’aide d’un grossissement de 100 à 200 diamètres ; les feuilles sont, au contraire, superficiellement ou très faible- ment dentées quand leur denticulation n'est bien résolue que par un grossissement de 350 à 450 diamètres. Ces dents sont du reste très variables, selon les espèces, obtuses, ou plus souvent aiguës, étalées, ou dressées-conni- ventes, presque toujours simples, rarement disposées sur deux rangs, comme on le voit sur les feuilles du Mnium hornum et des espèces voisines. Elles sont formées par les cellules du limbe foliaire qui s’écartent et s’isolent par leur sommet. La surface des feuilles est peu variée. Elles sont toujours glabres; parfois elles sont ridées, ce qui se dit d’ondulations transversales, ou plissées, dans le sens de la longueur. Leur maintien, sous ce rapport, comme sous celui de leur direction, se modifie singulièrement par l’action de l'humidité ou de la sécheresse. En général, c’est à l’état humide qu’elles sont le plus étalées, tandis que, par la sécheresse, elles se crispent, se contournent en spirales très serrées autourgde la tige; sur d’autres espèces, elles restent étalées, ou dressées, mais elles se rident et se plissent davantage. Toutes ces modifications four- 94 MOUSSES. — ANATOMIE. nissent des caracteres spécifiques. Les jeunes feuilles de mousses sont presque toujours vertes; mais avec l’âge, elles prennent, plus ou moins vite, diverses teintes; elles se colorent en brun, en rouge violacé ou pourpre et affectent quelquefois des reflets métalliques ou glaucescents, par ex. Bryum crudum. Elles sont persistantes ; sur la plupart des espèces, elles durent aussi longtemps que les portrons de tiges qui les portent; elles ne tombent jamais d'une pièce; cependant plusieurs mousses finissent par se dénuder vers la base. Ce phénomène a lieu par- ticulièrement pour les espèces à tige tres dure, subligneuse, tandis que les feuilles, d’un tissu beaucoup plus délicat et moins tenaces, se décomposent et se détruisent plus rapidement ; souvent, dans ce cas, les nervures de ces feuilles persistent encore quelque temps apres la destruction du limbe. Le tissu des feuilles de mousses est peut-être ce qu'il y a de plus étonnant dans l’organisation de ces petits végétaux : il offre une élégance et une richesse qu’on ne saurait se lasser d’admi- rer; toutefois il est bon de savoir qu’un grossissement micros- copique de 800 à 500 diamètres est nécessaire pour en découvrir toute la magnificence. A part l’épaississement dû à la dilation de la nervure dorsale dans quelques espèces, le limhe des feuilles de mousses ne se compose que d’une seule couche de cellules en contact par leurs parois latérales seulement. L’épaisseur et la transparence de ces parois varient dans de grandes proportions; presque compléte- ment opaques ou raides dans plusieurs espèces des genres Bar- bula, Orthotrichum, Grimmia, etc., elles sont délicates et diaphanes de manière à laisser parfaitement juger de leur con- tenu, dans d’autres espèces, par exemple dans le Pterygophyl- lum lucens. Les surfaces libres sont lisses ou papilleuses. Ces papilles se détachent au-dessus des cellules sous la forme de saillies obtuses arrondies ou anguleuses, solitaires ou agglomé- rées, au nombre de 2 à 5 sur chaque cellule ; elles sont diverse- ment proéminentes, généralement plus communes sur le revers des feuilles que sur leur face interne; les genres Grimmia, Rhacomitrium, Orthotrichum, Barbula, les Hypnum tama- FEUILLES. 95 riscinum, delicatulum, triquetrum, rugosum fournissent des exemples variés, à ce sujet. M. Schimper regarde ces papilles comme « le résultat de la coagulation de la substance extracel- lulaire (1). »: Nous croyons qu’il est plus simple et plus vrai d’avouer notre ignorance sur ce point, et de voir là un de ces mille détails d’or- ganisation dont la nature et l’origine nous échappent. La forme des cellules est tres variable ; elle passe du type linéaire allongé, droit ou sinueux (vermiculaire Schimp.) obtus aux extrémités, tel qu’on le rencontre dans les Æypnum triquetrum, loreum, umbratum, au type rectangulaire très commun dans la tribu des Trichostomées; entre ces formes extrêmes on pourra établir, en série, une foule d’intermédiaires. A côté de cellules linéaires obtuses, on en trouvera d’autres qui seront linéaires encore, mais atténuées aiguës aux extrémités; ces cellules sont quelque. fois très allongées, de telle sorte qne le rapport de la largeur à la longueur égale 1730 ; sur d’autres espèces, la longueur diminue et la largeur augmente, bientôt on se trouve en présence des cellules hexagones dont le type est double, car on rencontre des cellules hexagones aiguës aux extrémités et des cellules hexa- gones tronquées aux extrémités, le premier, très comman dans le genre Hypnum, le second, assez répandu dans les tribus des Funariées et des Splachnées. Les cellules hexagones aiguës par la contraction de leurs faces moyennes, deviennent ‘rhombées ou rhomboïdales (2). Aïlleurs elles deviendront carrées ou arrondies; dans le genre Rhacomitrium, elles restent allongées, mais elles émettent, à droite et à gauche des saillies qui les (4) Icones. morphol. p. 16. (2) Par ces expressions de cellules Lexagones, rhombées, carrées, ete., on ne veut désigner que le nombre des côtés du polygone qui résulte de leur projection, on exprime l'aspect qu’elles prése:tent sous le micros- cope. Ces cellules sont des solides plus ou moins régulièrement tabulaires libres par deux faces ; c'est ainsi que les cellules appelées hexagones sont des octaèdres, en réalitc. 26 MOUSSES. — ANATOMIE. rendent tres sinueuses. En résumé, les formes principales de ces cellules sont les suivantes : Linéaire-obtuse droite ou sinueuse, linéaire-aigquë par aîte- nuation ou par une troncature oblique, heragone-aigquë ou heæa- gone-tronquée, oblongue, rectangulaire-allongée, carrée, arrondie. Les cellules ne sont pas toutes de même forme dans une feuille; en général, ce sont les cellules inférieures ou ba- silaires, les dernières formées, qui sont les plus allongées ; dans beaucoup de Æypnum cependant, ce sont les cellules moyennes qui atteignent un développement maximum ; enfin les cellules du sommet des feuilles, les premières d’après l’ordre d'apparition, sont les plus petites; il a été question précédem- ment des cellules marginales et de celles qui forment les oreil- lettes. Ce qui vient d’être dit n’est que l'expression du plus grand nombre des cas; car il existe des mousses dont le tissu foliaire est aussi uniforme que possible. Il en est de même des observa- tions suivantes. Les feuilles de beaucoup de mousses, en parti- culier dans les tribus des Polytrichées , des Trichostomées, des Mhniées, des Funariées, etc., ont, sur un quart ou un tiers de leur longueur, les cellules basilaires vides et par suite hyalines. D’autres, mais bien moins nombreuses, par ex. Rhacomitrium canescens, lanuginosum, Hedwigia ciliata, Grimmia leuco- phœa, Schulizii, Bryum argenteum, etc., ont, au contraire, les cellules supérieures de leurs feuilles dépourvues de matière verte; ce dernier fait donne à ces mousses un aspect scarieux grisâtre ou même blanchâtre caractéristique. En dehors de ces cas, les cellules, surtout à l’état jeune, renferment des grains arrondis, de grosseur variable, qui communiquent aux feuilles leur belle couleur verte; c’est la chlorophylle. Ces grains sont diversement rangés dans chaque cellule, si celle-ci est étroite, linéaire , ils ne forment souvent qu’une seule file, comme dans beaucoup de Hypnum ; ailleurs ils se disposent sur 2-3-4 séries ; lorsque les cellules sont très grandes, ils se rangent sur les contours ou s’éparpillent uniformément. La chlorophylle. dispa- rait dars les feuilles malades et à mesure qu'elles vieillissent ; sa destruction s’annonce ordinairement par l'aspect granuleux FEUILLES, 97 ou floconneux qu’elle revêt; souvent encore on découvre dans les cellules malades des myriades de très petits infusoires. Nous regardons aussi comme une modification maladive de la chloro- phylle les bandes sinueuses qu’on rencontre dans les cellules de certaines feuilles de mousses; nous en avons constaté dans les espèces suivantes : Hypnum albicans, rugosum, commutatum, giganteum , cordifolium, lycopodioïdes, fluitans, tenellum , rotundifolium, incurvatum, Bryum Duvalii, Zygodon Fors- teri, Dicranum subulalum , etc., etc. Leur apparition accidentelle et nullement caractéristique, leur aspect mou, gélatineux, et l'exclusion dans les mêmes cel- lules de grains nets de chlorophylle semblent motiver notre ma- nière de voir, malgré l'opinion de M. Schimper qui les regarde comme des débris de cellules primitives incomplétement ré- sorbées. Pour ce qui concerne la composition chimique de la chloro- phylle, nous renvoyons aux traités spéciaux, par ex. au Traité de Chimie, par Pelouze et Fremy, 3° Ed., t. 1v, p. 804; voy. aussi un résumé intéressant sur cette question dans les Eléments de Botanique, par M. Duchartre, p. 80. La structure des feuilles dans les genres Leucobryum et Fissi- dens exige une mention à part. Dansle Leucobryum glaucum , les feuilles, à l'exception d’une marge hyaline formée de 3-6 séries de cellules disposées sur un même plan, présentent deux couches superposées de cellules hyalines, rectangulaires, épaisses, mais à parois minces; dans une même couche, chaque cellule communique avec la cellule qui se trouve immédiatement au-dessus, ainsi qu'avec celle qui est au-dessous, par un pore arrondi dont les contractions peu- vent servir à expliquer la grande hygroscopicité de ces feuilles. Entre les deux couches de grandes cellules hyalines dont nous venons de parler, courent, le long de leurs lignes verticales de contact, d’autres cellules, mais linéaires très étroites et remplies de chlorophylle. Cette structure rappelle, en quelque chose, celle des feuilles de Sphagnum. Au premier abord, les feuilles de Fissidens semblent formées 28 5 MOUSSES. — ANATOMIE. par une simple lame lancéolée-elliptique, disposée plus ou moins dans un plan vertical et parcourue par une nervure généralement épaisse. Mais, si on y regarde de plus près, on découvre une seconde lame foliaire qui, partant de la base, adhère à la ner- vure par un de ses bords, tands que le second reste libre; cette lame n'atteint guère que le quart ou le tiers, plus rarement la moitié de la première. Les anciens bryologues considéraient généralement la lame principale, comme représentant la feuille proprement dite; pour eux, la petite lame latérale n’était qu'une production accessoire. Les modernes, R. Brown, MM. Schimper, et C. Müller, ont adopté une autre opinion. D’après cette nou- velle théorie, c’est la petite lame avec la portion correspondante de la plus grande qui constitue la feuille ; tandis que le reste de la grande lame est dû à une excroissance de la nervure. Il nous aura suffi de signaler ici l’état de la question : ajoutons seulement qu’elle ne nous semble pas résolue, surtout dans le sens de la seconde manière de voir. D’après ce qui vient d’être dit sur leur structure, les feuilles de mousses n’ont pas de stomates, d'autre part, le microscope ne saurait faire découvrir aucun pore à leur surface ; cependant lorsque, à l’aide d’un pinceau, on humecte peu à peu les feuilles d’une mousse desséchée, on les voit presque aussitôt pomper le liquide, se gonfler et reprendre en quelques instants l’apparence de la vie. C’est donc par uue sorte d’imbibition ou d’endosmose qu’elles absorbent le gaz et les liquides qui servent à la nutri- tion de la plante. Cette observation s'applique également à la tige et aux racines. L’existence d'un assez grand nombre de mousses sur des supports très-durs et dépourvus de substances assimilables, tels que des hlocs de grès vosgien et de granite, permet de croire que ces végétaux puisent, surtout dans l'atmosphère, les matériaux nécessaires à l'exercice de leurs fonctions végétatives. Avant de terminer cet article, nous devons dire un mot des feuilles accessoires qui se rencontrent dans quelques espèces. Ces feuilles sont encore de deux sortes. Dans la tribu entière- ment exotique des Æypoptérygiées, les feuilles forment trois FLEURS FEMELLES. 29 séries; deux d’entre elles sont opposées et se composent de feuilles normales distiques, tandis que les feuilles de la troi- sième, également rangées selon une mème ligne, s'opposent en même temps aux deux premières séries; elles sont du reste beaucoup plus petites, bien que la structure soit la même. Voy. C. Müller : Synopsis muscorum frondosorum, t. Il, p. 3. Plusieurs espèces de Hypnum de nos contrées ont des feuilles accessoires beaucoup moins régulières. Les Hypnum tamariscinum, splendens, umbratum, impo- nens, filicinum, commutalum, etc., en présentent des exemples variés ; ce sont des folioles cachées, sans ordre, entre les feuilles principales, souvent très petites, de formes tout-à-fait instables, ovales, lancéolées, linéaires, entieres ou dentées, ou profondément laciniées; parfois même ce ne sont que des filaments ramifiés, entrecroisés, distincts des radicules adven- tives, seulement par la chlorophylle qu’ils renferment et par les plans d’articulation des cellules qui sont ici perpendiculaires et non obliques. Ces folioles sont très abondantes et très déve- loppées dans le Hypnum tamariscinum et les espèces voisines. Chapitre deuxième. — Fonctions de repro- duction. I. DE LA REPRODUCTION NORMALE OÙ PAR LES SPORES. 4° Des Fleurs. Les fleurs, dans les mousses, sont, comme dans les phané- rogames, dioïques, monoïques et synoïques (hermaphrodites); mais le nombre des espèces synoïques est de beaucoup le plus petit; la très grande majorité des espèces sont dioïques. Fleurs femelles. — Dans le cas de fleurs dioïques ou monoïques, les fleurs femelles apparaissent d’abord sous la 30 MOUSSES. — ANATOMIE. forme d’un petit bourgeon ovale acuminé dont les folioles sont exactement imbriquées, dans toute leur longueur, ou seulement à la base, et recourbées par le sommet, par exemple, Hypnum Halleri, longirostre, ete. Ces fleurs naissent latéralement sur la tige ou les rameaux, dans un grand nombre d'espèces, appe- lées pour cette raison pleurocarpes ; au contraire, elles ter- minent l’axe sur les autres espèces, nommées acrocarpes. Dans ces fleurs, on distingue, 1° les Folioles de l’involucre: 2° les archégones, 3° les paraphyses. L’involucre des fleurs femelles, dans les mousses, ne nous semble répondre qu'aux bractées des phanérogames, c’est pour- quoi nous maintenons aux folioles qui le composent le nom de folioles de l’involucre. Ces folioles ne diffèrent souvent que très peu des feuilles caulinaires; dans bien des cas la transi- tion est graduée, presque insensible; elles sont toujours libres, indépendantes les unes des autres, jamais adhérentes entre elles, comme le sont les pièces du calice et de la corolle, dans beaucoup de phanérogames. Mais la grande raison qui nous détermine à réserver le nom d’involucre à l’ensemble de ces feuilles, c’est l’analogie qu'elles présentent avec les feuilles auxquelles on est convenu de donner ce nom, dans l'étude des hépatiques. Les hépatiques feuillues ont, presque toutes, leurs organes floraux renfermés dans une enveloppe d’une seule pièce, une sorte de corolle gamopétale, ovale, oblongue, subcy- lindrique, lisse ou plissée; c’est le périanthe. Or, les mousses n’ont aucun organe qui réponde au périanthe des hépatiques, tandis que les feuilles de leur involucre correspondent exacte- ment aux feuilles qui, dans les hépatiques, forment une transi- tion entre les feuilles normales de la tige et le périanthe. M. Schimper donne le nom de perigynium à cet involuere des fleurs femelles, celui de perichætium au mème involucre, pen- dant la maturation du fruit, celui de perigamium à l’involucre commun des fleurs synoïques, enfin celui de perigonium à l'in- volucre des fleurs mâles. Ces expressions multiples pour dési- gner un même organe et abstraction faite de toute analogie, de tous les termes recus dans l’étude des familles voisines, non- FLEURS FEMELLES. 91 seulement surchargent inutilement le vocabulaire scientifique, mais nuisent à une saine intelligence des faits, et empêchent les botanistes de s'élever à des généralisations parfaitement légitimes. Les folioles externes de l’involucre sont constituées définitive- ment de bonne heure ; elles sont toujours, ou au moins dans les commencements, plus grandes que les folioles intimes. Celles-ci varient, en effet, notablement selon les genres. Dans les genres Bryum, Mnium, etc., elles restent toujours petites, plus étroites, beaucoup moins développées que les folioles externes ; dans les Æypnées, au contraire, ces mêmes folioles, d’abord assez petites, au moment de la floraison, s’accroissent succes- sivement pendant la maturation du fruit, de manière à dépasser longuement les folioles externes. Elles affectent alors des carac- tères particuliers d’une grande importance dans l’étude des espèces. Elles sont ordinairement plus päles, longuement hyalines inférieurement, lisses lorsque les feuilles caulinaires sont plissées, ou inversement, plissées, lorsque les autres feuilles sont lisses; elles sont plus longuement acuminées, sou- vent terminées par une très longue pointe subulée piliforme ; les bords sont moins révolutés ; le développement de la nervure présente aussi des variations qui ne concordent pas avec celles de la nervure des feuilles caulinaires. La disposition et la direc- tion de ces folioles est encore à noter. Presque toujours elles sont dressées, imbriquées dans la moitié ou les trois quarts inférieurs, ou même entièrement; leur largeur présente aussi des différences très saïllantes, selon les espèces; lorsqu'une de ces folioles, considérée en particulier, n’embrasse transversale- ment guère que la moitié du cylindre formé par les folioles plus intimes, nous l’appelons demi-engainante; si elle embrasse, au contraire, les feuilles intérieures, de telle sorte que les bords latéraux se rejoignent ou mème se recouvrent, elle ‘est dite engainante. La denticulation offre souvent des cas particuliers ; les dents sur les folioles de l’involucre sont plus petites ou beau- coup plus graudes, formant des incisions profondes, ou mème dans le Æypnum tamariscium, le Hedwigia ciliata, de longs cils simples où rameux. La structure du tissu est spéciale, En 32 MOUSSES. — ANATOMIE. général, les cellules des folioles involucrales sont plus allongées, plus étroites, plus délicates, renfermant peu ou point de chloro- phylle; presque toujours elles sont lisses, quand mème les feuilles caulinaires sont papilleuses. La raison qui a déterminé M. Schimper à donner à ces folioles deux noms successifs tient au développement souvent considérable qu’elles prennent depuis l’époque de la floraison. Ce phénomène mérite sans doute d’être signalé, mais il ne justifie pas la conséquence que l'illustre bryologue en tire. Autrement 1l faudrait appliquer aussi des dénominations succes- sives, différentes à tous les organes accrescents ou qui changent tant soit peu de forme pendant la durée de leur existence. D'ailleurs, dans les mousses, les folioles externes de l’invo- lucre ne sont pas accrescentes, mais les intimes seulement, et encore, dans beaucoup d’espèces, ces dernières même ne le sont pas. Les archégones correspondent au pistil des phanérogames; ce sont des corps lagéniformes ovoïdes, un peu renflés à la base, puis rétrécis en un assez long col terminé, à son tour, par une petite dilatation qui représente le stigmate. Leur struc- ture est très délicate ; ils sont formés de cellules molles, courtes ; leur couleur passe du päle-verdätre au rouge-sanguin; tres souvent leur coloration est plus ou moins rougeâtre ou purpurine. [ls sont groupés au sommet de l'axe floral, au nombre de 10-20 pour la plupart des espèces ; pour quelques- unes, ce nombre s’abaisse à 2 ou 3, tandis que pour d’autres encore, il s'élève de 20 à 30 ; nous en avons même compté de 40 à 70 dans des fleurs de Mnium undulatum. C’est peut-être l’espèce qui en a le plus. Le nombre des archégones ne constitue pas, dans les mousses, un bon caractère spécifique; il varie notablement selon les individus d’une même espèce et même dans les fleurs d’un seul individu. Dans nos descriptions, nous avons indiqué le nombre moyen, le plus normal, ou les limites de la variabilité de ce nombre comme il est naturel de s’y attendre, ce sont les fleurs bien développées, nées sur des sujets vigoureux qui renferment le plus de ces organes. FLEURS FEMELLES. == FLEURS MALES. 39 Les paraphyses sont des corps filiformes, délicats, formés de cellules (4-8) posées bout à bout, entremêlés aux archégones dont ils atteignent, dépassent ou n’atteignent pas la longueur ; elles se rencontrent en nombre très variable, selon les espèces, très abondantes (20 à 30), peu nombreuses (5-6) ou même tout à fait nulles. Dans certaines espèces, sur quelques Orthotrichum, en particulier, on rencontre des paraphyses formées de 2-3 séries parallèles de cellules, vertes en partie, tandis que d’ha- bitude elles sont hyalines. Le rôle des paraphyses n’est pas bien connu. M. Schimper, à la suite de Bridel, pense qu’elles sont destinées à maintenir les archégones dans un état constant de fraicheur; il ajoute, en faveur de cette opinion, que les espèces des lieux secs en sont rarement dépourvues, tandis que celles des lieux humides en manquent plus souvent. Cependant les espèces de la tribu des Rhacomitriées qui croissent sur des ro- chers très secs, n’ont que des paraphyses rares et courtes ; tandis que ces mêmes organes sont nombreux et bien développés sur beaucoup d’espèces aquatiques telles que #nium undulatum , Hypnum rusciforme, alopecurum. Fleurs mâles. Elles offrent une plus grande variété de formes que les fleurs femelles ; elles se ramènent à deux types : les fleurs gemmiformes et les fleurs discoïdes. Les premières tirent leur nom de leur ressemblance avec de petits bourgeons (gemmæ) ovales, subaigus ou obtus. Les fleurs de ce genre sont de beaucoup les plus nombreuses; elles sont terminales ou axillaires; même dans le cas de fleurs femelles acrocarpes , les fleurs mâles peuvent être latérales, comme on le voit dans le genre Orthotrichum. Dans les mousses acro- carpes et monoïques, les fleurs mäles apparaissent toujours avant les fleurs femelles; dans les pleurocarpes, particulière- ment dans le genre Æypnum , elles se montrent avant ou après, souvent très rapprochées de ces fleurs. M. Schimper appelle feuilles périgoniales, les folioles de l’involucre des fleurs mâles, et périgone leur ensemble ; on peut conserver ces expressions, bien qu’elles ne soient pas nécessai- 3 84 MOUSSES. — ANATOMIE. res, puisque les folioles qui entourent les organes mâles répon- dent exactement à celles qui protègent les archégones; d’ail- leurs, dans l’étude des phanérogames, on ne donne pas un nom spécial aux enveloppes des fleurs mâles, dans le cas de plantes dioiques. Quoi qu’il en soit, ces folioles sont d'ordinaire peu nom- breuses, 3-15, rarement plus; elles sont petites, presque tou- jours exactement imbriquées, très concaves, à bords droits, largement ovales ou suborbiculaires , obtuses arrondies, aiguës ou brièvement acuminées, énerves ou munies d'une nervure, en général, mince et courte, toujours moins développée que sur les feuilles caulinaires ; parfois les folioles externes présen- tent encore des traces d’une nervure, tandis que les intimes en sont dépourvues. Leur tissu est délicat, plus lâche; elles pren- nent souvent, avec le temps, une teinte rousse ou brune. Les fleurs discoïdes sont caractérisées par des folioles plus grandes, sinon plus longues, du moins beaucoup plus larges que les feuilles caulinaires ; ces folioles dressées imbriquées des leur base qui est concave, s’étalent ensuite fortement et se dis- posent plus ou moins dans un plan horizontal; leür forme, leur coloration, les séparent souvent d’une manière très nette des feuilles caulinaires. Ainsi dans le genre Polytrichum, elles sont colorées en rouge brun assez vif, garnies de lamelles très rédui- tes; dans ce même genre et, en général, dans la tribu des Polytrichées , les folioles externes sont les plus grandes ; à me- sure qu’on se rapproche du centre de la fleur, on rencontre d’autres folioles successivement plus petites, de manière à pren- dre la forme d’écailles interposées aux anthéridies. Les fleurs discoïdes représentées dans les tribus des Polytrichées, des Mniées et des Bartramiées sont reliées aux fleurs gemmiformes par d’autres à formes incertaines, comme celles des Bryum roseum, turbinaitum, pseudotriquetrum, de plusieurs Splach- num; ces fleurs plus grandes que la plupart des fleurs gemmi- formes sont épaissies subglobuleuses, les folioles de l’involuere sont plus ou moins étalées, et d’autres caractères encore leur donnent une position intermédiaire entre les deux types princi- paux dont il vient d’être question. , 7e) AE FLEURS MALES. 35 Les organes mâles essentiels qui, dans les mousses, rappel- lent les anthères, sont les anthéridies : le nom indique l’ana- logie. Ce sont des corps ovales-oblongs ou subeylindriques, obtus, portés sur un pédicule parfois presque aussi long, ou ailleurs très court; avant l'émission de leur contenu, les anthé- ridies sont ordinairement d’un vert jaunâtre; après elles blan- chissent ou passent à un rouge plus ou moins vif, leur tissu se compose de grandes cellules tabulaires , rectangulaires ou hexa- gones tronquées. Leur nombre, dans les fleurs gemmiformes, s’élève de 2-3 jusqu’à 30-40; dans la plupart des espèces, il varie de 5 à 15; sans être plus constant, dans une même espèce, que le nombre des archégones. Dans les fleurs discoïdes, il devient tres élevé, de 70 à 150 et mème 200; par exemple, dans les fleurs des Mnium undulatum et punctatum, dans le genre Polytrichum; dans ces mèmes fleurs, les anthéridies atteignent aussi leurs plus fortes dimensions. Dans les fleurs que nous avons indiquées comme intermé- diaires, par leur forme, aux fleurs gemmiformes et aux fleurs discoïdes , le nombre des anthéridies varie de 30 à 60; dans le Bryum roseum, il s'élève même à 80 et au-delà; dans les Bryum Duvalii, pallens, etc., il dépasse facilement 30. Les paraphyses, dans les fleurs mâles, sont également plus variées que les mêmes organes, dans les fleurs femelles. Dans la plupart des fleurs discoïdes ou subdiscoïdes, les articles supérieurs dont elles se composent, sont de plus en plus renflés, et les derniers deviennent globuleux relativement très gros, de manière à donner à la paraphyse toute entière un aspect claviforme (en forme de massue) très élégant. Dans les Polytrichées, les paraphyses sont aussi renflées; mais leur por- tion dilatée se compose de plusieurs séries parallèles de cellules vertes à section carrée. Ces derniers caractères tirés de la forme et du nombre des anthéridies et des paraphyses complètent la distinction déjà établie entre les fleurs gemmiformes et les fleurs discoïdes ; il nous suffira d’ajouter que les fleurs discoïdes ne se rencontrent que dans des espèces dioiques. En général, dans les mousses de cette dernière catégorie, la 86 MOUSSES. — ANATOMIE. plante mâle est presque toujours plus grèle, moins divisée que la plante femelle; parfois d’autres caractères encore, tels que ceux tirés des feuilles sont assez modifiés, pour qu’on soit tenté, au premier abord, de les séparer spécifiquementr. On peut citer, comme exemple, la plante mâle du Leskea sericea. Ces plantes mâles forment des touffes spéciales, ou croissent par brins mé- langés aux individus femelles de la même espèce. Dans le Di- cranum scoparium la plante mâle se réduit presque à des bour- geons florifères fixés dans le feutre radiculaire de la plante femelle. Nous n'avons rien à dire de particulier au sujet des fleurs synoïques ; leur aspect est gemmiforme; elles renferment à la fois des anthéridies et des archégones, avec ou sans paraphyses. Mais ce qui mérite d’être signalé, ce sont des formes de transi- tion entre les fleurs synoïques et les fleurs monoïques. Dans les Bryum cucullaium, nutans, elongatum, et d’autres espèces voisines, les archégones terminant l’axe, on rencontre des an- théridies groupées deux à deux et disposées à Vaisselle des feuilles supérieures. Dans le Bryum crudum, les fleurs peu- vent être synoïqnes et dioïques ; le Phascum curvicollum offre des fleurs nettement synoïques, et d’autres dont les sexes sont séparés par des folioles florales distinctes. 2° Du phénomène de la fécondation. L’archégone, arrivé à sa maturité, s’ouvre au sommet par la disjonction de quelques cellules, les bords de l’orifice s’évasent, et cette ouverture communique par un canal étroit avec la cavité inférieure. Celle-ci est d’abord occupée par une sorte de mucus presque incolore, au sein duquel apparaît de bonne heure un nucléole légèrement jaunâtre, de forme globuleuse qui finit par occuper toute la cavité de l’archégone. D'après M. Roze, dont nous résumons ici les savantes recher- ches, l’archégone, avant sa fécondation, ne contiendrait ni cellule centrale, ni vésicule embryonnaire, contrairement à FÉCONDATION. -— ÉVOLUTION DU FRUIT. 31 l'opinion de M. Hofmeister. Le nucléole dont il vient d’être question ne prend une forme sphéroïdale qu’en raison de sa consistance visqueuse, mais nullement à cause d’une membrane cellulaire qui le contiendrait (1). D'autre part, l’anthéridie s'ouvre également, au moment con- venable, sous l’action de l’humidité, par la chute d’un opercule mal défini; elle émet aussitôt, sous la forme d’un jet nuageux déjà aperçu et figuré par Hedwig, une multitude de petites cellules parfaitement sphériques, ces cellules, dans l’anthéridie elle-même, étaient contenues soit dans des alvéoles polyédri- ques (Polytrichum), soit dans une substance mucilagineuse chargée de granulations (Dicranum, Bryum). Les cellules sphériques dont nous venons de parler, sont les cellules-mères des anthérozoïdes. Elles renferment d’abord un protoplasma, dans lequel se développent des granulations animées d’un mou- vement de trépidation très vif, puis un spiricule, l’anthérozoïde, ou filament serpentiforme, légèrement renflé vers le milieu et muni vers l'extrémité de deux cils excessivement tenus, de mème longueur. L’anthérozoïde, sous l'impulsion de ces cils, commence à se mouvoir dans le liquide de la cellule-mère ; bientôt les granules qui l’accompagnent, après des oscillations plus ou moins prolongées, vont se fixer sur lui et y produisent uu renflement dont la position varie selon les espèces. Dès ce moment, l’anthérozoïde, s’agitant avec plus d'énergie encore, finit par rompre l'enveloppe cellulaire qui le renferme; et, s’il tombe dans un milieu liquide convenablement approprié, 1l se met à tourner sur lui-même comme une hélice, et il progresse conti- nuellement dans le même sens, allant toujours en avant, sans direction arrêtée. Il va sans dire que l’amas de granules dont il est porteur est alors si bien fixé sur l’anthérozoïde, que tant que ce dernier est en mouvement il ne s’en sépare jamais. Pour M. Roze, ces granules, doués d’une vitalité propre, sont les agents directs de la fécondation; les anthérozoïdes ne sont que des véhicules destinés à conduire les granules jusqu’à l’entrée du (4) Bulletin de la Soc. bot, de France, t. xt, 1864, p. 492 et suiv. 98 MOUSSES. — ANATOMIE. canal de l’archésone. Quant à l'acte même de la fécondation, 1l conserve, comme dans toute la série des êtres vivants , le secret de son mystère (1). 3° De l’évolution du fruit. Le nucléole renfermé dans la cavité de l'archégone ayant subi l'influence de l'élément fécondant (granules ou anthérozoïde), commence à grossir; il distend les parois de son enveloppe qui d’ailleurs continue de s'accroître encore pendant quelque temps. Le développement du jeune fruit se fait selon deux directions opposées ; il se greffe d’abord, dans l’intérieur de la base de l’archégone , au sommet de l'axe, par un mouvement descen- dant, et, d’autre part, son extrémité supérieure s’allonge. Cet accroissement de bas en haut s’arrête bientôt, dans un certain nombre d'espèces ; dans le plus grand nombre, au contraire , il détermine la formation d’un long support grèle, assez ferme, élas- tique, appelé pédicelle. Au sommet du pédicelle apparaît ensuite un renflement de forme variable, globuleux, ovale, obové, subcy- lindrique , qui atteint rapidement sa grosseur et sa forme carac- téristiques , mais dont l’évolution complète exige plusieurs mois. C’est la capsule, à l’intérieur de laquelle se développent les spores. L’allongement du pédicelle étant plus rapide que l’ac- croissement de l’archégone, celui-ci éprouve une distention à (1) V. pour les détails, les Recherches sur, les Anthérozoïides des Mousses, par M. G. Roze, Bull. Soc. bot. de France, t. xt, pp. 407 et 113, ainsi que, comme terme de comparaison, les Vergleichende Untersu:hun- gen derKeimung, Entfaltung und Fruchtbildung derhœheren Kryptogamen, par M. Hofmeister, 1651. Par des recherches postérieures (Bull, Soc. bot, t.xv, p. 109). M. Roze a constaté que les anthérozoïdes des mousses, comme ceux des Sphaignes et des Hépatiques , sont munis d’une vésicule qui « se gonfle dar s l’eau ambiante aussitôt après l’inertie de la spire ci- liée, puis éclate soudain, laissant les granules amylacés continuer au sein du liquide cette vive trépidation moléculaire qui semble coïncider norma- lement , dans la vésicule, avec la cessation des mouvements ciliaires. » VAGINULE. 39 laquelle il ne saurait résister, bientôt 1l se rompt en travers, un peu au-dessus de sa base, et sa portion supérieure est em- portée au sommet du pédicelle dont il protège les parties déli- cates, car c’est là que se forme la capsule. Cette portion de l’archégone primitif prend dès lors le nom de coiffe; elle subit des modifications nombreuses dont il sera question plus loin, D'un autre côté des travaux de consolidation s’exécutent au- tour de la base du pédicelle; il se produit là, par une excrois- sance du réceptacle, un bourrelet cylindrique en forme de gaïne et dont le nom rappelle la fonction : c'est la vaginule (petite gaine). Après cette indication rapide des principales parties qui constituent Le fruit, dans son ensemble, nous allons revenir sur nos pas et considérer chacune d’elles plus en détail. La vaginule offre quelques modifications utiles pour la dis- tinction des espèces. Dans un très grand nombre de mousses, elle forme, à la base du pédicelle, un étui cylindrique, ovale, conique ou oblong, de peu d'épaisseur ; elle se termine au som- met par un bourrelet saillant ou en s’atténuant peu à peu; elle est verte, ou plus souvent brune, rouge, ou noirâtre, de cou- leur plus foncée que le pédicelle; elle est lisse, nue, ou char- gée des débris de la fleur (paraphyses et archégones). La pré- sence de ces débris sur la vaginule démontre très clairement l'origine de cette dernière ; ces archégones demeurés stériles et ces paraphyses développés d’abord sur le réceptacle, n’ont pu se transporter sur la vaginule qu’autant que cette portion du réceptacle s’est relevée autour de la base du pédicelle. Elle est parfois très courte, comme nulle, par exemple, dans l’Archi- dium allernifolium, le Hedwigia ciliata, ou très longue, comme dans les Polytrichum. Dans le genre Encalypta, elle est d’abord oblongue ou subcylindrique, puis elle se termine par un bourrelet saillant par une sorte de cordon, au-dessus duquel se trouve une collerette hyaline qui représente la base de l’archégone primitif; une collerette hyaline semblable se retrouve dans le genre Orthotrichum. Dans les Phascum, la vaginule est d'ordinaire très courte et renflée. 40 MOUSSES. — ANATOMIE. Les Andréœacées présentent un fait particulier, sous ce rap- port. Pendant la maturation de la capsule, le réceptacle s’allonge de maniere à former un faux pédicelle dont on reconnaît la na- ture par la présence des archégones stériles qu’il entraîne. A l’aide de ce support, les capsules qui autrement seraient de- meurées subsessiles et cachées dans l’involucre, finissent par émerger. M. Schimper lui donne le nom de Pseudopodium, tandis que M. C. Müller n’y voit qu'un pédoncule ordinaire (pédicelle). La coiffe, dans les mousses, n’est, comme il a été dit, que la portion supérieure de l’archégone soulevée par le pédicelle, et destinée à protéger la jeune capsule. Jusqu’à la maturité, cet organe reste intimement lié au sommet de l’axe qui le supporte et qui lui transmet les sucs nécessaires à sa vie. Aussi la coiffe s’accroit des lors de haut en bas et prend parfois un développe- ment qui ferait douter de son origine. L’importance considérable qu’on lui attribue, au point de vue taxonomique, se déduit de l'importance de sa fonction et de la constance de ses caracières. Elle ne présente qu’un petit nombre de modifications générales faciles à saisir et qui permettent de distribuer les mousses en autant de catégories distinctes. Ou bien la coiffe est symétrique autour de son axe qui se confond avec celui de la capsule; son bord inférieur est, dans ce cas, entier, cilié, ou divisé en lobes égaux. Elle peut être, du reste, conique, conoïde, cam- panulée (en forme de cloche), cylindrique, obtuse, acuminée, aiguë, lisse ou plissée en long, glabre ou garnie de poils dres- sés, comme dans plusieurs espèces du genre Orthotrichum. Ou bien, ne pouvant contenir la capsule, elle se déchire en long d’un côté et se trouve rejetée de l’autre. On dit qu’elle est alors déjetée. Sous ce titre, sont comprises aussi plusieurs modifica- tions secondaires ; ainsi elle sera plus ou moins renflée vésicu- leuse, terminée par un bec plus ou moins long, glabre ou garnie de poils. Dans les genres Polytrichum et Pogonatum Ja coiffe est déjetée, fendue latéralement, très petite, scarieuse, mais de sa surface extérieure, surtout de son sommet, partent de longs poils jaunâtres, articulés, ramifiés, extrèmement COIFFE. — PÉDICELLE. 41 nombreux, qui recouvrent toute la capsule d’une enveloppe feutrée ; ce n’est qu’en écartant ces poils qu’on finit par décou- vrir la coiffe proprement dite. Les Funariées ont une coiffe d’abord assise symétriquement sur la capsule, anguleuse, pris- matique, à section transversale quadrangulaire ; mais, à la fin, à la suite du grossissement de la capsule, elle devient renflée vésiculeuse, ses plis disparaissent et elle se déchire toujours plus d’un côté que de l’autre. Peut-être n'est-il pas inutile d’avertir ici que le caractère basé sur la forme symétrique ou déjetée de la coiffe, malgré sa haute valeur, peut causer quel- que embarras : dans le genre Grimmia, on rencontre des es- pèces à coiffe divisée à la base en lobes égaux, et d’autres dont la coiffe est ouverte très avant d’un seul côté et déjetée; le Grimmia ovata peut même présenter les deux formes. Il ya lieu de considérer aussi les dimensions de la coiffe relativement à celles de la capsule. Parfois elle couvre à peine l’opercule , au moment de la maturité; dans d’autres circonstances , par exem- ple dans le genre Encalypta, elle est très grande et descend jusqu’au dessous de la capsule qu’elle enveloppe entièrement. Sa durée fournit encore quelques différences. Dans quelques genres ou quelques espèces, elle ne tombe qu'avec l’opercule; dans le genre Bryum, au contraire, elle est très petite et très caduque, en sorte qu’elle a disparu longtemps avant la maturité de la capsule. La structure de la coiffe est généralement fort simple. Elle est formée d’une seule couche de cellules courtes ou allongées selon les genres; vers le sommet, elle s’épaissit généralement et comprend plusieurs couches cellulaires superposées; les poils qu’elle supporte sont formés de cellules placées bout à bout, allongées, dans les Polytrichées ; dans le genre Orthotrichum, les poils sont souvent formés de 2-3 séries de cellules pa- rallèles. Le pédicelle, quoique moins important, fournit cependant un assez grand nombre de caractères pour la distinction des espè- ces. Sa fonction est d’être le support de la capsule à laquelle il transmet les sucs qu’elle reçoit du sol; sa longueur très variable 49 ; MOUSSES. — ANATOMIE. contribue notablement à donner aux mousses fertiles cette grande variété d'aspect que tout le monde admire. La plupart des Phascées, et un assez grand nombre d'espèces de Rhacomi- triées ont un pédicelle si court que la capsule reste cachée dans les enveloppes florales ; il peut être réduit à une longueur d’un demi-millimètre ou être considéré comme nul. Au contraire, les Polylrichum commune, Paludella squarrosa, Meesia longi- seta et tristicha, Dicranum scoparium ont des pédicelles qui atteignent souvent 10-12 centimètres. Entre ces formes extré- mes, on rencontre naturellement tous les intermédiaires. Dans une même espèce, la longueur du pédicelle peut varier encore dans une assez forte mesure; c’est ainsi que dans le Bryum nulans, elle est comprise entre 15 et 45 millim.; l'emploi de ce caractère exige donc beaucoup de circonspection quand il s’agit de la distinction des espèces. Au point de vue de sa direction, le pédicelle peut être droit, dressé, ou genouillé ascendant, flezueux; souvent encore, particulièrement dans le genre Bryum, il subit, vers le sommet, une courbure qui rend la capsule inclinée ou pendante. Les caractères que l’on tire de cette diversité de direction n’ont également qu'une valeur de second ordre. La forsion du pédicelle est plus importante. En effet, par l’action de la sécheresse, dès l’époque de la maturité, le pédicelle se tord souvent autour de son axe; cette torsion qui forme une spire de 2? ou 8 jusqu’à 25 tours, occupe tout le pédi- celle ou seulement sa partie supérieure jusqu’à la capsule, ou enfin, se faisant dans un sens au-dessous de cette dernière, elle s’exécute en sens inverse, à la base du pédicelle. Quant au sens de la torsion, nous considérons, avec Bridel, dans toutes nos descriptions, comme tordu vers la gauche le pédicelle que M. Schimper déclare tordu vers la droite, et vice versà. Nous supposons le pédicelle placé en long devant l’observateur qui examine si la spire, en dessus, va de la droite vers la gauche, ou de la gauche vers la droite; le sens de ces expressions est déterminé par rapport à l'observateur, et non par rapport au plan qu’il a devant lui, ni d’après aucune autre hypothèse. C’est, croyons-nous, la manière la plus simple d'exprimer le CAPSULE. 48 fait. Cette torsion du pédicelle peut servir à distinguer des espèces voisines, telles que les Funaria calcarea Mühl. et h1i- bernica Hook., les Barbula revoluta Schwgr. et convoluta Hedw. Un autre caractère encore se tire de la couleur du pédicelle. En général, il est d’une teinte plus foncée, souvent noirâtre vers la base, tandis que sous la capsule, il est plus päle, jau- nâtre ; la couleur qu'il affecte dans le plus grand nombre d’espè- ces est le rouge brun ou le rouge vif pourpre ; plus rarement il est jaunâtre. M. Schimper fait remarquer avec raison que le pédicelle est presque toujours d’une teinte différente de celle de la capsule. La surface est toujours glabre, dans les espèces de nos régions ; elle est, de plus, lisse dans Je plus grand nom- bre ; dans quelques-unes seulement, le pédicelle est couvert de petites saillies arrondies qui le rendent rugueux, on dit dans ce cas qu’il est papilleux , par exemple dans les Buxbaumia, les Hypnum rutabulum, reflexum, lutescens, flagellare, Sto- kesii, etc. La structure du pédicelle est analogue à celle de la tige. Les cellules externes plus petites, à parois colorées, fermes et très épaisses forment une zône corticale qui lui assure de la soli- dité et de l’élasticité ; les cellules moyennes sont plus grandes, subhexagones , hyalires, à parois minces ; souvent on rencontre encore une zône centrale ou médullaire formée de cellules plus petites et à parois plus épaises que celles de la zône intermé- diaire. De la capsule. Elle ne se développe guère qu’à la suite du pédicelle; elle termine ce dernier par une simple continua- tion, sans qu'on puisse constater aucune trace d’articulation. Cet organe, de la plus haute importance, se compose, à son tour, de plusieurs parties que nous examinerons successivement. Si on procède de l'extérieur vers l’intérieur, on rencontre d’abord une première enveloppe qui donne à la capsule sa forme caractéristique. Dans les Cleistocarpes, cette enve- loppe constitue un sac ovale, oblong ou subglobuleux, com- plétement fermé ; il ne s'ouvre que par des déchirures irrégu- 44 MOUSSES. —- ANATOMIE. lières, lorsqu'il subit déjà un commencement de décomposition. Les espèces de la famille des Andréæacées, au moins celles de nos régions, ont une capsule qui s'ouvre par l’écartement de 4 valves longitudinales, cohérentes à la base et au sommet. Mais dans la tres grande majorité des mousses, les choses se passent autrement. Vers la maturité, la partie supérieure de la capsule, sous la forme d’un segment convexe sphérique ou coni- que, se détache par une vraie désarticulation, et tombe. Ce segment porte [e nom d’opercule La chute de l’opercule est faci- litée, dans un grand nombre d'espèces, par le gonflement et la dissociation d’une à quatre couches de cellules spéciales , inter- posées entre la capsule et l’opercule; cet organe souvent très mince, s'appelle anneau. La capsule, qu’elle soit operculée ou non, présente des formes extérieures tres diverses, et, d'autre part, générale- ment très constantes, à l’aide desquelles on caractérise non seulement les espèces, mais souvent encore les genres et les tribus. Ces formes sont d’abord symétriques ou asymétriques. Parmi les premières , les plus communes sont les formes globu- leuse, ovale, ovale-oblongue, oblongue, subcylindrique, obovée, et la forme prismatique propre aux capsules des Poly- trichum. S Une capsule est asymétrique par suite de la courbure ou d’un renflement unilatéral qu’elle subit; dans le premier cas, la capsule est arquée, dans le second, elle est bombée. Le genre Hypnum est caractérisé par l’irrégularité de la capsule; toutes les espèces de ce genre sont arquées ou bombées. Ce défaut de symétrie se retrouve aussi dans beaucoup d’espèces de la tribu des Dicranées. Il va sans dire que, ici comme ailleurs, la nature fournit tous les intermédiaires imaginables entre ces deux types extrèmes. Au point de vue de leur direction, les capsules sont dressées, ou pendantes, obliquement dressées ou obliquement penchées (selon que l’angle aigu qu'elles forment avec Phorizon se trouve au-dessus où au-dessous de ce plan). La direction de la capsule dépend le plus souvent du pédicelle qui est diversement flexueux, CAPSULE. 45 arqué ou genouillé ; c’est ainsi qu’une capsule peut être oblique sans être irrégulière. Le genre Bryum fournit de nombreux exemples de ce fait. Il ne faut pas confondre non plus une cap- . sule droite (symétrique) avec une capsule dressée (dirigée selon la verticale) : une capsule courbée (arquée) peut ètre dressée autant que sa forme le permet. Les caractères tirés de la forme de la capsule ont plus de valeur que ceux qui sont fournis par sa direction, cette dernière pouvant varier par l’action d’une foule de causes, dans la même espèce. Les dimensions de la capsule, dans les mousses, varient sin- guhèrement , selon les espèces ; dans les Hypnum cuspidatum , Polytrichum commune, Meesia tristicha, la longueur de la capsule atteint de 3 à 6 millim. et son diamètre transverse 1 à 4 mill.; la capsule oblique et irrégulière du Buxbaumia indusiata atteint même 6 à 7 millim. Par contre , la capsule sphérique du Schistostega osmundacea ne mesure que 174 mill.; la capsule oblongue du Brachyodus trichodes n’atteint guère que 172 mill.; les dimensions de la capsule dans la plupart des Phascées sont comprises entre { et 174 mill. Ces dimensions varient notable- ment, parfois du simple au double, dans une même espèce; en général, nous ayons donné, dans nos descriptions, les gran- deurs moyennes, ou l’amplitude des variations. Il est bon de savoir que nos mesures ont été prises sur la capsule proprement dite, après la chute de l’opercule. La surface extérieure de la capsule est glabre, très rarement papilleuse ; dans un assez grand nombre d’espèces , elle se plisse en long, par l’action de la sécheresse, vers l’époque de la matu- rité et surtout apres l'émission des spores. Ces plis sont assez souvent de simples rides irrégulières, comme dans beaucoup d'espèces des genres Dicranum et Hypnum; dans le genre Orthotrichum, la capsule est plus régulièrement cannelée ; les côtes répondent à des bandes longitudinales dont le tissu est plus ferme, et qui se détachent du reste par une teinte diffé- rente; dans les Encalypta rhabdocarpa et streplocarpa, la capsule est cannelée en spirale, d’une manière très curieuse. Pendant la période de leur développement , les capsules des 46 MOUSSES. — ANATOMIE. mousses sont d’un vert plus ou moins intense dû à la grande quantité de chlorophylle qui remplit alors leurs cellules; c’est seulement vers l’époque de la maturité qu’elles prennent leur couleur définitive. Les teintes les plus remarquables et les plus répandues sont le jaune brun ou roux, le jaune clair ou verdä- tre, puis le brun passant au rouge, le rouge vif ou de sang , et le pourpre passant au noirâtre. Ces couleurs sont assez constan- tes dans la plupart des espèces ; on remarque aussi que l’orifice prend d’habitude une teinte plus foncée que le reste de la cap- sule; dans quelques espèces à capsules inclinées, le côté éclairé par le soleil, acquiert naturellement une couleur plus vive que celui qui est tourné vers le sol et ombragé. Après l'émission des spores, la capsule vieillie tend à se dé- former; elle devient de plus en plus irrégulière; les plis s’accentuent davantage; les couleurs perdent de leur vivacité, elles passent ordinairement au brun terne et au noirâtre. La tran- sition de la capsule au pédicelle se fait de diverses manières, ou bien d’une manière brusque, dans le cas d'une capsule ar- rondie à la base, comme dans la plupart des Bartramiées, ou bien d'une manière ménagée par une atténuation successive de la base de la capsule, ou enfin par une formation distincte, par un petit renflement symétrique ou excentrique, auquel on donne le nom de col. Un grand nombre de Hypnées, de Dicra- nées, en particulier, les Dicranum cerviculatum, virens, poly- carpum présentent de beaux exemples d’un col excentrique, ou faisant saillie d’un seul côté; un col, également excentrique, étroit, très allongé, et terminé brusquement, se remarque aussi dans le genre Trematodon. La plupart des Bryum ont un col régulier ou symétrique, court, ou souvent aussi long ou même plus long que la capsule proprement dite; le Bruchia voge- siaca présente de même un col régulier très allongé; dans les Polytrichum, le col est court, régulier, souvent discoïde. Parfois le col se développe d’une manière étrange, de telle sorte que son volume dépasse celui de la capsule elle-même; il affecte des formes bizarres, il est vésiculeux, en forme d’om- brelle, etc., d’une teinte spéciale; plusieurs Splachnum du CAPSULE. 47 nord de l’Europe en fournissent des exemples curieux. M. Schim- per réserve le nom d’apophyse au col lorsqu'il atteint ces di- mensions exagérées. Au point de vue de sa structure, la paroi capsulaire se com- pose, ou d’une seule couche de cellules tabulaires, comme dans plusieurs espèces de Phascum et d'Ephemerum, ou plus ordi- nairement de deux à quatre couches de cellules superposées; les cellules des couches internes sont grandes, molles, à parois minces, hyalines, tandis que celles de la couche externe ont des parois plus épaisses souvent très fermes ; elles sont compri- mées, tabulaires. C’est cette couche de cellules qui assure à la capsule sa forme propre et lui permet de résister souvent une année entière à l'influence destructive des agents atmosphéri- ques. Dans les Dicranées, les Orthotrichées, les Grimmiées, les Polytrichées, l’orifice de la capsule est de plus affermi par une bande marginale formée de 2 à 6 séries de cellules dilatées transversalement , petites, à parois très épaisses , souvent colo- rées en rouge. La forme des cellules qui constituent la paroi capsulaire externe présente encore des différences notables selon les espèces; cependant nous avons dû les négliger, afin de ne pas allonger indéfiniment nos descriptions; qu’il suflise de dire ici que les cellules carrées , rectangulaires allongées, hexagones tronquées répondent aux types les plus commun. Plusieurs espèces de Polytrichées, spécialement les Polytrichum pili- ferum, le Pogonatum aloides, présentent, sur cette paroi capsulaire, de belles cellules ponctuées. Les stomates qui se rencontrent sur les capsules d’un assez grand nombre d’espèces méritent aussi une mention spéciale. C’est vers la base de la capsule et sur le col qu'on les rencontre. Leur ostiole se pré- sente sous la forme d’une fente, plus ou moins allongée, percée dans une cellule spéciale brièvement elliptique, ou bien il est limité par l'intervalle que laissent entre elles deux cellules réni- formes accolées ; très souvent ces cellules, de l’un et l’autre type, sont entourées d’autres cellules qui rayonnent autour d’elles et donnent aux stomates un aspect étoilé très élégant. L’ostiole répond à une cavité aérienne sous-jacente qui favorise 48 MOUSSES. — ANATOMIE. la respiration des tissus profonds. Les genres Funaria, Phys- comilrium, Meesia, Paludella, Aulacomnium, Oligotrichum, Polytrichum, Orthotrichum, Splachnum, Trematodon, sont ceux dont les espèces présentent le plus communément des stomates. L’opercule, avons-nous dit, n’existe pas dans les Cleisto- carpes et les Andréœacées; dans toutes les autres mousses, il se présente sous la forme d’un segment transversal ou d’un cou- vercle. Dans le genre Systegium, l’opercule existe, la ligne d’ar- ticulation, entre cet organe et la capsule, est facile à reconnai- tre, au moment de la maturité; mais il ne se détache pas spontanément, comme si la nature avait ainsi voulu établir une transition entre les Cleistocarpes et les Stégocarpes. Dans la série des mousses Stégocarpes, ou munies d’un opercule, ce dernier varie surtout dans la configuration de son sommet. Il est convexe-hémisphérique , tout à fait obtus arrondi, ou surmonté d’une papille plus ou moins saillante; ailleurs il passe de la forme convexe à la forme conique, il peut être encore, dans ce cas, obtus ou aigu, ou enfin, dans l’une et l’autre hypothèse, il peut être surmonté d’une longue pointe eflilée, appelée rostre ou bec, d'où l’opercule terminé de la sorte par un long acumen, est appelé longirostre, et dans le cas contraire brévirostre. Ce bec est droit ou arqué, courbé en bas ou redressé. La couleur de l’opercule est la même que celle de la capsule, ou souvent encore elle est plus vive, plus brillante. L’opercule est formé de cellules disposées sur plusieurs couches, surtout au sommet; ces cellules sont semblables à celles de la paroi capsulaire; celles du bord sont plus petites, transversalement dilatées, d’une coloration plus intense. Assez souvent l’arrangement des cellules de l’opercule est en rapport avec la disposition du péristome sous- jacent; c’est ainsi qu'elles forment des lignes contournées en spirale, dans le genre Barbula, et dans le Funaria hygrome- trica; l’opercule du Tetraphis pellucida n’est qu'une mem- brane tres mince formée de cellules identiques à celles du reste de la paroi capsulaire. L'opereule est souvent séparé de la capsule par un organe CAPSULE. — ANNEAU. 49 intermédiaire, formé de cellules très hygroscopiques et élasti- ques, c’est l'anneau. Parfois il est très mince et réduit à une seule couche de cellules; plus souvent il se compose de 2 à 4 couches de cellules superposées. Chaque couche, à son tour, est formée de deux séries concentriques dont l’extérieure continue la paroi externe de la capsule; les cellules qui la composent sont petites, épaisses, tabulaires , colorées en rouge; elles adhèrent fortement à l’extrémité des cellules de la série interne. Celles-ci sont de dimensions variables, médiocres ou très grandes, rectan- gulaires, oblongues , obovées, ou irrégulièrement cunéiformes ; ordinairement elles ont des parois irès minces, hyalines, un peu plissées ; et elles renferment quelques granulations très fines; dans le cas de cellules superposées, elles sont le plus souvent inégales, les inférieures étant les plus petites. L’élasticité des cellules internes de l’anneau mise en jeu par les variations hygrométriques du milieu ambiant favorise la chute de l’oper- cule par ses contractions et ses dilatations alternatives. La pré- sence et la forme de cet organe fournissent de bons caractères spécifiques ; malheureusement sa caducité et la petitesse de ses dimensions le rendent d’une observation assez difficile. C’est ce qui a lieu surtout lorsque, comme dans plusieurs espèces des genres Weisia, Dicranum, Barbula, il est très réduit et ne se détache que par fragments; parfois même il persiste assez longtemps après la chute de l’opercule, ou il est emporté, au moins partiellement, par ce dernier. Les commençants feront bien de s’exercer à la recherche de l'anneau sur des espèces qui ont cet organe très développé, telles que Ceratodon purpurens, Grimmia pulvinata, Funaria hygrometrica, un grand nom- bre de Bryum et de Mnium, Hypnum rusciforme et cuspida- tum. Rien n’est plus curieux que de voir, sous le microscope, l'anneau se renverser en dehors, tomber tout d’une pièce et se rouler en spirale, dans l’eau du porte-objet. L'organisation interne de la capsule présente à l'observateur des faits plus variés encore et plus compliqués. Dans la plupart des mousses, les faisceaux médullaires du pédicelle, en pénétrant dans la capsule, s’isolent et continuent l 50 MOUSSES. — ANATOMIE. l'axe directement, pendant que les couches externes se dilatent pour former les parois externes de la capsule. Cette continua- tion de l’axe, au milieu de la capsule, prend le nom de colu- melle (petite colonne). A l'exception des Ephemerum , de PAr- chidium alternifolium, la columelle se rencontre dans toutes les mousses; mais il faut souvent la rechercher avant la matu- rité, car, étant d’ailleurs parfois très molle et très grèle, elle se résorbe ou se contracte au fond de la capsule, d’assez bonne heure, et il devient impossible dès lors de s’en faire une idée juste. Sa consistance et son développement sont assez variables. Dans plusieurs Gymnostomum, Barbula, le Climacium den- droides, la columelle très solide et persistante adhère par son sommet à l’intérieur de l’opercule qu’elle retient soulevé en l'air après que celui-ci s'est détaché de la capsule; ailleurs, comme dans plusieurs Phascum, elle est dilatée, épaissie, mais elle reste molle et finit par être résorbée; enfin dans le plus grand nombre des cas, elle est grèle et peu durable. L’espace laissé libre entre la columelle et les parois internes de la capsule est occupé par les spores; mais presque toujours les spores sont encore renfermées dans une membrane spéciale que l’on désigne sous le nom de sporange (cavité à spores). Cette membrane est formée de grandes cellules tabulaires comprimées très minces, hyalines, subhexagones tronquées. Plus ou moins rapprochée de la paroi capsulaire, d’une part, elle se replie inférieurement et remonte de manière à entourer la columelle; le sporange est donc une sorte de poche concentrique à ua axe qui ne lui appar- tient pas. Dans les genres Bartramia, Philonotis, Funaria et d’autres encore, le sporange est beaucoup plus petit que la capsule dont il n’occupe que la région supérieure; il est main- tehu dans une position fixe par de nombreux filaments entre- croisés, qui le rattachent en tous sens aux parois de la capsule. Dans le genre Polytrichum, où il est plissé ondulé, il n’est pas mème en contact avec la columelle, à laquelle il n’est relié que par des filaments. Le sporange n'est pas toujours aussi facile à reconnaître que dans les genres dont il vient d’être ques- tion; dans les nombreuses espèces de Hypnum, et dans la plu- = CAPSULE. — PÉRISTOME. 51 part des mousses, la partie centrale du sporange, en contact avec la columelle, se déprime avec cette dernière, et l’autre portion plus ou moins exactement contiguë aux parois de la capsule semble faire corps avec celle-ci. Cependant même à l’époque de la maturité, on parvient toujours, par des dissec- tions un peu soignées, à mettre en évidence la membrane qui constitue le réceptacle des spores. Il faut excepter le genre Ephemerum , dout la paroi capsulaire formée d’une seule cou- che de cellules renferme immédiatement les spores, sans doute afin d’offrir moins de résistance à leur dissémination. De toutes les parties de la capsule , la plus curieuse est, sans contredit, le péristome. On donne ce nom à une rangée simple ou double d’appendices minces , lancéolés ou subulés, qui font saillie sur le contour intérieur de l'orifice de la capsule. Il est dès lors évident que les mousses dépourvues d’un opercule ca- duc sont également privées de péristome ; il en est de même, parmi les stégocarpes, des genres Gymnostomum, Hedwigia, Potlia, et de plusicurs espèces de divers autres genres. Beau- coup d’auteurs donnent le nom de gymnosiomes (à orifice nu), aux mousses qui sont dans ce cas. Quand le péristome ne se compose que d’une seule rangée d’appendices, il est dit simple, et les pièces dont 1l est formé s'appellent dents; s'il y a deux rangées concentriques d’appendices, le péristome est double; on distingue alors le péristome externe et le péristome interne ; les pièces du péristome externe conservent le nom de dents, et celles du péristome interne prennent celui de cils ou de lanières. A l’aide de sections longitudinales pratiquées sur la capsule de mousses appartenant à différents genres, on constate que la paroi de ces capsules est souvent épaissie immédiatement au- dessous de l'orifice. C’est des couches cellulaires internes de cette portion de la paroi que naïît le péristome quand il est sim- ple, et le péristome externe quand cet organe est double. Dans plusieurs espèces, surtout de la tribu des splachnées, dans le Dicranodontium longirostre, etc., le péristome naît au-des- sous de l’orifice externe de la capsule; dans les autres mousses, il se détache des couches cellulaires voisines au niveau de cet 52 MOUSSES. — ANATOMIE. orifice, ou à la hauteur de l’anneau. [l commence par des dents tout à fait libres dès leur base ou un peu cohérentes bien que distinctes, ou enfin par une membrane spéciale appelée mem- brane basilaire. Dans la section Syntrichia du genre Barbula, cette membrane forme un tube élevé très remarquable; on la retrouve plus ou moins développée dans plusieurs autres genres de Trichostomées, dans les Polytrichées. Le nombre des dents est à son minimum (4), dans les Tétra- phidées , et à son maximum (64), dans le genre Polytrichum ; dans l’intervalle, il ne porte que sur les multiples successifs de 4 par 2, — 8, 16, 32; ces deux derniers nombres sont les plus fréquents. Parfois ces dents, de nombre déterminé, sont cohé- rentes entre elles, deux à deux (dents géminées), ou quatre par quatre (dents bigéminées), à la base seulement ou jusque près du sommet. Le genre Orthotrichum présente des exemples variés de ces adhérences diverses qui modifient de fait le nombre typi- que des dents du péristome. A l’état humide, le péristome, pris dans son ensemble, rap- pelle la forme de l’opercule dont il constituait primitivement les couches cellulaires internes ; c’est ainsi qu’il est convexe-obtus, convexe-conique et convexe-acuminé. Dans le genre Barbula, les dents se contournent en spirale, eteffectuent de la sorte 3 à 4 tours ; le contournement est poussé moins loin dans le genre Funaria. Les dents du péristome sont souvent très hygométri- ques; dans les genres Orthotrichum, Splachnum, elles se ren- versent tout à fait en dehors, sous l’action de la sécheresse, pour reprendre leur première position, lorsqu'on les humecte de nouveau. On utilise cette propriété pour mieux étudier la structure du péristome interne. Dans la plupart des Pleurocar- pes , les dents se courbent fortement en dehors par leur partie moyenne, tandis que, par leur extrémité, elles se glissent entre les divisions du péristome interne. En général, la sécheresse fait diverger plus ou moins les dents du péristome, tandis que par l'humidité elles se rapprochent. Les mouvements dont il vient d’être question sont peu sensibles dans les Polytrichées et les Trichostomées. \ En CAPSULE. — PÉRISTOME. 53 Filiformes dans les genres Barbula et Trichostomum, les dents du péristome sont linéaires dans plusieurs Splachnées, brièvement oblongues ou ligulées obtuses dans les Polytrichées, lancéolées acuminées dans un très grand nombre des autres espèces. Elles peuvent être entières, ou divisées en deux, plus rarement en trois branches ou lanières, égales ou inégales ; cette division se prolonge à partir du sommet des dents plus ou moins avant vers la base qu'elle atteint parfois, en sorte que le nombre des dents se trouve doublé. Ces branches sont totale- ment libres ou rattachées entre elles par des points d’adhérence successifs; dans quelques cas les dents sont percées de trous oblongs irréguliers, disposés sans ordre. Les genres Dicranum, Ceratodon, Grimmia, Rhacomitrium, Coscinodon fournis- sent de nombreux exemples de ces divers modes de division. La surface des dents est rarement lisse, le plus souvent elle est finement ponctuée ou papilleuse; ces papilles sont très sail- lantes dans le genre Barbula; dans le genre Campylopus et les genres voisins, les dents présentent, à leur surface externe, de petits plis longitudineux très rapprochés et très élégants. La structure de ces dents détermine d’autres modifications encore. Sous ce rapport, les dents du péristome sont formées d’avant en arrière de deux couches de cellules dont l’extérieure est ordinairement la plus mince et hyaline. Quand cette dernière déborde l’intérieure latéralement, elle forme une sorte de liseré ou de marge hyaline, à contours souvent sinueux. On en trouve des exemples dans le genre Hypnum. Cette mince couche ex- terne se compose de deux séries longitudinales de cellules rap- prochées selon une ligne d'adhérence que M. Schimper appelle ligne divisurale (linea divisuralis, ailleurs, Linea divisiuralis); nous l’avons constamment nommée ligne de division. Cette ligne est peu sensible dans les Mniées et les Hypnées, parce que la couche cellulaire sous-jacente des dents n'est formée, dans ces mousses, que d’une seule série de cellules ; mais lorsque cette série est double, la ligne de division, propre aux deux couches in- terne et externe, s’accuse davantage, et souvent une division réelle s'effectue selon cette ligne, comme on le voit dans les Dicranées, 54 MOUSSES. — ANATOMIE. les Trichostomées et les Orthotrichées. Dans ce cas, les dents ou portions de dents ainsi isolées ne se composent plus que de deux séries de cellules, placées l’uue en avant, l’autre en arrière. Les articulations iransversales des cellules, dans les genres Hypnum, Mnium, Dicranum et les genres voisins, constituent, surtont à la face interne des dents, des saillies minces plus ou moins avancées, auxquelles on donne le nom de lamelles. Lors- qu’on regarde directement la face dorsale des dents, ces lamelles apparaissent latéralement de chaque côté, et font croire que les dents sont denticulées aux bords. En vue d’une plus grande briéveté, nous avons souvent fait de cette apparence une réalité, dans nos descriptions. Des lamelles se voient aussi à la face dorsale des dents, mais elles soint moins élevées. La structure des dents du péristome, dans les Polytrichées, mérite une mention à part; ces dents ligulées obtuses, comme il a été dit, sont constituées par une membrane ponctuée hyaline, sur la- quelle s'applique une bande de cellules fibreuses, colorées en brun rougeâtre. Cette bande, après avoir formé un repli très étroit sur le dos d’une première dent , passe à la suivante d’une manière continue en décrivant un sinus arrondi entre les deux. La couleur du péristome simple ou du péristome externe est, selon les espèces, d’un vert jaunâtre ou jaune clair ; elle passe à des teintes plus foncées , au brun, au rouge vif, au pourpre, au rouge orangé. Le péristome interne existe dans presque toutes les Pleuro- carpes, et parmi les Acrocarpes, dans les tribus des Mniées, des Méésiées, des Timmiées, des Bartramiées, des Buxbau- miées, et enfin dans un certain nombre d'espèces d'Encalyp- tées, de Zygodontées et d'Orihotrichées. D’après M. Schimper, le peristome interne naît de la mem- brane du sporange, ou, si on veut, il a son origine dans la couche cellulaire qui continue directement la membrane externe du sporange. Les diverses dissections que nous avons faites nous ont paru confirmer cette seconde disjonction plutôt que la pre- mière. Dans le très grand nombre des cas, le péristome interne commence par une membrane , plus ou moins élevée, qui, dans CAPSULE. — PÉRISTOME. 55 les Hypnum et les Bryum, atteint du tiers à la mi-hauteur des dents du péristome externe. Cette membrane formée de cellules subrectangulaires délicates , est plissée longitudinalement; elle se termine par des appendices qui rappellent les dents du péri- stome externe. M. Schimper leur donse le nom de processus ; nous les avons constamment désignés sous celui de lanières qui, d’ailleurs, est employé ça et là dans le texte français du Bryologia europæa. Elles sont linéaires, lancéolées, ou oblon- gues-lancéolées , presque toujours finement acuminées, d’un tissu mince, délicat, identique à celui de la membrane basilaire; carénées comme cette dernière, elles en continuent la partie sail- lante des plis. Cette carène est entière, percée d’une fente plus ou moins large selon sa ligne médiane, ou de {rous arrondis ou oblongs, distants ou confluents. Du fond du sinus qui sépare une lanière de la suivante , s’élèvent souvent des productions filifurmes, articulées, tres grèles. Ce sont les cils. Ils sont aussi longs que les lanières ou plus courts; parfois, dans cer- taines espèces de Hypnum et de Bryum, ces cils portent aux articulations de petits crochets obliques, on dit alors qu’ils sont appendiculés, autrement ils sont lisses, ou simplement noduleux par suite du renflement des articulations; le nombre des cils varie de 1 à 5. Le péristome interne est le plus souvent hyalin, cependant il est d’un jaune orangé vif dans le genre Mnium ; il est également coloré dans les Bartramices et dans quelques autres espèces. Les Polytrichéces et quelques espèces de Gymnostomum pré- sentent un fait à part dont il convient de parler ici. Dans les Polytrichées, la columelle se dilate au sommet et forme un disque membraneux, sur le contour duquel s’infléchissent les dents du péristome, en sorte qu’il ferme exactement l'ouverture de la capsule après la chute de l’opercule ; ce disque finit même par s’isoler complétement par la résorption de la columelle. Un disque semblable ferme l’ouverture de la capsule dans plusieurs Gymnostomum; mais ce disque n’est pas libre sur le contour, il dépend à la fois de la columelle et de la membrane externe du sporange ou des couches cellulaires internes de la paroi capsu- laire. 56 MOUSSES. — ANATOMIE. Au point de vue physiologique, le péristome ne semble pas remplir de rôle bien important; peut-être sert-il à retenir les spores dans la capsule après la chute de l’opercule, jusqu’à ce qu’elles soient parfaitement müres. Cepen:lant l’élégance de cet organe, sa grande régularité et sa constance dans les mêmes espèces, l’étonnante variété qu’il offre dans la série entière, ne permettent pas qu’on le néglige dans une classification naturelle. Le développement de toutes les parties dont nous venons de parler est subordonné à celui des spores. Les spores, en effet, sont le terme de la végétation bryologique annuelle, comme elles constituent le point de départ d’une génération future. Elles représentent, pour les mousses, les graines des végétaux supé- rieurs. À la matarité, elles se rencontrent, à l’état libre dans le sporange, sous la forme de corpuscules bruns ou verdâtres, globuleux ou légèrement polyédriques par suite d’une compres- sion réciproque, lisses ou souvent papilleux, opaques ou diver- sement translucides. D’après M. Schimper, elles se composent de deux membranes superposées et renferment des grains d’amidon, de chlorophylle, des gouttelcttes d’huile et des substances imparfaitement connues. Leur diamètre est en moyenne de 1750 à 17100 de mill.; dans l’Archidium alier- nifolium, il atteint jusqu’à 175 de mill. Leur nombre varie notablement. Dans les Cleistocarpes à capsules très petites et à spores relativement grosses, ces dernières sont nécessairement peu nombreuses, tandis qu’elles sont innombrables dans les capsules, des espèces supérieures. Nous en avons compté, par un calcul approximatif, au-delà de 20000 dans une capsule d’Orthotrichum affine. 3° Des époques de floraison et de maturation. Dans les mousses stégocarpes, la capsule est mére lorsque l’opercule se détache spontanément; quant aux cleistocarpes, on peut croire que la maturation est achevée lorsque la capsule a pris sa couleur jaune ou brune définitive, et que les spores à ÉPOQUES DE FLORAISON. 57 l'intérieur sont complétement formées. L'époque de maturation des mousses varie d’une espèce à l’autre et ces différences cons- tituent de bons caractères spécifiques, pourvu qu’on en fasse un usage discret, car cette époque est avancée ou retardée d’une année à l’autre, par les variations qui se produisent dans les conditions météorologiques. Ceci se vérifie surtout dans les hautes montagnes où les neiges fondent à des époques souvent très diverses. La raison d'altitude entraine encore des diffé- rences tres sensibles dans l’époque de maturité d’une espèce ; par exemple, le Bartramia fontana, qui, dans la plaine ou les montagnes inférieures, est en pleine maturité dans le courant de mai, ne mürit, au Hohneck, qu’en juillet ou même en août, dans certaines expositions. Ces perturbations dues, soit à l'attitude, soit aux conditions physiques ou météorologiques, nuisent beaucoup à l'expression nette d’un caractère d’ailleurs très sûr; car chaque année, on voit dans une même localité les diverses espèces de mousses parvenir successivement à matu- rité, selon des rapports tres constants. Cette considération est très utile pour distinguer des espèces voisines, par exemple du genre Orthotrichum, lorsque ces espèces croissent dans des conditions semblables. Dans la plaine et les montagnes inférieures, c’est depuis le premier printemps jusqu’au milieu de l'été, depuis le commence- ment de mars jusqu’à la fin de juin, que le plus grand nombre des mousses achèvent de mürir; un certain nombre pourtant se réservent pour l'automne; nous citerons surtout de nombreuses espèces du genre Dicranum, Brachyodus trichodes, Campy- lostelium saxicola, Orthotrichum Bruchii, Bryum elongatum, Hypnum rusciforme, etc. Un beaucoup plus petit nombre ter- minent leur maturation pendant l'hiver, citons : à Dicranum varium, Ephemerum serratum, Orthotrichum Ludwigii, Mnium punctatum, (Climacium dendroides , Hypnum Crista-castrensis, umbratum, plumosum. Pendant l'hiver, dans nos régions froides, la végétation bryologique, interrompue par la gelée, se continue, quoique très lentement, pour peu que la température s'élève au-dessus de 0°. Il en 58 MOUSSES. — ANATOMIE. résulte que cette saison ingrate, pour le botaniste qui s'occupe de phanérogames, permet au bryologue de faire de belles et nombreuses récoltes ; outre les espèces propres à ces mois d'hiver, il peut recueillir, en bon état, celles qui ont eu leur époque de maturité à la fin de l’automne, et celles qui doivent l'avoir au premier printemps et dont le développement est presque achevé. Cependant :il reste vrai de dire qu’il y a peu de mousses dont l'époque de pleine maturité soit l’hiver propre- ment dit, au moins dans les régions moyennes de notre domaine floral. L'époque de la floraison suit de très près celle de la maturité des capsules dans le très grand nombre des mousses ; elle semble même précéder cette derniere dans certaines espèces, telles que Polytrichum juniperinum, Pogonalum nanum, etc. Toutefois, il en est autrement pour les mousses annuelles, telles que Ja plupart des espèces des genres Ephemerum, Phascum, Physcomitrium, Funaria, qui semblent disparaître pendant les grandes chaleurs de l'été. Ainsi nous avons constaté, pour le Physcomitrium fasciculare, que la floraison a lieu, à Saint- Dié, pendant les mois de janvier ou de février, et déjà les capsules sont mûres dès la fin d’avril ou au commencement de mai. Dans certaines espèces, particulièrement du genre Bryum, les archégones restent longtemps stationnaires après leur fécon- dation, et ce n’est que dans les derniers mois que le pédicelle et la capsule se développent, tandis que dans d’autres espèces, par exemple dans les Rhacomitrium, les pédicelles prennent de très bonne heure leur longueur normale, et c'est la capsule seule qui met de longs mois à se développer complétement. Ajoutons ici comme appendice une observation qui se rattache au moins indirectement à ce qui précède : nous voulons parler de l'influence funeste des températures excessives sur le déve- loppement des jeunes capsules de plusieurs mousses. Pendant l'automne, le botaniste collecteur se rejouit souvent en présence de nombreuses capsules préparées sur des espèces qui fructi- fient rarement; mais quel n’est pas son désappointement lorsque, revenant sur les mêmes lieux au printemps, il ne retrouve plus GERMINATION DES SPORES, 59 que des pédicelles découronnés ; les capsules ont péri, tuées par les gelées d’hiver. Nous avons constaté ce fait, à diverses reprises, sur les Æypnum stellatum, tamariscinum, loreum ; il se produit surtout dans la région des collines, car sur les hautes montagnes, la neige tombant de bonne heure et en grande quantité, protège les jeunes capsules de mousses jusqu’à la cessation du froid. Les grandes chaleurs de l’été ne sont pas moins nuisibles à d'autres espèces qui aiment l'ombre et la fraicheur, lorsque ces conditions vieunent à leur manquer accidentellement, par exemple à la suite de coupes dans les forêts. Nous avons remarqué, dans les Vosges, qu'à la suite des années sèches 1868 et 1870, plusieurs espèces sont devenues rares ou ne fructifient presque plus dans des localités où elles étaient abondantes auparavant et tres bien fructifiées. Nous citerons, en particulier, les Buxbaumia indusiata, et aphylla qui ont disparu de plusieurs localités où elles étaient répandues en 1867 et durant les années précédentes. Il existe cependant des mousses, et en grand nombre, qui ne paraissent pas souffrir des variations atmosphériques même les plus étendues. Les Grimmia, les Rhacomitrium, les Andreæu qui croissent sur des rochers élevés et constamment découverts, sont dans ce cas; leurs capsules délicates et gorgées de sucs pendant l'hiver ne paraissent nullement incommodées des froids les plus rigoureux. 4° De la germination des spores, « Les sporules parfaitement müres de la plupart des mousses, dit M. Schimper, germent facilement, soit dans l’eau, soit sur la terre et les pierres humides ; les expériences de germination n’offrent donc aucune difficulté, et on peut les entreprendre en toute saison de l’année. Les espèces cependant qui se prêtent plus particulièrement à cette sorte d'essais sont les Phascacées, 60 MOUSSES. —— ANATOMIE. les Funariacées, les Pottiacées, et parmi les Pleurocarpes l’'Amblyst. serpens, le Leskea polycarpa, e. a... (i). » Au contact de l'humidité, la spore se gonfle, bientôt la mem- brane externe se rompt pour livrer passage à la membrane interne qui s’allonge en forme de boyau. Cette cellule allongée, point de départ de la végétation future, se segmente par un cloisonnement transversal perpendiculaire; puis la seconde cellule, ou la dernière produite, se cloisonne à son tour; pen- dant que ce phénomène continue à se produire, d’autres cellules naissent latéralement aux articulations du flament primaire, et constituent des rameaux qui se subdivisent de la même maniere. Toutes ces cellules renferment, en général, de nombreux grains de chlorophylle. L'ensemble de cette première végétation porte le nom de Prothallium ou simplement de Prothalle. [1 se compose done de filaments celluleux ramifiés, entrecroisés, verts, qui, par leur réunion, forment un feutre souvent très dense ordinaire- ment appliqué sur le support et couvrant parfois des espaces considérables. C’est du milieu de ces filaments et des points où ils ont acquis le plus de vigueur, que, à un certain moment, on voit apparaitre des bourgeons qui, par leur développement, repro- duisent la plante définitive. EX. DE DIVERS MODES ACCESSOIRES DE REPRODUCTION. Ces modes secondaires l’emportent de beaucoup, en efficacité, sur la reproduction par les spores. Nous avons déjà signalé un premier mode de multiplication qui s'effectue par la ramification et par l'émission de rejets stoloniformes souterrains ou épigés. (4) Schimp. Icones morphologicæ atque organographicæ. Stuttgartiæ, 4860, p. 5. GERMINATION DES SPORES. 61 En effet, des que les rameaux produits par innovation, ou les pousses stoloniformes, se sont fixés au support par des radicules, ils commencent à vivre d’une vie propre qui finit bientôt par devenir tout à fait indépendante. Les renflements tuberculeux que présentent les racines d’un certain nombre de mousses, particulièrement dans les tribus des Grimmiées et des Mniées, sont aussi le point de départ de bourgeons qui reproduisent ces espèces; de semblables bour- geons naissent également de la base des tiges, au milieu du feutre radiculaire, dans une foule d’espèces de ces mêmes tribus et d’autres encore. Les radicules des Ephemerum, des Pogonatum nanum et aloides, du Schistostega, se redressent par leur extrémité et, sortant de terre, reproduisent un feutre tout à fait semblable au prothalle et que, pour cette raison, M. Schimper appelle prothalle radiculaire. Ce feutre sert, avec la même facilité, à la reproduction de l'espèce que le prothalle proembryonnaire né des spores. Un autre mode de reproduction s’opère au moyen de granu- lations qui naissent sur diverses parties des feuilles ou des tiges. Ces granulations sont groupées et terminales dans l’Aulacom- nium androgynum et le Tetraphis pellucida ; elles naissent à l’aisselle des feuilles dans le Bryum annotinum. On constate plus fréquemment encore, sur l’une ou l’autre face des feuilles de plusieurs mousses, la production de corpuscules oblongs ou subcylindriques obtus, cloisonnés transversalement, jaunes ou bruns, lisses, isolés ou groupés. Ces opuscules germent au contact de l’humidité et émettent des filaments proembryon- naires. Voici la liste des espèces sur lesquelles nous avons constaté des productions de ce genre : Hypaum delicatulum Orthotrichum Braunii Zygodon viridissimus —- Schimperi Grimmia torquata — obtusifolium — Schulizi — leiocarpum Orthotrichum Lyellii — patens 62 APPENDICE. Appendice. Nous n’avons constaté, sur les mousses de nos régions, qu’un petit nombre de faits tératologiques. Voici les plus remarquables : = 1 Hypnum triquetrum. Une tige effilée, simple, était gar- nie de feuilles excessivement ondulées transversalement; le tissu n’était pas altéré. 2 Leskea longifolia. Sur une feuille caulinaire, la nervure, arrivée aux 273 de son trajet, se bifurquait et entrainait la division du limbe, en sorte que la feuille se terminait par deux lobules divergents. 3 Barbula mucronifolia. Parmi les feuilles caulinaires il s’en trouvait une de même forme que les voisines, mais complétement dépourvue de nervure. 4 Trichostomum rigidulum. Sur des vieux murs, à S'-Dié, cette espèce produit des fleurs femelles qui restent sté- riles; les paraphyses qui accompagnent les archégones sont fréquemment formées d’articles renflés qui se déta- chent les uns des autres et sont peut-être capables de reproduire la plante. 5 Orthotrichum Bruchii. Nous avons constate une fois sur cette espèce, trois feuilles sou lées entre elles par les bords jusque vers le inilieu, mais libres dans leur partie supérieure. Nous pourrions citer encore des cas d’atrophie assez ‘nombreux que subissent les capsules à demi formées, lorsqu'une sécheresse brusque et prolongée vient causer un arrêt de développement. Il en résulte une contraction et un plissement qui varient selon les espèces. Il n'arrive pas moins fréquemment que deux capsules se dévelop- pent dans le mème involucre sur des espèces qui d’habi- tude ne produisent qu’une seule capsule par fleur. 63 XI. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES MOUSSES DANS LA RÉGION DE L'EST. Chapitre I. — Objet de la Géographie botanique. La Géographie botanique constate le fait de la dispersion des espèces végétales et en recherche les causes. Cette partie de la science est très intéressante, malgré les obstacles qui l'empèchent d’atteindre son entier développement. Tant qu’elle se borne à énumérer les espèces végétales, avec l'indication précise du milieu où elles se trouvent de nos jours, on conçoit la possibilité de lui donner toute la perfection dési- rable. Mais 1l n’en est plus de même, quand il s’agit d’appré- cier rigoureusement les causes qui ont présidé et président encore à la distribution des végétaux, à la surface du globe. L'apparition des premiers individus de chaque espèce est un fait qui n’a pas eu de botanistes pour témoins; il s’est d’ailleurs accompli sans laisser de traces qui permettent d’en reconstruire l'histoire a posteriori. Les méthodes directes, l'observation et l'expérience, ne trouvent donc pas ici d’objet sur lequel elles puissent s’exercer. La question est insoluble à ce point de vue. La Révélation qui pourrait nous renseigner d’une manière authentique, par voie d’autorité, ne nous affirme que deux faits, l’éduction du néant, pour le monde inorganique, et l'apparition des espèces végétales capables de se reproduire ensuite de graines, comme deux actes successifs de la toute-puissance de Dieu. Deux conséquences résultent de là : 1° Le monde n’est pas * éternel, comme l’enseignent, du reste sans preuve, les philo- sophes de l'antiquité et quelques naturalistes modernes, du moins en termes couverts; 2° les êtres vivants, vézsétaux et animaux, n’ont pu sortir du monde inorganique antérieur par un développement naturel et spontané. Il a fallu, pour produire 64 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. cet effet, un acte spécial de la puissance divine. La création de l’homme en particulier constitue une phase distincte. L'homme a été formé immédiatement par Dieu et à l’état adulte. L’homme n’est pas un siuge perfectionné. La lumière que le récit génésiaque projette sur ces questions d’origine, découvre, sans doute, à l'humanité, ce qu’il lui importe de connaître, à cet égard, pour atteindre sa fin der- nière. Cependant, au point de vue de la curiosité scientifique, légitime d’alleurs, il nous est permis de regretter le laconisme de ce récit. La Bible, en effet, ne nous dit pas si les végétaux ont apparu tous à la fois ou successivement, ni dans quel espace de temps, la durée des six premiers jours étant controversable. Elle ne nous apprend pas davantage si chaque espèce s’est montrée d’abord sur un point unique ou dans plusieurs localités simultanément; si chaque espèce fut d’abord représentée par un seul individu (ou par deux, dans le cas de divicité) ou par un grand nombre à la fois ; si nos végétaux actuels sont les descen- dants directs de ces premiers parents du règne végétal. Il fau- drait savoir aussi dans quelle mesure les plantes, à travers le cours des âges, ont pu se modifier dans leurs formes exté- rieures. Les eorts tentés récemment par Darwin et ses disciples, pour aider à ia solution de ces problèmes ardus, n’ont pas été heu- reux. Nous ne voyons dans ces théories transformistes qu’un échafaudage d'hypothèses appuyées sur d’autres hypothèses, mais complétement dénuées de preuves. Les questions d’origine devant donc être éliminées comme insolubles , essayons de préciser le champ d’étude livré, de fait, à la Géographie botanique. Il serait très intéressant de déterminer la cause des harmonies qui existent entre la constitution intime des végétaux et les con- ditions extérieures de leur existence. Malheureusement la science doit avouer ici encore l'impossibilité, où elle se trouve, de saisir directement, par des études organographiques et anato- miques, la raison de ces préférences que les espèces végétales OBJET. 65 affectent pour telles ou telles conditions de station ou d’habitat. Ici encore nous sommes en présence d’un fait primitif dont le Créateur s’est réservé le secret. Constater, avec précision et aussi complétement que possi- ble, les relations multiples et graduées qui se manifestent entre les plantes et le sol ou les conditions météorologiques de la contrée, tel est donc, en dernière analyse, le véritable objet de la Géographie botanique. Chapitre II. — Circonscription et description du domaine étudié dans la Flore cryptoga- mique de l'Est. I. Rien n’est plus difficile qu’une bonne délimitation du domaine à exploiter par une Flore locale. Les frontières politiques sont arbitraires et d’ailleurs instables. Il est préférable de s'arrêter à des limites tracées par la nature; mais ces limites, bien que très nettes, vues de loin et dans leur ensemble, sont elles-mêmes parfois très incertaines lorsqu'on les suit de près. Comme on l’a fait remarquer, la végétation qui se développe sur les deux rives d’un fleuve ou d’une rivière est identique. Les cours d’eau ne sont donc pas des limites convenables. Si on adopte un bassin circonscrit par des montagnes, on se trouve conduit à n’étudier qu'un seul versant d’une montagne, ce qui n’est pas moins étrange. Quoi qu'il en soit, voici les idées qui nous ont dirigé dans le parti que nous avions à prendre. La chaine des Vosges, considérée dans son relief principal, des Ballons de Saint-Maurice et de Servance au Donon, ayant été le champ de nos excursions bryologiques les plus assidues, nous lui conservons dans notre Fl@æe une place d'honneur. La chaîne des Vosges est un centre autour duquel les autres portions de notre domaine viennent se grouper d’elles-mêmes. En effet, la chaine granitique des Vosges porte sur ses flancs, de part et d'autre, échelonnés à des hauteurs diverses, 5) 66 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. de puissants lambeaux de grès vosgien dont la végétation moussue est tres intéressante. Or il est impossible de séparer le grès vosgien des Hautes- Vosges de celui des Basses-Vosges qui le continue. Il a donc fallu étendre nos limites vers le nord au moins jusqu’à Deux- Ponts et Sarrebrück, localités dont les mousses ont été si bien explorées, anciennement par Bruch et Gümbel, et plus récem- ment par MM. Schultz et Winter. D'autre part, la chaîne des Vosges est flanquée, à sa base orientale, de nombreux dépôts calcaires, jurassiques et en partie tertiaires (les Collines sous-vosgiennes). En raison du parallélisme, l'étude de leur végétation entraine celle des collines jurassiques lorraines et enfin celle du Jura tout entier. D'ailleurs une portion notable de cette dernière chaïne est com- prise dans la Haute-Alsace et s’imposait par la même. Les mousses du Jura ont été publiées par M. Mougeot, pêle-mêle avec celles des Vosges. En géographie botanique, la comparai- son des mousses propres aux deux chaines des Vosges et du Jura donne lieu à des considérations du plus vif intérêt. Notre plan qui est à peu de chose près celui de Thurmann, dans sa Phytostatique du Jura, servira utilement, croyons-nous, à mettre en relief les différences et les ressemblances caractéris- tiques qui existent entre les Flores bryologiques spéciales des Vosges granitiques ou arénacées, et du Jura calcaire. Nos limites sont donc, à l'est, le Rhin depuis Bâle jusqu’à la hauteur de Kaiserslautern. Au nord, elles embrassent les pays de Deux-Ponts et de Sarrebrück, et rentrent en France par Mont- médy et Stenay. À l’ouest, la chaîne de l’Argonne forme une limite tres naturelle, mais qui s’arrête malheureusement dans le voisinage de Revigny, à la hauteur de Bar-le-Duc. De ce point jusqu’à Bourg-en-Bresse, dans le département de l'Ain, on ne peut suivre qu’une ligne idésle, incertaine, se confondant plus ou moins avec celle qui sépare les départements de la Meuse, des Vosges, de la Haute-Saône et du Jura, des départements voisins, de la H'°-Marne, de la Côte-d'Or, et de Saône-et-Loire. Au sud, le cours du Rhône forme une limite facile à suivre LIMITES. 67 jusque près de Genève. Notre circonscription s'achève au sud- est par le contour inférieur du Jura jusqu’à Bienne et Soleure, par les localités de Collonge, Thoiry, Gex, Romain-Motier, Orbe, Grandson, Neufchâtel, Neuveville ; et de Bienne à Bâle, par le cours de la Birse qui va se jeter dans le Rhin près de cette dernière ville, notre point de départ. Notre domaine comprend donc l'Alsace et la Lorraine alle- mande, ainsi que les départements de la Meurthe, des Vosges, de la Meuse, de la Haute-Saône, du Jura, de l’Aiïn et du Doubs, avec quelques portions de la Suisse et du Palatinat. II. Il serait trop long de décrire en détail notre champ d’étude, considéré sous ses divers aspects géographique, oro- graphique, hydrologique et géologique. Du reste ce travail est fait. On pourra puiser, dans les ouvrages suivants, les indica- tions qui ne peuvent trouver place dans ce chapitre : La Géographie botanique de la Lorraine, par M. Godron, celle de l’Alsace, par Kirschleger, la Phytostatique du Jura, par Thurmann, et surtout les ouvrages spéciaux de minéralogie et de géologie publiés, sur les mêmes contrées, ceux de MM. Ho- gard , Puton, de Billy, pour les Vosges; Buvignier, pour la Meuse ; Levallois et Lebrun, pour la Meurthe; Daubrée, pour le Bas-Rhin ; Delbos, pour le Haut-Rhin; F'° Ogérien, pour le Jura, etc. Les cartes géologiques et orographiques de ces régions peu- vent être aussi d’un grand secours. Nous citerons, en particu- lier, malgré ses faibles dimensions et quelques négligences de détail, l’'Esquisse topographique du Jura, divisé en régions d'altitude par des teintes conventionnelles. De semblables cartes bien faites et portatives peuvent rendre au botaniste-voyageur des services éminents. Il nous suffira de mettre en relief les traits généraux qui se rapportent plus spécialement à notre but. A l’intérieur de notre circonscription, trois chaines de mon- tagnes déterminent et limitent, au moins partiellement, trois bassins hydrographiques principaux. Ces montagnes sont les Vosges, le Jura, les Monts-Fau- 68 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. cilles. Les bassins sont : {° celui du Rhin, limité à gauche par les Vosges ; 2° ceux de la Moselle et de la Meuse, brnés à l’est par les Vosges et au midi par les Monts-Faucilles. — Nous réu- nissons dans un même groupe les bassins de la Moselle et de la Meuse, parce que les collines jurassiques qui les séparent n’affectent pas un relief distinct de celui des collines voisines ; 3° les bassins du Doubs et de la Saône limités au sud-est par le Jura et au nord par les Monts-Faucilles. X. Montagnes. — 1° Les Vosges. Les montagnes des Vosges se partagent d’abord en deux por- tions placées bout à bout, les Hautes et les Basses-Vosges. Les premières forment une puissante masse oyale-oblongue, dans son ensemble, qui s'étend depuis Thann, Giromagny, Faucogney, Remiremont, jusqu’à la coupure oblique de Schir- meck à Mutzig, sur une longueur d'environ 90-100 kilom. et une largeur variable de 20 à 50 kilom. Cette masse présente un axe ou une crète plus ou moins sinueuse, allant du sud au nord-nord-est. De cet axe ou chaîne principale , partent, à droite à gauche, de nombreux chainons, ramifiés à leur tour. Ces chaînes secondaires sont très nom- breuses, très développées et s’abaissent insensiblement à l'ouest du grand axe; tandis que, à l’est, elles sont moins nombreuses, beaucoup plus courtes, moins ramifiées, et se terminent par des pentes abruptes. Ces chaînons ne sont ni paralleles ni perpen- dicuJaires à l’axe, mais presque tous plus ou moins courbés vers le nord selon un arc dont le centre serait sur la chaîne principale ou dans son voisinage. Le profil de la crète prin€i- pale présente peu d'éléments rectilignes ; elle se compose plutôt d’une série de massifs bombés, arrondis au sommet (ballons) et séparés par des cols peu profonds. À partir d'une altitude de 400 à 600 m., c’est-à-dire souvent dès leur base, ces montagnes sont fréquemment couvertes de vastes forêts de sapins (Abies picea et excelsa). Ce dernier, PRE | WE CHAINE DES VOSGES. 69 rare sur les collines inférieures et moyennes, domine, à son tour, aux environs de Gérardmer et sur les flancs de la grande chaîne. Sur les montagnes inférieures, aux environs de Vagney et de Remiremont, aux forêts de sapins se mêlent des bois taillis de chènes. Ces forêts sont tres inégalement distribuées. Les sapins occupent de préférence le versant nord des collines, plus frais, plus ombragé, plus favorable, par conséquent, à cette essence, et d'autre part, moins propre à la culture. Le versant tourné au midi et souvent les plateaux, les petits vallons abrités sont couverts de métairies éparpillées et de päturages. Dès 800 m. jusqu’à 1100-1200 m., les forêts occupent à peu près universellement les deux flancs et le sommet des montagnes. Vers 1100 m. les coniferes cessent; ce sont des hêtres rabou- gris, buissonnants, qui leur succèdent, pour disparaître encore selon un plan assez net, élevé de 1150 à 1200 m. Les Vosges n’élèvent au-dessus de ce plan qu’un petit nom- bre de sommets ballonnés, couverts de pâturages, et ordinaire- ment hérissés de rochers abruptes, d’un seul côté, le plus sou- vent, à l’est. Les principaux sommets qui dépassent la limite supérieure des forêts sont les suivants : Au sud les ballons de Saint-Maurice ou d'Alsace, alt. 1250 m., et de Servance, 1189. Autour du Ballon de Saint-Maurice, du sud au nord en passant à l’est, se groupent un grand nombre d’autres sommets dont l'altitude varie entre 1100 et 1230 m. Au nord du col de Bussang, on trouve sur l’axe le Drumont et la tête de Felleringen, 1226; le Grand-Ventron, 1209; le Hohneck, 1366; Thanet, 1296; puis de vastes pelouses bombées, d’une altitude de 1290 à 1805 m., jusqu’au lac Blanc. A partir de là, ou du col voisin du Bon- homme, la chaîne s’abaisse insensiblement jusqu'aux cols de Lubine et de Steige, où les montagnes oscillent de 500 à 800 m. Le Champ-du-Feu, qui termine les Hautes-Vosges, au nord, re- prend une altitude supérieure et présente plusieurs sommets _dénudés qui s'élèvent de 1065 à 1095 m. En dehors de l’axe principal, nous rencontrons à l’est, au- dessus de la région des forèts, le Bresoir, alt. 1231 m., et surtout le massif énorme du Ballon de Guebwiller ou de Soultz, point 70 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. culminant des Vosges, alt. 1426 m. Ce pivot se raccorde à la chaîne principale par une série de points élevés (alt. 1290-1363 m.) formant une ligne courbe allant du sud-est au nord-ouest, et dont le Rotabac (Rothenbach) alt. 1319 m. forme le dernier anneau, entre le Grand-Ventron et le Hohneck. Les chaînes secondaires présentent, à l’ouest, un assez grand nombre de sommets ou de crètes dont l'altitude varie de 800 à 1000 m. Ces mêmes collines sont hérissées, sur une foule de points, au sommet, comme sur l’un et l’autre versant, de rochers dont les découpures toujours pittoresques varient à chaque instant. Ils sont presque tous à visiter par le botaniste bryologue, particulièrement ceux qui, tournés au nord, sont plus frais et mieux protégés contre l’ardeur du soleil. Au point de vue de leur constitution géologique, ces monta- gnes sont formées presque uniquement de roches cristallines siliceuses. La syénite, aux Ballons de Saint-Maurice et de Servance ; le granite porphyroïde, depuis le Drumont jusqu’au lac Blanc; un granite syénitique au Champ-du-Feu; le gneiss depuis le col du Bonhomme jusqu’à celui de Lubine, sur l’un et l’autre versant; des schistes métamorphiques, noirs, très durs et parfois fossiliferes constituant le massif du Ballon de Soultz au Rotabac et plusieurs montagnes, de Thann à Bussang , telles sont les principales espèces qu’il nous importait de signaler. Les nombreux chainons de l’ouest appartiennent au granite porphyroïde et au granite commun ; dans les environs de Vagney, Remiremont, le Tholy, Tendon, c’est le leptynite qui domine. A l’est, les derniers contreforts, tels que ceux de Hohlands- berg, de Kaysersberg, d'Ortenberg, appartiennent souvent à un granite porphyroïde désagrégé. Sur quelques points seulement, Sainte - Marie - aux - Mines, Laveline, le Chipal, Mandray, La Croix-aux-Mines, Russ, on trouve de petits lambeaux de calcaires cristallins intercalés, ou des filons métallifères; pres de Lubine, des traces du terrain houiller; de Remiremont à Chamdray, des gisements de ser- pentine. Mais ces accidents n’ont pas d’importance au point de vue bryologique. BASSES-VOSGES, 71 A l'est, près de Guebwiller, Vasserbourg, Pairis, Villé (l’'Ungersberg), et ailleurs encore, mais surtout à l’ouest de la chaîne principale, les collines élevées supportent des masses de grès vosgien isolées, plus ou moins puissantes, terminées par des pans abruptes. De Bruyères vers Raonl’Etape et Saint-Dié, sur les collines inférieures, le grès vosgien se développe de plus en plus et finit par occuper seul de vastes espaces. Basses-Vosges. Il nous semble naturel de faire commen- cer les Basses-Vosges à la coupure de Schirmeck, parce que les terrains caractéristiques de la grande chaïîne, les granites , les syénites et les gneiss s’arrêtent à ce col, tandis qu’au nord le A grès vosgien constitue à lui seul toute la partie saillante de la chaîne. Les exceptions à cette loi, telles que les traces de ter- rains de transition et dévonien, à la base du Donon, les dykes porphyriques d’éruption, du Nideck, n’ont que peu d'importance et d’ailleurs ne se rattachent pas davantage au système des Hautes-Vosges. Nous attribuons donc aux Basses-Vosges le Donon, malgré son altitude de 1013 m., les masses de grès vosgien couronnant les collines qui rayonnent du Donon vers Raon-l'Etape et celles qui constituent le vaste plateau des ÆHautes-Chaumes entre les villages de Plaine, Moussey et Raon- sur-Plaine, à une altitude de 800 à 930 m. Nous n’aurons que peu de choses à dire de ces montagnes uniformes de grès vosgien. Elles se présentent partout avec le même aspect général, les mêmes détails, la même vége- tation. Ce sont d'immenses fragments tabulaires, presque toujours un peu inclinés vers l’ouest, à surface supérieure plane; à parois latérales coupées net, semblables à des murailles ou sur- plombantes , par suite de l’érosion des parties inférieures moins solides. Quand cette destruction des assises inférieures plus tendres s’est faite sur une large échelle, il en est résulté de vastes cryptes, des salles curieuses à visiter et non sans intérêt pour le bryologue. Ces grandes masses de grès vosgien soulevées ont produit par 72 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. leur écartement, et l’action des eaux, des vallées étroites, sou- vent coudées, qui courent dans tous les sens. Le grès vosgien des Vosges inférieures est presque partout boisé, couvert de forêts dont les essences sont l’Abies picea au Donon et dans son voisinage, le pin sylvestre, le hêtre et le - chêne dans le reste de la chaîne. A partir du Donon, l'altitude des Vosges diminue rapidement. On cite encore le Hengst, 890 m., le Schneeberg, 963, le Rancey, 983 ; les montagnes de Dabo n'ont plus guère que 530 m., et depuis Saverne la hauteur des montagnes s’abaisse encore de 450 à 300 m. La longueur des Basses-Vosges, de Moussey (Vosges) à Deux-Ponts, est d'environ 100-110 kilom.; la largeur du système varie énormément. À la hauteur du Donon ou de Schirmeck , elle peut être évaluée à 40 kilom., de Mutzig à Neuf-Maisons ou à Pierre-Percée. Mais la chaîne, à partir de sa base, se rétrécit rapidement, de sorte qu'entre Saverne et Phalsbourg ou Lützelbourg, elle ne pré- sente plus qu’une largeur de 6 à 8 kilomètres. Au-delà de Sa- verne, le grès continue à former une hande étroite pourse dilater de nouveau, de sorte qu'entre Wissembourg et Deux-Ponts, il mesure une largeur d’au moins 80 kilom. Il contourne par le nord et enveloppe presque complétement l’ilot de grès bigarré, et de Muschelkalk où se trouve Deux-Ponts longe le terrain houil- ler du bassin de la Nahe, et occupe jusqu’au-delà de Kaisers- lautern une immense étendue de pays. Une autre bande rocheuse de ce même terrain court entre Deux-Ponts et Sarrelouis, par Sarrebrück et Forbach; cette bande de grès vosgien continue à limiter le bassin houiller de la Nahe. 2° Le Jura. Le Jura présente un développement beaucoup plus considéra- ble que les Vosges. Il forme une masse oblongue dans son en- semble, rétrécie aux deux extrémités, et légèrement arquée, de telle sorte que la ligne latérale concave est en Suisse, et la ligne convexe, en France. Sa longueur depuis le coude du CHAINE DU JURA. 73 Rhône, au confluent du Guier, jusqu’à Ferrette près de Bäle, est d'environ 280 kilom. ; sa plus grande largeur , de Neufehâtel au mont Chazette pres de Besançon, est de près de 80 kilom. Les plus hauts sommets atteignent et même dépassent 1700 m., tandis que les plaines environnantes oscillent entre 200 et 500 m.; il en résulte que le Jura possède un relief absolu de 1200 à 1500 mètres. Sur tout son contour français , le Jura s’élève brusquement au-dessus des plaines voisines , en formant une falaise qui do- mine ces plaines de 150 à 300 m. La ligne de contour du Jura montagneux est assez bien indiquée du côté de la France par les localités importantes de Pont-d’Ain, Ceysériat près de Bourg, Saint-Amour, Lons-le-Saulnier, Poligny, Arbois, Besancon, Vil- lersexel, Belfort, Ferrette. Les falaises dont nous venons de parler terminent à l’ouest et au nord de très vastes plateaux rocheux, secs, plus ou moins ondulés, d’une altitude variant de 400 à 650 m. La limite inté- rieure de ces plateaux sera fournie par le cours de l’Ain, depuis Pont-d’Ain jusqu’à Condes , et ensuite par les localités de Moi- rans, Clairvaux, Champagnole, Salins, Pierre-Fontaine, Pont-de- Roïde, Porrentruy, Marienstein. Au-delà commence la Haute-Montagne. C’est un ensemble de chaînes très nombreuses, plus ou moins paralleles et limitant de hauts plateaux. Les premières chaines n’ont guère qu’une alti- tude de 750 à 850 m.; mais, à mesure qu’on s’avance vers la Suisse, les montagnes et les plateaux s'élèvent successivement jusqu’à 1000 et 1200 mètres. Le Jura se termine enfin par une ligne de montagnes beau- coup plus élevées, disposées à la suite les unes des autres, sur un seul, ou deux, ou même trois rangs, et dans ce cas parallèles. Ces hauts sommets sont terminés vers la Suisse par des pentes le plus souvent très abruptes. Il est bon de remarquer aussi que non seulement la chaine du Jura s'élève du nord-ouest vers le sud-est, mais encore du nord-est vers le sud-ouest. La vérité de celte assertion sera mise en évidence par le tableau des som- mités alpestres. 74 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. La configuration des montagnes du Jura demande quelques développements. Nous les donnerons surtout d’après la Phytos- tatique de Thurmann et l'Histoire naturelle de F'° Ogérien. Les chaînes de montagnes sont formées de couches calcaires ployées ou brisées, et par là même plus ou moins soulevées, affectant dans leur ensemble la forme générale d’un tertre al- longé, accidenté de diverses manières. « En attachant au mot de chaîne son acception en géologie jurassique, c’est-à-dire un relief notable du sol formé par la dislocation des couches, et en y joignant la condition qu’il atteigne au moins 2 à 300 m. de hauteur sur sa base, et se soutienne au moins sur une quinzaine de kilomètres, il y a dans le Jura plus de 100 de ces chaînes, dont un grand nombre doublent ou triplent les conditions de grandeur énoncées ci-dessus; plus de soixante s'élèvent dans notre région montagneuse, et plus de vingt dans la région al- pestre. » Ces chaînes sont disposées bout à bout ou constituent des séries parallèles. Les chaînes se décomposent en chaïnons, caractérisés par un axe allongé, rectiligne. Le plus souvent ces chaïnons sont pa- ralleles aux chaînes qu'ils ramifient. Dans les Vosges, au con- traire, les chaînes secondaires par rapport à la chaîne principale, et les chaînons par rapport aux chaînes secondaires, sont tou- jours inclinés d’un angle de 45 à 702. Quelques configurations de détail ont recu des noms particu- liers, dans le Jura. ù Des assises calcaires parallèles, étant soulevées de manière à former un dôme, et à présenter en coupe des lignes concentri- ques, donnent ce que l’on appelle une voûte. Si l'effort du sou- lèvement a déterminé la rupture et ensuite l’écartement des as- sises calcaires, le vallon resserré qui en résulte est une combe. Ce terme , essentiellement jurassique , est employé quelquefois dans les Vosges, comme nom propre appliqué à des vallons profondément encaissés. La haute chaîne jurassique , au lieu de se terminer, comme dans les Vosges, par des ballons, présente un profil en zigzag ou fortement dentelé. Ce sont des saillies rocheuses, fatigantes CHAINE DU JURA. 79 à gravir, auxquelles on donne les noms de dents, d’aiguilles, de cornes et surtout de crêts. Les coupures transversales pro- fondes, qui mettent à nu la structure intime des montagnes, sont des cluses. Les ruz sont des ravins creusés sur les flancs abruptes des montagnes, par les torrents qui s’y précipitent au au moment des grandes pluies et de la fonte des neiges. Enfin les cirques sont des amphithéâtres dont les murailles inté- rieures sont formées d’assises calcaires coupées circulairement de manière à donner d'immenses entonnoirs, parfois de la plus grande beauté. Les montagnes du Jura, plus sévères, moins gracieuses et moins riantes que celles des Vosges, offrent aux touristes des spectacles d’un genre tout particulier , surtout plus grandioses. L Quant au revêtement, les plateaux inférieurs, souvent secs et pierreux, nus, sur les parties élevées, sont ailleurs couverts de forêts de chènes et de hêtres ; les vallées, les vallons pro- pices sont cultivés; les coteaux secs et rocheux sont occupés par le buis. « Le sapin commence généralement vers 700 metres, et trace presque partout dans le Jura la limite inférieure de notre région montagneuse. C’est entre ce niveau et 1100 mètres environ qu’il forme le plus de forêts à lui seul; plus haut, il est très souvent remplacé par l’épicéa; mais il atteint en buissonnant les parties moyennes de la région alpestre. » Ces indications de Thurmann sont parfaitement exactes et très caractéristiques , surtout pour ce qui concerne ces sapins buissonnants, disséminés sur les pentes de la région alpestre, à une altitude de 1500-1550 m., ce qui ne se voit pas dans les Vosges. Dans le Jura, le bryologue fera bien d'explorer les portions de sol abritées par les branches allongées et touffues de ces sapins. Vers 1000 et 1100 m. dans le Jura, comme dans les Vosges à partir de 800 à 900 m., les cultures disparaissent; les pâtu- rages et les forêts commencent à occuper exclusivement de grandes étendues de terrain ; les tourbières apparaissent sur une foule de points. Dans le Jura, la limite supérieure des forêts se trouve à une 76 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. altitude qui varie entre 1400 et 1500 m., de 300 à 400 m. au- dessus de la même limite dans les Vosges. Au-dessus de la région des forêts, s’élève la région alpestre, beaucoup plus développée dans le Jura que dans les Vosges. Voici la liste des principaux sommets avec le chiffre de leur al- titude. Les noms sont disposés d’après leur position géographi- que, en procédant du nord-est vers le sud-ouest. Ce tableau est dressé d’après l’esquisse topographique de Thurmann. Le Weissenstein . ... 1450, Le Montendre. ...... 16907. Le Sonnenberg...... 1800 Le Noir-Mont....... 1570 Le Chasseral........ 1620 Le Crêt-de-la-Céraz.. 1500 Tête-du-Rang....... 1420 Pa Dole 24 SERIES 1680 Le Chateluz .... ... 1300 *+ Le Crêt du Merle.... 1450 Le Creux-du-Van ... 1470 Id. de Chalam... 1580 Le Chasseron. ...... 1610 Le Colombier-de-Gex. 1691 L'HGrDaz ere rene 1310 Le Reculet. 70e 1793 BAionlon ee 1550 ÉeGralel 772 1500 Le Suchet.......... 1570 : Le Credoz.…... à 1694 Le Mont-d’Or....... 1460 Le Crêt-du- Nud.. .. 1555 La Dent-de-Vaulion.. 1490 Le Grand-Colombier . 1534: F2 /Pandoz: 1310 Toutefois, il faut le dire, malgré son développement bien supérieur en étendue, la région alpestre du Jura est moins fa- vorable aux mousses que celle des Vosges; elle est dépourvue de ces sources nombreuses et abondantes qui, au Hohneck, répandent la vie et l'animation partout; les rochers y font d'in- nombrables saillies, mais sans importance, au lieu des magni- fiques escarpements frais et moussus du Hohneck, du Rotabac et des Ballons. Au point de vue géologique , le Jura est formé par les cal- caires , dont le nom de jurassiques s’est étendu à toutes les for- mations du même genre quise trouvent dansunerégion quelconque. Ce sont les étages corallien et portlandien qui forment surtout les hauts sommets alpestres. [ls se composent de calcaires durs, compactes, blancs ou légèrement jaunâtres. Il est bon cependant MONTS-FAUCILLES. g AT 1 d'observer que ces mêmes étages se retrouvent dans la structure mème des plateaux inférieurs. L’ordre de superposition géolo- gique est loin de répondre toujours, dans le Jura, à l'altitude. Les étages argovien, oxfordien et callovien, surtout marneux, et formant des lits imperméables , sont frais et laissent échapper sur leurs contours des sources nombreuses. Les calcaires ooli- thiques , comprenant aussi plusieurs étages, forment une bonne partie des plateaux inférieurs. Le lias se voit surtout sur les flancs de la grande falaise. Sur une foule de points des hauts plateaux de la région montagneuse, sont disséminés des dépôts tertiaires, crétacés et néocomiens. Plusieurs assises de ces terrains se composent de grès et de sable siliceux. D’autre part, les glaces, à l’état de glaciers ou de radeaux , ont amené des Alpes, surtout dans le val de Sainte- Croix et dans la vallée de Jougne, près du Mont-d’Or, de vastes nappes de blocs et de sables siliceux. Les mêmes causes, gla- ciaires ou diluviennes, ont disséminé, sur un grand nombre de localités, les sables siliceux du néocomien. Il résulte de ces superpositions et de ces mélanges que, à une végétation généralement calcicole, se mêlent, çà et là, des plantes qui recherchent les terrains siliceux. 3° Les Monts-Faucilles. Les Faucilles n’ont qu’une importance hydrographique. C’est une ligne très sinueuse qui, partant des Ballons de Saint-Maurice et de Servance, s’abaisse rapidement jusqu’à Château-Lambert, se continue par le Mont-de-Fourche, Héri- val, la Belle-Fleur, au-dessus de Remiremont, avec une alti- tude de 700 à 600 m.; puis par Bellefontaine (hauteurs), Hadol, Dounoux, Chaumouzey, Girancourt, Ilarol, Vioménil, Dom- basle ; Senonges , Saint-Baslemont, Dombrot, Lamarche, Fres- noy, Montigny-le-Roi, à une altitude de 460 à 350 m. C’est la ligne de partage des eaux qui, au nord, vont se jeter dans le Rhin ou la Meuse, et, au sud, se rendent dans la Méditerranée, par la Saône et ses aflluents. 78 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les collines qui établissent cette ligne de partage, sont for- mées, depuis les Ballons, jusqu’au-delà du Mont-de-Fourche, par la syénite et le granite; dans les environs d’Hérival et de Remiremont, par le granite, le grès rouge et le grès vosgien ; depuis Bellefontaine jusqu’à Vioménil, par le grès vosgien et le grès bigarré; de Vioménil à Lamarche, par le grès bigarré, le muschelkalk, les marnes irisées, le grès infraliasique. Le relief de ces collines est à peine sensible au-dessus des pays voisins. Les hauteurs, de Dombrot à Saint-Baslemont, étant à 459 m., la plaine du Vair, à 25 kil. de Dombrot, près de Ballé- ville, est encore à 305 m. Au sud, il est vrai, à 18 kilom. de Dombrot, près de Godoncourt, le niveau de la Saône n’est plus qu'à 242 m. Les collines dont nous parlons s’abaissent done, de part et d’autre, par des pentes très douces et peu accidentées. Dans ces conditions l'altitude ne semble pas jouer un rôle de quelque importance sur la distribution des espèces végétales. 4° Plaines et régions basses limitées par les montagnes précédentes. 1° Plaines et collines d'Alsace. Au pied des Vosges, l'Alsace forme, depuis Bâle, jusqu’à Bingen près de Mayence, une vaste plaine, très bien nivelée, légèrement inclinée vers le Rhin. Cette plaine est un terrain de comblement dont les élé- ments proviennent des Alpes, du Jura et des Vosges. L’alluvion la plus importante, et qui couvre de plus grandes ue est d’origine alpine; v’est le Lœss ou Lehm. Le læss contient de 15 à 30 pour cent de carbonate de chaux et environ 54 pour cent de sihce (1). Ce mélange explique la présence de plantes calcicoles et silicicoles vivant pêle-mêle, (1) Voyez Daubrée : Description géologique et minéralogique du Bas- Rhin. J. Schill. Geognostisch-mineralogische Beschreibung des Kaiserstuhls- gebirges. Godron : De la végétation du Kaiserstuhl, PLAINE D’ALSACE ET DE LORRAINE. 79 dans la vallée du Rhin, et les tendances de M. Kirschleger à nier, dans sa Géographie botanique, l'influence minéralogique du sol. Les conditions physiques sont variées dans ia plaine d’Alsace. Ce sont de vastes forêts d'arbres feuillus comme celle de la Hardt, pres de Mulhouse, de Wendenheim, près de Strashourg, et celle de Ha- gueneau ; des bosquets, des haies ; une grande variété de stations aquatiques : criques, marécages innombrables au bord du Rhin, cours d’eau de toute grandeur, fossés, prairies tourbeuses, etc. Au pied des Vosges granitiques ou de grès vosgien, on re- marque, en Alsace, une série d’ilots ou buttes calcaires souvent rocheuses, appartenant la plupart au calcaire jurassique, plus rarement au muschelkalk ou au calcaire tertiaire. Les plus célèbres de ces collines sont celles du Bollenberg et du Sonnenkæpfle, près de Rouffach, du Florimont et du Drachenloch près de Türckheim et d’Ingersheim, celles de Siegolsheim , d’Obernai et de Ribeauvillé, le Dreispitz, près de Mutzig. Entre Saverne, Hagueneau et Wissembourg, le cal- caire jurassique et le muschelkalk occupent de vastes espaces, mais sans former de collines rocheuses favorables au développe- ment des mousses. Les plus élevées des collines précédentes n’atteignent, du reste, au-dessus des plaines voisines, qu’une altitude de 40 à 80 m. M. Kirschleger a décrit ces collines en détail dans sa Géographie botanique et son Guide du botaniste. A ces terrains qui flanquent le pied des Vosges, à lest, il convient d'ajouter des lambeaux de grès bigarré, disséminés depuis le Dreispitz, près de Mutzig, jusqu'à Wissembourg. 2° Plaine de la Lorraine. Cette plaine est loin de mériter ce nom au même titre que celle d'Alsace. C’est un vaste fouillis de collines, dirigées presque en tous sens, à contours arrondis ou abruptes selon les terrains, s’élevant à des altitudes, ordinai- rement de 350 m., plus rarement de 400-450 m., presque jamais de 500 m. A part la région du calcaire jurassique, les rochers ne font presque jamais saillie au-dessus du sol. Ces terrains sont couverts, dans une mesure très variée, de forêts d'arbres feuillus (chènes et hètres surtout), de vignes, de prai- ries et de champs cultivés ; les marécages y sont rares. 80 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. La nature géologique de ces collines est également variée. En partant d’Epinal ou de Raon-l'Etape et traversant la Lorraine de l’est à l’ouest, on rencontre successivement le grès bigarré, le muschelkalk, les marnes irisées, le lias, les divers étages du calcaire jurassique et les grès verts. Ajoutons quelques indications rapides au sujet de chacun de ces terrains. Le grès bigarré atteint un vaste développement entre Fauco- gney, Luxeuil, Saint-Loup, Monthureux-sür-Saône, Viviers-le- Gras, Senonges, Vioménil, Epinal, Bellefontaine et Remiremont. C’est, dans cette région qui fait partie des Faucilles, que le grès bigarré est le plus accidenté, déchiré par des vallées profondes, disloqué et parfois métamorphique. Au nord d’Epinal, le grès bigarré ne forme plus qu’une bande étroite, large de quelques kilomètres seulement, mais à peu près continue au pied des falaises du grès vosgien, et passant par les localités de Ramber- villers, Baccarat, Badonvillers, Sarrebourg, Deux-Ponts, For- bach, Sarrelouis. Dans toute cette région, le grès bigarré ne forme plus que des ondulations de terrain peu sensibles; on ne le voit que dans les carrières où il est exploité ; il est sou- vent couvert de forêts de hètres ou de chênes. Le muschelkalk forme presque partout une bande concentrique à celle du grès bigarré, mais beaucoup plusinégale dans son déve- loppement. Etroite pres de Lure, Luxeuil, Godoncourt, Lamar- che, Contrexéville, Adompt, Frizon, elle s’élargit et occupe tout le pays entre Epinal (voisinage), Charmes, Haillainville, Girecourt, Rambervillers, Lunéville et Blâmont. Au nord, la bande de ce calcaire redevient et se maintient étroite, passant par Sarrebourg, Fénétrange (voisinage). Deux-Ponts, Sarre- guemines et Boulay. Le muschelkalk forme des collines très légt ondulées d’un relief très peu sensible. La plus élevée est celle d'Ortoncourt (Vosges), alt. 403 m., la vallée voisine de la Morta- gne étant à 284 m. Ces collines sont presque toujours cultivées, plus rarement couvertes de bois (chènes ou hêtres); la vigne n’est pas cultivée en grand sur ce terrain. Keuper. Le keuper se compose de calcaires très analogues PLAINE DE LA LORRAINE. 81 au muschelkalk, de marnes d’un grand développement (les marnes irisées) et de grès (le grès infraliasique). Ces terrains comme le muschelkalk existent, mais sans acquérir une grande importance, dans les environs de Lure, Saint-Loup, Bourbonne- les-Bains, Lamarche, Contrexéville, Mandres (traces de terrain houiller) ; dans les environs de Mirecourt, Charmes, Bayon, Rosières, les surfaces occupées par ces terrains sont déjà beau- coup plus grandes. Mais c’est au nord de Lunéville qu’ils occu- pent une vaste région, atteignant dans les départements de la Meurthe et de la Moselle une largeur de 40 à 60 kilomètres. C'est au centre que se trouvent les terrains salés de Dieuze. Le keuper s’arrête vers le nord à Sarralbe (un peu au delà), Sarre- guemines et Pange (à 3 lieues de Metz). Une bande rétrécie se continue seule vers le nord, parallèle à celle du muschelkalk. Le calcaire du keuper se confond, pour l'aspect orographique et les autres propriétés qui nous intéressent ici, avec le muschel- kalk. Le grès infraliasique supérieur ne forme guère que de petits lambeaux isolés au sommet des côtes. Ce sont les marnes irisées qui donnent un caractère particulier à la zône qui nous occupe. Elles constituent fréquemment des côtes ou monticules, à pentes raides, dénudées, ravinées par les eaux pluviales. Calcaire jurassique. Nous nous contenterons de donner pour cette formation l’analyse de l'excellent article que M. Go- dron lui a consacré dans sa Géographie botanique de la Lor- raine. « Les montagnes jurassiques... nous présentent, en Lorraine, cinq chaînes distinctes, et forment à leur sommet des plateaux presque toujours inclinés à l’ouest ou au sud-ouest. La première chaîne traverse toute la Lorraine et s'étend au sud pour rejoindre le plateau de Langres et au nord-ouest jus- qu'à Montmédy, d’où elle se joint aux Ardennes. Assez peu large au midi, elle offre un certain développement entre Nancy et Toul, où son plateau constitue la plaine de la Haye... Cette plaine, presque complétement boisée, offre des vallons profonds, 6 82 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. étroits et escarpés, connus dans le pays sous le nom de Fonds. .… Vers le nord, cette même chaîne s’élargit bien plus encore et forme aussi un plateau très considérable, dont Briey est à peu près le centre, qui s'étend jusqu’aüx frontières du Luxembourg, franchit les limites du département de la Meuse, et présente les mêmes caractères que la plaine de la Haye; mais il est plus élevé et s’exhausse insensiblement jusqu’à 460 mètres d'altitude qu'il atteint entre Aumetz et Audun-le-Tige. Sa surface est aussi creusée de vallées profondes et plus ou moins abruptes, telles que celles de la Crunes, de la Chiers, de l'Orne et du Rupt- de-Mad. Ce plateau est terminé à l’est, sur bien des points, par une falaise assez élevée; il est connu sous le nom de Pays- Haut. > Les altitudes des points élevés, pris sur cette falaise orientale, oscillent entre 400 et 495 m. Ces plateaux subissent une double inclinaison vers l’ouest et en même temps vers le nord. » Hauteurs de quelques points de ces collines : Saint-Basle, au-dessus de Châtenois (Vosges)... 486 Cote de Pulnep ce id. ... 490 — de Sion-Vaudémont (Meurthe)........... 495 — de Pont-Saint-Vincent id. ........... 418. —— de Pimont, pres de Frouard......".... 308 Coteau d'Amance Re CES 410 Mont Saint-Quentin (Moselle) ................ 350 MontiSaint-Michel #26 "2e 378 « La seconde chaîne est celle des côtes de la Woëvre. Elle s'étend parallèlement à la direction du cours de la Meuse, si ce n’est toutefois au sud, où ce fleuve s’en écarte. Les côtes de la Woëvre présentent généralement des pentes rapides à leur sommet et très adoucies à leur base; elles offrent des contre- forts transversaux moins élevés, qui se fondent dans la plaine, à la distance de 1 à 2 kilomètres. Le plateau qui les surmonte, est creusé de vallons profonds et encaissés qui, pour la plu- part, s’ouvrent dans le bassin de la Meuse; il est complétement boisé. PLAINE DE LA LORRAINE. 83 Son altitude décroit du sud au nord. Elle atteint à la côte de Barisey, au-dessus de Buligny (Meurthe), 415 mètres ; au-dessus de Blénod-les-Toul, 434 suètres; au signal d’Hattonchâtel (Meuse), eile mesure encore 412 mètres; mais au-dessus de Fleury et à Douaumont, elle descend à 388 mètres, et s’abaisse au nord à un niveau inférieur à 800 mètres. La troisième chaîne s’élève assez brusquement sur la rive gau- che de la Meuse, du moins dans toute la partie méridionale du cours de ce fleuve, mais plus doucement vers le nord. Le pla- teau qui en résulte a, par exception, une double pente, l’une vers la Meuse, l’autre vers l’ouest, quise termine au pied de la chaîne suivante. Les points culminants de cette chaîne se montrent aussi vers le sud. Entre Trampot et Brechainville, elle atteint 423 mètres au-dessus du niveau de la mer; près de Chermisey, 448 mètres ; à la côte de Vouthon-Bas, 420 mètres. Elle s’abaisse sensiblement vers le nord, où elle est bien plus déprimée que la chaîne précé- dente. La quatrième chaine ne traverse que le département de la Meuse, et se prolonge d’une part dans la Haute-Marne, et de l’autre dans les Ardennes. C’est vers le sud que cette chaîne a son plus grand développement et sa plus grande élévation. Le point culminant est près de Ménil-la-Horgne et mesure 414 m. Cette chaîne constitue ce que l’on a nommé le plateau du Bar- rois (1). » Le fond des vallées qui séparent ces collines est occupé par des prairies ; les versants, par des champs cultivés et des vignes ; les sommets sont ordinairement rocailleux et boisés, plus rarement cultivés ou en friches. La première chaîne jurassique est constituée par les diverses subdivisions de l’oolithe ; la seconde et la troisième appartiennent au coral-rag. On pourrait très bien considérer ces deux dernières comme ne formant qu'une seule chaine. La troisième n’est en réalité que le tronçon méridional de la seconde, isolé par la val- lée de la Meuse. Mais cette coupure ne saurait constituer une + (1) Godron : Géographie botanique, p, 22-28. 84 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. difficulté contre notre manière de voir, vu que la première chaïîne, dont M. Godron accepte l'unité, se trouve partagée en plusieurs tronçons par les vallées du Mouzon, du Vair, de la Moselle et de la Meurthe. La quatrième chaîne est formée par les calcaires portlandiens. La cinquième chaine n’appartient plus aux terrains jurassiques, mais aux terrains crétacés. Déjà vers l’ouest, le néocomien, étage inférieur des terrains crétacés, composé de sables ferru- gineux, d’argiles, des sables verts, des argiles du gault, se su- perpose au plateau du Barrois, mais sans produire de relief notable. Il n’en est pas ainsi des grès verts supérieurs qui cons- tituent les collines de l’Argonne, à l’ouest du département de la Meuse. Ces collines, entièrement boisées, courent vers le sud , le sud-est ou le sud-ouest; elles sont parfois très escarpées. Elles s'élèvent à un niveau de 285 à 300 m. Cependant, entre Beau- lieu et Clermont, vu la dépression des plaines voisines, leur re- lief est très notable. 3° Plaine de la Franche-Comté. Le département du Doubs est presque tout entier compris dans le Jura montagneux. Une portion notable de celui de la Haute-Saône est occupée, au nord-est, par les derniers contreforts de la chaine des Vosges; sur le contour de la base de cette chaîne s’échelonnent ensuite, plus ou moins concentriquement, des bandes étroites, souvent découpées et sinueuses, de grès rouge, de grès vosgien et de grès bigarré, puis les assises du muschelkalk et du keuper, dont nous avons déjà parlé, à l’occasion de la plaine de la Lorraine. Le reste du département est occupé par des collines jurassiques, très peu élevées (alt. 250—400 m.), enchevêtrées, très sinueuses, plus ou moins parallèles aux cours de la Saône et de l’Ognon qui arrosent cette contrée. Ces collines appartiennent, comme les collines lorraines, au calcaire jurassique inférieur, calcaire à gryphées arquées et calcaire oolithique, au coral-rag et au portlandien. Le revêtement du sol est le même qu’en Lorraine. À la partie sud-ogest du département commence la plaine de la Bresse, qui occupe toute la région basse des départements du PLAINE DE LA FRANCHE-COMTÉ. 85 Jura et de l’Ain. Cette plaine très peu accidentée possède une altitude moyenne de 250 mètres. Elle est formée par le terrain tertiaire, qui se divise en plusieurs étages, mais se compose, en général, de lits alternatifs de molasse, de calcaires marins ou d'eau douce et d’argiles. Ces assises renferment des débris des grands animaux fossiles, caractéristiques du terrain : Dinothe- rium, Palæotherium, requins; on y trouve aussi des lignites, etc. Le terrain tertiaire est recouvert sur de vastes surfaces par le diluvium et par les alluvions calcaires de la Loue et les allu- vions siliceuses de la Saône. La Bresse, généralement peu fer- tile, est couverte de quelques cultures, de prairies, d’innombra- bles étangs et quelquefois de vastes forêts, comme la forêt de Chaux, pres de Dôle, qui s’étend sur une longueur de 25 kilo- mètres et une largeur de 15 (1). Le terrain de la Bresse se retrouve en Alsace, entre Thann, Mulhouse, Bâle, Delle et Belfort. Il nous reste à dire un mot de la Serre, au nord de Dôle, entre Menotey et Ougney, département du Jura. C’est un affleu- rement très curieux, sur une longueur de 15 kilomètres, du ter- rain permien et de roches porphyriques, gneissiques et grani- tiques. La Serre est couverte de forêts et n’atteint qu’une altitude de 330 m. EX. Bassins hydrographiques. Les grands cours d’eau n’ont pas d'importance au point de vue de la bryologie : il croît généralement plus de mousses sur les bords d’un humble ruisseau que sur les rives d’un grand fleuve. D’ailleurs ce serait fort inutilement que nous décririons le cours du Rhin, de la Moselle ou de la Saône. Tout le monde con- nait ces fleuves ou ces grandes rivières. Nous voulons plutôt in- diquer le mode d’arrosement spécial à chacune des contrées qui composent le domaine de notre Flore. (4) Voir de plus longs détails sur les terrains tertiaires de la Bresse dans Fre Ogérien : Géologie du Jura, p. 454 et suiv. 86 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. > Montagnes des Vosges. Toutes les Vosges granitiques, surtout du versant occidental, sont arrosées par une multitude innombrable de sources d’une eau limpide et tres pure. C’est à peine si on peut trouver une surface de deux ou trois hectares qui ne renferme pas une ou deux de ces sources. Leur débit est généralement faible, cependant il se maintient, à l'exception de 1 à 2 mois, pendant les années les plus chaudes. Chaque vallon est arrosé par un ruisseau qui réunit les eaux de toutes les sources particulières, et le conduit à un affluent plus considérable encore. Outre les sources proprement dites, le revers occidental des Vosges présente, sur une multitude de points, des suintements peu abondants et plus ou moins durables, soit à travers les terres meubles, soit surtout dans les fissures des rochers. Ces émis- sions liquides, tout insignifiantes qu’elles soient en elles-mêmes, favorisent et multiplient à un haut degré le développement des mousses. Les schistes métamorphiques de Thann, du col de Bus- sans et du Ballon de Soultz sont beaucoup moins aquifères, à cause des fissures verticales nombreuses qui divisent leurs mas- ses. Le gneiss, dans les environs de Sainte-Marie-aux-Mines, est aussi beaucoup moins riche en sources que le granite. Nous avons déjà fait observer que le versant oriental, en raison de ses pentes plus raides et de l’inclinaison des couches vers l’ouest, est généralement plus sec que le versant opposé. Le grès vosgien des Hautes et des Basses-Vosges, se compo- sant de srandes assises généralement inclinées à l’ouest, est sec sur le versant oriental; mais sur son contour occidental et sep- tentrional, il laisse échapper des sources nombreuses dont les eaux glissent sur les couches imperméables d’argile qui lui ser- vent de support. Le grès bigarré se comporte comme le grès vosgien. Ses bancs coupés par des fissures verticales laissent tomber les eaux plu- viales jusque sur les couches d’argile inférieures ou intercalées. De là des sources qui s’écoulent dans le fond des vallées. Montagnes du Jura. Dans tout le Jura, les sources sont rares sur les plus hauts sommets comme sur les premiers pla- HYDROGRAPHIE DES VOSGES. 87 teaux. L’explication est la même que pour le gres vosgien et le grès bigarré. Dans le Jura, les blocs rocheux étant tres grands, les montagnes d’un relief très considérable, il en résulte que les quantités d’eau recueillies par les nappes argileuses imperméa- bles, qui supportent un étage calcaire, sonténormes. Ces eaux venant à trouver une issue sur le versant d’une montagne don- nent aussitôt de véritables torrents, des ruisseaux que l’on uti- lise, à leur sortie de la roche, pour faire marcher des usines. Certains massifs présentent cependant quelques sources dissé- minées. Ce phénomène nous a paru assez fréquent sur le ver- sant nord du Suchet-et du Mont-d’Or. Régions basses. Le muschelkalk, en Lorraine, forme peu de sources; le keuper, moins encore. Les collines jurassiques lorraines sont tout à fait analogues, sous ce rapport, au Jura de la grande chaîne : sources rares, mais abondantes. Elles rede- viennent plus nombreuses dans les grès verts. Les plaines de la Bresse, malgré leurs nombreux étangs, n’ont pas de sources proprement dites. « Dans le grès des Basses-Vosges, nous voyons des sources avec un débit de 189 litres par minute, et dans les amas de cail- loux, englobés de limon imperméable de l'étage tertiaire supé- rieur du Sundgau, il y a des sources assez abondantes pour mettre en mouvement des moulins, à une faible distance de leur origine. Dans la plaine d’Alsace, formée d’alluvions, la nappe d’eau souterraine est en rapport avec le niveau de l’'Ill et du Rhin, dont elle suit les variations. Les plateaux de lehm qui recouvrent le gravier sur de grands espaces, sont généralement sans eau; mais le lehm vient-1l à manquer, on y voit paraitre des sources assez fortes pour former des petites rivières telles que la Blind près de Colmar, la Lauter et la Zembs dans le Bas- Rhin (1).» Outre les sources, d’autres stations humides, aquatiques, sont formées par les tourbières, les marais et marécages de toute na- ture, les étangs et les lacs. (1) M. Grad : Bulletin de la Soc. d'Hist. nat. de Colmar, 1869, p. 350. 88 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Dans les Hautes-Vosges, à des altitudes de 600 à 1200 m., dans le Jura, à des altitudes de 800 à 1200 m., les tourbières et les marais tourbeux sont également fréquents. Ce sont des stations chéries des mousses. Il s'en trouve encore çà et là sur le grès vosgien et le grès bigarré des Basses-Vosges et des Fau- cilles, par exemple aux environs de Bitche (Lorraine allemande), de Bellefontaine et de Dounoux (Vosges). Elles manquent dans toute la plaine de la Lorraine; dans les plaines de la Bresse et de l'Alsace, il n’y a guère que des marais tourbeux. Les marais, marécages, les prés marécageux, les fossés vaseux et renfermant, à certaines époques, des eaux stagnantes, se ren- contrent un peu partout. Les marais sur les pentes et dont les eaux s’écoulent assez facilement, sont plus répandus dans le sys- teme granitique et arénacé des Vosges que partout ailleurs; les mares à eaux stagnantes sont, au contraire, plus communs dans la région des plaines, à sols calcaires ou argileux imper- méables. Les étangs, les lacs, pas plus que les grands cours d’eau, ne sont favorables aux mousses. Une petite tourbière de quelques mètres carrés nourrit plus de mousses que le lac de Gérardmer tout entier. Nous ne nous en occuperons donc pas. « Chapitre KEI. — Des relations entre la dis- persion des mousses dans notre domaine et les conditions extérieures d'existence où elles se trouvent. M. Godron dit, avec beaucoup de justesse, « que les condi- tions extérieures d'existence auxquelles les végétaux sont sou- mis, se rapportent à deux ordres de faits principaux : les in- fluences atmosphériques et celles du sol dans lequel ils implantent leurs racines (1). » « Les agents extérieurs, qui dépendent de l'atmosphère, sont la chaleur, la lumiere, l'air, l’eau, qui. dans chaque lieu se com- (1) Godron : Géographie botanique, p. 11. INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 89 binent en un certain rapport pour former ce qu’on appelle le climat (1). » Le sol ou support pour les mousses agit par sa nature miné- ralogique et par ses propriétés physiques. Article 1°". — Influences atmosphériques. Les principaux agents atmosphériques, dont nous ayons à nous occuper ici, sont donc la chaleur, la lumiere, l’air et l’eau, ou plutôt la vapeur d’eau tenue en suspension dans l’atmos- phère. On pourrait y joindre l'électricité; mais son rôle sur la végétation, particulièrement des mousses, est encore si mal connu, qu'il vaut mieux n’en rien dire. Le concours simultané des autres agents est indispensable à l’accomplissement des fonc- tions végétatives. Les mousses, comme tout autre végétal, pé- rissent dans un milieu privé d’air normal ; des ténèbres épaisses, une température inférieure à zéro, l'absence complète de vapeur d’eau, continuées pendant plus ou moins longtemps, leur seraient également fatales. D'autre part, il n’est pas moins certain que les mousses exi- gent, selon les espèces, des sommes variables de chaleur, de lu- mière et de vapeur d'eau. Certaines espèces se plaisent sur les rochers ou les coteaux secs, dénudés, exposés au midi; elles subissent donc, sans en paraître incommodées, les variations de température les plus brusques et les plus étendues. Complétement desséchées par le soleil pendant les grands jours d’été, elles ont à résister, pen- dant l'hiver, à l’action désorganisatrice des froids les plus in- tenses. On peut citer comme appartenant à celte catégorie : Gymnostomum tortile, Grimmia leucophæa, Trichostomum flexicaule, — commutata, — couvolutum, — ovata, Barbula rigida, Hedwigidium imberbe, (4) Godron : Géographie botanique, p. 36. 90 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Barbula membranifolia, Orthotrichum Hutchinsiæ, — cylindrica, — anomalum, — inclinata, Bryum alpinum, — squarrosa, Pterogonium gracile, Grimmia Donniana, Hypaum abietinum, — crinita, — albicans, — orbicularis, — chrysophyllum, — pulvinata, — rugosum, — decipiens, Andreæa rupestris, — funalis, — petrophila, D’autres, tout en recherchant les rochers, ne s’établissent que dans les anfractuosités ou sur les pans tournés au nord et plus ou moins ombragés. Elles fuient l’action directe du soleil. Est-ce la vivacité de la lumière, une action chimique qu’elles su- biraient de la part des rayons solaires, ou simplement la cha- leur trop ardente qui les dessécherait, ou toutes ces causes à la fois qu’elles redoutent? Nous ne saurions le dire. Mais le fait paraît constant pour une foule d'espèces, dont voici les princi- pales : Hypaum umbratum, Bryum crudum, — Halleri, — pyriforme, — confervoides, Aulacomnium androgynum, — alopecurum, Schistostega osmundacea, — confertum, Encalypta ciliata, — : heteropterum, — streptocarpa, — catenulatum, Tetrodontium Brownianum, Leskea rufescens, Zygodon lapponicus, — longifolia, — Mougeotii, Anomodon viticulosus, Seligeria pusilla, Cylindrothecium cladorrhi- — tristicha, Zans, — recurvata, Myurella julacea, Dicranum fulvum, Bartramia Halleriana, — polycarpum, — Œderi, Weisia Bruntoni. — ithyphylla, INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 91 Ces deux listes sont formées d’espèces caractéristiques, sinon toutes, au moins la plupart. Mais l'intervalle qui les sépare se remplit d’abord, au centre, de mousses indifférentes à l'égard des conditions atmosphériques qui nous occupent ; elles croissent sur la terre des coteaux secs ou des forêts, sur les rochers om- bragés ou découverts, par exemple : Hypnum cupressiforme, Rhacomitrium heterostichum, — populeum, Barbula muralis, Bryum cæspititium, — unguiculata, — capillare, Fissidens adianthoides. — argenteum, Un très grand nombre encore se rangent les unes à droite, les autres à gauche, préférant l’ombre, sans éviter tout à fait le so- leil, ou croissant plus volontiers au grand soleil, mais encore çà et là dans des lieux ombragés. Dans tous ces cas, d’autres in- fluences, celles du support en particulier, semblent devenir pré- dominantes et neutraliser l’action des agents atmosphériques. Les espèces corticicoles (ou croissant sur les écorces) se dé- veloppent également sur tout le périmètre des troncs d’arbres qu'elles ont envahis. On pourrait citer beaucoup d’espèces du genre Orthotrichum, comme se trouvant dans ce cas. A un point de vue beaucoup plus important, les mousses su- bissent encore l'influence des agents atmosphériques. À mesure qu'on s’avance des pôles vers l’équateur, toutes les autres conditions restant les mêmes, la température moyenne s'accroît, les divers phénomènes météorologiques, tels que la saison des pluies, la direction des vents, prennent des allures plus régulières, plus constantes. A ces variations dans l’atmos- pbère, d’après les degrés de latitude, répondent des changements incontestables dans le tapis végétal. Sous ce rapport, M. Schimper a divisé l'Europe en trois zônes : 1° La zône septentrionale, comprise entre le pôle et le 64° parallèle ; 2° La zône intermédiaire, allant du 64° au 46°; 3° La zône méridionale embrassant les terres limitées par le 46° et la mer Méditerranée. 92 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Le domaine de la Flore de l'Est étant compris entre 45° 36° au point où le Guier se jette dans le Rhône, au sud de Belley, et 49° 87° de latitude septentrionale, à la limite du département de la Meuse, on voit d’abord qu’il n’y a pas lieu d’attendre des modifications bien sensibles dans la dispersion de nos mousses, en raison d’une latitude trop peu différente d’elle-même en ses points extrêmes, et ensuite que le domaine de notre Flore, à part une lisière insignifiante, se range dans la zône intermédiaire de M. Schimper. Un petit nombre d’espèces seulement, et en très grande partie de celles qui croissent sur les rochers calcaires plus chauds que les roches granitiques ou arénacées, sont plutôt de la zône méri- dionale. Ce sont : Hypaum heteropterum, Trichostomum tophaceum, — dimorphum, — flexicaule, _ Leskea Philippeana, Seligeria pusilla, Hedwigidium imberbe, — tristicha, Cinclidotus aquaticus, Gymnostomum calcareum, — riparius, Phascum rectum. D’autre part, la végétation bryologique prend souvent, dans nos contrées, un caractère boréal, mais c’est en vertu d’une au- tre cause, de l’altitude. Tout le monde sait, en effet, qu’en s’é- levant dans les montagnes, selon la verticale, on rencontre une végétation analogue à celle qu’on trouverait en s’avançant, en plaine, vers le nord. L’altitude apporte des modifications tres complexes dans le mode selon lequel les agents atmosphériques influent sur la vé- gétation. La plus importante de ces modifications est un abaissement de la température moyenne. Dans les Vosges, l’ascension verticale moyenne, nécessaire pour obtenir un abaissement de 1 degré dans la température, semble pouvoir être fixée à 150—160 mètres; cette élévation varie, du reste, dans une mesure très étendue, selon les localités que l’on considère successivement, et, pour deux localites cons- tantes, elle change encore avec les saisons. INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 93 Malheureusement nous ne connaissons pas, dans les Hautes- Vosges, les températures d’un nombre suffisant de localités pour asseoir des conclusions tout à fait satisfaisantes. Il fau- drait pouvoir éliminer, des moyennes calculées , sur différents points, la part d'influence qui revient à la direction des vallées, à l'exposition, etc., ce qui n’est possible qu’autant que l’on dis- pose d’un nombre considérable d'observations. La seule localité vosgienne un peu élevée, dont la tempéra- ture moyenne soit bien connue, est le Pré-Tonnerre, commune du Syndicat-de-Saint-Amé, alt. 620 m., calculée sur des obser- vations faites depuis le 1° janvier 1853 jusqu’au {°° janv. 1871, par M. X. Thiriat; cette température est de 7° 9°. Si, d’après un tableau publié par M. Grad (1), nous rappor- tons à la température moyenne de ce point, pendant les années 1867 et 1868, celles qui ont été constatées pendant la même période par M. Müller, à Ichtratzheim (Alsace), alt. 160 m., et par M. Bronswick, à Mirecourt (Vosges), alt. 279 m., nous ob- tenons, pour un abaissement de 1 degré, une élévation de 139 m. entre Ichtratzheim 148 >» » Mirecourt Pour l'année 1869, nous avons, au contraire, dans les mêmes conditions, 174 m. entre Mirecourt et le Syndicat (2). D'autre part, M. Grad, après avoir étudié attentivement la température des sources de l’Alsace et des Vosges, dit : « Nous constatons dans les Vosges une diminution moyenne de tempé- ralure de 1 degré par 200 mètres de hauteur verticale au-des- sus du niveau de la mer (3). » Ce chiffre de 200 m. est exagéré et le Syndicat. si on le rapproche du tableau, donné par M. Grad lui-mème, des températures propres à un grand nombre de sources des Hautes- Vosges (4). D’après ce tableau, en effet, les ascensions néces- saires pour amener une diminution de température de { degré (1) Bullet. Soc, d’Hist nat. de Colmar, 1870, p. 45. (2) Météorologie agricole.... en 1869, par X. Thiriat, p. 51. (3) Bullet Soc. d’Hist. nat. de Colmar, 1869, p. 332. (4) Bullet Soc. d'Hist. nat. de Colmar, p. 331. 94 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. oscillent entre 52 et 284 m., avec une moyenne de 182 m., sion rapporte les températures, indiquées pour diverses altitudes, à la température de 4° 75°, qui est celle des sources les plus éle- vées, à une altitude de 1300 m. Dans le Jura, des recherches beaucoup plus étendues ont été faites sur le mème sujet. Nous trouvons dans l'excellente Histoire naturelle du Jura, par F'e Ogérien, que, de Lons-le-Saunier, alt. 248 m., à Syam, alt. 585 m., on s'élève de 171 m., pour obtenir un abaissement de température moyenne de 1 degré; que de Lons-le-Saunier aux Rousses, alt. 1135 m., pour un même abaissement de tem- pérature moyenne, l'ascension n’est que de 144 m. Thurmann consacre de longs développements à l’étude de cette question. Nous ne reproduisons que quelques résultats : « J'ai vu, dit-il, le décroissement dans la verticale varier sin- gulièrement dans le Jura et monter tantôt très au-dessus, tantôt très au-dessous de 1 degré pour 200 mètres. Ainsi une vingtaine d'observations faites entre Porrentruy et Ie Waldeck, distants en verticale de 160 m., m'ont, excepté une seule fois, constam- ment fourni des résultats inférieurs à 200 m. Deux thermome- tres contrôlés avec soin étaient à la même minute observés dans les deux stations... La moyenne de toutes ces observations a fourni comme résultat un décroissement de 1° C. pour 154 m….. Au contraire, douze observations pareilles, distribuées sur quatre jours entre Porrentruy (450 m.) et l'auberge de la Caquerelle, au mont Terrible (850 m.), avaient fourni en moyenne 290 m. pour 4° C... Au Rœthifluh, M. Delcros a trouvé 180 m., au Chasseral, 209 m. Entre Pontarlier et Besançon, l'ascension est... 2367. — — Neuchâtel, — 0055 — — Lons-le-Saunier, — RS ES P. 46, Thurmann dit : « Les résultats obtenus ont été très divers, mais cependant tous compris entre 150 et 250 metres d’ascension pour 1° C. d’abaissement ; la plupart toutefois sont au-dessous de 200 mètres. On a reconnu, du reste, que ce chif- fre est variable selon les saisons, et que l’abaissement est plus INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 95 rapide le long des pentes très inclinées que sur les pentes fai- bles, gradinées ou disposées en plateaux. >» Thurmann, malgré ce qui précède, finit par accepter une conclusion définitive qui ne ressort pas de ses prémisses. « Nous pensons, dit-il, qu’une ascension de 200 m. dans la verticale abaisse la moyenne an- nuelle d'au moins 1° C. dans nos contrées jurassiques. > Nous donnerons encore les températures moyennes que Thurmann, d’après l’ensemble des observations faites et certaines considé- rations théoriques, suppose être celle des diverses zônes du Jura et des Vosges : 0] Aluludes. Jura central. Jura occidental, Vosges. Lisières basses ........ 0 149490 110 SR MAPS on Plateaux et basseschaînes. 400 9 836 OO HER { Hauts plateaux et chaînes 86 we) moyennes........... 700 DOME (ep) F | Sommités élevées ...... 1000 6 36 TOME OS 4 Sommités alpestres..... 1300 86 A 20) SE 108 1700 27786 D SQUREEE SES En attendant des travaux plus strictement scientifiques et plus complets, ces chiffres peuvent nous donner une idée suflisante du décroissement de la température en raison de l'altitude; mais quand on veut se rendre compte de l'influence que cette diminution de la chaleur atmosphérique exerce sur la végétation et sur les mousses en particulier, il nous semble qu’il faut pren- dre en sérieuse considération deux autres faits : 1° Dans les hautes régions, surtout au-dessus de 1000 m., la neige tombe de bonne heure, souvent dès le mois d'octobre, (1) Thurmann entend par Jura central toute la contrée comprise entre Bonfol et Soleure, d’une part, Besancon et Yverdun, de l’autre, ou entre Soleure et Besançon. (2) Et par Jura occidental, la région limitée par Besançon et Yver- dun, d’un côté, Bourg et Bellegarde, de l’autre, 96 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. et parfois dès les premiers jours de ce mois; elle tombe en abon- dance et ne fond que très tard, en avril-mai. Le 30 juin 1870, après des chaleurs nrolongées et très intenses , il restait encore de grandes quantités de neige dans l’escarpement du Castelberg, au Hohneck. Nous avons déjà dit que le 28 septembre 1860, il restait encore de la neige dans plusieurs escarpements de cette montagne. Il résulte de ce fait que les mousses, envahies de bonne heure et protégées tard par ce manteau de neige, n’ont pas à subir les effets désastreux des froids intenses qui font périr une foule de végétaux dans les régions basses, habituellement sans neige, même au cœur de l'hiver. Dans la région alpestre des Vosges, les sources, dont la température se maintient à 8 ou 4° au-dessus de zéro, se creusent sous la neige de vastes cavi- tés où les mousses continuent à végéter, bien que très lentement. Aussi les végétaux, mousses et phanérogames, des régions al- pestres, périssent lorsqu'on les transporte dans les régions basses, tués successivement par la chaleur excessive de l'été et par les gelées redoutables de l'hiver et du printemps. Dans les jardins botaniques, on n’arrive à les conserver qu’au moyen de couvertures et d’abris convenables. Le créateur a su donner à ces plantes un tempérament qui leur permet de prospérer dans le domaine qui leur a été assigné, mais les rend incapables d’en- vahir les cantons réservés à d’autres espèces. 2° Les hautes régions sont habituellement brumeuses, cou- vertes de brouillards, même pendant l’été. Ces brouillards, char- gés de vapeur d’eau, fournissent aux mousses l'humidité si né- cessaire à leur végétation. Cette circonstance nous parait d’une importance cépitale. Combinée avec une température suffisante, la vapeur d’eau atmosphérique, maintenue dans un état de demi-condensation, permet aux mousses qu’elle baigne, dans la région alpestre, de développer et de mürir leurs capsules, dans un intervalle de temps très court. Ce fait explique aussi la multitude et la belle végétation des mousses qui se voient dans le Haut-Jura, malgré la sécheresse naturelle du sol dans ces montagnes : elles prennent la frai- INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 97 cheur qui leur est nécessaire, non pas à leur support, mais à atmosphere. L'action de la lumière varie aussi, en raison de l’altitude; la pression atmosphérique diminue. Ces causes concourent certai- nement dans la production d’un effet total, sans que nous puis- sions assigner à chacune d’elles sa part spéciale d'influence. Ci- tons encore l’action des vents, qui deviennent plus violents, plus continus autour des masses élevées. Certaines espèces sem- blent tenir compte de cette influence dans le choix de leurs sta- tions. Le Rhacomitrium lanuginosum aime les rochers élevés tournés vers le nord ou le nord-est; les Andreæa, au contraire, se plaisent à l'exposition du sud-ouest. Après avoir indiqué les diverses influences atmosphériques sujettes à varier d’après l'altitude, il nous reste à faire voir comment, de fait, les mousses, dans les Vosges et le Jura, se coor- donnent à ces variations. 1° Région alpestre. Mousses qui se maintiennent au-des- sus de la limite des forêts, ou, dans les Vosges, ne descendent pas au-dessous de 1200—1150 m., et dans le Jura au-dessous de 1500—1400 m. VOSGES. JURA. Hypnum callochroum, Hypaum Vaucheri Lesq., _ ochraceum, —— cirrosum F., Pogonatum alpinum, —— fastigiatum, Oligotrichum hercynicum, Myurella julacea, Bryum Duvalii, Timmia austriaca, — Ludwigii, — megapolitana, — cucullatum, Bryum Zierii, — polymorphum, — arcticum, — longicollum, Mnium orthorhynchum, Splachnum sphæricum, Encalypta apophysata, Rhacomitrium fasciculare, — longicolla, — microcarpum, — rhabdocarpa, — sudeticum, — commutala, — patens, Barbula mucronifolia, 7 98 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. VOSGES. JURA. Grimmia Donniana, Barbula aciphylla, — torquata, Trichostomum glaucescens, — contorta, Desmatodon latifolius, Zygodon lapponicus, Distichium inclinatum, Desmatodon latifolius, Anacalypta latifolia. Dicranum subulatum, Dicranum subulatum. — Starckei, Weisia crispula, Bruchia vogesiaca. Quelques espèces des régions inférieures affectent, en passant dans la zône alpestre, des formes spéciales ou variétés que l’on pourrait joindre aux listes précédentes . VOSGES. JURA. Hynum fluitans v. purpura- Meesea uliginosa v. alpina, scens, Bryum capillare v. Ferchelü, Pogonatum urnigerum v. hu- — v. cochlearifolium, mile, et v. crassum, — turbinatum v. latifolium, Bryum albicans v. latifolium, — pallescens v. boreale, — pallens v. speciosum, v. contextum, — nutans v. subdenticu- etc. latum, Les tableaux qui précedent établissent que la végétation bryo- logique: des sommités alpestres des Vosges diffère à peu pres complétement de celle des mêmes régions dans le Jura. Les Di- cranum subulatum et Desmatodon latifolius, les seules espèces communes, sont tres rares dans les deux chaînes de montagnes, et par conséquent peu caractéristiques. Cette diversité de la vé- gétation dans des conditions météorologiques analogues prouve la prédominance, dans ce cas, de la nature chimique et des pro- priétés physiques du support. 2° Région montagneuse. Nous diviserons la région mon- tagneuse en deux sous-régions. La plus élevée, allant de 700 ou 800 mètres jusqu’à la limite supérieure des forêts, comprend des INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 99 espèces qui sont encore influencées d’une manière évidente par Paltitude, tandis que les espèces des montagnes inférieures pa- raissent rechercher plutôt des stations favorables en raison des qualités physiques du support, que des conditions atmosphéri- ques spéciales découlant de altitude. 4° Région montagneuse supérieure ou Région des Forêts. VOSGES. Alt. inférieure 700—800 m. Hynum fertile, — Starckei, — alpestre, — umbralum, — reflerum, — nitidulum, — airovirens, — heteropterum, — catenulatum, — denticulatum, ses var. densum et myurum, Leskea striata, pour — myura, v. robusta, — intricala, Mnium medium, — subglobosum, Dicranum majus, Weisia denticulata, Fissidens osmundioides, JURA. Alt. inf. 800 m. Hypaum fertile, —— reflexzum, _ umbratum, _ nitidulum, — plicatum, — Halleri, — atrovirens, — catenulatum, _ Oakesii, Leskea Philippeana, — striata, — rufescens, — intricata, Mnium medium, — SpinoSul, Tayloria splachnoides, — serrata, Grimmia funalis, Dicranum majus, — Mübhlenbecki, — virens, Fissidens osmundioides, Weisia Wimmeriana. Les espèces communes aux régions montagneuses des Vosges et du Jura sont plus nombreuses que celles de leurs régions al- 100 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. pestres. Ces espèces étant pour la plupart corticicoles, trouvent dans les deux chaînes de montagnes des stations identiques, et sont dès lors sous la dépendance immédiate des actions météo- rologiques. Presque toutes ces espèces se maintiennent à la li- sière supérieure des forêts ; on pourrait donc les envisager, à la rigueur, comme appartenant encore à la région alpestre. Observations. 1° Les espèces suivantes ne descendent guère dans les Hautes-Vosges au-dessous de 700 m.; elles ap- partiennent à la région supérieure des montagnes; cependant elles se retrouvent, bien que rarement, à une faible altitude dans les Basses-Vosges. : Hypaum Crista-castrensis, Bartramia Halleriana, — uncinatum, — ithyphylla, — silesiacum, Bryum crudum, — dimorphum, Encalypta ciliata, Leskea nervosa, 20 D’autres espèces ont leurs stations préférées dans les hautes montagnes des Vosges, souvent même dans la région al- pestre ; mais elles descendent accidentellement, çà et là, jusqu’à 600 et même 500 m. On peut citer : Hypaum molle, Grimmia Hartmanii, Dicranum squarrosum, Andreæa petrophila, Blindia acuta, — rupestris. Gymnostomum rupestre, 3° Espèces qui, dans le Jura, répondent aux deux catégories précédentes : Hypnum Crista-castrensis, Bartramia OŒEderi, — uncinatum, _ Halleriana, — silesiacum, — ithyphylla, — dimorphum, Encalypta ciliata, Leskea nervosa, _Dicranum squarrosum. Bryum crudum, INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 101 2 Région inférieure des montagnes. Limite inférieure 250—300 m. Les espèces que nous allons énumérer recherchent les mon- tagnes; mais elles descendent normalement à des niveaux très bas, comme, d’autre part, elles peuvent s'élever aussi très haut, parfois même jusqu’à la région alpestre, sinon chez nous, au moins dans diverses régions de l’Europe. 1° Espèces communes aux Vosges et au Jura, Hypaum loreum, Mnium serratum, — palustre, Bryum pallens, — incurvatum, — cyclophyllum, — sylvaticum, — pallescens, — alopecurum, — albicans, — myosuroides, Orthotrichum Lyellü, Trichostomum tortile, Didymodon capillaceus, Dicranum undulatum, — plumosum, — campestre, — rivulare, Pterogonium gracile, — fuscescens, Bartramia pomiformis, — pellucidum, Meesea uliginosa, Weisia fugax, Mnium punctatum, — cirrata. — stellare, 2° Espèces propres aux Vosges, Hypnum brevirostrum, — undulatum, Pterygophyllum lucens, Fontinalis squamosa, Aulacomnium androgynum, Mnium hornum, Bryum alpinum, — elongatum, Tetrodontium Brownianum, Zygodon Mougeotii, Espèces propres au Jura. Hypnum confervoides, — Tommasinii, Leskea longifolia, Catoscopium nigritum, Cinclidotus aquaticus, Trichostomum flexicaule, Dicranum Grevilleanum, Seligeria tristicha. 102 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 2 Espèces propres aux Vosges (suite). Orthotrichum urnigerum, — rivulare, — rupestre, _— Hutchinsiæ, Ptychomitrium polyphyllum, Hedwigia ciliata, Rhacomitrium lanuginosum, — heterostichum, _ aciculare, - — protensum, Grimmia montana, — commutata, — ovata, — decipiens, Trichostomum homomallum, Didymodon cylindricus, Brachyodus trichodes, Seligeria recurvata, Campylopus flexuosus, — fragilis, Dicranum longifolium, — fulvum, m curvatum, — polycarpum, Weisia Bruntoni, Campylostelium saxicola. Observations. 3° Espèces qui se trouvent dans le Jura, mais uniquement sur les blocs siliceux amenés des Alpes: Leskea attenuata, Rhacomitrium heterostichum, — sudeticum, Hedwigia ciliata, Grimmia elatior, — decipiens, — commutata, — trichophylla, — conferta, Orthotrichum Sturmu, — rupestre, — Hutchinsiæ. Ces espèces se trouvent toutes dansles Vosges, à l’ex- ception du Grimmia elatior. 1° Un certain nombre d’espèces portées sur les listes qui précèdent ne s’élevent pas dans les Vosges à 1000 m., et restent confinées dans les montagnes inférieures ou moyennes. Ce sont : Hypnum incurvatum, Meesea uliginosa, Ptychomitrium polyphyllum, Grimmia montana, INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 103 Mnium serratum, Seligeria recurvata, Tetrodontium Brownianum, Campylopus fragilis, Orthoirichum urnigerum, Dicranum fulvum, — rivulare, Campylostelium saxicola. 2° Le calcaire jurassique lorrain nourrit quelques espèces plus généralement répandues dans les montagnes ; on peut les oppo- ser à la liste précédente des espèces propres aux montagnes du Jura. Citons particulièrement : Hypnum confervoides, Trichostomum flexicaule, Mnium serratum, Didymodon capillaceus, Bryum albicans, -_ Seligeria pusilla. 3° Région des plaines (contrées basses). Nous établi- rons ici deux séries principales : 1°° série. Espèces qui se rencontrent à la fois dans les plaines et les montagnes. 4° Espèces communes aux Vosges et au Jura, Hypaum filicinum, Philonotis calcarea, — aduncum, — marchica, — chrysophyllum, Mnium affine, — flagellare, Bryum roseum, — strigosum, — turbinatum, — salebrosum, — pseudotriquetrum, — abietinum, — bimum, Cylindrothecium repens, — inclinatum, Pterogonium filiforme, — intermedium, Leskea subtilis, — pendulum, Homalia trichomanoides, — nutans, Buxbaumia indusiata, — pyriforme, — aphylla, Encalypta vulgaris, Diphyscium foliosum, — streptocarpa, Pogonatum urnigerum, Orthotrichum stramineum, — nanum, — speciosum, Philonotis fontana, — Braunii, 104 DISTRIBUTION Orthotrichum patens, : — pallens, — anomalum, — cupulatum, Cinclidotus fontinaloides, — riparius, Barbula tortuosa, — convoluta, GÉOGRAPHIQUE. Trichostomum rigidulum, Ceratodon cylindrieus, Fissidens adianthoiïdes, — bryoides, Leucobryum glaucum, Dicranum flagellare, Weisia verticillata, 2° Espèces de cette série propres aux Vosges. Hypnum pratense, — albicans, Anacamptodon splachnoïdes, Atrichum tenellum, — angustatum, Bryum erythrocarpum, Observations. Physcomitrium ericetorum, Orthotrichum Drummondii, Dicranum flagellare, Trematodon ambiguus. 1° Parmi les espèces qui viennent d’être in- diquées, plusieurs restent confinées dans les Basses-Vosges, dont l’altitude ne dépasse guère 500 m.; d’autres, par défaut de conditions favorables, ne s'élèvent pas heaucoup dans les Hautes-Vosges. Ce sont : l Hypaum chrysophyllum, — flagellare, Physcomitrium ericetorum, Encalypta vulgaris, Cylindrothecium repens, Cinclidotus fontinaloides, Anacamptodon splachnoides, — Atrichum angustatum, Philonotis marchica, riparius, Barbula convoluta, Trichostomum rigidulum, — calcarea, Ceratodon cylindricus, Bryum pendulum, Dicranum flagellare. — intermedium, Weisia verticillata. — pyriforme, INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 105 2° Pour des raisons semblables, quelques espèces de la même série, dans le Jura, ne s'élèvent pas dans les montagnes : Dicranum flagellare, — strigosum, Cylindrothecium repens, Howalia trichomanoides, Bryum pendulum, Cinclidotus riparius, Dicranum flagellare. 8° D’autres, au contraire, ne se trouvent, dans le Jura, que sur les hautes montagnes : Leskea subtilis, Buxbaumia aphylla, — indusiata, Philonotis marchica, Bryum pyriforme, Leucobryum glaucum. 2e série. Espèces restant confinées dans les plaines ou ne montant que sur les collines inférieures : Hypoum polymorphum, — tenellum, — crassinervium, — glareosum, — riparium, — illecebrum, Leskea polyantha, —. polycarpa, Cylindrothecium concinnum, — cladorrhizans, Anomodon viticulosus, — longifolius, Neckera pennata, Mnium cuspidatum, Bryum carneum, — annotinum, Physcomitrium faseiculare, — pyriforme, Grimmia orbicularis, — crinita, Orthotrichum diaphanum, — leucomitrium, — tenellum, — Schimperi, — pumilum, — obtusifolium, Trichostomum tophaceum, — pallidum, Barbula squarrosa, — vinealis, — inclinata, — lævipila, — revoluta, — Hornschuchiana, — gracilis, — fallax, — rigida, Anacalypta lanceolata, Pottia truncata, — minutula, 106 DISTRIBUTION Poitia cavifolia, Fissidens taxifolius, — incur vus, Dicranum rufescens, — varium, Gymnostomum tortile, Systegium crispum, Phascum palustre, GÉOGRAPHIQUE. Phascum nitidum, = curvicollum, — bryoides, — cuspidatum, — muticum, — Flœrkeanum, Physcomitrella patens, Ephemerum serratum. 2° Espèces de cette série propres aux Vosges. Hypaum imponens, — saxatile, — radicale, = exannulatum, — polygamum, — elodes, — curvipes, — oligorrhizon, — depressum, — Teesdalii, — demissum, — rotundifolium, — megapolitanum, — confertum, — androgynum, — salicinum, — :i minutulum, — pumilum, — velutinoides, Cryphæa heteromalla, Bryum versicolor, —. atropurpureum, — marginatum, — - torquescens, — calophyllum, — Jacustre, — obconicum, Funaria hibernica, — calcarea, Physcomitrium sphæricum, Schistostega osmundacea, Hedwigidium imberbe, Grimmia leucophæa, Zygodon Forsteri, — viridissimus, Orthotrichum gymnostomum, Barbula latifolia, Trichostomum convolutum, — crispulum, Anacalypta Starkeana, — cæspitosa, Pottia Heimii, Dicranum spurium, — Schreberi, Gymnostomum tenue, — squarrosum, = rostellatum, Archidium alternifolium, Phascum alternifolium, — rectum, — triquetrum, Physcomitrella recurvifolia, Ephemerum stenophyllum, — cohærens. INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 107 3° Espèces propres au Jura Barbula paludosa, Barbula membranifolia. [Il nous reste encore, après cette répartition, 70 espèces uni- versellement répandues, allant des plaines au sommet de nos plus hautes montagnes, telles que Hypnum serpens, cupressi- forme, mollusceum, Schreberi, Climacium dendroides, Grimmia apocarpa, Ceratodon purpureus, Dicranum scoparium, etc., etc. Nous ne reproduirons pas la liste complète de ces espèces, qui inspirent moins d'intérêt. Appendice. Espèces des tourbières et des lieux tourbeux qui semblent indépendantes de l'altitude. 4° Espèces communes aux Vosges et au Jura. Hypaum stramineum, Meesea tristicha, — revolvens, — longiseta, — giganteum, Splachnum ampullaceum, — nitens, Campylopus turfaceus, Polytrichum strictum, Dicranum cerviculatum, 55 gracile, _ “palustre, Aulacomnium palustre, — Schraderi. 2° Espèces propres aux tourbières du Haut-Jura. Hypnum scorpioides, Hypoun trifarium. — Iycopodioides, Observations. Les tourbières des Hautes-Vosges n’ont en propre que le Splachnum gracile ; il leur manque même plusieurs des espèces portées sur la première liste, ces espèces ne se trou- vant que dans les Basses-Vosges. Art, 2. — Influences du sol. Cet article se subdivise encore; car, outre les propriétés physiques ordinaires du sol ou du support, nous devons exa- miner spécialement l’action de sa nature chimique ou minéra- logique. 108 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. I Action des propriétés physiques du sol ou du support. Les conditions physiques du support constituent 4 stations principales : les rochers, la terre, les eaux, les troncs d’arbres. Chacune de ces stations générales en comprend plusieurs au- tres, d’un ordre inférieur. Il y a de plus des complications qui résultent de ce qu'une espèce s’accommode, à divers degrés, de deux et même de trois stations différentes. Ici, comme ail- leurs, nous exposerons les faits avec la plus stricte exactitude qu'il nous sera possible. 41° Rochers, Des mousses s'établissent sur des rochers très durs ou en partie décomposés ; elles occupent les surfaces horizontales su- périeures ou les parois verticales exposées au soleil ou ombra- gées; elles préfèrent souvent les fissures des parois latérales où, avec de l’ombre, elles rencontrent de la fraîcheur et un peu d’humus. Comme on le voit, les distinctions qu’il serait possible d'établir ici se rapporteraient surtout à l'influence des agents atmosphé- riques. Nous ne reviendrons pas sur ce sujet. Nous donnerons simplement la liste des mousses qui croissent sur les rochers ou les blocs isolés, quelles que soient les conditions dans lesquelles ils se trouvent, à part cependant le cas où ils seraient baignés par l’eau, ce qui rentre dans la quatrième station générale. Nous comprendrons dans la même liste les espèces qui se rencontrent sur les murs : Hypnum fastigiatum, Hypnum alopecurum, — incurvatum, — mucale, — Halleri, — confertum, e — saxatile, - depressum, — oligorrhizon, _ Teesdali, — confervoides, — tenellum, INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES. 109 Hypnum demissum, —— flagellare, — pumilum, — prælongum, — scleropus, — Tommasini, — crassinervium, — velutinoides, = plicatum, — heteropterum, — catenulatum, Leskea rufescens, Cylindrothecium cladorrhizans, Timmia austriaca, — megapolitana, Bartramia Œderi, — Halleriana, Bryum Zierii, — obconicum, — alpinum, — marginatum, — pallescens, — crudum, Schistostega osmundacea, Encalypta streptocarpa, — ciliata, Tetrodontium Brownianum, Orthotrichum urnigerum, = rupestre, — anomalum, — Sturmii, —_ Hutchinsiæ, Zygodon Mougeotii, — lapponicus, Ptychomitrium polyphyllum, Hedwigidium imberbe, Hedwigia ciliata, Rhacomitrium lanuginosum, — microcarpum, — fasciculare, — heterostichum, — sudeticum, = protensum, = patens, Grimmia montana, — commutata, — leucophæa, — ovata, — Donniana, — elatior, — Hartmanii, — trichophylla, = funalis, — torquata, — contorta, — decipiens, — pulvinata, Grimmia orbicularis, — crinita, — apocarpa, —— conferta, Barbula aciphylla, — muralis, — revoluta, Trichostomum latifolium, — tophaceum, Didymodon capillaceus, -— cylindricus, Brachyodus trichodes, Seligeria recurvata, —, tristicha, 110 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Seligeria pusilla, Campylostelinm saxicola, Fissidens adianthoides, Dicranum fulvum, — pellucidum, — polycarpum, Weisia Bruntoni, Weisia verticillata, — crispula, — denticulata, — fugax, Gymnostomum rupestre, — tenue, — tortile. 90 La Terre. nr Nous distinguerons, sous ce titre, 1° La terre des lieux cultivés ou remués, tels que champs, re- vers des fossés, bords des routes, prairies. On trouve dans ces conditions : Hypnum prælongum, Climacium dendroides, Physcomitrium pyriforme, — sphæricum, Bryum carneum, Barbula convoluta, Ceratodon cylindricus, Anacalypta lanceolata, — starkeana, _ cæspitosa, Pottia Heimii, — truncata, — minutula, Dicranum Schreberi, — rufescens, — varium, Weisia mucronata, — viridula, Gymnostomum rostellatum, — squarrosum, Systegium crispum, Archidium alternifolium, Phascum subulatum, — nitidum , — bryoides, — curvicollum, — cuspidatum, — triquetrum, — muticum, — Flœrkeanum, Physcomitrella patens, — recurvifolia, Ephemerum cohærens, — stenophyllum, — serratum. INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 2° La terre des collines ou des coteaux incultes, avec les es- pèces suivantes : Hypnum rugosum, Atrichum angustatum, — illecebrum, Bryum versicolor, — campestre, — atropurpureum, — albicans, Physcomitrium fasciculare, — glareosum, — ericetorum, — abietinum, Rhacomitrium canescens, Cylindrothecium concinnum, Barbula inclinata, Polytrichum piliferum, — Hornschuchiana, — juniperinum, Phascum rectum, Pogonatum urnigerum, — alternifolium, — nanum, — bryoides. 3. La terre sous les haies et dans les forèts. On trouve là : Hypaum squarrosum, Buxbaumia aphylla, 111 — triquetrum, Polytrichum formosum, — loreum, Pogonatum aloides, — umbratum, Atrichum undulatum, — splendens, Bryum erythrocarpum, — purum, Trichostomum pallidum, —— Schreberi, — homomallum, _— Crista-castrensis, — tortile, — undulatum, Fissidens taxifolius, — sylvaticum, — bryoides, — megapolitanum, Leucobryum glaucum, Dicranum undulatum, spurium. — piliferum, — longirostrum, — —_— lutescens, Observation. Sur la terre, dans les escarpements des Hautes-Vosges ou sur les sommets du Haut-Jura, on observe un certain nombre d'espèces qui n’ont pas été indiquées dans les listes précédentes, par exemple : Encalypta longicolla, Anacalypta latifolia, Pogonatum alpinum, Oligotrichum hercynicum, 112 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Bryum Ludwigii, Dicranum Grevilleanum, — cucullatum, Weisia Wimmeriana. 3° Les Eaux. Cette station prend des aspects multiples, bien que son carac- tère principal reste prédominant. Les distinctions suivantes nous semblent justifiées par les faits. 1. Mousses flottant dans les eaux courantes des rivières et des torrents; ces mousses sont généralement fixées à des pierres, plus rarement à des bois (racines, poutres, etc.). Hypnum molle, Mnium punctatum, — alpestre, — medium, — palustre, Bryum albicans, — filicinum, Orthotrichum rivulare, — commutatum, Rhacomitrium aciculare, — riparium, Grimmia apocarpa v. rivu- — irriguum, laris, — rusciforme, Cinclidotus aquaticus, — plumosum, — fontinaloides, — rivulare, — riparius, Fontinalis squamosa, Dicranum pellucidum, — antipyretica, Blindia acuta (sur les pierres Pterygophyllum lucens, très humides). 2. Mousses des lieux marécageux, inondés, spongieux : Hypnum cuspidatum, Hypaum vernicosum, — giganteum, — polygamum, — cordifolium, — stellatum, — pratense, — elodes, — commutatum, — curvipes, — fluitans, — androgynum, — exannulatum, — 7 nitens, _ Kneiffi, Polytrichum commune, Es aduncum, Atrichum tenellum, { » y INFLUENCE DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES. 113 Philonotis fontana, — marchica, — calcarea, Aulacomnium palustre, Paludella squarrosa, Catoscopium nigritum, Mnium affine, Bryum Duvalii, — cyclophyllum, — pallens, — pseudotriquetrum, — bimum, Bryum calophyllum, — lacustre, — uliginosum, — annotinum, Barbula paludosa, Fissidens adianthoides, —- osmundioides, Dicranum squarrosum, Trematodon ambiguus, Bruchia vogesiaca, Phascum palustre. 3. Les mousses des tourbières. Voir à cet égard la liste déjà donnée, p. 107. On pourrait seulement y ajouter quelques espè- ces de la liste des espèces propres aux lieux spongieux, telles que : Aulacomnium palustre, Hypnum fluitans, giganteum, etc. 4° Les Troncs d’arbres, Les espèces que nous allons énumérer croissent sur les troncs d’arbres vivants; si quelques mousses préfèrent les troncs pour- ris, c’est sans doute pour jouir de l’humus produit par la dé- composition du végétal ; aussi les retrouve-t-on fréquemment sur la terre, ou dans les fissures des rochers qui leur fournis- sent des conditions analogues. Les mousses qui vivent sur les arbres ne se comportent pas toutes de la même manière. Les unes s'installent à la base, sur les racines; d’autres choisissent la partie moyenne du tronc; quelques-unes enfin s’établissent sur les petites branches. Ces distinctions n’ont cependant pas assez d'importance pour exiger des listes spéciales. Hypnum salicinum, — fertile, — radicale, — silesiacum, Hypaum nitidulum, — reflexum, Leskea polyantha, — striata, 114 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Cylindrothecium repens, Anacamptodon splachnoides, Leucodon sciuroides. Neckera pumila, — pennaia, Cryphæa heteromalla, Orthotrichum Lyelli, — leiocarpum, — leucomitrium, | stramineum, _ Rogeri, _— speciosum, — Braunii, = patens, — fastigiatum, — pumilum , Orthotrichum Schimperi, — tenellum, — gymnostomum, — crispulum, — crispum, — Bruchi, — Drummondii, Zygodon Forsteri, — viridissimus, Barbula latifolia, — Iævipila, — papillosa, Dicranum majus, — flagellare, = montanum. Dans ce nombre, les Hypnum silesiacum, nitidulum, Dicra- num flagellare, montanum, recherchent les troncs pourrissants. 5° Espèces s’accommodant de plusieurs stations. 1. Espèces croissant, à la fois, sur des rochers, la terre et des troncs d’arbres : Hypnum molluseum, — cupressiforme, — imponens, — serpens, — denticulatum, — strigosum, — myosuroides, — populeum, — velutinum, — rutabulum, = Starkei, Hypnum salebrosum, Leskea myura, Homalia trichomanoides, Aulacomnium androgynum, Bryum capillare, — inclhinatum, Tetraphis pellucida, Barbula ruralis, Dicranodontium longirostre, Dicranum scoparium. INFLUENCES DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES. * 115 2. Espèces qui croissent sur la terre et les rochers : Hypnum callochroum, chrysophyllum, polymorphum, Stokesii, delicatulum, tamariscinum, dimorphum, Diphyscium foliosum, Bartramia pomiformis, ithyphylla, Mhnium stellare, spinosum, orthorhynchum, serratum, hornum, rostratum, undulatum, cuspidatum, Bryum turbinatum, argenteum, Funckü, cæspititium, torquescens, intermedium, pendulum, arcticum, nutans, polymorphum, pyriforme, Funaria hygrometrica, Funaria calcarea, — hibernica, Encalypta rhabdocarpa, — vulgaris, — commutata, Barbula gracilis, — vinealis, — fallax, — unguiculata, — membranifolia, — rigida, — aloides, — ambigua, Trichostomum convolutum, — crispulum, — rigidulum, —— glaucescens, — flexicaule, Ceratodon purpureus, Distichium inclinatum, Didymodon luridus, — rubellus, Fissidens incurvus, - exilis, Campylopus flexuosus, Dicranum Starkei, — heteromallum, — curvatum, —— subulatum, Gymnostomum microstomum. 8. Espèces qui croissent sur les rochers et les troncs d'arbres : Hypaum brevirostrum, —— rotundifolium, Hypoum atrovirens; _ uncinatum, 116 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Hypnum minutulum, Antitrichia curtipendula, Leskea Philippeana, Neckera complanata, — sericea, — crispa, — polycarpa, Orthotrichum diaphanum, Pterogonium gracile, ae cupulatum, — filiforme, Barbula squarrosa, Anomodon longifolius, — tortuosa, — attenuatus, Dicranum virens, = viticulosus, — longifolium, Myurella julacea, 4. Espèces qui se rencontrent sur la terre et les troncs d’ar- bres : Bryum roseum, Barbula subulata, Buxbaumia indusiata, Dicranum fuscescens. XX. Influence de Ia mature chimique du sol. La question est de savoir si le sol agit directement et immé- diatement, par sa constitution chimique, sur la végétation, de telle sorte que cette constitution chimique ou minéralogique étant une fois donnée, il exclue ou admette telle ou telle caté- gorie de plantes. Cette question est surtout posée entre les ter- rains siliceux ou renfermant de la silice, soit libre, soit combi- née, tels que les granites, les gneiss, la syénite, les porphyres, les eurites, les grès, etc., et les terrains calcaires ou à base de chaux, formés surtout par le carbonate de chaux. Le problème qui nous occupe a soulevé, parmi les botanistes, depuis une trentaine d'années, d’innombrables discussions ; les uns niant cette influence chimique du sol sur la dispersion des plantes, d’autres la regardant comme très certaine. Nous nous rangeons décidément dans ce second parti, et nous donnons notre adhésion aux conclusions suivantes formulées par M. Godron, { ai INFLUENCE DE LA NATURE CHIMIQUE. 117 dans son Æssai sur la Géographie botanique de la Lorraine (1862), p. 210—211. « 1. S'il est des végétaux qui se montrent indifférents à la nature du sol et qui végètent partout, il en est d’autres qui ne peuvent se propager que sur certaines natures de terrains; & 2. L'influence du sol n’est pas liée à sa constitution géo- logique, mais à sa nature minéralogique ; « 3. Cette influence minéralogique du sol s'exerce par ses propriétés physiques et par ses propriélés chimiques, son in- fluence physique pas plus que son influence chimique ne peu- vent être niées, bien que l’une des deux soit souvent prépondé- rante; elles se révèlent l’une et l’autre par leurs effets et prennent chacune une part importante dans la distribution des végétaux...» Dans une petite brochure, intitulée: De la Végétation du Kaiserstuhl dans ses rapports avec celle des coteaux jurassi- ques de la Lorraine (1863), M. Godron complète et explique ces conclusions dans les termes suivants : « L'élément calcaire domine par son action l'élément siliceux, puisque le nombre des espèces calcicoles et silicicoles n’est pas en rapport avec les proportions de silice que renferme le sol; l'avantage est toujours, et cela d’une manière très saillante, en faveur de l'élément calcaire. « Il résulte, en outre, de tous les faits que les espèces végé- tales pour prospérer n’ont pas toutes besoin de la même quan- tité de chaux ou de silice, qu’elles sont, par conséquent, plus ou moins calcicoles ou silicicoles, qu'il y à dans l’action de l’élé- ment chimique des degrés, que chaque espèce, par conséquent, a des besoins particuliers au point de vue de la composition mi- néralogique du sol; et n'est-ce pas la preuve évidente qu’on ne peut pas tout rapporter aux influences physiques?...» Ces paroles de l’éminent professeur résument parfaitement, dans notre sens, cette doctrine de l'influence chimique du sol, dans ce qu’elle a de plus important. Pour les développements, nous renvoyons aux ouvrages déjà cités et aux Considéralions 118 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. générales sur la végétation spontanée du département des Vosges, par le docteur Mougeot. Sans nous engager dans des discussions plus longues, ici dé- placées, nous allons exposer les faits de dispersion que la nature chimique du sol nous semble déterminer, pour les mousses, dans le domaine de notre Flore. 1. Parmi les espèces que M. Schimper a reconnues propres aux terrains siliceux, celles qui se rencontrent dans les limites de notre circonscription, ne s’y trouvent, en effet, que sur le granite ou les grès. Ce sont : Andreæa petrophila, — rupestris, Weisia denticulata, Dicranum polycarpum, — fulvum, — longifolium, Didymodon cylindricus, Tetrodontium Brownianum, Hedwigia ciliata, Hedwigidium imberbe, Rhacomitrium (toutes les es- pèces), Grimmia commutata, — ovata, — leucophæa, es montana, — Donniana, — trichophylla, — Schultzi, Grimmia elatior, Ptychomitrium polyphyllum, Orthotrichum Hutchinsiæ, — rupestre, — Sturmii, Zygodon Mougeotii, — lapponicus, Campylostelium saxicola, Blindia acuta, Schistostega osmundacea, Gymnostomum rupestre, Brachyodus trichodes, Bryum marginatum, — alpinum, Hypaum irriguum, — molle, — alpestre, — heteropterum, Toutes ces espèces font complétement défaut dans le Jura, ou celles qui s’y trouvent ne se voient que sur les blocs siliceux (granites, gneiss, eurites) amenés des Alpes (v. notre liste, p. 57), ce qui confirme singulièrement, pour ces espèces, leur choix exclusif du support, en raison de sa nature minéralo- gique. INFLUENCE DE LA NATURE CHIMIQUE. 119 M. Schimper cite encore dans la même liste: Weisia fugax, Bryum pallescens, Bartramia pomiformis, Halleriana, Leskea myura, Hypnum myosuroides, umbratum, Stokesii, depressum, fastigiatum, Fontinalis squamosa. Eliminons d’abord comme in- certaines les espèces : Bartramia Halleriana, Hypnum depressum, fastigiatum, dont M. Schimper avoue qu’elles se rencontrent aussi sur le calcaire ou des rochers en partie calcaires. De fait, le Bartramia Halleriana est répandu dans tout le Haut-Jura, le Hypnum depressum croît aussi sur le calcaire jurassique de la Lorraine. De plus, les Bryum pallescens, Leskea myura, Hyp- num Stokesii sont des espèces ubiquistes, sans préférence bien marquée. Les Weisia fugax, Hypnum myosuroides, Bartramia pomiformis, Fontinalis squamosa sont des espèces extrêmement rares, dans le Jura, tandis qu’elles sont abondantes et très ré- pandues dans les terrains siliceux des Vosges. Il est singulière- ment à regretter que Lesquereux, dans son catalogue, ne donne pas de détails sur la nature minéralogique de la station de ces plantes dans le Jura. Il est très possible qu’elles croissent sur les grès néocomiens ou sur le diluvium siliceux venu des Alpes. Nous pouvons donc considérer, jusqu’à nouvel ordre, ces der- nières espèces comme silicicoles. D'autre part, M. Schimper indique comme calcicoles les es- pèces suivantes : Seligeria pusilla, Grimmia orbicularis, — tristicha, Orthotrichum cupulatum, Gymnostomum rupestre, Cinclidotus aquaticus, = calcareum, — fontinaloides, — viridulum, Encalypta streptocarpa, — tortile, (mortier calcaire des murs), Weisia verticillala, Bryum Funckii, Trichostomum flexicaule, Philonotis calcarea, — lophaceum, Cylindrothecium cladorrhi- Barbula membranifolia, Zans, _ tortuosa, Leskea Philippeana, Grimmia crinita, Hypnum confervoides, 190 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Hypnum plicatum, Hypnum filicinum, — Teesdalit, — commutatum, — tenellum, — Halleri, — rusciforme, — catenulatum. — Tommasinii, Nos observations concordent pleinement avec celles de M. Schimper pour les espèces indiquées par des italiques. Ce sont des espèces vraiment calcicoles, au moins dans nos régions. Les Barbula tortuosa, Cylindrothecium cladorrhizans, Hypnum rusciforme, filicinum, se trouvent la plupart abondamment sur nos sols siliceux. Le Barbula tortuosa, seul, bien que répandu dans les Vosges , est plus abondant encore et fructifie mieux dans le Jura. Cette espèce n’est pas exclusive, elle préfère seu- lement le calcaire. Il faut éliminer le Gymnostomum rupestre déjà porté par M. Schimper sur sa liste d’espèces silicicoles. Enfin, le Hypnum catenulatum nous semble aussi calcicole; il est extrêmement rare dans nos Vosges. Parmi les espèces que M. Schimper signale comme indiffé- rentes à la nature chimique du sol, nous ferons observer que les Didymodon capillaceus et Bartramia OEderi affectent des préférences très marquées pour le calcaire. Du reste, M. Schim- per le reconnait pour cette dernière espèce, à peu près nulle dans nos Vosges granitiques et extrêmement abondante dans toute la région montagneuse du Jura. 9. Si nous nous reportons aux listes comparatives que nous avons dressées plus haut, d’après l’altitude, pour les mousses des Vosges et du Jura, le même fait deviendra évident. Dans des conditions météorologiques tout à fait semblables, les mousses de la région alpestre des Vosges diffèrent presque toutes de celles de la même région dans le Jura. Le peu de dé- veloppement de cette région dans les Vosges ne suffit pas à ex- pliquer un écart aussi notable, car nos Hautes-Vosges sont très riches en mousses alpestres. D’autre part, les genres Hypnum, Encalypta et Barbula, qui ont le plus d'espèces dans le Haut- INFLUENCE DE LA NATURE CHIMIQUE. 121 Jura, sont précisément des genres dont un grand nombre d'es- pèces préfèrent les terrains calcaires, tandis que, par une rai- son inverse, ce sont les Grimmia et les Rhacomitrium qui abon- dent dans les Hautes-Vosges. Dans la région montagneuse supérieure, les espèces communes aux deux chaines de monta- gnes sont beaucoup plus nombreuses que celles de la région al- pestre; mais ces espèces communes croissent la plupart sur les troncs d’arbres, ce qui les soustrait plus ou moins complétement à l’influence chimique du sol. Les espèces non communes de la même région sont d’ailleurs presque toutes des espèces calci- “coles, dans le Jura, silicicoles dans les Vosges. On pourrait ar- gumenter de la même manière au sujet des mousses spéciales qui croissent dans la région montagneuse moyenne des Vosges et du Jura. Les espèces jurassiques sont surtout des espèces cal- cicoles, les espèces vosgiennes des espèces silicicoles. Mais ce genre de raisonnement n’est plus applicable aux mousses des collines inférieures et des plaines du Jura et des Vosges; car la vallée du Rhin et les Basses-Vosges qui renferment le plus de mousses spéciales de ces deux catégories, sont constituées à la surface par des sols mixtes, à la fois siliceux et calcaires, ou au moins compénétrés de carbonate de chaux par les eaux qui les ont baignées autrefois. Ces localités renferment beaucoup d’es- pèces qui n’ont pas encore été rencontrées dans le Jura, il est vrai; cependant il nous semble que l’exploration des plaines ma- récageuses de la Bresse ferait découvrir beaucoup de ces mousses qui n’ont été signalées jusqu'ici dans nos régions, que dans la vallée du Rhin ou dans les Basses-Vosges. Déjà, dans les gorges et les vallons des environs de Darney, on trouve une végétation bryologique qui offre beaucoup d’analogie avec celle des Vosges inférieures. 3. Au point de vue particulier qui nous occupe en ce mo- ment, nous ne pouvons négliger un fait très significatif dont nous avons déjà parlé dans une Notice sur la Géographie botanique des environs de Saint-Dié (1866). Près de cette ville, dans le vallon de Robache, et plus loin vers Senones, par Saint-Jean-d’Ormont et le Ban-de-Sapt, on 122 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. . rencontre des lambeaux peu étendus de dolomie (carbonate de chaux et de magnésie) intercalés dans le grès rouge. Toutes les propriétés physiques de celte roche, au moins dans les por- tions qui affleurent et servent de support à la végétation, sont identiques à celles du grès rouge qui lui est entremélé. Or, dans ce petit coin de terre, de Robache à Dijon, près Saint-Dié, on trouve les mousses suivantes : Hypnum chrysophyllum, Barbula inclinata, — commutaturm, Trichostomum rigidulum, — glareosum, — tophaceum (murs), Bartramia calcarea, — flexicaule, Physcomitrium fasciculare, Didymodon luridus, — pyriforme, Anacalypta lanceolata, Barbula fallax, Weisia verticillata. — convoluta, : : Ces espèces sont presque toutes décidément calcicoles ; com- ment expliquer leur présence sur ces petits ilots de dolomie, loin de toute formation calcaire importante, si on rejette l’in- fluence chimique du sol? Nous le répétons, cette dolomie désa- grégée, graveleuse à la surface n'offre pas de propriétés physi- ques distinctes de celles du grès rouge qui l’avoisine, etcependant les Hypnum chrysophyllum, commutatum, glareosum, Bartramia calcarea, Barbula convoluta, inclinata, Weisia verticillata, croissent là, à plus de dix lieues de leurs stations les plus pro- ches. Ce fait nous semble des plus coneluanis. Au sujet du Weisia verticillata, une des espèces les plus fran- chement caleicoles, on voudra bien nous permettre un détail en- core. En 1869, nous fümes très surpris de rencontrer cette mousse sur les parois d’un rocher de grès bigarré et nullement chargée de tuf calcaire, comme d'habitude. La localité est près de Darney, au-dessous de Saint-Baslemont (Vosges). Ce fait nous parut des plus étranges; cependant, au retour de cette ex- cursion, nous nous avisèmes de verser quelques gouttes d’acide azotique sur une touffe de cette mousse et sur le grès encore adhérant à la base de la plante. L’acide détermina aussitôt une INFLUENCE DE LA NATURE CHIMIQUE. 193 vive effervescence. Le rocher de grès bigarré qui portait cette touffe de Weisia verticillata est dominé, en pente douce, par une colline de muschelkalk, de sorte que les eaux pluviales, après avoir lavé la colline calcaire, venaient fournir au Weïisia, sur son support inerte, le carbonate de chaux ou l’acide carbonique qui lui était nécessaire. Ce sont des faits de ce genre, mal inter- prétés, qui ont conduit certains botanistes de cabinet à nier l’in- fluence de l'élément minéralogique. Les indications fournies par les floristes sur les stations des plantes sont trop souvent incom- plètes, superficielles. Il est particulièrement à regretter que Lesquereux n’ait donné, dans son catalogue, aucune attention à la nature minéralogique du support; car, bien que le Jura soit de nature calcaire dans son ensemble, il présente cependant çà et là une foule d’assises ou d’ilots siliceux, surtout dans le néo- comien ej les molasses; des nappes d’alluvions siliceuses recou- vrent de nombreux plateaux. Or, l’exploration bryologique de ces terrains disparates dans le Jura est encore à faire. 4. Nous citerons enfin, comme établissant l’action chimique des roches sur la dispersion des mousses, l’analogie qui existe entre la végétation bryologique des collines du calcaire juras- sique de la Lorraine et des Collines sous-vosgiennes d’Alsace, et celle du Jura inférieur. Les espèces caractéristiques des collines jurassiques lorraines et alsaciennes sont : Hypoum chrysophyllum, Leskea longifolia, — polymorphum, Anomodon viticulosus, — depressum, Cryphæa heteromalla, — tenellum, Philonotis calcarea, _— riparium, Meesea longiseta, — rusciforme, Mnium rostratum, — commutatum, — serratum, — molluscum, Bryum pyriforme, — alopecurum, — pallens, — confervoides, Physcomitrium pyriforme, Leskea polycarpa, — sphæricum, 124 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Physcomitrium fasciculare, Cinclidotus fontinaloides, Orthotrichum cupulatum v. riparium, — aquaticus, Didymodon capillaceus, Encalypta vulgaris, Anacalypta lanceolata, — streptocarpa, — Starkeana, Grimmia crinita, Pottia minutula, — orbicularis, — cavifolia, Barbula rigida, Seligeria pusilla, — fallax, Fissidens taxifolius, — convoluta, — InCUr vus, — revoluta, Gymnostomum tortile, — Hornschuchiana, Phascum bryoides, — tortuosa, — rectum, — latifolia, — curvicollum, Trichostomum rigidulum, — patens, — flexicaule, — alternifolium. Or, sur ces 53 espèces, 35 au moins font complétement défaut sur les granites et les grès purs de la chaine des Vosges, dans des conditions météorologiques aussi semblables que possible; en revanche, presque toutes ces espèces sont universellement répandues sur les collines et les montagnes inférieures du Jura. 5. D’après l’ensemble des renseignements que nous avons pu recueillir, et surtout d’après nos propres observations, voici le tableau des relations qui nous semblent exister entre nos mousses et la nature chimique du sol : Espèces franchement silicicoles. Espèces calcicoles. Hypnum brevirostrum, Hypnum plicatum, — albicans ? — tenellum, — myosuroides, — Tommasinii, — confertum, — trifarium, — megapolitanum, — lycopodioides, — demissum, — commutatum, — Starkei, — scorpioides, — imponens, — chrysophyllum, INFLUENCE DE LA NATURE CHIMIQUE. 195 Espèces silicicoles. Hypnum callochroum, — irriguum, — alpestre, — molle, — heteropterum, Pterygophyllum lucens, Bryum alpinum, — Duvali, — Ludwigii, — elongatum, — cucullatum, — polymorphum, Aulacomnium androgynum, Zygodon Mougeotii, © — lapponicus, Orthotrichum urnigerum, — rivulare, — Hutchinsiæ, = rupestre, Ptychomitrium polyphyllum, Pogonatum alpinum, Oligotrichum hercynicum, Trichostomum homomallum, Didymodon cylindricus, . Dicranum spurium, -- longifolium, — fulvum, — Starkei, —. heteromallum, — curvatum, — rufescens, | É ieux — varium, : argileux, — Schreberi, Espèces calcicoles. Hypnum confervoides, — _Halleri, Myurella julacea, Leskea longifolia, — Philippeana, — rufescens, Cylindrothecium concinnum, Bryum Funckiïi, Mnium rostratum, Philonotis calcarea, Funaria hibernica, — calcarea, Encalypta streptocarpa, _ longicolla, — rhabdocarpa, — commutata, Barbula aciphylla ? — mucronifolia, — inclinata, — revoluta, — convoluta, — paludosa? — Hornschuchiana, — vinealis, — membranifolia, — aloides, — ambigua, — rigida, Trichostomum, calcaire 7 NORGE, etmortier — rigidulum, des nurs, — glaucescens, 196 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Espèces silicicoles. Dicranum squarrosum, — polycarpum, Campylopus fragilis, Cynodontium Bruntoni, Weisia crispula, — denticulata, = en. Gymnostomum rupestre, — tortile, Blindia acuta, Brachyodus trichodes, Schistostega osmundacea, Grimmia Schultzi, — elatior, — contorta, — commutata, — ovata, — leucophæa, — conferta, — Donniana, — montana, — Hartmanii, — torquata, Rhacomitrium patens, — aciculare, — protensum, — fasciculare, — heterostichum, — sudeticum, — microcarpum, — lanuginosum, Hedwigia ciliata, Hedwigidium imberbe, Campylostelium saxicole, Espèces calcicoles. Didymodon inclinatus, Anacalypta lanceolata, — starkeana, — cæspitosa, — latifolia ? Pottia cavifolia, — Heimi (sel marin), — minutula, Weisia verticillata, Gymnostomum calcareum, Seligeria tristicha, — pusilla, Cinclidotus fontinaloides, — aquaticus, Grimmia orbicularis, — crinita, Phascum alternifolium, — rectum, -— curvicollum, — bryoides, — flærkeanum, — triquetrum, Physcomitrella patens, Ephemerum recurvifolium, — stenophyllum, — cohærens, INFLUENCE DE LA NATURE CHIMIQUE. 127 Espèces silicicoles (suite). Tetrodontium brownianum, Andreæa petrophila, Espèces préférant les terrains si- liceux ou en partie siliceux. Hypnum loreum, — umbratum, — salebrosum, — plumosum, — crassinervium, — Stokesii, — pratense, — sylvaticum, — denticulatum, Leskea attenuata, Pterogonium gracile, Fontinalis squamosa, Bryum calophyllum, — intermedium, — marginatum, — lacustre? Mnium affine, Bartramia pomiformis, — ithyphylla, Buxbaumia indusiata, — aphylla, Diphyscium foliosum, Polytrichum commune, — formosum, —— juniperinum, Pogonatum urnigerum, — Danu, Trichostomum tortile, — pallidum, Andreæa rupestris. Espèces préférant les terrains cal- caires, ou en partie calcaires. Hypnum glareosum, — campestre, — Teesdalii, — prælongum, — riparium, — CurvIpeSs — incurvatum, — catenulatum, — polymorphum, Anomodon viticulosus, Leskea polycarpa, Bryum atropurpureum, — versicolor, — carneum, — arcticum, Mnium cuspidatum, — serratum, — orthorhynchum? — stellare? Paludella squarrosa ? Bartramia gracilis, Physcomitrium pyriforme, — fasciculare, — sphæricum, Encalypta vulgaris, Barbula latifolia ? — lævipila? — muralis (mortier des murs), 128 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Espèces préférant les terrains siliceux. Dicranum undulatum ? — pellucidum, Campylopus flexuosus, Ceratodon cylindricus, , Leucobryum glaucum, Fissidens bryoides, Weisia cirrata, Gymnostomum tenue, — squarrosum, Rhacomitrium canescens. Phascum nitidum. Espèces préférant les terrains calcaires. Barbula tortuosa, — _squarrosa, — gracilis? Trichostomum latifolium ? — crispulum? Didymodon luridus, — rubellus (murs), — capillaceus. Dicranum virens, Fissidens incurvus, — taxifolius, Gymnostomum rostellatum, Seligeria recurvata, Cinclidotus riparius, Archidium alternifolium. Espèces indifférentes à la nature du sol. Hyÿpaum triquetrum, — squarrosum, — alopecurum, — rusciforme, — murale, — rotundifolium, — strigosum, — striatum, — splendens, — populeum, — velutinum, — rutabulum, — rivulare, — lutescens, —— flagellare ? Hypaum piliferum, — purum, — Schreberi, — stramineum, — cuspidatum, — giganteum, — rugosum, — exannulatum, — revolvens, — aduncum, — fluitans, — filicinum, — uncinatum, — molluscum, — Crista-castrensis, INFLUENCE DE LA NATURE CHIMIQUE. 129 Hypnum cupressiforme, — fertile, — fastigiatum, — palustre, _ nitidulum, — oligorrhizum ? — elodes ? — polygamum ? — nitens, — stellatum, — tamariscinum, — delicatulum, — abietinum, — minutulum ? — dimorphum ? Leskea sericea, — myura, Homalia trichomanoides, Climacium dendroides, Cylindrothecium cladorrhi- zans, Antitrichia curtipendula, Neckera crispa, Pterogonium filiforme, Fontinalis antipyretica, Bryum roseum, — erythrocarpum, — pallens, — turbinatum, — pseudotriquetrum, — obconicum? — cæspititium, — capillare, — crudum, Bryum pallescens, — torquescens, — bimum, — pyriforme, — albicans, — Lierii, — inclinatum, — pendulum, Mnium medium, — hornum, — punctatum, Aulacomnium palustre, Meesea longiseta, — tristicha, — uliginosa, Timmia austriaca ? — megapolitana ? Philonotis fontana, — marchica, Bartramia Halleriana, Catoscopium nigritum, Funaria hygrometrica, Encalypta ciliata, Orthotrichum anomalum, Polytrichum piliferum, — gracile, Pogonatum aloides, Atrichum undulatum, — angustatum ? — tenellum ? Barbula ruralis, — subulata, — unguiculata, — convoluta ? Pottia truncata, 130 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Dicranum Schraderi, Weisia viridula, — palustre, — Mmucronafa, — scoparium, Systegium crispum, — subulatum ? Les Splachnées, = cerviculatum, Grimmia pulvinaia, Ceratodon purpureus, — apocarpa, Campylopus turfaceus. Tetraphis pellucida, Trematodon ambiguus ? Phascum subulatum, Fissidens exilis ? — palustre? — bryoides ? — cuspidatum, — adianthoides ? — muticum, — osmundioides, Ephemerum serratum, Nous recommandons ces listes à l'attention des bryologues, et nous les prions de vouloir bien les contrôler dans les localités qu’ils sont à même d'explorer avec soin. Comme nous l’avons insinué déjà, ce contrôle exige beaucoup d’exactitude. Il ne suf- fit pas d'indiquer l’étage géologique d’une manière générale, il faut faire l'analyse chimique du sol ou des roches sur lesquels se trouvent les mousses que l’on observe; il faut tenir compte des mélanges accidentels qui peuvent se produire dans une foule de circonstances. Ce n’est qu'en procédant avec cette rigueur vraiment scientifique, qu’il sera possible d'arriver à des conclu- sions définitives. Ch. EV. — Appendice. De la dispersion des mousses de l'Est hors des limites de notre circonscription. Art. 1°"._— Dispersion de ces mousses en Europe. Un très petit nombre d'espèces n’ont pas encore été rencon- trées jusqu'ici hors de nos limites. Ce sont : Bruchia vogesiaca — Au Hohneck. Hypnum curvipes — Dans un étang desséché près de Deux- Ponts. DISPERSION DES MOUSSES. 131 saxatile — Rochers de grès, à Wasenbourg, près Niederbronn. scleropus — Vallée de Massevaux. La plupart de nos mousses ont une assez large dissémination en Europe. Il serait fastidieux de reproduire ici les tableaux que nous avons dressés dans le but de préciser ces rapports de dis- persion. Voici le résumé de nos recherches à cet égard. Nous avons dans notre région de l'Est : 8 espèces de mousses très rares (RR), 48 94 84 133 58 — rares (R), assez rares (AR), assez communes (AC), communes (C), tres communes (CC). Si on examine le degré de fréquence de nos mousses, à l’in- térieur de notre domaine floral, et abstraction faite de leur dis- persion dans le reste de l’Europe, on arrive à des conclusions notablement différentes. On constate alors dans notre circonscription : 84 espèces très rares (RR), 74 50 72 55 90 rares (R), assez rares (AR), assez communes (AC), communes (C), très communes (CC) (1). (4) 11 est bon d'observer que ces indications générales exigent des cor- rectifs et des explications qui se trouvent dans la partie descriptive de cet ouvrage, lorsqu'il est question de chaque espèce en particulier. Certaines mousses, en effet, peuvent être communes ou répandues dans toutes les Hautes-Vosges et manquer totalement dans le Jura et ré- ciproquement plusieurs espèces, telles que les Hypnum Halleri, Bar- tramia OEderi, Didymodon capillaceus, sont communes dans le Haut- Jura, tandis qu’elles font presque complétement défaut dans le sys- tème des Vosges. Il y a plus, un grand nombre d'espèces sont communes sur tous nos terrains siliceux, mais nese trouvent jamais sur les calcaires ; d’autres, au contraire, ne passent pas du calcaire sur les terrains si- 132 DISPERSION HORS DE L'EUROPE. Art. ?. — Dispersion des mousses de l'Est hors de l’Europe. Pour dresser le tableau suivant, nous avons rassemblé les indications disséminées dans le Bryologia universa, de Bridel, le Synopsis muscorum de C. Müller, le Bryologia europæa, le Synopsis muscorum europæorum de M. Schimper. De ces documents, il résulte que : 25 espèces de mousses de notre circonscription sont univer- sellement répandues, où croissent à la fois en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique ; 29 espèces se retrouvent aussi en Asie et en Amérique ; 11 — en Afrique et en Amérique ; 2 — en Asie et en Afrique; 137 — en Amérique seulement ; 4 —— .en Asie seulement; 16 — en Afrique Seulement. 217 espèces, environ la moitié des mousses de notre domaine floral, se rencontrent aussi hors de l’Europe. liceux du voisinage. Certaines espèces encore existent sur presque tous les terrains, mais on les trouve nulle part en grande quantité. On voit dès lors à quelles complications souvent inextricables cette dispersion des espèces végétales est soumise, lorsqu'on veut tenir compte non- seulement de la simple- présence dans des conditions déterminées, mais encore de la fréquence ou ile la quantité de dispersion. Nous n'ajouterons plus qu’une observation sur ce sujet. Toutes choses égales d’ailleurs, c’est dans les Hautes-Vosges, sur le granite et le grès vosgien, que les mousses offrent la végétation la plus luxuriante dans notre circonscription. La principale cause en est dans cette multitude innombrable de sources et de petits ruisseaux qui arrosent nos montagnes , entretiennent partout la fraîcheur des prairies et des forêts, et forment, sur une foule de points, de pe- tits marécages favorables à la végétation des mousses. La chaîne du Jura n’est guère moins riche en espèces de mousses que celle des Vosges, mais la végétation bryologique y est beaucoup plus maigre à cause de la rareté des sources et de la sécheresse du sol et des rochers qui en est la conséquence. UTILITÉ DES MOUSSES. 133 Ces chiffres mettent en évidence le cosmopolitisme des mousses, ou la large dispersion des végétaux de cette classe, à la surface du globe. Le même fait ressort aussi d’une autre considération. Des 100,000 phanérogames que l’on connaît, 9,000 seulement, ou un dixième à peine, habitent l’Europe, tandis que le rapport des mousses européennes a la totalité de celles qui nous sont connues est beaucoup plus élevé. C. Müller, dans son Synopsis (1849-1851), porte à 2,303 le nombre total des mousses connues, or M. Schimper, en 1860, en décrivait 670, pour FEurope seulement. Ce rapport est presque d’un tiers. Par suite des découvertes faites en bryolo- gie, depuis la publication du Synopsis de C. Müller, il est peut-être descendu au quart; mais dans tous les cas il reste supérieur au cinquième. D’autre part, sur ce nombre de 670, 450 mousses se rencontrent dans un territoire aussi limité que celui de notre circonscription florale. Nous avons donc les deux tiers des mousses d'Europe, et un sixième de toutes les mousses connues. Ce rapport devient plus frappant encore, quand on considère ce que sont les 2,400 espèces de phanérogames, au plus, du même domaine, comparées à l’ensemble des phané- rogames connues. IX. UTILITÉ DES MOUSSES. — LEUR ROLE DANS LA NATURE, Les divers usages auxquels les mousses peuvent servir, se trouvent exposés, d’une manière étendue et très intéressante, depuis plus d’un siècle déjà, dans les Ameænilates academiceæ. Les auteurs de Bryologia germanica ont encore indiqué l’emploi de quelques mousses dans la pratique de la médecine. Nous citerons quelques usages plus répandus dans nos contrées et rappelés par le docteur Mougeot. « C’est surtout dans la construction des canaux souterrains propres à la conduite ou à l'écoulement des eaux, faits sans mortier, que les grandes espèces (de Hypnacées) sont employées 134 ROLE DES MOUSSES. pour remplir tous les interstices que laissent entre elles les pierres brutes dont on les bâtit, et par là les consolider. Ces plantes ne pourrissent pas; elles empêchent les eaux de se perdre et les sables et les terres de pénétrer dans ces conduits. On s’en sert également dans toutes les constructions en pierres et en bois, où il faut remplir tous les vides pour la retenue des eaux. Toutes les ouvertures, la plus petite fente de la cabane du pauvre, en sont calfeutrées; elles lui tiennent lieu de pail- lasse dans son châlit ou répandues sur la terre lorsqu'il s’y couche, comme elles servent aussi de litiere aux animaux domestiques. Les Hypnacées remplacent souvent le crin, la bourre, la laine, dans les portes piquées, les coussins destinés à prévenir l'introduction de l'air extérieur dans les appartements chauffés, précaution indispensable dans un climat où les hivers durent la moitié de l’année. Leur propriété de ne pas pourrir aussi promptement que les végétaux vasculaires par l'humidité, la chaleur, la fermentation, de résister, par conséquent, très- longtemps à toutes ces décompositions physiques, les rendent très-aptes à ces usages (1). » Au sujet du Polytrichum commune, le docteur Mougeot nous fournit également des détails utiles à conserver. « Nos tisserands, dit-il, l’emploient à fabriquer des brosses qui servent à parer, au moyen de l'empois, les chaînes de fil à tisser les toiles. I1 y à un an à peine (1834?), on nous apprenait que les tisserands des Ardennes se rendaient en Westphalie pour y cueillir cette mousse, et cela à grands frais et à grande perte de temps, et on nous demandait si elle se trouvait dans nos montagnes. Notre réponse fut positive; nous assurâmes qu'on pourrait en fournir de quoi fabriquer toutes les brosses nécessaires à la France, en ce qu'il existait une foule de locahtés humides au milieu de nos forêts, où il était facile d’en charger des voitures (2). » Les mousses rendent aussi de grands services dans les jardins (1) Statist. des Vosges. 11° partie, p. 215. (2) Statist. des Vosges. 1'° partie, p. 213. ROLE DES MOUSSES. 135 botaniques, comme matière d'emballage, pour l’expédition, à l'état frais, des souches de plantes. Les plaques denses et forte- ment enlacées que le Hypnum cupressiforme forme à la base des troncs d’arbres et sur la terre, dans les bois feuillus, trans- portées dans les jardins, au pied des plantes délicates, consti- tuent un abri protecteur très-avantageux contre la chaleur desséchante du soleil, pendant l'été; ces mêmes plaques de mousses protéseront, pendant l'hiver, les souches des plantes vivaces, contre l’action désorganisatrice de la gelée. Dans les jardins d'agrément, des tapis de mousses convenablement ins- tallés sous les arbres, aux lieux légèrement frais et ombragés, sont d’un tres bel effet. Rappelons encore l'emploi des mousses comme garniture des vases de fleurs artificielles. Ce sont surtout les grandes espèces du genre Hypnum, les H. loreum et triquetrum qui servent à cet usage. On récolte ces espèces en grand, dans les environs de Darney, d’où on les expédie sur Conflans et sur Paris. On pourrait trouver ces mêmes mousses en plus grande quantité encore, et mieux développées dans les forêts des environs de Saint-Dié et de Remiremont. D’autres espèces des Hautes- Vosges, telles que Hypnum Crista-castrensis, alopecurum, Mnium undulatum (fructifié) nous sembleraient devoir aussi produire bon effet. Avant d'employer ces mousses, on les peint en vert ou en bleu. Le rôle des mousses, dans l’économie générale de la nature est de la plus haute importance. Citons d’abord le docteur Mougeot, le père de la bryologie vosgienne : « Les Mousses et les Lichens, dit-il, par leur végétation permavente qui a lieu sur les corps les plus durs, jouent vrai- ment le premier rôle dans les stations désolées dont nous parlons, pour la production primaire de la terre végétale indispensable à la germination des graines et à la propagation des plantes phanérogames qui viendront s’y installer. Ce phénomène si important et si digne d’attention se passe sous nos yeux. Les éboulements de roches dans les Vosges, bien grands autrefois, comme leurs débris entassés sur les flancs et 136 ROLE DES MOUSSES. au fond des vallées en sont des preuves irrécusables, se renou- vellent chaque année par la chute de nouveaux fragments, qui se détachent des rochers à la suite de l’action destructive du temps. Leurs cassures récentes, exemptes d’abord de toute végétation, se trouvent envahies les années suivantes par des croûtes de Lichens auxquelles viennent s’unir des mousses. Une fois cette première végétation assez développée et capable d’avoir produit suffisamment de terre végétale pour recevoir quelques semences de graminées, de fougères, ces dernières plantes s’y multiplient à foison, et par leur destruction annuelle, réunie à celle des cryptogames, augmentent assez l’humus, berceau des graines des sapins, des hèêtres et des sous-arbris- seaux. Nous avons pu suivre, pendant quarante années, cet admirable développement végétatif dans une des vallées des Vosges, celle de Granges à Gérardmer, qu’arrose la Vologne, là où des emplacements considérables, entièrement occupés par des amas de fragments de granite, d'eurites les plus durs, résistant à la désagrégation, où n’existaient, à l'époque déjà reculée dont nous venons de parler, que des Lichens et des Mousses en assez petite quantité. Insensiblement, nous avons vu cette végétation cryptogamique s'étendre; des gramens, des luzules, des fougères, s’y mélanger, puis d’autres plantes herbacces, enfin des ronces, des framboisiers, du sureau à grappes, des sapins et des hêtres. Nous nous sommes souvent arrêté près de ces emplacements, et chaque fois nous avons été émerveillé d'y trouver des arbres de plus en plus vigoureux, sortant des interstices de ces amas de rochers, où il semblait que la terre devait manquer complétement. Mais en y regardant de plus près, nous avons reconnu que la destruction, la décom- position des cryptogames, des graminées, etc., avaient déjà produit suffisamment d’humus dans lequel nous retrouvions leurs débris, pour permettre d’abord aux fibrilles radieulaires des plantes herbacées phanérogames de se développer, d'augmenter à leur tour la quantité de terreau. Alors les racines des arbres et arbustes pouvaient s’y enfoncer et se fixer dans ces interstices ainsi remplis de terre végétale, protégées ROLE DES MOUSSES. 1517 qu’elles étaient des ardeurs du soleil, des frimats de l'hiver, par ce manteau cryptogamique, enveloppant, envahissant tout ce roc et y conservant l'humidité appropriée aux besoins de chaque saison (1). » Les mousses contribuent aussi pour une large part à la formation de la tourbe, de ce combustible précieux pour les habitants des Hautes-Vosges et du Haut-Jura. Les Sphagnum jouent sans doute ici le rôle principal, mais sans diminuer importance de celui qui revient à plusieurs mousses propre- ment dites, telles que ÆHypnum fluitans stramineum, Schre- beri, giganteum, Polytrichum strictum, gracile, Aulacom- nium palustre, Dicranum palustre, Schraderi, Campylopus turfaceus. La formation de la tourbe et l'exploitation des tourbières semblent donc faire partie de notre sujet, cependant, comme ces questions sont à peu près épuisées, il nous suffira de renvoyer nos lecteurs aux belles Recherches de M. Lesque- reux sur les marais iourbeux et aux larges extraits de cet ouvrage reproduits par la Statistique des Vosges. Les mousses exercent une autre fonction plus importante encore, en vertu de leur pouvoir absorbant par rapport à l’eau pluviale. Mème après une dessication complète, les mousses ont, en effet, la propriété de reprendre au moins les apparences de la vie, et d’absorber dans leur tissu, en très peu de temps, de grandes quantités d’eau ; il suffit de les mettre en contact avec le liquide, ou dans un milieu chargé de vapeurs d’eau. Les expériences que nous avons faites, sur ce sujet, pendant les années dernières, dans les forêts des environs de Saint-Dié, sur le grès vosgien, nous ont conduit aux résultats suivants : Dans nos forêts, ce sont les Æypnum cupressiforme, Schre- beri et purum qui forment les tapis les plus épais, les plus compactes et les plus étendus; les Æypnum loreum, splendens, triquetrum, Dicranum scoparium, viennent ensuite; puis une multitude d’autres espèces, telles que ÆHypnum piliferum, striatum, molluscum, Crista-castrensis, Campylopus (1) Statist, des Vosges, p. 244. 138 POUVOIR ABSORBANT DES MOUSSES. flexuosus, Dicranum heteromallum, etc., mais dont l’impor- tance est tout à fait secondaire au point de vue qui nous occupe. Or 200 grammes de mousses sèches, sans que la dessi- cation soit poussée à ses dernières limites, absorbent facilement 1,000 grammes d’eau. 1,200 grammes de mousse humide, pesés en forêt, quelques heures après une averse, et transportés à la maison, dans un appartement sec, avaient perdu 800 grammes de leur poids, après une exposition à l'air sec, durant 24 heures; quelques jours plus tard, cette mousse ne pesait plus que 200 grammes. Il a suffi de la plonger dans l’eau pen- dant quelques minutes pour lui faire reprendre son poids primi- tif de 1,200 grammes; une immersion plus prolongée lui a donné un poids de 1,500 grammes. Il est bon d'ajouter qu'après ces immersions ayant de la peser, nous laissions la mousse s’égoutter sur une claie pendant quelque temps. Dans une autre circonstance, 800 grammes de mousse (Hypnum loreum) prise simplement fraiche dans la forêt, étaient réduits à 80 après une exposition de 24 heures à l'air dans un appartement sec; cette mousse, plongée dans l’eau, reprenait aussitôt un poids de 400 grammes. Des pesées faites sur place dans la forêt, quelques heures après une forte pluie d’orage, pendant l'été, nous ont donné, par mètre carré, selon les emplacements et les espèces, des poids de mousses, de 6, 7 et 10 kilogrammes. À la suite d’un jour chaud et sec, succédant à plusieurs jours de grande pluie, la mousse pesait encore 3, 5, 6 et 7 kilogrammes, dans les mêmes conditions, tandis qu'après 10 et surtout 15 jours de grande chaleur comme c’est le cas, chaque année et souvent à plusieurs reprises, la mousse de nos forêts se trouve réduite à un état de dessication très-avancée. Ajoutons que les poids les plus forts ont été donnés par la mousse recueillie sur des pentes raides et après nivellement, ce qui donne des surfaces plus grandes en réalité qu’un mètre carré. D’autre part, d’après la Statistique du département des Vosges (t. [, p. 808), les forêts de l'arrondissement de Saint- Dié occupent une superficie de 60,565 hectares. Si nous élimi- POUVOIR ABSORBANT DES MOUSSES. 139 nons 10,000 hectares, comme appartenant aux bassins de la Bruche, de la Vologne ou de la Mortagne, il nous restera encore au moins 50,000 hectares pour le bassin de la Meurthe, dans notre arrondissement. La considération de l’état du sol, daus nos forêts de sapins, permet facilement de voir que plus de la moitié.de sa surface est couverte de mousses. Les sapins eux-mêmes sont chargés d’un poids notable de mousse plus grand que celui que pour- raient fournir les portions d’espaces qu’ils occupent. Il faut toutefois tenir compte des chemins, des sentiers, de certains espaces très-fourrés, ou occupés par des semis de jeunes arbres croissant dru, espaces qui n’offrent que peu de mousses ; nous: avons aussi quelques forêts de hètres et de chènes, moins favo- rables que les forêts d’Abies pectinata au développement des mousses. Si, pour ces diverses déductions à faire, nous aban- donnons encore 20,000 hectares, cette concession sera très- large, et il nous restera 30,000 hectares pour la portion des forêts de l'arrondissement occupée d’une manière continue par un tapis de mousse. En partant des données établies plus haut et d’après les- quelles la mousse couvrant un mètre carré de surface, dans nos forêts, pèse, en moyenne, 6 kilogrammes, après une forte pluie, tandis que la même quantité de mousse se réduit après quelques jours, par l’effet d’une simple évaporation au milieu d’un air sec, à un poids de 1 kilogr., nous pouvons conclure, à laide d’un calcul tres-facile, que les mousses des forêts de l'arrondissement de Saint-Dié retiennent, dans le bassin de la Meurthe, au moins 1,500,009 mètres cubes d’eau, à la suite d’un orage précédé de quelques jours d’un temps chaud et sec. Ces masses d’eau énormes rempliraient un canal de 20 m. de large et d’une profondeur de 5 m., sur une longueur de 15 kilo- mètres. Sans les mousses de nos forèts, au moment des grands orages de l’été et des pluies torrentielles de l’automne, les eaux versées à la surface du sol glisseraient avec rapidité sur les pentes nues et fortement inclinées de nos montagnes, et viendraient inonder 140 UTILITÉ DE LA BRYOLOGIE. les prairies qu’elles recouvriraient, à chaque crue, de couches épaisses de sables et de gravier. Ces mousses, par une disposi- tion merveilleuse du Créateur, favorisent la végétation des grands arbres des forêts, en fournissant au sol une grande quan- tité d’humus et surtout une fraicheur constante ; elles servent de régulateur au débit de ces sources et de ces ruisseaux aux ondes limpides, si précieux dans la région montagneuse. Pendant les grandes chaleurs de l’été, elles reversent dans l’atmosphere, à l’état de vapeur, les eaux qu’elles avaient retenues au moment des pluies, et maintiennent ainsi l’état hygrométrique de l’air que réclame notre constitution physique. Après avoir indiqué les usages et le rôle des mousses, nous ne pouvons terminer cet article sans dire un mot de l'utilité que présente la bryologie elle-même. Les mousses constituant une classe de végétaux très distincts et très répandus à la surface du globe, leur étude prend dès lors une importance qui répond à celle de son objet. La struc- ture des mousses, aussi simple dans ses éléments que variée dans l'application, offre à l’observateur des facilités toutes spéciales pour la solution d’une foule de questions d’anatomie et de phy- siologie végétales. La bryologie offre encore un attrait particu- lier, en raison du grand nombre de mousses que l’amateur trouve à récolter partout et en toute saison, et. à cause de la facilité de leur préparation. Considérée comme partie intégrante de la bo- tanique et des sciences naturelles en général, la bryologie pos- sède les mêmes avantages que ces dernières. Elle développe et exerce l'intelligence; elle donne plus de pénétration et de sûreté à l’esprit d'observation, au coup d’œil pratique. Elle inspire l’a- mour du travail en livrant sans cesse de nouveaux aliments à notre désir naturel de connaître; elle devient ainsi une sauve- garde contre l’oisiveté et des distractions dangereuses ; aux mes- quineries humaines, elle oppose le spectacle toujours calme et grandiose des œuvres divines. Aucune autre parte de la bota- nique n’est plus propre à nous élever vers le but suprême des sciences physiques : La glorification de Dieu, dans ses œuvres. La révélation des merveilles étonnantes qui se cachent dans un RÉCOLTE DES MOUSSES. 141 brin de mousse fait, sans doute, la gloire de la science moderne; mais, d’une autre part, et il faut le dire, cette élégance des for- mes, cette perfection du détail, cette harmonie qui règne entre les organes et les fonctions, cette multitude de rapports si bien compris, tous ces prodiges semés à profusion dans l’infiniment petit proclament hautement la sagesse sans limites et la toute- puissance de leur Auteur. Il y aurait folie à venir nous parler ici du hasard. Ecoutons plutôt ces magnifiques paroles du restaura- teur des sciences naturelles, au xvii° siècle : « Lorsque je me suis éveillé, Dieu éternel, immense, omniscient, tout-puissant, venait de passer, —je l’ai vu de loin et je suis resté plongé dans l'admiration ! J’ai suivi les traces de ses pas, à traversles œuvres de la création, et partout, même dans les choses si petites qu’elles semblent n’être pas, quelle puissance! quelle sagesse! quelle inexplicable perfection (1)! » , IV. PROCÉDÉS A SUIVRE DANS L'ÉTUDE ET LA PRÉPARATION DES MOUSSES. Chapitre I. — Récolte et préparation des mousses. 6 I. — Appareils. Les instruments nécessaires au bryologiste herborisant ne sont pas nombreux. Dans la plupart des cas, lorsqu'on ne se propose que la constatation des mousses propres à une localité de médiocre étendue, la boîte classique de fer-blanc et un cou- teau suflisent. Si mème il ne s’agit que d’une petite excursion, ou qui ne doive donner lieu qu’à des récoltes peu volumineuses, on pourra se contenter d’une boîte d’assez faibles dimensions pour être mise à la poche. Dans ces herborisations, les boîtes (1) Caroli a Linne, Systema naturæ, p. 10, Linné se plaisait aussi à citer ce verset du Psalmiste : &« O Seigneur! que vos œuvres sont admirables! L'insensé ne les connaît pas, l’homme dépourvu de sens ne leur prête pas d'attention, » 149 RÉCOLTE DES MOUSSES. de fer-blanc, grandes ou petites, sont préférables au cartable et à la toile cirée : les mousses y conservent mieux la forme et aspect de leurs touffes ou de leurs coussinets, les organes caducs sont moins exposés à se perdre. Si, pour des raisons particulières, on tient à emporter ses récoltes dans une toile cirée ou de lustrine, on fera bien pour- tant de se munir d’une petite boîte de fer-blanc, facile à ouvrir, où l’on introduira ses mousses, au fur et à mesure de leur récolte. Lorsque cette boîte sera pleine, on en versera le con- tenu sur une feuille de papier dont on repliera les bords de manière à former un petit paquet; il serait bon de le ficeler et de le garnir d’une étiquette indiquant la localité précise. Les divers paquets obtenus de la sorte peuvent être des lors serrés, sans grand inconvénient, dans une toile quelconque. Quand on herborisera avec la grande boîte de fer-blanc, on ne négligera pas de prendre des précautions analogues pour s’éviter dans la suite toute incertitude au sujet des localités où on aura découvert les différents échantillons de la récolte totale. On devra, par exemple, isoler les récoltes partielles, à l’aide de feuillage, ou par des brins d’herbe, de mousses com- munes, et souvent compléter ces mesures par des étiquettes ou des notes inscrites sur son carnet. Il est inutile d’indiquer ici des procédés plus minutieux. Chaque botaniste a les siens qu’il préfère et dont il sait tirer le meilleur parti. Dans toute herborisation bryologique, un couteau de poche à lame solide, est de rigueur. Il sert à détacher de leur support les mousses qui croissent sur les troncs d’arbres et les rochers. Il est mieux d'employer un couteau à deux lames dont l’une bien affilée est employée uniquement à la récolte des espèces corticicoles (qui croissent sur les écorces). Quelques espèces, à tige très-courte et étroitement adhé- rente à la surface des rochers, exigent de plus l’emploiï d’un ciseau de tailleur de pierres et d’un marteau. On peut citer, sous ce rapport, Brachyodus trichodes, Campylostelium saxicola, et surtout Tetrodontium Brownianum. - RECHERCHE DES MOUSSES 143 Une bonne loupe, avec étui, peut rendre aussi quelques services en voyage. Cependant nous croyons qu'il est plus expéditif et plus sûr d’emporter une touffe de toutes les formes douteuses à première vue, et d’attendre, pour en faire une étude définitive, qu'on se retrouve au milieu de ses livres et de ses instruments de précision. s $ II. — Recherche des mousses. Avant d'entreprendre aucune herborisation sérieuse, les commençants feront bien de lire attentivement la partie de ce travail intitulée : Distribution géographique des mousses ; ils y trouveront, sur les diverses conditions d'existence des mousses et sur leurs stations préférées, des renseignements détaillés qui pourront leur servir. Nous nous contenterons de rappeler, en ce moment, qu’il se trouve des mousses partout. Certaines espèces, loin de fuir le voisinage de l’homme, grim- pent sur les tuiles et le chaume des toits, envahissent de la base au sommet les murs de nos constructions, garnissent les interstices des pavés dans les rues, couvrent dès l’automne et pendant l'hiver, la terre humide des champs, de leurs humbles et inoffensives légions. D’autres, au contraire, s’éloignent de nos habitations et vont s'établir sur les coteaux incultes, les rochers secs, ou, en plus grand nombre, tapissent le sol des fo- rêts, les bords des chemins creux et des fossés, revêtent le tronc des arbres, s’attachent aux pierres humides dans les torrents ou se multiplient à foison dans les marais et Les tourbières. La di- Versité des expositions, de l’altitude et des terrains se trahit à chaque instant par des variations sensibles dans le tapis végé- tal bryologique. En un mot, toutes les modifications dans l’état physique ou dans la nature géologique du sol qui exercent une influence sur la dispersion des plantes phanérogames font également sentir leur action sur celle des mousses. Certaines stations, certaines régions sont plus favorisées que d’autres, le botaniste les visitera plus souvent et avec plus de 144 RECHERCHE DES MOUSSES. pliasir; cependant, s’il désire se former une collection complète et surtout acquérir une connaissance adéquate de la distribution des mousses dans le canton qu’il explore, il doit éplucher tous les accidents de terrain avec une égale sollicitude. Il ne devra pas oublier non plus que si la plupart des mousses acquièrent un développement qui permet de les apercevoir sans effort, il en est plusieurs dont la taille est si exigue et dont les individus sont tellement disséminés, qu’il faut beaucoup de pers- picacité et la plus grande attention pour les découvrir. Enfin, et les bryologues les plus exercés eux-mêmes ont be- soin de s’en souvenir, Certaines espèces sont affines à ce point qu’il est souvent impossible de les distinguer sur place. Un grand nombre d'Orthotrichum, de Bryum, des Hypnum sont dans ce cas. Le moyen le plus simple est de ne commencer à recueillir de ces espèces difficiles que lorsqu'on les rencontre en état par- fait de fructification. On note avec le plus grand soin les locali- tés, afin de pouvoir les retrouver au besoin ; on évite de même toute transposition d'échantillons et d’étiquettes qui conduirait à un gâchis inextricable. Une étude complète des spécimens ainsi préparés jettera bientôt un jour inattendu sur la distinc- tion des espèces les plus voisines. Quand on est déjà familia- risé avec la plupart des espèces même difficiles, s’il s’en pré- sente de ces dernières, on emporte des échantillons de toutes les formes, même à l’état stérile, et on les étudie à loisir. Les meilleu- res trouvailles que nous ayons faites, pour notre propre compte, sont d'espèces privées de capsules dans nos régions. Les bords vaseux du petit lac au fond de l’escarpement du Frankenthal, au Hohneck, ont dû être explorés par une foule de botanistes, et cependant aucun n’a signalé le Bryum cyclophyllum, parce que cette mousse, malgré son abondance, n’a là que ses fleurs fe- melles. On pourrait en dire autant de l'Hedwigidium imberbe, qui, sans doute, mieux connu, se retrouvera dans diverses lo- calités analogues à celle que nous avons signalée près de Vagney. 6 III. Récolte des mousses. Ce qui précède nous amène à dire un mot sur l’époque favo- RÉCOLTE DES MOUSSES. 145 rable pour la récolte des mousses. Toutes, en effet, ne fleuris- sent pas et ne mürissent pas leurs capsules pendant la même saison. Selon les espèces, ces fonctions s’échelonnent, pour les mousses, pendant toute l’année, à la différence des phanéroga- mes qui, dans nos régions, ne fleurissent guère qu’à partir du mois de mars pour les plus précoces, jusqu'en septembre ou les premiers jours d'octobre pour les plus tardives. Rappelons ici que l’on entend par maturité, pour les Stégo- carpes, le moment précis où l’opercule se détache spontanément de la capsule; dans les Cleistocarpes, on peut dire que la cap- sule est müre lorsqu'elle cesse de s’accroïître, et qu’elle possède sa forme et sa couleur définitives. C’est à l’époque de la maturité de leurs capsules que les mousses s’offrent à l'observateur dans les meilleures conditions pour l’étude. C’est alors seulement qu’il est possible d’examiner les formes caractéristiques de la capsule et de l’opercule, de constater la présence ou l’absence de l’anneau, du péristome, et, quand il existe, la configuration variée de ce dernier. C’est à la même époque que les folioles de l’involucre et la vaginule se présentent sous leur aspect définitif. De plus, pendant que les capsules achèvent leur maturation, il est presque toujours pos- sible de trouver, sur les innovations récentes, de nouvelles fleurs déjà formées en vue de la fructification suivante. Cependant il n’est pas inutile de recueillir quelques espèces avant la parfaite maturité des capsules, afin d’assurer la con- servation de l’opercule et de la coiffe, organes souvent très ca- ducs ; il convient surtout de prendre cette précaution quand les formes de la coiffe ont une importance difficile à suppléer. On peut citer comme exemples les Grimmia ovata et commutata, pulvinata et orbicularis, les Physcomitrium, beaucoup d'Or- thotrickum. Dans le genre Encalypta, la coiffe possède une va- leur taxonomique de premier ordre, mais elle est heureusement très persistante. Dans les genres Bryum et Hypnum, elle est souvent très caduque, mais d’ailleurs sans grande importance pour la distinction des espèces. La manière de récolter les mousses est des plus simples. II 10 146 PRÉPARATION DES MOUSSES. suffit de choisir les touffes les plus belles, celles qui offrent le moins de mélange, puis de les enlever complétement, de sorte que les stolons et les tiges rampantes soient bien conservés. Ceci est quelquefois à considérer quand il s’agit d’espèces tres adhérentes à leur support. La présence ou l’absence d’un feutre radiculaire, la dénudation des parties anciennes ne peuvent se constater dans la suite, qu’autant que les recommandations pré- cédentes ont été suivies au moment de la récolte. | Un assez grand nombre d'espèces, beaucoup de Æypnum, les Rhacomitrium canescens, Philonotis fontana, etc., ont les parties inférieures de leurs tiges surchargées de terre et de sable. Il faut d’abord enlever des touffes ou des plaques de ces plantes telles qu’elles se trouvent, puis les transporter près d'une eau courante, source ou ruisseau, où on les lave avec précaution, par exemple, en maintenant hors de l’eau, les parties supérieures et les capsules. Quand on recueille de grandes quantités d’une même espèce, il convient de ne pas entasser pêle-mêle ses récoltes, mais de les disposer, dans sa boîte ou en paquets, par lits superposés en sens inverse, C'est-à-dire de manière que les capsules des mousses du premier et du second soient en contact; on évite, par ce procédé, que la terre adhérente à la base des mousses du lit supérieur ne souille les fructifications de celles qui sont au-dessous. Enfin, il est utile de comprimer entre les mains les touffes d’espèces inondées pour on exprimer l'excès d’eau, tout en ayant soin de ne pas léser les plantes. Par contre, quelques espèces, des Grimmia, des Barbula, les Andreæa, etc., qui croissent sur des murs ou des rochers exposés au soleil, sont très friables par les temps secs; il est pré- férable de les récolter lorsqu'elles sont ramollies par la pluie, les brouillards ou la rosée de la nuit. $ IV. Préparation des récoltes. Les mousses recueillies dans de bonnes conditions peuvent se conserver intactes dans la boite ou en paquets, pendant quelques PRÉPARATION DES MOUSSES. 147 jours; cependant il convient de les préparer aussitôt qu’on est rentré d’une excursion. Si toutefois on désire étudier ses récoltes fraiches avant de les préparer, ou si, les récoltes étant considérables, la préparation dure longtemps, voici le procédé que l’on peut suivre : On étend ses mousses, en couches peu épaisses, sur des feuilles de papier, dans un appartement aéré ou un grenier. Elles se dessèchent ra- pidement, et dès lors ne courent plus aucun danger d’altération. À mesure qu’on se trouve dans le cas de les étudier, on les intro- duit ainsi desséchées dans une boîte de fer-blanc, on les arrose avec une eau limpide et fraiche, sans les inonder pourtant, et on ferme la boîte. Peu à peu elles absorbent l’eau avec laquelle elles se trouvent en contact, et bientôt elles reprennent l'aspect qu’elles avaient à l’état de vie. Quand elles sont étudiées, on les prépare définitivement selon la méthode ordinaire. La dessication des mousses se fait exactement par les mêmes procédés que celle des phanérogames. Le but que l’on doit se proposer en les desséchant est non-seulement de pourvoir à leur conservation, mais d’altérer le moins possible leur port et leurs formes naturelles. Dans tous les cas, on les introduit dans une feuille double de papier buvard, disposée sur un paquet de plu- sieurs feuilles d’un papier également absorbant, mais d’une autre teinte. Cette feuille étant remplie de mousses, on la ferme et on la recouvre d’un nouveau cahier de papier semblable à celui qui est au-dessous. Et on continue la préparation de la même ma- nière jusqu’au bout. La récolte étant épuisée, on place sur la pile obtenue une planchette solide que l’on charge de poids titrés ou simplement d’une grosse pierre. Il suffit de changer les cahiers intermédiaires de papier deux ou trois fois, pour obtenir en quel- ques jours une dessication complète. Le poids de la pierre qui détermine la compression est à calculer de telle sorte qu’elle donne aux mousses une forme convenable, sans produire l’écra- sement. De 20 à 30 kil. sont les poids convenables selon les conditions. Revenons sur quelques détails. Les mousses à préparer forment des touffes lâches, des gazons denses ou des coussinets plus ou moins convexes. 148 PRÉPARATION DES MOUSSES. Dans le premier cas, et si elles sont de grande taille, il con- vient de les introduire dans la feuille double de dessication brins par brins, et isolées. C’est ainsi que l’on dessèche les grands Hypnum : H. tamariscinum, loreum, triquetrum, etce., Poly- trichum commune, formosum, Pogonatum alpinum, etc. Si les mousses forment des gazons cohérents, ou des touffes denses liées par un feutre radiculaire, on partage ces touffes en fascicules ou en petites plaques que l’on étend séparément sur le papier. Il faut éviter de donner à ces parts trop d’épaisseur, et 1l est bon d'isoler tout à fait et de sécher à part un certain nombre de plantes, afin de mieux laisser voir leur ramification et leur développement individuel. Enfin, dans le cas où les plantes dont nous parlons constituent des coussinets très denses, si ces coussinets sont petits, on peut les mettre en presse tels qu'ils sont; s'ils sont plus gros, on les divise par tranches verti- cales que l’on traite comme il a été dit précédemment. Certains organes, tels que les coiffes, les opercules, sont tres caducs ; s'ils offrent de l'intérêt, il est bon de les recueillir et de les sécher à part dans un pli spécial de papier. D’autres particularités trouveraient ici leur place ; mais il suf- fit d’avoir éveillé l'attention. En ce genre, comme en tout autre, il faut se borner et laisser à l’initiative individuelle des amateurs une large part. Une fois nos petites plantes desséchées, il s’agit d'introduire dans la collection une part de chaque espèce. Malgré des essais nombreux en divers sens, les bryologues s'accordent générale- ment dans l'adoption d’un même procédé. On choisit dans la récolte seche de deux à quatre, selon les dimensions, de ces petites touffes ou plaques dont 1l vient d’être question, et on les colle à la gomme sur une carte de papier. Le format, la nuance, l'épaisseur sont au choix du collectionneur. “Ici encore liberté complète. Si l’on nous en croit pourtant, on prendra de préférence un papier ferme, sans qu’il soit trop ri- gide, de teinte blanche ou légèrement rousse, et le format sera calculé sur la grandeur de la plante elle-même, À la partie inférieure de la carte on a eu soin de réserver un ÉTUDE DES MOUSSES 149 espace libre destiné à recevoir l'étiquette ou l'indication du nom, des synonymes, de la localité et des autres détails convenus pour les étiquettes des échantillons de plantes phanérogames. Les au- tres échantillons qui restent libres sont mis en magasin avec une étiquette et servent pour les échanges. Les cartes garnies de mousses sont introduites en plus ou moins grand nombre dans des feuilles doubles de papier à herbier ordi- naire, et mieux d’un format plus petit; ces feuilles, à leur tour, garnies d'étiquettes ou d’un numéro d’ordre à l’angle, sont em- pilées et serrées dans une boîte ou entre deux feuilles de carton. Chapitre IX. — De l’étude des mousses. $ 4 Appareils. Avec une bonne loupe, un scalpel fin et une aiguille emman- chée pour exécuter quelques dissections très simples, un bota- niste intelligent pourra, nous l’espérons, déterminer, à l’aide de cette Flore, presque toutes les mousses de l’Europe moyenne. Nous nous sommes efforcé, dans le dessein de rendre la bryolo- gie accessible à tous, de mettre en saillie tous les caracteres ex- térieurs, faciles à observer, pris soit dans le port, soit dans la forme et la disposition des feuilles, à l’état sec et à l’état humide, la forme exacte de la capsule, de l’opercule, etc. C’est en partie dans le même but que nous combattons la disposition trop pro- noncée de certains auteurs à établir des genres sur des caractè- res purement microscopiques, tels que le tissu des feuilles. Nous avons cherché, en particulier, à rendre la distinction des tribus et des genres plus abordable. Si nous ne sommes pas allé plus loin daps cette direction, si nous avons conservé des genres éta- blis sur des caractères peu saillants, c’est par respect pour les travaux d'hommes distingués, et afin de ne pas augmenter la confusion de la synonymie. Cependant, malgré tout ce qu’il est possible de faire en cesens, le botaniste qui n’observe ses mousses qu’à travers une simple lentille, rencontrera des difficultés insolubles. Certains genres à 150: ÉTUDE DES MOUSSES. espèces nombreuses et affines, tels que Orthotrichum, Bryum, Hypnum, feront son désespoir ; plusieurs espèces, en effet, ne se distinguent bien que par le tissu, la denticulation tres superf- cielle des feuilles, la structure exacte du péristome et d’autres détails inaccessibles à une simple loupe. Mais surtout l'amateur de mousses, équipé à la légère, ne pourra contempler ces mer- veilles inattendues que récèle mystérieusement, dans ses pro- fondeurs, l’organisation de ces petits végétaux, merveilles qui excitent un véritable enthousiasme, même chez les personnes étrangères à la science, lorsqu'elles les observent à l’aide d’un bon microscope. Un bon microscope composé est donc nécessaire. Le premier conseil que nous puissions donner, à cet égard, aux commen- çants, est de ne jamais acheter de ces instruments sans va- leur que le colportage livre au public séduit par l’appèt du bon marché et des grossissements fabuleux inscrits sur le prospectus (1). Ces microscopes à bon marché sont en dé- finitive les plus chers, puisqu'ils sont insuffisants. Pour avoir un bon appareil, il faut s’adresser directement à un constructeur bien connu de France ou d'Allemagne. Il s’em- pressera de fournir un catalogue illustré et tous les renseigne- ments désirables. On n’aura plus dès lors qu’à choisir. Les per- sonnes qui n’ont pas à compter avec leur bourse prendront un microscope grand modèle, dont le prix varie, avec les accessoi- res, de 300 à 600 fr. Les autres se contenteront d’un appareil plus simple, dont le prix peut descendre, croyons-nous, jusqu’à 100 fr. | Dans tous les cas, il faut choisir un modèle inclinant, c’est-à-dire, dont le corps puisse, à volonté, prendre une position plus ou moins oblique. Avec un microscope de ce (4) Le moyen le plus innocent que l’on emploie pour atteindre ce but consiste à indiquer le grossissement en surface et non en dia- mètres, comme il est d’usage. C’est ainsi qu’un grossissement de 20 diamètres devient aussitôt un grossissement de 460 fois. Dans tout le cours de cet ouvrage, il ne sera question naturellement que du grossisse- ment selon une seule dimension ou en diamètres. ÉTUDE DES MOUSSES. 151 genre, on peut observer sans se déranger et avec une fa- tigue moindre que lorsque le corps du microscope est droit (vertical) : cette dernière position forçant à regarder péni- blement de haut en bas. 3 Le wnicroscope choisi doit posséder au moins deux objec- tifs : le premier donnant un grossissement relativement faible de 50 à 150 fois, et le second un grossissement de 200 à 400 fois. Si l’on veut se livrer à des recherches spéciales d'anatomie et de physiologie, on pourra se trouver dans le cas de recourir à des grossissements plus forts; ils seraient inu- _tiles, au contraire, pour la bryologie descriptive. Les beaux des- sins du Bryologia europæa ont été faits sur des grossissements compris dans les limités que nous venons d'indiquer. Dans la rédaction de la partie descriptive de notre Flore, nous nous sommes constamment servi des grossissements de 150 à 450 dia- mètres, donnés, le premier, par l'objectif n° 1,.le second, par l’obiectif n° 3, tous les deux combinés avec l’oculaire n° 3, de la série de M. Nachet. Aux botanistes qui peuvent se permettre un tel luxe, nous con- seillerions l'emploi de deux microscopes, dont l’un fournirait les grossissements faibles, et le second des grossissements plus forts. Par là, on s’éviterait la peine de changer les objectifs, ce qui est toujours une opération longue et ennuyeuse lorsqu’on fait un em- ploi fréquent du microscope. Un bon doublet, ou loupe formée de deux lentilles combinées, peut aussi rendre de grands services. On peut utiliser, à cette fin, les objectifs faibles de son micros- cope composé. Instruments accessoires, La préparation des pièces des- tinées à être soumises au microscope rend indispensables un cer- tain nombre d'objets moins importants. En voici la liste : 1° Un pied porle-loupe articulé, avec ou sans crémaillère. La loupe doit posséder un diamètre de 4—5 centimètres, et fournir un grossissement de 3—6 fois; 2° Une boîte renfermant 2—3 scalpels fins, à lame légèrement convexe, 2 aiguilles d'acier emmanchées ; 1 paire de ciseaux fins ; | 152 EMPLOI DES APPAREILS. 3° Des lames de verre ou porte-objets; 4° Des lamelles de verre mince à couvrir. Ces objets sont fournis ordinairement avec le microscope. 6 II. Emploi de ces appareils Supposons qu'il s'agisse de faire l'analyse d’une mousse tres développée, d’un Bryum ou d’un Æypnum. On observera d’a- bord à l’œil nu, puis avec une loupe, tous les caractères exté- rieurs, tels que le port de la plante, sa manière de vivre; on constatera si elle forme des touffes denses ou lâches, quelle est la teinte générale du feuillage, si la tige est dressée ou décombante, si elle conserve ses feuilles ou se dénude avec l’âge, si elle est, ou non, garnie de fibres radiculaires ; la ramification fournit aussi de bons caracteres. On examinera de même, par rapport aux feuilles, si‘elles sont distantes ou rapprochées, leur direction à l’état humide et à l’état sec ; on appréciera la forme de la cap- sule, sa teinte, son état lisse ou plissé, la forme de l’opercule et de la coiffe, la longueur, la teinte, la torsion du pédicelle. Mais là se bornent les observations possibles à l'œil nu ou à l’aide d’une loupe. Il faut aller plus loin, déterminer rigoureusement la forme, la décurrence, les contours et le tissu des feuilles. À cet effet, on prend ure tige de la mousse à étudier. Si elle n’est pas fraiche, on l’humecte à l’aide d’un pinceau de blaireau trempé dans un verre d’eau ; on la ramollit, puis, la maintenant sur une lame de verre ou une plaque de bois lisse, on la coupe transversalement à l’aide d’un scalpel, sous la loupe de dissec- tion montée sur son pied et amenée au point. On enlève ensuite, en achevant de les détacher, les feuilles mutilées par la section de la tige. Cela fait, cette portion de tige, imbibée d’eau sur le porte-objet, est transportée sur la platine du microscope, puis observée à l’aide du grossissement faible. On examine ainsi le modg de décurrence des feuilles, la réflexion de leurs bords à la base, leur contraction ou leur dilatation vers l’insertion, la forme exacte des oreillettes, s’il y en a. Ces observations terminées, on transporte de nouveñu cette préparation sous la loupe de dissec- EMPLOI DES APPAREILS. 153 tion, puis de la main gauche tenant la tige immobile par com- pression, à l’aide d’une aiguille, on détache exactement et aussi ‘complétement que possible, de 3 à 6 feuilles normales, avec la main droite armée d’un scalpel fin et bien affilé. Cette opération n’est pas très difficile, cependant elle demande à être bien faite. Il faut que le scalpel, habilement conduit, sache sui- vre jusqu’au bout la ligne convexe qui limite le plan d’insertion, de sorte que les marges décurrentes ne soient pas tronquées; il suffit pourtant qu’elles soient bien complètes d’un seul côté. Ces quelques feuilles étant détachées et convenablement groupées, sans qu’elles se touchent, on applique par-dessus un verre mince à couvrir, et à l’aide du pinceau on fait glisser une goutte d'eau entre les deux lames de verre, afin que la préparation soit bai- gnée, sans qu’il y ait néanmoins excès de liquide. On presse lé- gèrement sur la lame de verre mince, ce qui achève d’étaler les feuilles et expulse les bulles d’air emprisonnées qui nuiraïent à la beauté de la préparation. On transporte la pièce ainsi prépa- rée sur la platine, et à l’aide de la vis de rappel on amène au point. On étudie alors très facilement la forme générale de la feuille ; on constate si elle est ovale, oblongue ou lancéolée, etc.; en opérant des déplacements convenables par la vis de rappel, on voit si les bords des feuilles sont plans ou révolutés; on suit le mode de denticulation, la structure de la marge, de l’acumen ; on considère jusqu'où s’avance la nervuré. Quand ces observations sont épuisées, on enlève l'objectif fai- ble, et on le remplace par un objectif plus fort. La mise au point obtenue, le tissu déploie toute sa magnificence au regard surpris et charmé ; il faut en suivre toutes les modifications, de la base au sommet de la feuille, en déplaçant lentement le porte- objet, ou la platine si cette dernière est mobile. Il convient surtout d'examiner avec beaucoup d’attention la forme des cellules basi- laires, c’est pourquoi il est si important de détacher les feuilles aussi complétement que possible. Souvent des feuilles qui sem- blent entières au grossissement faible, apparaissent denticulées lorsqu'on les considère avec re nouveau grossissement. C’est ce que nous voulons indiquer par les expressions de « feuilles très superficiellement denticulées. » 154 ÉTUDE DES MOUSSES. Les feuilles de beaucoup de mousses offrent des particularités qui demandent à êlre examinées de la manière qui convient à chacune. Chez les Dicranées , les Trichostomées, la nervure épaissie et dilatée occupe souvent une grande partie du limbe; il faut en étudier la structure à l’aide de sections transversales. Dans ce but, une feuille normale étant immergée dans une goutte d'eau sous la loupe de dissection, on la coupe en deux transversale- ment; puis, l’une des deux portions étant maintenue, on en dé- tache, par une section parallèle à la première, une portion tres étroite, qui s’étale d’elle-même dans le liquide. Afin d’avoir une base d’observation plus sérieuse, on fera bien de préparer plu- sieurs tranches semblables à la première. On les couvre et on transporte sur la platine. Avec le deuxième grossissement il est possible d’examiner le développement de la nervure, le nombre des séries de cellules qui la composent, la forme de ces cellules. Sur les tranches des feuilles de Polytrichées, on déterminera le nombre et l'élévation des lamelles qui se voient à la face supé- rieure de ces feuilles. Plusieurs espèces de Barbula ont aussi à la face supérieure des feuilles des paquets de filaments qui s’é- tudient très bien par le même procédé. 11 faut en dire autant de l’épaississement et de la révolution des marges chez d’autres es- pèces. Par des procédés semblables, on examine la structure des tiges, en pratiquant sur de petits tronçons des sections trans- versales et longitudinales. Les auteurs, H. Schacht, Lorentz, ete, indiquent divers pro- cédés plus sûrs, mais aussi plus longs, pour obtenir des coupes suffisamment minces. En voici l'indication générale. On coupe un bâton de moelle de sureau en deux portions; sur la première, on laisse tomber une ou plusieurs gouttes d’une dissolution de gomme sucrée. On introduit ensuite dans ce liquide la feuille de mousse et en géné- ral l’objet qui doit servir à la préparation. Après avoir noté la position de cet. objet, on applique, sur le premier, Le second frag- ment de moelle de sureau, et enfin, après une coagulation im- parfaite du liquide, on opère, à l’aide d’un rasoir fin ou tran- EMPLOI DES APPAREILS. 155 choir de Strauss, des coupes minces qui finissent par entamer l'objet; les pellicules successives obtenues par ce moyen sont dé- posées, sur le porte-objet, dans l’eau qui dissout la gomme et laisse libres les préparations qu’il s’agit d'explorer. M. Schimper emploie le liége fin de préférence à la moelle de sureau. On peut aussi ne se servir que d’un seul morceau de liége ou de moelle de sureau, sans recouvrir les gouttelettes de gomme auxquelles on doit laisser prendre alors plus de consistance avant de faire les coupes désirées. Après l'étude des organes végétatifs vient celle des organes de reproduction. Pour ces derniers, le grossissement le plus fai- ble suffit presque toujours. On examinera si le pédicelle est lisse ou papilleux; quelquefois il n’est rude qu’à la base ou près de la capsule, il faut y faire attention. La forme des feuilles de lin- volucre est importante ; voici comment on peut s’y prendre pour les étudier. On coupe la tige immédiatement au-dessous de ces feuilles ; le tronçon inférieur étant éliminé, on détache successi- vement et avec précaution toutes les feuilles de l’involucre. On les compte, on examine les diverses modifications qu’elles pré- sentent entre elles et par rapport aux feuilles caulinaires moyen- nes. Les contours, la denticulation, la nervure, les plis, la struc- ture, les dimensions different souvent. On observera ensuite la forme de la vaginule, les débris de la fleur qu’elle supporte, tels que les archégones et paraphyses. Dans l’examen de la capsule, si l’on se propose de vérifier la présence ou l’absence des stomates, il faut recourir au gros- sissement le plus fort, et placer sous le verre à couvrir une por- tion bien nette du sac capsulaire externe, c’est ordinairement vers la base que se trouvent les stomates. Il y a pourtant des ex- ceptions. Si l’opercule se détache aisément, on s'attache à cons- tater la présence et la forme de l’anneau ou son absence. Des capsules biën müres de Ceratodon purpureus, des Hypnum rus- ciforme, cuspidatum, etc., de beaucoup de Bryum, fourniront aux commencçants le plaisir facile d'examiner cet organe si cu- rieux, et les aideront à le rechercher sur les espèces où il est mins distinct, moins facile à être mis en évidence. 156 ÉTUDE DES MOUSSES. Mais ce qui attire surtout l’attention, c’est le péristome. Il faut d’abord expulser les spores qui gênent dans cette préparation lorsqu’elles sont restées dans la capsule. Pour y arriver, on divise la capsule longitudinalement en äeux portions, qu’on lave à grande eau dans un verre, ou bien on laisse la capsule se dessécher, on l’ouvre longitudinalement, et, par des secousses vives et en soufflant, on finit par la débarrasser des spores qui l’obstruaient. Les fragments de la capsule étant déposés sur la table de dis- section et ramollis, on détache une portion notable du péris- tome par une section transversale pratiquée à la base des dents externes. Quand cette section a été bien faite, et que le péris- tome est double, on isole, à l’aide des aiguilles, les deux péris- tomes, afin de les voir distinctement. Le grossissement fort peut servir ici à bien mettre en évidence la forme et la saillie des la- melles transversales, la présence ou l’absence des papilles et quelques détails du péristome interne. Avant de détacher le péristome, on a dû examiner la hauteur et la structure de la membrane basilaire qui supporte les dents. Afin de mieux voir l’origine du péristome, on fait aussi, sur la cap- sule, des sections longitudinales, de manière à détacher des lames très étroites portant à la fois des portions de la membrane ex- terne et des dents. D’autres sections longitudinales et transver- sales opérées sur les capsules, avant leur parfaite maturité, per- mettent de voir si le sporange est contigu au sac capsulaire externe, ou s’il en est distant, quelle est sa forme, la structure de la columelle, etc. Les spores doivent être observées au grossissement le plus fort. Restent les fleurs. . Quand il s'agit d’espèces dioïques, ce qui est fréquent, il est parfois difficile de se procurer en même temps les fleurs des deux sexes. En général, les fleurs mâles sont plus rares que les fleurs femelles ; cependant lorsqu'on trouve fructifiée une mousse dioi- que, on est sûr de rencontrer dans le voisinage des pieds mâles. La dissection des fleurs ne présente rien de particulier; elle se fait comme celle de l’involucre développé, dont il a été question plus haut. Ce qui cause de l'embarras, c’est la recherche des EMPLOI DES APPAREILS. 157 paraphyses, parfois très rares et très courtes, comme dans plu- sieurs espèces du genre Orthotrichum. Ces diverses dissections demandent, pour être réussies, quelque exercice et une certaine habilité, beaucoup de précision, de sû- reté dans les mouvements. Ï ne sera pas ici question des procédés plus délicats auxquels on doit recourir dans les recherches spéciales d’organographie et de physiologie : ce n’est pas le but de ce travail D'ailleurs ce ne serait pas un chapitre qu’il faudrait écrire sur ce sujet, mais un volume tout entier. On trouvera des renseignements utiles dans les divers ouvrages qui ont été publiés sur l'emploi du microscope : H. Schacht : Das Microscop und seine Anwendung insbe- sondere für Pflanzenanatomie, 3° Ed. Berlin, 9 f. Dalimier a donné une traduction française de cet ouvrage : Le microscope et son application spéciale à l'étude de lanatomie végétale. Paris, 1865. 8 fr. L. Dippel : Das Microscop und seine Anwendung ; 16 fr. H. Van Heurck : Le microscope, sa construction. 2° éd. Les traités de physique donnent aussi la théorie du micros- cope composé. 158 DEUXIÈME PARTIE. — DESCRIPTION DES ESPÈCES. TABLEAU SYNOPTIQUE DES FAILLES, DES TRIBUS ET DES GENRES. Cohortes : 4. GLOCARPES. Capsule s’ouvrant à la matu- rité par la chute d’un opercule, ou restant fermée jusqu’à la fin. 2. SCHISTOCARPES. Capsule s'ouvrant par l'écartement de 4—6 valves longitudinales, retenues au sommet (dans les espèces de nos contrées). 17e Cohorte : GOLOCARPES. Sous-cohortes : 1. STÉGOCARPES. Capsule s’ouvrant à la maturité par la chute d’un segment circulaire, ap- pelé opercule (très rarement l’opercule, bien que formé, est persistant et ne torhbe pas). 2. CLEISTOCARPES. Capsule dépourvue d’o- percule et ne s’ouvrant que par la destruction de ses parois, à la suite de déchirures irrégulières. 1" Sous-cohorte : STÉGOCARPES. Familles : 1. Hvpnacées. Fleurs femelles naissant latéralement sur la tige ou les rameaux; péristome ordinairement double, jamais nul dans les espèces de nos régions. 2. BryacÉEs. Fleurs femelles terminant la tige ou les rameaux au moment de leur apparition. Péristome double, simple ou nul. 1° Famille : Hypnacées. T Coiffe déchirée en long et déjetée latéralement. 1e Tribu : Hypmées. Capsule longuement pédicellée, assez rarement symétrique, plus souvent bombée, droite, inclinée ou arquée, jamais pendante, lisse ou faible- ment striée, munie d’un col presque nul ou peu TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 159 saillant. Péristome double, parfait : seize dents a]- longées, lancéolées-acuminées ; membrane interne toujours distincte, atteignant souvent la mi-hauteur des dents, plissée (16 plis), puis divisée en 16 la- nières carénées, séparées ou non par des cils. Par la sécheresse, les dents sont arquées-géniculées vers le milieu; elles présentent leur convexité en dehors, tandis que leur pointe se glisse entre les lanières du péristome interne. " Genre : Hypnum. Capsule asymétrique, bombée en des- sus ou arquée, oblique ou subhorizontale. Péristome très développée : dents externes lancéolées-acumi- nées, solides, lamelliferes; membrane interne attei- gnant le milieu des dents externes ; lanières lan- céolées-acuminées, entières, percées de trous ou bien ouvertes sur la carène ; 2—4 cils développés, noduleux ou même appendiculés; très rarement ils font défaut. Système végétatif variable. (Espèces 1—116.) 2e Genre : Myurella. Pédicelle lisse; capsule dressée ou ac- cidentellement inclinée par une légère courbure du pédicelle, symétrique, ovale-oblongue, petite. Oper- cule grand, convexe-conique, obtus ou subobtus. Pé- ristome très développé, comme dansle genre Hypoum. Tiges et rameaux dressés ou ascendants, fragiles à l'état sec, julacés. Feuilles très exactement Ymbri- quées, ovales-suborbiculaires, légèrement papilleu- ses. Les espèces de ce genre habitent les fissures des rochers dans les hautes montagnes. (E. 117.) 3° Genre : Leskea. Capsule symétrique, dressée, ovale- oblongue ou oblongue-subcylindrique. Péristome moins solide, plus fugace que dans le genre Hyp- num; membrane interne toujours AS ci mais v’atteignant pas la mi-hauteur des dents; lanières étroites, souvent imparfaites, rarement aussi longues que les dents externes; cils nuls, où peu nombreux et courts. Tiges ordinairement déprimées ou pro- combantes. (E. 118—1929.) 4° Genre : Homalia. Capsule symétrique, oblongue, dressée. Opercule surmonté d’un bec oblique. Péristome : dents lancéolées-linéaires, à peine lamellifères ; mem- brane interne atteignant le tiers des dents; lanières linéaires allongées ; cils presque nuls. Tige déprimée; feuilles aplanies- distiques, cultriformes ou lingu- lées, lisses. (E. 130.) 160 5° Genre Je Tribu: 6° Genre : 7e Genre : 8° Genre : 9e Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. Climacium. Capsule oblongue, symétrique, dres- sée, solide. Péristome solide; dents garnies de lamelles très rapprochées; membrane interne peu élevée; lanières lancéolées-linéaires, solides, al- longées, percées sur la carène d'ouvertures nom- breuses, qui finissent par devenir confluentes ; cils nuls ou rudimentaires. Coiffe descendant jusqu’à la base de la capsule. Tige stoloniforme à la base, puis dressée et simulant un arbre par sa ramification. (E. 187) /3/.) Neckérées. Capsule longuement pédicellée ou subsessile, symétrique, dressée ou inclinée par la courbure du pédicelle. Péristome peu développé, souvent fugace; dents géniculées-incurvées, à l’é- tat sec; membrane basilaire interne nulle ou rudi- mentaire , fugace; 16 lanières médiocres ou très grèles. Cylindrothecium. Péristome : membrane basilaire tout à fait nulle; lanières allongées atteignant la hauteur des dents externes. Coiffe grande descen- dant souvent jusqu’à la base de la capsule. Pédi- celle allongé, droit. Feuilles lisses (non ridées, ni papilleuses), énerves. (E. 132—134.) Neckera. Péristome : dents pâles, parfois per- cées le long de la ligne dorsale; membrane ba- silaire assez distincte, molle, peu élevée: lanières filiformes courtes ou rudimentaires. Coiffe petite ou médiocre. Pédicelle médiocre ou même presque nul. Tige déprimée ; feuilles aplanies-distiques subs- carieuses, souvent ridées-ondulées, énerves, ou munies de nervures faibles et courtes. (E. 135— 138.) Pterogonium. Péristome : dents pâles, molles, entières ; membrane interne très courte; lamières en forme de cils, courtes et fugaces. Pédicelle long et droit. Tiges et rameaux cylindriques julacés ; feuilles imbriquées en tous sens, formées de cellules courtes. (E. 139—140.) Anomodon. Pédicelle long et droit. Péristome : membrane basilaire très courte, comme nulle; laniè- res souvent fugaces, filiformes, irrégulières, n’attei- gnant pas la hauteur des dents. Plantes très stoloni- fères ; rameaux fructifères dressés ; feuilles opaques, d’un vert foncé, papilleuses, dressées- étalées vu ho- motropes. (E. TT) 141) 10° Genre : 11° Genre : 8e Tribu : 12° Genre : 4 Tribu : 13° Genre : 5° Tribu : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 161 Antitrichia. Pédicelle médiocre, souvent courbé- flexueux ; capsule par là même plus ou moins pen- chée. Péristome fugace; membrane basilaire nulle; 16 lanières filiformes souvent irrégulières, peu sta- bles. — Tige stolonifère; rameaux ascendants ou procombants; feuilles lâchement imbriquées en tous sens, jaunâtres, non papilleuses, nerviées. (E. 142.) Leucodon. Pédicelle dressé, ferme, assez long. Péristome simple ; dents päles, médiocres, entières, ou parfois ouvertes vers la base sur la ligne dorsale. Tige stoloniforme émettant de nombreux rameaux dressés, subeylindriques à l'état sec ; feuilles imbri- quées en tous sens, lisses, plissées, énerves. (E. 143.) Fabroniées. Pédicelle médiocre, droit. Capsule symétrique ovale ou oblongue. Péristome simple ou double; dents planes, dépourvues de lamelles, or- dinairement renversées à l’état sec, au nombre de 16 ou de 8, par association deux à deux; membrane basilaire interne nulle ou peu élevée, laciniée, ou 16 lanières en forme de cils filiformes. Tiges dépri- mées ; feuilles vertes, lisses, disposées en tous sens, énerves ou munies d’une nervure courte. Anacamptodon. Péristome : 16 dents renversées à l’état sec; 16 cils filiformes ; pas de membrane basi- laire. Feuilles entières, brièvement nerviées. (E. 144.) ++ Coiffe campanulée-conique. Ptérygophyllées. Capsule, péristome et pédi- celle comme dans le genre Hypnum. Plantes d’un tissu délicat, succulent ; feuilles aplanies, molles. Pterygophyllum. Coiffe brièvement laciniée à la base. Feuilles d’un beau vert délicat, énerves, en- lières. Plantes croissant sur la terre, dans les lieux humides. (E. 145.) Fontinalées. Capsule symétrique, subsessile (dans les espèces de nos régions) ou pédicellée. Péristome toujours double dans nos espèces; 16 11 162 TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. dents linéaires, allongées, lamelliferes ; 16 lanières internes filiformes ou réunies par des pièces trans- versales. Plantes flottant dans les eaux courantes. 14° Genre : Fontinalis. Capsule subsessile. Dents du péristome 6° Tribu : 15° Genre : pourpres ; lanières internes formant un cône élé- gamment treillissé. Feuilles concaves ou carénées. (E. 146—147.) Cryphéées. Capsule sessile ou subsessile. Oper- cule conique. Péristome nul, simple, double (dans l'espèce de nos contrées); lanières internes libres. Coiffe scabre ou velue à divers degrés. Plantes croissant sur les troncs d’arbres ou les rochers secs. Cryphæa. Péristome double; dents ponctuées au sommet ; membrane basilaire nulle : lanières linéai- res allongées, libres, pâles. Coiffe papilleuse au sommet. Fleurs femelles souvent nombreuses et uni- latérales. Tige rampante émettant des rameaux ascendants; feuilles étalées en tous sens, d’un vert jaunâtre. (E, 148.) 9e Famille : BRYACÉES. + Coiffe déchirée latéralement et déjetée oblique, à section transversale circulaire, jamais tétragone, même dans le jeune âge. I'° série renfermant les genres dont la plupart ou au moins quelques 1eeTrbu: espèces ont un péristome double. Mniées. Péristome doublé tres développé : 16 dents allongées, lancéolées-acuminées, lamellifères ; membrane basilaire interne carénée, atteignant et même dépassant la mi-hauteur des dents; 16 la- nières plus ou moins ouvertes sur la carène ; 1—4 cils. Capsule longuement exserte, ordinairement Sy- métrique, allongée clavi- piriforme, penchée ou pen- dante, lisse, plus rarement striée, oblongue bom- bée, simplement oblique ; le col est plus ou moins distinct , parfois aussi long que la capsule elle- D 16° Genre : 17e Genre : 18° Genre : 19° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 163 même. Tige dressée ou ascendante; feuilles d’un tissu délicat à grandes mailles hexagones, lisses, nerviées. Plantes croissant sur la terre ou les ro- chers. : Mnium. Très voisin du genre Bryum. Capsule symétrique, oblongue, lisse, tres inclinée ou pen- dante, munie d’un col peu distinct. Opercule con- vexe apiculé ou longirostre. Péristome interne brun- orangé; lanières percées ordinairement de grandes ouvertures ; 3—4 cils développés. Dans les espè- ces dioiques, les fleurs mâles sont discoïdes, les anthéridies très abondantes, les paraphyses très renflées. Système végétatif développé; innovations dressées ou procombantes stoloniformes naissant de la base des tiges. Feuilles grandes, ovales, oblon- gues, suborbiculaires, entières, ou fortement den- tées, souvent marginées. Plantes croissant dans les haies et les bois. (E. 149—160.) Bryum. Col de la capsule distinct, souvent allongé attenué. Péristome interne pâle, brun dans une seule espèce, adhérent en partie aux dents externes dans quelques cas, du reste développé ; cils nuls, simples, noduleux ou appendiculés. Opercule jamais Tongiros- tre. Capsule inclinée ou pendante, plus rarement oblique, lisse, régulière ou à peine arquée. Fleurs mâles gemmiformes, subdiscoïdes dans une seule espèce. Tiges innovant de la base ou au-dessous des fleurs; pas de stolons; feuilles plus souvent ovales ou lancéolées que suborbiculaires. Plantes de moindre taille, préférant, en général, les lieux dé- couverts. (E. 161—199.) Paludella. Capsule lisse, oblongue, légèrement bombée, munie d’un col atténué très distinct, pres- que dressée. Péristome : membrane interne attei- gnant à peine la mi-hauteur des dents; pas de cils. Fleurs mâles discoïdes. Tige simple, ascendante, innovant au-dessous des fleurs. Feuilles longuement décurrentes , carénées et recourbées, d’un tissu épais, papilleuses au sommet. (E. 200.) Aulacomnium. Capsule oblique ou nor symétrique ou un peu bombée, munie d’un col court, striée-cannelée à la maturité. Péristome très déve- loppé, comme dans le genre Mnium ou les Bryum parfaits. Tige innovant au-dessous des fleurs, ra- 164 9e Tribu : 20€ Genre 8° Tribu : 21° Genre : 4° Tribu : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. diculeuse. Feuilles oblongues ou lancéolées, formées de cellules à paroïsfermes, papilleuses. (E. 201-202.) Mééséées. Péristome double : dents courtes, larges et obtuses ; membrane interne peu élevée; 16 lanières molles dépassant de beaucoup les dents; cils nuls ou rudimentaires. Fleurs mâles subdiscoï- des dans les espèces dioïques. Tige radiculeuse in- novant au-dessous des fleurs. Feuilles nerviées, oblongues ou lancéolées, d’un tissu ferme. : Meesea. Pédicelle souvent tres long ; capsule in- clinée, oblique, ou obovée arquée, rétrécie à l’ori- fice, lisse, à la fin légèrement plissée, atténuée à la base en un long col droit. Plantes croissant dans les lieux marécageux ou dans les fissures des rochers humides. (E. 203—205.) Æimmiées. Péristome double : 16 dents lancéo- lées acuminées allongées, très finement ponctuées et plissées vers le sommet, infléchies brusquement presque à angle droit, un peu au-dessus du milieu, à l'état sec; membrane basilaire élevée, puis divisée uniformément en longs cils filiformes, flexueux, gar- nis de crochets, d’abord adhérents entre eux au sommet par groupes de 3—5, libres à la fin. Capsule symétrique ou très légèrement bombée, inclinée sub- horizontale, à la fin largement plissée ou presque lisse. Un col assez distinct, court. Fleurs mâles gem- miformes. Tiges dressées ou ascendantes, innovant au-dessous des fleurs; feuilles nerviées, d’un tissu ferme, lisse. Timmia. Caractères de la tribu. (E. 206—207.) Bartramiées. Péristome double {constamment dans les espèces de nos régions), parfois simple ou nul; 16 dents lancéolées acuminées, d’un rouge obs- cur;, membrane interne élevée; lanières compléte- ment ouvertes sur la carène et divisées en deux portions écartées au sommet; cils développés ou rudimentaires; capsule exserte ou cachée entre les feuilles, subglobuleuse, cannelée à l’état sec, obli- que; sporange beaucoup plus petit que la capsule. 29° Genre : 5e Fribu. : 93° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 165 Opercule petit. Tige innovant au-dessous des fleurs ; feuilles lancéolées acuminées, nerviées, d’un tissu ferme, papilleuses. Plantes croissant sur la terre dans les lieux humëes ou dans les fissures des ro- chers. Bartramia. (E. 208 -214.) Zygodontées. Péristome double, simple ou nul; dents 32, réunies et plus ou moins cohérentes, 2 à 2, ou 4 à 4, planes, formées de cellules rectan- gulaires, réfléchies par la sécheresse; péristome in- terne (quand :il existe) formé de 8 ou de 16 cils fili- formes, sans membrane basilaire distincte. Capsule exserte émergeant à peine, dressée, symétrique, striée à l’état sec; opercule surmonté d’un bec obli- que. Fleurs mâles gemmiformes. Tige dichotome; feuilles étroites, d’un tissu dense. Plantes croissant sur les troncs d’arbres et les rochers. Zygodon. Ce genre ressemble beaucoup au genre Orthotrichum ; il en diffère surtout par la coiffe, qui est fendue en long, lisse et glabre (E. 215—218.) II° Série, Péristome simple ou nul, jamais double. 6° Tribu : 24° Genre : 95e Genre : Polytrichées. Péristome : 32—64 dents courtes, incurvées, maintenant les bords d’une membrane supportée par la columelle et fermant l’orifice de la capsule ; celle-ci cylindrique ou prismatique, dressée ou oblique, longuement pédicellée. Coiffe denticu- lée, papilleuse au sommet ou recouverte de longs poils retombants jaunâtres feutrés. Plantes solides innovant de la base ; feuilles raides dentées aux bords, garnies en dessus de lamelles verticales. Fleurs mâles très souvent discoïdes. Polytrichum. Capsule prismatique, munie à la base d’un petit col subdiscoïde. Coiffe velue feutrée. (E. 219— 224.) Pogonatum. Capsule ovale ou subeylindrique, à section transversale circulaire, dépourvue de col à la base. Coiffe velue feutrée. (E. 225—228.) 166 96° Genre : 97° Genre : 7° Tribu : 98° Genre : 99° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. Oligotrichum. Capsule comme dans le genre Po- gonatum, un peu arquée ou bossue, oblique. Péris- tome peu solide et peu régulier. Coiffe presque nue, garnie seulement @e quelques poils isolés courts dressés et de papilles saillantes au sommet. (E. 229.) Atrichum. 32 dents au péristome. Capsule ovale ou cylindrique, à section transversale circulaire, dressée, ordinairement arquée. Opercule convexe surmonté d’un long bec. Sporange contigu aux pa- rois de la capsule et non plissé ou ailé comme dans les genres précédents. Coiffe nue, hérissée seule- ment au sommet de quelques papilles raides, épi- neuses. — Feuilles moins raides, garnies de lamelles peu nombreuses. (E. 230—232.) Ærichostomées. Péristome (jamais nul dans les espèces de nos régions) : membrane basilaire plus ou moins élevée, parfois tubiforme; 16 dents divi- sées jusqu’à la base en deux branches filiformes, ou en réalité 32 dents, d’un beau rouge ferrugineux ou brunâtre, très papilleuses, peu hygrométriques, dres- sées, souvent tordues en spirale. Capsule longue- ment pédicellée, ovale-oblongue ou subcylindrique, ordinairement dressée et lisse, parfois aussi médio- crement arquée ou striée; col peu saillant. Opercule conique. Coiffe glabre. Plantes molles; feuilles de forme variable, d’un tissu opaque; cellules petites carrées ou arrondies papilleuses; les basilaires plus grandes rectangulaires et hyalines. Barbula. Capsule lisse, symétrique ou peu cour- bée; col peu distinct. Membrane basilaire du péris- tome souvent très élevée, tubiforme; dents filiformes contournées, faisant 2—4 tours de spire. Feuilles ovales, oblongues ou lancéolées acuminées, fré- quemment surmontées d’un poil blanc, parfois char- gées de filaments en dessus. (E. 233—259.) Trichostomum. Capsule lisse, oblongue ou cylin- drique, droite ou légèrement courbée, dressée ou oblique; col presque nul. Péristome: membrane basilaire peu élevée; dents filiformes, dressées ou à peine contournées; les branches filiformes, voisi- nes, sont plus ou moins cohérentes, deux à deux aux nœuds d’articulation. (E. 260—269.) TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 167 30° Genre : Ceratodon. Capsule d’abord oblongue, un peu 8° Tribu : 31° Genre : 32 Genre : 9 Tribu : bombée, à la fin sillonnée et arquée, munie à la base d’un petit col goîtreux distinct. Dents du péristome allongées subulées, en partie cohérentes deux à deux aux nœuds inférieurs d’articulation. (E. 270.) Didymodontées. Capsule cachée entre les feuil- les ou exserte, symétrique, ovale, oblongue ou sub- cylindrique, dressée ou plus rarement un peu incli- née, lisse. Péristome nul ou composé de 16 dents linéaires, lisses ou finement papilleuses, formées, à leur tour. de deux branches entierement cohérentes ou en partie seulement, parfois encore irrégulières, incomplètes. Plantes voisines des Weisiées par le péristome, et des Trichostomées par le système végétatif. Didymodon. Péristome jamais nul, dents liné- néaires allongées, plus ou moins percées d’ouver- tures le long de la ligne médiane ou formées de deux branches en grande partie cohérentes. Capsule oblongue ou subcylindrique, dressée ou oblique. (E. 271—275.) Pottia. Capsule dressée, subglobuleuse, ovale ou oblongue; opercule obtus ou surmonté d'un bec. Dents du péristome médiocres, plus ou moins divi- sées, papilleuses, souvent courtes et tronquées, im- parfaites, ou même tout à fait nulles. Plantes très petites, annuelles ou bisannuelles, simples ou peu divisées; feuilles larges, concaves, obovées ou oblongues, molles, lisses ou papilleuses. (E. 276-283.) Dicranées. Capsule solide, symétrique ou un peu bossue, droite ou arquée, dressée ou penchée, lisse ou striée, garnie d’un col goîtreux ordinaire- ment court, plus rarement très allongé. Péristome jamais nul; 16 dents fermes, lamellifères, d'un beau rouge vif, libres jusqu’à la base, divisées jusque vers le milieu, plus rarement jusqu’au tiers inférieur, en deux branches subulées. Plantes vivaces d’un dévelop- pement très variable, petites ou très grandes ; feuilles d’un tissu ferme, rarement papilleuses, ordinaire- ment atténuées et longuement subulées, souvent homotropes ou crépues à l’état sec. 168 TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 1'e Sous-tribu : Dieranées vraies. Feuilles disposées 33° Genre : 84° Genre : 39° Genre : 36° Genre : autour de la tige en tous sens et formées d’une seule couche de cellules, à part la nervure. Dicranum. Capsule dressée ou arquée, lisse ou sillonnée , munie d’un col court; pédicelle toujours dressé; bords de la coiffe entiers et non frangés. (E. 284-309.) Campylopus. Capsule symétrique, ordinairement sillonnée, munie d’un col court, oblique ou pendante, à l’état humide par suite de la courbure du pédicelle. Coiffe ciliée sur le contour de sa base. Feuilles subu- lées, munies d’une large nervure. (E. 310—313.) Dicranodontium. Capsule molle, pâle, oblongue ou subcylindrique, sans col bien distinct, lisse, ré- gulière. Pédicelle arqué. Coiffe entière non frangée à la base. Dents du péristome divisées jusqu’au-des- sous du milieu ou même jusqu’à la base. Système végétatif du genre Campylopus. (E. 314—315.) Tremadoton. Pédicelle droit; capsule arquée, munie d’un très long col étroit, asymétrique, ter- miné brusquement. Dents du péristome divisées jusqu’au-dessous du milieu ou presque entières. Coiffe dépourvue de franges. Feuilles lancéolées acuminées. (E. 316.) 2 Sous-tribu : Leucobryées. Pédicelle droit; capsule arquée, à la fin cannelée, munie d’un col goîtreux, court; péristome comme dans le genre Dicranum. Plantes d’un vert glaucescent, à l'état humide, blan- châtres et fragiles à l’état sec; tissu des feuilles composé de grandes cellules subrectangulaires po- reuses, entre lesquelles courent d’autres cellules li- néaires canaliformes. 37° Genre : Leucobryum. Caractères de la sous-tribu. (E. 317.) 9° Sous-tribu : Fissidentées. Pédicelle droit. Capsule symétrique ou légèrement bombée, droite ou subho- rizontale, lisse. Dents du péristome solides, pour- pres, divisées jusqu’au milieu en deux branches subulées, infléchies brusquement à angle droit, à l’état sec. Coiffe tantôt ouverte latéralement, tantôt TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 169 conique lobulée à la base. Feuilles exactement apla- nies-distiques, prolongées sur le dos et au sommet en une longue lame foliacée, au milieu de laquelle la pervure se continue. 38° Genre : Fissidens, Caractères dela sous-tribu.(E. 318-324.) 10° Tribu : 392 Genre : 40° Genre : 11%Tribu : 41° Genre : 19e Tribu : Séligériées. Pédicelle dressé ou géniculé. Cap- sule exserte, subglobuleuse ou obovée, lisse, symé- trique, munie d'un petit col distinct. Péristome (dans les espèces de nos régions) : dents 16, larges, lancéolées, solides, lisses, dressées ou étalées par la sécheresse, orangées ou pour- pres. Tiges plus ou moins développées, souvent très courtes. Feuilles linéaires-subulées, dressées-étalées, nerviées, lisses, d’un tissu dense. Blindia. Pédicelle droit. Dents du péristome lan- céolées aiguës, plus ou moins divisées ou percées de trous vers le sommet, dressées à l’état sec. Plan- tes assez développées, plusieurs fois dichotomes, croissant sur les rochers siliceux humides. Feuilles munies à la base d’oreillettes formées de grandes cellules carrées orangées. (E. 325.) Seligeria. Pédicelle droit ou genouillé. Dents du du péristome courtes, entières ou peu divisées, re- courbées par la sécheresse, incurvées par l’humi- dité. Plantes ordinairement très petites, croissant presque toutes sur les rochers calcaires ombragés. Feuilles d’un tissu uniforme à la base. (E. 326—328.) Catoscopiées. Capsule exserte, très petite, sub- globuleuse, bombée, horizontale, lisse, à parois cor- nées épaisses. Opercule conique. Péristome : 16 dents courtes, infléchies, lancéolées aiguës ou tron- quées. Plantes grèles, dichotomes; feuilles lancéo- lées, acuminées, lisses. Catoscopium. (E. 329.) WWeisiées. Capsule subsessile ou exserte, portée sur un pédicelle droit, médiocre, ovale, oblongue ou subcylindrique, symétrique, dressée, lisse ou striée, munie d’un petit col. Opercule rarement per- 170 492 Genre : 43° Genre : 44° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. sistant. Péristome nul, rudimentaire ou formé de 16 dents linéaires ou lancéolées, plus ou moins di- visées irrégulièrement sur la ligne médiane. Plantes, en général, peu développées, grèêles, simples ou dichotomes, annuelles ou vivaces. Feuilles lancéo- liées ou linéaires, étroites, souvent crépues, con- tournées à l’état sec, formées à la base de cellules hyalines assez grandes et, vers le sommet, de cel- lules opaques, arrondies, ordinairement papilleuses. Weisia. Capsule dressée, symétrique, ovale, oblon- gue ou subcylindrique, lisse ou striée, exserte. Un péristome plus ou moins parfait. (E. 330—338.) Gymnostomum. Capsule régulière dressée, ex- serte, lisse, oblongue ou obovée, dépourvue de pé- ristome ; l’orifice en est même souvent fermé plus ou moins complétement par une membrane. (Espè- ces 339—344.) Systegium. Capsule cachée entre les feuilles ou à peine exserte, ovale ou oblongue. Opercule persis- tant. Plantes petites, souvent annuelles. (Espèces 345-—346.) ++ Coiffe conique ou campanulée, symétrique, entière, ciliée, Jre Série. ou lobée à la base. Groupes renfermant au moins quelques espèces muvies d’un péristome double. 18° Tribu: Emealyptées. Coiffe très grande, subcylindrique, descendant jusqu’au-dessous de la capsule, glabre, lisse, terminée par un long bec styliforme. Capsule cylindrique, dressée, symétrique, exserte. Péris- tome nul, simple ou double; vaginule garnie d’une collerette. Plantes dichotomes, dressées; feuilles lancéolées-lingulées, opaques, papilleuses. 45° Genre : Encalypta. Caractères de la tribu. (E. 347-353.) 14° Tribu : Grthotrichées. Coiffe conique ou campanulée, médiocre, plissée en long, souvent lobulée à la base, glabre ou garnie de poils dressés. Pédicelle droit, 46° Genre : 15° Tribu : 47° Genre : 48 Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 171 médiocre ou très court. Capsule cachée entre les feuilles ou brièvement exserte, régulière, ovale, oblongue on obovée, striée ou lisse, munie d’un col plus ou moins allongé. Pas d’anneau. Péristome nul, simple ou double : 32 dents plus ou moins com- plétement cohérentes deux à deux ou quatre à qua- tre, d’où, en réalité, 8 ou 16 dents planes, renver- sées à l’état sec; 8—16 cils au péristome interne quand il existe. Plantes dressées ou décombantes, formant des coussinets denses sur les troncs d’ar- bres et les rochers; feuilles lancéolées ou oblongues, entières, nerviées, opaques, papilleuses, souvent contournées, crépues ou dressées, imbriquées à l’état sec. Orthotrichum. Caractères de la tribu. (E.354-3884.) Buxbhaumiées, Capsule dressée, subsessile ou brièvement pédicellée, relativement très grande, ovale, aplanie en dessus, insérée obliquement sur son support. Opercule petit, conique. Sporange beaucoup plus petit. Péristome externe rudimen- taire ou formé de plusieurs séries de dents courtes ; l’interne constitué par une membrane conique plis- see. Tiges extrêmement courtes ; feuilles vertes, li- gulées ou très réduites. Plantes singulières. Diphyscium. Capsule subsessile. Péristome ex- terne rudimentaire. Feuilles caulinaires vertes; feuil- les de l’involucre femelle ovales-lancéolées, dentées, laciniées au sommet, entourant la capsule. (E. 385.) Buxbaumia. Capsule exserte, oblique, déprimée en dessus. Dents du péristome externe développées. Feuilles visibles seulement dans le premier âge de la plante bientôt envahies par les radicules; pas de feuilles involuerales. (E. 386—387.) IT° Série, Péristome simple ou nul, jamais double. 16° Tribu : Splachnées. Coiffe ordinairement petite, lisse et slabre, jamais déjetée obliquement, mais plus ou moins fendue sur le côté, parfois contractée à la base. Capsule exserte, dressée, munie d’une apo- physe très développée, allongée, défluente ou ren- 172 49 Genre : 50° Genre : 17° Tribu : 51° Genre : 18° Tribu : 59° Genre : 53° Genre : 19° Tribu : 94° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. flée. Columelle ordinairement saïlllante au-dessus de l'orifice de la capsule. 16—832 dents lancéolées-li- néaires, se roulant en dehors, par la sécheresse, dans plusieurs espèces. Plantes d’une texture molle, dé- licate, vivant de préférence dans les päturages éle- vés sur le fumier décomposé. Splachnum. Coiffe non rétrécie à la base. Apo- physe plus grande que la capsule, affectant parfois des formes très bizarres. 82 dents au péristome, co- hérentes deux à deux, ou 16 en réalité. (E. 388-389.) Tayloria. Coiïffe contractée à la base. Apophyse défluente, à la fin plus petite que la capsule, de même teinte, Dents du péristome, 16, entières ou bifides. (E. 390—391.) Schistostégées. Coiffe très petite, conique. Cap- sule pédicellée, dressée, globuleuse, très petite, à orifice nu. Opercule en forme de calotte sphérique. Feuilles distiques, cohérentes entre elles par la dé- currence de leur base. Plantes délicates, très grèles, croissant sur les rochers dans les cavernes. Schistostega. Caractères de la tribu. (E. 392.) Tétraphidées. Coiffe plissée, glabre, souvent laciniée à la base, et parfois plus d'un côté que de l’autre. Capsule exserte dressée, régulière. Péris- tome : 4 dents épaisses, dressées, persistantes. Tetraphis. Capsule cylindrique, molle ; dents al- longées. Une tige développée, garnie de feuilles. (E. 393.) Tetrodontium. Capsule épaisse, oblongue, brune; dents courtes; tige extrêmement courte. (E. 394.) Ptychomitriées. Coiffe plissée, glabre. Capsule longuement exserte, dressée. symétrique, lisse, ovale ou oblongue. Péristome : 16 dents lancéo- lées allongées, entières ou divisées en deux bran- ches subulées. Système végétatif développé. Ptychomitrium. Dents du péristome divisées au 20 Tribu : 55° Genre : 21° Tribu : 56° Genre : 57° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 173 sommet en deux branches subulées. Plantes inno- vant à la base ; feuilles crépues à l’état sec. (E. 395.) Cinelidotées. Coiffe lisse, glabre, médiocre, par- fois ouverte latéralement. Capsule exserte ou cachée entre les feuilles, oblongue, symétrique, lisse ou lé- gerement plissée à la fin. Péristome rudimentaire ou commençant par une membrane treillissée, surmon- tée de dents filiformes, nombreuses, dressées. Plantes développées, flottant dans les eaux des ter- rains calcaires. Feuilles opaques, nerviées. Fleurs terminant parfois des rameaux courts, en sorte que la plante semble pleurocarpe. Cinclidotus. (E. 396—398.) Grimmiées. Coiffe conique, souvent lobulée à la base, rarement fendue d’un côté et oblique, non plissée, petite. Capsule sessile ou exserte, portée sur un pédicelle droit ou arqué, globuleuse, ovale ou subcylindrique, sans col notable, symétrique, lisse ou sillonnée. Péristome rarement nul, formé de 16 dents lancéolées, allongées, rouges, hygrométri- ques, papilleuses, entières ou divisées en deux bran- ches subulées. Plantes souvent très développées ; feuilles souvent terminées par un poil blanc, ner- viées, rarement énerves, souvent formées de cellu- les linéaires à contours très sinueux; elles se ren- versent brusquement lorsqu'on les humecte après leur dessication. Rhacomitrium. Coiffe toujours conique, lobulée à la base, souvent papilleuse au sommet, longirostre. Pédicelle droit. Capsule exserte, dressée, lisse, ovale ou oblongue. Opercule longirosire. Dents du péristome ordinairement divisées en deux branches subulées. Plantes développées; feuilles nerviées. Fleurs dioïques. (E. 399—407.) : Grimmia. Coiffe conique, lobulée à la base, parfois déjetée oblique. Capsule subsessile ou exserte, dressée où inclinée par la courbure du pédicelle, lisse. ou sillonnée, subglobuleuse ou ovale-oblongue. Oper- cule obtus ou longirostre. Dents du péristome pres- que entières, percées de trous ou divisées en deux 174 58° Genre : 59€ Genre : 60€ Genre : 61° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. branches, étalées ou dressées à l’état sec. Plantes formant ordinairement de petits coussinets denses sur les pierres et les rochers, plus rarement robus- tes et formant des touffes lâches, innovant à la base ou au-dessous des fleurs. (E. 408—426.) Campylostelium. Coiffe conique, lobulée à la base. Pédicelle long, géniculé. Capsule subeylindrique, lisse. Opercule longirostre droit. Péristome : 16 dents naissant d’une membrane distincte, divisées jus- qu’au-dessous du milieu en deux branches subulées. Tiges très courtes (1—3 mill.), ne formant pas de coussinets. Feuilles linéaires, crépues à l’état sec. Plantes croissant sur les rochers siliceux ombragés. (E. 427.) Brachyodus. Coiffe conique, lobulée à la base, parfois plus ouverte d’un côté. Pédicelle dressé ou légèrement courbé, pâle. Capsule dressée, ovale ou oblongue, à la fin striée. Opercule longirostre. Pé- ristome : 16 dents pâles, courtes, tronquées. Plan- tes très petites (1—3 millim.). Feuilles linéaires, crépues. Habitant les rochers siliceux, frais, désa- grégés. (E. 428.) Hedwigia. Coiffe conique. Capsule sessile, globu- leuse, lisse. Péristome nul. Opercule obtus. Tige développée; feuilles ovales, énerves, hyalines au sommet. Plantes dépourvues de stolons, croissant sur les rochers siliceux, secs. (E. 429.) Hedwigidium. Differe du genre précédent surtout par ses tiges stoloniferes, ses feuilles vertes au som- met et sa capsule exserte. (E. 430.) +++ Coiffe prismatique-tétragone dans le jeune âge, à la fin renflée-vésiculeuse, déchirée latéralement, ou simplement lobulée à la base. 22 Tribu : Fumariées. Capsule plus ou moins longuement pédicellée, globuleuse ou obovée, munie d’un col distinct, lisse ou cannelée, bombée ou symétrique. Opercule convexe. Péristome nul, simple ou double. Sporange ordinairement plus petit que la capsule. Fleurs mâles discoïdes, paraphyses renflées. Plantes annuelles, vivant sur la terre, dans les lieux frais; feuilles obovées-acuminées, d’une structure délicate, à grandes mailles hexagones. TE 4 62° Genre : 63° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 175 Funaria. Coiffe à la fin vésiculeuse, déchirée latéralement et oblique. Pédicelle allongé, flexueux. Capsule lisse ou cannelée, obovée-pyriforme, munie d’un col atténué, bombée, à la fin plus ou moins ar- quée. Péristome double. (E. 431—433.) Physcomitrium. Coiffe lobulée à la base ou dé- jetée oblique. Capsule symétrique, portée sur un pédicelle médiocre, droit ou légèrement géniculé. Péristome nul ou rudimentaire dans les espèces de notre circonscription. (E. 434—437.) 2e Sous-cohorte : CLEISTOCARPES. Les plantes de ce groupe sont, en général, très exiguës ; leurs dimensions restent comprises entre 172—41 et 5—10 mill.; elles croissent isolées ou groupées sur la terre humide des fos- sés, des champs ou des prairies. 64° Genre : 65° Genre : 8° Famille : PHASCACÉES. Pédicelle court; coiffe campanulée, conique, ou fendue et déjetée latéralement; capsule brièvement exserte ou cachée dans l’involucre, globuleuse, ovale ou oblongue, obtuse, apiculée ou acuminée, munie ou dépourvue d’une columelle et d’un sporange ; spores, en général, nombreuses, arrondies, ordinairement papilleuses. Bruchia. Fleurs monoïques; vaginule cylindri- que ; pédicelle droit; capsule exserte terminée par un long bèc, munie à la base d’un col très distinct ; sporange plus petit que la capsule: columelle per- sistant longtemps, développée; spores petites, nom- breuses. Plantes formant de petits gazons; tiges in- novant à la base; feuilles nerviées. (E. 438.) Phascum. Fleurs monoïques ou synoïques. Cap- sule globuleuse obtuse, ou ovale apiculée, portée sur un pédicelle droit ou arqué, cachée dans l’invo- lucre, ou plus rarement exserte, dépourvue de col, munie d’une columelle et d'un sporange adhérant complétement ou en partie à la paroi interne. Coiffe petite, souvent fendue latéralement ; spores petites, nombreuses. Tige simple ou ramifiée, annuelle ou se renouvelant par des innovations basilaires. Plantes très petites, vivant isolées, gemmiformes ou plus 176 TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. grandes et formant des gazons. Prothalle fugace. (E. 439—449.) 66° Genre : Physcomitrella. Fleurs monoïques; capsule sub- 67° Genre : 68: Cense = 692 Genre : globuleuse, molle, dépourvue de col et de sporange, munie d’une columelle 6 épaisse à la fin résorbée, ca- chée dans l’involucre ou à peine exserte. Coiffe cam- panulée, renflée à la base. Tige simple atteignant 1—92 mill. Feuilles ovales, molles. Prothalle fugace. (E. 450.) Ephemerum. Fleurs plus ou moins complétement dioïques. Capsule subglobuleuse, ordinairement ca- chée dans l’involucre, subsessile, dépourvue de spo- range et de columelle. Coiffe petite, entière, laci- niée ou fendue d’un côté; spores assez grandes, peu nombreuses, papilleuses. Tige très courte, an- nuelle. Prothalle persistant et formant un feutre confervoïde. (E. 451—453.) 4° Famille : ARCHIDIACÉES. Capsule sessile, globuleuse, obtuse, à parois min- ces, mais tenaces, dépourvue de sporange et de co- lumelle; vaginule presque nulle; coiffe déchirée irrégulièrement à la base; spores relativement très grandes, peu nombreuses (10-20), polyédriques, lisses, renfermées jusqu’à la fin dans la cellule pri- mitive. Tige innovant au-dessous des fleurs, à la fin divisée et déprimée, radiculeuse; feuilles lancéolées et subulées, nerviées. Pas de prothalle radiculaire. Archidium. (E. 454.) 9e Cohorte : SCHISTOCARPES. 5° Famille : ANDRÉÉACÉES. Andreæa. Capsule munie d’une columelle, d’a- bord sessile, puis exserte, s’ouvrant à la maturité par l'écartement de 4—6 valves retenues au sommet, sans qu'il y ait d’opercule. Coiffe conique, fugace. Tiges courtes; feuilles lancéolées, opaques, papilleuses. Plantes vivaces, brunes ou noires, formant de petits coussinets sur les rochers siliceux. (E. 455—456.) 1'e Cohorte : OLOCARPES,. (Sect. I. Olocarpi Brid. Bryol. univ. t. I, p. 1.) Capsule s’ouvrant, à la maturité, par la chute d’un opercule; ou restant fermée jusqu’à la fin. 1" Sous-cohorte : STÉGOCARPES. (Classis III. Stegocarpi C. Müll. Syn. t. I, p. 37.) Capsule s’ouvrant, à la maturité, par la chute d’un opercule ; très rarement l’ opercule , d’ailleurs bien formé, est persistant. 1" Famille : HypNacées. (Subtribus II. Hypnaceæ C. Müll, Syn. t. Il, p. 186. Mutatis caract.) Fleurs femelles naissant latéralement sur la tige et les ra- meaux; péristome ordinairement double et très “parfait ; très rarement simple, jamais nul dans les espèces de nos régions. T Coiffe déchirée en long et déjetée latéralement. 1e Tribu : Hypnées. (Hypneæ Schimp Syn. Mutatis caract.) Capsule longuement pédicellée, assez rarement symétrique, plus souvent bombée , droite, inclinée ou arquée, jamais pen- dante, lisse ou faiblement str ice, munie d’un col presque nul ou peu saillant. Péristome double, parfait : 16 dents allongées, lancéo- lées-acuminées; membrane interne toujours distincte, atteignant souvent la mi-hauteur des dents, plissée (16 plis), puis divisée en 16 lanières carénées, séparées ou non par des cils. Par la sé- 12 178 1% GENRE : HYPNUM. cheresse, les dents du péristome s’étalent et deviennent rayon- nantes, ou restent arquées, géniculées, conniventes, de manière à se croiser par la pointe entre les lanières du péristome in- terne. 1% Genre : Hypnum Linn. Hedw. Capsule asymétrique, bombée ou arquée, oblique ou subho- rizontale. Péristome très développé : dents solides, lamellifères ; membrane interne atteignant la mi-hauteur des dents ; lanières lancéolées-acuminées, entières ou percées de trous, ou plus ou moins ouvertes sur la carène ; 2—4 cils développés, noduleux ou appendiculés, très rarement nuls. Système végétatif tres va- riable, — Nous reprenons ici l’ancien genre Jypnum des au- teurs, jusqu’à M. Schimper : il comprend les genres Hyloco- mium, Hypnum, Amblystegium, Plagiothecium, Eurhynchium, Rhynchostegium, Thamnium, Hyocomium, Scleropodium, Brachythecium, Camptothecium, Ptychodium, Thuidium, Heterocladium et Thuidium du Synopsis de M. Schimper. Sect. |. Plantes à feuilles lisses (1), réfléchissant la lumière lorsqu’on les regarde obliquement ; reflets d’un vert souvent jaunâtre. Cellules des feuilles allongées linéaires ou rhom- bées aiguës étroites, plus rarement tronquées. (E. 1—107.) 1° Série. Capsule courte, renflée, bombée, médiocrement arquée ou portée sur un pédicelle. rude, papilleux, oa encore munie d’un opercule longirostre. Les feuilles sont disposées d’une manière uniforme autour de la tige et des rameaux ; elles sont aiguës ou acuminées, presque jamais obtuses-arrondies (2) au sommet ; elles ne sont ni aplanies-distiques, ni homotropes, ou seulement vers l'extrémité des rameaux et encore d’une manière peu nette. (Genres : Hylocomium, Thamnmium, Ptychodium, Brachytecium , Camptothecium, Scleropodium, Eurhynchium, Hyocomium, Rhynchos- tegium Schimp.) (E. 1—46 ) A. Pédicelle lisse. (E. 1—°5.) +. Opercule simplement aigu ou apiculé. (E. 1—12.) o. Pas de nervure, ou deux nervures minces aux feuilles. Fleurs dioiques. (E. 1—5.) a. Pas de feuilles accessoires. (E 41—53.) (£) Le H. triquetrum a des feuilles papilleuses; mais ses autres carac- tères le font ranger dans ce premier groupe et ne permettent pas de confusion. (2) Elles sont obtuses dans une variété du Hypnum murale, carac- térisé d’ailleurs, pour cette série, par la capsule bombée, courte, l’oper- cule longirostre. 1. HYPNUM TRIQUETRUM. 179 1. Hypnum triquetrum Linn. Sp. pl.; Slirp. vog.-rhen. n° 235. Hylocomium triquetrum. Bryol. eur. tab. 491. Tige très robuste (long. 15—920 centim.), décombante et dé- nudée à la base; du reste, dressée, raide, rougeûtre, sans radi- cules, émettant en tous sens des rameaux simples, inégalement distribués, divariqués, souvent arqués en dehors, ordinairement atténués, l'extrémité de la tige demeurant obluse; parfois elle se divise en deux ou trois grandes branches ramifiées, comme il vient d’être dit. Gazons “lâches, étendus, d’un vert jaunâtre, décolorés à l'intérieur. Feuilles caulinaires scarieuses, large- ment ovales-deltoïdes, auriculées à la base (oreillettes rappro- chées de la tige), assez longuement rétrécies-acuminées, très élalées en lous sens ou diversement courbées, parfois légèrement homotropes, ou à demi-tardues, munies de deux nervures très minces, et dont l’une s’avance jusqu'aux 874, et de 3—4 plis peu profonds, ondulées aux bords et denticulées en scie sur tout le contour, finement papilleuses sur le dos dans le tiers supérieur. Long. 5—5 172 millim., larg. 3. Les feuilles supé- rieures des rameaux beaucoup plus petites, lancéolées-oblongues, acuminées, binerviées, sans plis, papilleuses ; long. 1—2 millim., larg. 172— 374. Tissu ferme. Cellules basilaires grandes, oblon- gues; les moyennes linéaires, flexueuses, obtuses, 8—10 fois aussi longues que larges; celles du sommet oblongues, atté- nuées, faisant saillie au dehors par leur extrémité. Fleurs femelles sur la tige, peu nombreuses; rameau floral à la fin très allongé (5-6 millim.), radicant ; folioles très nombreuses (environ 25) ; les infimes ovales, obtuses, énerves ; les moyennes oblongues, à demi engainantes, brièvement binerviées, subite- ment contractées en un long acumen filiforme divariqué; les in- times énerves; archégones 15—30, allongés; paraphyses fili- formes, un peu plus longues, nombreuses. Vaginule allongée, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé ou flexueux, pourpre, tordu vers la gauche; long. 25—530 millim. Capsule horizontale, oblongue-bombée, légèrement arquée à la fin, d’un brun foncé et striée, munie d’un col peu distinct; long. 2 12— 3, diam. transv. 1—1 172 millim. Opercule conique-élevé aigu ou apiculé. Anneau tombant par fragments, formé de cellules co- lorées, oblongues. Péristome : dents pourpres, larges, feston- nées aux bords, fortement lamellifères à la face interne; mem- brane interne jaune-orangée, élevée ; lanières larges, percées de grandes ouvertures arrondies, confluentes sur la carène; 2—4 cils noduleux ou même apendiculés. Spores assez grandes, vertes. Fleurs mâles petites ; folioles de l'involucre nombreuses, imbriquées, ovales, brièvement et finement acuminées, énerves, ou brièvement binerviées; les intimes éneryes; l’açumen est 180 1% GENRE : HYPNUM. très étalé, arqué ; 10—15 anthéridies courtes, renflées; para- physes filiformes, assez nombreuses.— Mat. février-mars. Assez rarement fertile. Sur la terre, haies, broussailles, forêts. CC. partout. 2. Hypnum loreum Linn. Spec. pl.; Stirp. v.-rhen. n° 939. Hylocomium loreum Bryol. eur. t. 490; Billot, exsice. n° 3294; Schultz, FI. Gall. et Germ. exsicc. n° 1584. Tige robuste, ligneuse, allongée (environ 20 centim.), ne se dénudant pas, et sans radicules à la base, flexueuse, décom- bante ou ascendante, divisée en 2—38 grandes branches, dont chacune est irrégulièrement pennée; rameaux simples, iné- gaux, rapprochés ou très écartés, ordinairement arqués, atte- nués, et se fixant par de longues radicules lorsqu'ils se trou- vent en contact avec le sol. Plante formant de vastes tapis enlacés, peu denses, d’un vert jaunâtre terne. Feuilles cauli- naires largement ovales- -COncaves, étroitement imbriquées, mu- nies de 6—7 plis à la base, puis rapidement contractées, lan- céolées, longuement et très finement acuminées, canaliculées tubuleuses, étalées flexueuses en tous sens, ou ldchement ho- motropes, superficiellement dentées sur tout le contour. Des traces à peine sensibles de deux nervures très courtes. Lon- gueur 3 172—4 millim., largeur 1 172—1 374. Tissu ferme. Cellules uniformes, étroitement linéaires flexueuses, obtuses, renfermant des grains nets de chlorophylle, disposés en une seule série, 10—15 fois aussi longues que larges. Fleurs fe- melles naissant sur la tige principale : rameau floral allongé; folioles inférieures ovales lancéolées médiocrement acuminées, divariquées ; les moyennes et les supérieures oblongues, presque engainantes, puis longuement et finement acuminées étalées, hyalines, superficiellement denticulées au sommet; toutes éner- ves; 8—-10 archégones; paraphyses filiformes, grêles, allon- gées, très nombreuses. Vaginule oblongue, peu saillante, char- gée des débris de la fleur. Pédicelle ‘dressé, pourpre, tordu à gauche; long. 20—40 miliim. Capsule subglobuleuse, forte- ment bombée, horizontale, sans col notable, à la fin légèrement siriée, d’un brun rougeätre foncé. Orifice largement ouvert; long. 2 millim., diam. 1 172. Opercule élevé, convexe, arrondi, brièvement apiculé. Anneau étroit, brun. Péristome comme dans l'espèce précédente, dents presque lisses aux bords, garnies de lamelles très peu saillantes, brunes à la base, hyalines au som- met; cils 3, développés, appendiculés. Spores petites d’un vert pâle. Fleurs mâles extrèmement nombreuses, subglobuleuses; folioles largement ovales, suborbiculaires, imbriquées, éner- 3. HYPNUM SQUARROSUM. 181 ves, brusquement acuminées; acumen fin, très étalé; anthéri- dies oblongues médiocres, assez longuement pédiculées, 10—20; _paraphyses filiformes, nombreuses, atteignant la hauteur des an- théridies. — Mat. mars-avril. Ordinairement fertile. CC. dans les forêts des Hautes et des Basses-Vosges, à toutes les altitudes , sur les terrains siliceux; dans les Faucilles et la forêt de Serre. Lesquereux l'indique comme assez commun dans le Jura, où il nous a paru rare. Il évite les terrains calcaires. 3. Hypnum squarrosum Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 233. Hylocomium squarrosum Bryol. eur. t. 4992. Tige ligneuse, brune (long. 10—15 centim.), plus grêle et moins raide que dans les espèces précédentes, dénudée et couchée à la base, non radiculeuse, puis ascendante flexrueuse, divisée ordinairement en 2—3 branches, garnies de rameaux assez nombreux, simples ou ramuleux, disposés sans ordre, étalés ou divergents, ordinairement diversement courbés, at- ténués; le sommet des branches principales obtus étoilé. Plante formant de vastes gazons lâches, mous, d’un vert jaunâtre terne. Feuilles caulinaires largement ovales, imbriquées par leur base, puis rapidement contractées, lancéolées-linéaires, finement acuminées, canaliculées, arquées en dehors en tous sens, superficiellement denticulées, munies d’une nervure bi- furquée dès la base, et dont les branches très minces n’at- teignent pas le milieu ; bords droits. Long. 3 millim., larg. 1 194. Tissu ferme, scarieux. Cellules basilaires distinctes, allant des bords vers la nervure, hexagones ou imparfaitement reetangu- laires, d’un brun ferrugineux, 2—3 fois aussi longues que larges ; les autres linéaires, légerement flexueuses, atlénuées aux ex- trémités, reufermant une seule série de grains de chlorophylle, 8—10 fois aussi longues que larges, les supérieures un peu plus courtes. Les folioles supérieures des rameaux grèles, plus pe- tites, oblongues, puis linéaires-acuminées, rapprochées de l’axe. Fleurs femelles, sur la tige, nombreuses, oblongues-allongées ; folioles externes ovales-oblongues, imbriquées, puis rétrécies et arquées en dehors ; les moyennes et les supérieures oblongues- allongées, terminées par un acumen filiforme, finement denticu- lées, binerviées, plus rarement énerves, hyalines, dressées, à demi engainantes, puis étalées par le sommet; archégones 4—6 ; paraphyses à peine plus longues, peu nombreuses, filiformes. Vaginule subcylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédi- celle pourpre, tordu à gauche; long. 25—35 millim., dressé ou flexueux. Capsule horizontale, brièvement ovale, fortement bombée, sans col notable, d’un brun jaunâtre, lisse; long. 2— 182 Ho 1" GENRE : HYPNUM. 9 192 millim., diam. { 172 millim. Opercule assez petit, conique, élevé, aigu. Anneau étroit, composé de cellules épaisses, brunes. Péristome petit, élégant : dents lancéolées-linéaires, brunes; membrane interne relativement peu élevée; lanières larges, percées sur la carène de grandes ouvertures arrondies ; cils 2—3 fortement noduleux, plus ou moîns cohérents. Fleurs mâles ovales; folioles externes et moyennes ovales, imbriquées, acuminées, brièvement binerviées; les intimes énerves > anthé- ridies oblongues; paraphyses un peu plus longues, filiformes. — Mat. mars-avril. Rarement fertile. CC. partout, dans les prés stériles, près des haies, des murs et des bois. — Milde (Bryol. siles. p. 344) indique, en Silésie, en Thu- ringe et dans le Fichtelgebirge, le Æ. subpinnatum Lindb. voisin des H. squarrosum et triquetrum, mais distinct du premier par sa tige plus robuste, plus raide, assez régulièrement pennée; par ses feuilles plissées, plus fortement dentées vers l'extrémité, par les cils du péristome inte:ne longuement appendiculés ; et du second, par sa tige atténuée, ses feuilles lisses, plus longuement rétrécies, plus allongées. A rechercher dans nos hautes montagnes des Vosges et du Jura. b. Des feuilles accessoires, (E. 4-5.) 4. Hypnum brevirostrum Ehrh. Muse. exsicc. n° 85; Stirp. n° 493 ; Hyloccmium brivostre Bryol. eur. 1. 493. Tige raide, ligneuse, brune, se dénudant, sans radicules à la base, allongée, arquée procombante, divisée en 2—38 bran- ches, également procombantes ou redressées, pennées, rare- ment bipennées; rameaux plus ou moins longuement atténués, arqués, ou diversement élalés, rapprochés, parfois comme fas- ciculés; les extrémités retombantes des branches principales vont se fixer au sol par des paquets de radicules pourpres; long. de la tige 10—90 centim. Plante vivant isolée, ou for- mant des touffes élevées, raïdes, peu étendues, d’un vert jaunâtre. Feuilles caulinaires scarieuses, très largement ovales, munies de grandes oreillettes rapprochées de la tige, rapidement contractées, finement acuminées et canaliculées au sommet, un peu concaves, du reste très étalées sur les parties dressées, légèrement homotropes sur les parties horizontales, fortement plissées, surtout à l’état sec (8—10 plis), munies de deux ner- vures très faibles, n’alteignant que le tiers ou à peine le mi- lieu, finement denticulées ; dents plus saillantes à partir du tiers inférieur; long. 3 millim., larg. 2 millim. Tissu presque uniforme. Les cellules basilaires sur une bande étroite un peu plus grandes, oblongues, sinueuses, rougeâtres ; 4—6 fois aussi longues que larges; les autres linéaires flexueuses, un peu ré- trécies, obtuses aux extrémités, 4—8 fois aussi longues que et 4. HYPNUM BREVIROSTRUM. 183 larges, renfermant des grains nets de chlorophylle. Les feuilles extrêmes des rameaux sont dressées, beaucoup plus petites, moins plissées. Dans l'intervalle des feuilles principales, la tige est garnie d’un feutre de filaments ramifiés et entrecroi- sés courts. Ce sont les feuilles accessoires. Fleurs femelles nais- sant en grand nombre sur la tige et les rameaux; rameau floral médiocre ; 15—16 folioles ; les externes ovales, brièvement acu- minées ou même obtuses, énerves; les moyennes et les supé- rieures ovales-oblongues, à la fin allongées, à demi engaînantes, longuement linéaires-acuminées, fortement dentées, très éta- lées, divariquées par la partie supérieure, munies de deux ner- vures très gréles; les intimes énerves; 8 — 15 archégones; paraphyses plus longues, nombreuses, filiformes, très grèles. Vaginule cylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, dressé, lisse, tordu à gauche inférieurement et à droite au sommet; long. 15—25 millim. Capsule horizontale, ovale- oblongue, bombée, à la fin légèrement arquée et striée, sans col bien notable, d’un brun clair; long. 2 172 millim., diam. 1 172. Opercule convexe, conique aigu, ou plus souvent muni d’un bec distinct médiocre. Un anneau étroit, brun, assez tenace. Péristome élevé, d’un brun jaunûâtre clair; dents étroites, lancéolées-acuminées, marginées, à lamelles peu sail- lantes; membrane interne fortement carénée; lanières assez étroites, longuement acuminées-subulées, percées sur la carène d'ouvertures arrondies ou oblongques, distinctes ou confluentes ; cils 1—3, grêles, souvent imparfaits. Spores petites. Fleurs mâles nombreuses, ovales; folioles nombreuses (15 environ); les externes orbiculaires énerves et entières ; les moyennes ovales-acuminées, nerviées et dentées comme les feuilles cauli- naires; les intimes brièvement acuminées ou subobtuses, en- tières, presque énerves ; 10—15 anthéridies oblongues, grandes ; paraphyses plus longues, filiformes, très nombreuses; leurs derniers articles longs et atténués. Sur les rochers ombragés, cette plante est souvent plus trapue; les rameaux plus fasci- culés, moins allongés, moins atténués, moins radicants; les ets d’un vert plus foncé. — Mat. mars-avril. Rarement ertile. Peu commun; çà et là dans les lieux escarpés et ombragés, sur les rochers et au pied des arbres, en particulier dans le voisinage des cascades, Schlosswald, près de Münster (Blind), Retournemer (B.), cas- cade de Miraumont, près Remiremont (B.), du Bouchot (Pierrat), Deux- Ponts et Dahn (Bruch et Gümbel), Sarrebrück (Winter), environs de Nancy (Godron), forêt de Serre (B.). Le D" Mougeot indique cette espèce comme assez répandue Lesquereux ne la signale pas dans le Jura. — RR: dans le centre de la France (Lamy), Haute-Savoie (Puget), Savoie (Paris), Isère (Ravaud), etc. 184 1" GENRE : HYPNUM. 5. Hypnum umbratum Ehrh. crypt. exsicc. n° 66; Stirp. ° 829; Hylocomium umbratum Bryol. eur. t. 488. Tige brune, sans radicules, dénudée à la base; chaque in- novation d’abord assez longuement simple et dressée, puis bi- pennée, ou divisée en 2—3 branches, elles-mêmes bipennées dans un même plan, mais peu net, souvent même comme fasciculées; rameaux grêles, atténués, diversement arqués, procombants. Plante formant des touffes läches, peu éten- dues d’abord, d’un vert foncé, passant bientôt au jaunätre et au roux. Long. des tiges 15—720 centim. Feuilles caulinaires grandes, triangulaires, arrondies à la base et étroitement dé- currentes, médiocrement acuminées, lächement dressées, raides, sillonnées de plis irréguliers (8—10), munies de deux nervures qui s’éteignent vers le milieu; les bords ondulés sont garnis de grandes dents inégales, espacées. Long. 2 millim., larg. 1 172. Tissu ferme, uniforme. Cellules linéaires étroites, un peu flexueuses, obtuses, 8—15 fois aussi longues que larges, ren- fermant de nombreux grains de chlorophylle. Feuilles des ra- muscules beaucoup plus petites, plus longuement acuminées, très fortement dentées, munies de nervures plus longues, moins plissées, dressées-imbriquées à l’état sec, lâches, étalées à l’état humide. Feuilles accessoires ovales, lancéolées, subulées, très diversement divisées, laciniées; lanières linéraires, pennées, dressées, divergentes, etc. Fleurs femelles sur les branches prin- cipales; rameau floral médiocre, sans radicules ; folioles nom- breuses (15—20), toutes arquées en dehors; les inférieures ovales-triangulaires, acuminées ; les moyennes et les supérieures oblongues-allongées, à demi engaïnantes, puis linéaires-acumi- nées, dentées, énerves ou faiblement nerviées; 10—15 arché- gones; paraphyses plus longues, nombreuses, filiformes. Vagi- nule ovale-oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé, flexueux, très légèrement muriqué, pourpre, tordu à gauche inférieurement et à droite sous la capsule. Long. 20— 25 millim. Capsules isolées ou rapprochées sur une même in- novation, horizontales, au même penchées, brièvement oblongues, bombées, sans col distinct, brunes, lisses. Long. 1 172—2 172 millim., diam. !—1 172. Opercule convexe-conique, élevé, brièvement apiculé. Pas d’anneau. Péristome : dents lancéo- lées-acuminées, d’un brun orangé; lamelles peu saillantes; lanières jaunâtres, lancéolées-acuminées, étroitement ouvertes sur presque toute la carène; 2, plus rarement 8 cils, noduleux, bien développés. Spores vertes assez grandes, finement papil- leuses. Fleurs mâles; folioles nombreuses (10—15), lâchement imbriquées, larges, ovales, aiguës; les moyennes et les supé- rieures acuminées, plissées, ondulées, entières, énerves; anthé- 6. HYPNUM OAKESII. 185 ridies (12—15) oblongues; paraphyses un peu plus longues. — Mat. février-mars. R. Sur les pierres dans les forêts des montagnes élevées, ne descend guère au-dessous de 700 m.; ca et là dans les Hautes-Vosges : Retour- nemer (Mougeot), Hohneck, Rotabac, entre Clefcy et le Valtin (B.); Pleinfaing, commune de Rochesson (Pierrat), Champ-du-Feu (Schimp.). Haut-Jura : Creux-du-Vent (Schimp. et Lesquereux), Nôle (Reuter).— Haute-Savoie (Puget), Alpes du Dauphiné (Ravaud), Pyrénées (Spruce), Tarn (M.-D, J.). 00. Une seule nervure alteignant ou dépassant le milieu des feuilles. (E. 6—12.) a Des feuilles accessoires. Fleurs dioïques. (E. 6—7.) 6. Hypnum Oakesii Sulliv. in Gray, Man. of Botany, 1848; Hylocomium Oakesii Sch. corol. et syn.; Hyl. fim- briatum Sch. Bryol. eur. t. 489; Hypnum pyrenaicum Spruce. Tige à la fin déprimée et dénudée, sans radicules, émettant des branches plus ou moins élevées, procombantes, pennées ; rameaux souvent arqués, brièvement atlénuës, peu denses. Touffes peu élevées, d’un vert assez clair, passant au jaunâtre. Long. des tiges 6—8 centim. Feuilles moyennes dressées, là- chement imbriquées, largement oblongues, concaves, contrac- tées à la base, à peine décurrentes, terminées assez brusquement par un acumen médiocre, large, à demi-tordu, fortement plis- sées (2—3 plis profonds), garnies de grandes dents sur le con- tour du tiers supérieur, un peu ondulées aux bords, munies d’une nervure qui atteint le milieu, ou plus rarement d’une nervure bifurquée, à branches courtes. Long. 2—2 172 millim., larg. 1—1 172. Cellules moyennes linéares, flexueuses, atténuées aux extrémités, 10—192 fois aussi longues que larges, les supé- rieures et les inférieures un peu plus courtes, du reste sembla- bles. Feuilles accessoires abondantes, développées, laciniées, très divisées. « Folioles intimes de l’involucre femelle presque engainantes, étroitement acuminées, courbées en dehors, forte- ment dentées. Capsule isolée, ovale, renflée, horizontale, brune; opercule surmonté d’une papille plus ou moins dévelop- pée et courbée. Péristome comme dans le 4. umbratum. » — D’après M. Schimp. Syn. Maturité pendant l'hiver. Fructifie très rarement, RR. Haut-Jura : Chasseron (Schimper) 11 faudra rechercher cette es- RSA LUS L pèce, dans nos Hautes-Vosges, sur les rochers élevés, aux lieux herbeux, dans les escarpements des régions inontagueuse supérieure et alpestre. — Alpes du Dauphiné : Revel, Lac Cœuryet (Ravaud), Pyrénées (Spruce). Ë ) ) E 186 1° GENRE : HYPNUM. 7. Hypnum plicatum Schleich. Crypt. Helv. exsice. c. 4, n° 27; Schwægr. Suppl. 1, p. 2, p. 301; Stirp. n° 5%; Brachytecium plicatum Bryol. eur. t. 255 : Piychodium plicatum Sch. Syn. Tige couchée, garnie çà et là de paquets de radicules pur- purines , divisée en plusieurs branches également couchées, divergentes, dont chacune est irrégulièrement pennée; rameaux rares et courts à la base de l’inrovation, plus grands et rappro- chés vers le milieu, brièvement atténués, aigus, couchés sur le contour des touffes, dressés-arqués au milieu. Plantes formant des plaques étendues et serrées, d’un vert passant au jaunûâtre et au brun. Long. des tiges 10—192 centim. Feuilles moyennes largement ovales-oblongues, finement acuminées (acumen un peu tordu), imbriquées à l’état sec, lâches, un peu étalées par l'humidité, parfois légèrement homotropes suriout vers l’ex- trémité des rameaux, munies d’une nervure qui s’avance jus- qu’à l’acumen, et, de chaque côté, de deux plis irréguliers ; bords étroitement révolutés, entiers, l’acumen seul est finement sinuolé-denticulé. Long. ? 1792 millim., larg. 1 174. Tissu assez épais ; cellules basilaires sur un espace oblong vers les angles, plus grandes, carrées, d’un vert jaunâtre ; les autres linéaires, flexueuses, très étroites, atténuées, 10—15 fois aussi longues que larges , remplies de “chlorophylle. Feuilles accessoires “rès nombreuses, de formes variées, oblongues, lancéolées, linéaires, subulées, entières, bifides, etc.; en “général très petites et le plus souvent linéaires ou subulées. Fleurs femelles ; 18—20 fo- lioles imbriquées , légerement étalées au sommet, lisses ; les ex- ternes ovales-acuminées, les moyennes et les supérieures oblon- gues-lancéolées, assez brièvement, mais finement acuminées, longuement nerviées ; archégones 10—15; ; paraphyses filiformes, longues, très nombreuses. Vaginule cour te, chargée des débris de a fleur. Pédicelle dressé ou oblique, pourpre, fortement tordu vers la droite dans sa moitié supérieure. Long. 15— 20 millim. Capsule oblique ou subhorizontale, ferme, lisse, oblongue, bombée, légèrement arquée, d’un rouge foncé, sans col distinct. Long. 2 millim., diam. 1. Opercule conique, aigu. Un anneau composé d’une seule série de cellules. Péristome orangé : dents assez larges, lancéolées-acuminées, denticulées sur les bords, sans ligne dorsale bien distincte, finement lamelli- fères ; à lanières internes lancéolées. aiguës, étroitement ouvertes sur presque toute la longueur de la carène; cils rudimentaires. Fleurs mâles petites, ovales; environ 8 folioles largement ovales, concaves, finement Jeuminces, hyalines, énerves; 10—15 anthéridies oblongues, assez longuement pédiculées ; quelques paraphyses courtes, peu nombreuses. — Mat. février-avril. Fructifie rarement. 8. HYPNUM SALEBROSUM. 187 Espèce calcicole. AC. sur les pierres dans les haïes et les bois, lieux frais et ombragés de la région montagneuse supérieure du Haut-Jura : Weissenstein (Schimp. et Lesquereux), Creux-du-Vent, Chasseron (Les- quereux), Mont-d’Or, Suchet (B.). —- Alpes calcaires du Dauphine (Ravaud), Pyrénées : Val d’Esquierry, Port de Venasque (Jeanb.). b. Pas de feuilles accessoires. (E. 8-12 ) 8. Hypnunm salebrosum Hoffm. Deutschl. Flora, N, p. 74; Stirp., n° 834; Brachythecium salebrosum Bryol. eur., t. 549 et 550. Tige couchée, déprimée ou ascendante (long. 6—12 centim.), se fixant au sol par de nombreux paquets de radicules, divisée irréguhèrement en plusieurs branches, dont chacune est plus ou moins pennée, ou fasciculée ; rameaux assez courts (5-—10 mill.), déprimés ou ascendants, droits ou diversement arqués, rarement divariqués, brievement atténués. Plante formant des touffes dé- primées assez denses, ou mélangées d’autres mousses, d’un vert soyeux, passant au jaunâtre dans les lieux exposés au soleil. Feuilles moyennes des rameaux rapprochées , dressées, läche- ment imbriquées, ovales, insensiblement rétrécies et terminées par un acumen long et filiforme, légèrement concaves, peu décurrentes, munies d’une nervure qui dépasse le milieu, et de deux plis profonds de chaque côté; les bords étroitement et en partie seulement révolutés, très superficiellement denticulés, parfois presque entiers; à la base, deux oreillettes concaves médiocres, peu distinctes. Long. 3 172 millim., larg. 1 174. Tissu : cellules des oreillettes médiocres, subrectangulaires, courtes, vertes; les autres linéaires, atténuées, subaiguës aux extrémités, renfermant de petits grains de chlorophylle, dispo- sés sur deux séries, 8—10 fois aussi longues que larges; pa- rois minces et molles. Fleurs femelles : 12—15 folioles; les ex- ternes ovales-acuminées ; les moyennes et les supérieures oblongues-allongées, à demi-engainantes, insensiblement rétré- cies, très longuement acuminces, pilifères, lisses, énerves, on- dulées aux bords, très peu dentées; l’acumen est dressé, étalé, flexueux ; archégones assez peu nombreux; paraphyses filifor- mes, plus longues. Vaginule chargée des débris de la fleur, conique-oblongue. Pédicelle pourpre, lisse, dressé, légèrement tordu à gauche. Capsule subhorizontale, ovale-oblongue, bom- bée, légèrement arquée. brune ou rousse, lisse. Long. 2 millim., diam. 1. Opercule conique, aigu, élevé. Un anneau très étroit. Péristome : dents brunes, lamelhfères à l’intérieur; lanières internes étroitement ouvertes sur la carène; 2—3 cils déve- loppés, légèrement noduleux. Fleurs mâles sur la même plante, getmiformes ; 10—15 folioles largement ovales-acuminées, 188 ; 1% GENRE : HYPNUM. énerves, concaves, imbriquées ; 15—720 anthéridies assez gran- des, oblongues, brièvement pédiculées; paraphyses filiformes un peu plus longues. Cette plante varie notablement dans son aspect, la teinte de ses touffes, le mode de ramification. Outre les formes indéterminées que nous rapportons au type, la variété la plus notable est : — V. densum Schimp. Bryol. et Syn., ca- ractérisée par sa tige couchée, allongée, pennée par la disposi- tion régulière des rameaux de part et d'autre, par ses feuilles plus étroites, oblongues, moins plissées, plus distinctement denticulées. Assez répandu, ca et là, dans tout notre domaine, sur les pierres et à la base des troncs d’arbres, dans les haies et les bois, à des alti- tudes très variables. La var. densum, entre la Dôle et le col de la Fau- cille, sur la terre humide, sablonneuse, terrain néocomien. — Mat. au printemps. 9. Hypnum Mildeanum Schimp. Syn., p. 694; Brachy- thecium Mildeanum Sch. in Milde Bryol. sil., p. 830. Tige primaire couchée, flexueuse, rougeâtre, peu radiculeuse, garnie de feuilles espacées, étalées, divisée en plusieurs bran- ches semblables qui émettent des rameaux légèrement renflés ou subcylindriques, obtus, assez courts (20—30 millim.), sim- ples ou peu ramifiés, dressés ou ascendants dans les lieux secs, déprimés et plus allongés dans les lieux inondés. Plante for- mant des touffes déprimées et allongées, ordinairement d’un beau jaune d’or clair, à reflets soyeux. Long. 4—6 centim. Feuilles des tiges primaires ovales-triangulaires, longuement acuminées, étalées, assez distinctement denticulées; feuilles moyennes des rameaux rapprochées, dressées, légèrement éta- lées en tous sens à l’état humide, imbriquées à l’état sec, très concaves, ovales-triangulaires, décurrentes à la base, insensi- blement et assez longuement rétrécies-acuminées (acumen à demi tordu), très super ficiellement denticulées jusqu’à la base de l’acumen, ou presque entières, légèrement plissées (2—4 plis superficiels), munies d’une nervure mince qui s'avance au delà du milieu. Long. 2 192—8 millim., larg. 1 374—2. Tissu : cel- lules moyennes linéaires, atiénuées, aiguës, légerement flexueu- ses, à parois minces, très allongées, 20—30 fois aussi longues que larges; celles des angles à la base courtes, tronquées, élar- gies, vertes, forinant des oreilleltes mal définies. Inflorescence monoîque et polygame ; folioles intimes de l’involucre dilatées, presque engainantes à la base, brusquement et longuement acu- minées, pilifères, énerves. Vaginule courte, chargée des débris de la fleur. Pédicelle tordu vers la gauche. Capsule ovale-oblon- 9. HYPNUM MILDEANUM. 189 gue, un peu arquée. Opercule convexe-conique. Un anneau large. Cils du péristome interne noduleux. — Mat. en automne. Fructifie rarement. Prairies humides, fossés, lieux marécageux. Basses-Vosges : Emmers- weiler, Stiringer-Bruch, près de Sarrebrück (Winter), fossés de Stras- bourg (Schimper). — Cette espèce semble répandue dans les prairies humides de toute l'Allemagne; elle se retrouvera probablement sur un grand nombre de points de notre territoire. Hypnum lætum Brid. Bryol. univ., t. Il, p. 479; Bra- chythecium lætum Bryol. eur, t. 554. Tige déprimée, radiculeuse, irrégulièrement divisée; rameaux ascendants, raides; {ouffes d’un beau vert. Feuilles rappro- chées, dressées-imbriquées, ovales-lancéolées, finement acumi- nées, plissées (plis nombreux et profonds), munies d’une ner- vure qui s'arrête vers le milieu, très finement denticulées vers le sommet ; cellules des angles à la base, carrées, formant des oreillelles distincles. Capsule oblique ou presque dressée, oblongue bombée, à la fin arquée. Opercule élevé conique api- culé. Pas d’anneau. Lanières du péristome interne percées sur la curène. 2—3 cils. Mat. pendant l'hiver. Aude : bois d’Auriac, au pied du Bugarrach (Roumeguère). — Silésie, Bavière, Forêt-Noire. 10. Hypnum glareosum Bruch. inichedë; Stirp. n° 1133; Brachythecium glareosum Bryol. eur. t. 552. Dioïque. Tige couchée-déprimée, finissant par se dénuder à la base, privée de radicules, irrégulièrement divisées en plu- sieurs branches inégales, dressées ou ascendantes; celles-ci sim- ples ou plus ordinairement. fasciculées-rameuses, imparfaitement pennées; rameaux épais, brièvement atténués Subaigus, ascen- dants. Long. des tiges 3—6 centim. Plante formant des gazons peu cohérents, d'un jaune d'or brillant plus ou moins vif. F. très rapprochées, dressées imbriquées, légèrement concaves, ovales-lancéolées, long‘ et finement acuminées, munies d’une nervure qui s’éleint vers le milieu, et de 2—3 plis profonds de chaque côté; bords un peu étalés et entiers au-dessus de la base, étroitement révolutés vers la base de l’acumen, superfi- ciellement denticulés vers le sommet. Long. 4 mill., larg. 1—1 172. Tissu : cellules basilaires, sur un espace triangulaire aux an- gles, un peu plus grandes, carrées ou oblongues courtes; les autres linéaires, atténuées obliquement, 8—10 f. aussi 1. q. L., à 190 1% GENRE : HYPNUM. parois fermes, souvent dépourvues de chlorophylle. F1. femelles : 10—15 fol.; les moyennes et les supérieures dressées imbri- quées, à peine plissées, largement oblongues, puis brusquement contractées et surmontées d’un long acumen filiforme, énerves ; environ 15 archégones; paraphyses filiformes, allongées, nom- breuses. Vaginule oblongue. Pédicelle dressé, flexueux, pour- pre; long. 12—20 mill. Capsule oblique ou subhorizontale, brièvement oblongque, bombée, à peine reserrée à l’orifice ; long. 2 mill., diam. 1 mill. Opercule convexe-conique, élevé, aigu. Un anneau très étroit. Péristome : dents lancéolées-acuminées, lamellifères, d’un jaune brun; lanières très ouvertes sur la ca- rène ; 2—3 cils noduleux. FI. mâles sur une plante spéciale ; fol. ovales imbriquées, acuminées, énerves ; anthéridies oblon- gues, médiocres; paraphyses filiformes plus longues. Mat. en hiver. l'rès rarement fertile. R. Collines inférieures, Deus découverts, graveleux, sur le grès rouge dolomitique à Saint-Dié (B ), Vervezelle et Fontenay, près de Bruyères (Mougeot); surle Munchella, entre Deux-Pontset Sarreguemines (Bruch, Schultz), Sarrebrück ( (Winter) ; ; Jura : près de Fleurier et mail de Neuf- châtel (Lesquereux). — Dauphiné (Ravaud), Pyrénées : Luchon, Toulouse (Jeanb.), Tarn : A, G. (M.-D. Jeanb.) ; environs de Paris (Bescherelle). 11. Hypnum albicans Neck. Meih. p. 180; Stirp. n° 236; Schultz, Herb.norm. n°990; Brachythecium albicans Bryol. eur. t. 553. Dioïque. Tige plus grêle que celle des espèces précédentes, couchée, flexueuse, non dénudée, toujours dépourvue de radi- cules, irrégul! divisée en plusieurs branches plus ou moins ra- mifiées, imparfaitement pennées au milieu; rameaux étalés- dressés ; long. des tiges D—10 centim. ; celle des rameaux 5— 15 mill. Plante formant des tapis déprimés, lâches, interrom- pus, d’un jaune pdle brillant. Feuilles rapprochées ovales, oblon- gues, brièvement décurrentes, imbriquées concaves, de sorte que les rameaux ont un aspect cylindrique, assez rapidement rétrécies et terminées par un acumen long et fin, munies d'une nervure qui disparaît un peu au-dessus du milieu, entières à peine sinuolées vers la base de l’acumen, lég' plissées ; long. 2 mill., larg. 1 mill. Tissu : cellules basilaires carrées, sur un espace triangulaire aux angles; les autres à parois fermes, li- néaires, atténuées aiguës, 8 fois aussi I. de l., renfermant quelques grains de chlorophylle. FL. femelles : fol. nombreuses, 15—20; les moyennes et les supérieures allongées oblongues , tres longuement acuminées piliferes , dressées, à demi engai- nantes (Facumen un peu flexueux), munies d’une nervure faible et courte, de plis superticiels, parfois dentées ou même comme inci- 12. HYPNUM ALBICANS. 191 sées vers la base de l’acumen. Archégones 15—20 ; paraphyses plus longues, filiformes, nombreuses. Vaginule oblongue-subcy- lindrique, pâle, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé flexueux, pourpre ; long. 25—30 mill. Capsule brune, à la fin noire, pelile, horizontale ou oblique, arrondie à la base, brièv' ovale, bombée, un peu reserrée sous l’orifice ; long. 1 {12 mill., diam. 3j4 mill. Opercule assez grand, élevé, conique aigu. Anneau composé de deux séries de petites cellules. Péristome : dents lancéolées-acuminées, purpurines, lamellifères sur les deux faces, étroitement marginées ; membrane interne d’un beau janne- orangé; lanières étroites, finement acuminces, longuement ou- vertes sur la carène; 2-3 cils noduleux, fins et longs. Spores jaunâtres, finement papilleuses. F1. mâles, petites ; fol. (12—15) largement ovales, finement acuminées, imbriquées, énerves, à exception des externes ; authéridies (10—20) oblongues, petites; paraphyses plus longues, peu nombreuses, relativement épaisses surtout vers l’extrémité. Mat. février-mars. Très rarement fer- tile. C. dans les plaines d’alluvion et sur les collines sablonneuses, aux lieux arides, découverts, parmi les bruyères, sur les murs de terrassements, dans toutes les Hautes-Vosges, à l’exception de la région supérieure, sur le granite et les grès, moins commun dans les Basses-Vosges ; fertile à Bruyères (Mougeot), à Rochesson (Pierrat), à Waldmohr (Schultz). Cette espèce suit fort loin les alluvions siliceuses des bords de la Meurthe et de la Moselle, Lesquereux l'indique aussi dans les lieux sablonneux du Jura, au bord des routes et des chemins creux, sans indiquer de localités pré- cises. Assez répandu dans tous les terrains siliceux du reste de la France : Dauphiné (Ravauu), H'°-Vienne (Lamy), Aude (Roumeg.), Tarn (M.-D. J.), environs de Paris (Chevallier). 12, Hypnum salicinum MN. Boul.; Brachythecium salicinum Bryol. eur. t. 548. « Plante monoïque, grèle, soyeuse, semblable au Hyp. velu- tinum, mais plus petite. Tige rampante, pennée ramuleuse. Feuilles de la tige un peu espacées, homotropes, les autres étalées, toutes ovales ou oblongues, rétrécies lancéolées, munies de deux plis superficiels et d’une longue nervure, révolutées et subdenticulées aux bords, du reste molles et d’un vert pâle. Pédicelle court; capsule horizontale, courte, ovale renflée ; opercule d’un grand convexe, brièvein' et obtusément apiculé. Anneau et péristome du Æyp. velutinum. » Descrip. de M. Schimper Synops. p. 535. Espèce très rare trouvée en 1822 par Kneiff sur des troncs de saules à demi pourris, près de Strasbourg ;—signalée à la montée du Mont-Cenis, au pied des arbres pourris, par MM. Bescherelle, Le Dien et Roze (1863). 192 1°" GENRE : HYPNUN. Le H. collinum Schleich. (Brachythecium . Schimp ) des Hautes- Alpes de la Suisse et de la Rhétie est également voisin du A. velutinum. Il est caractérisé par sa tige rampante, radiculeuse ; ses rameaux courts, ascendants, plus grêles, subjulacés; ses feuilles plus larges, ovales-acu- minées, imbriquées, dentées sur tout le contour; les fol. involucrales énerves, brusquement contractées au sommet, puis acuminées, dentées , dressées, imbriquées; par la capsule petite, très courte, fortement bom- bée; par l’opercule convexe brièv‘ apiculé. Fleurs monoïques. Il croît sur la terre, les pierres et dans Les fissures des rochers, ++ Opercule surmonté d’un bec bien distinct, généralement long et fin. (Esp. 13—25.) o Feuilles moyennes munies d’une nervure unique, facilement visible, qui atteint ou dépasse le milieu. (E. 13—22.) a Plantes émettant des stolons grèles, exactement rampants ou souter- rains, chargés de paquets de radicules et garnis de feuilles spéciales plus petites, squamiformes. (E. 13—16.) 13. Hypnum alopecurum Linn. Sp. pl.; Stirp. n° 144 ; Thamnium alopecurum Bryol. eur. t. 518; Isothecium alopecurum Wils. Bryol. brit. p. 324. Tige émettant de la base des jets stoloniformes, chargés de radicules abondantes, ou seulement fixés de distance en distance, garnis de feuilles espacées squamiformes ; arrivés à un point con- venable, ces stolons se redressent et émettent latéralement des bourgeons qui donnent naissance à des tiges dressées ou inclinées, robustes, d’abord longuement simples, et garnies de petites feuil- les distantes, puis très divisées irrégulièrement, bi-tripennées ou fasciculées ; tous ces rameaux très rapprochés se disposent plus ou moins selon une même surface convexe penchée. Les tiges dressées atteignent jusqu'à 8—12 centim.; fréquemment l’extrémité des rameaux en contact avec le sol s’enracine pour produire de nouveaux stolons. Plante d’un aspect dendroïde très caractérisé, formant de larges touffes raides d’un vert très foncé. Feuilles des stolons päles, sans chlorophylle, appli- quées ou étalées, ovales-triangulaires, brièv' acuminées, un peu plissées, nerviées jusqu’au sommet; bords superficiel‘ denti- culés ; long. 1 112—2 mill., larg. 1—1 112 m. Celluies linéaires, tronquées obliquement, 4—6 fois plus 1. q. 1. Feuilles moyennes des rameaux ovales aiguës, les extrêmes lancéolées, très peu décurrentes, sans oreilleites, concaves, étalées-dressées, lâche- ment imbriquées, munies d’une nervure forte, dentelée, qui s'éteint immédiatement au-dessous du sommet; bords droits, garnis de dents croissant de la base au sommet de la feuille, nr? 13. HYPNUM ALOPECURUM. 193 où elles sont visibles à La loupe. Long. 2 mill., larg. 1 m. Tissu : cellules à parois épaisses, opaques, remplies de chlorophylle; les supérieures brièvement oblonques, ou carrées-arrondies ; vers la base elles s’allongent, deviennent linéaires, 4—8 fois aussi lougues que larges. Fleurs femelles sur les principales ramifications, nombreuses; 10—.15 folioles; les externes dres- sées-imbriquées, ovales, brièvement et largement acuminées ; les moyennes et les supérieures largement oblongues, à demi engainantes, rapidement contractées, plus longuement acuminées; acumen assez large et étalé; toutes superficiellement denticu- lées ou même presque entières; nervure également très va- riable, mince et allongée, ou à peu presnulle ; 10—15 archégones; paraphyses plus longues, filiformes, très grèles. Vaginule cylin- drique, longue et épaisse. Pédicelle ferme, ordinairement arqué vers le sommet, pourpre; long. 10—15 millim. Capsule obli- que ou horizontale, oblongue, ordinairement bombée en des- sus, rétrécie sous l’orifice à l’état sec; long. 2 millim., diam. 233—1 174 millim. Opercule assez grand, convexe-conique, sur- monté d’un bec fin et long, droit ou oblique. Anneau assez étroit, composé de deux séries de cellules. Péristome formant un cône élevé; dents d’abord jaunes, à la fin brunes, acuminées, marginées, denticulées, fortement lamellifères; membrane in- terne élevée; lanières acuminées, plus ou moins largement ouvertes sur la carène; 3 cils aussi longs, noduleux, ou fré- quemment appendiculés. Coiffe pâle, grande, descendant jus- qu’au milieu de la capsule. « Plante mâle distincte, plus grêle, moins rameuse; fleurs nombreuses, grèles, gemmiformes; fo- lioles involucrales oblongues et largement lancéolées, énerves ; anthéridies oblongues, peu nombreuses, accompagnées de para- physes. » Bryol. eur. — Pendant l'hiver. Collines et montagnes de tous les terrains, sur les pierres et les rochers humides et ombragés, dans les forêts ; elle affectionne les bords des tor- rents et le voisinage des cascades de la région montagneuse moyenne. Très rare en fruit : Valtin , Saut-des-Cuves à Gérardmer, Forêt-de-Serre et rochers de l'Enfer, près de Neufchâteau. Une étude complète de cette plante exigerait de longs développements; nous la recommandons aux commençants. Quelque tranchés qne semblent ses caractères au premier abord, la plupart et les plus importants sont partagés par les espèces sui- vantes ; ils ne nous semblent nullement génériques. 14. Hypnum rusciforme Weis, Crypt. Gœtt.; Rhynchos- tegium rusciforme Bryol. eur. t. 515; Billot, exsice. cont. n° 3693; Hypnum ruscifolium Neck. Méth.; Hyp. ripa- rioides Hedw. Muse. frond.; Stirp. n° 427. Espèce polymorphe ne présentant qu'an petit nombre de caractères constants : Tige vieillie longuement dénudée, noire, 15 194 1 GENRE : HYPNUM. raide, raboteuse par la saillie des bases persistantes des feuilles et des rameaux; des stolons basilaires filiformes très grêles, courts, parfois souterrains ou envahis par des radicules, garnis de très petites feuilles (long. 174 millim. ), relativement très lar- ges et courtes, brièvement acuminées, à peine nerviées, hya- lines, très étalées par la pointe. Feuilles moyennes des branches principales largement ovales ou ovales-oblongues, aiguës ou brièvement acuminées, garnies de dents fines sur tout le con- tour, plus saillantes vers le sommet et d’une nervure forte qui s’avance au delà des trois quarts. Tissu presque uniforme : cel- lules linéaires flexueuses, très allongées, 15—30 fois aussi longues que larges, renfermant des grains distincts de chloro- phylle; vers la base, quelques cellules un peu plus larges et plus courtes, oblongues ou subhexagones. [nvolucre femelle : 19—15 folioles ; les externes ovales acuminées, les supérieures oblongues, à demi engaînantes, rapidement contractées au som- met et terminées par un large acumen denticulé; toutes énerves ; l’acumen très élalé; 10—15 archégones; des paraphyses fili- formes plus longues, nombreuses. Vaginule épaisse, chargée des débris de la fleur. Pédicelle court (long: 7—15 millim.), un peu courbé, pourpre, un peu tordu à gauche, ferme. Capsule à pa- rois fermes, subhorizontale, brièvement ovale-oblongue, bom- bée, un peu rétrécie vers l’orifice; long. 1 874—2 millim., diam. { millim. Opercule convexe, élevé, surmonté d’un bec fin et long, oblique, ordinairement ascendant. Un anneau élevé, composé de deux séries de cellules cunéiformes. Dents du pé- ristome lancéolées-acuminées, rougeûtres, lamellifères, étroite- ment marginées; lanières internes très élroilement ouvertes sur la carène ; 1—3 cils noduleux, inégaux. Spores verdâtres. Fleurs mâles dans le voisinage des fleurs femelles, petites, oblongues ; folioles (10—15) ovales-oblongues, acuminées, énerves ; anthé- ridies oblongues (6-—10) ; quelques paraphyses un peu plus lon- gues, filiformes. — Septembre-novembre. C. Sur les pierres et les rochers inondés, dans les torrents et près des cascades, depuis la- “pines jusqu’à la région alpestre, sur tous les ter- rains. Les principales formes ou variétés sont les suivantes : a. vulgare Nob. Tige courte, très rameuse; rameaux courts, renflés, subcylindriques au milieu, puis atiénués, pro- combants. Plante formant de larges touffes bombées, raides, d’un vert foncé olivâtre. Feuilles concaves, imbriquées, ovales- oblongues, brièvement acuminées, très superficiellement deniées. Pédicelle court (7—8 millim.). Ballon de Servance; Saint-Baslemont et partout, On peut considérer cette plante comme le type. 14. HYPNUM RUSCIFORME. 195 b. squarrosum Nob. Plante semblable à la précédente, mais rameaux plus nombreux, fasciculés, courts, redressés, à peine atténués. Feuilles très étalées ou très lächement imbri- quées, bien que, d’autre part, elles soient denses et concaves, non aplanies. Au-dessus de la cascade du Rupt-de-Lin, au Valtin. c. prolixum Brid. Tige primaire couchée, émettant des branches nombreuses très allongées (8—10 centim.), munies de rameaux courts et peu nombreux. Plante formant des touffes étendues, molles, d’un vert noirâtre à l’intérieur, flottant dans les eaux profondes. Feuilles concaves imbriquées, aiguës ou brièvement acuminées, rapprochées. Cellules du tissu linéaires, parfois assez courtes, 10—15 fois aussi longues que larges, ou très longues. Plante souvent stérile. Sur les pierres dans les ruisseaux profonds, peu rapides. Moulin-de- Savillon, à Monthureux-sur-Saône, Saint-Jean -d'Ormont, dans l’Avière, à Nomexy, etc. Observations. Dans les terrains calcaires, cette forme est souvent chargée d’incrustations. Ruisseaux du calcaire jurassique lorrain : Liffol- le-Grand, Neufchâteau, Toul. Dans l’un et l’autre cas, c’est la var. pro- liœum Brid., Schimp. d. ælanticum Brid. Tige couchée, très longuement dé- nudée, raide; les rameaux de l’année d’abord redressés, puis arqués-procombants, épais et oblus, sont seuls garnis de feuil- les. Plante vigoureuse; long. 10—15 centim. Feuilles gran- des, lâächement imbriquées, rapprochées, distinctement homo- tropes, largement ovales, finement denticulées. Long. 3 172 millim., larg. 1 394. Cellules linéaires obtuses, très allongées. Cascade de Miraumont, près de Remiremont, etc. e. laminatum Brid. Enfin, nous signalerons une dernière forme, sous le nom de var. laminaltum , caractérisée par ses nombreux rameaux procombants, déprimés, courts, dont les feuilles sont aplanies-distiques, ovales, aiguës, finement denti- culées, d’un vert tendre ou glaucescent; long. 2 millim.; larg. { millim. Plante formant des touffes peu denses, étendues. Rochers calcaires, au-dessous de la Dôle (Jura) et près de Liffol-le-Pe- tit (au Bocard) ; dans cette dernière plante, les feuilles aplanies sont en- core plus lâches et plus distantes; à Bains, sur Le grès bigarré, dans le bas- sin desséché d’une source chaude, 196 1% GENRE : HYPNUM. 15. Hypnum myosuroides Linn. Sp. pl.; Stirp. n° 330; Eurhynchium myosuroides Schimp. Syn.; Isothecium myo- suroides Brid. Bryol. eur. t. 534; Flora exsicc. Billot, cont., n° 3694. Stolons nombreux , allongés, filiformes, couchés, se fixant par des touffes de radicules abondantes, émettant de distance en distance des branches stériles bientôt divisées en 3—6 ra- meaux procombants, ou des tiges fertiles plus robustes, répon- dant aux points enracinés, d’abord simples, obliques , ou dres- sées, puis très divisées ; rameaux fasciculés ou disposés plus ou moins parfaitement en éventail, sur un même plan, souvent alténués, filiformes el relombants, s’enracinant quand ils arri- vent en contact avec Le sol. Plante formant des touffes médiocres, enlacées d’un vert un peu terne jaunâtre. Long. des tiges 3—5 centim. Feuilles des stolons espacées, très petites, très largement et brièvement ovales, brusquement terminées par un long acumen arqué en dehors, à peu près énerves et en- tières, hyalines. Feuilles moyennes des rameaux lâchement im- briquées, légèrement homotropes, concaves, lisses, lancéolées- oblongues, régulièrement rétrécies et finement acuminées, munies d’une nervure mince, mais très visible, qui se prolonge au delà du milieu; bords finement dentés en scie du sommet jusque vers la base ; long. 1 1792 millim., larg. 192 millim. Tissu ferme : cellules des oreillettes arrondies ou brièvement oblon- gues, d’un jaune orangé, sur un espace ovale assez considé- rable; les autres linéaires flexueuses, obtuses, 4—6 fois aussi longues que larges, renfermant une seule série de grains de chlorophylle. Fleurs femelles ovales gemmiformes; 12—15 fo- lioles ; les externes ovales, brièvement acuminées ou même ob- tuses ; les supérieures oblongues, presque engainantes, énerves ou munies d’une nervure très mince, brusquement terminées par un acumen long, tres étalé, finement denticulé ; archégones 15—20 ; paraphyses filiformes, plus longues, nombreuses. Va- ginule oblongue, épaisse, chargée des débris de la fleur. Pédi- celle pourpre, grêle, dressé ou incliné; long. 12—15 millim. Capsule brune, petite, horizontale ou oblique, très rarement tout à fait dressée, oblongue , un peu bombée, légèrement ar- quée et un peu resserrée à lPorifice. Long. 1 172 millim.,diam. 374 millim. Opercule conique ou convexe, élevé, terminé par un bec fin, distinct, médiocre. Anneau composé de deux séries de cellules. Péristome : dents pâles, étroites, finement acuminées, fortement lamellifères ; membrane interne élevée; lanières al- longées, lancéolées-subulées, étroitement ouvertes snr la carène, 2—3 cils souvent imparfaits. Coiffe allongée descendant au- dessous du milieu de la capsule, blanchâtre. Plante mâle plus grêle ; fleurs très petites; folioles ovales imbriquées , concaves, 16. HYPNUM STRIGOSUM. 197. brusquement acuminées, énerves, superficiellement denticulées ; anthéridies oblongues, “bossues, 6—10; paraphyses atténuées aussi longues. — A la fin de l'automne et en hiver. CC, dans les montagnes des Vosges, à toutes les altitudes, sur les pa- rois inclinées et ombragées des rochers de granite et de grès, surtout de grès vosgien ; plus rare à la base des troncs d'arbres. Comme nul dans le Jura; Lesquereux ne l'indique, d’après Chapuis, qu’à Boudry, près de Neufchâtel. 16. Hypnum strigosum Hoffm. Deutschl. Flora, Il, p.76; Eurhynchium strigosum Bryol. eur. t. 519; Hypnum Thuringicum Brid. Musc. (Hyp. Thuringiacum Slatist. Vosg.) Tige primaire couchée, radicante, grêle, stoloniforme, gar- nie de feuilles espacées , très petites, ovales-triangulaires, plus ou moins longuement acuminées, étalées, brièvement nerviées ou presque énerves; branches principales arquées ou déprimées, pennées ou garnies seulement de quelques rameaux courts fasci- culés. Feuilles inférieures des rameaux atténuées-acuminées (acumen à demi tordu); les moyennes rapprochées, dressées- imbriquées, peu hyg rométriques , ovales-aiquès ou subaigquës, Ou presque obtuses, très concaves, brièvement décurrentes, planes on à peine révolutées aux bords vers le sommet, munies d’une nervure forte qui s’arrête un peu au-dessous de l’extré- mité, finement denticulées sur tout le contour, très légèrement, à peine plissées. Long. 172—374 millim., larg. 192 millim. Cel- lules basilaires, aux angles, petites, irrégulièrement anguleuses, vertes ou jaunätres, les autres linéaires, un peu flexueuses, subobtuses ou légèrement atténuées, 6—12 fois aussi longues que larges. Involucre non radicant ; 15—20 folioles ; les ex- ternes ovales, les internes oblongues, énerves, imbriquées à la base, terminées par un long acumen subulé, denticulé, très étalé, arqué en dehors; 15—20 archégones; paraphyses grèles, très nombreuses. Vaginule conique. Pédicelle épais, d’un pourpre foncé, se tordant un peu vers la gauche, à la base, et vers la droite au sommet. Long. 7 millim. Capsule couleur rouge de brique, à la fin brune, oblongue-bombée, un peu arquée, sub- horizontale, légèrement resserrée sous l’orifice à l’état sec. Long. { 192 millim., diam. 374—1 millim. Opercule convexe- conique surmonté d’un bec fin. Un anneau. Péristome : dents étroites, peu lamellifères, légèrement marginées; lanières étroi- tes, percées d'ouvertures étroites sur la carène ; 2—3 cils plus ou moins parfaits, peu noduleux. Les plantes mâles sont très petites, gemmiformes, et se fixent par des radicules sur les plantes femelles. — Automne. 198 1% GENRE : HYPNUM. R. dans notre circonscription : Deux-Ponts? (Bruch}), Sarrebrück (Winter), au Leimel, près de Münster (Blind). 11 croît sur les pierres, la terre et les troncs d'arbres, dans les lieux ombragés. — Plus commun dans le midi de la France : Alpes du Dauphiné (Ravaud), Var, Bouches- du-Rhône (Hanry. Chambeiron), Aude (Roumeg.), Tarn (M -D. J.), Bre- tagne (La Pylaie in Bridel); indiqué aussi dans les environs de Paris, Hypnum diversifolium Schleich. (Eurhynchium diversifo- folium Sch. Bryol. eur. t. 520.) Nous croyons devoir rapporter à cette espèce une plante que nous avons reçue de M. l'abbé Ravaud. Elle se distingue du H. strisgosum par ses stolons plus grèles, très allongés, par ses rameaux julacés, dressés-arqués, obtus, simples ou fasciculés (long. 2—6 millim.), par les feuilles moyennes et les supérieures des rameaux exactement imbriquées à l’état sec, ovales, presque toujours arrondies-mutiques au sommet, diversement plissées et souvent un peu iordues-ondulées, garnies sur le contour de dents fines, plus saillantes vers le sommet, formées de cellules dont les moyennes sont linéaires-flerueuses, 8—10 fois aussi longues que larges, à parois fermes ; par les folioles supérieures de l’involucre toutes énerves, hyalines, obtusément incisées vers la base de l’acumen, qui est courbé en dehors. La plante est dioïque. Elle nous parait distincte de la var. imbricatum du H. strigosum (H. præcox Hedw.) par les caractères que nous avons fait imprimer en italiques. — Juin. Alpes du Dauphiné : Grand-Veymont, cabane du Grand-Playe (Ra- vaud). Hypnum circinatum Brid. Mantiss. Musc., p. 165; Eu- rhynchium circinatum Bryol. eur. t. 521. Tige stoloniforme çà et là, flexueuse, émettant des branches dressées-arquées, pennées; rameaux subcylindriques-julacés, subobtus recourbés à l’état sec. Feuilles moyennes ovales-lan- céolées, subaiguës, imbriquées à l’état sec, vertes, formées de cellules courtes, tronquées. Folioles de l’involucre longuement nerviées. Capsule assez fortement bombée; lanières du péristome interne très ouvertes sur la carène. Plante mâle distincte. — Hiver. C. dans toute la région méditerranéenne : Var (Bridel, Hanry), Aude (Roumeguère), Hérault (La Perraudière), Gard, à Nîmes (Boulay), Corse (Mabille), littoral de la Manche (Le Jolis); croît sur les pierres et les rochers, aux lieux secs découverts ou ombragés. 17. HYPNUM STRIATUM. . 199 b. Pas de stolons grêles pourvus de petites feuilles spéciales es- pacées. (E. 17—22.) * Feuilles ovales triangulaires, très étalées, plissées, (E, 17.) Hypnum striatum Schreb. F1. Lips., p. 91; Stirp. n° 142; Eurhynchium striatum Bryol. eur. t. 523; Hyp- num longirostre Ehrh. Tige allongée (10—15 centim.), robuste, se divisant plus ou moins en grandes branches arquées procombantes, enracinées au contact du sol, plus ou moins régulièrement pennées ou fas- ciculées vers le milieu; rameaux nombreux, allongés, plus ou moins alténués, flexueux, très étalés-arqués. Plante formant des gazons ou des tapis raides, interrompus, peu denses, assez pro- fonds, d’un vert sombre terne ou jaunätre, dans les lieux dé- couverts. Feuilles caulinaires moyennes rapprochées, largement ovales-triangulaires, aiguës ou subaiquëès , arrondies, auricu- lées à la base, brièvement décurrentes, munies d’une nervure qui se prolonge jusque vers les 374 ou les 415, fortement den- tées en scie sur tout le contour, très élalées, en tous sens, dès la base, légèrement concaves et presque lisses à l’état humide, étalées lâchement incombantes et fortement plissées à l'état sec. Long. 2 millim., larg. 1 millim. Tissu ferme, scarieux : cellules des oreillettes plus grandes, brièvement oblongues ou subrectangulaires; les autres linéaires, brièvement atténuées, plus flexueuses et plus allongées vers le sommet de la feuille, 8—15 fois aussi longues que larges; feuilles supérieures des rameaux ovales-lancéolées, aiguës, plus fortement denticulées, légèrement concaves. Folioles de l’involuere toutes fortement arquées, divergentes au sommet, à part les externes, qui sont ovales- obtuses, concaves; les moyennes oblongues-acuminées, énerves ; les intimes oblongues- lancéolées, très Tonguement acu- minées, dentées, munies d une faible nervure ; 15—90 arché- gones; para physes filiformes, nombreuses. Vaginule cylindrique, pâle, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, épais, à la fin légèrement tordu à gauche. Long. 20—35 millim. Cap- sule brune, subhorizontale, oblonque- bombée ou parfois subcy- lindrique, sans rétrécissement à l orifice, à La fin arquée, munie à la base d’un col plus ou moins distinct. Long. 2 172—3 millim., diam. 1—1 174 millim. Opercule convexe-élevé, surmonté d’ un long bec arqué. Un large anneau. Péristome : dents lancéolées, finement acuminées, d’un rouge orangé, fortement lamellifères à à la face interne, très hy grométriques : lanières internes étroites acuminées, ouvertes sur presque loute la carène ; 2—3 cils no- duleux, bien développés. Fleurs mâles constituant des gemmules, 200 1° GENRE : HYPNUNM. qui adhèrent à l’aide de radicules pâles à la plante femelle, ou se développant sur une plante spéciale. Dans ce dernier cas, folioles externes orbiculaires, les moyennes largement ovales, orbiculaires, puis rétrécies, lancéolées-obtuses, les intimes ova- les-acuminées (acumen dressé), toutes denticulées au sommet; les intimes seules munies d’une faible nervure; anthéridies oblongues, nombreuses (20—25); paraphyses plus longues, grêles, aiguës. — Novembre-décembre. CC. sur la terre et les pierres dans les bois, sur tous les terrains et à toutes les altitudes. N.B. Sur les troncs d'arbres, et surtout de sapins, dans les lieux secs, la tige s’allonge (15—31 centim }), reste étroitement appliquée et chargée de radicules, assez régulièrement pennée; rameaux nombreux, divariqués, arqués, atténués ; les feuilles sont scarieuses, peu hygrométriques, ovales- lancéolées. Hypnum striatulum Rob. Spruce, Musc. pyr., n° 12; Eu- rhynchium striatulum Sch. Bryol. eur. t. 522. Plante plus grèle que l’espèce précédente; feuilles beaucoup moins étalées, lächement dressées-concaves, assez longuement et finement acuminées, beaucoup plus superficiellement dentées, presque lisses ; folioles de l’involucre dressées ; capsule oblongue, oblique, peu courbée, plus étroite, petite. Dioïque. — Prin- temps. Zône méridionale : Alpes du Dauphiné (Ravaud), ervirons de Marseille (Sarrast-Gineste), de Narbonne (Roumeg.), Pyrénées centrales (Spruce); se retrouve aux environs de Paris (Chevallier), sur le littoral de la Manche (Le Jolis); sur les rochers calcaires, ** Feuilles largement ovales-oblongues, sans plis, lächement ow étroitement imbriquées, concaves. (E. 18—21 ) 18. Hypnum megapolitanum Blandw. Musc. exsice. n° 147; Rhynchostegium megap. Bryol. eur. t. 511; Eurhynchium strigosum Stirp. vog. rhen. n° 1415 (saliem ex parte). Tige flexueuse déprimée, finissant par se dénuder, peu ra- diculeuse, se divisant irrégulièrement en plusieurs branches, souvent allongées (3—6 centim.), garnies de quelques rameaux, les uns grêles, les autres plus développés, procombants, lége- rement atténués à l'extrémité. Plante formant des touffes lâches, déprimées, d’un vert plus ou moins jaunâtre. Feuilles moyennes des rameaux robustes, assez rapprochées, concaves, lâchement imbriquées à l’état humide, plus appliquées par la sécheresse, 18. HYPNUM MEGAPOLITANUM. 201 largement oblongues, ou ovales-oblongues, puis rétrécies, assez longuement acuminées (acumen souvent à demi tordu), briève- ment décurrentes, étalées-révolutées aux bords vers la base, munie; d’une nervure qui s'éteint au delà du milieu, garnies sur tout le contour de dents espacées, peu saillantes. Long. 2 mill., larg. 374—1 mill. Tissu : cellules des oreillettes molles, plus grandes, oblongues subrectangulaires, les autres linéaires-rhom- bées, aiguës, assez grandes, à parois molles, 5—10 fois aussi longues que larges; feuilles des rameaux grèles, plus étroites, oblongues-lancéolées, ou lancéolées, acuminées, plus lâches et plus étalées. Folioles de l’involucre 12—15, longuement et fi- nement acuminées, entières ou à peine denticulées, lisses; les externes et les moyennes dressées-imbriquées, puis recourbées par le sommet ; les supérieures entièrement dressées, à demi en- gainantes, munies d'une faible nervure qui atteint le milieu ; les externes à peu près énerves ; archégones peu nombreux (5—12); paraphyses filiformes, allongées. Vaginule pâle, molle, oblongue subcylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédicelle gréle, rougetre, flexueux, légèrement tordu à gauche. Long. 15—30 millim . Capsule subhorizontale, oblongue-subcylindrique, légè- rement bombée, arquée, brune : long. 1 1792—2 millim., diam. 112—374 millim. Opercule grand, convexe-conique, terminé par un bec fin, courbé. Un anneau étroit, pâle. Péristome : dents d’un brun rougeàtre, peu lamellifères, allongées , fermes; membrane interne élevée ; lanières presque complétement ouvertes sur la carène; 2—3 cils noduleux ou même appendiculés, plus ou moins cohérents. Spores petites, päles. Plante monoïque. — Printemps. R. dans notre circonscription: sur le grès bigarré, à Deux-Ponts (Bruch), Sarrebrück (Winter), Bruyères? (Mougeot). — Çà et là dans presque toute la Fronce. Environs de Grenoble (Ravaud), de Toulon, de Marseille, de Toulouse, de Narbonve ; de Montlucon (Perard), de Paris (Durieu), Haute-Vienne (Lamy) — Cette espèce se rencontre sur les Pierres et la terre, aux lieux ombragés. 19. Hypoum confertum Dicks. Crypt. Fase. 4, t. 11, f. 14; Rhynchostegium confertum Bryol. eur. t. 510; Stirp. n° 1316. Tige grêle, couchée-flexueuse, radicante, émettant sans or- dre des rameaux procombants simples ou peu divisés, dont les principaux s’enracinent fréquemment au contact du sol. Long. de la tige 20—30 maillim. Plante formant de petites touffes d’un vert clair, lisses. Feuilles moyennes des rameaux peu denses, lâchement dressées-imbriquées à l’état humide, plus étalées à l’état sec, très concaves, largement oblongues, brièvement dé- 202 1% GENRE : HYPNUM. currentes, aiguës ou brièvement acuminées au sommet, munies d’une nervure mince qui s'éteint vers les 23, et, aux bords, qui sont droits, de dents fines, aiguës. Long. 374 millim., larg. 172 millim. Tissu : cellules linéaires-flexueuses, atténuées, 10—15 fois aussi longues que larges, remplies de chlorophylle, celles des oreillettes un peu plus courtes et plus larges, peu distinctes. Folioles de l’involucre peu nombreuses, les externes ovales-acuminées, énerves; les moyennes et les supérieures oblongues, à demi engaînantes, contractées, puis terminées par un acumen dressé, large et -assez long, denticulées et munies d’une nervure mince et longue; archégones, 6—10; quelques paraphyses un peu plus longues. Vaginule chargée des débris de la fleur, oblongue subcylindrique, courte. Pédicelle pourpre, dressé, tordu à gauche inférieurement et à droite sous la cap- sule. Long. 7—12 millim. Capsule oblique, plus rarement ho- rizontale, oblongue bombée, à la fin arquée, atténuée à la base, rétrécie sous l’orifice, fauve ou d’un roux pâle. Long. 1 172 mill., diam. 172 mill. Opercule médiocre, pâle, convexe, terminé par un bec fin, oblique. Un anneau étroit. Péristome petit : dents brunes; lamelles presque aussi saillantes sur le dos qu’à la face interne; lanières étroites, peu ouvertes sur la carène; 2—3 cils noduleux, allongés. Spores petites. Fleurs mâles sur la même plante, tres petites. Folioles largement ovales, tres con- caves, acuminées (acumen étalé), énerves ; 10—15 anthéridies ovales-oblongues, assez grandes; paraphyses grêles, peu nom- breuses. Cette plante est certainement monoïque; c’est à tort que M. Schimper (Synops., p. 567—568) range cette espèce, ainsi que plusieurs autres, dans une section caractérisée par des fleurs dioïques et des feuilles énerves. — Octobre. AR. Sur les pierres, les rochers, les vieux murs, dans les lieux ombra- gés, les ruines; çà et là dans les Basses-Vosges (Schultz); Hautes-Vos- ges : Soulzeren (Blind), Preyé, sur les hauteurs de Moussey (Lemaire), Spitzenberg, près de Saint-Dié (B.). Lesquereux ne l'indique pas dans le Jura. — Haute-Savoie (Puget), Savoie (Paris), Dauphiné (Ravaud), Var (Hanry), Aude (R.), Tarn AC. (M.-D. J.), Haute-Garonne (Jeanb.), Man- che (Le Jolis), Haute-Vienne (Lamy), environs de Lyon (Debat). 20. Hypnum murale Hedw. Stirp. IV, p. 78; Stirp. vog. n° 145; Rhynchostegqium murale Bryol. eur. t. 514. Tige couchée, appliquée, garnie de radicules, flexueuse, dir visée en plusieurs branches ; celles-ci pennées; rameaux courts» rapprochés, arqués, procombants, à peine atténués, cylindri- driques. Plante formant des tapis assez denses, peu étendus: d’un vert jaunûâtre terne. Long. de la tige 4—6 centim. Feuilles moyennes rapprochées, très concaves, imbriquées à l’état hu- é 12. HYPNUM MURALE. 203 mide, plus lâches à l’état sec, largement oblongues, rapidement contraclées aux deux extrémités, aiguës ou apiculées, plus ra- rement muliques, munies d’une nervure qui disparait un peu au delà du milieu, ou se prolonge jusqu'aux 374, planes et /fi- nement denticulées aux bords; les dents superficielles et rares vers la base des feuilles, deviennent plus grandes et plus nom- breuses vers le sommet. Long. 1 millim., larg. 172 millim. (la feuille n’étant pas étalée). Tissu : cellules des oreillettes peu nombreuses, mais distinctes, plus grandes, brièvement oblon- gues, subquadrangulaires ou hexagones; les autres linéaires- flexueuses, atténuées obliquement, 8— 15 fois aussi longues que larges. Folioles supérieures de l’involucre oblongues, à demi engainantes, puis contractées et finement acuminées (acumen dressé), presque entières, énerves ; 10—15 archégones; para- physes filformes, nombreuses. Vaginule pâle, oblongue, char- gée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, se tordant à gauche, dressé. Long. 12—25 millim. Capsule assez petite, brune, obli- que, plus rarement tout à fait horizontale, oblongue, bombée, rapidement contractée à la base, un peu reserrée sous l’orifice à l’état sec. Long. 2 mill., diam. 172—374 m. Opercule con- yexe-conique élevé, terminé par un bec fin et oblique. Coiffe assez persistante descendant jusqu'aux 374 de la capsule, pâle. Péristome : dents orangées fortement lamellifères ; membrane interne élevée; lanières acuminées, étroitement ouvertes sur presque toute la carène; 2—3 cils noduleux, imparfaits ou bien développés. Spores vertes. Un anneau composé de plusieurs sé- ries de cellules. Fleurs mâles dans le voisinage des fleurs fe- melles sur la même plante, oblongues, très petites. Folioles peu nombreuses (6—8), largement ovales-imbriquées, acuminées, 8—10 anthéridies; quelques paraphyses, dont le dernier article est long et atténué. — Décembre-janvier. Var. b. julaceum Schimp. Plante plus robuste. Feuilles concaves cochléariformes, arrondies au sommet, puis briève- ment apiculées. C. à la base des vieux murs. sur les pierres dans les lieux ombragés et dans leshaies; partout dans la plaine et sur les collines inférieures. La variété b semble préférer les terrains calcaires : Mirecourt, Vouxey (Vosges). 21. Hypnum rotundifolium Scop. Flor. Carn.; Rhynchos- tegium rotundifolium Bryol. europ. t. 513; Stirp. n° 1317. Tige faible, déprimée, molle, flexueuse, se partageant sans 204 1% GENRE : HYPNUM. ordre en plusieurs branches faibles, garnies de quelques ra- meaux. Plante formant de petiles touffes lâches, d’un vert foncé. Feuilles peu denses, légèrement concaves, étalées, im- parfaitement imbriquées, largement et brièvement ovales, con- tractées très peu décurrentes à la base, aiguës ou brièvement acuminées au sommet, munies d’une nervure qui s'éteint vers le milieu, planes aux bords, un peu révolutées vers la base, fine- ment denticulées. Long. 174 millim., larg. 394 millim. Tissu : cellules linéaires-hexagones aiguës ou étroitement rhombées, courtes, 2—3 fois aussi longues que larges ; quelques cellules peu distinctes, rectangulaires, aux angles. Folioles de linvo- lucre, 10—12; les externes un peu étalées, ovales-acuminées; les moyennes et les supérieures oblongues, à demi engaïînantes, assez longuement acuminées, énerves, lisses (acumen dressé); archégones et paraphyses peu nombreux. Vaginule oblongue. Pédicelle pourpre, à la fin tordu à gauche. Long. 6—19 millim. Capsule oblique ou horizontale, courte, brièvement oblongue, fortement bombée, munie à la base d’un petit col peu distinct. Long. 1 172 millim., diam. 3/4—1 millim. Opercule grand, convexe, surmonté d’un bec Gr, subulé, souvent ascendant. Un auneau formé de deux séries de cellules. Péristome : dents orangées, fortement lamellifères ; lanières internes assez large= ment ouvertes sur presque toute la carène ; 2—3 cils noduleux bien développés. Fleurs mâles dans le voisinage des LES fe- melles sur la même plante. — Hiver. RR. Sur les pierres et les troncs d’arbres dans les haies. Près de Stras- bour (Kneïff, Schimp.), de Münster (Blind), de Sainte-Marie-aux-Mines (Caspari). — Dauphiné : Echirolles, Renages (Ravaud), environs de Lyon (Debat), Var, aux Maurettes (We Mercey), près de Toulouse (Jeanbernat), environs de Paris. **X* Feuilles très étroites, lancéolées-linéaires, dressées, sans plis. (E. 22.) 22. Hypnum tenellum Dicks. Crypt. Fase. IV, p. 16; Stirp. n° 933; Rhynchostegium tenellum Bryol. eur. t. 508. Tige très grêle, filiforme, pâle, couchée-flexueuse, bientôt dénudée, se fixant çà et là par des paquets de radicules, émet- tant des rameaux dressés- arqués, courts et peu nombreux où denses. Long. des tiges 2—4 centim. Plantes formant de pe- tits gazons lâches ou serrés, d’un beau vert tendre et soyeux, mais fréquemment décolorés, pâles, ou bruns à l'intérieur. Feuilles moyennes des rameaux assez rapprochées, lâchement dressées, planes, étroitement lancéolées-linéaires, insensiblement et lon- guement atténuées-acuminées, munies d’une nervure forte qui 22. HYPNUM TENELLUM. 205 s’avance très avant dans l’acumen, planes et enlières, à peine sinuolées aux bords; cellules uniformes linéaires-flexueuses, atténuées, très allongées, 15—20 fois aussi longues que larges; à peine quelques cellules rectangulaires courtes, peu distinctes, aux angles. Long. des feuillles 1 172 millim., larg. 195—176 m. Rameau fertile radicant; 6—8 folioles; les intimes dressées- lancéolées, finement acuminées, presque énerves (ou nervure très mince); 6—8 archégones; des paraphyses grèles, assez nombreuses. Pédicelle dressé ou flexueux, pourpre. Long. 6—12 millim. Capsule brune- oblique ou horizontale, ovale-bombée, munie d’un col peu apparent, légèrement reserrée sous l’orifice à l’état sec. Long. {-millim., diam. 28 millim. Opercule grand, convexe-élevé, terminé par un bec pâle, oblique. Un anneau formé de deuxséries de cellules, brièvement oblongues. Péristome : dents rougeätres, étroites, garnies de lamelles médiocres; laniè- res internes linéaires, très étroitement ouvertes sur la carène; 1—3 cils très grêles, en partie cohérents. Fleurs mâles, dans le voisinage des fleurs femelles, sur la même plante, très petites ; 5—6 folioles ovales-acuminées, concaves, énerves ; 3—6 anthé- ridies oblongues; quelques paraphyses grèles. — Printemps. R. dans nos régions: fissures, grottes ombragées et fraiches des rochers calcaires, ou compénétrés de carbonate de chaux, ou sur le mortier des vieux murs. Fortifications de Strasbourg, châteaux ruinés des Vosges, par exemple : au Hohlandsberg (Schimp.), à Deux-Ponts (Bruch), Wissem-— bourg (Winter), sur le grès vosgien.—Jura : près des sources de la Reuse (Schimp.) ; rochers du calcaire jurassique lorrain : Vouxey, rochers de l'Enfer, Certilleux, près de Neufchâteau (B.).—Savoie (Paris), Haute-Sa- voie (Puget), Dauphiné (Ravaud), Provence (Hanry), Aude (Roumeg.), Tarn (M.-D. J.), Oise (Graves, Questier), environs de Paris (Besch.) Var. b. meridionale Nob. Cette forme diffère de la plante de nos régions du nord par ses branches dressées, garnies de rameaux fasciculés, inégaux; par ses feuilles plus larges, lan- céolées (173 millim.), moins finement acuminées, munies d’une nervure qui s’arrête à la base de l’acumen. A la base des tas de pierres, dans les vignes de Nimes (Boulay). Cette forme est probablement répandue dans tout le Midi, 00. Une ou deux nervures très faibles, n’alteignant au plus que le tiers des feuilles. (E. 23—25.) a. Des feuilles accessoires; innovations latérales étagées; pas de ra- dicules. (E. 23.) 23. Hypnum splendens JJedw. Sp. Muse. I, p. 262; Stirp. n° 42; Hylocomium splendens Bryol. eur. t. 487. Tige robuste, finissant par se dénuder un peu à la base, 206 1% GENRE : HYPNUM. rougeûtre, raide, procombante. Chaque innovation qui naît la- téralement sur la précédente commence par un axe garni de feuilles espacées, largement ovales, rétrécies-acuminées, très ondulées, renversées par le sommet, accompagnées de feuilles accessoires sous la forme de filaments ramifiés entrecroisés; à une hauteur de 10—20 millim., l'axe, d'abord simple et as- cendant, devient arqué-procombant, en même temps il se di- vise et devient 2—3-penné, dans un même plan, de maniere à former une fronde largement ovale-oblongue ou subarrondie, d’un vert jaunâtre brillant. L'ensemble de la tige se compose ainsi d’une série d’étages superposés d’un effet très curieux ; on compte ordinairement 5—6 de ces étages, sur chaque tige, avant qu'ils se détruisent par la partie inférieure. Les rameaux de 3° ordre sont atténués à l'extrémité; la tige atteint 10—15 cen- timètres ; les rameaux secondaires 15—20 millim. La même dis- position se retrouve, mais beaucoup moins nette, dans le Hyp- num umbratum. Feuilles caulinaires de la partie ramifiée rap- prochées, ovales-acuminées, imbriquées, légèrement aplanies, décurrentes, garnies de 5—6G plis longitudinaux et de rides transversales à la base de l’acumen; celui-ci aigu, à demi cana- liculé; deux nervures minces s’avancent jusqu’au tiers ou au milieu de la feuille; le contour est finement denticulé. Long. 8 millim., larg. 1 172 millim. Tissu uniforme, pas d’oreillettes ; cellules à parois fermes , linéaires-obtuses, un peu flexueuses, 6—10 fois aussi longues que larges, renfermant de la chloro- phylle granuleuse. Feuilles accessoires nombreuses, sous forme de lanières qui se ramifient plusieurs fois en filaments subulés, allongés. Feuilles des rameaux beaucoup plus petites, ovales- oblongues, concaves, à peine ou nullement plissées, brièvement apiculées, mutiques, incurvées aux bords, binerviées. Fleurs femelles sur l’axe principal, plus rares sur les rameaux, nom- breuses. Rameau floral allongé (5—6 centim.); folioles infé- rieures et moyennes largement ovales, finement acuminées; acumen élalé, arqué en dehors; les intimes très allongées, en- gaînantes, tubuleuses, lisses, très longuement et finement acu- minées, subulées (acumen dressé) ; toutes énerves. Vaginule courte, chargée d’archégones et de paraphyses filiformes assez nombreuses. Pédicelle pourpre, dressé, flexueux, ferme. Long. 20—25 millim. Capsule horizontale arquée, oblongue ou ovale- bombée, munie d'un col peu distinct, un peu rétrécie sous l'orifice à l’état sec, d’un jaune verdätre ou orangé, lisse. Long. 2—2 172 millim., diam. 374—1 millim. Opercule co- nique, surmonté d’un bec rougeätre assez long, incliné ou redressé. Un anneau mince et étroit. Spores pâles, petites. Péristome : dents jaunes pâles, larges, acuminées, lamelli- fères ; lanières internes courtes, larges, acuminées, percées sur la carèue de grandes ouvertures arrondies, confluentes ; 92__4 93. HYPNUM SPLENDENS. 207 cils noduleux, plus ou moins cohérents. Coiffe grande, persis- tante, descendant jusqu’au-dessous du milieu de la capsule. Fleurs mâles sur une plante spéciale, très nombreuses sur les rameaux principaux, pédicellées, rouges; 8—12 folioles large- ment ovales, énerves , imbriquées, finement acuminées (acumen subtubuleux) : ; 8—10 anthéridies oblongues ; paraphyses grêles un peu plus longues. — Mai. CC. Partout, dans les bois, où elle couvre de grands espaces de ses touffes profondes, lâches, élastiques, jaunâtres ; se retrouve sous une forme plus grêle et stérile dans quelques prés humides. b. Pas de feuilles accessoires; innovations déprimées; des radi- cules. (E. 24—25 ) 24. Hypnum depressum Bruch, Regensb. Bot. Zeit., 1824, . 163; Rhynchostegium depressum Bryol. eur. t. 512; Stirp. n° 1414. Tige procombante ou couchée, garnie de radicules, émet- tant des rameaux procombants, atténués. Plante formant de petits gazons plus ou moins denses, d’un vert clair ou jau- nâtre, brillant. Long. des tiges 2—3 centim. Feuilles assez rapprochées, lisses, concaves, ldchement dressées-imbriquées, oblonques-lancéolées, médiocrement et largement acuminées, garnies sur presque tout le contour de dents superficielles, un peu plus grandes vers le sommet; des traces, à la base, d’une nervure bifurquée, courte; cellules linéaires, alténuées aiguës, à parois minces, 10—15 fois aussi longues que larges ; les ba- silaires, aux angles, médiocres, carrées, peu neltes et peu nom- breuses, ne formant pas d’oreilleltes distinctes. Long. 1 174 millim., larg. 172 millim. Folioles de l’involucre 8—10, làche- ment imbriquées, dressées, sans plis ni nervure; les externes ovales-oblongues, aeuminées, entières; les intimes (3—4) plus allongées, oblongues, à demi engainantes, plus longuement acuminées, dentées-incisées à la base de l’acumen; 6--8 ar- chégones ; quelques paraphyses filiformes aussi ou plus longues. Vaginule oblongue, pâle ou brune. Pédicelle rougeâtre. Long. 6—12 millim. Capsule horizontale ou oblique, petite, oblon- que, bombée, rétrécie sous l’orifice, plus ou moins arquée, mu- nie d’un petit col, Opercule convexe-conique, longuement et finement acuminé. Dents du péristome fortement lamellifères ; lanières internes entières ou à peine ouvertes sur la carène; 1—3 cils, parfois imparfaits. Fleurs mâles sur une plante distincte nombreuses ; 6—8 folioles orbiculaires, énerves, brièvement acuminées, concaves, imbriqnées ; anthéridies, 6—10, petites ; paraphyses grêles, rares, — Hiver, 208 1% GENRE : HYPNUM. RR. Sur les pierres et les rochers ombragés des collines ou des montagnes inférieures; sur le grès bigarré à Deux-Ponts (Bruch); dans plusieurs vieux châteaux ruinés des Voszes et de la Forêt-Noire (Schimp. }; sur les rochers du calcaire jurassique, à Vouxey, près de Neufchâteau (B.); sur le porphyre, au Mont-Tonnerre (Gümbel); sur le grès vosgien, près de Sarrebrück (Winter). Il serait intéressant d'examiner attentivement la nature chimique du support de cette espèce. Sa présence sur des rochers siliceux en Alsace ne pourrait-elle pas s'expliquer par des alluvions cal- caires superficielles ? 25. Hypnum demissum Wils. Engl. bot. suppl. t. 2740; Rhynchostegium demissum Bryol. eur., t. 507; Stirp. n1919; Tige exactement couchée, finissant par se dénuder à la base, peu radiculeuse, divisée en plusieurs branches couchées ou procombantes, garnies inégalement de petits rameaux arqués ou flexueux. Plante formant des gazons peu étendus, d’un beau vert soyeux. Long. des tiges, 3—5 centim. Feuilles rappro- chées, dressées, lächement imbriquées, souvent un peu homo- tropes, lancéolées-oblongues, concaves, médiocrement acumi- nées, présentant des traces plus ou moins distinctes d’une faible nervure; bords entiers, à peine sinuolés vers le sommet (2—5 dents très faibles), étalés, sans être vraiment révolutés. Long. 1 174—1 172 millim., larg. 172 millim.; cellules linéai- res-flexueuses, atténuées, subaigués, renfermant des grains nombreux de chlorophylle, 8—10 fois aussi longues que larges; aux angles, à la base, quelques cellules molles plus grandes forment de petites oreillettes. Involucre radicant; 8—10 folioles ; les inférieures ovales-acuminées, courtes, étalées ; les supérieu- res dressées-imbriquées, plus allongées, lancéolées, insensible- ment rétrécies-acuminées, faiblement ou nullement nerviées, ré- volutées aux bords ; archégones, 5—6 ; paraphyses rares et très courtes. Vaginule oblongue, renflée. Pédicelle pourpre, dressé- flexueux. Long. 10—15 millim. Capsule subhorizontale, oblon- gue, petite, munie à la base d’un col atténué peu distinct, re- serrée sous l’orifice. Long. 1—1 172 millim., diam. 172—278 millim. Opercule grand, conique, terminé par un long bec. Pas d’anneau. Péristome grand, convexe : dents très fortement la- mellifères au milieu de la face interne ; lanières entières ou à peine ouvertes sur la carène; 1—3 cils noduleux, ordinaire- ment courts. Fleurs mâles sur la même plante, — Hiver. RR. Sur des rochers humides et ombragés près d’Offweiler, non loin de Niederbronn, dans le Bas-Rhin (Schimp.); sur le grès vosgien à Elmstein (F. Schultz) ; se retrouve aussi en Angleterre, en Irlande et dans l’Amé- rique du Nord. 96. HYPNUM REFLEXUM. 209 B. Pédiselle rude, papilleux (au moins à la base, ou près de la capsule). (Esp. 26—46.) +. Opercule obtus, aigu ou apiculé. (E. 26—36.) o. Une seule nervure s’avancant jusque vers le sommet de l’acumen. (E. 26—27.) 26. Hypnum reflexum Stark, in Web. et M. Taschb. p.306; Stirp. n° 424; Brachythecium reflexum Bryol. europ. t. 539, Tige grêle, se dénudant à la fin, couchée, flexueuse, se divi- sant inégalement en plusieurs branches arquées procombantes qui s’enracinent au contact du sol; ces branches principales imparfaitement pennées, ou même en partie bipennées; rameaux nombreux, grêles, arqués ; long. de la tige, 3—6 centim. Plante formant des plaques déprimées, élendues, très enlacées, d’un assez beau vert foncé ou ohvätre. Feuilles imbriquées à l’état sec, étalées-dressées à l’état humide, légèrement homotropes sur les rameaux ; les caulinaires ovales-triangulaires, décurrentes à la base, rétrécies et longuement acuminées au sommet (acumen presque piliforme) ; bords plans, à peine sinuolés dans les deux tiers inférieurs, plus distinctement denticulés jusqu’au milieu de l’acumen; la nervure assez mince s’avance trés avant dans l’a- cumen. On remarque aussi deux plis peu profonds vers la base des feuilles; celles des rameaux ovales-oblongues, plus étroi- tes. Cellules des oreillettes distinctes, plus grandes, carrées ou peu allongées, vertes; les autres linéaires, flexueuses, obtuses, 6—10 fois aussi longues que larges, remplies de chlorophylle. Involucre : 10—19 folioles acuminées ; les externes ovales, lé- gèrement nerviées, étalées, les intimes presque engainantes, hyalines, énerves (acumen dressé); 3—6 archégones ; paraphy- ses filiformes assez nombreuses. Vaginule conique-oblongue, as- sez courte. Pédicelle pourpre, tordu à gauche, tuberculeux ; long. 12—15 millim. Capsule horizontale, oblongue ou subglo- buleuse, bombée, d’un brun foncé; long. { 192 millim., diam. 1 millim. Opercule petit, conique, apiculé. Un anneau étroit. Péristome jaune assez pâle : dents étroites longuement acumi- nées, fortement lamellifères; lanières internes étroites, lancéo- lées-acuminées, ouvertes sur presque toute la carène; 3 cils aussi longs, appendiculés, plus ou moins cohérents. Spores pe- tites, pâles. Fleurs mâles tres petites, voisines des fleurs femel- les, ou sur des rameaux différents de la même plante ; 10—19 fol. ovales-acuminées (acumen étalé), brièvement nerviées ; 4—6 an- théridies oblongues; paraphyses grèles, peu nombreuses. — De la fin de l'automne au printemps. 14 210 1°" GENRE : HYPNUM. AC. dans la région alpestre des Vosges, au-dessus de 1100—1900 m., * sur le tronc des érables et des hêtres rabougris, depuis les Ballons de Saint-Maurice et de Servance jusqu’au Champ-du-Feu ; plus rare dans le Haut-Jura, au sommet du Chasseron (Lesquereux). — Alpes de la Savoie (Paris), Tarn: Montagne-Noire (M.-D. J.), Pyrénées : Port de Vénasque (Jeanbernat). Le Hypnum micropus (Brachythecium micropus Br. Sch. Bryol. eur. t. 540) est semblable au précédent; mais les feuilles sont fortement den- tées, formées de cellules courtes, hexagones-tronquées ; le pédicelle moins rude; la capsule oblique, ovale-renflée; les dents du péristome bifides au sominet ; les lanières internes très ouvertes; les cils épais, noduleux. Alpes de la Suisse, sur des rochers micacés , au sommet du Grimsel (Schimp ). 27. Hypnum populeum Hedw. Spec. Musc. p. 270, t. LXX; Stirp. n° 519; Brachythecium populeum Bryol. europ. t. 035. Tige grêle, arquée procombante ou couchée, radiculeuse, gar- nie de petites folioles espacées, divisée en plusieurs branches procombantes, garnies de rameaux plus ou moins nombreux, dressés ou arqués, plus ou moïins atténués; long. des tiges 4—6 centim. Plante formant des touffes ou des gazons peu éten- dus, variant du vert foncé au roux terne ou au jaune brillant. Feuilles moyennes dressées-imbriquées à l’état sec, plus ou moins étalées à l’état humide, légèrement concaves oblongues- lancéolées, longuement rétrécies, finement acuminées ou ova- les-lancéolées, acuminées, brièvement décurrentes, munies d'une nervure qui s’avance très loin dans l’acumen, plus ou moins et en partie révolutées, finement denticulées vers le som- met; long. 2—92 172 millim., larg. 874 millim. Tissu : cellules basilaires plus grandes, rectangulaires, carrées ou un peu allon- gées, occupant une assez large bande remontant aux bords externes ; les autres linéaires, presque droites, atténuées, ai- guës,, 10—15 fois aussi L. q. 1. Fol. de l’involuere 10—15 ; les externes ovales, brièvement acuminées ; les moyennes et les su- périeures oblongues, élargies, demi-engainantes, longuement acuminées, superficiellement denticulées, munies d’une nervure faible et courte; acumen tres étalé, arqué ; 6—10 archégones; paraphyses grèles, filiformes. Vaginule courte, oblongue , char- gée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, papilleux dans toute sa longueur ou vers le sommet seulement, à peine tordu ; long. 10—15 millim. Capsule oblique ou horizontale, ovale, plus ou moins fortement bombée, courte, sans col distinct, à peine resserrée à l’orifice après la chute de l’opercule ; long. 4 192 millim., diam. 8374—1 millim. Opercule conique aigu ou convexe , finement apiculé. Un anneau étroit. Péristome pâle : dents peu lamellifères ; lanières internes peu ouvertes sur la ca- rène ; 2—3 cils noduleux, en partie cohérents, plus ou moins parfaits. Fleurs mâles, dans le voisinage des fleurs femelles, 97. HYPNUM POPULEUM. 211 nombreuses ; 10—192 fol. ; les externes et les intimes ovales ai- guës, énerves; les moyennes ovales, longuement et finement acuminées, légèrement denticulées, munies d’une faible nervure, homotropes par la courbure de l’acumen; 8—12 anthéridies médiocres; paraphyses un peu plus longues, grêles, peu nom- breuses. — Hiver. C. partout, à toutes les altitudes et sur tous les terrains; à la base des troncs d’arbres, sur les pierres, dans les fissures des rochers, etc. Lesquereux cependant ne l'indique, dans le Jura, que sur les blocs granitiques, dans les haies. Les variétés que furme cette espèce sont difficiles à bien isoler; elles passent de l’une à l’autre par une foule d’intermédiaires. Voici les principales : a. vulgare Nob. — C’est la forme type, à laquelle nous réu- nissons les var. b. majus et c. longisetum du Bryol. europæa. Plante assez robuste ; tige et branches principales arquées-pro- combantes ; rameaux ascendants, allongés, atténués ; tapis d’un vert plus ou moins foncé ou olivâtre; feuilles dressées-étalées en tous sens. Croît sur les rochers ombragés et les troncs d’arbres. b. attenuatum Schimp. — Rameaux grèles, atténués, courts (5—8 millim.), dressés. Feuilles étroites, lancéolées, longue- ment acuminées. Plante formant à la base des arbres de petites touffes d’un vert soyeux. Pédicelle papilleux du milieu jusqu’à la capsule. c. rufescens Schimp. — Plante raide; rameaux dressés ou obliques, à peine atténués, courts; tapis denses jaunâtres, bril- lants. Feuilles étalées-dressées, oblongues-lancéolées , longue- ment acuminées; la nervure s’éteint dès l’acumen. Croît sur les pierres humides dans les rigoles exposées au soleil. d. subfalcatum Schimp. — Rameaux dressés-arqués, atté- nués ; feuilles ovales-oblongues, homotropes, concaves. Pédi- celle papilleux au sommet seulement. Troncs d’arbres. 00. Nervure unique atteignant ou dépassant le milieu de la feuille, mais s’arrétant loin du sommet. (E. 28—35.) * Feuilles lancéolées, ou étroitement ovales-lancéolées, longuement et finement acuminées ; pédicelle rude dans toute salongueur. (E. 28-29.) 28. Hypnum velutinum Linn. Sp. pl.; Stirp. n° 835 et n° 333 (Hypnum intricatum Hedw.); Brachythecium velu- tinum Bryol. eur. t. 538; Billot, exsice. cont. n° 3985, Tige grêle, flexueuse, couchée, fortement radiculeuse, cà et 212 1% GENRE : HYPNUN. là simplement pennée, ou plus souvent divisée en un grand nombre de branches arquées-enlacées, irrégulièrement rami- fées; rameaux fasciculés ascendants oa procombants, peu atténués. Plante formant des gazons parfois étendus. denses ou lâches, plus ou moins fournis, déprimés, d’un vert souvent jau- pâtre, brillant; long. des tiges 4—6 centim. Feuilles moyennes des rameaux étroitement ovales-lancéolées, ou oblongues-lan- céolées, ou lancéolées-allongées, longuement rétrécies-acu- minées au sommet, arrondies à la base, puis étroitement dé- currentes, lâchement dressées, élalées, parfois plus ou moins, surtout vers l’extrémité des rameaux, homotropes, munies d’une nervure assez faible qui disparaît un peu au delà du milieu, et, vers la base, de deux plis peu profonds; les bords plans sont denticulés finement de la base à l'extrémité; long. 1 173— 1 192 millim., larg. 1983—172 millim. Tissu subscarieux : cel- lules des angles peu nombreuses , carrées, un peu plus larges, de couleur plus foncée, jaunâtres ; les autres linéaires-flezueu- ses, atténuées, subaigquës, 8—10 fois aussi 1. q. L, parfois beaucoup plus allongées, 15—30 fois aussi L. q. L. Involucre radicant ; 10—15fol. entières à la base, denticulées vers le som- met, acuminées, énerves, ou quelques-unes munies d’une nervure courte et très mince; les externes ovales, les supérieures lancéo- lées-oblongues, allongées, à demi ou presque engaïînantes ; ar- chégones 5—20; paraphyses filiformes plus longues. Vaginule oblongue, pâle, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pour- pre, fortement papilleux dans toute sa longueur, dressé flexueux; long. 10—15 millim., tordu supérieurement vers la droite. Capsule subhorizontale, brièvement ovale, bombée, à la fin arquée, et rétrécie, au-dessous de l’orifice, à l’état sec, couleur de brique; long. 1 192—1 374 millim., diam 374—1 m. Opercule conique, élevé, aigu. Un anneau étroit. Péristome : dents d’un jaune obscur, denticulées, lamellifères; lanières lan- céolées-linéaires, étroitement ouvertes sur la carène ; {—3 cils, souvent en partie cohérents, longs, noduleux. Fleurs mâles sur la même plante, nombreuses, petites, ovales ; 6—8 fol. énerves, ovales, concaves-imbriquées , brusquement et assez longuement acuminées ; anthéridies brièvement oblongues, 6—15; paraphyses plus ou moins nombreuses, grêles. — Février-mars. Cette espèce présente des variations nombreuses qui dépendent surtout du sup- port, selon surtout qu’elle croît sur la terre ou des troncs d’ar- bres. La plante est plus ou moins vigoureuse ; les touffes qu’elle forme sont plus ou moins denses, d’un vert jaunâtre plus vif ou plus obscur ; les rameaux plus ou moins nombreux, déprimés ou élevés-arqués ; les feuilles plus ou moins étroites, étalées en tous sens ou homotropes; la capsule plus ou moins fortement bombée. Une forme très curieuse nous a été envoyée des mon- tagnes de Gap par M. Borel, la capsule est tres grande et très HYPNUM TRACHYPODIUM. 213 renflée, subglobuleuse; long. 2 millim., diam. 1 192 millim. Le Hyp. velutinum est tres voisin du H. populeum, mais il s’en distingue facilement par la nervure des feuilles qui s'arrête au milieu ou vers les trois quarts, mais ne s’avance jamais dans l’acumen ; le pédicelle est de plus toujours papilleux dans toute sa longueur. CG. sur la terre argileuse ou sablonneuse, sur les pierres, dans les bois et les lieux ombragés, sur les troncs d’arbres, les vieilles souches. Sur tous Les terrains et à toutes les altitudes ; plus fréquent toutefois dans les plaines et les collines basses que dans les montagnes. N.B. Le Hypnum intricatum /edw. n’est qu’une forme robuste, un peu plus touffue. Hypaum trachypodium C. Müller Syn. t. 11, p.367; Iso- thecium trachypodium Brid. Bryol. univ. t. 1. P- 766. Tige rampante, grêle, émettant des rameaux grêles, dressés ou ascendants, courts (3—6 millim.), très rapprochés. Plante formant des tapis denses d’un beau vert jaunâtre, soyeux. Feuilles moyennes des rameaux dressées, imbriquées, concaves, oblongues-lancéolées, assez brusquement et finement acuminées, fortement dentées surtout vers l’extrémilé, munies d’une nervure qui s'arrête un peu au delà du milieu; des plis superficiels. Fol. de linvolucre peu nombreuses, les intimes courtes, dilatées, presque engainantes, énerves, dentées ou même incisées au som- met, puis brusquement acuminées. Pédicelle mou, charnu, cou- vert dans toute sa longueur de papilles abondantes. Capsule subhorizontale, ovale-bombée, à la fin brune. Opercule convexe- conique. Plante voisine du H. velutinum, monoïque. — Mat. juillet-août. Alpes du Dauphiné : Lac Cœurzet, Grand-Veymont, sur des rochers granitiques (Ravaud).—Alpes du Tyrol, de la Carinthie et de la Suisse. « Hypnum lutescens AHuds. Fl. Angl. p. 421; Surp. ge 334; Camptothecium lutescens Bryol. eur. t. 558. Tige très peu radiculeuse, finissant par se dénuder, allon- gée, ascendante, divisée en plusieurs branches, garnies de ra- meauæx allongés, peu atténués, arqués, flexueux, le plus souvent dressés, espacés ou très rapprochés. Plante formant des touffes élevées, irrégulières, plus ou moins denses, d’un jaune brillant; long. des tiges 8—15 centim. Feuilles moyennes rapprochées, dressées-imbriquées, s’étalant un peu sous l’action de l’humidité, oblongues-lancéolées, ou lancéolées-allongées, non décurrentes, insensiblement rélércies, longuement et finement acuminées, 214 1% GENRE : HYPNUM. munies d’une nervure faible qui s'arrête aux 34, et de 4—5 plis profonds, ordinairement révolutées aux bords vers le mi- lieu, finement et superficiellement denticulées sur le contour de la base, ainsi que vers le sommet, ou parfois presque entières, légèrement sinuolées ; long. 2 172—3 millim., larg. 374—1 mill. Tissu : quelques cellules basilaires aux angles, brievement oblon- gues ou rhombées, ou carrées; les autres linéaires, flexueuses, très atténuées, 10—15 fois aussi L. q. L:, à parois minces. Fleurs femelles tres nombreuses le long des rameaux principaux; fol. de l’involucre nombreuses, légèrement homotropes ou dressées, oblongues-lancéolées, finement acuminées, munies d’une ner- vure faible, entières ou denticulées, comme les caulinaires, moins plissées ; les intimes très allongées (long. 4 millim.), très longuement acuminées, fortement dentées comme incisées vers la base de l’acumen. Vaginule cylindrique allongée; chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, tuberculeux dans toute sa longueur, dressé ou flexueux, légèrement tordu à gauche; long. 18—25 milim. Capsule oblique, parfois presque dres- sée, oblongue-subcylindrique, arquée, légèrement bombée, d’un brun jaunâtre, sans col bien notable; long. 1 172— 2 172 millim., diam. 8/4—1 millim. Opercule petit, conique- élevé, aigu, apiculé ou surmonté d’un pelit bec assez va- riable, droit ou oblique. Un anneau pâle, mince, composé de plusieurs séries de cellules. Péristome petit, jaune; dents étroites, denticulces, lamelliferes ; membrane interne peu élevée; lanières très étroites, longuement acuminées-subulées, assez largement ouvertes sur presque toute la carène; 1—2 cils peu développés, assez fréquemment rudimentaires. Spores petites, pâles. Fleurs mâles constituant des plantules gemmiformes très petites, radiculeuses, insérées à l’aisselle des feuilles ou à la base des plantes, souvent rares et difficiles à trouver ; 8—10 fol. éner- ves; quelques anthéridies très petites, brièvement oblongues ; paraphyses peu nombreuses, un pen plus longues. — Février- mars. G. dans les haies, les lieux secs incultes, les broussailles, aux bords des bois surtout, dans les plaines et les montagnes inférieures de tous les ter- rains. Hypnum aureum Lagasca, Ann. de Cienc. nat. n° 14; Hypnum aurescens C. Müller; Camptothecium aureum Schimp. Différe du ÆH. lutescens par ses tiges ou branches princi- pales plus régulièrement pennées; rameaux plus courts et plus denses; plante moins robuste, d’un jaune d’or plus vif, feuilles plus larges, ovales-lancéolées, moins longuement rétrécies-acu- 30. HYPNUM STARKEI. 215 minées ; moins plissées, munies aux angles d’oreillettes distinctes formées de nombreuses cellules carrées, petites. Opercule coni- que obtus ; capsule subhorizontale, arquée. Lieux secs et pierreux de la région méditerranéenne. Var: Le Luc (Hanry), Répenti, le Cannet, Rians (Robert, F'° Pacôme). * * Feuilles largement ovales, assez brièvement acuminées ; pédicelle papilleux dans toute sa longueur. (E. 30—533.) 30. Hypnum Starkei Brid. Mantiss. p. 170; Stirp. n° 1030; Brachythecium Starkei Bryol. eur. +. 541. Tige couchée, tres flexueuse , ne se dénudant pas, allongée (10—15 centim.), émettant cà et là des paquets de radicules, divisée en plusieurs branches très flexueuses , plus ou moins as- cendantes, imparfaitement pennées ; rameaux arqués, atténués tout à l’extrémité. Plante formant des touffes lâches, d’un vert jaunâtre brillant à la surface, décolorées à l'iutérieur. Feuilles lâchement imbriquées, étalées, ou même arquées en dehors par le sommet, non plissées, celles des tiges largement ovales- triangulaires, médiocrement et finement acuminées (acumen à demi tordu), munies d’une nervure qui s’avance jusqu’aux 374, à la base de l’acumen, finement denticulées sur tout le contour, mais plus distinctement vers le sommet; des oreillettes convexes en dessus ; long. 2—2 172 millim., larg. 1—1 192 millim. Tissu: cellules des oreillettes molles, grandes, presque hyalines, à con- tours peu nets , très brièvement oblongues ; les autres linéaires- atténuées, subhexagones , assez grandes, 8—15 fois aussi 1. q. 1., renfermant des grains nets de chlorophylle. Rameau fertile, à peine radicant; 15-—920 fol. ovales-oblongues, à demi engai- nantes, brusquement contractées et finement acuminées, éner- ves ; l’'acumen à peine denticulé, étalé-dressé à l’état sec, arqué en dehors par l’humidité ; archégones 6—8 ; paraphyses grêles, nombreuses, plus longues. Vaginule très courte, chargée des débris de la fleur. Pédicelle épais, dressé-flexueux, d’un pour- pre foncé, très papilleux, tordu à gauche ; long. 12—95 millim. Capsule assez pelile, oblongue-bombée, arquée, sans col nota- ble, horizontale ; long. 2 millim., diam. { millim. Opercule con- vexe-conique, aigu ou apiculé. Un anneau composé de deux séries de cellules. Lanières du péristome interne largement ou- vertes sur la carène; 2—3 cils développés, appendiculés. Fleurs mâles très petites, ovales sur la même plante ; fol. ovales-oblon- gues, acuminées, énerves ; anthéridies 4—6; paraphyses grêèles, peu nombreuses. — Novembre. R. Sur la terre, les feuilles de sapins tombées, les pierres, dans les bois des montagnes élevées, Retournemer, Bruyères (Mougcot), Ballon de Ser- 216 1° GÈNRE : HYPNUM. vance (B.), dans la chaîne du Jura (Schimp.); Lesquereux ne l’indique pas dans son catalogue. — Pyrénées : Port de Vénasque (Jearbernat), Alpes du Dauphiné (Ravaud), de la Savoie (Paris). Hypoum glaciale (Brachythecium glaciale Bryol. à Hautes-Alpes de la Suisse et de Salzbourg. Plante formant des touffes molles, déprimées, d’un vert obs- cur; feuilles concaves, dressées-imbriquées, légèrement plis- sées, finement acuminées , largement ovales-lancéolées; nervure comme dans l'espèce précédente : capsule ovale, moins ‘bombée : cils du péristome sans appendices. Fleurs monoïques. Hautes Alpes de la Suisse et de Salzbourg, indiqué au Mont-Blanc, par M. Payot 31. Hypoum rutabulum Linn. Sp. pl.; Stirp. n° 143; Brachythecium rutabulum Bryol. europ. t. 543 et 544. Tige primaire molle, grêle, dénudée à la base, allongée (8—10 centim.), déprimée, peu radiculeuse, se partageant en plusieurs branches procombantes, garnies de rameaux dressés, légèrement arqués, assez longs, simples ou peu divisés, renflés au milieu, atténués, grêles à l’extrémité ou simplement aigus ou même subobtus. Plante formant des .touffes étendues, souvent fournies, d’un vert foncé ou clair Jaunâtre brillant, décolorées à l'intérieur. Feuilles moyennes grandes, minces, ovales, assez brusquement et médiocrement acuminées, décurrentes, conca- ves, lächement imbriquées, peu denses, ‘munies d’une nervure variable, simple, parfois bifurquée, s’arrêtant du tiers aux trois quarts, très finement denticulées sur tout le contour, légère- ment plissées (3—4 plis peu profonds); à l’état sec, les plis de- viennent plus profonds, et l’acumen se contourne ; long. 2 172— 3 millim., larg. 1 172 millim. Tissu : cellules des oreillettes peu distinctes, quelques-unes subrectangulaires, élargies et plus courtes, vertes comme les autres; les moyennes grandes, rhom- boïdales allongées , flexueuses, atténuées, très aiguës, renfer- mant des grains épars de chlorophylle, 15—920 fois aussi L. q. I. Fol. de l’involucre ovales-lancéolées, à demi engaïînantes , éner- ves, rétrécies et terminées par une très longue pointe filiforme, renversées en dehors ; 35), allongés; paraphyses grèles, plus longues, très nombreuses. Va- ginule cylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre-foncé, fortement muriqué, légèrement tordu à gauche; long. 15—30—35 millim. Capsule subhorizontale, brièvement ovale-bombée, ou ovale-oblongue, plus ou moins arquée, sans 2 * 82. HYPNUM RIVULARE. 217 col notable ; long. 1 374—2 192 millim., diam. 3/4—1{ millim. Opercule conique, aigu, ou brièvement conique et apiculé. Un anneau composé de deux séries de cellules. Péristome : dents fortement lamellifères ; lanières internes assez étroites, très ou- vertes sur presque toute la carène (ouvertures oblongues en par- tie confluentes) ; 2—3 cils bien développés, noduleux. Spores médiocres, d’un vert pâle. Fleurs mäles sur la même plante, assez grosses, ovales; 15—20 fol. énerves, ovales, assez lon- guement acuminées, entières ; 15 anthéridies ; paraphyses fili- formes, nombreuses. — Hiver. Les variations très nombreuses que subit cette plante sont comprises dans la description qui précède. Les touffes sont plus ou moins denses, molles ou raides, d’un vert foncé opaque, ou jaeunâtres brillantes; les rameaux sont plus généralement atté- nués, ou renflés et obtus ; les feuilles sont plus ou moins larges, plus ou moins plissées; la nervure varie notablement en longueur ; les oreillettes de la base sont formées de cellules généralement peu distinctes; le pédicelle est épais, court ou allongé ; la cap- sule est courte, renflée, fortement bombée ou arquée subcylin- drique; l'opercule conique, aigu ou convexe-apiculé. Il nous aura suffi de signaler ces variétés, rop incertaines , trop peu stables, pour y attacher des noms. CC. Partout, en plaine et dans les montagnes, sur tous les terrains ; dans les haies, les broussailles, au pied des murs, au bord des bois ; dans les lieux escarpés, frais et ombragés. Hypoum rivulare Bruch Mt.; Stirp. n° 1134; Bra- chythecium rivulare Bryol. eur. t. 546. Tige raide, allongée (10—25 centim.), étroitement appli- quée, dénudée à la base, se partageant en branches nombreuses, ascendantes ou procombantes , pennées; rameaux nombreux, dressés ou ascendants, allongés (20—30 millim.), subaigus ou très peu atténués. Plante formant de vastes tapis raides, dépri- més, passant du vert foncé au jaunâtre brillant et au brun. Feuilles fermes, rigides; les moyennes imbriquées-concaves, à l’état humide, un peu plus lâches, légèrement étalées à l’état sec, largement ovales, un peu décurrentes à la base, contractées, aiguës ou brièvement acuminées au sommet, légèrement denti- culées, plus distinctement vers le sommet, très légèrement plis- sées, munies d’une forte nervure qui s'arrête un peu au delà du milieu. Tissu : cellules des oreillettes distinctes, presque hya- lines, brièvement hexagones ou subrectangulaires, courtes, élargies ; les moyennes linéaires, allongées, atténuées , aiguës, 15—20 fois aussi 1. q. 1. ; long. 2 172 millim., larg. 1 192 millim. 218 197 GENRE : HYPNUM. Fol. de l’involucre, 15—20, lancéolées-imbriquées , énerves , légèrement denticulées, terminées par un large acumen ren- versé; 10—15 archégones; paraphyses grêles, nombreuses. Vaginule oblongue chargée des débris de la fléur. Pédicelle dressé-flexueux, d’un pourpre foncé, très papilleux ; long. 20— 30 millim. Capsule subhorizontale, d’un brun foncé, ovale- oblongue, bombée, légèrement contractée à l’orifice; long. 1 172— 8 millim., diam. {1 millim. Opercule assez petit, conique, très élevé, aigu. Un anneau large composé de deux séries de cellu- les. Péristome élevé. Dents rougeâtres, sinuées-denticulées, lamellifères; lanières internes étroitement lancéolées, finement acuminées , longuement ouvertes sur la carène ; 2—3 cils nodu- leux, allongés. — Plante dioïque. Nous n'avons pas vu les fleurs mâles. Espèce très rarement fertile dans nos régions. — Février-mars. C, sur Les pierres, dans les ruisseaux de toute la région montagneuse des Vosges; CC. dans les Hautes-Vosges; également répandu dans le Haut- Jura, surtout dans le voisinage des cascades. — D'ailleurs, dans toutes les montagnes de la France, dans les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes, les montagnes du Centre, Observation. Cette espèce présente aussi quelques variations. Dans les Hautes-Vosges, elle forme de très larges tapis raides, d’un jaune clair brillant ou passant au brun; les feuilles dépourvues de plis, largement ovales-oblongues, subobtuses au sommet, plus distinctement denticulées ; la nervure atteint les 3/4.—La plante du Jura (cascades de Flumen, près Saint-Claude, par exemple) forme aussi de larges tapis, mais plus généra- lement verts ; les rameaux sont plus dressés ; les feuilles sont plus lâches, plus molles, plus étalées, et à l’état sec plissées et comme crépues. Le tissu est plus délicat ; les cellules moyennes sont de forme linéaire-hexagonale, tronquées obliquement, aiguës, remplies de nombreux grains de chloro- phylle, seulement 8—10 fois aussi 1. q. 1. Dans les forêts humides des Hautes-Vosges, cette espèce croît souvent hors de l’eau, sur le sol sa- blonneux et humide; dans ce cas la plante est d’un jaune clair bril- lant, les tiges et les rameaux s’allongent et s’atténuent vers l'extrémité; les feuilles sont plus acuminées. 1 33. Hypnum lIllecebrum Linn. Sp. Schwgr. Suppl. 1, 2, p. 225; Stirp. 1219; Scleropodium Illecebrum Bryol. eur. t. 057. Tige déprimée , flexueuse, grêle, peu radiculeuse, émettant des branches assez courtes, arquées, procombantes, imparfai- tement et brièvement pennées ; rameaux arqué#, cylindriques, julacés, brièvement atténués, subobtus. Plante formant de pe- tits gazons déprimés, d’un vert jaunâtre brillant ; long. de la tige 3—5 centim. Feuilles moyennes rapprochées, étroitement imbriquées-concaves, largement ovales-oblongues, brièvement décurrentes, sans oreillelles bien distinctes à la base, rapide- 993. HYPNUM ILLECEBRUN. 219 ment contractées, apiculées, ou terminées par un acumen mé- diocre dressé ou étalé, munies d’une nervure souvent bifurquée, s’arrêtant du milieu aux 374; bords plans, finement denticulés; long. 1 192 millim., larg. 8,4 millim. Tissu : quelques cellules courtes, plus grandes, arrondies ou anguleuses à la base; les autres linéaires, étroites, flexueuses, atténuées aux extrémités, 10—192 fois aussi L. q. 1. Fleurs femelles : 10—19 fol., les ex- ternes ovales-acuminées, étalées; les intimes à demi engai- nantes, longuement acuminées, presque entières, munies d’une nervure mince ; 8—12 archégones ; paraphyses médiocres, nom- breuses. Vaginule pâle, oblongue. Pédicelle court, pourpre, tuberculeux ; long. 10—20 millim. Capsule ovale-bombée ou oblongue horizontale, rétrécie sous l’orifice ; long. 1 172 millim., diam. 34 millim. Opercule convexe ou conique, peu élevé, api- culé. Un anneau large. Dents du péristome brunes, assez forte- ment lamellifères ; lanières internes étroites, acuminées, ouvertes sur presque toute la carène ; 2—53 cils fins, noduleux ou appen- diculés. Spores petites. Plante dioïque, très rarement fertile.— Fin de l'hiver. RR. dans notre domaine. Sur le grès bigarré à Sarrebrück (Winter); se retrouve aussi à Wiesbaden, à Brisgau, près de Baden Il faudra recher- cher cette espèce intéressante sur les collines basses et chaudes; dans les lieux gramineux et exposés au soleil. Elle a dù être négligée à cause de sa stérilité et de sa ressemblance avec le Hypnum purum et le Cylin- drothecium concinnum — C. dans le midi de la France : Var (Gérard, Hanry), Haute-Garonne (Jeanbernat), Tarn (M -D. Jeanb.), Aude (Rou- meg.), Isère (Debat), Maine-et-Loire (De la Perraudière), Manche (Le Jolis), environs de Paris (Cosson, Graves). Hypnum cæspitosum Wils. Engl. Bot. Suppl. t. 2878; Scleropodium cæspilosum Bryol. eur. t. 556. Cette espèce diffère de la précédente par ses rameaux plus grèles, plus atténués, dressés; par ses feuilles ovales-lancéolées, insensiblement rélrécies-acuminées, lächement imbriquées, plus étalées; par la capsule oblique, étroitement oblongque, arquée. Dioïque. — Mat. pendant l'hiver. Pyrénées, près de Tarbes (R. Spruce), Maine-et-Loire, talus d’un bois près Verrières, environs d'Angers (H, de la Perraudière, d’après M. Bes- cherelle). *** Feuilles largement ovales ; pédicelle lisse dans sa moitié in- férieure. (E. 34—56.) 34. Hypnum plumosum Sw. Muse. suec. p. 66; Schwgr. Suppl. I, p. 87, t. CCXXV, et Suppl. I, p.224; Stirp. 290 1% GENRE : HYPNUM. n° 590 et n° 498 (ce dernier sous le nom de Hypnum sale- brosum Hoffm.; erreur corrigée plus tard); Brachythecium plumosum Bryol. eur. t. 537; Hypnum pseudo-plumosum Drid. Tige primaire filiforme, flexueuse, couchée, se fixant par de nombreux paquels de radicules, garnie de petites feuilles es- pacées, ovales-triangulaires, très étalées, émettant des branches nombreuses, arquées-procombantes, enracinées par l'extrémité, garnies à leur tour de rameaux fasciculés, dressés, courts, obtus. Plante formant des gazons compactes, raides, d’un vert obscur ou jaunâtre, ou passant au brun luride; long. des tiges 6—8 centim. Çà et là les tiges secondaires sont également couchées, allongées, et régulièrement pennées. Feuilles moyennes rappro- chées, concaves, dressées, plus ou moins exactement imbriquées en tous sens ou homotropes, rapidement contractées, subauricu- lées à la base, assez longuement décurrentes, finement acumi- nées, planes et superficiellement denticulées aux bords, munies d’une nervure qui s’arrête vers les 374; long. 2—2 174 millim., larg. 874—1 millim. Tissu : cellules des oreillettes grandes, subrectangulaires, carrées ou peu allongées, vertes ; les moyen- nes linéaires-flexueuses, peu atténuées, 10—15 fois aussi L. q.1., renfermant des grains distincts de chlorophylle. Fol. externes de l’involucre courtes, ovales, aiguës ou subobtuses, dressées ; les supérieures allongées, engaîinantes, longuement acuminées, énerves, finement denticulées ; acumen très élalé, arqué; ar- chégones 10—15; paraphyses grêles, nombreuses. Vaginule cylindrique, brune, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, plus on moins chargé de petites aspérités dans sa moi- tié supérieure; long. 6—15 millim. Capsule ovale-oblongue, bombée, oblique ou subhorizontale, d’un brun foncé, à la fin noire ; long. 1 192 millim., diam. 3/4 millim. Opercule conique, aigu ou apiculé. Un anneau. Péristome : dents lamelhferes, denticulées, marginées ; lanières très ouvertes sur la carène; 2—3 cils aussi longs, appendiculés. Spores brunes. Fleurs mâles sur la même plante; fol. largement ovales, concaves, im- briquées, énerves, tres finement denticulées au sommet, termi- nées par un acumen très étalé; 12—15 anthéridies ; paraphyses grèles. — Octobre-novembre. N.B. Le Brachythecium Maximilianum Gümb. Moosflora der Rheinpfalz, p. 8T, n’est qu’une forme du Il. plumosum. C. sur les pierres dans les ruisseaux des Hautes et des Basses-Vosges, plus abondant dans les Hautes-Vosges, sur le granite et le grès vosgien. Jura : Creux-du-Vent, etc (Lesquereux). — Assez répandu dans presque toute la France : Alpes, Pyrénées, Cévennes, montagnes du Centre, Âr- dennes, environs de Paris. Ari 39. HYPNUM CAMPESTRE. 291 Observation. Cette espèce varie notablement sans perdre ses carac- tères essentiels qui la font aisément reconnaitre. Les touffes sont plus ou moins compactes, plus molles ou plus raides ; les feuilles sont dressées-im- briquées en tous sens ou homotropes; la couleur du feuillage passe du vert foncé au jaunâtre ou brun-luride, + 35. Hypnum campestre Bruch, M'; Brachythecium cam- pestre Bryol. eur. t. 545. Tige peu radiculeuse, couchée, déprimée, flexueuse, ne se dénudant pas, divisée en plusieurs branches, qui, elles-mêmes, sont garnies irréqulièrement de rameaux allongés ascendants, brièvement atténués ou subobtus. Plante formant des gazons lâches, d’un jaune brillant à la surface; long. 4—8 centim. Feuilles moyennes rapprochées, dressées, ovales, brièvement décurrentes, insensiblement rétrécies, longuement et finement acuminées, lâchement étalées, révolutées superficiellement, den- ticulées aux bords à partir du milieu, munies d’une nervure qui s'éteint vers le milieu, ou un peu au-dessus ; on remarque aussi des plis irréguliers et peu profonds, surtout à l’état sec; long. 2 192—3 millim., larg. 1 174 millim. Tissu : cellules des oreil- lettes sur une bande ovale-triangulaire assez étroite, carrées ; les autres linéaires , molles, assez grandes, atténuées , aiguës, 15—20 fois aussi 1. q. L. Involucre : environ 15 fol. terminées par un acumen filiforme très long et recourbé, lisses ou à peine plissées, finement denticulées, munies d'une nervure courte; les externes ovales, les intimes oblongues-lancéolées , allon- gées; 10—15 archégones; paraphyses filiformes abondantes, allongées. Vaginule cylindrique épaisse. Pédicelle tordu vers la gauche inférieurement et vers la droite au sommet, papilleux seulement au-dessous de la capsule; long. 20—95 millim. Capsule subhorizontale, oblongue, un peu bombée, à la fin ar- quée. Opercule conique, élevé, aigu ou subobtus. Un anneau très étroit. Dents du péristome fortement lamellifères ; lanières internes très ouvertes sur la carène ; 1—3 cils noduleux, allon- gés. Fleurs mâles sur la même plante, dans le voisinage des fleurs femelles. — Hiver. RR. Trouvé par Bruch sur des collines gramineuses, dans des champs incultes près de Deux-Ponts; Lesquereux l’indique « sur les pierres du Haut-Jura; dans les lieux frais et ombragés, La Grandsonne, près de Fleurier.» Est-ce bien la même espèce? — Le Æyp. campestre a été trouvé de plus par R. Spruce dans les Pyrénées, et près de Toulouse par M. Jeanbernat, 299 1% GENRE : HYPNUM. 000. Deux nervures courtes, s’arrétant au tiers inférieur. (Esp. 36.) 36. Hypnum flagellare Dicks. Crypt. Fasc. 2, p. 12; Stirp. n° 1225; Hyocomium flagellare Bryol. eur. À. 529. Tige primaire allongée (10—15 centim.), ne se dénudant pas, couchée, se fixant çà et là par des paquets de radicules, émet- tant des branches inégales, espacées ou rapprochées, dressées ou arquées, souvent simples d'abord, puis pennées ou même bi- pennées ; rameaux dressés, les uns obtus, les autres atténués ; les innovations naissant latéralement sur la tige ou de son extré- mité enracinée. Plante formant des touffes molles plus ou moins denses, d’un beau vert clair ou passant au brun. Feuilles rap- prochées, très largement et brièvement ovales-concaves, lâche- ment imbriquées, étalées-dressées, à demi embrassantes, brus- quement contractées vers le sommet, lancéolées, finement acuminées; acumen flerueux-élalé ou même recourbé, parfois les feuilles sont légèrement homotropes vers l'extrémité des branches; elles ont une ou deux nervures très faibles ; les bords sont plans, mais ondulés, garnis de dents aiguës, étalées, faci- lement visibles ; on remarque aussi quelques plis légers et irré- guliers, plus sensibles à l’état sec; long. 1 172 millim., larg. 1 millim. Tissu à peu près uniforme; cellules linéaires-flexueu- ses, un peu atténuées subobtuses, 10—15 fois aussi L. que L. ; vers la base et aux bords elles sont subaiguës et plus courtes; enfin les infimes sont ordinairement courtes et tronquées, sans former d’oreillettes. Rameau fertile, épais, rudicant ; 20—25 fol., les inférieures largement ovales triangulaires, les supérieu- res oblongues, demi-engaïinantes, dressées, “imbriquées, terminées par un acumen très long, subulé, étalé, très flexueux, munies ordinairement d’une nervure mince, superficiellement denticu- lées ;:15—20 archégones ; paraphyses filiformes, allongées, très abondantes. Vaginule oblongue épaisse. Pédicelle pourpre, dressé-flexueux, surchargé de papilles fines, serrées; long. 20—25 millim.; parfois deux pédicelles sortent d’un même involucre. Capsule à parois épaisses, oblongue bombée, munie d’un col peu distinct, subhorizontale ; long. 2 172—3 millim., diam. { millim. Opercule élevé, convexe- conique, terminé par un petit apicule aigu. Péristome formant un cône élevé; dents d'un jaune verdâtre, médiocrement lamellifères ; membrane éle- vée; lanières étroites, assez largement ouvertes sur une grande partie de la carène; 923 cils noduleux, parfois imparfaits. Spores petites, vertes. Anneau composé de 2—3 séries de cel- lules courtes. Fleurs mâles sur une plante distincte, ovales, allongées ; fol. nombreuses, ovales, longuement acuminées ; an- 36. HYPNUM FLAGELLARE. 293 théridies oblongues, allongées, accompagnées de grandes para- physes. Les plantes stériles sont plus allongées, plus molles, plus déprimées. Aux feuilles ordinaires se mêlent des feuilles accessoires plus petites, ovales-lancéolées, concaves, aiguës. — Automne. Espèce probablement assez répandue , dans les Hautes-Vosges, sur les rochers granitiques ou de grès vosgien, près des cascades, mais négligée, a cause de sa stérilité habituelle et d’une certaine ressemblance avec le H. striatum. Saut-des-Cuves, près de Gérardmer (B.), au-dessus de Moussey (Lemaire). Lesquereux dit de cette plante, dans son catalogue : < J'ai trouvé cette espèce dans le Jura, sans noter la localité. Au Val-de- Travers probablement, sans fructification. >» — Dans les Pyrénées, en Bre- tagne; dans la vallée de Géroldsau, près de Baden-Baden, et surtout dans les Iles Britanniques, où elle fructifie. ++ Opercule surmonté d’un bec long et fin; pédicelle pa- pilleux dans toute sa longueur. (E. 37—46.) 6 | o. Fleurs monoïques; feuilles concaves, étalées-dressées. (E. 37.) 37. Hypnum Teesdalii Smith, Flor. brit. III, p. 1291; Rhynchostegium Teesdalii Bryol. europ. t. 509; Stirp. n° 1413. Tige grêle, couchée, peuradiculeuse, se dénudant, flexueuse, émettant des rameaux gréles, dressés-flemueux (longs de 3—5 millim.). Plante formant de petits gazons assez denses, d’un vert foncé, opaque. Feuilles lâches, étalées, étroitement lancéolées, ré- trécies, aiguës, très superficiellement denticulées dans la moitié supérieure, munies d’une nervure aplatie qui s’avance jusque vers le sommet, ou disparait un peu au-dessous ; bords plans ; long. 394 millim., larg. 174 millim. Tissu : cellules subhexagones 3—6 fois aussi 1. q. l., molles et épaisses, opaques, de forme assez irrégulière. Involucre radicant ; 8—10 fol. énerves, oblon- gues, assez longuement et finement acuminces, dressées; arché- gones peu nombreux; quelques paraphyses grèles et assez courtes. Vaginule chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, dressé-flexueux. Capsule horizontale, oblongue, lé- gèrement bombée, munie à la base d’un petit col atténué. Oper- cule convexe-conique, terminé par un bec fin subulé. Un anneau assez large. Dents du péristome lamellifères, fermes ; lanières percées d'ouvertures étroites sur la carène; cils gréles, plus ou moins cohérents. Fleurs mâles sur la même plante, très petites; fol. ovales aiguës ou acuminées-énerves; anthéridies très courtes, oblongues ; paraphyses presque nulles. — Automne, 994 1% GENRE : HYPNUM. RR. Rochers humides près des ruisseaux et des cascades, grottes hu- mides, aux sources de la Reuse, dans le Jura près de Neuchâtel (Schimp.), sur des rochers de grès humides, près de Deux-Ponts (Bruch). — Dau- phiné : Sassenages (Ravaud), au pied du Salève, près de Genève (J. Mül- ler). Var: Hyères, Pierrefeu, Le Luc (De Merc. Robert, Hanry), Tarn : Montagne-Noire (M.-D. J.), environs de Paris : Saint-Cloud (Schimp.): 00. Fleurs dioiques ; feuilles concaves, dressées-imbriquées. (E. 38—49.) a. Plante émettant des stolons grêles, ! 38. Hypnum crassinervium Tayl. in FI. Hib. ed. 2, p. 43; Eurhynchium crassinervium Bryol. eur. t. 5929; Stirp. n° 1226. Tige primaire grêle, stoloniforme, flexueuse, couchée, garnie de feuilles squamiformes appliquées, émettant des branches dressées-arquées, divisées à leur tour, sans ordre; rameaux dressés, plus ou moins courbés, épais, subcylindriques, brieve- ment atténués, courts (10—15 millim.). Les stolons naissent soit de la base des tiges, soit de leur extrémité en contact avec le sol. Plante formant des touffes lâches, peu étendues, d’un vert foncé, souvent mélangées d’autres mousses. Feuilles moyennes des rameaux rapprochées, très concaves, dressées-imbriquées, plus serrées près de la tige et irrégulièrement plissées par la sécheresse, largement ovales-oblongues, rapidement contrac- tées, puis brièvement acuminées (acumen souvent à demi tordu), brièvement décurrentes, sans oreilletles distinctes à la base, munies d'une nervure épaisse qui disparaît vers les 3/4, denti- culées sur les bords, surtout vers le sommet ; long. 2—92 172 millim., larg. 1—1 172 millim. Tissu ferme, épais : cellules ba- silaires sur un petit espace triangulaire vers les bords, un peu plus grandes, vertes, brièvement oblongues, subrectangulaires ; les autres étroitement oblongues, linéaires-subhexagones, atté- nuées aux extrémités, renfermant des grains nets de chloro- phylle, 10—15 fois aussi 1. q.1. Involucre : 10—15 fol. me- diocres, dressées, lâchement imbriquées, longuement et finement acuminées (acumen dressé ou flexueux), munies d’une nervure mince, aplatie; les externes brièvement ovales, les intimes ovales-oblongues. Vaginule oblongue, courte, renflée, chargée des débris de la fleur; 10—20 archégones ; paraphyses filifor- mes, plus longues. Pédicelle dressé, flexueux, pourpre, ferme, très papilleux, long d’environ 20 millim. Capsule oblique, briè= vement oblongue, très bombée, munie d’un col très distinct, légèrement resserrée sous l’orifice, d’un brun foncé passant au 39. HYPNUM TOMMASINII. 295 noir ; long. 1 172—2 millim., diam. 1 millim. Opercule convexe, terminé par un bec subulé, oblique. Péristome assez petit : dents externes d’un jaune foncé, fortement lamellifères ; lanières in- ternes étroites, à peine ouvertes sur la carène ; 2—3 cils nodu- leux, aussi longs. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. nombreuses, largement ovales, acuminées ; anthéridies oblongues, 10—12; paraphyses un peu plus longues. — Septembre- octobre. Disséminé sur les montagnes et les collines inférieures ; sur les pierres dans les lieux frais et ombragés. M. Schimper l'indique comme assez ré- pandu dans les ruines des châteaux d'Alsace et dans le Jura, près des sour- ces du ruisseau de Fleurier, non loin de Neufchâtel. Nous l’avons rencon- tré dans les Vosges, sur les bords de la Moselle, dans une haie au-dessous d’Epinal, et à la cascade de Miraumont, près Remiremont. Très rare en fructification — Cette espèce se trouve, d'ailleurs, dans la Haute-Savoie : Pringy (Puget), dans la Dordogne (Herb, Blind), dans les Pyrénées, en Italie, dans Le Harz, etc. 39, Hypnum Tommasinii Sendin. in Lesq. Catalogue des M. de Suisse; Eurhynchium Vaucheri Bryol. eur. t. 350; Stirp. n° 1227. Tige émettant de nombreux stolons grêles, flexueux, garnis de petites feuilles ovales squamiformes, et des branches dres- sées-arquées, divisées, fasciculées ; rameaux assez courts, droits ou arqués, subobtus, quelques-uns atténués et allant s’enraciner au contact du sol. Plante formant des touffes denses d’un vert jaunâtre brillant; long. des tiges dressées 3—4 centim. Feuilles subscarieuses , dressées, lächement imbriquées, concaves, lar- gement ovales-oblongues, décurrentes, munies d’oreillettes, étalées, distinctes, rapidement contractées au sommet et termi- nées par un acumen filiforme, élalé, flexueux, munies d’une nervure mince qui s’avance jusqu’au delà du milieu, planes aux bords et légèrement denticulées, quelques dents plus grandes et plus rapprochées à la base de l’acumen ; long. 3 172 millim. (lacumen compris), larg. 1 174 millim. Tissu : cellules des oreillettes plus grandes, carrées, vertes ou hyalines, les autres linéaires hexagones, aiguës, grandes, à parois fermes, minces, 8—15 fois aussi L.q.1. ; à la base des feuilles on remarque quel- ques traces de deux plis. Fleurs femelles nombreuses, sur les branches principales ; 15—20 fol. ; les externes ovales-acumi- nées, les moyennes et les internes oblongues-lancéolées, demi- engainantes, brusquement terminées par un long acumen fÿli- forme, étalé, assez fortement dentées à la base de cet acumen, souvent homotropes, énerves ou quelques-unes munies d'une nervure très mince ; 10—20 archégones; paraphyses nombreu- 19 296 1% GENRE : HYPNUM. ses, filiformes, plus longues. Vaginule oblongue, molle, verte, chargée des débris de la fleur. Pédicelle épais, pourpre, flexueux, à la fin un peu tordu vers la droite; long. 8—12 mil. Capsule oblique ou horizontale, oblongue, bombée, munie à la base d’un petit col atténué, légèrement rétrécie sous l’orifice à l’état sec; long. 1 192—92 millim., diam. 374 millim. Un large anneau. Péristome : dents jaunes, épaisses, fortement lamelli- fères; lanières lancéolées, étroitement ouvertes sur la carène; 2—3 cils noduleux. Fleurs mâles comme dans l’espèce précé- dente. — Mai. R. Dans les hautes montagnes du Jura; sur les pierres et les rochers frais et ombragés, mélangé à d’autres mousses. Abondant au Val-de-Tra- vers, près de Neufchâtel (Lesquereux, Schimper), au Suchet (B.). — Du reste, dans la Haute-Savoie (Puget), Aude (Roumeg.), dans les Pyrénées; dans les Alpes de la Suisse et de la Bavière. b. Plante dépourvue de stolons. 40. Hypnum piliferum Schreb. Fl. Lips. p. 91; Stirp. n° 624; Eurhynchium piliferum Bryol. eur. t. 531. Tige flexueuse, allongée (8—10 centim.), longuement décom- bante, dépourvue de radicules, un peu dénudée à la base, ordi- nairement divisée en plusieurs grandes branches également décombantes ou procombantes, assez régulièrement pennées ; rameaux étalés, assez longs, atténués. Plante formant des touffes très lâches, sans consistance, d’un vert foncé brillant à la sur- face, ordinairement mélangée à d’autres mousses. Feuilles lar- gement oblongues, concaves, lâchement imbriquées, déeurrentes à la base, brusquement terminées par un acumen fin, à demi tordu, allongé, flemueux, sans plis à l’état humide, plus étalées et légèrement plissées à l’état sec, munies d’une ner- vure dilatée à la base, et qui se termine au milieu ou vers les 34; bords plans ou légèrement infléchis, finement denti- culés, plus distinctement vers le sommet; long. 8 millim. (l’a- cumen compris), larg. 1 millim. Tissu : cellules des oreillettes sur un espace triangulaire assez grand, rectangulaires, carrées, plus grandes ou un peu allongées ; les autres grandes, largement linéaires, très aiguës, rhombées, à peine flexueuses, renfermant des grains de chlorophylle disposés sur deux rangs, 10—15 fois aussi L. q. L.; celles du sommet plus courtes. Fol. de l’involucre, 15—920 , fortement recourbées, les externes brièvement ovales, acuminées ou simplement aiguës, énerves; les moyennes ovales, brusquement acuminées, pilifères, munies d’une nervure mince et courte, les intimes largement oblongues, demi-engainantes, 41, HYPNUM SCLEROPUS. 9297 un peu plissées, pilifères, finement denticulées au sommet; 10— 30 archégones ; paraphyses filiformes plus longues, abondantes. Vaginule assez courte, cylindrique, épaisse. Pédicelle pourpre, assez légèrement papilleux, plus au sommet que vers la base; long. 20—30 millim. Capsule ovale ou oblongue-bombée, ar- quée, oblique ou horizontale; long. 2—2 152 millim., diam. 1 millim. Opercule convexe, élevé, surmonté d’un bec long et fin. Un large anneau. Péristome ferme: dents d’un jaune orangé foncé, garnies de grandes lamelles; lanières lancéolées, ou- vertes sur presque loute la carène ; 2—3 cils aussi longs, no- duleux. Spores d'un jaune pâle. — Hiver. Très rarement fertile. Disséminé, presque partout, dans les plaines et les montagnes inférieu- res de tous les terrains; sur le granite, à la cascade du Bouchot, près de Vagney (Pierrat), à Bruyères (Mougeot); sur l'alluvion et dans les bois; fertile à Saint-Dié, au pied des arbres (B.), sur les marnes irisées, dans des broussailles, à la côte de Senaide, Vosges (B.); sur le grès bigarré, près de Deux-Ponts (Bruch); abondant au Val-de-Travers (Jura), (Les- quereux.) 41, Hypnum scleropus Schimp. Bryol. eur. t. 527 ; Synops. p. 559. « Plante tout à fait couchée, irrégulierement rameuse et ra- muleuse, subfasciculée; radicules rares ou nulles; rameaux al- longés, atténués, disposés sur deux rangs. Plante formant des touffes déprimées. Feuilles assez rapprochées, concaves, ovales et oblongues-lancéolées, acuminées, étalées-dressées, lâchement imbriquées, munies d’une nervure qui s’avance au delà du mi- lieu, assez fortement dentées dans la moitié supérieure; bords plans. Tissu lâche : cellules rhombées, les basilaires oblongues- hexagones, celles des angles carrées. Fleurs femelles; fol. invo- lucrales, lâächement imbriquées ; les intimes longuement acumi- nées; acumen étalé-denté. Vaginule cylindrique, peu chargée de paraphyses. Pédicelle très rude, surtout vers la base. Cap- sule inclinée oblongue, bombée, à la fin resserrée sous l’orifice à l’état sec. Opercule grand, convexe-conique , terminé par un long bec. Anneau large, composé de deux séries de grandes cel- lules. Péristome grand : dents d’un roux ferrugineux, denticu- lées, lamellifères; lanières terminées par une longue pointe su- bulée, percées de nombreuses ouvertures sur la carène; 3 cils longs, noduleux. Plante mâle semblable à la plante femelle ; fol. énerves, ovales-acuminées ; anthéridies oblongues épaisses ; pa- raphyses plus longues. » « H:b. Rochers granitiques ombragés des Hautes-Vosges, près de Sainte- Marie-aux-Mines, et dans la vallée de Massevaux (Schimper). Très rare. — Mat. au printemps. » Description faite d’après celles. du Bryologia europæa et du Synopsis. Nous n'avons pas vu cette plante, 298 1% GENRE : HYPNUM. . 42. Hypnum velutinoides Bruch ; Eurhynchium velutinoides Bryol. eur. t. 528; Hypnum filiforme Lam. v. Flor. franc. D.-C. et Lam. C. Müller. Syn. Tige médiocre (25-30 m.), déprimée, peu radiculeuse, se dénu- dant à peine à la base, divisée en plusieurs branches, garnies dera- meaux disposés sans ordre, peu nombreux, étalés-procombants, atténués. Plante formant des gazons déprimés, d’un vert clair passant au jaunâtre. Feuilles rapprochées, légèrement concaves, étalées-dressées, lâchement imbriquées, lancéolées, insensible- ment rétrécies, acuminées (acumen à demi tordu), superficielle- ment denticulées vers le sommet ou presque entières, munies d’une nervure mince qui s’avance jusque vers la base de l’acu- men ; 1—2 plis peu profonds de chaque côté de la nervure; long. 2 millim., larg. 278 millim. Tissu : cellules basilaires sur un espace transversal assez notable, médiocres, carrées, vertes, les autres linéaires-rhombées, aiguës, 8—10 fois aussi L. q.1., assez molles. Involucre non radicant ; fol. nombreuses, 15—20, les supérieures dressées, lâchement imbriquées, ovales-lancéolées, longuement et finement acuminées, non plissées, munies d’une nervure qui s’avance très avant, à peine denticulées; 10—15 ar- chégones: paraphyses plus longues, filiformes, abondantes. Va- ginule molle, oblongue, pâle, chargée des débris de la fleur. Pédicelle court (4—6 millim.), pourpre, fortement papilleux. Capsule oblique, ovale-bombée, munie d’un col peu distinct; long. 1 192 millim., diam. {1 millim. Opercule grand, convexe, surmonté d’un bec fin, oblique, poupre. Un anneau large. Dents du péristome étroites, jaunâtres ; lanières percées d’ouvertures étroites, isolées sur la carène; 2—3 cils aussi longs, plus ou moins cohérents, légèrement noduleux. Plante molle, délicate dans toutes ses parties. — Mars. RR. à peine connu dans notre domaine : Vosges inférieures, sur le terrain houiller, à Waldmohr (Schultz); mais se trouve dans plusieurs localités du voisinage, près de Ludwigshütte (Bruch), à Heidelberg (A: Braun), à Thonon (Puget). — Puis dans le Dauphiné, près de Paris et en divers endroits de l’Allemagne. 000. Fleurs dioïques; feuilles planes, très étalées en tous sens ou arquées en dehors. (E. 43—45.) 45. Hyprum prælongum Linn. Sp. pl.; Stirp. n° 429; Eurhynchium prælongum Bryol. eur. t. 524. Tige très peu radiculeuse, allongée (6—12 centim.), couchée ou procombante, flexueuse, se divisant inégalement en plusieurs branches déprimées et allongées, assez régulièrement pennées ; 43. HYPNUM PRÆLONGUM. 299 rameaux plus ou moins rapprochés ou espacés, disposés dans un même plan, tres étalés, procombants, grèles, atténués ou courts, presque obtus. Plante formant des tapis assez denses ou lâches, interrompus, ou vivant presque isolée, d’un vert foncé, dans les lieux ombragés, passant à un jaune assez vif au soleil. Feuilles moyennes des rameaux largement ovales ou ovales-oblongues, simplement aiguës ou terminées par un acumen large et court, légèrement concaves, imparfaitement distiques, aplanies, planes aux bords et finement denticulées en scie, munies d’une ner- vure qui atteint les 374; pas de plis; long. 1—1 172 millim., larg. 1792—374—1 millim. Tissu : cellules à parois minces ; les. basilaires, aux angles, un peu plus grandes, oblongues, courtes ou subrectangulaires, les moyennes linéaires-oblongues ou sub- hexagones, atténuées, 6—10 fois aussi L. q. L., renfermant beau- coup de chlorophylle dans les lieux ombragés. Fleurs femelles sur la tige primaire; fol. 10—15, finement denticulées, lon- guement et finement acuminées (acumen réfléchi), les externes ovales, très légèrement nerviées, courtes; les intimes oblougues- lancéolées, énerves ; 15—80 archégones; paraphyses plus lon- gues, filiformes, assez nombreuses. Vaginule oblongue, courte et épaisse. Pédicelle pourpre, dressé; long. 15—20 millim. Capsule oblique ou subhorizontale, ovale ou brièvement oblon- gue, bombée, sans col notable, légèrement rétrécie à l’orifice ; long. 2 millim., diam. 1—1 174 millim. Opercule convexe-coni- que, surmonté ‘d'un bec fin oblique. Anneau composé de deux séries de cellules pâles. Dents du péristome orangées, mé- diocrement lamellifères ; lanières internes acuminées , larges, très ouvertes sur la carène; 2—3 cils aussi longs , noduleux, grèles. Spores vertes, médiocres. Fleurs mâles : fol. ovales- oblongues, acuminées, denticulées vers le sommet, les externes seules faiblement nerviées (acumen très étalé); 6—10 anthé- ridies brièvement oblongues; paraphyses filiformes, les dépas- sant peu. — Févriers-mars. Cette espèce varie singulièrement d’après ses conditions d'existence, a. vulgare Nob. — Plante assez grêle, allongée, déprimée, fleæueuse, verte à l'ombre, jaunâtre au soleil. Feuilles assez lâches, ovales ou ovales-oblongues, aiguës; la nervure atteint les 374; cellules moyennes linéaires, atténuées, allongées, à parois minces. Plante des vergers et des prairies en plaine. Dans les haies et les broussailles, les branches principales sont parfois pre ne les rameaux fasciculés, rapprochés, étalés, dressés ou arqués; les feuilles plus conca- ves, brièvement acuminées; la nervure atteint les 45. On pourrait en faire une var. suberectum, (côte de Senaide), b. atrovirens Schimp. — Plante couchée, plus robuste, for- 230 1®7 GENRE : HYPNUM. mant des touffes enlacées, denses, d’un vert foncé; feuilles brié- vement acuminées, munies d’une nervure qui atteint les 475; cellules linéaires-allongées, atténuées, aiguées. Capsule ovale, bombée, courte. Rochers humides des montagnes granitiques inférieures des Vosges. Fertile au Bouchot, près de Vagney (Pierrat). — Dans la Haute-Vienne (Lamy). c. abbreviatum Schimp. — Tige couchée, radiculeuse, émet- tant des rameaux courts, obtus, rapprochés ou espacés, dépri- més ou dressés. Feuilles largement oblongues-lancéolées, assez longuement acuminées, nettement dentées; nervure dépassant les 374; cellules moyennes linéaires -flexueuses, atténuées, très allongées, 20—30 fois aussi 1. q. 1. Sur la terre humide dans les creux des rochers. Vallon de Flumen à Saint-Claude (Jura). d. rigidum Nob. — Plante raide, dénudée; branches prin- cipales courtes, enlacées, fasciculées, pennées ; rameaux rap- prochés, arqués, procombants, peu ou pas atténués ; touffes d’un vert foncé. Feuilles concaves, très lâchement imbriquées, raides, largement ovales, aiguës, ou brièvement apiculées, fortement dentées; la nervure atteint les 34. Tissu épais; cellules subhexagones, rhombées, atténuées, courtes, 4—6 fois aussi L. q. 1. Rochers secs du calcaire jurassique. Maxéville, près de Nancy. e. uliginosum Nob. — Tige grêle, molle ; rameaux très gré- les, atténués, flexueux, courts ; feuilles caulinaires, ovales, fine- ment acuminées ; celles des rameaux oblongues-lancéolées, acu- minées, finement dentées; la nervure atteint les 3/4; cellules moyennes linéaires-rhombées, 10 fois aussi L. q. 1. Lieux marécageux, très humides. — Prairies de Saint-Dié. — Cette espèce, en y comprenant ses variétés, est commune partout, dans les plaines, sur les collines et les montagnes inférieures, dans les haies, sur la terre, dans les vergers, les prairies humides, les champs incultes; elle se montre cependant avec plus d'abondance dans les terrains calcaires ou argileux. — Il n’est pas inutile de faire observer que les variétés ci-des- sus indiquées sont très instables, qu'elles se croisent en tous sens, et qu’à ces formes on pourrait en ajouter une foule d’autres. La var. db, une des plus robustes, a été regardée comme espèce par Swartz (Hypnum atrovirens) ; c’est aussi Le À. Swartzii Turner M. Winter nous a com- muniqué, de Sarrebrück, sous le nom de H. Schleicheri Brid. une forme qui diffère de toutes celles que nous avons décrites par son port robuste, ses branches pennées, ses rameaux dressés, courts, obtus ; ses feuilles con- caves, irrégulièrement plissées, terminées par un large acumen, super- ficiellement denticulées Le pédicelle est court, flexueux (long. 8—10 millim.); la capsule courte, bombée, munie d’un petit col, les lanières 44, HYPNUM PUMILUM. 231 du péristome interne sont éfroitement ouvertes, Les cellules des feuilles sont étroites, linéaires, flexueuses, — (Gette plante est l’Eurhynchium Schleicheri de Milde (Bryol. siles. p. 306) ; mais il est bon de faire atten- tion que Bridel attribue une floraison monoïque à sa plante, tandis que celle-ci est dioïque ; v. Brid,. Bryol. univ. t. Il, p. 4053. 44. Hypnum pumilum Wils. Engl. Bot.; Eurhynchium pumilum Sch. Synops. p. 561; Eurhynchium prælongum b. pumilum Bryol. eur. t. 525, v. b. Plante très grêle, formant des tapis denses, enlacés, d’un vert obscur terne. Tige courte (19—20 millim.), divisée en plusieurs branches déprimées, enlacées, brièvement pennées; rameaux courts, souvent arqués; la plante se renouvelle par des stolons filiformes, garnis de fol. très petites, en forme d’écailles ovales- acuminées, concaves, étalées. Ces stolons radiculeux naïssent de la base des tiges ou de leur extrémité en contact avec le sol. Feuilles moyennes étalées en tous sens ou en partie aplanies, peu denses; les supérieures làchement dressées, presque imbri- quées, brièvement ovales-lancéolées, acuminées, très peu dé- currentes, dentées sur tout le contour, légèrement révolutées à la base, munies d’une nervure qui s'arrête un peu au delà du milieu. Tissu: aux angles quelques cellules carrées ou obli- quement tronquées, vertes; les autres linéaires-subhexagones, atténuées, aiguës, courtes, 4—8 fois aussi L. q. L., à parois assez épaisses ; long. des feuilles 172—374 millim., larg. 178 millim. « Pédicelle court. Capsule petite, brièvement ovale ou oblongue ; opercule terminé par un bec long et päle. Péristome comme dans le H. prælongum, plus pâle. » Schimp. Syn. — Wilson dit de sa plante : « Dioïque; tige rampante ou procombante, fili- forme, subpennée; rameaux très grèles, subaplanis ; feuilles étroites, ovales, étalées-serrulées, nerviées jusqu’au milieu; feuilles du périchèse très étroites ; pédicelle rude ; capsule ovale- arrondie, penchée. Opercule terminé par un bec court. » Nos échantillons, recueillis sur des rochers et des vieux murs, dans les ruines du château de Lützelbourg, nous semblent très bien caractérisés et appartenir certainement à cette espèce; mais, d’autre part, nous avons recueilli dans les ruines des châteaux du Spitzemberg, près de Saint- Dié, de Hohe-Barr, près de Saverne, et sur les rochers secs et ombra- gés du calcaire jurassique de Neufchâteau et du Florimont, près de Col- mar, une série de formes intermédiaires entre le Æypnum prœlongum et le Hyp.pumilum, tellement enlacées, que nous ne pouvons guère regarder cette dernière plante comme une espèce légitime. Il est fächeux que nos échantillons de toutes ces formes litigieuses ne soient pas fructifiés, Cette plante est indiquée de plus au château de Heidelberg (Schimper), près de Carlsruhe (A. Braun). — Var : Hyères, au canal du Béal (De Mer- cey), Manche (Le Jolis). 059 12 GENRE : HYPNUM. 45. Hypnum Stokesii Turn. Musc. hib. p. 159; Stirp. n° 1029; Eurhynchium Stokesit Bryol. eur. t. 526. Tige d’abord simple et dressée, puis divisée en 2—3 grandes branches procombantes, longuement pennées, ou même par- tiellement bipennées; rameaux nombreux, atténués, disposés dans un même plan, étalés ou dressés ; touffes gonflées ou dé- primées, parfois étendues d’un beau vert foncé à l'ombre, jau- nâtres au soleil. Feuilles des branches principales espacées, brièvement ovales triangulaires, auriculées , décurrentes étroitement et longuement, terminées par un acumen brusque et allongé, très étalées, recourbées par l’acumen à demi tordu, dentées sur-tout le contour, munies d’une nervure dentelée au sommet et prolongée jusqu'à l’acumen; cellules grandes et courles, hexagones ou subrectangulaires aux oreillettes; les autres longuement linéaires-flexueuses, 10—20 fois aussi I. q. l. Feuilles des rameaux lancéolées-aiquëès, assez rapprochées, dressées à l’état sec, plus étalées par l’action de l’humidité. Fol. de l’involucre très nombreuses (20—35), les intimes allongées- oblongues, demi-engaînantes, très longuement acuminées, den- ticulées, généralement énerves; 10—15 archégones; paraphy- ses très nombreuses. Pédicelle d'un pourpre foncé, ‘dressé; long. 15—20 millim. Capsule horizontale, brièvement ovale- oblongue, bombée, rétrécie sous l’orifice. Opercule convexe- conique, médiocre, terminé par un bec fin, redressé. Un anneau formé de 3 séries de cellules. Péristome élevé, brun: dents étroites, lamelliferes; lanières longuement et finement acu- minées, percées d'ouvertures sur la carène; 1—2 cils plus ou moins parfaits. Plante mâle plus grêle, rare. Fleurs mâles nom- breuses sur les branches principales; 15—20 fol. largement ovales, finement acuminées, presque toutes énerves; acumen étalé; 6—10 anthéridies oblongues; paraphyses un peu plus longues, nombreuses. Rarement fructifié. — Mars. C. Sur la terre, plus rarement sur les pierres et à la base des troncs d’arbres, dans les forêts; lieux frais et ombragés sur les collines et les montagnes; semble préférer les terrains siliceux. Dans toute la chaîne des Vosges, dans les Faucilles, l’Argonne et la forêt de Serre. Lesquereux ne l'indique pas dans le Jura. Nous avons trouvé cette espèce fertile dans les forêts de Saint-Hié, de Gérardmer et de Serre. 0000. Fleurs synoïques; feuilles presque aplanies; cils du péristome appendiculés. 46. Hypnum speciosum PBrid. Mant. p. 156; Rhynchos- tegium androgynum Bryol. eur. ti. 517. Plante très voisine des formes robustes du 27. prælongum, 46. HYPNUM SPECIOSUM. 933 dont elle diffère surtout par ses fleurs synoïques. Sa tige est déprimée, allongée, garnie de radicules à la base seulement ; elle émet des rameaux allongés, disposés sans ordre. Les feuilles sont peu rapprochées, lâches, étalées, presque planes, subsca- rieuses, aiguës, fortement dentées sur tout le contour, munies d’une nervure qui disparaît au-dessous du sommet; elles se plissent à l’état sec. Les fol. de l’involucre sont énerves, lon- guement acuminées: la capsule oblongue, allongée, un peu arquée; les dents du péristome sont fortement lamellifères, les cils longuement appendiculés. RR Rochers humides et ombragés : Wasserbourg, près de Münster (Blind)? ; Gümbel aurait aussi trouvé cette espèce près de Landau, sur des troncs d’arbres, dans la forêt d'Offenbach. — Signalé dans le Var (De Mercey) et l'Aude (Roumeg.). — Nous ne semmes nullement édifié sur la valeur spécifique de cette forme, ni sur son existence dans nos ré- gions. 2° Série. Capsule cylindrique ou subcylindrique, arquée, allongée. Dans cette série se rangent les espèces dont les feuilles sont élar- gies, obtuses-arrondies ou brusquement mucronées au sommet, ou forte- ment courbées en dessous homotropes, ou aplanies-distiques. Un certain nombre ont cependant les feuilles ovales ou lancéolées-acuminées, dispo- sées également autour de la tige ou étalées en tous sens. Le pédicelle est toujours lisse. L’opercule est aigu, apiculé, ou muni d’un bec court. (Quand ce dernier caractère cause de l'embarras, il est facile de se décider d’après la forme de la capsule ou du feuillage.) (Genres : Hypnum, Amblystegium et Plagiothecium de M. Schimp. Syn.) (E. 47—107.) TABLEAU DES PRINCIPAUX GROUPES DE CETTE % SÉRIE, A. Feuilles disposées uniformément autour de la tige, élargies, obluses-arrondies, ou mucronées brusquement. (Espè- ces 47— 54.) B. Feuilles acuminées, nettement homotropes, courbées en des- sous, (E. 55—85.) C. Feuilles aplanies-distiques. (E. 86—88.) D. Feuilles dressées, étalées ou recourbées en tous sens, uni- formément autour de la tige, ou à peine homotropes, aiguës ou acuminces. (E. 89—107.) 934 4° GENRE : HYPNUNM. À. Feuilles disposées uniformément autour de Ia tige. élargies, obtuses-arrondies, ou arron- dies, brusquement mucronées au sommet. (Es- pèces 47—54.) + Tige plus ou moins régulièrement pennée, (E. 47—51.) o. Feuilles dressées-étalées, ldchement imbriquées. (Es- pèces 47—49.) 7. Hypnum cuspidatum Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 227; Bryol. eur. t. 619. Tige rougeâtre, allongée (3—15 centim. ), se dénudant peu, dépourvue de radicules, décombante, redressée à l’extrémité, divisée en 2—3 grandes branches pennées ; ; rameaux réguliè- rement disposés et rapprochés, ou espacés et sans ordre, étalés à angle droit ou même arqués en dehors; la tige et les rameaux sont terminés en pointe subulée, raide, par l’enroule- ment des jeunes feuilles autour de l’axe. Plante formant des touffes lâches, assez raides, d’un vert jaunâtre, souvent même d’un jaune orangé ou luride, ou ferrugineux. Feuilles subsca- rieuses, rapprochées, un peu comprimées et aplanies, läche- ment imbriquées ou dressées-étalées, concaves, entières, munies d’une nervure extrêmement mince et courte, ou des traces de deux nervures; les feuilles caulinaires sont ovales-lancéolées, obtuses arrondies, concaves au sommet, souvent déchirées vers ce point, planes ou légèrement incurvées aux bords, munies d'orcillettes hyalines distinctes, convexes arrondies; les ra- méales plus étroites, lancéolées, concaves, aiguës ou apiculées; long. des feuilles caulinaires 2 172 millim., larg. 1 174 millim. Tissu : cellules des oreillettes grandes, molles, largement hexa- gones, tronquées ; les autres linéaires, très étroites, flexueuses, atténuées, aiguës, 10—15 fois aussi 1, q. L. Rameau fertile non radicant, allongé: environ 15 fol. dressées, imbriquées; les externes ovales, courtes, acuminées (acumen étalé); les moyen- nes et les supérieures allongées, insensiblement rétrécies, ai- guës, entières, munies de deux nervures très minces, allon- gées, fortement plissées (long. 6—7 mill.); 10—15 archégones ; paraphyses allongées, filiformes, nombreuses. Vaginule subcy- lindrique, étroite, allongée, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, flexueux, très allongé (4—7 centim.). Cap- sule grande, épaisse, horizontale ou oblique, oblongue, subcy- lindrique, atténuée à la base, fortement arquée, à peine resserrée sous l'orifice, d’un brun foncé souvent plus colorée en dessus qu’en dessous ; long. 4 millim.., diam. {—1 192 millim. Un large anneau. Dents du péristome grandes, jaunes, marginées, 48, HYPNUM GIGANTEUM. 235 denticulées; lanières internes étroitement ou assez largement ouvertes sur la carène; 2—3 cils plus ou moins cohérents, dislinctement appendiculés. Opercule assez élevé, conique, aigu ou apiculé. Fleurs mâles sur une plante distincte, tres nombreuses sur les branches principales; fol. énerves, orbi- culaires ; les supérieures acuminées ; 10—15 anthéridies grandes, TRPRES ; paraphyses aussi longues, grèles, très nombreuses.— uin, CC. dans les prairies humides, les lieux marécageux de la plaine et des montagnes, dans tous les terrains, partout, 48. Hypnum giganteum Schimp. Syn. p. 642; Hypnum cordifolium Stirp. n° 518 (Echantillons stériles provenant des Vosges). Tige décombante, se redressant au sommet, peu dénudée à la base, irrégulièrement divisée en plusieurs grandes bran- ches, imparfaitement pennées ; rameaux assez courts, ascen- dants, rapprochés ou espacés, un peu atténués par l’enrou- lement des jeunes feuilles, mais cependant muliques, obtus, et non pointus; long. des tiges 7—20 centim. Plante formant des touffes molles, lâches, d’un vert jaunâtre ou luride à la surface, d’un brun ferrugineux à l’intérieur. Feuilles cauli- paires grandes, largement ovales-oblongues, distinctement au- riculées, obtuses, concaves, enroulées (oreillettes grandes, ovales, convexes en dessus), dressées , étalées à l’état humide, rapprochées de la tige et plissées par la sécheresse, légèrement involutées et entières aux bords, munies d’une nervure mince qui s’avance jusque vers le sommet où elle se dilate ; long. 8— 3 12 millim., larg. 1 192—2 172 millim. Les feuilles raméales ovales-lancéolées ou lancéolées. Tissu : cellules des oreillettes hyalines, grandes, très distinctes, subhexagones ou presque rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. 1. ; les autres linéaires, un peu flexueuses, atténuées, aiguës ou obtuses; celles du milieu très allongées, 15— 80 fois aussi 1. q. 1. A l'état sec, les feuilles supérieures des rameaux grèles s’étalent souvent presque en étoile. « Plante mâle semblable à la plante femelle, moins ra- muleuse, fastigiée, chargée de fleurs qui lui donnent un aspect noduleux. Fleurs mâles petites, gemmiformes. Rameau floral femelle allongé ; fol. imbriquées , les intimes oblongues-lancéo- lées, enroulées, un peu étalées au sommet, munies d’une ner- vure mince qui se continue jusqu'au sommet. Vaginule très courte, nue. Capsule longuement pédicellée, horizontale, oblon- gue, cylindrique, subincurvée, orangée, ferrugineuse en dessus, couleur lavée de brique en dessous, à parois épaisses, sans anneau ; opercule apiculé. Dents du péristome d’un beau jaune 236 {27 GENRE : HYPNUM. clair, hyalines et denticulées au sommet; péristome interne grêle, jaune-päle ; lanières presque entières ; cils hyalinS tres fragiles. Spores d’un vert ferrugineux. » Schimp. Syn.— Nous n’avons pas trouvé cette espèce fertile dans nos régions. Disséminé dans les lieux marécageux, les tourbières profondes. Indiqué d’une manière générale dans les Vosges par M. Schimper; Saint-Dié, Gazon-Martin Corcieux (B.). Diluvium de la plaine de Wissembourg (F. Schultz et Winter), Stieringer Bruch, près de Sarrebrück (Winter). Jura : Tourbière du lac des Rouges-Truites (B.), des Rousses (Cornu). C’est probablement cette espèce que Lesquereux indique dans les tour- bières du Jura, sous le nom de Æ. cordifolium. — Haute-Vienne (Lamy), Dauphiné (Ravaud). Hyprum sarmentosum Wahlenb. FI. Lapp. — Tige robuste rami- fiée sans ordre; touffes passant du pourpre au brun noirâtre. Feuilles elliptiques très concaves, courbées en cuiller au sommet et brusquement terminées par un petit mucron, plissées, entières, munies d’une longue nervure , et aux angles de grandes oreillettes très distinctes Capsule bombée, arquée. Opercule convexe-apiculé. Pas d’anneau Plante dioïque. — Marais profonds des montagnes de la Silésie et du Tyrol. 49. Hypnum cordifolium Æedw. Musc. frond. 1V, p. 97; Bryol. eur. t. 615; Stirp. n° 518 (Echantillons fruc- tifiés.) Plante molle, tres allongée (10—20 centim.), déprimée, for- mant des touffes lâches, vertes. Tige divisée en plusieurs branches peu ramifiées, très imparfaitement pennées. Feuilles espacées, lâchement dressées ou très étalées, légèrement con- caves, ovales, largement lancéolées, rapidement contractées et décurrentes à la base, insensiblement rétrécies et obtuses-ar- rondies . au sommet, entières, munies d’une nervure qui s’a- vance jusque près du sommet, courbées en cuiller au sommet; long. 8—4 millim., larg. 1 172—2 millim. Tissu : cellules ba- silaires, vers les bords, grandes, oblongues, 3—4 fois aussi I. q. 1., de même couleur que les autres, ne formant pas d’oreilleties distinctes ; les moyennes linéaires, subheæagones, aiguës, 6—8 fois aussi 1. q.1., à parois épaisses, mais molles, renfermant de la chlorophylle sous la forme de bandes sinueuses. Rameau fertile, allongé ; 15—20 fol. dressées-imbriquées, ou munies d’une ner- vure mince, allongée; les intimes presque engainantes, acumi- nées; archégones peu nombreux, paraphyses rares. Vaginule courte. Pédicelle flexueux, très allongé, 6—8 centim. Cap- sule subhorizontale, rapidement contractée à la base, oblongue, arquée, un peu bombée; long. 2 174—8 millim., diam. 1 174 millim. Opercule convexe, subobtus ou apiculé. Pas d’anneau. Dents du péristome molles, päles, marginées, denticulées, peu lamellifères ; lanières internes entières, ou à peine ouvertes sur la carène. Fleurs mâles sur la même plante; 1—3 cils mous; 58. HYPNUM PURUM. 237 environ 10 fol. oblongues-acuminées, faiblement nerviées ; 8—15 anthéridies grandes ; paraphyses peu nombreuses. — Juin. Très rarement fertile. N.B. Dans les Stirpes, le D' Mougeot a publié, n° 518, le vrai H. cordifolium Hedw. fructifié, provenant de Vire (Calvados); mais il a fréquemment distribué, sous le même numéro, le H. giganteum stérile, de la région montagneuse des Vosges. AC. dans les prés marécageux, les fossés, surtout en plaine Corcieux, et région de la plaine, dans les Vosges; Kirkel et Würzbach, dans les Bas- ses-Vosges (Bruch); fertile à Sarrebrück (Winter); tourbières des Rous- ses, dans le Jura (Cornu). — Manche (Le Jolis), Maine-et-Loire (H. de la Perraudière), Haute-Vienne, C (Lamy), Tarn (M.-D. J.), Aude (Rou- meg.), Haute-Garonne (Jeanb.). Les localités indiquées par les auteurs anciens sont suspectes, parce qu'ils ont confondu avec cette espèce le H giganteum 00. Feuilles exactement imbriquées, donnant aux tiges et aux rameaux un aspect cylindrique julacé. (E. 50—52.) 50. Hypoum purum Linn. Sp. pl.; Bryol. eur. t. 621; Stirp. n° 44. Tige déprimée ou ascendante, molle, flexueuse, allongée (10—15 centim.), obtuse au sommet, à peine dénudée à la base, sans radicules, souvent divisée en deux, plus rarement en trois branches, assez régulièrement pennées dans toute leur longueur ; rameaux distiques, très étalés, souvent arqués en dehors, un peu atténués, mous, julacés comme la tige (long. 10—20 mill.). Plante formant de larges touffes molles, d’un vert souvent très pâle à la surface, décoilorées à l’intérieur. Feuilles moyennes brièvement et très largement elliptiques, très concaves, imbri- quées, denses, arrondies et brusquement terminées au sommet par un apiculum dressé ou étalé, munies à la base de petites oreillettes convexes, et sur le dos d’une nervure élargie infé- rieurement qui alleint ou dépasse le milieu, de deux plis de chaque côté de la nervure, peu profonds, plus saillants à l’état sec; les bords, plans ou légèrement incurvés vers le sommet, sont révolutés à la base et garnis sur tout le contour de petites dents superficielles, espacées; long. 2—2 172 millim., larg. 1 192—2 millim. Les feuilles raméales sont plus étroites, plus insensiblement rétrécies-acuminées. Tissu : cellules des oreil- lettes peu nombreuses , vertes et fermes, comme les autres, peu distinctes, courtes, oblongues, anguleuses; les autres linéaires, très étroites, flexueuses, obtuses, 10—20 fois aussi 1. q. 1. Fol. de l’involucre nombreuses (25—30), dressées-imbriquées, ova- les, acuminées, nerviées; les intimes allongées, dressées, sans 238 {97 GENRE : HYPNUM. plis, longuement et finement acuminées ; 6—10 archégones ; paraphysesfiliformes pluslongues, assez nombreuses. Vaginule ey- lindrique. Pédicelle pourpre, parfois très flexueux, à peine tordu ; long. 25—45 millim. Capsule horizontale, oblongue subcylin- drique, légèrement arquée et bombée, à peine resserrée sous l'orifice; long. 2—2 172 millim., diam. 1 millim. Opercule convexe-conique, apiculé, obtus ou surmonté d’un petit bec oblique. Un anneau jaunâtre composé de petites cellules cohé- rentes. Dents du péristome brunes, orangées , fermes ; lanières internes larges , très ouvertes sur la carène ; 2—3 cils dévelop- pés, noduleux ou appendiculés. Fleurs mâles sur une plante distinète; fol. énerves, ovales-acuminées ; anthéridies accom- pagnées de paraphyses. — Mars-avril. Fructifie assez rare- ment. CC. dans les haies, au pied des murs, dans les bois et tous les lieux légèrement frais et ombragés des plaines et des montagnes, sur tous les terrains. Ne s'élève pas dans la région alpestre. 51. Hypnum cirrosum Schwgr. in Schultes Reise auf den Glockner, et Schwgr. Suppl. I, sect. n, p. 214. Schwægrichen dit de sa plante : « Tige longue de 2—3 pou- ces, décombante, irrégulièrement rameuse; rameaux renflés vers le sommet, aigus à l'extrémité. Feuilles rapprochées, im- briquées, ovales ou oblongues, contractées brusquement et ter- minées par un mucron flexueux qui égale en longueur la moitié de la feuille, entières, concaves, minces, munies vers les bords de 1—2 plis, plus apparents vers le sommet ou nuls, brillantes, d’un jaune d’or, devenant brunes avec l’âge; la nervure faible, de même couleur, s’arrête au milieu de la feuille; les cellules du tissu sont allongées. » Le même auteur compare cette plante au Æyp. albicans, pour le port, à part la forme des feuilles. M. Schimper la déclare intermédiaire aux Hyp. Illece- brum et purum : il dit de plus des feuilles qu’elles sont «... très lisses, obovées-oblongues, courbées en cuiller, très concaves, denticulées sur le contour de la moitié supérieure, munies d’une nervure courte, simple ou bifurquée...» Syn. p. 696. Il est probable que c’est à cette espèce qu’il faut rapporter le Hypnum cirrhosum Funck, que Lesquereux indique dans son Catalogue « sous les rochers de Chasseron, dans les gazons. » M. l’abbé Ravaud nous a communiqué avec son obligeance ordinaire de beaux échantillons du À. cirrosum, provenant de la Mou- cherolle, fissures des rochers (Alpes du Dauphiné). Nous en pro- fitons pour ajouter aux descriptions qui précèdent les détails suivants : Tige primaire déprimée, flexueuse, bientôt dénudée, HYPNUM FUNCKII. 239 raide, émettant des branches rapprochées, garnies, à leur tour, de rameaux assez courts, fasciculés, ronfiéss julacés. Touffes denses, étendues, d’un vert doré, brunes, décolorées à l’inté- rieur. Long. des tiges 6—8 centim. Feuilles moyennes des ra- meaux imbriquées , très concaves, superficieliement plissées, brusquement contractées et terminées par un mucron linéaire filiforme, dressé, flexueux, égalant le tiers ou presque la moitié de la longueur de la feuille, superficiellement denticulées sur le contour du tiers supérieur, planes aux bords, munies d’une nervure mince et verte qui s’avance jusque vers les 34 et émet souvent de légers faisceaux à droite et àgauche. Long. 2 millim. (sans le mucron), larg. 1—1 174 millim. (le limbe n’étant pas étalé). Cellules moyennes linéaires, aiguës, à parois minces, 10—15 fois aussi L. q. 1. Celles de la base sur un petit espace carrées, vertes, formant des oreillettes peu distinctes. Plante stérile. Hypaoum Funckü (Brachythecium Funckii Sch. Syn. p. 697). Tige déprimée, garnie de radicules abondantes, émettant des branches simples ou divisées, dressées ou ascendantes, julacées, subobtuses ; touffes assez denses, bombées, d’un beau vert doré clair. Les feuilles different de celles de l’espèce précédente par leurs bords entiers, infléchis vers le sommet, par un mucron qui n’égale que le tiers de la feuille, par une nervure plus mince et plus pâle, par un tissu plus ferme, formé de cellules linéaires étroites. — Stérile. Alpes du Dauphiné, au Grand-Veymont (Ravaud), — Alpes de la Ca- rinthie (Schimper). 52. Hypnum Schreberi Willd. Prodr. Flor. ber.; Bryol. eur. t. 620; Stirp. n° 43. Tige rougeûtre, raide, se dénudant à la base, sans radicules, brièvement atténuée, aiguë à l'extrémité, ascendante, allongée (8—10 centim.), ordinairement divisée en 2—3 branches pen- nées ; rameaux {rès atlénués, denses ou espacés, ascendants, très étalés ou arqués, distiques ou disposés en tous sens. Plante formant des touffes larges et profondes, peu cohérentes, d’un vert jaunûtre brillant à la surface, décolorées à l’intérieur. Feuilles caulinaires rapprochées, imbriquées, largement et briè- vement ovales-arrondies, très obluses au sommet, très peu au- riculées à la base, concayes, courbées en cuiller, fortement 240 1% GENRE : HYPNUM. infléchies aux bords vers le sommet, entières, munies de deux nervures minces et courtes et de quelques plis assez faibles; long. 2 174 millim., larg. 1 172 millim. Les feuilles supérieures laissent voir au sommet un apiculum très court et obtus; les raméales oblongues, allongées, lisses, paraissant aiguës par suite de l’inflexion des bords. Tissu ferme, scarieux : cellules des oreillettes peu nombreuses et peu distinctes, d’un ‘jaune brun, courtes, anguleuses ; les autres linéaires, obtuses, flexueu- ses, étroites, 10—15 fois aussi L. q. 1. Fol. externes de l’invo- lucre ovales, brièvement acuminées, dressées, étalées; les intimes oblongues, engaînantes , finement acuminées, dressées, munies d'une nervure grêle, assez longue; archégones peu nombreux; paraphyses filiformes plus longues. Vaginule al- longée, cylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre à la base, pâle vers le sommet, flexueux ; long. 20—925 millim. Capsule verte, à la fin brune, “horizontale, cylindrique, arquée, un peu atténuée à la base, non resserrée sous l’orifice ; long. 2 172 millim., diam. 1 millita. Opercule convexe, élevé, apieulé. Pas d’anneau. Dents du péristome larges, finement acuminées , pâles, légèrement lamelliferes; lanières internes hyalines, assez larges, très ouvertes sur la carène; 1—, ra- rement 3 cils grêles, souvent imparfaits. Fleurs mäles sur une plante distincte, très petites; fol. énerves, entières; les ex- ternes orbiculaires, les intimes oblongues, finement acuminées (acumen étalé); 5—10 anthéridies courtes ; paraphyses grêles, courtes. — Hiver, nov.-décembre. C. Partout, sur tous les terrains, dans les bois des plaines et des montagnes. ++ Tiges ou branches principales (innovations) simples ou presque simples, jamais régulièrement pennées. (E. 53—54.) 53. Hypnum trifarium Web. et M. It. Suec.; Bryol. eur. t. 618; Hyp. stramineum b. foliis latioribus Schwgr. Suppl. ‘ p-2, p.212; Sfirp. n° 516, var. 1b: Tige sans radicules et ne se dénudant pas, dressée, flexueuse, rarement déprimée, très allongée (20—30 centim.), robuste, se partageant par innovation en 2—3 branches simples ou garnies de 1—6 rameaux, dont la plupart avortent, cylindriques, subobtuses à l’extrémité. Plante formant des touffes denses, raides, d’un vert brunâtre ou luride à la surface. Feuilles rap- prochées , concaves, exactement imbriquées, très largement Qhongues, obtuses au sommet (suborbiculaires lorsqu'elles sont étalées), légèrement incurvées et entières aux bords, munies 54. HYPNUM STRAMINEUM. 9241 d’une nervure mince qui s’avance un peu au delà du milieu; pas de plis; long. et larg. 1 194—1 374 millim. Tissu: cellules basilaires peu distinctes et peu nombreuses, ne formant pas d’oreilleltes, les moyennes linéaires-flexueuses, obtuses, à pa- rois épaisses, 8—10 fois aussi L. q.L.; sur le contour supérieur, on remarque ordinairement une bande de cellules étroites, dres- sées, comme tronquées, bien figurées dans le Bryol. europ. t. 618, 152. Involucre : environ 15 fol.; les externes et les moyennes oblongues obtuses, dressées, imbriquées, énerves ; les intimes subaiguës, faiblement nerviées ; 10—20 archégones ; paraphyses grêles et courtes. « Vaginule oblongue chargée des débris de la fleur. Pédicelle flexueux, rutilant. Capsule “petite, penchée et horizontale, munie d’un col distinct, oblongue sub- cylindrique, légèrement arquée, d’un brun ferrugineux. Opercule convexe-conique, roux; un anneau composé de 8 séries de cel- lules. Péristome comme dans le Hyp. stramineum. Fleurs qe sur une plante distincte, nombreuses, gemmiformes ; fol. briquées, obtuses ; anthéridies accompagnées de longues "3 raphyses. » Schimp. Synops. — Eté. « Assez commun dans les tourbières des Alpes et du Haut-Jura, sans fructification. Cette espèce forme souvent dans la tourbe des lits épais, où les formes végétales sont parfaitement conservées, même à de très grandes profondeurs. » Lesquereux, Catalog. Cette espèce se trouve aussi dans les tourbières du nord de l’Europe. 54, Hypnum stramineum Dicks. Fasc. crypt. Il, p. 6; Stirp. n° 516, var. a; Bryol. eur. t. 617. Tige grêle, dressée ou ascendante, ne se dénudant pas, dé- pourvue de radicules, allongée (8—20 centim.), simple ou di- visée par innovation en 2— £ branches simples, ou à leur tour, mais rarement, garnies de quelques ramuscules; parfois de la base des tiges naissent des jets filiformes très grèles, dressés, à feuilles espacées. Piante formant des touffes lâches, molles, d'un vert très pâle ou jaune clair, et parfois colorées en brun ferrugineux vif; fréquemment les tiges croissent isolées au milieu d’autres mousses. Feuilles rapprochées, imbriquées, largement oblongues-lancéolées, arrondies et courbées en cuiller au sommet, brièvement et étroitement décurrentes à la base, planes et très entières aux bords, munies d'une nervure mince qui s’arrête un peu au-dessous du sommet, et de plusieurs plis peu profonds ; long. 2 mill., larg. 374 millim. Tissu : à la base, aux angles, de grandes cellules “hyalines, molles, subrectangu- laires, ou brièvement hexagones, formant des oreillettes oblon- gues, distinctes; cellules moyennes linéaires, atténuées, presque 16 249 1% GENRE : HYPNUM. droites, 10—90 fois aussi 1. q. l.; au sommet de la feuille, quelques cellules arrondies, courtes ou subhexagones. Fol. de l’involucre ovales-lancéolées, dressées, concaves, hyalines, énerves, aiguës, et finement sinuolées au sommet ; archégones, 6—8; paraphyses courtes et rares. « Pédicelle allongé, flexueux, orangé, lisse. Capsule subcylindrique, arquée, in- clinée, orangée. Pas d’anneau. Opercule court, conique, aigu. Dents du péristome jaunâtres, garnies d’articulations rappro- chées; lanières internes blanchätres, pas ou à peine ouvertes sur la carène ; 1—2 cils, » C. Müll. Synops. Fleurs mâles sur une plante distincte. — Eté Tourbières, marécages, au milieu des sphaignes ; répandu dans toute la chaîne des Vosges, commun surtout dans les Hautes-Vosges ; également commun dans les tourbières du Haut-Jura. Lesquereux aurait trouvé cette espèce fertile à Bémont, près de la Brévine ; malgré des recherches mul- tipliées, nous n'avons pu la trouver en fruit dans nos régions. — Alpes, Do Cévennes, Montagnes du Centre de la France, environs de aris. B. Feuilles acuminées, mettement homotro- pes, courhées en dessous. (E. 55—85.) +. Une nervure dépassant le milieu des feuilles. (E. 55—67.) o. Fleurs dioïques. Feuilles ridées en travers. Tige dépour- vue de radicules. (E. 55.) 55. Hypnum rugosum ÆEhrh. Decad. n° 291; Bryol. eur. t. 610; Stirp. n° 231. Tige dépourvue de radicules, finissant par se dénuder à la base, robuste, épaisse, longuement décombante, se redressant un peu à l'extrémité, régulièrement pennée; rameaux courts, arqués, tres étalés, distiques ou déjetés d’un même côté, obtus; souvent la tige se partage en 2—5 grandes branches ramifiées de la même manière. Plante formant des touffes lâches, dépri- mées, d’un jaune d’or vif, ou d’un vert jaunâtre à la surface, brunes à l’intérieur; long. 6—12 centim. Feuilles rapprochées, concaves, imbriquées, donnant à la plante un aspect renflé, sub- cylindrique , largement oblongues-lancéolées, décurrentes à la base, rétrécies-acuminées, homotropes, à demi tordues , falci- formes, révolutées de la base au delà du milieu, et denticulées sur tout le contour, canaliculées vers le sommet, munies d’une nervure qui s’avance jusqu'au milieu et au delà, ondulées, ri- dées transversalement, surtout à l’état sec, présentant aussi sur le dos des papilles saillantes; long. ÿ—6 millim., larg. 1 172 DD. HYPNUM RUGOSUM. 243 millim. Tissu épais : cellules basilaires, sur un espace considé- rable ovale ou oblong, remontant le long des bords, petites, ar- rondies ou brièvement oblonques anguleuses ; les autres linéai- res, flexueuses, parfois même comme sinuolées, obtuses, 6—8 fois aussi 1. q. L., renfermant peu de chlorophylle. Fleurs fe- melles sur la tige principale, rares ; fol. très nombreuses, 20— 30; les externes et les moyennes ovales-acuminées, brièvement nervices; les intimes (non encore développées) largement acu- minées, dentées, munies d’une nervure mince et courte; 10—15 archégones; paraphyses nombreuses, filiformes, plus longues. « Fol. involucrales intimes développées, lancéolées-allongées, acuminées, plissées; vaginule subcylindrique allongée, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé-flexueux. Capsule obli- que, subhorizontale, étroitement oblongue, munie à la base d’un col peu distinct, rétrécie sous l’orifice. Opercule convexe-coni- que, terminé par un bec court, oblique. Un anneau composé de trois séries de cellules. Dents du péristome épaissies, peu la- melliferes, d’un brun foncé; lanières très ouvertes sur la carène; 1—2 cils allongés. Spores assez grandes, vertes. Fleurs mâles sur une plante distincte, épaisses; fol. nombreuses, largement ovales, brièvement acuminées, énerves ; anthéridies oblongues; paraphyses filiformes, grêles, aussi longues. » D’après les des- sins du Bryologia europæa. C. Sur les coteaux secs, les rochers, les lieux gramineux exposés au soleil, sur les collines et les montagnes dans tous les terrains. Nous n’a- vons trouvé cette espèce qu’à l’état stérile ou garnie de quelques fleurs femelles, dans nos régions. M. Schimper indique comme l'ayant trouvée avec des capsules : Sommerfelt, en Norwége, Arnold, dans les environs de Münich ; Hartmann, dans les Alpes de Dovre en Suède. 00. Fleurs dioïques. Feuilles plissées en long ou lisses. Tiges chargées, entre les feuilles, d'un feutre de radicules courtes et de feuilles accessoires. (E. 56—58.) 56. Hypnum commutatum Hedw. Muse. Frond. IV, p. 68; \ Bryol. eur. t. 607; Stirp. n° 5923. Tige décombante déprimée, se partageant par innovation en plusieurs branches fasciculées, ascendantes, assez longues (2—5 centim.), pennées; rameaux souvent très courts ou grèles, dis- tiques, étalés, dressés ou plus ordinairement arqués, nombreux, rapprochés ou espacés. Plante formant des touffes profondes, denses, raides, d’un beau vert foncé, un peu olivâtre à l'ombre, jaunâtre luride au soleil et dans les lieux à sec, fréquemment chargées d’incrustations calcaires. Feuilles caulinaires largement 244 1°" GENRE : HYPNUM. ovales-triangulaires, espacées, étalées, lâchement homotropes, terminées par un long acumen canaliculé, falciforme, munies d’une nervure épaisse qui s’avance jusqu'au milieu de l’acu- men, assez fortement plissées surtout vers la base, auriculées et garnies de dents grandes vers la base, superficielles vers le sommet; long. 2 mill., larg. 1 mill. (1). Tissu : cellules moyen- nes linéaires-flexueuses, aliénuées, sans être sous à ns fermes, épaisses, assez courtes, 4—8 fois aussi 1. q. L; aux oreilleîtes, des cellules vertes, courtes, oblongues, arrondies ou anguleuses, assez petites; puis au-dessous, sur un petit espace distinct, convexe en dessus, de grandes cellules molles, oblon- gues, subhexagones, presque hyalines. La tige est garnie de radicules d’un brun ferrugineux, ramifiées, articulées, et de feuilles accessoires lancéolées, acuminées, ou subulées-flexueu- ses, petites, noduleuses presque denticulées aux bords, abon- dantes. Feuilles des rameaux plus fortement courbées, homo- tropes, moins larges, ovales-lancéolées, moins plissées. Fleurs femelles ; fol. 8—10; les extérieures ovales-subobtuses, courtes, énerves ; ’les moyennes et les Supérieures ovales- -oblongues, lan- céolées, ‘longuement acuminées (acumen étalé ou dressé), forte- ment plissées, munies d’une nervure qui s’avance jusque vers le sommet ; 6—10 archégones; paraphyses filiformes, nombreuses, courtes. Vaginule épaisse, cylindrique, pâle, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé-flexueux, ferme, pourpre; long. 40—50 millim. Capsule oblique ou subhorizontale, cylindrique, fortement arquée, légèrement bombée, très peu atténuée à la base, un peu resserrée sous l'orifice; long. 3—4 1,2 millim., diam. 1—1 174 millim. Opercule convexe-apiculé. Un anneau formé de trois séries de petites cellules. Dents du péristome jaunes, marginées , lamellifères ; lanières à peine ou nullement ouvertes sur la carène; 1—3 cils assez longs, noduleux. Fleurs mâles sur une plante distincte, très nombreuses; 8—10 fol. ovales, concaves, imbriquées, obtusément acuminées, finement denticulées; les externes munies d’une faible nervure; anthéri- dies, 4—6; paraphyses grêles et courtes. — Avril-mai. Très rarement fertile. C. dans les terrains calcaires, marécages, bords des sources, des petits filets d’eau, aux lieux rocheux, ombragés ou découverts. Espèce calcicole très décidée, CC, dans le Jura à toutes les altitudes; elle ÿ fructifie ; çà et là dans les terrains calcaires de la plaine et des collines de la Lorraine, des Vosges inférieures ; nulle dans les Hautes-Vosges granitiques ou arénacées, excepté sur la dolomie, à Saint-Dié et a Mandray. (4) IL est difficile d'apprécier exactement la longueur des feuilles ho- motropes, à cause de la courbure; nos mesures pour ces espèces sont donc simplement approximatives. 57. HYPNUM FALCATUM. 245 57. Hypnum falcatum Brid. Mantiss. p. 178; Bryol. univ. t. II, p. 526; Milde Bryol. siles. p. 355; H. commutatum v. falcatum Sch. Bryol. eur. t. 608 b. Tige robuste, déprimée-flerueuse, divisée irrégulierement en plusieurs branches ascendantes, arquées, garnies, vers le milieu, de rameaux plus épais, beaucoup moins nombreux et moins régulièrement disposés que dans l’espèce précédente. Touffes profondes d’un jaune luride ou brunâtres. Feuilles grandes, ovales, insensiblement rétrécies, longuement acuminées, toutes, même celles de l’extrémité des rameaux, fortement arquées, homotropes, concaves, garnies de 4 plis inégaux profonds, d’une nervure épaisse qui s'arrête au-dessous du sommet, entières ou légèrement sinuolées aux bords; long. 2 172—3 millim., larg. 1 millim. Cellules presque uniformes, linéaires, obtuses, 10—19 fois aussi 1. q. l.; quelques cellules seulement brunes, courtes, anguleuses, aux ‘angles. Feuilles accessoires beaucoup moins nombreuses, linéaires, subulées. 10— 19 fol. oblongues-lancéo- lées, acuminées; les externes étalées par la pointe, les intimes dressées, plissées nerviées jusque près du sommet, à peu près entières. Pédicelle pourpre, ordinairement flexueux- -géniculé au-dessus de la base; long. 80 millim. Capsule oblique, presque dressée, oblongue, arquée, brièvement atténuée, cou- leur de brique ; long. 99 172 millim., diam. { millim. Oper- cule convexe- apiculé. Un anneau étroit, formé d’une seule série de cellules. Dents du péristome jaunes-pâles, marginées; la- nières très étroitement ouvertes sur la carène; 1—8 cils sou- vent cohérents, noduleux. — Juillet-août. Assez répandu dans les marécages, près des petites sources, dans tout le Haut-Jura — Se retrouve également dans toutes les Alpes calcaires, Observations. On rencontre aussi dans les torrents rapides du Haut-Jura une autre plante, dont voici la description abré- gée : Tige robuste, allongée (15—20 centim.), déprimée, flot- tante, se dénudant, hérissée par les nervures persistantes des anciennes feuilles ; branches pennées; rameaux épais, assez longs, étalés-dressés; touffes déprimées vertes ou olivätres. Feuilles ovales- lancéolées, acuminées, nettement courbées ho- motropes, moins cependant que dans le H. falcatum, légèrement plissées, superficiellement denticulées à la base et au sommet, munies d’une nervure très épaisse, dilatée, qui se continue jus- que près du sommet. Cellules basilaires peu distinctes, ne for- mant pas d’oreilleltes ; les autres linéaires, environ 10 fois aussi 1. q. 1, subaiïguës, renfermant de petits grains de chlorophylle. Feuilles accessoires de formes variées, lancéolées, linéaires, su- bulees, mais peu apparentes. Nous ne connaissons cette plante 246 197 GENRE : HYPNUM. qu’à l’état stérile : c’est la var. g. fluctuans Sch. Bryol. eur. et Syn. du Hyp. commulatum, c’est aussi le H. commutatum v. falcatum des Stirp. vog.-rhen. n° 1416. Peut-être convien- drait-il de distinguer cette plante spécifiquement sous le nom de H. virescens. Lesquereux l’a recueillie dans les ruisseaux près de Fleurier; nous l’avons trouvée à la base du Suchet, au nord. Hypnum subsulcatum Schimp. Syn. p.698. Plante voisine du H. commutatum, type. Tige grêle, dépourvue de radicules, garnie de feuil- les accessoires filiformes ; branches pennées; touffes /âches, vertes, pas- sant parfois au brun. Feuilles oblongues-lancéolées, très longuement acuminées, fortement courbées, homotropes, superficiellement denticu- lées, faiblement plissées, munies d’une nervure qui s’avance au delà du milieu; cellules moyennes linéaires-flexueuses, «llongées ; celles des an- gles carrées, jaunûtres. Hautes-Alpes de la Suisse (Schimper), indiqué dans celles du Dauphiné (Ravaud). 58. Hypnum filicinum Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 228; Bryol. eur. t. 609. ; Tige garnie d’un feutre brun et court, finissant par se dénu- der en partie à la base, raide, divisée en plusieurs branches pennées ; rameaux rapprochés ou espacés, à peu près distiques, grêles, inégaux, alténués; long. de la tige 6—10 centim., des rameaux 10—15 millim.; touffes déprimées, raides, d’un vert foncé, jaunâtre, ou olivâtre à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles caulinaires rapprochées, étalées, courbées homotropes par la pointe, ovales-triangulaires, acuminées (acumen médiocre, épais), décurrentes, auriculées à la base (oreillettes hyalines, convexes en dessus), munies d’une nervure épaisse, qui s’avance jusqu'au sommet de l’acumen où elle se dilate, planes ou révo- lutées de la base au milieu, et finement denticulées aux bords sur tout le contour, non plissées ; long. 1 172 millim., larg. { millim. Tissu : cellules des oreillettes hyalines, grandes, molles, hexa- gones, tronquées ; les autres à parois épaisses, linéaires, ob- tuses, remplies de chlorophylle, 4—6 fois aussi 1. q. 1. Dans l'intervalle des feuilles caulinaires, la tige est garnie de nom- breuses feuilles accessoires, très petites, ovales, triangulaires, lancéolées, subulées, parfois dentées, incisées ou laciniées. Ra- meau fertile radiculeux à la base; environ 15 fol. dressées, im- briquées, oblongues, acuminées, sans plis ou légèrement plis- sées, denticulées surtout vers le sommet, fortement nerviées jusqu'au sommet ; archégones peu nombreux, 3—5; paraphyses filiformes, allongées, peu nombreuses. Vaginule oblongue, presque nue. Pédicelle pourpre, dressé, flexueux; long. 25—830 millim. Capsule subhorizontale, arquée, subcylindrique, 59. HYPNUM EXANNULATUM. 247 légèrement bombée, sans col distinct, resserrée sous l’orifice à l’état sec; long. 2—2 172 millim., diam. 273 millim. Opercule convexe-conique, apiculé. Un anneau composé de cellules sub- rectangulaires, un peu allongées. Péristome jaune-brun : dents fortement lamellifères ; lanières internes à peine ouvertes sur la carène ; 2—3 cils noduleux, longs et fins. Spores médiocres, vertes. Fleurs mâles sur une plante distincte, extrêmement nombreuses sur les rameaux, petites, ovales; fol. ovales-ai- guës, nerviées jusqu'au sommet, à l'exception des intimes; anthéridies courtes, oblongues, 8—6; quelques paraphyses lé- gerement renflées vers l'extrémité. Cette espèce, d’après les conditions du support plus sec ou plus humide, plus ombragé ou exposé au soleil, présente quelques variations. Les touffes sont vigoureuses, luxuriantes, d’un vert foncé, ou jaunâtres, très dé- primées, grêles ; les rameaux sont assez rapprochés ou espacés, plus ou moins allongés; les feuilles sont plus ou moins forte- ment courbées en dessous; les feuilles accessoires sont plus ou moins abondantes. Du reste, ces variations sont peu importantes. — Mai. AC. Cà et là dans les chaînes des Vosges et du Jura, et aussi dans l’Ar- gonne sur les pierres et la terre argileuse ou graveleuse, au bord des petits ruisseaux, des filets d’eau, près des sources, sur les collines et les mon- tagnes inférieures. Abondant et fertile sur le grès rouge autour de Saint- Dié (B.), Bruyères, Epinal (Mougeot), Ballon de Saint-Maurice (Pierrat), moins commun dans les Basses-Vosges : sur le muschelkalk à Deux-Ponts (Bruch), sur le grès vosgien à Jægersbourg (Schultz), Sarrebrück (Win- ter), Fonds de Toul (Godron), entre Clermont et Beaulieu, en Argonne (B.), Saint-Claude, dans le Jura (B.).—Montagnes d'Auvergne (Lamy), de la Savoie (Puget), Oise (Graves), etc. 000. Fleurs dioïques. Feuilles plissées ou sans plis; pas de radicules, ni de feuilles accessoires. (E. 59—64.) 59. Hypnum exannulatum Gümb. Bryol. eur. t. 603. Tige couchée, se divisant en plusieurs branches irrégulière- ment pennées, flexueuses; rameaux légèrement crochus ; touffes molles, lâches, jaunâtres ou rousses. Feuilles lâches, plus ou moins courbées en dessous, lancéolces-oblongues, insensible- ment rétrécies, longuement acuminées, canaliculées au sommet, planes et superficiellement denticulées aux bords, sans plis no- tables, munies d’une nervure qui s’avance très loin dans l’acu- men; long. 3 millim., larg. 23 millim; cellules basilaires oblon- gues, hyalines, formant aux angles de petites oreillettes convexes distinctes, les autres linéaires flexueuses, atténuées, 248 1°7 GENRE : HYPNUM. 8—15 fois aussi 1. q. IL. Rameau fertile à peine ou nullement radicant; 10—15 fol., les externes ovales acuminées, énerves; les moyennes et les supérieures oblongues-lancéolées, finement acuminées, demi-engainantes, munies d’une nervure mince, al- longée ; archégones peu nombreux; quelques paraphyses. Va- ginule cylindrique. Pédicelle pourpre; long. 30—50 millim. Capsule oblique, cylindrique, très arquée, dilatée à l’orifice ; long. 2—2 172 millim., diam. 278 millim. Pas d’anneau; lanie- res du péristome étroitement ouvertes sur la carène; 2—3 cils. —Juin-juillet. Espèce trouvée d’abord par Gümbel dans des prairies marécageuses près de Deux-Ponts, à Kirkel, et considérée comme très rare, parce qu’on rap— portait ses diverses formes au À. fluitans; retrouvée ensuite presque par- tout; dans les Basses-Vosges: Stiringer Bruch, près de Sarrebrück (Schrmp. et Winter), Mettlach (Winter); c’est à la même espèce qu’il faut attribuer la plante répandue dans les marécages des environs de Re- miremont, d’Épinal et de Saint-Dié, prise également pour le H. fluitans, mais caractérisée par sa floraison dioïque, ses fewlles garnies de petites oreillettes hyalines, convexes, et d’une nervure prolongée très avant dans l’acumen. — AC. dans les montagnes de l’Auvergne (Lamy) et sans doute ailleurs. 60. Hypnum vernicosum Lindb. in Hartm. Skand. FI. Ed. 8, 1861, So in Suppl. ad Bryol. 1864; Hyp. pellu- cidum Wils.; À . aduncum auct. ex parte; Stirp. n° 1321. Tige dépourvue de radicules, ascendante ou dressée, assez raide, souvent divisée en 2—3 branches dressées, pennées ; rameaux espacés ou assez rapprochés, très étalés, peu inégaux, très crochus; long. des tiges 8—10 centim., des rameaux 15— 20 millim. ; touffes peu compactes, d’un vert jauntre sale à la surface, brunes à l'intérieur. Feuilles largement oblongues-lan- céolées, cancaves canaliculées, terminées rapidement par un acumen fin, médiocre, nettement courbées en dessous, entières, munies d’une nervure qui disparaît un peu au delà du milieu, fortement plissées (2—3 plis de chaque côté de la nervure), dépourvues d’oreillettes et non décurrentes; long. 4 millim., larg. 1 174 millim.; quelques cellules basilaires un peu plus courtes et plus épaisses, brunes, les autres linéaires-flexueuses, subobtuses au milieu, plus aiguës au sommet des feuilles, envi- ron 15 fois aussi IL. q. L. Fol. de l’involucre, 12—18, les externes ovales, courtes, acuminées, brièvement nerviées; les intimes en- gainantes, allongées, plus longuement acuminées, plissées, ner- viées ; 4—6 archégones; quelques paraphyses filiformes. Vagi- nule allongée. Pédicelle rougeâtre, dressé, tordu à droite ; long. 4—5 cenim. Capsule subhorizontale, oblongue, arquée, lége- 61. HYPNUM ADUNCUNM. 249 rement resserrée sous l'orifice à l’état sec; long. 2—2 172 millim., diam. { millim. Opercule convexe apiculé. Un anneau large. Péristome des espèces voisines. Fleurs mâles : 12—15 fol. ova- les, imbriquées ; les intimes finement acuminées, les moyennes brièvement nerviées ; 6—10 anthéridies oblongues; paraphyses grèles et assez courtes. Prairies spongieuses, marécageuses, Saint-Dié, Corcieux (B.), près de Sarrebrück (Winter et Schimp.), vallée de Dahn (Winter), entre Wis- sembourg et Landau (Schultz); tourbières du Haut-Jura, bords du lac des Rouges-Truites (B.). — Haute-Vienne, C. (Lamy), et dans une foule d’autres localités, probablement sur tous les terrains. Nous avons fré- quemment trouvé cette espèce associée au 7]. giganteum. 61. Hypnum aduncum Hedw. (ex parte), Schimp. in Sup- plem. ad Bryol. eur. 1864 ; non Bryol. eur. nec Synopsis. Var, Kneiffii Schimp. in Supplem. (Hyp. Kneiffii Bryol. eur. t. 973). Tige grêle, flexueuse, émettant un grand nombre de jets fili- formes redressés, diversement ramifiés à leur tour ; toufies mol- les, lâches, d’un vert jauvätre à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles petites, espacées, sur les jets grèles, plus rapprochées et assez grandes sur les branches principales, très étalées, con- caves à la base, puis courbées, homotropes par la pointe, brie- vement ovales-triangulaires, finement acuminées (acumen sou- vent à demi tordu), auriculées à la base, entières, munies d’une nervure qui s’avance au delà du milieu, dépourvues de plis; long. 1 192—2 millim., larg. 1 millim. Les feuilles extrèmes peu courbées ne forment pas de crochet ; celles des rameaux grèles sont étroites, lancéolées, concaves, acuminées, brièvement ner- viées, étalées en tous sens. Cellules des oreillettes très distinc- tes. grandes, élargies, subrectangulaires ou subhexagones, tron- quées; les autres linéaires, subaiguës, un peu flexueuses, 6—8 fois aussi 1. q. 1. Pédicelle grèle, rougeûtre, légèrement tordu à gauche; long. 2 172 millim., diam. 374—1 millim. Péristome pâle : dents courtes, marginées, peu lamellifères; lanières lar- ges, entières, ou à peine ouvertes; 3—4 cils noduleux. Un an- neau formé de plusieurs séries de cellules médiocres, brunes. — Juin. Prairies marécageuses; fossés desséchés, — Environs de Strasbourg (Kneiïff, Schimper) et aux bords des étangs de la Voëvre, près de Raule- court, dans la Meuse, fertile (B.), — Manche, étang de Percy, à Tonneville (Le Jolis). 250 1° GENRE : HYPNUM. Observations. Cette var. Hneiffii se distingue du type, d'a- près M. Schimper, par sa végétation lâche, déprimée; ses feuilles plus courtes et moins régulièrement falciformes. M. Schimper qui à pu examiner l'échantillon authentique de Hedwig, carac- térise de la manière suivante le A. aduncum de cet auteur : — « Plante dioïque, dressée, longue de 3—4 pouces, irrégulière- ment pennée-ramuleuse. Feuilles lâchement falciformes-homo- tropes, oblongues-lancéolées et allongées, longuement acuminées (acumen flexueux ou à demi tordu), tout à fait sans plis, munies d’une nervure débile qui s'arrête vers les 273, loin du sommet, décurrentes, d’un tissu plus lâche et excavées vers la base en dehors; tissu basHaire grêle, assez lâche, hexagone-rectangu- laire; cellules du sommet allongées, étroites; les feuilles des rameaux sont étalées. Fol. du périchèse: les externes sucgessi- vement plus grandes, les infimes allongées, insensiblement et médiocrement acuminées, munies d’une faible nervure, légère- ment plissées, dressées. Capsule cylindrique- oblongue, arquée. Un anneau large comme dans les espèces voisines. Péristome comme dans la var. Æneiffii et les autres formes. » Schimp. Suppl. 1864. C’est à ce type que nous rapportons une forme commune, dans les prairies humides de Corcieux, et caractérisée de la manière suivante : Tige ascendante ou dressée, divisée en 2—4 branches pennées ; rameaux tres étalés, courts; touffes profondes, compactes, d’un vert foncé à la surface. Feuilles légèrement homotropes, ovales, assez brièvement acuminées, très finement denticulées vers la base; cellules des oreillettes très distinctes, hyalines; cellules moyennes environ 10 fois aussi 1. q. l.; les feuilles extrêmes forment un crochet tres ouvert. Plante stérile. Le D' Mougeot a recueilli, dans les prairies ma- récageuses des environs de Bruyères, et publié, dans les Stirpes n° 524, la même plante, sous le nom de H. aduncum b. tenue. Sur ces échantillons, les feuilles sont ovales-lancéolées, entières; long. 2: 172 millim., larg. 8/4—1 millim. Les cellules moyennes sont linéaires flexueuses, subohtuses, 6—8 fois aussi 1. q..I. Rameau fertile, allongé; 15—20 fol. ovales-oblongues, acumi- nées, munies d’une nervure qui atteint le sommet; archégones peu nombreux; paraphyses grèles. Vaginule courte. Pédicelle flexueux ; long. 30—40 millim. Capsule oblongue-bombée, ar- quée ; long. 9 192 mill., diam. 1 mill. — On trouve au sommet du Ballon de Servance, dans de petits marécages, la même plante encore, mais sous un aspect particulier. Touffes pro- fondes, compactes, très enlacées, d’un vert jaunâtre ou luride ; tiges ou branches principales souvent très grêles, fiiformes dans l'intérieur des touffes, garnies de feuilles très espacées. Feuilles ovales-triangulaires, acuminées, lâchement homotropes, munies d’une forte nervure qui s’arrête un peu au-dessous de l’extré- mité; cellules des oreillettes grandes, hyalines ; cellules moyen- 62. HYPNUM SENDTNERI. 251 nes linéaires, flexueuses, obtuses, très allongées, 15—20 fois aussi 1. q. 1. C’est probablement la var. gracilescens Schimp. Bryol. et Syn. Enfin le H. aduncum comprend encore le H. po- lycarpon Bland. publié dans les Stirp. vog.-rhen. n° 1034, et recueilli dans les fossés de la citadelle de Strasbourg. Dans cette dernière plante les branches principales émettent des rameaux grèles, atténués, plus allongés ; les feuilles sont plus étalées, moins nettement homotropes, ovales-lancéolées, insensiblement et longuement rétrécies-acuminées , canaliculées, munies d’une nervure qui s'arrête loin du sommet, finement denticulées vers la base ; long. 4 mill. ; cellules moyennes allongées, 15—20 fois aussi I. q. I. 62. Hypnum Sendtneri Schimp. Suppl. ad Bryol. eur. 1866; Milde Bryol. siles. p. 392. Nous croyons devoir rapporter à cette espèce une plante que nous avons trouvée, à l’état stérile, dans les fossés ordinairement inondés, entre Sainte-Marguerite et Saint-Dié. Tige déprimée, à peine dénudée à la base, se redressant à l'extrémité, divisée en plusieurs branches pennées, ou garnies sans ordre de raméaux allongés, rapprochés de l'axe; long. 10—15 centim.; touffes denses, molles, d’un vert un peu olivätre à la surface. Feuilles peu rapprochées, lâchement imbriquées, concaves, sans plis, fortement courbées, enroulées en dessous, ovales-oblongues, élargies à la base, insensiblement rétrécies, finement et longue- ment acuminées, planes et entières aux bords; long. 3 172 mill., larg. { mill.; nervure s’arrêtant un peu au delà du milieu; à la base, des oreillettes médiocres, convexes en dessus, nettement définies, formées de cellules hexagones-tronquées, renfermant de la chlorophylle; cellules moyennes linéaires, atténuées, très allongées, 15—30 fois aussi 1. q. L. Les feuilles extrèmes des rameaux sont fortement erochues. — D’après M. Schimper, les fol. intimes de l’involucre sont dressées, presque engainantes, plissées, munies d’une nervure mince; la capsule est striée , très arquée et resserrée sous l’orifice à l’état sec; l’opercule est surmonté d’un mamelon; les lanières du péristome sont percées d'ouvertures étroites ; l’anneau est large. — M. Schimper rat- tache à ce type la var. b. Wilsoni, caractérisée par sa taille plus grande, les oreillettes moins développées, les cellules moyennes des feuilles plus courtes et plus larges (varr. hamatum et giganteum Sch. Bryol. eur.). — Prairies marécageuses d’Al- lemagne et d'Angleterre. 259 1% GENRE : HYPNUM. 63. Hypnum intermedium Lindb.; Milde Bryol. Siles. p. 302; H. Cossoni Schimp. Suppl. Plante moins développée que la précédente; branches prin- cipales pennées, très ramifiées; rameaux inégaux, les uns grêles et courts, les autres plus robustes; long. des tiges 6— 8 centim. ; touffes denses, tachetées de brun à la surface. Feuil- les plus étroitement imbriquées, fortement enroulées, circinées en dessous, moins longuement acuminées, munies d’une nervure qui s'arrête vers la base de l’acumen, dépourvues d’oreillettes et de plis, un peu sinuolées aux bords vers le sommet ; long. 2 172 —$ millim., larg. 1 millim. ; cellules moyennes seulement 8— 10 fois aussi L. q. 1. Organes de fructification comme dans le A. Sendineri. M.Schimper compare, au contraire, cette espèce à la var. Wilsoni de l'espèce précédente, dont elle se distinguerait par les mailles du tissu cellulaire des feuilles beaucoup plus lon- _gues et plus étroites. C’est Le contraire que nous avons constaté sur la plante recueillie par M. Winter dans les prairies humides de Wissembourg, et qui nous a servi à faire notre description. Cependant les autres caractères concordent. Une autre plante provenant de la même localité peut servir de transition entre les Hyp. Sendineri et intermedium ; les oreillettes sont très peu développées, mais, en revanche, les cellules moyennes sont très longues ; la plante est grande, mais moins divisée que le A. in- termedium. 64, Hypnum lycopodioides Schwgr. Suppl. TI, 2, p. 800; Bryol. eur. t. 613 et 614; Stirp. n° 628. Tige allongée (10—-20 centim.), molle, flottante, irréguliè- rement et peu divisée, produisant çà et là quelques jets grèles et des rameaux courts, arqués. Plante formant des touffes amples, molles, d'un vert jaunâtre ou doré plus ou moins vif à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles assez rapprochées, molles, grandes, concaves, canaliculées, lâchement imbriquées, homotropes, paraissant oblongues-lancéolées par suite de la courbure, largement ovales-oblongues lorsqu'elles sont étalées, puis rétrécies longuement et finement acuminées, très entières, planes aux bords, munies d’une nervure qui s'arrête à l’entrée de l’acumen; long. 4 millim., larg. 1 172 millim. Cellules à parois minces, linéaires, atténuées, aiguës, 8—10 fois aussi 1. q-.1.; aux angles, quelques cellules un peu plus grandes, court tes, oblongues, ne formant pas d’oreillettes distinctes. À l’éta- humide, les feuilles sont lisses; par la sécheresse, elles devien- nent irrégulièrement plissées, bosselées; les feuilles extrêmes 65. HYPNUM FLUITANS. 253 des rameaux forment un crochet ouvert. « Involucre allongé; fol. nombreuses; les intimes allongées, lancéolées-acuminées, dressées, imbriquées, plissées, nerviées. Vaginule oblongue; quelques paraphyses grèles. Pédicelle dressé, flexueux, légère- ment tordu. Capsule oblique, oblongue, légèrement arquée, très peu rétrécie sous l’orifice. Opercule convexe , terminé par un mamelon court. Un anneau large, composé de 3 séries de cellules molles. Dents du péristome marginées, épaissies, peu lamellifères ; lanières internes percées d'ouvertures étroites sur la carène; 2—3 cils bien développés, noduleux. Fleurs mà- les : fol. largement ovales-acuminées, énerves ; anthéridies oblongues; des paraphyses. » D’après les dessins du Bryol. europæa. « N'est pas rare dans les marais du Jura, sans fructification. > (Les- quereux); tourbières des Vosges inférieures (Stirp. vog.), sur le muschel- Kalk, près de Deux-Ponts (Bruch), plaine de Wissembourg , entre Bitche et Sarrebrück (Schultz). — Oise : vallée de Bray (Graves), Saint- Germain, Bonnières (Roze, Bescher.), Aude : Mas-Cabardès (Roumeguère). Espèce calcicole 0600. Fleurs monoïques. Feuilles lisses ou plissées; tige sans radicules. (E. 65—67.) 65. Hypnum fluitans Linn. Flor. suec.; Bryol. eur. t. 602; Stirp. n° 526; Billot, exsicc. cont. n° 3987, Tige grèle, molle, sans radicules, décombante, se redres- sant plus ou moins à l’extrémité, divisée en 2—3 grandes bran- ches rapprochées, lâchement pennées; rameaux très étalés, plus ou moins crochus à l'extrémité par la courbure des feuilles ; long. 6—30 centim. ; touffes très molles, jaunâtres à la surface, d’un brun ferrugineux à l’intérieur, souvent entremêlées avec d’autres mousses, par exemple, avec le A. stramineum. Feuilles allongées-lancéolées, rétrécies, canaliculées, longuement linéai- res-acuminées, concaves, lâchement appliquées par la partie inférieure, puis courbées homotropes, peu denses, munies d’une assez forte nervure qui s’avance jusqu'aux 84, planes et très superficiellement denticulées sur le contour; dents un peu plus saillantes vers le sommet; long. 2 172—4 millim., larg. 192—374 millim. Les feuilles extrèmes sont plus longuement et plus finement acuminées. Les cellules basilaires sur une bande transversale étroite, et surtout vers les angles externes un peu plus grandes, subrectangulaires, carrées ou arrondies, sans toutefois former d’oreillettes bien distinctes; les autres linéai- res, flexueuses, atténuées, obtuses, parfois disposées en bandes 254 1° GENRE : HYPNUM. E transversales sinueuses, très allongées, 15—30 fois aussi 1. q. 1.; tout au sommet des feuilles on remarque quelques cellules. rhombées, courtes. Fleurs femelles ; 8—19 fol. ; les inférieures ovales-acuminées, étalées ; les supérieures largement oblongues, engaînantes, dressées, finement acuminées, entières, à peine plissées ou lisses, toutes munies d’une faible nervure qui, dans les fol. moyennes et supérieures, s’avance au delà du milieu; 6—8 archégones ; quelques paraphyses grêles. Vaginule garnie des débris de la fleur. Pédicelle rougeûtre, assez faible, flexueux, tres allongé (4—10 centim.) à la fin, plus ou moins tordu infé- rieurement à gauche, et à droite sous la capsule. Celle-ci sub- horizontale, ovale-subcylindrique, bombée, arquée, un peu atténuée à la base, rousse; long. 2 172—3 millim., diam. { mill. Opercule convexe, très obtusément apiculé, mamelonné. Pas d’anneau. Péristome jaune-clair : dents lamelliferes, cohérentes à la base: lanières étroites, à peine ouvertes sur la carène; membrane basilaire à grandes mailles délicates, hyalines;, 2—3 cils, parfois rudimentaires, médiocres, souvent cohérents à la base. Spores pâles. Fleurs mâles abondantes sur la tige princi- pale; 10—12 fol. ovales-acuminées, concaves imbriquées, énerves, entières; 8—15 anthéridies assez courtes, obovées- oblongues ; paraphyses grêles, aussi longues. — Juin. La plante que nous venons de décrire est la forme type la plus commune et la plus fertile, dans les fossés des tourbières et les marais profonds des Hautes-Vosges et du Jura. Les variations que subit cette forme sont nombreuses. Les plantes sont plus robustes ou plus grêles, courtes ou allon- gées, submergées ou émergées ; les touffes sont vertes ou jau- nâtres à la surface; les feuilles plus ou moins longuement acuminées, plus ou moins fortement courbées, crochues; la longueur des cellules du tissu varie aussi: les oreillettes de la base sont presque nulles ou parfois assez distinctes, hyalines ; le pédicelle est court ou très long; la capsule cylindrique étroite, très arquée ou oblongue-bombée, etc. De plus, on a souvent rattaché à cette espèce des formes du Æ. exannulatum. C'est peut-être le cas des var. suivantes : b. falcatum Schimp.; Stirp. n° 1320. — Plante assez courte (8—10 centim.); branches redressées, peu divisées; rameaux courts, crochus; touffes raides, étendues, colorées en rouge foncé à la surface; l’extrémité seule des jets est d’un vert jau- nôtre brillant. Feuilles homotropes, légèrement falciformes, ovales-oblongues, finement acuminées, relativement larges et courtes, un peu plissées; la nervure épaisse s’avance très avant 66. HYPNUM REVOLVENS. 255 dans l’acumen; dents surperficielles; cellules moyennes linéai- res, atténuées, environ 15 fois aussi 1. q. l.; long. des feuilles 2—3 millim., larg. 374—1 millim. Près des sources et des ruisseaux et dans les marécages des escarpements du Hohneck. CC. c. purpurascens Schimp. — Plante plus divisée, plus régu- lièrement pennée, parfois très développée ; touffes déprimées, d’un rouge plus ou moins foncé, brun ou luride. Feuilles rap- prochées, denses, fortement crochues, se crispant par la séche- resse, oblongues-lancéolées, plus étroites; la nervure atteint ou dépasse les 273; cellules étroitement linéaires, très allongées, 30 fois aussi L. q. 1. Tourbières sur les pelouses des Hautes-Vosges. d. stenophyllum Wils., Schimp. — Tige tres grêle, exces- sivement allongée (3—4 décim.); touffes molles, flottantes, d’un vert foncé ou brunâtre. Feuilles espacées, lâchement homotro- pes, peu courbées, très longuement lancéolées, acuminées subulées (l’acumen ne se composant plus à la fin que d’une seule série de cellules), denticulées au sommet seulement ; la nervure s’avance très avant dans l’acumen; cellules linéaires, aiguës, très allongées, molles ; long. 4—5 millim., larg. { millim. Dans les fossés des tourbières ; région montagneuse des Vosges et sans doute aussi du Jura Milde (Bryol. siles. p. 349) rapporte au 4. exannulatum, sous le nom de purpurascens, une forme qui, sans doute, comprend les deux var. fal- catum et purpurascens, décrites plus haut. N'ayant jamais rencontré, dans les Hautes-Vosges, les trois formes précédentes qu'à l’état stérile, nous nous contentons de les signaler à l’attention des bryologues, sans pré- tendre leur assigner une place définitive. 66. Hypnum revolvens Sw. Muse. Suec. p. 38 ; Bryol. eur. t. 601 ; Stirp. n° 1319. Tige molle, finissant par se dénuder, décombante, se redres- sant à l’extrémité, divisée en plusieurs branches, dont les plus faibles restent simples, et les autres sont brièvement pennées ; rameaux peu nombreux, inégaux, diversement étalés ou courbés ; long. 8—12 centim.; toufles molles, làches, d’un assez beau vert à la surface, passant bientôt à l’intérieur au brun et au brun-noirâtre brillant. Feuilles rapprochées, assez largement oblongues-concaves, lächement imbriquées à la base, puis lan- céolées, insensiblement rétrécies, très longuement et finement linéaires-acuminées, canaliculées, recourbées, enroulées en 256 1% GENRE : HYPNUM. dessous, un peu crépues à l’état sec, légèrement sinuolées, presque entières, munies d’une nervure assez mince qui s’avance jusqu'aux 374, légèrement ou à peine plissées, brièvement dé- currentes ; long. 4—5 millim., larg. 1 millim. ‘; cellules à peu près uniformes (pas d’oreillettes), très longuement linéaires, flexueuses, obtuses, jusqu’à 40 fois aussi L. q. L. Involucre fe- melle très allongé ; 15—920 fol.; les externes courtes, ovales- acuminées, étalées ; les intimes dressées, engainantes, longue- ment acuminées (acumen piliforme), plissées, entières, nerviées ; long. 6 millim ; archégones peu nombreux; paraphyses filifor- mes, très allongées, nombreuses. Vaginule cylindrique très allongée (3—4 millim.). Pédicelle poupre, assez irrégulièrement tordu à la base de droite à gauche et au sommet à droite ; long. 3—5 centim. Capsule oblongue subcylindrique, arquée oblique : munie d’un col distinct, plissée après l'émission des spores, brune ; long. 2 millim., diam. 3/4—1 millim. Un large anneau, composé de trois séries de cellules. Péristome pâle : dents molles ; membrane interne élevée: lanières lancéolées, étroite- ment ouvertes sur le dos : ; 2—3 cils presque aussi longs, à base élargie. Opercule convexe-conique, aigu ou apiculé. Fleurs mâles sur la même plante; 12—15 fol. ‘ovales- -oblongues, con- caves, imbriquées, énerves ou très brièvement nerviées, les moyennes longuement, les internes brièvement acuminées ; 10— 20 anthéridies oblongues, molles; paraphyses peu nombreuses, légèrement renflées vers l'extrémité. Tourbières du Jura (Lesquereux), en particulier au lac des Rouges- Truites (B.), indiqué aussi dans les Vosges d’une manière générale, sur l'étiquette du n° 1319 des Stirpes ; nous l’avons trouvé dans une petite tourbière entre Granges et Ivoux (alt. 700 m.), sur le granite, et à Gazon- Martin. — Environs de Paris : Mortfontaine (Cosson), Vire (Brébisson) ; Dauphiné : Rochefort, près de Grenoble (Ravaud); Pyrénées : Rencluse (Jeanbernat). 7. Hypnum uncinatum Hedw. Musc. Frond. IV, p. 65; Bryol. eur. t. 600; Stirp. n° 335. Tige raide, décombante et se dénudant à la base, redressée ou procombante au sommet, divisée en 3—6 branches ascen- dantes, pennées; rameaux plus ou moins fournis, flexueux, étalés ; long. 8—10 centim.; touffes parfois étendues, d’un vert plus ou moins jaunätre, pâle à la surface, d’un jaune vif au- dessous , et enfin brunes , souvent chargées de terre à la base. Feuilles étroitement oblongues-lancéolées, fortement plissées (4—5 plis), concaves, lâchement imbriquées par la base, insen- siblement rétrécies, finement et très longuement acuminées, re- courbées, enroulées en dessous, munies d’une nervure qui s’a- vance très loin dans l’acumen, à peine décurrentes à la base, 67. HYPNUM UNCINATUM. 257 finement denticulées surtout dans la moitié supérieure ; long. 5 millim., larg. 1 millim. Quelques cellules seulement, courtes, anguleuses, ne formant pas d’oreillettes distinctes, aux angles de la base ; les autres linéaires, très étroites, flexueuses, aiguës, à parois épaisses, 15—20 fois aussi L. q. L. Involucre très allongé (7—8 millim.); fol. 18—920; les externes ovales-acuminées, étalées ; les supérieures dressées, lancéolées, extrêmement al- longées, finement et très longuement acuminées, nerviées, très fortement plissées (8—10 phs profonds); archégones 3—4; paraphyses allongées, filiformes, nombreuses. Vaginule oblon- gue subcylindrique, peu saillante, chargée à la base des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, un peu flexueux, légèrement tordu au sommet vers la droite, et inférieurement vers la gau- che. Capsule oblique ou presque dressée, subeylindrique, légè- rement bombée, arquée, atténuée à la base, à la fin resserrée sous l’orifice à l’état sec, d’un brun foncé couleur de brique; long. 2 172—3 millim., diam. 2/3—1 millim. Opercule convexe- conique, grand, finement apiculé (apicule variable, parfois assez long et courbé). Anneau composé de trois séries de cellules médiocres. Péristome jaune, solide, persistant longtemps; dents fortement lamellifères, denticulées au sommet; membrane in- terne d’un jaune clair; lanières étroitement ouvertes sur presque toute la carène; 2—3 cils noduleux, allongés, cohérents à la base. Fleurs mâles très nombreuses sur la tige principale, au- dessous des fleurs femelles : fol. 15 et plus, ovales, concaves, longuement et finement acuminées , faiblement nerviées, homo- tropes; environ 10 anthéridies courtes ; paraphyses grêles, un peu plus longues. — Juin-août. Répandu et abondant dans toutes les Hautes-Vosges granitiques, au-des- sus de 700 m.; sur la terre, dans les anfractuosités des rochers humides et ombragés, au milieu d’autres mousses, près des petits cours d’eau; égale- ment disséminé, quoique moins abondant dans le Haut-Jura, vers 1000— 4500 m ; il y préfère les bois pourris au bord des torrents. Rare ou nul dans les plaines et les collines inférieures; marais à Nancy, Fonds de Toul, d'après M. Godron., M. F. Schultz l'indique « presque partout dans les forêts des montagnes. » Ceci s’applique-t-il bien aux Basses- Vosges? — Alpes de la Savoie et du Dauphiné, montagnes d'Auvergne, Cévennes, littoral de la Manche, bois de Belloy, dans l'Oise (Graves). Outre le type décrit plus haut, nous signalerons deux variétés de cette espece : b. plumosum Sch. — Tige allongée (10—12 centim.) très grêle, longuement dénudée; branches élégamment pennées; touffes déprimées, étendues, d’un vert clair; feuilles étroites, terminées par un acumen filiforme très long, moins fortement 17 258 4% GENRE : HYPNUM. recourbé en dessous. Pédicelle assez court (15—20 millim.). Capsule très grèle, atténuée, oblique; long. 8 millim., diam. 192—374 millim. — Maturité tardive. Parois des rochers moins humides, très ombragés, dans les Hautes- Vosges ; Pleinfaing, commune de Rochesson. c. flumulosum Schimp. — Plante aussi plus grêle que le type; tige couchée radicante, très divisée; rameaux courts, déprimés, allénués, très crochus; touffes d’un vert jaunâtre. Feuilles moins plissées, très longuement acuminées, fortement recourbées, enroulées, à peu près entières. Capsule brièvement pédicellée (15 mill.), arquée, très resserrée sous l'orifice. Troncs d'arbres, surtout des hêtres de la région supérieure des fo- rêts. Rare : Blanchemer, la Schlucht, etc. 11. Pas de nervure, ou 1—°2 nervures minces et courtes, plus rarement une nervure bifurquée s’avançant jusqu’au milieu de la feuille. (E. 68—85.) o. Fleurs dioïques. (E. 68—77.) a. Feuilles longuement et finement acuminées, fortement recourbées en dessous, (E. 68—73.) 68. Hypnum Crista-castrensis Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 599; Stirp. n° 140; Büillot, exsicc. cont. n° 3697; Schuliz, Flor. Gall. et Germ. exsicc. n° 1363 bis. Tige raide, allongée (8—12 centim.), dressée ou ascendante, ordinairement divisée en deux ou trois grandes branches, régu- lièrement pennées, frondiformes, d’un aspect très élégant ; rameaux fins, très rapprochés, étalés, à angle droit, distiques, uncinulés, erochus à l'extrémité. Plante vivant isolée au milieu d’autres mousses, ou ne formant que des touffes très peu denses, d’un vert gai jaunâtre à la surface, brunissant à l’intérieur. Feuilles caulinaires dressées, appliquées par la base, puis for- tement enroulées en dessous, flexueuses, garnies de plis (5—6) profonds, interrompus, de forme ovale, insensiblement rétré- cies-lancéolées, longuement et finement acuminées; l’acumen denticulé; pas de nervure. Cellules linéaires très étroites, à parois épaisses, aiguës, 10—15 fois aussi 1. q. 1. Involucre allongé (5—6 millim.) ; fol. très nombreuses, les externes ovales, un peu étalées ; les intimes dressées, longuement oblongues- lancéolées, très longuement et finement acuminées, fortement plissées, denticulées vers le sommet; paraphyses filiformes très 69. HYPNUM MOLLUSCUM. 259 allongées. Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé-flexueux, pourpre, tordu vers la gauche au-des- sus du milieu, puis vers la droite au-dessous de la capsule; long. 4—5 centim. Capsule grande, cylindrique, horizontale ou oblique, arquée ; long. 2—2 172 millim., diam. 1—1 174 millim. Opercule convexe-élevé, apiculé. Un anneau très étroit, com- posé d’une seule série de cellules. Péristome : dents peu la- mellifères, orangées; lanières finement acuminées, étroitement ouvertes sur la carène; 2—3 cils allongés, noduleux, grêles. Spores grandes, papilleuses, d’un vert jaunâtre. Fleurs mâles : fol. largement ovales, concaves, imbriquées, acuminées, légère- ment denticulées ; acumen étalé; anthéridies peu nombreuses, 4—8; paraphyses fiformes abondantes. — Octobre-novembre. Répandu dans les forêts sombres et escarpées, sur les pierres, les blocs, au milieu des touffes d’autres mousses dans les Hautes-Vosges, au-dessus de 650 a 700 m., sur le granite et le grès vosgien; forêts du Haut-Jura, au-dessus de 1000 m.; se retrouve dans quelques localités des Basses-Vosses, Ludwigswinckel et Erbsenthal, près de Bitche, Neustadt (Schultz), Kaiserslautern (Poll.), hauteurs des environs de Sarrebrück (Winter). — Alpes du Dauphiné, Pyrénées, montagnes de la Provence, forêts de l'Oise. 69. Hypnum molluscum Hedw. Musc. Frond. IV, p. 56; Bryol. eur. t. 598; Stirp. n° 141. Tige couchée, déprimée, très peu ou pas radiculeuse, mé- diocre, divisée en plusieurs branches, également couchées ou ascendantes, élégjamment pennées; rameaux grêles, distiques, ou parfois un peu fasciculés, très étalés ou ascendants; long. de la tige 3—5 centim., plus rarement 8—9 centim. Plante for- mant des coussinets denses d’un beau vert foncé à l’ombre, et d’un jaune d’or vif dans les lieux découverts. Feuilles caulinaires largement ovales-triangulaires, munies d’oreillettes arrondies à la base, rapidement contractées, longuement et finement acu- minées, denticulées, surtout vers la base, planes aux bords, énerves ou munies de {—2 nervures courtes et minces, lisses ou légèrement plissées, dressées-étalées par la base, légèrement concaves, puis fortement courbées en dessous par la pointe ; long. 1—3 millim., larg. 374—1 174 millim. Cellules des oreil- lettes petites, currées ou brièvement oblongues, de même teinte que les autres; les moyennes linéaires, étroites, obtuses, 8—15 fois aussi 1. q. 1. Les feuilles des rameaux plus étroites, oblon- gues-lancéolées, finement acuminées, concaves, fortement en- roulées ; les extrêmes des rameaux toutefois le sont peu. Rameau fertile, court ; 10—15 fol. ; les moyennes et les supérieures largement oblongues, longuement et très finement acuminées 9260 {7 GENRE : HYPNUM. (acumen étalé-flexueux, ou homotrope), à peine plissées, denti- culées à la base de l’acumen, presque énerves ; 10—15 arché- gones ; paraphyses très allongées , filiformes, abondantes, sail- lantes au-dessus des fol. de l'involucre. Vaginule oblongue, courte, brune. Pédicelle pourpre, ferme, dressé- flexueux, se tordant inférieurement à gauche, et à. droite au-dessous de la capsule ; long. 15—25 mill. Capsule oblique ou subhorizontale , brièvement ovale ou oblongue-bombée, arquée, à peine resserrée sous l’orifice; long. 1 172--2 172 millim., diam. { millim. Oper- cule convexe-conique, aigu ou brièvement apiculé. Un anneau composé de plusieurs séries de petites cellules brunes, tombant parfois avec l'opercule. Péristome : dents jaunes passant au brun, médiocres, peu lamellifères, marginées; lanières à peine ou nullement ouvertes sur la car ène ; 13 cils développés, no- duleux, ou plus courts que les lanières voisines. La coiffe est garnie, au moins dans sa jeunesse, de poils dressés, jaunâtres et courts, épars. C’est un fait très rare dans le genre Hypnum. Plante mâle très grêle; tige et rameaux filiformes; fol. ovales- acuminées, énerves ; anthéridies brièvement oblongues : para- physes assez courtes, légèrement épaissies. — Pendant l'hiver. Rarement fertile. Cette espèce présente dans nos régions quatre formes dis- tinctes : a. gracile N. Boul. — Plante d'ordinaire assez courte (4—6 centim.); touffes denses d’un beau vert foncé ou jaunètre; branches principales élégamment frondiformes ; rameaux grêles, régulièrement distiques, très étalés ; feuilles extrêmes peu cour- bées : feuilles caulinaires largement ovales-triangulaires, brus- quement contractées et finement acuminées, presque sans plis, énerves ou munies d’une seule nervure très courte; ces feuilles et celles des rameaux dressées-imbriquées, puis fortement en- roulées en dessous. Fol. de l’involucre rapidement contractées, finement acuminées-subulées. Pédicelle long (20—25 millim.). Cette forme est commune sur les coteaux rocheux des terrains cal- caires, dans les bois; sur tout le calcaire jurassique de la Lorraine, de l’Alsace, et aussi dans la chaîne du Jura, etc. | b. robuslum N. Boul. — Plante trapue, atteignant 7—8 cen- tim.; touffes plus épaisses, d’un vert foncé olivâtre, ou passant au jaune luride ou orangé: branches moins régulièrement pen- nées : rameaux souvent fasciculés, dressés, épais. Feuilles cau- linaires largement ovales, moins triangulaires , plus insensible- ment rétrécies, terminées par un acumen plus large, assez fortement plissées vers le milieu, enroulées € en dessous, munies à 70. HYPNUM CUPRESSIFORME. 261 la base de deux nervures distinctes, quoique courtes et minces; long. 2 192—3 millim., larg. 1—1 174 millim. ; feuilles extrèmes enroulées-crochues. Fol. involucrales moins brusquement rétré- cies, acuminées. Pédicelle plus épais et plus court (15 millim.). Capsule souvent plus épaisse; dents du péristome plus forte- ment lamelliferes. Cette forme, qu’on serait tenté de regarder comme une espèce distincte, est répandue dans toute la région montagneuse des Vosges sur Le grès vos- gien et le granite, sur les rochers frais et escarpés Elle n’est nulle part mieux caractérisée que dans les environs de la cascade du Rupt-de-Lin au Valtin, dans les anfractuosités des grands rochers du Lac-Blanc, de Retournemer, du Ballon de Servance et du Hohneck c. squarrosulum N. Boul. — Tige couchée, allongée (10— 12 centim.), assez grêle, ne formant que des touffes très lâches, d’un vert jaunâtre; branches allongées, assez régulièrement pennées. Feuilles ovales-triangulaires , étalées en tous sens, à peine homotropes à l’extrémité, plus brièvement acuminées, munies de deux nervures extrêmement courtes, plissées, surtout à l’état sec. Sur les pierres dans les boïs secs de la chaîne des Vosges; assez rare. d. Wüinteri Nob. — Tige courte, déprimée (4—5 centim.); branches pennées ; rameaux très rapprochés, courts (4—5 mill.), dressés, recourbés à l'extrémité ; coussinets déprimés, denses, d’un vert olivätre terne. Feuilles rapprochées, imbriquées, larges, ovales, très concaves, plissées, ondulées, longuement acuminées, légèrement homotropes, denticulées sur tout le con- tour ; nervure nulle ou presque nulle ; long. 1 m., larg. à peine 172 millim. Rochers de grès près de Sarrebrück (Winter). 70. Hypnum cupressiforme Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 594 et 595; Stirp. n°‘ 299 et 1228. Espèce polymorphe ne présentant qu’un petit nombre de ca- ractères communs. — Tige déprimée, souvent fixée par quel- ques radicules, divisée en plusieurs branches plus ou moins régulièrement pennées; touffes d’un vert foncé ou jaunâtre ou luride, étendues, compactes ou làches. Feuilles rapprochées, oblongues-lancéolées, rétrécies, longuement et finement acumi- nées, homotropes, concaves, imbriquées, plus ou moins cour- bées, enroulées en dessous, lisses, plus ou moins superficielle- ment denticulées vers le sommet, munies de deux nervures 262 1° GENRE : HYPNUM. confluentes à la base, tres minces et très courtes ; des oreillettes distinctes, convexes en dessus, composées de cellules carrées, médiocres, souvent jaunes ou orangées; les autres linéaires, étroites, flexueuses, à peine atténuées, 10—15 fois aussi 1. q. 1. Fol. intimes de l'involucre engainantes, acuminées, très peu denticulées au sommet, faiblement nerviées (nervure mince, mais assez longue), lisses. Vaginule oblongue-conique, allon- gée, chargée des débris de la fleur; archégones assez nom- breux; paraphyses filiformes, abondantes. Pédicelle pourpre, fin, médiocre (15—20 millim.), tordu vers la gauche. Capsule presque dressée ou oblique, plus ou moins inclinée, générale- ment peu courbée, cylindrique, lisse, médiocre. Opercule con- vexe, obtus ou terminé par un apicule variable. Un anneau persistant longtemps, composé de trois séries de petites cellules. Dents du péristome jaunes, finement acuminées, denticulées ; lanières internes étroites, nullement ou à peine ouvertes sur la carène; 1—8 cils légèrement noduleux. Fleurs mâles sur une plante distincte, mais semblable, ovales-gemmiformes, tres nom- breuses le long des rameaux; fol. oblongues imbriquées, puis rétrécies, finement acuminées (acumen dressé), énerves ; 10—15 anthéridies oblongues, paraphyses plus longues, obtuses. On remarque sur la tige quelques feuilles accessoires, lancéolées ou subulées. Les formes les plus notables que nous ayons consta- _ tées dans nos régions sont les suivantes : a. elatum Schimp. — Tige robuste, très peu divisée, très imparfaitement pennée ; quelques rameaux étalés, très courts; tiges principales gonflées (diam. 8 millim., les feuilles compri- ses); touffes lâches, étendues, d’un vert jaunûtre ou luride. Feuilles grandes, largement ovales-oblonques, très concaves, imbriquées, denses, et presque entières; l’acumen médiocre, courbé en dessous ; des traces très faibles de 2 nervures ; long. 3 millim., larg. 1 174 millim. Fol. de l’involucre très nom- breuses (20—30). — Plante rarement fertile. Dans les bruyères, sur les coteaux secs ou pierreux ; granite, grès et calcaires ; collines et montagnes inférieures ; çà et là. b. ericetorum Schimp.; Stirp. n° 1228. — Plante molle, épaisse, gonflée, dressée ou ascendante, plus divisée, pen- née; rameaux courts, obtus; touffes läches, d’un vert pâle; long. 6—10 centim. Feuilles lâchement imbriquées, concaves, largement oblongues, rétrécies en un large acu- men courbé en dessous, peu denticulé, munies de deux petites nervures bien nettes; long. 3—3 172 millim., larg. 1—1 174 millim. Pédicelle assez ferme; long. 25—80 millim. Capsule dressée par la base, puis arquée, un peu bombée. Les 70. HYPNUM CUPRESSIFORME. 263 feuilles sont plus espacées, plus lâches, moins larges, plus in- sensiblement rétrécies, moins brusquement et moins finement acuminées que dans la forme précédente ; la plante est plus molle, plus verte, plus rameuse ; les touffes, bien que lâches, sont plus fournies, plus redressées. Dans les bruyères, les lieux gramineux, sur les collines fraiches, dans les lieux légèrement ombragés; montagnes inférieures des Vosges. c. tectorum Schimp. — Assez robuste encore ; tige ou bran- ches principales pennées ; rameaux arqués procombants, courts, épais, serrés, denses ou enlacés; gazons bombés, déprimés sur le contour, d’un vert jaunâtre velouté. Feuilles rapprochées, imbriquées, fortement concaves, largement oblonques, puis brusquement, finement et médiocrement acuminées ; l'acumen courbé en dessous. Troncs d’arbres pourrissants , murs, pierres isolées, toitures. C. Çà et là. d. brevisetum Schimp. — Tige couchée, radiculeuse; plu- sieurs branches imparfaitement pennées; rameaux nombreux, inégaux, courts, aigus, raides, dressés, arqués ; long. des tiges 5—6 centim.; coussinets serrés, d’un vert jaunûtre luride. Feuilles largement ovales-oblongues, concaves, donnant aux ra- meaux un aspect cylindrique, rapidement contractées, finement acuminées, & peine ou nullement homotropes, entières, à peu près énerves; cellules courtes, à parois épaisses; long. 1 172 millim., larg. 172 millim. — Rarement fertile. Sur les troncs des vieux chênes dans les forêts sèches, sur les vieux bois, les palissades. e. longirostrum Schimp. — Touffes appliquées, déprimées, radiculeuses, peu denses, d'un vert foncé, plus rarement jau- uâtre à la surface; tige irrégulièrement pennée; rameaux iné- gaux, courts ou allongés, obtus ou longuement atténués, dépri- més. Feuilles oblongues-lancéolées, finement acuminées, légèrement homotropes. Pédicelle médiocre; long. 15 millim. Capsule grèle, obliquement dressée on très arquée; opercule surmonté d’un bec fin et assez long. Plante grèle, d’un vert terne, moins régulièrement pennée que la suivante. Vers la base des troncs d’arbres dans les lieux ombragés. f. mamillatum Schimp. — Tige très grêle, couchée, sou- vent dénudée, divisée en branches nombreuses, régulièrement et élégamment pennées et bipennées, ou parfois fasciculées ; gazons 264 1% GENRE : HYPNUM. fournis, déprimés, d’un beau vert jaunûtre brillant; rameaux grêles, nombreux, allongés; long. des tiges 48 centim. Feuiiles obiongues-lancéolées, longuement et étroitement acu- minées, fortement courbées en dessous, denticulées au sommet, faiblement nerviées. Pédicelle fin; long. 15—20 millim. Cap- sule dressée ou oblique, oblongue, presque régulière, à peine courbée ; opercule convexe-oblus ou surmonté d’un apicule très court. Sur les pierres et les troncs d’arbres dans les mntagnes; moins commun. g. filiforme Schimp. — Tige très grêle, longuement dénu- dée, émettant des branches allongées, plus ou moins régulière- ment pennées; rameaux presque parallèles, pendants, très allongés, atténués, filiformes ; long. 10—12 centim. Feuilles légèrement homotropes, ovales-oblongues sur les branches prin- cipales, oblongues-lancéolées, finement acuminées sur les ra- meaux, faiblement nerviées. Plante formant des plaques étendues, déprimées, molles, pendantes, d’un beau vert, ou passant au jaunâtre; sur les troncs d’arbres et les pa- rois verticales des rochers, dans les forêts élevées des montagnes, vers 7—800 m. ou au-dessus. Enfin, nous signalerons à part une forme spéciale, qui nous semble constituer une espèce distincte : H. petrœum N. Boul. — Tige robuste, raide, sans radi- cules, longuement dénudée, pennée, ascendante; rameaux très rapprochés, étalés-dressés, courts; touffes raides, d'un vert jaunûtre vif, brunes à l’intérieur. Feuilles rapprochées, exac- tement imbriquées, puis fortement courbées en dessous, très lisses, oblongues-concaves, puis insensiblement rétrécies, fine- ment acuminées, canaliculées, entières, munies à la base de 2 petites nervures distinctes ; oreillettes très petites, peu dis- tinctes; long. 3 192—4 millim., larg. 8/4—1 milhm. Tissu comme dans le {7. cupressiforme ordinaire. — Stérile. Hab. sur la terre et les rochers au sommet du Suchet (alt 1570 m., dans le Jura. 71. Hypnum Vaucheri Lesgq. « Tiges dressées, peu rameuses, comme fasciculées. Rameaux allongés, simples. Feuilles distiques, courbées en crochet, lan- 72. HYPNUM IMPONENS. 9265 céolées, aiguës, à peine dentées au sommet, évidentes, munies de deux nervures courtes. — Fructification inconnue. Au sommet du Chasseron (Jura), sur les rochers. » Lesq. Catal. Dans les Addenda à son Synopsis (p. 697), M. Schimper dit de cette plante qu’elle diffère du Æ. cupressiforme « par ses tiges plus grêles, subjulacées, dressées, rapprochées, par la couleur jaunâtre des feuilles, par les cellules plus courtes, moins étroites et plus läches du tissu; celles de la base rectan- gulaires, celles des oreillettes plus petites et plus nombreuses. » Observations. Le H.resupinatum que Wilson et plusieurs auteurs regardent comme une espèce distincte, ne paraît être qu'une forme du H. cupressiforme, voisine de la var. filiforme, et caractérisée par ses feuilles faiblement courbées en dessous, ovales-lancéolées, munies d’oreil- lettes plus développées, formées de petites cellules anguleuses; la capsule est à la fin dressée, non resserrée sous l’orifice. Cette plante est répandue dans l’Allemagne du nord, dans les Iles-Britanniques, et probablement sur le littoral de la Manche, en France. Hypnum Heufleri Juratzk., Milde. — Touffes denses, jaunûâtres, assez raides, sans radicules; branches pennées ; rameaux peu crochus. Feuilles rapprochées, plissées, ovales-lancéolées, longuement acuminées, révolutées aux bords, entières, ou faiblement denticulées au sommet; deux nervures courtes; pas d'oreillettes distinctes, mais seulement quelques cellules carrées, aux angles ; pas de feuilles accessoires. Capsule cylindri- que, arquée. Opercule conique-apiculé. — Montagnes de la Silésie. 72. Hypnum imponens edw. Spec. Muse. p. 290, t. LXXVIT (mala); Bryol. eur. t. 597. D’après Hedwig, créateur de cette espèce, elle ne diffère du H. cupressiforme que par ses feuilles plus enroulées, par les folioles de l’involucre plus longuement acuminées, réfléchies; par la capsule oblongue, dressée; par le pédicelle plus tordu. M. Schimper ajoute quelques autres caractères différentiels, dont les principaux sont : un pédicelle plus long, la capsule plus longue, exactement cylindrique, à la fin de couleur châtaigne; des folioles involucrales terminées par un acumen subulé et denté en scie; des feuilles accessoires lancéolées, lacimées, plus nombreuses et plus grandes. M. C. Müller déclare la cap- sule de cette espèce privée d’anneau, tandis que M. Schimper lui attribue et figure un anneau semblable à celui du Hyp. cu- pressiforme. D'autre part, la plante des Stirpes voges.-rhen., provenant de la localité de Bærenthal, et celle de Scanie, distri- buée par Lorentz, ont des feuilles terminées par un acumen plus fiv, plus court et beaucoup moins denté que ne le figure le 266 1° GENRE : HYPNUM. Bryolog. eur. t. 597, beaucoup plus semblables, par conséquent, à celles du À. cupressiforme. Par son port, son mode de rami- fication, la plante de Bærenthal ressemble tout à fait à la var. f. mamillatum du H. cupressiforme. Les différences indiquées plus haut n’ont que très peu d'importance, en présence de la grande variabilité du Æ. cupressiforme, qui les reproduitpres- que toutes, dans ses diverses formes ; c’est ainsi que, dans cette dernière espece, la capsule est souvent cylindrique, très faible- ment arquée et presque droite. Les seuls caractères différentiels un peu sérieux que nous ayons reconnus sont dans le Æ. impo- nens, des feuilles accessoires, en effet, plus grandes, plus nom- breuses, incisées, laciniées à la base, les fol. de l’involucre femelle plus nombreuses, un peu plus étalées; des archégones plus nombreux (20—35) que dans la plupart des formes de l’espèce voisine ; les cellules moyennes du tissu des feuilles sont aussi beaucoup plus allongées, 25—30 fois aussi 1. q. 1. Cepen- dant nous ne sommes nullement convaincu de la légitimité de cette espèce. M Schimper la signale fertile près de Bærenthal, derriere Ramstein, et près d’Offweiler, dans la vallée d’Espenthal en Alsace, et hors de notre région, près de Saint-Séver, dans le midi de la France et dans l'Amérique du Nord. Elle croît indifféremment, comme le H. cupressiforme, sur la terre, sur les pierres et les troncs d’arbres, dans les forêts. L'époque de maturation des capsules est la même 73. Hypnum callichroum Brid. Bryol. univ. t. Il, p. 631; Bryol. eur. t. 596; Stirp. n° 1088. Tige déprimée, procombante, grêle, très flexueuse, molle, dé- pourvue de radicules, plus ou moins régulièrement pennée; rameaux rapprochés, inégaux, arqués, ascendants, crochus; touffes délicates, étendues, un peu bombées, enlacées, d’un beau vert à la surface, décolorées à l’intérieur. La tige atteint 4—8 centim. Feuilles rapprochées, molles, homotropes, forte- ment courbées en dessous, un peu élargies à la base (oreillettes peu distinctes), lancéolées, insensiblement rétrécies, canalicu- lées et longuement acuminées, concaves, sans plis, munies vers le sommet de dents rares et peu sensibles; pas de nervure ou de simples traces; long. 2 milim. environ. Cellules des oreillettes hyalines, courtes et peu nombreuses; les autres linéaires- flexueuses, atténuées, allongées (15—925 fois aussi 1. q. L.). Rameau fertile, radicant; 12-—15 fol. longuement et finement acuminées (acumen piliforme); les externes ovales, les supé- rieures largement oblongues, demi-engaiînantes, presque sans plis, énerves, assez rapidement contractées et très finement HYPNUM RAVAUDI. 267 denticulées au sommet; archégones peu nombreux (6—10) ; paraphyses grèles, assez nombreuses. Vaginule cylindrique, épaisse, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, flexueux ; long. 15—20 millim. Capsule horizontale, cylindri- que, grêle, fortement arquée à la fin, resserrée sous l’orifice à l’état sec; long. 3—3 172 millim., diam. 374—1 millim. Oper- cule grand, convexe, élevé, terminé par un apicule fin. Un anneau large, composé de trois séries de cellules. Péristome: dents d’un jaune foncé, peu lamellifères, épaissies; lanières étroites, ouvertes çà et là très étroitement sur la carène ; 2—3 cils allongés, noduleux, très fins; membrane basilaire peu éle- vée. Fleurs mâles sur une plante distincte, petites, nombreuses ; fol. 8&—15, ovales, concaves, acuminées, énerves; anthéridies petites, oblongues, peu nombreuses (3—6); paraphyses rares.— Juin-juillet. BR. Sur la terre et les rochers au Hohneck (Mougeot). Au Hohneck et au Ratabac, cette espèce se trouve disséminée en petites quantités dans les lieux gramineux, un peu frais et ombragés des grands escarpements — Rarement fertile.—Alpes du Dauphiné (Ravaud), Pyrénées (Jeanb.); au Feldberg, dans la Forêt-Noire, etc. Hypoum Ravaudi N. Boul. Tige d’abord décombante, saus radicules, pennée ou émettant des branches pennées à leur tour, redressées ; rameaux ascen- dants, souvent fasciculés, atténués, peu crochus; touffes d’un jaune vif, délicates, assez semblables à celles du Æ. hamulosum, mais plus raides. Feuilles rapprochées, ovales, concaves, imbri- quées à la base, rétrécies en un très long acumen subulé, re- courbé, enroulé, légèrement sinuolées aux bords, sans plis, mu- nies d’une nervure bifurquée très courte; cellules basilaires carrées, anguleuses, sur un petit espace triangulaire; les autres linéaires, à parois épaisses, légèrement flexueuses, 6— 10 fois aussi 1. q. 1. Fleurs femelles nombreuses ; environ 15 fol., dont les externes sont étalées, les moyennes ovales, finement acuminées; toutes énerves, sans plis, légèrement denticulées, sinuolées ; 15 archégones; paraphyses grêles, un peu plus longues. Alpes du Dauphiné, Villars-d’Arène, sur des rochers, au-dessus de la forêt (l’abbé Ravaud, 1861). Cette espèce ne saurait être confondue avec le Æ, hamulosum, à cause de ses fleurs dioïques; elle appartient à la sec- tion du À, callichroum, dont elle diffère, d’ailleurs, essentiellement, 268 4% GENRE : HYPNUM. b. Feuilles subobtuses ou brièvement et largement acuminées, aiguës. (E. 74—77.) 74. Hypnum pratense Koch in Sched. Bryol. eur. t. 611; Stirp. n° 1322. Tige molle, couchée, sans radicules, peu dénudée, émettant des branches nombreuses, diversement ascendantes, inégales, les unes grêles, atténuées, les autres plus robustes, souvent simples ou peu divisées; rameaux peu ou à peine crochus à l'extrémité ; long. des tiges 6—8 cent.; touffes molles, d’un vert clair à la surface, décolorées à l’intérieur. Feuilles assez rap- prochées, ovales-oblongues, lancéolées, aiguës, concaves, faible- ment homotropes, presque aplanies et rendant les branches comprimées par suite de leur disposition, planes et entières aux bords (quelques dents superficielles vers le sommet), munies à la base de deux nervures inégales très courtes, ou souvent presque nulles; long. 2—2 172 mill., larg. 394—1 m. Cellules moyennes à parois minces, linéaires-flexueuses, ou presque droites, atténuées, 10—15 fois aussi L. q. l.; celles des angles peu distinctes, renfermant de la chlorophylle comme les autres, et ne formant que des oreillettes mal délimitées. Rameau fer- tile, radicant; 15-20 fol.; les intimes allongées, oblongues- lancéolées, terminées par un acumen médiocre, presque entières, plissées, énerves, dressées : archégones peu nombreux (3—6); paraphyses nombreuses. Vaginule cylindrique, peu épaisse, chargée des débris de la fleur. Pédicelle grêle, tres flexueux, pourpre, tordu inférieurement à gauche, et en haut vers la droite; long. 25—30 millim. Capsule petite, horizontale, sub- cylindrique, très arquée à l’état sec, resserrée sous l’orifice, lisse, brune ; long. 1 {72 millim., diam. 874 millim. Opercule convexe-conique. Un anneau formé de 8 séries de cellules. Dents du péristome jaunes; lanières percées d’ouvertures étroites ; 2—3 cils assez longs, en partie cohérents à la base. Fleurs mâles sur une plante distincte, ou formant, d’après M. Schimper, des plantules fixées, à l’aide de radicules, sur les tiges ou les feuilles de la plante femelle. — Juin. R. dans les Vosges, sur le granite et les grès. Bruyères (Mougeot), Saint-Dié, Epinal (B.), sur les prairies d’alluvion arénacée humides; aux Plateaux, dans les montagnes, sur le granite, fertile (Pierrat) ; Kai- serslautern (Koch), près de Sarrebrück et entre Bitche et Wissem- bourg (F. Winter), sur le grès vosgien. — Aude : Pradelles, Cabardès (Roumeguère) ; Haute-Garonne : Toulouse (Jeanbernat). 75. HYPNUM ARCUATUM. 269 75. Hyprum arcuatum Lind.; H. patientiæ Lindb. Milde Bryol. siles. p. 363; H. pratense b. hamatum Schimp. Syn. Cette plante, très voisine du Æ. pratense, en diffère par un port plus robuste; par ses tiges garnies de branches et de ra- meaux plus épais, non atténués, crochus, redressés et atteignant un même niveau, moins comprimés-aplanis; long. des tiges 6—8 centim., des rameaux dressés 2—3 centim. ; touffes souvent colorées en roux ou d’un jaune luride à la surface. Feuilles plus läches, plus concaves, plus longuement lancéolées-acuminées, plus fortement courbées homotropes ; cellules basilaires formant aux angles des oreillettes distinctes ; elles sont plus grandes, gonflées, hyalines. Rameau fertile, non radicant ; fol. plissées, entières. Capsule ovale, plissée à l’état sec. Plante mâle sem- blable à la plante femelle. Prairies humides argileuses, bords des fossés; Housseras (B.), forêt de Stiringer-Bruch, près de Sarrebrück (Winter) ; Jura, au-dessus de Neufchâtel (Schimper). — Dauphiné : Villard-de-Lans (Ravaud), et pro- bablement dans une foule d’autres localités, 76. Hypnum scorpioides Linn. Sp. pl.; Bryol. eur. t. 619; Stirp. n° 522. Tige robuste, allongée (10—20 centim.), dénudée à la base, sans radicules, divisée en plusieurs grandes branches diverse- ment étalées, irrégulièrement pennées ; rameaux inégaux, d’a- bord dressés, divergents, espacés; touffes molles, lâches, volumineuses, inondées, d’un jaune brunâtre à la surface, d’un brun ferrugineux à l’intérieur. Feuilles grandes, largement ovales, très concaves, obtuses ou brièvement apiculées au som- met (l’apicule souvent étalé), rapprochées, lächement imbri- quées, plus ou moins courbées homotropes par le sommet, entières et infléchies par les bords vers l’extrémité, dépourvues d’oreillettes, munies de deux peliles nervures inégales, peu ap- parentes, courtes; long. 3 172 millim., larg. 2 millim. Cellules moyennes linéaires, étroites, environ 15 fois aussi 1. q. 1. ; les basilaires plus courtes, à contour anguleux, 4—8 fois aussi 1. q. L. La forme très concave des feuilles et leur imbrication lâche rendent les tiges et les rameaux épais et gonflés. Fleurs femelles le long des branches principales ; 20—25 fol. dressées, concaves, les supérieures ovalés-oblongues, larges, insensible- ment rétrécies, brièvement acuminées (acumen étalé-dressé, un peu tordu), entières, fortement plissées, munies d’une nervure mince ; archégones 10—15; paraphyses filiformes , abondantes, 970 4 GENRE : HYPNUM. à la fin tres allongées. Vaginule oblongue, très allongée, char- gée des débris de la fleur. Pédicelle dressé, tres flexueux, rougeâtre ; long. 30—35 mllim. Capsule oblongue, fortement arquée, dressée par la base, puis inclinée subhorizontale; long. 2 192—38 millim., diam. 1—1 172 millim. Opercule con- vexe-Cconique, apiculé. Un anneau large, composé de trois séries de cellules médiocres, brunes. Dents jaunâtres, médio- crement acuminées, lamellifères; lanières internes étroites, entières sur la carène; 3 cils à peu près aussi longs, épais, à peine noduleux; membrane basilaire finement ridée. Fleurs mâles : fol. nombreuses, ovales-imbriquées, apiculées ; anthéri- dies oblongues; paraphyses grêles, plus longues. Marais tourbeux, profonds du Haut-Jura (Lesquereux), aux bords des petits lacs du Val-de-Grandvaux (B.), tourbières des Rousses et de Pon- tarlier (Cornu); fossés de Strasbourg (Schimper). — Environs de Paris (Chevallier), Oise (Graves), Dauphiné, Cuves de Sassenages (Ravaud), Tarn : le Sidobre (M.-D. Jeanb.). — Dans le Haut-Jura, nous avons rencontré une forme plus grêle, à rameaux plus allongés, redressés; mais à part les dimensions, les caractères restent les mêmes. 77, Hypnum ochraceum Turn. Wils. Bryol. brit. p. 400 ; Limnobium ochraceum Bryol. eur. t. 580. Tige molle, déprimée, se dénudant peu, divisée en plusieurs branches irrégulièrement pennées ; rameaux ascendants ; touffes larges, molles, d’un vert foncé ou luride à la surface, décolo- rées ou d’un brun ochracé à l’intérieur; long. 6—8 centim. Feuilles ovales-oblongues, puis rétrécies en un large acumen lancéolé-obtus, souvent à demi tordu, concaves, canaliculées, lâches, homotropes, plus ou moins infléchies aux bords, en- tières, à l’exception du sommet, qui est garni de dents espacées peu profondes; nervure très variable, simple et dépassant le milieu de la feuille, ou bifurquée et même trifurquée, à bran- ches plus courtes: long. 1 374—2 mill., larg. 1 mill. Cellules basilaires distinctes, grandes, hyalines, rectangulaires sur un espace triangulaire, dilaté aux bords; les autres linéaires, flexueuses, obtuses, à parois molles et épaisses, 8 fois aussi 1. q. L., renfermant des grains de chlorophylle, disposés sur deux rangs. Fleurs femelles : fol. étalées, arquées en dehors, les externes largement ovales-obtuses, les moyennes ovales-acu- minées, les intimes dressées-oblongues, puis recourbées, lan- céolées-acuminées, entières; archégones 8—10; paraphyses filiformes, peu nombreuses. Pédicelle court, 10—15 muillim. Capsule oblique, obovée-oblongue, bombée, arquée, munie d’un petit col. Opercule petit, convexe-apiculé. Un large anneau. Dents du péristome marginées, molles ; lanières ouvertes sur la 78. HYPNUM DILATATUM. 271 carène; cils grêles. Espèce stérile dans nos contrées, fertile en Angleterre, longtemps confondue avec le H. palustre. Les ra- meaux qui garnissent chaque branche principale, au nombre de 4—6, se redressent et atteignent d'habitude le même niveau; ils sont erochus à l'extrémité par suite de la courbure des feuilles; celles-ci sont superficiellement plissées à l’état humide, et crépues à l’état sec. C. dans presque tous les ruisseaux sur le granite ; revers occidental des Vosges, depuis la plaine, aux environs de Saint- Dié et de Remiremont, jusqu’au sommet de la chaîne. C’est la plante femelle. — Auvergne, au Mont-Dore (Lamy). 00. Fleurs monoïques. (E. 78—85.) a. Feuilles subobtuses, aiguës ou brièvement acuminées, médiocre- ment courbées homotropes. (E. 78—81.) Hypoum dilatatum Wils. M'. (ex Schimper); Hyrp. molle Bryol. eur. non Dicks.; Stirp. n° 730 et 521 (partim). Tige couchée appliquée, longuement dénudée, noire à la base, émettant des branches ascendantes ou procombantes, garnies de quelques rameaux courts, dressés, gonflés, cylindriques, obtus ; long. des tiges 3—6 centim. ; touffes déprimées, peu denses et peu étendues, molles où assez raides, d’un vert clair, ou jau- nâtre, ou même d’un brun luride à la surface. Feuilles assez rapprochées, concaves, très élalées, lächement homotropes, très largement et brièvement ovales, suborbiculaires, rapide- ment rétrécies en un apicule large et obtus au sommet, munies d’une nervure bi-trifurquée mince et très courte, plus rare- ment d’une nervure unique atteignant presque le milieu, presque entières, sinuolées au sommet; long. 1 174—1 192 millim., larg. 1—1 1794 millim. Tissu : cellules linéaires - étroites, “obtuses , flexueuses, à parois épaisses, 10—30 fois aussi L. q. L., les plus longues se trouvant ici à la base près de la nervure; aux angles on “constate quelques cellules courtes, oblongues , à parois épaisses, brunes ou orangées, formant de petites” oreillettes convexes. Rameau fertile radicant; 10—15 fol.; les externes largement ovales, aiguës, étalées; les supérieures allongées, oblongues, engainantes, plissées, finement denticulées au som met, dressées ou légèrement homotropes, faiblement nerviées à la base ; archégones 8—10; paraphyses plus longues, assez nombreuses. Vaginule oblongue, épaisse, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, “dressé, ferme, peu tordu; long. 10 —?0 millim. Capsule oblique ou subhorizontale, ovale-oblon- 979 4° GENRE * HYPNUM: gue, bombée, plus ou moins arquée, rétrécie sous l’orifice, munie d’un petit col à la base; long. 2 mill., larg. 28 millim. Opercule convexe-conique, peu élevé, subobtus ou brièvement apiculé. Un anneau large, persistant pendant quelque temps. Dents du péristome jaunes, médiocres; lanières internes à peine ou pas ouvertes sur la carène ; 1—2 cils noduleux, assez larges. Spores grandes, vertes. Fleurs mâles gemmiformes, ob- tuses ; 5—6 fol. suborbiculaires-obtuses, concaves-imbriquées, énerves ; 10—15 anthéridies, assez grandes, oblongues ; quel- ques paraphyses atténuées, un peu plus longues. — Juin- juillet. Sur les pierres inondées granitiques dans les ruisseaux des monta- gnes des Vosges (Mougeot); presque partout à une altitude de 700—800 mètres, jusqu'aux sommets alpestres; descend cà et là dans les vallées; dans la Vologne, au-dessus de Granges: dans le ruisseau de Habaurupt, au-dessus de Plainfaing; dans la Moselotte et le ruisseau de Sapois, près de Vagney (B.). — Alpes du Dauphiné (Ravaud), Mont-Dore et Haute-Vienne (Lamy). 79. Hypnum alpestre Swartz. Musc. suec. (non icon); Bryol. eur. t. 5717; Hypnum molle Brid. Plante très semblable, dans toutes ses parties, à l'espèce pré- cédente. Tige appliquée, longuement dénudée. Rameaux renflés, courts, obtus. Feuilles rapprochées, concaves, largement ova- les, munies de deux nervures très minces, n’atteignant que le tiers inférieur, plus rarement une seule nervure. Fol. involu- crales développées, un peu étalées ; les intimes dressées, imbri- quées, denticulées au sommet, plissées faiblement. Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé, ferme, court. Capsule brièvement oblongue. Opercule convexe ou conique-obtus, assez petit, rougeätre. Un large anneau, com- posé de plusieurs séries de cellules. Péristome jaune orangé. Les principales différences que nous ayons constatées sont les suivantes : Tige ici plus robuste, rameaux plus allongés, souvent un peu atténués, plus généralement procombants. Feuilles des rameaux plus exactement imbriquées, plus nettement courbées homo- tropes, largement ovales, rétrécies moîns rapidement en un acumen médiocre, canaliculé, légèrement denticulées vers le sommet; long. 1 172 millim., larg. { millim. Tissu semblable, mais les cellules moyennes beaucoup plus courtes, 6—8 fois seulement aussi L. q. l. Sur la tige primaire jeune, les feuilles sont peu denses, dressées, à peine homotropes, plus allongées, ovales-oblongues, acuminées, canaliculées. 15—20 fol, involu- 80. HYPNUM PALUSTRE. 9273 crales; les intimes terminées par une pointe souvent à demi tor- due, munies habituellement de deux nervures ou d’une seule nervure bifurquée, qui atteint le milieu. Capsule oblique ou subhorizontale, légèrement arquée, plus grande, de forme plus obovée, plus épaisse; long. 1 172—2 millim., diam. 1—1 174 millim. — Maturité un peu plus précoce. — Avril- mal. M. Schimper attribue aux feuilles de cette espèce une ner- vure unique; nous avons plus fréquemment constaté deux ner- vures courtes. Sur les pierres inondées, les blocs de granite dans les ruisseaux et les torrents des montagnes. Au-dessus de la cascade du Rupt-de-Lin, au Valtin ; cascade du Bouchot (B.). Nous ne serions pas éloigné de con- sidérer avec Milde (Bryol. siles. p. 374). le H. alpestre comme une simple variété du A. dilatatum (molle). 80. Hypnum palustre Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 574 et 575; Stirp. n° 521; Schultz, Herb. norm. n° 1183 bis. a. subsphæricarpum Schimp. (Hypnum subsphæricarpon Schleich. Brid.). Tige couchée, appliquée, radicante, se dénudant un peu à la base, irrégulièrement divisée en plusieurs branches garnies de rameaux nombreux, dressés, arqués; touffes déprimées , d’un vert jaunâtre, passant fréquemment au brun luride. Feuilles rapprochées, concaves-imbriquées, puis homotropes, fortement courbées en dessous, largement ovales, rétrécies, médiocrement et finement acuminées, entières, munies sur le dos d’une ner- vure simple ou bifide qui atteint les 374 de la feuille ; long. 1 174 —1 192 millim., larg. 192—374 millim. Tissu : cellules linéai- res- -subhexagones, un peu flexueuses, 6 fois aussi 1. q. 1.; aux angles, des cellules carrées plus grandes, formant des oreillette assez distinctes. Fol. supérieures de l’involucre oblongues-lancéo- lées, acuminées, dressées, plissées, munies d’une assez forte ner- urev qui s’avance jusqu’à l’acumen; 8—10 archégones; paraphyses peu nombreuses. Vaginule épaisse, oblongue, chargée des dé- bris de la fleur. Pédicelle pourpre, légèrement tordu à gauche; long. 15—20 millim. Capsule à à la fin Couleur de brique, courte, ovale- bombée, oblique, arquée après l'émission des spores et resserrée sous l'orifice; long. 1 172 millim., diam. 374—1 mill. Opercule convexe- -apieulé. Péristome convexe, pâle, jaunâtre : dents lamellifères ; lanières internes lancéolées- -linéaires, très étroitement ou à peine ouvertes sur la carène; 2—3 cils nodu- leux, cohérents à la base, aussi longs que les lanières voisines, ou plus courts. Pas d’anneau. Fleurs mâles dans le voisinage 18 974 1% GENRE : HYPNUM. des fleurs femelles, très petites ; 8—10 fol. ovales, concaves, énerves; anthéridies petites, peu nombreuses (4—6); quelques paraphyses courtes. — Juillet-août. Forme très répandue dans toutes les montagnes du Jura; dans les lieux humides, près des ruisseaux, des cascades; sur les rochers et la terre, les fossés, etc. Observations. Le H. palustre est beaucoup moins com- mun dans les Vosges qu’on ne l’avait d’abord cru, parce qu'on a. longtemps pris pour cette espèce des formes qui doivent en être séparées spécifiquement, telles que les Æ. ochraceum, dilatatum, alpestre. Cependant il existe, çà et là, sur une foule de points : au Hohneck, dans les environs de Remiremont, à Monthureux- sur-Saône. etc. Les échantillons que nous possédons de ces di- verses localités sont généralement plus grêles, la ramification moins fournie, les feuilles moins courbées que dans la plante du Jura décrite plus haut. Dans tous les cas, cette espece est facile à reconnaître aux caractères suivants : Floraison monoï- que; feuilles entières, sans plis, généralement homotropes, munies d’une nervure bifurquée ou simple, et atteignant le mi- lieu; oreillettes peu distinctes aux angles; pas d’anneau. — Dans le même groupe se rangent les espèces suivantes, étran- gères à notre circonscription : Hypnum eugyrium Schimp. Bryol. eur. t. 579. — Touffes molles, déprimées, d’un vert jaunâtre. Feuilles ob/ongues-lancéolées , aiguës, concaves, canaliculées, léchement homotropes, décurrentes, munies à la base de deux nervures très courtes et de quelques dents au sommet; à la base, des oreillettes très distinctes formées de grandes cellules jaunes. Un anneau composé de grandes cellules. Lanières du péristome ouvertes sur la carène; 2—5cils épais, noduleux —Rochers humides près de Ba- den et d’Allerheiligen, dans la Forêt-Noire (Schimper), près de Genève (Müller). Cette espèce pourrait se trouver dans les Vosges. Hypnum subenerve Schimp. Syn. p. 634 —Tige couchée, dénudée ; rameaux dressés. Feuilles étalées en tous sens, à peine homotropes, ova- les, brièvement acuminées, concaves, sans plis, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au milieu, ou de deux nervures courtes ; pas d’oreillettes distinctes. Fol. de l’involucre dressées, imbriquées, allongées, plissées, munies d’une forte nervure. Capsule oblique, étroitement oblongue, à la fin resserrée sous l’orifice Opercule convexe-conique. Pas d’anneau. Lanières du péristome étroitement ouvertes; 2—3 cils assez courts. — Rochers humides dans les montagnes du centre de l'Allemagne. Cette plante pourrait bien n'être qu’une forme grêle du A. palustre. Hypnum arcticum Sommerf. — Touffes raides, d’un vert foncé; tige dénudée à la base, noire Feuilles très étalées presque en tous sens, sans oreillettes à la base, munies d’une nervure qui s’avance au delà du milieu, suborbiculaires-obtuses au sommet, entières ou très peu sinuolées. Fol. de l’involucre peu plissées, longuement nerviées. Capsule oblongue, à la fin arquée. Un anneau. Cils du péristome peu développés.—Sur les pierres humides, près des cascades dans les montagnes élevées de la Silésie. 81. HYPNUM SILESIACUM. 975 b. Feuilles longuement et finement acuminées, fortement courhées homotropes (E. 81—85.) 81. Hypnum silesiacum Selig. Web. et Mohr; Stirp. n° 425; Plagiothecium siles. Bryol. eur. t. 500; Hypnum Seligeri C. Müll.; Sch. Herb. norm. n° 596, et F1. G. et G. exsicc. n° 558. Tige étroitement appliquée, radicante, grèle, flexueuse, émet- tant de distance en distance des rameaux arqués, procombants, plus ou moins atténués, souvent groupés, fasciculés, divergents, s’enracinant d'habitude par l'extrémité; gazons déprimés, là- ches, d’un vert pâle ou jaunâtre brillant; long. 15—20 millim. Feuilles moyennes des rameaux ovales-lancéolées, longuement rétrécies et finement acuminées, lâches, étalées à l’état sec, plus ouvertes encore par l'humidité, diversement courbées par la pointe, cependant en grande partie homotropes, courbées en dessus, surtout vers l’extrémité des rameaux, planes ou légè- rement infléchies aux bords, garnies du milieu au sommet de dents fines, espacées, et, à la base, d’une nervure bifurquée très mince êt très courte ; long. 2 mill., larg. 394 millim. Tissu : cellules linéaires-flexueuses , obtuses, 10—15 fois aussi 1. q. 1., presque uniformes, les basilaires un peu plus larges et plus courtes, sans être d’une forme particulière aux angles. Fleurs femelles : fol. 10—12, lâächement dressées, un peu étalées ; les intimes oblongues, engaînantes, acuminées , finement denticu- lées, à peine ou nullement nerviées, sans plis ; archégones 6—8 ; paraphyses un peu plus longues, assez nombreuses. Vaginule cylindrique. Pédicelle rougeâtre, flexueux; long. 15—95 mill. Capsule cylindrique, légèrement bombée, atténuée à la base, arquée, un peu resserrée sous l’orifice après la sporose, oblique ou horizontale, lisse; long. 2—2 172 millim., diam. 374 millim. Opercule conique-obtus. Un anneau très étroit, composé d’une seule série de cellules. Péristome pâle, persistant longtemps; dents fermes, fortement lamellifères ; lanières étroites, entières: 2-3 cils noduleux, cohérents à la base. Fleurs mâles nom- breuses, petites; fol. ovales-acuminées, énerves, très peu den- ticulées ; 8—10 anthéridies très petites; quelques paraphyses grêles et courtes. — Juin-juillet. C. sur les troncs pourris dans les forêts de sapins des Hautes-Vosges, au-dessus de 700—800 m.; également répandu dans le Haut-Jura ; se re- trouve çà et là sur les rochers de grès vosgien ombragés ; dans les Basses- Vosges : Sarrebrück (Winter), Kirkel (Bruch), Pahn (Gümbel), Erlen- bach, Bobenthal (Schultz), Saint-Dié (B.). — Dans presque toutes les montagnes de France: Alpes, Pyrénées, Cévennes, environs de Paris, 276 1% GENRE : HYPNUM. Hypoum Muebhlenbeckii Hartm. Skand. F1.; Plagiothecium Muechlenb. Bryol. eur. t. 499; Hypnum striatellum C. Müll. Espèce voisine du H. silesiacum. Touffes plus denses; tiges ascendantes, moins déprimées. Feuilles plus larges, ovales-lan- céolées, terminées par un acumen très long; de grandes cel- lules orangées très distinctes aux angles. Capsule oblongue, plus petite, striée. Hautes-Pyrénées (Rob. Spruce et Sarrat-Gineste); Alpes de la Suisse, de la Silésie. 82. Hypnum fertile Sendt. Denkschr. bot. Gesellsch. zu Reg. [I, p. 147; Bryol. eur. t. 591; Hyp. crinale Schleicher M. et in Lesquereux Catalogue. Tige rougeätre, couchée, appliquée, peu radiculeuse, se divi- sant en plusieurs branches pennées ; rameaux très étalés dans un même plan, légèrement crochus à l'extrémité ; tapis verts ou jaunûtres brillants. Feuilles rapprochées, nettement homo- tropes, oblongues-lancéolées, non décurrentes, insensiblement rétrécies, très longuement et finement acuminées, superficielle- ment denticulées, munies de deux nervures courtes; long. 2 millim., larg. 172 millim. Cellules à parois fermes, linéaires, flexueuses, atténuées, 8—192 fois aussi 1. q. L. ; celles des angles ne formant pas d’oreillettes distinctes. Fol. de l’involucre, 10—15, longuement acuminées ; les externes arquées en dehors, binerviées ; les intimes hyalines, plissées, dressées, demi-engai- nantes. ‘Vaginule oblongue, allongée, chargée des débris de la fleur. Pédicelle grêle, tordu à gauche inférieurement, et à droite vers le sommet; long. 15—20 millim. Capsule subhorizontale, cylindrique, très arquée: long. 2 millim., diam. 3/4 millim. Opercule convexe, obtusément apiculé. Un anneau formé de plusieurs séries de cellules. Dents du péristome pâles, lamelli- fères ; lanières étroitement ouvertes sur la carène ; 2—3 cils no- duleux. Fleurs mâles très petites; 10—15 fol. ovales, acumi- nées, lâches, énerves ; 8—1? anthéridies, brièvement oblongues, longuement pédiculées ; quelques paraphyses grêles. — Eté. RR. sur les troncs d'arbres pourrissants. Indiqué par M. Schimper, dans les Hautes-Vosges, près du lac de Lispach ; dans le Haut-Jura, à la Poita-Raisse, près de Fleurier (Lesquereux). — Alpes de la Suisse, de la Bavière et du Tyrol. 83. HYPNUM FASTIGIATUM. 017 Hypaum reptile Michx. FI. Am. bor. Il, p. 315 ; Bryol. eur. t. 587. Touffes déprimées, plus ou moins radicantes; branches pennées; rameaux courts, raides. Feuilles très rapprochées, concaves imbriquées, courbées homotropes par l’acumen qui est médiocre, révolutées aux bords, denticulées sur presque tout le contour, surtout au sommet, munies de deux nervures courtes ; cellules moyennes linéaires, courtes; celles des angles carrées, distinctes, remontant le long des bords. Quelques feuilles ac- cessoires. Fol. de l’involucre très plissées, dentées au sommet de l’acumen. Capsule oblique, légèrement arquée, subcylindri- que, un peu bombée. Opercule muni d’un bec assez long; la- nières du péristome étroitement ouvertes sur la carène. Troncs pourris, plus rarement sur les rochers, dans toute la chaîne des Alpes. La plante que nous avons recue de M. l’abbé Ravaud, et provenant des Alpes du Dauphiné, est remarquable par ses feuilles larges, ovales, étroitement imbriquées, peu courbées homotropes, et moins dentées que dans la forme type. Nous la rapportons à la var. subjulaceum Sch, (H. pe- richætiale Bryol. eur. t. 588). Le Hypnum pallescens Bruch, Bryol. eur.t. 586, assez répandu dans les hautes montagnes de l’Allemagne, et en particulier au Feldberg, dans le Schwarzwald, est une petite plante, à tige radicante, flexueuse, formant des tapis d’un vert soyeux. Feuilles rapprochées, homotropes, ovales- lancéolées, longuement acuminées, nettement denticulées sur tout le con- tour, énerves. Capsule oblique, étroitement oblongue; opercule conique assez longuement acuminé; fol, de l’involucre a/longées, yplissées ; les intimes presque engaînantes. 83. Hypaum fastigiatum Brid. Bryol. univ. Il, p. 620; Bryol. eur. t. 589; Stirp. n° 1132. Tige grêle, couchée, déprimée, peu radicante, émettant des branches garnies de rameaux nombreux, grèles, flexueux, ascen- dants ou procombants, crochus à l'extrémité, rapprochés de l'axe; long. 3 centim. Plante formant des touffes denses, d’un vert clair ou jaunâtre brillant. Feuilles concaves, fortement courbées homotropes, assez largement oblongues-lancéolées, insensiblement rétrécies et finement acuminées, entières (à peine quelques dents superficielles); deux nervures minces et courtes à la base. Tissu : cellules basilaires sur un petit espace trian- gulaire vers les bords, rectangulaires, carrées ou un peu allon- gées, médiocres ; les autres linéaires, flexueuses, obtuses ou un peu atténuées, à parois fermes, 10—12 fois aussi 1. q. 1. Fol. de l’involuere, 8—10, dressées; les supérieures plissées 978 1°" GENRE : HYPNUM. (4—6 plis), demi-engainantes, allongées, oblongues-lancéo- lées, acuminées, finement nerviées (2 nervures minces, allon- gées); 4—8 archégones; paraphyses grêles, plus longues. Vaginule étroite, cylindrique. Pédicelle pourpre, lisse, tordu à gauche inférieurement, et à droite au sommet ; long. 15 millim. Capsule subhorizontale, oblongue, légèrement bombée, arquée, rétrécie sous l’orifice, un peu striée à la fin ; long. 1 192—2 mill., diam. 28 millim. Opercule convexe, peu élevé, surmonté d’un mamelon obtus. Un anneau étroit. Péristome pâle; lanières percées sur la carène d'ouvertures courtes et très étroites; 2—3 cils noduleux. Fleurs mâles nombreuses, au-dessous des fleurs femelles; 8—12 fol. ovales-oblongues, aiguës où brièvement acuminées, énerves, imbriquées; 6—8 anthéridies oblongues ; paraphyses grêles, assez nombreuses. — Eté. RR. Pierres humides au sommet du Chasseron (Lesquereux).—Alpes du Dauphiné : Villars-de-Lans (Ravaud). Cette espèce est généralement associée au À. Halleri. Hypoum hamulosum Br, Sch: Bryol. eur. t. 590.—Tige dressée ow ascendante, grêle, à peine radicante, régulièrement pennée; touffes denses, d’un beau vert jaunâtre. Feuilles rapprochées, fortement cour- bées, enroulées, ovales-lancéolées, finement acuminées, très faiblement denticulées vers le sommet, munies de deux nervures très faibles ; cellules basiluires à peine distinctes. Involucre radicant; fol. plissées, acuminées; énerves ; capsule subcylindrique, Aorizontale, arquée ; opercule convexe, SA apiculé Un anneau. Fleurs mâles groupées. — Alpes de la Ca- rinthie. Hypnum Sauteri Bryol. eur. t. 590. — Tige radicante, pennée et même bipennée ; rameaux grêles, courts, peu nombreux ; touffes molles, d’un beau vert. Plante très réduite. Feuilles ovales-concaves, imbriquées à la base, rapidement contractées, linéaires, acuminées, fortement homo- tropes, énerves, sans oreillettes, entières. Fol. intimes de l’involucre plissées, oblongues, demi-engainantes. Capsule inclinée, très petite, oblongue-obovée, très resserrée sous l’orifice. Un anneau large; lanières ouvertes sur la carène; cils grêles. — Rochers calcaires humides ; Alpes de la Bavière. ; 84. Hypnum incurvatum Schrad. Crypt. Gew. n° 80; Bryol. eur. t. 585; Stirp. n° 934. Tige grêle, finissant par se dénuder, peu radiculeuse, divisée en plusieurs branches courtes, déprimées, plus ou moins irré- gulièrement ramifiées; rameaux ascendants ou procombants ; long. 15—20 millim. ; touffes petites, d'un vert clair. Feuilles imbriquées à l’état sec, plus étalées à l’état humide, légère- ment concaves, oblongues-lancéolées, rétrécies, acuminées, mu- nies à la base de deux petites nervures inégales, à peu près en- 84. HYPNUM INCURVATUM. 279 tières; long. 1—1 174 millim., larg. 173 millim. Cellules basilaires, carrées, distinctes, sur une bande ovale-triangulaire remontant aux bords; les autres linéaires-hexagones, flexueuses, 4—8 fois aussi L. q. 1. Rameau fertile, court, radicant; 8—15 fol. ; les intimes allongées, engainantes, brusquement et fine- ment acuminées, sans plis, faiblement nerviées ; archégones 6— 15; paraphyses filiformes très grèles. Vaginule pâle, oblon- gue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle rougeâtre ; long. 10—15 millim. Capsule oblique ou subhorizontale, étroitement oblongue, plus ou moins arquée, un peu resserrée sous l’ori- fice; long. 1 172—2 millim., diam. 172—273 millim. Un anneau assez mince. Opercule conique, apiculé ou brévirostre. Lanières du péristome à peine ou nullement ouvertes sur la carène; 1—3 cils noduleux, développés. Fleurs mâles petites ; 8—12 fol. im- briquées, brièvement acuminées, énerves; 6—8 anthéridies oblongues, petites; paraphyses grêles, assez nombreuses.—Mai- juin. Le D' Mougeot (Statist.) l'indique au Hohneck et dans toute la chaîne des Vosges; rochers ombragés de la vallée de Münster (Blind); ruines du château de Spitzemberg, près de Saint-Dié (B.). D’après Lesquereux, cette espèce serait assez commune dans le Jura; nous l’y avons rencontrée à la Faucille et dans le vallon de Flumen, près de Saint-Claude; rochers près du lac de Joux (Cornu). — Var (Hanry), Tarn (M.-D. Jeanb.), Alpes du Dauphiné (Ravaud), Savoie (Paris, Puget), Oise (Graves). Hypoum Rœsei Schimp. Coroll. Syn. p, 617. — Espèce voisine de la précédente ; rameaux droits; feuilles plus larges et plus courtes, brus- quement et brièvement acuminées, érès concaves, entières, munies d’une nervure bifurquée plus apparente, présentant des oreillettes convexes jaunâtres aux angles. Fol. intimes de l’involucre longuement engainan- tes, fortement plissées, terminées par un acumen court. Opercule mame- lonné. —RR, Rochers granitiques près d’Altenstein en Thuringe (Rœse). 85, Hypoum nitidulum Wahlenb. Flor. lapp. p. 370; Stirp. n° 1221; Plagiothec. nitid. Bryol. eur. t. 498. Tige grèle, dressée, flexueuse, arquée ou procombante, s’en- racinant par l’extrémité en contact avec le sol; de ce point nais- sent ordinairement 2—5 rameaux dressés, arqués, et aussi les fleurs ; gazons délicats, d’un vert doré brillant ; long. des bran- ches arquées 5—10 millim. Parfois les jets procombants s’al- longent et deviennent plus ou moins stoloniformes. Feuilles moyennes peu denses, légèrement concaves, lâches, étalées, or- dinairement homotropes, étroitement lancéolées, insensiblement rétrécies, longuement acuminées, entières, énerves; long. 1 m., larg. à peine 194 m. Tissu uniforme : cellules linéaires-aiguës, très allongées, flexueuses; 20-—30 fois aussi L. q. 1. Rameau 280 1% GENRE : HYPNUM. fertile, radicant ; 8—10 fol. ; les externes courtes, étalées; les intimes dressées, à demi engaïnantes, oblongues, allongées, acuminées, énerves, entières et sans plis; 4—6 archégones; paraphyses courtes et rares. Vaginule oblongue. Pédicelle grêle, flexueux, rougeâtre, d’abord tordu vers la gauche, puis vers la droite au sommet; long. 15—20 millim. Capsule oblique, à la fin horizontale, oblongue, à peine arquée, munie d’un petit col, atténuée à la base, à la fin dilatée à l’orifice. Long. 1—-1 174m., diam. 172. Opercule convexe-conique, brièvement et obtusé- ment apiculé. Un anneau étroit. Péristome pâle; lanières à peine ouvertes sur la carène ; 1—2 cils médiocres. Fleurs mâles très petites; 4—5 fol. oblongues-acuminées ; 2—6 anthéridies courtes, très petites; paraphyses grêles, rares. — Eté. R. Dans les forêts, à la base des troncs d’arbres et sur la terre : Ta- nache, Hohneck, dans les Vosges (Mougeot, Statist. sous le nom de Hyp. pulchellum Dicks.); à la Vaux, dans le Haut-Jura (Lesquereux).— Alpes de la Savoie : Lassôsaz (Paris) ; du Dauphiné : La Moucherolle, Villard- de-Lans (Ravaud); Pyrénées : val d’Esquierry (Jeanbernat). Hypoum pulchellum Dicks.; Plagiothecium pulchellum Bryol. eur. t. 497. Plante très voisine de la précédente , à laquelle plusieurs au- teurs la réunissent. M. Schimper la sépare, à cause de ses feuilles plus larges, plus concaves à la base, moins aplanies, des fleurs mâles agrégées, de la capsule plus étroite, subcylindrique, à la fin dressée, ne se dilatant pas à l'orifice. Savoie : Margériaz (Paris), Dauphiné (Ravaud), Pyrénées (Jeanbernat). C. Feuilles aplanies-distiques. (E. 86—88.) +. Feuilles ridées en travers. (E. 86.) 86. Hypnum undulatum Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 45; Plagiothecium undul. Bryol. eur. t. 506. Tige pâle, couchée ou procombante, molle, se fixant à l’extré- mité par des radicules, presque simple, ou émettant par inno- vation 3 ou 4 rameaux vers l’extrémité; long. 10—12 centim. Plante d’un vert pâle blanchâtre, vivant isolée ou ne formant que des touffes très lâches, déprimées, au milieu d’autres mous- ses. Les rameaux qui ne s’enracinent pas restent obtus. Feuilles moyenues grandes, celles des faces inférieure et supérieure de la tige appliquées, aplanies ; les latérales pliées en deux et éta- 86. HYPNUM UNDULATUM. 281 lées dans le même plan, largement ovales-oblongues , brusque- ment contractées et brièvement apiculées au sommet, un peu denticulées vers ce point, entières du reste, munies à la base de deux nervures inégales très minces et courtes, transversalement ondulées, ridées ; long. 3—4 millim., larg. 1 174—2 millim. Les feuilles latérales, lorsqu'elles sont ouvertes, sont beaucoup plus larges que les autres. Tissu : cellules moyennes grandes, à pa- rois minces, larges, très allongées, linéaires-atténuées, aiguës, un peu flexueuses, presque hyalines, 15-20 fois aussi 1. q. L.; celles des angles, à la base, plus courtes et plus larges, sans occuper un espace nettement délimité. Rameau fertile, radi- cant; 19—20 fol. ; Les externes courtes, largement ovales, acu- minées, très étalées ; les supérieures oblongues, presque engai- nantes, brusquement et assez longuement acuminées (acumen étalé), entières ; 1—2 nervures minces et courtes, ou même pas de nervure ; 8—10 archégones ; paraphyses filiformes très grè- les. Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédi- celle pourpre, peu solide, se tordant à gauche inférieurement, et à droite au sommet; long. 40—60 millim. Capsule subho- rizontale, oblongue, subcylindrique, arquée, munie d’un col distinct, irrégulièrement striée à la fin; long. 4 172 millim., diam. { millim. Cpercule pâle, convexe-conique, surmonté d’un bec obtus, oblique, médiocre. Un anneau assez mince. Dents du péristome d’un jaune pâle, rugueuses vers l'extrémité; lanières lancéolées-linéaires, étroites, entières; 2—3 cils aussi longs, noduleux. Coiffe grande, persistant longtemps, descendant jus- qu’au milieu de la capsule. Fleurs mâles sur une plante dis- tincte, petites ; fol. ovales, énerves ; anthéridies oblongues, mé- diocres; quelques paraphyses un peu plus longues. — Juin- juillet. < Les lieux humides des bois; granite et grès ; région montagneuse des Vosges (Mougeot). >» Cette espèce descend à de faibles altitudes zutour de Saini-Dié, au pied du Donon (B.), environs de Sarrebrück (Winter); elle est cependant plus commune dans la région supérieure des forêts, parti- culièrement dans les vallons de Retournemer. Lesquereux ne la signale pas dans le Jura. — Ardennes : Revin (Bescherelle), environs. de Paris (Mérat), Manche AC. (Le Jolis); Orne (Husnot), Aude (Roumeg.), Basses- Alpes, Alpes-Maritimes (Hanry). Hypnum neckeroiïideum (Plagiothecium.. Sch. Bryol. eur. t. 505). —Tige rampante, plus divisée; branches souvent stoloniformnes à la base, s’enracinant à l'extrémité. Feuilles ovales-lancéolées, aiguës, entières, munies d’une nervure bifurquée, moins ridées. Fol. intimes de l’involucre longuement engaînantes. Capsule inclinée, courte, oblongue, ni courbée, ni sillonnée. Opercule surmonté d’un bec droit. — Lieux abruptes au-des- sus de la cascade Krimml-Fall, dans les montagnes de Salzbourg (Schimper). 282 1° GENRE : HYPNUM. +t. Feuilles lisses, non ridées. (E. 87—88.) 87. Hypnum sylvaticum Linn. Spec. pl. ; Stirp. n° 515; Plagiothecium sylvaticum Bryol. eur. t. 503. Tige grêle, molle, flexueuse, radicante, garnie de nombreuxsto- lons filiformes, souterrains, àsa base, émettant des branches ascen- dantes ou procombantes, simples ou munies de quelques ra- meaux espacés, disposés dans un même plan; souvent ces bran- ches ou ces rameaux s’atténuent et s’enracinent par l’extrémités long. 8—5 centim.; touffes làches, molles, d’un vert foncé, souvent mélangées avec d’autres mousses. Feuilles moyennes largement ovales-oblongues, rétrécies et médiocrement acumi- nées ou aiguës, peu décurrentes, munies d’une nervure bifide très mince s’avançant à peine au 173, planes ou très étroitement révolutées, entières (à peine 2—3 dents superficielles au som- met); long. 2 172 m., largeur 1 174 mill. Tissu : cellules à arois minces, renfermant des grains nombreux et distincts de chlorophylle ; les basilaires externes rectangulaires, 3—4 fois aussi |. q. L. sur une bande très étroite, peu distincte: les autres hexagones, aiguës, droites, larges, 4—8 fois aussi L. q. 1. grandes. Rameau fertile radicant; environ 10 fol.; les externes largement ovales acuminées, étalées ; les supérieures oblongues, engaînantes, rapidement contractées et finement acuminées, lég* plissées, munies d’une nervure mince qui s’avance jusqu’au milieu ; 8—10 archégones ; paraphyses grèles et courtes. Vagi- nule oblongue cylindrique, assez longue, garnie à la base des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, flexueux, peu solide, tordu dès le milieu vers la droite; long. 25—80 mill. Capsule horizontale, cylindrique, grêle, arquée, striée-plissée apres la sporose; munie à la base d’un col distinct, resserrée sous l’ori- fice à l’état sec; long. 8 m. diam. 172—374 mill. Opercule convexe, surmonté d’un bec oblique distinct ; long. 1 mill. Un large anneau. Péristome pâle : dents lancéolées acuminées, fortement lamellifères, marginées, denticulées au sommet; la- nières internes étroites, lancéolées acuminées, à peine ouvertes sur la carène ; 2—3 cils aussi longs, bien développés, lég* no- duleux. Fleurs mâles sur une plante distincte, plus rarement sur la même plante ; fol. (8—10) ovales concaves, acuminées (acu- men souvent tordu, dressé, étalé), munies d’une nervure simple ou bifurquée, très courte, presque nulle; 10—15 anthéridies molles, à la fin hyalines et rapidement décomposées; paraphyses courtes et grêles. — Aoùt-septembre. À ce type caractérisé par les stolons filiformes nombreux, les branches peu divisées, les feuilles très étalées, aplanies, la 87. HYPNUM SYLVATICUM. 283 capsule cylindrique arquée, l’opercule longirostre, il faut rap- porter les deux formes suivantes : a. orthocladium Sch. (Plagiothec. orthocladium Bryol. eur. t. 504). — Branches plus rameuses, dressées, flexueuses; touffes denses, d’un vert moins foncé. Feuilles plus larges, ovales, brièvt acuminées, plus concaves, làchement imbriquées, beau- coup moins aplanies, munies d’une nervure bifurquée courte; long. 3 m., larg. 1 172 mill. Capsule subhorizontale, oblique ou même presque dressée à la fin, plus courte, oblongue bombée, lég'arquée, non rétrécie sous l’orifice ; très lég' striée ; long. 3 m. diam. { mill. Cils du péristome noduleux. Opercule muni d’un bec court ou diversement allongé. Fleurs polygames. b. Ræœseanum Hampe (Plagiothec..…. Sch. Bryol. t. 504.) — Branches et rameaux également dressés, plus courts et plus ob- tus; feuilleslächementimbriquées, concaves, ovales aiguës,munies d’une nervure plus courte. Capsule presque complétement dres- sée oblongue, munie d’un petit col à la base. Opercule conique, aigu, élevé ou brièy' acuminé. Dans ces deux variétés le tissu resté le même que dans le type; mais presque tous les autres caractères qui le séparent de l’espèce suivante ont disparu. A G dans les hautes montagnes des Vosges et du Jura, dans les forêts profondes, aux lieux humides, sur la terre, les feuilles en décomposition, sur l’humus dans les fissures des rochers ombragés et frais, Basses-Vosges, ça et là (F. Schultz et Winter). La var. a. dans les forêts des hauteurs de Vagney (B.), sur le grès vosgien entre Forbach et Sarrebrück (Winter), sur la tourbe, près de Waldmobr (Schultz). La var, b. signalée en Thu- ringe, n’a pas encore été trouvée dans nos régions. 88. Hypnum denticulatum Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 46 (mélangé au H. sylvaticum dans quelques exemplaires); Pla- giothecium denticulatum Bryol. eur. t. 501; Billot, exsicc. cont. n° 3986. Plante semblable au type de l'espèce précédente ; mais tige moins stolonifère, émettant des branches plus généralement déprimées, gazons à reflets plus brillants, souvent Jaunûtres. Feuilles ovales, oblongues, cultriformes, aplanies, brièv' acumi- nées ou apiculées, entières ou superficiell denticulées vers le sommet. Tissu : cellules moyennes linéaires, plus étroites, à parois assez fermes, très allongées, 20—30 fois aussi 1. q. 1. Fol. intimes de l’involucre à demi engainantes. Vaginule coni- que souvent presque nue. Capsule subhorizontale cylindrique ou oblongue arquée, jaunâtre, à la fin brune, à peu près lisse. Opercule convexe apiculé. Un anneau forme de 2—3 séries de cellules médiocres. Lanières du péristome interne entières ou 284 {7 GENRE : HYPNUM. étroitemént ouvertes sur la carène. Un anneau formé de 2—3 séries de cellules médiocres. Lanières du péristomée interne en- tières ou étroitement ouvertes sur la carène ; 2—8 cils très fins, légèrement noduleux. Fleurs mâles dans le voisinage des fleurs femelles, sur la même plante ; anthéridies peu nombreuses (2—3), quelques paraphyses. — Juillet-août. Cette espece présente aussi de nombreuses variétés qui ré- pondent à celles du Æ. sylvaticum. a. densum Sch. — Branchés et rameaux nombreux, ascen: dants, souvent comme fasciculés; gazons mous, élendus, d’un beau vertà reflets soyeux, jaunâtres; long. 2—3 centim. Feuilles oblongques-lancéolées, presque planes ou concaves, aplanies, terminées par un acumen court, dressé, étalé, flexueux, re- courbé ou infléchi, munies d’une nervure bifurquée, courte, ou d'une nervure unique, plus allongée; long. { 192 millim., larg. 34 millim. Tissu comme dans le type; cellules moyennes li- néaires, très allongées, flexueuses. Pédicelle court, 10—15 millim. Capsule ordinairement dressée ou oblique, ovale-oblon- gue ou subcylindrique, munie d’un petit col, resserrée sous lo- rifice à l’état sec; long. 1 172 millim., diam. 172—273 millim. Opercule convexe-conique, obtus, droit, ou conique-apiculé. Dans les lieux ombragés, sur les pierres humides, la plante de- vient luxuriante, très ramifiée; les rameaux allongés forment des tapis compactes, déprimés ;'les feuilles sont plus concaves, moins aplanies, terminées par un acumen piliforme plus long, droit, assez fortement denticulées sur le contour du tiers supé- périeur. — H. les montagnes des Vosges. | A ces formes mieux caractérisées et plus répandues dans nos contrées, il faut ajouter comme variantes du type les varr. b. tenellum et g. laxum de M. Sch. Bryol. et Syn., qui croissent dans les forêts, sur les troncs pourris et frais. Plantes robustes; feuilles concaves, moins aplanies , oblongues-lancéolées, assez longuement acuminées (acumen droit). Capsule cylindrique, arquée. Opercule convexe-conique, subobtus ou apiculé. Sur les troncs pourris de chènes, aux lieux secs exposés au soleil, on trouve encore une forme grêle. Tige déprimée, fle- xueuse, souvent atténuée, peu divisée, courte; long. 10—15 mil- lim. Feuilles imbriquées, concaves, légèrement aplanies, finement acuminées, denticulées sur le contour supérieur; nervure bifur- quéé, mince et courte; cellules uniformes, allongées. Plante stérile. Elle semble répondre au Plagiothecium Schimperi Jur. et Milde (Bryol. siles. p. 315). Nous l’avons constatée à la Ha- zelle, près de Vagney. S Toutes ces formes ont en commun, par rapport au A. sylva- S: ticum, un feuillage à reflets plus brillants, formé de cellules HYPNUM PILIFERUM. 285 deux fois plus longues, plus étroites, une inflorescence toujours monoïque; des fol. involucrales à demi engainantes, une cap- sule toujours lisse, moins resserrée sous l’orifice, un opercule jamais longirostre. En revanche, le H. sylvaticum offre fré- quemment une inflorescence monoïque, parfois une capsule presque lisse, un opercule brièvement acuminé, etc., de telle sorte que les variations des deux espèces, souvent parallèles, se croisent, dans certains cas, par plusieurs de leurs caractères. Le H. denticulatum est commun sur la terre, les racines des arbres dans les haies et les bois, dans les fissures des rochers, sur tous les terrains, à toutes les altitudes, mais plus particulièrement dans les Vosges granitiques et arénacées ; il semble rare dans le Jura et sur le Fe eue rain; la var. a. densum se trouve dans les anfractuosités des rochers secs et élevés de granite et de grès vosgien,. Hypoum piliferum (Leskea pilifera Sw.); Plagiothecium piliferum Sch. Bryol. eur. t. 496; Hypnum trichophorum R. Spruce, C. Müll. Espèce assez voisine du H. denticulatum. Monoïque. Tige peu stoloniforme; touffes denses, déprimées. Feuilles imbri- quées, moins aplanies, concaves, irrégulièrement plissées, ovales, terminées par un acumen piliforme-flexueux, révolu- tées et entières aux bords. Fol. de l’involucre engainantes ; cap- sule dressée ou légèrement oblique, droite ou peu arquée, ovale-oblongue. Opercule conique; lanières du péristome in- ternes souvent déchirées sur la carène; 1—2 cils rudimen- taires. Parois surplombantes des rochers granitiques ombragés, dans la vallée de Jéret, Pyrénées (R. Spruce); se retrouve aussi en Suède et en Nor- wége. M. Schimper (Bryol. eur. t. 495) signale encore sous le nom de P{a- giothecium lætum une plante très semblable à la var. densum du H. den- ticulatum. Rameaux dressés, fragiles; feuilles ovales, moins aplanies, parfois légèrement homotropes, très entières, terminées par un acumen plus long et plus fin. Capsule presque dressée, ovale-oblongue, resserrée sous l’orifice à l’état sec; dents du péristome largement marginées; cils nuls. Floraison monoïque. L'absence de cils et le peu d’élévation de la membrane du péristome interne pourraient faire ranger cette plante dans le genre Leskea. — Alpes de la Rhétie. Observation. Le Plag. (Hypnum) Arnoldi Milde Bryol, sil, p. 318, ne semble être qu’une forme du H. denticulatum. 286 1% GENRE : HYPNUM. D. Feuilles dressées , étalées ou reeourbées en tous sens, uniformément autour de la tige, ou à peine homotropes, aiguës ou acuminées. (Es- pèces 89—107.) +. Feuilles munies d’une nervure unique, atteignant le som- met ou au moins le milieu. (E. 89—100.) o. Nervure atteignant le sommet des feuilles, ou à peu près; pas de plis profonds. (E. 89—91.) : 89. Hypnum irriguum Hook. et Wils. Bryol. brit. p. 361; Amblystegium irriguum Bryol. eur t. 566 (A. fluviatile) ; Hypnum fluviatile Stirp. n° 625. Tige grêle, raide, couchée, se fixant par de petits paquets de radicules peu apparentes, plus ou moins longuement dénudée à la base, irrégulièrement divisée en plusieurs branches plus ou moins parfaitement pennées; rameaux redressés ou procom- bants, ordinairement atténués, grèles; long. 4—8 centm. Plante formant des tapis souvent étendus ou des touffes flottan- tes, dures, enlacées, d’un vert gai à la surface, passant bientôt au vert foncé ou olivâtre. Feuilles ovales, décurrentes et un peu dilatées, auriculées à la base, médiocrement et assez largement acuminées, munies d’une nervure épaisse qui s’avance jusqu'à l'extrémité de l’acumen, ou se dilate et s'éteint un peu au-des- sous, à peine denticulées, sinuolées aux bords, étalées, conca- ves, se crispant un peu par la sécheresse ; long. 1 172 millim., larg. 23 millim. Les feuilles raméales oblongues-lancéolées, acuminées, n’ont pas d’oreillettes sensibles. Cellules remplies de chlorophylle, celles des angles un peu plus grandes, rectan- gulaires, carrées ou un peu allongées; les autres hexagones- rhomboïdales, ou oblongues-anguleuses, 4—8 fois aussi L. q. 1. Fol. de l'involucre, 10—15, ovales, acuminées, dressées, les intimes oblongues, munies d’une large nervure ; 10—15 arché- gones ; paraphyses grêles et courtes. Vaginule oblongue, épaisse. Pédicelle assez ferme, pourpre à la base, jaunâtre au sommet, dressé, flexueux; long. 15—95 millim. Capsule subcylindrique, légèrement obovée, bombée, fortement arquée, surtout après la sporose, horizontale, étranglée sous l’orifice à l’état sec, long. 3—8 172 millim., diam. 192—1 millim. Opercule convexe aigu ou apiculé. Un anneau formé de plusieurs séries de petites cel- lules. Péristome d’un jaune pâle; dents légèrement lamelli- fères ; lanières très étroitement ou pas ouvertes sur la carène; 2—3 cils longs, noduleux, papilleux, Fleurs mâles sur les ra- 89 BIS. HYPNUM FLUVIATILE. 287 meaux ascendants de la mème plante, très petites ; 5—6 fol. lar- gement ovales-concaves, énerves ; 8—12 anthéridies oblongues, courtes ; quelques paraphyses. — Juin-juillet.… C. Sur les pierres, dans les ruisseaux et les torrents FE toutes Les Vos- ges granitiques et arénacées, en plaine et dans la montägne. Rare dans les terrains tres: Lesquereux ne l’indique pas dans le Jura. Rarement fertile ; nous l’avons trouvé chargé de capsules, à à la cascade de Miraumont, près de Remiremont, a Wissembach, près d’un moulin, à Retournemer, etc. — Répandu dans tout le reste de la France, çà et là, particulièrement sur les terrains siliceux et dans les montagnes inférieures ou moyennes, 89 bis. Hypnum fluviatile Swartz Musc. suec.; Wils. Bryol. brit. p. 360; Bryol. eur. t. 567. Wilson, créateur de l’espèce précédente, attribue au Æ. flu- viatile les caractères distinctifs suivants : « Branches couchées, simples, atteignant un pouce de longueur, souples et molles ; feuilles ovales ou elliptiques-lancéolées, nullement auriculées, ni décurrentes : à la base, aiguës, d’un vert luride, d’une texture plus épaisse que dans l'espèce voisine ; les cellules plus étroites. La capsule est presque dressée, simplement inclinée, légèrement courbée, plus étroite, deux fois aussi longue que dans le Hyp. irriguum, moins contractée sous l’orifice à l'état sec, ses parois d’un tissu plus épais. L’anneau est plus étroit, adhérent à l’o- percule. Celui-ci plus étroit, plus aigu. Les dents du péristome plus étroites, plus colorées, d’un rouge brun, plus lamellifères.» D'autre part, dans notre description du Æ. irriguum, faite d’après des échantillons provenant des Vosges, nous avons dé- signé par des italiques les caractères que Wilson regarde comme pouvant servir à distinguer cette espèce du Æ. fluviatile Sw. Toutefois nous devons déclarer qu'après une étude attentive d’un grand nombre d'échantillons recueillis dans nos contrées, les différences signalées plus haut ne nous semblent nullement spécifiques. Du reste, la plus grande confusion règne dans les auteurs sur ce point. Le 47. [luviatile de Swartz nous paraît constituer un type spécifique très variable, analogue au Æ. rus- ciforme; il embrasse les deux formes distinguées spécifique- ment par Wilson, et même plusieurs autres encore. Outre le type décrit plus haut sous le nom de /Z. irriquum, signalons encore : 1° une variété croissant dans un ruisseau près de Saint- Dié et caractérisée par ses touffes molles, flottantes, d’un vert foncé ou jaunûâtre, passant au noir; branches allongées (4—5 centim.), peu divisées; rameaux déprimés, non allénués; feuilles lâchement imbriquées, concaves, larges, oblongues, as- sez brusquement acuminées, entières, brièvement décurrentes, dépourvues d'oreillettes, munies d’une nervure brune qui s’a= 288 {7 GENRE : HYPNUM. vance jusqu’au sommet ; long. 2 192 millim., larg, 374—1 millim. Cellules basilaires rectangulaires; les autres hexagones-sub- rhombées, 3—4 fois aussi I. q. 1. C’est probablement l'A. irri- guum v. fallax Sch. Syn. Mais ce n’est pas le A. fallax Brid. ; 2° une autre var. plus raide, à branches allongées, plus grêles, également peu atténuées et peu divisées ; feuilles un peu komo- tropes, lancéolées, insensiblement rétrécies, acuminées, non décurrentes, sans oreillettes à la base, munies d’une très large nervure qui se continue jusqu’au sommet; long. 1 174 millim., larg. 174 millim. Sur les pierres inondées dans une rigole à Ivoux, près Corcieux (Vosges). Ces deux formes nous semblent se rapporter au H. fluviatile, tel que l'entend Wilson ; 3° enfin une forme grêle ; branches et rameaux redressés, atlénués; tapis d’un vert foncé à la surface, bruns-ferrugineux à l'intérieur. Feuilles léehes, molles, crépues à l’état sec, largement ovales, acuminées, décurrentes, superficiellement denticulées; long. 1 174 millim., larg. 172 millim. Cellules basilaires carrées, les autres hexagones, 2—8 fois aussi 1. q. 1. — Moulin de Savillon, près Monthureux-sur-Saône. 90. Hypnum radicale Pal. Beauv. Prodr. p. 68; Brid. Bryol. univ. t. Il, p. 651; Amblystegium radicale Bryol. eur. t. 565. Tige médiocre (long. 20—30 millim.), étroitement appliquée, flexueuse, fixée par des radicules abondantes, divisée en plu- sieurs branches courtes, ramifiées; rameaux fasciculés, dressés ou procombants, légèrement atténués. Plante formant des gazons ou des tapis peu étendus, jaunûtres, denses, assez raides. Feuilles moyennes des rameaux rapprochées, dressées, étalées, concaves à l’état humide, plus serrées, imbriquées à l’état sec, ovales, contractées, non décurrentes et sans oreillettes à la base, rapidement rétrécies, finement et assez longuement acu- minées, munies d’une forte nervure qui se prolonge dans l’acu- men ou s'arrête à sa base; bords plans légèrement sinuolés ; long. à peine 1 millim., larg. 192 millim. A la base vers les bords, une bande oblongue de petites cellules carrées, brunes ou rous- sâtres, les autres rhomboïdales, à parois fermes, 8—4 fois aussi 1. q. L. Rameau fertile, radicant: 8—10 fol. ovales-lan- céolées, acuminées, insensiblement rétrécies, dressées, un peu plissées, munies d’une nervure dilatée qui s’avance jusque vers l'extrémité; quelques archégones; paraphyses filiformes peu nombreuses. Vaginule épaisse, courte, pâle. Pédicelle grêle, purpurin, dressé , flexueux, tordu à gauche inférieurement et à droite au sommet; long. 15—20 millim. Capsule horizontale, arquée, cylindrique, atténuée, sans col distinct à la base, res- 91. HYPNUM ELODES. 289 serrée sous l’orifice, qui est dilaté à l’état sec; long. 2 millim., diam. 374 millim. Opercule convexe-conique, apiculé (déprimé- apiculé à l’état sec). Un anneau étroit et assez mince. Péristome délicat; dents d’un jaune clair, lamellifères, denticulées vers le sommet ; lanières internes oblongues, puis longuement acumi- nées, très étroitement ouvertes sur la carène ; $—3 cils grèles, noduleux , aussi longs. Fleurs mâles sur la même plante, très petites ; 8—10 fol. ovales-acuminées, imbriquées, énerves ou brièvement nerviées; 6 anthéridies petites ; paraphyses courtes et peu nombreuses. — Printemps. Bords sablonneux et humides d'un chemin creux près d’Offweiler, dans les Basses-Vosges (Schimper). — Manche, à Nacqueville (Le Jolis) ; Haute-Vienne, RR. (Lamy); Dauphiné : Sassenage (Ravaud). Observations. Milde rapporte à cette espèce le H. oligorrhizon Gümb. qui, d’après M. Schimper, en diffère cependant par sa tige très peu rameuse, plus dénudée, ses feuilles plus brièvement acuminées, re- lativement plus larges, finement dentées, l’anneau plus étroit, les fol. de l’'involucre plus courtes. Cette plante n’a été signalée que par Gümbel, sur des rochers de molasse ombragés, près de Munich. 91. Hypnum elodes Rob. Spruce in London Journal of Bo- tany, april 1845 (non W. et Mohr), Schimp. Syn. p. 601. Tige assez faible, longuement déprimée, irréqulièrement pennée; long. 4—10 centim. Rameaux grêles, flexueux, redres- sés dans les touffes denses. Feuilles caulinaires lächement ho- molropes, étalées, ovales-concaves à la base, puis rapidement rétrécies, longuement et finement acuminées-subulées, planes, superficiellement denticulées aux bords du tiers inférieur, mu- nies d’une nervure d’un jaune brun qui atteint presque le som- mel; long. 1 172 millim., larg. 172 millim. Cellules basilaires, sur un espace ovale, carrées, à parois plus épaisses et de cou- leur plus foncée; les autres linéaires, un peu flexueuses, 10— 12 fois aussi 1. q. 1. Les feuilles des rameaux grêles sont plus petites, étalées en tous sens. 10—15 fol. involucrales, toutes longuement nerviées, les externes ovales-acuminées, les inti- mes oblongues, plissées, longuement subulées; paraphyses grèles, nombreuses. Vaginule oblongue. Pédicelle pourpre, grêle, très flexueux; long. 25—40 millim. Capsule oblongue- subcylindrique, bombée, arquée, subhorizontale, un peu resser- rée au-dessous de l’orifice à l’état sec, jaunâtre ; long. 2—9 172 millim., diam. 3/4—1 millim. Opercule convexe-apiculé. Dents du péristone jaunâtres, lamellifères; lanières finement acu- minées, étroites, très étroitement ouvertes sur la carène ; {—2 19 290 {% GENRE : HYPNUM. cils assez longs, plus ou moins cohérents entre eux. — Espèce dioïque. Prairies marécageuses; au pied des remparts de Strasbourg (Schim- per), Stieringer Bruch, sur le grès vosgien (Schimp. et Winter), prai- ries salées d'Emmersweiler, près de Sarrebrück (Winter); Wissembourg (F. Schultz). 00. Nervure atteignant ou dépassant le milieu de la feuille, mais s'arrétant loin du sommet; pas de plis notables aux feuilles. (E. 92—99.) 92. Hypnum chrysophyllum Brid. Muscol. II, p. n, p. 84; Stirp. n° 731; Hypnum polymorphum Bryol. eur. t. 583; F. Schultz, FI. Gall. et Germ. exsice. n° 1178. Tige grêle, couchée, appliquée, se fixant par des paquets de radicules, divisée en plusieurs grandes branches très étalées, pennées ou même bipennées. Rameaux couchés ou arqués-pro- combants; long. 4—6 centim. Plante formant des touffes dé- primées, fournies d’un jaune pâle plus ou moins vif. Feuilles caulinaires ovales-triangulaires, auriculées, rétrécies, puis très longuement et finement acuminées, dressées dès la base, puis très élalées, arquées en dehors, munies d’une ner- vure assez faible qui s’avance jusqu'au delà du milieu; bords plans et entiers, légèrement sinuolés sur le contour des oreillettes; long. 1 194 —1 172 millim., larg. 192 millim. Tissu : cellules des oreillettes subrectangulaires, carrées ou arrondies, plus grandes, assez peu nombreuses; les au- tres linéaires, tres étroites, flexueuses, atténuées, subob- tuses, 8—15 fois aussi L. q.L, renfermant plus ou moins de chlorophylle. Les feuilles des rameaux sont ovales-oblongues, lancéolées, longuement acuminées. Fleurs femelles nombreuses sur la tige et les branches principales ; 15—20 fol.; les externes largement ovales-acuminées , les moyennes beaucoup plus gran- des, largement ovales-oblongues, nerviées, puis subitement acu- minées (acumen long, subulé, très étalé); les intimes plus pe- tites, allongées, dressées, nerviées, légèrement plissées; archégones nombreux, 15—30; paraphyses filiformes, assez nombreuses. Vaginule oblongue chargée des débris de la fleur. Pédicelle rougeâtre, un peu flexueux; long. 20—25 millim. Capsule assez grande, subhorizontale, cylindrique, légèrement bombée, fortement arquée, atténuée à la base, sans col distinct, légèrement resserrée sous l’orifice. Opercule convexe-conique, apiculé. Un anneau assez élevé. Dents du péristome pâles, lan- céolées, subitement linéaires-acuminées, denticulées, lamelli- 93. HYPNUM SAXATILE. 291 fères à l’intérieur ; lanières internes entières ou à peine ouvertes sur la carène ; 2—3 cils filiformes, longs, noduleux. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. ovales-acuminées, nerviées; anthéridies accompagnées de paraphyses plus longues. — Août- septembre. Espèce calcicole Indiquée sur le grès bigarré et le grès vosgien à Deux-Ponts (Bruch), entre Bitche et Pirmasens (F. Schultz); mais, sans doute, ces terrains sont compénétrés de carbonate de chaux; Buxweiler (Buchinger); environs de Sarrebrück, fertile à Mondorf (Winter). Dans les Hautes-Vosges, nous ne la connaissons que près de Saint-Dié sur la dolomie. Répandue sur les collines calcaires de la Lorraine; se retrouve aussi dans tout le Jura, depuis les collines inférieures jusqu'aux sommets élevés. Lesquereux la donne comme var. g. du H. stellatum. Nous l’a- vons constatée sur les massifs du Mont-d’Or et du Suchet. Sur le calcaire jurassique de la Lorraine, près de Neufchâteau, rochers secs de l'Enfer, elle présente la var. b. fenellum Schimp. caractérisée par ses touffes très denses, d’un vert jaunâtre; ses tiges beaucoup plus grêles et plus courtes, ses rameaux flexueux ; ses feuilles plus petites, plus étroites, plus ou moins homotropes. — Tarn : Vallon de Vère (Martr.-D. Jeanb.); Savoie : Mont Joigny (Paris) 93. Hypnum saxatile Schimp. Syn. p. 595; Hypnum hy- grophilum Jur. in Milde, Bryol. siles. p. 840. « Gazons déprimés, d’un vert päle et d’un vert jaunâtre. Tige irrégulièrement rameuse et ramuleuse ; ramuscules courts, dres- sés et étalés. Feuilles rapprochées, élalées-squarreuses, ovales- cordiformes, longuement et étroitementacuminées, subconcaves, creusées-concaves aux angles, très entières, grèles, munies d’une nervure mince, s’arrêtant au milieu ou un peu au-dessous. Cellules basilaires anguleuses , carrées, plus lâches, jaunâtres, les autres allongées-rhomboïdales, étroites. Fleurs mäles soli- taires à la base de chaque involucre femelle, petites, gemmifor- mes, arquées et semblables aux fleurs femelles: fol. très molles, énerves, longuement et finement acuminées ; 3—4 anthéridies subsessiles; paraphyses courtes, peu nombreuses. Rameau fertile, très court, radicant. Feuilles périchétiales , insérées pour la plupart sur une vaginule oblongue-cylindrique, presque engainantes; les inférieures ovales-lancéolées, recour- bées à partir du milieu ; les moyennes et les intimes dressées, très longuement et finement acuminées ; toutes pâles, molles, énerves et très entières. Pédicelle roux. Capsule aurquée, pen- chée, oblongue cylindrique, très arquée à l’état sec, d’un brun ferrugineux pâle à la base, plus foncé au sommet. Opercule orangé. Anneau assez large, composé de deux séries de cellules, tombant avec l'opercule. Dents du péristome confluentes à la base, orangées ; lanières internes entières, jaunâtres ; cils 3—4, allongés et appendiculés. Spores très petites. — Mai. > Schimp, Syn0Ops, 299 1% GENRE : HYPNUM. «< Sur des rochers arénacés ombragés, au château de Wasenbourg, près de Niederbronn, Bas-Rhin, en société des Hypnum serpens et crassiner- vium (Schimper). » Hypnum serpens Linn. Spec. pl.; Sch. FI. G. et G. exsice. n° 1179; Stirp.n° 332 ; Amblystegium serpens Bryol. eur. t. 564. Tige couchée, radicante, grêle, flexueuse, émettant des ra- meaux nombreux, souvent fasciculés, grêles, dressés, flexueux ou inclinés ou déprimés, simples ou peu divisés. Plante for- mant des tapis plus ou moins serrés, parfois étendus, d’un vert foncé ou olivätre à l’ombre, jaunissant au soleil. Feuilles cauli- naires assez grandes, ovales ou ovales-lancéolées, rétrécies, assez longuement acuminées, légèrement concaves, dressées- étalées en tous sens, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au milieu ou un peu au delà, ou presque jusqu’à la base de l’acu- men, entières ou légèrement sinuolées au milieu ou à la base; long. 1 174—1 172 millim., larg. 172 millim. Les feuilles des rameaux plus étroites, oblongues-lancéolées , acuminées; à la base, vers les bords, quelques cellules carrées, ne formant pas d'oreillettes; les autres hexagones subrhombées, 3—4 fois aussi 1. q. L., remplies de chlorophylie. Rameau fer- tile radicant; fol. dressées, oblongues, longuement acu- minées, légèrement denticulées, munies d’une nervure qui s’avance très avant, légèrement plissées; archégones peu nombreux, 3—5; quelques paraphyses grèles. Vaginule oblongue, médiocre, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, long (10—15 millim.), tordu vers la droite, dressé ou flexueux. Capsule assez grande, oblongue- subcylindrique, légèrement bombée, oblique ou subhorizontale, à la fin très arquée, et étranglée sous l’orifice. Opercule convexe-conique, médiocre, subobtus. Un anneau formé de plusieurs séries de petites cellules. Dents du péristome brunes ou jaunâtres, forte- ment lamellifères; lanières internes ‘entières sur la carène, étroites; 1—3 cils grêles, noduleux. Fleurs mâles, sur la même plante, nombreuses; échelonnées sur les rameaux; fol. ovales, concaves, acuminées, les intimes tout à fait énerves ; anthéridies courtes, peu nombreuses, 3—6 ; paraphyses rares ou nulles. — Eté. CG. sur les pierres humides et ombragées, près des fontaines, à la base des murs ombragés, sur les troncs d’arbres, les bois pourrissants, sur tous les terrains, dans la plaine et les montagnes. Cette plante présente des variations nombreuses, mais sans grande importance; une des plus saillantes se trouve dans la ‘ 94. HYPNUM SERPENS. 293 longueur de la nervure, qui s'arrête au milieu des feuilles ou s'avance jusqu'à la base de l’acumen. Nous croyons toutefois devoir signaler à part la forme suivante : b. depauperatum N. Boul. — Tige couchée, très grêle (long. 10—15 millim.), émettant sans ordre quelques rameaux dressés ou ascendants, courts, effilés; tapis très peu étendus, lâches, d’un vert foncé. Feuilles lancéolées-acuminées ou étroi- tement ovales-acuminées, légèrement concaves, lächement im- briquées, entières ; la nervure s’avance au delà du milieu ; long. 23 millim., larg. 172 millim. Cellules moyennes oblongues subrhombées, 2—3 fois aussi 1. q. L.; quelques cellules angu- leuses, courtes vers les bords, à la base. Fol. involucrales, 8—9, oblongues acuminées, longuement et largement nerviées, un peu étalées. Rameau fertile radicant. Vaginule oblongue, pres- que nue. Pédicelle court (5 millim.). Capsule très petite, lé- gèrement oblique ou presque dressée, assez régulière ou un peu arquée, atténuée à la base, resserrée sous l’orifice, souvent fur- binée à la fin, pâle; long. 172—374 millim., diam. 178 millim. Opercule grand, convexe, obtusément mamelonné. Un anneau formé de deux séries de cellules. Dents du péristome jaunätres, lamellifères, marginées, denticulées ; lanières à peine ouvertes, ou entières ; 1—2 cils longs, noduleux. Fleurs mâles dans le voisinage des fleurs femelles. — Juin-juillet. Sur Ja terre au bord des sentiers dans les bois, sur le grès infra- liasique, à Villers, près de Mirecourt (B ). — L'exiguité de toutes Les par- tés Le forme de la capsule nous portent à voir dans cette plante une espèce distincte, sous le nom de Hypnum depauperatum N. Boul Nous la présen- tons comme forme subordonnée au 1. serpens, parce que nous ne Pavons trouvée qu’une seule fois, en petite quantité; nous attendons l’occasion de faire à son sujet de nouveiles recherches. Hypaunm leptophyllum (Amblysteqium leptophyllum Schimp. Bull, Soc. bot. t. XIV, p. 260). Voisin du H. serpens. — Plante plus développée. Feuilles espacées, ovales-lancéolées, légèrement concaves à la base, puis longuement linéaires-subulées, très étalées, parfois légèrement homotropes, munies d’une nervure faible qui s'arrête vers le milieu ou au-dessous, garnies sur tout le contour de dents fines, espacées. Involucre radicant; fol. peu nombreuses, les intimes oblongues-lancéolées, longuement acuminées, légèrement plis- sées, munies d’une nervure mince, allongée. Pédicelle grêle, âle au sommet; long. 20—925 millim. Capsule subeylindrique, étroite, allongée, oblique, pâle. Lanières du péristome interne entières; dents externes lamellifères. Dauphiné : rochers humides de Chamechaude, au sud (Ravaud}, 294 1° GENRE : HYPNUM. 95. Hypnum Juratzkanum Schimp. Syn. p. 693. Tige verte, couchée, se fixant par des paquets de radicules, plus robuste que dans le A. serpens, émettant sans ordre des rameaux arqués plus ou moins ramuleux (long. 4—5 centim.). Touffes déprimées, d’un vert foncé terne. Feuilles caulinaires espacées, très étalées, presque planes, largement ovales-trian- gulaires, non décurrentes, longuement acuminées, munies d’une pervure verte qui s’avance jusque dans l’acumen, planes aux bords, superficiellement denticulées jusqu’à l’aeumen; long. 1 192 millim., larg. 172 millim. Cellules basilaires un peu plus grandes, subrectangulaires, courtes, vertes, peu distinctes; les autres hexagones, tronquées ou plus souvent aiguës, 6—8 fois aussi [. q. 1. Fol. de linvoluere peu nombreuses, les intimes dressées, oblongues allongées , acuminées, plissées, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’à l’acumen. Pédicelle dressé, flexueux, mou, rougeâtre à la base, pâle vers le sommet ; long. 25—40 millim. Capsule oblongue, un peu bombée, atténuée à la base, resserrée sous l’orifice, oblique, d’un jaune sale, à la fin brune ; long. 8 millim., diam. { millim. Opercule convexe api- culé, mince. Un anneau mince. Péristome pâle : dents jaunä- tres, marginées, denticulées; lanières étroitement ouvertes sur la carène ; 1—2 cils longs, noduleux. Fleurs mâles sur la même plante. — Commencement de l'été. Sur les pierres humides, les bois travaillés, inondés. — Environs de Strasbourg (Schimper). — Cette espèce se retrouvera certainement dans d’autres localités de nos régions. Elle a été négligée à cause de sa ressemblance avec le À. serpens; elle s’en distingue facilement par ses feuilles ovales-deltoïdes, munies d’une nervure beaucoup plus longue.— Haute-Vienne, dans plusieurs localités (Lamy). C’est sur des échantillons reçus de M. Lamy que nous avons fait la description précédente. 96. Hyprum Kochii (Amblystegium Kochii Bryol. eur. t. 568). Cette espèce, trouvée d’abord par Koch dans les forêts de Kaiserslautern, a été signalée récemment dans plusieurs locali- tés de la Silésie, de la Prusse et de la Westphalie. Nous la décrivons d’après des échantillons recueillis par Lorentz dans le nord de l’Europe. Tige molle, déprimée, radiculeuse, allongée (6—8 centim.), émettant des rameaux allongés (15—20 millim.), déprimés ou ascendants. Plante formant des gazons läches, d'un vert jau- nâtre, Feuilles lächement imbriquées, concaves, ovales-trian- gulaires (celles des rameaux ovales-lancéolées), médiocrement 97. HYPNUM CURVIPES. 295 acuminées, décurrentes et auriculées, munies d’une nervure mince qui s'arrête vers les 814, entières; long. 1 174 millim., larg. 394 millim. Tissu délicat: cellules linéaires-oblongues, courtes, obtuses, 4—5 fois aussi L. q. L.; celles des oreillettes plus courtes, subhexagones tronquées. Rameau fertile radi- cant; 5—8 fol. dressées, ovales-lancéolées, finement acuminées, denticulées vers le sommet, légèrement plissées, munies d’une nervure qui s’avance jusque vers l'extrémité ; quelques arché- gones , des paraphyses filiformes , nombreuses. Pédicelle grêle, flexueux, légèrement tordu, pourpre; long. 20—40 millim. Cap- sule subhorizontale ou oblique, oblongue, un peu bombée ou subcyliadrique, arquée ; long. 2—3 millim., diam. 1—1 174 m. Opercule conique ou légèrement mamelonné. Dents du péris- tome fortement lamellifères; lanières étroitement ouvertes sur la carène ; 1—2 cils parfois rudimentaires. Cette plante ne répond pas exactement pour tous les détails à la description de l’Amblystegiwn Kochii de Kaiserslautern, donnée dans le Bryologia europæa. 97. Hypnum curvipes Gümb.; Amblystegium curvipes | Bryol. eur. t. 569. Milde (Bryol. siles. p. 327) réunit, sans observation, cette plante à l’espèce précédente. Afin d’attirer l’attention des bryo- logues sur ce point, nous mettons ici en regard les différences qui ressortent du texte et des dessins du Bryol. eur. : H. curvipes. Tige grêle, garnie de feuil- les espacées très étalées; feuilles moyennes des ra- meaux lâches, très étalées, ovales, cordiformes, médio- crement acuminées, munies d’une nervure qui s'arrête au milieu. Fol, de l’involucre apiculées. Pédicelle ordinai- rement genouillé à la base. Capsule oblongue arquée, à parois externes formées de petites cellules épaisses. Un anneau formée de deux sé- ries de cellules superposées. H. Koch. Tige plus robuste, garnie de feuilles as- sez rapprochées, ovales, moins brusque- ment contractées à la base, assez longue- ment rétrécies, lancéolées-acuminées au sommet, munies d’une nervure qui s’avance jusque dans l’acumen. Les feuilles des ra- meaux lächement imbriquées, moins éta- lées. Fol. de l’involucre plus longuement acuminées. Pédicelle droit. Capsule obli- que, oblongue, plus bombée, à parois ex- ternes formées de cellules beaucoup plus grandes, plus molles. Lanières du péris- tome légèrement ouvertes. Un anneau formé d’une seule série de cellules, Ces deux plantes sont monoïques ; elles mürissent leurs cap- 296 1° GENRE : HYPNUM. sules en été; elles sont voisines toutes les deux du Ayp. ripa- rium. Le H. curvipes n’a été trouvé qu’une seule fois, par Gümbel, dans un étang desséché, près de Deux-Ponts. 98. Hypnum riparium Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 4%6; Amblystegium riparium Bryol. eur. t. 570 et 571. Tige couchée ou déprimée, molle, très peu radiculeuse (ra- dicante sur les bois pourris et émergés), divisée en plusieurs grandes branches, plus ou moins régulièrement pennées; ra- meaux souvent nombreux, rapprochés, déprimés ou procom- bants. Plante formant des touffes souvent étendues, fréquemment flottantes. Feuilles moyennes ovales ou oblongues-lancéolées, assez longuement rétrécies et finement acuminées, plus ou moins complétement aplanies-distiques, entières, planes aux bords, munies d’une nervure qui disparaît au milieu ou vers les trois quarts ; long. 2—$3 millim., larg. 293—1 millim. Tissu : cellules à parois minces, remplies de chlorophylle; les basilaires, vers les bords, sur un espace oblong peu distinct, plus grandes, élargies, rectangulaires ou subhexagones ; les autres linéaires hexagones, atténuées, aiguës, 8—15 jusqu'à 20 fois aussi L. q- l.; celles du sommet généralement plus courtes. Fleurs femelles : environ 10 fol. ; les externes ovales, acuminées, un peu étalées ; les moyennes et les supérieures dressées, engainantes, allongées, acuminées, légèrement plissées, entières, toutes nervices; la nervure dans les fol. supérieures s’avance jusque dans lacumen ou s'arrête aux 374; 6—10 archégones; paraphyses grêles, assez courtes, peu nombreuses. Vaginule oblongue ou subcylindri- que, garnie à la base de quelques débris de la fleur. Pédicelle rougeâtre, mou, légèrement tordu à droite ; long. 10—20mill. Capsule molle, oblonsue, un peu bombée ou subcylindrique, fortement arquée, oblique ou horizontale, munie d’un col dis- tinct à la base, resserrée sous l’orifice à l’état sec; long. 1 172 —2 millim., diam. 172—374 millim. Opercule conique-aigu ou obtus. Un large anneau composé de trois séries de cellules. Péristome pâle : dents jaunâtres, molles, acuminées, peu lamel- lifères ; lanières internes, étroitement ou à peine ouvertes sur la carène ; ordinairement 1—3 cils , le plus souvent 2, noduleux, parfois rudimentaires ou développés, aussi longs que ‘les lanières voisines. Spores petites, pâles, presque lisses. Fleurs mâles pe- tites, oblongues, sur la même plante; fol. nombreuses (15—20), les externes obtuses, énerves, les moyennes nerviées, largement ovales-acuminées, les intimes hyalines, énerves; anthéridies oblongues, petites, brièvement pédiculées (6—15) : ; paraphyses grêles, courtes, peu nombreuses. 98. HYPNUM RIPARIUM. 297 Les principales formes de cette espèce très variable sont les suivantes : a. elongatum Schimp. — Tige déprimée, non radiculeuse, allongée, atteignant 15 centim. ; branches principales pennées ; rameaux allongés (10—30 millim. ), souvent ramuleux, aplanis. Plante formant de vastes tapis, ou ‘des touffes submergées, d’un vert gai ou foncé à la surface, roux ferrugineux à l’intérieur. Feuilles ovales-lancéolées , longuement acuminées, aplanies- distiques, étalées ; la nervure s’avance jusqu’à la base de l’acu- men; long. 3 millim., larg. 1 millim. Pédicelle allongé, 15— 26 millim. Plante croissant dans les mares, les fossés profonds, les lieux sou- vent inondés. — Région des plaines et des collines, surtout dans les terrains calcaires. b. radicans Nob. — Tige couchée, étroitement appliquée et très radiculeuse, assez longue (6—8 centim.). Rameaux pro- combants, courts; long. 5—10 millim. Feuilles aplanies, assez lâches, ovaies- lancéolées, acuminées, munies d'une nervure qui s'avance au delà du milieu : ; long. 1 394—2 millim., larg. 374 m. Pédicelle long, environ 20 millim. Sur les bois pourrissants d’un canal à Saint-Dié. c. subsecundum Schimp. — Plange émergée. Tige courte (3—4 centim.); branches irrégulièrement pennées. Rameaux très rapprochés, arqués-procombants ; long. 15 millim. Touffes d’un vert jaunâtre. Feuilles concaves , lâchement imbriquées dans tous les sens, à peine aplanies, longuement et finement acuminées (nervure disparaissant vers la base de l’acumen), sou- vent plus ou moins homotropes; long. 2 172 millim., larg. 293 millim. Pédicelle long, 10—15 millim. Capsule brièvement oblongue, légèrement resserrée sous l’orifice. Quand les feuilles ne sont pas homotropes, c’est aussi la var. abbreviatum Schimp. Plante des lieux émergés , sur des pierres ou des souches souvent hors de l’eau. d. trichopodium Brid. — Tige très allongée (20—30 centim.), déprimée, émettant des innovations redressées, très grêles et très allongées. Touffes d’un vert jaunâtre ou luride à la surface, d’un brun ferrugineux à l’intérieur; branches peu divisées. Rameaux courts. Feuilles très distantes sur les in- novations grèles, très élalées ou divariquées, ou arquées ho- 298 4 GENRE : HYPNUM. motropes, planes, ovales-acuminées, munies d’une nervure qui s’avance jusqu'aux 8/4; long. 2 194 millim., larg. {1 millim. Fossés profonds; en particulier dans les fossés du château ruiné de Niederstinzel, près de Fénétrange.—Cette espèce est commune dans toute la plaine lorraine et aussi en Alsace, ainsi que dans les Basses-Vosges. Elle devient rare à mesure qu’on s’avance dans les vallées des Hautes- Vosges, sur les terrains siliceux purs. Cependant le D' Mougeot la signale encore à Bruyères, et nous l’avons trouvée à Saint-Dié. Les- quereux l'indique comme assez rare dans le Jura : dans le ruisseau de la Côte-aux-Fées. On trouve souvent sur une même touffe des capsules à tous les états de maturation 99. Hypnum polygamum Schimp. Coroll.; Amblystegium polygamum Bryol. eur. t. 572 Tige allongée (6—12 centim.), robuste, ne se dénudant pas à la base, plus ou moins longuement déprimée , divisée sans or- dre. Rameaux nombreux, allongés, redressés-flexueux, plus ou moins ramifiés à leur tour ; ramuscules souvent grêles. Plante formant des touffes molles , lâches, jaunâtres ou lurides, brillantes. Feuilles ovales-lancéolées, insensiblement rétrécies, longuement et finement acuminées, presque planes à la base, canaliculées au sommet, munies d’une nervure mince qui atteint les 314, entières, lächement dressées-éfalées en tous sens, étoi- lées à l'extrémité des rameaux; long. 83—3 172 millim., larg. 1 millim. Tissu : cellules basilaires externes plus grandes, molles, carrées ou brièvement oblongues, ne formant pas d’o- reillettes bien distinctes ; les autres linéaires-flexueuses, atte- nuées, mais obtuses, 8—15 fois aussi I. q. l. Floraison monoï- que ou synoïque. Dans le cas de fleurs monoïques, rameau fertile, radicant; 8—10 fol. ; les moyennes et les supérieures lancéolées-allongées , finement acuminées, entières, un peu plissées, munies d’une nervure mince, allongée; 6—8 arché- gones; paraphyses filiformes allongées, assez nombreuses. Va- ginule oblongue, garnie des débris de la fleur. Pédicelle pour- pre, flexueux, allongé (30—50 millim.). Capsule oblique ou subhorizontale, fortement arquée, subcylindrique, légèrement bombée, munie à la base d’un petit col peu saillant, à La fin resserrée sous l’orifice; long. 8 millim., diam. 1 millim. Oper- cule rouge, conique, aigu ou apiculé. Un anneau composé de trois séries de cellules médiocres. Dents du péristome lancéo- lées-linéaires, fortement lamellifères ; lanières lancéolées-oblon- gues, acuminées, étroitement ou à peine ouvertes sur la carène; 2—3 cils légèrement noduleux, très longs. Spores petites, vertes. Fleurs mâles : 10—15 fol. ; : les externes et les intimes énerves, les moyennes faiblement nerviées, ovales-acuminées, allongées ; 100. HYPNUM NITENS. 299 8—12 anthéridies oblongues ; paraphyses molles, allongées, as- sez nombreuses. Plante offrant, pour le port, quelque ressem- blance avec le H. stellatum. — Eté. R. Trouvé d’abord par Gümbel dans un étang desséché près de Deux- Ponts (Kirkler Weiher), glacis de Strasbourg (Schimper), Émmersweiler, près de Sarrebrück (Winter), diluvium de Ja plaine de Wissembourg (F. Schultz). — AC. dans les marécages en Angleterre; sur la côte de France, falaises de Gréville (Le Jolis). 000. Feuilles fortement plissées ; nervure mince, s'arrétant au-dessous du sommet. (E. 100.) 100. Hypnum nitens Schreb. Spicil. Fl. Lips. p. 92; Stirp. n° 517; Bryol. eur. t. 622; Camptothecium nitens Schimp. Syn.; Husnot, Musc. Gall. n° 243. Tige allongée (6—8 centim.), dressée, flexueuse, envahie jusqu’à l'innovation de l’année par un feutre radiculaire brun- vineux, abondant, divisée irrégulièrement en deux ou trois branches, garnies de rameaux disposés sans ordre, étalés ou étalés-dressés, nombreux, à peine atténués. Plante vivant isolée au milieu d’autres mousses, ou formant des touffes profondes, d’un jaune vif, luride ou légèrement verdâtre, à reflets métalli- ques. Feuilles largement et longuement lancéolées , insensible- ment rétrécies, très finement acuminées, étroitement révolutées et entières aux bords, munies d’une nervure grêle, qui s'arrête vers les 23, plissées (4 plis profonds), étalées-dressées ; long. 3—4 millim., larg. 192—1 millim. ; à l’extrémité des rameaux, les feuilles rapprochées forment un acumen comme dans le Æ. cuspidatum, mais plus lâche. Tissu : cellules basilaires courtes, plus ou moins carrées, peu nombreuses, ne formant pas d’oreil- lettes, les autres linéaires, très étroites, un peu flexueuses, obtuses, à parois très épaisses, 8—15 fois aussi 1. q. 1. Fol. ex- ternes de l’involucre ovales-acuminées, dressées-étalées; les supérieures très allongées (4 172—5 millim.), dressées, plissées, entières, nerviées jusque près du sommet, terminées par un acu- men piliforme, dressé; archégones, 4—8 ; paraphyses filifor- mes, allongées, assez peu nombreuses. Vaginule conique, al- longée, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, grêle, très flexueux, allongé (4—6 centim.). Capsule brune, oblique, ou horizontale, à la fin très arquée, oblongue, assez étroite, atténuée à la base, étranglée à l’état sec sous l’orifice; long. 2—3 millim., diam. 3/4—1 172 millim. Opercule convexe-api- culé. Un anneau mince et étroit, formé de petites cellules obo- vées. Dents du péristome d’un jaune clair, marginées , médio- 300 {7 GENRE : HYPNUM. crement lamellifères; lanières lancéolées, étroitement ouvertes sur la carène; 1—3 cils, parfois imparfaits, cohérents à la base, noduleux, plus courts ou aussi longs que les lanières voi- sines. Spores päles. Fleurs mâles, sur une plante distincie, ovales ; fol. très nombreuses (20—30), ovales-oblongues, lon- guement et finement acuminées, imbriquées, étalées par la pointe, munies d’une faible nervure; 10—12 anthéridies courtes, oblongues ; paraphyses un peu plus longues, nombreuses. — Très rare en fructification. — Mai-juillet. Prairies humides spongieuses, tourbières. Bruyères (Mougeot), Saint-Dié (où il est fertile), Gazon-Martin, Ballon de Servance (B.), Plateaux, avec capsules (Pierrat); sur le grès bigarré près de Deux-Ponts (Bruch), entre Wissembourg et Landau (F. Schultz), Sarrebrück (Schimp. et Winter), fertile près de Fischbach (Winter); assez commun dans les tourbières du Haut-Jura, en fruit aux Pontins-sous-Chasserale (Lesquereux). — Dau- phiné (Ravaud), Savoie (Paris), Oise (Graves), environs de Paris (Chevall. et Bescher.). ++. Feuilles munies de 1—2 nervures faibles et courtes, s’arrétant au 178 inférieur ; ou nervure nulle. Pas de plis nota- bles. (E. 101—107.) 101. Hypnum stellatum Schreb. Flor. Lips. p. 92 ; Bryol. eur. t. 584; Stirp. n° 234. Tige dressée ou ascendante, un peu flexueuse, dénudée à la base, robuste, presque simple ou divisée en deux ou trois gran- des branches simples, et émettant quelques rameaux, parfois rapprochés, fasciculés ; long. 5—10 centim. Plante formant des touffes profondes, à peine ou pas radiculeuses, d’un vert jau- nâtre luride à la surface, d’un roux ferrugineux à l’inté- rieur. Feuilles ovales-triangulaires, brusquement contractées et auriculées à la base, insensiblement rétrécies et très longue- ment acuminées, légèrement canaliculées, d’abord lâéchement dressées, puis renversées, arquées en dehors, très entières, munies à la base de 2 petites nervures ou d’une seule nervure bifurquée, très courtes et très faibles; long. 2 millim., larg. 1 millim. Tissu : cellules basilaires aux angles sur un petit es- pace carré, grandes, carrées, hyalines ; les autres linéaires 0b- tuses, presque droites, 8—10 fois aussi 1. q. 1. Rameau fertile court, non radicant ; fol. externes ovales, les intimes ovales- oblongues, allongées, longuement et finement acuminées, plis- sées (plis nombreux, profonds); toutes énerves, entières, d’abord imbriquées , puis très étalées-arquées par la pointe, (l’acumen des fol. intimes dressé, flexueux) ; archégones, 15—20; para- physes longues, filiformes, nombreuses. Vaginule épaisse, oblon- 102. HYPNUM POLYMORPHUM. 301 gue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle flexueux, pour- pre; long. 30—35 millim. Capsule oblique ou horizontale, subcylindrique, légèrement arquée, sans col notable, à la fin resserrée sous l’orifice; long. 2 172 millim., diam. 4 millim. Opercule convexe conique, aigu ou apiculé. Un anneau pâle, assez mince. Dents du péristome jaunes-pâles, lancéolées, fine- ment acuminées , peu lamellifères; lanieres internes à peine ou- vertes sur la carène ; 2—3 cils noduleux, fins. Spores jaunes, médiocres. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. ovales- acuminées, énerves; anthéridies oblongues; paraphyses plus longues, molles. — Fin de mai, juin. — Rarement fertile. b. protensum Schimp.— Tige couchée, un peu radiculeuse, divisée en branches nombreuses, pennées; rameaux dressés, nombreux, courts. Plante plus grêle, plus courte (4—5 centim.), mais plus ramifiée, formant des touffes assez raides, d’un vert jaunâtre brillant. Feuilles largement ovales, puis lancéolées- linéaires, acuminées, très élalées, arquées en dehors, dépourvues de nervure à la base: long. 2 millim., larg. 374 millim. C. Dans les prairies marécageuses, les lieux humides, tourbeux, sur- tout dans les montagnes inférieures des Vosges, sur Les terrains siliceux ; moins commun dans les terrains calcaires de la plaine lorraine. Commun dans le Haut-Jura, où se trouve aussi la var. b., dans les lieux pierreux frais, ombragés. 102. Hypnum polymorphum Hedw. Spec. Musc. p. 259, t. LXVI; Billot, exsice. n° 1178; Wils. Bryol. brit.; Stirp. n° 1032; Hypnum Sommerfeltii Myr.; Bryol. eur. t. 582; Schultz, Herb. norm. n° 1184; Hypnum stellatum b. tenel- lum Brid. C. Müll. Syn. p. 435. Tige grêle, plus ou moins radicante, flexueuse, divisée en plusieurs branches divariquées, irrégulièrement pennées; ra- meaux grêles, arqués ou dressés ; long. des tiges 20—25 mill. Plante formant des gazons déprimés, denses, parfois étendus, d’un vert souvent foncé, plus rarement jaunâtre. Feuilles ova- les, élargies, auriculées, concaves à la base, rapidement con- tractées et longuement acuminées , très élalées dès la base, la plupart arquées en dehors, superficiellement denticulées sur le contour de la base, ou vers le tiers supérieur, munies d’une ner- vure bifide, très faible et très courte; long. 1 millim., larg. 192 milhim. Les feuilles raméales beaucoup plus étroites, ovales- lancéolées, acuminées. Tissu : cellules un peu plus grandes, carrées, au bord externe des oreillettes; les antres linéaires, un peu flexueuses, atténuces, 6—8 fois aussi 1. q. 1., renfer- mant des grains distincts de chlorophylle. Rameau fertile, radi- 302 °T GENRE : HYPNUM. cant; fol. 15—920; les externes ovales, courtes ; les supérieures oblongues, allongées, plissées, munies d’une nervure faible, terminées par un acumen filiforme, dressé-flexzueux, ou très étalé, denticulées à la base de l’acumen; archégones peu nom- breux (3—6) ; paraphyses grêles, assez nombreuses. Vaginule brièvement oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle rougeâtre, courbé à la base; long. 20 millim. Capsule oblique, oblongue, un peu bombée, resserrée sous l'orifice, couleur de brique; long. 2 172 millim., diam. 874 millim. Opercule con- vexe-conique, obtus. Un anneau élevé. Dents du péristome pà- les, fortement lamellifères, denticulées ; lanières internes légère- ment ouvertes sur la carène ; 2—3 cils aussi longs, noduleux. Fleurs mâles sur la même plante, rapprochées des fleurs femelles sur un même rameau court. Fol. très petites, ovales-oblongues, médiocrement acuminées, denticulées ; 8—10 anthéridies oblon- gues ; quelques paraphyses grêles. — Au milieu de l'été. Disséminé, presque partout en petite quantité, au pied des vieux murs, dans les ruines, à la base des troncs d’arbres, aux lieux ombragés, assez secs ou légèrement frais, dans tous les terrains. — Hohneck et vallée de Münster (Mougeot), Spitzemberg, Mandray, Neufchâteau, Laneuveville (devant Chäâtenois), Lunéville; Hügstein (B.), Hallberg, près de Sarre- brück (Winter), Bitche (Schultz). Lesquereux l’indique également sur les vieux murs , les pierres humides, les haies du Jura, où nous l’avons ren- contré à une altitude de plus de 1200 m. — Savoie (Paris), Haute-Vienne R. (Lamy). 103. Hypnum Halleri Linn. fils, Diss.; Bryol. eur. t. 581; Stirp. n° 626. Tige couchée, étroitement appliquée, radiculeuse dans toute sa longueur, divisée en plusieurs branches divergentes, égale- ment appliquées, irrégulièrement pennées. Rameaux très nom- breux, flexueux, étalés-dressés ; long. des tiges 6—10 centim. Plante formant des tapis déprimés, denses, étendus, d’un beau vert passant bientôt au brun jaunâtre. Feuilles largement ova- les, concaves, dressées à la base, puis contractées, lancéolées- acuminées et réfléchies, finement et superficiellement denticu- lées sur tout le contour, munies à la base de deux nervures inégales très faibles et courtes; long. 874 m., larg. 172 m. Tissu : cel- lules linéaires, un peu flexueuses, atténuées, 6—10 fois aussi I. q. L.; celles des angles carrées, en petit nombre. Rameau fertile court, radicant; environ 15 fol., les supérieures allongées, lancéolées, dressées, plissées, munies à la base de 1—2 nervu- res assez développées, terminées par un acumen loriforme, allongé, denticulé, renversé; 8—12 archégones; paraphyses filiformes, plus longues, nombreuses. Vaginule courte, cylindri- 104. HYPNUM CONFERVOIDES. 303 que, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, un peu tordu vers la gauche; long. 10—15 millim. Capsule horizon- tale ou oblique, cylindrique, légèrement bombée, très arquée, légèrement resserrée sous l’orifice, qui est dilaté à l’état sec, d’abord glaucescente, à la fin rouge de brique; long. 1 172—92 millim., diam. 374 millim. Opercule convexe-conique, sub- aigu. Un anneau étroit. Dents du péristome d’un jaune pâle, lamelliferes, denticulées; lanières internes étroites, entières ; 2—3 cils aussi longs, légèrement noduleux. Spores petites, verdâtres. Fleurs mâles sur la même plante, très petites, en grand nombre dans le voisinage et au-dessous des fleurs femel- les ; 8—10 fol. ovales-acuminées, légèrement denticulées ; 6— 8 anthéridies ovales ; quelques paraphyses filiformes un peu plus longues. — Juillet-août. Plante très fertile. Abonde dans tout le Haut-Jura, de 14000 m. à 4500 m., surtout dans les forêts, sur les pierres, les quartiers de rochers, dans les lieux lé- gèrement frais et ombragés. Espèce calcicole, nulle dans les Hautes- Vosges. — Se retrouve dans toutes les Alpes calcaires : Savoie, Dau- phiné, Pyrénées. 104. Hypnum confervoides Brid. Mantiss. p. 167; Am- blystegium confervoides Bryol. eur. t. 562. Hypnum con- ferva Schwægrich. Suppl.; Stirp. n° 1223. Tige filiforme, très grêle, n’atteignant guère que 10—12 m., finissant par se dénuder à la base, étroitement appliquée, radi- cante, flexueuse, irrégulièrement divisée en plusieurs branches couchées, imparfailement pennées. Rameaux ascendants ou procombants, très fins (long. 1—3 millim.). Plante formant des tapis très lâches, d’un vert très foncé, à la fin décolorés, bru- nâtres. Feuilles caulinaires ovales-triangulaires, acuminées, dressées-appliquées, étalées par la pointe seulement, ou légère- ment homotropes sur certaines portions de la tige, planes, entières ou superficiellement et très obtusément denticulées, énerves, ou des traces peu sensibles d’une nervure courte ; long. à peine 172 millim. Les feuilles des rameaux plus étroites à la base, lancéolées-aiquës, plus sensiblement denticulées. Tissu : cellules relativement grandes, rhomboïdales, un peu allon- gées, fleœueuses, atténuées vers la base de la feuille, 2—5 f. aussi 1. q. L., remplies de chlorophylle, à parois épaisses; à la base, vers les bords, 2—3 séries de cellules carrées. Fol. inti- mes de l’involucre largement ovales, plissées, longuement et finement acuminées, dressées, finement denticulées, formées de cellules linéaires-allongées ; 2—3 archégones ; paraphyses grêles, peu nombreuses. Vaginule pâle, conique ou oblongue, garnie des débris de la fleur, Pédicolle pourpre; long. 10 millim, 304 1% GENRE : HYPNUM. Capsule subhorizontale, assez eourle, bombée, oblongue, arquée, rétrécie sous l’orifice; long. { millim. Opercule con- vexe, apiculé. Un auneau très étroit. Dents finement acumi- nées, lamellifères ; lanières internes à peine ou pas ouvertes sur la carène (cette carène brune) ; 1—2 cils médiocres. Fleurs mâles sur la même plante, très petites; fol. largement ovales- concaves, peu aiguës. — Juillet-août. R. Sur les pierres, dans les lieux très ombragés du calcaire jurassique lorrain. — Environs de Nancy, Fonds-de-Toul, Champigneules, Liverdun (Godron); Neufchâteau (Mougeot), dans les bois de Aebeuville (Ro- chers-de-l’Enfer) et près de Vouxey (B.); sur le grès bigarré compé- nétré de calcaire au Dreispitz, Bas-Rhin (B.), sur le Vogesias, près d’Elmstein (F. Schultz), dans les Basses- Vosges. Lesquereux n’indique pas cette espèce dans le Jura. — Nous l’avons rencontrée vers le sommet du Suchet, Creux-du-Vent (Cornu) — Espèce calcicole, des plus exiguës. N.B. Sur la plante recueillie dans le Jura, les feuilles sont tota- lement énerves ou laissent voir des traces d’une nervure très courte. Hynum tenuissimum Gümb. M'; Amblystegium tenuiss. Bryol. eur. t. 562. — Diffère de l'espèce précédente par sa taille un peu plus déve- loppée, sa ramification plus lâche; les rameaux plus longs; les feuilles plus étalées en tous sens, érès entières, munies d’une nervure très faible à la base: les fol. intimes de l’involucre femelle nerviées distinctement ; capsule oblongue, légèrement penchée, presque régulière ; opercule ob- tuss péristome comme dans l’espèce précédente; cils peu développés; pas d’anneau. — Trouvé en petite quantité par Gümbel, près de Mu- nich, en 4845. — (D'après le Bryol. europæa.) 105, Hypnum Haldanianum Grev. Ann.; Bryol. eur. t. 592; Stirp. n° 1035. Tige couchée, radiculeuse, grêle, flexueuse, émettant des rameaux dressés ou ascendants, souvent fasciculés, irrégulière- ment rapprochés, simples ou peu divisés. Touffes lâches, irré- gulières, d’un vert jaunàtre brillant ; long. 4—6 centim. Feuilles assez rapprochées, dressées, lâchement imbriquées, très conca- ves, ovales-oblongues , rétrécies, acuminées, canaliculées, entières, munies de deux petites nervures faibles et courtes; aux angles, des oreillettes arrondies, convexes en dessus, bien distinctes, formées, comme dans le H. cupressiforme, de cel- lules brunes, carrées ou arrondies, assez grandes, à parois “épaisses ; les autres cellules linéaires, atténuées, flexueuses, à parois fermes, 8—10 fois aussi L. q. L.; long. des feuilles { 172 millim., larg. 172 millim. ; sur les branches dressées, les feuilles sont dressées-étalées en tous sens; sur les parties couchées ou procombantes, elles sont fréquemment un peu homotropes. On rencontre aussi sur la tige quelques feuilles accessoires ovales 105. HYPNUM HALDANIANUM. 805 ou lancéolées. Rameau fertile radicant ; 8—15 fol. ; les externes ovales-acuminées, énerves, étalées; les supérieures engaînantes, brusquement contractées, denticulées ou entières au sommet, puis terminées par un long acumen flexueux, munies à la base d’une nervure mince ou énerves ; 4—10 archégones ; paraphyses filiformes, grèles, nombreuses. Vaginule cylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, grêle, tordu à gauche; long. 20—25 millim. Capsule obliquement dressée, subcylin- drique, arquée, rarement tout à fait régulière, légèrement bom- bée, couleur de brique; long. 2—2 172 millim., diam. 23 mill. Opercule conique, surmonté d’un petit bec droit ou courbé. Un anneau étroit. Péristome formant un cône élevé, pâle; dents étroites, longuement acuminées, médiocrement lamellifères ; lanières allongées, acuminées, à peine ou nullement ouvertes sur la carène; 1 cil ordinairement court; membrane basilaire du péristome interne peu élevée. Spores médiocres, pâles. Fleurs mâles sur la même plante, dans le voisinage des fleurs femelles ; 10—12 fol. ovales-oblongues, rétrécies, assez longuement acu- minées, énerves; 6—10 anthéridies oblongues, épaisses; para- physes grèles, peu nombreuses. — Hiver. RR. Trouvé d’abord sur des collines'argileuses ombragées près de Durlach (Bade), par Al Braun, et aussi à Heidelberg; plus tard, par Bruch, dans nos limites, près de Deux-Ponts, d’après l'étiquette des Stirpes, n° 1035. — Existe aussi dans les Pyrénées, près de Bagnères de Bigorre (R. Spruce). — Espèce confinant au G. Leskea par sa cap- sule presque dressée, et parfois régulière, l’imperfection du péristome interne. (Leskea badensis À. Braun ) 106. Hypnum nemorosum Koch, Brid. Bryol. univ. t. II, p. 422; Bryol. eur. t. 593. Tige déprimée, légèrement radiculeuse, allongée, divisée en plusieurs branches étalées, pennées et en partie bipennées. Rameaux nombreux, légèrement atténués. Feuilles ovales- oblongues, acuminées, concaves, lâchement dressées-étalées, un peu homotropes vers l’extrémité des rameaux, énerves ou faiblement binerviées, denticulées au sommet ; à la base, de petites oreillettes formées de cellules carrées; des feuilles ac- cessoires lancéolées ou subulées, entières ou bifides. Feuilles supérieures de l’involucre lancéolées-acuminées, dressées, plis- sées, fortement dentées au sommet. Capsule oblongue, arquée, oblique, presque dressée. Opercule conique-aigu. Dents du péristome lamellifères ; lanières internes étroitement percées sur la carène ; 1—2 cils grèles. Fleurs mâles sur une plante distincte. RR. Basses-Vosges, près de Kaiserslautern (Koch). — Montagnes de la Bavière (Sendtner, Arnold), 20 306 1% GENRE : HYPNUM. 107. Hypnum delitescens N. Boul. (spec. nov.). Tige assez grêle (long. 4—5 centim.), peu radiculeuse, finis- sant par se dénuder à la base, divisée en plusieurs branches flexueuses, déprimées, inégalement et irrégulièrement pennées, ou même en partie bipennées. Rameaux ascendants ou arqués, atténués, non crochus à l'extrémité. Plante formant des touffes plus ou moins fournies, d’un vert foncé obscur, assez raides, Feuilles oblongues-lancéolées, assez longuement acuminées (acumen à demi tordu), concaves, étalées en tous sens, à peine ou nullement homotropes, assez rapprochées, non décurrentes, rapprochées de la tige par les bords à la base, sans oreillettes distinctes, munies de deux nervures inégales très minces, dont la plus grande n’atteint pas le milieu, denticulées sur tout le contour d’une manière très distincte duns la moitié supérieure, très légèrement plissées (plis plus apparents à l’état sec); long. 1 172 millim., larg. 192 millim. Tissu : cellules courtes, angu- leuses à la base vers les bords, peu nombreuses; les autres linéaires étroites, flexueuses, atténuées, subaiguës, 10—20 fois aussi 1. q. L.; celles du sommet plus courtes; toutes rem- plies de nombreux grains de chlorophylle. Pas de feuilles ac- - cessoires. Fleurs femelles : 12—90 fol. ovales, brièvement acu- minées; les intimes ovales-oblongues, longuement acuminées, subulées, dressées, énerves, sans plis, (acumen étalé-flezueux, assez fortement denté jusqu'au sommet); 6—8 archégones; paraphyses filiformes, nombreuses, parfois très longues et sail- lantes au-dessus des fol. de l’involucre. Vaginule oblongue, ren- flée, assez courte. Pédicelle pourpre, lisse, dressé, un peu flexueux ; long. 10—20 mill. Capsule oblique ou subhorizontale, oblongue, bombée, arquée, sans col bien distinct; long. 1 172— 2 millim., diam. 394—1 1794 millim. Un anneau assez élevé. Opercule convexe-conique, élevé, apiculé. Fleurs mâles sur une plante distincte. — Octobre-novembre. Sur la terre et les pierres, dans les lieux frais et ombragés, sur le grès vosgien et le grès bigarré. — Entre Senonges et Saint-Baslemont, près de Darney (Vosges). Gette espèce nous semble plus rapprochée du H. nemorosum que de toute autre, bien que ses affinités soient très incertaines; sa capsule bom- bée permet à peine de la conserver dans cette série, bien que sous d’au- tres rapports elle soit aussi déplacée dans la première. Sect. Il. Feuilles papilleuses, ternes, même à la lumière oblique, ordinairement d’un beau vert foncé, plus rare- ment jaunûtre. Cellules moyennes et supérieures des feuilles 108. HYPNUM TAMARISCINUM. 307 courtes, arrondies ou subhexagones. Des feuilles acces- soires se voient à presque toutes les espèces. (G. Thui- dium, Heterocladium et Pseudoleskea de M. Schimper.) (E. 108—117.) A. Une nervure ferme, atteignant ou dépas- sant le milieu des feuilles, (E. 108—114.) +. Feuilles très papilleuses; tige régulièrement pennée ou bi-tripennée, garnie de radicules abondantes, feutrées, ou de très nombreuses feuilles accessoires souvent laciniées diversement. (E. 108—112.) 108. Hypnum tamariscinum Hedw. Spec. Musc. p. 261; Schultz, Herb. norm. n° 186; Stirp. n° 41 ; Hypnum pro- liferum et H. parietinum Linn.; Thuidium iamariscinum Bryol. eur. t. 482 et 483. Tige allongée (15—20 centim.), très développée, arquée, procombante et s’enracinant au contact du sol, souvent divisée en plusieurs branches, nettement tripennées; rameaux ascen- dants ou disposés dans un même plan ; les derniers atténués, grêles. Plante occupant parfois de vastes espaces par ses larges frondes enlacées, d’un beau vert foncé. Feuilles caulinaires es- pacées, étalées, dressées à l’état humide, appliquées à l’état sec, très largement ovales-trianqulaires, rapidement contractées et terminées par un acumen lancéolé-linéaire, à demi tordu, denté en scie, auriculées à la base, et munies d’une forte nervure qui disparaît un peu au-dessous du sommet, révolutées aux bords jusqu’à l’acumen, plissées (4—5 plis profonds, flexueux) ; long. 2 millim., larg. 1 174 millim. Tissu : cellules basilaires, sur une large bande transversale, linéaires-oblongues, 3—6 fois aussi 1. q.l.; les autres brièvement oblongues ou même arrondies, si- nueuses, 2 fois aussi L. q. L., à parois épaisses, opaques, rem- plies de chlorophylle , sarmontées de grandes papilles arquées, très saillantes. Les feuilles des rameaux ovales-oblongues, ai- guës, concaves, nerviées, infléchies aux bords, finement den- tées, moins papilleuses, d’un tissu composé plus généralement de cellules arrondies; celles des ramuscules ovales-oblongues, aiguës. Dans l'intervalle des feuilles, la tige est chargée de fila- ments verdâtres, très rameux, confervoides, entrelacés, ou de folioles lancéolées-linéaires , laciniées, frangées aux bords, ce sont les feuilles accessoires. Rameau fertile radicant; fol. ex- ternes largement ovales-acuminées ; les moyennes et les supé- rieures lancéolées, allongées, nerviées, plissées, terminées par 308 1% GENRE : HYPNUM. un très long appendice loriforme, ondulées, denticulées et garnies, en outre, aux bords de franges filiformes très longues simples ou ramifiées, fortement papilleuses, ainsi que l’appen- dice loriforme; archégones nombreux (25—30); paraphyses allongées, grêles, filiformes. Vaginule grande, oblongue, char- gée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, lisse, ferme; long. 30—35 millim. Capsule cylindrique fortement arquée, brièvement atténuée à la base, à peine resserrée sous l’orifice, lisse, d’un brun marron, horizontale ou très oblique; long. 3 172 millim., diam. 1 millim. Opercule grand, convexe, élevé, surmonté d’un bec subulé, oblique. Péristome brun, solide; lanières étroitement percées sur la carène; 3 cils développés, appendiculés ; pas d’anneau caduque ; il est représenté, sur le contour de l’orifice de la capsule, par plusieurs séries de cel- lules rouges distinctes. Fleurs mâles sur une plante distincte, très nombreuses, ovales courtes; fol. largement ovales, imbri- quées; les externes brièvement, les intimes assez longuement acuminées (acumen étalé, flexueux), longuement nerviées, den- ticulées aux bords, papilleuses; 20—30 anthéridies oblongues, assez longuement pédiculées; paraphyses très nombreuses, fili- formes, atténuées, allongées. — Novembre-décembre. C. dans les bois humides, sur fous les terrains , partout, en plaine et dans les montagnes. Plus abondant et plus généralement fertile dans les montagnes des Hautes-Vosges, 109. Hypnum delicatulum Linn. Spec. pl.; Thuidium delicatulum Bryol. eur. t. 484; Hyp. recognitum Hedw. ; Stirp. vog. n° 1031; Schuliz, Herb. norm. n° 187. Tige allongée (6—10 centim.), très flexueuse, ascendante ou procombante, divisée par innovation en plusieurs grandes branches bipennées ; rameaux dressés, étalés ou disposés dans un même plan; les derniers très atténués. Plante formant des touffes assez étendues, enlacées , lâches, d’un beau vert gai à la surface , jaunâtres ou rousses à l’intérieur. La ramification est moins riche et moins régulière que dans l'espèce précédente. Feuilles caulinaires , largement triangulaires, auriculées, décur- rentes à la base, subitement terminées par un acumen linéaire- étalé, denticulé, munies d'une forte nervure qui se prolonge jusqu'au sommet de l’acumen, plissées (1—2 plis de chaque côté de la nervure), ondulées et en partie révolutées aux bords, fortement papilleuses surtout sur le dos. Feuilles des ramus- cules beaucoup plus petites et plus étroites, ovales-aiguës, éta- lées-dressées, concaves, non plissées, munies d’une nervure plus faible qui s'arrête aux 23, planes et denticulées aux bords, 109. HYPNUM DELICATULUM. 309 tres fortement papilleuses. Tissu : cellules de la partie supé- rieure des feuilles brièvement rhombées ; les inférieures se rap- prochant de la forme rectangulaire, toutes 2—3 fois aussi L. q. L., opaques, remplies de chlorophylle. Feuilles accessoires nom- breuses, de formes très variées : fol. ovales ou lancéolées, a1- guës, denticulées ou laciniées; lanières filiformes, filaments ramifiés, recourbés, spinuleux. Fleurs femelles sur la tige prin- cipale; fol. externes larges, brièvement ovales, concaves, apiculées, munies d’une nervure qui s’éteint avant d’atteindre le sommet; les 5—6 supérieures hyalines, ovales-oblongues, grandes, plissées, terminées brusquement par une très longue pointe filiforme, dressée-étalée, flexueuse , fortement dentées surtout vers le sommet, en partie révolutées et ondulées aux bords; une forte nervure s’avance jusque vers l'extrémité; 6—10 archégones; paraphyses filiformes très nombreuses. Vaginule ovale-subcylindrique, épaisse, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, plus foncé à la base, à peine tordu à droite; long. 30—35 millim. Capsule grêle, subcylin- drique, dressée-arquée , très resserrée sous l’orifice, atténuée à la base ; long. 3—4 millim., diam. 374 millim. Opercule large, conique , acuminé ou surmonté d’un bec médiocre, droit ou ar- qué. Un anneau composé de plusieurs séries de cellules mé- diocres. Dents du péristome brunes, finement acuminées, lamellifères ; lanières étroites, à peine ou nullement percées sur la carène; 2—3 cils fins, noduleux. Spores vertes. Fleurs mâles sur une plante distincte. — Août-septembre. Fruciifie rarement. à et là dans les haies, les bois, les rochers ombragés, sur les collines et les montagnes , presque partout. — Cette espèce est moins répandue, aime les lieux plus secs et fructifie plus rarement, dans les Vosges, que le H, tamariscinum. — Nous l'avons trouvée fertile dans Les rochers ombra- gés au-dessous des ruines du château de Lützelbourg, près de Saverne, et dans la forêt de Serre ; M. Pierrat l’a trouvée aussi en bel état de fructifi- cation à Planois, ainsi que M. Winter, près de Mondorf. 110. Hypnum minutulum Aedw. Musc. Frond. IV, p. 90; Stirpes, n° 1222; Thuidium minutulum Bryol. eur. t. 481. Tige procombante, peu radiculeuse, délicate, peu développée (long. 10—20 millim.), inégalement divisée en plusieurs bran- ches, souvent divergentes, régulièrement et élégamment pennées ou même partiellement bipennées ; rameaux très étalés, disposés dans un même plan. Plante formant de petits gazons d’un vert terne, passant parfois au jaunâtre. Feuilles dressées-étalées, lâchement imbriquées, concayves; les caulinaires largement 310 1% GENRE : HYPNUM. ovales-triangulaires, assez finement acuminées (acumen étalé, souvent courbé latéralement), sinuolées aux bords par la saillie des papilles, munies d’une nervure mince qui s’avance jusqu’à l’acumen ; les raméales plus étroites, oblongues -acuminées ; long. à peu près 172 millim. Tissu : cellules courtes, arrondies, ou un peu anguleuses, à parois épaisses, opaques, remplies de chlorophylle, “surchargées de papilles saillantes, anguleuses. La tige et les rameaux sont garnis de feuilles accessoires nombreu- ses, ovales, lancéolées, linéaires, subulées, entières ou peu divisées. Rameau ifertile radicant ; 10—15 fol. ovales- oblon- gues, dressées, imbriquées, terminées par un acumen filiforme, flexueux, Fac ou étalé, entier, munies d’une nervure allongée, pénétrant dans l’acumen; archégones peu nombreux, 3—4; des paraphyses filiformes, assez nombreuses. Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé, flexueux , rou- geâtre; long. 10—15 millim. Capsule subhorizontale , assez courte, oblongue, bombée, rapidement contractée à la base, resserrée sous l’orifice ; long. 1 192—2 millim., diam. { millim. Opercule convexe, grand, surmonté d’un bec subulé, arqué. Un anneau composé de plusieurs séries de petites cellules co- lorées. Dents du péristome orangées, pourpres, fortement lamellifères, fortement ridées, striées transversalement ;: mem- brane interne peu élevée; lanières étroites, acuminées, à peine ouvertes sur la carène ; 93 cils aussi longs, noduleux , fine- ment papilleux, ainsi que les lanières. Fleurs mâles sur la même plante; 5—6 fol. largement ovales, aiguës, imbriquées, ner- viées ; les intimes souvent énerves, d’un tissu lâche; anthéri- dies 4—6, oblongues, courtes ; quelques paraphyses molles, un peu plus longues. — Automne. RR Forêt du Neuhof, près de Strasbourg (Paris). — En dehors de notre domaine, près de Carlsruhe (Gmelin) et près de Munich (Arnold, Sendtner). 111. Hypnum abietinum Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 226; Thuidium abietinum Bryol. eur. t. 485; Billot, exsicc. cont. n° 3692. Tige allongée (6—10 centim.), couchée, déprimée, divisée irrégulièrement en plusieurs grandes branches plus ou moins redressées ou contournées, régulièrement pennées ou mème par- ticllement bipennées. Rameaux imparfaiîtement disposés dans un même plan; les supérieurs courts et obtus; les inférieurs plus allongés, atténués, flexueux. Plante formant des touffes très lâches, d’un vert jaunûâtre terne à la surface, brunissant à l’in- térieur. Feuilles caulinaires étalées à l'état humide, rap- 111. HYPNUM ABIETINUN. 911 prochées de la tige, imbriquées à l’état sec, largement et brièvement ovales, brièvement acuminées, concaves, munies d’une nervure assez forte qui disparait vers les 34, et en outre de plusieurs plis, en partie révolutées, entières ou à peine si- nuolées aux bords; long. 1—1 174 millim., larg. 394 millim. Les feuilles des rameaux plus étroites, ovales- oblongues, brie- vement acuminées, exactement imbriquées et rendant les rameaux cylindriques à l’état sec. Tissu : cellules arrondies, assez pe- tites, surmontées chacune d’une, plus rarement de deux papilles saillantes, rondes, plus grandes encore sur la nervure ; les cel- lules basilaires sont un peu plus allongées, oblongues , 2—3 fois aussi 1. q. 1. Feuilles accessoires lancéolées , linéaires, la- ciniées ; filaments confervoïdes, ramifiés, contournés, moins nom- breux cependant que dans le A. tamariscinum. Fleurs femelles sur la tige principale assez nombreuses ; fol. externes largement ovales-acuminées, étalées ; les internes allongées, lancéolées, longuement acuminées, plissées, nerviées, entières ; environ 10 archégones ; paraphyses filiformes plus longues. « Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle un peu tordu à droite. Capsule oblique, grêle, cylindrique, arquée, resserrée sous l’orifice. Opercule conique, élevé, aigu. Un anneau com- posé de plusieurs séries de petites cellules. Dents du péristome allongées, acuminées ; lanières internes largement ouvertes sur la carène ; 2—3 cils plus ou moins cohérents, imparfaits. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. ovales-acuminées, énerves ; anthéridies oblongues, médiocres ; paraphyses grêles, plus lon- gues.» D’après les dessins du Bryologia europæa. C. Sur les collines et les coteaux secs, dans les haies, les lieux gra- mineux secs, les broussailles, les lieux pierreux, depuis les régions basses jusqu’au sommet de nos montagnes (nous l’avons constaté dans le Jura, a une altitude de 4400 m.), partout, sur tous les terrains. Nous n'avons trouvé que la plante femelle non fructifiée. 112. Hypnum Blandowii Web. et Mohr. Tasch.; Thui- dium Blandowii Bryol. eur. t. 486. Cette espèce ressemble beaucoup au H. abietinum par son mode de ramification et son aspect. Elle en diffère par les ca- ractères suivants : Taille un peu plus robuste, touffes plus denses, mais plus molles, d’un vert jaunâtre plus pâle. Ra- meaux plus généralement et plus longuement atténués, souvent stoloniformes. Tissu des feuilles plus lâche, composé de cellules assez grandes, oblongues, plus allongée, garnies aux bords, vers la base, de nombreux filaments confervoides très rameux et très développés. Capsule plus renflée, oblongue, subhorizon- tale, arquée. Lanières du péristome interne à peine ouvertes 9312 {°* GENRE : HYPNUM. sur la carène; 2—3 cils noduleux bien développés, allongés. Plante, du reste, monoïque; les fleurs mâles dans le voisinage des fleurs femelles. Cette espèce est indiquée par Lesquereux à La Berrée, dans les prai- ries humides, près de Fleurier. Il est toutefois étrange que Lesquereux donne comme stérile une plante monoïque qui est généralement très fertile. Elle se retrouve en Normandie, dans les marécages et les tour- bières de l'Allemagne et des autres régions du nord de l’Europe. +1. Feuilles médiocrement papilleuses; tige ramifiée sans ordre ‘chargée de feuilles accessoires plus réduites et moins abondantes. (E. 113—114.) 113. Hypnum atrovirens Dicks.; Stirpes, n° 421; Pseu- doleskea atrovirens Bryol. eur. t. 477; Leskea incurvata Hedw. Sp. Musc. Tige procombante , lâche, dénudée à la base, très peu radi- culeuse , irrégulièrement divisée en plusieurs branches, garnies sans ordre de rameaux gréles, obtus, ascendants ou procom- bants, flexueux, souvent courbés, légèrement crochus vers l'ex- trémité. Plante formant des touffes läches , fragiles à l’état sec, - profondes, d’un vert jaunâtre terne à la surface, d’un roux fer- rugineux à la base, assez raides; long. 5—7 centim. Feuilles caulinaires étroitement imbriquées à l’état sec, lâches, étalées, légèrement homotropes à l’état humide, largement ovales, brièvement décurrentes, rétrécies en un large acumen lancéolé- aigu, entières, munies d’une nervure sillonnée qui s’arrête un peu au-dessous du sommet, étroitement révolutées dans la moi- tié inférieure, munies aussi de deux plis courts ; long. 1—1 172 millim., larg. 172—1 millim. Les feuilles des rameaux plus étroites’, ovales-oblongues, moins brusquement acuminées. Tissu : cellules assez grandes, presque uniformes, arrondies, opaques, surmontées d'une large papille arrondie ; les basilaires peu distinctes et peu nombreuses, se rapprochant de la forme carrée vers les bords. La tige est garnie, en outre, d’assez nombreuses feuilles accessoires, peu développées, lancéolées, acuminées, triangulaires et subulées. Fleurs femelles très nom- breuses; 10—12 fol. largement ovales, finement acuminées, imbriquées (acumen un peu étalé), munies d’une nervure qui s’avance jusque près du sommet; les intimes oblonigues, allon- gées, finement acuminées (acumen superficiellement denticulé), dressées, nerviées, sans plis; 10—25 archégones; paraphyses peu nombreuses, assez courtes. Vaginule conique ou subcylin- drique, courte, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pour- pre, un peu tordu vers la droite; long. 10—15 millim. Capsule _ 113. HYPNUM ATROVIRENS. 313 horizontale, oblongue , bombée, un peu arquée, à parois épais- ses, d'un brun foncé, à peine resserrée sous l’orifice; long. 1 192—1 374 millim., diam. 172—374 millim. Opercule con- vexe-conique, brièvement apiculé. Un anneau très mince. Péristome convexe : dents jaunes-orangées, lancéolées, linéai- res, molles, largement marginées, peu lamellifères; membrane interne peu élevée; lanières lancéolées-linéaires, à peine ouver- tes sur la carène; 1—2 cils assez larges à la base, de moitié plus courts. Spores petites, d’un vert pâle. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. ovales, brièvement acuminées, imbri- quées , énerves ; anthéridies oblongues, épaisses; des paraphy- ses grêles. — Mai-juin. Assez répandu dans la région montagneuse supérieure et la région alpestre, au-dessus de 1100 m. dans les Vosges, et de 1200 à 1300 m. dans le Jura, sur les blocs, les quartiers de rochers un peu ombra- gés et les troncs d’arbres (érables et petits hêtres rabougris) : Hoh- neck, les Ballons, Rotabac (Mougeot), Chasseron, Roche-Bulon, etc. Re po Dôle, Mont-d'Or, Suchet (B.). — Alpes de la Savoie Puget, Paris), du Dauphiné (Ravaud) ; Pyrénées; Cévennes : Aude (Roumeg.). Observation. La plante du Jura, qui croît ordinairement sur des troncs d’arbres, nous a paru, en général, plus grêle; les rameaux sont plus atténués, les feuilles plus petites, et, d'autre part, la capsule est plus courte, plus bombée que dans la plante des Hautes-Vosges, qui croit fréquemment sur des rochers siliceux frais. 114. Hypnum catenulatum Brid. Bryol. univ. t. 11, p. 450; Stirp. n° 1220; Pseudoleskea catenulata Bryol. eur. t. 478. Tige allongée (4—6 centim.), couchée, fixée par de nom- breuses radicules , divisée successivement en plusieurs branches peu divergentes, émettant des rameaux nombreux, dressés ou procombants, généralement simples, obtus, courts, très grêles. Plante formant des tapis étendus, déprimés, très fournis, d’un vert foncé terne , passant fréquemment au brun ferrugineux. Feuilles étroitement imbriquées , ce qui rend les rameaux jula- cés à l’état sec, un peu plus lâches à l’état humide, rapprochées, petites, ovales-lancéolées, concaves, brièvement décurrentes, subobtuses, entières, munies d’une nervure qui disparait vers les 374, au delà du milieu dans tous les cas, un peu relevées aux bords vers la base, ce qui forme deux plis peu profonds; long. 23 millim., larg. 173 millim. Les feuilles caulinaires sont plus largement ovales. Tissu : cellules petites, arrondies, légèrement oblongues au milieu de la feuille près de la nervure, 1 192—2 fois aussi l, q. 1., opaques, remplies de chlorophylle, à parois 314 {2 GENRE : HYPNUM. épaisses, un peu saillantes, ce qui les fait paraître papilleuses ; celles des angles à la base sont peu distinctes. Fleurs femelles très nombreuses sur la tige et les rameaux ; fol. 10—12, ovales- lancéolées, acuminées, brièvement nerviées, sans plis, dressées, imbriquées ; 10—15 archégones; paraphyses courtes, atténuées. Fleurs mâles sur une plante distincte, bien que Bridel déclare cette espèce monoïque, très nombreuses sur les tiges qui les por- tent et qu’elles rendent comme noduleuses, petites, blanchätres ; 6—8 fol.; les externes petites, nerviées ; les intimes largement ovales, subaiguës, imbriquées, énerves, ou munies d’une nervure très courte ; 8—10 anthéridies brièvement oblongues ; paraphy- ses légèrement renflées, un peu plus longues. e Pédicelle tordu à droite. Capsule étroite, oblongue, très oblique, arquée. Oper- -cule conique, surmonté d’un assez long bec. Un anneau. Mem- brane interne du péristome peu élevée; lanières entières (légè- rement ouvertes d'après C. Müller) ; 1—2 cils grèles, plus courts que les lanières. » D’après les dessins du Bryol. europæa.—Très rarement fertile. < Sur les pierres dans les forêts du Haut-Jura, sans fructification (Lesquereux). >» Nous l’avons constaté, surtout sur les pierres des murs au bord des forêts et des propriétés, dans les lieux ombragés, sous Les arbres feuillus; presque partout à une altitude de 1200 à 14400 m. : Colom- bier, Dôle, Mont-d’Or, Suchet; dans les Hautes-Vosges, au-dessus de Metzeral, au pied du Hohneck (Schimp.). — Espèce répandue dans toutes les Alpes calcaires; Alpes du Dauphiné et de la Savoie (Ravaud, Pu- get) ; Pyrénées (Spr. Jeanb ). B. Deux nervures minces et eourtes n'attei- gnant qu’à peine le milieu des feuilles. (Espè- ces 115—116.) 115. Hypnum dimorphum Brid. Mantiss. p. 165; Stirp. n° 627; Heterocladium dimorphum Bryol. eur. p. 479. Tige couchée, flexueuse, plus ou moins radicante (radicules allongées, brunes), se divisant irrégulièrement en plusieurs branches également couchées, radiculeuses, souvent stolonifor- mes, très grêles, émettant des rameaux dressés, isolés ou fasci- culés, cylindriques, julacés, obtus. Plante grêle d’un vert jau- nôtre; long. 4—5 centim. Feuilles de deux sortes. Celles des jets stoloniformes espacées, largement ovales, auriculées, dé- currentes, concaves à la base, brusquement contractées et fine- ment acuminées (acumen arqué, renversé ou simplement étalé, flexueux), très finement denticulées, munies d’une nervure à peine perceptible bientôt divisée en deux faisceaux très minces, ou même deux nervures distinctes dès la base; long. 3/4—1 m., 115. HYPNUM DIMORPHUM. 3195 larg. 193—192 millim. Cellules de toute la partie moyenne li- néaires, atténuées, obtuses, à parois épaisses, 6—10 fois aussi 1. q. 1. ; vers les bords se voit, de chaque côté, une bande allon- gée de cellules courtes, carrées, arrondies ou brièvement oblon- gues, légèrement papilleuses. Les feuilles moyennes et supé- rieures des rameaux dressés sont largement ovales, suborbi- culaires, obtuses ou mème arrondies au sommet, exactement imbriquées à l’état sec, étalées-dressées, concaves à l’état humide, plus ou moins distinctement denticulées sur tout le contour ; les faisceaux minces de la nervure double ou bifurquée se prolongent jusque vers le milieu de la feuille; les bandes la- térales de cellules courtes se rejoignent au sommet; parfois le sommet des feuilles est échancré ou irrégulièrement déchiré, in- cisé ; dimensions 172 millim. Les feuilles inférieures des rameaux se rapprochent de celles de la tige et sont acuminées. L'aspect des rameaux julacés rappelle celui des tiges du Myurella jula- cea. On remarque aussi des feuilles accessoires de formes di- verses, ordinairement très petites, ovales-acuminées, lancéolées, subulées, arrondies, apiculées, etc. « Pédicelle court, pourpre. Capsule inclinée, oblongue, arquée, médiocre, couleur de bri- que. Un anneau. Opercule conique, obtus, peu élevé. Péristome petit; lanières internes blanchâtres, légèrement rugueuses, étroites, ouvertes sur la carène; 2—3 cils très grêles, lisses. Fleurs mâles sur une plante distincte, » C. Müll. Syn. p. 491. R. Sur la terre, dans les fissures des rochers, lieux secs; au som- met du Rotabac (B.), Hohneck et vallée de Münster (Mougeot); sur le grès bigarré, près de Deux-Ponts, RR. (Bruch) ; indiqué aussi dans le Jura, d’une manière vague, sur l’étiquette des Stirpes vog. n° 627, sans doute par Lesquereux.—Alpes du Dauphiné (Ravaud), Haute-Savoie (Puget), Mont-Dore et Haute-Vienne (Lamy). 116. Hypnum heteropterum Rob. Spruce in Musc. pyr. n° 56; Heterocladium heteropterum Bryol. eur. t. 480; Pterogonium heteropterum Brid. in litt. ad Cl. Mougeot ; Stirp. vog. n° 714 (sub Pterygynandro). Tige filiforme, très grêle, flexueuse, se fixant par des paquets de radicules brunes, émettant des branches aussi très grêles et peu rameuses. ou plus robustes, simples d’abord, dressées, puis très rameuses, fasciculées. Rameaux atténués, arqués, procom- bants. Plante formant des gazons déprimés, d’un vert intense, terne, jaunissant par altération; long. 4—8 centim. Feuilles de la tige rampante espacées, très petites, largement et brièvement ovales-deltoides, auriculées, concaves, rapidement contrac- tées, acuminées, denticulées sur tout le contour, munies d’une 316 {7 GENRE : HYPNUM. nervure très courte, à peine visible, tres étalées, squarreuses; long. 178 millim. Cellules des oreillettes carrées ; les autres li- néaires, 3—4 fois aussi L. q. L., remplies de chlorophylle. Feuilles moyennes des rameaux largement ovales, auriculées, décurrentes, aiguës ou médiocrement acuminées, moins brus- quement contractées, munies d’une nervure bifurquée dont la plus longue branche atteint presque le milieu, finement denti- culées sur tout le contour, imbriquées, légèrement homotropes à l’état sec, très étalées en tous sens à l’état humide; long. 34 millim., larg. 172 millim. à peine; cellules linéaires-obtuses, 3—5 fois aussi |. q. l. sur un espace ovale au milieu de la feuille, carrées aux oreillettes, arrondies-ponctiformes ou brie- vement oblongues sur une large bande marginale ; toutes opa- ques, à parois épaisses et surmontées de papilles saillantes. Fol. externes de l’involucre ovales, médiocrement acuminées, très faiblement nerviées ; les intimes oblongues-lancéolées, longue- ment acuminées (acumen flexueux, étalé), énerves, denticulées ; 15—95 archégones ; paraphyses allongées, abondantes. « Vagi- nule courte, chargée des débris de la fleur. Capsule subhorizon- tale, oblongue, légerement bombée et arquée, munie d’un petit col à la base. Opercule convexe-acuminé. Un anneau élevé. Dents du péristome marginées, noduleuses au sommet; lanières à peine ouvertes sur la carène; 1—2 cils épais, noduleux. » D’après le Bryologia europæa. Fleurs mâles sur une plante distincte. Dans les lieux très ombragés et humides on rencontre une forme émettant des rameaux droits, allongés, très grêles; tapis déprimés, d’un beau vert gai. Feuilles très étroites, linéai- res-acuminées, légèrement concaves, dressées. C’est la var. fal- lax Milde (Bryol. siles.). Espèce silicicole, assez répandue dans les montagnes des Hautes et des Basses-Vosges, plus commune dans les Hautes-Vosges, sur le granite et le grès vosgien, dans les fissures, les creux des rochers; sur leurs parois surplombäantes, aux lieux frais et ombragés; également sur un rocher de grès, dans la forêt de Serre (B.). Lesquereux ne l’indique pas dans le Jura. Nous n’avons trouvé sur cette plante que des fleurs femelles non développées dans nos régions; R. Spruce l’a trouvée fertile, dans les Pyrénées, près de Bagnères-de-Bigorre; Alpes du Dauphiné (Ravaud), Haute-Vienne (Lamy). 2° Genre: Myurella Schimp. Bryol. eur. Capsule portée sur un pédicelle lisse, dressée ou accidentelle- ment inclinée par la courbure du pédicelle, symétrique, ovale- oblongue, petite. Opercule grand, convexe-conique, obtus ou aigu. Un anneau. Péristome grand, parfait, pâle. Dents exter- nes lamellifères ; membrane interne atteignant presque le milieu 117. MYURELLA JULACEA. 317 des dents; lanières entières; 2 cils un peu plus courts. — Tiges et rameaux dressés, ascendants, délicats, fragiles à l’état sec, julacés. Feuilles très exactement imbriquées, largement ovales ou suborbiculaires, délicates, d’un vert glauque, papilleuses sur le dos. N. B. Les espèces de ce genre habitent les fissures des rochers dans les montagnes. 117. Myurella julacea Br. et Sch. Bryol. eur. t. 560; Hypnum julaceum Vill.; Hypnum moniliforme Wahlenb. F1. lapp. Tige dressée, dichotome; long. 15—30 millim.; branches dressées ou arquées en dehors, rapprochées ou espacées, obtuses, cylindriques ; souvent les jets en contact avec le sol deviennent effilés et émettent des paquets de radicules brunes qui envahis- sent aussi la base des touffes; celles-ci d’un vert glaucescent à la surface, décolorées à l’intérieur. Feuilles très petites, rap- prochées, très concaves, exactement imbriquées, ovales-orbicu- laires, obtuses ou surmontées d’un petit apicule flexueux, court, inégalement denticulées sur le contour, surtout vers la base, munies d’une nervure mince et courte, plus rarement de deux nervures; long. et larg. 172 millim.; cellules molles, souvent presque hyalines, petites, carrées aux angles externes de la base, subrectangulaires, un peu allongées près de la nervure, rhom- boïdales plus haut; 3—4 fois aussi L. q. l. « Rameau fertile radicant; fol. concaves, imbriquées, ovales et lancéolées-allon- gées, acuminées, denticulées vers le sommet, énerves. Coïiffe petite, très fugace. Pédicelle rouge, lisse. Capsule presque dressée ou légèrement inclinée, ovale, munie d’un col peu dé- veloppé, très peu resserrée sous l’orifice, qui est à la fin très di- laté. Opercule peu élevé, conique, mutique. Un anneau composé de deux séries de cellules. Péristome assez grand; dents très hygrométriques ; lanières internes entières; 1—2 cils filiformes, inégaux, plus courts. » Bryol. europæa. — Plante dioique. RR. Haut-Jura, au sommet du Chasseron, stérile (Lesquereux), som- met du Suchet, versant nord, dans les fissures des rochers, au milieu d’autres mousses, en particulier du Bartramia gracilis et du Didymodon capilluceus (B.). — Alpes de la Savoie : Mont Cenis (Bescher. R. et D.), du Dauphiné: Mont-Seuse (Villars), Gorges d’Engins, Villard-de-Lans (Ravaud), Aude: Pic-Mosset (Roumeguère), Mont-Dore (Lamy). Myurella apiculata Sc. Bryol. eur.—Touffes moins denses. Feuilles étalées, plus lâches, surmontées d’un apicule recourbé, Capsule moins régu- lière. — Hautes-Alpes de la Suisse et du Tyrol, 318 8° GENRE : LESKEA. 8° Genre. Leskea Hedw., Brid. (eviter emend.) Capsule symétrique, dressée, ovale-oblongue ou subeylindri- que. Coiffe petite. Péristome moins solide, plus fugace que dans le g. Hypnum : dents lancéolées ou lancéolées-acuminées ; membrane interne toujours distincle, mais n’atteignant pas la mi-hauteur des dents; lanières étroites, souvent imparfaites; cils nuls ou peu développés. Tiges ordinairement déprimées ou procombantes ; le système végétatif varie, d’ailleurs, dans ce genre, d’une manière analogue à ce qui se voit dans le genre Hypnum. (Genres: Leskea, Anomodon, Lescurea, Pylæsia, Homalo- thecium, Orthothecium, Isothecium, etc., de M. Schimper.) Sect. I. Feuilles papilleuses; cellules moyennes carrées, ar- rondies ou hexagones-arrondies. (E. 118—1922.) 1'e Série. Tige primaire stoloniforme, grêle, émettant des branches dressées ou procombantes ; fleurs dioïques. (E. 118—-119.) 118. Leskea attenuata fedw. Stirp. 1, p. 33 ; Stirp. n° 513; Anomodon attenuatus Bryol. eur. t. 475 ; Hypnum attenua- tum Schreb., C. Müll. Tige filiforme, couchée, radicante, émettant des branches re- dressées, d’abord simples, assez robustes, puis procombantes et pennées, ou divisées en plusieurs rameaux ramifiés de la même manière; rameaux procombants, ordinairement atténués, gré- les vers l’extrémité; de la base des branches principales naissent des stolons flexueux, radicants; long. variable (2—6 centim.) ; touffes étendues, très enlacées, bombées, déprimées, d’un beauvert foncé, passant parfois au jaunâtre à la surface, décolorées à l’intérieur, Jaunissant dans l’herbier. Feuilles moyennes des rameaux vi- goureux imbriquées , légèrement homotropes à l’état sec, très étalées , plus ou moins homotropes à l’état humide, largement ovales, un peu décurrentes, souvent infléchies à un bord, con- caves à la base, puis rétrécies, lancéolées, ligulées, brièvement apiculées, entières ou garnies de 2—4 dents au sommet; bords plans et entiers du reste; une nervure assez forte s’arrète au- dessous du sommet ; long. 1 172—9 172 millim., larg. 394—1 172 millim.; cellules basilaires, près de la nervure, allongées, 6—10 118. LESKEA ATTENUATA. 319 fois aussi 1. q. 1., lisses, atténuées, sinuolées; à partir du tiers inférieur et vers les bords, elles sont uniformes, carrées ou ar- rondies, à parois épaisses, opaques, remplies de chlorophylle, surmontées de papilles saillantes. Vers l'extrémité des rameaux, les feuilles sont beaucoup plus petites, étroitement oblongues à la base, puis lancéolées-linéaires, aiguës ou apiculées. Rameau fertile non radicant; 12—15 fol. ; les infimes orbiculaires, ob- tuses, les moyennes ovales-acuminées, nerviées, tres étalées, denticulées surtout vers le sommet; les supérieures oblongues, presque engainantes, acuminées (acumen large, linéaire, très étalé), longuement nerviées; 8—15 archégones; paraphyses plus longues. Vaginule oblongue, médiocre, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, flexueux, légèrement tordu à gau- che; long. 15—925 millim. Capsule dressée, ovale-oblongue, lisse, sans col notable, à peine resserrée sous l’orifice, couleur de brique; long. 2—3 millim., diam. 8/4—1 millim. Pas d’an- neau. Opercule assez petit, conique-acuminé, presque droit. Péristome petit, pàle, fugace : dents lancéolées-subulées, hy- grométriques, à peine lamellifères. Membrane interne assez ‘courte; lanières étroites, linéaires-subulées, allongées, entières; cils courts, solitaires, souvent rudimentaires. Fleurs mâles très nombreuses sur les branches principales, ovales, à la fin blan- ches ; 10—12 fol. ovales-imbriquées, finement acuminées (acu- men droit), énerves ; 10—12 anthéridies brièvement oblongues ; paraphyses grêles, atténuées, plus longues, nombreuses. Cette espèce présente quelques variations. Les branches principales sont plus ou moins robustes, plus ou moins ramifiées; les ra- meaux sont obtus ou atténués eflilés, parfois stoloniformes; les feuilles sont ou distinctement ou à peine homotropes, etc. — Automne. Très rarement fertile. Répardu dans toutes les montagnes des Vosges, à la base des troncs d’arbres, sur les pierres dans les haies, dans les ravins, les lieux très om- bragés ; très abondant dans les hautes vallées, sur le granite, par exem- ple, à Planois, Saulxures, etc.; dans les forêts, sur le calcaire jurassi- que lorrain (Godron); forêt de Saint-Gorgon, près de Rambervillers (B.); M. Schultz ne l'indique pas dans les Basses-Vosges ; nous l'avons cepen- dant trouvé jusque dans le voisinage du Donon ; Lesquereux ne l’indique dans le Jura que sur les blocs de granite à Noiraigues. — Fertile à Basse- sur-le-Rupt (Pierrat), à la cascade de Miraumont (B.), à Thonon (Puget). 119. Leskea longifolia Rob. Spruce, Musc. Pyren. n° 87; Anomodon longifolius Hartm. skand. Bryol. eur. t. 474; Stirp. n° 1231 (ex parte). Tige souvent stoloniforme (long. 6—7 centim.), plus ou moins radiculeuse, émettant des branches allongées, ascendantes ou 320 93° GENRE : LESKEA. procombantes, divisées en 3—4 rameaux rapprochés, fasciculés ou très imparfaitement pennés ; rameaux allongés, très inégaux, les uns peu nombreux, assez robustes, obtus; les autres très grêles, filiformes ; touffes étendues, lâches, d’un beau vert foncé terne à la surface, d’un jaune ferrugineux à l’intérieur. Comme dans l’espèce précédente, il se développe, de la base de la tige, de nombreux stolons filiformes, ou bien les rameaux effilés s’en- racinent. Feuilles moyennes ovales, décurrentes à la base, in- sensiblement rétrécies, lancéolées, allongées, linéaires-aiguës ou acuminées, rapprochées de la tige à l’état sec, très étalées- arquées, en partie homotropes, surtout à l'extrémité des ra- meaux, à l’état humide, ondulées aux bords, sinuolées plutôt que denticulées, munies d’une forte nervure qui se prolonge très avant dans l’acumen ; long. 1 174 millim., larg. 172 millim. Cel- lules presque uniformes, à parois épaisses, opaques, remplies de chlorophylle, petites, carrées ou arrondies, surmontées de papilles saillantes, coniques. Les feuilles des rameaux grêles, beaucoup plus petites, lancéolées-acuminées. Organes de fruc- tification comme dans l’espèce précédente. Feuilles involucrales plus longuement acuminées, munies d’une nervure plus épaisse. Péristome plus grêle; dents plus courtes, denticulées ; membrane interne moins élevée; lanières pâles, linéaires, assez courtes; cils rudimentaires. — Stérile dans nos contrées. R, Rochers du calcaire jurassique escarpés et ombragés, près de Neuf- château : Rochers de l'Enfer (B.); Lesquereux l’indique comme com- mun dans le Jura, au val de Moutiers et au val de Travers. — Haute- Savoie : Reïignier (Puget); Aude: Valmigère (Roumeg.). Dans la Statistique des Vosges, le D' Mougeot signale cette espèce sur le terrain de transition, dans les vallées de la Doller et de la Thür. C’est le Leskea attenuata. C’est encore cette dernière espèce que le D' Mougeot a distri- buée dans les Stirpes, n° 1230, sous le nom d’Anomodon longifolius. Par contre, au moins dans quelques exemplaires, le Leskea longifolia a été distribué avec le Leskea nervosa, sous le n° 4231. Leskea rostrata Hedw. Spec. Musc., Bryol. eur., Anomo- don rostratus Schimp. Syn. Plante plus grêle, émettant des rameaux plus courts, dressés, arqués, moins divisés. Feuilles ovales, relativement plus larges, plus brusquement et finement acuminées, munies d’une nervure qui s’arrête loin du sommet. Opercule terminé par un bec fin, assez long. Un anneau. A la base des troncs d’arbres et sur les rochers calcaires, aux lieux om- bragés ; Pyrénées (R Spruce); Aude : Niort; Fajolle (Roumeg.). 120. LESKEA NERVOSA. 921 2° Série. Tige et rameaux à peu près semblables, déprimés ; pas de stolons bien distincts. (E, 420—121.) 120. Leskea nervosa Myr. Coroll.; Bryol. eur. t. 472; Stirp. n° 1231 (sallem ex parte); Hypnum nervosum C. Müll. Tige couchée, flexueuse, peu radiculeuse, divisée en plusieurs branches qui, à leur tour, émettent des rameaux nombreux, dressés-arqués ou couchés d’un même côté, atténués , simples ou bifurqués ; long. des tiges 6—8 centim., des rameaux 7—8 millim. ; tapis enlacés, déprimés, d’un beau vert clair à la sur- face, se décolorant à l’intérieur. Feuilles imbriquées à l’état sec, plus lâches, étalées-dressées à l’état humide, légèrement homo- tropes vers l'extrémité des rameaux, brièvement décurrentes, largement ovales, rapidement contractées en un acumen linéaire assez long, flexueux, nettement révolutées jusque vers l’acumen, entières, à peine sinuolées vers l’extrémité; nervure atteignant le sommet; long. 1 192 millim., larg. 172 millim. Cellules pres- que uniformes, petites, arrondies, brièvement oblongues près de la nervure au milieu de la feuille, opaques, remplies de chloro- phylle, à parois épaisses, légèrement papilleuses. Le tissu est à peu près le même que dans le Æ. atrovirens. Fol. involucrales, 15—20 ; les externes ovales-acuminées ; les supérieures oblon- gues-allongées, à demi engainantes, finement acuminées, dres- sées , légèrement plissées, entières, nerviées jusqu’à l'extrémité ; 8—20 archégones; paraphyses plus ou moins nombreuses. Vaginule cylindrique, épaisse, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, dressé, légèrement tordu, court (10 millim.). Capsule dressée, cylindrique, d’un jaune obscur passant au brun ; long. 2—2 172 millim., diam. 172—374 millim. Opercule petit, convexe, élevé, surmonté d’un petit bec oblique. Anneau étroit, mince. Dents du péristome étroites, linéaires-lancéolées, d’un jaune pâle, peu lamellifères ; membrane interne courte; lanières subulées plus courtes que les dents, parfois imparfaites; cils rudimentaires ou nuls. Spores vertes, papilleuses. Fleurs mâles sur une plante distincte ; fol. énerves ; anthéridies accompagnées de quelques paraphyses, un peu plus longues. — Pendant l'été, juillet-août. L3 RR. Dans les Hautes-Vosges, au Rotabac (Mougeot), au Hohneck(B.), sur des troncs d’érables. & Rare dans le Jura, Roche-Bulon, Trémal- mont (Lesquereux) »; fertile au Mont-d’Or, sur des troncs d’érables dans une haie avec le H, catenulatum (B.). Cette espèce se retrouve, à ce w’il paraît, dans les Basses-Vosges, au Mont-Tonnerre (Gümbel), — lpes du Dauphiné (Ravaud), Tarn, dans les Cévennes (M.-1r, Jeanb,) 21 [a] 322 9€ GENRE : LESKEA. 121. Leskea polycarpa Ehrh. Crypt. exsice. n° 36; Bryol. eur. t. 470; Stirp. n° 224. Tige couchée, légerement radiculeuse, grêle, flexueuse, irré- gulièrement pennée et en partie bipennée; long.2—4 centim. Rameaux espacés ou rapprochés, comme fasciculés, inégaux, atténués, flexueux ; les uns couchés, étalés ; les autres redressés ou procombants au centre des touffes denses; gazons lâches, interrompus ou très fournis, d’un beau vert foncé à la surface, décolorés à l’intérieur. Feuilles assez rapprochées, lâches, éta- lées, souvent un peu homotropes, concaves, plus rapprochées de la tige et crispées à l’état sec, largement ovales, puis rétré- cies, lancéolées, aiguës, lâchement révolutées de la base vers le milieu, munies d’une nervure épaisse qui s’avance jusque près du sommet, brièvement décurrentes; long. { millim., larg. 172 millim. Cellules uniformes, remplies de chlorophylle, opa- ques, légèrement papilleuses, carrées, arrondies; quelques-unes un peu allongées vers la base. Fleurs femelles : 10—12 fol. ; les externes ovales-acuminées; les supérieures lancéolées-acumi- nées, dressées, plissées, munies d’une nervure qui s’avance au delà du milieu ; archégones 3—4 ; paraphyses courtes et rares. Vaginule oblongue, molle, verte. Pédicelle dressé, pourpre, tordu vers la gauche inférieurement et vers la droite au som- met; long. 10—15 millim. Capsule dressée, régulière ou très légèrement arquée, subcylindrique, terminée à la base par un col défluent assez distinct, d’abord verte, à la fin couleur de brique, légèrement rétrécie sous l’orifice à l’état sec; long. 2—3 milhm., diam. 23 millim. Opercule petit, conique-aigu, élevé, droit ou incliné. Un anneau étroit, pâle. Péristome mou, caduque, blan- châtre; dents hygrométriques, fortement incurvées à l’état sec, linéaires-acuminées, longues, légèrement lamellifères ; membrane interne peu élevée, atteignant à peine le quart des dents ; laniè- res très étroites, linéaires-subulées; cils nuls ou rudimentaires. Spores petites, vertes. Fleurs mâles sur la même plante, très petites, abondantes; 5—6 fol. ovales, subobtuses, lâächement imbriquées ; les externes faiblement nerviées ; 4 —8 anthéridies, petites, brièvement oblongues; paraphyses un peu plus longues, rares. — Juillet-août. Dans les lieux très humides, ombragés, la plante devient par- «fois plus robuste, plus molle dans toutes ses parties, c’est la v. b. paludosa Sch. (Leskea paludosa Hedw.). Presque partout, à la base des troncs d’arbres, en particulier des vieux saules et des peupliers, sur les pierres humides, dans les lieux ombragés de la plaine ; sur les terrains calcaires. Il devient rare dans les montagnes des Hautes-Vosges, au-dessus de 400 à 500 m. 191. LESKEA POLYCARPA. 329 Sect. Il. Feuilles lisses, non papilleuses; cellules moyennes linéaires ou oblongues, allongées. (E. 122—1929.) 4re Série. Feuilles munies d’une neryure épaisse, atteignant ou dé- passant le milieu. (E. 422—125.) 122. Leskea sericea Hedw. Spec. Musc. p. 228; Stirp. n° 225; Hypnum sericeum Linn.; Homalothecium sericeum Bryol. eur. t. 456; Billot, exsicc. cont. n° 3689. Tige couchée, appliquée, radiculeuse, dénudée avec l’âge, immédiatement pennée, ou divisée d’abord en plusieurs bran- ches ascendantes ou procombantes, pennées. Rameaux inégaux, courts et espacés, ou plus grands , rapprochés souvent comme fasciculés, dressés, flexueux, souvent arqués, à peine atténués ; long. des tiges 3—8 centim. Touffes ou coussinets bombés, éten- dus, plus ou moins denses, parfois assez lâches, verts à l’ombre, d’un beau jaune vif au soleil. De la base des tiges se détachent parfois des stolons grêles, päles, assez courts. Feuilles de la tige primaire largement ovales, longuement décurrentes, fine- ment acuminées , entières, énerves, plissées; cellules linéaires, fiexueuses, obtuses, 6—10 fois aussi L q. l.; sur une large bande latérale, lancéolée, très réduite au sommet de la feuille, les cellules sont petites, carrées , arrondies , à la fin briève- ment oblongues, opaques, à parois épaisses. Les feuilles des rameaux dressés different notablement. Elles sont oblongues- lancéolées ou longuement lancéolées, insensiblement rétrécies et finement acuminées, munies d’une nervure qui s’arrète à la base de l’acumen ou vers les 34, et, en outre, de 3—4 plis, planes aux bords, superficiellement denticulées le long du tiers supé- rieur et à la base, ou presque entières; long. 2—2 172 millim., larg. 3p4—1 millim. : des cellules carrées, arrondies, ne se voient qu'aux oreillettes, sur un espace ovale; les autres sont oblongues, atténuées, presque aiguës, 6—8 fois aussi L. q. 1., relativement assez grandes; vers le sommet des feuilles, elles sont linéaires, plus allongées. A l’état sec, les feuilles raméales sont dressées , rapprochées de la tige ; elles s’étalent sous l’ac- tion de l'humidité. Fleurs femelles : 10—15 fol.; les externes ovales, les moyennes et les supérieures dressées-allongées, lan- céolées, longuement et finement acuminées, denticulées, munies d’une nervure mince qui atteint les 374, à peine plissées ; 10—15 archégones ; paraphyses filiformes, nombreuses. Vaginule cylin- drique. Pédicelle pourpre, dressé où flexueux, surchargé de papilles, tordu à gauche; long. 10—20 millim. Capsule dres« 924 9° GENRE : LESKEA. sée, oblongue ou subcylindrique, rapidement contractée à la base, régulière ou tres légèrement arquée; long. 2—3 millim., diam. 1 millim. Opercule conique, élevé, aigu, ou contracté en un petit bec arqué ou droit. Un anneau composé de 3 séries de cellules courtes. Dents du péristome étroites, acuminées, pâles, garnies sur les deux faces de lamelles rapprochées, marginées, denticulées ; membrane interne atteignant le tiers de la hauteur des dents ; lanières ovales-lancéolées, courtes, entières; pas de cils. Spores assez grandes, rousses, tres papilleuses. Plante mâle distincte, beaucoup plus grêle dans toutes ses parties que la plante femelle, formant des touffes spéciales, en sorte qu’on est tenté de croire d’abord à une espèce différente; long. des tiges 20—40 millim. ; long. des feuilles 34—1 millim., larg. 174 millim. Fleurs : 10—12 fol. largement ovales, finement acumi- nées, énerves, imbriquées ; 6—8 anthéridies grosses, épaisses; paraphyses filiformes, longues. — Janvier-février. CC. partout, en plaine et dans les montagnes, sur les troncs d’ar- bres isolés et au bord des bois, sur les rochers, les murs, les ruines, sur tous les terrains; moins commun en fructification. Les variations nombreuses que subit cette espèce ne portent guère que sur la couleur, la taille et la densité des touffes ; elles dépendent immédiatement de l’ex- position et du support. 123. Leskea Philippeana Nob.; Isothecium Philippeanum R. Spruce Musc. Pyren. n° 71; Homalothecium Philip- peanum Bryol. eur. t. 457; Stirp. n° 1412. Tige plus robuste, couchée, dénudée à la base, puis ascen- dante, très peu radiculeuse, émettant de nombreux rameaux, dont le plus grand nombre restent courts (10—12 millim.) et sont dressés, obliques ou un peu arqués, brièvement atténués, tandis que les autres s’allongent et se ramifient de la même ma- nière plusieurs fois (long. 8-10 centim.); touffes étendues, . d'un vert jaunâtre brillant à la surface, d’un brun foncé noirä- tre à l’intérieur. Peu ou pas de stolons. Feuilles moyennes des rameaux allongées , oblongues-lancéolées, insensiblement rétré- cies, acuminées, étroitement décurrentes, munies d’une nervure qui disparaît à la base .de l’acumen, et de 2—4 plis profonds, légèrement révolutées et denticulées à la base, à peine sinuolées dans la partie supérieure, dressées, appliquées, peu hygromé- triques ; long. 2 172 millim., larg. 874 millim. Vers les angles de la base, quelques celiules carrées, arrondies, plus colorées, les autres étroitement linéaires-flexueuses, atténuées, à parois très épaisses, 8—10 fois aussi 1. q. 1. Fleurs femelles : fol. 15—20; les supérieures ovales-lancéolées, brusquement termi- nées par un acumen piliforme-allongé, forlement dentées, hd Ent es. 193. LESKEA PHILIPPEANA, 225 presque incisées à la base de cet acumen, plissées (plis 6—8, profonds), dressées; 10—12 archégones; paraphyses filiformes, nombreuses. Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle rougeûtre, légèrement papilleux ; long. 12—15 millim. Capsule dressée, ovale-oblongue, d’un brun jaunâtre , plus fon- cée à la base, resserrée à l’orifice; long. 2 172 millim., diam. 1 174 millim. Opercule conique, terminé par un bec fin, droit ou arqué, rougeâtre. Un anneau large. Dents du péristome étroites, linéaires, peu lamellifères; membrane interne pâle, atteignant le tiers de la hauteur des dents ; lanières linéaires très étroites, plus courtes que les dents, plus ou moins ouvertes sur la carène, souvent imparfaites ; cils nuls ou rudimentaires. Spores petites, arrondies, pâles. Plante mâle distincte. — Mai-juin. Sur la terre et les rochers, dans les forêts de sapins des montagnes élevées, sur le calcaire. Assez répandu dans le Haut-Jura (Lesquereux, J. Müller, B.), nul dans les Vosges. — Alpes de la Savoie (Paris, Puget), du Dauphiné (Ravaud, Borel), Pyrénées (Jeanbernat). 124. Leskea mutabilis N. Boul.; Hypnum mutabile Brid. Muscol. rec. (1801); Lescuræa striata Sch. Bryol. eur. t. 459; Husnot, Musc. Gall. n° 145; Pterogonium striatum Schwægr. Suppl. 1, p. 108 (1811); Stirp. n° 313. Tige couchée, radiculeuse, divisée en 2—5 branches assez régulièrement pennées ou même en partie bipennées. Rameaux grèles, atténués, assez courts (5—10 millim.), étalés-dressés; gazons denses, étendus, d’un vert olivâtre ou jaunâtre à la sur- face; long. des tiges 2--6 centim. Feuilles imbriquées à l’état sec, dressées-étalées par l'humidité, étroitement oblongues, acuminées, légèrement plissées, entières, révolutées aux bords jusqu’à l’acumen, munies d’une nervure qui se dilate et dispa- raîit à la base de l’acumen ; long. 1 192 millim., larg. 192—374 m.; cellules basilaires, sur une bande marginale, carrées, les mé- dianes subrectangulaires-allongées, les supérieures hexagones- aiguës, 4—5 fois aussi 1. q. L., ou linéaires-allongées. Il existe aussi de peliles feuilles accessoires linéaires ou lancéolées, nom- breuses. Involucre allongé; fol. dressées, imbriquées; les inti- mes oblongues-acuminées; 10—15 archégones; paraphyses courtes, peu nombreuses. Vaginule allongée. Pédicelle lisse, dressé, pourpre, légèrement tordu vers la droite ; long. 6—10 millim. Capsule ovale-oblongue ou subeylindrique, lisse, légè- rement resserrée à l’orifice, à la fin brune ; long. 2—2 172 mill., diam. 34 millim. Opercule conique-aiqu, grand. Un anneau très étroit. Péristome petit et pâle; dents linéaires subulées, peu lamellifères, dressées à l’état sec, parfois trouées sur la ligne 926 9° GENRE : LESKEA. dorsale ; membrane interne peu élevée; lanières linéaires, n’at- teignant que le milieu des dents ; pas de cils. Plante mâle dis- tincte ; fleurs très abondantes ; 15 fol. ovales, brièvement acu- minées ; les externes nerviées, les intimes énerves, plissées ; 4—6 anthéridies; paraphyses rares ou nulles. — Mars-mai. C. dans les Vosges et le Jura, à la limite supérieure des forêts, sur le tronc des petits hêtres buissonnants. Hohneck (Mougeot), Gemmainfaing (Pierrat), Rotabac, Ballons, Gazon-Martin (B.), Creux-du-Vent, Roche- Bulon, Chasseron, etc. (Lesquereux), Suchet, Mont-d’Or, Dôle, Reculet (B.). — Existe dans toutes les hautes montagnes de France, signalé à une altitude inférieure dans les Ardennes. 195. Leskea myura N. Boul.; Hypnum myurum Poll. Flor. Pal. ; Isothecium myurum Brid.; Billot, exsice. cont. n° 3696 ; Hypnum curvatum Sw. ; Stirp. n° 331. Tige couchée, stoloniforme, radicante, garnie de feuilles espacées, squamiformes, se dénudant à la fin (long. 3—8 centim.), émettant des branches dendroïdes, dressées, d’abord simples, puis divisées en branches secondaires courtes, elles- mêmes plus ou moins ramifiées. Rameaux souvent fasciculés, rapprochés, inégaux, généralement courbés homotropes, jula- cés, aigus ; touffes peu compactes, souvent étendues, raides, d’un vert terne, plus rarement päles jaunâtres. Feuilles moyen- nes des rameaux fermes, largement ovales-oblongues, aiguës ou brièvement apiculées, munies à la base de petites oreillelles, arrondies, convexes, non décurrentes, légèrement révolutées à la base, planes ou légerement incurvées, superficiellement den- ticulées vers le sommet, très concaves, courbées en cuiller, im- briquées ; une nervure simple ou bi-trifurquée s’avance du mi- lieu vers les 374; long. 2 millim., larg. 1 milim. Cellules des oreillettes petites, carrées, arrondies ou brièvement oblongues ; les autres linéaires, obtuses, à parois épaisses, les moyennes 10—15 fois aussi 1. q. 1., les supérieures courtes. Fol. de l’in- volucre, 10—15, dressées-imbriquées, les externes ovales-ob- tuses, les moyennes et les supérieures acuminées (acumen un peu étalé), oblongues; les intimes engainantes, presque toutes assez longuement nerviées;, 6—10 archégones; paraphyses grêles, nombreuses. Vaginule cylindrique, pâle, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, dressée-flexueux, lisse; long. 8—-20 millim. Capsule dressée, oblongue, subcylindrique, lisse; long. 1 172—2 millim., diam. 894 millim. Opercule con- vexe-conique, brièvement acuminé (acumen droit ou oblique). Un anneau mince, composé de cellules courtes. Péristome petit, conique, pâle; dents étroites, finement acuminées, très : lamellifères, sinuolées ; membrane interne courte ; lanières fine- 195. LESKEA MYURA. 397 ment acuminées , percées d'ouvertures étroites sur le tiers infé- rieur de la carène; 4 cil noduleux court, souvent divisé à la base. Spores vertes, petites. Fleurs mâles sur une plante dis- tincte. — Février-mai. Cette espèce varie notablement pour la taille et le mode de ramification. Parfois la tige primaire appauvrie n’émet plus que des rameaux simples et isolés, dressés, courts ; dans les formes plus riches, les rameaux sont obtus, ou, au moins quelques-uns, atténués, s’enracinent au contact du sol. Les feuilles sont plus ou moins étroitement imbriquées, plus ou moins longuement acuminées et denticulées au sommet, de dimensions très varia- bles, munies d’une nervure simple, ou bifurquée près de la base, ou seulement au delà du milieu de la feuille. Nous ne signalerons à part que : b. robustum Schimp. — Variété caractérisée par ses bran- ches dressées ou ascendantes, très ramifiées. Rameaux subobtus, épais, renflés. Touffes plus robustes, souvent jaunâtres, tache- tées de brun ferrugineux ou rougeâtre. La var. elongatum Schimp. n’est que la même plante, dont la tige émet des rameaux simples, espacés, ou des branches peu divisées. Partout, sur les troncs d’arbres et plus rarement sur les rochers dans les forêts ; sur tous les terrains et à toutes les altitudes. Les var. robustes dans les forêts élevées sombres des Hautes-Vosges. 2° Série. Feuilles énerves, ou seulement des traces de nervures minces et courtes, (E. 126—129.) 126. Leskea rufescens Schwægr. Suppl. I, p. 11, p. 178, t. LXXXVI; Stirp. n° 514; Hypnum rufescens Dicks.; Orthothecium rufescens Bryol. eur. t. 460. Tige fragile, d’abord couchée, à la fin dénudée, puis diver- sement ascendante, divisée en plusieurs branches également redressées, garnies vers l'extrémité de rameaux peu nombreux, inégaux, distants ou rapprochés, dressés, grèles ou plus robus- tes; long. 4—6 centim; touffes très làäches et déprimées, peu étendues, d’un vert pâle, passant au roux; sur les points en contact avec le sol, la tige se garnit d’un feutre radiculaire brun- violacé. Pas de stolons. Feuilles scarieuses étalées-dressées, oblongues-lancéolées, terminées par un acumen long, filiforme, plissées (6—8 plis), entières ou très légèrement sinuolées, étroi- tement révolutées aux bords; 1—2 nervures très minces qui 9328 93° GENRE : LESKEA. n’atteigneut pas le mieu; cellules uniformes, linéaires, très étroites, flexueuses, à parois épaisses, 15—920 fois aussi 1. q. 1.; cellules basilaires plus courtes, mais peu distinctes. Fleurs fe- melles : 8—10 fol. ovales-oblongues, dressées-concaves, plis- sées, finement acuminées (acumen flexueux) ; 10—19 archégo- nes; paraphyses filiformes. Pédicelle long de 20—95 millim., pourpre, grêle, se tordant à gauche inférieurement, et à droite au sommet. Capsule dressée ou un peu oblique, très légèrement arquée; long. 2 192 millim., diam. 172 millim. Opercule petit, brièvement acuminé. Un anneau étroit. Dents du péristome étroites, linéaires-acuminées, sans lamelles; membrane interne très courte; lanières linéaires-subulées, aussi longues ou même plus longues que les dents ; 1—2 cils très courts, ou rudimen- taires. Fleurs mâles sur une plante distincte. — Eté. Au pied des arbres et dans les fissures des rochers frais et ombragés. — Assez répandu dans tout le Haut-Jura, au-dessus d’une altitude de 500— 600 m., mais très rarement fertile. — Alpes de la Savoie (Puget, Paris), du Dauphiné (Ravaud), Pyrénées (Jeanbernat) Espèce calcicole. Leskea chrysea Hartm. Skand. Fl.; Orthothecium chry- seum Br. Sch. Bryol. eur. t. 461; Hypnum chryseon Schwægr. Espèce très voisine de la précédente. Tige ascendante, peu divisée. Touffes d’un beau vert doré. Feuilles dressées, ovales- lancéolées, aiguës ou brièvement apiculées, plissées. Capsule oblongue, oblique ; membrane interne du péristome élevée; la- nières et cils développés ; opercule conique, obtus. Rochers des Hautes-Alpes; montée du Mont-Cenis (Bescher. R. D.); Pyrénées, Val d'Esquierry et Port de Vénasque (Jeanb.). — Le dévelop- pement du péristome interne et l’irrégularité, bien que légère, de la capsule, permettraient de ranger avec raison cette espèce dans le genre Hypnum. 197. Leskea intricata Hartm. Skand. Fl.; Leskea subrufa Wils.; Orthothecium intricatum Bryol. eur. t. 462. Tige tres grêle, se partageant en plusieurs branches garnies de quelques rameaux courts, sans ordre, souvent arqués ; long. 2—1 centim.; touffes déprimées plus ou moins développées, d’un vert olivätre ou jaunâtre. Feuilles peu denses, lancéolées, finement acuminées, subulées, rétrécies insensiblement dès la base, légèrement concaves, entières, sans nervure ni plis, légèrement courbées homotropes ; long. 1—1 172 millim., larg. 193 millim.; cellules uniformes, linéaires, flexueuses, à parois 197. LESKEA INTRICATA. 329 épaisses ; les moyennes très allongées, 15—30 fois aussi L. q. 1. Fol. de l’involucre oblongues, acuminées-subulées, sans plis, dressées. Pédicelle pourpre, dressé; long. environ 10 millim. Capsule dressée, oblongue, non rétrécie à l’orifice, lisse ; long. 1—1 179 millim., diam. 273 millim. Opercule convexe-conique. Un anneau étroit. Membrane interne du péristome très peu éle- vée; lanières .allongées, étroites; pas de cils. — Eté. Très rarement fertile. Fissures des rochers humides, élevés; Haut-Jura (Schimper), vallon de Flumen, sommet du Suchet (B.); Hautes-Vosges, sur le granite, au Spitz- kopf du Hohneck (Schimper). — Indiqué dans les Ardennes, à Revin (Bescherelle); Alpes du Dauphiné où il est fertile, dans les gorges d'En- gins (Ravaud); Alpes de la Savoie (Puget). — Nos échantillons recueillis au sommet du Suchet appartiennent à la var. sericea, caractérisée par ses branches simples, ses feuilles plus courtes, dressées-imbriquées , a peine homotropes. 128. Leskea polyantha Hedw. Stirp. Crypt. IV, p. 5; Stirp. vog. n° 39 ; Pylæsia polyantha Bryol. eur. t. 455. Tige très grèle, divisée en plusieurs branches, régulièrement pennées ; rameaux simples et courts, ascendants ou arqués pro- combants ; tapis très serrés, d’un vert terne, légèrement jau- pâtre ; long. 4—5 centim. Feuilles caulinaires ovales-acuminées, formées de cellules rhombées-aiguës, 3—6 fois aussi 1. q. 1. Feuilles moyennes des rameaux étroitement ovales-lancéolées, finement acuminées, entières, à peine sinuolées à la base de l’acumen, munies de deux nervures inégales, minces et courtes, dressées-imbriquées à l’état sec, plus étalées, concaves à l’état humide, à peine plissées; long. 1 192 millim., larg. 172 millim.; cellules basilaires, sur un espace ovale remontant le long des bords, carrées, jaunâtres, plus grandes, les autres linéaires- rhombées, 8—10, jusqu’à 15 fois aussi L. q. 1. Fol. de l’invo- lucre énerves; les externes ovales-acuminées, les supérieures dressées, légèrement plissées, denticulées au sommet, lancéo- lées, puis terminées brusquement par un acumen médiocre; 4—5 archégones; paraphyses nombreuses. Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, grêle, légè- rement tordu à la base vers la gauche, et au sommet, vers la droite, lisse; long. 10—%20 millim. Capsule dressée, symétrique ou à peine arquée, oblongue, subcylindrique ; long. 2 millim., diam. 374—1 millim. Opercule petit, convexe-conique, aigu ou apiculé. Dents du péristome lancéolées-acuminées, assez forte- ment lamellifères, marginées, denticulées, pâles; membrane interne atteignant à peine le tiers des dents ; lanières plus lon- ques que les dents, linéaires, longuement et étroitement ouver- 390 9° GENRE : LESKEA. tes sur la carène; { cil rudimentaire. Spores jaunâtres. Fleurs mâles sur la même plante, nombreuses: fol. largement ovales- acuminées (acumen dressé), concaves, énerves ; 5—10 anthéri- dies ovales-oblongues, longuement pédiculées; paraphyses fili- formes, un peu plus longues. — Août-octobre. Plante tres fertile. C. sur les troncs d’arbres isolés, dans les vergers et les prairies, le long des rivières, surtout sur les troncs de saules et de peupliers, dans la ré- gion des plaines, Extrêmement commun dans la plaine d’Alsace, plus disséminé en Lorraine, devient rare dans les vallées des Vosges, également commun dans le Jura inférieur. 129. Leskea subtilis Hedw. Stirp. er. IV, p. 29; Stirp. n° 1028; Hypnum subtile Hoffm.; Amblysteqium subtile Bryol. eur. t. 561. Tige filiforme tres grêle, radiculeuse, émettant des rameaux nombreux, dressés ou un peu arqués, ténus; tapis fournis, d’un beau vert tendre ou jaunâtre; long. des rameaux 3—5 millim. Feuilles caulinaires étroites, ovales-lancéolées, acuminées, en- tières ou à peine sinuolées, énerves, peu denses, étalées-dres- sées; long. 192 millim.; cellules basilaires carrées, sur une bande remontant vers les bords ; les autres linéaires-obtuses, imparfaitement rhombées, 8—4 fois aussi 1. q. L. Les feuilles des rameaux sont étroites, lancéolées-linéaires, dressées, appli- quées , légèrement homotropes à l’état sec, étalées par l’humi- dité. Fleurs femelles : 10—12 fol. ovales-oblongues, allongées, longuement acuminées, entières, dressées; les supérieures plis- sées ; archégones, 6 —8; paraphyses plus longues, assez nom- breuses. Vaginule courte, oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pâle au sommet, grêle, flexueux ; long. 10 mill. Capsule 'oblongue, subcylindrique, atténuée à la base, fortement resserrée sous l’orifice, d’un vert jaunûtre, dressée, symétrique; long. 1 172 millim., diam. 173—1792 millim. Opercule grand, conique, obliquement apiculé, pâle. Péristome d’un jaune clair : dents étroites, acuminées, marginées, denticulées, fortement lamellifères, hygrométriques; membrane interne n’atteignant pas la mi-hauteur des dents; lanières aiguës, entières ou per- cées d'ouvertures étroites sur la carène; cils nuls ou rudimen- taires. Fleurs mâles sur la même plante; fol. ovales, énerves, les intimes obtuses, les moyennes acuminées; 5—6 anthéridies renflées, très courtes; paraphyses rares ou nulles. — Août. Disséminé dans les Vosges, depuis la plaine jusqu’à la région alpestre- Forêt de la Hardt, près Mulhouse (Mühlenbeck) ; Coinches, près Saint- Dié; Sapois, près Vagney; Hohneck (B.). — Assez commun dans le 199. LESKEA SUBTILIS. 891 Haut-Jura (Lesquereux). Cette espèce croît sur les écorces à la base des troncs d’arbres feuillus, hêtres, érables, charmes, etc. — Savoie (Paris, Puget); Cévennes, Montagne-Noire ; environs de Paris, etc. Leskea Sprucei Bruch, M'; Amblystegium Sprucei Bryol. europ. Dioïque. Tige très grèle, divisée sans ordre. Rameaux ascendants. Feuilles espacées, dressées-étalées, ovales et oblon- gues-lancéolées, entières, énerves. Fol. de l’involucre fortement dentées. Capsule très petite, dressée ou à peine inclinée, ovale, à la fin obovée par la dilatation de l’orifice. Opercule apiculé. Dents du péristome étroites ; membrane interne peu élevée; pas de cils. Fleurs mäles sans paraphyses. Hab. Rochers ombragés et humides, — Indiqué à la montée du Mont- Cenis (B. R. D.); en Angleterre, dans les Alpes de la Norwége, dans le Harz, la Franconie, les Alpes de la Suisse et de la Corinthie: Leskea latebricola Wis. Bryol. brit. p. 329; Plagiothecium late- bricola Bryol. eur. — Espèce aussi très délicate, divique. Tige ascen- dante, radiculeuse, divisée sans ordre; feuilles lâches, aplanies, dres- sées, lancéolées-acuminées, entières, lisses, à peu près énerves. Tissu lâche. Fol. intimes de l’involucre engaînantes, sans plis, entières. Vaginule nue, Capsule dressée, obovée, dilatée à l’orifice Opercule élevé: Dents du péristome libres à la base, allongées. Membrane interne peu élevée; lanières linéaires-subulées; cils rudimentaires — De préfé- rence sur les vieilles souches du Polystichum Filix-Mas et sur les troncs pourrissants dans Les marais. — Westphalie, Thuringe, Angleterre. 4 Genre: Homalia Br. et Schimp. Bryol. eur. Capsule dressée, oblongue, symétrique. Opercule surmonté d’un bec oblique. Un anneau. Dents du péristome lancéolées- linéaires, peu lamellifères. Membrane interne atteignant le tiers des dents; lanières linéaires, allongées; cils nuls ou rudimen- taires. Genre caractérisé surtout par ses feuilles aplanies-disti- ques, cultriformes ou lingulées, lisses. Par son système végé- tatif, il se rapproche des Neckera; le développement du péristome le ramène vers les Leskea et presque vers les Hypnum. 130. Homalia trichomanoides Bruch et Schimp. Bryol. eur. t. 446; Hypnum trichomanoides Schreb.; Leskea tri- chomanoides Hedw.; Stirp. n° 139. Tige stoloniforme, radiculeuse, garnie de petites feuilles es- pacées, disposées également en tous sens, émettant des branches 382 4° GENRE : HOMALIA, dressées-arquées ou procombantes, garnies, dans un même plan, de 2—4 rameaux étalés; les extrémités en contact avec le sol s’enracinent et sont le point de départ des innovations ; long. 2—4 centim.; touffes déprimées, enlacées , souvent compactes, d’un vert clair ou foncé. Feuilles largement oblongues-ellipti- ques, convexes-cultriformes par le bord supérieur, un peu re- pliées en dessous par l’inflexion du bord inférieur, brièvement apiculées, très finement denticulées sur tout le contour (dents plus grandes et plus rapprochées vers le sommet), munies d’une nervure mince qui disparaît aux 23 de la feuille; long. 2 mill., larg. 1 millim.; cellules moyennes linéaires, flexueuses, atténuées, .8—10 fois aussi L. q. L.; vers les bords et au sommet, elles sont plus courtes, rhomboïdales. Fol. de l’involucre, 6—8 ; les externes ovales-aigués, les intimes oblongues, engaînantes, acu- minées (acumen étalé), énerves; 5—6 archégones; quelques paraphyses allongées. Vaginule cylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédicelle rouge, à la fin tordu à droite; long. 15 m. Capsule oblongue-subcylindrique, molle, à la fin légèrement res- serrée sous l’orifice; long. 1 874—2 millim., diam. 84 millim. Opercule convexe-élevé, terminé par un bec fin, oblique. Un anneau étroit. Lanières du. péristome interne linéaires, plus longues que les dents, peu ou nullement ouvertes sur la carène; cils nuls ou rudimentaires. Fleurs mâles sur la même plante; fol. ovales-acuminées, concaves, imbriquées, énerves; environ 15 anthéridies oblongues; paraphyses plus longues. — Oct.- novembre. Au: pied des arbres, sur les pierres, dans les haies, les bois escar- pés, les chemins creux et frais, près des ruisseaux encaissés et om- bragés. Répandu à peu près partout dans la région de la plaine et des montagnes inférieures, sur tous les terrains. Lesquereux l’indique comme assez rare dans le Jura (?). Il est commun sur le calcaire jurassique de la Lorraine (Godron) et aussi dans les Basses-Vosges. 5e Genre: Climacium Web. et M. Capsule symétrique, oblongue, dressée, solide. Pas d’anneau. Coiffe descendant jusqu’à la base de la capsule. Péristome solide très développé, coloré ; dents lancéolées-linéaires, acuminées, à lamelles internes médiocres, mais très rapprochées, fortement incurvées par la sécheresse; membrane basilaire distincte, mais très peu élevée ne dépassant pas le 174 de la hauteur des dents; lanières lancéolées-linéaires, solides, aussi longues queles dents, percées dans toute leur longueur de grandes ouvertures, qui finissent par devenir confluentes. Plantes remarquables, stolo- niformes, émettant des branches dressées, longuement simples, dendroïdes. Feuilles disposées en tous sens autour de l'axe, non aplanies. 131. CLIMACIUM DENDROIDES. 3989 131. Climacium dendroides Web. et M.; Bryol.eur.t. 437; Stirp., n° 138; Schultz, Flor. Gall, et Germ. exsicc. n° 978; Leskea dendroides Hedw. Spec. Muse. Tige souterraine, stoloniforme, garnie d’un feutre radiculaire brun, très épais; après un trajet plus ou moins long, elle sort de terre sous la forme d’une pousse vigoureuse, simple, dres- sée, couverte de feuilles imbriquées; arrivée à une hauteur de 2—3 centim., l’innovation se divise en un plus ou moins grand nombre de rameaux fasciculés, longs, atténués ou obtus, droits ou flexueux, dressés, étalés, ou plus ou moins arqués, l’ensem- ble offrant un aspect dendroïde très remarquable, d’un vert plus ou moins foncé, ou jaunâtre brillant. Les stolons naissent soit de l’extrémité enracinée d’un rameau mis en contact avec le sol, soit de la base d’une ancienne tige dressée, soit sur un autre stolon. Feuilles de la tige dressées, d’un vert päle, très grandes, largement ovales-oblongues, presque complétement amplexicau- les, exactement imbriquées, légèrement plissées, munies de larges oreillettes à la base, entières et infléchies aux bords, cochléariformes au sommet, qui est arrondi et terminé brusque- ment par un apicule fin, munies d’une nervure qui disparaît un peu au-dessous du sommet. Tissu ferme ; cellules linéaires, flexueuses, atténuées, 10—15 fois aussi L. q. 1. ; celles des oreil- lettes hexagones-arrondies, d’un brun ferrugineux. Feuilles moyennes des rameaux lancéolées-oblongues, concaves, dressées, légerement étalées par l’humidité, rapprochées, plissées (4—5 plis irréguliers), munies d'une nervure assez faible qui s’a- vance jusqu’au sommet ou très près, en partie infléchies aux bords vers le milieu, finement denticulées à la base, simplement sinuolées plus haut jusqu’au quart supérieur, qui est garni sur tout le contour de tres fortes dents aiguës ; sommet obtus, légè- rement tordu; long. 3 millim., larg. 374—1 millim.; cellules basilaires hexagones, un peu plus grandes, peu nombreuses ; les autres linéaires-hexagones, -atténuées, aiguës, 6—8 fois aussi 1. q. L.; les feuilles supérieures des rameaux sont étroites, lan- céolées-aiguës. Fleurs femelles naissant en grand nombre sur la tige au-dessus du point de ramification; involucre très allongé ; fol. nombreuses (18—25), imbriquées, dressées, étalées; les moyennes oblongues, acuminées ; les supérieures engainantes, acuminées, entières, munies ordinairement sur le dos d’une bande verte et d’une nervure mince, variable, courte ou dépas- sant le milieu. 15—20 archégones ; paraphyses peu nombreuses. Vaginule allongée. Pédicelle d’un pourpre obscur, fortement tordu à gauche, dressé, flexueux, de longueur variable (15—40 millim. Ne Capsule oblongue, subeylindrique , à parois fermes, 994 6° GENRE : CYLINDROTHECIUM. d’un brun obscur; long. 2 192—3 millim., diam. 1 millim. Opercule conique, élevé, surmonté d’un bec médiocre, droit ou oblique, retenu en l’air longtemps après qu’il s’est détaché de la capsule, par son adhérence au sommet de la columelle, qui est épaisse et élevée. Péristome conique, élevé ; dents d’un brun pourpre; lanières internes orangées; cils nuls ou tout à fait rudimentaires. Spores vertes, assez grosses. Plante mäle dis- tincte, rare, plus courte, trapue. Fleurs mâles capituliformes; fol. nombreuses, les externes orbiculaires, concaves, obtuses; les moyennes largement ovales, brièvement acuminées ; les in- times oblongues-acuminées, dressées, presque toutes faiblement nerviées ; 20—30 anthéridies grosses, oblongues; paraphyses brunes, un peu plus longues, obtuses. — Janvier-février-mars. Rarement fertile. CC. partout, depuis la plaine jusqu’au sommet des montagnes, dans les prés humides et négligés, au pied des murs; dans le Haut-Jura, on le trouve fréquemment dans les tourbières. Observation. Indépendamment du feutre radiculaire, on trouve sur les jeunes pousses, entre les feuilles, une multitude de filaments articulés qui ressemblent à des paraphyses. % Tribu : Neckérées. Capsule longuement pédicellée ou subsessile, symétrique, dressée ou inclinée par la courbure du pédicelle. Péristome peu développé, en général pâle et mou, souvent fugace ; dents gé- niculées-incurvées à l’état sec. Membrane basilaire nulle ou ru- dimentaire; 16 cils ou lanières étroites composent tout le péris- tome interne; il fait même entièrement défaut dans le genre Leucodon. Système végétatif très variable. 6° Genre : Cylindrothecium Sch. Br. Bryol. eur. (ampliatum). Péristome : membrane basilaire tout à fait nulle; lanières allongées, atteignant la hauteur des dents externes. Coïiffe grande, descendant souvent jusqu’à la base de la capsule. Pé- dicelle allongé, droit. Feuilles lisses (sans rides, ni papilles), énerves. Plantes des lieux secs ou simplement frais. 132, Cylindrothecium cladorrhizans Schimp. Syn. p. 514; Billot, exsice. n° 3494; Cylindroth. Schleicheri Bryol. eur. t. 464; Neckera cladorrhizans Hedw. Spec. Musc. p.207; Stirp. n° 1056. Tige couchée, peu radicante, dénudée à la fin, irrégulière« 132. CYLINDROTHECIUM CLADORRHIZANS. 399 ment pennée; rameaux disposés dans un même plan, inégaux, les plus robustes divisés, à leur tour, de la même manière, brièvement atténués, aigus; long. de la tige 6—8 centim.; touffes déprimées, denses, d’un beau vert clair ou jaunâtre. Feuilles rapprochées, aplanies (de manière à faire paraitre les tiges et les rameaux comprimés), mollement imbriquées, con- caves, oblongues-elliptiques, auriculées, non décurrentes, brus- quement apiculées (apicule aigu, souvent réfracté), planes ou légèrement incurvées, entières, légèrement denticulées au som- met; à peine quelques traces de nervare; long. 2 172 millim., larg. 1 millim.; cellules des oreillettes sur un espace ovale-di- laté, grandes, carrées, vertes; les autres linéaires-aiguës, très allongées, 15—30 fois aussi 1. q. 1. Fleurs femelles : fol. 6—8; les 3—4 intimes allongées, engainantes, acuminées, légèrement denticulées au sommet, laissant voir des traces de 2 nervures minces ; archégones 6—8 ; paraphyses allongées. Vaginule sub- cylindrique, allongée, garnie des débris de la fleur. Pédicelle dressé-flexueux, pourpre, tordu à gauche au sommet; long. 15 millim. Capsule subcylindrique, lisse, couleur de brique ; long. 2—3 millim., diam. 23 millim. Opercule conique, élevé, ob- tus. Un anneau assez élevé. Dents du péristome pourpres, courtes, linéaires, tout à fait libres à la base, plus ou moins per- cées sur la ligne médiane; lanières linéaires, carénées, aussi longues que les dents, plus étroites, entières sur la carène. Spo- res pâles. Coiffe pâle, descendant jusqu’à la base de la capsule. Fructification très riche. Fleurs mâles sur la même plante, très abondantes, ovales-subglobuleuses ; 8—15 fol. ovales-suborbi- culaires , brièvement acuminées, très concaves-imbriquées, énerves ; 15—25 anthéridies grandes, oblongues; paraphyses filiformes, plus longues. — Pendant l'hiver. | RR, Sur les pierres, les murs, dans les lieux ombragés, surtout dans les ruines des vieux châteaux : au Hohlandsberg (Blind), près de Colmar; au val de Moutiers, sur les rochers : bois de Raisse, près de Fleurier (Lesquereux), dans le Jura. — Var: Le Luc (Hanry), Aude (Roumeguère), à l’est du lac de Genève (Schimper), Forêt-Noire. 133. Cyliadrothecium concinnum Schimp. Syn. p. 515; Cyt. Montagnei Bryol. eur. t. 465; Stirp. n° 1229; Hyp- num concinnum De Not. Mantiss. n° 18; H. orthocarpon La Pyl. in Brid. Bryol. univ.; H. paradozum Mont. in Lesquer. Catal.; H. insidiosum Mont. Syll. Développement végétatif comme dans le Æypnum Schreberi. Les différences sont très faibles. La tige ici est pâle et non rouge; en général moins allongée, moins longuement dénudée à la base ; la forme, la disposition et le tissu des feuilles sont les mêmes; 9396 6° GENRE : CYLINDROTHECIUM. ici les feuilles sont un peu moins larges relativement, elles sont à peine ou nullement plissées ; les cellules des oreillettes sont ici plus petites, carrées, arrondies, vertes et non orangées; du reste, le bord de la feuille est révoluté de la même manière le long des oreillettes ; les traces de nervures sont les mêmes; les feuilles à l’extrémité des rameaux sont plus fortement in- volutées, de manière à former une pointe presque aiguë; elles sont moins lèches que dans le H. Schreberi. Les différences es- sentielles se trouvent dans les organes de fructification. « Fol. de l’involucre nombreuses ; les externes ovales-imbriquées, rétrécies, largement acuminées et étalées; les supérieures engainantes, allongées, finement acuminées, dressées. Vaginule chargée des débris de la fleur; paraphyses médiocres, nombreuses. Pédi- celle dressé. Capsule cylindrique, légèrement oblongue, al- longée, dressée. Opercule convexe-conique, obtus. Coïiffe allon- gée, descendant jusqu’à la base de la capsule. Un anneau étroit. Dents du péristome linéaires, libres jusqu’à la base, percées d'ouvertures étroites le long de la ligne médiane, striées transversalement dans la moitié inférieure , lisses plus haut; lanières internes ouvertes sur presque toute la carène. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. ovales obtusément acumi- nées, énerves; anthéridies grandes, renflées, accompagnées de paraphyses un peu plus longues, épaissies, obtuses. » — Au- tomne. Capsules très rares. — D’après les dessins du Bryol. europæa. « Sur la terre et les pierres dans les lieux arides du Jura et de l'Alsace (Stirp. voges. n° 1229). > « Commun sur les rochers calcaires du Jura, toujours stérile (Lesquereux) »; fertile cependant sur un vieux mur près des sources de la Reuse, non loin de Neufchätel (Schim- per); prairies sur le muschelkalk à Sarrebrück (Winter); collines calcaires à Fénétrange, à Saint-Gorgon, près de Rambervillers, et sans doute ailleurs, confondu avec les Hypnum Schreberi et purum (B.). — Alpes du Dauphiné (Ravaud), Pyrénées (Jeanbernat), Aude (Rou- meguère), Saint-Germain, près de Paris, fertile (La Pylaie). _134 Cylindrothecium repens N. Boul.; Pterygynandrum repens Brid. Mantiss. Musc.; Pterogonium repens Schwægr.; Stirp. n° 816; Platygyrium repens Bryol. eur. t. 458. Tige médiocre, couchée, radiculeuse, divisée en plusieurs branches pennées; rameaux ascendants ou arqués, incurvés , courts, rapprochés; long. 2—3 centim. ; gazons peu étendus, d’un vert jaunâtre brillant. Feuilles moyennes rapprochées , dressées-imbriquées, un peu plus lâches à l’état humide, lan- céolées-oblonques, finement acuminées, concaves, légèrement incurvées aux bords, entières, très légèrement sinuolées vers le 8 134. CYLINDROTHECIUM REPENS. 891 sommet; nervure nulle, ou des traces très faibles de deux ner- vures, à la base ; long. { 174 millim., larg. 172 millim.; cellules fermes, linéaires-aiguées, très étroites, 8—10 fois aussi 1. q.L.; les basilaires sur un espace triangulaire-oblong, plus grandes, carrées, orangées. Fleurs femelles : 2030 fol. ; les externes étalées; les 5—6 intimes dressées, à demi engaînantes, plissées, munies de deux faibles nervures à la base, denticulées vers le sommet, acuminées ; quelques archégones (4—6); paraphyses filiformes, courtes. Vaginule cylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé, à la fin tordu vers la gauche, rou- geâtre; long. 8—15 millim. Capsule dressée, ovale-oblongue ou subcylindrique ; long. 1-172 millim., diam. 273 millim. Oper- cule conique, élevé, souvent terminé par un bec droit, fin. Un anneau formé de trois séries de cellules. Péristome petit, pâle; dents linéaires-acuminées, libres jusqu’à la base, un peu mar- ginées, peu lamellifères, entières sur le dos; membrane interne presque nulle; lanières linéaires-subulées, carénées, orangées, atteignant la mi-hauteur des dents, ou s’élevant presque à la mème hauteur. Spores médiocres, très finement papilleuses. La coiffe descend jusqu'aux 874 de la capsule. Plante mâle dis- tincte. Fleurs petites, gemmiformes ; 10—15 fol. largement ovales-oblongues, acuminées, imbriquées, énerves, entières; 5—10 anthéridies médiocres, oblongues ; paraphyses filiformes un peu plus longues, nombreuses. — Printemps. R. Sur les troncs de pins et de bouleaux, dans Les Basses-Vosges, çà et là, mais pas partout (Schultz); Spickeren, près de Sarrebrück (Winter) ; indiqué près de Neufchâtel (Lesquereux). — Dauphiné (Ra- vaud), Savoie (Paris), au Pilat, près de Lyon (Debat), Tarn : le Si- dobre (M.-D. J.), Pyrénées (Jeanbernat). 7° Genre : Neckera Hedw. (ex parte). Dents du péristome lancéolées-linéaires, acuminées, pâles, parfois irrégulières et percées le long de la ligne médiane; membrane basilaire assez distincte, molle, peu élevée; lanières très réduites, filiformes ou même rudimentaires; pas de cils. Pas d’anneau. Pédicelle médiocre ou même très court, presque nul. Coiffe ne descendant qu’au tiers ou plus rarement jus- qu'au milieu de la capsule. Feuilles caractéristiques, aplanies- distiques, lisses, subscarieuses, souvent ridées transversale- ment, énerves ou munies de nervures faibles et courtes. Les espèces de ce genre croissent sur les troncs d'arbres et les rochers. | 22 398 7° GENRE : NECKERA. A. Capsule exserte. Fleurs dioïques, (Espèces 135—137.) 135. Neckera crispa Æedw. Spec. Musc. p. 206; Bryol. eur. t. 443; Stirp. n° 48; Schultz, FI. G. et G. exsice. n° 1174; Hypnum crispum Linn. Tige flexueuse, couchée, dénudée avec l’âge, à peine radi- culeuse, émettant des branches ascendantes ou redressées très variables, simples, pennées et bipennées, et, vers sa base, des stolons radicants ; rameaux très étalés dans un même plan, plus ou moins nombreux, les derniers atténués ; long. 4—920 centim.; touffes déprimées, ascendantes ou pendantes, réduites ou très développées, passant d’un beau vert au jaunâtre, au brun fer- rugineux presque noirâtre. Feuilles aplanies (les latérales pliées en deux), oblongues, un peu élargies à la base, puis large- ment ligulées, brusquement terminées par un apicule large et court, tres superficiellement ou distinctement dentées sur le contour du tiers supérieur, munies de deux nervures minces très inégales (la plus grande atteint le tiers de la feuille), ridées transversalement (6—8 plis prononcés); long. 3—4 172 millim., larg. 1—1 172 millim; quelques cellules orangées plus grandes, courtes, irrégulières à la base; les moyennes linéaires-oblon- gues, sinueuses ou presque droites, obtuses, 6—10 fois aussi 1. q. 1.; celles du sommet courtes, oblongues, anguleuses. Fol. de l’involucre, 15—20; les infimes ovales-obtuses, les moyennes ovales-acuminées, les intimes allongées (4 172 millim.), engai- nantes, longuement et finement acuminées, munies générale- ment d’une nervure mince; 8—15 archégones; paraphyses nombreuses, allongées. Vaginule conique ou oblongue-allongée, chargée des débris de la fleur. Pédicelle jaunâtre, étalé-dressé, un peu tordu à gauche. Capsule dressée, brièvement ovale, un peu resserrée à l’orifice; long. 2 millim., diam. 1 174 millim. Opercule petit, conique, surmonté d’un long bec oblique. Dents du péristome pâles, étroites; membrane interne très peu élevée ; lanières linéaires-subulées, carénées, n’atteignant que la mi- hauteur des dents. Fleurs mâles sur une plante distincte, rare; 8—10 fol. largement ovales, finement acuminées (acumen dressé), énerves; environ 10 anthéridies assez courtes, oblongues ; para- physes nombreuses, plus longues. — Printemps. Rarement fertile. C. sur les troncs d’arbres et les rochers ombragés dans les forêts, surtout dans les lieux montagneux, escarpés; sur tous les terrains, sur le granite comme sur le calcaire jurassique. — Cette espèce présente des variations nombreuses qui sont comprises dans la description précé- dente. Une forme plus distincte, recueillie par M. Pierrat, sur des rochers 136. NECKERA PUMILA. 899 granitiques, au Rupt-de-Bâämont, près de Saulxures (Vosges), est caracté- risée par des feuilles moins aplanies, concaves et plus ou moins courbées homotropes, très peu ridées, presque lisses, plus aiguës, peu denticulées au sommet. La plante est, du reste, très ramifiée et noirâtre, 136. Neckera pumila ÆHedw. Stirp. II, p. 49; Bryol. eur. t. 449; Stirp. n° 499; Schultz, Fl. Gall. et Germ. exsice. n70. Tige appliquée, à la fin dénudée, émettant des branches cou- chées, redressées ou pendantes, pennées; rameaux plus ou moins rapprochés, très étalés dans un même plan, obtus ou atténués, eflilés; long. 4—8 centim; touffes läches ou assez gonflées, arrondies, étendues, d’un vert terne. Feuilles moyennes ovales-oblongues, aplanies un peu plus lâchement que dans le N. crispa, moins ridées, révolutées au bord externe et large- ment infléchies par le bord supérieur, aiguës ou brusque- ment et finement apiculées, superficiellement dentées sur le con- tour du tiers supérieur, munies à la base de deux petites nervures inégales, dont la plus grande atteint le tiers ou le quart de la feuille ; long. 1 172—1 374-millim., larg. 1 millim. Tissu à peu près comme dans le N. crispa; cellules renfermant plus de grains nets de chlorophylle. Fleurs femelles également semblables à celles de l'espèce précédente. Pédicelle pâle, dressé où un peu arqué au sommet, enveloppé aux deux liers par les fol. de l’involucre; long. 8 millim. Capsule oblongue, légè- rement resserrée à l’orifice; long. 2 millim., diam. 1 millim. Opercule conique, aigu ou muni d’un bec court, oblique. Pé- ristome pâle; dents linéaires, étroites, noduleuses, souvent plus ou moins ouvertes le long de la ligne médiane ; membrane interne courte, plus élevée que dans le N. crispa; lanières filiformes, noduleuses, atteignant la mi-hauteur des dents, et tendant à s'ouvrir vers la base. — Printemps. On trouve assez souvent sur cette espèce des ramuscules filiformes, isolés ou groupés, fasciculés, cylindriques, d’un vert foncé, garnis uniformément de petites feuilles ovales-lancéolées, aiguës ou acuminées, imbriquées, d’un tissu mou, à cellules courtes, rhombées, remplies de chlorophylle. b. Philippeana Milde (Neckera Philippeana Bryol. europ. t. 445). — C'est une forme stérile dont les feuilles sont brus- quement terminées par un acumen piliforme, flexueux, étalé, plus ou moins long, d’ailleurs fortement ridées; les cellules pannes ordinairement allongées, 10—12 fois aussi L. q. 1. a trouve, du reste, tous les intermédiaires possibles, sou- vent dans une même localité, et même sur une seule touffe, 9340 7° GENRE : NECKERA. Partout; très commun, mais stérile sur les troncs de hêtres et de chênes dans les forêts de la plaine lorraine, également commun, fer- tile çà et la, dans les Basses-Vosges; plus généralement fertile, quoi- que le développement végétatif soit moindre, sur les troncs de sapins dans les Hautes-Vosges. Lesquereux ne l'indique pas dans le Jura, où il doit cependant exister. La var. b. dans une foule de localités des Hautes-Vosges, où cependant elle ne se montre qu’accidentellement et en petite quantité avec des caractères bien tranchés. Elle descend jusqu’en plaine, à Saint-Dié, 137. Neckera complanata Br. et Sch. Bryol. eur. t. 444; Sch. F1. G. et G. exsicc. n° 1177; Leskea complanata Hedw.; Stirp. n° 328. Tige dénudée à la base, dépourvue de radicules, divisée en plusieurs branches déprimées, plus ou moins régulièrement pennées dans un même plan; rameaux très inégaux, dressés ou très étalés ; un petit nombre obtus, la plupart atténués en jets filiformes, flexueux ; tapis appliqués, déprimés, larges, enlacés, d’un vert jaunûtre brillant, reconnaissables aux nombreux fila- ments stoloniformes, allongés, verts, qui terminent les rameaux ou naissent à l’aisselle des feuilles, sur diverses parties de l’axe; long. des tiges 10—15 cent. Feuilles sans rides; les moyennes oblongues-cultriformes (le bord postérieur plus convexe que le bord antérieur), arrondies, brièvement acuminées, aiguës au sommet, tres finement denticulées dans leur tiers supérieur, aplanies-distiques, révolutées à la base du bord antérieur ; deux petites nervures inégales, très minces, atteignant le tiers de la feuille ; long. 2 172 millim., larg. 374 millim. ; cellules linéaires- rhomboïdales, atténuées, un peu flexueuses, à parois minces, remplies de grains distincts de chlorophylle, 10—15 fois aussi l. q. L.; celles du sommet plus courtes; les basilaires externes carrées: Feuilles des jets stoloniformes, petites, lancéolées- acuminées, appliquées, disposées uniformément en tous sens. Fol. de l'involuere, 10—15; les externes largement ovales, brusquement acuminées, un peu étalées ; les intimes tres allon- gées, engaînantes plus ou moins complétement, assez finement acuminées, entières, dressées, énerves; 6—12 archégones; paraphyses nombreuses, assez courtes. Vaginule étroite, char- gée des débris de la fleur. Pédicelle dressé, un peu tordu à gauche; long. 8—12 millim. Capsule brièvement oblongue, res- serrée à l’orifice; long. 1 174—1 172 millim., diam. 172—374 m. Opercule petit, conique, terminé par un bec subulé, ordinaire- ment oblique. Dents du péristome pâles, linéaires-subulées, allongées, noduleuses, entières ou très peu ouvertes sur la ligne dorsale: membrane interne très courte : lanières subulées, très grêles, atteignant le tiers, à peine la mi-hauteur des dents. 138. NECKERA PENNATA. 341 Fleurs mäles : fol. ovales-acuminées, énerves; anthéridies oblongues, assez grandes; paraphyses grêles, plus longues. — Avril-mai. Fructifie rarement. A la base des troncs d’arbres, surtout de hêtres, et aussi des rochers dans les forêts, les ruines, les vallons encaissés, etc. — Très répandu dans les collines et les montagnes moyennes, sur tous les terrains, B. Capsule subsessile, cachée dans linvolucre. Fleurs monoïques. (E. 158.) 138. Neckera pennata Hedw. Musc. frond. III, p. 47; Bryol. eur. t. 440; Sch. Flor. G. et G. exæsicce. n° 1176; Stirp. n° 146; Fontinalis pennata Linn. Tige allongée, raide, dénudée à la base, couchée, divisée en plusieurs branches garnies de quelques rameaux courts éta- lés, très imparfaitement pennées ; long. 6—10 centim.; touffes lâches, déprimées, d’un vert jaunâtre. Feuilles aplanies, ovales- cultriformes, plus convexes par le bord extérieur, aiguës, api- culées, très superficiellement denticulées; une nervure simple ou bifurquée, courte, très mince, ou même pas de nervure; long. 2 172 millim., larg. 1 millim. A l’état sec elles sont un peu ridées et crépues, mais presque lisses à l’état humide. Quelques cellules courtes, subrectangulaires à la base, les autres linéaires- obtuses, flexueuses, 6—10 fois aussi 1. q. 1. Les extrémités des cellules sont légèrement saillantes, de manière à rendre la sur- face des feuilles un peu papilleuse. Fleurs femelles nombreuses, espacées ou rapprochées, souvent unilatérales ; 12—15 fol. ; les externes courtes, les moyennes et les supérieures engainantes, acuminées, légèrement denticulées, énerves; 3—6 archégones ; paraphyses un peu plus longues, abondantes. Vaginule très courte. Pédicelle très court (172 millim.). Capsule immergée dans l’involucre, dressée, oblongue, légèrement plissée à la fin, assez pâle, bordée de rouge à orifice qui est un peu ré- tréci ; long. 2 millim., diam. ni 174 millim. Opercule petit, co- nique, déprimé, terminé par un bec court. Dents du péristome pâles, lancéolées, puis linéaires-allongées, lamellifères, entières ou un peu ouvertes le long de la ligne dorsale; membrane in- terne extrêmement réduite, fugace ; à peine quelques traces de lanières. Fleurs mâles nombreuses, au-dessous des fleurs fe- melles, assez grandes, pédicellées; environ 15 fol.; les exter- nes courtes et obtuses, les moyennes largement ovales- -acumi- nées, légèrement nerviées, les intimes très élargies, apiculées, énerves, “plus courtes; 8—10 anthéridies épaisses, brièvement 949 8 GENRE : PTEROGONIUM. oblongues; paraphyses filiformes, nombreuses, molles, plus longues. — Février-avril. R. Troncs de hêtres, dans les forêts des montagnes inférieures. Bruyères (Mougeot); Basses-Vosges : Kirkel, Bitche, Mutterhausen, Sturzelbronn, Haspelscheidt, Eppenbronn (F. Schultz); également rare dans le Jura, à l’Ecluse, près de Neufchäâtel (Godet), Combes de Valan- vron, près de la Chaux-de-Fonds (Junod), Bugey (Debat). — Var (Gé- rard), Aude (Roumeguère), Tarn (M.-D. J.), Oise (Graves), forêt de Fontainebleau (Ghevallier). 8° Genre : Pterogonium Swartz; Hook. et Tayl. Wils. Bryol. brit. p. 320. Capsule longuement pédicellée. Pédicelle droit. Péristome externe peu solide, pâle, fugace. Dents lancéolées-acuminées, entières. Membrane basilaire très courte. 16 lanières en forme de cils, courtes, fugaces. Tiges et rameaux procombants, cy- lindriques, julacés. Feuilles exactement imbriquées en tous sens, nue d'un tissu à cellules très courtes, lisses ou papil- euses. 139. Pterogonium filiforme Schwægr. Suppl. 1, p. 1, p. 100; Stirp. n° 210; Pterygynandrum filiforme Hedw. Spec. Musc.; Bryol. eur. t. 460. Tige grêle, couchée, radiculeuse, à la fin dénudée, émettant des branches nombreuses, arquées, procombantes, légèrement renflées, cylindriques, atténuées ou obtuses à l'extrémité, gar- nies de 2—4 rameaux arqués, simples ou divisés à leur tour, aussi atténués ou obtus; long. de la tige 2 —3 centim.; tapis élégants, très fournis, étendus, étroitement appliqués, d’un beau vert clair brillant, passant au jaune plus ou moins vif. Feuilles caulinaires petites, hyalines, lâchement imbriquées, ovales, lon- guement acuminées ; nervure très courte. Feuilles moyennes des branches et des rameaux étroitement imbriquées à l’état sec, légèrement étalées, un peu homotropes à l’état humide, obo- vées, contractées au-dessus de la base, brusquement aiguës ou apiculées au sommet, très concaves, révolutées aux bords infé- rieurement, denticulées sur le contour du tiers supérieur; une nervure simple, prolongée souvent jusqu'aux trois quarts ou bifurquée et courte; long. 374 millim., larg. 173 millim.; cel- lules carrées sur une bande étroite, aux bords à la base; les autres linéaires-obtuses, un peu flexueuses, 6 fois aussi L. q. L.; celles du sommet 3 fois seulement, à parois épaisses, molles, fortement papilleuses par leur saillie aux extrémités, surtout à la face dorsale. Sur le contour des tapis, les branches et les 139. PTEROGONIUM FILIFORME. 2438 rameaux sont très atténués, effilés. Les feuilles, à ce point, sont oblongues, plus étroites, aiguës, denticulées jusqu’au-des- sous du milieu, à peine révolutées à la base; la nervure est très courte. Fol. intimes de l’involucre allongées, oblongues, engai- nantes, brièvement acuminées, légèrement plissées, munies d’une nervure allongée ; 10—15 archégones ; paraphyses cour- tes, peu nombreuses. Vaginule petite, oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle pourpre, tordu à gauche inférieure- ment et à droite au sommet; long. 15—20 millim. Capsule oblongue-subcylindrique, munie d’un col peu distinct, jaunâtre, à la fin plissée, rugueuse; long. 2—3 millim., diam. 374—1 millim. Opercule conjque, obliquement acuminé. Péristome : dents hyalines, linéaires, molles, irrégulières, courtes ; mem- brane basilaire presque nulle; lanières rudimentaires, irrégu- lières, simples ou divisées, n’atteignant que le tiers des dents. Fleurs mâles sur une plante distincte ; fol. 8—10 , ovales-orbi- culaires, brièvement et finement acuminées, énerves ; 4—6 an- théridies médiocres, oblongues, renflées. Paraphyses plus lon- gues. — Juin-juillet-août. b. heteropterum Sch.; Pterygyn. heteropterum Brid. (ex parte tantum). — Plante plus robuste. Rameaux courts, ren- Îlés, obtus, arqués, moins déprimés. Feuilles obovées, arron- dies au sommet, brièvement apiculées, munies d’une nervure bifurquée très courte, imbriquées, plus ou moins homotropes. 1 ? Plante d’un beau vert frais. c. filescens N. Boul. — Plante tres gréle. Branches et ra- -meaux très effilés, allongés, déprimés. Feuilles oblongues, in- sensiblement rétrécies, aiguës ou acuminées. Tapis déprimés, d'un vert terne ou jaunâtre pâle. Troncs d'arbres, surtout de hêtres, dans les bois et sur les ro- chers élevés; commun dans la région montagneuse supérieure des Vosges et du Jura; se retrouve, çà et là, dans les montagnes inférieures jusque dans la plaine, par exemple, forêts de Sarrebourg, de Saint- Gorgon, près de Rambervillers (B.), de Sarrebrück (Winter); la var. b. sur les pierres humides, près des ruisseaux et des cascades, çà et là dans les montagnes des Vosges; c’est, sans doute, la même plante que Lesquereux indique comme v. majus, sur les granites roulés de Noiraigues ; la var, c. dans les cavités sèches et ombragées des rochers, dans les Vos- ges supérieures, forme stérile. 140. Pterogonium gracile Sw. Disp. Musc.; Bryol. eur. t. 467; Stirp. n° 817 ; Hypnum gracile Linn. Tige primaire stoloniforme, très grèle, très radiculeuse, gar- 344 92 GENRE : ANOMODON. nie de fol. espacées squamiformes, ovales, acuminées (acumen étalé), munies, comme les autres, de deux nervures, mais très courtes. Cette tige émet çà et là des branches robustes, d’abord simples et dressées, puis très ramifiées; rameaux rapprochés, cylindriques, obtus, fortement courbés homotropes; ils s’enra- cinent et deviennent stoloniformes au contact du sol. Touffes assez élevées, peu étendues, raides, d’un vert olivâtre ou jau- nâtre à la surface, brunes à l’intérieur: long. 3—4 centim. Feuilles moyennes des rameaux largement ovales-aigquës ou brièvement acuminées, assez fortement dentées sur le con- tour du tiers supérieur, très concaves, exactement imbriquées à l’état sec, fortement étalées par l’action de l'humidité; une nervure large et mince, bientôt bifurquée, atteignant le milieu de la feuille ; long. 1 174 millim., larg. 894 millim. Tissu lisse, épais; cellules basilaires externes petites, arrondies, poncti- formes, près de la nervure; les moyennes sont allongées, oblon- gues, subobtuses, 6—8 fois aussi L. q. L.; sur le contour, elles sont rhomboïdales, à angles émoussés, disposées obliquement en séries longitudinales. Fol. intimes de l’involucre allongées, aux 3/4 engaînantes, finement acuminées, sinuolées à la base de l'acumen, munies de 2—3 nervures très minces, allongées ; 6— 8 archégones; paraphyses. médiocres, très nombreuses. - Vaginule épaisse, oblongue, pâle, chargée des débris de la fleur. Pédicelle tordu à gauche; long. 10—15 millim. Capsule subcylindrique, munie d’un petit col à la base; long. 3—3 172 millim., diam. 874—1 millim. Opercule conique, élevé, obtus ou subobtus. Un anneau étroit. Dents du péristome lancéolées- linéaires, assez bien développées, pâles, régulières; membrane basilaire distincte, mais courte; lanières subulées, courtes, im- parfaites. Coiffe garnie de quelques poils espacés. Fleurs mâles sur une plante distincte ; 8—10 fol. ovales-acuminées, imbri- quées, énerves; anthéridies, 3—4, oblongues, épaisses ; pa- raphyses plus longues, nombreuses. — Février-mars. Très rarement fertile. R. A La base des troncs d’arbres et sur les rochers; Hohneck et Champ du-Feu (Mougeot), rochers élevés aux environs de Saint-Dié; sur le toit d’une masure à Coinches (B.); fertile au Bambois de Bä- mont, près Saulxures (B. et Pierrat), sur la Grauwacke, dans la vallée de la Sarre (Winter); plus rare encore dans le Jura, aux Sagnettes (Lesquereux). — AG dans le Var (Hanry), €. au Mont-Dore (Lamy); Cévennes (Roumeg., dJeanb.), Normandie (Le Jolis, Husnot), Oise (Graves), Seine-et-Marne, près de Provins (Bouteiltier). 98 Genre : Anomodon Hook. et Taylor (ex parte). Capsule longuement pédicellée. Pédicelle droit. Dents du pé- 141. ANOMODON VITICULOSUS. 345 ristome lancéolées-linéaires, acuminées; membrane basilaire ne dépassant pas l’orifice externe de la ‘capsule, comme nulle ; lanières filiformes, irrégulières, n’atteignant pas la hauteur des dents, ordinairement fugaces. Plantes très stolonifères, émettant des branches florifères dressées, garnies de feuilles imbriquées ou étalées en tous sens, ou légèrement homotropes, d’un vert foncé, opaques, papilleuses. 141. Anomodon viticulosus Hook. et Tayl., Musc. brit. 2° éd. p. 138; Bryol. eur. t. 476; Hypnum viliculosum Linn.; Neckera viticulosa Hedw.; Stirp. n° 287. Tige stoloniforme, flexueuse, fixée par des paquets de radi- cules, dénudée avec l’âge, émettant des branches nombreuses, dressées, renflées vers l’extrémité, simples ou garnies de 2—4 rameaux dressés, fastigiés ; long. de la tige grêle, 10—20 centim., des branches dressées, 8—5 centim. L'innovation se fait par la production de stolons, sur toutes les parties de la plante en con- tact avec le sol. Gazons étendus, profonds, assez raides, d'un beau vert foncé délicat à la surface, décolorés ou bruns à l’in- térieur. Feuilles moyennes des branches dressées, ovales à la base, puis brusquement contractées, lancéolées, liguliformes, obtuses, entières, demi-embrassantes et décurrentes à la base, diversement ondulées aux bords, arquées en dehors ou falci- formes homotropes à l’état humide, pliées en deux, crépues à l'état sec; une nervure assez forte s’avance jusque près du som- met ; long. 8 millim., larg. 1 millim. Les feuilles de la tige pri- maire sout relativement plus larges et plus courtes, semblables du reste. Cellules basilaires, près de la nervure, allongées, 2—3 fois aussi 1. q. L., de teinte plus claire; les autres uniformes, carrées, arrondies, opaques, remplies de chlorophylle, à parois épaisses, surmontées de 3—4 petites papilles arrondies. Fleurs femelles sur les branches dressées , vers le sommet ; 8—10 fol., quelques externes courtes, obtuses, énerves; les autres ovales ou oblongues, finement acuminées (les intimes à demi engai- nantes seulement), munies d’une nervure mince qui s’avance jusque vers le sommet; archégones, 10—15; paraphyses allon- gées, abondantes, Vaginule étroite, chargée des débris abondants de la fleur. Pédicelle “Îlexueux, peu solide, jaune de paille, à la fin bruni, tordu inférieurement à gauche, et à droite sous la capsule ; long. 15—20 millim. Capsule subcylindrique, légère- ment resserrée à l'orifice, brune, brillante et striée à la fin, typiquement symétrique, mais souvent un peu arquée; long. : 2 192—3 millim., diam. 192—374 millim. Opercule petit, co- nique, élevé, acuminé, ou déprimé et surmonté d'un bec oblique. 346 10° GENRE : ANTITRICHIA. Péristome päle, petit; dents linéaires très grêles, légèrement noduleuses, entières sur la ligne dorsale ; lanières internes su- bulées, fugaces, n’atteignant pas ou à peine le milieu des dents. Spores brunes, petites. Un anneau formé de deux séries de pe- tites cellules. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. ner- viées, ovales-acuminées, étalées par la pointe; anthéridies accompagnées de paraphyses molles un peu plus longues. — Janvier-février. À la base des troncs d’arbres, dans les haïes, aux bords des che- mins creux, dans les broussailles, sur les pierres, au pied des vieux murs, dans les rochers, aux lieux escarpés et ombragés., CC. surtout dans les terrains calcaires, plus rare dans les terrains siliceux purs, où il ne se voit guère que sur le mortier des vieux murs, dans les vieux châteaux en ruine; il ne s’élève pas dans les hautes montagnes des Vosges. — IL fructifie assez rarement. 10° Genre: Antitrichia Brid. Mantiss. Pédicelle médiocre, souvent courbé, flexueux; capsule par là même plus ou moins penchée. Péristome fugace ; membrane ba- silaire nulle; 16 lanières filiformes souvent irrégulières, peu stables. Tige stoloniforme ; rameaux ascendants ou procombants ; feuilles étalées, lächement imbriquées en tous sens, d’un vert jaunâtre, dépourvues de papilles. 142. Antitrichia curtipendula Brid. Mantiss. p. 156; Bryol. eur. t. 469; Neckera curtipendula Hedw. Spec. Musc.; Stirp. n° 47. Tige couchée, radicante, plus ou moins longuement sfoloni- forme, à la fin dénudée, émettant de grandes branches ascen- dantes ou procombantes, enlacées, allongées (10—12 centim.), irrégqulièrement ramifiées, pennées et en partie bipennées ; ra- meaux plus ou moins nombreux, étalés ou dressés, obtus ou atténués, effilés et radicants au contact du sol. La tige atteint 20 centim. Touffes läches, étendues, d’un jaune sûle, terne. Feuilles moyennes des branches largement ovales, rétrécies, acuminées (acumen fortement denté, terminé par 2—58 dents divergentes), révolutées jusqu’ à l’acumen, rapprochées, conca- ves, lâchement imbriquées à la base, puis étalées ou même arquées en dehors à l’état humide, serrées près de la tige à l’état sec; une forte nervure s'avance jusqu’à l'acumen ; à la base, deux faisceaux plus courts et un peu divergents s’en déta- chent ; long. 2—53 millim., larg. 1 millim. et souvent un peu plus. Les feuilles moyennes des rameaux sont ovales-oblongues ; celles de l'extrémité sont oblongues-lancéolées (long. 1 172 m., 149. ANTITRICHIA CURTIPENDULA. 347 larg. 23 m.). À la base, vers les bords, sur une longue bande triangulaire, les cellules sont arrondies-ponctiformes, à paros, épaisses, les autres linéaires-obtuses ou subaiguës, flexueusers 6—10 fois aussi L. q. 1. Fleurs femelles sur les tiges secondaires ; involucre allongé (5—7 millim.); 15—20 fol. dressées-imbri- quées ; les intimes très allongées (4— 5 millim.), engainantes, brusquement contractées et terminées par un acumen court, munies de plusieurs nervures minces, allongées ; 15—20 arché- gones; paraphyses un peu plus longues , nombreuses. Pédi- celle pourpre, flexueux, arqué, fortement tordu à droite ; long. 10—12 millim. Capsule grande, ovale-oblongue, d’abord lisse, à la fin irrégulièrement et largement plissée, subhorizontale par la courbure du pédicelle, souvent redressée à l’état sec, d'un vert jaunâtre, puis brune; long. 2—38 millim., diam. 1 m. Opercule médiocre, conique, terminé par un bec court, légère- ment oblique. Péristome : dents pâles, brièvement cohérentes à la base, lancéolées, longuement subulées, presque sans la- melles, entières sur la ligne dorsale; 16 lanières subulées, pâles, atteignant et dépassant la mi-hauteur des dents et alter- nant avec elles. Coïiffe lisse, nue, ne descendant qu’au tiers ou au milieu de la capsule. Fleurs mâles sur une plante distincte, subglobuleuses ; 5—6 fol. suborbiculaires, les externes obtuses, les autres brièvement acuminées, les moyennes faiblement ner- viées; 10—12 anthéridies oblongues, grandes ; paraphyses nom- breuses, plus longues, à articulations espacées. — Avril-mai. C. partout, sur tous les terrains, à toutes les altitudes, sur les troncs d’arbres et les rochers, les pierres, dans les bois. Très abondant et en belle fructification, dans les Hautes-Vosges, sur les rochers et Les troncs de sa- pins. Dans ces dernières conditions, la plante est très robuste, très rami- fiée; les rameaux sont fréquemment atténués, eflilés ; les touffes sont lâches, déprimées, très étendues. Sur les troncs d’ arbres, au bord des bois, dans les lieux secs de la plaine, on rencontre une autre forme, ordinairement stérile, assez distincte. Plante moins développée; bran- ches dressées, flexueuses (long. 2—5 centim.), la plupart simples ou gar- nies de quelques rameaux, obtus ou à peine atténués; touffes assez denses. Feuilles ovales-oblongues, acuminées, plus petites ; long. 2 mill., larg. 4 mill., moins fortement dentées au sommet. On pourrait appeler cette variété minor. 11° Genre : Leucodon Schwægr. Suppl. [, p.11, p. 1. Pédicelle long, droit. Péristome simple : dents pâles, dres- sées-incurvées, médiocres , entières ou parfois ouvertes inférieu- rement sur la ligne dorsale. Tige stoloniforme, émettant de nombreux rameaux dressés ou arqués, simples ou peu divisés, subcylindriques, julacés à l’état sec; feuilles d’un vert jaunâtre ou olivâtre, lisses, entières, énerves, plissées. 948 11° GENRE : LEUCODON. 143. Leucodon sciuroides Schwægr. loc. cit.; Bryol. eur. t. 468; Hypnum sciuroides Linn.; Dicranum sciuroides Sw. ; Stirp. n° 321. Stolons grèles, radicants, naissant de la base ou des points de contact des branches et des rameaux avec le support, garnis de petites feuilles ovales-concaves, relevées aux bords, longue- ment et finement acuminées, à peu près énerves; long. 374 m.; branches dressées ou plus ou moins arquées, simples ou garnies de quelques rameaux courts, ou subdivisées dès la base en plu- sieurs rameaux semblables dressés-fastigiés ; long. de ces bran- ches 3—6 centim. ; tapis étendus, raides, assez fournis, assez profonds, d’un vert terne olivâtre ou jaunâtre à la surface, roux à l’intérieur. Feuilles moyennes des branches ovales, acu- minées, imbriquées à l’état sec, étalées-dressées, concaves à l’état humide, largement relevées et entières aux bords, plis- sées (4—5 plis médiocres); quelques stries plus colorées en place de nervures, à la base; long. 2 172—3 millim., larg. 1— - 1 174 millim.; sur une longue bande oblongue, aux bords, les cellules sont petites, arrondies-ponctiformes, alignées; les autres linéaires-flexueuses, 4—8 fois aussi 1. q. L., les plus lon- gues vers la base, toutes à parois très épaisses. Fol. de l’invo- lucre, 10—12; les 4—5 supérieures allongées, engainantes, toutes sans plis, énerves, entières; archégones peu nombreux, 4—8; paraphyses courtes, peu nombreuses. Vaginule oblongue, presque nue. Pédicelle pourpre, lisse, tordu à gauche; long. 10 millim. Capsule subcylindrique, à la fin un peu plissée, rousse; long. 3—3 173 millim., diam. 374—1 millim. Opercule petit, conique-élevé, subobtus. Anneau peu net, tombant suc- cessivement par fragments. Dents du péristome molles, très peu solides, fugaces, courtes, linéaires, granuleuses, plus ou moins ouvertes sur la ligne dorsale, inégales. Spores grandes, vertes. Coiffe grande, descendant jusqu'à la base de la capsule, nue, lisse. Plante mâle distincte ; fleurs brunes ; 10—192 fol. large- ment ovales-suborbiculaires, brièvement acuminées, énerves, entières; 8—10 anthéridies oblongues-allongées ; paraphyses nombreuses, un peu plus longues. — Février-mars. Rarement fertile. C. sur les troncs d’arbres isolés ou dans les forêts, plus rarement sur les pierres et les rochers; en plaine et dans les montagnes. 8° Tribu : Falbroniées. Pédicelle médiocre, droit. Capsule symétrique, ovale ou {44. ANACAMPTODON SPLACHNOIDES. 849 oblongue. Péristome simple ou double ; dents planes, dépour- vues de lamelles, ordinairement renversées à l’état sec, au nom- bre de 16 ou de 8 par association, deux à deux; membrane basilaire interne nulle ou peu élevée, laciniée, ou 16 lanières en forme de cils filiformes. Tiges déprimées; feuilles vertes, lisses, disposées en tous sens, énerves ou munies d’une nervure courte, parfois ciliées-frangées aux bords. 12° Genre : Anacamptodon Brid. Mantiss. Péristome : 16 dents renversées à l’état sec; 16 cils filifor- mes au péristome interne; pas de membrane basilaire. Feuilles entières, brièvement nerviées. 144. Anacamptodon splachnoides Brid. loc. cit.; Bryol. europ. t. 493; Orthotrichum splachnoides Frœlich; Fa- bronia splachnoides C. Müll. « Tige grêle, radicante, flexueuse, garnie de petites feuilles lancéolées espacées, émettant des rameaux assez courts, dres- sés; touffes déprimées d’un vert foncé. Feuilles moyennes des rameaux ovales-oblongues ou oblongues-lancéolées, acuminées, un peu concaves, très étalées à l'état humide, rapprochées, im- briquées à l’état sec, planes aux bords, munies d’une nervure qui s’avance jusqu'aux deux tiers. Tissu : quelques cellules ba- silaires carrées, hyalines ; les autres oblongues, rhombées, 2 —3 fois aussi 1. q. L., remplies de chlorophylle. Fleurs femelles; 6—8 fol. dressées, imbriquées; les inférieures courtes, ovales, aiguës; les supérieures oblongues, à demi engaînantes, nerviées, non plissées, entières; 8—10 archégones ; quelques paraphyses courtes. Vaginule oblongue-courte, chargée des débris de la fleur. Pédicelle tordu à gauche, droit. Capsule brièvement oblon- gue, obovée après la chute de l’opercule. Opercule convexe- conique, aigu ou terminé par un petit bec oblique. Péristome décrit plus haut; dents aiguës, géminées, à articulations espa- cées. Coiffe lisse, nue, ne descendant qu’au tiers de la capsule. Fleurs mâles sur la même plante; fol. peu nombreuses, ovales- aiguës, énerves ; anthéridies courtes, oblongues ; des paraphyses grèles, plus longues. — Juin. » Description faite d’après le Bryol. europæa. RR. M. Sichmper indique cette espèce dans les Vosges, sans désigner de localité ; le D' Mougeot (Stat. vosg.) la signale à Offweiler, dansles Bas- ses- Vosges. Elle se rencontre dans les cavités fraîches qui se forment 390 GENRE FABRONIA. par la pourriture du bois, sur les troncs de hêtres après l’amputation des grosses branches. IL est possible que cette plante curieuse se retrouve dans nos forêts de hêtres, soit de la plaine lorraine, soit dans les monta- gnes des Vosges, — Pyrénées : Port de Vénasque (Jeanbernat) ; plusieurs localités en Allemagne. - Genre F'abronia Radd. Plantes très grèles, vertes. Feuilles molles, ciliées-frangées aux bords. Fleurs monoïques. Péristome simple : dents sans la- melles, incurvées à l’état humide, plus ou moins renversées à l’état sec. Fabronia pusilla Schwægr. Suppl.; Stirp. n° 1097. Feuilles oblongues-lancéolées, acuminées, plus ou moins lon- guement ciliées, énerves ou à peu près. Capsule subglobuleuse. Péristome : 16 dents souvent ouvertes sur la ligne médiane, renversées à l’état sec. AC. sur les troncs d’arbres de la région méditerranéenne. — Var : Pierrefeu (De Mercey); Alpes-Maritimes : Monaco (Husnot); remonte dans les Cévennes jusqu’à Montbrison (Prost, Roumeguère, Peyron), à Genève (Reuter); en Dauphiné : Romans (Clément). Fabronia octoblepharis Schwægr. Suppl. I. Feuilles garnies de grandes dents, mais non ciliées, munies d’une nervure s’avançant jusqu’au milieu. Capsule obovée, mu- nie d’un col distinct. Péristome : 8 dents géminées, imparfaite- ment renversées à l’état sec. Rochers et murs de la région méditerranéenne : Var, aux Maurettes (De Mercey) ; du reste, en Italie, en Espagne. Genre Habrodon Sch. Syn. Feuilles entières, molles. Fleurs dioïques. Vaginule nue. Cap- sule oblongue. Péristome double : dents naissant au-dessous de l’orifice de la capsule, lancéolées-allongées, étalées à l’état humide, incurvées par la sécheresse, marquées d’une ligne dor- sale en zigzag; une membrane interne distincte, lacérée. 145. PTERYGOPHYLLUM LUCENS. 291 Habrodon Notarisii Sch. Syn. Touffes vertes; tige rampante; rameaux dressés, courts; feuilles renversées à l’état humide, énerves. Troncs d’arbres, surtout d’oliviers, de la région méditerranéenne : Var, à Pierrefeu (De Nurcey), Alpes-Maritimes, Monaco (Husnot), Aude (Roumeguère): Merce ++. Coiffe campanulée-conique. 4° Tribu : Ptérygophyllées. Organes de fructification, comme dans le genre Hypnum, à part la coiffe. Plantes d’un tissu délicat; feuilles aplanies, molles. 13° Genre : Pterygophyllum Brid. Mantiss. p. 149. Coiffe brièvement laciniée à la base, plus rarement entière. Feuilles d’un beau vert délicat, largement ovales, énerves, en- tières. Plantes croissant dans les lieux humides. 145. Pterygophyllum lucens Brid. Bryol. univ. t. II, p. 343; Bryol. eur. t. 448; Billot, exsicc. cont. n° 3981; Hookeria lucens Sm.; Schultz, FI. G. et G. exsice. n° 1589; Hypnum lucens L.; Stirp. n° 40. Tige molle, d’un vert pàle, décombante, puis redressée, se fixant par des radicules pâles, peu divisée, dichotome; bran- ches ou rameaux obtus, eflilés et radicants au contact du sup- port; long. 5—10 centim. ; touffes lâches, déprimées, peu four- nies, d’un beau vert délicat. Feuilles moyennes exactement aplanies, ovales-oblongues, obtuses, plus ou moins arrondies au sommet ; long. 5 millim., larg. 3 millim. Tissu délicat, très élé- gant : cellules uniformes, très grandes, à parois minces, renfer- mant des grains nets de chlorophylle, hexagones-tronqués, 3 fois aussi 1. q. l. Involucre radicant; fol. peu nombreuses, oblon- gues-lancéolées, petites, aiguës, concaves, dressées , entières, terminées par une grande cellule distincte; archégones, 8—10, gros ; paraphyses allongées, peu nombreuses, Vaginule renflée, 392 14° GENRE : FONTINALIS. bulbiforme. Pédicelle d’un pourpre foncé, dressé, flexueux, épais, succulent ; long. 20—80 millim. Capsule horizontale, oblongue, régulière, rétrécie aux deux extrémités, d’un pourpre noir, lisse; long. 2 172 millim., diam. 1 milli in Opercule petit, convexe- conique, élevé, rétréci en un bec fin, oblique. Coiffe conique-acuminée, renflée à la base, irrégulièrement et briève- ment lobulée, ne couvrant guère que l'opercule. Dents du péris- tome lancéolées- -acuminées, rougeâtres à la base, légèrement la- mellifères et denticulées ; membrane interne dépassant le tiers de la hauteur des dents ; lanières aussi longues que les dents, linéaires, percées d’ouvertures étroites sur presque toute la ca- rene; 1—®2 cils rudimentaires ou mème nuls. Fleurs mâles sur la même plante; fol. ovales, obtusément apiculées, entières, énerves, concaves, imbriquées; 4—5 anthéridies, renflées, courtes ; paraphyses nombreuses, molles, terminées par un der- nier article allongé, renflé. — Février-mars. Répandu dans toute la chaîne des Vosges, sur le granite et le grès vos-. gien, dans les forêts, au bord des petits ruisseaux, dans les cavités humides ombragées, depuis les collines inférieures jusqu'aux montagnes élevées ; assez généralement fertile. N'est pas indiqué dans le Jura, ni sur le cal- calcaire jurassique lorrain. — EE dans presque toutes les monta- gnes de France. Genre Hookeria Tayl. Feuilles marginées, dentées, munies de deux nervures, d’un tissu plus ferme. Dents du péristome présentant des articulations très rapprochées ; lanières internes entières. Hookeria late-virens Hook. et Tayl. Indiqué par M. Roumeguère dans le département de l’Aude : lieux ombragés, le long des ruisseaux et dans les crevasses des rochers ; quelques touffes, à la Grasse. 9€ Tribu : Fontinalées. Capsule symétrique, subsessile (dans Îes espèces de nos ré- gions), où pédicellée. Péristome toujours double dans nos es- pèces ; 16 dents linéaires, allongées, lamellifères ; 16 lanières internes filiformes ou réunies par des pièces transversales. Plantes flottant dans les eaux courantes. 146. FONTINALIS ANTIPYRETICA. 398 14 Genre : F'ontinalis Linn. Capsule subsessile, immergée dans l’involucre, régulière, lisse. Pas d’anneau. Dents du péristome pourpres, entières ou percées d'ouvertures le long de la ligne dorsale; cils formant un cône élégamment treillissé. Feuilles concaves ou carénées. Fleurs dioïques. 146. Fontinalis antipyretica Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 429; Stirp. n° 238. Tige tres allongée (10—15 centim.), ordinairement dénudée, noire à la base, divisée un grand nombre de fois en branches, à leur tour, plus ou moins régulièrement pennées; touffes flot- tantes, étendues, d’un vert foncé ou noirâtre, lorsqu'elles sont inondées, brunissant lorsqu'elles sont émergées. Feuilles tristi- ques, espacées ou imbriquées, donnant, dans ce dernier cas, aux tiges, un aspect triquètre caractéristique, pliées en deux, forte- ment carénées, énerves, largement ovales-oblongues, courbées en cuiller au sommet, aiguës ou apiculées, entières et planes aux bords ; long. 4—4 172 millim., larg. 1 394—3 172 millim.; quelques cellules rectangulaires à la base ; les autres hexagones- uiguës, allongées, grandes, remplies de ‘chlorophylle, à parois minces, 10—15 fois aussi 1. q. 1. Rameau fertile allongé; 8— 10 fol. ; les supérieures grandes, larges, imbriquées, enroulées, tronquées au sommet, énerves, entières , souvent corrodées, la- ciniées accidentellement. Vaginule extrêmement courte, garnie de quelques archégones; paraphyses nulles. Pédicelle presque nul. Capsule immergée dans l’involucre, grande, ovale et ovale- oblongue, arrondie à la base, à la fin dilatée à l’orifice, en forme d’urne ; long. 8 millim., diam. 1 172 millim. Opercule convexe- conique, jaunâtre, assez petit. Péristome pourpre; dents dres- sées-étalées à l’état humide, incurvées, contournées par la sé- cheresse, tout à fait libres à la base, linéaires-acuminées, allongées, plus ou moins cohérentes deux à deux au sommet, percées, sur la ligne dorsale, d’un assez grand nombre d’onvertu- res étroites ; lamelles de leur face interne obtuses, nombreuses ; treillis du péristome interne, à traverses muriquées, spinuleuses, appendiculées. Columelle épaisse. Spores vertes muriquées, grandes. Observations. Parfois, dans les circonstances convenables, les rameaux s’enracinent par l'extrémité, dès lors il naît de ce point des branches nombreuses, fasciculées, qui sont l’origine d’une nouvelle touffe. Les jeunes rameaux présentent dans cer- 23 93b4 14° GENRE : FONTINALIS. tains cas une feuillaison très développée; les feuilles très gran- des (long. 4 172 millim., larg. 8 172 millim.) ont la carène très émoussée, obtuse; elles sont rapprochées, plus exactement im- briquées, concaves, fortement courbées en cuiller au sommet. Cette espèce fructifie rarement; mais quand elle se trouve fer- tile, les capsules abondent. — Eté et automne. CG. sur les pierres et les bois dans toutes les eaux courantes, sur tous les terrains et à toutes les altitudes. 147, Fontinalis squamosa Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 430; Stirp. n° 430. Tige parfois très allongée (10—35 centim.), longuement dé- nudée, raide, noire à la base, divisée en plusieurs branches, garnies de rameaux peu nombreux, espacés, gréles, atténués; touffes d’un vert olivâtre ou noirâtre, plus raïdes que celles de l'espèce précédente. Feuilles lâchement imbriquées, tristiques (angles très obtus, arrondis), rapprochées, oblongues-lancéo- lées, allongées, brièvement décurrentes, obtusément acuminées, énerves, concaves, canaliculées, légèrement incurvées etentières aux bords, arrondies sur le dos (non carénées) ; long. 2 172—3 mill., larg. 874 m.; quelques cellules courtes, subhexagones, bru- nes aux angles ; les autres linéaires-flexueuses, un peu atténuées, obtuses, opaques, à parois fermes, épaisses, 15—20 fois aussi 1. q. L. Fol. de l’involucre, 6—8; les supérieures tronquées, en- gainantes, entières, laciniées, corrodées accidentellement ; 5—6 archégones courts; pas de paraphyses. Vaginule très courte. Capsule subsessile, arrondie à la base, régulière ou légèrement bossue ; long. 2 172—5 mill., diam. 1 172—1 34m. Opercule élevé, convexe-conique, obtus. Péristome pourpre ; dents li- néaires, étroites, acuminées, plus ou moins cohérentes au som- met, entières ou un peu ouvertes vers la base, sur la ligne dor- sale; articulations rapprochées, lamelles de la face interne obtuses ; treillis du péristome interne très élégant, en forme de cône, pourpre, formé de 16 branches dressées, filiformes, no- duleuses, reliées par des traverses limitant, de la sorte, des mailles subrectangulaires. Spores vertes, sphériques, légère- mert muriquées, assez grandes. Coiffe conique-acuminée, brune au sommet, descendant peu au-dessous de l’opercule.— Mai-juin. Fructifie rarement. AC. dans les Hautes-Vosges, sur le granite et le grès vosgien, dans la Moselle, la Meurthe et leurs affluents; vallées de Rupt, de Vagney, de la Vologne, entre Granges et Gérardmer, dans le Rabodeau, au-dessus de Moussey, etc. Rare dans les Basses-Vosges, non loin de Neustadt nina RR. dans le Jura : embouchure de la Reuse, près de Boudry (Chapuis — Civados:; Vire (Pelvet), Haute-Vienne, R. (Lamy), Aude (Roumeg ). 148. CRYPHÆA HETEROMALLA. 399 6° Tribu : Cryphéées. Capsule sessile ou subsessile. Opercule conique. Péristome nul, simple ou double (dans l’espèce de nos contrées); lanières internes libres. Coiffe scabre ou velue à divers degrés. Plantes croissant sur les troncs d'arbres ou les rochers secs. 15° Genre : Cryphæa Mohr in Web. Péristome double : dents ponctuées au sommet, peu lamelli-. fères; membrane basilaire interne nulle ; lanières étroites, al- longées, libres, pâles. Fleurs nombreuses, souvent unilatérales. Tige rampante, croissant sur les troncs d' arbres, émettant des branches ascendantes ; feuilles disposées uniformément autour de la tige, d’un vert jaunätre. 148. Cryphæa heteromalla Mohr; Bryol. eur. t. 438; Stirp. n° 732; Daltonia heteromalla Hook. et Tayl. Tige primaire couchée, à la fin dénudée, radiculeuse, émet- tant de nombreuses branches dressées ou ascendantes, simples ou garnies de quelques rameaux courts; long. 15—25 millim.; coussinets peu compactes, d’un vert jaunâtre, souvent terne. Feuilles moyennes exactement imbriquées à l’état sec, läches, étalées, concaves à l’état humide, ovales-aiguës ou brièvement acuminées, révolutées aux bords jusqu’au milieu, entières, mu- nies d’une nervure qui s’éteint vers les trois quarts ; long. 1 172 millim., larg. 1 millim.; cellules basilaires médianes allongées, 4—6 fois aussi 1. q. L. ; les autres brièvement oblongues ou pres- que arrondies, à parois épaisses, légèrement papilleuses, dis- posées en séries obliques. Fleurs femelles unilatérales, sur les branches dressées; rameau fertile court; fol. nombreuses ; les supérieures grandes, oblongues, à demi engaînantes , assez lon- guement acuminées, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au sommet de l’acumen, dressées, imbriquées ; 4—6 archégones ; quelques paraphyses courtes. Vaginule très courte, chargée des débris de la fleur. Pédicelle très court (172 millim.). Capsule immergée dans l'involucre, oblongue, arrondie à la base, lisse, un peu plissée à la fin; long. { 192 millim., diam. 394 millim. Opercule conique-élevé, aigu. Un anneau élevé, formé de trois séries de cellules. Fleurs mâles sur la même plante ; fol. ovales- obtuses; anthéridies oblongues, courtes; paraphyses courtes, peu nombreuses. — Mai-juin. 896 15° GENRE : CRYPHÆA. RR. dans notre circonscription ; troncs de pins et de peupliers près de Deux-Ponts (Bruch); sur un chêne à Malzéville, près Nancy (Godron); déjà indiqué par Willemet, mais sans localités précises (Phytographie, t. IIT, p. 1256). Malgré des recherches très actives, nous n'avons pu retrouver cette espèce en Lorraine. — GC. dans le midi et l’ouest de la France; se retrouve sur les-côtes de la Manche, aux environs de Paris, dans les forêts de l'Oise, etc. La var. b. Lamyana (Daltonia Lamyana Mont.) est caractérisée par sa tige allongée, plus divisée, dénudée à la base, par ses feuilles plus larges, brièvement acuminées, subobtuses. Touffes immergées flottant dans l’eau; sur un rocher dans la Vienne, près de Limoges (Lamy). Genre Leptodon Mohr. Tige stoloniforme émettant des branches dressées-arquées, pennées et bipennées. Feuilles obtuses, plissées, lisses ou lé- gèrement papilleuses, opaques; cellules arrondies. Capsule brièvement pédicellée. Péristome simple : 16 dents granuleuses, percées sur la ligne dorsale. Coiffe garnie de longs poils. Leptodon Smithii Wohr. Branches pennées et bipennées d’une manière très élégante, se roulant en crosse par la sécheresse. Vaginule chargée de longs poils jaunes. Troncs d'arbres dans le midi, l’ouest et le nord-ouest de la France. Var (Hanry), Tarn (M -D,. J.), Aude (Roumeguère), Manche, vallon de la Petite-Paule (Le Jolis, De Brébisson), Dauphiné, Sassenages (Ravaud.) CLÉ DICHOTOMIQUE DE LA FAMILLE DES HYPNACÉES Especes diciquess ne ET De COINS 1°} Espèces monoiquess 2 0 2 eee ec AU ÉSReCes SynOIques. ee NE rer 2 | " 10 11 12 13 45 CLÉ DICHOTOMIQUE. Pédicelle rude ; feuilles ovales-aplanies. N° 46. H. speciosum. Péd. lisse; f, concaves, dressées-imbriquées. N°9. H. Mil- deanum. Péd. lisse ; f. très étalées, arquées en dehors. N° 99, H. poly- gamum, Nervure des feuilles moyennes bien distincte, ons ou dépassant le milieu . . . . . . ST OS ES Nervure nulle, ou deux nervures minces et courtes. lotte Tige primaire stoloniforme ou émettant des stolons. . +. Tige primaire non stoloniforme,. . . « . . . +. . . Feuilles dépourvues de papilles, formées de cellules allongées F. papilleuses ; cellules ordinairement courtes, arrondies. Feuilles peu ou pas plissées, au moins à l’état humide. . . Feuilles plissées en long, même à l’état humide. : . . . Cellules basilaires latérales très petites, ponctiformes; f. exactement imbriquées. N° 140, Pterogonium gracile. Cellules des oreillettes semblables aux autres ou plus grandes CDHVARNIESS tan a ati ie os. cie, e MU AN Feuilles concaves, imbriquées, ovales-oblongues. . . . Feuilles ovales-triangulaires, aplanies, dressées ou étalées . Feuilles finement acuminées. , . . . + + « « + + Feuilles simplement aiguës . . «+ . . . « + + «. . Cellules des oreillettes jaunes. Pédicelle lisse, N° 15. Hyp. myosuroides. Cellules des oreillettes vertes ou hyalines; pédicelle pa- RAD 2 Te en el date due) QU Acumen des feuilles piliforme, flexueux , long. N° 39. Hyp. Tommasinii. Acumen médiocre non piliforme, droit. N° 38. Hyp. crassi- nervium. Cellules moyennes et Fupérienes des feuilles linéaires-allon- PEU al a de Cellules supérieures arrondies: feuilles fortement dentées, sans oreillettes. N° 43. H. alopecurum. Plante inondée ; pas d’oreillettes distinctes; caps. inclinée. N° 44. H. rusciforme, Plante des lieux secs; des oreillettes distinctes; capsule symétrique. N° 425. Leskea myura. Acumen des feuilles long et fin . Acumen large et court. N° 43 et 44 Hyp. prælongum et’ pu- milum, Feuilles longuement décurrentes ; acumen très étalé ; pédicelle papilleux. N° 45. H. Stokesir. F. peu décurrentes, acumen dressé; péd, lisse. N° 16, Hyp. strigosum. Tige florif, dendroïde, N° 131. Climacium dendroides. Tige déprimée, non dendroïde . , . . . . « , . . 397 11 15 15 17 398 17 18 49 20 21 22 24 25 26 27 28 29 30 31 32 | CLÉ DICHOTOMIQUE. Feuilles ovales ou oblongues, dressées-imbriquées,. . . Feuilles ovales-triangulaires, très étalées. N° 17. H. striatum, Feuilles larges, ovales ; cellules basilaires ponctiformes; pé- dicelle arqué. N° 142, Antitrichia. Feuilles lancéolées; cellules basilaires carrées ; péd droit. Pédicelle papilleux ; feuilles longuement acuminées, denti- culées. N° 122. Leskea sericea. Pédicelle lisse; feuilles brièvement acuminées, presque en- tières. N° 124. Leskea mutabilis. Feuilles obovées, étroitement imbriquées. N° 139. Pterogo- nium filiforme. Feuilles ovales ou oblongues, àcuminées, plus longuement NéLVIEeS Pie ee de el eue ie er CHoiDele Tige 2-5-pennée, radicante; feuilles ovales, larges. . , Tige jamais régulièrement pennée, très stolonifèere ; feuilles oplonsuestoulanceolées Re RE CR RER Tige bipennée; fol. de l’involucre dentées. N° 109. H, deli- catulum. Tige tripennée ; fol. de l’involucre ciliées-frangées, N° 108, H. tamariscinum, Feuilles oblongues-lancéolées, subobtuses ou apiculées. . . Feuilles rétrécies longuement acuminées . . . , . . . Branches dressées, obtuses ; feuilles obtuses, entières. N° 141, Anomodon viticulosus. Branches procombantes, souvent effilées ; feuilles apiculées, dentées. N° 1418. Leskea attenuata. Tige très stolonifère; feuilles planes aux bords. N° 149. Leskea longifolia. Tige peu stolonifère:; feuilles révolutées, N° 120. Leskea nervosa,. Feuilles falciformes, courbées en dessous . . ire Feuilles imbriquées, dressées ou étalées en tous sens. Feuilles ridées transversalement. N° 55. Hyp. rugosum. Feuilles sans rides transversales. . .: . . . + . +. Nervure s’avançant jusqu'au sommet de l’acumen. N° 58. Hyp. filicinum. Nervure disparaissant du milieu aux trois quarts de la feuille. Feuilles plissées enlong "000. Ne Pre Feuillés’sanseplis, 26 Re ME mn MORE Tige garnie de petites ful. accessoires. -: . . . +. . . Tige dépourvue de feuilles accessoires, . . . . + + + Tige régulièrement pennée, assez grêle. N° 56. H. commu- tatum. Tige irrégulièrement divisée, robuste. N° 57. H. falcatum. Branches peu divisées; plante flottante. N° 64. H. lyco- podioides. Branches pennées, dressées. N° 60. H, vernicosum. 18 19 21 22 23 24 25 27 37 28 29 30 33 31 52 33 3/4 35 56 37 38 39 40 LE 42 43 44 45 46 47 CLÉ DICHOTOMIQUE. Cell. basil. ne formant pas d’oreillettes distinctes. N° 63. H. intermedium. Cell. basil. plus grandes, ordinairement hyalines, distinctes, Plante croissant sur les pierres, dans les ruisseaux. N° 77, Hyp ochraceum. Plante croissant sur la terre, dans les fossés et les marécages: Tige pennée; cellules moyennes des feuilles courtes, N° 61, Hyp. aduncum. Tige irrégulièrement divisée, non pennée; cellules moyennes een a le à oc ee due AM ART CANON AS RON à Un anneau; plantes vertes ; cellules des oreillettes peu sail- lantes. N° 62. H. Sendtnen. Pas d’anneau; plantes souvent colorées en brun; oreillettes bien distinctes. N° 59, H. exannulatum. Feuilles papilleuses. . . . are rie te de AUS eine Feuilles dépourvues de papilles : SR Ve M a RE © Tiges régulièrement 1-2-3-pennées . . . . . . , . Tiges irrégulièrement divisées, . 3 . , .:.",. . «+ Tige pennée (au moins les branches principales). N° 141. H. abietinum. Tige bipennée. N° 409. H. delicatulum. Tige tripennée. N° 108. H. tamariscinum. Feuilles obovées-obtuses, ou brièvement apiculées, imbri- quées. N° 139. Pterogonium filiforme. Feuilles ovales ou oblongues, acuminées, dressées, moins ÉRHCAVES Lan di be adisg a -udlre) union us Nervure des feuilles continuée jusqu’au sommet . . . Nervure disparaissant vers le milieu. N° 114. H, catenulatum. Capsule dressée, symétrique; feuilles révolutées aux bords dep sommet. N° 120. Leskea nervosa. Capsule bombée, inclinée ; feuilles révolutées à la base seu- lement. N° 113. H. atrovirens. Feuilles obtuses-arrondies, ou brusquement mucronées . , Feuilles rétrécies-acuminées « . « + 4 + + + + … Feuilles mucronées brusquement ou apiculées . . . . . Feuilles tout à fait obtuses-arrondies . . . . . . . . Mucron des feuilles court, N° 50. H, purum. Mucron des feuilles très long, flexueux. N° 54. H, cirrosum. Feuilles creusées en cuiller, concaves au sommet . . . Feuilles d’abord exactement involutées, de manière à rendre les rameaux subaigus, plus tard étalées. N° 48. H, giganteum. Feuilles très larges, suborbiculaires, exactement imbriquées, N° 55. H. trifarium. | Feuilles oblongues-lancéolées, plus lâches, N° 54. H. strami- neume 399 34 36 38 43 39 40 41 42 44 48 45 46 47 360 48 49 50 54 55 56 57 58 59 60 61 62 | | CLÉ DICHOTOMIQUE. Feuilles plissées, même à l’état humide. . . . . Feuilles dépourvues de plis notables à l’état humide . . Feuilles dressées, lâchement imbriquées . . . . . . . Feuilles courbées en dehors par l’acumen. N° 17. H. striatum. Plantes croissant dans les prairies spongieuses, très humides. N° 100. H. nitens. Plantes croissant dans les lieux secs. . « . . . . . . Feuilles garnies de grosses dents au sommet, brièvement acu- minées. N° 6. H. Oakesii. F. entières ou finement denticulées, longuement acuminées. . Plante grêle; feuilles moyennes longues de 1—1 172 millim. N° 124. Leskea mutabilis. Plante robuste; long. des feuilles 2—3 millim. . . . . PI. croissant sur la terre des collines, aux lieux découverts. PI. croissant sur les rochers ou les troncs d'arbres. , . . Feuilles ovales-oblongues ; nervure forte; pédicelle glabre. Feuilles lancéolées, étroites; nervure mince; péd. papilleux. N° 29. H. lutescens. Feuilles faiblement plissées, ovales, concaves, imbriquées. N° 11. H. albicans. Feuilles fortement plissées, dressées ; acumen flexueux. N° 10, H. glareosum. Capsule symétrique, dressée; feuilles étroites, lancéolées. N°° 122-1923. Leskea sericea et Philippeana. Capsule bombée, inclinée ; feuilles ovales-oblongues. Pédicelle lisses opercule conique-aigu. N° 7. Hyp. pli- catum. Pédicelle papilleux ; opercule longirostre. N° 42. H. velu- tinoides. Nervure des feuilles s’avançant jusqu’au sommet, ou à peu près [2 LD e 3 L L] L2 e e e L2 L2 e e LL L2 Li e Nervure s’arrêtant au milieu, loin du sommet. . . . . . Feuilles très étalées, longuement et finement acuminées. N° 91. H. elodes. Feulles ovales-lancéolées, brièvement acuminées, dressées. N° 89. H. irriguum. Feuilles oblongues, élargies, concaves, imbriquées. . . Feuilles très étalées, souvent ovales-triangulaires . + + + Acumen des feuilles large et eourt . + . . + .« « + o Acumen brusque, long, subulé. . . . . . . + . Feuilles auriculées ; plante des lieux secs, découverts. N° 33. H. Illecebrum. Feuilles sans oreillettes distinctes ; plante croissant sur les pierres inondées. N° 52, H. rivulare. 49 58 50 51 52 53 54 56 55 59 60 61 64 62 63 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 75 74 75 76 CLÉ DICHOTOMIQUE. Cellules moyennes des feuilles linéaires très étroites; feuilles brusquement et longuement acuminées, N° 40. H. piliferum. Cellulesmoyennes rhombées, courtes ; feuilles insensiblement rétrécies. N° 41. H. scleropus. Acumen des feuilles long et fin . . . . . . . . . . Feuilles aiguës, ou acumen large et court. N° 43. H. præ- longum. Feuilles nettement décurrentes ; acumen très étalé ; pédicelle papilleux. N° 45, H_ Stokesii. Feuilles entières, non décurrentes; acumen très étalé; pédi- celle lisse; plante jaunâtre. N° 92 H, chrysophyllum. Feuilles dentées, non décurrentes; acumen étalé, dressé; pé- dicelle lisse; opercule longirostre. N° 16 H. strigosum. Feuilles homotropes courbées en dessous . + . . . . . Feuilles dressées ou étalées en tous sens. .« . . . . . . Tige dressée, élégamment pennée, aplanie. N° 68. H. Crista- castrensis, Tige déprimée ou irrégulièrement divisée, non aplanie, . . Acumen des feuilles lancéolé-aigu, large et court . . . . Acumen des feuilles linéaire-subulé, fin . . , . . . . Plante croissant sur les pierres dans les ruisseaux. N° 77, H. ochraceum. Plante croissant sur la terre dans les prairies humides, . . Feuilles extrêmes des rameaux crochues; des oreillettes N°75. H. arcuatum. Feuilles extrêmes à peine courbées ; pas d’oreillettes. N° 74. H. pratense. Feuilles nettement denticulées sur le contour du tiers infe- rieur. N° 69, H. molluscum. Feuilles entières ou à peu près vers la base . . . +. . Feuilles extrêmes formant un crochet. . . . . . . . Feuilles légèrement homotropes; les extrêmes non crochues, N° 127. Leskea intricata. Feuilles entières ou presque entières vers le sommet . . . Feuilles nettement denticulées vers le sommet. N° 72. H, im- ponens. Cellules basilaires carrées, jaunes, distinctes aux angles. N°° 70-71. H. Vaucheri et cupressiforme. Cellules basilaires hyalines, peu distinctes N° 73. H. calli- chroum. Feuilles aplanies et ondulées transversalament, . . , . F. concaves, nullement aplanies, ou sans rides transversales. Capsule arquée; pas de stolons; plante croissant sur la terre. N° 86. H. undulatum Capsule symétrique; plantes stolonifères croissant sur les ro- cherstou!les:troncs' d'arbres! + MMA VO, 24 361 65 67 75 63 69 74 70 72 73 74 76 78 77 3062 77 78 79 81 82 85 C9 Q Q0 Q0 CLÉ DICHOTOMIQUE. Plante développée; long. des feuilles 3—4 millim. N° 455. Neckera crispa. Plante assez courte ; long. des feuilles À 472—1 1374 millim. N° 156. Neckera pumila. Feuilles papilleuses. . . A CN A CO Feuilles dépourvues de papilles s ne létdos ce ON 80 Feuilles moyennes obovées-apiculées, nerviées. N° 139. Pte- rogonium filiforme. Feuilles suborbiculaires obtuses, ou ovales-acuminées, obscu- TEMENTVNerVICes ee ee de leei eiTe NP NRe Feuilles toutes ovales-acuminées. N° 116 H. heteropterum. Feuilles des rameaux orbiculaires, obtuses ou apiculées. . . Feuilles orbiculaires, à cellules courtes; pas de stolons. N° 417. Myurella julacea. Des stolons grêles, garnis de feuilles acuminées, petites. N° 415. H. dimorphum. Feuilles aplanies +. . SRE se late Feuilles tristiques ou disposées également en tous sens, . Capsule arquée ; feuilles ovales-acuminées, d’un tissu mou. N° 87. H. sylvaticum. Capsule symétrique; feuilles elliptiques apiculées, d’un tissu ferme. N° 137. Neck. complanata. Plante stolonifère .« . . Re Re M 0-0. 0 Plante dépourvue de AA TS Feuilles imbriquées, aiguës, dentées, sans plis, binerviées, N° 140. Pterogonium gracile. Feuilles dressées , acuminées , entières, plissées, énerves. N° 4453. Leucodon sciuroides. Feuilles acuminées, étalées, dentées, lésèrement plissées. N° 36. Hyp. flagellare, Feuilles obtuses arrondies au sommet . . + . + «+ + © Feuilles ordinairement acuminées, du moins aiguës. . . Tige et rameaux aigus à cause de l’enroulement des feuilles, N° 47. H. cuspidatum. TFiges'et rameaux obtus 1/52. Hs nel etre Plantes des marais profonds, peu divisées. N° 53, Hyp. trifarium. Plantes des lieux secs, pennées . « + + + + + + « + Capsule symétrique, dressée. N° 133. H. concinnum. Capsule arquée, asymétrique. N° 52. H. Schreberi. Plantes flottant dans les eaux courantes . . . ae Plantes des lieux secs, ou des marais, ne flottant pas. . Feuilles nettement carénées, tristiques. N° 146. Fontinalis antipyretica. Feuilles arrondies sur le dos, obscurément tristiques N° 447, Fontinalis squamosa. 79 - 82 80 81 83 84 85 86 87 90 88 89 94 92 92 93 94 95 96 97 98 99 100 401 102 403 104 CLÉ DICHOTOMIQUE. Feuilles complétement énerves . . . . . . Feuilles munies de 1—2 nervures courtes, mais visibles . , » . . . Plantes des lieux marécageux ; capsule arquée N° 101. Hyp. stellatum. Plantes croissant sur les troncs d’arbres ; capsule symétrique. N° 134. Cylindroth. repens. PL. croissant sur la terre sèche, dans les bois; capsule très bombée. N° 2. H, loreum. Plantes déprimées ; f. aiguës, ou un acumen large et court, Plantes souvent étagées, ou acumen long, subulé. , . De grandes feuilles accessoires laciniées. N° 6. H. Oakesii. Ets desfénillessaccessoires L.-14 7.0 a 20e Feuilles oblongues-lancéolées, presque aplanies; péd. lisse. N° 24. H. depressum, Feuilles larges, concaves ; pédicelle papilleux. N° 33. H. Illecebrum. Acumen des feuilles moyennes recourbé. . . , . . . Acumen dressé ou étalé, non recourbé. . . . . . . . Feuilles des rameaux dressées. N° 4, H. brevirostrum. Toutes les feuilles recourbées . . . , . . + . + Feuilles en partie homotropes, denticulées. N° 2. H. loreum. Feuilles tout à fait étalées en tous sens, entières. N° 3. Hyp. squarrosum. Innovations d’abord simples, puis étagées très divisées, . . Innovations non étagées +. . + : +. + +. Feuilles moyennes des rameaux plissées, acuminées, dentées. N° 5. H. umbratum. Feuilles moyennes des rameaux à peine plissées, très peu den- tées. N° 23. H, splendens. Plante dressée, très robuste, jaunâtre, raide. N° 1. Hyp. triquetrum. Plantes déprimées, molles , . . . . . + « «+ + Feuilles étroites, oblongues lancéolées; pédicelle lisse . . Feuilles larges, ovales-triangulaires ; pédicelle papilleux, N° 56. H. flagellare Tige peu divisée, ascendante; feuilles plissées, entières. N° 126. Leskea rufescens. Tige déprimée, divisée; feuilles oblongues, denticulées, N° 107. H, delitescens. Nervure des feuilles atteignant ou dépassant le milieu, . +. Nervure des feuilles nulle, ou {—2 nervures courtes . +. . Feuilles aplanies, obtuses. N° 150. Homalia trichomanoides. Feuilles acuminées, ou homotropes, ou disposées également CTOUSAENB Su. 0 MR END nee Con celtes 95 97 96 98 100 99 101 102 405 104 106 141 107 110 119 120 421 CLÉ DICHOTOMIQUE. Feuilles obtuses arrondies; plante des marais. N° 49. Hyp. cordifolium. Feuilles aiguës, acuminées, ou du moins apiculées. . . . Feuilles homotropes, fortement courbées, enroulées . . . Feuilles disposées en tous sens, ou très peu homotropes . . Feuilles fortement plissées, denticulées. N° 67. H. unci- natum. Feuilles sans plis notables, entières ou à peu près . . . Cellules basilaires ne formant pas d’oreillettes distinctes. N° 66. H. revolvens. : Cellules basilaires, plus grandes, hyalines, distinctes. N° 65. H. fluitans. Capsule cachée entre les feuilles, subsessile. N° 148. Cry- phæa heteromalla. Capsule pedicelkée, exserte LU 0 ee Cellules moyennes des feuilles papilleuses, courtes, ar- rondies Ô e e e e e e e e . « CT e e 0 Cellules moyennes lisses, hexagones-aiguës ou linéaires . . Branches principales pennées; capsule arquée . . . . . Branches irrégulièrement divisées; capsule symétrique. N° 121. Leskea polycarpa. Des feuilles accessoires grandes, laciniées, très divisées. N° 112. H. Blandowii. Feuilles accessoires très petites; plante verte, des lieux ombragés. N° 110. H. minutulum. Nervure des feuilles s’avancçant très avant dans l’acumen . . Nervure disparaissant loin du sommet. . . . . . . . Feuilles distinctement, quoique finement denticulées vers léSommets eue endale ne ca de ie ne Re Feuilles entières ou très légèrement sinuolées au sommet . . Pédicelle lisse hrs as RS es SE Pedicelle papilleux. 267000 RON SRE CR T Feuilles étroites, lancéolées; capsule courte. N° 12. H. sali- cinum. Feuilles ovales-triangulaires ; capsule allongée, arquée. N° 95. H. Juratzkanum. Feuilles caulinaires ovales-triangulaires, décurrentes. N° 26. H. reflexum. Feuilles oblongues-lancéolées, très peu décurrentes. N° 27. H. populeum. Feuilles lancéolées-linéaires, très étroites; pl. des rochers -secs. N° 22. H. tenellum. Feuilles plus larges, ovales ou oblongues. + «+ . + . . Plantes raides, radicantes; nervure épaisse; cellules moyen- HÉSICOUTLES PNA ENT NO UC Re AN NN EE CRD Plantes molles, sans radicules ; nervure mince; cellules allon- vées. N° 9. H. Mildeanum. 108 109 111 110 112 413 115 114 116 123 117 420 118 419 494 422 CLÉ DICHOTOMIQUE. Plantes croissant sur les pierres inondées; feuilles oblongues- 192 lancéolées. N° 89, H. irriguum. Plantes des lieux secs, ou simplement frais; feuilles ovales. N° 90. H. radicale, 193 Pédicelle papilleux au moins vers le sommet, . . . , . Pédicelle tout'a faitlisse. “. «ee ee + le se Feuilles étroites, lancéolées; plante grêle; opercule longi- 424 |’ rostre. N° 37, H. Teesdalii. Feuilles ovales ou oblongues ; opercule conique-aigu. . . 195 | Pédicelle lisse dans sa moitié inférieure , . , . « + . Pédicelle papilleux dans toute sa longueur . . . . . . Feuilles plissées; plante des lieux secs. N° 35. Hyp. cam- 196 pestre. Feuilles sans plis; pl. croissant sur les pierres humides. N° 34. H. plumosum. Feuilles plissées, ovales-oblongues, concaves; cellules basi- 127 iMENNeu distinctes: MIS NAME CERN MR Feuilles sans plis, ovales-subtriangulaires, très étalées, oreil- lettes hyalines. N° 30. H. Starkei. Plante robuste; feuilles brièvement acuminées, larges de 4 172 millim. N° 31, H. rutabulum. ci PL. grêle, radicante; f. longuement acuminées ; larg. 173—172 millim. N°28 H. velutinum. Capsule symétrique, dressée ; feuilles sans plis, acuminées. 1929 N° 144. Anacamptodon. Capsule bombée ou arquée .. . . «+ . . . . . . DEL Re lon Ostre MORTE ET EP MONN NC ER here CE DE 2e à RS POELE EUR Feuilles exactement imbriquées, obtuses ou subaiguës. N° 20. 131 H, murale. Feuilles dressées ou étalées, denticulées, acuminées, . . . Plante croissant sur les pierres ou les bois inondés. N° 44. 132 H. rusciforme. Plante des lieux secs ou ombragés ., . . . . . . . . Feuilles denticulées, assez longuement acuminées; capsule oblongue, arquée. . . . . . . Menus ce 135 ù à La Feuilles presque entières, brièvement acuminées; capsule courte, renflée. N° 21. H rotundifolium. Capsule oblongue; feuilles dressées, imbriquées. N° 49. H. 134 confertum. Capsule subcylindrique; feuilles très lâches, étalées. N° 48. H. megapolitanum, 135 N° 94. I. serpens. | Plante grêle; feuilles lancéolées, étroites ; larg. 472 millim, PL. plus rebuste ; f, ovales ou oblongues, plus larges. . 156 Feuilles plissées; capsule bombée. N° 8, H. salebrosum. | Feuilles sans plis; capsule subcylindrique, arquée. . . . 265 124 129 425 426 127 128 136 137 366 437 440 441 442 143 144 445 148 149 150 CLÉ DICHOTOMIQUE. Feuilles plus ou moins aplanies, d’un tissu mou; cellules hexagones-aiguës. . . . . Feuilles concaves imbriquées ou très Ses: d’un tissu plus-fermes nee EN Re ONE te RCE Folioles de l’involucre dentées, N°: 96-97. H Kochii et curvipes. Folioles de l’involucre entières. N° 98 H. riparium. Feuilles subobtuses , ou largement acuminées, homotropes. Feuilles acuminées-subulées, étalées. N° 99, H. polygamum. Feuilles entières, ovales ou oblongues, lancéolées. N° 80. H. palustre. Feuilles sinuolées au sommet, suborbiculaires. N°’ 78-70, H. dilatatum et alpestre. Feuilles aplanies 6 Re UP RS OS CRC Feuilles disposées uniformément, ou homotropes . : . Feuilles ridées; capsule subsessile, N° 138. Neckera pen- nata. Feuilles sans rides; capsule exserte. . . . . . . Feuilles obtuses; cellules grandes, hexagones tronquées. N° 145. Pterygophyllum. Feuilles aiguës ou acuminées; cellules étroites , . . . . Nervure nulle; feuilles étroites, longuement acuminées. N° 85. H. nitidulum. 2 nervures; f ovales ou oblongues, brièvement acuminées +. Capsule symétrique; nervures très faibles ; cellules basi- laires carrées. N° 452. Cylindroth. cladorrhizans Capsule arquée, lisse; nervures assez longues ; cellules ba- silaires peu distinctes N° 88. H. denticulatum Capsule arquée, striée; opercule longirostre; cellules basi- pre peu distinctes. NF 87. H. sylvaticum. Feuilles longuement contnies, recourbées en tous sens Feuilles dressées, ou étalées-dressées, ou homotropes. . 2 nervures courtes; feuilles fortement recourbées N° 103. H. Halleri. Nervures à peu près nulles ; feuilles moins recourbées. N° 102. H, polymorphum. à Pédicelle papilleux ; plante robuste ; feuilles concaves. N° 51. H. rutabulum. Pédicelle lisse; plante moins robuste . Plantes très grêles ; long. des feuilles 172 millim. . Plantes plus fortes: ; longueur des feuilles au moins À 192 mill. Capsule dressée, symétriqne ; espèce corticicole. N° 129, Leskea subtilis. Capsule inclinée, bombée; plante croissant sur les pierres. N° 104. H. confervoides. 138 139 140 142 146 143 144 145 147 148 149 150 451 155 156 157 158 159 CLÉ DICHOTOMIQUE. 867 Capsule dressée, presque symétrique ; feuilles lancéolées, CNÉICTES ado nt Le Mae lol alias Perte rte DZ Capsule nettement arquée; feuilles de formes diverses, . 153 Capsule un peu inclinée ; cellules basilaires des feuilles car- rées, distinctes. N° 105. H, Haldanianum. Capsule symétrique, dressée; cellules basilaires à peine dis- tinctes. N° 128, Leskea polyantha. Feuilles lancéolées, étroites, brièvement acuminées ; oper- cule longirostre, N° 25. H. demissum. Feuilles élargies, ovales ou longuement acuminées, ou homo- USE HE a M ARS MERS ET Re PE AE Mc LE Feuilles larges, ovales, brièvement acuminées, peu courbées. 155 Feuilles lancéolées, finement acuminées, souvent homo- ÉD Von Amara «(ie MieuT'e eds Ole rt 2e O0 Feuilles tout à fait entières, assez longuement acuminées. N° 80. H. palustre. Feuilles souvent denticulées au sommet, brièvement acumi- nées, ordinairement binerviées, concaves, lésèrement cour- bées. N°° 78—79. H, dilatatum et alpestre. Feuilles très étalées en tous sens, entières ; une seule nervure. N° 93. H. saxatile. Feuilles plus ou moins homotropes, binerviées ou énerves, sauvent) dentéess tete aie ie de à 71m misent 21887 Folioles intimes de l’involucre plissées. . . . . . . . 158 Fol. intimes de l’involucre sans plis, . . . . . . . . 159 Feuilles redressées, courbées en haut, nettement dentées, N° 81. H. silesiacum. Feuilles plus rapprochées de la tige, courbées en dessous, en- tières. N° 83. H. fastigiatum. Feuilles courbées en dessous, superficiellement dentées ; cel- lules des angles semblables aux autres. N° 82. H. fertile. Cellules basilaires carrées ; folioles involucrales engaïnantes, N° 84. Hyp. incurvatum. Cellules basilaires non distinctes; folioles involucrales demi- engainantes, N° 85, H. nitidulum. 2° Famille : BRYACÉES. (Bryaceæ Wils. Bryol. brit.; mutatis caract.) Fleurs femelles terminant la tige ou les rameaux au moment de leur apparition. Péristome double, simple ou nul. Tiges sou- vent dressées, innovant au-dessous des fleurs et non par conti- 368 16® GENRE : MNIUM. nuation, se divisant ordinairement par dichotomie. Cellules des feuilles souvent rectangulaires ou hexagones-tronquées, beau- coup plus rarement linéaires allongées. +. Coiffe déchirée latéralement et déjetée oblique, à sec- tion transversale circulaire, jamais tétragone, même dans le jeune âge. 47e Série, renfermant les genres dont la plupart, ou au moins quelques espèces, ont un péristome double. 1e Tribu : MEniées. Péristome double très développé : 16 dents allongées, lancéo- lées-acuminées, lamellifères ; membrane basilaire interne caré- née, atteignant et même dépassant la mi-hauteur des dents: 16 lanières lancéolées-acuminées, plus ou moins ouvertes sur la carène ; 1—4 cils lisses, noduleux ou appendiculés, ou cils ru- dimentaires. Capsule longuement exserte, ordinairement symé- trique, allongée, clavi-piriforme, penchée ou pendante, lisse, plus rarement striée, oblongue, bombée et simplement oblique; le col est plus ou moins distinct, parfois aussi long que la cap- sule elle-même. Coiffe petite, fugace. Tiges dressées ou ascen- dantes, parfois garnies de stolons. Feuilles lancéolées, ovales, oblongues ou suborbiculaires, nerviées, lisses, souvent marginées, d’un tissu délicat, à grandes mailles hexagones. Plantes croissant sur la terre ou dans les fissures des rochers, presque jamais sur les troncs d'arbres ou dans les eaux courantes. : 16° Genre : Mnium Linn., Schimp. Syn. Capsule grande, symétrique, elliptique, sans col bien distinct, lisse, pendante ou très inclinée. Opercule convexe- apiculé ou longirostre. Péristome interne brun-orangé; lanières percées ordinairement de grandes ouvertures; 374 cils développés. Dans les espèces diviques, les fleurs mâles sont discoïdes, gar- nies de folioles involucrales étalées-rayonnantes : les anthéridies très abondantes, les paraphyses rentflées claviformes. Système végétatif très développé : innovations dressées ou procombantes, stoloniformes, naissant de la base des tiges. Feuilles grandes, ovales-oblongues, suborbiculaires, entières ou fortement den- tées, souvent marginées. Plantes croissant dans les haies et les bois, dans les fissures des rochers ou au bord des petits ruis- SEaux. 149. MNIUM CUSPIDATUM. 369 À. Des stolons souterrains ou épigés, arqués- procomhants. (E. 149—155.) (Dans cette série, les feuilles sont marginées, dentées; les dents unisériées.) +. Fleurs synoïques. (E. 149—151.) 149. Maoium cuspidatum Jedw. Spec. Musc. p. 192, t. XLV (exclusa v. b.); Schwægr. Suppl. 1, p.n, p. 132; Stirp. n° 621; Sch. FI. G. et G. éxsicc. n° 1185. Tige fertile dressée, médiocre (long. 10—20 millim.), d’a- bord presque nue, puis garnie de feuilles de plus en plus gran- des; les inférieures suborbiculaires, brièvement acuminées; les moyennes et les supérieures larges, oblongues-obovées , rétré- cies vers la base, longuement décurrentes, révolutées jusque vers le milieu, rétrécies, acuminées au sommet (acumen court, à demi tordu, arqué en dehors), munies d’une nervure dilatée, à la fin brune, qui se prolonge jusqu'à l'extrémité de l’acumen, marginées par une quadruple série de cellules linéaires, étroi- tes, épaissies, dentées à partir du milieu (dents grandes, aiguës, étalées-dressées, nombreuses); long. 4 172 millim., larg. 2 m.; cellules hexagones-subarrondies ; les basilaires un peu allongées. Stolons épiges, nombreux, arqués-retombants, atténués, radi- cants à l'extrémité, garnis de feuilles assez semblables aux cauli- naires moyennes. Touffes ou gazons d’un beau vert foncé ou assez clair, peu étendus. Fleurs synoïques. Folioles involucrales ex- ternes, 3—4, allongées (long. 5—6 millim., larg. 1 172 millim.), obovées-oblongues, dressées, acuminées ; 3—5 fol. intimes plus courtes, lancéoiées-spatulées, dentées, et enfin ovales-acumi- nées, presque entières, toutes nerviées; 5—6 archégones, au- tant d’anthéridies; paraphyses légèrement renflées (le dernier article atténué). Vaginule oblongue. Pédicelle dressé, rougeûtre à la base, plus pâle au sommet ; long. 20-25 millim. Capsule molle, verte à la maturité, brune ensuite, brièvement ovale- oblongue, presque arrondie à la base, légèrement resserrée à l'orifice, tres inclinée vers le $ol ou pendante ; long. 2 172 mill., diam. 2 millim. Opercule convexe, obtus ou brièvement mame- lonné. Un anneau assez étroit. Dents du péristome libres jus- qu’à la base, larges, fortement lamellifères, d’un vert pâle; 370 16° GENRE : MNIUW, membrane interne atteignant le milieu des dents, brune, oran- gée sous le microscope ; lanières larges, lancéolées, acuminées, percées, sur la carène, de grandes ouvertures arrondies, souvent confluentes ; 3—4 cils noduleux, allongés ; au-dessous des lanie- res, sur chaque carène de la membrane, se remarquent deux sé- ries de petits trous carrés ou arrondis. Spores grandes, vertes. — Juin. « Sur la terre et les rochers, assez répandu. » (D' Mougeot, Séatist.) Cette espèce semble assez rare en Lorraine, où nous ne l’avons trouvée qu’à Saint-Dié; M. Godron ne l'indique pas aux environs de Nancy; Lesquereux ne la signale, pour le Jura, qu'aux environs de Bienne et de Fleurier. Elle est plus commune en Alsace. M. F. Schultz l’in- dique presque partout dans les Vosges inférieures (alsaciennes), sur le grès vosgien et le diluvium; aux environs de Sarrebrück (Winter); nous l'avons du reste trouvée dans plusieurs localités de la vallée du Rhin, par exemple : dans les montagnes, aux environs de Saverne, près de Colmar, au Hügstein, près de Guebwiller, etc., à la base des troncs d’arbres , des peupliers, des chênes. Du reste, ça et là, dans presque toute la France. 150. Mnium medium Br. Sch. Bryol. eur. t. 398. Tige brièvement stoloniforme, souterraine à la base, bientôt dressée ou ascendante, émettant des jets grêles, dressés ou ar- qués, courts et peu nombreux, garnie très haut de radicules brunes, abondantes; long. 20—40 millim. Feuilles des jets sté- riles larges, oblongues-elliptiques, ou légerement obovées, brièvement apiculées au sommet, munies d’une nervure qui se prolonge jusqu’au sommet de l’acumen ou même le dépasse, marginées et dentées; dents espacées; long. 6 millim., larg. 3 172 millim.; cellules arrondies, à peine anguleuses, ou briè- vement oblongues. Feuilles inférieures et moyennes des tiges fertiles espacées, suborbiculaires, grandes, rétrécies, décur- rentes à la base, dressées-étalées ou flasques, munies d’une ner- vure qui s’avance jusqu’au sommet de l’apicule ou s'arrête un peu au-dessous, du reste, marginées et dentées comme les pré- cédentes ; long. 4—6 millim., larg. 3—4 millim. Feuilles invo- lucrales externes ou caulinaires supérieures (3—4) grandes, dressées, largement oblongues, plus rétrécies, acuminées et plus fortement dentées ; long. 7—10 millim., larg. 4 millim. ; 3—4 fol. intimes plus petites, lancéolées obovées ou lancéolées ai- guëés, marginées, dentées. Fleurs synoiques; 10 anthéridies allongées ; 10—15 archégones; paraphyses molles, abondantes, plus longues, à peine renflées au milieu, atténuées légèrement à Pextrémité. Pédicelle rougeâtre, pâle; long. 30—50 millim. Capsules solitaires ou plus rarement aggrégées, grandes, pen- 151. MNIUM ROSTRATUM, 271 dantes, oblongues, arrondies à la base, d’un roux päle ou ver- dâtre; long. 3—4 millim., diam. 1 172—2 millim. Opercule convexe, brievement apiculé (apicule court et obtus). Un anneau assez étroit. Dents du péristome assez pâles, grandes ; lanières larges, percées, sur la carène, de grandes ouvertures arrondies, confluentes au sommet ; 3—4 cils aussi longs, légèrement nodu- leux. Spores de moyenne grandeur. — Mai-juin. R. Lieux frais, près des sources, dans les forêts des Hautes-Vosges, de la vallée de Münster (Blind); Haut-Jura : la Vaux, près de Fleurier, les Raïsses, au Val-de-Travers (Lesquereux). — Se trouve aussi dans les Fi LE près de Bagnères-de-Luchon (Spruce); dans le Harz et les pes. 151. Mnium rostratum Schwægr. Supp. 1, p. 1, p. 136, t. LXXIX ; Schultz, Flor. G. et G. exsice. n° 373; Bryum rostratum Schrad. Spic. FI. Germ. p. 72; Stirp. n° 419. Stolons épigés nombreux, allongés (6—10 centim.), déprimés, radiculeux, souvent atténués au contact du sol, garnis de feuilles elliptiques, arrondies aux deux extrémités, souvent émarginées et brièévement mucronées au sommet, munies d’une nervure qui se prolonge jusqu’à l’apicule, marginées (3 séries de cellules très allongées), garnies, sur le contour du tiers supérieur, de quel- ques dents parfois très réduites ; long. 3—5 millim., larg. 2— 3 172 millim.; cellules arrondies subhexagones, remplies de chlorophylle ; quelques cellules rectangulaires, allongées vers la base. Tige fertile dressée, courte (5—20 millim.), stoloniforme, radicante à la base ; feuilles inférieures orbiculaires ; les moyen- nes elliptiques (long. 6 millim., larg. 3 millim.), étalées, con- vexes en dessus, ondulées aux bords à l’état humide, du reste semblables à celles des stolons. Fleurs synoïques ; fol. externes, ou caulinaires supérieures, grandes, recourbées, oblongues- obovées, obtuses, finement denticulées; long. 6—7 millim. ; 2—4 fol. intimes lancéolées ou obovées, étroites, nerviées, den- tées ou entières; anthéridies oblongues, 5—6; archégones, 10—20; paraphyses abondantes, obtuses, très renflées. Pédi- celles aggrégés ou solitaires, rougeâtres à la base; long. 20—25 millim. Capsule horizontale ou inclinée, oblongue; long. 3—4 millim., diam. { 172—2 millim. Opercule convexe, surmonté d’un bec fin, pâle, oblique ou droit. Un anneau formé de deux séries de cellules courtes. Péristome : lanières percées de gran- des ouvertures dilatées transversaiement, non confluentes ; quel- ques trous sur la membrane basilaire. — Printemps. 312 16° GENRE : MNIUM. Espèce cosmopolite. Sur la terre, Les rochers, dans les haies. au pied des arbres, dans les lieux ombragés, secs ou frais, dans les grottes, les ruines, plus fréquemment sur les terrains calcaires que sur les terrains siliceux. Bruyères et Neufchâteau (Mougeot), Saverne, Saint-Dié, Ram- bervillers, Mirecourt, Vouxey (B.), Bitche {Schultz), Sarrebrück (Win- ter), forêt de Haie et Liverdun, près de Nancy (Godron). — Vallières, aux Etangs, dans la Moselle (Holandre). Plus commune dans le Jura, où elle est généralement fertile. Noiraigues (Lesquereux), Saint-Claude (B:). — Disséminée dans toute la France, particulièrement dans les monta- gnes des terrains calcaires. ++. Fleurs dioïques. (E. 152—155.) 152. Mnium affine Schwægr. Suppl. I, p. 11, p. 134; Bryol. eur. t. 397; Stirp. n° 930? Tige stoloniforme, d’abord souterraine, horizontale, chargée de radicules brunes et de petites feuilles squamiformes, puis dressée, médiocre (3—4 centim.) ; de la base partent 1—92 sto- lons épigés, arqués, s’enracinant par l’extrémité (long. 8—9 centim.) ; gazons lâches, d'un vert foncé. Feuilles moyennes des jets stériles, largement oblongues-elliptiques (long. 7 millim., larg. 8 192—4 millim.), rapidement contractées aux deux ex- trémités, mucronées au sommet, décurrentes à la base, margi- nées (4—5 séries de cellules linéaires allongées), garnies sur tout le contour de dents simples, étalées ,médiocres; la nervure se prolonge jusque dans le mucron terminal, ou disparaît immé- diatement au-dessous; cellules grandes, hexagones, allongées, subrectangulaires vers la base, subarrondies vers le sommet, renfermant des grains de chlorophylle nets et nombreux. Feuilles inférieures des tiges fertiles, espacées, suborbiculaires, arron- dies au sommet, les moyennes largement elliptiques, semblables du reste à celle des stolons épigés, très étalées, convexes en des- sus, longuement dentées-ciliées. Fol. externes de l’involucre, ou caulinaires supérieures, grandes, un peu plus rétrécies, aiguës au sommet; les intimes de plus en plus étroites et ré- duites, spatulées aiguës et enfin lancéolées, très étroites ; arché- gones allongés, très nombreux (20—45); paraphyses nombreuses, plus longues, molles, non dilatées. Vaginule oblongue, garnie à la base des débris de la fleur. Pédicelles souvent aggrégés (2—3); long. 80—35 millim. Capsule pendante, grande, oblongue, ra- pidement contractée à la base, d’abord jaunâtre, à la fin brune; long. 4 millim., diam. 1 172—2 172 millim. Opercule convexe, 153. MNIUM UNDULATUM. 819 brièvement mamelonné. Un anneau composé de plusieurs séries de cellules. Dents du péristome d’un jaune clair ; lanières per- cées, sur la carène, de grandes ouvertures arrondies ; 2—4 cils allongés, articulés, noduleux. Plante mâle distincte, plus ro- buste (long. 5—6 centim.). Fleurs discoïdes; folioles involu- crales externes grandes, largement ligulées, d’abord dressées, puis très étalées, divariquées, concaves ; anthéridies oblongues, allongées, tres nombreuses (100 et plus) ; paraphyses abondan- tes, plus longues, molles, renflées, obtuses vers l'extrémité. — Mai-juin. — Fructifie peu communément. b. elatum Brid. Schultz ; Stirp. n° 931. — Tige et stolons beaucoup plus élancés; feuilles plus espacées, garnies d’une marge plus étroite, de dents moins nombreuses et moins sail- lantes, parfois presque entières; capsule souvent solitaire, plus étroite ; pédicelle beaucoup plus long (6—7 centim.). Forêts humides, sur le granite à Gérardmer (Mougeot, B.), à Blanche- mer, sur le grès vosgien, à Saint-Dié (B.), sur le grès bigarré à Deux- Ponts (Bruch), sur la syénite au Jægerthal, près de Niederbronn, près de Wissembourg et de Bitche (F. Schultz), de Sarrebrück (Winter); Tomblaine et Montaigu, près de Nancy (Godron). Lesquereux l’indique aussi dans les forêts humides du Jura. La var. b. publiée dans les Stirpes provient des environs de Metz (Léo); elle a été trouvée aussi en Alsace, à Bruyères, Saint-Dié et dans le Jura. N.B. Plusieurs échantillons, distribués dans les Stirpes, sous le n° 930, appartiennent encore au M. cuspidatum. Mnium insigne Mitt. Milde Bryol. siles. p 227.— Cette plante sem- ble n'être qu’une forme du M. affine ; elle est caractérisée par ses feuilles longuement décurrentes, garnies sur le contour de dents plus obtuses, très courtes, plus conniventes, formées ordinairement d’une seule cellule; la capsule est ovale. — Dans les marais de la plaine et des montagnes, en Allemagne. | 153. Mnium undulatum /edw. Spec. Musc. p. 195; Bryol. eur. t. 389; Schultz, Flor. Gall. et Germ. exsice. n° 1182; Husnot, M. Gall.n° 136; Bryum ligulatum Schreb. Spicil.; Stirp. n° 420. Rhizome horizontal, flexueux, allongé, rouge-brun, radicu- leux, émettant des tiges aériennes dressées, d’abord simples, 914 16° GENRE : MNIUM. puis ramifiées dendroïides ; 3—6 rameaux recourbés, atténués, naissent au-dessous des fleurs terminales ou près du sommet de la tige, dans le cas de stérilité par suite d’une lésion accidentelle de ce point ; long. des tiges stériles 7—8 centim., des tiges fer- tiles 4—5 centim. Le rhizome émet souvent des stolons épigés feuillés, déprimés, plus ou moins radiculeux. Plante très élé- gante formant des touffes molles, ou des gazons étendus, d’un vert frais, foncé ou jaunâtre. Feuilles caulinaires de plus en plus grandes vers le sommet, espacées, liguliformes, allongées, longuement décurrentes, arrondies, obtuses, brièvement muecro- nées par la saillie de la nervure au sommet, marginées (3—5 rangs de cellules linéaires), dentées sur tout le contour (dents assez grandes, aiguës, étalées-dressées), étalées, recourbées, convexes, élégamment ridées, ondulées à l’état humide; long. des grandes feuilles 12—14 millim., larg. 3—8 172 millim.; cel- lules médiocres, à parois fermes et épaisses, carrées-arrondies, remplies de gros grains de chlorophylle; les feuilles inférieures sont très petites, squamiformes, dressées ; les feuilles extrêmes des rameaux sont très réduites, brièvement oblongues, aiguës, lächement dressées. Fol. externes de l’involucre très grandes, dressées-étalées ; les intimes peu nombreuses, beaucoup plus petites, spatulées aiguës, fortement dentées; archégones très nombreux, 40—70 ; paraphyses linéaires, très abondantes. Va- ginule peu saillante. Pédicelles aggrégés (3—8), pourpres, pâles au sommet; long. 20—35 millim. Capsule pendante ou très penchée, oblongue, terminée par un col peu distinct, pas- sant, avec l’âge, du vert jauuâtre au brun rouge ou orangé; l’ori- fice et le sommet de l’opercule sont colorés en rouge vif; long. 3—5 millim., diam. 1 172—92 192 mill. Opercule convexe, élevé, obtus ou brièvement apiculé. Un anneau formé de plusieurs sé- ries de cellules oblongues. Lanières du péristome percées de grandes ouvertures dilatées transversalement, non confluentes ; 2—$ cils noduleux. Fleurs mâles discoïdes, sur une plante dis- tincte; fol. externes très grandes, d’abord dilatées, concaves, puis divariquées ; anthéridies extrêmement nombreuses; para- physes innombrables, renflées claviformes, verdâtres au som- met; ces organes entremélés de larges folioles ovales, aiguës. — Mai. G. sur tous les terrains, en plaine et dans les montagnes, dans les bois humides, les gorges fraîches, les lieux escarpés ombragés. Fruc- tifie plus abondamment dans les montagnes, au bord des ruisseaux. Souvent plusieurs fleurs naissent vers le sommet d’une même tige, en sorte qu'on rencontre jusqu'à 15—20 capsules groupées en faisceau. De nom- breux rameaux grêles, étalés-arqués, naissent ordinairement au-dessous des fleurs mâles; parfois ces rameaux se terminent à leur tour par une fleur, au-dessous de laquelle ils produisent des innovations qui les continuent, 154. MNIUM HORNUM. OR B. Pas de stolons procombhants; tiges stériles et fertiles dressées. (L. 154—160.) +. Feuilles marginées, dentées (dents bisériées). (Espè- ces 194—157.) a. Opercule mamelonné. (Esp. 154.) 154. Mnium hornum Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 390; Stirp. n° 34; Schultz, F1. Gall. et Germ. exsice. n° 981. Tige fertile dressée, émettant de la base de nombreux jets stériles, également dressés, arqués au sommet, grêles, atténués ; touffes d’un vert olivâtre passant au roux, denses, enlacées à la base par un feutre brun, très fourni; long. 2—3 centim. Feuilles de plus en plus grandes de la base au sommet ; les infé- rieures espacées, squamiformes; les moyennes lancéolées-sub- spatulées ou étroitement oblongues, allongées, brièvement acu- minées, étroitement marginées, dentées à partir du milieu ou du tiers inférieur (2 séries de dents saillantes, aiguës, étalées- dressées) ; la nervure s'arrête au-dessous du sommet; long. 3 172 —4 millim., larg. 1 millim.; cellules carrées, presque triangu- laires ou trapézoïdes, irrégulières, anguleuses, les cellules basilaires un peu plus allongées. A l’état humide, les feuilles sont dressées-étalées, légèrement concaves et carénées ; à l’état sec, elles sont plus rapprochées de la tige, crispées, souvent presque pliées en deux. Fol. externes de l’involuere allongées, aiguës, étroites (long. 6—8 millim., larg. { millim.) ; les intimes (5—6) plus petites, lancéolées et linéaires-acuminées, moins longue- ment nerviées,. fortement dentées; 15—20 archégones d’un rouge vif; paraphyses plus longues, nombreuses, légèrement renflées au-dessus du milieu, puis atténuées. Vaginule allongée, subcylindrique, d’un rouge vif, chargé des débris de la fleur. Pédicelle solitaire, dressé-flexueux, pourpre; long. 20—30 millim. Capsule jaune-verdâtre, à la fin brune, bordée de rouge à l’orifice, d’abord pendante, ensuite horizontale , se redressant à la fin par la torsion du pédicelle, ovale-oblongue, arrondie à la base, munie d’un très petit col; long. 3—4 millim., diam. 1 192—2 millim. Opercule convexe élevé, obtusément apiculé. Un anneau se contournant en spirale et tombant par fragments, composé de 2—3 séries de cellules. Lanières du péristome per- cées de grandes ouvertures rondes, souvent confluentes; 2—3 cils longs, noduleux. Fleurs mâles sur une plante distincte, 316 16° GENRE : MNIUM. cyathiformes-discoïdes ; 5 —6 fol., d’abord dressées-imbriquées, puis étalées divergentes, concaves, grandes; environ 20 anthé- ridies grandes, oblongues, roses ou rougeâtres; paraphyses nombreuses, fortement renflées au-dessus du milieu, puis atté- nuées aiguës au sommet. — Avril-mai. Le D' Mougeot (Statistique des Vosges) indique cette espèce partout sur toutes les formations géologiques. Cependant Lesquereux ne la men- tionne pas dans le Jura, ni M. Godron aux environs de Nancy. Elle nous semble propre aux terrains siliceux (granite et grès). CC. sur les grès verts de l’Argonne, près de Clermont; sur le grès bigarré des Monts-Faucilles; C. également sur le granite et le grès vosgien, dans toute la chaîne des Vosges; elle se plaît dans les forêts, sur les parois très inclinées et dans les fissures des rochers ombragés. b. Opercule conique, terminé par un bec distinct. (E. 455—157.) 155. Mnium serratum Prid. Spec. Musc.; Bryol. eur. t. 891; Stirp. n° 1128; Bryum serratum Schrad. Spicil. F1. Germ. p. 71; Bryum marginatum Dicks. Crypt., Gôdr. Catal. Tige dressée ou oblique, grêle, d’un pourpre foncé, émet- tant de la base des rejets obliques ou ascendants, peu nom- breux; long. 2—3 centim. ; touffes ldches, d’un vert foncé ou jaunâtre, envahies à la base par un feutre radiculaire brun. Feuilles étalées-dressées, planes à l’état humide, dressées, crépues à l’état sec, longuement et étroitement décurrentes, munies d’une nervure rougeätre qui disparaît au-dessous de l'extrémité, marginées (2—3 séries de cellules linéaires, épais- sies); les inférieures petites, espacées, ovales, faiblement den- tées; les supérieures plus grandes, oblongues-lancéolées, aiguës ou brièvement acuminées, dentées dès au-dessous du milieu (dents bisériées) ; long. 2—3 millim., larg. 1 192 millim.; cel- lules de la base subrectangulaires , 8 fois aussi 1. q. L.: les au- tres hexagones, ordinairement un peu allongées, à contours an- guleux. Fleurs synoïîques; fol. externes grandes, dressées, lancéolées-oblongues, aiguës ; long. 4—5 millim.; les intimes plus courtes, lancéolées-linéaires, acuminées, énerviées, den- tées; 20—25 archégones pourpres; anthéridies grandes, oblongues, 4—6; paraphyses molles, linéaires, non renflées, plus ou moins nombreuses. Pédicelles solitaires, très rarement aggrécés, légèrement rougeâtres ; long. 15—920 millim. Capsule brièvement oblongue, munie à la base d’un col peu distinct, pâle, jaunâtre, molle, horizontale ou obliquement dressée ; long. 2 172 mill., diam. 1 1921 874 millim. Opercule convexe-coni- 1456. MNIUM ORTHORHYNCHUM. Sy que, muni d’un bec distinct, médiocre, pâle. Un anneau large. Dents du péristome molles, d’un jaune foncé passant au brun, peu lamellifères ; lanières percées d'ouvertures très étroites sur la carène ; 3 cils noduleux ou appendiculés, plus ou moins li- bres et parfaits. Spores papilleuses, assez grandes. — Printemps, dans les plaines; été, dans les montagnes. Espèce préférant les terrains calcaires; dans les fissures ombragées des rochers, sur la terre graveleuse et presque nue des forêts; à Liverdun, près Nancy, rochers humides (Godron), à Neufchâteau (D' Mougeot), ré- pandue dans tout le Haut-Jura : « Abonde aux bords de la Reuse, près de Noiraigues, sous les sapins, environs de Fleurier >» (Lesquereux) ; sous les sapins et dans les fissures des rochers calcaires, à la Dôle, au Mont-d'Or, au Suchet (B.), au Weissenstein (Schimper); près de Mulhouse (Herb. Blind); Eschbach, près de Munster (Blind); Sainte-Odile, Hohneck, Val- d’Orbey (Schimper); Bruyères (Mougeot); Bitche, Elmstein (Schultz) ; sur le grès bigarré, à Deux-Ponts (Bruch). — Il est possible que, dans plu- sieurs de ces dernières localités, le support contienne encore des quantités appréciables de carbonate de chaux. — Alpes dn Dauphiné (Ravaud), de la Savoie (Puget); Pyrénées (Jeanbernat). 156. Mnium orthorhynchum Br. Sch. Bryol. eur. t. 391; Stirp. n° 11929. Tige dressée (10—15 millim.), émettant des jets stériles dres- sés ou arqués, grêles, radiculeuse à la base ; touffes /âches ; des rameaux grêles naissent ordinairement au-dessous des fleurs mâles. Feuilles inférieures petites, espacées ; les moyennes et les supérieures plus grandes et plus rapprochées, étalées-dressées, oblongues, atténuées vers la base, rétrécies, aiguës et briève- ment aeuminées au sommet, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au sommet ou disparaît à la base de l’acumen, marginées (marge étroite, mais épaisse), dentées sur presque tout le con- tour, ou seulement dès le milieu (2 séries de dents médiocres, étalées) ; long. 3 millim., larg. 1 178 millim. ; cellules petites, à parois épaisses, hexagones équilatérales ou arrondies. Fol. externes de l’involucre allongées, lancéolées-oblongues ; les 4—5 intimes plus petites, très étroites, linéaires ou presque subulées, fortement dentées; 10—15 archégones; paraphyses linéaires, un peu renflées au milieu. Vaginule oblongue, allongée, Pédi- celle ferme, purpurin, solitaire; long. 20—25 millim. Capsule horizontale, oblongue, un peu atténuée à la base; long. 3—4 millim., diam. 172 millim. Opercule convexe-conique, élevé, surmonté d’un bec oblique, médiocre. Un anneau large. Dents du péristome brunes; lanières percées d'ouvertures médiocres, arrondies ; 8 cils noduleux. Spores grosses, vertes. Plante mâle distincte ; fleurs discoïdes. — Eté. 25 9318 16° GENRE : MNIUM. Haut-Jura ; lieux frais, sous les rochers de Chasseron, torrent de Poita- Baisse; une variété à capsule allongée, sur les bords du Sucre, près de Cauvet (Lesquereux), Suchet (B.). — Alpes du Dauphiné: Villard-de- Lans, Engins (Ravaud), Pyrénées centrales (Schimper). — Cette espèce se distingue essentiellement du M. serratum par ses fleurs dioïques, ses feuilles plus fortement dentées, plus fermes, d’un tissu uniforme, à cellu- les équilatérales, par la nervure dentée sur le revers, le bec de l’opercule plus long, la capsule plus ferme. Mnium ambiguum //. Müll. Milde Bryol. siles. p. 229. — Plante ne différant du M. serratum que par ses fleurs dioïques, son feuillage d’un vert jaunâtre, ses touffes plus molles, le pédicelle plus court. Les fleurs mâles largement discoïdes. — Forêts de hêtres du Brandebourg et de la Westphalie. Mnium Iycopodioides Schwægr. Suppl. IT, sect. 1, p. 24, t. CLX. — Tige simple, dressée, élancée, grêle ; feuilles espacées, lancéolées, allon- gées, marginées, dentées, munies d’une forte nervure qui dépasse le som- met. Fleurs dioïques. Capsule horizontale, ééroitement oblongue, allon- gée. Opercule terminé par un assez long bec. — Dans les forêts élevées, surtout des Alpes de Salzbourg et des Alpes juliennes (Schimper, Sendt- ner). — M. C. Müller doute si la plante des Alpes, décrite et figurée par le Bryologia europæa, est la même que celle du Népaul rapportée par Hooker et décrite par Schwægrichen. 157. Mnium spinosum Schwægr. Suppl. I, sect. 11, p. 130, t. LXXVIIT; Bryol. eur. t. 393; Schultz, FI. Gall. et Germ. exsiec. n° 1184; Stirp. n° 1130; Bryum spinosum Voit in Sturm. Tige dressée, émettant, de la base, des jets stériles dressés- arqués, grêles; long. 3—4 centim.; touffes très radiculeuses à la base, peu denses, d’un vert très foncé. Feuilles inférieures espacées, squamiformes, ovales-lancéolées, acuminées, entières, hyalines ; les moyennes de la tige fertile dressées à l’état sec, un peu étalées à l’état humide, oblongues, légèrement obovées, rétrécies et relevées aux bords vers la base, décurrentes d’une feuille à l'autre, aiguës au sommet, marginées (3—4 séries de cellules linéaires très allongées et très étroites), dentées à par- tir du tiers inférieur (2 séries de dents brunes, aiguës), munies d’une forte nervure brune qui forme un apicule distinct au delà du limbe; long. 5—6 millim , larg. 2—92 192 millim.; cellules opaques, fermes, remplies de chlorophylle, les basilaires sub- rectangulaires, 3—4 fois aussi 1. q. L.; les autres assez varia- bles, anguleuses, hexagones, rhombées ou subrectangulaires, ordinairement un peu allongées, 2—3 fois aussi 1. q. L., dispo- 157. MNIUM SPINOSUM. 879 sées en séries obliques allant de la nervure vers les bords. Fol. externes de l’involucre oblongues, allongées, dressées ; les 5—6 intimes plus courtes, lancéolées, linéaires-acuminées, fortement dentées; 20—30 archégones pourpres; paraphyses un peu plus longues, légèrement renflées (le dernier article atténué). Vagi- nule pâle, cylindrique, garnie à la base des débris de la fleur. Pédicelles rarement solitaires, ordinairement aggrégés (2—5), pâles, rougeûtres ; long. 10—15 millim. Capsule horizontale ou penchée, oblongue, munie à la base d’un col peu distinct, d’un vert jaunâtre, souvent pointillée de rouge, à la fin brune; long. 2 192 millim., diam. 1 12 millim. Opercule convexe-conique, surmonté d’un bec oblique assez court. Un anneau étroit. Dents du péristome lamelliferes, d’un pourpre foncé, passant au noir ; lanières larges, percées, sur la carène, de grandes ouvertures oblongues, qui se continuent sur la membrane basilaire ; 8 cils noduleux, appendiculés. Spores grandes, vertes, lisses. Fleurs mâles sur une plante distincle, plus robuste, plus longuement nue à la base; fol. involucrales grandes, très étalées, divergen- tes, concaves ; long. 6 millim., les intimes obovées, plus petites, peu nombreuses ; 50—60 anthéridies ovales-oblongues ; para- physes un peu plus longues, renflées, claviformes, obtuses. — Juillet-août. « Les lieux ombragés des Alpes et du Haut-Jura. Région des pâturages, sous les hauts sapins où le bétail se retire. Cette belle espèce est com- mune aux environs de Chasseron, vers la limite des sapins (Lesquereux). » À la Dôle, au Suchet, dans les mêmes conditions (B.), au Creux-du-Vent (Cornu). On n’imagine pas facilement quelle mousse Holandre, dans sa Flore de lu Moselle, a voulu décrire sous ce nom ; c’est une mousse à feuilles ovales ondulées, qui croît dans les bois marécageux de Woippy Moselle). — Alpes du Dauphiné, près de Grenoble (Ravaud), de Gap Borel), Pont-Beauvoisin (Dejean), Pyrénées (Jeanbernat). Mnium spinulosum Br. et Sch. Bryol. t. 394. — Se distingue du por par ses fleurs synoïques, ses feuilles obovées-oblongues plus arges et plus pâles, bordées de rouge, ses capsules plus inclinées, plus étroites. — Sur la terre dans les forêts des hautes montagnes de la Mora- vie, de la Franconie, du Tyrol, de la Suisse et des Monts-Sudètes (Schimper). ++. Feuilles non marginées, dentées ou entières. (Espè- ce 158.) 158. Mnium stellare Æedw. Spec. Muse. p. 191, t, XLV; Bryol. eur.t. 401 ; Stirp. n° 1131. Tige simple, ou divisée dès Ja base çn 2—38 branches dress 380 16° GENRE : MNIUM. sées ou ascendantes ; long. 8—10 millim.; touffes très grèles, garnies à la base d’un feutre radiculaire brun-violacé. Feuilles inférieures espacées, ovales; les moyennes plus grandes,. plus rapprochées, oblongues, rétrécies et longuement décurrentes à la base, contractées, apiculées au sommet, concaves, étalées- dressées à l’état humide, crispées, appliquées à l’état sec, mu- nies d’une forte nervure qui disparait un peu au-dessous du sommet, simplement dentées du milieu au sommet; long. 8 172 millim., larg. 1 174—1 millim.; cellules basilaires carrées ou un peu allongées près de la nervure, les autres currées-arron- dies ou imparfaitement hexagones, souvent irrégulieres. Les dents sont formées par une seule cellule saïllante, étalée, aiguë. Les feuilles une fois desséchées bleuissent lorsqu'on les humecte de nouveau. Fol. externes de l’involucre dressées, làches, allon- gées, étroites ; les 3—4 intimes plus étroites et plus courtes, dentées ; 10—12 archégones courts ; paraphyses peu nombreu- ses, molles, obtuses, non renflées. Pédicelle solitaire, dressé, flexueux ; long. 25—35 millim. Capsule horizontale, oblongue, un peu atténuée à la base, brune à la fin; long. 4—5 millim., diam. 2 millim. Opercule convexe-élevé, obtus, arrondi. Un anneau formé de deux séries de cellules. Dents du péristome jaunâtres, lamelliferes; lanières percées, sur la carène, d’ouver- tures oblongues, médiocres, non confluentes; 3 cils longs, no- duleux. Fleurs mâles sur une plante distincte. — Printemps. Dans les haies, les broussailles, Les lieux ombragés, dans les ruines, au pied des vieux murs; disséminé sur une foule de points, souvent en petite quantité, sur tous les terrains, dans les montagnes inférieures et moyennes. Sur le grès bigarré, à Deux-Ponts (Bruch); sur le grès vos- gien, Wissembourg (F. Schultz), Sarrebrück (Winter), Hohe-Barr, près de Saverne, Lützelbourg, Spitzemberg ; sur la grauwacke, Hügstein, près de Guebwiller (B ). Assez rare dans le Jura : Creux-du-Vent, Champ-du- Rue (Lesquereux). — Alpes du Dauphiné (Ravaud), forêts de l'Oise Graves). Mnium cinclidioides Hübn. Muscol. Germ. — Tige élancée, émettant des jets grêles, dressés ; feuilles inférieures très espacées; les moyennes largement elliptiques-ligqulées, arrondies, souvent un peu émarginées et brièvement mucronées au sommet, délicates, à cellules minces un peu al- longées, translucides, à peu près entières, d’un vert gai, lorsqu'elles sont jeunes, finissant par noircir ; la nervure s'arrête au-dessous du sommet. Capsule oblongue, renflée, pendante. Opercule convexe, brièvement api- culé. Fleurs mâles sur une plante distincte. Plante du nord de l’Europe; se retrouve dans les lieux humides, marécageux, au bord du lac Titisee, dans la Forêt-Noire ; peut-être existe-t-elle aussi dans nos Hautes-Vosges. 159. MNIUM PUNCTATUM. 381 +. Feuilles marginées, entières ; opercule longirostre. (E. 159—160.) 159. Mnium punctatum Linn.; Hedw. Spec. Musc.; Bryol. eur. t. 387; Schuliz, F1. Gall. et Germ. exsicc. n° 137; Bryum punctatum Schreb.; Stirp. n° 136. Tige dressée, allongée (4—8 centim.), émettant des jets grè- les, dressés ; touffes lâches, d’un vert sombre, très radiculeuses. Feuilles très espacées ; les inférieures petites, orbiculaires, subhorizontales ; les moyennes largement obovées-suborbicu- laires, un peu concaves, légèrement dressées ; les supérieures ou involurrales externes étalées-dressées grandes, concaves, toutes insérées par une base tres éfroite, entières, marginées (3—4 séries de cellules étroites), arrondies, légèrement émar- ginées et très brièvement mucronées au sommet, munies d’une pervure qui s’arrête immédiatement au-dessous de l’extrémité ; long. des feuilles moyennes 5—8 millim., des feuilles supérieu- res 8—11 millim., larg. 5—6 millim.; cellules uniformes hexa- gones-tronquées, remplies de chlorophylle, allongées, disposées en séries obliques ; à l’état sec, les feuilles sont crépues, chif- fonnées. Fol. intimes de l’involucre très petites, lancéolées; 10—20 archégones ; paraphyses linéaires, peu nombreuses. Va- ginule oblongue. Pédicelle pourpre à la base, pàle au sommet ; long. 30—40 millim. Capsule horizontale ou plus inclinée, oblonque ou légèrement hombée, un peu rétrécie aux deux ex- trémités, d’abord verte, puis jaunâtre, à la fin brune; long. 9—4 172 millim., diam. 9 millim. Opercule conique, muni d'un bec fin, oblique, bordé de rouge à la base. Un anneau formé de 3 séries de cellules courtes. Dents du péristome d’un jaune pâle ; lanières largement ouvertes sur la carène; 2—3 cils noduleux, en partie cohérents. Spores assez grosses, vertes, faiblement muriquées. Plante mâle distincte, grêle, à feuilles très espacées ; fleurs discoïdes ; fol. très étalées, horizontales, largement obo- vées ; anthéridies oblongues, vertes, très nombreuses (60 — 80) ; paraphyses extrêmement abondantes, orangées ; leurs 2—4 der- niers articles courts, très renflés, sphériques. — Mars-avril. Sur les pierres et les rochers humides ou inondes en partie, au bord des sources vives et des petits ruisseaux, des torrents, dans les monta- gnes. CC. dans toutesles Vosges , sur le granite et le grès vosgien ; semble lus rare dans les terrains calcaires ; cependant M. Godron l’ indique dans F2 Fonds de Toul, près de Nancy, et Lesquereux dans les bois ombragés et les lieux humides du Jura, 882 16° GENRE : MNIUN. 160. Mnium subglobosum Br. Sch. Bryol. eur. t. 388. Cette espèce est très voisine du M. punctatum; elle en dif- fère par sa taille moins robuste, sa tige plus chargée de radicu- les, ses feuilles plus espacées, plus molles, obovées-arrondies, nullement apiculées, munies d’une nervure qui disparait au-des- sous du sommet, d’un tissu plus délicat, à cellules plus courtes, plus étroitement marginées (1—2 séries de cellules seulement). Les fleurs sont synoïques; la capsule pendante, brièvement oblongue, subglobuleuse ; l’opercule petit, conique, brièvement acuminé. — Printemps. RR. Dans une petite tourbière en train de se dessécher au sommet du Champ-du-Feu (Schimper). — Cette espèce, assez répandue en Angle- terre et en Allemagne, est à rechercher dans les marécages et les tour- bières de nos montagnes, Genre Cinclidium Swartz. Péristome interne formé par une membrane plissée, bientôt divisée en 16 lanières qui se réunissent de nouveau pour consti- tuer une sorte de coupole fermant l'orifice de la capsule. Les dents du péristome externe sont molles, obtuses, courtes et ré- pondent aux intervalles des lanières internes. — Les autres ca- ractères sont les mêmes que dans le genre #nium. Cinclidium stygium Sw. Bryol. eur. t. 385. Tige dressée, presque simple; feuilles obovées-suborbicu- laires, mucronées, marginées, entières. Fleurs synoïques. Cap- sule pendante, obovée, munie d’un col distinct, atténué. Oper- cule obtus. Tourbières profondes Alpes du Dauphiné : Lautaret (Ravaud); muré- cages de l'Allemagne du Nord ; Alpes de la Rhétie. 17° Genre : Bryum Linn. Br. Sch. Capsule symétrique ou à peine arquée, lisse, le plus souvent pendante ou très inclinée comme dans le g. Mnium, munie d’un col toujours distinct, souvent aussi long ou même plus long que le sporange, atténué. Opercule convexe, obtus ou brièvement 161. BRYUM ROSEUM. 383 apiculé, jamais longirostre. Péristome interne pâle, brun dans une seule espèce, généralement très développé, adhérent aux dents externes, ou imparfait dans quelques espèces; 1—4 cils noduleux où appendiculés, plus rarement pas de cils. Fleurs mâles gemmiformes, subdiscoïdes dans une seule espèce; para- physes fihformes, jamais renflées en massue. Tiges innovant de la base ou au-dessous des fleurs; pas de stolons; feuilles plus souvent ovales ou lancéolées que suborbiculaires. Plantes de moindre taille, préférant en général les lieux découverts. —C'est le g. Bryum du Bryologia europæa, du Bryologia britannica de Wilson, du Synopsis muscorum de C. Müller; il comprend les genres Anomobryum, Bryum, Zieria, Webera et Lepto- bryum du Synopsis de M. Schimper. A. Cils appendiculés. (E. 161—183.) +. Plantes dioïques. Fleurs mâles discoïdes. (E. 161.) 161, Bryum roseum Schreb. Spicil. F1. lips.; Bryol. eur. t. 365; Stirp. n° 833. Tige stoloniforme, allongée, souterraine, radiculeuse, puis redressée, se divisant à la base, innovant au-dessous des fleurs ; long. 20—50 millim. Plante vivant isolée, ou formant des touffes lâches ou denses, d’un vert foncé. Feuilles inférieures et moyennes espacées, squamiformes, dressées-appliquées, ovales- lancéolées, acuminées, hyalines; les autres agglomérées au sommet des innovations, grandes, dressées par la base, puis très étulées en rosette, à demi ouvertes, carénées, allongées, oblongues, spatulées où obovées, médiocrement et finement acuminées ou apiculées (acumen à demi tordu), longuement ré- trécies et brièvement décurrentes à la base, munies d’une ner- vure molle qui s’affaiblit et disparait au-dessous du sommet, étroitement révolutées aux bords dans la moitié inférieure, fine- ment denticulées au-dessus (dents de plus en plus grandes vers le sommet) ; long. des feuilles supérieures 10—12 millim., larg. 3 millim.; cellules très grandes, à parois minces, remplies de grains de chlorophylle, gros, distincts; les basilaires rectangu- laires, 6—8 fois aussi 1. q. 1.; les moyennes et les supérieures hexagones-tronquées, puis hexagones-aiguës, 4—9 fois aussi 1. q. L.; les cellules marginales linéaires-allongées. Fol. intimes de l’involucre plus petites, lancéolées ou oblongues, acuminées ; 5—6 archégones ; paraphyses grêles, non renflées. Pédicelle dressé, rougeûtre, épais; long. 30—40 millim. Capsule oblon- 384 172 GENRE : BRYUM. gue, subcylindrique, un peu arquée, munie d’un col peu distinct; long. 3—38 172 millim., diam. 1—1 172 millim. Opercule con- vexe, obtusément apiculé. Un large anneau formé de 3 séries de cellules, se roulant en spirale. Dents du péristome grandes, brunes ; membrane interne orangée; lanières percées d’ouver- tures nombreuses, arrondies, sur la carene; cils nettement appendiculés. Plante mâle distincte. Fleurs imparfaitement discoïdes. Folioles externes ovales -allongées, concaves, acuminées, dressées-étalées, munies d’une nervure qui s’avance dans l’acumen, denticulées vers le sommet ; les moyennes briè- vement et largement ovales, acuminées; 1—2 intines tres courtes, arrondies, mucronées, énerves ; anthéridies extrême- ment nombreuses, oblongues, pâles, 80 et au delà; paraphyses un peu plus longues, nombreuses, molles, non renflées. — Novembre. Lieux ombragés et légèrement frais dans les bois, en plaine et dans les montagn:s, presque partout, sur tous les terrains. M. Schimper l’indique comme assez commun en fruit autour de Strasbourg et dans toute la vallée du Rhin. Fertile aussi au Bois-des-Raisses, près de Fleurier, dans le Jura (Lesquereux). Nous ne l’avons pas trouvé fertile en Lorraine. Cette es- pèce nous semble appartenir encore au genre Mnium. ++. Plantes dioïques. Fleurs mâles gemmiformes. (Es- pèces 162—177.) a. Feuilles obtuses arrondies au sommet, (E. 462.) * Cellules du sommet des feuilles hexagones, courtes, (E. 162.) 162. Bryum cyclophyllum Br. Sch. Bryol. eur. t. 370 ; Mnium cyclophyllum Schwægr. Suppl. Il, sect. 11, p.160, t. CXCIV. Tige plus ou moins allongée (15—40 millim.), dressée ou as- cendante, pâle, garnie inférieurement de nombreuses radicules pâles qui naissent par paquets à l’aisselle des feuilles; des re- jets grèles, dressés, à feuilles espacées ; innovations naïssant aussi au-dessous des fleurs (1—3); gazons étendus, mous, d’un beau vert tendre, dans les lieux très humides et ombragés, plus ou moins lavés de rougeätre dans les lieux plus secs. Feuilles moyennes assez distantes, lächement dressées, concaves ou éta- lées, ou même renversées, brièvement elliptiques, suborbiculai- res, arrondies au sommet, non décurrentes ou à peine, à la base, entières, légèrement incurvées aux bords, plus rarement et par- BRYUM JULACEUM. 389 tiellement révolutées ; une nervure assez mince s'arrête au-des- sous du sommet ; long. 1 192—2 millim., larg. 1—1 172 milim.; cellules presque uniformes ; les inférieures un peu plus allon- gées, subrectangulaires, les moyennes hexagones, courtes, molles, translucides, les marginales peu distinctes. Fol. exter- nes de l’involucre grandes (long. 2 172 millim.), tres étalées ou lâchement dressées, concaves ; les intimes (6—8) successivement plus petites, elliptiques, lancéolées, obtuses, nerviées ; arché- gones 10—30 ; paraphyses courtes. Pédicelle dressé, flexueux, brun ; long. 20—30 millim. Capsule pendante, brièvement pi- riforme, resserrée au-dessous de l’orifice, terminée par un col atténué assez distinct, d’un brun jaunâtre ; long. 2—9 172 mill. Opercule grand, mamelonné, jaune. Dents du péristome libres jusqu’à la base, étroites; lanières ouvertes sur la carène; 1—3 cils longuement appendiculés. — Juin. RR. Autrefois dans un étang desséché, près de Deux-Ponts (Bruch); Hautes-Vosges, sur les bords gramineux et vaseux du lac du Frankenthal, au Hohneck, du lac des Corbeaux et probablement de la plupart de nos autres petits lacs, mais seulement la plante femelle (B.); tourbières de Bé- lieu, dans le Haut-Jura, fertile (D' Quélet). ** Cellules du sommet des feuilles linéaires flexueuses. Bryum julaceum Sm. Flor. brit. ; Schwægr. Suppl., Bryol. eur. t. 382; Anomobryum julaceum Schimp. Syn. p. 382. Tiges tres grêles, inégalement divisées ; rameaux julacés, dressés, d’un vert brillant ou jaunâtre. Feuilles exactement imbriquées, ovales-oblongues, mutiques, planes aux bords, en- tières, munies d’une longue nervure de même nuance; cellules de la base rectangulaires ; les moyennes rhombées ou hexagones aiguës ; celles du tiers supérieur linéaires-obtuses, flexueuses, à parois épaisses. Capsule pendante, étroitement obovée, munie d’un long col. Opercule convexe, mamelonné. Lanières du pé- ristome ouvertes sur la carèene ; 1—2 cils grêles, appendiculés. Rochers humides près des cascades. Cascade du Cœur, dans les Pyré- nées (Spruce) ; Alpes de Salzbourg, au Krimmlfall (Schimper). Bryum sericeum De Lacroix in Sch. Syn. p. 383 ; Anomo- bryum leptostomoides Sch. in litt. ad cl. Lamy. Espèce semblable à la précédente pour le système végétatif ; feuilles toutefois plus oblongues-elliptiques, brièvement apicu- 386 17° GENRE : BRYUM. lées, très légèrement sinuolées au sommet. Fol. intimes de l’in- volucre dressées, lancéolées-aigués, longuement nerviées; para- physes et archégones allongés. Pédicelle pourpre, dressé, flexueux; long. 12—15 millim. Capsule oblique, parfois sub- Tonmon ele, à la fin presque dressée, obovée, resserrée à l’orifice, munie d’un col atténué, légèrement arquée; long. 2 millim. Opercule petit, conique, obtus. Un anneau. Péristome interne très imparfait. — Aoùût-septembre. Rochers humides, à la grande ciscade du Mont-Dore, en Auvergne (l'abbé De Lacroix, Lamy). b. Feuilles aiguës ou acuminées. (E. 163—177.) * Capsule urrondie, brusquement contractée à la base, de couleur pourpre, (E. 163—165.) 1635. Bryum argenteum Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 384; Stirp. n° 133; Billot, exsice. n° 3595. Tige dressée, radiculeuse à la base, innovant sous les fleurs, irrégulièrement dichotome; long. 1—3 centim.; tapis plus ou moins fournis, d’un vert gai, à reflets argentés ou tout à fait blancs d'argent. Feuilles rapprochées, exactement imbriquées, rendant les tiges nettement cylindriques, julacées, largement ovales ou obovées, très concaves, assez rapidement contractées, apicu- lées ou acuminées , entières, un peu infléchies aux bords, non marginées, munies d’une nervure qui s'arrête au - dessous du sommet; long. environ 374 millim.; cellules hexagones-aigués, courtes, à parois molles, épaisses ; les supérieures hyalines ; les basilaires rectangulaires et remontant sous cette forme le long des bords. Fol. de l’involucre ovales-lancéolées, acuminées, brièvement nerviées; 8—15 archégones ; paraphyses peu nom- breuses. Vaginule conique. Pédicelle pourpre à la base, pâle au sommet, dressé; long. 10—15 millim. Capsule exactement pendante, rarement oblique par la courbure ou la torsion du pé- dicelle, brièvement oblongue, arrondie à la base, un peu rétré- cie sous l’orifite, munie d’un col épais aussi volumineux que le sporange, peu distinct, à la fin d’un pourpre vif ou rouge de sang; long. 1 172 millim.., diam. 23 millim. Opercule convexe, apiculé, ou brièvement conique aigu. Un anneau formé de trois séries de cellules. Dents du péristome orangées rougeâtres, hya- lines au sommet ; lanières à peine ouvertes sur la carène ; 2—3 cils longs, appendiculés. Spores petites, verdâtres. — Automne, hiver et pendant presque toute l’année. 163. BRYUM ARGENTEUM. 387 Cette espèce, facile à reconnaître, présente des variations nombreuses, mais peu importantes : b. majus Schimp. — Plante des lieux humides, ombragés. Touffes plus denses, plus élevées ; rameaux allongés, nombreux, d’un vert assez foncé. Feuilles largement ovales, brièvement apiculées, presque mutiques (l’apicule du sommet souvent in- curvé); les cellules, presque toutes remplies de chlorophylle, ne sont hyalines qu’au sommet de la feuille. c. lanatum Schimp. — Tige plus courte, plus trapue; touffes d’un blanc pur d'argent. Feuilles courtes, obovées, brusquement terminées par un acumen allongé, souvent flexueux, grêle ; les cellules sont presque toutes hyalines ou au moins dans les 23 supérieurs des feuilles. — Forme des murs secs, exposés au soleil, surtout dans les terrains calcaires. D’autres variations portent sur la capsule qui, dans certaines conditions, dans les lieux encombrés, très ombragés, s’allonge, est atté- nuée à la base et reste verte ou brune; le pédicelle devient grêle, flexueux ; les feuilles sont moins exactement imbriquées, étalées par le sommet. CC. sur les murs, dans les interstices des pavés, sur les coteaux gra- veleux , dans les bois sur les places à charbon , au bord des grandes routes , souvent associé au Ceratodon purpureus et au Funaria hygro- metrica, comme le fait observer M, Schimper. 164. Bryum atropurpureum Br. Sch. Bryol. eur. t. 378 (Web. et Mohr?); Bryum erythrocarpon Brid.: Stirp. n° 832. Tige courte (5—6 millim.), dressée, innovant au-dessous des fleurs; gazons peu étendus, läches, d’un vert jaunâtre, ou bruns à la surface, rougeàtres et souvent ensablés à la base. Feuilles inférieures et moyennes petites, dressées-étalées, oblon- gues, brièvement acuminées; les supérieures rapprochées et formant des touffes oblonques gemmiformes au sommet des in- novations , plus grandes, ovales-acuminées , concaves, relevées ou même nettement révolutées aux bords, entières (ou 1—2 dents très superficielles à la base de l’acumen); la nervure dé- passe le limbe et forme un acumen subulé, de longueur varia- ble; cellules basilaires marginales, carrées, les médianes un peu allongées, les autres hexagones, 2 fois aussi L. q. 1. Fol. externes de l’involucre plus allongées, oblongues, longuement 288 17° GENRE : BRYUN. acuminées, imbriquées, concaves ; 3—4 fol. intimes plus petites, ovales -lancéolées, finement acuminées; 10—15 archégones ; paraphyses nombreuses, assez courtes. Vaginule conique, courte. Pédicelle d’un pourpre foncé, souvent flexueux; long. 10—20 millim. Capsule pendante ou diversement inclinée à la suite d’une courbure régulière, en arc, du pédicelle, brièvement oblongue, renflée, arrondie à la base, d’un rouge foncé, très légèrement resserrée au-dessous de l’orifice, avant la chute de l'opercule, munie d’un col court, épais, peu distinct, à la fin ridé ; long. 2—2 172 millim., diam. 1 millim. Opercule con- vexe-élevé, très brièvement apiculé. Un large anneau. Dents du péristome jaunes , lamellifères ; lanières larges, très ouvertes sur la carène ; 2—5 cils aussi longs, appendiculés. Fleurs mâles sur une plante distincte, plus grêle; fol. involucrales peu nom- breuses, ovales, acuminées, imbriquées; anthéridies briève- ment oblongues (6—8); paraphyses plus longues. Les feuilles, à la base, et tous les organes floraux, anthéridies, archégones, etc., sont colorés en rouge vif. — Juillet-août. Répandu dans les sables d’alluvion siliceuse compénétrés de carbonate de chaux. C. dans toute la plaine d'Alsace et dans les Basses-Vosges, même sur Les collines inférieures , par exemple au Hohe-Barr, près de Saverne; se trouve également sur les alluvions de la Meurthe, de la Moselle, au-dessous d’Epinal (B.); dans les bois de Malzéville, près de Nancy (Godron) ; CC. sur Les grès du néocomien dans la Meuse : Bar-le- Duc, Chardogne, Argonre (B.). — Lesquereux ne signale pas cette es- pèce dans son catalogue. — Disséminé dans toute la France. 165. Bryum versicolor À. Braun. in Bryol. eur. t. 879; Stirp. n° 1126. Cette espèce est tres voisine de la précédente ; elle s’en dis- tingue par un pédicelle ordinairement plus long (20—25 mill.), par la capsule brusquement pendante, en contact latéralement avec le pédicelle, sans que celui-ci soit régulièrement courbé en arc au sommet ; le col de la capsule est aussi plus court; l’opercule plus large; la capsule elle-même plus courte et plus renflée. Les diverses parties de la plante ne sont pas non plus colorées en rouge vif aussi intense. Les autres caractères dis- tinctifs indiqués par les auteurs ne nous ont pas paru constants. Nous ne connaissons avec certitude que deux localités de cette plante : sables d’alluvion des bords du Rhin, près de Bâle (A. Braun), de Stras- bourg (Buchinger), et sur les graviers des bords du Gaye de Pau, à Gélos (De Franqueville) ; indiqué aussi à Woærth (Sthultz) ; dans l'Aude (Roumeguère) , le Tarn (M -D. Jeanb.). 166. BRYUM ERYTHROCARPUM. 389 **, Capsule atténuée à la base et se fondant dans le pédicelle, (E, 466—177.) o. Capsule d’un pourpre vif ou foncé. (E. 166—169.) 166. Bryum erythrocarpum Schwægr. Suppl. T, p. 11, p- 100, t. LXX; Bryol. eur. t. 376; Bryum sanguineum Brid. Bryol. univ. t. 1, p. 671; Stirp. n° 1093. Tige courte (5—15 millim.), innovant au-dessous des fleurs ; 2—3 innovations dressées, radiculeuses à la base ; touffes ou gazons peu étendus, d’an vert brun ou jaunâtre. Feuilles supé- rieures petites, espacées ; les autres dressées-étalées, successi- vement plus grandes, non agglomérées au sommet des rameaux, oblongues-lancéolées, rétrécies-acuminées (nervure excurrente), superficiellement denticulées vers le sommet, planes ou diver- sement et en partie révolutées aux bords, non marginées ; long. 1 1792—2 millim., larg. 374 millim.; cellules de la base subrec- tangulaires , les autres hexagones, 2—3 fois aussi L. q. L., les marginales très légèrement épaissies. Fol. ext. de l’involucre lancéolées-acuminées, plus allongées, dressées, denticulées ; archégones peu nombreux, 4—8; paraphyses courtes. Vagi- nule oblongue-cylindrique, nue. Pédicelle pourpre, un peu flexueux, de longueur variable (20—40 millim. Capsule d’un beau rouge clair de sang, d’abord pendante, fréquemment sub- horizontale après la sporose, de forme assez variable, obovée- oblongue , obconique , munie d’un col atténué assez long et dis- tinct, très peu contractée sous l’orifice ; long. 2—4 millim., diam. 3/4—1 millim. Opercule convexe-apiculé, large. Un large anneau. Lanières du péristome internes très ouvertes sur la ca- rène ; 2—3 cils appendiculés. Fleurs mâles capituliformes , épaisses, sur une plante distincte, grèle; 3—4 fol. intimes petites, ovales-concaves, brièvement acuminées, ou aiguës, entières, nerviées; 10—15 anthéridies assez grandes, oblon- gues; paraphyses un peu plus longues, molles. — Mai-juillet. Peu commun ; dans les clairières des bois, sur les place; à charbon ; terrains sablonneux ou argileux; sur le muschelkalk, à Deux-Ponts, Offweiler , sur le grès vosgien , à Elmstein (Bruch), Sarrebrück (Winter), Saint-Dié (B.), sur l’alluvion glaciaire argileuse et sableuse de la forêt de Saint-Gorgon, près Rambervillers (B }, Lorry-les-Metz (Holandre) ; Les- uerenx ne l'indique pas dans le Jura. — Dauphiné (Ravaud), Rhône (Debat), Haute-Vienne, C. (Lamy), Aude (Roumeguère), Tarn (M.-D. J.), environs de Paris (Cosson). — Dans les lieux humides, il se développe à l’aisselle des feuilles de cette espèce , des capitules pédiculés, formés de granulations distinctes, Nous n'en avons pas rencontré sur les échan- tillons recueillis dans nos contrées. 390 17° GENRE : BRYUM. 167, Bryum murale Wils. Milde Bryol. siles. p. 213; Bryum erythrocarpum v. murorum Schimp. Syn. p. 263. Nous inclinons à regarder cette plante comme une espèce distincte. Elle diffère du B. erythrocarpum, auquel nous l’avions d’abord réunie, par ses touffes étendues, denses; les feuilles sont assez longuement acuminées par l’excurrence de la nervure, très peu révolutées aux bords, non marginées. Le pédicelle, d’un pourpre foncé (long. 10—15 millim.), forme au sommet un arc plus étendu que dans l'espèce voisine; la capsule est pendante, obovée-oblongue, resserrée à l’orifice, munie d’un col atténué, d’un pourpre foncé, presque noir, terne; long. 2—2 172 milim, diam. 4 millim. L’anneau est plus élevé. L’o- percule surtout est caractéristique ; il est petit, très élevé, hémi- sphérique, mamelonné, d’un rouge vif, brillant. Le péristome est petit, parfait, comme dans les espèces voisines. — Juin- juillet. Dans les fissures des murs bâtis en pierres calcaires, à Bar-le-Duc (B.). — Oberschaffhausen, sur le Kaiserstuhl (Sickenberger). Bryum Klingeræffi Schimp. in Kling. Hœh. Crypt. Preuss. p. 81; B. erythrocarpum v. turfaceum Schimp. Syn. — Tige molle, déprimée- ascendante ; feuilles étroites , longuement acumiuées, munies d’une nervure qui disparaît au-dessous de l'extrémité; capsule brièvement piriforme turbinée, fortement resserrée au-dessous de l’orifice qui est dilaté. de couleur foncée; opercule convexe, brillant. — Lieux hu- mides, tourbeux de l’Allemagne du Nord et bords du Danube 168. Bryum marginatum Br. Sch. Bryol. eur. t. 879. « Parmi les espèces d'Europe, c’est le Br. erythrocarpon qui s’en rapproche le plus; mais quand on considère le gazon- nement plus compacte de notre plante, l'éclat roux-doré des coussinets et la courbure en col de cygne du pédicelle, on sent une différence notable dès le premier abord; la forme plus large des feuilles et la margination de celles-ci ne laissent plus exister aucun doute sur la valeur spécifique. » Bryol. eur. Monogr. du genre Bryum p. 75. D’après les dessins du même ouvrage, les feuilles, dans le B. marginatum, sont rapprochées en touffe au sommet des innovations, simplement aiguës ou briè- vement acuminées, non révolutées, un peu denticulées au sommet; le pédicelle est court; la capsule allongée, étroite- ment oblongue. M. Schimper indique cette espèce sur des ro- chers de grès à Deux-Ponts (Bruch), près d'Angers (Guépin), et- près de Bar-sur-Seine (Herb. du D' Mougeot). Nous n'avons 169. BRYUM ALPINUM. 291 pas vu cette espèce. L’échantillon conservé, sous ce nom, dans l’herbier du D' Mougeot, et provenant de Bar-sur-Seine, ap- partient au B. erythrocarpum. Cette localité est à rayer. Un autre échantillon, envoyé par Bruch lui-même au D' Mougeot, se rapporte encore au B. erythrocarpum, ainsi que nous avons pu nous en convaincre par l'examen de ces deux échantillons. M. Jeanbernat indique le B. marginatum dans le Tarn, au Sidobre. | 169. Bryum alpinum Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 380; Stirp. n° 221; Billot exsicc. cont. n° 3980. Tige brièvement dénudée par l’âge, allongée (20—30 mill.), décombante, simple ou dichotome, plus ou moins redressée à l'extrémité ; touffes déprimées, denses, étendues, à reflets métalliques, passant du vert glaucescent au pourpre foncé, le plus ordinairement rougeûtres. Feuilles rapprochées , dressées, lâchement imbriquées, oblongues-lancéolées, étroites, légère- ment décurrentes, un peu relevées et étroitement révolutées aux bords, entières, très superficiellement denticulées vers le sommet; une forte nervure s’avance jusqu’au sommet qui est aigu ou brièvement acuminé ; long. 2 172 mill., larg. 192—374 mill. ; cellules basilaires carrées, en grand nombre; les autres linéaires-hexagones, légèrement flexueuses. Fol. de l’involucre peu distinctes des caulinaires, plus étroites, plus longuement acuminées, les intimes un peu plus petites; archégones peu nombreux; paraphyses abondantes. Vaginule oblongue , noirä- tre. Pédicelle pourpre, dressé, souvent un peu flexueux, recourbé au sommet; long. 15—25 millim. Capsule pendante, pourpre, à la fin d’un brun sombre décoloré, terminée à la base par un col assez long, rétréci, légèrement resserrée au-dessous de l’orifice ; long. 2—3 millim., diam. 374 millim. Opercule con- vexe élevé, apiculé, d’un rouge foncé brillant. Un anneau large, formé de 2—3 séries de cellules. Lanières du péristome très ouvertes sur la carène; 2—3 cils inégaux , les plus longs forte- ment appendiculés. Spores jaunâtres. Plante mâle distincte ; fol. nerviées, courtes; paraphyses grêles. — Juillet-août. Anfractuosités et fissures des rochers exposés au midi, dans les endroits où il y a un faible suintement d’eau. C. et fertile sur le granite dans les vallées des deux versants des Hautes-Vosges , à partir de 400—500 m. jusqu'aux plus hauts sommets ; vulle part plus commun ni mieux fructifié que dans la vallée de Menaurupt, entre Vagney et Gérardmer; existe aussi çà et là , mais toujours stérile sur les rochers de grès des montagnes et des collines inférieures : grès rouge et grès vosgien , à Saint-Dié, An- gomont (B.), Sarrebrück et Steinbach (Winter), sur le mélaphyre, près de Cuse! (Schultz), Oberkirchen (Winter), sur la grauwacke à Sarrehælzbach 392 16° GENRE : BRYUM._ (Winter). Cette espèce des terrains siliceux n’existe pas dans le Jura. — Dans toutes les montagnes nn peu élevées de France, Alpes , Pyrénées, Cévennes, montagnes du Centre, Ardennes , falaises du Calvados ; dans le Var : Hyères, le Luc (Hanry). 00. Capsule rousse, fauve ou brune. (E. 170—177.) 4. Feuilles marginées (*) (E. 170—173.) 170. Bryum pseudotriquetrum Schwægr. Suppl. 1, p.", p. 110 (exclure le synonyme de B. bimum Schreb.); Bryol. eur. t. 364; Billot, exsicce. cont. n° 3982; Bryum bimum. Stirp. Vog.-Rhen. n° 223 (non Schreb.), voir l'étiquette du n° 1216. Tige dressée , vigoureuse (long. 2—4 centim.); touffes bom- bées, profondes, enlacées par un feutre radiculaire abondant ; la tige , les feuilles à la base et les radicules sont ordinairement colorées en rouge vineux ou, à la fin, brunâtre. Feuilles ova- les-oblongues, étalées-dressées, à l’état humide, serrées, in- curvées à l’état sec, fortement révolutées de la base jusque près du sommet, marginées (3—4 séries de cellules linéaires), munies d’une forte nervure qui s’avance jusqu’au sommet (qui est brièvement acuminé), ou même dépasse le limbe, denticulées vers l'extrémité ; long. 3 172—4 mill., larg. 1 174—1 172 mill. ; cellules basilaires subrectangulaires, 3—4 fois aussi 1. q. L., les moyennes hexagones-tronquées, les supérieures rhombées, à parois épaisses. Fol. intimes de l’involucre (4—5), plus petites, ovales-lancéolées, triangulaires ; 15—°25 archégones; paraphyses nombreuses. Vaginule conique-oblongue. Pédicelle d’un pour- pre foncé, ferme, dressé ; long. 2—5 centim. Capsule allongée, oblongue subcylindrique, très peu rétrécie sous l’orifice, munie à la base d'un long col insensiblement atténué, souvent un peu bombée à la face inférieure, pendante, oblique ou subhorizon- tale, d’un brun rougeätre obscur; long. 3—4 millim., diam. 1—1 174 millim. Opercule convexe, apiculé. Lanières du péris- tome tres ouvertes sur le dos; 38 cils appendiculés. Fleurs mâles sur une plante distincte, capitulformes, épaisses; fol. ovales, brièvement acuminées, concaves, étalées, dressées; anthéri- dies grandes, oblongues, extrêmement nombreuses ; paraphyses molles, un peu plus longues. — Juin-septembre. (*) Ce caractère n’est pas toujours ici d’une netteté parfaite ; dans les cas douteux, il faudra donc contrôler aussi les descriptions des espèces de la section suivante : « 2. Feuilles non marginées. » 171. BRYUM PALLENS. 393 Dans les marécages tres humides des montagnes des Vosges, la plante est robuste, les touffes denses, d’un vert foncé terne à la surface ; le pédicelle est tres long; la capsule aussi très al- longée; sur les montagnes du Jura, plus chaudes et plus se- ches, les touffes sont moins luxuriantes, plus brunes, le pédi- celle et la capsule plus courts. Dans les tourbières du Haut- Jura , par exemple au bord du lac des Rouges-Truites, près de Saint-Laurent, on trouve une autre forme (b. graäcilescens Schimp.). Touffes profondes (4—6 centim.), mais làches; in- novations allongées, tres grèles, rougeâtres , nombreuses, gar- nies de feuilles espacées, étalées , révolutées aux bords jusqu’au milieu, oblongues -lancéolées, acuminées. Pédicelle long de 4—5 centim., mais dépassant à peine les innovations. Capsule à la fin subhorizontale, d’un brun foncé, obovée-piriforme, at- ténuée à la base, relativement courte; long. 3—3 172 millim., diam. { 174 millim. Sur le grès vosgien, près de Sarrebrück , MM. Schimper et Winter ont trouvé la var. cavifolium Sch. caractérisée par ses fenilles courtes, très concaves, obtuses- mucronulées ; capsule également courte ; M. Schimper signale du reste cette forme dans l’île du Rhin, près de Strasbourg. C’est le B. neodamense Itzigs. C. Müll. Lieux humides , marécages, tourbières , dans les lieux ombragés ou découverts, le long des ruisseaux dans les montagnes, dans les anfrac- tuosités très humides des rochers C. dans toute la chaîne des Vosges, sur le granite et le grès ; se retrouve aussi sur le calcaire jurassique ; en- virons de Nancy, Liverdun (Godron), Toul (B.), Metz (Holandre); très répandu dans le Jura (Lesquereux , B.). 171, Bryum pallens Swartz, Musc. suec. p. 47; Bryol. eur. t. 373; Stirp. n° 729; Schultz, Herb. norm. n° 189 et Fl. G. et G. exsicc. n° 1588. Tige rougeâtre, ascendante ou dressée, grêle, innovant au- dessous des fleurs (1—3 innovations); gazons lâches, mous, d’un vert pâle ; long. 5—40 millim. Feuilles espacées, médio- cres, oblongues-lancéolées, rétrécies-cuspidées par l’excur- rence de la nervure, décurrentes, partiellement et largement révolutées, marginées (2 séries de cellules très étroites), en- tières (à peine quelques denticules vers le sommet), légèrement concaves, dressées-étalées, ou même divergentes à l’état hu- mide, crépues, contournées à l’état sec; long. 1 172—92 172 millim., larg. 273—374 millim.; cellules grandes, à parois minces, hexagones ou subrectangulaires, assez allongées. Fol. de l’involucre lancéolées, allongées, acuminées: 2—3 intimes pius petites, superficiellement denticulées ; 6—15 archégones ; 26 394 17° GENRE : BRYUM. paraphyses courtes. Vaginule courte, brièvement oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé, rougeûtre , arqué au sommet; long. 20—30 millim. Capsule penchée ou presque horizontale, obovée-piriforme, resserrée à l’orifice, presque toujours distinctement arquée; long. 2—4 mill., diam. 1—1 172 mill.; le sporange renflé se détache nettement du col qui est étroit, atlénué et courbé. Un large anneau formé de plusieurs (4—5) séries de cellules. Membrane du péristome in- terne peu élevée ; lanières étroites, plus ou moins largement ouvertes sur la carène; 2—4 cils appendiculés. Plante mâle distincte, grêle; fleurs capituliformes; fol. florales externes (6—8) ovales-concaves à la base, puis lancéolées-acuminées et tres étalées ; les 4—5 intimes ovales-suborbiculaires, briève- ment acuminées, dressées; anthéridies nombreuses (15—30); paraphyses molles, légèrement épaissies. — Printemps, en plaine ; été, sur les montagnes. Rochers humides, sur la terre, dans les sables humides, près des sources, des petits filets d’eau, des rigoles, sur le versant des montagnes, dans les lieux découverts, plus rarement ombragés. Sur le granite au Hohneck (Mougeot), Plateaux (Pierrat), sur le grès vosgien à Saint-Dié (B.), Bitche (F. Schultz), sur le grès bigarré à Deux-Ponts (Bruch), aux Etangs, dans la Moselle (Holandre). Assez commun dans le Jura (Lesque- reux, B.). — Alpes de la Savoie (Paris), du Dauphiné (Ravaud), Pyré- nées (Jeanb.), Auvergne (Lamy), Var (Hanry), Manche (Le Jolis), environs de Paris. — Cette espèce varie beaucoup ; mais les différences ne portent guère que sur la taille; les tiges sont courtes ou allongées ; les feuilles plus petites ou plus grandes; le pédicelle plus ou moins long; la capsule plus ou moins grande. La var. microstomum Bryol. eur. (b. speciosum Sch. Syn.), caractérisée par la longueur du pédicelle, le développement considérable de la capsule, la petitesse de l’opercule, se trouve au Hohneck; Lesquereux l'indique aussi dans le Haut-Jura 172. Bryum obconicum Æornsch. Mst., Bryol. eur. t. 367. Tige courte (5—10 millim.), dichotome, radiculeuse à la base. Feuilles inférieures espacées, les supérieures plus grandes, rap- prochées, formant au sommet des innovations des touffes ovales- oblongues, étalées-dressées, concaves, lâchement imbriquées à l'état humide, tordues, crispées à l’état sec, oblongues-lancéo- lées, insensiblement rétrécies et longuement acuminées, subu- lées, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au sommet de l’'acumen qu’elle forme en grande partie, révolutées jusque près du sommet, à peine denticulées à la base de l’acumen, marginées (marge paraissant étroite à la base de l’acumen, composée de cinq séries de cellules au milieu et visible lorsque le bord de la feuille est déroulé); long. 3 millim., larg. 1 millim. Tissu comme dans le B. capillare. Fol. involucrales moins révolutées 173. BRYUM CAPILLARE. 999 et laissant mieux voir leur marge; 8—25 archégones d’un rouge de sang; paraphyses un peu plus courtes. Vaginule courte, renflée. Pédicelle assez ferme, rougeâtre, dressé ; long. 30-35 millim. Capsule pendante, brune, étroite, allongée, non ré- trécie à l’orifice, munie d’un col atténué aussi long ou même plus que le sporange:; long. 4 millim., diam. 1—1 174 millim. Opercule convexe, brièvement apiculé. Un anneau large, formé de deux séries de cellules. Péristome comme dans les espèces voisines. Fleurs mäles sur une plante distincte. — Juin. RR. sur les murs et les rochers ; grès bigarré près de Deux-Ponts (Bruch). — Existe aussi dans les Pyrénées (R. Spruce) et dans le Harz, 173. Bryum capillare Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 368 et 369 (varr.); Stirp. n° 33 ; Billot, exsicc. cont. n° 3981. Plante extrèmement variable, généralement robuste, innovant sous les fleurs, dressée; touffes ou gazons assez denses, d’un vert foncé terne, plus rarement jaunâtre à la surface, bruns- rougeâtres , radiculeux à l’intérieur; profondeur 5—20 millim. Feuilles rapprochées, dressées-étalées, concaves à l’état humide, fortement contournées en spirale vers la droite, à l’état sec, oblongues-obovées ou subspatulées, révolutées aux bords vers la base, entières ou légèrement denticulées vers le sommet, di- versement acuminées, munies d’une nervure qui s’arrête immé- diatement au-dessous du sommet ou dépasse le limbe, marginées (1—3 séries de cellules allongées) ; cellules grandes, molles, à parois minces; les basilaires rectangulaires, carrées ou allon- gées, les moyennes hexagones-tronquées, puis aiguës, souvent rhombées vers le sommet, courtes. Fol. intimes de l’involucre plus petites, lancéolées, longuement acuminées; archégones 6— 15 ; paraphyses molles, nombreuses. Vaginule courte, oblongue. Pédicelle dressé ou ascendant, flexueux, rouge à la base, de longueur variable. Capsule rousse, à la fin brune, d’abord pen- dante , ou très inclinée, subhorizontale ou oblique après la spo- rose, oblongue-obovée, munie d’un long col. Opercule convexe, apiculé, rouge. Un anneau formé de trois séries de cellules. La- nières du péristome percées de nombreuses et grandes ouver- tures sur la carène ; 2—3 cils aussi longs, appendiculés. Spores vertes. Plante mâle distincte. Feurs capituliformes; fol. intimes petites, courtes; 8—10 anthéridies oblongues; paraphyses moiles, courtes, peu nombreuses. — Juin-août. Principales formes : a. cuspidatum Schimp. Syn. (majus Bryol. eur.). — Plante robuste, verte; feuilles larges, obovées, concaves, enlières ou 896 172 GENRE : BRYUM. un peu denticulées, acuminées par l’excurrence de la nervure. Capsule oblonque, parfois légèrement arquée, d’un brun foncé ou rougeàtre. Vieux murs ombragés. Maturité tardive. b. flaccidum Schimp. — Feuilles lancéolées, légèrement subspatulées, un peu denticulées (3—4 dents de chaque côté) ; les bords concourent avec la nervure pour former l’acumen, qui est médiocre et droit. Pédicelle long (35—40 millim.). Capsule allongée, un peu arquée, d’un brun foncé; long. 5—6 millim., diam. { millim. Rochers granitiques humides, dans les montagnes. c. angustatum N. Boul. — Tige courte (8—10 millim.); feuilles d’un vert jaunûâtre, spatulées-oblongues, étroites, con- caves, légèrement denticulées vers le sommet, munies d’une nervure qui concourt avec les marges pour former l’acumen ; long. 4 172—5 millim., larg. { 192 millim. Pédicelle ullongé (30—40 millim.) Capsule grêle, allongée, subcylindrique, d’un jaune clair, légèrement arquée ; long. 5 172 millim., diam. 1 millim. Opercule convexe élevé, apiculé. Bois secs , sablonneux , au pied des arbres. d. Ferchelii Schimp. (B. Ferchelii Funck in Brid. Bryol ; Stirp. n° 1314. — Touffes courtes, enlacées, d’un vert foncé à la surface, d’un rouge vineux à l’intérieur. Feuilles obovées , concaves , insensiblement rétrécies, largement marginées, en- tières ; le limbe est longuement dépassé au sommet par la ner- vure piliforme-flexueuse. Pédicelle pourpre, géniculé; long. 15 millim. Capsule petite, obovée, atténuée à la base, turbinée par la dilatation de l'orifice, d’un brun rougeûtre; long. 2—9 172 millim., diam. 1 millin. ; ; cils du péristome souvent à peine appendiculés. Sur la terre , dans les rochers de la région alpestre de tout le Jura : Chasseron (Lesquereux), Le Colombier, la Dôle, le Suchet (B.). — Mont- Dore (Lamy), Alpes du Dauphiné (Ravaud), de la Savoie, C. (Paris). e. cochlearifolium Schimp. (B. elegans Brid. Bryol.); Stirp. n° 1217. —- Touffes d’un rouge vineux à l’intérieur, innovations d’abord grêles, puis renflées, julacées; feuilles imbriquées, brièvement et largement elliptiques, suborbicu- laires, très concaves, terminées brusquement par un acumen flexueux très étalé, brun ou jaunätre, formé par le limbe, mais souvent parcouru par la nervure. Pédicelle pourpre, ascendant ; long. 15--20 millun. Capsule obovée- piriforme, munie d'un col atténué médiocre, pourpre ou d’un brun foncé. 174. BRYUM DUVALu. 397 Rochers alpestres du Jura : Chasseron, La Vaux (Lesquereux), Su- chet (B.). — Pyrénées (Jeanb.), Alpes du Dauphiné (Ravaud), de la Sa- voie (Paris). — Ces deux dernières formes sont très remarquables, et il n’est pas étonnant que Bridel les ait considérées comme des espèces distinctes. Une foule de formes oscillent par des diminutions ‘et des augmentations insensibles autour des trois premières variétés; on les rencontre en plaine et dans les montagnes inférieures, dans les haies, au bord des bois, au pied des murs, dans les fissures de rochers, au pied des arbres. — Partout. N.B. Les feuilles à la base, les tiges, les organes floraux, arché- gones et anthéridies, sont ordinairement colorés en rouge vineux, ou rosés dans la plupart des variétés de cette espèce. Bryum Donianum Grev. Wils. Schimp. Syn. (B. platyloma Br. et Sch.). Feuilles rapprochées au sommet des innovations, oblongues- obovées, marginées (2 séries de cellules linéaires), superficielle- ment denticulées vers le sommet, étroitement révolutées, munies d’une nervure rouge qui se prolonge avec les marges, de ma- nière à former un acumen brusque, médiocre; ces feuilles, d’une contexture plus solide que dans le B. capillare, se con- tournent à peine sous l’action de la sécheresse. La capsule est penchée, oblongue-allongée, rétrécie à la base, légèrement di- latée, non resserrée à l’orifice, brune. Sur la terre et les rochers. Corse (Soleirol), Var: Garde-Freinet, Maures du Luc (Hanry), Phare d'Arcachon (Jh. Müller), Nice, Al- gérie. Bryum canariense Brid. Mantiss. (Br. Billarderii Br. et Sch. Bryol.) — Espèce également voisine du B. capillare; elle s’en distingue par ses feuilles rapprochées en touffe au sommet des innovations, obo- vées-oblongues, acuminées par l’excurrence de la nervure rouge et dentée, denticulées sur le contour du tiers supérieur, étroitement marginées, étalées-dressées, concaves à l’état humide, dressées-imbriquées, non tor- dues par la sécheresse. La capsule est oblongue-obovée, atténuée à la base, légèrement resserrée sous l’orifice, petite. Les touffes sont raides, d’un vert jaunûtre brillant. Dans plusieurs localités de la région méditerranéenne ; se retrouvera sans doute aussi dans le midi de la France. 2. Feuilles non marginées. (E. 473—177.) 174. Bryum Duvalii Vort in Sturm Deutschl. Fl.; Bryol. eur. t. 371; Stirp. n° 1022; Billot, eæsice. cont. n° 3979. Tige dressée ou déprimée par la pression des neiges, peu ra- 398 17° GENRE : BRYUN. diculeuse , émettant, au-dessous des fleurs, des innovations grêles, très allongées (25—30 millim.); gazons lâches, mous, d’un beau vert, ou plus ordinairement colorés en rouge vineux. Feuilles uniformes, espacées, lâchement dressées, étalées, pres- que planes, molles à l’état humide, régulièrement crépues et chiffonnées à l’état sec, ovales-aiguës, ou brièvement acumi- nées, longuement et largement décurrentes, munies d’une ner- vure assez faible qui s’avance jusqu’au sommet ou s'arrête immédiatement au-dessous, entières, planes aux bords; long. 8 millim., larg. 1 172 millim. ; cellules à parois minces et molles, la plupart rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. 1. dans la moitié inférieure des feuilles, hexagones-aiguëés, courtes vers le som- met. 4—6 fol. involucrales dressées , oblongues-lancéolées , acuminées , entières, d’un tissu plus mou ; deux fol. intimes plus petites ; 15—90 archégones : paraphyses à peine plus longues, grêles. Vaginule oblongue. Pédicelle pourpre, grêle, flexueux, souvent géniculé à la base, de longueur variable (26—60 mill.). Capsule pendante ou penchée, oblongue-allongée, atténuée à la base, resserrée sous l’orifice à l’état sec, de couleur jaunâtre, à la fin brune; long. 3—4 miHim., diam. 1—1 174 millim. Oper- cule convexe-conique, brièvement apiculé, päle. Lanières du péristome percées de grandes ouvertures sur la carène; 2—3, plus rarement 4 cils fortement appendiculés. Spores petites , pâles. Fleurs mâles capituliformes -subdiscoides ; 3—4 fol. ovales-dilatées, concaves à la base, puis très étalées, presque planes; 15—30 anthéridies médiocres, d’un brun orangé : pa- raphyses aussi longues, grèles, nombreuses. — Août. RR, Près des sources, des filets d’eau, des marécages dans les montagnes élevées ; Hohneck (Mougeot), où cette espèce n’est fertile qu’en un petit nombre d’endroits ; prairies humides de la vallée de Massevaux (Schimp.). — Pyrénées : Luchon (Jb.); Alpes du Dauphiné: Villard-de-Lans (Ra- vaud); Forêt-Noire. 1 175. Bryum turbinatum Schwægr. Suppl. 1, p. u, p. 109; Bryol. eur. t. 372; Stirp. n°222; Mnium turbinatum Hedw. Spec. Musc. Plante offrant des aspects très variés, courte, grêle, ou très développée, des plus robustes. Feuilles ovales-lancéolées, acu- minées (la nervure brièvement excurrente), peu décurrentes, révolutées, légerement denticulées vers le sommet, dressées- étalées, assez lâches; cellules inférieures subrectangulaires , allongées, 4—8 fois aussi L q. L.; les supérieures médiocres, hexagones-aigués ou rhombées, tronquées obliquement. Fol. involucrales externes lancéolées, plus longuement acuminées, dressées; les intimes plus petites : 10—15 archégones ; para- 175. BRYUM TURBINATUM. 399 physes grèles, assez nombreuses, aussi longues. Vaginule allongée, subeylindrique, chargée des débris de la fleur. Pé- dicelle pourpre ou rougeâtre, flexueux, dressé ou ascendant; long. 30—40 millim. Capsule pendante ou penchée, oblique, obovée-piriforme, terminée à la base par un col médiocre, atté- . nué, très resserrée sous l’orifice à l’état sec, après la sporose. Opercule convexe, brièvement apiculé. Un large anneau, formé de plusieurs séries de cellules. Fleurs mâles sur une plante spéciale; 3—4 fol. externes dilatées, concaves à la base; 2—3 intimes plus petites, concaves, orbiculaires, acuminées; an- théridies grandes, oblongues, très nombreuses (60—80) ; para- physes plus longues, très abondantes. La forme type croit dans les plaines, sur les collines et les montagnes inférieures, dans les terrains sablonneux humides, au bord des fossés, des rigoles; sur le grès bigarré, à Deux- Ponts (Bruch), et à Sarrebrück (Winter), sur le grès vosgien, près de Bruyères (Mougeot), sur le gneiss à Wissembach (B.), sur le terrain de transition, à Steinbach (Blind), sur le tuf cal- caire à Neufchâtel (Lesquereux). — Elle est caractérisée par sa tige dressée, courte (5—15 millim.); touffes petites, brunà- tres, souvent très lâches. Feuilles dressées, rapprochées, läche- ment imbriquées, concaves, oblongues, acuminées (acumen formé d’abord par le rétrécissement du limbe, puis par la nervure ex- currente seule, relevées, révolutées aux bords jusque près du sommet, presque entières, non marginées, cependant les cel- lules des bords sont un peu plus allongées; long. 22 172 millim., larg. 1 millim. Pédicelle grèle, flexueux, dressé; long. 20 millim. Capsule pendante ou très penchée, étroitement oblongue ou parfois subcylindrique, atténuée à la base, forte- ment resserrée sous l’orifice à l’état sec, même avant la chute de l’opercule, rousse, ou brune; long. 3 millim., diam. 394—1 millim. Opercule convexe, apiculé. Cils appendiculés ; lanières internes très ouvertes sur la carène. — Juillet. b. latifolium Br. Sch.; Stirp. n° 1218; Mnium latifolium Schleich.; Bryum Schleicheri Schwægr.(au moins en partie). — Tige dressée ou ascendante, très robuste (long. 4—8 cen- tim.), émettant des innovations et des rameaux grèles, nom- breux, dressés; touffes vastes, bombées, molles, d’un beau vert à la surface. Feuilles dressées, lâchement imbriquées, concaves, largement oblongues, médiocrement acuminées (la nervure brièvement excurrente), révolutées jusqu'aux trois quarts; vers le milieu, les cellules des bords sont étroites, h- néaires, mais cependant ne forment pas de bordure bien dis- tincte; à la base de l’acumen il n’y a pas du tout de marge 400 17° GENRE : BRYUM. spéciale. Le tissu a de plus grandes mailles, mais de même forme que dans la var. précédente; long. 3—3 172 millim., larg. 1 172 millim. Pédicelle long (25—30 millim.), épais, flexueux. Capsule obovée-oblongue, atténuée à la base, sou- vent moins rétrécie sous l'orifice, rousse; long. 3—4 millim., diam. {—1 172 millim. Au bord des sources vives et des petits ruisseaux, dans la région alpestre du Jura; au nord du Chasseron (Lesquereux). — C. dans les Houtes-Alpes du Dauphiné (Mougeot, Ravaud, Borel), Pyrénées (Jean- bernat), Auvergne, au Mont-Dore, avec le type (Lamy); indiqué aux environs de Paris. — Les auteurs du Bryologia europæa affirment que, d’après leurs observations, on ne saurait plus conserver de doutes sur l'identité spécifique de ces deux formes du B..furbinatum. 176. Bryum cæspititium Linn. Spec. pl.; Bryol. eur. t. 374 et 375; Stirp n° 134 et 999. Tige assez courte (5—25 millim.), émettant au-dessous des fleurs des innovations nombreuses (3—4), dressées, radicu- leuses à la base; touffes enlacées, ordinairement denses, d'un vert Jaunûtre à la surface, rousses à l’intérieur, fermes. Feuilles plus ou moins agglomérées vers le sommet des innovations, imbriquées, concaves, relevées et révolutées aux bords jus- qu’au-dessous du sommet, ovales-oblongues ou oblongues-lan- céolées , rétrécies, assez longuement acuminées (nervure ex- currente), entières, ou à peine denticulées vers le sommet; long. 1 172—3 millim., larg. 29—1 millim.; cellules fermes, rectangulaires à la base, carrées aux angles externes, hexago- nes-tronquées plus haut, et enfin rhombées, souvent un peu flexueuses, 3—4 fois aussi L. q. L.; les marginales moyennes sont linéaires-allongées, mais vers la base de l’acumen elles ne se distinguent pas des voisines. Fol. externes de l’involucre plus étroites, plus longuement acuminées; les intimes plus petites ;. environ 15 archégones; paraphyses un peu plus courtes, nom- breuses. Vaginule courte, renflée. Capsule pendante, à la fin souvent horizontale, oblongue-subcylindrique, ou obovée, atté- nuée à la base, à peine ou nullement resserrée sous l’orifice à l'état sec; long. 2 172—4 172 millim., diam. 374—1 millim. Opercule convexe, grand, pâle, brièvement mamelonné ou api- culé. Un anneau formé de plusieurs séries de cellules. Dents du péristome longuement et finement acuminées, pâles ; lanières tres ouvertes sur presque toute la carène; 2—4 cils appendicu- lés. Plante mâle plus grêle, moins ramifiée ; fol. florales externes grandes, très concaves, largement ovales ; les intimes beau- coup plus petites, toutes finement acuminées, révolutées aux 176. BRYUM CÆSPITITIUM. 401 bords ; anthéridies oblongues, très nombreuses (30—80); pa- raphyses un peu plus longues, très nombreuses. — Juin- août. a. vulgare N. Boul. (Stirp. n° 184). — Tige plus ou moins allongée (10—30 millim.); touffes denses, jaunâtres; feuilles ovales-oblongues, acuminées, concaves, imbriquées ; les supé- rieures rapprochées et formant des touffes terminales. Pedi- celle long (20—30 millim.). Capsule oblongue, parfois un peu bombée à la face inférieure, un peu resserrée sous l’orifice, rousse ou brune; long. 3 192 millim., diam. 1 174 millim. C. partout, sur tous les terrains, dans les plaines et les montagnes inférieures; sur les murs, au bord des chemins, sur le revers des fossés, les rochers secs, etc. b. badium Br. Sch.; Stirp. n° 929. — Tige médiocre (10— 15 millim.) ; innovations gréles ; touffes d’un vert foncé ; feuilles supérieures plus /âches, lancéolées-oblongues, plus longuement acuminées, plissées et un peu contournées sous l’action de la sécheresse. Pédicelle assez long (25—30 millim.). Capsule oblongue-subcylindrique, à peine resserrée sous l’orifice, d’un brun foncé; long. 4—4 1792 millim., diam. 3/4—1 millim. C’est le B. badium Bruch. in Brid. Bryol. univ. Sur les murs frais et ombragés, et en général dans les lieux humides. — Ça et là. c. imbricatum Br. Sch.; B. Kunzei H. et H. Bot. Zeit. 1819. — Tige courte (4—10 millim.); touffes denses, jaunà- tres; feuilles supérieures rapprochées formant des touffes gon- flées, exactement imbriquées, brièvement ovales, terminées assez brusquement par un acumen filiforme, long et flexueux, presque entières, peu hygrométriques ; long. 1 192 millim. Fol. de l’in- volucre très concaves, courtes. Vaginule renflée, bulbiforme. Pédicelle court (10—20 millim). Capsule obovée ou obconique, à peine resserrée sous l’orifice, atténuée à la base; long. 2 172 millim., diam. 374 millim. Sur les murs et les rochers très secs exposés au soleil; peu commun. Une foule de formes intermédiaires relient entre elles ces diverses variétes. Dans cette espèce, les feuilles à la base, les anthéridies et les arché- gones sont ordinairement colorés en rouge de sang, surtout dans la çar. imbricatum, 177. Bryum Funckii Schwægr. Suppl. 1, sect. 1, p. 89, t. LXIX; Bryol. eur. t. 382. Tige dressée, courte (10—15 millim.), dichotome; gazons 402 17° GENRE : BRYUN. d’un vert clair, glaucescent à la surface, brunissant, radicu- leux, à l’intérieur peu étendus. Feuilles rapprochées, imbri- quées concaves, de manière à rendre les tiges Julacées, largement et brièvement ovales ou oblongues, rapidement contractées et terminées par un acumen court et brun, dû en grande partie à l’excurrence de la nervure, planes aux bords, très superficiellement denticulées vers le sommet, non marginées ; long. 1 174—1 1792 millim., larg. 874 millim.; quelques cellules rectangulaires, surtout vers les bords à la base; les autres hexagones-tronquées ; les supérieures rhom- boïdales, grandes, molles, à parois minces, peu allongées; les cellules marginales rampent le long des bords et sont plus allon- gées, sans former pourtant de bordure bien distincte. Fol. ex- ternes de l’involucre moins exactement imbriquées, plus dressées, plus longuement rétrécies ; 4—5 intimes plus petites, lancéolées, longuement acuminées; 5—10 archégones; paraphyses plus courtes, nombreuses. Vaginule brièvement oblongue. Pédicelie dressé, flexueux, rougeûtre ; long. 20—35 millim. Capsule pen- dante, à la fin subhorizontale, brièvement oblongue-piriforme, munie d’un col assez court, rapidement rétréci, à peine res- serrée sous l’orifice, brunâtre à la fin; long. 2—92 172 millim., diam. {—1 174 millim. Opercule convexe, peu élevé, brièvement apiculé. Un anneau large formé de trois séries de cellules al- longées. Péristome päle, comme dans les espèces voisines. Fleurs mâles sur une plante distincte, capituliformes ; 8—10 fol. très élargies, concaves, brièvement rétrécies, acuminées, làächement imbriquées; la nervure est épaisse, excurrente; anthéridies grandes, oblongues, molles, très nombreuses (40—60); para- physes grèles, un peu plus longues, abondantes. RR. Près de Deux-Ponts, sur le grès bigarré (Bruch); environs de Bourgdorf, sur le tuf au pied de la cascade de Moron, près du Doubs, dans la chaîne du Jura (Mærker, d’après Lesquereux). — Alpes du Dau- phiné : Renage (Ravaud), Mont-Cenis (B. R Ô.). Bryum tenue Ravaud, Bull. Soc. bot. de France, t. XIV, p- 260. Espèce tres voisine du B. Funckii. Tige dressée, simple ou dichotome, garnie à la base de radicules rouges-violacées, abon- dantes ; innovations très grêles, julacées ; long. 15—25 mill. ; touffes d’un vert gai à la surface. Feuilles imbriquées, caré- nées-concaves; les inférieures subobtuses; les moyennes et les supérieures ovales-oblonoues, brièvement acuminées, planes et entières aux bords, non marginées; la nervure atteint le som- met de l’acumen, qu’elle forme en grande partie. Fol. de l’invo- 178. BRYUM PALLESCENS. 4038 lucre plus longuement acuminées ; 10—12 archégones d’un rouge vif; paraphyses molles. Pédicelle rougeätre ; long. 10 millim. Capsule pendante à la suite d’une courbure rapide du pédicelle, obovée-oblongue, munie d’un col atténué, peu distinct; long. 1 192 millim., diam. 374 millim. Opercule convexe-conique. Un anneau formé de deux séries de cellules inégales. Dents du pé- ristome päles, finement granuleuses au sommet ; membrane in- terne élevée; lanières percées de grandes ouvertures; 2 cils appendiculés. Belledone, près du lac Grand-Domênon, dans les Alpes du Dauphiné; alt. 2500 m. — Août 1862 (Ravaud). Bryum Muehlenbeckii Br. Sch. Bryol. eur. t. 381. Tige allongée, radiculeuse ; touffes denses, offrant quelque ressemblance avec celles du B. alpinum, mais plus grèles et d’un vert olivätre. Feuilles dressées-imbriquées, carénées-con- caves, oblongues, allongées, rétrécies-subaiguës ou presque obtuses, munies d’une forte nervure brune qui s’arrête au som- met, révolutées aux bords, non marginées, formées de cellules molles. Capsule pendante, oblongue, munie d’un col distinct, à la fin resserrée sous l’orifice, brune. Un large anneau. Cils du péristome appendiculés. Rochers humides des montagnes élevées. Alpes du Dauphiné : Villard- d’Arène (Ravaud). — Saint-Gotthard (Mühlenbeck). Bryum Blindii Br. Sch. Bryol. eur. t. 383. — Tiges dressées, très divisées, chargées*de radicules, julacées, d’un vert pâle à la surface; feuilles moyennes imbriquées, oblonques-lancéolées, mutiques, planes aux NA ? ÿ ] bords, entières; nervure non excurrente; tissu mou, à grandes mailles. Capsule pendante, obovée, renflée, courte, munie d’un petit col, très res- serrée à l’orifice, à la fin d’un brun noir. Un anneau très large. Sur la terre arénacée ou argileuse, dans les Alpes de la Rhétie ou de Salzbourg (Blind, Schimper). +++. Plantes monoïques. (E. 178.) 178. Bryum pallescens Schleich.exsicc.; Schwægr. Supp. 1, sect. 11, p. 107, t. LXXV; Bryol. eur. t. 359; Stirp. n° 7928. Tige courte (10 mill.), ou plus élevée (35—40mill.), dressée ; imnovations nombreuses, dressées; toufles ordinairement très denses, d’un vert souvent jaunätre à la surface, enlacées par 404 17° GENRE : BRYUM. un feutre radiculaire brun, abondant. Feuilles dressées, conca- ves à l’état humide, carénées et tordues sur elles-mêmes à l’état sec, ovales ou oblongues- lancéolées, rétrécies, finement acumi- nées (nervure longuement excurrente), révolutées aux bords jusque près du sommet, très peu sinuolées à la base de l’acu- men, marginées (plusieurs séries de cellules linéaires, épaissies, jaunâtres); long. 3 172—5 millim., larg. 1—1 17 millim. ; cellules à parois fermes; les basilaires rectangulaires, courtes ; les moyennes hexagones-tronquées, les supérieures rhombées, courtes. Fol. externes de l’involucre peu distinctes ; 83—4inti- mes ovales-lancéolées, acuminées, plus petites; archégones 8— 15; paraphyses molles, très nombreuses. Vaginule courte, ren- flée. Pédicelle pourpre, dressé, arqué au sommet; long. 90—50 millim. Capsule pendante ou penchée, à la fin horizontale, oblongue-claviforme ou obovée, symétrique, à peine resserrée sous l’orifice, munie d’un col atténué, aussi long ou plus long que le sporange, d’abord jaunâtre, à la fin brune; long. 2 172— 4 172 millim., diam. 1—1 174 millim. Opercule petit, conique- aigu, ou convexe- apiculé. Dents du péristome pâles, très lamel- pre lanières brièvement acuminées, médiocrement ouvertes sur la carène : 2, plus rarement 3 cils longs, noduleux ou plus ou moins appendiculés. Fleurs mâles terminant un rameau dis- tinct de la même plaute, capituliformes ; fol. florales externes courtes, ovales-triangulaires, acuminées ; les intimes beaucoup plus petites, ovales-acuminées; anthéridies grandes, nombreuses (20—50) ; paraphyses très abondantes, molles, souvent vertes au sommet. — Les feuilles à la base, les anthéridies, les archégones sont ordinairement colorés en rouge vif. — Juin-juillet. < Sur les murs, dans les fissures des rochers. Granite et grès. Région montagneuse des Vosges. » (Mougeot, Statist.); sur le grès vosgien à Bitche (Schultz), sur le grès bigarré à Deux-Ponts (Bruch), dans la vallée de la Sarre à Mettlach (Winter); « dans toutes les localités > du Jura (Lesquereux).. Il nous semble moins commun et plutôt disséminé; nous l'avons recueilli, dans les Hautes Vosges, au Hohneck et au Rotabac, et, dans le Haut-Jura, au Mont-d’Or et au Suchet; M. Pierrat en a recueilli des formes vigoureuses" dans les fissures des rochers granitiques, sur les hauteurs de La Bresse. — Alpes du Dauphiné et de la Savoie, Pyrénées, Cévennes et montagnes de l’Auvergne. Observations. Lesquereux indique, sur la terre au sommet du Chasseron, une var. d. subrotundum (B. subrotundum Brid. Bryol. univ. t. I, p. 673), à laquelle M. Schimper, dans un supplément au Bryologia et dans son Synopsis muscorum, reconnaît une valeur spécifique. Nous ignorons si la plante du Haut-Jura est la même que celle des Alpes de Salzbourg décrite par Bridel; d’autre part, le B. subrotundum, tel que M. Schim- per le décrit, ne parait does du B. pallescens par aucun ca- ractère sérieux, sinon par le bord des feuilles, qui reste plan dans 179. BRYUM TORQUESCENS. 405 ‘ la première, tandis qu’il est révoluté dans la dernière espèce. Tous les autres caractères assignés au 8. subrotundum par M. Schimper, conviennent à la var. du B. pallescens, que nous avons recueillie au sommet du Mont-d’Or : Tige courte (5—10 millim.), émettant des innovations nombreuses, dont les feuilles sont rapprochées en touffe vers le sommet; ces feuilles larges, ovales, concaves-imbriquées, longuement acuminées-cuspidées par l’excurrence de la nervure, marginées, révolutées aux bords jusqu'aux trois quarts; long. 2 millim., larg. 374—1 millim. Pédicelle court (15 millim.). Capsule courte, obovée; orifice à la fin dilaté ; long. 2 172 millim., diam. 1 174 mill. — Nous ne pouvons voir là qu’une forme du 2. pallescens, moins distincte du type ou des formes voisines que la v. cochlearifolium ne l’est du 2. capillare. Bryum Sauteri Br. et Sch. t. 577. — Belle espèce des Alpes de Salz- bourg caractérisée par sa tige courte, dressée, très ramifiée. Feuilles dressées, raides; les inférieures ovales-lancéolées, les supérieures oblongues-lan- céolées, allongées, concaves, aiguës ou brièvement mucronées par l’ex- currence de la nervure, entières et planes aux bords. Capsule pendante, piriforme-aliongée, régulière ou légèrement courbée, d’un rouge vif de sang, resserrée à l’orifice. Opercule petit, conyexe-conique, également d’un rouge vif. +++. Plantes synoïques. (E, 179—183.) o. Feuilles ovales ou oblongues, munies d’une nervure ordi- paire. (E. 179—182.) 179. Bryum torquescens Br. et Sch. Bryol. eur. t. 358; Stirp. n° 1021. Tige dressée, courte (5—10 millim.), émettant, au-dessous des fleurs, des innovations nombreuses ; gazons denses, bruns à la surface, radiculeux à l’intérieur. Feuilles moyennes rapprochées, dressées, lächement imbriquées, concaves, carénées à l’état hu- mide, fortement tordues en spirale vers la droite, autour de la tige, à l’état sec, oblongues, finement acuminées par l’excur- rence de la nervure, révolutées à la base, rarement jusqu’au milieu, munies, vers le sommet, de quelques dents rares et super- ficielles, marginées (3—4 séries de cellules linéaires, à parois plus épaisses); long. 1 172—2 millim., larg. 1 millim. ; cellules du tiers inférieur subrectangulaires , 4—5 fois aussi 1. q. L.; les supérieures hexagones-aigués, 3 fois aussi 1. q. 1. Fol. externes de l’involucre (3—6) dressées, lancéolées-allongées, longuement _406 17° GENRE : BRYUM. acuminées, carénées, révolutées aux bords ; 2—3 intimes plus petites, finement acuminées ; 6—10 anthéridies grandes, oblon- gues ; 83—15 archégones ; paraphyses un peu plus longues, nom- breuses. Vaginule oblongue. Pédicelle dressé-flexueux, pour- pre; long. 25—35 mill. Capsule penchée ou presque pendante, à la fin horizontale, allongée, étroite, oblongue-subcylindrique, atténuée à la base, munie d’un long col, souvent légèrement arquée, un peu rétrécie sous l’orifice avant la chute de l’oper- cule, d’un brun passant au rouge vif; long. 4—5 millim., diam. 314—1 194 millim. Opercule grand, convexe, nettement api- culé, brillant. Un assez large anneau. Lanières du péristome percées de larges ouvertures sur la carène ; 3—4 cils aussi longs, appendiculés. Spores médiocres, pâles. — Mai-juin. RR. Vieux murs de la citadelle de Strasbourg (Kneïff, 1822) Sur l'étiquette du n° 1021 des Stirpes vog.-rhen., le D' Mougeot attribue l'honneur de cette découverte à Nestler, tandis que M. Schimper (Syn. musc.) la rapporte à Kneiff. Quoi qu’il en soit, ces deux botanistes n’ayaient reconnu cette plante comme espèce distincte ni l’un ni l’autre. — C. dans toute la région méditerranéenne : Var, Bouches-du-Rhône, remonte dans les Cévennes jusqu’à la Haute-Vienne (Lamy); se retrouve sur le littoral de la Manche : Urville (Le Jolis); aux environs de Paris: Port-Villez (Cosson) ; en Belgique (Marchal). 180. Bryum bimum Schreb. FI. lips. p. 83; Bryol. eur. t. 363; Stirp. n° 1216. Plante très semblable au B. pseudotriquetrum, croissant éga- lement dans les marais, les lieux très humides; les touffes sont de même colorées en rouge vineux obscur, surtout à l’intérieur, tres radiculeuses ; les feuilles sont de même forme, oblongues- lancéolées, révolutées, marginées, légèrement denticulées vers le sommet, du reste dressées-étalées, concaves à l’état humide, rapprochées de la tige et légèrement crispées à l’état sec. La capsule est pendante, oblongue-piriforme, atténuée à la base, de couleur brune ou rougeâtre-foncée, l’opercule convexe-élevé, apiculé. Les différences sont les suivantes : Fleurs synoïques (6—10 anthéridies assez grandes ; 5—10 archégones; paraphy- ses peu nombreuses); les tiges restent courtes (5—10 millim.); les touffes soni peu fournies, souvent même les plantes croissent isolées ; les feuilles sont plus espacées, nettement acuminées par l’excurrence de la nervure. Le pédicelle atteint ordinairement 30 millim.; la capsule est moins développée; long. 2 172—3 172 millim., diam. 1 172 millim. — Mai-août. Disséminé dans la plaine et les montagnes des Vosges, du Jura; nulle part très commun, — Cà et là dans toute la France, 181, BRYUM INTERMEDIUM. 407 181. Bryum intermedium Web.et Mohr, Tasch. p. 283; Bryol. eur. t. 356; Stirp. n° 927. Tige dressée, courte (5—15 millim.), émettant des innova- tions nombreuses ; touffes denses, très enlacées par desradicules, brunes à l’intérieur, vertes à la surface. Feuilles dressées-éta- lées, concaves-triquètres à l’état humide, plissées, flexueuses, non contournées à l’état sec; les moyennes ovales, les supérieu- res oblongues-lancéolées, acuminées (nervure assez longuement excurrente), révolutées jusque près du sommet, non marginées, entières ; long. 2 172—3 millim., larg. 1 millim.; tissu comme dans le B. pallescens. Fol. intimes de l’involucre (3—4) plus petites, plus légèrement acuminées ; 10—15 archégones ; anthé- ridies de grandeur moyenne, en même nombre, ou plus nom- breuses (20—25); paraphyses plus longues, abondantes. Pédi- celle dressé, flexueux, pourpre; long. 20—30 millim. Capsule horizontale ou oblique, plus rarement pendante, obovée-oblon- gue, un peu bombée, resserrée à l’orifice, brusquement terminé par un col étroit, courbé, d’un brun obscur; long. 2 172—3 millim., diam. 1—1 172 millim. Opercule convexe-conique, distinctement apiculé. Un large anneau. Péristome petit, pâle. Lanières percées d’ouvertures oblongues sur la carène ; 2—3 cils brièvement appendiculés. — Eté. RR. Rochers de grès vosgien, près de Deux-Ponts, carrières de Blies- kastel (Bruch), Kaiserslautern (Schimper), Bitche (Schultz) ; environs de Münster (Blin1) Lesquereux l’indique, dans le Jura, « depuis la plaine jusque sur Les hauts sommets, » et en particulier au Chasseron. Cette es- pèce nous paraît rare dans nos contrées, où nous ne l’avons pas encore ren- contrée. — Tarn : La Cabarède (M.-D. J). Bryum cirratum Hoppe et Hornsch. Bot. Zeit. 1819; Bryol. eur. t. 357. Tige courte, ou émettant, dans les lieux humides, de longs jets grêles ; touffes denses, enlacées par des radicules abondan- tes, vertes à la surface. Feuilles dressées-étalées, oblongues- lancéolées, rétrécies, finement et longuement acuminées par l'excurrence de la nervure (cet acumen denté), révolutées, en- tières, très étroitement marginées. Capsule pendante, obovée- oblongue, symétrique. Opercule convexe-apiculé. Plante assez variable, tenant le milieu entre les B. bimum et intermedium ; Milde (Bryol. siles. p. 211) semble la confondre avec l'espèce suivante. 408 17° GENRE : BRYUM. Alpes du Dauphiné : Villard-d’Arène (Ravaud), Lautaret (Mougeot), de la Savoie : Lanslebourg (Besch. R D.) ; Pyrénées : Val d’Esquierry, Port de Vénasque (Jeanbernat). — Cette espèce a été indiquée à Deux-Ponts, où il paraît qu’elle ne se trouve pas (Bryol. eur. G. Bryum, p. 48). 182. Bryum cuspidatum Schimp. M'; B. bimum b. cuspi- datum Br. Sch. Bryol. eur. p. 50; Sch. Syn. p. 358. Tiges dressées, atteignant 30—35 millim., fastigiées ; touffes denses, très enlacées de radicules, brunes à l’intérieur, d’un beau vert soyeux, à reflets légèrement jaunâtres à la surface. Feuilles rapprochées en touffe au sommet des innovations, dres- sées, carénées-concaves, un peu tordues à l’état sec, fortement revolutées jusqu’au sommet, entières, ne semblant pas margi- nées, du moins vers le sommet , oblongues, insensiblement ré- trécies et terminées par une très longue pointe subulée, entière, brune, formée par l’excurrence de la nervure; long. 8 millim., larg. 1 174 millim. ; tissu des espèces voisines. Fleurs synoïques: quelques fol. intimes plus petites; 1520 anthéridies courtes, épaisses ; archégones moins nombreux ; paraphyses grêles, al- longées. Vaginule chargée des débris de la fleur. Pédicelle épais, d’un rouge-brun : long. environ 20 millim. Capsule très penchée, rarement tout à fait pendante, souvent horizontale à la fin, brie- vement ovale-oblongue, un peu resserrée à l’orifice, terminée par un col très distinct, très étroit, atténué; elle-même brune, à parois peu solides ; long. 2—2 172 millim., diam. 1 millim. Oper- cule convexe, apiculé. Un anneau formé de deux séries de cellu- les. Péristome petit, peu solide, peu élevé ; lanières courtes, percées sur la carène; 1—3 cils médiocres, appendiculés. Rochers légèrement humides ; Deux-Ponts (Bruch); sur le grès vosgien, près de Bitche (Schultz); La Schlucht (Schimper), Schlosswald (Blind) — Alpes du Dauphiné (Ravaud). 00. Feuilles lineaires-subulées, munies d’une très large ner- vure. (E. 183.) 183. Bryum piriforme Hedw. Hist, Musc.; Bryol. eur. t. 355; Stirp. n° 31; Schullz, Flor. Gall. et Germ. exsicc. n° 1186. Tige dressée, simple, tres grêle, innovant au-dessous des fleurs et à la base; long. 10—30 millim. ; touffes grêles ou éten- dues, tres délicates, peu denses, d’un beau vert jaunâtre ou doré, 183. BRYUM PIRIFORME, 409 à reflets métalliques, plus ou moins radiculeuses, brunes à l’in- térieur. Feuilles inférieures squamiformes, très espacées, ova- les-lancéolées, aiguës, énerves; les supérieures rapprochées, touffues, dressées, concaves, ovales-oblongues à la base, puis ré- trécies , très longuement linéaires-subulées, étalées, flexueuses, garnies de dents espacées sur le tiers supérieur ; la nervure di- latée occupe tout l’acumen ; long. 4—6 millim.; cellules basi- laires hexagones, 3—4 fois aussi L. q. 1.; plus haut elles sont rectangulaires, allongées , et enfin linéaires. Fleurs synoïques ; anthéridies allongées, oblongues (6—7); archégones à peu près en nombre égal ; paraphyses filiformes. Vaginule ovale. Pédicelle flexueux, rougeûtre ; long. 15—25 millim. Capsule très penchée, ou pendante, puis à la fin horizontale, ou mème ascendante par la torsion du pédicelle, largement ovale-subglobuleuse, d’un brun lisse, comme vernie, un peu resserrée à l’orifice, terminée brusquement par un colétroit, long et un peu arqué, noircissant; long. 2—3 millim., diam. { millim. Péristome petit, blanchâtre : membrane interne atteignant à peine la mi-hauteur des dents; lanières très ouvertes sur la carène ; cils appendiculés, très fins. Opercule convexe-élevé, brièvement apiculé. Un anneau formé de deux séries de cellules allongées. Spores très-petites, pâles. La membrane capsulaire externe est molle, peu solide; le spo- range beaucoup plus petit. — Juin-juillet. Assez répandu, mais non partout, ni également commun ; dans les fis- sures des rochers ombragés, sur les murs, dans les ruines, sur les emplace- ments à charbon, dans les bois. — Hohneck, Neufchâteau, Bruyères (Mou- geot), Saint-Dié, Spitzemberg, Rambervillers, Liffol-le-Grand (B.) ; rare dans ces diverses localités, très abondant sur les rochers abruptes et om- bragés de grès vosgien, au pied du château ruiné de Lützelbourg (B.); val- lée de Senones (Lemaire), semble commun dans les Vosges inférieures ; Fonds de Toul (Godron), fortifications de Metz (Holandre); abondant à La Vaux, dans le Jura (Lesquereux). — Dans une foule de localités de toutes les parties de la France. B. Cils développés, simplement noduleux, non appendieulés. (E. 184—191.) +. Plantes dioïques. (E. 184—187.) 184. Bryum albicans Brid. Bryol. univ. t. 1, p. 650; Mnium albicans Wahlenb. F1. lapp. p.353; Bryum Wahlen- bergii Schwægr.; Bryol. eur. t. 354; Stirp. n° 1195; We- bera albicans Schimp. Syn. Tige ordinairement déprimée , radiculeuse à la base, rouge, 27 410 17° GENRE : BRYUM. émettant, au-dessous des fleurs, des innovations redressées, sou- vent grêles et stériles ; long. des innovations 15—95 millim., des tiges 6—8 centim.; gazons mous, lâches, d’un vert tendre ou glaucescent. Feuilles de la base très espacées, squamiformes ; les moyennes des tiges femelles plus rapprochées, lâches, dres- sées-étalées, concaves , crépues, flexueuses à l’état sec, ovales- lancéolées, contractées et décurrentes à la base, aiguës ou subobtuses au sommet, munies, vers ce point, de quelques dents tres superficielles, du reste un peu relevées aux bords, non révolutées, munies d’une nervure mince et verte qui s’ar- rête assez loin du sommet; long. 1 192—9 172 millim., larg. 1—1 174 millim. Fol. externes de l’involucre plus fortement dentées, lächement révolutées vers le milieu; les intimes plus petites, lancéolées, moins dentées ; 8—10 archégones ; quelques paraphyses médiocres. Pédicelle rougeâtre, grêle, flexueux; long. 15—80 millim. Capsule ordinairement pendante par une flexion brusque du pédicelle, de grandeur variable, brièvement obovée, terminée subitement par un petit col atténué, verte, ou glauque-pruineuse jusqu’à la maturité, à la fin brune ou rouge de brique, largement ouverte, infundibuliforme après la chute de l’opercule; long. { 174—92 millim., diam. { millim. Opercule convexe-élevé, brièvement et obtusément apiculé. Pas d’anneau. Dents du péristome d’un brun pâle, étroites; lanières très ou- vertes sur la carène; 1--2 cils noduleux, peu développés. Plante mâle plus grêle, garnie de feuilles plus espacées, plus concaves et plus obtuses. Fleurs capituliformes-discoïdes ; 5—6 fol. externes grandes, dilatées, concaves et rougeâtres à la base, puis très étalées, rayonnantes, oblongues-lancéolées ; les intimes obovées-suborbiculaires, brièvement acuminées (acumen diver- gent); toutes denticulées au sommet; anthéridies grandes, oblongues, nombreuses (30—60) ; paraphyses molles, légèrement renflées, obtuses, abondantes — Juin-août. Sur la terre sablonneuse humide, au bord des fossés, près des sources et des petits ruisseaux ; sur les pentes arénacées ; cà et là en Alsace, rarement fertile (Schimper), Deux-Ponts (Bruch), Bruyères (Mougeot), Rambervil- lers, escarpements du Hohneck, où il est fertile (B.), près d’une fontaine à Malzéville (Godron) — Manche, à Gréville (Le Jolis), Haute-Vienne (Lamy), Pyrénées et environs de Toulouse (Jeanbernat). b. glaciaie Schimp. (Bryum glaciale Schleich. ex parie). — Diffère du type par ses gazons étendus, bombés, d’an beau vert glaucescent clair, ressemblant de loin à cenx du Bartramia fontana. Innovations nombreuses, renflées, luxuriantes, garnies de feuilles concaves, lächement imbriquées, ovales, plus larges, aiguës ; les moyennes denticulées au sommet seulement; les su- périeures, dès le milieu; long. 2 172—3 millim., larg. 1 172 185. BRYUM LUDWIGI. 411 millim. ; cellules grandes, subhexagones, 6—8 fois aussi 1. q. 1.; les supérieures rhombées, plus courtes; celles des bords plus étroites et plus allongées ne forment cependant pas de marge distincte. Près des sources, au sommet de l’escarpement du Castelberg, au Hoh- neck (Blind, B.) ; c’est sans doute la même plante que Lesquereux indique dans le Jura, dans le lit desséché des torrents, sur Les débris arénacés des sources, à La Vaux, près de Fleurier, à la Fruitière des Buttes —Alpes du Dauphiné (Ravaud, Mougeot). 185. Bryum Ludwig Schwægr. Suppl. 1, sect. 11, p. 95, t. LXVIIT; Bryol. eur.t. 354; Stirp. n° 831 : Webera Lud- wigii Schimp. Syn. Tige grêle, déprimée par la pression des neiges, émettant, vers l'extrémité, des innovations solitaires ou peu nombreuses, dressées, allongées, souvent très grêles, subcylindriques ; gazons plus ou moins étendus, d’un beau vert clair ou foncé ; long. des tiges 4—6 centim., des innovations 10—20 millim. Feuilles espacées, petites à la base, plus rapprochées et plus grandes vers le sommet ; les moyennes dressées , lächement im- briquées, serrées près de la tige par la dessication, oblongues- lancéolées , rétrécies, aiguës ou brièvement acuminées, planes ou partiellement révolutées aux bords, finement denticulées sur le contour du tiers supérieur, non marginées, munies d’une nervure qui disparait un peu au-dessous du sommet ; long. 1 174 millim., larg. 172 millim.; cellules molles, à parois minces, presque toutes hexagones-aiguës, 3—5 fois aussi 1. q. 1.; quel- ques-unes seulement rectangulaires vers la base. Fol. externes de linvolucre dressées, plus grandes (long. 1 172—2 172 mill.), étroites, lancéolées, plus longuement rétrécies-acuminées, révo- lutées aux bords ; 3—4 intimes plus petites, du reste sembla- bles; 10—20 archégones; paraphyses nombreuses. Vaginule cylindrique. Pédicelle pourpre, grêle, flexueux, géniculé à la base; long. 10—15 millim. Capsule pendante, ou diversement inclinée à la suite d’une flexion brusque du pédicelle, briève- ment obovée-piriforme, bombée en dessus, terminée par un pe- tit col atténue, arqué, dilatée à l'orifice; elle est généralement petite, d’abord glaucescente, à la fin d’un brun noir ; long. 1 1792 millim., diam. 3/4—1 millim. Opercule convexe-apicule, d’un jaune clair. Un anneau formé de cellules courtes. Péris- tome jaune-pâle; dents étroites, peu lamellifères; lanières ou- vertes sur la carène; 2—3 cils longs, noduleux. Plante mâle distincte ; fleurs capituliformes; fol. florales nombreuses (10— 15); les externes dressées, ovales-lancéolées, aiguës; les inti- mes dilatées à la base, concaves ; anthéridies oblongues, mé- 419 172 GENRE : BRYUM. diocres (20—40); paraphyses légèrement renflées, abondantes. — Août-septembre. RR. Sur la terre sablonneuse humide, au sommet de l’escarpement du Castelberg, au Hohneck (Mougeot) — Haute-Savoie, col du Prat, bords de la mer de Glace (Puget), Pyrénées, Cévennes dans Le Tarn, à Larroque de Vère (Jeanbernat). 186. Bryum carneum Linn. Spec. pl. ; Bryol. eur. t. 353; Stirp. n° 1020; Webera carnea Schimp. Syn. Tige dressée ou ascendante, peu radiculeuse, émettant, au- dessous des fleurs, de nombreuses innovations grêles; long. 15—95 millim.; gazons tendres, d’un vert clair, envahis à la base par les terres argileuses. Feuilles moyennes des tiges fer- tiles dressées, légèrement étalées, largement lancéolées, aiguës, denticulées sur le contour de la moitié supérieure, planes ou lé- gerement révolutées aux bords; la nervure pâle ou brune s’a- vance jusque près du sommet; long. 2 172—5 millim., larg. 192—278 millim.; cellules presque uniformes, molles, à parois minces, allongées, 8—10 fois aussi 1. q. L., hexagones, aiguës ou tronquées, rarement rectangulaires même à la base; les marginales, plus étroites et plus allongées, semblent parfois for- mer une légère bordure. Les feuilles des jets stériles espacées, étalées, beaucoup plus petites. Fol. externes de l’involucre dres- sées, lancéolées-linéaires très étroites, acuminées, denticulées, nerviées jusqu’au sommet ; les 2—38 intimes linéaires, plus cour- tes; 10—15 archégones ; quelques paraphyses courtes. Vagi- nule oblongue. Pédicelle délicat, dressé, flexueux, d’un rouge de sang à la base, plus pâle au sommet ; long. 10—20 millim. Capsule pendante, petite, élégante, brièvement obovée-piri- forme,avant la chute de l’opercule, infundibuliforme ou campa- nulée, très dilatée à l'orifice, après la sporose, de couleur de chair, mais noircissant bientôt, terminée par un petit col atte- nué; long. 1—1 172 millim., diam. 1 millim. à l’orifice. Oper- cule convexe, brièvement et obtusément apiculé. Pas d’anneau. Péristome petit; dents d’un rouge brun; lanières étroites, très ouvertes sur la carène ; 2—3 cils aussi longs, noduleux. Plante mâle distincte. — Avril-juin. R. N'a pas encore été signalé en Lorraine. Assez répandu en Alsace, sur les bords argileux et humides du Rhin, près de Strasbourg (Schimper), près de Deux-Ponts (Bruch), de Landan et de Gemersheim (Gümbel), Waldhausen (Schultz); G. au pied du Jura, du côté de la Suisse; bords des fossés de Thièle (Curie), derrière le Chanet de Boudry (Chapuis), murs de Serrières (Chaillet), fossés desséchés de Grandson (Lesquereux).— M. l'abbé Puget nous en a communiqué de beaux échantillons, de Thonon (Haute-Savoie); Isère (Ravaud); Var, Basses-Alpes (De Mercey); Tarn, Haute-Garonne (Jeanbernat); Manche (Le Jolis); Environs de Paris (Gos- son, Graves). 187. BRYUM ANNOTINUM. 413 Bryum Tozeri Grev. Scot. Fl.; Bryol. eur.t. 353. Cette espèce diffère du B. carneum par ses feuilles obovées- oblongues, brusquement acuminées, nettement marginées, en- tières, munies d’une nervure qui ne s’avance guère au delà du milieu. La capsule est plus allongée, oblongue, jaune-orangée, à la fin rousse ; le péristome est jaunâtre. Un anneau persistant. Lieux humides argileux, dans le sud-ouest de la France; Pau (R, Spruce), Bordeaux (Durieu), environs d'Angers (H. de la Perraudière, Bescherelle). Bryum pulchellum Hedw. Muse Frond.; Bryol eur. t. 352.—Ega- lement voisin du B. carneum , mais distinct, d’après les auteurs du Bryol. eur., par la délicatesse du port, des feuilles plus raides et plus brillantes, un tissu cellulaire plus compacte, la tenuité du pédicelle qui se dilate brusquement dans le col capsulaire, la capsule plus ramassée, toujours symétrique et rétrécie à l’orifice, la forme plus aplatie de l’opercule, l'exi- guité du péristome. Alpes de la Carinthie, du Tyrol et de la Suisse. 187. Bryum annotinum Hedw. Spec. Muse. p. 1838, t. XLIIT; Bryol. eur.t. 352; Stirp. n° 928. Tige dressée, grêle, simple ou rameuse, peu élevée (5—10 millim.). Feuilles moyennes dressées, peu denses, étroitement ovales-lancéolées, aiguës ou brièvement acuminées, planes aux bords, denticulées sur le contour du tiers supérieur, munies d’une nervure verte qui s’avance Jusqu'au sommet ; long. 1 174 millim., larg. 173 millim. ; cellules à parois fermes, subhexago- nes, aiguës ou rhombées, 3—6 fois aussi L. q.1.; sur les jets grèles, les feuilles sont plus espacées, peu étalées, plus étroites, révolutées aux bords vers le milieu. Fol. externes de l’involucre rapprochées, dressées (8—15), plus allongées (2 millim.}, étroi- tes, lancéolées, plus longuement rétrécies, acuminées, plus for- tement révolutces; 2—3 intimes plus petites, moins denticulées au sommet; 6—10 archégones; paraphyses plus longues, peu nombreuses. Vaginule subcylindrique. Pédicelle rougeûtre, dressé, flexueux ; long. 15—20 millim. Capsule pendante, obli- que ou subhorizontale, régulière, étroitement obovée-oblongue, très peu resserrée à l’orifice, terminée par un col atténué, d’un brun pâle ; long. 2 172—3 millim., diam. {—1 174 mill. Oper- cule convexe, brièvement apiculé. Un anneau formé de 2 séries de cellules médiocres. Lanières du péristome denticulées au sommet, percées d'ouvertures étroites sur la carène ; 2—3 cils noduleux, longs ou parfois rudimentaires. Fleurs mâles sur une plante distincte. — Juin-juillet. 414 172 GENRE : BRYUM. Sables humides, revers des fossés, rochers frais, sur le grès vosgien dans la région montagneuse des Vosges (Mougeot); Tomblaine, Fonds de Toul (Godron) ; Limbach et Deux-Ponts (Bruch), environs de Sarrebrück (Win- ter). Prairies sablonneuses, dans le Jura (Schleicher) — Cette espèce, rare dans nos contrées, est indiquée, çaet la, dans presque toute la France. — N.B. A l’aisselle des feuilles, sur les rameaux, on rencontre quelque- fois des bulbiiles terminées par des appendices foliacés. TT. Plantes monoïques. (E. 188—190). 188. Bryum elongatum Dicks. Crypt. fase. IL, p. 8; Bryol. eur. t. 345; Stirp. n° 32; Schultz, Herb. nonn. n° 190; Webera elongata Schimp. Syn.; Billot, exsice. cont. n° 3974. Tige dressée, noire, sans feuilles et garnie de radicules d’un beau brun violacé à la base, grêle, simple, innovantau-dessousdes fleurs ou plus habituellement de la base, courte ou assez allon- gée (long. 420 millim.); gazons très lâches, très peu fournis ou plus denses, d’un vert jaunâtre brillant, à reflets légèrement métalliques. Feuilles inférieures espacées, petites, ovales-lan- céolées; les supérieures rapprochées, beaucoup plus grandes, formant sur les tiges fertiles une touffe terminale allongée, un peu ouverte, lancéolées-acuminées, allongées, denticulées sur le con- tour de leur moitié supérieure, munies d’une forte nervure brune qui se prolonge jusqu’à l’extrémité, non marginées, souvent un peu tordues au sommet; long. des petites feuilles espacées 374 millim., des grandes feuilles coronales 2 172—5 172 millim.; larg. 172 millim; cellules grandes, fermes; les basilaires rectangulai- res hyalines, 2—3 fois aussi L. q. L., les autres rhombées ou hexa- gones, 4—6 fois aussi L. q. l. 10—15 anthéridies oblongues, groupées à l’aisselle des feuilles supérieures, accompagnées de paraphyses courtes et grêles, parfois oblitérées ; 10—15 arché- gones renfermés dans un cercle intérieur de folioles involucra- les plus petites, plus étroites, acuminées, plus fortement den- tées : paraphyses peu nombreuses. Vaginule cylindrique, chargée d’archégones flétris. Pédicelle pourpre ou rougeâtre, à la fin décoloré; long. 15—40 millim. Capsule d’un jaune clair, sou- vent plus colorée en dessus, oblique, subhorizontale, à la fin presque dressée, légèrement arquée, oblongue ou obovée, allon- gée, terminée par un col grêle, distinct, aussi long ou plus long que le sporange ; long. 3—5 millim., diam. 374— 1 millim ; les plus longues sont les plus étroites. Opercule conique-aigu, ou convexe, terminé par un petit bec droit ou oblique. Un anneau étroit formé de 2—3 séries de cellules oblongues. Dents du pé- ristome jaunes, lamellifères ; membrane interne n’atteignant que 190. BRYUM NUTANS. 415 le tiers de la hauteur des dents; lanières étroites, acuminées, denticulées vers le sommet, entières sur la carène (la ligne dor- sale est seulement plus transparente ; 1—2 cils faibles, parfois rudimentaires. Spores grandes, d’un jaune brun, muriquées.— Août-septembre. Sur la terre, dans les fissures des rochers siliceux, granitiques ou aré- nacés. Sur le grès vosgien à Bruyères (Mougeot); abondant près de Bitche (F. Schultz); à Saint-Dié, Deyvillers, Lützelbourg (B.); Sarrebrück (Winter); sur le granite, dans les Hautes-Vosges, Hohneck (Mougeot, B.), environs de Vagney (B.), de Planois et de La Bresse (Pierrat) ; du reste disséminé presque partout dans les Hautes-Vosges granitiques, rarement abondant, presque toujours en petite quantité dans chaque endroit. 189. Bryum longicollum Swartz, Dispos. meth. p. 49; Bryum elongatum v. longicollum Bryol. eur. t. 346; We- bera longicolla Schimp. Coroll. et Syn.; Stirp. n° 1409. Selon M. Schimper, cette plante diffère de l’espèce précé- dente par ses tiges élevées, formant des touffes denses, bombées; par ses feuilles successivement plus grandes, plus larges, d’un vert doré brillant; par sa capsule plus solide, de couleur plus foncée, munie d'un col plus court, brusquement terminé à la base. Si on réunit les B. badium et Kunzei au B. cœæspititium, la var. cochlearifolium au B. capillare, etc., on doit, pour être conséquent, réunir aussi le B. longicollum au B. elongatum. C’est une forme plus trapue, propre aux montagnes élevées, et qui se relie au type par une infinité de variations insensibles. Les nombreux échantillons que M. Pierrai nous a communiqués de la Basse-des-Faings, commune de La Bresse (alt. environ 1000 m.), nous conduisent comme forcément à cette manière de voir. Cette variété longicollum du B. elongatum, rare dans nos contrées, où elle ne se trouve que dans les fissures des rochers du Hohneck et de nos plus hautes montagnes, éxiste aussi dans les Alpes de la Savoie, du Dau- phiné, etc. 190. Bryum nutans Schreb. Spicil. F1. lips. p. 81; Bryoleur. t. 347 ; Stirp. n° 220, 1293 et 1224; Webera nutans Hedw. Schimp. Syn.; Billot, exsicc. cont. n° 3975 (B. crudum). Tige courte ou médiocre (5—30 millim.), noire et nue à la base, dans les formes élancées, simple, dressée, innovant de la base, très rarement par continuation des jets stériles, ou au-des- sous des fleurs ; touffes lâches ou plus souvent compactes, radi- 416 17° GENRE : BRYUM. culeuses à la base, d’un vert vert foncé ou jaunâtre, à reflets métalliques, plus ou moins vifs. Feuilles inférieures squamifor- mes, ovales-aiguës, les autres successivement plus grandes, ou les supérieures brusquement rapprochées en touffe au sommet, dressées , ovales-lancéolées ou oblongues, aiguës ou brièvement acuminées, souvent à demi tordues à l'extrémité, planes aux bords ou plus ou moins révolutées inférieurement ; les inférieu- res presque entières, les supérieures garnies de dents croissantes vers le sommet, et d'une nervure qui atteint l’extrémité ou s’ar- rête re nement au-dessous ; long. des feuilles supérieures 1 192—38 172 millim., larg. 172—874 millim. ; cellules de la base rectangulaires, hyalines; plus haut, elles sont rhombées, puis hexagones-aiguës, et enfin celles du sommet des feuilles supé- rieures sont linéaires-flexueuses, 8—10 fois aussi 1. q. L, ou seulement rhombées-subhexagones , et 5—6 fois aussi 1. q. L. ; ces cellules ont des parois fermes, assez épaisses. Fructification : 4—10 anthéridies groupées à l’aisselle des feuilles supérieures, avec ou sans paraphyses, puis un cercle, plus ou moins net, de fol. plus petites, lancéolées-aiguës ; 1015 archégones, para- physes rares. Vaginule conique ou cylindrique. Pédicelle dressé, rougeâtre, pâle au sommet, de longueur variable (15—60 mill.). Capsule d’abord pendante, à la fin horizontale ou obliquement dressée, subcylindrique, oblongue ou claviforme, munie d’un col atténué , plus court que le sporange, et plus ou moins distinct, légèrement ou fortement resserrée sous l’orifice; long. 3—5 millim., diam. 394—1 millim. ; elle est d’abord pâle verdâtre, à la fin couleur de brique. Opercule convexe, apiculé, petit. Un anneau large, formé de deux séries de grandes cellules, tombant presque d’une pièce. Péristome peu hygrométrique; dents jau- nâtres, fortement lamellifères; membrane interne atteignant presque la mi-hauteur des dents. Lanières très ouvertes sur la carène ; 2—3 cils longs, parfaits. — Mai-juillet. Plante excessivement variable. Formes principales : a. vulgare N. Boul.'— Tige médiocre (10—20 millim.); touffes compactes, d’un vert jaunâtre. Feuilles rapprochées en touffe au sommet, denticulées à partir du milieu ; long. 1 172— 2 millim. ; cellules supérieures linéaires, allongées. Dédicelle long de 90—35 millim. Capsule subcylindrique ou claviforme, légèrement resserrée sous l’orifice ; long. 8 192—4 172 millim. Dans les fissures des rochers de granite et de grès vorgien, daus toutes les Vosges. b. subdenticulatum Br. Sch. (Webera subdenticulata Brid. Bryol. univ. t. 1, p. 634); Stirp. n° 1124. — Touffes denses, = 190. BRYUM NUTANS. 417 courtes, d’un vert métallique. Feuilles lancéolées, assez finement acuminées, à demi révolutées aux bords, denticulées sur le con- tour du tiers supérieur; cellules supérieures rhombées-subhexa- gones, 5—6 fois aussi 1. q. 1. Long. du pédicelle 15—95 millim. Capsule courte (2—3 millim.), oblongue-piniforme, rapidement contractée à la base, non resserrée sous l’orifice. Sur la terre, dans les escarpements des hantes montagnes des Vosges, région alpestre, surtout dans l’escarpement du Castelberg, au Hohneck, c. bicolor Br. Sch. (B. bicolor H. et H. Bot. Zeit. 1819); Stirp. n° 1123.—Touffes plus allongées, déprimées à la base, dans les hautes montagnes. Feuilles finement acuminées. Pédicelle géniculé, médiocre. Capsule courte, comme dans la variété pré- cédente, brune en dessus, pâle, blanchätre en dessous. Forme très instable, due à des accidents de terrains. Escarpements da Hohneck, surtout du Castelberg. d. longisetum Br. Sch. (Webera longiseta Brid. Bryol. univ. t. I, p. 636). — Tige courte, nue à la base. Feuilles rap- prochées en touffe épaisse, très distincte, allongées, acuminées, dentées. Pédicelle très long (40 —45 millim.). Capsule grande, oblongue, légèrement resserrée sous l’orifice. Sur la terre au bord des chemins, dans les lieux frais des forêts élevées. e. gracilescens N. Boul. — Tige grêle, élancée (20—30 millim.); touffes vertes, denses ou très lâches. Feuilles succes- sivement plus grandes, non rapprochées en touffe, lâches, den- ticulées sur le contour de la moitié supérieure, lancéolées, acu- minées. Pédicelle médiocre (25—35 millim.). Capsule oblongue- obovée, à peine resserrée sous l’orifice, ou plus grêle, plus étroite et étranglée au-dessous de l’orifice (v. strangulata Sch. Syn.). Dans les fissures des rochers granitiques, sur la terre, entre les blocs dans les éboulis, aux lieux couverts des forêts élevées des Vosges; La Bresse, Vagvey (Pierrat), Clefcy (B., Husnot, Musc. Gall. n° 270). f. robustum N. Boul. — Tige médiocre (15—20 millim.); touffes denses, d’un vert jaunâtre. Feuilles presque uniformes, dressées-imbriquées, rendant les tiges presque julacées, oblon- gues-lancéolées, plus superficiellement denticulées, munies d’une nervure qui s’arrète au-dessous du sommet. Pédicelle médiocre (20—30 millim.). Capsule courte, obconique, munie d’un col court, mais distinet, nullement resserrée sous l’orifice. Fissures des rochers granitiques, à Thiéfosse (Pierrat). 418 172 GENRE : BRYUN. g. sphagnetorum Schimp. — Tige courte; touffes peu den- ses. Feuilles oblongues-lancéolées, acuminées, denticulées aux bords du tiers supérieur; la nervure atteint l'extrémité. Pédi- celle très long (50—60 millim.). Capsule obovée-oblongue, courte, brune. Tourbières du Haut-Jura, avec Aulacomnium palustre (B.). N.B. On rencontre souvent, dans cette espèce, des fleurs synoïques, - soit que ‘es archégones se trouvent mêlés aux anthéridies en dehors du cer- cle de folioles qui séparent les organes des deux sexes, soit que des anthé- ridies passent à l’intérieur de ce même cercle. +11. Plantes à la fois synoïques et dioïques. (E. 191.) 191. Bryum crudum Schreb. F1. lips. p. 83; Bryol. eur. t. 848 ; Stirp. n° 512. Tige dressée, d’un pourpre noir, nue à la base, simple ; long. 8—10 millim.; touffes ordinairement peu développées, d’un beau vert glaucescent, à reflets métalliques beaucoup plus pro- noncés que dans l'espèce précédente. Feuilles inférieures squa- miformes, espacées, successivement plus grandes; les moyennes et les supérieures ovales-oblongues , lancéolées, acuminées, lé- gerement concaves, lâchement dressées, planes, entières ou légèrement sinuolées aux bords, munies d’une nervure qui dis- paraît un peu au-dessous du sommet ; long. 2 172 millim., larg. 192—374 millim.; cellules hexagones très allongées, un peu fleæœueuses, 10—15 fois aussi 1. q L., à parois épaisses, appa- raissant sous le microscope comme très finement ridées. Fol. flo- rales externes étroitement lancéolées-linéaires, acuminées, allongées, concaves à la base, puis très élalées, flexueuses, ordinairement révolutées aux bords vers le milieu, munies de dents espacées vers le sommet; long. 8 172 millim. Les intimes plus courtes, longuement acuminées, concaves à la base. Fleurs synoïques ; 10—90 anthéridies oblongues, assez grandes ; 8— 10 archégones ; quelques paraphyses molles, épaisses, de même longueur. Vaginule cylindrique , nue. Pédicelle pourpre, arqué au sommet; long. 15—25 millim. Capsule pendante, souvent redressée, oblique après la sporose, brune alors, brièvement oblongue, atténuée à la base (le col est peu distinct), non rétré- cie sous l’orifice ; long. 3—3 172 millim., diam. 1 174—1 millim. Opereule convexe-apiculé. Un anneau formé de deux séries de cellules. Dents du péristome pâles, lamellifères. Membrane in- terne ne s’élevant guère qu’au tiers de la hauteur des dents. La- 176. BRYUM ZIERu. 419 nières médiocrement ouvertes sur la carene ; 1—2 cils noduleux, développés ou imparfaits. Dans le cas de fleurs dioïques, les fleurs mâles, sur une plante distincte, sont capituliformes ; les fol. concaves , dilatées à la base, sont rétrécies, lancéolées-acu- minées et étalées ; anthéridies médiocres; paraphyses aussi lon- gues, molles. — Juillet. Fentes des rochers frais et ombragés. Commun dans la région alpestre des Hautes-Vosges, plus rare dans la région montagneuse; rochers élevés des hauteurs de Planois (Pierrat et B.); se retrouve dans les Vosges infé- rieures ; Phalsbourg (Godron), sur le grès bigarré près de Hengstbach et de Deux-Ponts (Schultz), sur Le grès vosgien, entre Saint-Germain et Rech- tenbach (Gümbel), sur le grès rouge à Oberstein (Bruch). — C. sur les hauts sommets du Jura, d’où il descend dans les vallées humides (Lesque- reux), la Dôle, le Suchet (B.), — Répandu dans presque toutes les mon- tagnes de France. C. Cils nuls ou rudimentaires, ou péristome externe adhérent à l’interne. (E. 192—199.) +. Fleurs dioiques. (E. 192.) 192. Bryum Zierii Dicks. Crypt. fase. I, t. 4; Bryol. eur. t. 341 ; Stirp. n° 1122; Zieria julacea Schimp. Coroll., Syn. p. 384. Tige courte, dressée, innovant au-dessous des fleurs, plus rarement à la base ; long. 8—15 millim.; touffes peu étendues, d’un vert pâle, argenté, passant à l’intérieur au brun vineux. Feuilles imbriquées très concaves, de manière à donner aux ra- meaux un aspect cylindrique, largement ovales, puis rétrécies et finement acuminées, planes et entières aux bords, non margi- nées, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au sommet de Pacumen ; long. 1 174 millim., larg. 374 millim.; cellules infé- rieures subrectangulaires; les autres hexagones, hyalines, molles. Fol. de l’involucre lancéolées, longuement rétrécies- acuminées, dressées, concaves, révolutées aux bords, formant une touffe très distincte; 10—15 archégones ; quelques para- hyses molles. Vaginule conoïde, chargée des débris de la fleur. Pédicelle court (8—10 millim.), rougeûtre ou pâle, courbé en S, d’abord très oblique, puis recourbé. Capsule penchée ou subho- rizontale, souvent redressée-oblique, médiocre, brièvement oblongue, terminée par un très long col atténué, distinet (2 fois aussi long que le sporange) ; long. 4 millim., diam. 374 millim. Opercule petit, convexe-apiculé ou conique. Un large anneau. 490 17° GENRE : BRYUM. Dents du péristome molles, acuminées. Membrane interne at- teignant la mi-hauteur des dents; lanières étroites, acuminées, entières ou à peine ouvertes sur la carène; cils rudimentaires. Fleurs mâles sur une plante distincte. RR. Au sommet du Chasseron, dans le Haut-Jura (Lesquereux) — Es- pèce répandue dans la région alpine des montagnes de l’Europe centrale. Pyrénées, Port de Vénasque (Jeanbernat); Mont-Joigny dans la Savoie (Paris). Bryum demissum Hook.; Zieria demissa Schimp. Syn. Espèce très semblable à la précédente, dont elle diffère par la teinte brune de ses touffes, par ses feuilles moins exactement 1m- briquées, oblongues-lancéolées, acuminées. La capsule est très penchée, claviforme, renflée ; l’opercule petit, plus oblique; le péristome moins parfait. Plus rare; sur quelques points seulement des Hautes-Pyrénées et des Alpes de la Suisse. Bryum fallax Wilde, Bryol. siles. p. 209. — Plante assez semblable pour le port au B. pallens ; touffes lâches, d’un vert passant au brun; feuilles rapprochées et plus grandes vers le sommet des innovations, 0bo- vées-spatulées, brièvement acuminées, marginées, révolutées aux bords. Pédicelle courbé en arc au sommet Capsule pendante, piriforme, munie d’un col allongé, atténué, à la fin plissée, brune. Opercule apiculé. Un large anneau. Membrane interne du péristome atteignant la mi-hauteur des dents; lanières ouvertes sur la carène; cils rudimentaires. — Lieux hu- mides sablonneux, en Silésie (Milde), en Westphalie (II, Müller). ++. Fleurs monoïques. (E. 193—195.) Bryum uliginosum Br. Sch. Bryol eur.t 539; Stirp. n° 1410. — Egalement voisin du B pallens. Touffes enlacées, courtes, vert:s à la sur- face. Feuilles moyennes dressées-étalées, carénées-concaves, oblongues- luncéolées, acuminées par l’excurrence de la nervure, largement margi- nées, révolutées jusque vers le milieu. Pédicelle ordinairement allongé (30—50 millim ). Capsule obliquement penchée, plus rarement pendante, à la fin horizontale ou redressée, obovée-oblongue, bombée en dessus, res- serrée à l'orifice, terminée par un long col défluent, jaunâtre. Opercule petit. Un anneau. Lanières du péristome plus ou moins ouvertes; 2—3 cils rudimentaires. Fleurs mâles sur un rameau spécial. — Prairies humi- des, près de Carlsruhe et dans plusieurs localités d'Allemagne ; n’existe pas aux environs de Strasbourg, ni près de Deux-Ponts, où il avait été d’abord indiqué. 195. Bryum cucullatum Schwægr. Suppl. 1, sect. n, p. 94, 193, BRYUM CUCULLATUN. 421 t. LXVIIT; Bryol. eur.t. 343; Pohlia cucullata Bruch; Stirp. n° 830 (Bryum annotinum, sur une première éli- quelte); Webera cucullata Schimp. Syn. Tige décombante, innovant au-dessous des fleurs ou de la base, dichotome ; innovations dressées ; long. 10—20 millim. ; gazons plus ou moins étendus, d’un beau vert frais à la surface, noir- cissant à l’intérieur. Feuilles inférieures petites, espacées ; les moyennes rapprochées, dressées, concaves, làchement imbri- quées, lancéolées, aiguës ou brièvement acuminées, superficiel lement denticulées au sommet, étroitement décurrentes à la base, planes ou peu révolutées aux bords ; la nervure molle atteint à peine le sommet ou s'arrête au-dessous; pas de marge distincte; long. 1—1 174 millim., larg. 172 millim. ; cellules à parois mol- les, hexagones-aiguës, 3—4 fois aussi 1. q. l. Fol. externes de linvolucre plus grandes, formant une touffe, concaves , imbri- quées, lancéolées, ordinairement révolutées, au moins d’un côté, denticulées, mutiques ou subaiguës au sommet; long. 3 millim. A la base de ces folioles, on rencontre 1—2 anthéridies oblon- gues, petites, et quelques paraphyses courtes, un peu renflées; puis 3—4 fol. intimes, ovales, beaucoup plus petites ; 6—10 ar- chégones ; paraphyses rares et courtes. Vaginule oblongue, conique. Pédicelle mou, ordinairement géniculé à la base (par suite de la pression des neiges), rougeâtre ; long. 15—20 millim. Capsule pendante, à la fin obliquement penchée, assez grosse, obovée-oblongue, courte, munie d’un col peu distinct rapide- ment contracté, resserrée à l’orifice, à la fin brune ; long. 1 172 millim., diam. { millim. Opercule convexe, surmonté d’une sail- lie obtuse. Un anneau formé de cellules oblongues, allongées. Dents du péristome d’un jaune pâle ou orangées , lamelliferes ; lanières et cils fugaces, souvent rudimentaires et réduits à quel- ques saillies au-dessus de la membrane basilaire, qui n’atteint guère que le quart des dents; dans certains cas, le péristome interne parait même adhérer partiellement à l’externe. — Août- septembre, RR. Au Hohneck, escarpement du Castelberg, sur la terre graveleuse, humide, avec le Bryum Ludwigii (Mougeot); près du lac des Rousses, dans le Jura (Dejean, d’après Bridel) ? 194. Bryum calophyllum À. Brown, Flor. Melo. d’après Wilson, Bryol. brit. p. XI; B. latifolium Br. Sch. Bryol. t. 339. Tige très courte (4—5 millim.), dressée, épaisse, dichotome, radiculeuse à la base ; plantes vivant isolées, ou ne formant que 429 172 GENRE : BRYUM. des touffes sans cohérence, d’un vert olivätre très foncé à la surface. Feuilles inférieures petites ; les moyennes des rameaux fertiles grandes, dressées, très concaves, imbriquées de ma- nière à donner aux innovations un aspect renflé, obtus; elles sont largement ovales, obtuses ou mutiques, ou brièvement api- culées, étroitement révolutées jusqu’au milieu ou aux trois quarts, entières ou à peine sinuolées vers le sommet, munies d’une nervure qui s’avance jusqu'au sommet, non marginées; long. 1 172 millim., larg. { mill.; cellules à parois épaisses, molles; les inférieures rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. L.; les supérieures hexagones-aigués ou rhombées, larges et courtes. Fol. externes de l'involucre successivement plus grandes, oblongues, d’abord apiculées ; les supérieures acuminées et sou- vent hyalines au sommet, révolutées aux bords, concaves, dres- sées; 2—3 fol. intimes plus petites, aiguës ou obtuses, oblon- gues ou lancéolées; 8—10 archégones; quelques paraphyses. Vaginulé très courte. Pédicelle dressé, ferme; long. 30 millim. Capsule pendante, oblongue-renflée, rapidement rétrécie à la base, sans col bien distinct, un peu resserrée à l’orifice, brune ; long. 2 172—3 millim., diam. 1 174 millim. Opercule convexe, obtusément mamelonné. Un anneau formé de deux séries de cellules inégales. Péristome petit; dents courtes, brunes à la base, peu lamellifères. Membrane interne médiocre; lanières percées d’ouvertures étroîtes sur la carène; 1—3 cils rudimen- taires ou plus ou moins développés. Spores grandes, brunâtres. Fleurs mâles gemmiformes au-dessous et très près des fleurs femelles; 3—4 fol. ovales-apiculées, nerviées, entières ; anthé- ridies oblongues, 15—20; paraphyses plus longues, nom- breuses. Sur la terre humide sablonneuse. Deux-Ponts (Bruch). Selon M. Schultz, cette localité serait détruite. Notre description a été faite sur des échantil- lons provenant d'Angleterre. 195. Bryum polymorphum Br. Sch. Bryol. eur. t. 344; Pohlia polymorpha H. et Hornsch.; Webera polymorpha Schimp. Syn. Espèce extrêmement voisine du B. elongatum par le système végétatif, le mode de floraison et la forme générale de la cap- sule. Elle en diffère essentiellement par l’absence complète de cils au péristome interne. La capsule est aussi plus allongée que le col; l’opercule plus petit, de forme plus généralement conique. Indiqué, par M. Schimper , au Hohneck, où nous ne l'avons pas re- cueilli ayec certitude, les capsules de nos échantillons n’étant pas par- 196. BRYUM INCLINATUM. 493 faitement müres. — Alpes du Dauphiné : Belledone, la Moucherolle (Ravaud) ; Pyrénées : Val d’Esquierry, Port de Vénasque (Jeanbernat) ; Auvergne : Mont-Dore (Lamy). Dans les Alpes, cette espèce présente de très nombreuses variétés, caractérisées surtout par la longueur relative de la capsule et du pédicelle. Bryum acuminatum Br. Sch. Bryol. eur. t. 342; Webera acuminata Schimp. Syn. Espèce également très semblable, pour le port, au B. elon- galum, mais parfaitement distincte par ses fleurs mâles isolées, gemmiformes au-dessous des fleurs femelles ; fol. florales ovales, acuminées, concaves ; anthéridies grandes, accompagnées de paraphyses. Capsule horizontale , allongée, étroite, munie d’un très long col atténué. Lanières du péristome internes allongées, entières sur la carène; cils nuls. Pentes raides, aux bords des sentiers. Alpes du Dauphiné (Ra- vaud)?; Pyrénées (Schimper), Val d’Esquierry, Port de Vénasque (Jeanbernat). +++, Fleurs synoïques. (E. 196—199.) 196. Bryum inclinatum Br. Sch. Bryol. eur.t. 334; Billot, exsice. n° 3977; Pohlia inclinata Sw.; Stirp. n° 899. Tige rouge, dressée, garnie jusque très haut d’un feutre radiculaire, plusieurs fois dichotome, innovant au-dessous des fleurs; long. 10—15 millim.; gazons peu étendus, d’un vert soyeux jaunâtre. Feuilles moyennes dressées-étalées, concaves à l’état humide, un peu crépues à l’état sec, ovales-oblongues, acuminées par l’excurrence de la nervure , longuement révo- lutées, presque entières (quelques dents superficielles au som- met), marginées (plusieurs séries de cellules linéaires); long. 2—3 millim., larg. 1 millim. Cellules de la base rectangulaires, les autres hexagones, allongées. Fol. florales externes ovales, élargies à la base, les intimes plus lancéolées, longuement acuminées, plissées ; 6—10 anthéridies; archégones souvent plus nombreux (15—20); paraphyses nombreuses. Vaginule cy- lindrique ou oblongue-renflée, chargée des débris de la fleur. Péaicelle rouge à la base, pâle vers le sommet; long. 10—15 millim. Capsule médiocre, pendante, brièvement obovée-oblon- gue, resserrée vers l’orifice, munie d’un col peu distinct, d’un roux brun; long. 2 172 millim., diam. 1 millim. Opercule petit, convexe, brièvement apiculé. Un anneau formé de deux séries de cellules inégales. Péristome d’un jaune pâle; membrane in- 494 17° GENRE : BRYUM. terne assez élevée, adhérant plus ou moins aux dents externes ; lanières très ouvertes sur la carène ; 2—4 cils imparfaits ou nuls. — Juin-août. Sur la terre qui recouvre les rochers, ou dans léurs fissures, sur la terre nue, un peu tourbeuse; dans les lieux secs, découverts. GC. dans les Hautes-Vosges et surtout dans le Haut-Jura , sur les pelouses des sommités rocheuses de la région alpestre. Moins répandu dans les régions basses : Deux- Ponts (Bruch), Bitche (Schultz), Sarrebrück (Winter). Bryum longisetum Schwægr. Suppl. L, sect. II, p. 105, t. LXXIV. — Tige courte ; touffes étendues. Feuilles révolutées aux bords, plus lon- guement acuminées Pédicelle érès long. Capsule pendante, allongée, piriforme , resserrée à l’orifice. Péristome interne presque libre; la- nières étroites , percées de petites ouvertures; cils érès courts. — Prai- ries marécageuses du Nord de l’Allemagne, 197. Bryum pendulum Schimp. Syn.; (Ptychostomum pen- dulum Hornsch. Regensb. bot. Zeit. 1822); Bryum cernum Br. et Sch. Bryol. t. 331. Tige courte (5—10 millim.) émettant de nombreuses innova- vations au-dessous des fleurs et de la base ; touffes denses, ra- diculeuses, d’un vert jaunâtre. Feuilles rapprochées en touffe au sommet des innovations, fortement concaves, carénées, là- chement imbriquées, dressées à l’état humide, plus serrées à l’état sec, ovales ou oblongues-lancéolées, rétrécies et longue- ment acuminées par l’excurrence de la nervure, superficielle- ment denticulées vers le sommet et sur l’acumen, fortement révolutées aux bords jusque près du sommet, ce qui masque en partie une marge formée de 3—5 séries de cellules linéaires, allongées ; long. 2 172 millim., larg. 2 millim. ; cellules grandes, molles ; les basilaires sabrectangulaires-oblongues, assez cour- tes, les autres hexagones-aiguës, et enfin rhombées, 2 fois aussi 1. q. 1. Fleurs synoïques ; fol. intimes plus petites que les autres, du reste semblables; 5—10 anthéridies oblongues; 8—10 ar- chégones ; paraphyses grêles, un peu plus longues. Vaginule courte, renflée, chargée des débris de la fleur. Pédicelle fle- xueux, souvent géniculé, ascendant, d’un rouge brun; long. 15—°20 millim. Capsule ordinairement pendante ou obliquement penchée, d’un brun foncé, surtout au col, oblongue-piriforme, un peu resserrée vers l’orifice et au-dessous ; long. 1 273— 2 172 millim., diam { millim. Opercule petit, convexe, déprimé, sur- monté d’un apicule médiocre. Un large anneau. Péristome in- terne plus ou moins complétement adhérent à l’externe ; cils plus ou moins développés; lanières ouvertes sur la carène , ad- hérant aux dents. — La plante est plus souvent polygame que 193. BRYUM LACUSTRE. 495 le B. inclinatum ; les fleurs mâles renferment ordinairement de nombreuses anthéridies (20—25), et des paraphyses aussi en grand nombre. On rencontre d’autres fleurs qui ne renferment que des organes femelles. Dans tous les cas, les organes de reproduction sont colorés en rouge vif. — Le Ptychostomum -compactum Hornsch. Stirp. n° 828, n’est qu’une variété du Z. pendulum; du reste la plante publiée dans les Stirp. vog. répond plutôt au type; le gazonnement touffu, compacte, est bien celui de la variété compactum; mais les caractères de la capsule sont ceux du B. pendulum ordinaire. — Juin-juillet. < Sur la terre, les rochers, les murs, assez répandu sur toutes les for- mations géologiques. » (D' Mougeot). Lesquereux l'indique aussi commetrès commun dans les vallées du Jura. Nous avons peine à le croire si généra- lement répandu. Il n’est pas toujours très facile de le distinguer des es- pèces voisines. « 11 diffère du B. inclinatum par le péristome interne plus adhérent à l’externe , par les pointes des feuilles plus allongées et par la légère contraction qui devient sensible au-dessous de l’orifice (de la cap- sule) après la chute de l’opercule. » Bryol. eur. — Indiqué dans presque toute la France. 198. Bryum lacustre Brid. Mantiss. Bryol. eur. t. 332; Mnium lacustre Blandow. Musc. exsicc.; Pohlia cernua Bruch ms! in Herb. cl. Mougeot et Bridel ex C.Müll. Tige d’un rouge vif, courte (long. 8—12 millim.), radicu- leuse à la base, innovant au-dessous des fleurs; touffes très la- ches. Feuilles molles, d’un vert pâle, ovales-oblongues, brié- vement acuminées, assez larges, concaves, dressées-élalées, révolutées jusque vers le sommet, étroitement marginées, à peine denticulées, entières; la nervure s’avance dans l’acumen qu’elle forme en grande partie, ou semble disparaître à la base de cet acumen; long. 2 172 millim., larg. 1 174 millim. ; cellules basilaires carrées ou un peu allongées; les moyennes subrec- tangulaires ou tronquées obliquement, allongées , 4—8 fois aussi |. q. 1.; les supérieures hexagones ou rhombées, courtes. Fleurs synoîques; fol. externes ovales-lancéolées, acuminées par l’excurrence de la nervure; 12—16 anthéridies, brièvement pédiculées ; 10—12 archégones ; paraphyses nombreuses. Pé- dicelle brunâtre, assez grèle, flexueux ; long. 15—95 millim. Capsule pendante, à la fin subhorizontale, obovée-piriforme, munie à la base d’un col atténué, court, resserrée à l’orifice, mais non au-dessous, molle, à la fin irrégulièrement plissée, d’un roux jaunâtre ; long. 1 192—2 174 millim., diam. 1 millim. Opercule petit, convexe-conique. Un anneau persistant long- temps , large. Péristome petit, pâle; dents étroites, molles, à peine lamellifères ; membrane interne n’atteignant pas la mi- 28 496 17° GENRE : BRYUM. hauteur des dents ; lanières percées de grandes ouvertures sur la carène; cils à peu près nuls. — Mai. RR. Prairies humides, recouvertes de sables d’alluvion , étangs dessé- chés; Kirkel, près de Deux-Ponts (Bruch), Bierbach , entre Bitche et Eppenbronn (F. Schultz), vallon d’Ernstweiler, près de Deux-Ponts, entre Neunkirchen et Limbach (Winter). 199. Bryum arcticum Pr. et Sch. Bryol. eur. t. 335; Pohlia arciica R. Brown. Tige très courte, innovant au-dessous des fleurs; feuilles rapprochées en touffe bulbiforme au sommet des innovations, ovales-oblongues, acuminées, imbriquées, concaves, nettement révolutées aux bords jusque vers le sommet, entières, marginées (2—3 séries de cellules étroites, brunes), munies d’une nervure rougeâtre qui s’avance jusqu’à l'extrémité de l’acumen ; long. 4 172—2 millim., larg. 374 millim.; cellules basilaires rectan- gulaires souvent rougeûtres, les autres subrhombées, courtes, à parois molles , assez épaisses. Fleurs synoïques ; 4—8 anthé- ridies oblongues , médiocres ; 5—6 archégones; paraphyses un peu plus longues. Vaginule courte, oblongue. Pédicelle dressé; long. 8—10 millim. Capsule pendante, obovée-piriforme, ar- quée, légèrement bombée, munie d’un col grêle, étroit, aussi long que la capsule, rétrécie au-dessous de l’orifice à l’étatsec; orifice étroit ; long. 2 millim., diam. 23 millim. Dents du pé- ristome étroites et courtes, d’un brun rougeätre; péristome interne exactement adhérent à l’externe. Un large anneau. — Juillet-août. RR Sur la terre qui recouvre les rochers et dans leurs fissures ; au sommet du Chasseron (Lesquereux) et du Suchet (B.). ( Genre Mielichhoferia Hornsch. Caractères végétatifs des Bryums; mais fleurs mâles et femel- les terminant de petits ramuscules latéraux, analogues aux ra- meaux florifères des Hypnacées. Péristome simple ou nul; dans le premier cas, 16 dents filiformes, articulées, confluentes à la base. Mielichhoferia nitida Æornsch.; Bryol. eur. t. 328 et 329. Plante dioïque. Tige dressée, dichotome, radiculeuse, mé- diocre ou très allongée, très gréle: touffes denses, compactes, 200. PALUDELLA SQUARROSA. 497 d’un beau vert brillant à la surface. Feuilles ovales-lancéolées, dentées au sommet, nerviées. Pédicelle dressé, flexueux. Cap- sule dressée ou oblique, obovée, lisse, munie d’un col tres distinct, aussi long que le sporange. Opercule convexe, subobtus. Un anneau élevé. Rochers humides ; Pyrénées, vallée de Lio (Thomas, d’après C. Müller), Port de Vénasque ? (Feanbernat) ; ; Auvergne, au Mont-Dore, au pied d’un rocher de trachyte , à l’entrée du Val-d’Enfer (Lamy). 18° Genre : Paludella Ehrh. Capsule lisse, oblongue, légèrement bombée, munie d’un col atténué, très distinct, presque dressée. Péristome comme dans le g. Bryum ; toutefois membrane interne atteignant à peine la mi-hauteur des dents; pas de cils. Fleurs mâles dis- coïdes ; paraphyses claviformes. Tige simple, ascendante, in- novant au-dessous des fleurs. Feuilles longuement décurrentes , carénées et recourbées, d’un tissu épais, papilleuses vers l’ex- trémité. 7 200. Paludella squarrosa Brid. Mantiss. p. 115; Bryol. eur. t. 312; Stirp. n° 1119; Bryum squarrosum Linn. Spec. pl. Tige longuement décombante ou dressée, simple ou peu di- visée, allongée (5—10 centim.), garnie d’un feutre radiculaire jusque vers le sommet; touffes lâches, d’un beau vert jaunâtre, tendre à la surface, brunissant à l'intérieur. Feuilles rapprochées, de forme très caractéristique, longuement et brièvement ovales, aiguës ou brièvement acnminées, munies d’une nervure qui atteint le sommet, planes et finement denticulées aux bords, fortement carénées, d’abord dressées, puis régulièrement ar- quées-renversées , le limbe étant, de son côté, réfléchi latéra- lement de manière à former une forte conveæité oblongue en dessus de chaque côté de la nervure. Cette disposition des feuilles donne à la tige un aspect frisé-crépu tout particulier. Cellules du tiers inférieur lisses, hyalines, rectangulaires, étroites, 6—8 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées-arrondies, ou sub- hexagones, à parois molles , mais épaisses, opaques, saillantes, de manière à former en dessus une large papille obtuse. Feuilles supérieures , ou fol. florales externes, successivement plus gran- des, plus allongées , plus longuement acuminées , dressées ; 8—4 intimes lancéolées , longuement acuminées, largement ré- volutées, finement denticulées , d’un tissu particulier : 10—15 498 19€ GENRE : AULACOMNIUM. archégones; paraphyses grèles, inégales, les unes allongées. Vaginule oblongue , allongée. Pédicelle flexueux, rougeätre ; long. 4—10 centim. Capsule d’un brun pâle, oblique, presque dressée, oblongue, bombée, arquée, légèrement rétrécie à l’orifice, insensiblement atténuée à la base ; long. 2 172 millim., diam. 1 millim, « Opercule assez petit, convexe, mamelonné. Un anneau formé de deux séries de cellules. Dents larges, lan- céolées-acuminées, fortetnent lamellifères; membrane interne atteignant le tiers des dents; lanières linéaires-acuminées, aussi longues que les dents, entières ou à peine ouvertes sur la ca- rène. » D’après le Bryologia europæa. Fleurs mâles sur une plante distincte, grosses ; 6—8 fol. tres largement et brièvement ovales, concaves, puis renversées, carénées, brièvement acu- minées, denticulées vers le sommet, d’un tissu délicat; 6—10 anthéridies ; paraphyses très abondantes, fortement renflées vers l'extrémité. RR. Tourbières des Ponts, dans le Haut-Jura, mais stérile (Chaïllet et Lesquereux) — Espèce fertile et plus répandue dans tout le Nord de l'Europe. 19° Genre : Aulacomnium Schwægr. Capsule oblique ou subhorizontale, symétrique ou un peu bombée, munie d’un col court, striée-cannelée à la maturité. Péristome très développé, comme dans les Hniums ou les Bryums parfaits. Tige innovant au- dessous des fleurs, dichotome, gar- nie d’un feutre radiculaire abondant ; feuilles oblongues ou lan- céolées; cellules petites, anguleuses ou subarrondies , à parois épaisses. 201. Aulacomnium palustre Schwægr. Suppl. II, sect. 1, p. 54, t. CCXVI ; Bryol. eur. t. 405; Billot, exsicc. n° 197; Bryum palustre Swartz; Stirp. n° 135; Mnium palustre Linn. Spec. pl. Tige dressée, robuste; long. 10—12 centim.; touffes pro- fondes, enlacées, d’un vert jaunûtre clair au sommet, brun à l’intérieur ; assez fréquemment cette plante vit isolée au milieu d'autres mousses. Feuilles rapprochées, uniformes, dressées, lé- gèrement étalées à l’état humide, contournées, incurvées à l’état sec, longuement et étroitement lancéolées, carénées, concaves, subaiguës au sommet, munies d’une forte nervure qui s'arrête un peu au-dessous de l'extrémité, lâchement révolutées souvent jusqu’au delà du milieu, sivuolées, denticulées au sommet; long. 201. AULACOMNIUM PALUSTRE. 499 4 millim., larg. 394 millim. ; cellules uniformes , carrées, pres- que arrondies, rarement oblongues, surmontées de larges pa- pilles sur les deux faces ; quelques cellules basilaires un peu plus grandes, lisses, subrectangulaires. Fol. florales très nombreuses (25—35), les externes semblables aux caulinaires, plus allon- gées, lancéolées-linéaires, carénées, incurvées à l’extrémité, aiguës ou apiculées, révolutées jusqu’au milieu, denticulées vers le sommet ; les intimes plus courtes, planes, mais plus fortement dentées, d’un tissu plus délicat; 10—12 archégones; para- physes grèles, rares. Vaginule cylindrique, nue. Pédicelle pour- pre, légèrement tordu à gauche vers la base, et à droite sous la capsule; long. 4—5 centim. Capsule obliquement dressée, plus rarement subhorizontale, ovale-oblonque, bombée, à la fin ar- quée , fortement sillonnée, munie d’un col peu distinct, lége- rement rétrécie sous l’orifice, d’un brun jaunâtre; long. 8 mill., diam. {1 {74 mill. Opercule conique, élevé, terminé par un petit bec oblique. Un anneau formé de deux séries de cellules molles. Dents externes du péristome lancéolées , longuement et finement acuminées, membrane interne dépassant la mi-hauteur des dents ; lanières oblongues-lancéolées , complétement ou presque com- plétement ouvertes sur la carène; 3—4 cils libres, noduleux, bien développés. Fleurs mâles sur une plante distincte, sub- discoïdes; 10—15 fol. plus grandes que les feuilles caulinaires, dilatées, concaves à la base, puis largement lancéolées, canali- culées, très étalées ; anthéridies oblongues, extrêmement nom- breuses ; paraphyses très abondantes, renflées supérieurement ; le dernier article conique, rétréci. Dans les tourbières en voie de dessèchement, il naît parfois à l’aisselle des feuilles supérieu- res des pseudopodes (faux pédicelles), garnis, à la base, de petites folioles lancéolées. et, au sommet, d’un capitule de très petites feuilles granuleuses, caduques; ces pédicelles sont, du reste, nus, jaunâtres, flexueux, longs de 5 à 10 millim. — Juin- juillet. C. dans Les prairies marécageuses, les lieux tourbeux, les tourbières, sur tous les terrains , à toutes les altitudes, Ne fructifie pas partout. Cette espèce ne présente pas de variété notable dans nos régions, 202. Aulacomnium androgynum Schw. Suppl. Il; Bryol. eur. t. 406; Bryum androgynum Hedw.; Stirp. n° 62; Mnium androgynum Linn. Spec. pl. Tige dressée, simple ou plus souvent 2—3 fois dichotome ; innovations grêles et nues à la base; long. 10—30 millim. ; cous- sine!s fournis, d’un beau vert tendre à la surface, très radicu- leux à l’intérieur. Feuilles rapprochées, étalées, un peu flexueu- 430 492 GENRE : AULACOMNIUM. ses à l’état humide, crispées, contournées par la sécheresse, lancéolées, aiguës, brièvement décurrentes, lâchement révo- lutées aux bords à la base, presque planes, légèrement caré- nées, dentées sur le contour du tiers supérieur (dents aiguës, grandes), munies d’une nervure pâle qui disparaît au-dessous du sommet; long. 1 192—2 mill., larg. 174—172 mill.; cellules petites, arrondies, à parois épaisses, opaques, remplies de chlorophylle, papilleuses; les basilaires peu distinctes. Fol. de linvolucre dressées, plissées à la base, révolutées aux bords, moins dentées, plus allongées, longuement acuminées ; 2—3 in- times oblongues; archégones peu nombreux (6—12); paraphyses grêles, nombreuses. Vaginule cylindrique, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé, rougeâtre, à la fin légèrement tordu vers la droite; long. 15—20 millim. Capsule oblique, oblongue, munie à la base d’un col distinct, striée, brune ; long. ? 1792 mill., diam. 3/4—1 mill. Opercule convexe-conique, terminé par un bec droit ou oblique, médiocre. Un anneau tombant par frag- ments, formé de deux séries de cellules. Dents du péristome lancéolées-acuminées, très lamellifères; membrane interne dé- passant la mi-hauteur des dents; lanières largement ouvertes sur la carène; 2—5 cils noduleux, filiformes, aussi longs ou plus courts. Spores petites, pâles. Plante mâle distincte. — Dans nos régions, on ne trouve que les fleurs femelles, ou même la plante reste tout à fait stérile; les innovations se terminent habituelle- ment par un prolongement de l'axe, en forme de pédicelle nu, lisse, verdâtre, dressé (long. 2—4 millim.), supportant un ca- pitule formé de granulations oblongues, celluleuses. — Espèce silicicole. Sur la terre, dans les fissures des rochers ombragés. C. sur le granite et plus encore, sur le grès vosgien , à toutes les altitudes, dans les Hautes et Basses-Vosges , les Monts-Faucilles ; sur les grès liasiques , dans la plaine lorraine , ça et là, plus rare; doit se retrouver sur les grès verts de l’Argonne. Lesquereux ne l'indique pas dans le Jura. — Trouvé fertile sur le mur payen à Sainte-Odile (Schimper), près de Deux-Ponts (Bruch}, de Bitche (Schultz). 2° Tribu : Mééséées Schimp. Péristome double; dents courtes, larges et obtuses: mem- brane interne peu élevée; 16 lanières dépassant de beaucoup les dents, d’une structure läche, libres ou reliées diversement par des lambeaux de tissu cellulaire; cils nuls ou rudimentaires. Dans les espèces dioïques , les fleurs mâles sont subdiscoïdes, et les paraphyses claviformes. Tige développée, innovant au- dessous des fleurs, radiculeuse. Feuilles nerviées, oblongues, lancéolées ou linéaires. 203 MEESEA ULIGINOSA. 431 90° Genre : Meesea Hedw. Pédicelle souvent très long; capsule inclinée, oblique ou ar- quée, obovée, resserrée à l’orifice, lisse, atténuée à la base en un long col droit. Plantes croissant dans les lieux marécageux ou dans les fissures des rochers humides. 203. Meesea uliginosa Hedw. Stirp. Crypt.; Bryol. eur. t. 808; Stirp. n° 727; Schullz, exsicc. n° 100. Tige dressée, flexueuse, plusieurs fois dichotome; touffes denses, plus ou moins profondes (10—40 millim.), d’un vert jaunâtre clair à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles rappro- chées, dressées, étroitement lancéolées-linéaires, légèrement carénées, entières, diversement révolutées et ondulées aux bords, munies d’une forte nervure qui s’avance jusqu'au sommet ou s'arrête un peu au-dessous; long. 2 millim., larg. 173 millim. ; cellules uniformes, délicates, molles, rectangulaires, étroites, 3—6 fois aussi 1. q. 1. Fol. externes de l'involucre plus grandes, étroitement oblongues à la base, puis rétrécies, linéaires, muti- ques, légèrement sinuolées au sommet que la nervure n’atteint pas ; celle-ci est très dilatée vers la base; long. 3—3 172 mill. ; 6—10 archégones ; paraphyses grêles, courtes, nombreuses. Vaginule subcylindrique. Pédicelle rougeâtre, dressé, ferme, légèrement tordu par la sécheresse; long. 15-35 millim. Cap- sule à la fin couleur de brique, obliquement dressée, arquée, piriforme, bombée en dessus, terminée par un col allongé, at- ténué, resserrée à l’orifice; long. 2 172—3 millim., diam. {— 1 174 millim. Opercule petit, convexe, surmonté d’une papille obtuse. Un anneau très mince, formé de cellules courtes, tombant souvent avec l'opercule. Péristome petit; dents d’un jaune orangé, lancéolées , obtuses, n’atteignant pas la mi-hauteur des lanières internes ; celles-ci lancéolées-linéaires, obtuses, ordinairement libres, sinuolées , souvent comme festonnées aux bords, entières ou parcourues par une fissure longitudinale sur la carène; pas de cils. Spores grandes, d’un vert jaunâtre, souvent un peu anguleuses. Fleurs mâles sur un rameau spécial; fol. ovales, concaves à la base, lancéolées, obtuses, médiocres, nerviées ; 10—15 anthéridies courtes , oblongues ; paraphyses nombreuses, plus longues; fortement renflées, claviformes. On rencontre aussi des fleurs synoïques. — Eté. b. alpina Schimp. (Meesea alpina Funck.); Stirp. n° 1190. — Touffes courtes, plus denses ; feuilles plus étroites, linéaires- 439 20° GENRE : MEESEA. acuminées, aiguës ou subaïguës; capsule un peu plus courte et plus bombée. RR. Rocher; humides de grès vosgien, à Bitche (Holandre); abonde, dans le Haut-Jura, aux marais des Verrières ; rochers du Creux-du-Vent, du Chasseron (Lesquereux); Bugey (Debat). — Alpes du Dauphiné (Ra- vaud, Mougeot), de la Savoie (Puget, Paris), Pyrénées (Jeanb.), Cantal, à Thiézac (Husnot). 204. Meesea longiseta Hedw. Stirp.; Bryol. eur. t. 309 ; Diplocomium longisetum Stirp. n° 327. Tige allongée (10—15 centim.), dressée, flexueuse, dicho- tome, émettant souvent des rameaux grêles ; touffes molles, peu denses, d’un vert assez foncé à la surface, brunes ou noïrcissant à l’intérieur, très peu radiculeuses. Feuilles peu denses, d’abord dressées-imbriquées, puis carénées, très élalées et enfin ascen- dantes par l’extrémité, ovales-oblongues, aiguës, planes, on- dulées ou partiellement révolutées aux bords, entières ou très superficiellement denticulées vers le sommet, munies d’une ner- vure dilatée à la base, et qui s’arrête immédiatement au-dessous du sommet ; long. 3—-8 172 millim., larg. 1 174 millim.; cellules molles, subrectangulaires, 4—6 fois aussi 1. q. L. ; les supé- rieures fréquemment hexagones, plus courtes. Fleurs synoïques ; fol. grandes, ovales-oblongues, puis longuement rétrécies , li- néaires-acuminées, étalées, d’un tissu plus délicat, nerviées jusqu’au sommet ; long. 5 mill.; environ 15 anthéridies grandes, allongées ; 6—10 archégones; paraphyses molles, fortement renflées, claviformes, abondantes. Vaginule conique-oblongue. Pédicelle grêle, rougeûtre . flexueux, très allongé, légèrement tordu vers la droite au sommet ; long. 5—10 centim. Capsule subhorizontale ou ascendante, oblongue, bombée en dessus, arquée, terminée par un long col oblong, distinct; long. 3—5 millim., diam. 1—1 172 millim. Opercule petit, convexe, sur- monté d’une papille conique, obtuse. Un anneau très mince. Péristome comme dans l'espèce précédente, jaunâtre. — Juin- juillet. R. Marais, prairies tourbeuses; Bruyères (Mougeot ); Deux-Ponts (Bruch), Schleithal, près de Wissembourg (Schultz); n'existe plus au Champ-du-Feu ; Woippy, dans la Moselle (Holandre); marais des Sagnettes dans le Jura (Lesquereux). — Haute-Vienne : étang de la Farge (Van Woëstine) ; environs de Paris (Chevallitr). 205. Meesea tristicha Br. et Sch. Bryol. eur. t. 311; Diplo- comium tristichum Funck ; Stirp. n° 1024; Husnot, Musc. Gall. n° 34. Tige ascendante ou décombante, irrégulièrement dichotome 205. MEESEA TRISTICHA. 433 ou fasciculée ; des rameaux grêles naissent parfois très rappro- chés ; long. 6—10 centim.; touffes très lâäches, d’un beau vert foncé à la surface , décolorées à l’intérieur, garnies d’un feutre radiculaire brun-violacé, court. Feuilles espacées, disposées sur 3 rangs, largement ovales, dressées-appliquées, longuement décurrentes à la base, puis carénées (pliées en deux) et arquées en dehors, lancéolées, aiguës, ou brièvement acuminées, iné- galement et fortement dentées en scie; la nervure se prolonge jusqu’au sommet; long. 8 172 millim., larg. 1 172 millim. ; cel- lules basilaires grandes, molles, rectangulaires, 4—6 fois aussi 1. q. 1., hyalines; les supérieures carrées, vertes et opaques. Fol. de l’involucre nombreuses (10—15), ovales-oblongues , dressées à la base, puis brusquement rétrécies, longuement linéaires-subulées, ondulées; denticulées aux bords, étalées, flexueuses ; les intimes plus petites, courtes, acuminées; 10— 15 archégones allongés; paraphyses filiformes, aussi longues. Pédicelle pourpre, très long (8—10 centim. Capsule couleur de brique, obovée-oblongue, bombée, oblique, rétrécie à l’orifice, faisant un angle avec le col qui est long, presque droit, insen- siblement atténué ; long. 5—6 mill., diam. 1 174 mill. Opercule petit, convexe, obtusément mamelonné. Dents du péristome ovales-oblongues, obtuses ; lanières internes lancéolées-linéaires, dressées , 2—3 fois plus longues que les dents, orangées , ayant une fissure dorsale plus ou moins prolongée, et garnies latéra- lement de lambeaux de tissu cellulaire. Spores grandes, angu- leuses , brunes. Fleurs mâles sur une plante distincte, capituli- formes - subdiscoides ; 6—8 fol. suborbiculaires, imbriquées, brusquement terminées par un acumen étalé, denticulé; anthé- ridies grosses, très nombreuses (60 et au delà); paraphyses molles, épaissies, claviformes, très abondantes — Juin-juillet. Répandu dans les tourbières du Haut-Jura; marais des Pontins (Mou- geot), la Vracone, Bémont, près de la Brévine (Lesquereux), Pontarlier et la Dôle (Société bot. 1869), lac des Rouges-Truites (B.); Basses-Vosges , entre Wissembourg et Landau (F. Schaltz), entre Rumbach et Fischbach (Winter). Meesea Albertinn Br. Sch. — Monvique. Feuilles révolutées aux bords, entières, disposées sur cing rangs; dents du péristome ouvertes sur la ligne dorsale, {rès courtes. Plante moins développée que la pré- aédente. — Prairies tourbeuses près de Carlsruhe (A. Braun), et dans plu- sieurs autres localités de l'Allemagne. Genre Amblyodon Pal. Beauv. Capsule longuement pédicellée, munie d’un long col atténué, oblique. Opercule petit, conique, obtus; dents du péristome # 454 21° GENRE : TIMMIA. molles, n’atteignant que la mi-hauteur des lanières internes. Tige courte, dressée , dichotome : feuilles rapprochées en touffe au sommet des innovations, formées d’un tissu très lâche, à grandes mailles hexagones. Amblyodon dealbatus Pal. Beauv.; Bryol. eur. t. 307. Fleurs polygames. Feuilles oblongues-lingulées, dentées au sommet, dressées-étalées, munies d’une nervure qui n’atteint pas le sommet. Marais tourbeux; Dauphiné : Valjouffrey, la Moucherolle (Ravaud); Savoie : Lanslebourg (Bescherelle, R. D.); Carlsruhe (A. Braun). 3° Tribu : Timmiées. (Fam. Timmieæ Schimp. Syn.) Péristome double ; 16 dents lancéolées-acuminées , allongées, finement ponctuées et plissées vers le sommet, infléchies brus- quement jusqu'à angle droit, un peu au-dessous du milieu, sous l’action de la sécheresse; membrane basilaire élevée, di- visée uniformément en longs cils filiformes, flexueux, granuleux, appendiculés, d’abord cohérents entre eux au sommet par grou- pes de 3—5, à la fin libres. Capsule oblongue, allongée, régu- lière ou très légèremént bombée, subhorizontale, à la fin large- ment plissée ou presque lisse ; col assez distinct, court. Opercule convexe, subobtus. Fleurs monoïques ; les fleurs mâles gemmi- formes ; paraphyses filiformes. Les feuilles sont d’un tissu ferme et épais, fortement dentées aux bords, munies d’une nervure épaisse, dépourvue de lamelles. L’analogie que ces plantes offrent avec les Polytrichées est plutôt apparente que réelle. 21° Genre : Timmia Hedw. Caractères de la tribu. 206. Timmia megapolitana Æedw. Musc. frond. I, p. 84; Bryol. eur. t. 407; Stirp. n° 1095. Tige ascendante, arquée, simple ou dichotome, innovant au- dessous des fleurs ; touffes denses, raides, d’un beau vert foncé 406. TIMMIA MEGAPOLITANA. 435 à la surface, brunes, radiculeuses à l’intérieur ; long. 2—3 cent. Feuilles rapprochées, larges, ovales-oblongues , hyalines, im- briquées à la base, puis rétrécies, linéaires-aiguês, très étalées- flexueuses ou même arquées en dehors, carénées, ondulées, gar- pies, vers le sommet, de grandes dents espacées, lâchement contournées, crépues à l’état sec; la nervure s’avance jusqu’à l'extrémité ; long. 5—6 millim., larg. à la base.1 172 millim. ; cellules de la partie dressée hyalines, linéaires, 6— 20 fois aussi 1. q.l.; les marginales aiguës; les autres carrées, de plus en plus petites et opaques vers le sommet; les supérieures légère- rement papilleuses sur le dos; toutes à parois fermes, épaisses. Fol. florales semblables, beaucoup plus allongées, linéaires-acu- minées, dressées-étalées par le sommet, peu nombreuses (5—6), fortement dentées dans leur moitié supérieure ; 8—10 archégo- nes ; paraphyses filiformes , allongées, rares. Vaginule cylindri- que, allongée. Pédicelle pourpre, assez grêle ; long. 15—25 mill. Capsule lisse, à la fin sillonnée à l’état sec, oblongue, diverse- ment inclinée, parfois même pendante ou presque redressée ; long. 2—2 172 millim., diam. 1—1 174 millim. Opercule grand, convexe, élevé, tout à fait obtus, arrondi, rarement apiculé. Un anneau formé de ? séries de cellules. Dents du péristome assez longuement cohérentes à la base, hyalines, striées, gra- nuleuses dès au-dessous du milieu ; cils internes plus ou moins reliés transversalement et garnis d’appendices très fins, papil- leux. Fleurs mâles sur la même plante, très près des fleurs fe- melles, gemmiformes, allongées ; fol. peu nombreuses, oblon- gues, étroites, brièvement acuminées, très peu denticulées , faiblement nerviées ; 10—15 anthéridies oblongues, très allon- gées; paraphyses très longues, légèrement renflées ; parfois ces organes se rencontrent à l’aisselle d’une grande feuille, très près des fol. de l’involucre femelle. Spores petites. — Eté. Dans les cavités profondes, ombragées et fraîches des rochers ; Haut- Jura : Chasseron , Creux-dn-Vent (Lesquereux) — Alpes du Dauphiné : La Moucherolle (Ravaud), Lautaret (Mougeot); Haute-Savoie : Voirons (Puget) ; Savoie : M'-Joigny (Paris), Mont. Cenis (Husnot) ; Pyrénées; Cé- vennes, 207. Timmia austriaca Hedw. Spec. Muse. p. 176, t. XLIT; Bryol. eur. t. 408. Espèce très voisine de la précédente. Tige plus robuste (long. 6—10 centim.); touffes d’un vert plus clair, légèrement jaunà- tre. Feuilles relativement plus larges et plus courtes, plus briè- vement embrassantes à la base, d’un brun foncé à ce point, puis rétrécies, ondulées aux bords, moins carénées et moins courbées en dehors; simplement étalées, moins contournées à 436 21° GENRE : TIMMIA. l’état sec ; les cellules basilaires semblent aussi moins nettement rectangulaires, tronquées obliquement ou subhexagones; les supérieures sont moins nettement carrées, moins opaques; le sommet de la feuille est plus obtus. Feuilles involucrales femelles plus larges, oblongues, plus courtes, plus longuement imbri- quées. Pédicelle allongé (environ 40 millim.), dressé, flexueux. Capsule ascendante ou subhorizontale, oblongue, munie à la base d'un col assez distinct, à la fin atténué, relevée de côtes dès avant la maturité , fortement sillonnée plus tard ; long. 2—2 172 mill., diam. 1—1 174 mill. Opercule convexe-conique, plus distincte- ment apiculé. Dents du péristome libres presque’ dés la base, plus allongées, striées, papilleuses dès le milieu; cils internes papilleux, noduleux, dépourvus d’appendices. « Observé une seule fois, dans le Jura, sur les rochers perpendicu- laires du Chasseron (Lesquereux), Val-de-Joux (Dejean in Bridel). — Alpes du Dauphiné : Chamechaude, Pic-du-Bec, Lautaret (Ravaud); Hau- te-Savoie : Chamonix (Fayot), Mt-Hermante sur Bellevaux (Puget), Montée de la Ramasse au Mont-Cenis (Besch. Roze, D.); indiqué aussi dans les Pyrénées, les Cévennes, mais plus rare que l’espèce précédente. 4° Tribu : Bartramiées. (Fam. Bartramieæ Schimp. Syn.) Péristome ordinairement double, plus rarement simple ou nul (constamment double dans les espèces de nos régions); dents lancéolées-acuminées, médiocres, dressées-incurvées, d’un rouge obscur; membrane interne élevée; lanières complétement ou- vertes sur la carène et divisées en deux portions écartées au sommet; cils développés ou rudimentaires. Capsule exserte ou cachée entre les feuilles, subglobuleuse, cannelée à l’état sec, oblique; sporange beaucoup plus petit que la capsule à laquelle il se rattache par des filaments entrecroisés. Opercule petit. Tige innovant au-dessous des fleurs; feuilles lancéolées-acuminées, nerviées, d’un tissu ferme, papilleuses par la saillie de l'extrémité des cellules. Plantes croissant sur la terre, dans les lieux hu- mides ou dans les fissures des rochers. 22° genre : Bartramia Hedw. Caracteres de la tribu. 1° sous-genre : Philonotis — Fleurs mâles discoïdes, dans le cas de fleurs dioïques ; 2—3 cils développés, papilleux; un 909. BARTRAMIA CALCAREA. 437 péristome interne. Innovations nombreuses, fasciculées. Plan- tes croissant dans les marécages ou près des petits cours d’eau. (Genre Philonotis Brid. Schimp. Syn.). (E. 208-210.) 208. Bartramia calcarea Zr. Sch. Bryol. eur. t. 325; Stirp. n° 1118; Schultz, FL. Gall. et Germ. exsice. n° 1591; Phi- lonotis calcarea Sch. Corollar. Tige dressée ou ascendante, allongée (6-10 centim.) ; rameaux nombreux, fasciculés, inégaux; touffes larges et profondes; d’un vert jaunûtre clair à la surface, brunes à l’intérieur, envahies jusqu’au sommet par un feutre radiculaire fourni. Feuilles rap- prochées, courbées, homotropes, ovales, puis rétrécies, lon- guement acuminées, munies d’une forte nervure qui atteint le sommet, un peu révolutées vers la base, finement denticulées sur le contour de la moitié supérieure, légèrement plissées; long. 2 314 millim., larg. 814 millim.; cellules basilaires grandes, hyalines, subrectangulaires, 5—6 fois aussi 1. q. L., les autres linéaires allongées, obtuses aux extrémités, flexueuses. Fol. de l'involucre oblongues, acuminées, dressées, très peu denti- culées , nerviées, plissées; 10—15 archégones allongés; para- physes filiformes , assez nombreuses. Vaginule cylindrique. Pé- dicelle allongé (35—45 millim.), flexueux, pourpre. Capsule globuleuse, devenant ovale-arquée, fortement cannelée par la sécheresse ; diam. 2—4 millim.; lanières du péristome interne fendues jusque près de la base; 2—3 cils noduleux et papilleux, développés. Fleurs mâles sur une plante distincte, discoïdes ; fol. très dilatées, concaves, imbriquées à la base, puis brusque- ment rétrécies , {riangulaires, allongées, très aiguës, étalées, munies d’une nervure très distincte, qui atteint le sommet, net- tement dentées ; anthéridies oblongues, extrêmement nombreu- ses; paraphyses aussi très abondantes, renflées au-dessus du milieu , puis rétrécies à l'extrémité. — Juin-Juillet. Près des sources , des petits ruisseaux, sur les terrains calcaires ; ré- pandu dans tout le Jura; çà et là sur le calcaire jurassique lorrain, aux environs de Neufchäteau et sans doute aussi de Nancy et de Metz; près de Saint-Dié, sur la dolomie du grès rouge à Robache (B.); sur le mus- chelkalk, près de Deux-Ponts (Bruch), Blieskastel, Sarrebrück, Sarre- guemines, Rohrbach (F. Schultz). — Dans les Alpes calcaires ; dans le Tarn : gorge de Durfort (M.-D. J.); Mont-Uore (Lamy). — Espèce cal- cicole. 209. Bartramia fontana Brid. Mantiss. p. 116; Bryol. eur. t. 324; Stirp. n° 36; Schultz, Fl. Gall. et Germ. exsicc, 458 99€ GENRE : BARTRAMIA. n° 1590; Mnium fontanum Linn. Spec. pl.; Philonotis fontana Brid. Bryol.; Sch. Syn. Tige dressée, allongée (6-—10 centim.) moins robuste dans l’espèce précédente ; innovations dressées (6—7), als. touffes denses, bombées, d’un vert jaunâtre tendre ou glauces- cent à la surface, plus ou moins radiculeuses, brunes, enlacées à l'intérieur. Feuilles rapprochées, imbriquées, ou plus ou moins homotropes, moins cependant que dans le B. calcarea, ovales, concaves, rapidement rétrécies et finement acuminées, largement révolutées et ordinairement plus d’un côté que de l’autre, plissées, denticulées sur tout le conteur (dents obiuses); la nervure atteint le sommet ; long. 2 millim., larg. 1 174 mill.; cellules subrectangulaires vers la base, Îes autres linéaires- obtuses, 3—4 fois aussi 1. q. L. 10—15 fol. florales ; les externes un peu plus grandes que les caulinaires, largement ovales, plus longuement acuminées, dressées ; 2—4 fo]. intimes plus courtes, ovales-lancéolées, aiguës ou subobtuses, plus faiblement ner- viées; 15—30 archégones; paraphyses filiformes, nombreuses, assez courtes. Pédicelle pourpre, dressé, flexueux : long. 5--7 centim. Capsule brièvement ovale, bombée ou subglobuleuse, resserrée à l’orifice,fortement cannelée à l’état sec; long. 4 mill., diam. 2 mill. Opercule petit, brièvement conique, aigu. Dents du péristome plus allongées que dans l'espèce précédente ; laniè- res profondément divisées ; 2—3 cils médiocres. Spores grandes, brunes, subréniformes, finement papilleuses. Fleurs mâles sur une plante distincte, discoïdes ; 6—8 fol. dressées-imbriquées, concaves, dilatées à la base, puis brusquement étalées-rayon- nantes, ovales, concaves, obtuses, denticulées, munies d’une nervure mince qui s'arrête au-dessous du sommet ; anthéridies grandes, oblongues, très nombreuses (100 et au delà); para- physes également très abondantes, orangées, renflées, obtuses. — Juin-juillet. Observations. Les jeunes plantes isolées de cette espece ont souvent un aspect particulier; elles sont grêles, rarnifiées, garnies de feuilles espacées, lancéolées, finement acuminées, plus ou moins homotropes, d’un beau vert. C’est le Philon. capillaris Lindb. tel que le décrit Milde (Bryol. siles. p. 242). Le Philon. cœspitosa Wils. ne nous semble non plus qu'une forme peu développée de la même espèce, caractérisée par ses tiges plus grêles, moins divisées, souvent noircies vers la base, par les feuilles dépourvues de plis, ovales, brièv' acuminées. CC. au bord des petits ruisseaux, des sources, dans les marécages, les prairies humides, dans toute la chaîne des Vosges, sur le granite et les grès. Très abondant et en très bel état de fructification dans les Hautes- Vosges, où les tiges sont déprimées par la pression des neiges et plus cour- tes, Moins commun dans le Haut-Jura. 210. BARTRAMIA MARCHICA. 439 210. Bartramia marchica Brid. Mantiss. p. 116; Stirp. n° 623; Leskia marchica Willd. Prodr. F1. ber.; Philonotis marchica Brid. Bryol. Tige grêle; long. 3—5 centim. Feuilles moyennes des tiges fertiles assez rapprochées, oblongues-lancéolées, acuminées, étroites, dépourvues de plis, planes, finement denticulées aux bords, surtout vers le sommet, lâches, déjetées, homotropes à l’état humide; la nervure forme l’acumen en grande partie ; long. 1 192—2 millim., larg. 172— 374 mill.; cellules subrectan- gulaires, étroites, 4—8 fois aussi 1. q. 1. Fol. de l’involucre, 8—10, ovales, concaves, rétrécies et finement acuminées, ner- viées; 6—10 archégones. Vaginule oblongue. Pédicelle ferme, dressé, flexueux ; long. 40 millim. Capsule subglobuleuse, for- tement sillonnée à la fin; diam. 2 172 millim. Opercule petit, convexe-conique, obtus. Membrane interne du péristome attei- gnant la mi-hauteur des dents, adhérant plus ou moins aux dents; lanières courtes, divisées; 1—2 cils rudimentaires. Spores grandes, brunes, papilleuses. Fleurs mâles sur une plante distincte, subdiscoïdes; 10—15 fol. ovales, concaves, puis rétrécies, longuement lancéolées - acuminées, élalées- dressées, denticulées, munies d’une nervure assez faible qui atteint l'extrémité; 30 —40 anthéridies oblongues; paraphyses abondantes, orangées, un peu renflées, obtuses. — Eté. « Des traces de cette espèce », près de Bruyères, à Vervezelle, sur le grès rouge (Mougeot); sur Le grès bigarré et le grès vosgien, près de Deux- Ponts, à Bierbach (Bruch, Schultz), sur le diluvium près de Wissembourg (Winter), sur le grès vosgien près de Sarrebrück (Winter) et près du Deutschmühle (Schultz); « au bord des tourbières des Ponts, dans un . fossé gazonné » (Lesquereux) — Isère : Grenoble (Ravaud) ; Pyrénées : port de Vénasque (Jeanbernat); Finistère : Quimper (Botanicon gallicum) ; Oise : forêt de Compiègne, route de Pierrefonds (Graves); environs de Paris.: Saint-Léger (Cosson). 2° sous-genre : Bartramia. — Fleurs mâles gemmiformes ; plantes ordinairement monoïques ; cils du péristome rudimen- taires; tiges dichotomes; feuilles ordinairement terminées par une longue pointe subulée. (E. 211—214.) 211. Bartramia Halleriana Hedw. Musc. frond.; Bryol. eur. t. 320; Stirp. n° 35; Husnot, Musc. Gall. n° 83; Billot, exsice. n° 3493. Tige dressée, flexueuse et déprimée, allongée (6—10 centim.); touffes profondes, molles, peu denses, d’un beau 440 99e GENRE : BARTRAMIA. vert à la surface, décolorées et garnies, à l’intérieur, d’un feutre brun ou jaunâtre, abondant. Feuilles rapprochées, très allon- gées (6—10 millim., larg. 34 millim.), oblongues, entières, planes aux bords, appliquées à la base, puis rétrécies, longue- ment linéaires-subulées, canaliculées, étalées-dressées ou falei- formes, homotropes à l’état humide, irrégulièrement crépues à l’état sec, fortement dentées en scie aux bords et sur le dos de la nervure; celle-ci occupant toute la moitié supérieure de l’'acumen; cellules basilaires linéaires-tronquées, hyalines, 6—10 fois aussi L. q. L.; les supérieures carrées, vertes, opaques, à parois épaisses. Fleurs de bonne heure latérales; fol. intimes courtes, moins dentées, moins brusquement rétrécies au-dessus de la base; 8—15 archégones très allongés; paraphyses fili- formes ; anthéridies également très allongées, accompagnées de paraphyses filiformes et formant un groupe distinct, mais à peine séparé de la fleur femelle, en sorte que ces fleurs sont, à vrai dire, synoïques. Vaginule cylindrique. Pédicelle arqué en dehors, très court (5 millim.). Capsule latérale, cachée entre les feuilles, globuleuse, resserrée à l’orifice, à la fin oblongue et fortement sillonnée. Opercule petit, conique, subobtus. Dents du péristome d’un rouge foncé; cils courts. — Juin-juillet. Dans les fissures et sur les parois abruptes, ombragées et humides des rochers. (C. dans les Hautes-Vosges, sur le granite, au-dessus de 600—700 m.; se retrouve sur le grès vosgien dans les hautes montagnes entre Senones et Schirmeck (Lemaire), sur le grès rouge entre Baumholder et Birkenfeld, Sarrebrück (Winter), autrefois près de Bobenthal (Gümbel). C. dans le Haut-Jura, où il se trouve parfois sur les troncs pourris (Les- quereux). — Dans presque toutes les montagnes de France, 212. Bartramia OËderi Schwægr. Suppl. 1, sect. 11, p. 49, t. LIX; Stirp. n° 326: Husnot, Musc. Gall. n° 84; Bryum OEderi Gunn. FI. norveg.; Bartramia gracilis Flærke in Schrad. Journ. Tige allongée (3—10 centim.), grêle, dressée, dichotome, lâchement fastigiée ; touffes molles, läches, d’un vert foncé ou jeunâtre, parfois noïrcies à la surface, décolorées et garnies d’abondantes radicules à l’intérieur. Feuilles espacées, dressées- appliquées par une base étroitement oblongue, puis étalées- recourbées; lancéolées-acuminées, carénées, nettement révolu- tées de la base jusque près du sommet, dentées en scie dès le milieu ou le tiers supérieur, denticulées sur le dos de la ner- vure qui dépasse le limbe ; long. 3 192 millim., larg. 894 millim.; cellules basilaires étroites, arrondies ou tronquées, 4—8 fois aussi L. q. L.; les supérieures carrées , toutes à parois molles, remplies de chlorophylle; tout à fait à la base, on trouve 913. BARTRAMIA POMIFORMIS, 441 quelques cellules carrées, plus grandes, à contours peu nets, d’un brun foncé. Fleurs synoïques; fol. peu nombreuses, très allongées, linéaires-lancéolées, acuminées, denticulées au som- met, très étalées, flexueuses ; 3—4 anthéridies oblongues ; 8— 10 archégones plus longs ; paraphyses nombreuses, légèrement renflées. Vaginule courte, oblongue. Pédicelle un peu flexueux ; long. 10 millim. Capsule globuleuse ; diam. 1 174—1 1792 mill. Péristome orangé-rouge ; 1 seul cil rudimentaire. — Juin-juillet. CC. dans tout le Haut-Jura , au-dessus de 500—600 m. , jusqu'aux plus hsuts sommets , dans les anfractuosités ombragées et fraîches des rochers, où cette espèce forme d’amples coussinets bombés , mesurant jusqu’à 2—3 décimètres de diamètre, RR. dans les Hautes-Vosges : rochers de grès vosgien à Wasserbourg (Blind), sur le granite à l'envers de Thiéfosse (Pierrat); sur le mélaphyre à Cusel, dans les Basses-Vosges. — Espèce calcicole répandue dans toutes les montagnes calcaires de France. 213. Bartramia pomiformis Hedw. Spec. Musc. p. 164; Bryol. eur. t. 319; Stirp. n° 137; Schuliz, FI. Gall. et Germ. exsice. n° 976 ; Bryum pomiforme Linn. Spec. pl. Tige dressée, moins allongée (15—25 millim.) ; touffes com- pactes, arrondies, bombées, d’un beau vert tendre à la sur- face, jaunätres ou brunes, garnies d’un feutre radiculaire, court à l’intérieur. Feuilles très rapprochées, étalées-dressées, fle- xueuses à l’état humide, contournées, crépues à l’état sec, oblongues-lancéolées, hyalines à la base, puis rétrécies, li- néaires-canaliculées, un peu relevées aux bords vers le milieu, finement acuminées, forlement dentées, spinuleuses dans la moitié supérieure, munies d’une nervure qui se prolonge jusqu’au sommet ; long. 4—6 millim., larg. 172 millim. ; cellules basilaires linéaires, tronquées , lisses, hyalines, 6—10 fois aussi 1. q. 1. ; les autres carrées, opaques, surmontées chacune d’une papille arrondie. Fleurs très-rapprochées ; les anthéridies séparées des archégones seulement par une ou deux fol.; ces fol. florales plus petites que les feuilles caulinaires, lisses, d’un tissu plus délicat, presque entières ; 6—10 archégones ; paraphyses filiformes. Va- ginule ovale-oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé; long. 6—8 millim. Capsule globuleuse, exserte. Oper- cule petit, convexe-conique, déprimé. Lanières du péristome interne plus courtes que les dents, petites; cils presque nuls. — Avril-mai. b. crispa (B. crispa Sw. Brid.); Stirp. n° 1026, — Feuilles plus larges à la base (larg. 3/4 millim.), plus brusquement con- tractées au-dessus, plus étroitement linéaires-subulées, plus espacées et plus étalées à l’état humide, très-fortement con- tournées-crépues à l’état sec. 29 449 99€ GENRE : BARTRAMIA. C. dans les Hautes et Basses-Vosges, sur tous les terrains siliceux, granites et grès, à toutes les altitudes, plus abondant dans les Hautes- Vosges ; elle se rencontre dans les fissures, les anfractuosités embragées et un peu fraîches des rochers, parfois aussi sur le sable, au bord des chemins creux dans les forêts; la var. b. dans les Hautes-Vosges, aux lieux plus humides ; RR. dans le Jura : Conrandlin (Lesquereux). Espèce silicicole. 214. Bartramia ithyphylla Brid. Mantiss. p. 116; Bryol. eur. t. 317; Stirp. n° 622; Schultz, FI. Gall. et G. exsice. n° 975; Billot, exsicc. n° 3289. Espèce très voisine du B: pomiformis. Tige dressée ; long. 1—3 centim. ; touffes bombées, moins étendues, d’un beau vert clair à la surface, décolorées et envahies par un feutre radicu- laire à l’intérieur. Feuilles moins rapprochées, dressées-imbri- quées par une base oblongue, hyaline, assez large, entière, puis brusquement rétrécies, et longuement linéaires-subulées, den- ticulées sur les bords, presque entièrement occupées par la ner- vure dilatée, étalées-dressées, un peu flexueuses et légèrement contournées à l’état sec ; long. 5 mill., larg. de la base 374 mill.; cellules basilaires molles, rectangulaires, 6—8 fois aussi 1. q. 1. Fleurs synoïques ; fol. d’un tissu plus mou, du reste semblables aux caulinaires ; 6—10 anthéridies allongées ; 10—20 archégo- nes; paraphyses très nombreuses, filiformes. Vaginule subcy- lindrique. Pédicelle d’un rouge orangé, assez épais, dressé ; long. 10—15 millim. Capsule subglobuleuse , à la fin oblongue, arquée ; long. 2—2 172 millim., diam. { 172 millim. Opercule petit, convexe, peu élevé. Dents du péristome orangées-brunes ; lanières presque aussi élevées, cils presque nuls. Spores brunes, finement papilleuses. — Juillet. Fissures des rochers granitiques , dans les Hautes-Vosges; Hohneck (Mougeot), Rotabac, etc.; rochers du Pechet, à Basse-sur-le-Rupt (Pierrat et B.); disséminé dans les Basses-Vosges, sur le grès vosgien; Sarrebourg (Godron), entre Saverne et Lützelbourg (B.), Dahn (Bruch), Pirmasens et Bitche (F. Schultz), environs de Sarrebrück (Winter), sur le grès bigarré à Deux-Ponts (Bruch), Wissembourg (P.Müller); R. dans le Jura ; au-dessus de Boudry, la Vracone (Lesquereux). — Répandu dans les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes; commun dans les montagnes de l'Auvergne ; indiqué dans l'Oise. — Gette espèce se distingue au premier abord du B. pomiformis par la blancheur des bases élargies des feuilles qui tranche sur Je vert tendre de leur sommet. _ Bartramia stricta Brid. Mantiss. ; Bryol. eur. t. 316. Péristome simple. Pédicelle tétragone vers le sommet (vu en coupe transversale). Capsule globuleuse, dressée. Feuilles rai- BARTRAMIA STRICTA. 443 des, dressées-étalées, lancéolées - acuminées, insensiblement atténuées. Tige courte. Fleurs synoïques. Sur la terre et les rochers , surtout du midi de la France; Var (De Mercey), Dauphiné (Ravaud); Gard : Nimes (Sauze) ; Maine-et-Loire : coteau de Barré (H, de la Perraudière); environs de Paris : Bagneux (Cosson). Bartramia subulata Br. Sch. Bryol eur. t. 315. — Péristome nul. Capsule dressée. Fleurs synoïques. Feuilles raides, obovées , dilatées à la base , puis brusquement contractées , linéaires-subulées ; touffes denses, courtes. — Hauts sommets des Alpes de Salzbourg (Schimper). Genre Conostomum Sw. Péristome simple : dents étroites, allongées, contournées, cohérentes au sommet, formant un cône. Capsule munie d’un petit col distinct et d’un opercule longirostre. Fleurs dioïques ; fleurs mâles subdiscoïdes. Feuilles disposées sur 5 rangs. Les autres caractères comme dans le g. Bartramia. Conostomum boreale Sw.; Bartramia conostoma Bryol. eur. t. 322. Li Chaillot-le-Vieux , dans les Hautes-Alpes du Dauphiné (Villars). Breutelia arcuata Schimp Syn. Bartramia arcuata Brid.; Bryvl. eur, t. 321. — Capsule comme dans le genre Bartramia, mais portée sur un pédicelle médiocre , recourbé, et peniante Fleurs diviques; les fleurs mâles discoïdes. Tiges robustes, garnies de rameaux fasciculés, courts, au-dessous des fleurs ; feuilles divariquées, ovales-lancéolées, acuminées, fortement plissées. — Corse (Fabre); sur quelques points des Alpes de la Suisse, et en Westphalie (Hœlling). Oreas martiana Brid ; Bryol. eur. t. 314. — Fleurs monoïques ; les fleurs mâles gemmiformes. Pédicelle wrqué. Capsule pendante, subglobu- leuse, munie d’un col distinct, court, et d'un opercule longirostre. Péristome simple : dents striées en long. Feuilles dressées-étalées , oblon- gues , puis lancéolées-subulées, entières. Tige dichotome. — Hautes- Alpes de Salzbourg et du Tyrol (Hornschuch, Schimper). 5° Tribu : Zygodontées. (Fam. Zygodonteæ Schimp. Syn.) Péristome double, simple ou nul; 32 dents plus ou moins cohérentes 2 à 2 ou 4 à 4, planes, sans lamelles, réfléchies 444 98° GENRE : ZYGODON. à l’état sec, formées de cellules rectangulaires: péristome in- terne formé, quand il existe, de 8 ou de 16 cils filiformes ; pas de membrane basilaire. Capsule exserte ou émergeant à peine, dressée, symétrique, striée à l’état sec, munie d’un petit col distinct ; opercule surmonté d'un bec oblique. Fleurs mâles gem- miformes. Tige dichotome; feuilles étroites, très étalées à Pétat humide, souvent crépues à l’état sec, d’un tissu dense, papil- leuses. Plantes croissant sur les troncs d’arbres et les rochers. 28 Genre : Zygodon Hook. et Tayl. La structure de la capsule et du péristome rapproche les es- pèces de ce genre des Orthotrichum; mais la forme de la coiffe ouverte latéralement, lisse et glabre, les maintient dans cette série. 1®" sous-genre : Euzygodon. (G. Zygodon Schimp. Syn.) — Capsule exserte, resserrée à l’orifice; péristome double, sim- ple ou nul. Plantes croissant sur des troncs d’arbres. (Es- pèces 215—216.) 215. Zygodon Forsteri Wüils. Bryol. brit. p. 194; Bryum Forsteri Dicks. Crypt. Fasc. 3, p. 4.; Zygodon conoideus Bryol. eur. t. 207 ; Stirp. n° 721. Tige courte (5 mill.), dichotome; branches fastigiées ; cous- sinets convexes, peu développés, d’un vert foncé à la surface, enlacés de radicules pâles, à la base. Feuilles rapprochées, dressées-étalées à l’état humide, crispées à l’état sec, lancéolées- oblongues ou légèrement spatulées, brièvement acuminées , planes et entières aux bords; une forte nervure s’avance très près du sommet ; long. 2 172 millim., larg. 394 millim.; cellules hexagones-tronquées ou subrectangulaires, 2—4 fois aussi. q.1L., hyalines dans le tiers inférieur ; les autres carrées ou subarron- dies, vertes, opaques, molles. Fleurs femelles : 374 fol. dressées, oblongues-subspatulées, concaves, à demi tordues, d’un tissu lâche ; 4—15 archégones ; paraphyses molles, médiocres, ter- minées par un article allongé.. Pédicelle mou, dressé, un peu tordu vers la droite, d’un roux pâle ; long. 4—5 millim. Capsule dressée, obovée, terminée par un col atténué, sillonnée (8 sil- lons larges), légèrement resserrée à l’orifice, à parois épaisses, brune. Opercule petit, conique, surmonté d’un bec médiocre. Péristome : dents cohérentes 4 à 4 (ou 8 dents), libres seulement tout au sommet ; cils internes bien distincts, formés d’une seule 216. ZYGODON VIRIDISSIMUS. 445 série de cellules. Fleurs mâles sur un rameau spécial de la même plante, subglobuleuses; fol. largement ovales, concaves-imbri- quées , d’un tissu lâche, les externes nerviées ; 10—12 anthéri- dies oblongues, assez grandes; paraphyses filiformes, un peu plus longues , nombreuses. Coiffe descendant au tiers de la cap- sule, — Mai-juin. Sur le tronc d’un seul orme dans la forêt d’Ostwald, près de Strasbourg (Kneiff, 1822). — Midi de la France (Hook, Botanicon gallicum) ; Var (Hanry), Aude (Roumeguère), Bagnères de Bigorre , dans les Pyrénées (Spruce, Schimper), près d’Angers (Guépin) Zygodon conoïideus Hook. et Tayl. Wils; Bryum conoi- deum Dicks.; Zygod. Brebissonii Bryol. eur. t. 207. Espèce dioique, distincte, en outre, du Z. Forsteri, par ses feuilles étroitement lancéolées, acuminées, moins denses, et surtout par le péristome, dont les dents sont dressées, légère- ment étalées à l’état sec, tronquées, fugaces, et les cils internes nuls ou rudimentaires. — Mai. Troncs d'arbres en Normandie (De Brébisson), en particulier dans le département de la Manche : Octeville , Nacqueville , Le Mesnil (Le Jolis); Angers (Guépin) ; indiqué à la Tête-d’Or, près Lyon (Debat). 216. Zygodon viridissimus Brid. Bryol. univ. t. I, p. 592; Bryol. eur. t. 206; Stirp. n° 1017; Bryum viridissimum Dicks. Crypt. Fasc. 4. Tige dressée, dichotome ; coussinets bombés , arrondis, den- ses, radiculeux à la base, d’un beau vert foncé à la surface ; long. 5—20 millim. Feuilles rapprochées, recourbées à l’état humide, crépues à l’état sec, lancéolées-oblongues, acuminées, très aiguës, entières, carénées au delà du milieu, planes aux bords, munies d'une nervure arrondie, translucide, qui s'arrête au-dessous du sommet; long. 1 192 millim., larg. 173 millim. ; cellules uniformes, à parois épaisses, petites, arrondies, opa- ques, surmontées de papilles nombreuses et saillantes ; quelques cellules, à la base, sont oblongues, lisses, 2—3 fois aussi 1. q. 1. Fol. externes de l’involucre semblables aux caulinaires ; 2—3 intimes plus petites, étalées-dressées, d’un tissu plus lâche ; 3—8 archégones ; paraphyses grèles, nombreuses, plus longues. Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle jaunâtre, dressé-flexueux , tordu inférieurement vers la gauche, et vers la droite au sommet. Capsule dressée, brièvement ovale- oblongue , munie d’un petit col peu distinct, sillonnée (8 côtes saillantes), pâle, bordée de rouge, resserrée à l’orifice ; long. 446 93° GENRE : ZYGODON. 1 172 millim., diam. 3/4—1 millim. Opercule bordé de rouge, conique-acuminé ; bec légèrement oblique. Coiffe étroite, des- cendant à peine au milieu de la capsule. Péristome nul. Plante mâle distincie. — Printemps. R. Troncs d'arbres isolés, plus rarement dans les forêts; Offweiler. dans le Bas-Rhin , fertile (Schimper), Ravenel près de Mirecourt, sur les vieux arbres des promenades de la Ville-Haute à Bar-le-Duc, parc de Lunéville, près de Saint- Dié (B.), Saut-du-Bouchot , près de Vagney (Pierrat), probablement disséminé dans toute la plaine de la Lorraine et de la Franche-Comté ; négligé à cause de sa stérilité. — M. l’abbé Cha- boisseau nous en a communiqué de beaux échantillons fructifiés, provenant du département de la Vienne; Haute-Vienne , C. (Lamy), Var (De Mer- cey), Haute-Garonne (Sarrat-Gineste), Aude (Roumeguère), Oise (Graves), environs de Paris (Durieu), Manche (Le Jolis). 2° sous-genre : Amphoridium. (Genre Amphoridium Sch. Syn. — Capsule émergeant à peine ou brièvement au-dessus des feuilles, dilatée à l’orifice par la dessication ; péristome nul. Plante croissant sur les parois ombragées des rochers siliceux. (E. 217—218.) 217. Zygodon Mougeoti Br. Sch. Bryol. eur. t. 206: Stirp. n° 1016; Amphoridium Mougeoti Sch. Syn.; Husnot, Musc. Gall. n° 215. Tige dressée, grêle, allongée, 3—8 centim.; coussinets souvent frès amples, bombés, d’un vert mat ou légèrement jaunâtre à la surface, d’un brun pâle, plus rarement noirûtre à l’intérieur. Feuilles dressées-étalées à l’état humide, irrégulie- rement crépues à l’état sec, étroilement lancéolées-linéaires, acuminées , légèrement sinuolées vers le sommet, carénées, là- chement révolutées aux bords vers le milieu; la nervure atteint le sommet ou s'arrête immédiatement au-dessous; cellules à parois fermes, épaisses, à peine papilleuses; les basilaires al- longées , imparfaitement rectangulaires, 4—5 fois aussi I. q. L. ; les supérieures carrées, subarrondies, opaques ; long. des feuilles 2—3 millim., larg. 1 174 millim. Fol. de l’involucre dressées, en- gainantes, plus longuement acuminées ; archégones peu nom- breux , 2—3 ; paraphyses rares ou nulles. Vaginule cylindrique. Pédicelle jaunätre , tordu vers la droite; long. 2 172 millim. Cap- sule s’élevant peu au-dessus des feuilles, claviforme, à la fin cylindrique, sillonnée, légèrement dilatée à l’orifice par la sé- cheresse, munie d’un col distinct ; long. { 172 millim., diam. 133 millim. Opercule petit, convexe, bordé de rouge, surmonté d’un bec oblique. Coiffe très étroite, très oblique. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. ovales-acuminées , brièvement 218. ZYGODON LAPPONICUS. 447 nerviées ; anthéridies peu nombreuses ; pas de paraphyses. — Mai-juin. C. dans toutes les Hautes-Vosges granitiques, au-dessus de 700—800 m., sur les parois verticales, ombragées et un peu fraîches des rochers, surtout dans le voisinage des ruisseaux et des cascades; très rarement fertile : Retournemer (Mougeot , B.), Rotabac (Pierrat , B.); se retrouve cà et la -dans les montagnes inférieures, sur le grès bigarré, à Fontenoy-le-Château (B.), Deux-Ponts (Schultz) ; sur le grès vosgien à Sarrebrück (Winter), Kirkel et Bitche (Schultz), Angomont dans la Meurthe (B.) — Fructifie abondamment près de la grande cascade au Mont-Dore , en Auvergne; existe aussi dans les Pyrénées , etc. 218. Zygodon lapponicus Br. Sch. Bryol. eur. t. 206; Am- phoridium lapponicum Sch. Syn.; Gymnostomum lappo- nicum Hedw. Musc. frond. II, p. 13; Stirp. n° 309. Espèce voisine de la précédente. Coussinets plus petits, n’at- teignant que 1—2 centim. de profondeur , d’un roux foncé à l'intérieur, d’un vert olivâtre opaque à la surface. Feuilles plus crépues à l’état sec, entières, carénées , inégalement révolutées du milieu vers la base, d’un tissu plus mou; la nervure s'arrête au-dessous du sommet ; long. 2 millim., larg. 174 millim. ; cel- lules basilaires hyalines , rectangulaires, 2—4 fois aussi L. q. 1. ; les supérieures arrondies, vertes, surmontées de papilles plus saillantes et plus nombreuses. Fol. involucrales dressées, engai- nantes, acuminées ; 2—3 archégones ; paraphyses rares. Vagi- nule oblongue. Pédicelle pâle, très court (1 millim.). Capsule émergeant à peine, obovée, munie d’un col bien distinct, très dilatée à l’orifice par la sécheresse ; long. 1—1 174 millim: Oper- cule petit, convexe, surmonté d’un bec plus court que dans l'espèce voisine. Coiffe également plus petite. Fleurs mâles sur la même plante, au-dessous des fleurs femelles ; 3—4 fol. ovales- acuminées, brièvement nerviées ; 4—6 anthéridies petites, oblon- gues ; paraphyses peu nombreuses. Plante fertile. — Mai-juin. RR. Parois verticales des rochers siliceux de la région alpestre des Hau- tes-Vosges; dans les lieux ombragés, mais secs; Hohneck, Rotabac (Mougeot). — Dauphiné : Taillefer (Ravaud). 2° Série. Péristome simple ou nul, jamais double, 6° Tribu : Polytriehées. (Fam. Polytricheæ Schimp.) Péristome : 32—64 dents ligulées, courtes, incurvées, main- 448 94€ GENRE : POLYTRICAUM. tenant les bords d’une membrane supportée par la columelle, et fermant l’orifice de la capsule ; celle-ci prismatique ou cylin- drique, dressée ou oblique, symétrique, plus rarement courbée, longuement pédicellée. Coiffe denticulée, papilleuse au sommet ou recouverte de longs poils retombants, feutrés, jaunètres. Plantes solides, innovant à la base ; feu:lles raides, dentées aux bords, garnies en dessus de lamelles verticales. Fleurs mâles discoides ; paraphyses renflées, formées de plusieurs séries de cellules. - 24° Genre : Polytrichum Linn. Capsule prismatique, munie d’un col déprimé subdiscoïde. Coiffe garnie de longs poils retombants, feutrés , très ramifés. Plantes ordinairement très robustes; feuilles très raides. Fleurs dioïques. Plante mâle innovant par prolification du centre des fleurs. Celles-ci terminales, discoïdes-cyathiformes ; 10—15 fol. brunes, épaissies, dilatées, vbovées, dressées, concaves à la base, puis très étalées; les intimes successivement plus petites et plus brièvement apiculées; anthéridies grandes, allongées , oblongues, très nombreuses (80--200); paraphyses aussi tres abondantes, la plupart renflées au sommet et formées, à ce point, de plusieurs séries de cellules courtes; ces organes entremêlés de folioles spatulées, mucronées. À. Feuilles dentées sur le contour de la moitié supérieure. (E. 219—9221.) 219. Polytrichum commune Linn. Spec. pl. ; Bryol. eur. t. 495; Stirp. n° 415. Tige très allongée (20—40 centim.), dressée ou ascendante, non feutrée; touffes lâches, souvent très étendues, ou entremêlées d’autres mousses, en particulier de Srhagnums, d’un beau vert foncé à la surface. Feuilles oblongues, hyalines, imbriquées à la base, puis très étalées ou même recourbées à l’état humide, re- dressées, tordues à l’état sec, rapidement contractées au-dessus de la base en un long acumen linéaire-subulé, canaliculé, ter- miné par une pointe raide et brune, plan aux bords et garni, sur tout le contour, de dents plus grandes vers le sommet ; la- melles de la face supérieure très nombreuses (50—70), échan- crées au bord; nervure épaisse et dilatée, dentée sur le dos vers l'extrémité; long. totale 8—12 millim., long. de la base hyaline 8 millim., larg. 1 172 millim. ; cellules de la base li- 220. POLYTRICHUM FORMOSUM. 449 néaires vers les bords, un peu plus larges dans le voisinage de la nervure; les supérieures opaques, remplies de chlorophylle, courtes, anguleuses, souvent même dilatées transversalement. Fol. externes de l’involucre allongées (15—20 millim.), à base hyaline, demi-engaïnante , terminées par un long acumen étalé- recourbé ; 1—2 intimes, plus longuement hyalines, brièvement acuminées. Pédicelle ferme, épais, pourpre à la base , pâle au sommet; long. 6—12 centim. Capsule dressée, subhorizontale à la fin, courte, cubique, presque ailée, d'abord verte, à la fin brune, garnie à la base d’un col discoide, séparé du sporange par un étranglement très prononcé. Opercule bordé de rouge, conique-déprimé, apiculé ou brièvement acuminé, dimensions de la capsule, sans le col, 4—6 millim. Coiffe grande, descen- dant jusqu'au-dessous de la capsule, d’un jaune pâle à la base, brune vers le sommet. — Juin-juillet. Marais tourbeux , dans les bois ; lieux humides, spongieux, couverts ; presque partout ; assez rare dans la région calcaire de la plaine lorraine ; très abondant dans les forêts humides des Vosges , sur le granite et le grès vosgien ; assez commun dans le Haut-Jura 220. Polytrichum formosum Hedw. Spec. Musc. p. 92, t. XIX; Bryol. eur. t. 420; Stirp. n° 416; Schuliz, FI. Gall. et Germ. exsice. n° 1369; Billot, exsice. cont. n° 3687. Tige dressée, long. 5—10 centim. Plante vivant isolée ou ne formant que des touffes läches, peu étendues, garnies à la base de radicules blanches ou rosées, feutrées. Feuilles comme dans l'espèce précédente ; la partie basilaire hyaline plus allongée; la partie supérieure linéaire plus large et plus courte; long. totale des feuilles 8—15 millim.; 70—100 lamelles formées de cellules dont les marginales sont légèrement renflées ; cellules de la partie hyaline rhombées ou subhexagones, très allongées (15—30 fois aussi L. q. L.); vers la base de l’acumen (partie linéaire verte), les cellules se raccourcissent (2—3 fois aussi I, q. L.), enfin elles se dilatent transversalement avec des contours anguleux, irréguliers. Fol. involucrales très allongées comme daus le P. commune. Pédicelle légèrement tordu, sous la cap- Sule, vers la gauche ; long. 40 à 80 millim. Capsule ordinaire- ment oblique à la maturité, à la fin horizontale, d’un vert jaunâtre glaucescent, pâle plus tard, oblongue, ordinaire- ment pentagone où hexagone, plus rarement à section carrée, mu- nie à la base d’un col arrondi, médiocre, isolé de la capsule par un sillon superficiel, peu profond, dilatée à l’orifice à l'etat sec; long. 6 millim., le col compris, diam. 2—4 millim. Oper- cule conique-élevé, g eraud , acuminé un peu obliquement, bordé 450 94° GENRE : POLYTRICHUM. de rouge ainsi que la capsule. Coiïffe comme dans l'espèce pré- cédente. — Juin. C. dans les bois, sur les sols sablonneux , secs , sur le granite et le grès; plus rare dans les terrains calcaires; reparaît dans les montagne du Jura. 221. Polytrichum gracile Menz. Transact.; Bryol. eur. t. 421; Stirp. n° 418; Schullz, FI. G. et G. exsicc. n° 1368. Tige plus courte (3—5 centim.), radiculeuse, feutrée à la base; touffes lâches, mais souvent étendues, d’un vert passant au brun. Feuilles rapprochées et formant une touffe oblongque vers le sommet des tiges, très étalées, recourbées ou légère- ment homotropes à l’état humide, lâächement dressées, flexueu- ses, un peu tordues à l’état sec, imbriquées par une base hyaline, oblongue, assez courte; long. 2 millim., larg. 1 394 millim., insensiblement rétrécies , largement linéaires-acuminées , ter- minées par une pointe raide, brune, dentées dans la moitié supérieure , garnies de lamelles peu nombreuses (30—50), brie- vement et peu denticulées sur le dos; long. totale 8—10 mil. ; cellules de la partie hyaline rectangulaires, assez larges, molles, 8—4 fois aussi 1. q. |. Fol. externes de l’involucre plus allongées (12—13 millim.), plus longuement hyalines à la base, plus in- sensiblement rétrécies au-dessus ; les intimes longuement hya- lines, oblongues, plus brièvement acuminées. Vaginule oblon- gue-subconique, allongée comme dans les autres espèces du genre. Pédicelle ascendant ou dressé , flexueux , rougeûtre à la base; long. 4—6 centim. Capsule dressée ou oblique, à la fin subhorizontale, ovale, courte, bombée, asymétrique, resserrée à l’orifice, présentant, surtout vers la base, 6 angles oblus, peu nets, de couleur jaune ou rousse ; long. 4 millim., diam. 2 172 millim. ; col obtus, peu distinct. Opercule conique, con- tracté en un bec long, oblique. Dents du péristome pâles, assez allongées , 64, mais un assez grand nombre sont souvent obli- térées ou très réduites; elles partent d’une membrane basilaire orangée, très courte. Coiffe médiocre ne couvrant qu'impar- faitement la base de la capsule, terminée par un bec fin, oblique. Fleurs mâles vertes; anthéridies relativement peu nombreuses (60—100). — Juin-juillet. Assez répandu dans presque toutes les tourbières des Hautes-Vosges ; dans les Basses-Vosges à Kirkel (Bruch), entre Bitche et Wissembourg (Schultz), près de Sarrebrück (Winter). « Cette espèce envahit, dans les tourbières du Jura, les exploitations négligées, et couvre presque seule des espaces très considérables. » (Lesquereux); marais de Saône, près de Besancon (Paillot). C’est l'espèce la moins commune du genre dans nos régions. 929. POLYTRICHUM JUNIPERINUM. 451 B. Feuilles fortement infléchies aux bords, den- ticulées au sommet seulement (E. 222—7224.) 222. Polytrichum juniperinum Hedw. Spec. Musc. p. 89, t. XVIII; Bryol. eur. t. 493; Stirp. n° 417, v. a; Husnot, Musc. Gall. n° 240; Schultz, Fl. Gall. et Germ. eæsicc. n° 1366. Tige très flexueuse, contournée à la base, puis dressée par sa partie feuillée ; celle-ci médiocre, atteignant ordinairement 2—3, plus rarement 3—5 centimètres. Plantes vivant isolées , ou du moins espacées, et ne formant pas de gazons denses. Feuilles inférieures squamiformes, imbriquées; les moyennes d'abord imbriquées par leur partie basilaire oblongue, scarieuse, puis rétrécies, linéaires-acuminées, terminées par une pointe brune, très étalées à l’état humide, imbriquées à l’état sec, in- curvées et entières aux bords, denticulées seulement et faible- ment vers l’acumen, garnies en dessus de 25 à 30 lamelles ; long. 8 à 10 millim., larg. 374 millim. au milieu. 5—6 fol. in- volucrales imbriquées , dont la partie basilaire est beaucoup plus allongée, insensiblement rétrécies au sommet ; long. 12—18 mill. Pédicelle d’un rouge vif, épais; long. 4—5 centim. Capsule dressée, à la fin subhorizontale , légèrement renflée, ovale, à 4 angles très nets, presque aïlée, d’un brun rougeätre, munie d’un col médiocre, imparfaitement détaché; long. 3 millim., diam. 2 172 millim. Dents du péristome pâles, finement poin- üllées , naissant d’une membrane basilaire peu élevée. Opercule pourpre, plus convexe, surmonté brusquement d’un petit bec grêle, droit ou un peu arqué. Coiffe grande, descendant jus- qu’au-dessous de la capsule, munie d’an bec oblique, brune au sommet, pâle vers la base. Spores arrondies. — Mai-juin. Coteaux sablonneux, bords des chemins peu fréquentés; lieux incultss, négligés ; çà et là dans toute la région montagneuse des Vosges, Saint-Dié, Longemer, Corcieux, etc., et aussi dans les Vosges inférieures; moins com- mun dans le Jura 223. Polytrichum strictum Menz. Transact.; Schimp. Coroll. el Syn.; P. alpestre Hoppe, Bot. Tasch.; Polytr. juniperi- num varr. striclum et alpestre Bryol. eur. t. 424; Stirp. n° 417. v. b? Tige assez grêle, simple, dressée, émettant du rhizome des ets parfois grèles et stériles, dressés; touffes lâches ou assez denses, très fortement enlacées par l’entrecroisement des rhi- / 459 94° GENRE : POLYTRICHUM. zomes et par un feutre blanc-rosé, abondant ; profondeur 10-15 centim. Feuilles éfalées-dressées, légèrement incurvées à l’état humide, étroitement serrées près de ‘la tige par la sécheresse, imbriquées par la base hyaline, oblongue, élargie (long. de cette partie 2 172 millim.), puis rapidement rétrécies, étroitement linéaires, entières, fortement infléchies aux bords, terminées par un acumen fin, brun, denté, garnies, en dessus, de 20—95 lamelles ; long. totale 6—7 millim.; cellules de la partie basi- laire hyaline très allongées, linéaires-tronquées, 25—30 fois aussi L. q. L.; vers l'extrémité de cette partie, elles se raccour- cissent, deviennent hexagones ou rhombées, 2—3 fois aussi 1. q. l'; celles de la partie linéaire sont dilatées transversale- ment, à parois épaisses. Fol. de l’involucre nombréuses, 15—20; les externes et les moyennes étalées-dressées, oblongues à la base, insensiblement rétrécies, lancéolées-acuminées, denti- culées au sommet; long. 18-90 millim.; 2—3 intimes plus courtes, presque entièrement hyalines, acuminées, dressées ; archégones peu nombreux; paraphyses filiformes, abondantes. Pédicelle rougeâtre , ferme, légèrement flexueux; long. 4—6 centim. Capsule dressée jusqu’à la fin, ou inclinée, petite, presque cubique, ou légèrement allongée, quadrangulaire (angles nets), de couleur rousse, ou brun-rougeâtre, munie d’un col bien distinct; long. 3 millim., diam. 2 millim. Oper- cule convexe, peu élevé, terminé par une pointe médiocre. Poils de la coiffe blanchätres, descendant jusqu’à la base de la capsule. Péristome : 64 dents linéaires, aiguës, pâles. Spores. petites. — Juillet. CC. dans toutes les tourbières des Hautes et des Basses-Vosges et du Haut-Jura. — Egalement commun, dans les mêmes conditions, dans toute la France. 224. Focus piliferum Schreb. Flor. lips. p. T4; Bryol. eur. t. 4922; Stirp. n° 128; Schultz, FI. G. et G. eæsicc. n° 3167. Tige dressée; touffes lâches, parfois étendues, d’un vert glaucescent, à la fin brunes ; long. des tiges 2—3 centim. Feuilles inférieures brunes, squamiformes, imbriquées, ovales-oblongues ; les supérieures rapprochées, formant une touffe oblongue, dres- sées- imbriquées par une base hyaline, puis rapidement rétré- cies, étalées à l'état humide, rapprochées à l’état sec, fortement infléchies, entières aux bords, terminées par le prolongement de la nervure, sous la forme d’un long poil blanc, fortement denté, garnies en dessus de 20—30 lamelles ; long. totale 6 mill., larg. 172 mill.; cellules de la portion hyaline rectangulaires ou tronquées obliquement, 4—8 fois aussi 1. q. L.; les marginales 994. POLYTRICHUM PILIFERUM. 453 plus étroites et plus allongées ; plus haut, les cellules deviennent carrées et enfin transversalement dilatées, irrégulièrement an- guleuses. Fol. de l’involucre allongées, imbriquées, terminées par un long poil blanc denticulé; 4—6 archégones; para- physes filiformes, peu nombreuses. Pédicelle rougeâtre, ferme, dressé; long. 20—35 millim. Capsule d’abord dressée, puis oblique ou subhorizontale à la fin, d’un brun-rougeâtre, briève- ment oblongue, un peu renflée au milieu, irrégulièrement anguleuse (3—5 angles inégaux); long. 3 millim., diam. 2 millim.; un col déprimé, bien distinct. Opercule saillant sur le contour, convexe, déprimé, surmonté d’un bec assez fin, droit ou légèrement arqué. Coiffe étroite, d’un jaune vif, passant au roux, descendant jusqu’au-dessous de la capsule. Dents du péristome, 64, lancéolées, obtuses, pâles, naissant d’une mem- brane basilaire assez élevée. Spores vertes, assez grandes, lisses. — Juin-juillet. C. Lieux secs, sablonneux, bruyères, aux bords et à l’intérieur des bois peu épais, Le Long des sentiers, sur les rochers couverts de terre; plus par- ticulièrement sur les terrains siliceux. Polytrichum sexangulare Hopp. Bot. Tasch.; Bryol. eur. t. 419. Espèce tres bien caractérisée par ses feuilles infléchies aux bords, très entières, mutiques; ses tiges dépourvues de feutre radiculaire ; sa capsule ovale, à six angles, un peu resserrée vers l’orifice, munie d’une apophyse peu distincte; par l’oper- cule convexe, terminé par un bec long et fin, et la coiffe des- cendant peu au-dessous. Régions subalpine et alpine ; Pyrénées : Val d’Esquierry, Port de Vé- nasque (Jeanbernat) ; Alpes. 25° genre :-Pogonatum Brid. Fleurs dioïques. Fleurs mâles comme dans le genre précédent, Capsule ovale ou subcylindrique, à section transversale cireu- laire, dépourvue d’angles et de col à la base. Péristome organisé comme dans le genre Polytrichum; ordinairement 42 dents, plus rarement de 32 à 64. Opercule convexe, surmonté d’un bec distinct et fin. Coiffe garnie, au sommet, de poils feutrés, retombants. Membrane interne du sporange plissée-ailée ou presque en contact avec la columelle. Vagioule conique, allon- gée, brune. Tige innovant de la base ou latéralement sur la partie feuillée. 454 952 GENRE : POGONATUM. A. Tige robuste, ramifiée par des innovations latérales. (E. 225— 226.) 225. Pogonatum alpinum Rœhl. Ann. d. Wett.; Bryol. eur. t. 418; Polytrichum alpinum Linn. Spec.; Stirp. n° 219. Tige trigone, allongée (6—15 centim.), grêle, longuement nue, décombante à la base; branches à la fin nombreuses (4—10), fastigiées, dressées; touffes tres lâches, d’un vert sombre à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles successive- ment plus grandes ; les moyennes et les supérieures dilatées, imbriquées à la base, brusquement contractées en un acumen linéaire-aigu, à marges involutées, denticulé aux bords et sur le dos, garni de 30—40 lamelles; long. 9—10 mill., larg. de l’acumen 172 millim.; cellules basilaires médianes rectangu- laires, 3—4 fois aussi 1. q. L.; les marginales linéaires, aiguës, 8—10 fois aussi L. q. l ; à l’état sec, les feuilles sont dressées- tordues ; à l’état humide, elles s’étalent et deviennent homo- tropes sur les tiges inclinées. Fol. de l’involucre allongées, plus brièvement acuminées ; 3—6 archégones ; paraphyses filiformes nombreuses. Pédicelle épais , rougeâtre à la base , pâle au som- met, dressé ou ascendant ; long. 25—40 millim. Capsule dres- sée, oblique, à la fin subhorizontale, oblongue, brièvement ovale ou subglobuleuse, verte, à la fin noirätre, molle, ridée, arrondie à la base, légèrement resserrée à l’orifice, laissant voir encore quelques traces d’un col peu sensible ; long. 2 192—4 millim., diam. 2—92 192 millim. Opercule déprimé, surmonté d’un bec droit ou oblique, assez long. Coiffe descen- dant jusqu’à la base de la capsule. Péristome : membrane basi- laire orangée, élevée; dents, 64, mais souvent en partie obli- térées; ou cohérentes entre elles par groupes de 2—3. Mem- brane interne du sporange plissée. Fleurs mâles cyathiformes. — Juillet-août. Au milieu des herbes et d’autres mousses , dans les lieux abruptes des grands escarpements alpestres du Hohneck (Mougeot), Ballon de Saint- Maurice (Pierrat), Ballon de Soultz, Rotabac; se retrouve à une altitude de 500 m. sur d’anciens éboulis, dans la forêt, près du chemin de Clefcy au Valtin (B.).— Existe, à partir de la région alpestre, dans toutes les hautes montagnes de France, sur les terrains siliceux : Alpes, Pyrénées, Cévennes, Mont- Dore. 296. Pogonatum urnigerum Rœhl. Ann.; Bryol. eur. t.417; Schuliz, FI. Gall. et Germ. exsicc. n° 1370 ; Billot, exsicc. cont. 3983; Polytrichum urnigerum Linn.; Stirp. n° 98. Tige dressée ou ascendante (long. 2—5 centim.), garnie de 226. POGONATUM URNIGERUM. 455 fol. squamiformes à la base , simple ou divisée en 2—3 branches dressées, fertiles ; les innovations naissent latéralement au-des- sous de la capsule ou sur le rhizome ; gazons très lâches, parfois d’un vert pâle glaucescent à la surface , d’un brun ferrugineux à la base. Feuilles moyennes et supérieures rapprochées, serrées près de la tige à l’état sec, très étalées ou même recourbées à l’état humide, dilatées, hyalines à la base . brusquement rétré- cies et étroitement lancéolées-linéaires, aiguës, garnies sur le contour et sur le dos, au sommet, de dents saillantes ; long. 7 millim., larg. 172 millim., cellules de la partie hyaline gran- des, subrectangulaires, 2—3 fois aussi L. q. L. Fol. externes de linvolucre plus dilatées à la base ; les deux intimes, au contraire, moins larges, mais plus allongées , oblongues et plus brièvement acuminées. Pédicelle dressé, peu flexueux, rouge à la base et au sommet, päle, jaunâtre au milieu, tordu en haut vers la gauche; long. 20—40 millim. Capsule cylindrique ou ovale- oblongue, étroite , lisse, dressée ou fréquemment un peu obli- que, presque arrondie, d’un rouge foncé à la base; d’un jaune d’or, brunissant à la fin, pour le reste; long. 3 millim., diam. 192 millim. Opercule d'un rouge orangé, convexe-déprimé, sur- monté d’un bec variable , droit ou oblique. Coiffe pâle, descen- dant jusqu’à la base de la capsule. Péristome : 32 dents linéaires- ligulées ; membrane basilaire pâle, peu élevée. Spores médiocres, jaunes. — Octobre-novembre. b. crassum Schimp. — Tige dressée où ascendante, assez dé- veloppée ; long. 3—5 centim. Feuilles rapprochées, denses, dressées, raides, plus courtes (5 millim.). Pédicelle épais, court (15 millim.). Capsule dressée, brièvement ovale, épaisse, brune, à la fin presque noire par l’action des neiges; long. 3 millim., diam, 1 172 milim. C. dans les lieux sablonneux, au bord des chemins et des sentiers, dans les clairières des bois, à toutes les altitudes, exclusivement dans les terrains siliceux ; sur le granite et les grès dans les Hautes et Basses- Vosges, les Faucilles, les Argonnes, etc. Lesquereux ne l'indique dans le Jura qu’à la Vracone et à Peseux , sans doute sur des terrains siliceux. La var. b. dans les escarpements du Hohneck , surtout au Castelberg (B.). B. Tige courte, simple, innovant sur le rhi- zome souterrain. (E. 227—228.) 227. Pogonatum aloides Pal. Beauv.; Bryol. eur. t. 416 ; Schultz, F1. G.et G. exsicce. n° 1180 ; Polytrichum aloides Hedw.; Stirp. n° 129. Tige courte (5—20 millim), dressée, vivant isolée ou formant 456 95€ GENRE : POGONATUM. de petits gazons denses, d’un vert passant au brun. Feuilles in- férieures squamiformes ; les supérieures rapprochées, formant une touffe courte ou oblongue, très étalées, légèrement ascen- dantes à l’état humide, involutées et incurvées à l’état sec, ovales , dilatées, hyalines à la base, puis brusquement con- tractées, lancéolées-uiguës, légèrement infléchies et garuies, sur tout le contour, de grandes dents aiguës ; lamelles très nom- breuses (40—60) ; long. 4—7 millim.; cellules latérales de l’a- cumen arrondies, dilatées transversalement ; les médianes de la partie hyaline rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. 1.; les mar- ginales Uinéaires-aigquës, 8—10 fois aussi 1. q. 1. Fol. intimes de l’involucre à base hyaline, oblongue, plus allongée, demi-tu- buleuse , plus insensiblement et largement acuminées , dressées ; 2—4 archégones ; paraphyses filiformes , nombreuses. Pédicelle dressé , raide, rougeâtre ; long. 15—35 millim. Capsule dressée ou un peu oblique, oblongue-subcylindrique, lisse, jaune- orangée ; long. 3—38 172 millim., diam. 1 millim. Opercule conique-élevé, acuminé ou déprimé sur le contour, bordé de rouge. Coiffe descendant jusqu’à la base de la capsule. Dents du péristome , 82, hyalines aux bords ; membrane basilaire hyaline, peu élevée. Membrane interne du sporange plissée. — Printemps. b. Dicksoni Hook. et Tayl. (Pogonat. Dicksoni Brid. Mantiss. p.201. — Tige courte ; pédicelle court (3—4 millim.); capsule dressée, obovée, à la fin infundibuliforme, atténuée à la base, dilatée à l’orifice, après la sporose ; long. 1 174 mill., diam. de l’orifice 1 174 mill. Opercule convexe, surmonté d’un bec oblique. Poils de la coiffe prolongés, confluents sur le pé- dicelle au-dessous de la capsule. CC. sur la terre, au bord des sentiers, dans les bois, les bruyères, sur le revers des fossés, dans tous les lieux sablonneux, plus ou moins ombragés des terrains siliceux , en plaine et dans les montagnes ; semble rare ou manque dans les terrains calcaires purs. La var. b à Rochesson , dans les Hautes-Vosges (Pierrat). 228. Pogonatum nanum Pal. Beauv.;: Bryol. eur. t. 415; Schultz, Fl. Gall. et Germ. exsicc. n° 1181 ; Polytrichum nanum et pumilum Hedw.; Stirp. n° 130. Espèce très voisine de la précédente. Toutes les parties sont, en général, moins allongées, plus trapues. Tige courte (5—8 milliw.); feuilles aiguës ou subobtuses, garnies en dessus de 30—40 lamelles, beaucoup moins dentées (sur le contour du tiers supérieur seulement; dents espacées et superficielles) ; long. 3—4 172 millim. ; cellules de la base hyaline rectangulaires, 2—3 fois aussi 1. q. L; les latérales supérieures carrées, 228. POGONATUM NANUM. 457 vertes. Pédicelle pourpre ou rougeätre, flexueux, à la fin un peu tordu au sommet vers la gauche ; long. 10-30 millim. Capsule subglobuleuse ou sphérique-tronquée , infundibuliforme après la chute de l’opercule, dilatée à l’orifice, dressée ou souvent plus ou moins inclinée, de couleur fauve passant à une couleur plombée ; long. 1 192—2 172 millim., diam. 1 172 millim. Oper- cule convexe surmonté d’un bec oblique. Coiïffe descendant à peine à la base de la capsule. Dents du péristome, 32, relative- ment larges, obtuses , rouges orangées sur une bande médiane, hyalines aux bords; membrane basilaire orangée, tres courte. Membrane interne du sporange rapprochée de la columelle. — Avril-mai. b. longisetum Schimp. — Pédicelle dressé, long, flerueux (30—40 millim.); capsule brièvement oblongue, ne devenant pas infundibuliforme après la chute de l’opercule. C. Dans les mêmes lieux que l’espèce précédente, un peu moins com- mun dans certaines localités ; se trouve de préférence sur les coteaux sa- blonneux, exposés au nord , parmi les bruyères. Rare dans le Jura : bois de Peseux, en montant de Boudry à Rochefort (Lesquereux); ne se trouve dans la plaine de la Lorraine que sur les allavions siliceuses, La var. b. rare , accidentelle ; Saint-Dié (B.). 26° Genre : Oligotrichum D. C. Fleurs dioïques. Capsule comme dans le genre Pogonatum, un peu arquée ou bossue, oblique, à la fin irréguliérement plissée. Dents du péristome souvent inégales et irrégulières, en nombre variable, de 32 à 64. Coiffe grande, presque nue, gar- nie seulement de quelques poils courts, isolés, dressés, et de dents saillantes au sommet. Tige médiocre, innovant à la base, sur le rhizome ; feuilles incurvées à l'état sec. 229. Oligotrichum hercynicum Lam. et De Cand. FI. fr. t. Il, p. 492; Bryol. eur. t. 413; Polytrichum hercynicum Hedw.; Schultz, Fl. G. et G. exsice. n° 585; Catharinea hercynica Ehrh.; Stirp. n° 725. Tige dressée ou ascendante; long. 10-95 millim.; gazons raides, peu denses, d’un vert glauque, passant facilement au brun. Feuilles d’abord imbriquées par une base hyaline, demi- engainante , puis oblongues-lancéolées, brièvement apiculées, concaves , légèrement infléchies aux bords, superficiellement denticulées sur le contour de la moitié supérieure, munies, sur 30 4158 96° GENRE : OLIGOTRICHUM. le dos, vers le sommet, de 3—6 lamelles dentées, et, à la face supérieure, de 8— 12 lamelles très contournées-ondulées, in- terrompues ; à l’état sec, elles sont dressées-incurvées, crispées ; elles s’étalent par l'humidité ; long. 4—5 mill., larg. 1 192 mill.; cellules de la portion hyaline rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. l.; les moyennes carrées; les supérieures arrondies, un peu dilatées transversalement. Fol. de linvolucre plus étroites et plus allongées ; quelques archégones ; paraphyses filiformes, allongées. Pédicelle dressé, ou géniculé par suite de la pressien des neiges, rouge à la base, orangé au sommet, peu solide; long. 15—20 millim. Capsule oblique, rarement tout à fait dressée , à la fin horizontale, d’abord d’un jaune clair, puis brune, ovale ou oblongue-subcylindrique, arrondie à la base, souvent un peu bossue, légerement resserrée vers l’orifice qui est dilaté; long. 3—4 millim., diam. {—1 172 millim. Opercule convexe, rougeâtre, surmonté d’un bec médiocre, oblique ou arqué. Membrane basilaire du péristome peu élevée, pâle ; dents pâles, molles, les unes en parlie rudimentaires ou cohérentes deux à deux, en sorte qu'on n’en compte que 40—50 , bien que le nombre normal semble être 64. Spores petites. Membrane in- terne du sporange plissée-ailée. llante mâle courte, innovant par prolification à travers les fleurs ; celles-ci d’un rouge brun, comme dans les genres Pogonatum et Polytrichum ; 30—50 anthéridies ; paraphyses filiformes ou spatulées. — Août-sep- tembre. RR. Sur la terre graveleuse et humide dans l’escarpement du Castelberg, au Hohneck, au Ballon de Servance (Mougeot). — Auvergne, Mont- Dore, Pic de Sancy (Husnot), Pyrénées (Schimp. Syn ). 97° Genre : Atrichum P2al.-Beaux. Capsule ovale ou cylindrique, à section transversale circulaire, ordinairement arquée. Opereule convexe, surmonté d’un long bec. 32 dents au péristome. Sporange contigu, d’une part, à la paroi capsulaire , et, de l’autre, à la columelle. Coiffe nue, hérissée, au sommet, de quelques papilles raides, épineuses. Tige inno- vant à la base, sur le rhizome, moins raide ; feuilles crépues à l’état sec, marginées, dentées, munies d’une nervure étroite, dentée sur le dos ; lamelles de la face supérieure peu nombreuses. T. Fleurs monoïques. (E. 230.) 230. Atrichum undulatum Pal.-Beauv.; Bryol. eur. t. 409 et 410; Schuliz, Fl. Gall. et G. exsice. n° 1371; Bryum 930. ATRICHUM UNDULATUM. 459 undulatum Linn. Spec.; Catharinea undulata Web. et M. ; Stirp. n° 131. Tige rougeätre , dressée, innovant sur le rhizome, plus rare- ment divisée ; long. 2—4 centim. ; touffes peu compactes, d’un verttriste et sombre, jaunâtre dans les lieux découverts. Feuilles inférieures espacées, squamformes ; les supérieures très agran- dies, formant une touffe oblongue , longuement lancéolées, ai- guës, transversalement ondulées, marginées (2—3 séries de cellules étroites), garnies, sur le contour de la moitié ou des deux tiers supérieurs, de grandes dents espacées, simples ou doubles ; sur le dos du tiers supérieur, se voient aussi des dents nombreuses, groupées ; à la face supérieure , quelques lamelles (4—8), peu élevées ; long. 5—7 milhim., larg. 1—1 174 millim.; à l’état sec, les feuilles sont fortement crépues, incurvées; à l’état humide, elles sont dressées par la base qui n’est pas dilatée, très étalées, ascendantes par l'extrémité, légèrement concaves. Cellules du tiers inférieur rectangulaires, 2—3 fois aussi 1. q. L.; les autres carrées-subarrondies ou obscurément hexagones, un peu dilatées transversalement ; toutes à parois épaisses et renfer- mant des grains nets de chlorophylle. Fol. de l’involucre élargies à la base, longuement rétrécies, canaliculées et très ondulées; archégones peu nombreux {1—3) ; paraphyses filiformes, courtes. Vaginule conique , peu distincte. Pédicelle rougeâtre, pâle vers le sommet, droit ; long. 20—40 millim. Capsule dressée, obli- que ou subhorizontale, surtout à la fin, presque droite ou plus ordinairement arquée, cylindrique, allongée, arrondie à la base, un peu resserrée sous l’orifice, d’un vert foncé, à la fin d’un roux pâle; long. 4 millim., diam. 374 millim. Opercule grand, hémisphérique , débordant l’orifice capsulaire, d’un brun pour- pre, surmonté d’un bec long, oblique , pâle. Péristome : mem- brane basilaire peu élevée; 32 dents lancéolées , obtuses, for- mées de 5—6 faisceaux cellulaires, dont les médians externes plus élevés, mais plus courts, sont de couleur orangée, et se termi- pent par un apicule libre, tandis que les latéraux sont blancs, opaques, papilleux. Coiffe pâle, descendant jusqu’au tiers ou au quart de la capsule, chargée, vers le sommet, de dents sail- lantes, analogues à celles des feuilles. Les innovations se termi- nent d’abord par les fleurs mâles, étroitement discoïdes; fol. externes grandes, d’abord concaves, puis étalées ; 4—5 fol. in- ternes très petites , obovées , apiculées ; anthéridies oblongues ; paraphyses filiformes. L’axe se continue bientôt par prolification à travers la fleur mâle, et se termine enfin par la fleur femelle. — Automne et pendant l'hiver. C. au bord des bois , dans Les clairières , les haies , Le long des sentiers, dans les ravins; partout, en plaine et dans les montagnes, sur tous Les terrains, 460 97° GENRE : ATRICHUM. ++. Fleurs dioïques. (E. 231—232.) 231. Atrichum angustatum Pr. Sch. Bryol. eur. t. 411; Schultz, Flor. G. et G. exsicc. et Herb. norm. n° 992; Po- lytrichum angustaium Brid. Suppl. |, p. 78; Catharinea angustata Brid. Bryol.; Stirp. n° 982. ; Espèce très voisine de la précédente sous tous les rapports. Elle en diffère essentiellement par les fleurs mâles cyathiformes, sur une plante distincte. Du reste, elle est généralement moins développée dans toutes ses parties. La tige est plus courte (long. 10—20 millim.), assez souvent divisée. Les feuilles sont plus courtes (long. 4—4 172 millim.), plus raides, plus dressées, moins flexueuses, dentées sur le contour du tiers supérieur seu- lement ; Les dents dorsales sont également moins nombreuses; la nervure disparait immédiatement au-dessous du sommet. La capsule est plus généralement dressée, presque droite, plus étroite, d’un rouge vineux obscur ou brillant. Rare ou méconnu, Dans les Basses-Vosges, à Deux-Ponts, sur le grès bigarré (Bruch), Sarrebrück (Winter), entre Housseras et Autrey, près de Rambervillers (B.); étangs desséchés des environs de Bitche, sur le grès vosgien (F. Schultz). — Aude (Roumeguère), Tarn (M -D. Jeanb.), Py- rénées : Bagnères-de-Bigorre (Schimper), Port de Vénasque (Jeanbernat). 232. Atrichum tenellum Pr. Sch. Bryol. eur. t. 412; Schultz, Herb. norm. n° 991 et bis; Catharinea undulata v. minor Stirp. n° 1018; Catharinea tenella Ræœhl. Ann. Wett. Tige courte (5—15 millim.), simple, dressée; gazons fournis, d’un vert intense. Feuilles rapprochées, dressées-étalées, con- caves, se crispant par la séchere»se, à peine ou nullement on- dulées, oblongques-lancéolées, aiguës, marginées, munies d’une pervure épaisse, un peu dentée vers l'extrémité, garnies, sur le contour de la moitié supérieure et au-dessous, de dents médio- cres, de 2—4 lamelles, à la face supérieure, lisses sur le dos, à part les quelques denticulations de la nervure ; long. 2 192 mill., larg. ! millim.; cellules du quart inférieur rectangulaires, pres- que hyalines, 2—4 fois aussi 1. q. L.; les autres carrées ou he- xayones, transversalement dilatées, renfermant des grains de chlorophylle gros et nets. Archégones peu nombreux (3—4). Pédicelle rougeûtre, dressé; long. 15—20 millim. Capsule obli- que, rarement tout à fait dressée, oblongue-obovée, courte, brièvement atténuée à la base, légèrement dilatée à l’orifice, 932, ATRICHUM TENELLUM. 461 brune ; long. 1 172—2 millim., diam. 3/4—1 millim. Opercule grand, rougeâtre, terminé par un bec fin, oblique, long. Coiffe très oblique, longuement subulée, denticulée au sommet. Dents du péristome élevées. Fleurs mâles subdiscoïdes, sur une plante distincte. — Eté. RR. dans les Hautes-Vosges : sur la vase dans un étang desséché, à Saint-Maurice, au pied du Ballon de Servance (B. et Pierrat, 1869); AC. dans les Basses-Vosges, dans les mêmes conditions, Limbach, près de Deux-Ponts (Bruch), Bitche, Haspelscheidt, Sturzelbronn, Waldmobr, Wachenheim (F. Schultz), environs de Sarrebrück (Winter). L 2 7° tribu : Trichostomées. (Fam. Trichostomeæ Schimp. Syn., pro maxima parte). Péristome (jamais nul dans les espèces de nos régions) : membrane basilaire plus ou moins élevée, parfois tubiforme; 16 dents divisées jusqu’à la base en deux branches filiformes, ou en réalité 32 dents, d’un beau rouge ferrugineux ou brunä- tre, très papilleuses, peu hygrométriques, dressées, souvent . tordues en spirale. Capsule longuement pédicellée, ovale-oblon- gue ou subcylindrique, ordinairement dressée et lisse, parfois aussi médiocrement arquée ou striée ; col peu saillant. Opercule conique. Coiffe glabre. Plantes molles. Feuilles de formes varia- bles , d’un tissu opaque; cellules petites, carrées ou arrondies, papilleuses ; les basilaires plus grandes, rectangulaires et hya- lines. 98° Genre : Barbula Br. Sch. Capsule lisse, symétrique ou peu courbée; col peu distinct ; membrane basilaire du péristome souvent très élevée, tubiforme; dents filiformes, contournées, décrivant 2—4 tours de spire. Opercule conique-acuminé, formé de cellules disposées en séries spirales qui concordent avec celles des dents du péristome. Feuilles elliptiques, oblongues ou lancéolées-acuminées, fré- quemment surmontées d’un long poil blanc dû à l’excurrence de la nervure, parfois chargées de filaments celluleux, à la face supérieure. 1°" sous-genre : Syntrichia Schimp. (Genre Syntrichia Brid.) — Pédicelle tordu vers la droite dans sa moitié supérieure. Cap- sule allongée; membrane basilaire du péristome élevée, en 462 98° GENRE : BARBULA. forme de tube, et élégamment réticulée. Plantes robustes; feuilles grandes , elliptiques ou spatulées , planes ou révolutées aux bords, non infléchies munies d’une nervure non dilatée, dépourvues de filaments celluleux en dessus, souvent pilifères. (E. 233—938.) +. Fleurs dioïques. (E. 233—9235.) 2335. Barbula ruralis Âedw. Spec. Musc. p. 121; Fund. Muse. 1, t. 6, Il, p. 92; Stirp. n° 26; Bryum rurale Linn. Spec. e Tige dressée ou ascendante, garnie de longues radicules qui naissent même sur le dos des feuilles, dichotome; innovations fastigiées ; long. 20—50 millim. ; gazons ou coussinets étendus, mous, d’un vert olivâtre, un peu grisonnants à la surface, bruns couleur de rouille à l’intérieur. Feuilles imbriquées à la base, puis recourbées à l’état humide, pliées, contournées à l’état sec, elliptiques, arrondies, souvent même émarginées au sommet, révolutées aux bords jusqu’au tiers supérieur , entières, piliferes (poil hyalin, flexueux, ordinairement chargé de dents très sail- lantes); long. 3—3 172 millim., larg. 1 172 millim.; cellules ba- silaires hyalines, rectangulaires , 2 fois aussi 1. q. L.; les autres carrées-subarrondies, opaques, surmontées de papilles nom- breuses. Fol. externes de l’involucre un peu dilatées à la base ; 1—72 intimes plus étroites, rétrécies vers le sommet; 8-—15 ar- chégones ; paraphyses filiformes, peu nombreuses. Vaginule co- nique, courte. Pédicelle pourpre, papilleux à la base, forte- ment tordu ; long. 10—20 millim. Capsule dressée, oblongue- subcylindrique , presque arrondie à la base, légèrement arquée, rarement tout à fait symétrique, brune; long. 4—4 172 millim., diam. 192—374 millim. Opercule conique- acuminé, allongé, un peu arqué. Un anneau étroit, persistant longtemps. Spores pe- tites. Membrane du péristome pâle, élevée; dents finement pa- pilleuses, d’un rouge de safran, formant deux tours de spire. Fleurs mâles capituliformes ; 5—6 fol. externes concaves , dres- sées-étalées ; 3—4 intimes courtes, brièvement apiculées, lar- gement ovales, très concaves ; 15—30 anthéridies obonBRES allongées ; paraphyses très abondantes, claviformes, obtuses. - Mai-juin. C sur tous les terrains, partout, en plaine et dans les montagnes ; a terre sur les coteaux , les murs ombragés ou à demi découverts , à la base des troncs d’arbres. Observations. À côté de ce type déjà très variable, nous 233. BARBULA RURALIS. 463 devons signaler une série de formes, sur la valeur spécifique desquelles nous hésitons à nous prononcer. 1° Barbula intermedia Brid. Bryol. univ. t. 1, p. 586; B. ruralis b. rupestris Bryol. eur.; Stirp. n° 1407: Barb. intermedia Wils. var. rupestris Milde, F1. siles. p. 129. — Tige courte (10—720 millim.); coussinets denses, raides, sou- vent d’un brun noirâtre à la surface. Feuilles rapprochées, ellip- tiques, un peu contractées vers le milieu , légèrement carénées, presque planes, dressées-étalées à l’état humide, arrondies au sommet et terminées par un long poil blanc, légèrement denti- culé ; cellules supérieures opaques ; papilles peu saillantes. Pé- dicelle court (8—10 millim.). Capsule presque symétrique, ovale-oblongue. Rochers secs, surtout des terrains calcaires; grès vosgien en contact avec le calcaire , à Mutzig, Hohe-Barr près de Saverne: calcaire jurassique près de Neufchâteau (B.), muschelkalk près de Wissembourg (Schultz), bassin de la Sarre (Winter) ; calcaire jurassique à Besançon (Paillot). + 2° Barbula pulvinata Juratz. — Touffes denses, délicates, molles, très courtes (5—10 millim.) ; feuilles étalées, arquées, carénées , concaves, arrondies, légèrement émarginées et sur- montées d’un poil presque lisse, souvent très court; cellules molles, distinctes, grandes ; papilles nombreuses et très sail- lantes. | Troncs d'arbres près de Sarrebrück et de Wissembourg (Winter). 3° Barbula ruraliformis Besch. Bullet. Soc. bol. t. XI, p. 334. — Touffes robustes, élancées (2—4 centim.). Feuilles acuminées, scarieuses, terminées par un poil long, ou mème très long, flexueux, rouge-jaune à la base, hyalin et denté au sommet ; le limbe se continue le long du poil en une membrane subscarieuse denticulée, offrant des cellules hyalines plus al- longées que dans les auires parties de la feuille. Les folioles de l’involucre femelle sont plissées. Terrains sablonneux des environs de Paris, Angers, Dunkerque, Calais, Le Verdon (Gironde), Revin dans les Ardennes (Bescherelle), Manche (Le Jolis), Allier (Pérard) ; trouvé récemment à Besançon (Paillot). Signalons encore la var. calva Bryol. eur., caractérisée par ses faibles dimensions, ses feuilles terminées par un mucron hispide, brun, par la capsule plus étroite; trouvée par MM. Durieu et Sagot sur des rochers calcaires humides, à Maillychà- teau (Yonne). — Du reste, le Barbula ruralis type varie sin- gulièrement. Les touffes sont courtes, raides, d’un brun noi- 464 98° GENRE : BARBULA. râtre sur les rochers secs, lâches, élancées, molles, d’un vert jaunâtre au pied des arbres, dans les lieux ‘ombragés : la lon- gueur et la forme des feuilles , la longueur et la denticulation du poil qui les termine, présentent la plus grande inconstance. 234. Barbula aciphylla Pe Sch. Bra job eur. t. 165; Stirp. HIS: Tige dressée ou ascendante, robuste, plusieurs fois dicho- tome, garnie de radicules jusque vers l'extrémité; long. 3—5 centim.; touffes lâches, profondes, d'un vert foncé, olivätre ou luride à la surface, d’un brun ferrugineux à l'intérieur ; branches souvent inégales. Feuilles assez rapprochées, carénées- coucaves , d’abord dressées-imbriquées, puis recourbées à l’état humide, crépues et rapprochées de la tige à l’état sec, large- ment oblongues-elliptiques, rétrécies, aiguës ou acuminées au sommet, et terminées par l’excurrence de la nervure en un long poil brun-rougeûtre, finement denticulé, révolutées jusqu’au milieu, entières; long. 2 172—3 millim., larg. t millim. ; cel- lules du tiers inférieur grandes , rectangulaires ou hexagones- tronquées, environ 3 fois aussi |. q. L, presque entièrement hyalines, lisses; les autres opaques, carrées, arrondies vers le sommet, peliles surchargées de papilles abondantes ; la ner- vure elle-même est papilleuse. Fol. intimes de l'involuere (2—3) très élargies, engainantes, un peu plissées à la base, d’un tissu plus lâche ; 10—15 archégones ; paraphyses filiformes plus longues, nombreuses. Vaginule oblongue, courte, brune, garnie à la base des débris de la fleur. Pédicelle dressé, ferme, pour- pre, d’abord tordu à gauche, puis fortement à droite dans la moitié supérieure ; long. 20—5 mill. Capsule ovale-oblongue, légèrement arquée, dressée, plus rarement tout à fait symétri- que, brune; long. 2 192 millim., diam. 374 millim. Opercule conique-acuminé , long, droit ou légèrement arqué. Anneau persistant, formé ‘de cellules subrectangulaires, un peu allon- gées. Péristome : membrane tubuleuse, élevée, pâle; les dents forment 1—2 tours. Fleurs mâles sur une plante distincte, gé- néralement moins élevée, mais aussi divisée; 4—6 fol. de plus en plus petites vers le centre, élargies à la base, ovales, im- briquées, brièvement acuminées, munies d’une nervure plus mince, qui néanmoins fait rarement défaut, même sur les fol. intimes ; anthéridies (10—20) oblongues , dilatées, médiocres ; paraphyses tres abondantes, claviformes ; le dernier article est toutefois atténué. R. Lieux frais et ombragés, sur les pierres, dans la région alpestre du Haut- Jura : Chasseron et Chasseral (Lesquereux) , La Dôle (Schimper) ,. Suchet (B.).— Alpes de la Savoie (Puget, Paris), du Dauphiné (Ravaud); Pyrénées (Schimper). 239. BARBULA LATIFOLIA. 465 235. Prpula latifolia fre Sch. Bryol. eur. t. 164; Surp. HEpite Tige courte, ascendante, peu divisée ; long. 10—15 millim. ; gazons peu fournis, d’un vert foncé à la surface, bruns à l’in- térieur. Feuilles d’abord dressées, puis diversement étalées ou même recourbées, de plus en plus grandes vers le sommet de l’innovation , obovées-spatulées, légèrement concaves, canali- culées, assez longuement rétrécies vers la base, arrondies ou même émarginées au sommet, révolutées aux bords jusque vers le milieu, entières (sinuolées comme les espèces voisines par la saillie des papilles marginales), munies d'une nervure qui finit avéc le limbe, le dépasse brièvement ou s’arrêle un peu au- dessous du sommet; long. 2 12—3 172 millim., larg. 1—1 172 millim. Tissu comme dans les espèces précédentes. 4—_6 fol. florales dressées ; les externes parfois un peu plissées, dilatées à la base, ovales-elliptiques, obtuses, brièvement mucronées par l’excurrence de la nervure, plus longuement byalines à la base; 1—°2 intimes plus petites; 10—15 archégones; quelques paraphyses grèles. Vaginule conique-oblongue, terminée par une collerette hyaline distincte. Pédicelle pourpre, tordu dans toute sa longueur vers la droite; long. 8—12 millim. Capsule oblongue-subeylindrique , révulière ou légèrement arquée; long. 2 192—8 millim., diam. 192—23 millim. Opercule conique- acuminé , long, dressé ou légèrement arqué , grèle. Un anneau très mince. Péristome : membrane tubuleuse élevée; dents pa- pilleuses , faisant 2—3 tours de spire. Très rarement fertile. — Mars-avril. A la base des troncs d’arbres, près des rivières. « Assez répandu » (Mougeot), surrout dans les terrains calcaires : Vouxey, Sercœur, Postroff (B.), Sarrebrück (Winter), Nancy, route de Toul, sur la terre (Godron). rouvé fertile près de Deux-Ponts (Bruch), de Mulhouse (Mühlenbeck) , de Merzig (Winter). ++. Fleurs monoïques. (E. 236— 238.) 236. Barbula lævipila Brid. Mantiss. p. 38; Bryol. eur. t. 164; Syntrichia lœvipila Brid. Bryol. univ.; Stirp. ° 920. Tige dressée, ou ascendante, très radiculeuse à la base, di- chotome, peu divisée: long. 8—15 millim ; coussinets peu dé- 466 98€ GENRE : BARBULA. veloppés, d’un vert foncé à la surface, bruns à l’intérieur. Feuilles rapprochées, dressées-imbriquées dans leur moitié in- férieure, puis carénées, très étalées ou même recourbées à l’état humide, serrées près de la tige et contournées par la sé- cheresse, elliptiques-lingulées, arrondies, émarginées ou brie- vement prolongées sur la nervure qui dépasse le limbe et forme un assez long poil blanc très superficiellement denticulé, étroi- tement révolutées vers le milieu, entières; long. 3 millim, larg. { millim.; cellules du tiers inférieur hyalines, rectangu- laires, 2—6 fois aussi 1. q. L., grandes, lisses ; les supérieures petites, carrées, puis obscurément arrondies, opaques, surchar- gées de papilles saillantes. Fol. invol. peu nombreuses, dressées, plus longuement hyalines à la base, un peu plus rétrécies et plus longuement pilifères au sommet, largement oblongues; parfois une foliole intime plus petite, tout à fait hyaline et énerve; ces fol. sont assez variables, 6—10 archégones; para- physes filiformes, courtes, peu nombreuses. Vaginule oblongue, garnie à la base des débris de la fleur. Pédicelle dressé, épais, rougeûtre, tordu vers la droite; long. 6—12 millim. Capsule dressée, légèrement arquée, oblongue-subcylindrique, munie d’un petit col peu notable, légèrement rétrécie vers le sommet, brune; long. 2? 192—3 172 millim., diam. 273 millim. Oper- cule petit, conique-acuminé. Anneau persistant longtemps, formé de cellules oblongues-subrectangulaires. Péristome brun- safrané; tube assez développé; dents faisant deux tours de spire. Fleurs mâles sur la même plante, sessiles ou terminant un ramuscule court, ovales ou subglobuleuses ; 3 —5 fol. ovales- suborbiculaires, imbriquées, apiculées, nerviées, légèrement étalées au sommet; 6—10 anthéridies oblongues, assez gran- des; paraphyses molles un peu plus longues, légèrement ren- flées, claviformes (le dernier article brièvement rétréei). — Juin-juillet. A la base des troncs d’arbres isolés, en plaine ou sur les collines basses, surtout des terrains calcaires; disséminé en Alsace et en Lorraine, paiticu- lièrement dans le département de la Meuse, aux environs de Bar-le-Duc (B.); rare dans la chaîne des Vosges. « Quelquefois au Val-de-Travers et dans les vallées du Jura. > (Lesquereux ) — Cà et là dans presque toute la France. Barbula alpina Br. Sch. Bryol. eur. t. 163. — Cette espèce diffère du Barb. lœvipila par ses feuilles plus molles, un peu rétrécies, acumi- nées, plus brièvement aristées; l’arête est de couleur poucpre comme la nervure; capsule plus grêle, formée d’une membrane plus mince, souvent pâle, très rarement brune; pédicelle plus fin et plus long, nettement tordu à gauche jusqu’au milieu à partir de la base; dents du péristome faiblement contournées; tube basilaire plus court. Se rencontre constam- ment sur les rochers, dans les Alpes de la Rhétie. 237. BARBULA SUBULATA. 467 237. Barbula subulata Brid. Spec. Musc. t. 1, p. 267; Bryol. eur. t. 160 ; Stirp. n° 126; Bryum subulatum Linn. Spec. pl. Tige dressée, courte (10 millim.), simple ou dichotome, peu ramifiée : gazons étendus, souvent fourmis, radiculeux à la base, d’un vert foncé à la surface, jaunätre dans les lieux découverts : souvent des plantes isolées de cette espèce croissent mélangées à d’autres mousses. Feuilles dressées, un peu étalées au sommet, à l’état humide, pliées en deux et contournées à l’état sec, lan- céolées-subspatulées, carénées, planes aux bords, dentées en scie sur le contour du tiers supérieur, brièvement rétrécies, aiguës, mucronées par l'excurrence de la nervure (apicule brun); long. 4—7 millim., larg. 1{—1 192 millim. Sur le contour des feuilles, on remarque 2—4 séries de cellules épaisses, jau- nâtres, très allongces vers la base, rhomboïdales, courtes au sommet et formant une marge distincte ; cellules médianes de la base rectangulaires, hyalines; les supérieures carrées, arrondies, médiocres, opaques, surchargées de papilles. Fol. intimes de l’'involucre plus petites, concaves, oblongues, plus rétrécies, aiguës au sommet, superficiellement denticulces, marginées ; 8—10 archégones allongés; paraphyses très allongées, fili- formes, nombreuses. Vaginule assez longue, cylindrique, nue. Pédicelle droit, d’un pourpre clair; long. 20 millim. Capsule cylindrique très allongée, légèrement arquée, orangée; long. 6—8 millim., diam. 374 millim. Opercule conique-acuminé, légèrement oblique. Un anneau étroit, formé de petites cellules. Tube du péristome très élevé, élégamment réticulé en spirale; dents papilleuses, faisant 2—3 tours de spire, d’un rouge orangé. Fleurs mâles gemmiformes au-dessous des fleurs femelles; fol. non marginées, peu nombreuses, ovales, acuminées ou obtuses, denticulées-érosulées, nerviées, formées de cellules rectangu- laires ; 10—12 anthéridies médiocres ; paraphyses filiformes ou légèrement claviformes, dans la même fleur. — Juillet. C. dans les haies, au pied des arbres, le long des sentiers ombragés, dans les bois peu touffus : ; partout, maïs particulièrement en plaine et sur les collines inférieures des terrains sablonneux. Les variations que présente cette espèce sont peu importantes. La marge des feuilles, toujours dis- tincte vers la base, devient parfois obscure vers le sommet ; les dents, à ce -point, sont plus ou moins sensibles; Papicule du sommet plus ou moins saillant : les feuilles elles-mêmes, ainsi que la capsule, sont de dimensions fort variables. Barbula inermis Bruch, Schimp. Syn.; B. subulata v. iner- mis Bryol. eur. t. 161. Diffère du B. subulata par ses feuilles non marginées, révo- 468 28° GENRE : BARBULA. lutées jusqu’au tiers supérieur, obtuses, mutiques, munies d’une pervure qui ne dépasse pas le limbe, d’un tissu plus dense. La capsule est très étroite, légèrement arquée. — Eté. Sur la terre et les rochers, dans le midi de la France : Isère (Ravaud), Drôme et Hautes-Alpes (Borel), Savoie (Puget), Var (Hanry, Husnot), Aude (Roumeguère). 238. Barbula mucronifolia Br. et Schimp. Bryol. eur. 1.102; SHrp.-n° 4970: Tige dressée, courle (10—15 millim.), dichotome, peu radi- culeuse; gazons lâches, peu étendus, d’un vert foncé à la sur- face, décolorés à l’intérieur. Feuilles rapprochées, dressées- élalées , légèrement concaves à l’état humide, légèrement cré- pues à l’état sec; les moyennes obovées-elliptiques, les supé- rieures plus grandes, largement oblongues, légèrement obovées, régulièrement rétrécies, aiguës au sommel, terminées par un poil brun, médiocre, à peine denticulé, formé par l’excurrence de la nervure, étroitement révolutées aux bords au-dessus de la base, entières, sans marge; longueur des feuilles moyennes 8 172 mill., des feuilles supérieures 4—5 mill., larg. 1 174--2 mill ; cellules au-dessous du milieu grandes, rectangulaires, hyali- nes, 3—4 fois aussi 1. q. L.; les supérieures plus petites, à parois minces, opaques, vertes, presque lisses, brièvement oblongues ou subhexagones. Fol. intimes de l’involucre courtes, dressées, demi-engainantes, largement ovales, plus longuement rétrécies vers le sommet ; 4—8 archégones; paraphyses rares. Vaginule conique, allongée. Pédicelle pourpre, tordu vers la gauche daus les 23 inférieurs; long. 15—920 millim. Capsule dressée ou oblique, étroitement oblongue-subcylindrique ; long. 3—6 mill., diam. 172 millim. Opercule conique-acuminé. Un anneau large. Membrane du péristome assez peu élevée; dents courtes, cris- pées, ne faisant guère qu’un tour de spire. Fleurs mâles sessi- les ou subsessiles; 3 fol. florales ovales-acuminées, dressées, nerviées ; anthéridies médiocres ; paraphyses légèrement clavi- formes, obtuses. — Juillet. RR. Sous les rochers de Chasseron (Lesquereux). — Sur la terre et dans les fissures des rochers, dans les Alpes du Dauphiné (Ravaud), de la Savoie (Paris), de la Haute-Savoie (Puget), dans les Pyrénées (Schimper) +171. Fleurs synoïques. Barbula princeps C. Müll. Syn. 1, p. 636; Tortula prin- ceps De Not.; Barbula Muelleri Bryol. eur. t. 167. Plante robuste. Feuilles elliptiques, arrondies au sommet, 239. BARBULA MURALIS. 469 entières, sans marge, révolutées aux bords, surmontées d’un long poil blanc, denté. Capsule subeylindrique. Tube du péris- tome allongé. Fleurs synoïques ou polygames; paraphyses cla- viformes. » Sur les rochers et à la base des troncs d’arbres, dans le midi de la France; Provence : la Roquette, le Luc (De Mercey, Hanry); Corse (Requien) ; indiqué à Juigné-sur-Loire (Bouvet). 2° sous-genre : Barbula Schimp. — Tiges courtes ou grèles, feuilles plus étroites, souvent acuminées, planes ou révolutées aux bords, non infléchies, nues en-dessus ou garnies, dans quelques espèces, d’un paquet de filaments celluleux; nervure subcylindrique, non dilatée. Membrane du péristome courte. (E. 239— 256.) +. Tiges courtes; plantes peu développées, croissant sur la terre et les rochers. Feuilles lancéolées-spatulées ou ellipti- ques. Membrane du péristome bien distincte. Fleurs monoi- ques. (E. 239—240.) 239. Barbula muralis Timm. Prodr. Fl. meg. n° 794; Bryol. eur. t. 159; Stirp. n° 127; Billot, exsicc. cont. n° 3961; Tortula muralis Hedw. Spec. Musc. p. 193; Bryum murale Linn. Spec. Tige courte (10—15 millim.); innovations fastigiées ; coussi- nets denses, arrondis, d’un beau vert tendre, à l’état frais, ‘grisonnants à la surface. Feuilles concaves, légèrement caré- nées, étalées à l’état humide, condupliquées et contournées en spirale à l’état sec, lancéolées-spatulées, arrondies ou très peu rétrécies au sommet, entières, sans marge, révolutées jusque près du sommet, surmontées, par l’excurrence de la nervure, d’un long poil blanc, entier; long. du limbe 2 192—3 millim., larg. { millim.; cellules du tiers inférieur lisses, hyalines, rec- tangulaires, ? fois aussi 1. q. L.; les autres carrées, opaques, sur- chargées de nombreuses papilles (4—7 sur chaque cellule). Fol. -externes de l’involuere oblongues, plus allongées, moins arrondies au sommet ; 1—2 intimes plus petites; archégones et paraphyses en petit nombre. Vaginule conique. Pédicelle d’un pourpre obs- eur, tordu à droite dans la moitié supérieure ; long. 15—25 mill. Capsule d’un brun foncé, symétrique ou légèrement arquée, oblongue-subcylindrique ; long. 2—3 millim., diam, 23 millim. Opercule conique-acuminé, droit ou oblique. Un anneau peu élevé. Membrane du péristome très courle; dents d’un rouge 470 89° GENRE : BARBULA. de safran, décrivant 2—3 tours de spire, libres jusqu’au niveau de l’orifice de la capsule. Fleurs mäles au-dessous des fleurs fe- melles. — Mai-juin. CC. sur les murs, dans les fissures des rochers découverts, sur les tuiles des toits, plus rarement à la base des troncs d’arbres, sur tous les terrains, mais plus abondant dans les terrains calcaires que sur les granites purs, à toutes les altitudes. Cette plante subit des variations nombreuses, mais peu importantes. Sur les rochers calcaires secs, le poil des feuilles devient très long, de manière à rendre gris ou blanchätres les coussinets, c’est la var. incana Schimp.; dans les fissures des rochers siliceux, le même poil reste court; les feuilles s’allongent ; les coussinets sont d’un vert foncé; la cap- sule est courte, brièvement pédicellée, var. æstiva Sch. (B. æstiva Schultz); Stirp. n° 1112. Ailleurs encore, surtout sur les rocher: calcai- res frais, les tiges s’allongent, ainsi que le pédicelle, la capsule est arquée, var. rupestris Sch. Barbula canescens Bruch. in F. Müll. Musc. Sard.; Bryol. eur. t. 158. Diffère du B. muralis par ses feuilles plus nettement obovées, peu révolutées, en grande partie planes aux bords et surtout par le péristome dont la membrane basilaire forme un tube très élevé; l'anneau est également plus large. La capsule est oblon- gue, symétrique. Sur la terre argileuse et humide, au bord des ruisseaux, sur les rochers et à la base des troncs d’arbres, dans le midi et l’ouest de la France; Var (De Mercey), Tarn (M -D.), Haute-Garonne (Jeanbernat), Haute-Vienne, KR. (Lamy). Barbula Vahliana Schultz, Recens. n° 51; Bryol eur. t. 157. — Gazons très lâches ; feuilles oblongues, révolutées jusqu’au milieu, non marginées, légèrement rétrécies vers le sommet et surmontées d’une lon- gue pointe subulée, légèrement tordues à l’état sec. Capsule subcylindri- que, allongée, un peu atténuée à la base, arquée. Opercule longuement acuminé. Membrane basilaire du péristome bien distincte, quoique beau- coup moins développée que dans l’espèce précédente — Sur la terre hu- mide, au bord des chemins, des fossés, dans l’ile de Sardaigne; à recher- cher en Corse et dans le midi de la France, ainsi que l’espèce suivante : Barbula oblongifolia Wils. Bryol brit. p. 199. — Plantes isolées; feuilles dressées à l'état sec, molles, oblongues-elliptiques, assez obtuses, terminées par un #ucron médiocre, planes, aux bords. Capsule subcylin- drique, étroite, allongée. Opercule conique-acuminé Membrane basilaire du péristome bien distincte, — Dans l’île de Sardaigne près de Cagliari. Barbula cuneifolia Web. et M. Taschb. p. 207; Brid. Bryol. univ. I, p. 549; Bryol. eur. t. 156; Stirp. n° 919. Plantes vivant isolées sur la terre argileuse, humide, au bord 240. BARBULA NERVOSA. 471 des fossés. Feuilles obovées ; les supérieures groupées en ro- selle, planes, sans marge, brièvement apiculées; la nervure disparaît immédiatement au-dessous du sommet. Capsule symé- trique, oblongue. Membrane du péristome courte. — Printemps. Espèce répandue dans le midi, l’ouest de la France et les iles de la Médi- terranée; Var (De Mercey), Aude (Roumeguère), Haute-Garonne (Jean- bernat), Tarn (M.-D. J.), LEE -Orientales (Montagne), Isère (Ravaud), Maine-et-Loire (Guépin), Haute-Vienne (Lamy), Manche (Le Jolis), envi- rons de Paris (Mérat). Barbula marginata Br. Sch. Bryol. eur. t. 158. Espèce voisine de la précédente, dont elle diffère essentielle- ment par ses feuilles marginées (plusieurs séries de cellules étroites, jaunätres), oblongues et mucronées par l’excurrence de la nervure. La capsule est assez courte, ovale-oblongue; la membrane du péristome peu élevée; l’opercule conique, obtus. Indiqué dans l'Aude, au Mont Pezac (Roumeguère), en Algérie, dans l’île de Sardaigne, etc. 240. Barbula nervosa Milde, FI. siles. p. 112; Trichosto- mum nervosum Stirp. n° 914; Desmatodon nervosus Bryol. eur. t. 132; Trichostomum convolutum Schimp. Syn. Tige courte (2—4 mill.), radiculeuse et encombrée de terre, à la base; innovations courtes, naissant au-dessous des fleurs ; gazons denses, d’un vert olivältre à la surface. Feuilles rappro- chées, dressées- étalées à l’état humide, crépues et contournées en spirale à l'état sec; les inférieures ovales, les supérieures elliptiques, mucronées par l’excurrence de la nervure qui est très épaisse, surtout vers le milieu; les bords, plans à la base et au sommet, sont fortement révolulés à la partie moyenne; long. 1 192—2 millim., larg. 374 millim.; cellules basilaires en grande partie hyalines, carrées, où un peu allongées ; les supé- rieures car rées, ou arrondies, opaques, à parois molles, mais épaisses, chargées de papilles peu saillantes. Fol. intimes de l'involucre plus petites, lancéolées, apiculées, en grande partie hyalines; archégones 4—8; paraphyses courtes et rares. Vagi- nule conique. Pédicelle rougeâtre, tordu vers la gauche infé- rieurement et vers la droite au sommet; long, 5 millim. Capsule oblongue-elliptique, symétrique, dressée, brune ; long 1 172 millim., diam. 23 millim. Opercule conique- acuminé, un peu incliné , formé de cellules disposées en spirale. Un anneau obscur, mal défini. Membrane basilaire du péristome bien dis- tincte ; dents décrivant un demi-tour, souvent inégales et par- 472 98° GENRE : BARBULA. fois cohérentes çà et là, fortement papilleuses, d’un rouge brun, Spores petites, pâles. Fleurs mâles terminant des rameaux très courts, au-dessous des fleurs femelles; 3—4 fol. obtuses , ner- viées ; 10—15 anthéridies ; quelques paraphyses. — Printemps. RR. Sur les murs des vignes à Guebwiller, en Alsace (Mühlenbeck). — Lyon (Jordan), Haut:-Savoie (Puget), Var, {De Mercey, Hanry), Pyrénées- Orientales (Montagne), AC. dans l’Aude , le Tarn , Haute-Garonne (Rou- meguère, Jeanbernat), la Haute-Vienne (Lamy), Angers (Guépin), Cher- bourg (Le Jolis), Condé-sur-Noireau (Husnot), Falaise (De Brébisson). — A la face supérieure des feuilles, sur la nervure, on rencontre des traces de productions celluleuses analogues à celles du B. membranifolia et d’autres espèces voisines 171. Feuilles lancéolées-linéaires, nues en dessus, jamais pilifères, planes aux bords, dans toute leur longueur, sou- vent ondulées, fortement crépues à l’état sec. Tiges plus ou moins élancées. Membrane du péristome presque nulle. (E. 241 — 244.) a. Feuilles entières. (E. 241—242.) 241. Barbula tortuosa Web. et Mohr. Tasch. p. 205; Bryol. eur. t. 151; Stirp. n°3814; Bryum lortuosum Linn. Spec. pl. Tige dressée, radiculeuse, dichotome ; rameaux fastigiés ; touf- fes ou coussinets arrondis, bombés, souvent très développés, d’un beau vert tendre à la surface , dans les lieux ombragés, bruns ou jaunâtres, enlacés de radicules à l’intérieur; long. des tiges 10-50 millim., ordinairement 20—40 mill. Feuilles très rapprochées, dressées par la base qui est oblongue-lancéolée, puis très étalées, diversement courbées , rétrécies , longuement linéaires-acumi- nées, planes et ondulées aux bords ; nervure excurrente; long. 47 millim., larg. 172—374 millim. A l’état sec, les feuilles sont carénées, condupliquées, très fortement contournées, cré- pues , incurvées. Cellules du quart inférieur remontant vers les bords en pointe, hyalines, lisses, rectangulaires, étroites, 4—6 fois aussi 1. q. L. ; les autres petites, carrées-arrondies , surmontées de petites papilles saillantes, nombreuses (3—4 sur chaque cellule). Fol. florales plus longuement hyalines, plus allongées (8 millim.), so étroites, linéaires; 1—3 intimes courtes, subulées ; 6—8 archégones allongés ; paraphyses nulles “ou très rares. Vaginule cylindrique, saillante et ciliée au som- met. Pédicelle pourpre à la base, jaunâtre vers le sommet, flexueux, tordu vers la gauche à partir du milieu; long. 15—30 millim. Capsule cylindrique, légèrement oblongue, “régulière 241. BARBULA TORTUOSA. 473 ou un peu arquée, dressée ou inclinée, d’abord jaunâtre , à la fin brune; long. 2 192—3 172 millim., diam. 273—1 millim. Opercule conique-acuminé, pourpre. Coiffe ne tombant guère qu'avec l’opercule, descendant jusqu’au milieu de la capsule. Péristome étroit; dents pourpres, libres dès la base, papilleuses, décrivant 2—3 tours de spire. Columelle assez grosse, persis- tante. Fleurs mâles sur une plante distincte ; fol. intimes briève- ment oblongues, dilatées, imbriquées à la base, brusquement re- trécies et linéaires-acuminées, dressées ; anthéridies nombreuses (15—30), étroites ; paraphyses filiformes, plus longues. — Juin- août. CC. et chargé de capsules dan£ tout le Jura ; également commun , mais stérile, sur les collines jurassiques de la Lorraine et de l’Alsace, Dissé— miné, moins développé et presque toujours stérile dans les Hautes-Vosges, sur le granite; se retrouve dans quelques localités des Basses-Vosges , Hohe-Barr, près de Saverne (B.), près de Fénétrange, fertile, sur le mus- chelkalk (Gérard et B.), au-dessous de Sarrebrück (Winter). C. dans toutes les montagnes les terrains calcaires ile France, dans les fissures un peu fraiches des rochers. — Sous un fort grossissement , la pointe jaunâtre excurrente de la nervure est légèrement denticulée, le contour du limbe, dépourvu de dents proprement dites , est sinuolé par la saillie des papilles qui surmontent les cellules marginales. Ces caractères aident à séparer cette espèce du B. Drummondii Mitt. Mild. Bryvl. siles. p. 424 ; Didy- modon fragilis Hook — Feuilles étalées-dressées , raides à l’état humide, crépur s à l’état sec, lancéoléss à la base, puis /inéaires-subulées , entières aux bords , terminées par une pointe fragile, très souvent cassée, trian- gulaire-prismatique , due à l’excurrence de la nervure. — Au Feldberg et à Kleinlaufenbourg , dans la Forêt-Noire. Existe probablement dans les Hautes- Vosges. 242. Barbula inclinata Schwægr. Suppl. 1, sect. 1, p.131, t. XXXIII: Bryol. eur. t. 150; Stirp. n° 917; Husnot, Musc. Gall. n° 216. Tige dressée ou ascendante, dichotome , légèrement radicu- leuse à la base, gazons denses, étendus, légèrement bombés, d’un beau vert foncé ou jaunätre à la surface; bruns à l’inté- rieur; long. des tiges 10—925 millim. Feuilles rapprochées, étalées-dressées à l’état humide, fortement crépues à l’état sec, lancéolées , étroitement oblongues, allongées, très brièvement apiculées par l'excurrence de la nervure, carénées-concaves, un peu incurvées aux bords vers le sommet ; long. 2 172 millim., larg. 394 millim.; cellules basilaires lisses, hyalines, subrec- tangulaires, 4—8 fois aussi 1. q. 1. ; les autres carrées-subar- rondies, opaques, papilleuses (papilles très saillantes). Fol, florales intimes (3—4) dressées, oblongues, hyalines dans la moilié ou les deux tiers inférieurs, puis rétrécies , acuminées, 31 474 98° GENRE : BARBULA. nerviées jusqu'au sommet; long. 4—5 millim.; 15—30 arché- gones ; paraphyses filiformes, assez courtes. Vaginule oblongue- subcylindrique. Pédicelle dressé-flexueux, pourpre, pâle au sommet, long. 15—20 millim., se tordant vers la gauche. Cap- sule oblique ou subhorizontale, plus rarement droite, ovale- oblongue, arquée, brune, peu solide; long. 1 172- 2 millim., diam. 374 millim. Opercule grêle, conique-acuminé. Anneau très mince , peu net. Dents du péristome libres jusqu’à la base, lächement tordues , ne décrivant guère que 1—2 tours de spire. Fleurs mâles sur une plante distincte. — Mai-juin. Sur la terre graveleuse des collines calcaires et des terrains d’alluvion au bord des rivières. C sur les collines et les montagnes inférieures du Jura (Lesquereux, Schimper, B.) ; plaine d'Alsace (Schimper) ; collines dolomitiques des environs de Saint-BDié, fertile sur un seul point (B.); sur le muschelkalk, près de Deux-Ponts (Bruch). — Haute-Savoie (Puget), Savoie (Paris), Provence (Hanry), Pyrénées (Schimper), Tarn (M.-D.), Oise (Questier). — Espèce calcicole. Barbula cæspitosa Schwægr. Suppl. 1, p. 120, t. xxx1, B. cirrata Bryol. eur. t. 149. Plante monoïque; fleurs mâles pédonculées ; fol. (2—3) ova- les, brièvement acuminées. Touffes làches. Feuilles lancéolées- linéaires, ondulées, mucronées par lexcurrence de la nervure. Pédicelle tordu vers la gauche. Capsule droite, oblongue-sub- cylindrique. Sur la terre sablonneuse, dans les bois ; Maurettes, dans le Var (De Mercey), Marseille (Sarrat-Gineste), Mende (Prost), dans l’Aude (Roume- guère). b. Feuilles dentées ; fleurs dioïques. (245—244.) 243. Barbula squarrosa Br. Sch. Bryol. eur. t. 152; Stirp. n° 1406; Torlula squarrosa De Not. Syll. p. 180; Pleuro- chœte squarrosa Lindb. Trich. eur. Tige élancée (3—5 centim.), robuste, flexueuse, décombante ou presque dressée , simple ou irrégulièrement dichotome, peu radiculeuse; touffes ayant quelque ressemblance avec celles du B. lortuosa, mais beaucoup plus lâches, d’un vert clair à la sur- face, brunâtres à l’intérieur. Feuilles lâches, très étalées, recour- bées à l’état humide, irrégulièrement crispées et contournées à l’état sec, ovales-oblongues, làchement imbriquées à la base, puis insensiblement rétrécies, longuement lancéolées, aiguës ou 243. BARBULA SQUARROSA. 475 acuminées par l’excurrence de la nervure, carénées-concaves, ondulées, mais planes aux bords, dentées à partir du milieu ; dents successivement plus grandes vers le sommet, inégales, souvent très petites, espacées; long. 3—4 mill., larg. 1 mill. ; sur une bande élargie à la base et remontant aux bords jusqu’au milieu, de grandes cellules hyalines, à parois minces, rectan- gulaires ou tronquées obliquement, 4—8 fois aussi 1. q. L.; les cellules intermédiaires .de la moitié inférieure sont à parois plus épaisses, carrées ou seulement 3—4 fois aussi 1. q. L., lisses et renfermant de la chlorophylle ; les supérieures petites, carrées ou diversement anguleuses , opaques , chargées de papilles nom- breuses, saillantes. Fol. florales dressées-flexueuses ou étalées, plus étroites, plus finement et plus longuement acuminées, presque entières ; 4—8 archégones; paraphyses filiformes , grè- les. Pédicelle rougeâtre à la base, jaunâtre vers le sommet ; long. 20 millim. Capsule dressée, ovale-oblongue, étroite ou subcylindrique, un peu arquée, d’un roux vif. Dents du péristome très gréles, d’un pourpre clair, très papilleuses et très fugaces , faisant deux tours de spire. Anneau étroit, formé d’une seule série de cellules. Les fleurs femelles deviennent bientôt tout à fait latérales, comme dans les Hypnacées. — Mai-juin. RR. Sur les fortifications de Strasbourg (Schimper) ; près de Besan- çon (Paillot). — C. et fertile près de Marseille (Sarrat-Gineste), le Luc (Henry) Tarn (M.-D. J.), Aude (Roumeguère), environs de Paris : Jeu- osse , près Bonnières, et forêt de Fontainebleau (Cosson), Isère : Renage (Ravaud). 244, Barbula paludosa Schwægr. Suppl. 1, sect.1,p. 124, t. XXX ; Bryol. eur. t. 144; Stirp. n° 1311. Tige dressée, assez grèle, dichotome, atteignant 20—30 mill., radiculeuse jusque près du sommet ; touffes d’un ver! qai à la surface, brunätres à l’intérieur. Feuilles assez rapprochées, d’a- bord imbriquées, puis étalées ou même légèrement arquées en dehors, lancéolées-aiguës, ou brièvement acuminées, à demi carénées, ondulées, planes aux bords, denticulées vers Le som- mel, munies d’une forte nervure qui s’avance jusqu'à l’extrémité de la pointe qu’elle forme en grande partie ; long. 1 174—92 mill., larg. 172—2)3 millim. ; cellules du tiers inférieur linéaires, ob- tuses, à parois épaisses, lisses, 6—10 fois aussi 1. q. L'; au- delà, elles se raccourcissent successivement et deviennent, au sommet, carrées ou diversement anguleuses, petites, opaques , surmontées de papilles peu saillantes. 3—4 fol. florales intimes, demi-engainantes à la base, puis rétrécies, acuminées, nerviées, denticulées au sommet; archégones peu nombreux ; quelques 476 98° GENRE : BARBULA. paraphyses courtes. Pédicelle dressé, pourpre, tordu lâche- ment vers la gauche ; long. 8—12 millim. Capsule dressée, ré- gulière, oblongue-subcylindrique; long. 1 172 millim., diam. 172 millim. Opercule très longuement acuminé, souvent un peu arqué. Un anneau très étroit, persistant. Dents du péristome décrivant 8 tours de spire, très allongées. — Août. RR. Lieux humides, près des filets d’eau, dans le Haut-Jura , aux environs de Sainte-Croix , à la Poita-Raisse (Lesquereux). — Dauphiné : us Taillefer (Ravaud); Pyrénées, Luchon (Jeanbernat). — Espèce calcicole. +11. Fleurs dioïques. Feuilles lancéolées ou oblongues-lan- céolées, acuminées, révolutlées aux bords sur tout le contour, ou à la base, ou au sommet seulement, beaucoup moïns con- tournées crépues à l'élat sec, souvent moins allongées. — (E. 245—953.) a. Fol. intimes de l’involucre femelle engaînantes (les bords se rejoi- gnant ou se recouvrant) à l’état adulte (E. 245—246.) 245. Barbula convoluta Hedw. Musc. frond. 1, p. 86, t. 32; Bryol. eur. t. 154; Stirp. n° 716 (non 218). Tige dressée, plusieurs fois dichotome ; long. 15—95 millim. ; coussinets ou gazons plans-convexes, d’un vert clair jaunâtre à la surface, bruns à l’intérieur. Feuilles dressées-appliquées à la base, puis étalées ou même arquées en dehors, par l'extrémité, à l'état humide, crispées-incurvées à l’état sec, oblongues-lan- céolées, étroites, un peu concaves, subobtuses ou dépassées par un court mucron dû à l’excurrence de la nervure, révolutées au moins d'un côté au-dessus de la base; long. 1 172 millim., larg. 172 millim.; cellules du quart inférieur hyalines, rectan- gulaires , les infimes 8 fois, les suivantes 4 et 2 fois aussi 1. q. 1 ; les autres petites carrées, à parois épaisses, opaques, finement papilleuses. Fol. florales externes étalées, arquées, nerviées, aiguës ; 3—5 fol. intimes étroitement engainantes-tubuleuses, finement nerviées et apiculées, ou° les 2—3 intérieures obtuses et énerves; archégones peu nombreux; quelques para- physes courtes. Vaginule oblongue, assez courte. Pédicelle jaune de paille dans toute sa longueur ; long. 10—30 millim. Capsule oblonguc-subcylindrique, brune, ordinairement un peu arquée et oblique; long. 1 192—2 millim., diam. 172 millim. Opercule longuement acuminé, mutique. Un anneau assez élevé, formé de deux séries de cellules oblongues , allongées, tombant d’une pièce. Dents du péristome ne faisant guère qu’un tour et 245. BARBULA REVOLUTA. 477 demi. Spores petites, pâles. Fleurs mâles : 4 fol. involucrales ; les deux externes ovales, concaves à la base, puis rétrécies, lancéolées-aiguës, étalées ; les deux intimes ovales-suborbica- laires , imbriquées , nerviées, apiculées ; 6—8 anthéridies assez grandes, oblongues ; paraphyses filiformes, obtuses, nom- breuses. — Etc. Sur les collines calcaires, dans les fissures des rochers calcaires secs, sur le mortier des vieux murs, les emplacements à charbon, dans les bois. C. dans le Jura, à toutes les altitudes, dans les fissures des rochers secs (Lesquereux, B.). Assez répandu dans les Vosges (Mougeot) ; Saint-Dié, sur la dolomie, forêt de Saint-Gorgon, ruines de Lutzelbourg et de Hoh- landsberg (B.), Sarreguemines et Sarrebrück (Winter), sur le grès vosgien au contact du trias, à Bitche (Schultz), sur le grès bigarré près de Deux- Ponts (Bruch) ; environs de Nancy (Godron), etc. — Uisséminé dans toute la France. Barbula flavipes Br. Sch. Bryol. eur. t. 155. — Diffère du précédent par ses touffes lâches, ses feuilles plus allongées, plus longuement et in- sensiblement rétrécies, acuminées , ondulées, fortement révolutées aux bords, recourbées; fol. involucrales longuement rétrécies, acuminées, étalées au-dessus du milieu. — Sur la terre caillouteuse, en Franconie, dans les Alpes de la Bavière, de la Suisse, etc. 246. Barbula revoluta Schwægr. Suppl. I, Sect. 1, p. 127, t. XXXII; Bryol. eur. t. 153; Stirp. n° 218 (voir l'étiquette du n° 716). Tige dressée, dichotome ; long. 8—10 millim.; coussinets lé- gerement bombés, d’un vert clair, passant bientôt au brun. Feuilles rapprochées, concaves, imbriquées à la base, puis éta- lées à l’état humide, crépues, contournées à l’état sec, lancéo- lées, carénées, fortement révolutées depuis un peu au-dessus de la base jusqu’à l’extrémité, de manière à former deux ourlets cylindriques qui ne s'arrêtent guère qu’à la nervure, de part et d’autre, et sont presque contigus; la nervure très épaisse forme au delà du limbe un mucron ou un apicule, ou s'arrête à la base de cet apicule, sans le former ; long. { 192—1 374 millim., larg. 1193—1)2 millim.; cellules toutes opaques, à parois épaisses ; quelques-unes, à la base près de la nervure, sont un peu allon- gées, rectangulaires, obtuses, 3—4 fois aussi 1. q. 1.; les autres sont successivement carrées, puis arrondies, les moyennes et les supérieures petites, très opaques, surmontées de papilles peu saillantes. Fol. florales, 4—6, dressées, engainantes, puis rétrécies, révolutées, étalées, apiculées, nerviées; les intimes sont les plus grandes; 6—10 archégones; quelques paraphyses filiformes, inégales. Vaginule conique-oblongue, petite. Pédi- Le] celle dressé, flexueux, légèrement tordu vers la gauche, rougeä- 478 98° GENRE : BARBULA tre dans sa moilié inférieure, jaunâtre vers le sommet ; long. 10—12 millim. Capsule dressée, régulière ou légèrement cour- bée, oblongue-subcylindrique, atténuée à la base, d’un brun foncé; long. 1 172—2 millim., diam. 172 millim. Opercule petit, conique-acuminé, droit ou plus ordinairement arqué. Anneau formé d’une seule série de cellules. Dents du péristome pourpres, faisant deux tours, lâches. Spores pâles, tres petites. La coiffe descend jusqu’au milieu de la capsule. — Mai-juin. Sur les vieux murs, « partout » Mougeot); Lesquereux ne l’indique pas dans le Jura; plus commun dans la région méridionale que dans la région septentrionale, où il devient des plus rare (Schimper); environs de Nancy : la Malgrange, côte de Toul, Liverdun (Godron), Deux-Ponts (Bruch), Sarrebrück et vallée inférieure de la Sarre (Winter), Fénétrange (B ). — AC. dans la Haute-Savoie (Puget), Savoie (Paris), Isère (Ravaud), Var (De Mercey, Hanry), Aude (Roumeguère), Tarn (M.-D.), Haute-Ga- ronne (Jeanbernat), Haute-Vienne (Lamy), Orne (Husnot), environs de Paris (Mérat). b. Fol. intimes de l'involucre femelle demi-engaînantes seulement (les bords ne se rejoignant pas). (E 247—9253). *. Nervure des feuilles excurrente, dépassant le limbe. (E. 247—249.) Barbula Brebissoni Brid. Bryol. univ. 1, p. 834; Cincli- dotus riparius b. terrestris Sch. Syn. p. 195. Tige dressée ou ascendante, dichotome, robuste; long. 15-80 millim.; gazons denses, étendus, d’un vert foncé, mous. Feuilles lâches, étalées ou même arquées à l’état humide, plus ou moins crépues à l’état sec, molles, lancéolées-elliptiques, arrondies au sommet, brièvement mucronées par l’excurrence de la ner- vure qui reste verte, fortement révolutées jusque près du som- met, hyalines à la base, plus haut d’un vert foncé et papilleu- ses. Fol. involucrales (3) aux trois quarts engaînantes, du reste peu distinctes. Vaginule courte. Pédicelle dressé ou ascendant, rougeâtre, mou; long. 10—15 millim. Capsule grande, oblon- gue ou subcylindrique. Opercule conique, élevé, obtus, formé de cellules contournées en spirale. Membrane basilaire du pé- ristome peu élevée, plus ou moins percée de trous; dents su- bulées, noduleuses, contournées. Columelle saillante. Souvent l’opercule entraine le péristome dans sa chute, mais il est tou- jours régulierement formé. Semble commun en Normandie, près de Falaise (De Brébisson), Saint- Aubert (Husnot), dans l'Hérault (Schimper), aux environs de Toulouse (Jeanbernat), Tarn : bords de la Vère (M.-D.) 247. BARBULA UNGUICULATA. 479 247. Barbula unguiculata Hedw. Musc. frond. 1, p. 59, t. XXIIT; Bryol. eur. t. 149 et 143 ; Stirp. n° 27. Tige dressée, flexueuse, dichotome; long. 10—920 millim.; gazons làches ou fournis, d’un beau vert tendre à la surface, bruns ou décolorés à l’intérieur. Feuilles lancéolées, étroites, ou oblongues-lancéolées, obluses au sommet, plus ou moins longue- ment mucronées par l’excurrence de la nervure, plus ou moins longuement révolutées aux bords à partir de la base, entières, sans plis, carénées, dressées, étalées ou même recourbées à l'état humide, crispées à l’état sec; long. 1 172—3 mill., larg. 192—1 millim.; cellules de la base rectangulaires, hyalines, lisses, 2 fois aussi 1. q. L.; les moyennes carrées, assez grandes ; les supérieures arrondies, opaques, à parois épaisses, légère- ment papilleuses. Fol. florales intimes plus allongées, rétrécies, aiguës ou mucronées, planes ou révolutées aux bords vers le milieu, lanceolées, oblongues ou à demi engainantes; 3—6 ar- chégones ; paraphyses rares et courtes. Vaginule cylindrique, allongée. Pédicelle pourpre à la base, plus pâle vers le sommet, tordu vers la gauche, parfois à droite sous la capsule; long. 6—20 millim. Capsule cylindrique, ou légèrement oblongue, symétrique ou peu courbée, rousse ou brune, brillante, comme vernie après la sporose; long. 2-—92 172 mill., diam. 172—23 millim. Dents du péristome libres jusque près de la base, pour- pres, décrivant 2—3 tours. Opercule conique-acuminé, arqué. Pas d'anneau. — Avril-mai. Espèce tres variable. Tige dressée ou ascendante; touffes denses ou làches, vertes, olivätres ou brunes; feuilles ovales- lancéolées ou lancéolées-étroites, dressées ou recourbées, par- fois à demi tordues, même à l’état humide, révolutées à la base, ou au milieu seulement, ou de la base jusqu’au delà du milieu ; le sommet est obtus ou atténué, subaigu; le mucron plus ou moins long, ainsi que le pédicelle ; la capsule est cylindrique ou oblongue, courte où allongée. La complication de ces formes nous empêche d’en donner une exposition plus détaillée. C. partout, sur les collines sablonneuses ou argileuses, au bord des fossés, sur la terre des champs incultes, dans les prairies, sur les murs des RS RERER ; ; Jardins, 248. Barbula Hornschuchiana Schultz, Recens. n° 25; Bryol. eur.t, 148; Stirp. n° 820. Tige dichotome, peu élevée (8—15 millim.), émettant sou- vênt, de la base, des innovations d’abord grèles ; gazons lâches, 480 98° GENRE : BARBULA. verts-olivâtres. Feuilles inférieures petites, espacées ; les autres successivement plus grandes et plus rapprochées ; les tnoyennes et les supéricures à demi {ordues, incurvées à l'état sec, dres- sées-étalées ou même arquées en dehors à l’état humide, ovales à la base, puis rétrécies, lancéolées, carénées, apiculées par l’excurrence de la nervure, largement et fortement révolutées jusqu'au sommet, entières, long. 2 millim., larg. 23 millim.; cellules du tiers inférieur hyalines, lisses, rectangulaires ; les médianes un peu allongées; les supérieures opaques, petites, ponctiformes, arrondies, surmontées de papilles obtuses. Fol. intimes de l’involucre (3—4) demi- -epgainantes, ovales-oblongues, puis rétrécies, plus longuement mucronées, un peu tordues au sommet, légèrement plissées, dressées, lâchement révolutées vers le milieu ; long. 3 millim.; 5—10 archégones; paraphyses courtes, peu nombreuses. Vaginule conique-oblongue. Pédicelle pourpre inférieurement, pâle-jauntre vers le sommet, tordu vers la gauche dans toute sa longueur; long. 8—15 millim. Capsule brune, dressée, étroitement oblongue, à peine arquée, presque arrondie à la base; long. 2—2 172 millim., diam. 293 millim. Opercule conique- acuminé, droit ou légèrement courbé. Dents du péristome pourpres, décrivant 3 tours de spire ; membrane basilaire courte. Un anneau très étroit. — Prin- temps. & Sur la terre dans les champs, les lieux herbus ; assez répandu » (Mougeot); vieux murs à Nancy, vignes de Malzéville (Godron), graviers à Strasbourg (Schimper); sur les murs et les lisières, presque partout dans les Basses- Vosges (Schultz). Lesquereux ne l'indique pas dans le Jura — Lyon (Jordan), Sassenage (Ravaud), Provins (Bouteiller), etc. 249. Barbula gracilis Schwægr. Suppl. 1, Sect. 1, p. 195, t. XXXIV; Bryol. eur. t. 145; Stirp. n° 819. Tige courte (8—15 millim.), grêle, dressée ou ascendante, peu divisée, souvent simple; touffes lâches ou denses, d'un vert olivâtre tournant au brun. Feuilles ovales ou oblongues, concaves, à la base, rétrécies, longuement et finement acumi- nées, révolutées aux bords jusqu’au milieu et-au delà, entières, lévèrement plissées, munies d’une nervure épaisse qui concourt d’abord avec. le limbe rétréci pour former l’acumen, mais le dépasse finalement ; long. 1 172—2 172 millim., larg. 172—3y4 Non à cellules basilaires médianes hyalines, 3—6 fois aussi 1. q. L.; les supérieures arrondies, surmontées d’une papille large . peu saillante, opaques. Fol. intimes de linvolucre engainantes aux trois quarts, insensiblement rétrécies et lon- guement acuminées (acumen flexueux ou contourné); arché- gones souvent nombreux, 10—30; paraphgses presque nulles. 250. BARBULA FALLAX. 481 Vaginule étroite. Pédicelle rougeätre, dressé, flexueux ; long. 8—15 millim. Capsule dressée, ovale-oblongue, brune ; long. 1 172 millim., diam. 23 millim. Opercule acuminé, un peu arqué. Pas d’anneau. Membrane basilaire du péristome assez distincte; dents peu contournées, ne décrivant qu’un tour ou à peine. Sur la terre argileuse, peu fertile, « régien de la plaine des Vosges » (Mougeot), sur le muschelkalk, hauteurs de Deux-Ponts, vers Pirmasens (Bruch), coteaux calcaires des environs de Nancy : Boudonville, Malzé- ville Csron)s Soultz-les-Bains en Alsace (Schimper). — Haute-Savoie (Puget), Isère (Ravand), Hautes-Alpes (Borel), Provence (Hanry), Haute- Garonne (Jeanbernat}, Tarn (M.-D.), Aude (Roumeguère), Manche (Le Jolis), environs de Paris (Mérat). Barbula icmadophila Schimp. Bryol. eur, t. 146. — Tige dressée, très allongée, grêle. Feuilles dressées-étalées, ovales-oblongues à la base, terminées par une {rès longue pointe subulée, due en grande partie à l’excurrence de la nervure, révolutées aux bords. Fleurs dioïques Fol. florales demi-engaînantes, brusquement contractées et surmontées d’une pointe subulée Capsule oblongue, symétrique, Membrane du péristome courte; dents décrivant 2 tours de spire. — Rochers humides près du Krimmlfall dans les Alpes de Salzbourg (Schimper). c **, Nervure des feuilles prolongée avec le limbe de manière à former l’acumen, mais ne le dépassant pas. (E. 250—253.) 250. Barbula fallax Æedw. Musc. frond. I, p. 66,t. XXIV; Bryol. eur. t. 147; Stirp. n° 715. Tige dressée; touffes assez denses, un peu radiculeuses à la base, d’un vert olivätre terne ou brunâtres à la surface. Feuilles ovales-oblongues, concaves, imbriquées à la base, puis insensi- blement et longuement rétrécies, acuminées, très étalées, légère- ment arquées en dehors à l’état humide, rapprochées de la tige et irrégulièrement contournées à l’état sec, révolutées aux bor ds jusqu'à la base de l’acumen ; la nervure s’avance jusqu’au sommet de l’acumen ; à la base, on remarque les traces de deux plis; long. 2 172 millim., larg 3,4 millim.; cellules à parois très épaisses, surmontées de papilles très peu saillantes, pres- que uniformes, arrondies, médiocres: quelques-unes seule- ment, à la base près de la nervure, sont distinctement carrées, mais renferment de la chlorophylle comme les autres. 5—6 fol. florales oblongues, demi-engainantes, puis rétrécies-acuminées, peu révolutées aux bords; acumen étalé; la nervure se conti- pue dans l’acumen. Vaginule subcylindrique, garnie de quel- ques paraphyses et de 8--10 archégones allongés. Pédicelle 4829 982 GENRE : BARBULA. dressé, pourpre; long. 8—15 millim. Capsule olivätre, à la fin brune, oblongue-subcylindrique, symétrique, dressée ou oblique; long. ! 172—2 millim., diam. 172 millim. Opercule petit, conique-acuminé; acumen dressé ou arqué, pâle. Pas d’anneau. Dents du péristome décrivant 1—2 tours de spire. — Spores petites, pàles. — Septembre- octobre. Sur la terre dans les champs, au bord des fossés, dans les bois au bord des sentiers, particulièrement dans les terrains calcaires de la plaine et des collines inférieures ; cà et là dans la plaine lorraine, l'Alsace, les Basses- Vosges et le Jura. Cette espèce présente aussi quelques variations. Dans la var. brevifolia, les feuilles sont ovales, relativement plus larges et plus brièvement acuminées, plus nettement arquées en dehors; long 4 172 millim., larg. 2/5 millim.; les dimensions des autres parties sont également réduites ; la tige émet des innovations grêles. La var. brevicaulis est ca- ractérisée par des feuilles également plus larges et plus courtes et de plus ondulées aux bords. 251. Barbula recurvifolia Schimp. in Corollarii supple- mentio ; Syn. p. 170. Tige plus ou moins décombante, flexueuse, simple ou dicho- tome; innovations fastigiées; long. 15—25 millim.; gazons ld- ches, sans cohérence, étendus, ordinairement couleur de rouille. Feuilles oblongues-lancéolées à la base, carénées-condupliquées, ce qui les fait paraître lancéolées-linéaires, insensiblement ré- trécies, acuminées, lâchement révolutées vers la base, planes et ondulées aux bords dès au-dessous du milieu, munies infé- rieurement de deux plis obscurs, fortement recourbées-enrou- lées en tous sens, ce qui donne à la plante un aspect caractéris- tique ; long. 2 mill., larg. 28 mill.; cellules basilaires pres de la nervure allongées, arrondies aux extrémités, 2—53 fois aussi L. q. L.; les autres arrondies, finement papilleuses (2—3 papilles saillantes sur chaque cellule); elles sont toutes opaques, d'un brun orangé, bien distinctes, sous le microscope ; à l’état sec, les feuilles sont irrégulièrement contournées-crépues, incurvées; elles sont successivement plus grandes vers le sommet des inno- vations. Fleurs femelles; fol. florales peu distinctes; 8—10 archégones: paraphyses grêles, peu nombreuses. « Capsule dressée, cylindrique, allongée, symétrique, rousse. Opercule terminé par un bec subulé. Pas d’anneau. Péristome comme dans le B. fallax. >» Schimp. Syn. Lieux graveleux, caillouteux sur les collines des terrains calcaires ; sur le muschelkalk près de Rambervillers, sur la dolomie du grès rouge près de Saint-Dié (B }, sur le calcaire tertiaire près de Wissembourg (Winter). — Cette espèce doit être ajoutée à la liste des espèces calcicoles de Saint- Dié, v. p. 122. Elle est constamment stérile dans nos régions. 952. BARBULA VINEALIS. 433 ‘252. Barbula vinealis Brid. Bryol. univ. 1, p. 830; Bryol. eur. t. 148 (exclusa var. b). Tige dressée ou ascendante, courte (5—10 millim.); innova- tions fastigiées ; touffes denses, arrondies, d’un vert olivâtre passant au brun foncé ou noïrâtre. Feuilles inférieures des innovations peliles et espacées ; les supérieures plus grandes et rapprochées, étalées, lâchement dressées, à l’état humide, im- briquées, à peine contournées à l’état sec, fermes, donnant aux innovations un aspect claviforme. Elles sont ovales, rapidement rétrécies, assez finement acuminées, révolutées étroitement aux bords jusque vers le milieu, munies de deux plis légers in- férieurement, et d’une nervure épaisse qui devient obscure et disparaît au sommet de l’acumen; long. 1 192 millim., larg. 273 millim.; cellules uniformes, arrondies, à parois très épaisses, opaques, surmontées de papilles larges et obtuses, très peu saillantes; vers la base, près de la nervure, on rencontre quel- ques cellules un peu allongées, peu distinctes. Fol. intimes de l’involucre oblongues, finement acuminées, dressées, munies d’une nervure qui se prolonge parfois un peu au delà du limbe; 15—920 archégones ; paraphyses courtes et en petit nombre. Pédicelle d’un pourpre foncé, dressé; long. 10—12 millim. Capsule oblongue, étroite, symétrique, dressée ou oblique, d’un brun presque noir ; long. 2? millim., diam. 172 millim. Opercule petit, conique-acuminé, égalant la moitié ou le tiers de la cap- sule. Un anneau formé de 2 séries de cellules oblongues, assez allongées. Membrane basilaire du péristome assez distincte, bien que peu élevée ; dents légèrement contournées ne formant guère qu'un tour de spire. — Mai-juin. . Sur les murs, particulièrement des vignes, bâtis avec des pierres calcai- res, en Alsace et dans toute la Lorraine. Les échantillons qui nous ont servi à faire la description qui précède, ont été recueillis sur des murs, près de Bar-le-Duc; sur ces échantillons, les feuilles ont quelque ten- dance à blanchir tout au sommet, particulièrement la pointe qui se dé- tache assez brusquement des fol florales 253. Barbula cylindrica Schimp. Ms'; Zygotrichia cylin- drica Tayl. in FI. hibern.; B. vinealis v. flaccida Bryol. eur. t. 148. Tige dressée, allongée (20—30 millim. ), plusieurs fois dicho- tome, garnie de radicules peu apparentes ; innovations grèles à la base; gazons étendus, lâches où assez denses, d’un vert oli- vätre à la surface, bruns à l’intérieur. Feuilles inférieures ova- 484 98° GENRE : BARBULA. les, aiguës, petites, espacées; les autres successivement plus grandes; les supérieures lâchement incurvées, crépues à l’état sec, imbriquées par la base, puis très étalées, fletueuses, sou- vent même arquées en dehors à l’état humide, ovales inférieu- rement, puis rétrécies, lancéolées-linéaires, acuminées, révolu- tées aux bords, légèrement plissées vers la base; la nervure brune, épaisse, se continue jusqu’au sommet: à ce point, on constate ordinairement un petit apicule hyalin; long. 2—2 172 millim., larg. 394 millim.; cellules à parois épaisses; les infé- rieures lisses, subrectangulaires, carrées ou peu allongées; les supérieures opaques, petites, chargées de papilles obtuses. Fol. intimes de l’involucre (2—3) allongées, dressées, oblongues, insensiblement rétrécies et longuement acuminées. Vaginule conique-oblongue, chargée à la base d’archégones (10—15) et de paraphyses courtes. Pédicelle flexueux, pourpre ou orangé; long. 15—25 millim. Capsule symétrique, dressée ou légère- ment inclinée, oblongue-subcylindrique, brune; long. 3 mill., diam. 172 millim. Opereule petit, conique-acuminé (acumen subulé). Dents du péristome ne décrivant qu’un tour de spire. Un anneau distinct. Fleurs mâles épaisses; fol. dilatées, con- caves, imbriquées, 2—3 intimes suborbiculaires ; 20—30 anthé- ridies grandes, oblongues; paraphyses filiformes. — Mai-juin. Rochers de grès vosgien , à Saint-Odile en Alsace (Schimper) ; près de Sarrebrück (Winter); vieux murs aux environs de Bar-le-Duc (B.) — La première partie de notre description a été faite sur. un échantillon authentique, mais stérile, que nous devons à l’obligeance de M. Schimper lui-même. Nous avons décrit les organes de fructification d’après des échantillons provenant de Killarney, en Irlande. — Cette espèce est pro- bablement fort répandue ; M. Lamy nous l’a envoyée de la Haute-Vienne, et M. Bouteiller, de Provins. ++++. Feuilles planes aux bords, surmontées d’un poil blanc dû à l’ercurrence de la nervure, garnies en dessus, vers le milieu, d’un amas limité de filaments celluleux ou de lamelles peu nombreuses. (E. 254—256.) *, Des filaments celluleux (E. 9254—955.) 254. Barbula membranifolia Schuliz, Recens.; Bryol. eur. t. 140; Stirp. n° 918. Tige courte (3—10 millim.), peu divisée, coussinets convexes, verts, mais grisonnants à la surface, bruns, encombrés de terre à l’intérieur. Feuilles inférieures et moyennes petites, con- 954. BARBULA MEMBRANIFOLIA. 485 caves , imbriquées, largement ovales, un peu contractées vers le milieu, brusquement rétrécies et terminées par un long poil blanc, flexueux, denticulé, légèrement incurvées aux bords, et superficiellement denticulées vers la base de l’acumen, gar- nies, en dessus, d’une masse oblongue et dense de filaments articulés, obtus, verts; long. { 172 millim., larg. 1 millim.; cellules de la moitié inférieure rectangulaires, courtes et à peu près hyalines ; les supérieures petites, ponctiformes, à parois très épaisses , souvent allongées transversalement. Fol. externes de l’involucre ou caulinaires supérieures, plus grandes, dressées ou légèrement étalées, concaves, largement oblongues, plus longuement hyalines à la base et plus longuement rétrécies au sommet, hyalines à la base de l’acumen ; long. 3 millim.; 2—3 intimes étroitement lancéolées ; 6—8 archégones ; paraphyses molles, courtes. Vaginule conique-oblongue. Pédicelle rougeûtre, tordu vers la gauche inférieurement, et vers la droite au som- met; long. 5—6 millim. Capsule médiocre, dressée, oblongue- subcylindrique, symétrique, brune ; long. 1 192—2 mill., diam. 172 millim. Opercule petit, convexe-conique, surmonté d’un bec droit ou légèrement arqué, long. Un anneau formé d’une seule série de cellules. Membrane basilaire du péristome courte ; dents formant deux tours de spire. Fleurs mâles un peu au-des- sous des fleurs femelles, sur la même plante; 1—2 fol. ovales, concaves , nerviées; parfois la plus intime est énerve ; 10—20 anthéridies oblongues, assez grandes; paraphyses légèrement renflées , claviformes ; le dernier article plus long que les autres. — Avril-mai. Rochers volcaniques du Kaiserstuh} , près de Lützelbourg (A. Braun); parapet du pont sur la Dranse , à Thonon , dans la Haute-Savoie (Puget); près de Bex, sur un mur en gypse et sur des schistes calcaires, près du chemin qui conduit de Leuk aux bains de ce nom (Schimper, Bryol. eur.); sur les bords du lac de Genève. — De plus aux environs d'Avignon , Mar- scille, Narbonne , Montpellier, Toulouse , Bagnères de Bigorre , Luchon, d'Angers , de Limoges , de Paris; dans le Calvados. + Barbula chloronotos Schultz; Br. Sch. Bryol. eur. t. 141. Cette espèce diffère essentiellement de la précédente par sa floraison dioique; ses feuilles obtuses et entières au sommet, surmontées d’un long poil blanc, à peine denticulé ; le tissu est plus dense. Les autres caractères concordent en grande partie. Sur les murs, dans le midi de la France; Montpellier (Salzmann) ; montagne de l'Etoile, près de Marseille (Sarrat-Gineste); le Luc, Tou- lon (Hanry) ; C. dans l'Aude (Roumeguère). 486 28° GENRE : BARBULA. 255, Barbula papillosa C. Müll. Syn.l, p. 598; Tortula papillosa Wils. Bryol. brit. p. 135. Tige courte (5—10 millim.), dressée, peu divisée; coussi- nets très peu développés, d’un vert luride ou brunâtre, radi- culeux à la base. Feuilles rapprochées, étalées, arquées en dehors à l'état humide, serrées près de la tige, légèrement contournées à l’état sec, obovées-spatulées, concaves, rétré- cies vers la base, rapidement contractées au sommet, aiguës et surmontées d’un poil brun, hyalin à l'extrémité, très peu denticulé, dù à l’excurrence de la nervure; les bords sont Lé- gèrement infléchis, entiers; à la surface supérieure, vers le sommet, se trouve un amas de corpuscules celluleux, arrondis, subglobuleux, se segmentant en croix; cellules du tiers inférieur des feuilles hyalines, rectangulaires , lisses, à parois minces, 2—3 fois aussi L. q. l.; les moyennes carrées; les supérieures arrondies , grandes, à parois molles, surmontées de 1—3 pa- pilles très saillantes sur le dos des feuilles, lisses à la surface supérieure. Fleurs femelles : fol. non développées ; 2—4 arché- gones allongés; paraphyses filiformes allongées. . . . (Cette espèce n’a pas encore été rencontrée munie de capsules. Dès 1858 nous avions reconnu cette espèce, sur le tronc d’un vieux poirier , au séminaire de Saint-Dié , où elle se trouve encore; sur le tronc d’un peuplier au bord de la grande route entre Sarrebrück et Forbach, Wissembourg (Winter) ; probablement sur une foule de points, à la base des troncs d’arbres fruitiers dans les vergers , des peupliers, etc. — Dauphiné : Renage (Ravaud), Aude : St-Marcel (Roumeguère), Haute- Vienne : Limoges (Lamy). » **,_ Des lamelles à la face supérieure des feuilles. (E. 256.) 256. Barbula cavifolia Schimp. Syn. p. 134; B. concava Schimp. ex Milde Bryol. siles. p. 110; Pottia cavifolia v. barbuloides Dur. Plante annuelle, très voisine du Pottia cavifolia, v. n° 260, avec laquelle on l’a confondue jusqu’à ces derniers temps. Tige courte, molle, simple ou peu divisée, dressée; gazons lâches, sans cohérence, d’un vert tendre. Feuilles lâächement dressées, molles, obovées, concaves, légèrement infléchies aux bords vers le sommet, entières, rapidement contractées et sur- montées d’un poil blanc variable, entier, garnies, en dessus, de 2—4 lamelles flexueuses; cellules de la moitié inférieure rectangulaires, hyalines, 83—6 fois aussi 1. q.1.; les autres 956. BARBULA CAVIFOLIA. 487 carrées ou subarrondies , à parois épaisses, molles; à peine papilleuses, vertes. Fol. de l’involucre peu distinctes, un peu plus étroites, dressées ; archégones et paraphyses très peu nom- breux. Vaginule subcylindrique , peu développée. Pédicelle dressé, d’un rouge orangé, tordu vers la droite, plus long que dans le Poltia cavifolia; long 6—8 millim. Capsule dressée, subcylindrique, symétrique ou légèrement bombée et inclinée , non resserrée à l’orifice; long. 1 192—2 mill., diam. 172 mill. Opercule conique-acuminé, droit ou arqué, formé de cellules disposées en séries spirales. Membrane basilaire du péristome hyaline, très délicate, distincte; dents très grèles, souvent imparfaites, contournées en spirale. Fleurs mâles sur la même plante , au-dessous des fleurs femelles, souvent à l’aisselle d’une fol. peu distincte; anthéridies courtes, molles; paraphyses en petit nombre, légèrement renflées. — Au premier printemps. Sur la terre qui recouvre les rochers , dans les terrains calcaires ; Mul- house (Becker); probablement répandu sur les collines calcaires de l’Al- sace, de la Lorraine et du Jura. — C’est à tort que M. Jeanbernat (Florule du Tarn, 2° partie, p. 44) suppose que M. Schimper rapporte au genre Barbula le Pottia cavifolia à péristome nul. 3° sous-genre : Tortula Schimp. — Plantes annuelles; tiges très courtes; feuilles imbriquées, hyalines à la base, puis très étalées, munies d’une nervure très dilatée, incurvées aux bords, entières, garnies, sur presque toute la face supérieure, de nombreux filaments celluleux. Les trois espèces de ce groupe, qui habitent nos contrées, ont des fleurs dioïques ; les paraphyses, dans les fleurs mâles, sont claviformes, ob- tuses, (E. 257— 259.) 257. Barbula rigida Schultz, Recens.; Bryol. eur. t. 137 ; Stirp. n° 1209 ; Schultz, Herb. norm: n° 795 et bis. Tige courte (2—3 millim.); gazons lâches, sans cohérence, bruns. Feuilles peu nombreuses (4—8), épaisses, imbriquées par une base hyaline, ensuite très étalées-divergentes, oblon- gues, fortement infléchies aux bords, presque tubuleuses, ob- tuses, aiguës ou brièvement apiculées (cette pointe redressée) ; la nervure très dilatée atteint le sommet ; long. 3 millim., larg. 34 millim.; les deux tiers supérieurs de la surface sont garnis de gros filaments formés de cellules molles, oblongues ou ar- rondies, placées bout à bout. Cellules basilaires, sur le dos de la nervure, rectangulaires, 6—8 fois aussi 1. q. 1. ; celles des ailes non occupées par la nervure dilatées, 2—3 fois aussi 488 98° GENRE : BARBULA. 1. q. L.; les suivantes, à partir du milieu, sont carrées; enfin les supérieures sont oblongues , arrondies ou dilatées transver- salement. Fol. florales dressées, obtuses, peu distinctes; 5—10 archégones allongés ; paraphyses filiformes, allongées. Vaginule oblongue , pâle. Pédicelle rougeâtre, épais, dressé, tordu in- férieurement vers la gauche , et au sommet vers la droite; long. 10—15 millim. Capsule oblongue-subcylindrique, dressée, sy- métrique ; long. 2—8 millim., diam. 172—374 muillim. Opercule conique-acuminé, mutique, légèrement arqué. Membrane du péristome peu distincte, dents finement papilleuses décrivant 2 tours de spire. Fleurs mâles subdiscoïdes ; 4—5 fol. suborbi- culaires, concaves, étroitement nerviées ; anthéridies oblongues, nombreuses (15—30); paraphyses très abondantes , formées d'articles courts, obtus , renflés. — Automne et pendant l'hiver. Sur la terre qui recouvre les vieux murs et les rochers , sur le bord des routes négligées , anciennement empierrées , dans les terrains calcaires ou compénétrés de carbonate de chaux. Disséminé presque partout dans les - conditions qui viennent d’être indiquées, mais plu: particulièrement com- mun sur le calcaire jurassique , dans les environs de Nancy, Metz, Bar-le- Duc, Toul, Neufchâteau, et sur les collines calcaires en Alsace; nul sur les terrains -iliceux des Hautes-Vosges, surtout du revers occidental. 258. Barbula ambigua Br. Sch. Bryol. eur. t. 139; Stirp. n° 613 (B. rigida); Schultz, Herb. norm. n° 794, bis el ter. « Espece distincte du B. rigida par ses feuilles plus longues, horizontales, souvent incurvées au sommet; par sa capsule plus allongée , cylindrique et non ovale-oblongue ; par l’opercule plus court , entier à la base; par l’anneau très étroit et tombant suc- cessivement par fragments, sans se rouler en spirale, comme dans le B. rigida; par les dents du péristome deux fois plus courtes et décrivant à peine un tour de spire, arquées-infléchies à l’état Sec ; enfin par la coiffe plus courte, ne couvrant que l’oper- cule. » Bryol. europæa. Répandu, dans les mêmes conditions que le B. rigida, autour de Deux- Ponts, Strasbourg, Mulhouse et dans toute l’Alsace (Schimper), en Lorraine (Mougeot , Godron). 259. Barbula aloides Br. Sch. Bryol. eur. t. 139; Stirp. n° 717; Schultz, Fl. Gall. et Germ. exsice. n° 1379 , et Herb. norm. n° 793 et bis; Trichostomum aloides Koch., Brid. Bryol. univ. 1, p. 816. € Feuilles un peu plus étroites et plus longues, moins étalées que celles de l’espèce précédente, acuminées-aiguës, munies 959. BARBULA ALOIDES. 489 d’une nervure épaissie vers le milieu et qui les rend convexes sur le dos. Capsule inclinée et subhorizontale par suite de la courbure du pédicelle, cylindrique, allongée, subarquée, d’un roux brun du côté qui regarde le ciel, d’un roux pâle en des- sous. Coiffe courte. L’anneau, formé de petites cellules, persiste longtemps. Dents du péristome ne formant qu’un tour de spire, arquées-incurvées par la sécheresse, redressées à l'extrémité. Spores deux fois plus grandes. » Schimp. Syn. p. 165. Dans les mêmes conditions que les deux espèces précédentes; à Kai- serslautern (Koch), Deux-Ponts (Bruch), Wissembourg et Bergzabern (Schultz), Sarrebrück et Merzig (Winter); indiqué en Lorraine. dans les mêmes lieux que le B. rigida (Mougeot, Godron). — Malgré des observa- tions multipliées faites sur des échantillons authentiques et provenant de localités diverses, nous n’avons pas réussi à nous convaincre entièrement de la constance des caractères établis comme spécifiques, entre ces trois der- niers Barbulas, par les savants auteurs de la Bryologie d'Europe; nous avons cru trouver, entre les formes extrêmes, une foule de variations et de termes de transitions. J1 nous a suffi, pour le moment, de poser la ques- tion ; peut-être aurons-n us plus tard l’occasion de revenir sur ce sujet. 29° Genre : Trichostomum Hedw. (emend.) Capsule lisse, oblongue ou cylindrique, droite ou légèrement courbée, dressée ou oblique; col presque nul. Membrane basi- laire du péristome peu élevée; dents filiformes, dressées ou à peine contournées, plus ou moins cohérentes deux à deux, aux nœuds d’articulation. Tige dressée, médiocre, dichotome ; feuilles ovales, oblongues-lancéolées ou lancéolées-subulées, dépour- vues de lamelles et de filaments celluleux à leur face supérieure, munies d’une nervure étroite. Plante croissant sur la terre ou les parois fraiches et décomposées des rochers. C’est la délimi- tation de ce genre par M. C. Müller (Synops. musc. I, p. 567) que nous acceptons ici; il comprend les genres Leptotrichum, Trichostomum et Desmatodon du Synopsis de M. Schimper. A. Feuilles ovales ou oblongues-lancéolées , brièvement acuminées, ou mucronées, plus ou moins papilleuses. (E. 260—263.) +. Fleurs monoïques. (E. 260.) a. Capsule dressée, 260. Trichostomum latifolium Schwægr. Suppl. 1, Sect. f, p, 145; Desmatodon latifolius Bryol. eur. t. 1929; Desma- 32 490 992 GENRE : TRICHOSTOMUM. todon glacialis Stirp. n° 1007; Dicranum latifolium Hedw. Musc. frond. I, p. 89, t. XXXIII. - Tige courte (5—10 millim.); gazons d’un vert clair à la surface, bruns à l’intérieur. Feuilles dressées, légèrement éta- lées, carénées-concaves, largement lancéolées-elliptiques, ré- volutées aux bords jusque près du sommet, entières, rapide- ment contractées, obtuses ou brièvement acuminées, surmon- tées, par l’excurrence de la nervure, d’une longue poïnte subu- lée, flexueuse, légèrement denticulée; long. 2—92 172 millim., larg. 172—28 millim.; cellules du tiers inférieur hyalines, à parois minces, rectangulaires, 8—4 fois aussi 1. q. L.; les autres carrées subarrondies ou hexagones, opaques, surmontées de 3—4 papilles cylindriques, saillantes. 3-6 fol. florales dressées- carénées, plus flexueuses, pius longuement hyalines à la base, plus rétrécies au sommet, pilifères ; 2—6 archégones ; quelques paraphyses filiformes. Vaginule oblongue-subcylindrique, jau- nâtre. Pédicelle jaune-orangé, flexueux, tordu inférieurement vers la gauche et au sommet vers la droite; long. 10—20 mill. Capsule oblongue-subcylindrique, dressée, symétrique, à parois molles, d’un jaune foncé ; long. 1 1792—92 mill., diam. 298—1 mill. Membrane basilaire du péristome distincte; 16 dents pâles, di- visées jusque près de la base en 2, plus rarement en 8 branches filiformes, peu cohérentes entre elles, finement papilleuses, dressées à l’état humide, incurvées à l’élat sec. Opercule con- veze, peu élevé, surmonté d’un apicule obtus. Un anneau étroit, persistant longtemps. Fleurs mâles au-dessous des fleurs femelles ; 2—5 fol. concaves, puis carénées ; les externes briè- vement pilifères ; les intimes obtuses ; 10—15 anthéridies oblon- gues, grandes; paraphyses nombreuses, claviformes, obtuses ou terminées par un article atténué. — Juillet. RR. Sur la terre qui couvre les rochers, dans la région alpestre ; Bal- lon de Soultz, dans les Vosges (Schimper); Chasseron et Chasseral, dans le Jura (Lesquereux). — Alpes de la Savoie (Paris), de la Haute-Savoie (Puget), du Dauphiné (Ravaud, Borel), Pyrénées : Val d’Esquiecry, Port de Vénasque (Jeanbernat), Cévennes, Pic de Nore, dans l’Aude (Roume- guère), Mont-Dore (Lamy). — Dans les Séirp. vog.-rhen., le D' Mougeot a publié, sous le nom de Desmatodon glacialis, la forme type du T. lati- folium provenant des Vosges, et la var. glaciale (Desmatodon glacialis Funck), caractérisée par la nervure des feuilles qui s'arrête au-dessous du sommet, et provenant des Alpes. Trichostomum Guepini €. Müll. Syn. I, p. 590 ; Bryol. eur. t. 133. Tige courte, peu divisée. Feuilles ovales-oblongues, conca- ves, lâchement dressées, révolutées aux bords, très papilleuses, TRICHOSTOMUM BARBULA. 491 entières, surmontées d’une longue pointe subulée, due à l’excur- rence de la nervure. Capsule oblongue, étroite. Opercule con- vexe-conique, élevé, terminé par un bec oblus, oblique. Un anneau étroit. Dents du péristome très papilleuses, légèrement contournées, bien développées. Plante assez semblable au Pottia lanceolata. Sur la terre argileuse; Angers (Guépin), Maurettes, dans le Var (De Mercey). Trichostomum Barbula Schwægr. Suppl. 1, Sect. 1, p. 144; Bryol. eur. t. 170. Tige robuste, dichotome. Feuilles inférieures petites, espa- cées; les supérieures rapprochées en touffe, beaucoup plus grandes, oblongues-lancéolées, allongées, ondulées et plus ou moins infléchies aux bords, aiguës, dentées vers le sommet; la nervure s'arrête au-dessous de l’extrémilé. Pédicelle droit, pourpre, allongé. Capsule dressée, légèrement arquée, oblon- gue, allongée. Opercule muni d’un long bec. Dents du péris- tome noduleuses, divisées jusque près de la base. Fleurs mâles à l’'aisselle d’une foliole florale, très près des fleurs femelles. — Eté. Rochers et murs calcaires dans la région méditerranéenne ; Marseille, Hyères, Maurettes (Castagne, De Mercey) Trichostomum obtusifolium (Barbula obtusifolia Schwægr. Suppl. 1, Sect. 1, p. 129); Trichostomum flavicans C. Müll. — Tige dichotome; feuilles rapprochées, dressées-étalées, se tordant un peu par la sécheresse, oblongues-lancéolées, obtuses ou brièvement apiculées, sans excurrence dela nervure, révolutées aux bords, entières, Capsule oblongue. Un anneau formé de plusieurs séries de cellules, Opercule conique, obliquement acu- miné, mutique. Dents du péristome presque lisses, légèrement contour- nées, — Rochers calcaires frais et ombragés dans les Alpes de la Suisse et de la Bavière. b. Capsule inclinée ou penchée par suite de la courbure du pédicelle, Trichostomum inclinatum €, Müll. Syn. 1, p. 593; Desmatodon cernuus Bryol. eur. t. 134.— Caractères végétatifs du T°. latifolium, mais distinct par sa capsule inclinée, oblique, oblongue, légèrement bombée, resserrée à l’orifice; opercule convexe-apiculé; dents du péristome en partie cohérentes. Les feuilles caulinaires sont rétrécies, acuminées, légè- rement denticulées vers le sommet. — Fissures humides des rochers élevés dans les Alpes de la Suisse, de la Bavière et du Tyrol. Trichostomum obliquum C. Müll. Syn. 1, p. 594; Desmatodon obli- quus Bryol. eur, t, 156, — Pédicelle flexuçeux, Capsule oblique, subeylins 492 99° GENRE : TRICHOSTOMUM. drique, allongée, un peu atténuée à la base; dents du péristome divisées en branches libres et contournées ; une seule fol. constitue l’involucre des fleurs mâles. Feuilles caulinaires ovales-lancéolées, rétrécies, acuminées, terminées par une longue pointe subulée, denticulées vers le sommet, très fortement papilleuses — Sur la terre dans les Alpes élevées de la Carinthie et de la Bavière. ù Trichostomum Laureri Schultz, in Bot. Zeit. 1197; Desmatodon Laureri Bryol. eur. t. 155 — Touffes denses, molles, d’un vert foncé, très radiculeuses à l’intérieur ; feuilles ovales-oblongues, marginées, cré— nelées vers le sommet qui est arrondi, ou apiculé sans excurrence de la nervure. Pédicelle érès arqué ; capsule pendante ou très inclinée, oblon- gue ; opercule petit, branches des dents du péristome libres, contournées. — Sur la terre, dans les hautes Alpes de la Suisse, de la Carinthie et de Salzbourg. : ft. Fleurs dioïques. (E. 261—263.) 261 Trichostomum crispulum Bruch, Regensb. bot. Zeit. 1899 ; T. viridulum Bruch ; Stirp. n° 915. Tige courte (5—8 millim.), dressée, plusieurs fois dichotome ; innovations très courtes ; gazons fournis, d’un beau vert clair à la surface. Feuilles inférieures petites, espacées ; les supérieu- res rapprochées en touffe, oblongues-lancéolées à la base, puis insensiblement rétrécies, linéaires, acuminées, concaves et infléchies aux bords vers le sommet, entieres, munies d’une nervure de teinte plus claire qui forme l’apicule, étalées, fle- œueuses à l’état humide, crépues à l’état sec; long. 1 1792—2 millim.; larg. 198 millim.; cellules basilaires translucides, jau- nôtres ou presque hyalines, rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées, subarrondies, petites, à parois épaisses, opaques, surmontées de papilles obtuses, peu saillan- tes. 5—4 fol. florales dressées, élargies à la base, insensible- * ment rétrécies, acuminées, allongées (2 172 millim.); la plus intime est presque engaînante; 8—10 archégones; paraphyses grèles et rares. Vaginule cylindrique, d’un brun foncé. Pédicelle rougeâtre à la base, pâle et tordu vers la gauche au sommet, dressé-flexueux ; long. 10--12 millim. Capsule dressée, oblon- gue, d'un brun pâle, lisse ou légèrement plissée à l’état sec; long. 1 194 millim., diam. 172 millim. Opercule conique, ter- miné par un acumen oblique, pâle. Un anneau composé de cellules médiocres. Membrane du péristome peu élevée; 32 dents filiformes, libres, papilleuses, pâles, dressées, non con- tournées. — Printemps. RR. Sur l’alluvion sableuse fine dans l’ile du Rhin, près de Strasbourg (Kneiïff), — Dans le Bryologia europæa, cette plante est considérée comme 261. TRICHOSTOMUM CRISPULUM. 493 var. angustifolium du vrai Tr. crispulum. Ce dernier est caractérisé par ses feuilles plus larges, concaves, courbées en capuchon et mucronces au sommet, par sa capsule plus grande, ovale ; les dents du péristome sont moins régulières, plus ou moins cohérentes. — Indiqué dans plusieurs lo- calités du midi de la France : Var (De Mercey), Tarn, Haute-Garonne (Jeanbernat), Aude (Roumeguère), Mont-Cenis (BeschereMe). Trichostomum mutabile Br. Sch. Bryol. eur. t. 174. Tige dressée, plusieurs fois dichotome; innovations nues, radiculeuses à la base. Feuilles rapprochées en touffe, très élalées, flexueuses, lancéolées, mucronées par l’excurrence de la nervure, ondulées, un peu in/fléchies aux bords. Capsule oblon- que, dressée, à la fin légèrement plissée. Opercule conique, longuement acuminé. Pas d’anneau. Dents du péristome cour- tes, fugaces, divisées en deux branches plus ou moins parfaites. — Printemps. Rochers calcaires humides; près de Bagnères de Bigorre (Philippe), Calvados : Falaise (De Brébisson), Manche : falaises du littoral (Le Jolis), Aude : Lespinassière, Fontjonceau, Carcassonne (Roumeguère), Var : près d'Hyères (De Mercey), Corse (Requien). Trichostomum flavo-virens Bruch, Regensb. bot. Zeit. 1829; Bryol. eur. t. 172. Espèce voisine de la précédente. Touffes molles, d’un vert jaunûtre. Feuilles supérieures rapprochées en touffe, oblongues à la base, puis lancéolées-linéaires, ondulées et fortement inflé- chies aux bords, brièvement mucronées par l’excurrence de la nervure, entières, très crépues à l’état sec. Capsule oblongue- subcylindrique, légèrement plissée à la fin. Opereule conique- acurminé. Pas d'anneau. Membrane du péristome très peu dis- tincte; 32 dents filiformes, libres, dressées, pourpres, bien développées. — Printemps. Lieux sablonneux, dans les bois de la région méditerranéenne ; près de Marseille (Jordan selon C. Müller), près d’Hyères (De Mercey), dunes de Palavas, dans l'Hérault (H, de la Perraudière). 262. Trichostomum tophaceum Brid. Mantiss. p. 84; Bryol. eur. t. 175; Stirp. n° 1408. Tige dressée, dichotome ; long. 15—20 millim.; touffes den- ses, bombées, d’un vert olivätre sale à la surface, brunes à l'intérieur, souvent envahies par des incruslations calcaires. Feuilles rapprochées, presque uniformes, dressées-étalées à 494 992 GENRE : TRICHOSTOMUM. J’état humide, dressées-incurvées à l’état sec, ovales-oblongues, concaves à la base, puis lancéolées, carénées, subobtuses ou brièvement apiculées, révolutées aux bords vers le milieu, mu- nies d’une nervure qui s'arrête immédiatement au-dessous du sommet, entières; long. 2 millim., larg. 34 millim.; cellules presque uniformes ; les basilaires carrées, de teinte plus claire ; les supérieures arrondies, opaques, à parois épaisses, surmon- tées de papilles obtuses, peu saillantes. Fol. de l’involucre obtuses, formées de cellules hyalines, plus allongées à la base; 3—-10'archégones; paraphyses rares et courtes. Vaginule cylin- drique. Pédicelle pourpre, légèrement tordu vers la gauche; long. 12—15 millim. Capsule ovale-oblongue, tronquée, lisse, à parois fermes; long. 1 172 millim., diam. 12—374 millim. Opercule conique acuminé (bec souvent oblique). Pas d’anneau. Dents du péristome 32, papilleuses, plus ou moins cohérentes entre elles deux à deux. — Automne et pendant l'hiver. b. brevicaule Schimp. — Tige plusieurs fois dichotome; long. 8—15 millim.; rameaux fasligiés; coussinets arrondis, denses, d'un vert foncé, ohvâtre, presque noirätre. Feuilles plus grandes au sommet des innovations, légèrement étalées, fermes, ovales-lancéolées, obtuses, tee jusque près du sommet; long. 1 174 millim., larg. 172 millim. Tissu comme dans le type. Fleurs femelles : archégones peu nombreux; para- physes rares et courtes. Nous n'avons pas trouvé cette plante fertile. RR. La var. b. sur des vieux murs aux environs de Saint-Dié, en particu- lier dans les ruines du château de Spitzemberg (B.). Une forme plus robuste, au moulin de Savillon, près de Monthureux-sur-Saône (B.). Le type n’est pas connu dans notre circonscription ; il croît sur les rochers calcaires hu- mides, et sur les rochers où il y a infiltration d’eau chargée de carbonate de chaux ; bords du lac de Neufchäâtel, du lac de Genève (Schleicher), Tho- non, dans la Haute-Savoie (Puget), Tarn, C. (M -D.), Aude (Roumeguère), Haute-Garonne (Jeanbernat), Manche, falaises de Gréville (Le Jolis). 263. Trichostomum rigidulum Sm. Fl. brit. p. 1238: Bryol. eur. t. 176; Didymodon rigidulum Hedw. Musc. frond. HI, p. 8; Stirp. n° 612. Tige dressée, ou ascendante, dichotome ou presque simple; long. 10—920 mill.; gazons lâches, d’un vert brunätre. Feuilles oblongues- lancéolées à la base, puis rétrécies, linéaires, aiguës, révolutées inégalement aux bords de la moitié inférieure, planes plus haut, mais carénées, entières, munies d’une assez forte nervure qui s’avance jusqu'au sommet; long. 3 172 millim., larg. %9 millim.; cellules à peu près uniformes, à parois 263. TRICHOSTOMUM RIGIDULUM. 495 épaisses, arrondies, petites, légèrement papilleuses ; quelques- unes vers la base s’allongent un peu. A l’état humide, les feuilles sont lächement dressées, diversement étalées ou mème arquées en dehors; à l’état sec, elles sont crépues, contournées irréqu- lièrement. Fol. florales peu distinctes, un peu dilatées, et d’un tissu plus lâche à la base; 15—30 archégones allongés ; para- physes allongées, filiformes, nombreuses. Vaginule oblongue, allongée. Pédicelle pourpre, dressé, flexueux, tordu vers la gauche ; long. 15—20 millim. Capsule dressée, cylindrique, symétrique ou légèrement arquée, lisse, brune; long. 2—3 millim., diam. 25 millim. Opercule assez petit, conique-acu- miné, dressé ou un peu courbé. Dents du péristome 32, fili- formes, rougeâtres, cohérentes deux à deux aux articulations inférieures, très légèrement contournées, formant un cône convexe. Spores très petites. — Septembre-octobre. Sur le grès bigarré et le muschelkalk , Deux-Ponts (Bruch), Sarregue- mines et Sarrebrück (Winter) ; sur le grès bigarré et le grès vosgien au contact du muschelkalk , au-dessous de Saint-Baslemont et près de Mon- thureux-sur-Saône (B.), sur le tuf calcaire à Liverdun (Godron). Assez commun dans le Jura (Lesquereux), cascades de Flumen près de Saint- Claude (B.). — Haute-Savoie (Puget), Savoie (Paris), Dauphiné (Ravaud), Var (Robert), Tarn, C. (M.-D.), Haute-Garonne (Jeanbernat), Aude (Roumeguère), Oise (Pillot). Trichostomum Lamyanum Schimper in litt. ad cl. Lamy. Espèce tres distincte. Tige courte (3—5 millim.), dichotome ; gazons denses, peu étendus, d’un vert obscur. Feuilles infé- rieures petites, squamiformes, lancéolées; les supérieures rap- prochées en touffe, beaucoup plus grandes, ovales-aiguës , dressées, se crispant à peine sous l’action de la sécheresse, fortement révolutées aux bords jusque près du sommet, munies d’une nervure saillante, brune, qui atteint l'extrémité, entières ; long. 1 174 millim., larg. 172 millim. ; cellules à parois épaisses ; les basilaires hyalines, tronquées, 3—4 fois aussi 1. q.L. ; les supérieures arrondies, plus ou moins anguleuses, à parois très épaisses , lisses. Fol. involucrales oblongues-lancéolées , aiguës, dressées ; 10—12 archégones, pas de paraphyses. Pédicelle rougeâtre à la base, jaunâtre au sommet; long. 8 millim. Cap- sule oblongue-subcylindrique, dressée, symétrique, lisse, un peu resserrée à l’orifice ; long. 1 192 millim. Opercule convexe- conique, terminé par un bec oblique, päle. Un anneau étroit, peu distinct. Péristome peu développé. Fleurs mâles sur une plante distincte; 10—12 anthéridies oblongues; paraphyses grèles. — Août. KRochers trachytiques du côté gauche du ravin qui conduit à la grande cascade du Mont-Dore (Puy-de-Dôme), et sur les rochers de la grotte placée derrière cette cascade (Lamy, 4874). 496 29° GENRE : TRICHOSTOMUM, B. Feuilles étroites, longuement rétrécies » linéaires-acuminées ou subulées, dépourvues de papilles. (E. 264—269.) +. Fleurs monoïques. (E. 264—265.) 264. Trichostomum glaucescens Hedw. Musc. frond. WI, p. 103: Bryol. eur. t. 184; Stirp. n° 913; Leptotrichum glaucescens Hampe, Schimp. Syn. Tige dressée, radiculeuse à la base, dichotome : long. 8—15 millim.; touffes plus ou moins denses, couvertes d’une substance pulvérulente qui leur donne un aspect glaucescent où de moisi caractéristique. Feuilles inférieures squamiformes, ovales-lan- céolées, espacées; les supérieures formant une touffe à demi ouverle, lancéolées à la base; insensiblement rétrécies, linéaires- subulées, planes aux bords, munies d’une nervure qui atteint le sommet, garnies, à ce point, de quelques dents peu saillantes; long. 2—2 172 millim., larg. 174—178 millim. ; cellules presque uniformes, rectangulaires ou un peu allongées, lisses, à pa- rois épaisses. Les fol. intimes de l’involucre oblongues, concaves à la base, formées de cellules plus allongées ; archégones 6—10; paraphyses grêles, peu nombreuses. Pédicelle rougeûtre, dressé, flexueux; long. 6—8 millim. Capsule oblongue-subcylindrique, symétrique, dressée, assez pâle, à la fin légèrement plissée à l’état sec; long. 1 172 mall., diam. 172 mill. Opercule conique- acuminé, droit ou peu courbé, rougeâtre à la base. Un anneau formé de deux séries de cellules allongées, d’un jaune clair. Péristome petit, conique, pourpre; membrane basilaire courte ; dents filformes, chargées de longues papilles, inégales, libres, plus ou moins cohérentes entre elles, de sorte qu’à la base on en compte 30—40, tandis qu’au sommet on n’en trouve plus que 20—25. Spores médiveres, d’un vert jaunâtre. Fleurs mâles terminant de petites innovations souvent recourbées; 2—3 grandes fol. ovales, concaves, puis longuement acuminées, fle- xueuses ; 3—6 anthéridies médiocres; paraphyses rares et courtes. — Eté. RR. « Sommet de Chasseral, seule localité où j'aie découvert cette espèce dans le Jura. > (Lesqu reux). — Alpes de la Savoie : M! Pététod, Moutiers (Puget), du Dauphiné : Bois d’Entraigues (Ravaud) ; dans les Cévennes, les Pyrénées. Cette plante croît dans Ics fissures des rochers, sur la terre dans les pâturages de la région alpine. 265. TRICHOSTOMUM PALLIDUM. 497 Trichostomum subulatum Br. Sch. Bryol. eur. t. 182; Leptotrichum subulatum Hampe, Schimp. Syn. Tige innovant de la base et au-dessous des fleurs; touffes jaunâtres, lâches. Feuilles plus rapprochées et plus grandes, oblongues, insensiblement rétrécies et longuement linéaires- subulées, canaliculées, munies d’une nervure épaisse, étalées, fleœueuses. Pédicelle long , grêle. Capsule dressée, ovale, ar- rondie à la base, un peu resserrée à l’orifice. Opercule convexe, élevé, acuminé. Pas d'anneau. Dents du péristome subulées, libres. Les anthéridies, accompagnées de quelques paraphyses, se rencontrent à l’aisselle des feuilles supérieures, au-dessous des fleurs femelles. — Printemps. Sur la terre , dans les pâ‘urages et au bord des champs; Landes, près de Saint-Séver (L. Dufour), Var : : Maurettes (De Mercey), dans l'ile de Corse (Léveillé). 265. Trichostomum pallidum Fedw. Musc. frond.1, p.71; Bryol. eur.t.183; Stirp. n° 118; Bryum pallidum Schreb. Spicil. FI. lips.; Leptotrichum pallidum Hampe, Schimp. Syn.; Schultz, Herb. norm. n° 1195 et bis. Tige courte (1—3 millim. sans compter les feuilles), d’abord nue, radicante, arquée-flexueuse, puis dressée, simple; les innovations naissent de la portion radicante; gazons d’un vert gai dans les lieux ombragés, d’un jaune vif dans les lieux dé- couverts. Feuilles rapprochées, dressées, flexueuses à l’état sec, ordinairement un peu homotropes à l’état humide, lancéolées- oblongues à la base, demi-cylindriques, puis rétrécies et ter- minées par une très longue pointe linéaire-subulée, infléchies aux bords, entières à la base, sinuolées plus haut, dentées au sommet ; la nervure dilatée occupe le tiers du limbe à la base et tout l'acumen ; long. 5—6 millim., larg. 172—2)3 millim. ; cel- lules subrectangulaires ou hexagones-tronquées , 6—8 fois aussi 1. q. L.; les supérieures hexagones-aiguës, 2—3 fois aussi L. q.1.; celles de l’acumen sont allongées, obscures. Fol. de l’involucre dilatées à la base, presque complétement engainantes , dressées ; long. 6—7 millim. Vaginule subcylindrique , garnie, à la base, de quelques arc hégones (2—4) et de paraphyses filiformes, peu nombreuses. Pédicelle jaune ke paille, dressé, à peine tordu ; long. très variable (15—40 millim.). Capsule dressée , légère- ment oblique , oblongue, un peu arquée , irrégulièrement plis- sée après la sporose, “brune , à à parois minces, brillantes , munie d’un petit col irrégulier; long. 1 172—3 millim., diam. 172—1 millim. Opercule conique-élevé , assez petit, droit ou légère- 498 992 GENRE : TRICHOSTOMUM. ment arqué, mutique. Un anneau assez étroit. Membrane basi- laire du péristome courte; dents divisées, jusque près de la base, en deux branches filiformes, papilleuses, libres ou en partie cohérentes aux articulations , d’un rouge pâle, dressées à l’état humide, légèrement tordues à l'état sec. Spores papilleuses, assez grandes. Fleurs mâles au-dessous des fleurs femelles , terminant parfois un rameau très court ; 3—5 fol., dont les ex- ternes sont grandes, assez semblables aux caulinaires ; les in- ternes plus petites , ovales, concaves, dilatées à la base , puis rétrécies, acuminées, faiblement nerviées ; 6—10 anthéridies oblongues; paraphyses filiformes, un peu plus longues, peu nombreuses. — Mai. Belle espèce, commune dans les bois, sur la terre sablonneuse, légè- rement argileuse, particulièrement sur le grès bigarré, depuis Monthu- reux-sur-Saône , par Darney, Xertigny, Epinal , Rambervillers , Baccarat, Badonvillers (B.), jusqu’à Sarrebrück (Winter); plus rare sur le granite, dans les Hautes-Vosges , et même sur le grès vosgien , entre Lützelbourg et Saverne (B.), entre Bitche, Eppenbronn et Sturzelbronn (F. Schuliz), sur le muschelkalk près de Bergzabern (Ney), Tomblaine et Maxéville près de Nancy (Godron), sans doute sur des alluvions siliceuses ; pentes de Chanet, près de Neufchâtel (Chaillet), dans le Jura. — Aude (Roume- ne (M.-D.), Oise (Graves), environs de Paris (Mérat). — Espèce silicicole. ++. Fleurs dioïques. (E. 266—969.) 266. Trichostomum cylindricum Hedw. Spec. Musc. p. 107, t. XXIV; Ceratodon cylindricum Bryol. eur. t. 192; Trichodon cylindricus Schimp. Coroll. Syn.; Dicranum cylindricum W. et Mohr. Tige dressée, courte (5—8 millim.), ordinairement simple, rougeätre, radiculeuse à la base seulement; plantes vivant iso- lées ou ne formant que des gazons très lâches, sans cohérence. Feuilles moyennes, peu denses, crépues à l’état sec, étalées, arquées en dehors à l’état humide, lancéolées-oblongues à la base, puis rétrécies et longuement linéaires-subulées, canalicu- lées, planes aux bords et légèrement denticulées vers le som- met, munies d’une nervure qui s’avance jusque vers l'extrémité ; long. 2 millim., larg. 173 millim.; cellules de la partie oblon- gue lisses, subrectangulaires, étroites, presque hyalines, 4—8 - fois aussi 1. q. L.; les supérieures plus courtes, papilleuses, nodu- leuses. 4—6 fol. florales longuement engainantes, tubuleusés, puis brusquement contractées, linéaires-subulées, étalées-flexueu- ses; archégones et paraphyses en petit nombre. Vaginule cylin- drique, très étroite. Pédicelle dressé, flexueux, grêle, rongeâtre 267. TRICHOSTOMUM TORTILE. 499 assez pâle; long. 10—20 millim. Capsule cylindrique, étroite, grêle, symétrique ou plus habituellement un peu arquée, pâle, lisse ; long. 1 172—2 millim., diam. 174 millim. Opercule coni- que, légèrement incliné. Anneau pale, large, formé de plusieurs séries de cellules superposées. Péristome pâle : 16 dents divisées, Jusque près de la base, en deux branches filiformes, noduleuses, allongées, en partie cohérentes vers la base, finement papil- leuses. Fleurs mäles sur une plante distincte. — Mai-juillet. RR, Sur la terre, le long des sentiers dans les bois de Geudertheim, près de Strasbourg (Kneiïff, 1825). — Cette espèce rare se trouve plus répandue dans les Hautes-Alpes de la Suisse et de Salzbourg. 267 Trichostomum tortile Schrad. Samml. Crypt. Gew. n° 49; Bryol. eur. t. 179; Stirp. n° 1012; Leptotrichum tortile Hampe, Schimp. Syn. Tige courte (3—5 millim.), dressée, peu divisée ; gazons peu compactes, d’un vert jaunâtre brillant. Feuilles peu denses, di- versement étalées, lâchement homotropes ou dressées-arquées, étroitement lancéolées à la base, puis atténuées, subulées; les supérieures plus longues, plus finement subulées, étroitement révolutées aux bords jusque près du sommet, canaliculées , à demi tordues; quelques dents se remarquent vers l’extrémité; à l’état sec, elles se tordent et deviennent flexueuses: la ROUTE épaisse dépasse brièvement le limbe; long. 1 172—2 millim., larg. 174 millim. ; cellules rectangulaires, les basilaires un peu plus grandes et plus courtes , 2 fois aussi 1. q. 1. ; les moyennes 3—4 fois, à peine papilleuses. Fol. florales un peu élargies , concaves à la base, non engainantes; 3-—8 archégones ; para- physes courtes, peu nombreuses. Vaginule cylindrique, allon- gée. Pédicelle grêle , pourpre, légèrement flexueux, tordu vers la droite ; long. 8—10 millim. Capsule cylindrique, grèle, dressée, droite ou légèrement arquée, brune ; long. 1—1 172 mill., diam. 174—172 millim. Opercule convexe-conique, élevé, aigu ou acuminé, droit ou légèrement arqué, pourpre. Un anneau large, formé de plusieurs séries de cellules oblongues, allon- gées. Dents du péristome pourpres, finement papilleuses, di- visées presque complétement en deux branches filiformes, à peine noduleuses, un peu cohérentes vers la base, légèrement conlournées. Spores petites, lisses , d’un vert pâle. — Pendant l'hiver. b. pusillum Schimp. — Tiges courtes, plus rapprochées; feuilles plus courtes, raides ou légèrement homotropes. Capsule oblongue, régulière, courte. (Trichost. pusillum Hedw.) 500 992 GENRE : TRICHOSTOMUM. Sur la terre sablonneuse arénacée , le long des sentiers, sur les terrains - en pente, ombragés , secs ou légèrement humides ; sur les paroïs désa- grégées des rochers de grès Espèce répandue dans toutes les Hautes- Vosges, plus rare sur le grès vosgien ; environs de Darney, Saint-Basle- mont (B.); dans les Vosges inférieures, sur l: grès bigarré, à Deux- Ponts (Bruch), Merzig (Winter), sur le grès vosgien , à Bitche (F. Schultz); sur le grès bigarré, à Baccarat , Rambervillers , Aydoilles (B.). — Rare dans le Jura ; à la Vracone (Lesquereux). La var. b. près de Bruyères (Mougeot), dans les étangs desséchés entre Bitche et Eppenbronn (F. Schultz) — C’est une espèce silicicole. 268. Trichostomum homomallum Br. Sch. Bryol. eur. t. 181; Didymodon homomallum Hedw. Spec. Musc.; Stirp. n° 19; Leplotrichum homomallum Schimp. Syn.; Husnot, M. G. n° 211. Tige dressée, simple ou divisée; les innovations naissent vers la base: elles sont nues inférieurement , terminées par une touffe de feuilles ; long. 10—15 millim.; gazons maigres ou très fournis , souvent étendus, remplis de sables, d’un vert gai ou d’un jaune clair, selon que la plante est plus ou moins om- bragée. Feuilles serrées près de la tige à l’état sec, dressées- étalées, légèrement homotropes à l’état humide, brièvement ovales-oblongues, concaves à la base, rapidement rétrécies , acuminées, planes ou légèrement infléchies aux bords et très longuement subulées ; quelques dents vers l’extrémité ; la ner- vure, à la fin excurrente, forme en grande partie l’acumen; long. 3 172—4 millim., larg. 178 millim. ; cellules étroites, pres- que linéaires, 4—10 fois aussi L. q. L., tronquées ou arrondies, à parois épaisses, lisses. Fol. externes de l’involucre dilatées à la base : les 2—3 intimes longuement engaînantes, tubuleuses, puis longuement et finement subulées; 5—6 archégones allon- gés; pas de paraphyses. Vaginule cylindrique, très étroite, allongée. Pédicelle dressé, pourpre à la base, jaunâtre au som- met, légèrement tordu; long. 10—920 millim. Capsule dressée , oblongue, presque arrondie à la base, un peu resserrée à lori- fice, régulière ou plus rarement et légèrement arquée, lisse, brune; long. 1 172 millim., diam. 192 millim. Opercule petit, déprimé, puis surmonté d’un bec oblus, épais, légèrement oblique ou droit. Un anneau formé de deux séries de cellules. Péristome très petit, très étroit. Dents divisées, jusque près de la base, en deux branches filiformes. — Novembre et pendant l’hiver. Dans les bois, aux bords des sentiers, sur les pentes sablonneuses dénu- dées ; dans toutes le: Vosges, sur le granite et les grès et dans les Faucilies. CC. dans les Hautes-Vosges, sur le granite. Espèce silicicole, inconnue dans le Jura. — Sur les terrains siliceux, dans les montagnes de presque toute la France. 269. TRICHOSTOMUM FLEXICAULE. 501 269. Trichostomum flexicaule Br. Sch. Bryol. t. 180; Cynodontium flexicaule Schwægr. Suppl. 1, Sect. 1, p. 113, t. XXIX: Leptotrichum flexicaule Hampe, Schimp. Sy- nopsis ; Didymodon flexicaule Schleich.; Stirp. n° 213. Tige dressée ou décombante, flexueuse, grèle, allongée (2-—6 centim.); touffes plus ou moins denses, d’un vert jaunä- tre brillant à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles dressées- étalées ou légèrement homotropes, flexueuses à l’état sec, oblongues-lancéolées à la base, puis rétrécies et longuement linéaires-subulées, planes et entières aux bords, fortement canaliculées, presque lubuleuses; la nervure est longuement excurrente, garnie de quelques dents faibles à l'extrémité; long. 4 millim., larg. 172 millim.; cellules de la base linéaires tronquées ou atténuées, 6—8 fois aussi 1. q. 1., à parois épais- ses; elles se raccourcissent successivement et finissent par deve- nir carrées ou arrondies, à. peine papilleuses. Fol. intimes de l’involucre engainantes, entières, rétrécies, longuement subu- lées par l’excurrence de la nervure; 4—8 archégones; para- physes filiformes. Vaginule cylindrique, allongée. Pédicelle pourpre à la base, jaunâtre et tordu vers la droite au sommet, dressé ; long. 18—°25 millim. Capsule d'un jaune orangé, à la fin Dante, oblongue-subeylindrique, régulière, dressée ou fina- lement inclinée, molle, d’abord lisse , puis irrégulièrement plissée ; long. 1 192 millim., diam. 172 millim. Opercule coni- que, aigu ou acuminé, droit ou légèrement arqué. Anneau formé de 2 séries de cellules. Dents du péristome divisées, jusque près de la base, en deux branches filiformes, allongées, finement papilleuses, presque entièrement libres, légèrement contour- nées. Spores d’un vert jaunâtre, très finement papilleuses. Fleurs mâles ovales, sgemmiformes ; 8 fol. externes orbiculaires, concaves, munies d’une nervure qui se prolonge en une longue pointe subulée ; 5 intimes largement ovales, concaves, briève- ment acuminées, souvent énerves ; 5—15 anthéridies oblongues, allongées; paraphyses filiformes. — Mai-juin. b. densum Schimp. — Tiges plus courtes (15—20 mill.); innovations filiformes ; feuilles uniformes, légèrement étalées, beaucoup plus courtes (2 millim.), oblongues, moins canalicu- lées, entières mème au sommet de l’acumen; cellules basilaires plus courtes, moins nombreuses. Rochers calcaires ombragès et légèrement frais, au bord des bois, dans les vallées et les montagnes du Jura, à toutes les altitudes, assez souvent fertile (Lesquereux, B.); répandu à l’état stérile, comme var. b., (Les- quereux). En 1868, nous avons revu cette plante au sommet de la Dêôle avec Androsace villosa; nous l'avons trouvée de plus au sommet du Suchet, en assez grande quantité. — Elle existe aussi dans les hautes Alpes du Dauphiné; Lautaret (Mougeot) ; montée de la Ramasse près de Lansle- bourg (Besch. R. D) # ++. Feuilles oblongues, dressées-étalées; nervure excur- rente. Plantes des plaines. (E. 277—279.) 277. Pottia lanceolata C. Müll. Syn. 1, p. 548; Bryum 277. POTTIA LANCEOLATA. 511 lanceolatum Dicks.; Grimmia lanceolata Schrad.; Stirp. n° 310; Anacalypta lanceolata Rœhl.; Bryol. eur. t. 127. Tige courte, dressée (1—3 millim.), simple ou peu divisée, molle; gazons peu étendus, d’un vert roussätre. Feuilles oblon- gues, oblongues-lancéolées ou légèrement spatulées, un peu rétrécies vers le sommet, cuspidées par l’excurrence de la ner- vure (acumen brun), carénées, légèrement révolutées aux bords, entières, contournées-crépues à l’état sec; long. 2 172—3 mill., larg. 374—1 millim.; cellules molles; les basilaires hyalines, rectangulaires, 3—4 fois aussi L. q. l.; les moyennes carrées; les supérieures à contours un peu arrondis, hexagones, ou pentagones, assez variables, vertes. Fol. intimes de l’involucre un peu plus rétrécies-aiguës que les caulinaires ; 2—3 archégones ; paraphyses rares. Vaginule subconique, pâle. Pédicelle rougeà- tre, tordu vers la gauche inférieurenent, et à droite au sommet ; long. 5—10 millim. Capsule oblongue-subcylindrique, lisse ; long. 1 174—1 192 millim., diam. 173—172 millim. Opercule conique, terminé par un bec oblique ou droit. Péristome pâle; 16 dents linéaires, naissant d’une membrane basilaire assez élevée, formées des deux branches en très grande partie cohé- rentes, partiellement imparfaites. Spores grandes, très finement chagrinées. Coiffe descendant jusqu’au tiers de la capsule. Fleurs mâles au-dessous des fleurs femelles, gemmiformes, très petites; 2—3 fol. ovales-acuminées, d’un tissu délicat ; 2—3 anthéridies médiocres; paraphyses peu nombreuses. — Automne et pendant l'hiver. C. Au bord des chemins, dans les lieux gramineux, incultes, sur le revers des fossés, surtout dans les terrains calcaires et argileux de la ré- gion des plaines et des collines inférieures. Gette espèce manque dans les Hautes-Vosges, sur les granites purs. Elle n’est pas strictement annuelle, car on lui voit souvent produire des innovations distinctes. 278 Pottia cæspitosa C. Müll. Syn. 1, p. 547; Anacalypta cæspitosa N.et H.; Stirp. n° 909 ; Weisia cæspitosa Bruch in Brid. Bryol. I, p. 808. Tige dressée, simple ou parfois dichotome, courte (2—3 mill.). Feuilles dressées, légèrement arquées en dehors par la pointe, concaves, canaliculées à l’état humide, lancéolées-oblongues, assez étroites, planes ou peu révolutées, brièvement acuminées (acumen formé par l’excurrence de la nervure, ou par la ner- vure et le prolongement du limbe; cellules du tiers inférieur hyalines, rectangulaires, 6 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées où irrégulièrement anguleuses, opaques, finement pa- pilleuses, 3—4 fol. florales dressées, oblongues, acuminées, 512 | 32° GENRE : POTTIA. peu distinctes ; 2—3 archégonés; paraphyses rares. Vaginule cylindrique, brune. Pédicelle pâle, jaunûâtre Capsule ovale, arrondie à la base, un peu rétrécie vers l’orifice. Opercule co- nique, rouge, surmonté d’un bec assez long, oblique. Mem- brane du péristome très courte; dents linéaires, courtes, ne semblant pas aussi distincitement formées de deux branches cohérentes, plus ou moins ouvertes et divisées vers le sommet, plus courtes. Fleurs mâles gemmiformes; 4—6 fol. imbriquées, ovales, nerviées, acuminées ; 8—4 anthéridies oblongues; quel- ques paräphyses courtes. — Printemps. RR. Sur la terre des collines, des vignobles; sur le muschelkalk entre Deux-Ponts et Pirmasens (Bruch), près d’Oberauerbach et de Sarrebrück (F. Schultz et Winter). — Falaise, en Normandie (0e Brébisson). 279 Pottia Starkeana C. Müll. Syn. 1, p. 547; Weisia Starkeana Hedw. Musc. frond. I, p. 83; Stirp. n° 719; Anacalypla Starkeana Bryol. eur. t. 195. Tige très courte (1—"2 millim.), simple. Plante vivant souvent isolée. Feuilles lächement imbriquées ; les inférieures ovales; les moyennes et les supérieures ovales-oblonques, révoluiées aux bords vers le milieu , médiocrement acuminées par lexcur- rence de la nervure: long. 1 194 millim., larg. 874 millim, cellules de la moitié ou du tiers inférieur hyalines, rectangu- laires, 8—5 fois aussi L. q.L., assez grandes; les supérieures vertes, carrées ou subarrondies, surmontées de papilles fênes et nombreuses. Fol. de l’involucre peu distinctes ; 2—3 archégones, paraphyses très rares et courtes. Vaginule conique-allongée ou oblongue. Pédicelle pâle, verdâtre, un peu tordu vers la gau- che; long. 2—3 millim. Capsule brièvement oblongue, petite, dressée, long. 34 millim , diam. 172 millim. Opercule conique- obtus , assezélevé. Membrane basilaire du péristome médiocre ; 16 dents linéaires formées d’une seule série longitudinale de cellules, généralement entières, rougéâtres, finement papil- leuses. Fleurs mâles : 2—3 anthéridies oblongues , petites, in- sérées, sans paraphyses, à l’aisselle d’une des feuilles supé- rieures , sans involucre propre. — Printemps. « Les champs argileux ei sablonneux; calcaire, région de la plaine >» (Mougeot) ; dans les champs près de Nancy, à Nabécor (Godron); Deux- Ponts (Bruch), sur le calcaire tertiairé près de Landau (Gümbel), entre Wissembourg et Bergzabern (Schultz), près de Sarrebrück et de Sarre- guemines (Winter). — Dans la région des plaines, sur le calcaire, dans presque toute la France, çà et la, 280. POTTIA CAVIFOLIA. 513 2e sous-genre : Eupottia C. Müll. (Genre Pottia Br. Sch.). — Péristome nul. (E. 280—283.) +. Feuilles garnies de lamelles à la face supérieure (E. 280.) 280. Pottia cavifolia Ehrh. Beitr. 11, p. 187; Bryol. eur. t. 118; Gymnostomum ovalum Hedw. Spec. Musc.; Stirp. n° 308. Tige tres courte (1-3 mill.), plus rarement allongée (7-8 mill.), 1—3 fois dichotome , dressée; gazons plus ou moins denses, roux ou grisonnants par la saillie du poil qui termine les feuilles. Celles-ci rapprochées, crépues-incurvées à l’état sec, étalées- dressées à l’état humide, oblongues-el/liptiques, fortement in- curvées aux bords dans la moitié supérieure, concaves, sur- montées, par le prolongement de la nervure, d’un poil roux ou hyalin, flexueux, assez long, presque lisse; long. 2—2 172 mill., larg. 44 mill. ; cellules du tiers inférieur presque hyalines, rectangulaires, grandes , 3—8 fois aussi |. q. L. ; les supérieures carrées, à parois épaisses, lisses, vertes. A la face supérieure des feuilles, sur la nervure, vers le tiers supérieur, on trouve 2—4 lamelles dressées, ondulées. Fol. de l'involucre plus étroites, dressées, peu distinctes; 2—4 archégones. Vaginule ovale, Pédicelle rougeätre, tordu à droite; long. 2—4 millim. Capsule d’abord d’un jaune brun , à la fin d’un brun noir bril- lant, brièvement ovale-oblongue, arrondie à la base, un peu resserrée à l’orifice ou subglobuleuse; long. 1 172 mill., diam. 34 mill. Opercule brièvement acuminé (acumen souvent oblique). Pas d’anneau ni de péristome. Feurs mâles : 4—8 anthéridies médiocres, accompagnées de quelques paraphyses légèrement renflées, naissant à l’aisselle d’une des feuilles supérieures, au- dessous des fleurs femelles. — Fin de l'hiver. C. sur les murs et les collines des terrains calcaires, particulièrement en Alsace , sur le calcaire jurassique de la Lorraine et dans tout le Jura, Nous avons recueilli, au Florimont près de Turkheim , en Alsace, la var. epilosa , Caractérisée par sa tige très courte , ses feuilles peu nom- breuses , courtes , apiculées, dépourvues de poils ; capsule subglobulense, petite. Cette espèce, caractérisée par ses feuilles garnies de follicules qui, se rompant en long , donnent lieu à des lamelles , diffère du Barbula cavifolia par la formée de la capsule, de l’opercule , et surtout par l’ab- serce de péristome. 514 92% GENRE : POTTIA. ++. Feuilles nues en dessus, dépourvues de lamelles. (E. 281—283.) 281. Pottia Heimii Br. Sch. Bryol. eur. t. 124; Gymnos- tomum Heimii Hedw. Musc. frond. I, p. 80. Tige dressée ou ascendante, simple ou plusieurs fois dicho- tome, de longueur variable (4—8 millim.), touffes lâches ou assez compactes. Feuilles dressées-étalées à l’état humide, à demi tordues et serrées pres de la tige à l’état sec, étroitement et longuement lancéolées, un peu carénées, planes, souvent flexueuses aux bords, entières, à l'exception du sommet où se trouvent quelques dents peu saillantes; nervure assez forte, s'avancant avec une portion de limbe rétrécie pour former un acumen médiocre; long. des feuilles supérieures 4—5 millim., larg. 28 millim.; cellules de la moitié inférieure hyalines, rec- tangulaires, 3—8 fois aussi |. q.1.; celles de la partie supé- rieure carrées ou subhexagones, vertes, surmontées de petites papilles sinueuses. Fol. florales un peu plus grandes que les autres, dressées-étalées ; 3—4 archégones ; paraphyses rares ou nulles. Vaginule conique , allongée. Pédicelle pourpre, tordu vers la droite; long. 40 millim. Capsule brune, oblongue ou subcylindrique, munie à la base d’un col à peine distinct, non rétrécie à l’orifice ; long. 1 172 millim., diam. 374 millim. Opercule convexe, à la fin déprimé, surmonté d’un bec dressé ou oblique. Coiffe descendant jusqu’au milieu de la capsule. Fleurs mâles terminant de petits rameaux sur la même plante ou sur des plantes distinctes; fol. un peu plus petites, plus atténuées au sommet , lâches ; 4— 6 anthéridies petites, oblon- gues ; paraphyses un peu plus longues, épaissies. Assez sou- vent encore les fleurs sont synoïques. — Mai-juin. Sur la terre humide, au bord des fossés, dans les prairies salées ; salines de Dürkheim, dans le Palatinat (Gümbel); prairies salées près d'Emmersweiler , non Loin de Sarrebrück (Winter). — Abondant le long du littoral de la Manche; vallon du Tescou, dans le Tarn (M.-D.); en- virons de Paris : Bercy (Chevallier). — Il faudrait rechercher cette espèce dans les terrains salés des environs de Dieuze. 282. Pottia truncata Br. Sch. Bryol. eur. t. 190 et 121; Pottia eustoma Ehrh.; Gymnostomum truncatum Hedw. ; Stirp. n° 114; Gymnostomum intermedium Turn.; Stirp. n° 809. Tige courte ou assez élancée (2—5 millim.), dressée, divisée ou simple; gazons fournis, d’un vert foncé, ou plantes vivant 282. POTTIA TRUNCATA. 515 isolées, Feuilles très étalées , arquées en dehors à l’état humide, tordues et rapprochées de la tige à l’état sec ; les inférieures oblongues-subspatulées ; les supérieures allongées, oblongues, plus longuement cuspidées par l’excurrence de la nervure, ca- rénées , concaves dans leur moitié supérieure, planes, un peu ondulées , entières aux bords: long. 1 172 mill., larg. 172 mill.; cellules basilaires hyalines, rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q.1.; les supérieures assez grandes, hexagones, vertes; les marginales carrées. Fol. florales peu distinctes ; 1-3 archégones ; paraphyses nulles. Vaginule médiocre, oblongue ou cylindrique, peu sail- lante. Pédicelle jaunûtre ; long. 7 millim. Çapsule turbinée, brièvement infundibuliforme après la chute de l’opercule. Oper- cule brièvement conique, brusquement terminé par un bec obli- que. Coiffe descendant jusqu’au milieu de la capsule. Fleurs mâles sur la même plante, sessiles ; 2 fol. petites, ovales, énerves; anthéridies petites, oblongues 2— 8); pas de paraphyses. — Automne et pendant l’ hiver. Cette espece varie notablement ; mais sans donner lieu à des formes bien caractérisées. La v. major Schimp. à laquelle on attribue une taille plus élevée, plus robuste, des feuilles plus allongées , une capsule oblongue et oblongue-subeylindrique , tronquée après la chute de l’opercule, se relie aux formes com- munes par des transitions très nombrenses et insensibles. CC. partout, sur tousles terrains, dans les prairies, et surtout dans les champs , sur les collines, dans les lieux gramineux , au bord des routes , des fossés, etc. ; ne semble pas s’élever très haut dans les mon- tagnes. 283. Pottia minutula Br. Sch. Bryol. eur.t. 119 ; Gymnosto- mum minutulum Schwægr. Suppl. 1, Sect. 1, p. 25,t. IX, Stirp. n° 709; Gymn. rufescens N. et Hornsch. Bryol. germ.; G. conicum Schwægr. Suppl.; Pottia Starkei b. gymnostoma Milde Bryol. siles. p. 96. Le système végétatif de cette plante est identique à celui du Pottia Starkeana. Elle ne diffère de cette dernière espèce que par les caractères suivants : pédicelle jaune-orangé, tordu à la base vers la gauche, et au sommet vers la droite. Capsule subglobuleuse, tronquée après la chute de l’opercule; long. 23 millim. Opercule convexe-élevé, tout à fait arrondi ou sur- monté d’un mamelon obtus. Péristome entièrement nul. La var. b. rufescens Br. Sch. tend encore à diminuer l'importance de ces caractères distinctifs; elle se rapproche du P. Starkeana, par sa capsule ovale- oblongue ou subeylindrique ; long. 374—1 51 32° GENRE : POTTIA. millim., diam. 178 millim. L’opercule est conique-obtus, ou convexe-élevé, et surmonté d’une papille obtuse. Les feuilles sont ici plus étroites, plus rétrécies et plus longuement acu- minées. « Champs incultes, argileux et sablonneux, partout. > (Mougeot). Cette indication nous paraît beaucoup trop généralisée Environs de Stras- bourg (Kneiff), leux-Ponts (Bruch), Sarrebrück, Sarreguemines (Win— ter), entre Bitche et Eppenbronn, Wissembourg et Bergzabern (EF. Schultz), Mulhouse (Mühlenbeck), Münster (Blind), Bellefontaine, près Nancy (Godron); « commun dans les vallées du Jura, au Val de Travers et ailleurs avec les var. rufescens et conica, ne se trouve pas sur les hautes montagnes. » (Lesquereux). La var b. rufescens, à Liffol-le-Grand (B.). — Var (De Mercey), Haute-Garonne (Jeanbernat), Tarn (M.-D.), Savoie (Paris), Calvados (De Brébisson), Manche (Le Jolis), Oise, à Cuvergnon (Questier), Environs de Paris (Mérat). Cette espèce ne vit que sur les cal- caires ou les terrains mélangés de calcaires. Pottia Wilsoni Br. Sch. Bryol. eur. t. 122; Gymnostomum Wilsoni Hook. Engl. FI. vol. 5, p. 8. Cette plante se distingue des espèces voisines et en particu- lier du ?. truncata, par sa tige simple, ses feuilles elliptiques, obtuses au sommet, mucronées par l’excurrence de la nervure; par la capsule oblongue-subeylindrique, munie d’un petit col à la base, à la fin plissée et resserrée à l'orifice, et par la coiffe muriquée au sommet. Sur la terre près de Bordeaux (Durieu) ; littoral de la Manche : Siouville (Le Jolis). 92 Tribu : Dieranées. (Fam. Dicraneæ Schimp. Syn.) î Capsule solide, symétrique ou bossue, droite ou arquée, dressée ou penchée, lisse ou striée, garnie d’un col goitreux, ordinairement court, plus rarement très allongé. Péristome jamais nul; 16 dents férmes, lamellifères, finement striées en long, d’un beau rouge vif, libres jusqu’à la base, divisées jus- que vers le milieu, plus rarement jusqu’au tiers inférieur, en deux branches subulées. Plantes vivaces, d’un développément très variable, petites ou très grandes; feuilles ordinairement atténuées et longuement subulées, souvent homotropes, parfois crépues à l’état sec, munies d’une nervure étroite ou dilatée, nue; tissu ferme; cellules rarement papilleuses, souvent celles des angles, à la base, forment des oreillettes distinctes, oran- gées. Cette tribu est caractérisée surtout par la forme du pé- » 984. DICRANUM UNDULATUM. 917 ristome, le col goîtreux de la capsule, le long bec de l’opercule dans la plupart des espèces. Les Dicranées constituent une série parallèle à celle des Trichostomées, de la même manière que Les Weisiées répondent aux Didymodontées. 1" sous-tribu : Dicranées vraies. Feuilles disposées autour de la tige en tous sens et formées d'une seule couche de cellules en dehors de la nervure. 39° Genre : Dicranum Hedw. Capsule dressée ou arquée, l'sse ou sillonnée, munie d’un col court; pédicelle toujours dressé; bords de la coiffe entiers et non frangés. Sect. [. Dicrana campylocarpa, — Capsule typiquement arquée ou bombée, inclinée. (E. 284— 302.) A. Plusieurs pédicelles et plusieurs capsules sortant d'un même involuere. (E. 284—285.) +. Feuilles ridées, ondulées transversalement. (E. 284.) 284. Dicranum undulatum Zr. Sch. Bryol. eur. t. 82 et 83; Billot, exæsicc. cont. n° 3951 bis; Dicranum polysetum Swartz ; Stirp. n° 316; Dicranum rugosum Brid. Tige décombante à la base, puis redressée, dichotome, ro- buste, allongée (4—8 centim.) ; touffes souvent étendues, peu cohérentes, d'un vert jaunâtre brillant à la surface, garnies à l’intérieur d’un feutre jaunâtre ou roux, dense. Feuilles rappro- chées, très étalées, divariquées ou lâchement homotropes (à l'exception des supérieures qui sont dressées-fasciculées), lar- gement et longuement lancéolées, puis rétrécies, longuement linéaires-aiguës ou subulées, révolutées et entières aux bords de la moitié inférieure, garnies ensuite de dents successivement plus grandes vers le sommet, plissées, ondulées transversale- ment; la nervure qui s'avance jusqu’au sommet est denticulée 518 39° GENRE : DICRANUM. sur le dos; long. 10 millim., larg. 1 1792 millim.; cellules basi- laires, sur un large espace, rectangulaires ou hexagones- tronquées, courtes, grandes, d’un jaune ferrugineux, formant des oreillettes distinctes ; les autres linéaires, un peu flexueuses, atténuées, à parois épaisses, jusqu’à 15 fois aussi L. q. L. près de la nervure, les externes 4—8 fois seulement. Fol. externes de l’involucre courtes, dilatées, imbriquées, puis brusquement contraetées et terminées par un acumen linéaire denté au som- met et renversé ; les 3—4 intimes très développées, longuement engainantes, brusquement contractées, et terminées par un acumen dressé, médiocre, denté; la nervure étroite s’avance jusqu’au sommet; long. 10—12 millim.; archégones nombreux, allongés; paraphyses filiformes très allongées. Vaginules dis- tinctes, cylindriques, brunes, étroites. 2—5 pédicelles, rare- ment un seul, d’un jaune pâle ou légèrement rougeâtres, fle- xueux, légèrement tordus vers la gauche; long. 20—30 mill. Capsule oblongue, arquée, lisse et verdâtre à l’état frais, à la fin plissée et jaunûtre à l’état sec, munie d’un col peu distinct; long. 3 millim., diam. { millim. Opercule convexe, surmonté d’un bec fin, oblique, mesurant 2 millim. Anneau nul ou peu distinct. Dents du péristome divisées très avant en 2—3 bran- ches plus ou moins cohérentes inférieurement, un peu nodu- leuses. Spores petites, vertes. — Septembre-octobre. « Toutes les formations géologiques, partout » (Mougeot); assez ré- pandu dans les bois secs, un peu rocailleux sur le granite et le grès vos- gien, sur les collines inférieures et moyennes des Hautes et des Basses- Vosges; en belle fructification dans les environs de Saint-Dié, Vagney, Sainte-Odile, Wissembourg; plus rare dans la plaine; bois de Tomblaine et fonds de Toul, près de Nancy (Godron); assez commun dans le Jura (Lesquereux). Ne fructifie pas partout, ni également bien tous les ans. T1. Feuilles non ridées en travers. (E. 285.) 285. Dicranum majus Turn. Musc. hib. p.59: Bryol. eur. t. 85; Stirp. n° 1014; Dicr. polysetum Brid. (ex parte). Tige ascendante, robuste, dichotome, garnie d’un feutre court; long. 6-—10 centim.); touffes lâches, peu cohérentes, d’un vert assez foncé. Feuilles très étalées, arquées-falciformes , imparfaitement homotropes, oblongues-lancéolées, concaves à la base, puis rétrécies, longuement linéaires-subulées, canali- culées, munies d’une nervure qui s’avance jusqu'au sommet, fortement denticulées aux bords et sur le dos, le long du tiers supérieur; long. 6—7 millim., larg. 1 172 millim.; cellules basilaires externes formant des oretllettes brièvement oblongues; 286. DICRANUM BONJEANII. 519 d’un jaune foncé, subrectangulaires, un peu allongées, à parois épaisses ; près de la nervure, elles sont hyalines, presque car- rées; les autres allongées, 4—8 fois aussi 1. q. L., à contour sinueux, grandes. Fol. florales intimes longuement engainantes, tubuleuses à la base, brusquement contraclées, comme tron- quées , et surmontées d’une longue pointe subulée, denticulée ; vaginule cylindrique, garnie, à la base, d’archégones (4—6); ordinairement 2—3 pédicelles sortant du même involucre, assez fermes , rougeûtres, flexueux, tordus lâchement vers la gauche ; long. 25—40 millim. Capsule à la fin plissée et noiräâtre, ar- quée, cylindrique, un peu bombée, garnie, à la base, d’un col goîtreux; long. 2 millim., diam. 374 millim. Opercule con- vexe-conique , longirostre; bec aussi long que la capsule. Pé- ristome comme dans les espèces voisines. Pas d'anneau. —Eté. RR. Forêts des hauteurs de La Bresse (Mougeot); Haut-Jura, à la Vaux, au-dessus de Fleurier (Lesquereux). — AC. en Normandie; Aude : Ra- mondens, Labécède (Roumeguère), Tarn : Le Sidobre, Larroque de Vère, Giroussens (M.-D.); près de Limoges (Lamy). — Cette espèce croît sur le sol des forêts et plus particulièrement sur les troncs pourris. B. Un seul pédicelle et une seule capsule sor- tant de chaque involucere. (E. 286—302.) +. Feuilles ondulées, ridées transversalement. (E. 286 — 288.) 286. Dicranum Bonjeanii De Not. Syll. n° 284; C. Müll.; Dicranum palustre Bryol. eur. t. 79 (an Brid. Bryol. univ. t. [, p. 814 ??) ; Stirp. n° 1310. Tige grêle, dressée, allongée (6—10 centim.), dichotome ou presque simple ; innovations en partie effilées; gazons profonds, étendus, serrés ou lâches, d’un jaune clair à la surface, garnis à la base d’un feutre brun, blanchätre au sommet. Feuilles ovales-lancéolées , allongées ou ovales-oblongues, rétrécies- acuminées, finement denticulées sur le contour du tiers supérieur, munies d’une nervure mince qui disparaît un peu au-dessous du sommet , légèrement ridées-ondulées transversalement, dressées à l’état humide, crépues, infléchies aux bords à l’état sec, espacées sur les innovations grèles; long. 5—8 millim., larg. 1 192—2 millim.; cellules basilaires rectangulaires, brunes, formant des oreillettes ; près de la nervure, elles sont hyalines, carrées, grandes; les autres 6—8 fois aussi 1. q. 1., très peu sinueuses; les supérieures oblongues ou rhombées, 2—3 fois aussi 1. q. 1, Fol. externes de l’involucre brièvement engainantes, 520 39° GENRE : DICRANUM. terminées par un long acumen linéaire-lancéolé ; les 2—3 inti- mes longuement tubuleuses (4—5 millim.), tronquées et irrégu- lièrement sinuolées-corrodées au sommet, puis brusquement surmontées d’un assez long acumen subulé, formé par la con- tinuation de la nervure ; archégones peu nombreux (3—6); pa- raphyses orêles, peu nombreuses. Vaginule étroite, subcylin- drique. Pédicelle un peu rougeûtre à la base, du reste jaunûtre; long. 30—35 millim. Capsule oblique, à la fin subhorizontale , surtout à l’état sec, munie à la base d’un petit col, oblongue, légèrement obovée , bombée-arquée, lisse, fauve ; long. 3 mill., diam. 1 mill. Opereule petit, convexe ; bec oblique, aussi long que la capsule. Péristome rouge-orangé ; dents régulières , la- mellifères, divisées en deux branches subulées jusque vers le milieu. — Eté. — Tres rarement fertile. Prairies tourbeuses et lieux marécageux dans les bois; Hautes-Vosges (Schimper), St-Dié, Deyvillers (B.), Bitche, Éppenbronn, Wissembourg (F. Schultz), Sarrebrück , fertile à Stiringer-Bruch (Winter); marais des Ponts et aux Sagnettes , fertile (Schimper), tourbières de la Dôle (Cornu). — AC aux environs de Paris (Mérat , Graves , etc.), C. dans le Centre (Lamy). 287. Dicranum Bergeri Bland. Musc. Fr. exsicc. Ill, 114; C. Müll.; De Not.; D. Schraderi Web. et M. RE Bryol. eur. t. ‘80 ; Stirp. n° 317. Tige dressée, dichotome, peu divisée, garnie, jusque près du sommet, d’un feutre brun, court, peu apparent; touffes plus ou moins profondes, ordinairement peu denses , peu éten- dues, mêlées à d’autres mousses , jaunûtres à la surface (long. 2—15 centim.) Feuilles légèrement agglomérées et plus grandes vers l’extrémité des innovations, dressées à l’état humide, fle- xueuses ou légèrement incurvées à l’état sec, plus ou moins ridées transversalement dans la moitié supérieure, surtout à l’état sec, oblongues-lancéolées, linéaires-aiguës vers l'extrémité, ondulées aux bords, denticulées sur le contour du tiers supérieur, et aussi, mais plus obtusement , sur le dos de la nervure qui s’arrèête ordi- nairement un peu au-dessous du sommet; long. 6mill., larg. 1 174 mill.; cellules basilaires formant aux angles des oreillettes carrées, d'un jaune foncé, grandes , Carrées ou un peu allongées ; les autres linéaires, à contours sinueux, terminées obliquement , 4—10 fois aussi l. q. 1. ; celles de l'extrémité ordinairement plus courtes, seulement 2—3 fois aussi 1. q.1., anguleuses, rhom- bées. Fol. intimes de l’involucre engaînantes , lronquées au sommet, surmontées d’un acumen subulé, presque entier, long, munies d’une nervure mince; long. de ces fol. 4-—5 millim. ; ar- chégones allongés (5—10); quelques paraphyses. Vaginule 988. DICRANUM SPURIUM. 591 cylindrique. Pédicelle grêle, päle, fauve, flexueux, un peu tordu vers la gauche au sommet ; long. 20—40 millim. Capsule cylindrique, légèrement bombée, fortement arquée, plissée, fauve, munie à la base d’un col peu distinct ; long. 2—92 172 millim., diam. 374 millim. Opercule conique, rougeâtre : à la base ; bec oblique , aussi long que la capsule. Un anneau mince. Pé- ristome convexe, élevé, pourpre- -orangé ; dents lancéolées, si- nuolées aux bords , divisées, jusqu’au-dessous du milieu, en 2—3 branches subulées, inégales, parfois imparfaites. Spores petites, pâles. Coiffe grande, descendant jusqu’à la base de la capsule. — Juillet-août. RR. Tourbières de Gazon-Martin, dans les Hautes- Vosges (Mougeot) ; du Haut- Jura (Lesquereux), tourbière du lac des Rouges-Truites (B.), tourbières des Rousses (Cornu). — Haute-Savoie (Puget) ; ; Dauphiné (Ra- vaud); Aude : Fontfroide, Niort (Roumeguère) ; marais du Mont-Dore (Lamy) ; environs de Paris : Saint-Léger (Dænen). 288. Dicranum spurium Âedw. Musc. frond. II, t. XXX; Bryol. eur. t. 81; Stirp. n° 319 ; Schultz, exsicc. n° 98. Tige dressée au centre des touffes, décombante sur leur con- tour, dichotome, garnie à la base seulement d’un feutre d’abord jaunâtre, puis brun ; touffes arrondies , d’un jaune pâle, bril- lant, ordinairement peu considérables ; profond. 3—6 centim. Feuilles concaves, étalées-dressées à l’état humide, dressées, appliquées dès la base, puis incurvées , forlement ridées, con- tournées, crépues à l’état sec, très rapprochées, agglomérées , ovales-oblonques , un peu contractées à la base, insensiblement et longuement rétrécies , lancéolées, puis linéaires, aiguës , canaliculées , tordues sur elles- -mêmes à l'extrémité, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au sommet, fortement denti- culées sur les bords et sur le dos de la nervure dans le tiers supérieur, également papilleuses vers le sommet ; long. 5—6 millim., larg.{ 172 millim. ; cellules inférieures grandes, carrées- subarrondies , d’un jaune orangé, à parois épaisses, formant de grandes oreillettes qui occupent toute la base des feuilles jusqu’à la nervure, de part et d'autre ; les cellules qui suivent d’abord oblongues, puis linéaires, légèrement flexueuses, 6—10 fois aussi 1. q. L., presque hyalines; celles de la moitié supé- rieure petites, courtes, anguleuses, irrégulières. Fol. florales externes dilatées , imbriquées à la base, puis acuminées, éta- lées; 3—4 intimes engaënantes, tronquées au sommet, puis surmontées d’une longue pointe subulée , dressée- lexueuse, très peu denticulée ; long. 45 millim.; 6— 8 archégones ; para- physes courtes el rares. Vaginule cylindrique. Pédicelle grèle, couleur de paille, fragile, tordu au sommet yers la gauche: 34 599 99° GENRE : DICRANUNM. long. 20 millim. Capsule pâle, cylindrique, arquée, légère- ment bombée, irrégulièrement plissée à la fin, munie à la base d’un col peu saillant; long. 2—2 172 millim., diam. 23 millim. Opercule conique , surmonté d’un bec subulé, long, pâle. Un anneau élgvé. Péristome convexe , orangé; dents lancéolées , divisées, jusqu’au tiers inférieur, en deux branches linéaires , subulées, presque lisses, régulières. — Mai-juin. Dans les bois secs, sur les rochers recouverts de terre, dans les bruyères, les broussailles , les bois taillis sablonneux et rocailleux ; environs de Vagney, la Hazelle, Roche des Ducs, sur le granite (B.), sur le grès vosgien ; à Bruyères , Saint-Dié (Mougeot , B.); plus commun et plus souvent fertile dans les Basses-Vosges : Sainte-Odile (Schimper), environs de Bitche et de Wissembourg (Schultz), de Sarrebrück (Winter); nul dans le Jura et la plaine lorraine — Environs de Paris , forêt de Villers-Cotte- rets (Questier). N.B, Dans les espèces précédentes , les plantes mâles se réduisent à l’état de gemmules ovoïdes, fixées à l’aide de ‘radicules propres au milieu des touffes de plantes femelles ; fol. cvales-acuminées , nerviées, denti- culées ; 10—20 anthéridies oblongues ; paraphyses filifocmes, un peu plus longues. : T1. Feuilles non ridées transversalement. (E. 289—3092.) o. Fleurs dioïques. (E. 289—9298.) a. Feuilles, au moins les supérieures, dressées ou courbées-homo- tropes. (E. 289—295.) *,_ Plantes robustes (long. 3—10 centim.), feutrées-radiculeuses ; des oreillettes brunes à la base des feuilles. (E. 289—291.) 289. Dicranum scoparium Hedw. Spec. Muse. p.126; Bryol. eur.'t. T4 et 75; Stirp. n° 120; Bryum scoparium Linn. Spec. pl. Tige dressée ou décombante, vigoureuse, plusieurs fois di- chotome ; long. 3—12 centim.; touffes d’un beau vert dans les lieux ombragés, jaunâtres dans les lieux découverts, garnies d’un feutre radiculeux, blanchätre à l’état jeune. Feuilles oblon- gues-lancéolées , puis rétrécies, très longuement linéaires-acu- minées, canaliculées, infléchies aux bords, denticulées sur le contour du tiers supérieur, munies d’une nervure qui s’avance jusqu'au sommet, dentée sur le dos, courbées-homotropes ou dressées-étalées à l’état humide, irrégulièrement crépues, fle- xueuses à l'état sec; long. 5—12 millim.; cellules inférieures externes rectangulaires, grandes, 2 fois aussi 1. q. l., d’un 289. DICRANUM SCOPARIUM. 523 jaune orangé, formant des oreillettes distinctes, ovales-oblon- gues; les moyennes linéaires, flexueuses, 8—15 fois aussi 1. q. 1.; celles de l’acumen rhombées, aiguës, 2—3 fois aussi L. q. 1. Fol. intimes de l’involucre longuement engainantes, brusque- ment contractées et terminées par un acumen subulé, filiforme , très long, diversement étalé; long. 4—6 millim. ; 8—10 arché- gones allongés ; paraphyses très gréles, rares. Vaginule pourpre, cylindrique. Pédicelle pourpre, souvent pâle vers le milieu, dressé-flexueux, ferme, à la fin légèrement tordu vers la gau- che; long. 25—45 millim. Capsule obliquement dressée, cylin- drique, arquée , munie à la base d’un petit col saillant, brune, à parois fermes; long. 2? 192—5 millim. Pas d’anneau. Oper- cule convexe , élevé; un long bec oblique. Péristome élevé, formant un cône convexe , d’un beau pourpre; dents divisées, à partir du tiers inférieur, en deux branches, plus rarement en trois, longuement filiformes, souvent un peu inégales. Spores vertes. Coiffe descendant jusque vers la base de la capsule. Plante mâle beaucoup plus petite, 2—3 fois dichotome; fleurs subglobuleuses ; fol. largement ovales, brusquement linéaires- acuminées , homotropes, denticulées , nerviées ; les intimes plus élargies et plus brièvement acuminées ; 10—15 anthéridies oblon- gues; paraphyses filiformes, nombreuses. Souvent la plante mâle se réduit à l’état de gemmules isolées ou groupées (2—5) et fixées au milieu du feutre radiculaire dans les touffes de plantes femelles. — Août-décembre. Plante très variable. a. vulgare N. Boul. — Plante croissant sur la terre dans les bois ; aux lieux frais et ombragés. Tige robuste; long. 10 —19 centim. ; touffes d’un vert gai à la surface, étendues, compactes. Feuilles régulièrement disposées, généralement courbées-homo- tropes, parfois très légèrement ridées aux bords ; long. 10—12 millim. Pédicelle allongé (40—45 millim.). Longueur de la cap- sule 3 172 millim., diam. 374 millim. b. recurvatum Schimp. Syn. — Plante croissant sur des rochers ombragés , frais. Tige grêle, ascendante, peu divisée; long. 6—7 centim. ; touffes étendues, molles, æœertes. Feuilles plus grandes vers le sommet des innovations, lächement homo- tropes, recourbées, longuement rétrécies, linéaires, fortement dentées au sommet. Pédicelle long de 30—35 millim. Capsule presque dressée, légèrement arquée , munie d’un col peu sail- lant; long. 4 millim., diam. 1 millim. c. curvulum Schimp. — Plante croissant sur les rochers secs, plus ou moins ombragés ou en partie découverts. Tige relative- menÿ courte (4—5 centim.), ascendante; toufles lâches, d’un 594 99° GENRE : DICRANUM. vert jaunûtre. Feuilles agglomérées vers le sommet des innova- tions , arquées, homotropes, dentées dès le milieu; long. 7—8 millim. Longueur du pédicelle 30—40 millim. Capsule oblongue- subcylindrique, munie d’un col défluent, distinct ; long. 5 mill., diam. ! millim. d. orthophyllum Schimp. — Tige longuement décombante ; rameaux dressés ; long. 3--5 centim.; feuilles inférieures rappro- chées de la tige , les supérieures dressées, légèrement étalées , étroitement lancéolées, infléchies aux bords, un peu tordues; long. 5 172 millim. Pédicelle médiocre (25—30 millim.). Capsule presque dressée ou très peu arquée ; long. 2 1792 millim., diam. 1 millim. Croit sur les rochers. e. paludosum Schimp. — Plante des lieux tourbeux, hu- mides , assez semblable au D. palustre. Touffes profondes , d’un vert clair. Feuilles larges, un peu ridées, rugueuses. Ces variétés passent de l’une à l’autre par une foule d’intermédiaires ; les différences ne portent d’ailleu:s que sur les dimensions des diverses parties et la direction des feuilles. Cette espèce est très commune partout, sur tous les terrains ; elle n’est cependant nulle part plus abondante que sur le granite et le grès vosgien de la chaîne des Vosges. 290. Dicranum fuscescens Turn. Musc. hibern. p. 60; Schimp. Syn.; D. congestum Brid.; Bryol. eur. t. 77; Stirp. n° 821 et 411. Tige dressée, dichotome, garnie d’un feutre fourni, roux; long. 2—5 centim.; touffes denses, d’un vert gai ou jaunûâtre clair. Feuilles plus grandes et agglomérées au sommet des in- novations, dressées-étalées , légèrement arquées, homotropes à l’état humide, tordues , flexueuses, crépues vers l'extrémité à l'état sec, lancéolées, étroites, concaves à la base, puis rétré- cies , longuement linéaires-subulées, carénées-canaliculées , for- tement denticulées aux bords et sur le dos dans le tiers supé- rieur, {rès aiguës, munies d’une nervure qui s’avance jusqu'au sommet; long. 5—6 millim., larg. 34 millim.; cellules infé- rieures, vers les bords, grandes, jaunes-orangées, carrées ou un peu allongées , formant des oreillettes distinctes ; les autres, jusqu’au milieu, linéaires, presque droiles, obluses, 8—10 fois aussi 1, q. 1., à parois minces ; au delà du milieu, elles se raccouréissent successivement et finissent par devenir presque carrées. Fol. intimes de l’involucre longuement engaînantes, brusquement tronquées au sommet et surmontées d’un long acumen subulé, légèrement denticulé; 6—8 archégones longs; quelques paraphyses grêles. Vaginule cylindrique, étroite. Pé- 290. DICRANUM FUSCESCENS. 625 dicelle jaunûtre, päle ou fauve, assez grêle, à la fin tordu vers la gauche ; long. 10—720 millim. Capsule oblique, arquée, oblongue-bombée, fauve, munie d’un col peu saillant, à la fin plissée ; long. 2—2 172 millim., diam. 1 millim. Opercule con- vexe, terminé par un bec pâle et courbé, aussi long que la cap- sule. Un anneau mince. Dents du péristome divisées, à partir du milieu, en deux, rarement trois branches presque égales, finement papilleuses ; lamelles de la face interne assez saïllantes. Spores pâles, médiocres, finement chagrinées. Plante mâle crois- sant au milieu des touffes femelles, rare, plus grêle; fleurs gemmiformes, ovales; 3—4 fol. externes dilatées, concaves, terminées par un long acumen subulé, denticulé, dressé; les 4—5 intimes d’un tissu plus délicat, moins longuement acumi-. nées, également nerviées; 10—15 anthéridies grandes, oblon- gues; paraphyses filiformes , un peu plus longues, nombreuses. — Mai-juillet. Dans les fissures des rochers , sur les troncs pourris, dans la région montagneuse supérieure des Vosges et du Jura; Hohneck, Retournemer (Mougeot), Gazon-Martin (B.); La Vaux (Lesquereux), La Faucille (Reu- ter). — Alpes de la Savoie et du Dauphiné, Pyrénées , Cévennes. 291. Dicranum Muehlenbeckii Br. Sch. Bryol. eur. t. 78. Tige grêle, dressée ; touffes denses, envahies par un feutre très abondant, blanc au sommet, brun à l’intérieur. Feuilles rapprochées, égales, étalées-flexueuses, très crépues à l’état sec, lancéolées-subulées, fortement infléchies aux bords, tubuleuses, denticulées, presque lisses sur le dos; d’un tissu läche sur toute la base, sans oreillettes bien arrélées. Fol. in- volucrales intimes, longuement engainantes , brièvement acumi- nées. Pédicelle jaunâtre. Capsule arquée, subcylindrique, étroite, presque lisse à l'état sec. — Eté. RR. Päturages du Haut-Jura, descend dans les vallées (Schimper). — Mont Salève , près de Genève (J. Müller), Lorch, sur les bords du Rhin, mais hors de nos limites ; Mont-Cenis (Besch. R. D.). Dicranum elongatum Schwægr. Suppl. 1, Sect.1,t. XLIIT; Bryol. eur. t. 76. Tige allongée, très grêle ; touffes denses, très radiculeuses. Feuilles oblongues-lancéolées, longuement subulées, entières, auriculées. Pédicelle pâle. Capsule inclinée, oblongue, bombée, courte, Sillonnée à l’état sec, munie d’un col bien distinct. Oper- cule conique, longuement subulé. Rochers humides des Alpes , Haute-Savoie : Mont Pététod (Puget). 526 39° GENRE : DICRANUM. Dicranum circinatum Wis Bryol brit. p. 76. — Tige arquée, as- cendante, grêle, allongée (long. 4— 7 centim.) ; touffes lâches, d’un vert jaunâtre. Feuilles peu denses, ovales, dilatées, imbriquées à la base, rapi- dement contractées et très longuement subulées, falciformes, superficiel le- ment denticulées au sommet; des oreïllettes Ayalines, mal délimitées à la base ; au-dessus , près de la nervure, une bande oblongue de cellules Folle , grandes, rectangulaires , verdâtres, 3—4 fois aussi l. q L., une bande marginale de cellules étroites , opaques, jaunâtres. Plantestérile , caractérisée par le tissu de ses feuilles. — Trouvé d’abord dans les monta- gnes de l'Écosse, retrouvé en Silésie, existe peut-être dans nos hautes montagnes, à rechercher parmi les formes grêles , à feuilles fortement falciformes du D. scoparium. **,_ Tiges courtes (3—10 millim.); pas de feutre radiculaire Pas d’oreillettes brunes à la base des feuilles. (E. 292—295,.) 292. Dicranum heteromallum /edw. Musc. frond. |, p. 68; Bryol. eur. t. 62; Stirp. n° 121; Schultz, F1. Gall. et G. eæsicc. n° 7170 et bis; Bryum ‘heteromallum Linn. Spec. pl.; Dicranella heteromalla Schimp. Coroll. Tige ordinairement courte (5—8 mill.), dressée ou ascendante, grêle, ordinairement simple; gazons étendus, d’un beau vert soyeux ou jaunâtre à la surface. Feuilles uniformément disposées ou légèrement rapprochées vers le sommet des innovations, lächement courbées-homotropes , étroites, oblongues- -lancéolées à la base , puis longuement sétacées, canaliculées , garnies aux bords de dents très superficielles à partir du tiers inférieur, assez distinctes vers le sommet ; la nervure occupe le tiers du limbe à la base et tout l’acumen ; long. 8 mill., larg. 174 mill. à la base; cellules basilaires latérales rectangulaires, 4 fois aussi 1. q. 1., à parois minces. Fol. florales intimes dilatées, demi-engainantes à la base, rétrécies et longuement acuminées-subulées, homo- tropes; 2—5 archégones; quelques paraphyses filiformes, un peu plus longues. Vaginule cylindrique , allongée. Pédicelle. jaunâtre, grêle :; long. 10—15 millim. Capsule dressée ou plus ordinairement inclinée, courte, obovée, bossue, munie d’un petit col peu distinct avant la sporose, rouge-orangée, d’abord lisse, à la fin sillonnée ; long. 1 172 millim., diam. 28 millim. Opercule grand, convexe, terminé par un bec subulé, dressé ou oblique. Coiffe descendant jusque vers le milieu de la capsule. Anneau très étroit, peu distinct. Dents du péristome divisées, à peine jusqu’au milieu, en deux branches subulées. Fleurs mâles sur une plante distincte, semblable à la plante femelle; fol. très dilatées à la base, longuement acuminées-subulées ; anthéridies 10—15, oblongues; paraphyses filiformes. — Automne et pen- dant l’hiver. 293. DICRANUM CERVICULATUM. 597 b. interruptum Schimp. Syn. (Dicranum interruptum Hedw. Spec. Musc. — Tige allongée (20—39 millim.), dichotome, grêle ; touffes denses, profondes, délicates ; feuilles rapprochées au sommet des innovations, ou uniformes, dressées-étalces, flexueuses en tous sens, ou courbées-homotropes. Le reste comme dans le type. CC. sur le granite et les grès dans toute la chaîne des Vosges ; se re- trouve sur les grès verts de l’Argonne , sur les grès vosgien et bigarré des Faucilles, dans la forêt de Serre ; paraît manquer sur les calcaires purs; n’a pas été constaté pas Lesquereux dans le Jura. La v. b, sur des rochers de grès vosgien , à Saint-Dié, stérile (B.) 293. Dicranum cerviculatum Hedw. Musc. frond. I, p. 89 ; Bryol. eur. t. 56; Schultz, FI. Gall. et Germ. exsice. n° 583, et Herb. norm. n° 192; Stirp. n° 615; Dicranella cerviculata Schimp. Coroll. Tige courte (3—6 millim.), 1—2 fois dichotome, dressée, radiculeuse à la base; touffes ou gazons d’un vert jaunâtre bril- lant, assez denses, étendus. Feuilles espacées à la base, rap- prochées et plus grandes au sommet des innovations, dressées, légèrement flexueuses et étalées par l'extrémité, les supérieures plus ou moins homotropes , lancéolées ou étroitement oblongues à la base, puis rétrécies , linéaires-subulées, légèrement et par- tiellement infléchies aux bords, superficiellement denticulées ; nervure large, occupant la moitié du limbe à la base et tout lPacumen; long. 1 172 millim., larg. 174 millim.; cellules de la partie oblongue linéaires, 4—6 fois aussi 1. q.1,, arrondies ou tronquées, à parois épaisses. Fol. florales intimes dilatées, oblongues-lancéolées, insensiblement rétrécies, acuminées-su- bulées ; 1—3 archégones; paraphyses courtes, peu nombreuses. Vaginule très étroite, chargée des archégones flétris. Pédicelle jaune pâle, tordu au sommet vers la droite ; long. 6—10 millim. Capsule d’un jaune brun, petite, brièvement ovale-oblongue, bombée, sillonnée à l’état sec (3—4 plis), largement ouverte après la chute de l’opercule, munie d’un petit col saillant; long. 1 mill., diam. 172 mill. Opercule assez large, convexe, terminé par un bec eflilé et courbé. Pas d’anneau. Dents du péristome lamellifères, divisées, à partir du milieu, en deux branches su- bulées, inégales. Coiffe ne descendant guère au-dessous de l’opercule. Fleurs mâles gemmiformes ; 8—10 fol. très dilatées, concaves à la base, brusquement contractées et longuement subulées ; 15 anthéridies ; paraphyses nombreuses, plus lon- gues; ces organes jaunes. — Août-octobre. Sur les parois verticales, ombragées, des fossés ou des anciennes exploi- 598 | 33° GENRE : DICRANUM. tations dans les tourbières des Vosges et du Jura; dans presque toutes les tourbières un peu importantes ; la Charme sur les hauteurs de Fendon, Bellefontaine, Gérardmer aux Bas-Rupts (B.), Lunéville à l’étang de Spada (Godron), Bitche et Eppenbronn (Schultz), Sarrebrück (Winter); Haut-Jura (Lesquereux), lac des Rouges-Truites (B.), aux Rousses (Cornu). 294. Dicranum subulatum Hedw. Spec. Musc. p. 198, t. XXXIV; Bryol. eur. t. 60; Stirp. n° 1309 ; Dicranella subulata Schimp. Coroll. Tige courte (3—8 millim.)}, simple ou dichotome; gazons peu étendus, d’un vert terne ou jaunâtre. Feuilles légèrement agglo- mérées au sommet des innovations, dressées, flexueuses, à l’état sec, légèrement homotropes à l’état humide, brièvement oblon- gues-lancéolées à la base, rapidement rétrécies, linéaires-subu- lées, canaliculées, très légèrement denticulées au-dessus de la base et au sommet; la nervure s’avance jusqu’à l'extrémité; long. 2 millim., larg. 193 millim.; cellules rectangulaires surtout vers la base ou linéaires atténuées, aiguës ou tronquées oblique- ment, 3—6 fois aussi 1. q. L., à parois assez épaisses. Fol. externes de l’involucre dilatées, imbriquées; 1—2 intimes, lon- guement engaînantes, puis rapidement rétrécies, finement su- bulées; long. 8—38 172 millim.; 1—38 archégones; paraphyses courtes. Vaginule cylindrique, allongée. Pédicelle pourpre, tordu vers la gauche inférieurement et vers la droite au sommet; long. 8—10 mill. Capsule brune, oblique, brièvement oblongue ou obovée, bombée, munie d’un petit col goîtreux, distinct, plissée à l’état sec après la sporose; long. 1 millim., diam. 172 millim. Opercule rougeätre à la base, grand, convexe-conique, terminé par un bec subulé, pâle, arqué, aussi long que la cap- sule. Un anneau formé de 2? séries de cellules pâles. Columelle allongée, saillante. Dents du péristome divisées jusqu’au milieu en deux branches subulées, noduleuses, parfois partiellement cohérentes. — Août-septembre. Sur la terre rocailleuse au bord des sentiers et dans les fissures des ro- chers de la région alpestre des Vosges et du Jura. RR. Hohneck (Mougeot, B.), La Vaux, près de Fleurier (Lesquereux). — Haute-Savoie, les Conta- mines (Puget), Dauphiné : Villard-de-Lans et environs ‘du lac Cœurzet (Ravaud), Haute-Vienne (Lamy). 295. Dicranum varium Hedw. Musc. frond. II, p. 9,3; Bryol. eur. t. 57 et 58; Stirp. n° 412 (ex parte) et T18; Dicranella varia Schimp. Coroll. Tige dressée, courte (6—10 millim.), simple ou dichotome; innovations parfois fasciculées (2—3); touffes denses, parfois 295. DICRANUM VARIUM. 529 étendues, brunes ou olivätres à la surface. Feuilles rappro- chées, uniformes, dressées, flexueuses, à l’état sec, étalées- dressées à l’état humide, brièvement oblongues, rétrécies, su- bulées, planes ou en partie révolutées aux bords, très superfi- ciellement denticulées au sommet; la nervure occupe toute la partie supérieure de l’acumen; long. 1 192 mill., larg. 192—175. Fol. intimes de l’involucre plus allongées, plus longuement su- bulées, demi-engainantes ; 4—6 archégones, de couleur foncée ; paraphyses rares ou nulles. Pédicelle assez ferme, pourpre, un peu tordu au milieu vers la gauche ; long. 8—12 mill. Capsule oblique , brièvement ovale- oblongue, bombée, plus ou moins arquée, d’un brun foncé, à parois épaisses, lisse, munie d’un col plus ou moins distinct, ordinairement resserrée sous l’orifice à l’état sec; long. 1—1 172 millim., diam. 273 millim. Opercule convexe, assez grand, surmonté d’un bec oblique variable, long ou médiocre. Pas d’anneau. Péristome élevé, convexe, pour- pre; dents lamelliferes, divisées au-dessus du milieu en deux branches subulées, assez régulières. Spores verdätres, à peu près lisses. La var. callistomum, caractérisée par sa capsule dressée, tronquée, obovée après la chute de l’opercule, se ren- contre pêle- -méêle avec le type; ce n'est qu'une forme acciden- telle. — Hiver et printemps. Sur la terre argileuse, humide, au bord des sentiers, sur les pentes dé- nudées, incultes ; dans les lieux frais ou légerement marécageux, Assez ré- pandu (Mougeot), sur Le grès rouge, à Saint-Dié, sur le grès bigarré à Bain: (B.); commun dans Les Vosges inférieures (Schultz), Maxéville, forêt de Haiïe, Liverdun (Godron); assez commun dans le Jura (Lesquereux). b. Feuilles très étalées en tous sens, divergentes. (E 296—298.) 296. Dicranum squarrosum Schrad. Journ. V, p. 68; Bryol. eur.t. 52; Stirp. n° 520; Dichodontium squarrosum Schimp. Coroll.; Dicranella squarrosa Schimp. Syn. Tige robuste, élevée (3—6 centim.), dressée, dichotome; touffes denses, ordinairement d’un jaune luride, plus rarement vertes à la surface, plus ou moins radiculeuses à l’intérieur. Feuilles d’abord concaves , imbriquées, puis brusquement ar- ‘quées-renversées en lous sens, largement lancéolées, obtuses, entières, un peu sinuolées au sommet, largement canaliculées ; la nervure étroite et assez mince s’arrête au-dessous du som- met; long. 3 millim., larg. 374 millim,; cellules à parois molles, épaisses ; les basilaires ne formant pas d’oreillettes, grandes, rec- tangulaires, ou tronquées obliquement, 6—8 fois aussi 1 q. 1; les autres 3 fois aussi 1. q. L., subhexagones, sinueuses; sur le 530 33° GENRE : DICRANUM. contour du sommet, on trouve des cellules plus petites, carrées. Fol. florales intimes (2—3) allongées, engaînantes, ondulées, insensiblement rétrécies, aiguës, dressées ; 5—10 archégones ; quelques paraphyses assez grèles, allongées. Vaginule oblon- gue, allongée, épaisse. Pédicelle poupre, épais, légèrement flexueux, à peine tordu; long. 10—15 millim. Capsule d’un rouge brun, cblongue, bombée, arquée, oblique, munie d’un col peu distinct, légèrement goitreux, largement ouverte ; long. 1 172 millim., diam. { millim. Opercule conique, obtusément acu- miné. Pas d’anneau. Dents du péristome noduleuses aux bords, lamelliferes, divisées, au-dessus du milieu, en 3 branches linéai- res-subulées, inégales, courtes. Spores petites, päles. — Des l’automne et pendant l'hiver. — Rarement fertile. Près des sources, le long des rigoles dans les prés marécageux, dans les petits marécages sur les pentes des montagnes, aux lieux découverts. C. dans la région alpestre des Vosges; descend dans les vallées; à Coinches sur le gneiss (altitude 450 m.) (B.), gorges des montagnes près de Sarrebrück, vallée de Sauerbach entre Bitche et Wissembourg (Winter). Nous l'avons trouvé fertile au Ballon de Servance et au Rupt- de-Bâämont, au-dessus de Saulxures. Dans le Jura à la Vaux (Lesquereux). — Sur les terrains siliceux des montagnes de presque toute la France, Alpes du Dauphiné, Pyrénées, Auvergne, Cévennes, forêt de Compiègne dans l'Oise. 297. Dicranum pellucidum Medw. Spec. Musc. p. 142: Bryol. eur. t. 50 et 51; Stirp. n° 122; Dichodontium pel- lucidum Schimp. Coroll.; Billot, exsicc. cont. n° 3949. Tige dressée ou ascendante, rarement dichotome, innovant à la base, au milieu du feutre radiculaire; long. 10—25 millim.; touffes molles, peu denses, d’un vert foncé, plus rarement jau- nâtre ou olivâtre par altération. Feuilles peu denses, imbri- quées par une base largement oblongue, puis éfalées en tous sens, divariquées ou ascendantes, lancéolées, carénées, aiguës, denticulées dans leur moitié supérieure aux bords, et même sur le dos de la nervure qui atteint le sommet, plissées, révolutées au point de courbure, du reste planes aux bords; long. 1 172—3 millim.; cellules de la base rectangulaires, hyalines, Fe 3—6 fois aussi |. q. l.; les autres carrées ou irrégulière- ment anguleuses, vertes, surmontées de papilles obtuses, plus ou moins saillantes. Fol. florales intimes demi-engaînantes à la base, peu distinctes; 10—15 archégones; paraphyses grêles, courtes, peu nombreuses. Vaginule allongée, étroite, chargée d’archégones. Pédicelle rougeâtre, assez pâle; long. 10—20 millim. “Capsule petile, rougeâtre, ovale ou obovée, bombée, arquée, subhorizontale ou oblique, munie d’un col peu distinct, atténué ; long. 1 172 millim., diam. 23 millim. Opercule petit, 297. DICRANUM PELLUCIDUM. 531 conique, terminé par un bec subulé, plus ou moins long. Pas d’anneau. Péristome convexe-élevé, d’un rouge vif; dents divi- sées, à partir du milieu ou un peu au-dessous, en deux bran- ches souvent inégales, linéaires-subulées. Plante mâle sembla- ble à la plante femelle; fleurs capituliformes ; fol. très dilatées, concaves, imbriquées à la base, brusquement rétrécies, longue- ment linéaires-acuminées, très-étalées; les intimes énerves ; 30— 50 anthéridies oblongues, allongées; paraphyses un peu plus longues, nombreuses. — Automne et pendant l'hiver. Sur la terre sablonneuse et sur les pierres humides, au bord des petits cours d’eau, sur le granite et les grès dans toute la chaîne des Vosges ; re- pandu dans une foule de localités : Ballon de Servance, Bruyères (Mou- geot), Hohneck (Blind). C. aux environs de Saint-Dié, Lac de la Meix, Preyé, Champ-du-Feu, environs de Vagney (B.), Rochesson, Plateaux (Pierrat), Darney (B.), sur le grès bigarré près de Sarrebrück (Winter), Biederhausen et Knopp (F. Schultz); R. dans le Haut-Jura, à la Vaux (Lesquereux), sur le néocomien siliceux, entre la Faucille et la Dôle (B.). — Haute-Savoie (Puget), Dauphiné (Ravaud', Cantal (Husnot), Mont- Dore (Lamy), environs de Paris (Chevailier, Graves). — Cette plante offre quelques variations ; la tige est plus ou moins allongée ; les feuilles plus ou moins dentées, presque lisses ou papilleuses, ascendantes ou divariquées ; la capsule très courte, brièvement atténuée, ou oblongue, munie d’un assez long col. 298. Dicranum Schreberi Swartz, Musc. suec. p. 37 et 88; Bryol. eur. t. 53, Dicranum Schreberianum Hedw.; Stirp. n° 719; Dicranella Schreberi Schimp. Coroll. Tige courte (3—8 mill.), dressée, ordinairement simple ou peu divisée ; gazons lâches, peu étendus, d’un vert terne. Feuilles imbriquées par une base oblongue, concave, puis rétrécies, linéaires-lancéolées, carénées, aiguës, très étalées, divergentes, denticulées aux bords et sur le dos du tiers supérieur; la ner- vure se prolonge jusqu’à l'extrémité ; long. 1 172 millim., larg. 128 mill.; cellules de la base rectangulaires, 4 fois aussi 1. q. L.; les suivantes 2—3 fois aussi 1. q. L, presque carrées vers le sommet. Fol. de l’involucre (4—5) très dilatées, en partie en- gainantes à la base, brusquement contractées, acuminées-subu- lées, flexueuses, très étalées; 4—6 archégones; paraphyses rares. Vaginule cylindrique, assez épaisse. Pédicelle pourpre, dressé-flexueux, à peine tordu; long. 5—6 millim. Capsule oblique, bombée, arquée, munie d’un col goitreux, peu dis- tincet, rétrécie sous l’orifice; long. 1! millim., diam. 172 millim. Opercule grand, conique, surmonté d’un bec subulé, arqué, redressé. Pas d’anneau. Dents du péristome divisées jusqu’au milieu en deux branches subulées, presque égales, peu nodu- leuses. — De l'automne jusqu’au printemps. 532 39° GENRE : DICRANUM. R. Sur la terre argileuse humide, au bor 1 des fossés, dans les bosquets, les lieux gramineux; Hasslach (Kneïff), sur le grès bigarré à Autrey (B.), près de Deux-Ponts (Bruch), sur le diluvium à Landau (Gümbel); bois de Bougis près de Beauregard, Val de Travers, dans le Jura (Lesquereux). — Dauphiné : Domêne (Ravaud) 00. Fleurs monoïques. (E. 299—302.) 299. Dicranum virens Hedw. Musc. frond. IL, p. 77; Bryol. eur. t. 48 et 49; Stirp. n° 1115; Cynodontium vi- rens Schimp. Coroll. Tige dressée ou ascendante, dichotome; long. 10—20 mil ; touffes d’un beau vert à la surface, passant au brun à l’inté- rieur, garnies de radicules abondantes. Feuilles imbriquées par la base, puis étalées, arquées à l’état humide, crispées à l’état sec, assez largement lancéolées, insensiblement rétrécies, li- néaires, finement acuminées, canaliculées, denticulées aux bords et sur le dos du tiers ou de la moitié supérieurs ; long. 5 millim., larg. { millim.; cellules basilaires hyalines, obtuses, 4-—6 fois aussi l. q. 1.; plus haut, elles se raccourcissent et finissent par devenir à peu près carrées, vertes; les supérieures sont légè- rement papilleuses. Fol. externes de l’involucre dilatées, imbri- quées à la base; 2—4 intimes longuement engainantes, rapide- ment contractées, terminées par une longue pointe linéaire- subulée, dressée-flexueuse, denticulée; 4—6 archégones ; paraphyses grêles, rares ou nulles. Vaginule oblongue-subcy- lindrique, assez allongée. Pédicelle péle, à la fin brun, tordu vers la droite ; long. 10—15 millim. Capsule oblique ou subho- rizontale, brune ou rougeätre, oblongue ou subeylindrique, bombée, arquée, munie d’un col goîtreux, sat/lant, lisse; long. 2 millim., diam. 374—1 millim. Opercule convexe-conique, ter- miné par un assez long bec oblique. Pas d’anneau. Dents du péristome divisées dans le tiers supérieur en deux branches linéaires-subulées. Fleurs mâles sur la mème plante, atillaires, au-dessous des fleurs femelles, petites ; 3—4 fol. concaves à la base, puis lancéolées-linéaires, denticulées, nerviées, dressées ; 6—8 antheridies oblongues, brièvement pédiculées; paraphyses rares où nulles. — Juin-juillet. Haut-Jura, sur les troncs pourris humides, au bord des torrents, à la Vaux, la Poita-Raisse, près de Fleurier (Lesquereux). — Alpes de la Sa- voie : Bellevaux, M! Pététod (Puget), du Dauphiné : Lautaret, Villard- d’Arène (Ravaud), M! Viso (Borel), Lanslebourg, Mont-Cenis (Besch. R. D.); Pyrénées (Schimper), Val d'Esquierry, Port de Vénasque (Jean- bernat). 300. DICRANUM POLYCARPUM. 5338 300. Dicranum polycarpum Ehrh. Decad.; Bryol. eur. t. 47; Stirp. n° 414 et 125 (D. strumiferum, ce dernier mélangé avec Weisia Bruntoni) ; Cynodontium polycarpum Schimp. Coroll. Tige dressée, dichotome; long. 10—35 millim.; touffes assez denses, bombées, arrondies, d’un vert terne, olivätre à la sur- face, garnies, à l’intérieur, d’un feutre radiculaire brun, d’abord blanchâtre, plus ou moins abondant. Feuilles rapprochées, étalées, flexueuses, ou plus ou moins nettement homotropes, à l’état humide, contournées, crépues à l’état sec, oblongues à la base, rétrécies, longuement linéaires, canaliculées, acumi- nées, révolutées et ondulées aux bords, légèrement denticulées vers le sommet, munies d’une forte nervure qui atteint l’extré- nité; long. 3—4 172 millim., larg. 1 millim.; à la base, sur un petit espace ovale, aux bords, les cellules sont grandes, carrées, presque hyalines ; plus haut et vers la nervure, elles sont rec- tangulaires, 2—3 fois aussi L. q. L., vertes; à partir du tiers ou du quart, elles sont carrées, vertes, opaques, fortement papil- leuses. Fol. florales intimes oblongues, demi-engainantes, in- sensiblement rétrécies, acuminées ; 5—6 archégones; para- physes grêles, peu nombreuses. Vaginule cylindrique, étroite , allongée. Pédicelle rougeûtre, pâle, tordu vers la droite; long. 6—20 millim. Capsule obovée-oblongue, dressée, presque régu- lière ou arquée, bombée, inclinée, munie d’un col plus où moins distinct, fortement sillonnée après la sporose, brune; long. 1 394—2 394 millim., diam. 374 millim. Un anneau formé de 2 séries de cellules. Opercule convexe, lobulé, crénelé au bord, surmonté d’un bec fin, oblique. Dents du péristome divisées, jusqu'au-dessous du milieu, en 2, plus rarement en 3 branches linéaires-subulées, souvent un peu inégales. Spores médiocres, brunes. Coiffe descendant à peine au milieu de la capsule, sou- vent lobulée à la base. Fleurs mâles sur la même plante, au- dessous des fleurs femelles; 2—3 grandes fol. Must acuminées, flexueuses ; 1—2 intimes petites, ovales ; anthéri- dies oblongues; quelques paraphyses grèles. — Mai-juillet. Plante assez variable surtout pour la forme de la capsule. a. oœulgare N. Boul. — Capsule oblongue ou ovale-oblon- que, dressée où légèrement oblique, régulière ou peu bossue, sans col bien notable, à la fin inclinée, non arquée. b. strumiferum B. Sch. (Dicr. strumiferum W. et M.).— Capsule obovée, bombée, arquée, surtout après la sporose, munie d'un col goîtreux, distinct. 534 99° GENRE : DICRANUM. c. arcuatum N. Boul. — Tige courte (5 millim.); feuilles fortement dentées vers le sommet. Pédicelle court ; 7—8 millim. Capsule à la fin très oblique presque horizontale, étroite, sub- cylindrique, fortement arquée, munie d’un col très peu dis- tinct; long. 1 172 millim., diam. 172 millim. C. sur le granite et le grès vosgien, dans toutes les Vosges, dans les fis- sures des rochers exposés au nord; à partir de 500—600 m. jusqu'aux sommets les plus élvées; semble rare dans les Basses- Vosges. Nul dans le Jura. La var. b. croît avec le type. La var. c. au Mettey, près de Vagney (Pierrat), dans la vallée de Granges (Gérard), sur le granite. Dicranum gracilescens W. et M.; Bryol. eur. — Espèce très voisine du D. polycarpum. Elle s’en distingue par ses toufles plus molles ; tige grêle ; feuilles molles, plus fortement papilleuses, mutiques, très peu den- ticulées. Pédicelle pâle, souvent très flexueux. Capsule ovale ou oblongue, munie d’un col peu distinct. Anneau à peine distinct, persistant. Opercule convexe, lisse au bord, brièvement et très obliquement acuminé — Fis- sures des rochers alpestres de la Suisse et du Tyrol. Selon Milde (Bryol. Siles.), cette espèce se confondrait avec le D. polycarpum, par l’intermé- diaire du D. alpestre \Wahlenb. caractérisé par ses touffes plus petites, ses feuilles plus courtes, plus étroites, moins flexueuses, presque lisses, moins denticulées, par sa capsule souvent très courte, dressée ou arquée, presque lisse. — Silésie, Thuringe. ; 301. Dicranum Starkei Web. et M. Bot. Taschenb.; Bryol. eur. t. 64; Stirp. n° 43; Husnot, Musc. Gall. n° 208. Tige longuement couchée -décombante, radiculeuse, se re- dressant à l'extrémité, dichotome, flexueuse, grêle ; long. 5—6 centim.; touffes d’un vert clair ou jaunâtre à la surface, brunes ou même noirâtres à l’intérieur. Feuilles imbriquées par une base oblongue, puis étalées, flexueuses à l’état sec, homotropes- falciformes à l’état humide, linéaires-subulées, presque tubu- leuses par l’inflexion des bords qui sont finement denticulés, dans le tiers supérieur, ainsi que la nervure sur le dos; celle-ci s’'avance jusqu'au sommet; long. 83—3 172 millim., larg. 172 millim.; cellules basilaires externes, sur un espace carré ou oblong, d’un jaune orangé, carrées, ou un peu allongées, formant des oreilleltes distinctes; les autres linéaires, droites, tron- quées obliquement, 8—10 fois aussi 1. q. L.; celles du sommet plus courtes. Fol. florales intimes oblongues, engaînantes, allongées, insensiblement rétrécies, longuement et finement acuminées, légèrement denticulées tout au sommet, nerviées; archégones et paraphyses en petit nombre. Vaginule cylindri- que, allongée, nue. Pédicelle grêle, jaunâtre, tordu au sommet vers la droite; long. 8—15 millim. Capsule oblongue, oblique ou presque horizontale, plus ou moins arquée, munie d’un col 301. DICRANUM STARKEI. 539 goîtreux, distinct, irréqulièrement plissée, d’un jaune orangé ; long. 1 172 millim., diam. 1792 millim. Un anneau formé de plusieurs séries de cellules. Opercu!le conique, bordé de rouge, terminé par un bec oblique, médiocre. Dents du péristome di- visées jusqu’au-dessous du milieu en deux branches linéaires- subulées, un peu irrégulières. Fleurs mâles sur la même plante au-dessous et près des fleurs femelles, gemmiformes, d’un jaune foncé ; 3—4 fol. ovales, imbriquées, brièvement acuminées, fine- ment nerviées; anthéridies nombreuses, 20—30, oblongues; paraphyses grèles, aussi longues, nombreuses. — Juillet-août. Sur la terre , dans les pentes abruptes des escarpements du Hohneck, du Rotabac, du Ballon de Servance (Mougeot, B ). — Alpes du Dauphiné, de la Savoie , Pilat, Cévennes, Auvergne, Pyrénées. Dicranum falcatum Aedw. Spec. Muse. p.150 ; Bryol. eur. t. 65.— Plante très semblable à la précédente Tige dénudée à la base, sans radi- cules; touffes plus denses. Feuilles rapprochées, fortement courbées- homotropes. Pédicelle pourpre, plus court et plus ferme. Capsule courte, renflée, obovée, bombée, munie aussi d’un col distinct, solide, lisse; anneau très mince. Péristome d’un pourpre foncé — Dans les Alpes, au Grimsel (Schimper). Dicranum Blyttii Br. et Sch. Bryol. eur. t. 63. — Voisin du D. fal- catum. Tige dressée, plus ramifiée; touffes molles, lâches; feuilles rapprochées et plus grandes vers le sommet des innovations , plus courtes, lâächement homotropes, très étalées presque en tous sens, flexueuses , finement subulées. Fleurs mâles éloignées des fleurs femelles. Capsule petite , oblongue, arquée, munie d’un petit col goîtreux, lisse jusqu’à La fin ; dents du péristome étroites — Alpes de la Suisse et de Salzbourg (Schimper), au Feldberg, dans la Forêt-Noire. 302. Dicranum Grevilleanum Zr. Sch. Bryol. eur. t. 54; Dicranella Grevilleana Schimp. Coroll. Syn.; Dicranum Schreberianum Grev. Scott. Crypt. Fasc. 22, t. 116. LA Espèce très voisine du D. Schreberi ; elle en diffère es ubele. ment par ses fleurs monoïques ; sa taille un peu plus élevée; ses feuilles plus dilatées à la base, plus brusquement rétrécies, linéaires-subulées, très entières; ses fol. involucrales engat- nantes; sa capsule obovée-oblongue, inclinée, subhorizontale, sillonnée, munie d’un col goitreux distinct. Cette espèce des hautes Alpes de la Rhétie et de Salzbourg , a été re- cueillie par Lesquereux dans le Jura, « vers la Fonds, au-dessus de Fleurier. » 536 39° GENRE : DICRANUM. Sect. Il. Dicrana orthocarpa. — Capsule dressée, symé- trique, oblongue ou subcylindrique. Fleurs dioïques. (E. 303—309.) À. Plantes robustes, (long. 20—50 millim. ); des oreillettes à la base des feuilles. (E. 303 —307.) +. Fleurs dioiques. (E. 303—307.) 303. Dicranum longifolium Æedw. Musc. frond. 111, p.24; Bryol. eur. t. 72; Stirp. n° 318 et 211; D. Sauteri, Hus- not, Musc. Gall. n° 209. Tige dressée au centre des touffes, décombante sur le con- tour, plusieurs fois dichotome, garnies de radicules peu appa- rentes ; long. 2—4 centim. ; touffes ordinairement denses, éten- . dues, déprimées ou bombées, d’un vert clair, jaunâtre-olivätre à la surface, décolorées à l’intérieur. Feuilles dressées-flexueuses à l’état sec, plus ou moins falciformes, homotropes à l’état hu- mide, ordinairement plus grandes et plus rapprochées vers le sommet des innovations, oblongues ou lancéolées, planes et entières aux bords, à la base, insensiblement rétrécies et lon- guement linéaires-subulées, canaliculées, denticulées, à partir de la moitié ou du tiers supérieurs, sur les bords et sur le dos ; la nervure large , dilatée, occupe le tiers du limbe à la base et tout l’acumen ; long. 5—7 millim., larg. 172—374 millim. ; cel- lules basilaires externes d’un jaune foncé, carrées ou subhexa- gones , formant des oreillettes distinctes; plus haut, elles sont hyalines , rectangulaires , 4—8 fois aussi 1. q. 1. ; sur les bords et au sommet, elles sont courtes, subrhomboïdales. Fol. florales externes imbriquées à la base, brusquement contractées, h- néaires-subulées ; les intimes longuement engaînantes, insensi- blement rétrécies, acuminées-subulées, dressées (long. 8 mill.); 6-12 archégones ; quelques paraphyses grêles. Vaginule étroite, cylindrique, allongée. Pédicelle pâle à la base, fauve au som- met ; long. 12—15 millim. Capsule subcylindrique, légèrement oblongue, symétrique, dressée, rarement et légèrement arquée, légèrement plissée ou presque lisse après la sporose, ohivâtre, passant au noirâtre, presque dépourvue de col; long. 2—3 mill., diam. 3/4 millim. Opercule convexe, assez petit, surmonté d’un long bec, pâle, droit ou oblique. Dents du péristome dressées à l’état sec, incurvées à l’état humide, pourpres,' peu lamelli- fères, divisées, jusqu’au-dessous du milieu, en deux branches linéaires-subulées. Spores verdâtres, médiocres, légèrement 303. DICRANUM LONGIFOLIUM. 537 papilleuses. Coïffe fauve, descendant jusqu’au-dessous du mi- lieu de la capsule. Plante mâle plus grêle, mêlée aux touffes de plantes femelles, mais rare ; fleurs gemmiformes ; 5—7 fol.; les externes dilatées, oblongues à la base, longuement acuminées- subulées ; les 3 intimes très dilatées, plus brièvement acumi- nées, toutes nerviées; 8—12 anthéridies oblongues, assez grandes; paraphyses un peu plus longues, nombreuses. — Octobre-novembre. C. dans les Hautes-Vosges, au-dessus de 900 m. jusqu'à la limite des forêts, à la base des troncs d’arbres, surtout des hêtres rabougris, sur les pierres et les blocs granitiques, dans les forêts, fructifie abondamment ; se retrouve dans les régions inférieures, maïs rare et presque toujours sté- rile; sur les blocs de granite roulés dans le Jura, à Noiraigues (Lesque- reux). — Dans presque toutes les montagnes de France. Observations. Le Dicranum Sauteri Br. Sch. Bryol. eur. t. 71. ne diffère du D. longifolium que par la nervure des feuilles plus étroite, de telle sorte que, sur une coupe transver- sale exécutée vers la base, on compte, de chaque côté, 25--30 séries de cellules non recouvertes par cette nervure, tandis que, sur le D. longifolium, on ne trouve que 12—15 séries de cellu- les, dans les mêmes conditions. Nous avons vérifié ce caractère du D. Sauteri, sur la plante du Harz publiée dans le Bryo- theca europæa de Rabenhorst, mais nous ne l'avons jamais re- trouvé sur la plante de nos Hautes-Vosges, ni sur celle des Alpes de la Suisse et de la Savoie. Ce caractère d’ailleurs est-il suffisant pour maintenir la distinction des deux espèces ? Dans les forêts des Hautes-Vosges , au Ballon de Servance, au Ro- tabac, au Hohneck, notre D. longifolium présente des varia- tions nombreuses. Sur les pierres, dans les endroits découverts et secs, la plante devient jaunâtre, plus grêle, raide; les feuilles sont agglomérées au sommet des innovations et fortement cour- bées-homotropes ; dans les endroits ombragés et légèrement frais, sur des pierres encore, on voit la même plante former des touffes plus denses, parfois très étendues, d’un vert foncé ou soyeux, les tiges se garnissent uniformément de feuilles moins courbées, diversement denticulées ; sur les troncs de hêtres, on observe des variations analogues et non moins éten- dues. 304. Dicranum fulvum Hook. Musc. exot. t. CXLIX; Di- cranum interruptum Bryol. eur. t. 69, non Brid.; Stirp. PDA. Tige dressée au milieu des touffes, décombante sur le con- tour, garnie , à la base, de radicules brunes et, plus haut, d’un 35 538 33° GENRE : DICRANUM. feutre blanc et court; long. 25—30 millim, ; touffes denses, d'un vert très foncé, olivâtre à la surface, décolorées ou brunes à l'intérieur. Feuilles contournées, crépues à l’état sec, dressées, lâches, flexueuses ou en partie homotropes à l’état humide, lancéolées à la base, rétrécies et longuement linéaires-subulées, canaliculées, münies d’une nervure dilatée qui occupe presque tout l’acumen , distinctement denticulées aux bords et sur le dos du tiers supérieur; long. 6—8 millim., larg. 172 millim.; cel- lules basilaires externes formant des oreillettes oblongues, d'un jaune foncé, grandes, carrées ou un peu allongées; dans le voisinage , jusqu'à la nervure, on trouve d’autres cellules hyali- nes, grandes; les cellules moyennes et supérieures presque uniformes, petites, carrées ou subarrondies, épaisses, vertes. Fol. intimes de l'involucre (3—4) longuement engaînantes, brusquement contractées, comme tronquées et sinuolées-dentées au sommet, surmontées d’une longue pointe subulée, légèrement denticulée au sommet, flexueuse ; quelques archégones; para- physes peu nombreuses. Vaginule cylindrique. Pédicelle rou- geâtre à la base, fauve et légèrement tordu vers la gauche au sommet ;. long. 15 millim. Capsule cylindrique, symétrique ou accidentellement et légèrement courbée, sans col distinct, lisse, fauve, à peine plissée à la fin; long. 3 mill., diam. 278 mill. Opercule convexe, surmonté d’un bec subulé, jaunûtre, pres- que aussi long que la capsule. Dents du péristome courtes, garnies de lamelles très rapprochées qui les rendent noduleuses, divisées, jusque vers le milieu, en deux et plus souvent trois branches inégales. Anneau très étroit, peu distinct. — Août- septembre. Sur Les pierres et les quartiers de rochers dans les forêts , dans les lieux escarpés, sur le granite, au Bouchot et Roche des Ducs, à Rochesson (Pierrat , B.), cascade de Tendon, (Mougeot, B.), sur le grès vosgien , à Bruyères (Mougeot), toute la chaîne des Faucilles, de Darney (B.) au Clerjus (Pierrat); dans les Vosges inférieures. Lützelbourg (B.), entre Bitche, Wissembourg et Kaiserslautern (F. Schultz), Sarrebrück (Winter). — Espèce silicicole, nulle dans le Jura, rarement fertile; nous l’avons trouvée en belle fructification dans les environs de Darney. Dicranum scottianum Turn. Musc. hib.; Bryol. eur. t. 70. Plante plus robuste que la précédente ; touffes d’un vert rous- sâtre. Feuilles plus rapprochées, plus courtes, entières, d'un tissu formé de cellules allongées, linéaires. Capsule lisse; dents du péristome plus courtes, moins divisées, parfois presque entières. Rochers siliceux des côtes de Normandie : Le Roule, le Mesnil, la Glacerie (Le Jolis), le Châtelier dans l'Orne (Husnot, n° 4). 905. DICRANUM FLAGELLARE. 239 305. Dicranum flagellare Hedw. Musc. frond. Il, p. 1; Bryol. eur. t. 68; Stirp. n° 1015. « Tige dressée, dichotome ; long. 10—40 millim. ; touffes com- pactes, d’un vert foncé à la surface, enlacées de radicules abondantes à l’intérieur. Feuilles crépues à l’état sec, plus ou moins courbées-homotropes à l’état humide, oblongues-lancéo- lées à la base, insensiblement rétrécies, linéaires-acuminées, canaliculées, à demi tubuleuses, et un peu tordues sur elles- mêmes, munies, seulement au sommet, de quelques dents pres- que oblitérées, planes aux bords ; la nervure s’avance jusqu’au sommet ; long. 3 172—4 172 millim., larg. 192 millim.; cellules basilaires d’un brun orangé, grandes, rectangulaires, formant des oreillettes carrées, arrondies; celles qui viennent ensuite, 3—-6 fois aussi 1. q. L., moins régulières, obtuses ou tronquées obliquement; les supérieures irrégulières, anguleuses, un peu plus longues que larges; la nervure porte quelques dents sur le dos vers le sommet. Fol. florales nombreuses; les externes ovales, dilatées à la base, longuement acuminées ; les intimes (3—4) longuement engaînantes, brusquement contractées, sinuolées à ce point, terminées par un acumen plus ou moins allongé; archégones 5—10; paraphyses grêles, peu nombreuses. Vagi- nule cylindrique, étroite. Pédicelle dressé, jaunâtre, roux et tordu, au sommet, vers la gauche; long. 15—20 millim. Cap- sule brune-olivätre, oblongue-subcylindrique, symétrique ou légèrement courbée, munie d’un col peu saillant, striée à l’état sec, lisse à l’état humide; long. 2 millim., diam. 23 millim. Opercule élevé, conique, surmonté d’un long bec oblique, su- bulé, pâle. Un anneau mince, étroit. Péristome assez petit ; dents pourpres à la base, hyalines au sommet, divisées, jusqu’au dessous du milieu, en deux branches subulées, régulieres, f- nement papilleuses. Spores petites, légèrement muriquées. Fleurs mâles sur une plante distincte, gemmiformes ; 5—6 fol. dilatées, concaves; les externes longuement, les internes brièvement acuminées, toutes nerviées et légèrement denticulées au sommet ; 15—°20 anthéridies oblongues, assez grandes; paraphyses plus longues, nombreuses , légèrement renflées au sommet. — Juin- juillet. La tige étant plusieurs fois dichotome, devient noduleuse avec l’âge par le renflement que produisent les feuilles agglo- mérées au sommet des innovations de chaque année. Au-dessous des fleurs, naissent ordinairement des pousses dressées, grêles, garnies de petites feuilles lancéolées, imbriquées, nerviées jusqu'au sommet. Ce caractère est très facile pour distinguer cette espèce, 540 99€ GENRE : DICRANUM. Sur les troncs pourris, dans les forêts, particulièrement de chênes et de châtaigniers; Wasserbourg (Blind), Bar, Andlau, Offweiler (Schimper), Kirkel (Bruch), Bitche et Wissembourg (F. Schultz), Sarrebrück (Winter), Deyvillers, Ravenel, près de Mirecourt (B.); Jolimont près de Thièle, dans le Jura (Curie). — Dauphiné : Chamechaude (Ravaud), Aude : Gan- ges, Bizanet, Laprade (Roumeguère), Oise : bois de Liancourt (Graves); environs de Fontainebleau (Bescherelle). 306. Dicranum montanum Âedw. Spec. Musc. p. 143, t. XXXV; Bryol. eur. t. 67; Stirp. n° 614. Tige garnie de radicules abondantes, dressée ou décombante, plusieurs fois dichotome: touffes compactes, arrondies, d’un beau vert clair ou opaque à la surface, brunâtres à l’intérieur ; profondeur 15—30 millim. Feuilles rapprochées et un peu plus grandes vers le sommet des innovations, oblongues, planes et entières aux bords vers la base, rétrécies, longuement linéaires, finement acuminées, canaliculées, denticulées sur le contour de la moitié ou du tiers supérieur (dents assez saillantes vers le sommet), fortement papilleuses sur le dos; la nervure, assez mince, Striée, se prolonge jusqu’au sommet: long. 3—3 172 mill., larg. 172 mill.; à l’état sec, elles sont fortement crépues; à l'état humide , elles sont lächement étalées-dressées ou courbées- homotropes ; cellules médianes de la partie oblongue rectangu- laires, translucides, 3—6 fois aussi 1. q. 1. ; les basilaires plus grandes, carrées, brunes, occupant une bande transversale continue, formant des oreillettes plus ou moins distinctes. Fol. involucrales intimes (2—3) engaînantes, assez rapidement ré- trécies en un long acumen linéaire, denticulé au sommet, nervié; 10—15 archégones; quelques paraphyses grêles. Pédicelle jau- nâtre, tordu à gauche ; long. 10—15 millim. Capsule dressée, oblongue, symétrique, sans col notable, un peu atténuée à la base, très peu resserrée à l’orifice, pâle, à parois peu solides, à la fin plissée; long. 1 394—2 millim., diam. 3/4 millim. Oper- cule convexe, surmonté d’un bee pâle, médiocre , droit ou oblique. Dents du péristome étroites, divisées, jusqu’au tiers seulement, en deux branches linéaires, souvent inégales. — Ete. Troncs d'arbres pourris, dans les forêts, aux lieux ombragés et frais; région montagneuse des Vosges (Mougeot) et aussi de la plaine, Deyvillers, Ravenel près de Mireccurt, les Rapaïilles près de Corcieux (B.); cascade du Bouchot près de Vagney (Pierrat) ; dans les Hautes- Vosges, il devient plus commun et s'élève jusqu’à la limite des forêts ; également répandu dans les Basses- Vosges. Trouvé fertile une fois, au Hohneck (Mougeot) et au Ballon de Soultz (Schimper). — Répandu dans presque toutes les montagnes de France. 307. DICRANUM VIRIDE. 541 307. Dicranum viride Lindb.; Campylopus viridis Sulliv. et Lesquer.; Dicranum thraustum Schimp. in Supplem. Tige dressée ou ascendante, simple ou dichotome, peu di- visée, garnie de radicules peu apparentes ; long. 15—30 mill., touffes plus ou moins arrondies, assez peu étendues, denses ; raides, d’un vert olivätre à la surface, brunes ou décolorées à l’intérieur. Feuilles très rapprochées, dressées, légèrement élalées à l’état humide, serrées près de la tige et légèrement crépues à l’état sec, étroitement lancéolées à la base, insensi- blement rétrécies et longuement linéaires-acuminées, canalicu- lées, à section demi-cylindrique, planes aux bords, munies d’une nervure comprimée qui occupe le quart du limbe à la base ; le sommet est entier ou garni de quelques dents; long. 4—5 millim., larg. 374 millim.; cellules basilaires grandes, molles, carrées ou à contours peu nets, occupant une bande fransver- sale et formant des oreillettes concaves, hyalines ou orangées ; les moyennes plus petites, trauslucides, courtes, ? fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées ou subarrondies, papilleuses (papilles assez nombreuses et saillantes sur le dos). « Fol. in- times de l’involucre engainantes, terminées par une pointe su- bulée. Capsule dressée, oblongue. Opercule longirostre. » Milde, Bryol. siles., p. 65. Troncs d’arbres, particulièrement de hêtres et de chênes, dans les forêts. Forêt de Saint-Gorgon, près de Rambervillers (B.); près de Sarrebrück (Winter). — Forêt-Noire. Cette espèce, stérile dans nos contrées, comme le D, montanum, se distingue de ce dernier, par ses touffes plus raides, d’un vert olivâtre, ses feuilles plus développées, raides, très peu crépues à l'état sec, très fragiles, et presque toujours cassées au sommet, entières ou moins denticulées. Dicranum strictum Schleich.; Bryol. eur. t. 66. Touffes d’un vert pâle ou jaunâtre. Feuilles dressées-étalées, raides , fragiles, lancéolées-subulées, canaliculées, entières ; le tissu présente, à la base, des oreillettes orangées-brunes, distinctes. Pédicelle d’an vert jaunâtre, tordu vers la gauche. Capsule oblonque-subcylindrique, pâle. Opercule petit, coni- que , longirostre. Dents du péristome divisées, jusqu’au-dessous du milieu, en deux branches un peu irrégulières. Sur le bois et les troncs pourris dans les hautes forêts des Alpes; Haute- Savcie (Puget), Hautes-Alpes (Borel). 549 99° GENRE : DICRANUM. Dicranum albicans Br. Sch. Bryol. t. 73. Espèce très facile à reconnaître à ses feuilles oblongues-lan- céolées , subulées, canaliculées, presque tubuleuses au sommet, très entières, dressées-étalées, légèrement homotropes, raides, munies d’une nervure mince très dilatée, qui occupe presque tout le limbe dès la base, en sorte qu’un examen superficiel peut les faire regarder comme énerves. Capsule oblongue-sub- cylindrique. Opercule conique, étroit, terminé par un très long bec oblique. Dents du péristome grandes, divisées jusqu’au- dessous du milieu, d’une structure spéciale. Touffes denses, blanchissant à l’état sec. Sur la terre et les rochers, dans les hautes montagnes ; Pyrénées, Port de Vénasque (Jeanbernat) ; Alpes du Dauphiné, Sept-Lans (Ravaud). ++. Fleurs monoïques. Dicranum fulvellum Sm. F1. brit. II, p. 1209; Arcioa fulvella Bryol. eur. t. 86. Tige assez courte, dressée ; gazons d’un vert brunâtre. Feuilles fortement falciformes, oblongues-lancéolées, terminées par une pointe subulée, due en partie à l’excurrence de la nervure, sinuolées au sommet ; cellules basilaires formant des oreillettes. Fol. de l’involucre engainantes. Pédicelle court. Capsule petite, dressée, lisse, fauve, ovale, un peu contractée au-dessous de l’'orifice qui est dilaté à l’état sec. Dents du péristome divisées très avant en deux branches subulées, très étalées, rayonnan- tes à l’état sec. Opercule muni d’un bec oblique. — Eté. Sur la terre et dans les fissures des rochers. Indiqué dans les Pyrénées : Val d’Esquierry et Port de Vénasque (Jeanbernat); plus commun dans les Alpes de la Norvège, trouvé aussi en Silésie. B. Plantes exiguës (long. 5—10 millim.): pas d’oreillettes. (E. 303—309.) , +. Fleurs dioïques. (E. 308—309.) 308. Dicranum curvatum Aedw. Spec. Musc. p. 132, t. 308. DICRANUM CURVATUM. 543 XXXI; Bryol. eur. t. 61; Stirp. n° 1114; Dicranella cur- vata Schimp. Coroll. Tige courte (5—10 millim.), simple ou peu divisée, dressée ou ascendante ; gazons lâches, d’un vert soyeux, jaunâtre. Feuil- les dressées, flexueuses à l’état sec, étalées-dressées, légère- went homotropes à l'état humide, ovales-lancéolées à la base, rétrécies, canaliculées par l’inflexion des bords, linéaires-su- bulées, légèrement denticulées au sommet; la nervure assez large se prolonge jusqu’au sommet ; les feuilles supérieures sont un peu plus grandes et rapprochées; long 2—3 millim., larg. 173 millim.; cellules linéaires, étroites, presque uniformes, rectangulaires ou obtuses, 6—8 fois aussi 1. q. L., les supérieures seulement 4 fois; pas d’oreillettes. Fol. florales 6—8 ; les ex- ternes brièvement , les internes longuement dilatées, imbriquées à la base, insensiblement rétrécies , très longuement subulées, dressées, flexueuses; long. 4 millim. ; {—3 archégones; para- physes grèles, rares; on en rencontre déjà à l’aisselle des fol. involucrales supérieures. Vaginule brune, cylindrique, étroite. Pédicelle pourpre, dressé, courbé au sommet, tordu à la base vers la gauche, et au sommet vers la droite ; long. 5—8 mill. Capsule petite, brievement oblongue, sans col notable, symé- trique ou légèrement bossue, droite ou oblique par la courbure du pédicelle, fortement plissée à la fin, dilatée à l’orifice après la sporose, d’un rouge foncé; long. 374—1 mill., diam. 173 mill. Opercule grand, conique, terminé par un bec subulé, oblique, rouge. Péristome grand, pourpre-orangé; dents divisées, jus- que près du milieu, en deux branches subulées, régulières. Un anneau assez large. — De l’automne au premier printemps. Sur la terre des éboulements et aux bords des sentiers et des chemins creux, souvent mêlé au Trichostomum homomallum. Castelberg, au Hoh- neck (Blind), bords de la route, non loin du Collet, au-dessus de Retour- nemer (B.), Champ-du-Feu, à Rothlach (Schimper), sur le grès vosgien à Bruyères (Mougeot), sur le grès bigarré à Deux-Ponts (Bruch). — Pyrénées, à Luchon (Jeanbernat) ; indiqué dans le Bugey (Debat). 309. Dicranum rufescens Turn. Musc. hibern. p. 66; Bryol. eur.t. 59; Schultz, Herb. norm. n° 597 bis et ter; Dicranella rufescens Schimp. Coroll. Tige dressée ou oblique, rougeûtre, simple ou peu divisée ; long. 5—10 millim.; gazons peu fournis, d’un vert jaunâtre ou roux. Feuilles inférieures espacées, dressées, légèrement homo- tropes, étroites, lancéolées-linéaires, aiguës; les supérieures beaucoup plus grandes, rapprochées, fortement courbées-homo- 544 39° GENRE : DICRANUM. tropes, lancéolées à la base, terminées par un acumen linéaire, allongé, planes aux bords, munies, vers le sommet, de quelques dents rares et superficielles ; la nervure épaisse se prolonge jus- qu’à l’extrémité; long. des feuilles supérieures 1 172—2 mill.; cellules grandes, rectangulaires, 2—8 fois aussi 1. q. l.; vers les bords, en s’approchant du sommet, les cellules sont fré- quemment rhombées, ou irrégulièrement anguleuses. Fol. flo- rales intimes petites, linéaires, faiblement nerviées, dressées, hyalines ; 2—4 archégones ; paraphyses rares. Vaginule subco- nique où Cy lindrique, allongée, très étroite, d’un : rouge foncé. Pédicelle droit, pourpre, assez ferme; long. 5 millim. Capsule symétrique, droite, brièvement oblongue, “atténuée à la base, sans col notable, lisse, pourpre, dilatée à l’orifice après la spo- rose; long. 1-4 174 millim. Opercule convere- conique, élevé, acuminé ; a pointe est droite, inclinée ou courbée. Pas d'an- neau. Péristome grand ; dents incurvées à l’état humide, divi- sées jusqu’au milieu en deux branches subulées, égales, réguliè- res. Coiffe petite, ne descendant guère au- -dessous de l’opercule. Plante mâle semblable à la plante femelle; fol. involucrales oblon- gues, concaves à la base, puis finement acuminées-subulées, homotropes, nerviées, 8—1?2 anthéridies oblongues ; paraphyses filiformes. — Ociobre-novembre. Sur la terre argileuse, le revers des fossés, les décombres dans les carriè- res. C. sur toute la zône du grès bigarré, depuis Darney, par Bains, Ram- bervillers, Baccarat (B.), jusqu’à Sarrebrück (Winter ); sur le grès vosgien, a Bruyères (Mougeot), Saint-Dié (B.), environs de Bitche (F. Schultz), plus rare sur le granite dans les Hautes-Vosges, à Planois (Pierrat). ++. Fleurs monoïques. Dicranum crispum Hedw. Muse. frond.; Bryol. eur. t. 55: Dicranella crispa Schimp. Coroil. Plante peu développée. Feuilles imbriquées par la base, puis très étalées en tous sens, flexueuses, oblongues à la Pose: in- sensiblement rétrécies et longuement subulées, finement denti- culées au sommet. Capsule dressée, ovale ou brièvement oblon- gue, dépourvue de col, striée à la fin. Opercule grand, convexe, terminé par un long bec subulé, oblique. Un anneau très mince. Fleurs mâles terminant de petits rameaux distincts. Sur la terre sablonneuse humide, dans les montagnes. Indiqué dans la Haute-Savoie : M' Pététod (Puget); Alpes du Tyrol et de la Carin- thie, etc. 310, CAMPYLOPUS ALPINUS. 545 34° Genre : Campylopus Brid. Capsule symétrique, ordinairement striée, munie d’un col court, oblique ou pendante par suite de la courbure en arc du pédicelle. Coiffe ciliée sur le contour de la base. Feuilles subu- lées, munies d’une nervure ordinairement très dilatée. A. Des oreillettes concaves. formées de gran- des cellules, à la base des feuilles. (E. 310—311.) 310. Campylopus alpinus Schimp. Suppl. 1864. Tige vigoureuse, dressée ou décombante, rougeàtre, allon- gée (6—10 centim.), dichotome, peu divisée ; branches exacte- ment fastigiées; touffes denses, profondes, d’un vert jaunâtre brillant à la surface, brunes à l’intérieur ; pas de pousses ca- duques. Feuilles rapprochées, allongées, raides, d’abord imbri- quées, lancéolées à la base, puis insensiblement rétrécies et lon- guement subulées, tubuleuses par l’enroulement des bords, légèrement étalées, un peu homotropes, entières aux bords dans toute la moitié inférieure, denticulées vers le sommet, aux bords et sur le dos; une large nervure occupe presque le tiers de la base et tout l’acumen ; quelques papilles se voient aussi çà et là sur le dos; long. 6—7 mill., larg. 28 mill. Oreillettes gran- des, brunes ou décolorées, formées de grandes cellules carrées ou subhexagones; les autres cellules de la partie inférieure rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. L., assez fermes, renfermant un peu de chlorophylle; les supérieures plus petites, moins ré- gulières, arrondies ou tronquées obliquement ; les cellules exté- rieures de la nervure linéaires-allongées, opaques. — Fructifi- cation inconnue. Tourbières de Gazon-Martin (B. 1867); prairies tourbeuses du Haut- Jura (Jacquel). — M. Schimper indique cette espèce au Splügen. Campylopus Schwarzii Schimp. Suppl. ibid — Espèce semblable à la précédente, également stérile; mais feuilles {rès entières ; nervure très large, occupant les deux tiers de la base, formée de 4 couches de cellules ; cellules du limbe étroites, à l'exception de celles des oreillettes. Dans l'espèce précédente la nervure n’est formée que de deux couches de cellu- les. — Alpes de Salzbourg (D' Schwarz). Campylopus longipilus Brid Bryol. univ. I, p. 477 (ex parte) ; Wils. Bryol, brit ; C. atrovirens De Not. Syll. et Epilogo. Tige dressée, plusieurs fois dichotome; feuilles oblongues, imbriquées 546 84° GENRE : CAMPYLOPUS. par la base, auriculées, rétrécies insensiblement et terminées par une très longue pointe subulée, verte, denticulée, formée par la nervure; touffes profondes, d’un vert soyeux à la surface, noirâtres à l’intérieur. — En Italie, en Angleterre, etc. 311, Campylopus flexuosus Brid. Bryol. univ. I, p. 469 (ex parte); Bryol. eur. t. 89; Bryum flexuosum L. Sp.; Dicranum flexuosum Hedw.; Stirp. n° 123. Tige dressée, flexueuse, dichotome; long. 10—920 millim.; gazons parfois étendus, serrés, d’un vert jaunâtre terne ou oli- vâtre à la surface, d’un rouge vif à la base, peu radiculeux. Dans les lieux humides, la plante émet de nombreux ramus- cules grèles, extrêmement fragiles, caducs, ainsi que les feuilles dont ils sont garnis. Feuilles dressées, flexueuses à l’état sec, plus étalées, en partie homotropes à l’état humide, étroite- ment lancéolées-oblongues à la base, rétrécies et longuement linéaires-subulées, canaliculées par l’inflexion des bords, denti- culées vers le sommet aux bords et sur le dos, munies d’une large nervure qui occupe plus de la moitié du limbe, à la base, et tout l’acumen ; long. 5—6 millim., larg. 2—3 millim.; cellu- les basilaires, aux angles grandes, carrées, d’un jaune orangé, formant des oreillettes très distincles, convexes en dehors; les autres rectangulaires, hyalines, 4—8 fois aussi 1. q. L.; vers l'extrémité de la partie lancéolée, les cellules marginales sont courtes, rhombées; sur le dos de la nervure, les cellules sont linéaires, étroites, lisses. Fol. de l’involucre dilatées à la base, longuement et finement subulées, denticulées à l’extrémité; les intimes longuement engainantes; 3—6 archégones; paraphyses très courtes, rares. Vaginule cylindrique, légèrement oblongue, nue. Pédicelle tres flexueux, replié sur lui-même dès le milieu, de sorte que la capsule reste plongée dans les feuilles, à la fin redressé au moins en partie, à l’état sec, et tordu au sommet vers la droite, pâle, un peu rougeâtre; long. 7—8 millim. Sou- -vent plusieurs fleurs (3—6) sont rapprochées au sommet d’une même innovation et donnent lieu au développement d’autant de capsules ; toutes naissant d’un involucre spécial, ou parfois deux sortant d’un même involucre. Capsule oblongue, légèrement bossue, munie d’un petit col régulier ou légèrement goîtreux, resserrée à l’orifice, au moment de la sporose, à la fin dilatée, fortement plissée de bonne heure; long. 1 172 millim., diam. 233 millim. Opercule pourpre, petit, conique-acuminé. Un an- neau large. Péristome petit, élevé, pourpre; dents garnies de lamelles saillantes, divisées, jusqu’au milieu ou au-dessous, en deux branches subulées, päles. Spores pâles, petites, presque lisses. Coiffe ne descendant guère qu’au tiers de la capsule, frangée à la base. — Aoùût-septembre. 312. CAMPYLOPUS TURFACEUS. 547 C. et souvent en belle fructification, dans les forêts de conifères, sur les pentes sablonneuses et la terre de bruyère, sur toute la formation du grès vosgien; à Bruyères (Mougeot), de Saint-Dié au Donon (B.), Bitche (Schultz), etc.; moins abondant et moins fertile, dans les Hautes-Vosges, sur le granite; sur le grès bigarré à Deux-Ponts (Bruch). — AC. dans l'Oise, aux environs de Paris, sur les terrains siliceux de Normandie; en Dauphiné(Ravaud), dans le Tarn (M.-D. J.); dans le Centre, AC. (Lamy). B. Pas d’oreillettes à la base des feuilles. (E. 312—3153.) 312. Campylopus turfaceus Br. Sch. Bryol. eur. t. 91; Stirp. n° 1213; Schultz, Fl. Gall. et G. exsice. n° 99 (Dicr. flexuosum). Tige dressée, courte (environ 5 millim.), dichotome, radicu- leuso à la base seulement (radicules rouges); gazons peu déve- loppés, jaunâtres, décolorés à la base. Feuilles dressées, très flexueuses à l’état sec, légèrement étalées, à peine ou nullement homotropes à l’état humide, assez largement oblongues à la base, rapidement contractées, longuement et très finement su- bulées, canaliculées par l’inflexion des bords, très légèrement denticulées, vertes au sommet; nervure occupant à peine le tiers du limbe vers la base; long. 3—3 172 millim., larg. 374 millim.; cellules basilaires, sur un espace considérable, hyalines, molles, subrectangulaires ou hexagones, mais sans former des oreillettes distinctes ; plus haut, elles sont rectangulaires, puis carrées ou un peu allongées. Fol. florales intimes longuement engainantes, insensiblement rétrécies, très longuement subulées, légèrement denticulées au sommet, munies d’une nervure étroite; 6—8 ar- chégones ; quelques paraphyses courtes. Vaginule brune, cylin- drique, légèrement oblongue. Pédicelle pâle, courbé comme celui du €. flexuosus ; long. 6—7 millim. Capsule assez petite, oblongue, sans col notable, finement plissée; long. 1 millim. Opercule convexe-conique, terminé par un bec subulé, oblique. Péristome comme dans l’espèce précédente. Un anneau formé de plusieurs séries de cellules. Spores petites. La coiffe descend jusqu’au-dessous du milieu de la capsule. — Avril-mai. Répandu dans presque toutes les tourbières des Hautes et des Basses- Vosges ; environs de Deux-Ponts (Bruch), Bitche (F. Schultz), Sarrebrück (Winter), Preyé (Lemaire), environs du Tholy et de Gérardmer (B.), Champâtre (Pierrat et B.); tourbières du Haut-Jura; lac des Rouges- Truites (B.); c'est sans doute cette espèce que Lesquereux indique, par erreur, sous le nom de Cephalogonium flexuosum, synonyme du €, fle- œuosus, — Calvados (Pelvet), Manche (Le Jolis), Orne (Husnot), Haute- Vienne (Lamy). 548 34° GENRE : CAMPYLOPUS. 313. Campylopus fragilis Br. Sch. Bryol. eur. t. 90; Stirp. n° 1212; Schuliz, FI. Gall. et G. exsicc. n° 1189. Tige dressée, garnie inférieurement d’un feutre radiculaire, brun rougeâtre, peu fourni, très divisée; rameaux fasciculés, très nombreux (5—30), en partie caducs et dont les feuilles trop serrées tombent au moindre conctact; long. 15—25 millim.; coussinets peu étendus, bombés, ordinairement très denses, à reflets soyeux, verts ou jaunâtres à la surface, décolorés à l'intérieur. Feuilles étroitement lancéolées, rétrécies et longue- ment subulées , canaliculées par l’inflexion des bords, denticu- lées vers le sommet seulement, garnies d’aspérités sur le dos, dressées , légèrement étalées , à peine crépues à l’état sec, très serrées ; la nervure très dilatée et épaisse, occupe presque les 233 du limbe à la base et tout l’acumen; long. 3 192—5 millim., larg. 172 millim.; vers la base, les cellules sont hyalines, rec- tangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. L.; plus haut, elles sont carrées. De chaque côté de la nervure, on ne compte guère que 6—7 séries de cellules à la base. Les feuilles caduques sont plus étroites encore, moins infléchies aux bords, presque entières au sommet, plus courtes. Fol. florales intimes engainantes, puis longuement linéaires-acuminées , canaliculées , munies d’une nervure plus étroite; archégones et paraphyses en petit nom- bre. Vaginule cylindrique, étroite. Pédicelle replié, en sorte que la capsule est plongée dans les feuilles à l’état humide, tordu, flexueux, plus ou moins redressé à l’état sec; long. 6—7 millim. Capsule oblongue, sans col notable, légèrement con- tractée vers l’orifice, subcylindrique à l’état vieilli, fortement striée, jaunâtre, à la fin brune; long. 1 174—1 172 millim., diam. 173 millim. Opercule rongeâtre, conique, terminé par un long bec oblique ou courbé. Un anneau formé de deux séries de cel- lules médiocres, presque égales, tombant par fragments. Péris- tome pourpre, convexe-conique ; dents divisées jusqu’au milieu en deux branches subulées, finement papilleuses. Coiffe descen- dant au tiers ou au milieu de la capsule, longuement ciliée à la base. -— Pendant l'hiver et au printemps. Fissures des rochers , surtout de grès vosgien; Bruyères , Mont-Repos, où il est fertile (Mougeot), Saint-Dié, de Lützelbourg à Saverne, hauteurs des environs de Vagney, la Mousse (B.), forêt de Kirkel près de Deux- Ponts (Bruch), Bitche, Steinhach, Dahn , Bobenthal (F. Schultz), Sar- rebrück (Winter); sur le grès bigarré à Fontenoy-le-Château (B ); se rencontre aussi çà et là sur le granite dans les Hautes- Vosges, plus rare. Très rarement fertile. Espèce silicicole, nulle dans le Jura. — Rochers granitiques de la Haute-Vienne (Lamy). Le Campylopus densus B. Sch. n’est qu'une forme plus élancée, moins ramifiée, de cette espèce, CAMPYLOPUS POLYTRICHOIDES. 549 Espèces stériles de la même section. Campylopus polytrichoides De Not. Syll. n° 301; Camp. longipilus Bryol. eur. non Brid. (saltem ex parte). Tige raide; long. 20—30 millim. ; gazons bruns ou d'un vert cuivreux. Feuilles raides, dressées, lancéolées, acuminées, terminées par un long poil hyalin, denté, sillonnées profon- dément sur le dos de manière à faire ressortir de nombreuses lamelles, non infléchies aux bords; la nervure très large occupe les 273 du limbe; les feuilles inférieures se termi- nent par une pointe brune; on remarque à la base, près de la nervure, et non aux angles externes, un groupe de cellules brunes , enflées, distinctes. Les fleurs femelles sont seules connues. Lieux secs, rocneux des terrains granitiques ou arénacés ; Fontainebleau (Mérat), Angers (Guépin), Clécy dans le Calvados (Husnot), près de Li- moges (Lamy). Campylopus brevipilus Bryol. eur. t. 92. Cette espèce est caractérisée par ses feuilles, dont les bords sont étalés, presque renversés et non infléchis, et par une ner- vure étroite qui n’occupe guère que le 174 ou au plus le 173 de la largeur du limbe au-dessus de la base; la structure de cette nervure, vue en coupe transversale, est également caractéristi- que. Elle présente trois ou quatre couches de cellules, dont les externes, de part et d'autre, sont très étroites, lisses, à parois très épaisses, jaunûâtres, tandis que les cellules de la couche médiane sont notablement plus grandes et à parois plus minces ; on compte 18—20 séries de cellules de chaque côté de la ner- vure. Du reste la plante ressemble assez au C. flexuosus. Forêt de Fontainebleau (A. Braun), Bordeaux (Durieu), pacages humides près de St-Hilaire-la-Tour, dans la Haute-Vienne (Lamy), Aude (Roume- guère), Manche : Le Tronquet, Gréville (Le Jolis). — Les échantillons de Saint-Hilaire, que nous avons examinés soigneusement, présentent des particularités curieuses. Les feuilles sont relativement larges, presque de 4 millim. ; la nervure occupe le tiers du limbe au-dessus de la Se ; près de ce point, on constate des oreillettes assez distinctes, quoique peu développées et pâles; plus haut les cellules des marges sont très petites, courtes, rhombées ; les touffes sont garnies de radicules rouges; la plante émet des jets grêles , dont toutes les feuilles sont vertes au sommet, et des tiges plus courtes, renflées , dont les feuilles supérieures sont termi- rées par un assez long poil blanc, denticulé, 550 94° GENRE : CAMPYLOPUS. Campylopus brevifolius Schimp. Suppl. 1864; C. subulatus Schimp. in Rabenh. Bryoth. n° 451. « Tige courte, 1—2 fois dichotome , radicante à la base seulement. Feuilles courtes, dressées, lancéolées, longuement acuminées, concaves, obscurément dentées tout au sommet ; nervure très large, concave, formée inférieurement de 4 couches de cellules, dont les deux supérieures sont lâches, et les deux postérieures, étroites ; les cellules marginales inférieures sont assez lâches. » Rochers granitiques , près de Cercenac, dans les environs de Rhodez (De Barreau). Schimp. loc. cit. — Sur les échantillons de ce n° 451 du Bryotheca europæa que nous avons étudiés , les marges des feuilles, à côté de la nervure, se composent de 8—10 séries de cellules ; la nervure est finement striée sur le dos ; elle se compose de trois couches de cellules peu distinctes. Campylopus Schimperi Milde, Bryoth. eur. n° 658. La plante publiée sous ce numéro a des feuilles très étroites (larg. à peine 173 millim.), longuement subulées, canaliculées- tubuleuses par l’inflexion des bords, denticulées et vertes au sommet; la nervure occupe les 874 du limbe à la base; elle est formée de 3—4 couches de cellules, dont la supérieure est hyaline; elle ne laisse guère aux marges que 5—7 séries de cellules ; ces cellules sont hyalines; près de ia nervure, elles sont rectangulaires, courtes, à parois transversales épaisses ; celles des bords tres étroites et allongées. La plante que M. Lamy nous 2 envoyée d'Eymoutiers (Haute-Vienne), sous ce nom, est plus trapue; les feuilles ont 275 millim. de large, la nervure est relativement moins large et plus ferme; elle laisse 15 séries de cellules libres aux marges ; du reste, le tissu offre des analogies assez frappantes. Le feutre radiculaire rouge-obscur, qui garnit les touffes de cette espèce, est peu fourni dans la plante de la Haute-Vienne. Les tiges sont dichotomes et parfois allongées. 39° Genre : Dicranodontium Br. Sch. Capsule molle, pâle, oblongue ou subcylindrique, sans col distinct, lisse, symétrique. Pédicelle arqué. Coiffe dépourvue de franges à la base. Pas d’anneau. Dents du péristome divisées jusqu’au-dessous du milieu ou même jusque près de la base. Système végétatif comme dans le genre Campylopus ; des oreil- lettes à la base des feuilles. Fleurs dioïques. 814. DICRANODONTIUM LONGIROSTRE. 551 314. Dicranodontium longirostre Br. Sch. Bryol. eur. t. 88; Didymodon longirostrum W. et M.; Stirp. n° 212; Dicranum longirostre Brid. Tige dressée ou décombante, dichotome ; long. 15—40 mill. ; touffes molles, brillantes, d’un vert doré à la surface, brunes à l'intérieur, garnies à la base de radicules feutrées, d’un brun rougeâtre. Feuilles rapprochées, les supérieures plus grandes que les inférieures, plus étalées à l’état humide qu'à l’état sec, légèrement courbées-homotropes, ou dressées-flexueuses, très étroitement et brièvement lancéolées à la base, très longuement subulees, canaliculées par l’inflexion des bords, finement denti- culées aux bords, à partir du quart supérieur ; la nervure occupe plus de la moitié du limbe à la base, et tout l’acumen; long. 6—8 millim., larg. 172 millim.; cellules basilaires grandes, subrectangulaires, hyalines sur un espace carré vers les bords; plus haut, elles sont allongées, arrondies aux extrémités ou imparfaitement rectangulaires, 4—10 fois aussi 1. q. 1, à parois épaisses. Fol. intimes de l’involucre engainantes, très allongées (20 millim.), très longuement subulées ; 2—3 arché- gones; paraphyses rares, grêles. Vaginule cylindrique, allongée, formant un bourrelet saillant. Pédicelle pâle, verdâtre, légere- ment tordu à droite au sommet, à l’état sec, replié sur lui- même à l’état humide; long. 8—10 mill. Capsule oblongue, pâle, lisse; long. 1 192 mill., diam. 172—273 millim. Opercule petit, convexe, surmonté d’un bec subulé, droit ou un peu courbé, rougeätre. Dents du péristome rougeâtres, naissant au- dessous de l’orifice externe de la capsule, divisées, jusqu’au 174 inférieur, en deux branches subulées, allongées, dressées-étalées à l’état sec, rapprochées en accolade à l’état humide, à peine lamellifères, striées comme dans le genre Campylopus. Coiffe grande, descendant aux 273 de la capsule, ordinairement termi- née par l’archégone primitif. Fleurs mäles : 6—8 fol. dilatées, suborbiculaires, concaves, longuement linéaires subulées, denti- culées au sommet, nerviées; 20—30 anthéridies oblongues ; paraphyses filiformes, plus longues, nombreuses. Les jeunes rameaux et les jeunes feuilles sont très fragiles. — Mai-juin. Sur la terre tourbeuse, les troncs pourris dans les bois; commun et bien fructifié dans les Hautes-Vosges, sur le granite et le grès vosgien ; également répandu dans les Basses-Vosges, sur Le grès vosgien; « n’est pas rare dans Le Jura, mais fructifie rarement » (Lesquereux); sur les troncs d’arbres pourris à l’étang de Champigneules, près de Nancy (Godron). Cette espèce se distingue aisément du Trichostomum flexicaule, même à l’état stérile, par ses feuilles munies d’une nervure dilatée, et d’oreillettes dis- tinctes à la base, et par la nature du support, 552 35° GENRE : DICRANODONTIUM. 315. Dicranodontium sericeum Schimp. Suppl. 1864. « Tige grêle, simple ou divisée au sommet, longue d’un pouce ; touffes très molles, soyeuses, d’un beau vert d’émeraude à la surface, d’un roux foncé à l’intérieur. Feuilles inférieures espacées, très petites ; les supérieures beaucoup plus allongées, lancéolées à la base, longuement subulées, canaliculées, denti- culées très légèrement tout au sommet, sans oreillettes, conca- ves à base; cellules rectangulaires, subhexagones, étroites. Fo- lioles involucrales femelles oblongues à la base. Fleurs dioïques comme dans le D. longirostre. Fructification inconnue. » Des-: cription rédigée d’après le texte de M. Schimper. Fissures des rochers de grès vosgien entre Bærenthal et Niederbronn, près du hameau de Philippsbourg (Schimper, 1860), Sarrebrück (Winter). — Sur le grès, près de Fontainebleau (Bescherelle). — Nous avons égale- ment rencontré cette plante dans les fissures des rochers de grès vosgien, près de Saint-Dié, au Camberg; mais, après une étude attentive, nous ne pouvons plus y voir qu'une forme grêle et soyeuse du Dicranum hetero- mallum. C'est, du reste, l'opinion de Milde (Bryol. silesiaca). Nos échan- tillons se composent surtout d’individus mâles; fol. florales très dilatées, concaves, orangées à la base, brusquement rétrécies et longuement subu- lées; 10-15 anthéridies ; paraphyses grêles. — Nous n’avons conservé le Dicranodontium sericeum, sous un n° distinct, que par la nécessité de rem- plir un cadre déterminé à l'avance. Genre Angstræœmia Br. Sch. Capsule symétrique, dressée, ovale-subglobuleuse. Dents du péristome peu divisées. Coiffe petite, sans franges à la base. Fleurs dioïques; les fleurs mâles subdiscoïdes. Tige filiforme, dressée, simple ou peu divisée. Feuilles imbriquées, uniformes, nerviées, tres petites. — L'Ang. longipes Br. Sch. (Weisia longipes Sommerf.), signalé jusqu'ici dans les Alpes de Nor- vège et de Salzbourg, a des feuilles ovales-oblongues, muli- ques, très entières ; la nervure disparaît au-dessous du sommet ; elle est d’ailleurs très mince et très étroite à la base; le tissu est formé de cellules molles. M. Lamy a découvert, dans la Haute-Vienne, sur un coteau rocailleux , non loin de Château- ponsat, rive droite de la Gartempe, une petite plante qui semble exiger une place dans ce genre. Tige filiforme, simple ou im- parfaitement dichotome , dressée; long. 5 mill.; gazons denses, d’un vert clair à la surface, roux, décolorés à l'intérieur. Feuilles uniformes, imbriquées, très petites, oblongues, lancéolées, plus étroites, terminées par un acumen. canaliculé, large et court, formé presque entièrement par la nervure ; celle-ci, beaucoup 916. TREMATODON AMBIGUUS. 553 plus large et plus épaisse, occupe presque Le tiers du limbe ; sur le contour supérieur, les bords sont sinuolés, et tout au sommet, on remarque, à un fort grossissement, deux ou trois dents peu saillantes ; long. à peine 23 millim., larg. 174—173 millim. ; cellules médiocres, à parois épaisses, lisses, arrondies aux extrémités, 2—4 fois aussi 1. q. L., vertes, presque opaques. La plante est stérile. Les caractères imprimés en italiques font croire à une espèce distincte (Angstræmia Lamyi N. Boul.) 36° Genre : Trematodon Rich. Pédicelle droit; capsule arquée, munie d’un très long col asymétrique, terminé brusquement. Dents du péristome divisées jusqu’au-dessous du milieu ou presque entières. Coiffe dépourvue de franges. Feuilles lancéolées , acuminées. Fleurs monoïques. 316. Trematodon ambiguus Hornsch. Bryol. germ. Zw. Th. p. 206, t. XLIU; Bryol. eur. t. 96; Schultz, Herb. norm. n° 997; F1. Gall. et G. exsicc. n° 769 et bis; Di- cranum ambigquum Hedw.; Stirp. n° 822. Tige dressée, simple ou peu divisée; long. 5—10 millim. ; gazons peu étendus, d’un vert jaunâtre gai. Feuilles dressées ; petites, oblongues, planes et entières aux bords, rétrécies, linéaires-acuminées {acumen denticulé tout au sommet\; la ner- vure, peu dilatée, s’avance jusqu’au sommet, long. 2 millim., larg. 172 millim. : cellules rectangulaires, lisses, presque uni- formes , 4—8 fois aussi 1. q. 1. Fol. de l'involucre (2—3) large- ment obovées-oblongues, demi-engaïînantes, Den eue con- tractées et terminées par un long acumen ; 4—6 archégones; paraphyses grêles, nombreuses, courtes. Vaginule cylindrique, courte. Pédicelle jaune de paille, très grêle, se tordant vers la gauche, dressé; long. 15—920 millim. Capsule obliquement dressée, obovée-oblongue, un peu bombée, munie d’un très long col étroit, terminé par une saillie latérale brusque; long. 3—4 millim. (le col compris), diam. 374 millim. Opercule convexe, petit, surmonté d’un bec subulé, oblique. Un anneau formé de deux séries de petites cellules, se renversant et tom- bant par fragments. Membrane basilaire du péristome bien distincte ; 16 dents divisées, jusqu’à la base, en deux branches ordinairement libres et inégales. Fleurs mâles terminant un rameau spécial; 3—8 fol. dilatées, concaves; les externes brus- quement contractées et longuement acuminées : les internes plus brièvement; toutes nerviées; 15—°20 anthéridies oblongues ; paraphyses filiformes, nombreuses. — Juillet-Août. 26 554 36° GENRE : TREMATODON. Sur la. vase tourbeuse des étangs en voie de dessication; Hombourg, Limbach (Bruch), Haspelscheidt, Eppenbronn, Gravenweiher, près de Bitche (Schultz), dans les Vosges inférieures; vallée de Münster (Mougeot, Statist.), Saint-Maurice, au pied du Ballon de Servance (B. et Pierrat), avec Atrichum tenellum. Trematodon brevicollis Hornsch. — Diffère du T. ambiguus par ses feuilles ovales-lancéolées, plus courtes, brièvement acuminées, munies d’une nervure plus épaisse ; par la capsule munie d’un col plus court et plus régulier ; les dents du péristome sont entières ou à peine divisées au sommet. — Sur la terre des sommets les plus élevés des Alpes du Tyrol, de Berne et du Valois. % sous-tribu : Leueobryées. Pédicelle droit; capsule arquée, à la fin cannelée, munie d’un col goîtreux, court; péristome comme dans le genre Dicranum. Plantes d’un vert glaucescent à l’état humide, blanchâtres et fragiles à l’état sec; tissu des feuilles composé de grandes cel- lules subrectangulaires, poreuses, entre lesquelles courent d’au- tres cellules linéaires , canaliformes. 37° Genre. : Leucobryum Hampe. Caractères de la sous-tribu. 317. Leucobryum glaucum Hampe, Linnæa; Schimp. Syn.; Schuliz, Herb. norm. n° 398, FI. Gall. et Germ. exsicc. n° 772; Oncophorus glaucus Bryol. eur. t. 97 et 98; Bryum glaucum Linn.; Dicranum glaucum Hedw.; Stirp. n° 28. Tige dressée ou ascendante, di-trichotome, très divisée, nodu- leuse; innovations fastigiées ; long. 2—10 centim. ; touffes très compactes, étendues, bombées, d’un vert glaucescent à la sur- face, décolorées, pâles à l’intérieur, peu radiculeuses. Feuilles très rapprochées, làächement imbriquées, falciformes, homo- tropes sur les tiges inclinées, oblongues-lancéolées, concaves inférieurement, {ubuleuses vers le sommet par l'inflexion des bords , apiculées , énerves, entières ; long. 5 mill., larg. 1 mill. Tissu formé de deux couches superposées de cellules subrectan- gulaires, hyalines, très molles, très hygroscopiques; les inférieures allongées , 3—4 fois aussi L. 4. 1. ; les autres carrées ; entre ces deux couches de cellules, le long des lignes de contact, se trouvent des cellules linéaires, très étroites, renfermant de la chlorophylle ; 3—6 séries de cellules marginales linéaires, hya- liues, ne formant qu’une seule couche. Fol. de l’involucre plus “ 317. LEUCOBRYUM GLAUCUM. 555 finement acuminées, non tubuleuses, étalées au sommet ; 10— 15 archégones très allongés; paraphyses très courtes. Vaginule cylindrique , très étroite. Pédicelle d’un pourpre foncé, dressé, flexueux; long. 6 millim. Capsule médiocre, oblongue, légère- ment bombée, obliquement dressée , à la fin arquée et subhori- zontale , fortement sillonnée, brune ; long. 1 172 millim., diam. 34 millim. Opercule conique, surmonté d’un bec subulé. Pas d'anneau. Dents du péristome pourpres, conniventes à l’état humide, dressées à l’état sec, lancéolées, divisées, jusqu’au milieu et au-dessous, en deux branches subulées, presque lisses. Coiffe blanchälre, descendant jusqu'aux trois quarts de la cap- sule, persistant jusqu’à la fin. Plante mâle distincte, caractérisée par des feuilles plus étalées. — Janvier-mars. Sur la terre nue sablonneuse ou légèrement tourbeuse dans les forêts ; CC. sur tous les terrains siliceux , granites et grès, de toute la chaîne des Vosges et dans les Faucilles , particulièrement abondant et souvent fertile sur les pentes sablonneuses des montagnes de grès vosgien, Bruyères, St-Dié, Bitche; plus rare dans le Jura et seulement dans les tourbières. 3° sous-tribu : Fissidentées. (Fam. Fissidenteæ Schimp. Syn.) Pédicelle droit; capsule symétrique ou légèrement bombée, droite ou subhorizontale, lisse. Dents du péristome solides, pourpres, divisées, jusqu’au milieu, en deux branches subulées, infléchies brusquement à angle droit à l’état sec. Coiffe tantôt ouverte latéralement, tantôt conique et lobulée à la base. Fleurs terminales ou latérales. Feuilles caractéristiques, exactement aflanies-distiques, prolongées, sur le dos et au sommet, en une longue lame foliacée, au milieu de laquelle la nervure se con- tinue. 88° Genre : Fissidens Hedw. Caractères de la sous-tribu. A. Fleurs femelles latérales, axillaires. (Esp. 318—319.) + +. Fleurs monoïques (E. 318—319.) 318. Fissidens adianthoides Æedw. Musc. frond.; Bryol. eur. t. 105; Dicranum adianthoides Sw. ; Stirp. n° 25. Tige dressée, ascendante ou longuement décombante, di« 556 38° GENRE : FISSIDENS. chotome, peu divisée, émettant parfois des rameaux grêles ; long. 20—50 millim.; touffes lâches, d’un vert foncé à la sur- face, brunes, radiculeuses à la base. Feuilles allongées, oblon- gues (plus convexes selon la ligne extérieure), décurrentes par la base dorsale, obtuses, aiguës ou brievement mucronées, finement sinuolées sur le contour du tiers inférieur, denticulées et même fortement dentées vers le sommet; la nervure s’arrête immédiatement au-dessous du sommet; long. 4 millim., larg. 1—1 174 millim. ; cellules arrondies, à parois minces, remplies de chlorophylle ; quelques cellules carrées vers la base. Fol. de l’involucre, 3—6, finement denticulées, nerviées , les inférieures aiguës, les supérieures rétrécies , lancéolées-linéaires, souvent demi-tordues ; 6—10 archégones ; paraphyses grêles, courtes. Vaginule cylindrique , épaisse, chargée d’archégones. Pédicelle rougeñtre, flexueux ; long. 20—30 millim. Capsule cylindrique, légèrement obovée ou un peu bombée, dressée, oblique on sub- horizontale ; long. 2—2 174 millim. diam. 3/4—1 millim. Oper- cule convexe, surmonté d’un long bec plus ou moins courbé. Péristome pourpre : dents fortement lamellifères ; lamelles dé- bordant sur les côtes. Spores grandes, vertes, papilleuses. Fleurs mâles axillaires, sessiles, dans le voisinage des fleurs femelles ; 2—4 fol. ovales, imbriquées , brusquement et briève- ment acuminées, nerviées, dentées ; 10—20 anthéridies obovées, courtes ; quelques paraphyses. — Hiver. Répandu presque partout, en plaine et dans les montagnes, dans les prairies tourbeuses, marécageuses, dans le voisinage des petits cours d’eau. 319. Fissidens taxifolius Hedw. Spec. Muse. p. 155 t. XXXIX ; Bryol. eur. t. 104; Dicraunum taxifolium Schrad.; Stirp. n° 217 ; Hypnum taxifolium Linn. Tige courte (5—15 millim.), divisée, radiculeuse à la base; innovations obliques; touffes d’un vert clair ou brun. Feuilles oblongues , brièvement et obtusément apiculées par l’excurrence de la nervure, non marginées bien qu'un peu plus pâles aux bords, sinuolées sur le contour des 273 inférieurs, finement denticulées vers le sommet; la lame dorsale n’est pas décur- rente; long. 2—2 172 millim., larg. 28 millim.; quelques cel- lules un peu allongées vers la base, les supérieures ponctiformes, opaques, à parois épaisses. Involuere se développant à la base des innovations, radicant ; 6—8 fol. ; les externes brièvement ovales, apiculées : les intimes (2—3) ) largement ovales, brusque- ment contractées, puis surmontées d’un acumen ensiforme , aigu, nervié ; 4—6 archégones ; _paraphyses courtes et peu nom- breuses. Vaginule oblongue, épaisse, nue. Pédicelle épais, > 919. FISSIDENS TAXIFOLIUS. 557 dressé, d’un brun rougeûtre; long. 10 willim. Capsule subhori- zontale , oblongue, sans col notable, un peu rétrécie sous l’ori- fice à l’état sec; long. 1 174—1 1792 millim., diam. 23 millim. Opercule convexe-déprimé, élargi aux bords, surmonté d’un bec fin, oblique. Dents du péristome d’un pourpre vif, forte- ment lamellifères , divisées, à partir du tiers inférieur, en deux branches subulées , noduleuses. Fleurs mâles très petites, nais- sant à la base des tiges; fol. ovales mutiques; anthéridies pe- tites et peu nombreuses , nues. — Avril-mai. Sur la terre argileuse , nue , au bord des sentiers, dans les lieux un peu gramineux , mais en partie dénudés , au bord des fossés , dans les bois, les vallons frais, les haies, surtout dans la région des plaines et des collines inférieures ; presque partout ; mais plus commun dans les terrains calcaires , ou mélangés de calcaire, que sur les terrains siliceux purs. TT. Fleurs dioïques. (E. 319 bis.) 319 bis. Fissidens decipiens De Not. Epil. p. 479; F. ru- pestris Wils. Espèce tenant le milieu entre les F. adianthoïides et taxifolius, plus rapprochée du premier par ses caractères végétatifs. Tige ordinairement moins développée (long. 15—30 millim.), plus divisée; innovations souvent fasciculées (2—4), naissant au- dessus ou au-dessous des fleurs, grêles et garnies inférieure- ment de feuilles squamiformes; touffes denses, d’abord d’un vert clair, puis foncé et passant au brun sâle, peu radiculeuses. Feuilles moyennes et supérieures plus dressées , rapprochées, elliptiques -lancéolées , subaiguës, fortement dentées vers le sommet, sinuolées inférieurement et entourées d’une bande translucide, sans que le tissu soit autrement modifié; long. 3—3 172 millim., larg. 374—1 millim.; la nervure atteint le sommet; la lame dorsale se conserve large jusqu’à la base, où elle se termine brusquement ; cellules petites, anguleuses, subhexagones , saillantes, à parois épaisses. 6—8 fol. involu- crales ; les inférieures ovales, courtes, aiguës ; les supérieures largement oblongues, concaves, un peu étalées par le sommet ; denticulées sur le contour, terminées par un petit appendice linéaire ou ensiforme qui représente la lame dorsale. Vaginule oblongue. Pédicelle rougeätre, flexueux, épais; long. 5—8 mill. Capsule oblique, oblongue-claviforme , brièvement atténuée ; long. 1 172 millim. Opercule terminé par un long bec subulé, pâle. Un anneau obscur, formé d’une série de petites cellules brunes. Dents du péristome divisées en deux branches longuement su- bulées, hérissées et presque appendiculées par la saillie des 558 99° GENRE : FISSIDENS. lamelles. Spores vertes. Fleurs mâles sur une plante distincte. — Février-mars. Fissures des rochers ombragés et humides ; sur le grès vosgien dans les environs de Bruyères et de St-Dié (B.) ; sur le calcaire jurassique, à Nans près de Rougemont, dans le Doubs (Paillot); probablement répandu, mais négligé à cause de sa stérilité dans nos régions. — Haute-Savoie : Mont-Vautier, sur Servoz (Payot); C. et fertile dans la Haute-Vienne (Lamy). Les fleurs femelles naissent, au nombre de 3—6 , vers le milieu des innovations. Fissidens grandifrons Brid. Mantiss. p. 191; Bryol. eur. t. 106. Tige raide, dressée-arquée, plus ou moins divisée, robuste. Feuilles très rapprochées, lancéolées-linéaires, allongées, mu- tiques, non marginées, entières. Fleurs femelles latérales, seules connues. Répandu dans les Pyrénées ; Bagnères de Bigorre (Philippe), Port de Vénasque (Jeanbernat), vallée du Tech (Husnot), Aude : Fontrouge, Bu- garrach, Rennes (Roumeguère), lle et Vilaine près de Fougère (La Pylaie), Vaucluse près d'Avignon (Requien). — Chute du Rhin près de Schaffouse. B. Fleurs femelles terminales. (E. 320—5324.) ; +. Fleurs dioïques. (E. 320.) ll 320. Fissidens osmundjoides Hedw. Spec. Muse. p. 153: t. XL; Bryol. eur. t. 103; Dicranum osmundoides Sw. Tige dressée ou ascendante, garnie à la base de radicules brunes, émettant, de ce point, des innovations longuement nues ou garnies seulement de feuilles squamiformes ; long. 15—30 millim. ; touffes plus ou moins denses, d’un vert foncé ou brunâtre. Feuilles squamiformes, ovales, imbriquées , espa- cées, dépourvues de lame dorsale; les supérieures oblongues- lancéolées, apiculées, finement sinuolées-denticulées, particu- lièrement sur le contour du tiers supérieur, non marginées; la nervure s'arrête à la base de l’apicule ; la lame dorsale se pro- longe jusqu’à la base; long. 2 milhim., larg. 172 millim.; cel- lules petites, anguleuses , subarrondies , à parois épaisses. Fol. de l’involucre un peu plus dilatées à la base, allongées, courbées- homotropes par le sommet; 10—15 archégones; paraphyses nulles ou très rares. Vaginule oblongue, courte. Pédicelle court (3-5 millim.), dressé ou flexueux. Capsule dressée, symétrique 321. FISSIDENS INCURVUS. 559 ou légèrement bombée, oblongue, courte, arrondie à la base, dilatée à l’orifice; long. 1 millim., diam. 172 millim. Dents du péristome divisées jusque vers le milieu. Opercule convexe, muni d’un long bec subulé. Coiffe dressée, lobée à la base. Les fleurs femelles sont terminales. Les fleurs mâles naissent sur une plante distincte, plus grêle; 3—4 fol. florales dilatées à la base, terminées par une languette linéaire, dressée ; anthéri- dies, 10—920 , nues. — Eté. Marécages , lieux tourbeux ; dans [es montagnes élevées ; près du lac de Séeven , dans la vallée de Massevaux (Mühlenbeck et Schimper) ; Haut- Jura , sous les rochers inondés du Crêt , près de Neufchâtel (Lesquereux). — Alpes de la Haute-Savoie, Pringy, Bioge, Annecy-le-Vieux (Puget) ; Haute-Vienne, rocners humides de serpentine, à Roche-l’Abeille (Lamy). — La var. b. microcarpus est caractérisée par sa tige allongée (30—40 millim.), le pédicelle très court, ainsi que la capsule, C’est la plante de nos régions, Fissidens serrulatus Brid. Mantiss.; Bryol. eur. t. 638. Tige élevée. Feuilles ligulées, aiguës ou apiculées, margi- nées; marge large, formée de cellules épaissies, dentée-corro- dée au sommet; la nervure épaisse s'arrête au-dessous du sommet. Capsule oblongue, resserrée sous l’orifice, subhorizontale. Dents du péristome longuement subulées, noduleuses. Sur la terre et les rochers humides dans l'ile de Corse. — Ile de Téné- riffe et montagnes de l'Espagne. ++. Fleurs monoïques. (E. 321—324.) 321. Fissidens incurvus Schwægr. Suppl. 1, Sect. 11, p. 5, t. XLIX ; Bryol. eur. t. 99; Dicranum incurvum W. et M.; Stirp. n° 823; Fissidens viridulus Wils. Tige courte (5—6 millim.), dressée ou procombante, peu divisée; gazons verts, peu étendus; souvent les plantes sont isolées. Feuilles inférieures courtes , ovales-oblongues ; les supé- rieures étalées-dressées, lancéôlées , brièvement apiculées, su- perficiellement denticulées au sommet ; lame dorsale très rétrécie et disparaissant à la base; aux bords, une marge hyaline, étroite, qui disparaît vers le sommet de la feuille; la nervure s’arrête aussi à la base de l’apicule; long. 1—1 172 millim., larg. 172 millim.; cellules hexagones-subéquilatérales, vertes. Fol. florales peu distinctes ; 2—5 archégones ; paraphyses rares ou nulles. Vaginule ovale , courte. Pédicelle rougeâtre, un peu 560 98° GENRE : FISSIDENS. flexueux , légèrement tordu vers la gauche; long. 5—19 millim. Capsule oblongue ou légèrement claviforme , atténuée à la base, symétrique ou légèrement courbée, oblique ou subhorizontale, munie d’un col plus ou moins distinct, dilatée à l’orifice; long. 1 mi!lim., diam. 172 millim. Opercule convexe-conique, obtusé- ment acuminé. Pas d’anneau. Spores grandes, légèrement pa- pilleuses. Coiffe fendue latéralement, petite, légèrement déjetée. Fleurs mâles terminant un petit rameau spécial, court; 2—3 fol. ovales , concaves ; 4—6 anthéridies oblongues , petites; pas de paraphyses. — Automne et hiver. Champs argileux , a Bruyères (Mougeot), sur des blocs ombragés et hu- mides de grès bigarré à Epinal , Senonges , sur la terre à Châtenois , dans les Vosges , assez répandu dans la vallée du Rhin (B.); bois à Tomblaine, Maxéville, près de Nancy (Godron) ; Sarrebrück (Winter), Wissembourg (P. Müller) ; assez répandu dans le Jura (Lesquereux). Cette espèce semble disséminée dans une foule de localités de la région des plaines ou des collines inférieures , particulièrement sur les terrains calcaires , sans être abondante nulle part; nous ne l’avons pas trouvée dans les Hautes-Vosges. 322. Fissidens crassipes Wils.; Bryol. eur. t. 100; F. in- curvus v.. fontanus Bryol. eur. t. 99; Stirp. n° 1116; F. in- curvus v. crassipes et v. fontanus Schimp. Syn. p. 104. Tige décombante, redressée au sommet, divisée dès la base, radicuieuse à ce point seulement ; long. 15—30 millim. ; gazons souvent élendus et fournis, d’un vert plus ou moins foncé. Feuilles peu denses, ocblongues-lancéolées , aiguës, munies aux bords, vers la base, d’une marge très élargie, qui se rétrécit successivement et disparaît, ainsi que la nervure, au-dessous du sommet: contour supérieur très superficiellement sinuolé- denticulé; long. 3 millim., larg. 374 millim.; cellules carrées, subhexagones ou pentagones, subéquilatérales, vertes; quelques- unes, vers la base, s’allongent un peu. Fol. florales plus allon- gées, peu distinctes. Pédicelle assez court (long. 5—6 millim.), épais, ordinairement géniculé à la base, rougeûtre, pâle au sommet. Capsule dressée ou légèrement oblique, symétrique, sans col notable, oblongue, long. 8374 millim., diam. 172 millim. Opercule conique, surmonté d’un acumen médiocre. Dents du péristome d’un rouge vif, divisées, jusqu’au-dessous du milieu, en deux, plus rarement trois branches subulées, fortement pa- Pilleuses. Fleurs mâles terminant un rameau spécial, 2 fol. externes grandes, enroulées obliquement ; 2 internes beaucoup plus petites, {ronquées, surmontées d’une languette lancéolée, plus ou moins développée; anthéridies oblongues, médiocres, ru (10—20]|; pas de paraphyses. — Septembre-oc- tobre. 323. FISSIDENS BRYOIDES. 261 Observations. Souvent la tige de l’année finit par s'affaisser et s’enraciner; sur sa longueur naissent alors 4—6 innovations redressées. A la base des feuilles, la lame dorsale et le côté voisin ont des marges très développées, formées de 8—10 séries de cellules linéaires, tandis que la marge du côté opposé reste tres étroite. Le développement relativement très considérable du système végétatif, les formes spéciales du pédicelle, de la capsule et des fleurs mâles, nous font regarder cette plante comme spécifiquement distincte du F. incurvus. Sur les pierres inondées qui forment les parois des fontaines publiques, des réservoirs , sur les vannes , les murs très humides , grès bigarré, ré- servoir d’une fontaine au-dessous et près de Viviers-le-Gras, vanne et murs du moulin de Savillon, au-dessous de Monthureux- sur-Saône (B.), Moyæœuvre (Godron), Deux-Ponts (Ney). — Pyrénées (Philippe, Spruce), Dauphiné (Ravaud) , indiqué aussi dans le Tarn et l'Hérault. 323. Fissidens bryoides Hedw. Musc. frond. WI, p. 67; Bryol. eur. t. 101 (F. exilis); Dicranum bryoides Smith ; Dicranum viridulum Stirp. n° 216. Tige courte (5—10 millim.}), dressée ou ascendante, simple ou peu divisée, croissant isolée ou formant des gazons assez fournis, d’un vert clair, masqué par l'abondance des capsules. Feuilles rapprochées , elliptiques, apiculées, marginées (marge étroite, mais épaisse, contournant l’apicule), garnies, vers ce point, de quelques dents très superficielles ; la nervure disparait dans l’apicule ; long. 2 millim., larg. 172 millim ; cellules opa- ques, carrées ou hexagones , surmontées de papilles peu sail- lantes, mais nombreuses. Fol. florales peu distinctes ; 1—2 ar- chégones ; pas de paraphyses. Vaginule oblongue, verte. Pédi- celle rougeâtre ; long. 3 mill. Capsule petite, dressée, oblongue ou subcylindrique, sans col notable, un peu resserrée sous l'orifice, verte; long. { millim., diam. 173 millim. Opercule conique-acuminé , dressé. Dents du péristome divisées, jusqu’au milieu, en deux branches filiformes, très finement papilleuses. Pas d’anneau. Fleurs mâles très petites, solitaires à l’aisselle des 8—10 feuilles inférieures de la tige; les fleurs supérieures sessiles, les autres pédiculées; 2 fol. ovales-suborbiculaires, concaves, terminées par un apicule étalé où divergent; 4—6 anthéridies oblongues, très petites; pas de paraphyses. — Mars-avril. Sur la terre et les pierres des talus, des tertres, des collines, lieux frais ou ombragés ; C. partout, spécialement daus la région des plaines et des collines inférieures, 562 98€ GENRE : FISSIDENS. 324. Fissidens exilis Zedw. Spec. Musc. p. 159, t. XXX VIII ; Fissidens Bloxami Wils.; Bryol. eur. t. 100. Cette espèce, qui offre quelque ressemblance avec le F. bryoi- des, en diffère par une tige plus courte encore, par les feuilles complétement dépourvues de marge sur tout le contour, très finement denticulées vers le sommet. Les fleurs mâles naissent de la base, isolées, et terminent un petit pédicule. La coiffe est conique, mais fendue latéralement. Il existe un anneau large qui tombe avec l’opercule. Cette espèce est indiquée à Sarrebrück par M. Winter, et Milde (Bryol. siles. p. 80) confirme cette indication. Elle a été signalée sur un grand nombre de points de notre circonscription, cependant tous Les échantillons que nous avons pu examiner appartenaient soit au F. incurvus, soit au F. bryoides. Fissidens rivularis Br. Sch. Bryol. eur. t. 102; F. bryoides v. rivularis R. Spr. Musc. pyren. n° 318. Tige dressée, raide, plus élevée que dans les deux espèces précédentes. Feuilles allongées, ligulées, entourées d’une marge épaisse qui forme, avec le prolongement de la nervure, un petit apicule au sommet. Capsule ovale, inclinée. Opercule acuminé. Pas d’anneau. Fleurs mâles solitaires et sessiles à l’aisselle des feuilles de la même plante; 3 fol. florales ovales, acuminées ; anthéridies grandes; des paraphyses courtes. — Automne. Près de la fontaine ferrugineuse , non loin de Bagnères de Bigorre (R. Spruce), Port de Vénasque (Jeanbernat). A la même section appartient encore le F. gymnandrus Buse, Musc. Neerland. n° 77, également tres voisin du F. bryoides , maïs distinct par ses feuilles distinctement denticulées vers le sommet , et surtout par ses fleurs mâles réduites aux anthéridies, qui se trouvent nues , sans involu- cre ni paraphyses, à l’aisselle des feuilles caulinaires. — Province de Gucldre en Hollande, au bord d’un ruisseau. Signalons aussi le F. rufulus Br. Sch. Bryol. eur. t. 102. — Tige dressée , 2—3 fois dichotome. Feuilles rousses , oblongues-cultriformes , subobtuses, dentées sur le contour supérieur, marginées ; marge épaisse, mais disparaissant , ainsi que la nervure , au-dessous du sommet ; stérile. — Chute du Rhin près de Schaffouse (Schimper). Genre Conomitrium Mont. Système végétatif comme dans le g. Fissidens ; mais coiffe très petite, conique. Capsule brièvement pédicellée, symétrique, CONOMITRIUM JULIANUM. 963 dressée. Dents du péristome, souvent au nombre de 8 seule- ment, tronquées ou diversement divisées, dépourvues de ligne dorsale et de stries. Conomitrium Julianum Mont. Ann. des Sciences nat. 1837; Octodiceras Julianum Brid. Bryol. univ.; Skitophyllum fontanum La Pyl. Tige fixée à la base, irrégulièrement divisée et flottant dans l’eau. Feuilles lancéolées-linéaires, mutiques, entières, non marginées. Pédicelle très court, caduc. Capsule obovée-oblon- gue, lisse. Dents du péristome (8) tronquées, divisées au som- met en 2—3 branches courtes, irrégulières. Fleurs mâles pédi- culées sur la même plante. Sur Les pierres inondées , dans les ruisseaux et dans les bassins des fon- taines publiques; Bretagne, près de Fougères (La Pylaie); Versailles (Mérat), Le Luc, dans le Var (Hanry). 10° Tribu : Séligériées. Pédicelle dressé ou géniculé. Capsule exserte, subglobuleuse ou obovée, symétrique, lisse, munie d’un petit col distinct. Pas d’anneau. Péristome (dans les espèces de nos régions) : dents, 16, larges, lancéolées, solides, dépourvues de ligne de division, dressées ou étalées par la sécheresse, pourpres ou orangées. Tiges plus ou moins développées, souvent très courtes. Feuilles linéaires-subulées , dressées-étalées, nerviées, lisses, d’un tissu dense, 99° Genre : Blindia Br. Sch. Pédicelle droit. Dents du péristome lancéolées, aiguës, plus ou moins divisées ou percées de trous vers le sommet, dressées à l’état sec. Plantes assez développées, plusieurs fois dichotomes, croissant sur les rochers granitiques humides. Feuilles munies d’oreillettes formées de grandes cellules carrées , orangées. 325. Blindia acuta Br. Sch. Bryol. eut. t. 114; Weisia acuta Hedw. Musc. frond.; Stirp. n° 614. Tige allongée (20—40 millim.), finissant par se dénuder à la base, peu radiculeuse ; innovations fastigiées ; toufles assez raides, olivâtres ou d’un vert sale. Feuilles légèrement étlalées, 564. 39° GENRE : BLINDIA. à peine hygroscopiques, parfois légèrement courbées-homotropes, étroitement lancéolées, canaliculées, rétrécies et finement acu- minées-subulées par l’excurrence de la nervure, planes aux bords, entières (quelques dents obscures vers l'extrémité de l’acumen); long. 2—2 192 millim., larg. 192 millim.; cellules des oreillettes, sur une bande transversale étroite, grandes, carrées, d'un rouge orangé; les autres linéaires, obtuses, droites , à parois épaisses, à peine papilleuses, 4—8 fois aussi 1. q. L. Fol. de l’involucre dilatées, engaînantes à la base, brus- quement contractées en un acumen dressé, subulé, formé en grande partie par la nervure; 2—8 archégones ; paraphyses courtes, rares. Vaginule oblongue-subcylindrique , nue. Pédi- celle rougeâtre, dressé; long. 5—7 millim. Capsule subglobu- leuse, munie d’un petit col, resserrée à l’onifice ; long. 1 mill., diam. 8/4 mill. Opercule petit, convexe, bordé de rouge, ter- miné par un acumen oblique, médiocre. Plante mâle distincte ; fleurs ovales-subglobuleuses; 3—4 fol. externes, ovales, brus- quement et finement acuminées ; 4—5 fol. intimes brièvement acuminées ou aiguës, munies d’une nervure plus mince ; 15—920 anthéridies oblongues, allongées; paraphyses grêles, nombreu- ses, — Juin-juillet. b. breviseta Br. Sch. (Weisia fastigiala Hornsch. F1. germ. Zw. Th.t. XXXV.) — Tige très courte (1—92 millim.); gazons très petits, d’un jaune doré. Feuilles légèrement denticulées vers le sommet, formées de cellules linéaires très étroites, 15— 20 fois aussi L. q. L. Fol. florales demi-engaînantes. Pédicelle d'un jaune verdätre, court (3—4 millim.). Capsule munie d'un d’un col à peine sensible, subglobuleuse, hémisphérique , tron- quée après la sporose, bordée de rouge. Columelle élevée. Dents du péristome courtes, d’un rouge orangé, aiguës ou subobtuses, formées de cellules transversalement dilatées, percées inégale- ment de trous arrondis. Sur les parois verticales ou très inclinées et très humides des rochers et des blocs granitiques dans les Hautes-Vosges; Hohneck, Ballon de Servance, cascade de Tendon (Mougeot) ; C. au Hohneck, surtout dans l’escarpemcnt du Eastelberg ; du reste disséminé dans toute la région montagneuse des Vosses, jusqu’à une altitude de 600 m.; environs et hau- teurs de Vagney (B.), Thiéfosse et Plateaux (Pierrat) La var b. au-dessous de la cascade du Rupt-de-Lin, au Valtin (B.) — Haute-Savoie : Chamonix (Puget), Dauphiné : Prémol (Ravaud), montagnes du Centre (Husnot, Lamy), Pyrénées 40° Genre : Seligeria Br. Sch. Pédicelle droit ou géniculé. Dents du péristome courtes, en- 926. SELIGERIA RECURVATA. 565 tières ou peu divisées, recourbées par la sécheresse, incurvées à l’état humide. Plantes ordinairement très petites, croissant sur les rochers calcaires ombragés. Feuilles d’un tissu uniforme à la base, dépourvues d’oreillettes. Fleurs monoïques. 1. Pédicelle arqué à l’élat humide. (E. 326.) 326. Seligeria recurvata Br. Sch. Bryol. eur. t. 112; Schuliz, Herb. norm. n° 1196; pre recurvala Hedw. Muse. frond. 1, p. 102; Stirp. n° 713; Weisia recurvata Brid., Billot, exsicc. n° 582. Tige courte (1—2 millim.), dressée, étroitement fixée au support; gazons plus ou moins étendus, ordinairement fournis, d’un vert clair, chargés de capsules. Feuilles rapprochées, étalées-flexueuses ; les inférieures plus petites, dressées ; les moyennes et les supérieures étroitement oblongues, rétrécies et longuement linéaires-subulées , canaliculées, planes et entières aux bords; la nervure occupe presque tout l’acumen ; long. 1 192 millim., larg. 195 millim.; cellules basilaires hyalines , rectangulaires ou tronquées obliquement, 3—4 fois aussi 1. q. L.; les marginales de l’acumen opaques, carrées ou arrondies. Fol. florales demi-engainantes, rétrécies et longuement linéaires- subulées , superficiellement sinuolées vers la base de l’acumen ; archégones peu nombreux; quelques paraphyses gréles. Vagi- nule cylindrique. Pédicelle pâle, très grêle, légèrement tordu vers la droite, plus ou moins recourbé à l’élat humide, re- dressé à l’état sec; long. 4—5 millim. Capsule horizontale ou pendante, petite, brièvement oblongue où obovée, munie d’un col peu distinct, resserrée à l’orifice, jaunâtre ; long. 34 millim. Opercule bordé de rouge, convexe , surmonté d’un bec pâle , subulé, droit ou oblique. Dents du péristome rouges, lancéolées , aiguës ou obtuses, entières où à peu près , dressées- étalées ou divergentes à l’état sec, formant un cône convexe à l'état humide. Spores pâles , très petites. Coiffe descendant jus- qu’au-dessous du milieu de la capsule. Fleurs mâles : 4—5 fol. ovales oblongues, aiguës, nerviées ; 3—4 anthéridies petites, oblongues ; paraphyses courtes et rares. — Avril-mai. Sur les pierres et les parois inclinées des rochers ; grès bigarré au con- tact du muschelkalk ; Deux-Ponts (Bruch), Bobenthal (Gümbel), Sarre- brück (Winter), anciennes carrières du Dreispitz, près de Mutzig (B.), sur le grès vosgien , près de Bitche (Schultz). — Haute-Savoie : Voirons, Thonon, Pringy (Puget), Dauphiné : Parménie (Rayaud), Tarn : Monta- gne=Noire , la Cabarède (M.-D. J.). 566 40® GENRE : SELIGERIA. T1. Pédicelle droit. (E. 327—328.) 327. Seligeria tristicha Br. Sch. Bryol. eur. t. 111; Weisia tristicha Brid. Spec. Musc. p. 116; Stirp. n° 908. Tige dressée ou ascendante , di-trichotome ; innovations fas- tigiées, cassantes ; gazons raides, d’un vert olivätre à la surface, bruns à l’intérieur, peu développés. Feuilles disposées sur trois rangs , très espacées et petites à la base des innovations, rap- prochées et plus grandes vers leur sommet, dressées, linéaires ou très étroitement lancéolées, subobtuses au sommet, planes aux bords, entières, munies d’une nervure canaliculée qui s’étale à partir du milieu et occupe tout l’acumen ; long. 1 millim., larg. 195 millim.; cellules basilaires hyalines, linéaires, obtuses, 6—8 fois aussi L. q.I.; les supérieures arrondies, opaques. Fol. florales élargies vers la base, lancéolées-acuminées, dressées, nerviées; 1—5 archégones; paraphyses filiformes, rares ou nulles. Pédicelle päle , tordu vers la droite , dressé ; long. 2—3 millim. Capsule dressée, subglobuleuse, munie d’un petit col atténué , peu saillant, dilatée à l’orifice, infundibuliforme à l’état sec apres la sporose, à parois fermes, brune; diam. 172 millim. Opercule convexe , surmonté d’un bec pâle, oblique, bordé de rouge à la base. Dents du péristome d’un rouge orangé, ‘Jlancéolées, aiguës, plus ou moins percées, déchirées ou presque entières, formant un cône très déprimé à l'état humide, ren- versées à l’état sec. Spores assez grandes, brunes, finement papilleuses. Fleurs mâles sessiles au-dessous des fleurs femelles, ou terminant un petit rameau spécial , parfois groupées au nom- bre de 2—3 ; 3—5 fol. ovales-oblongues, imbriquées, faible- ment ou nullement nerviées; anthéridies très petites, peu nom- breuses ; quelques paraphyses grêles. — Mai-juin. R. Parois surplombantes et ombragées des rochers du calcaire juras- sique ; la Poita-Raisse , près de Fleurier, Beauregard , près de Chasseron (Lesquereux), au-dessus et près des cascades de Flumen, non loin de Saint-Claude (B.). — Cévennes (Prost), Villamère , dans l’Aude (Roume- guère), près de Lyon (Debat), Dauphiné : Renage (Ravaud), Pyrénées : Luchon (Jeanbernat). 328. Seligeria pusilla Br. Sch. Bryol. eur. t. 110; Weisia pusilla Hedw. Musc. frond. Il, p.78; Stirp. n° 1005. Tige très courte (1—2 millim.), simple ou peu divisée, très petite; touffes d’un vert sombre ou velouté. Feuilles inférieures petites, linéaires-acuminées ; les supérieures ou involucrales 398. SELIGERIA PUSILLA. 567 externes rapprochées, formant une touffe, plus grandes, dres- sées-étalées, lancéolées-oblongues à la base, puis longuement acuminées , entières ; la nervure épaisse occupe tout l’acumen ; long. à peine { millim. ; cellules inférieures hyalines, rectangu- laires, 3—6 fois aussi L. q. 1. ; celles de la portion linéaire plus courtes, presque carrées. Fol. florales intimes (2—3) presque hyalines , lancéolées, aiguës, moins étroitement subulées ; le limbe se maintient distinct jusque près du sommet ; 1—2 arché- gones; paraphyses très rares ou même nulles. Vaginule cylin- drique, päle. Pédicelle pâle, dressé, un peu tordu vers la droite; long. 2 millim. Capsule dressée, obovée, insensiblement atté- nuée à la base, turbinée à l’état sec après la sporose, brune; long. 172 millim. Opercule convexe, déprimé, terminé par un bec fin et oblique. Dents du péristome lancéolées, subaiguës, ordinairement entières, conniventes , infléchies à l’état humide, étalées-renversées à l’état sec. Fleurs mâles gemmiformes, nais- sant à la base des tiges ou au-dessous des fleurs femelles. Fol. ovales, courtes, énerves ; anthéridies petites, en petit nombre. — Juin-juillet. Sur les pierres dans les bois, dans les anfractuosités et les creux des rochers , dans les lieux escarpés et très ombragés des terrains calcaires , surtout du calcaire jurassique ; Fonds de Toul, vallon de Maxéville, Li- verdun , près de Nancy (Godron , B.), rochers de l'Enfer, près de Neuf- château (B.) ; Glacière de Pury , grotte Lumignon , près de Môtiers , dans le Jura (Lesquereux) ; forêt de Zillisheim, près de Mulhouse (Mougeot , Statist.), près de Mondorf et de Merzig, dans la vallée de la Sarre, sur le muschelkalk (Winter). — Haute-Savoie , Dauphiné, Cévennes, Pyrénées, Oise et environs de Paris , dans les mêmes conditions. Seligeria calcarea Br. Sch. Bryol. eur. t. 110; Weisia calcarea Hedw. Spec. Musc. Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles notable- ment plus larges, oblongues à la base, puis linéaires, obtuses; les inférieures sont ovales-oblongues. L’opercule est terminé par un bec plus court. Les dents du péristome sont plus grandes et plus larges. — Printemps. x Sur les rochers de la craie ; Seine-et-Marne, à Provins (Bouteiller), Seine-et-Oise , à Bougival (Pelvet) ; Dauphiné, Bugey (Debat). Anodus Donianus Br. Sch Bryol. t. 109; Seligeria Doniana C. Müll. — Cette plante ressemble singulièrement aux espèces qui précèdent; elle en diffère par ses feuilles finement denticulées sur le contour ; le pé- dicelle est dressé ; la capsule obovée, infundibuliforme , tronquée après la chute de l’opercule. Pas d’anneau, ni de péristome. Fleurs mâles sur la même plante, — Rochers calcaires de plusieurs localités d'Allemagne ; Silésie, Westphalie , Harz , Thuringe , Bavière, etc, 568 41° GENRE : CATOSCOPIUM. 11 Tribu : Catoscopiées, Capsule exserte, très petite, subglobuleuse, asymétrique, bombée, horizontale, lisse, à parois cornées , épaisses. Pédicelle droit. Opercule conique. Péristome : 16 dents courtes, inflé- chies, lancéolées, aiguës ou tronquées. Plantes grêles, dicho- tomes ; feuilles lancéolées, acuminées, lisses. 41° Genre : Catoscopium Brid. Caractères de la tribu. 329. Catoscopium nigritum PBrid. Bryol. univ. |, p. 368 ; Bryol. eur. t. 318; Stirp. n° 1106; Weisia nigrita Hedw. Musc. frond. III, p. 97. Tige dressée, flexueuse, courte dans les lieux secs, très al- longée (8—10 centim.) dans les marais spongieux; touffes oli- vätres à la surface, brunes et radiculeuses à l’intérieur. Feuilles petites, dressées-étalées, flexueuses à l’état humide, légèrement crispées à l’état sec, étroites, ovales-lancéolées, insensible- ment rétrécies, acuminées , lâächement révolutées aux bords et plus d’un côté que de l’autre, entières, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au sommet; long. à peine { millim., larg. 178 millim.; cellules à parois épaisses, petites, carrées ; vers la base , elles s’allongent un peu. Fol. de l’involucre oblongues à la base, dressées , terminées par un acumen long , flexueux; 3—4 archégones ; pas de paraphyses. Vaginule étroite, allongée. Pédicelle pourpre, ferme ; long. 8—15 millim. Capsule hori- zonlale, subglobuleuse, lisse, à la fin noire, se brisant en fragments sous la pression ; diam. 394—1 millim. Opercule petit, conique, obtus. Dents du péristome incurvées, pâles, molles, lancéolées, obtuses, courtes, feslonnées sur le contour. Spores vertes, assez grandes. Fleurs mâles sur une plante distincle; fol. ovales-acuminées; anthéridies médiocres; paraphyses fili- formes. — Eté. : RR. Marais élevés, dans le Haut-Jura (Chaïillet). — Dauphiné : Tail- lefer (Ravaud); route de Modane à Lanslebourg (Besch. R. D.); Pyrénées. Discéliées. (Fam. Discelieæ Schimp.) Pédicelle dressé, flexueux. Capsule ovale-subglobuleuse, ho- 390. WEISIA VERTICILLATA. 569 rizontale, lisse, à parois épaisses. Un anneau. Péristome : 16 dents lancéolées, striées, plus ou moins ouvertes le long de la ligne dorsale. Plantes gemmiformes , vertes, naissant au milieu d’un prothalle persistant ; feuilles énerves. Fleurs dioïques. Genre Discelium Brid, Caractères de la Tribu. Discelium nudum Brid. Bryol. univ. 1, p. 366; Bryol. eur. t. 297; Bryum nudum Dicks. Feuilles dressées, lâchement imbriquées, oblongues-lancéolées, subaiguës , légèrement sinuolées aux bords, d’un tissu à grandes cellules molles , uniformes. Pédicelle fortement tordu à la base vers la gauche , et au sommet vers la droite. Opercule conique, obtus. Coiffe étroite, fendue latéralement tout du long, glissant parfois le long du pédicelle. — Printemps. Lieux argileux, au bord des ruisseaux, des fossés et des tourbières; Nord de la France. 12 Tribu : Weisiées, (Fam. Weisieæ Schimp.) Capsule subsessile ou exserte, médiocre, ovale, oblongue ou subcylindrique, symétrique, dressée, lisse ou striée, munie d’un petit col. Pédicelle droit. Opercule caduc, rarement per- sistant. Péristome nul, rudimentaire ou formé de 16 dents li- néaires ou lancéolées, plus ou moins divisées irrégulièrement sur la ligne dorsale. Plantes en général peu développées, grèles, simples ou dichotomes , annuelles ou vivaces. Feuilles nervices, lancéolées ou linéaires, souvent crépues à l’état sec, formées, vers la base, de cellules hyalines, et au sommet, de cellules opaques, vertes, ordinairement papilleuses. 42% Genre : Weisia [Hedw. Capsule exserte, dressée, ovale, oblongue ou subeylindrique, lisse ou striée. Un périslome plus ou moins parfait. Opercule cuduc. 37 570 49° GENRE : WEISIA. . A. Capsule lisse ou à peine plissée à la fin. (E. 330—336.) +. Fleurs dioïques. (E. 330.) 330. Weisia verticillata Brid. Spec. Musc. 1, p. 121; Stirp. n° 507; Eucladium verticillatum Bryol. eur. t. 40. Tige dressée, dichotome, parfois trichotome, très divisée; innovations fastigiées ; long. 10—30 millim.; touffes souvent étendues et compactes, d’un vert glaucescent, plus rarement brun ou olivâtre à la surface, brunes à l’intérieur, ordinairement envahies par le tuf calcaire, incrustées. Feuilles rapprochées , serrées près de la tige et légerement contournées à l’état sec, dressées-étalées à l’état humide, étroitement lancéolées-linéaires, aiguës ou apiculées par l’excurrence de la nervure, planes aux bords , entières à la base, munies, vers le second tiers, de 3— 6 ou même 10 dents saillantes, puis entières jusqu’au sommet, simplement sinuolées par la saillie des papilles latérales ; la ner- vure assez large et épaisse semble parfois s'arrêter un peu au- dessous de l'extrémité, ordinairement elle la dépasse; long. 2—3 millim., larg. 174 millim. ; cellules du tiers inférieur hyahnes, grandes, plus ou moins parfaitement rectangulaires, 4—10 fois aussi l. q. l.; les autres carrées, arrondies vers le sommet, opaques, surmontées de larges papilles. Fol. florales un peu plus élargies et concaves vers la base; 3—4 archégones; quel- ques paraphyses gréles. Vaginule cylindrique, très étroite. Pédicelle rougeûtre, flexueux, légèrement tordu vers la gauche; long. 6—10 mill. Capsule oblongue ou subcylindrique, munie d’un col peu distinct, lisse; long. 1-—1 172 mill., diam. 172 mill. Opercule convexe-conique, surmonté d’un bec fin, oblique. Un anneau {rès mince. Dents du péristome rouges-orangées, dressées à l’état sec, un peu incurvées à l’état humide, lancéolées-li- néaires, courtes, entières ou en parlie lr'ouées et ouvertes sur la ligne dorsale. La coiffe ne descend guère qu'au tiers de la capsule. Plante mâle distincte ; fol. ovales, dilatées-imbriquées, hyalines à la base, denticulées aux bords, puis brusquement contractées, linéaires-acuminées, nerviées; anthéridies nom- breuses (15—°20), brièvement oblongnes; paraphyses filiformes, courtes. — Juin-juillet. Dans les fissures des murs et des rochers où il se produit un suintement d’eau chargée de carbonate de chaux, particulièrement sur le calcaire ju- rassique ; Neufchâteau (Mougeot, B.), rochers de l'Enfer, Vouxey, Bar-le- Duc (B.), Liverdun, entre Toul et Nancy (Godron); sur le grès bigarré - 331. WEISIA BRUNTONI. 571 arrosé par des eaux chargées de calcaire , à Deux-Ponts (Gümbel), Sarre- brück (Winter), Saint-Baslemont , près de Darney (B.) ; sur le grès rouge dolomitique , dans le vallon de Robache, près de Saint-Dié , plante mâle (Lemaire, B.) ; commun et plus souvent fertile, dans toute la chaîne du Jura. — Egalement répandu dans toutes les montagnes de France. Quand elles ne sont pas incrustées, les touffes sont garnies de radicales brunes assez fournies Weisia reflexa Brid. Bryol. univ.l, p. 355; Bryol. eur. RD IOE Tige très courte, peu divisée ; feuilles peu nombreuses, lan- céolées-ligulées , obluses, entières, planes aux bords, munies d’une nervure qui s'arrête immédiatement au-dessous du sommet, arquées en dehors à l’état humide. Fol. de l’involucre demi-en- gaînantes. Pédicelle jaunâtre. Capsule dressée ou légèrement oblique, oblongue, allongée, lisse, rousse. Un anneau élevé. Opercule conique, obtus. Dents du péristome obluses, peu développées. — Printemps. | Sur la terre et les rochers calcaires altérés; Avignon (Requien), Mont- pellier (Salzmann), Mende (Prost), Hyères (De Mercey). ++. Fleurs monoïques. (E. 331—335.) a. Plantes robustes, atteignant 10—30 millim, (E. 351—353.) 331. Weisia Bruntoni À. Boul. ; Dicranum Bruntoni Smith; Schultz, FI. Gall. et Germ. exsicc. n° 1188; Dy- dimodon obscurus Kaulf.; Stirp. n° 406; Cynodontium Bruntoni Bryol. eur. t. 44; Billot, exsicc. cont. n° 3948. Tige dressée, dichotome ; coussinets bombés, arrondis, denses, d’un vert jaunâtre terne à la surface, bruns, garnis de radicules feutrées, courtes à l’intérieur. Feuilles plus rappro- chées et plus grandes vers le sommet des innovations, étalées, fleæueuses à l’état humide, contournées-crépues à l’état sec, oblongues-lancéolées à la base, rétrécies, longuement linéaires- acuminées , carénées, fortement révolutées, légèrement denti- culées vers le sommet, où les bords sont redevenus plans, mu- nies d’une forte nervure qui atteint l'extrémité; long. 2 172— 8 172 millim., larg. 172—374 millim.; cellules basilaires nette- ment rectangulaires, hyalines, lisses, 2—3 fois anssi 1. q. 1.; les autres carrées, vertes, papilleuses; papilles obtuses, ar- 572 49€ GENRE : WEISIA. rondies. Fol. florales intimes, oblongues-lancéolées, demi-en- gaînantes ou engainantes vers le milieu, brièvement rétrécies, acuminées (acumen étalé-flexueux); archégones peu nombreux, 4—6;: quelques paraphyses gréles. Vaginule subcylindrique , allongée. Pédicelle pàle, jaundtre, tordu au sommet vers la droite; long. 5—12 millim. Capsule olivâtre, brièvement oblon- gue; un peu rétrécie vers l’orifice, munie d’un col distinct, symétrique, rarement un peu courbée, lisse, irrégulièrement et légèrement plissée après la sporose; long. 1 192 mill., diam. 34 millim. Opercule conique, bordé de rouge, obliquement et médiocrement acuminé. Péristome souvent rudimentaire, im- parfait; 16 dents peu développées, pourpres, plus ou moins divisées en deux portions inégales ou lacuneuses. Coiffe descen- dant au-dessous du milieu ou même vers la base de la capsule, blanchätre. Fleurs mâles sessiles, immédiatement au-dessous des fleurs femelles ; 2—3 fol. ovales, concaves, contractées en un acumen médiocre, obtus, nerviées; anthéridies oblongues, 5—10 ; paraphyses filiformes, plus longues. — Juin-août. C. dans les fissures des rochers siliceux (granite et grès vosgien), escarpés et tournés au nord, dans toute la chaîne des Vosges, depuis Kaïiserslautern jusqu'aux Ballons , à partir d’une altitude de 400 m. comme près de Dey- villers, jusqu’au sommet du Hohneck. Cette espèce silicicole n’existe pas dans le Jura, — Elle se retrouve, dans presque toutes les montagnes de France, sur les rochers siliceux. 332. Weisia crispula Hedw. Spec. Muse. p. 68, t. XII: Bryol. eur. t. 26; Stirp. n° 412. Tige décombante à la base, redressée au sommet, plusieurs fois dichotome , peu radiculeuse; long. 10—15 millim. ; touffes arrondies, un peu lâches, d’un beau vert jaunätre à la surface, d’un brun noirätre au-dessous. Feuilles rapprochées, fortement courbées-homotropes, un peu crépues à l’état sec, oblongues- lancéolées, rétrécies et longuement linéaires-subulées, cana- liculées, à demi tubuleuses, entières, infléchies aux bords, munies d’une nervure qui s’avance jusqu'au sommet, long. 3 192—4 mill., larg. 172 mill. ; cellules basilaires externes plus grandes, carrées, Subarrondies, d’un brun orangé, formant des oreillettes ovales; celles du voisinage de la nervure linéaires, étroites, 8—10 fois aussi 1. q. 1. ; celles du sommet plus courtes, opaques, à peine ou nullement papilleuses. Fol. externes de l’involuere dilatées, puis longuement acuminées; deux intimes engaîinantes, terminées brusquement par une pointe courte, obtuse, munies d’une nervure mince; 2—5 archégones ; para- physes filiformes , rares. Vaginule cylindrique, étroite. Pédi- celle dressé, flexueux , assez grêle, pourpre, légèrement tordu 399. WEISIA CIRRATA. 373 vers la droite au sommet ; long. 10—15 millim. Capsule ob/on- que, dressée, brièvement atténuée à la base; orifice pourpre, légèrement contracté; long. 1 192—1 374 mill., diam. 273 mill. Opercule convexe-conique, surmonté d’un bec pâle, oblique, long. Pas d'anneau. Dents du péristome dressées-étalées à l’état sec, étroitement lancéolées-linéaires, d’un jaune orangé, pres- que entières ou brièvement divisées au sommet, libres jusqu’au- dessous de l’orifice externe de la capsule. Coiffe étroite descen- dant jusqu’au milieu ou aux 8/4 de la capsule. Fleurs mäles à l’aisselle des dichotomies ; 5—6 fol. ; les deux externes ovales, puis largement acuminées; les 2—3 intimes ovales-orbiculai- res, subobtuses, imbriquées , munies d’une nervure très minces, qui manque souvent à la plus intime; 10—20 anthéridies oblon- gues , allongées; paraphyses nombreuses, filiformes, formées d'articles dont les supérieurs sont plus courts et un peu renflés. — Mai-juin. RR. Rochers du Hohneck, au Krabbenfels (Mougeot). — Dans une foule de localités en France ; Alpes de la Savoie : Mont-Pététod, Chamonix, Mont-Cormet (Puget), du Dauphiné : Belledonne (Ravaud), Lautaret (Mougeot) ; Montagnes d'Auvergne : Mont-Dore et Haute-Vienne (Husnot, Lamy); Cévennes : le Sidobre (Valette), Mas-Cabardès , Quillan (Roume- guère); Pyrénées : Val d'Esquierry, Port de Vénasque (Jeanbernat) ; Var : le Luc (Robert), Oise : rochers de Morfontaine (Graves). 333. Weisia cirrata Hedw. Spec. Muse. p. 69, t. XI; Bryol. eur. t. 25. Tige médiocre (10—15 millim.), dressée ou ascendante, di- chotome , très divisée; coussinets denses, bombés, d’un beau vert à la surface , bruns à l’intérieur, garnis de radicules peu fournies. Feuilles rapprochées, lancéolées-linéaires, subaiguës, révolutées aux bords, de la base jusque près du sommet , caré- nées, munies d’une nervure qui s'avance jusque près de l'extré- mité dressées à la base, puis très étalées, flemueuses, en partie arquées en dehors à l’état humide, crépues à l'état sec; long. 2—3 millim., larg. 172 millim, ; cellules molles, délicates ; les basilaires hyalines , nettement rectangulaires , 3—4 fois aussi 1. q. 1. ; les autres carrées ; celles du sommet subarrondies, opaques, vertes , lisses ou à peine papilleuses. Fol. florales oblongues, demi-engainantes, moins révolutées aux bords, ai- guës, un peu étalées par le sommet, nerviées; 2—3 archégones ; paraphyses courtes , peu nombreuses. Vaginule cylindrique. Pédicelle dressé, jaunûâtre, tordu vers la gauche inférieurement, et vers la droite au sommet; long. 4—5 millin. Capsule dressée, étroite, cylindrique, d’un roux pâle, enfin brune, bordée de rouge, légèrement resserrée à l’orifice; long. 2 millim., diam. 574 492 GENRE : WEISIA. 192 millim. Opercule petit, convexe-conique, surmonté d’un bec subulé, pâle, oblique. Coiffe brune, oblique ,. descendant jus- qu’au tiers de la capsule. Un anneau très mince. Dents du péristome lancéolées, étroites, acuminées, entières, un peu sinuolées, lamellifères, rouges, hyalines au sommet. Fleurs mâles au-dessous des fleurs femelles ; 2 fol., parfois même une seule, oblongues, subobtuses, engaïînantes, nerviées ; 4—10 anthéridies oblongues, allongées ; quelques paraphyses grèles. — Printemps. Parois et fissures des rochers siliceux , sur les toits de chaume; cascade de Tendon, sur le granite; Bruyères , sur le grès vosgien (Mougeot) ; sur le grès bigarré, près de Deux-Ponts (Bruch); Duttweiler, près de Sarre- brück (Winter) ; Fonds de Toul , près de Nancy (Godron); environs de Chasseron ; dans le Jura (Lesquereux) — Savoie (Paris), Isère, à Greno- ble (Ravaud), Aude (Roumeguère), Oise (Questier), environs de Paris (Mérat), Orne, à Cahan (Husnot), Manche (Le Jolis), Haute-Vienne (Lamy). Weisia compacta Brid. Bryol, univ. E,.p. 345 ; Bryol. eur. t. 24. — Coussinets compactes, d’un vert foncé, noirätre. Feuilles très rap- prochées , très étalées, ascendantes , flexueuses , oblongues , légèrement auriculées, imbriquées à la base, rétrécies et lancéolées-subulées, entières, canaliculées. Fol. florales intimes engaîinantes, acuminées Capsule oblon- gue, d’abord lisse, irrégulièrement plissée après la sporose. Opercule longirostre ; bec subulé, oblique. Pas d’anneau Dents du péristome presque entières, tiès étalées, divergentes à l’état sec. — Sur la.terre et les rochers altérés, dans les hautes Alpes de la Suisse et du Tyrol. Veisia serrulata Brid. Bryol. univ. I, p. 804; Bryol. eur. t. 27. — Coussinets denses, radiculeux. Feuilles étalées-ascendantes, flexueuses, oblongues à la base , puis lancéolées-linéaires , subaiguës , carénées , fine- ment dentées en scie sur le contour supérieur, très fortement papilleuses. Fol. florales intimes demi-ergaînantes. Capsule ovale oblongue , dressée ou légèrement inclinée, lisse. Opercule conique, médiocrement acuminé. Pas d’anneau Dents du péristome bien développées. — Sur la terre qui recouvre des rochers , sur Les plus hauts sommets des Alpes de la Carinthie et du Tyrol. — Milde fait observer que cette plante pourrait bien n'être qu’une forme de Dicranum pellucidum. b. Plantes courtes (4—8 millim.), peu développées. (E. 354—535.) 334. Weisia viridula Prid. Bryol. univ. 1, p. 334; Bryol. eur. t. 21 et 22; Bryum viridulum Linn. Spec. pl.; Weisia controversa Hedw. : Stirp. n° 16. Tige courte (5—8 millim.), dressée, dichotome, légèrement radiculeuse à la base ; coussinets très petits, assez denses, d’un vert jaunâtre à la surface, décolorés à l’intérieur; les innova- 334. WEISIA VIRIDULA. 575 tions grêles à la base se détachent facilement. Feuilles im- briquées par la base qui est oblongue, puis rétrécies, longue- ment linéaires, subulées, très aiguës, fortement involutées aux bords jusque près de la pointe, munies d’une nervure qui s’avance jusqu’au sommet de l’acumen, arquées en dehors à l’état humide, fortement crépues à l’état sec; long. 3—3 172 millim., larg. 195—174 millim. ; cellules de la portion oblongue rectangulaires , 4—8 fois aussi 1. q. 1. , hyalines; les moyennes carrées; les supérieures arrondies, à parois épaisses, molles ;, surmontées de papilles arrondies, peu saillantes. Fol. florales oblongues , allongées, puis rétrécies, longuement linéaires- subulées , flexueuses, nerviées ; 4—8 archégones ; paraphyses grêles , assez nombreuses : elles se rencontrent mème à l’aisselle des feuilles supérieures. Vaginule subcylindrique , chargée des débris de la fleur. Pédicelle jaunâtre, dressé, plus ou moins tordu vers la gauche ; long. 5—8 millim. Capsule oblongue ou subcylindrique, sans col notable, brune-olivâtre , dressée, lisse d’abord, irrégulièrement plissée après la sporose ; long. 1 mill., diam. 172—374 mill. Opercule rougeâtre, convexe, surmonté d’un bec droit ou plus ordinairement oblique , fin, plus ou moins long. Péristome petit, conique, pourpre ou rougeâtre-orangé; dents lancéolées-linéaires, courtes, finement papilleuses, fra- giles, fngaces, souvent rudimentaires, plus ou moins ouvertes ou percées sur la ligne dorsale. Spores médiocres, brunes, fi- nement papilleuses. Coiffe pâle, descendant jusqu'aux 374 de la capsule. Fleurs mâles très petites, axillaires ou terminant des rameaux courts. — Mars-mai. Les diverses formes de cette plante, dont Bridel, Nées et Horn- schuch ont fait de nombreuses espèces, ne diffèrent guère que par l’imperfection relative du péristome. Nous ne croyons pas qu’il y ait lieu de s’y arrêter. C. partout , sur tous les terrains , au bord des chemins, des routes, sur la terre argileuse des collines, des lieux gramineux, ircultes; sur les mottes négligées au bord des champs; sur le revers des fossés dans les bois , etc. Nous ne croyons pas qu’il s’élève dans la région alpestre des Hautes-Vosges. 335. Weisia mucronata Br. Sch. Bryol. eur. t. 23 (W. mucronulata); Weisia apiculata Bryol. germ. t. XXVI; Schuliz, Herb. norm. n° 1199. Tige courte (4—6 millim.), peu radiculeuse à la base, simple où 2—3 fois dichotome ; gazons très petits, d’un vert olivätre. Feuilles rapprochées au sommet des innovations , crépues à l’état see, étalées-recourbées à l’état humide, oblongues-lancéolées , 576 49° GENRE : WEISIA. concaves, hyalines à la base, puis rétrécies et longuement li- péaires, canaliculées, brusquement mucronées par l’excurrence de la nervure, entières et planes aux bords, à la base et au sommet, souvent même au milieu, mais parfois légèrement involutées à ce point; long. 2—3 millim., larg. 192 millim. ; cellules de la base rectangulaires, 3—5 fois aussi L. q. L.; celles qui suivent carrées, de plus en plus épaisses et opaques; les supérieures lécèrement papilleuses. Fol. florales intimes demi- engaînantes à la base, allongées, puis rétrécies, longuement linéaires , fortement eines aux bords, presque tubuleuses, étalées, mucronées ; archégones et paraphyses rares. Vaginule cylindrique , étroite. Pédicelle pâle, flexueux, légèrement tordu vers la gauche ; long. 6—7 millim. Capsule dressée, oblongue, sans col distinct, olivâtre , légèrement plissée à l'état sec. ; long. 1 millim., diam. 172 millim. Opercule assez petit, convexe-coni- que , rougeâtre, surmonté d’un bec fin, oblique. Péristome : dents courles, tronquées, lacérées, irrégulières, incurvées, fugaces. Anneau très peu distinct. Spores brunes, finement papilleuses, des plus grosses. — Mars-avril. Cette espece est tres voisine de la précédente. Les feuilles inférieures des innovations sont plus courtes que les supérieures, oblongues-lancéolées , simplement aiguës. R. Surla terre argileuse, près de Deux-Ponts (Bruch), Strasbourg (Schimper), entre Blieskastel et Sarrebrück (Schultz), vallée de Fischach (Winter) ; dans le Jura, au mail de Neufchätel et dans les fentes des ro- chers de la Clusette (Lesquereux). — Var : le Luc (Robert). Notre de- scription a été faite sur des échantillons authentiques recueillis par Bruch, à Deux-Ponts, et communiqués par M. le D' Mougeot. T11- Fleurs synoïques. (E. 336.) 336. Weisia Wimmeriana Br. Sch. Bryol. eur. t. 20; Gym- nostomum Wimmerianum Sendin. Denhschr. der Regensb. bot. Gesellsch. Tige dressée, courte (2—5 millim.) ; innovations très courtes et rapprochées, rendant les tiges noduleuses ; gazons denses et étendus, d’un vert clair à la surface. Feuilles très rapprochées, étalées-flexueuses à l’état humide, crépues à l’état sec, lancéo- lées, hyalines à la base, puis linéaires, involutées aux bords, apiculées par l’excurrence de la nervure, entières : long. 1 172 millim., larg. à peine 194 millim. ; cellules de la moitié inférieure hyalines, à parois molles, rectangulaires; les basilaires 4-8 fois aussi 1, q. 1. ; les autres successivement plus courtes; les 397. WEISIA DENTICULATA. 577 supérieures carrées ou subarrondies , opaques , vertes, molles, légèrement papilleuses. Fol. florales intimes engaînantes, d’un tissu plus délicat encore, rétrécies, longuement linéaires-acu- minées , étalées-flexueuses ; 4—6 archégones accompagnés de paraphyses grêles et immédiatement au- dessous, dans le même involucre, 2—4 anthéridies. Vaginule épaisse. Pédicelle jaune- verdâtre, légèrement tordu vers a gauche, au sommet, long. 5 millim. Capsule dressée, oblongue-subcylindrique, à peine plissée même après la sporose , atténuée à la base, pâle, bordée de rouge ; long. 1 millim., diam. 193 millim. Opercule convexe, terminé par un bec subulé, oblique, pèle. Un anneau peu dis- tinct. Dents du péristome tronquées, très courtes, incurvées. Spores assez grandes, brunes. — Eté. RR. Fissures des rochers et sur la terre, dans les lieux abruptes des régions alpine et subalpine ; Chasseron, dans le Ifaut-Jura (Lesquereux). — Indiqué dans le Var, à Pierrefeu (Chambeiron); Alpes de la Suisse et du Tyrol. C’est sur la plante du col du Stelvio, communiquée par M. Husnot , que nous avons fait notre description. B. Capsule sillonnée de bonne heure, à la fin canneiée; plantes peu développées, monoïques. (E. 337—338.) 337, Weisia denticulata Brid. Spec. Muse. 1, p. 108; Rhabdoweisia denticulata Bryol. eur. t. 42. Tige molle, dressée, dichotome ; long. 5—10 millim.; touffes lâches, délicates, d’un beau vert gai. Feuilles rapprochées, très étalées, recourbées, flexueuses à l’état humide, un peu redressées, crépues à l’état sec, étroitement lancéolées-linéai- res, aiguës ou apiculées, plus ou moins carénées, partiellement et lächement révolutées aux bords, munies d’une nervure qui disparait immédiatement au-dessous du sommet; distincltement dentées-sinuolées sur le contour de la moitié ou du tiers supé- rieurs ; long. 3—3 172 millim., larg. 174 millim.; cellules basi- laires hyalines, grandes, à parois minces , rectangulaires , 3 fois aussi L. q. L.; les supérieures carrées ou arrondies, vertes, lisses ou à peine papilleuses. Fol. florales plus finement apicu- lées, dentées ; 1—3 archégones ; paraphyses grèles, allongées. Vaginule cylindrique, étroite. Pédicelle pâle, légèrement tordu vers la droite; long. 3—4 millim. Capsule ovale-oblongue ou subglobuleuse, légèrement infundibuliforme, à l’état sec, après la sporose, alors fortement striée. Opercule petit, surmonté d’un bec fin, oblique. Dents du péristome lancéolées, finement acuminées, lamellifères, denticulées aux bords, orangées. Coife 578 49° GENRE : WEISIA. descendant jusqu’au-dessous du milieu de la capsule. Fleurs mâles axillaires, dans les dichotomies ; fol. oblongues, subohtu- ses, courtes; anthéridies courtes, peu nombreuses. — Juillet- août. R. Dans les fissures des rochers granitiques des régions montagneuse supérieure et alpestre; Rotabac, Hohneck, Lat Blanc (B.), hauteurs des Plateaux et de La Bresse, Basse-des-Faings, et Envers-des-Gouttes (Pier- rat). — Alpes, Pyrénées. — C’est sans doute par erreur que le D‘ Mou- geot (S£atist.) indique cette espèce dans les Vosges inférieures. 338. Weisia fugax Hedw. Spec. Musc. p. 64, t. XIII; Schultz, Herb. norm. n° 193 et FI. Gall. et G. exsice. n° 974; Stirp. n° 407; Rhabdoweïisia fugax Bryol. eur. t. 41. Tige dichotome; innovations fastigiées; long. 8—10 millim.; coussinets arrondis, bombés, souvent assez denses, d’un vert foncé‘ou jaunûtre à la surface, décolorés à l’intérieur. Feuilles rapprochées, étalées, légèrement recourbées, flexueuses à l’état humide, crépues à l’état sec, très étroitement lancéolées, linéai- res, aiguës, carénées, planes et entières aux bords ou lécère- ment denticulées vers le sommet; la nervure s’avance jusqu’à l'extrémité; long. 3 millim., larg. 174 millim.; cellules basilaires hyalines, imparfaitement rectangulaires, 3—6 fois aussi L. q. L.; les supérieures carrées, vertes, très finement papilleuses (plu- sieurs papilles sur chaque cellule). Fol. florales plus finement acuminées; 1—3 archégones; paraphyses rares ou nulles. Vaginule cylindrique, allongée. Pédicelle pâle, tordu vers la droite, au sommet; long. 2—3 millim. Capsule brièvement ovale ou obovée-subglobuleuse, munie d’un petit col à la base, infundibuliforme ou légèrement resserrée à l’orifice après la sporose, fortement cannelée à la fin; diam. 172 mill. Opercule déprimé, conique, surmonté d’un long bec oblique, pâle. Dents du péristome brièvement élargies à la base, puis filiformes, grêles, noduleuses, orangées, incurvées à l’état humide, dres- sées à l’état sec, caduques, souvent imparfaites. Un anneau étroit. Fleurs mâles dans les dichotomies, souvent groupées; 3 fol. courtes, lancéolées-subobtuses, dressées, un peu tordues, faiblement nerviées: 2—3 anthéridies courtes. — Juillet-oc- tobre. b. subglobosa N. Boul. — Variété caractérisée par la capsule presque dépourvue de col, subglobuleuse, un peu resserrée à l’orifice; le péristome est {rès développé; les dents sont parfois percées d'ouvertures vers la base; les feuilles sont distinctement denticulées sur le contour du tiers supérieur. ANŒCTANGIUM COMPACTUM. 579 Fissures des rochers plus ou moins ombragés dans les forêts ; sur toute la formation du grès vosgien, dans les Hautes et les Basses-Vosges, dissé- miné, mais pas également abondant partout : Bruyères (Mougeot), St-Dié, Donon, Lützelbourg et Saverne (B.), Hombourg et Dahn (Bruch), Bitche, Steinbach, Wissembourg (F. Schultz), Sarrebrück (Winter); sur le granite dans les Hautes-Vosges; environs de Vagney, Tanache (B.), Planois et hauteurs de La Bresse (Pierrat); la var. b. sur le grès vosgien, à Preyé, au-dessus de Senones (Lemaire), sur Les grès anciens de la forêt de Serce (B.).— Sur les rochers siliceux de toutes les inontagnes de France. Genre Anœctangium Schwægr. Le caractère essentiel de ce genre se trouve dans la position des fleurs qui naissent latéralement sur la tige et terminent, comme dans les Hypnacées, de petits ramuscules à l’aisselle des feuilles caulinaires. Le péristome est nul. Le développe- ment de la tige, la forme et le tissu des feuilles, la forme de la capsule et de l’opercule sont comme dans le genre Gymnos- tomum. Fleurs diviques. Anœctangium compactum Schwægr. Suppl. 1; À. æstivum Bryol. eur. t. 37. Tige dressée, dichotome ; long. 2—3 centim.; touffes denses, d’un vert gai à la surface. Feuilles dressées-étalées, ascendantes à l’état humide, crispées-incurvées à l’état sec, oblongues-lan- céolées, aiguës, carénées, planes et entières aux bords: la nervure s'arrête immédiatement au-dessous du sommet. Fol. florales intimes engaïnantes, acuminées. Pédicelle dressé, pale. Capsule oblongue, munie d’un petit col distinct, dressée. Opercule petit, convexe, terminé par un long bec subulé, oblique. — Eté. Parois et fissures des rochers humides, surtout des rochers micacés. Alpes du Dauphiné : Valsenestre (Ravaud); Haute-Savoie : Pormenaz sur la Servoz (Puget); Pyrénées : Port de Vénasque, Luchon (Jeanbernat) ; Tarn : La Cabarède, le Sidobre (M.-D. J.). Indiqué aux environs de Paris (Chevall., Mérat). Anœctangium Sendtnerianum Br. Sch. Bryol. eur. t. 59. — Dis- tinct du précédent par ses feuilles beaucoup plus étalées, arquées en divers sens, flexueuses, oblongues à la base, puis longuement linéaires, canalicu- lées, moins aiguës, entières. Les fleurs mâles sont ordinairement groupées. — Rochers humides, dans les Alpes bernoïses, juliennes et de Salzbourg. 43° Genre : Gymnostomum Hedw. (ex parte) Capsule régulière, dressée, exserte, lisse, oblongue ou 580 48 GENRE : GYMNOSTOMUM. obovée, dépourvue de péristome; l'orifice est fermé, dans plu- sieurs espèces, par une membrane hyaline. Tige plus ou moins développée ; feuilles lancéolées-linéaires, souvent infléchies aux bords, plus ou moins papilleuses. Fleurs terminales. 1°" sous-genre : Eugymnostomum Schimp. Syn. — Tige di- chotome, plus ou moins élevée. Feuilles assez raides, légère ment crispées à l’état sec, planes aux bords. Capsule ordi- nairement tronquée après la chute de l’opercule ; orifice nu. Fleurs dioïques. (E. 339—341.) 339. Gymnostomum curvirostrum Hedw. Musc. frond. I, p. 68, t. XXIV; Bryol. eur. t. 35 et 36; Stirp. n° 905; Weisia curvirostra C. Müll. Tige très divisée, molle; innovations fastigiées, souvent grèles à la base; touffes bombées, lâches ou denses, d’un vert olivätre, de profondeur très variable, 2—5 centim. Feuilles fine eme et moyennes étroitement ronoléese linéaires, subob- tuses, dressées, légèrement étalées à l’état humide, brièvement révolutées vers Le milieu ; les supérieures rapprochées, formant touffe, étroitement oblongues à la base, puis longuement linéai- res, carénées, révolutées en parlie, aux bords, vers le milieu, étalées-flexueuses, ascendantes à l’état humide, mollement crépues à l’état sec; les jeunes feuilles sont d’un vert clair; long. 2 millim., larg. 178 millim.; tissu translucide sur toute la feuille; cellules à parois épaisses, mais molles; toutes allongées, lisses ; les supérieures seulement sont tres légere- ment bombées, papilleuses ; les basilaires hyalines, plus où moins parfaitement rectangulaires, 8—6 fois aussi L. q. L.; les moyennes et les supérieures 4 et 2 fois aussi I. q.L., souvent tronquées obliquement ou irrégulièrement anguleuses, mais toujours un peu allongées. Fol. florales intimes brièvement dilatées, demi-engainantes à la base, puis longuement linéaires, aiguës, dressées ; 3—6 archégones. Vaginule cylindrique, étroite, brune. Péd.celle flexueux, rougeûtre, allongé; long. 12—15 millim. Capsule obovée-subglobuleuse, sans col bien distinct, brune, à parois épaisses, tronquée après la chute de l’opercule; diam. 1 millim. Opercule petit, convexe, terminé par un acumen subulé, oblique, retenu longtemps par son adhé- rence avec le sommet de la columelle qui est persistante. — Mai-juin. Cette espece présente de nombreuses variations qui portent principalement sur la longueur des tiges et leur mode de rami- 340. GYMNOSTOMUM RUPESTRE, 581 fication, la densité des touffes, la longueur et la direction des feuilles, La plante est souvent chargée d’incrustations calcaires. C’est la plante de Rumilly (Haute-Savoie), communiquée par M. Puget, qui nous a particulièrement servi à rédiger la des- cription qui précède. Parois très humides des rochers calcaires ; indiqué dans le Jura, sans localité précise ; bords du Rhin, près de Bâle (Schimper). — Alpes de la Savoie : Voiron, Pringy, Thonon, Rumilly (Puget), de Modane à Lansle- bourg (B. R. D.), du Dauphiné : de Bourg d’Oisans à la Grave (Ravaud), le Fauturet (A. Mougrot); Aude : Mas-Cabardès, Montolieu, Lastours (Roumeguère) ; Tarn : Sorèze, Durfort, Lacaune, Mazamet (M.-D. J.) ; Pyrénées : Val d’Esquierry, Port de Vénasque (Jeanbernat), cirque de Gavarnie (Schimper). € 340. Gymnostomum rupestre Schwægr. Suppl. 1, Sect. 1, p. 31, t. XI; Bryol. eur. t. 33 et 34; Stirp. n° 1102; Weisia rupestris C. Müll. Tige dressée, flexueuse, grêle, allongée (20—50 millim.), dichotome; touffes raides, étendues, compactes, d'un vert sombre, olivâtre, à la surface, brunes, radiculeuses, à l’inté- rieur. Feuilles rapprochées, presque uniformes, étalées-dres- sées à l’état humide, serrées près de la tige, incurvées à l’état sec, étroitement oblongues-lancéolées, aiguës, carénées, planes ou à peine révolutées aux bords, entières; la nervure se pro- longe jusque vers le sommet; long. 1 172 mill., larg. 198 mill.; cellules basilaires étroites, presque linéaires, 4—8 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées, ou transversalement dilatées, vertes, opaques, surmontées de 2—3 papilles saillantes, arrondies; ces papilles sont surtout {rès apparentes sur les cellules marginales, de telle sorte que les bords de la feuille semblent finement crénelés-sinuolés jusque près de la base. Fol. florales intimes demi-engainantes ou presque engainantes, dilatées à la base, puis linéaires-aiguës ; {—6 archégones; pa- raphyses rares. Vaginule cylindrique, très étroite. Pédicelle jaunûâtre, grêle, tordu au sommet, vers la droite, et vers la gauche à la base; long. 3—5 millim. Capsule oblongue, munie d’un col plus ou moins saillant, à parois minces, pâle, lisse, souvent comme vernie, brillante après l'émission des spores ; long. 374—1 millim., diam. 173— 172 millim. Opercule petit, surmonté d’un bec subulé, oblique ou presque droit. Spores petites. —— Septembre. | R. Rochers métamorphiques de la vallée de Massevaux (Mühlenbeck, 4842), sur le granite, à flhiéfosse (Pierrat); rochers humides du calcaire jurassique près des cascades de Flumen, non loin de Saint-Claude, dans le Jura (B). — Alpes de la Savoie : Voiron, Semnoz, Thonon (Puget), 582 43° GENRE : GYMNOSTOMUM. Chambéry (B. R. D.), du Dauphiné : Balmes de Fontaine (Ravaud); Pyrénées : Bagnères de Bigorre (Schimper), Val d’Esquierry (Jeanbernat); Tarn : le Sidobre, Montagne-Noire (M.-D. J.). Observations. Cette espèce présente de nombreuses varia- tions. La var. ramosissimum Schimp. est caractérisée par ses touffes compactes, peu profondes, olivâtres à la surface; le pédicelle est court (2—3 millim.) ; la capsule petite; l’opercule conique, brièvement acuminé, droit. C’est la plante de Masse- vaux. La v. stelligerum Schimp., trouvée récemment à Thié- fosse par M. Pierrat, présente une tige courte (10—20 mill.) ; les touffes sont lâches, d’un vert sombre ; les feuilles sont allon- gées (1. 2 millim.), crépues à l’état sec, très étalées flexueuses, diversement arquées à l’état humide, ondulées ou même en parte révolutées aux bords; la capsule est oblongue subcylin- drique, largement ouverte; l’opercule terminé par un bec oblique, subulé. Enfin la plante que nous avons recueillie près de Saint-Claude, offre des aspects très variés; elle forme des coussinets souvent très compactes, arrondis, souvent encombrés de terre, d’un vert foncé ou très clair à la surface ; le tissu est plus translucide, les cellules basilaires des feuilles plus allon- gées : cependant les cellules marginales demeurent surchargées de papilles saillantes. Cette plante était stérile. Dans cette espèce, l’opercule, détaché de l'orifice de la capsule, reste parfois adhérent au sommet de la columelle, comme dans le G. curvirositrum. Ce caractère n’est donc pas sûr. Il est pré- férable de considérer le tissu des feuilles. 340 bis. Gymnostomum calcareum Nees et Hornsch. Bryol. germ. t. X; Bryol. eur. t. 32. Tige très grêle, dichotome; touffes très denses, d’un beau vert clair à la surface, d’un brun rougeûtre, peu radiculeuses, à l’intérieur; profondeur 10—15 millim. Feuilles dressées- étalées à l’état humide, serrées près de la tige à l’état sec, lan- céolées à la base, puis linéaires-liqulées, obtuses ou très briè- vement apiculées, planes aux bords ; la nervure s’arrête un peu au-dessous du sommet ; cellules de la moitié supérieure arron- dies, surmontées d’une papille arrondie, peu saillante; ces papilles, sur les cellules marginales, rendent le contour des feuilles sinuolé. Pédicelle jaunâtre. Capsule subcylindrique, tronquée après la chute de l’opercule. Celui-ci conique-acu- miné. Plante variable. Rochers calcaires; Pont de Secours, à Besancon (Paillot). — Var, C, (Hanry), Hérault (Girard), Aude (Roumeguère), Isère (Ravaud), Haute- Savoie (Puget), Haute-Vienne (Lamy). 341. GYMNOSTOMUM TENUE. 583 341. Gymnostomum tenue Schrad. Coll. pl. Crypt. n° 31; Bryol. eur. t. 30; Stirp. n° 578; Schultz, Herb. norm. n° 194. Tige courte (1—3 millim.), dichotome , radiculeuse à la base ; gazons déprimés, denses, d’un beau vert tendre à la surface, d’un brun ferrugineux à l’intérieur. Feuilles inférieures des innovations {rés peliles, espacées, ovales-obtuses; les supé- rieures plus grandes, étroitement ligulées, obluses, étalées, légèrement arquées, planes aux bords, entières; la nervure disparaît au-dessous du sommet; long. 238 mill., larg. 176 mill.; à la base, près de la nervure, les cellules sont hyalines, rec- tangulaires, 2—3 fois aussi 1. q. L.; aux bords et plus haut, elles sont carrées, vertes, surmontées de petites papilles ar- rondies, peu saillantes. Fol. florales intimes engainantes, briè- vement rétrécies , subaiguës, étalées par la pointe; 3—4 arché- gones ; paraphyses rares et courtes. Vaginule cylindrique, brune. Pédicelle pâle; long. 5 millim. Capsule cylindrique, munie d’un col peu sensible , pâle, molle, bordée de rouge à l’orifice ; long. { millim., diam. 198 millim. Un anneau formé de deux séries de cellules élevées. Opercule conique, terminé par un bec droit ou oblique, médiocre, subobtus. — Eté. R. Rochers de grès vosgien, près de Mutzig (Kneif), entre Wissembourg, Bitche et Bergzabern (Schultz), sur Le grès bigarré , à Deux-Ponts (Bruch), près de Sarrebrück (Winter). — Aude : Carcassonne (Roumeguère), Tarn : Larroque de Vère (M.-D. J.), rochers derrière la grande cascade du Mont- Dore (Husnot). 9e sous-genre : Hymenostomum Schimp. — Plantes générale- ment moins développées; feuilles supérieures des innovations plus grandes et agglomérées, fortement enroulées-infléchies aux bords , apiculées par l’excurrence de la nervure, crépues- contournées à l’état sec. Orifice de la capsule resserré, plus ou moins complétement fermé par une membrane après la chute de l’opercule. Fleurs monoïques. (E. 342—344.) 342. Gymnostomum tortile Schwægr. Supplem. 1, Sect. 1, p. 29, t. X; Stirp. n° 1003; Hymenostomum tortile Bryol. eur. t. 18. Tige relativement robuste, dichotome; long. 8—10 millim. ; touffes denses, d’un beau vert gai à la surface, brunes à l’in- térieur. Feuilles très rapprochées, légèrement étalées à l’état humide, fortement crépues à l'état sec, assez largement oblon- 584 43° GENRE : GYMNOSTOMUM. gues-lancéolées, hyalines et planes aux bords de la moitié du tiers inférieur , puis infléchies, lächement enroulées, apiculées par l’excurrence de la nervure; long. 2—2 179 millim., larg. 3/4 millim. ; cellules de la base rectangulaires, un peu allongées, lisses ; plus haut, elles deviennent carrées, vertes, très opaques, chargées de papilles nombreuses et saillantes. Fol. florales plus allongées, dressées, non engainantes; 3—4 archégones; pas de paraphyses. Vaginule cylindrique, étroite, päle. Pédicelle jaunâtre, ferme; long. 3—4 millim. Capsule brunûâtre, à parois fermes, oblongue, un peu resserrée et rouge à l’orifice; la membrane, qui ferme ce dernier, est ordinairement percée d’une ouverture centrale; long. de la capsule 1 174 millim., larg. 26. millim. Opercule petit, déprimé, surmonté d’un bec pâle, obli- que, médiocre. — Avril-mai. R. Dans les fissures des rochers calcaires ou compénétrés de calcaire. Sur le calcaire jurassique , au Florimont, près de Türkheim (Schimper), sur le grès vosgien , près de Mutzig (B.) ; dans le Jura , au Val de Travers (Lesquereux), répandu autour de Besançon (Paillot). — Environs de Lyon (Jordan), Savoie (Paris), Cévennes (Prost), Aude (Roumeguère), Tarn (M.-D. J.), Dauphiné (Ravaud), Provence (Hanry), environs de Toulouse (Jeanbernat), Angers (Guépin), bords de la Manche (De Brébisson, Le Jolis), Seine-et-Marne, Provins (Bouteiller). 342 bis. Gymnostomum crispatum Schimp. Syn. p. 36; Hymenosiomum crispatum N. et Hornsch. Bryol. germ. t. XII: Bryol. eur. t. 19. Cette plante diffère du G. tortile par ses feuilles plus étroites, linéaires, rétrécies au sommet, plus fortement enroulées-inflé- chies aux bords, plus crépues à l’état sec. La capsule est ordi- nairement un peu bossue. ; RR. Sur les rochers calcaires, près des cascades de Flumen , non loin de Saint-Claude. dans le Jura (B.) — Isère : Renage (Ravaud); près de Marseille (Sarrat-Gineste). — La plante de Saint-Claude forme des cous- sinets très denses , arrondis , profonds de 10—15 millim., encombrés de terre ; les feuilles sont petites ; long. 4 472 millim., larg. 173 millim, Les échantillons que nous avons recueillis dans cette localité étant stériles, nous hésitions à les reconnaître; c’est à M. Schimper que nous devons leur détermination. 343. Gymnostomum microstomum Hedw. Muse. frond. WT, p. 71; Stirp. n° 608; Hymenostomum microstomum R. Brown. ; Bryol. eur. t. 16; Schultz, FI. Gall. et Germ. eæsice. n° 971. Tige courte (5—8 millim.). dressée, dichotome, très divisée; innovations fastigiées, grêles à la base ; touffes petites, denses, 343. GYMNOSTOMUM MICROSTOMUM. 585 d’un beau vert foncé à la surface, décolorées, brunes ou noirà- tres à l’intérieur. Feuilles inférieures espacées, très petites ; les moyennes et les supérieures élalées-dressées ou diversement courbées à l’état humide, lancéolées, fortement enroulées-in- fléchies aux bords, à partir du tiers inférieur, brièvement mu- cronées; long. 2 172 millim., larg. 172 millim.; cellules basi- laires à parois minces, lisses, rectangulaires, 3—4 fois aussi 1. q. 1.; les supérieures carrées, opaques, vertes, chargées de papilles fines. Fol. florales dilatées à la base, plus finement rétrécies-acuminées ; 4—6 archégones; quelques paraphyses courtes. Vaginule cylindrique, étroite. Pédicelle pâle, un peu tordu vers la gauche; long. 3—6 mill. Capsule ovale ou oblon- gue, plus ou moins renflée, petite, sans col notable, d’un roux pâle, lisse; long. 1—1 174 millim., diam. 173—172 millim.; orifice fermé par une membrane d’abord entière, puis percée d’une ouverture centrale. Opercule conique , terminé par un bec plus ou moins allongé. Fleurs mâles dans les dichotomies, gem- miformes ; fol. ovales, aiguës, nerviées; 6—8 anthéridies ; pa- raphyses grêles. — Printemps. Sur la terre argileuse , dans les champs , les haies , dans les fissures des vieux murs et des rochers, presque partout, particulièrement dans les régions basses et sur les terrains calcaires ; assez rare dans les Hautes- Vosges. Les variations que subit cette espèce sont peu importantes. Gymnostomum murale Schimp. Syn.; Hymenostomum mu- rale R. Spruce Musc. pyren. n° 236. Cette espèce, très voisine des G. tortile et microstomum, en diffère surtout par ses fleurs synoïques et par la capsule dont les parois sont plus épaisses et l’orifice resserré, un peu oblique. L’opercule est surmonté d’un bec subuleé. Sur les murs à Sainte-Marie-d’Oloron, dans les Basses-Pyrénées (R. Spruce), 344. Gymnostomum squarrosum Wils. Bryol. brit. p. 43 ; Iymenostomum squarrosum N. et Hornsch. Bryol. germ. t. XII; Bryol. eur. t. 17; Stirp. n° 906. Tige déprimée-couchée après la fructification et émettant, sur sa longueur, une série d’ivnovations redressées; gazons très lâches, peu fournis, d’un vert clair. Feuilles inférieures et moyennes espacées ; les supérieures rapprochées et formant une touffe épaisse, beaucoup plus grandes: toutes très étalées, recourbées, lancéolées-linéaires, mucronées, planes aux bords, 38 586 44 GENRE : SYSTEGIUM. à peine infléchies; long. { 172 mill., larg. 174 mill.; tissu comme dans le G&. microstomum. Pédicelle jaunâtre, court (1—1 172 millim.). Capsule brièvement ovale, symétrique, brune; long. 34 millim. Opercule petit, apiculé. Cette espèce est très voisine du Systegium rostellatum, dont elle diffère par le mode de développement et de ramification de la tige, par la persistance moindre de l’opercule qui se détache spontanément. — Octobre. RR. Sur la terre dans les champs, à Deux-Ponts (Bruch), Wissembourg (F. Schultz). — Angers (Guépin), Capendu, coteaux de Pomas, dans l’Aude (Roumeguère). 44° Genre : Systegium Schimp. Capsule très brièvement pédicellée, cachée entre les feuilles ou à peine exserte, ovale ou oblongue. Opercule régulièrement formé et distinct, mais persistant. Plantes très petites, annuelles ou bisannuelles, confinant avec quelques espèces de Phascum. 345. Systegium rostellatum N. Boul. ; Phascum rostellatum Brid. Mantiss. Musc. p. 11; Astomum rostellatum et Hy- menostomum phascoides Bryol. eur. t. 12 et 15; Gymnos- tomum rostellatum Schimp. Syn.: Stirp. n° 903. Tige très courte (3—4 millim.), simple ou divisée des la base en 2—3 branches ; gazons peu denses, très petits. Feuilles in- férieures courtes, les supérieures rapprochées, allongées, li- néaïîres, carénées, planes aux bords, mucronées par l’excur- rence de la nervure, très élalées, recourbées à l’état humide, crépues à l’état sec; cellules basilaires rectangulaires ou sub- hexagones, hyalines, 5—6 fois aussi 1. q. L. ; les autres carrées, vertes, chargées de 2-—8 papilles. Fol. florales intimes plus courtes; 1—3 archégones ; paraphyses grêlés, rares. Vaginule cylindrique. Pédicelle long d’un millimètre à peine. Capsule oblongue, plus ou moins renflée, dressée ou légèrement oblique, dépassée par les feuilles, munie d’un opercule conique-acuminé (bec médiocre, oblique ou un peu courbé). Coiffe descendant jusqu’au-dessous du milieu de la capsule. Long. de la capsule 34 millim. Fleurs mâles sur la même plante ; 2—3 anthéridies oblongués ; quelques paraphyses grèles. — Septembre-octobre. RR. Fossés argileux , près de Deux-Ponts (Bruch), sur le muschelkalk, dans la forêt de Sarrebourg (B.). — Quand l’opercule a été détaché artifi- ciellement, l’orifice de la capsule reste fermé par une membrane comme dans plusieurs Gymnostomum. 346. SYSTEGIUM CRISPUM. 587 346. Systegium crispum Schimp. Syn. p. 30; Phascum crispum Hedw.; Stirp. n° 703 ; Astomum crispum Hampe ; Bryol. eur. t. 1°. Tige courte ou médiocre (5—10 millim.), simple ou innovant au-dessous des fleurs, ou divisée vers l’extrémité ‘en 2—3 bran- ches; gazons ordinairement peu étendus, d’un vert foncé ou olivâtre. Feuilles étalées-recourbées à l’état humide, très forte- ment crépues à l’état sec; les inférieures oblongues-lancéolées, brièvement acuminées par l’excurrence de la nervure, planes ou légèrement involutées aux bords vers le sommet; long. 1 174 mill.; les supérieures ou involucrales beaucoup plus grandes, oblon- gues à la base, puis lin‘taires-acuminées, un peu denticulées au-dessus de la base, fortement involutées aux bords; long. 5—6 millim., larg. 34 millim.; cellules basilaires hyalines, rectangulaires, 3—6 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées, vertes, surmontées de 3—6 papilles anguleuses. Archégones peu nombreux, 2—3 ; pas de paraphyses. Vaginule conique. Pédi- celle droit, très court, (1. 172 millim.). Capsule globuleuse, sur- montée d’un petit apicule droit, représentant l’opercule.. Coiffe descendant jusqu’au milieu de la capsule. Fleurs mâles sur un rameau spécial ; 2—3 fol. concaves, ovales, acuminées, un peu denticulées aux bords, nerviées; 3—6 anthéridies oblongues ; paraphyses assez nombreuses. — Printemps. Sur la terre , dans les champs négligés ou en jachère, les lieux argi- gileux , frais; presque partout ; semble sporadique , plus commun dans les régions basses des terrains calcaires. +T. Coiffe conique ou campanulée, entière, ciliée ou lobu- lée à la base, mais non fendue en long d’un seul côté, ni déjetée obliquement. 1": Série formée de genres dont la plupart , ou au moins quelques espèces, ont un péristome double. 13° Tribu : Enenlyptées. (Fam. Encalypteæ Schimp.) Coiffe très grande , subcylindrique , descendant jusqu’au- dessous de la capsule, glabre, lisse , terminée par un long bec droit, styliforme. Capsule cylindrique, dressée, symétrique, exserte. Péristome nul, simple ou double. Vaginule garnie d'une collerette. Plantes dichotomes, dressées ; feuilles lancéolées- lingulées, opaques, papilleuses, nerviées, 588 45° GENRE : ENCALYPTA. 45° Genre : Encalypta Schreb. Caractères de la tribu. +. Péristome double. (E. 347.) 347. Encalypta streptocarpa Hedw. Spec. Musc. p. 62. t. X; Bryol. eur. t. 204; Stirp.-n° 506; Schultz, FI. Gall. et G. exsicc. n° 978. Touffes profondes (2—5 centim.), plus ou moins denses, d’un beau vert foncé à la surface, brunätres, enlacées par des radicules abondantes à l’intérieur. Feuilles rapprochées, crépues à l’état sec, étalées-dressées, légèrement concaves, courbées en cuiller vers l'extrémité, à l’état humide, lingulées, semblant spatulées par suite de la réflexion des bords vers la base, briè- vement rétrécies, obluses, mutiques au sommet, entières, munies d’unenervure épaisse, papilleuse, scabre, qui se prolonge jus- qu'au sommet ou s'arrête immédiatement au-dessous; long. 4—5 ou 6—7 millim., larg. 1—1 172 millim.; cellules de la base hyalines ou rougeâtres, rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q.1.; les marginales plus étroites et plus longues, formant une bande jaunâtre, peu distincte ; les moyennes et les supé- rieures carrées, à angles émoussés, opaques, vertes, surmontées de 3—4 papilles élevées qui présentent elles-mêmes des saillies distinctes. Fol. florales intimes un peu plus grandes, largement oblongues, à base hyaline, dilatée, plus distinctement marginées, rétrécies et lancéolées-acuminées ; 4—12 archégones allongés ; paraphyses filiformes, rares. Vaginule cylindrique, terminée par une collerette päle. Pédicelle flexueux, d’un pourpre foncé; long. 20 millim. Capsule dressée, étroite, allongée, d’un jaune orangé, élégamment striée en spirale, vers la droite, sans col distinct; long. 4—4 172 millim., diam. 374 millim. Opercule conique-acuminé, terminé par un reuflement claviforme, dressé, d’un beau rouge, ainsi que la base et l’orifice de la capsule. Un anneau formé de deux séries de cellules allongées. Dents du péristome pourpres, surchargées de papilles surtout à la face interne, dressées, subulées, très allongées (1. 1—1 172 millim.), noduleuses, plus ou moins divisées et cohérentes à la base; le péristome interne est formé par une membrane hyaline, pa- pilleuse, atteignant la mi-hauteur des dents, plus ou moins adhérente à ces dernières et sur laquelle se détachent des cils de même apparence que les dents, mais beaucoup plus courts et qui semblent n’en è're que des ramifications nées à leur face 348. ENCALYPTA RHABDOCARPA, 589 interne. Spores petites, vertes. Coiffe cylindrique, allongée (L. 8—9 millim.), papilleuse au sommet, brune, parfois légère- ment déchirée sur le contour de la base. Fleurs mäles sur une plante distincte. La tige finit par se charger d’un feutre brun, formé de radicules tres ramifiées, entrecroisées. — Août. C. et fertile dans toute la chaîne du Jura, dans les fissures des rochers, aux lieux légèrement ombragés; également commun, mais stérile, sur le calcaire jurassique de la Lorraine et de l’Alsace ; se retrouve enfin dans presque toute la chaine des Vosges, mais uniquement sur le mortier cal- caire des vieux murs; abonde dans les ruines des vieux châteaux, très rarement fertile : Bitche (Schimper, Schultz), Wasserbourg (Blind), Spitzemberg près de Saint-Dié (Lemaire). +. Péristome simple. (E. 348—351.) 4. Capsule sillonnée; stries droites. (E. 348.) 348. Encalypta rhabdocarpa Schwægr. Suppl. I, Sect. 1, p. 56,t. XVI; Bryol. eur. t. 203; Stirp. n° 1110. Tige peu divisée; long. 5—20 millim.; touffes petites, d’un vert foncé, sale à la surface, décolorées, jauntres à l’intérieur. Feuilles rapprochées, dressées à l’état humide, légèrement cris- pées et incurvées à l'état sec, lancéolces- lingulées, un peu ré- trécies au-dessus de la base, aiguës, terminées par un apicule variable au sommet, légèrement concaves, ordinairement plus infléchies par un bord que de l’autre, munies d’une nervure papilleuse qui s’avance jusqu’au sommet; long. 3 172 millim., larg. 1 millim. à peine; cellules basilaires, sur un espace consi- dérable, hyalines, rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q.1.; sur les bords de cette région, on trouve une marge formée de 8—10 séries de cellules jaunâtres, allongées ; plus haut, les cellules sont uniformes, opaques, carrées, subarrondies, sur- montées de 3—4 papilles formées elles-mêmes de plusieurs saillies distinctes. Fol. florales intimes plus courtes, ovales, acuminées par l’excurrence de la nervure. Vaginule cylindri- que, surmontée d’un bourrelet saillant et d’une collerette courte. Pédicelle pourpre, court, légèrement tordu vers la gauche au sommet ; long. 5 — 8 millim. Capsule petite, oblongue-subeylin- drique, droite, d’abord presque lisse et verdätre, à la fin brune, oblique et cannelée (stries droites); long. 1 172 millim., diam. 192—394 milim. Opercule petit, bordé de rouge, convexe- conique, acuminé-claviforme (acumen jaunâtre); il emporte or- dinairement avec lui l’anneau qui est très étroit. Péristome souvent imparfait; 16 dents étroites, pâles, papilleuses, rare- 590 45° GENRE : ENCALYPTA. ment divisées en deux branches inégales, ncomplètes. Spores grosses, papilleuses. Coiïffe cylindrique, jaunâtre, brièvement laciniée à la base, brusquement rétrécie, acuminée (acumen droit, claviforme). Fleurs mâles gemmiformes, échelonnées au- dessous des fleurs femelles; 3—4 fol. ovales, aiguës, nerviées ; environ 10 anthéridies oblongues; paraphyses plus longues, filiformes, nombreuses. Après l’émission des spores, la capsule se contracte au milieu, pendant que l'orifice reste dilaté. Par- fois les fol. involucrales femelles intimes sont longuement api- culées ou même pilifères, sans que la nervure forme ce prolon- gement. — Août. C. sur les hauts sommets alpestres du Jura, sur la terre rocailleuse; Chasseron, Chasseral, Creux-du-Vent, Weissenstein (Lesquereux), Suchet (B-) — Haute-Savoie : Voiron, Méribelle (Puget), Savoie (Paris), Pic du Bec, Moucherolle (Ravaud), Lautaret (A. Mougeot); Pyrénées : Port de Vénasque (Jeanbernat). 2, Capsule lisse. (E. 349—551.) 349. Encalypta ciliata Hedw. Spec. Musc. p. 61; Bryol. eur. t. 200; Stirp. n° 609; Billot, exsice. cont. n° 3972; E. fimbriata Brid. Touffes peu étendues, souvent mélangées avec d’autres mousses, d’un beau vert foncé à la surface, brunes à l’intérieur, radiculeuses à la base; long. des tiges 20—925 millim. Feuilles crépues, incurvées à l’état sec, dressées-étalées, ondulées aux bords à l’état humide, carénées-concaves, elliptiques-lingulées, rapidement contractées au sommet et terminées par un apicule subulé, étalé, formé par le limbe ou en grande partie par la nervure ; les bords sont étroitement révolutés vers la base, fine- ment crénelés par la saillie des cellules marginales ; long. 5—6 millim., larg. 2 millim.; cellules basilaires, sur un large espace remontant vers les bords, hyalines, rectangulaires, bientôt dé- truites; les autres carrées et enfin subarrondies , saillantes, chargées de petites papilles. Fol. florales peu distinctes. Vagi- nule conique, allongée, munie d’un petit bourrelet. Pédicelle péle, à la fin rougeûtre, légèrement tordu à la base vers la gauche, et au sommet vers la droite; long. 6—10 mill. Capsule cylindri- que, un peu resserrée sous l’orifice, munie, à la base, d’un col peu distinct, rouge, elle-même d’un beau jaune orangé ; long. 2 172 millim., diam. 374 millim. Opercule très petit, convexe, surmorté d’un long acumen claviforme, jaune pâle. Pas d’an- neau; mais le contour de l’orifice capsulaire forme un rebord élevé, rouge. Dents du péristome d’un rouge foncé à la base, 390, ENCALYPTA APOPHYSATA, 591 orangées à l'extrémité, lancéolées-linéaires, libres jusqu’à la base, subaiguës, entières, à contours lisses, formées de cellules transversalement dilatées; à l’état sec, elles sont dressées- incurvées ; sous l’action de l'humidité, elles s’infléchissent et disparaissent dans la capsule. Coïffe couleur de paille, cylin- drique, lobulée-frangée à la base; long. 5 millim. Fleurs mäles sur la même plante, axillaires, très petites : 3 fol. ovales, api- culées, nerviées; 4—8 anthéridies; paraphyses légèrement renflées. — Juillet-août. Fissures des rochers granitiques des Hautes-Vosges, au-dessus de 800—900 m.; Hohneck, Ballon de Servance (Mougeot), Rotabac, hauteurs de La Bresse (B. )n rochers du Pechet et de Praliqué, sur les hauteurs de Planois (Pierrat et B.) ; indiqué aussi par Lesquereux, dans le Haut-Jura ; se retrouve dans les Basses-Vosges, sur le porphyre, au Mont-Tonnerre. — Dans toutes les hautes montagnes de France : Alpes, Pyrénées, M'-Dore ; indiqué dans la forêt de Compiègne (Graves), à Fontainebleau (Mérat). 350. Encalypta apophysata N. et Hornsch. Bryol. germ. Zw. Th. p.49, t. XV; Bryol. eur. t. 201 ; Stirp. n° 1109. Tige courte, plusieurs fois dichotome; touffes denses, d’un vert foncé. Feuilles crépues à l’état sec, étalées-arquées à l’état humide , lancéolées et lancéolées-ligulées, carénées, planes aux bords , ondulées, munies d’une nervure qui se prolonge au delà du limbe et forme un petit acumen étalé; long. 5 millim., larg. { millim.; cellules basilaires hyalines , lisses, rectangu- laires, 4—6 fois aussi 1. q. l.; les supérieures carrées ou ar- _rondies , surchargées de papilles, opaques. Fol. florales peu distinctes ; 2—3 archégones ; paraphyses grêles, nombreuses, allongées. “Vaginule oblongue, terminée par un bourrelet et une assez “longue collerette. Pédicelle pourpre à la base, pâle au sommet, légèrement tordu vers la droite; long. 8—15 millim. Capsule pâle, cylindrique, lisse, bordée de rouge, munie d’un col développé, d’abord aussi épais que la capsule, à la fin [létri et ridé ; long. 3 millim., diam. { millim. Opercule petit, conique, acuminé-subulé. Dents du péristome linéaires-allon- gées, pâles, plus ou moins percées ou divisées le long de la ligne médiane, molles, fugaces, assez souvent imparfaites. Coiffe lobulée ou munie, à la base, d’appendices ovales, courts, irréguliers, caducs, évasée à l’orifice, longuement rétrécie, acuminée ; long. 7—8 millim. Fleurs mâles sur la même plante, oblongues ; fol. peu nombreuses , lancéolées , nerviées; anthéri- dies grandes, oblongues, 10—15; paraphyses inolles, nom- breuses, légèrement renflées, claviformes. — Août. Sur la terre, dans les lieux abruptes, au sommet du Chasseron (Les- quereux). — Cette espèce se retrouve dans les hautes Alpes de la Suisse et du Tyrol ; indiquée au Mont-Cenis (B. R. D.). 5992 45° GENRE : ENCALYPTA. 351. Encalypta longicolla Br. Sch. Bryol. eur. t. 202; Stirp. n° 1206. Tige courte (5—8 millim.), plusieurs fois dichotome ; gazons peu développés, d’un vert jaunâtre à la surface, bruns à l’inté- térieur. Feuilles très rapprochées, légèrement étalées à l’état humide, crépues à l’état sec, étroitement lancéolées-elliptiques, carénées vers le sommet, ondulées aux bords, rétrécies au- dessous du milieu; les inférieures mutiques ou mucronées , les supérieures pilifères ; long. 2 192 mill., larg. à peine 172 mill.; cellules basilaires hyalines, lisses, rectangulaires : les supérieures petites, opaques, finement papilleuses. Fol. florales externes obtuses, surmontées d’un petit poil blanc; 2—3 intimes ordi- nairement plus courtes, hyalines, dressées, canaliculées, va- riables ; 3—6 archégones; paraphyses filiformes , nombreuses. Vaginule courte, cylindrique , terminée par un bourrelet et une collerette hyaline, prolongée. Pédicelle rougeàtre à la base, jaune vers le sommet, flexueux; long. 6—10 millim. Capsule subcylindrique, étroite, d’un jaune brun, munie à la base d’un col alténué, à la fin irrégulièrement plissé, plus étroit, aussi long que le sporange; long. 2—2 172 millim., diam. 374 millim. Opercule grand, conique, surmonté d’un bec fin, presque aussi long que la capsule. Anneau très mince, se détachant difficile- ment. Spores grandes, brunes, anguleuses, finement papilleuses. Péristome grand, conique, pourpre; dents (16) libres jusqu’à la base, distantes, divisées en 2—3 branches, souvent libres à la base, cohérentes au sommet, paraissant formées de filaments fasciculés, finement papilleuses. Coiffe garnie, à la base, de franges ou lanières subdivisées, terminée au sommet par un long bec droit, papilleux. Fleurs mâles terminant de petits ra- meaux courts sur la même plante; 3—5 fol. oblongues, atté- nuées, aiguës ou apiculées, concaves, làchement dressées; 6—12 anthéridies oblongues ; paraphyses nombreuses. — Août. RR. Au sommet du Chasseron (Schimper et Lesquereux), Creux-du- Vent (Lesq. in herb. Mougeot) — Dauphiné : La Moucherolle (Ravaud). TT. Péristome nul. (E. 352—5358.) 352. Encalypta vulgaris Hedw. Spec. Musc. p. 60; Bryol. eur. t. 199; Stirp. n° 117; E. exlinctoria Linn. (ex parte). Tige courte (5—10 millim.), peu divisée, radiculeuse à la base; gazons plus ou moins fournis, d’un vert foncé ou jaunâtre 992. ENCALYPTA VULGARIS. 593 à la surface, bruns à l’intérieur. Feuilles elliptiques-obovées, obtuses ou apiculées avec ou sans excurrence de la nervure, carénées-concaves, rétrécies et légèrement révolutées vers la base ; les feuilles supérieures, étalées en rpsette à l’état humide, sont fortement tordues et incurvées à l’état sec ; long. 3 172 mill., larg. 1—1 172 mill. ; cellules inférieures hyalines, rectangulaires, 2 fois aussi L. q. L.; vers les bords, une marge formée de 2—3 séries de cellules jaunätres, linéaires, les cellules supérieures carrées ou subhexagones, opaques, surchargées de papilles saillantes. Vaginule terminée par un bourrelet et une collerette courte. Pédicelle pourpre, flexueux; long. 5—7 millim. Capsule dressée ou à la fin oblique, cylindrique, arrondie à la base, à la fin brune et couverte de plis fins, peu profonds ; long. 2 172—3 millim., diam. 374 millim. Coiffe entière à la base, d’un jaune clair. Fleurs mâles axillaires, sur la même plante; 3 fol. ovales ; anthéridies oblongues ; paraphyses filiformes. — Avril. Cette espèce présente quelques variations ; les feuilles, même les supérieures, sont tout à fait obtuses, mutiques (v. oblusa Sch.) ; ou bien les feuilles, au moins les supérieures, se termi- nent par un poil jaunâtre dû ou non à l’excurrence de la nervure (v. pilifera Sch.; E. pilifera Brid.); c’est la même plante qui a été publiée dans les Stirpes voges.-rhen. n° 1027 (E, obtusi- folia Brid.). Enfin, dans certains cas, on rencontre un péris- tome plus ou moins développé, formé de dents linéaires, ou tronquées, et rudimentaires; ce que nous n'avons pas observé sur les échantillons provenant de nos contrées. C. sur les collines calcaires, le mortier dsagrégé des vieux murs, sur les ruines des vieux châteaux ; presque partout; très rare on même tout à fait absent dans les Hautes-Vosges, surtout du revers occidental. 353. Encalypta commutata N. et Hornsch. Bryol. germ. t. XV; Bryol. eur. t. 198 ; Stirp. n° 1108. Tige courte (10 millim.), peu divisée ; gazons d’un vert foncé à la surface, bruns à l’intérieur, souvent remplis de terre, ra- diculeux à la base. Feuilles crépues, légèrement contournées à l’état sec, étalées-dressées, plus ou moins arquées en dehors à l’état humide, oblongues à la base, puis lancéolées, carénées, ondulées, planes aux bords; la nervure dépasse le limbe et forme un acumen brun, souvent brisé; long. 3—4 millim., larg. 1 millim. ; cellules du quart inférieur grandes, hyalines, lisses, subrectangulaires, 6—8 fois aussi 1. q. l.; les autres petites, opaques , surchargées de papilles. Fol. florales plus largement ovales-oblongues, brièvement acuminées? ondulées, dressées. Vaginule oblonguc, surmontée d’une petite collerette, Pédicelle 594 46© GENRE : ORTHOTRICHUM. pourpre, tordu au sommet vers la droite; long. 5—10 millim. Capsule cylindrique, dressée, lisse, brune, munie d’un col peu distinct; long. 1 1792 — —3 millim., diam. 3/4 millim. Opercule convexe, bordé de rouge, surmonté d’un long bec droit, clavi- forme. Péristome nul. Un anneau formé d’une seule série de cellules, peu distinct. Coiffe cylindrique, irréqulièrement lobulée à la base, longuement acuminée ; acumen obtus, brun; long. 4-6 millim. RR. Sommet du Chasseron (Lesquereux). — Hautes Alpes de la Savoie (Paris), Mont-Cenis (B. R. D.), du Dauphiné, La Moucherolle (Ravaud). 14° Tribu : @Grthotrichées. (Fam. Orthotricheæ Schimp.) Coiffe conique ou campanulée, médiocre, ne couvrant la capsule qu’à demi ou aux trois quarts, plissée en long, souvent lobulée à la base, glabre ou garnie de poils dressés. Pédicelle droit, médiocre ou très court. Capsule cachée entre les folioles florales ou brièëvement exserte, symétrique, ovale, oblongue ou obovée, striée ou lisse, munie d’un col plus ou moins allongé. Pas d’anneau. Péristome double, simple ou nul. Dents du pé- ristome externe au nombre de 32, mais plus ou moins compléte- ment cohérentes deux à deux ou quatre à quatre, d’où, en réalité, 8 ou 16 dents planes, sans lamelles, finement papilleuses, formées de cellules carrées, se renversant sous l’action de la sé- cheresse; 8 ou 16 cils plus ou moins longs, sans membrane basilaire, forment le péristome interne, quand il existe. Plantes dressées ou décombantes, dichotomes ; coussinets denses, arron- dis, bombes, d’un vert olivâtre, terne, sur les troncs d’arbres et les rochers. Feuilles lancéolées ou oblongues, entières, nerviées, opaques, papilleuses, imbriquées ou crépues à l’état sec, se renversant vivement quand on les humecte de nouveau. 46° Genre : Orthotrichum Hedw. Caractères de la Tribu. 1" Sect. — Capsule exserte, striée, étroite. Feuilles lancéo- lées, LE) souvent crépues. Coiffe pelile, conique. (E. 851— A. Coiffe velue, lohée à la base. (E. 354—359.) (Genre Ulota Brid., Schimp. Syn.) 394, ORTHOTRICHUM BRUCHII. 595 T. Péristome double. (E. 354—357.) a. Feuilles crépues. (E. 354—356.) r 354. Orthotrichum Bruchii Wils. Bryol. brit. p. 188; Stirp. n° 826; Ulota Bruchii Brid. Bryol. univ. |, p. 794; Orthotrichum coarctatum et O. dilatatum Bryol. eur. t.227. Tige plusieurs fois divisée, dressée ou ascendante; long. 10—15 millim.; touffes denses, bombées, d’un vert gai ou jau- nâtre à la surface, brunes, radiculeuses à la base. Feuilles très rapprochées, étalées, flexueuses à l’état humide, fortement cré- pues à l’état sec, oblongues, concaves à la base, puis lancéo- lées, acuminées ou subobtuses au sommet, carénées, étroitement révolutées aux bords vers le milieu , plus ou moins plissées vers la base, un peu ondulées, entières ; nervure assez faible, n’attei- gnant pas l'extrémité; long. 2 172—3 millim., larg. 172—374 millim.; cellules basilaires étroitement oblongues ou linéaires, les infimes flexueuses, 4—8 fois aussi LL. q. 1., à parois très épaisses, sur un espace obové, jaune, occupant le tiers ou le quart de la feuille; vers les bords, une languette lancéolée est formée de cellules hyalines, carrées; les cellules supérieures sont petites, arrondies, à parois épaisses, surmontées de larges papilles, peu saillantes. Fol. florales très allongées, lancéolées, flexueuses, diversement plissées et ondulées; les intimes plus étroites ; CE) archégones ; paraphyses filiformes, plus longues. Vaginule conique, allongée, terminée par une collerette dis- tincte. Pédicelle jaunâtre, tordu vers la droite; long. 4 172 millim. Capsule oblongue, resserrée à l’orifice, munie d'un col insensiblement atténué, cannelée, d’un jaune verdätre, à la fin brune ; long. 3 millim. Opercule petit, pâle, déprimé, surmonté d’un bec fin, droit ou légèrement courbé. Péristome pâle, petit; 8 dents bigéminées, plus où moins divisées sur la ligne médiane ; 8 cils filiformes, presque aussi longs, formés, au moins en par- tie, de deux séries de cellules, plus ou moins noduleux. Coifle couique-campanulée, profondément lobée laciniée ] jusqu’au mi- lieu et au delà, chargée de poils formés de plusieurs séries de cellules. Spores vertes, papilleuses. Fleurs mâles axillaires ou terminant de petits rameaux, gemmiformes; fol. ovales, fine- ment nerviées; 6—10 anthéridies longuement pédiculées, gran- des ; paraphyses filiformes, plus longues. — Aoùût-octobre. Après la sporose, la capsule s’amincit par le développement des plis ; elle devient fusiforme, allongée; à partir du milieu ou des 23, elle se rétrécit insensiblement vers l’orifice qui est 596 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. très étroit. L’O. dilatatum Br. Sch. n’est, d’après M. Schimper lui-même, qu’une forme de l’espèce précédente, due à l'humidité du support. C. Sur les troncs et les branches des arbres de toute espèce, particulie- rement dans les forêts, en plaine et jusqu’au sommet de nos plus hautes montagnes. - 355. Orthotrichum crispum Æedw. Musc. frond. p. 96; Bryol. eur. t. 228; Stirp. n° 30 (mélangé); Ulota crispa Brid. Cette espèce est extrémement voisine de la précédente. Elle en diffère par les proportions un peu moindres de toutes ses parties; les feuilles ne mesurent guère que 2—2 172 millim. de long., le pédicelle 3 172 millim. Mais c’est la forme de la cap- sule, après la sporose, et à l’état sec, qui est vraiment caracté- ristique. Elle est alors très étroite, étranglée au-dessous de l’orifice qui est un peu dilaté; elle est insensiblement atténuée en un long col, à la base. Les feuilles sont aussi plus fortement conlournées-crépues à l’état sec. Les autres caractères sont instables. La maturité a lieu plus tôt, en juillet-août. Ca et là, dans les mêmes conditions que le précédent, avec lequel on le confond souvent, mais, en réalité, beaucoup plus rare. 356. Orthotrichum crispulum Br. Sch. Bryol. eur. t. 228; Stirp. n° 827; Ulota crispula Brid. Bryol. univ. I, p. 793. Diffère des espèces précédentes par sa tige plus courte (8—10 millim.), par ses touffes plus molles, et surtout par sa capsule plus petile, brièvement oblongue (long. 1—1 172 mill.), tronquée: à l’état sec, après la sporose, à peine resserrée soit à l’orifice, soit au-dessous, munie d’un col beaucoup plus court, d’un pédicelle moins tordu. La maturité est beaucoup plus précoce. — Mai-juin. £ C. Sur les troncs d’arbres dans les forêts, en plaine et dans les monta- gnes, à peu près partout. Orthotrichum phyllanthum Br. Sch. Bryol. eur. t. 2%; Ulota phyllantha Brid. Mantiss. Musc. Espèce distincte de celles qui précèdent par ses feuilles non seulement crépues , mais plus nettement roulées en crosse, non dilatées à la base et dépourvues, aux bords, de cellules rec- 397. ORTHOTRICHUM HUTCHINSIÆ. 597 tangulaires, hyalines, à parois minces; nervure plus épaisse, excurrente et chargée, au sommet, de corpuscules cloisonnés, bruns ; touffes plus denses, plus trapues. Plante stérile, Rochers et troncs d'arbres du littoral de la Manche. b. Feuilles raides , imbriquées, non crépues à l’état sec. (E. 357). 357. Orthotrichum Hutchinsiæ Smith, Engl. Bot.t. 2593; Bryol. eur. t. 226; Stirp. n° 618; Ulota Hutchinsiæ Schimp. Coroll.; Billot, exæsice. cont. n° 3967 bis. Tige raide, très fragile; long. 10—20 millim.; coussinets arrondis, d’un vert brun à la surface, noirâtres à l’intérieur. Feuilles oblongues-lancéolées, subaiguës, étroitement imbri- quées, à peine crépues à l’état sec, dressées, légèrement étalées à l’état humide, en partie révolutées, au moins d’un côté, aux bords, munies d’une nervure très forle qui s’arrète immédiate- ment au-dessous du sommet ; long. 2 millim., larg. 172 millim.; cellules basilaires médianes linéaires, un peu flexueuses, orangées ou brunes, 6—8 fois aussi 1. q. 1. ; les marginales plus courtes et plus larges ; les autres, au-dessus du tiers inférieur, très pe- tites, arrondies, opaques, à parois très épaisses, légèrement papilleuses. Fol. florales légèrement plissées, ondulées, plus rétrécies vers l'extrémité ; 3—4 archégones ;: quelques para- physes. Vaginule oblongue. Pédicelle pâle, épais, tordu vers la droite; long. 3 millim. Capsule d’un jaune verdâtre, à la fin brune, oblongue, atténuée, munie d’un col peu distinct, res- serrée à l’orifice, cannelée (8 plis) à l’état sec, presque,lisse à l'état humide ; long. 1 172 millim., diam. 23 millim. Opercule petit, convexe-acuminé, pâle. Péristome : 8 dents bigéminées, plus ou moins divisées sur la ligne médiane; 8 cils fins, se re- joignant à peine, formés de 2 séries de cellules. Spores petites, brunes. Coiffe conique, acuminée, d’un jaune brun, hérissée de poils dressés, plissée, fortement lobée et lobulée à la base. Fleurs mâles, sur la même plante; fol. ovales-acuminées ; les fol. intimes presque énerves ; 6 —10 anthéridies oblongues, longue- Deus HS quelques paraphyses filiformes, plus longues. — Juillet. Espèce silicicole, répandue sur les rochers et les blocs granitiques exposés au midi et découverts ; région montagneuse des Vosges (Mougeot), particulièrement commun dans les environs de Vagney, La Bresse, Gé- rardmer, Clefey, etc. (B.); sur les blocs granitiques roulés dans le Haut- Jura , dans le Val de Travers, à Provence (Lesquereux). — Dans presque toutes les montagnes granitiques de France ; Alpes, Pyrénées, Cévennes, tittoral de la Manche, Fontainebleau (Bescherelle). 598 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. TT. Péristome simple. (E. 358—559.) 358. Orthotrichum Ludwigü Brid. Muscol. recent. ; Bryol. eur. t. 225; Stirp. n° 617; Ulota Ludwigii Brid. Bryol. univ. ; Schimp. Coroll. Tige médiocre (long. 6--10 mill.); innovations tres étalées ; coussinets arrondis, peu compactes, assez pelits, d’un vert foncé olivaätre à la surface, bruns, radiculeux à l’intérieur. Feuilles très étalées , ascendantes à l’état humide, peu crépues, légèrement incurvées et contournées par la pointe à l’état sec, longuement lancéolées, insensiblement rétrécies, acuminées, concaves à la base, en partie et diversement révolutées aux bords; la nervure s’arrête vers le sommet; long. 2—2 172 millim., larg. 192 millim. ; cellules basilaires marginales carrées, hyalines, sur une bande lancéolée, étroite; les médianes linéaires , à parois épaisses, opaques, d’un brun orangé, 4—6 fois aussi 1. q. L.; plus haut, vers le sommet, elles sont arrondies, à parois épaisses, légèrement papilleuses. Fol. florales intimes finement acuminées, formées de cellules linéaires jusque près du sommet ; 3—4 ar- chégones; paraphyses nombreuses, allongées, analogues aux poils de la coiffe, restant sur la vaginule. Pédicelle flexueux, un peu tordu vers la droite; long 8—5 millim. Capsule nette- ment exserte, obovée-piriforme, assez courte, fortement rélré- cie et d’abord plissée à l’orifice seulement ; après la sporose, elle s’allonge, se rétrécit et devient plissée dans toute sa lon- gueur ; long. 1 172—2 millim., diam. 2/8 millim. Opercule petit, convexe-conique, aigu, bordé de rouge. Péristome : 8 dents bigéminées, assez courtes, pâles, dressées à l’état humide, à peine divisées au sommet; cils internes à peine visibles, fugaces, imparfaits ou même tout à fait nuls. Coiffe conique, descendant Jusque près de la base de la capsule , plissée, divisée jusqu’au milieu en 6—10 lobes lacinulés , rousse, hérissée de longs poils dressés, nombreux. Fleurs mâles axillaires ou terminant de petits rameaux ; 4—6 fol. ovales-lancéolées, aiguës, nerviées; la plus intime énerve ou à peu près; 4—8 anthéridies étroite- ment oblongues; paraphyses gréles, aussi longues, rares. — Septembre-novembre. Sur les troncs et les branches d’arbres, dans les forêts, en plaine et dans les montagnes, partout , mais souvent en petite quantité. 359. Orthotrichum Drummondii Grev. Scot. Fl.; Bryol. eur. t. 210; Ulota Drummondii Brid. Bryol. univ. Schimp. Coroll. et Syn. Tige couchée, radicante, émettant des rameaux dressés, 399. ORTHOTRICHUM DRUMMONDII. 599 courts, qui la rendent noduleuse. Les autres caractères, tirés du système végétatif, sont à peu près les mêmes que dans l'O. Bruchii. Les feuilles sont de mêmes dimensions, fortement crépues à l’état sec; elles sont cependant plus molles, plus élargies, ovales, concaves à la base, moins aiguës au sommet ; cellules basilaires marginales hyalines, formant une bande étroite; les médianes linéaires, obtuses, 4—6 fois aussi 1. q.].; les supérieures petites, arrondies. Fol. intimes de l'involucre oblon- gues, élargies à la base, plissées ; 3—4 archégones ; paraphyses allongées. Capsule exserte, oblongue-allongée, un peu rétrécie vers Porifice , atténuée à la base, cannelée. Opercule conique, élevé. Péristome : 16 dents géminées , dressées à l’état humide, très élalées-divergentes à l’état sec; pas de cils. Coiffe profon- dément lobée, garnie de poils nombreux. Fleurs mâles axillaires. — Automne. RR. Troncs de bouleaux près de Deux-Ponts (Bruch); troncs d’érables au Hohneck, à la Schlucht (Schimper). — Dauphiné : Grande-Char- teuse (Ravaud). B. Coiffe glabre. (E. 360—361.) 360. Orthotrichum pulchellum Sm. Engl. Bot. t. 1784; Bryol. eur. t. 293. Coussinets lâches, d’un vert péle. Feuilles étalées-dressées à l’état humide, plus rapprochées de la tige, légèrement crépues à l’état sec, lancéolées- linéaires, allongées, aiguës, un peu révo- lutées aux bords vers La base ; la nervure s'arrête assez loin du sommet; cellules basilaires hexagones- -tronquées ou subrectan- gulaires, hyalines, à parois minces, les supérieures arrondies, petites. Vaginule ovale, courte, garnie à la base de quelques paraphyses. Pédicelle assez long. Capsule exserte, oblongue, petite, rapidement contractée à la base, à peine resserrée vers l'orifice, à la fin cannelée. Opercule petit, conique, subobtus. Dents du péristome, 8, bigéminées, plus ou moins divisées, orangées ; 16 cils allongés, grêles, formés d’une seule série de cellules, plus ou moins appendiculés ou noduleux. Coiffe pâle, glabre, dépourvue de lobes sur le contour de la base, campanu- lée-conique. Fleurs mâles sur la même plante, axillaires ou ter- minant de petits rameaux. — Printemps. Troncs d’arbres, Indiqué au Creux-du-Vent, par M. Cornu (Bulletin Soc. bot. de France, 4869). Nous ne l’avons pas vu de cette localité. — Calvados : Falaise (De Brébisson), Vire (Lenormand), Manche : Montyason (Le Jolis). 600 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. 61. Orthotrichum Winteri Schimp. Suppl. 1864. Tige dressée ou ascendante, dichotome, parfois comme nodu- leuse; long. 10—15 millim.; coussinets peu denses, d’un vert olivätre foncé. Feuilles subfasciculées, dressées-étalées à l’état humide, légèrement crépues à l’état sec, allongées, lancéolées, étroites, aiguës, révolutées aux bords jusqu'aux 314, entières, munies d’une nervure qui s'arrête au-dessous de l'extrémité; long. 1 394 millim., larg. à peine 172 millim.; cellules à parois épaisses; les basilaires translucides, subrectangulaires ou li- néaires, à contours peu nels, 2—4 fois aussi 1. q. L.; les supé- rieures arrondies ou irrégulièrement anguleuses, à parois très épaisses, peu papilleuses. Fol. florales peu distinctes ; les inti- mes plus petites, subobtuses ; archégones en petit nombre; paraphyses rares ou presque nulles. Vaginule subcylindrique, épaisse. Pédicelle jaunâtre, se tordant vers la droite; long. 2—3 millim. Capsule oblongue-subcylindrique, un peu atté- nuée à la base, légèrement resserrée sous l’orifice à l’état sec, d’abord pâle, à la fin brune, plissée (8 plis): long. 1 172 mill., diam. 172 millim. Opercule conique-acuminé. Coiffe pâle ver- dâtre, brune au sommet , conique, fortement plissée, glabre, légèrement laciniée à la base. Dents du péristome, 8, bigémi- nées, pâles, plus ou moins irrégulières et divisées au ‘sommet, finement aspérulées; 16 cils aussi longs que les dents, généra- lement formés d’une seule série de cellules et naissant d’une membrane basilaire distincte. Fleurs mâles sur la mème plante ; fol. ovales; les externes acuminées, nerviées; les intimes obtuses, presque énerves; anthéridies étroites, 6—15; para- physes rares (2—5), ou nulles. — Juillet-août. RR. Sur les tiges et les branches des charmes, des coudriers, de éra- bles, sur le Schaumberg, près, de Tholey, non loin de Sarrebrück (Win- ter, 1865). Les caractères imprimés en italiques permettent de distinguer facilement cette espèce de l'O. pulchellum. 2e Sect. — Capsule portée sur un pédicelle très court, cachée entre les folioles florales, émergeant à peine ou très briève- ment exserle. Feuilles plus larges, oblongues ou ovales- lancéolées. Coiffe conique ou campanulée, entière ou légère- ment lobulée à la base. (E. 362—354.) À. Péristome double. (E. 562—379.) 1. 16 dents au péristome externe. (E. 362—366.) 362. ORTHOTRICHUM LEIOCARPUM. 601 a. Cils du péristome interne f.rmés de deux séries de cellules courtes, dilatées, inégales, empilées, rendant les bords sinueux. (E. 362—5363.) 362. Orthotrichum leiocarpum Br. Sch. Bryol. eur. t. 220 ; O. striatum Hedw. (ex parte); Stirp. n° 324. Tige souvent allongée (1. 20—40 millim.), finissant par se dénuder à la base; touffes arrondies, peu denses, d’un vert jaunâtre à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles étalées à l’état humide, légèrement contournées à l’état sec, largement oblongues et plissées vers les bords, à la base, puis rétrécies, lancéolées, révolutées aux bords jusqu’au sommet, aiguës ou apiculées ; long. 3 192-—4 mill., larg. 1--1 174 mill.; cellules basilaires externes, sur un espace étroit, hyalines, carrées- subarrondies, à contours sinueux ; les médianes de la base linéaires, flexueuses, 3—5 fois aussi 1. q. l.; les supérieures subarrondies, à parois épaisses, chargées de papilles nombreuses et saillantes. Fol. de l'involucre largement lancéolées, apiculées, plissées; 4—6 archégones ; quelques paraphyses. Vaginule courte, nue, brune, terminée par une longue collerette. Pédi- celle plus court que la capsule. Celle-ci brièvement ovale ou oblongue, arrondie à la base, légèrement resserrée à l’orifice, lisse, pâle, dépassée par les fol. de l’involucre ; long. 2 millim., diam. 1 millim. Opercule conique, élevé, acuminé, bordé de rouge à la base. Péristome : 16 dents géminées, marquées d’une ligne de division bien nette; 16 cils se rejoignant presque, larges, formés de cellules subrectangulaires, transversalement dilatées, superposées de manière à produire latéralement des avances et des retraits. Coiffe brièvement conique, renflée, acuminée, brune à la pointe, lobulée à la base, munie, surtout vers le sommet, de poils dressés, nombreux, formés de ? séries de cellules. Fleurs mâles sur la même plante, gemmiformes ; fol. largement ovales, brièvement acuminées, munies d’une nervure faible; anthéridies 15—20; paraphyses filiformes, variables, les unes plus courtes, les autres plus longues, peu nom- breuses. — Février-mars, en plaine, mai-juin, dans les mon- tagnes. CC. partout, sur les troncs d’arbres isolés et dans les forêt, particuliè= rement sur les troncs d'arbres feuillus, — Cette espèce varie peu. On trouve, cà et là, une forme à capsules plus petites, probablement par suite d’un développement imparfait, 39 602 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. 363. Orthotrichum Lyellii Hook. et Tayl. Musc. brit. p. 129 ; Bryol. eur. t. 221 ; Stirp. n° 619. Tige ordinairement décombante, molle, plus ou moins divi- sée ; long. 25—50 millim.; touffes lâches, d’un vert clair ou jaunûtre. Feuilles dressées-étalées, flerueuses, à l’état sec, très étalées, recourbées à l’état humide, allongées, oblongues, légèrement plissées et quelque peu révolutées à la base, puis longuement lancéolées, ondulées, mais planes aux bords, api- culées et denticulées au sommet, munies d’une nervure qui dis- paraît au-dessous de lextrémité; long. 4—4 172 millim., larg. 172—374 millim.; cellules basilaires marginales hyalines, carrées ou un peu allongées, sur un espace étroit, allongé; les cellules basilaires médianes oblongues, 6—8 fois aussi L. q. L., arrondies, tronquées ou atténuées aux extrémités, à parois assez épaisses, droites ou flexueuses ; celles de la moitié supérieure arrondies, à parois épaisses, surmontées de papilles frès saillantes; sur la nervure, aux bords des feuilles, et sur le limbe, on rencontre, en abondance, des corps cylindriques ou oblongs, cloisonnés, dont il a été question p. 61. Fol. florales élargies à la base, puis rétrécies, lancéolées-linéaires, acuminées, denticulées, très étalées ; 1—6 archégones ; quelques paraphyses. Pédicelle plus court que la capsule. Capsule grande, ovale-oblongue, briève- ment atténuée à la base, non resserrée à l’orifice, ni au-dessous, ou à peine, largement plissée, surtout vers le sommet, à l’état sec, couleur de paille; long. 2 172 millim., diam. 1 millim. Elle émerge par suite du renversement des fol. ‘florales qui l’égalent lorsqu'on les redresse. Opercule conique, peu élevé, bordé de rouge , surmonté d’un bec droit, long. Péristome : 16 dents géminées, étroiles, pâles; 16 He linéaires, larges, rugueux, orangés-brunâtres, päles aux bords, formés de cellules dilatées transversalement, produisant des avances et des retraits, surtout au sommet. Coiffe oblongue, allongée, conique, d’un jaune pâle, chargée de poils longs et nombreux, formés de plusieurs séries de cellules. Fleurs mâles sur une plante distincte; fol. ovales, imbriquées, infléchies aux bords, aiguës au sommet; nervure faible et courte sur les fol. intimes; 10—15 an- thérides très allongées, étroitement oblongues; paraphyses filiformes pue longues, plus ou moins nombreuses. — Juillet- août. | Disséminé presque partout, en plaine et dans les montagnes, sur les troncs d’arbres, dans les forêts; croît volontiers sur les troncs de conifè- res ; parait plus commun dans le Vosges que dans la chaîne du Jura, 364. ORTHOTRICHUM URNIGERUM. 603 b. Cils du péristome interne lisses, filiformes , formés de cellules allongées (E. 564—366.) (1) *. Feuilles vertes au sommet, (E. 364—365.) 364, Orthotrichum urnigerum Myr. Coroll. Fl. Upsal., p. 71; Bryol. eur. t. 222. Tige médiocre (10—20 millim.), dichotome; touffes denses ou assez lâches, d’un vert brunâtre. Feuilles dressées, imbri- quées à l’état sec, étalées-dressées à l’état humide, oblongues, puis rétrécies, longuement acuminées, terminées par une pointe brune , largement révolutées jusque près du sommet ; la nervure se dilate vers ce point; long. 2 172 millim., larg. 1 millim.; cellules basilaires linéaires-oblongues , arrondies ou plus ou moins rectangulaires, à parois épaisses, 3—5 fois aussi L. q. 1. renfermant de la chlorophylle ; les supérieures arrondies, obtu- sément papilleuses. Fol. florales plus longuement hyalines à la base; quelques archégones; paraphyses allongées, filiformes, atteignant parfois la capsule, plus ou moins nombreuses. Vagi- nule courte. Pédicelle court. Capsule brièvement défluente à la base à l’état humide, ovale, arrondie, brusquement contractée à la base, resserrée sous l’orifice à l’état sec, légèrement plissée, surtout dans Les 23 supérieurs; long. 2 172 millim., diam. 374 millim. Elle émerge à peine. Opercule conique , brièvement acuminé. Péristome jaunâtre, assez pâle; 16 dents dressées- incurvées à l’état sec, plus infléchies à l’état humide, géminées, lancéolées, plus ou moins divisées ou percées sur la ligne mé- diane, vers le sommet; 16 cils aussi longs, grêles, carénés par l’inclinaison des deux séries de cellules qui les forment; le bord de la membrane basilaire, qui supporte ces cils, est frangé dans les intervalles. Spores médiocres, brunes, faiblement mu- riquées. Coiffe campanulée, courte, renflée, brièvement et brusquement acuminée, d’un jaune brun, presque nue ou garnie de poils espacés. Fleurs mâles sur la même plante; fol. ovales, obtuses, nerviées ; anthéridies oblongues ; paraphyses filiformes, plus longues, nombreuses. — Mai-juin. RR. Rochers granitiques , dans la vallée de Münster, dans les Hautes- Vosges (Blind , selon M. Schimper) — Arenthon et Habère-Lullin, dans la Haute-Savoie (Puget). (4) L'Orthotrichum rupestre (v. n° 368) possède 8 dents au péristome externe ; cependant il n’est pas rare de rencontrer , sur cette espèce, des péristomes munis de 16 dents par la division plus ou moins complète des 8 dents primitives, selon la ligne dorsale. C’est donc une espèce ambiguë entre les deux groupes que nous établissons ici, . 604 - 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. 365. Orthotrichum leucomitrium Bruch in Brid. Bryol. univ. [, p. 789; Bryol. eur. t. 220. Tige dressée ou ascendante, divisée ; coussinets peu étendus, souvents lâches, verts; long. des tiges 4—6 millim. Feuilles dressées-lmbriquées, grèles, subhyalines et d’un tissu asssez délicat à la base, puis très étalées à l’état humide, dressées, légèrement contournées à l’état sec, étroitement lancéolées, subaiguës , garnies , au sommet, de 8 —5 petites dents, lâche- . ment révolutées aux bords, carénées; long. 3—3 172 millim., larg. 394 millim. Feurs mâles naissant immédiatement au-dessous des fleurs femelles et persistant à la base de la vaginule, ou bien elles terminent un petit rameau spécial ; 3—4 fol. ovales-oblon- gues, molles ; les externes finement nerviées ; 6—8 anthéridies grèles; paraphyses aussi longues, peu nombreuses ou nulles. Fol. de l’involucre femelle peu distinctes; 4—6 archégones ; paraphyses courtes , très rares ou nulles. Vaginule et collerette courtes. Pédicelle court (1 millim.). Capsule émergeant à demi par suite de l’écartement des feuilles, oblongue-subcylindrique, atténuée assez longuement à la base, d’abord verte, à la fin d’un jaune clair, cannelée, molle; long. ? millim., diam. 874 millim. Opercule convexe, élevé, pâle, d'un jaune clair, surmonté d’un apicule très court, souvent oblique. Péristome : 16 dents libres jusqu’à la base; 16 cils filiformes, longs, pouvant se rejoindre , formés de 2 séries de cellules. Coiffe subcylindrique, allongée, brusquement contractée au sommet en une petite pointe brune, du reste verdâtre, garnie de quelques poils au sommet seulement, lobulée, souvent fendue d’un côté à la base. — Juin. R. Troncs de saules et de peupliers, à Deux-Ponts (Bruch), Sarrebrück, Tholey (Winter), Strasbourg (Schimper), Münster (Blind); troncs de marronhiers d'Inde , au séminaire de Saint-Dié (B.), indiqué comme assez répandu par le D' Mougeot ; cependant Lesquereux ne signale pas cette espèce dans le Jura, ni M. Godron , autour de Nancy. **, Feuilles terminées par un poil blanc. (E. 366.) 366. Orthotrichum diaphanum Schrad. Spicil. Flor. germ. p. 69 ; Bryol. eur. t. 219; Stirp. n° 395. Tige courte (5 —6 millim.), peu divisée, dressée; coussinets peu développés, d’un vert foncé ou brunissants , légèrement grisâtres à la surface. Feuilles imbriquées à l'état sec, étalées- dressées à l’état humide , oblongues, insensiblement rétrécies , 366. ORTHOTRICHUM DIAPHANUM. 605 acuminées-pilifères (acumen hyalin, denticulé, allongé), ré- volutées aux bords jusque près du sommet; la nervure v’atteint pas l’extrémité ; long. 8 mill. (le poil compris), larg. 394 mill.; cellules basilaires médianes molles, assez grandes, à parois minces, hyalines , subrectangulaires on légèrement rhombées , 2—3 fois aussi I. q. l.; les marginales se rapprochent de la forme carrée; plus haut , au-dessus du tiers inférieur, elles s’arrondissent, restent grandes , à parois molles, mais épaisses, très légèrement papilleuses. Fol. florales terminées par un long poil blanc; 4—6 archégones; paraphyses courtes et rares. -Vaginule courte , surmontée d’une collerette allongée , qui enve- loppe tout le pédicelle. Capsule oblongue-subcylindrique, petite, jaunâtre, munie d’un col brusquement contracté, sillonnée , (8 côtes peu saillantes) ; long. { mill., diam. 172 mill. Opercule orangé, bordé de rouge, plan-convexe, brièvement acuminé. Péristome : 16 dents géminées, parfois légèrement bifides, pâles, imparfaitement renversées à l’état sec; 16 cils fins, ne se re- joignant pas à l'extrémité, formée d’° une seule série de cellules. Coiffe brune , légèrement “plissée, conique, aiguë, légèrement renflée , à peine Tobulée à la base, nue. Fleurs mâles terminant un petit rameau spécial, grosses; 4—6 fol. largement ovales- suborbiculaires , obtuses ; les intimes énerves ; 15-20 anthéridies oblongues, médiocres, longuement pédiculées ; pas de para- physes. — Février. Troncs d’arbres isolés ; disséminé à peu près partout dans la région des plaines et des montagnes inférieures ; sur les pierres, aux bords des routes, dans les environs de Saint-Dié. — « Abonde dans la région des vignes , rare dans les vallées du Jura. » (Lesquereux). ++. 8 dents au péristome interne. (E. 367—379.) a. Fleurs monoïques. Feuilles rétrécies au sommet. (E. 367-378). (1). 367. Orthotrichum rivulare Turn. Muse. hibern. p. %6; Bryol. eur. t. 219; Stirp. n° 824. Tige déprimée, flottant dans les eaux, très divisée, nodu- leuse, finissant par se dénuder à la base ; long. 2—4 centim.; (1) CLÉ DICHOTOMIQUE POUR LES ESPÈCES DE CE GROUPE. N° 567. O. rivulare. Plante croissant sur les pierres inondées et flottant dans l’eau. fl Plante croissant sur les troncs d'arbres ou les rochers secs, , 2 Vaginule chargée de paraphyses abondantes et allongées. , Vaginule nue, ou garnie de paraphyses rares et courtes. , . , > O1 d 606 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. touffes lâches, d’un vert sale à la surface, noirûtres à l'intérieur. Feuilles imbriquées à l’état sec, étalées à l’état humide, ovales à la base, puis oblongues ou lancéolées, subobtuses ou briève- ment apiculées, lâchement révolutées aux bords, jusque près du sommet; la nervure épaisse s’arrête au- -dessous de l'extré- mité ; long. 8 millim., larg. 8/4 millim.; cellules basilaires mé- dianes assez grandes, ‘imparfaitement rectangulaires, 2—3 fois aussi 1. q.1.; les marginales plus allongées; les supérieures carrées, diversement anguleuses, ou subarrondies, à parois très épaisses, mais molles, surmontées de papilles assez saillan- tes. Fleurs femelles : 4—5 archégones; paraphyses filiformes plus ou moins nombreuses. Pédicelle court, mais distinct. Capsule oblongue, brièvement atténuée à la base, resserrée sous l’orifice, à l’état sec apres la sporose, cannelée (8 plis Coiffe blanchätre, mince; souvent 16 cils au péristome in- terne. N° 577. O. stramineum. Coiffe d’un jaune plus foncé; capsule à parois minces; tou- jours 8 cils au péristome interne. N° 376. O. patens. O1 & Capsule nettement arrondie à la base. N° 373. O. Schimperi. | Capsule atténuée à la base .. ... ... .. .. . . .. Coitfe glabre. = 6e Re Ce CERN OR Coiffe très velue ou garnie, au moins, de quelques poils. . . . . © @ 8 cils courts au péristome interne; des paraphyses. N° 375. O. Brauniti. 8 cils allongés, se rejoignant, ou même 16 cils; paraphyses raressou nulles... Re co 7 (er) Feuilles obtuses ou subobtuses ; capsule assez distinctement pédicellée; 16 cils au péristome interne. N° 378. O. Rogeri. Feuilles aiguës; capsule subsessile, toujours 8 cils au péris- tome interne. N° 374. O>pumilum: y {l Capsule liste à l’état sec, souvent exserte, jaunâtre. N° 369. O. speciosum. Capsule cannelée à l'état sec, brune, ordinairement immergée 9 (o:] Capsule épaisse, brièvement atténuée à la base; plante ro- buste, croissant sur les rochers siliceux. N° 368. ©. ru- 9 pestre. Capsule assez étroite, longuement atténuée à la base; plantes croissant presque toujours sur des troncs d’arbres. .« .. 40 Feuilles molles, subobtuses. Capsule-fortement cannelée et tres étroite; cils formés d’une seule série de cellules. 1 N° 372. O tenellums Feuilles plus fermes, aiguës; plis de la capsule plus minces et moins profonds; cils formés, au moins en partie, de deux séries de cellules. N°: 370 et 571. O. affine ét fastigiatum. 968. ORTHOTRICHUM RUPESTRE. 607 nets); long. 2 millim., diam. 1 millim. Opercule conique- acuminé, bordé de rouge. Coiffe conique-acuminée, renflée, pâle-verdätre, nue. Fleurs mâles : 3—6 fol.; les intimes éner- ves, ovales-obtuses; 10—15 anthéridies oblongues, allongées, a en pédiculées ; quelques paraphyses aussi longues. — uin. Sur les pierres et les bois submergés, dans les ruisseaux ; vallées du ver- sant oriental des Hautes-Vosges : Guebwiller (Mühlenbeck), vallon de Steinbach (Schimper) ; bords de la Nahe, à Oberstein (Bruch), de la Sarre à Mettlach (Winter), dans les Basses-Vosges. — Calvados : Vire (De Brébisson), Manche : vallée de la Divette (Le Jolis); Haute-Savoie, à Arenthon (Puget), Dauphiné : Prémol (Ravaud). 368. Orthotrichum rupestre Schleich.; Brid. Bryol. univ. [, p. 279; Bryol. eur. t. 217; Stirp. n° 825. Tige dressée ou ascendante, dichotome, robuste, peu radi- culeuse ; long. 15—30 millim.; coussinets peu denses, fragiles, parfois étendus, d'un vert olivâtre ou jaunâtre à la surface, ternes à l’intérieur, souvent encombrés de terre. Feuilles imbri- quées l’état sec, légèrement arquées en dehors à l’état hu- mide, lancéolées, aiguës, révolutées aux bords, de la base au sommet; la nervure s’avance jusqu’à l'extrémité; long. 3—3 172 millimètres, larg. 1 millimètre; cellules basilaires médianes linéaires-allongées, 6—10 fois aussi 1. q. 1., un peu sinueuses, à parois molles, épaisses, arrondies ou tron- quées obliquement ; les marginales rectangulaires, courtes, sur une bande allongée; les supérieures plus ou moins arrondies, papilleuses. Fleurs femelles ; 6—8 archégones ; paraphyses rares ou nulles. Vaginule courte, surmontée d’une collerette assez longue. Pédicelle distinct; long. 1 172 millim. Capsule immergée ou à demi émergée, oblongue, plus ou moins longue- ment atténuée à la base (et non brusquement contractée, ar- rondie), légèrement resserrée à l’orifice, à la fin tronquée, brune, sillonnée (8 plis peu profonds); long. 1 192—2 millim., diam. %4—1 millim. Opercule bordé de rouge, convexe-déprimé , surmonté d’un petit bec droit. Péristome : 8 dents bigéminées, plus ou moins divisées sur la ligne médiane, papilleuses, dres- sées , légèrement étalées à l’état sec; 8 cils mous, courts, formés de deux séries de cellules, assez souvent fugaces ou imparfaits. Coiffe grande, campanulée-oblongue, descendant aux 23 de la capsule, roussâtre, brune au sommet, chargée de nombreux poils. Fleurs mâles : fol. ovales-obtuses ; faiblement nerviées, 10—15 anthéridies oblongues ; paraphyses filiformes, plus ou moins nombreuses. — Juin. 608 46° GENRE : ORTHOTRIC HUM. Sur les pierres et les blocs granitiques dans les murs de térrasseiént : région montagneuse des Nes pb ; très commun , en particulier , à Planois, vallées de Vagney à Gérardmer et au Tholy, à Clefcy, Senones, etc. (B.) ; rochers de grauwacke et de mélaphyre, dans les Basses-Vosges ; sur les granites roulés de Noiraigues , dans le Jura (Lesquereux). — Sur les terrains siliceux de presque toute la France — La var. rupincola (O. rupincola Funck) est caractérisée par des feuilles raides, exactement imbriquées, une capsule plus petite; la v. Sehlmeyeri (0. Sehklmeyeri Bruch in Brid.) a des tiges aliongées , des feuilles plus lâches , une cap- sule plus longuement pédicellée , une coiffe plus velue. 369. Orthotrichum speciosum Vees v. Es. in Sturm. D. Fl.; Bryol. eur. t. 217; Stirp. n° 722. Tige dressée, plusieurs fois dichotome; long. 20—25 millim.; touffes lâches, d’un vert jaunâtre. Feuilles imbriquées ? à l’état sec, étalées, légerement arquées à l’état humide, ovales-oblon- ques à la base, puis rétrécies, lancéolées, aiguës, carénées, fortement révolutées aux bords j jusque près du sommet ; la ner - vure s'arrête assez loin de l’extrémilé; long. 3—3 172 millim., larg. 1 millim.; cellules basilaires médianes oblongues, à con- tours fletueux, 3 fois aussi 1. q. L.; les marginales carrées ; au delà du milieu, elles sont petites, arrondies, à parois {rés épaisses, surmontées de papilles peu saillantes. Fleurs femelles : 6—10 archégones ; quelques paraphyses. Vaginule cylindrique, courte , chargée des débris de la fleur, terminée par une colle- rette courte. Pédicelle pâle, un peu tordu vers la droite; long. 1 172 millim. Capsule d’un vert jaunûtre très pâle, en grande partie ou tout à fait exserte, oblongue-subcylindrique , atténuée à la base, lisse, surtout à l’état humide; à l’état sec, on voit apparaître 8 plis minces et peu saillants, vers la base de la capsule et près de l’orifice. Opercule convexe, élevé, acuminé, pâle, bordé de rouge. Péristome : 8 dents bigéminées, à peine divisées au sommet, présentant parfois vers ce point un petit appendice en forme ‘de croix, pâles, presque hyalines, granu- leuses ; 8 cils aussi longs que les dents, larges, formés de 1—2 séries de cellules. Spores relativement grosses, brunes. Coiffe conique, allongée, acuminée, brune au sommet, du reste jau- nâtre, lobulée à la base, chargée de poils formés de plusieurs séries de cellules allongées. Fleurs mâles nombreuses, axillaires ; 6—7 fol. oblongues , finement nerviées; 10—12 anthéridies oblongues, longuement pédiculées; paraphyses courtes, peu nombreuses, légèrement épaissies. — Juin-juillet. Troncs d’arbres, dans les forêts et les haies, en plaine et dans les montagnes , à peu près partont, mais pas toujours en grande quantité ; cà et là sur les pierres et les blocs siliceux, Lesquereux l'indique aussi sur les granites roulé; du Jura. 310, ORTHOTRICHUM AFFINE. 609 370. Orthotrichum affine Schrad. Spicil. F1. germ. p. 67; Bryol. eur. t. 216; Stirp. n° 323. Tige dressée ou ascendante; long. 15—30 millim; coussi- nets denses ou lâches, bombés ou déprimés, d’un vert obscur à la surface. Feuilles oblongues à la base, lancéolées, aiguës, apiculées ou brièvement acuminées, fortement carénées, révolu- tées aux bords jusque près du sommet, arquées, à l’état humide, imbriquées, légèrement tordues, à l’état sec; la nervure s’arrête immédiatement au-dessous de l’extrémité; long. 3 192—4 mill., larg. { millim.; cellules basilaires à parois épaisses, linéaires, à contours mal définis, 5—8 fois aussi 1. q. 1. ; les supérieures carrées ou subarrondies, opaques, papilleuses. Fleurs femelles : 4—6 archégones; paraphyses rares ou nulles. Vaginule courte. Pédicelle assez distinct, tordu vers la droite; long. 2—92 172 millim. Capsule oblongue, atténuée à la base, un peu resserrée à l’orifice, cannelée, verdätre, à la fin brune, cachée entre les feuilles ou émergeant à demi; long. 2—2 1792 millim., diam. 314 millim. Opercule convexe-déprimé, bordé de rouge, sur- monté d’un bec pâle. Péristome : 8 dents bigéminées, un peu déchiquetées en treillis au sommet, ou entières, finement pa- pilleuses ; 8 cils solides, se rejoignant par les extrémités, élar- gis à la base, formés d’une seule série de cellules. Spores grandes, muriquées. Coiffe conique-oblongue, descendant jus- que vers la base de la capsule, à peine lobulée à la base, ver- dâtre, garnie de poils ordinairement peu nombreux. Fleurs mâles axillaires; fol. ovales obtuses, ordinairement énerves; 6—8 anthéridies médiocres; paraphyses assez longues, peu nombreuses (5—6). — Juin-juillet. CC. PV sur les troncs d’arbres isolés, dans les haies, les vergers et aussi dans les bois, en plaine et dans les montagnes ; parfois encore sur les pierres, les murs. 371. Orthotrichum fastigiatum Pruch in Brid. Bryol. univ. |, p. 785 ; Bryol. eur. t. 216; Stirp. n° 1313. La diagnose primitive de cette espèce est conçne en ces termes : « Tellement semblable à l'O. affine qu'il est difficile de l’en distinguer. Toutefois les contours denticulés-sinuolés des feuilles, les dents du péristome divisées-lacuneuses au sommet, les cils formés d’une seule série de cellules, articulés et plus robustes que dans la plupart des congénères fournissent des caractères spécifiques. La coiffe est glabre ou garnie de quelques poils au-dessous de la pointe; elle est ordinairement iacinulée à la base. » Brid. locis citatis. M. Schimper (Syn. 610 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. p. 266) assigne à l'O. fastigiatum les caractères suivants, par rapport à l’O. affine. « Feuilles plus courtes, moins longuement acuminées, d’un tissu plus lâche, hyalines à la base, presque lisses. Capsule plus immergée dans l’involucre, plus épaisse, munie d’un col plus long, de cannelures plus larges, plus sail- lantes à l’état sec; opercule plus large, plus longuement acu- miné, d'un rouge plus dilué aux hords. Dents du péristome et cils plus courts; ceux-ci plus larges à la base, plus solides. Coiffe plus grande, plus solide, jaune de paille, peu velue. — Maturité plus précoce, en avril et au commencement de mai. » Au premier abord, ces différences pourraient sembler assez nettes, mais, de fait, elles s’effacent au milieu de formes inter- médiaires qui se croisent en tous sens. Peu convaincu de la valeur de cette espèce, nous nous contentons de rappeler ses titres historiques, en laissant à chaque amateur la liberté de ses appréciations. L’O. fastigiatum est indiqué comme ré- pandu, dans les mêmes conditions que l’O. affine. 372. Orthotrichum tenellum Bruch in Brid. Bryol. univ. t. 1, p. 786; Bryol. eur. t. 212 ; Stirp. n° 1312. Tige médiocre (10—20 millim.), dressée, plusieurs fois di- chotome ; coussinets arrondis, d’un vert assez foncé, peu déve- loppés. Feuilles imbriquées à l’état sec, très étalées à l’état humide, oblongues à la base, puis rétrécies, lancéolées, muti- ques, carénées, légèrement sinuolées au sommet, fortement ré- volulées aux bords; la nervure atteint presque l'extrémité; long. 8 millim., larg. { millim.; cellules marginales de la base presque carrées, sur une bande très étroite; les basilaires mé- dianes à parois minces, rectangulaires, plus rarement et par- tiellement hexagones, hyalines, 5—6 fois aussi 1. q. L.; les supérieures arrondies, opaques, surmontées de 1—2 papilles arrondies, saillantes. Fleurs femelles : 4—5 archégones ; para- physes nulles. Vaginule courte. Pédicelle court (1 millim.). Capsule oblongue, assez allongée, atténuée à la base, sillonnée, cannelée apres la sporose, légèrement dilatée à l'orifice, à demi émergeante; long. 2 {72 millim., diam. { millim. Opercule petit, convexe, surmonté d’un bec médiocre. Péristome : 8 dents bigéminées, un peu divisées au sommet; 8 cils se rejoignant par les extrémités, noduleux, assez larges, formés d’une seule série de cellules. Coiffe conique, allongée, brune au sommet, garnie de poils longs et nombreux. Fleurs mâles sessiles ou terminant un rameau : 6—8 fol. obtuses; les intimes énerves ; 15—20 anthéridies oblongues, grandes, longuement pédicu- lées; quelques paraphyses à peu près aussi longues. — Mai. 373. ORTHOTRICHUM PUMILUM. 611 Troncs de peupliers, partout (Mougeot); troncs de saules et de peu- pliers, à Tomblaine et à Heillecourt, près de Nancy (Godron); Saint-Dié (B.); presque partout dans les Basses-Vosges (Schultz); M. Schimper l’in- dique comme une des espèces les plus rares, — Var (De Mercey). 373. Orthotrichum pumilum Sw. Disp. Musc. Suec.; Schimp. Syn. p. 263; O. fallaxz Bruch in Brid. Bryol. univ. 1, p. 787; Bryol. eur. t. 211; Stirp. n° 995. Tige tres courte (5—10 millim.); touffes très petites, arron- dies , d’un vert sombre. Feuilles imbriquées à l’état sec, étalées à l’état humide , carénées , révolutées aux bords jusque près du sommet, lancéolées , aiguës ou apiculées, (pointe hyaline très courte) ; long. 2—2 172 millim., larg. 894 millim.; cellules ba- silaires médianes hyalines, molles, à parois minces, rectanqu- laires ou subhexagones-tronquées, 3—4 fois aussi L. q. IL., grandes ; les marginales carrées, sur une bande très étroite ; les supérieures grandes, à parois épaisses, mais molles, ar- rondies, légèrement papilleuses. Fleurs femelles : 5—6 arché- gones; paraphyses rares et courtes. Collerette de la vaginule allongée, recouvrant tout le pédicelle. Capsule immergée dans l’involucre ou n’émergeant que par le sommet, obovée-oblongue, assez longuement défluente, atlénuée à la base, resserrée à l'orifice, cannelée (8 côtes épaisses, brunes); long. 2 millim., diam. 34 millim. Opercule convexe-déprimé, surmonté d’un apicule pâle. Péristome : 8 dents plus ou moins ouvertes au sommet ; 8 cils ne se rejoignant pas, formés, à la base seule- ment, de deux séries de cellules, ou même entièrement d’une seule série. Coiffe conique-oblongue, aiguë, brune, nue. Fleurs mâles sessiles ou terminant un petit rameau ; 6—15 anthéridies oblongues , longuement pédiculées, grêles; paraphyses nulles, ou des paraphyses courtes, rares. — Mai-juin. Troncs d’arbres isolés , partout (Mougeot); sur les troncs de peupliers, à Nancy (Godron) ; presque partout dans les Basses- Vosges (F. Schultz) ; Jura (Lesquereux). — Haute-Savoie (Puget). — Le sporange est beaucoup plus petit que la capsule à cause du développement considérable du col. 374. Orthotrichum Schimperi O. Hammar Monogr. Orth. Suec. 1852; O. pumilum Bryol. eur. t. 211 (non Swartz); O. fallax Schimp. Syn. non Bruch in Brid. nec Bryol. eur. ; Stirp. n° 322. Tige très courte (5—15 millim.), dichotome; coussinets très petits, d’un vert foncé. Feuilles imbriquées à l’état sec, très étalées à l’état humide, révolutées, aux bords, du milieu jusque 612 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. vers le sommet, carénées, lancéolées, subobluses, aiguës ou apiculées, ordinairement un peu hyalines tout au sommet: la nervure s’avance jusque près de ce point; long. 2 millim., larg. 172—%3 millim.; cellules basilaires médianes à parois minces, rectangulaires, 2—3 fois aussi 1. q. 1. ; les marginales carrées, grandes ; les supérieures arrondies, à parois épaisses, opaques, papilleuses. Fleurs femelles : 4—6 archégones; para- physes rares et courtes. Vaginule brièvement ovale, surmontée d’une collerette dilalée. Capsule immergée ou émergeant à moitié, obovée-elliptique ou brièvement oblongue, brusquement contractée, arrondie, nullement atténuée à la base avant et après la sporose, un peu resserrée à l’orifice, à la fin brune, cannelée (côtes larges, d’un jaune orangé); long. 1 394 millim., diam. 374 millim. Le pédicelle égale 172 milliin. ou est presque nul. Opercule convexe-apiculé. Péristome : 8 dents bigéminées ; 8 cils courts, formés d’une seule série de cellules, plus rarement de deux et en partie seulement. Coiffe d’un jaune pèle, brune au sommet, campanulée, renflée, sinuolée à la base, garnie vers le sommet de poils courts, rares ou parfois presque nuls. Fleurs mâles petites; fol. obtuses, finement nerviées; 6—10 anthéridies oblongues, petites, longuement pédiculées; para- physes rares et courtes (1—3) ou nulles. — Mai-juin. Les feuilles se terminent souvent par ün apicule hyalin très court, accompagné d’une dent au-dessous. Troncs oe isolés, partout (Mougeot) ; sur les troncs des saules, des peupliers , des tilleuls , à Nancy (Godron) : Saint-Dié, Rambertilles Corcieux , sur les troncs de peupliers et dAbres fruitiers dans les vergers; presque partout dans les Basses-Vosges (F. Schultz) ; indiqué aussi dans le Jura, mais sans désignation de localités , par Lesquereux. — Haute- Savoie (Puget). 375. Orthotrichum Braun Br. Sch. Bryol. eur. t. 215. Tige courte (long. 5—15 millim.), dichotome; coussinets ar- rondis, d'un vert clair à la surface, petits. Feuilles dressées- Étalées à l’état humide, oblonoues- lancéolées, aiguës, parfois apiculées, révolutées de la base jusque près du sommet; la ner- vure n'atteint pas l'extrémité; long. 1 374—2 millim., larg. PP) millim. ; cellules basilaires ele rectangulaires , à contours peu nels, à parois épaisses, 3—4 fois aussi LL q. k; hyalines; les marginales carrées; les supérieures carrces, subarrondies ou un peu allongées, à parois épaisses, papilleuses. Fol. florales plissées, aiguës, plus longuement hyalines à la base; 6—10 archégones; pas de paraphyses. Vaginule courte, surmontée d’une collerette élevée. Pédicelle très court (172 millim.). Cap- 316. ORTHOTRICHUM PATENS. 613 sule obovée-claviforme, renflée, munie d’un col défluent, court, resserrée sous l’orifice qui est dilaté, à l’état sec, ‘après la spo- rose, cannelée (côtes brunes) ; long. 2 millim., diam. 23 milim. Opercule convexe-acuminé. Péristome : 8 dents bigéminées ; 8 cils ne se rejoignant pas, formés d’une seule série de cellules. Coiffe conique, élevée, d’un brun rougeälre au sommet , tout à fait nue. Fleurs mâles nombreuses, terminant de petits ra- meaux ; 3—4 fol. ovales, courtes, faiblement nerviées ; 10—15 anthéridies grandes, ovales, longuement pédiculées ; paraphyses un peu plus longues, ordinairement nombreuses. — Juin-août. En disséquant avec beaucoup de soin des fleurs femelles, on finit parfois par découvrir 1 —3 paraphyses courtes. Troncs d'arbres dans les bois , Deux-Ponts (Bruch), Bergzabern, Bo- benthal (Gümbel), Remiremont , La Neuveville, près de Châtenois, dans les Vosges ; à l’'Ungersberg , en Alsace; au Mont-d’'Or, dans Le Haut-Jura (B.) — Haute-Savoie (Puget), Mont-Dore , en Auvergne (Lamy). 376. Orthotrichum patens Bruch in Brid. Bryol. univ. I, p. 787; Bryol. eur.t. 215; Stirp. n° 924. Tige médiocre (long. 10—20 millim.), peu divisée , Coussi- nets d’un vert clair ou jaunâtre à la surface, bruns à l’intérieur. Feuilles imbriquées, légèrement contournées à l'état sec, très étalées , arquées à l'état humide, ovales-oblonques à la base, puis rétrécies , lancéolées, subobtuses, aiguës ou apiculées, carénées , fortement révolutées jusque près du sommet ; nervure forte, disparaissant près de l'extrémité; long. 2 192—3 172 mill., larg. ‘314 mill. ; cellules basilaires médianes , sur un espace peu étendu, translucides, pâles ou jaunâtres, subrectangulaires , 2-4 fois aussi |. q. I. , à parois assez minces; les marginales carrées ; les supérieures arrondies , à parois épaisses, surmon- tées de fortes papilles obtuses, saillantes. Fol. florales oblon- gues-lancéolées, plissées ; 4—8 archégones; paraphyses nom- breuses, à la fin très allongées, atteignant la base de la capsule. Vaginule munie d’une collerette élevée , chargée de ces débris de la fleur. Pédicelle plus court que la capsule. Celle-ci obovée- oblongue, assez épaisse, brièvement atténuée à la base, un peu resserrée sous lorifice à l’état sec, cannelée (8 côtes dis- tinctes, brunes) ; long. 2—2 172 millim., diam. 3/4—1 millim. Opercule borde de rouge, petit, déprimé , surmonté d’un bec fin et court. Péristome : 8 dents bigéminées, entières ou plus où moins divisées sur la ligne médiane ; 8 cils se rejoignant à peine, formés de 2 séries de cellules à la base seulement. Coiffe campanulée , renflée , descendant aux 273 de la capsule, jaunûtre, passant au brun, surtout vers le sommet, lobulée 614 46® GENRE : ORTHOTRICHUM. à la base, garnie de poils en assez grand nombre, ou parfois plus rares. Fleurs mâles petites; fol. ovales, brièvement acu- minées, nerviées, les intimes parfois énerves ; 10—920 anthéri- - dies oblongues, médiocres; paraphyses plus longues. — La membrane capsulaire, d’abord pâle et mince, finit par devenir brune , et semble avec l’âge devenir plus solide. — Mai-juin. Troncs d’arbres isolés et dans les bois , de la plaine jusqu’au sommet des montagnes; n'est pas également commun partout. Orthotrichum alpestre Hornsch. Schimp. Coroll. p. 41; Bryol. eur. t. 213. Feuilles mutiques ou subaiguës, révolutées aux bords, d’un tissu lâche, fortement papilleuses. Vaginule garnie d’arché- gones , de quelques paraphyses et d’une collerette courte. Pédi- celle court. Capsule obovée, atténuée à la base, un peu resserrée au-dessous de l’orifice, après la sporose, fortement cannelée, brune. Péristome : 8 dents bigéminées; 8 cils se rejoignant, formés de deux séries de cellules à la base seulement. Coiffe conique, légèrement renflée, garnie de poils rares. Anthéridies accompagnées de paraphyses. — Juillet-août. Rochers élevés, vallée de Campan, dans les Pyrénées (Schimper), Mont- Dore , en Auvergne (Lamy). 377, Orthotrichum stramineum Aornsch. in Brid. Bryol. univ. [, p. 789; Bryol. eur. t. 218; Strp. n° 993. Tige courte (long. 5—15 millim.), dichotome; coussinets peu étendus, pâles, lâches. Feuilles dressées-flexueuses à l’état sec, étalées-courbées à l’état humide , molles, étroilement oblongues à la base, puis lancéolées-acuminées, ou simplement aiguës, un peu carénées, révolutées jusqu’au quart supérieur, sinuolées vers l’extrémité ; la nervure disparaît assez loin du sommet; long. 2 172 millim., larg. 172—273 millim.; cellules basilaires médianes à parois relativement minces, subrectangulaires, 2— 4 fois aussi 1. q.1.; les marginales carrées; les supérieures petites, arrondies; à parois épaisses, mais molles, surmontées de petites papilles. Fol. de l’involucre plus longuement hyalines à la base, plissées, acuminées ; 4—5 archégones ; paraphyses filiformes, allongées, abondantes. Vaginule oblongue, munie d’une collerette assez grande, chargée des débris de la fleur. Pédicelle plus court que la capsule. Celle-ci obovée ou briève- ment oblongue, munie d’un col atténué, fortement resserrée 318. ORTHOTRICHUM ROGERI. 615 au dessous de l’orifice à l’état sec, après la sporose, jaunâtre, à la fin brune, cannelée: long. 1 172 millim., diam. 298 millim. Opercule convexe-déprimé, apiculé, pâle. Péristome : 8 dents bigéminées, divisées au sommet; 8 cils se rejoignant, élargis à la base, souvent articulés obliquement, formés d’une seule série de cellules, plus rarement de deux. Coiffe conique, un peu renflée, courte, brune au sommet, entière ou lobulée à la base, d’un jaune très pâle, nue ou garnie de poils rares. Fleurs mâles : fol. brièvement acuminées, faiblement nerviées; 6—8 anthéridies oblongues, allongées, longuement pédiculées, mé- diocres; paraphyses nombreuses. — Juin-juillet. Cette espèce présente des variations nombreuses. Le pédicelle s’allonge de telle sorte que la capsule finit par devenir tout à fait exserte; aux 8 cils du péristome interne, s’en ajoutent souvent 8 autres plus courts et alternant avec les premiers. Troncs d'arbres isolés et dans les forêts, partout (Mougeot); Hohneck, Saint-Dié, Wissembach, Ungersberg, La Neuveville (B.), presque partout dans les Basses-Vosges ; sur le tronc des hêtres et des érables, dans le Haut-Jura (Lesquereux). M. Schimper indique aussi cette espèce sur les pierres et les rochers 378. Orthotrichum Rogeri Brid. Mantiss. Musc. p. 110; Schimp. Suppl.; O. pallens Bruch in Brid. Bryol. univ. ; Bryol. eur.; Stirp. n° 926. L'histoire de cette espèce est passablement compliquée. En 1819, dans son Mantissu Muscorum, Bridel créait cette espèce sur des échantillons recueillis par Roger sur des troncs de hêtres, dans le Jura. Il lui assignait, comme caracteres, des feuilles lingulées, obtuses, molles, d'un vert päle, munies d’une ner- vure qui disparait au-dessous du sommet, une capsule immergée, subcylindrique, allongée; un opercule légèrement convexe, apiculé ; un péristome formé de 8 dents bigéminées, pâles, et de 8 cils grèles ; une coiffe campanulée, tout à fait glabre. Les auteurs du Bryologia europæa, faute d'échantillons suffisam- ment complets, hésiterent à se prononcer sur cette espèce. Dans le Synopsis Muscorum, M. Schimper maintient l'O. Rogeri comme spécifiquement distinct, et il ajoute aux caractères que nous venons de rappeler, d’après le texte de Bridel, les suivants : feuilles oblongues à la base, puis lancéolées-linéaires, obtuses, lisses, révolutées aux bords ; anthéridies accompagnées de lon- gues paraphyses. Vaginule sans collerette; capsule oblongue- piriforme, molle, d’un jaune pâle, non resserrée sous l’orifice à l'état sec; cils du péristome 8, longs, grèles, formés de deux 616 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. séries de cellules. Cependant M. Schimper, dans un supplément au Bryologia europæa, 1864, déclare que, ayant pu examiner l'échantillon de Bridel, il croit à l'identité de l'O. Rogeri et de l'O. pallens. Cette dernière espèce sa été établie par Bruch, dans le Bryol. universa de Bridel, 1, p. 788, et caractérisée par ses feuilles oblongues- ere ; obtusiuscules , submu- cronées ; par sa capsule ovale, immergée, la coiffe glabre, et les cils du péristome 8 ou 16, ‘alternativement plus longs et plus courts. M. Schimper dit encore, dans le supplément déjà cité : « J’ai souvent rencontré une variété très petite sur les troncs des arbustes et des arbres d'ornement des promenades de Baden, et sur les troncs de peupliers près de Bruyères. Cette variété se distingue par la petitesse et la couleur plus foncée de sa capsule, dont l’orifice et les raies sont d’un rouge orangé vif, et les dents du péristome d’un jaune d'or pur: la coiffe est jaune de paille; les feuilles sont tres molles, blanches à la base, et moins obtuses que dans la forme type. Je croyais d’abord avoir affaire à une espèce distincte, que je désignai sous le nom d’auridens; à la suite de nombreuses comparaisons qui m'ont fait trouver des transitions à l'O. Rogeri, J'ai supprimé cette prétendue espèce. » Nous ajouterons à ce qui précède quelques détails sur l’ancien 0. pallens Bruch, la forme la plus répandue dans nos contrées. Tige très courte = —6 millim.) ; coussinets très petits. Feuilles cales ascendantes à l’état humide, oblongues- lancéolées, ai- guës ou subobtuses, révolutées aux bords , au moins partielle- ment ; la nervure s’arrête près du sommet; long. 2 172 millim., larg. 374 millim.: cellules basilaires presque hyalines, à parois minces, rectangulaires, 3—4 fois, jusqu'à 8 fois aussi 1. q. L.: les marginales carrées ; les supérieures arrondies, à parois épaisses, surmontées de papilles saillantes. 6—8 archégones; paraphyses très courtes et rares. Vaginule oblongue, nue, munie d’une collerette élevée. Pédicelle court. Capsule oblongue-piri- forme, alténuée à la base, resserrée sous l’orifice qui est dilaté à l’état sec, après la sporose, fortement cannelée , d’abord pâle, à la fin brune; long. 1 172 millim. Dents du péristome hyalines, légèrement divisées au sommet; 8 ou 16 cils. Fleurs mâles : 8 10 anthéridies oblongues, longuement pédiculées; paraphyses nulles où excessivement rares. À la base de la vaginule, on rencontre assez souvent de très petiles folioles ovales ou lan- céolées. — Printemps. Sur les troncs des arbres et souvent les branches des arbustes, des buissons, les petites branches sèches des jeunes sapins; Deux-Ponts (Bruch), Sarrebrück (Vinter), dans Le Jura, près de Fleurier (Lesquereux), Mougeot l'indique partout; nous l'avons, en effet, rencontré au Hohneck, à Saint-Dié, dans les environs de Vagney, etc. 319. ORTHOTRICHUM OBTUSIFOLIUM. 617 b. Fleurs dioïques. Feuilles arrondies, très obtuses au sommet, “(E. 379.) 379. Orthotrichum obtusifolium Schrad. Crypt. Gew. p. 14; Bryol. eur. t. 208 ; Stirp. n° 616. Tige dressée ou ascendante, peu divisée ; long. 5—15 mil. ; coussinets arrondis, denses, d’un beau vert foncé ou jaunûtre, passant parfois au brun, sous l’action d’une lumiere vive. Feuilles exactement imbriquées à létat sec, étalées à l’état humide, largement ovales, obtuses, concaves; courbées en cuiller au sommet, planes, légèrement infléchies aux bords; la nervure s'arrête assez loin de l'extrémité; long. 1 172—92 millimètres, larg. 1 millimètre; cellules basilaires médianes hyalines, subrectangulaires, 4—8 fois aussi 1. q. 1.; les marginales plus larges et plus courtes; les supérieures briève- ment hexagones et enfin arrondies, à parois épaisses, surmon- tées chacune d’une grosse papille arrondie. Fol. de l’involucre un peu plissées ; 7—8 archégones; pas de paraphyses. Vaginule courie, munie d’une collerette évasée. Pédicelle très court. Capsule obovée-oblongue, terminée par un col renflé, brusque- ment rétrécie à la base, cannelée (8 côtes orangées). Opercule conique-acuminé. Péristome : 8 dents bigéminées, finement papilleuses, orangées; 8 cils formés de deux séries de cellules. Sporange beaucoup plus petit que la capsule. Coiffe campanu- lée-conique, lobulée à la base, blanchätre vers la base, brune et garnie de grosses papilles vers le sommet, dépourvue de poils. Fleurs mâles sur une plante distincte ; anthéridies accom- pagnées de paraphyses. — Avril-mai. — Rarement fertile. Cette espèce présente peu de variations ; nous avons cepen- dant reucontré, à Laveline, près de Saint-Dié, une forme carac- térisée par ses feuilles oblongues, puis rétrécies, lancéolées, moins arrondies, subaiguës au sommet, plus fortement involu- tées aux bords vers le milieu, chargées de papilles plus saïllantes. C. Sur des troncs d’arbres isolés, sur les arbres des vergers, les peu- pliers le long des rivières et des routes, en plaine et dans les montagnes inférieures ; fertile ça et là et en petite quantité. B. Péristome simple ; dents striées, non poin- tillées. (E. 380—383.) 1. 16 dents au péristome. (E. 380—382.) 380. Orthotrichum cupulatum Aoffm. Deutschl. FI. I, p. 26; Bryol. eur. t. 209; Stirp. n° 723. Tige médiocre (long. 15 millim.) ou plus développée (1. 20— 40 618 AG° GENRE : ORTHOTRICHUM. 25 millim.); touffes lâches, d’un vert terne, plus rarement brunes. Feuilles imbriquées à l’état sec, étalées à l’état humide, ovales ou oblongues à la base, puis lancéolées, largement révo- lutées aux bords jusque près du sommet ; long. 3 millim., larg. 1 millim.; cellules basilaires marginales carrées, les médianes rectangulaires, à contours peu nets, 3—4 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées ou subarrondies, à parois épaisses, légère- ment papilleuses. Fleurs femelles : 6—8 archégones; para- physes rares ou plus ou moins abondantes. Vaginule courte. Capsule immergée ou émergeant, grande, arrondie à la base, sans col distinct, ovale ou subglobuleuse, resserrée sous l’orifice qui est dilaté à l’état sec; long. 2 millim., diam. 1 millim. Opercule bordé de rouge, convexe, brièvement apiculé. Péris- tome : 16 dents géminées, élalées-rayonnantes à l’état sec, pâles, finement striées. Coiffe conique-oblongue, acuminée, nue, ou garnie de quelques poils courts. — Mai-juin. Cette espèce présente quelques variations : b. Rudolphianum Schimp. (O0. Rudolphianum Lehm. O. Flærkei Hornsch.; Stirp. n° 1215.). — Touffes développées. Capsule émergeant. Coiffe garnie de quelques poils. c. riparium Schimp. — Touffes lâches, d’un vert foncé. Capsule exserte, légèrement atténuée à la base. Coiffe nue. Sur les rochers, les pierres, les murs, les poutres, surtout dans le voisi- nage des eaux, dans les terrains calcaires; vallée de la Bruche (Schimper), de la Nahe, près de Hombourg (Bruch), près de Sarrebrück (Winter); sur des poutres à la vanne du moulin de Roche, près d’Attignéville (B.); assez répandu dans les vallées du Jura, au bord de la Reuse, Val de Travers (Lesquereux), vallée de la Bienne, au-dessous de Saint-Claude (B.). — — Indiqué dans la Provence, les Cévennes, en Normandie. 381. Orthotrichum Sturmiüi Hoppe et Hornsch. Bot. Zeit. 1819; Bryol. eur. t. 209 ; Stirp. n° 922. Tige dressée ou décombante, raide; long. 15 millim. ; touffes étendues, d’un vert olivätre à la surface, noirûâtres à l’intérieur. Feuilles imbriquées à l’état sec, très étalées ou arquées à l'état humide, oblongues-lancéolées , étroites, aiguës, lâchement ré- volutées vers le milieu; la nervure s'arrête près du sommet; long. 3 mill., larg. 34 mill.; cellules basilaires médianes étroites, presque linéaires, un peu sinueuses, obtuses, 6—8 fois aussi 1. q. L.; les marginales carrées, opaques ; les ‘supérieures petites, à parois épaisses, carrées, puis arrondies, très peu papilleuses. Fleurs femelles : 5—6 archégones; paraphyses peu nombreuses. Vaginule courte. Pédicelle très court. Capsule obovée-oblongque, 382. ORTHOTRICHUM ANOMALUM. 619 courte, brièvement atténuée à la base, très peu resserrée à l’o- rifice, presque lisse, laissant voir des plis vagues à la base et au-dessous de l’orifice, à la fin brune; long. 1 172 millim., diam. 1 millim. Opercule convexe, acuminé. Péristome : 16 dents lisses, sans papilles ni stries, plus ou moins ouvertes selon la ligne médiane, formées de cellules subrectangulaires, lamelli- fères, dressées, légèrement incurvées à l’état sec. Coiïffe conique, renflée, courte, munie de quelques poils. Fleurs mâles, nom- breuses , petites ; anthéridies , 3—6, médiocres, quelques pa- raphyses. — Eté. Rochers granitiques de la région montagneuse des Vosges (Mougeot), surtout du versant oriental ; Mittlach (Blind), Soulzern (Schimper), près de Münster ; sur le grès bigarré, près de Deux-Ponts (Bruch); sur les porphyres et les mélaphyres des Basses-Vosges (Schultz, Winter), sur les granites roulés du Jura (Lesquereux). — Var (De Mercey); Montagne- Noire (M.-0.) ; sur les schistes , près d'Angers (De la Perraudière) ; Cal- vados, à Vie (Husnot). — La dispersion de cette espèce est à revoir. Tous les échantillons que nous avons recus sous ce nom, de diverses loca- lités, appartenaient à l’O. rupestre , dont le péristome a parfois 16 dents; mais, dans cette dernière espèce, ces dents sont papilleuses, tandis qu’elles sont lisses dans l’Orth. Sturmii. 382. Orthotrichum anomalum edw. Musc. frond. IT, p. 102; Bryol. eur. t. 210 ; Stirp. n° 29. Tige médiocre; long. 10—15 millim.; coussinets arrondis, denses, d’un vert olivâtre, foncé à la surface. Feuilles imbri- quées à l’état sec, étalées à l’état humide, ovales-oblonques, ou oblongues-lancéolées, aiguës, lâchement révolutées aux bords, surtout vers le milieu; la nervure s’arrète un peu au-dessous du milieu; long. 2 172 millim., larg. {. millim.; cellules basilaires médianes linéaires, obtuses , à parois épaisses , pres- que opaques, 4—6 fois aussi 1. q. 1.; les marginales carrées ; les supérieures arrondies, opaques, munies chacune de deux papilles saillantes. Fleurs femelles : 4—8 archégones; para- physes peu nombreuses. Vaginule subcylindrique, épaisse, munie d’une collerette étroite, laciniée. Pédicelle long de 2 à 2 1792 millim. Capsule exserte, oblonque-subcylindrique, rapi- dement contractée à la base, un peu resserrée sous l’orifice après la sporose, à l’état sec, cannelée, d’un brun orangé (8—16 stries, un peu contournées vers la droite); long. 2 mill , diam. 34 mill. Péristome : 16 dents géminées, d’un jaune très pâle, allongées, plus ou moins ouvertes sur la ligne médiane, striées en long (stries assez grossières, inégales, saillantes) ; des traces presque toujours notables d'un péristome interne, sous la forme de longs cils ou de fragments de membrane. Coiffe conique renflée, d’un jaune brun, garnie de poils raides vers le sommet. 620 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. Fleurs mäles axillaires; 5—6 fol. ovales-aigués ; les intimes énerves ; 10—15 anthéridies oblongues; paraphyses filiformes, nombreuses. — Mai-juin. A l'état sec, les dents du péristome sont dressées, parfois même elles s’étalent et deviennent presque rayonnantes. C. sur les pierres , les murs, les rochers, plus rarement à la base des troncs d'arbres, en plaine et dans les montagnes, sur les terrains siliceux. Abondant dans les vallées des Vosges. Parfois les dents du péristome sont légèrement et en partie cohérentes deux à deux , de manière à établir une transition vers l’espèce suivante. T1. 8 dents au péristome. (E. 383.) 383. Orthotrichum saxatile Wood.; Schimp. Suppl. Espèce extrêmement voisine de l'O. anomalum, avec lequel on la confond généralement. Elle en diffère par ses feuilles oblon- gues-lancéolées, acuminées, plus allongées, relativement plus étroites , plus fortement révolutées aux bords; long. 3—3 172 millim., larg. 293 millim.; le tissu est le même; peut-être les cellules sont-elles moins nettement papilleuses. Vaginule plus allongée. Pédicelle plus long; long. 3—4 millim. Capsule un peu plus étroite, plus atténuée à la base, moins resserrée sous l'orifice, munie plus généralement de 8 côtes. Le caractere le plus saillant est dans le péristome formé de 8 denis géminées, nota- blement plus courtes, plus ou moins ouvertes sur la ligne dor- sale, surtout vers la base, mais cohérentes an sommet, plus finement striées. Ces 8 dents principales souvent ne sont que géminées et non bigéminées , car chaque moitié se trouve formée d’une seule série de cellules, et n’a plus de ligne dorsale; ce n’est pourtant pas le cas le plus fréquent ; comme dans l'espèce voisine, les cellules qui forment les dents du péristome sont im- parfaitement rectangulaires , allongées vers le sommet. Cette espèce remplace l'O. anomalum sur les rochers des terrains cal- caires ; nous l’avons recueillie dans le Jura jusqu’au sommet du Suchet ; elle existe aussi dans la Lorraine et l’Alsace. — Nous l’avons également recue de Provins (Bouteiller), de la Haute-Savoie (Puget). Elle semble commune. C. Péristome nul. (E. 584.) 384. Orthotrichum gymnostomum Brid. Bryol. univ. T, p. 782; Bryol. eur. t. 208. Plante ressemblant singulièrement à l'O. obtusifolium ! 384. ORTHOTRICHUM GYMNOSTOMUM. 621 Tige dressée, décombante sur le contour des coussinets, brievement radiculeuse à la base, plusieurs fois dichotome; long. 10-20 millim,; coussinets convexes, denses, d’un vert jaunâtre, plus ou moins nuancé de brun. Feuilles moyennes ovales , rétrécies au delà du milieu, arrondies au sommet, dé- currentes et un peu rétrécies à la base, fortement involutées aux bords jusque vers le sommet, imbriquées à l’état sec, dressées, concaves à la base, puis étalées à l’état humide; la nervure assez mince s'arrête immédiatement au-dessous du som- met; long. 2 172—3 millim., larg. 1 172 millim.; cellules infé- rieures imparfaitement rectangulaires, 4—6 fois aussi |. q. 1. ; les marginales plus petites et plus courtes; les moyennes et les supérieures à parois tres épaisses , brièvement oblongues , pres- que arrondies, disposées en séries obliques, très peu papilleuses. Fol. florales intimes (1—3) ordinairement plus petites, étroites, avec ou sans nervure; 3—6 archégones; pas de paraphyses. Vaginule courte, surmontée d’une collerette recouvrant tout le pédicelle. Capsule immergée, obovée-oblongue, atténuée en un col court, ou rebroussée par la collerette, légèrement dilatée à l'orifice à l’état sec, cannelée; long. { 192—2 millim., diam. 374—1 millim. Opercule conique. Coiffe largement plissée, un peu lobulée à la base, garnie de quelques poils, conique, des- cendant à peine au milieu de la capsule. Pas de péristome. Plante mâle distincte, plus grêle, noduleuse, garnie de feuilles plus étalées à l’état humide. Fleurs nombreuses ; 3—5 fol. ex- ternes;, 3—4 intimes faiblement nerviées, obtuses ; 15—95 an- théridies grandes , oblongues ; paraphyses un peu plus longues, nombreuses, molles. — Printemps. Recueilli autrefois par Bruch près de Deux-Ponts, sur des trembles qui n'existent plus d’après M. F. Schultz. — Sur des aulnes en Franconie (Kress) et dans le nord de l’Europe. Grâce aux trop savantes recherches de Bruch, le beau genre Orthotrichum fait, depuis plus de quararte ans, le désespoir des bryologues. Toutes les espèces sont loin d’être également rebelles à une détermination rigoureuse ; on pourrait même dire de la plupart qu’elles sont aussi faciles à reconnaitre que les es- pèces voisines de tout autre genre, pourvu que l’on travaille sur des échantillons complets, munis de capsules bien müres. Toutes les difficultés se concentrent sur les espèces décrites ci-dessous, du n° 369 au n° 377. On est amené dès lors à se demander si l'embarras, inhérent à l'étude de ces dernières, ne prendrait pas sa source dans l'incertitude des espèces eHes-mêmes, si ces types spécifiques convenus répondent aux faits d’une manière satisfaisante. Les auteurs du Bryologia europæa supprimèrent déjà plusieurs des espèces établies par Bruch dans le Bryologia 622 46° GENRE : ORTHOTRICHUM. universa de Bridel; plus récemment M. Schimper a réuni les O. pallens et auridens à l'O. Rogeri. Il nous est difficile de croire qu'il faille s’en tenir là. Nous proposons de réunir l'O. fastigiatum à l'O. affine, les O. Rogeri et Braunii à l'O. pumilum Sw., et enfin l'O. stramineum à VO. patens. On a beau comparer les figures pourtant si détaillées et si par- faites du Bryologia europæa, il est impossible de saisir, entre les espèces de ces divers groupes, une différence tant soit peu sérieuse. Si on examine, à l’aide du microscope, un grand nom- bre d'échantillons provenant de localités éloignées, on finira sans doute par en trouver quelques-uns qui seront en concor- dance parfaite avec les magnifiques dessins de cet ouvrage ou avec le texte des auteurs; mais que faire de tous les autres spé- cimens dont toutes les affinités sont contrebalancées par des divergences de même ordre? Il y a là une question qu'il faut reprendre à fond. Il serait à propos de soumettre les mousses, comme les phanérogames, à des essais de culture. Il faudrait suivre, pour les espèces critiques, leur développement d’année en année , afin de se rendre compte des modifications apportées par l’âge, il conviendrait aussi de faire varier la nature du sup- port, ses conditions de lumière et d'humidité. Ces expériences : ne pourraient manquer de hâter la solution de nombreuses diffi- cultés. 15° Tribu : Buxhaumiées. (Trib. Buxbaumiaceæ Schimp.) Capsule subsessile ou pédicellée, oblique, presque dressée, asymétrique, grande, ovale-comprimée, aplanie en dessus, con- vexe en dessous. Opercule petit, conique. Sporange beaucoup plus petit que l'enveloppe capsulaire. Péristome externe rudi- mentaire ou formé de plusieurs séries de dents courtes ; l’interne représenté par une membrane conique, plissée. Tige excessive- ment courte ; feuilles vertes, ligulées ou presque nulles. Mousses très singulières, d’une organisation tout à fait à part. 47e Genre : Diphyscium Mobr. Capsule subsessile. Péristome externe rudimentaire. Feuilles caulinaires vertes: fol. de l’involucre femelle ovales-lancéolées, laciniées au sommet, atteignant et même dépassant la hauteur de la capsule. 389. DIPHYSCIUM FOLIOSUM 623 385. Diphyscium foliosum Mohr, Observ. p. 34; Bryol. eur. t. 428 et GA; Schuliz, FI. G. et G. exsice. n° 1190; Buxbaumia foliosa Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 37. Feuilles crépues à l'état sec, étalées, recourbées, flexueuses à l’état humide, étroites, liguliformes, carénées, courbées en cuiller à l’extrémité, obtuses ou apiculées, ondulées, munies d’une nervure qui s'arrête au-dessous du sommet; long. 3—4 172 millim., larg. 198—172 millim.; cellules du quart infé- rieur hyalines, rectangulaires, lisses, 2—3 fois aussi 1. q. L.; les autres arrondies, à parois épaisses, molles, remplies de gros grains de chlorophylle, surmontées de grandes papilles saillan- tes. Fol. de l’involucre nombreuses (10— —20), allongées (1. 4—6 millim.), oblongues-lancéolées, dressées, dépassant la capsule, incisées-dentées; les intimes ciliées-frangées, divisées en 2—5 lanières, munies d’une nervure qui forme, -au delà du limbe, une longue soie brune, denticulée; 5—6 archégones ; paraphy- ses nombreuses filiformes , allongées. Vaginule très courie. Capsule presque sessile, oblique, d’abord verte et lisse, puis pâle, plissée après la sporose, ovale, bossue, plan-convexe en dessus, sans rebord sur le contour; long. 3—4 millim., diam. 1 172 millim. Opercule conique-aigu, jaunâtre. Coiffe de même forme que l’opercule dont elle couvre exactement le tiers ou la moitié, glabre, persistante, sans plis. Columelle oblongue, très renflée, se continuant jusqu’au sommet de l’opercule qui en emporte la partie supérieure en tombant. Membrane du spo- range distante de la paroi capsulaire, à laquelle des filaments entrecroisés la rattachent. Spores très pelites, vertes, extrème- ment nombreuses. Anneau mince, peu distinct. Péristome externe réduit à un rebord festonné présentant quelques saillies irrégu- hères ; péristome interne indiqué par une membrane conique, finement pointillée- papilleuse, blanchâtre, plissée (16 plis pro- fonds, à carène épaissie, un peu tordus). Fleurs mâles sur une plante distincte ; 3—5 fol. intimes ovales, concaves à la base, rétrécies en une longue pointe linéaire, flexueuse; anthéridies allongées, étroites, nombreuses (30—40); paraphyses grêles, courtes, en petit nombre. — Juillet-août. Les plantes de cette espèce croissent rapprochées, forment de petits groupes ou des tapis continus, d’un vert foncé ou bru- nissant. Au bord dés sentiers abandonnés, des vieux chemins creux dans les bois “ Q ? La L sur la terre des pentes très raides ; répandu dans toute la chaîne des Vos- ges, sur le granite et les grès, particulièrement sur le grès vosgien, depuis la plaine, jusqu'au sommet du Rotabac: se retrouve dans les Faucilles ] 3 ; jusque vers Darney, probablement aussi dans l’Argonne ; ; Lesquereux l’in- dique aussi comme commun dans le Jura; n’a pas encore été constaté sur 624 48° GENRE : BUXBAUMIA. les calcaires de la plaine lorraine. — Disséminé sur [es ferrains sablonneux de presque toute la France. Parfois cette plante végète, mais à l'état sté- rile, sur les parois très inclinées, ou même surplombantes des rochers de grès vosgien. 48° Genre : Buxbaumia Hall. Capsule exserte, oblique; dents du péristome externe déve- loppées. Tige extrêmement courte; feuilles en petit nombre, vi- sibles seulement pendant le premier âge, bientôt envahies par les radicules ; pas de fol. florales distinctes. 386. Buxbaumia indusiata Brid. Bryol. univ. 1, p. 331; Bryol. eur. t. 498 et GA1; Buxbaumia aphylla b. viridis De Cand.; Stirp. n° 724. Tige bulbiforme, épaisse, radiculeuse, garnie de quelques feuilles souterraines , ovales-lancéolées, énerves, incisées-laci- niées vers le sommet. Pédicelle très épais, fistuleux, rougeûtre, renflé vers le sommet, couvert de papilles obtuses ; long. 5—10 millim. Capsule d’un vert jaunätre à la maturité, munie à la base d’un col goîtreux, obliquement dressée, oblongue, convexe en dessous, plan-convexe en dessus, à contours latéraux obtus ; long. 6—7 millim., larg. 8 172 millim. Opercule conique-obtus, épais, brun. Coiffe semblable à un dé à coudre, cylindrique, obtuse, tres légèrement striée, entière à la base, ne couvrant guère que l’opercule, brune, plus ou moins mucronée par la persistance de l’archégone primitif. Membrane du péristome interne conique, tronquée, phssée (32 plis), finement papilleuse ; dents du péristome externe linéaires, triquètres, granuleuses, plus ou moins percées d'ouvertures le long de la ligne médiane, orangées, en nombre très variable, souvent réduites à 82, rangées dans les plis de la membrane interne, ou beaucoup plus nom- breuses et formant quatre séries concentriques, de plus en plus courtes vers le dehors. Spores très abondantes, vertes, médio- cres, arrondies, très finement papilleuses. La columelle renflée se prolonge jusqu’à l’opercule sous la forme d’une pointe coni- que ; elle supporte le sporange qui remplit presque compléte- ment la cavité capsulaire et se rattache aux parois de cette der- nière par de nombreux filaments entrecroisés. La paroi capsulaire est formée de deux membranes dont l’extérieure, d’un jaune foncé à la face supérieure de la capsule, se divise, le long de celle même face, au moment de la maturité, en deux lanières qui se roulent en dehors de part et d'autre. Le tissu de cette membrane est formé de cellules épaisses, hexagones-subéquila- 387: BUXBAUMIA APHYLLA. 625 térales, qui s’isolent aisément. La membrane interne se compose de plusieurs couches de cellules superposées. — Mai-juin. R. Sur la terre au bord des sentiers et des chemins creux, dans les fo- rêts, sur les troncs pourris et même sur les parois des rochers de grès, aux lieux frais et ombragés, souvent associé, au Hypnum silesiacum, comme le fait très bien remarquer M. Schimper. Gérardmer, Bruyères (Mougeot), Offweiler (Schimper), Münster (Blind), Saint-Dié, dans les forêts du Camberg et de l’Ormont et dans le bosquet du Séminaire, forêts des hauteurs du Valtin et de la vallée de Granges (B.); dans le Jura, à la Vaux, la Poita-Raisse, Creux-du-Vent (Lesquereux). — Environs de Lyon (Debat); dans les Pyrénéés : Pic de Ger, vallée de Jéret (Spruce), vallée de Campan, forêt de Paiollest (Philippe); Dauphiné : Villard-de-Lans (Ravaud). — Cette plante vit isolée ou par groupes peu fournis; elle dis- paraît souvent d’une localité sans cause apparente, pour y reparaître de nouveau à la suite de plusieurs années; commune dans les Vosges, en 1866, elle y est devenue très rare en 4870 et 1871, sans doute à cause de la sécheresse. Sur la terre, elle décèle sa présence d’sssez loin par un pro- thalle étendu, d’un vert noirûtre. 387. Buxbaumia aphylla Hall. Hist. Stirp. helv.; Bryol. eur. 1. 497 et 641; Stirp. n° 38; Billot, exsicc. n° 581. Cette espèce se distingue facilement de la précédente par la structure plus ferme, la taille moins développée et la couleur d’un rouge foncé de toutes les parties. Le pédicelle atteint 5—7 millim. La capsule est beaucoup plus oblique, parfois presque subhorizontale; plane en dessus, et présentant sur le contour une arête assez vive; elle est relativement plus large et plus courte, ovale, parfois suborbiculaire ; long. 3—4 millim., larg. 8—3 172 millim. L’opercule se détache brusquement au sommet, sous la forme d’un petit dé à coudre, redressé, court, arrondi au sommet. L’anneau est très élevé. Le péristome externe formé d’une seule série de dents qui ne dépassent guère l'anneau. Le péristome interne est représenté par une membrane comme dans le B. indusiata. La maturité est plus précoce. — Avril-mai. Cette espèce est plus répandue; elle croît sur la terre au bord des sen- tiers et des chemins creux, dans les bois; Gérardmer, Bruyères (Mougeot), hauteurs des environs de Vagney, Saint-bié, forêts de pins dans la plaine d'Alsace (Schimper); © dans les Basses-Vosges, Kaïiserslautern (Pollich), Hombourg, Bitche, Wissembourg (Schultz), Dshn (Gümbel), Sarrebrück (Winter); dans le Jura, en descendant du Creux-du-Vent aux Otillons (Lesquereux). — Environs de Lyon (Debat), Saviie (Paris), Dauphiné (Ra- vaud), Aude (Roumeguère), Tarn (M.-D.), Haute-Vienne (Lamy), Oise (Graves), environs de Paris (Mérat. Bescherelle, de Schænfeld), — Spo- radique et instable comme le B. indusiata. 626 49€ GENRE : SPLACHNUM. 2° Série. Péristome simple ou nul, jamais double. 16° Tribu : Splachnées. (Trib, Splachnaceæ Schimp.) Coiffe ordinairement petite, lisse et glabre, jamais déjetée obliquement, mais plus ou moins fendue latéralement, parfois contractée à la base. Capsule exserte, dressée, munie d’une apophyse très développée, allongée, défluente ou renflée. Colu- melle ordinairement saillante au-dessus de l’orifice de la capsule. Péristome : 16—32 dents lancéolées-linéaires, se roulant en dehors par la sécheresse, dans plusieurs espèces. Plantes d’une texture molle, délicate, vivant de préférence dans les pâturages des montagnes , sur le fumier décomposé ou sur les situe en décomposition. 49 Genre : Splachnum Linn. Coiffe non rétrécie à la base. Apophyse plus grande que la capsule, affectant parfois des formes tres bizarres. Péristome : 92 dents cohérentes deux à deux ou, en réalité, 16 dents. 388. Splachnum ampullaceum Linn. Spec. pl; Bryol. eur. t. 293, Stirp. n° 19; Billot, exsice. n° 200; Schultz , F1. Gall. et G. exsicc. n° 767. Tige grêle, dressée, radiculeuse, divisée dès la base; long. 6—20 millim. ; : touffes molles, assez fournies, d’un beau vert. Feuilles crépues à l’état sec, étalées-dressées à l’état humide, espacées, ohlongues- lancéolées où légèrement obovées, insensi- blement rétrécies, acuminées (acumen souvent lexueux), rétré- cies et relevées aux bords vers la base, entières ou sinuolées sur le contour, plus rarement munies de 1—2 grandes dents vers le sommet; nervure molle, s’avançant jusqu’à l'extrémité ou disparaissant dès le milieu ; long. 2—À millim., larg. 23—1 124 millim.; cellules grandes, subhexagones- tronquées ou aiguës ; sur le contour, une série de cellules linéaires plus allongées. Fol. florales grandes , obovées, acuminées , entières ou den- tées ; nerviées ; 4—5 archégones : paraphyses très courtes ou nulles. Vaginule très courte. Pédicelle dressé, épais, pourpre à la base; long. 15—40 millim. Apophyse obovée- -piriforme, plus 389. SPLACHNUM SPHÆRICUM. 627 grande que la capsule, insensiblement atténuée à la base, ar- rondie au sommet, d’abord verte, puis jaunâtre, couleur de chair et brune ; long. 2—3 et même 6—7 millim., diam. 1—2 millim. Capsule petite, cylindrique, dressée, jaunâtre, puis brune. Opercule convexe, élevé, obtusément mamelonné. Dents du péristome, 16, lancéolées, subobtuses, pâles, cohérentes à la base, munies d’une ligne dorsale très nette, renversées à l’état sec, formées de cellules rectangulaires, transversalement dilatées. Spores très petites, pales. Coiffe conique, élevée, brièvement lobulée à la base, conservant au sommet des traces de l’arché- gone primitif. Fleurs mâles sur des rameaux particuliers de la même plante, terminales, capituliformes ; 4—6 fol. orbiculaires, brusquement contractées en un long acumen linéaire, denticulé, étalé, nervié; 90—40 anthéridies ; paraphyses abondantes, obtuses, claviformes. — Eté. Sur le fumier des vaches, au bord des tourbières et des marais; autrefois répandu dans les Vosges; Vervezelle, près de Bruyères, près du pont sur la Vologne, à Gérardmer, chaume de Schmargult au Hohneck (Mougeot), Saint-Arnould, sur les hauteurs de Remiremont (Resal), Gazon-Martin Lac-Noir, Lac-Vert (Blind); malgré d’actives recherches continuées pen- dant de nombreuses années déjà, nous n’avons pu retrouver cette espèce dans aucune de ces localités, ni ailleurs; existait aussi autrefois dans les Basses-Vosges, entre Bitche, Haspelscheiïdt et Eppenbronn (F. Schultz). Dans le Haut-Jura : les Ponts, la Vraconne (Lesquereux) — Alpes duDau- phiné (Ravaud), Aude (Roumeguère), Tarn (M.-D.); environs de Paris : Fontainebleau, Saint-Léger, Villers-Cotterets (Mérat), vallée de Bray (Graves). 389. Splachnum sphæricum Linn. f. Meth. Muse. p. 373; Bryol. eur. t. 292; Spl. gracile Schwægr. Suppl.; Stirp. n° 1103; Ballot, exsicc. n° 300. Tige dressée, pâle, garnie, à la base, de radicules rouges ; long. 5—20 millim.; gazons délicats, denses, d’un vert pale. Feuilles molles, espacées, lâches, ovales-suborbiculaires, for- tement rétrécies vers la base et au sommet, brièvement acumi- nées, sinuolées ou entières ; la nervure atteint presque le sommet dans les feuilles supérieures ; long. 2—3 millim., larg. 1 172—2 millim.; cellules à parois minces; les inférieures subrectangu- laires ou hexagones-tronquées, 2—6 fois aussi 1. q. L.; les su- périeures courtes, hexagones-subaiguës ; les cellules marginales plus étroites et allongées. Fol. de l’involucre plus grandes, largement obovées, plus longuement rétrécies à la base, acu- minées, nerviées ; 1—9 fol. intimes, plus longuement acuminées ; 2—4 archégones ; paraphyses nulles. Vaginule très courte, renflée. Pédicelle rougeâtre à la base, mou, souvent très fleæœueux, de longueur très variable, 15—50 millim. Capsule droite ou 628 49° GENRE : SPLACHNUM. inclinée, subcylindrique, courte, brune, munie d’une apophyse subglobuleuse, un peu plus grande, brièvement atténuée, à la fin plissée, d’un rouge obscur ; long. 2 millim. Opercule con- vexe, obtus. Péristome : 16 dents libres ou plus ou moins cohérentes deux à deux, lancéolées-linéaires, obtuses, lamelli- fères, finement pointillées, naissant au-dessous de lorifice ex- terne de la capsule, incurvées à l’état humide, renversées à l’état sec. Columelle élevée et persistant longtemps. Plante mâle distincte, plus grêle, garnie de feuilles très espacées , obovées, denticulées au sommet ; fleurs terminales, capituliformes; 3—5 fol. suborbiculaires, concaves à la base, brusquement contractées, lancéolées , longuement acuminées, dentées, étalées , nerviées ; anthéridies allongées, abondantes ; paraphyses aussi très nom- breuses , jaunes, renflées vers le sommet , le dernier article atténué. — Eté. Sur le fumier des vaches dans les tourbières de la région alpestre ; tourbière de Gazon-Martin (Blind), Lac-Noir (B.); devenu très rare pen- dant ces dernières années. — Alpes du Dauphiné, Taillefer (Villars), Tarn : les Cammazes (M.-D.). Genre Tetraplodon Br. Sch. Coiffe tres petite, conique, fendue latéralement. Capsule brièvement pédicellée; apophyse solide, atténuée, un peu plus développée que le sporange. Dents du péristome cohérentes quatre à quatre. Plantes vivaces, monoïques. po angustatus Br. Sch.; Splachnum angustatum Linn. is Tige grêle, dichotome, radiculeuse, allongée. Feuilles oblon- gues-lancéolées, longuement acuminées-subulées, dentées. Cap- sule émergeant de peu au-dessus des feuilles, ovale-subglobu- leuse ; apophyse beaucoup plus grande, obovée. — Eté. Sur les excréments d’asimaux carnivores ou sur les cadavres en décom- position, dans les Alpes ; Haute-Savoie, à Chamonix (Puget). Tetraplodon mnioides Br. Sch. Bryol. eur. t. 289; Splachnum mnioides Linn. f. — Tige plus robuste; touffes plus denses, plus chargées de radicules:; feuilles obovées, brusquement contractées en une pointe subulée, entières. Capsule longuement exserte, ovale, munie d’une apo- physe obovée-oblongue. — Alpes élevées de la Suisse et de Salzbourg ; indiqué, probablement par erreur, au Pilat, près de Lyon. 390. TAYLORIA SPLACHNOIDES. 629 50° Genre : Tayloria Hook. Coiffe grande, contractée à la base, plus ou moins ouverte latéralement. Capsule longuement exserte; apophyse atténuée, plus allongée, mais à la fin plus étroite que la capsule, de même teinte. Dents du péristome, 16, entières ou bifides, linéaires, naissant au-dessous de l’orifice externe de la capsule. 390. Tayloria splachnoides Hook.; Bryol. eur. t. 286; Stirp. n° 1205; Hookeria splachnoides Schwægr. Suppl. Tige dressée ou ascendante, dichotome; touffes délicates, plus ou moins compactes, enlacées, à la base, par un feutre radiculaire fourni; long. 15—25 millim. Feuilles serrées près de la tige à l’état sec, légèrement étalées à l’état humide, oblon- ques-lancéolées, insensiblement rétrécies, aiguës ou brièvement acuminées, làchement révolutées vers la base, dentées sur le contour du tiers supérieur, carénées ; la nervure mince s’arrête au-dessous du sommet ; long. 4—4 172 millim., larg. { millim. ; cellules grandes, délicates; celles du tiers inférieur rectangu- laires, 2—4 fois aussi 1. q. l.; les supérieures hexagones-tron- quées, plus courtes. Fleurs femelles : 3—4 archégones; pa- raphyses courtes et peu nombreuses. Vaginule brièvement oblongue. Pédicelle flexueux, pâle, un peu tordu vers la droite au sommet; long. 20—40 millim. Capsule dressée, d’un brun pâle ou jaunâtre, oblongue-subcylindrique, munie d’une apo- physe allongée, se fondant insensiblement dans le pédicelle ; long. 3—4 millim. (le col compris), diam. 374—1 millim. Opercule conique, élevé, presque acuminé, droit ou un peu oblique. Dents du péristome divisées jusqu’à la base et de La sorte au nombre de 32, linéaires-loriformes, enroulées dans la capsule à l’état humide, renversées, flexueuses , à l’état sec, très hygroscopiques, d’un rouge foncé, très allongées. Fleurs mâles sessiles ou terminant de petits rameaux sur la même plante ; 5—6 fol. lancéolées, acuminées, nerviées, concaves, puis étalées; 8—12 anthéridies brièvement oblongues; para- physes renflées vers l’extrémité; le dernier article est cependant un peu atténué. — Eté. RR. Sur les matières animales et végétales en décomposition, dans Les lieux frais et ombragés. « Forêts du Haut-Jura ; la var. b. obtusa, sur des excréments humains, à la Vaux, très rare. » (Lesquereux). Cette variété b. obtusa Schimp. est caractérisée par des feuilles plus étroites, et par l'opercule beaucoup moins élevé, obtus, arrondi, 630 50° GENRE : TAYLORIA. 391. Tayloria serrata Br. Sch. Bryol. eur. t. 284; Splach- num serratum Hedw. Spec. Musc. p. 53; Stirp. n° 1104. Formes du système végétatif comme dans l'espèce précédente. Feuilles largement /ancéolées-linguliformes, acuminées (acumen flexueux, ordinairement recourbé), denticulées sur le contour du tiers supérieur; la nervure se prolonge dans l’acumen; long. 4—5 millim., larg. 1 174 millim. Fol. de l’involucre peu dis- tinctes, 5—6 archégones ; quelques paraphyses allongées, lége- rement claviformes. Pédicelle rougeätre; long. 15—95 millim. Capsule dressée, à la fin d’un brun noir, piriforme dans son énsemble, brièvement ovale, resserrée à l’orifice à l’état humide, dilatée à l’état sec; l'apophyse est oblongue, longuement atté- nuée, très distincte ; long. 2 172 millim. Opercule petit, convexe, arrondi. Péristome : 16 dents géminées, lancéolées-linéaires, incurvées à l’état humide, renversées à l’état sec. Fleurs mâles terminant des rameaux particuliers de la même plante; fol. oblongues, lächement dressées; anthéridies oblongues, 10—20; paraphyses renflées au, milieu, atténuées vers l'extrémité. — Eté. RR. Sous les rochers de Chasseral (Chaillet); sur les troncs pourris à la fruitière des Buttes, à la Vaux (Lesquereux). — Les feuilles de la var. tenuis Sch. (Splachnum tenue Dicks.) sont plus courtes, obovées, briève- ment acuminées; la capsule est infundibuliforme, longuement dominée par la columelle Saillante ; ; les paraphyses de la fleur mâle sont cou Cette var. croît dans les Alpes. Tayloria Rudolphiana Br. Sch. Bryol. eur. t. 287. — Espèce des Alpes de la Bavière, caractérisée surtout par ses feuilles oblongues, allon- gées, brusquement acuminées par l’excurrence de la nervure et par la capsule oblongue, plus grande que l’apophyse et éftranglée au-dessous de l’orifice à l’état sec. = Genre Dissodon Grev. et W. Arn. Coiffe grande, contractée à la base, conique, plus ou moins ouverte latéralement. Capsule longuement exserte, dressée ou inchinée, plus grande que l'apophyse qui est atténuée. Péristome : 16 dents géminées , lancéolées ou tronquées. Feuilles obtuses, entières , obovées. Dissodon Fræblichianus Grev. et Arn.; Bryol. eur. t. 287; Splachnum Fræhlichianum Hedw. Musc. frond. Feuilles successivement plus grandes, assez rapprochées, 392. SCHISTOSTEGA OSMUNDACEA. 631 méme vers la base des innovations, lächement imbriquées, oblongues-sublingulées. Pädicelle allongé. Capsule ordinaire- ment oblique, oblongue, munie d’une apophyse atténuée, plus courte ou à peine aussi longue que le sporange. Opercule caduc, la columelle se retirant par contraction au fond de la capsule. Dents lancéolées-linéaires, allongées. Fleurs polygames. Sur la terre et dans les fissures des rochers; dans toute la chaîne des Pyrénées (Schimper) ; Alpes du Dauphiné : Villard-d’Arène, Pic-du-Bec (Ravaud), Lautaret (A. Mougeot), de la Savoie, au Mont-Cenis (B. R. D.). Dissodon Hornschuchii Grev, ei Arn.; Bryol. eur. t. 281. — Feuilles inférieures des inrovations {rès petites et espacées ; les supérieures agglo- mérées, grandes, largement ovules, concaves. Pédicelle court. Capsule dressée, munie d’une apophyse plus longue que le sporange. Opercule restant soulevé au sommet de la columelle qui est persistante, après la sporose; dents du péristome éronquées. Fleurs monoïques. — Hautes Alpes de Salzbourg et de la Carinthie. Dissodon splachnoides Grev. et Arn.; Bryol. eur. t. 283. — Toufles profondes, noirâtres à l’intérieur. Feuilles presque uniformes, oblongues- lingulées. Capsule longuement exserte, oblongue, dressée, plus grande que le col, turbinée à l’état sec. Opercule convexe, obtusément apiculé, ordi- nairement: caduc, plus rarement soutenu par la columelle persistante. Fleurs polygames. — Alpes de la Suisse et de la Rhétie. 17° Tribu : Sehistostégées. (Fam. Schistostegeæ Schimp.). Coiffe très petite, conique. Capsule pédicellée, dressée, glo- buleuse , très petite; orifice étroit, nu. Opercule petit, en forme de calotte sphérique. Feuilles distiques-aplanies , cohérentes entre elles par la décurrence de leur base. Plantes très délicates, très grêles, croissant sur les rochers dans les cavernes; pro- thalle émettant des reflets d’un beau vert d’émeraude. 51° Genre : Schistostega Mobr. Caractères de la tribu. 392. Schistostega osmundacea W. et M.; Bryol. eur. t. 279; Stirp. n° 1013; Schultz, Herb. norm. n° 789 et bis; Mnium osmundaceum Dicks. Tiges très grêles, naissant par petites toufles, fixées par des 632 51° GENRE : SCHISTOSTEGA. radicules brunes, longuement nues à la base, puis garnies de feuilles exactement distiques, disposées dans un plan vertical, oblongues-lancéolées, brièvement acuminées, énerves, entières, étroitement marginées, cohérentes par la décurrence d’une feuille à l’autre; long. { millim., larg. 172 millim.; cellules délicates, grandes, rhombées ou subhexagones 6 fois aussi Lois long. des tiges 8—5 millim. ; gazons d’un vert tendre, glaucescent. Fol. de l'involucre, 5— 6. étroitement lancéolées , aiguës, dressées; les intimes concaves ; {—3 archégones; para- physes rares, molles , assez longues. Vaginule renflée, subglo- buleuse. Pédicelle hyalin, très grêle; long. 3 millim. Capsule extrêmement petite, subglobuleuse, pale, lisse, resserrée à l'orifice ; diam. 178 millim. Opercule, en forme de calotte sphé- rique, très petit. Spores lisses. Pas de péristome ni d’anneau. Sur le contour de l’orifice, la membrane capsulaire est formée de plusieurs séries concentriques de cellules rayonnantes, plus petites. La columelle épaisse s'élève jusqu'au sommet de la cap- sule. Le sporange est bien distinct, plus petit. Les fleurs femelles se développent au sommet de tiges garnies de feuilles, comme à l'ordinaire, ou au sommet de tiges aphylles, garnies seule- ment d’une touffe de feuilles florales. Fleurs mâles terminant des tiges distinctes; fol. lächement imbriquées, oblongues-lan- céolées, subaiguës ; anthéridies très petites, peu nombreuses ; pas de par aphyses. Prothalle persistant, composé de filaments terminés par des vésicules hyalines renfermant des grains verts de chlorophylle; ces vésicules décomposent la lumière affaiblie qui leur arrive, et illuminent, de magnifiques reflets d’un vert d’émeraude, les cavités obscures au fond desquelles cette petite mousse s’installe de préférence. — Mai-juin. Dans les cavernes , les excavations humides des anciennes carrières ; semble répandu dans les Basses-Vosges , sur le grès bigarré à Deux-Ponts (Reinsch), près d’Erlenbach , entre Bergzabern et Dahn (P.J. Müller), sur les schistes houillers et le grès vosgien, autour de Waldmohr (F, Schultz), dans la vallée de la Sarre inférieure, près de Dreisbach, Saar- burg et sur le Litremont (Winter). — Wans les Ardennes, à Revin (Bes- cherelle); dans l’Aude, à Roquefère, sur les micaschistes (Roumeguère); Haute-Vienne, à Bessine (Lamy) ; indiqué aussi dans les Pyrénées 18 Tribu : Tétraphidées. (Fam. Tetraphideæ Schimp.) Coiffe conique, plissée, glabre, souvent laciniée à la base, et parfois plus d’un côté que de l'autre. Capsule exserte, dressée, symétrique, Péristome caractéristique : 4 dents épaisses, dres- sées, persistantes. 993. TETRAPHIS PELLUCIDA, 633 52° Genre : Tetraphis Hedw. Capsule cylindrique, molle; dents du péristome allongées. Une tige développée, garnie de feuilles. 393. Tetraphis pellucida Hedw. Spec. Musc. p. 45; Bryol. eur. t. 196; Stirp. n° 14; Schultz, Fl. G.:et G. exsicc. n° 1187; Billot, exsicc. cont. n° 3971; Mnium pellucidum Linn. Spec. pl. Tige fertile dressée, courte; long. 10 millim.; tiges stériles procombantes, allongées; innovations longuement nues, naïs- sant de la base, au milieu des radicules; gazons plus ou moins étendus et fournis, d’un vert foncé ou terne. Feuilles inférieures très petites, espacées ; les moyennes ovales-oblongues, briève- ment acuminées, planes et entières, dressées-étalées ; la ner- vure s'arrête au-dessous du sommet; long. 1 millim., larg. 172 millim.; cellules arrondies, lisses, remplies de grains nets de chlorophylle. Inflorescence très compliquée. Ordinairement la tige se termine par une fleur femelle fertile, et les innovations naissent de la base; mais parfois, à l'extrémité des tiges pro- combantes habituellement stériles, on rencontre des fleurs sy- noïques, se composant de {— anthéridies, 6—7 archégones et de longues paraphyses; ces fleurs avortent. Souvent encore la tige, terminée d’abord par une fleur femelle renfermant quelques archégones sans paraphyses, se continue, à travers cette fleur, par prolification, en donnant naissance à des innovations termi- nées cette fois par des fleurs mâles. Ces fleurs présentent 10-15 anthéridies oblongues et de nombreuses paraphyses grèles. Assez souvent ces innovations, nées d’une fleur femelle stérile, se terminent par des godets dont les folioles sont obovées, obluses, entières, concaves; ces cavités cyathiformes, que l’on serait tenté de prendre d’abord pour des fleurs mâles, ne ren- ferment que des paraphyses et des granulations vertes. Fleur femelle normale : fol. lancéolées-acuminées, dressées, nerviées; 9—10 archégones; paraphyses grêles. Vaginule conique. Pé- dicelle à la fin brun, tordu au sommet vers la droite; long. 10—12 millim. Capsule étroite, d’un vert olivâtre, présentant des stries très fines, contournées ; long. 2 mill., diam. 172 mill. Opercule conique-allongé, aigu, oblique, orangé. Péristome : 4 dents naissant au-dessous de l’orifice externe de la capsule, à section subtriangulaire, dressées, allongées, formées de cellules linéaires. Coiffe laciniée à la base, scabre au sommet. — Prin- temps. 41 \ 634 53° GENRE : TETRODONTIUM. CC. dans toute la chaine des Vosges, sur les terrains siliceux, dans les fissures des rochers et sur les bois pourris; rare ou nul sur le calcaire de la plaine lorraine, répandu dans le Haut-Jura, sur les troncs pourris. 53° Genre : Tetrodontium Schwægr. Capsule épaisse, oblongue, brune; dents du péristome cour- tes; tige extrêmement courte, comme nulle. Plantes croissant sur les paroiïs inclinées des rochers siliceux. 394. Tetrodontium Brownianum Schwægr. Suppl. I, Sect. 11, p. 102, t. CXXIX; Bryol. eur. t. 197; Husnot, Musci Gall. n° 198; Bryum Brownianum Dicks. Fasc. IV, Di 7e Plante produisant d’abord des touffes de lanières linéaires, très étroites, un peu convexes, entières, vertes, formées de plusieurs couches de cellules rectangulaires; long. 2—4 mill. Ces filaments naissent d’un substratum verdâtre, celluleux, amorphe. C’est au milieu de ces filaments que se développent les fleurs femelles ; 8—19 fol. ; les externes ovales, les intimes largement ovales-oblongues, brusquement acuminées, où sim- plement aiguës, et garnies au sommet de dents obtuses ; toutes, à l'exception de la plus intime, munies d’une nervure large et mince qui s’avance jusque vers le sommet; cellules à parois très épaisses, de formes variables, rectangulaires, rhombées ou subhexagones, 3-—10 fois aussi 1. q. L ; 3—6 archégones; para- physes courtes. Vaginule oblongue, épaisse. Pédicelle ferme, dressé, d’un rouge très foncé à la base; long. 5—8 milim. Capsule brièvement oblongue, lisse, à parois fermes, long. 34—1 millim., diam. 172 millim. Opercule convexe-conique, terminé par un petit bec oblique. Péristome : 4 dents lancéo- lées, courtes, hyalines, subcarénées, formées de plusieurs cou- ches de cellules, dont les supérieures tendent à s’isoler. Coiffe oblongue, plissée, brièvement apiculée, glabre, lobulée a la base, et parfois fendue latéralement jusque près du sommet. Spores assez grandes, finement papilleuses. Fleurs mâles à la base des fleurs femelles ou dans leur voisinage, très petites ; 4—8 fol. ovales, aiguës, énerves: anthéridies oblongues, très petites; paraphyses courtes. — Juillet-août. Sur les parois verticales ou surplombantes des rochers siliceux, dans les cavités ou les grottes fraiches et ombragées ; grès bigarré, près de Deux- Ponts (Bruch) ; sur le grès vosgien dan5 les forêts des hauteurs de Senones (Lemaire), Sainte-Odile (Schimper), Saint-Dié, au Camberg (B.). — Dans He a sur les schistes de la vallée de Bagnères de Bigorre (Phi- ippe). 395. PTYCHOMITRIUM POLYPHYLLUM, 635 Tetrodontium repandum Schwæyr. Suppl.; Bryol. eur. t. 497. — Cette espèce ne diffère de la précédente que par des ramuscules très grêles, courts, garnis tout autour de petites folioles ovales-lancéolées, énerves, et par le contour de l’orifice capsulaire sinueux, après la chute de l’opercule. Ce dernier caractère se retrouve déjà, en partie, sur la cap- sule du T, Brownianum — Harz, Alpes de Gastein, Silésie, etc. 19 Tribu : Ptychomitriées. (Fam. Ptychomitrieæ Schimp.) Coiffe conique, plissée, glabre. Capsule longuement exserte, dressée, symétrique, lisse, ovale ou oblongue. Péristome : 16 dents lancéolces , allongées, entières ou divisées en deux bran- ches. Système végétatif développé. Tissu des feuilles comme dans les Orthotrichées. Plantes croissant sur les rochers. 54° Genre : Ptychomitrium Br. Sch. Dents du péristome divisées au sommet en deux branches subulées. Plantes innovant à la base; feuilles crépues à l’état sec. 395. Ptychomitrium polyphyllum Br. Sch. Bryol. eur. t. 229; Bryum polyphyllum Dicks.; Trichostomum poly- phyllum Schwægr.; Stirp. n° 410. Tige dressée au milieu des touffes, dichotome, peu radicu- leuse : long. 2—4 centim.; touffes compactes, bombées, d’un vert olivâtre à la surface, noirâtres à l'intérieur, ou plus lâches et entremélces avec d’autres mousses. Feuilles fortement crépues à l’état sec, lâchement imbriquées à la base, puis étalées, fle- œueuses , à demi tordues à l’état humide, oblongues-lancéolées ; légèrement plissées, ensuite rétrécies, linéaires-acuminées , ca- rénées, munies d’une forte nervure qui s’avance jusqu’au sommet, inégalement révolutées et entières aux bords des 23 inférieurs, puis garnies de dents étalées, espacées jusqu’au sommet ; long. 5—5 192 millim., larg. 1 194 millim. ; cellules à parois épaisses, lisses; les basilaires plus grandes, rectangulaires ou subhexa- gones ; les médianes, sur un espace largement oblong , linéaires, sinuolées , 6— 10 fois aussi 1. q. 1. ; les autres, sur les bords et à partir du milieu, carrées ou subarrondies, petites, opaques. Fol, florales peu distinètes ; les intimes à peine dentées; 48 636 54 GENRE : PTYCHOMITRIUM. archégones; paraphyses grêles, rares et courtes. Vaginule cy- lindrique , brune. Pédicelle rougeâtre , légèrement tordu au sommet vers la droite ; long. 5—15 mill. Capsule oblongue, sans col notable, lisse, pâle, bordée de rouge; long. 1 172—2 mill., diam. 874 mill. Péristome : 16 dents divisées, jusque près de la base, en deux branches subulées , très longues, dressées, pourpres. Opercule petit, bordé de rouge, surmonté d’un long bec subulé. Coiffe laciniée à la base, jaune de paille. Fleurs mâles pédiculées et groupées (3—4), plus rarement solitaires et sessiles, axillaires, au-dessous des fleurs femelles; 6—8 fol. brièvement acuminées, nerviées; 15—20 anthéridies oblongues , grandes ; paraphyses grèêles et rares. — Juin-juillet. R. Sur les rochers escarpés et les blocs , dans les lieux demi-ombragés, exposés au nord, dans les montagnes; sur le grès vosgien, à Bruyères (Mougeot), Saint-Dié (B.), Bobenthal (Gümbel), sur le granite au Bon- homme (Mougeot), sur les hauteurs de Vagney (B.), Mitlach (Blind), Wil- denstein (Schimper), sur la syénite au Ballon de Servance, les schistes à Bussang (B.), C. dans cette haute vallée de la Moselle. — C. en Norman- die , dans les Pyrénées , les montagnes granitiques du centre de la France, les Cévennes. Genre Coscinodon Spreng. Coiffe grande, laciniée à la base. Dents du péristome lan- céolées, pourpres, finement pointillées, criblées de trous, ren- versées à l’état sec. Capsule émergeant à peine au-dessus de l’involucre. Feuilles pilifères. Coscinodon pulvinatus Spreng. Eïnl.; Bryol. eur. t. 230; Grimmia cribrosa Hedw. Musc. frond. Coussinets arrondis, grisonnants. Feuilles oblongues - lan- céolées, plissées, entières, pilifères. Pédicelle droit, court. Capsule obovée, lisse. Opercule convexe, acuminé. Fleurs dioïques. Rochers humides; Pyrénées (Schimper), à Luchon (Jeanbernat), Col- lioures (Husnot) ; Alpes, au Lautaret (A. Mougeot); Tarn : Gorge de Dur- fort (M.-9.) ; Lozère (Prost) ; répandu aux environs d'Angers (Guépin). 20° Tribu : Cinelidotées. (Fam. Cinclidoteæ Schimp.) Coiffe lisse, glabre, médiocre, parfois ouverte latéralement. 396. CINCLIDOTUS RIPARIUS. 637 Capsule exserte ou cachée dans l’involucre, oblongue, symé- trique, lisse ou légèrement plissée ; péristome rudimentaire ou commençant par une membrane treillissée, surmontée de dents filiformes , dressées, nombreuses. Plantes développées, flottant dans les eaux des terrains calcaires. Feuilles opaques, nerviées, entières, entourées d’une marge épaissie , verte, formées de cellules courtes, subarrondies, à parois épaisses, lisses ou à peine papilleuses. Fleurs terminant parfois des rameaux courts, en sorte que la plante peut sembler pleurocarpe. 55° Genre : Cinclidotus Pal.-Beauv. Caractères de la Tribu. 396. Cinclidotus riparius Br. Sch. Bryol. eur. t. 278; Stirp. n° 1008; Trichostomum riparium W. et M. Tige plusieurs fois dichotome; long. 3—6 centim.; touffes molles , irrégulières , d’un vert foncé ou noirâtre. Feuilles rap- prochées, dressées, plus ou moins étalées-arquées en dehors à l’état humide, très légèrement ou à peine crispées, dressées à l’état sec, elliptiques-ligulées, subobtuses, surmontées par la saillie très courte et obtuse de la nervure qui est verte, épaisse ; long. 3—3 172 millim., larg. { millim.; cellules à peine papil- leuses, opaques, subarrondies ; celles du quart inférieur rectan- gulaires, 3—4 fois aussi 1. q. 1. Fol. de l’involucre dressées, plus nettement apiculées ; 8—10 archégones ; paraphyses courtes et grèles. Vaginule oblongue-subcylindrique. Pédicelle se tor- dant vers la gauche, droit, jaunätre ; long. 8 millim. Capsule exserle, oblongue, brune, à la fin noire, légèrement resserrée à lorifice ; long. 2 172—4 millim., diam. { 174 millim. Opercule conique, acuminé, légèrement arqué. Péristome : membrane basilaire distincte, formée de grandes cellules dilatées, sur- montée de branches filiformes, rougeûtres, reliées entre elles par des ramifications transversales, imparfaitement groupées, plus ou moins libres au sommet, inégales. Fleurs mâles sur une plante distincte ; anthéridies oblongues, brièvement pédiculées ; paraphyses filiformes , plus longues. Les fleurs terminent la tige et les rameaux. — Eté. R. Sur les pierres et les poutres submergées ; dans le Mouzon à Rebeu- ville, près de Neufchâteau (B. ), dans un ruisseau du Jura, près de Bâle (EF unck), dans le Lavancçcon près de Bex (Schleicher), dans la Birse près de Moutiers, dans la Kleine-Sill près de Bienne, à la Gansau près de Strasbourg (Schimper), dans la Sarre, près de Hanweiler, Wéælferdingen et Sarre- 638 55° GENRE : CINCLIDOTUS. guemines (Winter). — Dans la Saône et le Rhône près de Lyon (Debat) ; Dauphiné (Ravaud), Var : Massif des Oiseaux (De Mercey), Toulouse (Moquin-Tandon), Angers (Guépin), dans l’Aude et le Tarn (Roumeguère, M.-D.). 397. Cinclidotus fontinaloides Pal.-Beauv.; Bryol. eur. t. 277; Trichostomum fontinaloides Hedw. Musc. frond. Ill, p. 86; Stirp. n° 510. Tige allongée, flexueuse, fixée à la base par des radicules violettes, rarement dénudée, émettant des rameaux nombreux, courts, inégaux, espacés ou rapprochés, qui les rendent no- duleuses ; long. 5—15 centim. ; touffes lâches, d’un vert foncé. Feuilles erépues, infléchies , ondulées à l’état sec, imbriquées par la base, puis étalées-dressées , souvent contournées vers la gauche à l’état humide ; oblongues-lancéolées, brièvement mu- cronées par l’excurrence de la nervure, souvent révolutées vers la base; long. 8 172—4 mill., larg. 1 194—1 172 mill.; cellules presque uniformes, hexagones-équilatérales ou subarrondies, légèrement papilleuses. Fleurs femelles terminant les rameaux courts ; 4—6 fol. demi-engaïînantes, imbriquées, mucronées; 5— 6 archégones; quelques paraphyses grêles. Vaginule conique. Pédicelle très court. Capsule cachée dans l’involucre ou à demi émergée, oblongue , sillonnée, rouge de brique; long. 2 mill., diam. 1 mill. Opercule petit, conique, assez longuement acu- miné , légèrement arqué, rougeâtre. Péristome : 16 dents pour- pres, divisées, dès la base, en 2—3 branches filiformes, al- longées, finement papilleuses, légèrement contournées vers la droite, et adhérant par le sommet à la columelle qui s’élève jusqu’au fond de l’opercule; elles sont reliées entre elles, dans le tiers inférieur, par des traverses et forment un treillis; la membrane basilaire est courte. Fleurs mâles sur une plante distincte, axillaires, isolées ou agglomérées à l’excès et rendant la tige tres noduleuse; 4—6 fol. ovales, concaves, obtusément acuminées, nerviées ; anthéridies oblongues, nombreuses (20— 30); paraphyses filiformes, plus longues, assez nombreuses. Généralement les feuilles de la plante mâle sont plus étroitement oblongues-lancéolées , plus rétrécies, acuminées et un peu plus contournées. — Juillet-septembre. Sur les pierres et les bois inondés, dans les ruisseaux et les rivières des terrains calcaires ; CC, dans le Jura (Lesquereux, B.) ; C. sur le calcaire jurassique de la Lorraine, aux environs de Neufchâteau, dans le Vair; çà et la, sur le muschelkalk, dans l’Avière, près de Nomexy, dans la Sarre et ses affluents, abondant au moulin de Postroff (B.), près de Sarreguemines (Winter) ; Soulzmatt, en Alsace (Mougeot), vallée de Münster (Blind). — Du reste , dans presque toute la France. 398. CINCLIDOTUS AQUATICUS. 639 398. Cinclidotus aquaticus Br. Sch. Bryol. eur. t. 276; Hedwigia aquatica Hedw. Musc. frond.; Gymnostomum aquaticum Brid. Bryol. univ. ; Stirp. n° 505. 5 : Tige flottante, allongée (atteignant 25 centim.), se dénudant à la base, inégalement ramifiée; touffes très développées, d’un beau vert foncé, passant au noir, raides, formant souvent de très vastes tapis. Feuilles rapprochées, lancéolées linéaires, con- caves, généralement falciformes-homotropes, brievement mu- cronées par l’excurrence de la nervure; long. 5 millim., larg. 3,4 millim.; cellules petites, à parois épaisses, légèrement bombées, arrondies vers le sommet de la feuille, carrées vers la base. Fleurs femelles terminant de petits rameaux courts, rap- prochés en grand nombre au sommet des vieilles tiges , de sorte que celles-ci en deviennent noduleuses; fol, peu distinctes ; 5—20 archégones ; paraphyses variables, courtes ou allongées, rares ou nombreuses. Vaginule cylindrique, nue. Pédicelle épais, légèrement tordu vers la gauche; long. 1—2 millim. Capsule brièvement exserte, ovale-oblongue, d’un beau noir, à parois épaisses, lisses; long. 2 192 mill., diam. 1 172 mill. Opercule conique, acuminé, assez petit, légèrement courbé. Coiffe conique, acuminée, un peu inclinée et fendue latéralement jusqu’au tiers, d’un jaune sale. Columelle épaisse, s'élevant jusqu’au fond de l’opercule, chargée, au-dessus de l’orifice de la capsule, de filaments rougeätres, que les auteurs du Bryo- logia europæa regardent comme des débris du péristome; du bord interne de l’orifice de la capsule, partent des filaments qui semblent aller rejoindre , en effet , ceux qui se voient sur la columelle. Spores relativement grosses, arrondies, vertes. Plante mâle distincte, semblable à la plante femelle; fleurs solitaires ou aggrégées à l’extrémité de petits rameaux; fol. ovales, acu- minées , imbriquées, souvent homotropes, nerviées; 15-20 anthéridies grandes, oblongues ; paraphyses légèrement renflées, nombreuses, plus longues. — Juin-août. Espèce essentiellement jurassique; sur les pierres inondées dans les ruisseaux des montagnes , près des cascades, des moulins. La Serrière (Chaillet), abonde dans la Reuse , au-dessus de Saint-Sulpice (Lesquereux), fontaine de Noiraigues , au Val de Travers , dans l’Orbe près de Valorbe (Schimper), abonde aussi au-dessous des cascades de Flumen et près d’un moulin entre Saint-Claude et Septmoncel (B.).— AC. dans l'Isère , Cuves de Sassenage, Renage, etc. (Ravaud}, la Grande-Chartreuse (Debat), Var : Toulon, Grasse (Hanry), Hérault : Saint-Guilhem (H. de la Per- raudière), Aude : Quillan, Saint-Martin de Saissac (Roumeguère), dans les Pyrénées; à la Fontaine de Vaucluse (Schimper) ; aux environs de Paris (Chevallier). 610 56° GENRE : RHACOMITRIUM. 91° Tribu : Grimmiées, (Fam. Grimmieæ Schimp ) L Coiffe conique, souvent lobulée à la base, rarement fendue latéralement et oblique, glabre, sans plis. Capsule sessile ou exserte, portée sur un pédicelle droit ou arqué, globuleuse, ovale ou subcylindrique , sans col notable, symétrique, lisse ou sillonnée. Péristome rarement nul, formé de 16 dents lancéolées, allongées, entières ou divisées en deux branches subulées, pa- pilleuses, rouges, dressées à l’état sec. Dans les fleurs femelles, les archégones sont peu nombreux, les paraphyses rares et courtes ; les paraphyses sont également rares et grêles dans les fleurs mäles; la vaginule est oblongue-subeylindrique. Plantes souvent très développées, innovant de la base ou au-dessous des fleurs ; feuilles nerviées, rarement énerves , souvent terminées par un poil blanc, formées de cellules linéaires, à contours si- nueux ; elles se renversent brusquement lorsqu'on les humecte après leur dessication. 56° Genre : Rhacomitrium Brid. Coiffe toujours conique , longirostre, lobulée à la base, sou- vent papilleuse au sommet. Pédicelle droit, rarement courbé. Capsule exserte, lisse, rarement plissée, ovale ou oblongue. Opercule longirostre. Dents du péristome divisées en deux bran- ches subulées. Plantes développées; feuilles nerviées; cellules basilaires à parois épaisses, sinueuses. Fleurs dioïques. À. Innovations garnies de rameaux eourts, qui les rendent noduleuses. (E. 399.—403.) 1. Feuilles terminées par un poil blanc. (E. 399—402.) a. Feuilles très légèrement , à peine papilleuses (E. 399—401.) 399. Rhacomitrium lanuginosum Brid. Bryol. univ. 1, p. 215; Bryol. eur. t. 269; Trichostomum lanuginosum Hedw.; Stirp. n° 21; Billot, exsicc. cont. n° 3966. n° , , 0 2 « lige allongée, couchée, finissant par se dénuder à la base, divisée en 2—3 grandes branches chargées, dans toute leur 399. RHACOMITRIUM LANUGINOSUM. 641 longueur , de rameaux courts; long. 8—15 centim.; touffes déprimées, très étendues, grisätres dans les lieux exposés au soleil, d’un vert jaunâtre à l'ombre. Feuilles moyennes rappro- chées serrées près de la tige à l’état sec, dressées-étalées , flexueuses à l’état humide, falciformes à l'extrémité des innova- tions, largement oblongues-lancéolées, insensiblement rétrécies, longuement acuminées-pilifères , carénées-concaves, fortement révolutées aux bords des deux tiers inférieurs et plus d’un côté que de l’autre, irrégulièrement plissées vers la base; le poil est hyalin, long, décurrent, hérissé de papilles sur les faces et, aux bords, de dents étalées-dressées, très inégales, parfois très grandes ; long. 3—3 172 millim., larg. 374 mill. ; cellules à parois épaisses, opaques, fortement sinueuses, 4—6 fois aussi 1. q. 1. Fol. intimes de l’involucre dilatées, oblongues, presque engainantes, brusquement contractées et surmontées d’un long poil flexæueux, hyalin au sommet, parcouru par la nervure; 10—15 archégones. Vaginule oblongue-subcylindrique. Pédicelle court (long. 4—7 millim.), tordu à droite, rougeâtre, à la fin brun, fortement papilleux. Capsule médiocre, ovale-oblongue, munie, à la base, d’un petit bourrelet, à l’état sec; long. 1 172 millim., diam. 374 millim. Opercule petit, convexe-conique, surmonté d’un long bec droit. Un anneau élevé, se renversant d’une pièce. Péristome : 16 dents safranées, divisées, jusqu’à la base, en deux branches filiformes, dressées , allongées , plus ou moins parfaites. Spores petites, pâles. Coifte conique, droite, subulée, brune et papilleuse au sommet, laciniée à la base (4—5 lanières). — Cette espèce présente des variations assez notables pour laspect, la couleur, les dimensions de toutes les parties. Sur les rochers ombragés et légèrement frais, les innovations s’allongent et sont peu noduleuses ; les touffes sont d’un vert jaunûtre ; les feuilles falciformes, peu denticulées ; le poil plus court, brièvement décurrent: les fol. de l’involucre femelle moins brusquement contractées, moins longuement acuminées ; la capsule est plus courte. C’est cette plante que M. Pierrat a distribuée, dans le Billotia , sous le n° 3966. Parfois aussi deux capsules sortent d’un même involucre. — Mai-juin. CC. et abondamment fructifié dans toutes les Hautes- Vosges, sur le gra- nite et le grès vosgien ; descend à des niveaux très bas, jusqu'a 500 m. aux environs de Vagney et de Remiremont; préfère les rochers et les gros blocs, dans les lieux découverts et exposés au souflle des vents froids; se retrouve sur la grauwacke et les schistes howllers des Basses-Vosges, au delà de nos limites ; nul dans le Jura. 400. Rhacomitrium heterostichum Prid. Bryol. univ. 1, p. 214; Bryol. eur. t. 265 et 266; Trichostomum heteros- 642 56° GENRE : RHACOMITRIUM. tichum Hedw. Musc. frond. Il, p. 70; Stirp. n°% 119 et 1010. * Plante extrêmement variable, répandue dans les Hautes et les Basses-Vosges, à toutes les altitudes, sur les rochers dénudés exposés au soleil et sur les blocs ombragés, dans l’intérieur des forêts, sur le granite et le grès vosgien; Lesquereux ne Pindi- que, dans le Jura, que sur les blocs granitiques de Noiraigues ; elle se retrouve dans la forêt de Serre. Tige ordinairement dé- combante et dénudée à la base, redressée au sommet; branches principales garnies de rameaux courts, rendant les tiges diver- sement noduleuses ; long. 2—6 centim.; touffes läches, passant du vert olivâtre au noirâtre. Feuilles légèrement contournées à l’état sec, dressées-élalées, flexueuses à l’état humide, oblon- gues-lancéolées, révolutées aux bords jusque près du sommet, acuminées, terminées par un poil blanc, décurrent ou non, denticule, flexueux, de longueur variable ; long. 3—4 millim, larg. 172—374 millim.; cellules supérieures carrées ou arron- dies, plus rarement allongées, opaques, légèrement papilleuses ; les basilaires toujours sinueuses, mais à des degrés tres diffe- rents, de longueur très variable, 2—4 ou 6—8 fois aussi 1. q: 1. Fol. intimes de l’involucre plissées, acuminées, vertes au som- met; 8—10 archégones. Vaginule cylindrique, brune, surmontée d’une collerette. Pédicelle médiocre, pâle, tordu vers la gauche, parfois un peu courbé; long. 3—4 millim. Capsule oblongue- subcylindrique, ou étroitement obovée-claviforme, brune, oli- vâtre ou assez pâle, lisse ou un peu plissée après la sporose; long. 1 172—2 374 millim., diam. 23 millim. Opercule sur- monté d’un bec subulé, droit. Un anneau large, formé de grandes cellules. Péristome : dents safranées, plus ou moins complétement divisées en deux branches filiformes, en parlie cohérentes. Coiffe conique-acuminée, laciniée ou mème lobulée à la base, garnie de papilles obtuses au sommet. — Mai-juin. Formes principales : a. vulgare N. B. — Sur les pierres, dans les forêts. Cous- sinets d’un vert olivätre; innovations courtes; tige peu dénu- dée ; feuilles terminées par un poil décurrent, denticulé, allongé. b. alopecurum B. Sch. — Sur les parois verticales des ro- chers granitiques élevés, exposés au soleil, par exemple, sur les hauteurs de Vagney, Gérardmer, La Bresse, et sur la haute chaîne. Tiges longuement dénudées, très fragiles; touffes läches, étendues, d'un vert noïrätre; innovations allongées, peu noduleuses ; feuilles courtes, terminées par un poil court; capsule relativement grande. 401, RHACOMITRIUM MICROCARPUM. 643 c. gracilescens Br. Sch. — Rochers de la région alpestre des Hautes-Vosges, Hohneck, Rotabac, Ballons, etc. Tige ascendante ou dressée, courte; long. 15—20 mill.; ramuscules rares, très courts, en partie masqués par les feuilles; touffes olivâtres, ou d’un jaune terne; feuilles molles, rétrécies, li- néaires-obluses, dépourvues de poil, ou munies d’un poil tres court. Pédicelle court. Capsule brièvement elliptique, pâle. Dents du péristome formées de deux branches filiformes, pres- que entierement libres. Plante difficile à reconnaître. d. cinerascens N. B. — Sur les schistes métamorphiques entre Bussang et le col de même nom. Tige dressée presque dès la base, courte, noduleuse; touffes très grises à la surface; feuilles terminées par un long poil hyalin plutôt sinuolé que denticulé; pédicelle court ; long. 2—3 millim.; capsule oblon- gue. Cette forme nous à paru distincte, surtout à cause des cellules de la partie supérieure des feuilles, qui se maintiennent allongées, 3—6 fois aussi L. q. 1. 401, Rhacomitrium microcarpum Brid. Bryol. univ. I, p. 211; Bryol. eur. t. 268; Trichostomum microcarpon Hedw. Spec. Musc. t. XXIIT; Stirp. n° 1009. Tige décombante, redressée au sommet, brièvement dénudée à la base, plusieurs fois divisée; branches chargées de petits rameaux courts qui les rendent noduleuses; long. 20—30 mil]. ; touffes lâches, d’un jaune clair à la surface, brunes à l’inte- rieur. Feuilles serrées près de la tige, étalées, flexueuses par la pointe, à l’état sec, lâches, très étalées, partiellement homo- tropes, à l’état humide, étroitement oblongues-lancéolées, puis longuement rétrécies, linéaires-acuminées, carénées, terminées par un poil blanc, plus ou moins denticulé, ordinairement mé- diocre, révolutées inégalement aux bords jusqu'au tiers supé- rieur ; long. 2 172 millim., larg. 172 millim.; cellules à parois très épaisses, très sinueuses, linéaires, 4—10 fois aussi 1. q. 1. vers la base, 2—3 fois, vers le sommet. Fol. intimes de l’invo- lucre demi-engainantes, dressées, médiocrement acuminées, terminées par une pointe hyaline, très courte; 4—6 archègones. Vaginule oblongue, allongée, étroite. Pédicelle jaunätre, mé- diocre; long. 3—5 milhm. Capsule oblongue-elliptique, d’un roux pâle, molle; long. 1 172 mill., diam. 23 mill. Péristome petit; dents divisées, jusque vers la base, en deux branches filiformes, un peu noduleuses. Fleurs mâles : fol. ovales, concaves, brièvement acuminées, nervicées ; les intimes subobtu- ses ; environ {5 anthéridies oblongues. — Eté. . 644 56® GENRE : RHACOMITRIUM. Rochers granitiques de la région alpestre des Hautes-Vosges ; Hohneck (Mougeot), Ballon de Servance (B.). — Calvados, à Falaise (De Brébisson), Tarn : le Sidobre (M.-D.), Dauphiné (Ravaud). b. Feuilles surchargées, sur les deux faces, de papilles saillantes. (E. 402.) 402. Rhacomitrium canescens Brid. Bryol. univ. 1, p. 208; Bryol. eur. t. 270 et 271; Billot, exsice. n° 3284; Trichostomum canescens Hedw. Musc. frondos.; Stirp. n°20 Tige divisée en 3—8 grandes branches dressées, tres diverse- ment ramifiées, les unes presque simples, les autres portant 2—38 petits ramuscules au milieu, d’autres vraiment nodu- leuses ; gazons fournis, bien que sans cohésion, d’un vert jau- nâtre à l’état humide, grisdtres à l’état sec, occupant souvent de vastes espaces. Feuilles grandes, largement ovales-oblon- ques, longuement et finement acuminées, pilifères, révolutées Jusque vers le sommet, munies d’une nervure faible qui dispa- raît vers le milieu, et, en outre, de deux plis variables, dressées, flexueuses par la pointe à l’état sec, très élalées, recourbées, à l’état humide; long. 2 172—3 millim., larg. 1 millim.; cellules inférieures et moyennes très sinueuses, 2—3 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées, sinueuses, sur- montées, sur les ? faces, de papilles très saillantes ; les basi- laires externes, sur la portion décurrente, un peu plus grandes, lisses, carrées ou oblongues; l’acumen hyalin, qui termine les feuilles, est denticulé, très aigu; les feuilles des ramuscules sont lancéolées, très allongées, homotropes, très longuement acuminées. Fol. de l’involucre oblongues-lancéolées, imbriquées par la ba$e, nerviées jusqu’au delà du milieu, planes aux bords, très fortement plissées, ondulées, très longuement acuminées, pilifères, papilleuses et recourbées au sommet; 8—12 arché- gones. Pédicelle jaunâtre au sommet, flexueux, un peu tordu vers la droite; long. 7—12 millim. Capsule olivâtre, ovale, arrondie à la base, lécèrement plissée à l’état sec, après la sporose ; long. 1 172 millim., diam. 172 millim. Opercule coni- que, longuement acuminé. Anneau élevé, formé de 2—3 séries de cellules allongées, tombant par fragments. Péristome : dents pourpres, divisées, jusqu'à la base, en deux branches fili- formes, très allongées, finement papilleuses, presque compléte- ment libres dès la base, dressées à l’état sec, rapprochées et à demi tordues à l’état humide. Coiffe conique, longuement acuminée, laciniée à la base. — Février-mars. 403. RHACOMITRIUM FASCICULARE. 645 b. ericoides Br. S. (Rhacomitrium ericoides Brid.) — Touffes denses, d’un vert foncé ou jaunâtre; tiges surchargées de ramuscules courts qui les rendent très noduleuses. Feuilles plus brièvement acuminées ; acumen hyalin, décurrent, denti- culé, papilleux; long. 2 millim., larg. { millim. — Maturité tardive, dans les montagnes, juin-juillet. Espèce moins exclusivement silicicole que les autres espèces du même genre. CC. et souvent fertile, sur les pentes sablonneuses, incultes, cou- vertes de bruyères du grès vosgien, et aussi sur les collines granitiques; se retrouve dans le Haut Jura ct sur les collines du calcaire jurassique. La var. b. dars les escarpements des Hautes- Vosges, Hohneck, Tanache, au bord de la forêt de Serre, près du village de ce nom (B.), indiquée par M. Godron sur les collines des environs de Nancy. TT. Feuilles vertes au sommet, mutiques. (E. 403.) 403. Rhacomitrium fasciculare Brid. Bryol. univ. I, p. 218; Bryol. eur. t. 267; Billot, exsicc. cont. n° 3784; Trichostomum fasciculare Schrad. Spicil. Fl. germ. p. 61 ; Stirp. n° 916. Tige allongée (1. 4—6 centim.), longuement décombanie, finissant par se dénuder à la base, inégalement divisée en plu- sieurs branches flexueuses, chargées de ramuscules courts, inégaux, ordinairement très nombreux; touffes parfois très étendues, déprimées, d’un vert jaunätre terne à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles dressées-étalées, flexueuses à l’état humide, serrées près de la tige, légèrement crépues à l’état sec, oblongues- lancéolées, puis longuement rétrécies , linéaires , mutiques ou subaiguës, vertes au sommet, carénées, légèrement plissées à la base, révolutées aux bords jusqu’au delà des 3]4 ; la nervure mince s’avance assez près du sommet; long. 3—3 172 millim., larg. 34 millim.; cellules uniformes, opa- ques, à parois très épaisses, très sinueuses, surmontées, surtout les supérieures, de papilles arrondies, saillantes ; les inférieures linéaires, très allongées; les supérieures plus courtes, mais restant au moins 3—4 fois aussi 1. q. 1. Fol. intimes de l'invo- lucre demi-engainantes, plissées ; 8—15 archégones. Vaginule subcylindrique, munie d'une collerette hyaline, laciniée. Pédi- celle brun, dressé, à peine tordu au sommet ; long. 5—6 mill. Capsule oblongue, rousse, noircissant à la fin; long. 1 172—2 millim., diam. 374 milim. Opercule conique, termine par un long bec eflilé, droit. Anneau formé de 2 séries de cellules, dont les unes sont étroites et les autres allongées. Péristome : dents divisées, jusqu’à la base, en deux branches filiformes, no- 646 56° GENRE : RHACOMITRIUM. duleuses, finement papilleuses, pourpres. Coiffe petite, laciniée à la base, finement papilleuse sur tout l’acumen. Plante mâle plus grêle; fleurs terminant des rameaux courts; 5—6 fol. suborbiculaires, brièvement et obtusément acuminées, nerviées ; 10—15 anthéridies grandes, oblongues; paraphyses filiformes. — Mai-juin. Sur les parois verticales, légèrement fraîches et exposées au nord des rochers de la région alpestre des Hautes-Vosges; Hohneck (Mougeot), surtout dans l’escarpement du Frankenthal et au Krabbenfels; sur un rocher, près de la route du Valtin à Clefcy, dans la forêt (B.) — Au Mont-Dore (Husnot), dans les Pyrénées (Schimper), Tarn : Larroque de Vère (M.-D.), Manche : Le Mesnil (Le Jolis), Haute-Savoie (Puget). B. Innovations simples. dépourvues de ra- meaux courts qui les rendraient noduleuses. (E. 404—407.) . Pédicelle droit. (E. 404—406.) a. Feuilles vertes au sommet. (E. 404—405.) 404. Rhacomitrium aciculare Brid. Bryol. univ. 1, p. 219; Bryol. eur. t. 262; Bryum aciculare Linn. Spec. pl.; Tri- chostomum aciculare Pal.-Beauv.; Stirp. n° 22. Tige allongée (long. 30—40 millim.), longuement dénudée, noire à la base, plusieurs fois dichotome ; innovations redressées, courtes, obtuses ; touffes peu denses, raides, d’un beau vert foncé à la surface, ordinairement encombrées de sables. Feuilles imbriquées à l’état sec, étalées et généralement homotropes à l’état humide , largement oblongues-lancéolées, peu rétrécies, obtuses, arrondies ei garnies de 8 à 10 dents peu saillantes, sur le contour du sommet, carénées, révolutées aux bords d’une manière variable ; long. 2 1792—3 millim., larg. 1 174 millim.; cellules basilaires linéaires, très étroites, sinueuses, 4—10 fois aussi L. q. L. ; les supérieures carrées ou subarrondies, surmon- tées de larges papilles. Fol. intimes de l’involucre dressées, oblongues-lancéolées , aiguës, légèrement plissées, formées, à la base, de cellules rectangulaires ; 4--6 archégones. Vaginule cylindrique, nue, allongée, surmontée d'une collerette hyaline, élevée. Pédicelle ferme, presque noir, tordu vers la gauche ; long. 8—10 millim. Capsule oblongue ou légèrement obovée, brièvement rétrécie vers la base, un peu resserrée à l’orifice, d’un brun foncé à la fin; long. 2 millim., diam. 3/4—1 millim. 405. RHACOMITRIUM PROTENSUM. | 647 Opercule conique , surmonté d’un bec droit ou légèrement in- cliné, subulé. Péristome : 16 dents divisées, jusqu’au tiers inférieur, en 2—3 branches subulées, papilleuses, d’un rouge foncé, obscur, médiocres. Un anneau. Coiffe petite, conique, longuement acuminée, noirâtre au sommet , lobulée à la base, lisse. — Février-mars-mai. Sur les pierres en partie inondées , dans les torrents des montagnes des Vosges , sur le granite et le grès vosgien (Mougeot) ; commun sur le granite dans toutes les Hautes-Vosges , rare sur le grès vosgien; M. Schultz ne l'indique pas dans les Basses-Vosges , se retrouve sur la grauwacke, au- dessous de Sarrebrück (Winter) ; nul dans le Jura. — Répandu sur les terrains siliceux de presque toutes les montagnes de France, dans les Alpes, les Pyrénées , les Cévennes, les montagnes du Centre, en Nor- mandie , aux environs de Paris. 405. Rhacomitrium protensum À. Braun, Bryol. eur. t. 263; R. cataractarum À. Braun, in Brid. Bryol. univ. 1, p. 776; Trichostomum protensum Stirp. n° 215. Tige décombante, ne se dénudant pas, ou très peu; long. 2— 10 centim.; innovations moins obluses que dans l’espèce précédente ; touffes souvent étendues, plus ou moins compactes, d’un vert jaunâtre à la surface, brunes à l’intérieur. Feuilles imbriquées à l’état sec, lâchement dressées, élalées en tous sens, à peine homotropes à l’état humide, ovales-oblongues à la base, puis rétrécies, étroitement lancéolées, carénées-concaves, mu- tiques et entières au sommet, làchement révolutées aux bords ; long. 3 172 mill., larg. 1 mill.; tissu comme dans le R. aciculare. Fleurs femelles; 6—10 archégones. Vaginule cylindrique. Pédi- celle rougeâtre, se tordant vers la gauche; long. 5 mill. Capsule elliptique, brune; long. 2—92 172 millim. Opercule petit, lon- guement subulé, droit. Un anneau formé de cellules allongées. Péristome petit : 16 dents safranées , divisées, jusque près de la base, en deux branches filiformes. Coiffe brièvement conique, longuement acuminée, subulée, rougeâtre au sommet, laciniée à la base. — Juin-juillet. & Granite et grès ; région montagneuse des Vosges. » (Mougeot) ; rare , presque toujours stérile et mal développé sur le grès vosgien , à Saint-Dié (B }, Steinbach , dans Les Basses- Vosges (Winter), au Rothenfels près de Sarrebrück , sur le grès bigarré (W.); répandu sur les parois très inclinées et humides des rochers granitiques , dans les Hautes-Vosges , au-dessus de 600 m.; environs de Gérardmer ; de La Bresse (B.), de Planois (Pierrat) ; C. sur les rochers humides de la région alpestre , au Hohneck , au Rotabac, aux Ballons. Nul dans le Jura. — Egalement répandu en France , sur les terrains siliceux , dans les montagnes; dans les Alpes , les Pyrénées, les Cévennes , les montagnes du Centre, les Ardennes, etc, 648 56° GENRE : RHACOMITRIUM. b. Feuilles terminées par un petit poil blanc (E. 406.) 406. Rhacomitrium sudeticum Br. Sch. Bryol. eur. t. 264; Husnot, Muse. Gall. n° 293; Trichostomum sudeticum Funck, Crypt. Fusc. 27; Stirp. n° 315. Tige dressée ou décombante, finissant par se dénuder, plu- sieurs fois dichotome; rameaux fastigiés, redressés, long. 2—6 centim. ; touffes étendues, d’un vert jaunâtre ou olivätre à la surface, noircissant à l’intérieur. Feuilles serrées près de la tige, légerement contournées à l’état sec, très étalées, en partie re- courbées, ou homotropes, à l’état humide, oblongues à la base, puis longuement et étroitement lancéolées, acuminées, termi- nées par un poil hyalin, court, denticulé, révolutées aux bords jusqu’au delà du milieu; long. 2 172—3 millim., larg. 172 millm.; cellules assez translucides ; les basilaires sinueuses, étroites, 8—6 fois aussi 1. q. l.; les marginales non distinctes ; les supérieures petites, carrées, irrégulières, noduleuses, à parois épaisses, légèrement papilleuses. Fol. intimes de linvo- lucre presque engainantes, insensiblement rétrécies, acuminées ; archégones peu nombreux. Vaginule étroite. Pédicelle court (1 172—8 millim.), jaunâtre, tordu vers la gauche, souvent flexueux, et même un peu courbé. Capsule brièvement exserle, petite, oblongue ou obovée, d’un roux pâle, comme vernie, brillante; long. 1 172 millim. Opercule conique, bordé de rouge, terminé par un acumen fin, droit ou incliné. Un anneau formé de cellules allongées. Dents du péristome naissant d’une membrane basilaire distincte, lancéolées-linéaires, grêles, divisées, jusqu’au quart inférieur, en deux branches souvent iné- gales, plus ou moins cohérentes; ou bien les dents sont sim- ples, mais percées, sur la ligne médiane, d'ouvertures nom- breuses. Spores petites. — Juin-juillet. < Rochers humides du Hohneck > (Mougeot); abondant et bien fructifié sur les gros quartiers de rochers granitiques qui font saillie au sommet de l’escarpement du Castelberg, au Hohneck, et sur les schistes métamorphi- ques du Rotabac (B.). Lesquereux dit l'avoir observé, mais à l’état stérile, sur un bloc de granite, au-dessus de Saint-Sulpice, dans le Jura. — Dans les Alpes, les Pyrénées (Schimper), le Tarn : Lacaune (M.-D. J.). "do is arqué, capsule pendante à l’état humide. 407. Rhacomitrium patens Schimp. Syn. p. 226; Grimmia 407. RHACOMITRIUM PATENS. 649 patens Bryol. eur. t. 246; Trichostomum patens Hedw.; Stirp. n° 214; Bryum patens Dicks. Fasc. I. Tige décombante, très peu dénudée à la base, dichotome ; branches redressées, fastigiées; long. 15—40 millim.; touffes peu cohérentes, souvent très étendues, d’un vert foncé sombre ou un peu jaunätre à la surface, brunes ou noirâtres à l’inté- rieur. Feuilles imbriquées à l'état sec, élalées-dressées, lâches, à l’état humide, oblongues à la base, puis rétrécies, lancéolées- acuminées, aiguës ou subaiguës, carénées, révolutées aux bords, légèrement plissées à la base, munies d’une forte nervure qui s’'avance jusqu’à l'extrémité; long. 2 172—3 mill., larg. 192— 314 mill.; cellules marginales de la base carrées, hyalines, sur une bande tres étroite; les médianes oblongues-allongées ou linéaires, flexueuses, 4—8 fois aussi 1. q. 1. : les supérieures, dès le milieu de la feuille, sont petites, arrondies, ponctiformes, à parois épaisses, très légèrement papilleuses. Fol. de l’involu- cre oblongues-allongées, dressées, puis brusquement contrac- tées et finement acuminées ; 4—12 archégones. Vaginule oblon- gue. Pédicelle pâle, géniculé, se redressant, plus ou moins complétement, à l’état sec, par suite de la torsion qu’il subit alors vers la gauche ; long. 2—3 millim. Capsule exserte, oblon- gue, grande, munie, à la base, d’un petit col, resserrée à l'orifice, ridée, plissée, à l’état sec, après la sporose; long. 1 172 millim., diam. 374 millim. Opercule convexe, acuminé, tombant ordinairement avec la coiffe qui est petite, conique, légèrement oblique, 4—lobée à la base. Anneau mince et étroit. Dents du péristome pourpres, allongées, libres dès la base, divisées presque complétement en deux branches filiformes, plus ou moins cohérentes entre elles, assez régulières. — Premier printemps; on trouve cependant des capsules mûres pendant une grande partie de l'année. & Granite ; Hohneck » (Mougeut) CC. sur les parois inclinées des rochers de la région alpestre des Hautes-Vosges , depuis le Ballon de Servance, jusqu’au Lac-Blanc (B.). — Sur les rochers siliceux de toutes les hautes montagnes de France ; dans les Alpes du Dauphiné (Ravaud), les Pyrénées (Schimper), la Montagne-Noire, dans le Tarn (M.-D. J.), le Plomb-du- Cantal (Husnot), le Mont-Dore (Lamy), en Auvergne. — C'est à cette espèce que nous rapportons provisoirement une plante que nous avons trouvée en abondance sur des blocs de granite syénitique , près de Chatas, sur le versant de l’Ortimont. Les feuilles sont très aiguës et tendent même à devenir brièvement hyalines au sommet, ce qui n’a pas lieu dans le À. patens type. Cette mousse était stérile. 57° Genre : Grimmia Ehrh. Coiffe conique, lubulée à la base, parfois fendue latérale- 42 650 57° GENRE : GRIMMIA. ment et oblique. Capsule subsessile ou brièvement exserte, _dressée ou inclinée par suite de la courbure du pédicelle, lisse ou sillonnée , subglobuleuse ou ovale-oblongue. Opercule obtus ou longirostre. Dents du péristome presque entières, percées de trous ou divisées en 2—3 branches, jusque vers le milieu seulement. Plantes formant de petits coussinets denses sur les pierres et les rochers, plus rarement robustes et formant des touffes läches, étendues; les:innovations naissent de la base ou au-dessous des fleurs; les feuilles sont souvent terminées par un poil blanc. Ce genre ne se distingue du genre Rhacomitrium par aucun caractère saillant; dans ce dernier, les plantes sont généralement plus robustes, souvent noduleuses, les cellu- les basilaires des feuilles fortement sinueuses, les dents du péristome divisées en deux branches subulées jusqu'a la base; les fleurs sont constamment dioïques, tandis que, dans les Grimmias, elles sont assez souvent monoïques. À. Pédicelle toujours très distinct; enapsule exserte ou émergeante. (E. 408—421.) Ÿ. Pédicelle arqué à l’état humide (sous-genre Grimmia.) (E. 408—416.) a. Fleurs dioïques. (E. 408—442.) 408. Grimmia elatior Br. Sch. Bryol. eur. t. 245; Tri- chostomum incurvum Hornsch. Bot. Zeit. 11, p. 89; Dryp- todon incurvus Brid. Bryol. univ. Tige plus ou moins longuement décombante et dénudée à la base, dichotome ; innovations fastigiées ; touffes robustes, ar- rondies, peu cohérentes, rousses, grisonnantes à la surface. Feuilles oblongues à la base, puis rétrécies, longuement lan- céolées , carénées, révolutées aux bords, terminées par un acumen piliforme, hyalin, entier ou très superficiellement den- ticulé; cellules basilaires uniformes, linéaires, flexueuses, 4—8 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées, dilatées. Pédi- celle géniculé, très légèrement tordu. Capsule exserte, briève- ment oblongue, sans col notable, fortement sillonnée apres la sporose. Opercule petit, convexe, surmonté d’un bec plus ou moins prolongé. Anneau formé de plusieurs séries de cellules. Dents du péristome lancéolées, élevées, plus ou moins percées ou divisées dans leur tiers supérieur. Coiïffe convexe, acuminée, 409. GRIMMIA TRICHOPHYLLA 651 lobulée à la base. Fleurs mäles sur une plante distincte. — Printemps. Espèce très semblable au G. Schultzii, dont elle diffère par ses fleurs dioïques, ses feuilles plus longues, terminées par un poil entier, par les dents du péristome moins divisées. RR. « Granites roulés des OEïillons , dans le Jura , très rare » (Les- quereux). — Alpes du Dauphiné : Livet en Oisans (Ravaud); Pyrénées : Bagnères de Bigorre et Bagnères de Luchon (Schimper). — La plante publiée dans Les Stirp. voges.-rhen., n° 40114, sous ce nom , et recueillie au Hohneck par le D" Mougeot , appartient certainement au G. Schultzii, car elle est monoïque ; la cause de cette erreur est que , dans cette forme alpestre, le poil qui termine les feuilles est beaucoup plus cout (de moitié) et beaucoup moins denté (presque lisse) que dans le type , à com- parer, en particulier, à la plante publiée sous le n° 815. Le Grimmia elatior n’a pas encore été rencontré dans les Hautes-Vosges. 409. Grimmia trichophylla Grev. Scott. Fl. v. 11, 100; Bryol. eur.t. 244; Stirp. n° 814; Schultz, Herb. norm. n° 1191. Tige dressée ou ascendante, peu divisée, souvent simple, assez courte ; long. 8—10 mill.; coussinets étendus, mal délimi- tés, d’un jaune olivätre, grisonnants un peu à la surface, bruns à l’intérieur. Feuilles dressées, légèrement crispées à l’état sec, dressées-étalées, flexueuses à l’état humide, oblongues à la base, puis étroitement lancéolées, carénées, acuminées, révolutées aux bords, terminées par un poil hyalin, généralement long, très finement denticulé; long. 2 172—3 192 millim., larg. 172 millim.; cellules basilaires marginales hyalines , rectangulaires, lisses, carrées ou 3—4 fois aussi 1. q. 1., sur une bande très étroite ; plus près de la nervure, elles sont jaunâtres , à parois épaisses, les unes lisses, les autres noduleuses, atténuées ou obtuses, jusqu’à 10 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées ou subarrondies, un peu sinueuses, épaisses, à peine papil- leuses. Fol. intimes de l’involucre engainantes, puis rétrécies, acuminées , pilifères, nerviées, d’un tissu lâche à la base ; 6 —8 archégones. Vaginule cylindrique, brune, légèrement frangée au sommet. Pédicelle päle, géniculé à l’état humide, flexueux, redressé à l'était sec, un peu tordu vers la droite; long. 2 172 5 millim. Capsule brièvement oblonque, rétrécie aux deux extrémités , sillonnée (8 côtes), brune; long. 1—1 174 millim., diam. 172 millim. Opercule petit, conique-acuminé, droit ou légèrement oblique. Un large anneau, formé de cellules hyali- nes, étroites, allongées. Péristome : dents d’un rouge orangé , divisées, jusqu’au-dessous du milieu, en 2—3 branches fle- xueuses, irrégulières, épaisses, plus ou moins cohérentes, dres- 652 57® GENRE : GRIMMIA. sées à l’état sec. Coiffe lobée (3—5 lobes), souvent plus ouverte d’un côté et légerement oblique. Plante mâle distincte, mêlée aux touffes femelles ou formant des coussinets à part; fol. flo- rales ovales, brièvement atténuées, obtuses, nerviées, d’un tissu lâche, jaunâtre; environ 15 anthéridies oblongues, lon- guement pédiculées; paraphyses tres courtes et rares. — Juil- let-août. C. sur les rochers de granite et de grès vosgien , sur les murs en pierres sèches, dans les lieux découverts, à toutes les altitudes, dans les Hautes et les Basses-Vosges, mais rarement fertile ; sur les blocs granitiques du Jura, Noiraigues. Egalement répandu sur les rochers siliceux , surtout granitiques , de presque toute la France. 410. Grimmia Muehlenbeckii Schimp. Syn. p. 212; Grim- mia incurva Bryol. eur. t. 243, non Schwægr. Cette espèce, très voisine du G. trichophylla, est caracté- risée par ses touffes plus lâches, d’un vert plus foncé à la sur- face, passant au noir ; les feuilles, irrégulièrement crépues à l’état sec, sont planes aux bords, terminées par un poil garni de dents saillantes; la nervure est canaliculée; le tissu à peu près semblable; lopercule convexe, brusquement apiculé ; les dents du péristome libres jusqu'a la base, entières ou presque entières, dressées à l’état sec. Sur les rochers de la région alpestre; répandu dans les montagnes du Tyrol et de l'Allemagne et dans la Haute-Savoie, à N. D. de la Gorge (Puget) ; très probablement dans les Hautes-Vosges. Nous avons trouvé sur un tas de pierres, entre le Hohneck et le Rotabac, une plante très semblable pour le port; mais le tissu des feuilles, composé de cellules basilaires étroites et très sinueuses , dépourvu de bande marginale hyaline, les dents du péristome divisées et naissant d’une membrane basilaire, con- traignent de rapporter cette forme au Rhacomitrium sudeticum, dont elle s'éloigne notablement sous d’autres rapports. 411. Grimmia funalis Schimp. Syn. p. 211; Trichostomum funale Schwægr. Suppl. 1, Sect. 1, p. 150, t. XXXVII; Grimmia spiralis Hook. et Tayl.; Bryol. eur. t. 242. Tige grêle, dressée, simple ou peu divisée; long. 15—20 millim. ; coussinets denses, arrondis, d’un vert olivâtre, gri- sonnants à la surface, noirâtres à l’intérieur. Feuilles imbriquées, contournées en spirale ? à l’état sec, dressées, légèrement éta- lées, flexueuses, fortement carénées à l’état humide, étroite- ment oblongues-lancéolées , planes ou révolutées aux bords d'un côté, acuminées, terminées par un poil hyalin, médiocre, en- tier, à peine deuticulé : long. 1 174—1 172 millim., larg. 123 412. GRIMMIA CONTORTA. 693 millim. ; cellules basilaires marginales hyalines, rectangulaires on oblongues, formant une bande étroite; les médianes linéaires, opaques, un peu sinueuses , 6— 10 fois aussi 1. q. 1. ; plus haut, elles sont linéaires-oblongues, puis arrondies, ponctiformes, opaques, à peine ou nullement papilleuses. Fol. intimes de linvolucre dilatées, demi-engainantes, puis rétrécies , terminées par un poil hyalin décurrent; 3—8 archégones; paraphyses courtes, tres rares. Pédicelle géniculé à la partie supérieure. Capsule émergée, petite, brièvement oblongue, renflée, brune, plissée à l’état sec (8 plis). Opercule convexe, obtusément ma- melonné. Un anneau élevé. Dents du péristome lancéolées, d’un rouge brunâtre, plus ou moins percées d'ouvertures irré- gulières dans leur moitié supérieure. Fleurs mâles sur une plante distincte. « Roches chaudes et perpendiculaires du Val de Travers, la Roche de la Brande, stérile. » (Lesquereux). — Alpes du Dauphiné : Chanrousse ; aux environs du lac Cœurzet (Ravaud); Pyrénées : vers le Lac-Bleu (Schimper). Indiqué aussi dans le Var et les Cévennes; mais nous craignons qu'il n’y ait eu confusion avec Le G. Schultzii. Les stations de cette espèce sur les rochers calcaires du Jura semblent aussi fort étranges , car elle est silicicole ; il serait donc à propos de vérifier les indications de Lesquereux. 412. Grimmia contorta Schimp. Syn. p. 209; Dicranum contortum Wahlenberg,. F1. Carp. p. 846 (ex Schimper); Grimmia uncinata Kaulf. in Sturm D. Fl.; Bryol. eur. t. 248; Stirp. n° 1807. Tige dressée ou un peu décombante, peu divisée, flexueuse, courte (8—10 millim.) ; coussinets compactes, arrondis, mous, d’un vert foncé à la surface, noirs à l’intérieur. Feuilles forte- ment crépues à l’état sec, étroitement lancéolées et dressées à la base, puis rétrécies, longuement linéaires-subulées, très étalées, ordinairement redressées par la pointe à l’état humide, carénées, diversement et en partie révolutées aux bords, termi- nées par une pointe aiguë, brièvement hyaline, à peine denti- culée; long. 4—5 millim., larg. 172 millim.; cellules basilaires uniformes, rectangulaires, d’un jaune clair, 4—8 fois aussi 1. q. 1.; plus haut, elles sont oblongues, sinueuses ; à partir du quart inférieur, elles deviennent carrées, à parois épaisses, opaques, vertes, à peine papilleuses. Fol. de linvolucre dila- tées à la base, plissées, insensiblement rétrécies, acuminées, terminées par un poil hyalin, denticulé; la plus intime engai- nante à la base; 6—8 archégones ; quelques paraphyses grèles, inégales. Vaginule oblongue. Pédicelle court (long. 2 millim.), géniculé, pâle, plus ou moins redressé à l’état sec et tordu vers la droite. Capsule oblongue, arrondie et munie d’un petit col, 654 57° GENRE : GRIMNIA. légèrement plissée à l’état sec; long. à peine 1 millim., diam. 172 millim. Opercule petit, convexe, surmonté d’un bec médio- cre, droit. Anneau formé de plusieurs séries de cellules médio- cres. Péristome d’un rouge orangé; dents finement papilleuses, divisées jusque près de la base en 2—3 branches irrégulières, souvent inégales, ordinairement libres dès le milieu et subu- lées, légèrement noduleuses. Coiffe petite, brièvement campa- nulée, puis acuminée, droite, profondément 4—lobée et lobulée à la base. Les feuilles caulinaires inférieures plus courtes, moins longuement subulées, sont ordinairement dépourvues de la pointe hyaline qui termine les feuilles supérieures. — Eté. Fragments de rochers entassés au sommet du Rotabac, schistes méta- morphiques (Mougeot), Hohneck (B.). — Dans les Pyrénées : Nethou (Jeanbernat). M. C. Müller ne distingue pas cette espèce du G. incurva Schwægr. Suppl. I, t. XCVIT, qui ne semble être qu’une forme plus robuste, plus développée dans toutes ses parties. b. Fleurs monoïques (E 413—416.) *, Capsule symétrique, exserte. (E. 413—/415.) 413. Grimmia Schultzii Wils. Bryol. brit. p. 157; Dryp- todon Schultzii Brid. Bryol. univ. I, p. 199; Grimmia funalis Bryol. eur. t. 247, an Schwægr.?; Stirp. n° 815; Schultz, Herb. norm. n° 1192; Grimmia decipiens Lindb.; Trichostomum decipiens Schultz (saltem ex parte). Tige ascendante, plusieurs fois dichotome, finissant par se dénuder à la base; long. 20—30 millim. ; coussinets lâches ou plus ou moins denses, arrondis, d'un vert olivätre ou jau- nâtre, grisonnants à la surface, bruns ou noirâtres à l’intérieur. Feuilles légèrement contournées à l’état sec, oblongues, conca- ves et dressées par la base, à l’état humide, puis rétrécies, lancéolées, carénées, très étalées, terminées insensiblement par un poil denticulé, parfois très long, non décurrent, révolutées aux bords jusque vers le sommet; long. 4—6 millim., larg. 1 millim. Cellules basilaires médianes en partie hyalines, linéaires, allongées, 8—15 fois aussi L. q. l.; les marginales, sur une bande étroite, assez grandes, rectangulaires, un peu allongées ; les supérieures carrées, sinueuses, opaques, à parois épaisses, à peine papilleuses ; la base des feuilles présente une petite dilatation en forme d’oreillette. Fol. de l’involuere nom- breuses, oblongues-lancéolées, acuminées et longuement pili- fères, fortement carénées, révolutées aux bords, seulement vers le tiers supérieur; les intimes engainantes; 3—4 archégones 413. GRIMMIA SCHULTZII. 655 allongés ; quelques paraphyses courtes. Vaginule oblongue ou cylindrique. Pédicelle pâle, géniculé, se redressant à l’état sec, tordu vers la droite; long. 2—92 172 millim. Capsule brièvement oblongue ou elliptique, brune, fortement cannelée (8—10 plis); long. 1 172 millim., diam. 23 millim. Opercule petit, rouge à la base, surmonté d’un bec droit. Un anneau formé de 2—3 séries de cellules triangulaires, allongées. Péristome : dents lancéolées, rouges à la base, divisées, jusqu’au-dessous du milieu, en deux longues branches filiformes, brunes, fortement papilleuses, plus rarement on voit des traces d’une troisième branche inégale. Spores médiocres, brunes, finement muriquées. Coiffe petite, campanulée-conique , acuminée, 4—5—lobée, ordinairement plus ouverte d’un côté. Fleurs mâles axillaires au-dessous des fleurs femelles ; 5—6 fol. ovales, concaves, ner- vices ; les externes acuminées, pilifères ; les intimes brièvement acuminées, ou simplement aiguës; 15—25 anthéridies allon- gées, grandes; paraphyses rares et courtes. — Mai-juillet. Répandu dans toutes les Hautes-Vosges, sur les deux versants, particu- lièrement sur les montagnes moyennes et inférieures, sur les parois très inclinées et exposées au soleil des rochers granitiques, particulièrement dans les environs de Vagney, Clefcy, Münster, Ortenberg, Senones, Schir- meck, etc.; se retrouve sur les porphyres et les grauwackes des Basses- Vosges, dans le Palatinat et la vallée de la Sarre; nous ne l’avons jamais trouvé sur le grès vosgien, bien que le D' Mougeot l'indique sur ce ter- rain ; sur les granites roulés de Noiraigues, dans le Jura (Lesquereux). — C. dans presque toute la France, sur les rochers granitiques des montagnes peu élevées. — Dans cette espèce, la longueur du poil qui termine les feuilles et sa denticulation, la densité et la couleur des touffes varient no- tablement ; parfois elle se rapproche du G. pulvinata, dont elle reste dis- tincte par un plus grand développement de toutes les parties et les canne- lures profondes de la capsule. D’après Milde, Schultz de Stargard semble avoir confondu le Grimmia Hartmanii avec cette espèce. 414. Grimmia pulvinata Sm. Engl. Bot. t. 1728; Bryol. eur. t. 239; Bryum pulvinatum Linn. Spec. pl.; Dicranum pulvinatum Schwægr.; Stirp. n° 124. Tige dressée, dichotome; long. 10—25 millim.; coussinets hémisphériques, denses, d’un vert grisätre ou blanchätre à la surface, bruns ou noirâtres à l’intérieur. Feuilles imbriquées à l'état sec, étalées-dressées à l’état humide, lancéolées, brusque- ment terminées par un long poil blanc, finement denticulé, carénées, révolutées aux bords, ordinairement plus d’un côté que de l’autre; long. 3—3 172 millim. (le poil compris), larg. 192—3)4 millim.; cellules basilaires médianes rectangulaires, ? fois aussi |. q. L., en partie hyalines ; les marginales carrées ; ies supérieures arrondies, opaques, légèrement papilleuses. Fol. 656 57° GENRE : GRIMMIA. florales intimes engainantes, longuement piliferes ; 6—8 arché- gones. Vaginule légèrement conique, allongée. Pédicelle pâle, géniculé, tordu vers la droite à l’état sec; long. 3—4 millim. Capsule médiocre, ovale-oblongque, subcylindrique, d’abord pendante, redressée à l'état sec, brune, plissée; long. 174—172 millim., diam. 23—374 millim. Opercule petit, rouge- brun, convexe-déprimé, surmonté d’un bec droit, plus rare- ment oblique ou courbé. Un anneau élevé, formé de plusieurs séries de cellules allongées. Péristome petit; dents incurvées à l’état humide, dressées-étalées à l’état sec, lancéolées, divisées irrégulièrement au sominet en 2—3 branches inégales, souvent plus ou moins cohérentes, d’un pourpre brun. Spores très petites, pâles. Coiffe ne descendant qu'au 174 de la capsule, 4—5—lobée à la base. Fleurs mâles axillaires sur la même plante; fol. lâchement imbriquées, 3—5 ; les externes ovales- lancéolées, obtuses, nerviées; les intimes ovales, arrondies, énerves, d’un tissu plus lâche ; 10—920 anthéridies cylindriques, tres allongées; quelques paraphyses beaucoup plus courtes. — Mai. b. longipila B. Sch.--- Feuilles terminées par un poil aussi long ou même beaucoup plus long que le limbe; capsule brièvement elliptique. Coussinets argentés par la longue saillie des poils qui terminent les feuilles. — Nous n’avons pas constaté la v. oblusa Sch. caractérisée par un opercule convexe-obtus, mamelonné. CC. Sur les pierres isolées, sur les tuiles des toits, les murs des jardins, les embrasures des fenêtres. La var. b. sur les murs et les rochers secs du calcaire jurassique ; environs de Nancy et de Toul. 415. Grimmia orbicularis Br. Sch. Bryol. eur. t. 240; Billot, exsicc. cont. n° 3782; Grimmia africana Stlirp. n° 910. Tige dressée au centre des coussinets, décombante sur le contour, plusieurs fois dichotome ; long. 10—30 millim.; coussi- nets bombés, denses, d’un gris-blanchätre sur un fond d'un vert foncé obscur. Feuilles étalées-dressées à l’état humide, étroitement oblongues, lancéolées, terminées par un long poil blanc, superficiellement denticulé, fortement carénées, par- tiellement révolutées aux bords vers le milieu ; long. 1 14 (sans le poil), larg. 192 mill. ; cellules basilaires vertes ou hyalines, étroites, rectangulaires, 4—8 fois aussi L. q. L.; les moyennes et les supérieures petites, arrondies, un peu anguleuses, opa- ques, surmontées de papilles obtuses. Fol. intimes de l'involu- 419. GRIMMIA ORBICULARIS. 657 cre imparfaitement engaînantes; 4—8 archégones. Vaginule étroite, cylindrique, brune. Pédicelle pale, géniculé à l’état humide, redressé et tordu vers la droite à l’état sec; long. 1—2 millm. Capsule courte, renflée, subglobuleuse, brune, plissée, brièvement exserte; diam. 1 millim. Opercule convexe, arrondi ou surmonté d’une large papille, obluse. Anneau persistant assez longtemps, formé de 2 séries de cellules courtes, les unes oblongues, les autres subtriangulaires. Péristome : dents pour- pres, lancéolées-acuminées, courtes, divisées, dans le tiers ou la moitié supérieurs, en 2, plus rarement 3 branches inégales, plus ou moins cohérentes, lamellifères. Coiffe convexe-conique, des- cendant à peine jusqu’au milieu de la capsule, brièvement acuminée, fendue et déjetée latéralement, brune au sommet, pâle à la base: outre la grande fissure latérale, elle est encore plurilobée sur le contour, ce qui la ramène à la forme typique du genre. Spores petites, päles, jaunâtres. Fleurs mâles termi- nant de longs ramuscules latéraux ; 4—5 fol. oblongues, briève- ment piliferes ; 1— intimes sans poil, obtuses; 6—10 anthéri- dies oblongues, allongées, longuement pédiculées; paraphyses très courtes. -— Avril-mai. Sur les murs et les rochers calcaires, surtout du calcaire jurassique ; Besançon (Paillot) ; Bonsecours, Côte de Toul, Malzéville, près de Nancy (Godron), indiqué dans la plaine des Vosges. sans désignation de localités, par le D' Mougeot ; rochers du Florimont, près de Turkheim (B.), murs des vignes dans le Haut-Rhin (Schimper), Deux-Ponts (Bruch), Wissem- bourg, Merzig (Winter); abondant sur les murs des vignes de Neufchâtel (Lesquereux) — Haute-Savoie (Puget), Savoie (Paris), Var, Bouches du- Rhône (Hanry), Lozère (Prost), Haute-Garonne (Je:nbernat), Aude (Rou- meguère), Tarn (M.-D. J.), Manche (Le Jolis), environs de Paris (Besche- relle). Grimmia arenaria lampe, Linnæa, vol. X; G. curvula Bryol. eur. t. 238, Tige courte ; coussinets grisâtres, soyeux. Feuilles étroite- tement lancéolées, allongées, très longuement subulées-pilifè- res, légèrement infléchies aux bords, étalées, flexueuses; poil décurrent, légèrement denticulé. Pédicelle gémeulé. Capsule émergée, subhorizontale, oblongue, lisse. Opercule convexe- couique, obtus. Un anneau très étroit. Dents du péristome per- noce vers le sommet. Fleurs mâles sur la mème plante. — Hiver. *_Rochers siliceux ; sur les schistes, près d'Angers (Guépin), Falaise (De F4 Brébisson), près de Bignères de Bigorre (Spruce, Philippe). 658 57° GENRE : GRIMMIA. **, Pédicelle très court; capsule émergeant à peine, bombée, bossue en dessous. (E. 416.) 416. Grimmia crinita Brid. Mantiss. p. 32; Bryol. eur. t. 237 ; Stirp. n° 312; Schultz, Herb. norm. n° 792. Tige dressée, courte (5—6 millim.), peu divisée; innovations grêles à la base, renflées au sommet, bien vite envahies, à la base, par des radicules et des détritus du support, de sorte que souvent les tiges paraissent presque simples; coussinets tres petits, grisâtres, déprimés. Feuilles inférieures oblongues, concayes, imbriquées, planes aux bords; les supérieures obovées, arrondies au sommet, puis surmontées d’un très long poil hyalin, légèrement décurrent, très finement denticulé; long. { millim. sans le poil qui atteint 1 172 millim. ; à la base, près de la nervure, quelques cellules rectangulaires, 2—3 fois aussi 1. q. L. ; les autres sont carrées ou enfin presque arron- dies, à parois épaisses, vertes, très légèrement papilleuses. Fol. de l’involucre oblongues, demi-engaînantes, rétrécies, pilifères; 4— 5 archégones; pas de paraphyses. Vaginule courte, subcy- lindrique, terminée par une petite collerette laciniée. Pédicelle très court, flexueux, arqué; long. 1 1792 millim. Capsule obli- que, ovale, ventrue, légèrement plissée, brune; long. { 174 millim., diam. 374 millim. Opercule petit, conique ou convexe, mamelonné. Anneau persistant pendant quelque temps. Péris- tome : dents pourpres, lancéolées-linéaires, dressées, divisées ordinairement en 8 lanières plus ou moins imparfaites et plus ou moins cohérentes, en sorte qu’elles paraissent criblées, fine- ment papilleuses. Spores d’un jaune pâle, arrondies. Coiffe petite, fendue latéralement ou lobulée. Fleurs mâles au som- met d’un petit rameau spécial; fol. externes oblongues-lancéo- lées, brièvement piliferes ; les 4—6 intimes oblongues, obtuses, sans poil, munies d’une nervure très-mince ; 5—12 anthéridies grandes, oblongues, longuement pédiculées ; quelques paraphy- ses courtes et peu nombreuses. — Printemps. Sur les murs bâtis en pierres calcaires ou sur le mortier des autres murs ; nul sur les terrains siliceux de la chaîne des Vosges; disséminé presque partout, sur les terrains calcaires, en Alsace, en Lorraine et dans tout le Jura. — Egalement répandu dans toute la France, dans les mêmes conditions. Grimmia anodon Pr. Sch. Bryol. eur. t. 236. Tige courte, ascendante ; coussinets grisâtres, peu cohérents. Feuilles inférieures petites, ovales, mutiques ; les supérieures 417. GRIMMIA LEUCOPHÆA. 659 plus grandes, terminées par un long poil hyalin, denticulé. Capsule immergée, subglobuleuse, ventrue, déprimée à la base, dilatée à l’orifice à l’état sec. Opercule convexe , mame- lonné. Coiffe lobulée. Pas de péristome. Fleurs monoïques. — Printemps. Murs et rochers calcaires ; Lozère : Mende (Prost), Dauphiné : Villard- de-Lans (Ravaud) ; Pyrénées : Bagnères de Bigorre (Philippe) ; Genève (J. Müller). T. Pédicelle droit, dressé, même à l’état humide. (E. 417—491.) a. Fleurs dioïques. (E, 417—419.) *. Coiffe conique, lobulée à la base, (E. 417.) 417, Grimmia leucophæa Grev. in Wern. Trans.; Bryol. eur. t. 257; Stirp. n° 813; Schultz, Herb. norm. n° 1189. Tige dressée, simple ou peu divisée, innovant presque tou- jours à la base ; long. 5—1? millim. ; coussinets lâches ou assez fournis, arrondis, fragiles, d’un vert olivâtre, ou noirâtres à la surface , parfois encombrés de terre. Feuilles successivement plus grandes, élroilement imbriquées, de manière à rendre les tiges nettement julacées à l’état sec, étalées, concaves à l’état humide , largement ovales ou ovales-oblongues , rapidement contraclées au sommet et terminées par un long poil hyalin, décurrent, finement denticulé, légèrement infléchies aux bords; la nervure mince s'arrête un peu au-dessous du sommet ; long. 2 192 ou 1 172 millim. sans le poil, larg. 1 174 millim. ; cellules petites, arrondies, à parois épaisses; à la base , elles sont un peu plus grandes, plus anguleuses, transversalement dilatées vers les bords; les médianes allongées, 3—4 fois aussi |. q. 1. Fol. intimes de l’involucre presque engainantes, rétrécies et terminées par un très long poil hyalin, décurrent ; 5—10 ar- chégones ; quelques paraphyses courtes. Vaginule médiocre, subeylindrique. Pédicelle dressé, court, pâle, tordu vers la droite ; long. 172 millim. Capsule dressée, oblongue-elliptique, arrondie à la base, brune, lisse, un peu resserrée à l’orifice ; long. 1 172 millim., diam. { millim. Opercule petit, conique- déprimé, surmonté d’un bec droit, médiocre. Un anneau large, persistant longtemps. Péristome : 16 dents larges, lancéolces, courtes, assez irrégulièrement divisées, au sommet, en 2—5 branches d’un rouge brun, dressées-élalées à l’état sec. Coiffe 660 57° GENRE : GRIMMIA. campanulée-conique, acuminée, descendant jusqu’au milieu de la capsule, laciniée à la base (6—8 lanières). Fleurs mâles sur une plante distincte, innovant au-dessous des fleurs ; 8—10 fol.; les externes brièvement pilifères: les intimes très brièvement pilifères ou même sans poil, faiblement nerviées, ovales-sub- orbiculaires ; 15—380 anthéridies oblongues, grandes; para- physes rares et courtes. — Printemps. Sur les parois inclinées et exposées au soleil des rochers siliceux ; sur le granite à Münster (Blind), Ortenberg ; sur le granite syénitiqne à Chatas; sur le gneiss à Wissembach ; sur le grès vosgien à Mutzig (B.); sur les terrains porphyriques à l’extrémité des Basses-Vosges; nul d:ns le Jura. — Assez répandu sur les rochers siliceux de presque toutes les montagnes de France, dans les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes , les montagnes du Centre, en Provence, etc. **, Coiffe fendue et déjetée latéralement. (E. 418—419.) 418. Grimmia commutata Hübn. Muscol. germ.; Bryol. eur. t. 256; Schuliz, Herb. norm. n°% 995 et bis; Dicra- num ovale Hedw. ; Stirp. n° 720. Tige dichotome, finissant par s’allonger (long. 20—40 mill.), se dénudant à la base, décombante, redressée à l'extrémité ; coussinets fragiles, souvent élargis, grisonnants à la surface, sur un fond d’un vert foncé noirâtre. Feuilles serrées près de la tige à l’état sec, étalées-ascendantes à l’état humide, ovales- oblongues , puis longuement lancéolées , terminées par un long poil hyalin, finement denticulé, carénées, légèrement incurvées aux bords ; long. 2 172—3 millim. , larg. 894—1 millim. ; cel- lules basilaires marginales rectangulaires, hyalines , carrées ou peu allongées ; les médianes linéaires, tronquées obliquement ou hexagones, allongées; plus haut, elles deviennent carrées, et enfin arrondies, petites, sinueuses, légèrement papilleuses, à parois épaisses. Fol. intimes de l’involuere demi-engaînantes, acuminées, pilifères; 4—6 archégones; paraphyses filiformes. Vaginule oblongue, chargée des débris de la fleur. Pédicelle dressé , épais, d’un rouge-brun , légèrement tordu vers la droite; long. 2 172—3 millim. Capsule dressée, brièvement elliptique, renflée ou subglobuleuse, grosse, arrondie à la base, resserrée à l’orifice ; long. 1 192 mill., diam. 1—1 174 mill. Opercule petit, rougetre, convexe, surmonté d’un bec droit ou plus généralement oblique. Un anneau formé de plusieurs séries de cellules allongées. Péristome : dents pourpres, dres- sées-étalées à l’état sec, largement lancéolées, courtes, divisées, souvent jusqu'au dessous du milieu, en 3—4 branches irrégu- lières, plus ou moins cohérentes. Coiffe convexe-conique, assez 419. GRIMMIA MONTANA. 661 grande, acuminée , descendant jusqu’au milieu ou au tiers de la capsule, fendue et déjetée latéralement, 3—4—lobée, du reste. — Avril-mai. Sur les rochers découverts et exposés au midi ; région montagneuse des Vosges (Mougeut); peu commun ; rochers granitiques au Bambois de Bä- mont, près de Saulxures-les-Remiremont (B.), près de Saint-Etienne (Pierrat), sur le grès vosgien à Mutzig (B.); sur les grès des environs de Sarrebrück (Winter); sur les roches porphyriques à l’extrémité des Basses- Vosges ; granites roulés du Mont-Borgeais au Val de Travers (Lesquereux). — Blocs erratiques de la Savoie et de la Haute-Savoie (Paris, Puget), Isère (Ravaud), Hautes-Alpes, près le Gap (Borel), Var (Hanry), Pyrénées Jeanbernat), Aude (Roumeyuère), Tarn (M.-D. J.), environs de Paris Chevallier). 419. Grimmia montana Br. Sch. Bryol. eur. t. 250; Stirp. n° 1107. Tige courte (5—10 mill.), dichotome; coussinets arrondis, gri- sonnants à la surface sur un fond noirâtre. Feuilles assez raides, d’abord dressées, puis étalées, enfin ascendantes par la pointe, oblongues, ensuite rétrécies , lancéolées-linéaires, incurvées aux bords, terminées par un long poil blanc, flexueux, fine- ment denticulé, brièvement décurrent; long. 1 172 millim. (sans le poil), larg. 173 millim; cellules opaques, vertes; quelques- unes seulement, vers les bords à la base, sont hyalines, rec- tangulaires, 4—6 fois aussi 1. q.1.; les médianes linéaires, obtuses, à parois épaisses; les supérieures petites, arrondies, à parois très épaisses. Les feuilles inférieures sont plus courtes et dépourvues de poil. Fol. intimes de l’involucre oblongues, élargies, imbriquées ; 5—10 archégones; quelques paraphyses courtes. Vaginule cylindrique, allongée. Pédicelle court, pâle, un peu tordu vers la droite au sommet, Capsule dressée, lisse, brune ; brièvement oblongue ou subglobuleuse, arrondie à la base ; long. 1—1 174 millim., diam. 374—{ millim. Elle ne dé- passe pas le sommet piliforme des feuilles florales. Opercule convexe-acuminé, un peu oblique. Anneau persistant, mal dé- fini. Dents du péristome très élalées à l’état sec, lancéolées, divisées, jusqu’au-dessous du milieu, en 2—3 branches irrégu- hères, plus ou moins cohérentes. Fleurs mâles sur une plante distincte, oblongues; 3—4 fol. largement ovales-oblongues, aiguës, non pilifères , nerviées; 10—15 anthéridies oblongues, assez grandes ; paraphyses filiformes, très courtes. — Printemps. RR. Sur des blocs porphyriques à Mühenheim, près de Guebwiller Schimper); sur les porphyres du Mont-Tonnerre. — Ardennes, à Revin acheté : Angers (Guépin); Falaise et Vire (Lenormand, Feet Condé-sur-Noireau (Husnot), Dauphiné, à Chanrousse (Ravaud), dans le Var, au Luc (Hanryÿ) ; montagnes du Centre, AC. (Lamy). 662 57* GENRE : GRIMMIA. Grimmia alpestris Schleich.; Bryol. eur. t. 251. Espèce très voisine du G. Donniana, dont elle differe essen- tiellement par ses fleurs dioîques, sa coiffe fendue d’un seul côté et oblique, les dents du péristome moins régulières, les feuilles formées, à la base, de cellules plus courtes, subrectan- gulaires. La taille est aussi plus développée. — Premier prin- temps. Rochers siliceux élevés des hantes montagnes ; Alpes du Dauphiné, près du lac Crouzet (Ravaud), Lautaret (A. Mougeot); Pyrénées, Port de Vénasque (Jeanbernat). Grimmia sulcata Saut. Regenbs. Bot. Zeit. 1841; Bryol. eur. t. 252. Espèce voisine également des précédentes, mais très distincte par ses feuilles ovales-lancéolées, plus courtes, largement plis- sées (pli médian, le long de la nervure, en dessus, très remar- quable, vu en coupe transversale), la plupart obtuses, mutiques ; les supérieures seules terminées par un poil hyalin, court. Les coussinets sont d’un vert brunûtre, souvent encombrés de terre. Capsule oblongue, brune, plus longuement exserte, compléte- ment dégagée des fol. de l’involucre. Dents du péristome entie- res. — Juillet-août. . Rochers siliceux des montagnes élevées ; Alpes du Dauphiné : Villard- d’Arène (Ravaud), Pyrénées, Port de Vénasque (R. Spruce), Auvergne, au Mont-Dore (Lamy). l Grimmia atrata Mielichh. et Hornsch. Regensb. Bot. Zeit. 1819 ; Bryol. eur. t. 261. Tige dressée, allongée; touffes profondes, noirâtres, d’un vert obscur à la surface; feuilles uniformes, étalées-ascendantes, lancéolées-linéaires, subaiguës, canaliculées, dépourvues de poil. Capsule longuement exserte, ovale-oblongue, lisse. Oper- cule conique, obtusément acuminé. Auneau élevé. Dents du péristome divisées au sommet, érès élalées à l’état sec. Coiffe oblique et lobulée à la base. Rochers siliceux, dans la région alpine; Pyrénées, près du lac Lehou (R. Spruce), du Lac-Bleu (Schimper), Port de Vénasque (Jeanbernat). 490. GRIMMIA OVATA. 663 Grimmia unicolor Grev. Scott. Fl.; Bryol. eur. t. 260. Tige allongée, longuement décombante et dénudée à la base, dichotome; touffes étendues, d’un vert obscur. Feuilles très- étalées, ovales-oblongues, concaves, à la base, ensuite rétré- cies, lancéolées-linéaires, canaliculées, mutiques. Capsule longuement exserte, ovale-oblongue, lisse. Opercule convexe- conique, surmonté d’un assez long bec. Un anneau très élevé. Dents du péristome très irrégulièrement divisées, lacérées. Rochers siliceux humides, au Mont-Blanc, près de Contamines (J. Mül- ler), et ailleurs, dans les Alpes de la Suisse. Grimmia elongata Kaulf. in Sturm; Bryol. eur. t. 259, — Cette espèce indiquée à la Grave, dans les Hautes-Alpes, se distingue de la pré- cédente par sa tige moins décombante, par les feuilles supérieures munies d’une petite pointe hyaline. La capsule est plus petite, l'opercule beau- coup plus court, convexe, obtus ; l’anncau moins développé ; les dents du péristome {rès éltalées à l’état sec. — Alpes du Tyrol (Hornschub). b. Fleurs monoïques. Coiffe uniformément lobulée, rarement oblique. (E. 420—421.) 420. Grimmia ovata W. et M. It. suec. p. 132; Bryol. eur. t. 254; Stirp. n° 311. Tige dressée au milieu des coussinets, décombante sur leur contour, dichotome, peu divisée, à peine dénudée à la base ; long. 15—720 millim.; coussinets arrondis, bombés, grisonnants légèrement à la surface, sur un fond d’un vert olivâtre ou noi- râtre. Feuilles inférieures petites, oblongues, étalées, brièvement acuminées, sans poil; les supérieures beaucoup plus grandes, élroitement oblongues, décurrentes, concaves à la base, ensuite carénées, longuement rétrécies, acuminées, terminées par un long poil hyalin, flexueux, denticulé au sommet, planes à un bord, révolutées à l’autre, dressées à l’état sec, très étalées, ascendantes à l’état humide; cellules basilaires marginales, sur une bande très étroite, hyalines, rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q.l.; les médianes linéaires, à parois épaisses , jaunâtres ; plus haut, elles deviennent carrées, et enfin arrondies, obscu- res, à peine papilleuses. Fol. intimes de l'involucre engainantes (au moins l’intime), puis rétrécies, terminées par un long poil qui atteint le milieu ou la base de la capsule ; 4—5 archégones. Vaginule oblongue, brune, allongée. Pédicelle jaune-verdûtre, dressé, légèrement flexueux; long. 3 millim. Capsule dressée, ovale-oblongue, lisse; long. 1 172 millim., diam. 374 millim, 664 57° GENRE : GRIMMIA. Opercule petit, convexe-conique, surmonté d’un bec droit ou oblique, plus ou moins allongé. Un anneau élevé, tombant par fragments. Péristome petit, conique-déprimé, brun; dents divisées ou percées de trous le long de la ligne médiane jusqu’au tiers. Spores petites. Fleurs mâles le long d’un rameau spécial, oblongues ; 2—3 fol. oblongues, aiguës, légèrement étalées par la pointe, nerviées; 10—15 anthéridies oblongues, allongées ; pas de paraphyses. — Février-mars. « Granite, terrain de transition, grès; région montagneuse des Vos- ges. » (Mougeot) ; C. particulièrement sur les rochers granitiques décou- verts des montagnes moyennes ; par exemple, autour de Gérardmer, le Tholy, Remiremont , Vagney, Saulxures, Vesserling, Münster, Orten- berg, Clefcy, Chatas; nous ne l'avons pas trouvé sur le grès vosgien; MM. Schultz et Winter ne l’indiquent que sur les porphyres du Mont- Tonnerre et de la vallée inférieure de la Sarre ; granites roulés de Pro- vence, dans le Jura (Lesquereux). — Répandu sur Les rochers siliceux de presque toute la France. 421, Grimmia Donniana Sm. FI. brit. IT, p. 1198; Husnot, Musc. Gall. n° 220; Grimmia obtusa Schwægr.; Bryol. eur. t. 249; Stirp. n° 408. Tige courte (5—6 millim.) dressée ou ascendante, dichotome, ne se dénudant pas ; coussinets très pelils, denses, arrondis, grisätres, sur un fond vert olivâtre ou même brun foncé. Feuilles dressées par la base qui est lancéolée-oblongue, puis étalées, ascendantes, concaves, acuminées , terminées par un poil hya- lin, superficiellement denticulé, court dans les feuilles inférieures, aussi long que le limbe dans les feuilles supérieures; ces der- nières elles-mêmes plus allongées, planes aux bords; long. 2 millim., larg. 172 millim. ; cellules du tiers inférieur hyalines, à parois minces, rectangulaires, 4—8 fois aussi 1. q. L.; les supérieures arrondies, anguleuses , opaques, à parois épaisses, lisses. Fol. intimes de l’involucre demi-engainantes, légèrement plissées, terminées par un long poil décurrent ; 5—6 arché- gones ; paraphyses courtes, peu nombreuses. Vaginule oblon- gue. Pédicelle pâle, droit ; long. 2 172 millim. Capsule dépas- sant à peine les poils des fol. de l’involucre, brièvement oblon- gue, arrondie à la base , à peine rétrécie à l’orifice, lisse; long. 4 millim., diam. 172 millim. Opercule convexe, élevé, briève- ment conique-obtus ou surmonté d’un mamelon obtus. Anneau jaune-orangé, formé de cellules courtes, renflées. Péristome d’un rouge brun ; dents lancéolées, assez courtes, aiguës, pres- que entières, divisées en deux branches plus ou moins cohé- rentes, ou percées inégalement de quelques trous. Coiffe des- cendant à peine au milieu de la capsule, surmontée d’un assez 492, GRIMMIA APOCARPA. 665 long bec brun, 3—5—lobée, souvent plus fendue d’un côté. Fleurs mâles axiliaires au-dessous des fleurs femelles, ou sur un rameau spécial; 3—5 fol. ovales-oblongues, mutiques ; 10—20 anthéridies oblongues, de grandeur moyenne; paraphyses ex- trèmement courtes et rares. — Automne et hiver. RR. Rochers granitiques et métamorphiques, blocs, dans les lieux découverts au sommet des Hautes-Vosges ; Tanache, au-dessus du Lac- Vert (Mougeot), Rotabac et sur un tas de pierres entre le Hohneck et le Rotabac (B.). — Dauphiné : Pic-du-Bec (Ravaud) ; Pyrénées : Port de Vénasque (Jeanbernat) ; Aude (Roumeguère), sommets de la Montagne- Noire, dans le Tarn (M.-D. J.); Mont-Dore (Lamy). B. Pédicelle extrêmement court, droit, capsule symétrique, immergée dans l’involuere, (E. 422— 424.) : 422. Grimmia apocarpa Hedw. Musc. frond. ; Schimp. Syn.; Stirp. n° 17; Schistidium apocarpum Bryol. eur. t. 233 et 234; G. apocaula Hedw.; Stirp. n° 18. Plante extrêmement variable. Tige décombante, longuement dénudée et allongée avec l’âge, dichotome ; long. 10—50 mill. ; touffes arrondies, petites ou étendues, denses ou làâches, d’un jaune brun ou roux, grisonnantes à la surface, brunes et souvent noirâtres à l’intérieur. Feuilles imbriquées , légèrement courbées par la pointe à l’état sec, très étalées, diversement arquées ou en partie homotropes à l’état humide, oblongues à la base, puis rétrécies , lancéolées , longuement acuminées , carénées, vertes jusqu’au sommet ou terminées par un apicule hyalin ou par un assez long poil denticulé, révolutées aux bords jusque vers le sommet ; long. 2—2 172 millim., larg. 394 millim; cellules basi- laires médianes 3—4 fois aussi 1. q. L., jaunâtres, subrectan- gulaires , droites ; les supérieures arrondies, légèrement angu- leuses , à parois épaisses , légèrement papilleuses. Fol. de l’in- volucre dressées, oblongues, acuminées, vertes ou pilifères au sommet, concaves , légèrement révolutées aux bords ; 3—8 archégones; paraphyses courtes et rares. Vaginule conique, courte. Pédicelle presque nul. Capsule dressée, ovale-subglo- buleuse , ovale-oblongue ou subeylindrique, arrondie à la base, lisse, jaunâtre passant au brun; long. 1—1 172 millim., diam. 374—1 millim. Opercule assez petit, convexe, peu élevé, sur- monté d’un bec médiocre, droit ou oblique, rouge-orangé, persistant longtemps et entrainant la columelle dans sa chute. Pas d’anneau. Dents du péristome étalées à l’état sec, lan- ceolées, aiguës , finement pointillées, percées de quelques trous 43 666 57° GENRE : GRIMMIA. peu visibles, d’un pourpre foncé tournant au brun. Coïffe très petite, lobulée, ne couvrant que l’opercule. Fleurs mâles axil- laires, au-dessous des fleurs femelles; 30 fol. ovales, courbées en cuiller au sommet, nerviées; 15—95 anthéridies; para- physes courtes et rares. — Mars-avril. b. helvetica N. et Hornsch. Bryol. germ. — Tige attei- gnant 25—80 millim.; feuilles légèrement homotropes à l’état humide, brièvement apiculées, hyalines, denticulées ou même “entièrement vertes au sommet; cellules basilaires médianes al- longées. Fol. de l’involucre à peine hyalines au sommet. Cap- sule obovée, urcéolée à la fin. c. gracilis N. et Hornsch. — Tige allongée (4—5 cen- tim.), très grêle, ascendante, longuement dénudée, noire à la base ; touffes lâches, étendues, brunes. Feuilles très étalées en tous sens, terminées par un poil hyalin, denticulé, assez long; cellules basilaires médianes courtes, rectangulaires, les autres papilleuses. Fol. de l’involucre longuement pilifères. Capsule oblongue-subcylindrique. - d. rivularis N. et H.; Grimmia rivularis Schwægr. Suppl.; Stirp. n° 508. — Tige à la fin très allongée (4—5 centim.), longuement dénudée, noire à la base, très divisée, fas- ciculée, noduleuse; touffes noirâtres, flottantes, analogues à celles du Cinclidotus fontinaloides. Feuilles très étalées en tous sens, ovales-oblongues, puis lancéolées, aiguës, subdenti- culées au sommet, révolutées aux bords; long. 3—3 172 mill. ; cellules de la base rectangulaires, allongées; les supérieures presque-lisses. Fol. de l’involucre dépourvues de poil. Capsule subglobuleuse, tronquée. Fleurs mâles grosses ; fol. suborbicu- laires, obtuses ; 20—30 anthéridies, très allongées ; quelques paraphyses également longues. Forme très distincte que nous sommes tenté de considérer comme une espèce. CC. partout, sur les pierres des murs, au bord des ruisseaux, sur les rochers, en plaine et dans les montagnes, sur tous les terrains ; les var. b. et c. dans les Hautes-Vosges et le Haut-Jura; la var. d. assez rare, sur les pierres dans les rivières, çà et la. — Cette espèce varie à l'infini; il est loisible à chaque observateur de grouper ces variations à son gré ou de les rapporter aux nombreuses formes distinguées par Nees et Hornschuh (Bryol. germ. Zw. Th., Erst. Abth. S. 86, und folg.). 193. Grimmia conferta Funck, Moos-Tasch. Herb., p. 18; Stirp. n° 912; Schistidium confertum Bryol. eur. t. 232, Espèce voisine des petites formes peu développées du @, 493, GRIMMIA CONFERTA. 667 apocarpa. Coussinets denses, fragiles, d'un vert foncé, olivä- tre; long. des tiges 6—15 millim. Feuilles imbriquées à l’état sec, élalées-dressées, concaves, à l’état humide, ovales-oblon- gues, carénées, inégalement révolutées aux bords, jusque vers le milieu; les inférieures obtuses, sans poil; les supérieures plus rétrécies au-dessus de la base, acuminées , terminées par un poil hyalin dilaté, court ; long. 1 172--2 192 millim., larg. 374—1 millim.; cellules du tiers inférieur oblongues, subrec- tangulaires, à paroïs épaisses, 2—3 fois aussi 1. q. 1. ; les supé- rieures arrondies, opaques, surmontées de larges papilles. ol. intimes de l’involucre demi-engainantes, oblongues-lancéolées, allongées, acuminées-hyalines, finement denticulées au sommet, planes aux bords ; 6—10 archégones courts; paraphyses courtes et rares. Vaginule très courte. Capsule immergée, globuleuse ou brièvement oblongue, arrondie à la base; long. 1 millim. Opercule convexe-déprimé, surmonté d’un mamelon obtus, pourpre, emportant la columelle dans sa chute. Pas d'anneau. Dents du péristome lancéolées, percées et divisées en 2—3 branches impar faites, plus ou moins cohérentes, d’un rouge orangé. Fleurs mâles au-dessous des fleurs femelles. R. Rochers siliceux; rochers euritiques à Schirméeck, de grès vosgien à Bruyères (Mougeot), à Saint-Dié; sur des blocs de granite syénitique for- mant des murs de soutènement entre Senones et le Ménil (B.), Hohneck (Schimper), Rotabac (Blind), Sainte-Marie-aux-Mines (Caspary), sur le grès bigarré près de Deux-Ponts (Bruch); blocs erratiques dans le Jura (Les- quereux). — Ça et là, sur les rochers siliceux, dans presque toute la France, Alpes, Pyrénées, montagnes de l'Auvergne. Grimmia maritima Turn. Muscol. hib. p. 23; Schistidium marilimum Bryol. eur. t. 235. Très distinct du G. apocarpa par ses feuilles très étalées, plus allongées, lancéolées linéaires, canaliculées, infléchies aux bords, dépourvues de poil. Vaginule subcylindrique, allongée. Capsule globuleuse, tronquée. Opercule grand, convexe, sur- monté d’un bec oblique. Dents du péristome très étalées à l’état sec, percées de trous disposés en plusieurs séries. — Prin- temps. F Rochers maritimes de la Bretagne et de la Normandie. 424. Grimmia sphærica Schimp. Syn. p. 199 ; Schistidium pulvinatum Brid.; Bryol. eur. t. 231; Gymnostomum pulvinatum Hedw. Spec. Muse. p. 36, t. IT. Plante également semblable au G. apocarpa. Tige dénudée 668 57° GENRE : GRIMMIA. à la base; feuilles lächement dressées, oblongues-lancéolées, révolutées aux bords; les supérieures terminées par un long poil blanc, denticulé, décurrent. Capsule globuleuse, à la fin tronquée. Opercule convexe-déprimé, surmonté d’une simple papille obtuse. Coiffe très petite, ne couvrant pas même tout lPinvolucre. Un anneau. Péristome presque nul; dents rudi- mentaires, tronquées, très courtes. Fleurs monoïques. — Prin- temps. Lesquereux dit de ce Grimmia, dans son catalogue : « Roger l’a trouvé à la Dôle, sur les pierres (Bridel) > ??.; sur le mélaphyre, dans les Basses- Vosges, entre Cusel et Baumholder (Schultz), à Erzweiler (Mærker), sur les schistes dans la vallée inférieure de la Sarre à Serrig (Winter). — Dans la Lozère (Requien) ; au Lautaret (A. Mougeot), C. Plantes connues seulement à l’état stérile. (E. 495—426.) 425. Grimmia Hartmanii Schimp. Syn. p. 214; Husnot, Musc. Gall. n° 219. Tige allongée (6—15 centim.), longuement dénudée, raide, déprimée, à la base; innovations espacées ou rapprochées, par- fois inégales, ascendantes ou flexueuses; plante formant des tapis souvent très vastes, plus ou moins denses, d’un vert oli- vätre terne à la surface, décolorées à l’intérieur. Feuilles élalées-dressées, flexueuses, en partie homotropes, à l’état hu- mide, imbriquées, légèrement crispées à l’état sec, ovales- lancéolées à la base, ensuite rétrécies, linéaires-acumincées, entières, inégalement révolulées aux bords, souvent planes d’un côté, terminées par une pointe hyaline courte, légèrement denticulée; la nervure atteint le sommet; long. 3 millim., larg. 34 millim.; cellules à parois épaisses, à peine papilleuses, presque uniformes, à contours anguleux, un peu sinueuses ; les basilaires 2—4 fois aussi L. q. L.; les supérieures carrées ou subarrondies, opaques. Fol. de l’involucre femelle non dévelop- pées, demi-engaînantes ; 2—10 archégones ; paraphyses grêles, rares. Espèce offrant quelque ressemblance avec les GR com- mutala et elongata, mais plus robuste. CC. Abonde sur les rochers et les gros blocs de granite dans les forêts des Hautes-Vosges ; descend jusqu’à 400—500 m., dans les environs de Remiremont, de Tendon, mais en devenant plus rare ; sur les rochers gra- nitiques de la Forêt de Serre (B.); sur le porphyre et la grauwacke, dans la vallée inférieure de la Sarre (Winter). — Dauphiné (Ravaud). — Sur les parties inférieures et dénudées des tiges, se développent des paquets de radicules peu apparentes. 426. GRIMMIA TORQUATA. 669 426. Grimmia torquata Grev. Scott. F1. 199; Husnot, Muse. Gall. n° 218; Schimp. Syn. p. 210 ; Stirp. n° 1308. Tige dressée, molle, flexueuse, dichotome, à peine dénudée à la base; long. 10—30 millim.; coussinets denses, très bom- bés, d'un vert jaunâtre clair à la surface, bruns ou même noirätres à l'intérieur. Feuilles crépues et nettement contour- nées en séries hélicoïdales à l'état sec, dressées-étalées, un peu incurvées à l’état humide, étroitement oblongues, ou longue- ment lancéolées linéaires, carénées, aiguës, brièvement hyalines au sommet, entières, planes aux bords, ou en partie révolutées vers le milieu ; la nervure s’avance jusqu au sommet; long. 1 192—2 millim., larg. 178 millim.; cellules à parois très épaisses ; les inférieures linéaires, sinueuses, 6—10 fois aussi 1. q. 1.; les marginales hyalines; les supérieures arrondies, à peine papilleuses; parfois celles des bords vers le sommet sont transversalement dilatées. Fleurs femelles : 2—3 fol. intimes à demi ou aux trois quarts engainantes, dressées, acuminées, d’un tissu plus délicat, à cellules basilaires hyalines, linéaires- hexagones ; 3—4 archégones allongés ; paraphyses courtes, rares. — À la face supérieure des feuilles, sur la nervure, on rencontre souvent des corpuscules oblongs ou arrondis, formés de cellules diversement groupées et qui, après leur isolement, servent sans doute à la reproduction de la plante. — Espèce plus voisine du G. funalis que de toute autre. RR. Sur les parois verticales légèrement fraîches et ombragées des ro- chers granitiques du Hohneck (Mougeot) ; abondant aux Krabbenfelsen, plus rare au Rotabac (B.). On n'avait pas encore signalé jusqu'ici les fleurs femelles de cette espèce, 58° Genre : Campylostelium Br. Sch. Coiffe conique, lobulée à la base. Pédicelle long, géniculé. Capsule cs lindrique, lisse. Opercule longirostre , droit. Péristome : dents naissant d’une membrane distincte, divi- sées, jusqu” es du milieu, en deux branches subulées. Tiges très courtes (1—3 millim.), ne formant pas de coussinets. Feuilles linéaires, crépues à l’état sec. Plantes croissant sur les rochers siliceux, ombragés. 427. Campylostelium saxicola Bryol. eur. t. 116; Dicra- num saxicola W. et M. Bot. Tasch., p. 167; Grimmia geniculata Schwægr. Suppl. Tige très courte (1 mill.), divisée en 2—3 branches. Plante 670 582 GENRE : CAMPYLOSTELIUM. vivant isolée ou formant de petits groupes d’un vert foncé. Feuilles vertes, crépues à l’état sec, étalées-ascendantes, fle- xueuses à l’état humide, oblongues, concaves à la base, puis linéaires-subulées, carénées, nerviées jusqu’au sommet; cellu- les de la partie oblongue hyalines, à parois minces, rectangu- laires, 3—4 fois aussi 1. q. l., ou subrhomboïdales ou hexa- gones ; les moyennes carrées; les supérieures arrondies, opaques, lisses. Fol. de l'involucre allongées, étroitement oblongues-lancéolées à la base, puis longuement linéaires- subulées ; 3—5 archégones, paraphyses grêles. Vaginule oblongue. Pédicelle pâle, tordu à la base vers la gauche, et, au sommet, vers la droite, dressé, flexueux à l’état sec, recourbé à l’état humide; long. 3—4 millim. Capsule oblon- gue-subcylindrique, lisse, sans col distinct, brune. Opercule petit, bordé de rouge à la base, longuement acuminé (acumen pâle, droit). Coiffe conique, longuement acuminée, divisée, à la base, en 3—5 lobes inégaux. Anneau formé de plusieurs séries de petites cellules, assez persistant. Péristome : 16 dents légèrement incurvées à l’état sec, dressées, formant un cône à l’état humide, linéaires-subulées, entières ou plus ou moins bifides au sommet, finement papilleuses, pourpres. Spores lisses, jaunâtres. Fleurs mâles sur un rameau spécial; fol. ovales, aiguës, nerviées; 2—8 anthéridies ; quelques paraphy- ses. — Septembre-octobre. Sur les parois verticales des rochers siliceux un peu altérés, aux lieux légèrement frais et ombragés, en société de l’espèce suivante; sur des ro- chers euritiques, au Ballon de Servance (B.); sur le grès vosgien, à Saint- Dié (B.), Moussey, au-dessous de Preyé (Lemaire), Bobenthal (Gümbel) ; sur le grès bigarré à Deux-Ponts (Bruch), près de Sarrebrück (Winter); sur le grès houiller à Waldmohr (F. Schultz). — Près de Rhodez (Moquin- Tandon), de Bagnères, dans les Pyrénées (Spruce), Bizanet, forêt de Fanges dans l’Aude (Roumeguère). 1 59° Genre : Brachyodus Hornsch. Coiffe conique, lobulée à la base, parfois plus ouverte d'un côté. Pédicelle dressé ou légèrement arqué, pâle. Capsule dres- sée, ovale ou oblongue, à la fin striée. Opercule longirostre. Péristome : 16 dents pâles, courtes, tronquées. Plantes très petites; long. 1—3 millim. Feuilles linéaires, crépues à l’état sec. Se trouve sur les rochers siliceux, frais, désagrégés. 428. Brachyodus trichodes N. ei Hornsch. Bryol. germ. Zw. Th., Zw. Abth. p.3, t. XXV; Bryol. eur. t. 115; 498. BRACHYODUS TRICHODES. 671 Husnot, Muse. Gall. n° 114; Gymnostomum trichodes W. et M. Taschb. p. 85; Stirp. n° 711. Tige extrêmement courte, divisée en 2—3 branches ; long. 1? mill.; plante formant de petits gazons souvent étendus, plus ou moins fournis, d’un vert gai ou brunâtre. Feuilles supérieures rapprochées, grandes, ordinairement un peu courbées-homo- tropes, ovales-oblongues, puis rétrécies, longuement linéaires- subulées, planes aux bords, entières, légèrement canaliculées ; long. { 172 millim. ; l'acumen est formé en grande partie par la nervure; cellules basilaires rhombées ou rectangulaires, pres- que hyalines ; les supérieures opaques, vertes, peu distinctes. Fol. intimes de l’involucre plus petites, moins longuement acuminées ; 1—2 archégones ; paraphyses très rares. Vaginule subcylindrique , brune. © Pédicelle d'un jaune verdätre, tordu supérieurement vers la droite, droit ou légèrement courbé, flexueux ; long. 2—5 millim. Capsule oblongue, molle, pâle, munie d’un col atténué, striée et cylindrique après la sporose ; long. 172— 3,4 millim. Opercule bordé de rouge, déprimé , surmonté d’un bec allongé, droit, Un anneau élevé, formé de plusieurs séries de cellules. Péristome : dents #rès courtes, carrées ou transversalement dilatées, pâles, étalées à l’état sec, incurvées sous l’action de l'humidité. Coiffe jaunâtre, lobée à la base , souvent d’une manière inégale. Fleurs mâles terminant de petits rameaux basilaires ; fol. ovales-oblongues, concaves ; 2—3 anthéridies oblongues; pas de paraphyses. — Octobre-novem- bre, en plaine, juillet-août, dans les montagnes. Sur les paroïs verticales ou très inclinées des pierres ou des rochers siliceux, presque au niveau du sol, dans les endroits frais et ombragés, plus ordinairement tournés vers le nord, de préférence sur les rochers désagrégés à la surface; sur le granite, au Hohneck (Mougeot); dans les gorges ; au-dessus de Blanchemer , au bord d’un chemin allant du Hohneck vers le Rotabac + entre Granges et Chamdray ; sur le grès bigarré, dans les carrières , à Sainte-Hélène et Aydoilles (B.), Deux-Ponts (Bruch), Wissembourg, Rothenfels ; sur le grès vosgien ; entre Bobenthal et Rum- bach (Schultz et Winter), dans les forêts du Grand-Bras , au-dessus de Moussey (Lemaire), dans tous les environs de Saint-Dié, au Camberg et à l’Ormont (B.). Cette petite mousse semble répandue dans tout le système des Vosges, et il est facile de la découvrir , malgré sa très petite taille , quand on connaît bien ses stations favorites. 60° Genre : Hedwigia Ehrh. Coiffe conique, laciniée. Capsule sessile, globuleuse, lisse. Opercule obtus. Péristome nul. Tige robuste; feuilles ovales, énerves, hyalines au sommet. Plante dépourvue de stolons, croissant sur les rochers siliceux. 672 60° GENRE : HEDWIGIA. 429. Hedwigia ciliata Hedw. Muse. frond. 1, p. 104; Bryol. eur. t. 272-273 ; Gymnostomum Hedwigia Schr.; Stirp. n° 12; Bryum ciliatum Dicks. Fasc. IV; Neckera ciliata C. Müll. Tige innovant au-dessous des fleurs et à la base, garnie, à ce point, de radicules nombreuses, dressée, peu divisée, à la fin ‘allongée et dénudée à la base, souvent décombante ; long. 2-10 centim. ; la jeune plante forme souvent des coussinets arrondis ; les vieilles présentent des tapis étendus, peu cohérents, d’un vert jaunâtre terne à l’état humide, d’un vert pâle, souvent blanchâtre à l’état sec. Feuilles imbriquées, légèrement ho- motropes par l’extrémité sur les tiges dressées, plus fortement falciformes , déjetées latéralement sur les tiges décombantes, à l’état sec, très élalées en tous sens, concaves à l’état humide, ovales, rétrécies vers le sommet et terminées par un acumen hyalin, hérissé de papilles latérales très saillantes, révolutées aux bords jusque vers le milieu, légèrement plissées vers la base, complélement énerves; long. 1 374 mill., larg. 374 mil. ; cellules d’un jaune de rouille, à parois très épaisses, linéaires, 8—10 fois aussi L. q. 1. vers le milieu de la base, brièvement oblongues , 2 fois aussi 1. q. L. jusque près du sommet ; les mar- ginales de la base carrées ; les marginales supérieures arrondies, presque toutes surmontées de 2—8 papilles anguleuses, sail- lantes. Fol. involucrales (5— 6) dressées, oblongues-lancéolées, plus allongées, plus longuement et finement acuminées , garnies, sur le contour de l’acumen hyalin, de longs cils très flexueux, élégamment dentés, ramifiés; 5—6 archégones ; paraphyses inégales , les unes très longues, formées parfois de 2 séries de cellules. Vaginule très imparfaite ou assez bien conformée. Pé- dicelle distinct (long. 3,4 millim.) ou presque nul. Capsule glo- buleuse ou légèrement allongée, tronquée après la chute de l’'opercule, bordée de rouge, lisse; diam. 1—1 172 millim. Opercule convexe en forme de calotte, ou surmonté d’une pa- pille obtuse, bordé de rouge. Pas de péristome ni d’anneau. Spores petites, pâles. Coiffe campanulée-conique, ne couvrant que l’opercule, 4—lobée, ordinairement plus ouverte d’un côté que de l’autre, surmontée d’un acumen formé par l’archégone primitif, glabre ou garnie de poils flexueux. Fleurs mâles très petites, aæillaires, au-dessous des fleurs femelles; fol. large- ment ovales, rétrécies en une pointe obtuse, courte, énerves ; 5—10 anthéridies oblongues; paraphyses filiformes. — Mars- mal. CC. Sur les rochers siliceux, découverts ou dans les bois, sur les murs en pierres sèches , les blocs isolés, partout, à toutes les altitudes, par- ticulièrement sur le granite dans les Hautes-Vosges et sur le grès vosgien ; 430. HEDWIGIDIUM IMBERBE. 673 sur les blocs erratiques du Jura et dans la forêt de Serre. Cette plante est très variable; les tiges sont grêles, allongées, décombantes (var. gracilis), ou plus robustes, dressées, courtes ; les feuilles sont vertes , à A hyalines tout au sommet (v. viridis), ou blanches, hyalines sur tout e tiers supériear (v. /eucophæa). 61° Genre : Hedwigidium Br. Sch. Plantes semblables à celles du genre précédent, dont elles diffèrent surtout par des tiges émettant des stolons retombants, garnis de feuilles distinctes ; par des feuilles caulinaires vertes au sommet, dépourvues de poil hyalin, et par une capsule souvent exserte. La coiffe est glabre. 430. Hedwigidium imberbe Br. Sch. Bryol. eur. t. 274; Gymnostomum imberbe Sm. Engl. Bot.; Schistidium im- berbe N. et Hornsch. Bryol. germ. et Bridel (ex parte). Tige primaire stoloniforme, appliquée, émettant des bran- ches nombreuses , ascendantes ou dressées, simples, dichotomes ou garnies de 1—4 rameaux courts, dressés ; les branches prin- cipales et les rameaux semblables, cylindriques, obtus; long. 10—20 millim.; tapis denses, raides, d’un brun de rouille à l'intérieur, d’un vert jaunâtre à la surface. Feuilles moyennes des branches dressées exactement imbriquées à l’état sec, très élalées en tous sens, rarement un peu homotropes à l’état hu- mide , très rapprochées , ovales-oblongues, rétrécies et briève- ment acuminées , entières, à peine sinuolées , énerves , à demi relevées, sur le contour, selon une large bande, puis nettement révolulées aux bords, de la base jusque près du sommet; long. 1 194—1 192 millim., larg. 192—23 millim.; une large bande médiane, allant de la base au second tiers, est formée de cel- lules linéaires, d’une teinte jaunâtre plus claire; 6—10 fois aussi 1. q. 1. ; de chaque côté, une bande marginale formée de cellules carrées, obscures; les cellules moyennes sont un peu allongées, d’un brun marron, très légèrement papilleuses ; les supérieures carrées, toutes à parois très épaisses. La tige pri- maire ou les rameaux, par les points en conctact avec le sup- port, émettent des stolons grèles, filiformes, flexueux, garnis, cù et là, de paquets de radicules et de petites feuilles ovales, imbriquées , nullement ou à peine révolutées aux bords, termi- nées par un long acumen filiforme, brun, flexueux, ordinai- rement recourbé. Fleurs mâles axillaires ; 3—6 fol. plus petites que les feuilles caulinaires, mais du reste assez semblables ; 10— 12 anthéridies oblongues, médiocres ; paraphyses filifor- 674 61° GENRE : HEDWIGIDIUM. mes, un peu plus longues ou égales. Fleurs femelles sur la même plante; « fol. plus allongées, lancéolées-acuminées, imbriquées, plissées à la base, formées de cellules allongées, vers la base, carrées et épaisses plus haut. Capsule immergée, très briève- ment pédicellée, subglobuleuse ou obovée, renflée, resserrée à l’orifice , dépourvue de péristome et d’anneau; opercule petit, conique, oblique; coiffe petite, déjetée, souvent fendue. » (C. Müll. Syn. I, p. 106). RR. Sur les parois très inclinées , et exposées au sud-ouest, d’un ro- cher granitique escarpé , à la Hazelle (Saut-du-Cerf) près de Vagney, altitude 500 m. (1867, B.) — Dans les Pyrénées, Bagnères de Bigorre et Bagnères de Luchon (Spruce, Philippe). À Vagney, cette plante ne produit pas de capsules, bien qu’elle soit monoïque; les fleurs femelles sont rares et semblent atrophiées ; elles ne renferment que 1—2 arché- gones. Braunia sciuroides Br. Sch. Bryol. eur. t. 275 — Espèce très voi- sine de l’Hedwigidium imberbe. Tige longuement dénudée , dépourvue de radicules, émettant aussi des stolons. Feuilles de même forme, plus larges , plus brièvement acuminées , planes aux bords. Pédicelle allongé. Capsule longuement exserte , étroitement oblongue. Opercule conique- acuminé. Pas d’anneau ni de péristome, Coiffe oblique , fendue latérale- ment. Fleurs monoïques. — Sur les rochers du versant méridional des Alpes. +fT. Coiffe prismatique-tétragone, dans le premier âge, à la fin renflée-vésiculeuse, déchirée latéralement ou simple- ment lobulée à la base. 99° Tribu : Funariées. i (Trib, Funariaceæ Schimp.) Î Capsule plus ou moins longuement pédicellée, globuleuse ou obovée, munie d’un col distinct, lisse ou cannelée, bombée ou symétrique. Opercule convexe. Péristome nul, simple ou double. Sporange ordinairement plus petit que la capsule. Fleurs mâles discoïdes ; paraphyses renflées. Plantes annuelles, vivant sur la terre, dans les lieux frais; feuilles obovées-acuminées, d'une structure délicate, à grandes mailles hexagones. 62° Genre : Funaria Schreb. Coiffe à la fin vésiculeuse, fendue latéralement et oblique. 431. FUNARIA HYGROMETRICA. 675 Pédicelle allongé, flexueux. Capsule lisse ou cannelée, obovée- piriforme, munie d’un col atténué, bombée, à la fin plus ou moins arquée. Péristome double. TJ. Capsule cannelée, munie d’un anneau; pédicelle très flexzueux ; opercule convexe. (E. 431.) #31, Funaria hygrometrica Hedw. Spec. Musc. p. 172; Bryol. eur. t. 305; Stirp. n° 132; Mnium hygrometricum Linn. Spec. Tige radiculeuse à la base, émettant des rameaux dressés ou ascendants, florifères ; long. 5—10 millim. ; gazons parfois très étendus, plus ou moins denses, d’un vert tendre. Feuilles rap- prochées et formant une touffe qui contient les organes flo- raux; feuilles moyennes de l’involucre femelle grandes, lâche- ment imbriquées, très concaves, cochléariformes, rétrécies à la base, aiguës au sommet, molles, entières; la nervure atteint le sommet ; long. 3—4 millim., larg. 2 millim.; cellules grandes, à parois minces, hexagones, 2 fois aussi 1. q. l.; les basilaires hyalines, rectangulaires, un peu plus longues ; fol. intimes plus étroites et plus courtes. Vaginule très courte, ovale, nue. Pédicelle rougeûtre, flexueux, fortement tordu vers la gauche au sommet, se délordant avec vivacilé lorsqu'on l’humecte de nouveau, du reste, dressé ou diversement arqué ; long. 20—60 millim. Capsule grande, obovée-piriforme, un peu arquée, horizontale ou pendante, munie d’un col atténné distinct, rétrécie à l’orifice qui est oblique, d’un jaune vif, passant au brun, fortement cannelée à l’état sec ; long. 2 172—3 millim., diam. 1 172 millim. Opercule convexe, déprimé, petit, lisse, pourpre. Anneau formé de cellules hyalines, allongées, tombant d’une pièce. Dents du péristome (16) lancéolées, lon- guement atténuées, acuminées, munies de lamelles très saillan- tes latéralement, surtout vers le sommet, pourpres, légèrement contournées et formant un cône convexe qui se déprime à l’état sec; lanières internes lancéolées-acuminées, plus courtes, jaunes. Sporange très petit, relié par des filaments à la paroi capsulaire. Coiffe grande, embrassant toute la capsule, d’abord prismatique-pentagone, à la fin renflée, radiculeuse, fendue laté- ralement et surmontée d’un long acumen. Fleurs mâles termi- nant un rameau spécial, capituliformes ; fol. obovées-oblon- gues, ou subspatulées, aiguës, nerviées, étalées-dressées, légè- rement denticulées: anthéridies petites; paraphyses à peine plus longues, nombreuses, très renflces, obtuses, — Mai- juin. 676 62° GENRE : FUNARIA. CC. partout, sur la terre, au pied des murs, dans les allées négligées, un peu fraîches et ombragées des jardins et plus particulièrement, dans les bois, sur les emplacements à charbon. Funaria microstoma Br. Sch. Bryol. eur. t. 306. Semblable au F. hygrometrica, mais feuilles nettement et assez longuement acuminées. Pédicelle plus ferme, bien que tres arqué, flexueux. Capsule à parois plus épaisses, plus fine- ment cannelée, ordinairement penchée par la courbure du pédi- celle. Opercule très petit, surmonté d’un petit mamelon. Péris- tome interne rudimentaire. Lieux sablonneux ; terrains siliceux ; Calvados : Falaise (De Brébisson), Mayenne : château de Maison-Rouge (Lamy), indiqué dans l’Aude, à Forges (Roumeguère). TT. Capsule lisse, sans anneau; pédicelle raide. (E. 432 —433.) 432. F'unaria calcarea Wahlenb. Act. Holm. (1806); Schimp. Syn. p. 320; Funaria Muehlenbergii Schwægr. (ex parte) ; Bryol. eur. t. 303; Stirp. n° 1019 (non 786); F. mediter- ranea Lind. Tige courte, dressée, simple ou peu divisée, radiculeuse à la base; long. 2—4 millim. Feuilles inférieures espacées, oblon- gues-lancéolées : les supérieures rapprochées et plus grandes, formant des touffes bulbiformes, imbriquées, concaves, large- ment ovales-oblongues, un peu rétrécies, décurrentes à la base, rapidement contractées en un long acumen piliforme, flexueux, planes aux bords, garnies, vers le sommet, de dents superfi- cielles et obtuses, presque entières; la nervure s’arrète un peu au-dessous de l’acumen ou l’atteint; long. 2 mill., larg. 1 mill.; cellules grandes, hexagones ou subrectangulaires vers la base, en partie hyalines, 2—4 fois aussi L. q. 1. Fol. involucrales intimes plus petites; 5—6 archégones; pas de paraphyses. Vaginule conique, molle. Pédicelle rougeâtre, tordu vers la droite, à la base, et vers la gauche, au sommet; long. 3—4 millim. Capsule courte, oblique, obovée, munie d’un petit col atténué, légerement resserrée à l’orifice, irrégulièrement et peu ridée à l’état sec, brune: long. 1 172 millim., diam. 1 millim. Opercule convexe-conique. Dents du péristome lancéolées- acuminées, lamellifères, incombantes à l’état humide. Spores 439. FUNARIA CALCAREA. 677 petites, finement papilleuses, anguleuses. Fleurs mäles sur un petit rameau spécial; anthéridies petites, oblongues, peu nom- breuses ; paraphyses courtes, renflées; fol. de l’involucre oblon- gues, aiguës ou acuminées, étalées. — Mars. RR. Sur la terre qui recouvre les rochers calcaires, à Zillisheim, près près de Mulhouse (Mühlenbeck); Fouvent-le-Haut, dans la Haute-Saône (Renauld); près de nos limites, sur les murs des vignes à Durlach (A. Braun) et au Kaiserstuhl (Sickenberger), dans le Grand Duché de Bade. — Midi de la France : Toulouse, Montpellier, Avignon (Schimper), Mende (Prost), Cahors (Cloquet), Capendu, dans l’Aude (Roumeguère), gorge de Durfort, dans le Tarn (M.-D.), Toulon, le Luc (Hanry), Bussy, dans l'Oise (Questier) ; littoral de la Manche (Le Jolis). Observations. La description qui précède a été faite sur des échantillons provenant de Zillisheim et de Durlach : d’autres recueillis à Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie) par M. Puget, en différent notablement. Plante beaucoup plus développée. Feuilles largement ovales-oblongues, partiellement infléchies aux bords, terminées par un acumen médiocre; long. 8 millim., larg. 1 174 millim. Pédicelle souvent peu tordu ; long. 10—13 mill. Capsule grande , obovée, presque lisse, munie d’un col défluent; long. 3 millim. Opercule convexe, obtusément apiculé. Coiffe grande, descendant au-dessous du milieu de la capsule. Dents du pé- ristome larges , acuminées, contournées ; lanières internes ova- les-lancéolées, acuminées, pâles, entières. — Mai. C’est la var. patula Schimp. 433. F'unaria hibernica Hook. et Tayl. Musc. brit. ed. Q, p. 122; Bryol. eur. t. 804; F. Muehlenbergii v. serrata in Stirp. voges.-rhen. n° 726 (786 ex errore). Plante semblable à la précédente (de Durlach), mais plus ro- buste ; feuilles moyennes plus grandes, plus allongées, carénées, lâchement imbriquées, flexueuses, insensiblement rétrécies, finement acuminées-subulées , diversement infléchies aux bords, garnies , sur le contour du tiers supérieur, de dents saillantes, nelles, étalées-dressées; la nervure s'arrête à la base de l'acumen; long. 3 millim., larg. 1 millim. Pédicelle tordu, dans toute sa longueur, vers la droite; long. 10—12 millim. Capsule arquée, obovée-oblongue, munie d’un col défluent, légèrement plissée-ridée; long. 2 172 millim., diam. 1 millim. Opercule convexe-conique, obtus. Péristome semblable. RR. Collines sablonneuses, à Gressweiler, près de Mutzig (Kneiff}, Salève, au Pas de l’Echelle (Mühlenbeck). — Midi de la France : Vaucluse, Montpellier, Avignon (Schimper), Corse (Requien), Isère : Villard-de- Lans, Balmes de Fontaines (Ravaud), Savoie : Chambéry (B. R, D.), 678 63° GENRE : PHYSCOMITRIUM. Maurettes du Var (Hanry), Aude : Capendu (Roumeguëre), Orne : Trun (Husnot), Seine et Oise : Port-Villez (Cosson). En présence des nombreuses variations en plus ou en moins que subissent les espèces du genre Funaria, il reste douteux que les F. calcarea et hibernica constituent des espèces distinctes. Funaria convexa À. Spruce, Musc. pyren.; F. serrata Br. Sch. Bryol. eur. t. 304. Feuilles obovées-spatulées, fortement dentées sur le contour de la moitié supérieure, assez brusquement contractées, acu- minées. Opercule plan-convexe. Péristome déprimé. Plante du reste semblable au F. hibernica. Lieux humides , escarpés , fossés. Près de Saint-Séver, dans les Landes (Spruce , Schimper), de Bordeaux (Durieu), de Toulouse (Schimper), Pont de Claix, en Dauphiné (Ravaud), Maurettes, dans le Var (De Mercey). Genre Entosthodon Schwgr. Br. Sch. Capsule exserte, dressée, obovée, munie d’un long col et d’un péristome formé de 16 dents lancéolées ou subulées, dé- primées-conniventes à l’état humide , dressées à l’état sec. Tous les autres caractères comme dans le g. Physcomitrium. Entosthodon Templetoni Schwægr. Suppl. Il, Sect. 1, p. 44, t. CXIIL; Bryol. eur. t. 802; Physcomitrium So- leirolii Mont. Ann. Sc. nat. 1857. Feuilles oblongues-obovées, acuminées, presque entières, très étroitement marginées; la nervure s’arrête au-dessous du sommet. Dents du péristome linéaires , noduleuses, simples. Sur la terre humide, argileuse; Corse (Thomas), Manche : Hague, Gréville, Jobourg (Le Jolis), Aude : Cahuzac (Roumeguère), Var : Mau- rettes (De Mercey). 63° Genre : Physcomitrium Brid. Coiffe à la fin lobulée à la base, ou oblique, moins renflée. Capsule symétrique, portée sur un pédicelle médiocre, droit ou légèrement courbé. Péristome nul ou rudimentaire dans les espèces de notre circonscription. 434, PHYSCOMITRIUM FASCICULARE. 679 +. Coiffe vésiculeuse à la fin, et déjetée obliquement. (E. 454— 435.) 454. Physcomitrium fasciculare Br. Sch. Bryol. eur. t. 301 ; Funaria fascicularis Sch. Syn. p. 700; Schultz, Herb. norm. n° 994: Bryum fasciculare Dicks. Fasc. IT, p.%; Entosthodon fascicularis Schimp. Syn. ; Stirp. n° 607. Tige dressée, divisée-subfasciculée (2—4 rameaux); long. 24 millim. ; gazons tres peu étendus , d’un vert terne. Feuilles successivement plus grandes; les supérieures lâächement imbri- quées, concaves , oblongues-subspatulées, rétrécies vers la base, aiguës, brièvement acuminées, finement denticulées sur le con- tour du tiers supérieur ; pas de marge bien sensible; la nervure . s'arrête immédiatement au-dessous du sommet ; long. 2-9 172 millim., larg. 1 inillim. ; cellules basilaires 3-4 fois aussi 1. q. 1., rectangulaires ; les supérieures subhexagones. Fleurs femelles : 3—4 archégones; paraphyses très courtes. Vaginule ovale, nue. Pédicelle dressé, ferme, rougeâtre à la base, pâle au sommet, très légèrement tordu vers la gauche; long. 5—7 mill. Capsule dressée, lisse, subglobuleuse ou très brièvement obovée , res- serrée à l’orifice, munie d’un. petit col peu distinct, à la fin brune ; long. 1 192 millim., diam. { millim. Opercule convexe- obtus. Pas d’anneau. Sur le contour interne de l’orifice, on voit quelques saillies pâles, que M. Schimper considère comme des dents rudimentaires. Après la sporose, à l’état sec, l’orifice de la capsule se relève et s'étale pendant qu’une contraction se produit au-dessous, ce qui se voit aussi dans plusieurs des espèces voisines. Coiffe d’abord prismatique, létragone, à la fin renflée, embrassant toute la capsule jusqu’à la maturité, surmontée d’un petit acumen, fendue laléralement sur un ou deux points ; long. 3 172 millim. Fleurs mâles terminant un petit rameau, subdiscoïdes : fol. étalées, 10—15 anthéridies courtes ; paraphyses renflées, obtuses. — Avril-mai. Répandu sur la terre argileuse ou sablonneuse des champs en friches, sur le revers des fossés , sur les collines argileuses , dans les lieux grami- neux, incultes ; dans la région des collines basses, çà et là, presque partout. Physcomitrium curvisetum Br. Sch. Bryol. eur. t. 301; rymnostomum curviseltum Schwægr. Suppl. ; Funaria cur- visela Milde, Bryol. siles. Cette espèce diffère du P. fasciculare par ses feuilles plus 680 632 GENRE : PHYSCOMITRIUM. larges, obovées, et surtout par le pédicelle fortement arqué, la capsule horizontale ou pendante , obovée-piriforme , allongée, atténuée à la base, dilatée, infundibuliforme à l’état sec. Sur la terre argileuse , humide , dans les champs, les lieux incultes; en Normandie (De Brébisson), dans le Var, aux Maurettes (We Mercey), en Algérie (W. Schimper). 435. Physcomitrium ericetorum Br. Sch. Bryol. eur. t. 300 ; Gymnostomum ericetorum Bals. et De Not. Pusg. n° 27; Entosthodon ericetorum Schimp. Syn. p. 316. Tige courte (1—3 millim.), radiculeuse à la base, émettant de petits rameaux terminés par les fleurs mâles; plante vivant isolée, ou ne formant que des groupes très lâches. Feuilles de l’involucre femelle (6—8) lancéolées, aiguës ou brièvement acuminées , planes aux bords, très superficiellement sinuolées , marginées; marge formée de 2 séries de cellules jaunûätres, allongées ; la nervure s'arrête ordinairement au- dessous du sommet; long. 1 192—2 millim., larg. 172 millim. ; cellules assez grandes , subrectangulaires ou hexagones-tronquées , 8—6 fois aussi L. q. 1. 3—6 archégones ; paraphyses molles, courtes. Pédicelle jaunûâtre ou d'un rouge pâle, plus ou moins arqué- géniculé au milieu et un peu tordu vers le sommet; long. 2—4 millim. Capsule obovée-piriforme, munie d’un col atténué, resserrée à l’oritice à l’état humide, contractée au-dessous à l’état sec, couleur rouge de brique; long. 1 1794 millim., diam. 34 millim. Opercule petit, convexe-obtus. Spores arrondies, assez grandes. Fleurs mâles : fol. lancéolées, brièvement acu- minées ; anthéridies courtes, peu nombreuses; paraphyses courtes ; leur dernier article très renflé. — Juin. RR. Sur la terre argileuse et sableuse aux bords des chemins, dans les bois de l’Argonne , entre Clermont et Futeau , dans la Meuse , sur les grès verts (B.); sur le vogésias, près de Neustadt dans le Palatinat (Gümbel) — Environs de Paris : Bois de Verrières, au Carrefour des Pa- resseux (Durieu), environ de Lyon (Debat), Dauphiné : Balmes de Fon- taine (Ravaud), Var : Massif des Oiseaux , Maurettes (De Mercey), Haute- Garonne : Toulouse (Jeanbernat), Tarn : Larroque de Vère, aux Gasques (M.-D. J.), Haute-Vienne (Lamy). — La var. longifolia Sch. (Physc. Bonplandi Bruch, Stirp. n° 1004) est caractérisée par ses feuilles oblon- gues-lancéolées, brièvement acuminées , superficiellement denticulées, ondulées, fleæueuses, molles (cellules marginales très allongées , jau- nâtres); la capsule est subglobuleuse, munie d’un petit col. — Coilines sablonneuses , à Soultz, près de Guebwiller (Mühlenbeck ); dans les Landes , près de Saint-Séver (L. Dufour). 436. PHYSCOMITRIUM PIRIFORME. 681 +1. Coiffe relativement pelite, dilatée à la base, lobée (4—5 lobes). (E. 436—437.) 436. Physcomitrium piriforme Brid. Bryol. univ. 1, p. 98; Bryol. eur. t. 299; Schultz, F1. Gall. et Germ. exsicc. n° 1592; Bryum piriforme Linn. Spec. pl.; Gymnostomum piriforme Hedw.; Stirp. n° 13. Tige simple ou divisée dès la base; long. 3—4 millim. Feuilles inférieures oblongues-lancéolées, fortement dentées à partir du milieu ; les supérieures étalées, beaucoup plus grandes, oblon- ques-elliptiques , aiguës ou brièvement acuminées, peu dentées ; la nervure mince atteint le sommet de l’acumen ou s’arrète à la base ; long. 5—6 millim., larg. 2 172—38 millim.; cellules basi- laires grandes, hyalines, rectangulaires, 83—4 fois aussi 1. q. 1.; les supérieures un peu plus courtes, plus vertes. Fleurs femelles : fol. intimes de l’involucre presque entières, planes aux bords. Pédicelle pâle, un peu rougeâtre, mou, dressé, légèrement tordu vers la gauche; long. 10—15 millim. Capsule dressée, subglobuleuse ou brièvement piriforme , grosse, molle, resser- rée à l'orifice, munie d’un col distinct, court, lisse, d’abord jaunâtre, à la fin brune ; long. 2—2 172 millim., diam. 1 3/4— 2 milim. Opercule petit, convexe-déprimé , surmonté d’un apicule variable. Un anneau peu distinct. Péristome nul. Coiffe ne descendant qu’au milieu de la capsule, divisée, à la base, en 2—5 lobes. Spores brunes, grosses, papilleuses. Fleurs mâles terminant un rameau spécial; fol. oblongues-lancéolées, den- ticulées ; anthéridies petites, oblongues ; paraphyses nombreuses, leur dernier article renflé, obtus. — Mai. Sur la terre argileuse , au bord des fossés , des rigoles, dans les prairies ; répandu ça et la, sur une foule de points, dans la région des plaines et des collines inférieures , surtout dans les terrains calcaires. 437. Physcomitrium sphæricum Brid. Bryol. univ. I, p. 97; Bryol. eur. t. 298 ; Gymnostomum sphæricum Schwægr. Suppl. 1; Stirp. n° 708. Tige dressée, flexueuse, peu divisée, innovant au-des- sous des fleurs, (vivace ?); innovations et tiges nues à la base, : terminées par une rosette de feuilles. Feuilles oblongues- lancéolées , subspatulées, aiguës, rétrécies vers la base, très étalées, planes , superficiellement et obtusément denticulées sur le contour du tiers supérieur, dépourvues de marge ; la nervure s'avance près du sommet; long. 2 192 millim., larg. 1 millim. ; 44 682 63° GENRE : PHYSCOMITRIUM. cellules basilaires grandes, rectangulaires, 2—4 fois aussi 1. q. L.; les supérieures plus courtes, subhexagones-aiguës. 3—6 arché- gones ; paraphyses molles, assez nombreuses. Vaginule oblon- gue-subcylindrique. Pédicelle rougeûtre, dressé; long. 3—5 millim. Capsule dressée, sans col notable, globuleuse, tron- quée, hémisphérique, après la chute de l’opercule , très ouverte à l’orifice; diam. 1 174 millim. Opercule convexe, obtusément et brièvement apiculé. Un anneau très mince. Coiffe descendant jusqu'au tiers de la capsule, dilatée et divisée, à la base, en 2—4 grands lobes. Spores grandes, brunes, papilleuses. Fleurs mâles terminant un rameau court ; 5—6 fol. étalées; 6—10 an- théridies brièvement oblongues; paraphyses aussi longues, leur dernier article renflé, globuleux. — Août-octobre. € Partout >» (Mougeot). Cette indication est excessive; cette petite es- pèce est même rare; dans les lieux vaseux, humides, au bord des rivières , dans les étangs en voie de se dessécher , surtout dans Les terrains calcaires. Lunéville (Godron), Colmar (Blind), bords du Rhin à Strasbourg (B.), Deux-Ponts (Bruch), Sarrebrück , Limbach (Winter), autrefois dans la forêt de Kirkel (Schultz) ; Lesquereux ne l'indique pas dans le Jura. Cà et la, dans un assez grand nombre de localités en France Sur la plante du bord du Rhin, nous avons constaté des innovations successives et aux nœuds inférieurs des débris d’anciennes fleurs, des restes de pédicelles flétris, qui prouvent que cette plante n’est pas strictement-annuelle. Physcomitrium tetragonum Bryol. eur. t. 298: Pyramidula tetra- gona Brid. Mantiss. — Plante assez voisine par sa taille et ses autres ca- ractères du P. sphæricum ; elle s’en distingue aussitôt par sa coiffe des- cendant jusqu’ à la base de la capsule , conservant jusqu’à la fin sa forme prismatique-tétragone , et ne s’ouvrant que par une fissure latérale; la capsule est du reste munie d’un petit col, plus resserrée à l’orifice, l’oper- cule apiculé, — Champs humides, négligés ; dans diverses localités d’Al- lemagne et, en particulier, dans le Grand-Duché de Bade; pourra se retrouver en Alsace. 9e Sous-cohorte : CLEISTOCARPES. Capsule dépourvue d'opercule et ne s’ouvrant que par la destruction de ses parois, à la suite de déchirures irrégulières. Les plantes de ce groupe sont, en général, très exiguës ; leurs dimensions restent comprises entre 1 et 8 millim., rarement leur tige atteint 5—6 millim. ; elles croissent isolées ou groupées sur la terre humide des fossés, des champs ou des prairies. 438. BRUCHIA VOGESIACA. ” 6 3° Famille : PHAsCACÉES. Pédicelle court; capsule cachée dans l’involucre, plus rare- ment et brièvement exserte ou globuleuse, ovale ou oblongue , : obtuse, apiculée ou acuminée , munie ou dépourvue d’une colu- melle et d’un sporange ; spores ordinairement nombreuses, arron- dies, papilleuses. Coiffe campanulée, conique ou fendue latéra- lement et oblique. 64 Genre : Bruchia Schwægr. Fleurs monoïques ; vaginule cylindrique ; pédicelle droit ; capsule exserte, terminée par un long bec, munie d’un col très distinct ; sporange plus petit que là capsule; columelle per- sistant longtemps, développée; spores petites. Plante formant de petits gazons ; feuilles nerviées. 438. Bruchia vogesiaca Schwægr. Suppl. I, Sect. 11, p. 91, t. CXXVII; Bryol. eur.t. 11; Husnot, Musc. Gall. n° 202; Schuliz, Herb. norm. n° 797; Saproma vogesiacum Brid. ; Voitia vogesiaca Hornsch. Stirp. vog.-rhen. n° 706. . Tige grèle, dressée ou ascendante, presque toujours simple, émettant des radicules ramifiées avec plus ou moins de régula- rité; long. 3--5 millim.; gazons denses, d’un beau vert jau- nâtre, «plus ou moins étendus. Feuilles inférieures dressées- étalées, espacées ; les supérieures plus grandes , rapprochées et légèrement courbées-homotropes, étroitement oblongues, con- caves à la base, puis rétrécies, linéaires-subulées, munies d’une assez forle nervure qui occupe tout l’acumen, canaliculées, denticulées aux bords et sur le dos, vers le sommet ; long. 2— 2 172 millim., larg. 173 millim.; cellules basilaires étroites, lisses, subrectangulaires ou rhombées, aiguës; 3—8 fois aussi 1. q. L., renfermant peu de chlorophylle. Fol. de l’involucre dilatées, oblongues, plus allongées , ensuite linéaires-subulées, étalées-flexueuses; 1—3 archégones; paraphyses courtes, peu nombreuses. Vaginule oblongue , brune. Pédicelle dressé ou flexueux, pâle ; long. 2—3 millim. Capsule exserte, oblongue- claviforme, munie d’un long col, généralement bien distinct, plus étroit, terminée au sommet par un bec pâle, droit ou légèrement arqué, d’abord d’un beau jaune, brunissant à la fin; 684 65° GENRE : PHASCUM. long. 2—2 172 mill., diam. 193 mill. Coiffe conique-acuminée, brune au sommet, irrégulièrement lacérée, laciniée à la base, descendant jusqu’au tiers de la capsule, souvent plus allongée d’un côté que de l’autre. Spores pâles, anguleuses, grandes, fortement papilleuses. Membrane capsulaire mince. Sporange plus petit, oblong. A la fin, le tissu cellulaire qui remplissait d’abord le col se réduit à de simples filaments. Fleurs mâles sur un rameau spécial; 5—10 fol. dilatées, imbriquées à la base, puis rétrécies, linéaires-subulées et étalées; les intimes plus courtes ; 10—20 anthéridies oblongues; quelques paraphyses grêles, un peu plus longues. — Nous avons observé plusieurs fois qu'il naît, au-dessous des fleurs mâles, des innovations terminées, à leur tour, par des fleurs de même espèce. — Septembre-octobre. RR. Sur la terre humide, dénudée, au bord des rigoles et sur le fu- mier de vaches très décomposé , dans l’escarpement du Castelberg, au Hohneck (Mougeot , 1822). C’est encore aujourd’hui l'unique localité connue de cette jolie petite mousse. 65e Genre : Phascum Schreb. Fleurs monciques ou synoïques. Capsule globuleuse-obtuse ou oyale-apiculée , portée sur un pédicelle droit ou arqué, cachée dans l’involucre, plus rarement exserte, dépourvue de col, munie d’une columelle et d’un sporange adhérant complétement ou en partie à la paroi capsulaire. Coiffe petite, souvent fendue latéralement. Spores petites, nombreuses. Tige simple ou ra- mifiée, annuelle ou se renouvelant par des innovations basilaires. Plantes très petites, vivant isolées, gemmiformes ou plus gran- des et formant des gazons. Prothalle fugace. è {l Ÿ. Feuilles supérieures étroitement oblongues à la base, ensuite rétrécies et longuement subulées. (E. 439—442.) a. Cciffe conique , lobulée à la base (E. 439.) 439. Phascum palustre Br. Sch. olim.; Stirp. n° 1002; Schultz, Fl. Gall. et G. exsicce. n° 970 et bis, Herb. norm. n° 998; Pleuridium palustre Bryol. eur. t. 10; Sporledera palustris Schimp. Coroll. et Syn. Tige ascendante, innovant au-dessous des fleurs ; la tige ancienne s’affaisse et disparait presque complétement; long. 439. PHASCUM PALUSTRE. 689 3—5 millim.; gazons fournis, jaunâtres. Feuilles inférieures étroitement et brièvement lancéolées, longuement acuminées- subulées par l’excurrence de la nervure, trés étalées-flexueuses ; les supérieures plus grandes et plus rapprochées, lächement dressées, souvent un peu courbées-homotropes , brièvement oblongues à la base, très longuement subulées, canaliculées, finement denticulées vers le sommet; nervure épaisse formant presque tout l’acumen; long. 3 millim., larg. 173 millim.; cel- lules basilaires à parois épaisses, molles, rectangulaires, 2—6 fois aussi 1. q. l.; les supérieures irrégulières, rhombées, etc. Fleurs plus ou moins complétement synoïques; fol, intimes brièvement dilatées à la base, brusquement contraclées en une longue pointe subulée : à l’aisselle de ces folioles, se rencontrent les anthéridies en petit nombre; 1—2 archégones ; quelques paraphyses grêles. Vaginule oblongue, nue. Pédicelle pâle, droit, court; long. 174 millim. Capsule brièvement ovale- oblongue, jaunâtre, terminée par un bec droit, oblus, mé- diocre ; long. 3/4 millim., diam. 178 millim. ; membrane capsu- laire épaisse, solide; sporange distinct; columelle épaisse. Spores nombreuses, grandes, finement papilleuses, un peu anguleuses. Coiffe conique-acuminée, lobée à la base (3—4 lobes peu profonds). — Juin. R. Lieux vaseux ou tourbeux , sur le sable humide , au bord des étangs, sur la vase des étangs en voie ‘le dessèchement, dans les Basses-Vosges , Limbach (Bruch), Bærenthal (Schimper), environs de Bitche et de Pir- masens, au Langweiher près de Neuhaüsel (Schultz\, près de Sarrebrück et de Neunkirchen (Winter); prairies humides de Roche-Bulon, dans le Jura (Lesquereux). — Près de Mende (Prost); AC. dans la Haute-Vienne (Lamy). b. Coiffe fendue latéralement, d’un seul côté, oblique. (E. 440—%42 ) *, Fleurs mâles munies d’un involucre distinct; tiges émettant des rejets stériles, grèles. (E. 4410.) 440. Phascum alternifolium Pr. Sch. olim.; Wils. Bryol. brit. p. 35; Pleuridium alternifolium Bryol. eur. t. 10; Stirp. n° 707; Pleuridium subulatum Lindb. Tige dressée, courte (24 millim.), émettant, la seconde année, de longs jets déprimés ; gazons Tâches, d’un vert som- bre, noirâtre. Feuillés inférieures ovales-oblongues à la base, puis fortement rétrécies, acuminées, étalées, arquées en dehors, à peine denticulées, planes aux bords, munies d’une nervure 686 65° GENRE : PHASCUM. dilatée qui occupe tout l’acumen; les supérieures longuement subulées, dressées ou légèrement homotropes; long. 2 millim. , larg. 174 millim.; cellules basilaires grandes, rectangulaires, 2—4 fois aussi L. q. 1. Les feuilles des rejets stériles sont lan- céolées, aiguës, moins brusquement et moins finement acumi- nées. Fol. involucrales dressées, allongées, oblongues , élargies à la base, puis longuement et finement subulées, à peine den- ticulées aux bords; long. 3 172—5 millim.; 1—38 archégones ; quelques paraphyses grèles. Vaginule brièvement oblongue, brune. Pédicelle tres court. Capsule immergée, brune, ovale, arrondie à la base, terminée par une pointe courte, obtuse, lé- gerement oblique. Spores grandes, brunes, fortement papilleuses. Coiïffe grande, descendant jusqu’au dessous du milieu de la capsule, fendue latéralement; long. 874 millim. Fleurs mâles axillaires, gemmiformes ; 2—4 fol. concaves, acuminées; an- théridies petites et peu nombreuses. — Juin. R. Sur le revers des fossés , dans les lieux dénudés , frais, au bord des sentiers dans les bois, sur la terre argileuse, humide des champs, des prairies ; « assez répandu. » (Mougeot) ; champs de Luzerne à Saulxures et à Heïllecourt, près de Nancy (Godron), commun sur le grès bigarré, autour de Deux-Ponts (Bruch}), dans les environs de Wissembourg (Schultz), de Sarrebrück (Winter) ; dans les bois de Sarrebourg, sur le muschelkalk (B.), dans la forêt de Saint-Gorgon, près de Rambervillers (B.) Lesquereux n'indique pas cette espèce dans le Jura. — Environs de Paris, Haute-Vienne (Lamy), sud de la France. **, Fleurs synviques, pas de rejets déprimés. (E. 441—449,) 441. Phascum subulatum Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 112 ; Pleuridium subulatum Bryol. eur. t. 9; Astomum subula- tum C. Müll.; Pleuridium acuminatum Lindb. Tige dressée ou ascendante, simple ou peu divisée; long. 2—5 mill.; gazons denses, parfois étendus, Jaunûtres. Feuilles lâchement dressées; les supérieures légèrement homotropes, oblongues-lancéolées à la base, ensuite longuement subulées, canaliculées, denticulées aux bords à partir du quart inférieur ; la nervure dilatée occupe l’acumen tout entier ; long. 4—5 mill., larg. 172 mill.; cellules basilaires hyalines, rectangulaires, à parois épaisses , 6—10 fois aussi L. q. L.; les feuilles inférieures sont lancéolées-acuminées, beaucoup plus courtes. Fleurs sy- noïques ; anthéridies petites, peu nombreuses ; 2—3 archégones ; paraphyses grêles, courtes, assez nombreuses. Vaginule cylin- drique , ‘étroite, nue, brune. Pédicelle droit, extrêmement court, jaunâtre. Capsule immergée, brièvement oblongue-ellip- 449, PHASCUM NITIDUM. 687 tique ou subglobuleuse, jaunâtre, lisse, terminée en pointe dressée ou oblique, obtuse, très courte; long. { millim., diam. 23 millim. Coiffe pâle, petite, ne descendant pas au milieu de la capsule, fendue latéralement jusque près du sommet, très oblique. Organisation de la capsule et spores comme dans le P. palustre. Des innovations naissent au-dessous des fleurs et continuent la plante, au moins dans certains cas. — Juin. C. Sur la terre sablonneuse , au bord des fossés, des chemins creux , sur les pentes, au bord des bois, dans les prairies , en plaine et dans les montagnes , partout. À l'exception de la coiffe et de la capsule plus brièvement apiculée , sabglobuleuse, cette espèce est très voisine du P, palustre, 442, Phascum nitidum Aedw. Musc. frond. 1, p. 92; Schuliz, FI. Gall. et Germ. exsicc. n° 577, Herb. norm. n° 399; Phascum axillare Dicks. ; Stirp. n° 605; Pleuri- dium nilidum Bryol. eur. t. 9. Tige simple, rarement divisée; long. 2—4 millim.; gazons irréguliers ou assez fournis, d’un vert jaundtre. Feuilles succes- sivement plus grandes, étroilement lancéolées, puis linéaires- acuminées , étalées-dressées , légèrement homotropes, un peu concaves, planes aux bords, denticulées au sommet seulement , munies d’une nervure qui disparait au-dessous de l'extrémité ; long. 1 172 millim. ; cellules basilaires à parois minces, rectan- gulaires , 2—3 fois aussi 1. q:1.; les supérieures rhombées- subhexagones. Fleurs synoïques ; 2—3 anthéridies; 1—3 ar- chégones; paraphyses grèles, peu nombreuses. Vaginule oblon- gue-subcylindrique. Pédicelle très court (174 millim.). Capsule brièvement ovale-oblongue, arrondie à la base, terminée par une pointe droite ou oblique, obtuse, courte, brune; long. 172 millim. Spores médiocres, papilleuses. Coiffe assez grande, ouverle latéralement, brune au sommet. — Pendant qu'une première fleur se développe, la tige continue de s’accroitre par innovation, et produit 2—3 fleurs successives donnant lieu à à des capsules dont la maturation se trouve de plus en plus tardive. — Octobre-novembre. Sur la terre sablonneuse ou argileuse, nue, remuée depuis quelque temps, le long des haies, des fossés, aux lieux couverts, ou dans Les étangs desséchés, Bruyères (Mougeot), bois de Tomblaine (Godron), Mandray B.), Deux-_Ponts (Bruch), Bitche, Wissembourg, Schleithal et Bienwald alt Sarrebrück (Winter), Mulhouse (Mühlenbeck), Münster (Blind), et ailleurs en Alsace (Schimper). — Calvados (De Brébisson), Hte-Vienne (Lamy). 688 65° GENRE : PHASCUM. : Feuilles brièvement acuminées, élargies, ovales, obo- vées ou oblongues. (E. 443—449.) à a. Feuilles oblongues-lancéolées, capsule émergée, apiculée ; pédicelle droit ou arqué. (E. 443—445.) 443. Phascum bryoides Dicks. Fasc. IV; Bryol. eur. t. 6; Stirp. n° 705; Schultz, Herb. norm. n° 999. Tige dressée, parfois décombante, radiculeuse à la base, émettant des innovations grêles au-dessous des fleurs ; long. 5—10 millim. ; gazons lâches, parfois étendus, d’un vert un peu jaunâtre. Feuilles inférieures petites, espacées, ovales-lancéo- lées, acuminées; les supérieures ovales-oblongues, concaves, élalées à l’état humide, un peu crépues-contournées à l'état sec, étroitement révolutées aux bords jusque vers le milieu ou les trois quarts, entières, médiocrement acuminées par l’excurrence de la nervure; long. des feuilles supérieures 3 172 millim., larg. 374—1 millim.; cellules basilaires hyalines, à parois minces, rectangulaires, 8—6 fois aussi 1. q. 1. ; les supérieures carrées ou subhexagones, courtes, lisses, renfermant de gros grains de chlorophylle ; les cellules basilaires des fol. florales intimes sont plus allongées, 6—10 fois aussi 1. q. L. Fleurs femelles : 2—3 archégones ; paraphyses grêles et courtes. Va- ginule brièvement ovale, brune. Pédicelle brun ou rougeätre au sommet, dressé, rarement arqué; long. 2—3 millim. Capsule exserte, ovale-oblongue, un peu courhée, munie d’un petit col à la base, terminée par un bec oblique, obtus, médiocre. Coiffe descendant à peine au milieu de la capsule, longuement fendue latéralement, oblique, acuminée. Fleurs mâles gemmiformes, axillaires, au-dessous des fleurs femelles; 2—3 fol. ovales, aiguës, nerviées ; 5—6 anthéridies oblongues, courtes ; quelques paraphyses légèrement renflées. — Mars-avril. Nul sur les terrains siliceux purs des Hautes-Vosges ; assez répandu, dans les terrains calcaires ou argilo-calcaires, au bord des champs, des vignes, sur Les collines, dans Les lieux négligés, gramineux, dans Les plaines de l’Alsace et de la Lorraine, assez rare dans le Jura. — Dans les mêmes conditions dans presque toute la France. 44&. Phascum rectum Sm. Engl. Bot. p. 905, t. 330; Bryol. eur. t. 6; Stirp. n° 804. Tige simple, dressée; long. 2—3 millim.; gazons parfois . denses, très pelits, d’un vert passant au brun. Feuilles infé- 444. PHASCUM RECTUM. 689 rieures ovales; les moyennes oblongues; les supérieures oblon- ques-obovées, presque toutes concaves, carénées, étroitement révolutées aux bords jusqu’au tiers supérieur et au delà, mu- cronées par l’excurrence de la nervure; long. 1—1 172 millim. y larg. 172 mill.; à l’état humide, elles sont étalées, plus ou moins arquées ; sous Éoton de la ee elles se ARE et se contournent légèrement; cellules basilaires hyalines, rectangu- laires, 2—3 fois aussi 1. q. 1.; les supérieures courtes, hexa- gones ou presque carrées, molles, légèrement papilleuses. Fleurs synoïques; anthéridies petites, brièvement oblongues (1—3); 1—4 archégones; paraphyses grèles, rares, Vaginule brune, oblongue, étroite. Pédicelle pâle, droit ; long. 874 mill. Capsule exserte ou émergeant, petite, subglobuleuse, arrondie à la base, surmontée d’un apicule droit, obtus, très court; diam. 172 millim. Coiffe petite, conique, aiguë, descendant jusqu’au-dessous du milieu de la capsule, ouverte latéralement jusqu’au milieu. Parfois 2—3 capsules sortent d’un même invo- lucre. — Printemps. RR. Sur la terre des collines calcaires; Dorlisheim, près de Mutzig (Kneiff). — Plus commun dans le midi et l’ouest de la France; Var : Hyères, Massif des Oiseaux (De Mercey), Aude : Capendu, Montagne d’ Aie bords du Rougeat (Roumeguère), près d'Angers (Guépin), Man- che, C. (Le Jolis), Calvados : Falaise (Lenormand). 445. Phascum curvicollum Hedw. Musc. frond. Bryol. eur. t. 6; Stirp. n° 606. Tige très courte (1 millim.); plantes vivant isolées ou formant de petits groupes peu denses, d’abord verts, à la fin bruns. Feuilles inférieures oblongues-lancéolées, aiguës ou acuminées, très étalées ; les supérieures lancéolées, finement acuminées par l’excurrence de la nervure, révolulées aux bords, à partir du tiers inférieur, légèrement denticulées à la base de l’acumen, dressées , légèrement étalées ; long. 1 172—1 374 millim., larg. 173 millim. ; cellules res en “partie byalines, subrectangu- laires, 2—3 fois aussi 1. q. 1.; les supérieures carrées, à parois épaisses, fortement Aer Fleurs synoiques ; anthéridies oblongues (parfois à l’aisselle des feuilles supérieures en dehors de l’involucre); 3—4 archégones persistant à la base de la vagi- nule; celle-ci étroite, cylindrique, verdàtre. Pédicelle pâle, géniculé. Capsule horizontale où pendante, sortant de l’'invo- lucre latéralement, brièvement oblongue ou subglobuleuse, brune, terminée par un pelit bec obtus, oblique ; long. 172 mill. Coiffe grande, descendant presque jusqu’à la base de la Ccap- sule, fendue latéralement jusque près du sommet, — Hiver et premier printemps. 690 65° GENRE : PHASCUM. R. Sur la terre nue, dans les chemins creux, près de Deux-Ponts (Bruch), de Landau et de Neustadt (Gümbel); Mulhouse (Mühlenbeck) ; champs incultes, collines calcaires, à Vouens, dans le Jura, remparts de Bâle (Lesquereux). — Haute-Savoie (Puget), environs de Lyon (Debat), Aude (Roumeguère), Tarn (M.-9. J.), Haute-Garonne (Jeanbernat), envi- Ua : Paris (Bescherelle), Oise (Graves, Questier), C. dans la Hte-Vienne amy), b. Feuilles ovales, larges et courtes, concaves, plus rarement oblon- gues-lancéolées ; capsule immergée. (E. 446—449.) *. Feuilles étroites, oblongues-lancéolées ; plante relativement déve- loppée. (E. 446.) 446. Phascum cuspidatum Hedw. Spec. Muse. p. 22; Bryol. eur. t. 5; Stirp. n° 307. Plante assez variable. Tige tres courte (1 mill.), garnie alors de feuilles ovales-acuminées, rapprochées, ou bien allongée (1. 3—4 millim.) et garnie de feuilles dont les inférieures sont petites, espacées, ovales-lancéolées ; simple ou divisée en 2—3 branches; gazons plus ou moins étendus, d’un vert terne. Feuilles supérieures oblongues-lancéolées , assez longuement et finement acuminées par l’excurrence de la nervure, entières, étroitement révolutées aux bords; long. 2 172—3 172 millim., larg. 1 millim.: cellules basilaires rectangulaires ou hexagones- tronquées, 3—6 fois aussi 1. q. 1.; les supérieures carrées, subarrondies, lisses, à parois minces. Fleurs femelles : 3—4 archégones; quelques paraphyses courtes. Vaginule pâle, courte, renflée. Pédicelle très court, ou plus allongé (174—172 millim.). Capsule ovale-suhglobuleuse, arrondie à la base, brièvement apiculée au sommet; diam. 374 millim. Coiffe petite, conique-acuminée, tres ouverte latéralement; long. 172 millim. Fleurs mäles axillaires, au-dessous des fleurs fe- melles; 1 fol. involucrale largement ovale, brièvement acumi- née ; 3—10 anthéridies; quelques paraphyses courtes, légère- ment renflées. — A la fin de l'hiver. Cette espèce présente de nombreuses variations qui portent sur les dimensions relatives des diverses parties; ainsi la tige est tres courte ou allongée; les feuilles ovales-concaves, ou oblongues-lancéolées, allongées ; le pédicelle très court, ou plus long, droit ou arqué. Une des formes les plus à considérer est la var. piliferum Sch. (P. piliferum Schreb.), Stirp. n° 1304, parce que cette plante peut être facilement confondue avec les espèces qui suivent. Elle est d’aspect gemmiforme; les feuilles sont carénées, très concaves, ovales, brièvement rétrécies au 447. PHASCUM FLŒRKEANUM. 691 sommet et subobtuses, surmontées d’un poil roux, dû à l’excur- rence de la nervure; les bords sont révolutés vers le sommet ; le pédicelle très court est droit ou arqué; la capsule dressée ou subhorizontale, subglobuleuse, apiculée. CC. partout, sur la terre, dans les champs, les jardins; les lieux argi- leux, frais, découverts ; la var. piliferum recherche les lieux sablonneux ; ; disséminée dans l’intérieur des terres, elle est plus commune sur les sables des bords de la mer. **, Feuilles ovales, larges et courtes ; plantes très exiquës, bul- biformes. (E. 447—449.) 447. Phascum Flœrkeanum W. et M. Bot. Taschb.; Acaulon Flærkeanum Bryol. eur. t. 3; Microbryum Flæœr- keanum Schimp. Syn. p. 11. Tige extrêmement courte; plante vivant isolée ou ne formant que de très petits groupes. 8—1® feuilles dressées, làchement imbriquées par la base, étalées par l'extrémité, ovales, con- caves, ensuite rétrécies , acuminées , entières , ordinairement révolutées aux bords, à partir du milieu jusque vers la base de l’acumen; la nervure s’avance jusqu’au sommet, ou même le dépasse en formant une petite pointe brune ; long. 1—1 174 millim., larg. 172 millim. ; cellules de la base subrectangulaires, 2—3 fois aussi 1. q. L.; les supérieures carrées, à contours peu nets, quelques-unes même sont papilleuses. Fleurs femelles : 3—6 archégones; pas de paraphyses. Vaginule très courte. Pédicelle presque nul. Capsule dressée , subglobuleuse, briève- ment apiculée où mamelonnée au sommet. Coiffe conique-acu- minée, descendant au tiers de la capsule, divisée, à la base, en 3—5 lobes plus ou moins profonds. Spores grandes. Fleurs mâles : anthéridies oblongues, claviformes, solitaires à P'ais- selle des feuilles supérieures. — Pendant l'hiver. Lieux vaseux , à demi desséchés , au bord des ruisseaux , des marécages ; près de Deux- Ponts (Bruch), de Landau (Gümbel), de Strasbourg, au Neuñof (Schimper) ; près du pont de Thièle, dans le Jura (Lesquereux). — Calvados , à Falaise (De Brébisson), Var , Costebelle (De Mercey). 448. Phascum muticum Schreb. p.8; Acaulon muticum C. Müll. ; Bryol. eur. t. 4; Stirp. n° 1204; Sphærangium mutlicum Schimp. Syn. ige extrêmement courte, fixé » radicule T trêm t te, fixée au sol par des radicules hyalines, abondantes ; plante bulbiforme, vivant isolée ou for- 692 65° GENRE : PHASCUM. mant de très petits groupes, d’un vert brun ou jaunûtre. Feuilles inférieures très petites, obtuses, énerves ; les moyennes ovales, aiguës ou apiculées, nerviées; es supérieures ou involucrales (3) deux fois plus grandes, dressées-imbriquées, tres concaves, formant un bourgeon ovale-aigu, munies d’une nervure qui forme, au delà du limbe, un petit mucron étalé, du reste obtuses, inégalement sinuolées-crénelées au sommet, infléchies aux bords; long. 1 192 millim.; cellules du tiers in- férieur grandes, rectangulaires, presque hyalines, 8—4 fois aussi 1. q. L. ; les supérieures rhombées, plus ou moins aiguës; 3—5 archégones; pas de paraphyses. Vaginule subglobuleuse. Pédicelle tres court (174 millim.). Capsule dressée, sphérique ou rarement brièvement oblongue, très brièvement et obtusé- ment apiculée; diam. 172 millim. Coiffe très petite, presque réduite à l’archégone primitif, corrodée ou laciniée, parfois plus longuement fendue d’un côté. Fleurs mäles gemmiformes, excessivement petites, fixées à la base de la plante femelle, ou paraissant libres, difficiles à trouver ; fol. ovales, aiguës, éner- ves; 2—3 anthéridies courtes; pas de paraphyses. —A la fin de l'hiver. Lieux sablonneux , argileux , champs humides, prairies. « Partout. » (Mougeot) ; bois de Tomblaine près de Nancy (Godron), de Deux-Ponts (Bruch), Wissembourg (Schultz), Sarrebrück ( Winter), Strasbourg (Schimper), Saint-Dié (B.), Neufchâtel , dans le Jura (Chaillet). — M. Durieu a recueilli dans les sables maritimes du sud-ouest de la France, la v. minus Sch, caractérisée par ses dimensions plus petites encore, des feuilles entières , plus brièvement apiculées, une capsule plus petite, des spores plus papilleuses. 449. Phascum triquetrum R. Spruce Engl. Bot. t. 2901; Acaulon triquetrum C. Müll.; Bryol. eur. t. 4; Stirp. n° 802 (en partie); Sphærangium triquetrum Schimp. Syn. Plante très semblable à la précédente, verte jusqu’à la matu- rité; les fol. involucrales toujours au nombre de trois, forment un petit bourgeon plus exactement trigone ; elles sont nettement carénées , légèrement révolutées et inégalement dentées sur le contour du liers supérieur, terminées par un petit acumen recourbé, dû à l’excurrence de la nervure. La section transver- sale de ces feuilles présente un angle aigu, à sommet net,-tandis que la section des feuilles involucrales du P. muticum fait voir un angle moins nettement défini, à côtes convexes, à sommet émoussé. Pédicelle arqué. Capsule horizontale, sphérique, tout à fait arrondie au sommet, sans apicule. Spores grandes, ee Coiffe très petite, irrégulièrement frangée, laciniée à la base. 450. PHYSCOMITRELLA PATENS. 693 RR. Lieux gramineux des fortifications de Strasbourg (Kneïff, 4822, Schimper) ; lieux argileux , près de Landau (Gümbel). — Var : Costebelle, Col du Cerf (De Mercey), Tarn : Saint-Urcisse, bois de Cambon , bords du ruisseau de Monton (M.-D. J.). — Sous le n° 802 des Stirpes vog.- rhen., on trouve à la fois des échantillons de cette espèce et du P. muti- cum, ce qui justifie la détermination primitive et la rectification pos- térieure. 66° Genre : Physcomitrella Schimp. Fleurs monoïques ; capsule immergée ou à peine exserte, subglobuleuse, molle, dépourvue de col et de sporange, munie d’une columelle épaisse, à la fin résorbée. Coiffe campanulée, renflée à la base. Tige simple, atteignant 1—2 millim. Feuilles ovales, molles. Prothalle fugace. Genre peu distinct. 450. Physcomitrella patens Schimp. Coroll. p. 3; Bryol. eur. t. 3; Phascum patens Hedw. Musc. frond. 1, p. 28; Stirp. n° 704; Ephemerum palens C. Müll. Tige dressée, presque nue à la base; plante vivant isolée ou formant de petits groupes. 10—12 feuilles rapprochées, lâche- ment dressées, un peu étalées au sommet, carénées, oblon- gues-lancéolées, subspatulées, médiocrement acuminées, gar- pies, sur le contour, de dents obluses, espacées, plus grandes vers le sommet; la nervure mince et étroite s’arrête loin du sommet; long. 2 172 millim., larg. 192—374 millim.; cellules basilaires hyalines, rectangulaires, 8—10 fois aussi 1. q. 1. ; les supérieures hexagones ; 8—6 fois aussi 1. q. L. , renfermant peu de chlorophyile. 2—3 archégones allongés; pas de para- physes. Vaginule très courte, brune. Pédicelle très court ou s'allongeant un peu. Capsule immergée ou émergeant, dressée, subglobuleuse, terminée par un petit apicule rougeûtre , formée d’une membrane molle, qui se rompt aisément ; diam. 172 mill. Coiffe conique-acuminée, brievement dilatée, irrégulièrement lacérée à la base; elle ne couvre qu’une petite portion de la capsule. Spores grandes, un peu anguleuses, très papilleuses. Fleurs mâles aæillaires ; 2—3 anthéridies obovées, courtes, sans paraphyses, à l’aisselle d’une foliole ovale, au-dessous des fleurs femelles. — Septembre-octobre. Lieux vaseux, bords des fossés , sur la terre humide , calcaire ou ar- gileuse, « Partout » (Mougeot), environs de Fénétrange sur le muschel- kalk, d’Attignéville sur le calcaire jurassique (B.), Nancy (Godron), Deux-Ponts (Bruch), Sarrebrück (Winter), Neufchâtel (Lesquereux). Cette plante est très molle , très délicate dans toutes ses parties, 694 67° GENRE : EPHEMERUM. 67° Genre : Ephemerum Hampe. Fleurs plus ou moins complétement dioïques. Capsule sub- globuleuse, immergée dans l’involucre, subsessile , dépourvue de sporange et de columelle. Coiffe petite, entière, laciniée à la base ou fendue latéralement. Spores grandes, peu nombreuses, papilleuses. Tige tres courte, annuelle. Prothalle persistant et formant un feutre confervoïde, sur lequel se développent les plantes fertiles sous la forme de bourgeons épars. T. Feuilles nerviées. (E. 451—458.) 451. Ephemerum recurvifolium; Phascum recurvifolium Dicks. Fasc. IN; Phascum crassinervium Grev. Scott. FI. : Ephemerum pachycarpum Hampe; Bryol. eur. t. 2; Ephe- merella recurvifolia Schimp. Syn. p. 7. Tige extrêmement courte, garnie, à la base, de radicules pêles ; prothalle formé de filaments d’un vert pâle, courts, peu ramifiés, s'oblitérant vers l’époque de la maturité des capsules. Feuilles d’un vert foncé, crépues à l’état sec, étalées-diver- gentes , flexueuses à l’état humide, souvent demi -tordues, nombreuses (10—15); les inférieures oblongues, brièvement acuminées , ordinairement énerves ; les autres étroitement oblon- gues à la base, puis lancéolées-linéaires, sinuolées ou fine- ment denticulées sur le contour des deux tiers supérieurs , parfois comme incisées vers le sommet, planes aux bords, fine- ment acuminées par l’excurrence de la nervure ; long. 1 192—2 millim., larg. 174 millim. à peine; cellules inférieures rectan- gulaires, 2—4 fois aussi L. q.1.; les supérieures rhombées , courtes, vertes. Fleurs femelles : 1—3 archégones; paraphyses filiformes déjà à l’aisselle des feuilles supérieures. Vaginule brièvement oblongue, brune. Pédicelle très court. Capsule dressée, brièvement ovale, arrondie à la base, terminée par un bec variable, oblique, obtus; diam. 172 millim. ; bien que subsessile, la capsule est facilement visible à cause de la diver- gence des fol. de l’involucre. Coiffe conique, apiculée, descen- dant jusqu’au milieu de la capsule, ouverte d’un seul côté, parfois plurilobée. Fleurs mâles gemmiformes , dans le voisinage des fleurs femelles, naissant du même prothalle; 3—6 fol. lar- gement ovales, brusquement acuminées , les externes nerviées , les intimes énerves ; 3—4 anthéridies petites, courtes; quelques paraphyses. — Pendant l'hiver. 452. EPHEMERUM STENOPHYLLUM. 695 Sur la terre argileuse ou calcaire, dans les friches , les champs de lu- zerne, sur le muschelkalk , entre Châtel et Hadigny (B.), près de Deux- Ponts (Bruch). — Haute-Savoie, Thonon (Puget), Calvados , Falaise (De Brébisson), Oise , au-dessus de Chaumont (Graves), environs de Paris, près de la machine de Marly (Chevallier). 452. Ephemerum stenophyllum Schimp. Syn. p. 5; Phas- cum stenophyllum Nees et Hornsch. Bryol. germ. 1. Th. p. 59, t. IV, Ephemerum sessile Br. Sch. t. 2. Prothalle d’un vert foncé, très ramifié ; plantes fertiles, isolées ou formant de petits groupes (2—4), fixées au sol par des radi- cules brunes. Feuilles peu nombreuses (5—8), étalées-arquées ou légèrement contournées, flexueuses, étroitement lancéolées- linéaires, finement acuminées, légèrement carénées, garnies, sur le contour du tiers supérieur, de petites dents émoussées, peu nombreuses; la nervure élargie occupe plus du tiers du limbe et le dépasse au sommet. Les feuilles inférieures sont plus courtes, moins longuement acuminées, plus dressées que les supérieures. Cellules de la base rectangulaires, 2—3 fois aussi L. q. l., à parois molles, mais épaisses; les supérieures rhombées, plus courtes, renfermant peu de chlorophylle. 1—2 fol. involucrales intimes plus courtes que les externes; 1—3 archégones; pas de paraphyses. Vaginule oblongue, brune. Pédicelle dressé extrêmement court. Capsule globuleuse, termi- née par un petit apicule. Coiffe plus ou moins ouverte latérale- ment et légèrement déjetée oblique, apiculée, brune au sommet, descendant seulement au tiers de la capsule. Fleurs mâles gem- miformes sur le prothalle, à la base de la plante femelle. — Septembre-novembre. Sur le muschelkalk, dans la forêt de Wolfsrach , près du chemin de Deux-Ponts à l'auberge de Gündbach , et prairies de Deux-Ponts (Bruch); prairies , sur les bords de l’Isch, non loin du moulin de Postroff, près de Fénétrange , sur le muschelkalk (B.). 453 Ephemerum cohærens Hampe; Bryol. eur. t. 1; Stirp. n° 1403; Phascum cohærens Hedw. Spec. Musc. MH t. I. | Plantules fertiles très petites , assez rapprochées; prothalle persistant, ramilié, très fourni, étalé-dressé, tenace, d'un beau vert, pälissant ou brunissant à la fin. Feuilles inférieures petites; les 6--8 supérieures plus grandes, lancéolées , assez longuement acuminées, légèrement denticulées sur le contour de la moitié supérieure, munies d’une nervure mince qui se prolonge jusqu'au sommet; ces feuilles dressées, carénées ou 696 67° GENRE : EPHEMERUM. concaves à la base, s’étalent ou se recourbent légèrement par la pointe ; long. 1 172 millim., larg. 192 millim.; cellules grandes, molles , peu régulières; les inférieures hexagones-subrectangu- laires, 3—5 fois aussi 1. q.1.; les supérieures un peu plus courtes , généralement hexagones- aiguës. {—2 archégones. Va- ginule brièvement oblongue. Pédicelle comme nul. Capsule globuleuse , rougeätre, surmontée d’un apicule court et obtus; diam. 172 millim. Coiffe descendant jusqu’au tiers de la cap- sule, terminée par un bec oblique, d’un tissu lâche, irrégulie- rement laciniée et comme frangée à la base, ou fendue latéra- lement. Fleurs mâles sur des plantules gemmiformes très petites, au milieu du prothalle; anthéridies petites, peu nombreuses. — Printemps. RR. Sur la terre des taupinières, dans l’île da Rhin, près de PP (Schimper). T1. Feuilles énerves. (E. 453 bis.) -453 bis. Ephemerum serratum Hampe; Bryol. eur. t. 1; Phascum serratum Schreb.; Stirp. n° 808. Prothalle fourni, d’un beau vert soyéux ; ramifications al- longées , déprimées; plantules fertiles très petites, nombreuses, se détachant, à la maturité, sur le fond vert du prothalle, comme autant de petits points d’un rouge vif dû à la couleur de la capsule. Feuilles peu nombreuses (7—8), dressées, con- caves ; les inférieures ovales-acuminées; les supérieures beau- coup plus grandes, ovales-lancéolées, allongées, longuement acuminées, tout à fait énerves, denticulées dès au-dessous du milieu (dents nombreuses, grandes, étalées, aiguës, inégales); cellules grandes, molles, renfermant peu.de chlorophylle , hexa- gones-subrhomboïdales, 4—8 fois aussi 1. q. 1. 1—3 archégones. Vaginule courte. Pédicelle presque nul. Capsule subglobuleuse, terminée par un apicule droit, obtus ou subaigu, à la fin d’un rouge vif. Coiffe descendant jusqu’au milieu de la capsule, ren- flée-campanulée à la base, brusquement acuminée, rougeâtre au sommet, fendue laléralement sans être oblique. Fleurs mâles sur des plantes gemmiformes, très petites, à La base des plantes femelles ; fol. ovales-acuminées ; 2—3 anthéridies très petites. — Pendant l'hiver et au printemps. Sur la terre nue, argileuse, un peu humide, dans les champs et les prairies, presque partout dans la région des plaines et des: colli- nes inférieures. 454, ARCHIDIUM ALTERNIFOLIUM. 697 4° Famille : ARCHIDIACÉES. (Trib, Archidiaccæ Schimp.) Fleurs monoïques ou synoïques ; archégones accompagnés de paraphyses. Capsule sessile, globuleuse, obtuse, à parois minces mais tenaces, dépourvue de sporange et de columelle ; vaginule presque nulle ; coiffe déchirée irrégulièrement à la base ; spores relativement très grandes, peu nombreuses (10 —°20), polyédri- ques, lisses, renfermées jusqu’à la fin dans la cellule primitive. Tige innovant au-dessous des fleurs, à la fin divisée et dépri- mée; feuilles lancéolées et subulées, nerviées. Pas de prothalle radiculaire. 68 Genre : Archidium Brid. Caractères de la famille. 454. Archidium altermifolium Schimp. Syn. p. 28; Arch. phascoides Brid.; Bryol. eur. t. 8 et 637; Stirp. n° 904; Schultz, FI. Gall. et Germ. exsicc. n° 1596 et bis; Phascum alternifolium Dicks. Fasc. I, p. 38. Tige grêle, courte, dressée, se terminant par une fleur; au- dessous de celle-ci, naissent 1—2 innovations grêles, dépri- mées, ascendantes, garnies de petites feuilles espacées, oblon- ques-lancéolées, acuminées, planes, légèrement sinuolées aux bords, munies d'une nervure qui atteint l'extrémité, dressées à l’état sec, étalées ou même arquées en dehors à l’état humide ; long. 1 millim., larg. 173—172 millim.; cellules basilaires peu distinctes, à parois épaisses, rectangulaires, 9—4 fois aussi 1. q. L.; les supérieures souvent tronquées obliquement, sub- hexagones, plus opaques et plus netites, renfermant de gros grains de chlorophylle. A la fin de J'année, les innovations grèles se dépriment; sur rai longueur (10—15 millim.), nais- sent de petits rameaux dressés, “courts , terminés de nouveau par les organes de fructification. La plante forme de petits gazons peu “denses, d'un vert sombre ou jaunâtre. Fol. florales (6—10) lancéolées, concaves, à la base, ensuite rétrécies, li- néaires-acuminées, allongées, étalées- flexueuses , perviées , sinuolées aux bords ; long. 2—2 172 mill. ; anthéridies en petit nombre, à côté des archégones ou, au-dessous, à l’aisselle d’une foliole involucrale propre ; paraphyses rares et courtes. Vaginule 45 698 69€ GENRE : ANDREÆA. imparfaite. Pédicelle tout à fait nul. Capsule arrondie, obtuse aux deux extrémités, globuleuse ou un peu allongée, lisse, pâle ou verdätre; diam. 172 millim.; membrane capsulaire formée d’une seule couche de cellules fenaces. Pas de colu- melle. Spores (10—25) renfermées dans une membrane spé- ciale, hyaline : elles-mêmes relativement très grosses, finement chagrinées, à la fin polyédriques (le plus souvent tétraédriques), renfermant des granulations distinctes. Coiffe très petite, acu- minée, irrégulièrement lacérée sur le contour de la base. — Mai-juin. AR. Sur la terre argileuse, dans les bois, aux lieux légèrement frais, au bord des petites mares, dans les ornières des chemins abandonnés ; Deux- Ponts (Bruch), Bitche (Schultz), forêt de Saint-Gorgon près de Ramber- Villers (B.), indiqué à Plombières. — C. dans la Vienne et la Haute-Vienne (Chaboisseau, Lamy), Var : Maures (De Mercey), Aude : Palairac, Saissac (Roumeguère), Tarn : Saint-Urcisse (M.-D. J.), Oise : forêt de Compiègne, Beauvais (Graves), Nemours (Cosson), Thury-en-Valois (Questier), envi- rons de Paris (Durieu), Manche, C. (Le Jolis). 9e Cohorte : SCHISTOCARPES. (Sect. II. Musci Schistocarpi Brid.) 5e Famille : ANDRÉÉACÉES. (Trib. Andreæaceæ Schimp.) 69° Genre : Andreæa Ehrh. ? Fleurs monoïques ou dioïques. Capsule ovale-oblongue, briè- vement apiculée, munie d’une columelle persistante adhérant au sommet; d’abord sessile et immergée dans l’involuere, elle devient plus tard exserte, soulevée au sommet d’un faux pédi- celle (pseudopode Sch.) produit par l'allongement du réceptacle; à la maturité, sous l’action de la sécheresse, elle s’ouvre par l’écartement latéral de 4—6 valves retenues au sommet, sans qu’il y ait d’opercule proprement dit; cet écartement des valves semble dû à une contraction de la columelle qui, en se raccour- cissant déprime la capsule dans le sens de la longueur en aug- mentant son diamètre transversal. Coiffe conique , lacérée à la base, lisse, très petite, fugace. Tige courte (5—20 millim.), dichotome; feuilles lancéolées, papilleuses, d’un tissu ferme, 455. ANDREÆA RUPESTRIS. 699 formé de cellules courtes, sinueuses, opaques. Plantes de cou- leur marron ou noirâtre, formant de petits coussinets fragiles, très adhérents au support, croissant exclusivement sur les rochers siliceux élevés. +. Feuilles nerviées. (E. 455.) a. Fleurs monoïques, 455. Andreæa rupestris Roth, Neu. Beitr. p. 234; Bryol. eur. t. 631; Billot, exsice. n° 3988 ; Jungermannia rupes- tris Linn. FI. suec.; A. Rothii W. et M.; Stirp. n° 116. Tige dressée ou décombante à la base, peu divisée; long. 6—15 millim.; coussinets noirâtres. Feuilles imbriquées, légè- rement contournées à l’état sec, très étalées en tous sens, ascendantes par la pointe, ou plus ou moins courbées-homo- tropes, à l’état humide, ovales-oblongues, concaves, à la base, puis rétrécies et longuement linéaires-acuminées, planes aux bords, entières, munies d’une nervure forte qui s’amincit et disparaît vers l’extrémité; long. 1 192—2 millim., larg. 172 millim.; cellules basilaires, près de la nervure, oblongues, 3—4 fois aussi 1. q. 1.; les marginales carrées, les supérieures arrondies, ponctiformes, petites, à peine papilleuses. Fol. intimes de l’involucre dressées, engaînantes ; 3—4 archégones; paraphyses rares, courtes ou plus développées. Pédicule pâle; long. 1 172 millim. Capsule brièvement oblongue, noire ; long. 1 millim., diam. 172 millim. Spores grandes, brunes, légère- ment papilleuses. Fleurs mâles sur un rameau spécial de la même plante; fol. ovales, brièvement acuminées, énerves ; 3—10 anthéridies oblongues, médiocres; paraphyses renflées au sommet, formées, à ce point, de plusieurs séries de cellules, ou de cellules dilatées, courtes. — Les fol. de l’involucre femelle sont assez variables ; souvent étroites, à la base, dilatées plus haut, spatulées obovées, rapidement contractées et apicu- lées, parfois obtuses, au moins les intimes; ces dernières sou- vent énerves; elles sont engainantes de manière à se recouvrir par les bords ou seulement aux trois quarts. — Avril-mai. Sur les rochers de granite et de grès vosgien élevés, découverts et exposés au sud-ouest, particulièrement aux endroits où il se produit de faibles suintements d’eau ; Hohneck, Bruyères (Mougeot) ; répandu dans toutes les Hautes-Vosges, au-dessus de 500—600 m., sur le grès vosgien , à Saint-Dié, à Bruyères , au Donon ; sur le granite , dans toute la haute 700 69° GENRE : ANDREÆA. montagne : Anould, Gérardmer, Granges, Remiremont, Vagney, Rupt, La Bresse, Les Ballons , le Hohneck, au Eac-Blanc, etc. — C. sur les rochers siliceux de toutes les hautes montagnes de France, Alpes, Py- rénées , Cévennes, Auvergne ; dans les Ardennes , à Revin (Bescherelle), en Normandie : le Châtellier (Husnot), rochers du Câtel, à Gréville (Le Jolis). Andreæa crassinervia Bruch, Denkschr. Zu München , 1828: Bryol. eur. t. 633. Espèce distincte de l'A. rupestris par ses feuilles courbées- homotropes , oblongues-lancéolées à la base, insensiblement rétrécies , linéaires-subulées, finement papilleuses ; la nervure s’avance jusqu'à l’extrémité. Fol. involucrales intimes engai- nantes, énerves ; col de la capsule plus court, moins développé. — Eté. Rochers humides des Hautes-Pyrénées (Kindhberg); Alpes de la Suisse. Andreæa falcata Schimp. Bryol. eur. t. 634. Distinct des précédents par les feuilles nettement falciformes, brièvement obovées, dilatées à la base, brusquement rétrécies, linéaires, dentées-sinueuses vers le sommet, lisses. Fol. de l’involucre obovées, énerves. — Eté. Rochers humides, sur les plus hauts sommets des Pyrénées : Port de Vénasque (Kindberg), près du lac Séculejo (Durieu) ; Alpes ile la Suisse. 1 b. Fleurs dioïques. Andreæa mivalis Æook.; Bryol. eur. t. 636. Tige ascendante ou dressée; coussinets mous, d’un vert bru- nâtre. Feuilles courbées - falciformes, oblongues à la base, rétrécies , lancéolées, aiquës, sinuolées vers le sommet, très fortement papilleuses sur les deux faces. Fol. de lPinvolucre lancéolées, làchement dressées , dentées, nullement engaînantes. Capsule s’ouvrant ordinairement par 6 valves. — Eté. Rochers, sur les hauts sommets des Pyrénées : Port de Vénasque (Durieu); Alpes de la Suisse. 456. ANDREÆA PETROPHILA. 701 . ++. Feuilles dépourvues de nervure; fleurs monoïques. (E. 456.) 456. Andreæa petrophila Ehrh. Beitr. I, p.192; Bryol. eur. t. 623-625; Husnot, Musc. Gall. n° 248 ; A. rupestris Hedw. Spec. Musc.; Stirp. n° 115; A. alpina W. et M. Plante très variable. Tige courte ou allongée (1. 5—30 mill.), dressée ou décombante , peu ou longuement dénudée à la base, presque simple ou plusieurs fois dichotome ; coussinets arrondis, denses ou lâches, d’un brun châtaigne ou noirâtre. Feuilles ovales-oblongues ou oblongnes-lancéolées, rétrécies au-dessus de la base, lancéolces, aiguës ou subaiguës, concaves, canali- culées, presque entières ou sinuolées-denticulées sur le contour du tiers supérieur, dressées-appliquées ou légèrement homo- tropes à l’état sec, simplement étalées, ou très étalées-diver- gentes, ou dressées par la base, puis étalées, et enfin redressées par la pointe à l’état humide; cellules inférieures oblongues, allongées ; les supérieures arrondies ou un peu anguleuses, disposées en séries parallèles, fortement papilleuses. Fol. de linvolucre allongées, dressées ; les intimes aux 374 ou entière- ment engaînantes , contractées et terminées par une pointe mousse ; 3—6 archégones ; paraphyses rares ou nulles. Capsule à la fin exserte, oblongue, apiculée, s’ouvrant par l’écarteinent de 4 valves. Coiffe courte, dilatée, conique-acuminée, irrégu- lièrement lacérée à la base. Fleurs mâles gemmiformes , termi- nant des innovations spéciales ou de petits rameaux ; fol. ovales, imbriquées ou légèrement homotropes ; 3—-6 anthéridies ; para- physes filiformes, plus longues, peu nombreuses, ou même nulles. — Juin-août. Rochers granitiques élevés , découverts, tournés au midi; Hohneck, Tanache , vallée de la Vologne (Mougeot), Rotabac, Lac-Blanc, Roche des Ducs à Rochesson , hauteurs de La Bresse, etc. (B.). Cette espèce est très commune au Hohneck et sur toute la haute chaîne , au-dessus de 800 m.; elle descend , dans la vallée de la Vologne , entre Gérardmer et Granges, à 600 m,. Les nombreuses variations qu’elle présente nous ont paru trop instables et trop compliquées poar être distinguées ; elles sont résumées dans la description qui précède. — Alpes du Dauphiné : Chan- rousse , Taillefer (Ravaud), Haute-Savoie : N. U. de la Gorge (Puget) ; Mont Pilat (Debat); environs de Paris : Fontainebleau, Compiègne, Villers-Cotterets (Chevallier). Andreæa alpestris Schimp. Bryol. eur. t. 626. Tige élevée, grêle, très divisée , dénudée à la base; coussi- nets denses, noirâtres. Feuilles rapprochées, petites, ovales 702 69€ GENRE : ANDREÆA. ou ovales lancéolées, obtuses, étalées en tous sens à l’état hu- mide, légèrement papilleuses sur le dos. Fleurs mâles axillaires, très nombreuses, le long de rameaux distincts; anthéridies accompagnées de paraphyses très courtes. Rochers humides; sur les plus hauts sommets des Pyrénées : Port de Vénasque (Jeanbernat) ; Alpes de la Suisse. Andreæa alpina Turn. Musc. hib.; Bryol eur. t. 628. — Espèce caractérisée par ses tiges dressées, fastigiées, très divisées, ses coussi- nets d’un rouge foncé , les feuilles étalées-dressées , très rapprochées, obovées , contractées au milieu , terminées par un acumen court et brus- que , denticulées vers la base, formées inférieurement de cellules linéai- res, sinueuses. Fol. de l’involucre érès développées, allongées ; capsule brièvement exserte ; anthéridies grandes, accompagnées de paraphyses nombreuses, allongées. — Rochers humides des Alpes de l'Écosse , de l'Irlande et du nord de l’Europe. GÉNÉRALITÉS SUR LES SPHAIGNES, 703 SOUS-CLASSE II. SPHAIGNES. PREMIÈRE PARTIE. — GÉNÉRALITÉS. I ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DES SPHAIGNES. Fonctions de végétation, — Les racines n’existent que pendant le premier âge; elles se développent à la base de la jeune tige née sur le prothalle, mais bientôt elles disparaissent * sans retour, comme nous avons eu l’occasion de le remarquer pour un certain nombre de mousses. Les sphaignes n’ont pas de radicules adventives. La tige est relativement très développée ; sa longueur oscille entre 5 et 30 centimètres; en moyenne, elle atteint 10—15 centimètres. Comme elle se détruit par la base, à mesure qu'elle s’accroit par l’extrémité supérieure, elle finit bientôt par prendre une longueur constante, tant que les cir- constances extérieures ne changent pas. Elle est dressée ou ascendante, plus rarement déprimée et flottante. L’axe principal reste simple ou se divise en deux branches de même valeur. Indépendamment de cette division par dichotomie, la tige des sphaignes possède un mode de ramification très constant et tout à fait caractéristique. Les rameaux naissent fasciculés au nom- bre de 3—6, selon une spire sinistrorsüm de l’ordre 25; ils prennent leur origine dans la zône intermédiaire de la tige; deux ou trois, dans chaque faisceau, sont plus mous, plus pâles, beaucoup plus eflilés et descendants le long de la tige qu’ils enveloppent étroitement, tandis que les autres, ordinairement 704 GÉNÉRALITÉS plus renflés, moins atténués et parfois obtus, s’étalent selon un arc très ouvert ou même deviennent ascendants. La plante une fois adulte, le développement végétatif de chaque année repro- duit exactement celui de l’année précédente et le continue, mais sans le modifier; toutefois l’énergie vitale se portant vers le sommet, la partie inférieure dépérit et se décompose plus ou moins rapidement. C’est donc l’axe principal qui s'accroît d’une manière indéfinie, tandis que les rameaux, adultes dès la pre- mière année, ne sont susceptibles d’aucun développement ulté- rieur. Au point de vue de sa structure, la tige présente trois zônes concentriques. L’externe ou corticale est formée, à son tour, de 1—4 couches de cellules grandes, hyalines, rectangulaires, plus ou moins allongées, garnies ou dépourvues de pores et de fibres spirales; la zône médiane est ordinairement colorée, rousse, brune ou orangée, et cette teinte ressort plus ou moins à travers la zône corticale; elle présente 4—10 couches de cellules li- néaires, étroites, à parois très épaisses, subligneuses et qui donnent à la tige toute sa solidité; enfin la zône centrale repré- sente la moelle des végétaux supérieurs; elle est formée de nombreuses cellules hyalines, à parois minces, hexagones, subé- quilatérales (vues en coupe transversale). | Les feuilles naissent, comme les rameaux, de la zône médiane; elles sont également disposées selon l’ordre 275. Les caulinaires sont très espacées, grandes, ovales ou obovées, entières, den- tées ou frangées au sommet, marginées, dressées ou renyersées. A la base de ces feuilles, on remarque souvent des appendices ou oreilleties, formées de cellules plus grandes, rayonnantes. Les feuilles moyennes des rameaux arqués sont très rappro- chées, imbriquées, très concaves, marginées, souvent infléchies aux bords. Leur forme passe de la forme largement et briève- ment ovale-obtuse à la forme lancéolée-acuminée. Elles sont entières ou dentées au sommet vers l'extrémité des rameaux arqués et sur les rameaux pendants; elles se réduisent suecessi- vement et deviennent plus espacées. La direction des feuilles ra- méales (par leur pointe) fournit de bons caractères spécifiques. UR LES SPHAIGNES. 705 Ces feuilles, comme les caulinaires, sont tout à fait dépourvues de nervure. Leur tissu est extrêmement remarquable. Il se compose d’une seule couche de cellules; mais ces cellules sont de deux sortes. Les unes linéaires, allongées, articulées bout à bout, à parois épaisses, renferment seules des grains de chloro- phylle ; dirigées dans le sens de la longueur des feuilles et communiquant entre elles par des anastomoses obliques, elles divisent le limbe en une multitude de petits compartiments sub- hexagones ou rhombés, souvent flexueux, plus allongés vers la base des feuilles. Ces compartiments sont occupés par les cellules que nous appelons hyalines, à cause de leur transparence ; limitées sur le contour par les canaux à chlorophylle, leurs parois minces sont tendues par une fibre spirale très déliée qui exécute à l’intérieur un plus ou moins grand nombre de tours. Ces mêmes cellules présentent encore une autre particularité. Elles sont percées, aux extrémités et sur les bords, de trous arrondis, très nets (pores), en nombre très variable selon les espèces ; on en rencontre jusqu’à 15 et au delà sur une cellule, dans le Sphagnum subsecundum. Ces pores n'existent pas ou sont très rares sur les feuilles caulinaires ; ils sont aussi plus abondants vers le sommet des feuilles raméales qu’à leur base ; les fibres spirales manquent souvent aux feuilles caulinaires, surtout à leur base, mais elles se rencontrent à la base des feuilles raméales, mème quand il n'existe pas de pores à ce point. La présence de ces pores sur les feuilles et sur la zône corticale des tiges de Sphagnums rend compte de l’extrème facilité avec laquelle ces végétaux absorbent l'humidité ambiante. Il est probable que les fibres spirales qui remplissent les mêmes cellules servent, par des contractions successives, à faire monter dans tout le végétal, l’eau pompée par un point, et à maintenir ainsi son état de fraicheur uniforme. Fonctions de reproduction. Floraison. — Dans les sphaigues, les fleurs sont dioiques ou monoïques. Les fleurs des deux sexes sont constamment latérales. Comme c’est le cas dans un grand nombre d’hépatiques, les fleurs mâles constituent des chatons distincts des autres jeunes 706 GÉNÉRALITÉS rameaux par des folioles plus exactement imbriquées; ils sont pentagones, plus courts, plus renflés et d’une teinte différente plus ou moins tranchée. A l’aisselle de chaque foliole, vers le milieu du chaton, on rencontre une anthéridie solitaire, subglo- buleuse ou comprimée, pâle, portée sur un long pédicule très grêle. Ces anthéridies s’ouvrent à l’époque de la maturité, par la dissociation des cellules au sommet, sans qu’il se forme de valves régulières ; elles se décomposent ensuite rapidement et sont loin d’être persistantes comme dans la plupart des mousses. D’après les recherches de M. Roze, l’anthérozoïde se compose d’un granule oblong, légèrement arqué, bleuissant sous l’action de l’iode, amylacé par conséquent; ce corpuscule, long de Oum,004 à 0,005, se termine par une fibre spirale garnie, à son extrémité, de deux cils arqués très ténus; il est de plus renfermé dans une vésicule extrêmement mince, d’abord allon- gée, puis sphérique et sur laquelle s’enroulent la spire et les cils. Au sortir des cellules-mères et avant le gonflement complet de leurs vésicules, les anthérozoïdes des sphaignes exécutent des mouvements tout à fait semblables à ceux qui ont été signa- lés dans l’étude des mousses (1). Les fleurs femelles constituent latéralement sur la tige de petits bourgeons ovoïdes ou allongés. Les folioles de l’involu- cre, en nombre variable, 10—20, sont organisées comme les feuilles raméales et caulinaires; leurs cellules, du moins les supérieures, présentent des pores et des fibres ; les cellules basi- laires en sont généralement dépourvues et très allongées. Les folioles internes, très petites au moment de la floraison, se dé- veloppent pendant la maturation du fruit, et finissent par devenir beaucoup plus grandes que les externes; elles sont souvent en- gainantes et parfois plissées; mais les diverses modifications qu'elles revêtent sont loin d’être constantes, elles varient nota- tablement dans une même espèce. Les archégones, toujours en petit nombre, {—4, ressemblent à ceux des mousses; ils sont toutefois relativement plus développés et d’une structure plus (1) Bullet. Soc. bot. de France, t. x1, p. 301 et suive SUR LES SPHAIGNES. 707 molle. Les paraphyses qui les accompagnent, beaucoup plus grèles et plus allongées, sont contournées, enlacées ; elles n’ont rien des formes élégantes et précises que l’on connaît à ces organes, dans les mousses. Développement du fruit. — L'évolution de la capsule offre beaucoup d’analogie avec ce que nous avons vu pour les mousses ; il suffira d’insister sur les différences et sur les phénomènes caractéristiques. Le jeune fruit commence, après avoir perforé la base de l’archégone primitif, par s'implanter solidement au sommet de l’axe floral ou réceptacle. Le noyau celluleux dis- coïde, qui s'établit à ce point, détermine, tout autour, une dilatation de l’axe en forme de bourrelet persistant, c’est la vaginule. La capsule repose sur ce bourrelet sans intermédiaire ; elle est donc exactement sesssile. Le pédicule, qui la soulève ordinairement au-dessus des folioles de l’involucre, est dü tout entier à un allongement de l’axe floral. La position de la vaginule au sommet de ce faux pédicelle en fixe la nature, et s'oppose à tout rapprochement avec le pédicelle des mousses parfaites. La jeune capsule prend de bonne heure la forme sphé- rique qui lui est propre, l’archégone dilaté continuant à la re- couvrir de toutes parts. À une certaine époque, on voit apparaître (au moyen de coupes verticales) le sporange sous la forme d’une calotte hémisphérique à double enveloppe , reposant au sommet de la columelle qui dès lors ne conserve plus aucune relation avec l’opercule. Ce sac, limité d'abord à un espace très rétréci, s'étend progressivement par la résorbption de la columelle, de telle sorte que , à la maturité, cette dernière a presque entière- ment disparu ; il n’en reste que des lambeaux de tissu cellulaire affaissés au fond de la capsule; d’autre part, le sporange se rattache étroitement à la membrane capsulaire. Cette enveloppe de la capsule est composée d’une seule couche de cellules d’un brun noir, à parois fermes et très épaisses, allongées perpen- diculairement à la surface qu’elles déterminent; vers la base, on remarque de nombreux stomates. L’opercule est une petite calotte de même courbure que la capsule. Au moment de la ma- turité, il se détache d’abord d’un côté en produisant un petit 708 GÉNÉRALITÉS bruit très curieux. Son tissu n’a rien de particulier. Il entraîne, en tombant, la portion du sporange qui lui est adhérente. L’ori- fice de la capsule est tout à fait nu , sans aucun vestige d’anneau ou de péristome. La coiffe persiste jusqu’à la fin, mais tres amincie et très pàle; elle finit par se déchirer irrégulièrement en travers, en laissant sa portion inférieure appliquée sur le contour de la base de la capsule. Les spores sont de deux sortes: les unes, tétraédriques tres déprimées et d’un jaune pâle, sont relativement tres grandes ; elles sont formées par l’aggrégation de trois cellules, dont l’intérieur se remplit de granulations ; les autres, excessivement petites, sont subarrondies, légèrement polyédriques et stériles. Après la sporose, la capsule, sous l’action de la sécheresse, se contracte et s’allonge aux dépens de son diamètre- transversal et, par suite de la dilatation de l’orifice, elle finit par prendre une forme obovée ou infundibuli- forme. Elle persiste du reste longtemps en cet état. L'époque de maturité s'étend, pour les diverses espèces, depuis la fin de. mai jusqu'au mois d'août; c'est pendant l’hiver qu'il faut re- chercher les fleurs. = Le prothalle, issu de la germination des spores, est primiti- vement filamenteux; 1l se transforme ensuite en granulations vertes, ou même il produit des expansions foliacées, lobulées, sur lesquelles apparait bientôt la plante définitive. l EI. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les sphaignes habitent surtout les régions boréales ; elles occupent parfois d'immenses espaces dans les vastes marais du nord de l’Europe. Dans nos contrées, on les rencontre depuis la plaine jusqu'aux plus hauts sommets des Vosges. Déjà com- munes dans les marécages des régions basses, elles semblent cependant devenir plus abondantes dans la région montagneuse. Toutefois ce n’est pas l'altitude qui exerce, à elle seule, une influence marquée dans cette distribution. La nature chimique SUR LES SPHAIGNES. 709 du sol agit d’une manière plus efficace. On ne trouve aucune espèce de sphaignes dans les petits marécages de la Lorraine sur les calcaires purs. Dans les environs de Rambervillers, ce phénomène nous a paru frappant ; les végétaux dont nous par- lons manquent totalement sur le muschelkalk, tandis qu'ils abondent sur le grès bigarré à quelques centaines de mètres de distance. Toutes nos espèces du genre Sphagnum se retrouvent dans le Haut-Jura, mais seulement dans les tourbières profondes, lorsque la couche d’humus est devenue suffisante pour les sou- straire à l’action directe du carbonate de chaux. Les sphaignes nous paraissent donc affecter une préférence positive pour les terrains siliceux ; mais leur développement dans un lieu se lie encore plus étroitement à l’existence préalable d’un sol formé de débris végétaux très décomposés et humides : en un mot, c’est la tourbe qui constitue le support nécessaire des Sphagnums. Dans les montagnes des Vosges, où les sphaignes se trouvent fréquemment et en grande quantité, on ne les voit jamais s'éla- blir sur un sol arénacé ou granitique pur; elles cherchent des emplacements où la {erre de bruyère humide forme déjà une couche de quelque épaisseur. Si l’humidité est suffisante pour activer leur végétation, bientôt leurs propres débris s’ajoutant à l’humus précédent, leur développement ultérieur sera complé- tement assuré. C’est, en effet, sur les terrains couverts de Cal- luna vulgaris et humides que l’on remarque avec intérêt les premières installations des Sphagnums par petits groupes. Il en est de même au bord de nos lacs, les sphaignes ne s’y établissent jamais dans l’eau vive, sur le sable nu, mais seulement dans les recoins abrités, tout à fait stagnants, lorsque les cypéracées, les airelles, les bouleaux ont préparé la vase noire qui leur con- vient ; mais une fois qu’elles ont rencontré des stations propices, leur végétation devient exubérante et ne s'arrête plus; c’est merveille de voir le travail végétatif du Sphagnum cuspidatum dans les anciennes tourbières des Hautes-Vosges. Sur les pentes boisées et souvent humides des collines du grès vosgien, le Sphagnum acutifolium n’est guère moins abondant; viennent ensuite les Sphagnum cymbifolium, rigidum et subsecundum 710 GÉNÉRALITÉS qui croissent dans les marécages des régions basses ou encore dans les grandes tourbieres ; le Sph. squarrosum , moins com- mun, se trouve aux lieux très humides et escarpés des forêts de la haute montagne ; les autres espèces sont rares. III. UTILITÉ ET ROLE DES SPHAIGNES DANS LA NATURE. Les sphaignes assainissent les grands marais en les transfor- mant en tourbières ; la tourbe, résultat de leur végétation, est un combustible apprécié dans tous les pays où il s’en trouve. Une tourbière bien aménagée et où l’eau ne manque pas, peut reproduire , tous les vingt ans , une couche de tourbe d’un mètre d'épaisseur (*). Dans les contrées du Nord, on remplit des matelas et des coussins avec des Sphagnums mélangés avec de la bourre de renne. Les Lappons garnissent de ces mousses le berceau de leurs enfants en guise de paillasse. Dans les serres, des Sphag- nums maintenus constamment humides constituent un sol sur lequel on cultive les Orchidées épiphytes. IV. PROCÉDÉS A SUIVRE DANS L’ÉTUDE l DES SPHAIGNES. Ces procédés sont exactement les mêmes que pour l’étude des Mousses. Toutefois il est essentiel ici de pratiquer des coupes minces de la tige, afin de vérifier l'épaisseur relative des zônes et la forme des cellules qui la composent. Il importe d'examiner (*) Pour les détails sur la formation de la tourbe, l'aménagement et l'exploitation des tourbières, v. Quelques recherches sur les marais tourbeux , par M. Lesquereux, dans les Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Neufchâtel, 1844 , et la Statistique du départe- ment des Vosges, p. 136 et 218. SUR LES SPHAIGNES. 711 ces préparations anatomiques sous un grossissement microsco- pique de 300—400 diamètres. Il faut de mème employer un objectif puissant dans l’examen du tissu des feuilles, afin de se rendre compte exactement de la présence des pores et des spires fibreuses. Outre le mode de floraison, ce sont les formes des feuilles caulinaires et la structure des tiges qui fournissent les meilleurs caractères pour la distinction des espèces ; on examinera ensuite la forme des feuilles raméales moyennes, leur direction, leur mode d’inflexion, leur denticulation au sommet, le nombre et la grandeur des pores, la forme des cellules. DEUXIÈME PARTIE. — DESCRIPTION DES ESPÈCES. Genre unique : Sphagnum Dill. Caractères de la Sous-classe. A. Fleurs dioïques. (E. 1—3.) 1. Sphagnum cymbifolium Æhrh. Hann. Mag.; Stirp. < n° 113. Plante occupant de vastes espaces, molle, d’un vert pâle ou glaucescent, passant parfois au roux brun ou au violet pâle. Tige robuste, ascendante, rougeûtre; long. 15—920 centim. Rameaux espacés ou plus souvent rapprochés, groupés 3—5, ordinairement 4; 2 atténués, pendants; les autres renflés, cylindriques, épais, brièvement atténués, arqués-divergents, parfois ascendants, longs de 10—20 millim, Zône corticale de la 719 1. SPHAGNUM CYMBIFOLIUM. tige formée de 3—4 couches de cellules très grandes, rectan- gulaires, munies de 1—2 pores et de fibres spirales entrecroi- sées ; zône médiane formée de 5—6 couches de cellules linéai- res, à parois épaisses, brunes ou orangées. Feuilles caulinaires largement lingulées, obtuses, infléchies aux bords, exactement renversées ; long. 1 172 millim.; cellules hyalines allongées, aiguës, 8—10 fois aussi 1. q. l.; les supérieures brièvement rhombées, à contours tres flexueux ; oreillettes très petites, formées seulement de quelques cellules. Feuilles moyennes des rameaux imbriquées, très légèrement étalées par la pointe, largement ovales, obtuses, très concaves, incurvées aux bords vers le sommet, étroitement marginées; long. 2—9 172 millim., larg. 1 172 mill.: cellules linéaires très étroites ; cellules hyalines très grandes, saillantes, subhexagones ou rhombées ; pores larges, 2—5 sur chaque cellule. Fol. involucrales externes ovales; les intimes très grandes, plissées, plus ou moins complétement engaînantes, largement elliptiques :; long. 4—5 millim. Capsule à la fin exserte, brièvement: elliptique , subglobuleuse ; long. 2 172—3 millim.; à l’état sec, après la sporose, elle apparaït tronquée, mais très peu évasée. Spores brunes. Rameaux flori- fères de la plante mâle bruns ou rougeûtres. — Eté. C. dans les marécages, dans les lieux humides des forêts de toute la chaîne des Vosges, sur le granite et les grès, ainsi que dans les plaines sur les terrains d’alluvion siliceuse; dans la forêt de Serre et les tourbières du Haut-Jura. La var. congestum Schimp. (S, compactum Brid. ex parte) forme, dans les tourbières, aux lieux secs, et parmi les bruyères légère- ment humides, des touffes raides, très denses, moins étendues, plus ou moins jaunâtres ; les rameaux sont courts, obtus, très rapprochés, enla- cés ; les feuilles paraissent subaiguës à cause de l’inflexion des bords. 2. Sphagnum subsecundum Nees et Hornsch. Bryol. germ. Erst: Th. S. 17, t. IT; Stirp. n° 806; Büillot, exsice. n° 580. 2 Tige dressée, rarement bifurquée, assez ferme, d’un jaune foncé ; long. 8—10 centim.; rameaux groupés au nombre de 6; 3—4 grêles, pendants; 2—3 arqués en dehors et le dernier ascendant contourné; touffes généralement peu étendues, vertes ou tachetées de jaune de rouille. Zône corticale de la tige formée d'une seule couche de cellules allongées, médiocres, dépourvues de pores; zône médiane formée de 3—4 couches de cellules orangées, petites, à parois épaisses. Feuilles caulinaires ovales-triangulaires, arrondies, un peu corrodées, au sommet, largement marginées (3—4 séries de cellules linéaires), dressées- étalées ; long. 1 millim., larg. 23 millim. ; oreillettes arrondies, formées de 5—6 cellules allongées, rayonnantes, autour d’une 2. SPHAGNUM SUBSECUNDUM. 713 cellule basilaire plus grande. Feuilles moyennes des rameaux ovales-concaves, puis contractées et brièvement lancéolées, in- fléchies aux bords, denticulées au sommet, arquées homotropes ; long. 1—1 174 millim.; les feuilles supérieures sont lâchement dressées ; cellules marginales ne formant qu’une seule série; cellules hyalines médianes et supérieures rhombées, 6 fois aussi 1. q. 1, garnies de fibres et de pores très nombreux, jusqu’à 15, petits, disposés sur le contour d’une manière très élégante. Rameau fertile latéral de bonne heure; 8—10 fol. ; les supé- rieures oblongues-engainantes, semblant acuminées à cause de l’inflexion des bords; long. 4 millim. Capsule subglobuleuse, légèrement infundibuliforme à l’état sec après la sporose ; diam. 1 172 millim. — Eté. b. viride N. Boul. (S. contortum N. et H. Bryol. germ. t. II, a.). — Port de la forme type qui vient d’être décrite, mais plus robuste; long. de la tige 10—12 centim.; touffes dressées, d’un vert foncé à la surface, décolorces à l’intérieur. Rameaux très rapprochés, aigus, diversement enlacés, diverse- ment contournés ; long. 10—15 millim. Feuilles moyennes de ces rameaux imbriquées, ovales-lancéolées, régulièrement rétré- cies, obtuses au sommet, garnies, à ce point, de 6—8 dents plus grandes que dans le type, plus petites que dans la forme suivante; long. 3 192 millim., larg. 2 172 millim.; cellules hyalines de la base très allongées, 15 fois aussi 1. q. L.; les su- périeures 8 fois seulement; pores semblablement disposés sur deux séries, moins nombreux. c. rufescens N. et Hornsch.; S. contortum v. rufescens N. et H.; S. subsecundum v. contortum Schimp. Syn.; S. contor- tum Schultz ; Stirp. n° 807. — Touffes molles, déprimées, ta- chetées, à la surface, de rouge vineux ou de brun sale. Tige passant au brun noir, souvent divisée en plusieurs branches étalées, très fragile. Rameaux gonflés au milieu, puis atténués aigus, arqués, diversement contournés, souvent redressés, Feuilles raméales étroitement imbriquées, ovales, paraissant aiguës à cause de l’inflexion des bords, garnies, au sommet, de 7—8 dents très grandes; long. 3 millim., larg. 1 374 millim.; 2—3 séries de cellules marginales; pores très nombreux, jus- qu'à 36 et 40 sur une même cellule. Les feuilles caulinaires sont ordinairement corrodées au sommet, dressées. Plante sté- rile, qui nous semble être une déformation morbide du type. C. dans toute la chaîne des Vosges, sur le granite et les grès, dans les marécages, les lieux très humides des bois, La var. b. dans leslieux très humides et ombragés dans les forêts; la var, © dans les eaux stagnantes des petits marécages, à découvert, et qui se dessèchent souvent pendant l'été ; 46 714 9. SPHAGNUM MOLLUSCUM. répandu ; Bruyères (Mougeot), Gérardmer, Vagney, Epinal, Deyvillers, La Chapelle-aux-Bois (B.), Deux-Ponts (Bruch), Bitche, Bienwald (Schultz), Sarrebrück (Winter). 3. Sphagnum molluscum Bruch, Regensb. bot. Zeit. 1895; + Stirp. n° 808. Touffes petites, molles, d’un vert pâle, glaucescent ou jau- nâtre. Tige ascendante, simple, grêle, assez tenace pourtant, pâle ; long. 5—8 centim.; zône corticale formée de 2 couches de cellules assez grandes, 2—3 fois aussi 1. q. L.; zône médiane formée de 5—6 couches de cellules jaunâtres, à parois épaisses ; cellules de la zône centrale finissant par s’oblitérer. Feuilles très étalées ou renversées, ovales, obtuses, infléchies aux bords et marginées (4 séries de cellules marginales), finement denticu- lées (5—6 dents) au sommet; long. 1 172 mill., larg. 374 mill. ; cellules linéaires à chlorophylle larges, bien distinctes ; cellules hyalines de la base tres allongées; les supérieures courtes, munies de fibres et de pores peu nombreux. Rameaux groupés 2—38 ; 1—2 pendants, grêles; souvent un seul arqué, subobtus, court (8—10 millim.). Feuilles lächement imbriquées, largement ovales, fortement infléchies aux bords, denticulées au sommet (3—4 petites dents); long. 1 1792 millim.; 3 séries de cellules marginales ; cellules hyalines supérieures rhombées, garnies de fibres et de quelques pores (1—3). Rameau fertile bientôt laté- ral; 10—15 fol. espacées ; les supérieures grandes, oblongues, enroulées, entières au sommet ; long. 3 millim. Capsule petite, à la fin légèrement infundibuliforme ; long. 1 394 mill. — Eté. < Tourbières, lieux inondés ; granite et grès ; région montagneuse des Vosges. » (Mougeot); nous semble rare ; tourbières de Gazon-Martin et du Champâtre (B.), Bruyères (Mougeot), Hombourg (Bruch), entre Trippstadt et Kaiserslautern (Schultz), Sarrebrück (Winter); AC. dans les tourbières du Haut-Jura (Lesquereux, B.). Ce fut sur des échantillons communiqués de Bruyères par le D' Mougeot, que Bruch décrivit cette espèce pour la première fois. La var. fluitans Schimp. est une forme inondée, caractéri- sée par ses tiges allongées, flottantes, les feuilles des rameaux espacées, plus lâches, la capsule longuement pédiculée ; marais des Ponts, dans le Jura (Lesquereux). — Alpes de la Savoie (Puget), Manche {Le Jolis). Sphagnum rubellum Wis. Bryol. brit. p. 19. Plante tres semblable au S. acutifolium pour le port. La zône médiane de la tige est formée de cellules d’un rouge vineux ; les feuilles caulinaires sont plus nombreuses et plus grandes, rapprochées, oblongues, dressées, presque entières au sommet ; leurs cellules hyalines supérieures renferment des fibres spirales Les rameaux sont groupés 2—53 seulement, souvent dressés, un seul pendant; les feuilles raméales sont Zéchement dressées, 4. SPHAGNUM RIGIDUM. 715 oblongues-lancéolées, denticulées au sommet; les cellules hyalines supé- rieures ne présentent que 2 pores. Les fleurs sont dioiques. Toutes les par- ties de la plante sont plus ou moins colorées en rouge vineux. Cette espèce a pu être négligée dans nos régions à cause de sa grande ressemblance avec le S. acutifolium ; elle a été signalée en Hollande, en Silésie et dans la Franconie. B. Fleurs monoïques. (E. 4—9.) 4. Sphagnum rigidum Schimp. Syn. p. 678 ; S. compactum Brid. et auctorum (ex parte); Stirp. n° 805. * Touffes ou gazons denses, compactes, plus ou moins étendus, d’un vert pâle, souvent tachetés de jaunätre à la surface. Tige dressée ou ascendante, raide, noirâtre, souvent divisée; long. 4—8 centim. ; zône corticale formée de 1—3 couches de cellules sans pores ; les cellules externes grandes, les internes plus peli- tes ; zône médiane formée de 6—8 couches de cellules à parois très épaisses, et dont les externes sont d’un brun noir. Feuilles cau- linaires très courtes, demi-circulaires, dilatées à la base, ar- rondies , légèrement frangées au sommet, concaves, renversées, formées de cellules hyalines dépourvues de pores et de fibres ; long. 172 millim. ; Greillettes peu développées. Rameaux groupés 9-3; un seul pendant, grêle, l’autre ascendant, le troisième souvent tres court; feuilles moyennes imbriquées par une base ovale, très concaves, puis contractées, lancéolées, obtuses, éla- lées, raides, très fortement infléchies aux bords, obtusément denticulées au sommet (5—6 denticules), très étroitement mar- ginées ; long. 2 172 millim., larg. 1 172 millim. ; cellules hyalines renflées, enveloppant complétement les canaux à chlorophylle, subhexagones, flexueuses, 5—6 fois aussi 1. q. L., remplies de fibres et percées, sur le dos, de petits pores disposés sur trois rangs et nombreux (10—15) sur les cellules supérieures; on en trouve quelques-uns seulement sur les cellules basilaires. Ra- meau fertile court, arqué; 6—8 fol.; les supérieures oblon- gues, élargies, involutées, acuminées , “homotropes, Jeans la capsule qui est portée sur un pédicule très court. Capsule oblongue, tronquée après la sporose. Anthéridies sur les ra- meaux pendants. — Etc. Lieux tourbeux , bruyères humides, lieux à demi desséchés dans les tourbières ; région montagneuse des Vosges (Mougeot) ; hauteurs de Ten= don, Gazon-Martin Preyé (B.); Deux-Ponts Gens environs de Bitche de Wissembourg et de Kaiserslautern (Schultz), Sarrebrück (Winter). 716 D. SPHAGNUM SQUARROSUM. 5. Sphagnum squarrosum Pers. Schwægr. Suppl. I, Sect.1, p. 18, t. IV; Stirp. n° 209; Billot, exsicc. cont. n° 3989; Husnot, Musc. Gall. n° 250. Plante isolée ou formant des gazons lâches, d’un vert glau- cescent, blanchissant par la dessication. Tige simple ou bifur- quée, robuste, raide, ascendante, rougeûtre; long. 10—15 centim. ; zône corticale formée de 2—3 couches de cellules rec- tangulaires, grandes, dépourvues de pores; zône médiane for-. mée de 8—10 couches de cellules épaissies, dont les externes sont d’un rouge foncé. Feuilles généralement réfléchies, large- ment lingulées, arrondies, légèrement corrodées au sommet, un peu concaves ; long. 2 millim. ; 3—4 séries de cellules mar- ginales ; cellules hyalines basilaires allongées, obtuses , flexueu- ses; les supérieures plus courtes, rhombées, dépourvues de fibres et de pores. Rameaux groupés 3—6; 2—3 grêles, très allongés, pendants; 1—2 cylindriques au milieu, puis atténués, arqués, divergents, longs de 18 à 20 millim. Feuilles moyennes largement ovales, concaves, imbriquées à la base, puis rapide- ment contractées, lancéolées-acuminées, très étalées en tous sens, involutées aux bords, denticulées au sommet (3—4 petites dents); long. 2 192 millim., larg. 1 172 millim.; 1—2 séries - de cellules marginales ; cellules hyalines grandes, ne recouvrant pas les cellules linéaires; les moyennes 6—8 fois aussi L. q. L., obtuses, flexueuses, garnies de fibres et percées de pores très grands (3—10 sur chaque cellule); les feuilles supérieures des rameaux sont simplement étalées, moins divergentes. Rameau fertile allongé ; 10—15 fol. ; les supérieures engaïnantes, tron- quées, corrodées au sommet; long. 4 172 mill. Capsule exserte, tronquée, légèrement infundibuliforme après la sporose; long. 2 172 millim. Chatons mâles d’un vert jaunâtre. — Juillet-août. Lieux très humides , marécageux , escarpés, dans les lieux couverts des forêts ; région montagneuse des Vosges ; Bruyères (Mougeot), Saint-Dié, Vagney, Ballon de Servance, Hohneck , Retournemer, La Bresse, etc. (B.), Sarrebrück ( Winter), Wissembourg , Bitche, Kaiserslautern (Schultz). 6. Sphagnum squarrosulum Lesq. in Stirp. voges.-rhen. n° 1305; S. squarrosum v. squarrosulum Schimp. Syn. p. 677. Touffes denses, profondes (15—20 centim.), d’un vert foncé à la surface, päles, décolorées à l’intérieur. Tige grêle, mais tenace, jaunâire; zône corticale formée de 2—3 couches de cellules médiocres, à contours flexueux (vues en coupe trans- 6. SPHAGNUM SQUARROSULUM. 717 versale); cellules de la zône médiane simplement 7aunûâtres ; zône centrale étendue. Feuilles caulinaires dressées, concaves, ovales-lingulées, obtuses, légèrement corrodées au sommet, étroitement marginées; long. 1 172 millim., larg. 374 millim. ; cellules hyalines de la base étroites; les supérieures rhombées, courtes, dépourvues de pores et de fibres. Rameaux groupés 4—6 ; 2—3 pendants, allongés, très grèles; les autres arqués relombants, atténués ; feuilles raméales moyennes dilatées à la base, obovées-suborbiculaires, imbriquées, puis brusquement contractées en un acumen lancéolé, canaliculé par l’inflexion des bords, très étalé, presque divergent, denticulé au sommet (3 petites dents); long. 1 172—1 374 mill., larg. 1 mill.; 2 séries de cellules marginales ; cellules hyalines de la base allongées, garnies de fibres et percées de quelques pores très grands; les supérieures , sur l’acumen, courtes, 3—4 fois aussi 1. q.1., à contours peu nels, très réduites, percées de 3—6 pores petits, inégaux ; canaux à chlorophylle relativement très développés. — Les dimensions beaucoup plus faibles de toutes les parties, la forme des feuilles raméales et leur tissu ne permettent que difficilement de réunir cette plante au S.-squarrosum. Son mode de floraison n’est pas connu. Tourbières des Ponts dans le Haut-Jura (Lesquereux). 7. Sphagnum cuspidatum Ehrh. Decad. n° 251; Stirp. n° 405 ; S. cuspidatum b. submersum Schimp. Syn. p. 676. Touffes souvent inondées, flottantes, vertes à la surface, décolorées à l’intérieur. Tige allongée (20—40 centim.), grêle, mais {enace, d’un vert pâle passant au brun; zône corticale formée de 2—3 couches de cellules assez distinctes, comprimées d'avant en arrière, allongées , dépourvues de fibres et de pores ; zône médiane formée de 4—5 couches de cellules vertes, jau- nâtres ou brunes, médiocrement épaissies; cellules de la zône centrale plus grandes, hyalines. Feuilles caulinaires réfléchies, ovales-triangulaires , infléchies aux bords vers le sommet, dentées à ce point (2—4 dents), long. 1 192 mill., larg. { mill.; oreillettes sous la forme de petites saillies ovales; cellules hya- lines inférieures linéaires, allongées ; les supérieures plus courtes, de mème forme , garnies de fibres et percées de quelques petits pores ; cellules à chlorophylle très distinctes, larges; 4—5 séries de cellules marginales. Rameaux groupés 3—5, ordinai- rement 4; 2 grèles, très allongés ; les autres arqués, retombants, également atténués; long. 10—15 millim. Feuilles moyennes de ces rameaux dressées-étalées à l’état humide, plus étalées encore à l’état sec, étroitement lancéolées, rétrécies et longuement 718 7. SPHAGNUM CUSPIDATUNM. linéaires-acuminées à cause de l’inflexion des bords , denticulées au sommet (4 dents); long. 8 millim., larg 172 millim.; 3—5 séries de cellules marginales; cellules hyalines allongées, fle- xueuses, garnies de fibres spirales très nombreuses, les supé- rieures 8-10 fois aussi L. q. l., percées de pores rares, sou- vent très petits; canaux à chlorophylle restant bien distincts, très verts. Rameau fertile allongé ; 15—20 fol. ; les supérieures très grandes, engaïnantes à la base, obtuses, souvent bifides au sommet, entourées d’une marge très élargie; cellules hyali- nes extrêmement allongées; les supérieures seulement garnies de quelques fibres et percées de pores peu nombreux. Capsule exserte , dilatée à l’orifice, infundibuliforme apres la sporose, à l’état sec. Chatons mâles orangés ou brunâtres. — Eté. b. Mougeotii N. Boul.(S. Mougeotii Schimp. Stirp. vog.- rhen. n° 1806; S. cuspidatum, forma typica Schimp. Syn. p. 676. — Forme bien distincte. Touffes plus ou moins dressées ou ascendantes ; zône corticale de la tige à peine distincte de la zône médiane; feuilles caulinaires brièvement ovales-triangu- laires, formées de cellules plus courtes, toutes dépourvues de pores et de fibres. Rameaux groupés 5—6 ; les rameaux pendants très atténués, souvent très allongés, 20—95 millim. Feuilles raméales moyennes oblonques-lancéolées, acuminées , infléchies aux bords, denticulées au sommet, étalées-fexueuses à l’état sec; long. 3 millim., larg. 1 millim.; 1—2 séries de cellules marginales ; cellules hyalines très allongées, 15—20 fois aussi I. q. l., dépourvues de pores ou pores peu communs. Les fol. du rameau fertile ont des cellules hyalines tout à fait dé- pourvues de pores et de fibres. La forme type dans les fossés inondés des tourbières, surtout des Hautes- Vosges et du Haut-Jura ; la var. b. disséminée dans les lieux très humides, les marécages des boïs, dans toute la chaîne des Vosges ; Bruyères, Saint- Dié, Deyvillers, Retournemer, etc. Autour de ces formes, se meuvent de nombreuses variations en plus ou en moins; elles portent principalement sur la longueur des tiges, des rameaux et des feuilles qui sont plus ou moins longuement acuminées ; les rameaux sont aussi parfois très effilés. Sphagnum molle Sulliv ; S. Muelleri Schimp. Monogr. et Syn. p. 686 ; S. molluscoides C. Müll. Syn.1 , p. 99. — Espèce ayant quelque ressemblance avec le S. rigidum , mais beaucoup plus molle et monoïque; zône corticale formée de 3 couches de grandes cellules molles ; cellules de la zône médiane pâles , jaunâtres ; feuilles caulinaires très rapprochées et grandes , lingulées-obovées, légèrement denticulées au sommet; cellules hyalines supérieures garnies de fibres et percées de quelques pores. Feuilles raméales ovales-lancéolées, fortement involutées aux bords, denticulées au sommet, érès étroitement marginées , formées de cellules hyalines érès enflées et très molles, enveloppant les canaux à chloro- phylle, garnies de fibres, percées de quelques pores assez grands. — Dans les bruyères humides de nombreuses localités en Silésie, en West- phalie ; C. en Hollande. 8. SPHAGNUM FIMBRIATUM. 719 8. Sphagnum fimbriatum Wils. Bryol. brit. p. 21; Stirp. n° 1404. Touffes lâches, d’un vert pâle, jumais colorées en rouge vineux ; tige allongée (15—20 centim.), dressée ; zône corticale formée de 2—3 couches de cellules très distinctes, allongées, dépourvues de fibres et de pores ; cellules de la zône médiane jaunâtres, épaissies. Feuilles caulinaires grandes, spatulées- obovées, concaves au sommet, puis bientôt errégulièrement déchirées-frangées à ce point, planes, étalées ; cellules hyali- nes supérieures rhombées, dépourvues de fibres et de pores; plusieurs séries de cellules marginales linéaires. Rameaux grou- pés 3—5; 1—2 atténués, grèles, pendants; 2—3 arqués, re- tombants. Feuilles moyennes de ces rameaux ovales-lancéolées, infléchies aux bords, légèrement denticulées au sommet (2—3 dents peu saillantes); long. 2 millim.; 1-—-2 séries de cellules Marginales ; cellules hyalines toutes garnies de fibres ; les supé- rieures rhombées , percées de 6—10 pores larges, ordinairement rangés d’un seul côté. Rameau fertile allongé; fol. supérieures très développées, mesurant 4—5 millim. Capsule oblongue ; long. 2 174 millim. Cette espèce se distingue essentiellement de la suivante par la teinte päle, jamais rouge , de ses touffes, et surtout par ses feuilles caulinaires plus grandes, obovées, frangées sur le contour du sommet, toujours dépourvues de fibres et de pores; la plante est aussi plus robuste. Ces diffé- rences toutefois, il faut bien l'avouer, ne sont pas très saillantes. Indiqué dans les Vosges par M. Schimper ; nous l'avons reconnu dans une collection de mousses faite par M, l'abbé Lemaire , dans les forêts de Preyé , au-dessus de Moussey. 9. Sphagnum acutifolium Ehrh. Crypt. exsicc. n° 72; 8. capillifolium Hedw. Spec. Musc.; Stirp. n° 11. Tige dressée ou ascendante, flexible, simple ; long. 4—10 centim. ; zûne corticale formée de 3—4 couches de grandes cel- lules dépourvues de pores et de fibres ; cellules de la zône me- diane päles, rougeûâtres ou violacées. Feuilles caulinaires ordi- . nairement dressées , plus rarement renversées, ovales-oblonques ou oblongues - lingulées, arrondies, ‘légèrement denticulées, parfois laciniées à la fin au sommet; long. 1 172 millim., larg. 34 millim. ; 3—4 séries de cellules marginales ; cellules hyalines supérieures assez courtes, garnies de fibres et percées de quel- ques pores, ou même tout à fait dépourvues de pores et de äbres. Rameaux groupés 3—4, rarement 5; 1—2 grèles, atté- nués, pendants; les autres arqués, légèrement renflés, puis 720 9, SPHAGNUM ACUTIFOLIUM. atténués ; long. 8—10 millim. Feuilles moyennes de ces rameaux ovales ou oblongues-lancéolées, paraissant aiguës à cause de l’inflexion des bords, lâchement imbriquées ; long. 1 172 millim., larg. 172—374 millim. ; 1—2 séries de cellules marginales ; cel- lules hyalines inférieures 6, 8 et même 15 fois aussi L. q. L. ; les supérieures plus courtes et plus flexueuses; toutes garnies de fibres et percées de 3—6 pores assez grands. Fol. supérieures de l’involucre engaïnantes, entières ou légèrement denticulées au sommet ; long. 4 millim. ; toutes leurs cellules dépourvues de pores et de fibres. Capsule exserte , brièvement oblongue, ur- céolée, dilatée à l’orifice, après la sporose , à l’état sec. ; long. 2 millim. — Eté. Cette espèce varie singulièrement pour la longueur des tiges, la densité des touffes, le nombre et la longueur des rameaux, la couleur des feuilles raméales qui passe du vert päle ou jau- nâtre au pourpre violacé, uniforme ou distribué sous la forme de taches disjointes. Cependant. après des observations réitérées, ces variations nous ont paru tellement instables, qu'il est inutile de les décrire sous des titres distincts. CC. dans les tourbières , les bois humides ou simplement frais de toute la chaîne des Vosges, sur le granite et les grès, également commun dans les tourbières du Haut-Jura. Observations. Ontrouve, dans le Bryologia silesiaca de Milde, la description de plusieurs autres espèces de ce genre, que nous avons de la peine à regarder comme sérieuses. Une étude plus complète des Sphagnums de nos contrées pourrait sans doute conduire à des résultats inattendus ; malheureusement la polymorphie de certaines espèces, la nécessité de constater avec certitude le mode de floraison monoïque ou dioïque pour des formes souvent stériles, l’emploi rigoureux de forts grossisse- ments microscopiques, opposeront toujours aux bryologues des obstacles difficiles à vaincre. CLÉ DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES DU GENRE SPHAGNUM. Feuilles des rameaux ovales, très obtuses, imbriquées. N° 1. S, cymbifolium. Feuilles des rameaux ovales-lancéolées ou acuminées, ou tres chalces SCENIC 2 10 CLÉ DICHOTOMIQUE. Feuilles raméales lancéolées-acuminées; pores très rares. N°7. S. cuspidatum. Feuilles ovales-lancéolées, aiguës ou brièvement acuminées, ou HO BDMNTENS, EN Lei Ne qe 0e ve Zône corticale formée d’une seule couche de cellules; pores des feuilles raméales très nombreux. N° 2. S, subse- cundum. Zône corticale formée de plusieurs couches de cellules ; pores souvent peu nombreux, . ......... 8. Plante délicate; un seul rameau arqué, obtus, court, dans chaque faisceau. N° 3, S. molluscum. Plante souvent robuste ; 2—3 rameaux arqués, ou atténués, dans chaque faisteau. . . . . 0.6: Feuilles caulinaires insérées obliquement, renversées, demi- circulaires, très courtes. N° 4. S. rigidum. Feuilles ovales, lingulées ou triangulaires, plus développées. . Acumen des feuilles raméales très étalé. . . . . . . . . . . . Feuilles raméales dressées ou imbriquées. , . . . . . . . .. Feuilles raméales moyennes mesurant au moins 2 172 millim. N°5. S. squarrosum. Feuilles mesurant 4 172 millim., relativement plus dilatées, obovées à la base, N° 6. S, squarrosulum. La plupart des rameaux dressés ou ascendants, enlacés ; plante rouge, S, rubellum. Rameaux pendants ou arqués-retombants, jamais dressés. . . Cellules hyalines des feuilles raméales très enflées, saillantes sur le dos, recouvrant les canaux à chlorophylle. S. mule. Cellules hyalines non saillantes, laissant libres les canaus à CU 6 phyes RE SUITE NS MENT RATE à Feuilles caulinaires obovées, largement frangées sur le con- LUMO ? Le A u 8 Q “ tour supérieur; plante verte ou pâle. N° 8. S. fimbriatum. Feuilles lingulées, légèrement denticulées au sommet; plan- 5 1 1CB LEUR tes souvent colorées en rouge. N°9. S, acutifolium. 721 =) 10 722 GÉNÉRALITÉS. — ANATOMIE DES HÉPATIQUES. SOUS-CLASSE III. HÉPATIQUES. PREMIÈRE PARTIE. — GÉNÉRALITÉS. I. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DES HÉPATIQUES. Chapitre premier, — Fonctions de végétation. I. Système axillaire. De la Racine. — A l’exception de quelques espèces du genre Riccia flottant librement à la surface des eaux, toutes les Hépatiques se fixent à leur support à l’aide de radicules adven- tives. Ces radicules different notablement de celles des Mousses. Elles sont toujours lisses et ne se composent que d’une cellule susceptible, à ce qu’il paraît, de s’allonger indéfiniment ; elles ont un diamètre uniforme, sont simples, presque toujours hya- lines, rarement colorées en rouge violacé comme dans le Jun- germannia obovata et dans le genre Fossombronia. Elles ne se développent qu’à la face inférieure des tiges, où on les rencontre distribuées d’une manière uniforme ou par paquets; dans ce dernier cas, elles sont groupées à la base axillaire ou dorsale des amphigastres et masquent souvent ces organes. Dans le Radula complanata, leur position est tout à fait remarquable : elles naissent sur la face externe du lobule des feuilles. Outre les radicules ordinaires, le Sphagnæcetis communis offre encore TIGE. 123 des racines adventives espacées, très distinctes par leurs dimen- sions beaucoup plus fortes, mais cependant privées de folioles, ce qui les sépare des stolons, dont il sera bientôt question. De la Tige. — Les Hépatiques les plus exiguës atteignent au moins 2--3 millim. de long, tandis que les plus grandes espèces dépassent rarement 10—15 centimètres; la tige de ces végétaux se trouve ainsi renfermée dans des limites moins éten- dues que celle des Mousses, sous le rapport de la longueur. Son diamètre transversal mesure très généralement un demi- millimètre ; il est un peu plus fort dans le Trichocolea Tomen- tella et plus faible dans les espèces grêles. En raison de sa structure délicate, la tige des Hépatiques est presque toujours déprimée, couchée ; elle ne s’avance qu’ap- puyée sur un support ; si parfois elle se redresse, ce n’est guère qu’au milieu des touffes d'herbes ou de mousses, dont les brins plus raides lui servent de tuteurs. La plupart des Hépatiques étant vivaces, leur végétation se continue d’année en année par des innovations, comme dans les Mousses. Si les fleurs sont terminales, les innovations paissent au-dessous et souvent très près, en sorte que plus tard l’involucre parait latéral. Si les innovations restent solitaires, la tige est simple; si elles se dé- veloppent deux à deux, la tige devient dichotome. Outre ce mode d’innovation, les genres Sarcoscyphus, Plagiochila, Scapania, les Jungermannia albicans et obtusifolia en pré- sentent un autre : les tiges se développent sous la forme de rhizomes, et émettent successivement des branches dressées ou procombantes qui seules sont fertiles, mais périssent bientôt avec la partie correspondante du rhizome. Les tiges peuvent se diviser encore par une ramification proprement dite, en ce sens que des rameaux naissent en plus ou moins grand nombre sur une même innovation. Ce fait n’est pas rare sur les espèces acrocarpes ; ce sont toutefois les Hépatiques pleurocarpes qui se ramifient avec le plus d’évidence. Les innovations de l’année continuent alors directement celles de l’année précédente; mais de cet axe continu partent des rameaux alternes, distiques, ré- gulièrement espacés où non, égaux où inégaux, couchés comme 724 HÉPATIQUES. — ANATOMIE. la tige ou ascendants, rapprochés de l’axe et fastigiés on diver- sement étalés et même divariqués; ces rameaux peuvent se ramifier, à leur tour, en sorte que la tige, dans son ensemble, soit bipennée ou même tripennée dans un même plan. Le Tri- chocolea Tomentella fournit un bel exemple de ce genre de ra- mification. D’autres espèces, le Mastigobryum trilobatum en particulier, ont des innovations simplement bifurquées à plu- sieurs reprises. On peut rattacher à ce sujet la production des coulants (fla- gella) ou stolons. Ils ressemblent à de gros fils garnis de feuilles squamiformes espacées ; partis de l’aisselle des amphigastres, ils courent directement vers le sol; les coulants du Wastigo- bryum trilobatum sont très caractéristiques. Le Lepidozia reptans possède aussi des stolons, mais sous une autre forme. Ce sont des ramuscules qui, au contact du support, s’atténuent et s’allongent, comme les précédents ; ils sont garnis de feuilles plus petites, très espacées, et, vers l'extrémité, de radicules qui manquent habituellement sur les tiges principales. Sur un grand nombre d'espèces appartenant à divers genres, les inno- vations s’atténuent aussi et deviennent plus ou moins stoloni- formes dans certaines conditions, comme on peut le voir dans les Jungermannia crenulata, riparia, Muelleri, eic. La structure des tiges, dans les Hépatiques, n’est pas aussi simple qu’on l’avait d’abord supposé. Sur des coupes transver- sales minces, examinées sous un grossissement microscopique suffisant, on constate sans doute que certaines espèces, telles que Lophocolea bidentata, Mastigobryum tricrenatum, ont une tige formée de cellules presque uniformes, anguleuses ou subar- rondies; mais c’est le petit nombre. Sur d’autres, Calypogeia Trichomanis, Jungermannia barbata, etc., les cellules du contour, sur une à deux couches, se distinguent déjà de celles qui sont au-dessous par des parois un peu plus épaisses, une _teinte plus foncée. D’autres enfin montrent deux zônes parfaite- ment tranchées : une zône corticale formée de 2—4 couches de cellules à canal intérieur très réduit, à parois très épaisses, colorées en jaune obscur, en brun ou brun-orangé, tandis que TIGE. 125 les cellules de la zône médiane sont plus grandes, à parois minces, hyalines, de forme différente. Ces deux zônes sont par- ticulièrement distinctes dans les Madotheca platyphylla, Tri- chocolea Tomentella, Plagiochila asplenioides, Mastigobryum trilobatum, Scapania undulata, Jungermannia albicans. Les Lepidozia reptans ‘et Jungermannia bicuspidata présentent aussi deux zônes; mais ici ce sont les cellules de la zône corti- cale qui sont les plus grandes, à parois minces, à contours nettement anguleux. La tige du Frullania Tamarisci est formée de cellules presque uniformes, mais toutes sont petites, à parois épaisses, irrégulièrement anguleuses ; elles représen- tent la zône corticale des espèces précédentes. Si on observe la forme de ces cellules sur des coupes longitudinales, on voit que les cellules de la zône médiane sont allongées, 8—10 fois aussi 1. q. 1., rectangulaires ou tronquées obliquement, tandis que les cellules de la zône corticale sont courtes, carrées ou hexagones- tronquées, 2—3 fois aussi 1. q. 1. En général, les cellules super- ficielles de la tige offrent toujours une certaine ressemblance avec celles des feuilles. Sur des coupes transversales, on observe aussi que la tige des Hépatiques est presque toujours comprimée d’avant en arrière, à section elliptique; les Lepido- zia reptans, Ptilidium ciliare, Mastigobryum tricrenatum ont cependant une tige arrondie; celle du Lophocolea biden- tala est légèrement anguleuse. II. Système nappendieulaire. Ce système comprend les feuilles et les ampbhigastres : 1° Des Feuilles. — Les feuilles des Hépatiques, ou plutôt des Jungermanniacées, sont insérées selon deux modes très dis- tincts. Pour s’en rendre compte, il suflit de supposer que l’on regarde d’en haut une tige couchée en long dans sa position paturelle. Si, dans ces conditions, l’observateur considère une tige de Jungermannia crenulata, de J. Schaderi ou de toute 726 HÉPATIQUES. — ANATOMIE. autre espèce du genre, il apercevra les extrémités inférieures des lignes d'insertion rangées successivement presque sur la même ligne longitudinale moyenne ; examinant ensuite le déve- loppement de ces lignes , il les verra s’infléchir alternativement, de part et d’autre, en arrière, mais sans qu'il puisse voir, dans cette position , leurs extrémités supérieures. Nous avons nommé décombantes (folia succuba Nees) les feuilles insérées de cette manière. Si l’on suppose, dans les mêmes conditions que précé- demment, une tige de Calypogeia Trichomanis on de Lepi- dozia reptans, ce seront les extrémités supérieures des lignes d'insertion qui apparaitront à l’observateur sur le dos de la tige, et ces mêmes lignes, descendant en arrière, iront cacher pour lui, sous la tige, leurs extrémités inférieures. Ces feuilles sont dites incombantes (folia incuba Nees). Ce second mode d’inser- tion n’est pas autre chose que le premier renversé. Si, en effet, on retourne une tige de Jungermannia, de telle sorte que sa face inférieure garnie de radicules soit en regard de l’observa- teur, celui-ci verra les feuilles insérées sur cette face comme si elles étaient incombantes. Avec une différence toutefois. Les feuilles des Hépatiques n’embrassent guère chacune que le tiers de la tige; or, dans le cas de feuilles décombantes, les extré- mités des lignes d'insertion se trouvent très rapprochées en dessus , les points extrêmes de ces lignes, en dessous, pour les deux feuilles d’une même paire, laissent entre eux le dernier tiers ou le quart de la circonférence. On représente assez bien ces deux modes d'insertion par un V dans sa position naturelle pour les feuilles décombantes, et renversé (A) pour les feuilles incombantes. Il faut remarquer cependant que les feuilles de chaque paire ne sont pas directement opposées, mais alternent presque toujours à divers degrés, particulièrement sur les tiges grèles , à feuilles espacées. On doit observer aussi que ces deux types d'insertion, très distincts dans un grand nombre de genres et d'espèces, tendent à se confondre par deux voies op- posées. Ou bien les lignes d’insertion deviennent presque per- pendiculaires à l’axe comme dans le genre Sarcoscyphus; ou, comme dans les Chiloscyphus, elles s’inclinent jusqu'à devenir FEUILLES. 727 parallèles à la direction de l’axe et parallèles entre elles. On conçoit facilement que ces conditions pourraient se vérifier ab- solument des deux sortes de feuilles. Dans les cas douteux, on recourt au mode d’imbrication. Les feuilles décombantes se re- couvrent en effet par le bord inférieur, tandis que, dans le cas de feuilles incombantes, c’est le bord supérieur d’une feuille qui recouvre la base de la suivante; ce dernier mode est tres facile à reconnaitre sur le Mastigobryum trilobatum. Les feuilles des Hépatiques sont fréquemment décurrentes, à divers degrés, et par l’un ou l’autre bord, selon le mode d'insertion. La direction des feuilles est très compliquée, stable et carac- téristique pour certaines espèces, très instable sur d’autres ; elle se prend par rapport à l’axe et par rapport à l’horizon. De là des relations multiples, parfois difficiles à bien exposer. C’est ainsi qu’une feuille décombante peut être dressée par rapport à l’axe qui la porte, et par rapport à la verticale, sans qu'il y ait réciprocité; une feuille horizontale, sur une tige verticale , est insérée dans un plan perpendiculaire à cette tige, tandis que, sur une tige couchée, elle est insérée parallèlement à l’axe. Les feuilles, qui possèdent ce dernier mode d’insertion ou qui en approchent, peuvent prendre toutes les positions comprises entre l'horizon et la verticale sur une tige couchée; si l'insertion est perpendiculaire, les feuilles restent verticales ou subverticales par rapport à l'horizon, tandis qu’elles peuvent être dressées, étalées ou divariquées par rapport à l’axe. Les feuilles décombantes sont concaves à divers degrés par leur face supérieure ; elles sont aplanies dans le cas d’horizontalité ; les feuilles incombantes, dont la direction est beaucoup moins com- pliquée, ont la face extérieure généralement convexe. Le bord des feuilles est plan ou légèrement incurvé, jamais étroitement révoluté ni involuté comme on le voit dans les mousses. La surface est lisse ou présente quelques plis larges et peu profonds. La forme générale varie depuis la forme large- ment lancéolée ou elliptique, jusqu’à la forme nettement orbi- culaire; on trouve souvent des feuilles obovées, carrées ou diversement angnleuses. 728 HÉPATIQUES. — ANATOMIE. Le contour présente des modifications extrêmement variées. Il est, selon les espèces, entier, sinuolé, crénelé, denté, cilié, lobé, lacinié. Dans le cas de feuilles lobées, les lobes sont égaux ou inégaux, au nombre de deux à cinq, arrondis, ovales, obovés, obtus, apiculés ou acuminés, de grandeur très diverse, séparés par des sinus aigus, obtus ou arrondis, qui descendent au tiers, au quart ou même jusque près de la base. Les Ptilidium ciliare et Trichocolea Tomeniella ont des lobes déjà tres profonds, découpés , à leur tour, en un grand nombre de lanières subulées, allongées, qui donnent aux feuilles de ces espèces un aspect caractéristique dont les mousses ne présentent pas d'exemples. Les feuilles à lobes inégaux présentent quelques particularités notables. Dans le genre Scapania et quelques espèces de Jun- germannia, le petit lobe (/obule) reste cohérent jusqu’au delà du milieu et se replie en dessus, couvrant ainsi la tige et une portion du lobe principal ; dans tous les genres à feuilles incom- bantes, il se replie au contraire en dessous; dans le genre Frullania, il prend l'aspect d’un capuchon arrondi ou allongé, dont l'ouverture est en bas; il est pédiculé et relevé; les espèces de Madotheca offrent une disposition analogue, quoique moins prononcée. Les feuilles des Hépatiques sont toujours complétement pri- vées de nervure. Leur tissu est beaucoup moins riche que celui des Mousses. 1l se compose d’une seule couche de cellules dont les formes sont peu variées. Lorsque leurs parois sont minces et molles, les cellules sont nettement anguleuses sur le contour, ordinaire- ment hexagones, souvent avec des modifications plus ou moins notables de cette forme principale. C’est ainsi qu’on les trouve parfois subrectangulaires, légèrement tronquées aux angles, ou pentagones par suite d’une troncature excessive, qui a sup- primé un des côtés de l’hexagone. Les cellules à parois épaisses se rapprochent ordinairement de la forme arrondie ou obscuré- ment hexagone. Aux angles, c’est-à-dire aux points où plusieurs cellules arrivent en contact, on observe généralement ce que _ nous avons appelé des espaces intercellulaires. Ces espaces ne FEUILLES. 129 semblent tout d’abord appartenir à aucune des cellules voisines ; mais, à l’aide d’un grossissement suffisant et en dirigeant la lumière sous un angle convenable, on finit par reconnaître qu’il ne s’agit que d’une illusion d’optique due à l’épaisseur des pa- rois. La surface externe des cellules est presque toujours lisse, rarement un peu bombée, plus rarement encore un peu papil- leuse; les feuilles des Scapania æquiloba et umbrosa, des Jungermannia anomala et oblusifolia, offrent des exemples de cellules papilleuses; celles du Trichocolea Tomentella pré- sentent de petites stries saillantes très curieuses. Le contenu des cellules se compose de chlorophylle dont les grains sont géné- ralement très petits, distribués uniformément de manière à oc- cuper toute la cavité, ou rapprochés en cordon sur le contour ; dans ce cas, la partie moyenne se trouvant dégagée paraît transparente, arrondie sous un faible grossissement microsco- pique. Outre ces grains de chlorophylle, on rencontre aussi dans les cellules d’un grand nombre d’espèces des corpuscules généralement plus gros que les grains de chlorophylle, oblongs ou elliptiques, finement chagrinés à la surface, pâles et rassem- blés à la partie moyenne des cellules. Il convient d'observer ces corpuscules sur les feuilles fraiches; ils sont généralement altérés après une dessication prolongée. 2° Des Amphigastres. — Ces organes sont très caractéris- tiques de la végétation des Hépatiques. Cependant plusieurs genres (Sarcoscyphus, Scapania, etc.) en sont dépourvus; ils manquent aussi à de nombreuses espèces de Jungermannia et même à certaines formes ou sur certaines portions de tiges d'espèces qui en sont pourvues d’ailleurs. Les deux séries de feuilles étant plus rapprochées à la face supérieure des tiges qu’en dessous, il reste ainsi à la face inférieure un espace libre réservé aux amphigastres. Leur structure est celle des feuilles ; mais leur forme en diffère souvent d’une manière très notable. Is sont, selon les genres et les espèces, carrés, ovales, obovés, lancéolés, subulés, entiers, dentés, ciliés, incisés ou bi-trifides. Ps restent presque toujours plus petits que les feuilles ; cepen- 47 730 HÉPATIQUES. — ANATOMIE. dant les Jungermannia julacea, setacea, trichophylla ont des amphigastres semblables aux feuilles et disposés avec celles-ei de manière à former une spire continue. On trouve un amphi- gastre pour chaque paire de feuilles; parfois même ils adhè- rent à la feuille voisine. Il n’a été question jusqu'ici que des Hépatiques caulescentes ou munies d’une tige et de feuilles distinctes; cette distinction n'existe plus dans les familles des Ricciacées, des Anthocéro- tées, des Marchantiacées et même dans les dernières tribus des Jungermanniacées. Le systeme végétatif des espèces appartenant à ces divers groupes ne se compose plus que d’expansions lami- naires ou foliacées, auxquelles on donne le nom de frondes. Ces expansions couchées-appliquées, rarement ascendantes, sont garnies en dessous de radicules hyalines ou violacées, parfois d’une structure très curieuse comme dans les genres Marchantia et Fegatella. La largeur des frondes, qui n’est guère que de 1 millimètre dans les Metzgeria furcata et pubescens, atteint 15 millim. dans le Fegatella conica; cette largeur étant constante pour chaque espèce, le développement de la plante se poursuit à la périphérie, et amène des bifurcations successives dans un même plan et en plus ou moins grand nombre, en sorte que l’on constate une tendance très marquée dans certaines espèces à rayonner dans tous les sens autour du point de départ. Le contour des lanières est du reste entier, cilié, crénelé ou lobulé, plan ou ondulé. La face inférieure se colore fréquemment en rouge ou en violet, tandis que la face supé- rieure est d’un vert plus ou moins foncé. Leur structure est caractéristique des espèces, souvent même des genres. Elles sont formées, au moins à la partie moyenne, de plusieurs cou- ches de cellules superposées constituant des zônes distinctes. Dans la famille des Marchantiacées, les couches supérieure et inférieure sont formées de cellules tabulaires plus minces que les voisines ; elles répondent à l’épiderme des végétaux supé- HÉPATIQUES FRONDESCENTES. 731 rieurs. Dans cette mème famille et dans celle des Ricciacées, l’épiderme supérieur est percé de stomates qui s'ouvrent dans une couche dont les cellules, très läches et diversement articu- lées, permettent à l’air de circuler entre elles. Signalons encore ici la présence de gros vaisseaux bruns-violets dans la fronde du Preissia commutata et celle d’un faisceau de fibres dans celle du Blyttia hibernica. Dans la plupart de ces espèces, la partie longitudinale moyenne des frondes est épaissie et consti- tue ce que l’on appelle improprement la nervure; elle offre des analogies plus frappantes avec la tige des Hépatiques caulescen- tes, dont les feuilles seraient représentées par les ailes margi- nales amincies des frondes. Mais, nous le répétons, ce n’est qu’une simple analogie, et nous rejetons absolument comme inepte la théorie de la métamorphose d’après laquelle on devrait admettre que la fronde des Hépatiques membraneuses résulte de la soudure des feuilles entre elles et avec la tige. Qui donc a jamais pu voir sur le WMarchantia polymorpha des feuilles d’abord distinctes et soudées plus tard? Si personne n’a pu constater le fait, pourquoi l’aflirme-t-on au point de vue théo- rique ? Ce sont des rêveries avec lesquelles il est temps de rompre, et que le bon sens français doit laisser à la nébuleuse Germanie (1). Chayitre deuxième. — Fonctions de reproduction. X. De In reproduction normale par les spores. 4° Des Fleurs. Les fleurs , dans les Hépatiques , sont dioïques ou monoïques. Fleurs femelles. — Elles terminent les innovations ou de petits (4) Voir l'examen que nous avons fait de la théorie de la métamor- puose, dans une brochure intitulée : Gœthe et la Science de la Nature, p. 89 et suiv. 782 HÉPATIQUES. — ANATOMIE. ramuscules distincts, ou enfin naissent latéralement sur les tiges et les rameaux. Ces distinctions servent à caractériser les genres. Au moment de la floraison, les enveloppes florales sont très imparfaitement développées ; nous ne les considérerons qu’au moment de la maturité du fruit. Les archégones ressemblent à ceux des mousses; ils sont toutefois généralement plus courts, d’une texture plus molle , pâles, jamais colorés en rouge. Leur nombre est parfois caractéristique des genres. Les espèces de Frullania en ont 2, celles de Lejeunia 1; ils dépassent le nombre 30 dans le genre Madotheca. Les fleurs femelles sont dépourvues de paraphyses, à l'exception de celles du Harchantia polymorpha; sessiles dans la plupart des espèces, ces fleurs sont longuement pédonculées dans la famille des Marchantiacées. Fleurs mâles. — Sur les Hépatiques caulescentes, les fleurs mâles se présentent très généralement sous la forme d’épillets terminant les tiges ou des rameaux courts. Les folioles florales sont distiques, renflées très concaves, exactement imbriquées. Leur forme s'éloigne toujours un peu de celle des feuilles cau- linaires ; on remarque souvent, en particulier. vers la base, soit inférieure, soit supérieure, un très petit lobule qu'il faut rechercher avec soin; elles sont au nombre de 4 à 12 de chaque côté de l’axe. C’est à l’aisselle de ces folioles que se trouvent logées les anthéridies, solitaires ou plus rarement groupées au nombre de 2—3 , portées sur un pédicule très grêle, globu- leuses, rarement elliptiques, munies d’une enveloppe formée de cellules subhexagones. On trouve des paraphyses rudimentaires dans quelques espèces, par exemple dans les Jungermannia alpestris, Schraderi, dans quelques espèces du genre Scapania. Les fleurs mâles se reconnaissent facilement à leur forme en épillets colorés en jaune ou en brun. Quand ces fleurs terminent un axe principal, celui-ci continue presque toujours son déve- loppement au delà par prolification , et on trouve souvent sur de vieilles tiges les traces des fleurs mâles échelonnées successive- ment et indiquant par leurs intervalles la longueur des innova- tions et le nombre des années; c’est ce qui se voit bien sur Île Plagiochila asplenioides et le Jungermannia albicans. Sur FLEURS NALES. 733 certaines espèces monoïques, telles que Jungermannia lan- ceolata et bicrenata, les fleurs mâles se réduisent à des anthé- ridies logées à l’aisselle d’un petit nombre de folioles peu modi- fiées dans le voisinage et aü-dessous des fleurs femelles. Dans les Hépatiques frondiformes, les anthéridies se rencon- trent libres et nues à la surface du thalle, comme dans le genre Sphærocarpus , ou dans une petite cavité des frondes, comme dans les genres Aneura, Metzgeria ; elles sont encore enfoncées dans la substance même des frondes, et sont isolées (Pellia) ou forment par leur aggrégation des disques sessiles (Fegatella), ou encore lobés et longuement pédonculés (Warchantia). Dans plusieurs de ces genres, les anthéridies sont oblongues ou même lagéniformes. Ces organes jouent le même rôle que dans les mousses. Ils contiennent des cellules (cellules-mères) qui ren- ferment, à leur tour, les anthérozoïdes. Ces derniers se présen- tent sous la forme d’un filament roulé en spirale et décrivant 2—3 tours de spire, terminé à une extrémité par deux cils vi- bratiles ; vers l'extrémité opposée, se développe une vésicule à parois très minces, dont le liquide contient, pendant la vie de l’anthérozoïde, des granulations animées d’un monvement de trépidation très vif (1). 20 Du fruit mur. Sous ce titre, nous entendons la capsule et les enveloppes. Ces dernières , dans les espèces complètes, sont l’involucre, le périanthe et la coiffe. Involucre. — L’involucre, dans les Hépatiques caulescentes, se compose des 2—3 paires de feuilles supérieures qui entou- rent la base du périanthe. Elles sont généralement plus déve- loppées que les feuilles caulinaires; leurs découpures sont plus prononcées et souvent plus nombreuses; fréquemment encore elles sont cohérentes entre elles ou même avec la base du pé- rianthe; les Jungermannia obovata et cordifolia fournissent (4) Bull. Soc. bot, de France, t. x1, p. 298, 734 HÉPATIQUES. — ANATOMIE, des exemples de ce dernier cas. Il arrive aussi que les amphi- gastres adhèrent à ces folioles et leur donnent une amplitude insolite. Dans le Harpanthus sculatus, au contraire, elles ne sont représentées que par de petites écailles et en petit nombre; elles font même tout à fait défaut dans les genres Calypogeia et Geocalyx. Périanthe. — Cet organe est caractéristique des Hépatiques, bien que plusieurs espèces en soient privées. Il manque, en effet, dans les genres Gymnomitrium et Haplomitrium. Dans les genres Sarcoscyphus et Alicularia, il adhère aux folioles supérieures de l’involucre qui le masquent entièrement, et dont il ne se détache à l’intérieur que par 4—6 lobes libres au sommet seulement. Le périanthe est particulièrement bien développé dans les genres Plagiochila, Scapania, Jungermannia, Mado- theca, Radula, Ptilidium, Lepidozia, Mastigobryum. Les formes variées qu'il affecte, servent à caractériser les genres et même les tribus. Il a généralement l’aspect d’une enveloppe monophylle plus ou moins saillante au-dessus de l’involucre. Il peut être oblong, ovale, obové, comprimé, cylindrique, prisma- tique, lisse ou diversement plissé en long, surtout vers le som- met; il est d’abord percé, à ce point, d’une petite ouverture qui s’élargit, au moment de la sortie de la capsule, par des dé- chirures selon des lignes de moindre résistance. L’orifice est alors lobé ou lobulé, et les lobes sont entiers ou encore ciliés- dentés; les lobes se voient de bonne heure et sont très grands dans les espèces du genre Lophocolea. Les Chiloscyphus ont un périanthe très court et bilabié, tandis que les genres Pla- gtochila et Scapania l'ont assez grand et nettement tronqué. Cette enveloppe est généralement de même nuance que les feuilles caulinaires ; parfois cependant on la rencontre pâle, presque scarieuse, par exemple dans le Lepidozia reptans, le Junger- mannia bicuspidata, etc. Le tissu n'offre pas de particularités notables ; il n’est formé que d’une seule couche de: cellules. Coiffe. — La coiffe des Hépatiques répond exactement à celle des Mousses. C’est un organe commun à toute la classe des Muscinées. Ce n’est pas autre chose que l’archégone primitif PÉRIANTHE. 7395 dilaté et modifié de manière à pouvoir recouvrir et protéger la capsule jusqu’à l'époque de la maturité. Dans les Mousses, le pédicelle s’allongeant tout d’abord, l’archégone fécondé se rompt en travers et sa partie supérieure est emportée hientôt au-dessus des enveloppes florales; dans les Hépatiques, la coiffe reste entière et constitue une sorte de sac, à l’intérieur duquel la capsule achève son évolution; c’est seulement à l’épo- que de la maturité que le pédicelle, faisant effort, détermine la coiffe à s'ouvrir par une déchirure latérale ou au sommet; la capsule s'élève alors au-dessus du périanthe , mais sans emporter aucune portion de la coiffe qui reste presque toujours cachée au fond du périanthe. Si le périanthe reste court, comme dans les Chiloscyphus, le Pellia calycina, ou même s’il n’existe pas, comme dans le geure Aneura, la coiffe devient saillante et pourrait être prise pour un périanthe à la suite d’un examen superficiel. Ailleurs, particulièrement dans le genre Harpan- thus, elle adhère presque entièrement aux parois du périanthe. La coiffe des espèces du genre Trichocolea présente d’autres modifications encore; en l’absence du périanthe, elle se charge souvent de petites folioles qui répondent à l’involucre , son dé- veloppement semble même appartenir en grande partie au ré- ceptacle. Dans la plupart des espèces, la coiffe est molle, hyaline, formée de plusieurs couches de cellules, surtout vers la base. On peut conclure aussi de ce qui précède, que les Hépatiques n’ont pas d’organe qui réponde exactement à la vaginule des Mousses. Les enveloppes de la fleur femelle et du fruit dans les Hépa- tiques membraneuses présentent une si grande variété, qu'il est difficile de trouver une expression générale qui résume bien des formes si disparates. Nous ne pouvons guère que renvoyer à lexposition détaillée qui en sera faite dans la partie descriptive de cette sous-classe, Remarquons cependant que toutes les es- pèces de ce groupe ont une coiffe, presque toujours un invo- lucre plus ou moins reconnaissable; mais le périanthe n'existe que dans les genres Marchantia et Preissia. La famille des Marchantiacées est caractérisée surtout par un support commun 736 HÉPATIQUES. — ANATOMIE. (pseudopode, hampe ou pédoncule), terminé par une membrane (réceptacle) plissée ou lobée, dans laquelle sont logées les capsules entourées de leurs enveloppes. Capsule. — Après l’acte de la fécondation, le nucléus con- tenu dans l’archégone se segmente dans deux directions opposées; la partie inférieure donne le pédicelle qui se fixe solidement au sommet de l’axe floral, tandis que la partie supérieure forme la capsule. Le pédicelle des Jungermanniacées est ordinairement hyalin, d’une texture très molle, à peine assez consistant pour soutenir la capsule sans fléchir. Les diverses conditions de sé- cheresse et d’humidité, d’ombre et de lumière, font varier sa longueur dans une mesure notable ; cependant plusieurs espèces ont un pédicelle long seulement de 1—2 millimètres, tandis que le Mastigobryum trilobatum élève sa capsule à une hauteur de 50 à 60 millimetres. Il faut prendre garde de confondre avec le pédicelle le support commun des fleurs mâles et femelles des Marchantiacées : le pédicelle est toujours le support immédiat de la capsule. Cet organe fait défaut dans le genre Riccia, dont la plupart des espèces ont des capsules enfoncées dans la sub- stance mêmé des frondes. La capsule des Hépatiques est noire ou brune à la maturité, ordinairement oblongue ou brievement elliptique, assez souvent encore globuleuse, rarement obovée, d’ailleurs ohtuse ou briève- ment apiculée. Elle est toujours symétrique, dépourvue de col et de columelle (à l'exception du genre Anthoceros), à peu près lisse, à section transversale circulaire. La longueur varie de 192 millim. à 2 172 millimètres. Dans les Hépatiques caules- centes, elle s'ouvre régulièrement en 4 valves qui s’étalent en croix ou restent plus rarement dressées ; dans quelques genres de Jungermanniacées , tels que Fossombronia et Metzgeria, elle s’ouvre par des déchirures irrégulières. La même chose a lieu dans les Ricciacées, tandis que dans les genres Marchan- tia et Fegatella, la déhiscence se produit par l’écartement de 6 à 12 lanières qui n’atteignent pas la base de la capsule. La structure des parois capsulaires est des plus curieuses. Elle présente des couches de cellules superposées au nombre de CAPSULE. 737 7 à 9 dans le Plagiochila asplenioides, ordinairement de 5 dans la plupart des espèces du genre Jungermannia, de 2 seu- lement dans les genres Lejeunia et Frullania. Les cellules des couches internes contiennent des fibres annulaires ou spirales, adhérentes à leurs parois; ces fibres s’interrompent dans les cellules des couches externes, et se réduisent à l’état d’arcs ou même de points épaissis. Leur élasticité, mise en jeu par les variations d'humidité ou de sécheresse, doit être considérée comme la cause qui détermine la déhiscence de la capsule; c’est aussi à la couleur brun foncé de ces fibres que la capsule doit sa teinte noire la plus ordinaire. Les spores des Hépatiques sont très semblables à celles des Mousses, sous tous les rapports ; elles se développent également au nombre de 4 dans leurs cellules primitives qui se résorbent plus tard ou sont rarement persistantes. Les spores sont pres- que toujours lisses ou très légèrement papilleuses ; cependant celles des espèces de Fossombronia et de Riccia sont relative- ment très grandes, et de plus, chargées de crêtes et de papilles très saillantes. Aux spores se mêlent des filaments sans analogues dans les Mousses : ce sont les élatères. Ils se présentent sous la forme de tubes, à paroi très mince, hyaline, renfermant des fibres spirales brunes et décrivant un plus ou moins grand nombre de tours. Les mouvements hygroscopiques des élatères contri- buent à la déhiscence de la capsule et à la dissémination des spores. Dans les genres Aneura et Metzgeria, les élatères v’ont qu’une fibre spirale, et restent pendant quelque temps fixés au sommet des valves de la capsule, après la sporose. Dans le genre Pellia, ils restent agglomérés et enchevêtrés au fond de la capsule. Les élatères du plus grand nombre des Hépatiques ont deux fibres spirales (rarement 3 dans quelques Marchan- tiacées); ils font complétement défaut dans la famille des Ric- ciacées. 738 HÉPATIQUES. — ANATOMIE. EX. Modes accessoires de reproduction. Les Hépatiques se multiplient encore par innovation comme les Mousses, ainsi qu’à l’aide de stolons grèles enracinés, mais surtout au moyen de granulations qui se détachent des feuilles. Ces granulations (propagula, gemmæ) brunes, jaunes ou päâles ne sont autre chose que les cellules marginales des feuilles transformées et isolées; elles affectent ordinairement la forme d'un solide terminé par des pyramides saillantes; au contact du sol, elles ont la faculté de germer et de reproduire la plante dont elles proviennent; après leur chute, le contour des feuilles reste denté ou corrodé. Le nombre des espèces, sur lesquelles on a observé ce phénomène , est si grand, que nous avons né- gligé de le signaler en particulier dans nos descriptions. Ce sont principalement les espèces du genre Jungermannia, les J. ex- secta, porphyroleuca, alpestris, anomala, Starkei, etc., le Scapania nemorosa et le Calypogeia Trichomanis, qui se chargent de granulations plus abondantes. Les genres Mar- chantia, Lunularia et Blasia, émettent aussi des corps repro- ducteurs sous un mode spécial; il en sera question dans la description des espèces. XI. DISTRIBUTION DES HÉPATIQUES DANS LA RÉGION DE L'EST. Article 1°. — Influences atmosphériques. Les Hépatiques recherchent avant tout l’ombre et la fraicheur. La délicatesse du tissu de leur tige et de leurs feuilles, qu’un seul coup de soleil direct suffit à dessécher, réclame ces condi- tions d’une localité propice à leur développement. Aussi voit-on ces petits végétaux s'installer de préférence sur les pentes boisées et tournées au nord des montagnes, sur les parois numides des INFLUENCES ATMOSPHÉRIQUES. 739 rochers, sur la terre et les pierres au bord des petits cours d’eau, et plus spécialement encore dans le voisinage des cascades. C’est là que, baignées constamment dans une atmosphère épaisse de vapeur d’eau, les espèces se pressent à côté les unes des autres, et déploient, à l’envi, la richesse de leurs formes élégantes et variées. Dans les Hautes-Vosges du revers occidental, les cas- cades de Tendon, de la Pissoire au Haut-du-Tôt, du Saut-du- Bouchot, du Ballon de Servance, du Chaufour dans la vallée de Granges, du Saut-des-Cuves, de Retournemer, des Torrents derrière le lac de Blanchemer, du Rupt-de-Lin, de la Cerva au Champ-du-Feu, du Rabodeau entre Preyé et Moussey, sont toutes à visiter pour l’amateur d’Hépatiques. Dans le Haut-Jura, les cascades de Flumen et celles des torrents qui descendent les pentes boisées et abruptes de la Dôle et du Suchet, sont égale- ment riches. Toutes les espèces n’exigent cependant pas des sommes égales d'ombre ou de fraicheur. Un assez grand nombre croissent à découvert, dans les champs, les rigoles des prairies, ou dans les tourbières. Toutefois, même dans ce cas, on les voit s’abriter derrière quelque obstacle, sous une motte de terre saillante, sur le revers d’un fossé, au pied d’un mur, ou s’engager entre les brins d’une touffe de sphaignes ou de mousses; ou encore l'humidité exubérante du milieu leur fournira, dans une sub- mersion plus ou moins complète, une protection assurée contre l’action trop vive du soleil. Dans les forêts, où la lumière n’arrive que tamisée à travers le feuillage des arbres, elles se contentent souvent d’un support beaucoup plus sec. C’est ainsi qu’on en rencontre, le long des sentiers, sur les revers des chemins creux, dans les bruyères, dans les fissures des rochers secs. Les Frullania Tamarisci et surtout dilatata, Modotheca læ- vigala, qui croissent sur les troncs d’arbres isolés et à une assez grande distance du sol, sont des espèces qui supportent le mieux une extrème sécheresse; mais aussi ces mêmes espèces ont recu une organisation dont la solidité et la ténacité leur permettent d'occuper un tel poste sans inconvénient. Les modifications subies par les agents atmosphériques, en 740 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. raison de l'altitude, se traduisent également dans la distribution des Hépatiques. 1° Région alpestre. Cette zône ne peut revendiquer stric- tement qu’un petit nombre d’especes. Ce sont : Gymnomitrium concinnatum , Sarcoscyphus densifolius , Jungermannia inflata, — orcadensis, —— alpestris, 2° Région montagneuse. Jungermannia Flœrkei, — setiformis, Lophocolea Hookeriana , Chiloscyphus lophocoleoides ? 1° Espèces qui ne descendent pas au-dessous de 700—800 mètres. Plagiochila spinulosa, Scapania compacta, — æquiloba, — umbrosa, Jungermannia Taylori, — obovata , — nana, — hyalina, — sphærocarpa, — tersa, _ cordifolia , — pumila , — Wenzelii, — Muelleri, — bantriensis, Jungermannia socia, — minuta ; — quinquedentata — lycopodioides , — catenulata , — curvifolia , — setacea, Sphagnæcetis communis, Harpanthus scutatus, Geocalyx graveolens, Mastigobryum deflexum, Ptilidium ciliare, Madotheca rivularis, Metzgeria pubescens. 2 Espèces plus répandus et plus abondantes dans les montagnes , parti- culièrement dans la région supérieure, mais qui pourtant descendent à des niveaux très bas : Sarcoscyphus emarginatus, — Funcki, Alicularia scalaris, Scapania undulata , LA INFLUENCE DE L'ALTITUDE. 741 Scapania irrigua, Jungermannia bicuspidata, Jungermanunia albicans, Lophocolea heterophylla, — obtusifolia , Calypogeia Trichomanis, — exsecta, Lepidozia reptans, — Schraderi, Trichocolea Tomentella, — subapicalis, Mastigobryum trilobatum, — lanceolata, Madotheca lævigata, —— acuta, Lejeunia calcarea, — ventricosa , — serpillifolia, — incisa , — minutissima, — attenuata, Aneura palmata, — Schreberi, — pinnatifida, -— Starkei, — multifida, Jungermannia trichophylla, Pressia commutata , — connivens, Reboulia hemisphærica. 3° Région des plaines ou régions basses. 1° Espèces très universellement répandues dans les plaines et les montagnes. Plagiochila asplenioides , Frullania Tamarisci, Scapania nemorosa, — dilatata, Jungermannia crenulata, Pellia epiphylla, Lophocolea bidentata, Aneura pinguis, Chiloscyphus polyanthus, Metzgeria furcata, Radula complanata, Marchantia polymorpha, Madotheca platyphylla, Fegatella conica. 2 Espèces des plaines ou des collines inférieures, ne s’élevant pas dans les montagnes : Sarcoscyphus Muelleri, Jungermannia bricrenata, Plagiochila interrupta, — intermedia, Scapania curta, — riparia, — rosacea, — arenaria, 749 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Jungermannia Menzelii, Targionia Michelï, Lophocolea minor, Anthoceros lævis, Madotheca Porella, — punctatus, Madotheca platyphylloidea, Sphærocarpus Michelii, Fossombronia pusilla, Riccia. — Toutes les espèces Lunularia vulgaris, du genre. Grimaldia barbifrons, Article ?. — Influences du support. S 1. Action des propriétés physiques du support. Nous citerons d’abord les espèces dont la station est unique, ou qui ne se rencontrent qu’accidentellement hors de leurs con- ditions favorites, et ensuite celles qui s’accommodent de plu- sieurs stations différentes. 4° Les Rochers. Plantes croissant uniquement sur les rochers secs ou humides, mais pas inondés : Gymnomitrium concinnatum, Jungermannia orcadensis, Sarcoscyphus densifolius, — minuta, Plagiochila spinulosa, — Wenzelii, — interrupta, — alpestris, Scapania compacta, — lycopodioides, — æquiloba, — setiformis, Jungermannia obovata, Lophocolea minor, — lanceolata, — Hookeriana, — pumila, Geocalyx graveolens, — acuta, Mastigobryum deflexum, — Muelleri, — trilobatumn, — bantriensis, Reboulia hemisphærica. ACTION DES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DU SUPPORT. 7438 90 La Terre. Plantes croissant sur la terre assez sèche ou simplement humide : Alicularia scalaris, Jungermannia Schreberi, Sarcoscyphus Muelleri, — Starkei, — Funckii, _ Menzelii, Scapania rosacea, Fossombronia pusilla, — curta, Blasia pusilla, Jungermannia obtusifolia, Lunularia vulgaris, — exsecta, Anthoceros lævis, — hyalina, — punctatus, — crenulata, Sphærocarpus Micheli, —— nana, Riecia glauca, — bicrenata, — crystallina, —— excisa, — bifürca, — intermedia, — Bischofñi. 3° Les Eaux. Plantes croissant sur les pierres inondées, dans les maréca- ges, les tourbières. a. Sur les pierres inondées : Scapania undulata, Jungermannia cordifolia, Jungermannia sphærocarpa, Madotheca Porella, — tersa, b. Sur La terre très humide, lieux marécageux : Scapania irrigua, Aneura pinguis, Jungermannia riparia, — multifida, Chiloscyphus lophocoleoides, — pinnatifida, Trichocolea Tomentella, Marchantia polymorpha, Pellia epipbylla, 744 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. c. Dans les tourbières : Scapania irrigua, Jungermannia bicuspidata, Jungermannia Taylori, — ventricosa, == inflata, — setacea, — socia, Sphagnæcetis communis, — Flærkei squar- Calypogeia Trichomanis, rosa, Ptilidium ciliare. Jungermannia connivens, 4° Troncs d'arbres. a. Sur l’écorce d'arbres vivants : Lejeunia minutissima, Madotheca platyphylloidea. Radula complanata, b. Sur les troncs pourris : Jungermannia curvifolia, Lophocolea heterophylla, — connivens, Aneura palmata. — catenulata, 5° Plantes croissant dans des conditions variées, sur diverses espèces de supports. a. Sur des rochers secs et parfois très humides : Sarcoscyphus emarginatus, Fegatella conica. Madotheca rivularis, b. Sur la terre et les rochers secs ou légèrement humides : Plagiochila asplenioides, Jungermannia bicuspidata, Scapania nemorosa, — quinquedentata, Jungermannia albicans, Targionia Michelii. — attennata, ACTION CHIMIQUE DU SUPPORT. 745 c. Sur Les rochers et Les troncs d'arbres : Lejeunia serpillifolia, Frullania dilatata, — calcarea (surlesmousses), — Tamarisci, Madotheca lævigata, Metzgeria pubescens. — platyphylla, d. Sur les rochers et les troncs pourris : Scapania umbrosa, Harpanthus scutatus. e. Sur la terre et les troncs pourris : Jungermannia Schraderi, Lophocolea bidentata, Lepidozia reptans, Calypogeia Trichomanis. f. Sur la terre, les rochers , les troncs pourris : Jungermannia ventricosa, Metzgeria furcata (troncs d’ar- — trichophylla, bres vivants). Ptilidium ciliare, S IT. Action de la nature chimique du support. L'influence de la nature chimique du sol ne se révèle pas moins dans la distribution des Hépatiques que dans celle des Mousses. Il suffit, pour s’en convaincre, d’une excursion rapide à travers le Haut-Jura et les Hautes-Vosges, dans des condi- tions d’altitude et de propriétés physiques aussi semblables que possible. Si, par exemple, on explore le voisinage d’une cascade encadrée de rochers granitiques dans les Vosges et de rochers calcaires dans le Jura, le contraste sera des plus frappants. A côté d’espèces communes aux deux stations, telles que Chiloscyphus polyanthus, Pellia epiphylla, Aneura pin- guis, Fegatella conica, vous constaterez, aux abords de la cascade vosgienne : Mastigobryum trilobatum , deflexum , Scapania undulata, nemorosa, Sarcoscyphus emarginatus, Jungermannia obovata, sphærocarpa, lanceolata, albicans, 48 746 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Trichocolea Tomentella, Aneura mullifida, etc. ; dans le Haut- Jura, vous ne trouverez plus que : Scapania œquiloba, Pla- giochila interrupta, Jungermannia Muelleri, riparia, pu- mila, Lejeunia calcarea, et peut-être Grimaldia barbifrons, Reboulia hemisphærica. Un autre fait n’est pas moins digne de remarque. Plusieurs espèces ne se voient dans le Haut-Jura que sur les troncs d'arbres ou dans les tourbières, tandis que dans les Vosges, ces mêmes espèces croissent volontiers sur la terre sablonneuse des forêts; nous pouvons citer, en particulier : Calypogeia Trichomanis et Lepidozia reptans. En revanche, les espèces qui croissent, dans les Vosges, sur les troncs d’arbres vivants ou pourris, ou sur la terre des tourbières, se retrou- vent presque toutes dans le Haut-Jura, dans les mêmes condi- tions, parce que la nature de leur support les soustrait à l’in- fluence de la nature chimique ou minéralogique du sol. Le tableau suivant complétera ces indications trop peu développées. 4° Espèces franchement silicicoles : Gymnomitrium concinnatum, Jungermannia obovata, Sarcoscyphus emarginatus, — sphærocarpa, — densifolius , — cordifolia, — Funckii , — tersa , Alicularia scalaris, _ lanceolata, Plagiochila spinulosa , — bicrenata, Scapania compacta, — alpestris, — undulata, — Wenzeli, — uliginosa, == Flœrkei, — irrigua, —_ Starkei, — nemorosa, — bicuspidata , — rosacea, Sphagnæcetis communis, Jungermannia albicans , Aneura multifida , — obtusifolia , — pinnatifida, — exsecta, - Trichocolea Tomentella, . —— Schraderi, Mastigobryum trilobatum, _— subapicalis, — deflexum. ACTION CHIMIQUE DU SUPPORT. 747 2% Espèces franchement calcicoles, Plagiochila interrupta, Preissia commutata, Scapania æquiloba, Lunularia vulgaris, Jungermannia riparia, Reboulia hemisphærica, — pumila, Grimaldia barbifrons, — Muelleri, Targionia Michelii, — lycopodioides , Sphærocarpus Michelii, — setiformis ? Riccia natans, Lophocolea minor, — crystallina, Lejceunia calcarea, — fluitans, Blasia pusilla, — cilata. 3° Espèces préférant les terrains siliceux. Sarcoscyphus Muelleri, Calypogeia Trichomanis, Plagiochila asplenioides, Lepidozia reptans, Scapania curta, Ptilidium ciliare, Jungermannia crenulata, Lejeunia serpillifolia , Lophocolea bidentata, Fossombronia pusilla. 4 Espèces préférant les terrains argilo-calcaires : Anthoceros lævis, Anthoceros punctatus. * b° Espèces indifférentes à la nature du sol, Jungermannia ventricosa, Aneura pinguis, — minuta , Metzgeria pubescens. — Schreberi, Pellia epiphylla, — quinquedentata Marchantia polymorpha, Chiloscyphus polyanthus, Fegatella conica. Frullania Tamarisci, Riccia glauca. Les autres espèces ne croissant que sur les troncs pourris, ou sur la tourbe, ne subissent pas l'influence du sol; il n’y a pas lieu d’en tenir compte ici. 748 RÉCOLTE DES HÉPATIQUES. III. PROCÉDÉS A SUIVRE DANS L'ETUDE ET LA PRÉPARATION DES HÉPATIQUES. Article 1°. — Réeolte et préparation des Hé-= patiques. La récolte des Hépatiques se fait comme celle des Mousses. C’est en automne et au printemps, à la suite de pluies douces, qu'il y a plus de chances de rencontrer ces petits végétanx dans un bel état de fructification. Nous ne voulons parler que du plus grand nombre, car, à la rigueur, les époques de maturité de diverses espèces s’échelonnent de manière à occuper toute l’an- née. Le Pellia epiphylla ouvre ses capsules dès le mois de février ; les Calypogeia Trichomanis, Lepidozia reptans, Madotheca platyphylla sont tardifs au contraire, et ne müris- sent qu’à la fin de mai ou en juin; et, dès le mois d'août, on trouve le Jungermannia bicrenata chargé de capsules. Il importe aussi de suivre l’évolution de chaque espèce et de la recueillir à des époques successives. À peine la fructification de l’année courante est-elle achevée, que de nouveaux prépa- ratifs se font en vue d’une éclosion future. Il faut observer le développement des innovations, les fleurs mâles et femelles, la forme des enveloppes florales avant la sortie de la capsule. La capsule, en effet, ne se fait jour qu’en déchirant plus ou moins la coiffe et le périanthe qui la protégeaient, et en lésant ainsi les formes primitives de ces organes. Mais ce sont parti- culièrement les fleurs mäles qu’il faut rechercher pendant l'été, quelque temps après l’éclosion des capsules de l’année. Ces divers organes de fructification étant loin d'offrir la même solidité que chez les Mousses, sont aussi plus fugaces; il faut donc savoir les saisir au moment précis de leur maturité ou un peu auparavant. Les touffes d'Hépatiques sont fréquemment encombrées de terre ; s’il est possible de les débarrasser par un lavage à grande RÉCOLTE DES HÉPATIQUES. 749 eau, il faut le faire. C’est surtout le cas des espèces qui croissent dans les fossés des tourbières ou au bord des ruisseaux; le la- vage est alors facile. [l n’en est pas de mème lorsque la plante est gazonnante et croît par brins isolés sur un sol argileux et compacte. Dans cette hypothèse, on détache, à l’aide d’une lame de couteau, des plaques de terre chargées chacune d’un petit gazonnement de l’espèce convoitée. On ne peut guère agir autrement à l’égard des Jungermannia bicrenata et oblusifolia, du Sarcoscyphus Funckii, etc. On peut cependant, avant la dessiccation , isoler plusieurs brins de chaque espèce, quel que soit son mode d’adhérence et d’enlacement, laver ensuite ces brins avec précaution, dans une soucoupe, avec un peu d’eau et à l’aide d’un pinceau en guise de brosse. Ces brins, qui servent à faire mieux voir le mode de ramification et la conservation des parties anciennes, seront séchés à part et conservés, sans être collés, dans des plis de papier avec une étiquette. Ce mode de conser- vation, sous enveloppe, est très convenable pour certains or- ganes délicats, pour les brins fructifiés d'espèces rares, ou qui présentent des particularités utiles à consulter au besoin. Les touffes ordinaires se conservent très bien collées sur des cartes comme les Mousses. Il n’y a rien de plus absurde, ni qui vexe plus un amateur désireux de s’instruire, que certaines collec- tions allemandes, même récentes, où, sous une enveloppe très soignée, se cache un misérable échantillon sans valeur. Les Hépatiques étant beaucoup plus délicates que les Mousses, il convient de ne les soumettre qu’à une pression relativement faible , afin d'éviter l’écrasement; mais nous ne sommes pas de l'avis de quelques botanistes qui conseillent de préparer les Hé- patiques sans les soumettre à aucune pression. Ce mode de pré- paration est défectueux en ce sens que les organes saillants, devenus très fragiles par leur dessiccation , sont très exposés à être détruits par le moindre frottement, tandis que, déprimés par une pression convenable, ils ne se trouvent plus exposés au choc des corps étrangers. Du reste, les Hépatiques étant méconnaissables à l’état sec, il faut les soumettre, lorsqu'on veut étudier des échantillons d’herbier, à un ramollissement qui s'effectue aussi bien dans une hypothèse que dans l’autre. 750 ÉTUDE DES HÉPATIQUES. Article %?. — Etude des Hépatiques. Ici encore les procédés sont exactement les mêmes que pour l'étude des Mousses. Les Hépatiques étant fréquemment en- combrées de terre, et d’ailleurs tres fragiles à cause de la déli- catesse de leur tissu, il faut user de grandes précautions pour les ramollir, afin de conserver entier le système de ramification, et de ne pas léser les organes dont il s’agit de reconnaître les _moindres particularités. On maintient sous l’eau, dans ce but, pendant quelques minutes, une petite touffe de l'espèce que l’on se propose d'étudier; quand la masse est bien gonflée et désagrégée par l’action de l’eau, on sépare sans peine quelques tiges entières, à l’aide de pinces à mors fins et d’aiguilles emmanchées. On transporte alors une ou deux de ces tiges sur la lame de verre qui sert de porte-objet, et on achève de les nettoyer. On les fait baigner dans l’eau que l’on transporte goutte à goutte à l’aide du pinceau; ce dernier sert aussi à dégager les feuilles par un frottement ménagé; on peut encore se servir des aiguilles pour faire lâcher prise aux radicules qui retiennent souvent des grains de sable et divers corps étran- gers. Inclinant ensuite légerement la lame de verre, on fait tomber sur la plante de nouvelles gouttes d'eau qui entraînent les impuretés, on essuie, à laide d’un vieux linge, l’eau en excès, et il ne reste plus qu’à disséquer et à observer, selon la méthode déjà indiquée, les échantillons devenus parfaitement propres, L'emploi du microscope composé est également indis- pensable dans cette étude. Un grossissement d’environ 200 dia- mètres est nécessaire pour résoudre complétement le tissu des feuilles. Nous nous sommes toujours servi de l’objectif n° 3 de la série de M. Nachet pour observer et décrire le tissu des feuilles et en particulier les espaces intercellulaires. La recherche des amphigastres offre, dans l'étude des Hépa- tiques, des difficultés spéciales. Si on veut éviter toute erreur, il faut user de beaucoup de patience et explorer parfois un grand nombre de tiges que l’on renverse sur le porte-objet et ÉTUDE DES HÉPATIQUES. 791 que l’on observe à un grossissement ordinaire. Si les feuilles sont très rapprochées et se recouvrent en dessous, on les éli- mine sur un certain espace afin de mettre ainsi la tige complé- tement à nu. Il est bon de savoir à l’avance que, dans le cas d’espèces pourvues d’amphigastres, certaines portions de tiges en sont privées à divers degrés, que, sur d’autres, ces organes sont fugaces ou se détruisent aisément par des causes mécani- ques, ou encore sont rudimentaires, très petits. Les Chiloscy- phus, les Jungermannia Taylori, Schraderi, ventricosa, etc., peuvent servir à confirmer ces indications. Il faut éviter de prendre pour des amphigastres des faisceaux de jeunes radi- cules ; ces dernières ne sont jamais articulées, tandis que les amphigastres sont toujours formés de plusieurs cellules placées bout à bout. Les radicules masquent fréquemment les amphi- gastres par leur abondance, c’est pourquoi il faut explorer de préférence les sommités des tiges libres encore. Du reste, si la plante est fertile, elle est sûrement dépourvue d’amphigastres, s’il ne s’en trouve pas au-dessous du périanthe à côté des folio- les de l’involucre. On ne reconnait bien la forme du périanthe, le nombre et la profondeur de ses plis, que par des sections transversales, annu- laires de cet organe; il faut ouvrir en long sa portion supé- rieure et l’étaler sous une lame de verre mince, afin d’étudier le contour de l’orifice. Des sections transversales minces des tiges sont également nécessaires dans l'étude des Hépatiques aphylles. Les Hépatiques ne sont d'aucune utilité dans l’économie do- mestique. Le Marchantia polymorpha, autrefois préconisé contre les maladies du foie, semble avoir beaucoup perdu de son crédit; il n’en est guère resté que le nom d’Hépatiques, étendu de cette espèce à la sous-classe tout entière. Le rôle de ces végétaux dans la nature est également très obscur. Ils se comportent, sous ce rapport, à peu près comme 752 UTILITÉ DES HÉPATIQUES, les Mousses. Les Hépatiques contribuent à augmenter la couche de terre végétale dans les forêts ; elles aident à remplir les tour- bières; mais la mollesse de leur tissu, la maigreur de leurs tapis, leur quantité de dispersion beaucoup plus restreinte, ne leur permettent pas d'acquérir, à ce point de vue, une impor- tance vraiment sérieuse. ; Elles semblent donc plus spécialement réservées aux patientes investigations des botanistes. Le vulgaire les ignore ou les foule aux pieds; mais l’observateur attentif est là pour admirer l’élé- gance de leurs formes, la délicatesse de leur tissu, l’habile agencement des espèces. Heureux si lui-même il sait découvrir plus haut l’auteur de tant de merveilles et lui rendre gloire! TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 753 DEUXIÈME PARTIE. — DESCRIPTION DES ESPÈCES. TABLEAU SYNOPTIQUE DES FAMILLES , DES TRIBUS ET DES GENRES. 1° Famille : JUNGERMANNIACÉES. Capsule solitaire, 4—valve, plus rarement déchirée irrégulièrement ; des élatères à spire double dans les 6 premières tribus. Pédicelle allongé, hyalin. Tige garnie de feuilles ou plus rarement frondiforme; radicules lisses. 1e Sous-famille : JUNGERMANNIACÉES CAULESCENTES. Une tige 17e Tribu 1 Genre : 2% Genre : 3° Genre subcylindrique, garnie de feuilles distinctes. T. Feuilles décombantes. : Gymnomitriées. Périanthe nul ou adhérent à linvolucre et plus court que ce dernier. Capsule 4— valve, à parois minces. Tige dressée ou radi- cante ; feuilles distiques. Gymnomitrium. Périanthe nul. Coiffe demeurant cachée dans l’involucre. Pas d’amphigastres dans l'espèce de nos régions; feuilles hyalines au som- met. (E. 1.) Sarcoscyphus. Périanthe adhérent à l’involucre, libre au sommet et représenté par 5—6 lobules. Tiges plus ou moins stoloniformes, dépourvues de radicules. Feuilles bilobées, fermes ; pas d’amphi- gastres. Plantes raides. (E. 2—5.) : Alicularia. Périanthe et fructification comme dans le genre Sarcoscyphus. Tiges dichotomes, radicu- leuses. Feuilles entières où à peine émarginées ; amphigastres lancéolés-subulés, petits, parfois nuls. (E. 6.) 754 9eTrbu.: 4° Genre : 5° Genre : 6° Genre : 7° Genre : _8° Genre 9e Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. Jungermanniées. Un périanthe libre, ordinai- rement exserte. Fructification terminant la tige ou un rameau. Feuilles entières, dentées, lobées ou laciniées. Amphigastres de formes diverses ou nuls. Plantes croissant sur la terre, les rochers ou dans les tourbières. Plagiochila. Périanthe lisse, comprimé, tronqué obliquement, nu ou cilié à l’orifice. Tige primaire stoloniforme, peu radiculeuse. Feuilles ovales ou obovées, décurrentes, convexes en dessus, déje- tées, entières ou ciliées. Pas d’amphigastres (dans les espèces de nos régions). (E. 7—9.) Scapania. Périanthe terminal, lisse, comprimé, courbé en dessous, tronqué. Tige se dénudant à la base, émettant des branches dressées ou procom- bantes. Feuilles bilobées:; lobe inférieur notable- ment plus grand; lobe supérieur incombant. Pas d’amphigastres. Plantes raides, passant du vert au pourpre, croissant sur les rochers humides, la terre et les troncs pourris. (E. 10—18.) Jungermannia. Périanthe terminal, subcylindri- que, oblong ou obové, anguleux, plissé, resserré, lacinié ou denté-cilié à l’orifice. Coiffe incluse. Tiges souvent peu développées; feuilles de formes variées; des amphigastres sur certaines espèces, nuls sur d’autres. (E. 19—56.) Sphagnæcetis. Rameau fertile latéral, court, garni de feuilles plus petites. Périanthe subeylindri- que, trigone au sommet. Tiges radicantes, garnies de stolons filiformes et hyalins. Feuilles entières. Am- phigastres sur certaines portions des tiges. Les autres caractères comme dans le genre précédent. (E. 57.) : Lophocolea. Périanthe terminal, nettement tri- quètre et trilobé au sommet; lobes dentés, grands. Coiffe incluse. Tige déprimée. Feuilles subhorizon- tales, décurrentes, bidentées. Amphigastres déve- loppés, bifides, nombreux. Plantes d’une odeur désagréable lorsqu'on les ramollit. (E. 58—61.) Harpanthus. Rameau fertile latéral , court, radi- cant; fol. de l’involucre très petites et rares. Pé- rianthe oblong-subcylindrique, lobulé; lobules en- tiers. Coiffe incluse , adhérente au périanthe. Feuil- les bilobées. Amphigastres grands, ovales-acumi- nés. (E. 62.) TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 199 10° Genre : Chiloscyphus. Rameau fertile latéral, court; fol. de l’involucre petites. Périanthe très court, bilabié. Coiffe souvent exserte. Tige couchée. Feuilles apla- nies, entières ou rétuses. Amphigastres uombreux , grands, bifides , souvent fugaces. (E. 63—64.) 3" Tribu : Géocalyeées. Un réceptacle charnu, naissant laté- ralement, enfoncé dans le sol et tenant lieu de pé- rianthe. 11° Genre : Geocalyx. Coiffe incluse. Feuilles bilobées. Des amphigastres. Plantes odorantes, croissant sur les rochers frais ou la terre dans les forêts. (E. 65.) T1. Feuilles incombantes. 4 Tribu : Krichomanoïdées. Un réceptacle charnu, en- foncé dans le sol, comme dans le genre précédent. Capsule allongée, tordue; ou bien capsule droite naissant dans un périanthe normal, scarieux, plissé au sommet; rameau fertile latéral, court. Tiges par- fois pennées. Amphigastres nombreux et développés. 12° Genre : Calypogeia. Un réceptacle charnu, enfoncé dans le sol. Capsule allongée, tordue. Feuilles entières ou bidentées. Pas de stolons. Des amphigastres larges, bilobés. (E. 66.) 18° Genre : Lepidozia. Un périanthe allongé, plissé, cilié à l'orifice; rämeau fertile latéral. Capsule droite. Tige pennée, garnie de stolons. Feuilles 3—4-fides ; amphigastres nombreux, incisés. (E. 67.) 14° Genre : Mastigobryum. Un périanthe trigone, déchiré au au sommet ; rameau fertile court, latéral. Capsule droite. Tige dichotome; feuilles Gyiles. asymétri- ques, déjetées, 2—3- dentées ; amphigastres nom- breux, incisés; des stolons nombreux naissent à l'aisselle de ces amphigastres. (E. 68—69.) 5° Tribu : Ptilidiées. Tige pennée, dépourvue de stolons ; feuilles incombantes, frangées-laciniées ; amphigas- tres nombreux, également très divisés. Plantes ro- . bustes, diviques. “Un périanthe cylindrique, termi- 756 15° Genre : 16° Genre 6° Tribu : 17e Genre : 18° Genre : 7e Tribu : 19° Genre : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES, nant un rameau spécial ; coiffe libre, incluse, ou pas de périanthe et une coiffe nue ou hérissée de folioles qui répondent à l’involucre. Trichocolea. Coiffe nue, saillante, ou hérissée de folioles ; pas de périanthe; fleurs femelles termina- les ou naissant dans les dichotomies. Tige régulièe- rement pennée; feuilles très divisées jusque près de la base. (E. 70.) : Ptilidium. Un périanthe très distinct, terminant un rameau. Coiffe incluse. Tige moins régulière- ment divisée; feuilles divisées jusqu’au milieu seu- lement. (E. 71.) Platyplhyllées. Un périanthe tronqué ou bila- bié, terminant un petit rameau. Tige irrégulière- ment divisée; feuilles ovales, entières ou ciliées, munies d’un lobule replié en dessous. Plantes crois- sant sur les troncs d’arbres ou les rochers. Radula. Périanthe tronqué. Lobe inférieur des feuilles plan, émettant des radicules; pas d’amphi- gastres. Fleurs monoïques. (E. 72.) Madotheca. Périanthe bilabié. Tige pennée. Lo- bule inférieur des feuilles infléchi, plan, concave ou tordu, dépourvu de radicules. Amphigastres grands, nombreux, décurrents. (E. 73—77.) Jubulées. Périanthe anguleux presque ailé, mu- croné, terminant un petit rameau; capsule divisée jusqu’au milieu seulement, à parois minces, briève- ment pédicellée; élatères à spire unique. Feuilles bilobées ; lobe inférieur plus petit (/obule), diverse- ment enroulé, concave. Amphigastres nombreux, entiers ou bifides. Plantes croissant sur les troncs d'arbres ou les rochers. Lejeunia. Périanthe symétrique; un seul arché- gone; coiffe incluse, libre; pédicelle géniculé à l’état sec. Capsule à parois membraneuses et à valves conniventes après la sporose; élatères per- sistant au sommet des valves. Lobule des feuilles longuement adhérent au lobe supérieur, presque plan ou légèrement concave. (E. 78—80.) 20° Genre : 2e Sous-fam 8° Tribu : 21° Genre TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 757 Frullania. Périanthe convexe à la face dorsale, plissé, ailé en dessous; 2—4 archégones ; valves de la capsule étalées-dressées, garnies d’élatères vers le milieu. Lobule des feuilles saillant, presque libre, renflé et concave en forme de sac; amphigas- tres ovales, bilobés. Plantes développées, tenaces. (E. 81—82.) ille : JUNGERMANNIACEES FRONDESCENTES. Tige lami- paire, membraneuse, ou divisée en lanières larges ou étroites, dépourvue de feuilles distinctes (à l'exception du genre Fossombronia). Codoniées. Tige munie d’une nervure et décou- pée latéralement en lobes qui représentent des feuilles plus ou moins distinctes. : Fossombronia. Périanthe terminal, herbacé, lo- bulé. Capsule globuleuse, s’ouvrant par des déchi- rures peu régulières ; élatères courts, à 2—3 spires. Anthéridies nues sur le dos de la tige. Plantes exi- guës, croissant sur la terre, garnies de radicules .violettes (E. 83.) 982Pribu .; 99e Genre : 23° Genre : 10° Tribu : Haplolénées. Pas de périauthe; un involucre monophylle naissant sur le dos des frondes. Capsule globuleuse, 4—valve ; élatères caducs. Fronde di- chotome, munie d’une nervure peu distincte. Pellia. Involucre lacéré; coiffe plus longue ou plus courte que l’involucre. (E. 84.) Blasia. Pas d’involucre ; capsule se développant dans une cavité renflée, à l’intérieur et au sommet de la nervure, exserte, longuement pédicellée, au moment de la sporose, divisée en 4 (rarement 6) valves ; élatères à 2 spires. Coiffe incluse. Fronde molle, mince, sinuée-pennée, nerviée, émettant des granulations. (E. 85.) Aneurées. Périanthe nul; involucre court, nais- sant vers le bord des frondes près du sommet ; coiffe allongée, charnue, exserte. Capsule 4— valve jus- qu’à la base; élatères à spire unique, persistant au 158 94e Genre : 41° Tribu : 95° Geure : 2e Famille : TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. sommet des valves. Anthéridies naissant sous un repli au bord des frondes. Ces dernières charnues, lobées ou pennées, en forme de lanières, sans ner- vure distincte. Aneura. Caractères de la Tribu. (E. 86—89.) Metzgériées. Fleurs naissant au-dessous des frondes. Pas de périanthe: involucre concave, mo- nophylle. Coiffe épaisse. Capsule ovale, à 4 valves peu régulières; élatères à spire unique, persistant au sommet des valves. Frondes en forme de lanières étroites, très divisées, munies d’une nervure, gla- bres ou velues. Metzgeria. Caractères de la Tribu. (E. 90—91.) MARCHANTIACÉES. Appareils de la fruc- tification élevés au sommet d’une hampe naissant de la nervure; involucres groupés, cohérents par la base et libres du reste ou contenus et pendants à l’intérieur d’un réceptacle convexe; capsules pen- dantes ou divergentes, s’ouvrant par 6—8 (rare- ment 4) valves. — Rarement (Targionia) la capsule est solitaire dans un involucre coriace, à la fin bi- labié, sessile à la face inférieure des frondes, près du sommet. — Frondes épaisses, garnies de sto- mates à la face supérieure et, en dessous, de la- melles violettes, entre lesquelles courent des fais- ceaux de radicules chargées de longues papilles à l’intérieur. 1" Tribu : Lumulariées. Hampe entourée d’une gaine à la 96° Genre : 9e Tribu : base et portant au sommet des involucres cohérents par la base seulement, contenant chacun une cap- sule qui s'ouvre par 4--8 valves. Lunularia. Involucres (2—6) tronqués, horizon- taux. Capsule exserte. (E. 92.) Jécorariées. Un réceptacle convexe ou conique, souvent lobé ou garni de rayons, pédonculé, conte- nant, à sa face inférieure, les capsules dans des enveloppes de formes diverses. TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. 759 27° Genre : Marchantia. Réceptacle convexe, garni de rayons 28° Genre 29° Genre : libres à leur extrémité, cohérents à la base ; invo- lucres renfermant plusieurs périanthes , et ces der- ‘ niers chacun une capsule qui s'ouvre par des dents révolutées à l’état sec. Anthéridies enfoncées dans la substance d’un disque lobé et pédonculé. (E. 93.) : Preissia. Réceptacle hémisphérique, 2—4—lobé, garni de rayons courts, cohérents; involucres ren- fermant 1-3 périanthes, et ces derniers chacun une capsule qui s'ouvre très avant par l’écartement de 4—8 lanières. Fleurs mâles disposées comme dans le genre précédent. Fronde traversée par de grands vaisseaux bruns. (E. 94.) Fegatella. Réceptacle conique, obtus, dépourvu de lobes et de rayons ; involucres (4—8) cohérents entre eux et avec la paroi du réceptacle , ne renfer- mant chacun qu'une capsule obovée, s’ouvrant par 8 dents qui se roulent en dehors à l'état sec. Pas de périanthe. Anthéridies enfoncées dans un disque oblong , sessile, sur une plante distincte. (E. 95.) 80° Genre : Reboulia. Réceptacle hémisphérique ou presque 1° Genre : déprimé, lobé (3—6 lobes bien distincts); invo- lucres s’ouvrant par une fente longitudinale et con- tenant chacun une capsule, sans périanthe; capsule restant cachée dans l'involucre, membraneuse, à parois minces, dépourvues de fibres annulaires, s’ouvrant par des déchirures ; lanières du réceptacle saillantes. Anthéridies enfoncées dans des disques sessiles. Fronde dépourvue de vaisseaux et de com- partiments en dessus. (E. 96.) Grimaldia. Réceptacle hémisphérique, papilleux et garni de stomates en dessus, déeurrent en des- sous, 3-—4—Ilobé sur le contour; involucres ren- fermant une seule capsule; pas de périanthe ; cap- sule globuleuse, s’ouvrant en boîte à savonnette par la chute d’un segment circulaire. Spores hérissées de crêtes saillantes. Fleurs mâles formant des dis- ques sessiles. Fronde canaliculée, dichotome, gar- nie, en dessous, de lamelles imbriquées atteignant les bords et faisant saillie au sommet. (E. 97.) 3 Tribu : FTargioniées. Involucre sessile au sommet des lobes en dessous, noir, renflé, s’ouvrant par une 760 32° Genre 3° Famille 39° Genre 4e Famille 34e Genre 89° Genre TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. fente verticale en deux valves concaves. Capsule subsessile, à parois minces, s’ouvrant par des dé- chirures irrégulières. Spores hérissées de crêtes. Fronde canaliculée en dessus, garnie, en dessous, de lamelles imbriquées, obliques. : Targionia. Caractères de la Tribu. (E. 98.) : ANTHOCÉROTÉES. Capsule naissant à la face supérieure des frondes, linéaire-subulée, s’ou- vrant en deux valves tordues à l’état sec; une colu- melle sur laquelle naissent les spores. Pas de pé- rianthe. Frondes dépourvues de stomates. : Anthoceros. Caractères de la Famille. (E.99-100.) : RICCIACÉES. Capsule s’ouvrant par des dé- chirures , enfoncée dans la substance des frondes ou sessile, dépourvue de périanthe et souvent d’in- volucre. Pas d’élatères. Spores anguleuses. Anthères sessiles à la surface des frondes ou enfoncées dans leur parenchyme. Frondes munies d’un épiderme, de radicules lisses. : Sphærocarpus. Involucres groupés et sessiles à la surface des frondes, piriformes ; capsule globuleuse. Fronde lobée, orbiculaire, dépourvue de nervure, mince , dépourvue d’épiderme. (E. 101.) : Riccia. Capsule cohérente avec la coiffe, enfoncée dans la substance des frondes ; celles-ci divisées en lanières qui rayonnent autour d’un centre, munies Ron ÉPNGE: mais privées de stomates. (E. 102 — 109.) 761 1" Famille : SUNGERMANNIACÉES. (Trib. Jungermannieæ N. ab Es.). Une capsule solitaire, s’ouvrant par la dissociation de 4 valves; plus rarement par suite de déchirures irrégulières ; des élatères à spire double dans les 6 premières tribus. Un pédicelle souvent allongé, hyalin, très mou. Tige garnie de feuilles, plus rare- ment frondiforme. 1e Sous-famille : JUNGERMANNIACÉES CAULESCENTES. Une tige subcylindrique, garnie de feuilles distinctes. T. Feuilles décombantes. 1'e Tribu : Gymnomitriées N. ab Es.. Périanthe adhérent à l’involucre et plus court ou périanthe nul. Capsule exserte, 4—valve, à parois minces. Tige dressée ou rampante ; feuilles distiques ou tristiques. 1% Genre : Gymnomitrium N. ab. Es. Périanthe nul, représenté par la foliole interne de l’involucre, qui est dilatée, plus courte et plus molle que les folioles exter- nes. Coiffe demeurant cachée dans l’involucre. L’espèce de nos régions est dépourvue d’amphigastres. Feuilles hyalines au sommet. 1. Gymnomitrium concinnatum Corda in Sturm Fl. germ. Nees ab. E. Syn. p. 3; Jungermannia concinnata Lightf. F1. Scott. Il, p. 786; Stirp. n° 454. Tige dressée ou décombante, allongée (1. 20 millim.), ou plus 49 762 1°" GENRE : GYMNOMITRIUM. courte (1. 8—10 millim.), finissant par se dénuder à la base, plusieurs fois dichotome; innovations légèrement renflées, obtuses à l'extrémité, comprimées; coussinets denses, grisâtres ou d’un vert glaucescent. Plante présentant de loin quelque analogie avec le Bryum argenteum. Feuilles distiques, exacte- ment imbriquées, peu hygrométriques, suborbiculaires, légè- rement rétrécies vers la base et au sommet, très concaves, di- visées jusqu’au 174 en deux lobes brièvement ovales, subobtus ; sinus étroit, aigu; contours entiers ou légèrement sinuolés ; dimensions 172—278 millim.; cellules subarrondies, à parois épaisses, opaques, légèrement saillantes; les supérieures sont de bonne heure hyalines. Fol. de l’involucre (6—8) successive- ment plus grandes, élargies, orbiculaires, très concaves, imbri- quées ; sinus et lobes plus petits, aigus ; 2—3 fol. supérieures plissées, lobées, dentées; une foliole intime plus courte, laci- niée, très dilatée, enroulée; 10—12 archégones mous; para- physes molles, rares et courtes. Coiffe grosse, incluse. Pédi- celle court ; long. 2 millim. Capsule petite, brune. Fleurs mâles également terminales, formant un petit renflement obové au sommet des tiges; fol. plus grandes, peu distinctes du reste; anthéridies grandes, brièvement elliptiques, très longuement pédiculées. — Juin-juillet. Sur les parois des rochers escarpés et découverts des Hautes-Vosges; Rotabac et Tanache (Mougeot); C. au Rotabac sur le grand rocher de grauwacke. — Au Feldberg, dans la Forêt-Noire; dans les Pyrénées (Jeanbernat), au Mont-Dore (Lamy), Alpes (Duby). Gymnomitrium coralloides ]V. ab E. Eur Leb. I, p. 118. — Ra- meaux infléchis, très comprimés. Feuilles ovales, entières, à la fin irrégu- . lièrement incisées, divisées par déchirures, largement hyalines. — Ro- chers dans les hautes montagnes de la Silésie; Alpes de la Styrie. Gymnomitrium adustum !V. ab E. Eur. Leb. 1, p. 120. — Tiges très courtes, radicantes ; innovations ascendantes, claviformes, droites. Feuil- les bilobées jusqu’au 174; sinus et lobes aigus, de couleur brune. — Alpes de Salzbourg, Harz, etc. 2° Genre : Sarcoscyphus Corda. Périanthe adhérent aux folioles de l’involucre et plus court, représenté par 5—6 lobules libres au sommet seulement. Tiges plus ou moins stoloniformes à la base, puis dressées. Feuilles distiques, ascendantes, bilobées, d’un tissu ferme. Pas d'am- phigastres. Plantes raides. 2, SARCOSCYPHUS EMARGINATUS. 763 +. Des stoions grêles, pâles à la base des tiges. (E. 2—4.) 2. Sarcoscyphus emarginatus N. Boul.; Jungermannia emarginata Ehrh. Beitr. IT, p. 80; Stirp. n° 243, 1135, 1136; Sarcoscyphus Ehrharti Corda : Nees ab Es. Tige se fixant à la base par des filaments stoloniformes, blanchätres, dénudée, raide à la base, souvent allongée, atteignant 10—12 centim., mais ordinairement beaucoup plus courte ; innovations fastigiées, obtuses. Feuilles carrées-subor- biculaires, embrassant la tige par la base, concaves ou presque aplanies , bilobées ; lobes arrondis, obtus ou à peine apiculés ; sinus ne descendant guère qu’au 176 ou au 177 de la feuille, ouvert, obtus, lorsque la feuille est aplanie. Fol. involucrales (4—6) grandes, orbiculaires, imbriquées de manière à rendre les tiges obovées-obtuses au sommet ; les deux fol. supérieures adhérentes entre elles par les bords jusqu’au milieu, obtuses, brièvement bilobées; périanthe plus court, libre seulement par les 5—6 lobes ovales, aigus ou acuminés, connivents de son sommet. Coiffe déchirée au sommet, incluse. Pédicelle long de 4—5 mill. Capsule brièvement oblongue, obtuse ; long. 1 mill. Les anthéridies se rencontrent au sommet des tiges, à l’aisselle d'un petit nombre de folioles plus grandes, lobulées , sinuolées ; nous avons rencontré jusqu'à 5 anthéridies à l’aisselle d’une seule foliole. — Plante extrèmement variable. Sur les parois très humides des rochers granitiques, près des cascades, des torrents dans les Hautes-Vosges , aux lieux ombragés, les tiges sont très allongées (8—192 centim.), dressées ou déprimées, peu ou très longuement dénudées ; innovations fastigiées , grou- pées 2—3, grèles à la base, obluses au sommet; touffes très étendues , raides, d’un vert foncé. Feuilles imbriquées ou très étalées, ou même renversées, aplanies ; lobes arrondis et courts; long. des feuilles étalées 1 192 millim. ; cellules à parois épaisses, arrondies , à contours un peu sinueux, renfermant des grains de chlorophylle et des corpuscules oblongs ; cellules marginales dilatées transversalement. — Sur les parois fraiches, mais non inondées, ou plus ou moins découvertes des rochers granitiques et arénacés des Vosges, on rencontre d’autres formes. Tiges moins allongées (1. 15—25 millim.), dressées ou décombantes, lâches ou très enlacées; touffes d’un vert jaunätre, passant au roux et au brun foncé; feuilles très étalées ou imbriquées, où même infléchies aux bords latéralement de manière à rendre les tiges très comprimées et les feuilles canaliculées ; lobes souvent profonds, obtus ou brièvement apiculés. — Sur les rochers de la région alpestre des Hautes-Vosges, où cette espèce est très abondante , elle forme des coussinets arrondis, compactes, 764 9€ GENRE : SARCOSCYPHUS bruns, passant au noir, souvent encombrés de terre; feuilles très lâches ou rapprochées, très étalées ou imbriquées, diverse- ment concaves et incurvées aux bords. CC. dans les Hautes-Vosges , sur le granite ; cà et là sur le grès vosgien dans les Hautes et Basses-Vosges ; indiqué par M. Godron dans les bois sablonneux de Tomblaine près Nancy. — C. sur les rochers siliceux de presque toutes les montagnes de France. 3. Sarcoscyphus densifolius N. ab E. E. Leb.], p. 131. Nees (Syn. Hep. p. 8) indique cette espèce au Hohneck d’a- près des échantillons communiqués par le D° Mougeot. Il dit de son S. densifolius : « Espèce voisine des S. Ehrharti (emargi- natus nob.) et sphacelatus, ressemblant, au premier abord, au Jungermannia minuta robuste. La tige atteint un pouce et au delà ; elle parait simple sur mes spécimens, une seule inno- vation continuant la précédente; vers la base, elle émet plusieurs filaments stoloniformes. Les feuilles sont rapprochées, étalées- dressées, et donnent à la plante sèche l’aspect d’une scie double ; à l’état humide, elles restent souvent encore imbriquées; elles sont presque rondes , concaves , rétrécies vers la base, embras- sant la tige par cette portion, de manière à lui former presque une gaine; elles l’embrassent encore par la portion supérieure plus ventrue. Le sinus est aigu; les lobes sont ovales, aigus ou terminés par un petit mucron (Dornspitzchen), étalés à l’état humide; ils se rapprochent jusqu’à se toucher à l’état sec; le contour est du reste entier. La couleur est d’un brun sombre, vert-jaunâtre à l'extrémité des pousses ; le tissu est le même que dans le S. Ehrharti ; les cellules sont cependant très étroites et tres petites. L’involucre a la même structure que celui de cette espèce. » Nees ab Es. E. Leb. I, p. 181. Les échantillons dont parle Nees avaient été recueillis par Funck sur l’Alpe de Gœsniz. Nous n’avons pas trouvé cette espèce au Hohneck; les échan- tillons que nous avons vus, sous ce nom, dans l’herbier de l'abbé Jacquel, sur une étiquette de la main du D' Mougeot, appartien- nent au Jungerm. porphyroleuca. M. l'abbé Puget nous a com- muniqué , des Aiguilles-Rouges , au-dessus de Chamonix (Haute- Savoie), une plante très remarquable qui semble être le vrai S. densifolius. Tige dressée, allongée (long. 30—40 millim.), simple; touffes denses, étendues, d’un beau brun foncé, passant au pourpre violacé. Fewilles imbriquées, raides, obovées, très concaves , uniformes , rapprochées ; sinus aigu , descendant jusqu'au 174; lobes rapprochés, légèrement incurvés, ovales- lancéolés, mutiques ou subaigus; cellules petites, à parois épaisses. La plante est stérile; la manière dont les échantillons ont été préparés, ne permet pas de constater le caractère tiré des stolons. 4, SARCOSCYPHUS MUELLERI. 765 Nees rapporte à cette espèce deux variétés : b. dichotomus. — Tige plus molle, divisée par innovation, fastigiée; feuilles blanchâtres à la base, brunes au sommet, moins étalées. c. fascicularis. — Plante molle, plus faible; innovations terminales fasciculées; feuilles subovales, plus petites. — Ces variétés, recueillies par Funck dans les Alpes de Salzbourg, pourraient se retrouver dans les Vosges plutôt que la forme type. 4. Sarcoscyphus Muelleri N. ab E. E. Leb. I, p. 132. Des stolons basilaires courts; tiges souvent enlacées, radi- cantes inférieurement, puis dressées ou ascendantes, dicho- tomes ; innovations fastigiées ; long. 8—15 mill. ; gazons denses, verts ou brunâtres. Plante molle. Feuilles plus rapprochées et plus grandes au sommet des innovations ; les moyennes étalées presque à angle droit, presque planes, plus larges que lon- gues , subrectangulaires ou légèrement obovées ; sinus descen- dant jusqu’au milieu , très ouvert sur les feuilles étalées ; lobes ovales, obtus ou à peine aigus; diam. des feuilles moyennes 192 mill.; cellules assez grandes, à paroïs épaisses, mais molles ; les feuilles supérieures sont plus concaves, moins élalées; les lobes légèrement connivents, incurvés; sur les jets grêles, les feuilles sont plus profondément bilobées. Fol. intimes de l’invo- lucre libres jusqu’au delà du milieu ; lobes plus profonds, con- nivents, aigus ; lobes du périanthe (3—4) obtus, incurvés. Pé- dicelle très court. Capsule à peine exserte, très petite. Sur la terre argileuse , près de Kaiïserslautern (Müller, d’après Nees) ; en Italie (De Notaris). — Cette espèce pourrait se retrouver dans le midi de la France. Sarcoscyphus revolutus }V, ab E. E. Leb. II, p. M9. — Des sto- lons basilaires ; innovations fastigiées, Feuilles dressées , raides, ellip- tiques-obovées , rétrécies vers la base , révolutées aux bords ; sinus pro- fond , aigu , ainsi que les lobes. — Alpes du Tyrol (Funck). ft. Pas de stolons à la base des tiges. (E. 5.) 5. Sarcoscyphus Funckii N. ab Es. E. Leb. 1, p. 135; Jungermannia Funckii W. et M. Taschb.; Stirp. n° 242. Tige dressée ou décombante, simple ou dichotome, peu di- visée, ne se dénudant pas, privée de stolons ; long. 3—15 mill.; 766 9 GENRE : SARCOSCYPHUS. gazons assez denses, plus ou moins étendus, d’un vert olivâtre, passant au brun et même noirâtres à la surface. Feuilles rappro- chées ou espacées, carrées-suborbiculaires, embrassant à demi la tige par leur base qui n’est pas rétrécie, concaves, très étalées ou lâächement imbriquées; sinus descendant jusqu’au 178 ou même au delà, subaigu; lobes ovales, aigus ou ovales-lan- céolés, apiculés ou rétrécis en pointe mutique, légerement in- curvés ; long. 172 mill. Cellules subarrondies ou subhexagones, petites, à parois épaisses. Fol. intimes de l’involucre cohérentes à la base seulement, brièvement bilobées ; lobes ovales subobtus. Périanthe court, lbs par ses 5—6 lobes lancéolés , aigus, assez allongés. Pédicelle court (long. 2—58 mill.). Coiffe petite. Capsule également très petite. Fleurs mâles formant des épis comprimés, obtus au sommet des tiges ; fol. dilatées, très con- caves ; lobes subobtus, peu profonds; anthéridies globuleuses, petites, brièvement pédicellées. Sur la terre , au bord des chemins négligés et des sentiers dans les bois, dans les endroits rocheux à demi découverts, sur les terrains siliceux , dans toute la chaîne des Vosges (Mougeot, B.). — Egalement, dans les mêmes conditions , dans presque toute la France. — Les variations de cette espèce sont comprises dans la description qui précède; dans les lieux frais, la tige se décompose rapidement par la base , et les innovations , devenues libres, se constituent comme des tiges simples ; dans les lieux plus secs, la tige plus durable s’allonge et conserve les innovations qui donnent à la plante un aspect fascicule. Sarcoscyphus sphacelatus ]V. ab E, E. Leb.I, p. 129. — Tiges divisées, dépourvues de stolons. Feuilles obovées, fortement rétrécies et décurrentes à la base , dressées, très concaves ; sinus étroit, sans être aigu ; lobes arrondis, obtus ; cellules grandes , à paroïs molles , épais- ses, — Alpes de Styrie et de Srlzbourg 3° Genre : Alicularia Corda. Fructification terminale. Fol. involucrales intimes adhérentes entre elles et au périanthe ; celui-ci un peu plus court, divisé, au sommet, en plusieurs lobules ou grandes dents libres. Coiffe incluse. Pédicelle long. Anthéridies ovales, brièvement pédi- culées. Tiges divisées, radiculeuses. Feuilles entières ou briève- ment émarginées ; amphigastres lancéolés-subulés, petits, par- fois nuls. 6. Alicularia scalaris Cord. in Sturm Fl.; N. ab E. E. Leb. IT, p. 449; Jungermannia scalaris Hook. Brit. Jung. ; Stirp. n° 534 et 1038. Tige plus ou moins longuement déprimée, garnie de radicules 6. ALICULARIA SCALARIS. 767 hyalines abondantes à la base, ou ascendante, émettant 2—3 innovations ; long. 5—15 millim.; gazons läches ou denses et étendus, raides, d’un vert frais à la surface, ou passant au brun, décolorés à l’intérieur. Feuilles orbiculaires, non décurrentes, presque entières, arrondies au sommet, ou brièvement émar- ginées ; diam. 1—1 174 mill.; cellules arrondies ou légerement anguleuses, uniformes, délicates, renfermant de nombreux grains de chlorophylle. Amphigastres en général assez nom- breux, triangulaires-acuminés ou lancéolés, entiers ou incisés, petits ou plus développés, libres ou adhérents par la base au bord de la feuille voisine. Fol. de l’involucre grandes, étalées par le sommet, orbiculaires , bilobées ; sinus court, aigu ; lobes arrondis ou légèrement anguleux; les 2 fol. intimes libres seu- lement par leur tiers supérieur, ondulées, entières, émarginées ou bilobées; les amphigastres des folioles de l’involucre sont ordinairement très grands, ovales-lancéolés. Périanthe plus court, adhérent à ces folioles, à l’exception des 4—5 lobes oblongs qu’il porte au sommet. Pédicelle hyalin ; long. 5—10 mill. Capsule noire, subglobuleuse; longueur 374—1 millimètre. Spores petites, brunes. Fleurs mâles formant un épi oblong, serré; fol. concaves, obtuses, arrondies ; 1—2 anthéridies ovales, petites , à l’aisselle de chaque foliole. Dans les Hautes-Vosges, où cette espèce est extrêmement commune, sur la terre dans les escarpewents et sur les talus aux bords des chemins, elle forme des tapis denses, d’un beau vert, passant au brun et au pour- pre; les tiges sont ascendantes, comprimées latéralement par suite de la disposition des feuilles; celles-ci sont étroitement imbriquées, légèrement comprimées, verticales. Dans les lieux humides , la tige reste souvent couchée; les feuilles deviennent espacées ; elles s’étalent jusqu’à devenir presque horizontales. L’émargination du sommet subit aussi des dégradations insensi- bles. La taille et la couleur ne sont pas moins variables. — Printemps. C. dans toute la chaîne des Vosges, sur le granite et les grès; se re- trouve également dans les Faucilles. — Répandu dans toute la France sur les terrains siliceux, particulièrement dans les montagnes. Alicularia compressa N. ab E. Syn. p. 12; Jungermannia compressa Hook. Brit. Jungerm. t. 58. Plante plus robuste; tige peu divisée, allongée (1. 4—6 cen- tim.), dépourvue de radicules. Feuilles imbriquées, verticales, uniformes, à contour circulaire, transversalement dilatées, entières, un peu décurrentes; les feuilles des deux séries, de part et d’autre de la tige, sont rapprochées de manière à se 768 4 GENRE : PLAGIOCHILA. trouver plus ou moins contligquës par leurs faces internes et à rendre ainsi les tiges comprimées dans un plan vertical. Amphi- gastres linéaires ou ovales. Fol. involucrales légèrement émar- ginées. Périanthe denticulé au sommet, plus court. Capsule brièvement elliptique. Sur les pierres dans les ruisseaux et les lieux humides; dans les Arden- nes à Revin (Bescherelle), Montmédy (Libert); indiqué en Savoie, à Valoreine (?) ; ne serait-ce pas plutôt Valorsine? A rechercher dans notre circonscription. 2° Tribu : Jungermanniées N. ab E. Fructification terminant la tige ou un rameau distinct. Pé- rianthe libre, ordinairement exserte. Feuilles entières, dentées, lobées ou laciniées. Amphigastres présents ou nuls. Plantes croissant sur la terre, les rochers dans les lieux frais ou dans les tourbieres. 4 Genre : Plagiochila N. et Mont. Périanthe lisse, comprimé, tronqué obliquement, ou bilabié, nu ou cilié à l’orifice. Archégones nombreux. Tige primaire sto- loniforme, peu radiculeuse; branches ou innovations dressées, ascendantes ou procombantes. Feuilles ovales ou obovées, cour- bées, déjetées en dessous, convexes en dessus, décurrentes par le bord dorsal. Pas d’amphigastres dans les espèces de nos régions. 7. Plagiochila asplenioides Mont. et N. E. Leb. III, p. 518; Jungermannia asplenioides Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 358. Tige faible et courte (1. 10—12 millim.) ou robuste et allon- gée (1. 10—12 centim.) simple ou divisée par innovation; rami- fications dressées ou divariquées ; stolons fermes, gros, entre- croisés, garnis d’écailles courtes et obtuses; ils naissent à la base des tiges et sur les points en contact avec le sol. Plantes vivant isolées, ou touftes déprimées, raides, d’un vert foncé ou jaunâtre. Feuilles inférieures petites, espacées, suborbiculaires, entières ou faiblement dentées : les moyennes et les supérieures grandes, insérées très obliquement, défléchies de part et d’au- tre, convexes en dessus, plus ou moins révolulces au bord infé- rieur, largement ovales ou obovées suborbiculaires, obtuses, 7. PLAGIOCHILA ASPLENIOIDES. 769 très diversement denticulées, garnies de dents grandes, aiguës, nombreuses, (15—20), ou parfois simplement sinuolées ou même entières, avec toutes les formes de transition ; cellules de forme générale carrée, mais plus ou moins 5—6—8—gones. Fol. de l’involucre peu distinctes, déjetées comme les autres. Périanthe obové ou obové-oblong, comprimé, tronqué un peu obliquement, légèrement enroulé à l’orifice, avant la maturité, longuement cilié à l’orifice; long. 6—7 millim.; archégones 15—20. Coiffe obovée, atteignant le milieu du périanthe, se déchirant obliquement. Pédicelle épais; long. 20—30 millim. Capsule d’un beau noir, elliptique, obtuse; long. 2—2 172 millim., diam. 1—1 174 millim. Spores de grandeur moyenne, sphériques, d’un jaune brun. Fol. involucrales des fleurs mâles obovées, très concaves, entières, sinuolées ou denticulées, dé- croissantes ; ordinairement 2 anthéridies grandes, brièvement pédiculées à l’aisselle de chaque foliole. — Mai. CC, dans toute la chaîne des Vosges, sur le granite et les grès, dans les forêts, sur la terre, les rochers, à la base des troncs d’arbres, au milieu des mousses, dans les lieux frais; AC. en fructification; également répandu dans la région des plaines sur les calcaires et aussi dans le Jura, quoique moins abondant et moins développé. — Les dimensions des feuilles sont très variables; ce sont particulièrement les plantes jeunes et faibles qui présentent des feuilles entières ou peu dentées. Nous avons constaté, sur des échantillons recueillis au Ballon de Servance, la présence, entre le périanthe et la coiffe, de deux grandes lanières ou folioles lancéolées, con- caves, denticulées-ciliées, opposées ; dans ce cas, les archégones étaient toujours moins nombreux, c'était sans doute à leur transformation qu’e- taient dues ces folioles anormales. 8. Plagiochila interrupta N. ab E. E. Leb. II, p. 519; Lindenb. Plagioch. p. 60, t. XIT; Jungermannia interrupta N. ab E. E. Leb. I, p. 165. Tige déprimée, peu stolonifère, garnie de radicules peu fournies, émettant des innovations également déprimées ou arquées, disposées à droite et à gauche, étalées ou fasciculées ; long. 1—3 centim.; gazons lâches ou fournis, souvent étendus, d’an vert foncé ou jaundätre. Feuilles rapprochées, insérées obliquement, brièvement décurrentes, subhorizontales, apla- nies, ou obliques, brièvement elliptiques, arrondies au sommet ou très diversement émarginées, sinuolées, laissant voir 2—3 petites saillies, ou rétuses, ou superficiellement émarginées avec un sinus obtus sans lobes déterminés, ou enfin un sinus obtus ou même subaigu, descendant jusqu’au 175, et des lobes larges, obtus ; le contour est du reste entier; long. 1 172 millim., larg. 1 millim.; cellules grandes, hexagones à angles très émoussés, un peu allongées, renfermant beaucoup de chlorophylle; les 770 4 GENRE : PLAGIOCHILA. marginales semblables aux autres. Les 2 fol. supérieures de l'involucre dressées, plus grandes, ovales-elliptiques, obtuses. Périanthe dresse, obové, comprimé, tronqué, sinuolé à l’orifice; long. 8 172 millim., larg, 2 millim. Coiffe obovée, assez grande, garnie à la base de nombreux archégones flétris. Pédicelle long. de 10 millim. Fleurs mäles sur des rameaux de la même plante; fol. imbriquées, concaves ; anthéridies, brièvement pédiculées, obovées. — Mai. Plante souvent stérile. Sur les parois un peu fraiches et dans les anfractuosités des rochers cal- caires, souvent au milieu des mousses ; sur le calcaire jurassique, à l'Enfer , près de Neufchâteau (B.); dans tout le Haut-Juca : vallon de Flumen, près de Saint-Claude, Suchet (B.), Salève (Müller), près de Bâle (Nees). — Alpes du Dauphiné (Ravaud). — Cette plante offre, par son système végé- tatif, quelque ressemblance avec plusieurs espèces du g. Jungermanniæ à feuilles arrondies. 9. Plagiochila spinulosa N. ab E. E. Leb. III, p. 518; Lindenb. Plag. t. 1; Jungermannia spinulosa Dicks.; Hook. Brit. Jungerm.; Plagiochila punctata Tayl. Tige couchée, à peu près dépourvue de radicules, émettant des branches dressées ou procombantes, nombreuses, divisées à leur tour; long. 15—20 millim.; touffes denses d’un vert jau- nâtre clair à la surface, décolorées à l’intérieur. Feuilles rap- prochées sur les branches principales, décurrentes par le bord dorsal, insérées selon un plan très peu oblique, convexes en dessus, tres étalées, fortement courbées, révolutées par le bord antérieur, garnies, sur le contour, de 5—8 dents acuminées, très saillantes, visibles à l'œil nu; ces feuilles détachées et aplanies sont largement ovales, dilatées par le bord postérieur, tandis que, observées sur la tige et vues par devant, elles sem- blent ohbovées; long. 1 millim., larg. 374 millim.; cellules subarrondies, légèrement oblongues, à parois fermes, renfer- mant beaucoup de chlorophylle. Il se développe aussi des jets grêéles,' dressés, flexueux, garnis de feuilles beaucoup plus petites et espacées, garnies seulement de 3—5 dents au sommet. Pas de fol. involucrales distinctes. Périanthe de bonne heure latéral, par continuation de la tige, oblong, tronqué, denté- cilié à l’orifice; archégones très nombreux, 20, jusqu’à 60; fleurs mâles formant de petits épis; fol. dentées au sommet, concaves à la base, couvrant une anthéridie grosse, globuleuse. Il ne parait pas que jusqu'ici on ait trouvé des capsules déve- loppées. RR. Sur des rochers ombragés, frais, de grès vosgien, dans le vallon du Grand-Bras, au-dessus de Moussey, dans les Vosges (l'abbé Lemaire, 4867). — Sur le littoral de la Manche : Falaise, Alencon, (De Brébisson), Cher- bourg (Thuret), Mortain (Husnot), environs de Brest (Crouan). 10. SCAPANIA COMPACTA. 771 5° Genre : Scapania Lindenb. Fructification terminale. Périanthe lisse, comprimé et courbé en dessous, tronqué, entier ou cilié à l’orifice. Fol. de l’involucre un peu plus grandes que les feuilles caulinaires, ayant des lobes moins différents, plus aigus, plus fortement dentés. Capsule exserte, épaisse. Fleurs monoïques ou dioïques ; anthéridies sou- vent aggrégées. Plante se déprimant et se dénudant avec l’âge, émettant des rameaux ascendants ou procombants. Feuilles bi- lobées, de telle sorte que le lobe inférieur s’étend et se recourbe en dessous, tandis que le lobe supérieur est plus petit, incom- - bant; ces lobes sont aigus ou obtus, entiers ou ciliés. Pas d’amphigastres. Plantes formant des touffes raides, d’un vert foncé ou passant au pourpre, croissant sur les pierres au bord des ruisseaux, plus rarement sur les troncs pourris. 10. Scapania compacta Lindb. Syn. Hep. p. 63; Plagio- chila compacta N. ab E. E. Leb. IF, p. 519 ; Jungermannia compacta Roth. Fl. germ. WI, p. 375 : J. resupinata Hook. Brit. Jung. Tige dénudée et d’un beau noir à la base, déprimée, radi- culeuse, se redressant au sommet, assez raide, peu divisée, émettant cà et là de petits ramuscules; long. 20—530 millim. ; touffes déprimées, raides, d’un vert jaunätre clair, passant parfois au brun. Feuilles tres peu obliques, étalées, presque à angle droit, ondulées aux bords; lobes presque égaux, briève- ment elliptiques ou obovés, arrondis au sommet et à la base, libres seulement par Le 134 supérieur, longuement cohérents d’un côté; le lobe inférieur superficiellement denticulé ; le lobe supérieur entier, très étalé ou mème recourbé; long. 2 172 millim.; cellules à parois épaisses, arrondies, ou à peine angu- leuses. Fol. de l’involucre peu distinctes, pas plus grandes, dressées, ondulées; parfois les lobes de la fol. supérieure sont plus longuement dissociés. Périanthe dépassant ces folioles de plus de moitié, obové, à section légèrement triangulaire avant l'émission de la capsule, tronqué, un peu resserré à l’orifice, entier ou légèrement lobulé ou très finement cilié; long. 3—4 millim., larg. 1 192—2 millim. Coiffe pédiculée, subglobuleuse. Capsule petite, ovale-oblongue, brièvement exserte. Plante monoique, les anthéridies se rencontrent à l’aisselle des feuilles supérieures. — Mai-juin. RR. Sur la terre dans les anfractuosités humides des rochers , les lieux caillouteux frais , tourbeux ; Hohneck (B.); Roche des Ducs à Rochesson 779 . D® GENRE : SCAPANIA. (Pierrat), dans les Hautes-Vosges. — Montagnes granitiques du centre de la France (Lamy), Haute-Savoie (Puget). Cette espèce varie peu ; les lobes sont cependant parfois un peu mucronés, même sur nos échantillons, surtout le lobe supérieur ; la plante reste le plus souvent très courte, peu développée, elle est très fertile ; à la base des folioles de l’involucre, on rencontre encore quelquefois un petit lobule en forme d’oreillette. Scapania Bartlingii |. ab E. Syn. p. 64; Jungermannia Burtlingii N. ab E. E. Leb. 1, p.425 Tige rampante, redressée au sommet ; feuilles érès entières, rappro- chées et couvrant la tige ,imbriquées par leur base, puis éfalées, cu- néiformes inférieurement , ondulces ; lobes presque égaux, arrondis, surmontés d’un apicule obtus. Périanthe allongé, un peu resserré , entier - à l’orifice. Plante dioïque. — Alpes de la Suisse, de Salzbourg et de la Carinthie. 11. Scapania æquiloba N. ab E. Syn. p. 64; Jungermannia æquiloba Schwægr. Prodr. p. 24. Tige assez allongée (2—3 centim.), plusieurs fois dichotome, dénudée à la base ; touffes plus ou moins développées, d’un vert tendre, parfois brunâtres. Feuilles inférieures ordinairement entières; les supérieures plus ou moins denticulées sur le con- tour : lobe inférieur obové, aïgu, légèrement convexe; long. 1 192—92 millim., larg. 1 millim.; lobe supérieur ovale-subrec- tangulaire, arrondi au sommet, aigu ou subaigu dans les feuilles supérieures, oblique, adhérent au lobe inférieur par son bord latéral presque tout entier, un peu plus court que ce lobe, embrassant la tige en dessus par une oreillette arrondie, du reste très étalé, ascendant, légèrement concave; long. 1 mill., larg. 374 mill. ; cellules carrées, à angles émoussés, à parois épaisses, papilleuses, renfermant de nombreux grains de chlo- rophylle. Fol. de l’involucre un peu plus grandes; leurs lobes de forme plus ovale, plus aigus, garnis de dents plus saillantes, subciliés an sommet. Périanthe allongé (long. 2 172 mill., larg. 1—1 194 mill.), dépassant longuement l’involucre, courbé en dessous, tronqué, lobulé-denticulé, mais peu cilié à l’orifice ; archégones peu nombreux (4—5\. Coiffe obovée, atteignant le tiers du périanthe. C. sur les pierres calcaires dans les forêts de tout le Haut-Jura ; Saint- Claude, Faucille , Dôle , Mont-d’Or , Suchet , etc. (B.), Salève (Müller). — Alpes de la Savoie (Puget), Haute-Vienne, R. (Lamy). Scapania subalpina N. ab E. Syn. p. 64; Jungermannia subalpina N. ab E. E. Leb. IT, p. 182, IL, p. 427. Tige dressée, raide. Feuilles uniformes, plus petites et plus 12. SCAPANIA UNDULATA. 7173 courtes que dans l’espèce suivante , divisées seulement et à peine jusqu’au milieu, enveloppant la tige: lobes subarrondis, obtus ou terminés par une petite pointe mutique, presque égaux; l'inférieur garni de petites dents inégales; le supérieur entier ; cellules du tissu plus grandes. Dans la v. undulifolia N. ab E., la tige est garnie de radicules; les feuilles sont relativement plus larges ; les lobes sont étalés, ondulés, l’inférieur presque toujours un peu denticulé. La v. undulifolia dans les Pyrénées, sur le Canigou (C. Schimper); le type a été trouvé dans les Alpes de la Suisse et de Salzbourg. Cette plante n’a pas encore été rencontrée munie de capsules. 12. Scapania undulata N. ab E. Syn. p.65 ; Jungermannia undulata Linn. Spec. pl.; Stirp. n°° 356, 631, 936, 1137. Feuilles molles, tendres, diversement étalées ou renversées et crépues à l’état sec, les supérieures successivement plus gran- des ; lobe supérieur beaucoup plus petit (de moitié) que le lobe inférieur, dans les feuilles de la base des tiges, mais appro- chant de l’égaler dans les feuilles du sommet; ces lobes cohé- rents selon une ligne presque droite, très étalée en dehors, courte, l'inférieur est obové, rétréci, décurrent; le supérieur, trapézoide, oblique, recouvrant la tige et toute la largeur du lobe inférieur ; ils sont très obtus , arrondis, entiers ou dentés- ciliés avec toutes les formes de transition. Fol. de l’involucre lâchement imbriquées ; lobes obovés, arrondis. Périanthe dressé, dépassant de moitié les fol. de l’involucre , comprimé, tronqué, entier ou sinuolé à l’orifice ; long. 3—5 mill., larg. 1 172--2 mill. Coiffe piriforme, atteignant les 273 du périanthe, Archégones lus ou moins nombreux (5—15). Pédicelle épais, hyalin ; long. 10—30 millim. Capsule brièvement elliptique, obtuse, noire; long. 1 192—2 millin. Spores brunes médiocres. — Avril-mai. Plante excessivement variable, souvent robuste, atteignant 8—10 centim., formant de larges touffes ou gazons passant d’un beau vert foncé délicat au pourpre violet. Les vieilles tiges lon- guement dénudées, raides, noires, sont ordinairement déprimées ou procombantes. Les feuilles sont toutes très entières, ce qui est assez rare, ou les inférieures et les moyennes entières, tandis que les supérieures sont denticulées, ou encore toutes les feuilles sont denticulées, et, dans ce cas, les dents sont plus ou moins saillantes, plus ou moins nombreuses; du reste, le lobe su- périeur est toujours moins denté que l’inférieur. Les lobes infé- rieurs des feuilles étant déjetés en dessous et les lobes supérieurs 774 5° GENRE : SCAPANIA, imbriqués sur eux, il résulte de cette disposition que les tiges sont convexes sur le dos; cependant parfois le lobe supérieur est plus ou moins étalé ou même révoluté sur le contour supérieur ; les feuilles sont de plus lisses ou ondulées, rapprochées ou es- pacées, de taille tres variable ; long. du lobe inférieur 2—3 mill., larg. 1 192—2 174 ; long. du lobe supérieur 1 172—2 millim. : cellules hexagones tronquées, à parois minces, remplies de chlo- rophylle ; les cellules marginales sont ordinairement carrées. CC. dans toute la chaîne des Vosges, particulièrement sur le granite et le grès vosgien , sur les pierres très humides ou inondées, au bord des torrents et des cascades. C’est particulièrement dans les Hautes-Vosges , aux Ballons, au Hohneck , au Valtin, près des lacs Noir et Blanc, à la cascade de Tendon, quecette espèce présente une foule de variétés. Plus rarement dans la plaine ; sur la terre à Tomblaine près de Nancy (Godron), rochers du calcaire jurassique , à l'Enfer, près de Neufchâteau (B.); rare dans le Haut-Jura , la Dôle, marais de la Pile (Müller). — ITS toutes les montagnes de France. * 13. Scapania uliginosa N. ab E. Syn. p. 67; urnes uliginosa Sw. Tige allongée (1. 3—8 centim.); touffes assez raides, d’un brun obscur, ou rougeûtre. Feuilles entières, fermes; lobe in- férieur arrondi, transversalement dilaté, très obtus, convexe, courbé en dessous, surtout par le bord supérieur ; diam. trans- versal 2 millim.; lobe supérieur petit, obové-réniforme, très convexe, infléchi sur le contour, imbriqué, très éloigné d’éga- ler la largeur du lobe inférieur, adhérent à ce dernier selon une ligne très arquée, courte. Les lobes supérieurs, en raison de leur forme, se détachent, sur le dos des tiges, comme deux séries de bosses successives. Fol. de l’involuere peu distinctes, un peu plus grandes. Périanthe dépassant l’involucre de moitié; il est obové, un peu plissé; l’orifice est lobulé, obscurément denticulé. Plante dioïque. Le D' Mougeot (Statist. Vosg.) si- gnale cette espèce dans les Vosges inférieures, sur le grès vos- gien, parmi les Sphaignes, dans les marais et sur les rochers humides, sans doute d’après les indications de Hübener (Hepa- ticol. germanica, p. 234). Malheureusement la description qu’en donne cet auteur diffère essentiellement de celle du vrai S. uliginosa donnée par Nees. La plante de Hübener se rap- porte probablement à l’espèce suivante, et dans ce cas, le S. uli- ginosa serait à rayer de la liste de nos espèces vosgiennes. — Il existe au Mont-Dore, en Auvergne (Lamy); sur la plante de cette localité, le lobe inférieur est parfois très finement denti- culé. 14. SCAPANIA IRRIGUA. 7795 14. Scapanie irrigua N. ab E. Syn. 1 67; Jungermannia irrigua N. ab E. E. Leb. re 193. Tige ordinairement courte (1. 1—3, plus rarement 4—5 centim.), dichotome, ascendante ou déprimée, émettant des ra- dicules hyalines: touffes molles, d’un vert pâle, passant çà et là au brun. Feuilles espacées ou rapprochées, de consistance molle; lobe inférieur arrondi ou rétréci en une pointe très courte et obtuse, entier, sinuolé, ou faiblement denticulé sur le contour, convexe, étalé; lobe supérieur, beaucoup plus petit, débordé de toutes parts par le lobe inférieur, entier, ovale- subrectangulaire, terminé en pointe très obtuse, imbriqué ou souvent étalé, réfléchi, ou même tout à fait renversé, adhérent au lobe inférieur selon une ligne courte, très étalée, arquée ; long, du lobe inférieur 2 172 millim.; du lobe supérieur 1 172 millim. ; cellules carrées-subhexagones, à parois minces. Fol. de l'involucre un peu plus grandes; lobes ovales, mucronés, den- ticulés, presque égaux. Périanthe les dépassant de moitié, ovale, allongé, à la fin anguleux et plissé, denticulé-cilié à l’orifice. Plante dioique. Cette espèce présente quelques varia- tions. Les tiges sont déprimées ou dressées, plus ou moins longues, garnies de feuilles espacées ou rapprochées. La cou- leur des touffes passe du vert plus ou moins foncé au poupre; les folioles sont parfois globulifères sur le contour. Rigoles des prairies, marais, au milieu des sphaignes et autres mousses ; Vosges inférieures (Mougeot); prairies tourbeuses à Corcieux (B.), sur les hauteurs des Plateaux (Pierrat). — Haute-Vienne (Lamy); marais des Lossy, au pied des Voirons, dans la Haute-Savoie (Müller), Isère : Sept- Lans (Ravaud); bois de la Garenne, près de Sedan (Montagne). Scapania nemorosa N. ab E. Syn. p.68; Jungermannia nemorosa Linn. Spec. pl. ; Stirp. n° 51. Tige plus ou moins développée, robuste, à la fin dénudée à la base, peu divisée, procombante; long. 30—40 mill. jusqu'à 10 centim.; touffes raides, assez denses, d’un vert brunâtre, obscur. Feuilles raides, peu denses, dentées-ciliées sur presque tout le contour ; lobe inférieur obové-obtus ou subaigu, convexe en dessus, très étalé, courbé en dessous: long. 3 millim., larg. 1 172; lobe supérieur n’égalant que la moitié du lobe infé- rieur dans les feuilles moyennes, rhombé-obtus ou ovale-sub- aigu, ordinairement étalé, ou très lâchement incombant ; cellu- les à parois très épaisses, arrondies, grandes ; les inférieures un peu allongées. Fol. de l'involucre plus grandes, surtout le lobe supérieur qui est aigu, dressé, incombant. Périanthe comprimé, 776 52 GENRE : SCAPANIA. enroulé avant la sortie de la capsule, obové-oblong, tronqué, cilié à l’orifice, dépassant longuement l’involucre ; long. 4 mill. Pédicelle assez long ; 10—15 millim. Capsule d’un brun noir, oblongue ; long. 1 172—2 millim. — Mai-juin. C. sur les pierres légèrement humides et la terre dans les bois; dans toute la chaîne des Vosges , sur le granite et les grès; Bois de la Fossure près de Besancon (Paillot). Il se développe fréquemment au sommet des feuilles supérieures des amas de granulations brunes. Cette espèce varie peu ; dans certains cas , le feuillage prend une teinte rouge-violacé ; les feuilles inférieures sont petites et espacées; la ligne d’adhérence des lobes des feuilles est très courte , oblique et légèrement arquée. 16. Scapania umbrosa . ab Es. Syn. p. 69 ; Jungerman- nia umbrosa Schrad.; Stirp. n° 630. Plante grêle et courte. Tige couchée ou procombante, radi- culeuse; long. 10—15 millim.; gazons fournis, d’un vert pâle passant au brun et au pourpre. Feuilles inférieures espâcées , les supérieures rapprochées, dentées en scie sur tout le contour; dents inégales, peu saillantes, espacées; lobe inférieur forte- ment courbé en dessous, oblong, aigu ; long. 1 174—1 172 mill., larg. 28 mill. ; lobe supérieur ovale-aigu, convexe, imbriqué, n’égalant que la moitié du lobe inférieur; cellules petites, carrées, disposées en séries rectangulaires ; les inférieures un peu allon- gées. Fol. de l’involucre un peu plus allongées. Périanthe al- longé, étroit, comprimé, fortement enroulé avant la sortie de la capsule, tronqué obliquement, entier, à peine sinuolé à l'orifice ; long. 2 172 millim., larg. 1 millim. Capsule très petite, exserte. Anthéridies globuleuses, brièvement pédiculées , dispa- sées deux à deux à l’aisselle des lobes supérieurs de 4—6 feuilles légèrement modifiées, à peu près entières, sur une plante spéciale. GC: dans les forêts de toutes les Hautes-Vosges , sur Le bois pourri , plus rarement sur les parois légèrement fraîches et ombragées des rochers ; sur les troncs pourris dans le Haut-Jura, mais jamais sur les rochers calcaires. — Répandu dans presque toutes les montagnes de France. — Plante très distincte par sa petite taille, ses tiges convexes en dessus, par l’imbrication des feuilles et leur courbure en dessous, 17, Scapania curta N. ab E. Syn. p. 69; Jungermannia curia Martius, FI. Erl. p. 148. Tige courte (long. 10—20 millim.), ascendante, peu radieu- leuse, innovant au-dessous du sommet et se renouvelant par des jets grêles provenant de la base, peu divisée; gazons fournis, peu élevés, d’un vert pâle, glaucescent à la surface, bruns à 17. SCAPANIA CURTA, TT l’intérieur. Feuilles rapprochées , uniformes ; lobe inférieur lar- gement ovale, arrondi à la base, rapidement contracté au som- met, obtus ou plus ordinairement apiculé, mucroné ou aigu, convexe, étalé, entier dans les feuilles inférieures, denté en scie dans les feuilles supérieures; dents petites, étalées, plus ou moins nombreuses ; lobe supérieur égalant la moitié du lobe inférieur, ovale, aigu ou apiculé, dilaté, arrondi à la base, convexe en dessus Pdressé, entier-dans les feuilles inférieures, denté et plus grand dans les feuilles supérieures, se rapprochant alors de la forme carrée ou rhomboïdale ; cellules arrondies, à parois épaisses, molles; long. du lobe inférieur 1 174—1 178 millim. Périanthe oblong , légèrement comprimé , un peu plissé vers le sommet , tronqué, denticulé à l’orifice. RR. Sur la terre argileuse ou marneuse dans les bois, au bord des sentiers et des chemins négligés ; sur le muschelkalk à Fénétrange ; sur les grès verts de l’Argonne (B.), probablement ailleurs; au Salève , près de Genève (Müller). — Haute-Vienne , AC. (Lamy). — Le développement des tiges et leur mode de ramification , la disposition des feuilles espacées ou rapprochées, plus ou moins denticulées ;, diversement colorées, ap- portent d’assez nombreuses variations dans ce type; mais l’espèce étant rare dans notre circonscription , il n’y a pas lieu de s’y arrêter. 18. Scapania rosacea N. ab E. Syn. p. 71; Jungermannia rosacea Cord. in Sturm FI. germ. Tige courte, peu divisée, couchée, radicante (radicules hyalines , abondantes) ; gazons peu étendus, verts ou {achetés de pourpre. Feuilles très rapprochées, se recouvrant en partie; lobe inférieur ascendant, oblong assez ‘large ou cultriforme, obtus dans les feuilles inférieures, ovale arrondi dans les feuilles supérieures, brièvement apiculé ou mucronulé, sinuolé, très finement denticulé ou presque entier; lobe supérieur ovale ou ovale-lancéolé, aigu, plus ou moins ascendant, n’égalant que la moitié du lobe inférieur; cellules assez grandes, ovales ou arrondies. La fructification est inconnue. Rochers humides de grès près de Deux-Ponts (Lammers). Cette plante nous étant inconnue , c’est d’après le texte de Nees (Europ. Leberm. I, p. 211) que nous avons rédigé la description qui précède ; le même auteur rapporte à la même espèce le Jungermannia affinis de Hübener (Hepaticol. germ. p. 248). Peut-être n'est-il pas inutile de faire observer que ce dernier attribue à sa plante des feuilles constamment dentées. Scapania apiculata Spruce Hep. pyren. n° 15; Gottsche et Rabenh. Hep. eur. n° 293. Espèce voisine du Scap. umbrosa. Elle en diffère par sa tige 90 778 52 GENRE : SCAPANIA. plus courte encore , simple , innovant au-dessous du périanthe, rampante; par ses feuilles de couleur plus foncée, dont les lobes sont apiculés, sinuolés plutôt que dentés en scie, étalés et non courbés en dessous; l’inférieur concave, le supérieur d’un tiers seulement plus petit ; le périanthe est obové-oblong , sinuolé à l’orifice. Sur le bois pourri dans les plus hautes forêts des Pyrénées (Spruce). TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE SCAPANIA, D'APRÈS LEURS AFFINITÉS ET LEURS DIFFÉRENCES. 1. Denticulation des feuilles. 1. Feuilles tout à fait entières (lobe inférieur) : Sc. Bartlingii, uliginosa, irrigua, undulata (var.). 2. Feuilles sinuolées ou légèrement denticulées (lobe inférieur) : Sc. compacta, æquiloba, irrigua (var.), apiculata, subalpina, curta, undulata (var.). 3. Feuilles nettement dentées en scie ou ciliées : Sc. undulata, nemorosa, umbrosa, æquiloba. 9. Direction des lobes. 4. Lobe supérieur étalé : Sc. compacta, Bartlingii, æquiloba, apiculata, undulata (var.), curta et rosacea (lobe supérieur ascendant). 2. Lobe supérieur imbriqué, appliqué : Sc. umbrosa, irrigua, uliginosa, subalpina. [2] 3. (Grandeur relative des lobes. 4. Lobes égaux ou presque égaux. Sc. compacta, Bartlingiüi, æquiloba, subalpina. 2. Lobe supérieur notablement plus petit : Sc. rosacea, curta, umbrosa, apiculata, nemorosa, irrigua, uligi- nosa, undulata. 4. Contour supérieur du lobe inférieur. 4, Lobe arrondi : Sc. compacta, Bartlingii, subalpina, undaulata, uliginosa, irrigua, nemorosa, Curta, rosacea, 19. JUNGERMANNIA ALBICANS. 779 2. Lobe mucroné ou brièvement apicule : Sc. compacta, curta, rosacea, apiculata, 3. Lobe aigu : Sc. umbrosa, æquiloba, apiculata. 6° Genre : Jungermannia Linn. N. ab Es. Périanthe terminal, subcylindrique , oblong, ovale ou légère- ment obové, plissé, anguleux, surtout vers l’orifice qui est or- dinairement contracté, lobulé ou denticulé-cilié. Fol. de l’invo- lucre ordinairement plus grandes que les feuilles caulinaires et de structure un peu différente. Coiffe incluse. Capsule petite. Plantes d’un développement généralement faible ou médiocre. Tige souvent radiculeuse, plus rarement stolonifère. Feuilles de formes très diverses. Un assez grand nombre d’espèces ont des amphigastres. 1"e Section : Complicatæ Nees. — Feuilles bilohées ; lobe supé- rieur ou dorsal plus petit, infléchi sur le lobe inférieur comme dans le genre précédent. Périanthe ovale ou oblong, plissé. (E, 19—22.) 19. Jungermannia albicans Linn. Spec. pl. ; Stirp. n° 241. Tige primaire stoloniforme, très grèle , souterraine, émet- tant des branches déprimées, parfois pendantes, se redressant à l'extrémité, peu divisées ; long. 10—25 mill.; touffes déprimées, souvent très étendues, fournies, passant du vert clair au vert jaunâtre et au brun sale. Feuilles rapprochées, uniformes ; lobe inférieur oblong , elliptique ou lancéolé, arrondi au sommet ou apiculé , légèrement canaliculé, étalée, oblique, inégalement et finement denticulé vers le sommet (dents aiguës); long. 1 172 millim., larg. 172—374 millim.; lobe supérieur atteignant la moilié ou les 233 du lobe inférieur, sur lequel il est replié, appliqué, oblong, apiculé, denticulé; 5—15 séries parallèles de cellules linéaires, 4—10 fois aussi 1. q. L., pâles ou brunes, simulent par leur ensemble une nervure qui s'étend de la base jusque vers le sommet des feuilles ; les autres cellules petites, carrées, remplies de chlorophylle, à parois épaisses. Les deux fol. supérieures de l’involucre plus grandes; lobes inférieurs 780 G® GENRE : JUNGERMANNIA. arrondis, courbés en dehors, plus fortement dentés, présentant à la base, ainsi que les lobes supérieurs, un lobule plus ou moins développé. Périanthe oblong, comprimé, fortement plissé vers le sommet (10—192 plis); orifice un peu rétréci, obtus, lacinié; lanières, à leur tour, denticulées-ciliées ; archégones nombreux, épais. Pédicelle allongé (1. 10—15 millim.). Capsule oblongue, d’un brun noir ; long. 1 192 millim. Spores finement papilleuses, d’un jaune foncé. Plante monoïque ; fleurs mâles formant d’abord des chatons ou épis courts au sommet des innovations qui se continuent ensuite au delà: fol. florales concaves et dilatées à la base, rougeûtres ; 2—4: anthéridies grandes, oblongues, à l’aisselle de ces folioles. — Mai. CC. sur les parois de rochers frais et un peu ombragés, sur les pierres isolées et même sur la terre caillouteuse , dans toute la chaine des Vosges, sur le granite et les grès, dans les Faucilles, sur les grès verts de lAr- gonne ; n'existe pas sur les calcaires purs. Les variations que subit cette espèce, très nombreuses, mais peu importantes, sont comprises dans la description qui précède. 20. Jungermannia obtusifolia Hook. Brit. Jung. t. 26; Stirp. n° 133; Husnot, Hep. Gall. n° 28. Espèce voisine de la précédente, mais beaucoup plus petite dans toutes ses parties. Tige très courte (1. 3—5 millim.), très divisée dès la base, couchée, radicante, légèrement redressée à l'extrémité ; gazons petits, d’un vert pâle, ou colorés en pour- pre, surtout la tige et la base des feuilles. Feuilles rapprochées ; lobe inférieur un peu concave, redressé ou étalé, oblong ou liguliforme, obtus ou mucroné, légèrement denticulé au sommet (dents fines, parfois nombreuses on presque nulles) ; long. 1 mill., larg. 173 mill. ; lobe supérieur égalant à peine la moitié du lobe inférieur, auquel il adhère latéralement jusqu'aux 23, appliqué ou légèrement étalé, ovale-oblong ou obové, obtus ou aigu, denticulé (dents également variables); cellules basilaires allon- gées , 2—4 fois aussi IL. q. l., subrectangulaires, ne formant pas de bande distincte; les autres carrées ou arrondies, les marginales carrées, toutes renfermant de nombreux grains de chlorophylle. Fol. de l’involucre dressées , atteignant ou dépas- sant le milieu du périanthe; lobes moins inégaux, ordinaire- ment entiers; le plus petit obtus, arrondi. Périanthe obové- oblong , obtus, plissé à partir du milieu (8—10 plis, dont 5—6 plus profonds); long. 1 172 millim. ; orifice lobulé ; lobules den- tés-ciliés; 4—5 archégones. Pédicelle court (1. 3—6 mill.). Capsule subglobuleuse; diam. 374—1 millim. — Avril-Juin. « Région montagneuse des Vosges » (Mougeot), où il se rencontre sur la terre sablonneuse , un peu humide au bord des sentiers dans les bois; çà 21. JUNGERMANNIA EXSECTA, 781 et là, C. dans les Hautes-Vosges ; dans les Faucilles , près de Darney, sur le grès vosgien ; sur les grès verts de l’Argonne (B.). — Dans l'Auvergne et la Haute-Vienne, R. (Lamy). 21. Jungermannia exsecta Schmied.; Nees ab Es. Syn. p.77; Stirp. n° 533. Tige couchée, simple ou divisée, redressée à l’extrémité, flexueuse, garnie de radicules hyalines; long. 10—20 millim. ; plante vivant isolée ou ne formant que de petits groupes, d’un vert brunätre. Feuilles rapprochées , insérées presque perpen- diculairement, serrées près de la tige et à demi embrassantes par leur base, puis très étalées ou même arquées en dehors, tout en restant concaves, canaliculées , largement ovales, très inégalement bilobées ; dans les feuilles moyennes , vers le milieu du bord antérieur, se détache un lobule, lancéolé-triangulaire, aigu ou apiculé, plus ou moins ascendant, relié au reste de la feuilie par un sinus arrondi-obtus lorsque la feuille est étalée, assez fréquemment toutefois ce sinus est aigu ; le lobe inférieur, beaucoup plus grand, est entier, ovale, apiculé ou plus habi- tuellement émarginé, bidenté ou bilobulé au sommet; ces lo- bules petits, subaigus: vers l’extrémité des innovations, on trouve des feuilles lobulées seulement au sommet; le petit lobe entier, lancéolé, aigu, rapproché de l’autre qui est ovale, obtus, superficiellement d@nticulé; sinus aigu ; longueur moyenne des feuilles 1—1 172 millim.; larg. 3/4—1 millim., cellules à parois très épaisses ; les basilaires médianes obtuses, 3—4 fois aussi 1. q. L.; les supérieures arrondies ; sur le contour du lobe prin- cipal, on remarque une bande de cellules allongées, dressées, Fol. de l’involucre lächement dressées, ovales, concaves, lobées vers le milieu latéralement; lobe principal bilobulé à son tour; lobules aigus, inégaux. Périanthe päle, oblong, atténué à la base, plissé vers le sommet ; 2 plis principaux, dont l’inter- valle présente des plis moindres, nombreux; orifice lobulé ; lobules longuement ciliés; long. du périanthe 2 172 millim., diam. { millim. — Plante dioique. A terre et sur les rochers; Bresoir, Hohneck, Bruyères (Mougeot) ; disséminé dans toutes les Vosges , sur le granite et le grès vosgien, bien qu’en petite quantité dans chaque endroit, sur les terrains en pente, dans les forêts, au bord des chemins creux, au milieu des mousses peu déve- loppées , dans les lieux sablonneux , à demi ombragés. — Plante trouvée jusqu'ici seulement à l’état stérile dans notre circonscription. Jungermannia Dicksoni Hook. Brit. Jung. t. 48. Tige rampante, simple. Feuilles obliques, ascendantes, lar- < 782 62 GENRE : JUNGERMANNIA, gement ovales, profondément lobées, (jusqu’au delà du milieu), à demi condupliquées; sinus aigu; lobes aigus, un peu iné- gaux; l’inférieur ovale-oblong ; le supérieur plus petit, lan- céolé, étalé. Fol. de l’involucre peu distinctes. Périanthe dé- passant longuement l’involucre, ovale, fortement plissé; orifice presque tronqué, finement denticulé. Pédicelle court. Capsule arrondie.— Printemps. Sur des rochers ombragés en Normandie , à Mortain (De Brébisson) ; se trouve principalement en Irlande.et en Ecosse. Jungermannia Conradi Cord. in Sturm F1. germ.; N. ab E. Syn. p. 77. — Espèce distincte du J. exsecta par ses feuilles inégalement bi- lobées ; lobe principal obové, entier, arrondi, apiculé ; le plus petit dentiforme, courbé, arqué. Périanthe membraneux , denticulé à l’ori- fice. — Heidelberg (Zeiher), dans l’Odenwald (Hübener) 22. Jungermannia minuta Dicks. II, p. 13; N. ab Es. E. Leb. 1, p. 254; Stirp. n° 438. Tige assez courte (10 mill.) ou très allongée (30—40 mill.), dépourvue de radicules, ne se dénudant pas, dressée au milieu des touffes de mousses, procombante à l’état libre, simple, bi- furquée ou garnie d'innovations (3—5) fasciculées. Plante crois- sant mélangée à des mousses ou à d’autres hépatiques. Feuilles raides, à peine hygroscopiques, peu denses, presque wnifor- mes, très élalées, obliques, concaves, de forme générale lar- gement ovale, dilatées, subauriculées par le bord postérieur, bilobées jusque près du milieu; sinus aigu; lobe postérieur ovale, aigu ou apiculé, concave; lobe antérieur notablement plus petit, subtriangulaire, presque de même forme, lâchement dressé et un peu connivent vers le lobe postérieur; parfois encore les deux lobes sont obtus ; ils sont toujours entiers; long. 172— 374 millim. ; cellules alignées, arrondies, médiocres , à parois Jaunes très épaisses, en sorte qu’elles paraissent distantes. Fol. de linvolucre très dilatées transversalement (larg. 1 174 mill.), dressées, concaves, léchement imbriquées, 2—3—5—lobées ; lobes aigus ou acuminés. Périanthe dépassant l'involucre de toute sa moitié supérieure, oblong-subcylindrique ou légèrement obové, obtus, fortement plissé (5—6 plis prolongés), lobulé- frangé ou longuement cilié à l’orifice; archégones nombreux. Plante dioique, rarement fertile. Fleurs mâles ne formant pas d’épis bien nets. Souvent les feuilles supérieures sont fortement corrodées-laciniées par la chute de nombreuses granulations étoilées. C. dans les Hautes-Vosges, dans les touffes de mousses qui garnissent les anfractuosités des rochers de granite et de grès vosgien , ou recouvrent les 93, JUNGERMANNIA TAYLORI,. 783 blocs entassés dans les forêts; Basses-Vosges (Lammers); Haut-Jura : Faucille , Dôle, Salève (J. Müller). — Dans presque toutes les hautes montagnes de France. — Lorsque cette plante forme des touffes libres, elles sont d’un vert jaunâtre passant au brun obscur; elle offre quelque analogie avec le Sarcoscyphus densifolius. 98 Section : communes N. ab Es. — Feuilles de formes variées, entières , bidentées, 2—3--5-—partites, subhorizontales- aplanies ou dressées-concaves, verticales ou subverticales. Amphigastres nuls ou diversement développés. Périanthe oblong ou obové, plus ou moins plissé. (E. 23—48.) A. Feuilles entières, arrondies ou à peine émarginées au sommet; suborbiculaires , obo- vées ou oblongues. (E. 23—55.) j. Des amphigastres. (E. 23—25.) 23. Jungermannia Taylori Hook. Brit. Jung. p. 15. Tige entièrement couchée ou se relevant un peu à l'extrémité, simple, parfois dichotome , peu divisée, ou émettant de la base, plus rarement au sommet, des jets grêles, allongés, garnie de radicules hyalines, très abondantes; long. 20—40 millim. ; plante vivant isolée au milieu des sphaignes ou des mousses, ou formant dans la vase des tourbières, des gazons plus ou moins étendus , d’un vert sale, jaunätre ou brun à la surface. Feuilles de deux sortes : les unes orbiculaires, plus ou moins grandes selon la vigueur des tiges, subhorizontales sur les tiges cou- chées, redressées , concaves, infléchies aux bords sur les jets ascendants; diam. 1 192—2 millim.; cellules relativement très grandes, à parois molles, mais épaisses, hexagones-subarron- dies , renfermant de nombreux grains de chlorophylle; les autres occupant à elles seules certaines portions des tiges, surtout les parties couchées et robustes, ovales ou mème ovales-lancéolées , obtuses, concaves, corrodées par la chute de granulations, dressées, légèrement étalées par rapport à l’axe, toujours rap- prochées; long. 2 millim., larg. 1 192 millim.; cellules, parti- culièrement sur une large bande médiane, subrectangulaires , à angles émoussés, allongées, 2—4 fois aussi 1. q. L. Amphi- gastres lancéolés, acuminés, entiers; on les rencontre sur les portions de tiges garnies de feuilles ovales. La plante que nous venons de décrire, demeure constamment stérile dans nos ré- 784 6° GENRE : JUNGERMANNIA, gions ; l'axe est terminé fréquemment par des gemmes prolifiques. C'est la var. anomala N. (J. anomala Hook.) C. dans les tourbières des Hautes-Vosges , presque partout , hauteurs de Vagney, de Tendon, du Tholy, de La Bresse, de Gazon-Martin, etc.; également dans les Basses-Vosges , dans les Faucilies , dans tout le Haut- Jura, et dans les tourbières de presque toute la France. — La forme type du J. Taylori a des feuilles constamment orbiculaires , des tiges plus dé- veloppées, allongées ; elle forme de larges touffes très denses sur les parois humides des rochers. Les fol. involucrales sont plus grandes que les feuilles caulinaires , étalées, ondulées, sinuolées et même denticulées au sommet; le périanthe est atténué au sommet, bilabié, et les bords de l’orifice garnis de gros cils mous. Plante dioïque. 24. Jungermannia Schraderi Mart. FI. Erl. p. 180; J. autumnalis D. C.; Stirp. n° 528. Tige verte, couchée et garnie de radicules hyalines abon- dantes, sur les points en contact avec des corps humides, re- dressée, flexueuse, souvent grêle, au milieu des touffes de inousses, presque simple ou plusieurs fois divisée; ramifications atténuées, ascendantes, dans les endroits touffus, déprimées, radicantes dans les endroits découverts ; long. 10—40 millim. ; plante vivant isolée ou formant des tapis d’un vert foncé, pas- sant parfois au brun rougeûtre. Feuilles à demi imbriquées ou espacées, insérées très obliquement ou presque perpendiculai- rement, subhorizontales, aplanies sur les tiges déprimées, âres- sées sur les tiges ascendantes, souvent encore, dans ce cas, étalées par le sommet, suborbiculaires, ou brièvement ellipti- ques, arrondies au sommet, brièvement décurrentes par le bord antérieur; diam. {—1 172 millim.; cellules assez grandes, he- æagones-subarrondies. Amphigastres linéaires, sélacés, formés de 2—5 séries de cellules, présents sur certaines parties des tiges, nuls sur d’autres. Fol. involucrales externes brièvement et largement obovées, entières ou émarginées, étalées, ondulées au sommet; les intimes (1—-3) laciniées-mullifides; lanières lancéolées-subulées, nombreuses (5—6) ; amphigastres corres- pondants plus ou moins adhérents aux feuilles voisines, égale- ment laciniés, beaucoup plus développés. Périanthe obové- oblong ou subcylindrique, légèrement comprimé, subtrigone, fortement plissé (3—5 grands plis) dès le milieu ou même des le tiers inférieur, lacinié-frangé à l’orifice, long. 2—92 172 mill., diam. 1 174; 10—15 archégones. Fleurs mâles formant de petits épis bruns ; fol. exactement imbriquées, tres concaves, orbicu- laires ; anthéridies globuleuses, grandes, très brièvement pédi- cellées; les amphigastres manquent sur les portions de tiges occupées par ces fleurs. — Premier printemps et dès l’automne. 25, JUNGERMANNIA SUBAPICALIS. 785 Sur les rochers au milieu des touffes de mousses, particulièrement de Dicranum; sur ies troncs pourris ei même sur la terre, au milieu des mousses ; vallée de la Vologne, cascade de Tendon (Mougeot), roche des Ducs à Rochesson (Pierrat), Saut-du-Bouchot à Vagney, Corcieux, Saint- Dié, Blanchemer, Belle-Briette, Hohneck (B.). — Montagnes granitiques du Centre de la France, Haute-Vienne (Lamy,. Nees ab Es. indique aussi cette espèce dans le Jura et en particulier à Bâle. Nous n'avons pas trouvé la var. undulifolia N. caractérisée par ses feuilles supérieures émarginées, ondulées, les fol, de l’involucre lobées, sinueuses, très ondulées et les amphigastres beaucoup plus développés, ovales, trifides. 25. Jungermannia subapioalis N. ab E. E. Leb.I, p.310; Stirp. n° 1138. Tige couchée, flexueuse, médiocre ou grêle, garnie de radi- cules hyalines; long. 10—30 millim.; gazons déprimés, enlacés, d’un vert foncé, passant à des teintes brunes et même noirâtres. Feuilles espacées à la base des innovations, rapprochées à leur extrémité, subhorizontales, ou étalées, concaves, tres rarement dressées , largement ovales, suborbiculaires, contractées à la base, brièvement décurrentes, entières, obtuses au sommet; diam. 3/4— 1 millim. ; cellules subhexagones, à angles émoussés, assez petites ; les marginales ne sont pas distinctes. Fol. de l’in- volucre peu distinctes, imbriquées ou légèrement étalées, un peu plus grandes, ovales, obtuses, entières, atteignant le milieu du périanthe. Celui-ci oblong-subcylindrique, lisse, plissé à partir des 23 (6—8 plis), atlénué vers l’orifice qui est denti- culé, brièvement frange; long. 1 192—2 172 millim., diam. 3J4—1 millim.; 7—8 “archégones. Fleurs mäles comme dans l'espèce précédente. Sur les tiges stériles grèles, les feuilles sont espacées, plus étroites, ovales-elliptiques. Dans cette espèce, les amphigastres sont triangulaires-acuminés ou très petits, subulés ; ils manquent assez fréquemment, particulière- ment sur les parties un peu anciennes des tiges. — Premier printemps. Sur les pierres et les rochers humides, sur la terre, dans les forêts sur les terrains siliceux; vallées de la Vologne et des Rouges-Eaux, Bruyères ” (Mougeot), Ballon de Servance et sur le grès bigarré près de Darney (B.). — Bois de la Bâtie, près de Genève (Müiler), ++. Pas d'amphigastres. (E. 26—35.) a. Radicules d’un rouge vif; périanthe atteignant à peine la hauteur des fol. de l’involucre ou plus court. (E. 26.) 26. Jungermannia obovata:N. ab E. E. Leb. I, p. 3392. Tige déprimée ou à peine ascendante, garnie de radicules 786 6® GENRE : JUNGERMANNIA. abondantes, ordinairement d’un beau rouge violacé, émettant, de la base ou de l’aisselle des feuilles, des innovations gréles ; long. 15—30 millim. Feuilles des tiges fertiles successivement plus grandes, rapprochées, souvent imbriquées, brièvement ovales-suborbiculaires, à insertion légèrement oblique, briève- ment décurrentes, dressées, concaves, ou subverticales, ou con- caves à la base, puis très étalées, aplanies par le sommet, en- tières ; long. 1 172—2 millimètres, cellules subarrondies, ou obscurément hexagones, les basilaires un peu allongées; les marginales ordinairement carrées, parfois allongées, rayonnan- tes, toutes à parois minces, renfermant de la chlorophylle; des espaces intercellulaires étroits. Sur les pousses grèles, les feuilles sont ordinairement très espacées; elles restent assez grandes, ovales, subhorizontales, aplanies, ou un peu con- caves, en forme de sac à la base. Les deux fol. supérieures de l’involucre longuement cohérentes avec le périanthe, obovées, dilatées, très étalées par le sommet. Périanthe ne dépassant pas ces folioles lorsqu’on les redresse, libre seulement sur une lon- gueur de 1 millimètre à peine, plissé (4-6 plis), un peu atté- nué à l'extrémité, lobulé; lobes entiers ou sinuolés. Capsule subglobuleuse. Plante dioïque. — Premier printemps. Sur les parois des rochers humides, dans les forêts, près des torrents et des cascades, sur le granite; Hohneck, cascade du Chaufour (Mougeot), hauteurs de Rochesson (Pierrat), Ballon de Servance, Blanchemer, hau- teurs de La Bresse, non loin du lac des Corbeaux (B.). — Mont-Dore (Lamy). M. Gottsche (Hep. eur. n° 266) rattache à cette espèce toutes les Jungermannes à feuilles entières et garnies de radicules rouges, tandis que Nees attribue ce caractère au J. hyalina et n’en parle pas au sujet du J. obovata. Sur certains échantillons de cette dernière espèce, nous avons trouvé des radicules presque entièrement hyalines, et sur d’autres espèces des radicules pourpres, en particulier, sur une espèce à feuilles bilobées, publiée par confusion sous ce même n° 266 de la collection de M. Raben- horst. Ce caractère, utile certainement, ne nous paraît pas exclusif. b. Radicules hyalines; périanthe dépassant l’involucre. (E. 27—533.) *, _ Feuilles orbiculuires ou même dilatées transversalement. (E. 27 4) o. Des espaces intercellulaires opaques. (E. 26—50.) 27. Jungermannia hyalina Lyell in Hook. Brit. Jung. t. 63; Gotische in Rabenh. Hep. eur. n° 469; N. ab Es. Syn. p. 92? Tige pâle, étroitement couchée, garnie de radicules hyalines 97. JUNGERMANNIA HYALINA. 787 abondantes, se redressant un peu au sommet; long. 5—920 millim.; gazons denses, étendus, d’un vert päle. Feuilles espa- cées et étalées sur les jets grèles, plus rapprochées, se recou- vrant à demi sur les tiges fertiles, presque uniformes, subverti- cales, ascendantes, concaves, légerement incurvées aux bords, s’étalant plus ou moins selon les conditions, suborbiculaires, dilatées transversalement, un peu décurrentes par le bord antérieur ; diam. 1 174—1 172 millim. ; cellules grandes, subar- rondies ou brièvement oblongues, à parois molles, mais épaisses, avec des espaces intercellulaires distincts. Les 4 fol. de l’invo- lucre adhérentes en partie au périanthe ; les deux intimes libres seulement par leur moitié supérieure, très dilatées, ondulées aux bords et éfalées par le sommet. Périanthe pâle, obové, épais, dépassant l’involucre par le tiers supérieur, un peu ré- tréci, apiculé au sommet, fortement plissé (4 plis principaux, subdivisés), lobulé à l'orifice, après la sortie de la capsule; lobules presque entiers; long. 2 millim., diam. 1 194 millim. Capsule subglobuleuse. — Premier printemps. Hohneck (Mougeot); nous n'avons pas vu d'échantillons authentiques provenant des Vosges; indiqué au Petit-Salève (J. Müller); dans les Basses-V osges (Hübener). — Haute-Vienne (Lamy). — Nees attribue à cette espèce des radicules rouges ; tandis que M. Gottsche déclare ce ca- ractère exclusivement propre au J. obovata ; c'est d’après la plante publiée dans les Hepaticæ europeæ, sous le n° 469, que nous avons rédigé la des- cription qui précède 28. Jungermannia crenulata Sm. Engl. Bot.; N. ab Es. Syn. p. 90; Stirp. 435 et 1417; Husnot, H. G. n° 81. Tige grêle, couchée, radicante (radicules hyalines), émettant des rejets stoloniformes effilès; long. 10—35 millim.; gazons plus ou moins fournis, souvent très läches, déprimés, d’un beau vert tendre ou passant au brun et au rouge. Feuilles molles, très espacées et très petites, ascendantes, concaves sur les jets grèles, rapprochées, imbriquées, dressées, concaves, rendant l’axe comprimé verticalement, sur les tiges fertiles, du reste. subréniformes ou suborbiculaires; long. 1 millim., diam. transversal parfois 1 1792 millim. ; cellules molles, subhexagones ou subarrondies, avec des espaces intercellulaires peu dévelop- pés; les basilaires plus grandes et plus transparentes ; sur le contour des feuilles une série de cellules à parois plus épaisses, jaunâtres, allongées, formant une marge ordinairement très distincte. Fol. de l'involucre peu distinctes, dressées, imbri- quées, ou légèrement étalées par le sommet, obovées-orbiculai- res. Périanthe obové, plissé vers le sommet, lacinié à l’orifice, dépassant du tiers l’involucre ordinairement coloré en rouge vif A 788 6® GENRE : JUNGERMANNIA. ainsi que les folioles voisines ; archégones peu nombreux. Pédi- celle court; long. 2—3 centim. Capsule subglobuleuse ou brie- vement oblongue. Selon les conditions de sécheresse ou d’humi- dité plus ou moins prolongées, cette plante émet des rejets stoloniformes plus ou moins abondants. — Avril-mai. C. Sur la terre humide, au bord des chemins creux ou négligés dans les forêts, ou au bord des creux dans lesquels l’eau séjourne pendant une partie de l’année; presque partout ; nous avons recueilli cette plante en bel état de fructification à Saint-Dié. 29, Jungermannia nana NV. ab Es. E. Leb. I, p. 317. Tige courte, ascendante ou dressée, garnie de radicules _ hyalines, abondantes, émettant, vers le sommet, des rameaux grêles ou plus épais, souvent dressés, raides, fasciculés ; gazons denses, d’un beau vert foncé, passant au vert pâle ou au brun. Feuilles insérées presque perpendiculairement, étroite- ment imbriquées ou légèrement étalées, non décurrentes, tout à fait arrondies, quelquefois un peu rétuses au sommet, parfois dilatées transversalement , fermes; diam. 1 192 millim. ; cellules assez grandes, subarrondies, à parois épaisses; espaces inter- cellulaires {rès distincts, triangulaires : les marginales souvent plus allongées, à parois épaisses, formant une marge peu nelte. Fol. de l’involucre imbriquées, semblables aux feuilles cauli- paires. Périanthe dépassant l’involucre de la moitié ou du tiers supérieurs, ovale, non comprimé, muni, vers le sommet, de 4 plis d'abord aigus, puis obtus, presque ailé, brièvement apiculé avant la sortie de la capsule, puis ouvert et brièvement lobulé. Capsule subglobuleuse, d’un brun marron. Spores petites, arrondies, brunes. — Printemps. «Sur la terre dans les sentiers au Hohneck >» (Mougeot); près de Deux-Ponts (Müller, Nees), Dôle (J. Müller), Fleurier (Lesquereux). — Bords de l’Arve (J. Müller), Haute-Vienne (Lamy). -30. Jungermannia sphærocarpa Hook. Brit. Jung. t. 14; N. ab Es. Syn. p. 93; Stirp. n° 529. Tige courte (5—15 millim.), dressée ou ascendante, ordinai- rement simple, plus rarement divisée, ferme, garnie de radi- cules hyalines peu fournies; gazons denses, d’un vert foncé obscur. Feuilles ordinairement rapprochées, étalées-dressées, concaves, brièvement décurrentes, orbiculaires ou même dila- tées transversalement; diam. 1 172—1 394 millim.; cellules à parois minces, de grandeur moyenne, carrées subarrondies ou hexagones ; les marginales carrées, de même grandeur que les 91. JUNGERMANNIA TERSA. 789 voisines ; espaces intercellulaires peu développés. Fol. de l’in- volucre libres jusqu’à la base, imbriquées, légèrement étalées par le bord supérieur qui est un peu ondulé. Périanthe obové- oblong, brièvement atténué, apiculé au sommet, plissé dès le milieu (4—5 plis), lobulé à l’orifice (lobules ovales, entiers), dépassant l’involucre de toute la moitié supérieure; long. 2 millim., diam. { millim.; archégones peu nombreux, 4—6. Pédicelle médiocre; long. 5—10 millim. Capsule noire, exacte- ment sphérique; diam. 394—1 millim. — Avril. Parois humides des rochers, sur les pierres aux bords des ruisseaux dans les boïs ; cascade de Tendon et da Chaufour, Hohneck , Bresoir, sur le granite (Mougeot); abondant sur les pierres dans le Rabodeau, non loin de Preyé, sur les hauteurs de Moussey, grès vosgien (B.). — Haute- Vienne (Lamy). 31. Jungermannia tersa NV. ab Es. E. Leb. 1, p. 329. Tige dressée ou ascendante, simple ou peu divisée, garnie, à la base seulement, de radicules hyalines abondantes; long. 15—35 millim.; touffes assez denses, d'un vert foncé, passant au brun. Feuilles uniformes, insérées plus ou moins obliquement, orbiculaires ou très obscurément ovales, brièvement décur- rentes, un peu sinuolées sur le contour, rapprochées de la tige par les bords et présentant parfois une concavité en forme de sac au milieu, puis très élalées ou mème renversées, subhori- zontales; diam. 1 172 mill. ; cellules arrondies, ou très obscu- rément hexagones, renfermant beaucoup de chlorophylle, à parois fermes ; les marginales supérieures parfois un peu allon- gées, rayonnantes; espaces intercellulaires étroits. Fol. de linvolucre libres entre elles, adhérant brièvement par leur base au périanthe , puis très étalées. Périanthe vert, dépassant linvolucre presque des deux tiers, obové-oblong, fortement plissé dès au-dessous du milieu (5—6 plis profonds, presque ailés), lobulé à l’orifice (4—6 lobules aigus) ; long. 2 172 mill., diam. 1 172 mill. Capsule subglobuleuse, noirâtre. — Printemps. « Les tourbières, les rochers humides, Ballon de Servance , Bruyères. » (Mougeot). — Voirons, dans la Haute-Savoie (J, Müller). Il faudra revoir les localités de cette plante dans les Vosges, vu que Nees, d'après M. Gottsche, a réuni au J. {ersa plusieurs formes du J. obovata. 00. Pas d'espaces intercellulaires distincts. Jungermannia cæspititia Lindenb. Hep. eur. p.67 ; N.ab E. Syn. p-. 92. — Tige extrêmement courte (1—3 millim,), simple, dressée ou ascendante , très radiculeuse ; gazons d’un vert pâle. Feuilles orbicu- laires où même dilatées transversalement, imbriquées, concaves, de 790 6° GENRE : JUNGERMANNIA. consistance épaisse, presque charnues. Fol. de l’involucre imbriquées. Périanthe en grande partie exserte, obové , obtus, plissé vers Le sommet (3 plis obtus) , lobulé à l’orifice. Capsule ovale subglobuleuse. — Monta- gnes de la Silésie. Jungermannia nigrella De Not. Primit. Hep. it. p.35; NN. ab Es. Syn. p. 95; Rab. Hep. eur. n° 146; Billot, exsicc. n° 3295. Tige très courte (2 millim.), dichotome, couchée , chargée de radicules abondantes d’abord hyalines, bientôt brunes. Feuil- les très rapprochées, imbriquées, concaves, subverticales ou étalées, arquées en dehors par le bord antérieur, arrondies, décurrentes à la base, dilatées transversalement, d’un vert olivâtre, passant au brun foncé; cellules hexagones, remplies de chlorophylle. Fol. de l’involucre imbriquées, sinuolées. Périanthe très court, entouré de radicules, rétréci vers le sommet, irrégulièrement divisé à l’orifice ; lobes connivents. Capsule globuleuse, d’un brun marron; diam. 8/4 millim. Rochers du calcaire jurassique un peu recouverts de mousses dans toute la vallée de la Gartempe, de Pindray à Montmorillon, dans le départe- ment de la Vienne (De Lacroix et Chaboisseau), environs de Paris (Bes— cherelle et Roze). **X, Feuilles ovales, dilatées à la base, rétrécies vers le sommet. (E. 32—55.) o. Périanthe allongé, arqué-ascendant, lisse, déprimé et apiculé au sommet. (E. 32.) 32. Jungermannia lanceolata Lindenb. Hep. eur. p. 71; Stirp. n° 527 ; Liochlæna lanceolata N. ab E. Syn. p. 150. Tige étroitement appliquée, radicante {radicules hyalines), se redressant à l'extrémité dans les touffes denses, simple ou peu divisée; long. 5—25 millim.; tapis déprimés d’un beau vert foncé ou passant au brun. Feuilles souvent rapprochées, insérées très obliquement, un peu concaves à la base ou plus généralement aplanies dès ce point, horizontales, elliptiques ou largement oblongues, obluses au sommet ; long. 1 172—2 172 millim., larg. 1 174—1 172 millim. ; cellules à contours arron- dis , presque toutes un peu allongées, renfermant beaucoup de chlorophylle, à parois fermes ; des espaces intercellulaires dé- veloppés. Fol. de l’involucre libres, un peu dilatées et imbri- quées à la base, puis très étalées, divergentes, obtuses, munies 9393.. JUNGERMANNIA CORDIFOLIA. 791 d'un pli au bord antérieur. Périanthe terminal, longuement libre, ascendant, subcylindrique, lisse, vert, déprimé- tronqué au sommet, percé, à ce point, d’un pore central, dont l'orifice est formé de grandes cellules rayonnantes, allongées , redressées de manière à former un petit cône saillant; long. 2—4 millim. Coiffe libre, pédiculée, oblongue, déchirée latéra- lement ou près du sommet. Pédicelle long de 10—12 millim. Capsule brièvement elliptique. Spores brunes. Les innovations naissent immédiatement au-dessous du périanthe ; elles sont d’abord garnies de feuilles redressées , concaves à la base, c’est à l’aisselle de ces feuilles que se trouvent les anthéridies, obo- vées, très brièvement pédiculées. La plante est donc monoïque. — Avril-mai, AC. sur les pierres humides près des cours d’eau , plus rarement sur les bois pourris humides, dans les forêts, sur le granite’ et les grès; Hohneck, Blanchemer, vallée des Rouges- Eaux (Mougeot), Gérardmer, cascade de Tendon , Ballon de Servance , Saint-Dié, Saint-Baslemont près de Dar- ney, entre Lützelbourg et Saverne (B.), Preyé (Lemaire). — Alpes du Dauphiné (Ravaud), Cantal (Husnot). 00. Périanthe dressé, oblong , rétréci et plissé au sommet. (E. 33—35.) 33. Jungermannia cordifolia Hook. Brit. Jung. t. 32. Tige dressée ou déprimée dans les eaux courantes, émettant, vers le sommet, 2—4 innovations robustes, souvent inégales , garnies de radicules à la base seulement ; long. 4—6 jusqu’à 8 centim. ; touffes volumineuses, assez raides, noirätres, denses. Feuilles inférieures petites, ovales- suborbiculaires : long. { mill.; les autres successivement plus grandes ; les supérieures très grandes , largement ovales, dilatées à la base, brièvement au- riculées, à peine décurrentes par le bord antérieur, un peu rétrécies, obtuses au sommet, dressées, làächement imbriquées, enveloppant la tige etse recouvrant les unes les autres; sur les portions de tiges déprimées, elles s’étalent et finissent par devenir subhorizontales; long. 3 millim., larg. 2 172 millim.; cellules assez grandes, subhexagones à parois minces, renfer- mant beaucoup de chlorophylle : les marginales ne sont pas distinctes; pas d’espaces intercellulaires. Fol. de l’involucre libres , très dilatées, presque engainantes, ovales, un peu étalées par le sommet. Périanthe allongé, oblong, comprimé, lissé (2—3 plis peu profonds), bilabié et légèrement denticulé à l’orifice qui est rétréci après la sortie de la capsule ; long. 4 172 millim. ; il dépasse l’involucre du tiers supérieur. Coifte allongée. Capsule oblongue. 792 6° GENRE : JUNGERMANNIA. RR. Dans le ruisseau du Valtin , au-dessus de Habeaurupt , sur les pierres inondées ; stérile (B. 1868) ; se retrouvera probablement ailleurs dans nos montagnes. C’est sur des échantillons provenant du nord de l’Europe que nous avons décrit les organes de fructification. 34, Jungermannia riparia Tayl.; N. ab Es. Syn. p. 97; J. potamophila J. Müll. in Stirp. vog.-rhen. n° 1418. Tige déprimée, très divisée, émettant de nombreux jets grêles, garnie de radicules à la base seulement ; gazons dépri- més, étendus, roux ou brunâtres, ordinairement encombrés de terre. Feuilles peu denses, assez grandes, insérées obliquement, rapprochées, obliques, concaves, légèrement infléchies aux bords, nettement ovales, dilatées à la base, non décurrentes, obtuses au sommet; long. 1 172 millim.; cellules grandes, hexagones, à parois minces, renfermant peu de chlorophylle ; pas d'espaces intercellulaires; sur'les jets grèles, les feuilles sont plus espacées, étalées, aplanies. Fol. de l’involucre libres, ovales, un peu plus développées, souvent émarginées légère- ment au sommet, dressées à la base, puis très étalées par l'extrémité. Périanthe obové, lisse inférieurement, obtus et plissé au sommet, 4&—lobé ; lobules ovales, un peu denticulés. Capsule globuleuse, petite, d’un brun foncé. — D’après M. Gottsche, le J. tristis N. ab Es. Syn. p. 90, n’est qu’une forme plus courte et plus encombrée de terre encore que le type. Sur la terre argilo-calcaire , marneuse, humide, au bord des eaux; C. au pied du Jura , au Salève , près de Genève, sur les bords de l’Arve, aux Voirons (J. Müller) ; se retrouvera certainement dans les vallées du Jura ; peut-être même sur le calcaire jurassique de la Lorraine. 35. Jungermannia pumila With. Arrang. III. p. 866; Nees Syn. p. 97. Tige simple ou peu divisée, d’abord couchée, flexueuse, puis redressée, émettant, sur toute sa longueur, des radicules hyali- nes, elle-même d’un brun foncé; long. 6—15 millim.; tapis d’un vert olivätre, ou bruns. Feuilles ovales, rétrécies, obtuses au sommet, embrassant la tige par de larges oreillettes, très concaves, subverticales, plus ou moins étalées ; long. 1—1 174 millim.; cellules subarrondies, à parois épaisses, rousses; espaces intercellulaires distincts. Fol. de l’involucre libres, ovales, dilatées et imbriquées à la base, atténuées, obtuses et étalées au sommet. Périanthe petit, dépassant l’'involucre du tiers supérieur , obové-oblong , obtus, plissé (4--5 plis), lobulé à l’orifice (lobules 5, denticulés) ; long. 2 mill., diam. 874 mill. 96. JUNGERMANNIA ACUTA. 793 Pédicelle long de 3—4 millim. Capsule oblongue, très petite. Cette espèce , voisine de la précédente, mais plus grêle et plus raide, d’un tissu différent, présente quelques variations. Sur les innovations grèles, les feuilles deviennent plus espacées, elles se renversent et s’aplanissent par le sommet; les fol. de l'involucre s’allongent aussi diversement ; les lobules de l’orifice du périanthe passent de 5 à 7. RR. Sur la terre humide, dans les lieux frais et ombragés, parois fraîches des rochers dans les terrains calcaires; Saint Claude, dans le Jura , près des cascades de Flumen, la Faucille (B.). B. Feuilles caulinaires bidentées ou bilobu- lées au sommet ; fol. de l’involuere souvent plus divisées. (E. 36—45.) +. Folioles supérieures de l’involucre bilobées ou biden- tées. (E. 36—87.) 36. Jungermannia acuta Lindenb. Hep. eur. p. 88: Tige couchée, radicante, se redressant à l'extrémité ; long. 10-40 millim.; gazons passant du vert foncé au brun. Feuilles aplanies , subhorizontales ou subverticales, carrées-subarron- dies, décurrentes par le bord antérieur, à contours latéraux légèrement convexes, un peu rétrécies vers le sommet, bilobées ; sinus superficiel ou descendant jusqu’au tiers, subaigu ou ar- rondi; lobes aigus, acuminés ou obtus, assez développés ou très courts; dimensions 1—2 millim.; cellules subarrondies, à parois assez fermes , laissant entre elles des espaces intercellu- laires petits, mais constants. Amphigastres variables, subulés, linéaires ou lancéolés, entiers, divisés jusqu’à devenir laciniés ou ciliés, fréquents sur certaines formes ou certaines parties des tiges, rares ou même nuls sur d’autres. Fol. de l’involucre bilobées ou bidentées conme les feuilles caulinaires, souvent un peu plus grandes, plus dilatées, dressées ou étalées ; sinus du sommet ordinairement plus profond. Périanthe subcylindrique ou légèrement obové, dépassant assez longuement l'involuere, plissé au sommet, lobulé, denticulé à l’orifice. — Nous croyons convenable , jusqu’à plus ample information, de suivre le senti- ment de Nees ab Es. (Syn. p.677), de Lindenberg (Rab. Hepat. eur. n° 240 et 288), et de M. Gotische, en réunissant au J. acuta plusieurs formes qui en ont été longtemps considérées comme distinctes. 91 794 G© GENRE : JUNGERMANNIA. 1. J. acuta, forma typica N. Boul.; J. acuta Lindenb.: N. ab Es. Syn. p. 103; Rabenh., Hep. eur. n° 240. — Tige médiocre, ascendante ou déprimée; gazons d’un vert foncé. Feuilles subverlicales, relativement larges et courtes, forte- ment rétrécies vers le sommet, un peu ondulées ; sinus profond, descendant jusqu’au 174 ou même au 173, anguleux, subaigu; lobes ovales, aigus. Rochers humides , granite et grès; Gérardmer, Bruyères (Mougect), Deux-Ponts (Lammers), calcaire jurassique près de Bâle (F. v. Esenbeck), Besançon (Paris), du reste répandu dans le Jura , sous ses diverses formes (J. Müller). 2. J. Hornschuchiana NN. ab Es. E. Leb. II, p. 153. — Tige allongée (1. 30—40 millim.), presque simple; innovations dé- pourvues de radicules ; touffes pâles. Feuilles grandes, presque carrées, subhorizontales , aplanies , ondulées au sommet; sinus ouvert, subobtus ; lobes assez courts , aigus ou même acuminés, étalés ou infléchis; long. 1 192—2 millim. Amphigastres nom- breux , lancéolés, inégalement bilobés ; lobes souvent divisés à leur tour. Fructification inconnue à l’état parfait. Lieux humides , au-dessus de la forêt de Villard-d’Arène (Ravaud), Mont-Cenis (Bonjean) ; sur la plante de cette dernière localité, publiée par Rabenhorst , n° 128 , les feuilles sont plus resserrées vers le sommet, à bords latéraux plus convexes , les lobes obtus , arrondis, le sinus plus ouvert, les amphigastres ovales, plus courts, garnis de k—6 gros cils ou lanières sur le contour. 3. J. Muelleri N. ab Es. E. Leb. II, p. 11. — Tige mé- diocre (1. 10—925 millim.) radicante ou redressée à l'extrémité; tapis déprimés, souvent étendus, d’un vert olivâtre. Feuilles subhorizontales, aplanies, plus rarement concaves et ascen- dantes, carrées, légèrement rétrécies vers le sommet, à bords latéraux médiocrement convexes, émarginées-tronquées au sommet; sinus peu profond, arrondi, rarement aigu; lobes courts, aigus ou subobtus, dressés ou plus ou moins conni- vents ; diam. des feuilles 874—1 mill. ; cellules à parois fermes, arrondies, un peu allongées. Amphigastres subulés, lancéolés, entiers ou laciniés, ciliés, rares sur certaines portions des tiges , fréquents sur d’autres. Fol. de l’involucre plus grandes, dilatées, suborbiculaires ou elliptiques, lâchement imbriquées ; sinus plus étroit et plus profond ; lobes aigus , légèrement con- nivents ; le contour supérieur de ces folioles est plus ou moins cilié-denté. Périanthe oblong ou subcylindrique, comprimé, lisse, obtus, dépassant l'involucre de moitié ; long. 2 172—3 millim.; vers l’orifice, il présente 4—5 plis inégaux; l’orifice est lobulé; 4—5 lobules frangés-ciliés; avant la sortie de la capsule , ces lobules sont accolés par le sommet de manière à 91. JUNGERMANNIA INFLATA. 795 former un mucron au sommet du périanthe. Cette plante com- porte des formes grèles, émettant des jets filiformes, presque sans radicules, garnis de feuilles espacées, allonigées : sinus alors plus profond, plus aigu ; lobes lancéolés, connivents : am- phigastres nombreux, linéaires , entiers ou dentés à la base. On rencontre aussi parfois, sur je bord antérieur des feuilles , Un peu au-dessus de la base, une 3° dent ou lobule lancéolé, aigu. — Eté. Parois fraîcnes et très inclinées des rochers; paraît commun dans le Haut-Jura; vallon de Flumen , près de Saint-Claude, grottes au bord de la route de la Faucille à Morey (B.), Salève, Bois de la Bâtie, Dôle (3. Müller). — Haute-Savoie (Müller, Puget). 4. J. bantriensis Hook. Brit. Jung. t. A ; N. ab Es. Syn. . 100. — Cette forme ne peut ètre considérée que comme une modification de la précédente, due à l’exubérance de la force végétative. On la reconnait aux folioles de l’involucre étulées- divergentes, semblables aux feuilles caulinaires, seulement sinuolées au sommet et non ciliées-dentées. Des innovations se développant aussitôt à la base des périanthes, ces derniers se trouvent rejetés en arrière sans pouvoir achever leur évolution normale. Dans le Haut-Jura avec J, Muelleri; Saint-Claude (B.), marais de la Pile, à la Dôle (J. Müller). 37. Jungermannia inflata Auds. Fl. angl. p. 811; Nees ab Es. Syn. p. 105; Stirp. n° 1139. Tige molle, déprimée ou dressée, simple ou 2—3—furquée; innovations redressées, dépourvues de radicules ; long. 15—35 millim.; gazons ordinairement larges et profonds, mouvants, inondés, plus rarement émergés, passant du vert tendre au brun noirâtre. Feuilles très souvent espacées, particulièrement sur les innovations grèles, plus rarement rapprochées et imbri- quées, insérées très obliquement, à peine décurrentes, obovées ou brièvement elliptiques, bilobées ; sinus étroit, bien qu’ar- rondi au fond, descendant jusqu’au tiers ou au milieu; lobes souvent inégaux, ovales ou lancéolées, obus, entiers, incurvés ; diam. 374—1 millim.; tissu délicat, très mou; cellules à con- tours anguleux, carrées, inais plus ou moins tronquées aux angles et delà heæa-octogones, sans espaces intercellulaires. La direction des feuilles varie beaucoup; souvent les inférieures vieillies sont renversées, convexes en dessus; les moyennes très étalées, un peu concaves par linflexion des bords; les supé- rieures plus rapprochées, dressées, très concaves; dans cer- 796 6° GENRE : JUNGERMANNIA. taines formes, la plupart des feuilles sont très étalées; sur d’autres, elles sont généralement dressées, lâchement imbri- quées. Fol. de l’involucre peu distinctes, un peu plus larges, obovées-suborbiculaires, concaves, lâchement imbriquées. Pé- rianthe longuement libre au-dessus de l’involuere, obové- oblong ou obové-piriforme, lisse, à peine quelques plis légers à l’orifice ; celui-ci garni de cils très nombreux ; long. 2 174—38 millim., diam. 1 174—1 172 millim. Capsule petite, ovale- oblonque. On rencontre souvent sur des innovations grêles de cette espèce des périanthes bien conformés, mais qui restent vides et sont d’ailleurs tres fragiles. Tourbières des Hautes-Vosges et du Haut-Jura; Gazon-Martin (Mou- geot), Champäâtre (Pierrat), Preyé (Lemaire); les Ponts (Lesquereux), marais de la Pile, Dôle (3. Müller). — Dans les Alpes. . Folioles supérieures de l’involucre ayant plus de 2 dents ou de 2 lobes. (E. 38—45.) 38. Jungermannia orcadensis Hook. Brit. Jung. t. 71; Stirp. n° 1140. Tige simple, rarement dichotome, médiocre, dressée ou ascendante, flexueuse, garnie de radicules peu fournies, dénu- dée à la base; long. 10—20 millim. Plante vivant isolée au milieu des mousses et des lichens (Dicranum, Cladonia), ou ne formant que des touffes érès peu étendues, rousses ou brunes. Feuilles inférieures espacées, d’abord dressées, concaves, puis très étalées par le sommet, ovales-carrées, peu décurrentes à la base, insérées obliquement, à bords latéraux légèrement convexes, tronquées-émarginées au sommet; sinus large, arrondi, ne descendant qu’au quart; lobes courts, ovales, obtus, étalés on dressés, non connivents; long. 172—374 mill. Feuilles supérieures plus dressées, concaves, plus allongées; sinus descendant au tiers ; lobes plus allongés, subobtus, sinuo- lés ; cellules assez grandes, arrondies, à parois brunes, fermes, épaisses ; des espaces intercellulaires distincts. Fructification inconnue. Parfois les feuilles supérieures sont chargées de gra- nulations et, par suite, leur contour se trouve corrodé. R. Sur les pelouses, les troncs pourrissants desséchés, sur la terre qui recouvre les rochers escarpés, au milieu des mousses et des lichens, dans la région subalpine; Hohneck (Mougeot, B.), Colombier, dans le Haut- Jura (B ). La plante que nous venons de décrire et que seule nous ayons trouvée dans notre circonscription, appartient à la var. attenuata Nees, Syn. p. 108 ; nous possédons du Nord de l’Europe et du Tyrol des formes beaucoup plus développées. Tige allongée (4—6 centim.), très flexueuse, 39, JUNGERMANNIA WENZELI, 797 brune ; feuilles subvuerticales, largement ovales, convexes en dessus, à bord antérieur frès convexe, dilaté vers la base, parfois muni, au-dessus de ce point, d’un petit lobule décurrent, rétrécies vers le sommet et émar- ginées obliquement ; sinus superficiel, anguleux; lobes très courts, assez variables ; bord postérieur presque droit, 39. Jungermannia Wenzelii N. ab Es. E. Leb. Il, p. 58; Gottsche et Rabenh. Hep. eur. n° 389, fig.; J. vogesiaca Nees in litt. ad Mougeot, loc. cit. Tige médiocre, assez raide, déprimée, flexueuse à la base, redressée par l'extrémité, nue ou garnie de radicules pâles et courtes, dichotome; innovations souvent divariquées; long. 10—30 millim.; touffes denses, étendues, vertes passant au brun. Feuilles se recouvrant à peine ou plus denses et se cou- vrant à moitié, insérées presque à angle droit, suborbiculaires, arrondies, à peine décurrentes à la base, concaves, dressées ou ascendantes, lâchement imbriquées, émarginées d’une manière très variable; ? petites dents subtriangulaires, peu aiguës, distantes au sommet de la feuille représentent ordinairement les deux lobes; la ligne de contour qui les sépare et forme le sinus, peut être convexe, droite ou plus ou moins concave; sur d’autres feuilles, le sommet est sinuolé-ondulé, 3—4 dents iné- gales, peu saillantes, s’en détachent; d’autres encore, particuliè- rement vers la base des tiges, sont simplement émarginées par un sinus arrondi, peu profond, limité par deux lobules subai- gus ou subobtus, légèrement connivents; de plus, le contour des feuilles est plus ou moins sinuolé; diam. 394 millim. ; cellules arrondies, à parois fermes, épaisses ; espaces intercel- lulaires très étroits. Fol. de l’involucre plus grandes que les feuilles caulinaires, dressées, brièvement cohérentes à la base, plus fortement 2—3—dentées au sommet. Périanthe dépassant l’involuere de la moitié ou des deux tiers, oblong-subeylindri- que, légèrement plissé au sommet ; orifice obtus, divisé en 5—6 lobules entiers. Capsule ovale-arrondie. Nees attribue à cette plante, lorsqu'on vient de l’humecter, une odeur aromatique analogue à celle du Daucus carota. RR. Rochers ombragés et frais de granite, à Gérardmer, près du lac au midi, avec Jung. albicans et Sarcoscyphus emarginatus (Mougeot). 40. Jungermannia ventricosa Dicks. IT, p. 14; ÆHook. Jung.; N. ab Es. Syn. p. 108; Stirp. n° 734; Jung. por- phyroleuca N. ab Es. E. Leb. Il, p. 78; J. excisa Stirp. n° 530. Espèce polymorphe. Tige épaisse, molle, verte ou rougeûtre, 798 6°, GENRE : JUNGERMANNIA. radicante, ou se redressant à l'extrémité, dichotome; long. 10—30 millim.; sur la terre légèrement tourbeuse, sur le bois pourri, dans les anfractuosités fraiches des rochers, les tiges sont ordinairement couchées, enlacées, elles émettent des radi- cules päles, courtes, extrêmement abondantes qui aident à l’enchevêtrement, en sorte que l’on peut enlever le gazonne- ment tout d'une pièce; ces tapis sont ordinairement d’un vert foncé, assez agréable, plus rarement ils passent au rouge; dans. les endroits ombragés, dans les bruyères, au milieu des mousses, la tige d’abord couchée émet parfois de nombreuses (2—4) in- novations grêles, dressées, garnies de feuilles espacées, souvent chargées de granulations d’un jaune clair. Sur les tiges cou- chées, robustes, les feuilles sont rapprochées, insérées presque à angle droit, très étalées, presque divariquées, rarement tout à fait aplanies, mais largement canaliculées-convexes, de forme générale carrée, non décurrentes, à bords latéraux légèrement convexes, tronquées-émarginées au sommet; sinus semi-lunaire, obtus, peu profond; lobules courts, aigus ou subaigus, ou même obtus, étalés ; diam. 1 172 millim.; cellules assez grandes, arrondies, à parois molles, épaisses,hyalines, renfermant de nombreux grains de chlorophylle; des espaces intercellulaires distincts, étroits. Sur certaines portions des tiges, les feuilles sont ascendantes par rapport à l'axe; leurs bords restent symé- triques ou l’antérieur s'étale et même se renverse plus ou moins vers le sommet. Les innovations grêles ont des feuilles plus petites, espacées, divariquées, subhorizontales, toujours creu- sées en large goutlière, insérées à angle droit, du reste de même forme. Il faut remarquer encore que, selon les circonstan- ces, le sinus du sommet des feuilles est arrondi ou forme un angle, mais très ouvert ; l’extrémité des lobes et même tout le contour supérieur se trouvent souvent corrodés par suite de la chute des granulations qui s’y forment. Involucre : 2 fol. infé- rieures un peu plus grandes, imbriquées par la base, plus ou moins étalées par le sommet, trilobées; 9 fol. supérieures dila- tées, obovées, ordinairement cohérentes par leur bord posté- rieur jusqu’au delà du milieu, libres par le bord antérieur, plus rarement libres de part et d'autre, imbriquées par la base, sou- vent étalées au sommet ou du moins par les bords antérieurs, trilobées ; lobules ovales-lancéolés ou triangulaires, aigus ou subohtus, séparés par des sinus arrondis, descendant au tiers, formant de légères ondulations; souvent les fol. externes sont déjà 4—lobées, et les 2 intimes sont 4—5—lobées ; les lobes sont inégaux, entiers, sinuolés ou, à leur tour, émarginés , bilobulés. Des amphigastres ovales ou lancéeolés, entiers ou bifides, alternent souvent avec ces folioles de linvolucre ou même se soudent diversement à leur bord postérieur. Périanthe dépassant l’involucre de la moitié ou des deux tiers, oblong ou 41. JUNGERMANNIA SOCIA. 799 subeylindrique, vert, plus rarement rougeâtre au sommet, for- tement plissé dès le tiers supérieur ou même dès le milieu (3 plis profonds), obtus; orifice lobulé ; lobules courts, brièvement ciliés, denticulés ou simplement apiculés. Capsule brune, briè- vement elliptique ; long. 1 174 millim. — Espèce dioique. — Automne. C. dans toutes les Vosges, sur la terre dans les bruyères , au milieu des mousses, entre les sphaïgnes dans les tourbières, sur les bois pourris, dans les fissures des rochers , jusqu’à la région alpestre ; plus rare dans les terrains calcaires ; rochers du calcaire jurassique près de Maxéville (Godron , B.); disséminé dans tout le Haut-Jura, mais beaucoup moins abondant que dans les Vosges. — Cà et là dans les montagnes de toute la France. — Nees avouait lui-même que son J. porphyroleuca ne différait du J. ventricosa par aucun caractère sérieux (Syn. Hep. p. II). Sur les ets grêles de cette espèce, on ne trouve jamais d’amphigastres; mais sur 1h tige fertile, à mesure qu’on approche du périanthe, on en rencontre assez fréquemment ; ils sont d’abord subulés, ensuite linéaires oa même lancéolés , entiers ou divisés, 41. Jungermannia socia N. ab Es. E. Leb. Il, p, 72; Syn. p. 111. Cette espece, d’après la description de Nees, semble différer de la précédente par sa tige ascendante, très flexueuse, dicho- tome, d’une végétation plus vigoureuse à l’extrémité. Les feuilles se rapprochent davantage de la forme orbiculaire ; le sinus plus profond est anguleux ; il descend jusqu’au tiers ; les lobes sont aigus. Les fol. de l’involucre sont plus grandes, 3—4-—Jobées, ordinairement étalées par le sommet; lobes appliqués, denti- culés, aigus. Des amphigastres, cohérents avec ces folioles, se laissent reconnaître avec plus ou moins de facilité. Périanthe subcylindrique, lisse, obtus , plissé vers l’orifice. Plante mo- noïque. Les fleurs femelles se développent sur la même innova- tion, à la suite des fleurs mâles. < Parmi les var, de Jung. barbata ; granite et grès; région montagneuse des Vosges » (Mougeot) ; Basses-Vosges (Zeyher). 42. Jungermannia alpestris Schleich.; N. ab Es. E. Leb. I, p. 104; Stirp. n° 1039; Gottsche et Rabenh. Hep. eur. n° 304, fig. Tige grêle, déprimée, garnie de radicules peu fournies, rares ou nulles sur des espaces considérables, diversement re- dressée, contournée , fleœueuse, divisée; innoyations fréquem- ment fasciculées (2—4), divergentes; long. 10—20 millim. ; tapis plus ou moins étendus, fournis, passant d’un vert obscur, 800 6° GENRE : JUNGERMANNIA. noirâtre, au brun rougeûtre ou orangé. Feuilles assez denses, insérées obliquement, très étalées dès lu base, redressées par le sommet, concaves, (mais non courbées en gouttière), orbi- culaires, rétrécies aux deux extrémités, à bords latéraux trés convexes, émarginées au sommet; sinus peu profond, parfois superficiel, descendant à peine au 174 ou au 175, arrondi ou faisant un angle très ouvert ; lobes courts, incurvés, concaves, variables, arrondis, subaigus, ou un lobe aigu et l’autre obtus ; parfois encore on remarque à lobes courts au sommet des feuilles ; diam. 374—1 millim. ; cellules médiocres, subhexagones, moins arrondies que dans le J. ventricosa, à parois fermes; espaces intercellulaires souvent très étroits. Le sommet des feuilles se trouve fréquemment corrodé, denticulé par la chute de granu- lations étoilées. Pas d’amphigastres. Fol. intimes de l’involucre élargies, dressées, 2—3—lobées au sommet; lobules souvent inégaux , denticulés ou sinuolés , aigus ; sinus plus profond; ces folioles sont ordinairement cohérentes au bord postérieur par l'intermédiaire d’un lobule qui représente un amphigastre. Pé- rianthe allongé, oblong, plissé dès le milieu (4—5 plis médio- cres), denticulé à l’orifice. Capsule brièvement elliptique. Plante dioïque. Fol. des fleurs mâles plus allongées , très concaves à la base ; 2—3 anthéridies globuleuses, médiocres, à l’aisselle de chaque foliole; épis mâles d’un rouge vif. Fissures des rochers et sur les blocs isolés , au milieu des mousses, dans les endroits en grande partie découverts , mais où il se conserve un peu de fraicheur; région alpestre des Hautes-Vosges ; Bresoir, Tanache, Hoh- neck (Mougeot, B.), Rotabac (B.), AC. mais toujours stérile ; indiqué par Nees dans les Basses-Vosges. —- Au dessous du pic du Sency , au Mont- Dore (Lamy), probablement dans les Alpes et les Pyrénées. Observations. Dans la région alpestre des Hautes-Vosges, comme probablement dans les Alpes et les Pyrénées, on ren- contre des formes incertaines , stériles, qui oscillent entre les J. ventricosa et alpestris. Nees résume, dans les termes sui- vants , les caractères du J. alpestris, en vue de ces formes si difficiles à définir : 1. L’inflexion rapide des lobules des feuilles après l’éva- poration de l’eau qui les tenait étalées ; 2. La forme concave de ces mêmes feuilles sur les tiges fertiles , tandis qu’elles sont étalées et planes sur les tiges fer- tiles du J. ventricosa ; 3. La grande variabilité du sinus; dans le J. ventricosa , il est, du reste, plus large, formant un angle beaucoup plus ou- vert, obtus; 4. La structure plus raide et la coloration propre des feuilles, 43. JUNGERMANNIA BICRENATA. 801 qui, même dans le cas d’un vert décidé, passent toujours au jaunâtre , et delà au brun et au brun noir, tandis que le vert d'herbe est caractéristique pour le J. ventricosa ; 5. Les variations spéciales à la plante stérile , variations qui n’ont pas lieu ou se passent autrement dans le J. ventricosa. Ces données , certainement très sagaces, ne permettront pas sans doute de résoudre toutes les difficultés ; mais il ne faut pas exiger, dans l’étude des Hépatiques, la détermination rigoureuse des moindres brins, pas plus qu’on n’exige, dans l’étude des Phanérogames, la détermination d’un fragment quelconque. Des échantillons complets permettent seuls d’asseoir un jugement définitif. 43, Jungermannia bicrenata Lindenb. Syn. Hep. p. 82. Tige très courte (1. 3—6 mill.), exactement couchée et fixée au sol par d'abondantes radicules hyalines, allongées; plante vivant isolée ou formant des groupes plus ou moins fournis, reconnaissables à la teinte souvent brun-orangé du sommet des feuilles ; innovations nombreuses. Feuilles obliquement dres- sées, demi-verticales, à peine bygroscopiques, rapprochées, imbriquées, concaves, carrées-subovales quand elles sont éta- lées-aplanies, semblant suborbiculaires sur la tige, bilobées jusqu’au tiers; sinus anguleux, ouvert (lorsque la feuille est aplanie), arrondi, étroit dans sa position naturelle (la feuille étant concave); lobes un peu connivents, concaves, courts, oblus ou subaigus , parfois corrodés par la chute de granula- tions ; long. 172—374 millim.; cellules assez grandes , subar- rondies, où obscurément anguleuses , souvent un peu allongées, à parois épaisses, jaunûâtres, de telle sorte qu’elles semblent distantes ; espaces intercellulaires distincts. Fol. de l’involucre presque libres, atteignant à peine le milieu du périanthe, imbri- quées, ovales-oblongues, plus allongées , divisées, au sommet, d’une manière assez incertaine, en 2—3 lobes lancéolés, aigus, ordinairement dentés ; sinus aigu. Périanthe saillant, faisant reconnaitre la plante, ovale ou obové-oblong , obtus, orangé- brun , souvent décoloré et blanchätre sur le contour de l’orifice, plissé (3—4 plis obtus) au sommet, lobulé-frangé à l’orifice ; lobules peu profonds et peu distincts; long. f 174 mill., diam. 34 mill. Coiffe subglobuleuse, grande: archégones peu nom- breux. Pédicelle long de 8—10 millim. Capsule brièvement oblongue, obtuse, noire; long. 172—374 millim. — Depuis la fin de l’été jusqu au printemps. Plante monoïque; les anthéri- dies se rencontrent isolées à l’aisselle des feuilles supérieures. 802 6° GENRE : JUNGERMANNIA. Sur la terre sablonneuse , au bord des chemins creux, dans les bruyères, sur les pentes très inclinées dans les bois ; disséminé dans toute la chaîne des Vosges , sur le granite et les grès; Bresoir, Bruyères, Saint-Dié, Donon (B.), Vosges inférieures (Müller), forêt de Serre (B.), Petit- Salève (J. Müller) — Haute-Vienne (Lamy). — Souvent les folioles de l’involucre, outre les 3 lobes principaux, présentent encore un * petit lobule au bord antérieur ; les dents des lobes sont grandes, espacées, plus ou moins saillantes ; il y a presque toujours 1—2 amphigastres lan- céolés , denticulés, mêlés aux folioles de l’involucre. Cette plante émet, lorsqu'on la dissèque sous l’eau , une odeur amère très caractéristique. Jungermannia intermedia Lindenb. Syn. Hep. p. 83. Cette espèce diffère du J. bicrenata par ses feuilles molles, d’un vert clair, dont le sinus est plus large, arrondi, moins profond, et les cellules à parois minces, nettement anguleuses, subhexagones , sans espaces intercellulaires ; les fol. de l’invo- lucre sont plus grandes, très dilatées transversalement, ondu- lées, lobées ; lobes moins dentés, plus étalés. Périanthe vert, obové, plus court. Sur la terre au bord des chemins creux, dans les lieux ombragés ; Li- moges (Nees in Syn. Hep. p. 116 , sans doute d’après Montagne). Espèce probablement répandue, négligée jusqu'ici dans nos contrées. 4k. Jungermannia excisa Dicks.; N. ab Es. Syn. p. 112. Tige simple, très courte, raide, radicante. Feuilles dressées, légèrement étalées, ‘subarrondies, infléchies par le bord anté- térieur à la base; sinus profond, obtus; lobes droits, aigus. Fol. de l’involucre dressées, carrées , libres, divisées , au som- met, en 4—5 lobules courts, aigus, entiers. Périanthe dépas- sant l’involucre de plus de moitié, oblong-subcylindrique, for- tement plissé vers le sommet, denticulé, frangé à l’orifice, et teint en rouge dans Sa moitié supérieure. Capsule ovale-ar- rondie. Le tissu des feuilles est formé de cellules hexagones, à parois minces, sans espaces intercellulaires. Sur la terre caillouteuse ou argileuse , dans les lieux frais à demi dé- couverts ; près de Bâle (Fr. Nees). — Nous n’avons pas vu cette plante; c’est d’après le texte de Nees (E, Leb. Il, p. 98), que nous avons rédigé la description qui précède. La plante indiquée par le D' Mougeot, sous le nom de J, excisa, comme répandue partout dans les Vosges , n’est qu’une forme du J. ventricosa ; il faut en dire autant du J. excisa signalé par M. Godron dans les bois sablonneux des environs de Nancy. 45, Jungermannia arenaria N. ab Es. E. Leb. I, p. 132. Tige exactement couchée et radicante à la base, se redres- 46. JUNGERMANNIA INCISA. 803 sant au sommet, raide, arrondie. Feuilles à insertion presque transversale, concaves, lächement infléchies par le bord anté- rieur, subverticales, carrées-subarrondies, bilobées; sinus large et obtus; lobes presque entiers dans les feuilles inférieures ; dans les feuilles supérieures, le sinus devient plus étroit, et les lobes sont de plus en plus nettement denticulés. Fol. de l’invo- lucre plus grandes de moitié, presque carrées, très ondulées, divisées en deux lanières incisées et denticulées à leur tour. Périanthe vert, subcylindrique, plissé et denticulé-cilié à l’o- rifice. Capsule ovale. — Automne. Sur la terre sablonneuse aride , dans une forêt de pins, près de Schwet- zingen, dans les Basses-Vosges (Hübener). La description que Hübener (Hepaticol. germ. p. 210) donne de cette espèce , sous le nom de J, capi- tala , concorde assez mal avec celle de Nees dont nous avons donné le résumé. Les cellules des feuilles sont anguleuses , à parois minces , sans espaces intercellulaires. C. Feuilles larges, ondulées, tri-multilo - bulées. Périanthe terminal , oblong, plissé. (E. 46—48.) 46. Jungermannia incisa Schrad. Crypt. 11, n° 100; N. ab E. Syn. p. 118; Stirp. n° 240. Plante d’un beau vert foncé ; tapis souvent denses, peu éten- dus, mous. Tige couchée, chargée de radicules hyalines, abon- dantes, se détruisant rapidement par la base, plus ou moins redressée par l'extrémité supérieure , dichotome ; long. 5—15 millim. Feuilles très rapprochées, à insertion légèrement obli- que, très étalées, concaves, carrées-obovées ou suborbiculaires, plissées-ondulées sur le contour, 3—5—lobées; sinus arrondi, assez large, descendant jusqu’au tiers ou au milieu; lobes ovales ou lancéolés , inégaux , entiers; 1—2 lobules développés sur le bord antérieur, plus petits, ordinairement infléchis ; les 2—3 autres lobes plus grands, étalés ; long. { 174 mill.; cellules hexagones, à parois minces, sans espaces inlercellulaires , remplies de chlorophylle. Pas d’amphigastres. Fol. de l'invo- lucre plus grandes , élargies, obovées , lächement dressées , oudulées ; 4=-6— lobes moins inégaux , aigus, diversement den- tés, grauds. Périanthe un peu comprimé, obové, obtus, plissé au sommet seulement (5—6G plis), lobulé-cilié à l’orifice ; RUE 2 192 millim., diam. { 192 millim. Capsule globuleuse , noire assez grande, diam. ! millim. Spores d’un brun ferrugineux , médiocres. — Printemps. Disséminé presque partout, sur Les troncs pourris, dans les forêts; plus 804 6° GENRE : JUNGERMANNIA. commun dans les hautes montagnes, où il se trouve aussi sur les mousses qui sont en voie de se décomposer, sur la terre des tourbières, mais plus rarement. 47. Jungermannia barbata Schreb.; N. ab Es. Syn. p. 192. Tige brune, épaisse, robusle, chargée de grosses radicules, tout à fait couchée, ou diversement redressée, flexueuse, dicho- tome; long. 15—80 millim.; touffes ou gazons souvent fournis, raides, d’un vert obscur ou jaune sale. Feuilles rapprochées, subhorizontales, aplanies, ou très étalées, subverticales ou ascendantes, largement obovées, plissées-ondulées, 3—5-lobées ; ordinairement 3 lobes principaux, souvent peu profonds, attei- gnant au plus le tiers de la feuille, ovales, obtus, aigus ou di- versement mucronés,; sinus anguleux ou arrondis; ordinaire- ment le contour postérieur est dilaté, arrondi, plus développé que l’antérieur ; larg. 1 192—2 172 millim., long. 34—1 172 millim. ; cellules assez grandes, anguleuses, à angles émoussés, à parois très épaisses, jaunâtres; espaces intercellulaires dis- tincts. Amphigastres nuls sur certaines formes, présents sur d'autres, et, dans ce dernier cas, linéaires, lancéolés, simples ou bifides, entiers ou dentés, parfois très grands. Fol. de l'in- volucre un peu cohérentes par le bord postérieur, plissées, lâchement dressées, 3—5—lobées. Périanthe comprimé, forte- ment plissé, contracté, cilié à l’orifice. Capsule oblongue. Plante dioïque. — Formes principales souvent considérées comme des espèces distinctes : a. lycopodioides N. ab Es. Il, p. 185; J. lycopodioides Wallr. Comp. FI. germ. [, p. 76. — Tige couchée, radicu- leuse, très robuste, dichotome; innovations renflées au sommet ; touffes lâches, souvent colorées en jaune vif ou sale. Feuilles très rapprochées, subhorizontales, fortement crépues, un peu concaves, très dilatées, 4—lobées ; lobes courts, larges, arron- dis, mucronés; sinus anguleux, ouverts ; sur le bord postérieur vers la base, ordinairement 5-10 longs cils flexueux. Amphi- gastres souvent difficiles à découvrir, linéaires, lancéolés, sim- ples ou bifides, denticulés-ciliés de diverses manières. Hauteur des feuilles 1 172—2 millim., larg. 2 192—3 millim. b. Schreberi N. ab E. Il, p. 189; J. barbata Schreb. Spicil. FL. lips. p. 107. — Tige allongée (6—8 centim.), pres- que simple, tout à fait couchée, chargée de radicules en des- sous; tapis souvent très étendus, d’un vert foncé terne. Feuilles espacées, ne se recouvrant pas, horizontales, aplanies, ou même convexes en dessus, obovées, 4—lobées; lobes ovales, 47. JUNGERMANNIA BARBATA. 805 muliques, le postérieur souvent plus petit, presque tronqué ; sinus arrondis, étroits; long. et larg. 2 millim. Amphigastres nuls ou subulés et masqués par les radicules. c. quinquedentata N. ab. Es. I], p. 196; J. quinqueden- tata Web. Spicil. p. 137; Stirp. n° 440. — Tige plusieurs fois dichotome, couchée, très radiculeuse à la base, redressée par le sommet; long. 10—15—20 millim.; touffes d’un vert foncé passant habituellement au jaune sale. Feuilles rapprochées, très étalées, obliques, concaves, fortement plissées, carrées, tronquées obliquement d’arrière en avant; bord postérieur très développé, dilaté, arrondi; bord antérieur beaucoup plus court ; à lobes, rarement 4 par l'addition d’un denticule latéral ; lobe antérieur aigu, droit, séparé du suivant par un sinus aigu ou arrondi, profond ; le second ordinairement aigu, beaucoup plus petit, parfois encore arrondi, obtus ou mucroné; le troi- sième large et court, souvent superficiel, obtus ou mucroné ; sinus intermédiaire arrondi, large; larg. 2 millim., hauteur 1 172 millim. Sur certaines formes, les lobes des feuilles s’inflé- chissent ; ils sont aussi très diversement obtus, aigus, mucronés ou même acuminés. Plante souvent fertile. Fol. de l’involucre un peu cohérentes, 83—5-lobées ; lobes plus aigus, plus profonds. Périanthe obové-oblong, fortement plissé dans toute sa lon- gueur (8—15 plis au sommet), lobulé à l’orifice ; chaque lobule cilié; long. 4 millim., diam. 2 millim.; 10—15 archégones. Capsule oblongue ; long. 1 174 millim. d. Flæœrkei N. ab Es. Il, p. 168; J. Flæœrkei W. et M. Taschb. p. 410; Stirp. n° 1041 (J. orcadensis, ex parte). — Tige simple ou bifurquée, très peu radiculeuse, diversement ascendante. Feuilles plus petites, dilatées transversalement ; 3—5 lobes, le plus souvent 3, ovales, aigus. Amphigastres très grands, très nombreux, bifides, diversement lacinulés, ciliés. Deux formes principales : 1° var. densifolia N. Tige ascendante, grèle (1. 20—40 millim.), feæueuse, raide; feuilles rapprochées, plus ou moins exactement dressées-imbriquées, obovées, 3-lobées; lobes profonds, aigus ou subobtus, incurvés; long. 1—1 172 millim., larg. 1 172 et au delà; cellules remplies de chlorophylle ; touffes d’un vert foncé à la surface, décolorées ‘au-dessous. Amphigastres toujours très nombreux et très déve- loppés. 2 var. squarrosa N. Tige moins raide, plus souvent. décombante et aussi tout à fait dressée, simple, dichotome ou fasciculée ; long. 25—35 millim.; touffes souvent étendues, pro- fondes, d'un vert foncé; feuilles moins rapprochées, très élalées, légèrement infléchies aux bords, carrées-obovées, 3—5—lobées; ordinairement 3 lobes ovales, aigus, incurvés. Amphigastres moins développés et moins nombreux, divisés en 806 6® GENRE : JUNGERMANNIA. deux lanières subulées, étalées, moins ciliés à la base. Plante stérile, dans nos contrées, ainsi que la suivante. e. attenuata N. ab Es. II, p. 163; J. altenuata Lindenb. Hep. eur. p. 48; Stirp. n° 1040. — Tige d’abord couchée, radicante, émettant, au sommet, des innovations grêles, cylin- driques, dressées, fasciculées, ordinairement chargées de gra- nulations; gazons d’un vert olivâtre. Pas d’amphigastres. Feuilles des tiges couchées, à insertion perpendiculaire, très étalées, subhorizontales ou ascendantes, légèrement infléchies aux bords, carrées, 2—4-]obées ; lobes subobtus, presque égaux. Feuilles des jets cylindriques obovées, 3—lobées ; lobes ovales, aigus ou subobtus, connivents. Feuilles supérieures corrodées par la chute des granulations. La var. a. répandue dans tout le Haut-Jura, Faucille, Dôle, Suchet, Mont d'Or, dans les lieux secs, au milieu des mousses, sur les rochers ou dans leurs anfractuosités. La var. b. sur les pentes sablonneuses, au bord des chemins creux dans les bois, sur les collines et les montagnes inférieu- res; Saint-Dié, Vagney (B.), Salève, Voirons (J. Müller). La var. c. dans les montagnes plus élevées jusqu’à la région alpestre. CC. dans les Hautes- Vosges et dans le Haut-Jura, dans les cavités humides des rochers, dans le voisinage des cours d’eau, dans les lieux frais et ombragés. La forme densi- folia du J. Flærkei G. dans les escarpements des Hautes-Vosges, sur le granite, dans la région alpestre, sur la terre qui recouvre les rochers ou les blocs, ou au milieu des mousses qui tapissent les pentes escarpées, sur- tout au Castelberg, au Rotabac, aux Ballons, etc ; la forme squarrosa abondante dans les tourbières de Gazon-Martin. La var. e. répandue sur la terre sablonneuse et dans les fissures des rochers, dans les forêts, AC. dans les Vosges, marais de la Pile dans le Haut-Jura (J. Müller). Outre les formes qui viennent d’être énumérées, il en existe, particulièrement dans les Hautes-Vosges, une multitude d’autres qui s’y rattachent plus ou moins exactement ou servent de transition d’une forme à l’autre. 48, Jungermannia setiformis Ehrh. Beitr. LI, p. 80; N. ab Es. E. Leb. IN, p. 205. Tige ascendante, flexueuse, dichotome ; innovations arquées- ascendantes, striées-julacées par la disposition des feuilles, garnie de radicules courtes, peu fournies ; long. 25—30 mill.; touffes denses d’un vert jaunätre. Feuilles très rapprochées, insérées perpendiculairement, dressées-imbriquées, embrassant la tige presque complétement, dilatées transversalement, divi- sées jusque près de la base en 4 lobes ovales-lancéolés, aigus, ou même apiculés, canaliculés en dehors, presque entiers ou garnis aux bords, surtout vers la base, de dents très élalées, di- versement denticulées, souvent même ciliées au bord postérieur ; long. 374 millim., larg. 1 194 millim.; cellules petites, arron- dies, opaques, à parois fermes, très épaisses, laissant des espa- 49. JSUNGERMANNIA STARKEI. 807 ces intercellulaires distincts. Amphigastres nombreux, de même forme que les feuilles, fortement ciliés à la base, mais seule- ment bilobés et notablement plus petits. — Nous n’avons pas vu cette plante en état de fructification. Montagnes du Jura, dans les environs de Bâle, probablement au Weis- senstein (Fr. Nees) ; C. Nees l'indique aussi das les Vosges (Syn. p. 130) ; mais sans Citer aucun document à l'appui. Cette curieuse espèce est à rechercher dans la région alpestre de nos hautes montagnes, sur Les blocs, au milieu des mousses et des lichens, dans les endroits légèrement frais et ombragés. 3° Section : Bicuspides N. ab Es. — Plantes grêles; feuilles bilobées; lobes euspidés. Périanthe terminant un rameau propre, triangulaire-prismatique; fol. de l’involucre plus grandes et plus divisées; capsule jamais globuleuse. (E. 49—54.) 49. Jungermannia Starkei Herb. Funck; N. ab Es. E. Leb. Il, p. 223; J. byssacea Lindenb. Syn. Hep. p. 78; Stirp. n° 531. Tige très grêle, flexueuse, molle, garnie de radicules peu nombreuses, déprimée ou redressée lorsqu'elle s'appuie sur quelque support ; long. 5—10 millim.; plante isolée au milieu des mousses ou d’autres hépatiques, ou formant de petits gazons olivâtres passant au brun foncé. Feuilles espacées, étalées, concaves, carrées-obovées ; lobes ovales-lancéolés, subobtus, entiers ou légèrement sinuolés, divergents; sinus aigu, mais émoussé au sommet de l’angle, descendant jusqu’au delà du milieu ; cellules médiocres, carrées-subarrondies, à parois épaisses, molles. Amphigastres petits, lancéolés ou linéaires, courts, étalés, rares ou assez fréquents. Fol. de l’involucre suc- cessivement plus grandes : les supérieures cohérentes à la base, bilobées, rarement trilobées; sinus aigu ; lobes lancéolés, aigus, dentés. Périanthe oblong, fortement plissé presque dès la base (3—4 plis saillants), blanchätre vers le sommet, lacinié-denté à l’orifice ; long. 394 millim. Pédicelle long de 3 millim. Capsule oblongue, très petite; long, 174 millim. — Automne et premier printemps. CC dans toute la chaine des Vosges, sur le granite et les grès, dans les bruyères, au bord des bois, sur la terre des sentiers et mélangé aux touffes des grandes espèces de mousses ; lieux sablonneux des environs de Nancy (Godron)., — Egalement répandu sur les terrains siliceux de presque toute la France. Le J. divaricata Hook. ne semble être qu'une forme privée d’amphigastres de la même espèce; du reste, même dans ce cas, les folio- les de l’involucre sont accompagnées d’amphigastres, et ces organes sont d’ailleurs plus ou moins fréquents sur le J, Starkei type. 808 __ 6® GENRE : JUNGERMANNIA. 50. Jungermannia Menzelii Cord. in Sturm. F1. II, p. 171; N. ab Es. E. Leb. Il, p. 238. Tige divisée dès la base, émettant de longues pousses fili- formes ; tapis grêles, déprimés, d’un vert pâle. Feuilles rap- prochées sur les tiges stériles, espacées vers la base des tiges fertiles, ascendantes, ovales-arrondies, un peu infléchies aux bords ; lobes lancéolés, aigus, dressés; sinus aigu, descen- dant jusqu’au milieu ; contours entiers du reste; cellules larges, hexagones, translucides; pas d’espaces intercellulaires. Fol. de l’involucre plus grandes ; lobes allongés, aigus, entiers. Pé- rianthe vert, dépassant l’involucre de moitié, obtusément plissé vers le sommet. Capsule brièvement ovale. Sur la Die au bord des sentiers peu fréquentés; ; Kaiserslautern, dans les Basses-Vosges (Zeyher, 1832). Nous n'avons RS cette plante ; notre description est un résumé de celle de Nees, 51. Jungermannia catenulata !. ab Es. E. Leb. Il, p. 248; Gotische et Rabenh., Hep. eur. n° 483; Stirp. n° 1323 et 1419. Tige très grêle, flexueuse, déprimée, fixée par des radicules allongées, peu fournies , ou diversement ascendante, émettant des rameaux espacés, très élalés; long. 8—12 millim.; gazons denses, raides, d’un vert brun ou jaunûtre. Feuilles à à demi imbriquées, insérées obliquement, ascendantes, suborbicu- laires, un peu rétrécies à la base, très peu décurrentes, con- caves; sinus descendant jusque vers le milieu, assez étroût, mais arrondi au sommet de l'angle; lobes lancéolés-triangu- laires, subaigus dressés ou légèrement connivents; diam. 174 millim.; cellules carrées-subhexagones, médiocres, à parois épaisses , jaunes, sans espaces intercellulaires. Rameau fertile, court, radiculeux; fol. inférieures très petites, bilobées, du reste entières ; les autres successivement plus grandes, les deux supérieures libres, imbriquées, beaucoup plus grandes, divi- sées jusqu’au dessous du milieu ; sinus aigu; lobes ovales-lan- céolés, aigus ou acuminés, garnis, sur le contour, de dents souvent nombreuses, très inégales, parfois très grandes ; sur ce rameau, on trouve aussi des amphigastres d’abord tres petits, ovales ou oblongs, émarginés, les supérieurs bilobés. Il n’y à pas d’amphigastres sur les tiges ordinaires. Périanthe étroitement oblong , dressé ou ascendant, atténué au sommet, anguleux, comprimé dans toute sa longueur, d’un jaune brun à la base , blanchätre au sommet, raide , lobulé-frangé à à l’o- rifice; long. 2 millim., diam. 192 millim. Capsule brièvement 52. JUNGERMANNIA BICUSPIDATA. 809 oblongue; long. 34 millim. Plante monoïque; fleurs mâles ter- minant un rameau spécial. — Mai-juin. — Espèce très fertile. Hautes-Vosges et Haut-Jura, sur les troncs pourris, dans les forêts élevées , sombres ; Chaufour, Retournemer (Mougeot, B.), Valtin (B.), Preyé au-dessus de Moussey (Lemaire); Salève, Dôle (J Müller) ; indi- qué aussi dans les Vosges inférieures (Zeyher). — Les périanthes raides, décolorés au sommet , persistent pendant tout l'été. 52. Jungermannia bicuspidata Linn. Spec. pl.; N. ab Es. E. Leb. II, p. 251; Stirp. n° 337; Billot, exsicc. cont. GEL ES e Tige couchée, garnie de radicules hyalines plus ou moins abondantes ; innovations flexueuses ou décurrentes, plus ou moins redressées, nombreuses (2—5), naissant dans le voisinage des capsules; long. 3—10 millim. Plante très molle, presque entierement hyaline ou d’un vert tendre, formant des tapis très läches ou plus denses et étendus; parfois encore, par suite d’altération , cette plante passe à des teintes rousses ou brunes. Feuilles ovales ou obovées-oblongues, légèrement rétrécies à la base, non décurrentes, concaves, dressées-imbriquées, et rendant les tiges subjulacées ou espacées et étalées, insérées presque perpendiculairement, surtout dans le premier cas; sinus descendant jusqu’au milieu et au-delà, arrondi, plus rarement aigu ; lobes lancéolés, plus ou moins finement acuminés, étalés ou dressés, ou légèrement connivents; cellules très délicates , molles, grandes, subrectangulaires on subhexagones, souvent un peu allongées, à parois molles, sans espaces intercellulaires. Ra- meau fertile court ou plus développé, radicant ; fol. involucrales supérieures oblonques-obovées, lâächement dressées , brièvement cohérentes à la base, profondément bilobées; lobes lancéolés, aigus, diversement sinuolés, dentés ou même incisés, surtout vers la base, en dehors et sur les bords des sinus; plusieurs amphigastres, uniquement sur ce rameau fertile ; les inférieurs petits, brièvement bilobés; le supérieur ressemblant aux deux feuilles voisines, avec l’une desquelles il est souvent en partie cohérent , moins profondément bifide. Périanthe dépassant lin- volucre des 23, étroit, allongé, atténué, fortement plissé (3—4 plis profonds), un peu comprimé, lobulé-cilié à l’orifice , hyalin; 8—10 archégones courts. Pédicelle long de 10—15 m. Capsule elliptique, obtuse; long. { millim. — Avril-mai. CC. dans toute la chaîne des Vosges, depuis la plaine jusqu'aux plus hauts sommets, dans les bois , près des petits filets d’eau, des rigoles, des sources au bord des chemins creux et humides, dans les fissures humides des rochers, sur la terre végétale humide dans les bruyères, dans les tourbières ; dans les Argonnes , Les Faucilles, la forêt de Serre , dans les tourbières 0? 810 6° GENRE : JUNGERMANNIA. du Jura, sur les alluvions siliceuses de l’Alsace et de la Lorraine. Nous croyons que cette espèce évite les terrains calcaires purs. — Répandu sur les terrains siliceux de toute la France. Dans cette espèce , les feuilles -sont hyalines ; vertes ou brunes, espacées ou imbriquées , étalées ou dressées ; leurs lobes aigus ou acuminés ; les fol. de l’involucre incisées, sinuolées ou entières ; les amphigastres du rameau fertile plus ou moins développés, delà autant de variations qu’il suffit d'indiquer. Les cellules superficielles de la tige sont rectangulaires, 2—4 fois aussi l. q. le, grandes. 53. Jungermannia connivens Dicks. Crypt. Fasc. IV, p. 19; N. ab Es. E. Leb. IT, p. 283; Stirp. n° 432. Tige très grêle, flexueuse, étroitement appliquée, chargée de radicules, allongée, simple (1. 20 millim.) ou plus courte, dichotome ou émettant de nombreuses innovations divergentes ; tapis lâches, plus rarement fournis, d’un vert pâle, glauces- cent. Feuilles espacées ou plus rapprochées et se recouvrant à moitié, insérées très obliquement, subhorizontales ou redressées, concaves, brièvement ovales-subarrondies, à bord postérieur convexe , longuement décurrentes par le bord antérieur; long. à peine 174 millim. ; sinus ovale, oblong, arrondi, descendant au tiers, au milieu ou même au-dessous ; lobes petits, ovales ou lancéolés , aigus, connivents, arrivant à se trouver en con- tact par la pointe; cellules molles, carrées-subhexagones, mé- diocres, à parois assez épaisses, sans espaces intercellulaires notables ; les cellules superficielles de la tige sont très grandes, hyalines, carrées, très molles. Rameau fertile court; 6—10 fol. dont les inférieures petites, bilobées; les supérieures plus grandes, obovées, profondément 2—3—4—lobées, sinus aigus; lobes ovales ou lancéolés, aigus ou acuminés, parfois inégaux, entiers, n’atteignant pas le milieu du périanthe; les lobes infé- rieurs peuvent être considérés comme appartenant à un amphi- gastre. Périanthe subcylindrique à la base, plissé, anguleux, trigone vers le sommet (angles obtus) lobulé-cilié à l’orifice; ‘long. 2'millim., diam. 394 millim. Capsule très petite, oblongue. Fleurs mâles sur un petit rameau, en forme de chaton; fol. rapprochées , imbriquées , très concaves, à lobes acuminés , in- curvés. — Mai-juin. Sur les troncs pourris, dans et sur les touffes de mousses qui commen- cent à se décomposer, dans les touffes des sphaignes et sur la tourbe ; C. dans toute la chaîne des Vosges, particulièrement dans les hautes monta- gnes et les anciennes forêts ; également répandu dans tout le Haut-Jura, sur les troncs pourris et dans les tourbières, moins abondant cependant que dans les Vosges. — Dans toutes les montagnes de France. — La dé- currence des feuilles et la forme des cellules superficielles de la tige fournissent de bons caractères pour distinguer les formes stériles de cette espèce des formes grêles du J, bicuspidata. 54. JUNGERMANNIA CURVIFOLIA. 811 54, Jungermannia curvifolia Dicks. Fasc. Il, p. 15; AN. ab Es. E. Leb. I, p. 277; Stirp. n° 431. Tige molle, exactement appliquée, radiculeuse; 1. 10—20 millim. ; innovations divergentes ou rapprochées , plus ou moins nombreuses, courtes ou allongées ; tapis-exactement déprimés, lâches ou fournis, d'un vert jaunâtre pâle ou passant au brun. Feuilles insérées presque perpendiculuirement, imbriquées, étalées - dressées, très concaves, transversalement dilatées, contractées à la base, non décurrentes, terminées au sommet par deux lanières linéaires-subulées, allongées, infléchies ou conniventes, séparé par un large sinus arrondi; le bord anté- rieur est simplement convexe ; mais le postérieur très dilaté représente une large oreillette concave repliée en dedans, en forme de sac oblong ; long. 172 millim.; cellules subrectangu- laires, ordinairement un peu allongées, à parois fermes, ren- fermant peu de chlorophylle. Rameau fertile radicant ; 3—4 paires de folioles dressées, obovées-oblongues ; les supérieures atteignant le milieu du périanthe , bilobées; sinus aigu ; lobes aigus, souvent étalés ou plissés, inégalement dentés en scie. Périanthe subcylindrique à la base, plissé dès le milieu (3—4 plis obtus), à la fin comprimé, obtus, cilié à l’orifice ; long. 2 mill., diam. 3/4 mill. Pédicelle long de 7—8 millim. Capsule oblongue , brune; long. 394—1 millim. Plante dioïque. — Juin. Sur les troncs pourris dans les forêts élevés ; région montagneuse des Vosges (Mougcot) ; hauteurs de Champenay, de Preyé, de Laveline, de Liézey, de Blanchemer, etc. (B.); Suchet (Reuter), Dôle (J. Müller), dans le Haut-Jura ; Alpes, forêts de la Grande-Chartreuse (Ravaud). — Les feuilles passent du vert pâle au brun rougeâtre ; elles sont plus ou moins dilatées à la base , les lobes plus ou moins longuement subulés ; du reste cette espèce est très facile à reconnaître, Jungermannia Turneri Hook. Brit. Jung. p. 11, t. 29; Mees ab Es. Syn. p. 143. Tige couchée, flexueuse, radicante, émettant des rameaux dressés, courts (1. 5-8 millim.), garnis de feuilles successive- ment plus grandes et rapprochées; tapis peu denses, d’un vert jaunâtre ou brun-orangé. Feuilles lächement dressées, étalées, dilatées transversalement, divisées, jusqu’au-dessous du milieu, en deux lobes ovales, aigus ou acuminés, légèrement inclinés lun vers l’autre par leurs faces internes, de sorte que leur ligne de cohérence, du sinus à la base, forme un pli saillant; les deux lobes incisés, doublement dentés (dents aiguës, saillantes) sur tout le contour ; le lobe antérieur est arrondi, un peu étale 812 6° GENRE : JUNGERMANNIA. par le bord antérieur; le lobe postérieur présente un lobule plus ou moins distinct à son bord externe ; long. des feuilles 172 millim.; cellules subarrondies ou diversement anguleuses, à parois très épaisses, fermes, jaunûâtres, faisant paraître les cellules distantes, sans qu’il y ait d’espaces libres aux angles Fol. de l’involucre trilobées, dressées. Périanthe subcylindri- que, plissé vers le sommet, lobulé-frangé à l’orifice. Sur la terre humide ; talus des fossés, au milieu des bruyères ; Vienne, à Pindray {Chaboisseau), Montmorillon (De Lacroix), Maine-et-Loire : Angers (Guépin). 4° Section : Æquifoliæ N. ab Es. — Feuilles et amphigastres semblables, en sorte que la tige se trouve garnie de 8 rangs de feuilles. (E. 55—56.) 1. Feuilles divisées en lanières subulées. (E. 55—56.) 55. Jungermannia setacea Web. Spicil. p. 155; N. ab Es. Syn. p. 144; Stirp. n° 1420. Tige courte, dressée, divisée en plusieurs branches réguliè- rement pennées ou même bipennées; rameaux étalés- dressés, oblus, rapprochés; plante vivant isolée au milieu des mousses et des autres hépatiques, ou formant des gazons d’un vert obscur passant au brun sale. Feuilles divisées, jusque près de la base, en 3, plus rarement en ©? lanières linéaires ou étroitement lancéolées, d’abord étalées, puis incurvées par l'extrémité, sub- aiguës, formées de 2—4 séries parallèles de cellules courtes, à parois épaisses. « Rameau fertile court: fol. divisées en 3—4 lanières dressées. Périanthe subcylindrique, frangé à l'orifice. Capsule ovale. » Nees ab Es. — Nous n'avons rencontré cette plante qu’à l’état stérile. Dans presque toutes les tourbières des Hautes et des Basses-Vosges , dans les touffes de sphaignes ou de mousses, ou sur la tourbe ancienne déjà, dans les endroits légèrement ombragés et frais ; également répandu dans les tourbières du Haut-Jura. — Dans la Vienne (De Lacroix), en Normandie (De Brébisson), et probablement dans les tourbières de toute la France. 56. Jungermannia trichophylla Linn. Spec. pl.; N. ab Es. Syn. p. 145; Stirp. n° 840. Tige appliquée, filiforme, très grêle, flexueuse, garnie de quelques radicules hyalines ; rameaux nombreux, inégaux, dis- a] 56. JUNGERMANNIA TRICHOPHYLLA. 813 tribués sans ordre, divariqués ou très étalés, couchés; tapis denses, très enlacés, peu étendus, d’un beau vert clair à l’om- bre, jaunûtre dans les lieux éclairés ; long. des tiges 10—20 millim. Feuilles rapprochées , divisées, jusqu’à la base, en 3— 4 lanières filiformes, étalées dès la base, puis arquées-ascen- dantes, étalées entre elles, formées d’une seule série de cellules. Rameau fertile plus ou moins allongé ; fol. de l’involucre tres rapprochées , imbriquées. Périanthe blanchâtre, oblong, lége- rement comprimé, plissé vers le sommet, rétréci vers l’orifice, longuement cilié sur le contour de ce dernier ; long. 1 174—1 172 millim. Capsule petite, subglobuleuse. — Avril-mai. C. partout, dans les forêts, sur les bois pourris, et aussi sur les pierres, dans les lieux ombragés des montagnes, sur les terrains siliceux. ff. Feuilles et amphigastres bilobés, imbriqués. Jungermannia julacea Lightf. FI. Scot.; N. ab Es. Syn. p. 146. Tige dressée au ascendante, radiculeuse à la base seulement, dichotome ou simple, julacée ou légèrement remflée vers le sommet; tapis denses d’un vert brun ou glaucescent. Feuilles dressées-imbriquées, disposées sur 3 rangs, uniformes, ovales, oblongues, concaves, divisées jusqu’au-dessous du milieu en deux lobes lancéolés, subaiqus, rapprochés, connivents; sinus aigu ; le contour est très légèrement sinuolé; cellules subrec- tangulaires, un peu allongées, à parois fermes. Fol. de l’invo- lucre rapprochées, plus grandes, plissées. Périanthe ovale, plissé et denticulé à l’orifice. Sar un rocher humide près du pic de Sancy, au Mont-Dore (Lamy); c’est la var. glaucescens, 7° Genre : Sphagnœæcetis N. ab E. Ce genre ne diffère du précédent qu’en raison du rameau fer- tile qui est garni de feuilles distinctes, plus petites, et naït laté- ralement sur la tige principale. Le périanthe est du reste subcy- lindrique, trigone au sommet, denticulé au sommet. Les tiges émettent des stolons filiformes , hyalins, garnis de feuilles rudi- mentaires et de radicules ; les feuilles sont entières. On ne ren- contre des amphigastres que vers le sommet des tiges chargées de granulations. 814 7° GENRE : SPHAGNOECETIS. 57. Sphagnæcetis communis N. ab E. Syn. p. 148; Jung. Sphagni Dicks. 1, p. 6; Stirp. n° 629. Tige couchée, ascendante seulement dans les touffes de mousses ou de sphaignes, flexueuse, simple ou peu divisée, garnie de stolons descendants, espacés, pâles: gazons lâches, d’un vert jaunâtre ; long. des tiges 20—40 millim. Feuilles rap- prochées, très étalées, demi-verticales, ou subhorizontales, concaves, insérées très obliquement, orbiculaires ou tres briève- ment elliptiques, non décurrentes ; diam. 1—1 174 millim. ; cellules petites, arrondies, même celles de la base, à parois épaisses, paraissant distantes, sans que les espaces intercellu- laires aux angles soient très développées. Rameau fertile naissant latéralement sur la tige, garni de fol. dont les inférieures sont très petites, ovales, entières, les autres successivement plus grandes, souvent émarginées au sommet et les supérieures bilo- bées, ondulées. La capsule est ovale, brune. Au milieu des touffes de sphaignes, dans les tourbières des Hautes- Vosges ; Bruyères, Gérardmer, Hohneck (Mougeot), Gazon-Martin (B.); plus rarement sur les troncs pourris dans les forêts. — Cette espèce se dis- tingue du Jungermannia Taylori, par les stolons blanchâtres des tiges, les dimensions moindres des feuilles, la forme du tissu et surtout par le mode de fructificatiôn ; malheureusement ces deux plantes sont stériles dans nos contrées. 8° Genre : Lophocolea N. ab E. Périanthe terminal, subeylindrique à la base, nettement tri- quètre au sommet, trilobé à l'orifice; lobes saillants, dentés. Folioles de l’involucre et amphigastres plus développés que les feuilles caulinaires, plus ou moins cohérents ou libres. Coiffe incluse, courte, libre. Capsule ovale ou oblongue. Tige dépri- mée. Feuilles molles, délicates, ordinairement très étalées, hori- zontales, décurrentes par le bord antérieur, bidentées au som- met. Amphigastres assez développés, bifides ou diversement laciniés. Plantes croissant sur la terre ou les troncs d'arbres, émettant une odeur désagreable lorsqu'on les ramollit. 58. Lophocolea bidentata N. ab E. E. Leb. Il, p. 527; Jungermannia bidentata Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 439; Billot, exsice. cont. n° 3993. Tige couchée, simple ou peu divisée, se redressant parfois au sommet, flexueuse, molle, pâle ; long. 2—5 centim. ; gazons dé- 58. LOPHOCOLEA BIDENTATA. 815 primés, très lâches ou fournis, mous, d’un vert assez foncé, blanchâtres ou jaunâtres. Feuilles horizontales, aplanies, plus rarement subverticales, insérées très obliquement, espacées sur les tiges gréles, se recouvrant sur les tiges robustes, ovales, brièvement décurrentes par le bord antérieur qui est droit, oblique ; bord postérienr convexe; sinus arrondi ou formant un angle droit, peu profond; lobules étalés; souvent inégaux, aigus, ou plus ordinairement finement acuminés; long. 1 192—2 millim., larg. {—1 172 millim.; cellules subhexagones, nettement anguleuses, à parois minces, hyalines, sans espaces intercellulaires. Amphigastres nombreux, étalés, obovés, laci- niés (2—6 lanières lancéolées-linéaires, acuminées, divergentes), adhérents aux bords de la feuille voisine. 3—4 paires de fol. in- volucrales successivement plus grandes, largement ovales; les supérieures atteignant le milieu du périanthe, fortement con- vexes en dessus, révolulées aux bords, 3—4-lobées ; sinus aigus; lobes longuement acuminés, inégaux ; amphigastres beaucoup plus grands et presque semblables aux feuilles. Périanthe dressé, oblong, nettement trigone, trilobé au sommet ; lobes descendant au 173 ou au 174, triangulaires, ondulés, diversement lobulés- frangés ; long. 5—6 millim., diam. 1 172 millim. Capsule brie- vement oblongue; long. 1—1 172 millim. Spores médiocres, très finement papilleuses, d’un jaune clair. Fleurs monoïques, plus souvent dioïques. Inflorescence mâle en forme d’épi, sur des jets dressés ; fol. florales (8—10 paires) déjetées latérale- ment, présentant au bord antérieur un lobe ou repli concave qui recouvre, à chaque feuille, une anthéridie globuleuse , assez brièvement pédiculée. — Avril-mai. Sur la terre, dans les bois, au bord des sentiers, au pied des arbres vi- vants, sur les toufles de mousses, au pied des murs, dans les haies, partout ; CC. et en belle fructification dans les montagnes des Vosges. 59. Lophocolea minor N. ab Es. E. Leb. Il, p. 330. Tige très grêle, déprimée, flexueuse ; innovations nombreu- ses, également couchées ou procombantes, garnies, près des ampbhigastres, de radicules peu fournies; long. 5—10 millim. ; tapis d’un vert pàle ou légèrement jaunâtres, plus ou moins fournis. Feuilles peu denses, se recouvrant à peine, insérées très obliquement, brièvement décurrentes par le bord antérieur, aplanies subhorizontales, ou souvent subverticales, subrectan- gulaires un peu allongées, à bord postérieur très peu convexe, émarginées au sommet; sinus arrondi, peu profond, assez étroil ; lobules courts, dressés, ou mème un peu connivents, acuminés ou corrodés par la chute de granulations ; long. 34 millim., larg. 172 millim.; cellules médiocres, hexagones, à 816 8° GENRE : LOPHOCOLEA, parois minces, hyalines, sans espaces intercellulaires. Amphi- gastres nombreux, petits, élalés, divisés jusque près de la base en deux lobes lancéolés- subulés, divergents, entiers. Fol. de l'involuere peu distinctes; amphigastres correspondants moins divisés. Périanthe trigone au sommet seulement (angles moins saillants). Ruines du château de Lützelbourg (B.); Salève, Dôle qe Müller), Saint-Claude (B}). — Voirons dans la Haute-Savoie (J. M.). Cette espèce, que l’on est tenté de confondre avec les formes grêles du L bidentata, ou que l’on néglige à cause de sa stérilité habituelle , se retrouvera sans doute sur une foule de points, particulièrement dans le Jura et sur le calcaire jurassique lorrain , lorsqu'on la recherchera plus attentivement. 60. Lophocolea Hookeriana N. ab E. E. Leb. II, p. 336; Stirp. n° 19324; Jungermannia bidentata Hook. Brit. Jung. t. 30. Tige d’abord grèle, ascendante, émettant, au-dessous des fleurs femelles, des innovations nombreuses, fasciculées ; long. 45—95 millim.; touffes denses, d’un vert pâle. Feuilles rap- prochées, se recouvrant à demi, insérées très obliquement, décurrentes par le bord antérieur (bord postérieur légèrement convexe , plus long), tres étalées, courbées en dehors; les su- périeures plus grandes, rapprochées le long de la tige et cour- bées en dehors ‘latéralement en nappe demi-cylindrique ; long. 1 192—9 172 millim., larg. de la base {—1 374 milim.; sinus arrondi, descendant : au quart, lobes étroits, acuminés, dressés ou lécerement connivents ; l’inférieur cameroun plus petit ; cellules hexagones, à contours nettement anguleux, à parois minces, hyalines. Amphigastres grands, nombreux, rapprochés de la tige ou tres étalés, ovales ou obovés, current divisés jusqu’au milieu où même au- dessous ; lobes lancéolés-acuminés, munis en dehors d’un lobe linéaire où d’une dent. Rameau fertile allongé; 8—10 fol. plus grandes, roulées latéralement : en dehors, demi-cylindriques, bifides jusqu’au tiers; sinus aigu; lobes lancévlés-acuminés ; amphigastres grands (long. 1 172 millim.), bilobés; lobes lancéolés- acuminés, entiers ou munis de 1—2 dents. Périanthe trigone, presque ailé, dans toute sa longueur ; lobes du sommet ovales, dentés, peu pro- fonds ; long. 4—4 172 millim.; archégones nombreux, 10—15; coiffe grande. Capsule oblongue, brune; long. 1 12 millim. Spores_ brunes, anguleuses, médiocres. — Printemps. Rochers humides , au Hohneck (Mougeot). 61. LOPHOCOLEA HETEROPHYLLA. 817 61. Lophocolea heterophylla {V. ab Es. E. Leb. Il, p. 338; Jungermannia heterophylla Schrad. Journ.\, p. 66 : : Stirp. n° 535. Tige exactement appliquée, fixée par des radicules byalines, abondantes, plus ou moins divisée, courte; long. 5—20 millim.; tapis peu étendus, d’un vert assez foncé ou pâle. Feuilles rapprochées, se recouvrant en partie, subhorizontales, convexes en dessus, ou demi-verticales, redressées, surtout vers l’extrémité des tiges, ovales se rapprochant de la forme carrée, à peine décurrentes, arrondies, un peu rétrécies aux angles externes du sommet, simplement rétuses ou légèrement émarginées ; les inférieures, au contraire, bilobées ou biden- tées ; sinus et lobules variables; sinus généralement ouvert ; les lobes courts, aiqus ou obtus ; long. 1 174 mill., larg. 1 mill.; cellules subhexagones. Amphigastres rapprochés, légèrement élalés, obovés, divisés jusqu’au 173 inférieur ; lanières linéaires ou lancéolées-acuminées, garnies, en dehors vers la base, d’une pelite dent plus ou moins saillante; sinus ouvert, arrondi; ces amphigastres sont relativement très grands Fol. supérieures de l’involucre émarginées au sommet, où profondément bifides et denticulées au sommet; ces dernières le plus souvent dressées- appliquées, tandis que les autres sont renversées. Périanthe terminal, brièvement obové, obtusément trigone, trilobé ; lobes peu profonds, arrondis, garnis de 3—6 dents irrégulières ; long. 2 mill., diam. 374 mill. Pédicelle long de 15—20 mil. Capsule petite, brièvement elliptique; long. 374 mill. Spores très petites, d’un jaune foncé. — Mai. Répandu dans toute la chaîne des Vosges, sur les troncs pourris dans les forêts , particulièrement dans les lieux escarpés et frais, C. dans les Hautes-Vosges ; disséminé, quoique plus rare, dans le Haut-Jura : Salève, Dôle (3. Müller), Suchet (B.) — Probablement dans toutes les montagnes de France. Les tiges grêles de cette espèce ont des feuilles subrectangu- laires , aplanies ; sinus et lobes aigus, Observations. Le Lophocolea vogesiaca N. ab E. E. Leb. Il, p. 348, (Jungermannia Flotoviana et vogesiaca Hübn. Hepat. P. 149), est une espèce très problématique. Hübener dit avoir trouvé cette plante dans les marais tourbeux des Vosges, en société du Hypnum stramineum ; mais il n'indique pas de localité précise. Voici la traduction de la diagnose qu’il en donne. « Tige procombante, divisée, flexueuse, radiculeuse en dessous ; feuilles imbriquées, décombantes, horizontales, insérées obliquewent, ovales-suborbiculaires, planes, obtusément émarginées, as- cendantes au sommet, d’un vert luride; amphigastres aigus, bifides , dentés à la base. Organes de fructification terminant des 818 92 GENRE : HARPANTHUS. rameaux ascendants, radiculeux ; folioles de l’involucre plus grandes, dressées, émarginées-trifides ; périanthe oblong, sub- trigone, comprimé et brièvement denté à l’orifice. » Nees, qui rapporte au genre Lophocolea le Jungermannia vogesiaca de Hübener, n’avait pas vu cette plante. Elle est demeurée inconnue à tous les botanistes qui ont exploré nos régions. 9 Genre : Harpanthus N. ab E. Un rameau fertile distinct, très court, naissant à la face in- férieure des tiges, arqué, redressé, radicant; folioles de l’in- volucre peu nombreuses et peu développées. Périanthe obové ou oblong-subcylindrique, lobulé à l’orifice; lobules entiers ; coiffe incluse, adhérant presque entièrement au périanthe , et . donnant à la moitié inférieure de ce dernier un aspect charnu caractéristique. Le reste comme dans le genre Jungermannia. Feuilles décurrentes , étalées , bilobées ; des amphigastres nom- breux, grands, ovales-acuminés , entiers ou faiblement dentés. 62. Harpanthus scutatus R. Fo ia Trans. Bot. Soc. Il; p. 210; Jungermannia scutata Web. et M. Taschb.; Jung. slipulacea Hook. Brit. Jung. ; Stirp. n° 632. Tige courte, pâle, dressée au milieu des touffes de mousses, couchée à l’ état libre, garnie de radicules nombreuses ; innova- tions nombreuses, courtes et épaisses, redressées ou grêèles et plus allongées : long. 510 millim.: touffes très petites, d’un vert pâle. Feuilles rapprochées, à insertion presque perpendi- culaire, obliquement ascendantes sur les innovations, parfois tres étalées, subhorizontales sur la tige principale, très briève- ment biens ; Rae bananes à rétrécies à la base, bilobées au sommet ; sinus aigu ou obtus, étroit, peu profond; lobes ovales, triangulaires , obtus ou subaigus, étalés ou légere- ment connivents; diam. 1783—374 millim.; cellules arrondies, médiocres , à parois molles, laissant des espaces intercellulaires distincts. Amphigastres {rès nombreux, égalant la moitié des feuilles, ovales-triangulaires, aigus, entiers ou munis latérale- ment de 1--2 dents peu saillantes. Rameau fertile érès court, garni de radicules hyalines très abondantes; 1—2 paires de très petites folioles involucrales dressées, larges et courtes, presque entières ou 2—3—lobulées; amphigastres correspon- dants peu développés. Périanthe oblong-subeylindrique, charnu dans sa moitié inférieure, un peu contracté au dessus du mi- 63. CHILOSCYPHUS POLYANTHUS. 819 lieu , plissé-lobulé à l’orifice ; ordinairement 3 lobes légèrement denticulés ; long. 1 172 millim., diam. 172—23 millim. Coiffe libre au sommet seulement et laissant voir 2—3 lobules irrégu- liers, très courts. Capsule brune, brièvement elliptique; long. 172—273 millim. — Mai-juin. Dans les fissures des blocs et des rochers et sur les troncs pourris dans les forêts élevées ; Hohneck , Bruyères, (Mougeot), vallée de la Vologne, Saint-Dié, entre Lützelbourg et Saverne (B.); dans les Basses-Vosges (Koch, Lammers) ; fertile dans les Hautes-Vosges, Harpanthus Flotovianus V. «b Es. Syn. p. 170. — Tige plus vigou- reuse (1.20—25 millim.); feuilles ovales, longuement décurrentes, à sinus terminal, plus ouvert, subvertical , insérées très obliquement ; amphigastres ovales-lancéolés , relativement moins grands et moins nom- breux. Plante croissant dans les tourbières, au milieu des touffes de mousses. — Forêt-Noire et Nord de l’Europe. 10° Genre : Chiloscyphus Cord. Rameau fertile latéral, très court ; 2—3 paires de folioles in- volucrales plus petites que les feuilles de la tige, accompagnées d’amphigastres. Périanthe très court, largement trifide ou bi- labié; coiffe souvent exserte, se déchirant au sommet. Tige couchée, souvent flottante; feuilles ordinairement aplanies , ho- rizontales, décurrentes, entières ou rétuses (dans les espèces de nos régions. Amphigastres nombreux, grands, bifides, entiers ou dentés, souvent fugaces. > 63. Chiloscyphus polyanthus N. ab E. E. Leb. II, p. 375; Jungermannia polyanthos Linn. Sp. pl.; Stirp. n° 446; Jungermannia pallescens Schrad. Tige couchée, molle, verte ou päle, garnie de radicules hyalines, réunies en paquets, simple ou plusieurs fois dicho- tome; long. 2—5 centim.; tapis déprimés, d’un vert très pâle ou obscur, noircissant dans l’eau. Feuilles se recouvrant à peine, insérées très obliquement, généralement aplanies, horizon- tales, carrées, arrondies au sommet , rarement un peu rétuses, entières, très légèrement sinuolées, décurrentes par le bord antérieur ; diam. { 172--3 mill.; cellules médiocres, nettement anguleuses, hexagones, à parois minces, sans espaces inter- cellulaires. Amphigastres ovales, plus ou moins nombreux, se détruisant de bonne heure, bifides ; lobes lanccolés ou linéaires- acuminés , rapprochés ou étalés, ou infléchis d’un côté, entiers 820 10® GENRE : CHILOSCYPHUS. ou munis de quelques dents peu saillantes vers la base. Rameau fertile naissant à la face inférieure de la tige, chargé de radi- cules, garni de 3—5 petites folioles, étalées, bilobées ou bifides, oblitérées au moment de la maturité. Périanthe obové, court, irrégulièrement bilabié ou trilobé; lobes ovales ou obovés, dres- sés ou étalés, ondulés, presque entiers ou plus souvent 2—3— lobulés, ou diversement incisés. Peut-être serait-il plus exact de ne voir dans le prétendu périanthe de cette espèce, que deux folioles involuerales diversement lobées ou incisées, cohérentes par leurs bords antérieurs, et réunies en dessous par un amphi- gastre qui constitue le troisième lobe, mais reste presque toujours plus petit. Coiffe longuement exserte, dressée, obovée, squa- muleuse à la surface, pâle, s’ouvrant par 8--5 lobes irrégu- liers; long. 83—4 millim., diam. 1 millim. Pédicelle long de 20—80 millim. — Avril-mai. Cette espece présente d’assez nombreuses variations. Les lobes du faux périanthe sont entiers ou à peu près(Chilosc. polyanthus N. ab E. Syn. p. 188), ou incisés-dentés (Ch. pallescens N. ab E. Syn. p. 187); mais entre ces formes extrêmes, on trouve tous les intermédiaires possibles ; sur la terre simplement humide, les pierres ou les mousses, les feuilles sont d’un vert très pâle, minces; dans les lieux vaseux ou inondés, dans les rigoles, la plante devient plus robuste, elle se charge d'innovations nom- breuses, allongées, et forme de larges touffes flottantes, d’un vert foncé (var. rivularis N.) A cette dernière variété, se rat- tache une forme très curieuse, recueillie, près des sources au Rotabac, par M. Pierrat. Les innovations sont tres robustes, nombreuses, dressées; les feuilles insérées moins obliquement sont tres grandes {l. 8 millim.), très décurrentes, dressées, en- roulées autour de la tige ou fortement révolutées par le bord postérieur (var. erectus N. Boul.). Sur ces formes stériles, les amphigastres sont ordinairement tres réduits, rudimentaires, ou même font complétement défaut. C. presque partout, dans les lieux humides des bois, dans les prairies marécageuses, les rigoles, sur les pierres dans les petits ruisseaux ; rare- ment fertile. 64. Chiloscyphus lophocoleoides N. ab E. E. Leb. I, p. 365. Caractères végétatifs de l’espece précédente. Tige couchée, flexueuse ; innovations très étalées ou même divergentes dans un même plan. Feuilles insérées très obliquement, largement ellipliques, arrondies, convexes en dessus, subhorizontales ; long. 2—2 172 millim., larg. 1 374—2 millim.; cellules très 65. GEOCALYX GRAVEOLENS. 821 délicates, hexagones, à parois très minces. Amphigastres bifi- des ; lobes linéaires-subulés, étalés. Plante caractérisée essen- tiellement par son rameau fertile très court, son périanthe obco- nique ou campanulé, trilobé; lobes ovales saillants, inégale- ment et grossièrement dentés. Coiffe jamais exserte, se rompant à la base, de telle sorte que la capsule entraine la portion su- périeure. Tourbière de Gazon-Martin (Mougeot) C’est sur des échantillons re- cueillis dans cette localité, au-dessous de la tourbière, dans les marécages, près des rigoles, non loin du chalet, que nous avons décrit la tige et les feuilles de cette plante ; malheureusement nos échantillons sont stériles ; du reste la même forme est très répandue dans les marécages des Hautes - Vosges; nous avons peine à y voir autre chose qu’une des nombreuses formes de l'espèce précédente; le caractère tiré de la rupture de la coiffe, le seul sérieux, ne semble reposer, au fond, que sur un fait accidentel, 3° sous-tribu : Géocalycées. Un réceptacle charnu naissant latéralement ou au sommet de la tige, souvent enfoncé dans le support et tenant lieu de pé- rianthe. Feuilles décombantes comme dans les genres précé- dents. 11° Genre : Geocalyx N. ab Es. Un réceptacle charnu, garni de radicules hyalines, naissant au-dessous de la tige, couronné, dans le jeune âge, par une touffe de petites folioles dressées, lobées, dentées ; coiffe dis- tincte, mais demeurant incluse dans le réceptacle. Périanthe nul. Feuilles bilobées. Des amphigastres. Plantes croissant sur la terre ou les parois humides des rochers dans les forêts. 65. Geocalyx graveolens N. ab E. E. Leb. Il, p. 397; Gotische et Rabenh. Hep. eur. n° 451; Jungermannia gra- veolens Schrad. Samml. p. 106 ; Stirp. n° 536. Tige étroitement fixée au support par d'abondantes radicules hyalines, dichotome, peu divisée; long. 20—30 millim.; tapis très lâches, d’un vert clair. Feuilles assez rapprochées, insérées très obliquement, subhorizontales, aplanies, légèrement conca- ves à la base, oblongues-subrectangulaires, brièvement décur- rentes ; sinus anguleux très ouvert, large, atteignant le 174 de 829 19° GENRE : CALYPOGEIA. la feuille; lobes courts, aigus ou apiculés; long. 1 millim.; cellules délicates, nettement hexagones, sans espaces intercellu- laires. Amphigastres nombreux, oblongs, bifides ; lanières lan- céolées-acuminées, rapprochées de la tige. Fleurs mâles sur un ramuscule de la même plante; fol. florales munies d’un lobule latéral infléchi, servant à recouvrir l'anthéridie. — Juillet- août. Sur les parois et dans les fissures humides et ombragées des rochers sili- ceux ; grès vosgien, Bruyères (Mougeot), Saint-Die (B.), Preyé (Lemaire). Ti. Feuilles incombantes. 4e sous-tribu : FTrichomanoïdées.. Valves de la capsule droites ou tordues sur elles-mêmes au moment de la déhiscence. Fleurs femelles naissant de la face in- férieure de la tige sur un rameau propre ou dans un réceptacle charnu, comme dans le genre précédent. Feuilles incombantes. Tiges parfois pennées d’une manière élégante. Des amphigas- tres nombreux et développés (dans les espèces de nos régions). 19° Genre : Calypogeia Rad. Un réceptacle charnu, radiculeux, pâle, oblong, enfoncé dans le sol, suspendu à la tige en dessous par un point de l’orifice. Coïiffe libre seulement à l'extrémité; pédicelle garni, à sa base, d’une gaîne propre. Capsule allongée; valves tordues. Feuilles entières ou brièvement bidentées. Pas de stolons. Amphigastres bilobés. 66. Calypogeia Trichomanis Corda; N. ab E. E. Leb. WI, p. 8; Jungermannia Trichomanis Spreng.; Stirp. n° 150. Tige couchée, garnie de radicules hyalines nombreuses, sim- ple ou peu divisée ; long. 15—25 millim. ; tapis d’un vert foncé, ou pâle et glaucescent. Feuilles rapprochées, imbriquées, insé- rées obliquement, horizontales, aplanies ou légèrement con- vexes en dessus, largement ovales, obtuses, parfois légèrement émarginées au sommet, dilatées-auriculées à la base du bord supérieur, décurrentes par le bord inférieur, entières; long. 1 172 millim., larg. 1 millim.; cellules délicates, hexagones ; 66. CALYPOGEIA TRICHOMANIS. 823 les inférieures allongées, sans espaces intercellulaires, renfer- mant de nombreux grains de chlorophylle. Amphigastres à chaque paire de feuille, orbiculaires, plus larges que la tige, légèrement étalés, brièvement bilobés; lobules obus. Pédicelle épais, cannelé; long. 15—925 millim. Capsule cylindrique, allongée, noire, tordue; long. 1 192—2 1792 millim., diam. 192—23 millim. Elatères allongés. Spores d’un jaune brun, finement granuleuses, sphériques. — Mai-juin. La var. Sprengelii Nees ab E. (J. Sprengelii Mart.; Stirp. n° 1042) est peu importante. Feuilles espacées, plus ovales, pâles; amphigastres plus profondément bilobés, lobes étalés, aigus. Forme des lieux humides, marécageux. — Au milieu des touffes de sphaignes cette forme s’exagère. Tige alors très allongée (8—10 centim.), garnie de rameaux alternes, flexueux, drèssés : feuilles très espacées, aiguës, sinuolées au sommet, relevées aux bords, longuement décurrentes; amphigastres espacés, étalés, divisés jusque près de la base : lobes aigus, étalés ou rapprochés. Dans les lieux plus secs, mais tres ombra- gés, pendant l'été, la tige eflilée se redresse à l'extrémité et forme un long support presque nu, chargé d’un paquet de gra- nulations verdâtres ou jaunâtres. C. dans toute la chaîne des Vosges, sur les terrains siliceux, dans les bois, sur la terre ombragée, légèrement fraiche, dans les cavités fraîches, au bord des sentiers, dans les tourbières, sur les troncs pourris. Assez communément fertile dans les Hautes-Vosges, sur le granite et le grès vosgien ; se retrouve dans le Haut-Jura, fréquemment, mais uniquement sur les troncs pourris, ou sur les lambeaux de terrains siliceux ; il en est de même sur les terrains calcaires de la Lorraine ; sur les grès verts de l’Argonne. Calypogeia arguta N. ab E. E. Leb. II, p. 24. Tige déprimée, émettant, de l’aisselle des amphigastres, de nombreux rameaux divergents, garnis de feuilles d’abord espa- cées et très petites, puis de feuilles normales, et de nouveau atténués à l'extrémité ; tapis d’un vert péle. Feuilles moyennes ovales, longuement décurrentes, bidentées au sommet; sinus superficiel, arrondi, dents aiguës. Amphigastres étroits, très étalés, bifides ; lanières divergentes, subulées, entières ou in- cisées, ordinairement masquées par des paquets de radicules. Organes de fructification inconnus. Sur la terre dans le Midi de la France (Montagne), Haute-Vienne, Fon- taine de Saint- Léger, à Bessine, Mont-Laron, près de Peyrat (Lamy), 824 13° GENRE : LEPIDOZIA. 13° Genre : Lepidozia N. ab E. Un périanthe allongé, plissé (3 plis obtus), denticulé-cilié à l’orifice, terminant un rameau fertile court, garni de feuilles et naissant à la face inférieure de la tige; fol. de l’involucre dis- tinctes. Coiffe mince, libre, incluse. Valves de la capsule droites. Tige élégamment pennée, émettant des jets stoloniformes ; feuilles incombantes 3—4—fides; amphigastres nombreux, larges, également incisés. 67. Lepidozia reptans Lindenb. et Gott. Spec. Hep. it. V; Herpetium reptans N. ab E. E. Leb. IN, p. 31; Junger- mannia reptans Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 49. Tige appliquée, dépourvue de radicules, pennée et bipennée, rameaux très étalés on même divariqués dans un mème plan; les uns obtus, les autres atténués, stoloniformes ; long. 20—50 millim.; tapis étendus, lâches, d’un vert jaunûtre, tenaces. Feuilles à insertion presque perpendiculaire, non décurrentes, très espacées et petites sur les jets grêles, plus grandes et se recouvrant en partie sur les tiges robustes, déjelées latéralement de part et d’autre, convexes en dessus, carrées ou brièvement obovées, terminées par 4 (plus rarement 3) lobes lancéolés, aigus ou mutiques, légèrement connivents au-dessous; sinus aigus ; long. 173 —172 millim.; cellules carrées-subhexagones, à parois épaisses, un peu jaunâtres, sans espaces intercellulaires bien distincts. Amphigastres carrés-suborbiculaires, étalés, incisés comme les feuilles. Rameau fertile naissant à l’aisselle d’un amphigastre, radiculeux, garni de 4—8 fol. dont les infé- rieures courtes, les supérieures ovales-oblongues, 2—3—den- tées-incisées, imbriquées. Périanthe papyracé, oblong, atténué, allongé, plissé (3 plis profonds), lobulé à l’orifice; 8 lobules brièvement frangés: long. 3—4 millim. Coiffe libre. Pédicelle ferme; long. 90 millim. Capsule oblongue, brune; long. 1—2 millim. Fleurs mâles sur un petit rameau épais, naissant dans le voisinage du rameau fertile; fol. rapprochées, très concaves; anthéridies solitaires, subglobuleuses, portées sur un pédicule médiocre. — Mai-juin. €. partout, dans les forêts, sur les troncs pourris, croît aussi sur la terre dans les terrains siliceux ; CC. et fertile dans les Hautes-Vosges, — Les feuilles des rameaux grêles sont parfois simplement bifides. 68. MASTIGOBRYUM TRILOBATUM. 825 Lepidozia tumidula Lindenb. et Gott. Spec. Hep. p. 41; Jung. reptans b. pinnata Hook. Espèce nettement distincte du Lep. replans par ses tiges beaucoup plus robustes et plus raides, formant des toufïes densés, gonflées; feuilles très rapprochées, se recouvrant en grande partie, ovales, dilatées transversalement, auriculées par le bord supérieur, très concaves, 4—fides au sommet; lobes .lancéolés-acuminés, descendant au tiers. Amphigastres larges, 4—fides, concaves, incurvées par le sommet; un grand nombre de rameaux s’atténuent et finissent par devenir stoloni- formes. Les fleurs femelles sont seules connues. RR. Haute-Vienne, bord de la forêt de Saint-Léger, sur la terre, à côté de grosses pierres (Lamy) — Baden-Baden (A. Braun). 14° Genre : Mastigobryum Lindenb. et Gottsche. Rameau fertile court, naissant à l’aisselle d’un amphigastre; périanthe ascendant, trigone, obscurément trilobé à l’orifice; fol. de l’involucre imbriquées, incisées. Coiffe libre, incluse. Capsule à valves droites. Inflorescence mâle en forme d’épi court à l’aisselle d’un amphigastre. Tige dichotome, émettant, de l’aiselle des amphigastres, de nombreux coulants filiformes. Feuilles ovales asymétriques, auriculées par le bord supérieur, déjetées latéralement, 2—3—dentées ; cellules médiocres, sub- arrondies, à parois épaisses, souvent jaunâtres, renfermant de nombreux grains de chlorophylle, laissant voir des espaces in- tercellulaires assez distincts. Amphigastres nombreux, dilatés, incisés-dentés. 68. Mastigobryum trilobatum V. ab E. Syn. p. 230; Lindenb. et G. Spec. Hep. p. 104, t. XVI; Jungermannia trilobata Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 437. Tige robuste, allongée (1. 6—10 centim.), régulièrement bifurquée, ascendante, arquée à l'extrémité, obtuse; touffes raides, enlacées par de nombreux stolons, d’un beau vert foncé à la surface. Feuilles imbriquées, convexes en dessus et déflé- chies latéralement de manière à rendre les tiges obtusément anguleuses en dessus, insérées obliquement, non décurrentes, wunies, au bord supérieur, d’une large oreillette arrondie, ovales-subtriangulaires, tronquées obliquement et terminéés par 3 dents triangulaires, aiguës; long. 3—3 172 millim., larg. 53 826 14° GENRE : MASTIGOBRYUM. 2 192 millim. Amphigastres grands, transversalement dilatés, débordant la tige, étalés-dressés, incisés; 3—4 lobes dentés ou même lobulés. Les stolons allant verticalement au sol sont garnis de folioles disposées en spirale, obovées, incisées ou la- ciniées. Rameau fertile court, radicant ; 6—8 fol. ovales, dres- sées, médiocres, laciniées-frangées sur le contour. Périanthe oblong, allongé (1. 6—7 millim.), trigone dès le milieu, atténué, trilobé au sommet; lobules entiers. Pédicelle très long (6—8 centim.). Capsule oblongue. Dans les lieux secs ou peu favora- bles, la tige reste beaucoup plus courte; les feuilles sont moins développées. Dans les endroits touffus, la tige s’allonge, mais reste grêle; les feuilles sont espacées, parfois concaves en des- sus ; le mode de denticulation du sommet varie aussi. — Août. Très rarement fertile. Abondant sur la terre et les rochers dans toutes les montagnes de la chaîne des Vosges sur le granite et le grès vosgien; dans les Faucilles, près de Darney (B.); semble absent du Haut-Jura .— RR. dans les mon- tagnes du Centre (Lamy), Alpes du Dauphiné (Ravaud). 69. Mastigobryum deflexum N. ab E. Syn. p. 231 ; Lin- denb. et G. Syn. Hep. p. 108, t. XVII. Plante beaucoup plus grêle, moins régulièrement divisée ; feuilles beaucoup plus petiles, très convexes en dessus, forte- ment défléchies latéralement de part et d’autre, bi-tridentées ou presque entières au sommet; amphigastres incisés ou sim- plement sinuolés. Deux formes principales : a. tricrenatum N. ab E.; Jungermannia tricrenata Wah- lenb.; Stirp. n° 438; J. deflexa Mart. FI. Erl. — Tige cou- chée ou redressée à l’extrémité, obluse, convexe sur le dos; innovations rapprochées, peu divergentes ; long. 8—9 centim. ; touffes souvent très amples, enlacées, jaunûtres. Feuilles très rapprochées, imbriquées, largement ovales-triangulaires, auri- culées, bi-tridentées au sommet; lobules courts, aigus, séparés par des sinus aigus, plus rarement obtus ; long. 1—1 174 mill., larg. 374 millim. Amphigastres débordant notablement la tige, crénelés-dentés au sommet. b. implexum N. ab E.; Jungermannia deflexa v. implexa Stirp. n° 1141. — Tige plus courte (1. 2—5 centim.), décom- bante ou ascendante, simple ou bifurquée 1—2 fois; touffes plus grêles, jaunâtres, brunes ou presque noires à la surface, décolorées à l’intérieur. Feuilles espacées sur certaines portions des tiges, particulièrement à la base des innovations, du reste 69. MASTIGOBRYUM DEFLEXUM. 827 beaucoup plus lâches que dans la forme précédente, ovales- lancéolées, courbées en dessous, moins auriculées, garnies, au sommet, de 2—3 petites dents inégales, ou presque entières, ordinairement bidentées; long. 1 millim., larg. 192 millim. Ampbhigastres suborbiculaires, superficiellement denticulés, corrodés ou simplement émarginés. — Autour de ces deux formes oscillent une multitude de variations en plus ou en moins, portant, sur la direction, la forme et l’agencement des feuilles, sur la longueur et le mode de ramification des tiges, la densité et la couleur des tiges. Il serait impossible de les dé- crire toutes en détail et surtout de s’y reconnaître, car ces formes sont très instables. Les stolons de cette espèce ressem- blent à ceux de l'espèce précédente ; ils sont plus gréles, garnis de petites folioles espacées. — Plante stérile dans nos contrées. C. dans toute la chaîne des Vosges, sur le granite et le grès vosgien ; CC. dans les Hautes-Vosges, particulièrement la var. {ricrenatum que nous ayons particulièrement trouvée sur les rochers humides, sur les gros blocs, près des torrents et des cascades dans les forêts, au Hohneck, au Valtin, à Retournemer, etc.; cette var. à la Dôle, dans le Haut Jura (3. Müller). La var. impleæum plus commune, descend dans les montagnes inférieures ; dans les Ve age secs, les fissures des rochers, au pied des vieux arbres, dans les toufles de mousses et de sphaignes. 5e Tribu : Ptilidiées. Capsule à parois fermes, terminant la tige ou un rameau spécial. Un périanthe distinct, garni à sa base de folioles invo- lucrales, ou nul et remplacé par les folioles de l’involucre cohé- rentes en forme de gaine. Tige pennée ou irrégulièrement divi- sée; feuilles incombantes, profondément divisées en lanières lancéolées ou subulées (dans les espèces de nos régions), ou munies d’un lobe replié en dessous également lacinié. Des amphigastres laciniés dans nos espèces. 15° Genre : Trichocolea Dumort. Fleurs femelles terminales ou naissant dans une dichotomie. Périanthe nul. Réceptacle développé avec les folioles de l’invo- lucre en forme de gaine cylindrique, raide , hérissée en dehors, irrégulièrement déchirée à l’orifice. Coiffe non distincte (dans l'espèce de nos régions, ou développée et libre, nue. Feuilles laciniées jusque près de la base. Tige pennée. Plante croissant sur la terre dans les bois humides. 828 15° GENRE : TRICHOCOLEA. 70. Trichocolea Tomentella Dum. Syll. p. 67; Junger- nannia Tomentella Ehrh. Beitr. I], p. 150; Stirp. n° 92. Tige allongée (5—12 centim.), procombante, finissant par se dénuder à la base, dépourvue de radicules , régulièrement bi- pennée; rameaux nombreux, étalés ou même divariqués dans un même plan, de manière à former une fronde lancéolée-obovée très élégante ; parfois même la tige se partage en plusieurs gran- des branches bipennées; touffes étendues, passant d’un beau vert foncé au jaune pâle et au jaune cuivreux; rameaux presque tous obtus. Feuilles rapprochées sur les tiges vigoureuses, parfois espacées sur les tiges grêles, toujours imbriquées sur les ra- Meaux ; insérées presque perpendiculairement , bilobées jusqu’à la base; le lobe dorsal un peu plus grand ; le second, ou infé- rieur, rapproché latéralement de la tige ; les deux lobes presque aussitôt divisés chacun en 3—5 lobules, subdivisés, à leur tour, en lanières filiformes, bifurquées, entrecroïisées, de manière à couvrir la tige d’un feutre épais et continu; lanières formées d’une seule série de cellules hyalines, 3—6 fois aussi I. q. L, très finement pointillées-scabres à la surface. Amphigastres nombreux, très étalés, carrés, bilobés et décomposés comme les feuilles, mais plus petits. — Nous n’avons pas trouvé cette espèce fertile dans nos contrées. C. dans toute la chaîne des Vosges , sur les terrains siliceux, dans les lieux très humides des bois , près des ruisseaux ; inconnu dans le Jura. — Alpes de la Savoie et du Dauphiné , montagnes du Centre, environs de Paris , Normandie, Ardennes, etc. 16° Genre : Ptilidium N. ab E. Périanthe cylindrique, libre, plissé, denticulé à l’orifice , terminant un rameau spécial; fol. de l'involuere dressées. Coiffe libre , incluse. Tige moins régulièrement divisée, quoique très rameuse ; feuilles Taciniées- frangées. Plantes dioiques. 71. Ptilidium ciliare N. ab E. E. Leb. II, p. 117; Jun- germannia ciliaris Linn. Spec. pl.; Stirp. n°s 244 et 1043. Tige couchée, procombante ou plus ou moins redressée , pennée ou bipennée; rameaux courts, inégaux, noduleux et obtus ; long. 2—5 centim.; touffes lâches ou denses, parfois très étendues, passant du vert obscur au brun orangé et au noir. Feuilles rapprochées, insérées presque perpendiculaire 71. PTILIDIUM CILIARE. . 829 ment, imbriquées , quadrilobées ; les deux lobes supérieurs ovales-lancéolés, obliques: les deux inférieurs beaucoup plus petits et plus courts, infléchis latéralement et en dessous; con- tours garnis de nombreux cils flexueux-incurvés, égalant ou dépassant la largeur des lobes ; long. { 172 mill., larg. 2 mill. ; cellules assez grandes, subarrondies ou un peu allongées, opa- ques, à parois épaisses, laissant des espaces intercellulaires très distincts. Amphigastres làächement dressés, organisés comme les feuilles, mais à lobes moins inégaux, beaucoup plus courts et moins distincts. Rameau fertile dépourvu de radicules; fol. supérieures de l’involucre 4—5—lobées ; lobes lancéolés, lon- guement ciliés, appliqués. Périanthe cylindrique, vert ou brun, resserré à l’orifice qui est lobulé-frangé (4—5 lobes ciliés); long. 3—4 millim. 8—10 archégones. Coiffe grande, obovée, à parois épaisses. Pédicelle long de 5—10 mill. Capsule grande, noire, brièvement elliptique ou subglobuleuse; diam. { 394 mill. — Avril mai. a. Wallrothianum N. ab E.—Tige procombante, bipennée; touffes denses , très enlacées, vertes ou tachetées de brun-oran- gé; lobes des feuilles lancéolés, allongés, étroits; cils très nombreux, dépassant la largeur des lobes ; tissu moins sombre. b. uliginosum Mougeot, Stirp. n° 1043; v. ericetorum N. ab Es.; Jungerm. pulcherrima Hoffm. — Tige couchée ou ascendante , simplement pennée ou imparfaitement bipennée, allongée ; rameaux espacés, très inégaux; toulfes lâches d’un vert très foncé, passant au brun violacé ou noirâtre. Feuilles espacées ou rapprochées, crépues à l’état sec; les deux lobes supérieurs ovales, plus larges; cils n’égalant pas ou à peine la largeur des lobes ; cellules arrondies, ordinairement opaques, d’un brun noir ou violacé. La var. a. au pied des arbres, particulièrement des bouleaux , sur les troncs pourris , les parois fraiches des rochers , dans les forêts élevées des Hautes-Vosges , vallée de la Vologne , Hohneck (Mougeot), Bresoir, St- Dié, Hautes-Chaumes au-dessus de Moussey (B.); Dôle, Faucille, Re- culet (J. Müller), dans le Haut-Jura. La var. b. abondante dans les tour- bières de Gazon-Martin (Mougeot , B.) où elle présente une multitude de variations très curieuses. On trouve aussi enlacées dans le gazon des Hautes-Vosges , sur les pelouses, au milieu des lichens , sur les grands rochers, des formes grêles intermédiaires entre les formes principales. 6 Tribu : Platyphyllées N. ab. E. Un périanthe tronqué ou bilabié, terminant un petit rameau 830 17° GENRE : RADULA. spécial (au moins dans les espèces de notre circonscription). Fol. involucrales peu distinctes. Tige irrégulièrement divisée ; feuilles ovales , entières ou brièvement ciliées, munies latérale- ment d’un petit lobe replié en dessous. Plantes croissant sur les troncs d’arbres, plus rarement sur les rochers. 17e Genre : Radula N. ab E. Périanthe tronqué. Lobe inférieur des feuilles plan, émettant des radicules ; pas d’amphigastres. Fleurs mäles sur un rameau spécial de la même plante. 72. Radula complanata Dum. Syll. p. 38; Jungermannia complanata Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 339. Tige molle, dépourvue de radicules, exactement appliquée sur le support, irrégulièrement bipennée et mème tripennée; rameaux divergents, sans ordre; ramuscules courts et obtus; tapis denses, passant du vert foncé au vert pâle ou jaunâtre. Feuilles insérées très obliquement, se recouvrant en partie, imbriquées, planes ou légèrement convexes en dessus; lobe supérieur grand, tourné en dehors, largement ovale-oblong, arrondi ou carré-subarrondi, formant, à la base du bord supérieur, une large oreillette qui recouvre la tige et la base des feuilles qui suivent; lobe inférieur 4 fois plus petit, carré, plan, rapproché, en dessous, du lobe supérieur auquel il adhère par son bord externe; il émet à l’extrémité ou à la sur- face des radicules très courtes qui servent à fixer la plante; long. du lobe supérieur 1 1792—2 millim.; cellules hexagones, nettement anguleuses, à parois hyalines, renfermant de nom- breux grains de chlorophylle et, au milieu, un amas de granu- lations brunes; ces cellules font légèrement saillie à la face externe des feuilles. Rameau fertile court, garni de fol. peu dis- tinctes, un peu plus allongées, à lobe inférieur relativement plus grand. Périanthe dressé ou oblique, vert, obové-tronqué, entier sur le contour de l’orifice, un peu courbé au sommet; long. 2 1792—3 millim., diam. 1 174—1 172 millim. ; 3—6 arché- gones. Coiffe obovée-oblongue, libre. Pédicelle court (1. 3—5 millim.). Capsule brièvement oblongue, brune; long. 1 milim., diam. 3/4 millim. Spores grosses, vertes. Le contour des feuilles et l’orifice du périanthe sont fréquemment hérissés de granula- tions caduques. — Mars-avril. CC. partout à la base des troncs d’arbres, dans les haies, les bosquets, les bois, plus rare sur les pierres. Les variations que présente cette espèce sont peu importantes. 73. MADOTHECA LÆVIGATA. 831 18° Genre : Madotheca Dum. Périanthe terminant un rameau très court, bilabié à l’orifice. Capsule globuleuse, à peine exserte. Tige pennée. Lobule des feuilles infléchi, dépourvu de radicules. Des amphigastres nom- breux, décurrents. Fleurs dioïques. Plantes croissant sur les troncs d’arbres et les rochers. 73. Madotheca lævigata Dum. Syll. p. 31; Jungermannia lœævigata Schrad.; Stirp. n° 341. Tige allongée, dépourvue de radicules, très divisée; bran- ches principales élalées-dressées, fastigiées, garnies de ramus- cules divergents qui les rendent imparfaitement pennées, dans un même plan ; long. 8—10 centim. Feuilles insérées oblique- ment, se recouvrant à moitié, exactement imbriquées; lobe su- périeur largement ovale, muni d’une large oreillette arrondie, subobtus, aigu ou mucroné au sommet, souvent ondulé, si- nueux, garni de saillies espacées ou même denté sur le contour, courbé en dessous à l'extrémité; long. 2—2 172 willim., larg. 1 192—2 millim.; lobule rapproché de la tige, oblong-ligulé, plus ou moins révoluté, ondulé, denté-spinuleux, surtout vers la base; sa longueur égale le tiers de celle du lobe supérieur ; cellules assez grandes, arrondies, remplies de chlorophylle, à parois épaisses, laissant des espaces intercellulaires distincts. Amphigastres oblongs, étalés au sommet, émarginés ou non à ce point, denticulés où mème dentés-spinuleux, ciliés sur le contour. « Organes de fructification naissant latéralement sur les rameaux ; lobe supérieur des fol. de l’involucre plus grand; périanthe ovale, renflé, tronqué, bi-trilobé, denté à l’orifice. » Nees ab E. Syn. p.276. Dans cette espèce, les touffes sont raides, d’an vert sombre passant, vers la base, au noirâtre ; le feuillage, à l’état sec, est exactement imbriqué, lisse, brillant; les feuilles courbées en dessous de part et d’autre; le mode de denticulation des contours est très variable. Disséminé presque partout sur les troncs d’arbres dans les grandes forêts des Vosges et du Jura, mais constamment stérile, — N'est pas rare dans le reste de la France. Cette plante a une saveur amère, analogue à celle du poivre. 74. Madotheca platyphylla Dum.; N. ab E. Syn. p. 278; Jungermannia platyphylla Linn. Spec. pl. ; Stirp. n° 50. Tige déprimée, allongée, finissant par se dénuder à la base, “ 832 182 GENRE : MADOTHECA, irrégulièrement bi-tripennée ; rameaux distincts, inégaux , éta- lés-dressés dans un même plan; long. 3—10 centim.; touffes ou tapis déprimés, étendus, mous, enlacés, d’un vert tendre ou foncé passant au jaunâtre, sans reflets. Feuilles rappro- chées; lobe supérieur largement et brièvement ovale, obtus, auriculé au bord supérieur, légèrement convexe, plan ou parfois même concave en dessus, entier, sinuolé, ondulé, ou même superficiellement denticulé sur le contour, muni d’une dent à la base ; long. 2 192 millim., larg. 2 millim.; lobule ovale, obtus, ou subaigu, légèrement révoluté sur le contour, concave, entier ou sinuolé à la base, du côté de la tige; cellules assez grandes, arrondies ou obscurément hexagones, remplies de chlorophylle, à parois relativement minces; espaces intercellulaires distincts, mais très étroits. Amphigastres très rapprochés, grands, ovales, subarrondis, entiers, sinuolés ou légèrement émarginés au sommet, étalés, révolutés sur le contour, longuement décur- rents, souvent dentés le long de cette portion décurrente. Fleurs femelles naissant à la face inférieure des rameaux, à la base d’une foliole oblongue bi-trilobulée qui répond aux amphigastres; ©? folioles involucrales ; lobe supérieur plus allongé, ovale-oblong ;4 —6 archégones gros et courts. Périan- the développé, renflé, ovale, avant la sortie de la capsule, com- primé plus tard, bilabié, tronqué, entier ou denté sur le con- tour de l’orifice ; long. 3—4 millim., diam 1 374 millim. Capsule grosse, globuleuse, noire. Pédicelle aussi long que le périanthe. Fleurs mâles occupant de petits rameaux souvent très nom- breux, distiques le long d’un même axe; lobe supérieur des fo- lioles ovale, renflé au-dessus de la base en forme de sac pour loger l’anthère; lobe inférieur presque aussi grand et longue- ment cohérent avec le supérieur; amphigastres lancéolés plus petits. — Mai-juin. C. partout sur les troncs d’arbres, dans les haies et les bois, sur les rochers ombragés. î 75. Madotheca rivularis N. ab E. E. Leb. II, p. 196. D'après la description de cette espèce donnée par Nees |(Syn. Hep. p. 278) et comparée à celle du M. platyphylla, les ca- ractères essentiels du #. rivularis se réduiraient à ce qui suit : Lobe supérieur des feuilles de forme plus ovale, c’est-à- dire plus rétréci vers le sommet, courbé en dessous par l’extré- mité, entier; lobe inférieur plus petit, étalé, roulé en dehars à partir du milieu. Amphigastres espacés, arrondis et réfléchis au sommet. L’orifice du périanthe est crénelé. Sur la plante publiée sous ce nom dans les Hepaticæ europeæ, n° 871, nous 75. MADOTHECA RIVULARIS. 833 LA avons constaté, en effet, cette forme nettement ovale du lobe supérieur des feuilles, la forme ovale-lancéolée, aigue et Fen- roulement en sens oblique du lobe inférieur, etc., et de plus un caractère tiré du tissu dont les cellules sont hexagones, à con- tours exactement anguleux, sans laisser d'espaces intercellu- laires. Nous avons retrouvé fréquemment ces mêmes caractères sur des plantes recueillies dans les Hautes-Vosges : Hohneck, Rotabae, ete., ainsi que dans le Haut Jura : Suchet, Mont-d'Or. Toutefois nous devons faire observer que, sur nos échantillons, le lobe supérieur des feuilles prend souvent une forme subellip- tique, il est moins rétréci vers le sommet; le lobe inférieur est fortement roulé en dehors obliquement, aigu, longuement dé- current ; mais le tissu fait voir des ie HT avec des espaces intercellulaires. D'ailleurs il y a des formes de transition, comme l’est, du reste, le n° 449 des Hepaticæ euro- peæ, par rapport au n° 371 de la même collection. Nous croyons que c’est bien le M. rivularis qui se trouve répandu dans nos hautes montagnes, sur les parois fraîches des rochers et sur les trones d’arbres : ; mais nous doutons que cette plante soit spéci- fiquement distincte du M. platyphylla. Le M. rivularis était déjà indiqué au Hohneck et au Ballon de Servance par le D' Mougeot. 76. Madotheca platyphylloidea MN. ab E. E. Leb. Il, p 181; Gottsche et Rabenh. Hep. europ. n° 372, tab. Forme également peu distincte du M. platyphylla. Lobe supérieur des feuilles largement et brièvement ovale, dilaté à la base ; lobe inférieur également large et court, obtus, concaye, un peu révoluté par le bord externe. Amphigastres rapprochés, suborbiculaires, concaves, révolutés sur le contour. Il est à re- marquer que, de l’aveu de Nees lui- -même, certaines formes du M. platyphylla se rapprochent tellement ‘au M. platyphylloi- dea, que l’on ne sait si on doit les rattacher à ce dernier, ou si même il ne conviendrait pas de réunir le A. platyphylloidea à à l'espèce primitive. Troncs d’arbres, particulièrement de hêtres; Kaiserslautern (Lammers), Longwy (Montagne;. 77. Madotheca Porella N. ab E. E. Leb. IT, p. 201; Jungermannia Porella Dicks.; J. Cordæana Hübn. Hep. germ. p. 291 ; Stirp. n° 1044 (ex parte). Tige médiocre, se dénudant à la base, ascendante ou pro- 834 18° GENRE : MADOTHECA. combante , flexueuse, irrégulierement bi-tripennée ; rameaux espacés, divergents ; long. 6—7 centim. ; touffes molles, assez denses, d’un vert obscur, souvent encombrées de terre. Lobe supérieur des feuilles légèrement convexe en dessus, divergent, recouvrant à peine la tige par le bord supérieur qui ne forme pas d’oreillette bien distincte, largement elliptique, oblus; long. 2 millim., larg. 1 172 millim.; lobule très petit, rapproché du lobe supérieur, dressé, lancéolé, aigu ou obtus , arqué, convexe en dehors. Amphigastres elliptiques, obtus, brièvement décurrents, entiers, exactement appliqués sur la tige, plans aux bords ; le contour des feuilles et des amphigastres est entier ; cellules médiocres , anguleuses, à parois minces, remplies de chlorophylle, sans espaces intercellulaires distincts. Lobes des folioles de l’involucre femelle ovales, subaigus. Périanthe bilabié, crénelé sur le contour de l’orifice. — Espèce très distincte. Sur les pierres dans les ruisseaux ; sur les parois humides des rochers, et même sur la terre au bord des cours d’eau; Kaïserslautern (Hübener), Trippstadt (Bruch), dans les Vosges inférieures. — AC. dans le Centre, dans les départements de la Vienne et de la Haute-Vienne (Chaboisseau, Lamy), environs d'Angers (Guépin), Orne (Husnot). — Nous ne croyons pas que cette ÉRÈ ait été trouvée au Hohneck par le D' Mougeot ; du reste, sous le n° 1044 des Stirpes voges.-rhen., on rencontre des parts qui appartiennent au Madotheca rivularis. 7° Tribu : Jubulées. Fleurs femelles au sommet d’un rameau spécial; archégones peu nombreux (1—4). Capsule à parois minces, dépourvue de fibres annulaires , divisée en 4 valves jusqu’au milieu seulement. Elatères à spire unique. Pédicelle court: Périanthe anguleux ou cylindrique, mucroné et bi-trifide à l’orifice. Tige déprimée, tres divisée, irréoulièrement pennée. Feuilles incombantes , en- tières ou dentées, bilobées ; lobe inférieur rapproché de la tige, plus petit, affectant des formes variées, plan ou diversement enroulé, concave. Des amphigastres entiers où bifides, nom- breux. Plantes croissant sur Les troncs d’arbres ou les rochers. 19° Genre : Lejeunia N. ab E. Périanthe subsessile, arrondi ou anguleux, tronqué ou mu- croné au sommet. Un seul archégone. Coiffe incluse, libre. Pédicelle articulé, géniculé à l'état sec. Capsule globuleuse pâle, très petite, à parois membraneuses, et à valves conni- 78. LEJEUNIA CALCAREA. 839 ventes après la sporose. Elatères persistant au sommet des valves de la capsule. Fleurs mâles sur une plante distincte. Tige très grêle, irrégulièrement divisée, étroitement appliquée sur le support, et fixée par des paquets de radicules qui naissent sur le dos des amphigastres. Lobe supérieur des feuilles arrondi ou aigu ; lobule longuement adhérent au supérieur, presque plan ou légèrement convexe en dehors. ‘ 78, Lejeunia calcarea Lib. in Bory Ann. Sc. nat. VI, p. 373; Stirp. n° 1421. Tige très grêle, exactement rampante sur les tiges et les feuilles des mousses ou d’autres hépatiques; rameaux divariqués, diversement enlacés; long. 3—6 millim. ; tapis très petits, d’un jaune clair, offrant à l’œil nu l'aspect d’incrustations granuleuses. Feuilles rapprochées, rarement espacées, lâächement imbriquées ; lobe supérieur très concave par rapport à la tige, étalé-dressé, ovale, aigu ou acuminé, rétréci à la base, très finement den- ticulé par la saillie des cellules marginales; long. à peine 174 millim.; cellules petites, à parois molles, päles, anguleuses- subarrondies, surmontées chacune d’une papille très saillante; lobule ovale-oblong, replié obliquement sous le lobe supérieur dont il atteint La moitié ou les trois quarts, libre seulement tout au sommet par une pointe courte, denticulé, très concave, enflé, présentant la convexité en dehors. Amphigastres très grèles, subulés, formés d’une seule série de cellules, naissant à la base du lobule des feuilles. Périanthe obové, anguleux (5 an- gles saillants), denté à l’orifice. Plante presque toujours stérile dans nos régions. Sur les mousses (particulièrement le Hypnum alopecurum) qui tapis- sent les parois fraîches et ombragées des rochers calcaires dans les monta- gnes ; répandu dans tout le Haut-Jura : Salève, Reculet, Dôle (J. Müller), vallon de Flumen près de Saint-Claude (B.). — Concise près de Montmo- rillon, dans la Vienne (Chaboisseau), 79. Lejeunia serpillifolia Lib. N. ab Es. E. Leb. II, p. 261; Jungermannia serpillifolia Dicks. Crypt. IV, p. 19; Stirp. n° 537. Tige molle, pâle, plus robuste, couchée, très divisée, pen- née; rameaux rapprochés, droits, tous dirigés dans un même sens; long. 20—35 millim.; tapis parfois très étendus, très lâches ou fournis, lisses à la surface, d’un vert tendre ou obscur ou jaunûtre. Feuilles se recouvrant en parte, légèrement con- 836 19° GENRE : LEJEUNIA. vexes en dessus; lobe supérieur brièvement ovale-arrondi, entier; long. 374 millim.; lobule brièvement ovale, replié et formant une petite oreillette gonflée qui n’atteint que le tiers ou le quart du lobe supérieur; cellules hexagones, nettement anguleuses, remplies de chlorophylle. Amphigastres ovales- suborbiculaires, appliqués, débordant la tige de part et d’autre, bilobés ; lobes ovales-obtus:; sinus subaigu, tres court ou assez profond. Périanthe obové, anguleux, mucroné à l'orifice. Presque partout, sur les parois humides des rochers siliceux dans les montagnes, sur les mousses qui recouvrent les troncs d’arbres, plus rare- ment sur la terre, particulièrement dans le voisinage des cascades ; CC. dans les Vosges, mais stérile; répandu dans tout le Haut-Jura, sur les mousses et les troncs d’arbres, mais moins abondant. 80. Lejeunia minutissima Spruce, Transact. bot. Edinb. IT, p. 212; Stirp. n° 1492; Jungermannia minutissima Smith Engl. Bot. t. 1633; Lejeunia ulicina Tayl. et N. ab Es. Syn. Hep. p. 387. Tige très grêle et courte (1. 5—8 millim.), exactement appli- quée, émettant, à droite et à gauche, des rameaux étalés, plus ou moins nombreux; plante vivant isolée ou formant de très petits groupes, d’un vert clair délicat ou jaunâtre, ressemblant à un Lepraria, lorsqu'on les considère à l’œil nu. Feuilles espa- cées; lobe supérieur largement ovale-subarrondi, dressé, convexe en dessus ; long. 125 ou 176 millim. ; lobule brièvement ovale, atteignaut les 273 ou mème les 374 du lobe supérieur, au- quel il adhère dans presque toute sa longueur, libre seulement par une petite pointe souvent émoussée , formant un large repli très concave; cellules molles, à parois assez minces, subarron- dies, obscurément anguleuses, formant par leur saillie des pa- pilles obtuses. Amphigastres nombreux, petits, ovales, mous, briévement bilobés, égalant à peine le diamètre de la tige. Périanthe court, obové, présentant au sommet 5 angles sail- lants. Sur les vieilles écorces à la base des troncs d’arbres, particulièrement de Pinus sylvestris et d’Abies picea, dans les forêts des Hautes-Vosges : Bruyères (Mougeot), Gérardmer, Saint-Dié (B.); mais stérile. — Vienne (De Lacroix), Haute-Vienne : Etang du Riz-Chauvron, sur le tronc des chênes et des charmes (Chaboisseau), Saint-Jouvent et Isle; Gironde : Arcachon (Lamy). — Dans la plante du Riz Chauvron, les amphigastres sont beaucoup. plus rares; le lobule est relativement plus grand, les cellules à parois plus épaisses et plus molles. 81. FRULLANIA DILATATA. 837 20° Genre : Frullania Radd. Périanthe convexe à la face dorsale , caréné et plissé en dessous , mucroné au sommet; 2—4 archégones. Coiffe obovée, libre. Capsule subglobuleuse , à parois minces, à valves étalées- dressées, garnie vers le milieu d’élatères persistants. Spores polyédriques. Fleurs dioïques. Plantes développées, tenaces, croissant sur les troncs d’arbres ou les rochers, irrégulièrement pennées. Lobule des feuilles très concave, renflé en forme de sac, presque entièrement libre. Amphigastres ovales, bilobés. 81. Frullania dilatata N. ab E. E. Leb. III, p. 217; Stirp. n° 245 ; Jungermannia dilatata Linn. Spec. pl. Tige allongée (4- 8 centim.), étroitement appliquée, divisée en plusieurs branches qui rayonnent dans un même plan et se subdivisent indéfiniment par dichotomie; rameaux divariqués, ivégaux, obtus; tapis circulaires, étroitement enlacés, passant du vert sombre ou olivätre au brun et au noir. Feuilles imbri- quées ; lobe supérieur orbiculaire, légèrement convexe en des- sus, infléchi sur le contour, présentant parfois une petite dent incurvée au sommet, appliqué, oblique, muni d’une oreillette arrondie à la base du bord supérieur; diam. { millim. ; lobule subarrondi, creusé en capuchon, tronqué et ouvert en bas, redressé près de la tige, atteignant le tiers ou la moitié du lobe supérieur; entre les deux lobes, on remarque 1—2 dents lancéolées, aiguës, divergentes. Amphigastres carrés-obovés, bilobés; lobes larges, dressés, légèrement crénelés-dentés ; sinus aigu, descendant au 173 ou au 174. Cellules arrondies ou un peu allongées, à parois épaisses, à contours un peu sinueux. 3—4 paires de folioles involucrales ; lobe supérieur ovale obtus, entier, étalé-renversé; lobule ovale-lancéolé, aigu ou acuminé, dressé, ordinairement muni d’une lanière acuminée latérale; amphigastres plus ou moins cohérents avec les feuilles par la base, bilobés, ou laciniés, grands. Périanthe obove, obtus, plissé en dessous, chargé de saillies irrégulières, terminé avant la sortie de la capsule par un mucron tubuleux; long. 2—2 172 millim. Capsule brièvement exserte, formée de cellules épaissies sur divers points du contour, mais dépourvues de fibres spi- rales. Epillets mâles abondants ; folioles florales imbriquées, bilobées ; lobes ovales, très concaves, peu inégaux. — Prin- temps. CC. Sur les troncs d'arbres, surtout d'arbres isolés, dans les haies, les vergers, plus rarement sur les pierres ; partout. 838 90° GENRE : FRULLANIA. 82. Frullania Tamarisci N. ab E. E. Leb. III, p. 229; Jungermannia Tamarisci Linn. Spec. pl. ; Stirp. ‘n° 246. Tige se dénudant à la base, allongée (1. 5—8 centim.), dépri- mée-pendante, se redressant à l'extrémité, adhérant au support par la base seulement, bipennée; rameaux étalés, imparfaite- ment disposés dans un même plan, de sorte que l’ensemble forme une fronde oblongue, allongée; touffes étendues, lâches, d’un vert obscur, passant au brun rougeûtre, à surface lisse. Feuilles imbriquées; lobe supérieur orbiculaire, légèrement convexe en dessus, infléchi sur le contour, formant au sommet une dent très obtuse ou aigué, recouvrant la tige par une oreillette arrondie à la base du bord supérieur: diam. { mill. ; lobule tres distinct, comme pédiculé, écarté de la tige, obové- oblong, obtus, atteignant le milieu du lobe supérieur; entre les deux lobes, 1—-2 dents subulées, divergentes ; cellules arron- dies ou obtusément anguleuses, à parois fermes et épaisses ; sur le lobule, les cellules sont allongées, à contours sinueux. Amphigastres grands, débordant la tige, obovés, dressés, si- pueux et souvent munis d'une dent à la base de chaque côté, bilobés jusqu’au tiers ; lobules ovales subobtus ou aigus, dressés ou connivents, sinuolés. Rameau fertile court, sur l’axe princi- pal; 3—4 paires de folioles involucrales ; lobes supérieurs des folioles les plus élevées obovés-oblongs, aigus ou apiculés, dentés ou sinués ; lobes inférieurs ovales-triangulaires, acumi- nés, repliés aux bords. Périanthe brun, obové-oblong, arrondi au sommet et surmonté d’un bec tubuleux, convexe sur le dos, comprimé et muni de 8 plis dont le médian plus élevé, à la face inférieure ; coiffe obovée ; 2 archégones. C. dans les forêts à la base des troncs d’arbres ; sur les pierres et les parois de rochers, même dans les lieux découverts des montagnes, particu- lièrement des terrains siliceux; on trouve fréquemment, sur cette espèce, des périanthes bien développés, mais stériles. î 9e Sous famille : JUNGERMANNIACÉES FRONDESCENTES. ige membraneuse, divisée e ièr étroites, dé- Tig braneuse, divisée en lanières larges ou étroites, dé pourvue de feuilles distinctes, à l’exception du genre Fossom- bronia. 8 Tribu : Codoniées Dum. Tige munie d’une nervure et découpée latéralement en lobes qui représentent des feuilles plus ou moins distinctes, 83. FOSSOMBRONIA PUSILLA. 839 91° Genre : Fossombronia Radd. Périanthe terminal, herbacé, dilaté à l’orifice, lobulé sur le contour. Capsule globuleuse, se divisant imparfaitement en 4— valves minces, corrodées au sommet. Elatères courts, ren- fermant 2--3 spires. Anthéridies nues et libres sur le dos de la tige. Plantes exiguës, rampantes. Ze 83. Fossombronia pusilla NV. ab E. E. Leb. III, p. 319; Jungermannia pusilla Schmid.; Stirp. n° 532. Tige très courte, simple ou plus allongée (1. 15 millim.) et bifurquée, étroitement fixée au sol par des radicules abondan- tes, d’un beau pourpre violacé ; plante molle, isolée ou formant de petits groupes d’un vert tendre. Feuilles horizontales ou ascendantes, plissées (3—4 plis), ondulées aux bords, subrec- tangulaires ou un peu cunéiformes, allongées transversale- ment, fréquemment cohérentes à la base, ou se recouvrant, incombantes, sinuées-lobulées au bord externe; 4—5 dents obtuses, peu saillantes; cellules hexagones-subarrondies. Pe- rianthe d’abord terminal, puis rejeté sur le dos de la tige par la continuation du développement végétatif de celle-ci, dressé, campanuliforme, évasé, plissé-ondulé et lobulé sur le contour de l’orifice, lisse et arrondi à la base, muni de 3—4 côtes ou replis au-dessus du milieu; long. 1—1 172 millim. Coiffe hyaline, à parois minces, se déchirant près de la base circulai- rement. Pédicelle tres court (1. 1—2 millim.), finement cannelé. Capsule petite, globuleuse, d’abord noire, puis fauve après la sporose, s’ouvrant trrégulièrement au sommet en 3—4 valves inégales. Spores nombreuses, subréniformes, chargées de crêtes nombreuses, parallèles, flexueuses. Elatères peu nombreux, renfermant 2—3 spires. — Août-septembre. Sur la terre légèrement fraiche et nue, dans les champs négligés, au bord des rigoles dessévchées, des sentiers peu fréquentés dans les bois, dans les lieux frais, inondés pendant l'hiver. Bruyères, Rambervillers (Mougeot), Fénétrange, Sarrebourg, Badonviller, Mandray, Saint-Dié, Châtel-sur- Moselle, Neufchâteau, etc. (B ) — Répandu presque partout en France. Fossombronia angulosa Raddi, Jung. etr.; N. ab E. Syn. p. 468. Plante deux fois plus grande que la précédente, simple ou bifurquée ; feuilles étalées horizontalement : les supérieures on- dulées-lobées ; lobes obtus. Périanthe dilaté, évasé, crénelé sur 840 992 GENRE : PELLIA. le contour; spores à enveloppe extérieure molle, dépourvue de crêtes saillantes. Au bord d’un ruisseau, à Ambazac, dans la Haute-Vienne (Lamy). Tribu des Diplomitriées N. ab E. Un involucre monophylle, terminant d’abord la nervure de la fronde. Périanthe cylindrique. Capsule ovale. Tige en forme d'expansion laminaire, munie d’une nervure. Genre : Moœrkia Gottsche. Fronde dépourvue de fibres fasciculées à sa partie moyenne. Moœærkia hibernica Gott. in Rabenh. Hep. eur. n° 121; Blyttia Lyellii v. Flotoviana Nees ab Es. Syn. Fronde simple ou peu divisée, lobée très ondulée aux bords, munie d’une nervure épaissie, du reste mince et molle, d’un vert pâle, couchée, chargée de radicules brunes; long. 10—15 millim., larg. 6—7 millim. Sur la terre humide, au bord des fossés ; Alpes du Dauphiné (Ravand). 9e Tribu : HKaplolénées N. ab E. Involucre monophylle, lacinié, naissant sur le dos des frondes, près de l’extrémité. Pas de périanthe. Capsule globuleuse; élatères caducs. Fronde dichotome, munie d’une nervure plus ou moins distincte. 99e Genre : Pellhia Rad. « Un involucre lacéré à l’orifice. Coiffe membraneuse, plus longue ou plus courte que l’involucre, exserte. Capsule globu- leuse. Fronde large, munie d’une nervure peu distincte. 84. PELLIA EPIPHYLLA. 841 84, Pellia epighylla MN. ab E. E. Leb. INT, p. 361; Jun- germannia epiphylla Linn. Spec. pl. ; Stirp. n°° 53 et 1142. Fronde en forme de large lanière, couchée, fixée au sol par des radicules abondantes naissant d’une ligne médiane convexe; contours de la fronde ondulés, lobulés; lobes arrondis, très obtus , parfois ondulés, crépus , aplanis ou ascendants ; végéta- tion irrégulière , se développant par dichotomie ou par des ex- pansions latérales asymétriques ; la teinte des frondes passe du vert clair ou foncé au brun et au pourpre; long. 5—8 centim., larg. 6—10 millim. ; cellules superficielles des deux faces de la fronde presque tabulaires, hexagones, courtes, renfermant beaucoup de chlorophylle; cellules intermédiaires hyalines, à parois minces, hexagones (vues en coupe), beaucoup plus gran- des ; à la partie moyenne, elles sont en plus grand nombre et forment un renflement longitudinal qui représente la nervure. Involucre représenté par une lèvre appliquée, laciniée sur le contour, recouvrant d’abord la cavité, au fond de laquelle se trouvent les archégones au nombre de 8—12. Coiffe tubuleuse, ascendante, un peu renflée au sommet et se rompant en 3 lobes peu réguliers, hyaline ou colorée en rouge, dépassant longue- ment l’involucre ; long. 6—7 mill., diam. 1 172 mill. Pédicelle mou, épais, atteignant jusqu’à 8 centim. Capsule globuleuse ou même déprimée, d’abord verdâtre, passant au vert noirâtre ; diam. 1 194—1 172 milim. Spores grandes, vertes, elliptiques. Elaières allongés, à 3 spires; il en reste un paquet à la base des valves de la capsule. Anthéridies naissant isolées sur la mème plante, à la surface de la fronde, dans de petites cavités percées d’un pore, et que l’on reconnait à une petite saillie rougeâtre. 4 C. partout , dans les bois , aux lieux humides, près des rigoles, des sources , dans les grottes, les cavités humides; très abondant dans toute la chaîne des Vosges ; existe aussi dans le Haut-Jura et dans la région des plaines. Les uombreuses variations que présente cette espèce, se ramè- nent facilement au type et dépendent des conditions du support. 84 bis. Pellia calycina N. ab E. Syn. Hep. p. 490; Jun- germannia calycina Tayl.; Stirp. n° 1423; Gott. Rabenh. Hep. eur. n° 221. Espèce très distincte de la précédente par la présence d’un involucre oblong, plissé, dilaté et lacéré à lorifice, vert (1. 5—6 mill.), tandis que la coiffe reste incluse et n’atteint guère que le milieu de cet involucre, Les lobes des frondes sont aussi plus étroits (larg. 3—6 mill.), souvent plus ondulés aux bords. 54 849 93° GENRE : BLASIA. Lieux humides, marécageux, sur les terrains calcaires ; Beurre , près de Besançon (Paris) ; près de Genève (J. Müller), probablement répandu dans tout le Jura et aussi sur le calcaire jurassique lorrain. — Pyrénées , centre de la France (Ripart), répandu dans la Haute-Savoie (Puget), les Alpes du Dauphiné (Ravaud). 93e Genre : Blasia Mich. Pas d’involucre. Capsule se développant dans une cavité ren- flée à l’intérieur et au sommet de la nervure, exserte, longue- ment pédicellée au moment de la sporose, divisée en 4 (rare- ment 6) valves; élatères à 2 spires. Coiffe incluse. Fronde molle, mince, sinuée-pennée, nerviée, émettant des granulations. 85. Blasia pusilla N. ab E. E. Leb. III, p. 401 ; Junger- mannia Blasia Hook. Brit. Jung. t. 83, 84. Fronde divisée par dichotomie, rayonnant autour du point de départ; lanières formées, aux bords, d’une seule série de cel- lules, munies, au milieu , d’une nervure très peu épaisse, sou- vent ondulées, se dilatant à l'extrémité en vue de nouvelles bifurcations, garnies, en dessous, vers la base seulement, de radicules hyalines ; long. des lanières développées 2—3 centim., larg. { 1792—38 millim. ; les extrémités sont souvent gemmipares en automne , et prennent alors un aspect cilié-pinnatifide ; des granulations globuleuses naissent à l’intérieur de la fronde au fond de cavités tubuleuses, et se frayent un chemin au dehors. Plusieurs archégones stériles sur Le dos des frondes ; l’archégone fertile termine la nervure; il est très court et complétement dépourvu d’enveloppes; pendant la maturation, l’extrémité de la nervure se gonfle extérieurement et se creuse à l’intérieur en forme dé cavité obovée, plus saillante en dessous. À la matu- rité, sous l'effort du pédicelle, la capsule déchire la paroi supé- rieure de cette cavité et devient exserte; long. du pédicelle 10—20 millim. Capsule oblongue, longue de 1 millim. ; la coiffe est normale, hbre; élatères atténués, à spire double ; spores arrondies, presque lisses. Anthéridies sur une plante distincte, globuleuses, au fond d’une cavité recouverte par un lobule ou repli de la fronde. Les extrémités fertiles sont ascendantes. — Premier printemps. Lieux frais, humides, inondés pendant l'hiver, revers des fossés, des rigoles, dans les prairies, bords des rivières, aux lieux ombragés ; Epinal, Padoux, Deux-Ponts, Alsace (Mougeot). — Semble répandu dans presque toute la France, mais rarement fertile. “ 86. ANEURA PINGUIS. 843 10° Tribu : Aneurées N. ab E. Fleurs femelles naissant à la face inférieure des frondes vers le bord. Involuere très court, lobulé ou lacinié. Périanthe nul. Coiffe subcylindrique , ascendante, allongée, charnue, entrai- nant pendant son développement des débris de l’involucre. Cap- sule ovale ou oblongue, s’ouvrant par 4 valves. Elatères à spire unique, persistant au sommet des valves. Anthéridies naissant sur le dos des frondes, près des bords, sous un repli. Frondes charnues , lobées ou pennées , sans nervure distincte. 94° Genre : Aneura Dum. Caractères de la Tribu. 86. Aneura pinguis Dum. Syll. p. 86; Jungermannia pin- guis Linn. Spec. pl. ; Stirp. n° 239. Fronde linéaire, déprimée et garnie de radicules abondantes le long de la ligne médiane, ou diversement ascendante, re- dressée et dépourvue de radicules, presque simple, à peine lobulée ou lobée, ondulée et émettant de nombreuses lanières étalées, dressées ou divariquées et revenant vers le point de départ; long. 10—60 millim., larg. 2—5 millim. Plante pâle, cassante, même à l’état humide, formant des touffes très läches ou denses. La partie médiane des frondes est un peu renflée, sans qu'il y ait de nervure distincte; sur une coupe transversale, on compte, à ce point, 10—12 couches de cellules superposées ; cellules superficielles un peu plus petites, plus minces que les autres, renfermant de la chlorophylle; les inter- médiaires hyalines, hexagones (vues en coupe), à parois minces. Fleurs femelles naissant au bord des frondes. Coiffe tres allongée ; long. 5—10 millim. Capsule elliptique, obtuse, noire; long. 3—3 172 millim., diam. 1 172 millim. Spores globuleuses, d’un brun fonce, finement papilleuses. Fleurs mâles à la surface dorsale des frondes, sur le bord des lobes, entourées d’un rebord ondulé et limitant un disque oblong, parfois groupées, vertes ; 8—12 anthéridies courtes, épaisses, s’ouvrant au sommet par un pore. — Mai. CC. presque partout, dans les forêts humides , au bord des rigoles, des ruisseaux, des marécages, dans les prairies négligées , marécageuses, au bord des fossés, 844 94® GENRE : ANEURA. 87. Aneura pinnatifida N. ab E. E. Leb. III, p. 442. Fronde plane sur les deux faces, mince, rayonnante, for- mant des expansions fournies, orbiculaires, d’un vert assez clair ; lanières 2—8—pennées, aussi larges à la base que plus haut, garnies sur les bords de rameaux fréquents et souvent très courts, qui leur donnent un aspect sinueux ; long. 3 centim., larg. 1—2 millim. Involucre lobulé, court, peu apparent, la- téral, coiffe ascendante, päle, squamuleuse, cylindrique, obovée au sommet ; long. 8 millim. Longueur du pédicelle 5—6 millim. Capsule oblongue ; long. 1—1 172 mill., diam. 172 mill. — Sur une section transversale de la tige, on constate 5—6 couches de cellules, dont les médianes sont hyalines, hexagones ; les cellules épidermiques sont un peu plus petites ; les surfaces inférieure et supérieure sont presque parallèles entre elles. — Mai. Sur les pierres dans les petits cours d’eau des montagnes ; sur le grès vosgien, dans les environs de Saint-Dié, sur le granite dans les Hautes- Vosges (B.) ; Basses-Vosges ([Lammers) ; tourbières de Sontier (J. Müller), des Rouges-Truites , dans le Jura (B.). 88. Aneura multifida Dum. Syll. p. 85: Jungermannia multifida Linn.; Stirp. n° 147. Lanières étroites, biconvexes, plus convexes en dessus, lisses, déprimées, dépourvues de radicules, plus ou moins régulière- ment bipennées ; long. 2--5 centim., larg. 1 millim. ; les jeunes rameaux obtus, divergents au sommet des frondes ; touffes raides, d’un beau vert foncé à la surface, noirâtres à l’intérieur. Fleurs femelles latérales ; involucre représenté par des franges courtes qui résultent de la rupture du thalle. Coiffe cylindrique, squa- muleuse, longue de 5—8 millim. Pédicelle atteignant 20—30 millim. Capsule noire, elliptique ou cylindrique; long. 1 172—2 millim., diam. 374 millim. Spores vertes. Anthéridies subglobu- leuses, naissant (5—6) sur la tige principale latéralement, dans une cavité entourée d’un rebord saillant, lacinié-frangé; ces lanières formées d’une série de grosses cellules hyalines, obtuses. Tige formée, au milieu, de 7—8 couches superposées de cel- lules; les médianes grandes, hyalines; les épidermiques vertes, minces, allongées. — Avril-mai. C. dans les Vosges sur le granite et le grès vosgien, près des sources, des cascades, des ruisseaux, dans les forêts, des rigoles dans les prairies maré- cageuses. — AC. dans le Centre (Lamy). 89. ANEURA PALMATA. 845 89. Aneura palmata N. ab E. E. Leb. III, p. 459; Junger- mannia palmata Roth; Stirp. n° 54. Tige primaire couchée, garnie de radicules, bi-tripennée, très divisée; ramuscules également couchés ou dressés, souvent très rapprochés, courts, inégaux; plante ple; long. 8—10 mill., larg. 394—1 172 mill.; lanières lisses ou sinueuses sur les con- tours , digilées, dilatées au sommet, moins aplanies que dans l'A. pinnalifida, et moins nettement biconvexes que dans l’A. multifida, souvent un peu canaliculées en dessus, légèrement convexes en dessous, amincies aux bords, translucides, formées de 4—6 couches superposées de cellules. Involucre plus déve- loppé, dilaté , lacinié. Coiffe hérissée, profondément laciniée à l’orifice. Capsule petite, brièvement pédicellée. Anthéridies dans le voisinage des fleurs femelles. — Mai. Sur les troncs pourris dans les forêts, plus rarement sur la terre et les pierres ; répandu dans toute la chaîne des Vosges , et aussi dans le Haut- Jura. 11° Tribu : Metzgériées N. ab E. Fleurs naissant au-dessous des frondes sur la nervure. Pas de périanthe ; involucre concave, monophylle. Coiffe épaisse. Cap- sule oblongue, divisée imparfaitement en 4 valves; élatères à spire unique, persistant au sommet des valves. Frondes en forme de lanières étroites , linéaires , très divisées, munies d’une nervure subcylindrique, très nette, glabres ou velues. 25° Genre : Metzgeria Raddi. Caractères de la tribu. 90. Metzgeria furcata N. ab Es. E. Leb. III, p. 485; Jungermannia furcata Linn.; Stirp. n° 148. Fronde en forme de lanière très étroite, linéaire, longue de 1—4 centim., large de 1—1 172 millim. , déprimée, rarement ascendante, flexueuse, glabre en dessus , garnie en dessous, sur la nervure et parfois aux bords, de crampons terminés par des suçoirs, ou parfois encore nue sur de grands espaces; elle se divise normalement par des bifurcations répétées; mais il nait aussi, latéralement en dessous, des lobules qui se dévelop- pent plus ou moins et rendent les lanières pennées ou même 846 95° GENRE : METZCGERIA. bipennées ; souvent ces lobules se réduisent à l’état de gemmes prolifiques. La nervure cylindrique est saillante en dessous, formée de cellules étroites, elle atteint l'extrémité des frondes ou même forme au delà un petit mucron; les ailes sont formées d’une seule couche de cellules hexagones, subéquilatérales, renfermant plus ou moins de chlorophylle. La plante forme des tapis souvent étendus et denses, verts ou jaunàtres, rarement bleu violacé, ou encore elle vit isolée au milieu des touffes de mousses. Involucre en forme de gros bourgeon hérissé, sur la nervure en dessous; 1—4 archégones; coiffe également hérissée de soies. Pédicelle assez ferme, long de 10—12 millim. Capsule brièvement ovale, brune, s’ouvrant en 4 valves souvent peu régulières. Anthères naissant sur une plante distincte, au fond d’un involucre semblable à celui des fleurs femelles. — Automne et pendant l'hiver, rarement fertile. CC. partout sur les racines dénudées, les troncs d’arbres, la terre, les rochers , au milieu des mousses, aux lieux ombragés, dans les haies et les forêts. 91. Metzgeria pubescens Raddi Jungerm. p. 46; Junger= mannia pubescens Schrank; Stirp. n° 149. Fronde linéaire, large de 1 192—-2 millim., allongée, fle- xueuse, divisée en plusieurs branches dont chacune se garnit de rameaux alternes, courts, procombants ou étalés-dressés ; toute la plante est couverte sur les deux faces de poils simples, formés d’une seule cellule, courts, étalés ; elle forme des touffes déprimées, étendues , enlacées, d’un vert glaucescent à la sur- face, décolorées à l’intérieur. — Stérile dans nos contrées. Sur les troncs d’arbres et les parois verticales des rochers granitiques ou calcaires; dans les Hautes-Vosges : Gérardmer, Hohneck (Mougeot), Donon , Champ-du-Feu , Ballon de Servance, Rochesson, roches du Pechet , etc. (B.); plus commun encore dans tout le Haut-Jura , souvent mélangé au Bartramia OEderi, — GC. dans les hautes montagnes de France. 9e Famille : MARCHANTEACÉES. (Trib. Marchantieæ N.) Appareils de frucüfication élevés au sommet d’une hampe naissant de la nervure; involucres groupés, cohérents par la base et libres du reste ou contenus et pendants à l’intérieur d’un réceptacle convexe, plissé, lobé ou garni de rayons ; cap- sules pendantes ou divergentes, s’ouvrant par 6—8 (rarement 4) 92, LUNULARIA VULGARIS. 847 valves. — Rarement (Targionia) la capsule est solitaire dans un involucre coriace, à la fin bilabié, sessile à la face inférieure des frondes, pres du sommet. — Frondes épaisses, munies d’une nervure dilatée et, en dessous, de lamelles violettes longitudinales ou obliques, entre lesquelles courent des faisceaux de longues radicules, chargées de grandes papilles à l’intérieur ; à la face supérieure des frondes, s'ouvrent de nombreux sto- mates entourés de cellules rayonnantes, et communiquant avec uue couche formée de cellules renflées, contenant de la chloro- phylle, et articulées de manière à présenter des piles entre lesquelles l'air peut circuler. {'e Tribu : Lunulariées N. ab Es. Hampe entourée d’une gaine à la base et portant, au sommet, des involucres cohérents par la base seulement, contenant cha- cun une capsule qui s’ouvre par 4—8 valves. 262 Genre : Lunularia Mich. Involucres (2—6) tronqués, horizontaux. Capsule exserte. Pas de périanthe. Frondes larges , souvent garnies en dessus de cupules renfermant des corps lenticulaires ; disques mâles ses- siles. 92. Lunularia vulgaris Mich. Nov. gen.; Marchantia cru- ciata Linn. Sp. pl. Espèce indiquée d’une manière générale par le D' Mougeot sur les pots de fleurs dans les serres et les orangeries, signalée d’ailleurs en France sur une foule de points. M. Le Jolis a dis- tingué deux espèces confondues sous le nom primitif de L. vul- garis. La première (L. Dillenii Le Jol.), celle de nos contrées du Nord, est caractérisée par sa floraison dioïque, les hampes très velues, les frondes fertiles privées (toujours ?) de cupules, les frondes mâles garnies de cupules semi-lunaires abondantes ; maturité en automne. La seconde (L. Michelii Le Jol.), mo- noïque ? (selon Micheli), a des frondes fertiles garnies également de cupules semi-lunaires, une hampe glabre, et muürit ses capsules au printemps. Elle est propre à la région méditerra- néenne. (Le Jolis, Mémoires de la Soc. de Sc. nat. de Cher- bourg, [, pp. 191—192.) 848 97° GENRE : MARCHANTIA. 2e Tribu : Jécorariées N. ab E. Un réceptacle convexe ou conique souvent lobé ou garni de rayons, pédonculé, contenant, à sa face inférieure, les capsules dans des enveloppes diverses. Hampe garnie, au fond de l’invo- lucre, de lanières qui répondent aux lamelles des frondes et entremélées de radicules hérissées à l’intérieur; ces radicules se glissent aussi le long de 1—2 replis profonds, dont la hampe est creusée en long et que l’on ne reconnaît bien que par des sections transversales. 97° Genre : Marchantia Linn. Réceptacle convexe, garni de rayons allongés, libres à l’extré- mité, cohérents avec le réceptacle à la base; involucres renfer- mant plusieurs périanthes, et ces derniers chacun une capsule qui s'ouvre par des dents révolutées à l’état sec. Anthéridies enfoncées dans la substance d’un disque lobulé, plan en dessus et pédonculé. 93. Marchantia polymorpha Linn. Sp. pl.; Stirp. n° 56. Fronde couchée, rayonnante, dichotome, diversement lobulée et ondulée aux bords, canaliculée-concave et noîre selon une bande médiane, du reste d’un vert foncé; long. 4—10 centim., larg. 1 centim. En dessus, des lignes plus claires circonscrivent de grands espaces en forme de losanges, au milieu desquels s'ouvre un stomate entouré de cellules rayonnantes ; épiderme formé de cellules tabulaires, très distinct; nervure dilatée, com- posée de grandes cellules hyalines, au milieu desquelles se trou- vent des granulations grisâtres ; lamelles de la face inférieure longitudinales. Pas de vaisseaux. Sur les frondes, le long de la ligne médiane, se développent fréquemment de petites cor- beilles à bordure ondulée-sinueuse, renfermant des corpuscules lenticulaires-biconvexes, échancrés aux deux extrémités d’un même diamètre. Hampe dépourvue de gaine, naissant au fond d’une échancrure qui forme un petit rebord en dessus; cette hampe à la fin brune, striée, est nue ou garnie de poils artieu- lés qui sont de même nature que les lamelles; long. 15—40 millim. Réceptacle convexe, garni de 9—10 rayons connivents, libres à l'extrémité, cylindriques, verts, remplis de radicules ; la surface du réceptacle est munie de stomates ; périanthes la- ciniés-frangés à l’orifice. Capsule brièvement pédicellée, à 94. PREISSIA COMMUTATA. 849 parois minces, renfermant des fibres annulaires jaunâtres, divisée en 6 valves lobulées au sommet. Elatères allongés, grêles, longuement alténués aux extrémités, à plusieurs spires jaunâtres, formant une touffe laineuse. Spores très petites, pâles, très légèrement papilleuses. Disque anthéridifère lobulé- crénelé sur le contour, relevé de côtes rayonnantes en dessus; anthéridies oblongues-lagéniformes, enfoncées le long de ces côtes, communiquant au dehors par un pore. — Eté. C. partout, en plaine et dans les montagnes, dans les lieux marécageux, près des sources, dans les allées humides, au pied des murs. 98° Genre : Preissia”N. ab Es. . Réceptacle hémisphérique, 2—4—lobé, garni de rayons courts, cohérents; involucres renfermant 1—3 périanthes, et ces derniers chacun une capsule qui s'ouvre très avant par l’écartement de 4—8 lanières. Fleurs mâles comme dans le genre précédent. Fronde moins développée, parcourue par de grands vaisseaux bruns. 94, Preissia commutata N. ab Es. E. Leb. IV, p. 117; Stirp. n° 735; Schultz, Herb. norm. n° 197. Fronde dichotome, souvent rougeätre et à peine ondulée sur le contour, presque plane en dessus, d’un noir violacé et gar- nie de lamelles longitudinales violacées, en dessous; long. 10—12 millim., larg. 5—7 millim. Structure comme dans le genre précédent; mais, de plus, 12—15 gros vaisseaux angu- leux, d’un brun violacé, courent à l’intérieur de la nervure. Hampe striée, munie de deux sillons tubuleux, rougeâtre à la base, naissant au fond d’une échancrure, sans rebord ni gaine, garni seulement de quelques écailles linéaires; long. 10—25 nillim. Réceptacle subhémisphérique, d’un vert assez pâle, présentant 4—6 rayons cohérents ou côles saillantes obluses, aboutissant à peine au bord; contour sinueux ; à l'intérieur du réceptacle, 3—4 renflements produits par autant de replis de la membrane qui forme les involucres; 2 périanthes dans cha- que involucre. Capsule globuleuse, à parois minces. Elatères à 2 spires. Spores hérissées. Au sommet de la hampe, au fond du réceptacle, se voient de nombreuses paillettes entremèlées de radicules. Les involucres s'ouvrent, à la maturité, par une fissure produite à leur sommet, c’est-à-dire, à l'extrémité tournée vers le sol. 850 992 GENRE : FEGATELLA. Sur les parois humides et dans les anfractuosités fraîches des rochers calcaires, sur le mortier des vieux murs ombragés ; ; remparts de Strasbourg (Mougeot et Nestler), Deux-Ponts (Bruch), grès vosgien du plateau de Bitche, à l’ouest de la crête des montagnes {Schultz) ; Dôle, Salève (J. Müller). — Alpes de la Savoie : Bains de la Caille (Puget); Dauphiné : Taillefer, Renage (Ravaud), Le Sidobre dans le Tarn (M.-D.); dans les Py- rénées centrales (Salzmann) ; souvent confondu avec le Reboulia hemi- sphærica. 29° Genre : Fegatella Raddi. Réceptacle conique obtus, dépourvu de lobes et de rayons; involucres (4—8) cohérents entre eux et avec la paroi du récep- tacle, ne renfermant chacun qu’une capsule obovée; cette der- nière s'ouvre par 8 dents roulées en dehors à l’état sec. Pas de périanthe. Anthéridies enfoncées dans un disque oblong, sessile, sur une plante distincte. 95. Fegatella conica Cord.; Marchantia conica Linn.; Stirp. n° 247. Frondes planes, plus ou moins relevées et ondulées aux bords, dichotomes, d’un beau vert uniforme en dessus, pâles, garnies de lamelles hyalines, en dessous ; larg. 10— 90 millim.; inno- vations naissant par une portion d’abord #rès étroite, étalées ou divergentes ; nervure médiane dilatée, épaisse ; épiderme de la face supérieure très distinct, divisé en losanges érès nets, grands, par des lignes plus claires; stomates aussi très sail- lants, grisâtres à l'œil nu, entourés de cellules concentriques. Pas de vaisseaux. Hampe naissant vers le sommet des lobes, par une rupture circulaire des couches superficielles de la fronde qui forment un rebord crénelé et écarté; un seul repli tubu- leux profond dans la hampe; long. de celle-ci 2—10 centim. Réceptacle pyramidal obtus, muni de 4—6 angles émoussés, d’abord vert, à la fin décoloré, à peine sinué sur le contour; 4—6 involucres s’ouvrant par une fente au sommet, cohérents entre eux et avec la paroi du réceptacle; espaces libres occupés par de nombreux replis de la membrane des involucres voisins. Coiffes obovées. Capsules de mème forme, à parois brunes, formées de cellules dilatées, renfermant des fibres annulaires. Elatères à 3 spires. Spores tuberculeuses. Plante mâle plus grêle ; disques saillants au sommet des lobes, sessiles dans une échancrure, verts, oblongs, entourés par le rebord du thalle déchiré, d’un diamètre de 3—4 millim.; anthéridies (20—60) grandes, ovales-oblongues, s’ouvrant par un pore au sommet d’un petit cône saillant. — Avril. 96. REBOULIA HEMISPHÆRICA. 851 Sur les pierres, les parois humides des rochers, dans les lieux frais et ombragés, surtout des montagnes, dans les Vosges et le Haut-Jura, pres- que partout. La hampe ne se développe qu’au moment de la maturité. 80° Genre : Reboulia Raddi. Réceptacle hémisphérique, lobé ; 3—6 lobes profonds ; invo- lucres répondant à chaque lobe et s’ouvrant par une fente longi- tudinale, contenant chacun une capsule sans périanthe; capsu- les à parois minces, dépourvues de fibres annulaires, s’ouvrant par des déchirures. Hampe garnie à la base et au sommet, au fond du réceptacle, de paillettes en forme de lanières nombreu- ses et allongées , saillantes, entremêlées de radicules. Anthéri- dies enfoncées dans des disques sessiles. Frondes dépourvues de vaisseaux et de compartiments losangés en dessus, d’un noir violacé en dessous. 96. Reboulia hemisphærica Radd.; Slirp. n° 1232; Mar- chantia hemisphærica Linn. Spec. pl. Cette espèce ressemble, jusqu’à un certain point, au Preissia * commulata dont elle possède le port et l’aspect général; mais elle en diffère par la fronde dépourvue de vaisseaux et de compartiments losangés ; les stomates sont très petits et à peine saillants, en sorte que la surface est lisse, d’ailleurs d’un vert päle glaucescent; les contours sont plus sinueux, plus ondulés. Les longues paillettes, en forme de houppes laineuses très saillantes à la base de la hampe et au-dessous du réceptacle, sont aussi très caractéristiques. Les lobes du réceptacle sont très distincts ; leur nombre varie de 3 à 9; la forme d’ensemble du réceptacle "est conique, convexe ou presque déprimée. Les involucres, en même nombre que les lobes et opposés à ces derniers, s'ouvrent par une fente longitudinale du côté de la bampe. Capsule incluse et s’ouvrant par des déchirures irréqu- lières; ses parois sont formées par une membrane molle, dé- pourvue de fibres annulaires , mais renfermant souvent beaucoup de matière verte. Spores grandes, relevées de crêtes papilleuses. Elatères assez courts , à trois spires. Disques mâles sessiles. — Printemps. Parois des rochers fraîches et ombragées , sur le grès vosgien autour de Bitche (Schultz), Reculet, Salève (3. Müller). — Fontenay aux Roses rès de Paris (Roussel), Lisieux en Normandie (A. Braun), Vaucluse meer): }, Montpellier (Gouan), Remoulins dans le midi de la France (Montagne), dans la Provence (Gérard), dans le Centre (Lamy), 8952 91° GENRE : GRIMALDIA. 31° Genre : Grimaldia Raddi. Réceptacle hémisphérique, papilleux et garni de stomates en dessus, décurrent en dessous, 3—4—lobé sur le contour; involucres renfermant une seule capsule; pas de périanthe; cap- sule globuleuse, s’ouvrant en boîte à savonnette par la chute d'un segment circulaire. Spores hérissées de crêtes saillantes. Fleurs mâles formant des disques sessiles. Fronde canaliculée, dichotome, garnie en dessous de lamelles imbriquées, atteignant les bords et faisant saillie au sommet. 97. Grimaldia barbifrons Bisch. in Nov. Act. Ac. Nat. Cur. XVII, p. 1028; N. ab E. Syn. p. 550; Grim. fragrans N. ab E. E. Leb. Frondes très étroites (larg. 1—1 172 millim.), flexueuses, se dilatant un peu vers l'extrémité (larg. 2—92 172 millim.), inno- vant au-dessous du sommet, dichotomes, épaisses, fortement canaliculées en dessus par l’inflexion des bords qui sont on- dulés, en sorte que la face supérieure est à peine visible, surtout à l’état sec; la face inférieure, garnie, selon la ligne médiane, de radicules abondantes, est couverte, de chaque côté de cette ligne jusqu'aux bords, de lamelles arquées, très nombreuses, imbriquées, d’un beau pourpre, percées de trous espacés; les lamelles du sommet sont plissées et terminées par de longs appendices blancs, comme argentés, laciniés-frangés, dressés- recourbés en dessus ; l’épiderme de la face supérieure est formé de cellules petites, plus épaisses que larges, et percé de sto- mates peu saillants. La plante forme à la surface du sol des cordons, vermiformes, bruns, reconnaissables à la touffe de lanières argentées qui les terminent; elle répand une odeur assez agréable qui est avivée par l’action de l’eau. Hampe naissant au sommet, souvent très courte; réceptacle divisé le plus souvent en 3 lobes très distincts qui recouvrent chacun un involuere. Capsule à demi exserte, s’ouvrant par scission circulaire trans- versale, en sorte que le segment supérieur se détache et tombe. Spores nombreuses, grandes, un peu anguleuses, hérissées de crêtes. Elatères courts, nombreux, à 2 spires. Disques anthé- ridiüfères sur une plante distincte, sessiles, obovés. Sur la terre légèrement fraiche, exposée au midi, sur les collines des terrains siliceux et des terrains calcaires; près de Bâle (Nees ab Es, Syn. p- 551), indiqué près de Deux-Ponts. — Près de Lyon (Montagne). FIMBRIARIA LINDENBERGIANA. 853 Genre : F'imbriaria N. ab Es. Réceptacle pédonculé, légèrement lobé ; 2—4 lobes; involu- cres courts, tronqués; un périanthe dans chaque involucre, dépassant ce dernier, fissuré en long, terminé par un mucron tubuleux ; capsule globuleuse, s’ouvrant par la chute d'un oper- cule, dépourvue de fibres annulaires ; élatères courts, à 2 spires. Anthéridies enfoncées dans le thalle à la base et dans le voisinage de la hampe sur la même plante. Fimbriaria fragrans N. ab Es. Syn. p. 558. Fronde étroite linéaire, convexe en dessus, garnie en des- sous de lamelles qui atteignent les bords latéralement et Les dépassent au sommet en formant une touffe blanche ; le récep- tacle est vert; le périanthe se partage en 8 lanières cohérentes au sommet. Mont-Cenis (Bonjean). Fimbriaria Lindenbergiana Corda, N. ab Es. E. Leb. IV, p. 283. Fronde beaucoup plus large (larg. 7—8 millim.), munie d’une nervure étroite, du reste mince, garnie en dessous de lamelles peu développées qui sont loin d'atteindre les bords et ne dépassent pas le sommet; réceptacle, capsule, spores et élatères colorés en violet-pourpre. Sur la terre et les mousses ; Mont-Cenis (Bonjean). Fimbriaria elegans Spreng. Syst. veget. IV, p. 235. Fronde linéaire, étroite, simple, verte en dessus, violette, chargée d’écailles et de radicules en dessous ; hampe velue au sommet; réceptacle fuberculeux en dessus, crénelé aux bords ; périanthes divisés en 8 lanières cohérentes. Corse (Thomas). 3° Tribu : Targioniées N. ab Es. Involucre sessile au sommet des lobes en dessous, noir, renflé, s’ouvrant par une fente verticale en deux valves conca- 854 92° GENRE : TARGIONIA. ves coriaces. Capsule subsessile, à parois minces, s’ouvrant par des déchirures irrégulières. Spores hérissées de crêtes. Frondes canaliculées en dessus, garnies, en dessous, de lamelles obli- ques, imbriquées, violettes. 32° Genre : Targionia Mich. Caractères de la Tribu. 98. Targionia Michel Corda in Op. Beitr. |, p. 649; Targionia hypophylla Linn.; Stirp. n° 937. Frondes épaisses, munies d’une nervure dilatée, sinuolées sur le contour, émarginées au sommet, relevées aux bords à l’état sec, garnies, en dessous, de lamelles ovales, obliques, attei- gnant les bords, violettes; long. 5—7 millim., larg. 1 192—3 millim. ; les innovations s’articulent au-dessous du sommet par une portion étroite; l’épiderme de la face supérieure est formé de cellules épaisses, percé de stomates nombreux, saillants. Involucre subglobuleux, noir, présentant une arête verticale selon laquelle il s'ouvre, à la maturité, en deux écailles conca- ves, dès lors béantes ; la paroi de l’involucre présente 4 couches de cellules dont l’externe seule est colorée ; 4 archégones ; pédi- celle réduit à un petit bulbe verdâtre: pas de périanthe; coiffe mince, déchirée irrégulièrement. Capsule globuleuse formée de cellules qui renferment des fibres spirales; spores grandes, hérissées de crêtes ; élatères à 2 spires. Sur la terre qui recouvre les rochers ; recueilli par Lesquereux dans le Jura, probablement au Val de Travers; indiqué par Stolz en Alsace (Nees, E. Leb. IV). — Calvados : Clécy (Husnot); Angers (Boreau, Bouvet), Bretagne, Meudon, Dax, Montpellier, Provence (F1. franc.). 3e Famille : ANTHOCEROTÉES. (Trib. Anthoceroteæ N. ab Es.). Capsule naissant à la face supérieure des frondes, linéaire- subulée, s’ouvrant en deux valves tordues à l’état sec ; une co- lumelle sur laquelle naissent les spores. Pas de périanthe. Frondes dépourvues de stomates. 33° Genre : Anthoceros Mich. Caractères de la famille, 99, ANTHOCEROS PUNCTATUS. 859 99. Anthoceros punctatus Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 538. Fronde rayonnante , lobée et lobulée; lobes diversement contournés, frisés, relevés aux bords, d’un vert foncé; larg. des lobes 1 192—3 millim.; plante d’un vert foncé obscur : pas de nervure, ni de lamelles en dessous; radicules hyalines, lisses à l’intérieur, s’agglutinant des corps étrangers à l’exté- rieur ; sur une coupe transversale, on constate A couches, superposées de cellules, dont les centrales sont hyalines, gran- des ; les cellules des couches externes sont à parois plus épais- ses, subhexagones, nettement anguleuses; elles renferment un noyau anguleux et très gros de matière verte; celles de la couche supérieure présentent des saillies en forme de larges papilles. Par le développement des frondes, les fleurs femelles nées vers le sommet des lobes, se trouvent successivement rejetées en arrière; involucre formé par une élévation du thalle en forme de tube cylindrique étroit, dont l’orifice est un peu rétréci et pâle; long. 2—2 172 millim. Pédicelle court ; capsule linéaire-subulée, Tégèrement anguleuse, d’un brun oli- vâtre ou noir, dressée, s ‘ouvrant jusque vers le milieu en deux valves tordues après la sporose; long. 15—40 millim. ; colu- melle étroite formée de cellules tres allongées, brunâtres ; sur elle, par l'intermédiaire d’élatères bruns , flexueux, tordus, formés d’une large fibre articulée, se développent les spores qui sont d’un brun noir, tétraédriques, garnies de saillies épi- neuses, souvent bifurquées, plus abondantes et plus dévelop- pées sur la face qui constitue la base du tétraèdre. La coifte, dont la partie supérieure est emportée par la capsule, se con- tracte de bonne heure au fond de l’involucre. Les valves de la capsule sont formées de plusieurs couches de cellules dont les intérieures sont courtes, subrectangulaires, et les extérieures très allongées ; à la surface externe des valves, on remarque aussi ‘quelques stomates. Les anthéridies naissent groupées dans la substance des frondes, sur la même plante non loin des fleurs femelles. — Août-octobre. Répandu dans les terrains calcaires et argilo-calcaires, plus rarement dans les terrains siliceux, dans tout notre domaine et dans toute la France; dans les champs humides, surtout dans les raies qui les séparent, le long des fossés, dans Les lieux légèrement marécageux, à demi ombragés. 100. Anthoceros lævis Linn. Spec. pl.; Stirp. n° 55. Cette espèce diffère de la précédente par une fronde lisse en dessus, et surtout par les spores qui sont jusqu’à la fin jaunes, un peu allongées, garnies uniformément de papilles simples, moins saillantes. Dans les mêmes conditions que l'A, punctatus, 856 94° GENRE : SPHÆROCARPUS. 4° Famille : RICCEACÉES Endl. Capsule s’ouvrant par des déchirures, enfoncée dans la substance des frondes ou sessile à la surface, dépourvue de pé- rianthe et souvent d’involucre. Pas d’élatères. Spores angu- leuses. Anthères sessiles à la surface des frondes ou enfoncées dans leur parenchyme. Frondes munies d’un épiderme. Radi- cules rarement nulles, souvent abondantes et la plupart hérissées intérieurement. Genre Riella Mont. Fronde représentée par un axe en forme de nervure, autour duquel s’enroule, selon une spire plus ou moins ouverte, une aile membraneuse; le côté opposé présente des écailles ou des lobes espacés. Capsules subsessiles vers le sommet de la fronde renfermées dans un involucre ouvert au sommet; coiffe persis- tante, libre. Spores très papilleuses. Plantes dioïques. Riella Reuteri Mont. Ann. Sc. Nat. 3 sér. t. XVIII. — Plante très petite, enfouie dans la vase; tige pâle, radicaleuse, ne laïssant guère voir l'aile membraneuse qu’au sommet ; écalles opposées, lancéolées ; capsules groupées au sommet au nombre de 4 à 5 ; involucre renflé, chové ; spores chargées d’abondantes saillies épineuses, tronquées. — Au bord du lac de Genève, à Genthod (Reuter, J. Müller). 34° Genre : Sphærocarpus Mich. Involucres piriformes, groupés et sessiles à la surface des frondes ; capsule globuleuse; pas d’élatères. Anthères lagéni- formes, groupées et sessiles sur une plante distincte. Fronde rayonnante , lobée, dépourvue de nervure et d’épiderme. 101. Sphærocarpus Michelii Bell. Mont. PI. Cell. ; Spheær. terrestris Mich. Nov. gen.; Stirp. n° 1045. Frondes divisées en lobes obtus, ondulés, rayonnants autour du point de départ, formées de cellules molles, anguleuses, dépourvues de stomates, recouvertes et masquées par les organes de fructification; tapis verts, un peu jaunâtres à l’état humide, d’un jaune clair à l’état sec; diam. 5—8 millim. Involucres obovés, obtus, percés d’un pore au sominet, naissant en grand 101. SPHÆROCARPUS MICHELII. 857 nombre à la surface des frondes, de même teinte jaunätre. Coiffe persistant jusqu’à la fin, hyaline. Membrane capsulaire formée d’une seule couche de cellules dépourvues de fibres annulaires. Spores nombreuses, restant groupées par 4 jusqu’à la fin, brunes; leur paroi externe fovéolée, hérissée de saillies et de crêtes. — Il paraît que cette petite plante est polygame, tantôt dioïque et tantôt monoïque. — Pendant l'hiver et au printemps. Sur la terre dans les champs et les vignes des terrains calcaires ; Des- tord , dans les Vosges (Mougeot) ; Durlach (A. Braun). — Environs de Tours (Du Petit-Thouars), Cambron, dans la Somme (Boucher). Genre Corsinia Radd. Fronde organisée comme dans la famille des Marchantiacées : un épiderme, une couche de cavités aériennes, une nervure formée de cellules allongées et des radicules hérissées à l’inté- rieur. Capsule globuleuse, à parois membraneuses, minces, contenue jusqu’à la fin dans une coiffe arrondie, sessile, à demi enfoncée dans la fronde, hérissée, à la surface, de grandes papilles; du reste pas d’involucre ou de simples lanières de la fronde ; pas d’élatères. Corsinia marchantioides Radd. in Opusc. scient. di Bol. II, p. 9354. Fronde glaucescente, obovée, lobulée sur le contour, concave en dessus, innovant au-dessous du sommet par une portion rétrécie; long. 5—8 mill., larg. 3—4 mill. ; capsules isolées ou groupées ; spores d’un brun noir, opaques, légèrement muri- quées, un peu réniformes. Sur la terre des lieux frais , dans le midi de la France; près de Calvi en Corse (Soleirol), forêt de Montmorency (A. Brongniart). Genre Oxymitra Bisch. Plantes très semblables, pour l’aspect et l'organisation des frondes, au Grimaldia barbifrons; toutefois les écailles en dessous sont assez pâles, rousses et dépourvues de trous. Cap- sules disposées en? séries le long de la ligne médiane des frondes, sessiles , plus ou moins cohérentes avec la coiffe ; pas d’élatères ; involucre conique , aigu , glabre , ouvert au sommet. Oxymitra pyramidata Bisch. Nov. Act. Ac. Nat. Cur. XVII, Midi de la France et en Corse , sur la terre dans les lieux secs. 29 858 39° GENRE : RICCIA. 35e Genre : Riccia Mich. Capsule cohérente avec la coiffe, enfoncée dans la substance des frondes ; celles-ci divisées en lobes rayonnants, munies d’un épiderme, mais privées de stomates. +. Pas de cavités aériennes sous l’épiderme. (E. 102—106.) a. Contour des frondes glabre. (E. 102—104.) 102. Riccia glauca Linn.; Stirp. n° 539. Fronde divisée en 6—8 lobes, 2--3 fois bifurqués à leur tour, appliqués, obus, émarginés, largement canaliculés, plans ou légèrement relevés aux bords, larges de 1—2 millim. ; plante formant de petites rosettes d’un vert pâle glaucescent en dessus, péles, garnies de radicules la plupart hérissées inté- rieurement, dépourvues de lamelles, en dessous ; diam. 8—12 m.; cellules de la couche supérieure hyalines , à parois minces, hé- rissées de petites papilles inégales; au-dessous 2—3 couches de cellules renfermant de la chlorophylle; enfin une zône infé- rieure de cellules hyalines; 2—$ séries de cellules marginales hyalines ne formant qu’une seule couche. Capsules disposées en grand nombre, selon une bande médiane, sur deux séries im- parfaites , à l’intérieur des lobes, depuis le point central jusque près des bords, visibles à la maturité, par transparence, comme autant de points noirs. Spores brunes, hérissées de papilles fines assez saillantes, polyédriques, planes sur les faces de contact dans le groupe primitif de 4. A la fin, la surface des frondes, relevée par la saillie des capsules, se rompt en regard de celles- ci, et forme un pore par lequel les spores peuvent s’échapper. Anthéridies renflées, enfoncées dans la substance des frondes, près des fleurs femelles, sur la même plante. — Septembre- novembre. CC. partout sur la terre argileuse, un peu humide, dans les allées peu fréquentées ; dans les champs, au bord des fossés. La var, minimæ Lin- denb. (R. minima Schmid.) a des frondes divisées en lobes plus étroits, linéaires. 103, Riccia bifurca Hoffm. Lindenb. N. ab Es. E. Leb. IV, p. 396. Disposition rayonnante des frondes moins netle que dans l'espèce précédente, à cause de la destruction rapide des parties moyennes ; lobes étroits (larg. 172—273 millim.), un peu dilatés 103. RICCIA BIFURCA. 859 au sommet, subspatulés, légèrement canaliculés en dessus, un peu relevés aux bords, obtus ou brièvement émarginés au som- met, simples ou 1—2 fois bifurqués, étroitement appliqués, gar- nis de nombreuses radicules hérissées la plupart intérieurement ; long. 3—4 millim.; sur le contour des lobes en dessous, une bande d'un violet foncé, visible à cause du relèvement des bords ; la structure des lobes est épaisse; ils sont formés d’un grand nombre de couches superposées de petites cellules rem- plies de matière verte et presque uniformes; celles de la couche superficielle en dessus sont un peu plus lâches, hyalines, mais cependant mal définies. Les spores sont obtusément polyédri- ques, d’un brun presque noir, fovéolées, munies de crêtes obtuses, peu saillantes ; les capsules sont échelonnées successi- vement en petit nombre ; la surface des lobes est d’un vert très pâle. Sur la terre humide dans les lieux vaseux , au bord des fossés, des étangs en voie de dessication ; çà et la, semble commun dans la Haute- Vienne (Lamy). 104, Riccia minima Linn. Lindenb. Rice. p. 427. Espèce assez voisine de la précédente, ayant de même une fronde à lobes solides, épais, bordés de violet sur le contour en dessous ; mais les extrémités sont presque toujours rétrécies, subaiguës ; les bords sont fortement relevés et presque incurvés de manière à déterminer un sillon en dessus; les capsules finis- sant par se trouver dénudées par la destruction de l’épiderme ; les parois de la capsule sont aussi plus solides ; les spores nous ont paru plus petites, plus nettement anguleuses, moins fo- véolées, mais plutôt couvertes de circonvolutions larges et obluses. Indiqué par M. Godron dans les lieux humides près de Nancy (Bois de Tomblaine), région de, la plaine des Vosges ? (Mougeot). — Près du pont de Lathus dans la Vienne (Deloyne et Chaboïsseau), midi de la France (Montagne). b. Contour des lobes cilié. (E. 405—106.) 105. Riccia ciliata Hoffm. germ. 2, p. 95; Stirp. n° 1046. Espèce analogue au R. glauca par ses frondes régulièrement rayonnantes, d’un vert glauque ou grisâtre en dessus, pâles ou rougissant à peine sur le contour en dessous, à lobes larges, 2—3 fois bifurqués, très peu canaliculés, produisant des cap- sules nombreuses, bisériées, visibles de bonne heure par trans- parence et soulevant l'épiderme; — mais, de plus, lobes garnis, sur le contour, de nombreux cils raides, simples, aigus, lisses, 860 35° GENRE : RICCIA. hyalins ou roux, étalés; les bords sont un peu plus relevés, surtout à l’état sec; la structure est bien plus épaisse ; les lobes sont formés de nombreuses couches superposées de cellules ren- fermant de la matière verte; les cellules de l’épiderme sont peu distinctes ; les spores sont brunes, fovéolées, munies de crêtes peu élevées. Long. des lobes 4—5 mill., larg. 1—1 172 mill. < Lieux tourbeux et champs humides à Bruyères >» (Mougeot), Mul- house (Mühlenbeck). — Haute-Vienne : près d’Aine et de Verneuil (Lamy), dans les Landes , près de Dax (Grateloup). 106. Riccia Bischoffii Hübn. Hepaticol. germ. p. 29; Stirp. n° 1233. Espèce dioïque. Fronde femelle simple ou une seule fois bi- furquée, large, obovée, obtuse, coneave; larg. 3 millim., long. 5—7 millim.; fronde mâle plus étroite, plus allongée, plus divi- sée, ne rayonnant toutefois que d’un seul côté, plus canaliculée. Les deux plantes ont en commun des frondes glaucescentes, ponctuées en dessus, pâles en dessous sur le contour, garnies, aux bords qui sont un peu relevés et légèrement rosätres, de cils hyalins, inégaux, plus ou moins fournis, lisses, tandis que les radicules très abondantes en dessous sont hérissées in- térieurement. Capsules grandes, isolées, soulevant l’épiderme de manière à former des bosses arrondies; spores des plus grandes, presque noîres, opaques, anguleuses, garnies de crêtes papilleuses sur le dos. Sur le granite ancien du Brésoir, en Alsace (B.). — Sur les schistes à Angers (Guépin), près du pont de Lathus, dans la Vienne (Chaboïsseau); près de Heidelberg (Bischof). Observ. Nous n'avons pas vu les R. palmata Lindenb. et tumida Lindenb. indiqués, le premier, dans les environs de Montpellier (Montagne), et le second, en Corse. D’après Nees, le R. palmata est caractérisé par une fronde subtrichotome, divisée en lanières obovées ou oblongues, obtuses, émarginées, largement sillonnées, épaisses, relevées et garnies de soies aux bords, colorées en brun-pourpre en dessous. Le R. tumida est très petit; les lobes sont simples ou bifurqués une seule fois, relevés aux bords de manière à déterminer un sillon médian étroit ; le contour est garni de cils sur deux séries au sommet des lobes; la face inférieure est aussi colorée en brun-pourpre. c. Frondes munies d’écailles lamelleuses en dessous. Riccia lamellosa Radd. Opusc. scient.; Lindenb. Ricc. Plante semblable aux grandes formes de Riccia glauca lors- 107. RICCIA CRYSTALLINA, 861 que l’on considère la face supérieure des frondes; mais lobes épaissis, renflés selon la ligne médiane, et garnis de part et d'autre d’écailles imbriquées, étalées, ovales ou lancéolées, . vertes, brièvement saillantes aux bords. Sur la terre dans les lieux frais et ombragés; près de Montpellier (Delille). Riccia nigrella D. C. FI. fr. V, p. 193. Lanieres plusieurs fois bifurquées, linéaires, très étroites, relevées-incurvées aux bords, munies d’un sillon profond le long de la ligne médiane, garnies en dessous d’écailles d’un pourpre foncé, imbriquées qui communiquent, pour l’aspect, leur teinte à la plante tout entière. Lieux frais près de Montpellier (Boucher, De Candolle). T1. Frondes munies, sous l’épiderme, de grandes cavités aériennes. (E. 107—109.) a. Plante croissant sur la terre humide. (E. 407.) 107, Riccia crystallina Linn.; Stirp. n° 248. Fronde exactement appliquée, fixée par des radicules abon- dantes, lisses pour la plupart, plus rarement hérissées intérieure- ment ; lobes rayonnants, plusieurs fois bifurqués, obtus, ondulés, légèrement relevés aux bords, rapprochés et se recouvrant laté- ralement, d’un beau vert clair en dessus, pâles en dessous ; rosettes orbiculaires, d’un diam. de 20—925 millim.; largeur des lobes 1 192—2 millim.; cellules épidermiques recouvrant des cavités aériennes hexagonales d’abord fermées, ouvertes à la fin par la rupture de l’épiderme en regard de ces cavités, de sorte que toute la surface des frondes apparaît percée de pores irréguliers, rapprochés, très facilement visibles à la loupe. Capsules naissant vers la base des frondes, souvent sur deux séries, découvertes comme autant de points noirs à la fin par la destruction des couches cellulaires qui les recouvraient d’abord ; spores brunes, grandes, fovéolées, munies de crêtes peu saillantes, finement papilleuses. Sur la terre humide des terrains calcaires, près des sources, des lavoirs, sur le revers des fossés, région de la plaine dans les Vosges (Mougeot), Bosserville, Maxéville, Lunéville (Godron); Petit-Salève et bord du lac de Genève (J. Müller). — Etang du Riz-Chauvron dans la Vienne, étang de Thouron, dans la Haute-Vienne (Lamy), près de Paris, étang de Saint- Léger (De Candolle). 862 35° GENRE : RICCIA. b. Plantes flottant à la surface des eaux stagnantes. (E. 108—109.) 108. Riccia natans Linn.; Stirp. n° 836. Fronde obovée, dilatée, courte ou cordiforme échancrée au sommet, d’un vert clair ou olivâtre, plane ou légèrement con- vexe en dessus, munie d’un sillon plus ou moins profond, par- fois oblitéré le long de la ligne médiane de chaque lobe; tar- geur des frondes 5—10 millim.; le contour de la couche supé- rieure et de l’épiderme est un peu incurvé et ondulé; cette cou- che se compose de petites cellules hexagones; vue en dessus elle laisse apercevoir par transparence des compartiments he- æagones assez grands qui répondent aux cavités aériennes sous- jacentes; les couches inférieures en petit nombre et minces émettent sur toute la surface et principalement sur le contour des lanières lancéolées ou linéaires, obtuses, garnies de dents espacées, planes ou irrégulièrement plissées, tombant selon la verticale ou étalées, rayonnant sur le contour de la fronde; ces lanières sont vertes ou noirâtres. Capsules naissant à l’intérieur du tissu au-dessous des sillons, renfermant des spores peu nombreuses, fovéolées. — Très rarement fertile. « Sur les eaux des fossés, région de la plaine des Vosges. > (Mougeot). Nous n’avons pas trouvé cette espèce; dans le Palatinat, surtout inférieur (Pollich, Bischoff). — Près de Paris, de Caen (De Brébisson), en Pro- - vence; près d’Aarau en Suisse (J. Müller). 109. Riccia fluitans Linn.; Stirp. n° 151; R. eudichotoma Bisch. in Nov. Act. Ac. Nat. Cur. XVII. Plante d’un vert foncé ou pâle, flottant à la surface des eaux, croissant plus rarement sur la terre par suite du retrait des eaux. Fronde rayonnante, formant des rosettes mesurant jus- qu’à 50 et 60 mill. de diamètre; lobes primitifs très ramifiés par des bifurcations répétées ; lobules obtus, très étalés, es- pacés, linéaires, entiers, larges de 172—1 millim., légèrement convexes et de même teinte sur les deux faces; à l’intérieur de la fronde, se trouve un faisceau de cellules linéaires, remplies de chlorophylle qui, vers le sommet des lobes, se détachent et courent successivement vers les bords en laissant entre elles des cavités aériennes allongées et obliques. Sur la vase, la plante émet des radicules plus ou moins abondantes, qui font complé- tement défaut lorsqu'elle flotte à la surface des eaux tranquilles ; dans le même cas, les bords des lobes se redressent aussi à divers degrés, et déterminent un sillon selon la ligne médiane. C’est la var. canaliculata N.; R. canaliculata Hoffm.; Stirp. 109, RICCIA FLUITANS, 863 n° 1143. Capsules naissant à l’intérieur et vers la base des frondes ; coiffe distincte de la capsule ; à la maturité, la capsule détermine ordinairement la rupture de l’épiderme inférieur. Spores fovéolées. — Plante du reste rarement fertile. Dans les eaux stagnantes , les fossés , les mares, etc.; Bruyères, Epinal (Mougeot), Nancy (Godron), Lunéville (Dænen), Haute-Saône : Champagney (Vendrelÿ), Chassey (Paillot) ; Doubs : Montfaucon (Paillot); la var. canaliculata , près de Bollriller en Alsace (Mühlenbeck). — Sem- ble répandu dans presque toute la France. ADDITIONS ET RECTIFICATIONS. Espèces indiquées par M. Renauld, dans la Haute-Saône; 1° Sur les terrains siliceux des Vosges, particulièrement sur les contreforts méridionaux du Ballon de Servance : Hypnum cordifolium, lycopodioides ?, uncinatum, ochraceum, incur- vatum, dilatatum, Pterogonium gracile, Neckera pennata, Zygodon Mou- geotii, Buxbaumia indusiata, Polytrichum gracile, Bryum alpinum, elon- gatum, crudum, Bartramia ithyphylla, Dicranum palustre, Muehlenbeckï, congestum, longifolium, squarrosum, Campylopus turfaceus, Brachyodus trichodes, Grimmia commutata ; 2° Sur le calcaire jurassique : Hypnum tenellum, Mnium rostratum, Bryum torquescens, Barbula aloides, inclinata, nervosa, Trichostomum flexicaule, Pottia cavifolia, Starkeana, Seligeria pusilla, recurvata, Funaria calcarea; 3° Sur le diluvium de la plaine de Lure : Hypnum vernicosum, Neckera pumila, Dicranum palustre, Phascum Flærkeanum, Bryum erythrocarpum, atropurpureum, Physcomitrium fas- ciculare. : Ces trois dernières espèces se retrouvent aussi sur l'étage oxfordien. Espèces recueillies par M. Paillot, dans le Doubs; Marais de Saône près de Besançon : Hypnum scorpioides, lycopodioides, stellatum, nitens ; Bryum alpi- 864 ADDITIONS. num ; environs immédiats de Besançon , à la citadelle, Montfaucon, Pont de Secours : Hypnum chrysophyllum, alopecurum (fertile), riparium, Cylindrothe- cium concinnum, Barbula ruraliformis, squarrosa, Trichostomum flexi- caule, Gymnostomum calcareum, tortile, Rhacomitrium canescens (fer- tile), Grimmia orbicularis ; bois de la Fossure, près de Fourg : Sphagnum subsecundum v. contortum, Hypnum scleropus, Gymnosto- mum tortile, Didymodon luridus, Grimmia orbicularis, Scapania nemo- rosa; Nans près de Rougemont : Bartramia OEderi, Mnium rostratum, Fissidens decipiens, Leskea longi- folia, Hypnum rusciforme, tenellum ; Beaume-les-Dames : Cinclidotus aquaticus (Michalet) ; Mouthe : Hypnum irrigum (Pourtier). Localités nouvelles pour quelques mousses rares : Hypnum brevirostrum Ehr. Cette espece doit être considérée comme généralement répandue dans presque toute la France. . glareosum Br. Fertile près de Merzig sur la Sarre (Winter). . demissum Wils. Seine-Inférieure, à Elbœuf (Etienne). . campestre Br. Loire, près de Montbrison (Peyron). . flagellare Dicks. Vosges, cascade de Tendon (B.). . Teesdalii Sm. Sarrebrück (Winter). Tommasinii Sendt. Vosges : forêt de Blanchemer vers le Rotabac, avec Melzgeria pubescens (B.). . trifarium W. M. Anciennes tourbières entre Wissembourg et Landau (Schultz). . Cossoni Sch.! Haut-Jura, entre Foncine-le-Bas et Foncine- le-Haut (B.). Plante plus robuste que celle que nous avons décrite sous le nom de Æ. intermedium ; feuilles plus larges; Le tissu est le même. H. arcuatum Lindb. Saint-Dié (B.). Cylindrothecium concinnum Sch. Provins (Bouteiller). Mnium orthorhynchum B. S. Publier, dans la Haute-Savoie (Puget). Bryum Duvalii Voit. Fertile au Rotabac (Pierrat). Aulacomnium palustre Schw. v. imbricatum Sch. Tourbière de Gazon-Martin (B.). Innovations courtes ; feuilles imbri- quées, à peine crépues à l’état sec, oblongues, arrondies au sommet, entières; la nervure s’arrête loin de l'extré- mité. Forme voisine de l'A. turgidum, dont elle n’a pas les cellules lisses. n À RRREER ADDITIONS. 869 Barbula gracilis Schw. Strasbourg (Paris). p. 493. A la suite du Trichostomum mutabile, ajouter : Trichostomum littorale Mitten in Seemann’s Journ. of Bo- tany, 1868, p. 99. Tige dressée, long. 10—15 millim.; innovations fasciculées (3—4), dépourvues de radicules; coussinets denses, d’un beau vert à la surface. Feuilles presque uniformes, nettement cré- pues, contournées à l’état sec, dressées, légèrement arquées en dehors à l’état humide, lancéolées, rapidement contractées et apiculées par l’excurrence de la nervure au sommet, demi-en- gaîinantes à la base, carénées, planes aux bords, entières; long. 2—172 millim., larg. 172—278 millim.; cellules du tiers inférieur hyalines, rectangulaires, 4—8 fois aussi L. q. L.; les supérieures obscures, remplies de chlorophylle, couvertes de papilles arrondies , peu saillantes. Plante stérile en France. Sur les rochers et les murs du littoral de la Manche : Urville, à l’ouest de Cherbourg (Le Jolis). Didymodon flexifolius H. T. Villard-de-Lans (Ravaud). Dicranum fuscescens Turn. v. flexicaule B. S. (D. flexicaule Brid.). Lieux rocheux, frais, avec Sphagnum acultifo- lium, dans la forêt entre Clefcy et le Valtin (B.). Tige grêle, allongée, décombante, redressée au sommet ; touffes à peine feutrées, d’un vert jaunâtre clair à la surface; feuilles légèrement homotropes, ne se crispant pas. Cap- sule courte, bombée, subhorizontale. Dicranum squarrosum Schr. Champ-du-Feu (Paris). Fissidens decipiens D. N. Deyvillers, Neufchäteau (B.). p. 662. A la suite du Grimmia sulcata, ajouter : Grimmia mollis 2. S. Bryol. eur. t. 253. Tige dressée, dichotome; touffes molles, d’un vert foncé, tendre. Feuilles lächement imbriquées, concaves, obtuses, en- tières, sans plis, légèrement incurvées aux bords, formées de grandes cellules molles, lisses, remplies de chlorophylle ; la . nervure n’atteint pas l'extrémité. Dents du péristome percées de trous, divergentes à l’état sec. Opercule apiculé. Plante stérile en France. Haute-Savoie : Aiguilles-Rouges, (Puget). Lite) Ge} Ke) ke) P: p. 866 ADDITIONS. Fautes ou erreurs importantes à corriger. . 82, la ligne 34 doit être modifiée de la manière suivante : de la variabilité du nombre ; comme il est naturel de s’y . 97, 1. 22, au lieu de callochroum, lisez : callichroum. . 99, 1. 27 et 80, au lieu de osmundioides, lisez : osmundoides. . 180, 1. 12, au lieu de osmundioides, lisez osmundoides. . 151, 1. 15, au lieu de 150 à 450, lisez : 150 et 450. . 173, dans la diagnose du g. Rhacomitrium, il faut lire : Pédicelle droit, rarement courbé. Capsule exserte, lisse ou plus rarement sillonnée — afin de comprendre le R. patens qui, du reste, serait mieux à sa place dans le g. Grimmia où nous avions d’abord eu la pensée de le ramener. . 185, dernière ligne, au lieu de Cœuryet, lisez : Cœurzet. . 189, 1. 23, au lieu de Bruch. in chedi, lisez . Bruch in sched. . 198. La plante que nous avions cru pouvoir rattacher au AH. diversifolium n’est pas suffisamment distincte de la var. imbricatum du H. strigosum. . 271, 1. 14, au lieu de (E. 78—81.), lisez : (E. 78—80.). . 285. À moins que l’on n’accepte la dénomination de Leskea pilifera Sw., l'espèce des Pyrénées signalée à cette page doit conserver le nom de Hypnum trichophorum KR. Spruce, celui de Æ. piliferum étant déjà occupé. . 293. Notre description du Hypnum leptophyllum est à sup- primer; nous pensons reprendre plus tard l'étude de cette, espèce. . 851, 1. 5, au lieu de (De Nurcey), lisez : (De Mercey). . 558, L. 22, au lieu de osmundioides, lisez : osmundoides. . 7166, L. 18, au lieu de Frondes munies de radicules, lisez : : Frondes munies d’un épiderme ; radicules rarement nulles, la plupart hérissées intérieurement, un petit nombre seu- lement tout à fait lisses. 821, au lieu de 3° sous-tribu, lisez : 3° Tribu. 829, au lieu de 4° sous-tribu, lisez : 4° Tribu. Le lecteur voudra bien corriger lui-même, ou ne pas remar- quer, les fautes plus légères qui n’altèrent pas le sens. 867 TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES. Les chiffres arabes qui suivent le nom d’auteur indiquent la page. ACAULON Acaulon Flærkeanum B. S., 691. muticum C. M, 691. triquetrum id,, 692, Alicularia Cord., 766. compressa N,, 767. scalaris Cord., 766. Amblyodon P. B., 433. dealbatus id,, 434. Amblysteqium confervoides B. S,, 303. curvipes id., 295 irriguum id., 286, Kochii id., 294. leptophyllum Sch., 293. polygamum B.S., 298. riparium id., 296. serpens id., 292. Sprucei id,, 531. subtile id., 330. tenuissimum id,, 304. Amphoridium lapponicum Sch., 447. Mougeotii id., 446. Anacalypta cœspitosa H. H., 511, lanceolata Rœhl., 5414. latifolia N. H., 2410, Starkeana B. S., 512. Anacamptodon Brid., 349, splachnoides id., 349. Andreæa Ehrh., 698. alpestris Sch., 701. alpina Turn., 702. crassinervia Br., 700. falcata Sch.. 700. nivalis Hook., 700. petrophila Ehrh., 704. ATRICHUM Andreæa Rothii W. M., 699. rapestris Roth , 699. rupestris Hedw., 701. Aneura Dum., 843. multifida Dum., 844. palmata N., 845. pinnatifida N., 844. pinguis Dum., 843. Anpgstræœmia B. S., 552. Lamyi N. B., 553. longipes B. S., 552. Anodus Donianus id., 567. Anœctangium Schw., b79. æstivum B. S., 579. compactum Schw., 579. Sendtnerianum B. S., 579. Anomobryum julaceum Sch., 385. leptostomoides id., 385. Anomodon H T., 344. attenuatus B. S., 318. longifolius Hart., 319. rostratus Sch., 320. viticulosus H. T., 345. Anthoceros Mich., 854. Iævis L., 855. punctatus, id, 855. Antitrichia Brid., 546. curtipendula B , 346. Archidium Brid., 697. alternifolium Sch., 697. phascoides Brid., 697. Arctoa fulvella B, S., 542 Atrichum P. B,, 458. angustatum B. S., 460. tenellum id,, 460, undulatum P.B,, 458, 868 AULACOMNIUM Aulacomnium Schw., 498. androgynum id., 429. palustre id., 428. Barbula B. S., 461. aciphylla id., 464. aloides id., 488. alpina id., 466. ambigua id., 488. Brebissoni Brid., 478. cæspitosa Schw., 474, canescens Br., 470. cavifolia Sch., 486. chloronotos Schlz., 485. cirrata B. S., 474. concava Sch., 486. convoluta Hedw., 476. cuneifolia W. M., 470. cylindrica Sch., 483. Drummondii Mitt., 473. fallax Hedw., 481. flavipes B. S., 477. gracilis Schw., 480. Hornschuchiana Schlz., 479. icmadophila Sch., 481. inermis Br., 467. inclinata Schw., 473. intermedia Brid., 463. lævipila Brid., 465. latifolia B. S., 465. marginata id., 471. membranifolia Schlz., 484. mucronifolia B. S., 468. Muelleri id., 468. muralis Timm., 469. nervosa Milde, 471. oblongifolia Wils., 470. obtusifolia Schwe, 491. paludosa Schw., 475. papillosa Müll., 486. princeps Mull., 468. pulvinata Jur., 463. recurvifolia Sch., 482, revoluta Schw., 477. rigida Schultz, 487. ruraliformis Besch., 463. ruralis Hedw., 462. squarrosa B. S., 474. subulata Brid., 467. tortuosa W. M., 472. Vahliana Schultz, 470. vinealis Brid., 483. : unguiculata Hedw., 479. Bartramia Hedw., 456. arcuata B. S., 443. calcarea id., 457. conostoma ide, 4AGe BRYUM Bartramia crispa Sw., 44. fontana Brid., 437. gracilis Fl., 440, Halleriana Hedw., 439. ithyphylla Brid., 442, marchica id., 439. OEderi Schw., 440. pomiformis Hedw., 441. stricta Brid., 442. subulata B. S., 443. Blasia Mich., 842. pusilla N., 842. Blindia B. S., 563. acuta id., 563. Brachyodus Horns., 670. trichodes N. H., 670. Brachythecium B. S. albicans id., 190. campestre id., 221. collinum id., 192. Funckii Sch., 239. glaciale B. S., 216. glareosum id., 189. lœtum id., 189. Maximilianum Gümb., 220. micropus B. S., 210. Mildeanum Sch., 188. plicatum B. S., 186. plumosum id., 219. populeum id., 210, refleæum id., 209. rivulare ide, 217. rutabulum id., 216. salebrosum id., 187. salicinum id., 4914. Starkei ide, 245. trachypodiuwm id , 245. velutinum id., 211. $ Braunia sciuroides id., 674. Breutelia arcuata Sch., 445. | Bruchia Schw., 683. vogesiaca Schw., 683. Bryum L., 582. aciculare id., 646, acuminatum B. S., 493. albicans Brid., 409. alpinum L., 391. androgynum Hedw,, 429. annotinum id., 413. argenteum L., 386. arcticum B. S., 426. atropurpureum id., 587. badium Br., 401. Billarderii B. 5, 397. bicolor H. H., 417. bimum Schreb,, 406. BRYUM Bryum Blindii B. S., 405. Brownianum Dicks., 634. cæspititium L , 400. calophyllum R. Br., 421. canariense Brid., 397. capillare L., 39%. carneum id,, 412. cernuum B.5S,, 424. ciliatum Dicks., 672. cirratum H. H., 407. conoideum Dicks., 445, crudum Schreb., 418. cucullatum Schw., 420 cuspidatum Sch,, 408. cyclophyllum B, S., 384. demissum Hook., 420. Donnianum Grev., 597. Duvalii Voit., 397. elegans Brid,, 596. elongatum Dicks., 414, erythrocarpum Schw., 389. erythrocarpum Brid., 387 fallax Milde, 420. fasciculare Dicks., 679, Ferchelii F., 396. flexæuosum L., 546. Forsteri Dicks., 444. Funckiïi Schw., 401. glaciale Schl., 410. glaucum L., 554. heteromallum id,, 526. inclinatum B. S., 493. intermedium W. M., 407. julaceum Sm., 585. Klinggræflii Sch., 390. Kunzei H, H., 404. lacustre Brid. 495. lanceolatum Dicks., DA. latifolium B. S., 494. ligulatum Schreb., 373. longicollum Sw., 415. longisetüum Schw., 424. Ludwigii id., 411. marginatum B. S., 390. marginätum Dicks., 376. Muehlenbeckii B. S., 403. murale Wils., 390. murale L., 469. neodamense Ilz., 393, nudum Dicks., 569 nutans Schreb., 415. obconicum Horns., 394, OEderi Gunn., 440. pallens Sw,, 393. pallescens Schl., 403. pallidum Schreb., 497, CAMPYLOPUS 869 Bryum palustre Sw., 428. patens Dicks., 649. pendulum Sch., 424. piriforme Hedw., 408. piriforme L., 681. platyloma B. S., 397. polymorphum B. S., 422. polyphyllum Dicks., 635. pomiforme L., 4MA. pseudotriquetrum Schw., 392. pulchellum Hedw , 413. punctatum Schreb., 384. pulvinatum L., 655. recurvirostrum Dicks., 506. roseum Schreb., 383. rostratum Schr., 871, rurale L,, 462. sanguineum Brid., 389. Sauteri B. S., 405. scoparium L., 522. sericeum D. L., 585. serratum Schr., 376. Schleicheri Schw., 399. spinosum Voit., 378. squarrosum L., 427. subrotundum Brid., 404. subulatum L., 467. tenue Rav., 402. torquescens B. S., 405. tortuosum L., 472. Tozeri Grev., 413. turbinatum Schw., 398. uliginosum B. S., 420. versicolor A. Br. 388. viridissimum Dicks., 445. viridulum L,, 574. Wahlenbergii Schw., 409. Zierii Dicks,, 419. Buxbaumia Hall., 624. aphylla id,, 625. foliosa L., 623. indusiata Brid,, 624. Calypogeia Rad., 822, Trichomanis Cord., 822. arguta N., 825. Camptothecium aureum B. S., 214. lutescens id , 243. nitens Sch., 299, Campylopus Brid., 545, alpinus Sch., 545. atrovirens D. N., 545, brevifolius Sch., 550, brevipilus B. S., 549. flexuosus Brid., 46. fragilis B. S., 548. longipilus Brid,, 45, 870 Campylopus longipilus B. S., 549. polytrichoides D. N., 549. Schimperi Milde, 550. Schwarzii Sch., 545. subulatus Sch., 550. turfaceus B. S., 547. viridis Sull., 54, Campylostolium B. S., 669. saxicola id., 669. Catharinea angustata Brid., 460. hercynica Eh., 457. tenella Rœhl., 460. undulata W. M., 459. Catoscopium Brid., 568. nigritum id., 568. Ceratodon Brid., 502. cylindricus B. S., 498. corsicus Sch., 504. purpureus Brid., 502. Chiloscyphus Cord., 819. lophocoleoides id., 820. pallescens id., 820. polyanthus N., 819. Cinclidium Sw., 382. stygium id., 582. Cinclidotus P. B., 657. aquaticus B. S., 639. fontinaloides P. B., 658. riparius B. S., 637. Climacium W. M., 352. dendroides id., 333. Conomitrium Mts., 562. julianum Mont., 5653, Conostomum Sw., 443. boreale id., 443. Corsinia Rad., 857. marchantioides id., 857. : Coscinodon Spr., 656. pulvinatus id., 636. Cryphæa M., 555. heteromalla id., 355. Cylindrothecium B. S., 534. cladorrhizans Sch., 554. concinnum id., 335. Montagnei B. S., 335. repens N. B., 556. Schleicheri B S., 354. Cynodontium Bruntoni id., 571. flexicaule Schw., 501. polycarpum Sch., 533. virens id., 32. Daltonia heteromalla H. T., 355. Desmatodon cernuus B.S., 491. glacialis Stirp., 490. latifolius B.S., 489. CAMPYLOPUS DICRANUM Desmatodon Laureri B. S., 492. nervosus id., 47A. obliquus id , 491. Dichodontium pellucidum Sch., 530. squarrosum id., 529, Dicranella cerviciculata id., 527. crispa id., D44 curvata id., 543. Grevilleana id., 535. heteromalla id., 5926. rufescens id., 543. Schreberi id., 531. squarrosa ide, 529. subulata id., 528. varia id., 528. - Dicranodontium B. S., 550. longirostre Sch., 552. sericeum id., 552. Dicranum Hedw., 517. adianthoides Sw., 555. albicans B. S., 542. alpestre Wahl., 534. ambiguum Hedw., 553. Bergeri Bland., 520. Blyttii B.S., 555. Bonjeanii D. N., 549. Bruntoni Sme, 5714. bryoides id., 564. cerviculatum Hedw., 527. circinatum Wils., 526. congestum Brid., 524. contortum Wahl., 653. crispum Hedw., 544. curvatum id., b42. cylindricum W. M., 498. . elongatum Schw., 525. falcatum Hedw., 53b. flagellare. id., 539. flexuosum id., 546. fulvellum Sm., 542. fulvum Hook., 537. fuscescens Turn., 524. glaucum Hedw., 554. gracilescens W. M., 534. Grevilleanum B. S., 535. heteromallum Hedw. 526. incurvum W. M., 559. interruptum Hedw., 527. interruptum B. S., 537. latifolium Hedw., 490, : longifolium id., 536. longirostre Brid., 551. majus Turn., 518. montanum Hedw., 540 Muehlenbeckii B, S., 525, DICRANUM Dicranum osmundoides Sw., 558. ovale Hedw., 660. palustre B,S,, 519. pellucidum Hedw., 530. polycarpum Eh., 533. polysetum Sw., 517. polysetum Brid., 518. pulvinatum Schw,, 655. purpureum Hedw., 502. rufescens Turn., 543, rugosum Brid., 517. Sauteri B. S., 537. saxicola W, M., 669. Schraderi W. M., 520, Schreberi Sw., 531. Schreberianum Hedw., 531. Schreberianum Grev., 535. sciuroides Sw., 348. scoparium Hedw., 522. scottianum Turn., 538 spurium Hedw., 521. squarrosum Schrad., 529, Starkei W. M., 534. strictum Schleich., 541. strumiferum W. M., 533. subulatum Hedw., 598, thraustum Sch., 541. taxifolium Schrad., 556. undulatum B. S , 517 varium Hedw., 598. virens id., b32. viride Lindb., 541. Didymodon Hedw., 504. capillaceus W. M., 507. cylindricus B, S., 504, [lexicaule Schl,, 501. flexifolins H. T., 505. fragilis Hook., 4753. homomallum Hedw., 500. inclinatus Sw., b08. tongirostrum W. M., 551, luridus Horns,, 506. obscurus Kaulf., 574. rigidulum Hedw., 494. rubellus B. S, 506. Diphyscium M., 622, foliosum id,, 623. Diplocomium longisetum Stirp., 432. tristichum F., 432. Discelium Brid., b69. nudum id., 569. Dissodon Grev., 630. Frœhlichianus id,, 650, Hornschuchii id., 631. splachnoides id,, 634. FIMBRIARIA 871 Distichium capillaceum B, S., 507. inclinatum id., 508. Dryptodon incurvus Brid., 650. Schultzii id., 654. Encalypta Schreb., 588. apophysata N. H., 594, ciliata Hedw., 590. commutata N, H., 593. extinctoria L., 592. fimbriata Brid., 590, longicolla B. S., 592. pilifera Brid., 593. obtusifolia id., 593. rhabdocarpa Schw., 589. streptocarpa Hedw., 588. vulgaris id., 592. Entosthodon Schw., 678, ericetorum Sch., 680, fascicularis id., 679. Templetoni Schw., 678, Ephemerella recurvifolia Sch., 694, Ephemerum Hmp., 694. cohærens Hp., 695. pachycarpum id., 694. patens C. ML., 693. recurvifolium B. S., 694. serratum Hp., 696. sessile B. S., 695. stenophyllum Sch., 695. Eucladium verticillatum B. S., 570. Eurhynchium circinatum id., 198. crassinervium id,, 224. diversifolium Sch., 198. myosuroides id., 196. piliferum B. S., 226. prœlongum id., 228. pumilhum Sch., 231. scleropus B.,5., 227. Stokesiiid., 232, striatulum id, 200. striatum id., 499. strigosum id., 197. strigosum Stirp., 200. Vaucheri B. S., 295. velutinoides id., 2928. Fabronia Rad., 350. octoblepharis Schw., 350. pusilla id,, 350. splachnoides Müll,, 349, Fegatella Rad,, 850. conica Cord., 850. Fimbriaria N., 853. elegans Spr., 853. fragrans N., 853. FIMBRIARIA Fimbriaria Lindenbergiana C., 853. Fissidens Hedw., 555. adianthoides id., 555. Bloxami Wils., 562. bryedes Hedw., 561. crassipes Wils., 560. decipiens D. N., 557. exilis Hedw., 562, grandifrons Brid., 558. gymnandrus B., 562. incurvus Schw., 559. osmundoides Hedw., 558. rivularis B. S., 562. rufulus id., 562. rupestris Wils., 557. serrulatus Brid., 559. taxifolius Hedw., 556. viridulus Wils., 559. Fontinalis L., 553. antipyretica id., 353. pennata id., 341. squamosa ide, 354. Funaria Schreb., 674. calcarea Wahl., 676. convexa Spr-, 678. curviseta Milde, 679. fascicularis Sch., 679. hibernica H. T., 677. hygrometrica Hedw., 675. mediterranea Lindb., 676. microstoma B. S., 676. Muehlenbergii Schw., 676. serrata B. S., 678. Geocalyx N., 821. graveolens N., 821. Grimmia Ehr., 649. africana Stirp., 656. alpestris Schleich., 662. anodon B. S., 658. apocärpa Hedw., 665. apocaula id., 665. arenaria Hp. 657. atrata Miel., 662. commutata Hüb., 660, conferta Fk., 666. contorta Sch., 653. cribrosa Hedw., 636. crinita Brid., 658. decipiens Lindb., 654. Donniana Sm., 664. elatior B. S., 650. elongata Kaulf., 663. funalis Sch., 652. funalis B. S., 654 geniculata Schw., 669. GYMNOSTOMUM Grimmia Hartmanii Sch., 668. incurva B. S., 652. lanceolata Schrad., 511. latifolia W. M., 510. leucophæa Grev., 659, maritima Turn., 667. mollis B S., 865. montana B. S., 661. Muehlenbeckii Sch., 652. obtusa Schwe, 664. orbicularis B. S., 656. ovata W. M., 663. patens B. S., 648. pulvinata Sm., 655. recurvata Hedw,., 565. rivularis Schw., 666. rubella Roth., 506. Schultzii Wils., 654. sphærica Sch., 667. spiralis H. T., 652. sulcata Saut., 662. torquata Grev., 669. tricophylla id., 651. uncinata Kaulf., 653, unicolor Grev. 663. Gymnomitrium N., 761, adustum id., 762, concinnatum Cord.. 761. coralloides N., 762. Gymnostomum Hed., 578. aquaticum Brid., 639. calcareum N. H., 582. conicum Schw., 515. crispatum Sch., 584. curvisetum Schwe, 679. curvirostrum Hedw., 580. ericetorum Bals., 680. Hedwigia Schw., 672. Heimii Hedw., 514, imberbe Sm., 673. intermedium Turn., 514. lapponicum Hedw., 447. microstomum id., 584. minutulum Schw,, 515, murale Sch., 585. ovatum Hedw., 513. piriforme id., 681. pulvinatum id., 667. rostellatum Sch., 586. rufescens N. H., 515. rupestre Schw., 581. sphæricum id., 681. squarrosum Wils., 585. tenue Schrad., 583 tortile Schw., 583, trichodes W. M., 671, GYMNOSTOMUM Gymnostomum truncatum Hedw., 514. Wülsoni Hook., 516. Wimmerianuwm Sendt., 576 Habrodon Sch., 350. Notarisii id., 351. Harpanthus N , 818. scutatus R. Sp., 818. Flotovianus N , 819. Hedwigia Ehrh,, 671. -aquatica Hedw., 639 ciliata id., 672. Hedwigidium B.S,, 673. imberbe id., 673. Herpetium reptans N., 824, Heterocladium dimorphum B. S., 514, heteropterum id,, 315, Homalia B. S., 351. trichomanoides id., 534. Homalothecium Philippeanum B. S., 324. sericeum id., 823. Hookeria læte-virens H. T., 352. lucens Sm., 351. splachnoides Schw., 629. Hylocomium brevirostre B.S., 182. fimbriatum id., 185. loreum id., 480, Oukesii Sch,, 185. splendens B, S., 205 squarrosum id., 181. subpinnatum Lindb., 182, triquetrum B. S., 479. umbratum id., 184. Hymenostomum crispatum N. H., 584, microstomum R. B., 584. murale R. Spr., b85. phascoides B.S,, 586. squarrosum N. H., 585. tortile B. S., 583. Hyocomium flagellare B. S., 229, Hypnum abietinum L., 310, aduncum Hedw., 249. albicans Neck., 490. alopecurum L., 192. alpestre Sw.?, 272. arcticum Somm., 274. arcuatum Lindb , 269, attenuatum Schreb., 318, atrovirens Dicks., 312. atrovirens Sw., 230. aurescens C. M., 214. aureum Lag , 214. Blandowii W, M., 341. HYPNUM 873 Hypoum brevirostrum Ehr., 182. cæspitosum Wils., 249. callichroum Brid., 266. campestre Br , 221. catenulatum Brid., 315. chryseon Schw., 328. chrysophyllum Brid., 290. circinatum Brid., 198. cirrosum Schw., 238. collinum Schleich., 492. commutatum Hedw., 243. concinnum D, N., 355. confertum Dicks , 204. confervoides Brid., 303. cordifolium Hedw., 256, Cossoni Sch , 259, crassinervium Tayl., 224. crispum L., 338 Crista-casirensis L., 258. cupressiforme L , 261. curvatum Sw., 526. curvipes Gümb , 295. cuspidatum L., 254. delicatulum id., 308, delitescens N. B., 306. demissum Wils., 208. denticalatum L., 283, depauperatum N. B., 293. depressum Br,, 207. dilatatum Wils., 271. dimorphum Brid., 314. diversifolium Schl., 198. elodes Spr., 289. eugyrium Sch., 274. exannulatum Gümb., 247. falcatum Brid, 245. fastigiatum id., 277. fertile Sendtn., 276. filicinum L., 246. filiforme Lam., 298. flagellare Dicks., 229, fluitans L., 253. fluviatile Sw., 287, Funckii N. B, 239, giganteum Sch., 255. glaciale N. B., 216. glareosum Br., 489. gracile L., 543. Haldanianum Grev., 304. Halleri L., 302. hamulosum B. S., 278. heteropterum Spr., 515, Heufleri Jur., 265. hygrophilum id., 291, Illecebrum L., 218. imponens Hedw., 265. 26 874 HYPNUM HYPNUM Hypnum incurvatum Sch., 278. Hypnum pratense K., 268, insidiosum Mont., 335. intermedium Lindb., 252, intricatum Hedw., 211. irriguum Hook., 286. Julaceum Vill., 317. Juratzkanum Sch., 294, Kneifhi B. S., 249. Kochii N. B., 294. lætum Brid., 189. leptophyllum N. B., 295. longirostre Ehr., 199. loreum L., 180. lucens L., 3d1. lutescens Huds., 213. lycopodioides Schw., 252. megapolitanum BI., 200, micropus Sch., 210. Mildeanum id., 188. minutulum Hedw., 309. molle auct., 274. molluscum Hedw., 259, moniliforme Wahl,, 315. Muehlenbeckii Hart., 276. murale Hedw., 202. mutabile Bride, 325. myosuroides L., 196. myurum Poll, 326. neckeroideum Sch., 281. nemorosum K., 505. nervosum Müll., 321. nitens Schreb., 299. nitidulum Wahl., 279. Oakesii Sull., 185. ochraceum Turn., 270. oligorrhizon Gümb., 289. orthocarpon Lap., 335. pallescens Br., 277. palustre L., 275, paradoæwm Mont., 535. parietinum L., 307. patientiæ Lindb., 269. pellucidum Wils., 248. perichætiale B. S., 277. petræum N.B., 264. piliferum Schreb., 226. piliferum Sw., 285. plicatum Schl., 186. - plumosum Sw., 219. polycarpon BL., 254. polygamum Sch., 298, polymorphum Hedw., 301. polymorphum B. S., 290. populeum Hedw., 210. præecox Hedw., 198. prælongum L., 228. proliferum L., 507. pseudoplumosum Brid., 290. pulchellum Dicks., 280. pumilum Wils., 251. purum L,, 257. Pyrenaicum Spr., 185. radicale P. B,, 288. Ravaudi N. B., 267. recognitum Hedw., 308. reflexum St., 209. reptile M., 277. resupinatum Wils., 265. revolvens Sw., 255. riparioides Hedw., 193. riparium L., 296. rivulare Br., 217, Roœsei Sch., 279. rotundifolium Scop., 203. rufescens Dicks., 327. rugosum Ehr., 242. ruscifolium Neck., 193. rusciforme W., 193. rutabulum L., 216 salebrosum Hoff., 187. salicinum N. B., 194, sarmentosum Wahl., 256. Sauteri B. S., 278. saxatile Sch., 294, Schreberi Willd., 239. sciuroides L., 348. scleropus Sch., 227. scorpioides L., 269. Seligeri Müll., 275. Sendtneri Sch., 251. sericeum L , 323. serpens id., 292. silesiacum Sel., 275. Sommerfeltii Myr. 304. speciosum brid., 232. splendens Hedw., 205. squarrosum L., 184. stellatum id., 300. Starkei Brid., 215. Stokesii Turn , 232, stramineum Dicks., 241. striatellum Müll,, 276. striatulum Spr., 200. striatum Schreb., 199. strigosum Hoff,, 197. subenerve Sch., 274. subpinnatum Milde, 482. subsphæricarpon Schl., 273. subsulcatum Sch., 240. subtile Hoff., 330. Swartzii Turn., 230. HYPNUM Hypnum sylvaticum L,, 282, tamariscinum Hedw., 307. Laxifolium L,, 556. Teesdalii Sm., 293, tenellum Dicks., 204. tenuissimum Gümb., 304. thuringicum Brid,, 197. Tommasinii Sendt., 295, trachypodium Müll., 213. trichomanoides Schre, 3341. trichophorum Spr., 285. trifarium W. M., 240, triquetrum L., 179. umbratum Ehrh., 184. uncinatum Hedw., 256. undulatum L., 280. Vaucheri Lesq., 264. velutinoides Br., 228. velutinum L., 211, vernicosum Lindb., 248. viliculosum L., 545. Isothecium alopecurum Wils., 492. myosuroides Brid., 496. myurum id, 326, Philippeanum Spr., 324. Jungermannia L., 779, acuta Lind., 7953. æquiloba Schw,., 772, albicans L., 779. alpestris Schl., 799, anomala H., 784. arenaria N., 802. asplenioides L,, 768, attenuata Lind., 806. bantriensis H., 795. barbata Schreb., 804. Bartlingii N., 772. bidentata L., 814. bicrenata Lind., 801. bicuspidata L., 809. byssacea Lind., 807, cæspititia id,, 789. catenulata N., 808. ciliaris L., 828. compacta R., 774. complanata L,, 830, compressa H., 767. concinnata Ligh., 764. connivens Dicks., 810, Conradi Cord., 782. Cordæana Hübn., 833 cordifolia H., 791. crenulata Sm., 787, curta Mart., 776. curvifolia Dicks., 8411. deflexa M., 826. JUNGERMANNIA 875 Jungermannia Dicksoni H., 781, dilatata L,, 837. divaricata H., 807. emarginata Ehrh., 763. excisa Dicks., 802. exæcisa Stirp., 797. exsecta Schm., 781, Flœrkei W, M., 805. Flotoviania Hübn., 817. Funckii W. ML, 765. graveolens Schrad., 894, heterophylla id., 817. Hornschuchiana N., 794. hyalina Lyell, 786. incisa Schrad., 803. inflata Huds., 795. intermedia Lind., 802. interrupta N., 769. irriqua id., 775. julacea Ligh., 818. lœvigata Schrad., 831, lanceolata Lind., 790. lycopodioides Wallr,, 804. Menzelii Cord., 808. minuta Dicks., 782. minutissima Sm., 836. Muelleri N., 794. nana id., 788. nemorosa L., 775. nigrella D. N., 790. obovata N., 785, obtusifolia H., 780, orcadensis id., 796. pallescens Schr., 849. platyphylla L., 831. polyanthus id., 819. Porellu Dicks., 833, porphyroleuca N., 797. potamophila M., 792. pulcherrima Hoffm., 829, pumila With., 792. pusilla Schm., 839. quinquedentaté Web,, 805. reptans L,, 824 resupinata H., 771. riparia Tayl., 792, rosacea Cord., 777. rupestris L,, 699. scalaris H., 766. Schraderi M., 784. scutata W, M., 818, serpillifolia Dicks., 853. setacea W., 812. setiformis Ehr., 806, socia N., 799. Sphagni Dicks., 814, 876 JUNGERMANNIA MNIUM Leucodon Schw., 547. sciuroides id., 348. Leucobryum Hampe, 554. glaucum H., 554. Limnobium ochraceum B, S., 270. Lunularia Mich., 847. Dillenii Le Jol., 847. Michelii id., 847. vulgaris Mich., 847. Marchantia L., 848. conica id., 850. cruciata id., 847. hemisphærica id., 851. polymorpha id., 848. Meesea Hedw., 431. Albertinii B. S., 453. alpina F., 431, longiseta Hedw., 432. tristicha B. S., 432 uliginosa Hedw., 431. Metzgeria Rad., 845. Jungermannia sphærocarpa H., 788. spinulosa Dicks., 770. Sprengelii M., 823. Starkei N., 807. stipulacea Hook., 818. subalpina N., 772 subapicalis id., 785. Tamarisci L., 838. Taylori H., 783. tersa N., 789. Tomentella Ehrh., 898. Trichomanis Spr., 822. trichophylla L., 812. tricrenata Wahl., 826. trilobata L., 8925. Turneri H., 811. uliginosa Sw., 774 umbrosa Schrad., 776. undulata L., 773. ventricosa Dicks., 797. Wenzelii N., 797. furcata N., 845. vogesiaca Hüb., 817. pubescens Rad., 846. Leptodon M., 350. Microbryum Smithii id , 856. Flœrkeanum Sch,, 691. Leptotrichum flexicaule H., 501. | Mielichhoferia Horns., 426. glaucescens H., 496. nitida H., 426. homomailum Sch., 500. Mnium L., 568. pallidum H., 497. affine Schw., 372. subulatum id., 497, albicans Wahl., 409. tortile id., 499. ambiguum H. M., 378. vaginans Sul, 502. androgynum L., 429. Lescurea striata B. S., 325. capillaceum id., 507. Leskea Hedw., 318. cinclidioides Hübn., 580. attenuata id., 318. cuspidatum Hedw., 369. chrysea Hart., 528. cyclophyllum Schuw., 384. complanata Hedw., 340, fontanum L., 438. dendroides id., 333. hornum id., 37b. incurvata id., 312. hygrometricum id., 675. intricata Hart., 328. insigne Mitt., 573. latebricola Wils., 331. lacustre Bland., 495. longifolia Spr., 319. latifolium Schleiche, 399: mutabilis N. B., 525. lycopodicides Schw., 378. myura id , 326. medium B.S., 370. s nervosa Myr., 321. orthorhynchum id., 377. paludosa Hedw., 322. osmundaceum Dicks. 631. Philippeana N. B., 324. palustre L., 428. polyantha Hedw., 329, pellucidum id., 633. polycarpa Ehrh., 322. punctatum id., 381. rostrata Hedw., 320 purpureum id., 502. rufescens Schw , 327, sericea Hedw., 323. Sprucei Br., 351. subrufa Wils., 328. subtilis Hedw., 330. trichomanoides id,, 334. rostratum Schw., 371, serratum Brid., 376. spinosum Schw., 378. spinulosum B. S., 379. stellare Hedw., 579. subglobosum B. S., 382. MNIUM Mniura {urbinatum Hedw., 398. undulaturm id., 373, Myurella B. S., 316. apiculata id., 317. julacea id., 317. Neckera Hedw., 337. ciliata C. M., 672, cladorrhizans Hedw., 534, complanata B. S., 340. crispa Hedw., 538. curtipendula id., 346, pennata id., 341. Philippeana B. S., 339. pumila Hedw., 339. viticulosa id,, 845, Octodiceras julianum Brid., 563. Oligotrichum D. C., 457, hercynicum id., 457. Oncophorus glaucus Brid., 554. Oreas martiana Brid., 443. Orthothecium chryseum B, S., 328. intricatum id,, 398. rufescens id., 327. Orthotrichum Hedw., 594, affine Schrad , 609. S alpestre Horns,, 614. anomalum Hedw., 619. œuridens Sch., 616. Braunii B. S., 612. Bruchii Wils., 595, coarctatum B, S., 595. crispulum id , 596, crispum Hedw,, 596 cupulatum Hoff,, 617, diaphanum Schrad., 604, dilatatum B, 85.595. . Drummondii Grev., 598. fallax Br., 611, - fallax Sch., GA, fastigiatum Br., 609. gymnostomam Brid., 620, Hutchinsiæ Sm., 597, leiocarpum Br. S., 601, leucomitrium Br., 604. Ludwigii Brid., 598. Lyellii Hook,, 602. obtusifolium Schrad., 647. pallens Br., 615. patens id., 615. phyllanthum B. S., 596. pulchellum Sm., 599, pumilum Sw., 614 pumilum B. S., 641, rivulare Turn., 605 Rogeri Brid., 615. PHYSCOMITRIUM 877 Orthotrichum Rudolphianum Lehm., 618. rupestre Schl,, 607. saxatile Wood., 620. Schimperi O.H., 611. speciosum Nees, 610, splachnoides Fr., 349. stramineum Horns., 614. striatum Hedw,, 601. Sturmii H. H., 618. tenellum Br., 610 urnigerum Myr., 605. Winteri Sch., 600. Paludella Ebr,, 427. squarrosa Brid,, 427, Pellia N., 840. calycina id., 841. epiphylla id., 844. Phascum Schreb., 684, alternifolium B, S., 685. alternifolium Dicks., 697. axillare id., 687. bryoides id,, 688. cohærens Hedw., 695, crassinervium Grev., 694. crispum Hedw., 587, curvicollum id., 689. cuspidatum id., 690. - Flœrkeanum W. M., 694. muticum Schreb., 691. nitidum Hedw., 687. palustre B. S., 684. patens Hedw., 695. piliferum Schreb., 690. rectum Sm., 688 recurvifolium Dicks., 694. rostellatum Brid., 586. serratum Schreb., 696. stenophyllum N., 695. subulatum L., 686. triquetrum Spr., 692. Philonotis cœspitosa Wils., 458, calcarea Sch., 437. capillaris Lindb., 458. fontana Brid., 438. marchica id., 459. Physcomitrella Sch., 695. patens id., 695. - Physcomitrium Brid., 678. curvisetum.B. S., 679. ericetorum id., 680. fasciculare id., 679. piriforme Brid., 681. Soleirolii Mont., 678. sphæricum Brid,, 681. tetragonum B. S., 682. 878 Plagiochila N. M., 768. asplenioides M., 768. compacta N., 774. interrupta id., 769. punctata Tayl., 770. spinulosa N., 770. Plagiothecium Arnoldi Milde, 985. denticulatum B. S., 283 lœtum id., 285. latebricola id., 331. Muehlenbeckii id., 276. nilidulum id., 279. orthocladium id., 283. piliferum id., 285. pulchellum ide, 280. Raœseanum id., 283. Schimperi Jur., 284. silesiacum B. S., 275. sylvaticum id., 282. undulatum id., 280. Platygyrium repens B. S., 356. Pleuridium acuminatum Lindb., 686. alternifolium B. S,, 685. nitidum id., 687. palustre id., 684. subulatum id., 686. subulatum Lindb., 685. Pleurochæte squarrosa Lindb., 474. Pogonatum Brid., 453, aloides P. B., 455. alpinum Rœhl., 454. nanum P. B., 456. urnigerum Rœhl., 454. Pohlia arctica R, Br., 426, cernua Br., 495. cucullata id., 491. inclinata Sw., 493, polymorpha H. H., 422. Polytrichum L., 448. aloides Hedw., 455. alpestre H., 454. alpinum L., 454. angustatum Brid., 460. commune L., 448, formosum Hedw., 449, gracile Menz., 450. hercynicum Hedw., 457. juniperinum id., 451. nanum id., 456. piliferum Schreb., 452. pumilum Hedw., 456. sexangulare H., 453. strictum Menz., 451. urnigerum L,, 54. PLAGIOCHILA RHACOMITRIUM Pottia B. S., 509. cæspitosa C. M., 514. cavifolia Eh., 543, eustoma ide, 514. Heimii B, S., 514. lanceolata C. M., 540. latifolia id., 509. minutula B. S., 545. Starkeana €. M., 512. Starkei Milde, 515. truncata B. S., 514, Wilsoni id., 516. Preissia N., 849. commutata N., 849. Pseudoleskea atrovirens B. S., 312. catenulata ide, 313. Pterogonium Sw., 342. filiforme Schw., 349, gracile Sw., 343. heteropterum Brid., 3415. repens Schw., 336. striatum id., 595. Pterygophyllum Brid,, 554. lucens id., 354. Pterygynandrum filiforme Hedw., 342. heteropterum Brid., 345. Ptychodium plicatum Sch., 186, Ptychomitrium B, S., 655. polyphyllum id., 635. Ptychostomum pendulum H., 424. Pyramidula tetragona Brid., 682. Pylæsia polyantha B. S., 5329. "l'Reboulia Rad., 851. hemisphærica id., 854. Rhacomitrium Brid., 640, aciculare id., 646, canescens id., 644. ericoides id., 645. fasciculare id., 645, heterostichum id., 644. lanuginosum id., 640. microcarpum id., 643. patens Sch., 648. protensum À. B., 647. sudeticum B. S., 648. Rhabdoweisia denticulata B. S,, 577. fugax id., 578. Rhynchostegium androgynum Sch., 232. confertum B. S., 201. demissum ide, 208. depressum id., 207. megapolitanum ide, 200, RICCIA Rhynchostegium murale B S., 202. rotundifolium id., 203, rusciforme id., 193. Teesdalii id., 225, tenellum id., 204. Riccia Mich., 858. bifurca Hoff., 858. . Bischofhi Hübn., 860. ciliata Hoff., 859. crystallina L., 861. eudichotoma B., 862. fluitans L., 862. glauca id., 858. lamellosa Radd., 860. minima L., 859, minima Schm., 838. vatans L., 862. nigrella D. C., 861. palmata Lind., 860. tumida id , 860. Riella Mont., 856. Reuteri M., 856. Sapromu vogesiacum Brid,, 683. Sarcoscyphus Cord., 762. densifolius N., 764. Ehrharti Cord,, 765. emarginatus N. B., 765. Funckii N., 765. Muelleri id., 765. revolutus id., 765. sphacelatus id , 766. Schistidium apocarpum B. S., 665. confertum id., 666. imberbe N, H., 675. pulvinatum Brid., 667, Schistostega M., 654. osmundacea W. M,, 651. Scleropodium cæspitosum B. S,, 219. Lllecebrum id., 218. Seligeria B. S., 564. calcarea id., 567, Doniana C. M., 567. pusilla B. S., 566. recurvata id., b65. tristicha id., 566. Skitophyllum fontanum La P., 565. Sphærangium muticum Sch., GO. triquetrum id., 692, Sphærocarpus Mich., 856. Michelii Bell., 856. terrestris Mich., 856. Sphagnum Dill., 711. acutifolium Eh., 719, capillifolium Hedw., 749. compactum Brid,, 715. TIMMIA 879 Sphagnum contortum N,H., 713, cuspidatum Ehr., 717. cymbifolium id., 714. fimbriatum Wils., 719, molle Sull., 718. molluscoides C, M., 718. molluscum Br., 714. Mougeotii Sch., 718. Muclleri id., 748. rigidum id., 745. rubellum Wils., 714, squarrosum Pers., 716. squarrosulum Lesq., 716, subsecundum N. H., 712. Splachnum L., 626. ampullaceum id., 626. angustatum id,, 628. Fræœhlichianum Hedw., 630. gracile Schw,, 627. mnioides L., 628. serratum Hedw., 630. sphæricum L., 627. tenue Dicks., 630. Sporledera palustris Sch., 684. Syntrichia lœvipila Brid., 465. Systegium Sch., 586. crispum id., 587. rostellatum N. B., 586. Targionia Mich., 84. lypophylla L., 854. Michelii Cord., 854. | Tayloria Hook,, 629. Rudolphiana B, S., 650. serrata id,, 630. splachnoides Hook,, 629. ! Tetraphis Hedw., 635. pellucida id., 633. Tetraplodon B. S., 628. angustatus id., 628. mnioides id,, 628. |! Tetrodontium Schw., 654, Brownianam Sch., 654. repandum Schw., 655. | Thamnium alopecurum B. S., 492, Thuidiuwm abietinum B. S.. 510, Blandowïii id., 311. delicatulum id., 308, minutulum id., 309. Lamariscinum id , 307, Timmia Hedw., 454. austriaca ILedw., 435, megapolitana Hedw., 454, Tortula muralis Hedw., 469, papillosa Wils., 486, princeps D. N., 468. squarrosa id, 474. 880 _ TREMATODON Trematodon Rich., 555. ambiguus Horns., 553. brevicollis id., 554. Trichodon cylindrieus Sch., 498. Trichostomum Hedw., 489. aciculare P. B., 646. aloides K,, 488. Barbula Schw., 494, canescens Hedw,., 644. convolutum Sch., 471. crispulum Br., 492. cylindricum Hedw., 498." cylindricum C. M, 505. decipiens Schultz, 654. fasciculare Schrad., 645. flavicans C. M., 491. flavovirens Br., 493. flexicaule B. S., 504. fontinaloides Hedw., 658. funale Schw., 652. glaucescens Hedw., 496. Guepini C. M., 490. heterostichum Hedw., 641. homomallum B. S., 500. inclinatum C. M., 491. ineurvum Horns , 650. Lamyanum Sch., 495. lanuginosum Hedw., 640. latifolium Schw., 489. Laureri Schultz, 492. littorale Mitt., 865. microcarpum Hedw., 643. mutabile B. S., 493. nervosum Stirp., 471. obliquum €. M., 491. obtusifolium N. B., 491. pallidum Hedw., 497. _patens id., 649. polyphyllum Schuw., 635. protensum Stirp., 647. rigidulum Sm., 494. riparium W. M., 637. subulatam B. S., 497. sudeticum F., 648. tophaceum Brid., 493. tortile Schrad., 499. vaginans Sull., 502. viridulum Br., 499, Ulota Bruchii Brid., 595. crispa id., 596. crispula id., 596. Drummondii id., 598. Hutchinsiæ Sch., 597. ZYGODON Ulota Ludwigii Brid., 598. phyllantha id., 596. Voitia vogesiaca H., 683. Webera albicans Sch., 409. bicolor H., 417. carnea Sch., 419, cucullata id., 491, elongata id., 444, longicolla id., 415. longiseta Brid., kA7. Ludwigii Sch., MAL. nutans Hedw., 415. polymorpha Sch., 422. subdenticulata Brid., M6. Weisia Hedw., 569. acuta id., 563. apiculata N. H., 575. Bruntoni N.B., 571. cæspitosa Br., 511. calcarea Hedw., 567. cirrata Hedw., 573. compacta Brid., b74. controversa Hedw., 574. crispula id., 572. curvirostra C, M., 580. cylindrica Br. 505. denticulata Brid., 577. fastigiata Horns., 564. fugax Hedw., 578, mucronata B. S.. 575. nigrita Hedw., 568. pusilla id., 566. recurvata Brid., 565. recurvirostra Hedw., 506. reflexa Brid., 571. rupestris C. D., b81. serrulata Brid., 574, Starkeana Hedw., 519. tristicha Bride, 566. verticillata id., 570. viridula id., 574 Wimmeriana B. S., 576. Zieria demissa Sch., 490. julacea id., 419, Zygodon H. T., 444. Brebissonti B. S., 445, conoideus H. T., 445. conoideus B. S., 444, Forsteri Wils., 444. lapponicus B. S., 447, Mougeotii id., 446. viridissimus Brid., 445. Zygotr ichia cylindr ica Tayl , 483. SAINT-DIE. — TYPOGRAPHIE ET LITHOGRAPHIE L,. HUMBERT. Fe po NOTICE se. “SUR LA © GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Des Environs de Saint-Dié. | 13866. 1 Franc. US RONCES VOSGENNES. Son livräisons ont paru. Chaque livraison comprend _ vingt espèces publiées en naturé ef. préparées avec le grand soin. Un texte descriptif-de 26 à 40 pages acco pagne chaque livraison. 3 nouvelles Jesse paraitro certainement. Prix de la Livraison : 10 Francs. | . : A ee. ps" LA SCIENCE DE LA NATURE 1869. 0 ue Saint-Dié, — Typographie eL Lithographie L. HUMBERT. À : e New York Botanical Garden Libra K505 .B58 ion