Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa htip://www.archive.org/details/n10bulletindesscien1829dela . BULLETIN. (a DES SCIENCES NATURELLES æ | | ETDE GÉOLOGIEN* LA el céDiIcE par MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, LESSON ET LUROTH. | re SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL, PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES RE Sonsciqneur le Dauphin PAR LA SOCIÉTÉ POUR LA PROPAGATION DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES, FT SOUS LA DIRÉCTION DE M. LE BARON DE FÉRUSS AC. ON SOUSCRIT À PARIS : Au BunEAU CENTRAL DU BuLLETIN, rue de l’Abhaye, n° 3. Et chez M. Lrvrauzr, rue de la Harpe, n° 8x. Paris, Str asbourg et Londres, Chez MM. Taeurrez Er Wurrz. : < de AU ‘ i \ LE ? Me 4 1% CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. | | Les abonnemens pour le Aulletin universel dans son ensemble, comme pour chacune de ses diverses sections, qu’on peut se procurer séparément, datent de janvier, pour douze cahiers de chaque section, paraissant le 1°" de chagne mois: Le prix en est payé d'avance, les lettres de demande ? et l'argent sont adressés francs de port. | ; ue | Les prix d'abonnement , pour l’année 1828, restent fixés conformément au tableau suivant des huit sections du Bulletin. VRP LE € 1 PRIX D'ABONNEMENT. ) / DÉSIGNATION des PAR AN. Les départe- $UJBTS DE CHAQUR SECTION. Paurs. mens, NUMEROS DES SECTIONS: Nousan DE FRUTLLES PAR N°. NouDRE DE VOL. port franc. aus | es nas smrecanemmrememenc mers | us ne | ne ee | 5} Por KG: Sciencesmathématiques,phy. |. EM À siqueset chimiques... . . ë nn : { Sciences naturelles et géolo- h à à liigie.- 2 ANS RER 19 pi me 3 | Sciences médicales, ete. ..… 10 Sciences agricoles , écono- { - 6e miques , etc..... DERRE 5 | Sciences technologiques. ... | 6 et I pl. j Sciences géographiques, éco- II { nom. publ., voyages....\ Sciences historiques , anti- 8 quités, philologie....... 8 | Sciences militaires... ...... 4. Totaux: ..,.4. | 160: EUX : Prix des 7 premières sections prises ensemble.,....... | ......1.... Prix du Bulletin complet. ... | ......|.... On voit , par ce tableau, qu’on peut prendre le Bulletin complet, avec ; ou sans la section des Sciences militaires , et que, dans l'un et l'autre cas, les prix offrent une économie de 28 francs par an sur le prix total des Ê sections prises séparément. | | On s'abonne aussi spécialement pour chacune de ces 8 sections : S : 45 SVTÈE Pour la 1" chez M. Bacnerier, quai des Augustins, D 55% 2° M. Levraurr, rue de la Harpe, nu 01: jù “1 M. BarrmÈre, rue de l'École de Médecine, n° 13 bis; vx 4° MiweHuzan» , rue de l'Éperon, n° 7; l EE “ M. Canrrcran-Gorury, quai des Augustins,n 41;,N Ÿ 6° M. Anvuus BerrranD, rue Hantefenille, n° 235 : 7° MM. Donpex-Duré père et fils, rue Richelieu, n°47 US; 3 8° M.Axseux , rue Dauphine, 0° 9: : À On peut également s'adresser à MM. les Directeurs des postes daps les 1 départemens et dans les pays étrangers. } ; & .!) NERO AVIS. Nos Abonnés sont prévenus que le cahier de novembre, qui est sous presse en ce moment, contiendra le nombre de feuilles qui nous reste à publier en 1829 pour chacune de nos 8 sections. Nous réservons la couverture du cahier de décembre pour les Tables de cette année, qui paraïîtront dans le courant de janvier de l’année prochaine. Ils peuvent donc dès à présent renouveler leur abonnement pour 1830, s'ils ne veulent point éprouver de retard dans l'envoi du Bulletin. L'impression du 2° ’olume supplémentaire de la 6° section, pour 1828 , s'achève en ce moment, et les Souscripteurs le recevront avant la fin de l’année. où bis ke # ile Yl 41 {( 1Ÿ aorms “8 | fat N [! 14 HT f 3 ? ” x (24 ti LL HN PNA! {4 D 2 Or Et NT E 7 EU 44 PACE j Hs à 1ù ‘ AR 2.6 nf ali Lao L'un | idee a $ HET UE MR UT 4 7 Memo up 20 A taëlumr su TU A74N ’ % Av . u 41 ji Lo Ee | AA te ati &C ini ati NS le | à fà VA avr y 22) OPA INT RS TE: COTE TRE (té ‘af ue gt ait QUE EL te 4 « 1 * FAX LE É À # Ÿ À | " + n » 1] . La À j " c RS Là TNT A SA ER dec { « PU TE. Lu ‘ ' -.#$ 7 4 > % : : $ > , è rte À à. "+ St k LA . É-1dS 4 " Er k BULLETIN DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE. RE TT Te TT Te Te A Be Te Te TT Te TT Te TR AD RTE nas, GÉOLOGIE. - ! " 1. SUITE DES OBSERVATIONS GEOLOGIQUES SUR LES DIFFÉRENTES FORMATIONS QUI, DANS LE SYSTÈME DES VOSGES , SÉPARENT LA FORMATION HOUILLÈRE DE CELLE DU Lias; par M. ÊLIE DE BEaumonr; avec une nouvelle planche de coupes géologiques. (Annales des Mines ; 2° série; Tom. IV, p. 3, 4° liv., 1828.) (Voyez l'extrait du commencement du même travail dans le Bulletin de mars 1828, p. 289.) Dans la 2° section de son travail, qui est la plus étendue, l'auteur a eu pour objet de faire connaître les formations du grès bigarré, du muschelkalk et des marnes irisées qui forment le sol ondulé dont les Vosges sont immédiatement entourées du côté de la Lorraine, de la Franche-Comté et de l’Alsace. Pour parvenir à ce but, il décrit une série de localités dans les- quelles ces trois formations se montrent ensemble et superpo- sées de bas en haut dans l’ordre dans lequel elles viennent d’être mentionnées. Déjà, en rendant compte dans le Zulletin de la portion de son travail, imprimée en 1827, nous avons donné l'extrait de la description qu'il fait de ces formations dans les environs de Bourbonne-les-Bains. La portion qui vient de paraître dans la dernière livraison des Annales des Mines, commence par la description des mêmes formations dans les environs de Lunéville. Après avoir indiqué les caractères que présente dans ce nouveau canton la formation du grès bic. il fait connaitre les végétaux et coquilles marines fossiles qui s’y observent à Domptail. A la suite de la description des ca- ractères minéralogiques du muschelkalk, il donne la liste sui- vante des coquilles fossiles qu'il y a recueillies : £ncrinites mo- B. Tome XIX, L 2 Géologie. | Nr miliformis, Ammonites nodosus, Ammonites semipartitus, Nau- tilus bidorsatus , Cypricardia socialis , Mytilus eduliformis , Terebratula vulgaris, Plagiostoma striata, Trigonia pes anseris , Ostracites pleuronectilites, moules intérieurs de plusieurs es- pèces de coquilles turbinées, RAëncolites Gaillardoti, Rhincolites hirudo. I] fait ensuite remarquer qu’on n’y observe ni belem- nites ni gryphées. Il n’a distingué que deux ammonites ; peut- être en existe-t-il un plus grand nombre. Mais ce qui l’a surtout frappé, c’est que dans aucune des ammonites de cette forma- tion qu’il a eu occasion de voir , il n’a aperçu de ces festons : compliqués , de ces persillures qui, dans des ammonites moins anciennes, marquent si souvent la jonction des cloisons avec M vchoppe extérieure , mais que toutes, au contraire , ont des cloisons à inflexions simples, quoique multipliées, et qui pré- sentent seulement, dans certaines parties de leur courbure, de petites dentelures pareilles aux dents d’une scie. Il croit d’après cela qu’on peut déjà pressentir que deux des caractères zoolo- giques de la formation du muschelkalk, en Europe; seront 1° qu’elle se distingue du zechstein, parce qu’on n'y trouve plus le genre Productus ; 2° qu’elle se distingue du lias, parce qu'on n’y voit pas encore paraître les bélemnites, les ammo- nites persillées et les gryphées. Il donne aussi quelques détails sur les marnes irisées de la côte d’Essey, où cette formation est recouverte par le grès inférieur du lias, surmonté par un petit lambeau basaltique. L'auteur passe ensuite en revue différentes localités de la vallée de la Sarre, depuis Saint-Quirin jusqu’à Sarrelouis. Entre Creutzwald et Bouzonville, et près de Sierk, il indique des gisemens de gypse, au-dessous du muschelkalk dans les assises supérieures schisteuses, friables, et presque argileuses du grès bigarré. S'éloignant momentanément des Vosges, il suit les marnes irisées jusqu’au nord de Luxembourg, où elles se mon- trent, dans la vallée de l’Alzette, à une lieue au-dessous de cette ville, recouvertes par le grès inférieur du lias, lun des trois quadersandstein des Allemands. Revenant ensuite sur ses pas, il ajoute quelques détails à ceux déjà publiés par MM. Voltz, de Gargan et Levallois sur la constitution du sol de la vallée de la Seïlle aux environs de Vic et de Dieuze, et insiste particulièrement sur les raisons qui Géologie. 3 lui paraissent prouver que toutes les couches qui s'y observent, et même les masses de sel gemme qui y ont éte découvertes et qu'on y exploite, appartiennent à la formation des marnes irisées (red-mart des Anglais, keuper des Allemands), et sont supérieures au muschelkalk qu'on voit sortir de dessous ces mêmes couches sur une partie du pourtour de l'espèce de golfe que remplissent les marnes irisées. L'auteur suit les formations du grès bigarré, du mus- chelkalk et des marnes irisées dans la vallée du Rhin. Il donne d’abord quelques nouveaux détails sur la ligne d’escar- pemens formés de grès des Vosges qui règne le long de la plaine dans laquelle coule le Rhin, depuis les environs de Landau jusqu’à peu de distance de Thann, et qui donne naturellement l’idée d’une faille , par suite de laquelle les assises de roches situées à l'O. de cette ligne, se trouvent à un niveau plus élevé que les assises pareilles situées à l'E. Tout le long de cette ligne , il y a une discontinuité de stratification bien prononcée entre le grès des Vosges d’une part, et le grès bigarré et le muschelkalk de l’autre. Souvent le muschelkalk vient se ter- miner brusquement au pied des escarpemens de grès des Vosges, et, dans un grand nombre de cas, il est bouleversé à leur approche. L'auteur décrit ensuite en détail le grès bigarré, le muschelkalk et les marnes irisées des environs de Jægerthal, de Niderbronn et de Reichsofen ; mais ilse borne à cette seule loca- lité, et renvoie le lecteur à l'ouvrage publié récemment par M. Voltz, ingénieur en chef des Mines à Strasbourg, sous le titre d’apercudela topographie minéralogique des deux dép." du Rhin. Plus loin, il donne une courte description du grès bigarré et du muschelkalk qui se trouvent en dedans de la ligne d’escar- pemens indiquée ci-dessus, dans le bassin de Wintzfeld, en- touré de montagnes de transition et de grès des Vosges. Passant enfin en revue la pente méridionale des Vosges, les environs de Bâle et la lisière N.-O. du Jura, il donne les détails qui lui paraissent nécessaires pour qu’il ne reste aucune équi- voque dans la comparaison de ses observations avec celles qui ont été publiées par MM. Thirria, Merian et Charbaut. Parmi les détails qu'il a donnés sur la lisière N.-0. du Jura, il a in- séré les résultats de différens sondages qui lui ont été commu niqués par M. Auguste Duhamel, , 4 Géologie. N° L'auteur termine son travail par un résumé dont l’objet principal est de récapituler les caractères généraux que pré- sentent le grès bigarré, le muschelkalk et les marnes irisées dans les diverses localités indiquées précédemment. Sur presque tout le pourtour des Vosges, dit-il, on voit le grès bigarré (bunter sandstein des Allemands , 2ew-red-sand- stone des Anglais) former des proéminences arrondies au pied de collines plus élevées ou de montagnes formées de grès des Vosges. Il y a cependant quelques localités, telles que les en- virons de Plombières et de Sarrebruck, où le grès des Vosges v’atteignant qu'une faible hauteur, le grès bigarré le recouvre jusque sur les points les plus élevés. Ce n’est qu’en un de ces points, au midi de Sarrebruck , sur la route de Forbach à Sar- guemine, que j'ai pu voir le contact immédiat des deux forma- tions. Le grès bigarré reposait, à stratification discordante, sur le grès des Vosges, et présentait, dans sa partie inférieure, plu- sieurs lits de rognons de dolomie. La partie inférieure du grès bigarré est composée d’un grès à grain fin, le plus souvent d’un rouge amaranthe, renfermant de petites paillettes de mica disséminées irrégulièrement. Ces couches sont fort épaisses, et fournissent partout de très-belles pierres de taille. En s’éle- vant davantage dans la formation, on trouve des couches plus minces , qui sont exploitées pour faire des meules à aiguiser. Plus haut encore, on en trouve de très-minces et très-fissiles, qu'on exploite comme dalles pour paver les maisons, et comme ardoises pour les couvrir. Ces couches doivent leur fissilité à un grand nombre de paillettes de mica, qui sont constamment disposées dans le sens de la division schisteuse. Ces mêmes couches deviennent souvent très-peu consistantes, et passent même à une argile bigarrée , qui est employée comme terre à brique; lorsqu'elles ont cette consistance terreuse, elles pré- sentent fréquemment des masses de gypse, qui me paraissent correspondre exactement au second gypse de la Thuringe. Ces couches supérieures du grès bigarré présentent très-souvent, comme les inférieures, une couleur d’un rouge amaranthe ; mais elles ont, plus fréquemment que ces dernières, des taches d’une couleur gris bleuâtre, qni s’y trouvent souvent en assez grande abondance et d’une assez grande étendue pour former la couleur dominante. Le grès bigarré présente, sur- Geologre, 5 tout dans ses couches supérieures, un grand nombre d’em- preintes végétales; celles qui sont les plus abondantes sont rapportées par M. Adolphe Brongniartau genre Calamites. Dans les carrières de Domptail, le grès bigarré présente un banc pétri de moules de coquilles, dont plusieurs appartiennent à des genres et même à des espèces qui lui sont communes avec le muschelkalk. Les assises les plus élevées de la formation du grès bigarré présentent souvent des couches peu épaisses de calcaire mar- neux ou de dolomie, qui sont le commencement de la forma- tion du muschelkalk. À mesure qu’on s'élève, ces couches de- viennent plus rapprochées et finissent par remplacer entière- ment le grès : alors commence la série de couches calcaires qui constituent la formation à laquelle les géologues allemands ont donné le nom de muschelkalk, et que M. Brongniart désigne par celui de calcaire conchylien. Même dans les lieux où les couches inférieures de cette formation sont composées de do- lomie, les couches qui composent sa masse principale m'ont toujours présenté d’autres caractères; et dans le petit nombre de localités où elles sont fortement magnésifères, et où, d’a- près les analyses faites sous les yeux de M. Berthier, dans le laboratoire de l’école des mines, elles renferment très sensible- ment la quantité de magnésie qui correspond à la composition théorique de la dolomie; elles présentent des caractères minéra- logiques qui s’éloignent de ceux de cette roche, mais elles ne contiennent pas de fossiles. Généralement, le muschelkalk se compose d’un calcaire compacte gris de fumée, tantôt à cassure conchoïde, et tantôt à cassure unie en grand, et inégale en petit. Ces deux variétés se mélangent fréquemment dans un méme bloc, Le muschelkalk est souvent assez riche en fossiles, dont les plus généralement répandus sont les suivans : T'erebra- tula vulgaris ou subrotunda, Mytilus oduliformis , Cypricardia socialis, Ammonites nodosus, Ammonites semipartitus et En- crinites feliformis. Les assises supérieures du muschelkalk présentent souvent une marne schisteuse grise, qu’on voit, à mesure qu'on s'élève, prendre une teinte verdâtre de plus en plus prononcée; bientôt la disposition schisteuse diminue, la teinte verdâtre devient plus prononcée, et est fréquemment interrompue par des ta- ches rouges. | 6 Géologie, C'est alors qu'on passe aux marnes irisées, Xeuper des Alle- mands, red-marl des Anglais, qui se composent ordinairement d’une marne bigarrée de rouge lie de vin et de gris verdâtre ou bleuâtre, qui se désagrège en fragmens, dans lesquels on ne reconnait aucune trace de disposition schisteuse. Vers le milieu de l'épaisseur des marnes irisées, se trouve constamment un système composé de couches d’argile schis- teuse noirâtre, de grès à grain fin et terreux, de couleur gris bleuâtre, ou d’un rouge amaranthe, et de calcaire compacte, gri- sâtre ou jaunâtre, à cassure esquilleuse , quelquefois celluleux, et qui est constamment magnésifère, et contient sensiblement la même proportion de magnésie que la dolomie. Dans ce système de couches, le calcaire magnésifère forme souvent une seule couche à la partie supérieure, tandis que le grès et l'argile schisteuse se trouvent au-dessous, alternant ensemble et avec des couches de marnes irisées. Ces couches de grès et d’argile schisteuse renferment très-souvent des empreintes végétales, et souvent aussi des couches de combustible, qui sont en ce moment l’objet de différens travaux de recherches, même de quelques petites exploitations. L'auteur termine en rappelant qu'il a eu occasion d'indiquer du sel gemme dans un seul étage du système du grès bigarré, du muschelkalk et des marnes irisées, savoir, dans la partie infé- rieure des marnes irisces; du gypse dans trois étages, savoir, dans les assises supérieures du grès bigarré, dans la partie infé- rieure des marnes irisées, et dans la partie supérieure des mêmes marnes; et du carbonate calcaréo-magnésien (dolomie et calcaire magnésifère) dans quatre étages différens, savoir, dans les assises inférieures et dans les assises supérieures du grès bi- garré, dans la partie moyenne du muschelkalk et vers le milieu de l’épaisseur des marnes irisées. Ces trois substances s’y font également remarquer par l'absence de tout débris et de toute empreinte organique; mais le gypse, et par analogie le sel gemme, paraissent y former des amas, tandis que le carbonate calcaréo-magnésien , soit qu'il présente les caractères minéralo- giques de la dolomie, soit qu’il ne les présente pas, y est tou- jours éminemment stratiforme, circonstance qui semble l’éloi- gner beaucoup des masses de dolomie sans structure distincte, qui s'observent dans le midi de la France, en Tyrol, etc., et Géologie. 7 qui ont fourni à M. Léopold de Buch le sujet d'observations si neuves et si curieuses. 2. EXHAUSSEMENT D'UN TERRAIN, au Brésil. Lettre du baron p'Escnwece (Zur Naturwissensch., de Goethe; vol. II, cah. 2, p. 160). Le journal brésilien Diario do Governo , du 22 janv. 1821, annonce qu'à Rio-Douro, à 10 h. du matin, après une forte pluie, une portion de terrain s’éleva avec beauçoup de bruit. Des maisons furent renversées, & personnes perdirent la vie. IL sortit de terre beaucoup d’eau et de fumée. 3. EsaME D'UNA CAVERNA, etc. — Examen d'une caverne à ossemens , découverte en Italie par le docteur Paozo Savr. In-8°. 38 p., avec fig. Pise, 1825. C'est la caverne à ossemens d’ours, de Cassane, près de Spezzia, qui est décrite dans ce Mémoire. &. Das Rencurnar, etc. — La vallée de Renchthal et ses bains de Griesbach , Peterthal, Antogast, Freïersbach et Suizhbach, dans le cercle de Kinzig; description médicale, historique, topographique et d'agriculture, avec un appendix botanique et géologique; par Zexrwer. In-8°. Fribourg, en Brisgau, 1827; Wagner. 5. PIERRES MOUVANTES DANS LES LACS, LES ÉTANGS, €tc.; par Naru. Caipman. (Americ. Jourr. of science ; vol. XIV, n° 2, p. 303.) L'auteur fait voir comment la glace poussée par Le vent, dans le dégel, enlève et déplace des blocs sur les bords d’un étang à Tinmouth. 6. SUR LA POSSIBILITÉ DE CONNAÎTRE LE TEMPS QU'ONT MIS QUELQUES COUCHES TERRESTRES À SE DÉPOSER. M. Jobert a lu à l’Académie des sciences, le 14 sept. 1829, un Mémoire sur le fait de la division des terrains en un grand nombre de couches de différente nature. L’autenr pense qu’il se- rait possible d'arriver, par la considération de la manière dont les terrains se succèdent et par l'épaisseur des couches, à une précision assez grande relativement à la durée de différentes époques géologiques. Ce résultat ne peut être évidemment ob- 8 Geologie. tenu qu’autant qu'on connaîtrait le mode de formation des dif- férentes couches, et qu'on aurait des données positives sur la nature des causes qui ont concouru à leur dépôe. M. Jobert se livre sur ce sujet à différentes hypothèses. 11 s'arrête particulièrement sur la formation des terrains de Ja Li- magne, dont il a fait une étude particulière. La régularité des couches alternativement calcaires et argileuses qui composent ces terrains , l'etat d’intégrité des fossiles qu'ils renferment, ne permettent guère de douter qu'ils ne soient le produit de dé- pôts successifs opérés avec lenteur et tranquillité. On y re- trouve, en effet, des impressions de feuilles délicates, des dé- bris d'insectes reconnaissables, et jusqu'à des œufs d'oiseaux presque entiers. On doit donc supposer qu'ils se sont formés dans un grand lac qui couvrait le bassin de la Limagne , et dont les eaux contenaient en dissolution des calcaires, comme en contiennent encore plusieurs sources de l'Auvergne. ( Ces sour- ces existaient jadis au sein du lac lui-même. ) Cette supposition rend parfaitement raison du dépôt des couches de craie; mais comment concevoir l'interposition des couches d'argile, de marne ou de craie ? M. Jobert pense qu’on doit, pour se rendre raison de ce der- nier phénomène, admettre qu’à l’époque à laquelle remonte la formation des terrains de la Limagne, les saisons se parta- geaient en Europe, comme elles le font encore entre les tropi- ques, en saison sèche ou en saison pluvieuse, et que c'était pendant cette dernière que se formaient les couches de grès et d'argile, résultat des dépôts formés par les troubles qu’entrai- naient les pluies. Tout cela admis, on doit en conclure que chaque couple de couches alternatives représente une année; et, comme chaque couche a, dans la Limagne , une hauteur moyenne d’un demi- mètre, une profondeur totale de cinq à six cents mètres répon- drait à cinq à six cents ans. Ce qui se passe en Égypte est invoqué par l’auteur à l'appui de sa théorie. Si cette contrée était convertie en un vaste lac qui déposät de la chaux, les inondations du Nil en interrom- praient périodiquement le dépôt par des couches de limon ar- gileux. M. Jobert rapporte encore, comme exemple d’un fait cu- Géologie. | 9 rieux añalogue à celui dont il croit que les terrains calcaires dont il s’occupe ont été le résultat, une observation faite par M. Léopold de Buch. Dans une mine de houille de Newcastle coule une source d’eau séléniteuse qui forme des dépôts très-abondans. Or, ces dépôts offrent cette particularité remarquable, qu’ils sont se- parés en couches très-minces, mais très-distinctes, alternative- ment noires ou d’une couleur blanchâtre; ces couches se suc- cèdent d’une manière régulière; mais, après chaque sixième couple, on voit une couche blanche trois fois plus épaisse que les autres. La cause de cette alternative de couches d’égale épaisseur, ainsi que de l’anomalie régulière que présente cha- que treizième , est évidente. Pendant les douze heures de tra- vail dans la mine de houille, le mouvement des ouvriers noircit les eaux, qui déposent une couche de couleur foncée. La nuit, les eaux, reprenant leur limpidité naturelle, déposent une couche blanche. La septième couche non noircie est le résultat du repos du dimanche et des trente-six heures pendant les- quelles les eaux cessent d’être troublées par les ouvriers. M. Jobert ne doute pas qu'on ne püt facilement reconnaître dans la formation des dépôts en question les traces de l'in- fluence des fétes. Si une simple alternative de douze heures peut se remarquer ainsi d’une manière si évidente sur les dé- pôts formés par la source en question, à plus forte raison doit- il être possible de reconnaître dans les terrains calcaires les traces de l’alternance des saisons. M. Jobert pense qu'on doit faire une supposition analogue relativement à la formation des terrains qui renferment alter- nativement des fossiles marins et des fossiles terrestres ou d’eau douce. Il suffit d'admettre que, dans une mer semblable à la mer Caspienne, les eaux atmosphériques affluent en abondance à des intervalles successifs, supposition qu'il regarde comme plus probable que les irruptions répétées de la mer sur les continens. MM. Brochant et Cordier, commissaires. (Ze Globe ; 19 sept. 1829, p. 596.) 7. SOPRA UN NUOVO FENOMENO, etc. — Sur un nouveau phéno- mène géologique, observé au Gran Sasso d'Italia : dis- cours lu par M. Aug. CarELLo, à l'Académie des Lincei. In-8° de 34 p. Rome, 1828. to Géologie. Le Gran Sasso d'Italia, où Monte Corno, est la plus hanté cime de la chaîne des Apennins ; il a 9,000 pieds de hauteur absolue, suivant Schouw de Copenhague; 9,494 pieds, suivant Orsini , et 8,255, suivant Reuss. Il est situé aux confins de l'Abruzze citérieure, au nord d’Aquila. Un calcaire compacte blanc, renfermant du silex pyromaque et quelques traces de corps organisés, forme sa partie supérieure, ainsi que celles des monts Sibilla, Velino et la Majella, de même aussi que tous les Apennins. Ce calcaire recouvre en plusieurs endroits , et en particulier à Pietra Canale, un grès argileux gris, alternant avec des schistes noirs luisans. Ailleurs, l’auteur a trouvé le calcaire immédiatement superposé à une roche stratifiée qu'il regarde comme un gneiss. Il cite des grès , sables et marnes tertiaires , pleins de coquilles , aux environs de Teramo , et des terrains semblables sans coquilles, mais avec des ossemens de grands mammifères, entre Aquila et Introdoco. Il cite aussi des gypses à Bussi, près d’Aquila. ( Bibliot. univ. ; juin 1829, p. 175.) 8. NOTICE SUR LES SOURCES DE LA Touvre ; par M. RourrAnn, lieutenant de vaisseau. ( Bulletin d'histoire naturelle de la Société Lin. de Bordeaux ; août 1828 , p. 204.) M. Roulland rectifie une erreur assez généralement répandue dans l’Angoumois , sur la profondeur des sources de la Touvre, erreur que l’auteur de la statistique du département de la Charente a accréditée. On avait dit que l’on ne pouvait en trouver le fond ; il s’est convaincu du contraire par des opé- rations directes de sondage. Des cordages attachés sur les rives opposées des deux sources ayant permis de fixer sur tous les points de leur surface, la frêle nacelle dont il s'était servi, il a pu , avec le maitre d'équipage Bertney, multiplier les sondes et exécuter chacune d'elles avec assez de précision pour bien connaître la profondeur et la forme de ces deux bassins ; il en a obtenu aussi la température avec beaucoup d’exactitude, au moyen d’un bon thermomètre préparé pour cet effet, et qui est resté coulé jusqu’au fond pendant tout le temps qu'il a em- ployé à cette exploration, dont voici le résultat. La plus grande profondeur de la source désignée sous le nom de Dormant, à cause de l'immobilité apparente de ses caux , est de 23 mètres et quelques centimètres, fond de gros Geologie, It sable calcaire. Les parois de ce bassin suivent constamment la pente et la direction des côtés du vallon , dans lequel il est en grande partie rénfermé, et présentent seulement sur quelques points , des amas de pierres et de sable vaseux , provenant des éboulemens qui ont eu lieu dans diverses circonstances. La plus grande profondeur de la source , d’où les eaux jail- lissent et bouillonnent, et qui, par cette raison, a été nommée le Bouillant , est de 16 mètres 60 centimèt. environ. La forme de ce second bassin m’a paru être celle d’un cône renversé, il communique avec l’autre, d’abord à sa surface , et ensuite, à ce qu'il croit, par un large conduit souterrain. On rencontre autour quantité de crevasses et de roches saillantes, qui arré- tent souvent la sonde lorsqu'on ne la jette pas droit au milieu# Tout annonce ici que le sol a été très-tourmenté, et peut-être soulevé avec violence ; il y a trouvé partout la roche à nu; le plomb en est toujours sorti froissé ; mais le suif dont il était garni n’en a rien apporté, pas même quelques grains de sable, ce qui s'explique, au reste par l'ascension rapide et conti- nuelle de l’eau. La température de ces deux sources est de 11° de Réaumur au-dessus de zéro. La Touvre prend sa source à 7 kilomètres, dans le nord-est d'Angoulême, et va se perdre dans la Charente, à 1 kilomètre, dans le nord de cette ville, après avoir parcouru une distance de 8 à 9 kilomètres dans la direction du nord-est au sud-ouest. Sa largeur varie de 40 à 50 mètres , et sa profondeur d’un mètre 5o centimètres. Ses eaux sont extrêmement fraiches et d’une limpidité admirable. Elles produisent une grande quan- tité de truites et d’anguilles très-délicates ; mais ce qui paraït assez extraordinaire , c’est que la carpe, le barbeau , la perche et un grand nombre d’autres poissons, que l’on pêche en abon- dance dans la Charente, n’y remontent jamais , particularité que l’on attribue à la différence qui existe dans la température de ces deux rivières, température qui est de deux ou trois de- grés plus basse dans la Touvre que dans la Charente. On remarque, parmi les différentes usines établies sur le cours de la Touvre, la belle fonderie de Ruelle, qui fournit à la marine la plus grande partie des canons de gros calibre, né- cessäires à l'armement de nos vaisseaux. Lu 12 Géologie. Les sources de cette jolie rivière , qui sont placées beaucoup trop à l’est sur les cartes, sont loin d'offrir un spectacle aussi beau et aussi pittoresque que celui qui y remplit l’âme d’ad- miration à la vue des eaux tour-à-tour tranquilles et tumul- tüeuses de la fontaine de Vaucluse. Mais si le tableau que pré- sentent les sources de la Touvre avec les lieux environnans , est moins digne d'occuper les pinceaux de nos grands artistes, ou de faire résonner la lyre d’un nouveau Pétrarque, il n’est pas moins digne des observations des géologues. Ces sources, qui n'avaient jamais été explorées exactement avant lui, sont au nombre de trois, en y comprenant celle de de la Lèche, qui vient se réunir aux deux autres , après avoir formé un petit ruisseau à part, d'environ 5oo mètres de lon- gueur. La manière dont les eaux se comportent dans chacune d'elles, est fort remarquable. Elles paraissent d’abord sortir doucement et horizontalement d’une espèce d’échancrure pro- portionnée à leur volume, formée dans un rocher de calcaire compacte, grisâtre : on les voit ensuite surgir, en bouillonnant, d’un gouffre en forme d’entonnoir, placé à l'entrée du bassin ou de l’échancrure dont on vient de parler; en sorte que cha- cune de ces sources est formée de deux cours d’eau différens, l'un, horizontal, coulant très-doucement, et l’autre , vertical, doué d’un mouvement d’ascension très-rapide. 9. NOTICE HISTORIQUE SUR LE DÉPARTEMENT DU GERS; par M. Rouzzan», lieutenant de vaisseau. ( Zbid. ; 5 mars 1829, p. 39.) Lorsqu'on vient de parcourir les plaines qui bordent la Ga- ronne, en se rendant de Bordeaux à Auch, on est frappé, en quittant le département de Lot-et-Garonne, de l’aspect mon- tueux que présente tout-à-coup celui du Gers. Cette multitude de collines, qu’on est obligé de franchir avant d'arriver à Lectoure, ces nombreux monticules qui couronnent d’une manière si pittoresque quelques-uns de ces villages fortifiés de murailles, qui furent, en 1570, le théâtre de la guerre sanglante que le féroce Montluc fit aux malheureux Protestans de ce pays, ne présentent d’abord , dans leur dis- position , que désordre et confusion ; mais lorsqu'on vient à les examiner des points culminans, on s'aperçoit bientôt qu'ils L Géologie. 13 né sont que les dernières racines des contre-forts de la chaîne de montagnes qui divisent les eaux d’Adour de celles qui s’écou- lent dans la Garonne , et non, comme la dit avec plus d’élé- gauce que de vérité, le comte de B......, les derniers gradins d’un vaste ampbhithéâtre, couronnés par les pics glacés des Py- rénées. Il ne s’agit, au reste, que de réfléchir un moment sur la direction que suivent les eaux du Gers et des autres rivières qui parcourent le département, pour s'assurer que les collines sont perpendiculaires, et non parallèles à la chaîne des Pyré- nées ; elles se dirigent, en effet, du sud au nord, et'vont en s’abaissant graduellement vers le sud, se perdre dans le bassin de la Garonne. La constitution géognostique du département du Gers n'offre rien de remarquable, à l’exception de quelques dépôts de sable et de cailloux roulés, de quelques masses de grès calcarifère, ou quarzeux, à rognons siliceux , et de quelques couches de gypse. Ce sont partout des calcaires compactes, argileux ou marneux de 3° formation, renfermant dans plusieurs endroits une grande quantité d’hélices fossiles, de l’espèce désignée par M. Marcel de Serres sous le nom d’Helix Draparnaldi. Mais, sous le rapport de la géologie proprement dite , et de loryctognosie en particulier , ce département est assez inté- ressant. La partie orientale renferme beaucoup d’ossemens fossiles de Palæotherium , de Mastodonte, d’'Ours gigantesques, etc., qui sont malheureusement presque toujours perdus pour la science, lorsqu'on les exhume, parce qu’il ne se trouve personne sur les lieux pour les recueillir et les faire recon- naiître. C’est surtout aux environs de Simorre, que l’on rencontre plus en grand nombre ces antiques et curieux témoins des grandes catastrophes qui ont changé et bouleversé plusieurs fois la surface du globe. La partie occidentale du département renferme aussi beau- coup de fossiles; mais ce qui me paraît digne de fixer latten- tion des géologues , c’est qu'on ne trouve, dans cette dernière partie, que des corps marins, tels que des huîtres appartenant en général aux espèces Ostræa virginica, et Ostræa crassimina *: 14 Géologie. de Lamarck, des Peignes , des Madrépores et des Coraux; de manière que chacune de ces parties ne renferme exclusivement que des productions terrestres ou marins. La Bayse parait former la limite occidentale des fossiles terrestres , et le Gers, la limite orientale des fossiles marines. J'aurais pu considérer le Gers, ou plutôt les côteaux qui bordent, à peu de distance, la rive droite de cette rivière; comme formant la ligne de démarcation entre ces deux espèces de productions ; mais comme le calcaire qui renferme les hé- lices dont j'ai parlé, se montre encore par couches assez con- sidérables entre les limites précitées, je n’ai pas cru devoir le négliger. Il est à remarquer que ce calcaire coquiller, qui appartient évidemment aux dernières époques de la formation des terrains tertiaires , est recouvert immédiatement sur quelques-uns des points Les plus élevés de cette partie centrale du département, par des bancs d’huiîtres, plus ou moins limités , d’un mètre en- viron d'épaisseur, que recouvrent à peine de légères couches de terre végétale. Ces huîtres, que l’on retrouve encore pour la plupart dans la position où elles ont vécu , sont en général si bien conservées, qu'on dirait qu’elles viennent d’être abandon- nées par la mer. J'en ai rapporté plusieurs , qui ont de 30 à 40 centimètres de longueur, et dont quelques-unes sont remarquables par la quan- tité d’autres petites huîtres qui y sont adhérentes, et qui, malgré leur extrême petitesse et leur fragilité, possèdent toutes leurs valves bien entières. La place que ces huîtres occupent à la surperfcie du sol, par bancs d’une épaisseur et d’une étendue médiocres, leur état de conservation et la position dans laquelle on les trouve encore, enfin, leur superposition à un calcaire coquiller terrestre , d’une formation trés-récente, me porteraient à penser que cette partie aurait été envahie par l'Océan, du côté des Landes , à une époque peu éloignée des temps historiques. 10, RECHERCHES SUR L'AGE RELATIF DES MONTAGNES; par M. ÉLrE DE BEeaumonT. Extrait d’un Mémoire lu à l’Académie des Sciences, le 21 juin 1829. ( Le Globe ; 1°* juillet 1829.) Les géologues s'accordent généralement à penser que les cou« L 2 Géologie. 10 ches de sédiment qu’on voit fréquemment dans les pays de montagnes inclinées sous de très-grands angles ou placées verti- calement, et qui, dans certaines parties se trouvent même dans une situation renversée, n’ont pu être formées dans cette position, mais qu’elles y ont, au contraire, été placées par l'effet de phé- nomènes qui ont eu lieu plus ou moins long-temps après la première époque de leur dépôt, et qui, comme le fait remar- quer l’auteur, ont dù avoir lieu, à des époques très-différentes, dans les divers systèmes de montagnes qui hérissent la surface du globe terrestre. Un autre genre d'observations a été fait par les géologues qui ont étudié avec soin les dépôts de sédiment dus à l’action lente et plus ou moins tranquille des eaux, et par les natura- listes qui ont examiné les débris d’animaux et de végétaux que renferment ces dépôts. Ils ont généralement remarqué qu’à différentes hauteurs, des variations brusques s’y manifestent à- la-fois dans l'allure des couches, et dans les fossiles animaux et végétaux qui y sont enfouis. Frappé de la coexistence de ces deux séries parallèles des faits intermittens et des analogies qui semblent les rapprocher, l’au- teur a cherché à les mettre mutuellement en rapport dans la partie de l’histoire du globe moins éloignée de notre ère; son but a été de prouver que les époques auxquelles correspondent plusieurs des solutions de continuité qu’on observe dans la sé- rie des dépôts de sédiment, ont coïncidé avec celles des con- vulsions auxquelles sont dus les redressemens et les dislocations des couches que nous présentent autant de systèmes de monta- gnes, ou, en d’autres termes, de montrer par des exemples que la dislocation d'une certaine portion de la croûte exté- rieure du globe a formé une partie intégrante essentielle de chacun des changemens brusques dont les zoologistes et les géologues sont parvenus à reconnaître les traces, et sur les- quels les travaux de M. Cuvier ont si puissamment appelé lat- tention du monde savant. M. Cuvier a montré que la surface du globe a éprouvé une suite de révolutions subites et violentes. M. Léopold de Buch a signalé des différences nettes et précises entre les divers sys- tèmes de montagnes qui se dessinent sur la surface de l'Europe. Le travail actuel de Élie de Beaumont est une première tenta« tive pour établir une sorte d'alliance entre ces deux idées: " 16 Géologie. N° ro Dans les 4 chapitres séparés, dont se compose son Mémoire, l’auteur a successivement considéré quatre des solutions de continuité les plus marquées que présente la série des dépôts de sédiment, et il a cherché à mettre chacune d’elles en rap- port avec le redressement des couches de sédiment dans un système de montagnes déterminé, « Vouloir, dit-il en finissant, attribuer à des modifications lentes et progressives la totalité des changemens qui sont sur- venus sur la surface du globe, méconnaître les traces des révo- lutions subites qui sont venues presque périodiquement renou- veler l'état de cette surface, ce serait supprimer un des traits les plus importans et les plus frappans à-la-fois de son his- toire. Tout semble de plus en plus conduire à diviser les faits, que les terrains de sédiment présentent à notre observation en deux classes distinctes, lune comprenant les faits relatifs aux interruptions subites qui ont établi des lignes de démarcation entre les divers dépôts consécutifs. Aprèsavoir fait, pour ainsi dire , la part des phénomènes violens et passagers, on aperçoit plus facilement l’analogie que paraissent avoir présenté, avec les phénomènes de la période actuelle, ceux qui se sont répétés sur la surface du globe pen- dant les différentes périodes de tranquillité, durant lesquelles se sont successivement formés les divers dépôts de sédiment. » M. Élie de Beaumont annonce au surplus qu'il n’a nullement eu l’idée de s'occuper de la recherche des causes des phéno- mènes violens et passagers qui ont produit les différens cata- clysmes. Les questions qu'il s'est proposé de résoudre n'étaient que des questions d’époques, de coïncidences de dates. Les résultats auxquels il est parvenu relativement aux épo- ques auxquelles plusieurs systèmes de montagnes ont reçu les traits principaux de leur forme actuelle, sont absolument indé- pendans de toute hypothèse relative à la manière dont ils ont recu cette forme, En admettant ces résultats, on restera libre de choisir entre l'hypothèse de Delue, qui expliquait le redres- sement des couches par l’affaissement d’une partie de lé- corce du globe, et l'hypothèse généralement admise par les plus célèbres géologues de notre époque, et qui consiste à supposer que les couches secondaires qu’on trouve redressées dans les chaînes de montagnes, l'ont été par le soulèvement des masses Géologie. ty des roches primitives qui constituent généralement leur axe “entral et leurs principales sommités. Les coïncidences de dates que l’auteur croit avoir recon- nues, sont les suivantes : 1° Dans un petit système de montagnes dont font partie l’Erzgebirge en Saxe, la Côte-d'Or en Bourgogne, le Mont- Pilat en Forez, le redressement des couches a eu lieu à époque qui a séparé la période du dépôt du terrain jurassique de celle lu dépôt du grès vert et de la craie. 2° Dans un système dont font partie les Pyrénées et les \pennins, le redressement des couches a eu lieu à l’époque qui à vu finir le dépôt de la craie, et qui a été suivi par la pé- iode du dépôt des terrains tertiaires. 3° Dans la partie occidentale des Alpes, le redressement des ‘ouches a eu lieu à l’époque qui a vu finir le dépôt des terrains ertiaires et qui a précédé celui des terrains qu’on a appelés l'atterrissement, de transport, ou d’alluvion. 4° Une nouvelle révolution est venue interrompre le dépôt le ces terrains, en laissant pour traces de son passage, les randes pierres alpines transportées sur le Jura et les cailloux e la Crau, et cette révolution semble avoir dû correspondre la formation de certaines frattures qui sillonnent le sol de la ‘rovence et auxquelles est due l'existence des montagnes du iberon, de la sainte Baume, etc., système auquel il ne serait as impossible que les montagnes des îles Baléares et d’une artie de l'Espagne , ainsi que l'Atlas, le Taurus, l'Himalaya, inrent un jour à être rattachées. « Ces premiers résultats, s’ils ont exacts, ne seront qu’une faible partie de ceux qu'on eut prévoir lorsqu'on considère combien d’autres interruptions emontagnes hérissent la surface du globe. » Le peu de données que j'ai réunies ne montre pas encore la ate des dislocations de plusieurs systèmes de montagnes très- istincts par les directions qui y dominent, tels que ceux entre squels M. Léopold de Buch a montré que se partage le sol de Allemagne. Plusieurs indications d’interruptions dans la série des dé- ts de sédiment, ne sont peut-être si marquées dans les par- >» connues de l’Europe, que parce que les systèmes de mon- B, Tous XIX, 2 18 Géologie. tagnes auxquelles elles correspondent n’y renvoient aucune ramification. L'apparition d’une chaîne de montagnes n’a dù influer sur des contrées très-lointaines, que par l’agitation qu’elle a causée dans les eaux de la mer, et par un dérangement plus où moins grand dans leur niveau , événemens comparables à l’inondation subite et passagère dont on retrouve l'indication dans lés ar- chives de tous les peuples. | Si cet événement historique n'était autre chose que la plus récente des révolutions de la surface du globe, on serait natu- rellement conduit à demander quelle est la chaîne de monta- gnes dont l'apparition remonte à la même date, et peut-être serait-ce le cas de remarquer que la chaîne des Andes dont les soupiraux volcaniques sont encore généralement en activité, forme le trait le plus étendu, 1e plus tranché, et, pour ainsi dire, le moins effacé de la configuration extérieure actuelle du globe terrestre. 11. CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES SUR LES CAVERNES À OSSEMENS DE B1ZE, près de Narbonne (Aude), et sur les ossemens hu- mains confondus avec des restes d’animaux appartenant à des espèces perdues; par M. Tourwa fils. Lettre adressée à M. le baron de Férussac. Les nouvelles observations que M. Christol vient de faire sur les cavernes du département du Gard , devant donner une nou- velle importance aux faits nouveaux qu'ont offert les cavernes de Bize, j'ai cra qu’il pourrait être agréable aux naturalistes de connaître la liaison qui existe entre les phénomènes observés dans deux localités différentes. Je suis d'autant plus porté à publier le résumé de mes considérations théoriques, que le travail que nous préparons en commun avec M. le professeur de Serre, étant retardé par le désir que nous avons de complé- ter, autant que possible, le catalogue des espèces animales en- sevelies dans ces vastes cavités, j'ai cru satisfaire à l'impatience des naturalistes, et les remercier ainsi de l'accueil favorable qu'ils ont bien voulu faire à mes premières observations. Les observations de M. Christol et les résultats auxquels il est parvenu, sont réellement d’une grande importance, non“ seulement en ce qu'ils confirment ce que nous avions dit depuis > Géologie. 19 long-temps; que l'existence de l'homme n'avait pas êté séparée de l'existence des animaux d'espèces perdues , c’est-à-dire qu'ils avaient été contemporains , mais en ce qu’elles nous prouvent que l’homme a aussi vécu avec quelques espèces d'animaux qui indiquent un ordre de choses entièrement différent des phéno- mènes de l’époque actuelle, où du moins avec une population beaucoup plus ancienne que celle ensevelie dans les cavernes de Bize, et qui caractérise la population anté-diluvienne. - En effet, les animaux que l’on rencontre dans les cavernes de Bize , bien qu'offrant quelques espèces réellement détruites, ne nous indiquent pas un ordre de choses bien différent des phé- nomènes de l’époque actuelle, puisque la méme population, ou du moins des espèces voisines, vit encore dans les Pyrénées, tandis que les cavernes du Gard ont offert, comme nous le ver- rons plus tard, des espèces que j'appellerai essentiellement anté- diluviennes, uon seulement parce qu’elles n’existent plus à la surface du globe, mais parce qu’elles devaient exiger, pour leur propagation et leur bien-être, des circonstances totalement dif- férentes de celles qui se rencontrent aujourd’hui dans le dépar- tement du Gard. M. Christol a eu la bonté de nous montrer les ossemens hu- mains qu'il a rencontrés à une grande profondeur dans le limon de ces cavernes, il est impossible de les différencier des osse- mens de tigre, de lion et d’hyène avec lesquels ils étaient ense- velis , ils offrent tous les mêmes caractères physiques et chimi- ques; et quant à leur gisement, l’on doit entièrement s’en rap- porter aux observations de M. Christol, qui a vu les choses telles qu’elles étaient , et non telles qu'il aurait désiré qu’elles fussent, qui a visité les cavernes du Gard sans idée préconcue, et en se dépouillant de toute idée systématique. D'un autre côté, les animaux ensevelis dans les cavernes de Bize ont réellement été contemporains de notre espèce, puisqu'ils sont confondus dans le même limon et les mêmes brèches avec des ossemens hu- mains et des poteries ; puisque des ossemens d’espèces perdues , portent l’empreinte bien caractérisée d’instrumens tranchans, et puisqu’enfin, d’après les observations récentes de M. de Serre, quelques espèces ont réellement subi l'influence de la domesti- cité. Ainsi, l’homme a non-seulement été contemporain de quel- ques espèces d'animaux perdues, résultat auquel nous étions 2: 20 Géologie. N° xi parvenus depuis long-temps, mais à une époque postérieure, il a été également contemporain de quelques espèces animales disparues maintenant de la surface du globe, qui indiquent, pour les pays où on les observe, un ordre de choses entière- ment différent de celui de l’époque actuelle, et qui caractéri- sent la population anté-diluvienne. En un mot, les cavernes de Bize, comme celles du Gard; ren- ferment des espèces d'animaux perdues, confondues avec des ossemens humains et des poteries ; mais, celles de Bize, ayant été comblées après celles du département du Gard, offrent une population bien différente , et qui a plus d’analogie avec celle de l’époque actuelle. Il n’est pas besoin, pour expliquer la destruction complète de toutes les espèces que l’on trouve ensevelies dans ies caver- nes, d’avoir recours à des catastrophes , ou à des phénomènes surnaturels; des causes toutes simples, comme le fait très-bien observer M. C. Prévost, peuvent avoir produit les mêmes effets, et nous voyons que depuis les temps historiques, la multiplica- tion toujours croissante des individus de notre espèce et le dé- veloppement de notre industrie, ont fait diminuer et même dis- paraître complètement des espèces de grands mammifères, au- trefois très-communs, tels que l’aurochs, le rhinocéros, la girafe, les éléphans, les chameaux , les hyènes, les lions, etc., ete. La diminution ou la destruction presque complète de toutes ces espèces s’est opérée lentement et n’a pas, comme on le voit, nécessité de grandes catastrophes. Le voisinage des sociétés humaines a été une des causes les plus puissantes de la diminution des grands herbivores, et par suite de la diminution proportionnelle des grands carnas- siers. Notre influence a même été telle, qu’elle a forcé certaines espèces, contrairement à leur organisation, d’habiter des régions brülantes ou des hauteurs glacées, et ces espèces, ainsi bannies des lieux où‘les circonstances les plus favorables se trouvaient réunies pour leur bien-être et leur propagation, n’ont pas tardé à se détruire insensiblement par suite du changement de tem- pérature, de la différente densité de l’air et de la variation ap- portée dans leur nourriture; les causes qui ont occasioné la perte de tant d’animaux, n’auraient donc jamais cessé leur ac- tion, et les générations actuelles se lieraient, par une chaîne non- Géologie, 21 interrompue aux générations passées. L’aurochs où bison, au- trefois commun dans les forêts de la Germanie, s’est retiré peu à peu en Lithuanie, et se trouve aujourd’hui concentré (lans la forêt de Bialowicz; le dronte, oiseau monstrueux, n’a plus été apercu, depuis l’époque où il a été découvert à l’île de France et de Mascareigne. Les lions ont entièrement disparu de la Grèce, comme l'élan de la Germanie et les cerfs du midi de la France, tandis que les chevaux, dont les débris fourmillent au milieu des terrains tertiaires, ont chassé d’une grande partie de VAmerique, les tapirs et les cerfs qui l'habitaient, et dont les races craintives pourront finir par disparaître, comme ont disparu les mastodontes, les mégatheriums, les mégalonix et tant d’autres races aujourd’hui éteintes. Il n’y a que quelques siècles que la pêche de la baleine se fai- sait jusques dans le canal de la Manche, sur les côtes de l'Océan aussi bien que dans la Méditerranée, et aujourd’hui, les navi - gateurs sont obligés d’aller chercher ces grands cétacés sur les côtes du Spitzherg et dans la mer Glaciale. Nous voyons claire- ment quelles sont les causes de destruction; mais les forces créatrices nous sont entièrement inconnues; et les moyens que la nature a employés pour produire cette succession de généra- tions qui nous ont précédés, et dont les débris sont renfermés dans les couches régulières du globe terrestre, nous échappent encore, et probablement, il-ne nous est pas donné de long- temps d'approfondir de pareils secrêts. Les faits que nous venons de rapporter paraissent une ob- jection très-forte à ce que nous avons dit plus haut, que la po- pulation ensevelie dans les cavernes du Gard paraissait indi- quer, pour l’époque où les ossemens ont été entrainés dans ces cavernes, un ordre de choses bien différent des phénomènes de l’époque actuelle ; mais il est facile de répondre à cette ob- jection, et il n’en restera pas moins prouvé , que l’homme a été contemporain de quelques espèces animales qui caractérisent la population anté-diluvienne. - Mais, peut-on conclure de cette contemporanéité que l’on a enfin trouvé des fossiles humains ? Avant de répondre à cette question, nous devons rapporter la définition du mot fossile, et l’on verra que, si la solution de cette question a été si long- temps et si vivement contestée, cela dépend uniquement de ce 22 Géologie. N° Ir qu'elle a été mal placée, et de ce que l’on a attaché au mot fossile, des idées vagues et souvent même contradictoires. Généralement, on entend par fossile tout corps organisé, enseveli dans les couches régulières du globe; mais cette défi- - mition né suffit pas dans l’état actuel de la science, puisque les couches régulièrement siratifites se confondent avèc des dé- pôts plus modernes, de telle sorte, qu'il est impossible de dire où finissent les unes et où commencent les autres , et que même il est souvent impossible de distinguer les terrains d’alluvion anciens (terrains diluviens), des terrains d’alluvion modernes, parce que ceux-ci étant composés des mêmes matériaux, pro- venant des mêmes localités et étant produits par les mêmes causes, doivent se nuancer et se confondre avec les terrains diluviens, Je n'ai pas besoin de prouver l'énoncé de ce fait, parce que plusieurs auteurs, ceux même qui ont soutenu avec le plus de talent et de constance la formation diluvienne et les idées théoriques que l’on attache généralement à l’origine de cette formation , sont aujourd’hui bien convaincus que leur dépôt a nécessité une période de temps extrêmement longue , et que, d’un autre côté, tous les géologues sont bien convaineus de la composition locale du diluvium, et de la différence d’origine des matériaux qui le composent. L'on voit donc que la découverte seule d’ ossemens humains dans, des terrains d’alluvion , c’est-à-dire dans des couches pro- blématiques, ne peut rien nous faire préjuger, et que ce fait seul et isolé, ne peut pas nous apprendre s'il existe réellement des fossiles humains, puisque nous ne pouvons décider, si les couches au milieu desquelles ils ont été découverts , méritent le nom de régulières. Un naturaliste, justement célèbre, et dont les travaux mo- dernes ont donné à la géologie une marche vraiment philoso- phique, pense qu'il x'y a que les corps organisés entraînés sous les eaux et couverts par des sédimens qui puissent devenir fos- siles. On voit par cette remarque combien varient les différentes acceptions du mot fossile, et ce n’est certainement pas ainsi que nous l’entendons; car, la matière inorganique qui enve- loppe les ossemens disséminés dans les couches du globe, et'les circonstances géologiques qui ont dispersé ces ossemens, ne peuvent rien nous faire préjuger sur leur ancienneté, et cette " Georogie. 23 dernière circonstance est cependant la seule qui puisse mé- riter à un corps organisé le nom de fossile. D’après la défim- tion que nous venons de donner du mot fossile, les corps organisés ensevelis dans les matériaux d’alluvion, pendant la période tertiaire, ne mériteraient pas le nom de fossiles, tan- dis que ceux entraînés dans le bassin des mers, pendant la même période, seraient réellement fossiles. On conçoit cepen- dant le vice de cette distinction, puisque des ossemens de la même date doivent mériter la même définition ; car nous ne supposons pas que l’on veuille établir une différence tirée des caractères physiques ou chimiques des corps. Nous pensons , aussi contrairement à l'opinion émise dans le mémoire inséré dans les Annales de la Société d’histoire natu- relle de Paris, que des corps organisés ensevelis seulement sous des sédimens imputrescibles, comme l’est, parexemple, le limon des cavernes , ont pu se conserver depuis que le sol dela France est sorti du sein des eaux , bien qu'ils n’aient pas été entraînés sous des eaux marines. Ainsi, ce n’est pas seulement dans lO- céan que sont renfermés les documens de ce qui s’est passé pen- dant les temps historiques; les phénomènes naturels qui ont eu lieu à la surface des Continens, ont également pu nous en conserver le souvenir, C’est ainsi que nous avons appris. que depuis les temps historiques , le département du Gard avait été peuplé par des hyènes , des tigres , des lions, etc., etc., et qu’à une époque postérieure, celui de l'Aude avait été peuplé par des chamois , des cerfs, des chevreuils, des antilopes , des ours, etc., etc., dont quelques espèces appartiennent à des es- pèces perdues. L’altération plus ou moins grande d’un corps organisé, ou bien sa pétrification, en un mot les caractères physiques et chimiques ne peuvent pas également servir à nous apprendre l'ancienneté relative des corps organisés ; en effet, de nos jours la matière inorganique se substitue. à la matière organi- que , puisque les coquilles se pétrifient encore dans le sein de … la Méditerranée, que des arbres entiers se pétrifient sur les bords occidentaux de la Nouveile-Hollande , comme les graines de chara dans les marais de l'Écosse , et que des bois employés à des constructions romaines ont été complètement silicifiés D'un autre côté, des ossemens modernes exposés aux influences + + 24 Géologte. N° zx des agens atmosphériques, perdent une partie de leur matière animale, happent assez fortement à la langue, de telle sorte, qu'il est impossible de les distinguer d'avec les ossemens ense- velis depuis des siècles dans les cavernes , ou dans les brèches osseuses. Nous voyons donc par ce court exposé que l’altéra- ion plus ou moins graude des corps organisés, ne peut pas nous apprendre si tel corps est fossile ou non , ou, en d’autres mots, si les dépôts où on les rencontre méritent ou non d’être appelés couches régulières, Mais quel est le moyen de faire disparaitre le vice de la dé- finition généralement reçue du mot fossile, et comment peut- on résoudre la question sur laquelle nous tächons d’attirer l’at- tention des naturalistes ? Nous avions d’abord pensé, vù l'insuffisance des caractères tirés de la nature des corps, ou de leur position dans des cou- ches alluviales problématiques, que le contemporanisme de ces corps avec des espèces réellement détruites pourrait nous don- ner un caractère suffisant; mais nous avons bientôt changé d'idée , en refléchissant que plusieurs espèces se sont réelle- ment détruites à différentes époques, même pendant la pé- riode historique. Ainsi, en nous résumant , nous dirons , que les caractères isolés, pris, soit dans la nature des corps , soit dans leur posi- tion dans les couches du globe (x), ne suffisent pas pour décider qu'un tel corps organisé est fossile ou antédiluvien , mais que, d’après les difficultés que j'ai essayé de soulever, il faut, pour décider affirmativement la question, le concours de plusieurs circonstances , dont l’essentielle est pourtant, non pas la con- temporanéité| avec des espèces perdues, mais avec des espèces animales qui caractérisent la population antédiluvienne ; les autres caractères ne sont qu'auxiliaires. Si l’on ne trouve pas ces raisons suffisantes , la question de savoir s’il existe des ossemens humains fossiles ne peut pas être résolue. (x) On conçoit aisément que nous ne voulons parler ici que des corps organisés, ensevelis dans les couches du globe les plas modernes, car ceux que l’on rencontre dans des couches plus anciennes, n’offrent pas la même difficulté, et leur position seule saffit pour décider qu'ils sont fossiles. # Géologie. 2 Les ossemens humains des cavernes du Gard, jouissant donc de la réunion de tous ces caractères , c’est-à-dire de laltéra- tion chimique, de la position géognostique, de la contempo- ranéité avec des ossemens d’animaux appartenant à des espèces perdues , caractéristiques de la période antédiluvienne, et qui annoncent, pour les pays où on les observe , un ordre de choses entièrement différent des phénomènes de l’époque actuelle , les ossemens humains des cavernes du Gard, dis-je , me paraissent être réellement fossiles ou antédiluviens. Je dois ici faire remarquer que ces observations s'accordent avec le livre qui fait la base des croyances de l'Europe civili- sée , puisque l’homme vivait réellement avant l'événement au- quel on fait allusion en se servant des mots d’anté ou post- diluvien. Les ossemens humains de Bize , au contraire , quoique réu- nissant un certain nombre de circonstances, c’est-à-dire l’alté- ration , la position géognostique, et la contemporanéité avec des espèces perdues , ne me semblent pas mériter le nom de fossiles ou d’antédiluviens, parce qu'ils ne réunissent pas le caractère essentiel, qui est celui de la contemporanéité avec les espèces caractéristiques de l’époque antédiluvienne. D’après cela , la période anté-diluvienne devrait-être carac- térisée non pas par les phénomènes géologiques qui l'ont ac- compagnée ou terminée , mais bien par la population qui vivait à cette époque reculée, et dont les restes peuvent être ensevelis dans des dépôts marins , dans des sédimens lacustres ou fluvia- tiles, ou bien enfin dans les alluvions continentales, Nous ne terminerons pas cet article sans parler des causes probables qui ent accumulé l'étrange réunion d’ossemens qu’of- frent les cavernes de Bize, sans employer la méthode d’exclu- sion, méthode sûre à la vérité, mais qui nous conduirait beau- coup trop loin ; nous croyons pouvoir conclure , et baser notre jugement sur des faits positifs, et qui n'auront rien d’arbitraire. Mais nous nous empressons de dire que nous ne voulons pas généraliser la manière d'expliquer les causes qui ont accumulé les ossemens dansles cavernes de Bize , et qu'il nous parait, au contraire , que plusieurs circonstances peuvent avoir donné lieu aux phénomènes que présentent les brèches osseuses et les cavernes. En effet, des hyènes peuvent avoir habité long, Li 26 Géologie. N° rr temps certaines cavernes, et y avoir entrainé les ossemens qui servaient à leur nourriture; un courant peut fort bien avoir transporté des ossemens ou des cadavres d'animaux tuméfiés par le gaz provenant de leur décomposition et les avoir intro- duits ainsi dans des cavités souterraines; des cadavres entiers de rhinocéros ont pu se précipiter par de grandes fissures ver- ticales dans des cavernes spacieuses; des animaux surpris dans la campagne par un orage violent , ont fort bien pu se réfugier dans une cavité pour échapper à un danger pressant, et qui, à chaque instant, ne faisait que s’accroître ; ces animaux ont fort bien pu étre surpris dans leur retraite par le courant qu'ils avaient voulu éviter ; comme aussi les eaux pluviales ont néces- sairement entraîné dans des fissures verticales, et par suite, dans des cavernes les ossemens d'animaux qui se trouvaient à la surface ‘du sol, ainsi que le limon provenant de la décompo- sition du calcaire environnant les galets fragmentaires de cal- caire et les coquilles terrestres. Et je ne vois pas, en effet, pour- quoi l’on voudrait expliquer des phénomènes aussi variés que ceux que présentent ces cavernes et ces brèches osseuses par une cause unique; pourquoi lon voudrait supposer aux ani- maux qui vivaient dans ces temps reculés , des mœurs différen- tes de celles qu'ils ont aujourd’hui, et pourquoi, enfin, l’on vou- drait imposer à la nature des lois différentes de celles qui régissent aujourd’hui l’ensemble de l'univers. De toutes les opinions que j'ai émises sur les causes qui peu- vent avoir accumulé les ossemens dans les cavités souterraines , la dernière seule me parait applicable aux phénomènes que présentent les cavernes et les brèches osseuses de Bize. En ef- fet, dans cette localité, plusieurs fissures verticales communi- quent dans l’intérieur des cavernes ,et quelques-unes d’entr'elles sont entièrement remplies d’ossemens, C’est par cés cavités que les eaux pluviales ont introduit dans l’intérieur des cavernes, et par suite d’une période de temps extrêmement longue, le limon rouge (1) provenant de la décomposition du calcaire en- (r) Je me suis convaincu depuis peu, qué les denx limons que présen- tent les cavernes de Bize, ont eu la même origine, et que le limon noir ne diffère du limon rouge que par une grande quantité de matière animale, et surtout de matière grasse. Les eaux pluviales entraînent encore tous les jours dans ces cavernes un limon rouge entièrement semblable à celui qui L | Géologie. 27 vironnant les galets nombreux de calcaire fragmentaire , les coquilles terrestres , les osseniens d'animaux dispersés dans les environs , les ossemens humains ainsi que les poteries. En un mot, tous les objets qui sont renfermés dans le limon et dans les brèches osseuses. iè Cette théorie seule peut expliquer la grande quantité de co- quilles terrestres contenues dans le limon des cavernes de Bize, et leur état parfait de conservation, elle explique également pourquoi les ossemens sont fracturés et-non roulés ; pourquoi ces ossemens sont tous fendillés comme les os éxposés long- temps aux influences des agens atmosphériques; pourquoi en- fin, le limon qui renferme les ossemens, et celui quia été durci par les infiltrations stalagmitiques, et qui constitue les brèches osseuses , est absolument le même que celui que les eaux plu- viales y introduisent journellement. Nous aurions encore beau- coup de choses à dire à l’appui de notre opinion , mais nous renverrons, pour plus de détail, à l'ouvrage que nous préparons en commun avec M. le prof. de Serre; nous nous contenterons seulement de faire observer, que M. Bertrand Geslin , dont le zèle pour la géologie égale les lumières, a déjà, bien avant nous , fait l'application de cette théorie aux cavernes d’Adel- berg en Carniole , et de Banwel en Angleterre. Nous avons été entrainé par l'intérêt du sujet beaucoup plus loin que la simple description des cavernes à ossemens de Bize ne semblait le nécessiter : les considérations que nous avons hazardées et que nous soumettons au jugement des natu- ralistes , nous ont semblé résulter si naturellement des faits ob- servés , que nous n’avons pu resister au désir de les rapporter. Chaque pas que l’on fait dans la science agrandit tellement la sphère de nos connaissances , que les moindres détails doivent être recueillis avec empressement. On concevra d’ailleurs tout l'intérêt que nous attachons à la connaissance des phénomènes enveloppe une partie des ossemens. Les couloirs les plus élevés, et les sen- tiers les plus difficiles et les plus périlleux des cavernes de Bize m'ont aussi offert du limon rouge. Enfin je ferai encore observer que plusieurs cavernes des environs de Narbonne, qui, par des circonstances particu- lières , et que je développerai dans un mémoire spécial, ne renferment pas d'ossemens, m'ont constamment offert du limon rouge, qui y est entrainé tous les jours par les eaux pluviales, de # + 28 Géologie. dont nous venons de nous occuper, lorsque l'on sera , comme nous, convaincu que la géologie commence là où l’archéolo- gie s'arrête , et que lorsque celle-ci aura épuisé ses recherches et rencontré le voile mystérieux et impénétrable qui couvre Vorigine des nations, la géologie donnant un supplément à nos courtes annales , viendra réveiller l’orgueil humain en lui mon- trant l'antiquité de sa race ; car la géologie seule , peut désor- mais nous donner quelques notions sur l’époque de la première apparition de l’homme sur le globe terrestre. 12. ExTRAIT D'UN mémorre de M. de Crrisroz, secrét. de la Société d’hist. natur. de Montpellier, SUR DEUX NOUVELLES CAVERNES A OSSEMENS, situées dans le département du Gard; lu à l’Acad. roy. des Sciences, le 29 juin 1829. Ces cavernes ont été découvertes par MM. Dumas, natura- liste, et Bonause, D. M. Elles sont situées, l’une à Pondre, l'autre à Jouvignargue, près de Sommières. M. de Christol , après les avoir examinées avec le plus grand soin, ainsi que les échantillons qui provenaient des fouilles, est resté convaincu qu’elles offraient la preuve d’un mélange incontestable d’osse- mens humains avec des ossemens de mammifères, appartenant à des espèces perdues. Les débris d'animaux, mêles à l'espèce humaine, proviennent, suivant l’auteur, d’hyène, de blaireau , d'ours , de cerf, d’auroch, de bœuf, de cheval, de sanglier et de rhinocéros. Une partie des os portent des traces évidentes de la dent des hyènes qui ont essayé de les ronger. On trouve dans la caverne des excrémens de ces derniers animaux. Les faits annoncés par M. de Christol paraissent à M. Cordier de la plus grande importance. S'ils sont exacts, on doit les regar- der comme plus concluans en faveur d’un mélange d’ossemens humains avec les débris d'animaux antédiluviens, que ceux qu'a fournis l'examen des cavernes de Bize. On sait, en effet, que les conclusions qu’on avait tirées de l'examen de celles-ci, ont été contestées. M. Cordier demande la lecture du mémoire de M. de Christol. Le président fait observer que la lecture de ce mé- moire ne pourrait, vu le grand nombre d'auteurs qui se sont fait inscrire, avoir lieu avant deux ou trois mois, et que le meilleur moyen d’en faire jouir promptement l'Académie , est Géologie. 29 de le renvoyer aux commissaires chargés de faire un rapport sur les documens relatifs aux cavernes de Bize. 13. SOCIÉTÉ GÉOLOCIQUE DE LONDRES. — Extrait d’une lettre du D° BucxranD à M. de Férussac. Oxford, 12 août 1829. Dans la séance du 6 février 1829, on a lu un mémoire sur la découverte d’une nouvelle espèce de Ptérodactyle et de Sepia fossile , ou Encre indienne , dans le lias à Lyme-Regis; et de Coprolites ou fœces d’'Ichthyosaurus dans le lias et dans d’au- tres formations ; par le Rév. W. Buckland , etc., professeur de minéralogie et de géologie à l’Université d'Oxford. I. Ptérodactyte. Cet échantillon de Ptérodactyle a été décou= vert, en décembre dernier, par Miss Mary Anning , et appar- tient à une nouvelle espèce de ce genre éteint, qui n’a été reconnu jusqu'ici que dans le calcaire lithographique de Solen- hofen, que l’auteur regarde comme à peu près du même âge que la craie d'Angleterre. La tête manque à cet échantillon , mais le reste du squelette, quoique disloqué , est presque entier ; et la longueur des griffes excède assez celle des griffes du Prerodactylus longirostris et brevirostris (dont on ne connaît que deux échantillons qui sont décrits minutieusement par Cuvier) pour montrer qu’il appar- tient à une autre espèce, pour laquelle on propose le nom de Piero dactylus macronyx ; l'échantillon est à peu près de la grandeur d’une corneille commune; et le mémoire est accom- pagné d’un dessin de ce fossile par M. Clift. L'auteur a conjec- turé depuis long-temps, que certains petits os trouvés dans le lias, à Lyme-Regis, et rapportés aux oiseaux, appartiennent plutôt au genre Ptérodactyle. Cette conjecture est vérifiée maintenant. Il lui avait été suggéré, en 1823, par M. Miller de Bristol, que les os qui étaient dans les ardoises de Stonesfield, qu'on avait habituellement considéré comme provenant d’oi- seaux , devaient étre attribués à cette famille extraordinaire des reptiles volans. Le D° Buckland incline maintenant à adopter cette opinion, et même il est porté à croire que les insectes coléoptères, dont les é/ytres se rencontrent dans l’ardoise de Stonesfield, peuvent avoir formé la nourriture de ces Ptéro- dactyles. Il conçoit aussi que la plupart des os de Ja forêt de Tilgate, 30 Géologie. N° 13 que l'on a regardés comme provenant des oiseaux, peuvent ap= partenir à cette famille éteinte de reptiles; et, de leur présence dans ces diverses localités, il infère que le genre Ptérodactyle a existé pendant toute la période de la grande formation cal- _caire du Haut-Jura, depuis le lias jusqu’à la craie y comprise ; néanmoins, il exprime des doutes quant à la rencontre de quelques restes d'oiseaux, avant le commencement des terrains tertiaires. IL. Sépia fossile,'ou Encre indienne. Une substance animale, noire et durcie, semblable à ce liquide noir que l’on trouve dans la poche de la Seiche, se rencontre dans les lias de Lime- Regis; et un dessin, fait avec ce noir fossile depuis quatre ans, a été déclaré par un artiste célèbre, avoir été fait à la Sé- pia. Il est à peu près de la couleur et de la consistance du jais, et très-fragile, et sa cassure est brillante; sa poudre est brune, semblable à celle de la Sépia des peintres; elle se trouve en masses isolées, à peu près de la grandeur et de la forme d’une vésicule du fie}, plus large à sa base, et se rétrécissant gra- duellement vers le col. Ces petits sacs sont attachés aux débris de deux espèces in- connues de mollusques, dont l’un est probablement une Ortho- cératite, et l’autre un Loligo. 1° Dans l’une de ces espèces,le sac qui contient ce liquide est environné d’une mince enveloppe de nacre brillante qui formait la couche intérieure d’une co- quille qui a la forme externe et la surface ondulée d’un Ortho- cératite, Dans l'échantillon le plus parfait que possède l’auteur, la chambre supérieure a environ 5 pouces de profondeur et 2 pouces de diamètre; c’est dans cette chambre qu’étaient logés le sac en question et les autres parties molles du corps de l’a- nimal. Le fond de la cavité se termine en une série de lamelles circulaires et transversales, qui représentent la chambre et les alvéoles de la Bélemnite, et qui sont entassées l’une sur l’autre comme une pile de verres de montres. La partie la plus élevée de ces lames est en contact immédiat avac la base du sac : le reste diminue rapidement en grandeur à peu près dans la même proportion que les lamelles dans la Bélemnite. Au-dessus de la plus basse partie de ces couches, on ne voit nulle élongation de la coquille , ni trace de fourreau. La coquille extérieure, dans beaucoup de cas, a péri entièrement ; mais sa nacre s’est tou- Géologie. 3x jours conservée, et elle est d'ordinaire fortement comprimée de manière à former une membrane mince et unie qui envi- ronne le sac qui contient l’encre, L'auteur se propose de dési- gner ce fossile par le nom de Orthoceras-belemnitueides, 2° Dans les Loligos nouvellement découverts dans les lias, les sacs sont en contact avec les débris cornés comme cela se trouve dans le Loligo vulgaire ; mais il y a une lame mince de carbo- nate de chaux cellulaire et spongieuse , immédiatement au-des- sous et adhérente à la lame cornée. Pour cette espèce, l’auteur propose le nom de Zoligo antiqua. (Calmar antique.) II. Coprolites ou fœces fossiles. Le D° Buckland a établi, d’après une suite immense d'échantillons, que les os fossiles nom- més dans le pays pierres de Bézoard, qui abondent à Lyme- Regis dans les mêmes lits de lias avec les os de l’Icthyosaurus, sont les fœces de cet animal. Pour la grandeur et la forme, ils ressemblent à des cailloux alongés ou à des pommes de terre, variant en général de deux à quatre pouces de longueur, et d’un à deux pouces de diamètre. Quelques-uns sont plus larges, d’autres sont plus petits; leur couleur est d’un gris noirâtre; leur substance ressemble à une argile durcie, d’une texture compacte et terreuse ; et le D° Brant a affirmé que leur analyse chimique approche de celle de l'album græcum. On trouve en abondance des os et des écailles de poissons dans ces masses de fœces. Les écailles sont attribuées au Dapedium politum , et autres poissons qui se trouvent dans le lias. Les os sont ceux des poissons, de même que des petits Icthyosaures. L'intérieur de ces Coprolites est disposé en un pli spiral qui se trouve alen- tour d’un axe central. Leur extérieur porte aussi des impres- sions évidemment recues des intestins des animaux vivans. Dans plusieurs squelettes entiers d’Icthyosaures trouvés dans le lias, les Coprolites s’aperçoivent au milieu des côtes et près du bassin ; ils devaient être enfermés dans le corps de l'animal au moment de sa mort. De D” Buckland a établi en outre que les anneaux osseux - des sucoirs des Seiches se trouvent dans les Coprolites, mélés avec les écailles et les os dont on a fait ci-dessus mention. Tous ces corps paraissent avoir passé sans être digérés à travers les intestins des Icthyosaures , et le D° Brant a trouvé aussi que les variétés noires des Coprolites doivent leur couleur à une ma- 39 Géologie. N° 13 tière de la même nature que le sac fossile qu’on trouve dans les lias. De là, il s’ensuit que les Icthyosaures se nourrissaient de ces sépias des anciennes mers, ainsi que de poissons, et même des petits de leur espèce. à L'auteur a aussi établi, à l’aide de M. Miller et du D' Brant, que les petits corps ronds et noirs, à surface lisse, qui se trouvent mélés avec des os dans les couches inférieures des lias sur les rives de la Saverne, près de Bristol, sont des variétés de Coprolites ; ils semblent donc co-exister avec ce lit d'os et se trouver dans beaucoup de localités très-éloignées. Il a aussi reçu de M. Miller de semblables petits globules noirs d’un lit calcaire presque au fond de la couche de la pierre caleaire carbonifère à Bristol. Ce lit abonde en dents de requins, en os , dents et épines d’autres poissons ; et les Coprolites qui s’y trouvaient peuvent provenir d’autres petits reptiles ou de poissons , et, pour le cas du lias, des mollusques habitans du Nautile fossile, de l'Ammonites et des Bélemnites. Dans une collection à Lyme-Regis, il existe un poisson fos- sile qu’on à trouvé dans les lias, et qui a un Icthyosaure dans son corps ; et dans la collection de poissons de la craie des en- virons de Luves, appartenant à M. Mantell , il ya deux échan- tillons de l’Amia Luvesiensis, contenant chacun un Coprolite dans son intérieur. L'auteur propose de leur donner le nom d’Amia-coprus. I propose aussi de désigner ceux qu'on appelle Bézoards, qui dérivent des Icthyosaures , par le nom d’Iethyo- sauro-coprus, et l4lbum grœcum des Hyenes fossiles par le nom d’Hyena-coprus. L'auteur trouva, il y a quatre ans, des boules de matière fé- cale , dont la forme était différente de celle des Icthyosaures dans la collection de fossiles provenant des couches de Pilgate Forest, qui est à M. Mantell ; il y rapporte les fossiles en ques- tion, et conjecture que des Coprolites de reptiles existent, puisque les débris de Sauriens sont abondans partout où le D'Buckland a aussi trouvé un Coprolite, grâce à M. Richardson de Wiltshire. Aussitôt que le D° Buckland eut, par une série d'échantillons, que les boules des Zctkyosauro-coprus sont com- posés d’une lame de phosphate de chaux terreuse , enveloppée en spirale autour d'elle-même , il vit que cette structure res- semble tellement à celle des prétendus cônes de sapin ou ét Géologte. | 33 de la craie et des marnes, qu'il pensa que ces corps, depuis long-temps si mal nommés ixli, étaient également d’origine fé- calé. En les examinant, il trouve que plusieurs renferment des coquilles de poissons , et portent sur leur surface des impres- sions qui proviennent des intestins dans lesquels ils ont été formés , et l'analyse du D° Prout prouve que leur composition est la même que celle des autres Coprolites. Les intestins en spirales des goulus de mer et de la raie modernes, offrent une analogie qui peut expliquer l'origine de leur structure spirale, aussi bien que celle du Zcthyosauro-coprus ; et les dents et les palais des goulus de mer, et autres poissons cartilagineux qui abondent dans la même couche avec eux, rendent probable que les iuli supposés sont dérivés de ces mêmes animaux. Jus- qu'à ce que ce point soit parfaitement établi, on propose de les désigner par le nom de Zulo-coprus. Il y a plusieurs beaux échantillons de ces iulo-coprus, qui viennent des carrières de Maestricht, dans la collection du colonel Naulton de Farley- Castle, près Bath. Le D° Buckland a aussi découvert un Coprolite parmi quel- ques fruits fossiles trouvés dans l'argile dé Londres, et il a trouvé deux autres variétés de la même substance dans une collection de fossiles rassemblée dernièrement à Aix en Provence, par MM. Murchison et Lyell. Un de ces Coprolites est dans les couches de la formation houillère d’eau douce à Puveau. L'autre est dans les lits de marne insectifère au-dessus de ceux de gypse à Aix. Il conclut qu’il a établi généralement ce fait curieux , que, dans les formations de tous les âges, depuis le calcaire carbonifère jusqu’au diluvium, les fæces des animaux carnivores, terrestres et aquatiques, ont été conservés. Ces faits sont importans pour donner la preuve de l’état tranquille et continu de la surface de la terre, partout où ils se trouvent en abondance. à Le 3 avril 1829, on à lu une lettre du D° Prout au profes- seur Buckland, énoncant qu'il a fait une analyse des Coprolites de Lyme-Regis et de Westbury sur la Severn, et qu’il a re- connu que la composition de tous avait beaucoup de simili- tude, savoir : phosphate de chaux et carbonate de chaux, avec de légères et variables proportions de fer, de soufre et de ma- tières charbonneuses.—Les proportions relatives des ingrédiens B Tome XIX. 3 34 Géologie. principaux semblent différer un peu dans différens échan- tillons, et même dans différentes parties du même échantillon; c’est pourquoi on n’a pas essayé d’analyse rigoureuse. Mais le phosphate de chaux peut être considéré comme formant une moitié des trois quarts de la masse totale. Le D°Prout a aussi examiné tous les autres échantillons de Coprolites qui sont mentionnés dans le mémoire du D° Buckland , et se réunit à lui dans la croyance qu’ils proviennent tous d'os digérés.—Le guano ou duny des oiseaux de mer, sur la côte du Pérou et îles adjacentes, présente un exemple ana- logue de la conservation de fœces récens dans les lits et les masses qui sont situés de manière à avoir quelquefois 5o ou 60 pieds d’épaisseur.— Ce guano, cependant, diffère chimique- ment de tous les Coprolites fossiles qui ont été examinés par le D° Prout, et contient plus de matière urinaire. — Le D° Buckland propose de l'ajouter à sa série de Coprolites, sous le nom de Ornitho-coprus. 14. Lerrre ne M. Bosrave, Capitaine-ingénieur géographe au quartier-général de l’armée française en Morée, à M. le Ba- ron de Férussac. Modon, 18 septembre 1829. ‘La bienveillance dont vous m’honorez et le désir de placer le fruit de mes recherches dans des mains qui les rendissent utiles à la science , me firent prendre , en partant , l’'engage- ment de vous réserver une grande part dans mes collections. En attendant que je puisse remplir ma promesse , je crois, ou du moins je désire faire quelque chose qui vous soit agréable, en vous tenant au courant de mes travaux en géographie et en histoire naturelle. Je voudrais cependant, avant tout, pouvoir vous donner des nouvelles de M. le Colonel Bory ; mais, séparé de lui dès mon arrivée, pour m'occuper exclusivement des travaux géodésiques , je n’ai eu que peu d'occasions de le revoir. Je pense, au reste, que les journaux auront en partie suppiéé à mon silence. Permettez-moi donc de vous exposer rapidement le but et le résultat de mes principales recherches; en votre qualité de géo- graphe et de géognoste, elles ne peuvent manquer de vous offrir quelqu’intérêt, quelqu’imparfaites qu’elles soient encore. Chargé, avec M. le Capitaine Peytier, des opérations géodési- : Géologie. ‘35 ques et astronomiques de la carte de Morée, nous avons achevé ensemble la triangulation de l’Argolide et commencé celle des provinces voisines. J'en ai exploré toute la partie méridionale, depuis les monts Arachnées jusqu'à la mer; j'ai parcouru les nombreuses îles des golfes d'Égine et de Nauplie: les positions de Mégare, du Parthénon, du mont Hymette sont liées à lArgolide, et nous espérons qu'avant peu l’Attique, ouverte aux Français, nous permettra de completter ces dernières obser- vations. Pendant les mois de juin et de juillet , j’ai reconnu le Magne et la Messénie, et construit de nombreux signaux sur les sommets les plus remarquables, tels que le Taygète, l’Heke- nitza , le Lycée, l’Éthome, etc. Nous avons fait cette reconnaissance guidés par la carte de M. le commandant Lapie. Cette carte, vivement critiquée par ceux qui croient qu'une carte de Grèce se fait comme une re- connaissance de Paris à Pontoise, excite l’étonnement de ceux qui connaissent la rareté et l’imperfection des matériaux qu’il a pu employer. Les chaleurs excessives du mois d’août { 28°, 29° et jusqu’à 33° et 40° à Monembasie sous nos tentes ) nous ont condamnés au repos; mais déjà les nuits sont plus fraiches, nous aperce- vons de légers nuages se dessiner à l'horizon au lever et au coucher du soleil, et tout nous présage avant l’équinoxe une température plus supportable et la reprise de nos travaux. La Morée et ses rivages offrent une égale pauvreté sous le rapport de la conchiliologie ; je n’ai peut-être pas réuni vingt espèces tant fluviatiles que terrestres : comment en serait-il autrement ? Sept mois viennent de s’écouler sans qu’une goutte d’eau ait humecté le sol et rafraïchi l’atmosphère, toute la vé- gétation a depuis long-temps disparu; les lits des torrens des ri- vières sont desséchés , l’'Alphée et l’Eurotas ont seuls conservé quelques eaux ; ces lacs, si multipliés sur la carte, sont tous évaporés (à l'exception du Phonia, dont les eaux s'élèvent cha- que jour, par suite de l'encombrement de son gouffre ou Kata- bothron ), tandis que , dans quelques jours, des pluies continuel- les et presque tropicales, vont rendre chacune de ces rivières un torrent impétueux, et balayer les pentes rapides du conti- nent : ces circonstances réunies ne semblent-elles pas rendre 3 36 Geologie. N° 14 impossible l'existence de nombreuses espèces fluviatiles ou ter- restres ? Cependant j'en ai recueilli quelques-unes dans des positions privilégiées. On rencontre ici, comme dans tous les pays cal- caires, un certain nombre de sources puissantes ( Kephalo- Vrissi), qui , dès leurjorigine , donnent naissance à des cours d’eau d’une température et d’un volume à-peu-près constans ; j'y ai trouvé quelques univalves. N’appartenant pas à la Commission comme naturaliste, j'ai dû souvent sacrifier la géognosie à la géographie et ne lui con- sacrer que mes instans de loisir. Cependant , je me suis attaché à la solution de quelques questions, et je crois avoir recueilli des matériaux qui ne seront pas sans intérêt : permettez-moi de vous en faire juge, en les résumant en peu de mots. J'ai poursuivi avec zèle le cours des observations auxquelles je me livre depuis plusieurs années en France sur la géognoste comparée à la topographie où la constitution géognostique du sol en rapport avec ses formes. L'énorme formation de calcaire compacte (Zechstein ?) qui couvre les & de la surface de la Morée, m’a offert l’occasion la plus favorable d'en déterminer les caractères topographiques. Sa natureet les’révolutions qu’elle a éprouvées, révolutions non hypothétiques, mais constatées par la stratification, rendent en partie raison de la configuration générale de la presqu’ile , de l'existence de ses bassins nombreux sans issue , de la rareté des eaux, ete.; en un mot de tout ce qui lui imprime une physiono- mie si distincte. Vous vous rappelez peut-être que l’étude de la stratification générale de la Bretagne (Annales du Museum, mai 1827 ) me conduisit à ce résultat : que cette extrémité de notre continent était le point de jonction de deux grands systèmes de stratifi- cation des roches anciennes, à-peu-près perpendiculaires, dont l'un comprenait les montagnes de la Scandinavie, de l'Écosse et de l'Angleterre, et l’autre celles de l’intérieur et du midi de la France. Cette même étude m’a conduit à reconnaître ici les tra- ces de deux grandes et anciennes catastrophes, dont l’une a agi à-peu-près dans la direction de l'Est à l'Ouest, et l’autre, per- pendiculaire à la première , fracturant l'écorce du globe dans le sens du N.0. au S.S. E., a imprimé à la Morée, comme à la Grèce entière , etsans doute à l’Italie, ses traits les plus marquans. Géologie. 37 J'ai cherché à étendre à ces catastrophes les ingénieuses obser- vations de M. Élie de Beaumont, en déterminant leur epoque dans la chronologie des formations. L'ile d’'Égine qui, dans un espace resserré, présente presque toutes les formations du continent, et en outre des terrains vol- caniques, m'a paru mériter une étude toute particulière , je l’ai parcourue dans tous les sens et j'en rapporte la carte géognos- tique. Dans les révolutions plutoniques qu’elles a éprouvées, on re- connaît au moins trois époques bien distinctes : la plus récente date probablement des temps historiques, et est contempo- raine de l’éruption du volcan de Methana ; ses effets se sont bornés à des fractures nombreuses. La seconde a eu lieu au milieu de la période tertiaire. Entre le dépôt des argiles et celui des calcaires grossiers , on peut ci- ter parmi ses produits, au centre dé l'ile , un petit dôme de conglomérats trachitiques , formé évidemment par soulèvement et dans les parties basses , de nombreuses couches de sables trachitiques et de conglomérats à ciment calcaire , enclavés dans le terrain tertiaire. Des trachites, des porphyres, des leucostines forment un vaste terrain d’épanchement qui s'étend jusqu'à la presqu'île de Me- thana et à l’île de Poros, et caractérise une troisième époque. Nous avons découvert dans le Magne, au milieu de la petite chaîne du Lyco-Vouno, le gisement du porphyre vert antique (Ophite), employé dans la décoration de tous les temples de la Morée. Il appartient aux porphyres du grès houiller. Le calcaire compacte renferme comme couches subordonnées des calcaires saccaroïdes, des marbres rouges et verts, des ophicalus et des calcaires cipolins , fait bien constaté et que j'étais loin de soupconner. En serait-il ainsi des marbres de Pa- ros et du Pentélique ? Après bien des recherches infructueuses, je suis parvenu à trouver quelques fossiles dans cette formation ; ils seront utiles pour décider la place ou l’âge qu’on doit lui assigner. Question d'autant plus difficile qu'il existe ici d’énor- mes lacunes dans la succession des formations. Le terrain de sédiment supérieur s'étend sur tout le littoral et peut-être assez avant dans les grandes et profondes vallées du Pamisus , de l’Alphée et de l’Eurotas. Il a formé l’isthme de €orinthe, les riches plaines de l'Élide; il a comblé jadis le golfe 38 Histoire naturelle générale. d'Athènes, dans lequel il a laissé, sur toutes les iles, des lam- beaux qui attestent son existence et sa destruction, Sa simplicité est telle que son étude présente peu de diff cultés ; il renferme en quelques points de nombreux fossiles, dans un bel état de conservation. L'observation de bancs calcaires, dans leur position normale, percés à diverses hauteurs de mombreuses cavités dues à des coquilles térébrantes, semble appuyer l’opinion d’une retraite des eaux par un abaissement progressif. ( Vallée de Modon, col de Monembasie, etc.) J'étudie les dépôts actuels du littoral comme se liant intime- ment à ceux qui les ont précédés et pouvant jeter beaucoup de jour sur des phénomènes de cette époque encore si obseure. L'étude de l'action des mers sur ses rivages, et particulière- ment sur le calcaire compacte, m'a conduit à découvrir une substance compacte qui me paraît nouvelle. Elle est brune, mamelonnée , dure, compacte et occupe constamment, à la surface du calcaire , la limite supérieure du flot. La décomposition des roches dans les monumens des divers âges , les alluvions qui ensevelissent des temples jusqu’au ni- veau des chapiteaux, et surtout des brèches (île d’Ipsily , etc.) ayant toute la dureté des roches les plus anciennes, et renfer- mant des tuiles et des débris de poterie, font voir que les ou- vrages des hommes viennent enfin de prendre place dans les matériaux du globe qu’il habite, et d’entrer dans le domaine de la géognosie. J'espère ne pas quitter la Grèce sans visiter l’Archipel. J’au- rai l'honneur de vous communiquer les nouvelles observations que j'y aurai recueillies. Ce sont encore des matériaux épars; ce n’est qu'à Paris que je pourrai songer à les coordonner. Jeme trouverais heureux si je pouvais y recevoir vos conseils et être éclairé sur mes propres travaux par ces vues neuves et pro- fondes que vous répandez dans tous vos ouvrages, J'ai l'honneur d’être, HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 15. Muséum a Macao, ( Asiatic journ.; sept. 1829, p. 370.) D'après le Canton Register, il s'est formé une Société dont l'objet est d'établir à Macao un cabinet d'histoire naturelle et Histoire naturelle genérale, 39 d'objets curieux dans ce genre , comme quadrupèdes ; oiseaux, reptiles, insectes. Un secrétaire est attaché à ce Muséum avec la fonction expresse d’enregistrer leurs noms, les lieux qu'ils habitent et les anecdotes qui leur sont relatives. Des produc- tions végétales , soit sèches, soit peintes ; des échantillons de minéraux et de géologie, des objets d'art, et particulièrement des arts de la Chine, tels que les costumes, manufactures, modèles de machines, bâtimens , tombeaux , ponts, bateaux, armes, filets pour la pêche, les instrumens d'agriculture, d'hydraulique, les drogues pour la teinture avec des ren- seignemens sur leur application, les procédés pour l'essai des minerais, des modèles de fourneaux, etc., des sculptures 7osses, des ornemens, des instrumens de musique, des inscriptions avec leurs traductions, des monnaies, des livres et des gravures d'histoire naturelle doivent composer ce cabinet. Tous ces objets ayant été soumis avant tout aux membres de la factorerie anglaise, et ayantreçu l'approbation formelle d’une grande majorité, on tint une assemblée le 22 février dernier, où il fut résolu d’effectuer cette entreprise, en établissant un Muséum à Macao, défrayé par les souscriptions de tous les An- glais qui se trouvent en Chine, mais dont les savans de tous les - pays pourraient devenir membres honoraires et correspondans, à la pluralité des voix, Déjà on a recu divers objets curieux, entr’autres, une magni- fique collection d’un Américain recommandable, par les soins du D° Morrison, dont les talens et la coopération prêtent tou- jours leur secours à lacause du savoir. On a dressé, en chinois, un état des objets qui se trouvent au Muséum, et il a été dis- tribué un prospectus aux marchands Hongs, aux débitans de thé, et aux nombreux marchands de l’intérieur, qui se rendent annuellement à Canton. É Fr; 16. MusÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE L'UNIVERSITÉ IMPÉR. DE Moscou, publié par le Directeur de cet établissement , Gott- helf Fiscwer DE Waroneim, 3° part., Minéraux, Tom. II. Collection oryctognostique de FRE1SLEeBEN. Gr. in- 8° de vurr et 368 p. Moscou, 1827; impr. de l’université. ( 4lg. Liter. Zeitung ; juin1829 , p. 272.) C’est une description, écrite en français, du richemuséum de l’université de Moscou , rétabli depuis l'incendie de cette ville 40 Minéralogie. en 1812.11 a déjà paru 4 vol., qui comprennentlesrègnesanimalet minéral. La partie ci-dessus contient le catalogue raisonné d’une collection oryctognostique de 6004 exemplaires, que M. Freis- leben, conseiller des mines à Freiberg, a cédée à l’université de Moscou, avec plusieurs autres collections minéralogiques. Cette collection est classée selon le système de Linné , et contient presque tous les fossiles connus depuis qu’elle est formée, ainsi que plusieurs minéraux qui , jusqu’à présent , n’ont pas encore été exactement déterminés. 17. EXTRAIT D’UNE LETTRE DE M. DE LANGsDORFF, consul géné- ral de Russie au Brésil, datée de Rio-Janeiro , 26 juin 1829. « Depuis le 26 mars, je suis de retour de mon grand voyage dans l'Amérique méridionale. J'ai beaucoup souffert, et je ne sais en vérité comment j'ai pu résister à toutes les fatigues et aux difficultés inséparables d’un voyage dans des pays presque incultes. Pendant cinq mois j'ai été en proie à une fièvre vio- lente, et je me trouve encore très-faible et fort accablé. J'espère obtenir de mon gouvernement un congé pour aller rétablir ma santé en Europe. Mes collections d'histoire naturelle sont en- core superbes, malgré la perte que j’ai faite de beaucoup d'objets pendant ma maladie. J'en ai déjà envoyé la moitié à St-Péters- bourg par l’astronome de l'expédition , et sous peu de jours je ferai passer l’autre moitié par le botaniste. Mes dessins sont très-intéressans ; ils ont été faits par le peintre Taunay , mort pendant le voyage. C’est une grande perte pour les sciences. J'ai continué mon journal jusqu'à l'époque de ma maladie , et je m'occupe aujourd'hui à remplir les lacunes depuis ce moment jusqu’à mon retour à Rio ». ( L'Universel; 11 sept. 1829. ). MINÉRALOGIE. 18. JAHRBUCH Fur DEN BERG-uND HüTTENMANN. — Annuaire des mines pour l’année 1829, publié à Freyberg, sous la direc- hon du Conseil des mines, par Reicu. In-8° de 246 p.; prix, 16 grosch. Freyberg. Cet annuaire est la 3° année de l'almanach publié d’abozd à Minéralogie. 41 Freyberg sous le nom de Xalender für den Sæchsisch. Berg-und- Hüttenmann. On y trouve une statistique des mines de Saxe; un exposé des nouveaux perfectionnemens dans les méthodes d'exploitation ; des détails sur les variétés de minéraux trou- vées pendant le cours de l’année 1827, et plusieurs notices in- téressantes pour les personnes qui s'occupent de l’art des mines, 19. ANFANGSGRUNDE DER MINERALOGIE. — Principes de Miné- ralogie; par W. Harpynezr. In-8° de 312 p., avec 15 planc. Leipzig, 1829; Barth. Ce livre élémentaire a été rédigé par M. Haidinger pour l’u- sage des personnes qui suivent ses lecons de minéralogie. Son but a été seulement d’être utile à ceux qui commencent l'étude de cette science; aussi les minéralogistes ne trouveront-ils rien de neuf dans cet ouvrage. L'ordre des matières est, à peu de chose près, celui que le professeur Mohs a adopté dans ses cours, et auquel l’auteur s’est conformé lui-même dans les lecons qu'il a données à Édimbourg en 1827. 11 définit d’abord la cristalli- sation et l’objet de la minéralogie; puis il fixe l'idée que l’on doit attacher au mot £rdividus ; il expose ensuite les propriétés générales des cristaux, les lois de la dérivation des formes cris- tallines , de leur composition et de leur décomposition , suivant les principes de Mohs; les lois des clivages complets, et les carac- tères qui résultent des clivages incomplets, dont les principaux sont désignés par les épithètes d’Æxotome, de Prismatoïde , de Monotome , de Paratome, et de Péritome ; puis il termine cette exposition des principes de la cristallographie par donner une idée de la méthode d’Hauy. Il passe ensuite aux propriétés phy- siques, et, sans aborder aucune des considérations relatives à la composition des minéraux, il définit l'espèce minéralogique à la manière de Mohs, et, comme ce savant, il donne la caractéris- tique du règne minéral. Il termine son ouvrage par une série de notices sur les espèces les plus importantes, et sur les roches qu'elles forment par leurs associations. G. DEL. 20. FOERSOER TILL FRAMSTÆLLNING AF KEMISKA MINERAL SYSTE- mer. —Essai d’un plan du système de la minéralogie chimi- que; par M. Norpexsx10ELD. In-8°. Stockholm, 1827; Nord- stedt. (Berzelius, 4arsberættelse om framstegen à Physik ach Chemie ; Stockholm, 1828, p. 182), 42 Minéraloge. Le système établi par l’auteur se fonde, 1° sur les relations électriques des corps; il commence par les plus négatives. 2° Sur leur composition atomistique , d’après laquelle il les range par groupes, où chaque espèce comprend le méme nombre d’atômes isolés, groupés de la même manière. Ce système exige une con- naissance parfaite, non-seulement de la composition des miné- raux, mais aussi de la composition des cristaux. Le 1°° groupe se compose des corps simples. Viennent ensuite les corps oxi- dés, savoir: A, oxides divisés en oxides de 1° 2 R(1)+0O; 2°R+0;,3 2R+30;4 R+20;5 2R+5 0;6°R+30. B. Hydrates d’oxides , groupés de la même manière; les sulfures divisés d’après le même principe: Oxisulfures, Chlorures, Oxi- chlorures, Fluates, Séléniures, Arséniures, Sulfo-arséniures , Stibiures, Tellures, Doubles Tellures, Osmiures, Aurures , Hydrargyrures. Vient ensuite une grande classe comprenant les sels formés d'acides, et leurs combinaisons avec l’eau. L'auteur la divise en familles de Nitrates, Sulfates, etc., et il subdivise ces familles en groupes, 1° d’après le nombre d’atômes qui se trouvent dans la base, c’est-à-dire d’après les groupes des corps oxidés ; 2° suivant qu'ilscontiennent de l’eau de cristallisation ou non ; 3° suivant la différence des angles mesurés, ensorte qu’un groupe renferme les sels neutres, un autre les sels basiques avec addition d’un atôme radical, d’autres avec 2, 3, ete. Puis arrivent les groupes des sels doubles, et les subdivisions d’après la différence entre le nombre relatif des atômes, et celle des de- grés des angles. On voit, dit M. Berzelius, que ce système exige que le miné- ralogiste connaisse à fond les compositions chimiques des miné- raux; On ne saurait nier qu'un rapprochement comme celui-ci a un grand intérêt sous le rapport scientifique, en ce que l’on prend, pour comparer les qualités extérieures, des corps d’une construction intérieure analogue, quoique bâtis, pour ainsi dire, d’élémens dissemblables ; et, à cet effet, M. Nordenskiæld a eu partout égard au système de la cristallisation, en considérant la dureté et la pesanteur des corps. Une autre question est de sa- voir si le système de l’auteur est commode pour l'étude de la science. Il est évident que le grand nombre de subdivisions éta- blies conformément au principe de l’auteur, exigent d’abord (1) R signifie radical, Minéralogie. 43 une étude particulière. Il n’est guère utile d’ailleurs de rappro- cher des corps d’un nombre semblable d’atômes d’élémens dis- semblables ; pour l'application de la théorie, il est, au contraire, bon de rapprocher des combinaisons dissemblables d’un même élément. A l'égard de l'avantage d’avoir dans chaque groupe des formes de cristaux analogues, pour ne pas dire identiques, cet avantage est illusoire, puisque déjà le dimorphisme prouve qu'on ne saurait se fier sur cette analogie : le même nombre d’'atômes ne se combine pas toujours de la même manière; par exemple, la forme cristalline de l’arséniure est rangée sous le système régulier ; celle de l’oxide d’antimoine se rapporte au sys- tème prismatique, et celle de l’oxide de fer au système rhomboé- drique : cependant ils sont tous composés de 2 R +- 3 O. L'auteur propose un changement dans la manière d'écrire les formules : au lieu de disposer les membres isomorphes dans une rangée verti- cale, il les met les uns à côté des autres ; ainsi, au lieu d’écrire C $ M +R S, ilmet (C,M,m7)S+(AF)S, ce qui est mn plus commode sous le rapport typographique ; mais l’autre mé- thode, observe M. Berzelius , vaut mieux pour la vue. D. d1. PERICULUM NOVI SYSTEMATIS MINERALOGICI , elc.; par Bons- porer. Abo, 1827. (Berzelius, Aarsberættelse om framstegen i Physik och Chemie ; 1828, p. 185). Les exemplaires de cette dissertation, publiée en Finlande, ont péri en grande partie dans l'incendie de la ville d'Abo; mais comme l’auteur y promet une continuation, il sera à même de réparer cette perte. M. Bonsdorff fonde sa classification, non pas sur le nombre des atômes, comme M. Nordenskiæld , mais sur le nombre des élémens. Il établit 5 ordres, dont le 1°° comprend les corps simples, en commençant par les électro-négatifs, et en finissant par les plus électro-positifs. Le 2° ordre comprend les corps composés de 2 élémens; il les divise en hydrargyrides, osmides, aurides, stibides, tellurides, arsénides , sélénides, sulfurides', arsenido-sulfurides, iodides, chlorides, fluoxides et oxides. L'auteur désigne son 3° ordre sous le nom d’Oxysalies , qui si- guifie combinaisons des corps oxidés : ce sont les hydrates, alu- miniates, siliciates, hydrosiliciates, aluminio-siliciates, tita- 44 Minéralogie. niates, silicio-titaniates, tantalates, wolframiates, molybdates, chromates , bôrates, boro-silicates, carbonates, arsémiates, phosphates, sulfates, hydro-sulfates , silicio-sulfates , carbono- sulfates, arsenio-sulfates, nitrates. Le 4° ordre contient les autres combinaisons binaires des corps, et se divise en 1° combinaisons du même genre ( c’est-à- dire dans lesquelles les substances électro-négatives sont com- munes); et 2° combinaisons d’un genre différent : les oxisulfu- res et les oxichlorides. Dans le 5° ordre, l’auteur range les combinaisons entre les corps du 2° et du 3° ordre, par exemple, les chlorures métalli- ques avec les arséniates, phosphates et silicates; les fluorures métalliques avec les silicates, et les sulfures métalliques avec les silicates. Dans les développemens de ce système, il y a des vues inté- ressantes et particulières à l’auteur, sur la constitution de cer- tains minéraux. À l'égard de la classification , on peut faire re- marquer qu’elle n’est pas suivie avec une conséquence rigou- reuse. M. Bonsdorffa suivi la méthode de Nordenskiæld, d'écrire les formules qui expriment des rapports déterminés des substances ; par exemple, pour exprimer la composition de l'Ekebergite, il écrit(C+3N)S +2 AS, au lieu de CS +3NS +84AS. M. Berzelius approuve cette méthode comme présentant d’une manière plus évidente la constitution du minéral. D. 22. Or DE LA VIRGINIE, aux États-Unis. ( Vew- York journal of Commerce. — Niles’ weekly Register; 1°° nov. 1828 ). MM. Bernard et Compagnie, essayeurs à New-York, ont recu plusieurs morceaux d’or qui ont été trouvés sur les terres du capitaine William White, à Spottsylvania, état de Virginie. Quel- ques-uns de ces morceaux pèsent près de 2 onces. Le métal est d’une finesse extraordinaire, ayant à-peu-près 24 carats, et ne contenant que de faibles parcelles d’argent; dans les crevasses il y a du fer et du sable. On trouve ces morceaux à la surface d'un champ sablonneux ouvert, ayant dans le voisinage des montagnes assez élevées. C’est ordinairement après les grandes pluies qu'on les découvre. Il sensble qu'ils ont été fondus, et jetés dans un terrain avec lequel ils n’ont pas d’affinité, D, Minéralogie. 45 23. Minerai DE PLoms, dans Bountytract, près de la rivière du Mississipi. ( Véle’s weekly Register ; 7 juillet 1827, p. 307). Ce minerai a été découvert récemment dans Adam’s County. On dit qu'il est aussi fin qu'aucun de ceux qui ont été trouvés à Fevre River, et que l’on fond dans un nouveau village bâti sur cette rivière, et appelé Galena. La mine d’où il a été tiré paraît très-abondante. Plusieurs citoyens ont déjà quitté ce pays pour aller s'occuper de l'extraction du minerai. 24. NOTICE SUR UN MINÉRAL QUI SE RAPPROCHE DU BILDSTEIN DE Werner, avec des remarques sur les rapports du Bildstein et du Feldspath; par S. W. Conrap. ( Journal of the Acad. of nat. sc. of Philadelphia ; janv. et févr. 1828, p. 102). Le granite de la carrière de Dixon, près Wilmington, dans le Delaware , abonde en variétés de feldspath, parmi lesquelles il en est de très-belles qui approchent de l’Adulaire. Elles sont généralement blanches , et se prétent aisément à la division mé- canique. L’une d’elles présente un caractère remarquable : sa couleur est le gris-jaunâtre ; son éclat est vif, et elle est forte- ment translucide ; à l’une de ses extrémités, elle offre tous les indices d’un véritable feldspath, et à l’autre elle passe insensi- blement à une substance entièrement différente par son aspect et ses caractères extérieurs. Cette substance, que l’on trouve aussi en morceaux détachés, d’un gris bleuâtre, est tendre, fa- cile à rayer avec le couteau, et donnant une poudre blanche. Sa cassure est écailleuse; elle est translucide sur les bords, et présente dans sa masse des paillettes de mica argentin. Elle se rapproche beaucoup par les caractères extérieurs du Bildstein de Werner, dont on ignore les relations géognostiques, mais que l’on croit être dérivé du feldspath par quelque changement dans la composition de ce minéral. G. Der. 25. Sur LES Gires DE MaNcanNÈse DE RomanÈcus; par M. de Boxnan», inspect. divisionnaire au Corps roy. des Mines; lu à l’Acad. royale des sciences, en 1827.(4nnales des sc. natur.; mars 1829, p. 285 ). La mine de manganèse de Romanèche , départ. de Saône-et- Loire , remarquable par la facilité de son exploitation et l’abon. 46 Minéralogie. N° 25 dance de ses produits, ainsi que par la singularité des circon- stances de son gisement, a été l’objet d’un mémoire de Dolo- mieu. Ce célèbre géologue a considéré le gîte de Romanèche comme ze constituant ni une couche , rx un filon ; mais une $orte «damas en forme de bande ; qui repose immédiatement sur le gra- nite , sur la surface duquel il a dû se modeler en s'y étendant. Ce gîte étant devenu l’objet d’une exploitation régulière ; l'exa- men qu’en ont fait les ingénieurs du département, les a con- duits à adopter une manière de voir différente de celle de Dolo- mieu , et à considérer le minerai de manganèse comme formant un ou deux filons puissans encaissés dans le granite. Dans un mémoire géognostique sur les terrains situés à l'Est du plateau central de la France, M. de Bonnard a annoncé qu'il regardait les gîtes de Romanèche comme appartenant au terrain d’ar- kose. L'exposition des faits sur lesquels est fondé ce rapproche- ment, est l’objet de la présente notice. . Sur les deux pentes du rameau de montagnes primordiales, qui sépare le Charolais du Mâconnais, les terrains d’arkose, de marnes et de calcaire à gryphées, se présentent au pied des montagnes , superposés l’un à l’autre , à niveau décroissant. Au pied de la pente orientale, sur la route de La Clayte à Mâcon, on voit ces terrains s’enfoncer sous des montagnes de marnes brunes et de calcaires blancs jurassiques, qui relèvent leurs tranches escarpées vers l’ouest, en regard de la chaine primor- diale. Un peu plus au midi, les terrains calcaires cessent pour quelque temps de paraître sur la rive droite de la Saône, dont les montagnes granitiques se rapprochent beaucoup; et au vil- lage de Romanèche, situé dans la vallée et au pied des monta- gnes, à trois lieues au sud de Mâcon, le granite ne paraît re- couvert que par la terre végétale, dans laquelle croissent les vi- ges les plus renommées du Mâconnais. Ce granite est en gé- néral un peu désagrégé, et il semble souvent manifester une tendance à passer à l’arène ou à l’arkose granitoïde. On le voit ainsi dans l’intérieur du village de Romanèche ; mais le sol du village est formé aussi en partie par le gîte même de manganèse. Dans les principales excavations que l’on a creusées et pous- sées jusqu’à 20 mètres de profondeur, le gîte de manganèse se Montre alongé dans Ja direction du nord au sud , et appuyé sur le granite de la montagne, On y reconnaît que le zur immédiat Minéralogie. 47 du gîte n’est pas le granite, mais bien une roche porphyroïde, dont la structure semble être tantôt démi-cristalline, tantôt arénacée, renfermant des grains ou cristaux de feldspath et de quarz, et même des noyaux de granite disséminés dans une pâte rose, ordinairement formée d’une sorte d’Argilolite. On voit aussi que le soit du gîte est une argile fort peu marneuse; ordinairement d’un vert blanchâtre très-clair, quelquefois rou- geâtre, mélée des débris de la roche du mur, et ayant une épais- seur considérable. Dans l’intérieur du gîte, le mineral de man- ganèse est massif; mais il renferme de nombreux rognons d’une argile brune (différente de celle qui forme le toit), qui con- tiennent eux-mêmes des noyaux ou veinules de manganèse; des rognous de silex corné; des fragmens presque toujours rosä- tres, porphyroïdes ou granitoides, dont l'abondance est telle que le tout constitue fréquemment une véritable bréche à pâte de minerai de manganèse. Mais le minerai pénètre et traverse souvent de part en part les fragmens de roches, en veinules quelquefois extrémement minces. Le minerai, presque entière- ment métalloïde , présente en général une structure concrétion- née; la surface extérieure de ces concrétions est quelquefois comme veloutée et d’un noir de velours. Elles sont souvent mé- langées intimement de spath fluor violet et de quarz. Ce gîte n’est connu que sur une longueur de 3 ou 400 mètres, ce qui forme à peu près la traversée du village de Romanèche du nord au sud. Au midi du village, on a cependant retrouvé le minerai de manganése , mais avec une allure toute différente, au moins en apparence; ear ce minerai constitue ici un filon bien caractérisé. Le minerai de ce filon est absolument sembla- ble à celui du gîte exploité dans le village même. Ce filon est toujours encaissé dans le granite qui, en s’approchant du mine- rai, s’altère peu-à-peu et perd ses caractères de roche cristal- line. M. de Bonnard ne doute pas que la mine de Romanèche, exploitée par puits, ne constitue un véritable filon courant dans le granite ; quant au gîte le plus puissant que l’on exploite dans le village, à ciel ouvert, et qui repose sur une roche por- -phyroïde, il ne lui semble pas porvoir être considéré comme un filon, mais comme un véritable amas, faisant partie d’un ter- rain qui recouvre la pente granitique , et qui s'enfonce sous la vallée de la Saône. 48 Minéralogie. L'auteur recherche ensuite à déterminer la formation géo- gnostique à laquelle ce terrain peut être rapporté; et à défaut de ressemblance complète des roches qui le constituent avec d’autres roches déjà classées d’une manière certaine , il se laisse guider par des analogies. Dans toute la contrée qui environne Romanèche, le terrain granitique ne paraît être recouvert cà et là que par le terrain houiller, ou par le terrain d’arkose. Or, le terrain houiller a des caractères assez saillans pour être en gé- néral bien reconnaissables, et ici rien n’indique ces caractères. Le terrain d’arkose, au contraire, ne présente de caractères constans que la composition générale des roches qui le consti- tuent , leur structure semi-cristalline, leur superposition immé- diate au granite et les passages insensibles qu’elles semblent of- frir avec la roche granitique qui se désagrège à leur approche, enfin leur teneur fréquente en barytine eten minerais métalli- ques. Tous ces caractères se présentent d’une manière frappante dans le gîte de Romanèche. Aussi l’auteur de la notice ne ba- lance pas à classer dans la formation arkosienne le terrain à manganèse de Romanèche : il est de plus porté à présumer que le manganèse de la Dordogne , connu sous le nom de Pierre de Périgueux , doit être aussi rapporté à la même formation. Cette dernière conjecture de M. de Bonnard a été depuis vérifiée et confirmée par M. Dufrenoy. G. Der. 26. EXTRAIT D'UNE LETTRE du comte Alexandre SrROGONOFF, président de la Société minéralogique de Saint-Pétersbourg , à M. de Férussac, datée du 26 septembre 1829. Sur la fin du mois de juin dernier, quatre membres de la So - ciété minéralogique de Saint-Pétersbourg; savoir : le profes- seur Zembnitzky, directeur, M. Woerth, secrétaire, et MM. Lavrof et Deichmann, ayant fait une excursion vers Tsarsko- Célo, pour s’y livrer à des observations géognostiques, y trou- vèrent plusieurs objets dignes d'attention ; mais, entre leurs dé- couvertes , la principale eut lieu sur les rives de la Poulkovka, entre des roches primitives. Elle consiste en deux pierres de Labrador, substance que le célèbre Buffon a nommée pierre de Russie. Ces deux blocs surpassent en volume tout ce que l'on a jusqu'ici trouvé en ce genre dans le nord de l'Amérique ainsi qu'en Europe, Le plus grand des deux a de longueur à Botanique. #9 archines 12 verchoks (6 pi. 5 po. anglais), de largeur 1 archine 12 verchoks ( 3 pieds 11 +), et de hauteur 1 arch. 3 verch. (2 pieds 9 + ); son poids doit être par conséquent d’environ 250 pouds où 10,000 livres russes. Il est d’une beauté très-remar- quable. — L'autre a de longueur 1 archine 11 verch. (3 pieds 11 5 po., mesure anglaise ), de largeur 1 arch. 6 verch. (3 pi. 2 + po. }, etde hauteur 11 verch. ( 1 p. 7 + po.) D’après ces di- mensions , elle doit peser environ 80 pouds ou 3,200 livres Le chatoyement de ces pierres offre le bleu de saphir, le vert d’émeraude et la couleur du bronze. Elles contiennent de l’ai- mant, des petits cristaux de Béril, de l’Hyperstène (H.) où Paulite (W.) (C'est, à ce qu’il me semble, la première fois qu’on en a découvert en Russie. ) Le plus grand Labrador que l’on ait connu jusqu’à présent est celui que l'Empereur Alexandre a fait placer au Musée de PAcadémie des Sciences de Saint-Pétersbourg, comme une rareté unique en ce genre. Feu lacadémicien Ozeretskovsky l'avait trouvé en 1815 dans le cimetière de Volkof; il présente en longueur 1 arch. + verch. (3 pi. r po.) ,en largeur 14 à verch. (2 pi. 1 po. + )et en hauteur 11 verch. (1 pi. 7 + po.) il doit donc peser 23 pouds et 8 livres ou 928 livres de Rus- sie. On voit à l’'Hermitage du palais d'hiver plusieurs tables de Labrador, dont l’une offre une planche d’une archine six ver- choks de longueur (3 pi. 2 po. ;)et de 11 verch. (1 pi. 7 po. +) de largeur. Le premier échantillon de Labrador , que l’on ait découvert en Russie, fut trouvé en 1781 sur la route de Peterhoff, en- tre des caillous destinés au pavage du chemin; l’ouvrier qui l’employait, surpris de ses couleurs, porta une partie de cette pierre au lieutenant-général Bauer , qui la présenta à l’impé- ratrice Catherine. BOTANIQUE. 27. CONSIDÉRATIONS SUR LA NATURE ET LES RAPPORTS de quel- ques-uns des organes de la fleur; par M.F. Duxaz, professeur B, Tome XIX, 4 50 Botanique. N° 27 de botanique à la Faculté des Sciences de Montpellier , ete, In-4° de 148 p., avec 3 planches lithogr. Montpellier, 1829; Gabon. | On sait que M. Dunal, après avoir débuté d’une manière bril- Jante dans l'étude dessciences, s'était vu forcé, par unesuccession d’événemens inattendus, de suspendre ses travaux botaniques. Nommé depuis peu professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier, une nouvelle carrière s’est ouverte devant lui ; et la thèse qu’il a présentée , pour obtenir le titre de docteur ès- sciences , embrassant un sujet vaste, traité avec les vues les plus philosophiques, prouve que , bien qu'étranger en apparence depuis plus de dix ans à la botanique , cette science n’en a pas moins été l’objet habituel de ses méditations. Après avoir passé en revue les organes de nature très-diffé- rente qui ontsuccessivement reçu les noms de Disque, Nectaire, Urcéole, Anneau, Écailles, Glandes, Torus , Phycostéme, Vau- teur reconnaît dans les fleurs plusieurs verticilles, qn'il distingue de la manière suivante : 1° Verticille calicinal ; 2° Verticilles formés par la corolle et par les étamines qui l’accompagnent, ou 4ndrocée extérieure ; 3° Verticilles placés immédiatement autour de l'ovaire, ou 4n- drocée intérieure ; 4° Verticilles carpellaires, Fruit où Gynécée. Le verticille ealicinal est formé d’un nombre déterminé de sépales, munis assez souvent à leur base d’écaïlles glanduleu- ses , libres ou soudées entre elles, recouvrant plus où moins leur face interne. Ces organes, auxquels M. Dunal donne le nom de Zépales calicinaux, débordent souvent les folioles du calice ; c’est àeux que l’on doit lasoudurede celles-ci dans les Caryophyl- lées, les Solanées, etc.; c’est leur sommité qui a été décrite pour celle du calice dans les Statice, quelques Solanum , ete. Ce sont eux enfin qui, sous la forme d’un anneau glanduleux séparé des folioles du calice ontété décrits et figurés, tantôt sous le nom de Nectaire péripétale , tantôt sous celui de PAycostéme. Ces ob- servations, en jetant un nouveau jour sur l’organisation des fleurs dans lesquelles on n’observe qu'une seule enveloppe florale, tendent à détruire l'opinion admise par M. De Can- dole , qui considère le périgone , ou enveloppe simple, comme le résultat de l’adhérence d’un calice et d’une corolle.. L’Androcée extérieure est formée de trois verticilles, savoir : 2° les pétales; 2° un nombre égal d’étamines opposées aux pé= Botanique. 5x tales ; 3 d’autres étamines en égal nombre aussi, mais alternes avec les pétales. Si l’on étudie l’étamine du Zarrea nitida , on voit qu’elle est composée d’une anthère introrse fixée au som- met d’un long filet conique, lequel prend naissance à la base extérieure d’une écaille bifide entièrement distincte. Cette écaille, à laquelle M. Dunal donne aussi le nom de Zépale , dis- paraît dans un grand nombre de fleurs ; on la voit tantôt en partie libre , tantôt unie dans toute sa longueur avec le filet; c'est elle qui, se soudant avec les bords des pétales originaire- rement libres, forme les corolles monopétales. On connaissait déjà l’analogie intime qui existe entre les pétales et les étami- nes; M. Dunal offre un grand nombre d’exemples et des mé- tamorphoses de ces organes, où tantôt les étamines sont rempla- cées par des glandes, tantôt la corolle est anthérifère , etc. L’Androcée intérieure normale est composée de deux verti- cilles ; ce sont les modifications de cet organe qui ont été dé- crites sous les noms de disques périgyne, hypogyne et épigyne. Quelquefois l'Androcée intérieure est anthérifère, etles anthères sont alors, dans le plus grand nombre de cas ,extrorses. L’ana- logie la plus intime règne entre les Ændrocées extérieure et in- térieure. Lorsqu'une portion de chacune d'elles est à l’état ru- dimentaire glanduleux , il devient très-difficile de les distin- guer. Mais de quelque manière que les botanistes considèrent ces divers verticilles, il n’en demeure pas moins constant : 1° que, dans certaines plantes, les plus extérieurs sont rudi- mentaires quand les plusintérieurs sont fertiles , et réciproque- ment; 2° que rudimentaires ou développés, ils présentent des phénomènes et des positions relatives analogues. Afin de faire une application utile des principes que nous venons d'établir à la botanique descriptive , il serait très-im- portant de s’assurer s’il existe des familles de plantes dans les- quelles on trouve à la fois des espèces dont l’Androcée exté- rieure est fertile et l’intérieure stérile, et d’autres où l’#rdrocée extérieure étant rudimentaire , l’éntérieure présente seule des étamines. M. Dunal croit pouvoir donner une solution affirma- tive de ce probléme, en prenant pour exemple la famille des Violacées. Nous avouerons que cette solution répugne aux idées généralement admises dans la formation des familles naturelles. La position relative des parties est le caractère qui varie le moins À; ba Botanique. dans les ordres naturels, et ce caractère est certainement celui qui aide le plus un botaniste exercé à reconnaître les affinités sou- vent cachées par desavortemens ou des soudures d’organes. L’an- neau glanduleux qui entoure les étamines des Acérinées, des Sa- pindacées , des Hippocratéacées, et qui, d'après les idées de M. Dunal, doit être considéré comme l’4ndrocée extérieureréduite à l'état rudimentaire, ne varie jamais quant à sa position, et cet exemple peut être appuyé d’un grand nombre d’autres pris dans tout le règne végétal, Observons cependant que la valeur des caractères n’est pas toujours la même dans les diverses fa - milles , etattendons de nouveaux faits pour fixer notre opinion. Lequatrième verticille, ou verticille carpellaire, est celui qui enveloppe les avelles (nom sous lequel M. Dunal désigne les jeunes carpelles ) et les réunit en un seul corps. Cette enveloppe exté- térieure est-elle autre chose qu’uneportion extérieure du pé- ricarpe ? L'auteur n'ose, dans l’état actuel de ses connaissances, résoudre cette question , qui se lie à toute l’histoire du fruit. L'analyse succincte que nous venons de faire de l'ouvrage important de M. Dunal, nous paraît loin de suffire pour faire connaître tous Îles faits intéressans qu’il renferme ; nous enga- geons donc les botanistes exercés à le méditer avec soin, ils y teur CEUNLUNCIOUIC de vues ingénieuses qui, lors même qu’elles ne seraient pas toutes adoptées, ne contribueront pas moins, par les discussions qu'elles sont appelées à provoquer, à éclair- cir les points les plus difficiles de la science. Ce mémoire est accompagné de trois planches lithographiées avec beaucoup de goüt et de netteté, par M. Node-Véran, auquel nous sommes déjà redevables d'un grand nombre de dessins justement es- timés. CAMBESSÈDES. 28.DE L'EFFETDE LA LUMIÈRE SUR LES PLANTES; par M. Leucus de Nuremberg. ( 4rchiv für Naturlehre von Kastner; vol. XV, cah. 3.) La physiologie végétale est redevable à Senebier, à de Saus- sure, dans les derniers temps à M. De Candolle et à d'autres, d’une foule de recherches sur ce point intéressant. M. Glocker a publié à Breslau, en 1820, un ouvrage dans lequel il a rassemblé tous les faits connus et même les hypothèses les plus plausibles; enfin, M. Leuchs apporte en tribut à la science quelques expé- Botanique. 53 riences qui pourront donner l'éveil sur les directions à prendre dans les recherches de ce genre. On sait que la lumière solaire, en favorisant chez les plantes l'assimilation du gaz acide carbonique, leur donne la faculté de verdir et de former les principes volatils et aromatiques. Ces conditions sont nécessaires à la floraison et à la fructification, de telle sorte que jamais on n’a pu obtenir de semences mûres de plantes élevées dans l'obscurité. Si, au contraire, l’on expose au soleil pendant 3, 4 ou 5 heures des plantes étiolées, elles se coloreront en un vert aussi intense que celui des plantes éle- vées au soleil. Des végétaux élevés en plein air, pâlissent et se fanent en 2 ou 3 jours, si on les transporte dans un lieu obscur; mais ceux qui, après avoir crü à l'ombre, ont été exposés quel- que temps au soleil, ne peuvent plus supporter la privation de la lumière, et une eau chargée de camphre ou d’huile essentielle, si favorable d’ailleurs à la végétation, ne les empêche pas de se faner et de périr. La privation complète de la lumière est donc très nuisible aux plantes; M. Leuchs conclut de là, que, sans la lumière de la lune et des étoiles, les nuits feraient périr les végétaux. La lumière d’une lampe peut remplacer, mais imparfaite- ment, celle du soleil: la plante verdit et se porte vers la lampe; c'est ce qu'une belle expérience a montré à M. Leuchs. Il a fait des observations comparatives sur la germination de graines déposées dans un vase découvert, dans un autre couvert d’une seule feuille de papier, et dans un troisième couvert de deux feuilles. Celles du premier vase ont présenté le moins de déve- loppement extérieur, mais aussi le plus de parties solides à la dessiccation. Celles du deuxième vase étaient beaucoup plus développées , mais leur tissu était plus lâche et plus aqueux; cette différence se prononcait encore plus chez les plantes du troisième vase. La longueur et l’aguosité, qu'on nous passe cette expression, de ces plantes augmentait donc en raison de la di- minution d’action de la lumière. Le tissu de plantes diverses semble devenir plus ou moins aqueux suivant la nature même de ces plantes , lorsqu'elles ont été privées de lumière. Partant de ce fait, M. Leuchs désire- rait que l’on parvint à déterminer l'influence de différente quantités de lumière sur la végétation. Il a lui même observé 54 Botanique. dans une cave humide, éclairée par un flambeau, que les plan- tes placées plus près du flambeau renferment aussi le plus de parties solides à la dessiccation. Les résultats des observations présentées en chiffres sont assez uniformes, et donnent à espérer qu'on pourra trouver une loi sur l’action de diverses quantités de lumière sur le végétal. Enfin, d’après des expériences détaillées dans le mémoire, la lumière réfléchie par des miroirs a une influence très-bien- faisante sur les plantes. M. Leuchs explique par là, comment certains côteaux sont fertilisés par la réverbération de la lu- mière sur des rochers voisins. On pourrait, dit-il, échauffer des terrains froids par des murs à parois blanches, etc. (x). F. CATOIRE. 29. NOTE RELATIVE A L'ACTION PES CHAMPIGNONS SUR L'AIR ET L'EAU; par M. F. Marcer. ( Annal. de Chimie et de Physi- que; mars 1829, p. 318.) L'influence des parties vertes et herbacées des végétaux sur l'air atmosphérique et sur le gaz acide carbonique qu’il con- tient , est connue depuis long-temps. On sait que ces organes, exposés à la lumière, laissent dégager beaucoup d’oxigène, et dans certaines circonstances de l'acide carbonique. Quant à l’action des parties diversement colorées, et particulièrement de quelques cryptogames qui croissent dans les lieux obscurs, les expériences n’avaient pas encore été faites avec ce degré de précision qui dissipe toute incertitude. C’est pour donner plus de poids aux assertions de MM. de Humboldt et De Candolle, relativement au dégagement du gaz hydrogène par les cham- pignons exposés sous l’eau au soleil, que M. Marcet a publié des résultats qui nous semblent offrir quelque intérêt pour la physiologie végétale. Un agarie qui venait de sortir de terre, a été placé sous une cloche qui a été bien lutée pour empêcher toute communica- tion avec l'air. En 3 jours, il avait quadruplé de volume; l'air analysé ne contenait pas d'hydrogène et renfermait seulement des traces d’acide carbonique. L'expérience répétée a toujours donné le même résultat. (rx) Ce fait est connu dès long-temps , on en tire grand parti dans le jardinage ; c'est une deg causes de la précocité des fruits en espalier. Botanique, 55 Des champignons placés sous l’eau, dégagent aussitôt des bul: les d'air. On a expérimenté aux rayons directs du soleil, dans l'obscurité parfaite, alternativement au soleil et dans l’obscu- rité, pendant des temps donnés. 1° Au soleil. Après quelques heures , il se développait un gaz composé d'hydrogène et d'azote, et quelquefois de 2 à 3 % d’air atmosphérique. La quantité de gaz dépendait de l'espèce de champignon. Trois individus d’Agaricus leucôcephalus ont donné, en 6 heures, 2 pouces cubes de gaz, contenant 42 hydrogène, 56 azote et le reste d’air. Trois pieds de Sphæria digitata ont fourni en 10 heures 65 d'hydrogène et 33 d'azote. Deux Agaricus criceus ont produit en 10 heures 1 pouce 3/4 de gaz, contenant 55 d'hydrogène et 44 d’azote. Plusieurs Agaricus diliquescens,en 6 ou 8 heures, ont déga- gé 2 pouces cubes de gaz, renfermant 50 % d’azote. 2° Dans l'obscurité. Ordinairement, pendant 24 ou 26 heu- res, il ne se produisait pas de dégagement de gaz; un peu plus tard , il s'en produisait un peu, contenant moins d'hydrogène et plus d’azote que dans l’exposition au soleil. Deux pieds d’Agaricus contortus n’ont dégagé qu'après 60 heures, 2 pouces cubes de gaz, tandis qu’au soleil ils le don- paient en 6 heures. Le Sphæria digitata produit les mêmes résultats. Plusieurs Agaricus physalloides n’ont dégagé, en 48 heu- res, qu’une seule bulle de gaz; ils étaient frais et sans ap- parence de pourriture. En 2 heures au soleil, ils ont dé- gagé 2 pouces cubes de gaz, contenant 57 d'hydrogène et 43 d’azote. Le même effet s’est présenté avec le Boletus aurantiacus, V'Agaricus campestris et d’autres. Le dégagement d'hydrogène est dû à une végétation dans la- quelle l’oxigène de l’eau est absorbé, ou à un commencement de putréfaction : M. Marcet pense que la première opinion est appuyée par les raisons suivantes, Les champignons étaient toujours parfaitement frais , et l’ex- périence cessait aussitôt qu’il se manifestait quelque indice de putréfaction. Quelques champignons très-coriaces, qui ne se pu- 56 Botanique. tréfient que très-lentement, comme lé Sphæria digitata, don- nent long-temps du gaz et en grande quantité; et d’autres, qui se décomposent facilement, en dégagent souvent très-peu. Le gaz se dégage plus vite au soleil que dans l'obscurité, et l’on n’a jamais regardé la lumière comme facilitant la putréfaction. Enfin , la présence de l'azote serait facilement expliquée par la décomposition de l'air de l’eau ou de celui qui est renfermé dans les pores du végétal. A. 30. SUR LA RÉSORPTION DES PLANTES; par M. Liwx , profess. à Berlin. (V’erhandl. d. Gesellsch. Naturforsch. Freunde; Tom. I, cah. 6, p. 396.) M. Jæger de Stuttgard, avait fait connaître dans une disser- tation publiée à Tubingen en 1808, une série de belles recher- ches touchant l’action de l’arsenic sur les corps organiques. Il avait prouvé que les plantes absorbent ce poison par leurs vais- seaux et leur tissu cellulaire , et que leurs diverses parties sont frappées d’une désorganisation chimique, à mesure que l'ar- senic les pénètre. M. Link a répété ces expériences, et il a obtenu les mêmes résultats ; puis, dans le but d’étudier la résorption chez les vé- gétaux, il a fait quelques nouvelles expériences, toujours avec le même agent. Ainsi, sans les détacher de leur pied, il a plongé les branches de plusieurs plantes dans des solutions da- cide arsénieux; les branches d’abord, puis les plantes tout entières ont succombé à cette épreuve; un pied de Hesem- bryanthemum glomeratum seul y a résisté, quoique la branche immergée fût morte au bout de quelques jours. Une solution de carbonate de potasse agit de même, mais beaucoup plus lentement, selon M. Link. Ces faits confirment les travaux de Bonnet sur l'absorption des plantes par la surface de leurs feuilles. En expérimentant sur des plantes à feuilles de consistance différente, M. Link a trouvé que l'absorption varie chez elles suivant leur structure et leurs besoins; ainsi une plante à feuilles très-coriaces , ou très-épaisses et succulentes (telles que le Mesembryanthemum indiqué ), résiste fort long-temps à l'immersion dans un fluide yénéneux, et vice versé, F. CATOIRE. Botanique. 59 31. Des SUBSTANCES DÉLÉTÈRES POUR LES CORPS ANIMAUX , PEU— VENT PASSER DANS L'ORGANISATION DES PLANTES SANS NUIRE À GETTE ORGANISATION. Notice de M. GorPperr, de Breslau, ( Poggendorf's Annalen für Physik und Chemie ; 1829, p. 487.) Nous avons rendu compte dans le cah. de juin du Bulletin, des expériences de ce naturaliste, tendant à prouver que les poisons narcotiques n’ont point sur la vie des végétaux la méme action que sur celle des animaux. La notice dont nous indiquons le titre présente le résultat de recherches plus di- rectes encore sur l'absorption de ces substances par l'organisme végétal. M. Goeppert, dans le cours de lhiver dernier, soumit les bulbes de diverses liliacées, telles que celles des jacinthes, des oignons, etc. , à l’action des alcaloïides narcotiques les plus éner- giques, ou de leurs sels. Ainsi il introduisit pendant plusieurs jours à l’intérieur de ces bulbes, des solutions d’acétate de morphine ou de strychnine, ou un extrait de noix vomique pu- rifié par l'alcool. La plupart de ces bulbes se développèrent et arrivèrent à la floraison ; et cependant on ne saurait douter de l’absorption de ces substances, puisque les réactifs chimi- ques en indiquèrent la présence dans les feuilles, et qu'il suffit d’une très-petite quantité du précipité salin obtenu par lam- moniaque pour donner la mort à des oiseaux. Toutes les parties des plantes soumises à cette expérience jusqu'aux radicules , étaient imprégnées du narcotique. L'eau qui les baignait était restée pure et ne se chargeait de cette substance, que quand ces radicules entraient en putréfaction. Il y a donc eu absorp- tion réelle, sans que la vie des végétaux en souffrit. M. Goep- pert annonce l'intention où il est de rechercher s’il y a eu assi- milation de quelque partie de ces substances dans l'organisme végétal; il prévoit toutes les difficultés d’un pareil travail. Espérons qu'il les surmontera et parviendra ainsi à éclairer le point le plus délicat peut-être, et le plus obscur de l’orga- nisation des plantes. M. Goeppert pensait, dans un précédent mémoire, que le défaut d’action des alcaloïdes narcotiques sur les plantes, devait infirmer l'hypothèse qui leur attribue un sys- tème nerveux , hypothèse qui a été déjà, comme on le sait, l'objet des recherches de M. Dutrochet, F. CATOIRE. 58 | Botanique. 32. GenminaTioN pu Cocorier.{Cocos Nucrfera); par M. Porreaw, (Annales de l'inst. hortic. de Fromont ; août 1829, p. 173.) M. Poiteau, ayant suivi avec attention la germination d’un Cocos dans les serres de M. Soulange-Bodin, a observé des particularités échappées aux botanistes qui ont décrit ce fruit. Il commence sa notice par une exposition du phénomène en question , qu’il accompagne d’une gravure représentant toutes les parties du fruit à une époque déjà avancée de la germination: Dans l'intérêt de la majorité des lecteurs du recueil de Fromont, c'est-à-dire de ceux qui se livrent spécialement à l’horticulture, il faitune lecon trés-instructive sur la structure du fruit du cocotier. La connaissance de cette structure guidera l’horticulteur dans les moyens de favoriser le développement de l'embryon , car il lui sera nécessaire d’enlever une partie du tégument osseux, ou mésocarpe, pour permettre à la première feuille et aux ra- cines de s’alonger ; c’est ce que M. Poiteau appelle débarrasser de ses langes le jeune cocotier. Il indique quelques autres pré- cautions pour que la germination puisse s’opérer sans obstacles ; mais ces détails étant étrangers à la section de la botanique, nous renvoyons à ce qui en sera dit dans la section d’horticul- ture. Il suffira de citer textuellement ici les observations puré- ment botaniques de M. Poiteau. «D'abord, je leur rappellerai (aux botanistes) que l'embryon du Cocos paraît absolument indivis, plein; qu'il ne renferme aucun rudiment de plumule, qu’il ne sort rien de son intérieur, que c’est en s’alongeant par ses deux bouts qu’il se développe pendant la germination, et qu’en conséquence on doit le regarder comme véritablement acotylédoné et non comme mo- nocotylédoné, ainsi qu'on l’enseigne depuis Gærtner. « Que la position de cet embryon est diamétralement oppo- sée à celle que lui suppose Gærtner et tous les botanistes qui sont venus après lui; c’est-à-dire que le bout radiculaire de l'embryon du Cocos regarde l’intérieur de la noix, et que son bout caulinaire regarde l'extérieur. « Que le gros corps oviforme qui se développe dans l'acte de la germination, et qui jusqu'ici était resté inconnu aux bo- tanistes, n’est autre chose que la radicule du Cocos, et que cette radicule, abstraction faite de sa forme, de son volume extraor- Botanique. 59 dinaire et de sa cavité, ressemble à celle des monocotylédonés, en ce qu’elle ne doit vivre que jusqu'à ce que les radicelles soient développées. « Que les deux écailles ou feuilles rudimentaires ne peuvent pas être assimilées à un cotylédon, puisqu'elles n’existaient pas avant la germination. « Qu'il est probable que plusieurs Palmiers dont le péri- sperme conserve une cavité pleine d’eau, produisent une radi- cule comme celle du Cocos. « Que quoique le Cocos soit réellement acotylédoné, il ne s’ensuit pas que tous les Palmiers le soient aussi, car je me suis assuré, en Amérique, que /’Areca oleracea, Jacquin, est mono- cotylédoné. » js 33. MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES OMBELLIFÈRES ; par M. A. P. De Canpozze. In-4°, avec 19 pl. Paris, 1829; Treuttel et Wurtz. Quoique les Ombellifères soient des plantes pour la plupart indigènes de nos contrées, et qu’à diverses époques, plusieurs botanistes en aient fait une étude particulière, c’est néanmoins une des familles du règne végétal, où les genres sont fixés avec le moins d’exactitude. S’occupant de cette famille pour le 4% volume du Prodomus, M. De Candolle a voulu porter une nouvelle lumière dans ce chaos générique; et le Mémoire que nous annonçons est destiné à faire connaître la classification des Ombellifères, basée principalement sur la structure de leurs fruits. Il passe d’abord en revue celles qui ont été successive- ment proposées , Savoir : 1° La classification de Linné en 1736, et qui n’a été que faiblement modifiée par Adanson en 1763, par Crantz en 1767, par FE en 1777, et par Necker en 1790. 2° Celle de Cusson qui, en 1782, a le premier senti toute l'importance de l'étude détaillée du fruit. Gærtner, en 1789, avança par des exemples partiels, la connaissance de l'appareil fructificateur ; et M. De Candolle lui-même, dans la Flore fran- çaise publiée en 1805, appela l'attention sur les divers modes de compression du fruit. 3° Une nouvelle classification des Ombellifères par M.Sprengel, a été fondée sur les formes extérieures du fruit. Cet auteur ex- glut avec raison les caractères tirés de l'involucre, Il reprit eu Go Botanique. N° 33 1820, dans le Systema vegetabilium de Schultes, son premier travail, et il divisa la famille en 9 tribus. 4° En 1814, Hoffmann, de Moscou, fit paraître un travail très-remarquable, dans lequel il fit sentir l'importance qu’on devait attribuer aux vittæ , c’est-à-dire aux canaux des sucs propres qui se trouvent dans le fruit des Ombellifères. Cette considération a échappé à M. Lagasca, qui, en 1815 (sous le nom de son disciple Vela), et en 1821 , publia deux disserta- tions sur la famille qui nous occupe. 5° Enfin, M. Koch a publié en 1824, dans les Mémoires de la Société des Curieux de la nature, un grand mémoire dans lequel il a fait usage avec beaucoup d'art et d’exactitude de tous les travaux antérieurs, particulièrement des observations de Cusson sur la présence et la distinction des côtes pri- maires et secondaires, observations qu’il a enrichies de vues nouvelles sur ces organes , et sur les diverses formes de l’albu- men. Il a de plus apprécié à toute leur valeur, la présence des vilæ , ainsi que la variété des formes des pétales déjà analysées par Hoffman, les divers modes de compression du fruit, dont M. De Candolle avait autrefois fait usage , et les divers degrés d’inflorescence admis comme caractères par M. Sprengel. Ce tra- vail, auquel M. De Candolle rend une justice pleine et bien méritée, a subi de nouvelles modifications, sur lesquelles les deux auteurs se sont entendus. Dans leur franche et active cor- respondance, ces deux savans ont offert cet accord, aujourd’hui si rare parmi les botanistes qui, au contraire, étudiant un même sujet, ensevelissent leurs découvertes dans le fond de leur ca- binet, ou ne présentent au public que des observations préma- turées, incomplètes et nullement coordonnées avec les travaux de leurs contemporains. Après avoir exposé les classifications proposées, l’auteur dé- veloppe des considérations importantes sur la structure du fruit des Ombellifères. Elles sont trop nombreuses pour que nous puissions en donner à nos lecteurs une idée suffisante, et d’ailleurs elles renferment des explications si détaillées qu’elles exigent, pour devenir parfaitement intelligibles, d'être éclaircies par les figures qui accompagnent le mémoire. M. De Candolle établit ici une nouvelle théorie du fruit des Ombellifères , à l’aide de laquelle il explique la nature des côtes (/uga) qui, tantôt sont carinales et lantôt suturales, c'est Botanique. êr à-dire qui représentent, les unes, la carène ou nervure princi- pale des sépales, les autres, la suture suivant laquelle 2 sépales sont soudés entre eux. L'origine des côtes est évidente sur les Ombellifères où ces côtes sont très-saillantes et les dents du ca- lice visibles. Cette manière d'envisager les côtes du fruit, conduit l’au- teur à résoudre un petit problème d’organographie, qui peut s'appliquer également à certaines Rubiacées et à quelques au- tres familles. IT s'agissait d'expliquer comment cinq carpelles soudés entre eux et avec le calice, surmontés chacun d’un style (c’est ainsi que M. De Candolle admet le caractère normal du fruit des Ombellifères) , pouvaient se réduire à deux, sans que pour cela le fruit cessät d’être régulier. L'auteur donne une so- lution satisfaisante de cette question ; maïs, nous le répétons, il faudrait pour la faire nettement comprendre être aidé des figu- res, et c'est avec regret que nous nous bornons à la simple in- dication du problème. Chacun des organes du fruit est ensuite examiné dans sa nature, sa position et ses formes. C’est ainsi que M. De Can- dolle décrit , d’une manière générale, les méricarpes, mot qui signifie portions du fruit, et préféré à celui d’hémicarpes , qui veut dire moitiés du fruit, et qui est inexact dans les cas où le fruit se compose de plus de deux carpelles. Chaque méri- carpe est composé, 1° du calice qui revét sa partie interne, mais qui manque dans toute la largeur de la commissure; 2° du carpelle proprement dit. Celui-ci offre une membrane péri- carpique, et une autre membrane qui représente: le spermo- derme. M. De Candolle parle ensuite avec détails des vittæ ou canaux oléifères, et du carpophore ou filet situé dans l'axe du fruit, et auquel chaque méricarpe est suspendu. A l’occa- sion de cette suspension des carpelles , il parle de l’affinité que les Ombellifères ont avec les Géraniacées, affinité qui est plus grande qu'on ne l'avait pensé jusqu'alors. Les tribus de la famille des Ombellifères ont été formées d’après le degré d'importance des considérations suivantes : 1° La forme de l’albumen, tantôt rectiligne , tantôt courbée par les côtés ou par les extrémités. 2° La présence ou l’absence des côtes secondaires. 3° La compression des méricarpes par le dos ou par les côtés. 4° La disposition des fleurs en om- belles simples et composées. | 62 Botanique. N° 33 _ Les caractères principaux des genres sont tirés, 1°. de la présence ou de l'absence, et de la disposition des ca- naux oléifères ; 2° de la forme et de la grandeur proportion- nelle des côtes, soit primaires, soit secondaires; 3° de la forme des pétales; 4° de la présence, de l'absence ou de la nature des dents ‘calicinales ; 5° de la forme du stylopode; 6° et plus ra- rement de celle du carpophore. L'étude de la germination des Ombellifères n’a rien offert de satisfaisant pour les caractères des tribus et des genres. En effet, les diversités de formes des cotyéldons, que l’auteur a observées dans plus de 300 espèces, et dont il donne la liste ainsi qu’une planche qui représente les plus remarquables, ne sont point en rapport avec les tribus et les genres établis d’a- près les organes de la fructification. M. De Candolle détermine la place que les Ombellifères oc- cupent dans la série linéaire des ordres naturels, et ilexpose les motifs qui lui font assigner cette place entre les Saxifragacées et les Araliacées, en commencant par les Hydrocotylinées qui ont quelques rapports extérieurs'avec les CArysosplenium , et finis- sant par les Coriandrées dont le fruit arrondi et indéhiscent semble s'approcher un peu plus des Araliacées. Voici le tableau des tribus, tel qu’il a été projeté pour le Pro- dromus. UMBELLIFERÆ. 4 Subord. I. ORTHOSPERME. * Umbellis imperfectis. 1. Hydrocotylineæ. 2 Saniculeæ. * Paucijugatæ. Umbellis + compositis. 3. Ammincæ. / Seselineæ. 5. Angeliceæ. 6. Peucedaneæ. 7. Tordylineæ. ++ rullijugateæ. 8. Silerineæ. 9. Cumineæ. 10 Thapsieæ, 11. Daucineæ, Subord. IT. CampyLosPERMX. + mullijugatæ. 12. Elæoselineæ. 13. Caucalineæ. ++ paucijugatee. 14. Scandicineæ. 15. Smyrneæ. Subord. IIT. CorLospenm#x. 16. Coriandreæ, Botanique, 63 Un chapitre intitulé : Quelques considérations d'arithmétique et de géographie botanique , renferme des détails très-curieux sur la progression du nombre des Ombellifères connues à di- erses époques , sur l'habitation des genres, et sur la distribu- tion générale des espèces à la surface du globe. On y voit que le nombre des espèces qui , au temps de Linné (1764), n’était que de 199, après avoir monté successivement à 334 dans Willdenow, à 463 dans Persoon, à 611 dans Sprengel, s'élève aujourd’hui à 983. Elles sont partagées en 148 genres, dont 58 sont monotypes, c’est-à-dire ne renferment qu’une seule espèce. L'auteur observe que ces derniers genres sont fondés sur des caractères plus tranchés que ceux qui se composent chacun de nombreuses espèces. La plupart des genres polytypes, ou à espèces nombreuses, sont endémiques (pour nous servir des expressions de l’au- teur), c’est-à-dire ayant leurs espèces habitantes des mêmes pays. Sur les 148 genres qui constituent la famille, il n’y en a que 30 qui soient sporadiques , où ayant leurs espèces éparses dans diverses régions. M. De Candolle énumère les genres qui habitent l’Australasie, le cap de Bonne-Espérance, l'Amérique septentrionale, l'Amérique méridionale, l'Inde orientale, l’A- frique , les Canaries, la Sibérie, l'Orient et l'Europe. Il considère encore comme endémiques, les genres dont les espèces sont partagées entre des régions contigués, telles que le bassin de la Méditerranée et l'Orient. Parmi les genres spora- diques, il en est quelques-uns dont toutes les espèces appartien- nent à l’un des continens, d’autres dont les espèces sont par- tagées entre l’ancien et le nouveau monde. Un tableau fait connaître le nombre des espèces qui croissent dans chacune des grandes régions botaniques, ainsi que le nombre des genres et la moyenne des espèces par genre. Il résulte des chiffres présentés dans ce tableau, 1° que les Ombellifères, quoique très-abondantes dans l’Europe, l'Orient et le bassin de la Méditerranée, le sont moins exclusivement qu'on le croyait. 2° Que le nombre moyen des espèces de chaque genre est, quant à l’état actuel, assez proportionné au degré de connaissance que nous avons des diverses parties du monde. 3° Que cette moyenne est ici, comme c’est le cas géné- ral, plus faible dans les îles que dans les continens, et plus 64 Botanique. N° 33 faible aux Canaries et à Sainte-Hélène, que dans le reste du monde. M. De Candolle termine ses observations de géographie bo- tanique, en faisant remarquer qu'il est très-peu d'espèces d'Ombellifères qui se rencontrent identiques dans les régions éloignées ; il n’en cite que quatre exemples, savoir : l'Æydroco- tyle interrupta , qu'on trouve dans l'Amérique , l'Asie et l'Aus- tralasie; l’Hydrocotyle asiatica, en Amérique, en Asie et en Afrique; l’Helosciadium leptophyllum , dans les deux Améri- ques, et peut-être dans l’Australasie ; et le Coriandrum sativum, commun dans l'Orient et le midi de l'Europe, et qui offre une variété ou espèce voisine, au Mexique. Dans le 6° chapitre, qui est le plus considérable du Mémoire, l’auteur passe en revue les genres nouveaux ou peu connus. Ses observations portent principalement sur la structure florale qui distingue chacun de ces genres, leur division en sections, et leur composition, c’est-à-dire l'indication des principales es- pèces. Nous ne mentionnerons ici que les genres absolument nouveaux, ainsi que les espèces décrites et figurées. Diniseus. PI. IV. Genre de la tribu des Hydrocotylées, très- voisin du Zrachymene, et composé du 7. incisa de Rudge, et d’une nouvelle espèce nommée D. cœruleus , qui a la fleur d’un bleu fort agréable, caractère rare et peut-être unique dans les Ombellifères, excepté le genre Eryngium. Cette plante, dont M. De Candolle donne ici une belle figure accompagnée d'analyses, a été décrite et figurée par M. Graham, dans le nou- veau journal philosophique d'Édimbourg, et dans les Botanical Register et Magazine. Le nom de Didiscus est la traduction grecque du mot Béscutella, et, en effet, le fruit ressemble, quant à sa forme générale, à celui des Biscutelles. 11 diffère du Trachymene , en ce que les méricarpes sont tellement compri- mées par les côtés, qu'ils forment comme deux disques aplatis. AsrrorricHa. PI. V et VI Deux plantes de la Nouvelle-Hol- lande, connues dans les herbiers par les noms de Bolax floccoides et B. ledifolius que Sieber leur a imposés, constituent ce genre de la tribu des Hydrocotylées dont M. De Candolle donne le caractère générique latin, les phrases descriptives des deux espèces qui portent maintenant les noms d’Astrotricha floccosa et ledifolia. Le port de ces plantes rappelle celui des Hermas, Botanique: 65 mais le caractère carpologique en est très-different; leur nom est tiré de ce que les pétales sont hérissés en dehors de poils étoilés, qu'on retrouve aussi sur les calices, les feuilles et les ombelles. Drrosis. PI. IT, f. O.Genre de la tribu des Hydrocotylées, fondé sur lHydrocotyle saniculæfolia de Cavanilles, qui diffère des vrais Aydrocotyle , soit par son port, soit par ses ombelles com- posées , soit enfin par son fruit , dans lequel, selon Cavanilles, la côte dorsale de chaque méricarpe est prolongée en une petite aile. Quoique M. Sprengel ait rapproché cette plante du S$pa- nanthe, elle en paraît suffisamment distinguée par plusieurs caractères dont M. De Candolle fait sentir la valeur. WxpzertA. Pl. VIIL. Ce genre appartient à la tribu des Am- minées, et a pour type une planterecueillie à Porto-Rico par M. Wydler. Il a du rapport, d’un côté avec le Fenouil et le Se- seli qui appartiennent aux Séselinées, de l’autre avec le Petro- selinum d'Hoffman ; mais il est plus rapproché de ce dernier, dont il diffère, ainsi que des précédens, par la forme des pétales. Discorreura. PI. VIII et IX. Genre de la même tribu que le précédent , et composé de 2 espèces de l’Amérique septentrio- nale, dont l’une est l’Aremi capillaceum de Michaux, l’autre une nouvelle espèce envoyée par M. Nuttall et dédiée à ce savant. Lrrrocauzis. PI. X. Quatre espèces de l'Amérique septentrio- nale ont été envoyées, sous ce nouveau nom générique, par M. Nuttall. Le Daucus divariçatus de Walter, que les auteurs ont promené dans plusieurs genres doit rentrer dans celui-ci, selon M. De Candolle, qui donne ici le caractère classique et l’indi- cation des espèces. Cayrroræntra. Ce nom est substitué à celui de Cyrtospermum donné en manuscrit par Rafinesque à un genre composé du Sison canadense L. et du S. Thomasi Tenore. Le nom de Cryptotænia fait allusion aux vittæ, qui sont tellement cachées sous l'écorce du fruit, qu’on neles voit que dans la coupe trans- versale. ScezeroscraDiUM. PI. I, f. F. Genre de la tribu des Séselinées, établi par M. Koch ( ëx Litt. 1828 ), et qui se compose d’une plante recueillie par Broussonnet sur la côte septentrionale et occidentale d’Afrique , probablement à Mogador. Cette plante paraît étre, à en juger par la description, lOE£nranthe nodiflora B. Tome XIX. 5 66 Botanique. N° 33 de M. Schousboe ; mais elle diffère suffisamment des OEnanthe par son carpophore libre, son stylopode conique, les côtes de son fruit épaisses et proéminentes, etc. Cywoscranium. PI. XI. Ce genre, placé dans la tribu des Sése- linées, milite entre cette tribn et celle des Amminées. Ses pé- tales entiers le rapprochent davantage de celles-ci; son calyce persistant des OEnanthe, et son port des Æthusa. Il est composé de 2 plantes nouvelles ( C. digitatum et C. pinnatum ) décou- vertes par M. Nuttall aux environs du fleuve Arkansa. Deverra. Ce genre parait le même que le Péturanthos de M. Viviani, #. Lyb., p.15, tab. 7. M. De Candolle le fait mieux connaître, et expose les motifs qui l’ont empêché d'admettre le nom que M. Viviani a proposé. Entosywarne. PI. I, f E. Genre de la tribu des Peucédanées, établi sur le Ferula longifolia de M. Fischer (Catal. du jardin de Gorenki, sans descript. ) La commissure du fruit est toute cou- verte d’un duvet velouté, organisation qui ne se TE ENT dans aucune autre Ombellifère. Trenemannia. Genre de la même tribu que le précédent, ayant pour type une plante de l'Amérique septentrionale, qui a été placée parmi les OEnanthe, par Walter Persoon et Pursh, et parmi les Séum par Elliot, Elle à le fruit du Pasténaca, et le port del’Ottoa, c’est-à-dire que son aspect est extraordinaire à cause de ses feuilles réduites à un pétiole fistuleux, cylindrique, mar- qué çà et là de cloisons transversales. ArcnemorA. Sous ce nom, M. De Candolle établit un genre fort rapproché du Tiedemannia, et qui comprend 4 espèces de l'Amérique, placées par les auteurs dans les genres OEnanthe et Pastinaca. L'une d'elles est l’OE. rigida de Nuttall. AsTyDpAMA. PI. I.,f D. Genre établi sur le Critmum latifolium de Linné fils. Il est voisin du Pastinaca et de l'Heracleum , mais suffisamment distinct du premier par son fruit non aplati en rebord membraneux; du second , par ses pétales entiers; de l'un et de l’autre par les petites crêtes de son fruit et peut-être par l’absence des vittæ. Pozyrænia. PI. XIII. M. Nuttall avait envoyé, sous le nom de Tordylium americanum, une plante du territoire de l’Arkansa; mais elle ne pouvait faire partie du genre Zordylium à cause de son fruit non denté ou plissé. Elle se rapproche davantage du genre Zozimia d'Hoffmann; cependant elle a nécessité la créa< Botanique. 67 tion du nouveau genre Po/ytænia, qui diffère de ce dernier par le port, par le nombre double des canaux oléifères, et par son fruit marqué d’une sorte d’aréole ovale sur le dos de chaque méricarpe. ._Jomrenia. PI. I, f. C. Ce genre, qui a du rapport avec le pré- cédent, s’en distingue par l'absence des dents calicinales et par l'absence ou la disposition singulière des vittæ. Il est fondé sur une plante d'Orient, dont la structure florale n’est pas complè- tement connue, puisqu'on n’en a pas encore vu les pétales. Trerocarpus. PI. XIV. M. Nuttall a envoyé, sous ce nom gé- nérique, une plante du territoire de l’Arkansa , et qui a reçu de M. De Candolle le nom de 7. Nuttallir. Ce genre fait partie de la tribu des Cuminées, et renferme une seconde espèce nommée T. brachycarpus. LopPmoscraprum. PI. II, f. P. Le Ferula meoides L. compose ce nouveau genre de la tribu des Thapsiées, voisin du ZLaserpt- tium et du Thapsia. I] diffère du premier parles pétales entiers, et du second par les dentelures ou écailles de son calice. Vezæa. PI. Il, f. H. Ce nom est celui d’un nouveau genre de la tribu des Scandicinées, établi sur le Zigusticum toluccense de M. Kunth. ? Grammoscraniom. PL IL, f. K. Genre de la méme tribu que le précédent, constitué sur deux plantes d'Orient, que Tournefort plaçait dans les Myrrhis devenus des Scandix pour les auteurs " linneistes. Awisoscrapium. PI. XX. Ce singulier genre a le fruit ovale- oblong, surmonté d’une corne conique ; il est très-remarquable par l'inégalité de toutes les parties de l’inflorescence , et il est fondé sur une plante trouvée par Olivier et Bruguière entre Alep et Bagdad. La planche qui représente l’Ærisosciadium orien- tale est une des plus belles du mémoire. La planche XVI nous donne les détails de l’organisation de l’Echinophora spinosa, laquelle était fort mal connue. Ces deux genres font partie de la tribu des Smyrnées. _Penzesra. Sous ce nom M. De Candole indique la formation d’un nouveau genre qui a pour type le Laserpitium triquetrum de Ventenat. Lecoxra. PI, IL, £, L. Le Cachrys cretica de Lamarck, Scandix 5. 68 Botanique. Latifolia de Sibthorp, est érigé en un genre distinct par M. De Candolle. Macypanis.C'est encoreun genre établi aux dépens des Cachrys par M. Koch ( #7 lite. ) , et qui se compose de 3 espèces, dont la principale est le Cachrys tomentosa de Desfontaines. EuLoraus. PI. II, f. M. M. Nuttall (zx lift. 1825 ) est l’auteur de ce nouveau genre, dont il a envoyé un échantillon en fruit à M. De Candolle, Il tient exactement le milieu entre le PAyso- spermum de Cusson et le Smyrnium. Sa différence essentielle d'avec ce dernier consiste dans son fruit didyme. Scaz1Gerta. PI. I, f. B. Ce genre, qui, comme les précédens, appartient à la tribu des Smyrnées , se distingue par son calice entier, ses pétales échancrés en forme de cœur et ses stylopodes coniques et distincts. Son fruit presque didyme le rapproche . de la tribu des Coriandrées, qui termine la famille. 11 ne con- tient qu’une seule espèce ( $. microcarpa ), trouvée par M.La- billardière au pied du mont Liban. Asroma. PI. XVII. Le genre que M. De Candolle nomme ainsi, est établi sur une plante d'Égypte ou de Syrie (4. seselifolium), qui a le port d’un Seseli; mais les caractères sont presque ceux du Bifora d'Hoffman. Ce dernier est un démembrement du Co- riandrum de Linné,et conséquemment le nouveau genre Astoma, ainsi que le suivant, fait partie de la tribu des Coriandrées. ArRema. PI.XVIIL. Genre extrêmement voisin du Coriandrum, ayant comme celui-ci le calice à 5 dents persistantes, mais pourvu d’un fruit didyme. L'espèce sur laquelle il a été constitué ( À. americanum ) est une nouvelle plante découverte dans lA- mérique septentrionale par M. Nuttall G...N. 34. NOUVELLES OBSERVATIONS sur la deuxième édition du Flora gallica de M. Loiseceur , pour servir de réplique à la ré- ponse qu'il a faite aux premières observations de M. Fezix Perrr. ( Annal. des sciences d'observ. ; mars 1829, .p. 460.) En premier lieu, M. Petit persiste dans son sentiment à l'égard des espèces qu'il a signalées comme n'étant pas suffisamment caractérisées, où comme des doubles emplois de plantes précé- demment publiées, Ne pouvant présenter ici l’ensemble des observations qui composent la réplique de M. Petit à la réponse que M. Loïseleur Botanique. 69 Deslongchamps a faite à ses premières observations ( Voyez le Bulletin de sept. 1828, n° 73, et de janvier 1829), nous devons du moins présenter les conclusions de celles qui nous ont paru les plus importantes. Crocus triphyllus Lois. = Crocus versicolor Gawler. Crocus multiflorus Lois. — Crocus vernus ? . Polypogon subspathaceum Lois.— P. monspeliense L., dont le développement a été arrété. Calamagrosus donaciformis Lois. — Arundo mauritanica Desf. Cynosurus fertilis Delens in Lois. — C. elegans Desf. Bromus triaristatus. — B. auriculatus Raspail , in Ann, des Sc. nat.; août 1825, T. X. f. 1. Eupatorium Soleirolii Lois. = £. cannabinum L. Senecio ovatus Lois. non Willd. = S$. sarracenicus L. Euphorbia sulcata Delens in Lois. = £. exigua X. M. Petit signale comme étrangères au sol français plusieurs espèces insérées dans le Flora gallica; ce sont les Convallaria latifolia Hoffm.; Thapsia asclepium L.; Subularia aquatica L.; Silene catholica X.., etc. De plus, il n’admet pas au nombre des plantes indigènes de la France, mais comme croissant dans des contrées voisines, le Zycopsis variegata , le Cnicus stellatus , le Crocus luteus , V Arundo festucoides Desf., le Bromus triaristatus, le Zagæcia cuminoides, le Convokulus Creorum, etc. Il blâme M. Loiseleur Deslongchamps d’avoir maintermucomme espèces distinctes, un assez grand nombre d'espèces créées à tort par divers botanistes, et il lui fait le reproche d’avoir quelque- fois réuni des espèces très-distinctes, par exemple les Hyosotis. Le reste des observations roule sur des critiques que la na- ture et les bornes du Bulletin nousempèchent de transcrire en entier. La plupart d’entr’elles se composent d’additions aux opinions qu’il avait précédemment émises, et de vives répliques aux argumens justificatifs de M. Loiseleur Deslongchamps. AU 35. FLora von Pommern.—Flore de la Poméranie, ou Descrip- tion des plantes de la Poméranie antérieure et citérieure, croissant en plein air; publ: par .G. G. J. Howaxx. 1° vol. contenant les 10 premières classes du système de Linné. 70 Botanique. In-8° de 318 p.; prix de souscript., 1 thalr, 12 gr. Cæslin, 1828 ; Hendess. M. Homann s’est occupé, pendant 30 années, à recueillir les plantes de son pays pour la composition dé cette flore ; mais le sol plat et uniforme de la Poméranie est peu riche sous ce rapport, comparativement à son étendue territoriale de 566 milles carrés. La science ne peut guère retirer d'avantages de ce travail, qui, du reste, ne contient rien de neuf en fait d’obser- vations. D'un autre côté, le petit nombre d’espèces nouvelles qu'on y trouve citées, telles que Campanula nutans , Stéllaria angustifolia et Spergula ramosissima, ne peuvent être admises sans examen préalable. L'auteur, qui a eu plutôt en vue l’in— struction des agriculteurs, des forestiers et des pharmaciens, ne donne que les caractères génériques; mais il décrit les es- pèces avec beaucoup de détail, bien que, en général, ses descrip- tions soient prises ailleurs, Une chose assez surprenante, c’est de trouver aussi ici le Polypogon monspeliensis de Desf.; nul doute que cette plante ait été apportée de France ou de Ra dans le chargement de quelque vaisseau poméranien, (Leipziger Literatur Zeitung, juillet 1829, p. 1392.) 36. Borawicaz Recisrer. Vol. II , nouvelle série, n° 5 à 7. juillet à septembre 1829. (V. le Bulletin de septembre 1829, page 3757.) 1247. Echeveria gibbiflora D. C. Mém. sur les Crassulacées, p. 29, tabl. 5. Cette Crassulacée, appartenant à un genre nou- veau établi par M. De Candolle, est venue, dans le jardin dé la Société d’horticulture, de graines qui avaient été envoyées par M. Mac Rae de la côte sud-ouest de lAmérique.—1248. Pyrus sinensis, Lindl. ër Trans. hort.soc. 6,p. 396. Nous ne donnons pas les caractères de cette espèce nouvelle de Poirier, parce qu’elle est connue par la description que l’auteur en a faite dans les Tran- sactions de la Société d’horticulture. Il suffira de dire que ce Poirier a été confondu avec le Pyrus communis par Loureiro, mais qu'il en diffère par ses branches plus longues et plus vertes, par ses feuilles plus grandes et plus luisantes, par son calice entièrement glabre, et par son fruit austère, pomiforme, verruqueux et osseux. Kæmpfer ( Amæn. exot. p. 800).en a parlé sous le nom de RC vulgo Nas,—:1249. Oxalis tortuosa. Botanique. mx « Caule carnoso squamoso, foliolis 3 linearibus obtusis subtus « pilosis, floribus umbellatis, pedunculo petiolisque tortuosis « subæqualibus carnosis. » Cette plante est originaire de Valpa- raiso,—1200. Polygonum injucundum ; folüs triangularibus in « petiolo attenuatis acutis, ochreis cylindricis truncatis glabris, «racemis axillaribus foliis brevioribusfloribus octandris digynis, «caule fruticoso.» Cette nouvelle espèce est native des parties élevées de la Cordilière du Chili entre Valparaiso et Santiago, A la suite de la description , M. Lindley a mis une note assez étendue sur le genre Polygonum, et sur les usages tant écono- miques que médicaux de quelques espèces.— 121. Lupin micranthus ; « annuus , floribus subverticillatis sessilibus brac « teolatis, calycis labio superiore bifido : inferiore integro, fo- « liolis 5-7 lineari-spathulatis ciliatis, leguminibus 6-spermis « transversim sulcatis , caule ramoso, radicibus granulatis. » M. Douglas à trouvé cette plante croissant en abondance, tant sur les bords méridionaux du fleuve Columbia , que dans l’inte- rieur de la Californie. Elle a des rapports avec le Zupinus bz- color. — 1252. Begonia villosa ; «folis semi-cordatis obsoleté « duplicato-dentatis obtusis, petiolis ramisque villosis, capsulæ « alà majore rotundatä.» Cette plante est originaire du Brésil; elle a des rapports avecle B2. kumilis de Dryander, ainsi qu'avec le B. semperflorens de Link et Otto. Dans quelques jardins des environs de Londres, elle porte le nom de B, Airsuta , qui est celui d’une toutautre espèce.—1253. Azalea pontica; var. Sinen- sis. C’est une des plus belles plantes du genre Æzalea; elle se fait remarquer autant par son feuillage grand, onduleux, vert- blanchâtreen dessous, que par ses magnifiques fleurs dorées. Elle a été reçue de la Chine, en différens temps, par MM. Loddiges et Wells. M.J. Lindley pense que cette espèce n’est pas positivement originaire de la Chine, mais qu’elle a pour patrie la chaîne du Caucase, et qu’elle peut avoir été apportée dans ce pays par les caravanes russes. qui se rendent.à Nertchinsk pour com- mercer avec les Chinois.—1254. Fiola præmorsa Douglas. «Caule « simplici erecto, foliis ovato-oblongis petiolatis hirsutis inte- « gris, capsulis pubescentibus. » Cette nouvelle espèce de vio- lette est voisine du Viola Nuttallii, dont elle diffère surtout par ses fleurs plus grandes, et par sa pubescence plus épaisse. Elle a été trouvée, par M. Douglas, sous l'ombrage des Pins, aux 72 Botanique. N° 536 environs du fleuve Columbia, et dans les plaines de la rivière Aguilar en Californie. — 1255. Teucrium orchideum : « foliis « oblongis obtusis integerrimis trilobisque pubescentibus, den- «tibus calycis ovatis, limbo corollæ 5-lobo secundo labelliformi, « floribus axillaribus solitariis, caule suffruticoso.» Cette plante est originaire des environs de Valparaiso et de la Conception, au Chili.—1256. Sterculia lanceolata Cavanilles, déssert. b, p. 187, tab. 143, f. 1. — 1257. Hosackia bicolor. Le Lotus pir- natus de Hooker (Bot. Magaz. 2913), avait été érigé en un genre particulier par M. Douglas, qui l’avait dédié à M. David Hosack de New-York, un des plus ardeus promoteurs des sciences dans l'Amérique septentrionale. La publication de ce genre est due à M. George Bentham qui a fait une étude ap- profondie de certains genres de Légumineuses, particulière- ment des Wedicago, Lotus, Dorycnium , ete. Voici les caractères qu'il lui assigne : Hosackra. — Calyx campanulatus 5-fidus. Alæ vexillum subæquantes patentes. Carina rostrata. Stylus filiformis. Stigma capitatum. Legumen cylindraceum, v. sub- œompressum, rectum, læve. — Herbæ, foliis émparipinnatis , foliolis sæpits alternis, stipulis membranaceis minutis aut ob- soletis.—Bentham Mss. La plante qui forme le type de ce genre a le port, l’inflorescence et le fruit d’un Zotus, ainsi que M. Hooker l'avait déterminé; mais indépendamment des ca- ractères ci-dessus exprimés , il y a dans cette plante quelque chose de particulier qui permet d’en constituer un genre, comme, pur exemple, la position des aîles, le stigmate capité, les feuilles pinnées et non ternées ; enfin les stipules n’y sont pas grandes et foliacées comme dans le Lotus, circonstance qui paraît de quelque poids dans la classification des Légumineuses. M. Ben- tham rapporte au genre Hosackia le Lotus sericeus de Pursh, et il y ajoute deux autres espèces trouvées par M. Douglas sur la côte nord-ouest d'Amérique. 11 nous semble utile, pour completter les renseignemens sur ce nouveau genre, de donner les phrases caractéristiques des 4 espèces qui le composent : 1. H. bicolor (tab. 1257 ); glabra, floribus umbellatis ebrac- teatis, foliis 7-9-foliolatis. 2. H. decumbens ; pubescens , floribus umbellatis, bracteä 1-3- foliolatà , foliis 4-5-foliolatis. Foliolaalterna. Stipulæ mi- nutissimæ aut nullæ, Calyx profundè 5-fidus, laciniis Botanique. m3 linearibus æqualibus villosis. Petalorum forma ferè ut in H. bicolore. Filamenta omnia antherifera. 3. H. Purshiana ; pubescens, pedunculis 1-floris, bracteä sub flore monophyllà, calyce villoso, foliis 3-rard 4-5-fo- liolatis. Lotus sericeus. Pursh. flor, am. sept. 2, p. 489. Trigonella americana. Mutt. gen. 2. p. 120, Ser. in De C. Prodr. Foliola sæpiùs alterna. Stipulæ minutissimæ aut nullæ. Calyz villosus , lacinns linearibus corollam subæquan- tibus. Corolla parva petalis vix stipitatis. Stégma capi- tatum. 4. H. parviflora ; glaberrima, pedunculis r-floris, bracteä sub floresæpiüs 3-foliolatä, calyce subglabro, foliis 4-6-foliolatis. Radix tuberculis pisiformibus munita. Planta tota glaberri- ma glaucescens; foliola alterna oblonga obtusa. Stpulæ minu- tissimæ aut nullæ. Calyx subglaber, laciniis brevibus parcè pilosis. Corolla ut in H. Purshianä, sed minor. Stigma capi- tatum. 1258. Persea gratissima Gærtn. fil. Carpol. 3. p. 9222, C’est le Zaurus Persea de Linné et des auteurs, qui four- nit le fruit nommé Poire Avocat dans les colonies. — 1259- Buddlea heterophytla. « Ramis teretibus lanatis, foliis subtus « Jlanatis, inferioribus cordato-oblongis acuminatis denticu- « latis, superioribus ovato-lanceolatis subintegerrimis, floribus « spicato-paniculatis lanatis. » On ne connait pas la patrie de cette plante; mais on présume qu'elle vient de l’Amérique méridionale, car elle est voisine du Buddlea americana , dont elle se distingue surtout par la diversité de son feuillage (1) — 1260. Pentstemon confertum Douglas. « Foliis integerrimis gla- «bris ; radicalibus spatulatis acuminatis longè petiolatis, supe- « rioribus sessilibus ovatis acuminatis, verticillis multifloris con- « fertis subaphyllis, corollà calyce paul longiore.» Cette nou- velle espèce, dont les fleurs ont une couleur blanche-verdätre, (x) Dans une note annexée au n° 1262 du mois de sept., M. Lindley assure que cette plante est la même que le B. madagascariensis du Bota- nical Magazine, tab. 2824; mais que le dernier nom ne peut lui rester, puisque le Buddlea madagascariensis de Lamarck et Vahlen diffère nota- blement, et que, par conséquent, l'espèce dont il s'agit ici n’avait paÿ encore été décrite, 74 Botanique, a été découverte par M. Douglas dans les foréts de pins des montagnes, près du fleuve Columbia, dans le nord-ouest de l'Amérique, ainsi que dans les vallées des Rocky-Mountains, —19261. Lowea berberifolia. La Rosa berberifolia de’ Pallas et de tous les auteurs, vient d’être érigée par M. Lindley en un genre distinct qu'il n’a pu caractériser qu'à l’aide des diffé- rences que cette rose présente dans ses organes de la végéta- tion. Ses feuilles sont simples, dépourvues de stipules, et ses aiguillons sont souvent composés, M. Lindley s'élève contre la règle établie par Linné, qui ne voulait admettre comme carac- tères des genres que ceux tirés des organes de la fructification , parce qu'ils étaient, disait-il, moins sujets à variations. Il est temps, ajoute M. Lindley, de s'affranchir de cé préjugé et d'admettre publiquement le principe contraire , d’après lequel se règle chacun en particulier, savoir : que les modifications im- portantes des organes de la végétation sont suffisantes pour l'établissement des genres sur des espèces qui ne diffèrent pas essentiellement dans les organes de la fructification. La pre- _mière application de ce principe a été faite sur les Cypripedium de l’Inde, la seconde sur le genre Negundium , et. la troisième sur le Lowea. Dans ce dernier genre, le feuillage est réelle- ment différent de celui de la Rose, il n’y a aucune trace de stipules, et la feuille ne peut être considérée comme la pin- nule terminale d’une feuille ternée de Rose , puisqu'il n’y à point d’articulation (1).—1262. Pentstemon glandulosum Dou- glas. «Glanduloso-pubescens, foliis radicalibus ovatis grossè « dentatis, caulinis amplexicaulibus acutis subintegerrimis , se- « palis capsulæ glabræ subæqualibus, corollis ventricosis, rudi- « mento glabro.» Cette belle espèce est originaire de la côte nord-ouest de l'Amérique; elle est vivace, et ses fleurs ont l'aspect de celles des Digitales. Le genre Pentstemor , de méme. que le Zupinus, compte aujourd’hui un grand nombre d'espèces découvertes par M. Douglas, et cultivées dans les jardins d’Angleterre, Cinq ont déja été publiées dans le Bota- nical Register, savoir : P. glandulosum, n° 1262; P. triphyllum, (r) Ce genre a déjà été proposé par M. Damortier-Ratteau ( Annal. de la Soc: Linnéenne de Paris, 1825, p. 4) sous le nom de Aultenia , qui a été adopté par M, A. Cofla dans le second appendice à son Hortus ripu- lensis. N. le Bulletin , avril 1829, p. 91, (Réd.) Botanique, LE n° 1243; P, confertum , n° 1260; P.-diffusum, n° 1132; et P. Richardsonit, n° 1121. Il reste encore à faire connaître 8 nou- velles espèces dont voici les noms : P. Scouleri, ovatum , spe- ciosum , aCuminalum , vENUSUM , pruinosum , deustum , et atle- natum.—1263. Ribes cereum Douglas. «Inerme; foliis subro- « tundis crenatis sublobatis glanduloso-pubescentibus basi trun- « catis integerrimis, racemis cerinus pedunculatis paucifloris « umbellatis, bracteis ovatis tomentosis, calycibustubulosis co- «loratis pubescentibus.» Cette espèce est pourvue de fleurs blan- ches, et l’une des plus distinctes du genre. Elle est native de la côte nord-ouest d'Amérique. — 1264. Argemone grandiflora. «Foliis oblongis pinnatifidis planis pauci-dentatis, calycibus « inermibus. » Espèce nouvelle originaire de Mexico. — 1265. Helianthus lenticularis Douglas. « Annuus, folüs ovatis acumi- « natis grossè serratis hispidis tripliveniis, pedunculis monoce- « phalis æqualibus.» M. Douglas aintroduit cette plante, en 1827, de la côte nord-ouest d'Amérique. Elle se rapproche de l'A. lubæformis, mais en est suffisamment distinguée par ses feuilles et son pédoncule non fistuleux. Les habitans du Nord de la Californie font sécher les grains de cette plante pour en faire ensuite des sortes de tourteaux dont le gout n’est pas désagréable. — 1266. Scottià angustifolia. « Foliis lineari- « oblongis basi truncatis.» Cette nouvelle espèce diffère principa- lement par le contour de ses feuilles du S. dentata. Elle est ori- gimaire de la Nouvelle-Hollande. — 1267. Camellia japonica var. punctata :«Petalis subearneïi$rubro maculatis punctatisque, « interioribus contortis, staminibus interjectis.»—1268. Pimalea humilis R. Brown. Prodr. Flor. Nov. Poll. x. p. 359. G...\. 37. Boranica Macazine, nouv.série,n°° XXXIà XX XII, juin à septembre 1829. (V. le Bulletin de septembre 1829,p. 38r). 2918. Clarckia pulchella Pursh. Cette jolie plante, aujourd’hui l’ornement de nos parterres , a déjà été figurée dans le Botani- cal Register, tabl. 1100.—2919. Vicotiana acuminata. M. Gra- ham a décrit cette espèce , originaire de Mendoza, sous le nom générique de Petunia, dans le nouveau journal philosophique d'Édimbourg , juillet, 1828 , p. 378. — 2920. Begonia semper- florens. C’est encore M. Graham , qui ; dans le même journal, (mai 1829) a fait connaitre cette nouvelle espèce, que l’on cul- tive dans quelques jardins, sous les noms de Begonia Setaria et 76 Botanique. B. Sellowic. Elle est originaire du Bréäil, et se rapproche du Z. spathulata Willd.; mais celle-ci a les feuilles plus concaves, non apiculées, ses stipules plus grandes, l’aîle du fruit plus grande et aigue. — 2921. Ligustrum Nepalense Wallich ër for. ind. v. 1. p. 191. Ligustrum spicatum Don Prodr. fl. nepal. , p. 107. — 2922. Acacia lanigera Cunningham x Field's geog. mem. on New South Wales, p.345. Grahamëir Edinb, new philos. Jjourn., janvier 1829, p. 385. Cette espèce a de grands rapports avec l’Acacia multinervia D.C.—2923. Erigeron glabellum. Sous ce nom , M. Nuttall a décrit dans son Gerera of North Amer., v.2, p. 148, une belle espèce que M. Richardson à retrouvée pendant le voyage du capitaine Franklin, et qu’il a publiée dans l’appendice botanique de la relation de ce voyage aux contrées polaires. Aucune figure n’avait encore été publiée de cette plante. — 2924. Gilia gracilis : « glanduloso pubescens, caule « valdè ramoso, folüis lineari-oblongis obtusis, calycis segmentis « longis subulatis.» M. Douglas a découvert cette nouvelle espèce ( qu’il rapportait d’abord au genre Collomia ) dans le nord- ouest de l'Amérique, sur les bords de la rivière Spoken et sur les hauteurs qui avoisinent la rivière Flathead.— 2925. Clero- dendron emirnense : « foliüs oppositis ternatisqueovatis acutis in « petiolum brevem attenuatis integerrimis vel grossè serratis , « corymbis terminalibus, corollæ tubo gracili staminibus duplo « breviore, dentibus calycinis minutis. » M. Bojer, professeur de botanique à l'Ile-de-France, a découvert cette espèce dans les montagnes des environs de Tananarivou , capitale de Ja pro- vince d’Emirne, à Madagascar.—2926. Bonatea speciosa Willd.— 2927. Maxillaria Harrisoniæ Lindl, Bot. regist. tab. 897. Den- drobium Harrisoniæ Hook. Exot. fl. tab. 120, — 2928. Acacia Oxycedrus Sieber et D. C. Prodr. syst. veg. 2. p. 4b3. — 2929. Cestrum alaternoides. Catal. Hort. Paris. , 70. Hamilt. Prodr. Plant. Ind. occid., p. 25.— 2930. Stenochilus viscosus Graham, in Edinb. phil. Journ., janvier 1829, p. 387. — 2931. Eulophia streptopetala Yindley , Bot. regist. tab. 1002.—2932. Pontederia azurea Swartz, fl. Ind. occid. v. x , p. 609. Cette magnifique es- pèce n’était connue que par les descriptions des auteurs qui ont écrit sur les plantes de l'Amérique méridionale. Elle croîten diverses contrées de ce continent, ainsi que dans les iles adjacen- tes, M. Hooker pense qu’on doit lui joindre comme synonyme le Pontederia erassipes de Martius, Nov, Gen. et Sp. Brasil. V. 1; Botanique. 77 p. d.— 2933. Mitella pentandra ; « pubescenti-scabra, foliis « cordato-lobatis crenatis,floribus pentandris, filamentis brevissi- « mis, stigmatibus bilobis.» Cette nouvelle espèce a été trouvée par M. Drummond dans les Rocky-Mountains. Elle est très-re- marquable par ses pétales pectinés, réfléchis , jaunes et d’une téxture extrémement rigide. Le nombre des étamines n’est que de cinq, dans cette plante, et ses stigmates sont bilobés ; ce qui la distingue encore des autres espèces de Mitella qui sont dé- candres et qui ont deux stigmates simples. Cependaut son port et les autres caractères ne permettent pas de la séparer générique- ment (1).— 2934. Draba aurea Vahl et Horn. Flor. Dan.v.9, tab. 1460. — 2935. Tradescantia Crassula Liok et Graham, ér Edinb. Phil. Journ. oct. 1828 , p. 387. — 2936. Andromeda }) pnoides L.— 2937. Orobus stipulaceus : « caule ereeto angu- « lato, supernè subramoso, foliis bi-trijugis, foliolis lineari-atte- « nuatis longissimis obscurè trinerviis glabris, stipulis magnis « semisagittatis.» L'origine de cette espèce nouvelle est très-dou- teuse ; néanmoins on la croit introduite dans le jardin botani- que de Glasgow , par des graines venues d'Amérique. Elle se rapproche tellement de l'Orobus setifjormis de Schleicher , qu'il n’y a d’autres différences, selon M. Hooker , que dans la taille des individus. Mais l’Orobus setiformis de Schleicher est cité comme synonyme d'O. canescens, qui est une plante très-diffé- rente. G....n. 38. OBSERVATIONS SUR LES CARACTÈRES et les affinités des genres Dariwinia , Brunsfelsia , Browalia, Argylia , Eccremocarpus, et d’une plante improprement rapportée à ce dernier genre ; par D. Dox, bibliothécaire de la Soc. Linn., etc. ( Edinb. new Philos. Journ. ; avril—juillet 1829 , p. 83.) Le genre Darwinia a été constitué par Rudge , dans le 11° volume des Transactions de la Société Linnéenne , pour y pla- cer une plante de la Nouvelle-Hollande , qu’il a décrite et figu- rée sous le nom de D. fascicularis ; mais ‘comme il n’a pas fait connaître la structure de l'ovaire de cette plante , sa place, dans la série des ordres naturels, n’avait pas été déterminée. Une certaine ressemblance de port avec les Cryptandra était sans (1) M. De Candolle nous écrit qu'il vient d’ériger cette plante en un genre distinct sous le nom de Drummondia (in Prod. mss.) Ce genre est placé entre le Mitella et le Tiarella. ( Réd. ) 78 Botanique. N°38 doute ce qui avait engagé M. Allan Cunningham, qui en a dé- critune seconde espèce, à ranger le Darwinia parmi les Rham- nées. M. D. Don s’est assuré, par l’examen de, plusieurs échan- üillons en fleurs et en fruits parfaits, qu'il appartient à la fa- mille des Myrtacées, près du Calythrix. Voici les caractères qu'il lui attribue : DarwinirA, Rudge. Calix tubulosus, obtusè pentagonus, coloratus : tubus medio deorsùm ovario arctè adhærens; démidio superiore membra- naceo , deciduo ! faux dilatato-campanulata, venosa : lémbus 5-lobus : Zobis subrotundo-cordatis , obtusissimis, concavis, pellucido-punctatis, æstivatione imbricatis. Petala nulla. Sta- mina indefinita (10 v. 15) limbo calycino inserta , sæpiùs per tria approximata, medioque sinus laciniarum occupante : flamenta brevissima, angustè linearia , complanata, glabra : antheræ sub- globosæ , biloculares, basi insertæ : loculis-tumidis, rimä lon- gitudinali dehiscentibus. Poller pulvereum. Ovarium inferum, pentagonum , uniloculare : ovulo solitario, erecto. Stylus ca- pillaris, exsertus, supernè attenuatus, apice barbatus. Sigma pünctum pruinosum.Pericarpiun capsulare, monospermum, pen- tagonum, apice clausum. Semen etiam pentagonum, pericarpio vix dimidio brevius : ‘esta membranacea , spadicea , extüs scro- biculata ! a/bumen nullum. ÆZmbryo erectus, cavitatem seminis omnind implens, angulisque ejusdem impressus, obovatus , lac- teus : cotyledones brevissimæ', crassæ, obtusæ : radicula crassa, truncata , cotyledonibus duplo longior , recta , centripeta. Fructices ( Australasici) decumbentes ; ramosissimi, foliosi. Folia sparsa, angusta , pellucido-punctata, basi ramis articulata . Flores terminales, fasciculati ( verumtamen aæillares proprié dicti), rosei ». albi, nunc paleis ( folis mutatis ) scariosis in- terstinctt. 1. D. Jascicularis, foliis acerosis, receptaculo paleaceo , stylo flore ter longiore. Darwinia fascicularis. Rudge in Linn. Trans. it. 299. t: 22. Hab. in Novä-Hollandiä. White, Paterson, Caler. ( W.s. sp. in Herb. Lamb.) Frutex decumbens, ramosissimus. Folia acerosa , uncialia. Flores copiosi, rosei, paleis scariosis lanceolatis v. setaceis dis- tincti. 2. D, éaxifolia, foliis acinacifornubus, stylo flore breviore, Botanique. 79 Darwinia taxifolia. Cunningham in Field's Géog. Mem. p. 352. Hab. in Novä-Hollandiä. Caley, Cunningham. (V.s. sp. Herb. Lamb. ) Frutex decumbens, ramosissimus. ÆFolia sparsa , in apice ra- mulorum conferta , fasciculata , falcata, acinaciformia, mucro- nulata, vix ultrà semunciala. Flores pauciores , foliis raro mu- tatis interjecti. Calyx albus. Stamina 10. Pericarpium capsularé, monospermum , pentagonum. Cætera utin genere. La comparaisou de la structure et du port du Brunsfelsia avec le nouveau genre Franciscea de M. Pohl, n’a laissé aucun doute dans l'esprit de M. Don sur l'identité de ces deux genres, Le genre Franciscea à été placé par M. Pohl dans les Scrofu- larinées ; mais il paraît, d’après sa description et ses figures, qu'il na pas connu le fruit en bon état. En conséquence de la réunion proposée par M. Don, il donne le nom de Bruns- felsia uniflora au F. uniflora , de Pobhl ( Bras. 1. p. 2. tab. 1), dont le F. Aopeana de Hook ( Bot. Magaz. tab. 2829) ne pa- raît pas différer spécifiquement. Le genre Brunsfelsia offre les caractères suivans : BRUNSFELSIA. Calyæ tubulosus, laxus, cartilagineus , b-dentatus : fauce parüm ventricosà : dentibus ovatis acutis, conniventibus. Co- rolla hypocrateriformis-: tubus infernè pentagonus, calycem longitudine parüm excedens : faux prominula : Zmbus patens, 4-lobus : lobis subrotundis, integris, planis, æstivatione imbri- catis, demüm flaccidis. Stamina 4, didynama, absque quinti rudimento :, flamenta glabra, corollæ tubo ferè omnino ad- hærentia apicibus tautùm solutis : antheræ bilobæ, lobis apice confluentibus , hinc uniloculares! fissurà unicà dehiscentes. Ovarium biloculare , annulo carnoso basi cinctum : septo con- trario , placentifero : ovulis indefinitis , ovalibus, lævibus, cur- yulis, hinc embryo (si nobis conjectare licet) verisimilitèr cur- vatus. Fructus maturos nondüm vidi. Séylus compressus, gla- ber, superné latior, clavatus. Sigma nutans, bilabiato-ringens : lobis ( styli angulorum continuatio ) crassis, obtusis , inæquali- bus , glandulà ( stigma verum ), magnä , carnosä , minutissimè papillosä , madidä interjectis ; /obo inferiore minore, La structure des graines, la direction et la forme de l’em= 8a Botanique: N° 38 bryon, l'ovaire biloculaire ‘( celui du 2. americana présente évidemment ce caractère ) font placer le genre Brunsfelsia dans la famille des Solanées. M. Don décrit ensuite une nouvelle es- pèce, sous le nom de 3. grandiflora , recueillie au Pérou par Tafalla. | Un autre genre que M. Don éloigne des Scrofularinées pour le placer dans les Solanées, c’est le Browallia , qui n’a pas été décrit avec exactitude par les botanistes. Voici la nouvelle des- cription proposée par l’aute ur : BrovaLLIA, L. Calyx membranaceus , tubulosus, 10-costatus ( costis alter- nis validioribus }), limbo 5- dentatus basi attenuatus, utroque latere profundiàs fissus : lacéniis obtusis , carinatis. Corolla hy- pocrateriformis (ob peduneuli contortionem flos resupinatus !) : tubo nervis 15 peragrato, suprà ad apicem ventricoso : Zëmbo obliquo, 5-lobo , æstivatione plicatä! Zobis rotundatis; swperiore (inferiore vero propriè ) majore, trinervio; cæteris uninerviis, Stamina 4, didynama, fertilia; quénti rudimento nullo : f£la- menta complanata , apice barbata, pilis ramosis copiosis; é2fe- riora ( superiora verd propriè } duo, longiora, apice arcuata, cuneato-dilatata, truncata, colorata , antheras omnind tegen- tibus , hinc corollæ faux quasi fornicibus clausa! Antheræ superiores reniformes , biloculares, basi emarginatæ, filamen- torum contortione centrifugæ , iisdemque contrariæ , loculis æqualibus , tumidis , rimä longitudinali dehiscentibus ; énferio- res ( verd prepriè superiores ) filamentis parallelæ, loculo su- periore minimo. Pollen e granulis minutissimis pellucidis com- positum. Ovarium biloculare : ovulis numerosissimis. Skylus compressus ; glaber, angulis septo contrariis. Sigma inclusum, amplum , compressiont styli parallelum , fissurä leviter bilobum 4- tuberculatum dorso excavationibus 2 depressum, pro récep- tione antherarum superiorum : lobis glutinosis, suprà depressis. Capsula oblonga , bilocularis, bivalvis, polysperma ; vabvis bipartibilibus. Déssepimentum contrarium, ob discum fronti dorsoque floris oppositum. Placentæ 2, carnosæ , septo insertæ, scrobiculatæ , seminiferæ. Semina angulata , ad baseos latus su- perius umbilico prominulo notata, extùs punctis exiguis depres- sis confertissimis scrobiculata; testa exterior cellularis , tusces- Botanique. 8i cens , crassiuscula ; éaterior tenuissimè membranacea, alba; albumen copiosum , carnosum, album. Æmbryo teres , rectus, oblique centralis, niveus : cotyledones brevissimæ , rotundatæ ; radicula his duplo longior , obtusa , crassa , centripeta , ad la- tus iuferius ultra umbilicum prona. Dans l’Edinburgh Philosophical journal, n° XXNTII , 1823, p. 260, M. D. Don avait établi un genre 4rgylia qui avait pour type le Bignonia radiata de Linné; mais n'ayant pas eu à sa disposition de fruit en bon état de conservation , quelques inexactitudes s'étaient glissées dans sa description. Une seconde espèce, rapportée du Chili par M. Caldcleugb, a fourni à l’auteur le moyen de rectifier le caractère générique qu'il présente de la manière suivante : ARGYLIA. Calyx 5—partitus. Corolla basi tubulosa, fauce ventricosa : limbo 5-lobo,subæquali, æstivationé imbricatä. Séamina ,, didy- nama, fertilia. A4atheræ imberbes, bipartitæ : Zobis obtusis, di- varicatis, apice distinctis, rimàä longitudinali dehiscentibus. Ovarium biloculare. Séylus filiformis, lævis. Stigma bilamel- loso-partitum, pruinosum. Capsula siliquæformis, bilocu- laris, bivalvis, polysperma, torulosa : vais crustaceis , navi- cularibus. Semina transversa, aptera! obreniformia, apice bi- loba , margine obtusa, hinc concava, striata, indè convexa, tu- berculata : testa exterior coriacea, intùs sulcata; 22fterior mem- branacea, plicata! 4/burmen nullum. Æmbryo cavitati seminis conformis : cotyledones foliaceæ, undulatæ, basi emarginatæ : radieula brevissima, obtusa, centrifuga. Plumula inconspicua. Le genre Eccremocarpus a été limité par M. Don à deux es- pèces du Pérou (Æ. véridis Ruiz et Pavon, et E. longiflorus Humb. et Bonpl.) L’Æ scaber forme un genre nouveau sous le nom de Calampelis, et qui se distingue essentiellement par la structure de ses anthères ainsi que par la forme de son calice ét de sa corolle. Au moyen de cette séparation, les caractères de l’Eccremocarpus ont été modifiés de la manière suivante : ECCREMOCARPUS. Eccremocarpi sp. Ruiz et Pavon. Calyx amplus, membranaceus, 5-fidus, coloratus. Corolla tubulosa, fauce æqualis, limbo 5-loba : Zobis obtusis, æquali- bus. Stamina 4 fertilia, æqualia; quinté rudimento subulato- B. Tome XIX, 6 82 Botanique. Antheræ \ineares, biloculares, medio insertæ, versatiles : /ocu- lis parallelis, omnino connatis! Ovarium placentis intervallo distinctis uniloculare, annulo carnoso basi cinctum. Stigma bi- partitum : segmentis recurvis. Capsule unilocularis , bivalvis : valvis medio placentiferis. Placentæ 2, magnæ, carnosæ. Semina imbricata, horizontalia, complanata, margine membra- naceo repando - sinuoso nervoso alata, umbilico basilari : testa exterior planiuseula , crustacea : a/bumen nullum. Embryo luteolus : cotyledones subrotundæ, ‘Planb con yERæ" radicula brevissima, teres, obtusa. Frutices (Peruviani) scandentes. Folia opposita , tripinnata cirrho composito spirali terminata : Ppinnis primariis biugis : fo- liolis értegerrimis. Flores longe pedunculati penduli, racemosi. Racemus laxus, oppositifolius. Calyx ruber, apice pallidus. Co- rolla flava, limbo viridi. Capsula magna, lævigata. Le nouveau genre fondé sur l'E. scaber, est ainsi carac- térisé : CALAMPELIS. Eccremocarpi sp. Ruiz et Pavon. Calyx campanulatus, semiquinquefidus. Corolla fauce ven- tricosa , basi tubulosa : ore coarctato, 5-lobo. Stamina 4, di- dynama, fertilia; quénté rudimento nullo. {rtkeræ biloculares, bipartitæ : obës obtusis, divaricatis apice distinetis. Ovarium placentis intervallo distinctis uniloculare. Stigma bipartitum : segmentis obtusis, canaliculatis, apice hispidulis. Capsula uni- Jocularis, bivalvis : vatvis medio placentiferis. Placentæ 2, magnæ, carnosæ. Semira horizontalia, obovata, imbricata, complanata, al latiusculâ repando-sinuosä membranaceä ar- genteo-nitidà subpellucidä pulcherrimè nervosä basi emar- ginatâ cireumcincta : testa exterior atra, crustacea, rugulosa, pardm scrobiculata : érterior tenuissimè membranacea : albu” men nullum. Embryo luteolus : cotyledones orbiculatæ, plano- convexæ, non foliaceæ : radicula crassa, brevissima , cotyledo- nibus triplo brevior, infera , centripeta, basi obtusissima , funi- culo umbilicali partim remanente. Planta (chilensis) suffruticosa, scandens. Folia opposita , petiolata , bipinnata, cirrho composito spirali terminata : pin- nis prima riis biugts : foliolis serratis. Flores racemosi, secundi Racemus opposutifolius pedunculatus , multiflorus. Calyx brévis, viridis, Corolla coccinea, Capsula magna, muricatai Botanique. 88 Ces deux genres appartiennent à la famille des Bignoniacées, tribu des Tourretiées, et lient cette famille avec celle des Co- béacées. G—. 39. SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CELsiA; par M. C. Bouc. (Verhandl. d. Gesellsch, Naturf. Freunde zu Berlin; vol.I cab. 6, p. 394.) M. Sieber avait rapporté de Crète, il a quelques années, les semences d’une Celsia. Il en fit part à M. Bouché qui en ob- tint une plante exactement décrite par Linné, sous le nom de Celsia Arcturus. La plante que Willdenow et d’autres avaient prise pour celle de Linné, a été observée et décrite récemment par M. Bouché, sous le nom de G. glandulosa. Voici les phrases diagnostiques de ces deux plantes : C. ArcTuRUS, Lin. — C. caule foliüsque villosis, pilis ramosis ; foliis plerisque alternis obtusé subserrato-crenatis, inferioribus sublyratés, superioribus oblongis; bracteis subintegerrimis glabris nitidis; pedicellis bracteis longioribus calycibusque glabris nitidis. C. czanpuLosa , Bouc. — C. caule folüsque glanduloso-pu- bescentibus pilosisque, pilis simplicibus ; foliis plerisque oppositis acuté serrato-crenatis, inferioribus lyratis, superioribus oblongis, bracteis serratis. glanduloso-pubescentibus : pedicellis bracteis longioribus calycibusque glarduloso-pubescentibus. 40. OBSERVATIONS SUR LA TRADESCANTIA ZANONIA, CULTIVÉE DANS LES JARDINS D'EUROPE ; par M. C. Bouc. (bid.; p.392.) M. Bouché qui cultive dans son beau jardin de Berlin un grand nombre de plantes exotiques, possède sous le nom de Tradescantia Zanonia, une plante qui, selon lui, diffère par des caractères spécifiques de celle que Swartz a décrite sous ce nom dans sa Flore des Indes occidentales, T. I, p. 604. Après lavoir vue fleurir pendant 2 ans, il la nommée T. marginata, en raison du rebord amaranthe de ses feuilles : voici la phrase qu’il en donne.T. caule erecto superne ramoso; foliis oblongo-lanceo- datis acuminatis, basi in petiolum villoso-ciliatum attenuatis, margine pilosis undulatis subtus vaginisque pubescentibus; pedun- culis extrafoliaceis solitaris multifloris, medio geniculatis ; brac- teis geminis planis cordato-ovatis reflexis ; flamentis nudis. Suit une description fort détaillée, 6, " 34 Botanique. 4r. LETTRE SUR UNE VARIÉTÉ REMARQUABLE DU Mais nu BRÉsiz, adressée à l’Académie des Sciences, par M. AuGusrE DE Sainr-Hinaire. (Annal. des Sciences d’observat.; mars 1829, p. 458.) M. Raspail ajoute quelques observations sur une lettre que M. Auguste de Saint-Hilaire avait adressée à l’Académie des Sciences , dans laquelle ce savant botaniste avait fait connaître une variété du Maïs , remarquable par ses grains revêtus d’en- veloppes comme ceux des autres graminées, caractère que cette variété avait perdu lorsqu'on l'avait cultivée en France, sur les bords du Loiret. Dans cette dernière circonstance, les grains du Mais Guaycuru , avaient produit des individus vigoureux, dont les épis n’étaient pas venus à maturité; mais les enveloppes des fleurs, succulentes et charnues , n'avaient point la régula- rté des grains de la plante du Paraguay. M. Auguste de Saint- Hilaire en avait conclu que ce dernier pays était la patrie ori- ginaire du Maïs ; que cette plante, dans l’état naturel, avait ses grains revêtus d’enveloppes ; que c'était la culture qui produi- sait la nudité, et que cette graminée était la seule qui offrit ce caractère. M. Raspail observe que cette derniere assertion n’est pas d’une exactitude absolue, puisque les Sorghum , qui mü- rissent dans leurs patries, ont aussi de grosses graines, forte- ment saillantes hors de leurs enveloppes ; que les enveloppes ou paillettes florales, se développent souvent dans les fleurs femelles , comme dans les fleurs mâles; qu'elles ne sont plus simplement membraneuses et blanches , mais alongées, verdä- tres , marquées de nervure, herbacées , comme dans les enve- loppes des fleurs mäles de la panicule terminale. M. Raspail cite les auteurs qui ont déjà fait connaître ce phénomène , et il ajoute ses propres observations faites sur des individus cultivés au jardin de l’École de Médecine de Paris, où les panicules mâles avaient offert des grains revêtus d’enveloppes florales , et ac- compagnés de trois étamines avortées; de semblables fleurs hermaphrodites se voyaient à la base de l'épi-femelle ; enfin, sur d’autres fleurs femelles on remarquait le passage insensible de la forme membraneuse des paillettes femelles à la forme normale des paillettes mâles. Ces transformations que la culture produit dans nos jardins et nos champs, conduisent M. Raspail > Botanique. 85 à penser que pareille chose aura pu arriver aux grains du maïs du Paraguay, et qu'on n’en peut conclure que ce pays soit la véritable patrie du maïs, répandu aujourd’hui sur une infinité de contrées du globe. G,. N. 42. NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE Mais ; par M. Mathieu Bowarous. ( Annal. des Scienc. natur. ; juin 1829, p. 156.) L'auteur a recu de M. Balbis, directeur du jardin des plantes de Lyon, des graines d’un mais provenant de Californie, qui, ayant été semées dans le jardin de Turin, ont donné naissance - à des plantes dans lesquelles M. Bonafous a observé des carac- tères suffisans, pour en former une nouvelle espéce. 1° Les gaines qui enveloppent le chaume , les spathes qui recouvrent l’épi, sont hérissées de poils raides et noueux , de la longueur de 2 à 3 lignes , et les glumes de la panicule sont extrémement velues. 2° Les feuilles, garnies de poils à la surface supérieure , sont toutes pendantes ; parallèlement au chaume, depuis leur premier développement, et leur inclinaison est telle que les languettes qui existent à leur aisselle, se trouvent constamment découvertes. 3° Un caractère non moins important, consiste dans l’inser- tion immédiate des épillets mâles sur le rachis ou axe de la panicule. Tous les épillets , à l'exception des inférieurs , sont sessiles et très-rapprochés ; au lieu d’être pédicellés et écartés comme dans l'espèce ordinaire , où l’un des 2 ou 3 épillets de chaque groupe est toujours porté sur un pédicelle. 4° Un grand nombre de fleurs ne renferment que 2 étamines, au lieu de 3, que l’on trouve constamment sur l'espèce com- mune. 5° Les anthères ont une couleur jaune doré, au lieu d’être légèrement purpurine ou verdâtre. 6° La graine, d’un blanc nacré jaune, est un peu allongée et translucide. Les caractères ci-dessus exposés , surtout ceux qui sont tirés du nombre accidentel des étamines et de la couleur des anthères et des graines, paraîtront sans doute bien faibles aux yeux de la plupart des botanistes, Cependant M. Bonafous assure qu’ils ont une grande fixité, et il est convaincu qu’ils ne dérivent 86 Botanique. pas des modifications que le maïs a éprouvées sous la main de l'homme, en passant dans des climats divers et en changeant de sol. Voici la phrase caractéristique du Mais de Californie. Zen mirTa: folis hirtis et dependentibus ; spiculis masculs sessilibus , diandris triandrisve ; antheris subaureis. Une petite planche , représentant la plante entière réduite et des détails d'organisation , est destinée à servir d'illustration pour cette nouvelle espèce. G....n. 43. ILLUSTRATIONS AND DESCRIPTION OF THE PLANTS WHICH COMPOSE THE ORDER CAMELLI#, etc.—Figures et descriptions des plantes qui composent l’ordre des Camelliées, et des variétés de Camellia du Japon cultivées dans les jardins d'Angleterre. Les figures sont d’Alfred Cæanpzer , et les des criptions sont de William Beartie Boors. Londres; Arch. ( Annonce. ) On se propose de publier cet ouvrage en 15 parties, in-4° dont chacune contiendra 6 planches coloriées, avec leur des- cription, et paraîtra tous les 3 mois; on en tirera quelques exemplaires avec des planches terminées avec le plus grand soin. h4. RÉCLAMATION DE M. Rasparr. M. Raspail adresse à la direction du Bulletin, une réclama- tion au sujet de deux articles insérés dans le cahier d’août 1829, p.251 et 257, où nous avons donné le précis de deux mé- moires qu'il a publiés dans les Annales d'observation. Fidèle à la règle de conduite que nous nous sommes tracée, en repre- nant la rédaction principale de la partie botanique du Bulletin, (V. le Bulletin de janvier 1829, p. 68), nous devons éviter soigneusement toute polémique qui ne tendrait qu’à envahir l'espace consacré à l’exposition des faits et des théories que nous regardons comme étant les seuls moyens d'imprimer une impulsion quelconque à la science. Si, contre notre volonté , il nous arrivait de présenter sous un faux jour les opinions d’un auteur, ou de dénaturer ses observations , nous serions toujours prêts à rendre hommage à la vérité, en insérant les rectifications proposées par l’auteur, Quoique M, R, ait peut Botanique. 87 être interprété en mauvaise part nos observations, et qu’il n’ait pas réfléchi à la grande difficulté de rendre compte, en une page ou deux , de ce qui fait la matière de plusieurs; quoique nous puissions dire de lui , au sujet de sa réclamation, ce qu'il dit de nous, au sujet de notre article ( qu’il n’a pas eu le temps de nous confprendre ); quoique nous puissions lui répliquer que beaucoup de personnes ont compris facilement nos idées, sans leur donner linterprétation de M. Raspail ; quoiqu’en un mot ces reproches réciproques ne soient pas de la science, qu'ils n’intéressent, et même à un très-faible degré, que les in- dividus qui se les échangent ; nous nous empressons néanmoins de donner de la publicité aux p'aintes du réclamant , sans les faire suivre d’autre réponse, que les courtes notes qui y sont annexées ; renvoyant au surplus le lecteur à une comparaison attentive de nos articles avec les mémoires originaux de l’auteur. Lettre de M. Raspail. Paris, le 27 septembre 1829. Permettez-moi de réclamer auprès de vos lecteurs, sur des jugemens portés à l’occasion de mes travaux dans le Bulletin des Sc. naturelles et de géol., août 1829, p. 251 et 2b7. Je prends ce parti encore plus dans l'intérêt du recueil que dans mon intérêt propre. M. G. x. s'exprime de la sorte, p. 257 : « A l’aide de toutes les suppositions qu'il a été loisihle à l’auteur de faire, il a pu ramener à un petit nombre de types d'organisation, les nom- breuses variations par lui mentionnées; maïs si ces variations sont assez constantes dans la nature, quelles que soient les causes qui les ont produites, elles n’en sont pas moins dignes de figu- rer dans la liste des végétaux distincts, et c’est tout ce quil faut au botaniste-descripteur qui, sous ce rapport, s’écarte né- cessairement de la marche suivie par le physiologiste, dont les idées, tout ingénieuses qu’elles sont, ne péuvent lui être d’au- cune utilité. » L'auteur n’a pas eu le temps de me comprendre; car je ne crois pas avoir fait, dans mon travail, une seule supposition. J'ai réduit en un certain nombre de propositions les résultats de nombreuses observations que j’ai eu occasion de faire de puis cinq ans sur des milliers d'individus vivans. Ensuite j'ai cherché à appliquer ces principes à l'étude d’une espèce prise au hasard; et j'ai toujours fini par voir mon application con- 88 Botanique. N° 44 firmée par l'expérience. Je possède tous les échantillons qui of- frent d’une manière évidente, la réalité de ces variations, et voilà, au lieu des suppositions qu’il a été loisible à M. G....x. de me prêter, les faits que j'ai soumis aux physiologistes, comme aux botanistes-descripteurs. Je pense que ceux-ci réclameront con- tre l'espèce de nullité à laquelle les condamne M. G....x. ; qu'ils déclareront qu'on ne les verra jamais disposés à repousser lé- tude des lois qui président chaque jour aux variations des indi- vidus qu'ils décrivent; quant à moi, qui, pour mon propre compte , rougirais d’être descripteur à ce prix, je me conten- terai de faire observer que je ne concois pas assez l'idée de M. G...n., pour exprimer le sentiment qu’elle m'a fait naître; car comment concevoir des variations qui sont constantes (1), et qui n’en sont pas moins dignes de figurer sur la liste des vé- gétaux distincts ? Quoi ? si je prouve que cette graine donne dans ce terrain la forme À, et dans l’autre la forme B , et dans des terrains intermédiaires des formes intermédiaires par des passages à l'infini, le rôle de botaniste-descripteur mw'obligera à donner des noms à toutes ces variations insaisissables ? et celui qui avertirait les auteurs de l’existence de ces variations, qui les aurait ctudiées quatre ans d’une manière exacte , qui se- rait dans le cas de les montrer dans. son herbier , celui-là n’au- rait fait qu'un iravail inutile au botaniste-descripteur ? En vé- rité, M. le Directeur, ce ne sont pas là les idées que le Bul- letin a professées dans ses diverses sections jusqu’en 1829. Per- mettez-moi d'inviter vos lecteurs à ne juger que d’après mon mémoire; je n'ai rien à redouter, s'ils veulent le lire attenti- vement. A. la page 2b7, et au sujet d’un autre de mes travaux , M. (1) Parle mot variations, nous avons entendu avec tous les botanistes (qui, à cet égard, ne lui donnent pas le sens grammatical vulgaire ), les sous-variétés, établies sur les plus légères différences dont on] pnisse se servir pour caractériser les végétaux. On concoit, d'après cette définition, qu'uv caractère de cet ordre, si faible qu'il soit, peut se représenter con- stamment, lorsque la plante ne change pas de milieux, c’est-à-dire qu'elle ne cesse d'être soumise aux mêmes influeuces. Ainsi, par exemple , telle plante des environs de Paris, observée jadis par Vaillant dans une loca- lité dounce, se retrouve aujourd’hui aux mêmes lieux et avec les faibles distinctions que l’auteur du Botanicon parisiense avait signalés, : G...m, Botanique. 8y G....n s'exprime ainsi : « Dans les deux espèces qui constituent le prétendu genre Monachne, le nombre des nervures de la paillette inférieure de la fleur fertile varie de 6 à 7; c’est donc une exception à la stabilité d’un caractère générique tiré du nombre des nervures , et M. Raspail propose de modifier ceux qu’il avait précédemment tracés pour les Panicum, où le nom- bre des nervures de la paillette inférieure est ordinairement de 5.» Je pense que M. G...x n’a dénaturé de la sorte mes idées , que parce qu’il est peu au conrant de lagrostologie, partie difficile et peu cultivée (1); car en vérité mon mémoire ne renferme rien de semblable. Voici ce que j'ai dit : Jusqu'à présent les nombreuses espèces de Panicum offrent irvariable- ment cinq nervures à la paillette inférieure de la fleur fertile. Jai donc dù faire entrer le nombre 5 dans les caractères géné- riques; (mais dans les Panicum, ce caractère est secondaire quoi- que constant, parce que les Paspalum, etc. , le possèdent à leur tour.) Tout-à-coup, je rencontre deux Panicum , dont la pail- lette , au lieu de 5 nervures, en possède 7 constamment ; Ya dù nécessairement modifier ce caractère générique , et me dis- penser de créer un genre nouveau sur une modification , qui (x) I ne serait pas étonnant que nous eussions perdu le fil dans la re- cherche des idées de l’auteur en fait d'agrostologie}, car elles ne sont pas toujours présentées avec cette clarté qui donne le moyen d'éviter toute méprise. M. R. ne doit donc pas en accuser seulement notre ignorance, et nous pourrions Jui citer les noms de plusieurs botanistes très-versés dans cette partie difficile, qui ne peuvent se mettre parfaitement au cou- rant des nombreux travaux qu'il a publiés sur les Graminées. Quant au reproche d'avoir dénaturé ses idées sur la stabilité des caractères généri- ques des Graminées fondés sur le nombre des nervures de la paillette inférieure de la fleur fertile , rien de plus facile que de nous en laver par un simple errata. Nous avons dit que ce nombre, dansle Monachne, va- rie de 6 à 7, tandis que l’auteur a donné le nombre 7 comme celui des nervures de ce prétendu genre. Mais en admettant cette rectification im- portante d’une erreur de copie que nous avouons volontiers et que nous avons cherché à réparer, nous persistons à penser ( d’après l'auteur lui- même ) que le caractère générique tiré du nombre des nervures de la pailleite inférieure de la fleur hermaphrodite, est variable (de 5 à 7) dansle genre Panicum, ( nous n'avons pas dit dans la mème espèce de Pani- cum ) surtout si on admet la fusion du Monachne dans ce genre. Nous sommes donc bien éloigné de blimer M. Raspail d’eu avoir modifié le cas ractère générique. G...x. 9a Botanique, dans ce genre, est accessoire. Où donc, M. G....n a-t-il trouvé que dans ces deux espèces le nombre des nervures varie de 6 à? et où voit-il une exception à la stabilité du caractère générique? Ah! si la même paillette offrait tantôt 5 et tantôt 7 nervures sur la même plante, on pourrait s'élever contre la stabilité du caractère tiré des nervures? Mais je puis assurer à M. G....N que cet ordre de caractères est stable dans les geures où je l'ai indiqué comme stable; qu’ainsi il serait difficile de me pré- senter un Festuca dont la paillette n’ait pas 5 nervures, et un Bromus qui en ait moins de 7. Dans les genres où ce caractère varie, j'ai indiqué les limites des variations. Mais si jamais une espèce d’un genre présentait constamment une différence , ne faudrait-il pas , d'après les règles les plus saines de la philoso= phie botanique, modifier le caractère générique? En consé- quence, tout cet alinéa de M. G....n est controuvé ; et il est fà- cheux pour lui, sans doute, d’avoir dénaturé, de la sorte, la seule idée qu'il ait daigné citer d’un travail étendu, sur un genre peu étudié. 45. HERBIER GÉNÉRAL DE FRANCE ; par M. F. G. SreBrn. © ( Annonce.) Des circonstances imprévues ayant forcé M. F. G. Sieber d'abandonner son projet de voyage dans l'Amérique septen- trionale, ce voyageur-botaniste a commencé à mettre à exé- cution une autre éntreprise qui sera sans doute vue avec beau- coup de satisfaction par tous les botanistes Européens. La manière dont M. Sieber a fait ses collections de plantes exotiques est un sûr garant de ce qu'il fera pour la Flore fran- çaise qui, par l'étendue et la variété des contrées qu’elle com- prend, est sans contredit la plus riche, entre les flores d'Eu- rope. En effet, la France offre dans sa région méditéranéenne, une communauté de productions végétales avec l'Espagne, l’I- talie et même la côte d'Afrique; dans la chaîne des Pyrénées, non-seulement une végétation analogue à celle des Alpes , mais encore des espèces particuhères, dont la connaissance est très- recherchée des botanistes; dans les Alpes du Dauphiné et de la Provence, presque tout ce que renferment les chaînes des Alpes de la Suisse , de l'Allemagne et de l'Italie, plus un grand nom- bre de plantes intéressantes et généralement plus connues. En- Botanique, 91 fin, les flores du nord de la France, de l’est et de l’ouest, etc., surtout celle des environs de Paris, promettent d’abondantes moissons, que M. Sicher s’efforcera de rendre aussi fructueuses que possible, épargnant ainsi aux botanistes, d’un côté les dépenses et les fatigues des voyages, et de l’autre les soins sou- vent perdus d’une pénible correspondance avec une foule de personnes qui, rarement, usent de réciprocité dans les échanges qu'on leur propose. M. Sieber a, en outre, concule projet de former des herbiers de toutes les colonies francaises qui, par leur position dans les diverses parties du globe , sont dotées des plus belles et des plus variées productions végétales. Si, malgré leur richesse et lintérèt qu’elles inspirent, celles-ci sont encore si rares dans les collections d'Europe , c’est que personne n'avait fait jusqu’à présent d'entreprise générale, pareille à celle de M. Sieber; et le peu d'échantillons que certains botanistes en possèdent, ils les doivent à l’obligeance de leurs amis ou des voyageurs'in- struits, qui n’ont pu visiter qu'une faible partie des colonies françaises. C’est ainsi que Commerson , Richard, Poiteau, Bory de Saint-Vincent, etc., ont communiqué à un petit nom- bre de botanistes, le fruit de leurs laborieux voyages. Ce qui était le partage exclusif de certains botanistes privilégiés, M. Sieber se propose d’en faire jouir tous les savans et amateurs. Il enverra des collecteurs instruits dans les colonies ci-après indiquées, pour en recueillir toutes les plantes ; et par le choix des échantillons, l'exactitude de la détermination des espèces, il espère que les botanistes ‘continueront de lui accorder la même bienveillance qu’ils lui ont témoignée pour ses voyages antérieurs. L'HERBIER GÉNÉRAL DE FRANCE sera divisé en 2 sections : À. FLORE FRANÇAISE EUROPÉENNE. Divisée en flores partielles, savoir : 1° Ælore des Alpes du Dauphiné et de la Provence. 2° Flore des Pyrénées. 3° Flore de la Corse et de la région méditerranéenne. k° Flore des départemens de l'Est, de l'Ouest et de l'Intérieur. 5° Flore des environs de Paris et des départemens du Nord. B. FLORE FRANÇAISE COLONIALE. Divisée en flores partielles qui sont. 1° Flore de Cayenne et de la Guyane. 2° Flore des 92 Zoologie. Antilles , ( Martinique | Guadeloupe , Saint-Domingue ; etc.) 3° Flore du Sénégal, de Gorée et de la côte de Guinée. 4° Flore des îles Maurice, Bourbon et Madagascar. 5° Flore de Pondichéry et de Chandernagor. 6° Flore de Terre-Neuve et du Canada. Dans la division de ces flores partielles, M. Sieber ne s’est pas astreint aux mutations opérées par la politique. Il à com- pris dans la circonscription des colonies françaises, quelques- unes des contrées qui, par la force des armes, ont changé de maîtres, mais dont les habitans , d’origine française, regardent encore la France comme la métropole. Le voyage que M. Sicber vient d'exécuter ( juillet, août et septembre 1829 ) dans les Alpes du Dauphiné, lui a fourni 180- espèces destinées à faire partie de la Flore des Alpes du Dau- phiné et de la Provence. Les échantillons seront parfaitement préparés sur beau papier blanc, tout prêts à former collection, et accompagnés d’une synonymie très détaillée. Pour se confor- mer aux désirs de certaines personnes, il pourra en livrer sans préparation définitive , et munis seulement de leurs étiquettes. Prix : 25 fr. La centurie des échantillons préparés sur papier blanc, et 20 fr. la centurie de ceux non préparés définitivement. Adresser les demandes à M. F. G. Sieber, rue du Harlay, n° 27, à Paris. a) a ZOOLOGTE. 46. IGONOGRAPHIE DU RÈGNE ANIMAL; OUVrage pouvant servir d’at- las à tous les traités de zoologie; par M. Guérin. 2° et 3° livr. Paris, 1829; chez l’auteur, rue des Fossés Saint-Victor , n° 14. L'ouvrage aura environ 25 livr., composées chacune de 10 pl. gravées. Prix de la livr., 6 fr. en noir , et 15 fr. co- loriée. ( Voy. le Bulletin, Tom. XV, n° g1, Tom. XIV, n° 83 et Tom. XVII, n° 74.) M. F. Cuvier, dans un rapport fait à l’Académie des sciences, sur l'important ouvrage de M. Guérin, s'est exprimé de la manière suivante : « Il était difficile de confier la publication de cet atlas à des mains plus exercées que celles de M. Guérin, naturaliste et des- sinateur habile; il ne copiera pas machinalement ce qu'il aura sous les yeux, ce que son art devra représenter , il saura choisir Zoologie. 93 et montrer chaque objet sous le point de vue le plus conve- nable , le plus scientifique. Ses travaux distingués en entomo- logie doivent être du moins la garantie , que tous ceux de ses dessins qui se rapporteront à cette branche de la zoologie, se- rait exactement ce que demande l'étude des insectes. Dans cette entreprise, tout ce qui aurait pù être considéré comme luxe a été. soigneusement évité; on trouve dans la plupart des des- sins une grande pureté et une grande fidélité de trait; les objets trop petits dans la nature, ont été grossis à la loupe; et chaque animal a été dessiné dans la situation la plus convenable et gravé de la manière la plus propre à faire connaître ses formes diverses et sa physionomie générale. Nous croyons donc que l'ouvrage d’iconographie que publie M. Guérin , méritera l’ap- probation de l’Académie par son exécution, et qu’il la mérite pleinement par son objet. » Depuis l’époque à laquelle M. F. Cuvier s’exprimait sur low vrage de M. Guérin, d’une manière si favorable, et portait sur lui un jugement si bien d'accord avec l’idée que nous avons nous-même cherché à en «donner à nos lecteurs dans un pre- mier article, deux livraisons ont été publiées , et toutes deux, la troisième surtout , sont incontestablement très-supérieures à la première. Les pl. de Mammifères, qui d’abord nous avaient laisser quelque chose à désirer, sont maintenant à l'abri de tout reproche , et les pl. d’Insectés et d’Arachnides, continuent à être aussi remarquables par leur belle exécution, et principale- ment par les nombreux détails étudiés à la loupe et au micros- cope, et en grande partie nouveaux, dont l’auteur les a enrichis. Si l’auteur continue à apporter le même soin à l'exécution de cet ouvrage, ilrendra, sans aucun doute, un grand ser- vice à la science, dont l'étude sera mise à la portée, même des personnes qui n’ont à leur disposition qu'un petit nombre d'objets, et il ne pourra manquer d’obténir un grand succès. MM. Bévalet et Prêtre, peintres distingués d'Hist. Nat., ont secondé M. Guérin, dans l'exécution de ces deux livraisons , principalement à l'égard des animaux Vertébrés. Il n’a encore paru aucune planche d’animaux rayonnés, parce que M. Cuvier n’a pas encore traité de cet embranchement dans son Règne animal, cuvrage dont celui de M. Guérin est, comme nous l'avons dit, destiné à former le complément. J. G. 94 Zoologie. 49. Hanosucn per NATURGEscHIQuTE DES TarrRREICHs. — Ma- nuel de zoologie; par M. J.B. Wiceranp. In-8° de vret 612 P: avec une table synoptique. Giessen, 1829; Heyer. Le manuel de M. Wilbrand est un ouvrage élémentaire ét convient-beaucoup à tous ceux qui voudront se livrer à la z00- logie, afin d’avoir une idée claire et complète de toutes les par- ties qui constituent cette vaste science. L'auteur, qui a suivi Ja méthode linnéenne, a donné en tête de chaque ordre une description détaillée des caractères anatomiques propres à cet ordre, avecune listé des principaux auteurs qui se sont occupés de l’histoire des animaux compris dans le même ordre; chaque famille est en outre caractérisée d’une manière spéciale, les rap- ports des différens genres entre eux sont discutés. Dans la des- cription des genres, le nombre approximatifdes espèces connues est indiqué, et toutes les espèces qui offrent quelqu'intérêt, ou qui vivent dans nos climats, sont décrites avec détail. L’au- teur n’a pas présenté, comme on pourrait le croire, une suite de descriptions sèches et stériles; son livre est au contraire bien lisible, parce qu’il est entremélé de toutes sortes de’notions concernant les habitudes des espèces dont il s’est occupé. K. 38. Fauna BoREALI-AMERICANA, 07 the Zoology of the Northern parts of British America. — Faune de l'Amérique du Nord, contenant la description des objets d’histoire naturelle re- cueillis dans la dernière expédition du Nord, sous le com- mandement du capitaine sir John Franklin ; parc MM. J. Ricmarpson, W. Swainson et W. Kirey. Ornée de nom- breuses ‘planches , et publiée par ordre du ministre des af- faires coloniales. 300 pages. Londres , 1829; Murray. 49. Tae MENAGERIES : Quadrupeds described and drawn from li- ving subjects. — Les Ménageries , ou quadrupèdes décrits et figurés d’après nature. Formant le commencement de la bi- bliothèque des connaissances amusantes, et publiées sous la direction de la Société pour la propagation des connaissances utiles, In-12, vol. I, partie I; prix, 2 shel. Londres. Bo. AARSBERÆTTELSE OM NYARE ZOOLOGISKA ARBETEN OCH UPP* TæcrTER, — Rapport sur les travaux récens de zoologie; fait à l’Académie roy. des sciences; par J. W. Dazman, 138 pag: in-8°, Stockholm, 1828 ; imprim, de Norstedt, Zoologie. 0 Ce rapport, le dernier que feu le zoologiste Dalman ait fait, est disposé comme celui des années précédentes. Sous la rubrique anthropologie, il mentionne les recherches de MM. Quoy et Gai- nard, Lesson et Garnot, sur les races humaines des Terres Aus- trales. Vient ensuite la mammalogie, dans laquelle l’auteur parle des travaux récens sur la girafe, sur la Licorne, d’après Rüuppel, sur les antilopes de l'Afrique septentrionale, d’après Lichtenstein ; sur les mammifères de l'Afrique, par Smith et Rüppel ; sur les Sorex, par M. Geoffroy de Saint-Hilaire et Brehm; des mono- graphies des mammifères, par Temminck , etc. Le rapporteur cite ensuite les travaux récens de Wagler , Charl. Bonaparte, Brehm, Rüppel, Swainson , King et Gray sur l’ornithologie, à laquelle succèdent l’herpétologie, l’ichthyologie, lentomolo- gie, la malacologie, helminthologie, etc. Il comprend également dans son rapport la physiologie et l'anatomie comparée, et il termine par la faune anté-diluvienne. Les ouvrages zoologiques publiés en Suède , particulièrement sur la faune du royaume, sont traités à part. Ce sont particulièrement ces travaux qui nous intéressent ici, puisque les autres ont été analysés dans le Bulletin. Nous trouvons d’abord une note ou une rectification concernant le Scéurus où Tamias striatus qui, dans la Fauna sue- cica de Retzius, avait été indiqué comme ayant été trouvé en Suède une seule fois. Or, l'individu qu’on croyait trouvé en Suède a été apporté d'Amérique. Les autres travaux des zoolo- gistes ontété mentionnés dans le Bulletin; ce sont deux mémoï- res de Nilsson sur le changement de couleur des plumes des oiseaux (1), les travaux d'Ekstræm et Voight sur les oiseaux de passage en Suède (2), la notice de Schagerstræm sur le Sparus Raji, l'ouvrage de Gyllenhal Zasecta suecica descripta (3), celui de Nilsson Petrificata suecana formationis cretaceæ (,), enfin denouvelles recherches de Dalman sur les Trilobites ou Paléades, et sur les Térébratulites découvertes en Suède (5). D. br. NOTICES ZOOLOGIQUES COMMUNIQUÉES Par LE D' Porrrrc, pendant son voyage dans le Chili. (Froriep’s Notizen ; n° 529, juillet 1829 ). Dans le Tome XIV, n° 346 de ce Bulletin, nous avons déjà (1). Voy. ce Bulletin, Tom. XV. n° 226. (2). Zbid., Tom. XVIII, n° 67. (3). 1bid., Tom. XVIIL, n° 316, (4). 1bid,, Tom, XIV, n° 100. (5) dbid. ; Tom XVI, n° 368, 96 Zoologie. N° 6x parlé du voyage scientifique de M. Pœppig, et nous avons rendu compte des premières notices qu'il a envoyées de la mer du Sud. Dans cette seconde lettre, il annonce qu'il s’est mis en route pour le Chili, en partant de Buénos-Ayres, et en traversant les Andes. Arrivé à Valparaiso, il s'embarqua pour se diriger da- vantage vers le sud, et pour gagner la province de la Concep- tion, où il arriva le 20 février dernier, en entrant dans la baie de Talcahuano , et en débarquant dans la ville du même nom. «L'ordre des Mammifères, dit-il, si pauvre dans le Nord, est bien plus riche dans le Chili. Le Guigna (Felis Guigna, Mo- lina), le Renard tricolor de l'Amérique, et le Coypu (Hydromys), ont pu être obtenus en assez grand nombre; par les pêcheurs on s’est procuré une Otarie, qui est peut-être nouvelle. Il est hors de doute que le Renard est le même que celui qui se trouve dans l'Amérique du Nord (et surtout en Pensylvauie ); fait eu- rieux, en ce que le même animal se rencontre dans deux con- trées séparées l’une de l’autre par 80 degrés de latitude, tandis que dans le Pérou et les autres régions interposées, on ne le con- naît plus. Ce n’est qu'avec beaucoup de difficultés qu’on obtient par les paysans de l’intérieur le Guëllin, animal extrêmement rare et qui a de l’analogie avec les Castors ; et quand on le re- coit, c’est toujours avec la peau endommagée. Cependant j'es- père pouvoir donner, dans une prochaine lettre, des renseigne- mens plus précis sur cet animal, ainsi que sur plusieurs autres du Chili, qui sont douteux où mal connus. Parmi eux il faut compter le Raton Guareno des Indigènes , et un Vespertilionien, voisin du Vampire de Linné, et superficiellement décrit par Molina. Une espèce, que cet auteur a tout-à fait passée sous si- lence, est le Chevreuil qui habite les parties les plus élevées de cette contrée; cet animal , qui doit s'y trouver en grand nom- bre, n’a guères que deux picds de hauteur et égale un chien de moyenne taille. Comme je n'en ai vu qu'une femelle apprivoi- sée, je ne puis rien dire de décisif sur espèce ; cependant il se- rait possible qu’elle fût déjà mentionnée parmi celles qu'a dé- crites Azara. J'ai joint à cette lettre l'extrait d’une partie de mes notices zoologiques, afin de donner quelques éclaircissemens sur les espèces de Molina , qui ont si long-temps-laissé les na- turalistes dans le doute. Que les zoologistes d'Europe décident, d’après mes descriptions fidèles, jusqu’à quel point les espèces Zoologie. 97 sont nouvelles; lé voyageur ne peut que rarement s'acquitter d’une semblable tâche. La province dans laquelle je me trouve, possède également plusieurs belles espèces d'oiseaux qu’on ne rencontre point dans le Nord; par exemple, le Pillu, qui paraît être imparfaitement connu en Europe; trois espèces de Canards; plusieurs espèces de Corbeaux de mer (Zéli des Indiens), et un Héron d’un blanc de neige, remarquable par une belle touffe de plumes qui s’elève entre les épaules, et se dirige en forme d’are jusque derrière la queue. Le Flammant du Chili diffère proba- blement de celui qu’on rencontre dans le reste de l'Amérique, mais non pas par la couleur blanche des rémiges, comme dit Molina , car parmi les centaines que j'en ai vus, aucun ne pré- sentait ce caractère. Les Reptiles sont tout aussi rares que dans le Nord ; mais les Insectes sont un peu plus nombreux. Un petit Scorpion brun, la grande Araignée de terre et les Moustiques prouvent que le Chili n’est pas aussi libre d'animaux malfaisans que certains auteurs l'ont avancé. Plusieurs Mollusques intéres- sans habitent cette mer, et quand l’eau est très-basse , on voit souvent les rochers du rivage tout couverts d’un Alcyon d’un bleu d'azur ; en été on observe dans la baie une énorme Méduse, peut-être une Pélagie, que les indigènes désignent sous le nom d'Agua mala , et qu'ils regardent comme très-vénéneuse; cet animal disparaît pour plusieurs mois lors de l'approche de la mauvaise saison; il est incolore, transparent, tellement que des _fragmens détachés ne ressemblent pas mal à des morceaux de glace; comme son diamètre dépasse souvent deux pieds et demi, il n’y a aucun moyen de le conserver. Son manteau est orné de larges bandes de couleur orangée, avec des points foncés au- -tour de ces bandes. Je me suis aussi procuré un certain nombre de Piures, de ce singulier animal , dont plusieurs individus de- meurent, quoiqu'isolés, dans les cellules d’une grosse poche coriace , qui adhère fortement aux fentes des rochers. Dans le Chili, on regarde les Piures comme le plus puissant aphrodi- siaque; on les sèche et on les vend fort cher dans l’intérieur du pays.» Nous ne croyons pouvoir mieux faire que de transcrire toute la notice zoologique , telle que M. Pæppig l’a rédigée lui-même. Fragmenta zoologica itineris chilensis. N° r. 1. Mustela felina. Mol. — Lutræ brasiliensis Geoffr. Desm. B. Tome XIX. 7 98 Zoologie. N° br varietas?—£utra atro-castanea; pedibus, caudaque apicecasta- neis; mento genioque pallidioribus; auriculis margine nudius- culis, intus griseis. Descriptio. Caput depressum, ore obtuso, labiïis crassis , mys- tacibus longis, rigidis, canescentibus, unde quodammodo as- pectus capitis felis domesticæ, et nomen vernaculum, Pili rigidiusculi, breves , densissimi , nitidi; vellus cinereum, seri- ceum. Extremitates colore saturatiore , in multis atræ; plantæ palmæque subtus cute molli, aterrima; digiti ad ungues mem- brana natatoria juncti; membrana pilis adpressis tecta. Cauda basi latiuscula , apice aucta, lanceolato-linearis, valde depressa. Mammæ quatuor, 2 epigastricæ, 2 inguinales. Scrotum caudæ adpressum , nec pendulum, villis cinereis tectum. Os penis va- lidum. Glandulæ utrique generi communes , duæ, ad utrumque latus orificii ani positæ, musculo constrictore peculiari prædi- tæ, ductu excrftorio sphincterem ani perforanti; forma ovali, nuclei cerasorum majoris magnitudine , humore citrino repletæ, linimenti tenuiori consistentia odorem tetrum excrementorum spernens, ac vi musculari eodem modo ac in Mephitide ejacu- lando. Ungues carnei vel albi, manuum incurvi, recti, pedum breves, recti, obtusissimi. Auriculæ parvæ rotundatæ nudius- culæ, Oculi parvi, iride obscura. Lingua obtusa obcordata. Dentes: Incisores : £, canini : +, maxillares ; =? — 36. Maxilla superior : Incisores sex; lateralibus parum validioribus; canini, utrinque unicus, conicus, paullo recurvus, obtusissimus. Mo- lares, utrinque sex, primus minutus ad caninos intus adpositus, secundus et tertius conicus, quartus facie externa tricuspide, interna brevi, truncata , plana, quintus bilobus, margine exte- riore tuberculatus. Maxilla inferior : Incisores sex, intermediis minimis, duobus interne positis; canini breviores quam in maxilla superiore; molares priores tres acutiusculi, quartus maximus , antice tricuspis, postice tuberculatus, quintus trun- catus, planus. Chilensibus audit « Gate del mar.» Molina egregie érravit dum caudam teretem diceret, quod ab animalium similium (Hydro- mys, Castor etc.) structura protinus alienum est, Gregarie ob- servatur in littoribus chilensibus, locis asperrimis, scopulosis; rara in provinciis borealioribus, vulgaris in australibus, præ- primis in Insulis Santæ Mariæ et Mocha, ubi magno numero Zoolone. 99 velleris causa a venatoribus phocarum sclopetæ ictibus occidi solet. Bene natat, optimeque urinat, capite erecto in aqua lu- dens, clamore pipiente avium maritimorum æmula. Victitat ommibus fere maris animalibus, nec non ulvis et fucis maximis. Timida, auditu acutissimo prædita, extra aquam visu debili, capi vel occidi potest nonnisi reperta in rupibus a mari paullo remotioribus, quos caloris gratia interdum petere videtur. In- gressu tarda et valde mordax. In aqua dulcinunquam invenitur, tantaque aquæ salinæ prædilectio, ut ostia ipsa fluviorum evitet, quod quidem in L. brasiliensi diversum , quæ in fluminibus et sæpe à mari remotissima degit. Animal nostrum interdum in mari natans observatur, a terra plus duobus milliaribus hispa- nicis distans. Longitudo totius animalis 24-32 pollicum angli- corum ; cauda tertiam fere partem efficiens. — 2. Felis Guigna. Mol. — Felis tigrina. L? — F. corpore supra griseo-fulvido, subtus a mento ad caudæ apicem albescente; maculis irregularibus parvis fuliginosis, dorsi in strias longitu- dinales, laterum in lineas obliquas dispositis; annulis pedum posteriorum caudæque interruptis. Descriptio. Color corporis supra universe e griseo fulvidus, idemque in pedum facie anteriore; mentum, pectus , abdomen, cauda subtus, albida. Maculæ per totum corpus valde nume- rosæ , sed irregulares, 3-5 lineas latæ, fuliginosæ, in dorso fre- quentiores , lateribus in lineas obscure obliquas dispositæ. Men- tum immaculatum, torque nigro circumscriptum ab aure una ad alteram prolongato. Mystaces condidæ. Macula ad utrumque narium latus trigona, albescens; regio inter oculi angulum in- ternum naresque nigra. Genæ striis 3-5 parum distinctis an- gustis notatæ, Striæ occipitis continuæ 4-5 inter aures incipien- tes, inter scapulas confluentes, et indeterminatæ, tandem in dorso in maculas solvuntur. Caudæ annuli subtus interrupti. Ungues albi. Oculi aterrimi esse feruntur. Longitudo poll. angl, 28. cauda fere +. Mores et historia hujus felis parum nota. À chilensibus voca- tur Guigna (Guina) et pro rarissima habetur, quippe quæ fu- giat hominis vicinitatem et solummodo in sylvis densissimis an- dium australiorum accessu difficillimis occurrat. Dicunt clamo- rem hujus felis ab illo felis domesticæ valde diversum esse. Awium et capreoli chilensis (speciei indeterminatæ) inimica, 7: 100 Zoologie. N° @: . multa ferocitate dum vulneratur venatorem aggreditur. Vellus ab indigenis pro vario usu adhibetur. 3. Otaria flavescens. Desm ? ? —Phoca.. . .? Mol.—O. dentibus incisoribus superioribus sex; caninis remotforibus, conicis, maximis; corpore fusco cinnamomeo , subtus pallidiore ; extre- mitatibus nudiusculis, nigrescentibus; pedum posteriorum di- gitis tribus intermediis unguiculatis, appendicibus longis linea- ribus terminatis. Descriptio. Caput omnimodo canis molossi majoris. Irides thalassinæ. Oculi maximi. Auriculæ parvæ conicæ. Mystaces sordide albidæ, rigidissimæ, crassæ. Collum robustum; cute subtus (in senibus) pendula seu plicata. Plantæ palmæque atræ, glabræ, striis variis canaliculatæ. Corpus pelvim versus valde angustatum. Cauda brevissima, vix pollicaris. Appendices pe- dum posteriorum 4-6 pollices longæ, nudæ, nigræ, obtusæ, lineares, depressæ. Longitudo sex ad septem pedum, raro major. Vivendi, natandi modus, uti in congencribus. Qualis hue: debeat referri Molinæ species, ob descriptionum obscuritatem: nescio. In costis chilensibus hæc,-unica videtur generis sui species esse, et nomine « lobo de mar» bene nota. In continente rarior, magnis gregibus in insulis præprimis Mocha conspici- tur, ubi a venatoribus phocarum chilensibus, tribu pauperrima, numero incredibili occiditur, et tune in urbibus in venum da- tur, pretio duorum reales de plata (108 centesimar. gallic.) pro maximis, et ad usus varios inserviunt. Numerus corum inde valde diminuitur. 4. Phœnicopterus chilensis. Mol.— Ph. corpore roseo; tectri- cibus alarum coccineis ; remigibus atris; pedibus annulatis. Descriptio. Mas triennis. Corpus totum saturate roseum, Ros- trum ab apice ad nares nigrum, cæterum ad basin usque car— neum, angulo nudo ad oculum prolongato. Iris pallide flava; pupilla minima, punctiformis. Tectrices alarum splendide coc— cineæ, s. puniceæ, remigis autem in utroque genere et omni vitæ ælate constanter atræ. Pedes violacei, vel griseo purpurei, annulis sanguineis cincti. Digiti et membrana inter illos sangui- nei. Fœmina , mare fere major, corpore sordide albido, tectri- cibus alarum e fusco griseis; margine pallide roseis, remigibus atris, extüimis pogonio interno fuscis, pedibus cinereis nigro annulatis, Avis junior totus cincerascens, roseo, in alis imprimis, passim 1mmixto. Zoologie. 101 Inter multa hujus avis specimina quæ dum viva dum occisa videndi occasio fuit, remiges albas nec in ullo conspexi. Vitæ ratione simillimus Phœnicoptera Indiæ occidentalis. Idem enim incidendi vescendique modus, eademque loca pro domiciliis adamat. Vox satis rauca solum periculi tempore editur. Animal hocce valde timidum, ingenio acutissimo ad venatores eluden- dos præditum. Gregibus numerosis volat, nec migratorius est. Alia species secundum indigenarum opinionem nequaquam oc- currit, nec mihi unquam visa. A chilensibus vocatur Flammenco, et plumis ejus ad ornamenta et flores arte insigni conficiendos utuntur, — 5. Ardea Ohula. Mol.—A. tota nivea, pennis interscapularibus longissimis, setaceo-barbatis, ultra caudam propendentibus ; occipite ecristato; rostro croceo, pedibus atris. Descriptio. Color nivis purissimæ. Rostrum et palpebræ cro- ceæ. Pennæ interscapulii et tergi longissimæ, plurimæ, filifor- mes , pogoniis setaceis, ultra caudam ad quatuor pollices usque propendentes, ab avi sæpe basi eriguntur, ita ut areum elegan- tissimum forment in dorso; volantem nimbiinstar circumdant. Pennæ pectoris laxæ, longæ. Iris viridis. Longitudo circa tri- pedalis. Avis solitaria, hominem admodum metuens. A chilensibus inter rariores enumeratur, et nomine « Garza blanca de la Cor- dillera » insignitur. Habitat in Chile australi. Alia hujus geueris species alba (4. Egretta ) in Chile boreali satis frequens. 6. Psittacus cyanolyscos. Mol. — P. capite, collo pectoreque fuliginoso- virescente ; hypochondriis et uropygio citrinis ; epi- gastrio rubro; dorso et alis e flava-viridibus, remigibus thalas- sino-cæruleis; cauda (elongata) sordide viridi. Descriptio. Rostrum plumbeum. Irides croceæ. Collum et pectus cinerea , nitori viridi, torque albido. Tectrices alarum majores et remiges cœruleæ. Crissum viride-flavescens. Pedes carnei. Longitudo 16-18 pollicum anglic., cauda :. Species omnium vulgatissima, totoque anno observanda. Æstivo tempore multi regiones montanas, nec non subalpinas petunt, ubi in cavitatibus rupium (+. c. ad los Loros, nec non ad Puente de Vizcachas in Andibus Santæ Rosæ ) innumeros ni- dos construunt et pullos progeniunt, cum ils iterum ad regio- nes minus elevatas recedentes, hieme incipiente. Pulli edules, 102 Zoologie. “+ N0 Gr seniores sapore parum grato. Continno clamitans, gregibus maximis volans, hominem vix metuens, hortorum et vinearumi inimicus, a venatoribus numero incredibili fere occiditur. Fa- cillime mansuescit, voces humaras imitatur, sed ad hoc hebe- tiore ingenio præditus , quam nonnulli congeneres e Guayaquil allati, et inter Chilenses valdé æstimati. Indigenis « Zoro. » 7. Aptenodytes chilensis. Mol.—A. dorso cinereo-cœruleo; gas- træo albo; superciliis lineaque temporali albis; vitta jugulari utrinque per hypochondria ad crissum usque decurrente. Descriptio. Rostrum nigrescens, mesorrhinio striis profundis exarato. Facies ad canthum usque nuda, cute squamulosa tecta. Linea superciliorum alba in collum descendens, a reliquo ca- pite et collo cinereis bene distincta. Jugulum vitta lata, semi- circulari, grisea, notatum, utrinque ad erissum decurrente, sed a dorso cœrulescente stria alba separatum. Alæ extus gri- seæ, intus albo-punctatæ. Pedes nigri, validissimi; digiti tres membrana connexi ad unguües obtusissimos usque; membrana sub cujusque digiti phalange ultimo, in lobum liberum teretem protensa. Hallux brevissimus, acutissimus. Iris cinereo-flavicans. Longitudo, 26-30 pollicum anglic. Avis ob celeritatem dum natat admiranda, sed in terra in- gressu vacillante et lento, quamvis in undis maris velociter currens observetur. Vox fortis, admodum ingrata , latratui, ca- nis junioris, vel hinnitui aselli comparanda, quare a balænarum venatoribus anglicis, qui ferunt eam insuper vulgarem esse in regione antarctica, nomine « Jackass-pinguin » insignitur. Ves- citur piscibus et molluscis, sed post tempestates continuas et fuci gigantei fragmenta in ejus ventre reperiuntur. Ova nequa- quam punctata, (Mol. ) sed alba anserinorum magnitudine nec unquam duobus plura ponit. Hæc pauperrimis piscatorum edu- lia, quamvis rancida sint. Nidus rudissimus e fuci gigantei sti- pitibus. Avis junior pennis mollissimis, blandis, recurvis (an hæc A. chiloensis. Mol?) nonnullis edulis, Avis senior facillimé mansuescit, sed adeo pugnax ut sine ullo timore, feles, canes, avesque domesticas aggrediatur, clamitans, celeri alarum motu incedens, vehementer mordens illa persequi solet. Pellis inuti- lis. Habitat in Chile australi, Isla Quiriquina, peninsula Tal- cahuanensi Egl. in borealem interdum a tempestatibus allatus. Chilensibus « pazaro nino » (Avis infans s. puellus ). Zoologie, 103 8.Ciconia Maguari, Auct. Ardea Maguari L. (vix huc Tantalus Pillus. Mol.) C. alba; orbitis pedibusque coccineis ; tectricibus caudæ superioribus et alarum majoribus nigris, alarum inter- mediis et minoribus albis. Descriptio. Rostrum validissimum , pedale, a mesorrhinio ad apicem croceo-fuscum, cæterum cœrulescens, area oculorum mentoque medio linea angusta plumosa notato, nudis, cocci- neis. Oculi magni, prominentes, iride angusta, flava. Pennæ colli et juguli angustæ, laxæ, acuminatæ in jugulo longiores, supra pectus propendentes. Tergum, uropygium, gastræum, alba. Tectrices alarum minores albæ, et intermediæ flexura hu- merorum linea angusta nigra insigni. Tectrices majores, remi- ges et pennæ interscapulares ad caudam elongatæ, nigræ, ni- tore viridi leviore. Rectrices duodecim extimis longioribus, in- timis sensim brevioribus, omnes atræ. Tectrices caudæ inferio- res octo, albæ, cum rectricibus eodem loco insertæ, iisque multum longiores, ita ut cauda duplex appareat. Pedes coccinei, unguibus brevibus obtusis nigris. Animal solitarium , sæpe quinquepedale , rarius occurrens, et ciconia europea semper majus. Caro edulis sed dura. In Andi- bus frequens esse fertur, tempore pluviarum regiones maritimas visitans. À chilensibus nomen « Pit » recepit. 9. Anas metopias. Pg. À. pectore, abdomine et dorso tenerrime nigro et cinereo undulatis ; collo atro, purpureo nitente; remi- gibus albis, apice nigris; fronte nuda, quadrata, obcordata, sanguinea. Descriptio. Rostrum violaceum. Irides purpureæ, Frons nuda, tumida , glaberrima, mollis, quadrata , obcordata, coccinea vel sanguinea. Caput et collnm atra, nitore violaceo. Pectus , ab- domen, dorsumque cinerea, punctis tenuissimis nigris undique undulata. Flexura humeri alba. Tectrices alarum nigræ, viridi nitentes. Remiges omnes albæ, vitta per apices continuata ni- gra, primis tribus pogonio externo fuscis. Crissum album. Pedes crocei, unguibus membranaque natatoria cinerascentibus, Rarissima hæc species in Chile, solitaria degens. Caro valde adpetita. Chilensibus « Pato non cresta. » 10. Anas sibilatrix. Pg. À. pectore, abdomine et crisso albis; juguli aucheniique pennis nigro lunulatis ; collo nigro, facie alba; pileo et nucha atris, viridi-violaceo nitentibus; pennis dorsi 104 Zoologie. : albo marginatis; remigibus nigrescentibus, tectricibus interme- düs albis. Descriptio. Rostrum nigrum. Frons faciesque sordide alba, colore sensim in fuscum transeunte. Pileus et nuchæ pars viridis nitore metallice violaceo. Collum nigro-umbrinum, Jugulum et auchenium alba, dilute ferruginea, maculis lunulatis, seriatis. Hypochondria ferruginea. Pectus, crissum, abdomen, alba. Dor- sum striatum plumis omnibus albis, nigro marginatis. Tectrices alarum minores fuscæ , intermediæ albæ, majores atræ. Remi- ges fuscæ, secundariæ pogonio externo albo marginatæ. Pedes atri. Frequens degit in omne Chile. Cavendum ob nominis simili- tudinem chilensium, cum illo speciei cujusdam Molinæ, pato real, — Anas regia — ne hanc Mol. speciem esse credas, quæ dum existat, certe diversa et potius anseribus congener videtur, Caro inter delicias. Clamor sibilans. 11, Doris Amarilla Pg. D. ovalis ; convexa; subtus albida ; supra crocea; verrucosa; ano stellato quinqueradiato, margine tumido, striato ; tentaculis conicis , acuminatis. — Tri-vel quadripollicaris, margine undulata , limacis modo incedens , rupibus marinis locis profundioribus adhærens, edu- lis, saltim pauperrimis inter Indios indigenas, Chilensibus audit « Chape sin concha amarilla, » B2. DESCRIPTION DE DEUX ESPÈCES DU CÊNRE FELIS, qui se trou- vent dans la collection de la Société zoologicale de Londres; par MM. Vicons et Tu. HorsrieLp. ( Zoological Journal ; n° 11, p. 449) avec fig. Parmiles animaux nombreuxrecueillis par sir Stamford Raffles dans l’île de Sumatra, se trouvent deux espèces qui appartien- nent au genre Felis, et qui sont probablement encore inconnues aux naturalistes; du moins aucune des descriptions que donne M. Temminck, dans sa monographie de ce genre, ne s’y rap: porte; et quand on songe aux grandes ressources qu'avait Ce naturaliste pour donner toute la perfection possible à son tra- vail, il faut en conclure que les espèces dont il s’agit sont uou- «élles pour la science, La première est un petit chat, distinct de l’once par sa tête gomprimée et par un enfoncement qui parçourt le dessus du Zoologie. 10 nez jusqu’au bout bu museau; celui-ci est bien développé dans, le sens de la largeur. La tête est plus alongée que dans le chat domestique. La distance entre les yeux et les oreilles est pro- portionnellement fort grande. Les dents sont d’une longueuv remarquable, et surtout les canines , qui ont le double de la lon- gueur qu'on ne leur donnerait chez un individu de cette taille. Les molaires s'accordent, pour le nombre, avec celles de tout le genre; mais elles sont plus comprimées qu'à l’ordiuaire, et leurs saillies latérales sont plus développées. Le corps est dehé, et les membres sont délicats et alongés ; le nombre des orteils. est le même que celui du chat commun. Les papilles de la lan- gue sont saillantes et pointues. La queue est courte, et n’a que 5 pouces et demi de longueur, celle du corps étant de 18 pou- ces. La longueur de la tête est de 4 pouces; l'intervalle entre les yeux, de + de pouce, et entre les orcilles de 2 pouces 5. La hau- teur des épaules de 7 pouces +; celle des hanches de 8 pouces. Voici la phrase spécifique qu’en donnent les auteurs : FELIS PLANICEPS : ru/o-brunneus, laterum pilés albo terminatis, dorso saturatiore; capite rufo , lineis duabus interocularibus ad occiput feré excedentibus; genis, thorace, abdomineque imo albis. La seconde espèce a plus de rapports avec le Tigre; cepen- dant sa couleur est uniforme ; elle n'offre aucune des raies ou des taches qui caractérisent ce groupe. Voici sa description : Feus Temminckit : rufus, fronte strigis duabus albidis tri- busque brunneis alternantibus notat& , auribus externé nigris in- us albidis, mento, thorace abdomineque albidis. Le caractère distinctif de cette espèce, c’est la couleur uni- formément répandue sur la nuque, le dos, les flancs, la queue et les membres. La tête est d’une couleur basanée tirant sur le gris; à l'angle interne de chaque œil commence une ligne grise, qui remonte sur la tète et ya jusqu’à l’occiput, en augmentant successivement de largeur; le bord extérieur de cette bande est d’un brun foncé. Le gosier, l'abdomen, l’intérieur des cuisses et les joues sont grisâtres ; ces dernières, ainsi que les côtés de la tête et les lèvres, sont marqués de raies brunâtres. Pour la grandeur, cette espèce se rapproche du chat domes- tique ; son corps est robuste, les membres postérieurs sont sur- tout bien développés ; la tête est courte, arrondie, comme dans les chats. Les pattes sont garnies d’un poil épais, et remarqua- bles par leur grosseur, La queue s’amincit légèrement, 106 Zoologie, La longueur du corps, depuis le bout du museau jusqu'au commencement de la queue , est de 19 pouces; celle dela queue, de 12 p.+; celle de la tête, de 4 p. +; la distance entre les oreil- les, de 3 p.; entre les yeux, d’un p.; la hauteur des épaules, de 10 p.; celle des hanches, de 11 p. 53. SUR L’AIGUILLON QUI EXISTE A LA QUEUE DU LION. (Annales des Scienc. natur.; T. XVII, p. 79, juin 1829.) Deux lions morts depuis quelque temps à la ménagerie du Jardin du Roi, ont fourni l’occasion de vérifier un fait curieux, indiqué dans quelques ouvrages anciens, mais que les auteurs modernes ont généralement omis dans leurs ouvrages. C’est qu'il existe, à l'extrémité de la queue du lion, un petit ongle caché au milieu de la touffe de longs poils noirs qu’on y remar. que; c’est une production cornée, longue de deux lignes envi- ron, qui se présente sous la forme d’un petit cône un peu re- courbé sur lui-même, et qui adhère par sa base à la peau seule et non à la dernière vertèbre, qui en est séparée par un espace de 2 à 3 lignes. Ce petit ongle existe dans les deux sexes. Blu- menbach a vérifié, il y a quelques années , l'existence de cet ai- guillon ; mais la brochure dans laquelle il a consigné ses ob- servations était restée inconnue aux naturalistes, et ce fait serait resté lui-même ignoré pendant long-temps, si M. Deshayes wen eût retrouvé l'indication et n’eüt engagé les naturalistes, qui s'occupent plus spécialement de mammalogie, à faire quel- ques observations à ce sujet. 54. DEINOTHEIRIUM GICGANTEUM, genre antédiluvien, de l’ordre des Pachydermes, établi et décrit par M. J. Kawr, et présenté par M. Berthold, à la réunion des savans d'Allemagne, à Ber- lin, au mois de sept. 1828. (Zsés; 1829, cah. III et IV, p.407, avec 1 fig.) Ce genre a été créé d’après une mâchoire inférieure, trouvée à Eppelsheim, près d’Alzei, dans la Hesse rhénane; la pièce est conservée dans le cabinet de Darmstadt. M. Cuvier connaissait déjà des restes fossiles de cet animal ; ik en avait une série de molaires, plusieurs molaires isolées et un radius, et il pensait que ces pièces pouvaient se rapporter au Zoologie. 107 genre Tapir, d’où il a formé son Tapir gigantesque (Oss. fossil., Tom. I, 1”° partie, page 165-175). Toutefois il a ajouté: «Il ne resterait maintenant qu’à découvrir les canines et les incisives, pour être en état de juger si la ressemblance de la dentition de cés animaux avec le tapir est complète, ce qui serait nécessaire pour prononcer avec certitude sur leurs affinités. En effet, le tapir n’est pas le seul animal qui ait des collines transverses aux couronnes de ses molaires; le Lamentin et le Kanguroo sont dans le même cas. » M. Cuvier avait raison de dire que la res- semblance des molaires n’entraînait pas nécessairement l’iden- dité du genre, puisque l'individu dont il s’occupait devait un jour confirmer la justesse de sa remarque. L'espèce fossile que M. Kaup fait connaître aujourd’hui , n’ap- partient donc plus au genre dans lequel M. Cuvier l'avait provi- soirement rangée. Les caractères de ses canines en font un genre nouveau, que l’auteur désigne sous le nom de Dernotherium, en conservant le nom spécifique de giganteum donné par M. Cu- vier. Toute la pièce est très-bien conservée; elle consiste dans la moitié gauche de la mâchoire inférieure , dont il ne manque que l'apophyse coronoïde, et dans la partie antérieure de la moitié droite. Dans la moitié gauche, se trouvent les deux dernières molaires et la canine, qui est brisée dans le milieu ; dans le frag- ment du côté droit se trouve une canine entière, Le développe- ment parfait des dents montre que l'animal doit avoir péri à la force de l’âge. La forme de la mâchoire diffère notablement de _celle des Tapirs et de tous les autres Pachydermes; cette mâ- choire est presque toute droite dans sa partie postérieure , et au devant des molaires elle forme une courbure dont la con- vexité est en bas; l'extrémité antérieure, où l’on ne remarque point de synchondrose, est extrêmement forte en proportion de la partie postérieure, qu’on pourrait appeler faible. Les canines, qui offrent ici un caractère si tranché , sont implantés dans l'extrémité intérieure de la mâchoire, et ont ac- quis un tel developpement aux dépens des incisives , qui ont disparu, que près de leur racine elles laissent à peine entre elles une distance de neuf lignes , espace dans lequel il ne péut pas même y avoir , dans le jeune âge, de rudimens d'incisives. Ces canines soht déprimées latéralement ; leur section présente un 108 Zoologie. ovale ; près de la racine elles sont presque droites , puis elles éprouvent une légère courbure en haut, et se terminent par un sommet arrondi. Leur surface, parfaitement égale et arrondie, montre clairement qu'aucune dent de la mâchoire supérieure n'agissait sur elles. Il'est vraisemblable que les incisives supé- rieures ont aussi manqué , et que l’animal a été dépourvu de trompe , puisque l’écartement des deux canines n'aurait pas été suffisamment grand pour le passage de cet organe. Quant aux molaires, elles ressemblent à celle qui a été figurée par M. Cuvier, pl. 1v, fig. 3. La longueur de toute la mâchoire est de 3 pieds et demi. La circonférence à la partie antérieure de 2 pieds 3 pouces. La longueur de la canine , prise selon la courbure supérieure.......... 1pi 5 po. La circonférence de la canine.,.,.,. 1 1 F5 L'écartement des sommets des 2 ca- MUMES TS. de 26 eh. Ve SCT D ELU 4 La longueur de la partie occupée par les molaires.-...-...... 1 2 La longueur de l’avant-dernière mo- RNA CPE ER La largeur de la même........... » 2 à La longueur de la dernière molaire.. » à > La hauteur de la partie postérieure de la mâchoirede la baseau condyle x 1 La largeur du condyle........... » Um + 55, NOTicE SUR L'ANTILOPE A CORNES DÉPRIMÉES ; par MM. Quox et GarmarD. (4rnal. des sc. nat.; Tom. XVII, août 1829, p. 423) avec 1 pl. ANTILOPE DEPRESSICORNIS ( Sapi-Outang , ou vache des bois des Malais. ) Cornibus rectis , subulatis , nigris, basi depressis , rugosis ; corpore crassO nigro aut cinereo ; pilis rarts. Cette espèce est remarquable par sa forme trapue, qui la fait ressembler à un jeune buffle, par le peu de hauteur de ses jambes, et surtout par ses cornes, La tête est grosse, le front large, le muffle peu saillant. Les cornes , à peine divergentes , sont courtes, droites, déprimées d’arrière en avant et à la base, qui est plus ou moins anneléc ; elle se rétrécissent assez brus- Zoologie. 109 quement vers les deux tiers supérieurs internes : elles sont très- pointues , lisses à l'extrémité , et d’un beau noir. Il y a quelques différences dans les cornes, qui tiennent probablement à l’âge, et qui consistent en ce qu’elles sont moins pointues, plus élargies à leur extrémité, et surtout plus rugueuses dans toute leur étendue. Les oreilles sont médiocres et peu pointues : il n’y a point de larmier. Le cou, gros et court, est assez peu cambré. Les jambes, surtout celles de devant , sont légèrement torses , comme celles des bœufs. La queue, courte, grosse à la base , est pourvue d’une touffe de poils noirs à l’extrémite. IL existe quatre tétines. La couleur des individus diffère assez fortement. Un mâle avait un pélage brun clair , plus foncé sur le dos que sous 1e ventre, où cette couleur s’éclaircissait; les mémbres étaient d’un brun de chocolat plus prononcé; le poil était fin , rare et assez court, excepté sur les membres où il était plus fourni. Un autre individu femelle , plus gros, plus trapu , à queue gréle, et en- core plus bas sur jambes, était tout noir et avait beaucoup plus de rapports avec un jeune buffle que le précédent. Un jeune individu était brun; un autre, plus jeune encore , avait une teinte moins foncée et tirant un peu sur le fauve. Ces animaux vivent dans les bois , sont très-sauvages, dan- gereux par les blessures qu’ils peuvent faire avec leurs cornes, mais d’ailleurs assez peu agiles. Ils ont 25 côtes. La dentition complète se compose de 32 dents; cependant, sur quatre têtes, que les auteurs ont examinées, ce nombre variait de 28 à 30 et 32 : ce sont ordinairement les premières molaires inférieures qui manquent. Dimensions d’un mâle pieds pouces. Pcteur (0talé.. . ........ 44 D 5 Distance du museau à l’'œil..... .« 7 Longueur des cornes.......... » 10 M des areilles.... 442. à 2 6 ; Id. des membres antérieurs, prisé de l'articulation scapulo-humé- Re DORA EE SE RS eee to À 8 = Id. des membres postér. au fémur 2 « Pideïh queue... 9 II Cette espèce habite l’Ile Célèbes ; on ignore si elle se trouve dans les autres îles Moluques. Elle provient du comptoir hol- 116 Zoologie: landais de Manado, et les auteurs doivent à l'obligeance du gouverneur Merkus les 3 individus qu’ils ont déposés auJardin du Roi. | Il|y avait long-temps qu’on connaissait des têtes de cette Antilope dans les collections; mais on ignorait sa patrie. Le major Hamilton Smith est le premier qui ait donné une de ces têtes au trait, dans la traduction anglaise du règne animal de M. Cuvier. 56.SuR LE CARACTÈRE OVIPARE DE L'(JRNITHORINQUE; n0te COM- . muniquée à l’Académie des Sciences, dans la séance du 28 septembre 1829,par M. GEorFRoy-SAINT-HiLaIRE. Jusqu'à présent on est encore à savoir si les monotrèmes sont ovipares ou vivipares; mais M. Rob. Grant vient de communiquer à M. Geoffroy-Saint-Hilaire une notice de laquelle il résulterait quel’ornithorinque pond effectivement des œufs. La notice est accompagnée de la figure d’un de ces œufs, qu’on a trouvé dans un trou, duquel on à vu sortir un ornithorinque. M. Geoffroy aurait donc eu raison de prétendre que les monotrèmes sont ovipares, et qu'ils doivent constituer à eux seuls une cinquième classe dans la division des animaux vertébrés! Un instant ce- ” pendant la question paraissait résolue contre lui; M. Meckel crut avoir trouvé les mamelles de Fornithorinque; mais M. Geoffroy prétend que ce que l’anato miste allemand a pris pour des ma- melles, n’en sont point, L'œuf décrit par M. Grant a plutôt de l’analogie avec ceux des reptiles, qu'avec ceux des oiseaux. — Les ornithorinques pondraient des œufs, que cela ne prouve- rait pas encore qu'ils ne sont point mammifères. 57. HISTOIRE NATURELLE DES OISEAUX , faisant partie de l'Ency- clopédie portative; par M. Drarrez, prof. à Bruxelles ; ac- compagnée d’une Zconographie de 48 planc. 2 vol. in-32. prix, 7 fr. bo c. Paris , 1829; au bureau de l'Encyclopédie portative. L'Encyclopédie portative de M. Bailly de Merlieux se pour- suit toujours avec activité; populariser toutes les sciences en les rendant faciles et attrayantes, tel est le grand but qu'il s’est proposé. Nulle dépense n’est ménagée ; des hommes distingués dans toutes les branches de nos connaissances sont appelés à contribuer de leurs talens à l’'accomplissement d’une aussi vaste entreprises Zoologie. Z11 Le résumé d’ornithologie qui vient de paraître a été confié aux soins de M. Drapiez. Après une introduction historique , suffisamment détaillée , l’auteur passe à la description des ca- ractères généraux des oiseaux. Près de 60 pages sont consacrées à cette partie de son travail, où il est successivement question de la structure anatomique de ces animaux, de leurs facultés physiologiques , du chant, du vol, des migrations, des amours, de la nidification, de la ponte et de l’incubation , des mœurs , de la nourriture, de leur distribution géographique, des oi- seaux fossiles et de la classification. L'auteur admet onze dres, qui sont : 1° les Coureurs , 2° les Inertes , 3° les Oiseaux de proie , 4° les Passereaux, 5° les Grimpeurs , 6° les Pigeons, 7° les Gallinacés , 8° les Alectorides , 9° les Échassiers , 10° les Pinnatipèdes, et 11° les Palmipèdes. Chaque ordre est sous-di- visé en familles, et celles-ci en genres ; à la suite de la des- cription générique vient une indication des sous-genres ( s’il y en à ) ; dunombre d'espèces actuellement connues, de l'Habitat, et des noms des espèces les plus remarquables: ainsi, pour citer un EPlee l’ordre des Palmipèdes est divisé en 5 familles qui sont : 1° les Anatés ou Canards, 2° les Onocrotalés ou Pélicans, 3° les Diomédés ou Albatros , 4° les Procellariés ou Pétrels, et 5° les Alcés ou Pingouins. Le genre Canard, 4nas, comprend à son tour 3 sous-genres : les Cygnes , les Oies et les Canards proprement dits. Ces derniers se distinguent par le bec très-dé- primé , large vers la pointe, à dentelures longues et aplaties; cent deux espèces, des deux continens. On trouve parmi elles la Macreuse , le C. du Nord ou le Marchand, l’Eider , le Mo- rillon, la Sarcelle, etc. Telle est la marche qu'a suivie l’auteur. Des notices biographiques et bibliographiques sont ajoutées à la fin’de ce volume. Parmi les planches, il y en a qui sont très- belles ; on a au moins figuré une espèce pour chaque groupe , et on atoujours eu soin de choisir une espèce rare, 58. SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE PHÉNICOPTÈRE Ou Flammant (Phænicopterus ignipalliatus ); par MM. Dessazines D'Or- gicNx et Istnp. GEOFFROY-SAINT-HILATRE. ( Annal. des Sc. nat. ; Tom. XVII , août 1829, p. 454.) Le genre Phénicoptère ou Flammant, l'un des plus remar- quables dans l'ordre des Échassiers, dans lequel il compose à t12 Zoologie. lui seul une famille des plus tranchées, ne comprend encre que trois espèces, dont l’une n’est même bien connue que de- puis un an environ. Ces 3 espèces sont les Phænicopterus anti- quorum, ruber et minor. Il leur faut joindre une 4°, qui est nou- velle, qui habite, comme le Ph. rouge, l'Amérique méridionale, et qui n’est pas moins remarquable que ses congénères par l’é- clat de ses couleurs. Les auteurs lui donnent le nom de PA. à manteau de feu (ignipalliatus), à cause de ses aïles, qui sont de Ja couleur de celle d’un charbon ardent. Leur description est faite d’après l'examen de trois individus, dont deux adultes et autre jeune. La tête, le cou, la queue, le dos et les parties inférieures sont généralement, chez les adultes, d’un rose pâle, quelques- unes des plumes du dos sont d’un rose plus foncé. Les aïles, à exception des rémiges, qui sont noires, sont d’un rouge ver- millon éclatant, très-différent par la nuance du rouge rosé qui orne le plamage du Flammant ordinaire, et se rapprochent de la couleur d’un charbon ardent. Les jambes sont d’un rouge brun dans la plus grande partie de leur longueur, mais d’un rouge vif dans le voisinage des articulations. Les doigts sont en æntier de cette dernière couleur. Le bec est coloré de rouge et de noir, comme chez le Flammant ordinaire; mais le noir s'étend de la pointe jusqu’au-delà de la courbure, et jusque tout près des narines, et occupe ainsi plus de la moitié du bec : carac- tère qui suffirait seul pour distinguer le PA. ignipalliatus adulte de tous les congénères. Les jeunes ont le plumage d’un gris blanchätre, parsemé de mèches brunes, avec quelques plumes roses aux couvertures des aîles. Le bec est noir à son extrémité, bleuâtre dans la plus grande partie de sa longueur. Les pieds sont entièrement bru- nâtres. Les caractères qui viennent d’étre indiqués suffraient seuls à la distinction de l'espèce; mais d’autres, d’une beaucoup plus grande importance, restent à signaler. Le corps est presque de même volume que chez le Flammant ordinaire, et le cou est de même longueur, mais les jambes sont beaucoup plus courtes, comme le montreront les mesures suivantes. La jambe, propre- ment dite, depuis le point où s'arrêtent les plumes, a à pouces, et le tarse 9, tandis que chez un Flammant ordinaire, de même Zoologie. 113 volume, la jambe, depuis le point où s’arrétent les plumes, a 9 pouces, et le tarse, 1 pied. Le bec est aussi sensiblement plus court dans la nouvelle espèce, principalement dans la portion comprise entre sa base et sa courbure. Du reste, la man- dibule inférieure est de même forme que chezle Flammant or- dinaire et le Flammant rouge. Enfin, une dernière différence, c’est que l’ongle du pouce est très-petit. Les ongles des autres doigts sont , au contraire , aussi larges qu’à l'ordinaire, et peut- être même davantage. La longueur totale , depuis le bout de la queue jusqu’à l'extrémité du bee, est de 4 pieds r pouce; c du bec, mesuré en ligne droite , est de 4 pouces et demi. Le PA. ignipalliatus est commun dans la province de Buénos- Ayres, jusqu’à la Bahia blanca ; il est extrêmement rare à Car- rientes. Il vit par grandes troupes au bord des lagunes ; mais on l'approche difficilement à cause de son naturel farouche. Les Espagnols le nomment Flamingo ; mais quelques Guaranis de Corrientes le connaissent sous le nom de Nahana, et les Indiens Buticud du Brésil, l’appellent Ponchen. Il est à regretter que les auteurs n'aient point figuré cette nouvelle espèce. 59. SUR LA STRUCTURE ET LE MÉCANISME DES MOUVEMENS DE LA LANGUE DU CamMÉLÉON; par M. John Housrow. (Ædinb. new philosophical Journal; avril-juillet 1820, p. 161. Avec tx planche. ) On a expliqué de différentes manières les mouvemens que le Caméléon est en état d'exécuter avec sa langue. Perrault les considéra comme un effet de l'expiration ; Delahire les attribua à une propriété élastique , et, d’après M. Cuvier, ils ne dépen- dent que de l’action musculaire. Cette dernière opinion n’est vraie que jusqu'à un certain point, selon M. Houston, qui décrit deux élémens dans la langue du Caméléon, savoir : un élément musculaire, ou préhensile , et un élément érectile. 1° La partie préhensile est située en avant ; elle est assez cylindrique ; sa longueur est à peu près de © de pouce, et sa circonférence d’un pouce. Son volume ne change point par les mouvemens de l'organe; car elle est entourée d’une forte gaîne fibreuse, qui empêcherait de tels changemens. A Fextrémité antérieure de cette partie préhensile , il y a une petite excava- B, Tome XIX, 8 114 Zoologie. tion, en forme de sac, et garnie d’une muqueuse; celle-ei est ridée et enduite d’une mucosité visqueuse, afin de saisir les insectes , contre lesquels l'animal dirige sa langue. Pendant le mouvement de préhension , les bords du petit sac se replient en dehors , ce qui donne plus de surface à l'organe préhen- sile. L’extrémité postérieure est plus mince que l’antérieure et elle se continue avec la partie érectile. Dans la moitié anté- rieure de la surface supérieure, se trouve un corps glandulaire, qui sécrète, sans doute, l’enduit visqueux du bout de la langue. Les orifices excréteurs de cette glande s’observent à sa face in- férieure, près du petit sac, sur lequel elle repose. Dans la moitié postérieure de la surface supérieure , on voit se rami- fier des vaisseaux sanguins considérables. Sur les côtés , et en arrière , viennent s’insérer les muscles hyoglosses. La surface inférieure est lisse et arrondie ; dans le milieu, elle est parcou- rue d'avant en arrière d’un canal, du diamètre d’une petite plume de corbeau ; ce canal s’étend de la partie érectile, et sert à loger le prolongement antérieur de los hyoïde, lorsque la langue est retirée dans la bouche ; il est entouré d’une couche circulaire de fibres charnues , qui lui servent de sphincter, et qui peuvent, en se contractant , retenir la partie antérieure de la langue en rapport avec le prolongement hyoïdien , et donner conséquemment plus de solidité à cette partie lors de la masti- cation. Des deux côtés de la partie postérieure de ce sphincter, se détache un faisceau musculaire ( muscle rétracteur }, qui va se fixer au fond du petit sac du sommet de la langue, et qui a pour usage d'approfondir cette cavité. 2. La partie érectile, ainsi appelée à cause de l’analogie qu’elle a avec le tissu de ce nom, se trouve entre la partie préhensile et l’os hyoïde, et change considérablement de vo- lume selon les circonstances. Lorsqu'après la mort de l'animal on tire cette partie hors de la bouche (et on peut l’alonger de 5 à 6 pouces ),elle ne se présente que sous forme d’un faible ru- ban, flasque et mou, qui ne paraît guère propre au but auquel il est destiné. Pendant la vie, cette même partie n’occupe qu'un petit espace tant que la langue reste dans la bouche ; mais lorsque cet organe est porté en dehors pour attraper des in sectes , elle acquiert un volume extraordinaire. De toutes parts elle est entourée d’une muqueuse tendre et transparente, Les Zoologie. 115 muscles hyoglossess’insèrent à ses côtés : ces muscles sont épais et arrondis en quittant l’os hyoïde, mais en s’avançant vers la partie préhensile , ils s’aplatissent et deviennent plus min- ces. La partie érectile est traversée par un canal qui est la continuation de celui dont nous avons déjà parlé. Ce canal est mou , blanchâtre , homogène , d’une largeur uniforme, et très- extensible. Quand la langue est rétractée dans la bouche, il est plissé et adapté partout au prolongement de l'os hyoïde; quoi- qu'il se prolonge et se raccourcisse toujours comme la langue, il ne peut rien sur les mouvemens de cette dernière. Tout l’espace existant entre ce canal et la muqueuse est occupé par un lacis vasculaire, qui s’étend depuis l’hyoïde jusqu’au som- met de la langue, et qui entoure uniformément tout le canal ; ce lacis , qui , à l'œil nu , n’apparaït que sous forme de taches, présente , avec le secours des verres grossissans , d’innombra- bles anastomoses jusqu'aux plus petites ramifications. Cest à cette disposition anatomique que M. Houston attribue le pou- voir de prolonger la langue, et ce mouvement serait par con- séquent l'effet d’une érection. Kuux. 60. OBSERVATIONS SUR L’HISTOIRE NATURELLE DU CAMÉLÉON; par RoBErtT SriTTaL. ( Jbëd.; janvier-avril 1829, pag. 292.) Après avoir rapporté les principaux détails déjà connus sur cette espèce de saurien, l’auteur s'occupe plus spécialement du changement de ses couleurs. Pour cet effet , il dresse la table suivante des opinions des divers auteurs à ce sujet. Ainsi: ARISTOTE pense que le changement (les couleurs du camé- léon a lieu suivant que cet animal se gonfle. Prise, que l’animal prend la couleur des corps environnans, excepté le rouge et le blanc. Woruius , en 165b, que les couleurs varient selon les pas- sions de l’animal. Soin, suivant la réflection ‘des rayons lumineux. KircneRr , d’après l’imagination de l'animal. Les CanTÉsieNS, d’après la disposition des parties de la peau de l'animal, lesquelles reflètent diversement les rayons de la lumière, 8, 116 Zoologie. Gopparr. Les granules de sa peau réfléchissent les couleurs des corps adjacens. Sonnini. Les diverses affections augmentent ou diminuent l'in- tensité des teintes de ses couleurs. Excxczoréoie pe Rxes. La peau est jaune, le sang violet ; ainsi il y a changement de couleur selon les diverses propor- tions du sang qui passe par la peau. ENCYCLOPÉDIE BRITANNIQUE. Selon l'exposition au soleil, l’état de la température ou de la santé de l’animal , ses couleurs va- rient. ExcycLorépie n'Éprmsourc. Les poumons rendent, en se gon- flant , la peau plus ou moins transparente, et la couleur du sang ou des parties internes apparaît. Lannzæus. Que le changement de couleur dépend peut - être d’une sorte de jaunisse ou épanchement d’humeur dans la peau. GoLpsmira. Que ses nuances se rapportent à celles des corps environnans. HassezLQuisr. Que l’animal est très-sujet à la jaunisse. Sæaw , le naturaliste. Selon l’exposition au soleil. Russec. Hist. nat. d'Alep. Suivant les objets sur lesquels l’a- nimal est assis. FLemminc, Philos. of zool. D'après les états de l'animal. ACADÉMICIENS FRANCAIS ( PERRAULT, etc.) Selon l'exposition au soleil. Lacérkpe. Selon la peur, la colère , ou le degré de chaleur. D'Ossoxvizze. Le sang est violet, les vaisseaux et la peau sont jaunes, conséquemment c’est de la proportion de sang qui ar- rive dans la peau que dépendent lés différentes nuances. Duméni (Dict. sc. natur.) Que le sang varie de couleur se- lon qu'il est mis plus ou moins promptement en contact avec l’air inspiré. Cuvies. La grandeur de leur poumon est probablement ce: qui leur donne la propriété de changer de couleur, non pas; comme on l’a cru, selon les corps sur lesquels ils se trouvent, mais selon leurs besoins et leurs passions. Leur poumon, en effet, les rend plus ou moins transparens, contraint plus ou moins le sang à refluer vers la peau , colore même ce fluide plus- ou moins vivement selon qu’il se remplit ou se vide d'air. Bannow (Voyages en Afrique ). Que la couleur dépend de la: quantité d'oxygène dans les poumons. Zoologie. 117 L'auteur trouve ridicules les opinions de Linnæus, Hasselquist et Kircher; il pense que le changement de couleur tient essen- tiellement à l’action du poumon, puisque celui-ci modifie la couleur du sang, et que le sang paraît à travers les organes ; mais il ne croit pas que ce soit là l'unique cause, et il pense que ce changement provient aussi en partie de la disposition de la peau , qui, selon qu’elle est tendue ou affaissée, peut réfléchir différemment les rayons lumineux; il ne nie point non plus l'influence des passions, de l’état de santé, de la température de l’air et de l’abstinence de l’animal. Au reste , il a observé un Caméléon apporté de Malaga et conservé dans une serre de jardin. Nous renvoyons , pour plus de détails, à un mémoire de M. Vrolik, dont l'analyse a été donnée dans ce Bulletin, Tom. XIV, p. 263 ; car le mémoire du savant Hollandais est plus complet, et nous paraît avoir fourni les principaux élémens de celui-ci, dans lequel il n’est pas cité. J.J. Virex 61. Cyrrinus Uraxoscopus , nouvelle espèce trouvée par M. Acassiz, à Munich, et présentée à la réunion des savans d'Allemagne à Berlin, par M. Oken. Avec 1 fig. (Isis ; 1828, cab. X, p. 1046, et 1829, cab. ILI et IV, p. 414.) Cyprinus Uranoscopus , Agassiz. Cirris duobus longioribus, ore infero, angustiore; mazxillé su- periore in nasum prominentem producté, maxillam inferiorem valdé superante. Se distingue du €. Gobio , avec lequel il pourrait être con- fondu , 1° par une forme plus déliée; le corps se rétrécit forte- ment vers la queue ; 2° par une tête plus pointue; les yeux sont à égale distance de la pectorale et de l'extrémité du museau, tan- dis que dans le Goujon , ils sont plus rapprochés de ce dernier point ; 3° les barbillons sont trois fois plus longs que ceux du Goujon. Cette jolie petite espèce a une belle couleur argentine ; le dos est grisâtre ; derrière la dorsale il y a 2 ou 3 bandes plus fon- cées, et sur la ligne latérale 4 à 5 endroits plus sombres, ayant quelquefois l'aspect de taches noirätres, Aucune nageoïre n’est tachetée ; quelquefois il y a une légère bande transversale, tra- versant le dos et la nageoïire caudale. La couleur du goujon or st 118 Zoologie, dinaire est bien plus sombre, et tire sur le bleuâtre; il y a deux séries de taches distinctes sur le côté , et sa dorsale ainsi que sa caudale sont fortement tachetées. Les écailles du €. Uranosco- pus sont plus petits. La mâchoire supérieure dépasse de beau- coup l’inférieure, et est saillante comme dans le C. Nasua. Dans le goujon , les deux mâchoires ont à-peu-près la même longueur. La nouvelle espèce a la bouche beaucoup plus étroite que le goujon, et placée en dessous, tandis que dans ce dernier elle se trouve au bout du museau. Les yeux sont dirigés en haut et plus rapprochés que dans le goujon , qui les a de côté. Enfin le C. Uranoscopus a les nageoires proportionnellement plus grandes. Habite les endroits très-pierreux de l’Isar, se tient toujours , comme le goujon , au fond de l’eau, et ne cherche que les cou- rans rapides, où on le prend difficilement. 11 meurt tout de suite hors de l’eau, tandis que le goujon a la vie bien plus tenace. On lapporte au marché à Munich, et les pécheurs le désignent sous le nom de Steinkressen (goujon ‘de pierres.) — La planche se trouve dans le cah. X, 1828, de l’Zsés. K. 62. ÉLemenrs or Concmorocy.— Élémens de Conchologie, d’a- près le système linnéen; par M. Burrow. 1 vol. in-8°, avec 28 pl. Londres, 1829; Longman. 63. TABLEAU MÉTHODIQUE DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLU- VIATILES , VIVANS, OBSERVÉS DANS L’ARRONDISSEMEMT DE DAX, pour servir à la statistique du département les Landes; par M. S. Grarezour. ( Bull. d’hist. nat. de la Société linnéenne de Bordeaux ; Tom. III, cahiers du 25 juin, du 15 août et du 10 septembre 1829.) M. Grateloup réunit dans ce tableau méthodique, à l'instar de M, Desmoulins (1), toutes les espèces et variétés de Mollus- ques terrestres et fluviatiles, vivantes, que ses recherches lui ont fait découvrir dans les environs de Dax. Quoique ces deux départemens limitrophes renferment, à quelques espèces près, les mêmes Mollusques, cette considération ne pouvaitpas et ne de- vait pas empécher l’auteur de publier son 4 L'histoire sta- (1) Catalogue des moll. test., terrest. et fluv. de la Gironde, par M. Dés- moulins, Voy. ce Bulletin, Tom. XIII, n° 326, Zoologie, 19 tistique de chaque pays, quelque voisin qu'il soit , exige qu’on mentionne tous les genres de productions naturelles qu’il éon- tient. Les Mollusques, comme les autres animaux et les plantes qui naissent, se reproduisent et meurent dans un même climat? sur un même sol, aident à en faire mieux apprécier la nature, les analogies et les différences. D’ailleurs, n’est-ce pas en pro- cédant ainsi qu'on peut espérer de posséder un jour une his- toire naturelle complète, une statistique positive de la France? Les sites variés du département des Landes, et spécialement de l'arrondissement de Dax; la diversité de ces terrains, envi- sagée sous le rapport géologique et topographique; un sol qui fut probablement jadis le théâtre des volcans; plusieurs fleuves pyrénéens ; la proximité du grand Océan; les marais nom- breux ; les lieux agrestes et stériles qui constituent les Landes de ce département , toutes ces circonstances influent puissam- ment sur la naissance et la propagation des Mollusques , et of- frent à l’observateur des localités intéressantes, bien favora- bles à ce genre de recherches. M. Grateloup regrette de n’a- voir pas eu assez de loisir pour les parcourir toutes, quoiqu'il ait fait de continuelles excursions pendant plus de quinze ans. Il fait la remarque que, dans certaines expositions septentrio- nales, les espèces fluviatiles sont bien plus nombreuses que les terrestres, et que dans les sites méridionaux ces dernières sont, au contraire, beaucoup plus multipliées. Cette circon- stance , qui résulte des localités, s’explique aussi par la diffé- rence de la température de Patmosphère, et par celle des ha- bitudes de ces animaux. À l'égard de la classification, il a suivi la distribution systé- matique de M. de Lamarck, associée à la méthode de Drapar- naud. Un soin particulier a été accordé à la synonymie; en effet, toutes les branches de l’histoire naturelle ont subi tant de changemens relativement à la nomenclature, que la concor- dance de celle-ci est devenue aujourd’hui d’une absolue néces- sité pour lintelligence des auteurs; aussi M. Grateloup a-t-il vérifié avec tout le soin possible les différentes dénominations reeues , ainsi que. les figures des espèces qu'il a décrites. Les ouvrages de Lister, Bonanni, Petiver, Gualtieri, Adanson, Linné, d’Argenville, Geoffroy, Favanne, Müller, Favart d'Herbigny, Da Costa, Born, Chemmitz, Gmelin, Bruguière, L 120 Zoologie. George Humphrey, Draparnaud, Bosc, Poiret, de MM. De Lamarck, de Férussac, Brard , Millet, ete., l’ont beaucoup fa- vorisé dans cette recherche pénible. Il a cru enfin tout aussi important de désigner fidèlement les différentes localités et les habitations de prédilection de chaque espèce. Voici le nombre de genres et d'espèces décrits : genres. espèces. ; CEDTESLTES.. er « a: LA Gastéropodes | Era t ; |''Huviatites.,-.-../ 7... 100 Avpphales ::4 21000, NS CSSS RUE EU SA MO 64. Sur LA COQUILLE DE L'ARGONAUTE; extrait d’une lettre de M. Brancnarp. ( Zbid.; Tom. IIL, 4° livr., page 19; sept. 1829.) Pendant le séjour que je viens de faire à Naples, dit M. Blan- chard , je suis parvenu à fixer un point d'histoire naturelle sur lequel les savans ne sont pas encore bien d'accord. On sait que M. Blainville et autres prétendent que Fanimal qui habite la coquille connue sous le nom d’A4rgonaute, ne tra: vaille point à la production de cette coquille. Ayant réussi à me procurer six individus de ce genre, tous vivans, et que j'ai conservés tels dans de l’eau de mer pendant quelque temps, j'a pu m'assurer qu'ils tenaient à la coquille par un ligament; d’ail- leurs, 1l y en avait de divers âges, et le corps était toujours en rapport parfait avec le test, ce qui n'aurait pas lieu si l’a- nimal était étranger à sa fabrication. En examinant les œufs des femelles avec une forte loupe, comme l'avait déjà fait Poli, j'ai aperçu facilement, et d’une manière assez distincte, les ru- dimens de la coquille dans l'œuf lui-même. 65. NoTE sur LES AMMONITES; par M. Léorozn DE Bucx. Avec 1 pl. ( Annales des sciences natur.; Tom. XVII, juillet 1829, p. 267.) Les caractères tirés de l’organisation de l'animal lui-même, dit l’auteur, doivent, à ce qu'il parait, être toujours préférés à ceux qui ne dérivent que de la surface extérieure de la co- quille qu'il habite, Aussi sont-ils certainement beaucoup plus constans, et par conséquent plus faciles à saisir. Le test des Ammonites , tout mince qu'il est, s’exfolie et présente à chaque Zoologie. 19É exfoliation une forme assez différente pour engager à faire de ces différens aspects des espèces particulières. Des stries extrê- mement fines sur la couche extérieure sont très-souvent enle- vées , et il ne reste que de grosses côtes qu’on n’apercevait point auparavant. L’Ammonite Amalthée de Montfort et des auteurs allemands en fournit un exemple frappant. On la retrouve quatre ou cinq fois, sous différens noms, chez les auteurs qui ont traité de cette matière. Mais il existe une loi dans la distribution et dans les décou- pures des lobes des cloisons, tout-à-fait indépendante de l’état de la surface, qui est générale pour toute espèce d’Ammonite ; de quelque nature ou de quelque forme qu’elle puisse être, et qui prend une forme différente pour chaque espèce particu- lière. Cette loi ne paraît pas avoir attiré l'attention des natura- listes autant qu'elle le mérite; surtout puisqu'elle établit une séparation nette et tranchée entre les Ammonites et les Nau- tiles. En effet, le caractère distinctif entre ces deux genres de Céphalopodes consiste en ce que le syphon des Ammonites est toujours dorsal , et qu'il ne l’est jamais dans les Nautiles. Toutes les autres différences dérivent de cette différence capitale. Le Nautile qui fait passer un très-gros syphon par le milieu de ses cloisons, paraît suffisamment attaché par cette membrane au fond sur lequel il repose. Il n’a pas besoin de chercher d’autre appui, et la cloison reste en général lisse et concave sans dé- coupures sur les bords. Le syphon dorsal, très-mince dans les Ammonites , ne suffirait pas pour empêcher le ballottement de l’animal sur la cloison; il est obligé de chercher d’autres ap- puis, et c’est ainsi qu'il s’y prend : il enfonce au-dessous de la cloison six lobes, placés régulièrement dans le pourtour de sa coquille avec une symétrie admirable. Le premier de ces lobes, qui est ordinairement le plus considérable, s'appuie sur le dos du tour qui a précédé; c’est le lobe ventral. Vis-à-vis, et autour du syphon est placé le lobe dorsal; il se relève vers le fond pour s'attacher au sÿphon même. De là vient qu’il est constamment partagé vers le fond en deux bras, qui s’écartent pius ou moins l'un de l’autre. Au tiers de la hauteur de l'ouverture, depuis le dos, s’enfoncent de part et d'autre le lobe latéral supérieur, et plus bas le lobe latéral inférieur, également des deux côtés, Les séparations de ces lobes forment les selles, ainsi nommées, 122 Zoologie, parce que l’animal repose dessus et ces selles se distinguent de la même manière que les lobes eux-mêmes, en dorsale, laté- rale et ventrale. Telle est la disposition générale dans les Ammonites de toutes formes et de toutes figures, qu'elles appartiennent à la section qui, dans la savante dissertation de M. Haan, est nommée Goniatites, ou qu’elles rentrent dans la section des Cératites ou des Planites. Mais si le tour de spire augmente ra- pidement en largeur, de manière que le dernier tour embrasse tous les autres entièrement ou en grande partie, l'animal man- que encore de points d’appui dans cette partie ajoutée. Il en- fonce donc de nouveau de petits lobes auxiliaires constam- ment bien plus petits qne les lobes du type général, et qui sont toujours placés au-dessous du lobe ventral. Ces lobes auxiliaires augmentent en nombre à mesure que l'Ammonite s'agrandit; ils sont fort apparens dans la famille qu'on pourrait nommer Serpentines , d’après Reinecke, Quand ils s’enfoncent, ils sui- vent encore des lois dans leurs découpures, qui sont aussi sim- ples que faciles à saisir; on conçoit que l'animal, cherchant un point d’attache par ces lobes, enfonce le sac avec une pointe aussi aigue que possible. Les parties inférieures des découpures doivent donc toujours étre pointues ; les parties supérieures , qui forment des selles secondaires, seront arrondies, comme les grandes selles des lobes, parce que c’est le point d'appui du sac sécréteur, qui fournit ces pointes. La pointe enfoncée aug- mente-t-elle, l'animal cherche de nouveaux appuis, en faisant sortir des dents symétriquement à droite et à gauche. Ces dents deviennent elles-mêmes, par l'agrandissement, de petits lobes munis de leurs dents posées de la méme manière symé- trique à droite et à gauche, et il se forme par là, vers l'extré- mité du lobe général , une espèce de Hasta, très visible et très- reconnaissable dans toutes les Ammonites dont les lobes sont découpés. Les selles sont découpées de la méme manière et d’a- près les mêmes lois. Au milieu de la selle on voit s’enfoncer un petit lobe, ordinairement à deux dents; deux lobes qui sont encore plus petits se trouvent à côté du plus grand , puis com- mencent les lobes secondaires des grands lobes généraux. On sent combien de variétés doivent exister dans la confor- mation.de ces lobes, et combien il est facile, avec un peu d’at- Zoologie. 123 tention , d'en déduire des caractères pour chaque espèce parti- culière. 66. NOUVEAU GENRE DE MOLLUSQUE GASTÉROPODE; par M. A. Sasso. ( Giornale ligustico di scienze , lettere ed art; 5° fas- cicule ; sept. 1827, p. 482.) Il est reconnu que les tubes calcaires , contournés irréguliè- ment, que l’on trouve adhérens à d’autres corps, sont produits par des annélides de la famille des serpules. Le Vermetus d’A- danson était le‘seul animal connu, qui, muni d’un tube irré- gulier, appartint réellement à la classe des mollusques. L'auteur, æn recueillant les coquilles qui vivent sur le rivage près d’Al- benga, dans l’intention.de les comparer avec les coquilles fos- siles du même bassin, trouva une grande espèce de serpule qu’il reconnut de suite pour celle décrite par Brocchi, sous le nom de S. polythalamia, Lin., et qui, d’après ce savant existe dans toute l'Adriatique, mais dont on trouve aussi les dé- pouilles dans les terrains tertiaires de la Lombardie et de la Ligurie. En examinant l'animal , il se convainquit que ce n’était ni une serpule ni une annélide, mais qu'il formait un genre nouveau , ayant de l'affinité avec le Fermetus d’Adanson, et qu'on devait le placer immédiatement à côté de ce dernier. En voici la description. SERPULORBIS. À. Sasso. Animal tubo inclusum, a seplo proximiore usque ad orificium extensum. Corpus inarticulatum fere cylindricum, anterius su- perne carinatum , postice paulo attenuatum ; longitudine 3 pollt- cum cum kL linearum crassitie. Caput obtusum , cylindricum , tentaculis duobus brevibus contractilibus, ad basim externam oculatis instructum, os verticaliter fissum, lingua retractili, margine pluribus sericbus uncorum armata exacte ut in san- thina vulgari; pallium animal sub eontractione recipiens , su- perius per totam latitudinem cavitatis respiratoriæ solutum, mo in adulto secus branchias profurde emarginatum , énfertus ad corporis dimidium in ligulam triangularem testæ affinem productum, branchiæ duo pectinatæ in pariete superna cavitatis décurrentes, anus ad dexteram, nullum adhuc detexi genera- uonis orificium ; pes sub capite insertus, anterius porrectus, bre- vis, cylindricus, operculo carens, tubum fere occludens supertus 124 Zoologie. prope oris latera, filamentis duobus triangularibus brevibus basi subconnexis, et interne sulco longitudinali exaratis, ornatus. Tubus calcareus solidus 5-6 pollic. longus cum semi-pollic. diametro , diaphragmatibus supra concavis , infra convexis ver- sus basim pluries interruptus , superne in lincam rectam trans- versam protensus, inferius in spiram laxam irregularem diver- simode contortus, spiræ anfractus quo sibi ënvicem adhærent complanali, secus cylindrici, superficie reticulata. Extremitas inferior facie compresso-scabra scopulis lateraliter affigitur. Serpulorbis polyphragma. Ag. Sasso. In portu Genuæ, in Adriatico. Serpulæ species auctorum. Gualtieri, tab, 10, fig. N, mediocris4 Serpula polythalamia. Brocc. non Lin. J. GrRARDIN. 67. HISTOIRE NATURELLE DES ANNÉLIDES , CRUSTACÉS ET ARACH- Nipes, formant le tome 1°* de l’'Hist. Nat. des animaux ar- ticulés, et faisant partie de l'Encyclopédie portative; par MM. Auvpouix et Mine Enwanps. In-18 de 252 pages, ac- compagné d’une Zconographie de 48 planches. Paris , 1829; au bureau de l'Encyclopédie portative ; prix, 3 fr. 5oc. : Au moment où les auteurs de ce petit traité rédigeaient leurs travaux sur les annélides et les crustacés , afin de les présenter à l’Académie des Sciences, dans une série de mémoires, le Di- recteur de l'Encyclopédie portative, M. Bailly de Merlieux, les pria de se charger de la partie de cette collection qui serait consacrée aux animaux articulés, en divisant leur histoire en deux parties, dont l’une comprendrait les annélides, crustacés, arachnides et myriapodes , et l’autre les insectes. Il est ficheux qu’en cédant à cette invitation , les auteurs aient eu à regretter que le peu d'espace qui leur était accordé, ne leur permît pas de donner à cette classe d'animaux tous les développemens que méritait leur histoire. Malgré cet inconvénient , ils ont tâché de rendre ce petit ouvrage utile et élémentaire autant que pos- sible, en présentant d’une manière dichotomique les caractères de toutes les coupes principales de cette vaste division de la zoologie, et en offrant un tableau assez complet de son orga- nisation , dans lequel ils ont eu soin de consigner en abrégé leurs propres travaux sur l'anatomie, la physiologie et les mœurs de cette classe d’invertébrés, C’est à M. Audouin, que Zoologie 125 sont dûs les chapitres du présent volume, qui traitent de l’or- ganisation des annélides et des crustacés ; M. Milne Edwards a fait le reste. U En tête de ce petit volume se trouve une introduction histo- rique de 7 pages. Si les noms de quelques savans, qui auraient dû figurer dans cette petite esquisse historique, sont omis , on y trouve en revanche deux fois les noms des auteurs, tant leurs travaux leur paraissent importans! Le 1°° chapitre traite de la forme extérieure, de l’anatomie, de la physiologie et des mœurs des annélides. Ce chapitre est bien fait. Dans le chapi- tre 11 il est question des méthodes de classification des an- nélides ; cette classe, disent les auteurs, comprend tous les ani maux sans vertébres, pourvus d'un système nerveux ganglior- naire longitudinal, d’un systéme circulatoire complet, et d'un corps mou divisé en anneaux, et dépourvue d'appendics locomo- leurs articulés.-—Vient ensuite une critique du groupe des En- tomozoaires de M. Blainville. — En combinant les systèmes de MM. Cuvier et Savigny, les auteurs divisent les annélides en 4 ordres, qui sont: 1° Les 4. errantes, 2° les 4. tubicoles, 3° les A. terricoles et 4° les 4. suceuses.—Le chap. 11 est consacré à la description des familles et des genres dont ces différens or- dres sont composés. L'histoire des annélides occupe 85 pages. Les auteurs passent ensuite aux crustacés. Le 1°° chapitre, qui a 34 pages, traite de la forme extérieure, de la structure intérieure et de la physiologie de ces animaux ; ce chapitre est également bien fait, il est aussi complet qu'on peut l’exiger dans un ouvrage de ce genre. Le chapitre suivant est consacré à la classification des crus- tacés; cette classe comprend tous les animaux articulés pourvus d’un systéme circulatoire, d'organes respiratoires eætérieurs ou branchies, et de pieds articulés. La classification de M. Latreille est suivie à quelques légères différences près. L'histoire des crustacés occupe 100 pages. La description des arachnides, qui vient ensuite, est encore précédée , comme celle des annélides et des crustacés , de Fhis- toire anatomique et physiologique de ces animaux, qui ont pour caractère d’être pourvus de pattes articulées ( en général au nombre de |, paires ), de n'avoir ni aëles, ni antennes, ni téte distincte du thorax, et de respirer à l'aide de sacs pulmonaires, | + è 126 Zoologie. ou de trachées dont les ouvertures ont la forme de stigmates, occupant le dessous du ventre ou l'extrémité postérieure de la poitrine.Les auteurs donnent aussi un petit extrait du travail de M. Herold (et non Harold), sur le développement des arachnides dans l'œuf. Ils suivent la distribution de M. Latreille, 36 pages sont consacrées à la division des arachnides. L'ouvrage se termine par le petit groupe des myriapodes, dont l'histoire n’occupe que 4 pages, et dont E presque point donné de détails anatomiques. Les espèces ne sont point décrites, comme on pense bien; quelques-unes seulement sont mentionnées. Lesauteurs ont laissé passer un certam nombre de fautes typographiques ; de plus ils n’ont point indiqué le nom latin des genres : en ceci ils se sont écartés de la règle qu'ont suivie les autres savans, qi, comme MM. Drapiez et Ajasson de Grandsagne , se sont chargés d’au- tres parties de la zoologie de l'Encyclopédie portative. Enfin, ils auraient dû indiquer le nombre approximatif d'espèces con- nues de chaque genre, comme l’a fort bien fait M: Drapiez, qui a soigné la partie ornithologique, et qui a moins vu dans l'entreprise de M. Bailly de Merlieux , un moyen de satisfaire son amour propre, qu'un moyen de se rendre utile au public. Les figures sont tout ce qu'on peut en attendre, en général claires et précises, mais on a encore omis d'indiquer d’où elles sont prises; car toutes ne sont pas originales. A qui ces petits traités s’adressent-ls ? Est-ce aux savans, aux entomologistes? Nous ne le pensons pas, car ils ne leur suffi- raient point. C’est donc aux amateurs, aux personnes qui veu- lent apprendre un peu de zoologie, aux dames et à tous ceux qui ont besoin de savoir qu’une écrevisse n’est pas un poisson, et qu'un myriapode n’est pas une chenille. K. 68. H1STOIRE DU DÉVELOPPEMENT DE L'ÉCREVISSE DE RIVIÈRE; par M. Raruke, de Dantzig. Nous avons déjà eu occasion de mentionner le travail sur le développement des crustacés, dont M. Rathke s'occupe depuis long-temps. Cet ouvrage, destiné à éclairer un point de physio- logie peu connu jusqu’à présent , doit être sur le point de pa- raître, ou doit même avoir paru maintenant. Quoiqu'il en soit, nous communiquerons à nos lecteurs les observations relatives Là ‘ Zoologie. 127 à ce sujet, et < M. Rathke a fait part, l’année dernière, à la réunion des savans d'Allemagne, à Berliff, Cés observations sont aussi, consignées danS l'Zsis, cah. riret 1v, 1829; p. 429. Le germe, dit l’auteur, paraît dans l’œuf de l'écrévisse de ri= vière, avant même que cet œuf soit mis au jour, sous la forme d’un petit disque qui occupe à peu près la dixième partie du vitellus. Mais au moment où l’œuf est expulsé, la matière de ce germe se répand sur tout le vitellus autour duquel elle forme une espèce de nuage; après quelque temps cette matière se ramasse de nouveau, mais seulement d’une manière par- tielle et de telle sorte qu’elle présente l'aspect d’une multitude de petites îles agglomérées; plus tard dl. ces petites masses se dissolvent , et la matière du germe se répand pour la seconde fois sur tout le vitellus; enfin cette même matière se rassemble de nouveau sous la forme d’un disque, qui occupe comme la 1'° fois le dixième environ du vitellus. Peu à peu le germe se sépare en deux feuillets, dont lun, appliqué autour du vitellus, correspond au feuillet muqueux des animaux vertébrés, et dont l’autre représente le feuillet sé- reux. Dès que les deux bords du premier feuillet se rencontrent, le canal digestif et le sac vitellin se trouvent formés; de l’autre feuillet résulte la paroi du corps. Il y a aussi, si l’on veut, un feuillet vasculaire , qui n'existe toutefois pas séparément, mais qui est confondu avec le feuillet séreux , tandis que dans les animaux vertébrés il l'est avec le feuillet muqueux. Les parties centrales du système nerveux apparaissent à la surface interne du feuillet séreux; à partir du cerveau, on aperçoit des ganglions disposés en deux séries rapprochées et parallèles, de manière qu’il y a une paire pour chaque anneau de l'animal, conséquemment 6 paires pour les organes de la mastication, 5 paires pour les pattes, et probablement aussi 6 paires pour la queue. Ceux des organes dela mastication et de la première paire de pattes se rapprochent successivement, et finissent par se confondre en deux corps ganglionnaires placés lun derrière l’autre; les autres ganglions se rapprochent des deux côtés, mais s’écartent longitudinalement. On voit d’après cela que le système nerveux des écrevisses présente des phéno- mènes analogues à ceux que M. Hérold a observés dans les papillons, CE LL Le vitellus vient se rapprocher du dos, én se plaçant sous là carapace. Les organes de la mastication et les pattes se ressem- blent si bien dans l’origine, qu'on’s’y méprendrait. Non seule- ment la queue, mais encore toute la partie du corps; qui donne attache aux pattes et aux branchies , est d’abord reployée en dessous. La tête constitue la plus grande partie du corps, et, dans la toute première période, embryon n’est pour ainsi dire que cela. Cette disposition s’observe mêm ore chez les Cy- clopes, lorsqu'ils sortent de leur œuf. 10 en quittant l'œuf, entraine avec elle une très-grande partie du vitellus, et s’en nourrit encore durant un certain temps. Les orgâmes gé- nitaux viennent seulement à paraître, après que l'embryon a quitté l'œuf, et l’on observe en premier lieu l'ovaire impair ou le " #4 des conduits (déférens et oviductes) partent de ces organes, et traversent, seulement plusieurs semaines après la naissance, les racines des pattes, pour se faire jour au de- hors. K. . 28 Zoologie. 69. NovuveLLes ESPÈCES DE TrirOBiTEs, ou Paléades de Suède; par Darmax. (Yarsberættelse om nyare zoolog. Arleten; Stoc- kholm, 1828, p. 134.) Dalman, naturaliste suédois, mort en 1828, avait fait un tra- yail considérable sur les Trilobites, qu’il appelait Paléades. Le Bulletin, Tom, XIII, n° 91, et Tom. XIV, n° 131, en a donné une analyse détaillée. Depuis que cet ouvrage a été imprimé, - l’auteur ayant fait un voyage aux montagnes de la Gothie oc- cidentale, a trouvé de nouvelles espèces dont il s’est borné à faire connaître les traits caractéristiques, en reconnaissant qu'il faudrait un examen plus attentif pour pouvoir les classer définitivement. 1° Calymene ornata, dans le calcaire gris de Husbyfjæl , res- semble pour la grandeur et la forme au Cal. Blumenbach; mais elle diffère de toutes les autres par la coupe des segmens la- téraux. 2° Calymene verrucosa. On n'avait trouvé cette espèce qu’en Angleterre, Dalman en a découvert des fragmens dans une car- rière de Billingen, au milieu d’un schiste marneux d’un rouge foncé. Le pygidium fait voir un rachis très-articulé; sur les deux côtés le dos est parsemé de points en relief. Là : Zoologie. 129 3° Calymenerclavifrons, On en trouve aussi des fragmens à Billingen. 4° Calymene? centrina. Petite espèce, dont on trouve des em- preintes dans le schiste argileux du Mæsseberg; les pointes laté- rales des 9 à 10 articulations sont três-prolongées, ce qui la fait ressembler à l’Olenus spinulosus. 5° Asaphus heros. À cette espèce appartiennent les fragmens trouvés à Kinn le et dans la Gothie orientale, que l’auteur avait rangés d’abord dans l'espèce 45. expansus. Depuis qu'il a trouvé des individus plus complets, la pointe qui les termine et qui les rapproche de l'4s. caudatus , ne laisse pas de doute sur la particularité qui en fait une autre espèce. 6° Asaphus platynotus. W s'en trouve des fragmens dans les bancs de schiste supérieurs des montagnes de la Go- thie occidentale, avec les 4s. mucronatus, laciniatus , orthis- pecten. Cette espèce ressemble à l 45. expansus ; elle s’en distin- gue par une raie profonde marquée sur chaque segment; le pygidium fait voir un rachis extrêmement large. Il paraît que cette espèce était très-grande. 7° Nileus glomerinus. Espèce décidément nouvelle, quoique l’auteur n’en ait vu encore qu’un seul individu. Dalman présume qu'il vient du calcaire de la Gothie orientale. Il ressemble au Nileus armadillo; en diffère par de plus petits yeux et par la ligne faciale. 8° Ampyax? pachyrrhinus. On a rangé sous cette espèce un frag- ment de la tête d’un Paléade, remarquable par des petits points dont la partie convexe de la tête est parsemée; sur les deux côtés elle est rayée par le moyen d’une ligne courbe. D’autres exemplaires que l’on pourra découvrir apprendront si c’est une espèce d’4mpyx ou de Calymene. 9° Battus lævigatus. Semblable au B. pisiformis, mais plus lisse, le bord relevé autour de la carapace est clairement mar- qué. Peut-être le 8. pyriformis n'est-il qu'une dégénération de celui-ci. 10° Battus pisiformis; var. Spéniger. Les deux échantillons que Dalman s’est procurés diffèrent en ce que, dans l’un, les pointes du bouclier ou carapace sont mieux marquées. D. B. Tom. XIX. 9 . e 130 Zoologie. 70. OBSERVATION SUR L'ASCENSION DE PETITES ARAIGNÉES DANS L'AIR, communiquée à l’Institut; en juin 1829, par ST. Virey. Depuis longtemps on a cherché à expliquer comment les arai- gnées fileuses attachent leurs toiles à des distances assez éten- dues, et jettent, par exemple , un pont de cordages d’un bord d’un ruisseau à l’autre, ou sur des branches: de végétaux éloi- gnés. On. a dit que, laissant flotter aux vents de lougs filamens, pr HMS à différens corps ou à d’autres tissus, puis l’insecte leur donnait une tension convenable, et qu’à l’aide de ces soies il pouvait ainsi traverser les espaces intermédiaires. Lister | auteurs ont soutenu que les araignées lançaient jusqu’à certaine distance, ou crachaïent, pour ainsi parler, un fil gluant qui se colle sur le lieu choisi, puis l’animal peut de là éjaculer d’autres fils en divers sens, et alors monter ou descen- dre à volonté. Mais il y a des observations bien autrement embarrassantes à expliquer. Tout le monde a pu remarquer, dans l’automne, aux premières gelées surtout, ces filamens blancs traversant les airs à diverses hauteurs, et que le peuple nomme f/s de la Vierge. On y réconnait des toiles d’araignées blanchies, probablement, comme nos toiles de chanvre, par l’action prolongée de Fair et de l’humidité. Ces filamens, transportés à l’aide des vents, sou- lèvent avec eux de petites araignées filandières qu’ils disper- lent (1) au loin, et qu'ont examinées des observateurs allemands, Strack, Buhlmann, Flugg , etc., surtout Gravenhorst, qui les a décrites sous le nom d’Aranea obstetrix, et d’une espèce d’E- peira moins caractérisée. Il est des auteurs qui expliquent ce transport des tissus d'araignées aériennes, soit par l'influence de Vévaporation, soit par l'électricité. John Blackwall a publié à cet égard des observations étendues (2). Il montre que ces tissus, formés d’abord à la superficie du sol terrestre, con- tiennent des débris d'insectes, de pucerons, des brinsd'herbes,ete.; mais il n’a pas donné, selon nous, une explication satisfai- (1) Comme nous l'avons exposé dans notre Histoire des mœurs et de l'instinct des animaux, Tom. II°. (2) Transactions of the linnean Society, Tom, XV,p: 449, sq he. Zoologre. 131 sante du phén ène de l'ascension aéronautiqne de ces filamens. Bowman (1) a Bien vu pareillement une araignée s'élever en l'air ; mais, outre l'agitation du vent dont elle pouvait s’aider, il soupçonnait encore quelque action analogue aux attractions ou répulsions, capable de soutenir cet insecte à une certaine hau- teur perpendiculaire de plusieurs pieds au-dessus du sol. Nous avons, de plus, acquis la preuve de Pascension spontanée de petites araignées surtout (car les grosses présentent plus gi ficilement ce phénomène), sans qu’il existe préalablement de fils dans l'air pour les soutenir, et sans agitation de vent, dans une chambre close. Or ce fait a besoin d’être constaté avec évidence, et nons allons citer des expériences répétées avec tout le soin que mérite ce sujet curieux, et que chacun peut renouveler à volonté. Li Déjà nous avions autrefois observé l’ascension en l’air de pe- tites araignées ; mais présumant que des fils inaperçus les soute- naient, bien que nous ne puissions pas nous assurer à quels sup- ports ces soies délicates pouvaient adhérer , ni comment ces adroits funambules devaient les avoir fixés, nous croyions voir en eux seulement de très-habiles voltigeurs. Cependant je m'é- tais assuré déjà que jusqu’à la distance de deux pieds environ, une araignée savait lancer prestement un fil vers un point quel- conque, l’y attacher, et s'enfuir soudain sur cette corde. Il faut que dans le nombre de leurs filières elles aient des tubes éjacu- lateurs, puisqu'elles lancent ces fils indépendamment d’autres sur lesquels elles s’avancent, et qu'elles émettent en même temps. De plus, divers genres d’araignées exécutent des sauts brus- ques qui n’ont pas besoin d’être soutenus par une soie. Néan- moins je n’ai point remarqué qu'à l’aide de ces sauts elle pus- sent s'élever dans l'air en décrivant une:parabole à la manière des sauterelles, des puces et d’autres insectes à longues cuisses. Ainsi les araignées-loups (lycoses ), les thomises, les philodro- dromes et autres citigrades qui se precipitent vivemeut, les do- lomèdes ou les saltigrades et les phalangiens à longues pattes de devant, font , en tous sens, des sauts rapides à d’assez fortes di- stances et en l'absence de tout filament, Pour observer bien distinctement l'ascension spontanée de (1) Magazine of natural history, an. 1828, g: La 132 Zoologie. N° 70 petites araignées filandières, il est commode de prendre des jeu- nes individus de l’£peira diadema, jaunes avec un point noir, ét fort communes au printemps. On peut les tenir sur sa main, en empêchant, au moyen de l'autre main, que ces insectes ne se précipitent à terre. Après avoir hésité quelque temps le long du fil, qu'ils ont commencé, on les voit d’abord dévier de la ligne perpendiculaire, puis enfin prendre un essor plus ou moins in- certain pour se diriger en montant dans l'air, soit obliquement, soit perpendiculairement. Il faut bien s'assurer d'avance, en passant exactement la main autour de lanimal, qu'aucun fil n'existe, excepté celui en dessous de l’araignée, lequel est inca - pable de la supporter. On doit faire ces observations dans une chambre close, où l’air très calme ne puisse recevoir aucune agitation (1), et où l’on soit bien certain qu'aucun filament d’au- tré araignée ne peut l'aider. D'ailleurs, pour plus de précau- tion, l’on apportera du dehors les araignées, dans de petites bour teilles fermées; c’est ainsi que nous avons maintes fois répété et varié ces expériences devant plusieurs personnes, et en nous servant de diverses espèces d'araignées fileuses. Les plus grosses bondissent par un élan si rapide qu’on n’a pas le temps de bien examiner comment elles disparaissent; au contraire, les petits individus, s’échappant avec moins de prestesse , on peut passer la main au-devant d’eiles, pour s'assurer sil y a un fil lancé par elles, ou si, pour ainsi parler, elles s’envolent sans soutien en hardies aéronautes, comme nous nous en sommes assurés. (1) Faut-il louer la sagacité des honorables naturalistes qui, après trois mois de réflexion , déclarent Gravenhorst auteur de cette observation ? Ils assurent ,en effet (d’après un article du journal d'Oken, l'Zsis, en 1823), que Gravenhorst explique l'ascension des filamens dits de la Vierge, par je vent qui enlève les toiles suspendues aux arbres, avec les araignées elles-mêmes logées dans ces tissus et jetant cà et là leurs fils en divers sens , ludibria ventis. Comme je n'ai pas dit un motici qui soit applicable à l'observation de l’entomologiste allemand, laquelle a un tout autre objet que le mien, et, comme je l'ai cité précédemment, il faut louer la-sagacité de mes hono- rables censeurs sur une si petite question. Le fait a donc quelque réalité puisqu'on l’attribue à un autre, qui pourtant ne l’a pas vu, ainsi que le … prouve son article facile à consulter, \ Zoologie. 133 Réfléchissant aux moyens par lesquels ces insectes gravissent dans l’air , une seule chose m'a paru la plus vraisemblable, c’est qu’à l’aide des huit pattes que l'animal peut faire vibrer avec agilité , / nage dans l'air. On concoit que ces membres rappro- chés, ramant quatre à quatre simultanément de chaque côté, frappent l'air comme des ailes, et peuvent fort bien enlever cet insecte d’ailleurs si léger. Ce procédé parait le seul possible dans ce cas. D’ailleurs l'extrême rapidité, ou lagilité incroyable de ces pattes en trépidation, comme’la vibration des aîles chez les oiseaux ou les insectes diptères qui planent dans l’air, font qu'on ne peut pas toujours bien distinguer leur mouvement. Les objections contre l'explication, au reste, n’anéantissent point la réalité d’un fait que tout le monde peut constater avec toute la certitude désirable; mais d’ailleurs, il n’y à point d'im- possibilite que des pattes frappant l'air (comme les pieds na- geurs des insectes aquatiques frappent l’eau), ne puissent diriger en différens sens dans l’atmosphère des êtres aussi légers, munis de membres aussi agiles et aussi longs qu’en ont ces petites arai- gnées. Beaucoup de diptères, de moucherons, n’offrent pas des aîles plus allongées ni plus larges que ces pattes réunies de cha- que côté de l’araignée, et les ptérophores portent des ailes di- visées autant que le seraient des pattes. Il est donc plus probable que ces petites araignées volent avec leurs pattes , que de supposer des effets électriques, ou l’agita- tion de l'air, ce que nous avons démontré faux par l’observa- tion directe. La vibratilité instinctive des pieds chez les araignées (vibratilité telle qu’on en voit encore des traces dans celles des faucheurs après leur mort),paraît bien suffisante pour produire l'ascension singulière ou les sauts en divers sens des aranéides. C’est encore avec la même facilité qu’elles peuvent descendre obliquement, ou atteindre soit la cime d’un arbre, soit tout autre objet éloigné, pour y attacher leurs toiles. Serait - ce le seul exemple d'animaux à pattes volantes? Il se peut qu'on en rencontre d’autres parmi plusieurs insectes, puis- que les aîles et les rames, chez la plupart des mammifères, des oiseaux et des poissons, qui en pessèdent, ne sont guère que des modifications des pattes. Tels sont aussi les mollusques ptéro- podes, etc. La nature modifie donc les organismes selon les (ctisns e Er e 134 Zoologie. qu’elle leur attribue pour ses desseins, dans la république de chaque monde, 71. DisSERTATIO ENTOMOLOGICA, INSECTA FENNICA ENUMERANS, auct. SALBERG, prof. Part. XVII — XVIII, in-8°. Abo, 1827. (Dalman, Aarsberættelse om nyare z0ologiska arbeten, Stockholm , pag. 52.) Cet ouvrage sur les insectes de Finlande, que l’auteur publie successivement et sous la forme de dissertations académiques, est très-peu répandu, et il serait même difficile de se le pro- _curer dans le commerce de la librairie. Quoiqu'il soit com- mencé depuis plus d’une dixaine d'années, il ne fait connaître encore que la 1'° division des Coléoptères de Finlande, c'est- à-dire les Pentamères. Le grand nombre de renseignemens que l’auteur a reçus d’autres personnes, fait voir qu'en Finlande l’entomologie occupe l'attention de beaucoup d’amateurs. D. 72. APPAREIL DIGESTIF DES INSECTES ; par M. Suckow, à Mann- heim. (Heusinger’s Zeitschrift für die organische Physik; Tom. III, page 1 , juillet 1828.) M. Suckow s'occupe depuis long-temps de l’histoire des in- sectes ; nous avons parlé tout récemment de son travail sur les organes de reproduction de cette classe d'animaux (1). La description qu'il donne aujourd’hui de l’appareil de la diges- tion, occupe près de 90 pages ; elle est accompagée de 9 plan- ches, bien remplies de belles figures. Lorsqu'il aura ainsi traité à part de chaque appareil organique des insectes , tous ces mé- moires réunis formeront un ouvrage précieux sur cette matière, en supposant toutefois qu’il veuille continuer son travail, L'au- teur, en rédigeant ce dernier mémoire , n’a probablement pas eu connaissance encore du beau travail de M. Straus, sur l’ana- tomie du Hanneton ; car il n’en fait aucune mention. M. Straus, de son côté, se propose de faire l'anatomie de tous les animaux articulés, et de la publier dans une série de monographies ; chaque monographie aura pour objet un groupe bien distinct, dont une espèce sera prise pour type ; c’est ainsi qu'il a déjà Mfait l'anatomie des Coléoptères ; c’est ainsi qu'il fait dans ce (x) Voyez pour les différens travaux de ce naturaliste, le Bulletin, Tome V, n° 8:14; Tom. XIV, n° 305 et Tom. XVII, n° 249. ” Zoologi2, 135 moment l'anatomie des Arachnides pulmonaires, en prenant l’araignée aviculaire pour type. Quant à M. Suckow , nous ne l'engageons pas moins à continuer avec persévérance ses re- cherches anatomiques ; la science ne peut que gagner par un semblable concours d’efforts et de talens. Dans le 1° chapitre de son mémoire, il parle des différentes parties de la bouche des insectes ; de nombreuses figures, faites d’après des espèces des differens groupes, servent à l'intelligence du texte, Dans le second chapitre, ilest question du canal digestif proprement dit, et dans le 3°, du foie et des canaux biliaires et salivaires. L'auteur parle ensuite des fonctions de ces différentes parties. Un autre chapitre est consacré à la transformation du canal digestif de la Mouche vivipare ( Musca carnaria ); une série de figures représentent les changemens qui surviennent successivement jusqu'à l’état d’insecte parfait. Quoique ce mé- moire ait uniquement pour but la description de l'appareil di- gestif, M. Suckow y à pourtant parlé des conduits qui sécrètent la soie, et de cette matière elle-même. Après cela, il dit quel- ques mots des conduits accessoires qu’on trouve près de l’extré- mité postérieure du canal digestif. Nous ne pouvons pas donner d'extrait de ce mémoire, parce que tous les détails sont expli- qués à l’aide des figures. Dans une 2° division de son travail, l’auteur décrit, en par- ticulier, l'appareil digestif d’un certaine nombre d’espèces, qui sont : 1° le Melolontha vulgaris, la larve et l’insecte ; 2° le Lu- canus parallelopipedus ; 3° Trichius jasciatus ; 4° le Trichodes apiarius ; 5° le Donacia aquatica; 6° le Lytta vesicatoria ; 7° le Meloë majalis ; 8° le Calosoma sycophanta ; 9° V'Hydrophyllus piceus ; la larve et l’insecte ; 10° l’Acheta gryllotalpa ; 11° le Vespa Crabo, larve et insecte ; 12° le Xy/ocopa muraria ; 13° l'apis mellifica ; 14° le Dasypoda hirtipes ; 15° V'Anthidium manicatum ; 16° le Chrysis ignita ; 17° le Syrex gigas ; 18° le Musca deviens ; 19° le Tipula crocata ; 20° le Nepa cinerea; 21° le Ranatra linearis ; 22° le Pterophorus pentadacty lus; et 23° le Tinea evonimella. Le canal digestif de chacune de ces espèces est figuré. K. 73 MÉMOIRE SUR LA REPRODUCTION DES ABEFILLES ; par M. Es- . . . hr LA - * ; PAIGNET, ( Bulletin d'Histoire nat. de la Société Linnéenne #æ + + 136 Zoologie. de Bordeaux ; Tom. II, livraisons du à mars et du 26 juin 1829.) M. Espaignet, homme d’ailleurs très-respectable , n’a jamais cultivé les sciences naturelles ; mais il a long-temps observé les Abeilles , et c'était même pour lui un besoin , une passion; le présent mémoire est déjà fort étendu , quoiqu'il ne soit pas encore terminé ; il contient le résultat de ses longues observa- tions. L’auteur prétend renverser les idées reçues sur la repro- duction des Abeilles, et son travail roule principalement sur ces deux propositions : 1° La reine et l'ouvrière ne sont point de méme nature, mais deux mouches d'espèces différentes , méme dans leur $erme. 2° La reine n'est pas la mère de toutcs les mouches de sa ruche. Ce sont ses propres expressions. Mais comment la reine et les ouvrières appartiendraient-elles à des espèces différentes » puisque, de l’aveu même de l’auteur, c'est la reine qui donne le jour aux ouvrières ? Il se tire d’embarras en qualifiant celles- ci d’Aybrides! Ensuite, que la reine ne soit pas la mère de toutes les abeilles d’une ruche, c’est une chose déjà connue, puisqu'on sait que les ouvrières peuvent produire des mâles. Seulement, l'opinion de M. Espaignet diffère de l'opinion généralement ad- mise, en ce qu'il prétend que tous les mäles proviennent des ouvrières. La mère-abeille , dit l'auteur plus loin , ze produit pas les jeunes reines ; mais d’où viennent-elles ? voilà ce qu'il nous laisse ignorer. Probablement il s’expliquera là-dessus dans la suite de ce mémoire , qui manque parfois de clarté et de pré- cision , mais qui mérite toujours d’être consulté par les per- sonnes qu'intéresse cette partie des sciences naturelles. 74. DE LA GUÈPE VÉGÉTANTE DE LA GUADELOUPE; par M. J.B. Ricorp-Mapranna, médecin à la Guadeloupe. ( Journal de Pharmacie ; mars 1829, p. 158.) Les botanistes et les entomologistes savent qu'on rencontre souvent sur des insectes morts, et que l’on conserve dans les collections, des productions particulières que l’on a reconnues être des plantes cryptogames , dont plusieurs ont été rappor- Zoologie. 137 tées au genre Sphærta ; mais on avait cru que ces plantes pa- rasites se développaient sur des insectes privés de vie. M. Ri- cord nous apprend qu'il a observé à la Guadeloupe, un nid de Guépes, dont le plus grand nombre étaient chargées de ces excroissances. À mesure qu’elles sortaient de leur nid, elles tombaient à terre, et ne pouvaient s’en relever, à cause du poids de la plante, qui avait pris racine sur une partie quel- conque de leur corps, particulièrement sur leur sternum. Ayant observé les larves contenues dans ces alvéoles, M. Ri- cord a remarqué qu’elles étaient aussi pourvues de cette petite cryptogame, mais qu'alors elle n’avait encore que très-peu de hauteur. Cette espèce paraît être le Sphæria entomorkhiza des botanistes anglais. 75. Enumeratio TorTricum WurTEMBERCIÆ; auct. G. FROE- um. In-8°, 102 p. Tubingue, 1828; Schœnhardit. L'auteur ne mentionne pas moins de 249 espèces de papil- lons, parmi lesquels il y en a plus de 70 de nouvelles. Il dis- tribue le genre en 8 sections, ainsi qu'il suit : 1. Pseudo-tortrices : quercana, etc. 1-4. 2. Veræ exasperatæ : literana, etc. 5-30. 3. V. lævigatæ : strigulana, etc. 31-151. 4. Metallicæ : gouana , etc. 152-182. 5. Piscipelles : pomonana , etc. 183-190. 6. Margine punctatæ : germana , etc. 191-198. 7. Speculares : scopoliana, etc. 199-239. 8. Caudatæ : derasana, etc. 24-249. Chaque espèce est indiquée avec ses caractères, avec des renvois aux ouvrages de M. Hübner ou de Fabricius, avec l'Habitat et des observations. Les espèces nouvelles seront fi- gurées dans l’ouvrage de Huübner. ( Zsës; Tom. XXI, p. 1155; cah. 11, 1828.) | 76. HISTOIRE NATURELLE DES PAPILLONS DE SURINAM , dessinés d’après nature. In-4°, 1" livr.; prix, d flor. Amsterdam, 1828 ; Sepp. Les éditeurs , possesseurs d'environ 158 dessins originaux des plus beaux papillons des environs de Surinam, peints sur le vi- vant et disposés, avec leurs œufs, sur les végétaux qui servent 138 Zoologie. de nourriture à la chenille, se proposent de publier cette col= Jection qui pourra faire suite aux Papillons de Cramer et Stoll. Le texte sera imprimé en 2 colonnes, hollandais et français. Chaque livraison sera composée de 4 planches avec texte. (/our- nal général de la littérature étrangère ; nov. 1828 , p. 321 ). 77. SYSTEMATISCHE BESCHREIBUNG DER EUROPÆISCHEN SCHMET- TERLINGE. — Description systématique des papillons d'Eu- rope, avec pl.; par J. W. Meicex. In-4°, Tom. x, liv. 2° avec 10 pl.; prix, 1 rxd. 8 gr. Aix-la - Chapelle, 1828; Mayer (1). Cette livraison contient les espèces et les genres suivans : Melilaea Athalia, Dictynna, Parthenia , Iphigenia , Maturna , Luücina, Hecate, Argynnis Tom)yris , Euphrosine, Seene, Thalia , Arsilache, Dia, Ino, Daphne, Frigga, Thore, Amathusia, Ti- tania, Cypris, Amasia, Chariclea, Freya, Latonia, Niobe, Eris, Syrinx, Cleodoxa , Adippe ; Eurybia , Aglaia , Laodice , Pa- phia, Valesina, Pandora, ÆEuploca Chrysippus, Vanessa Cardui, Atalanta , Antiopa, Io, Pol) chloros , Xanthomelas , Urticæa , Levana , Prorsa, Limenitis Aceris, Lucilla , Camil- la, Sibylla. 78. Die SCHMETTERLINGE VON EuroPa.—Les papillons d'Europe; par Fréd. Trerrscke.( Continuation de l’ouvrage d'Ochsen- heimer ). 6° vol. , 2° part. In-8° de 319 p. Leipzig , 1828 ; «Fleischer. Cette 2° partie est exécutée avec le même soin que la °° ; elle comprend les genres 4cidalia, 5o espèces; Larentia, 43 esp; (1) Madame veuve Deésray, libraire, rue Haatefeuille , n° 4, possède encore quelques exemplaires complets, premières épreuves, des deux ou- vrages suivans, les plus beaux et les plus cousidérables qui aient été pu- bliés en France sur les insectes. 1° L'Entomologie, ou Histoire naturelle des insectes coléoptères, par M. Ozivrer ,de l’Académie des sciences. Cet ouvrage, orné de 363 planches, coloriées d'après nature, se compose de 8 vol. petit in-fol. ;, dont 6 de texte et à de planches ; prix, broché en carton, 750 fr. 2° Les Papillons d'Europe, peints d'après nature par Enwsr et décrits par EnsGrAamerce, contenant 361 planches coloriées ; 6 vol. très-grand in-4°, cartonnés; prix 600 fr. Zoologie. 139 CasTNr£, Cicadaria, 40 esp ; Jerenne , 16 esp. ; Minoa , 6 esp.; et 7daea, 21 esp. Elle contient en outre des appendices à la 1° partie. { Gætting. gel. Anzcigen ; janvier 1829, n° 17.) 79: PRODROMUS MONOGRAPHIE, GENERIS LEPIDOPTERUM, auct. J. W. Dabman. 25 pag. in-4°, avec pl. col. Stockholm, 1828. L'auteur décrit les espèces suivantes : Castnia dædalus, actor , pylades , icarus , harmodius , atÿm- ñius , licus , enalthe, maris, ardalus, palatinus , amÿcus , mygdon , pelasgus, cronis , phalaris, linus, erycinia. Sous le nom de Wyctalideæ , il réunit, ainsi qu’il suit, les Cydirmon (Urania Fabr. ) ripheus , sloaneus., leilus , lavinia. Nyctalemon orontes , patroclus. Sematura lunus , ægistus , empedocles. Physania agrippina, odora , etc. Fortassé et Agarista Leach. et Eusemia lectrix (Bombyæ. ) Les Castnia actor, maris et mygdon sont très-bien figurés. Les caractères sont brièvement indiqués , la synonymie est complète et la description ne laisse rien à désirer. (Zsis; XXI, 11.) 80. ANATOMIE COMPARÉE DE DEUX ESPÈCES DE STRONGYLUS;, qui vivent dans le Marsouin; par M. Raspaic. Avec 2 pl. (Annal. des Scienc. d'obsers ; Tom. II, pag. 244; mai 1829.) J'ai publié dansle Bulletin du mois d'avril dernier (T.XVIT, n° r10 ), une note sur les Strongylus inflexus et minor qu’on réncontre dans le marsouin , et j'ai cru devoir considérer ce dernier comme une espèce distincte. En même temps j'ai envoyé un certain nombre de ces deux helminthes à M. Raspail , qui s’est appliqué à les étudier sous le rapport de leur structure anatomique; l’article que j'annonce maintenant est le résultat de ce travail. M. Raspail ne considère les deux espèces que comme deux variétés ; les différer.ces d’äge , de: développement et d'habitat peut-être, lui semblent suflisans pour expliquer les différences dans la structure ; je ne saurais cependant pas me ranger de son avis; car dans les deux espèces on trouve égale- ment les femelles pleines d’œufs parvenus à maturité , preuve que toutes deux sont à l’âge adulte ; il y a des différences de structure notables dans le mâle comme dans la femelle ; la dif férence d'habitat ne peut pas ètre citée comme preuve, puis- 140 Zoologie. N° 80 qu’on rencontre dans le poumon du cétacé les deux espèces réunies. M. Raspail décrit successivement les différens appareils de chacune des deux espèces et de chacun des deux sexes ; l’ex- plication des parties est éclaircie par des figures très-bien soi- gnées. Nous allons suivre l’auteur dans les différens détails de ses descriptions; c’est par le Sérongylus minor femelle qu'il commence. Dans cet helminthe une ligne rougeâtre, coupée transversalement par des bandes moins foncées , s'étend depuis les parties les plus voisines de la tête jusqu’à une certaine dis- tance de la queue. Cette ligne est extérieurement coupée par deux petits filets blancs, qui se dirigent obliquement et pres- que parallèlement. L'animal présente le même aspect sur les deux flancs. En outre, chaque côté dn corps est traversé longi- tudinalement d'une bande plus transparente que le reste du fourreau , et c’est à travers cette bande qu'on distingue Ja h- gne rougeâtre, dont il vient d’être question , et qui n’est autre chose que le canal intestinal. Quand on examine cette bande longitudinale et transparente au microscope , on remarque qu’elle est à son tour traversée longitudinalement par un vais- seau plus ou moins verdätre, qui ne saurait être mieux com- paré, dit l’auteur, qu'à une nervure microscopique de lépi- derme de certaines plantes. Ce vaisseau ne paraît pourtant pas appartenir aux couches inférieures de cette membrane; car lorsqu'on enlève l’épiderme de l'animal, on l’enlève en même temps ; et si on observe l’épiderme au microscope, on trouve qu'il est traversé longitudinalement de tubes transparens, qui ont environ —— de millimètre en largeur , et qui sont distans les uns des autres de —— de millimètre à peu près. Chaque moitié de l'animal en possède 65 environ. Cette membrane épidermi- que , d’une transparence très-grande, oppose une telle force à l'instrument tranchant , que le plus souvent, au lieu de se dé- chirer , elle ne fait que se refouler en arrière, et qu'on ne peut l'obtenir que comme un fourreau qui se détacherait du reste de l'animal. Dès ce moment, les deux parties du corps semblent ne plus tenir entr’elles, et elles se séparent spontanément. Cha- cune de ces deux moitiés est charnue, blanche, lavée d’une teinte indéterminable de jaune et de purpurin; on reconnaît facilement qu’elle se compose de couches musculaires transver- Zoologie. 1Ât sales, mais si serrées qu’on ne pourrait les considérer comme des masses isolées. Le canal intestinal s'étend longitudinalement depuis le bout antérieur et le plus gros de l'animal, jusqu’à l'extrémité la plus effilée. Cet organe est toujours rougeâtre; ses parois sont fortes et résistantes ; quelquefois, après une longue macération dans l'eau , il arrive sur certains points que la couche interne et rougedtre s'est décomposée, et qu’il ne reste plus là que la membrane externe qui est pellucide ; la bouche est simple et arrondie; après l’œsophage , qui est long de + millim., vient un étranglement qui sépare celui-ci de l'intestin proprement dit. Soumis à l’action de l'acide sulfurique, l’œsophage offre 3 cer- cles parallèles et distans entr’eux, qui semblent jouer le rôle ou de valvules ou de sphincters, tandis que la bouche et le ca- nal intestinal n’éprouvent presque point de changement sous l'influence de cet acide. A quelque distance de l’anus , le canal intestinal perd sa couleur rougeâtre et la consistance de ses pa- rois , et, dans cette dernière portion de son étendue, il est dé- veloppé par les organes génitaux, qui le dérobent ainsi aux regards. Les organes génitaux accompagnent le canal intestinal dans toute sa longueur , sous forme de deux corps blancs, cylindri- ques, filiformes. Vers le milieu du corps de l'animal , chacun de ces deux organes s’amincit, pour se terminer en une espèce de cloche, qui vient s’'aboucher par son ouverture avec un sac plissé, transparent, contenant dans son intérieur un sac plus étroit, qui renferme les œufs. En allant toujours d'avant en a- rière , on trouve que les deux sacs se rendent à un canal com- mun, qui se termine à la queue par un orifice vulvaire, dis- tinct ou confondu avec l’anus. Le canal commun, dit l’auteur , est évidemment le vagin ; chacun des sacs’est une corne de l’u- térus; la cloche pourrait être comparée à la trompe; la partie rétrécie à un oviducte, et toute la moitié antérieure de l’or- gane génital à lovaire. Si on examine chacun des ovaires, on remarque vers le commencement , à partir de la cloche, que cet organe renferme des œufs , qui contiennent de petits vers à l'extrémité de l'ovaire qui est la plus voisine du vagin. L'auteur passe après ceci à la description du $. minor mâle, Dans ce dernier , dit-il, l'extrémité caudale est bordée de cha- 142 Zoologie. que côté d’une membrane ( la bourse, selon les helmintho- logistes ), qui se dirige en devant, en sorte que les deux membranes sont presque parallèles. L'extrémité est rénflée, et elle se termine par le pénis, gris évidemment perforé; de chaque côté du renflement est un organe analogue au pénis, mais imperforé (1. La surface extérieure de l'extrémité cau- dale est traversée de bandes obliques d’arrière en avant, qui paraissent être les effets d’un jeu musculaire. Si l’on ouvre lon- gitudinalement l'animal, on découvre le canal intestinal qui est conformé comme dans la femelle. Les deux ovaires sont rem- placés par deux organes analogues , mais remplis d’une pulpe spermatique. Le canal intestinal est enveloppé par l'extrémité de l’organe mâle qui aboutit au pénis. C’est à tort, dit l’auteur, que l’on considérerait les membranes appendiculaires de l’ex- trémité caudale comme des bourses, ce ne sont évidemment que des moyens de copulation, et non des organes de la géné- ration ; ils servent au mâle à saisir la femelle. Cette idée est aujourd’hui généralement admise par les naturalistes. Quant au Strongylus inflexus femelle, l’auteur dit qu'il s’est assuré par la dissection que le canal intestinal aboutit au sinus qui se trouve entre les deux crochets de la queue. Du reste, la structure du canal intestinal, et la direction ainsi que la forme des ovaires, rappellent exactement les organes corres- pondans du St. minor. Il faut en dire autant de la structure gé- nérale du corps, des vaisseaux latéraux, de l’épiderme sur le- quel pourtant les tubes longitudinaux ne sont pas très-distincts. La vulve, dit l’auteur, doit s’aboucher aussi avec l'anus; car malgré la grosseur de l'animal, il n’a pas pu découvrir d’autre ouverture que celle où vient aboutir le canal intestinal. Le Sr. (r) J'avais d'abord cru aussi que cette partie était le pénis ; mais de- puis que j'ai vu cet organe sur d'autres vers du mème genre, je me suis convaincu du contraire. La partie dont il s'agit ici, ainsi que les parties analognes qui se trouvent de chaque côté de la bourse, ne sont, suivant moi, que des appendices charnus destinés à soutenir cette bourse et à lui imprimer les mouvemens de préhension dans l'accouplement, Le pénis des strongles et des nématoides en général, n’est pas anssi volumineux que le sont ces appendices; il ne se trouve pas non plus à l'extrémité posté- ‘rieure de la bourse , mais sous le imilieu de celle-ci, où il se présente {quand il est dehors) sous la forme d'un fil tres-wince et recoarbé en avan, a . Zoologie. 143 infleus mâle ne diffère pas plus du S. minor mâle, que les deux femelles ne différent entre elles ; c’est-à-dire que l’unique dif- férence ‘existe dans l'extrémité caudale. Mais je remarquerai que c’est précisément aux deux extrémités du corps des Nématoi- des qu’on observe leurs ranx caractères distinctifs. Or, dit l’auteur, on retrouve sur cette extrémité tous les analogues de l'extrémité candale du $7. minor, à l'exception du pénis, qui peut bien être supposé retiré dans la substance même de la queue, et cette supposition devient encore plus probable quand on ob- serve l'extrémité caudale du #. Dr l'acide sulfurique. Ainsi, selon l’auteur, cette extrémité du ver est échancrée et bi- lobée, parce que le pénis, en se retirant, a entraîné avec lui la portion correspondante de la membrane (bourse) qui le re- couvre, J’observerai encore que, dans aucun autre Strongle, on n’a vu jusqu’à présent la bourse adhérente à la substance du pé- nis, de manière qu’elle ait pu être entraînée par ce dernier. Kuxx. 81. UEBER DIE POLYPEN 1M ALLGEMEINEN UND DIE ACTINIEN INS BESONDERE. — Sur les Polypes en général et les Actinies en particulier; par M. W. Rare. In-4°, avec 3 pl. coloriées. Wei- mar, 1829. 82. PrumuLarta BULLATA, nouvelle espèce recueillie dans l’ex- pédition au pôle arctique sous le capit. Parry, dans le détroit d'Hudson; par M. G. FLeminc. Avec une pl. ( Mem. of the Werner. Soc. ; Vol. V, partie 2°, p. 303, 1826). Les branches de cette coralline sont irrégulièrement distri- buées ; chacune naît d’une cellule (ou denticule) qui s'étend en une vésicule ovale, légèrement ridée transversalement. Du som- met de cette vésicule s’avance une tige creuse, munie d’un côté seulement d’une rangée de cellules, dont quelques-unes s’élar- gissent en de nouvelles vésicules, qui supportent à leur tour de nouvelles tiges ou branches. La base de chaque vésicule est unie à l’ouverture de la cellule correspondante; mais la ligne de séparation reste distincte, parce que la cellule et la branche, à laquelle celle ci tient, sont d'une texture plus ferme que la vésicule, Dans les jeunes branches, il y a une communication libre entre le canal central de la tige et la cavité de la vésicule; e Ts # : 144 Mélanges. les branches plus anci à ‘exi dans les branches plus anciennes, cette communication n'existe plus. De la base externe des vésicules on voit naître XL à 3 ra- dicules creuses , et descendre le long de la tige principale, pour adhérer enfin d’une manière intime à la surface de cette der- nière. Ces radicules, ainsi que les tiges elles-mêmes, sont dé- pourvues d'articulations. Chaque cellule est courte, à peine du diamètre de la tige qui la supporte; son orifice, qui regarde en haut, est horizontal ou très-peu oblique. " y: 83. BREVES ANIMALIUM QUORUNDAM MAXIMA EX PARTE MARI- NORUM DESCRIPTIONES. AuCt. S. LEUCKART. In-4°, 24 pag, 1 pl. Heidelbergæ, 1828; Osswald. L'auteur décrit dans ce petit travail plusieurs nouveaux gen- res et nouvelles espèces d'animaux, qu'il avait rapportés d’un voyage scientifique sur les côtes de la Méditerranée. Le Seps tridactylus est divisé en deux espèces, qui sont le S. vittatus et lineatus ; chacune de ces espèces est décrite. Une seconde espèce est le Syrgrathus Tiedemanni. Ensuite l’auteur décrit deux Doris sous le nom de favipes et venulosa. Un nouveau genre , Zdalia elegans , qui se trouve entre les Doris et les Eoli- dia, n’est autre chose que lPOkenia du voyage de Brown. — Une nouvelle espèce est l’£olidia Sæmmeringii. Sous le nom de Meckelia Somatotomus se trouve décrit un ver ayant de l'ana- logie avec les tœnias, mais qui s’est rencontré vivant dans la mer. L'auteur croit que le Planaria viridis de Muller appartient à ce genre. Un autre ver, Octobothrium lanceolatum, voisin des Polystoma, a été trouvé dans les branchies de l’alose, L’Asco- soma Blumenbachii a beaucoup de rapport avec le genre Siphun- culus. Il en est de même du nouveau genre Phascolosoma gra- nulatum. En outre , l’auteur décrit une Æolothuria depressa et un Æchinorkynchus pellucidus ; ce dernier se rencontre dans le canal intestinal du dauphin. ( Zsës; Tom. XXI, p. 1195; cahier 11, 1828 ). | MEÉLANGES. 84. Lerrres DE M. Raxc à M. le baron de Férussac. IT° etre. Toulon , 1°° septembre 1829. Vous apprendrez sans doute avec intérêt quel a été le résul- . | Mélanges. 145 tat premières recherches dans la Méditerranée; je vais vous en donner un aperçu. J'aifecueilli , sur la rade de Toulon, deux Doris que je n’ai point vues figurées dans vos planches , et que je suis très-porté à croire inédites. Ces r * animaux sont singulièrement re- marquables par la beauté et l'éclat de leurs couleurs ; jy ai trouvé en outre plusieurs belles espèces d’Ascidies et une Lime, différentes de toutes celles que l’on connaît. Le premier mollusque que j'ai | en mer est votre mag- nifique Poulpe velifére; du moins ai-je cru le reconnaître aux trois larges membranes qui réunissent quatre de ses bras. Je l'ai trouvé à peu de distance des côtes du royaume de Valence, dans l'estomac d’une Bonite qui venait sans doute de l’avaler à l'instant même , car, quoiqu'il ne donnât aucun signe de vie , dl ne paraissait cependant pas avoir souffert de l'effet de la diges- tion ; aussi ai-je pu le caractériser rigoureusement et en pren- dre un bon dessin colorié , qui vous manque. Cet individu est moins grand que le vôtre, et ses trois membranes, que j'ai vues intactes , présentent, lorsqu'elles sont déployées, un vaste éven- tail. Les quatre bras qui les soutiennent sont plus grands que les autres, surtout les deux extrêmes ; enfin, sa couleur géné- rale est un rouge violacé, très - foncé et finement ponctué de brun. Ayant éprouvé quelques jours de calme, j'ai rencontré de charmans Ptéropodes, entr’autres , les Cléodores lancéclés et de Lesson; cette dernière, qui n’est encore connue que par la figure que j'en ai donnée dans les planches de notre Monogra- phie des Ptéropodes , et qui m'avait été donnée par M. Lesson, qui l’avait trouvée dans les mers de la Nouvelle-Hollande, est très-commune dans la partie occidentale de la Méditerranée, et sans doute que si elle n’a pas été connue plutôt , c’est parce que l'on n’a pas eu, comme moi, la précaution de saisir tout ce qui vient à la surface de la mer à l’instant même du coucher du soleil, lorsqu'il fait calme ; je me suis encore convaincu que ce n'est en général qu'à ce moment que les Ptéropodes vien- nent respirer l'air libre. Les Créséis se sont présentées en non moins grande abondance que dans l'Océan. Cesont les C. striata, virgula et clava ; cette dernière m'a donné occasion d’observer pour Ja première fois le produit de la génération qui se montre B. Tome XIX. 10 La È 446 Mélanges. N° 84 sous la forme d'une matière glaireuse enveloppant toute: la par- tie antérieure et extérieure de la coquille. Je n’avais point en- core, non plus, observé chez ces animaux la position du cœur : lorsqu'ils sont vivans on le distingue facilement à ses battemens et au moyen de la loupe, à leurre postérieure du corps. Le genre Clio m'a offert une nouvelle espèce remarquable par sa petitesse, sa forme oblongue alongée , sa couleur viola- cée et ses aîles en forme de nageoires ventrales de poissons. Elle se contracte souvent de manière à prendre la forme d’une boule, d’où s'échappe cependant encore l’extrémité caudale; ce qui lui donne l'apparence d’un petit tétard. Elle appartient aussi aux côtes d'Espagne. J'ai eu le bonheur de rencontrer un Ptéropode qui, sans doute, formera, quand il sera mieux connu, un genre nouveau dans la famille des Hyales. Malheureusement je n’en ai qu’un seul individu , et d’ailleurs si petit, que je n’ai pu en tirer que les caractères les plus apparens. Son animal ne m’a point offert de tête distincte, mais deux petites nageoires opposées et éga- les, liées ensemble par un petit lobe intermédiaire , absolument comme dans les Hyales. Quant à la coquille , elle est vitrée et. translucide au plus haut degré, spirale et turbinée ; son ouver- ture est ronde, à bords non continus ; elle n’a point d’ombilie, et j'ai pu compter jusqu’à cinq tours de spire. Ce singulier petit Ptéropode a certainement des rapports avec le genre Limacine; mais il me semble que la forme de la coquille s’en distingue bien ; du reste il ne m'a pas été possible depuis d’en obtenir un second individu. Les Atlantes sont extrêmement communes , surtout l’Atlante de Péron, qui est plus petite dans la Méditerranée que dans lO- céan, et surtout que dans la mer des Indes. J'ai observé avec bien du plaisir l’Atlante de Xeraudren, et son animal, qui est bien le plus joli de tous les mollusques que je connais ; j'en ai tiré quelques nouveaux renseignemens sur ce genre , qu'il sera bon d’ajouter à ce que j'en ai dit dans un mémoire anatomique publié il y a deux années dans le Recueil de la Société d’his- toire naturelle de Paris. J'ai reconnu, par exemple, que la bou- che est armée d’un appareil corné, analogue à celui que l’on observe dans les Carinaires ; que la partie postérieure de lani- mal , celle qui porte l’opercule , se dilate un peu dans le sens % » + LL Mélan ges 147 vertical, de manière à former une sorte de nageoire secondaire ; ce qui, ajoute encore à l’analogie si remarquable entre les At- lantes et les autres Nucléobranches ; enfin j'aurai encore quel- ques détails à ajouter à ceux que lon connaît déjà sur ce genre intéressant. L'Anatife vitré m'a donné également l’occasion de faire quel- ques observations qui contribueront à le faire mieux connai- tre. Ce n’est point un mollusque fixe comme tous ceux de sa classe , c’est un mollusque libre et pélagien tout aussi bien que la Janthine ; car , comme elle, il se suspend à la surface de la mer au moyen d’une grappe de vésicules aériennes blanches et diaphanes. Dans l’Anatife vitré ce singulier organe est une dé- pendance du pédicule charnu. Par ce moyen Panimal flotte li- brement sur l’eau, mais il tombe au fond sitôt qu'il le faut. J'ai trouvé, sur les rochers de Cadix , deux charmantes Do- ris qui me sont aussi inconnues, et que je ne puis rapporter à aucune des espèces de vos planches ; un beau Pleurobranche que j'avais déjà rencontré sur les côtes de la Rochelle, et dont la pièce testacée interne présente un sommet bien distinct, d’un tour à un tour et demi de spire ; enfin, le Sigaret de Kindelau, qui a été décrit dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Bordeaux. J'ai reconnu que l’animal de cette petite coquille change trois à quatre fois de couleur pendant sa vie, ce qui peut facilement conduire à des erreurs en faisant passer pour‘ une espèce distincte ce qui n’est absolument qu'une variété d’âge. Il en est de même du Pleurobranche, dont je viens de parler. Tout me porte à croire qu'avec un plus long séjour à Cadix j'aurais fait une ample récolte de mollusques , d'autant plus, que ses rivages recoivent le tribut de trois contrées différentes. En effet, on y trouve beaucoup de mollusques de la Méditer- ranée, plusieurs de ceux des Canaries, des iles du Cap-Vert, et même des Antilles , et enfin la plupart de ceux du golfe de Gascogne. Je conserve tous ces animaux dans l'esprit de vin , et j'en aï pris préalablement des dessins et des notes sur les vivans ; j'en ai fait autant pour plusieurs autres mollusques qui sont bien connus, mais qui n’ont jamais été représentés , ou qui ne l’onb ete qu'imparfaitement ; telles sont plusieures espèces de Téré= L +. - e ” / À 148 . Mélanges. bratules vivantes, dont je me suis surtout attaché à reconnaître le système de charpente intérieure, J’ajouterai à cela que je pos- sède quatre mouvelles espèces de ce dernier genre , et que j'ai décrit sur le vivant l'animal de la Crante. Je vais, au premier jour, mettre à la voile pour les côtes oc- cidentales d'Afrique , et malgré les belles découvertes qui y ont été déjà faites par Adanson, j'ose compter sur de grandes ri- chesses en mollusques et en poissons. Le goût de l’histoire na- turelle se propage parmi les officiers qui me sont adjoints, et qui sont tous désireux de se créer une occupation pour les dis- traire de l’ennui et de la monotonie d’une longue campagne ; M. Joly, mon ehirurgien-major, qui est un officier instruit et distingué , me seconde surtout habilement. Nous allons nous at- tacher à récolter dans les différentes branches de l’histoire na- turelle ; cela me mettra peut-être à même de m’acquitter en- vers les savans de la capitale, qui ont accueilli mes travaux avec indulgence, ou qui ont daigné m'honorer de leur amitié. & 85. RÉGLAMATION DE M. Vroricr , à Groningue, au sujet d’un article du Bulletin. Je viens de lire dans le cahier de novembre 1828 de votre intéressant Bulletin des sciences naturelles , p. 389 et suiv., un article signé S. G. L., rendant compte de deux mémoires que ‘jai publiés, l'un sur l'os sus-maxillaire accessoire du Rhenne, l’autre sur une espèce du même genre, que Je présumais nou- velle. L'auteur de cet article semble douter de l'existence de cette espèce, et certes, si l’on considère les nombreuses modifi- cations que subissent les animaux en domesticité, on ne peut qu'applaudir à sa. méfiance. Toutefois j'ai pu éloigner tous mes doutes, par l'examen de deux autres têtes, appartenant à la même espèce, dont M. Temminck a fait dernièrement l'acqui- sition à Londres, pour notre musée de Leyde. Ce savant, avec la bienveillance qui le caractérise, a eu la bonté de me confier ces crânes et de me permettre d’en faire des dessins. Par là j'ai pu m'assurer qu'ils offraient le même type, les mêmes caractères que J'ai désignés dans l'espèce que je présume nouvelle. Ainsi ee n'est plus sur un seul individu , mais sur 3 que je base mon espèce. L’étiquette anglaise de ces têtes indique qu'elles vien- ment du Spézberg, et qu'elles ont été amenées par un des vais- » CT d Li - / Mélanges. 149 saux de l'expédition arctique « Brought by one of the slips, employed on the arctic expedition, presented by D° Léack 21 nov. 1818 ». Il me semble que cette origine fait d'elle-même tomber l'opposition de la domesticité, que M. S. G. L. m'a faite, et qu'il avait alors droit de me faire, vü que dans le temps, lorsque je publiai mon mémoire , je ne connaissais que le seul crâne que j'ai décrit, originaire de la Norvège. J'espère, qu'après ces données nouvelles, M. $. G. L. ne doutera plus de l'existence de cette espèce, et en vous adressant ces légères observations, j'ose inviter en même temps les savans et les voyageurs , qui seront à même d’éclaircir cette question , de nous donner des données positives sur la peau et les autres caractères de cette espèce. 86. SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURALISTES DE Moscou. ( Bulletin du Nord; 1° cah., janv. 1828, p. 45 ). Cette Société fut établie en l’année 1805 par son directeur perpétuel, le conseiller d’état actuel et professeur Fischer; en 1807 elle fut autorisée à prendre le titre de Société Impériale, en récompense de l'utilité de ses travaux. Se trouvant en corres- pondance avec les Sociétés savantes les plus célèbres, elle suit les progrès que les sciences naturelles font dans les autres pays, en même temps qu’elle continue avec un zèle non interrompu à s'occuper des découvertes à faire en Russie. Ses premiers tra- vaux sont consignés dans un ouvroge qu’elle a publié sous le titre de Mémoires de lu Société impériale des naturalistes de Moscou, dont le 7° volume est sous presse. La Société possède une bibliothèque et un musée qui se conserve avec celui de l'Université. Elle s’assemble annuellement en séances ordinaires, et en outre son conseil se réunit tous les premiers du mois sous la présidence du directeur. Afin de mettre nos lecteurs au cou- rant de la nature et de l’étendue de ses travaux, nous allons re - sumer ce qui a été fait dans les dernières séances. M. Fischer, ayant fait un examen approfondi de diverses dents fossiles de Mammouth, a trouvé, par les différences qu'elles présentaient dans leur structure, que l’on devait subdi-- viser ce genre d'animaux en plusieurs espèces auxquelles il à donné le donné le nom d’Ætephas, Mammonteus , Campylotes, Periboletes, Panicus ct Pygmœus. H a ensuite présenté , pour L À. À 150 Tablé des articles. être COSRUEE dans le musée de la Société , une empreinte de Poisson" qui paraît appartenir au genre Ch, et qu'il a trouvée lors de sa dernière excursion dans le gouvernement de Moscou, et en même temps il a fait connaître plusieurs nouveaux Coléop- tères du genre Carabus, qu'il a nommés C. platyscelis, C. Eich- waldi, C. chiragricus, C. Ledebourü et C. Pasianax, et en outre une Noctuelle, Triphæna Chardigny. M. le baron Schilling, ayant envoyé plusieurs grains métalliques qui passaient pour être des pierres météoriques , le directeur a reconnu que c'était une argile ferrugineuse globuliforme, dont le D” Heimann fera l'analyse chimique. Parmi les objets d’histoire naturelle qui ont . été offerts à la Société, on remarque 1) une Hermine vivante (Mustela Erminea ) trouvée dans le gouvernement de Costroma, par M. B.S. Tolstoy; 2) un individu desséché d’un Lézard ( Z caudivolvula ), et un autre d’un Poisson (£sox Belone ), envoyés par M. Ziga, de Riga; 3) une Conferve ( C. Ægagropila ) pré- sentée par M. Auerbach; 4 ) une Cigogne empaillée ( C. »igra ) tuée à Gorenki près de Moscou, et donnée par M. P. Kourbatov; 5) deux exemplaires de la Bovista gigantea, dont l’un pesait douze livres, remis par le D° Delaunay et par le conseiller de collége Toropof; 6 ) plusieurs corps fossiles, trouvés dans le gouvernement de Moscou par le directeur et par MM. Ro- sof et Savy. A la séance du 5 octobre, le directeur a lu un rapport sur un nombre considérable de larves qu'on a trouvées sur la neige. { Voy. le Bulletin, Tom. XVIIT , n° 192 ). RAA III RS RSR RE RE RES RS A/S RU RUE RE ARR RE RS EN RARE RER TABLE DES ARTICLES DU CAHIER D'OCTOBRE 1829. 0 Q 0 œssm— Géologie. Suite des observations géolog. sur les différentes formations qui, dans le système des Vosges, séparent la formation houillère de celle du lias; Élie de Bcaimobt ne eee de eee ee COTE AS - ' Chüûte d’un terrain au Brésil; Eschwège. — Examen d'une caverne à ossemens, déconvert: en Italie; D° Paolo Savi. — La vallée de Renchthal et ses bains; Zentner.— Pierres mouvantes dans les lacs ; N. Chipman.— Sur la possibilité de connaître le temps qu'ont mis quelques couches terrestres à se déposer; Jobert......... 7 Sur un nouveau Phgpomene Hobene observé au Gran Sasso d'I- talia ; Aug. Capello.. OO RS cime 9 n2 À ÿ à Table des articles. 151 LA Notice sar les sources de la Touvre; Roulland...........#.... 10 Notice hist. sur le département du Gers; le même.............. 12 Recherches sar l’âge relatif des montagnes; Élie de Beaamont.... 14 Considérations théoriques sur les cavernes à ossemens de Bize; Moncablhls. ss. 402 sas dre a dt aas 2 Mu PO, 18 Extrait d'un mémoire de M. Christol sur deux nouvelles cavernes à ossemens du département da Gard........................ 28 Soc. géol. de Londres; extrait d’une lettre du D Buckland....... 29 Extrait d’une lettre écrite de Morée , par M. Boblaye capitaine-in- génieur-géographe en Morée...............5.:.......... 34 Histoire naturelle générale. ” Museum à Macao. .... CAN Se RE OS a PE HIS 38 Muséum d'histoire naturelle de l'Université impériale de Moscou ; Fischer de Waldheim..... TR RE Pete à Me RO) Extrait d’une lettre de M. de Langsdorff.....,............... 40 Minéralogie. lahrbuch für den Berg-und-Hüttenmann : — Annuaire des mines poar l’année 1829; publié à Freyberg ; Reich..... Élémens de minéralogie; W. Haïdinger...................... Essai d’un plan du système de minéralogie chimique; Nordenskiold. 41 Periculm novi systematis mineralogici; Bonsdorff..,.......... +. 143 Or de la Virginie aux États-Unis........... etat RC CET L Minerai de plomb du Mississipi. — Note sur un minéral qui se rap- proche du Bildstein de Werner; $. W. Conrad. -— Sur les gites de manganèse de Romanèche; De Bonnard........ ice 40 Eatrait d’une lettre du comte Al. Strogonoff, sur le Labrador de TRE Me PE e OC ME RIT ECS D Ce PS Nethaet te ete Botanique. Considérations sur la nature et les rapports de quelques-uns des organes de la fleur; F. Dunal..,......... NASSS Ne diet 49 De l'effet de la lumière sur les plantes; Leuchs............... 452 Note relative à l’action des ne sar l'air et l’eau ; F. Marcet. 54 Sur la résorption des plantes; Link. 0 OC Ter CE DOOCÉ DE .. 56 Des substances déletères pour les animaux, peuvent passer dans l'or- ganisation des plantes sans leur nuire ; Goeppert......... ob Germination da Cocotier; Poiteau......... er es at setiale .. 58 Mémoire sur la famille des Ombellifères ; De Candolle ......... 59 Nonvelles observations sur la deuxième édition du Flora gallica de M. Loiseleur Deslongchamps; F. Petit............ AL CO Re Flore de la Poméranie; Homann.............1....... +... 69 Botanical Register. ........... SE Me ME Moreri dd Malte ete 70 Botanical Magazine. ......... MARS ORENEL ET CET - APR ENT LTÉE 7 Observations sur les caractères et Fe affinités des geures Darwiria , Brunsfelsia, Browalia, Argylia, Eccremocarpus, etc. HD: Don... 77 Sur une nouvelle espèce de Celsia; Bouché.....:............. 83 Observations sur la Tradescantia Zanonia ; le même........ nm... tb. Lettre sur une variété remarquable du Mais du Rrésil; Aug. St-Hi- LL SERA EEE NOR ee AOL LE COCO RER EC APRES re UE Note sur une nouvelle espèce de mais; M. Bonafous......... .. 85 Figures et description des Camellias cultivés dans les jardins d’An- gleterre ; Chandier et Beattie Booth............ Red arc 186 Réclamation de M. Raspail..............,............ S'HÉPPAE Herbier général de France; Sieber........... DCETEREESEE Se - 90 La : : . + - v _k e ° « . n , * » L : pa » , 4 192 T'able des articues. LE e #." Zoologie. À Iconographie du règne animal; Guérin.................... M Handbuch der Naturgeschichte des Thierreichs ; Wilbrand_. — Fais boreali-americana; Richardson , Swainson et Kirby. — The Me- : nageries. — Aarsberættelse om nyare zoologiska Arbeten; Dalaawe 94 Notices zoologiques du voyage de M. Pœppig 1 NO ENTRE PE, 2.198 Descript. de 2 esp. du genre Feds ; Vigors et Horsfield, ........ 104 Aiïguillon à la queue du lion; Deshayes. — Deinotherium gigan- teum; Kaup,.............. pe DONNE IE METIER. PAULNE EE 106 Antilope à cornes déprimées ; Quoy et Gaimard............... 108 OEufs d’ornithorinque; Geoffroy St-Hilaire, — Histoire naturelle des oiseaux ;-Drapiez..…4s 2.4.1. +t4NR22:.. 60e POUREEUNR 110 Phenicoptère , nouv. esp.; Dessalines d'Orbigny et Isid. Geoffroy St-Hitaire, + ténnomvhenekesmetmeertee tte NME DURE ER 6 à | Langue du caméléon; Houston..............,............ "148 Observ. sur le caméléon; Spittal......... MN ce rie PTS 1 Cyprinus uranoscopus ; Agassiz..:.....,.................... 117 Elements of Conchology ; Burrow. — Tableau des Mollusques de l'arrondissement de Dax; Grateloup..,.................... 118 Sur la coquille de L'argonante ; Dé acte 160: — Sur les ammonites; L. de Buch........ DAC ON HOT EU IEEE 120 Serpulorbis, nouv. genre de Gastéropodes ; Sassdt 214. net ES Histoire natur. des annélides , crustacés et nvaobiféi dés s Anidoÿi et Miltie:Edwards. re it. M COS APEIENTINT EN 101124 Développement de l’écrévisse; Rathke....................... 126 Trilobites, nouv. esp. ; Dalman..... 01 1.00 JIN STE, SON 128 Obs. sur l’ascension des araignées dans l'air; Virey..... svt .. 150 Dissertatio entomologica ; Sahlberg. Appareil digestif des insectes; SacKOwW Er MMS 00, COQUE FR MARNE ECO ORNE 134 Mém. sur la reproduction des abeïlles; Espaignet.............. 135 Guëpes végétantes de la Guadeloupe ; Ricord-Madianna. ......... 136 Enumeratio Tortricum Wurtembergiæ ; Frælich. — Papillons de Su- TIRAM, #49 4 4 Ve releve ve à ee + 0 1 5 0 © 5 SCT EUNMENNERPENENPPENERE 137 Systematische Beschreibung der Europæischen Schmetterlinge; Meigen. — Die Schmetterlinge ven Europa; Treitschke............... 138 Prodromus monograpliw generis Lepidopterum ; Dalman.—Anatomie | de deux strongles; Raspail... 2.014501 0, 0h S00e01,. 000.008 139 Ueber die Polypen im allgemeinen und die Actinien ins besondere ; Rapp. — Plumularia bullata ; Eleming ustianotet rete *.0143 Breves animalium quorundam maximä ex parte marinorum descrip- tiones; Leuckart — Letire de M. Rang à M. de Férussac....... 144 Réclamation de M: Vrolick:. 41.1... UNIES an 148 Société impér. des naturalistes de Moscou..........,.... ARBRE EVE | + z _ . E RAR ATA. Tom. X VIII , u° 287 : Manuel des sciences naturelles; par M. Moncke, disez : Manuel de physique. Ibid. n° 67 : Dans la citation de l'Zsis , an lieu de p. 906, n°* VIII et IX, lisez: n° VIL, p. 696. L PARIS. — IMPRIMERIE DE A. FIRMIN DIDOT, é RUF JACOB, N° 24. . LL e Le ” . à LE | dier, de la mére manièrt, kes Bulletins d échange. x au ‘FT AVIS. AO DAVR A TE LA à Là RASE Lss JOURNAUX, Reouerts PÉRIODIQUES ÿ MéuornEs | où ANSACTIONS DES SOCIÉTÉS SAVANTES, seront reçus en échange d’une ou de plusieurs sections du Bulletin ; au choix des éditeurs et d’après les prix respectifs d'abonnement. On. engage ceux qui À n’ont point encore effectué cet échange à l'accepter, afin de con- _ courir iproquement aux progrès des sciences et de l’industrie. 2. Les Aureurs ou Éprreurs des écrits de toute nature sur He. l'industrie ou l’art militaire, sont invités à en faire parvenir un exemplaire, broché et france de port, avec l'indica-, tion du prix, à la direction du Bulletin, rue de l'Abbaye, n°3. Le reçu en sera constaté par l'insertion d’une annonce ou d’une analyse raisonnée dans l’un des plus prochains cahiers dont la … publication suivra le dépôt de l'ouvrage. 3. Les SOCIÉTÉS SAVANTES DE TOUS LES PAYS sont également invitées à envoyer, en temps opportun, pour le Bulletin, | lex- trait détaillé des procès-verbaux de leurs séances, annonce S des prix qu elles proposent et leurs publications diverses. 4. Les écrits POLITIQUES OU PUREMENT LITRÉRAIRES n’entrent point dans le cadre du Bulletin. On doit attendre des Sociétés savantes, des é écrivains et de libraires de tons les pays, qu'ils seconderont les vues qui ont fait établir cette entreprise. L'intérêt des sayans, comme celui de l’industrie et de la librairie, est de profiter du moyen qui leur est offert de répandre généralement et RS ment la connaissance des ouvrages qui paraissent. Mais les difhcultés et les _ lenteurs qu’on éprouve à faire parvenir les livres à Paris entravant quelque. fois ct désir, nous allons indiquer iciquelques moyens faciles et peu dispen- dieux dont on peut se servir, soit pour l'envoi des livres destinés à l'annonce dans le Bulletin, soït pour l’envoi des journaux adressés en échange de ce recueil. On recommande seulement d’expédier les uns et les autres immé- diatement après leur publication. On peut, d’après les traités conclus avec la France, affranchir, “ous Paris, sous bandes croisées ,les ouvrages brochés an prix de 10 centimes ou 2 sous par feuille di impression, dans les pays suivans : le roy. DE Sar- _DAIGNE; — le roy. des Pays-Bas; — toutes les PROVINCES PRUSSIENNES ‘en Allemagne et en Pologne, toute la Prusse, — Hampsoure, le Hano- VRE, —le sRAND-DUGHÉ DE Bane, — toute l'ALLEMAGNE in, excepté l'Autriche : de cette manière les journaux FREE seront respectivement affranchis jusqu’à destination. | - Dans les pays suivans, les libraires indiqués ous recevront les livres et les j journaux, et expédieront ] les Bulletins envoyés par la Direc- tion, en échange de ces derniers. On devra s'entendre avec ces Axes pour l’affranchissement et le port. . Le Danewanx peut faire remettre à Const shell: Deichmaun, -maison Gyldendal; la Suède, à Upsäl, .chez M. Palmblad. E" Le Russie peut faire affeanchir ! à Memel, ou remettre chez MM. Belli- | sard et Cf, à Saint-Pétersbourg , , et Riss à Moscou. AE. L'ARGLETERRE, Ses COLONIES, et les INDES OntENTALEs peuvent faire remettre à bee , chez MM. Treuttel et Würiz et CL. La Poroëxe RUSSE, l’AurricHe, la Bosëme, la HONGRE peuvent , comme tonte l'Allemagne , la Russie, le Dénémark et la Suède, faire re- mettre à Leipzig, par voie de PAR ENE chez M. Barthe, qui pourra expé-. ] ] “% pUre a à y DS. +{ né a > 4 D . ae 4 L. ; NT) © À % À. dé we. É Ÿ pe GRAND-DUCRÉ pe BAnE au ae remettre 4: “Strasbonrg, [ MM. Treuttel et Wurtz et Ci; la Suisse, à Genève, chez M. Cher balliér. à * Ja Toscane, Lucques, l'Érar roNmriCAL, peuvent faire affranchir/à Sarzane on déposer à Florence, chez M. Piatti. € ROY. DE Narzes et. Sic1xx peuvent déposer à Naples, chez MM. Borel. Let Ci. © ARE L'Esracxe et le Porrucar. penvent faire affranchie : Bayonne, on + mettre à Madrid, chez .....;et à Lisbonne, chez MA Pet G. da 2 MT Pour les Érats-Uxis D D'AMÉRIQUE, tout doit être déposé chez Pa | et Cie, libraires à New-York, qui remettront les Bulletins ‘d'échange. | Les auteurs ou éditeurs n'auront à payer : aucuns frais de port pour la ss France. L'on peut anssi adresser les envois à MM. Eyriès frères ,négocians | & 5 S au Hävre, par le paquebot mensuel. Ce moyen est Fe Here pour | IP V'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. Haut VA 18 Nota. Il est expressément recommandé PA les ouvrages ‘sous. [928 l'adresse suivante: 4 la Direction du Bulletin universel des sciences et de * ; l'industrie, rue de l'Abbaye, n° 3, à Paris, et de répéter cette adresse sur 4 Ja couverture, pour obvier aux pute dans : le cas où les bacides vi vie ne draient à à. rompre. LS AMRERT PAS Re CNE NET NH NTI AE ET ON S'ABONNE EN PAYS ÉTRANGER : [Re A Amsterdam , chez G. Dufour et C°. A Milae.. For us ARpGea "0 7 SU REER Fa 7€) A Barlin..…...,.... Duncker et Humblot. | 4 Moscou. ... hiss TR et fils, on (ée A Berne........... C. À. Jenni. A Naples... er + Borel et M . 1R A Bonn....... ..... Marcus, A New-York... ...,. PCR RRERT A Bruxelles... V° Demat, et à la Li-| 4 lu Nouvelle-Orléans. ?. Roche frères. LD 19 " il } brairie parisienne. | 4 Odssa....... +. Sauron et C°.1 1! 1 | >} A Copénhague. . . :.. Gyldendal. A Pesth.s)..,.,2, Kilian, Hartleben. CAUSE A Dresdë........ .. Walter, A Philadelphie... 2. Carey etC®, LS A Florence... Piatui. A Prague... We Calve. A AA: A, Francfort... .,.:. Jugel. . | 4 Rome...;..1..., DeRomanis. : 144 i A Genève... " Cherbulliez. 14 Saine- Pétersbourg.… Pellizard et Ces, A 1e A Hambourg: .:.... Perthès et Besser, | 4: Stattgard..…....... Gotta. ÿ, A Leipug A BU DT Barth. SN A Terin Le, LA Robtan ru , M bréret 4 mate Collardin. A Upsal..:...,.... Palmblad! } + À, Lisbonne... .: P. #t G. Rey. A Warsovie. ...,2, ülueksberg. | 4 Londres...) Treuttel et Wurtz et} 4) Wionne. ns .), WA 7 ÉPNENR Shaun: | \ (€ S2 A Madrid... ...... (C®. A Zurich... Gessner. (ARE “el geo PRIX des collections antérieures ; > prises à Paris. AVE A ES 2 Q | ANNÉES. 5 v | | : DÉSIGNATION ANT 7} ‘ mm: À AGE DR F RS AT CEE 1824. | 1825. | 1826. | Sacriow. = : ot Lt CNE DRE “208 D Sc. mathém. A) etes CE 15 |, 15. 5 | 2%, Sc. naturelles... PPT ECEER 22 | 926 |! 26 3°, Sc, médicales. ..4,,.,.,.,..4 22 11:22 22 . 4°, Agncult., économ. domest. . », LA 15,1 15 116: 5°. Sc. technologiques, .......... 18 | 18 AB . 6°.Géog. erstat,, écon. publ.,voyag.} 18 | 22 | 22 À 7°, Philvlogie, antiquités, hist... 15 18 | 18:!| 8°. Se. militaires....1.,.1,, PAUSE DL | 12 12 5 À Burzerin COMPLET. {£ [RE 132 132 ‘ * ÿ ISA ETAR ut | LA Arwée 1823, I°® année de la collection, Ro le ire pt Lulletin pu Use dE "1 ; et des nouvelles scientifiques, 4 vol, in-8°.,,,...... CER EEE EC CEE EEE EEE ; à UT ! PARIS, L— VAPOTAERTE DE FIRMIN DIDOT, RUE ve | w°. 24.