Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http:/www.archive.org/details/n1bulletindesscien1829dela BULLETIN ET DE GÉOLOGIÉ, | RÉDIGÉ par MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, LESSON ET LUROTH. UNE TS me ÿ # à SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL, PUBLIÉ | | SOUS LES AUSPICES ES En Slonseigueur le Dauphin, PAR LA SOCIÉTÉ | POUR La. | PROPAGATION DES CONNAISSANCES Ë SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELLES, ET SOUS LA DIRECTION DE M. LE BARON DE FÉRUSSAC. COLLIERS LR OA LE LIL ILELLELLLLILUES N° I. — JANVIER 16920. LAS SLR SRE LEE LR LLIVELLELLE LUEUR LEUR SEE Oo ON SOUSCRIT A PARIS: Fa au Bureug ceNTRAL pu Buzzer, rue de l'Abbaye, n° 3; Et.chez M. Levrauzr, rue de la Harpe, n° 8r. Se | Paris, Strasbourg et Londres, chez MM. Treurrez xr WunTz. O1 0 ï Les | DES SCIENCES NATURELLES n Qi: AS - 5 7 = XX Q 7 Y 6 Û Si LR, 7 : : 4 à k ALCAE > | NL } = < ! : À ce A (A CAP) Æ \ > : A Ye dE j ÈS ES © EE TT DR EE SET PP ARE PTT ERP PRES) FRS AU ere ’ > = œ 5 ex L © RIRE RIT ETS LE DT STD EME SETS A D 72 me De Se: CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION. Les abonnemens pour le Balletin universel dans son ensemble, comme pour chacune de ses diverses sections, qu’on pent se procarer séparément; datent de janvier, pour douze cahiers de chaque seetiou, paraissant le 1° de chaque mois. Le prix en est payé d'avance, les lettres de demande et} argent sont adressés francs de port.. Les prix d'abonnement, pour l’année 1828, restent fixés conformément au tableau suivant des hnit sections du Bulletin. | n $ G D AL | ë A Ses el ENT. Ô ë DÉSIGNATION a L 2 ñ PRIX D'ARONNEME) “a & CEE J Ba y 2 |22 ñ & | Susers pr cHAque section. | 5 | Z> déparmens pi A ] = il ; Sciences mathématiques , } {| physiques et chimiques... { ma [2 ) Sciences naturelles et géo] 10 4 D A OS , 3 | Sciences médicales, etc. . : 10 ( | | Sciences agricoles, écono= 6 | ‘miques, ete... .:..,.... ; 9 {Sciences technologiques... | a a, Sciences géographiques, } ;; écon, publ., voyages..., | 7 Sciences historiques, an-} 8 tiquités, philologie.. ... } Sciences militaires... Toraux....,. [Prix des 7 premières sec- tions prises ensemble. . .. Prix du Bulletin En : On voit, par ce tablean, qu’on peut prendre le Bulletin complet, avec ou sans la section des Sciences militaires, et que, dans l'an et l’autre cas, les prix offrent nne économie de 28 francs par an sur le prix total des sections prises séparément. On s'abonne aussi spécialement pour chacune de ces 8 sections : Pour la 1°° chez M. Bacurcigr, quai des Augustin, n° 555 A M. Levraure, rue de la Harpe; n° 81; 3° M. Barrière, rue de l'Écoie- de Médecine, n° 43 bis; 4° Mme Huzan», rue de l Éperon n° 7; Sy M Cara Gouax, quai des Augusiüns, n° 41; 6° M. Anraus-BErTRAND , rune Hautefeuille, n° 23; 7° MM. Doxpsyx-Dupré père et fils, rue Richelieu, n°47 bis ; 8° M.Axseux, rue Dauphiue , n° y. On peut également s'adresser à MM. les Directeurs des postes, dans les départemens et lans les pays étrangers. \ as ” &/ AVIS. Messieurs les Souscripteurs au Bulletin universel sont préve- nus que désormais on leur distribuera les diverses sections de ce Recueil au fur et à mesure que l'impression en sera termi- née, et sans attendre que les huit cahiers mensuels dont il se compose puissent paraître en même temps. Nous rappelons aux Souscripteurs de 1828 que nous leur avons livré intégralement le nombre de feuilles d'impression qui leur revenait pour leur abonnement de cette année; il ne nous reste plus à leur servir que les tables de chacune des 8 sections de 1828 ; nous les enverrons avec la couverture du cahier de décembre, que nous avons réservée à cet effet, aussi- tôt que l'impression , pour laquelle il a fallu fondre des carac- tères neufs, sera terminée. L'augmentation de prix indiquée par nos Prospectus pour les différentes sections du Bulletin, et que nous avions annon- cée d’avance à nos Souscripteurs , a dù leur paraître suffisam- ment motivée par l'augmentation de feuilles consacrées à cha- cune de ces sections ,et qui nous permet enfin de remplir, à leur satisfaction, tous les engagemens que nous avions contrac- tés en créant le Bulletin. PS 1 4 ( , n Ù Dar [ELU L'AUTRE SL TOUL 114 ul NÉE Ui ‘hp EOTUTEMRUETOVIT ENT Aénh ueilt tt PR LADY A8 4 aie Qi QE ME ER $ H-ftoû lonuoar visndri Hit 14 MU 4 à "TR RAI) je 184 16 à PT (0 UE arniits-u re. dut © fs al Le Li fe LOTURE LE LUE AT PAUL 9 tk gli 4 F . y % F f À ‘ fi K LH HA TES 720 EL TFHQ TT TEATTE 4 nn L LA 2 à Hu Lis 2 "AS L(N'1 Qui RICt ef 407 Je it 10e DE A l ME MINE OE EE Vis (ELEC 7 LLA 2 er 44 MO:1 | } à + 34 Kid r1 PTT h AMRCIEE ape sun an tuto dE à, lé ottonpat : ve LS ÿ saut ot AH UOTE AL Hp: un ar AGE Al Hoi tir: CTULE (I #1 LT 4 Ura hu db. à pe (EURE Lt RTE LT (4 ‘Un Hi # | at rite wa HE à ADD TINAM) METÉ UN ALTO ù la e oi dt tirs PLUS AMG UE CITE CHUrULOD LOU ahort a} EMEMIUET 4juc 0 BULLETIN DES SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE. ; RS AR TT TE TE TT TE TE AT TE OR TR AR RTE RE RE RE D LR Te GÉOEOGIE 1. TRAITÉ DE GÉOGNOSIE, etc.; par J. F. D'AURUISSON DE Vor- sis. 2° édition, Tom. [*". In-8° de xzvr et b2/ pag., avec une planche; prix, 7 fr. Paris et Strasburg, 1828; Levrault. (Voy. le Bulletin de 1828 ; Tome XV, n° 2/5.) L'on dirait que le savant auteur de ce traité, voyant le con- flit des opinions contradictoires qui s’est élevé au sujet de plu- sieurs questions fondamentales en géologie, et les écarts d’ima- gination où les conséquences de certains faits, poussées à l’ex- trème, ont conduit des esprits, d’ailleurs si distingués, a cru convenable de très-peu changer à la première édition de son ouvrage. Nons ne pouvons qu'applaudir à sa réserve. Le temps a consacré les idées émises, dans cette 1°° édition, avec une grande réserve. C’était un ouvrage où le bon sens dominait, où l’on avait cherché à donner plutôt les conséquences rigoureuses des faits bien observés que des hypothèses hasardées, plutôt ce qui était probable que ce qui pouvait séduire l'imagination. L'auteur a douc donné une nouvelle preuve de son bon esprit en changeant peu et en n’adoptant que les idées saines, pro- duites depuis la publication de la 1°* édition de son ouvrage. C’est ainsi, qu'éclairé par le bon Mémoire de M. Gay Lussac, M. d'Aubuisson adopte ses idées sur les causes des incendies volcaniques. Il regarde comme presque certain que l’eau arrive en grande quantité dans les foyers volcaniques. Il se refuse à la théorie du soulèvement. « Lors même, dit-il, que les protubé- rances de trachyte, que nous voyons sur la surface du globe, seraient sorties de l’intérieur, ainsi qu'il est très-probable; lors même que de grands filons basaltiques consisteraient en une matière qui aurait rempli, de bas en haut, des fentes préexis- tantes, ces masses, rappelant une matière en fusion ignée et poussée par des fluides élastiques, ayant ainsi quelques rapports B. Tome XVI. I 2 Géologie. avec les éruptions de volcans actuels, ne pourraient nullement porter à en déduire le soulèvement des parties solides du glo- be (1). La forme cextrémement alongée des chaînes de montagne et leur structure montrent dvidemment qu'elles ne sont que des ru- gosités de la surface du globe, formées en même temps qu’elle , et qu’ilest impossible qu’elles soient le résultat d’un soulévement.» Nous partageons entièrement, à ce sujet, l'opinion de M. d’Au- buisson, et tout doit faire présumer que cette opinion, simple et naturelle, conservera le crédit qu’elle n'aurait jamais dù perdre. M. d’Aubuisson continue à diverser les terrains en deux classes, les terrains proprement dits et les terrains ignés ; les premiers divisés en 5 classes, primitifs , intermédiaires , secon- daires , tertiaires et de transport. Une nouvelle note est ajoutée à celles de la r°* édition, pour la quantité de vapeur aqueuse contenue dans l’atmosphére. Dans la note vi, relative à l’'abaissement du niveau de la mer, M. d’Aubuisson, qui parait admettre cette hypothèse, aurait pu s'appuyer des preuves nouvelles que nous en avons donné, et de l'explication que, les premiers, nous avons fournie, savoir: l'infiltration qui s’est opérée proportionnellement au refroidis- sement et à l’épaississement de la couche terrestre, la com- binaison des élémens de l'eau pour la formation des êtres or- ganisés, et la combustion d’une autre partie, par suite des phénomènes volcaniques. (r) Dans une note, l'auteur ditqu’un seul fait parvenu à sa connaissance, s'il était bien constaté, semblerait justifier la théorie des soulèvemens. Ce sont les coraux et branches de corail, qui , au récit de quelques voya- geurs , composent jusque dans leur partie supérieure, quelques montagnes des terres situées dans la mer du sud ; branches qui sont absolument pareil- les à celles qui se forment journellement dans cette méme mer, et presqu'au pied de ces montagnes. En admeitantce fait comme constaté, M. d'Aubuisson aurait pu s'en rendre raison par l’abaissement du nivean des eaux. Nous avons déja montré, pour des faits analogues, que les mêmes êtres vivant dans la iwer à des zônes constantes d'habitation eu ligne perpendiculaire, on peut retrouver leurs débris à la place même où ils ont vécn, sur les Alpes et successivement à des niveaux inférieurs. C'est ainsi que nous avons expli- qué l'anologie, reconnue par M. Brongniort, entre les fossiles des Dia. blerets et ceux de Biariz auprès de Bayonne. Géologie. 3 La note relative à la température de la terre a été, comme on le conçoit bien, rédigée d’après les nouvelles observations sur cette matière. F: 2. Die UxrrrweLr, ete. —Le Monde souterrain, ou les preu- ves que l’intérieur de la terre est habitable où habité; par Wiexsracx. In-8° ; prix, 3 fr. Leipzig, 1828; Brockhaus. L'auteur veut montrer successivement que la terre est creuse, qu'on y éntre en Pologne, et qu'il y a dans l’intérieur du feu, de l’eau, de l'air, des amphibies, des poissons, des insectes, des oi- seaux, des quadrupèdes et des hommes, 11 passe ensuite aux dé- tails de cette vie souterraine, et termine par la description des routes qui y conduisent, et par une allocution aux habitans de la surface terrestre. 3. TABULAR VIEW OF VOLCANIC PHOENOMENA , etc. — Tableau des phénomènes volcaniques , comprenant une liste des volcans qui ont brülé depuis ou avant les temps historiques, ainsi que les dates de leurs principales éruptions et des principaux tremblemens de terre; par C. Daueenx, D°-M., etc. 1 grande feuille. Londres, 1828. Ce tableau est un appendice à son ouvrage classique sur les volcans. On y trouve rangés sur différentes colonnes les pays volcanisés , et au-dessous de chacune de ces colonnes l’indica- tion brève des principaux dépôts volcaniques, des éruptions et des tremblemens. Une partie de cette intéressante feuille est occupée par une vue coloriée de la hauteur comparative des principaux volcans du globe terrestre. A. B. h. RÉPONSE AUX RÉFLEXIONS FAITES PAR M. CATuULLO sur l’exis- tence du deuxième Calcaire marin nommé £alcaire moellon ; par M. Marcer DE Serres. (Voy. le Bull. de sept. 1828, p. 12.) Il me semble incontestable, et M. Catullo est loin de le nier, qu'il existe en Espagne et en France, comme sur tout le litto- ralde la Méditerranée, des banes pierreux marins, supérieurs aux marnes bleues et aux dépôts d’eau douce plus ou moins mélangés. de produits maxins , nommés deuricnie, terrain d'eau douce par les célèbres auteurs de la description géologique des environs de Paris. Ces-bances pierreux sont plus récens que Les 1, À Géologie. N° 4 calcaires d’eau douce moyens, puisqu'on les voit souvent mélés de cailloux roulés, de ces calcaires percés par des vers ou des coquilles de mer. Ces cailloux roulés y sont disposés en lits horizontaux et réguliers; et, comme la formation du calcaire marin qui les a saisis, leur est nécessairement postérieure, ce calcaire doit être d’une date plus récente que le calcaire gros- sier parisien, inférieur au deuxième terrain d’eau douce. Les calcaires marins supérieurs, nullement accidentels, con- stituent des couches tellement puissantes et étendues, que pres- que partout ils sont exploités comme pierres à bâtir. En effet, Jes villes les plus considérables de l'Espagne et du midi de la France, telles que Barcelone , Montpellier, Nimes, Marseille, cte., sont bâties avec ce calcaire marin supérieur aux marnes bleues coquillères, analogues aux marnes argileuses bleues sub- appennines. Il en est de même des monumens, soit antiques, soit modernes; il suffit sans doute de citer, parmi les premiers, les Arènes, la maison carrée de Nimes, le pont du Gard, l'arc de triomphe d'Orange; et, parmi les seconds, la cathédrale de Narbonne, l’aqueduc du Peyrou, près Montpellier, et le pont du Saint-Esprit. En second lieu, il paraît encore que tous les bancs pierreux marins et tertiaires, sont en Espagne, comme dans le midi de la France, supérieurs aux marnes bleues et au deuxième terrain d’eau douce, quoique nous ayons dit le contraire, trompé par la présence des grains verts dans les couches inférieures de nos bancs pierreux marins. Donnant à ces grains verts une impor- tance géologique qu'ils n’ont certainement pas (x), nous avions cru que nos Glauconies grossières devaient avoir la position géologique qu'on leur à assignée dans les bassins océaniques ; et, par suite de cette idée, nous avions avancé, sans fonde- ment, qu'il existait dans les bassins méditerranéens des banes pierreux marins inférieurs au deuxième terrain d’eau douce, ou, en un mot, que le calcaire grossier, géologiquement par- laut, s’y trouvait tout aussi bien que dans les bassins océani- ques. C’est une erreur que nous nous empressons de reconnai- (1) Les grains verts, qui ne sont autre chose que du fer silicaté, ont si peu d'importance pour la détermination de l'âge des couches, qu'on les observe depuis les sables marins supérieurs tertiaires, jusque dans les couches secondaires; traversant ainsi des terrains d’äges bien différens, Geologie. 5 tre, ét que nous déplorons d’autant plus qu'elle se trouve con- signée dans nos travaux les plus récens. Cette erreur prouve combien il faut se défier des idées sys- tématiques , puisqu'elles empêchent de voir les faits sous leur véritable jour, et qu’on ne les observe en effet que daus l'inté- rêt du système dont on est préoccupé. Il est donc bien démontré aujourd’hui que tous nos bancs pierreux marins tertiaires sont supérieurs aux marnes bleues, et il paraît, d’après ce qu'ob- serve M. Catullo lui-même, qu'il en est de même des bancs pierreux marins tertiaires du littoral de la méditerranée en Ita- lie. Aussi M. Catullo fait-il remarquer que les terrains tertiai- res des provinces vénitiennes diffèrent essentiellement de ceux du bassin de Paris ; et il en est de même de tous les terrains tertiaires des bassins méditerranéens, lorsqu'on les compare avec ceux déposés dans les bassins dépendant de l'Océan. Les terrains tertiaires de l'Italie, comme ceux de l'Espagne et du midi de la France, diffèrent donc de ceux de Paris et des autres bassins océaniques, par suite de la diversité que l’on remarque entre Îles bassins tertiaires qui dépendent de mers différentes. En effet, les bassins méditerranéens présentent de nombreuses différences avec les bassins océaniques, soit re- lativement à la nature de leurs couches, soit aux espèces des corps organisés qu’ils renferment, parce que les dépôts tertiai- res, que l’on y observe, paraissent y avoir été précipités, lors- que, déjà l'Océan retiré dans ses limites actuelles, la Méditer- ranée couvrait encore les bassins où elle a laissé plus tard des traces de son ancien séjour. Aussi M. Catullo doit moins s'éton- ner que les Mammifères terrestres nous paraissent avoir péri plus tard dans les bassins méditerranéens que dans les bassins océaniques ; car il est de fait que leurs débris se trouvent dans des couches de formation plus récentes dans les premiers de ces bassins que dans les seconds. Aux faits nombreux que nous avons déjà cités, pour prouver cette plus tardive apparition des Mammifères terrestres dans les couches tertiaires des bassins méditerrantens , nous ajoute- rons deux faits remarquables, qui nous sont fournis par les bas- sins tertiaires de l'Espagne et du mrdi de la France. Le premier que nous indiquerons, est la montagne tertiaire de Barris (Vaucluse): les bancs pierreux marins y surmontent, en 6 | Geologie. N° 4 en masses immenses, exploitées, depuis des siècles, comme pierres à bâtir, des couchés extrémement puissantes de sables marins jaunâtres. Ces sables, quoique recouverts par des bancs pierreux extrêmement puissans, n’en abondent pas moins en débris de Mammifères tcrrestres, parmi lesquels éxistent de très-grandes espèces, comme, par exemple, les Mastodontes. Les bancs pierreux sont donc, à Barris, d’une date tellement récente, qu ils ont été déposés postérieurement aux sables mMa- rins riches en ossemens de Mammifères terrestres , c’est-à-dire, à la couche la plus récente des dépôts marins tertiaires des bassins méditerranéens, ou, pour parler le langage recu, à la couche la plus superficielle du deuxième terrain marin. Mais ces sables marins, antérieurs dans le bassin de Barris aux bancs pierreux marins,n’en recèlent pas moins des débris de Mammi- fères terrestres, comme dans les lieux où ils sont supérieurs à ces mêmes bancs pierreux. Eufin, à Montpellier et à Barcelone (Espagne) où les bancs pierreux tertiaires sont inférieurs aux sables marins , ils recèlent comme ceux-ci des débris de Mammifères terrestres, parmi les- quels on remarque plusieurs espèces de Palæotherium et de Lophiodons. Ainsi, dans une localité, le dépôt des bancs pier- reux marins tertiaires, a été postérieur à l’apparition des Mam- mifères terrestres, et dans l’autre il à été contemporain à cette même apparition; mais, dans l’une et dans l’autre, le. dépôt de ces bancs pierreux a été signalé par la présence (ie Mammi- féresterrestres, c’est-à-dire par des animaux qui, g généralement, ont apparu le plus tard sur la scène de l’ancien monde. Ces faits nous expliquent ce qu’observe M. Catullo relative- ment aux terrains tertiaires de l'Italie , et ce que nous obser- vons également dans les terrains du même ordre du midi de la France. On rencontre ordinairement, dit-il, dans les couches supérieures du terrain tertiaire de ltalie, mêmes espèces fossiles qui se présentent dans les couches plus inférieures du méme terrain. Il en est de même dans le midi de la France, parce que, soit en Italie, soit dans nos contrées, toutes les couches du dépôt marin, bornées à l’étage nommé deuxième terrain matin, ont été précipitées tellement simultanément, qu’elles alternent ensemble, et qu’une couche, qui estsupérieure dans un bassin, est infériçure dans une autre , quoique la dis- Géologie. 7 tance horizontale qui les sépare soit fort peu considérable (rY, Ainsi, par exemple, le calcaire moellon, où deuxième calcaire marin tertiaire, qui est le plus ordinairement inférieur aux Sables marins, leur est parfois supérieur, ou alterne avec eux ; et, quoique le plus constamment supérieur aux marnes bleues subappennines, il alterne aussi avec elles: il y a pourtant cette particularité, que les premières couches ou les plus inférieures appartiennent aux marnes bleues. Aussi, lorsqu'on observe les bassins tertiaires, on doit faire attention à cette alternance re- marquable, car si on ne la suivait pas jusqu'à son premier térme, on pourrait supposer le calcaire moellon parfois infé- rieur aux marnes bleues, c’est-à-dire lui atttribuer la même position qu’au calcaire grossier parisien, ét le croire parallèle à ce dernier. C’est faute, sans doute, d’avoir fait cvtte observation, que l’on à cru que les ossemens de Mastodonte, découverts dans les environs de J’ienne en Autriche, se trouvaient dans un calcaire tertiaire inférieur aux marnes bleues subappennines où viennoises , tandis qu'ils ont été rencontrés dans un calcaire moellon alternant avec les marnes, et dont on n'a pas suivi toutes les alternances, dont le premier terme aurait été les marnes bléues, comme dans tous les bassins tertiaires du midi de la France, où l’on observe de pareils alternats (2). Or, n'est-il pas rigoureux de conclure des faits que nous ve- nous de rappeler plutôt que de développer, qu'il existe dans les bassins méditerranéens, ainsi que dans ceux qui, par leur posi- tion, tiennent à la fois des bassins méditerranéens et océaniques {eelui de Vienne en Autriche, par exemple), des bancs pierreux marins tertiaires, supérieurs aux marnes bleues et aux ter- raius d’eau douce moyens, et que ces bancs pierreux ont uné tonte autre position que le calcaire grossier parisien ? Dès-lors ces calcaires marins, supérieurs, par leur position, au calcaire grossier, doivent en être distingués, et, pour le faire, mest-il pas (1) Il faut bien remarquer que les couches d’un étage ne se voient ja- mais dans celles d’un antre étage ; celles du dépôt tertiaire inférieur n’ont eu effet rien de commun avec celles du dépôt supérieur; ainsi l'on n'ob- serve pas les couches les plus supérieures du premier terrain marin, pla- cées dans les bancs les plus inférieurs du deuxième terrain marin, (2) Bulletin des sciences naturelles et de géologie, Tome XV, n° 9, sep« tembre 1828 , page 58. 8 Géologie. N° 4 nécessaire de leur donner une dénomination quelconque? En. adoptant celle de calcaire moellon, où de calcaire marin supé- rieur où deuxième calcaire marin tertiaire, nous avons cherché à conserver aux bancs pierreux marins du midi de la France, le nom même sous lequel ils y sont connus; loin de nous en faire un reproche, M. Catuilo aurait pu se rappeler cette règle tracée par Bacon, que toute nomenclature scientifique pèche par dé- faut ou par excès , quand il y a des choses qui n’ont pas de nom, ou quand le nombre des noms excède celui des choses. La chose devait ici recevoir un nom, car la découverte des bancs pierreux marins d’une formation plus récente que le eal- caire grossier, n’est pas un fait borné à une seule localité, en considérant même tous les bassins tertiaires du midi de la France, comme ne formant qu'une localité particulière; c’est au contraire un fait général à tous les bassins tertiaires qui bor- dent la Méditerranée. Si donc M. Catulle veut prendre la peine, comme MM. Bouc, Hausmann et Pareto, de visiter les terrains tertiaires de Italie, il se convaincra que ces terrains n’ont rien de commun avec ceux qui ont été déposés dans les bassins océa- niques, mais qu'ils ont la plus grande analogie avec les terrains tértiaires des bassins méditerranéens de l'Espagne et du midi de la France. Il trouvera en Italie, comme dans nos contrées méridionales, des bancs pierreux marins, supérieurs aux marnes bleues subappennines, et s’étonnera moins qu'on les ait distin- gués des premiers calcaires marins tertuaires. Il sentira pour lors qu’il a pensé sans fondement, qu'en France on avait la mauvaise habitude de tirer des conséquences générales de l’exa- men des faits qui ne sont qu'isolés. Il ne m’appartient pas de faire sentir combien ce reproche, que M. Catullo adresse à tous les géologues français, est peu fondé; aussi laisserai-Je à mes maitres le soin d'y répondre. Il ne me reste plus qu’un seul point à discuter, c’est celui de savoir comment il existe des espèces fossiles communes aux bassins méditerranéens et océaniques, et pourquoi les dépôts d’eau douce inférieurs (premier terrain d’eau douce) sont si peu abondans dans les bassins de l'Italie et du midi de la France. L'explication du premier point de fait semble facile si, l'on admet avec nous que les terrains tertiaires ont été déposés par des causes semblables à celles qui agissent encore, mais qui Géologie. 9 seulement ont agi avec une plus grande activité et une plus grande énergie; car il n’est pas plus surprenant d'observer les mêmes espèces fossiles dans les bassins méditerranéens et océa- niques, qu'il ne l’est de retrouver certaines espèces de l'Océan dans la Méditerranée. Ces espèces communes aux bassins mé- diterranéens et océaniques, ne sont pas du reste en aussi grand nombre qu'on pourrait le supposer; 1l existe une grande dif- férence sous ce rapport, en comparant les espèces fossiles des bassins méditerranéens les plus distans, avec celles qui se trou- vent dans les bassins océaniques séparés des méditerranéens par une moindre distance horizontale, L’analogie est complète entre les espèces fossiles des bassins méditerranéens, quelque grande que soit la distance qui les sépare, tandis que l’on ne remarque qu'un petit nombre d’espèces communes dans les bassins qui dépendent de mers différentes. Aussi, d’après ces faits, l'Océan et la Méditerranée devaient être déjà .séparés lorsque les dépôts tertiaires ont eu lieu dans les bassins qui les ont recus. Si les dépôts d'eau douce- inférieurs, ou premiers terrains d’eau douce, sont si rares dans les bassins méditerranéens, leur absence peut tenir aux mêmes causes qui les ont privés des dépôts marins inférieurs ou du premier terrain marin. Ces causes paraissent dépendre, 1° de ce que la Méditerranée est rentrée plus tard dans ses limites actuelles , que FOcéan; 2° de ce que cette mer et les fleuves qui s’y rendaient étaient moins chargés des détritus des autres terrains, que ne l’était l'Océan lorsqu'il a pris ses limites actuelles; 3° de ce que les eaux de la Méditerranée, en se retirant, ent trouvé peu d'obstacles propres à retenir l’impétuosite des eaux qui s’écoulaient vers le bassin qu'elles occupent aujourd’hui. Ces causes réunies semblent avoir exercé une influence ma- nifeste sur l'abondance des dépôts tertiaires inférieurs, et nous en citerons pour preuve les bassins tertiaires de Narbonne cet de Béziers. Le premier offre de grands développemens de cal- caire d’eau douce , de marnes à poissons et à plantes fossiles , qui accompagnent ordinairement les dépôts gypseux tertiaires et peu de dépôts marins, tandis que le second est presque en- tièrement composé de dépôts marins, de létage le plus supérieur, c'est-à-dire de calcaire moellon, de sables marins, et de marnes 10 Géologie. bleues, plus où moins chargées de coquilles marines, La compo sition différente de ces deux bassins tertiaires si rapprochés; pourrait bien dépendre de ce que les montagnes de la Clape; qui circonscrivent à l’Est et au Sud le bassin de Narbonne, ont retenu les matériaux que les fleuves chariaient dans l’ancienne mer, avant que ces matériaux fussent arrivés jusqu’à son bassin actuel; tandis que ces mêmes matériaux, que rien n’a arrêté dans le vallon de Béziers, ont été se perdre dans la Méditer- rance ; à peine s’en est-il précipité quelques bancs sur la partie de la vallée aujourd’hui à sec, par suite, probablement, de la pente rapide des eaux qui s’écoulaient vers le bassin où elles devaient se maintenir. On peut distinguer ces dépôts d’eau douce deversés dans l’ancienne mer par les fleuves qui s'y rendaient, de ceux pro- duits après la retraite des mers de dessusmos continens; d’abord, parce qu'ils sont le plus souvent recouverts par des dépôts ma- rivs, et en second lieu parce qu'ils sont mélangés de produits de mer, et quelquefois même de’couches tertiaires marines, dans le point de contact des deux sortes de dépôts. L’équivoque de M. Catullo paraît donc tenir à ce qu’il a com- paré, ou, si lou veut, assimilé les marnes bleues effervescentes, aux argiles plastiques inférieures au calcaire grossier parisien ; aiusi, en plaçant les marnes bleues du Véronais et des collines subappennines à leur véritable place, c’est-à-dire dans l'étage supérieur du dépôt marin tertiaire, on reconnait bientôt que les bancs pierreux marins, qui les surmontent, ne peuvent être assimilés à ceux qui reposent sur les argiles plastiques, earac- térisées essentiellement par des coquilles d’eau douce, leur peu de fusibilité et leur non effervescence , n’étant point chargées, comme les marnes bleues, d’une quantité aussi considérable de carbonate de chaux, pour jouir de cette propriété, Ce qui a trompé plusieurs observateurs, c'est que dans les contrées, comme l'Espagne , le midi de la France et l'Italie, où les argiles plastiques n'existent que par lambeaux, les marnes argileuses bleues sont employées comme les premières à la fabrication des poteries, avec celte différence pourtant qu'on ne peut les uti- liser que pour les poteries grossières, à raison de leur fusibilités Les géologues excuscront peut-être la longueur de cette ré- ponse , s'ils veulent bien réfléchir que l’intérêt du sujet n'a pas Géologie. 11 permis de la rendre plus courte. Heureux si ellé peut contri- buer à donner à M. Catullo une meilleure idée des travaux en- trepris depuis peu, en France, pour donner une nouvelle dircc- tion à la géologie positive, qui doit tant aux belles recherches des naturalistes français, MM. Cuvier, Brongniart, Cordier, Constant-Prévost, Boué, Férussac, et d’autres que nous pour- rions citer avec les mêmes avantages. 5. MÉMOIRES POUR SERVIR A LA DESCRIPTION GÉOLOCIQUE DES Pays-Bas, DE La France, et de quelques contrées, voisines ; par J.J. d'Omazius d’Hacroy, conseiller d'état, gouverneur de la province de Namur, etc. In-8° de 1v-307 p., avec une carte color. et une planche de coupes ; prix, 5 fr. 29c. Namur, 1828 ; Gérard. Paris; Levrault. Voué désormais à de hautes fonctions administratives, l’au- teur a cédé aux vœux des amis de la science en faisant réim- primer les divers mémoires géologiques qu'il avait publiés, en différens temps, dans plusieurs recueils périodiques. Ce n’est point sans regrets que nous voyons un savant, qui avait déjà acquis tant de droits à la reconnaissance de la science, lui faire en quelque sorte ses adieux, car M. d'Omalius d’Halloy nous apprend qu'il a dà renoncer à publier les matériaux nombreux qu'il avait recueillis. On doit penser, du reste, comme à un dédommagement, que, dans les fonctions qu’exerce aujourd'hui ce savant, la science trouvera toujours en lui un ami zélé, sa position le mettant à même de servir ses intérêts , et qu'il trou vera lui-même dans ce nouveau rôle des motifs de compensa- tion. Nous allons rappeler les divers mémoires que renferme ce volume. j 1° Observations sur un essai de carte géologique des Pays-Bas, de la France et de quelques contrées voisines (Voy. le Bulletin des Annonces et des nouvelles scientifiques , Tom. I, n° 359). 2° Des pays situés entre l'Escaut et le Rhin, où l’on trouve des terrains primordiaux. Ce mémoire très-étendu est divisé en 5 sections, 1° idée générale de ces contrées ; 2° des pays situés au N.-0O. de l’ Ardenne , où l’on trouve des terrains primordiaux; 3° de l'Ardenne ; 4° des pays situés entre l’Ardenne et le Rhin; 5° de l’âge relatif des terrains situés entre l'Escaut et le Rhin. 12 Géologie. 3° Coup-d'œil sur les terrains ammonéens situés au S.-E. de l' Ardenne. | | 4° Coup-d'œil sur les terrains secondaires du N.-0O. des Pays- Bas. 5° Coup-d’æil sur le terrain crétacé du N.-O. de la France. 6° De l'étendue géographique du bassin de Paris (Journ. des Mines , 1813). 7° De quelques gites de calcaire d'eau douce hors du bassin de Paris. Dans ce mémoire, l’auteur a fondu les zotes suivantes, insérées dans le Journal des Mines, 1° Note sur l'existence du calcaire d’eau douce dans les départ. de Rome et de l'Ombrone, et dans le royaume de Wurtemberg ; Journ. des Mines, déc. 1812; 2° Note sur le gisement du calcaire d’eau douce dans les départ, du Cher, de l'Allier et de la Nièvre ; Ibid. ; jull., 1812. Nous rappellerons aux géologues l'opinion de M. d’Omalius d'Halloy au sujet des alternats dans les terrains tertiaires ; il persiste dans l’idée très-naturelle de les attribuer au déverse- ment des lacs les uns dans les autres, et aussi à la formation de vastes étangs dans les parties basses des continens , opinion que nous avons soutenue nous-Méme. - 8° Du gisement de quelques roches granitoides de la Bretagne (Journ. des Mines ; Tom. XXV). La carte accompagnait le 1° de ces mémoires. Nous ne donnerons aucuns détails sur ces mémoires connus depuis long-temps, et toujours consultés avec fruit par les géo- logues. D. G. NOTIGE TOPOGRAPHIQUE ET MINÉRALOGIQUE SUR LES TERRAINS HOUILLIERS DE L’ARRONDISSEMENT DE BRIOUDE, départ. de la Haute-Loire; par M. Pomrer jeune. (Annales de la Société d'agriculture, sciences, arts et commerce du Puy, pour 1826, pag. 153). Les terrains houilliers de cet arrondissement, placés le plus au nord du département, occupent l’espace assez considérable qui s'étend, sur la rive gauche de l’Allier, depuis les mines de la Taupe jusqu'à Vergongheon, Lempdes, Frugères, Ste-Flo- nine, Charbonnier, Beaulieu; et, sur la rive droite, jusqu'à Auzat : les 3 dernières localités appartiennent au département du Puy-de-Dôme. Tout porte à penser qu'ils font partie de la grande formation houillière; d'abord, leur position entre les Géologie. 13 montagnes primordiales qui forment les rameaux de l'extrémité N. de la chaine de la Margeride, et celles qui vont joindre la chaîne du Forez; ensuite, des bancs de psammites composés de grains, et de fragmens, souvent très-gros de quartz, de feldspath, de mica , etc, servant toujours de toit et parfois de mur à la houille ; les diverses impressions de plantes qu'ils présentent, telles que des graminées et surtout des fougères, dont quelques- unes sont assez bien conservées, des parties de palmiers, des troncs d'arbres, des branches qui indiquent, par leurs diverses positions, les révolutions lentes que ces lieux ont subies ; le gise- ment des houilles en masses considérables, ou en couches ré- pétées et souvent d’une grande épaisseur ; enfin, la nature même de ces houilles. L'auteur examine successivement les nombreuses mines de l'arrondissement, qu'il comprend dans les 3 bassins suivans: 1° terrain houillier de Frugéres et de Ste-Florine ; 2° terrain houillier de Lamothe et de Fontannes ; 3° terrain houëllier de Langeac. Le premier est celui qui renferme les mines les plus productives; les couches sont en général très-épaisses et for- mées de houille grasse , de houille sèche et de houille compacte. La houille du Gros-Ménil, ainsi que de la plupart des côteaux de Ste-Florine, renferme souvent une assez grande quantité de fer sulfuré hépathique, de fer oxidé hématite, et surtout de fer carbonaté compacte, en masses assez considérables pour qu’elles puissent suffire aux travaux d’une fonderie. Le 2° bassin n'offre aucune mine en exploitation; la houille qu'on en a retirée ja- dis était de mauvaise'qualité. Les mines du 3° bassin fournissent de la houille d'assez bonne qualité; mais les travaux sont mal dirigés. Il est recouvert par des terrains de transport ; à partir de la butte de St-Roch, située au N.-0. de Langeac, vers la rive gauche de l'Allier, et en se dirigeant vers Chantenges, le terrain houillier est recouvert de brèches volcaniques jaunâtres ou bleuâtres, qu’on exploite sur plusieurs points, et avec les- quelles on fait des meules très-recherchées pour la coutellerie, À Jahon, il y a des carrières d’un grès très-dur, en bancs nom- breux de 1 mètre environ d'épaisseur, et qui vont toujours en s’élargissant; à une plus grande profondeur, ces bancs finissent par ne former qu’une seule masse d’un plus beau grain, mais de bien plus difficile extraction. A l'E. de Langeac, sur la rive gauche de la rivière, on voit des psammites micacés, en couches 14 Géologie. très-considérables , à structure schistoïde, renfermant beaucoup de fer et offrant entre leurs couches de nombreuses empreintes de végétaux. On trouve dans les pierres meulièresde Chantengés des noyaux de fruits semblables à ceux découverts à StÉtienne, mais en bien plus grande quantité et d’espèces plus variées souvent ils font corps avec la pâte de la picrre, ce qui :annon- cerait qu'ils ont été enveloppés pendant les formations des couches. On y remarque également beaucoup de calamites et autres tiges indéterminées. On ne voit que la forme seule de ces débris organiques, entourés quelquefois d’une partie d’écorce carbonisée; tout l’intérieur est composé de la même pâte, mais beaucoup plus fine, ce qui engage l’auteur à croire que ce mode de formation est dû à une infiltration opérée pendant la période où ces couches ont été déposées, période où la température lo- cale était infiniment plus chaude qu'aujourd'hui, puisque la plupart de ces végétaux n’ont leurs analogues que sous la zône torride ou les latitudes voisines. Il paraît aussi que des arbres assez gros couvraient alors ce sol, puisqu'on en a découvert plusieurs en faisant les fouilles. J. GIRARDIN. 7. TI. SUR UN TERRAIN RENFERMANT DE NOMBREUX DÉBRIS DE Mot- LUSQUES ET DE RrpriLes, A BRIGNON, près d’Anduze, dépar- tement du Ganp; par M. J. Trissrer, médecin. (#nnal. des Scienc. natur.; octobre 1827, p. 197.) 8. II. NoTrs SUR LE MÉMOIRE PRÉCÉDENT; par M. AL. Brow- GNIART. (/bid.; p. 207.) Avant d'arriver à la description du banc qui renferme les ossemens fossiles qui font le sujet principal de sa notice, l’au- teur indique les formations qui se présentent dans les environs d’Anduze., En raison de l'intérêt qu'offre toute la partie des- criptive, et en même temps de son extrême concision, nous se- rons forcés de la reproduire presque textuellement; nous inter: calerons les observations de M. Brongniart, placées à la suite du mémoire. Depuis le versant oriental de la chaîne des Cevennes, où le Gardon prend sa source, jusqu’à Anduze, cette rivière coupe des chaînons subordonnés et parallèles au massif prineipalide cette chauve, Ils sont composés, du nord'au midi, degranites, de gneiss, de schistes micacés, puis d’un calcaire siliceuxgrenu Géologie. 15 alternant, jusqu’à une certaine hauteur, avec des couches régu- lières de grauwacke, que l’auteur rapporte avec raison, d’après ses caractères minéralogiques ct son gisement, à l’arkose de Mer- cuer, près d’Aubenas; on voit de nouveau du granite contre le- quel sont adossées des couches de grès rouge ancien, suivies toujours, dans la même direction précitée, de collines de cal- caire schisteux, fortement coloré en noir par le carbone. Un peu avant Anduze, paraissent les montagnes de calcaire du Jura. Ce calcaire, qui semble faire le dernier étage de la chaîne des Cevennes, est une formation fort étendue, ayant produit des montagnes élevées, dont un des versans est ordinairement très- abrupte. Il occupe, en formant un vaste demi-cercle, tout le nord des départemens des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, et s'étend, en s’abaissant vers le midi, jusqu’au bord de la mer, où il est sur- monté par le calcaire coquillier grossier. Dans les environs d’Anduze, le calcaire jurassique peut se diviser en 2 variétés; l'une, plus compacte, plus dure, à cassure d’un gris foncé, for- mant les sommets les plus élevés, et recouvrant du gypse; l’autre, pouvant paraître plus récente, quoique entièrement liée à la pre- mière, et formant le fond des vallées ou des collines peu élevées et arrondies. Cette dernière contient beaucoup d’argile ferrugi- neuse; ce qui fait, qu'exposée à l'air, elle jaunit, se délite et se réduit bientôt en une terre argileuse de mauvaise qualité; de là résulte qu’elle n’est jamais à nu comme la première, et que les sommets de ses collines sont toujours cultivables et arrondis. L'auteur explique, par la destruction plus rapide de cette va- riété, les escarpemens et les coupures que présente le calcaire du Jura, lesquels n'auraient point alors existé primitivement ; autrement le dépôt simultané des deux variétés aurait élevé à la méme hauteur toutes ces roches maintenant si inégales. IL si- gnale, dans la 1°° variété, de grosses Bélemnites noires, de 4 pouces de longueur, des Ammonites , des Ptérocères, des Ostra- cites, des Échinites et des fragmens d’une coquille bivalve, profondément striée, et seulement en travers, comme la Crassa- telle sillonnée ; en outre, M. Prongniart y a reconnu une Gry- phée, très-semblable au G. 4quila et au Spatangue; ce qui rap- procherait ce terrain de la craie inférieure. La 2° variété, qui parait plus abondante en fossiles, peut-être à cause seulement 16 Géologie. Nos 5-8 de sa facile décomposition, a offert une énorme quantité de Béleninites, plus petites et plus rondes que celles de la précé- dente; des Ammonites, depuis la grandeur d’une lentille, jus- qu'à 18 pouces de diamètre; des Simpligades, des Nautilites, des Turbinites, des Buccinites, des Nérites ou Natices;. des Pectinites, des Venus, des Oursins. Ces fossiles, suivant M. Bron- gniart, indiqueraient quelque rapport entre ce calcaire et le Lias; mais ces rapports ne peuvent avoir que peu d'impor- tance, étant fondés sur un nombre trop petit de coquilles, et sur des espèces trop faiblement caractérisées. Un peu au midi d’Anduze, reparaît un calcaire siliceux, grenu, exactement semblable à celui qui alterne au N. avec des cou- ches de grauwake; iei, il est seul, la stratification en est dou- teuse; il se trouve comme placé au milieu de la formation ju- rassique, sans que l’auteur ait encore pu bien découvrir sil lui est inférieur ou supérieur ; il lui paraît au reste difficile de l'en séparer par une coupure tranchée, à cause de sa liaison intime avec elle. Il est remarquable par la grande quantité de silice qu'il contient, qui lui donne une cassure grenue, à facettes bril- lantes, et lui permet de rayer le verre. On y remarque des Hin- gulées, le Strigocéphale de Burtin, le Spirifer Trigonalis, etla Térébratule dorsale. Elle offre, à une lieue au S. O. d’Anduze, près du village de Durfort, des mines exploitées de plomb sul- furé en filons , accompagné de Blende , de Baryte sulfurée, de Fluor cristallisé, vert, jaune et violet ; et tout près de là se trouve la grotte des Morts, décrite par M. Marcel de Serres. (Hém. du Mus. d'Hist. Nat., 6° ann., 6° cahier). Au pied des montagnes jurassiques d’Anduze, du côté du midi, et dans la direction de la chaîne, il y a des collines d’'agrégats ou de pouddingues, qui paraissent reposer sur la variété de calcaire argileux, qui forme le sol des plaines. Ces pouddingues sont composés de galets calcaires, roulés et liés par un ciment de même nature, très- tenace.—M, Brongniart fait observer qu'on retrouve ici la suc- cession , comme dans la grande vallée de la Basse-Suisse, 1° du Gompholite, recouvrant souvent le Macigno-mollasse ; 2° du Macigno, contenant, comme à Paudex, près Lausanne, ete., tous les débris organiques qui caractérisent les terrains lacus- tres ou d’eau douce, Les échantillons envoyés par M. Teissier montrent, dans cette roche, des ossemens d'animaux vertébrés, ES LR mn A OOT AU MY VeMIOTaT = AMTIC no Ççe. FrouvaALenEt ŒUrES TT, nihifaire dé [MEZICICS 5 Cor SM + Sue. Géologie. 17 tant Mammifères que Reptiles lacustres, notamment des Tortues, des tiges végétales, des Limnées, des Mélanopsides , des Méla- nies etc. En suivant vers le midi le cours du Gardon sur un espace d'environ 3 lieues, on rencontre le village de Brignon; c’est là que la formation de calcaire grossier coquillier commence à paraître, et que le calcaire jurassique plonge sous elle dans la vallée. Le calcaire coquillier ne forme que de petites collines ou des pla- teaux peu élevés, adossés aux montagnes du Jura; et, dans ces collines, les bancs peu puissans de chaux carbonatée aîternent à plusieurs reprises avec des couches plus ou moins épaisses d'argile plastique bleue ou blanche, que M. Brongniart regarde comme une marne argileuse. C’est sur un de ces plateaux, à 100 mètres environ au-dessus du lit de la rivière, que l’auteur a dé- couvert le banc d’ossemens fossiles. Il consiste en une couche peu épaisse, mais qui paraît étendue, d’une roche calcaire, d'un gris terreux, que le couteau entame difficilement, d'une texture habituellement grenue, et, dans ce cas, contenant beau- coup de silice, et rayant facilement le verre, etc. Ce calcaire paraît en quelques endroits entièrement pétri de coquilles bi- valves, que l’auteur rapporte aux genres des Tellines, des Do- naces, des Vénus, peut-être même des Mactres; et, à côté de ces espèces, qui semblent toutes marines, les univalves, à l’ex- ception peut-être de quelques Buccinites, sont toutes stagnales ou d’eau douce. Telles sont les Limnées qui sy trouvent en abondance, parmi lesquelles l’auteur a cru reconnaître le Limneus ventricosus, et surtout le Z. palustris antiquus. M. Brongniart observe que les bivalves ci-dessus ressemblent beaucoup plus à des Cyclades et à des Cyrènes qu'à des Tel- lines et à des Vénus; qu’elles peuvent tout aussi bien et même mieux appartenir aux Mollusques qui vivent ordinairement dans les eaux douces, qu’à ceux qni habitent la mer; en con- séquence, qu'il est inutile d’admettre qu'il y ait eu mélange de coquilles marines et de coquilles d’eau douce. — Les ossemens se trouvent empâtés dans cette roche, et au milieu des Lim- nées; on ne peut les extraire que par fragmens. L'auteur y a reconnu du reste de grandes Tortues, une mâchoire inférieure de Pachyderme avec plusieurs dents, des portions de fémur et de tibia de quadrupèdes , au moins de la taille du Lion, avec B. Tome XVI. à 18 Geologie. leurs extrémités articulaires, de petits ossemens en très-grand nombre, et presque entiers, d'oiseaux où de rongeurs.—Ce ter- rain, ces marnes et leurs coquilles, ont beaucoup de ressem- blance avec celui de St.-Hypolite du Gard, suivant M. Bron- gniart. Il parait placé dans le passage des terrains de sédiment supérieur aux terrains de sédiment moyen. L'auteur termine son mémoire par l’examen des circonstances dans lesquelles ce dépôt, avec ses ossemens et ses coquilles, a pu se former. Il croit que la vallée dans laquelle se présente le ter- rain qu'il a décrit, était couverte primitivement par des eaux en forme de lac, et entourée de sommets qui les dominaient. Ces eaux étaient stagnantes et tranquilles, comme l’attestent la par- faite intégrité et la pureté des empreintes, des coquilles nom- breuses, tant marines que fluviatiles, conservées dans la roche. Les débris d'animaux terrestres, qui sont mêlés avec elles, au- ront été entrainés, des sommets élevés qui bordaient la vallée, par des eaux courantes, dans les réservoirs inférieurs. Leur con- servation, la pureté de leurs saillies et de leurs arêtes doivent encore exclure l’idée d’une force violente qui les aurait long- temps agités, et les aurait abandonnés ensuite dans les lieux où on les trouve réunis. L'auteur applique cette explication à tous les dépôts semblables à celui de Brignon, et rejette l’idée de M. Marcel de Serres, qui les regarde comme le résultat de grands courans d’eau, ayant une direction déterminée, 1l pense, avec Fabre, que, primitivement, nos vallées étaient beaucoup moins profondes qu’elles ne le sont aujourd’hui, et que c’est la corrosion des eaux , aidée des influences météoriques, qui les a creusées, méme dans les roches les plus dures. De là, la possi- bilité des dépôts fluviatiles et lacustres à des hauteurs considé- rables, et l'explication plausible des bancs de fossiles qu'on y retrouve. Ce qui fortifie cette opinion, ce sont les dépôts et les grèves, exactement pareils à ceux que produisent encore nos rivières, qu’on observe sur les côtés de la plupart des vallées, à des hauteurs auxquelles elles sont loin d'atteindre aujourd’hui. Relativement à la localité d’Anduze, l’auteur dit qu’on retrouve le cailloutage bien caractérisé du Gardon, sur le penchant des montagnes qui entourent la vallée, à plus de 5o mèt, au-dessus du lit actuel, et que, non loin de Brignon, il y a des collines de galets roulés du Gardon, d'environ 100 mèt, d’'élévation au- dessus de son niveau actuel, J, GIRARDIN, Géologie. 19 9. NoTE SUR DEUX CAVERNES A OSSEMENS, découvertes à Bise, dans les environs de Narbonne; par M. Tournaz, pharma- cien à Narbonne. (4nnal. des Scienc. Natur.; sept. 1827, p. 78.) Ces deux cavernes se dirigent de l'O. à l’E.; et sont percées dans lés assises supérieures du calcaire jurassique ; leur ouver- ture, qui est à plein cintre, a, dans la 1°°, environ 8 mètres, et est élevée de 16 mèt. au-dessus du sol. L'intérieur n’est formé, pour ainsi dire, que d’une seule salle d'environ 100 mèt. de lon- gueur, divisée par des angles saillans et rentrans, qui offrent al- ternativement des depôts de cailloux roulés et d’ossemens. La voûte est sèche; elle offre des rochers arrondis et dépourvus de stalactites. Le sol, en général assez uni, est recouvert de deux formations bien distinctes; la 1°° et la plus inférieure, consiste en un dépôt d’argile calcarifère rouge, semblable à celle qui constitue les assises supérieures des terrains marins inférieurs du bassin de Narbonne; dans quelques endroits, elle s’est incrustée sur les parois de la caverne, et a pris une dureté telle, qu'il serait bien difficile d’en distinguer les échantillons d'avec ceux provenant des brèches osseuses à ciment rouge. Cette argile qui, lors de son dépôt dans la caverne, devait être, suivant M. Tournal, assez uniformément répandue sur le sol, a été enlevée dans les parties qui offraient le moins de résis- tance, et remaniée par un second courant d’eau, qui a déposé sur le sol de la caverne la 2° formation. Celle-ci est formée d’une couche de limon noir, et gras au toucher, présentant à sa surface des efflorescences nitreuses, et mêlé à de l'argile de la formation précédente. Toutes deux contiennent , au reste, des galets de calcaire jurassique et de grès-vert, mais beaucoup moins roulés que ceux du terrain d’alluvion ancien des environs de Bise; on y trouve aussi des fragmens de quarz pyromaque, à angles très-vifs : les ossemens sont entassés péle-méle dans les deux couches.—Les mêmes observations s'appliquent égale- ment à la 2° caverne, qui est plus au nord; seulement, la voûte étant moins élevée, est revêtue d’une brèche osseuse, renfer- mant l’Helix vermiculata, V'H. nemoralis, V'H. nitida, le Cyclos toma elegans , et le Bulimus decolatus, très-bien conservés, et même avec leurs couleurs naturelles. Sur le côté gauche de la caverne, on observe une véritable brèche osseusse, dont l’ex- 2, 20 Géologie. trémité inférieure aboutit dans la caverne; circonstance cu- rieuse, qui prouve bien, suivant M. Tournal, que les brèches osseuses €t les terrains à ossemens des cavernes sont des for- mations analogues, et produites à peu près à la même époque, et par les mêmes causes. L’argile calcarifère rouge et le limon noir donnent, par la chaleur, du sous-carbonate d'ammoniaque; le dernier fournit en outre une huile animale empyreumatique, très-odorante, et parait contenir de la gélatine non altérée. Les ossemens que renferment ces deux couches conservent encore une certaine quantité de gélatine; mais ceux du limon noir en contiennent beaucoup plus que ceux de l’argile rouge. Les ossemens , très- nombreux dans les deux cavernes, sont ceux de l’'Ours des ca- vernes, de sangliers, de chevaux, de ruminans des genres Cerf et Bœui. M. Marcel de Serres s’est chargé de les faire connaître plus particulièrement, J. G. 10. LETTRE ÉCRITE AUX ADMINISTRATEURS DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, de Paris, par M. Tourxai fils. Narbonne, le 25 octobre 1828. Je vous envoie quelques fossiles et quelques brèches osseuses des cavernes de Bise, près Narbonne. Ces cavernes, bien diffé- rentes de celles de Lunel-Vieil, me semblent mériter une plus grande attention, parce qu'une partie des ossemens qu'elles ren- ferment, étant beaucoup plus modernes que tous les fossiles con- nus jusqu'aujourd’hui, semblent lier la période géologique ac- tuelle avec l'époque antérieure à l’existencedes temps historiques. Les géologues sont entièrement convaincus que l’on doit en- tendre par fossile tout corps organisé, enseveli dans les couches régulières du globe. Cette définition est insuffisante, parce que l’on ne peut indiquer où finissent les couches régulières du globe. Dans l’état actuel de la science, une pareille lacune ne peut exister; aussi, des auteurs modernes, bien pénètrés sans doute de ces difficultés, admettent l'existence de demi-fossiles; mais, tout en palliant la difficulté, cette nouvelle distinction ne la fait pas disparaitre, | Les couches du diluviur , que l'on suppose terminer les der- niers dépôts stratifiés, se confondent souvent avec les dépôts plus modernes, et ne peuvent en être séparés par aucun carac Géologie. 27 tère géologique, si bien, qu'à Bise, on trouve dans les mêmes couches des ossemens humains et des ossemens appartenant à des espèces perdues, jouissant tous deux des mêmes caractères physiques et chimiques. Ces observations peuvent faire mettre en question l'existence de l’homme à l’état fossile. On ne peut les confondre avec cette mystification grossière du bloc informe de grès trouvé à Fon- taiuebleau , ou bien avec ces squelettes humains trouvés à la Guadeloupe, dans une roche toute moderne, formée par l’ag- glutination des fragmens de madrépores; elles portent sur des faits nouveaux, et ont pour but de prouver que, dans l’état ac- tuel de la science, on ne peut bien préciser où finissent les cou- ches régulières du globe. La proposition généralement admise, qu’il n'existe pas sur nos continens actuels d’os humains à l’état fossile, peut donc étre mise en doute, ou du moins ne peut être résolue. Il est vrai que les poteries , les ossemens humains et les co- quilles marines modernes, que l’on trouve dans les cavernes de Bise, peuvent y avoir été amenés, long-temps après, par un courant d’eau, qui, ayant remanié le limon noir, y aurait mé- langé des matériaux modernes. Mais, en supposant ce dernier fait, et je suis très-porté à le croire, nous aurions un exemple de trois grands courans qui, à différentes époques, auraient at- teint les cavernes de Bise, ct y auraient apporté ou surpris les débris des êtres organisés qui habitaient alors les environs. Les cavernes de Lunel-Vieil, que j'ai visitées avec M. de Serres, sont percées dans un calcaire marin tertiaire, affectant par fois la forme globaire ; leur entrée est petite, le limon rouge et le sable qui les remplissent, me parait avoir été déposé à la même époque que le limon rouge des cavernes de Bise; les ossemens y sont rares, puisque, en cherchant pendant long-temps, même dans des endroits vierges, il m’a été impossible de m'en pro- curer aucun fragment. A Bise , au contraire , les cavernes sont percées dans le cal- caire oolithique; l’entrée en est facile, vaste, spacicuse; linté- rieur est immense, et comblé d’abord par un limon rouge ana- logue, comme je l'ai déjà dit, à célui qui a comblé les cavernes de Lunel-Vieil. Il m’a été impossible de me procurer beaucoup d’ossemens provenant de ce limon, parce que, pour y parvenir, 22 Geologie. on est obligé de traverser une couche de limon noir et gras au toucher, qui le recouvre; je vous en envoie cependant quelques- uns. Au-dessus du limon rouge, a été déposé le limon noir dont je viens de parler; il renferme une quantité immense d’os- semens; vous en jugerez par une masse que je vous envoie. Ce ‘limon offre cela de bien remarquable, qu'il renferme, avec des ossemens humains, des poteries, des coquilles marines et ter- restres, des ossemens d'espèces perdues. Il existe encore, dans plusieurs endroits de la caverne, des brèches osseuses, qui ne me paraissent être que le limou rouge et noir, cimenté par des infiltrations calcaires. Ces brèches se trouvent indifféremment aux parois, et même à la voûte des cavernes. Une chose qui n'a encore surpris, et qui mérite la plus grande attention, c’est l'absence complète des grands carnas- siers , qui auraient pu amener les ossemens ; mais les os n’étant nullement rongés, on est obligé de rejeter cette opinion. Les bornes d’une lettre m’empêchent de m’étendre davantage, et de vous dire mon opinion sur la cause de l’accumulation des ossemens dans certaines cavernes : je me propose de le faire dans un mémoire que je vous enverrai aussitôt qu'il sera ter- miné. 11. LETTRE DE M. Tourwas fils à M. de Férussac, sur LES ) MÊMES CAVERNES. L'intérêt que vous paraissez prendre aux cavernes de Bise, près Narbonne, et l'adoption de mes principales idées, me font peuser que vous apprendrez avec plaisir quelques nouveaux détails sur ces restes précieux. . Dans la dernière course que j'ai fait aux cavernes , et posté- rieurement à l’envoi de ma dernière lettre, j'ai recueilli, dans la brèche qui revêt une partie de la voûte, un fragment de vase en poterie noire, analogue aux poteries des vases étrusques. Ce vase est incrusté par les infiltrations calcaires, et réuni avec des cailloux roulés, des ossemeus et des fragmens d’autres vases. Les nombreuses fouilles que j'ai fait exécuter, et que lon poursuit avec activité, ont mis à ma disposition une grande quantité d’ossemens. Les espèces sont très-peu varices, ce sont principalement des chevaux, des rongeurs, plusieurs espèces de bœufs, dont un d’une très-grande taille (Aurochs), plusieurs es- Géologie. 23 pèces de cerf, dont 3 au moins, du sous genre 4noglochis, n'ont de représentant ni parmi les animaux vivans, ni dans les ani- maux fossiles. M. de Christol a déjà fait un travail sur ces es- pèces nouvelles, qu'il n’a pas encore publié, mais qu'il m'a ce- pendant envoyé. Les carnassiers sont extrêmement rares dans les cavernes de Bise; je n’en ai jusqu'ici vu qu'une seule dent, appartenant au genre Felis. M'étant très-peu occupé d'anatomie comparée, j'ai cru, dans l'intérêt de la science, devoir m’associer à M. de Serres, pour décrire en commun tout ce que les cavernes de Bise offrent de remarquable. Nous espérons pouvoir sous peu soumettre ce travail à votre jugement. Je recueille pour vous toutes les coquilles que l’on trouve dans le limon et les brèches des cavernes; devant étre à Paris au mois d'avril, j'aurai Le plaisir de vous les remettre moi-même. Vous me demandez, dans votre lettre, si les ossemens d’ani- maux du limon noir ne seraient pas dépendans du limon rouge, et remaniés par les eaux qui les auraient ensuite déposés avec le limon noir et les ossemens humains qu'il contient, J’éprouve ici quelque embarras à vous répondre; mais, après un examen approfondi, j'ai cru n'assurer que le limon noir et le limon rouge renfermaient tous deux les mêmes fossiles ; qu’ils avaient été déposés tous deux à peu près à la même époque, et que les eaux qui avaient laissé déposer le limon noir, avaient en partie remanié le limon rouge et les ossemens qu'il renferme, Cepen- dant, malgré cette dernière circonstance, il est positif que les eaux qui ont apporté le limon noir, ont aussi amené ou surpris dans la caverne une grande quantité d’ossemens. Comme vous l’observez très-bien dans votre lettre, il est in- finiment probable que l’on trouvera beaucoup de résultats de époque qui lie les temps géologiques aux temps historiques : je crois même qu'indépendamment des cavernes de Bise, où les faits sont irrécusables, il existe, aux environs de Narbonne, plu- sieurs localités non moins intéressantes. P.5. Dans une course faite ces jours derniers dans une pe- tite chaîne de montagnes secondaires, située à 2 lieues de Nar- bonne, j'ai observé un dépôt mixte, formé par des roches ignées, généralement basaltiques, et du gypse fibreux secondaire. Le gypse n'est pas en bancs régulièrement stratifiés, mais bien en 24 Geologie. couches sinueuses, barriolées de plusieurs couleurs, et renfer- mant des cristaux de quarz prismé. : Ce dépôt est recouvert par un calcaire secondaire , gris de fumée, que des considérations particulières me font rapporter aux assises supérieures du lias. Le mélange intime de roches d’origine ignée, et du gypse fibreux secondaire, appartenant probablement au grès bigarré, étant un fait nouveau, j'ai cru devoir vous le communiquer ; il me parait on ne peut plus in- téressant, en ce qu'il donne un grand poids à la théorie nou- vellement émise par M. Boué. Narbonne, ce 21 décembre 1828. 12, RECHERCHES ET OBSERVATIONS THÉGRIQUES sur quelques for- mations d’eau douce du bassin de Narbonne. Les terrains de sédiment supérieur, dont l'étude offrait na- guère des difficultés presque insurmontables , parce que l’on voulait comparer des objets qui n'avaient entr'eux aucun rap- port, présentent maintenant un tel intérêt, la théorie de leur formation est si avancée, et l’avantage que la géologie doit re- tirer de leur étude me parait si grand, que les moindres faits - doivent être recueillis avec empressement, Mais ce sont surtout les formations d’eau douce qui doivent plus particulièrement attirer l'attention des géologues, parce que, soit qu'elles aient éié déposées hors du bassin de la mer, soit qu’elles aient été déposées dans l’intérieur même des eaux salées, elles donnent toujours une idée des êtres organisés qui habitaient les conti- nens pendant la période tertiaire. C’est encore à l'examen sé- vère et sans prévention des formations d’eau douce tertiaires que nous sommes redevables d’avoir ramené les esprits à une théorie plus philosophique et plus en harmonie avec les phé- nomènes naturels. | Le bassin de Narbonne offre cela de bien remarquable, que les dépôts marins y sont extrémement rares, et ne consistent qu'en quelques lambeaux distribués irrégulièrement, tandis que les formations d’eau douce y ont pris un développement prodigienx. Ce fait est d'autant plus singulier, que les forma tions tertiaires qui avoisinent le bassin de Narbonne, celles qui sont au sud de Perpignan, au pied septentrional des Albères dans le département des Pyrénées-Orientales, celles de Béziers, Geologie. 25 Pézénas et Montpellier, offrent, au contraire, des dépôts ma- rins immenses; tandis que les formations d’eau douce y sont extrêmement réduites, et ne consistent qu’en quelques bancs de peu d’étendue, subordonnés aux formations marines. Le bassin d’Aix, en Provence, offre une analogie remarquable avec celui de Narbonne; car les formations marines y sont ré- duites à presque rien. Ces faits appuient une observation faite déjà depuis bien long-temps; c’est que, dans.les terrains ter- tiaires , aussi bien que dans les terrains plus anciens, le déve- Jloppement outre mesure d’une formation exclut toujours les autres membres de la série géognostique, ou diminue leur puis- sance. Rechercher les causes qui ont pu agir, pour accumuler ainsi dans le bassin de Narbonne ces immenses formations d’eau douce, paraîtra peut-être aux géologues un travail hasardé, surtout au moment où les idées théoriques sont recues avec tant de défaveur. Mais ces causes m'ont paru si simples, si pro- bables, que je vais les exposer sommairement, me proposant de les développer convenablement daus un mémoire que nous publierons incessamment avec mon ami, M. Martial Delort (1). Ce travail aura principalement pour but la géographie physique des environs de Narbonne, la liaison des anciens phénomènes géologiques avec les phénomènes actuels, et la description des alluvions de l’Aude. Le bassin de Narbonne est presque entouré de montagnes peu élevées, formées ordinairement par le grès secondaire à lignites et par un calcaire secondaire gris de fumée, que je rap- porte aux assises supérieures du lias. Par la disposition physi-- que de ces montagnes et de la plaine de Narbonne, ce bassin re- coit des alluvions considérables, fournies principalement par la rivière d’Aude et par plusieurs petits torrens descendus des montagnes qui bornent le bassin de Narbonne au sud-ouest et au nord-est, Ces alluvions, par des causes qu’il est inutile de développer, devaient, pendant la périvde tertiaire, être encore beaucoup plus fortes, et participer à l'intensité des anciens phénomènes géologiques. Mais comme les anciens fleuves n’a- vaient d'autre lit que celui qu'ils se creusaient naturellement, et que leur étendue, par cette méme raison, devait être im- (1) Mémoire sur les alluvions anciennes et modernes de l'Aude. 26 Geologie, N° s2 mense, l'écoulement des eaux devait se faire par les deux points opposés de la Clape, à la vallée de l'Aude et à Gruissan. Les montagnes de la Clape, placées à l'extrémité sud-est du bassin de Narbonne, offraient au courant des fleuves une digue naturelle , aux pieds de laquelle devaient s’accumuler les allu- vions et les débris des êtres organisés, susceptibles, par leur nature, d’être charriés à de grandes distances. Nous voyons en effet que toute la partie occidentale de la Clape est recouverte, jusqu’à une grande hauteur, par des dépôts tertiaires; tandis qu'il n’en existe pas du tout sur le revers oriental qui regarde la Méditerranée. C’est aussi sur le revers occidental que se trouvent les belles carrières de marnes impressionnées d'Armis- san, localité dont la science vient de s'enrichir depuis peu, et qui, grâce aux travaux de M. Adolphe Brongniart, est devenue une des plus célèbres de la France. C’est donc à la digue naturelle des montagnes de la Clape et à la disposition physique du bassin de Narbonne que l’on doit principalement attribuer la cause de l’accumulation des allu- vions dans ce bassin. Il n’a fallu rien moins que ce concours de circonstances pour transformer en plaine fertile les environs de Narbonne qui, dans des temps peu éloignés de nous, étaient entièrement occupés par de vastes étangs salés. Ces étangs, par leur communication avec la Méditerranée, étaient même d’une telle importance pour le commerce de cette ville, qu'ils en fai- saient la cité la plus puissante des Gaules. (Plusieurs anciens auteurs lui donnent le nom de caput et mater urbium.) Nous aurons occasion de citer dans le mémoire dont j'ai parlé plus haut l'exemple de plusieurs étangs salés qui, par les fré- quentes alluvions qu'ils ont reçues depuis peu, se sont trans- formés en marais d’eau douce, L'époque n’est pas même éloi- gnée où, changés en riches campagnes, la charrue sillonnera des champs qui, jusque-là, n'avaient été siüilonnés que par la rame, Si l’on joint aux causes que j'ai citées plus haut la grande surface du bassin de Narbonne, son peu de profondeur et quelques autres causes secondaires, on verra combien il est fa- cile d'expliquer l’anomalie de composition géognostique qu'offre ce bassin, avec les bassins environnans qui, au reste, peuvent êlre considérés comme les parties d’un tout. Geologie. 27 Il est un fait sur lequel j'ai déjà tâché d'attirer l’attention des géologues , et sur lequel je vais revenir, parce qu’il offre un des traits les plus saillans de la géologie comparée des terrains ter- tiaires de l'Hérault et de l'Aude, Au nord-est de Narbonne, en- tre Coursan et Nissan, existent de petites collines formées priu- cipalement par des marnes et des calcaires marins tertiaires, qui semblent avoir été le point physique où les alluvions d’eau douce, entraînées dans le bassin de Narbonne, ont rencontré les dépôts marins de Béziers, et ont ainsi élevé une digue qui peut-être a été produite par quelque montagne sous-marine, recouverte maintenant par des dépôts plus modernes ou bien par la rencontre de courans charriant des matériaux et des corps organisés de nature différente. Telles sont du moins les idées que n’a fait naître l'étude de ces montagnes, et que je soumets aux géologues qui, par leur position , sont à même de le vérifier. Les formations d’eau douce, qui paraissent le plus ancienne- ment déposées dans les environs de Narbonne, offrent non- seulement un grand intérêt scientifique , mais ont une impor- tance toute particulière, en ce qu’elles peuvent fournir aux be- soins de l’industrie naissante un aliment immense, Je veux par- ler de ces combustibles fossiles, véritables forêts souterraines dans lesquelles les générations futures trouveront une matière de première nécessité, et qui leur sera devenue indispensable, d’un côté, par la rareté toujours croissante du bois de chauf- fage, et de l’autre, par les nouvelles applications de la chaleur aux arts. Ces dépôts de lignites tertiaires sont beaucoup plus communs dans nos environs qu’on ne l'avait cru d’abord, et il suffirait de quelques petits essais pour mettre au jour des ri- chesses que notre ignorance ou notre apathie laisse ensevelies dans le sein de la terre. Je ne reviendrai pas sur la composition géognostique de ce terrain, parce que je l'ai déjà fait connaître dans plusieurs jour- naux scientifiques ; mais je crois nécessaire de décrire un ter- rain plus moderne qui le recouvre, et que je ne connaissais pas lors de la publication de mon Æssai sur la constitution géognos- tique du bassin ct des environs de Narbonne. Au nord de la jonction de la vieille route de Carcassonne à Béziers, et de celle de Narbonne à Saint-Pons, se trouve un 28 Geologie. N° 12 petit groupe de collines tertiaires, qui se rattachent, par des pentes douces, à des montagnes assez élevées de calcaire blanc secondaire. (Formations oolithiques.) Ces collines sont ordinairement formées par des alternances de calcaire marneux presque toujours fétide et de marne diver- sement colorée. L'endroit le plus favorable pour étudier ce ter- rain, est derrière l'auberge de Cabézac, et au pied du chemin de traverse qui conduit à Bize, vis à vis la rivière de Cesse. La coupe naturelle qui existe dans cette première localité, montre la succession des couches suivantes, en commencant par les plus anciennes : | 1° Calcaire marneux très-compacte, gris. 2° Marne très-calcaire, grise. 3° Calcaire schisto-bitumineux, fétide. 4° Marne calcaire grisâtre, alternant avec quelques bancs de calcaire blanc fissile, à fragmens rumboédriques. 5° Calcaire marneux compacte, alternant avec des marnes grises. Presque toutes ces couches renferment une plus ou moins grande quantité de fossiles, qui peuvent être rapportés à des genres actuellement existans dans les eaux douces. Les plus communs sont des planorbes, des paludines et des physes. Je n'y ai pas encore observé de coquilles bivalves fluviatiles, si communes dans les lignites de la Caunette. Mais, ce que ce terrain offre de plus remarquable, c’est une grande quantité de fruits de plusieurs espèces de Chara (Gyrogonites), distribués à peu près dans toutes les couches, mais particulièrement dans les joints naturels formés par les différentes couches de cal- caire. On y observe aussi quelques empreintes de tiges à stries longitudinales, qui pourraient bien avoir appartenu au genre charagne ; mais ce n’est là qu'une présomption. Il existe encore au sud-ouest de Narbonne une formation qui n'avait pas été signalée, et dont je vais donner une courte de- scription. En se rendant à Font-Froide, par le chemin de tra- verse, On trouve, à une distance peu éloignée de la ville, un calcaire d’eau douce rose, très-compacte , analogue, par ses ca- ractères physiques, à celui des environs de Gardanne, près d'Aix, en Provence. La ressemblance est même telle, qu'il est difficile, dans les collections, de les différencier. Ce calcaire est Géologie. 20 traversé par des cavités sinueuses, remplies de chaux carbona- tée cristallisée. On y observe aussi des coulées d’argile endurcie. Les fossiles y sont rares; j'y ai cependant trouvé des Potamides, des Planorbes, des Lymnées et plusieurs espèces d’'Helix. Ce der- nier fossile n’avait encore été signalé que dans les formations tertiaires les plus modernes (tuf.). En suivant le ravin appelé Réck dé las Tinos , et se dirigeant toujours vers Font-Froide, on remarque que les couches, quoi- que inclinées ordinairement de 15 degrés, et courant S.-O., N.-O., se redressent un peu à l’approche du calcaire secondaire gris de fumée , qui supporte cette formation. L'étude de ce dé- pôt est singulièrement facilitée par la coupe naturelle qu'a produite le Réch de las Tinos. Voici, en commençant par les plus anciennes, l’ordre des couches que l’on observe en suivant ce ravin. 1° Poudingue à gros galets de calcaire secondaire, gris de fumée, ernpâtés par un calcaire d’eau douce cristallin. Le même poudingue renferme aussi des galets de calcaire rose et blanc, analogue à celui de quelques bancs de ce dépôt qui se trouvent à un étage plus élevé (x). 2° Calcaire compacte rose. 3° Poudingue formé par un ciment blanc cristallin et par de très-petits galets de calcaire gris de fumée, secondaire. 4° Marne très-calcaire grisâtre. 5° Deux petits bancs de calcaire argileux rouge, cristallin, très-compacte, traversé par des infiltrations spathiques. 6° Marne calcaire grisâtre. 7° Chaux carbonatée, ferrifère, cristalline , carice et parse- mée de petits points noirs. 8° Calcaire marneux léger , renfermant une grande quantité de petites paludines, dont il n’est resté que le moule extérieur. 9° Trois alternances de marnes grises, de calcaire marneux fissile et de galets de calcaire bleu. 10° Calcaire compacte très-développé, exploité pour pierre à chaux. Tout ce terrain, comme je l’ai déjà dit plus haut, repose en stratification concordante sur un calcaire secondaire, que je (x) Peut-être ce poudingue serait-il susceptible d'être exploité comme pierre d’ornement, 30 Géologie. rapporte aux assises supérieures du lias, et récouvert par des argiles calcarifères rouges et des sables arénacés. < Il ne me reste plus, pour terminer ces recherches, qu’à dire un mot d’une formation analogue , mais plus compliquée, qui forme les collines des environs de Lebrettes , Fresquet, Mous- san, Malvezy, Védilhan, etc., ete.; mais ayant déjà décrit la partie inférieure de ce dépôt, dans le Bulletin des Sciences, je vais seulement dire un mot des couches plus modernes qui le recouvrent. Ces couches prennent un grand développement aux environs de Moussan. Mais, pour mieux voir toute la série, on doit se rendre à la plâtrière, anciennement exploitée près Mal- vezy. Dans cette localité, le dépôt gypseux est surmonté par des argiles calcarifères rouges, mélangées de sables et passant à un poudingue argileux. Ces argiles constituent les petites col- lines deLebrettes et de Moussan; elles ne renferment pas de fos- siles. Au-dessus de ce poudingue, et en stratification concor- dante, se montrent des sables argileux, jaunes , sans corps Oor- ganisés, mais que je pense avoir été déposés par des alluvions d’eau douce, parce qu'ils alternent avec des calcaires compactes gris , renfermant des Limnées et des Paludines. Au-dessus de ces calcaires et de ces grès, reparaissent encore les argiles calcari- fères et leurs poudingues. Elles forment les collines qui sont derrière le village de Moussan. Tout ce terrain est recouvert par quelques lambeaux de calcaire marin, occupant ordinaire- ment le haut des collines et renfermant plusieurs espèces du genre Ostrea , mais surtout l’Ostrea crassissima , canalis et vér- ginica. Les genres Balanus, Pecten, Anomia, Scutella, Cytherea, etc:sretcsz etc S'y trouvent aussi assez communément. Je terminerai là la description des terrains des environs de Narbonne. Le peu que j’en ai dit suffira pour prouver leur dif- férence avec les terrains environnans, et montrer combien la disposition physique de ce bassin a influé sur cette différence. J'aurais pu ajouter que, dans des temps plus modernes, mais à une époque que l’on croyait antérieure à l'existence des causes actuelles , des alluvions non moins fortes avaient été déposées dans le bassin de Narbonne; que ces alluvions avaient enseveli des ossemens humains, et que par conséquent l’homme, que l'on croyait postérieur aux derniers phénomènes géologiques, en avait été contemporain, Ce dernier fait ayant été émis comme Géologie. | 31 un doute dans une note qui paraîtra incessamment dans le Zul- letin des Sciences, j'ai dù y revenir, parce que j'en ai acquis dernièrement la certitude. Tourxaz Fils. 13. NOTICE SUR LE TERRAIN SECONDAIRE qui constitue la chaine de Samte-Victoire, et les environs de la ville d'Aix ( Bou- ches-du-Rhône); par M. Deccnos, officier supérieur an corps . royal des ingénieurs géographes militaires, etc. ( Mémoires du Muséum d’hist. naturelle ; 8° année, 5° cahicr, p. 329.) La chaîne calcaire de Sainte-Victoire s'élève à 980 mètres au-dessus de la mer, à l’est de la ville d’Aix, entre les villages de Vauvenargues et de Saint-Antonin; elle est sillonnée par des creyvasses profondes et transversales, qui ont mis à jour les cou- ches qui composent sa base et permettent d'en étudier l’ordre de superposition. La plus remarquable de ces fentes est celle au fond de laquelle court le torrent du Tolonet. C’est là que M. Delcros à dirigé ses observations. La coupe coloriée qui accom- pagne son mémoire est prise perpendiculairement à la paroi à droite du torrent; elle représente l’ordre de superposition des couches qu'il décrit en allant de-bas en haut. Toutes, depuis le lit du torrent jusqu’au plateau qui termine le profil, sont paral- lèles entr’elles et plongent vers le N.-N:-O. sous le prolongement déprimé de la montagne. La 1° assise est composée d’une série de couches puissantes d’un calcaire magnésien , qui devient de plus en plus fragmen- taire à mesure qu'on s’y élève. Ce calcaire, au niveau du torrent, est très-dur et compacte; présente à peine le caractère d’une agrégation brécheuse. Ses couleurs sont sales, variant par pla- ces irrégulières, du gris-clair au jaunâtre et au rougeâtre. Ces ta- ches sont très-faiblement limitées par des veines irrégulières , d’un rouge plus foncé, mais peu prononcées; elles deviennent de plus en plus sensibles dans les parties supérieures, et les fragmens diminuent à mesure de volume. Dans le haut, le ci- ment est marneux, rouge , bigarré et de plus en plus abondant. L'auteur croit que ce sont principalement ces dernières strates qu'on exploite comme marbre brèche du Tolonet. N croit aussi que ce calcaire, au-dessous des couches les plus inférieures qu'il ait observées, perd sa forme fragmentaire et existe en couches compactes et homogènes, — 11 n’y a, dans toute cette 32 Géologie. N°13 assise, ni alternances ni dépôts étrangers, aucun fossile ou débris organique, ni gypse, ni argile muriatifère, ni sulfures métalli- ques, etc. M. Delcros a trouvé seulement dans les remblais, au S. de Sainte-Victoire, un morceau erratique de fluor, qu'il pré- sume avoir formé une veine ou petit filon, — Malgré ces carac- tères , il rapporte cette assise à la partie supérieure du zech- stein, ou au moins croit qu'elle lui est parallèle, surtout dans ses strates inférieures. l La 2° assise est formée par une suite d’alternances que l’au- teur a partagées en 3 coupes artificielles pour en faciliter la de- scription. Le 1°° et la plus basse de ces coupes est composée d’une série de couches puissantes et alternantes de brèche cal- caire à ciment rouge bigarré et de marnes rouges bigarrées. La brèche est semblable à celle de la première assise; seulement, les fragmens calcaires sont de plus en plus petits, leurs couleurs plus diverses et leur grain plus dissemblable à mesure qu'on s'élève. Cette brèche n’est pourtant pas polygonique, et M. Del- cros n’y a trouvé aucun fragment qu’on puisse rapporter aux calcaires plus récens que le grès bigarré. Les marnes rouges bi- garrées, qui séparent les strates de cette brèche, sont compo- sées entièrement d’un agglomérat argileux silicéo-calcaire, rouge de brique en grand et bigarré en petit, peu cohérent, se désa- grégeant très -promptement à l’air et présentant une infinité de petits fragmens bleuâtres, verdâtres, jaunâtres , qui paraissent argileux, et qui donnent à la masse l'aspect bigarré en petit. Ces alternances de brèche et de marnes sont très-nombreuses. —- La 2° coupe présente la même composition; seulement, la brèche calcaire est en bancs moins puissans; ses fragmens s’ar- rondissent, et sa nature est plus variée en teintes et en grains ; son ciment est plus abondant ; elle paraît enfin se subordonner aux marnes rouges qu’elle divise. Celles-ci sont plus profondes, deviennent, pour ainsi dire, indépendantes, et se subdivisent vers le haut en strates secondaires minces; elles deviennent granulaires , plus siliceuses, et, dans plusieurs de leurs bancs, il y a tant de globules calcaires, qu’on dirait un oolithe ow un grès à gros grains. Ce conglomérat est fortement bigarré de larges taches grises, blanchâtres sâles, sur un fond rouge ochra- cé. Les globules sont rayonnés, du centre à la circonfénce, d’un blanc assez pur et de la grosseur des semences de pavot. Jæ Geologte. 33 L'auteur avance avec réserve que ces bancs, les plus caractéris- tiques de la série, sont composés d’un calcaire globulaire ma- gnésien à ciment silicéo-magnésifère rouge bigarré. — La 3° coupe de cette assise termine la série des brèches et des marnes bigarrées avec calcaire globulaire. A sa partie supérieure, la brèche devient un véritable poudingue par l'arrondissement des angles des fragmens calcaires. Du reste, elle est identique- à celle qui forme les strates précédeates; ses bancs paraissent de plus en plus subordonnés aux marnes rouges. — M. Delcros considère cette formation comme parallèle ou équivaiente à =celle des grès et marnes bigarrées. Au-dessus de cette assise si puissante, on voit reposer en stra- tilication concordante des couches très-régulièrement stratifices d’un calcaire compacte, gris de fumée clair, d'un grain très- fin et lithographique, à cassure mate et couchoïde, que l’auteur regarde comme parallèle où équivalente au muschelkalk. L'é- paisseur de cette assise est de 30 à 40 mètres. On n’y remar- que aucun débris organique ni globules calcaires. Elle est sur- montée immédiatement par une série très-grande de bancs puis- sans calcaires, dont le prolongement va former la colline à l'E. d'Aix, et dont l’ensemble plonge (parallèlement) sous les mar- nes du lias, de la route de Vauvenargues à Aix. La couleur de ces calcaires varie du gris de fumée au gris noirâtre foncé, qui est dominant; leur grain est tantôt mat, tantôt spathique et sublamellaire; leur cassure est presque toujours inégale, sans ètre conchoïdale, écailleuse ou grenue. On y trouve na none Gryphées (parmi lesquelles l’auteur croit y avoir nommé la G. ar- quée), beaucoup de Bélemnites, de Peignes, de Térébratules, cte., mais surtout des débris d'Encrine, et en si grande quan- tité, qu'ils semblent former la masse entière de ces couches. Il y a aussi quelques madrépores, mais ils sont rares. Dans les couches qui précèdent les marnes du lias, l’auteur a remarqué des masses concrétionnées siliceuses , noires comme le calcaire qui les contient et assez fréquentes. — Ce calcaire est donc identique avec le calcaire à Gryphées; mais M, Delcros fait ob- server que le non-développement du quadersandstein ne lui a pas permis de bien fixer les Hmites des deux calcaires précé- dens (muschelkalk et calcaire à gryphites), ce qui rend un peu vagues les ccupes de ces assises dans son profil.— Au-delà des B. Tome XVI 3 34 Géologie. marnes du lias s’élèvent les assises jurassiques et oolithiques qui s'étendent vers la Durance; mais l’auteur ne les a pas étudiées. Sur ces calcaires se trouve une formation calcaire tertiaire, en amas discordans , dont les lambeaux couronnent également les collines secondaires qui entourent à VE. la ville d'Aix, au S. et au N. de la route de Vauvenargues. Le dépot particulier à cette localité se compose, à partir du bas, 1° d’un amas irré- gulier et presque horizontal de sable jaunâtre, sâle et meuble, parsemé de paillettes de mica, et renfermant en abondance de grandes Huîtres, qui ont conservé leur nacre, et qui paraissent avoir vécu à la place où on les trouve, comme l'indique leur position. Cet amas arénacé, d’une épaisseur variable et sans si- gne de stratification , ne renferme ni galets, ni argile , ni aucun autre fossile que les Huitres ; 2° d’un amas plus puissant de ca'= caire grossier à gros grains, un peu Caverncux, d’un jaune rougcâtre pâle, uniforme et sans débris ou fragimens étrangers , d’une épaisseur de 4o à 5o picds, terminé supérieurement par un plan horizontal en grand, inégal en petit, et parsemé de blocs erratiques du même calcaire, provenant de la décomposi- tion de sa surface. Quelques-unes de ses cavités irrégulières sont remplies de chaux carbonatée zéolitiforme. | renferme en assez grande abondance, mais avec inégalité, un Hélice indéter- miné et deux espèces de Cyclostome, dont une paraît être le C. elegans. Ce calcaire grossier est exploité, depuis très-long- temps, pour les constructions d'Aix, quoiqu'il ne résiste pas à l'humidité. Il n'a aucun rapport avec les terrains tertiaires des environs , ni avec les calcaires grossiers marins des bords dela Durance. L'auteur croit qu'on doit le ranger vers le sommet de la série tertiaire, et qu'il n'a été déposé que postérieurement à tous les mouvemens qui ont bouleversé, non-seulement les masses secondaires, mais encore les dépôts tertiaires, marno- gypseux et silicéo-calcaires, d'eau douce où marine, qui con- stitueut les hauteurs de Saloni et d'Éguilles. J. Ginanpin. 14. HISTOIRE NATURELLE DES PRINCITALES PRODUCTIONS DE L'Eu- ROPE MÉRIDIONALE ; par Risso. Vol. I, pag. r à 203 ; avec 2 cart. color. Paris, 1826. Panrir céoroGiQuE. (Foy. le Bulletin ; Tom. X, 52; XII, 107 ). Après avoir détaillé la configuration du sol des Alpes mari- times , l’auteur y signale 5 formations, Le système primitif s'é- Géologie. 35 tend du col de Sanguimere à la tête de Salsemorane, et longe toute la limite orientale de cet ancien département francais, de- puis le col de Fer, par le col de Porticiola, le col Lombarda, les laes Besson, le lac Long, jusqu'à Cima della Bissa. On le trouve encore au col del Pal et au milieu du sol intermédiaire au mont Bégo , dans le haut de la vallée de la Gordolasea, et près de Mollieres et de Villar. Outre les roches schisteuses ordinai- res, l’auteur y signale du granite (Salese etc. ), de l’euphotide ( Molieres ), de la serpentine (vallée de Salese et la Briga) et du marbre à galène (Tende). Il en énumère les minéraux et les minérais, tels que le fer oxidulé et oligiste, etc. Il y a de la plombagine au col Lombardo, et des filons de soufre entre Fe- nestre et St.-Martin. Le sol intermédiaire occupe, d’après la carte géologique, tout le nord du département, et est limité par une ligne passant par Vens, Guillaume, Auvare, St. - Sal- vator et Saorgio. Il comprend, outre les schistes micacés ou talqueux, du schiste argtieux et novaculaire, des grauwackes, de leuphotide; de la serpeniine, de la dolomié et des minérais de plomb, de fer, de cuivre et de mercure (Fontan). Souvent le calcaire noir veiné couronne des montagnes de brèches quar- zeusés et de schiste. Sur la limite de ce terrain vient ce même calcaire foncé qui offre supérieurement des Ammonites, et s’é- lève au-delà de 3,000 pieds. Il renferme du calcaire fétide , de la rauchwacke, du gypse, du sel, de la houille, des grès, du fer et de l’arsenic ( Luceram). D’après les localités houillières, on pourrait soupconner qu'il confond des dépôts de divers âges, ou du moins qu'il attribue à des combustibles des marnes jurassiques un âge trop ancien. Parmi les gypses, il place aussi les amas tertiaires près de Nice, etc. L’amas salifère existe entre Daluis et Sausse. Sans décider “sice calcaire est en tout ou en partie jurassique , l’auteur fait comprendre que cette dernière formation occupe la plus grande partie du sol calcaire du département ; que le calcaire marneux “y joue un grand rôle, et qu’il y a des assises coquillières (Caire- Gros). Les assises supérieures, bordant surtout ce côté, sont composées de dolomie, de calcaire compacte, de caleaire à po- lypiers et de son green sand. Le terrain tertiaire est restreint à la vallée du Var jusqu'à la Rochetta, et aux environs de la Frinité, de Contes, de Roquebrune, de Menton et de Vintimi- 8: 36 Géologie. glia. L'auteur y énumère des calcaires à cérithes, des argiles, des marnes sablonneuses coquillières, des dépôts de cailloux, des grès et des poudingues, ainsi que des marnes blanches à strontiane sulfatée, Enfin des alluvions coquillières existent près de Nice, de Villefranche, d'Eza, de Talicon et de Sospello; ce sont des poudingues, des sables, des calcaires et des brèches osseuses. L'auteur consacre un article aux eaux minérales, principalement sulfureuses , du département. La carte géologique des environs de Nice, depuis le Var à Menton, se trouve expliquée dans un chapitre particulier de 150 pages. Après avoir parlé des montagnes, des vallées , des eaux, des cavernes, etc. , il revient en détail sur les divers dépôts signalés; il indique leurs fossiles, et prend la liberté de baptiser, sans figures, ceux qu'il a cru nouveaux, à tort ou avec raison, À ce que nous avons déjà dit de ce travail ( Bullet. 1825 ,n° 5, p. 26), nous ajouterons qu’on y trouve, outre les noms de fossiles jurassiques, ceux de son lias ou du calcaire marneux : il parle au long de son grès vert et à nummulites, et de sa marne chloritée que nous regardons toujours comme un dépôt jurassique supérieur. Il y a trouvé 33 espèces de fos- siles( Hamite, Ammonites, Rostellaire, Trigonie, Galathée, ( ?! ) etc.). Le terrain tertiaire et alluvial offre encore plus de détail et de longues listes de fossiles et de subfossiles, ou du moins de nouveaux noms. Il parle du dépôt de lignite-de Torrete, d’une argile bitumineuse près de Villefranche, et des impressions de feuilles dans les assises tertiaires. Ces dernières ressemblent à des feuilles de chataigner, de pin et de redouls. Sans nous arré- ter à ses idées théoriques, à ses cataclysmes et à sa formation post-diluvienne , nous réduirons nos doutes géologiques à Jui demander les preuves de l’ordre qu'il assigne aux différens dé- pôts tertiaires. L'existence d’un calcaire parisien à Nice est-elle prouvée ? Y voit-on vraiment des dépôts différens de ceux des collines subappennines? Le gypse spathique de Nice n'est-il pas tertiaire, ne forme-t-il pas, comme le lignite, des amas dans les marnes Subappennines bleues ou jaunes, et ces dernières ne sont-elles pas surmontées et de marnes sablonneuses coquilliè- res, et de calcaire coquillier ? Que l'estimable auteur veuille prendre la peme d'observer davantage les superpositions géo- gnostiques, qu'il achève de mettre ce travail au niveau de * À 0 Géologie. ù 37 l'exactitude géologique actuelle , et qu'il figure tant de fossiles prétendus nouveaux, son esquisse deviendrait alors une mono- graphie classique au lieu de rester un croquis imparfait. Les deux cartes géologiques n’en sont pas moins intéressantes, A.B. 1. SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DES APPENNINS DE L’ITA- LIE SUPÉRIEURE; par le prof. H. Brown. (Zeüsch.f. Mineralog. ; mars 1828, p. 214 à 252; Giornale ligustico ; cah. r et 3, 1827, p. 122 ; Antologia ; 1827, cah. 3, p. 146; Giornale di litteruti, de Pise; 1827.) Dans ce mémoire intéressant , l’auteur a combiné ses obser- vations avec celles qu’il a recuellies verbalement des savans italiens, ou puisé dans le nouveau journal scientifique peu connu de la Ligurie. (Giornale ligustico di science, lettere ed art. Gènes, 1827 ). Dans ce recueil mensuel, on trouve une comparaison des Appennins de la Ligurie et des Alpes de la Savoie, M. Pa- reto place dans le sol primitif les micaschistes à calcaire et quarz grenu de Voltri et de Noli. Il observe que le gneis en- toure à l’ordinaire la protogyne calcarifère, que le calcaire grenu est associé avec du tale en masse, et du quarz schis- teux ,etc. Suivant lui, le terrain primaire comprendrait encore, outre les roches serpentineuses, de la Grauwacke, comme au col de Tende. Le sol intermédiaire est composé de calcaire gris-noir, de schiste argileux, de grauwacke, de jaspe et de ro- ches serpentineuses. Il règne à Porto Venere, Lavagna, Ses- tri, Spezzia, Rocchetta, Rovegno, Gènes , et s'étend dans les vallées de Trebbia, d’Aveto et de Taro, tandis que, plus au nord, les groupes primaires forment les montagnes de Stella, de Varagine, d’Albizzola, de Cadibona, de Finale, de Ceva, de la vallée de la Stura, de l'Olba et de l’Erro, et du col della Mula. M. Ripetti a communiqué à l’Académie de Florence les ob- servations de M. G. Guidoni sur le pays de Massa (Anthologie; 1827, cah. 3, p. 146-149). Il traite successivement, dans 5 chapitres des écrits déjà publiés, des environs de Spezzia, des bords de ce golfe, de la géognosie du pays, de ses minéraux et de ses sources. Les montagnes sont composées de calcaire, de grauwacke et de schiste argileux. Sur le côté Est du golfe, on = 38 Géologie, N° 15 voit se succéder, de bas en haut, le calcaire grenu ‘blane, le schiste talqueux, la grauwacke, un calcaire compacte et tal queux, un grès fin gris,alternant avec du calcaire jusqu’à Bor= ghetto. Sur le côté ouest du golfe, il y a, depuis l’île de Tino au capo del Mesco ,une masse de calcaire compacte , que l’au- teur appelle secondaire, parce que sur la montagne de Coregna il y a des fragmens d’ammonites et de belemnites , et des géo- des ferrugineuses dans une argile. Le calcaire de Carrare est au-dessous du micaschiste de Valle del Frigido, et communique peut-être avec le rocher de Bianca, près de Spezzia; une rauchwacke le couvre dans les vallées, De Bianca à Massa on observe du taleschiste, de la grauwacke, du calcaire intermé- diaire, un grès houillier ( à Caniparole ), et, au Mont-Olivero, du calcaire compacte, du schiste argileux et du grès micacé qui repose sur le marbre de Carrare. M. Guidoni nie ainsi complètement que le grès ou la grauwacke supporte ce marbre, comme le prétend Haussmann. M. le professeur Savi a visité les maremmes de la Toscane, et a publié ses observations dans le Giornale de Litterati de Pise ( 1827). Les points les plus in- téressans sont les environs de Massa di Maremma et le mont Argentaro. Un calcaire grenu blanc, en partie dolomitique, oc- cupe les parties basses , surtout sous les rochers de serpentine et d’euphotide; il renferme des amas amphiboliques , de la lié- vrite, du fer oligiste, et il passe à une roche porphyroïde o1 granitoide. | M. le professeur Studer a trouvé beaucoup de blocs et de rochers de serpentine sur la route de Castell'arquato et Prato. Les mines de fer de Ferrière sont dans la serpentine, et la gan- gue contient du cuivre pyriteux. M. Bronn a fait les remarques suivantes : À Salso, près de Borgo San Donino, il y a un amas gypseux dans le caleaire, et des sources salées. Le marbre bréchiforme de Serravezza est du même âge que celui de Carrare, et lui a paru reposer sur du schiste chloriteux , qui contient du minérai de fer à Stazzama. Le marbre de Carrare contient du soufre, des druses de quarz et de spath calcaire, enbiques et métastatiques; du gypse, de la pyrite et du fer oxidulé. La rauchwacke et une brèche cal- caire forment un dépôt local sur cette roche. Il entre dans des détails sur les environs du golfe de Spezzia, où il retrouve eette Géologie. 39 brèche sur la grauwacke qui passe, vers Lerici, au talc-schiste. Au-dessus de Spezzia et Sarzana , cette grauwacke est très-fine, et ressemble au grès bigarré du Necker ; elle alterne avec le cal- caire entre Spezzia , Borghetto et Montanara , et le marbre de Porto Venere en dépend. À Montanara, il y a des dépôts de serpentine et d'euphotide , reposant sur du schiste argileux , contourné et allernant avec du calcaire foncé. Dans un résumé des faits précédens, il avoue que la grauwacke passe insensi- blement aux roches granitoïdes et schisteuses ; or, cette grau- wacke , c'est notre grès appennin secondaire. Plus loin, il dis- cute s’il y à du calcaire secondaire dans le nord de l'Italie, et combat les idées de Haussmann. M. Poreto distiugue le calcaire jurassique de Nice, d’un calcare gypsifère qui alterne avec des petits lits de grès, contient le Fucus intricatus, et se voit dans la vallée de Taro, à Velleja, dans la vallée de Nura, à Antola, Ruta, Rapallo, etc. L'auteur soupconne du lias sur le Coregna, près de Spezzia , quoique ces roches soient intime- ment liées au marbre de Porto Venere. M. le professeur Ran- zani a trouvé des Ammonites voisins de l’4. crenatus Schl., à Urbino; il y en a à Cataria,-Nerone, Gubbio, Ferni et dars le pays d'Otrante. L'existence des Gryphées ( G. Cymbium), en Italie, est fort douteuse; mais il y a des Orthocératites à Castello, à Mare et dans le Modenois. Les collines subappennines offrent certains fossiles du terrain calcaréo-trappéen du Vicentin, et sont difficiles à classer. Il place au-dessus les dépôts de cailloux, de sable et d’argile de Turin et de Figline en Toscane. Il y a des traces de lignite dans la partie supérieure de l'argile subappennine (Cadibona et Cani- parola). M. Bronn donne la coupe de Cadibona d’après M. Pareto. Le lignite y repose sur de l'argile, du sable et un poudingue de tale-schiste , et est recouvert de sable micacé blanc et de cail- loux diallagiques et schisteux. Il y a 6 lits de lignite de 4 à 5’ de puissance , des impressions de dicotylédons et des os d’an- thracotherium. L'auteur place ce dépôt en parallèle avec celui de Lobsann , en Alsace, et il prétend qu’un lignite semblable est subordonné à l'argile subappennine , entre Albizzola et Va- ragène. M. Bronn détaille les circonstances de gisement d’un li- guite de Caniparola près de Massa. 1l est dans l'argile à bois bitumineux et impressions de feuilles d'arbres. M. Broun rc- 40 Géologie. garde tous ces lignites comme plus anciens que la molasse,sans en donner la preuve. Le dépôt d’eau douce de Figlina contient 8 coquilles d’eau douce, dont deux espèces sont encore vivan= tes : elles se trouvent mélées en partie avec des fossiles marins; à San Ginsto, près Volterre. A) Bu 16. I. Saccr0 pr Z00LOGIA FOSSILE, etc. —Essai paléonthologique, ou Observations sur les fossiles des provinces austro-véni- tiennes , et Description des montagnes qui les contiennent ; par T. A. Caruzo. In-fol. de 348 p., avec 8 pl. lithog.; prix, 30 fr. Padoue, 1827 ; Imprimerie du Séminaire, —Vienne, Volcke. 17. IL .CRITIQUE DE cer ouvRAGE. (Zeitsch. für Mineral.; 1828, n° 6, p. 44.) L'auteur a eu la bonne idée de réunir tous les mémoires qu'il a publiés depuis 1821 dans le journal italien de physique et de chimie, et dont nous avons en grande partie rendu compte (Voy. Bullet. ; 1824, n° 3, p. 217 et218,n° 4, p. 323 et 340; n° 5,p. 1451825, n° x, p.35, n° 3, p. 316,10 6; D'F08/ eti90,n°7,p.318,n° 9, p. 37; 1826, n° 8,p: 4205 1027, n°11,p.313 et1828, n° 5,p. 37etn° 6, p. 195).Il y a fait naturellement des additions et des corrections, ét il y a ajouté plusieurs nouvelles planches de fossiles et 2 petites cartes du Bellunois. L'ouvrage est divisé en 3 chapitres : dans le premier, de 32 pages, il parle des roches primaires et intermédiaires. donne, dans une note de 27 pages, un catalogue des roches primaires et des citations prouvant qu'on avait déjà vu avant Marzari des roches granitoïides sur des terrains conchifères. La description du sol intermédiaire est tirée d'auteurs étrangers, car il n’y a que du schiste dans le Bellunois. On y voit avec surprise (p. 23) le schiste d'OEningen figurer dans le terrain de transition; et p. 30 (174 et 176), on remarque que l’auteur, confondant peut-être les Hippurites avec les Orthocératites , prétend que les Orthocératites existent dansle calcaire jurassique d’Alpago et de Dalmatie. Cette observation du critique ano- nyme est-elle bien fondée? Dans le second chapitre, l’auteur décrit les 4 formations secondaires anciennes. Malgré sa ré- ponse à notre analyse sur son calcaire alpin (oy. Bullet. 182D et 1826), nous sommes obligés de persister dans nos critiques Geologie. 41 à l'égard de cet article, D'abord l’auteur tombe dans de graves erreurs sur les fossiles appartenant au zechstein , et le critique est de notre avis. Quiconque connait le zechstein du Vicentin n'y annexera pas les montagnes de calcaire blanc ou grisätre, et en partie métallifère du Bellunois et du Cadore, Ce sont des dépôts en grande partie jurassiques , et ça et là peut-être inter- médiaires, et il paraîtrait que l’auteur y comprend quelquefois des bancs de muschelkalk et de zechstein. D'ailleurs , lénumé- ration de fossiles, tels que lÆrrmonites annulatus , primordialis et zodosus de schl., la T'erebratula varia et lacunosa, ne sont que propres à montrer la probabilité de notre idée. Ce dépôt repose tantôt sur le grès rouge, tantôt sur le schiste siliceux {vallée d’Ardo ); et il n’est recouvert qu'à Serva par le grès vert et un grès tertiaire. Il détaille au long ses filons métallifè- res, et il parle de sa pierre verte qui serait, d’après lui, une roche ignée, et se comporterait comme ces dernières. Il nie nos objections à cet égard. Il cite dans le grès bigarré des coraux, l'Ammonites planulatus, des Trochus, des Buccinites, des Vene- rites, et des Lutraires? Dans le muschelkalk, il énumère des Mytulites, une Zerebratula acüleata qui n’est autre chose que le 7! trigonellus de Schloth.; une Avicula costata, etc. Le 3° chapitre est consacré aux terrains secondaires récens. L'article sur le calcaire jurassique est le plus long; on y trouve des des- criptions d’un assez grand nombre de fossiles nouveaux sui- vant l’auteur, et une partie en est figurée. Le critique remar- que que la Turritella Borsont(Catallo }est une Nérine., Comme dans ses mémoires, ce sont des rapprochemens de descriptions locales. Avant de passer à la craie, il parle du grès vert ct de son argile bleue, dont il distingue bien le grès vert tertiaire et coquiilier du Bellunois. Il place ce dernier daus l'argile plasti- que ; d’après les fossiles et les roches; le critique anonyme à plutôt raison d’y voir un dépôt tertiaire plus récent. Parmi les longues notes qui terminent cet ouvrage utile,on doit mention- ner les idées théoriques sur l’abaissement de la mer et le sys- tème d’Hutton; l'itinéraire d’un voyage fait dans le Cadore et la Carinthie; un détail très - circonstancié sur les mines et les produits d’Agordo , et du Cadore; une notice sur le mercure de Vallalta, dans le Bellunois ; une note sur la chute du mont Antelao, dans le Cadore; une autre sur un crâne humain in- 42 Géologie. crusté; un catalogue très-complet de la superbe collection de poissons fossiles de feu M. Castellini , etc., ete. Tout en recom- mandant cet ouvrage aux géologues et aux amateurs des fossi- les, nous ne pouvons nous empêcher de croire que lestimable auteur n'a pas pu consulter tous les ouvrages nécessaires ; et quoique nous attachions moins d'importance aux fossiles que d'autres géologues, nous attendrons de nouvelles observa- tions avant de croire implicitement à lirrégularité de la distri- bution géognostique des fossiles telle que l’a conçue l’auteur. A. B. 18. RÉFLEXIONS GÉOLOGIQUES SUR LES ÉVÉNEMENS ARRIVÉS R£- CEMMENT DANS LE COURS DE L'ANIENO, lues à l’Académie du Lynx, le 6 août 1827, par Agostino CaprezLo. ( Giornale ar- cadico , etc.; sept. 1827, Vol. CV, p. 261.) Ce mémoire, assez long, s'occupe plutôt d’hydrostatique que de géologie; en recherchant la cause des dégâts occasio- nés par l’Anieno, le long de son cours, et surtout à Tivoli, qui, l'année dernière encore, a souffert considérablement de ses dé- bordemens, l’auteur énumère brièvement la nature du sol qui constitue les rives de cette rivière et celle des différens dépôts qu'elle forme au milieu et sur les bords de son lit, dépôts qui sont souvent assez considérables pour changer son cours et don- ner lieu aux déhordemens de ses eaux dans les campagnes en- vironnantes. Ces dépôts sont de deux sortes; les uns sont for- més par des alluvions composées de cailloux et de sables gros- sicrs où sédimenteux,que les eaux abandonnent dans les exea- vations naturelles ou artificielles du lit de la rivière, ou dans les anses que présentent ses rives, et que souvent elles entrai- nent dans le Tibre, et de là jusqu’à la mer; les autres sont dus à des précipités calcaires, à des travertius, ou tufs calcaires, que les eaux forment surtout dans les endroits où leur cours est plus rapide et leur chute plus considérable. C'est done près des Cascatelles, de la grotte de la Sirène, et en général dans tous les environs de Tivoli, qu'on voit des amas plus où moins volumineux de ces tufs calcaires , toujours mêlés de substances étrangères, de débris de plantes sur lesquels se sont formées des incrustations, ete. Ces amas forment un sol friable, peu solide, que les eaux ne tardent pas à entraîner, ce qui donne lieu à des éhoulemens et autres accidens si communs dans les Géologie. 43 lieux traversés par des eaux surchargées de terres calcaires. L'auteur décrit 4 échantillons de ces tufs calcaires, qui n’offrent d’ailleurs aucune particularité bien intéressante, ainsi que 8 échantillons pris parmi les roches qui constituent les bords de PAnieno. Ces derniers sont en général des mélanges de calcaire et d'argile, avec quelques parcelles de mica, de matières tufa- cées, etc.; en d’autres termes , ce sont des marnes calcaires plus ou moins compactes, plus ou moins mélangées. On conçoit qu'un sol composé de matières absorbant l’eau avec tant de fa- cilité, doit être sujet à bien des dégâts. Le mémoire de M. Cappello ne renferme du reste aucun fait nouveau. J. G. 19. REcHErRcHEs DE M. PAsiNI SUR LA GÉOLOGIE DE LA HAUTE- ITALIE. M. Pasini, élève de feu l'abbé Maraschini, continue les re- cherches faites par ce savant géologue sur les roches du Vi- centin. À lÆnna, Maraschini avait fait connaître les roches de grès rouge, zechstein , grès bivarré, muschelkalk , keuper et calcaire jurassique. Ces couches secondaires à l'Enna sont éta- blies horizontalement sur le stéaschiste, et au pied de cette montagne, vers St-Giorgio, où se trouve le grès vert et la ‘chaux crayeuse corallifère, qui se prolonge à 3 milles jusqu'à St-Orso, et la scaglia (craie dure), ainsi appelée dans le pays, recouvre le terrain. Au nord de Schio , une masse de porphyre prroxénique métullifére recouvre d’un côté le grès vert et la craie, et de l’autre le calcaire jurassique, laquelle masse re- couvre le calcaire conchilifère (muschelkalk) au flanc horizon- tal de la montagne; tandis qu'à Coroboli le porphyre devient une espèce de kaolin, qui, plus loin, redevient pyroxénique, ‘contenant peut-être un peu d’amphibole. Le quartz, qui, dans cetendroit, commence à paraître en cristaux et en petites masses, va croissant, de manière qu'à Grumoriondo il constitue la moi- ‘tié de la pâte du porphyre; quelquefois ces masses s'unissent avec la pâte de la roche, quelquefois elles en sont distinctes. Le quartz se rencontre pareillement au mont Manozzo, près Vall Ortigara, au mont Castello di Pieve, à Montefrisa, à Vallarsa, dans un porphyre accolé au calcaire jurassique , et à Togara. Le porphyre pyroxénique de Grumoriondo couvre horizonta- lement le calcaire conchilifère, mais un banc de 10 pieds d’une 44 Géologie. roche stéatiteuse, mêlée de petits lits de calcaire eristallisé, est interposé entre eux. Le long du flanc du mont Enna, et jusqu’à la cime, on voit des filons de porphyre dans les marnes et dans les calcaires, de même que l’on voit des roches modifiées, les- quelles étant les mêmes qui sont connues dans le Tyrol, sont eomme celles-ci postérieures à la craie. Les trachytes des monts Euganéens sont contemporains de ces porphyres pyroxéniques et granitoides , selon M. Pasini (4ntologia ; Vol. XXIV, p. 294). 20. ABRÉGÉ DE LA DESCRIPTION PHYSICO-MINÉRALOGIQUE DE L'Exna, lue à l’Académie des sciences naturelles de Catane, le 11 novembre 1824; par M. Giuseppe Azessr. (Giorn. di scienze, lett. ed arti per la Sicilia ; novembre, 1824, page 187). L'Enna, aujourd’hui Castrogiovannt, célèbre dans la fable comme étant le lieu originaire du froment, est une montagne élevée, garnie de crêtes de tous côtés, et terminée par une plaine fertile ; son élévation est de 4000 p. au-dessus de la mer; elle est située sous le 37° de latitude et le 32° environ de lon- gitade. Les sommités sont formées de couches de pierre aréna- cée coquillière, avec filons de calcaire et de couches d'argile. Au-dessous se trouve de la marne remplie de débris de testacés, de crustacés, de madréporites appartenant à la Méditerranée, quelques coquilles orientales, des os, des bois, des œufs de pois- sons, des fragmens de schiste micacé, etc. Parmi ces débris organiques, l’auteur a trouvé, à la profondeur de 40 p., l'omo- plate pétrifié d’un animal inconnu, et une nouvelle espèce de Came. Au bas de la montagne, sous la terre végétale, on ren- contre de la marne, de l'argile commune, et du côté de l'O. du sel gemme. Une nouvelle mine de sel a été dernièrement dé- couverte à Priolo, sous l'argile et la chaux sulfatée. Une des plus anciennes et la plus célèbre, est celle des environs d’Ali- mena, à 12 milles de l’'Enna, où se trouve le sel coloré de dif- férentes manières par l’oxide de fer, et cristallisé en beaux cubes. On rencontre aussi, à la base de l’'Enna, deux gites de lithomarge , aux environs de Leonforte et dans le territoire de Spitalotto. À la Solfara il y a de l'argile graphique diversement Géologie. 45 colorée et propre à la peinture, et des fragmens de schiste ar- gileux tabulaire. Dans beaucoup d’endroits il y a des argiles vertes, compactes, qui deviennent bleues par le feu, et sont aussi propres à la peinture; d’autres, d’un brun noirâtre et d’un gris rougeitre, contenant, comme les précédentes ; des propor- tions variables de chaux carbonatée, d’alumine et d’oxide de fer. Quelques-unes présentent à leur surface des pisolithes très-petites , et d’autres des géodes semblables à la pierre d’ai- gle. On rencontre encore des argiles schisteuses, sous lesquelles, à Ferrari, est un schiste bitumineux qui brûle à la manière de l’anthracite , avec laquelle on l'a quelquefois confondu. Dans les cavités basses du sol et dans le creux des roches , on trouve de petits cristaux de nitre. De Capodarso, à l'O. jusqu’à l'E. de l'Enna, on voit une suite de petits monticules de chaux car- bonatée et de gypse; cette dernière roche présente beaucoup de variétés cristallisées, le gypse spéculaire, le lenticulaire , en crètes de coq, le fibreux, le niviforme, le compacte, l’albâtre gypseux blanc et noirâtre, etc. ; elles se trouvent dans une argile schisteuse, quelquefois bitumineuse. Dans la chaux sulfatée, et plus rarement dans le calcaire, il y a des gites de soufre, qu’on exploite à Capodarso, Villerosa, Furbalata , Galizzi, etc. L’au- teur à trouvé du soufre compacte en veines dans la mine de St-Caterine , du bois siliceux dans celle de Gatizzi, de l’alumine sulfatée , avec de l'acide sulfurique, du sulfate de fer à Catiato, de l’alumine sulfatée en plumes et en poudre à Capodarso, ainsi que de la strontiane sulfatée et diverses variétés cristallisées de calcaire indiquées déjà par d’autres. À la Sofara on remarque une éminence couverte de thermantides compactes et scori- formes, à la manière des laves. On sait que ce mont a brülé pendant très-long-temps, mais on ignore à quelle époque; elle ne doit pas être très-reculée; on ignore également s’il a brülé à la manière des volcans ou autrement. On y trouve du schiste bitumineux, des pyrites , de la tourbe, du soufre et autres ma- tières très-combustibles. Les pyrites, répandues de tous côtés, sont cubiques, globaires , réniformes, remplissant des moules de coquilles , etc. ; il y a de la marcassite dans une argile com- pacte en morceaux. L'auteur en a trouvés accompagnés de balles de plomb dont se servaient les gens armés de frondes, ce qui remonte au temps de Pison et des guerres civiles, Il in- 46 Géologie. dique de l’äsphalte compacte ; en petite quantité, à Carran- giare. ‘ Tout le territoire qui entoure l’Enna cest recouvert par da terre végétale. Les collines reposent sur de l'argile; dans de fond des vallées où voit ou de l'argile compacte ou de la chaux carbonatéc et sulfatée. Dans les plaines, sous la terre végétale, il y a de l'argile ou des sables. Aux environs de Calascibetta , et dans le territoire della Baronessa, il y a deux banes de sables mobiles dans lesquels se trouvent des coquilles marines, rares, bien conservées: on dirait le fond d’une mer, desséché. Il y avait jadis une mine de fer dont on a un obscur souvenir et d’où provient sans doute le nom vulgaire de Scandaferro, Uau- teur indique du spath cubique transparent , et beaucoup d'au- tres variétés cristallisées, de la chaux carbonatée dendritique et étoilée, quelques morceaux de lave ct de pierre lydienne. A Villarosa il y a des masses de granite à gros et à petits grains, des morceaux de gneis et de schiste micacé, comme à Pelore. Il n'a pas trouvé les variétés de jaspe, de quartz poreux et d’a- mianthe subériforme, indiquées par Borch, mais bien du quartz blanc, des cailloux de silex pyromaque et résinite, un calcaire avec des madrépores, des morceaux de grauwacke , pouddingue et autres agglomérats, du succin de diverses couleurs , non-seu- lement à Capodarso, où Borch l’a signalé, mais aussi dans d’autres lieux. Il a trouvé encore une espèce de pysolithe très- dure, de la grosseur de petits pois, dont le noyau est une co- quille fossile avec bleu de Prusse natif (fer phosphaté terreux). L'auteur parle des diverses espèces d'arbres qui croissent sur -ce territoire, des lacs qui larrosent , et termine par lénumé- ration des eaux minérales, qui sont très- nombreuses. Une source très-salée sort de la grande mine de sel. À Capodarso, il y en a une douceâtre et astringente, chargée de sulfate d’alu- mine, À Priolo, Solfara, Baronessa, Manchi, etc., il y a des eaux sulfureuses qui laissent déposer des incrustations jau- nâtres; celle d’'A#rcevo, qui est la plus abondante, est un peu chaude. À Casso , etc., les eaux sont sélémiteuses ; à Æloristella elles contiennent un peu de sel marin et d’oxide de fer; auprès du fleuve Chrysas (aujourd'hui Détaino), elles sont acidules et ferrugineuses. Toutes ces sources se desséchent dans lété., Une d’entre elles est renommée, c’est celle de la grotte d'Enfer; elle Géologie. 47 contient de la chaux carbonatée et un peu de magnésie; elle forme des incrustations et des pétrifications; elle était connue, à ce qu'il paraît, dès le temps de Strabon. — Le fleuve Saiso, qui est l’ancien Hynura méridional, qui coule de la montagne de Pitralia, et baigne l'Enna à l'O. , est chargé de sel marin. J. GinARDIN. 21. SOCIÉTÉ cÉoLOGIQUE DE Lonpres. — Séance du > fév. 1827. On achève la lecture du mémoire intitulé : Sur Les lits de charbon de Brora, dans le Sutherlandshire, et quelques autres dé- pôts stratifiés du nord de l'Écosse ; par R. Murchison. Voyez le compte qui a été rendu de ce travail dans le n° de septembre 1828 (Tom. XV, 13.) Séance du > mars. — On lit un mémoire sur le district volca- nique de Naples; par G. Poulett Serope. Voyez Zull., T. XIV, 360. Séance du 16 mars. On lit un mémoire sur la Géologie des environs de Pulborough , comté de Sussex ; par P.J. Martin, L'objet de l’auteur est de douner une description détaillée du distriet situé au nord des Dunes qui s'étendent de Petworth jusqu'à Steyning, et compris entre les portions du Sussex dé- crites par MM. Mantell et Murchison. La structure de ce pays s'accorde en général avec celle d’une partie du district adjacent à l’ouest; mais deux des formations de ce district sont ici sub- divisées en groupes naturels, que l’auteur croit devoir distinguer. Il a observe la série suivante : la craie; le Férestone, renfermant le sable vert supérieur; le Gauit; le Shanklin Sand, subdivisé en sable ferrugineux, sable vert inférieur, et grès; le Weald Clay. 11 donne une description particulière du défilé de l’Arun, principale issue de la vallée de Wea!d au sud de Sussex. Séance du 20 avril. —On lit un mémoire sur le Calcaire ma- gnésien des contrées septentrionales ; par le Rév. Adam Sedg- wick, prof. à l'Université de Cambridge. —Le D” Buckland rend compte de la découverte des ossemens fossiles de la grotte d’Os- selles. Voyez le Zull.; To. XIT, 8. Séance du 18 mai.— On lit un mémoire sur Les roches solides de la vallée de St-Laurent, dans E Amérique du nord ; par John Bigsby. Les observations que renferme ce mémoire ont été faites par l’auteur en personne, principalement dans les Canadas, et sur les bords septentrionaux des grands lacs. 48 Géologie, Séance du 15 juèn.—On lit une notice intitulée : Sur quelques ossemens fossiles d'éléphant et autres animaux trouvés près de Salisbury ; par Ch. Lyell. Des os et des dents d'éléphant, de rhinocéros et de bœuf, ont été trouvés, il y a quelques années, dans une terre à briques, au village de Ficherton Anger, à la distance d'environ ; de mille de la cathédrale de Salisbury Cette terre présente tous les caractères d'un sédiment opéré tranquillement au milieu des eaux; elle ne contient aucun fos- sile d’origine marine, Les os sont dans un état complet de dé- composition; mais ils ne paraissent pas avoir été roulés. — On lit une note intitulée : Remarques sur plusieurs des couches qui existent entre la craie ct l'argile de Kimmeridge , dans la partie sud-est de l'Angleterre; elle est extraite d’une lettre écrite par M. Henry Fitton, à M. Ch. Lyell. L'auteur a eu pour objet, d’a- bord d'établir, dans l'intérieur de la Grande-Bretagne, lexis- tence d’un groupe remarquable de couches, que l’on a trouvé dans le voisinage des côtes, où il présente des fossiles apparte- nant aux eaux douces; et, secondement, de découvrir, le long de la limite occidentale de la craie, les couches qui lui succè- dent immédiatement. Pour remplir ce dernier objet, il donne une série de coupes verticales, d’où il résulte que l’ordre des couches est le même que dans l'ile de Wight, et dans les comtés de Kent et de Sussex. : Séance du > novembre. —On lit un extrait d'une lettre du ca- pitaine King au docteur Fitton, datée de Rio-Janeiro, le 6 juin 1825, avec quelques observations sur les échantillons adressés à la Société par le capitaine King. — L'expédition sous Îles or= dres du cap. King, qui avait pour objet de visiter le détroit de Magellan, a quitté Monte-Video, le 19 novembre 1826 ; elle a relâché au port St.-Hélène, et la côte de ce port à été décrite par le cap. King. Elle est composée, selon lui, de roche argi- leuse porphyrique, dont il y a des collines hautes de 3 à 400 pieds. Les échantillons envoyés par le capitaine, consistent en schiste argileux, feldspath compacte, et roche d'hypersthène ; en conglomérats, composés de fragmens roulés de ces sub- stances, cimentés par du carbonate de chaux, coutenant des fragmens de coquilles, et ressemblant aux conglomérats calcaires, d’origine moderne, qui abondent sur les côtes de l’Asie-Mi- neure, de l'Australie et de plusieurs autres parties du monde. Géologie. 49 Le cap Fairweather, visité ensuite par l’expédition , est situé à l'extrémité sud d’une rangée de côtes qui occupent en étendue deux ou trois degrés à l'est de la Patagonie. Il est composé de couches horizontales d'argile, que l’on suit , sans intérruption, sur une étendue de plusieurs milles.—Le cap Virgins, à l'entrée nord-est du détroit de Magellan, est composé de rochers formés par une argile semblable à celle du cap Fairweather; et, entre ces deux caps, la côte présente partout le même caractère. En s’avaneant à l’ouest , on voit la côte changer graduellement de nature. Les roches primordiales se montrent au cap Negro, près de l’île d’Elisabeth, où des montagnes de schistes s'élèvent à la hauteur de 2000 à 3000 pieds. Le voisinage du mont Tarn et de la baie d’'Eagle, entre le port Famine et le cap Froward, pré- sente des roches porphyriques et cristallines, abondantes en hornblende et hyperstène, avec des grauwackes, du schiste si- liceux et un calcaire gris à cassure écailleuse. Le schiste du mont Tares renferme des débris organiques. Les échantillons qui proviennent de la partie méridionale de cette branche du détroit, consistent en micaschiste approchant du gneiss. Le cap. King prétend aussi avoir remarqué, dans ces parages, des grès rouges, semblables à ceux de la formation d'Europe, dite vieux grès rouge. En général, les montagnes de cette partie de la Terre de feu paraissent composées de schiste; elles s'élèvent à la hau- teur de 3000 p., et sont couvertes de neiges et de glaciers. Le mont Sarmiento, qui est élevé de plus de 5000 p., paraît ce- pendant être volcanique par la forme de sa sommité.— Les ro- ches envoyées par le cap. King, de cette partie du globe, res- semblent parfaitement aux roches de l’Europe, et souvent ont avec elles la plus parfaite identité. — On commence la lecture d'un mémoire intitulé : Sur la Géologie des baies de Tor et de Babbacombe, en Devonshire; par de la Bèche. . Séance du 16 novembre.— On achève la lecture du mémoire de M. de la Bèche, commencée dans la séance précédente. Les côtes des baies de Tor et Babbacombe sont composées de nou- veau grès rouge, de calcaire carbonifère, de vieux grès rouge, et de roches de trapp; et les coupes naturelles des montagnes présentent plusieurs traces de dislocation, qui paraissent avoir été causées par Le trapp qui a pénétré à travers les couches, pos- térieurement à leur dépôt. Le nouveau grès rouge ressemble à B, Toue XVI, 4 5a Géologie. celui d'Heavitree et d’Exeter; il est regardé par l'auteur comme l'équivalent du Rothe-Todte-Liegende d'Allemagne. 1l occupe trois petits districts : celui de l'Eglise Ste.-Marie et de Wat- combe, celui de Tor-Moham, et celui de Paington. Le calcaire carbonifère des environs de Torquay, a été regardé jusqu'ici comme appartenant à la série des roches de transition; mais Pauteur le regarde comme l'équivalent du calcaire de montagne, tant par ses caractères minéralogiques, que par la nature de ses fossiles. Le nouveau grès rouge, qui occupe une partie con- sidérable de cette contrée, se montre surtout, avec tous ses ca- ractères, à Cockington, où le grès est compacte, micacé et sili- ceux, et où il s'associe à dés roches schisteuses. La grauwacke existe à Westerland; elle est schisteuse et micacée, et contient des tiges d’encrines , des madrépores et des coquilles bivalves. — Les rapports des roches de trapp avec les dépôts stratifiés, constituent la partie la plus intéressante du mémoire. L'auteur explique les phénomènes qu’il a observés, en les rapportant à deux époques géologiques : celle de la formation du nouveau grès rouge, après la dislocation du calcaire, et celle de lintru- sion des roches trappéennes, postérieurement au dépôt du con- glomérat et du nouveau grès rouge.— On lit un mémoire inti- tulé : Remarg'es addinonnelles sur les couches de la série oolitique et les roches «ui leur sont associées, dans le Sutherland et les Hé- brides; par Rod. Impey MüreNiSY (Voyez Bulletin de Géol., E trie: don x À 22, PRIX PROPOSÉ PAR L'ACADÉMIE DE ROUEN. Le prix extraordinaire de géologie, proposé l’année dernière par l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, n'ayant pas été décerné, le concours est prorogé jus- qu'au 15 mars 1829. L'Académie décernera une médaille d’or, de la valeur de 1500 fr., dans la séance publique du mois d'août de la même année, au travail satisfaisant sur la Statistique mit- néralogique du département de la Seine-Inférieure. On devra faire connaître les différentes couches minérales qui constituent le sol du département, indiquer l'ordré de su- perposition de ces couches, les décrire séparément ou par grot- pes, en indiquant les minéraux accidentels et les restes de corps organisés fossiles qu'elles renferment, et faire ressortir l'in- Histoire naturelle générale. 51 fluence que la constitution intérieure du sol exerce sur sa con- figuration extérieure, sur la distribution et la nature des eaux, sur la végétation en général, et sur l’agriculture.—On s’attachera à faire connaître avec précision les gisemens des substances utiles dans les arts que renferme ce départ. ; à décrire sommai- rement les établissemens qu’ils alimentent comme matières pre- mières, et à indiquer ceux qui pourraient encore y être intro- duits avec avantage.— Le mémoire sera accompagné d’une carte en rapport exact avec le texte, et d’un nombre de coupes de terrain suffisant pour la parfaite intelligence du travail.—Il se- rait bon qu’on indiquât avec précision la hauteur au-dessus du niveau de la mer, des points qui présentent un intérét quel- conque pour la géologie. — L'Académie désirerait aussi, mais sans en faire une condition expresse, qu’on fit connaître les rap- prochemens auxquels les observations contentes dans le mé- moire pourraient conduire entre les divers terrains qui se ren- contrent dans le départ., et ceux qui ont été observés et décrits dans d’autres contrées. Les ouvrages devront être adressés à M. Marquis, secrétaire perpétuel de l’Académie pour la classe des sciences, avant le 15 mars 1829. (Précis analytique des tra- vaux de l'Académie roy., etc. de Rouen, pendant l’année 1827.) < HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 23. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, dans lequel on traite méthodiquement des différens êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, d’après l’état actuel de nos connaïssances, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la méde- _cine, l'agriculture, le commerce et les arts; suivi d’une Bio- graphie des plus célébres naturalistes ; par plusieurs profes- “seurs du Jardin du Roi et des indus écoles de Paris; Tom. LI, LIL, LIU, LIV, LV, LVI, LVIL — Som.-vers. 7 vol. in-8°, avec 7 livr. de planches et 7 livr. de portraits des naturalistes. Paris, 1828 ; Levrault. (Joy. te Bullet , Tom. | XII, n° 278). 24. DICTIONNAIRE CLASSIQUE D'HISTOIRE NATURELLE ; par MM. Au- vourx, Isid., Bourbon, etc., etc., et Borx DE ST.-VINCENT. Ouvrage dirigé par ce dernier collaborateur, et dans lequel 4. 52 “Histoire naturelle generale. on a ajouté, pour le porter au niveau de la science; un grand nombre de mots qui n’avaient pu faire partie de la plupart des dictionnaires antérieurs. Tom. XII (PAN-PIV.) In-8°.de 48 f. : Zd. planches, XII° livraison in-8°, avec 10 pl.; prix ‘du vol., 9 fr., du cahier des pl., 4 fr. Paris ,.1828; Rey et Gravier, Baudouin. | | 25. OEUVRES COMPLÈTES DE BUFFON, mises en ordre, et précé- dées d’une notice historique ; par M. A. Ricrarp; suivies @e 2 vol. sur les progrès des sciences physiques et naturelles, de- puis la mort de Buffon; par M. le Baron Cuvier (Tom. XI). Histoire des animaux. In-8° de 31 f. +, plus un atlas in-8° de 6 pl; prix de chaque vol., 3 fr. bo c. Paris, 1828; Baudouin frères. 26. RÉSUMÉ DU COURS DE MINÉRALOGIF ET DE BOTANIQUE , donné au Musée des sciences et lettres de Bruxelles ; par J. Krcxx. In-18; prix, 2 fr. bo c. Bruxelles, 1828 ; Tarlier et Hayez. 27. Haxpsuce Für NATURALIEN-SAMMLER.—Manuel à l’usage des amateurs d'objets d'histoire naturelle, ou Instruction sur la manière de faire des collections d'objets d’hist. natur., dans les 3 règnes de la nature, et sur les moyens propres à con- server ces objets; par le D°Tnox. Avec 4 pl. lithogr. In-8° de xviet 486 p.; pr. 2 rthir, Ilmenau, 1827; Voigt. (Beck, Allgem. Repertorium , 1828, vol I, cah. 2, p. 86.) , L'auteur avait été chargé de traduire en allemand un petit ouvrage français, intitulé : Manuel du naturaliste préparateur, par M.Boitard. Paris, 1825. Il trouva que ce Manuel n’enseignait d’une manière détaillée que la préparation des oiseaux et des mammifères, ne disant que fort peu de chose des plantes et des minéraux, et donnant en partie des préceptes surannés, depuis long-temps remplacés par des procédés plus convenables. C'est pour cette raison que M. Thon n’a suivi le Manuel français que | -sous le rapport du plan qui y est adopté, en donnant des pré- ceptes en partie puisés dans sa propre expérience , et en partie dans les écrits de Naumann, Fischer, Schmidt, Bory de St.-Vin- cent et autres, dont les noms se trouvent dans l’avant-propos, En profitant dé toutes ces sources, M. Thon à été en mesure de composer un ensemble des principaux préceptes relatifs à Histoire naturelle générale. 53 la préparation des objets des trois règnes de la nature. Les figures représentent en partie des animaux, et en partie des in- strumens, vases, boites, etc., nécessaires à la formation des col- lections. L:D. L,. 28. VÉGÉTATION ET SOL DE LA Basse NormMaANDiE.— Séance de la Soc. linn. de Norm., du 1°" décembre 1828. (Journal de Caen et de la Normandie; 4 décembre 1828.) +. La Société a entendu la lecture d’un mémoire sur la végéta- tion de la Basse-Normandie, considérée dans ses rapports avec la nature géologique du sol, par M. Alphonse de Brérisson ; et une notice sur le même sujet, par MM. Dusovrc-n'Isienx et Le Norman», de Vire. La nature minéralogique du sol exerce une influence sur la distribution géographique des plantes. IL n'est pas de botaniste qui, en recueillant les richesses végétales de nos contrées , n'ait été frappé des différences qui existent souvent dans les plantes de localités très-circonscrites et très- rapprochées les unes des autres, et où l'influence climatérique doit nécessairement être la même. C’est donc à la diversité des terrains et du sol qui les recouvre qu'il faut attribuer la cause de ces différences dans la végétation. Mais, tout en admettant ce principe, bien peu de botanistes se sont livrés à des recher- ches suivies sur la botanique comparée des diverses régions géo- logiques, ou, en d’autres termes, sur la végétation considérée dans ses rapports avec la nature du sol. En s'occupant de cet objet, MM. de Brébisson, Dubourg-d’Isigny et Le Normand ont rendu à la science un véritable service. Dans son mémoire, M. de Brébisson a rangé toutes les plantes de la Normandie en trois classes : 1° les plantes des terrains ‘anciens, ou non calcaires; 2° les plantes des terrains secon- daires, ou caicaires ; 3° les plantes mixtes, qui croissent indis- -tinctement partout quelle que soit la nature du sol. L'auteur n’a remarqué aucune différence sensible entre les végétaux phanérogames des différentes roches anciennes; ainsi, le: granite et les schistes, le quartz et les grès ne semblent pas avoir d'espèces qui leur appartiennent exclusivement; mais il n'en est pas de même quant aux cryptogames, qui paraissent affectionner principalement telle ou telle espèce de roche. Dans les terrains secondaires, M. De Brébisson a observé 54 Histoire naturelle générale. (sauf quelques exceptions faciles à expliquer) un grand nombre de plantes absolument étrangères aux terrains primordiaux. Une observation très-importante, c’est que les plantes mixtes, qu se trouvent répandues sur tous les sols, sans préférence marqué pour aucun, prennent un aspect tout-à-fait différent lorsqu'elles croissent dans des lieux entièrement opposés sous le rapport géologique. L'influence du sol se fait sentir également sur les algues, et l’on croit généralement que leur nombre est moins considérable dans les terrains secondaires que dans les terrains anciens; les T’halassiophytes floridées semblent préférer les roches calcaires; les Fucacées, au contraire, abondent sur les granites submergés du Cotentin. Il résulte du tableau compar:tif des familles de plantes des terrains primordiaux et des terrains secondaires de la Basse- Normandie, qui se trouve à la fin du mémoire, 1° que le nombre des espèces contenues dans les familles phanérogames, principalement dans les Papavéracées, les Ombelliféres, les Ru- biacées, les Chicoracées, les Gentianées, les Orchidées, les Glo- bulariées, augmente en s’avancant vers les terrains secondaires. 2° Qu’au contraire toutes les familles cryptogames et quel- ques phanérogames, telles que les Droseracées , les Géraniées, les Oxalidées, les Paronychiées, les Crassulacées, les Polygonées, les Glumacées, ete. , renferment plus d'espèces sur les terrains primordiaux. 3° Enfin, que quelques-unes , et c’est le plus petit nombre, possèdent une proportion égale d'espèces dans des localités opposées. De travail présenté par MM. Dubourg-d'Isigny et Le Nor- mand, moins étendu que le précédent, consiste dans un cata- logue comparatif des plantes qui croissent dans le département du Calvados, sur les roches purement calcaires, sur les roches non calcaires, et enfin sur les limites de ces deux classes de ter- rains. Ces travaux paraîtront au mois d'avril prochain, dans le 4° volume de la Société, où se trouvera également la carte géolo- gique du Calvados, par M. de Caumont. 29. RECUEIL DES ACTES DE LA SÉANGE SOLENNELLE DE L'A, 1MP. DES SCIENCES de St-Pétersbourg, tenue à l'occasion de Histoire naturelle generale. 55 sa fête séculaire, le 29 décembre 1826. In-4° de 68 pag. St Pétersbourg, 1827 ; imprim. de Acad, imp. des sciences. Nous ne prendrons dans ce recueil qu'une courte notice sur l’état actuel des collections d'histoire naturelle de l'Académie de St.-Pétersbourg , notice comprise dans un aperçu historique des travaux de cette Académie, depuis 1726 jusqu’à 1826, par son secrétaire perpétuel. / « Le musée zoologique doit son état florissant aux soins de ses conservateurs, M. Ozeretskofsky, Sevastianoff et Pander. Il a subi des changemens considérables pendant ces dernières an- nées; plusieurs salles ÿ ont été ajoutées; les collections ont été envichies par 16 envois fréquens et riches de M. Langsdorff, en Mammifères , Oiseaux, Amphibies. M. Pander a avssi enrichi ce musée d’une collection de Poissons, Amphibies e: Mollusques, apportée par le D° Siewald, de son voyage autour du monde. Un voyage en Crimée, entrepris par M. Pander lui-même, a fourni une collection entomologique et un nombre considérable de pétrilications, ainsi qu'une collection géognostique complète des environs d'Odessa. Une seconde collection de pétrifications, qne ce même académicien a formée dans les environs de Saint- Pétersbourg, et particulièrement à Pawlofsk et à Tsarskoïé-Sélo, et qui donne une idée parfaite de la géognosie et de Pâge de ces contrées, est également devenue la propriété de l’Académie, etse lie très-bien aux autres collections géognostiques des gou- vernemens d’Esthonie, de l’ancienne et de la nouvelle Finlande, de Novgorod, d’Olonetz, de Wologda , de Perm , de la Crimée, du Caucase, de Catherinenbourg, de Tomsk, d’Irkoutsk et du Kamischatka. L’arrangement du cabinet minéralogique est dû aux soins de l’académicien Séverguine, que la mort vient de ra- wir à la science. Ce cabinet consiste en deux collections orycto- gnostiques, dont l’une ést arrangée d'après le système de Hauy, et l’autre d’après celui de Werner. Outre le grand nombre de minéraux exotiques contenus dans ces collections, l’Académie possède encore de riches collections géognostiques de la Suède et de la Hongrie , cette dernière donnée par M. Zipser, de Neu- sohl. Une collection de pièces rares de l'Amérique septentrio- nale , de l’île de Fer, du Groenland , de la Norvége et du Harz, contribue également à embellir et à enrichir le cabinet, Chacun des musées se distingue encore par des objets véritablement 56 Histoire naturelle generale. uniques et propres à exciter l'envie des pays étrangérs; tels sont le squelette du Mammouth, et la masse célèbre de fer na- tif, connue sous le nom de Fer natif de Pallas. Les collections de plantes sèches, que l’Académie possédait encore du temps des voyages de Steller, des deux Gmelin, de Falk, Kraschenni- nikoff, Pallas et d’autres, étaient tombées dans l'oubli depuis une dixaine d’années, où l’Académie fut sans botaniste. Ce n'est que depuis 1824 que M. Trinius, associé à l’Académie, a commencé à dérober les anciens herbiers à la destruction en- tière qui les menaçait. Les beaux herbiers de Gorenki (1), con- tenant entr'autres ceux du célèbre Pott, de Brunswic, et beau- coup de doubles en plantes indigènes; la riélfe collection de plantes cryptogames et phanérogames du prof. Hoffmann, à Moscou; les collections formées par Sieber, en Palestine, en Sgypte, dans l’île de Crête, à la Martinique, à la Nouvelle- Hollande et dans l'ile de Bourbon, ont été achetées par l’Aca- démie. Une très-belle collection de plantes américaines a été offerte en don par le président (M. Ouvaroff), et une autre des environs d'Odessa , par M. Pander. Eufin, l'engagement du DF Mertens, en qualité de naturaliste de l'expédition autour du monde , sous le commandement du capitaine Lütke, promet à cette partie du musée des enrichissemens très-considérables. Pour subvenir encore à laugmentation de ses collections de plantes indigènes, l'Académie s'est adressée à plusieurs ama- teurs dans l’intérieur de l'empire pour les engager à lui faire parvenir de temps en temps quelque chose de leurs récoltes, et nommément dans la partie orientale du Caucase, dans les en- virons de Nertschinsk, dans la Tauride et sur lAltaï. Le zèle assidu de M. Trinius fait espérer que bientôt le musée confié à sa direction deviendra le conservatoire général d’une flore complète de l'empire. 30. VoyAGE DE M. RAVERGIE. On à des nouvelles du jeune Ravergie, auquel, sur la recom- mandation des professeurs du Jardin du Roi, le ministre de l'intérieur a accordé un traitement temporaire pour aller visi- ter les provinces asiatiques du Kaltzick et de Kars, et d'en rapporter des notices sur la zoologie, la botanique ;' la minéralogie, et sur toutes les parties de l'histoire, matu- (x) Terre da comte Razoumofsky, près de Moscou, k Histoire naturelle générale. 57 réelle. Ce jeune Français était à Tiflis au mois d’août dernier, et il se proposait alors de partir sous peu pour le district d'Élisa- bethpol, où se trouvent des exploitations d’alun, qui n’ont ja- “mais été vues par aucun naturaliste européen. M. Ravergie devait, après cette excursion , rentrer à Tiflis par les montagnes de la Bambakie et par la Samkhélie, contrées fort peu connues jusqu’à ce jour de nos savans, mais dans les- quelles il serait peut-être possible d’ouvrir des relations dontle ‘commerce profiterait. { Courrier francais ; 23 nov. 1828, p. 2.) 31. RÉUNION à BERLIN DE L'ASSEMBLÉE DES NATURALISTES ET DES MÉDECINS ALLEMANDS, sOus la présidence de M. le baron de Humboldt. (Voir, pour le but et l'esprit de cette associa- tion, le Bulletin des sciences naturelles , Tom. XIL, n° 74.) M. le professeur et conseiller Lichtenstein, nommé secrétaire en même temps que M. de Humboldt président , fit placer aux “portes de Berlin, quelques jours avant l’époque indiquée , deux personnes chargées de s’enquérir des naturalistes arrivans. Ces personnes leur remirent l’adresse de tous les logemens vacans, soit dans des maisons particulières, soit dans des hôtels, avec le prix de chacun, afin que les arrivans pussent à l'instant se fixer. En même temps, on leur remettait un livret contenant le nom et l’adresse de tous les savans déjà arrivés, de sorte que tous pouvaient se trouver à l'instant. Pendant les 8 premiers jours, ils furent priés de ne point ac- cepter d'invitation particulière, afin de pouvoir diner en com- mun. La nouvelle salle d’excreice pour les troupes, fort beau local, avait été disposée pour les réunir. Un restaurateur était d'avance, et à un prix modéré, chargé du service. 20 tables de 20 couverts y étaient disposées. Sur chaque table, on voyait 2 beaux vases de la manufacture royale de porcelaine remplis de fleurs fournies par les botanistes de Berlin, qui formaient le plus beau coup-d’æil, Chacun s’est groupé selon ses goûts; ainsi, l’on voyait une table de botanistes , une table de géologues , une table de zoo- logistes , une table de médecins, etc. M. de Humboldt, nommé président à la dernière réunion qui eu lieu à Dresde, présidait les séances générales dans la saile b8 Histoire naturelle generale. de l'Académie de musique , où des bancs avaient été disposés à cet effet. Chaque place était numérotée, et chacun avait sa place assignée. r Une carte, remise à chaque naturaliste, offrait le plan du lo- cal, avec l'indication de chaque banc et les n° de chaque bane, correspondans à ceux de la lisie générale des membres, en.sorte que le n° des places désignait le nom de chaque individu, chose fort commode pour trouver de suite, aux réunions, la personne que l’on voulait trouver et que souvent l’on ne connaissait pas- Une fête brillante a été donnée par M. de Humboldt dans la salle de spectacle. Des musiciens ont chanté des couplets pour la circonstanee. Toutes sortes de rafraichissemens ont été servis. Le Roi et sa famille y ont assisté. Des habitans ont donné des fêtes particulières à un certain nombre de savans. Le discours d'ouverture a été fait par M. de Humboldt. Cha- que jour, il réunissait à déjeuner un certain nombre de savans. La réunion a duré 8 jours, d’après les statuts. On s’est formé en sections, pour les discussions scientifiques, dans des lieux que le gouvernement avait fait préparer d'avance, et analogues aux travaux de chaque section. On est convenu, pour l’année prochaine, de se rassembler à Heidelberg. Le prof. Tiedemann a été élu président, et le prof. Gmélin secrétaire. Une motion, tendant à ne convoquer à l'a venir la réunion que dans de petites villes, a été rejetée. Pour obvier à l’inconvénient de perdre le temps à entendre des lec- tures peu intéressantes, il a été arrêté que les mémoires seraient remis d'avance à un comité qui y ferait un choix. La totalité des savans réunis a été de 379. Une petite carte, dressée pour la circonstance, et indiquant tous les pays qui ont été représentés à cette diète de la science, offre la récapitulation suivante : Russie, Autriche , Angleterre, Hollande, Danemark, France, Sardaigne, Prusse, Bavière, Hanovre , HO GR DO MI © À © Mineéralogie. 5g Saxe, 21 Wurtemberg, 2 Suède, 13 Naples, I Pologne, 3 1 Des autres États allemands, 43 207 Berlin, 172 Total. 379 MINÉRALOGIE. 32%, Die PROBIRKUNST MIT DEM LOETHROMRE. — L'art d'essayer les Minéraux à l’aide du chalumeau ; par Ed. HarkorT. In- 8°, avec pl. lith. ; cah. x; prix, 16 gr. Freyberg, 1827; Craz. Ce 1°” cahier contient les essais des mines d’argent. L'auteur est parti pour l'Amérique méridionale, où il se propose de continuer ses expériences. | 33. DÉCOUVERTE DE TROIS NOUVEAUX MÉTAUX DANS LE PLATINE DES MON" « OuraLs; par le D° Osaxw, professeur de chimie à Dorpat. (Archives de Kastner; Tom. IT, 1° cah., pag. 100.) L'université de Dorpat ayant reçu du gouvernement russe plusieurs livres du platine de l'Oural, que l'on vend à la mon- naie de Pétersbourg , M. le D° Osann s’est occupé de faire l’a- nalyse de ce nouveau minérai, dans lequel il a découvert trois métaux dont les propriétés diffèrent de celles des autres métaux connus. L'un fait partie du résidu que laisse dans l’eau régale le platine que l’on vend à la monnaie de Pétersbourg. Son oxide cristallise en longs prismes dans la dissolution nitro-muriati- que du platine. Ces cristaux se subliment sans éprouver aucun changement, mais à une température plus élevée que celle que nécessite la sublimation de l’osmium. Eprouvé au chalumeau, une portion du sel se sublime, tandis que l’autre est réduite en un globule métallique. L’hydrosulfate d’ammoniaque trans- forme ce métal réduit , en un sulfure gris, très-fusible, et qui passe à l’état d’oxide par sa combustion dans l'air, Le second métal se trouve dans la solution nitro-muriatique du même pla- tine ; il a les propriétés suivantes : Sa solution produit des eris- 60 Mineralogie. taux aciculaires qui, chauffés à la température du verre fondant, sont réduits à l’état métailique. L’hydrogène les réduit en un métal gris-rougeâtre, qui ne se fond pas, mais qui conserve la forme cristalline du sel. L'eau régale les dissout aisément, et l'hydrosulfate d’'ammoniaque y produit un précipité brun qui, grillé à l’air, devient plus foncé. Ces deux métaux ont été trou- vés en très-petite quantité dans le platine de l’Oural, le second en proportion plus grande que le premier, Le 3° métal se rencontre aussi dans la solution nitro-muriati- que du platine. Il possède la singulière propriété de former avec le fer un alliage qui n’est point attaquable par l'acide nitrique. En fondant cet alliage avec de la potasse caustique et du nitrate de potasse, le fer se trouve attaqué par l'acide nitrique, et le résidu n’est plus que Toxide du nouveau métal , sous la forme d’une poudre d’un vert foncé. Mise sur une lame de platine, et chauffée jusqu'au blanc, cette poudre se noircit sans se ré- duire; mais exposée à la flamme du chalumeau, elle se trans- forme en une masse métallique très-brillante. Ce métal a les propriétés suivantes : Il est insoluble dans l’eau régale, même à chaud. Chauffé avec la potasse caustique et le nitre , il pré- sente une masse brune qui, dans l’eau, dépose une poudre grise, ayant encore un certain éclat métallique. Les alcalis n’en dis- solvent aucune portion, et cette poudre n’est que le métal, dans un état très-divisé, que l’eau régale n’attaque que faiblement, et transformé parfois en oxide vert. En dirigeant un courant de gaz hydrogène sur l’oxide chauffé, la combustion s'opère com- me celle de la poudre à canon, et, par une action prolongée, tout l’oxide est réduit sous forme d’une poudre noirâtre, grisà- tre, à peu près comme celle de l'éponge de platine nouvelle- ment préparée. Quand ce métal est chauffé au contact de l'air, il devient noir, et conserve cette couleur, même si la chaleur est portée au rouge blanc : en cela il diffère du rhodium;, qui s'oxide d’abord à une certaine température, au-delà de la- quelle il est nouveau réduit. 34. NOTICE SUR LA PESANTEUR SPÉCIFIQUE DES CORPS, CONSIDÉRÉE COMME CARACTÈRE MINÉRALOGIQUE ; par M. Beupanr. (4wnal. de Chimie et de Phys.; août 1828, pag. 398.) 1. Lorsqu'on fait attention que la pesanteur spécifique tient de Minéralogie. 6: très-près à la nature des corps, on est conduit à la regarder comme un caractère important pour la distinction des espèces minérales. Cependant, lorsque l’on vient à examiner les valeurs assignées par les différens auteurs à la pesanteur spécifique d’un même corps, on trouve entr’elles des discordances, telles qu'il y a souvent plus de différence entre des échantillons d’une même matière qu'on n'en trouve souvent entre des matières tout-à-fait distinctes les unes des autres. Ces variations peuvent tenir en grande partie à ce que les échantillons sont souvent mélangés de matières étrangères, ou bien à ce que les poids spé- cifiques ont été pris par différens observateurs, qui ont pro- cédé par des moyens différens et avec plus ou moins d’exacti- tude. Cependant si l’on opère , comme l’a fait M. Beudant, sur des substances pures, et toujours de la même manière, on trouve qu'avec toutes ces précautions les variations ne dispa- raissent pas complètement , et qu'ainsi elles ont une autre cause que celle que nous venons de leur attribuer. Cette cause est la diversité de structure, ou la difference d'état du minéral; les variations de densité paraissent , en effet, être en rapport avec cette différence, de manière que les valeurs numériques des pe- santeurs spécifiques sont d'autant plus grandes, que le corps approche plus d’être cristallisé régulièrement. Ainsi, dans tou- tes les substances , ce sont les petits cristaux qui présentent la plus grande pesanteur spécifique , d’où il suit que ce sont eux qui présentent dans leur masse plus d’homogénéité. Dans les gros cristaux, la pesanteur spécifique êst plus fai- ble que dans les petits. Les variétés à structure lamellaire, fi- breuse, granulaire et compacte, offrent les plus petites pesan- teurs spécifiques; mais ce qui est remarquable, c’est que la va- riation soit la même dans toutes les substances, en sorte que le passage d’une structure à une autre diminue toutes les pesan- teurs spécifiques d’une quantité à peu près égale. Ainsi, pour une même structure, la variation de pesanteur spécifique est constante, quelle que soit la nature du corps. Mais alors toutes les variétés d’un même minéral doivent présenter le même poids spécifique , lorsqu'on les réduit en poudre ; parce qu'on détruit par, là la différence d'aggrégation de leurs particules, et qu’on les ramène à des états parfaitement comparables. On a de cette . manière la pesanteur spécifique relative au volume réel de ma- 62 Minéralogie. tière, c'est-h-dire, la pesanteur absolue du minéral. C'est ainsi que M. Beudant a déterminé les pesanteurs spécifiques de huit substances, savoir: le carbonate de chaux rhomboédrique, l’arragonite, la malachite , le carbonate de plomb , le gypse, le sulfate de strontiane, le sulfure de plomb et le quarz. 11 suit de ce travail important que , si l’on veut faire de la pesanteur spécifique un caractère comparable, et par conséquent d'une certaine importance en minéralogie, il faut toujours prendre le poids spécifique absolu, et non pas le poids relatif au volume extérieur du corps , comme on l’a fait jusqu'ici. Pour cela, il suffit de réduire toujours le minéral en poussière fine, qu'on laisse bien imbiber du liquide qui sert de commune mesure. 35. ANALYSE DE PLUSIEURS VARIÉTÉS DE MARNES des environs. de Billom ( Puy-de-Dôme ); par M. Lrcoo.( Annal. scient. ,in- dustr. et statistiques de l'Auvergne, Tom. I, juillet 1428, p.349.) } (l | l 4 Marne brune, feuilletée, argileuse. || Marne grise, compacte et calcaire, Marne grise, compacte , argileuse. Marne blanchôtre, un [peu feuilletée, calcaire. |} gris jaunâtre , calcaire. | | £ 5 Tv C3 2 oO a E« El A © 2 2 & — = Ps œ LI no » © Carbonate de chaux. ...! IISilice.. !. + Adsamadié RAGE 2 25e nee ne 1Oxide de fer Eau et Bitume.,..,.... 36. ANALYSE D'UN PSAMMITE ALUNIFÈRE DES ENVIRONS DE ROYAT; par M. Lecoo. (Jbid.; p. 358.) Sur le chemin des Voûtes, entre Clermont et Royat, on trouve deux masses de roches placées en regard, formées par un psammite qui se décompose sur quelques points, et qui est surtout remarquable par les effloresoences salines dont il est couvert. Sur les parties qui sont à l'abri de la pluie, on remat- que des croûtes jaunâtres, souvent de plusieurs lignes d’épais- seur, qui s’enlèvent avec la plus gr'ancle facilité, Ces croûtes ont Minéralogie. 63 une saveur styptique très-prononcée, se dissolvent presque entièrement dans l’eau, et sont formées par un mélange d’alun et de sulfate de fer, La roche qui les produit a peu de saveur; mais, brisée et exposée à l’air, elle acquiert, au bout d’un certain temps, une saveur beaucoup plus forte, et donne lieu à des efflorescences salines. 100 p. de cette roche brisée et exposée à l'air jusqu’à l'apparition des efflorescences, et lessivées, ont donné 3,5 de matières salines desséchées, dans lesquelles l’ana- lyse a indiqué 5,1 d’alun, et 2,4 de sulfate de fer. Sans la cherté du combustible, cette roche alunifère pourrait fournir de lalun avec avantage et pendant un long espace de temps. J. G. 37. ANALYSES FAITES A COLOMEO D'UN MINÉRAI DE FER ET DE VA- RIÉTÉS DE CALCAIRE , TROUVÉS A CEYLAN ; par G. MiDDLETON, pharmacien. (Ædinb. philos. Journal; oct. 1827, p. 169.) L'auteur du journal philos. cite ces analyses comme étant les premières qui aient été faites dans l’Inde avec une exactitude rigoureuse. 1° Fer oxidé brun argileux, en rognons; de Matelle. p. s. 3,793. Silice 10; alumine 3; chaux 22,5; magnésie 8,5; oxide de fer, 50; eau 4; perte 2—100. 2°—Calcaire lamellaire ; blanc et translucide. p. s.—2,853. —=Chaux 50; ac. carb. 42; silice 2; mag. 2 ; eau 2; perte 2— 100. On l’exploite à Candy pour les constructions. + 8°—Calcaire compacte commun, d’un blanc gris. p. s. 2,57. Chaux 52; ac. carb. 42; mag. 1,5; eau 2,5; perte 2—de la ca- verne Pocœæloor, près de Taffna. 38.TABLEAU DES SUBSTANCES MINÉRALES DU DÉPART. DE LA HAUTE- . Lomme; par M. Ruezre. (Annal. de la Société d’agric., scienc., _ arts et comvnerce du Puy, pour 1826, p. 167.) Dans ce catalogue oryctognostique des productions minérales du départ. de la Haute-Loire, l’auteur suit l’ordre d'ancienneté relative, et indique avec soin toutes les localités propres à chaque espèce. Il énumère non-seulement les espèces minéra- logiques et les roches, mais encore leurs variétés et leurs sous- variétés. On sait que dans ce département, qui partage avec ceux du Puy-de-Dôme et du Cantal l'attention des naturalistes et des voyageurs, on retrouve des représentans de presque 64 Minéralogie. toutes les grandes formations. Aussi le tableau des substances minérales qu'on y rencontre est-il aussi nombreux que varié. M. Ruelle l’a fait précéder par quelques réflexions générales sur l’ensemble des différens terrains, et par l'énoncé defaits propres: à chacun d’eux. Ainsi il donne l’énumération des formes de la plupart des espèces cristalliséesique l’on trouve dans les terrains pyrogéniques, fait connaître le gisement d’une tourbe fibreuse dans des licux qui, suivant lui, paraissent avoir été des cratè- res devenus de petits lacs et convertis ensuite en maraïs ; etc. Les terrains primordiaux, qui composent la plus grande partie du sol du département, ne renferment que quelques gites d’an- timoine et de plomb sulfurés qui soient susceptibles d’être ex- ploités avec avantage. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que les eaux minérales qui sourdent ou paraissent avoir leur origine dans les terrains granitiques sont généralement froides. Les ter- rains secondaires, quoique peu développés, renferment des mi- nes de houille très-productives. L'exploitation du lignite de lAubcpin a été abandonuée comme ne pouvant fournir des bé- néfices assez considérables. J. G. 39. NOTICE SUR LA DÉCOUVERTE DE LA TOURMALINE RUBELLITE Ex Russie. (Gornoï journal: Journal des mines; 1825, n° 6, p. 43.) La Tourmaline rubellite, par sa belle couleur d’un rouge- violâtre, par sa dureté et son vif éclat, est une des pierres pré- cieuses de première classe, et sa grande rareté la fait estimer au-dessus de beaucoup d’autres. La Russie est, depuis long-temps, le seul pays où cette pierre précieuse se trouve; et, quoiqu'on en ait rencontré en Améri- que, c’est néanmoins dans cette première contrée que cette va- riété de minéral a été trouvée primitivement, et elle y existe en telle quantité et d’une qualité telle, qu’on peut l'employer à la parure. Le premier échantillon de ce minéral fut découvert dans les montagnes du village de Mourzinsk, à 80 verstes d’'Ekaterine- bourg, dans le district de Sarapoulski. On le trouva sur. le penchant d’un roc de granit isolé, Il était entouré de feldspath, de quartz et de mica foliacé. C’est de là que sont provenus les seuls morceaux de ce minéral, dont un se voit dans le cabinet Minéralogie. 65 du comte Roumanzof, et l’autre chez la comtesse Strogonof. Ils ont l'apparence d’avoir été détachés d’une boule, ont envi- ron 4 pouces de diamètre, et sont composés de cristaux pris- matiques aciculaires réunis autour d’un centre, en divergeant , quoique bien serrés l'un contre l’autre. Les extrémités des pris- mes offrent des facettes. Chacune de ces pierres est estimée à 5,000 roubles. t Soit que la mine ait été pauvre, soit qu’elle n’ait pas été bien exploitée, elle a cessé de donner ces Tourmalines , qui ont fait l'admiration des minéralogistes. En 1815, on a trouvé en Russie une autre mine de Tour- maline rubellite, où cette pierre paraît être en assez grande quantité. Les habitans du village Schaïtanka, à 15 verstes (environ 4 lieues) d’'Ekaterinebourg, sur la rivière de ce nom, qui se jette dans l’Adona, ont trouvé des Tourmalines dans la partie supérieure des montagnes; mais n'ayant pas fait de recherches dans l’intérieur, ils n’en ont pas obtenu une grande quantité. M. Mohr, chef des mines, étant venu sur les lieux, et ayant fait fouiller le terrain, trouva, en 1815, x Schaïtanka, une ri- che veine de cette pierre rare. Ce qui en a été enlevé se voit au cabinet du Corps des Cadets des mines. Les Tourmalines rosâtres de Schaïtanka sont enveloppées de granit couvert d’une coùche d’ocre rouge, pardessus lequel est une serpentine contenant des veines de calcédoiïne et du mica foliacé en forme de grains. Ce granite est extrêmement dur. Le feldspath qu'il renferme est d’un jaune blanc ou d’un jaune clair. Il appartient à cette variété de granite appelée pierre Ac- braïque. Le mica foliacé de ce granite est généralement d’un blanc gris, quelquefois noir. Les bords des feuilles du mica blanc sont chargés d’une jolie teinte violette que l'on doit attribuer au manganèse, qui forme évidemment la couleur de la rubellite. 11 y a en outre dans ce granite de l’Albite, sous forme de feuilles dentelces, de couleur blanche. On y trouve aussi de la Lépido- lite, du Béril, de la Tourmaline noire. Quelquefois une moitié du même cristal est une Rubellite, et l’autre un Schorl noir, ou bien il est miparti de vert, de bleu. Quelquefois on trouve de la Rubellite sous la forme de filets B. Tour XVI, s 66 Mineralogie. capillaires très -minces, et entrelacés à la superficie @es cristaux du feldspath. T. A0. ANALYSE pu GIL-I-TOORSCH, OÙ ARGILE ACIDE , EMPLOYÉE POUR LES SORBETS EN PERSE ; par Edw. Turner. (Now Edinb. Plilos. Journal; janv. 1828, p. 243.) M. J. Alexander a rapporté de Perse cette argile, qui, d'a- près M. Turner, serait un mélange de sulfate de chaux et de si- lice avec de l'acide sulfurique libre et dérivé de la combustion du soufre. Elle se troave sur le bord des ruisseaux, à 8 milles de Dalkce, en Perse, et les environs exhalent une odeur sulfu- reuse, et offrent des sources sulfureuses et de naphte. A. B. L1. Sur La MiINÉRALOGIE DU COMTÉ DE CRESTER , avec une de- scription de quelques minéraux de la Delaware, du Mary- land et d’autres lieux ; par G. W. CanPenTer, (Americ. Journ. of Science ; vol. XIV, n° 1,p. 1.) Le gneis, le calcaire et la serpentine du comté de Chester of- frent beaucoup de minéraux. L'auteur parle du musée d'his- toire naturelle de West-Chester et des parties visitées et non visitées de cette contrée. Dans P'East-Marlborough, il y a beau- coup de calcaire; et dans le Newlin, il y a beaucoup de ser- pentine , de quarz et de béril. TI donne ensuite des listes de cer- tains minéraux de West, de quelques-uns des districts, ainsi que du Delaware et du Maryland. On sent que ces listes sans gi- sement n'ont qu’un intérêt purement local. On n’y remarque que l’amas de magnésite et de fer chromaté, dans la serpentine du district de Little Britain (comté Lancaster); des masses con- sidérables de spath, en tables, dans le comté de Bucks (Pen- sylv.), etc. 42. FER ARSÉNIATÉ DE PENNSYLVANIE. ( #meric, Journ. of Science; vol. XIV,n° r,p. 183.) On a trouvé dans le comté de Bedfort, en Pensylvanie, du fer arséniaté et mélé de plombagine. La cristallisation de ce minéral appartient à la classe des prismes rhomboïdaux , et il contient 97,44 de fer et 1,56 d’arsenic, suivant M. Ch. U. She- pard, qui pense que c’est la pyrite arsénicale axotome de Mohs. Minéralogie. 67 43. MINES DE PLOMB DE LA GRANDE-BRETAGNE. On a découvert sur les terres de M. Ponsoby, dans le comté de King, à 5 lieues de Shannon Harbour, et à 2 milles de Par- sonstoun, une précieuse mine de plomb. Le minérai se trouve en grande abondance, et- à 2 ou 3 pieds de la surface du sol. (Herald, Galign. messeng.; 5 déc. 1828.) 44. BiTume D’ANicHE. — On a découvert dans une houillière, à Aniche (département du Nord), un bitume solide, noir, ten- dre au toucher, d’une odeur qui se rapproche de celle de l’'am- bre gris ou du musc. Soumis à l'action du feu, il se décom- pose avec flammes ; en vase clos, il donne en abondance un gaz d’une odeur phosphoreuse. (Monit. univ.; nov. 1828.) 45. CHARBON DE TERRE DES INDES ORIENTALES. On a découvert récemment deux nouvelles localités qui con- tiennent de l’anthracite. Ces formations sont situées, l’une à Cuttack, dans les domaines montagneux de Talcher, l’autre près de Husseinabad : cette dernière fut trouvée en creusant dans de la wacke grise et de l’ardoise argileuse. Ce charbon donne en brûlant une fumée brune, une odeur de bitume et une forte chaleur; il paraît exister en grande quantité. On re- garde comme probable que toute la contrée , entre Jubbulpore et Husseinabad, abonde en ce charbon. La topographie du site n'est point favorable pour son transport; mais on pourrait lemployer avec avantage, sur les lieux mêmes, à la fonte du minérai de fer, qui se trouve en abondance dans les environs. (Calcutta gov. Gazette. — Asiat. Journ.; oct. 1827, p. 495.) 46. NOTE SUR UNE MASSE DEFER NATIF EN FRANCE. (Académie des Sciences ; séance du lundi 13 octobre 1828.) M. Héricart de Thury annonce que, d’après des renseigne- mens qui lui avaient été donnés par M. Brard, il a fait faire quel- ques recherches pour connaitre l’origine d’une masse considé- rable de fer natif, située, depuis plus de 150 ans, à la porte de la paroisse de La Caille, petit village du département du Var, où elle sert de siége aux oisifs de l'endroit. Il est parvenu à acquérir la certitude que ce bloc de fer, dans lequel l'analyse a fait reconnaître du nikel, doit étre considéré comme un grand témoin des phénomènes météoriques, et que sa chute, à 68 L Botanique. d’après la tradition des habitans du pays, a eu lieu surlamontagne d'Audibert, située à 2 lieues du village. M. Héricart de Thury, dans l'intention de recueillir et de faire déposer cet amas de: fer, de nature météorique, dans le cabinet d'histoire naturelles de la capitale, a porté ces faits à la connaissance du ministre, de l'intérieur, qui a consenti à en faire l'acquisition et les frais de transport à Paris, si l’Académie le juge convenable, La sa- vante assemblée accueille avec empressement l'offre de M. de Martignac. (Nouveau Journ. de Paris ; 4 oct. 1828, p. 2.) Les journaux ont annoncé, postérieurement à la séance de l’Académie , que la masse de fer a été acquise pour le Musée d'histoire naturelle de Paris. = pe > — BOTANIQUE. 47. RécramaTioN pr M. Desvaux, directeur du Jardin Botani- que d'Angers, contre un article inséré dans le Bulletin de mars 1828, T. XIII, p. 325. Entièrement étranger à l’article qui fait le sujet de la récla- mation que M. Desvaux à adressée à la direction du Bulletin , c’est avec un sentiment très-pénible, et en même temps pour prouver notre impartialité, que nous donnons accès à une pareille polémique, nécessairement entremélée d’aigreurs et de personnalités, et w'offrant presqu'aucune trace d'instruction pour nos lecteurs. Nous avons retranché de cette réclamation ce qu'on pourrait appelerla partie scandaleuse;mais, pourconsoler en quel- que manière un auteur quise croit maltraité, nous insérons icises observations sur la partie de la critique qu'il prétend entachée d'erreurs et d'injustice, Ce n’est pourtant pas un antécédent que nous voulons établir ici, et sil nous arrive par la suite d'émettre une opinion peu favorable à un de ces ouvrages gé- néraux qui demandent à être jugés dans leur ensemble , et par conséquent dont le mérite ne peut être établi par de simples citations , nous récusons d'avance les réclamations que lau- teur pourrait nous faire à cet égard. Nous admettrons, au con-. traire, toutes les rectifications de faits qui nous seront claire- ment démontrées. Cela posé, voici les principales observations de M. Desvaux. « La Flore de l’Anjou a éloigné les longues descriptions parce Botanique. 69 « que tout ce que l’on ajouterait à ce qu'elle dit de chaque « plante, ne fournirait aucun caractère de plus, et auteur qui «ne méprise point les travaux minutieux des observateurs , « soutient néanmoins que plus une description est précise, «moins elle est bonne, parce qu'elle ne signale alors qu'un in- «dividu, et non une espèce, et c’est ce qu'ont fait les descrip- «teurs Kæler, Flugge, Gaudin, Schrader, etc:, qui, d’après cela, «ont dû multiplier beaucoup trop les espèces. « Le critique de la Flore d'Anjou a dit que les graminées et «les cypéracées sont à do ans de la science: c’est peut-être « réellement à cette époque qu'il faut les maintenir, au moins « dans l’esprit général. Cette critique tombe d’autant plus mal, « que l’auteur de la Flore de l’Anjou a concouru à faire l'4gros- « tographie du baron de Beauvois, et devait en publier même le « species , pour lequel il a réuni d'immenses matériaux. « On a prêté à l’auteur de la Flore de Anjou un esprit d’ex- « clusion comme ne citant que certains noms. L'auteur n’a ja- « mais donné volontairement .dans ce travers : si l’on voit, par «exemple, dans son Prodromus filicum, un Gymnogranma « T'hiebautit au lieu de G. Boryë, c’est que lon a indécemment « changé le mot etles intentions de l’auteur ; si, dansle méme ou- « vrage, un herbicr de la Société Linnéenne de Paris se trouve « cité, c’est que l’on a fait à son manuscrit des interpolations « relatives à une collection qu'il ne consulta jamais, et dont « l’exactitude des citations lui semble plus que douteuse. « En attaquant la nomenclature des classes employées par « l'auteur de la Flore de l’Anjou, on ignorait, il n’y a pas de « doute, que M. de Jussieu a adopté onze de ces noms, créés « par l'auteur dès 1812. « Ce que l'on a dit des étymologies n'infirme point leur va- « leur, et l’auteur de la Flore fait chaque jour des additions ou « des réformes à son ouvrage; tandis que la partie botanique ne « lui a offert que deux nouvelles plantes phanérogames ( Trifo- « lium resupinatum et Gentiana germanica) à ajouter, après « avoir exploré le reste de PAnjou. « En résumé, ce n’est pas à l’exposition qu'a faite l'auteur de « l’annonce de mars 1828, que l'on doit s'en rapporter pour «juger la Flore de l’ Anjou, ce n’est pas non plus à ce que « nous venons d’en exposer, c’est à l'ouvrage lui-même que nous « en appelons pour être jugé. » 70 Botanique. Conclusion très-naturelle et qui doit satisfaire aussi bien le ? critique que le réclamant. (GARE, ei 48. RÉPONSE AUX OBSERVATIONS DE M. Férix Perir, sur la 2° édition de la Zoru Gallica ; par M. LoïseLEur-DEsLONG- cuamps. (Voy. le Bullet. ; sept. 1828, p. 110.). Nos lecteurs peuvent se rappeler que, dans le n° d’août 1898, M. le D° Mérat, l’un de nos collaborateurs, a présenté une analyse fort détaillée, sans éloges ni critiques, de la seconde édi- tion de la //ora Gallica de M. Loïseleur-Deslongchamps. M. Ras- pail, rédacteur principal, à cette époque, de la partie botanique du Bulletin, annonça en même temps que des observations eriti- ques fort importantes sur cet ouvrage devaient paraître danse mois suivant. Effectivement, on lit dens le n° de sept., p. 110, des observations faites par M. Félix Petit, et qui portent parti- culièrement sur la validité, ou plutôt sur l’invalidité des nou- velles espèces décrites par M. Loiseleur, sur la véritable patrie de quelques espèces Ctrangères au sol français, et sur la syno- nymie, Ces observations, quoique faites seulement dans l'intérêt de la science, à ce qu’assure leur auteur, ont excité les récla : mations de M. Loiseleur-Deslongchamps, qui prétend au con- traire qu’elles ont une toute autre source, et qui nous adresseun Jactum où, tout en répondant directement aux critiques scienti- fiques , il incrimine les intentions de M. Petit. Nous ne voyons pas les choses du même œil que M. Loiseleur, et, par les raisons que nous avons exposées plus haut, à propos d’une réclama- tion de M. Desvaux, nous retranchons de son mémoire tout ce qui n’est pas une réponse directe aux critiques de faits conte- nus dans la note de M. Petit. Celle-ci, d’ailleurs, n’est point une analyse; c’est un mémoire particulier, rempli d'observations qui sont propres à leur auteur, Maintenant, nous laisserons parler . M. Loiseleur-Deslongchamps. GS) «M. Petit me reproche d’avoir conservé beaucoup d’espèces douteuses, d'avoir introduit dans ma Flore celle des pays voi-- sins, et d’avoir établi le plus d'espèces nouvelles qu'il na été possible. Je répondrai à cela, que si j'ai laissé quelques espèces douteuses et incertaines, des botanistes pensent avec moi qu'une espèce indiquée par un auteur, il y a trente, quarante ans ou plus, doit être conservée, quoiqu’elle n'ait pas été retrouvée Botanique. 7I depuis, jusqu'à ce qu'il soit prouvé qu'il y a eu erreur dans l'indication, parce que le seul moyen d’éclaircir ces plantes dou- teuses, n’est pas de les passer sous silence, mais de les rappor- ter avec la citation de celui qui les a trouvées le premier. En- suite il me semble que je puis tout aussi bien m'en rapporter au témoignage de Gouan, par exemple, qui a herborisé pen- dant plus de 5o ans aux environs de Montpellier, qu'à l'asser- tion d’un botaniste plus moderne qui n’a fait, pour ainsi dire, que passer dans le même pays, ct qui assure que telle ou telle plante ne s’y trouve pas, lorsque Gouan l'a formellement indi- quée. « Au lieu de conserver toutes les espèces exotiques que j'avais dù introduire dans une première édition, d’après l'étendue de l'empire français , en 1805 et 1806, je les ai toutes exclues, au nombre de plus de 200, à exception de quelques-unes du pays de Nice, à cause du peu d’étendue de ce territoire et de la si- militude de nature et d'exposition du sol comparé aux lieux voisins de la Provence, dans lesquels plus de la moitié des plantes de Nice a déjà été retrouvée par MM. Jauvy et Perrey- mond, et cela sans avoir passé la frontière, mais parcequ’elles y ont été de tout temps. « Loin de chercher à faire des espèces, j'ai tâché au contraire d'en diminuer le nombre toutes les fois que l'examen attentif ne m'a fait voir que des varictés, là où d’autres avant moi avaient reconnu des espèces. Ainsi, j'ai réuni la Feronica de bia DeC. au J’ercnica officinalis, le Primula villosa au P. pubescens, 7 à 8 espèces de Â/yosotis en deux; j'ai supprimé plusieurs es- pèces de Roses qui m'ont paru avoir été établies sur de trop faibles caractères; j'ai fait de même pour plusicurs 4donides, Renoncules , etc. « Quant à mes espèces nouvelles, je ne ies ai établies que parceque je leur trouvais des caractères trop prononcés pour être indiquées comme de simples variétés, Le critique, qui pré- tend ne citer que quelques exemples, n’a pas été heureux dans ses citations en prenant pour exemples, mes 4éra inflexa, Ler- sæt, divaricata. Toutes ces plantes abondent en caractères qui les distinguent évidemment de l’A4ira caryophyllea , espèce avec laquelle il se plaît à les confondre, probablement parcequ'il ne connaît pas mes plantes. Il ne faut que comparer la figure du 7 Botanique. N° 48 Campanula valdensis, AN. El. Ped., tab, 6, f. 1, avec la figure du Campanula Rohdi, pour voir que ce sont deux espèces distinctes. Le Convoleulus pseudo-soldanella diffère évidemment du €. Soldanella par ses tiges velues et ses pédoncules trifides. Jai observé le dernier par milliers sur les bords de l'Océan, et je lai vu constamment glabre et uniflore. Le Gentiana flava n'est qu'une variété du G. amarella selon le critique ; je crois encore, malgré son sentiment , qu’on peut le considérer comme une espèce distincte. J'ai établi quatre nouvelles espèces de Polygonum ; M. Petit annonce que deux au moins sont mau- vaises. Je pourrais lui dire qu'avant de me décider à faire une addition aussi considérable dans un genre déjà nombreux, j'ai consulté des botanistes dont le savoir et la sagacité m’inspirent beaucoup de confiance. M. Félix Petit est d’ailleurs malheureux dans les rapprochemens qu'il établit; et s’il a examiné mes es- pèces, comme il le dit, il l’a fait bien légèrement; car autre- ment il se serait aperçu que si le Polygonum Roberti a quelques rapports avec un autre Polygonum , Ce n'est pas avec le P. avi- culare , mais avec le P. rnaritimum, à moins que, selon lui, ce dernier ne soit encore une variété du P. aviculare. Quant aux Arenaria tetraquetra et aggregata , M. le critique me reproche d’avoir fait ces deux espèces sans discuter les raisonnemens de M. Gay ; il devrait bien savoir que ce n’est pas dans un ouvrage de descriptions que lon peut consacrer plusieurs pages à une discussion scientifique. J'ai lu le mémoire du savant botaniste suisse, etje n'ai pu me ranger à son avis, quoique ses connais- sances m'inspirent beaucoup plus de confiance que le sentiment de M. Petit, S'il était vrai que ces deux Æ4renaria ne fussent que des variétés d’une même espèce, il ny aurait plus d'espèces en botanique, et celles des genres les plus nombreux seraient ré- duites à cinq ou six. Au reste, j'ai cité le résultat des travaux de M. Gay, laissant le public maître d'adopter opinion qu'il trouverait la meilleure, « Le critique prétend que l’Euphorbia rotundifolia est une variété de V£. Peplus. Je lui répondrai que pendant 15 ans la première espèce s’est multipliée spontanément dans mon jardin à eôté de la seconde, et que pendant tout ce temps elle n’a pas changé de face. Je ne suis point l'auteur de l’Euphorbia affinis , cette espèce appartient à M. Decandolle, M. Petit assure que - Botanique. 73 _ cette plante, l'Æwphorbia provincialis et V Euphorbia romosisst- ma ne sont qu'une seule espèce ; il est bien habile d’avoir de- ‘viné cela, car je n'ai qu'un seul échantillon de la dernière, et je ne l'ai communiqué à personne. En fait d'identité d'espèces, il me semble qu'on ne doit pas prononcer si hardiment sans avoir les échantillons sous les yeux. M. Petit ne connaît pas le Lavandula intermedia puisqu'il dit qu'il ne diffère du Lavandula Spica que par les calices tomenteux. S'il avait examiné la plante en question, il aurait vu qu'elle a les bractées ovales, et que autre les a linéaires. Les caracières que j'ai donnés pour le Genista Perreymondi sont faciles à saisir, et ils me paraissent suffisans. Mille autres espèces ne sont établies que d’après la même considération. « Tout à l'heure je faisais trop d'espèces, maintenant je n’en fais pas assez. Le critique m'apprend que ma variété 8 foliis ovato-oblongis du Buplevrum rotundifolium, est aujourd'hui éri- gée en espèce. J’ai le premier indiqué cette plante en France ; M. Decandolle, dans son supplément , l'a rapportée d’après moi, en la considérant également comme une variété, Elle peut, il est vrai, être adoptée.comme espèce; mais quant à la placer dans une autre section que le Z. rotundifolium , comme le veut M. Petit, je crois que cette manière de faire ne tend qu’à boule- verser la botanique, ou à la hérisser de difficultés, en séparant les unes des autres les espèces qui ont la plus grande affinité. « M. Petit ne veut pas décider du mérite de la réunion que J'ai faite de plusieurs espèces obscures et voisines, mais il blâme le mot variabilis que j'ai employé pour trois sauges, en effet très-variables , que j'ai réunies en une seule espèce ; il va- lait mieux, selon lui, conserver un des anciens noms qui n’in- -diquait rien. Il paraît cependant que cette réunion à trouvé grâce aux yeux de ce critique, car il ajoute : « un rapproche- ment moins heureux est celui de l£chinaria capitata placé dans le genre Xælcria. » M. Petit peut relever mes erreurs s'il en trouve , mais il ne doit pas m'en supposer. En plaçant dans un autre genre le Cenchrus capitatus dont M. Desfontaines a fait son Echinaria capitatæ, j'ai suivi l'opinion de Host, et j'en ai fait le Sesleria echinita | et non un Xæleria comme il est dit dans l’article. « Je passe ici quelques reproches insignifians pour ne pas trop 74 Botanique. alonger cette réponse; cependant, pour prouver avec quelle lé- gèreté M. Petit a composé sa critique, je dirai que, puisqu'il ‘ voulait me faire un grief du nombre d’espèces contenues dans ma Flore, que j'ai porté, selon lui, à 4100 en me servant de matériaux incertains et d'emprunt, À aurait vu, en comptant les espèces avec plus de soin, que mon ouvrage en contient 4248, dont 4161 phanctrogames. « La synonymie, selon le savant critique, laisse beaucoup à désirer; ainsi il prétend m’apprendre que la plante que je rap- porte au Zithospermum orientale Willd., a été décrite sous le nom de Vonea lutea par M. Decandolle. M. Petit se trompe; je possède le premier échantillon trouvé à Porquerolles par MM. Robert et Requien, échantillon qui se rapporte évidemment à l'excellente figure de Dillenius, citée par Linné, à l’Archusa ortentalis dont Willdenow a fait le Lithospermum orientale, que j'ai adopté, Le Nonea lutea en diffère beaucoup , et n’est selon moi, d’après des échantillons communiqués par M. Requien, qu'une variété de couleur du Zithospermum vesicarium , ainsi que le Nonea alba. « La nature de mon ouvrage ne me permettait pas de multi- plier la synonymie; c’est également pour ne pas le grossir par trop , que souvent je n’ai indiqué les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes, les Vosges, ete., qu'en général. Cependant j'ai le plus souvent précisé les lieux pour les espèces rares; mais on con- coit que j'ai pu, dans un aussi long travail, oublier quelques localités. Si j'ai indiqué avec plus de précision les plantes des environs de Paris, c'est que j'ai parcouru ce territoire bien plus en détail que les autres parties de la France, dont je n’ai pu voir qu'une portion assez bornée, et que, dans ma première édition, j'avais cru,"en faveur du grand nombre de botanistes qui habitent où fréquentent la capitale, devoir donner des in- dications sur les endroits où se font les principales herborisa- tions. ; « M. Petit assure que j'ai été induit cn erreur sur des locali- tés communiquées de la seconde main; il dit à ce sujet que le Statice alliacea, que j'ai indiqué à Bormes d’après l’herbier de M. le docteur Mérat, ne s'y trouve pas. Cependant c’est de M. Petit lui-même que M. Mérat tient la plante en question, avec cette indication de lieu, D'ailleurs , je l'ai reçue des envi- Botanique. 7 rons de Toulon, et comment après cela oser affirmer qu’elle ne vient pas à Bormes, qui n'est qu'à dix ou douze lieues de là, et également sur les bords de la mer? « Enfin, notre critique finit en disant: « des ouvrages de ce genre ne peuvent pas contribuer à l’avancement de la science, et l’on doit prémunir les jeunes botanistes contre l'exemple de la facilité avec laquelle on les produit chaque jour. » Quant à la première partie de cette phrase sévère, pour ne rien dire de plus, j'en appelle au public impartial, et pour la seconde, je dois dire à M. Petit, qu'il se trompe étrangement s’il s'imagine qu'un ouvrage comme le mien puisse s'établir facilement, Il y a près de trente ans que je m'en occupe, et que j'en rassemble les matériaux ; et, si je n’y ai pas travaillé constamment pendant ce long espace de temps, je puis dire cependant qu’à différentes époques, pour la première édition, la rédaction des supplémens et la révision de la seconde édition, il m'a coûté au moins six années de peines et de soins, Lorsque M. Petit aura fait quel- que ouvrage, il s'apercevra qu’une Flore, qui comprend plus de 2400 espèces, ne se produit pas aussi facilement qu'il le pense maintenant. Je suis loin de croire la mienne sans défauts; un travail aussi long et aussi difficile ne peut pas en être exempt. J'appelle sur les erreurs qu'il contient l'attention des bota- nistes, et je recevrai avec reconnaissance toutes les communi- cations qui me seront faites dans cette intention. LoiseLEur-DEsLONGCHAwPS. 49. SUR LES SÉCRÉTIONS AQUEUSES DES PARTIES FOLIACÉES DES PLANTES; par L. C. TrÉéviranus. ( Zeitschrift für Physiologie ; Tom. IX, 1, p.72.) L'auteur attribue la sécrétion aqueuse qui se fait quelquefois dans des plantes où ce phénomène ne se présente pas ordinai- rement, à une plus grande activité dans les vaisseaux spiraux, provoquée par une grande quantité d’eau mise en contact avec les racines. On a observé des gouttes d’eau à l'extrémité des feuilles de Musa, de Calla œthiopica, d’'Arum ; Fauteur les a vues dans de l'orge germée, dans le Zudolphia glaucescens. Les sécrétions du Mepenthes, du Sarracenia et du Cephatotus , lui paraissent appartenir aux fonctions naturelles de ces plantes. M. Tréviranus prouve que l’eau trouvée dans les urnes du We- 76 Botanique. penthes, s'y forme et n'y est point introduite du dehors; il réu- nit les faits rapportés par des auteurs qui ont eu occasion d'ob- server les plantes vivantes du genre Sarracenia, et qui prouvent la vérité de son assertion d’une manière indubitable, Maïs la par- tie la plus intéressante du travail de M. Tréviranus est celle où il parle avec détail des sécrétions semblables dans une plante où elles ont à peine été indiquées par Murray : c’est dans l'4momum ZerumbetL. La hampe de cette plante porte un épi composé d’un grand rombre d’écailles larges et coriaces, et tellement serrées, que la fleur, pour pouvoir s'épanouir , doit percer à travers ces écailles. Au commencement de la floraison , épi se trouvé rem- pli d'une eau limpide ,.qui manque presque de goût et d’odeur; une légère pression la fait couler de l'épi , et pendant la nuit elle se renouvelle en quantité presque aussi considérable. Cette eau se forme à la base des écailles. Une eau sembiable, limpide et sans goût, a été observée également à la partie inférieure de la corolle du Haranta gibba : elle remplissait jusqu’à la moitié la fleur qui forme une espèce de tube. Pendant tout le temps que l'Amomum Zerumbet était en fleur, c. à d. près de 3 semaines, ces sécrétions ne discontinuaient pas; mais de jour en jour le liquide perdit de sa pureté, devint mucilagineux, et prit le goût des feuilles broyées de la plante, sans cependant rien per- dre de sa limpidité. M. Gocppert, ayant fait divers essais pour reconnaître les propriétés chimiques du liquide recueilli à diffé- rentes époques de la floraison, y trouva du mucus et de la fibrine végétale, en quantité d'autant plus grande que l’eau avait été recueillie à une époque plus avancée de la floraison. (B.….n) 50, REPRODUCTION PARTICULIÈRE DU VIOLA ODORATA. ( {nnalen der gesammiten Heilkunde ; avril 1828, p. 397.) En automne, on trouve sur les rejets du Viola odorata, des boutons dont les moins développés sont de la grandeur d’une tête d’épingle, de forme ovale-oblongue , pointus à l’extrémité et presque sessiles dans l’aiselle des feuilles. En grandissant, ils deviennent cordiformes, et sont renfermés comme dans une gaine par deux bractées. A sa partie inférieure, le bouton porte des membranes frangées, sans antre trace de folioles. Le pé- doncule s’alonge, etle bouton s'ouvre en six folioles également frangées et semblables aux appendices de la capsule, Alors seu- Botanique. 77 lement , la capsule paraît, et porte sur la sommité une mem- brane scarieuse, seule trace de fleur qu'on y voie et qui tombe bientôt. La capsule grossit , les 6 lobes qui forment le calice se réfléchissent , et bientôt les graines sont répandues par la cap- sule déhiscente eu ses soudures. Il est évident que ces capsules ne proviennent point des fleurs du printemps, parce qu’elles sont axillaires et non radicales. On les aperçoit également à dif- férens degrés de développement sur la même plante. B..nR. 51. DiZIONARIO BOTANICO ITALIANO. — Dictionnaire botanique italien , comprenant les noms vulgaires italiens, particulière- ment les noms toscans et locaux, des plantes, recueillis dans divers auteurs et parmi les gens de la campagne, avec les noms correspondans en latin; par le D° Ottav. Tarcrow: Toz- zerri. 2° édit. 2 vol. in-8°; prix, 7 fr. 20 c. Florence, 1825. 52. Les VÉGÉTAUX cüRIEUX, Où Recueil des particularités les plus remarquables qu'offrent les plantes considérées sous leurs rapports naturels, etc., etc.; par B. ALLENT. In-12 de 10 feuilles +, avec des pl.; prix, 2 fr. bo c. Paris, 1824 ; Blanchard. 53. LE GUIDE DE L’AMATEUR BOTANISTE, Où Choix, description et culture des plantes étrangères, de serre et naturalisées, les . plusintéressantes par leur feuillage, leurs fleurs et leur odeur, . suivi, etc.; par J. F. Oracnier , anc. offic. de caval. In-12 de 13 feuilles; prix, 3 fr. Paris, 1826; Raynal. 54. MANUEL DE L'HERBORISTE , Où Description succinte des plan- tes usuelles indigènes, de leurs vertus, de leurs usages, de la mauière de les employer; précédée des élémens de bota- nique et de physiologie végétale à l’usage des herboris- tes, etc., etc. ; par Lesraup, anc. offic. de santé aux armées. In-12 de 16 feuilles. Paris, 1825 ; Eymery. 55. Boraxicaz Macazine. — Nouvelle série ; par M. W. J. Hoo- rer. N° IV, Vet VI, avril, mai et juin 1827. Londres. (V. 12 Bulletin ; Tom. XIV, n° 203.) La nouvelle série du Botanical Magazine, dont les descrip- tions sont dues à M, Hooker, est un ouvrage fait sur un plan 78 Botanique. N° 55 tout nouveau; et, quoique l’on y trouve plusieurs plan- tes déjà connues par de bonnes figures ou par des descriptions insérées dans les ouvrages qui sont à la portée de la plupart des botanistes, ce recueil mensuel est remarquable par les nouveau- tés qui y abondent. M. Hooker s’est surtout attaché à éclaircir, par d'excellentes analyses, l’histoire botanique complète de chaque plante. Sous ce rapport, le Botanical Magazine peut avoir quelques rivaux, mais nous croyons qu'il n’est surpassé par aucun ouvrage périodique. En tenant nos lecteurs au cou- rant de ce qu'il renferme, notre tâche va s’accroître, car nous aurons à signaler souvent des additions importantes pour la bo- tanique. Mais nous ménagerons la place qui nous est accordée dans le Bulletin, en nous bornant à la simple citation des espè- ces connues, en donnant des renseignemens succinets sur les plantes nouvelles, ainsi que les additions curieuses dont M. Hoo- ker aura enrichi celles qui étaient imparfaitement connues. 2727 et 2728. Caryocar nuciferum L. Le fruit de cette belle plante, qui croit à la Guiane, avait été figuré très-ancienne- ment par Clusius, et, dans les temps modernes, par Gærtner. M. Hooker en donne une description très-étendue,accompagnée de 2 planches, qui représentent la fleur et le fruit avec tous leurs détails. Les dessins originaux ont té faits, d’après nature, dans l'Amérique méridionale, par le Révérend Lansdown Guilding,qui a, en outre, envoyé à M. Hooker des échantillons desséchés de la plante et des fruits conservés dans lesprit-de-vin. M. Hoo- ker a fixé la synonimie de cette plante, que Îe défaut de rensei- gnemens et de matériaux avaient empêché Willdenow et M. De Candolle de donner exactement ; du moins, ces auteurs avaient distingué plusieurs espèces où il n’y en avait qu’une seule, Il fait voir que le Caryocar nuciferum L. et le Pekea tuberculosa d’Aublet sont la même espèce. Le fruit du Caryocar est nommé Saouari (les Anglais écrivent Suwarrow) parles Galibis de la Guiane. On lui donne aussi le nom de Noëx à beurre, à cause de l'amande huileuse qu'il contient, — 2729. Mawxillaria Parkeré. C’est une espèce nouvelle d'Orchidée parasite, qui se fait re- marquer par son élégance, ainsi que par ses caractères très-dis- üncts. Elle a été découverte à Démérara par M. C. Parker, et envoyée au Jardin botanique de Liverpool , où elle fleurit faci- Botanique. 79 lement et pendant long-temps. Voici sa phrase spécifique : «M. Pankent; bulbo elliptico compresso rugoso monophyllo, folio «lanceolato-lingulato coriacco obseurè striato, basi in petiolo «compresso attenuato, scapo unifloro bracteis imbricalo, peta- dis interioribus lincari-lanceolatis, labello oblongo trilobo, lo- «bis lateralibus incurvis, terminali patente undulato, intrà lobos «laterales linca media longitudinali clavata. » — 2730. Neottua grandiflora, C'est le Spiranthes grandiflora de Lindley ( Bot. Regist. , tab. 1043.) — 2531. Houttuynia cordata Thunb. Jap., p.234; tab. 26. Wallich, For. ind., v.1,p. 360. — 2732. Scævota Kænigië Vahl et R. Brown. D'après l’'herbier de Banks, cette plante est la même que le Scævola Lobelia de Tinné. Les échantillons sur lesqueis le dessin a été fait ont fleuri en août 1826, dans le Jardin de Kéw, ct provenaient de graines en- voyées de la Nouvelle-Hollande par M. Cunningham. — 2733. Campanula Prismatocarpus Aïton; Prismatocarpus ritédus L'hér. Sert. angl. ,2, tab. 3. — 2734 à 2738. Lodoicea Sechellarum Labillardière. ( Anar. du Muséum , v. 9, p. 140, tab. 13.) Ce numéro contient l’histoire complète du Palmier que Sonnerat, dans son voyage à la Nouvelle-Guinée, nomma Cocotier de mer où Palmier de l'ile Pras!lin, et dont il publia plusieurs dessins. Son fruit est connu de tout le monde sous le nom de Coco des Maldives , et il était jadis un de ces objets qui ne manquaient ja- mais de figurer dans les cabinets des curieux. Dix pages de texte sont consacrées à la description ct à l'histoire de ce palmier. La première planche représente le port de l'arbre croissant sur les bords de la mer (deux individus, l’un mäle et l’autre femelle); la seconde, un régime de fleurs mâles, avec les détails anato- miques ; le troisième, une partie d’un régime de fleurs femelles, avec les détails isolés; la quatrième, des coupes en divers sens de l'ovaire; la cinquième, le fruit et sa germination. — 27309. Solanum quitense Lmk.; Kunth, Nov. gen., v.3, p. 25; Solanum angulatum Ruiz et Pavon; For. peruv., v. 2, ab. 170, f. a. Cette belle espèce est originaire du Pérou, et on la cultive en Angle- terre, où elle a fleuri en octobre 1826. Son fruit a la forme ct la couleur d’une orange, ce qui lui a valu le nom vulgaire d’O- range de Quito. On en exprime le jus, dont on mêle quelques gouttes à la liqueur connue sous le nom de Matté ( Thé du Pa- raguay ). —2740. Rlipsalis grandiflorus Haworth, PI. Suceu., 50 D otanique. p. 83; Cactus funalis Salm-Dyck. Cette espèce de Cactée, qui se distingue, ainsi que les autres RAipsalis, par un port très- singulier, n'avait pas encore été figurée. M. De Candolle l’a dé- crite récemment , dans le 3° volume de son Prodrome, sous le nom de Rhipsalis funalis. — 27h41 et 2742. Cactus cochinillifer L. Opuntia cochinellifera Haworth. Selon M. Hooker , le Cac- tus coccinellifer, décrit par M. De Candolle dans ses plantes grasses, n'est que le Cactus Tuna L., plante fort différente de celle-ci. Au surplus, la cochenille existesur plusieurs espèces dif- férentes dont M. Hooker expose l’histoire dans cet article, On y trouve des renseignemens intéressans , non-seulement sur ces plantes, mais encore sure commerce de la cochenille, Deux planches sont consacrées au vrai Cactus coccinellifer, lune pour le port de la plante, l’autre pour une branche avec tous ses détails; l’insecte mâle et femelle { Coctus Cacti) y est aussi représenté de grandeur naturelle et considérablement grossi. — 2743. Cun- ninshamia lanceolata. C’est le Cunninghamia sinensis de Ri- chard , Coniféres, p. 80, le Pinus lancevlata de Lambert, Pin. p. 52, tab. 34, le Belis jaculijolia de Salisbury. Un individu mâle de cette superbe conifère a fleuri dans le Jardin de Glasgow, pendant l'hiver de 1826 à 1827, et M. Hooker a complété sa description et l'analyse des fleurs, en se servant des descriptions et dessins de Richard, Loc. cit,, tab. 18, n° 3. — 25744. Dian- thus Caryophytllus L. Deux varietés de fleurs doubles, l’une à pé- tales fauves, maculés au sommet de lignes d’un gris noirâtre; l'autre, à pétales d'un pourpre très-foncé. — 2745. Camellia japonica L. Variété à fleur blanche simple.— 2746. Pleurothat- lis foliosa. Nouvelle espèce d'Orchidée parasite, originaire du Brésil, et qui a fleuri en février 1827, dans le Jardin botanique de Dublin, Le genre Pleurothallis a été fondé par M. R. Brown dans son Prodromus floræ Novæ Hollandiæ. Voici les caractères spécifiques de la nouvelle plante : « P. For10$4; bulbo oblongo «compresso basi apiceque folioso, scapis multifloris, petalis an «gusto-lanceolatis patentissimis, labello ovato reflexo basi longi- «tudinaliter bituberculato membranisque duabus erectis, » — 2747. Acacia mucronata Willd.; Wendland, Dissert. de Acac., p. 46, tab, 12. eur » 56. Boranica Recisrer. N°° CXLIX, CE. et CLT; juill., août Botanique. 8 et sept. 1827. In-8°, avec figures. Londres. ( V.le Bulletin de janvier 1828, Tom. XIII, n° 54.) 1074. Moræœa catenulata Lindley. Nouvelle espèce originaire del'île Maurice, et qui à fleuri dans le jardin de la Société d’hor- ticulture. Elle est très-voisine du Moræa iridioides , dont elle se distingue par l'absence presque totale de poils sur les seg- mens extérieurs du périanthe, qui offrent, à la place de ces poils, deux rangées de petites glandes verruqueuses. Voici la phrase spécifique imposée par M. Lindley à cette plante : « M. careNGLATA; foliis distichis ensiformibus perennantibus tortis «scapi subramosi squamosi longitudine ; flore terminali subsoli- «tario : sepalis patentibus subimberbibus, exterioribus duplo la- « tioribus basin versüs utrinque verrucosis. » — 1055. Acacia subcærulea Lindley. Cette espèce appartient à la première sec- tion du genre Acacia , que M. De Candolle a nommé PzAyllodi- nées , nom tiré d’un phénomène physiologique très-curieux, sa- voir : la dilatation des pétioles en feuilles. La nouvelle plante dont il est ici question est originaire de la Nouvelle-Hollande intertropicale. Elle a des affinités immédiates avec l’ Acacia amæna Wendland, et elle est ainsi caractérisée : « À. SuBcæRu- LEA: phyllodiis anguste oblongis glaucis cuspidatis, apice et «suprà basin uniglandulosis, floribus 4-fidis, racemis sub- «corymbosis, caule alato. » — 1076. Convoloulus scrobiculatus Lindley. On suppose que cette nouvelle espèce est originaire de PAmérique. Elle a fleuri en mars 1826, dans le jardin de M. Col- vill. Ses caractères spécifiques sont : « C. scrogicuraTus; foliis «scrobiculatis glabris cordatis trilobis, lobis lateralibus obliquis; «intermedio angustiore producto acuminato, pedunculis subbi- «floris, calycis glabri laciniis acuminatis multo brevioribus. » — 1077. Urvillæn ferruginea Lindlevy. Cette plante est venue dans le jardin de la Société Horticulturale, de graines envoyées du Brésil en 1823. C’est une espèce d’un genre de la famille des Sa- pindacées créé par M. Kunth, dans les Nova Genera du Voyage de MM. de HumboldtetBonpland. Elle est remarquable par les poils ferrugineux qui couvrent ses tiges à rameaux triquètres et grimpans, et par les vrilles d’une excessive longueur, qui ac- compagnent les grappes de fleurs. Ces vrilles ne sont que des dégénérescences des pédicelles inférieurs. Voici la phrase spé- cifique de cette plante : « U. FERRUGINEA : ramis triquetris ; an- B. Tome XVI, 6 8a Botanique. N° 56 «gulis rufovillosis, foliolis cordatis dentatis sublobatis villosis , «fructibus pubescentibus.» — 1078. Camellia reticulata Lindley. Cette belle plante a le port du C. japonica ; mais elle peut s’en distinguer , selon M. Lindley, par ses feuilles fortement rétieu- lées et par son ovaire soyeux. Ses fleurs ont aussi un aspect dif- férent; ses pétales sont plus ondulés, et leur disposition n’est pas régulière, M, Lindley la caractérise ainsi : « C. RETICULATA : «foliis oblongis acuminatis reticulatis planis, calyce pentaphyllo «colorato, ovario sericeo.» L'auteur ajoute à cet article une courte énumération des espèces de Camellia, dont il fixe le nom- bre à 3, et il termine par une digression sur la question des es- pèces et des variétés. — 1079. Psidium pyriferum L., vulgaire- ment nommé dans les colonies françaises le Goyavier. — 1080. Stachys grandidentata Lindley. Nouv. espèce trouvée, en 1825, aux environs de Valparaiso , par M. J. M'Rac, qui en a envoyé des graines à la Société d’horticulture. Elle est ainsi caractéri- sée : « S. GRANDIDENTATA ; Caule ascendente hispido, foliis ovato- «oblongis grossè dentatis sublucidis hirsutis summis sessilibus , «verticiilis supsexfloris, galeà subintegrä. » Quoiqu'aucune es- pèce de Stachys, originaire du Chili, wait encore été publiée avant la précédente, il y en a cependant au moins 5 qui sont maintenant cultivées dans le jardin de la Société d’horticulture. M. Lindley se contente d'en décrire la plus remarquable sous le nom de Stachys albicaulis. Elle à été trouvée par M. M’Rae aux environs des bains de Colina. — 1081. 4nanassa bracteata Lindley; « foliis spinoso-serratis; bracteis foliaceis coloratis. » M. Livdley rétablit, sous le nom d’Ananassa, le genre Ana- _ nas de Tournefort, que Linné avait réuni à son Zromelia. L’es- pèce en question est admirable par l'élégance et la vive couleur de ses bractées. Elle est originaire du Brésil. — 1082. Collinsia parviflora Lindley. Nouvelle espèce découverte, en 1827, par M. Douglas, dans le voisinage de la rivière Colombia. Elle se distingue du €, vera àe Nuttall par ses fleurs plus petites et so- litaires dans les aisselles des feuilles. 1. Lindley lui assigne les caractères suivans : « C. ranvirLona; foliis ovato-oblongis sub- integris pubescentibus, floribus axillaribus solitarüis, calyce co- «rollæ subæquali, caule pubesceute, corollæ laciniis acutis inte- gris. » — 1083. Calceolaria integrifolia vax. angustifolia. C’est une variété d’une plante décrite dans le Botanical Register, n° Botanique. 83 744. Elle est originaire des environs de Valparaiso et de la Con- ception au Chili. — 1084. Tabernæmontana gratissima. La de- scription de cette plante est tirée du 7° volume des Transac- tions de la Société d’horticulture, où M. Lindley l’a pübliée.— 1085. Muscari glaucum Lindley : « floribus turbinatis, racemo «laxo pyramidato multifloro, foliis latis acuminatis glaucis. » Cette plante provient d’un seul bulbe envoyé de Perse à la Sc- ciété d’horticulture. L'espèce dont elle se rapproche le plus est le Muscarti ciliatum ( Bot. Regist., n° 394 ); mais elle n’a pa, comme celui-ci, les feuilles munies de cils nombreux. — 1086. Dianthus arbuscula. M. Lindley appelle de ce nom un œillet à tige presque ligneuse, qui est originaire de Chine, et qui, sous le rapport de la beauté de ses fleurs très-susceptibles à doubler, doit être d’une culture plus facile que le Dianthus arboreus. On le propage par boutures. _— 1087. Ophrys atrata Lindley : « labello cmarginato integerrimo convexo villoso in- «appendiculato bivittato versus basin bicorni, sepalis herbaceis : «interioribus ovatis pubescentibus discoloribus, exterioribus ob- «tusis dupl brevioribus foliis glaucis, » Cette espèce a été en- voyée de Rome par M. Mauri, sous le nom d’Ophrys araneifera, mais elle n’a pas le tablier muni à son extrémité d’une petite pointe ou d’un lobe appendiculaire. Du reste, elle ressemble beaucoup à l'O. arerc:fera. M. Hornschuch a aussi trouvé cette plante'aux environs de Trieste.—1088. Geurn coccineum Seringe, in De Cand. Prod. ,2.p.551. Smith, F7. græc. Prod., 1 ,p. 354 ? G. chiloense Balbis Mss. Cette plante est une des plus belles ac- quisitions que les jardins d'Europe aient faites depuis quelques années. Où lui indique pour patrie 2 contrées bien éloignées, savoir, le Mont-Olympe en Grèce, et la côte du Chili. M. Lind- ley a recu des échantillons de cette plante cueillis aux environs de la Conception : ainsi, nul doute sur cette dernicre localité. Quant à l'autre patrie, M. L. recommande d'examiner si les échantillons du Mont-Olympe sont bien de la même espèce que ceux du Chili. Nous croyons avoir lu quelque part que M. Lind- ley a résolu affirmativement ce point de doute. — 1089. Grevit- lea junipérina Brown, Linn. Transact., 10, p.171 (1).—1090. Sysirinchium cyareum Lindley : « caule paniculato, folis li- (1) Nous avons aussi donné une figure de cette espèce dansnos Zcones lithographicæ plant. Australasiæ rar. tab. 8. (G-n. ) 6. 84 Botanique. «neari-ensiformibus scapo subæqualibus margine glabris, pe- «rianthü laciniis ovato-oblongis uniformibus, staminibus subli- beris stylo multo longioribus ». Espèce découverte dans Pile des Kangurous par MM. R. Brown et Leschenault; mais non dans un état parfait de fructification. Elle a été trouvée en fruit dans la même ile par M. W. Baxter. Elle n'offre, dans sa structure , rien qui puisse la faire distinguer génériquement du Sésyrinchium. Cependant M. Sweet, dans son {ora australasica, en à fait un genre sous le nom d’Orthrosanthus.— 1091. Camcllia Sasanqua Thunb.. F1. Japon., 273, tab. 30. La figure que donne le Bota- nical Register est celle d’une belle variété à fleurs doubles. — 1092. Pitcairnia flammea. Originaire de Rio de Janeiro; ceite espèce nouvelle a fleuri dans un jardin d’Angleterre,en novem- bre 1826. M. Lindley indique les caractères qui distinguent es- sentiellement cette plante des P. stamina integrifolia, latifo- lia , etc. Au surplus, voici sa phrase spécifique : « P. FLAMMEA : «foliis lanceolatis integerrimis acuminatis subtùs lanuginosis, pe- «duneulis calycibusque glaberrimis, petalis rectis staminibus lon- «gioribus ». — 1093. Ophrys tenthredinifera Wid., Sp. plant. , 4, p. 67. M. Lindley donne quelques explications sur les plan- tes rapportées à cette espèce, et il prouve que celle de Tenore est une espèce nouvelle qui doit recevoir le nom d’O. Tenoreana. — 1094. Valerianella congesta Lindley. C’est une jolie plante qui a trois étamines ct le fruit semblable à celui des 7a/eria- nella. Elle est originaire de l'Amérique septentrionale. — 1095. Cyclamen persicum. Variété à fleurs extraordinairement gran- des et laciniées. (G...n.) 57. FLora BRASILIÆ MERIDIONALIS ; auctoribus Aug. DE St.-Hi- LAIRE, Adr. DE Jussieu, et J. Cameessènes. Fasc. VII, VIII, IX. Paris, 1827-1828; Belin. Voy. le Zulletin, Tom. XIII, n° 47. Dans l’analyse que nous avons précédemment publiée des 3 derniers fascicules de cet important ouvrage, nous avons rap- pelé que les auteurs ont adopté, pour la grande famille des Mal- vacées , la distribution en 5 tribus des genres nombreux qui y ont été rapportés , telle qu’elle a été présentée par M. le profes- seur Kunth, soit dans les Nova genera , soit dans son travail : spécial sur les Malvacées. Le 7° fascicule continue la troisième tribu, celle des Matvées. Le genre Hébiscus y renferme dixespè- , Botanique. 85 ces, dont 8 sont nouvelles. Parmi ces dernières, les auteurs fi- gurent, pl. 48, l’Hibiscus kitaibelifolius , qui croît dans la pro- vince des Mines. Au genre Fugosia de Jussieu, dont ils décri- vent trois espèces nouvelles, les auteurs pensent qu’il faut réu- nr le genre Redutea de Ventenat, ces deux genres n'offrant réel- lement aucune différence qui puisse servir à les distinguer. En effet, le genre Fugosia était décrit comme ayant un seul stig- mate en massue, et trois loges monospermes , tandis qu’on at- tribuait au Redutea trois stigmates et trois loges polyspermes. Mais les auteurs de la Flore du Brésil ont trouvé que, dans le Fugosia digitata , les loges de l'ovaire contenaient chacune qua- tre ovules ascendans, et dans le Redutea heterophylla, les trois stigmates n’en forment, au moins à une certaine époque , qu'un seul absolument semblable à celui du Fugosia, par sa figure et “sa pubescence. Les Fugosia sulfurea et F. phlomidifolia sont fi- gurés , le premier pl. 49, et le second pl. 50. Le genre Gossypium ne se compose que du G. vitifolium de Lmk., qui est cultivé dans plusieurs provinces du Brésil. Les auteurs ont cru devoir rétablir, sous le nom de Paritium, un genre déjà formé par Adanson , qui l'appelait Parité, et qui a pour type l’Htbiscus tiliaceus de Cavanilles. Ce genre se distin- gue surtout par à cloisons incomplètes qui alternent avec les valves, et qui se dédoublent lors de la déhiscence de la capsule. Ce genre termine la troisième tribu, celle des Malvées. La 4° tribu, ou celle des Bombacées , se compose ici des gen- res 1° Pachira d'Aublet, qui renferme trois espèces nouvelles, savoir : Pachira marginata , figuré pl. 5r, Pachira macrantha et Pachira arenaria ; 2° Bombazx , composé de deux espèces, dont une nouvelle, B. tomentosum ; 3° Eriodendron , qui com- prend deux espèces nouvelles, £. jasminiflorum ; figuré pl. 52, et £. pubiflorum ; 4° le Chorisia de Kunth, composé de deux espèces , C. crispiflora Kunth, et une espèce nouvelie €. spe- ciosa. À la suite de ces genres, formant la tribu des Bombacées, les auteurs ont placé les genres Myrodia de Swartz, dont ils décrivent une espèce nouvelle, M. penduliflora , figuré pl: 53, A., et l'Helicteres de Linné, qui comprend trois espèces nou- velles, savoir : A. brevispira , figuré pl. 54, H. macropetala , et H. sacarclha. La cinquième tribu est celle des Sterculiacées, qui ne com- 86 Botanique. N° 57 prend ici que le genre Sterculia composé d’une seule espèce , St Chicha. La famille des Tiliacées succède à celle des Malvacées. Le genre Corchorus comprend six espèces dont quatre nouvelles. Parmi ces dernières, les auteurs ont fait représenter le C. torti- pes pl. 55. Sur huit espèces de Triumfetta décrites dans la Flore du Brésil, 7 sont nouvelles, et l’on a représenté ici les deux sui- vantes, 7°. nemoralis, pl. 56 À, et T. longicoma, pl. 56 B. Le genre Luhea de Wilidenow s’enrichit ici de 5 espèces nouvelles, Nous citerons ici les Zuhea uniflora, figuré p!. 57; Luhea divaricata, pl. 58 B et Zuhea rufescens, pl. 58 A. En commencant la familie des Ternstræmiacées qui suit celle des Tiliacées, les auteurs de la Flore du Brésil préviennent qu'à l'avenir ils placeront à la fin de chaque famille le nom de celui d’entr’eux à qui sera due la rédaction de cette famille. Cependant nous pouvons faire remarquer que, dans les familles précéden- tes, or doit à M. Adrien de Jussieu la plus grande partie du tra- vail des Malvacées et des Tiliacces. Les Ternstræmiacées ont été rédigées par M. Cambessèdes, qui a adopté cette famille dans les limites qui lui ont été assignées par M. Kuntbh, c’est-à-dire qu’elles se composent des Ternstro- - miacées et des Théacces de M. Mirbel. Le genre Cochlospermum de M. Kunth, que M. Martius a publié sous le nom de Maximi- lianea,ne comprend qu’une seule espèce, Coch. insigne, déjà dé- crite et figurée par les auteurs dans leurs plantes usuelles des Brasiliens. Deux espèces nouvelles du genre Ternstræmia sont ici décrites sous les noms de 7. brasiliensis fig. pl. 5get $. car- nosa. Le genre Laplacea de M. Kunth avait déjà été nommé Hæœmocharis par M. Salisbury; mais ce dernier nom ayant été employé antérieurement par M. Savigny pour désigner un genre de la famille des sangsues ou hirudinées, les auteurs de la Flore du Brésil ont cru devoir adopter le nom proposé par M. Kunth. La seule espèce qu'ils décrivent, l'avait déjà été par M. Martius sons le nom d’Hæmocharis semiserrata, Nov. gen. 1. p 107.t. 67. Schreber, comme on sait,s’était cru en droit de changer arbi- trairement les noms des genres d’Aublet. Ainsi il avait substitué celui de Bonnetia au Mahurea du voyageur français. Mais néan- moins, selon la remarque de MM. Martius et Cambessèdes, les deux espèces brasiliennes rapportées au Bonnetia, paraissent Botanique. 87 génériquement assez différentes du Mahurea de la Guyane; et probablement il sera nécessaire d'adopter les genres Bonnetia et Mahurea comme distincts. Le beau genre Xtelmeyera de M. Martius, se compose ici de douze espèces dont sept sont nouvelles, ce sont les Æ. speciosa St.-Hil., Juss. et Camb. PL us. pl. 58, dont les feuilles sont em- ployées comme émollientes;, X, falcata, K. rubriflora pl. 60, K. nerüfolia, K. humifusa, pl. 63. K. tomentosa, pl. 61 et X. excelsa. Les Marcgraviacées qui suivent les Ternstræœmiacées, ne se composent ici que du genre Vorantea d'Aublet, qui comprend trois espèces, savoir : M. brasiliensis Choisy, N. adamantium, T. 62, et N. goyasensis. Nous ajouterons ici que dans un envoi de plantes que nous avons reçu tout récemment de Rio de Ja- neiro , ii se trouve une Maregraviacée, qui n’est pas mentionnée dans la Flore Brasilienne, c’est le ZZarcgravia umbetlata L. Les Guttifères ont été travaillées avec un soin tout particu- lier par M. Cambessèdes. Ainsi ce botaniste réunit au genre Tovomita d’Aublet les genres Mariaka de Vandelli, Ochrocar.- * pos de Dupetit-Thouars et Wcranthera de Choisy. Unc seule es- pèce brésilienne est décrite et figurée sous le nom de Fovomita panñiculata. T. 64. Le genre Clusia renferme quatre espèces, savoir : C. rosea L., et trois espèces nouvelles, €. cruiva T. 65, C. Gaudichaudi et C. lunceolata. Y'auteur établit sous le nom d’ARRUDEA un genre nouveau voisin du Clusia, mais qui en dif- fère suffisamment par son calice polyphylle, sa corolle compo- sée de 9 à 10 pétales, ses étamines soudées en une masse com- pacte qui entoure le pistil, ses anthères s'ouvrant par 2 pores et par plusieurs autres caractères. Une seule espèce compose ce genre jusqu’à présent, c’est l'Arrudea clusioides pl. 66. Dans le genre Calophyllum , se trouve une seule espèce, qui est nou- _velle, c’est le C. Brasiliense pl. 65. Le genre Pekea d'Aublet, ou Caryocar de Linné, avait été placé par M. de Jussieu à la suite des Sapindacées, en indi- quant néanmoins ses rapports avec les genres des Acerinées, dont on a formé depuis la famille des Hippocastanées. Mais le prof. De Candolle à fait de ce genre le type d’une famille nou- velle qu'il a nommée RAëzobolées. Cette famille offre plus d’un point de ressemblance avec les Guttiféres, non-seulement par son port, mais encore par son organisation, Une seule espèce 58 Botanique. nouvelle est ajoutée au genre Caryocar, sous le nom de Caryocar Brasiliense pl. 67 bis. | Les Hypericénées ont été traitées par M. Aug. de St.-Hilaire, qui continue à consacrer à la rédaction de se Flore, tous les instans de repos que lui laisse le mauvais état de sa santé. Cette famille se compose ici des genres Fismia et Hypericum. Dans le premier, l’auteur décrit trois espèces, dont une nouvelle qu'il figure sous le nom de F. longifolia pl. 68. Quant au genre Hypericum, M. de St.-Hilaire en a trouvé 15 espèces dans les différentes parties du Brésil qu'il a visitées ; toutes ces espèces sont nouvelles, à l'exception des Æ. connatum et Brasiliense. Parmi les espèces nouvelles , l’auteur à fait figurer les suivan- tes : A. euphorbioides pl. 69 et H. Pelleterianum pl. 70. La famille des Aurantiacées comprendune simple indication des cinq espèces du genre Citrus, qu'il a vu cultiver dans le Brésil. Ces espèces sont: C. vulgaris, C. Aurantium , C. Li- metta , C. Limonum et C. medica. Les Olacinées, qui ont été séparées des Aurantiées par M. Mir- bel , se composent ici des Heïsteria coccénea ct Ximenia amer can. La famille des Vignes ou Ampélidées de la Flore du Brésil, ne comprend que les genres Céssus et Vitis. Dans le premier de ces genres, M. Cambessèdes décrit huit espèces, dont cinq sont nouvelles. Ce sont les C. tamoides , C. duarteana pl. 71, C. at- bida, €. spinosa et C. sylatica. La vigne est cultivée dans quel- ques parties du Brésil, mais nulle part elle n’est l’objet d’une culture assez étendue pour que ses fruits puissent être conver- tis en vin. La 9° livraison se termine par le commencement de la fa- mille des Sapindacées, sur lequelle M. Cambessèdes, à qui on en doit la rédaction, se propose de publier un mémoire spécial. Nous remettons à rendre compte de cette famille, en analysant la prochaine livraison. Nous ne saurions terminer cette analyse, trop succincte pour faire connaître tout ee que cet important ouvrage offre de nou- veau, sans adresser nos félicitations à l’habile iconographe, chargé maintenant de dessiner les planches de la Flore du Brésil. Madame Eulalie Delile, succédant à M. Turpin , avait à subir une épreuve diflicile. Mais les dessins que l’on doit à son Botanique. 89 pinceau offrent une telle exactitude , une si grande perfection , qu'ils la placent au premier rang des peintres de la botanique. Achille Ricnaro. 58. Novrrrx FLorz Suecicz, auct, El. Friss; edit, altera, auctior etin formam commentari in Cel. Wahlenbergii floram succi- cam redacta. In-8° de x11-306 p. Lund, 1828; Berling. L'auteur, dont le nom est déjà si célèbre en cryptogamie, s’est aussi beaucoup occupé des plantes phanérogames de la Flore suédoise, et il avait publié sur ce sujet plusieurs disser- tations académiques qui ont paru de 1814 à 1823. Il étaitsur le point de publier la Flore de son pays, lorsque M. Wahlen- berg l’avertit qu’il travaillait à un pareil ouvrage. Renoncant à sa grande entreprise, il vient de donner la seconde édition d’un ouvrage qu'il a décoré du titre de Nouveautés de la Flore de Suède, pour servir de commentaire à l'ouvrage de M. Wahlen- berg. Ce titre indique assez clairement de quoi se compose le livre de M. Fries. Un assez grand nombre d’espèces qui avaient échappé à l’investigation de M. Wahlenberg, des espèces réta- blies ou plutôt formées aux dépens de celles qui étaient géné- ralement recues, et qui n’en etaient considérées que comme de simples variétés, des localités indiquées avec précision, une synonimie rédigée avec beauconp de soins et au niveau des ou- vrages les plus récens, enfin une foule de détails très-intéres- sans sur l’organisation, la physiologie et la géographie des plantes, voilà ce qui se fait remarquer principalement dans les Novitiæ floræ Suecicæ. Ces détails sont trop nombreux pour que nous puissions les indiquer à nos lecteurs, caril faudrait analyser le livre depuis la première jusqu’à la dernière page, ce qui nous entrainerait au-delà des bornes que nous avons coutume de nous imposer en rendant compte des ouvrages généraux. N’ou- blions pas cependant de signaler dans l'ouvrage de M. Fries, les monographies de certains genres dont les espèces, très-nom- breuses en Europe, ont été toujours dans le chaos, comme, par exemple, les Hieracium , les Rumex, les Mentkes , les Roses , les Cerastium , les Violettes , les Potamogeton, etc. Dans une préface, élégamment écrite, M. Fries se justifie du reproche qu’on pourrait lui faire d’avoir été peut-être un peu trop enclin aux innovations, et d’avoir admis avec trop de facilité la multi- 90 … Botanique. plication des espèces. 11 déclare que son horreur pour les plan- tes douteuses est telle, qu'il éprouve plus de satisfaction en dé- truisant une seule de celles-ci, qu'en décrivant plusieurs es- pèces nouvelles. « Dubias plantas tantum odi, ut unicam harum exslirpare, qu&mn plures novas descrihere malim. » Après une telle déclaration de principes, on serait injuste de critiquer l’es- prit qui semble diriger un auteur; et si lon ne s'accorde pas avec lui, c’est que la question offre trop de difficultés pour qu’elle puisse être résolue sans la communication des matériaux qui ont servi à établir son opinion. Nous avons dit que M. Fries avait exposé des détails intéressans sur la géographie et la phy- siologie des plantes; mais, afin de faciliter la recherche de ces observations, il en a donné à la fin une sorte de table que l’on aurait desiré plus éteudue, mais ni nous semble une addition fort utile aux ouvrages généraux, où les spécialités sont pour ainsi dire noyées dans un déluge de descriptions. Dans cet ouvrage, M. Fries »’a pas traité des plantes cryplo- games, excepté des Fougères, parce que ce sujet a été exposé avec toute l'étendue convenable, dans les nombreux ouvrages que cet auteur a publiés sur les Champignons, les Lichens, étc. On remarque à la fin du volume un supplément sur les Mousses, dont M. N. O. Ahnfelt est l’auteur, et qui contient des rensei- gnemens assez détaillés sur plusieurs espèces d’Æypnum ; Or- thotrichum , Gymnostomum , Phascum, etc. G. AVR 59. Novirix FLORÆ HOLSAT1Æ, sive Supplementum alterum pri- mitiarum floræ Holsatiæ G. H. Weberi; auctore E. F. Nozre, prof. Botan. xxrv et 82 p.in-8°. Kiel 1826. ( Dansk Litteratur Tidende ; 1825, n°‘ get 10) Depuis les Primitiæ floræ Holsatiæ de Weber, qui ont paru en 1780 , et le supplément en 1787, il n'avait été publié aucun ouvrage spécial sur la flore du Holstein, à l'exception de lÆssai d'un catalogue des plantes croissant spontanément dans les du- chés de Holstein et de Slesvig, par C. W. Ritter, 1816. M. Nolte, qui prépare une flore du Slesvig, du Holstein et du Lauenbourg, a voulu donner d’abord un nouveau supplément à l'ouvrage de Weber, en indiquant les plantes découvertes dans ce pays de- puis la publication du 1° supplément. Les plantes phanéro- games, trouvées dans ces 40 ans, se montent à 500, dontles ont Botanique. 91 été observées par M. Nolte même. Pour expliquer comment 500 plantes ont pu échapper à l'attention d’un savant botaniste tel que Weber, il faut remarquer que M. Nolte a étendu ses recher- ches non-seulement sur le Holstein, mais encore sur leSlesvig et le Lauenbourg, que beaucoup de plantes du dehors ont dû être acclimatées depuis ce temps; enfin , que ce qui a paru une espèce à ce dernier botaniste, a pu n'être qu'une variété pour le premier. M. Nolte a rangé ses plantes conformément au système sexuel, en indiquant seulement par les noms les plantes communes, et en ajoutant pour les plantes plus rares l'indication des localités et quelques observations critiques. Parmi ces observations, il fant remarquer celles qui concernent »'Utricularia intermedia Hayne, le Circæa alpina 1. , diverses espèces de Scérpus , l'Arun- do pseudophragmites Hall. fils, le Galium pusillum L., un grand nombre d'espèces de Potamogeton, genre auquel l’auteur a donné une attention particulière, le Xochia hirsuta Nolte (Salsola hir- suta L.), le Selinum lineare Schum. avec des corrections de la synonimie de Sprengel, le Cochlearia anglica L., dont les es- pèces seplentrionales ont été examinées avec soin et distinguées des C. officinalis , anglica et danica. Diverses espèces douteuses , telles que Setinum sybestre, Rumex cristatus Wallroth, Æpilo- bium vérgatum Fries, Spergula maxima Weïhe, diverses espèces de Rubus , ont besoin d’être soumises à un nouvel examen. L’au- teur a marqué d’un astérique 62 plantes qu’on ne saurait regar- der comme indigènes, telles que Astrantia major , Coriandrum sativum , etc. Si l’auteur ne se propose pas encore de publier sa Flore complète, il devrait au moins donner, sur les végétaux cryptogames, un travail semblable à celui qu'il a fait sur les phanérogames. 1 60. FLORE PITTORESQUE FT MÉDICALE DES ANTILLES, Ou Histoire naturelle des plantes usuelles des Colonies françaises, an- glaises, espagnoles et portugaises; par M. E. DescourTizz. In-8°, par cahiers d’une feuille à. 56° à 110° livraisons. Pa- ris, 1825-1828; Chappron-Renard. L'ouvrage était d’abord intitulé Flore médicale des Antilles et c’est sous ce titre qu'ont été publiées les 55 premières livrai- sons. 92 Botanique. 73. IniTra FLORE GRONINGANx._ Catalogue des plantes trouvées dans la province de Groningue; publié par la Société pour l'avancement de l’histoire naturelle de Groningue. 66 p.in-8°; prix, 60 c. Groningue, 1825; Oomkens. Simple liste des plantes phanérogames (à l'exception des Graminées), avec l'indication des lieux où elles croissent. L'au- teur a pris pour base, à cet égard, la Flora Belgi septentrio- nalis de Van Hall (1). (V'aderl. Letter æfen.; avril 1827, p. 158.) Gi. TENTAMEN FLORÆ ALPINX HELVETIZÆ iconibus lapide ancisis et descriptionibus illustratæ; auct. G. F. Zozrirkorer. In-4°. St.-Gall, 1828. 62. BOTANIQUE DES ÉraATS Des ILLINOIS Er Du Missouri ; par Lew. C. Becx. (Amer. Journ. of science ; vol. XIE, n° 1; avril 1828, p- 112.) Voy. Bull., vol. XI, p. 182. Ce n° renferme les plantes qui appartiennent à l’Icosandrie jusqu’à la Monadelphie-Polyandrie inclusivement. C'est un simple catalogue dans lequel on trouve 3 espèces nouvelles. 1° Ranunculus—nov. sp.? ; foliis omnibus radicalibus, pubescen- tibus, petiolatis, 3-5 sectis; scapo villoso, unifloro, folis lon- giore; calyce persistenie ; petalis oblongo-ovatis. Cette plante croit dans les prairies. 2° Verbena lanceolata; erecta , hirsuta ; fohis lanceolatis, acutiusculis, basi attenuatis, subsessilibus, inciso-serratis; spica terminali, stricta, imbricata; bracteis lanceolatis, calycem superantibus. Cette espèce croît près de SL.-Louis. 3° Pentstemon Nuttallii; g\aberrima; folüs coriaceis, ovato-lanceolatis, denticulatis , sub-amplexicaulibus ; floribus paniculatis ; calycis foliolis ovatis acuminatis; filamento sterili apice barbato; antheris glabris. Ce genre se distingue de l'Æ- rianthera Nuttallii par ses anthères glabres. R. 63. Sur DES PALMIERS-DATTIERS VÉGÉTANT EN PLEINE TERRE EN Irazre ; par le D’ Brunwer. (Aanalen der allg. Schiweïzerisch- Gesellsch. f. d. gesammten Naturwissensch.; Tom. If, 2° cah. 1825, p. 192.) L'auteur décrit un palmier-dattier qu'il a trouvé à Naples dans le jardin d’un prêtre; cet arbre a 35 à 40 pieds de haut, en y comprenant la couronne ; son tronc a 7 pieds de circonférence (1) Voyez le Bulletin, Tome X, n° 83. Botanique. 93 à 5 pieds d’élévation de la terre, et, par conséquent, 2 pieds 2 pouc. + de diamètre; son âge est estimé à 200 ans au moins; c’estunindividu femelle. A Terracine, l’auteur a vu deux autres palmiers, lun mâle et l’autre femelle; à Rome, on en trouve cinq en plein air. Le dattier prospère encore à Pise ; mais à Flo- rence, le Chamerops humilis a déjà de la peine à supporter la rigueur de lhiver. 64. REVUE DE LA FAMILLE DES CRASSULACÉES; par M. À. P. DE Cawnoze. In-/4° avec 13 pl.; prix, 8 fr. 50 c. Paris, 1828; Treuttel et Würtz. Dans ce mémoire, M. De Candolle expose les caractères gé- néraux de la famille des Crassulacées, en commençant par les organes végétatifs. Entre autres observations curieuses , il fait remarquer que cette famille présente l'exemple unique, dans le règne végétal entier, de plantes à feuilles opposées, dont les paires sont, non pas croisées à angle droit, mais dont chacune coupe la précédente sous un angle fort aigu, de telle sorte que les paires sont disposées en spirale; c’est ce qu'on observe dans le Globulea obvallata. Passant aux organes de la fructification, M. De Candolle en décrit la structure générale avec beaucoup de détails; il insiste particulièrement sur la nature des écailles nectarifères qui se trouvent à la base externe des carpelles, et il pense qne ces organes ne sont pas des rudimens d’étamines, ainsi que quel- ques personnes l’ont pensé, mais des appendices glanduleux qui dépendent des carpelles. La position relative des organes de la fructification est une considération qui occupe beaucoup l’auteur. Il fait remarquer que, de toutes les familles connues, il n’en est aucune où l’or- ganisation florale soit plus claire et plus conforme à la théorie que celle des Crassulacées. Si l'on jette les yeux sur les coupes horizontales de deux fleurs figurées dans la première planche, on peut, en quelque sorte, y lire la structure de presque toutes les familles, en supposant seulement des variations de nombres, de soudures et de développemens. La graude similitude que les Crassulacées offrent dans leurs caractères était un obstacle à la division de cette famille en tribus bien distinctes. Cependant M. de Candolle l’a partagée 94 Botanique. N° 64 en deux groupes qu'il a nommés CRASSULÉES OÙ VRAIES CRASSU- LAcÉes (Crassuleæ seu Crassulaceæ legitimæ), et CRASSULAGÉES ANOMALES (Crassulaceæ anomalæ). Le premier groupe est ca- ractérisé par ses carpelles libres, déhiscens par une suture in- térieure. Ce groupe est subdivisé en 2 sections, d’après le nombre des étamines égal ou double de celui des pétales, et l’auteur les a nommées Zsostemones et Diplostemones. Chacune de ces sections est elle-même encore subdivisée selon que les pétales sont libres et soudés. Dix-sept genres composent la tribu des Crassulées ; ce sont les Tillæa, Bulliarda, Dasystemon, Septas, Crassula , Globulea , Curtogyne , Grammanthes , Rochea , Kalanchoe, Bryophyllum , Coty ledon, Pistorinia, Umbilicus, Echeveria , Sedum et Semper- vivum. Les Crassulacées anomales ont, pour caractères essentiels, leurs carpelles soudés entr’eux , et ne s’ouvrant pas par une su- ture intérieure; elles ne renferment que deux genres, Diamor- pha et Penthorum. Les vrais rapports de ces divers genres ne sont pas exprimés dans la série linéaire que nous venons de tra- cer avec toute la précision que requiert leur distribution naturelle. M. De Candolle a donc cru nécessaire de les repré- senter au moyen d’un tableau synoptique (pl. IT), où les genres sont inscrits dans un cercle divisé en 4 parties égales, mais de manière que les genres anomaux sont placés plus ou moins près de la circonférence, selon que, par leur port, leur symé- trie absolue et leurs caractères, ils s’éloignent plus ou moins de la famille. Examinant les Crassulacées sous le point de vue de leur dis- tribution géographique, l’auteur donne pour ie nombre des es- pèces 272, et pour celui des genres 19; ce qui fait 14 pour la moyenne des espèces de chaque genre. Sept genres, comprenant 133 espèces, c. à d. à peu près la moitié de la famille, sont en- démiques au cap de Bonne- Espérance; l’autre moitié se distribue entre des pays très-divers, avec cette restriction qu'on n’en connaît encore aucune espèce ni dans les Antilles, ni dans les îles de l'Afrique australe. Un tableau fait voir d’un seul coup-d’œil cette distribution géographique. M. De Candolle expose ensuite la revue des genres et la de- scription des espèces nouvelles, Nous ne mentionnerons ici que Botanique. 9 les additions faites par ce savant botaniste, additions qui n'é- taient que faiblement esquissées dans le Prodromus systematis nniversalis vegetabilium , et dont quelques-unes paraissent pour la première fois dans le Mémoire que nous analysons rapide- ment. Ainsi nous passerons sous silence les genres Zulliarda , Septas, Kalanchoe, Bryophyllum, qui, réduits chacun à un très-petit nombre d'espèces, n’ont subi aucun changement de- puis leur admission. Une espèce nouvelle de Tillæa, rapportée de la Nouvelle- Hollande par M. Sieber, et nommée dans ses collections 7. pe- dunculata, a recu le nom de T. verticéllaris, parce qu'il existait déjàun Zéllæa pedunculata, originaire de Buenos-Ayres, et dé- crit par Smith. Le genre Dasystemen a été fondé sur une plante de la Nou- velle-Hollande, qui a vécu jadis au jardin de Paris, où on la nommait Crassula calycina. L'auteur en exprime les caractères distinctifs, dont le plus remarquable est celui des filets des éta- mines, qui, bien loin d’être en forme d’alène, comme dans tous les autres genres de la famiile , sont couris, épais et pres- que ovoïdes; et il donne une eescription détaillée, accompa- gnée d’une figure (pl. I), du Dasystemon calycinum. Dans Le genre Crassula, M. De Cardolle établit 11 sections naturelles, et qui reposent sur des caractères généraux, tirés de la forme des feuilles, de ia consistance des tiges, du port, cn un mot, d’après les idées de M. Haworth, à qui la science doit de nombreuses observations sur les plantes grasses. M. De Candolle admet aussi les genres Curtogyne et Globulea de cet auteur. Le genre Grammanthes est le même que le 7’auanthes de M. Haworth; mais ce dernier nom ne pouvait subsister, parce qu'il était un amalgame bizarre d'anglais et de grec. L'auteur en pariant du Rochea, qu'il avait autrefois dédié aux d”* Delaroche père et fils, s'oppose à son changement de nom en Laro chea que quelques-uns ont proposé. Il fixe ensuite les caractères de ce genre, et il le subdivise en 2 tribus: la 1" nommée Da- nieliæ, correspond au genre Larochea d'Haworth, et comprend les Rochea falcata, perfoliata, et albiflora; \a seconde est nommée Franciscaria, se compose du R. coceinea, et des espèces qui lui ressemblent, Trattinik et Haworth en ont formé un genre par- 96 Botanique. N° 64 ticulier sous les noms de Dretrichia et de Kalosanthes; ces noms ont recu d’autres emplois, et le genre qu’ils désignaient ne mé- ritait pas d’être adopté. Le genre Cotyledon de Linné est limité aux espèces ori- ginaires du cap de Bonne- Espérance. Dès 1801, M. De Candolle avait proposé la création du genre Umbilicus, sur les espèces de Cotyledon à corolle tubuleuse. Ce genre dont l’auteur étend ici le caractère, se divise en 4 sections nommées Rosularia, Mucizonia, Cotyle et Orostachys. Ces sections pour- ront peut-être par la suite être élevées au rang de genres; déjà l'Orostachys avait été considéré comme tel par M. Fischer dans le catalogue de Gorenki. M. De Candolle établit en outre un genre Pistorinia qui a pour type le Cotyledon hispanica X. Toutes les espèces de Cotyledon décrites par les auteurs’, et originaires du Mexique, constituent le nouveau genre Æ£che- vcria. (1) M. De Candolle en indique les caractères distinetifs et les espèces qui le constituent. Les deux nouvelles espèces £. gib- biflora et E. teretifolia sont figurées pl. V et pl. VI, f. A. M. De Candolle fixe les caractères des genres Sedum et Sem- pervivum, etil fait voir cependant que ces caractères sont sujets à quelques variations dans des espèces qui, par d’autres caractères et par leur port, appartiennent à un ou l’autre de ces genres. La forme des écailles nectarifères lui a semble un meilleur carac- tère que tous ceux que l’on à employés pour les distinguer. Elles sont entières ou à peiue échancrées dans les vrais Sedum, tandis qu'elles sont découpées ou fortement bifides dans les Sem- pervivum. Les limites rigoureures des genres Sedum et Crassula offraient aussi quelques difficultés. Sans résoudre complètement la question, M. De Candolle fait voir les différences générales, mais sujettes à beaucoup d'exceptions, qui existent entre ces genres que l'on pourrait reunir en un seul. A plus forte raison rejette-t-il les genres Rodiola et Anacampseros, proposés aux dé- pens du Seum. Les nombreuses espèces de Sedum sont distri- buées en 5 sections, dont 2 seulement sont bien naturelles. Parmi ces espèces il en est une qui, quoique très commune , pa- raît n'avoir pas été bien étudiée par certains floristes. C’est le Sedum Cepæa Y.., auquel on doit réunir le S. galioides d’Allioni, (2) M. Haworth vient de publier ( Philosoph. Magaz. décembre 1828.) ane note sur ce nouveau genre ; nous en donnerOns incessamment une analyse. Botanique 97 le S. verticillatum de Latourette, le S. spathulatum de Wald- stein et Kitaibel, et probablement le S. tetraphyllum de Sib- thorp. Une autre espèce non moins commune, $Sedum album ; renferme, à titre de simples variétés, les $. #icranthum et S. tur- gidum de MM. Bastard et Ramond. Plusieurs espèces nouvelles ou peu connues de Sedum sont ici décrites, et quelques-unes sont accompagnées d'excellentes fi- gures. Voici leurindication: Sedum puberulum, espèce originaire de Calabre, et qui a beaucoup de ressemblance avec le Sedum rubens. 2° Sedurn brevéfolium D.C.Florefraneaise, suppl. n.31615. La planche IV f. À, en représente une petite figure au trait avec quelques détails. 3° Sedum corsicum,nouvelle plante découverte en Corse pas Philippe Thomas, et insérée par M. Duby dans son Botanicon gallicunr. 4° Sedum athoum , Aécouvert par M. d’Ur- ville, au sommet du Mont Athos. Ce Sedum est voisin du &. a/- bum. 5° Sedum amplexicaule. Cette espèce du supplément de la Flore francaise est ici parfaitement figurée dans la pl. VI On y remarque le bizarre épanouissement de la base des feuil- les des rejets qui entourent la tige comme une espèce de gaine. 5° Sedum anopetalum. Encore une espèce du supplément de la Flore francaise, et dont une bonne figure (pl. VII ) est destinée à compièter le diagnostic. 6° Sedum Urvillæi, plante trouvée par M. D'Urville au lazareth de Sevastopol, et confondue par ce bo- taniste avec le S. pallidum &e Bieberstein. 7° Sedum dendroideum : et S. ebracteatum , tous les deux originaires du Mexique, pu- bliés ici avec figures ( pl. IX et pl. VI f. B), d’après les dessins de la Flore du Mexique par M. Mocino. Le genre Sempervivun est divisé en 3 sections naturelles qui portent les noms de CAronobiun:, Jovibarba et Monanthes. A la 1°* de ces sections appartiennent 3 espèces dont M De Can- dolle donne les descriptions ct de belles figures, savoir Semper - viourn ciliatum, pl. X; 8. dodrantale pl. XI; et S. punctatum pl. XII. Ces espèces ont été recueillies aux Canaries par Broussonet. Le geure Penthorum est augmenté d’une espèce, déjà distin- guée par Pursh d’après l’herbier de M. Lambert. C’est le Pen- thorum chinense qui est figuré, dans le mémoire sur les Crassu- lacées pl. XIHT, d’ près un échantillon recueilli en Chine par sir George Staunton. M. De Candolle termineson mémoire par l'examen des espè- B. Tome XVI. 7 98 Botanique. ces ct des genres à exclure de la famille des Crassulacéés. Ce sont les Crassula alternifolia de Linné, Crassula pinnata de Loureiro,, et Rhodiola biternata de ce dernier auteur. La première de ces plantes paraît être une borraginée; la dernière unesapindacée;. la seconde est indéterminable quant à ses affinités naturelles. M. Adrien de Jussieu avait rapporté aux Crassulacées le genre Francoa de Cavanilles. Cette opinion est combattue par M. De Candolle, ainsi que celle de M. R. Brown, qui-attribue eette plante aux Ruiacces. En atteudant que son fruit soit connu (ce, qui alors pourra décider la question ), M. De Candolle pense que, ce genre doit former une nouvelle tribu des Rosacces, où une nouvelle famille trés-voisine de celles-ei(r,, Enfin le geure Lewésia de Pursh a été place dans les Crassu- lacées par M. Nuttall, et dans les Portulacées par M. Rafinesque. M. De Candoile. qui ne le connaît que par les descriptions, soupconne qu'il doit appartenir à la famnle des Berbéridées. G.. x. 65. Mémoire sur Les RexoxctLAcérs de la Flore des Pavs-Bas ; par MM. A. L. S.lzsruxe et R. Courrors. ( Bydragen tot de Natuurkund. Wetenschappen; Yom. 11, n° 1, 1827, p. 69. ) Les espèces de Renonculacées de la Flore belgique sont énu- mérées et décrites dans ce mémoire siivant le System et le Prodromus de M. De Candolle. Aucune des espèces n'étant nou- velle, nous indiquerons seulement le nombre de celles qui se rapportent à chaque genre: Clematis, 2 esp.; Thalictrum, 3, entre autres les TA. galioides et Aeterophyllum Lejeune : Anemone, 7; Hepatica, 1; Adonis, 2; Myosurus, 1 ; Ranunctue- . lus , 20 ; F'icaria, 1; Caltha, 1 ; Trollius, x ; Eranthis, x ; Het lborus, 353 Jsopyrum, 1 (?); Migella, 3 ; Aquilegin, x ; Del- phinium , 23; Aconitum , 4 ; Actæa, 1. 66. OBsERVATION SUR LE Tirsa peTIOLAaRIS D. C.; par M, Lans: (Flora ; 1927, p. 233. M. De Candolle à décrit dans le ?rodromus, P. 1, pag. 514, (3) M. David Don vient de réaliser cette opinion de M. De Candolle, Le cahier de décembre 1828, du New philosophical Journal d'Edic- bourg , renferme une description complète du Francoa que cet auteur place dans une petite famille nonmée Galacinées, à cause du genre Galax, qui en est le type. Nous ferons connaître incessamment le travali da botaniste anglais. (G.,:x.) Botanique. 99 une nouvélle espèce de Zélia, dont il n'avait vu que des feuilles, et à laquelle il a donné le nom de T°. petiolaris, à cause de ses pé: tioles beaucoup plus longs qu’à l’ordimaire. Il avait reçu la plante du jardin botanique d'Odessa ; M. Lang la fit venir également, et se convainquit que la plante, décrite comme nouvelle par M. De Candolle, était de jeunes pousses du Ti/ia argentea,Hort. Pa- ris. À cette occasion, M. Lang observe, qu’en général, beaucoup d'arbres ont, dans leur jeunesse, des pétioles plus longs qu’ils ne le sont quand les arbres ont atteint un certain âge. B..R; 67. Remanques sur LA RHUBARBE DU COMMERCE, sur le purple- concd jir du Népaul, et sur le #ustardtree; par M. Dav. Dox. _(Ædinb. new philos. Jour. ; janv.—mars, 1827, p. 304). Cette dissertation a pour objet la détermination des espèces commerciales de Zheum , de la plante qui fournit le purple-co- ned du Népaul, et de celle qui est désignée dans l’Écriture sous le nom de moutarde. (Voy. le Bulletin; Tom. VITE, n° 59). 68. Dre keyProcamiscHEx GEwzCHsE, etc. — Les plantes cryp- togames, particulièrement celles de lAllemagne et de la Suisse, décrites sous les rapports organographique, anato- mique, physiologique et systématique; .par le D° Gottl. Wilh. Biscuorr. 1° livraison, les Cuanées et les ÉQUiSÉTÉEs. 60 p. in-4°, avec 5 planches en taille- douce et 1 lithogr. Nu- renberg , 1828. L'auteur s’est proposé de publier dans une suite de mémoires ses recherches sur toutes les familles formées de la 24° classe de Linné, Ces mémoires seront au nombre de dix. Celui que nous annoncons traite des Charées et des Équisétées ; le 2° contiendra les Rhizocarpes ou Marsiléacées et les Lycopodées; le3° les Ophio- glossées et les Fougères; le 4° les Hépatiques; le 5° les Mousses ; le6*les Lichens ; le 7° les Algues ; le 8° et le 9*ies Champignons; enfin, le 10° renfermera une revue générale de toutes les plantes cryptogames , et servira également d'introduction à tout l'ouvrage. L'auteur ne négligera pas les formes que ces plantes présentent dans tous les pays; cependant il aura particulière- ment égard à celles que nous offrent l'Allemagne et la Suisse. Après l'exposition des caractères d’une famille, seront donnés 7 100 Botanique. les caractères des genres qui se trouvent dons ces deux pays, et ces caractères seront représentés, ainsi que les détails ana- tomiques de la famille, sur les planches qui accompagnent l'ou- vrage. Toutes ces planches seront dessinées par Pauteur lui- même, connu comme un artiste fort habile et un observateur judicieux. Pour faire connaitre limportance de cet ouvrage pour ceux qui s'occupent de l'étude des familles si difli- ciles de la cryptogamie, il suffira de faire l'énumération des différens chapitres de ce premier mémoire, et de rappeler que M. Bischoff s’est proposé de suivre le même ordre pour les dif- férentes familles dont il s’occupera successivement. Chap. F, ca- ractère général; chap. IT, affinités naturelles avec d’autres fa- milles; chap. IT, organes extérieurs; chap. IV, structure ana- tomique; chap. V, histoire du développement et de la végéta- tion ; chap. VI, patrie et distribution géographique; chap. VIT, parties coustituantes chimiques; chap. VIII, utilité et usages; chap. IX, restes fossiles ; chap. X , histoire littéraire; chap. XI, revue des genres; chap. XII, étymologie des noms de genres. Ce cadre renferme d’une manière générale ce que chaque famille présente d’intéressant, et son application aux 2 familles traitées dans ce premier mémoire, nous fait connaître à peu près tout ce que M. Bischoff, par ses propres observations , et en consul- tant celles des nombreux auteurs qui en ont parlé, a pu ras- sembler sur leur compte. Le genre Chara, formant à lui seul la famille des Charées, paraît réunir les plantes phanérogames aux cryptogames. La structure des Chara, ainsi que leur fructilication, ne per- met pas de les réunir à une autre famille de ces deux grandes sections du règne végétal, comme quelques auteurs l'ont fait. Agardh avait proposé de faire un genre particulier, Witella , des espèces à tubes simples et à fruits nus; mais si on admet ce genre, il faudrait en admettre un autre dans lequel viendraient se ranger les espèces à tubes simples et à fruits munis de brac- tées. Ces caractères peuvent servir à partager le genre en 3 sections : 1. Caule lævi, sporocarpiis ebracteatis ; 2. Caule lævi, sporocarpiis bracteatis ; 3. Caule striato,sporocarpiis bracteatis. L'auteur a observé la germination de ces plantes et l'a repré- sentée, ainsi que leurs différens organes et la circulation de leurs sucs; une troisième représente les Gyrogonites ou Botanique. 10H Characées fossiles. Sur cette méme planchese trouvent également des restes fossiles de plusieurs plantes qui semblent à l’auteur appartenir à la famille des Équisétées; ce sont les Calamites de Sternberg. Trois autres planches donnent les figures des diffé- rens organes de cette dernière famille. La germination de l’£- quisetum palustre est représentée dans ses diflérens états par 17 figures. AE 69. CozLEezioNE Det FuNGur, etc. — Collection des champignons comestibles, vénéneux et malsains, de la province de Mantoue , avec fig. enlum.; par le prof. Benpiscrozr. Man- toue, 1527 ; impr. Virgilienne(Giorn, dell'ital. lett,, Tom.LXV,; juin, 1828, p. 272). Cette collection sera divisée en 12 cahiers, dont chacun con- tiendra la description de 8 champignons au moins, et autant de planches. Le 1° cahier, déjà publié, est précédé de quelques notions générales sur l’organisation des champignons, sur leur mode d’existence ct de propagation; sur la manière de les re- cueillir et de les conserver; sur les précautions dont on doit user avant de les employer comme comestibles ; sur la nature et la manière d’agir des espèces nuisibles, des symptômes qui accompagnent l’'empoisonnement; sur les moyens de le préve- nir et de le réparer, et sur tous ceux qui méritent d’être univer- sellement connus. L'auteur a eu la précaution de faire connaître distinctement les espèces vénéneuses qui, par leur ressemblance, peuvent se confondre avec les espèces mangeables; c’est à cet effet qu'il en a établi le parallèle en deux colonnes , afin de faire mieux ressortir les caractères qui les distinguent. Les planches sont gravées avec l'exactitude nécessaire. 70. VERBZEICHNISS DER VWAssERALGEN, etc. — Catalogue des algues d’eau douce de la flore de Wurzbourg; par M. Leis- LEIN. (Flora, 1827, p. 257). M. Leiblein s’est occupé pendant plusieurs années de la re- cherche des algues dans les environs de Wurzbourg. Il se pro- pose de publier les résultats de ses recherches sur cette famille, et publie, en attendant, un Catalogne de toutes les espèces qu’il a trouvées, en déclarant qu’il espère pouvoir en augmenter le nombre par la suite, 1] énumère 83 espèces, avec l'indication 162 Botanique, des endroits où il les a cucillies. Une description des espèces que l’auteur regarde comme nouvelles, est ajoutée à ce cata- logue. Dans l'ouvrage que M. Leiblein se propose de publier, il fera figurer les caractères des genres décrits dans son traité. BY;7a 71. ÉTUDE SUR LES HYDROPHYTES NON ARTICULÉES , lue à la So- ciété d’études de la nature, de Rennes; par F. FLeury (Lycée armoricain ; juin, 1828, 11° vol., p. 343). Le titre indique suffisamment le but de ce mémoire. L'auteur a voulu mettre la Societé dont il est membre au courant des travaux récens qui ont eu les hydrophytes pour objet. 72. SUR LE GENRE PHRAGMIDIUM ET LE PUGCINIA POTENTILLE; par K. W. Evsennarnr. (Zinnœæa; janvier 1828, p. 84.) Le genre Phragmidium de Link se distingue des Puccinies par la base enflée de son pédicelle. L'auteur, après avoir examiné avec les plus grands détails le développement, les caractères, ainsi que les affinités des champignons qui doivent composer le genre Phragmidium , donne , de la manière suivante, la diagnose du genre et des espèces qu'il renferme : Phragmidium Lk. Sporidium multiloculare, sporangio in- clusum. Pedicellus basi incrassatus. Ph. buibosum Schm.et Kunzce. Sporidium subtri-vel quinque- loculare; sporangium inter sporidii loculos coarctatum ; pedi- cellus basi bulbosus: Hab. in foliis Ruborum variorum. Ph. intermedium Eysenh. Sporidium circiter loculis novem; “sporangium continuum gracile; pedicellus basi butbosus. Hab, in folus Rubi idæi. Ph. clavatum. Eysenh. Sporidium circiter loculis novem; sporangium continuum subinflatum ; pedicellus basi clavatus. Hab. in variis Rosarum speciebus. Ces trois espèces, qui se rapportent aux Puccinia Rubi} P. Rubi idæi, et P. Rosæ de la Flore française, sont figurées ainsi que le Puccinia Potentillæ (1). B; 4 (1) Le caractère tiré du bulbe ne suffit pas pour ériger en genre, ces espèces de Puccinies : car nous avons eu lieu de remarquer sur le Puceinia Rubi (Phragmidium Eys.), Van et l’autre caractère réunis. Nous avons en mème temps eu lieu de nous assurer, par cette observation, que les es- Botanique. 103 73. Sur Le Tnicmosromum Laurkrr, nouvelle espèce de mousse ; par M. Seuuzrz. ( Flora ; 1827, p. 161.) Parmi quelques mousses cueillies dans les Alpes de la Carin- thie par M. Laurer, et communiquées à l’auteur, celui-ci trouva une nouvelle espèce qui a été caractérisée ainsi : Tricnosromom Laurent. Caule brevi subsimplici, foliis arcte imbricatis ercetis oblongis obtusis nervo excurrente mucrona- tis subintegerrimis, pedunculo arcuato, capsula oblonga pen- dula, operculo conico rostrato. 74. Exencuus FüNGORUM SISTENS COMMENTARIEM IN SYSTEMA MYcoOLOGICUM, Auct. Era Fnres. Vol I. In-8°, Greifswalde, 1828 ; Maurice, Le but que M. Fries s’est proposé en publiant ce livre est de décrire les espèces de champignons nouvelles, que le premier volume de son Systema mycologicum , publié en 1821, ne con- tient pas; de donner quelquefois de nouvelles descriptions des espèces établies dans l'ouvrage cité, surtout quand Pauthenti- cité de son espèce avait été mise en doute par quelque auteur, ou lorsque des exemplaires plus complets l'ont mis en état de faire des rectifications à ce qu'il avait publié, et de donner des caractères différentiels plus tranchés. Quelques synonymes ont également été rétablis; les ouvrages, surtout les figures, qui ont été publiés postérieurement au System, sont soigneusement indiqués. Les caractères des groupes nombreux que l’auteur a établis pour faciliter la recherche des espèces, sont refondus là où des observations récentes avaient montré la nécessité de ce changement. En général, le Systema de M. Fries a beaucoup L] pèces nouvelles de M. Eysenhardt peavent au besoin se retrouver pêle- mêle sur la page inférieure de la même feuille de Rxbus, et que ces for- mes dépendent, soit de l'âge de la plante, soit de l'instant de l'observa- tion. Car,avant que les premières soient mouilléss d’eau, elles n'offrent aucüne locule, et forment un sporange continn; mais si on les enferme entre deux lames de verre, ou si on attend qu’elles soient imbibées d’ean , on peut compter les locules sur tous les individus, Enfin, le nombre des locules varie selon les individus. La prudence exigerait qu'on suivit enfin, et surtout à l'égard de ces pe- tits êtres, les règles qu’on se garde bien d’enfreindre , lorsqu'il s'agit de la determination des espèces phanérogames. KasPaiz. 104 Botanique. gagné par ce nouveau travail. Le premier genre dont l’auteur parle est le genre Agaricus; c’est celui qui a subi le moins de changemens. Il n’en est pas de même de quelques autres. Le genre Merulius, p. ex., a été plus que doublé, c'est-à-dire a été augmenté de 11 espèces et partagé en deux groupes. Les changemens les plus nombreux se trouvent dans les genres Po- lLporus, Hydnum et Thelephora. Dans le premier de ces genres, l’ancienne section des Æpodes se trouve divisée en 4 groupes : Autumnales, Annuti, Biennes, Percnnes. L'auteur observe que la division en espèces charnues, tubéreuses et ligneuses, est on nc peut plus trompeuse, car il n’est pas rare de voir la même plante, dans ses différens âges, regardée comme espèce diffé- rente. Les Polypores, et quelques genres voisins, pourront pro- bablement, par la suite, être plus sûrement distingués, quand la fructification présentera des caractères plus solides que ne sont ceux tirés de la forme du réceptacle. On distingue ordinairement les espèces de Polyporus en Apodes et Resupinati; mais ce caractère dépend bien souvent de la position dans laquelle se trouvent les arbres sur lesquels se trouve la plante; le P. vaporarius est une de celles qui ne changent point sous ce rapport, et qui appartient toujours à la seconde forme. Mais une cause d'erreurs et de confusion bien plus grande se trouve dans le lieu où ces plantes croissent : se- lon Ja localité elles sont lisses ou velues, d’une consistance plus ou moins solide, épaisses ou minces. Quand elles se trouvent entre l'écorce ct le bois elles forment un tissu byssoïde, et ont été rapportées aux genres Racodium , Xylostroma, etc. L'in- fluence de la lumière et lhumidité changent souvent la cou- leur de la même plante: des espèces blanches ont été obser- vées brunâtres par Pauteur, quand elles se trouvaient continuel- lement humectées par l'eau découlant d’un arbre pourri sur lequel elles croissaient. Le genre Æydaum a paru à M. Fries un des plus confus, c’est pourquoi ii n’a admis que les espèces qu'il avait vues et en grand nombre; plusieurs espèces indi- quées dans la Mycologia europæa de Persoon se trouvent réunies à d’autres ou placées parmi les douteuses, et le geure Hydnum, lui-méme, se trouve, d'après les nouvelles recherches de M. Fries, partagé en trois genres ; les caractères des deux nouveaux genres sont les suivans : Botanique. 10) Ineex: « hymenium inferum, concretam, jam primitus in «aculeos discretos dentato-lacerum. Aculei varii, cum pileo « homogeneiï , seriatim dispositi, basi plicis (lamellosis, sinuosis, « porosis) concatenati. Asei tenues, tantum in processubus den- « tatis collocati. Pileus libere evolutus , subcoriaceus. » Raouzum : « hymenium carnoso-ceraceum, concretum ; am- « biens, hinc inde tuberculosum. Tubercula difformia, nunc « papillas, nune aculeos rudes subangulatos referentia , subob- « tusa, distantia, inter se discreta, intus e receptaculo formata. « Asci non in tuberculis tantum, sed sæpe etiam in hymenio læ- « vigato collocati. » Le genre Telephora est enrichi d’un grand nombre de nou- velles espèces qui ont rendu nécessaire un changement dans les groupes de ce genre diflcile. Selon M. Fries, beaucoup de plantes rapportées par les auteurs.à différens genres, appar- tiennent à celui-ci. Nous terminerons cette annonce par la ci- tation suivante: le Thelephora sulphurea, d'après des exem- plaires originaux que M. Fries possède, a été décrit sous 4 noms différens et rapporté aux genres Athelia, Ozonium , Xy- lostroma, Racodium , Dematium , Rhizomorpha, etc. Si l’étude, soigneusement faite d’une seule espèce, conduit à de semblables résultats, quelles réformes ne ferait-on pas si l’on se mettait à étudier les nombreuses espèces, établies par les auteurs bien souvent sur la foi d'un unique exemplaire ! BB. 79. 1. MusCr FRONDOSI QUOS IN ALSATIA VARIISQUE HELVETIÆ ET GERMANIÆ PARTIBUS COLLEGERUNT F. G. Kxerrr et Ch. Ph. W. Maenker. 7 livraisons, cartonnées. In-8°; prix, 5 fr. Strasbourg, 1825-1827. 76.11. PLANTE CRYPTOGAMICÆ QUAS IN MAGNODUCATU BADENSI COL- LEGERUNT FE. G. Kvetrr et Em. Fr. Harruaxn. In-fol., cartonné; prix, 10 fr. Strasbourg, 1828. La vérité, si bien exprimée par Linné : « Herbarium præstat omni icone , » trouve chaque jour d’avantage son application. C'est en cryptogamie surtout qu'il est difficile d'indiquer tou- jours par des descriptions les caractères des espèces. Les ou- vrages où ces plantes sont figurées ne sont point abordables à tous les botanistes qui s'occupent de leur étude, et une collec- tion de plantes cryptogames doit par conséquent présenter un 106 Botanique grand intérêt, Mais pour qu’une telle collection offre tôute l'utilité possible, il est essentiel que les plantes en soient déter- minces d’après les meilleures autorités; les échantillons doivent être choisis dans leur développement parfait et dans l’état le plus complet, pour ne pas donner lieu à denouvelles confusions. Ces qualités, nous les retrouvons à un très-haut degré dans les collections que nous annoncons, €t nous croyons rester fidèle à la vérité en déclarant que les plantes que M. Kneiïff publie conjointement avec MM, Maerker et Hartmann, sont les mieux préparées de toutes celles que nous avons eu occasion de woir, et que, sous tous les rapports, elles méritent d’être recomman- dées aux botanistes et aux amateurs qui s'occupent de l'étude de la cryptogamie. La collection de mousses renferme , en 6 livraisons, 150 es- pèces. On y trouve, à la vérité, les mousses communes , mais elle renferme également beaucoup d'espèces rares et curieuses, dont plusieurs n’ont pas encore été publiées dans les différentes collections qui existent. Une d’entr’elles, le Meesia alpina Funk , a été tout récemment découverte et est seulement indiquée, mais non décrile dans le dernier ouvrage de Bridel. Nous m’en- trerons dans aucun détail sur cette collection précieuse. Nous souhaitons seulement que, par la rapidité des publications, les auteurs pous mettent bientôt en possession d’une collection de mousses aussi complète qu'elle est bien préparée. Les Crypto- games du grand-duché de Bade sont arrangées dans le méme esprit, et ne sont inférieures à la collection des mousses ni én élégance ni en exactitude dans la nomenclature. D’après le plan de l'ouvrage, chaque livraison renfervera les plantes des diffé- rentes familles, et les 50 espèces pu! lies embrassent effective- ment toute la cryptogamie. On y rem; que une espèee nouvelle de champignon , le Sc/erotium roseum Knciff, dù aux recherches de cezélé botaniste. La variété de sol et d'exposition qu'offre le pays dont les auteurs se sont proposé de publier les produc- üons nous fait concevoir les plns belles espérances de leur en- treprise. G:. 08 77. I. CATALOGUE DES PLANTES CULTIVÉES AU JARDIN ROYAS DE Poxnicnény, pour l’année 1827 ; par le jardinier-pépimiériste Rucnanp. (/nnales maritimes et coloniales ; 13° année, n° 3, mars , 1828, p. 09). L Botanique. | 107 78. IL. CATALOGUE DFS PLANTES CULTIVÉES AU JARDIN BOTANIQUE ET DE NATURALISATION DE L'ÎLE BourBoN (année 1823); par N. Bréow. (/bid. ; n° 6, juin 1828, p. 761). Dès l’année 1819, le gouvernement avait eu l’idée de deman- dér aux gouverneurs et aux commandans des colonies qui pos- sèdent des jardins botaniques, un catalogue des végétaux de toute espèce existant dans ces établissemens. Le ministre vient de charger les Annales maritimes de la publication successive de ces catalogues, qui, de leur nature, sont peu susceptibles d'analyse , car ils ne renferment que les noms latins et francais des plantes rangées d’après les familles naturelles. Ceux qui auront contracté l’habitude de visiter le jardin de Pécole de botanique du muséum , ne manqueront pas de trouver une grande similitude dans le personnel des jardins des coio- nies et de celui de la métropole, sauf les plantes à la culture desquelles le climat de Paris se refuse absolument. Le jardin de l’île de Bourbon date de 1815; le catalogue que le jardinier en chef publie annonce qu'il est ‘dans un parfait état de conser- vation. M. Bréon a fait insérer dans le même numéro un voyage qu'il a fait avec le plus grand succès dans l'Yémen, dans le but de rapporter le café destiné à rétablir les cafeyeries de Bourbon. La relation de ce voyage offre beaucoup d'intérêt. R. 79. BioGraPiE DE HOFFMANN, PROFESSEUR DE BOTANIQUE A L’UNI- VERSITÉ DE Moscou; par M. Maximovirex. (Novoi magazine testiestvennoë istorit. — Nouveau magasin d'histoire natu- relle , n° 4; Moscou; avril 1826 , p. 238-256). George-Francois Hoffmann, fils de Henri Hoffmann, docteur en inédecine, naquit en 1766, à Markbreith-sur-le-Mein. A Vâge de 13 ans il se rendit auprès de son oncle, Adam Hoffmann , botaniste et médecin à Herborn, où le jeune Hoff- mann , à la fois doué d’une imagination vive et d’un esprit so- .« ide, s’adonna aux sciences, et particulièrement à la botanique, avec enthousiasme, Les circonstances ne lui permirent pas de rester long-temps à Herborn ; à 17 ans il partit pour Erlangen, où Schreber, disciple de Linnæus, occupait une des premières places de l'université. Il s’'appliqua principalement à la recher- che et à l'examen des piantes cryptogames ; c’est sur cette étude La 108 Botanique. N° 9 qu'il fonda sa réputation, et ses lumières contribuèrent puis- samment à mettre de l’ordre dans cette partie de la botanique, qui avait été négligée par Linné. Tandis que le célèbre Hed- wig publiait ses découvertes sur les Mousses, Hoffmann diri- geait toute son attention sur les Zichens, qui jusqu’à lui n'avaient formé chez tous les botanistes qu’un seul et même genre. C’est lui qui, le premier, leur assigna des caractères distinctifs, qui les divisa en genres nombreux, fit lui-même les dessins, et les décrivit tant sous le rapport de la botanique que sous celui de leurs usages médicaux- et économiques. C’est lui qui, ayant remporté le prix, à l'occasion de la proposition soumise par l’académie de Leyde: de usu Lichenum, reçut pour encoura- gement une médaille d’or, qui constatait la manière brillante dont il avait résolu la question. C’est ainsi que Hedwig et Hoff- mann ont posé les bases de l'étude raisonnée des plantes cryp- togames. Le système des Lichers de Hoffmann n’est pas moins important que celui des mousses de Hedwig : Acharius-a suivi les traces de Hoffmann, de même que les ouvrages de Hedwig ont servi de guide à Bridel, Weber et Mohr. | C’est à l’âge de 18 ans que Hoffmann publia son £Enumeratio Lichenum iconibus et descriptionibus illustrata; fasciculi 1-IV. Erlangæ , 1584, in-4°. De 1790 à 1796, il fit paraître ensuite à Leipzig l'excellent ouvrage connu sous le nom de Plantæ Lichenosæ, en 3 vol. in-fol., dont chacun contient 24 dessins magnifiquement coloriés, Outre celui-ci, il traita des autres plantes cryplogames dans un livre particulier intitulé: Vegeta- bilia cryptogama; Erlangæ, in-4°. I-IV, et dans la Flore de Germanie, dont il sera fait mention plus bas. Afin d'acquérir les notions les plus précises dans la partie de la botanique qu'il étudiait, Hoffmann voyagea en Hol- lande et dans différentes contrées de l'Allemagne; de re- tour à Exrlangen, en 1786, il reçut le titre de docteur en médecine, comme possédant les connaissances les plus vastes dans cette science. À 22 ans il fut nommé professeur extraordinaire de botanique à Erlangen, où il resta environ 4 années. À l’occasion de ses promotions au doctorat et au pro- fessorat , il fit imprimer une Düssertatio inauguralis de vario Lichenum usu, in-4°, Erlangen, 1787, et Dissertatio pro Licentid legendi, sistens observationes botanicus, 4°, Erlangen , 1787. Il Botanique. 109 publia à la même époque une histoire des saules (Historia sali- cum , Tom. I, Lipsiæ, in-f., 1785-1787). Enfin, en 1792, les vœux de Hoffmann furent comblés, car on lui proposa une chaire de professeur à Goettingue, et les fonctions de directeur du jardin d'histoire naturelle, à la place de Murrai, successeur du grand Haller. C’est là que sa réputation prit véritablement de lextension, et qu'elle lui attira une multitude d’auditeurs, parmi lesquels on peut citer Gœthe, Mathisson, Humboldt, Persoon ét beaucoup d’autres. Bientôt après, Hoffmann publia sa Flore germanique (Deut- schlands Flora, oder botanisches Taschenbuch für das Jahr 1594- 1790-1796 ,in-19, Erlangen), avec texte latin, en 3 volumes, dont il a été donné un abrégé en 1825, sous le titre de Compen- dium Floræ germanicæ , Tow. 1; Norimbergeæ. . Hoffmann fit paraitre, en outre, les ouvrages suivans : Com- pendum Floræ britannicæ auctore Smith, in usum Floræ germa- aicæ, edid. Hoffmann, Erlangen, 1801, in-16; Vegetabilia Hercyniæ subterranea, Norimbergæ, in-fol., 1796-809, 3 ca- hiers ; Hortus gôttingensis , in-fol.; Sylloge plantarum officina- lium, Goetting, 1802, in-8°, ainsi que plusieurs autres ouvra- ges. Ses travaux se trouvent également consignés dans les mé- moires de l’académie royale de Goettingue, et dans le journal intitulé : Gelehrte Anzeigen, annonces scientifiques. En 1803, l’empereur Alexandre ayant donné une nouvelle organisation à l’université de Moscou, M. Mouravief, curateur de ladite université, s’empressa d’y proposer une chaire au docteur Hoffmann, qui, ayant accédé à l'invitation impériale, entra le 14 janvier 1804 au service de Russie en qualité de pro- fesseur de botanique, dont il a exercé les fonctions jusqu’à la fin de sa vie. Ses éminens services lui valurent, en 1819, le rang de conseiller-d’état, et le 28 février 1822, le cordon de l’ordre de Sainte-Anne de 2° classe, Le jardin des apothicaires, dont l'université avait fait l'acquisition, fut converti par Hoffmann en un beau jardin botanique; et en 1808 , il en publia la des- cription sous le titre de Hortus mosquen:is, in-fol., où il dé- crivit deux nouveaux genres de plantes, et auxquels il a donné lenom de Razoumowskya et Demidovia, en l'honneur des deux seigneurs de ce nom qui ont encouragé la propagation de la botanique en Russie, Le jardin des plantes de Moscou prenait 110 Botanique. le plus bel aspect sous la direction de ce savant professeur, lorsqu'il fut dévoré par l'incendie de 1812, ainsi que la bi- bliothèque de Hoffman lui-même. if sh rm Hoffmann publia ensuite ses importantes recherches sur les Ombellifères, dont jusqu'à lui la division n'avait pas eu de but fixe, malgré les travaux estimables de Crantz, Gaertner; Schkuhr et Curt-Sprengel. Les propriétés des Ombellifères ré- sident dans la racine et dans les organes de la semence (um belliferarum vis præcipuè in radice et seminibusresidet Binn’} Aussi Hoffmann dirigea toute son attention sur leur semence, et y découvrit de petits vaisseaux qui renferment des huiles aromatiques , d'où dépendent toute la force et le goût épicé de ces végétaux. Cette intéressante dissertation fut publiée à Mos- cou, en 1816,par les frères Zossime, sous le titre de Genera umbelli/eraruim, avec des dessins colories par l’auteur lui-même. Le système de Hoffmann fut combattu dans le Leipzig. Literi Zeitung, 1815 , n° 285. Mais la vérité n’en demeura pas moins du côté de lillnstre professeur, et ses opinions, aussi bien que sa nomenclature où terminologie, furent adoptées par Koch dans son ouvrage sur les mêmes cdd et par Bluff et Fin” gerhut dans leur Flore germanique. : On ne saurait non plus passer sous silence deux discours pro- noncés par Hoffmann, dans la séance solennelle de l’université de Moscou. L'un, en 1807, Oratio in universitate mosquense ha- bita de hortis botanico-medicis in-4°, Mosquæ, 1807; lautre en 1824, de fatis et progressibus rei herbariæ , imprimis ir in- perio Rutheno. L'un et l'autre attestent la profonde connaïssance de la langue latine qu'avait le professeur. Le dernier ést enrichi de deux gravures représentant le Nymphæa Lotus L., et le Ne- lumbium caspicum Fischer, où Nyÿmphæa Nelumbo. En 1817, Hoffmann fut chargé des fonctions de professeur de botanique et de pharmacologie près l'académie de chirurgie de Moscou, et c'est à cette occasion qu'il fit paraître son Com- pendium Pharmacologiæ , un sum preælectionum academicarum; in-8°, Mosqueæ, 1891. Il commenca également la description , en langue française, des plantes usuelles, in-fol. , avec dessins colories. Malheureusement elle n'a pas été publiée. pee Les herbiers sont indispensables pour le’ botaniste; aussi Hoffmann , pendant le cours de sa vie, en avait recueilli un des Botanique, 121 plus précicux, dont une partie a été acquise par l'académie de: chirurgie, et l'autre par l'université de Moscou. On remarque dans la dernière une collection des plantes du célèbre Erhardt : qui peut-être considérée comme classiqne, ayant été composée à Upsal, sous l'inspection même de Linnæus. La mise en ordre de cet herbier et son catalogue (Herbarium vieum seu collectio plantarum siccarum Cæsareæ universitatis Mosquensis, Tom. 11, Tosquæ, 1824-26, in-8°), ont éte les derniers travaux botamanes de Hoffimnann. En le terminant, 6 jours avant sa mort, il s’occupait encore de la division des Li- chens, et ilavait composé une nouvelle classification des plantes crvptogamcs. En 1824, Hoffmann fat attaqué d’une pleurésie à laquelle il résista cependant, et qui ne l’empécha pas de continuer ses cours tant à l'académie de chirurgie qu'à l’académie; mais 1 portait intérieurement le germe de Ja maladie qui la ravi aux- sciences le 5 mars 1826, à une heure après minuit. Ia laissé deux fils et deux filles inconsolabies ; il avait perdu son épouse en 1817. j Hoffmann était membre de presque toutes les Sociétés savantes et académies de l'Allemagne et de Russie, qui se firent gloire de possécer dans leur sein un savant aussi illustre, et dont les qua- htés morales relevaient encore le mérite. A: J. 80. VOYAGE BOTANIQUE. Le D° Lroreuar vient de faire son rapport au conseil de université de Dorpatsur les résultats de son voyage botanique, que lui et les D' Mayer et Bunge avaient entrepris, en 1801, par ordre du gouvernement, dans les monts Altaï (en Si- bérie). I a le projet de publier sous peu un rapport détaillé de ce voyage. D'après ce compte rendu, le nombre des genres de plantes que ces trois professeurs ont trouvés dans leurs exeur- sions , se monte à plus de 1,600, dont 4 à 5oo tout-à-fait in- connues. Il en résulte également que les données qu’on a eues jusqu'à présent sur le plus grand nombre des plantes de cette région , sont inexactes, tant sous le rapport de leurs caractères que sous celui de la localité. Mais maintenant, dit M. Lede- buhr, je crois être en état de publier une Æora Altaïca qui 112 Botanique. sera , sous tous les rapports, aussi exacte que possible. Nous avons, continue-t-il, recueilli des graines du plus grand nombre des plantes, du moins des plus rares, et nous avons même eu l’occasion d'envoyer à Dorpat quelques exemplaires vivans. Un grand nombre de ces derniers ont été laissés à Bar- naoul (gouvernement de Tomsk), en attendant la belle saison. Nous n'avons pas non plus négligé la géographie, la statis- tique , la zoologie et la minéralogie. Les collections que nous avons faites pour l’université impériale , offrent : 1° un herbier de la /'lora Altaica, contenant 1,600 genres ; 2° 241 plantes vi- vantes ; 3° 1,341 espèces de graines; 4° 500 genres d'animaux; 5° plusieurs subst, minéralogiques; 6° plusieurs objets qui fu- rent trouvés dans les tombeaux des Tschuktsches. 81. Exrrair D’uxe LETTRE DE M. Berrero, D.-M. et voyageur- naturaliste, adressée à M. Guillemin, et datée de Rancçagua (Chili), le 12 juillet 1895. Le voyageur se plaint amèrement des difficultés qu'il'éprouve pour faire des recherches d'histoire naturelle dans l’intérieur du Chili. Il dit que nous raisonnons facilement sur le Chili d’après les récits des personnes qui n’ont vu que la Conception, Valparaiso où Santiago, mais que l'intérieur du pays est tout différent; que tout, absolument tout, s'oppose à la moindre réussite ; que les habitans des campagnes, avec lesquels un bo- taniste doit se trouver fréquemment en rapport, ne se prêtent à rien, si toutefois ils ne s'opposent pas à ses recherches; que les habitations n'offrent aucun abri aux personnes ni à leurs baga- ges; que la santé individuelle s'y trouve compromise à chaque instant ; en un mot, M. Bcrtero déroule un tableau assez lugu- bre de ce pays, qu'on lui avait peint comme l'£ZDorado du botaniste. Mais, par compensation de tous les désavantages qu'il vient d’'énumérer, ilajoute: «“ Ne croyez pourtant pas que le Chili ne soit pas digne de l'attention de l'observateur, I faut seulement savoir comment ramasser la multitude d'objets in- téressans qu'on y trouve, ct avoir les moyens de les expédier en Europe. Dans deux mois d'ici je quitterai cet endroit; je ne sais pas positivement si j'irai à Talca et ensuite à la Concep- tion , ou si je me rendrai à Valparaiso pour m’embarquer en- suite et me diriger sur un autre point de la Mer Pacifique. Les Botanique. 713 mouvelles du Pérou ne sont pas meilleures pour que je me dé- cide à y aller. Je ne vois pas de possibilité de vous faire un en- Voi, sans que je sois moi-même à Valparaiso ou à la Concep- tion ; j'ai assez d'objets importans, soit en échantillons, soit en graines, mais il faudra attendre deux mois pour ne pas les ex- poser à des avaries ou à une perte certaine. » « Nous sommes en hiver, et la végétation est nulle à présent. Les cryptogames seuls peuvent alimenter ma curiosité, et, en effet, je m'en suis occupé faute de mieux , et je suis content de ce que j'ai rencontré, Cette partie de la botanique est toute nou- velle ici, personne ne s’en est occupé d’une manière exclusive, et je suis persuadé qu’un cryptogamiste instruit, qui serait ac- compagné d’un habile dessinateur, pourrait donner un ouvrage presqu’entièrement nouveau, et qui serait très-bien reçu des botanistes européens. » «Je voudrais bien vous donner une liste des plantes que j'ai déterminées, mais cette nomenclature très-insipide ne pourrait vous intéresser qu'accompagnée des échantillons que je suis forcé de garder. J'ai rencontré le Francoa sonchifolia. Je pense que le caractère qui lui est attribué par M. Sprengel (Syst. vege- tabil.), d'après Cavanilles, doit être rectifié{1). La plante, connne ici sous le nom de Lun, me paraît une nouvelle espèce d’Æscal- lonia que j'ai appelée £. thyrsoidea, Le Cocos chilensis de Molina différe entièrement du /ubæa spectabilis 4e MM. de Humboldt, Bonpland et Kunth, et doit former un genre nouveau que je dédie à la mémoire de Molina sous le nom de Molinea microco- cos. Une espèce d'Eccremocarpus que je nomme £. sepium , me paraît très-distincte de l’£. longiflorus de MM. de Humboldt et Bonpland. Plusieurs Oxalis, dont deux nouvelles, à mon avis; un Cactusvoisin du Coquimbanus, mais constamment très-petit ; “ (1) M Bertero ignorait que cette plante a fait le sujet d'une note fort lutéress. te, accompaguée d’un élégaut dessin par M. Adrien de Jussieu, et qui a eté insérée dans les Annales des sciences naturelles. Dans la revue des Crassulacées dont nous avons présenté l'analyse dans le présent n°, p.98, M. De Candolle à discuté les affinités du Francoa. Enfin, M. Don vieut de publier dans le dernier n° du New Philosophical Journal de Jameson un mémoire sur le Francoa , qu'il érige en famille distincte, sous le nom de Galacinées. Nous rendrons compte incessamment de cette nouvelle publication. . (G-x.) ir )Tote XVk:s ulver told & Jivccylol uosedie.l 114 Zoologie, enfin, plus de 400 espèces, dont plusieurs sont indéterminées parcequ’elles sont sans fructification. » : Dans le reste de la lettre, M. B. adresse ses complimens aux personnes qui s'intéressent à son entreprise, et il ajoute qu'il s’est vainement informé du lieu où se trouvait M. Poeppig, bo- taniste allemand, qu'on disait être depuis quelque temps au Chili, et s'occuper de la recherche des. plantes. Il n’a pu égale- ment avoir des nouvelles de M. d’Orbigny, pour lequel M. de Férussac lui avait remis des lettres et des paquets. Ces objets ont été déposés chez M. Delaforét, consul de France à Santiago. 89. L'acanéurE royale des sciences de Paris, dans sa séance du lundi 22 décembre 1828, a rempli les deux places de corres- ‘pondans de botaniqne, vacantes par les décès de J. E. Simith et de Thunberyg. M. Link, professeur à Berlin, et directeur du jardin de la même ville, a été élu au 1° tour de scrutin. M. Gau- dichaud , membre de la Société d'histoire naturelle de Paris, botaniste de l'expédition de l’'Uranie, commandée par M. de Freycinet, a été élu au second scrutin. ne ZOOLOGIE. 83. ICONOGRAPHIE DU RÈGNE ANIMAL, de M. le Baron Cuvrer; par M. F.E. Guérix. (F7. Bullet., Tom. XV, n° 91.) Le second prospectus de cet important ouvrage vient de pa- raître; il est accompagné de la liste des savans, qui, pleins de confiance dans le talent de M. Guérin, comme naturaliste et comme dessinateur, se sont empressés de souscrire et de con- courir ainsi, avec M. le baron Delessert, à la publication d'un ouvrage du plus haut intérêt pour les naturalistes de tous les pays. Le nombre des souscripteurs s'élève déjà à plus de 120, parmi lesquels nous nous contentons de citer MM. le baron Albert, Brongniart, baron Cuvier, Fréd. Cuvier, comte Dejean, baron Delessert, Duméril, Duperrey, baron Dupin, baron Du- puytren, baron de Férussac, chevalier Geoffroy St.-Hilaire père et fils, baron de Humboldt, Latreille, Magendie, prince Masséna, chevalier Richerand, Serres, Valenciennes, baron Walkenaer, etc., etc., etc. S. À. R. le duc d'Orléans, protecteur éclairé des sciences et des arts, a encouragé cette belle entreprise en souscrivant un des premiers. Le baron Delessert a bien voulu avancer à M. Guérin les Zoologie. 11 fonds nécessaires. Les planches seront dans le format in-8°. Comme le règne animal, elles seront toutes dessinées par M. Guérin, ét gravées en taille douce par les meilleurs artistes de la capitale. Cette iconographie formera 25 livraisons de 10 planches cha- cune; à la fin de l'ouvrage, on publiera une explication détaillée des planches. La 1°° livraison paraîtra à la fin de janvier 1829. À partir de cette époque, il en paraîtra une chaque mois. On souscrit à Paris, chez M. Guérin, rue des Fossés St.-Victor, n° 14, et chez les principaux libraires de la France et de l'étranger. 84. SrrciLecra zooLoGrca, etc. — Figures originales et Descrip- tions systématiques d'animaux nouveaux et non décrits; par John Edward Gray. Fascic. I, in-4° de 8 p., sur 2 colonnes, et 6 pl. lithogr.; prix, 7 sch. Londres 1828; Treuttel et Waurtz, Ce fascicule a été publié le 1°” juillet 1828. M. Gray, en réu- nissant sous le titre de Spicilegia des descriptions originales d'animaux, pourra rendre un vrai service à la zoologie; mais ses descriptions sont trop succinctes pour être d’une grande uti- lité; car les phrases linnéennes, bonnes pour un Species, ne peuvent plus convenir quand il faut étudier un être nouveau. Les figures , sans être soignées, sont suffisantes pour établir les caractères des espèces qu’elles représentent, bien que la litho- graphie, qu'on a employée, eût pu produire des résultats meil- leurs. M. Gray a donné, d’après un individu conservé à Londres, la figure du Cyrocephalus niger, et celle du Lagothrix Humbotdti, deux Singes bien connus. Il y a aussi représenté, mais d’une ma- mière si imparfaite, que la figure ne pourra point être citée , le crâne d’un phoque, du genre Arctocéphale, de M. F. Cuvier, que l’auteur regarde comme devant appartenir à une espèce nouvelle qu'il nomme Arctocephalus lobatus; Osse frontali lato convexo, foramine occipitali ovali, maxill& inferiore recté, voisine du Phoca ursina des auteurs. M. Gray publie en outre plusieurs Cétacés de la famille des Dauphins. Il est bon, en pas- sant, de remarquer que plusieurs des vues qui nous ont dirigé ont aussi paru à M. Gray devoir être adoptées; et bien que nos travaux aient paru presque en même temps, notre histoire des 116 Zoologie. Cétacés a cependant paru le 12 avril 1828, ainsi qu'il est facile de s’en convaincre par la préface. de M. Gray adopte les genres Delphinus, Grampus, Beluga et Phocæna comme sous-genres. Les Grampus sont nos Globice- phalus, le Béluga a été conservé par nous, ainsi que les Pho- cæna. Les espèces de Dauphins, nouvelles et figurées, sont les suivantes : 1° Delphinus longirostris, Gray, osse palatino carinato, posticé convexo, rostro longissimo attenuato, suprà depresso, line& medid elevatd ; dentibus parvis utrinque 48—148+50o—50, ap- partient à notre genre Delphinorhynque. 2° Delphinus capensis, Gray. Corpore lanceolato; pinn& dorsali clevat, falcatä ; pinnis pectoralibus mediocribus, falcatis; dorso, labiis, pinnisque nigres- centibus ; ventre albido ; dentibus utrinque circiter 5—5+0—0. Genre Grampus. 1. Grampus acutus, Gray. Osse palatino cari- nato; rostro longo, attenuato , acuto , supra convexo , centro pla- no, longitudinaliter profundé sulcato; dentibus parvis, Cpmoce:: utrinque 28—28+4+30—30. 2. Grampus Heavisidii, Gray. Corpore obeso ; fronte obliquo ; pinnis brevibus ; obtusis, dorsali triangulari; subtüs fascid lineis maculisque albis notatus; cœterum totus niger; dentibus Parvis ; conicis 2h—25+9206—26 utrinque, du Cap de Bonne-Espérance: 3. Grampus obscurus, Gray. Corpore lanceolato; capite obliquo, acuto; pinnis mediocribus falcatis; collo ventreque albidis, fasciä nigrä ab augulo oris usque ad pinnas pectoréles ; strigé obliqué laterali alb& posticä; cœterum tot :s niger; dentibus parvis, co- nicis, utrinque 24—24+4-26— 96. M: Gray décrit cinq espèces de Reptiles, qui sont figurés au trait dans une planche, la meilleure sans contredit; ce sont les Tesruno Bellii. Gray. Testé oblongä, convexd; scutis marginalibus 24, e paribus 11, cum impari anteriore augusto, posteriore lato inflexo; scutis sterni 11, anteriore producto, du Cap de Bonne- Espérance. CHauxLeo Brookesianu, Gray.{l'oy. Bullet., Tom. XIV, n° 249.) Cu. dilepis, Leach. (V. Bullet., Tom. XIV, n° 248.) Cu, Tigris, Cuv. méd., figuré dans la 15° livr. de l’atlas du dict. classique d'hist. naturelle, des es Séchelies. PayLiopacryLus, genre déjà décrit par M: Gray, dans les Annals of Philosophy, sous le nom de Ptyodactylus, dont il dif- fère par plasieurs caractères; ce qui a porté l’auteur à chan- ger la dénomination. Zoologie. 117 . Dans un second article, il sera rendu compte des animaux invertébrés, décrits dans ce fascicule. Lesson. 85. FAUNE FRANÇAISE, OU HisroirE NATURELLE, générale et particulière des animaux qui se trouvent en France, etc. ({ oy. le Bullet., Tom. XV, n° 216) xviur livr., texte par M. de BLainvivre. Mollusques, 80 p. Paris, 1828; Levrault. Cette livraison, consacrée entièrement aux Mollusques , con- tient tous ceux de ces animaux qui appartiennent à la 1°° classe du système de l’auteur, es Céphalophores, et le com- mencement de la 2°, qui comprend les Mollusques que M: ne Blainville nomme Paracéphaiophores. Après quelques généralités sur les Poulpes Octobrachilés, 1° genre des Céphalophores cryptodibranches, l’auteur donne la division de ce genre; c’est la méme que celle qu’il avait précé- demment proposée. On voit qu'il n’adopte point le genre Æle- done, et qu'il maintient les Ocythoës comme division dans ce genre pour l’animal de l’Argonaute. Les Poulpes décrits sont les O. vulgaris, macropus Risso, pilosus “Risso {espèce fort douteuse), granosus, espèce qui nous est in- ‘connue , et qui doit être figurée ; tuberculatus, que M. de Blain- ville distingué du tuberculatus de Risso; pictus, qui est le 4- berculatus de Risso (ainsi, M. de Blainville débaptise l'espèce de Risso, et applique sa dénomination à une autre espèce; excel- lente méthode pour porter la confusion dans la science); mos- chatus (Eledone) et antiquorum (Argonauta). Les Décabrachidés, comprenant les Calmars, viennent ensuite. L'auteur décrit les ZLoligo Sepiola (G°° Sepiola), segittata , vul- garis , subulata et pulchra, espèce encore inconnue aux autres naturalistes. Dans le genre Sèche, il décrit les Sepia officinalis, elegans et Orbigniana. Le 2° ordre des Polythalamés comprend la Spirule et tous les petits multiloculés, dont le détail nous conduirait trop loin. Les planches de la 18° livraison, très-joliment gravées, comme les livraisons précédentes, contiennent des animaux di- vers, excepté des Mollusques. F. 86. RECHERCHES SUR LES OSSEMENS FOSSILES DU DÉPARTEMENT DU Pux pe Dôme; par l'abbé Crorzer et Joserr aîné. 1°” vol. du texte. In-4° de 224 pag. et livr. 7, 8 et 9 de l’atlas des 118 Zoologie. N° 86 planches. Paris, 1828; Dufour et d'Ocagne, Treuttel et Würtz, (Voy. le Bullet., Tom. XE, n° 69et 229 ,et Tom. XV, n° 21%). La 1°° moitié de ce 1°° volume du texte de l'ouvrage que nous annonçons, contient un discours préliminaire, dont il sera rendu compte dans la partie géologique du Bulletin. La seconde moitié, qui offre la description des ossemens et leur détermi- nation générique et spécifique, est seule ici de notre ressort. Nous suivons les auteurs dans l’ordre qu'ils ont adopté, I. Pachydermes des terrains meubles. 1, ÉLéPHaNs : une portion de mâchoire inférieure, des dé- fenses, des dents molaires, un fragment de vertèbre dorsale, un d’humérus droit, un cubitus, une tête inférieure de tibia, une portion de fémur, un astragale, un calcanéum. Ces ossemens appartiennent probablement à 5 individus de l'espèce à larges James, dont 4 de la taille de 9 à 10 pieds, et 1 de 15 pieds. De même qu'il existe 2 espèces d’Éléphans vivans, de même il pa- raît aussi exister 2 espèces d'Éléphans fossiles : l'Éléphant à lames des molaires étroites, qu’on a rencontré très-souvent, et VÉléphant à larges lames, dont on a trouvé plusieurs mâche- Jières : celles de Porentru, de Romagnano, de Monteverde, de Laufen, et la mâchoire décrite par M. Ph. Nesti (V. Bullet. ; Tom. X, n° 266),se rapportent à cette dernière espèce qui habi- tait aussi l'Auvergne. | 2° Masropoxtes.Des molaires à 4, à 6 et à 8 pointes, un fragment de mâchoire supérieure, un humérus, un fragment de cubitus, appartenant à 3 individus, au moins. Ce Mastodonte diffère par la forme des molaires de toutes les espèces connues; et ces mo- laires sont beaucoup plus petites que celles de toutes les autres espèces admises par M. Cuvier. Les auteurs désignent leur nou- velle espèce sous le nom de Mastodon arvernensis. Par les ma- melons de ses molaires, cette espèce se rapproche plutôt du Mast. angustidens, que du Mastodonte de l'Ohio. 3° HirpoPOTAMES : une arrière-molaire supérieure, un os sé- milunaire, un astragale et un tibia mutilé de l’Hippopotamus major Cuv. Les fragmens appartiennent au moins à 2 individus- 4° RaxocÉros : une mâchoire inférieure avec 2 molaires, un débris du même os, une vertébre dorsale, un humérus, un ra- dius, 2 os métacarpiens, 3 fémurs, 2 calcanéum, 2 astragales et un métatarsien. L'examen de ces ossemens a fait reconnaître une espèce nouvelle, que les auteurs nomment Rhënoceros elatus, Zoologie. 119 parce que sa croupe devait être très-élevée. Cette espèce est voisine du AA. léptorhinus d'Itelie. Les ossemens décrits appar- tiennent à 5 individus au moins. 5° Cnævaux. Des molaires, une vertèbre cervicale et un as- tragale d’une espèce de la taille du Zèbre ou des grands ânes. 6° Saxcuiens. Les mâchoires droites avec leurs dents, d’un jeune animal. L'espèce paraît avoir été de la taille du sanglier vivant; mais elle s’en éloigne par la briéveté de la face, et se rapproche par là du cochon de Siam. Les auteurs proposent de la classer sous le nom de Cochon d'Auvergne. 4per arvernensis. 7° Tartes. Des mâchoires inférieures avec leurs dents, et un atlas d’une espèce ressemblant beaucoup aux Tapirs vivans, et que les auteurs désignent sous le nom de Tapir arvernensis. IL. Carnassiers des terrains meubles. 1° Hvèxes. Des dents molaires et incisives, des mâchoires inférieures, de humérus avec des cubitus et des radius d'une espèce qui se rapprochait de l’Hy ène tachetée, mais qui en dif- fère par des caractères assez prononcés, pour qu’on puisse la classer à part dans les divisions du genre. Le talon de la der- mière molaire est bilobé, les molaires intermédiaires sont obli- ques; on ne voit point de trou au-dessus de la poulie de l’hu- mérus; ces caractères en font une espèce distincte, sous le nom d’Hyène du Perrier (H. Perrierii), qui doit rappeler le lieu où elle a été trouvée. à L'on a trouvé d’autres fragmens qui se distinguent de cette espèce, autant que l’Hyènce rayée se distingue de l’Hyène tachetée. Ces fragmens sont une mâchoire supérieure, une mâchoire infé- rieure et des dents; ils rapprochent cette espèce de l'Hyène rayée, par le tubercule da bord interne de la dernière molaire ‘inférieure, et probablement par la position du condyle de la mâchoire inférieure, placé au-dessus de la ligne des dents, enfin, par la dimension du lobe postérieur de la carnassière su- périeure ; mais ils en diffèrent par le petit tubercule de la car- nassière supérieure, et par le fort collet et le tubercule en avant de la seconde molaire inférieure, enfin, par la hauteur de l’ani- mal, qui égalait au moins celle des plus grandes Hyènes tache- tces. Cette espèce reçoit le nom d'Hyæna arvernensis. Une dent, qui ressemble à une seconde molaire inférieure, a servi à l'établissement d'une 3° espèce encore douteuse, sous 120 Zoologie. le nom d'Ayæna dubia, On a recueilli les ossemens de x0 indi- vidus au moins de la 1°* espèce, et de 2 ou 3 de la seconde. 2° Ours. Une portion de tête d’une espèce nouvelle, Ursus arvernensis; elle forme, par ses canines, une espèce de passage entre les Ours ordinaires et les Ours cultridens. Le même gise + ment a encore fourni un atlas, une omoplate, un humérus, une portion supérieure de tibia. Les dimensions de l'Ours d’Au- vergne approchaient beancoup de celles de l’Ours brun des Alpes. Il se distinguait principalement par la forme de la tête. Comme tous les Ours fossiles, il était plus carnassier que les Ours vivans; l’arête très-saillante de ses cavines lui donnait une plus grande facilité pour déchirer la chair des animaux her- bivores, dont on trouve les débris rongés ensevelis à côté des siens, dans un méme tombeau. Les auteurs décrivent et figurent de grandes dents canines applaties et tranchantes, qu’on a toujours trouvées isolées; elles sont rapportées à 2 espèces d'Ours qu'ils appellent Ursus eut- tridens issiodorensis, et U. cultridens arvernensis. Ÿ 3° Cars. Les ossemens d'animaux du genre Felis, que les auteurs ont trouvés, sont nombreux; ceux qui peuvent jeter le plus de lumière sur la forme de ces animaux, sont les mâchoires inférieures, dont 9 ont été dessinées dans les planches. Les au- teurs donnent en outre un tableau comparatif des dimensions de ces ossemens. Il y en a d’abord 5 qui montrent entre eux beaucoup de rapports; les 3 plus grands d’entre eux ont appar- tenu à une espèce que les auteurs désignent sous le nom de Chat d'Issoire (Felis issiodorensis); les deux autres, plus petits, indiquent une espèce à museau raccourci, et qui reçoit le nom de Felis brevirostris. La sixième mâchoire, ayant des propor- tions et des dents très-caractéristiques, fournit le type d’une 3° espèce, formant Pitt un genre à part; c'est le Felis megan- tereon. Une autre mâchoire appartenait à une 4° espèce qui se rap - prochait le plus du Couguar; les na la nomment Chat de Pardines (Felis pardinensis). Enfin, une 5° espèce de la taille du. Jaguar, porte lé nom de Fels arvernensis. Le F. brevirostris est la plus petite de ces espèces ; ensuite viennent les Æ, éssiodo- rensis, megantereon, pardinensis ét arvernensis, Après avoir déterminé ces espèces, les auteurs déérireht ea- Zoologie. 121 core d’autres ossemens, tels que des mâchoires supérieures, des vertèbres, des omoplates, des humérus, des cubitus, des ra- dius, des métacarpiens, un fémur, des tibias, des métatarsiens et des phalanges. Parmi ces débris, il en est qui appartenaient à une 6° espèce plus grande que toutes les autres, et fort sem- blable, peut-être, au Felis antique de M. Cuvier. Ces débris sont un humérus, un cubitus, une 3° incisive, un 2° métacarpien et un 2° métatarsien. Cet animal devait être de la grandeur du Tigre. C'est avec raison que les auteurs insistent, à la fin du volume, sur le fait très-remarquable de la co-existence de 6 espèces de Felis dans une contrée aussi bornée que le champ de leurs dé- couvertes, lorsque les représentans de ces animaux sont au- jourd’hui disséminés sur tous les points du globe, de manière qu'il est fort rare que la même contrée soit habitée par deux ou trois d’entre eux. S.G. L. 87. NOTICE SUR LES OSSEMENS FOSSILES DES ENVIRONS D'ALAIS, département du Gard; par le baron d'Howsnes (Firmas). (Biblioth. universelle de Genève; janv. 1828 : Sc. et arts, p. 52.) Quelques restes fossiles ont été trouvés aux environs d’Alais, dans des localités différentes, savoir, à Durfort, entre Saint- Hilaire et Vezenobre, ct près de St.-Martin d’Arènes. Ils con- sistent en côtes, vertèbres, humérus, fémurs, etc.; mais il n’y a . pas d’os de crâne; en sorte que les espèces ne peuvent être dé- terminées. Il y en à qui appartiennent à des Quadrupèdes de moyenne taille. Aux environs de Mende, M. Ignon fils a trouvé des ossemens d’Ichthyosaure, notamment des vertèbres, qui ont été communiqués au baron Cuvier. 88. DE uRO NOSTRATE EJUSQUE SCELETO Commentatio. Scripsit et Bovis primigeni sceleto auxit Lud. Henr. Boranus. Acced. tab. lithog. 5. (Nova acta phys-med. Acad. C. L. C. Nat. Curios.; Tom. XIU , 2° part., pag. 411.) L’Aurochs ou Bison, autrefois commun dans les forêts de la Germanie, s’est retiré peu à peu en Lithuanie, et se trouve au- jourd’hui concentré dans la forèt de Bialowicz, où l'espèce forme . un troupeau d'environ 600 individus. Plusieurs auteurs anciens, notamment Jules César, Appien, 122 Zoologie. N° 88 Pausanias, Senèque, Martial et Pline, font mention des Bœufs sauvages de la Germanie. M. Cuvier (Recherches sur Les ossemens Jossiles, 3° édit, Tom. IV, p. 107) pense que leurs assertions se rapportent à deux espèces distinctes de Bœufs, qui auraient vécu anciennement dans la Germanie, et dont l’une ne se serait éteinte que depuis environ 3 siècles, puisque Herberstein , qui voyageait en Pologne et en Russie dans le 16° siècle, les a bien distinguées et même figurées. Cette opinion est combattue par Bojanus , et il résulte de sa démonstration, ce que Pallas avait déjà avancé, savoir, qu'il n'existe aucune preuve que jamais un homme ait vu un Aurochs vivant, différent du Bison. Ilen est autrement des nombreux restes fossiles de Bœuf, qu'on a découverts en différens lieux ; ces ossemens n’appar- tiennent pas tous au Bison, et leurs dimensions sont de beau- coup supérieures à celles des os de notre Bœuf domestique. Ils appartiennent au Bos primigenius Cuv. Des crânes plus ou moins complets de cette dernière espèce sont figurés et men- tionnés par M. Cuvier; l’auteur vient y ajouter la figure d’une “portion de crâne trouvée dans un lac de la Lithuanie, et surtout la figure d’un beau squelette entier, trouvé à Hassleben (grand duché de Saxe-Weimar), et conservé dans la collection de Jéna. D'après l'examen comparé de ces pièces, les caractères du Bos primigenius sont les suivans : | 1° Les apophyses frontales sont très-épaisses à leur base, d’une circonférence de 15 pouces et au-delà, non arrondies, mais aplaties ou comprimées. 2° Ces apophyses sont d’une longueur remarquable (de 2 pieds et demi , plus où moins). 3° Les cornes sont constamment dirigées en avant, de ma- nière qu'elles font un angle aigu avec une ligne remontant sur le front (si ce caractère est moins apparent dans quelques figures données par M. Cuvier, c’est que les crânes ont été dessinés dans une position horizontale ou tout-à-fait dressée, et non pas dans celles où ils se trouvaient chez Panimal vivant). 4° La crête du vertex est plus comprimée que dans.le Bœuf domestique; locciput et le front sont très-excavés. Deux dignes qui s'élèvent du front et de l’occiput , et qui se coupent, dans le Bœuf domestique, sous un angle de 80° environ, ne font qu'un angle de 45° chez le Bos primigenius. Zoologie 123 5° Les fosses temporales sont comprimées et plus rétrécies en arrière que dans le Bœuf domestique. 6° Les orbites proéminent plus latéralement que dans le Bœuf domestique, où elles sont dirigées plus en avant. 7° Les apophyses épineuses des vertèbres dorsales sont con- sidérables, mais moins, en proportion, que chez le Bison. 8° Les os des membres sont plus épais que chez le Bœuf do- mestique et le Bison; ils se rapprochent à cet égard de ceux du Bubale. 9° Le squelette sntier est beaucoup plus long que celui du Bœuf domestique ; il surpasse sq d’un sixième environ, celui du Bison. La question si le Bos primigentus est la souche du Bœuf do- mestique, est laissée indécise par Bojanus. D’autres ossemens fossiles appartiennent réellement à une espèce de Bison, mais qui était plus grande que celle de nos jours; c’est l’Urus priscus des auteurs, qui avait la taille du Rhi- nocéros. M. Cuvier en à figuré et décrit plusieurs crânes, et Bojanus en cite un autre, trouvé sur les bords du Rhin, et appartenant au Musée de Darmstadt. Il passe ensuite à la description du Bison vivant et de son squelette; il a observé l'animal en vie;le squelette qu'il décrit en détail, et dont il donne des figures, a été préparé, par ses soins, pour le Muséum de Wilna. Voici, d’après ces recherches, les carac- tères distinctifs du Bison et du Bœuf domestique, déjà indiqués en partie par Daubenton, Gilibert, MM. Cuvier et Baer (Bei- træge zur Kunde Preussens, II, 3, p. 255.) Le Bison (Urus nos- tras) est si sauvage, qu'il n’y a pas d'exemple qu'on l'ait appri- voisé; il se montre toujours un ennemi acharné du Bœuf do- mestique; sa voix est un grognement et non un mugissement. : Quant à sa taille, il est l'animal le plus grand après le Rhino- céros; le thorax est surtout très-ample; la tête, au contraire, est d’un volume médiocre; les yeux, les oreilles, les lèvres et la bouche sont plus petits que dans le Bœuf domestique. Le poil du corps est velu, d’une odeur de muse au front, et pro- longé en une longue barbe le long du cou, qui n’offre point de fanon. Le scrotum, petit et serré contre le ventre, contient des testicules d’un volume médiocre, qui n’excède pas celui des tes- ticules du bélier. La queue est courte, ne descendant guère que 124 Zoologie. N° 88 jusqu’au calcanéum, et garnie de soies à l'extrémité. Le corps de l'embryon présente déjà ces proportions; la tête n’est pas très-volumineuse; les sabots sont luisans, amincis sur les bords extérieurs. Chez les adultes, les os du crâne sont supérieurs en masse aux os de la face, qui sont raccourcis ; la largeur du front surpasse d’un tiers sa hauteur; il est d’ailleurs convexe, et se confond avec la crête occipitale, située au-dessus du ni- veau de l’origine des cornes, et entourée d’une anfractuosité semi-circulaire. L’angle facial, pris à la manière de Camper, est moins aigu à cause de la saillie du front. Les cornes naïssent, non pas de la crète la plus élevée de la tête, mais du milieu de la convexité du front; elles se dirigent un peu en bas, et très en dehors, pour se recourber bientôt vers le haut; très-épaisses à leur base, elles rétrécissent beaucoup la fosse temporale; les os interpariétaux sont carrés, non triangulaires ; ils s'étendent de l’os occipital jusqu’au frontal, sans que le pariétal vienne s’intercaler entre eux. Cette disposition n’est cependant visible que dans le jeune âge; les os se confondent bientôt, et les su- tures s’effacent. Les os intermaxillaires restent toujours dis- tincts; ils ne montent jamais, même dans l'âge avancé, jusqu'aux os du nez; ils se terminent toujours plus bas. Les orbites, sem- blables à des capsules osseuses, sont très-proéminentes et diri- gées plus en avant que dans les autres espèces. Les os du nez sont courts et larges; la base de l’occiput est peu alongée; les apophyses ptérygoides sont eourtes, et ne se prolongent que peu en avant; le palais osseux est court; la cavité du nez et les narines postérieures sont spacieuses. Le trou occipital est plus petit que dans le bœuf domestique, ainsi que le canal vertébral. Les vertèbres dorsales sont au nombre de 14, celles des lombes au nombre de 5, Les apophyses épineuses des vertèbres sont très-longues ; il y a 14 côtes, grèles et étroites, de chaque coté. La facette articulaire postérieure de l’atlas, sous le canal ver- tébral, est circonscrite par des bords droits; la 2° vertèbre cer- vicale est plus courte, plus haute; les facettes articulaires de ses apophyses obliques postérieures sont plus larges que longues. L'apophyse épineuse de la 7° vertèbre cervicale est déjà beau- coup plus longue qu'aucune des apophyses épineuses du Bœuf domestique. Les vertèbres lombaires ont des corps plus courts, des apophyses épineuses, plus longues et moins larges ; des apo- Zoologie. 12 physes transverses, plus courtes, dirigées en bas, obliques; enfin, des apophyses postérieures, reçues non-seulement dans la fa- cette articulaire de la vertèbre suivante, mais recevant encore les apophyses obliques antérieures de cette dernière. Le sacrum est presque droit; le bassin s’avance davantage; les os iliaques sont moins arqués en haut, et peu saillans en dehors; les os des membres, ceux du métacarpe exceptés, sont plus élancés, moins larges et moins gros. Le bord postérieur de l’omoplate est plus mince, la crête de l’omoplate moins dirigée en avant, le sillon supérieur de l’humérus plus étroit; la partie horizontale du cu- bitus (l'olécrane) est considérable. Il y a deux osselets métacar- poides à chacun des pieds de devant, et deux osselets phalan- giens à chaque doigt. Le grand trochanter du fémur est moins large et moins dirigé en dehors, la ligne âpre postérieure du fémur plus étroite, le sillon du tibia, destiné au tendon du muscle fléchisseur des doigts, rétréci; la crête du tibia se confond peu à peu avec le corps, vers la partie inférieure; la facette articu- laire antérieure, destinée à recevoir l’osselet de la malléole ex- terne, opposée à la base du tibia, est plus granae ; l’os du mé- tatarse est plus large qu'épais au milieu de son corps; chez le Bœuf domestique, au contraire, il est plus épais que large. Après la description de l'animal, vient une série de mesures prises exactement sur la totalité de son corps et sur chaèune de ses parties; la longueur totale de l'individu entier, mesuré par Bojanus, était de 6 pieds 11 pouces 6 lignes , depuis le som- met de la tête jusqu’à l'extrémité de la tubérosité de lischion, et la hanteur la plus grande, de 4 pieds 9 pouces. Ces dimen- sions sont de beaucoup inférieures à celles qu’indiquent quel- ques auteurs des 16° et 17° siècles. | Les planches représentent, 1° le squelette du Bison, réduit au quart de ses dimensions naturelles, et avec une image sciagra- phique de l’animal entier; 2° des têtes mâles et femélies, un embryon du Bison, des crânes, des dents, des vertèbres et d’au- tres os isolés; enfin, la dernière planche offre le squelette du Bos primigenius de Jéna, trouvé en 1821 à Hassleben, et plus complet que ceux de Paris et de Schœnbrunn. Ce squelette est réduit à + sur la planche. Un fragment de crâne de la même es- pèce est encore figuré sur la 2° planche. S. G. L. 126 Zoologie. 89. ATLAS DES OISEAUX D'EUROPE, pour servir de complément au Manuel d'Ornithologie de M. Temminck; par J: C. Wer- ner, X° livr. (Voy. le Bullet., Tom. XV, n° 228). Paris, 1828; Bélin. Cette nouvelle livraison contient les Sy/via arundinacea Lath.; Phragmitis, Bechst., palustris, id., Celti Marm., Luscinia Lath., Philomela Becht., sericea, Natter., orphea Tem., nésoria , Bechst., atricapilla, Lath. | 90. OBSERVATIONS SUR LE NOUVEAU GENRE D'OISEAU nOMMé par le D’ Smith Raixoromasrus, de la famille des Proméropidées ; par sir W. Jarnine. (Zoological Journ.; n° XII, p. 1.) .M. Smith a envoyé au muséum africain une espèce d’oiseau du cap de Bonne-Espérance, sous le nom de Rhinopomastus capensis , que M. Jardine change en Rhëinopomastus Smithü, en disant que cette espèce était inconnue. En bonne justice, on aurait dû lui donner le nom de Levaillant, car ce natura- liste voyageur en a publié une magnifique figure, n° 5 et 6, de ses Promérops , sous le nom de Promérops namaquoiïs , que M. Vieillot a spécifié de nouveau dans le Dict. d'hist. nat., 2° édit., sous le nom de Promerops cyanomelas. Ces espèces, faites si légèrement, ne font qu'embrouil- ler, outre mesure, la science. Quant au genre, nous pensons que M. Smith a eu raison de l’établir. L'oiseau ressemble bien aux Promérops par l’ensemble des formes corporelles, mais il en diffère notablement par les caractères tirés du bec et des tarses. RainoPomasTus. Rostrum elongatum , incurvum , gracile, te- retiusculum , basi trigonum ; nares basales, mediæ, parvæ , membranä semiclausæ, scutelloque incumbente tectæ ; alæ me- diocres ; cauda gradata , elongata : pedes insessores , mediocres ; tarsis brevissimis , acrotarsio scutulato, paratarsio integro ; di- gilo exteriore ad secundam phalangem connexo, interiore libero; acropodio scutellato ; halluce robusto ; unguibus validis , com- pressis , hallucis validiore. Type, Rain. Smithit, Jardine , à changer en RA. Faillantii. Lesson. 91. NOTICES ORNITHOLOGIQUES, 4° livrais.; par F, Boxé, de Zoologie: 127 Kiel. ( Zsés ; 1828, Tom. XXI, 3° et 4° cah., p. 300. , PV: Foy, Bullet. ; Tom. V, n° 88.) Ces notices se rapportent à quelques petites espèces d’Échas- siers que l’auteur ét le capitaine Woeldicke ont observées sur les côtes marécageuses de la province de Ditmarschen, depuis l'embouchure de l’Elbe jusqu’au duché de Sleswig. Ces espèces “sont les Pelidna subarquata, platyrhyncha et alpina ; le Tel- matias Gallinago, l'Anthus campestris ; le Calamohcrpe phrag- mitis ; la Bernicla leucopsis et le Circus cyaneus. C’est principa- lément sur les mœurs et le genre de vie de ces Oiseaux que por- tent les remarques de l’auteur. 92. LETTRE DE H. Bo1é À M. WaGrer, sur quelques Oiseaux et Reptiles de l’ile de Java. (Zbid.; Tom. XX, n° 8 et 9, 1827, p. 724.) | M. Boie dit, dans cette lettre, que les Gobe - Mouches à queue conique et à couleur de feu { Parus peregrinus, Mus- cicapa flammea et miniata ) forment un genre très-différent par leur geure de vie, et intermédiaire aux Mésanges et aux Gobe- Mouches. Il est provisoirement désigné sous le nom de PAæni- cornis. Les Pycnonotes forment un genre des plus naturels, et c’est à tort qu’on a voulu les rapporter aux Grives. Un Reptile Batracien , qui porte des ongles aux doigts des pieds , et dont la patrie était inconnue , a été trouvé fréquem- ment au cap de Bonne-Espérance, par M. Boié. Ce reptile forme un nouveau genre que M. Wagler décrit sous le nom de XExo- pus, avec les caractères suivans : Caput breve, latissimum, de- pressum , absque angulis prominulis ; apice rotundato-acumina- tum ; maxtilla denticulata ; mandibula (et palatum ) edentula ; lingua nulla; parotides nullæ ; oculi respectu corporis molis parvi, rostri apicé approximati ; orbitæ crenulatcæ ; nares sub- obliquæ , subrimæformes ; orts rictus Parvus, rectus , angulo ocu- lorum angulum posticum parum transcendente ; pedes antici, breviusculi tetradactyli, digitis omnibus totis liberis, longis , strictis , subulato-acuminatis, apice inermibus , externo cum in- terno,secundo cum tertio æquali longitudine ; pedes postici validi pentadactyli, toti palmati ; digitis omnibus subangulatis ; 3° cum 5° æquali longitudine , quarto omnium longissimo ; truncus la- 128 Zoologie. tus, inflatus. L'espèce unique de ce genre est nommée Xenopus Boiei. Le Bufo lœvis de Daudin ( Pipa lævis et bufonia Merr..) n’est qu’une espèce nominale, faite sur un individu détérioré du Xenopus. La figure de Daudin est très-mauvaise. 93. Sug LES SERPENS DE L'AFRIQUE MÉRIDIONALE ; par Andr. Sir , D. M. (ÆEdinb. new philos. Journal ; juill. — octob. 1826, p. 248.) L'auteur, en sa qualité de sur-intendant du Muséum Sud- africain, se trouve dans une position très-favorable pour ob- server, à l’état vivant, les Serpens du midi de l'Afrique ; et ilen profite pour enrichir de ses observations l’histoire naturelle de ces animaux, qui en a certainement grand besoin. Les espèces qu'il décrit d’une manière succincte sont en partie déjà, mais mal connues; les autres sont données comme nouvelles, au moins provisoirement , attendu que l’auteur n’a eu à sa dispo- sition que les ouvrages de Shaw et de Lacépède. Les descrip- tions sont faites sur des individus vivans ; ce qui a permis d'y joindre aussi quelques détails sur leurs mœurs. Les développe- mens plus étendus, ainsi que les figures des espèces décrites, sont réservés pour un ouvrage à part, que l’auteur publiera par la suite. Son premier article contient la description abré- gée de 6 espèces. 1° Vipera inflata Burchell. (Travels in Southern Africa. Vol. x). Puff-Adder des habitans du pays.) 2° Vipera armata Smith ( Horned Snake des habitans ); très-vénimeux. | 3° Vipera montana (Bere- Adder des habitans); très-voisines et peut-être identique avec le Coluber Atropos Shaw. 4° Naia capensis Smith. ( Rénghals-Slang des habitans. ) Es- pèce répandue dans tout le sud de l'Afrique ; sa morsure est mortelle. 5° Naia Somersetta Smith. ( Nacht-Slang des habitans.) Rare; sa vie paraît être nocturne. #n hujus generis ? 6° Elaps punctatus. ( Kousseband ou Garter Snake.) Belle es- pèce; rare au cap de Bonne-Espérance. Morsure très-vénimense. 94. CRITIQUE DE L'OUVRAGE DE SPIX SUR LES SAURIENS; par J. L. Frruncen. ( Zais ; 1825, Tom. XX, p.741.) Zoologie. 129 L'ouvrage que Spix avait publié sur les Reptiles Sauriens du Brésil, fut soumis à un examen critique par M. Boiïé, de Leyde { sis , 1826. 1° n°). M. de Spix chercha à se justifier dans une réponse imprimée dans le même recueil, même an- née, 6° n° : M. Fitzinger vient défendre les vues de M. Boié. Tous ces mémoires ne se composant que de remarques de dé- tail, nous ne pouvons que les signaler ici à l'attention des na- turalistes qui s’occupent spécialement d’Erpétologie. 99. Remarques DE M. TH. Say, SUR QUELQUES REPTILES décrits par M. Harlan, dans le Journ. of the Acad. of. nat. se. of Philadelphia ; Tom. IV. (Contribut. of the Maclur. Ly- ceum , n° 2, juillet 1827, p. 37.) Le Scinque décrit comme une espèce nouvelle , sous le nom de Sc. bicolor , est, selon M. Say, un individu âgé du Sc. quin- quelineatus. Le Seps sexlineata Harlan appartient au genre Bi- pes Lacép. Enfin , l'Agama cornuta Harl. s’il n’est pas l’4. or- bicularis, doit être rapporté à V4. topayazin d'Hernandez, ou au moins à celui décrit sous ce nom par Barton. Tu. C. 96. DESCRIPTION DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE SALA- MANDRE , av. fig.; par M. GREEN. ( Contributions of the Maclu- ©. rian Lyceum, n° 1. Janv. 1827, p. 3.) 1° Salamandra porphyritica. S. caud& mediocri corpore supra fusco, maculis albidis, subtàs albido; hab. Crawford county, Longueur 5-6 pouces, queue de la longeur du corps, conique très-comprimée, légèrement carénée en dessus et en dessous de la moitié de ses tranchans dans le male; le dessus du corps d'un brun tantôt clair, tantôt sombre, parsemé d’un grand nombre de taches blanchätres irrégulières ; elles sont disposées sur deux ou trois rangs réguliers, le long des flancs. Le jeune de cette es- pèce est blanchâtre;l’on y voit quelques marques brunâtres, et, de plus, une ligne rougeâtre qui s'étend des pieds antérieurs aux postérieurs, comme chez le Proteus neo-Cæsariensis. 2° S. Jefersoniana. $. caudé mediocri, corpore supra fusco, maculis cæruleis, subtus fusco; hab. Cannonsbury. Longueur, 7 pouces environ, queue de la longueur du corps, légèrement comprimée, pointue, couleur d’un brun clair, plus B. Tom. XVI. 9 130 Zoologie. sombre en dessus, avec des points bleus d'azur frrégulièréntent disséminés , les doigtssont très-alongés. 3° S.intermixta.S. caudd longiusculd, corpore supra fusco, met culis undulatis subtüs intermixto; hab. aux États-Unis. Longueur, 5-6 pouces, queue plus longue que le corps, co- nique, légèrement comprimée, pointue, de couleur brunâtre ou ardoisée, avec des taches sombres ondulées ou des raies inter- rompues, plus visibles sur les individus avancés en âge et lors- que l'animal est plongé dans l’eau; les côtés du corps et des jambes offrent des points blanc-clairs ou jaunätres, l'aspect mé- langé qu’ils forment disparaît avec l’âge. Les jeunes présentent une teinte rougeâtre le long de l’épine. En général , cette espèce varie beaucoup pour la disposition et l'intensité de ses couleurs. 4° S. glutinosa; Var. Dans cette note, l’auteur signale aspect argenté que présentent assez fréquemment des individus de cette espèce , très-communs dans le Washington county. 5° $, subriolacea; Var. L'individu trouvé par M. Green est, en dessus , d’une cou- leur verdätre ardoiste, sombre, avec une rangée de taches ar- rondies, d’un jaune gomme gutte, disposées en ligne, depuis le museau jusqu'a l'extrémité de la queue, le dessous du corps est verdâtre-ardoisé uniforme. Ta. C. 97. RÉPONSE À UNE NOTE DU Syropsis of american Reptiles du D’ Harlan; par M. J. Green. (/bid.; juill. 1827, p. 39.) M. Green revendique lx priorité de la découverte de l'espèce de Salamandre qu’il désigne sous le nom de $. éntermixta , et que M. Harlan appelle $. péeta. Il pense que c'est tout-à-fait à tort que M. Harlan regarde comme une 5. vartolata Var., l'in- dividu dont il a fait une espèce particulière $./effersoniana ; et, à son tour, M. Green rapporte à une variété de la S. glutinosa l’in- dividu que M. Harlan donne comme une S. variolata, Var. TE 98. OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DU COEUR CHEZ LES BaTra- crens ; par M. J, Davy. (Ædinb. new philosoph. Journal; avril- juin 1828, p.160.) M. J, Davy, d'après l'examen qu'il a fait du cœur du Crapaud Zoologie. 431 commun et des deux espèces communes de Grenouilles, soutient que cet organe, chez les Batraciens , n’est pas simple comme chez les Poissons, mais qu’il se compose de deux oreillettes, et même, si on veut, de deux ventricules. Il y a longtemps qu’on sait que l'oreillette est divisée en deux par une espèce de cloi- son incomplète. Cependant l’auteur dit qu'il n’y a pas de com- munication entre les deux compartimens, si ce n’est par le pas- sage sur les valvules qui leur sont communes et qui garnissent leur orifice ventriculaire. De l’air insufflé dans les oreillettes par une ouverture transversale faite à la base du ventricule, ou par la voie des veines pulmonaires ou des sinus des veines caves, peut servir , selon lui, à démontrer son opinion. La portion co- nique du ventricule, qui ne se contracte qu'après la portion au- riçulaire de cette cavité, serait à considérer comme un second ventricule. On voit qu’il n’y a là que deux manières différentes d'envisager le même fait. 99. SUR LA NATURALISATION DES POISSONS DE MER DANS LES FAUX DOuCes ; par J. Mac-Currocx. (Quarterly Journal of Science , etc.; octob.-déc. 1827, p. 320 et p. 496.) L'auteur répond, avec un peu d'humeur, à diverses objections qu'on a faites contre son plan de naturalisation, il annonce quelques résultats favorables qu’il a obtenus dansses expériences. ( Voy. le Zulletir, Tom. VIL, n° 101, et Tom. IX, n° 210.) 100. À SELECTION OF THE MOST REMARQUABLE AND INTERESTING OF THE FISHES FOUND ON THE COASTS OF CexLON.—Collection des poissons les plus remarquables et les plus intéressans, qui se trouvent sur les côtes de Ceylan, d’après des dessins faits dans les parties méridionales de cette île, sur des échantillons vivans; par John Waircaurcx Bennerr. N° 1 et 2. In-4°. Londres, 1828; Longman et c°. ( Athenœum; 11 et 28 mai 1828. ) Ce recueil sera composé de 6 livraisons, chacune de 5 plau- ches coloriées d’après les dessins originaux, accompagnées de descriptions; il paraîtra chaque mois un numéro. On donne beaucoup d'éloges à l'exécution de cet ouvrage. 101. OBSERVATIONS SUR LES POISSONS contenus dans la collection de la Société zoologique de Londres, avec fig.; par E. T. 9: 132 Zoologie. BEenxeT, Esq. (Zoolog.Journ.; n° XT, sept.-déc. 1827,p.39x.) M. Bennet ayant trouvé avec M, Vigors, dans la collection de la Zoo!ogical Society, un certain nombre d'espèces de Poissons non décrites, se propose de les publier successivement dans les n°5 du journal cité. Son premier mémoire contient la description de deux espèces d’Antennarius Commers Mss. (Chironectes Cuy. ), et d’une espèce de Perche. Préalablement, il fait remarquer combien M. Cuvier a éloigné les Chironectes et les Lophies de leurs affinités naturelles, en les rangeant parmi les Poissons os- seux, dans sa section des Perches { Régne animal, Tom. II) ou dans sa famille des Gobioides (Mémoires du Muséum, Tom. IL, Monogr. des Chironectes ). M. Bennet les rapproche, avec Arté- di, Linné, Klein, Gouan, Lacépède et M. Duméril, des Balistes, dans la division des Poissons cartilagineux. Il passe ensuite aux descriptions. ; 1° ANTENNARIUS wnicornis. A. scaber; superné pallidè fuscus , maculis irreguiaribus strigisque anastomosantibus nigro-fascis ; inferné albus, fusco reticulatus; capite albo, rufo marmorato : ra- dio capitali, 1° tenuissimo; 2° brevi, cylindrico. D. 12. Paz. V. 5. À. 7. C. 9. Long. 2 + pouc. Largeur 1 +. Le nez supporte une corne longue de 18 lignes et articulée, par sa base, avec le crâne, et au-devant de la corne un filament sétacé ayant le double en longueur. Hab. Apporté de Madagasear. 2° ANTENNARIUS utidus. A.lævis, albidus , vittis irregularibus lobatis maculisque ferrugineis purctisque albis ; radiorum capita- lium 1° brevi, penicilligero ; 2° et 3° cirrhosis. D. 13. P. 10 V. 5. À. 7. C. 7. Long. 1 + pouc. Largeur : pouc. Cette espèce a le contour de la bouche garni de barbillons qui manquent dans la précédente. Le dessus de la tête supporte 2 appendices arti- culés sur le crâne et garnis de barbillons; le plus antérieur ; qui est aussi le plus court, supporte le filament nasal. Hab:..…… L'auteur pense que son Anten. nitidus pourrait bien ne former qu’une seule espèce avec le Chironectes lævigatus, dont il ne dif- fère par aucun caractère essentiel. 3° L'espèce du genre Perche Lacép., que l’auteur décrit, est nommée Perca pulchella. P. lineis longitudinalibus argenteo- cærulescentibus, pinnarum dorsalium 2* radis 13. D. 11. 13. P. 15. V. }. A. ?. C. 19. Long. 3 pouc. Larg. 1 pouc. Hab. l’île de Sumatra, Zoologie. | 133 Les figures qui représentent les 3 espèces décrites sont cola- riées et dignes d’éloges. S.G. L. 102. QUELQUES REMARQUES SUR LA CLASSE DES MOLLUSQUES dans . l'ouvrage du D” Fleming (on British Animals), et descrip- tion de quelques nouvelles espèces; par G. Joaxsrox. (ÆEdinb. new philosoph. Journ., avril-juin 1828, p. 74.) L'auteur de ce mémoire reproche à M. Fleming de ne pas avoir cité assez souvent, dans la partie de son ouvrage consa- crée aux Mollusques, l’Aistoire naturelle des an. s. vert. de M. Lamarck. Le Spirula australis a été ajouté à la Faune britannique par M. Stewart, qui la recut de l’Aberlady Bay. M. Johnston a observé à l’état vivant le Loligo Sepiola; Vin- dividu était dans un état de langueur, et maurut après 12 heu- res ; il ne se déchargea d’aucun liquide coloré. | Dans les genres Arion et Lünax, la bouche est formée par une trompe courte et rétractile, dont la lèvre supérieure est armée d’une plaque cornée, semilunaire, ayant sa concavité tournée en bas, et au centre une dent saillante et émoussée. En donnant des tentacules noirs au Lünax agrestis, M. Fleming a, sans y faire attention, copié ses prédécesseurs , car ces ten- tacules ont la méme couleur que le corps de lanimal : ici M. Johnston donne la description d’une espèce d’A4rion qu'il re- garde comme nouvelle. A. circumscriptus : ( Limax agrestis Lath? Linn. Transact. IV. 85 pl. 8. f. 1. 4. L. marginatus Müll. Verm. II. 10.) Corps noir grisätre, tacheté, avec une bande noire autour de l’écusson et du corps; l’orifice respiratoire antérieur. Hab. les prairies humides, les haies, etc. Commun. Corps long d’un pouce à un pouce et demi; non caréné et peu rétréci vers son extrémité postérieure ; noir grisätre , mar- bré, avec une bande étroite entourant le dos et l’écusson; les côtés gris bleuâtres, le pied blanc, opaque; les tentacules assez courts, noirs; l’orifice respiratoire situé beaucoup au-devant de l’écusson qui est entier; le pore muqueux au-dessus de la queue très-distinct ; les jeunes individus sont blancs ou couleur de paille, avec la tête et les tentacules noirâtres. Probablement cette espèce a été prise jusque là pour une variété du Zimax 134 Zoologie, N° ro agrestis. Ses caractères sont constans; toutefois il se pourrait qu'il ne fût que le Zimax ater dans le jeune âge. , M. Johnston continue de la manière suivante ses remarques sur l'ouvrage de M. Fleming. Le genre Helix contient 2 espècèst les A. albella ct elegans Drap., que Lamarck a rangées, peut- être plus proprement, dans le genre Carocolla. Les A. nitida et ritidula Drap., et le A. alliaria Miller, sont réunis comme synonymes. M. Johnston a fait x cet égard une expérience qu'il rapporte. Quatre individus de même taille et de couleur sem- blable, et ayant le même nombre de tours de spire; furent enle- vés de dessous la même pierre. Aucun d’eux ne répandait une . odeur quelconque pendant la vie , mais en les plongeant un à un dans de l’eau chaude, deux d’entre eux répandirent une odeur alliacée très-forte; dans le 3° elle était faible et dans le 4* nulle. De là l’auteur conclut que cet animal a le pouvoir de répandre ou de retenir à volonté l’odeur qui le distingue, et qu'après la mort, l'émission de celle-ci peut-être empêchée par des circon- stances accidentelles. La source de cette odeur n’a pu être re- connue avec certitude; mais elle paraît provenir d’un fluide jau- nâtre qu'on voit suinter au-dessus de la tête. M. Johnston ne croit pas comme M. Fleming que l’Helix caperata Montagu soit synonyme de l'A. striata Drap. Cette dernière est la plus com- une de toutes les coquilles des environs de Berwick, et la eôte blanche de la lèvreextérieure est chezelle un caractère constant, Or, Montagu n’en fait aucune mention dans sa description; et l’on sait combien ses descriptions sont minutieuses. M. Turton dit expressément que l'A. caperata se distingue de VA. vérgata par l'absence de la côte filiforme le long du côté interne de la lèvre. De plus la figure de Montagu diffère tout-à-fait de VA. striata Drap. Dans les Nudibranches on remarque, pour le genre Tritonia , que le 7. coronata, qui habite le Frith of Forth,n'était pas connu à M. Fleming. Les deux éspèces suivantes paraissent n'avoir pas encore été décrites. | 1° Trirowra plebeja: corps ovale, rétréci en arrière, grisâtre; les tentacules supérieurs multipartites et cylindriques; branchies dendroïdes sur un seul rang. Hab. la mer près Berwick. Descr. Corps long d’un pouce, large de 4 lignes; tronqué en devant, terminé en une pointe étroite en arrière; limacifrome ; Zoologie. 139. marqué de taches brunes ; le dos légèrement convexe; les côtés brusquement aplatis, avec des marques d’une couleur plus foncée, le pied blanc. Le bord antérieur du manteau, au-dessus de la bouche, est divisé en 6 ou 7 filamens courts , coniques et en partie rétractiles ; un peu plus en arrière sont les deux gaînes courtes et cylindriques, desquelies sortent les tentacules. Ceux- ci consistent en un faisceau de filunmens unis à leur base, et rangés autour d’une colonne centrale d’une teinte plus blanche; ils ne sont épanouis que lorsque l'animal est en mouvement, Sur les côtés du dos se trouvent 5 à 6 expansions branchiales, qui xonten décroissant vers la queue, et qui ont l’aspect d’un arbre en miniature, dépouillé de ses feuilles. 2° Tnaur. pulchra : corps oblong, rouge, avec 3 bandes trans- versales, blanches, et marqué de petites taches ocellées. Hab. la mer près Berwick. Descript. Corps long de + de pouce, oblong, partout d’un égale largeur , d’une belle couleur rouge , avec des taches foncées et 3 bandes blanches, étroites et transversales. Le dos est partout parsemé de petites taches ocellées, dont la circonférence est blanche et le centre rouge. Le bord antérieur du manteau est blanc, arrondi et échancré sur le front, et tuberculeux sur les côtés. Les tentacules supérieurs sont exactement comme dans l'espèce précédente. Sur les bords du dos se trouvent quelques prolongemens où tubercules branchiaux, dont quelques-uns sont ramifiés. _ Les mêmes localités ont fourni à M. Johnston 3 individus de Tr. pinnatifida. C’est à tort que M. Fleming rapporte à une même espèce le Doris papillosa Montagu, et le D. vermigera Turt. Dans la 1°° espèce les tentacules supérieurs sont annelés ; structure que n’of frent pas ceux de la seconde; dans le D, papillosa les papilles latérales ou les filamens branchiaux sont décrits comme étant renflés en forme de massue ; dans le vermigera , ils sont linéaires ou coniques, et dans cette espèce manque aussi l’espace trian- gulaire nu de la partie antérieure du dos, comme il est repré- senté dans la figure de Montagu et indiqué dans sa description. M. Grant dit que l’Æoës peregrina habite le FritA of Forth, mais ni lui, ni M. Fleming n’en donnent une description. Le F'alvata cristata est abondant dans le Whitadder, rivière 136 Zoologie. N° ro2 du Berwickshire; il faut donc ajouter cette espèce à la faune de l'Écosse. Le #4 Le genre Chiton a été bien traité par M. Fleming; il y régnait jusque là une grande confusion, principalement parce que les auteurs négligeaient l'excellent article Conchology , de lEdin- burgh Encyclopædia.\ »’y a que M. Turton qui cite cet article, mais si inexactement qu’on voil bien qu’il ne l’a pas consulte; ce qui est d'autant plus étonnant que cet auteur montre à cet égard une sévérité extraordinaire pour les autres. Le D” Fleming a omis le CA. punctatus Turton, le prenant probablement pour un individu imparfait d’une autre espèce. La côte du North Durham a fourni à M. Johnston les CA. marginatus , ruber, ci- nereus et lævigatus ; le 1° y est fort commun et d’une grande taille; les 3 autres y sont fort rares. Le genre Bulla n’a subi aucun changement dans l'ouvrage du D’ Fleming, il est encore très-peu connu; voici la deserip- tion d’une espèce nouvelle. BuzLa punctura. Coquille oblongue-ovale, opaque, blanche, isarquée de nombreuses stries transverses, très-rapprochées et ponciuées. Hab. la côte près Berwick. Descript. Coquille longue de 4 lignes, un peu épaisse; le som- met percé d’une ouverture très-étroite. Sa forme est assez celle de la Z. ampulla Montagu, mais elle se distingue par les stries pouctuées et régulières de toute sa surface. L'auteur n’en a trouvé qu'ua seul individu; une partie de la lèvre extérieure paraît avoir été brisée durant la vie de l'animal et s'être réparée en- suite. Cette portion est unie. Dans les Holostomes il serait à désirer, dit l’auteur, que M:Fle- ming eût adopté le genre Lacuna Turt., dans lequel se réunis- sent plusieurs espèces très-voisines des genres Turbo et Natica. La Nerita pallidula des auteurs britanniques et les espèces vai- sines ne sont certainement pas des Natices; car leur perforation est sur la columelle et non derrière elle, et les yeux de l’animal sont insérés sur une partie saillante de la base des tentacules et non élevés sur des pédicules. Le Turbo margarita fournit aussi an exemple du défaut de principes qui règne encore dans l'éta- blissement des genres. (Les genres Montagua, Aplexa , Myxas, Balea , etc, seraient difficiles à justifier.) Le capitaine Laskey; qui découvrit le Turbo margarita , et Montagu en firent un Xe- Zoologie. 137 lix ; le D' Leach en fit un genre à part sous le nom de Warga- rita ; le D' Turton et M. Lowe le rangèrent dans les Turbo ; M: Gray à son tour le transporta dans les 7rochus et M. Lowe adopta ensuite cette opinion, mais par des motifs inexplicables. M. Fleming, malgré les critiques de M. Gray, le replace parmi les Zurbo , mais encore sans en donner le motif. En considérant le genre Margarita comme superflu, dit M. Johnston, nous trouvons que l'espèce pour laquelle il fut formé, est un Trochus, non pas autant pour la forme de la coquille que pour la struc- ture de l'animal. Dans les vrais Turbo on ne trouve jamais les côtés fournis d’appendices tentaculaires, mais ces organes exis- tent généralement chez les Trochus. Or, l'animal du T. marga- rita a 4 de ces filamens sur chaque coté, et le bord du manteau, entre les tentacules, offre de très-belles crénelures; il s'accorde de même avec les Trochus par ses yeux pédiculés et diffère par là des Turbo. Les espèces que M. Fleming a rangées dans le genre Phasta- - nella n’y trouvent qu'une place très-douteuse, et aucune d’elles ne doit y rester, si ce genre est restreint aux espèces à oper- cule calcaire, comme l’a fait M. Sowerby.Le Cingulla pulla de- vient, sous ce point de vue, une véritable Phasianelle ; et la struc- ture de l’animal fournit également des motifs suffisans pour l'enlever du genre Cingulla , vu que les Cingulles n’ont point de téntacules accessoires, et que leur opercule est corné et très- mince. Les Phasianelles de M. Fleming constitueront peut-être an nouveau genre. L'espèce suivante paraît nouvelle. Cneurra pulchra. Coquille conique, blanche, avec 2 ran- gées de taches brunes sur les tours de spire, qui sont striés en spirale. Hab. la côte près Berwick. Descript. Coquille longue d’une ligne et demie, conique, lus- trée , striée en spirale, blanche, avec 2 rangées de taches rou- geâtres sur le corps et le second tour de spire; stries régulières, déprimées; 6 tours de spire arrondis et bien limités; bouche arrondie, rétrécie en haut, à bords égaux et avec une petite perforation derrière la columelle. Observation. Cette coquille est beaucoup plus belle que la €. interrupta, dont elle se distingue par ses stries spirales. Elle me fère de la C. céngilla par sa forme et ses taches, 138 Zoologie. M. Johnston possède un échantillon de la Velutina stylifera de la côte du North Durham; il fut trouvé comme célui de M: Turton entre les épines d’un Æchinus esculentus. Cet échantillon n'avait point d’opercule, ce qui confirme l'observation de M. Turton, sur l'absence de cette partie. L'énumération des espèces britanniques faite par M. Fleming est d’ailleurs assez complète. Il est seulement à regretter qu’il ait attaché le nom de M. Goodal à un genre de Bivalves, qui probablement ne pourra se soutenir: M. Sowerby a déjà mon- tré que l’une des deux espèces est un jeune #starte, et l’autre ne parait guère plus authentique. L. 103. NOUVELLES ESPÈCES D'ACHATINES DES ÎLES SANDWICH; Par J. Green, prof. de chimie au collége médical de Jefferson à Philadelphie. (Contrib. of the Maclurian Lyceum, etc. ; xol. L, ° 2, juillet 1827, p. 47, avec fig.) 104. II. SUR LES CARACTÈRES DES ACHATINELLES , nOUVeAu génre de coquilles terrestres; par M. Swainsox. ( Quart. rs of sciences ; janv.-avril 1828, p. 81.) Dans le 1° de ces deux mémoires , M. le prof. Green décrit et figure d’abord une charmante variété de notre Helix (Helic- teres) vulpina (Férussac Prodrom., n° 429,et Voy. de Freycinet, Zoologie, Tom. IL, p. 477, pl. 68, fig. 13,14). Cette variété nous était inconnue, et comme M. Green ne connaissait point notre ouvrage ni le voyage de M. Freycinet, avant son voyage en Eu- rope, il en fait une espèce nouvelle sous le nom d'Achatina Ste- wartii. Mais ayant pu depuis consulter ces ouvrages, il a re- connu l'identité de son espèce. Nous tenons de son obligeance un exemplaire de la jolie coquille qui nous occupe, et quiest caractérisée par un fond jaune sur lequel se détachent 3 ban- des brunes, d’autres fois il n’y a qu’une seule bande, L'auteur cite et figure une variété dextre de cette jolie coquille. L'autre espèce que décrit M. Green, appartient aussi à notre groupe des Hélictères. L’exemplaire décrit et figuré n’était pas complet, mais il est facile de reconnaître qu'il appartient à no= tre Helix turritelle ( Prodr., n° 4343 Freycinet, doc, eit., pag 481.) M. Green l'a nommée Achatina oahuensis. Ces deux espèces ont été apportées des îles Sandwich par Zoologie, 139 M. Stewart: la 1°° se trouve en grand nombre à Owhyhe, dans les vallées profondes de cette île, adhérente à la surface inférieure des larges feuilles d’une plante appelée 75 par les naturels, qui se servent de ses racines pour préparer une liqueur vénéneuse, très-employée avant l’arrivée de missionnaires. Les insulaires mangent quelquefois l'animal qui habite cette petite coquille, soit cru, soit cuit sur des pierres rougies. La plante appelée Z& par les naturels est le Dracæna terminalis de Jacquin. Le mémoire de M. Swainson se rapporte à des coquilles ana+ logues à celles dont nous venons de parler, et pour lesquelles nous avons formé depuis long-temps un groupe particulier dans notre sous-genre Cochlogène, l’une des divisions du genre Helix, Avant d'entrer en matière, M. Swainson présente quelques ob- servations sur les règles et l'esprit qui doivent présider à la for- mation des genres. Il fait remarquer que les naturalistes du continent ont jusqu'ici cru qu'il n’était pas permis d’ériger en genre un groupe d'êtres, à moins que ses limites ne fussent bien circonscrites par des caractères précis et tranchés. Malheureu- sement, cette règle de la philosophie naturelle, bien qu'elle soit généralement proclamée, n’est point assez respectée sur le con: tinent. Mais M. Swainson va plus loin, en ajoutant que depuis les publications des ouvrages de M. Macleay, les naturalistes anglais ont presque universellement abandonné cette manière de voir, et que l’on ne regarde plus comme une innovation fà- cheuse de caractériser une nouvelle forme et de lui donner un nom distinct. Nous devons conclure de ces réflexions que, plus avancés que nous dans la perfection, les naturalistes an- glais ne reconnaissent plus de règles, et que c’est une duperie de s'inquiéter si un groupe d'êtres offre ou non des caractères distinctifs pour lui donner un nom nouveau. D’après ces prin- cipes, les naturalistes, qui s’imaginent acquérir une grande gloire en imposant bon gré malgré des noms nouveaux de genres ou d'espèces , pourront devenir en peu de temps, à leurs yeux du moins , les plus grands naturalistes qui aient jamais existé. Nous croyons devoir rappeler à M. Swainson que la gloire ne s’acquiert pas en donnant des noms nouveaux que personne ne respecte quand ils sont donnés sans motifs, mais en établissant des coupes fondées sur des caractères bien observés et réelle- 140 Zoologie. ment distinctifs, en saisissant les véritables rapports naturels des êtres et en respectant ces rapports dans l’établissement des coupes de tous les degrés ; nous ajouterons que, pour l'honneur de la science et des savans anglais, nous sommes très-éloignés de penser que les naturalistes de cette nation aient abjuré les principes qui prévaudront toujours chez tous les bons esprits: ceux de ne reconnaitre comme coupes méthodiques du système que celles qui sont fondées sur des caractères organiques, bien tranchés et de méme valeur dans chaque ordre ou chaque fa- mille naturelle. M. Swainson, s’il ne craint pas d'établir de mau- vais genres, devrait au moins craindre que l’on ne l’accuse ou d'ignorer ce que les autres ont fait, ou de passer leurs travaux sciemment sous silence , en établissant des divisions méthodiques et des espèces déjà instituées avant lui. Son genre Æchatinella n’est que la copie, sous un autre nom, de notre groupe des Hélictéres, établi d’abord dans notre Prodrome et ensuite dans le Voyage de M. de Freycinet. Il eût été convenable de nous citer et de proposer alors franchement l’établissement de genre dis- tinct de notre groupe des Hélictères, et discutant les raisons qui nous ont porté à le laisser parmi les Hélices, notamment l'i- dentité de leurs animaux. M. Swainson paraît ignorer notre tra- vail sur ce groupe, soit dans notre Prodrome, soit dans le voyage de M. de Freycinet , où plusieurs de nos espèces sont figurées. Nous allons suivre les espèces que décrit M. Swainson comme étant nouvelles. | N° 1. Achatinella pica. Avant nous, cette espèce a été décrite et figurée par Dixon , a vo). round the world; App., p.354, fig x, sous le nom de Turbo apex fulva, et par Chemnitz sous le nom de Turbo lugubris que nous lui avons conservé. C’est là l'espèce dont M. de Lamarck a fait, par une application fàächeuse du principe des formes de la coquille, un Monodonte sous le nom de M. seminisra. N° 2. A, perversa est notre Helix decora Prodr., n° 430, Freycinet, Loc. cit., p. 478, déjà figurée par Chemnitz avec la précédente. N°3. 4. acuta paraît être notre A. spérizona Prodr. ,n° 433 , Freycinet, p. 480. N° 4. A. livida, Nous ne pouvons parfaitement distinguer cette espèce parmi plusieurs des nôtres qui s’en rapprochent. Zoologie. fa N° 5. 4. bulimoides. C'est notre lorata Prodr. ,n° 432, Frey- cinet , p. 479. N° 6. 4. pulcherrima. Celle-ci se trouve dans le cas du n° 4. Il est fâcheux que M. Swainson n’ait pas accompagné son mé- moire de la figure en couleur des espèces qui y sont décrites. à FérussAC, 105. OBSERVATIONS SUR LA PROPAGATION DE L'HELIX POMATIA, et sur son développement; par M. Ch. Prerrrer. (Extrait de l'histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Allemagne; 3° partie, p. 69. — Voy. le Bulletin, Tom. XV, n° 321.) Le 16 août 1825, M. Pfeiffer trouva près d’une haie un He- lix pomatia , occupé à recouvrir d’une couche de terre une pe- tite fosse qu'il s’était creusée, et dans laquelle il avait pondu ses œufs. Le 18, M. Pfeiffer trouva l’animal à un pied de dis- tance de la fosse ; il enleva de celle-ci la couche de terre, d’un pouce de haut environ, qui la recouvrait. La cavité avait 3 pouces de profondeur et 1 + pouce de largeur; sa forme était irrégulière, à cause des pierres et des racines que l'animal avait rencontrées comme obstacles; elle contenait 84 œufs, de gros- seur égale. _ Chacun de ces œufs avait 3 lignes de diamètre; ils étaient sphériques, toutefois avec quelques facettes aplaties ; opaques, . un peu élastiques; iis résistaient sous une pression qui n’était pas trop forte; leur teinte était verte-jaunâtre. Les parties dont chaque œuf se compose sont au nombre de cinq, savoir : 1° la coque extérieure, coriace, opaque, parse- mée de petites inégalités de nature calcaire; 2° la membrane interne, très-mince, transparente, située immédiatement sous la coque; 3° l’albumen, liquide filant, jaune-verdätre et par- faitement limpide, dans lequel nage : 4° le vitellus, à peine vi- sible à l’œil nu, sous la forme d’un point blanc et consistant, etenveloppé: 5° d’une membrane très-mince (membrane vitel- line). Cette membrane parait se continuer avec la membrane interne de l’œuf par un petit cordon, d’abord imperceptible , et qui est fort analogue à la chalaze dans l’œuf des oiseaux. Développement du jeune Escargot dans l'œuf. Pour observer ce développement, il faut ouvrir la coque opaque de l'œuf, et verser l’albumen, avec le vitellus, sur une 142 Zoologie. N° r0ÿ plaque de verre qu’on soumet au microscope. Le vitellus , ainsi observé, paraît, au premier jour, de forme sphérique, d’une structure finement granulée et un peu transparente. A l'une de ses extrémités, l’on voit une vésicule parfaitement transparente, qu'un filament muqueux met en communication avec le globe vitellin, Ce filament est une espèce de cordon ombilical par le- quel l'embryon reçoit ses matériaux nutritifs. Le 2° et le 3° jour, le vitellus paraît notablement plus gros; sa surface devient inégale par le développement des granules qui le composent; la vésicule transparente gagne en largeur , et s'applique immédiatement sur le vitellus. Du 4° au 5° jour, la structure du vitellus paraît devenir plus celluleuse; la vésicule transparente se divise en plusieurs au- tres, qui s'unissent plus étroitement avec le vitellus. Dès le 6° et le 7° jour, la masse totale devient plus épaisse etse ramasse à sa partie plus large ou à sa base, où doivent se former la tête et le pied de l'animal; tandis qu'une structure celluleuse, se développant de plus en plus jusqu’au 12° jour, se remarque à la partie opposée du corps, où va se former le pre- mier tour de spire. La membrane vitelline, qu’on n’avait pas aperçue jusque-là, se montre, le 13° jour, flasque et trouble, et son opacité empêche, jusqu'au 23°, de faire d’autres ob- servations sur le vitellus. On reconnaît maintenant le cordon membraneux par lequel elle adhérait à la membrane interne de l'œuf dont l'évacuation a causé sa ruptnre. La structure du vitellus paraît toujours celluleuse jusqu’au 23° jour. Il paraît que la sécheresse ou l'humidité de l'atmo- sphère influaient sur le développement dé l'œuf; car, dans les temps secs, la masse de l’albumen était diminuée et la coque af- faissée; tandis qu’elle était pleine et distendue dans les temps humides. , Ce n’est qu’au 24° jour que la membrane vitelline se retire en tout ou en partie de son contenu, et l’on voit paraître alors la coquille déjà formée. Celle-ci est très-mince, lisse, presque transparente, d’un blanc jaunâtre, et forme le premier tour de spire; le pied remplit l'ouverture de la coquille, mais on ne distingue pas encore la tête. Sous la coquille, on observe, au lieu de la structure jusque-là régulière, des points jaunes , dé- licats, qui alternent avec des Ab et dés ramifications ir- Zoologie. 143 régulières, sans cependant laisser reconnaître aucun organe particulier. Ce n’était qu’en exposant l'embryon aux rayons du soleil, qu’on observait, par intervalles, les pulsations du cœur, au nombre de 70 à 80 par minute, 1l est certain que la coquille ne se forme pas par des additions successives , mais par la eon- crétion simultanée d’une couche de matière calcaire. Voilà pourquoi le premier tour de spire est toujours exempt des ban- des, des côtes, des épines, des taches, etc., qui marquent les tours de spire postérieurs dans beaucoup de coquilles. Le 26° jour, l’embryou est tout-à-fait dégagé de la membrane vitelline ; la lèvre de la bouche est distincte de la coquille, et au-dessus d’elle on aperçoit des tubercules, rudimens des ten- tacules supérieurs, mais point d'autre organe distinct, ni de mouvement dans les parties extérieures de l’animal. Le 30° jour, un des œufs s’ouvrit, et la lèvre du jeune animal parut dans la fente, qui ne tarda pas à s’'agrandir; 4 heures après, il était éclos, et occupé à faire son premier repas de la coque de son œuf, sur laquelle il se trouvait encore. Il était d’une apparence très-délicate, ‘un peu transparent, d’un gris perlé; les tentacules supérieurs étaient pourvus de points ocu- laires très-noirs; le pied était très-court, arrondi en arrière, et ne dépassait point la coquille. Les pulsations du cœur étaient _très-distinctes sous la coquille transparente ; on en comptait 48 à bo par minute, A côté du cœur, on distinguait le rectum , sous la forme d'un organe alongé, jaunâtre; plus près {de la bou- che, on voyait le diaphragme , et enfin le rebord du manteau , sous la forme d’une bande transversale jaunâtre. Le même jour et les deux suivans, on vit encore éclore 10 _autres jeunes escargots; il ne resta qu'un seul œuf qui ne par- vint pas à maturité; on ne le trouva rempli que d’un liquide altéré, sans trace d’embryon. Les jeunes animaux n'étaient pas tous de la même taille à leur sortie de l'œuf; la coquille la plus petite avait 1 ligne et : de diamètre, et la plus grande 21 lig. Cette différence persista sous l'influence d’une nourriture absolument semblable qu’on donna aux jeunes animaux ;7 mois après la naissance, la plus petite coquille avait 5 lignes, et la plus grande % lignes et demie de diamètre ; le nombre des tours de spire restait cepen- dant le même. Ceci prouve combien on est peu fondé à distin- 144 Zoologie. L N° 105 guer comme des variétés, où comme des espèces même, des co- quilies d’ une même espèce, qui ne varient que dans leur £ gran- deur. Développement du jeune Escargot aprés sa sortie de l'œuf. Les jeunes animaux sont très-délicats et fort impressionables à l’égard de l'atmosphère extérieure; ils cherchent à se mettre à eouvert dans les petits creux de la terre, et le cercle de leurs mouvemens est fort petit. Dans les premières 48 heures, ils mangent la coque de l'œuf qu'ils viennent d'abandonner ; plus tard , ils se nourrissent des feuilles tendres des végétaux. » Le 24 sept. (38° jour après la ponte), la coquille avait 1 : up “wunig GG Up 10] VI °F n » RE tour de spire. On voyait à son orifice des bandes très-fines de nouvelle formation; la coquille était devenue plus forteet moins transparente; on pouvait cependant observer les pulsations du cœur, au nombre de 68 par minute, c’est-à-dire, d’une vingtaine de plus que dans l’état ordinaire. | A cette époque, le col de animal paraît finement granulé, les tentacules prennent une teinte grisâtre, et, de la base des tenta- cules supérieurs, deux bandes plus foncées suivent la longueur du dos ; une bande transversale vient les joindre. Le 7 octobre, les granulations du col prenaient la forme de petits tubercules ; le manteau commençait à offrir des taches parallèles plus fon- cées, formant deux bandes. Ces taches sont peut-être des glandes sécrétant une matière colorante, qui doit se méler à la substance calcaire de la coquille, pour former les bandes colorées dont elle est marquée. Le 19 octobre, il y avait 2 + tours de spire à la coquille et une bande d’un brun clair ; le 26 novembre, il y avait 2 + tours de spire et 2 bandes. De cette époque jusqu’au 12 décembre, les jeunes escargots furent gardés, à une température de 12 à 15°, dans un pot à fleurs, à moitié rempli de terre. Ils mangèrent peu et restèrent tranquilles, les uns suspendus aux parois du pot, les autres ea- chés à quelques lignes sous terre. Le 12 décembre, on les re- mit à l’air libre, à une température de 8 à 12°; mais le 15, on remerqua déjà que tous, à l'exception de 2, s'étaient enfon- cés à 4 lignes sous terre. Le sommet de la coquille était dirigé en bas, et l'ouverture se trouvait fermée par un épiphragme cal- caire. Ceux qui étaient restés suspendus aux parois du pot, ne se cachèrent sous terre que le 12 janvier 1826, à une tempéra- pud sa L4 La -DA8Tuÿ p SNUI4 DR | | 4 UOISSTUIUOD ul + . IÙ 9P 2er 9 SR \ FA S9191Z AAUDihR nn sé vr nu9)94 3595 quivu piéy,u 2 91191MNAN0411 98 AU sit. ds sr n£n SJ UC CouIon ct”ah 2: larve oeil ou le doutes à 77 7 D A "7 3— Va l’art. 1°, loi du 21 fru a set subst. pres ces 2 _ PrAUVAL ee 7 a ue “Ale CE UN. RES CRE A asse, Lé motifs, c . EE Zoologie. 145 ture de 4° au-dessous de zéro. Les jeunes animaux restèrent dans un repos complet jusqu’au 26 février ; plusieurs tentatives qu'on fit pour les réveiller, soit en les plaçant dans un apparte- ment chauffé, soit en aspergeant la terre avec de l’eau tiède, restèrent sans effet : ce ne fut que ce jour là que l’un d’eux re- poussa son épiphragme; le 8 mars, deux autres suivirent; le 7 et le 16, plusieurs autres ; enfin le 22, parurent les deux der- niers: les mêmes qui s'étaient aussi cachés le plus tard et qui avaient, par conséquent, passé le même temps à peu près, dans l'état de repos. Revenus de leur sommeil d’hiver, les jeunes animaux sem- blaient comme jouir d’une nouvelle vie; ils mangeaient avec avidité les jeunes feuilles de laitue qu'on leur présentait, et bientôt ils prirent, ainsi que leurs coquilles, un notable ac- croissement. Ils ne mangeaient que la nuit; le jour , ils étaient tranquilles ou bien occupés à construire leur coquille. Le tableau suivant pourra donner une idée de leur accroisse- ment progressif. Les coquilles sont mesurées par leur diamètre ; la longueur de l'animal est prise de l'extrémité des tentacules supérieurs à l’extrémité opposée du pied. Dates. Dimensions de la Long. de l'animal. coquille. 15 sept. 1825... 2 + lign..... 3 lign. MR... 3 su CS 7 octob. ... À rot su ses. 19 — …. JS AGP 7 — 26 nov, Me, 5 SU 10 — 1 avril 1826. 6 ARE 25 3 — 8 — AR 7 eue : VE. SA ES ADO Lei 7+ ARE RE) 1: EEE PT is ve 8 SES “ Dettes . Mu. » 4. CRE PR SEP NT DE: A LS 5 mai *? 9 Si2-t PD-ITO men LME ERTN II ER À: — 2 juin. CEUX ps ess Dpe Na Nue 9 — +. IP. 2 ce. 2pP. 4 — bb er bautéeises EP: 3 Jeyssl 22DS Side CERTES CAPE 3 1/50 Ci VINS À. A ONRRPRS ETS: “eve AD DO, JR 7. a EE bt5 bee ST PIN EME DES MT DA G dette BDs) 0 ms = en D RC r.. SP, CO UE ent EN ER 3p. 30 B, Tome XVI, 10 146 Zoologie. La coquille cessa de s’accroître à dater de cette époque; l'animal ne s’occupa plus, durant 15 jours, qu’à la rendre plus forte du dedans, à garnir_ son orifice d’un bourrelet, et à lui donner le degré de perfection propre à l’âge adulte. Cinq individus parvinrent, de cette manière, à leur dévelop- pement complet; et le résultat assez remarquable qu'ils ont fourni, c'est que l’espace d’un an suffit à ces Mollusques pour atteindre tout leur accroissement. Accouplement des Escargots. M. Pfeiffer eut occasion d'obser- ver l'acte de la copulation, le 10 juillet 1826, sur 2 escargots qu'il.avait trouvés dans un jardin, Quoique M. Oken ait déjà fort bien fait connaître cet acte (ZLehrbuch der Naturgeschichte ; Tom. III, 1° partie, Zoclogie, p. 316), nous rapporterons ce- pendant la description que M. Pfeiffer en donne. Les deüx animaux étaient dressés l’un contre l’autre, et leurs deux pieds se correspondaient parfaitement ; ils se caressaïent mutuellement en se touchant les lèvres et les tentacules; bien- tôt le pénis sortit de son ouverture sous les tentacules supé- rieurs du côté droit; une titillation mutuelle exercée sur lui à l'aide des tentacules inférieurs gauches , en angmentait évidemment l'orgasme; il était fortement gonflé ; les deux vulves, placées vis-à-vis l’une de l’autre, étaient ouvertes, et dans un clin d'œil la pénétration mutuelle eut lieu simultané- ment; elle fut si intime et si instantanée, que toute observa- tion exacte en fut empéchée; l’on vit seulement, dans l’intérieur du pénis, un canallivrant passage à un liquide, qui était probable- ment le sperme. L'union sexuelle dura 7 minutes, après lesquel- les les parties génitales se rétractérent avec lenteur, et en s'af- faissant. À l'onfice de la verge, on remarquait encore quelques gouttelettes de fluide séminal, qui sortaient peu à peu; 5 minutes après on n’en apercevait plus rien, Les déux animaux parais- saient étre dans un grand état d'épuisement; ils rétractaient la tête et les tentacules , et leurs pieds agglutinés ensemble se sépa- rèrent peu à peu; une demi heure après, les 2 escargots s’é- taient retirés dans leur coquille, pour y rester pendant la nuit. Le lendemain matin, à 6 heures, on les retrouva dans l’état d'accouplement; ils se séparèrent à 8 heures, et s’éloignèrent dans des directions opposées, sans se soucier l’un de l’autre par la suite, Zoologie. - 147 Dès le même jour, vers midi, l’un d’eux se cacha sous terre, de manière que le sommet seulement de sa coquille fut encore visible; il resta dans cette position jusqu’au lendemain matin à 6 heures; en enlevant la terre, M. Pfeiffer trouva une cavité remplie d'œufs; l'animal se retira à 2 heures, et après avoir re- couvert de terre la petite fosse, il s’éloigna à 4 heures. M. Pfeiffer examina plusieurs de ces œufs sous un grossisse- ment considérable du microscope, mais ne put découvrir au- cune trace du vitellus. Il est donc resté incertain si ces œufs étaient fécondés ou non. S. G: L. 105, CRUSTACÉS DE LA MÉDITERRANÉE ET DE SON LITTORAL, dé- crits et lithographiés par M. Polydore Roux. Cet ouvrage in-4° sera composé de 36 livraisons environ. . Chaque livraison contiendra 5 planches dont chacune n’offrira que des espèces du même genre; les planches sont dessinées et lithographiées par l’auteur lui-même, et soigneusement colo- riées. Le texte en regard, sur papier vélin,accompagnera chaque livraison ; il se composera, pour chaque espèce, d’une phrase latine, de la description en francais, de sa forme, de ses cou- leurs et de ses mœurs. La synonymie des auteurs les plus con- nus précédera la description. Prix de la souscription : À Paris et à Marseille, 8 fr. la li- vraison. Franc de port pour les départemens de la France, 8 fr. 30 c. Id., pour l'étranger, 8 fr. 50 c. N. B. L’Auteur invite les personnes qui désireraient augmen- ter leur Collection de Crustacés, ou toute autre, des productions du midi de la France, à l’honorer de leurs relations ; il offre d'échanger, en faveur du Cabinet d'Histoire naturelle de Mar- _seille, non-seulement les Oiseaux et les Fossiles de la Provence, mais encore la plupart des Animaux marins et surtout les Pois- sons dont il se propose une publication dès qu'il aura terminé son Orrithologie provençale. 106. OBSERVATIONS SUR QUELQUES NOUVELLES ESPÈCES DE CRUS- TACÉS de la mer de Nice ; par À. Rrsso. Avec 1 pl. (Nova Acta Phys.-med. Acad, C, L. C. Nat, Curios.; Tom. XIIL, 2° part., 1827, p. 817.) Les espèces que M, Risso décrit comme nouvelles dans ce mémoire sont au nombre de six, 40 148 Zoologie: 1° PeNEUS spénosus. P. testé elongalé, rubro-aureé spinosé , rostro subulato supra 11-dentato , infra dentato, pedibus tertii paris mazxümis, elongatis, aculeatis. Long. 00,70. Séjour: régions coralligènes. Apparition : mois de juin. l 2° ALPHEUS pelagicus. A. testé arcuat@ ruberrimd , rostro ca- naliculato , supra b-dentato , infra bi-dentato. Longueur 00,96. Séjour: abymes rocailleux. Apparition: août. 3° Arpn, punctulatus. A. testä albo livid& , rubro-fusco punctu- lat&; rostro supra 10-dentato , infra 1-dentato. Long. 07,20. Séjour: régions sablonneuses. Apparition : août-septembre. Ces trois premières espèces sont figurées sur la planche. 4° Axprx. amethysta. A. test& albä amethysteo fasciaté ; ros- tro lato, suprà 8-dentato, infra {-dentato. Longueur, 00,40. Sé- jour: rochers peu profonds. Apparition : mars-juillet. 5° Aux. scriptus. À. testé elongaté alb& , ruberrimo punctatä; rostro suprä 10-dentato , infra 3-dentato. Long. 00,30. Séjour : rochers du rivage. Apparition: avril-mai. 6° Pazæmox crenulatus. P. testé albä squalidä caeruleo punc- tatä ; rostro supré 8-dentato, infra b-dentato. Long. 00,60. Sé- jour : région des Algues. Apparition: décembre. Les 3 dernières espèces ne sont pas représentées par des figures. r 107. MÉMOIRE sur L'EURYPODE, nouveau genre de Crustacé dé- capode brachyure; par M. E. Guénin, avec fig. (Mémoires du Mus. d’Hist. nat. ; Tom. XVI, 11° cah., 1828, p. 345.) Ce nouveau genre appartient à la famille des Triangulaires de M. Latreille. Après avoir tracé un aperçu des progrès que la science a faits depuis Linné, M. Guérin établit pour son genre les caractères suivans : Genre EuryrODE : Eurypodius. Antennes externes longues, insérées au-dessus des yeux, ayant leur pédoncule formé de 3 articles égaux. Les intérieures beau- coup plus courtes, avec leur filet interne, ou le plus petit, de 7 articles. Yeux pédonculés, non rétractiles ; épistome transver- sal. Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs plus long que large, et profondément échancré à son bord interne et su- périeur. Test triangulaire, rétréci en avant , et terminé par un rostre bifide. Serres égales, plus grandes dans les mâles; et à Zoologie. 149 mains comprimées et alongées. Pattes longues, décroissant de longueur depuis la 1°° paire, et ayant le métatarse dilaté. Queue de sept tablettes dans les deux sexes. La seule espèce connue de ce genre a été apportée des îles Malouines par MM. Lesson et Garnot. M. Guérin la nomme ÆE. Latreüli. Testa triangularis , tuberculata, villosa ; spinis duobus utrinqué sub oculis ; rostro bifido ; manibus elongatis , compressis ; pedibus elongatis, articulo 5° dilatato ciliato. Long., plus de 3 pouces; plus grande largeur, de près de 2 pouces. | Un rapport favorable, fait à l'Académie des sciences par MM. de Blainville et Latreille, est joint au mémoire de M. Guérin. 108. Essais ENTOmOLOGIQUES N° V; par Arvid David Hummer. In-8° de 51 pag. Saint-Pétersbourg, 1826; imprimerie de la Chancellerie de l'Intérieur. (Voy. le Bull., Tom. VII, n° 127) Nous sommes bien en retard pour parler de ce numéro qui vient seulement de nous être adressé. 11 contient : 1° Quelques réflexions sur l'étude de l’histoire naturelle, sur lesquelles, mal- gré leur intérêt, nous ne nous arréterons pas, ayant un but trop général pour être analysées. L’art. n° 2, Znsectes en 1825, offre des observations de détails, des rectifications de synony- mie , et l'indication des nombreuses espèces trouvées en 1825. D. 109. SPECIES GÉNERAL DES COLÉOPTÈRES DE LA COLLECTION DE M. LE comre Desrax , Pair de France, lieutenant-général, etc, Tom. III, in-8° de 556 pag. Paris, déc. 1828; Méquignon- Marvis. Ce volume, consacré en entier à la tribu des Férontens, offre un travail aussi complet qu'important sur cette nombreuse tribu. Nous ne tarderons pas à en signaler tout l'intérêt à nos lecteurs. 110. DESCRIPTION ET FIGURE DE L'APPAREIL DIGESTIF DE L’_#70- bium striatum ; par M. Léon Durour. ( Annales des Sciences natur. ; juin 1828, p. 219.) L'appareil digestif de la Vrillette striée ( {robium striatum Oliv. ) offre une particularité remarquable dans l’ordre des Co- léoptères. La longueur du tube alimentaire a 3 fois celle de «do Zoologie. l'insecte ; l’œsophage est court, et se renfle bientôt en un jabot plus où moins ellipsoïdal, suivant son degré de dilatation , et: dont les paroïs sont extrêmement minces et pellucides. Entre le jabot et le ventricule chylifique, on trouve des boursouflures , de véritables appendices gastriques, disposées comme une fraise ou une collerette autour du pylore; elles forment une double rangée circulaire superposée; chacune des rangées paraît com- posée de 10 boursouflures courtes, échancrées en cœur et comme bilobées. L'existence de ces appendices gastriques est un fait nouveau dans l’anatomie des Coléoptères; M. L. Dufour ne les avait trouvées jusques-là que dans les Orthoptères avec lesquels cependant les 4robium n’ont aucun autre rapport d’a- nalogie. Le ventricule chylifique de la Vrillette est alongé, cylin- droïde , presque droit, parfaitement lisse et dépourvu de pa- pilles ; l'intestin qui lui succède en est brusquement distinct , et débute par une portion grêle, filforme , repliée en une anse assez grande; avant de se terminer à l'anus, il se renfle en un cœcum alongé, vers l’origine duquel l’anse intestinale est con- tiguë et comme adhérente. Les vaisseaux hépatiques de la Vrillette présentent aussi une disposition différente de celle des autres Coléoptères. Au nom- bre de 4, ils s’'implantent, par 8 bouts distincts , autour du bourrelet qui termine en arrière le ventricule chylifique. Ces vaisseaux, ordinairement incolores et non variqueux, sont plus courts que ceux des autres Insectes en général, et forment cha- cun une anse à 2 insertions. L. 111. SUR LA PRÉPARATION DE LA CIRE PAR LES ABEILLES; aVeC fig.; par G. R. Treviranus. ( Zeitschrift f. Physiologie ; Tom. TITI, 1° cah. , 1828, p. 62.) La découverte de la sécrétion de la cire par les Abeïlles est due à Herman-Chrétien Hornbostel, prédicateur à Hambourg, qui vivait dans la 1° moitié du siècle passé. Sous le pseudo- nyme de Welittophilus Theosebastus, c2 pasteur publia, en 1744 dans le 2° volume, p. 45, de la Bibliothèque de Hambourg (Ham- burgische vermischte Bibliothek), un mémoire dans lequel sa dé- couverte est consignée d’une manière très-complète et avec cer- tains détails fort exacts, que n’ont pas même remarqués des Zoologie. 191 observateurs plus récens. Mais ce travail, enfoui au milieu de mémoires relatifs aux antiquités , à la philologie et à la théolo- gie, pour la plupart très-insignifians, fut oublié, malgré l'ex- trait qui en fut donné dans le Commerciun litterarium rorim- bergense , de 1743; et ce ne fut qu’en 1769 que la découverte de Hornbostel fut reproduite comme nouvelle par le pharma cien Riem, l’un des plus féconds polygraphes et des plus grands pédants , parmi les nombreux auteurs qui ont écrit sur les Abeilles. { V. Jes OEuvres de Ch. Bonnet; Tom. V, p. 1"°,p.11r. Ed. in-4°.) En 1792, J. Hunter vint à son tour la donner comme sienne, et ce ne fut qu'appuyée d’une aussi imposante autorité, qu'elle commenca à exciter l'attention des naturalistes. Elle fut enfin généralement adoptée, lorsqu'on la vit confirmée par les expériences de Huber et de mademoiselle Jurine. Il n'y a de réellement neuf dans le travail de M. Huber, que les recher- ches sur l’organisation des membranes cirières; la nécessité du miel comme aliment pour la sécrétion de la cire, l’origine du propolis et la manière dont les abeilles s'y prennent pour reti- rer les lamelles de cire des replis abdominaux qui les contien- nent, avaient déjà été reconnues par le pasteur hambourgeois. Après avoir ainsi rendu à chacun ce qui lui appartient, M. Treviranus décrit les lamelles de cire et les aires membraneuses quisécrétent cette substance ; il n’a point trouvé, daus ces mem- branes, le réseau de mailles hexagones, qui doit y exiiter d’après ges observations microscopiques de mademoiselle Jurine, con- signées dans l’ouvrage de M. Huber; leur tissu est au contraire tout-à -fait homogène. On sait que la cire, avant d’être employée à la construction des cellules, est transformée en une pâte par une sorte d’insali- vation, au moyen d’un liquide que charrie la trompe. Ce liquide est fourni par les glandes salivaires. Plusieurs autres Hyménop- tères, comme le Xylcopa violacea, le Megachile muraria, ete., emploient aussi leur salive pour agglutiner les matériaux dont ils construisent le nid qui doit recevoir leurs œufs. M. Treviranus a examiné les vaisseaux salivaires dans diffe- rentes espèces d’Abeilles. Ces vaisseaux ne sont que de petits cœcums, comme tous les autres organes sécréteurs Ces Insectes; il y en a 2 antérieurs et 2 postérieurs chez les Abeilles et les Bourdons. L'auteur en donne une figure. S. G. L. 192 , Zoologie. 112. GELIS INSECTI GENUS DESCRIPTUM à Carolo Petro TaunsEnc: (Nova Acta regiæ Soc. scient. Upsal. ; Vol. IX, 1827, p. 199.) M. Thunberg, dans cet article, propose un genre nouveau sous le nom de Gelis pour les Ichneumonides aptères. Les es- pèces de ce genre se distinguent, dit-il, de tous les Ichneumo- nides aîlés par les caractères suivans : corps glabre; aîles nulles; antennes allant un peu en grossissant vers leur extrémité. L’au- teur paraît donc ignorer que les Ichneumonides aptères ont été regardés comme appartenant au sexe féminin, et ayant des mâles aîlés (ce qu'il aurait dû conclure lui-même de la compa- raison qu'il fait de ses Gelis avec les Mutilles et les Fourmis, et particulièremeut avec les premières). Je ne sais si M. Graven- horst avait publié avant l’impression du mémoire de M. Thun- berg, son ouvrage sur les Cryptus aptères; mais il reste cer- tain aujourd'hui que le genre Gelis ne peut pas être maintenu avec le caractère donné par M. Thunberg, parce que les espè- ces qui le composent appartiennent comme femelles à des Cryptus, et que tous les Cryptus mâles sont aîlés (Voy. Zchneu- mon; Encycl. méthod., pour les espèces, n°° 198, 203, 204, ete.) ainsi que la plus grande partie des femelles de ce même genre. Nous allons cependant donner ici la liste des espèces citées par l’auteur, et les phrases spécifiques de celles qui sont nouvelles. 1° Gélis agile, G. agilis. — Cryptus agilis Fab. Syst. Piezat. 2° Gélis pédestre, G. pedestris.—Cryptus pedestris Fab. id. 3° Gélis coureur, G. cursitans.— Cryptus cursitans Fale id. — 1° Gélis nain , G. pulicarius. — Cryptus pulicarius Fab, id. 5° Gélis prompt, G. festinans. — Crrptus festinans Fab. id. 6° Gélis clavipède, G. clavipes. Noir, front et pattes de couleur rousse, jambes antérieures en massuc. D’Upsal. Rare. 7° Gé- lis fascié, G. fasciatus.— Cryptus fasciatus Fab. id. 8° Gélis des Mittes, G. Acarorum. — Cryptus Acarorum Fab. id. 9° Gélis pédiculaire, G. pedicularius. — Cryptus pedicularius Fab. à. 10° Gélis ventre roux, G. rufogaster. Roux, tête et partie pos- térieure de l’abdomen, noires. D'Upsal.— 11° Gélis frontal, GC. frontalis. Roux; dessus de la tête, extrémité des antennes et partie postérieure de l'abdomen , noirs. Environs d’Upsal. Rare. 12° Gélis ruficorne, G. ruficornis. Roux; partie postérieure de la tête et de l'abdomen , noire. D’Upsal. Rare. A n'y a pas de figures jointes à ce mémoire, AS. EF, Zoologie. 193 113. HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES OÙ PAPILLONS DE France, par M. J. B. Gopanr, continuée par M. P. A. J. Du- PONCHEL.— NocruRxes. To. IV, Liv. IX° à XIV°. (V. le Bul- letin de juin 1828, To. XIV, n° 268). Paris, 1827; Crevot. Nous nous bornons aujourd’hui à signaler la publication des nouvelles livraisons de ce bel ouvrage, sur lesquelles nous re- viendrons sous peu. 114. OBSERVATIONS SUR LA LÉTHARGIE PÉRIODIQUE DES CHE- NiLLES des Papillons Euphrosine et Dia ; par M. VaupouEr. (Anal. de la Soc. Linn. de Paris ; septemb. 1827, pag. 374.) Ce mémoire contient des observations d’après lesquelles il paraîtrait que les chenilles des Argynnes Euphrosine et Dia tombent dans un état de léthargie, absolument indépendant de la température. Nous pensons que ces observations ont besoin d’être répétées. AS: Fe 115. MÉMOIRE SUR UN INSECTE DIPTÈRE DU GENRE BOLITOPHILE ; par M. E. Guérin. (Annal. des Sciences naturelles ; Tom. X, P- 399.) Dans ce Mémoire, M. Guérin fait connaitre les métamor- phoses d’un petit Diptère (Bolitophila fusca Meig.) de la tribu des Tipulaires de M. Latreille, Ce Mémoire est divisé en 3 pa- ragraphes ; dans le premier, l’auteur traite de la larve et de son habitation; le second est consacré à faire connaître la nymphe; enfin , le troisième traite de l’insecte parfait. La larve du Bolitophile brun vit dans les champignons des bois ; elle a la forme d’un petit ver blanc, et n’a pas plus de 3 lignes de long. Cette larve est apode; elle a une bouche armée de 2 mandibules assez puissantes. L'auteur n’a pas observé de stigmates le long des segmens de son corps ; mais il a vu que le dernier anneau a 2 gros stigmates protégés par des appendices de cet anneau, et placés au-dessus de l'anus. C’est à ces stigma- tes que viennent déboucher les trachées qui règnent tout le long du corps. La larve dont il est question ici se cache en terre pour se transformer ; elle change plusieurs fois de peau avant de subir sa métamorphose. La nymphe est d’un jaune pâle ; la place de la tête est mar- 154 Zoologie. quée par une couleur plus foncée. Les fourreaux des ailes, des antennes et des pattes sont d’un noir bleuâtre, qui tranche par- faitement sur le fond jaune de cette nymphe. Les anneaux de l'abdomen sont bien distincts, et cet abdomen est indépendant des ailes et des pattes ; ilse meut avec vivacité quand on touche cette nymphe. L’insecte parfait éclot quatre jours après la tœansformation des larves en nymphes. L'auteur a observé avec beaucoup de bonheur la manière dont il se débarrasse de son enveloppe, Il n'a que 2 lignes de long. La bouche est presque entièrement membraneuse; elle est très-difficile à observer. Après avoir dis- séqué un grand nombre d'individus, M. Guérin est parvenu à déterminer le nombre de pièces qui composent cet organe. Il y a trouvé une lèvre supérieure réunie avec les mandibules, 2 mächoires portant chacune un palpe et une lèvre inférieure; ces différentes pièces sont décrites avec soin, et l’auteur expose les raisons qui l'ont déterminé à les comparer aux pièces qui por- tent le même nom chez les Insectes plus élevés dans l'échelle. Ce Mémoire est terminé par l'exposition des caractères du genre Bolitophile, que M. Guérin modifie en se servant de la considération des organes de la bouche; il expose les carac- tères qui distinguent ce genre des autres genres voisins, et finit en donnant L* description des deux seules espèces connues jus- qu'à ce jour. Ce Mémoire est accompagné d’une belle planche lithographiée par l’auteur lui-même. G. 116. TABANI SEPTEMDECIM NOVÆ SPECIES DESCGRIPTÆE À Carolo Pe- tro TuungerG. ( Nova Acta reg. Soc. scient. Ups.; Vol. IX, p. 3.) Dans ce Mémoire, M. Thunberg, dont les travaux nombreux ont déjà fait connaître un grand nombre d'insectes nouveaux, commence par faire l’'énumération des espèces anciennement connues, qui sont rapportées, sans aucun doute, au genre Ta- banus ; puis il en décrit 17 nouvelles qu’il range sous trois di- visions. FE division: Abdomine unicolore. 1° T. colon. Alis bipunctatis, Au Brésil. 2° T, bicolor. Alis fuscis , thorace brunneo.” 39 T. piceus. Alis basi ferrugineis , du Brésil. Zoologie. 159 4° T.ferrugineus. Totus ferrugineus , de Cayenne. D°T. ruber. Ano ciliato. 6° T. brunneus. Abdomine ferrugineo , pectore cinereo, du cap de Bonne-Espérance. 7° T. grossus. Alis ferrugineis , fascia fusca, d'Italie. 8° T. flavescens. Alis apice fuscis , du Brésil. 9° T. tetrapunctus. Alis quadripunctatis, des Antilles et du Brésil. FL II° division : Abdomine albo fasciato. 10° T. cingulatus. Segmentorum marginibus albis. III division : 4bdomine léneato , maculato. 11° 7 fuscus. Abdomine fusco , line& alba. 12° T. meridionalis. Abdomine rubro , linc4 alba. 13° T. triceps. Abdomine trilineato , veratre rufo , de Cayenne et du Brésil. 14° T. algiricus. Abdomine trilincato, basi ferrugineo , d’Alger. 15°. T. barbarus. Abdomine trilineato, segmentorum margini- bus ciliatis, d'Alger. 16° T, chinensis. Abdomine trilineato, ano fusco, de Chine et du cap de Bonne-Espérance. 17° T. elegans. Abdomine trilineato, alis quadripunctatis. Ces phrases spécifiques sont suivies de descriptions détaillées. A. S.F. 117. SUR UN VER ÉPIZOAIRE TROUVÉ SUR LE POULPE DE L'ARGO- NAUTE; par M. Dee Curasr. (WMemorie sulla Storia e Noto- mia degli animali, etc.; Fasc. V, p. 223.) Ce ver s'est détaché de la surface d’un Poulpe Argonaute que Fauteur venait de retirer de sa coquille; il était vivant et s’agitait beaucoup. Par ses caractères, il se rapproche le plus du genre Trichocéphale ; mais il en diffère par la présence d’une double série de suçoirs qui commence à l’extrémité de la trompe, et se termine à l'extrémité opposée du corps. M. Delle Chiaje n'ayant point voulu établir un nouveau genre , donne à son ver le nom de Trichocephalus acetabularis , avec ces caractères : Parte capillari longé , corpore sensim sensimque crassiusculo ; acetabulis in dorso. La forme du corps est ovale alongée ; antérieurement, il offre 156 Zoologie. une trompe très-contractile et filiforme, terminée en une pointe très-fine. Les sucoirs rangés sur deux séries alternantes sont au nombre de 35; chacun d’eux offre un pédicule arrondi et une ouverture centrale, au moyen de laquelle le ver s'attache au Poulpe sur lequel il vit comme épizoaire. PF Un seul individu femelle, trouvé en juillet 1827, est repré- senté par une figure. 118. OBSERVATIONS SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE VER, Qu genre Filaria, avec fig.; par-M. Léon Durour. (4nnales des Scienc. nat. ; juin 1828, pag. 222.) Cette Filaire habite le canal intestinal du Gryllus burdigalen- sis Latr. M. L. Dufour en a observé un individu vivant qui était sorti par. l'anus de l'insecte qu’on venait de piquer avec une épingle. La couleur, la forme et la grosseur du ver étaient celles d’un vermicelle ordinaire, sa longueur de 6 pouces; sa tête était noire, et l'extrémité postérieure divisée assez profon- dément en 3 pointes ou mamelons conoïdes , entre lesquels s'ouvrait l'anus. La bouche n’a pu être trouvée, même à l’aide du microscope. Le Filaria Locustæ Rud., qui habite les intestins des Locusta viridissima et verrucivora, est peut-être le même ver. M. L. Du- four nomme le sien F. tricuspidata; alba, semipedalis; capite ni- gro; caud& obtusä, tricuspidatd. En observant cette Filaire, l’auteur vit, le 3° jour, qu'entre les 3 pointes de la queue sortait un corps vermiforme de la couleur et presque de l'épaisseur de la Filaire elle-même; il était privé de vie et restait passif dans l’acte de l'expulsion ; sa peau, parfaitement lisse, ne présentait aucune trace de fibre; sa tête, au lieu d’être arrondie et noire comme celle de la Fi- laire, était effilée et de la même couleur du reste du corps. Ce- lui-ci, expulsé en entier, avait 8 pouces de long, et son extré- mité postérieure était arrondie, et non à 3 pointes. « Je livre aux helminthologistes cette Filaria Filariæ, » dit l’auteur en terminant sa note, 119. MÉMOrRE sur L’ACROSTOME , nouveau genre de ver vésicu- laire; par M. Le Sauvacz, prof. à l'École de Médecine de Caen. (Mém. de la Société Linnéenne de Normandie ; années 1826-1827, pag. 109.) Zoologie. 197 L'auteur établit le genre Æcrostome avec les caractères sui- vans: Bouche simple, terminale, plus ou moins réguliérement bilabiée ; corps cylindroïde , légérement annelé, terminé par une etquelquefois deux vessies caudales. L'espèce unique est nommée A. Amani. L'auteur en a trouvé quelques individus à l'intérieur de la membrane amnios, chez une vache qui avait été tuée vers le 4° mois de la gestation. Ils étaient fixés par leur bouche à la surface intérieure de la membrane amniotique. Le corps a de 2 à 4 lignes de long. Le genre est voisin de celui des Cysti- cerques. L'organisation intérieure du ver n’a pu être étudiée, parce qu’il avait été conservé dans l'alcool. ” 120. I. Norice sur uNE CARYOPHYLLIE, trouvée à l’état vivant dans la Ter-Bay (Devon), avec fig.; par H. T. DE LA BÈècne. (Zoological Journal ; n° XI; janv.-avril 1828, p. 481.) 121. IL NOTE ADDITIONNELLE; par M. Bronerte. (Zbidem ; pag. 485.) M. De la Bèche a observé, pendant la durée d’un mois, plu- sieurs. individus d’une Caryophyllie qu'il nourrissait avec des œufs de Chevrettes, de la chair de Poissons, de Crustacés et de Mollusques. Il a trouvé que ce Polype est très-vorace ; il avale des masses alimentaires qui paraissent hors de proportion avec ses dimensions ; son estomac est très-dilatable, et la digestion se fait avec rapidité, Cette Caryophyllie se rencontre dans la Tor-Bay, sous de grosses pierres ou sous le rebord des rochers, elle a ses tenta- cules et sa bouche dirigés en bas. On ne la trouve que lors des marées basses du printemps. M. Broderip fait remarquer que le genre Gary applis de Leach a pour caractère essentiel une double série de lamelles. M. de Lamarck, ne tenant pas compte de ce caractère, a réuni sous ce nom des espèces entièrement différentes sous ce rapport et sous plusieurs autres. On peut établir ainsi les caractères du genre CarxoPHYLLIA : Polyparium simplex , basi affixum ; corona laminis duplici serie dispositis, exterioribus majoribus, regulariter inæqualibus, maxi- mis inter seriet internæ laminés interpositis , discus lamellis erec- tis prominulis , foliatis, + 198 Table des articles. Le type du genre est le C. Cyathus, de la Méditerranée, (Leach, Zoolog. Miscell, pl. 59.) C’est M. Th. Smith qui a le premier fait connaître l'animal de l’espèce qui habite les côtes du Devon- shire ,et que M. De la Bèche a observé. Cettj espèce, sous le nom de C. Smith Brod., est caractérisée ainsi : C. laménis sub- integris, plicatis , néaoirtitieé leviter crenulatis, laminis exterio- ribus valdè inæqualibus, laminis minoribus 3 inter altiores in- terpositis. Elle est très-bien figurée sur la planche. Outre ces 2 espèces vivantes du genre Caryophyllie, il faut peut-être encore y rapporter les C.europæa et premæa Risso (Hist. nat. des prod. de l'Europe mérid., Tom. V.) L. CAR LL LIL SI IE IR IR LV LR LR LR LUE LE LR LE IE LE LE EE EEE D EE TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER. Géologie. Traité de géognosie ; d'Aubuisson de Voisins... .. Suite RTE à Le Monde souterrain ; Wienbach.—Tableau des shénotsite “roles: niques; Danbeny. ++ Répense aux réflexions faites par M. Catullo sur le calcaire moellon ; Marcel de Serres.................... 3 Mémoires pour servir à la description géol. EPA Pays «Bas; d'Omalius d'Halloy PC CE cost odisss sers 11 Notice topographique et minéralog. sur les terrains houilliers de l'arroud. de Brioude; Pomier jeune......,........:........ 12 Sar un terrain rénferttiait de nombreux débris de Mollasques et de Reptiles, à Brignon; Teissier..,.....:.... vsssssresssrente 14 Note sur deux cavernes à ossemens , découvertes à Bise, pi de Narbonné; Tournal.. .., "assoc ue sense Von ES 19 Lettre écrite au prof. du EME d'hist. nat., par M. Tournal.. 20 Recherches et observat. théoriques sur re formations d'eau douce du bassin de Narbonne....,.....,..:,...........,4%e 24 Notice sur le terrain secondaire qui conte la chaine de Ste-Vic- toire et les env. de la ville d'Aix; Delcros.....,.,..:. vosn 5 081 Histoire naturelle des prince. productions de l'Earope mérid.; Fa 34 Sur la constitution géolog. des Appennins de l'Italie supérieure ; PR ensure one ve 0 : 0 RDC uarsPiess, O7 Essai sur la zoologie fossile des provinces austro-vénitiennes; Catullo, 40 Réflexions géologiques sur les événemens arrivés dans le cours de l'Auiens: AR Caen, ..,.,..,..s0s: he D A peus 38 Recherches de M. Pasini sur la Géologie de la Haute-Italie..,..... 43 Abrégé de la descript. physico-minéralogique de l'Eana; Gins. Alessi, 44 Séances de la Soc, géol. de Londres,...,.,....swme.sanvanserr 47 Prix proposé par l'Acad, de ROUEN, , coco ve se 0 NP 50 Table des articles. Histoire naturelle générale. Manuel à l’usige des amateurs d'hist. naturelle ; D' Thon........ Séances de la Soc. Linnéenne de Normandie Recueil des actes de la séance solennelle de l’Acad. des sciences de St- -Pétersbourg. MR a dr à sn des ep à AeC SAIT LS UNE dote de Réunion à Berlin de la Société des uaturalistes allemands. Minéralogie. L'art d'essayer les minéraux à l’aide du chaluméau ; Ed. Harkort... Découverte de trois nouveaux métaux dans le platine des monts Ourals; D° Osann Notice sur la pesanteur spécifique des corps , considérée comme ca- racière minéralogique ; Beudant........................... Analyse de plusieurs variétés de marnes des environs de Billom. — Anal. d'un Psammite alunifère des environs de Royat; Lecoq... Tableau des substances minérales du dép. de la Haute-Loire; Ruelle. Notice sur la découverte de la Tourmaline Rubellite en Russie... Sur la minéralogie du comté de Chester; W. Carpenter.— Sur le fer RE dE Lenssivanie :2 7.0, dd ne de Are. «is Mines de plomb de la Grande-Bretagne. iphié d’Aniche.— Char- bon de terre des Indes-Orientales.— Masse de fer natif en France. nm mm Botanique, Réclamation de M. Desvaux contre un article inséré dans le Bulletin. Réponse aux observations de M." Félix Petit sur la 2° édit, de la Flora Gallica ; Loiseleur-Deslongchamps..............,..... Sur les sécrétions aqueuses des parties foliacées des plantes; L. C. RD TR te ed ne pa ne a Docu ee Reproduction particulière du F'iola CL RER LÈT D Dictionn. botanique italien; Ottar. Targioni Tozzetti. — Les vége- taux curieux; B. Aïe. 2 Le guide de l'amateur botaniste ; J. F Olaguier.— Manuel de l’herboriste; Lebeaud.— Botanical Maga- zine : nouv. série ; par W.J. Hooker. Domena Répliter a 1495450 tir D UT Fiora Brasiliæ meridionalis ; de St-Hilaire , de Jussieu, etc.. Novitiæ Flore Sueciceæ ; Fries upon Flore pittoresque et médicale des Antilles; Descourtilz.. ... Ace Zritia Floræ Groninganæ.— Tentamen Floræ alpine Heletiæ ; Zollikofer. — Botanique des états des Illinois et du Missouri. — Palmiers-dattiers en pleine terre, en Italie; Brunner Revue de la famille des Crassulacées; De Candolle.............. Mém. sur les Renonculacées de la flore des Pays-Bas ; Lejeune et Courtois.— Ohservat. sur le Tilia petiolaris D. C.; Lang. Sur la rhubarbe du commerce; Dav. Don.—Les Hihtés Cryptoga- mes, etc.; Bischoff.. nach Mr À Collection des Châpianons comestibles , etc. ; Bendiscioli. CET TE logue des Algues d'eau douce de la flore de Wurzbourg: Leiblein. tude sur les hydrophytes non articulées ; F. Fleury.— Sur le genre Phragmidium et \e Puccinia Potentille ; ; Eysenhardt...... PARU Sor le genre Trichostomum Laureri ; Schultz.— Elenchus fungorun sistens ; etc. ; E, Frieg., sous sise soeurs Musci frondori quos in Alsatié , etc, sollegerunt K,G, Kneïff et Ch, LA 52 53 64 92 101 102 103 # 160 Table des articles. Ph. W. Mœrker.— Plantæ cryptogamicæ quas, ete., er Kneïff'et Hanimann....,.:% "022... UNE LE Catalogue des plantes An: _ LH roy. “É rh + P Richard. ..:, Idem du jardin botan. de l'ile Bourbon ; Bréon....... re D à Biographie de Hoffmann ; Mauve Patate aus re 0 ED ER rex Cote d Voyage botanique du D° Ledebuhr.............. A ci PE Extrait d’une lettre de M, Bertero, voyageur naturaliste. . M .,... MM. Link et Gaudichaud nommés correspondans de botanique, à l’Acad. des sciences de Paris....., is à done tie AR AE ERIER Zoologie. Iconographie du règne animal; Guérin............. cv iyy olsete 2e Spicilegia zoologica ; Gray............................. Faune francaise, XVIII° livr.— Ossemens fossiles d& Puy-de- ‘Dé : Croiïzet et TOR : soon penser MUC Ie VER TEE Eve RE 117 Ossemens fossiles des environs d’Alais ; d'Hombres Firmas. —De uro nostrate eJusque sceleto; Bojanus........:..e..e ae se ele ne Atlas des oiseaux d'Europe ; Werner.— Alinopomastus, nouv. genre d'Oifeaux ; JATOLEERS. L'oia MS ele eo ercterale te me ee RE DE ris Notices ornithologiques ; F. Boié.—- Lettre de H, Boié à à M. Wagler. Serpens de l'Afrique méridionale ; Andr. Smith.— Critique de l'ou- vrage de Spix sur les Saariens : CAUSE SRE NPORE EETLT Sur quelques Reptiles décrits par M. Harlan ; Th, Say. ils esp. de Salamandres ; J. Green... TS D D ee Note sur quelques Reptiles; J. Grhens 2 Suimetare du cœur + chez les Batraciens ; J. Davy ee vo severe al Je) ste pale te se ‘ sud ore ee 8 0 soie de Naturalisation des poissons de mer dans les eaux AogoRRs Mac Cul- loch.— Fishes of Ceylon ; J. W. Bennet.— Poissons 1 Musée de la zoological Suciety de Londres; E. F. Bennet.....,,.,...... Remarques sur les Mollusques de M. Fleming; G. Johnston. ..... Nouv. esp. d'Achatines des îles Sandwich; J. Green.— Caractères des Achatinelles ; Swainson....,,.... d'est sul Jen 0 0e DER Propagation de l'Helix Pomatia ; Pfeiffer. .....,...........:.:. Crustacés de la Méditerranée ; Pol. Roux.— Nouvelles espèces de Crustacés de la mer de Nice; Risso........ ER PT 7 Sur l'Eurypode, nouv. genre de Crustacés; E. Guérin.,..,...... Essais entomologiques ; Hummel.— Species général des Coléoptères; comte Dejean.— Appareil digestif de l'Anobium striatum; Léon DAIOURE 04e » a Et cts x JS sp "A Sur la préparation de la cire par les sbcilles; Teri so 1er ……. Gelis, nouveau genre d'Insectes Hyménoptères; Thauberg......, Histoire naturelle des Lépidoptères de France ; Godart et Dupouchel. — Léthargie périodique des Chenilles; Vaudouer. — Sur un in- secte du genre Bolitophile; E. Gaérin........,............. Tabani 17 novæ spec. descriptæ ; T Londbege sesioiee EE pis al Ver épizoaire trouvé sur le poulpe de l’Argonaute; delle Chiaje.... Sur une espèce du genre Filaria (F. tricuspidata ); Léon Dufour. — Sur l'Acrostome , nouveau genre de ver vésiculaire; S. Sauvage. Sur une Caryophyllie vivante; T, De la Bêche et "Broderip. sis st a —————— —— — <———————— ———— — — ——— © — © —_—_—__——_ 22 PARIS. — IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, RUE JACOB, N° 24. ORNE FE STAR LE RER F k idee RASE AAA AVIS. date “ PART ss ouxmaux, Rscurrts PÉRIODIQUES, Mimornes où Tran- S 1 IONS DES SOCIÉTÉS SAVANTES, SerOnt reçus en échange A 3 % e ou de plusieurs sections du Bulletin, au choix des édi= {tt k het d'après les prix respectifs d'abonnement. On engage ane | qui n’ont point encore effectué cet échange à l’accepter, ds de concourir dé cn de do aux progrès isa sciences ct ïS industrie, à Se Les Aureurs ou ÉnrrEuRs po écrits de toute nature sur iciences, l'industrie ou l’art militaire, sont invités à en faire tenir un exemplaire, broché et franc de port, avec l'indica- du prix, à la direction du Bulletin, rue de l'Abbaye, n° 3. *ecu en sera constaté par l'insertion d’une annonce ou d’une yse raisonnée dans l’un des plus prochains cahiers dont la ; SRE suivra le dépôt de louvragé. . Les SOcrÉTÉS SAVANTES DE TOUS LES PAYS sont Laalénient fées à à envoyer, en temps opportun, pour le Zulietin, V'ex- SE détaillé des procès-verbaux de leurs séances, l'annonce - prix qu’elles proposent et leurs publications diverses. j. Les écrits POLITIQUES OU PUREMENT LITTÉRAIRES n'éntrent ‘nt dans le cadre du Bulletin. 3n doit attendre des Sociétés savantes, des écrivains et des Ébrairés dé sles Le nié ils seconderont les vues qui ont faitétablir cette entreprise: itérêt des savans , éomme celui de l’industrie et.de la librairie, est de fiter du moyen qui leur est offert de répandre g généralement et rapide at la connaissance des ouvrages qui paraissent. Mais les difficultés etles 207104} sn auiu0 * Tr ESS s97 AD teurs qu'on épronve à faire parvenir les livresä Paris entravant quelque- ; ce désir, r nous allons indiqueri ici quelques moyens faciles et peu dispen- L: — ns le Bulletin , soit pour l'envoi des journaux adressés en échange de ce — ueil. On recommande. seulement d’expédier les ans et les. autres immé- = _itement après leur publication. ! — On peut, d'a x 1 les traités conclus avec la France, affeanchir, pour Mis, sous bandes croïsées, les ouvrages brochés au prix de 10 centimes où | sous par feuille d'impression, dans les pays suivans: le nov. DE Sar- = MGNE; — le Roy. des Pays-Bas; ; — toutes les PROVINCES PRUSSIENNES t Allemagne et en Pologne, toute la Prusse, — Hamsoure, le Hano- — ? LE, — le GRAND-DUCHÉ DE BADE, toute l’ALrEeMAGNE pr £ excepté 2 Autriche : de cette manière les journanx NUE seront réspectivement 3 franchis j jusqu'à destination. 2 Dans les pays suivans, les libraires indiqués ci- après recevront les -, vres et les journaux , et expédieront les Bulletins envoyés par la Direc- © ion, en échange de ces derniers. On devra s ‘entendre avec ces libraires = (our lafffanichisaement-et le port. - "Le Dawemarx peut faire remettre à Copenhague chez M. Deichmann, = Han Gyldendal ; la Suède, à Upsal, chez M. Palmblad. reg | : tard et C', à Saint-PétersBourg , et Riss à Mlqua: - HJlIssg ‘ remettre à Londres, chez MM. Trenttel et Wurtz et C*. » La Porocxe russe, l’Aurrieme , la Bonème, la HonGrte, peuvent, D 00e tonte l'Allemagne , la als le Death et la Suède, faire re- mettre à Leipzig, par voie de librairie, chez M. Barthe, qui pourra cspé-. Ai - er de la méme marière, les Bulletins d rm \ ux dont o om peut se servir, soit pour l'envoë des livres destinés à l'annonce La Russre pent faire MEanei ni à à Memel, ou remettre chez MM. Belli- L'Akoerinn , ses ccronres, et les Ixnss OnïexTALES peuvent faire SO O À fre © A A ” A À a » à O7 { - LE < 1 0 2 > à Xe OS 1e AIRE O=2G Jr {{ ch tr 2) s ù ce en = G DENE AA DE À 5 NY ) F 7 )£ Q) \ k FO | S Gr nd? E\ FA AL er J ) © ee Here eEs 6) ae j sp 1 7 NZ Le GRAND-DUGHÉ rr Bapx peut mue renicitre à Strasbourg, chez MM. Trenttelet Würtzet Ci; la Su:ssx, à Genève, chez M. Cherbulliez. La Toscane, Lucques , PÉrar rONTIFICAL, peuvent faire affranchir à Sarzane on dénoëer À à Florence, chez M. Piatti. Le Roy. DE Narres et la Sri peuvent déposer À Naples, chez MM. Borel et C*. HS L'Esracxe et le PorTucar peuvent faire affranchir à Bayonne, ou re-. meltre à Madrid , chez ....3 et à Lisboune, chez MM. P. et G. hey. Pour és Éears Unis D'AMÉRIQUE, tout doit être déposé chez M. Cr et C®, libraires à Philadelphie, qui remettront les Bulletins d'échange. Les avteurs ou éditeurs n'auront à payer aucuns frais de port pour la France. L'on peut aussi adresser les envois ? MM. Eyriès frères , négocians au Hävre, par le paquebot mensuel. Ce moyen est indiqué également Poe l'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE. Nota. Il est expressément recommandé d'envoyer les ouvrages sous l'adresse suivante : 4 /a Direction di Bulletin uriversel des sciences et de l'industrie, rue de l'Abbaye, n° 3, à Paris, et de répéter cette adresse sur la couverture , pour obvier aux pertes, dans le cas où les bandes vien- draieut à se rompre. 47 ON S'ABONNE EN PAYS ÉTRANGER : ; A daim , chez G. Dafoux et Cie. } 4 Milan. ......,.. Bocca. A Berlin. see + Duncker et Hun.blot. | Æ Moscou. ........ Riss pèrvetet w Diner C. À. Jenni. A Naples. ......... Borelet Ci. A Bonn... Marcus. A New-York, ,,.... A Bruxelles. ..,.... N° Demat ,et à la Li- | la ARE Au À Roche frères, brairie parisienne. |_4 Odessa...,,......Sauronet Cie, A Copenhague. ..... Gyldendal. APE Te t ..… Kilian, Hurticben. A Dresde... .,:... Walter. A Philadeiphie...... Carey &t Cie, A Florence... ...., Piatti. A Pregne.. .….,...2. 10e. A Frencfort........ Jugel. FA Rome: 27 2240 De Romanis. ANUREMÉÉS. ve Ds 2e 5e Cherbulliez. A Saint-lérabonrg Bollizard et Cie, 2! Harmiourr...... « Perthès et Besser. À Stongard. . 1. C6, CS A Leipaig. ........ Barth. “TA Tunis CR 7. ... Bocca, Pic, A Liése. .,....:... Collardin. A Üpsal.....,..... Palmblad. A Lisbonne. ....... P, et G. Rey. À Varsovie. ...,... Glucksberg. À Londres. ........ Treuttel etWürtzetCie .} 4 Vienne. ......,.. Schalbacher, Sekaom- A Madrid. ...:... A Zurich. ,,...,... Gesener. j {burg, PRIX des de antérieures , prises à Paris. ; ANNÉES | DÉSIGNATION 3. DES HUIT SECTIONS LU BULLETIN. Srcrronxs 1e. Sc. mathém., phys., etc...... 18 15 5 75 22, Sc. niturelles. severe 26 26 26 126 3°. Sc. médicales, .... ER CR TE NE 22 29 22 110 4€, Agricult., écon. domest,....... 15 15 10 75 5°. Se. technologiques... ......... 13 18 18 99 6°. Géog. et slat., écon. publ. ÿ ei ag. 75. Philologie , antiquités , hist... 18°. Sc. D tireR. 3 0. se cu Ru Ve 58 BOLLLTIN COMPLET... rene 12 |.12 | 12 | 50 132 | 132 |132 À 618 Axnée 1825, 1'© année de la collection , publiée sous le titre de Bulletin des aunonces et des nouvelles scientifiques , 4 vol in-8°.,,,.,.,, dde desb 10 ED PARIS. —— IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT, RUE JACOB, N° 24.