BULLETIN ||. | Des SCIENCES NATURELLES ET DE GÉOLOGIE, | méicé rar MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN, + LESSON ET LUROTH. |» SECTION DU BULLETIN UNIVERSEL, | + PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES me Monseis gueut Le Dauphin, PAR LA SOCIÉTÉ POUR LA | PROPAGATION DES CON NAISSANCES Fa AL FAP Peu ET INDUSTRIELLES, PE AN 2 à SOUS LA DIRECTION || DE M. LE BARON DE FÉRUSSAC N° 6. 7- JUIN 1620. SAR ERNSE LES LUE LIRE LEE RAR LUS VER LES LR SE TR ON SOUSCRIT A PARIS: ee | Au BUREAU CENTRAL pu Buzzxrin, rue de DU UE 735 à chez M. Per) rue de lai Dr PS fr / b *® d à PNA CR. ar 7 ZE DÆ: ral « , x * « De 1 LE ) # Ù La h " ñ. ee + £ n 4 : “ a i | ; + ÉRNtE Là F: 4 ar dé PAL" Ne | conpiniENs à LÉ LA SOUSCIFTION. CRE Nr Les abonnemens pour le Builetin universel dans son ensemble, comme | | pour chacune des ses diverses sections , qu'on peut se procurer séparément, { | datent de janvier, poue douze cébiers de chaque sectiou, paraissant le | # xer de chaque, mois. 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Le | E Ë ds 2 à LE # tes { F 2 |susers Du CHAQUE secrron. | ZE |& | Pain, ee | ; ( % L port rauc | | s | | fr fr. d' Pau | y (Sciences mathématiques ,) k | a Da | physiques et chimiques. . | , | h 9 honcrené naturelles et gco- { 10 ñ | 12 | us i 1DRIB D RU. d'arts ele IR pi | | 3 {Sciences médicales, ete, .. | 10 ‘4 | 42 | 48 | 4 j Sciences agricoles , écono- | + | a | 25 | 29 | mIques 4 EC. se 0 | 5 {Sciences technologiques. . | LP 3 | - 30 | 34 50 39 WA j à | (e ; Ï | Ur | Sciences géographiques , 11 A 46 | 53. 60 Fin | écon. publ., voyages.... ‘ | FAN) 6 Sciences historiques , an- F td PAM | tiquités philologie. ..... | À è PEUT pr 44) 8 [Sciences militaires, ...... 4 D SLUAT | 19 50; .22 Dr UT ToTAUX.. . ... | 60: | 25 | 258 |296 [334 PEN 4 | — ne mme A 14 {3 1 À Prix des 7 premières sec- | je à ANA tions prises ensemble. ... | .:...1....| 213 |249 284 ER \ ! {} Pix du Bulletin complet. | SAN 230 |268 306 À: mt j! a en CDN PEER RAR Un CREME UE OEM al On voit, par ce tablean, qu'on peut prendre le Bulletin complet, avec | À on sans la section des Sciences militaires , et que , dans l’nn et l’autre Cas, 41 ” les prix offrent une économie de 28 francs par an sur le prix total &es F4 sections prises séparément. 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L'auteur donne des exemples de la dernière espèce. En Wetteravie, à Roosfeld près de Holz- heim, du basalte schistoide est surmonté de basalte prismé qui paraît avoir percé le précédent. La partie supérieure des prismes se décompose en petites boules qui sont d'autant plus régulières qu’on s'approche de la surface du sol. A Fauerbach, près de Friedberg, une colonnade basaltique sort du sable di- luvial, les colonnes sont partout de la même épaisseur et sont divisées en boules qui gagnent en régularité de bas en haut. Le basalte passe à l’état de wacke. Enfin l’auteur parle des apparences semblables offertes par les prismes basaltiques de l’'Engelthal et du Firsthberg près Grossbicherau. Ce dernier ressort sur la li- mite du grès bigarré ct des roches granitiques et siénitiques. A.,B: 253. CoucHESs pu TUNNEL DE LA TaAMIsr. Le bassin de Londres, comme l’appellent les géologues mo- dernes, a été rarement examiné à une aussi grande profondeur qu'il peut l'être présentement à la faveur des grands travaux du Tunnel de la Tamise. Les couches minérales, à cela près de quelques légères variations dans leur épaisseur et d’interrup- tions accidentelles, se trouvent disposées dans l’ordre suivant : 1° Sable et gravier, avec des quantités d’eau considérables, jusqu’à la profondeur de 35 pieds, B. Tome XVII, 21 % 322 Géologie. 2° Argile bleue, variant depuis l'argile proprement dite jusqu’à la terre sablonneuse plastique, de différentes couleurs et consistances, jusqu’à la profondeur d'environ 7 pieds. 3° Argile sablonneuse avec coquillages, que les mineurs ap- pellent sie, jusqu’à la profondeur d'environ neuf pieds. Les coquilles sont la plupart bivalves et omlinairement brisées. Dans le nombre de ces coquilles, il se trouve des écailles d’hui- tre remplies de pyrites de fer, ainsi que du bois, réduit en ap- parence à l’état de charbon, et des pyrites dans ses cavités. 4° Pierre calcaire peu dure jusqu’à la profondeur d'environ quatre pieds. 5° Gravier sablonneux coloré, contenant une grande quantité d’eau, jusqu’à la profondeur d’environ 30 pieds. (4thenœum ; 4 juin 1828.) 254. OBSERVATIONS ET IDÉES SUR LES RAPPORTS CÉOGNOSTIQUES DE LA CHAÎNE SEPTENTRIONALE DE L'AUTRICHE ET DE LA Ba- vièRE; notes recueillies en 1827 par Kerensræen. (Teutschl. geolog. dargestellt; Vol. 5, cah. 3, p. 427.)| Pour la description du bassin viennois, nous renvoyons au Bullet. 1828 ,n° 6, p.114; car l’auteur adopte environ le même arrangement, à l'exception qu’il omet les agglomérats inférieurs et le lignite de l’argile bleue (p. 430), qu’il compare le cal- caire à coraux à une oolite (p. 427) et qu'il prétend à tort que les cérithes abondent dans ce dernier {p. 429); tandis qu'ils n'existent presque que dans ses assises supérieures. La molasse s'étend de la Suisse jusqu'à St.-Polten, dans la basse Autriche, l’auteur la place bien dans le sol tertiaire supérieur ; mais il place faussement et sans examen (p. 433) dans l’argile plastique pa- risienne les lignites de la haute Autriche, qui sont dans les as- sises supérieures de la molasse, comme celui d’'Uznach en Suisse. Il raconte sa course dans le Kahlenberg, composé d’une infinité de couches contournées de grès carpatho-appennin, alternant avec des calcaires arénacés compactes et des marnes à fucoïdes. M.Partsch y a trouvé, comme à Florence, une ammonite. Entre Medling, Gaden et Baden, l’auteur examine le contact du calcaire compacte où magnésien et fendillé des Alpes avec le grès pré- cédent. Il voit dans ce grès des amas de houille et de gypse, et il le place sous le calcaire, malgré l’idée toute opposée de A Géologie. 329 tous les géologues viennois. Il cite dans le calcaire des peignes , des térébratules , des ammonites et des bélemnites, d’après M. Prevost. Aux environs deWien-Neustadi, il a trouvé près de Pitten le grès carpatho-appennin ou viennois sur le micaschiste et cou- vert de calcaire gris, semblable à celui des Alpes voisines; le grès renferme des agglomérats, passe au calcaire et alterne avec lui. A Piesting, il croit devoir réunir au grès précédent un dépôt arénacéo-marneux semblable, à coquillages, qui s'étend au pied de la montagne calcaire, la Wand, jusqu'au-delà de Grunbach. Il détaille bien la série des couches de ce dépôt en- tre Dreistetten jusqu’à la muraille caicaire et il y indique des bancs marno-calcaires remplis de tornatelles, d’autres à céri- thes et coraux, d’autres à nérites, cancellaires, turritelles, cérithes, petits peignes, corbules et feuilles de dicotyledons et de fougères. Ces roches lui rappelaient les Diablerets d’au- ‘tant plus qu'au-dessus de tous ces bancs se trouve une muraille de calcaire gris à coraux et nummulites. Ce même grès renferme de la houille avec des univalves, à Meyersdorf. Enfin M. Kef. cite dans ce grès du fer argileux jaspoïde, et il le place sous toute la montagne calcaire de la Wand, tandis que, sous lui, il indique à Rothengrub ou Willendorf du micaschiste à serpen- tine recouvert d’un grès ou d’un agglomérat rouge ressemblant au todliegende , mais appartenant, comme les autres agglomé- rats rouges des Alpes, de la Styrie et du Tyrol, à son grès vien- nois. Ces derniers sont pour nous du grès rouge intermédiaire. Il raconte son voyage à Maria Zell où il à visité les amas de fer spathique ainsi que le gypse au contact du mica- schiste et du calcaire des Alpes. A Gollrad et Eisenerz, on voit ce contact. Le long de la Sulza et de V'Ens, comme près de Salzbourg et de Reichenhall, l'auteur place à tort des agglo- mérats de l’époque alluviale ancienne dans la mollasse (p. 458, 460, 486, 496). Près de Land, il trouve au milieu des cal- caires un petit plateau arénacéo-marneux qui lui a offert les mêmes tornatelles, etc., qu’à la Wand. Il en retrouve aussi dans un ruisseau à Hiflau et sur le bord de lEns; à ? h. de lil indique un grès tripolien, analogue à ceux du grès vert {p. 461). Ce grès passe à travers la fente calcaire profonde qui conduit delà à Admont,etM.K. conjecture avec raison que de teiles vallées ont été formées par fendillement et soulèvement, Le micaschiste È 21% F $a4 Géologie. N° 2654 s'étend sous le calcaire de Trieben à Rottenmann et Lietzet, A Rothenstein , il y à du grès gris et rouge, L'auteur décrit les er virons de Hallstadt et montre bien par une coupe que la marne salifère git sous des montagnes calcaires et se lie avec un dé- pôt arénacéo-marneux et coquiller de la vallée de Gosau. I croit que le sel se produit spontanément. Dans les marnes al- ternant avec les grès marneux et micacés de Gosau , il indique, comme à Meyersdorf, une houille et des grains d'une résine fossile et une foule de fossiles; savoir : des Hippurites ? (H. striata ), Fungia undulata, polymorpha, Turbinolia didyma, Agarita, Bulla, Natica, Trochus, Turritella, Cerithium, Ros- tellaria, Venus, Pectunculus? Inoceramus, Strygocephalus? fl retrouve le même grès gris dans le fond de la vallée de Lammer et autour d’Abtenau où ce grès renferme du gypse et peut-être du sel, et git sous le calcaire. Il conclut de sa visite à Hallein que l’amas salifère, accompagné de grès, y est placé sous tout le calcaire des Alpes et non entre deux massifs calcaires comme le croient beaucoup de géologues. Il donne une bonne description etune coupe du dépôt semblable qu’on exploite à Ischel, etcomme il prend la coupe assez haut il ne voit pas non plus sous les mar- nes et les grès de calcaire inférieur. La marne salifère ressort au milieu des massifs calcaires dans plusieurs vallons qui les sépa- rent. Près d'Ebensee, il y a des fossiles comme à Gosau, et même le grès, sous la marne salifère d’Ischel, lui a offert une natice. Ce dépôt se prolonge d’Ischel à Ebensée et il nous fait con- naître le grès viennois sur le bord des Alpes calcaires, entre Traunfels et Ebenseil, d’où il s'étend par Ofenmuhle et Aurach à Scharfling sur le lac Attersee. Il reparaît à Unter-Ach et con- tinue vers le lac du Mondsee. Tous ces lacs , ainsi que le Traun- see, sont en partie dans le calcaire des Alpes et en partie dans le grès alpin et la mollasse. L'auteur retrouve encore le même grès autour de Reichenhall, et il en fait sortir les sources salées ; il ne croit pas qu’elles dérivent d'amas salifères, mais il pense que le sel se produit spontanément dans le grès (p. 500). Ce dépôt supporte le calcaire des Alpes, qui, suivant l'auteur, of- frirait inférieurement , dans l’Untersberg près de Gross-Gemein, un banc de tornatelle et de coraux comme à la Wand, et un banc d’hippurites (H. striata Defr.). On sait que d’autres géo- logues séparent ce dépôt secondaire récent du calcaire alpin et S. 2 LL” Geologie. 325 le regardent comme un amas superpose. Il visite les environs de Neukirchen où il confond, suivant nous, le grès vert coquiller à amas ferrifère et à calcaire à nummulite avec le grès viennois. Il revoit avec nous ce dernier grès près de Tegernsee, et il pa- rait douter à tort de l’âge tertiaire du lignite de Hering et de la molasse de Miesbach. Le reste de son intéressant mémoire est un résumé de ses observations. Il admet que les Alpes calcaires sont bordées d'un dépôt arénacéo marneux secondaire, qui se revoit au milieu de ces montagnes, tandis que ce cas n’a jamais lieu pour la molasse. Confondant tous ces massifs de grès ensem- ble et y réunissant le grès vert et le grès rouge intermédiaire (p. 553) des Alpes, il conclut que tous ces grès supportent le calcaire -des Alpes, et comme il trouve ainsi aisément beaucoup de fos- siles crétacés dans les grès, il propose de classer tout le calcaire dans la craie. Au contraire, nous croyons devoir distinguer les grès et les calcaires en différentes formations, savoir: le grès et calcaire intermédiaire récent, les grès secondaires, le calcaire jurassique , le grès vert et la craie. Nous ne pouvons pas suivre l’auteur dans sa description générale des caractères de ces deux formations et de leurs couches subordonnées, ni dans son ca- ‘talogue raisonné de tous les fossiles cités dans les grès et les -calcaires des Alpes allemandes, ni dans sa comparaison des ca- ractères zoologiques des grès etdes calcaires. D'abord, les bornes de ce recueilne le permettent pas ; puis, s’il réunit vraiment des “dépôts différens, de pareilles descriptions et comparaisons ne peuvent conduire qu'à des résultats erronés. Il cherche à mon- rer que le grès vert et la craie bordent les Alpes { p. 559 et 560). Il confond avec le grès vert le Flysch du Simmenthal, qui est un dépôt arénacéo marneux de l’âge du calcaire juras- sique. P. 5671 ;il dit que le grès vert ou le grès viennoiïs prend quelquefois près des roches primaires leurs caractères, et (p. - 562) qu'il compose peut-être même une partie de ces dépôts. 11 place à tort du sel dans le grès appennin, tandis que ce dé- : pôt est tertiaire en Toscane. P. 562, il met les roches serpenti- neuses sur le grès appennin, au lieu qu’elles y sont enchevé- _trées. Enfin il critique mon classement des Alpes et celui de M. Partsch, saus tenir compte de mes nouvelles publications. La grande question n’est pas de savoir s’il y a dans les Alpes du calcaire jurassique ou de la craie, mais de décider si nous avons re 326 Géologie. tort, M. Partsch, M. Studer et moi, de reconnaître différens dé- pôts arénacés et calcaires, ou si l’auteur a raison de placer tous les grès des Alpes entre le sol primaire et tous les calcaires des Alpes, parce que çà et là des massifs calcaires gisent sur des grès ou que, sur le bord des Alpes, les grès alpins inclinent très-fortement au sud, comme le calcaire dans quelques loca- lités, par ex. près de Ternberg sur l'Ens. Ensuite il faudra ren- dre compte des fossiles intermédiaires de la Suède et de l'Eifel, que l’auteur reconnaît lui-même dans le calcaire sur les mar- nes salifères; tels sont l'Orthoceratites communis (p. 543), l'Hippurites mitratus, le Cyclolites hemisphericus, le Fungites testudinarius, etc. En rendant hommage au zèle de l’auteur et à l'intérêt de ses recherches, j'espère qu’il ne verra dans cette analyse que l'ouvrage d’un ancien ami et non celui d’un bas en- vieux ou d'un critique morose, Si nous avons tort, et qu'il le prouve , nous le reconnaîtrons vainqueur avec tout autant de bonne foi que nous le combattons maintenant. A. B. 255. SUR DES FILONS DANS LE PORPHYRE SECONDAIRE ANCIEN, PRÈS DE BRacHwW1Z; par DE VeLTREIM. (Zeitsch. für Mineral.; n° 7, p. 235; n° 8, p. 589, et n° 9, p. 669, avec des coupes.) On a commencé, en oct. 1823, des recherches souterraines pour reconnaitre le gite d’une roche feldspathique noire au mi- lieu du porphyre de Brachwiz, et on a trouvé qu’elle y était en filon. Elle occupe 3,400 p. de longueur et court h. 8, et in- cline au $.-5.-0. ou bien est verticale et se ramife. Sa direction est ondulée, et sa puissance varie beaucoup et atteint 3 toises. L'auteur expose, l’un après l’autre, les résultats des diverses tranchées ouvertes et des recherches souterraines, détails peu susceptibles d'analyse et mème impossibles à suivre, parce que l'auteur n’a pas donné le plan de l’endroit, La gangue du filon est toujours séparée du porphyre sans offrir de salbandes. Le filon offre une nature très-variée à diverses profondeurs, quel- quefois il n'offre qu'une roche quarzeuse ou même jaspoide dans des étranglemens. Il donne des coupes qui font voir que ce filon est composé en partie d’une roche rouge, en partie d’une roche noirâtre et poreuse, dont le ciment feldspathique em- pâte des grains plus ou moins triturés de quarz. La variété noire rappelle les tufs volcaniques ; beaucoup de vacuoles sont Géologie. 327 remplies de kaolin. La couleur noire dérive du manganèse et la décomposition de cristaux de feldspath paraît avoir produit un grand nombre de cellules. Ce n’est donc qu'un porphyre mo difié qui renferme des parties ou zônes siliceuses, quelquefois des bandes blanches alternant avec les noires. Les deux va- riétés, noire et rouge, passent l’une à l’autre et offrent quel- quefois du quarz prismé et des amas bréchiformes à morceaux d’argilolite jaunâtre, comme celui qui est décoloré par l'acide sul- furique. Le porphyre voisin est à base de kaolin, à petits filons d'ocre jaune ou de fer oxidé rouge ocreux, mêlé de manganèse oxidé. Il offre des amas pyriteux semblables à la nature de la gangue du filon. Dans une tranchée ouverte, on a découvert une salbande de fer oxidé rouge ocreux ou compacte avec des veines de manganèse oxidé, et ces minerais se continuaient en petits filets dans le porphyre voisin. 11 paraît croire que ce der- nier a été altéré près du contact avec le filon; certaines parties altérées font effervescence et contiennent du spath perlé en par- tie ferrifère. Il conclut que ce filon à été rempli de bas en haut par des forces plutoniques et qu’il est accompagné de quelques minerais. Un semblable gite se revoit sur la rive gauche de la Saale près de Halle. Neuf figures colorites représentent des tranchées ouvertes où des coupes de puits. A. B. 296. CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES SUR LES SONDAGES À LA SA- LINE DE KOTSCHAU ET SUR CEUX EXÉCUTÉS DANS LES PAYS VOI- sans ; par M. pe VELTHEIM. ( Teutschl, geolog. dargestellt; Vol. 6, cah. 1, p. 104.) Le sol alluvial et de lignite tertiaire de Kotschau, à 2 h. de Merseburg, est très-puissant. À 166 p. de profondeur, on y a trouvé un calcaire marneux fétide et semblable au Rauchkalk du Zechstein, et à 336 p. du gypse compacte alternant, de l’'Anhy- drite et du calcaire fétide. L'auteur croit donc qu'on est par- venu dans le Zechstein, et que le sel existant surtout sous le Muschelkalk, on est déjà trop bas pour le trouver. On a fait des sondages en Saxe, à Priestablich et à Markranstedt sans succès. L'auteur croit que dans ce lieu on a traversé le grès rouge secondaire et non le grès bigarré, et plus bas 130 p. de grauwacke. 11 augure pas non plus bien du sondage entrepris à Quesitz. A Groitsch, on a traversé 300 p. d’alluvions pour 328 Géologie. arriver à du calcaire marneux fetide ou le Zechstein qui fut sui- vi à 600 p. de profondeur par la Grauwacke. Dans le pays de Reuses près de Gera, on a atteint à Harpersdorf, à 350 p., le Zechstein et ensuite la Grauwacke; à Sinz on a traverse le Zech- stein et une partie du grès rouge secondaire, et à Langen- berg on a traversé 430 p. de Zechstein avec du gypse avant d'arriver à la Grauwacke. Dans ce dernier lieu, on a trouvé nne faible eau salée dans le Zechstein, 257. SUR LES FOSSILES DU FER HYDRATÉ ARGILEUX ET DU GRÈS VERT DU KRESSENBERG , NON LOIN DE TRAUNSTEIN EN BAVIÈRE; par le Comte Muxsrer. ( Zbid. ; p. 93.) M. Münster donne le catalogue des fossiles qu'il a recueillis dans la formation du grès vert du Kressenberg. Il y énumère 172 espèces, savoir: 9 Zoophytes (1 Eschare, 3 Cellepores, £ Turbinolie et 4 Madrépores branchus), 8 Echinites (Clypeas- ter oviformis Lam. , Brongniarti et Cuvieri Goldf., Galerites conoïdeus Lam. et Schl., subcylindricus et Bouei Golf., Spa- tangus complanatus Golf., Cassidulus testudinarius Bgt.), 2 Crustacés (Cancer punctulatus Desm. et Demarestii (Münster ), 1 Dentale, 1 Siliquaria, 3 Serpules, dont une est S. muricata Goldf., 4 Vermicularia Sow. { V. nummularia ou Serpulites nummularius Schl., planorbiformis n. sp., subcarinata et lum- bricalis n, sp., 1 Fistulana (F. lumbricalis n. sp. Burtin, p. 26), bo Bivalves (Solen cultellatus n. sp., 1 Mya, 2 Lutraria, 1 Crassutella, 2 Tellina? 3 Cytherea, 2 Venus, 5 Arca, 4 Pectun- culus (P. cor Lam., pulviuatus Lam., costulatus, n.sp., et du- bius, n. sp.), 3 Chama (Ch. calcarata Lam., etc.), 1 Modiola, 1 Perna, à Plagiostoma (PI. subspinosa, n. sp., asperula, n. sp., dubia, n. sp.), 5 Pecten (P. plebeius Lam., sustularis Lam. }, Asperulus punctatus et suborbiculatus, n.sp., 1 Podopsis, 1 Vul- sella (V. falcata, n. sp.), 4 Gryphæa (G. lituola Lam., angusta ? Lam., intermedia et lævigata, n. sp.), 7 Ostrea (0. gigantea, ano- mialis Lam., suborbiculata, subpectinata, cymbularis, dubia , n. sp., semiplana ? {Sow.)), 1 Terebratula (T. subregularis, n. sp.), 77 Univalves (1 Pileopsis (P. semiglobata, n. sp., 2 Bulla (B. lata et cypræata, n. sp., 2 Melania, 2 Ampullaria (A. co- nica Desh. et subconica, n. sp.), 6 Natica (N. hybrida Desh., spirala Desh., cirrhiformis Sow., hemiclausa Sow., canræna Géologie. 329 Bast., ete.), 6 Trochus (T. agglutinans Lam,, giganteus, infun- dibulum, subsulcatus, dubius et turbinatus, n. sp.), 3 Turri- tella (T. conoïdea Sow., marginalis Brocch., terebralis Lam), 10 Pleurotoma ( PI. glabrata Lam., interrupta Sow., carinata, p. sp.), 1 Cerithium, 3 Nassa, 10 Fusus, 4 Pyrula (P. clathrata, lævigata et gracilis, n. sp.), 9 Murex, 3 Cassidaria ( C. carinata Lam., subcarinata et bicarinata, n.sp.), 1 Cassis (C. Encæ Bgt.), 2 Buccinium, 2 Mitra, 4 Voluta ( V. harpula? Lam., fi- culnea Lam., etc.), 1 Marginella (M. ovulata Lam.), 5 Conus {C. turricula Brocchi, Noce Brocchi, giganteus et pyramidalis, u. sp., etc.), 11 Céphalopodes, 3 Nautilus (N. nobilis, n. sp., zigzag Sow., et propinquus, n. sp.), 8 Nummulina (N. lævi- gata Lam., complanata Lam., scabra Lam., scrobiculata, n. sp., radiato granulata, n.sp., punctata, n. sp., constata ou As- teriacites patellaris Schl., stellata Parkins. T. 3, pl. 1, fig. 17 et 18, 3 espèces de dents de poissons, des vertèbres d’un Sau- rien et des fragmens de bois. Ilen conclut, 1° que sur 172 fossiles, 42 existent à divers étages dans le sol tertiaire de différentes parties de l'Europe; 2° que 3 espèces seulement (Ostrea semi- plana Sow. , Clypeaster oviformis, Cassidulus testudinarius ) se retrouvent dans la craie, et encore ce ne sont que des analo- gues et non des identiques, excepté l'Huitre, et ces fossiles existent aussi dans le terrain tertiaire; 3° que les 126 autres espèces sont nouvelles ou indéterminables, mais de genres communs dans les formations tertiaires; 4° que les coquillages _pélagiens, tels que les Baculites, Turrilites, etc., ainsi que les Gryphæa columba, Spatangus cor anguinum, etc., y manquent; c'est vrai; mais il a tort quand il prétend qu’il n’y a pas de Be- lemnites, d’'Ammonites, d’'Inocérames, de Térébratules plissées ; 5° que les genres Gryphée et Plagiostome sont les seuls qui pourraient faire croire que ce dépôt est crayeux, mais qu'il y a des Gryphées particulières dans le sable tertiaire d’Ortenburg en Bavière et des Plagiostomes dans celui de Sternberg en Mecklenbourg. De plus, il prétend que notre dépôt repose sur un agglomérat ou nagelfluh de roches anciennes, qu’on le re- trouve à 5v° plus bas et que le prétendu grès vert est recouvert de la même molasse qui git ailleurs partout sur un nagelfluh et contient à Miesbach, au Chiemsee, etc., le Cerithium mar- garitaceum Broc., Melanopsides buccinoïdea, Fer., Neritina 330 Geologie. pieta Lam. et Mytilus Brardiü Bgt. Nous sommes fâchés de ne pouvoir nullement adapter sa conclusion que c’est un dépôt tertiaire, et, pour des raisons conchyliologiques et géologiques, nous persistons à y voir du grès vert, formation dont les fos- siles se rapprochent beaucoup de ceux du sol tertiaire. A. B. 258. LETTRE SUR UN ROCHER TREMBLANT DU MONT SORIANO PRÈS DE VITERBE, dans la chaîne des Cimini. ( Aatologia; nov. et déc. 1827, p. 298.) C'est une roche qui roula, sans doute, il y a déjà très-long- temps, de l'une des sommités du mont Soriano (le principal de la chaîne Ciminia ) et se plaça en équilibre sur un autre rocher de même nature, et de telle manière que quelque peu d’im- pulsion qu’elle reçoive, elle balance et remue visiblement. Imaginez-vous une roche de cette lave que les Français nom- ment 7rachyte, enfin une espèce de Pierre-morte des Toscans. Dans une des violentes éruptions auxquelles il paraît que la montagne sorianaise était sujette, la bouche de ce volcan vo- mit des globes de lave et cette roche sortit de la cime cratéri- forme , nommée aujourd’hui #7 Contatore, et prit la forme len- ticulaire, alongée en ellipsoïde, mais avec beaucoup de pro- tubérances et de sinuosités comme on le voit dans le dessin. Il est probable que ce rocher tomba le long de la pente de la montagne et roula euviron l’espace de 500 pas jusque là. Cette pente se termine par une petite plaine où il s'arrêta et assit, par un singulier hazard, une de ses faces convexes sur un lit de pierre vive place à fleur de terre, qui semble y avoir été pro- duit par une éruption antérieure ou contemporaine sous la forme d’un courant de lave, ou de nécrolite de même espèce que celle du rocher superposé. Mais la circonstance de cette situation singulière est due à ce que le roc posé sur sa base y reste toujours dans un équilibre horizontal, et cette base tou- chant seulement par de très-petits points du sommet de sa face inférieure, maintient à peu près équipondérantes, à droite et à gauche, les deux parties latérales, l’antérieure et ia postérieure du rocher, de manière que le centre de gravité passe précisé- ment au-dessus du peu d'espace qui reste entre les points de contact; ainsi la ligne de direction vient à tomber dans cet es- pace, quoique très petit, et opère par là la stabilité du roc Géologie. 531 qui, dans tout autre sens, serait difficile à déranger à cause de l’immensité de son poids. Mais, ainsi qu'il arrive aux corps d’un poids suflisant et convexes, qui posent par leur convexité sur un plan, de même cette disposition fait que le roc se maintient de manière à pouvoir tourner; ce qui n'empêche pourtant pas qu'une petite force ajoutée sur l’un des côtés ne puisse rompre un peu l'équilibre et qu'alors la ligne de direction, ou la résul- tante, ne commence à osciller en dehors d'un aussi étroit es- pace, et que le centre de gravité tendant à se porter vers l’une des deux parties, ne tende ensuite à reprendre sa position, par un mouvement analogue à celui du pendule, jusqu’à ce que, ex- ténué par les résistances, le mouvement imprimé n’arrive à le rendre à sa première situation. Jene fais autre chose dans ce raisonnement, que de développer un principe connu de tout le monde; cependant je ferai obser- ver que la masse de ce rocher est considérable : son axe hori- zontal du sud-est au nord-est n’est pas moindre de 8 mètres 5oo millimètres; la dimension de l'axe nord-est et sud-ouest, qui lui est perpendiculaire, est de 6 mètres 740 millim. ; enfin la mesure de l’axe vertical est de 3 mètres , ce qui ne peut faire évaluer son volume à moins de 89 mètres cubes, que je réduis à 85, c’est-à-dire à 2,465 pieds cubes environ. Je regrette de ne point retrouver dans mes notes le poids spécifique de la lave dont il est composé et que j'avais relevé avec d’autres par un calcul approximatif, qui ne donnerait pas moins d’un demi- million de livres romaines pour le poids de la roche entière. Pour faire mouvoir cette roche, il suffit seulement d’intro- duire du côté du nord-est, entre elle et le rocher qui la sou- tient, un fort palan en guise de levier, prenant le point d’ap- pui contre une crète relevée qui se trouve sur la roche infé- rieure; de cette manière, au seul mouvement imprimé par une main et ensuite par tout le corps, elle s'élève d’environ 2 à 3 mètres, la masse se met bientôt en mouvement et fait osciller son centre de gravité. J'ai eu l’occasion de voir qu’elle a pro- duit une oscillation de 6 pouces avec un soulèvement trente fois plus considérable, et par conséquent un arc d’oscillation de plus de 2 lignes au point de désjonction de la roche et de plus de 4 lignes à l'extrémité de la roche même, il suffisait d’une pression égale à 5 livres ; on remuait aussi le rocher sans le sou- 33 Géologie. lever, en le poussant de la main, et il se balancait dans le sens de sa plus grande longueur. J'ajouterai, pour décrire toutes les particularités de notre rocher , qu'il se trouve mentionné depuis environ cent ans dan: l'histoire de Soriano , écrite par Splandiano Andrea Pennazat. Depuis ce temps, il a été également visité et célébré par les curieux dont ou voit les noms gravés sur la partie inférieure, ‘avec la date dn jour et de l’an où ils l'ont visité; entre les an- ciens se trouve un nommé Belius, qui écrit l'avoir observé en 1570. 239. RÉSULTATS GÉOLOGIQUES DES EXPÉDITIONS AU PÔLE ARCTI- QUE. ( London and Paris observer ; 29 mars 1829). Le D Jamieson a remarqué que les 4 expéditions au pôle arctique, c’est-à-dire celle sous les ordres du capitaine Ross, et les 3 sous les ordres du capitaine Parry, présentent les faits généraux et les résultats suivans. 1° Que les régions explorées abondent en roches primitives et de transition; et que nonob- stant que les roches secondaires occupent des espaces considé- rables, cependant leur étendue est plus limitée que celle des plus anciennes formations; que les dépôts formés par les allu- vions ne sont pas étendus ; qu’on n’y trouve nulle part de véri- table ou moderne roche volcanique; et que les seules traces des lits tertiaires furent trouvés dans les gangues et les argiles.mé- lés avec des trapps secondaires de la baie de Baffin. 2° Que les îles primitives et de transition furent très-probablement jointes ensemble à une méme époque, et formèrent une masse continue avec les parties continentales de l'Amérique, et que les calcaires secondaires, les grès, le gypse et le charbon, fu- rent déposés dans les plaines et dans les abîmes de cette terre, et par-dessus ces produits les roches tertiaires. 3° Qu’après le dépôt de ces roches secondaires et tertiaires, le sol paraît avoir été brisé et rédait, ou tout d’un coup, ou par degrés, ou par- tiellement par une violente et soudaine explosion, ou en partie “par la lente action de l'atmosphère et de l'Océan dans son état présent d’ile et de presqu'île; et que conséquemment les for- mations secondaires et tertiaires étaient jadis, dans ces pays, distribuées plus abondamment qu’elles ne le sont à présent. 4° Que préalablement aux dépôts qui ont formé le charbon Géologie, 333 de terre, corime dans l'ile Melvilië, les montagnes de transis bon et les plaines primitives favorisaient une riche et bris. lante végétation, notamment des plantes cryptogames, mais principalement des fougères. Les coraux fossiles des terrains secondaires prouvent aussi que, avant, pendant et après les dépôts qui ont formé le charbon de terre, les eaux de l'Océan étaient de nature à favoriser les polypes. 5° Qu’avant et durant les dépôts de la troisième période, ces régions, glacées mainte- nant, présentaient des forêts d'arbres dicotylédones, comme on le voit par les bois fossiles dicotylédones qu’on y trouva mélés avec ces couches dans la baie de Baffin, et par les fossiles de l'île Melville, de Cap-York et de l'ile de Byam-Martin. 6° Que les blocs de transport qui se trouvent dans différentes régions et dans des endroits éloignés du lieu de leur formation, donnent l'évidence que les eaux les ont traversés, et à une période pos- térieure aux dépôts des couches solides les plus nouvelles, no- tamment celles de troisième classe. 7° Que nulle part n’existent des traces visibles de l’action des volcans modernes; et nous pouvons ajouter que dans les régions du pôle arctique, les seuls objets connus de ce genre se trouvent dans l'ile de Jan Mayen, décrite par Scoresby. 8° Que les seules indications de volcans plus anciens sont celles fournies par la présence des roches brisées, comme les basaltes, les tufas et amygdalites. 9° Que le charbon de terre noir et bitumineux , le charbon de la plus antique formation , que quelques théoristes soutiennent être confiné dans les régions les plus tempérées et les plus chaudes de la terre, est reconnn maintenant par la découverte qui en a été faite dans Pile Melville, à l'Ouest, dans la terre de Jamieson et dans la vieille Greenland, à l'Est, offrir un trait intéressant et convaincant de la constitution géo-. gnostique des régions du pôle arctique. 10° Que le sable rouge de Possession Bay établit la probabilité que des roches de sel peuvent se trouver dans les environs. 1 1° Que quoique l’on n’ait rencontré aucun nouveau composé métallique, cependant les régions explorées par le capitaine Parry ont procuré plusieurs terres extrêmement utiles, tels que des octaèdres ou du fer ma- gnétique, des rhomboïdes ou du fer rouge, des prismatiques ou du fer brun, et du chromate de cuivre; que ces régions ont procuré également des pyrites, du soufre et du molybdène, de 334 Géologie. l'oxide dé titane. 12° Que ce qui prouve que les pierres pré- cieuses , les plus estimées et les plus belles des substances mi- nérales, ne manquent pas dans les régions du pôle arctique vi- sitées par les expéditions, c’est la grande abondance du rubis précieux, qui doit se trouver, nous n’en doutons pas, d’après des recherches plus exactes, dans les roches primitives, pour offrir ses superbes couleurs et ses formes élégantes qui lui font accorder autant d’admiration ; on y trouve le cristal de roche, le béril et le zircon. 13° Que ces terres nouvellement décou- vertes présentent en général les mêmes arrangemens géologi- ques qui se rencontrent dans de plus grandes étendues de pays examinées jusqu'ici par les naturalistes, fait qui fortifie Popi- nion qui affirme que les grands traits de la nature, dans le règne minéral, sont partout semblables, et, conséquemment , que les mêmes causes générales ont presque toujours prévalu dans la formation des masses sulides de la terre, Fr. L. 260. Sur L'ILE DE SAINTE-HÉLÈNE. — Extrait d’un rapport fait, le 13 févr. 1826, à la Société d'agriculture et d’horticulture de Ste-Hélène, par le général Wazker, président de cette Société. ( Asiatic Journ. ; octob. 1826, p. 445). Ÿ L'île de Ste-Hélène se trouve située d’une manière toute par- ticulière dans l'Atlantique méridionale ; comme d’autres îles du même Océan , elle est entièrement volcanique. Vue du côté de la mer, les âpres escarpemens de lave qui la ceignent et forment une barrière contre les vagues, lui donnent un aspect imposant et lugubre. Nombre de ces rochers sont régulièrement stratifiés par des dépôts successifs de matière volcanique; dans certains endroits on remarque des veines d'une substance qui a l'appa- rence d’un sable rougeâtre. Dans l’intérieur de l’ilé, les vallées et les chaînes de montagnes sont composées de laves basalti- ques, les unes dans leur état le plus compact, d’autres plus ou moins parsemées de cavités, et suivant presque tous les degrés de la décomposition. Je crois que jamais on n’y a trouvé la pierre obsidienne ou pierre ponce. Toutes les vallées et les chaines intermédiaires paraissent se concentrer au midi de l’île en un vaste bassin qui fait évidem- ment partie du cratère volcanique d’où cette masse insulaire à été formée, La hauteur appelée Pic de Diane (le point le plus Géologie. 335 élevé de l’île), forme l’un des bords de ce cratère. Elle est en- tièrement composée de lave; mais cette matière se trouvant dans un haut état de décomposition , possède une grande pro- fondeur de sol végétal, ce qui rend cette position l’une des plus fertiles de l’île. Là prospère plus particulièrement le pal- inier d'Amérique indigène ; là aussi on trouve la ronce, diver- ses espèces de fougère et autres plantes, ainsi que des arbustes et dés arbres. Cette chaîne, en s’'approchant de la mer, va en s’abaissant , ce qui porte à supposer que ce qui manque de là chaîne pour couronner complètement le cratère , se trouve en- seveli dans les abîmes de la mer. Le point de l’île connu sous le nom de Sazxdy Bay, et ces ro- chers pointus d’un aspect brusque et fantastique, situés dans le voisinage immédiat de ce lieu, auront sans doute beaucoup souffert de l’action volcanique. Un fait curieux, c'est qu'il sy trouve une terre calcaire dont on fait de très-bonne chaux. La matière volcanique et la lave paraissent avoir coulé de cet imménse cratère dans toutes les directions, et formé les ra- vins, les vallées et les chaînes d’intersection de l’île. Le bord du cratère, depuis le Pic de Diane jusqu’au côté opposé, se des- sine exactement dans tout son pourtour. Il n’existe point dans l'île d'indices de cratère autres que celui-ci, et, à en juger par son étendue et sa grande profondeur, ses éruptions doivent avoir été très-violentes et terribles. En enlevant la lave, à Ladder Hill, on trouva à plusieurs pieds au-dessous de sa surface, de petits os à peu près de la grandeur de ceux d’un rat, et plus particulièrement une pe- tite côte entièrement couverte d’une incrustation de Stalagmite, Comment s’opéra primitivement le dépôt de ces os dans ce lieu ? c'est ce qui restera toujours un mystère; il n’y a guères qu’un moyen de se rendre compte de la probabilité du fait, et c'est de supposer que l'animal étant tombé dans uñe crevasse du roc, y sera mort; car si la lave, dans son état de liquéfaction, eut coulé sur ces os, elle les eût probablement consumés , et on ne les eût point non plus trouvés incrustés de Stalagmite. La grande masse de lave décomposée que l’on trouve sur l'ile, jointe à celle du sol végétal qui s’est formée depuis l’épo- que des émanations du volcan, constituent dans plusieurs en- droits une terre d’une profondeur suffisante pour que les ar- bres les plus gros puissent y prendre racine et prospérer, 336 Géologie. 1 est évident, d'après l'étut actuel de l'île, que l'action du feu volcanique aura cessé à une époque très-reculée et ancons nue; et si on considère que l’île est elle-même petite, et que la matière combustible paraît être entièrement consumée, on re- gardera comme peu probable que jamais ce feu puisse se rani- mer et éclater de nouveau. Dans certaines parties de l'ile, on voit des veines de Jaspe entremélées de quelques particules d'Opale, traverser le roc volcanique. On y trouve de même nombre de pierres pesantes, et d’une structure irrégulière, qui contiennent une certaine quantité de fer, et des terres argilacées méêlées de belle terre glaise blanche et tenace. On à aussi découvert, à plusieurs pieds au-dessous du fond de la mer, des coquilles pétrifiées dans une concrétion de cailloux et de lave, et formant avec ces matières une sorte de poudingue ou brèche. L, 261. GROTTE DANS LA FLORIDE (Etats-Unis. } Cette grotte est située dans le comté de Jackson (Pensacola) àenviron 2 milles à l’ouest de la rivière Chipola, et près de la route qui conduit de Big Spring, sur le Shocta Whatchie, au Tallahasse. L'entrée de cette groite est sur le flanc d’une petite éminence, à une élévation d'environ 10 pieds au-dessus du niveau du sol environnant, L'ouverture a à peu près 10 pieds de largeur sur 4 de hauteur. Après étre descendu par une pente douce l'espace d’une vingtaine de pieds, on arrive à une salle dont les parois sont de pierre cal- caire blanche, et qui a environ 180 pieds de longueur sur 100 de largeur, et de 20 à 30 de hauteur. Son semmet, de la forme régulière d’une voûte, est supporté par deux piliers qui parais- sent avoir été faconnés par l'écoulement des eaux du sommet de la caverne. Ces piliers ressemblent à des colonnes cannelées, à bases et chapitaux sculptés, et d’un travail curieux. La chute de l’eau a de même formé des stalactites qui pendent de la voûte comme des chandelles de glace des gouttières d'une maison. Le rez-de-chaussée est parsemé d’une multitude d'objets de diflé - rentes formes, produits par la méme cause, et tous offrant l’ap- parence d’un travail remarquable. Les murs, dans certaines par- ties, s’élèvent perpendiculairement à une grande hauteur; dans d'autres, ils se projettent un peu, À l'extrémité de cette vaste os Géologie. 33 chambre, on rencontre une descente presque perpendiculaire, de quelques pieds, au bout de laquelle est un bassin d'environ 20 p. de profondeur, rempli d’une eau si transparente, qu’à l'aide d’un flambeau on pouvait apercevoir distinctement les plus petits cailloux au fond du bassin. Comme celui-ci s’éten- dait de toate la largeur de la grotte, largeur qui, en cet endroit, n'est que de 10 à 12 p., avec des murs latéraux perpendicu- laires, nous ne pûmes pénétrer plus avant. L’atmosphère, à lintérieur de la grotte, était singulièrement froid et humide. Quoique la matinée fût très-fraîche pour la saison, et le soleil couvert de nuages, nous fûmes saisis, en arrivant au grand air, d'une violente transpiration, et cette transition soudaine pro- duisit sur nous un effet semblable à celui que l’on éprouve en entrant dans une chambre chaude, au sortir de l'air extérieur. Nous apprimes qu'à cinq ou six milles de là, il se trouvait une au- tre grotte d’où coulait un magnifique courant d’eau. Des cu- rieux ont exploré cette dernière jusqu’à la profondeur d’une centaine de verges; mais soit crainte, soit indifférence, personne ne l’a examinée avec assez de soin pour pouvoir en donner une description exacte. ( Weekly Register; Paris 12 déc. 1824.) 262. GROTTE DE GLACE DANS L'ILE D'ANTIPAROS. ({ Magaz. voor W'is en natuurk. Wetensch., p. 131.) Cette ile qui fait partie des Cyclades, est située à un : mille de Paros, et consiste en un rocher recouvert de quelques pouces de terre, dans lequel on remarque cette grotte curieuse, dont ont parlé les écrivains anciens et modernes. Il convient de prendre les précautions les plus grandes pour visiter cette vaste cavité dont les singulières sinuosités offrent à la vue le spectacle à la fois le plus étonnant et le plus effrayant. Ce n’est qu'avec des guides aussi hardis qu’éclairés, que l’on peut s’y ha- zarder, car l'entrée présente une crevasse de plus de mille pieds de profondeur, dans laquelle on ne saurait descendre qu’à l’aide d’échelles de corde. C’est en effet la partie la plus périlleuse du voyage, avant d'arriver à la première grotte, qui se développe sous la forme d’une voûte spacieuse, soutenue par des colonnes naturelles et espacées convenablement. Ce que l’on y voit de plus remarquable est une inscription antique en grec, conte- nant les noms de quelques anciens Grecs qui la visitèrent mille B, Tome XVII, 22 bé 0 338 Géologie. ans auparavant, et conçue en ces mots: sous la conduite de Criton sont venus en ce lieu Menander, Socarmes, Menecra= tes, Antipater, Ippomedon, Aristeas, Phileas, Gorgus, Phi- locrates, Onesimus. A l'extrémité de cette galerie se trouve un chemin étroit par lequel on arrive au moyen de torches, au bord d'un abîme ef- froyable. Là le voyageur épouvanté recule d’effroi , cor il paraît presque impossible d’aller plus loin; mais le guide courageux et habile, sans lui laisser le temps de réfléchir, fixe aussitôt une corde à un crochet placé à cet effet dans le roc, prend d'une main le flambeau et de l’autre s’aide à descendre avec tant de promptitude qu'il disparaît dans un instant; alors l'observateur étonné n'entend plus que la voix du guide, qui lui crie de le suivre. Ce cri spontané se reproduit plusieurs fois par l'écho, etne cesse que lorsque les dernières vibrations atteigneutle sol. Delà on s'avance de nouveau, par des passages très étroits, jusqu'au bord d’un gouffre, moins escarpé que ie précédent, cependant plus dangereux, en ce que l'on ne peut s'y servir commodément de la corde et que l’on est obligé de se laisser glisser de temps en temps sur le dos, jusqu’à ce qu'enfin l’on soit arrivé à une vaste grotte dont les parois sont de porphyre nuancé de veines rou- ges et éclatantes, et le plein pied d’une espèce particulière de pierre grise, dans laquelle on découvre une infinité de moules pétrifiées. Cette grotte curieuse se trouve seulement à la moitié du chemin qu'il faut faire pour atteindre celle qui forme la par- tie la plus étonnante de ce souterrain, et à laquelle on arrive enfin, après avoir traversé deux autres crevasses. Sa profondeur extraordinaire et avec cela la distance considérable à lagmelle se trouve son entrée, suffisent pour faire frissonner l’homme le plus intrépide, à tel point qu'un voyageur connu, qui l'avait vi- sitée, dit : qu’en pensant à l'éloignement inconcevablequi la sé- pare de la lumière, il est porté à penser qu’elle a dû servir à dé- crire le chemin du Tartare. Là se termine ce voyage périlleux, et éteignant alors quelques flambeaux, on jouit d’un spec- tacle qui ne saurait éire décrit, car l'éclat de la lumière qui frappe aussitôt les yeux, ne permet pas de distinguer le moin- dre objet, On se croirait transporté par enchantement dans la demeure eblouissante du soleil on tout au moins dans les pa- lais de Circé. Cette illusion cesse cependant dès que-les yeux 54 Geologie. 339 sont devenus plus familiers avec cet effet de lumière; on aper- çoit alors les parois, la voüte et encore le plein pied de la grotte recouverts de cristaux d’une variété si rare, qu'il serait impos- sible à l’art d'en approcher. Ce lieu enchanté, ou encore ce pa- lais de fée, est long de 300 pieds environ, et large à peu près d'autant ; l'élévation moyenne de la vote est de 80 pieds. Il est probable que la glace qui le tapisse provient de leau qui s’é- coule des réservoirs environnans, situés dans l’intérieur du roc. Quantité de cette eau qui s’est écoulée par la voûte s’est trans- formée avec le temps en bocages cristallisés, qui réfléchissent les couleurs les plus vives de l’arc-en-ciel, à l'apparition des lumières. Les groupes qui composent ces divers effets, onttantôt la figure pyramidale et tantôt la figure ronde. Dans les parties de la voûte où l'écoulement de l’eau a été plus abondant , on voit des bandes de glace de 10 à 12 pieds de large, formant rideau et dont la plupart pendent jusqu’au bas. Cette merveille de la nature a éte peu visitée, tant par la difficulté de trouver des guides, que par la crainte assez naturelle qu’elle inspire à la plupart de ceux qui en approchent. Elle le fut cependant en 1673, par un envoyé de France près de la Porte, M, de Noin- tel. L'auteur de l’article hollandais ne paraît avoir eu aucun ren- seignement nouveau. 263. CAVERNE REMARQUABLE DU SyLBET. | Indes-Orient.), visitée par le cap. Fismre. La caverne de Zooban est située dans l'une des chaînes infé- rieures des montagnes de Cossya, à la distance d'environ trois heures de marche et dans une direction nord-est du bazar de Pundua, et à une élévation probablement de 660 pieds au-des- sus des plaines adjacentes. L'accès n’en est nullement difficile, bien que le passage de 3 éminences qui se présentent dans l’é- tendue de la dernière lieue, soit fatigant, en ce que les mon- tées, quoique fort courtes, sont singulièrement roiïdes : l’une de ces montées forme avec l'horizon un angle de 46 degrés. Ces éminences se composent de grès; mais leurs bases sont parsemées de fragmens de diverses espèces de roche consistant principale- ment en granite ct en pierre calcaire, débris, suivant toute appa- rence, des régions supérieures de la chaîne de montagnes. L’en- trée de la caverne, qui se trouve pratiquée dans le flanc d’une montagne de pierre caleaire , n'offre rien en clleméme de remar: 23. 340 Géologie. quable, et rien, dans ses aspects extérieurs, n'anaonce l’exis- tence des vastes cavités auxquelles elle donne accès. Sa largeur est telle, qu'il ne peut y passer qu'une seule personne à la fois, etelle se termine par une montée rapide d'environ 30 pieds, et des masses de roches disséminées sur des plans comparative- ment de niveau entre eux. En cet endroit l'obscurité est com- plète. A l’aide de torches on remarque que déjà l'aire de la ca- verne s'est agrandie considérablement, et que ses parois sont couvertes d'une multitude de stalactites, de cristaux et de pétrifications, appartenant tous à la famille de la pierre cal- caire, matière dont la caverne est entièrement formée. Ici le passage a de douze à quinze pieds de large ; sa hauteur, prise de la base à la partie la plus élevée de sa voûte, naturellement arquée, varie de vingt à quarante pieds. En avançant on observe que cette dernière dimension varie grandement. Sur certains points , elle s'étend de 50 à 86 pieds; sur d’autres, elle se réduit de 10 à 12 pieds. La largeur, toutefois, reste presque uniformé- ment la même. Ces remarques ne s'appliquent qu'à la seule branche dans laquelle le petit nombre des Européens qui ont visité cette caverne paraît avoir pénétré, Dans cette galerie, les explorations n’ont eu lieu qu’à la distance d'environ un mille, à l'extrémité de laquelle une cavité escarpée et large occupe toute la largeur du passage, et présente un obstacle qu'aucun voyageur, soit faute de temps, soit par d’autres causes, n’a encore franchi. Cette branche est, en général, dans la direction du nord-est; ce qui semble rendre très probable l'existence d’un débouché sur le revers de la montagne; probabilité qu’atteste encore un fait, qui est, qu'un courant d'air se fait sensiblement sentir dans la plupart des parties de la caverne. Peut-être ce qu'elle offre de plus remarquable au premier coup-d’æil, est- ce cette mulütude de fissures ou ouvertures que présentent, à diverses élévations , ses parois, et qui semblent former les en- trées de nouvelles ramifications dont l’intérieur de la montagne serait traversée dans toutes les directions. ; Le petit nombre et l'insuffisance des données que nous pos- sédons, pour le moment, touchant ces cavernes, ne permet guères de former des conjectures plausibles quant au mode de formation. Mais si le naturaliste exige des faits comme base-pre- mière de toute théorie, des considérations d’une nature plus Géologie. J41 spéculative ont suscité plusieurs hypothèses tendant À rendre raison du phénomène. Des savans ont supposé que les diverses ouvertures avaient été opérées, avec Le temps, par l'agence lente etdestructive de l’eau; d’autres les ontattribuées à l’affaissement de deux montagnes contigues, entraintes lune par l'autre dans un désastre commun. Peut-être cette dernière opinion r’est-elle pas sans quelque fondement, surtout si l’on suppose que la mon- tagne dont il s’agit aura été détachée des régions supérieures de la chaîne dont elle fait partie; conjecture que semblerait justi- fier la disposition de l'escarpement des parties de la chaîne qui la dominent, et l’état de morcellement de sa masse qui, dans le fait, ressemble à un vaste moncexu de roches couronné d’ar- bres et de halliers. (Calcutta Govern. Gazette, — Orient. He- rald; déc. 1827, p. 521.) 264.Vox DEN URSACHEN DER ERDREBEN, etc.—Des causes des trem-* blemensde terre , et des phénomènes magnétiques. Deux mé- moires couronnés; par F. Kr1es. In-8° de 150 p. avec 1 pl. lithegr. Leipzig, 1827; Fleischer. Le premier mémoire fut couronné en 1820 par la Société des arts et sciences d’Utrecht, et le second en 1824, par la Soc. des sciences de Harlem. Le premier intéresse directement la géolo- gie. L'auteur examine d’abord sous quelles circonstances ont lieu les tremblemens de terre. Ils ont lieu à toutes les époques de l'année et du jour; ils ne paraissent pas influencés ni par les années froides ou chaudes, ni par l'humidité ou la sécheresse, ni par les phases de la lune. D'un autre côté certains sols sont visités plus que d’autres par des tremblemens de terre. L’au- teur donne des exemples sur tous ces points, puis il passe aux phénomènes qui précèdent ordinairement les tremblemens de terre. Quoiqu'il n’y ait pas toujours des indices certains de l’ap- proche d’un tremblement de terre, néanmoins l’auteur détaille les observations qu'on a faites quelquefois sur l’état du baromè- treet des sources, surles météores atmosphériques, sur l'inquié- tude des animaux. Il parle des phénomènes qui accompagnent les tremblemens de terre, tels que des ouragans, des bruits sou- terrains, de l'eau ou du feu sortis du sol, une odeur particulière, des courans d’air observés dans les mines etc. Enfin il passe en revue les phénomènes qui suivent un tremblement de terre, * 342 Géologie. savoir ; l'influence qu'ils ont sur l'état électrique de l'air, sur l'aiguille aimantée, sur la disposition du sol à être de nouveau ébranlé, Il examine au long si lou peut attribuer les tremble- mens de terre à l'action du fluide électrique, il détaille les ob- jections et les considérations en faveur de cette idée. Il aime mieux attribuer les tremblemens de terre à des effets galvani- ques, qui ont lieu dans l'intérieur de la terre et qui produisent des décompositions et reeompositions, et la formation d’une masse énorme de gaz. Il s'explique la différence des volcans sur Ja terre, parce que les gaz ne sont pas partout également distri- bués, à cause des différences dans le sol. 11 montre quela décom- position des gaz explique les bruits souterrains, et les vides ainsi formés expliquent la disposition deseaux, etc., de la chaleur et du froid, peut-être la suite de l'entrée de l'air dans l'intérieur de la terre. La déflagration des gaz et leur formation produisent de l'électricité, ce qui expliquerait les phénomènes électriques des tremblemens de terre. Les gaz méphitiques qui s’échappent de la terre peuvent rendre raison de l'inquiétude des animaux. Le siège des causes des tremblemens de terre peut être à différentes profondeurs et quelquefois peu éloigné de la surface du globe. Les éruptions volcaniques ne diffèrent peut-être des tremble- mens de terre, que parce qu’elles proviennent de causes sem- blables, situées plus profondément dans la terre. Deux appen- dices accompagnent ce beau mémoire. Dans le second, l’auteur s'étend sur l'intime liaison de l'électricité et du magnétisme. A. B. 265. TREMBLEMENS DFE TERRE ; par Muncee. ( Physikalisch. Würterbuch de Gehler, revu par Brandes, Gmelin, Horner, Munke et Pfaff. 5° vol. 1817, p. 800.) Aucun pays n'en est exempt, mais la Syrie, les côtes et les îles de l'Asie, l'Amérique et les bords de la Méditerranée en souffrent le plus , et le N. E. de l’Europe ainsi que les plaines de l'Asie et de l'Afrique le moins. Probablement il y en a tous les jours dans quelque lieu du globe, mais ils ne paraissent astreints à aucun retour périodique. Ils sont plus forts dans les contrées volcaniques. Avant les tremblemens de terre les volcans cessent souvent à fumer, comme en 1797 le volcan de Pasto ; les fontaines se tarissent ou s’altèrent, des flammes sortent quel- Géologie. 343 quefois de la terre, par exemple en 1818, à Catania, et 1822 en Syrie , et 1820 près de Zante dans la mer. On entend des bruits souterrains, et la terre exhale des gaz méphitiques et in- flammables. Il est incertain s'ils sont liés à l'état de l'atmosphère ét il cite l'exemple de l’ouragan suivi d’un tremblement de terre à Zante, le 29 décembre 1320, et en Moldavie, le 17 nov. 1821 En 1555 des vapeurs rouges sortirent de la terre à Loçarno, et des pluies inondèrent les Alpes avant et après de violens trem- blemens de terre. L'auteur détaille le mouvement imprimé à la surface terrestre par les chocs; la mer est mise en mouvement, il s'ensuit des glissemens de terrain, par ex. à Dobratch, en 1345, et à la Jamaïque, en 1692. M. Muncke passe en revue les principaux tremblemens de terre connus et termine par re- chercher les causes premières de ces phènomènes, et par parler du tremblement de terre de l'abbé Bertholon et de Wiedeburg. A. B. 206. NOTES GÉOLOGIQUES DIVERSES contenues dans les journaux d'Angleterre et d'Allemagne. (Transac. geolog., 2° série, vol. 2, part. 2, — Édinb. philosoph. journal ; déc. 1827, janv. 1828. — Leischrift für Mineral. ; janv., févr., mars et mai 1828.) M. R. Taylor annonce que le à février 1825 une marée très- élevée a endommagé la côte de Norfolk et y a découvert à Cro- mer une forêt sous-marine qui a 4 pieds d'épaisseur, et qui est composée de lit d'argile, de sable et de restes végétaux. C’est en général des bois de conifères mélés'avec ceux du chéne et de l’or- meau. Il y a aussi des restes de daim et d’éléphant. Ce banc est à quelques pieds au-dessus du niveau de la haute marée, à Cromes il est sous 100 p., et à Pastonhiil sous 200 pieds d’allu- vions. Ce dépôt est lié à celui du Lincolnshire et Yorkshire, et l’auteur croit que tout y est encore en place. Des troncs d’ar- bres existent aussi à Thornham et Brancaster. M. Compton annonce avoir découvert à Tivoli des morceanx de granite vert d'Égypte. M. de Gimbernat écrit que le sulfate de soude se trouve dans le gypse de Mubhligen sur la Reuss en Argovie. Il y a 3 lits de gypse, séparés par de la marne. L’au- teur croit que les eaux minérales contiennent du sulfate de soude, seulement par suite de filtration à travers des dépôts semblables. Ce gypse est le même d’où sortent les eaux therma- les de Baden et de Schinznach, | 344 Geologie. M. de Basterot donne des détails sur les lits du grès vert de Folkstone, le gault ou la marne bleue y est séparé de la craie par un sable et une marne argileuse à particules vertes. M. Hansteen de Christiania fait cette année un voyage en Si- bérie avec le géologne M. Keilhau et le D' Erman fils, de Berlin. M. Boué croit que la marne bleue subappennine n'est que Pé- quivalent de la molasse, car ces deux dépôts se remplacent en Autriche et en Hongrie. Il demande s’il n'y aurait pas en Tran- sylvanie un dépôt salifère dans les marnes tertiaires et un autre dans le grès carpathique ? Le méme géologue a observé derrière Solcure en Suisse, sous le Jura, des proéminences de Muschelkalk à amas cunéi- formes de gypse entouré de Rauchwacke. Au-dessus on trouve le Lias, ses marnes, le sable de loolite inférieur, de grandes as- sises oolitiques et compactes, une épaisse masse de calcaire cristallin non stratifié et sans coquilles, et enfin près de Soleure un dépôt calcaire jurassique plus récent, à ammonites, à en- crines, et à restes de nombreuses espèces de crocodiles et de tortues. M. Boué pense que les couches du Jura anglais man- quent en Suisse, à compter depuis le Coralrag, et que ce der- nier dépôt est peu répandu dans le Jura d'Allemagne. M. Herbert a présenté à la Soc. de Calcutta un long rapport sur la géologie de l'Himalaya. Ce mémoire comprend 5 parties, savoir : Ja géographie, les détails géologiques, le résumé géo- logique, la géologie comparative et la minéralogie. Il estime que les Anglais possèdent 23,000 milles carrés de ces montagnes. La chaine indo-gangétique en est la plus considérable. Il y a au moins 28 mines, qui ont 23,000 pieds d’élévation, 44 qui en ont près de 18,000 et plus de cent qui approchent de cette hau- teur. Le gneis domine dans ces montagnes , et il y est grenu ou glandulaire. 11 y à beaucoup de filons granitiques. Il n’y a pas de traces de volcans ni de fossiles, mais il y a des ammonites hors de la limite du sol primaire. Il y a des os fossiles près du défilé de Niti-Pass, et M. Buckland les a reconnus pour identi- ques avec ceux des cavernes. Ces montagnes offrent du soufre, de l'alun, du graphite, du bitume, -du gypse, de la pierre ol- laire, du borax, du sel, de la poussière d’or, du cuivre, du plomb, du fer, de l’antimoine combiné avec de la galène, et du manganèse um avec du fer, Géologie. 345 M. T, Park écrit d'Acera, en Afrique, que la vallée d’Aura a 12 milles de large et bo de long, que son fond est couvert de yrès tendre , superposé à du schiste argileux. Les montagnes en- vironnantes sont composées d’alternats de roches de quarz et de schiste argileux. Il y a de l'or dans la roche de quarz. Des blocs de siénite renferment du sphène, et il a vu du manganèse oxidé noir, Une alluvion ancienne couvre la vallée. Aliemagne. M. Nau observe que le vallon latéral de Hatten- heim a servi jadis de lit au Rhin et l’Albry Ebcrbach y est à 65o pieds sur la mer. Près de Mayence des sondages ont mon- tré que les éminences voisines consistaient en alternats de marne souvent bitumineuse et à lits de calcaire à paludines ; à 80 p. ilya des traces de lignite. Au Hartenberg, 3 lits pareils al- ternent avec de l'argile à sélénite et des marnes, et l’inférieur contient des vertèbres de poissons. Au-dessus du cloître de Weissenau on a trouvé du bois pétrifié dans des couches de cal- caire et d'argile : il y en a aussi dans le sable du Hartenberg. Les couches à Cypris-faba sont les plus inférieures à Buden- heim. Dans le grès de Flonheim ïl y a des fragmens de dolérite ; serait-ce donc un grès tertiaire? Suivant M. Lill de Lilienbach, le trachyte d'Eperies est riche en métzux, antimoine, plomb, argent, cinnabre? or? Il y a des os d’éléphant ou de masto- donte dans le diluvium de Zborow. Il est curieux que le dilu- vium, même près des trachytes, n’en contienne pas de mor- ceaux. . M. Breithaupt mentionne de la kalaïte dans le schiste sili- ceux du Voigtland. La protéite n’est qu'un pyroxène et le tan- talite est différent du Bucklandite; le 1°° étant homorhomboé- drique et le second hémirhomboédrique. | 267. CorrEsPoNDANCE (Zeëtsch.f. Mineral. ; févr. et mars 1828, p. 351 ét 253.) M. Schneïder écrit que le basalte entre Holzappel et Geile- nau, est dans une cavité de la grauwacke et renferme entre ses parties globulaires des nids et des filets d’un minéral vitreux voisin du perlite. M. Hesse! de Marbourg annonce qu'on a pris des Æschna grandis, de la même grandeur que l'impression de Solenhofen qu’on lui compare. M, Bischoff décrit une nouvelle espèce de lycopodiolite dans ” 346 Géologie. N° 26; un grès blane de la formation du grès rouge secondaire de Huckelheim près de Kahl dans le Spessart. T1 l'appelle L. hexa- gouus et le caractérise au long, mais sans figure. Il n'a qu'une ressemblance éloignée avec le L. dichotomus de Sterub. Carac- téristique : L. cicatricibus squamæformibus, inferioribus hexa- gonis , seuto glandulisque obliteratis, cicatricibus superioribus rhomboidalibus (rarissimè conspicuis) a foliis incumbentibus omnino tectis, foliis linearibus apicem versus attenuatis 3— 4 pollices longis. M. Noggerath annonce du saphir bleu avec des hyacinthes dans le basalte compacte des Sept Montagnes et dans la lave de Niedermennig. Le saphir y offre la forme bisalterne; et il existe aussi sous une autre forme dans les roches feldspa- thiques de Laach. M. Lill de Lilienbach annonce la découverte d’un morceau d’ambre blanchâtre dans les cailleux qui couvrent le calcaire et l’amas salifère du Durrenberg, près de Hallein dans le Salz- bourg. Comme le grès carpathique offre quelque fois des résines et qu'un grès semblable alterne, à Hallein, avec le calcaire, il pense que l’'ambre blanc dérive de ce dernier. Le même grès renferme des masses trappéennes à Paskau près de Fridek, à Peschen et à Frankstadt, près de Freiberg, sur les confins de la Moravie et de la Hongrie. Le calcaire et les marnes sont alté- rés dans le voisinage de ces masses, qui forment tantôt des bancs, tantôt des dômes. Le grès carpathique recouvre un amas pareil au col de Rongo, en Transylvanie, et il est traversé de fi- lons de ces roches amphiboliques à Krosezienko. M. Lardy signale des dodécaèdres de fer oxidulé, à Traver- sella, et des grenats noirs dans du tale, à Zermatt, dans le Haut Valais. Il promet une carte du St.-Gothard. M. Pusch souhaiterait un catalogue raisonné de tous les mé- moires minéralogiques et géologiques qui ont paru depuis 1770, et il annonce que sa géognosie de la Pologne et du nord des Carpathes est déjà avancée jusqu'au grès du lias. I a encore à faire la description du Jura, du grès vert, de la craie, du grès tertiaire à lignite, du calcaire tertiaire, du grès coquiller ter- tiaire supérieur, etc. Mais les fossiles en sont déjà déterminés. Il compare le grès carpathique au grès secondaire qui borde la côte nord des Alpes; il les croit identiques et liés tous deux à des grès et des calcaires à nu RS , et il place leur formation Géologie. 343 tout au plus dans l'époque secondaire postérieure au Muschel- kalk. Il confirme M. Lill relativement à l’existence d’un eal- caire à gryphées de marne bigarrée, de brèche calcaire etc., dans le grès carpathique. Le Nummulites lævigatus y abonde comme dans les Alpes. Il croit que tous les grès carpathiques sont sous le Jura, parce que ceux de Vienne ont cette position ; mais nous pensons que ces grès descendent plus bas que le Jura, et mon- tent aussi plus haut. C’est ainsi que s'explique naturellement leur liaison avec les calcaires à nummulites, que nous persistons à placer en bonne partie dans le grès vert des Alpes. L’anteur à bien tort de croire ce genre de fossiles étranger à la craie; il y en a à Royan, par exemple. Il veut restreindre l'existence des grains verts aux dépôts supérieurs au Muschelkalk, tandis qu'on connaît des grès houiilers et même des grauwackes à parties vertes. Il signale à cette occasion le calcaire tertiaire à grains verts de Staeszow et Pinezow en Pologne, et le grès tertiaire su- périeur à parties vertes d'Opaiowka en Pologne et de Clau- senburg en Transylvanie. Il compare à tort le grès vert et ferrifère de Sonthofen avec le grès du lias ferrifère du Wurtemberg, quoiqu'il sache bien, qu’à part le gisement, les fossiles des deux dépôts sont totalement différens pour les es- pèces et en partie pour les genres témoins les Hamites et les Cra- bes de Sonthofen. Il a placé à tort les Discorbites uniquement dans le sol tertiaire; car ceux de Grunbach, en Autriche, ne sont guère dans un grès de cette époque, mais au contraire dans le grès vert, ou uné dépendance jurassique. Il pourrait avoir rai- son d'étendre le domaine des nummulites jusque dans le lias; mais il ne le prouve pas. Il termine par des observations critiques sur notre tableau des formations. D'abord il pense que les ro- ches non stratifices ne sont pas toujours bien séparées des dé- pôts schisteux primaires; mais aussi avons-nous signalé les ro- ches neptuniennes altérées qui produisent cette fausse appa- rence. Il paraît enclin à classer le calcaire des Alpes dans le sol secondaire supérieur; il demande où il y a du calcaire intermé- diaire globulaire. Je réponds, à Bristol en Angleterre. Il veut placer le grès gris de Hallein dans le grès secondaire des Alpes, tandis qu’il est évidemment intercallé dans les calcaires et asso- cié avec l'amas salifère, comme je l'ai dit et comme le répète M. Lill sur les lieux, On ne ES pourquoi il veut à toute force que le schiste marno-bitumineux à poissons, de Secfeld en Tyrol, 348 Géologie. et celui de Glaris soient du lias. I faut aller sur les lieux ou au moins avoir des inductions tirées des fossiles avant de blâmer des classifications. Si ces poissons sont ceux du lias, alors le cal caire des Alpes est jurassique , car ils y sont clairement en amas subordonnés. Nous n'avons pas classé les Alpes définitivement comme si nous avions tout vu; mais le développement complet de nos idées montrera que nous avons seulement adopté certai- nes idées préférablement à d’autres, à cause des probabilités qui sont actuellement plus en faveur des unes que des autres. A. B. 268. DÉBRIS FOSSILES DÉCOUVERTS à Ava. — ( 4siat. Journal; avril, 1828, p.) Un voyageur qui a examiné à la hâte les débris fossiles ré- cemment apportés d’Ava, en a donné la description succincte que voici : Cette collection consiste en os, coquilles et bois fossiles. De tous les os fossiles, les plus nombreux et les plus remarquables sont ceux d’un animal à peu près de la stature d’un grand élé- phant. Dans la notice sur la dernière mission à Ava, consignée dans le Bulletin, ces os sont désignés comme étant ceux du Mammouth; c’est une méprise. Le Mammouth est une espèce éteinte de l’éléphant, laquelle diffère des deux espèces vivantes de l'Afrique et de l’Inde ; on n’a trouvé qu’en Europe, princi- palement en Sibérie, les restes de cet animal. Les os fossiles trouvés à Ava sont indubitablement ceux du Mastodonte, ce dont on peut se convaincre en comparant , ainsi que je l’ai fait, les dents molaires qui en font partie avec celles de l'éléphant de l'Inde, ainsi que les descriptions et les figures exactes des unes et des autres qu’en donne Cuvier dans son ouvrage. Dans les différentes espèces d’éléphant, la couronne des dents molaires est marquée de bandes transversales superficielles. Dans le mas- todonte, la forme en diffère grandement, en ce que la couronne est marquée de sillons profonds et transversaux, et d’arêtes fortement prononcées ; ces dernières sont divisées en plusieurs pointes où ##amillæ pyramidales de forme obtuse. Ce fut ce dernier caractère distinctif qui, long-temps, fit prendre erro- nément le mastodonte pour un animal carnivore. Cuvier sup- pose qu’il existe cinq espèces du genre mastodonte.J’imagineque les os dont il s’agit ici constituent une sixième espèce; car les Li Géologie. 349 dents molaires, caractère particulier sur lequel cet auteur fonde ses distinctions spécifiques, diffèrent très-essentiellement des figures qu'il donne des espèces reconnues. Le mastodonte d'Ava, s’il forme une espèce distincte, égale en stature le grand mas- todonte de l'Ohio, dont la taille n’est point au-dessous de celle de l'éléphant de l'inde. Une dent molaire que j'examinai se trouva mesurer de seize à dix-sept pouces de circonférence; et la circonférence de l'humerus, autour des condyles, n’est pas moindre de vingt-cinq pouces. Quelques-uns des os et des dents molaires, appartenant apparemment à un animal de la méme espèce, sont beaucoup plus petits que ces derniers ; différence qui provient probablement de celle de l’âge des individus. Il est inutile de faire observer que notre mastodonte, comme d’au- tres individus du même genre, et toutes les espèces d’éléphans, avaient des défenses. La collection contient plusieurs fragmens de défenses ; mais elle n'en offre aucune qui soit entière. Les débris les plus remarquables qui font partie de cette col- lection , sont, après ceux du mastodonte, les restes du rhino- céros fossile. Elle contient plusieurs dents molaires d’un ani- mal de ce genre. Cuvier décrit quatre espèces du rhinocéros fos. siles, qui, toutes, diffèrent des espèces vivantes. Les os trou- vés dernièrement ont une ressemblance frappante avec ceux des espèces représentées par Cuvier ; mais les dents molaires sont considérablement plus grandes qu'aucune de celles dont il a donné les figures. La collection me paraît fournir la preuve de l'existence de deux autres animaux de la famille de l'éléphant, du mastodonte et du rhinocéros ; du moins les dents que j'ai vues ressemblent- elles exactement à deux espèces d’un genre représenté dans l’ouvrage de Cuvier , et auquel il donne le nom d’Azthra cothe- rium. Les autres dents de quadrupèdes existans, que j'ai pu recon- naître, sont celles d’un animal de l'espèce du cheval, et celles d’un autre animal de la famille des ruminans, apparemment de la grandeur du buffle. Il se trouve dans la collection un grand nombre d'os dont je ne suis pas capable de déterminer l'ori- gine. Parmi ces débris fossiles ; On en remarque un grand nombre d'un crocodile, qui, autant que je puis le conjecturer, ressem- 350 Géologie. à l’alligator au museau alongé, du Gange, dont, parcorruption, les naturalistes ont changé le nom indigène en celui de Gavial, Il est bien extraordinaire que cette espèce d'alligator ne se trouve point aujourd'hui dans les rivières d'Ava. Dans la même localité où se trouvaient les os, on découvrit un amas de coquilles fossiles. Ces coquilles étaient remplies, quelques-unes d'argile bleue, les autres, en majeure partie, de matière siliceuse durcie. Les coquilles que j'ai vues, sont des genres Turbo et Tellina, et des productions d’eau douce , bien qu’elles ne ressemblent point aux coquilles actuelles des lacs et des rivières des environs. Les bois fossiles se trouvaient dans la même localité; ils étaient en grande quantité. Les montagnes et les ravins étaient parsemés de blocs et de fragmens de ces débris , parmi lesquels il s'en trouvait de cinq à six pieds de circonférence. On trouve les divers débris fossiles dont il s'agit sur la rive gauche de l’Irrawadi, à quatre ou six milles de cette rivière, entre les 20° et 21° degrés de latitude nord, et près des célèbres puits d'huile de pétrole. Le pays présente un aspect remarqua- ble : il se compose de montagnes de sable et de ravins étroits, très-stériles , et, pour une contrée située sous les tropiques, dépourvus de végétation. Parmi les sables on rencontre des lits de gravier parsemés de pierre ferrugineuse et de breche cal- caire ; le tout est évidemment de formation diluvienne. Le petit nombre des arbres épars dans cette contrée, consiste en quel- ques acacias , en un Celtis, un Rhus, un Barringtonia, un Zy- zyphus et en quelques figuiers de l'Inde. 11 scrait assez difficile de déterminer si les bois fossiles appartiennent ou non à ces espèces de plantes; mais, au total, on peut dire que les blocs en question sont d’une grosseur qui ne permet guère de pen- cher pour l'affirmative. Les os fossiles aussi bien que les coquilles et les boïs décou- verts dans le même état, se trouvaient tous au rez, où plutôt à la surface méme du sol; car tous étaient plus ou moins exté- rieurement en évidence. Malgré leur exposition au contact im- médiat de l’air atmosphérique, ils ont éprouvé peu d’altération. Ils n’ont point non plus souffert de l’action du frottement, car leurs arêtes et leurs protubérances n’ont rien perdu de leurs formes distinctes et prononcées; d’où on peut inférer que les’in- Géologie. 35x dividus auxquels il appartenaient mouvrurent où furent détruits sur le lieu même où ils se trouvent présentement. Sous un cer- tain rapport, les os diffèrent essentiellement de tous les os fos- siles dont j'ai entendu parler. Ce sont des pétrifications com- plètes, et toutes sont plus où moins profondément colorées de fer. Leur substance est siliceuse ; quelques-unes sont tellement dures qu'elles font feu avec l'acier. C’est sans doute ce qui sert à expliquer, jusqu'à un certain point, leur parfait état de con- servation. Les quadrupèdes sauvages des environs sont, présentement, le léopard , le chat, le daim et le porc. Il ne paraît pas se trou- ver des os de ces animaux parmi les débris fossiles actuels; on n'y remarque point non plus des os d’éléphant ou d'animaux carnivores. Comme parmi les semblables débris qui existent dans d’autres parties du monde, on ne découvre dans celle-ci aucun vestige de squelettes humains. Je crois inutile de réfuter lopinion de ceux-là qui se sont imaginé que les restes fossiles trouvés sur les bords de l'Irra- wadi, y avaient été rendus tels par l'effet d’une qualité pétri- fiante particulière aux eaux de cette rivière. Le fait est qu'on voit sur les rives de l'Irrawadi une grande quantité de matières organiques, tant animales que végétales, qui y subissent, comme il arrive ailleurs , le procédé ordinaire de la décomposition, On ne saurait douter, ce me semble, que les os, les coquilles et les bois fossiles qui se trouvent dans cette localité , ne soient tous, comme on admet que tel est le cas à l'égard de semblables restes existant dans d’autres parties du monde, le produit de la der- nière catastrophe , ou de l’une des dernières grandes catastro- phes qui ont changé la face du globe actuel. Ce sont, dans le fait, les débris d’un ancien état constitutif de notre monde, tel qu'il était alors que le plus grand nombre des races d’animaux actuelles, et surtout l'espèce humaine, n’existaient point encore. 269. PIERRES VOLCANIQUES FLOTTANTES. (Annales de Chimie et de Physique ; Tom. XXX VI, dée. 1827, p. 418). On lit ce qui suit dans le journal du Hâvre du 20 juillet 1827: Le capitaine Le Sauvage, de la goëlette la Borne Emma , entrée hier, venant du Sénégal, rapporte que le 29 juin 1827 ,se trou- vant à 20 lieues dans l’est des Acores, il a parcouru un espace 359 Geologie. de trois lieues couvert de pierres volcaniques, de cannes à sucre, de paille et de morceaux de bois : il présume que ces débris proviennent de l'eruption d'un volcan. » JG: 2 270. ANNONCES DE TREMBLEMENS DE TERRE. 19 Dans l'Asie Mineure. — Une lettre de Tiflis, en date du 10 septembre 1828, contient les détails que voici : « Le tremblement de terre récemment ressenti dans la pro- vince de Schirvan, y à causé d'incalculables ravages. Dans la ville du Vieux Schamakha :ïl détruisit de fond en com- ble 247 habitations et 30 ateliers, et endommagea, plus ou moins, 179 maisons et 20 boutiques. Dans les différens vil- lages de la même province, il abattit 303 habitations, un clo- cher et un couvent; ce dernier appartenant au village de Sahiany. Le village de Mongalou, situé dans un défilé, à la dis- tance d'environ un mille d’une haute montagne, a été englouti par une avalanche qui descendit sur une étendue de 200 sa- gènes ; on n’aperçoit aucunes traces de ses anciennes habitations: les habitans, alarmés par le craquement de la montagne et le frémissement extraordinaire des arbres de la forêt, parvinrent, excepté trois femmes et un homme, à échapper au désastre, mais tout ce qu’ils possédaient fut enseveli dans les débris. Trois grandes sources s’ouvrirent d’elles-mêmes un passage, à peu de distance l’une de l’autre, dans cette partie de la montagne que l'éboulement du sol avait laissée à découvert jusqu’au tuf. Les habitans assurent qu’à la suite du tremblement de terre, les” eaux des ruisseaux furent plus où moins enflées, phénomène qui fut de même observé au Vieux Schamakha. La moitié du village de Tschagana s’est abîimé dans les entrailles de Ja terre. Il s’est ouvert dans plusieurs endroits des crevasses et de nou- velles sources. On voit dans le village de Sahiany une crevasse d’une archine et demie de large sur près d’un mille et demi de long. Pendant la nuit cette crevasse est surmontée de lueurs semblables à celles de lPéciair. Schamakha n’est éloigné que de 80 à go werstes de Bakou, si renommé par ses sources de naphte et ses feux. (Galign. Messeng.; Paris, 22 oct. 1828). 2° Dans le Népaul ({ndes-Orientales). Le 29 octobre dernier, à 2 heures du matin, la vallée du Népaul fut agitée d’un trem- blement de terre, La première grande secousse fut suivie de Geologie. 353 huit vibrations moins intenses, La première était une sorte de ressaut brusque et vertical, qui arrèta le mouvement des mon2 tres, ét non une ondulation; par conséquent on ne put en dé- terminer la direction positive. Les secousses secondaires furent du sud au nord. Pendant les 24 heures qui précédérent l’événe- ment, le temps fut incertain ; ensuite il se mit au beau. À Cat= mandou, 6 maisons furent détruites de fond en comble; un temple et la résidence , situés à peu de distance de la ville, éprouvèrent le même sort. Sept individus y perdirent la vie. A Paina, quatorze habitations s'écroulèrent , mais personne ne périt. Plusieurs secousses, accompagnées d'un bruit considé- rable, eurent lieu dans la nuit du 29 au 30 du même mois. {Asiatie journ. ; mai 1827, p. 672). 3° Dans les Canaries. Dans la matinée du 1 oct, 1828, on ressentit dans l’île de la Grande-Canarie une rude secousse de tremblement de terre. Le couvent des dominicains éprouva de grands dommages, et nombre de bâtimens mouillés dans le port se ressentirent du choc comme s'ils eussent touché contre un rocher. La terreur que cet événement répandit parmi les habi- tans, fut telle, que le jour suivant les églises et les couvens se trouvèrent encombrés d’une foule d’habitans qui voulaient ren dre graces au’ciel de la conservation de leurs jours dans un tel désastre. Notre correspondant ayant quitté l'ile le même jour, nous ne connaissons pas quels furent et l'étendue et les effets ultérieurs de cette convulsion de la nature. Nous sommes in- formés par la même voie, que la petite vérole, introduite dans ces îles, il y a un an, par le consul francais venu de Marseille, ÿ avait fait depuis peu de grands ravages. Nombre d'individus furent victimes de cette maladie, et, à en juger par les effets qu'elle a laissés sur ceux qui ont échappé à ses atteintes, on a peine à reconnaitre cette même population au sein de laquelle, pendant les 25 dernières années, il s'était à peine manifesté un cas de petite vérole. Malgré tous les efforts des autorités lo- cales tendant à introduire dans le pays lusage de la vaccine, Vobstination ou la superstition des indigènes s’était, en géné- ral, opposé à l'exécution de cette mesuresalutaire, etl ‘épidémie avait exercé d’effrayans ravages parmi eux. Les individus qui avaient été vaccinés ne furent pas à l'abri de la contagion; mais les symptômes se sont montrés, en général, sous des as- B, Tous XVII, 23 354 Géologie. pects plus propices. (Standard, — Galign. Messenger; Paris, 13 nov. 1828). 4° Dans l'Amérique du sud. Le Télégraphe de Lima du 3x mars 1828, contient la nouvelle suivante : Il n'existe probable- ment dans les environs de cette ville aucun individu qui ait ja- mais été témoin d'un tremblement de terre égal à celui que nous essuyäâmes hier. Le mouvement commenca à 7 heures 32 mi- nutes du matin, et avec une violence telle, qu'en moins de quelques secondesles murs de la plupart des édifices furent cre- vassés , et que plusieurs toits s’'écroulèrent. Si cette secousse eût duré plus de 29 secondes , pas un seul bâtiment ne füt resté debout. Plusieurs individus ont été tués, et nombre d’autres mutilés ; à peine existe-t-il une maison ou une église qui n’aît pas été endommagée, Les propriétaires ont essuyé des pertes incalculables, et celles qu'ont éprouvé les marchands, surtout en fait de liquides, montent à des sommes très-fortes. Lä nuit dernière, à minuit 4g minutes, on ressentit une nouvelle se- cousse , mais elle fut d’une si courte durée, qu’elle n’aura pro- bablement été sensible que pour les individus que la frayeur avait porté à passer la nuit en plein air. — Le Peruvian mer- cury annonce que tous les clochers des églises, et particulière- ment leurs coupoles, avaient été crevassés du haut en bas , que les ornemens en plâtre et en briques s'étaient détachés, et qu'il ne restait pas sur pied une seule maison qui n’eût besoin de réparation. Au premier aspect du danger, les habitans se ré- fugièrent dans les églises, qui, étant les édifices les plus élevés, souffrirent aussi le plus. Plusieurs individus furent blessés; heureusement le nombre des morts ne passe pas quarante. Le gouvernement a pris les mesures les plus efficaces pour préve- nir les malheurs qui arrivent ordinairement dans de semblables occasions ; des corps militaires sont chargés d’abattre les édi- fices qui menacent ruine, et il est défendu de faire cireuler les voitures dans les rues. Quoique la plus grande partie des habi- tans aient abandonné leurs demeures pendant la nuit, il ne paraît pas que cette circonstance ait donné lieu au moindre désordre. (Times. — Galign. Messeng.; 15 août 1828). - Le dernier tremblement de terre ressenti à Lima , paraît l’a- voir été dans tout le reste du Pérou; l’article suivant, relatif à ce phénomène , est extrait du Wercurio Peruano du 11 avril : Géologie, 355 Le 30 mars on ressentit à Trujillo une forte secousse de tremblement de terre qui, heureusement, n'y causa point de dommages; mais une pluie abondante dont elle fut suivie en wecasiona dans les habitations, et fit naître de vives alarmes parmi les habitans. À Lambeyeque et Chiclayo, la pluie, en- core plus extraordinaire, dura quatre jours consécutifs sans interruption. Ces deux villes ne présentent guère plus qu'un monceau de ruines, la première surtout, où la rivière déborda et détruisit de fond en comble toutes les maisons, excepté celles de trois rues. Les infortunés habitans de cette ville farent obligés de se réfugier dans les Huacas et dans les montagnes sablonneuses du voisinage. Les fermes sont dévastées, les habi- tations détruites et les récoltes du riz et de la canne à sucre fortement endommagées (perdidas). Dans le désert de Sechua, où jamais on ne vit tomber une goutte d’eau, les pluies for- mèrent une grande rivière, et telle, que les voyageurs mirent 8 jours à traverser cette vaste plaine de sable, tant elle avait été défigurée par les pluies. Puira a éprouvé les mêmes ealamités, et le 15 mars, les fermiers se virent forcés d'abandonner leurs fundos , à cause de l'état de décadence auquel se trouvaient ré- duites toutes les maisons. Le 30 du même mois on ressentit à Huanaco , situé sur l’autre route, une violente secousse, mais elle n’y causa point de dommages. Elle fut plus rude sur le che- min de San-Mateo à la capitale : dix-huit maisons de cette ville ‘sont en ruines. Des masses de rochers qui se détachèrent des montagnes voisines, détruisirent les grandes routes et intercep- tèrent ou rendirent très-difliciles les communications inté- rieures. On nous a assuré qu'à Surras, commune située à 15 lieues de cette capitale et à 6 lieues de Sau-Mateo, l’eau surgit du sein de la terre comme les feux d’un volcan, et endommagea considérablement les grandes routes. (Galign. Messens.; Paris, :3o août 1828). . 277. TREMBLEMENT DE TERRE DE LA COLOMBIE. — DESTRUCTION Lu? : DU POPAYAN. M: Brongniart a donné à l’Acad. roy. des sciences, le 17 mars 1828, la lecture d’une lettre de M. Joaq. Acosta, capitaine d'artillerie au service de la Colombie ,et qui contient des détails sur le dernier tremblement de terre qui s’est fait sentir dans la Colombie. 23, 356 Géologie. Il résulte de cette lettre que les secousses ont été assez fortes à Bogota, mais qu’elles n’ont produit dans cette ville que peu de dommages et aucun malheur, et que c’est la ville de Popayan, sitnée à 8o lieues de la capitale, qui a été le théâtre d’accidens trop réels, mais dont on ne peut encore assigner exactement & l'étendue ni les limites. M. Acosta est en ce moment à Paris, mais les détails qu'il donne sont puisés dans une lettre écrite sur le théâtre même de l'événement, huit jours après le tremblement de terre, et qui doit inspirer toute confiance. Le 16 novembre, à 6 heures précises du soir, une violente secousse se fit sentir dans la ville de Popayan, et fut suivie immédiatement d'un mouvement ondulatoire qui dura trois à quatre minutes. La di- rection de ce mouvement était de S.-E. à N.-0. Pendant toute la nuit, la terre parut sensiblement agitée, et des secousses plus ou moins vives continuèrent à avoir lieu toutes les 40 ou 5o minutes jusqu’à à heures du matin. Le choc alors fut encore plus fort que celui du soir, et l'agitation continua. À 11 heures 45 minutes du matin, les secousses devinrent si vives, qu'une grande partie de la ville fut détruite. Les malheureux habitans avaient abandonné la ville et s’é- taient réfugiés sur les bords de la rivière de Cauca; mais le dé- bordement de cette rivière, qui sortit de son lit, les força de quitter cet asile. Le même jour 17, une nouvelle secousse se fit sentir à 5 heures du soir, et une autre eut lieu le 18 à 4 heures 1/2 du matin. Ce fut la dernière , car le Puracé, à cette époque, fit éruption, et la lave se fit jour par le revers oriental du cône; d'énormes crevasses s’ouvrirent en même temps de tous les autres côtés. Non-seulement le Cauca, mais toutes les autres rivières, tous les ruisseaux des environs, le Vinaïgre, lIpsata, ete., sortirent de leur lit et ravagèrent les campagnes. Le joli village de Puracé, bäti au sommet du volcan, à 2,650 mètres d’élévation, a été totalement détruit, ainsi que plusieurs hameaux et fermes voisines. « La lettre qui m'a été adressée, poursuit M. Acosta, ne parle ni de l’état de l'atmosphère ni des phénomènes qui accompagnèrent l'éruption du volcan. Écrite sous l'influence de la terreur, elle laisse beaucoup à désirer. J'attends de plus amples détails, que je m’empresserai de vous transmettre. » | Popayan, depuis sa fondation au 16° siècle, n'avait éprouvé Géologie. 357 aucune calamité du genre de celle qui vient de la détruire. Cette ville est située par 2° 26’ 17" de latitude boréale; son élévation au-dessus de la mer du Sud est de 1,800 mètres. Le mois de novembre est le dernier de la saison des pluies. On ignore jus- qu'à quelle distance vers Le nord le tremblement de terre s'est fait sentir. (Le Globe ; 22 mars 1828). 272. CATALOGUE DES TREMBLEMENS DE TERRE, DES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES ET DE PHÉNOMÈNES SEMBLABLES DEPUIS 1821; par de Horr. (4anal. der Physik von Poggendorf ; N.S. Vol. 7, p. 159 à 170, et p. 289 à 304, et vol. 9, cah. 4, p. 589 à Goo.) } 273. ESSAI D'UN CATALOGUE CHRONOLOGIQUE DES TREMBLEMENS DE TERRE ET DES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES DEPUIS LE COMMENCE- MENT DE NOTRE ÈRE; par Ch. Kerersrein. (Tcutschland geolog. dargestellt; Vol 4, cah. 3, p. 280 à 346; 1827.) Ces deux catalogues sont intéressans, le premier parait fait avec soin, mais néanmoins dans tous les deux on desirerait plus de détails accessoires des phénomènes. D'un autre côté il est curieux que M. Keferstein ne cite pas M. de Hoff, ou qu'il n'ait profité de son travail paru en grande partie dès 1826. Le catalogue de M. Keferstein s'étend depuis l'an 17 de Père chrétienne jusqu'à l'année 1825. Les indications qu'il présente deviennent de plus en plus nombreuses à mesure qu’on se rap- proche des temps où les observations de ce genre sont faites et recueillies avec plus de soin. A partir du 6° siècle, on a presque par an au moins un tremblement de terre ou une grande érup- tivn volcanique. Les dernières années présentent par mois plu- sieurs de ces phénomènes importans. L'auteur a soin d’ajouter, autant que possible, à ces indications celles des phénomènes atmosphériques qui lui paraissent avoir quelque liaison avec ceux dont il fait la chronologie. x 27/4. PLANTES FOSSILES. … On a trouvé dans la baie de Grysthorp, près de Scarborough, un vaste amas de plantes fossiles de formation charbonneuse, . qui présentent nombre de variétés non décrites jusqu’à ce jour, _et essentiellement différentes de celles du champ de New-Castle, Ces plantes fossiles se trouvent dans une ardoise argileuse qui alterne avec l'argile pure, la pierre ferrngineuse et un léger 358 Geologre, interstice de charbon de terre, à environ la moitié de la marque de la hauteur de l'eau. Ces débris se composent principalement de tiges et d'empreintes de feuilles des fougères des tropiques. Plusieurs spécimens de ces plantes ont de grandes dimensions et sont d’une beauté extraordinaire, (Liter. Chronicle ; 22 déc. 1827). 275. EMPREINTES DE PAS D'ANIMAUX DANS UNE CARRIÈRE DE SABLE DU COMTÉ DE DUMFRIES. Le 22 novembre dernier, M. Grierson a fait à la Société lit- téraire de Perth lecture d’un mémoire relatif à la découverte d'empreintes de pas de quadrupèdes, faite dans une carrière de terre à sablon rouge, située à environ deux milles au nord de la ville de Lochmaben, dans le comté de Dumfries. Le profes- seur Buckland , à qui on avait envoyé des jets de quelques-unes des plus distinctes de ces empreintes, avec un fragment de la pierre à sablon même, exprima la pleine conviction où il était, bien que le fait en lui-méme ne s’accordât point avec ses idées générales touchant les formations géologiques, que le roc sur lequel se trouvaient ces empreintes avait dû être hanté par des quadrupèdes vivans alors qu'il se trouvait dans l’état de pâte. La plongée de la couche est dans la direction de l’ouest, et forme un angle d'environ 35 degrés; à l’est, par conséquent, c’est la surface supérieure de la couche qui se présente d’abord, et elle a une grande extension latérale. Le bord de cette der- nière se trouve à peu près à quinze pieds au-dessous de la su- perticie du sol. À partir de cette limite supérieure jusqu'à la ligne où la couche disparait sous les décombres qui, depuis que lexploitation a eu lieu principalement du côté opposé de la carrière, se sont accumulés à sa base, on en aperçoit distincte- ment une surface de quinze pieds de largeur sur une étendue de 4o à 5o verges. Sur cette étendue on ne découvrit pas moins de quatre aires séparées portant les traces d’autant de différentes espèces d'animaux. Le grand nombre d'empreintes qui se suc- cédaient d’une manière continue , la régularité de l’aiternation, des traces de pas de droite et de gauche, leur équi-distance l'une de l’autre, la direction extérieure des orteils et les tracés légères que le pied avait laissées sur le sol en l’effleurant avant de s’y appuyer, sont autant de circonstances qui fixent dès l'abord Géologie. 359 l'attention de l'observateur, et ne peuvent être expliquées que d’une seule manière. Le docteur Buckland pense que les em- preintes de l’une de ces aires auront été produites par les pieds d’une tortue ou d’un crocodile. L'une des empreintes les plus profondes et les plus distinctes, fut découverte à la base de la couche , dans la partie la plus basse de la carrière, à 6o ou 70 pieds de la surface du sol. M. Grierson dit qu'il ne se permettra pas de rechercher en quoi et comment les faits et le phénomène dont il s’agit peuvent affecter d’intéressantes questions sur la géologie ; «mais, ajoute-t-il, je pense qu'il peut n'être permis de remarquer, en définitive, que nous possédons maintenant des spécimens de la nouvelle pierre à sablon qui contiennent des empreintes de pas de quadrupèdes ; empreintes que lon peut appeler pour le moins antédiluviennes. » (Lond. and Paris Observer ; 10 fév. 1828). 276. NoricE SUR LES VÉGÉTAUX FOSSILES DU GOUVERNEMENT pe Moscou, lue par M. FiscHer VON WALDHEIM , à la séance publique de la Société impér. des observateurs de la nature, le 4 décembre 1826. In-,° de 24 p., avec fig. Mos- cou, 1826. (Moskofski Télégraph.— Télégraphe de Moscou ; n° 24; déc. , 1826, p. 263). M. Fischer, vice-président et directeur de la Société, et qui, depuis nombre d'années, s'occupe de l'étude minéralogique dans ce gouvernement, vient de publier plusieurs brochures relatives à cet objet important pour la science. Dans ce nombre on ne saurait passer sous silence celle qui traite des végétaux fossiles. M. Fischer commence d’abord par émettre ses opi- nions sur l’origine et la formation de ces pétrifications. Suit une notice succincte du système de Brongniart sur les végétaux fossiles, divisés par lui en quatre classes : 1°) les tiges, dont on peut eucore observer l'organisation intérieure; 2°) celles dont la structure intérieure est mélangée et l’extérieure diversi- fiée; 3°) les tiges qui ont crû avec les feuilles, et les feuilles distinctes des tiges ; 4°) les organes de la fructification, c’est-à- dire les Carpolithes ou fruits pétrifiés, et les Antholithes ou fleurs fossiles. Ce système, ainsi que l’on peut s'en assurer d’après l'examen des classes et des subdivisions auxquels il donne lieu,” .n’est point fondé sur la nature et ne présente aucune facilité à des différences exactes, J0v Geologie. Voici les 3 divisions qu'admet 47, Fischer entre les Végétaux fossiles du gouvernement de Moscou : 1°) les £rogénithes ; 2°) les Philithes ; 3° les Phoncoides , qu'il vaudrait peut-être mieux appeler des 4/gites. M. Fischer, dans son ouvrage, fait la description d’un arbre, à laquelle il a joint le dessin d’une souche trouvée à Zvénigorod, et très-précieuse, parce que dans son écorce il se trouve une ammonite (pétrification d'un coquillage de mer), tandis que jus- qu'à ce jour, et fort rarement encore, on n'y avait trouvé que des coquillages fossiles d’eau douce. La description qu'en a faite M. Fischer est des plus satisfaisantes. Les figures représentant les Phoncoïdes et les Philithes serout jointes à la description des végétaux fossiles trouvés dans le gouvernement de Moscou, que l’auteur se propose de terminer incessamment , et dont le monde savant ne peut s'empêcher d'attendre la publication avec la plus vive impatience. A. J. 277. SOCIÉTÉ ASIATIQUE DE CaLCUTTA. Séance du 14 nov. 1827. On soumit à la Société une notice du capitaine Herbert sur les sites charbonneux de l'Himalaya, accompagnée d’échantil- lons de ces combustibles. On rencontre ce minéral sur toute la ligne des montagnes de grès qui longent le pied de la grande chaîne de l'Himalaya, et forment la transition de ce point aux plaines. Ce charbon se présente en veines plates ou couches plus ou moins inchinées à l’horizon, et dont la plus grande épaisseur n’est pas de plus de neuf pouces à un pied, tandis qu’elle ne dépasse pas, en général, sur certains points, la vingtième partie d’un pouce. La composition de cette substance, en général impalpable, présente par fois une structure ligneuse. Là où la fibre Higneuse a disparu, la fracture est conchoïdale et fréquemment marquée de cercles concentriques semblables à ceux qui s’'observent en pareil cas dans le charbon de 1°° qua- lité d'Angleterre. Ce charbon indien brüle en donnant de la flamme et une épaisse fumée, et en répandant une odeur bitu- mineuse, et laisse un résidu composé d'une cendre d’un brun rougeâtre d'un volume égal à celui de la matière d’où elle est provenue., Ces propriétés se rapportent au charbon bitumineux de Mohs. | Indépendamment de la localité du charbon des montagnes, Tooes Géologie. 361 signalée par le lieutenant T. Cautley, dans sa correspondance avec la Société, le capitaine Herbert en a découvert d'autres dont voici l'indication : 1° la passe de Timla, qui conduit dans le Debra-Doun, et dont le capitaine Herbert envoya, en 1813, des échantillons à feu le docteur Voysey, qui le jugea être le charbon de terre de Werner ; 2° la passe de Kheri, où le char- bon existe principalement à l'état de lignite d’une épaisseur considérable : là on le trouve dans deux endroits différens ; 3° la montée de Bhamouri au Bhim-Tal, dans le lit de la rivière de Raliya. Le capitaine Herbert considère le charbon de cette localité comme celui qui mérite principalement de fixer l'at- tention des naturalistes. La veine la plus grande à environ quatre pouces d'épaisseur. Le charbon qu'elle produit à un lus- tre éclatant; ses fractures, parfois parfaitement conchoïdales, ressemblent à celles qui caractérisent le charbon de la première qualité d'Angleterre : ce charbon brûle d'une flamine brillante, exhale une odeur sulfureuse, et se montre souvent incrusté de veines de soufre : le terme moyen de sa pesanteur spécifique est d'environ 1, 3. Il est donné communication à la Société d'un mémoire du docteur Govan, contenant un rapport sur les produits miné- raux et végétaux du pays situé aux environs de Nahu, et des états météorologiques des mois d'avril et de mai derniers. On soumet également à la Société un extrait des observa- tions barométriques et thermométriques faites par le capitaine Davis depuis 1820 jusqu'en 1825, dans l'établissement de Sin- gapore. … Le capitaine Franklin communique des observations sur la .géologie d’une partie de Bundlecund, de Boghelcund, de Sau- goretdelT ubulpour. Ces observations commencent à Mirzapore, _et comprennent différentes parties des rangs de montagnes qui appartiennent à la grande zône centrale de l’'Hindostan. Le pre- mier de ces rangs de montagnes, dans l'étendue duquel on trouve les chutes de la Touse, et le pays qui se prolonge jus- qu'à Hathi, au-delà de Lohargong, sont de grès. À partir de . Hathi, succède à cette pierre la pierre calcaire argileuse, que le capitaine Franklin considère commie étant la méme que le Lias _des Anglais, Depuis cette dernière localité jusqu'à Saugor, la couche supérieure des rochers est de trap. Au-dessous de ces 369 Histoure naturelle générale. rochers on rencontre la wacke, le basalte et une pierre cal- caire terreuse ou impure sous laquelle l'amy gdaloïde gît sûr le grès. La barrière septentrionale de la vallée de Nerbudda se compose de roches primitives. Jubulpour est situé au pied d’une rangée de montagnes de granite. L'opinion du capitaine Franklin est que le granite forme la base des différentes rangées qu'il à visitées dans sa tournée, avec cette différence qu’il se trouve séparé des formations secondaires, sur certains points, près de sa surface, et sur d’autres , par des stratifications de roches pri- mitives intermédiaires. La formation de grès est, en général, d’une épaisseur considérable, tandis que la pierre calcaire dif- fère de celle qui existe dans d’autres parties du monde en ce qu'elle ne se trouve qu’à la superficie et que le terme moyen de son épaisseur n’est pas de plus de cinquante pieds. A ces com- munications du capitaine Franklin se trouvaient jointes une collection d'échantillons, ainsi qu'une carte et une section géo- logiques, et une série d’élévations barométriques. — (Calcutta John Bull. — Asiat. Journ. ; avril, 1828, p. 492). | ee ——————— HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE. 278. Séances pu Lycée D’HisT. NATUR. DE NEw-Yonx. ( 4merio. Journ. of scienc.; vol, 13, n° 2, p. 358.) En janvier 1827, le secrétaire lit une note sur l'usage du Sorghum saccharatum, M. Bull annonce un mémoire sur le dépôt houiller de Lehigh, le major Delafield offre des miné- raux, M. Ch. Bonaparte continue sa synopsis des genres d’oi- seaux, et M. Barnes lit un mémoire sur de nouvelles espèces de mollusques. En février, M. Barnes présente des variétés d’ar- gile d’Augusta, M. Delafeld des Alcyons du grês vert d’Anna- polis (Maryland), M. de Kay lit un mémoire sur le Lepidopus caudatus, et M. Mitchil un sur le Gadus atromarginatus. En mars, M. Delafeld offre des minéraux, M. Leconte donne un mémoire sur le genre Tillandsia , M. de Kay un sur une mâ- choire inférieure de Mastodonte trouvée sur le White river {Indiana ), et M. Clinton montre du lignite de Pennsy trouvé à 20 milles de Newton, dans le comté de Cayuga, N.-Y. M. Bo- naparte lit une note sur plusieurs espèces d'oiseaux, et M. Histoire naturelle generale. 363 Mitchill une autre sur les effets délétères du Lythrum verticil- latum sur les animaux en travail. En avril, on remarque un mémoire de M. Torrey sur de nouvelles plantes des montagnes rocheuses, un autre de M. Dona sur le Sanguinaria canadensis dont il a obtenu une substance appelée Sanguinarina, A, B. 279. VOYAGE DU NATURALISTE MACKLOT DANS LES COLONIES HOLLANDAISES. La famille du D° H. Macklot, de Francfort, qui voyage comme naturaliste dans les colonies hollandaises , vient de re- cevoir une lettre datée d’Amboine le 18 sept. 1828. M. Macklot a passé tout l'été à naviguer sur les côtes de la Nouvelle-Guinée, L'expédition partie d’Amboine le 22 avril se dirigea sur l'ile Banda, et de là sur la côte de Guinée où elle arriva le 21 mai, et jeta l’ancre à l'entrée du fleuve Dourga, sur la côte sud-ouest, En abordant elle eut un combat à soutenir contre les naturels qui blessèrent mortellement 2 officiers, et laissèrent un grand nombre des leurs sur le champ de bataille. L'expédition cotoya ensuite vers le nord, et entra, après une navigation périlleuse et difficile, dans une baie qui prit le nom d’un des vaisseaux, et fut appelée la baie du Triton. Elle est située par les 3° 33° 30” de lat. sud et 134° b1' de long. Le 24 sept. on fit les dis- positions nécessaires pour y former un établissement et y bä- tir un fort, et le 24 sept., anniversaire de la naissance du Roi des Pays-Bas, fut fixé pour la prise de possession du pays au nom de ce souverain. Le voyageur nous apprend que cette contrée est montagneuse, mais d’une beauté au-delà de toute expression; toutefois les maladies commencèrent bientôt à régner dans les équipages; M. Macklot, lui-même, paya le tribut au climat, et resta malade pendant plusieurs semaines. Le 30 août l'expédition remit à la voile, et rentra le 6 sept. à Amboine. De là M. Macklot pense aller à Timor où il est char- gé d’une mission par le gouvernement, et il ne retournera à Java que dans deux ans énviron. Il est très-occupé à mettre en ordre ses riches collections et ses observations qu'il se propose de publier. C’est ainsi que la science devra d'importantes dé- couvertes à trois Francfurtois; Rüuppell eu Afrique, Freyreis en Amérique et Macklot dans l'Archipel du sud. {4/gem. Zeitung, avril 1829, n° 100.) 364 Mineralogie. 280. NATURHISTORISCHER ArLas, etc. — Atlas d'histoire natu- relle pour servir à la nouvelle édition du Dictionnaire tech- nologique et d'histoire naturelle de Fuwx#; par À. HOrFMANx, 16 livraisons avec 6 pl. col. Vienne, 1825 ; Kaulfuss. MINÉRALOGIE. 281. Lenreucu DER MiNERALOGIE. = Élémens de minéralogie ; par le D'Naumanw, prof. à Freiberg. In-8°. Berlin 1828; Rucker. Dans ce traité recommandable, l’auteur suit une méthode qu'on peut appeler éclectique comparativement à celle de Mohs et de Weiss. Elle est fondée sur les caractères physiques et chi- miques, et 556 figures l'accompagnent. 282. OBSERVATIONS SUR LES FLUIDES CONTENUS DANS LES MINÉ- RAUX CRISTALLISÉS; par W. Nicoz. (Ædinb, new Philos. Journ.; avril 1828 , p. 94.) M. Nicol ayant fait polir un fragment d’un cristal de sulfate de baryte, qui offrait intérieurement une cavité occupée par un fluide et une bulle d’air mobile , une fissure se produisit à la surface de cette cavité, et le globule d’air commença à se dila- ter, et continua de le faire jusqu'à ce que tout le fluide fût sorti. Ce fluide ne forma pas une ligne continue le long de la fissure, mais se montra sous la forme de 3 ou 4 globules distincts, dont un était beaucoup plus grand que les autres. Le jour suivant, il trouva que chacun de ces globules était devenu un cristal so- -lide, ayant la forme primitive du sulfate de baryte, c. à d. un prisme droit rhomboïdal. L'auteur cite plusieurs autres obser- tions de ce même genre, et il en conclut que d’autres minéraux cristallisés, ayant des cavités dans leur intérieur, peuvent bien aussi y contenir leur propre substance dans un état fluide. 1l s’est assuré que le spath fluor est dansce cas. L’élasticité des globules d’air est toujours très-grande; car, dans tous les cris- -taux qu'il a examinés, leur expansion est toujours parvenue à - chasser tout le fluide. M. Nicol a observé une propriété curieuse de ces gichules d’air. Ces globules occupent toujours la partie supérieure des cavités ; mais si l’on touche la surface du cristal Minéralogie. 365 par-dessous avec un fil métallique chauffé , on voit le globule d'air descendre aussitôt vers lui avec une force accélératrice. Si l'on éloigne le fil métallique, le globule remonte vers sa pre- mière position, mais d’un mouvement uniforme, G. Der. 283. ANNONCE D'UNE NOUVELLE LOCALITÉ DE VAUQUELINITE EN Fnancer; par W. Hainincer.(Ædinb. Journal of science; octob, 1827, p. 215.) Dans un lot de minéraux, acquis de M. Roussel à Paris, pour la collection de M. Allan, se trouvait un échantillon ayant pour étiquette : Plomb phosphaté arsénifère mameloné de Pontgibaud , Puy-de-Déme. 11 était formé de deux couches de plomb _phos- phaté, recouvertes de petits groupes de cristaux minces, d’un vert de pistache noirâtre, donnant la poussière verdâtre qui caractérise la Vauquelinite. Leur dureté et leur réaction au chalumean ont été trouvées les mêmes que celles de ce dernier minéral, qui, jusqu'à présent, ne s'était encore rencontré que dans une seule localité bien connue. 284. Sur La Pozymarite; par W. HarniNcer. (Jbid. ; p. 246.) L'auteur à eu l’occasion d'examiner des échantillons de la Polyhalite cristalline d’Aussee. Les formes appartiennent au sys- tème prismatique de Mohs; ce sont des prismes à 6 pans, dé- rivant d’un prisme rhomboïdal de 115°. Leur couleur est le rouge de chair päle, quelquefois le jaunâtre. Leur dureté est inférieure à celle du spath calcaire; elle est seulement de 215. La pesanteur spécifique est de 2,78. 285. Sur La Davy, nouvelle espèce minérale; par W. Har- DINGER, (bd. ; p. 326.) Plusieurs des espèces décrites dans le Prodrome de la miné- ralogie vésuvienne, de MM. Monticelli et Covelli, et données comme nouvelles, ne doivent être recues qu'avec la plus grande précaution par les minéralogistes des autres contrées; sans quoi ils courent le risque d’assigner des noms différens à la même substance. La Christianite, par exemple, avait été décrite sous le nom d’Albite, par M. Rose, long -temps avant la publication du Prodrome. Il serait bon d'examiner avec soin d’autres miné- reux présentés aussi comme nouveaux par les auteurs , tels que 366 Minéralogie. l'Humboldtilite, la Davyne , la Cavolinite et la Biotine. M. Hai- dinger a choisi la Davyne pour sujet d’un premier mémoire, ayant eu l’occasion d'étudier quelques échäntillons de cette substance que possède le cabinet de M. Allan, Sa forme fonda- mentale est le rhomboëdre, Celle sous laquelle il se présente communément est un prisme hexaèdre ou dodécaèdre, annu- laire. Les facettes qui remplacent les arètes des bases du prisme hexagonal conduisent à un dodécaèdre bipyramidal dont les angles dièdres terminaux sont de 124° 46’, et les angles laté- raux de 51° 47. La forme fondamentale est un rhomboèdre de 112° 16’. Le clivage est trés-net parallèlement aux faces M du prisme. Les plans qu'il met à nu ont un éclat vif et perlé. Les cristaux sont blancs et transparens. Ils sont fragiles; leur du- reté est de 5,5; leur pesanteur spécifique de 2,4. Ils sont sou- vent associés à du grenat brun dodécaèdre, D’après l'analyse que les auteurs en ont faite, la Davyne serait composée d’un atôme de bisilicate de chaux, de 5 atômes de silicate d’alumine et de2 atômes d’eau. Elle forme gelée avec l'acide nitrique, écu- me par l’action du chalumeau, et présente toutes les autres réactions que comporte sa composition chimique. Les caractè- res de cette substance et son aspect extérieur s’accordent à mar- quer sa place parmi les espèces nombreuses de la famille des Zéolithes, dans le genre Kouphone-Spath du système de Mohs. 286. SUR LES FORMES CRISTALLINES DU PYROPHOSPHATE DE SOUDE ET DE L'ARSÉNIATE DE SOUDE; par W. HaïninGer ( Zbid. ; p. 309). M. Thomas Clark a publié dans le même numéro du Jour- nal of science, un mémoire dans lequel il examine plusieurs sels produits par l'action de la chaleur sur les phosphates, A sa prière, M. Haidinger a bien voulu se charger de donner la dé- termination des formes de quelques-uns de ces sels, 1° Le Pyro- phosphate de soude, obtenu en chauffant le phosphate ordi- naire jusqu’à la chaleur rouge. Sa forme fondamentale est une double pyramide quadrangulaire à triangles scalènes, dans la- -626;! quelle p—| 76 s L'1300%7/, r37°0’. L'inc'inaison de l'axe dans le plan de la grande diagonale est de 21° 48. La forme ordinaire des cristaux est un prisme rectan- Minéralogie. 367 gulaire oblique, dont les 2 pans latéraëx sont remplacés par les faces de l’octaèdre fondamental. Ces cristaux ont une cassure parfaitement conchoïde; ils ne sont pas efflorescens comme ceux du phosphate ordinaire. — 2° L’Arséniate de soude. M, Mit- scherlich a décrit ce sel comme ayant la forme cristalline du phosphate de soude, M. Clark, en le préparant, a trouvé qu'il était rare de l'obtenir sous cette méme forme, mais que les cristaux qui se produisaient le plus fréquemment étaient d’une forme essentiellement différente. Ces derniers cristaux ont déjà été remarqués par le professeur Marx de Brunswick, et analy- sés par le D” Gmelin de Tubingue. Ils différent des autres cris- taux par la quantité d’eau de cristallisation qu'ils renferment, Leur forme fondamentale est une pyramide à triangles scalènes, ET dans laquelle P— Dao 16! | ,113°27" 119°56! L'inclinaison de l’axe dans le plan de la grande diagonale est de 7°. 287. Sur LA BERTHIÉRITE, NOUVELLE ESPÈCE MINÉRALE; par W, HaimixGer. (/bid.; p. 353.) L'auteur propose de donner le nom de Berthiérite au nou- veau minerai d’Antimoine que M. Berthier a, le premier, fait connaître sous celui de Haidingérite, afin d’éviter un double emploi, le nom d'Haïdingérite ayant déjà été appliqué par le D° Turner au Gypse-Haloïde Diatome. 288. ExaAMEN CHIMIQUE DE L'ARSENIKGLANZ DE MARIENBERC EN SAxE ; par K. KersreN de Freyberg. {Jahrbuch der Chemie und Physik; 8° cah., 1828, p. 377.) Ce minéral, trouvé à Palmbaum près de Marienberg, et que Werner et Freiesleben ont regardé comme étant du molybdène, a été nommé #rsenihglanz par M. Breithaupt; mais sa nature chimique n'étant pas encore parfaitement connue, M. Kersten a jugé convenable de le soumettre à un nouvel examen. Les sub= stances qui l'accompagnent ordinairement sont, indépendam- ment du fluorite, de la barytine et du calcaire spathique, l’ar- gent rouge et l’arsenic natif. On le trouve encore, suivant M. Breithaupt, à Sainte-Marie-aux-Mines en Alsace, avec l’arsenic. Ce minéral est composé essentiellement d’arsenic et de bismath; il renferme en outre quelques parties de tellure et d’autres 368 Minéralogte. métaux, Une moyenne entre 3 analyses faites par M. Kersten, lui a donné le résultat suivant : arsenie 96,785 ; bismuth 3,007. : + 289. ANaLySES DE Minéraux ( Zeëschrift für Mineral; avril 1529 La Brochantite se trouve à Rezbanya en Transylvanie , avec la malachite et l’azurite, dans un minerai de plomb mélé de cuivre rouge et riche en selenium. Elle est composée, suivant Magnus, de 62,626 d'oxide de cuivre; 8,181 d'oxide de zinc; 0,030 d'oxide de plomb; 15,132 d'acide sulfurique; 11,887 d’eau. La Meissite, nouveau minéral jaune, trouvé à Fahlun dans la mine d’Erich-Matts, en nodules de la grosseur d’une noix dans un schiste chloritenx, ét qui offre quelques indices de cristaux susceptibles d'être rapportés à un prisme rhomboïdal oblique, a été analysée par Trelle-Wachmeister. Elle a de la ressemblance avec la triclasite de Hausmann. Elle contient sur 300 parties : silice 53,69; alumine 21,70; magnésie 8,99; oxi- dule de fer 1,433 oxidule de manganèse 0,63; potasse 4,10; soude 0,68 ; oxide de zinc 0,30; eau 3,20. 290. SOURCES D'EAU SALÉE DE L'ÀMÉRIQUE-SEPTENTRIONALE. { Commercial advertiser. — Nile's Register; 22 octobre 1825, P- I 1/4 ). 1,9 PELLE à t Il paraît qu'une grande partie des contrées occidentales des États-Unis fournissent des sources d'eau salée, à des distances plus ou moins profondes de la terre. On peut se procurer du sel en abondance ét à un prix très-raisonnable. Nous signalons limportante découverte d’une nouvelle source dans le comté de Jefferson, New-York. Un fermier d’'Ellisburg, creusant un puits pour abreuver son bétail, arrivé à six pieds de profondeur, trouva un roc de pierre à chaux, il le creusa environ de trois pieds, et l’eau sa- lée s'élanca hors du trou à la hauteur de 20 ou 30 pieds. 11 boucha le trou, et revint dans la soirée avec une lanterne pour avoir un peu de cette ean afin d’en éprouver la qualité. En débouchant l'ouverture il en sortit un courant d’air considé- rable; il le mit en contact avec la lumière de la lanterne; le fermier se trouva tout-à-coup enveloppé par les flammes , et ne fut pas peu effrayé. Mais l'eau parut bientôt, lancée avec 4} Minéralogie. 369 beaucoup de force comme auparavant et éteignit le feu. Cinq baquets pleins rendirent trois quarts de sel. Cette eau cest neuf fois plus lourde que l'eau commune. Elle ne contient pas au- tant de sel que l’eau de Salins, mais comme elle est très-abon- dante, on peut admettre qu’elle sera très-avantageuse pour en tirer du sel; et le terrain a été affermé pour y faire les travaux nécessaires. 291. MINE D'OR DE LA CAROLINE pu Nonp. ( Véle’s Register ; d L 3 décemb. 1825, p. 216 ). Le dernier numéro du Western Carolinian nous apprend qu'on a découvert au-dessus de la rivière Yadkin une nouvelle mine d'or, que l’on dit être très-riche, Une Compagnie a été formée dans les comtés de Rowan, Montgomery, Anson, Cabarrus, Mecklenburg, etc., afin d'exploiter ces mines d’après les procédés modernes ; en conséquence la Compagnie a fait venir d'Europe M. Rothe, praticien-mineur, qui, d’après l’exa- men du sol, est d'opinion que la Caroline du Nord est le plus vaste dépôt d’or qui ait été jusqu'ici découvert dans le monde. 292. SUR LES MINES D'OR DE LA CAROLINE DU NORD. ( Zbid.; 22 juillet 1826, p. 366 }. Trois personnes ont récemment trouvé au Beaver-dam- Creek, à 4 milles des « Étroits », sur la rivière Yadkin, dans le comté de Montgomery, de l'or en plus grande abondance qu'on en eût jamais découvert dans aucune des mines de ce pays. Par exemple, lorsque 8 deniers de poids d’or pur, extraits d’un boisseau de terre, ont été lavés, nous pensons qu’au moins un quart de ce précieux métal échappe à la recherche que l'on en fait. Pendant environ 12 jours, 7 ou 800 deniers de poids d’or furent trouvés dans cette mine. Quelqu'un ouvrant un rocher avec sa béche en tira avec deux doigts cinq deniers de poids d’or pur. On fit une expérience avec la terre creusée au milieu du chemin qui traversait le criq, et l'on tira de deux à cinq deniers de poids d’or de chaque boisseau de terre. Le chemin était, à la lettre, pavé d’or. Ce n’est pas seulement la mine la plus riche qui ait été jusqu'ici exploitée dans ce pays; mais l’on peut dire qu’on n’en a jamais connu de sembla- ble dans l'univers. Cet or est fin de 23 à 23 carats +, et sa 3 B. Tome XVII, 2 370 Minéralogre. couleur diffère de celle de l'or des autres pays. Il se trouve en blocs solides ou en grains. Celui de la mine de Chisholm se montre plus souvent en paillettes. ? 293. PÉPITE D'OR NATIF, TROUVÉE AUX Érars-Unis. ( Jbid. ; 26 août 1826, p. 449.) Un morceau superbe d'or natif, du poids de 10 onces à peu près , a été trouvé récemment dans la ville de Newfane , Ver- mont. Il avait été ramassé près d’un petit ruisseau par un jeune garçon , et se trouvait piqueté de cristaux de quartz. M. French, de cette ville, a eu la complaisance de nous donner communi- cation de la lettre d’un de ses amis , d’où nous tirons les dé- tails suivans : « Un morceau d’or natif, du poids de 10 onces à peu près, a été trouvé dans ce village, sur la ferme de Samuel Ingram ; il ressemble, pour l'extérieur, à l'or de la Caroline du nord. Sa pesanteur spécifique est de 16,5 — sa valeur est de 89 % par deniers de poids. Il a été trouvé sur le bord d’un ruisseau qui coule dans la partie opposée de ce village.» Nous avons vu une autre lettre qui dit que les habitans de cet endroit se donnent beaucoup de mouvemens pour découvrir ce pré- cieux métal; et l’on a rétribué tous les sorciers d’alentour pour avoir des baguettes de ce métal.» Nous apprenons qu'un savant du voisinage prépare une description scientifique et complète de cet or et du terrain sur lequel il a été trouvé. 294. SUR LES MINES DE PLOMB DU Missouri. ( Zbid.; 12 août 1826, p. 417 ). En 1824, les mines de plomb du Missouri ne payaient au- cuns droits aux États-Unis. En 1825 les droits payés au gou- vernement se montèrent à environ sept mille dollars. Les re- cettes de la présente année s’éleveront, sans nul doute, au double de celles de l’année passée. Quand il vendit les terres du Missouri, le gouvernement en réserva de certaines portions, dans lesquelles il sapposait que le plomb devait se trouver en abondance. La quantité réservée dans cette intention est d'en- viron 150,000 acres. De ce nombre, environ 9000 acres ont été cédés à bail; et 141,000 acres sont restés en friche. Cette disposition suffit pour employer un très-grand nombre de bras, et fournir du plomb en suffisante quantité pour les besoins de à Minéralogie. 3gx tout l'univers. La manière d'obtenir le minerai est extrémement simple. Les mineurs ou plutôt les creuseurs, puisqu'ils sont à plus juste titre appelés les creuseurs de trous dans la terre, à une profondeur qui varie de 10 à 30 ou 40 pieds : le minerai se trouve en morceaux détachés depuis une once jusqu’à plu- sieurs centaines de livres pesant. C'est le plomb commun, fré- quemment mêlé avec des pyrites de fer et du sulfate de baryte; lorsqu'on le trouve exempt de tout mélange, il gagne à l’extrac- tion près de 70 pour cent. Ce minerai s'achète par les mineurs à raison de 8 quintaux de plomb par tonneau, ce qui donne un bénéfice de 30 $ — ce qui assure au mineur celui de 35 %. Les épreuves se font dans de petits fourneaux établis dans des situations appropriées ; et l’on dit qu'après avoir défalqué tous les frais quelconques, et en portant la main d'œuvre au prix le plus élevé, le mineur a un profit net de 20 0j0. On fabrique de la cendrée de plomb près de Potosi, dans de petites tours en bois élevées sur le penchant des hautes montagnes du Mis- sissippi. 299. DÉCOUVERTE D'UNE MINE DE PLOME A EATON , DANS LE NEw- Hamesuire. ( /bid.; 19 août 1826, p. 436). On vient de découvrir à Faton une mine de plomb vaste et riche ; quelques parties de son minerai contenaient un 75° de plomb ojo; et l’on vient de prendre des mesures pour en faire l'exploitation en grand. 296. Cuivre D’AMÉRIQUE. (Zbéd. ; 59 octobre 1825, p. 115). On lit dans le Missouri advocate qu'on trouve du cuivre à Ouisconsin et depuis les chütes de Saint-Antoine jusqu'aux bords du lac supérieur, dans une telle abondance et si pur que les Indiens en font des haches et des ornemens, et qu'à l’aide du seul marteau on le travaille à sa guise. Toute la région du haut Mississipi abonde en minéraux, et surtout en plomb et en cuivre. Les mines de plomb appartiennent aux États-Unis ; mais celles de cuivre sont encore dans les maius des Indiens. Le Courrier de Boston s'exprime ainsi : Nous avons vu un échantillon de beau cuivre maliéable , du poids de 32 liv., ré- sultat de 200 liv. de minerai (pyrite de cuivre de Cleaveland) provenant du comté de Grafton, en New-Hampshire, Ce minerai 23, 372 Botanique. avait été fondu par MM. Ellicotts, à leur mine de cuivre près de Baltimore ; mais comme le fourneau n'avait pas été construit pour extraire de l'ore, l'essai ne donna pas tout le cuivre que l'ore renfermait. Par des fourneaux construits exprès on aurait probablement retiré de 15 à 25 ojo de cuivre malléable, Les mines appartiennent , ainsi qu'une vaste étendue de terrain, à une Compagnie, et l’on vient d'engager des mineurs, à des con- ditions avantageuses, pour en extraire l’ore, qui est fondu dans des fourneaux établis près des mines. La proportion de ce que rend le minerai d'Angleterre est de 8 010. Celui d’Anglesey, qui consiste principalement en pyrite de cuivre, rend de 16 à 4o oo. L'échantillon dont on a parlé ci-dessus se peut voir à la Compagnie d’Assurances des fabricans, state strect. 297. MASSE REMARQUABLE DE CUIVRE NATIF. ( Jbëd,; 19 août 1826 , p.436). ; x La célèbre masse de cuivre qui se trouve près du rivage sud du Lac supérieur, dit le journal {cite, pèse 25 tonneaux; mais M. Schoolcraft, dans son rapport au secrétaire de la guerre, en 1820, après l'avoir examinée , prétend que son poids n’excè- de pas 220 livres. Sa longueur est de trois pieds 8 pouces; sa largeur trois pieds 4 pouces; et comprend environ onze pieds cubes. {Il reconnaît néanmoins que c’est la masse la plus consi- dérable de cuivre qui ait jamais été découverte, à l'exception d’une dans le Brésil, qui pesait 2,666 livres de Portugal. BOTANIQUE. 298. INFLUENCE DES DISSOLUTIONS CHIMIQUES sur les plantes ; par Wiecmawx (1). L'opinion émise par M. J. Murray, que les racines des plan- (x) La question de l’empoisonnement des végétaux a été traitée, en ces derniers temps, par des savans de diverses nations, et les résultats qu'ils ont obtenus ne sont pas encore tellement positifs qu’il soit possible d'en tirer des inductions dont la physiologie végétale pnisse profiter. Rassem- bler le plas grand nombre de faits connus, citer toutes les expériences que l’on a tentées,quels que soient le mérite et le talent de l'expérimentateur, telie est la tâche que nous devons nous efforcer de remplir. Nous aurions même desiré mettre en regard tous les travaux des divers physiologistes : Botanique. 375 tes devaient être considérées , non comme des organes d’absorpe tion, mais comme des organes de sécrétion, me détermina, dès l'année 1823 , à faire une série d’expérieuces ayant pour objet l'absorption des plantes par les racines; et, dès le commence ment de l’année 1824, je communiquai les résultats que j'avais obtenus, à la Société des sciences naturelles de Marbourg. Maïs comme cette Société n’a pas encore publié le tome 2° de ses œuvres, et comme je viens en outre de lire dans le n° 248 des Notices de Froriep, les expériences de M. Marcet, qui, quoi- que faites dans un autre but et d'une autre manière , ont ce- pendant produit des résultats semblables aux miens, je ne puis résister au désir de faire connaître aussi mes expériences, ainsi que la manière dont je les ai faites. En effet, je n’ai pas, à l'exemple de Philips, Becker et Mar- cet, versé sur les plantes les liquides destinés à l'absorption, mais j'ai soumis à l'absorption par les racines, les liquides dé- posés dans des récipiens placés sous les plantes végétant libre- - ment dans des pots, et après que la terre qui les environnait s’est trouvée entièrement sèche. En suivant ce procédé, j'ai découvert que des dissolutions tout-à-fait neutres d’acétate de mercure, d’acétate de plomb, de sulfate de cuivre, d’hydrochlorate d’étain et de manganèse, de nitrate de cobalt et de bismuth, de tartrate d’antimoine, d’hydrochlorate de baryte, d’hydrochlorate de strontiane, d’arsenic blanc, d'acide hydrocyanique étendu (eau d’aman- des amères concentrée), détruisent des plantes pleines de vie, soit dans un intervalle de quelques jours, soit au bout de quelques semaines , de même que l’émétique. Par contre, il est mais comme plusiears d'entr'eux ont déjà été publiés antérieurement, nous nous bornerons à présenter ceux qui n'ont pas encore été analysés dans le Bulletin. Nous rappellerons seulement à nos lecteurs les écrits de MM. Marcet et Macaire-Princep ( Voy.le Bull., Tom. XIL, n° 5r et 52, janvier 1827), celui du D' G. Carradori (Tom. VII, n° 48 ,janv. 1826), les expériences de M. CI. Mulder et de M. R. Gœppert (Tom. XIV, n° 56 et 57, mai 1828). Nous regrettons que le mémoire de ce dernier (De Acidi hydrocy anici viin plantas) n'ait pas été analysé avec toute l’éten- due convenable, mais nous espérons que les extraits de ses Mémoires subsèquens donneront à nos lecteurs des idées suflisantes sur les résal- _tats obtenus par ce savent, (N.d, R,) 374 Botanique. prouvé par mes expériences que des dissolutions de sulfate de fer et de zinc, d'hydrochlorate de titane et de fer, d’hydro= chlorate de chaux , et de sulfate d’alumine et de magnésie n’exercent aucune influence préjudiciable sur la vie des plantes. Pour prouver que les dissolutions de substances métalliques ci-dessus indiquées , avaient €té réellement absorbées par les raeines, j'ai versé sur les plantes détruites de l’eau chaude dis- tillée, et, 48 heures après j'ai, à l’aide des réactifs convena- bles, dégage les bases et les acides des dissoiutions, ainsi que l’arsemic et l'acide hydrocyanique. Comme j'étais aussi curieux de savoir quel effet les matières narcotiques produiraient sur les plantes, je versai sur différens pots contenant de jeunes plantes de la famille des Chénopo- dées, des dissolutions d’opium, de cigué, de jusquiame, de di- gitale pourprée, d'extrait de noix vomique , dans la proportion de 20 grains pour 2 onces d’eau distillée, et par ce moyen je détrüaisis ces plantes dans un intervalle de 4 à 8 jours. Les hari- eots tendres que M. Marcet placa dans ces liquides narcotiques avec la racine purement et simplement, périrent plus prompte- ment ; mais je crois que deux causes différentes ont produit leur mort: le Phaseolus a d’ailleurs un tissu cellulaire plus lâche que les plantes de la famille des Chénopodées. Dès le mois de septembre j'ai imité avec un succès complét l'expérience de Philips dont l'effet était de détruire un jeune arbre à l’aide d’une uspersion de sulfate de cuivre, et de prou- ver l'absorption du cuivre par la couleur rouge qui s’est montrée sur un couteau poli enfoncé dans cet arbre, et j'ai également prouvé l'existence du cuivre en soumettant uu morceau de bois de l'arbre à l’action de l'acide nitrique. A la même époque j'ai aussi cherché à faire périr par une dissolution de 4 onces d’acétate de plomb, un jeune saule de la même grandeur que l'arbre dont je viens de parler; mais l'ar- bre n’a point été arrété dans sa croissance. On n’a découvert aucune trace de plomb dans son bois, et ce n’est que 3 ans après qu’une partie de son écorce s'est fendue; mais on n'y trouve point la présence du plomb, et l'arbre semble contintier à croître. J'ai fait la même expérience sur un troisième arbre de même force ét de même grandeur, avec une dissolution de 3 oncés Botanique. 355 d'arsenic blanc; mais l'arbre, au lieu d'être arrété dans sa croissance, n’a fait que croître plus rapidement que ceux qui l'environnaient. Voïci comment je puis m'expliquer ces deux derniers phéno- mènes qui contredisent ceux qu'ont présentés des plantes plus petites placées dans des pots. Dans la première de ces expérien- ces, l’acétate de plomb n’a été absorbé qu’en très petite quan- tité et a été précipité par l'acide carbonique dégagé par les ra- cines du saule, au pied de l'arbre où j'ai trouvé ensuite des masses entières d’acétate de plomb. Dans la seconde expérience, la quantité de l’arsenic paraît également avoir été trop petite pour exercer une influence pré- judiciable à la vie de l'arbre, et parait n’avoir agi dans cette circonstance que comme excitant. Toutefois, je n’hésite pas à penser que plus tard mes expériences produiront des résultats fâcheux pour ces deux arbres; aussi j'ai l'intention de les exa- miner souvent. ( Zsés; 1826, 2° cah., p. 165 ). 299. SUR L'ACTION DE L'AGIDE HYDROCYANIQUE et du CamParE sur les plantes; par M. Gorrrerr, D. M. (A4nnal. der Phys. und Chemie von Poggendorf ; 1828, n° 10 , p. 243.) L'auteur, dans un petit écrit publié en 1827, sur le méme sujet, avait fait connaitre les résultats de ses expériences ; il les rappelle ici brièvement. L’acide hydrocyanique , les huiles essentielles , leurs disso- lutions, l'alcool, l’'ammoniaque caustique agissent exactement de la même manière en détruisant la vie chez les plantes, sauf cette seule différence que leur action est plus où moins prompte. Les vaisseaux spiraux des plantes aspirent ces principes délé- tères , les portent dans les mailles du tissu cellulaire, qui se ri- dent et se retirent sur elles-mêmes, tandis que la matière verte déposée dans ces mailles brunit plus ou moins. Les vaisseaux spiraux eux-mêmes ne présentent aucune altération sensible ; on conçoit, par cette raison, comment les parties ligneuses des dicotylédones, et les tiges des monocotylédones et des fougères dendroïdes , ne perdent pas de leur volume, car elles renfer- ment une foule de vaisseaux spiraux ; tandis que les dicotylé- dones, plus tendres dans leur structure, brunissent et se rédui- sent au tiers Où au quart de leur volume à l’état sain. 370 Botanique. N° 299 La plante étant plongée par son pied dans un vase plein d’un, de ces liquides , ces phénomènes se manifestent progressive- ment de bas en haut, sans que l’état de langueur soit général ; il ya plus, les parties supérieures de la plante non encore at- teintes du poison, conservent toute leur intégrité et toute leur force de végétation : ainsi, des plantes dont les organes fécon- dateurs sont doués de contractilité , telles que l'É Diner tete Rue, le Parnassia palustris, \e Mimulus glutinosus, ete., offraient core les effets de cette contractilité alors même que le pédon- cule était déjà atteint du poison. Pour expliquer ce phénomène remarquable, faut-il admettre que ces fluides se répaudent tout d'abord dans tous les organes, et n’y exercent leur action que plus tard ? Mais alors ds devraient attaquer toutes les parties à-la-fois , et même commencer par les extrémités supérieures de la plante , parce qu'elles sont d'un tissu plus tendre. Loin de là, les parties supérieures de la plante ne renferment pas de traces d’acide prussique , ni d'aucun des liquides mentionnés, lors même que la tige y est baignée depuis plusieurs jours. D’après cela , l’auteur a été conduit à cette hypothèse, que les vaisseaux de la plante enlèvent d’abord à alcool, à l’acide prussique, aux dissolutions d'huiles volatiles , à lammoniaque liquide , l’eau qui y est unie , et ne recoivent que plus tard ces mémes substances concentrées ; és exercent donc une sorte de succion élective. L'auteur cherche à étayer de faits divers cette théorie qui, comme on le voit, est plus ingénieuse que vrai- semblable; c'est ainsi qu’il a constaté que des tiges fanées se rafraîchissent au premier moment aussi bien dans l'acide hydro- cyanique que dans l’eau pure: il en est de même dans les autres fluides qui ont servi à l’expérimentation. Cette succion élective appartient exclusivement à la plante douée de vie; c'est un acte tout vital-et, en effet, dit l’auieur, si l'on plonge à-la-fois dans un des liquides des tiges sèches et des tiges fanées, on verra que les premières en sont bientôt imbues , tandis que les tiges vivantes reprennent leur fraicheur sans donner trace d'absorption du liquide ; il semble impossible de voir là un effet de la capillarité des fibres végétales. . L'auteur nous promet de s'occuper un jour de l'étude des lois qui régissent cette succion élective, en poursuivant : ses recher- ches , et en les comparant à celles de M. de Saussure sur l'ab- sorption des sels. botanique. 377 Les expériences de M. Goeppert ne s accordent guéres avec celles de Barton , Bernhardi , Willdenow, lesquelles tendent à prouver que le camphre à une propriété excitante et favorable à la végétation : mais ces dernières étaient incomplètes. Des plantes fanées , plongées dans une dissolution de camphre, y reprennent bien leur fraicheur ( et c’est sans doute à ce point de l'expérience que s'arrêta l'observation des savans cités ), mais elles ne tardent pas à périr : c’est donc là un résultat tout- à-fait analogue à celui des recherches précédentes. Ce n’est que chez les plantes les plus basses dans l'échelle végétale, celles d’une organisation imparfaite, que le cam- phre, ainsi que l'acide prussique, sont sans influence délétère. Ainsi la moisissure s’engendre fort bien dans des vases pleins de vapeurs de camphre , sur des corps enduits de cette substance. Mais les diverses espèces de mousses que l’auteur a soumises à ces expériences y sont succombé. Les solutions de camphre , même les plus faibles, agissent comme nous l'avons indiqué ; les parties de plantes douées de contractilité ne tardent pas à perdre cette propriété, sans qu’elle ait été préalablement exaltée , quoiqu’en aient dit cer- tains auteurs , au sujet des feuilles du Hémosa pudica. Le camphre agit très-rapidement sur la vie végétale, par ses vapeurs seules , surtout chez les plantes grasses , telles que diverses espèces de Mesembryanthemum , de Crassula, de Se- dum et chez plusieurs fougères ( Blechn. boreale, Polypod. au- reum , elc.). L'auteur ne cherche pas à expliquer ce fait : tout porte à croire qu'il est dû à l'absorption atmosphérique, que nous savons précisément être plus active chez les végétaux dont il s’agit. ILest à remarquer que le camphre ne détruit pas dans les se- mences ia faculté de germer: c'est ce que M. Goeppert a con- staté sur diverses graines, De tous ces faits, l’auteur conclut que laction du camphre sur la végétation est semblable à celle des huiles essentielles , avec lesquelles il a , du reste, tant d’autres rapports : il faut toutefois employer des quantités différentes : 1 grain de cam- phre en vapeur "cé comme un demi-grain d'huile essentielle , environ, F. CATOIRE, 378 Botanique. 300. SUR L'ACTION DES POISONS DITS NARCOTIQUES sur les plän- tes ; par M. Gorrrxnr, D° M. (Annal. der Phys, von Pog= gendorff; 1828, n° 10, p. 252.) ve Séduits par le besoin de généraliser, si commun de nosjours, quelques savans ont avancé que les principes délétères, notam- ment les poisons narcotiques ; agissent sur les végétaux comme sur les animaux. M: Goeppert, dans la série de ses recherches sur ce sujet, ne confirme pas cette opinion : les narcotiques arrêtent bien, dit-il, l'accroissement et l'exercice des fonctions des plantes , peuvent mème les détruire, mais on ne saurait inférer de là qu'il y ait paralysie dynamique de lu force de végétation (1). Cette influence paraît plutôt consister dans une altération des vaisseaux, touté semblable à celle que produisent les substances si diverses qu'on réunit en chimie sous la dénomination de principes extractifs, L'auteur énumère les différentes préparations pharmaceuti- ques dont il s’est servi dans ses expériences : ce sont des infu- sions , des décoctions , des sucs frais, selon la nature de la plante et de ses principes : voici quelques résultats des expérien- ces. Il a trouvé que des semences placées dans ces liquides y germent aussi bien qu’elles le feraient en terre, arrosées de ces mêmes liquides ; des pois déposés dans la racine de la Cicuta virosa y ont fort bien germé. Des plantes développées ne meurent pas plus vite dans ces infusions que dans des sucs chargés de principes extractifs , tels que Rad. et Hba Taraxaci, Hba Farfaræ , etc. , à quelques dif- férences près, suivant les espèces de plantes , la température ; les changemens chimiques opérés dans le liquide, comme la fermentation acide ou alcoolique , le dépôt de sels , ete. Les parties des végétaux douces de ce que l’on nomme irritabilité, ne sont nullement affectées du contact des substances narcoti= ques ; il n'y a donc point de réaction dynamique sous ce rap- port. Le savant professeur a constaté ce fait sur la plupart des plantes chez lesquelles on connaît cette propriété , telles que : la Sensitive, plusieurs espèces de Rues, de Saxifrages, la Fraxi- nelle , le Catalpa, etc., etc. On sait que les émanations de l’opium, des Datura , de la (x) Nous avons conservé l'expression du texte : elle est tonté alle- mande, et tient à cette manière générale d'envisager la vie comme le ré- su lat de deux principes , les forces et la matière, Botanique. 359 Jusquiame, sont délétères pour l'organisme animal ; l'organisme végétal n’en est nullement affecté, car, des Semences germent , des plantes diverses se développent parfaitement sous des clo- ches pleines de ces émanations : l'auteur a vu ainsi le Pkaseotus coccineus L, croître pendant 2 mois et fleurir, exposé aux va- peurs vénéneuses de l’opium. L’'irritabilité des plantes que l’on soumet à la même épreuve, n’en est point altérée. Les émanations des plantes vénéneuses encore vivantes et sur pied , n’agissent pas autrement que celles de leurs sucs exprimés , et on le con- çoit facilement. Toutes ces recherches ont amené l’auteur à cette conséquence, que les narcotiques n'ont point d'influence dynamique sur la végétation ; et l’on eût pu arriver à priori au même résultat , ajoute M. Gæppert, en songeant que ces principes agissent chez Fanimal sur le système nerveux, et que les plantes sont dé- pourvues de nerfs ou d'organes analogues, quelqu'efforts qu’ait faits M. Dutrochet pour en démontrer l'existence. Il est à dé- sirer que l’auteur persiste dans la voie qu’il semble s'être tracée pour ces recherches ; elles ne sauraient rester stériles pour la physiologie comparée des deux grandes coupes du règne orga- nique ; ce n’est qu'en établissant un tel parallélisme entre les propriétés de ces deux séries d’êtres , et leurs réactions sur les mêmes substances , que l’on parviendra à assigner entr’elles quelques limites positives , si elles existent dans la réalité. F, Carorre. 301. DE L'EFFET DES GAZ VÉNÉNEUX SUR LES PLANTES; par E. Tur- NER , professeur de chimie à l’université de Londres , et par R. Carismisox,, prof. de médecine légale à Édinbourg. (Edinb. Jourr. of science ; Vol. VIIL, p. 140.) Les auteurs avaient été appelés à donner leur avis en justice sur les inconvéniens que peut avoir pour la végétation du dehors le voisinage des fabriques dé soude. Des difficultés du même genre s'étant représentées depuis en Écosse , la publication de leurs recherches n’est pas sans intérêt ; il était bon, d'ailleurs , d'attirer l'attention des botanistes sur cette partie de la physio- logie végétale. Ces recherches, avec celles de M. Marcet (x) sur l'influence des poisons solides et liquides sur la vie des plantes, (1) Aunal. dé chim. et de phys., Vol. XXIX, p. 200. 380 Botanique, N° 3o1 formeront un ensemble de faits qui ne sauraient rester imdiffé- rens , même pour la physiologie animale. : Depuis plusieurs années la soude brute (black-ash) est deve- nue un article important de fabrication. Elle se tire , comme on sait, du sel de Glauber, et surtout du résidu que donne la préparation du chlorure de chaux : or, pendant lopération, il se dégage une certaine quantité d’acide sulfureux ; il s’en dé- gage aussi beaucoup dans les fabriques où l’on convertit la soude en carbonate. C’est sur ce gaz que se porta tout d’abord l’at- tention des auteurs. Voici un court aperçu des faits. | Le gaz acide sulfureux, même en fort petite quantité, est très-nuisible aux végétaux. En effet , des plants de Réséda et de Cytisus Laburnum, et un jeune Mélèze soumis à l’action de ce gaz , ne tardèrent pas à y succomber : leurs feuilles deve- naient grisâtres et se fanaient complètement ; c'était là une vraie mort végétale, car, l'immersion dans l’eau ne les rappe- lait pas à la vie. Du reste, on peut comparer les effets de ce pésees au dépérissement des feuilles en automne. Il suffit de ss de ce gaz en dissolution dans l'air pour altérer ainsi le tissu des sisutbe en 48 heures , sans toutefois le détruire entiè- rement. Or, cette foible proportion est inappréciable à l'odo- rat , selon les auteurs; on ne peut donc dire , comme le font les fabricans pour répondre aux attaques de leur voisins à ce sujet, que ces émanations sont sans action, parce qu’elles sont in- sensibles. MM. Turner et Christison ne tirent cependant pas de ces faits des conclusions directes contre les fabriques de soude et autres, car, jamais l'atmosphère qui entoure les plus grandes usines de ce genre , ne contient une si forte proportion d'acide sulfureux que celle avec laquelle il ont opéré. Le gaz acide hydrochlorique agit avec plus d'énergie encore ; une assez foible proportion de ce gaz (+ environ) suffit pour faire périr, en 5 heures, un plant de réséda. Un dixième de pouce cubique divisé dans 20000 pouces cubiques d’air ame- nèrent le même résultat en moins de deux jours. Dans ce cas, les feuilles se chiffonnent , se roulent sur leurs bords , se des- sèchent , et perdent leur couleur. A cet état de division , ce gaz u’affecte pas non plus l’odorat. Voici la série des autres gaz dont l'effet a été étudié; ce sont le chlore, le gaz acide mitreux: Botanique. 382 le gaz hydrogène sulfuré, l’'ammoniaque , le cyanogène , le gaz oxide de carbone, le gaz oléfiant, et le gaz oxidule d'azote. Nous indiquons sommairement leurs divers modes d'action. Le chlore, comme on sait, se dégage dans plusieurs prépara- ions; il agit à peu près comme le gaz acide hydrochlorique , mais avec moins d'énergie , ce semble. Le gaz acide nitreux est aussi mortel pour les plantes que les acides sulfureux et hydrochlorique. Quant à l’action du gaz hydrogène sulfuré, elle est toute dif- férente de celle des gaz acides. Ceux-ci attaquent d'abord les feuilles à leur pointe , leurs effets s'étendent graduellement jus- ques aux pétioles : si on les emploie en grande quantité, leur action commence à se manifester en quelques minutes ; et si cette action est peu prolongée, la plante n’y succombe point, Le gaz hydrogène sulfuré , au contraire , n’opère guères avant l’espace de 24 heures ; mais alors les feuilles toutes fanées, pen- dent à la tige pur leur pétiole, sans, pour cela, changer de cou- Jeur : exposée à un air frais et pur, la tige ne se fane pas moins à son tour etse courbe, et la plante ne tarde point à périr. Les effets de l’ammoniaque sont semblables à ceux de lhy- drogène sulfuré , à cela près que les feuilles, après s'être fanées, se chiffonnent un peu. Les auteurs du mémoire, en comparant ces derniers phéno- mènes avec ceux qu'ont présentés les gaz sulfureux et hydro- -chlorique , pensent qu'il pourrait exister pour les plantes , com- me elle existe pour les animaux, une distinction des poisons enirritans et en narcotiques. Les gaz irritans agiraient sur les plantes d’une manière toute locale , en détruisant d’abord les parties les moins pourvues de fluides ; tandis que les gaz nar- cotiques , si l’on doit nommer ainsi tous ceux qui agissent sur le système nerveux des animaux , attaqueraient toute la plante à-la-fois , et y détruiraient la vie (1). Le cyanogène et le gaz oride de carbone se rangeraient dans la même classe : le premier agit plus énergiquement , le second (:) Les auteurs semblent oublier que pour qu'il y ait identité dans le ‘mode d'action, il faut reconnaître chez les plantes un système nerveux ou ‘un appareil correspondant; or, c’est ce que l’on conteste fort, surtout de- puis qu'on a soumis à un jugement sévère les recherches de M. Datro- chet sur l'existence d’un système nerveux dans les plantes, 38» Botanique. beaucoup moins. Les feuilles se fanent aussi sur la tige sans perdre leur couleur , et ne peuvent plus revenir à la vie. Enfin, le gaz oléfiant et le gaz oxidule d'azote n'ont pré- senté aucune action sur les plantes. Pour détourner leurs lecteurs de conclusions précipitées sur ces essais, les auteurs rappellent , en terminant, que les végétaux sont souvent diver- sement alterés par le même agent , que certaines plantes réus- sissent dans des conditions nuisibles à d’autres, et que ces différences ne dépendent pas toujours de la nature du sol. C’est ainsi que sir Humphry Davy a vu des plantes croître dons une atmosphère de gaz hydrogène, dans laquelle d’autres péris- saient. Les expériences de MM. Turner et Christison ne s’ap- pliquent donc pas à tons les végétaux ; toutefois , ils peuvent affirmer l'influence du gaz acide sulfureux sur la végétation, car ils l'ont éprouvée sur six espèces de plantes différentes, F. Carotre. 302. NOTE ADDITIONNELLE relative à la perforation de l’ovule végétal; par M. Raspais. (Annales des sciences d'observation; n° 1,p. 89.) On sait que M. Turpin nomma Micropyle une petite ouver- ture située près du hile de certaines graines, et qui était censée servir à la fécondation de l’ovule. M. Raspail rappelle iei ce qu'il a déjà dit ailleurs (HMénr. dé Muséum, Tom. IV, 1826), que Grew est le premier auteur qui ait parlé de cette ouverture (Voy. le Bull. de déc. 1826, n° 340 , et celui de janvier 1827, n° 54, p.79), qui, selon lui (M. Raspail), n'était autre chose qu'un simple effet d’illusion optique dû à la transparence d’une membrane forte, organisée en cellules et imperforée. Cepen-- dant M. A. Brongniart ( Annal des sciences naturelles, Tom. XI4, p. 141), guidé par des observations antérieures de M. R. Brown, reconnut l'existence du Micropyle dans plusieurs graines, et fit jouer à ce trou un rôle important dans l’acte de la féconda- tion. C’est pour combattre, par de nouvelles preuves, la réalité de ce fait, que M. Raspaii a écrit la note que nous avons sous les yeux, et il conclut de l'examen microscopique de l’ovule non fécondé du Biscutella lævigata et de celui du Secale ce- reale, que la prétendue surface perforée de ces ovules n'offre pas la moindre solution de continuité, Il établit même que la Botanique. 383 prétendue ouverture de l'ovule du Zéscutella lævigata devient une surface convexe par l’action de l'acide sulfurique, avant que cet acide n'ait atteint le nucleus. IL s’est encore assuré, par le même moyen, que le mamelon basilaire de lovule du 7réri- cum n'offre pas la moindre trace de perforation. Ces expé- riences sont rendues plus appréciables par quelques petites fi- gures qui font partie de la planche 2 du premier numéro des Annales des sciences d'observation. @ #. 303. ENTWICKLUNGS-COMBINATIONEN ORCANISCHER WESEN ; sur le ‘développement des êtres organiques ; par le D° Matthias-Jo- seph Bzurr. Cologne, 1827, de 51 pages. ( Flora ; 1829, page 78.) L'auteur de ce traité s'est déjà fait connaitre par un Com- pendium floræ germanicæ, assez estimé, qui porte son nom à côté de celui de M. Fingerhut. Dans le petit ouvrage que nous annoncons , il veut prouver que dans toute plante, dans tout animal , un seul organe se développe toujours particulièrement, et que son plus grand développement se fait aux dépens de tous les autres. On ne trouve cependant dans le livre de M. Bluff que des faits connus, rapportés d’une manière extrémement confuse et incomplète, défaut qui provient de ce que l’auteur n’a eu aucun égard aux travaux faits sur ce sujet dans les der- niers temps par R. Brown, Kieser, Oken, Agardh. B. 304. Sur La Revivirication des Algues fossiles, observée par M. Hexscuer, professeur à Breslau. Dans un écrit lu par ce naturaliste devant la Socicté Silé- sienne d'agriculture , il a fait connaître un calcaire renfermant des algues d’une espèce particulière et intimement liées à la pâte du minéral. Ces algues, après avoir été macérées dans l’eau, ont repris l'aspect gélatiniforme qu’elles avaient pendant la vie. Le même calcaire renfermait encore des Madrépores et des Millépores (1). (4rchiv für die gesammte Naturlehre ; Vol. XIII , part. 2, p. 229.) (x) M. Kastner, auteur de cette notice, renvoie à son manuel de mé- téorologie pour la connaissance de ce qui concerne le rappel äjla vie ({Fie- derbelebung ) des infasoires antédiluviens. Nous ne connaissous pas l’ou- 384 Botanique. 305. Fiona DER GxGExD um Münemex.—Flore des environs de Munich; par le D'J.-G, Zuccarnr. 1° partie, In-12 de 48 pages; prix, d fr. bo c.Munich, 1829. ” Ce premier volume de la flore de Munich, dédiée à M. Schrank, renferme les onze premières classes du système linnéen. M. Zuccarini n’a point voulu entrer dans beaucoup de discussions critiques sur la valeur de certaines espèces ; il n’a fait que don- ner la description détaillée de chaque espèce , avec l'indication de quelques ouvrages auxquels on peut recourir pour la même plante et avec la citation d’une figure. Peut-être l'auteur eût bien fait en indiquant toujours le nom du botaniste qui a éta- bli l'espèce en question, Nous avons remarqué avec plaisir que M. Zuccarini n’a admis dans sa flore que les espèces de lexis- tence desquelles ilétait assuré, et qu'il n’a donc point surcharge son travail d’un certain nombre d’espèces incertaines, comme cela se pratique malheureusement dans beaucoup de flores. Les Schænus nigricans et ferrugineus ne sont qu’une seule et même espèce, comme M. Schultz l’a déjà observé: les soies hypogynes se trouvent dans les deux formes où manquent absolument; tous les autres caractères distinctifs sont également incertains , et M. Zuccarini pense que le Sc. ferrugineus n'est qu'un Sc. nigericans rabougri; il a trouvé en automne la première forme là où il avait cueilli auparavant , et avant la fenaison, la se- conde. Plusieurs espèces ont été établies par les auteurs aux dépens du Gentiana amarella XL. D'après les observations de vrage de M. Kastner, mais nous rappellerons à nos lecteurs que cette opinion du rappel à la vie des corps organisés, admise par beaucoup de physiologistes d'après l'autorité imposante de Spallanzani, est niée au- jourd’hui par divers naturalistes, et particulièrement par M. Bory de St.- ‘Vincent, dont on pent consulter les idées dans divers articles du Dic- tionnaire classique d'histoire naturelle , et particulièrement dans l’article OscrrLartées, Tom. XII, p. 481. Nous ferons, en ontre , observer que le mot employé par les auteurs aliemands, pour exprimer là manière dont les algaes se comportent quand elles ont été soumises à la mucération dans l'eau , est fort impropre, paisqu'il supposerait un retour réel à la vie dans ces corps qui ne sont plus, depuis nombre de siècles , que de la matière inerte, susceptible seulement d’élasticité, d'hygroscopicité, en nn mot, - des diverses qualités de certaines matières organiques , mais non vivantes, comme les tendons et la gélatine des animaux. (Réd.) Botahique. 38% l'auteur, toutes ces espèces, telles que le G. germanica, Vobtusi- Jolia, ete., ne sont que des modilications de la même plante, produites par les localités où elles proviennent, M. Zuccarini n'a pu découvrir aucune différence constante entre les Ceras- um vulgatum , viscosum et semidecandrum de Linné : on n’en trouvera pas à plus forte raison entre les nombreuses espèces formées récemment dans ce genre par quelques auteurs. La flore de Munich est bien variée et présente un assez grand uombre d'espèces intéressantes. Ce n'est pas sans surprise qu'on y remarque les Carex capitata, microglochin et heleonastes , qui sont des espèces véritablement arctiques. On s'aperçoit d’ailleurs facilement du voisinage des hautes montagnes par la présence de plusieurs espèces apportées par l'Isère, Il paraît, d’après le titre de l'ouvrage, que M. Zuccarini nous donnera aussi une flore cryptogamique des environs de la ville, à PUni- versité de laquelle il est chargé de l’enseignement de la bota- nique, B. 306. ICONES PLANTARUM RARIORUM HORTI RECII BOTANICI BERO- LINENSIS cum descriptionibus et colendi ratione ; auctoribus H. F. Lixx et F. Orro. Berlin, 1828. Livr. 1-3. Les auteurs ont publié en dix livraisons un premier volume des plantes rares du jardin de Berlin, sous le nom de Zcones plantarum selectarum. Le présent ouvrage peut être considéré comme la continuation du premier. Le jardin, aux destinées duquel les deux auteurs président, est probablement le plus ri- che du continent, et nous devions donc nous attendre à trou- ver des- figures de plantes fort intéressantes. Notre attente na pas été trompée: car, sous tous les rapports, l’exécu- tion de cet ouvrage est on ne peut plus satisfaisante. Une notice en langues latine et allemande accompagne chaque plan- che, et donne non-seulement la description de l’espèce, mais aussi, en peu de mots, son histoire, la synonymie lorsque la plante n'est pas nouvelle, sa place dans le système sexuel et naturel, et des observations sur la manière de la cultiver. L'exécution des planches, sous le rapport de l'art ainsi que sous celui de la science, est parfaite. Nous allons indiquer les espèces publiées dans les 3 premières livraisons que nous avons sous les yeux; nous nous contenterons d'indiquer les espèces B, Tome XVII. 29 386 Botanique. déjà connues, et nous transcrirons la description de celles qui sont nouvelles : 1. Massonia hirsuta L. et O: « foliis binis radiea- dibus subrotundis nervosis subtuberculatis hirsutis, floribus «umbellatis, laciniis corollæ reflexis.» Rapporté en 1826 du cap de Bonne-Espérance. 2. Corydalis longiflora Pers. De VAltaï. 3. Conanthera Echeandia Pers. Du Mexique. M. Link pense que le genre Echeandia mériterait d’être rétabli à cause de la struc- ture particulière des anthères. 4. Bowlesia tenera Spr. Cette om- bellifère, semblable à un Geranium, a levé ainsi que l’espèce sui- vanteetle n°7 dans la terre qui avait servi à M. Sello à envoyer des plantes de Porto-Alegretto dans le Brésil méridional. 5. Begonia semperflorens L. et O : « foliis oblique cordatis acutiusculis ere - «natis inter crenas apiculatis glaberrimis, vaginis tenuissimè ei- diatis, inferioribus scariosis.» Cette espèce est voisine du 2.spa- thulata; elle s’en distingue par la couleur verte des feuilles et de la tige et par les gaïnes inférieures scarieuses, 6. Cestrum bracteatum L. et O : «caule supernè tomentoso, foliis oblongo- «lanceolatis acuminatis suprà scabris, subtüs tenui-tomentosis, «primordialibus gemmarum reflexis, floribus subfasciculatis in «pedunculis longissimis axillaribus, bracteis magnis caducis.» Les graines de cette espèce ont été envoyées de Rio-Janeiro en 1825.37. Tradescantia Crassula XL. et O: « caule procumbente, fo- «iis oblongis lanceolatisque nervosis basiciliatis, pedunculis ge- «minis umbelliferis, umbellis terminalibus sessilibus, calyee hir- «sutissimo.»S8. {llium Eccosmon L. et O : «folis radicalibus trique- «tris, scapo tereti, umbellà pauciflorä, perigonii phyllis lanceo- dlato-linearibus acutis, staminibus omnibus dilatatis». Du Brésil méridional, 1826. 9. Echinocactus denudatus L. et O : «caule sub- «globoso virente, costis 6-8 obtusatis, spinis 5-8 omnibus pa- «tentissimis, calyce involucri phyllis paucis. » Du Brésil méridio- nal. 10. Oxalis floribunda Lehm.: «acaulis, foliis ternatis, folio- dis subrhombeis accisis repandis hirtis subtüs leprosis, scapo «multifloro, calycis phyllis obtusis canescentibus. » Du Brésil mé- ridional. 11. O. tetraphylla Cav. Du Mexique. Tous les auteurs, à l'exception de Cavanilles , attribuent à cette plante des styles bien longs, quoiqu’ils soient plus courts que les plus petites étamines. Les bulbes et les feuilles sont très-bons à manger. 12. Epidendron pastoris de laLlave et Lexarsa : «caule tuberascente ecompresso , folis lineari-lanceolatis, petalis linearibus, labelli Botanique. 387 «laciniis lateralibus erectis, mediä rotundatä.» Cette espèce, nom- mée en l'honneur de Joann.-Jos, Pastor Morales, répand une odeur très-agréable et est originaire de la province mexicaine de Michixaco. 13. Begonia sanguinea Raddi. Du Brésil. 14. 2. monoptera L. et O:«foliis cuneiformibus obliquè truncatis irre- «gulariter suberenatis papillosis subtüs sanguineis, germinis alä «umicä.» Du Mexique, en 1826.15. Echinocactus tortuosus XL. et O.: «caule subgloboso supra depresso, viridi costis 14 arcuatis, spi- «his mediis 4-6 parùm majoribus crassioribus, reliquis plurimis «omnibus subæqualibus patentibus tortis. » Du Rio-Grande au Brésil. 16. O. Ottonis Link: « caule subcylindrico, costis 12 obtu- «siuseulis, spinis mediis 3-4 longioribus erectiusculis tenuibus «fuscis, reliquis 10-14 tenuissimis patentibus, petalis longè acu- «tatis subserrulatis cuspidulatis.»Du Brésil méridional. 17. 4Zlium glandulosum X,. et O.: «foliis radicalibus carnosis suprà planis «subtùs carinatis glaucescentibus, scapo ancipiti, germine tri- «glanduloso. » De Mexico, en 1826. 18. Cæœtocapnia geminiflora L. et O. Cette plante, apportée, comme beaucoup d’autres, du Mexique par M. Deppe, forme un genre nouveau de la famille ‘des Amaryllidées , voisin du Cyrtanthus Aït, dont il diffère par l'inflorescence, les dents glanduleuses de la corolle et le stig- mate ; les auteurs en donnent le caractère suivant : Corocar- na. Inflorescentia racemosa. Corolla supera incurva tubulosa sexfida , laciniis apice glandulosis. Stigma concavum fimbria- tum.Pericarpium triloculare,seminibus centralibus. Les feuilles sont en carène et les pédicelles deux à deux. B..52: 307. STIRPIUM SARDOARUM ELENCHUS TERTIUS; auct. J. H. Mon1s. In 4° de 26 p. Turin, 1829; Chirio ct Mina. (Voy. le Bull. ; Tom. XVI, n° 321.) Ce troisième fascicule semble devoir compléter la série des Elenchus , et Yauteur pramet une florc générale de Sardaigne dont ces diverses publications ne peuvent être considérées que comme le prodrome. On trouve dans ce fascicule, outre des monocotylédones et dicotylédones, une assez grande abondance de mousses connues, d’hépatiques, de lichens et d'algues. L’au- teur y décrit 4 espèces nouvelles de phanérogames: 1° Ærodium pubescens; distinct de V’Æ. malopoides Willd., par des pédoncules uniflores , et des feuilles lobées ovales rarement snbcordées, 25, 388 Botanique. (Habit. l'ile Asinara sur les rochers maritimes); 2° Ononis bicolor ; distinct de la var, 4 de l'O. véscosa L. par ses feuilles toutes égales, ses pédoncules uniflores, sa corolle et ses légumes beaucoup plus longs. (Habit, les plaines de la Sardaigne méri- dionale }; 3° J'icia trichocalyx ; différente du F’. atro purpurea Desf. par des calyces plus velus, de plus grandes proportions , et une corolle blanche vers la base,rose vers le sommet. (Habit. les moissons ); 4° Nepeta Joliosa ; distinct de toutes les autres espèces par sa viscosité et ses cymes feuillues. (Habit. les mon- tagnes calcaires d'Oliena ). R:, at 308. BoranicaL REGISTER. V. XIV, n° 3 à 5. Mai à juillet 1828. (Voy. le Bulletin de mai 1829; Tom. XVII, p. 238) 1145. Agave geminiflora Ker. Cette plante a recu différens noms génériques. Elle a été confondue par M. Schlechtendal avec le Bonapartea juncea dont elle ne se rapproche que par son feuillage. M. Desforttaines, dans l’ancien catalogue du jardin de Paris, l'avait nommée Fucca Bosci ; enfinelle a été désignée sous le nom de Zitæa geminiflora par M. Tagliabue, botaniste ita- lien, qui l'avait étudiée dans le jardin du duc de Litta, près de Milan, où elle fleurit pour la 1°° fois en 1815. Selon MM. Ker et Lindley, cette plante est un véritable 4gave. _— 1146. Poly- gala oppositifoliaL.— 1147. Eulophia ensata. Nouvelle espèce d’un genre d’orchidées établi par M. Lindley ; elle est originaire d'Afrique, probablement de la colonie de Sierra Leone d’où M. G. Don en avait envoyé des racines en 1622 à la Société d'horticulture. Elle a le port de certaines espèces de Bletia, qui croissent en Amérique. — 1148. Amaryllis intermedia. Nou- velle espèce, originaire du Brésil, intermédiaire entre certaines espèces à grandes fleurs, comme par exemple l'Amaryllis ru- tila, et la rare À. advena dont elle se distingue par la grandeur de ses fleurs. — 1149. Lupinus lepidus, Douglas, journ. ined. Originaire du nord-ouest de l'Amérique, ce lupin est une des plus petites espèces américaines, n'ayant pas plus de 6 à 9 pouces de hauteur. — 11h0. Genistaprocumbens Wild. — 1151. Cratægus cordata , Ait. Hort. Keiv. -— 11h92. Calochortus ma- crocarpus. Cette belle plante est le type d’un genre nouveau de la famille des Liliacées et de l’hexandrie Trigynie, établi par M. Douglas dans Le septième volume des Transactions d’horti- Botanique. 389 culture , p. 276, tab. 8. Elle est originaire des bords de la ri- vière Colombia, dans l'Amérique septentrionale ; elle ressem- ble, sous certains rapports, à la Tégridia pavonia , et méritera d'être cultivée comme une des plus belles plantes d'ornement. — 1103 Brunswigia ciliaris Ker., où Amaryllis céliaris 1, ; Hæmanthus céliaris Thunb.— 1154. Pyrus grandifolia. M. Lind ley a déjà fait connaître cette espèce dans les Transactions de la Société horticulturale, v. 7, p. 233. — 1155. Orchis papilio- nacea L. — 1156. ÆElæagnus angustifolia L. — 1157. Til- dandsia acaulis. Nouvelle espèce originaire de RioJaneito, et qui à le port de certains ananas. Voici sa phrase caractéristi- que : « T. foliis oblongo-lanceolatis acuminatis undulatis recur- vis, floribus aggregatis sessilibus.» — Gesneria rutila. Cette belle plante est originaire de l'Amérique méridionale , probablement du Brésil, ainsi que le présume M. Lindley, et ce qui nous sem- ble confirmé par la publication des Gesnériées du Brésil dans le dernier fascicule des Nova Genera de M. Martius. Voici ses ca- ‘ractères spécifiques : « G. herbacea, hirsuta, foliis oppositis oblongis grossè crenatis utrinque concoloribus, floribus axillari- bus solitariis erectis, calycibus inflatis, corollis pedicello longio-- ribus. » — 1159. Antholyza æthiopica L. var. minor. — 1160. Amygdalus communis L. Var. macrocarpa. —- 1161. Cratægus heterophy lla Flügge. — 1162. Thryallis brachystachys. Nouvelle espèce d’un genre encore très-peu connu, et établi par Linné d’après une figure publiée anciennement par Marcgraaf. Quoi- que les caractères génériques attribués par Linné à son TAryal- lis soient fort obscurs, M. Lindley a pensé qu'ils pourraient fort bien s'appliquer à sa plante qui fait partie de la famille des Malpighiacées, et qui est originaire des environs de Rio Ja- neiro. Ayant recu tout récemment le 1°° fascicule du 3° volume des Nova Genera de M. Martius, nous y avons étudié les des- criptions et les figures de 2 nouvelles espèces de Thryallis, qui nous ont paru confirmer pleinement les caractères exposés par M. Lindley. — 1163. Linum sibiricum D. C. Prodr. — 1164. Magnolia Yulan. Var. Soulangiana. C’est une hybride fort élé- gante , à fleurs très-grandes, rostes, exhalant une odeur déli- cieuse et provenant de l’adultère du #7. Fulan avec le A. obo- vata. Elle a été obtenue par M. Soulange Bodin qui en a propagé des individus dans toute Europe. — 1165. Combretum como- 390 Botanique. sum G. Don, Linn. Trans. 15 , p. 453. Cette délicieuse espèce est originaire de Sierra Leone. Ses fleurs, quoique d’une cou- leur moins vive que celle du C. parpureum où Poivrea coccinea D.C., sont néanmoins d’un aspect plus élégant, et sont produites en plus grande abondance. (Gu 0180 30g. Boranicaz Macazine. Nouvelle série, n° 17 à 19. Mai à juillet 1828. (Voy. le Bulletin de mai 1829, Tom. XVIT, pag. 235.) 2819. Zygopetalon rostralum. Nouvelle espèce d’un genre d’Orchidées fondé par M. Hooker sur une plante du Brésil. Celle qui est ici décrite et figurée, est originaire de Demerara, et se fait remarquer par la structure et la grandeur de ses fleurs. Voici sa phrase caractéristique : « Z. labello rotundato integro marginibus reflexis, column alis rotundatis, autherä longè ros- tratè.s — 2890. Cactus alatus Swartz. — 2821. Sida globi- flora. Cette plante est très-distincte des autres espèces de 1$ida par la forme globuleuse de sa corolle. Elle a été envoyée de Maurice par M. Bojer, et on la présume originaire de cette ile. M. Hooker la caractérise ainsi : « S. glabra, foliis longè petiola- tis cordatis subseptemnerviis serratis apice valdè attenuatis in tegerrimis, peduneulo solitario longitudine petioli, calyce basi truncato, corollà subglobosä nervosä. » — 2822. Houstonia serpyllifolia Michx. — 2823. Octomeria serratifolia. C'est la 3° espèce connue d’un genre d’Orchidées établi par M. Rob. Brown sur le Derdrobium graminifolium de Willdenow. Elle a été trouvée dans les montagnes qui avoisinent Rio Janeiro, et elle est ainsi caractérisée : « O. caule folioso, foliis lineari-lanceola- tis distichis apice denticulato-serratis, racemo terminali pauci- flore. » — 2824. Buddlea madagascariensis Lamck. — 2825. Dioscorea cinnamomifolia. Nouvelle espèce recueillie dans les forêts autour de Rio de Janeiro. La nature de son fruit n'étant pas connue, il serait possible que ce füt une espèce de Rajana, car, par le caractère spécifique, elle se rapproche du Rajana ovata de Swartz. — 2826 et 2827. Cycas circinalis L. Les bo- tanistes ont beaucoup écrit sur cette plante remarquable; M. Hooker en donne ici une monographie complète, accompagnée de deux belles figures qui représentent : 1° la plante mâle avec un chaton et les détails de la fleur; 2° un chaton femelle et les détails (copiés d’après Richard). — 2828. Solanum Balbisi botanique. e 9 Dunal. — 2829. Franascea Hopcana, Le genre Æranciscea a été établi récemment par M. Pohl dans le bel ouvrage qu'il pu- blie sur les plantes du Brésil. Des six espèces qui y sont décri- tesetfigurées, aucune ne se rapporte exactement à celle dont il est ici question, si ce n'est le F, wniflora qui en diffère par la longueur du tube de la corolle et par ses feuilles qui tendent davantage à devenir obovales. Elle est originaire du Brésil ainsi que ses congénères. Voici sa phrase caractéristique : «EF, foliis oblongo-lanceolatis glaberrimis , floribus (plerumque) solitaris, ramis brevibus foliosis terminalibus, corollæ tubo calyce cam- panulato paululum breviore. » — 2830. Oxalis rosea Jacq. — 2831. Æncyclia viridiflora. C'est une orchidée originaire des en- virons de Rio de Janeiro, et formant le type d’un nouveau genre qui appartient à la tribu des Epidendrées de M. Lindley. Ce genre diffère du Cattleya par ses fleurs non résupinées, par ses pétales moins étalés, et par un port très-différent. Nous don- nons ici ses caractères essentiels : « EncycLra, Perianthium: rectum , subconnivens, laciniis subæqualibus. Co/{wmna libera, aptera, labello trilobo ecalcarato arctè circumvoluta, Anthera terminalis, quadrilocularis. Massæ pollinis 4, per pares filo elastico in ipsis reflexo connexæ. » — 2832. OEnothera Lind- leyi. Espèce nouvelle rapportée par M. Douglas de la côte - nord-ouest d'Amérique, et qui a de l’affinité avec les OÆ. Ro- manzowit, purpurea, quadrivulnera et tenella , dont elle se dis- tingue facilement par la grande longueur de sa capsule. M. Dou- glas l’a ainsi caractérisée : « OË. caule adscendente diffuso, foliis lineari-lanceolatis glabris integerrimis , capsulis teretibus elon- gatis acutis fois longioribus, petalis discoloribus integris. » — 2833 et 2834. Artocarpus integrifolia L. Cette plante, con- nue dans les colonies sous le nom de Jack ou Jaquier, a été dé- crite par plusieurs voyageurs etbotanistes qui l'ont placée dans divers genres. Elle a fleuri dans les serres du jardin d'Édim- bourg, en décembre 1827, ce qui a donné l’occasion à M. Hoo- ker d'en publier une description complète, à laquelle il a an- nexé deux planches représentant les fruits d’après des dessins qui ont été.faits sur le vivant à l'ile de St.-Vincent, par le Ré- vérend L. Guilding. — 2855. Dracæna australis Forster. Cette plante s'éloigne du genre Dracæna par ses graines nombreuses dans chaque cellule, et se rapproche par cette particularité du 392 Botanique. Cordylina de Commerson et du Charkvoodia , genre proposé par Sweët dans sa Flora australasica, — 2836. Chætogastra lanceo- lata D.C.— 2,837. Nicotiana glauca. M. Graham, directeur du Jardin Botanique d'Édimbourg, a donné ce nom à une nouvelle espèce originaire des environs de Buenos-Ayres, qu'il a placée près du N. cerinthoides, et qui se distingue par les caractères suivans : « N. caule suffruticoso erecto ramoso, foliis inæqualiter cordato-ovatis aculis obsoletè sinuatis nudis glaucis longè petio- lats, paniculis terminalibus, eorollæ laciniis acutis brevissimis. — 2838. Osbeckia glomerata D.C. — 2839. Malva angustifolia Cavan. — 28/0. Hedyotis campanuliflora. C'est une nouvelle espèce originaire des environs de Rio de Janeiro, et qui se dis- tingue parmi les espèces de ce genre, par la grandeur et la belle couleur lilas ou bleu-pâle de ses fleurs, par la largeur de ses feuilles, et par sa tige couverte de poils rouges. M. Hooker ajoute en note que l Ægénetia capitata publiée dans le journal de Jameson est la même plante. Voici sa phrase caractéristique: « H. suffruticosa, villosa, foliis ovalibus obtusissimis petiolatis, stipulis setaceis, capitulis pedunculatis terminalibus axillaribus.» (G:1 , et) 310. ComPEexDIUM or TerREy’s FLORA, etc, — Essais sur la Flore du nord et du centre des États-Unis, contenant la description générique et spécifique de toutes les plantes, excepté les cryptogames, trouvées jusqu'ici dans les États-Unis, au nord de Potomac; par John Torrey. In-12 de 403 p. New-York, 1826. il serait superflu de parler du talent et du savoir de cet au- teur; et, d’après le favorable accueil fait au premier volume de cette flore, cet essai n'a pas besoin de recommandation. Nous apprenons avec plaisir, par l'avertissement qui accompagne ce petit ouvrage, que l’auteur publiera bientôt le second volume de sa flore, qui a été, sans pouvoir l’éviter, retardé par sa no- mination à la chaire de chimie dans l’Académie militaire de West-Point. Cet ouvrage, lorsqu'il sera complet, deviendra le livre par excellence, et servira de guide aux botanistes du nord et du centre des États-Unis. Cet essai, qui, d’après l'£ssai sur la flore botanique de Smith, contient les caractères essentiels, genériques et spécifiques des plantes décrites dans une flore Botanique. 393 plus éténdue, avec les habitudes, l'époque de la floraison de chacune d'elles, sera un manuel commode pour le botaniste voyageur, et surtout sera indispensable à Pélève en botanique qui ne possède pas une flore plus étendue, (#merican Journal ; 12° vol., n° 1, mars 1827, p. 179.) 311. OBSERVATIONS SUR QUELQUES RESTIACÉES, CYPÉRACÉES ET GRAMINÉES DU cap; par le D" Sreupez, (Flora; 1829, p. 130.) Nous avons déjà annoncé dans le Bulletin (Tom. XVI, p. 210) la mise en vente des collections de plantes du Cap, euecillies pour la Société d’Esslingen par M. Ecklon. Ces plantes sont distribuées avec les noms qu'elles ont recus par M. Ecklon, et un assez grand nombre sont sans aucune dénomination. M. Steu- del commence à publier les familles indiquées en renvoyant toujours au numéro que portent les plantes du Cap de cette collection : de éette manière, les personnes qui les auraient achetées recevront successivement les dénominations des espè- ces. Nous ne pouvons point entrer dans les détails de ces noms ; nous dirons seulement que jusqu'à présent M. Steudel a publié 12 espèces de Restiactes, dont 11 appartiennent au genre Res- tio ; et près de 4o Cypéracées appartenant à 7 genres diffé- rens. Plusieurs espèces qui paraissent nouvelles à M. Steudel ont été décrites. Il a établi en lhonneur du collecteur de ces nombreuses plantes un genre nouveau, £cklonea, qui se trouve à côté du genre Carpha de R. Brown et dont il établit le carac- tère de la manière suivante : EckLONEA. Squamæ aliquot in spi- culas 2-3 floras congestæ ; spiculæ aggregatæ; flores herma- -phroditi; stamina 3; stylus unicus basi pilosus, apice bifidus (vel simplex ); setæ hypogynæ, vel si mavis glumæ corollinæ 3 hyalinæ, basi pilis longis vestitæ, apice in aristulas 3 divisæ, quarum intermedia maxima squamas æquans; nucula trique- tro-ovata, glabra, stylo coronata. BR; 312. NOTE SUR LE GENRE CENTROPHORUM de Trinius. ( #rdropo- gon aciculare Retz); par M. Raspail. ( 4anal. des sciences d’ob- servations ; n° 1, P. 103.) Dans le n° d’avril 1825 des Annales des sciences naturelles, M. Raspail avait annoncé « que le genre Cextrophorum de M. Trimius n'était qu'un 4rdropogorn dont le cône radiculaire 294 Botanique. des locustess’est développé hors du chaume, au lieu de descendre dans son intérieur, et par le contact de l'air a pris une arête descendante. » Cette opinion n’était pas une simple hypothèse, mais le résultat de l'examen anatomique de la structure des lo- custes, dont la base, comme celle de toutes les articulations, pouvait être assimilée à un bourgeon qui pousse des racines si le phénomène se passe dans la terre, où un éperon ligneux si ce phénomène à lieu dans l'air. L'auteur apporte encore de nouvelles preuves à l'appui de sa théorie, et il s’est convaincu de la vérité par la dissection du Centrophorum lui-même. L’épe- ron n’est que la continuation de la substance de la glume infé- rieure, tellement qu'en renversant cette glume on croirait avoir sous les yeux une arèête ordinaire bordée de poils dirigés de haut en bas. Quand l'éperon ne paraît pas en dehors, on le rencontre souvent dans le pédoncule de la locuste, jouant exac- tement le rôle de lemboïîtement que l’on voit au-dessous de l'articulation des bourgeons ordinaires. On trouve des individus de Centrophorum qui manquent d’e- peron; ceux décrits par Rumph et Retz n’en offrent point, M.R. Brown, d’un autre côté, a observé un organe semblable sur l4- vena Forskahlit Delile , et a formé de cette espèce une coupe du genre Danthoniu, sous le nom de Centropodia. M. Raspail blâme, à ce sujet, l'établissement de nouvelles soupes génériques sur des caractères de si peu de valeur. Il examine ensuite lopimion de M. R. Brown sur la nature de léperon qui, selon le savant botaniste anglais , n’est dû qu’à l’obliquité de l'articulation des locustes, en sorte que cette articulation venant à se détacher partiellement du rèste de la tige, forme cet organe singulier. M. Raspail établitque cet épéron ne fait pas partie de larti- culation, laquelle n’est qu'un point pour ainsi dire géométri- que, uue sorte de nœud vital, de point essentiel par lequel adhèrent entr'eux un système inférieur et un système supérieur. 1] s'attache à démontrer que l'obliquité de l'articulation n’influe pas sur la production de l’éperon. En se résumant , il consi- dère l’éperon du Centrophorum et du Centropodia comme un accident, un organe qu’on retrouve à la base de tous les bour- geons, et non une portion quelconque d’une articulation; en un mot, cet éperon n’est que le système descendant de tout sys- tème végétal descendant. G... N:2208 Botanique. 399 313. OnsÉAVATIONS SUR LE GENRE LAVATERA ; par le prof. J. K. Tauscen. ( Ælora ; 1829, pag. 198.) Quelques-unes des espèces de Lavatera établies par Linné sont énumérées commie douteuses dans les ouvrages des auteurs modernes, par suite des descriptions incomplètes où mal sai- sies de Linné. M. Tausch a essayé de les débrouiller, et surtout au moyen des synonymes des anciens botanistes. Il décrit de la manière suivante le Z. lusitanica L., espèce inconnue aux au- teurs modernes : fruticosa, foliis sub 7-5 angularibus, arguté dentatis leviter tomentosis, floribus subspicatis terminalibus axillaribusque, involucello trifido acuminato tomentoso, re- ceptaculo conico carpellisque glabris. — Le ZLavatera unguicu- lata Desf. a déjà été décrit par Miller sous le nom de Z. bryo- nifolia : ce dernier nom doit donc prévaloir. — Selon M. Tausch le Zav. micans L. a pour synonymes le Z. maritima Gouan et le L. africana Cay : nous aurions donc à retrancher ces deux dernières espèces dans les ouvrages systématiques. Le Lavatera punctata Al. doit porter le nom plus ancien de L. althæifolia Miller. 314. Norice sur UNE PLANTE de la famille des OmBELLIFÈRES ; par M. Féux Perir, ( Aanales des sciences d’observations ; n° 1"; P 99-) Feu Picot de Lapeyrouse, dans son abrégé des plantes des Pyrénées, p. 147, fit connaître le premier, une plante de la fa- mille des ombellifères , à laquelle il donna le nom de Selinume scabrum. Mais ayant été fort imparfaitement décrite par cet au- teur,elle fut généralement méconnue par ceux qui depuis ont écrit sur les plantes des Pyrénées. M. G. Bentham en a mis en doute l'existence, et elle a été emise dans le Botanicon gallicum de MM. De Candolle et Duby. Cependant, elle a été trouvée par M.F. Petit, en fleurs et en fruit, vers le commencement d’août, près des neiges dans la vallée d’Eynes (département des Pyrénées orientales ), à l'endroit nommé Cueillade de Nourri. Ce bota- niste en donne ici une description très-détaillée, ainsi qu'une fort belle planche gravée, qui représente la plante entière, ainsi que les analyses de la fleur et du fruit. Cette plante est placée par M. Petit dans le genre 4ngelica, à raison de son raphé cen- tral, de ses pétales entiers lancéolés , terininés en pointe aigue, 396 Botanique. de son calice entier, du nombre et de la disposition de ses ban- delettes. Nous venons de dire que la description de cette plante est très-détaillée; nous ajouterons que l’auteur l’a faite confor- mément aux idées émises par M. Koch dans son mémoire sur les ombellifères ; conséquemment qu'il a porté principalement son attention sur l'organisation du fruit; de plus, il n’a rien omis de ce qu'une investigation scrupuleuse peut faire décou- vrir dans tout le reste de la fleur et notamment de la corolle. Nous ne pouvons done reproduireici dans leur entier les obser - vations de l’auteur, et nousdevons nous borner à citer la phrase spécifique : ANGELICA SGABRA : Jugis crassis, carinatis ; in utroque clivulo bisulcatis, ramis sümplicibus, caulem æquantibus vel su- perantibus, sub/astigiatis. La diversité de formes que l’on observe dans les côtes des carpelles de cette plante comparée aux autres Æagelica , a déterminé lauteur à proposer une modification dans les ca- ractères génériques de l’Ængelica ; ce moyen lui a paru sans doute préférable à celui de créer un nouveau genre ou bien de réunir sa plante avec l’un des genres 4rchangelica, Ostericum Selinum et Levisticum. M. Petit fait ressortir les différences qui séparent l’Angelica scabra de ces divers genres anciennement établis. Voici les nouveaux caractères de l’Axcezrca : « Calycis margo érteger. Petala integra, acuminata, acumine recto vel in- curvalo. Cremocarpium a dorso compressum , raphe centrali, utrinque bialatum. Carpella jugis tribus dorsalibus #20do félifor- mibus modo crassis elevatis, lateralibus in alam membranaceam aut crassam, interdum vix duplo latiorem, sæpius multo amplio- rem, dilatatis. Valleculæ univittatæ. L'auteur présente ensuite les différences qui distinguent l 4z- gelica scabra de VA. pyrenæa de Sprengel. Nous ne terminerons pas cette analyse du mémoire de M. Petit, sans lui offrir le tr1- but d’éloges que mérite le soin avec lequel il a fait connaître la structure de toutes les parties florales, travail dans lequel il a été parfaitement secondé par M. J. Decaisne, jeune botaniste-ico- nographe, dont le début promet les plus grandes espérances. (G:::.58) 315. NOTE SUR LE GAaRCINIA PEDUNCULATA Roxburgh. Dans le n° de janvier 1828 du Bulletin, on s'est borné à la Botanique. 397 simple annonce de la description du Garcinia pedunculata, in- sérée dans dans le journai des sciences d'Édimbourg, et l'on a exprimé le regret que Fauteur, M. F. Hamilton, n’en ait pas donné la phrase caractéristique. Nous avons reçu de ce savant une note en anglais , qui a pour objet de réparer cette omission, et nous la donnons ici en entier, en nous permettant de la tra- duire en latin pour la commodité des botanistes. GARGINIA PEDUNCULATA : fo/its oblongis parallelis nervibus no- tatis; floribus dioicis longé pedunculatis, masculis numerosis, fe- mineis subsolitariis, filamentis nectariformibus in 5 phalangibus connexis ; baccis 10-spermis. Cet arbre est indigène de Rungpore dans l'Inde Orientale, où les habitans lui donnent les noms de Pycul, Pykul, où Py- cour. M. Todd, qui a fourni à M. Hamilton des renseignemens pour la description de cet arbre, l’a informé que sa hautenr était d'environ 6o pieds. G...n. 816. DESCRIPTIONES PLANTARUM NOVARUM VEL MINUS COGNITA- Ru; auct. L. Ch. ne Vesr. ( Flora ; 1829, feuilles complé- mentaires, p. 30.) L'auteur publie la description détaillée de quelques plantes qu'il a cultivées dans son jardin, ainsi que de quelques autres indigènes de la Syrie. Ce sont les espèces suivantes, dont quel- ques-unes peut-être mériteraient un nouvel examen avant d’é- tre admises comme espèces nouvelles : Ziraria paniculata Peyer, Styrie. Centaurea ScopoliiVest. (Rhaponticum paniculatum Scop) Styrie. Cérsium argenteum Peyer; Styrie 4chilea seneciofolia Vest ; Styrie. Pyrethrum leucanthemoides Vest; cultivé. Serophu- laria anomala Vest; cultivé. Portulaca adenostemon Vest; cul- tive. B. 317. DESCRIPTIONES PLANTARUM MINUS COGNITARUM; auct. J. F. Tauscu. ( Zbid.; pag. 33.) M. Tausch publie une suite d'espèces au nombre de 25, qui lui paraissent en partie nouvelles. Presque toutes sont établies sur des échantillons d’herbier ou des plantes de jardin; nous avouons que nous n’accordons pas beaucoup de confiance aux espèces nouvelles de M. Tausch, auquel la moindre variation dans les caractères paraît suffisante pour l'établissement d’es- pèces nouvelles. B. 398 Botanique. 318. Icones rriÇuM : adeas potissimum species illustrandas des tinatæ, ete.; auct, W. J. Hooker et R. K. Grévizce, Fasc. 2-6. Jn-fol. fig. (V. le Bullet; juillet 1827, T. XI, n° 223.) Les livraisons de cet important ouvrage se sont succédées avec beaucoup de rapidité. Il n’y a pas encore deux années que la 1°° a été annoncée dans le Bulletin, et que nous lui avons consacré un article très détaillé, où nous avons exposé le plan général de l'ouvrage, Nous allons maintenant présenter à nos lecteurs le sommaire de ce ee contiennent les cinq suivantes qui forment le complément du 1°° volume. 21. Acrostichum hybridum Bory-St-Vincent, Voyage T. 3,p. 95 Les 4. ciliare Du Petit-Thouars, etvillosum Sieber, sont des sy- nonymes de cette espèce. 22. Acrostichum obtusatum. Cette fou- gère a été découverte dans l'ile de Tristan da Cunha, par le ca- _pitaine Carmichael, qui la décrite dans le 12° volume des Tran sactions de la Société Linnéenne de Londres.— 23. Acrostichum flagelliferum Wallich. Mss: « Fronde pinnata, pinnis paucis re- motis lanceolatis (magis minusve latis) breviter petiolatis, ter- minali longissima flagelliformi.» Cette plante, indigène de l'Inde orientale, est le Panna mara-maravara de Rheede, Hort. Malab. V. 12, p. 39, tab. 19.— 24. Gymnogramma cheilanthoides Kañlf. Enrum. filic.,p. 71.—25.Gymnogramma leptophytlla Desv. Journ. de bot. 1813, p. 26. Cette petite plante qui croît abondamment dans les lieux humides de la région méditerranéenne, a été tran- sposée successivement dans plusieurs genres. C’est un Acrosti- tichum pour la plupart des auteurs de Flores européennes. — 26. dspidiun singaporianum Wallich. mss. : « fronde simplici stipitatà latè lanceolatä acuminatà integerrimä, basi decurrente, soris in venis ternariis, capsulis longè pedicellatis. » Hab. in in- sulà Singapore. — 27. Asplenium subsinuatum : « fronde simpli- ci longè stipitatà lanceolatä basi apiceque attenuaté obscurè ner- vosà, margine suberoso-sinuatà. » Hab.in Nepalià et in Zeylonä. Cette espèce tient le milieu entre les genres #splenium et Di- plazium; elle a les involucres de celui-ci et des nervures latéra- les semblables à celles des Asplenium. — 28. Pteris denticulata Swartz. Le Pteris brasiliensis de Raddi, ei peut-être ses P. trés- ticula et spinulosa, sont des synonymes de cette espèce qui est très sujette à varier. — 29. Cryptogramma acrostichoides R. Brown én append. to Francäl. journ, p. 797— 30. Adianthum cu 1 Botanique. 399 neatum Langsd, et Fisch. Zcon. fit. p. 23, tab. 26: Raddi 71. brasil. p. 59, tab. 78, f. 2.—31 Trichomanes reniforme Forster. Cette fougère, si remarquable par la singulière forme de sa fronde, n'avait pas été figurée. Elle est aujourd’hui assez répan- due dans les herbiers de Paris, grâces à la générosité de MM. Lesson et d'Urville qui l’ont rapportée de la Nouvelle-Zélande. — 32. Trichomanes reptans Swartz. — 33. Trichomanes lanceum Bory et Willd. — 34. Hymenophyllum marginatum : « Frondi- bus erectis di-trichotomis, laciniis linearibus obtusissimis subun- dulatis integerrimis, involucris terminalibus solitariis rotunda- tis, marginibus incrassatis integerrimis. Habit. in Novä-Hollan- diâ, propè port. Jackson. Cette plante à tout-à-fait l'aspect du Trichomanes lanceum.— 35. Hymenophyllum ciliatum Swartz,. — 36. Angiopteris erecta Hoffmann in Comm. Gæœtting., 19 p.39, tab. 5. Les auteurs rapportent avec doute à cette espèce l47- giopteris éndica de Desvaux.— 37. Lycopodium serratum Thunb. FL. Jap. tab. 38. Cette plante croît non seulement au Japon, mais encore dans l’Inde orientale et à l'ile Bourbon. — 38. Zyco- podium pulcherrièmum Wallich, mss : « Caule dichotomo, foliis remotiusculis undique sparsis exactè linearibus acutiusculis in. tegerrimis obscurè costatis erecto-patulis, siccitate subflexuosis, capsulis in axillis foliorum supremorum. » Hab, in monte Ha- touna Nepaliæ. Ce Lycopode a le port du Z. subutifnlium de Hooker et Greville, figuré plus bas n° 49. — 39. Zycopodium atroviride Wallich, mss : « Foliis bifariis horizontalibus acinaci- formibus integerrimis vel serrulatis subcostatis striatis, stipulis evatis costatis serrulatis longè mucronatis, spicis tetragonis ses- silibus, squamis ovatis acutissimis carinatis serrulatis.» Hab. in insulà Prince of Wales dictà, Indiæ orientalis. — 40. A. Ophio- glossum ellipticum : « Spicà caulinä longè pedunculatä, fronde ellipticà obtusä reticulatä medio costatä, radice fibrosà. » Hab. in Demerara, Americæ meridionalis. B. Ophioglossum opacum Carmich. #2 Trans. Linn. Soc. V. 19, p. og. Très voisin de l'O. reticulatun , et croissant à une hauteur considérable { environ 8000 pieds anglais) dans l'ile de Tristan da Cunha.— 41. Poty- Podium ovatum Wallich, mss : « frondibus indivisis stipitatis membranaceis e basi decurrente ovatis acuminatis integerrimis Costatis nervis parallelis, soris inter nervos simplici serie. » Hab, in Indiä orientali, Ce Polypode se rapproche du 2. scolopen- 400 Botanique. . N° 318 drium de Don, Prodr. fl.nepal.— 2. Polypôdium scolopendrioides L.— 43. Grammitis lanceolata Swartz.— 4h. Niphobolus bicolor Kaulf, ÆZaum. fil. p. 128. C'est le Polypodium stellatum de Vahl, de Swartz et d’autres. — 4h. Gymnogramma chærophylla Desv. Journ. de bot. 1813, p. 26. — 16. Antrophyum pumilum Kaulf. L €. p. 197, où Hæmionitis immersa de Bory et Willdenow. — 49. Schizæa rupestris R. Brown. Nov. Holl. p. 162.— 48. Sci zæa pusilla Pursh et Nuttall. C'est la seule espèce de ce genre qui croisse hors des tropiques, dans l'hémisphère boréal. MM. Hooker et Gréville citent une seule localité des États-Unis de l'Amérique septentrionale, où cette plante a été trouvée; nous avons appris de M. de La Pilaye qu'il l’a aussi recueillie dans l'ile de Terre-Neuve. — 49. Lycopodium subulifolium : « Caule dichotomo, foliis erectis imbricatis subulatis rigidis integerrimis vix nervosis, capsulis in parte superiore caulis axillaribus. » Hab. in Nepalià — 5o. Zycopodiun gnidioides L. suppl. — 51. Da- nœæa nodosa Smith et Swartz. — 52 Danæa elliptica Smith in Rees Cyclop. —53. Grammitis involuta Don Prodr. flor. repal.p. 14. — 54. Schizæa trilateralis Schkuhr. Filic. tab. 136. — 55. Lygodium dichotomum Swartz. — 56. Polypodium Scouleri : « fronde coriaceà profundè pinnatifidä, lobis subquinis oblongis obtusissimis obscurè crenatis basi sublobulatis, terminali ma- jore soriferà, soris approximatis biscrialibus. » Cette fougère, que l’on a trouvée sur les bords du fleuve Columbia, dans l'Amérique septentrionale, a beaucoup de rapports avec le Po/ypodium vul- gare, mais elle s’en distingue par le petit nombre de ses lobes, le terminal étant très grand, et par ses sores extrêmement proé- minens. — d7. Lcopodium W'illdenowii. Desvaux a ainsi nommé le Z. lævigatum de Willdenow, parce qu'ilexistait une espèce de ce nom décrite par Lamarck. — 58. Gleicheniaalpina R. Brown Prodr.fl. Nov. Holl.p.161.— 59. Aspidium rhizophy llum Swartz. __6o. Hymenophyllum dilatatum Swartz. — 61. Acrostichum viscosum Swartz. — 62. Graminitis furcata : « Fronde lineari glabrà furcatä, stipite nullo, soris oblongis obliquè parallelis. » Hab. in Guianâ. — 63. Tænitis interrupta : Fronde pinnatä, pinnis lineari cellipticis obtusiusculis, soris interruptis. » Hab. in Indià orientali. — 64. Hemionitis cordata Roxb. mss : « Fron- dibus sterilibus cordato-oblongis fertilibus subtriangularibus ; subtüs stipitibusque palaceo-hirsutis. » Hab. in Indià orientali. ’ Botanique. âor — 65. Polypodium longifrons Wallich , mss : « Stipite subnullo frondibus lanceolatis acuminatis integerrimis membranaceis re- ticulatis tenuissimè marginatis, basi longè attenuatis, soris ubi- qué sparsis, caudice longissimo. » Hab. in Indià orientali, Cette espèce est peut-être la même que le Po/ypodium normale de Don f. nepal. p. 1. — 66. Polypodium crinitum Poiret, — 63: Pleopeltis percussa. MM. Hooker et Gréville transportent dans le genre Pleopeltis de M. Kunth le Polypodium percussum de Cavanilles. — 68. Foodsia Periniana où Alsophila Periniana Sprengel. Les auteurs exposent les motifs qui font éloigner cette fougère des 4/sophila. — 69. Aspidium caryotideum Wallich, mss : « Fronde pinnatà glabrä, pinnis sessilibus rhombeo-lan- ceolatis valdè acuminatis subfalcatis ciliato-serratis, infimis ter- minalique subtrilobis , intermediis basi superiore unidentatä, » Hab. in Indià orientali. — 70. Nephrodium fragrans Richard- son, ou Aspidium fragrans Swartz. — 91. Asplenium en- siforme Wallich mss : « Fronde simplici lineari-lanceo- latà acuminatä integerrimä, basi in stipitem attenuatà, soris costæ obliquè parallelis , involucro denticulato reflexo. » Hab. in arboribus Nepaliæ. Cette fougère est probablement la méme que 4. Phytlltidis de M. Don.— 72. Asplenium dentatum L,.-—— 73. Asplentum Gilliesianum. Cette espèce a déjà été mentionnée, mais non figurée, par M. Hooker, dans son Æxotic Jlora , à la suite de la description de l'Asplenium flabellifotium. 74. Antro- phyum Boryanum Spr., ou Hemionitis Boryana Willd. —_ 35. Lindsæa polymorpha Wall. mss : « Fronde lineari-lanceolatä pinnatà, pinnis ovato-oblongis basi obliquè cuneatis flabellifor- mibusque margine superiore serratis, infimis nonnunquam pin- nulatis, involucris denticulatis. » Hab. in Indiä orientali. _ 76. Hymenophyllum badiun : « Fronde lanceolatä bipinnatifidä, Ja- ciniis lineari-oblongis obtusis integerrimis glabris, inferioribus bifidis, soris in lacinià inferiori, involucris rotundatis. » Hab. in Indià orientali. — 77. Hymenophyllum crispatum : Fronde ovato-acuminatà bi-tripinnatifidä integerrimä glabrä, laciniis lato-linearibus obtusiusculis, involucris ovatis, stipite rachique alatis undulato-crispatis. » Hab. in Nepaliä. Cette espèce est voisine de l'Hymenophyllum undulatum de Swartz. — 58. Tri- chomanes venosum R. Brown. Prodr. fl. Nov. Holl. p. FÉgei 79. Botrychium lanuginosum Wall, mss. : « Scapo supernè uni- B, Tome XVII, 26 402 7” Botanique, N° 318 frondoso, fronde ovato - deltoide bipinnatifidä , pinnis ova- tis inciso pinnatifidis dentatis, bulbo lanigero. » Hab. in Indià Orientali — 80. Ophioglossum lusitanicum L. — 8x1, Polybotria cervina Kaulf., où Osmunda cervina L. — 82. Botrychium simplex, Nouvelle espèce de l Amérique septentrio- pale, et déjà décrite dans le Journal des sciences de Silliman, v. 6, p. 103. — 83. Hymenophyllum semibivalve. « Frondibus bipinnatifidis lancéolatis glabris, laciniis linearibus obtusis gla- bris immarginatis, involucris rotundato-urceolatis semi-immer- sis, parte superiore solummodo bivalvi. » Hab. in Nov. Zelan- diâ. — 84. Hymenophy lum hirsutum Swartz. — 85. Trichoma- nes humile Forst. et Swartz.— 86. Acrostichum Jamesoni : pi= loso-squamosum, frondibus simplicibus costatis, sterilibus ob- longo-sphatulatis, fertilibus eilipticis marginatis demum con- duplicatis.» Hab. in monte Pichiucha propè Quito, — 87. Lind- sæa sagitiata Dryand. et. Swartz. — 88. Asplenium triphyllum Presl. à relig. Hænck. p.45. — 89. Gyninogramma Lovei : « Frondibus pinnatis, pinnis oblongo-lanceolatis pinnatifidis , summis confluentibus undiquè pilosis , laciniis ovalibus obtusis integerrimis , stipite rachique pubescentibus. » Hab. in rupibus insulæ Madeiræ. Cette fougère est probablement l’Acrostichum pilosum du catalogue de M. de Buch. — 90, Gymnogramma rutæfolia , où Grammitis rutæfolia R. Br. — 91. Gymnogramma subglandulosa : « Fronde pinnatä pubescenti-subglandulosä, pinnis pinnatifidis , lobis rotundatis integris vel incisis, » Hab, in Novà Hollandiä. — 92. Asplenium fœæniculaceum Kunth. — 93. Miphobolus rupestris, où Polypodium rupestre R. Brown, Nov. Holl. p. 146.— 93. Niphobolus sphærocephalus : « Frondi- bus simplicibus coriaceis , sterilibus oblongo-lanceolatis acutis, basi subrotundatis petiolatis glabris, fertilibus linearibus acu- minatis basi in petiolum attenuatis subtus stellatim tomentosis, soris ovalibus distinctis, » Hab. in Indià orientali. — 95. Acros- tichum villosum Swartz. — 96. Aspidium proliferum : « Fron- dibus simplicibus glabris, sterilibus lanceclatis longè acuminatis radicantibus, fertilibus linearibus obtusis. » La patrie de cette nouvelle espèce n’est pas bien connue; on présume qu'elle est originaire de la Jamaïque. — 97. Parkeria pteridoides , Hook., in Exot. flora, tab. 147 et 23r. Les auteurs donnent ici une très- belle figure et une description complète de cette fougère remar_ quable sous plusieurs rapports. Ils font connaître particulière- … - Botanique. 403 ment la structure de la fructilication , et ils indiquent les carac- tères qu’on peut en tirer pour en distinguer le genre Ceratop- teris Ad. Brongn. ( Ællebocarpus Kaulf. ), et ils proposent la for- mation d'un nouveau groupe sous le nom de Parkeriacées, Une seconde espèce de Parkeria est mentionnée sous le nom de P, Lockharti.— 98. Adianthum pentadactylon Langsd. et Fisch, — 99- Acrostichum apodum Kaulf. — 100. 4splenium Menziesii : « Fronde lineari-pinnatä, pinnis rhombeo-oblongis obtusissimis coriaceis glabris, margine superiore dentatis, soris inferioribus solitariis horizontalibus, superioribus valdé obliquis. » Hab. in ius. Owhyhee. — 101. Todea Frascri: Frondibus bipinnatis membranaceis glabris, pinnulis oblongis profundè serratis, pinnarum rachi alatä. » Hab. in montibus cæruleis Noyæ Hol- landiæ. C’est la seconde espèce du genre Todea qui ne compre- nait que le 7°. africana , plante également native de la Nouvelle- Hollande. — 102. Nephrodium Goldianum. Cette fougère avait été précédemment décrite sous le nom générique d’Aspidium par M. Hooker ix Edéinb. plul. Journ., v. 6, p. 333. — 103. Adianthum amænum Wall. mss : « Fronde triplicato-pinnatä, foliolis rigidis lato-cuneatis breve petiolatis apice serratis (fron- _dium sterilium ovatis obtusis basi obliquè cuneatis), stipite ra- chique glaberrimis hinc solummodo piloso-scabris. » Hab. in Indià orientali. — 104. Adianthum lunulatum Burm. — 105. Davallia Emersoni : Fronde parcè pilosà simplici pmnatifidä, segmentis oblongis obtusis integerrimis, soris in apicem lobo- rum). » Hab. in Zeylonà. Cette espèce de Davallia est voisine du D. pectinata de Smith et du D. contigua d'Hedwig. — 106. Cyathea sinuata : « Frondibus simplicibus lanceolatis sinuatis “costatis venosis, soris in medio venarum lateralium. » Hab. in Zeylonà. — 107. Pteris chrysocarpa : « Fronde tri-quadripin- natà, foliolis linearibus acutis petiolatis, subtèùs aureo-flavis. » Hab. im Nepalià. — 108. Polypodium heteromorphum : « Sim- plex vel ramosum, hirsutum, pinnatum; pinnis breviter petio- - latis ovalibus subintegris vel oblongis pinnatifidis, soris in sin- gula vena solitaris. » Hab. in monte Pichincha. — 109. ZLyco- podium tetragonum : « Folis quadrifariam arctè imbricatis ova- tis subacutis concavis earinatis ciliatis, capsulis axillaribus, caule adscendente dichotomo ramoso. » Hab. in monte Pichin- Cha. — 110. Acrostichum subcrenatum : « Frondibus pinnatis, 26, 404 Botanique. pinnis brevi-petiolatis suberenatis lanceolatis acuminatis, steri- libus (septenis) basi cuneato-attenuatis, fertilibus (novenis) mul- to minoribus, basi inferioribusque apice obtusiuseulis, rachi subalatà, » Hab. in Zeylonâ. — 111. Lindsæa ensifolia Swartz. — 119. Lycopodium varium R. Brown. Nov. Holl., p. 165. — 113. Lycopodium heterophyllum : « Caule erecto dichotomo, fo- lis quadrifariis subulatis planis patulis incurvis, caulinis inte- gerrimis nudis, in pedunculo denticulato-serratis piliferis, spi- cis pedunculatis subternis cylindraceis, squamis squarrosis OVa- tis acuminatis piliferis denticulato-serratis. » Hab. in insulâ Owhyhee. — 114. Asplenium resectum Smith. Icon. tab. 72. — 115. Trichomanes quercifolium : « Frondibus obovato-cuneatis in stipitem brevem attenuatis profundè pinnatifidis, Jacinüis li- neari oblongis obtusis sinuatis apice soriferis, involucris exser- tis.» Hab, in sylv. Esmeraldas Amer. mer. — 116. Pteris au- riculata Thunb. fl. cap. — 1179. Trichomanes apodum : « Fron- dibus minutis (plerumque) sessilibus cordato-rotundatis profun- dè lobatis minutissimè reticulatis patenti-nervosis, lobis obtusis sinuatis involucris exsertis submarginatis bilabiatis, caudice lon- gè repente tomentoso.» Hab. in insulà Barbadoes dictä. — 118. Acrostichum tripartitum : « Frondibus longè petiolatis, sterili- “bus reniformibus tripartitis, laciniis cuneatis trilobis, fertili tri- Job valdè squamosä. » Hab. in sylvis Esmeraldas Americæ meridionalis. — 119. 4crostichum fæniculaceum : « Frondibus sterilibus reniformi-mulufidis, laciniis repentinè dichotomis li- meari filiformibus, fertilibus bilobis supra nudis, margine dia- phano duplicato-crenato. Hab. cum præced.— 120. Meniscium triphyllum Swartz. Cr. D 819. Licmexs DE France, publiés par D. Derrsr, chef de ba- taillon, membre de plusieurs sociétés savantes. Premier fas- cicule de 25 espèces ou variétés, accompagnées d’un texte ex- plicatif de 24 pages. In-4°. Vire, 1828. “Malgré les nombreuses publications qui, depuis une vingtaine d'années, ont paru sur les lichens, malgré le soin que des bota- mistes célèbres ont apporté à les bien décrire, ces végétaux sont eeuxequi offrent le plus de difficultés dans leur détermination, La confusion qui règne dans leur synonymie provient de ce que les auteurs ont peu consulté les travaux de leurs devanciers ; qu'ils mont pas toujours cherché à conserver les mêmes noms Botanique. 405 aux lichens déjà nommés; qu'ils n'avaient pas de données assez certaines pour appliquer la nomenclature àchacune des espèces qu'ils étudiaient, ce qui ne pouvait avoir lieu qu'à l’aide de fi- gures parfaites ou des lichens en nature. Ces inconvéniens ont déjà été sentis par plusicurs botanistes, et particulièrement par MM. Mougeot et Nestler, Florke, Fries et Scherer, auxquels la science doit la publication des lichens en nature de diverses contrées d'Allemagne, de France, de Suède, de Suisse, etc. II manquait un travail semblable pour tous les lichens de France, et son exécution réclamait un homme qui, depuis longues an- nées, se fütoccupé de lichénographie avec passion, qui eût beau- coup voyagé et vu par lui-même, qui eût de grandes relations avec les cryptogamistes de toute l'Europe. M. Delise réunit ces diverses conditions et de plus s’est rendu recommandable par ses belles monographies des genres Stcta, Umbilicaria et Cænomyce. Plein d’ardeur pour la partie de la botanique qu'il cultive avec tant de succès, il a voulu être lui même l’éditeur de ses fascicu- les de lichens français, dont le 1°° est soumis à notre jugement. Parlons d’abord des échantillons de lichens : ils sont en général d’un beau choix et nombreux par chaque espèce, colléssur beau papier, de manière à ne subir aucune altération, et à présenter toutes les modifications caractéristiques. L'auteur a même joint à certains lichens tinctoriaux, à l’Zmtilicaria pustulata par exem- ple, un petit morceau de tissu teint au moyen de ces lichens. En un mot, les fascicules de M. Delise, considérés comme her- biers, sont d’une exécution qui ne laisse rien à désirer. Une simple étiquette est plagée à côté de chaque espèce; mais pour compléter les renseignemens qui ne peuvent résulter de la seule inspection des plantes, l’auteur accompagne chaque livraison d'un texte explicatif, où la synonymie est fort étendue, et qui contient une phrase spécifique latine, une longue description française, et des observations sur les différences qui divisent chaque espèce de ses voisines. Nous aurions désiré signaler dans ses détails le contenu du premier fascicule de M. Delise, mais nous eussions présenté une énumération sèche et peu intéres- sante ; il nous suffira de dire qu’on y trouve quelques espèces as- sez remarquables, soit par la beauté, soit par la rareté , tels que le Pannaria plumbea , le Sticta aurata, le Borrera flavicans, l'Usnea articulata, les Stereocaulon dactylophyllum et Delisei. Le 406 Botanique. Pannaria est un genré nouveau établi par M. Delise et qui sé compose de plusieurs espèces rangées dans les Parmelia par Acharius et d’autres lichénographes. G....N. 320, DESCRIPTION DE TROIS NOUVELLES PLANTES CRYPTOGAMES ; par S. C. SoumenreLr. ( Magazin for Naturvidenskaberne; ann. 1827, cah. 1, p. 171.) Ces plantes ont été trouvées en Norvége dans la paroisse d’Asker. La première est un petit champignon parasite sur l’é- corce des branches du Salyx phytlicifolia. À se rapproche du Cæ- nangium turgidum de Fries, qui l’a également trouvé dans une montagne de Suède, et qui lui a imposé le nom de Cænangium difforme. Voici sa phrase caractéristique : C. cæspitoso-grega- rium, coriaceo-membranaceum, substipitatum, subglobosum, striato-rugosum, atro-fuscum, ore laciniato connivente, intùs lu- tescens. » La seconde espèce est le PAysarum vernum, qui croît sur les feuilles desséchées et sur les tiges mortes après la fonte des neiges près Asker. C’est aussi dans cette même localité et dans les mé- mes circonstances que l’auteur avait rencontré son Sfemonitis arcyrioies, dont la phrase spécifique a été donnée dansle Bul- letin, T. XIE, p. 345. Voici celle qui est assignée au nouveau Physarum, qui a quelques rapports avec le Physarum cinereum Pers. et le P. violaceum Schum., mais qui s’en distingue suff- samment: P. sessile, cæspitoso-confluens , granulatum, læve, violaceo-fuscum, tandem cæsio-album , floccis subliberis albis, pulvere violaceo fusco. Le Circinotrichum rufum appartient à un nouveau genre créé par M. Nees d’Esenbeck qui n’en avait connu qu’une seule es- pèce. M. Sommerfelt a trouvé la nouvelle espèce sur les tiges moi- sies, après la fonte des neiges, de l Aconitum septentrionale, du Tanacetum Balsamita et d’autres herbes. Elle est ainsi caracté- zisée : C. oblongum s. subrotundum, convexum, cinerascenti- rufum. GK: 321. PRODROME D'UNE HISTOIRE DES VÉGÉTAUX FOSSILES ; par M. Adolphe Broncnrarr, D. M. Broch. in-8° de 223 p. Paris et Strasbourg, 1828 ; Levrault. Ê ' næœ 3 è Cet ouvrage est le résumé de toutes les connaissances acqui- Botanique. 407 ses sur l'histoire naturelle des plantes fossiles, travaux auxquels M. Ad. Brongniart a pris, dans ces derniers temps, une part très-active. Les anciens auteurs ne regardaient ces objets que comme des curiosités dont ils ne cherchaient à tirer aucune in- duction scientifique, et qu’ils ne pouvaient coordonner avec la botanique vivante, puisque cette science était encore à son ber- ceau. Scheuchzer est le seul qui ait laissé, dans son Herbarium diluvianum ;, un ouvrage digne d’être consulté pour l'exactitude des figures. Au commencement du siècle qui court, M. de Schlo- theim ramena l'attention des naturalistes sur ce point; il déeri- vit, avec la précision du style botanique, les végétaux fossiles; il les compara avec ceux qui existent aujourd’hui à la surface du globe ; et bientôt plusieurs naturalistes célèbres en Allema- gne, en Angleterre, en Suède, en Amérique et en France, parmi lesquels nous nommerons MM. de Sternberg, Rhode, Martius, Parkinson, Artis, Nilson, Agardh, Steinhauer et A. Brongniarty s'occupèrent de ce sujet, et l’éclairèrent d’un jour tout nou- veau. Dans une courte introduction, l'auteur fait l'histoire de ces travaux, et par conséquent des progrès de la science; mais il avertit que son but n’est pas de présenter tous les principes et les faits que cet ouvrage renferme, car ce serait approfon- dir chacun des points de l'étude des végétaux fossiles ; il publie un autre grand ouvrage (x) destiné à cet effet, et auquel il renvoie le lecteur. L’écrit que nous avons sous les yeux est l’article Vécéraux rossiLes du Dictionnaire des sciences, que l’auteur a fait tirer à part pour les naturalistes qui n’ont point ce grand ouvrage; il se divise en 2 chapitres : le 1°° est intitulé: Détermination et Histoire botanique des Végétaux fossiles ; le second : Distribu- tion des Végétaux fossiles dans les diverses couches de la terre. Ce dernier chapitre étant du domaine de la géologie, nous de- vons nous borner à donner un tableau suceinct du premier; nous regrettons beaucoup de ne pouvoir présenter ici quelques- unes des considérations émises par l’auteur dans les conclusions qui font suite au second chapitre, Mais ce sujet, qui fait partie (x) Histoire des végétaux fossiles, à vol. in-4° avec 180 à 200 planches paraissant en 12 à 15 livraisons, dont les 2 premières ont déjà été pu- bliées. Nous en donnerons un extrait dans un des cahiers subséquens, 408 Botanique. N° 301 de la cosmographie, demande à étre examiné avec plus de dé: tails que nous ne pouvons le faire dans la partie botanique du Bulletin. M. Adolphe Brongniart commence son premier chapitre par l'exposition des diflicultés que l'on éprouve dans la détermina- tion des végétaux fossiles ; il fait remarquer qu'on n’a presque toujours que des fragmens et des organes isolés; que dans les plantes les plus simples, les Agames, Cryptogames et Monoco- tylédones, la structure des organes de la végétation est liée d’une manière plus intime ou plus apparente avec les organes de la fructification que dans les végétaux compliqués, comme les Dicotylédones; en sorte qu'on peut arriver à reconnaître des familles, et mème des genres et des espèces , à la seule inspec- Lion de leurs organes végétatifs. Aussi, c’est parmi les Cfypto- games qu'on parvient à déterminer le plus grand nombre de plantes fossiles. La connaissance minutieuse des dispositions des faisceaux fi- bro-vasculaires est donc absolument nécessaire à celui qui se livre à l'étude des plantes fossiles. De plus, il a besoin d’une grande habitude pour éviter les erreurs dans lesquelles pour- raient conduire les changemens que la plante a éprouvés en passant à l’état fossile. L'auteur examine en détail ces questions; il donne ensuite les règles de nomenclature qui doivent guider les naturalistes, lorsque, par exemple, on trouve une plante fossile sur l'identité de Ja quelle avec telle plante connue et ac- tuellement vivante on soit certain, et quand ja plante offre seulement des rapports ou des analogies avec les genres établis par les botanistes. Poux étudier commodément les végétaux fossiles, M. A. Bron- gniart partage le règne végétal en 6 classes, savoir : 1° les Aga- mes; 2° les Cryptogames cellulaires ; 3° les Cryptogames vascu- laires; 4° les Phanérogames gymnospermes; 5° les Phanéroga- mes monocotylédones; 6° les Phanérogames dicotylédones. Parmi ces classes, le lecteur en remarquera quelques-unes de nouvel- les, ou du moins formées pour la première fois d’après les tra- vaux et les idées de certains naturalistes célèbres. Ainsi, les Agames sont constituées aux dépens des Conferves de Linné, et comprennent non-seulement les Algues et Conferves propre- ment dites, mais encore les Champignons et les Lichens. Sous Botanique. 409 le nom de Phanérogames gymnospermes , M. Brongniart réunit les Cycadées et Conifères qui, d’après la manière de voir de M. Rob. Brown, ont des graines rues, et qui s’éloignent des autres Phanérogames par une structure particulière dans les organes élémentaires dont se composent les tiges. Mais ce n’est pas le lieu de faire connaître ces innovations , qui ont été pu- blices par Fauteur dans un mémoire spécial, présenté , il y a quelques mois, à la Société d'histoire naturelle. Nous revenons à la revue botanique des familles qui consti- tuent les 6 classes précédemment énumérées, et dans lesquelles M. A. Brongniart a trouvé des végétaux fossiles. Ne pouvant descendre dans tous les détails que l’auteur expose ni repro- duire les nombreux argumens én faveur des opinions qu'il éta- blit, nous donnons ici l'indication sommaire des plantes fossi- les qui appartiennent à chacune des familles. Czasse 1'°. AGAMES. 1° Famille. Conrenves. 3 espèces fossiles, savoir : 1° Con- fervites fasciculata. Aspect analogue à celui des Conferva Linum. Dans la craie de l'île de Bornholm. 2° Confervites ægagropiloi- des, ainsi nommée à cause de sa ressemblance, par sa forme générale, avec le Conferva ægagropila. De la même localité. 3° Confervites thoreæformis , espèce se rapprochant beaucoup des Thorea. Du calcaire de Montebolca. L'auteur parle ensuite des recherches de M. Macculloch sur les Conferves fossiles des Cal- cédoines et autres Agathes arborisées. La plupart des auteurs ont pensé que toutes ces prétendues plantes étaient dues à des infiltrations d’origine inorganique, et M. Brongniart se range à cette opinion. 2° Famille. Arcurs. Les fossiles sout très-nombreux dans cette famille, et on les a désignés sous le nom générique de Fu- coides. L'auteur les a distribués en 10 groupes nommés d’après les rapports ou analogies avec les genres d’Algues actuellement existantes, savoir : 1° Sargassites. Considérés comme de vraies espèces du genre Sargassum par M. Agardh. 2 espèces des mi- nes de charbon de la Scanie et du terrain de sédiment supérieur. 2° Fucites. Une seule espèce (F. strictus), qui est le Rhodomela diluviana d'Agardb, Spec. Alg. Du terrain de glauconie sablon- neuse, 3° Laminarites, Une seule espèce, trouvée dans un ter- 410 Botanique. N° 3or rain semblable, 4° ÆEncælites. Une espèce, du terrain jurassi- que schistoide, 5° Gigartinites. 9 espèces, de divers terrains. 6° Detesserites. 4 espèces, du calcaire grossier. 7° Dyctiotites, 3 espèces, appartenant à la même formation. 8° Æmansites. à es- pèces, du calcaire de transition. 9° Caulerpites. 7 espèces , des terrains schisteux et de glauconie sableuse, Parmi ces espèces, 2 ont été précédemment décrites par MM. Schlotheim et Agardh, savoir : Carpolithes ou A/gacithes frumentarius, et Cau-. lerpa septentrionalis. 10° M. À. Brongniart place ici quelques espèces douteuses. Enfin, il examine les plantes fossiles que l'on a rapportées aux Algues, mais qui ont plus d’analogies avee les Cycadées et les Conifères. Czasse 11. CRYPTOGAMES CELLULEUSES. 3° Famille. Mousses. Deux espèces désignées sous le nom gé- nérique de Muscites. L’une se rapproche de l'Hyprum ripa- rium. C’est le M. Tournalit découvert dans un terrain d’eau douce gypseux près de Narbonne, par M. Tournal. L'autre est le Muscites squamatus, déjà décrit sous le nom de Zyco- podites squamatus dans la description géologique des environs de Paris. * Casse ur. CRYPTOGAMES VASCULAIRES. L° Famille. ÉqQuiséracées. L'auteur s'étend assez longuement sur la structure des Æquisetum actuellement existans ét sur celle des plantes fossiles qui doivent leur être assimilées. Il ré- sulte de ses observations que les Équisétacées fossiles forment 2 groupes ; l’un parfaitement identique avec les Equisetum wivans, et qui devra conserver le nom d’Æquisetum. On en connaît 5 espèces, dont on n’a trouvé des échantillons bien caractérisés que dans les terrains de sédiment moyen ét inférieur. L'autre groupe a déjà été désigné par Suckow et par MM. de Schlo- theim et de Sternberg sous le nom de Calamites. Y diffère assez des Equisetum vivans par la taille gigantesque des espèces, par l'absence ou la forme particulière des gaines qui entourent les articulations. Ce genre renferme 18 espèces qui se trouvent dans les terrains houillier et de transition. 5° Famille. FoucÈres. Dans cette famille, l'étude de la struc- ture des organes de la végétation est fort importante pour la Botanique. Ait détermination des plantes fossiles qui peuvent y être rappor= tées. M. A. Brongniart se livre à une digréssion fort étendue sur ce sujet, et particulièrement sur la disposition des nervures dans les frondes , ainsi qne sur celle des faisceaux fibreux dans leurs pétioles. A l’egard des caractères tirés des organes de la fruc- tifcation, caractères qui sont d’un si grand poids pour la clas- sification des Fougères vivantes, M. Brongniart les néglige presqu’entièrement, parce qu'aucune Fougère fossile ne s’est présentée avec des organes fructificateurs assez bien dévelop- pés et assez caractéristiques pour qu'on pût reconnaître avee certitude ses analogues, méme parmi les genres de Fougères qui, par la disposition singulière de ces organes ( comme ceux des Schizæa , des Botrychium , des Ophioglossum ) , sont si fa- cilement reconnaissables. Par la forme de leurs feuilles ou frondes , les Fougères fos- siles se rapprochent beaucoup des genres maintenant les plus nombreux parmi les Fougères vivantes, et particulièrement des genres Asplenium ou Darea , Polypodium , Aspidium, Cya- thea, Blechnum et Pteris. L'auteur en forme 12 genres dont les noms ont tous la désinence pteris, quoique la plupart aient plus d’analogie avec les divers genres que nous venons de citer qu’a- vec le genre Pteris. Nous nous bornerons à donner les noms de ces genres, leurs analogies, leur gisement et le nombre des espèces de chacun, mais sans entrer dans les détails de la sy- nonymie, qui nous entraîneraient au-delà des bornes que nous nous sommes prescrites pour cet article. 1° Pachypteris. Analogue aux Asplenium à feuilles épaisses et coriaces, 2 espèces, trouvées dans l’oolithe inférieure. 2° Sphenopteris. Analogue aux genres Davallia, Dicksonia, Asple- nium où Darea. 31 espèces, des terrains houillier , jurassique , grès bigarré et oolithe inférieure. 3° Cyclopteris. Analogue aux Adianthum reniforme , Asarifolium , et au Trichomanes rent- forme. 3 espèces, des terrains houillier et de transition. 4° We- vropteris. Ce genre, qu'on a généralement comparé aux Os- munda , offre plus de rapports , par la forme de ses pinnules, avec certaines espèces d'Asplenium. 20 espèces, des terrains houillier, d’anthracite, calcaire conchytien, et du grès bigarré. 5° Glossopteris. 2 espèces, des terrains houillier et de grès ou lias? 6° Pecopteris, Ce genre, qui a de l’analogie avec les Cya- 4 Botanique. N° 3ar thea, se compose de 56 espèces bien déterminées, et de x7 douteuses, qui se trouvent, pour la plupart, dans le terrain houillier ; quelques-unes seulement gisent dans l’oolithe infé- vieure et dans les marnes irisées du terrain de lias, 7° Zonchop- teris, Analogue aux genres ZLonchiis et Woudwardia. 3 espèces, du terrain houillier et du sable ferrugineux, inférieur à la craie, 8° Odontopteris. Formes qui n’ont point d’analogues parmi les Fougères vivantes. 5 espèces, des terrains houillier et d’anthra- cite. 9° Anomopteris. Également sans analogues; peut-être ap- partenant aux Cycadées? Une seule espèce, du grès bigarré. 10° Tæniopteris. Analogue, par les frondes, avec les Fougères de la tribu des Marattices ( Danæa et Angiopteris ). 3 espèces, du lias, du terrain jurassique et du terrain calcareo-trappéen. 11° Clathropteris. La disposition réticulée des nervures a fait comparer ce genre à diverses Fougères remarquables sous ce rapport, tels que les Meniscium, certains Polypodium et Acros- tichum. Une seule espèce du grès du lias à Hoer en Scanie, 12° Schizopteris. Une seule espèce, du terrain houillier, placée avec doute parmi les Fougères, et qui, par la disposition de ses frondes, rappelle celle des frondes stériles des Sckizæa. Les tiges de Fougères fossiles ont été désignées par M. de Sternberg sous plusieurs noms génériques ( Rhytidolepis, AL veolaria, Syringodendron, Catenaria et Lepidendron ). M. Bron- gniart leur donne le nom collectif de Sigillaria, qui d’ailleurs a été proposé avant la nomenclature de M. de Sternberg. On en connaît 43 espèces certaines, plus une douteuse; elles sont toutes propres au terrain houillier. 6° Famille. MarsiLÉACÉEs. M. Brongriart lui rapporte le genre Sphenophyllum ou Rotularia de Sternberg, queique ce genre puisse être comparé, avec assez de fondement, avec les Ceratophylium, qui, comme on sait, font partie des plantes phanérogames. Il se compose de 7 espèces, toutes du terrain houillier. 7° Famille. Caaracées. Les graines de Chara fossiles ont été reconnues, pour la 1°° fois, par Léman, dans les meulières du terrain d’eau douce des environs de Paris. M. Delamarck les avait considérées comme des coquilles microscopiques auxquelles il avait donné le nom de Gyrogonites. Le nombre des espèces de ces graines fossiles a été, depuis, accru de 4 , qui se trouvent dans Botanique. 413 les terrains d’eau douce inférieurs ou supérieurs au gypse. Ce qui confirme la réalité des graines de Chara fossiles, c’est l'exis- tence simultanée de portions de tiges qui ont appartenu éyi- demment à ces plantes, 8° Famille. X;xcoronracées. Cette famille de végétaux est une de celles que M. A. Brongniart a le plus étudiées sur le vivant. Ses recherches l'ont conduit à lui rapporter plusieurs genres déjà établis par MM. de Schlotheim et de Sternberg, et à fonder quelques genres nouveaux. Voici leur énumération : 1° Zycopo- dites ( Lycopodiolithys spec. Schloth.; W'alchia Stern. ). 13 es- pèces, dont 4 douteuses, la plupart du terrain houillier. 2° Selaginites. Genre peut-être identique avec le suivant. 2 espè- ces, du terrain houillier, ainsi que toutes celles des genres dont nous faisons suivre l’'énumération. 3° Lepidendron. Ce genre, établi par M. de Sternberg, renferme 34 espèces, dont 6 dou- teuses ou imparfaitement connues. C’est à ce genre que se rap- portent les plantes auxquelles M. Brongniart avait donné le nom générique de Sagenaria, dans la classification des végé- taux fossiles publiée antérieurement. 4° Lepidophyllum. 5 espè- ces, parmi lesquelles figurent les espèces décrites précédem- ment par M. Brongniart sous les noms de Glossopteris dubius et de Poacites carinata. 5° Lepidostrobus. Genre établi par M. Parkinson et composé de 4 espèces. 6° Cardiocarpon. 5 espè- ces. 7° Stigmaria. 8 espèces, dont quelques-unes ont été con- fondues avec les Zepiderdron par M. de Sternbere. Czasse 1v. PHANÉROGAMES GYMNOSPERMES. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, M. À. Brongniart forme, sous ce nom, une division qui comprend les familles des Cyca- dées et des Conifères. 9° Famille. Cxcanées. Parmi les Cycadées fossiles, il établit les à genres suivans : 1° Cycadites. Une seule espèce, analogue aux Cycas, et qui a été trouvée dans la craie inférieure. 2° Za- mites. 4 espèces, qui ont été rencontrées dans le lias et le ter- rain oolitique. Elles avaient été considérées comme des Fougè- res et décrites sous le nom de Z%licites. Outre ces plantes, 12 espèces fossiles sont rapportées au genre Zamia , l'identité de leurs frondes avec celles des Zamia ayant été suffisamment re- connues, 3° Péerophyllum. Genre composé de 8 espèces qui se 414 … Botanique. N° 3orx trouvent dans les marnes irisées du terrain du lias, l’oolite in+ férieure, etc. 4° Milsonia. 2 espèces, qui appartiennent à des terrains semblables. 5° Mantellia, à espèces, du calcaire de Portland et du calcaire conchylien. 10° Farnille. CoxirèREes. Plusieurs Conifères fossiles peuvent ètre rapportées aux genres actuellement existans à l’état de vie, Ainsi, l’auteur mentionne 9 espèces de Pinus, un Abies et 3 Thuya , la plupart reconnaissables par leurs cônes ou strobiles, quelques-uns par leurs rameaux et leurs feuilles, Ces plantes fossiles se trouvent dans les terrains lacustres et de sédiment supérieur, D’autres Conifères fossiles ont nécessité la formation de quelques genres , savoir : 1° T'awites. Analogue aux Zaxus , Podocarpus et Taxodium. 6 espèces, des terrains lacustre, de sédiment supérieur et jurassique. 2° Foltzia. Comprenant 4 fos- siles analogues , par leurs rameaux et leurs fruits, aux plantes des genres Araucaria et Cunninghamia. 3° Juniperites. 3 es- pèces, de la formation des lignites de sédiment supérieur. 4° Cupressites. Une seule espèce, du grès bigarré. 5° Thuytes. Genre établi par M. de Sternberg et comprenant 4 espèces, du terrain jurassique schistoïde. 6° Brachyphyllum. Placé à la suite de la famille des Conifères et composé d’une ou deux es- pèces trouvées à Whitby, dans l’oolite inférieure. CLassE. v. PHANÉROGAMES MONOCOTYLÉDONES. - 11° Famille. Nayanes ou Fruviazes de Richard. Les espè- ces fossiles qui appartiennent à cette famille forment 3 groupes auxquels l’auteur donne les noms dé Potamophyllites, Zosterites et Caulinites. Le 1° a des feuilles analogues à celles des Pota- mogeton, etne se compose que d’une seule espèce, décrite sous le nom de Pzyllites multinervis dans la Description géologique des environs de Paris. Le second ressemble aux feuilles ruban- nées des Zostera,et comprend 7 espèces dont l’une est l’4mpAi- bolis septentrionalis d'Agardh. Enfin, le 3°, analogue au Cauli- nia oceanica, est fondé sur une production fossile que M. Des- marets a le premier décrite sous le nom d’#mphitoites part- siensis. 12° Famille. Parmiers. La structure des arbres qui composent cette belle famille est tellement remarquable, qu'on ne peut hésiter à reconnaître un Palmier au moyen de sa tige, de ses Botanique. 410 frondes ou de tout autre organe. Cependant, il y a de l’ambi- guité dans certains cas, lorsque les tiges, comme celles des Calamus, sont grêles, et que la gaine des feuilles entoure presque complètement les articulations; on dirait alors que c’est une tige de grande graminée, mais elle n’est pas fistuleuse comme dans celle-ci. Il est également très-difficile de distinguer les tiges de Palmiers de celles des Dracæna, Pandanus, Yucca et autres Monocotylédones arborescentes, M. Brongniart fait connaître les différences qui distinguent les Palmiers des Cyca- dées, quant aux organes végétatifs. Il examine ensuite les par- ties de Palmiers que l’on a trouvées à l’état fossile, et il les com- prend dans les 6 genres suivans : 1° Palmacites. Tige trouvée dans le terrain de calcaire grossier inférieur. C’est l’£Endogeni- tes echinatus de la Description géologique des environs de Pa- ris. 2° Ælabellaria Sternb. Feuilles ou frondes de 4 espèces, des terrains de calcaire grossier, lacustre et houillier, 3° PAæ- nicites, Feuilles d’une seule espèce, du terrain de sédiment su- périeur, 3° MNæœggerathia Sternb. Feuilles d’une espèce, du terrain houillier. 5° Zeugophllites. Feuilles d’une espèce, du terrain houillier. 6° Cocos. Fruits de 3 espèces, du terrain de sédiment supérieur, à 13° Famille. Laxxacées. M. Brongniart forme 5 genres parmi les plantes fossiles qu'il regarde comme appartenant à cette fa- mille, non restreinte comme les botanistes la considèrent aujour- d'hui, mais ayant des limites plus larges, et en comprenant les Asparagées et autres petites familles voisines. Ces genres sont : 1° Bucklandia. Tige d’une espèce, du terrain jurassique schis- toïde, décrite et figurée par M. de Sternberg sous le nom de Conites Bucklandi. 2° Clathraria. Tige d’une espèce, trou- vée dans le terrain de glauconie sableuse. Les tiges de ces deux genresse rapprochent beaucoup de celles des Xanthorrhæa. M. Brongniart a évité de placer ici le genre Sternbergia qu'il a mentionné p. 124 et 127, et qu'il a adopté d’après une figure publiée par M. Artis. Ce genre se compose d’une espèce formée sur des fragmens de tiges, du terrain houillier, et qui sont ana- logues aux tiges de Fucca et d’Aletris. Comme cette plante fos- sile a aussi des rapports avec le Pardanus, il l’a reléguée parmi les Monocotylédones dont la famille est indéterminée. 3° Smë- lacites. Feuilles d’une espèce, du terrrain lacustre, et analo- 416 Botanique. N° 3or gues aux feuilles cordiformes et hastées de certains Smilaæ. 1° Convallarites. Tiges et feuilles de 2 espèces, du grès bigarré, ayant de l’analogie avec les Convallaria polygonatum et verti- cillata. 5° Antholites. Fleurs d’une espèce, du terrain de sédi- ment supérieur. 14° Famille. Cannes. On ne connaît de cette famille qu'une seule feuille fossile, d'un lit de houille situé au-dessus de la vraie formation houillière, et qui forme un genre nommé Can- nophyilites. M. Brongniart indique en outre l'existence d’un fruit fossile qui a beaucoup de rapports avec ceux des 4mo- mum, et qu'il nomme 4momoçarpuin ; mais, n'étant pas sûr de ce rapprochement, il préfère le placer parmi les Monocotylédo- nes encore incertaines. Ces dernières sont assez nombreuses à l’état fossile. Le nom d’Endogenites est donné aux tiges arborescentes qui offrent, en général, la structure des Palmiers; elles ont été trouvées dans les terrains supérieurs à la craie. Les Culmites sont des tiges articulées, quelquefois rameuses, et qui se rapportent à diver- ses familles de Monocotylédones { Graminées, Cypéracées, Jon- cées , Cannées, etc.). Le Sternbergia se compose de tiges qui, comme nous l’avons dit plus haut, ont des rapports avec les Liliacées et les Pandanées. Les Poacites sont des feuilles de Mo- nocotylédones indéterminées, qui se trouvent dans le terrain houillier. Trois sortes d’épis de fleurs ou de fruits fossiles, trou- vés dans le grès bigarré, constituent 3 genres ( Palæozyris, Echinostachys et Æthophyllum ), dont les rapports sont fort incertains. Enfin, les fruits fossiles qu'il est impossible, dans Vétat actuel des connaissances, de placer dans les familles des plantes vivantes, forment 4 genres, savoir : 1° Trigonocarpum. 5 espèces, du terrain houillier. 2° Anmocarpum. Dont nous avons parlé plus haut. 3° Musocarpum. 2 espèces, du terrain houiilier. 4° Pandanocarpum. Une espèce, du terrain de sédi- ment supérieur. Casse vi. PHANÉROGAMES DICOTYLÉDONES. Cette classe, si nombreuse en espèces vivantes, ne comprend, parmi les fossiles, qu'une quantité d’espèces peu considérable en comparaison de celles qui appartiennent aux classes précé- dentes. Elles sont aussi plus difficiles à déterminer, parce que Botanique, 417 l'organisation des bois et des feuilles n’est pas assez diversifiée dans les différentes familles de Dicotvlédones, ou plutôt parce que lon ne s’est pas assez attaché à connaître la structure de ces organes , et surtout celle des feuilles qui, comparées entre elles dans les groupes naturels, pourront fournir des caractères satisfaisans. Ajoutons à ces considérations la difficulté de trou- ver dans les fossiles des fleurs et des fruits assez bien conservés pour que leur étude püt être instructive. M. Brongniart se livre à ces considérations ainsi qu'à celles que fournit le gisement des plantes Dicotylédones fossiles. En excluant de cette classe les Conifères et les Cycadées, on peut dire qu'il n’y a aucune Di- cotylédone dans un terrain plus ancien que la craie. 15 Famille. Amexracées. À cette famille, prise dans un sens très- étendu, peuvent se rapporter des fossiles nombreux , apparte- nant à la formation des terrains de sédiment supérieur. Deux fruits ont été reconnus pour appartenir aux genres Carpinus et Betula. Des feuilles d’une plante décrite par M. de Stérnberg sous le nom d’#spleniopteris difformis, ne sont pas des feuilles de Fougères, mais, selon M. Brongniart, elles se rapprochent du Comptonia asplenifolia, et forment une espèce nouvelle, ainsi qu'une autre feuille qui à pourtant quelques analogies avec les feuilles des Dryandra de la Nouvelle-Hollande. On trouve en outre dans les terrains de sédiment supérieur des feuilles qui sont analogues à celles des Saules, des Peupliers, des Chataigniers et des Ormes. On y rencontre aussi des cha- tons de Saules et de Peupliers. 16° Famille. Jucrannées. Les fruits de 4 espèces de Noyer ( Juglans ) ont été trouvés à l'état fossile dans les terrains de sédiment supérieur. 15° Famille. ACÉRINÉES. On connaissait des feuilles fossiles très-analogues par leurs formes avec celles des Érables ( Acer) ; l'identité a été confirmée par l'existence d’un fruit trouvé par- mi ces feuilles, à Nidda, près Francfort, et qui est évidemment la moitié d’un fruit d’Érable. M. Brongniart le nomme Acer Langsdorffii, en l'honneur de M. de Langsdorff, qui en a com- muniqué le dessin à M. de Buch. 18° Famille. Nympnxacérs. M. A. Brongniart est le 1°" qui ait signalé la ressemblance de certains Rhizomes fossiles appar- tenant à une espèce perdue du genre Nymphæa , qui se trou- B. Tome XVII. 27 418 Botanique. vent dans le terrain lacustre supérieur à Longjumeau, près Paris. La suite de l'ouvrage de M. Brongniart est consacrée à l’ex- position des rare phanérogames fossiles dont la famille est indéterminée , et À ceux dont la classe même est incertaine. Nous ne suivrons pas l’auteur dans l'examen de ces points diffi- ciles ; il faudrait reproduire en entier ses expressions, et ce serait pour nous un travail qui ne donnerait point d’utiles ré- sultats, car plus le sujet est ardu , obscur, peu positif, plus l'auteur est obligé de s'étendre pour prouver ses opinions; mais alors, nous ; qui tenons registre des faits nouveaux, nous ne pouvons analyser ces études avec les détails qui, seuls, peu- vent les rendre intelligibles. En conséquence, nous ne citerons ici que les noms des groupes établis dans ces plantes incon- nues , savoir : 1°Phyllotheca. 2° Anrnularia. 3° Asterophyllites. 4° Folkmannia. 5° Carpolithes. GUILLEMIN. 329. LISTE DES PLANTES RARES QUI ONT FLEURI DANS LE JARDIN BOTANIQUE D'Épimsourc pendant les années 1826 et 1827; par le professeur Gramam. (Ædinb. new phil. journ.; n°° d'a- vril, juillet et octobre 1826, janvier et avril 1827). Voy. le Bull., Tom. XI, n° 279, 1827. Ces catalogues, publiés successivement dans le cours des années précédentes, contiennent les espèces suivantes, savoir : celles qui ont fleuri pendant les mois de décembre 1825, janvier et février 1826 : Amaryllis psittacina.—Antennaria triplènervis. — Astrapæa Wallichi.— Atragene Capensis. — Epidendrum elongatuns — Evonymus japonicus. — Goodia pubescens.— Jas- minum hérsutum. — Limonia trifoliata. — Orontium aquaticum. — Pothos coriacea. — Pothos Harrisü. — Xlyopia muricata. L'auteur décrit les deux Pothos. Pendant les mois de mars, mai et avril 1826, ont fleuri les espèces ci-après mentionnées : Arum triphyllum et zebrinum, bot. mag. t. 950. — Baptisia nepalensis, exot. fl t 437. — Caprifolium pubescens. — Conospermum tenutfolium. — Conospermum acinacifolium : « acinüis perianthii acutis , tubum vix æquantibus; foliis aveniis , lineari-acinaci formi- bus mucronatis, basi atenuatis; corymbis laxis, » — Æpiden- drum eëllipticum , Exot, fl. t. 207. Cette espèce ainsi que la Botanique. 419 précédente, qui est nouvelle, sont accompagnées de descrip- tions fort étendues.— £ucrosia bicolor, Bot. reg. t, 207. — Gre- villea pubescens : « folüs elliptico-linearibus, integerrimis mu- eronatis, pedicellis recurvis,floribus superioribus præcocioribus, stylo pubescenti. »—Habenaria fimbriata , Bot. reg. t. 405. — Heliophila arabioides.—Laurus Cassia.—Lobelia crispa : « spicä terminali foliosà, foliis crispis dentato-serratis sessilibus, su- perioribus linearibus acuminatis inferioribus lanceolato-spa- thulatis. » Native de Mexico. — Magnolia conspicua, — Maxil- daria aromatica, Bot. reg. t. 897. —Medeola virginica.—Phlox nivalis. — Pogonia ophioglossoides, — Pyrola umbellata. — Protea melaleuca.— Puschkinia scilloides.— Pyrethrum diversi- Jolium, bot. reg. t. 1025. — Renealmia grandiflora.— Stylidium adnatum.— St. graminifolium. — Viola Lederacea. La plupart de ces espèces sont décrites avec beaucoup de détails, La der- nière a été apportée en 1824, de Sidney. Le catalogue des mois de septembre , octobre et novembre 1826, renferme la description en anglais des Begonia undulata, Buddleia brasiliensis, Cratægus glabra , Crotalaria dichotoma , Lantana hirta, etc. Les deux numéros d'octobre 1826 et Janvier 1827, se com- posent des descriptions qui suivent , savoir : 1° Callicarpa nana : foliis petiolatis lanceolatis acuminatis dentatis basi cuneatis integerrimis præcipuè suprà nervos subtus ramisque tomentosis ; cymis axillaribus, petiolos excedentibus. 2° Draba alpina var. 6. Siliculà pilosà, 3° Lobelia corymbosa, caule fruticu- loso, foliis sparsis lanceolato-spathulatis inciso-serratis concavis, decurrentibus ; corymbis { demüm spicis ) axillaribus termina- libusque versüs fines ramulorum congestis. 4° Nymphæa alba var. Canadensis. 5° Evonymus scandens : fruticosa, scandens, radicans ; foliis lanceolato-ovatis crenato-serratis , venis obli- quis; peduncalis filiformibus axillaribus bis ( terve? ) dichoto - mis; germine scabro. (Recu de Calcutta en 1823, et voisin des E. echinata et vagans de la flore de l'Inde.) Pendant les mois de mars, avril et mai 1827, ont fleuri : Acacia lunata, bot. cab. t. 384.— Acacia mucronata.— Banksia integrifolia, trans. Lin soc. vol. X, p. 206?— Cactus heptagonus. — Cycas circinalis, mas.—Dracæna obtecta :« arborea, foliis lan- ceolatis acutis muticis, basi dilatatis, confertis , planis, paniculä 274 Â20 Botanique. terminali composità, folia superiora æquanti, congestä, ramis clongatis ascendentibus, floribus sparsis, bracteis integerrimis, superioribus minoribus, » { Nouvelle Hollande ). — Dryas inte- grifolia. — Liparia sphærica. — L. villosa. — Lomatia longi- Jolia.— Magnolia cordata.— Omalanthus populifolius ; « frutex erectus; caule deliquescenti; foliis sparsis, deltoideo-rhumboi- deis, acuminatis, integerrimis , subtus albidis, margine callosis; stylo bifido,segmentisrevolutis;stigmatibus terminalibusobliquis, germine lenticulari. » (Nouv. Hollande, d’où elle a été apportée, comme la précédente, par Fraser). Oxalis bipunctata : « seapo multifloro, petiolis vix longiori, compresso, petiolisque pubes- centi; foliis ternatis, foliolis rotundato - obcordatis, subtüs pubescentibus, suprasubnudis, petiolis cylindraceis; sepalis obtusiusculis, apice bimaculatis, staminibus 5, stylos superan- tibus. ( Recue de Rio-Janeiro en 1823 ). — Passiflora elata , var, pedunculata. — Penæa imbricata ; « foliis rhombeo-ovatis, acutis, integerrimis, quadrifariam imbricatis vel patulis; ramis tetragonis, decussatis, floribus terminalibus, bracteis paucis, coloratis, sagittatis, folio minoribus; lacinüis corollæ obtusis, medio plicatis, » —Primula longiflora.— Psidium chinense. — Sterculia Balanghas.—Strophanthus divergens : frutex erectus ; ramis oppositis patentissimis, foliis oppositis lanceolato-oblon- gis nitidis, stipulis parvulis acuminatis, intra axillaribus, pedun- culis terminalibus dichotomis, segmentis calycinis bracteisque erectis subulatis. (Dans le Bot. Reg. t. 469, cette plante n’est considérée que comme une variété du &$. dichotomus, 8. chinen- sis). Trixis auriculata : fruticosa ; folis sessilibus, auriculatis, pubescentibus, subtüs tomentosis, sparsè denticulatis; panicu- lis axillaribus terminalibusque, divaricatis, paucifloris. » (Reçu de M. Otto de Berlin, sous le nom de Perdicium brasiliense.) . 323, ORSERVATIONES BOTANICÆ, AUCT. J. G. C. LEeHmaNs. ( Flora; 1829, feuilles complémentaires, p. br). Depuis plusieurs années, M. Lehmann, directeur du jardin botanique de Hambourg, publie avec le catalogue annuel des graines du jardin qu'il dirige, et qui se distingue par la grande variété de plantes, la description des espèces qu'il croit nou- velles; comme il en indique toujours l'origine, nous n’avons peut-être pas à craindre de voir les systèmes encombrés d’un Botanique. 21 certain nombre d'espèces prétendues nouvelles, et qui ne doi- vent leur existence qu’à l'inflûence exercée sur les plantes par la culture. Les espèces décrites sont les suivantes : CArronia serpyllifolia, du Cap. — Cyclopia tenuifolia, du Cap. — Grin- delia coronopifotia, du Mexique. — Helianthus ovatus, du Mexi- que. — ris clandestina, du Brésil. -— Mentha brevispicata , des Alpes de l’Altai. — Pentacrypla atropurpureæ, nouveau genre d'Ombellifères du Mexique : le caractère générique établi par M. Lehmann est le suivant : PenracnyprA. « Æo- res polygami. Petala æqualia lanceolata, acuminata inflexa. Cremocarpium oblongo-ellipticum compressum. Carpella 5-ju- gata : jugis dorsalibus 3-elevatis, acutis, lateralibus marginan- tibus rotundatis. Palleculæ univittatæ. Semen 5-angulare , angulis rotundatis. » Ce genre à le plus d’affinite avec l’Aracacia de Bancroft, et M. Lehmann pense que le Conium moschatum de Kunth devra peut-être rentrer dans son nouveau genre. Il croit que cette dernière plante à plus d’affinité avec le Pentacrypta qu'avec l’Aracacta , auquel il a été réuni par quelques bota- pistes. La comparaison de la plante cultivée avec la figure du Conium moschatum a fait voir à M. Lehmann la plus grande affinité entre les deux plantes. L'involucre universel de la fi- gure de M. Kunth paraît à M. Lehmann plutôt une feuille cau- linaire, Le fruit que M. Kunth a examiné n'est point parfai- tement mûr cet l'identité des deux plantes reste donc douteuse. Mais probablement la culture plus répandue de cette plante intéressante nous apprendra si l'opinion affirmative de M. Guil- lemin, dans le 1°° numéro des Annales horticoles de Fromont, sera confirmée. La plante de M. Lehmann à d’ailleurs une odeur de persil bien prononcée.— Phlox procumbens, Amér. septent.— Scilla rosea, reeue de Hollande sous le nom de S. bifolia. — Sty- lolepis gracilis, nouveau genre de Synanthérée de la Nouvelle- Hollande. SryLorærrs4nthodiumimbricatum,subeampan ulatum: squamis linearibus apice scarisso dilatatis. Flosculiradiales ligu- lati. Receptaculum planum nudum. Pappus sessilis pilosus: radis scabris. Semina elliptica papillosa. Ce genre à le plus d’affinité avec le Podolepis de Labillardière. La dernière plante nouvelle décrite par M. Lehmann est l’Utricularia neglecta des environs de Hambourg : elle est intermédiaire entre l'Utric. vulgaris et l’éntérmedia Vauteur la décrit ainsi : nectario conico subcom- presso, labio superiore palato subtriplo longiore, inferiore 422 Botanique. deflexo , lateribus inflexis, foliis subbinatis bipinnatis cauleque vesiculiferis, B. 324. CONSPECTUS PLANTARUM MAGNIDUGATUUM MEGAPOLITANORUM PHANEROGAMARUM; auct. Georg. Gust, DETHARDING; cum ta- bulis duabus lithographicis. In-8° de 78 pages. Rostock, 1828. (Abid,, 1829, p. 140 ). Les plantes découvertes depuis Timm jusqu'à nos jours sont énumérées dans ce Conspectus, où l’auteur a suivi le système sexuel. Les espèces rares et intéressantes sont accompagnées de descriptions et de l'indication de leur lieu natal. Le Nuphar pumila D. C.et le Potamogeton prælongus Wulf. sont repré- sentés par des figures très-bien exécutées. Le nombre des plan- tes intéressantes que la flore du Mecklembourg renferme est considérable ; nous en indiquerons les suivantes : Ruppia ros- tellata, Koch; Sagina maritima, Don; Campanula bononiensis L.; Atriplex littoralis et marina, L.; Alisma parnassifolium, L.; Dianthus arenarius , L.; Geum intermedium , Ehrh. ; Pedicularis Sceptrum , L.; Linnæa borealis ; Cochlearia danica, L.; Pisum maritimum, L.; Astralagus arenarius, L., etc. B. 325, ExrrRair D'une LETTRE DE M. BEeRTHELOT, directeur du collége d’'Oratava, à M. Mirbel, datée de Ténériffe , le 3 août 1826. ( Mémoires du Muséum ; T. XV, p. 157 ). Dans cette lettre, M.Berthelot fait la narration d’une excursion botanique au pic de Teyde, qu'il a faite conjointement avec MM. D'Urville, Quoy et Gaymard, durant la relâche de l’Astrolabe sur la rade de Sainte-Croix de Ténériffe. IL énumère les plantes remarquables qu’ils ont rencontrées soit aux diverses hauteurs du Pic de Teyde, soit dans la forêt d’Agua-Garcia. Parmices plantes, il en est une que l’auteur indique comme nouvelle. C’est une espèce de Renoncule très-singulière, qu’il a nommée R, tussila- ginifolius ( R. tussilagifotia, par faute d'impression ), et sur laquelle il ne donne d’ailleurs aucuns rensengnemens. (G....x.) 326. Essar SUR LA MÉTAMORPHOSE DES PLANTES; par J. W. DE GorTue. Trad. de l'allemand sur l'édition originale de Go- tha (1790); par M. Frépéric DE GiNGins-Lassaraz, Genève, 1829. SSI Zoologie. 423 M. de Gingins à joint à sa traduction un précis historique de quelques pages et des notes. La plupart sont des renvois à des figures connues, propres à éclaircir le texte. A. de Juss. it rm — ZOOLOGTIE,. 327. SUR LA DISTRIBUTION DICHOTOMIQUE ET LA QUINAIRE ; DANS L'HISTOIRE NATURELLE; par HENRY THomaAs COLEBROOKE. ( Zoological journal; n° XUT, avril, juillet 1828, par N. A. Vigors, Londres, p. 43 ). La disposition des objets de la nature en classes et en ordres a été comparée à une carte géographique par Linné et d'autres naturalistes, parce que les familles naturelles se touchent par plusieurs points à la fois entr'elles, dans leurs affinités qui se ramifient en différentes directions. La distribution dichotomique, au contraire, représente une superficie successive, car on choï- sit des caractères spéciaux pour procéder, par voie d’affirmation et de négation; d’où suivent deux ordres ou branches distinc- tives, par exemple, les corps sont organisés ou inorganiques, les animaux sont vertébrés ou invertébrés, les plantes ont des cotylédons ou en manquent, et parmi les cotylédonées , il y a les unilobées et les bilobées. Ce procédé sans doute est commode et instructif; mais ce n’est pas le plus conforme à la nature des affinités des êtres, selon M. Colebrooke. Qu'on prenne, dit-il, un groupe considérable d'êtres, ayant entr'eux de grandes ressemblances. On ne peut pas le concevoir comme occupant une surface plane, mais comme constituant un assemblage en quelque sorte sphérique, ou s'étendant dans toutes les dimensions. En effet, ces êtres se rapprocheront entre eux, pour ainsi dire,en cercles concentriques, les uns voisins du type normal central , les autres plus divergens où plus appro- chans d’autres sphères ou groupes. Or, si du foyer central de cette sphère,on tire des rayons égaux;afin de former des coupesde distribution classique, on aura un arrangement soit qualernaire (comme Oken le croit plus naturel), soit plutôt quinaire. Cole- brooke dit que la distribution quaternaire suppose un groupe de forme tetraèdre ayant des angles solides; tandis que le nombre quinaire serapporte mieux à une forme sphéroidale. 424 Zoologie. Or, ajoute cet auteur, le type des familles et des ordres naturels convient surtout avec la figure arrondie et centripète, dont tous. les rayons offrent une égale distance à leur foyer, sans laisser d'intervalles imparfaits, etcomposent un solide régulier, ayant un centre commun. Alors on peut atteindre, dit-il, l'arrange- ment le plus approchant de la perfection, qui se rapporte au point milieu, et par ce moyen on peut mettre chaque objet à sa place naturelle. La division quinaire est la plus normale. L’au- teur eût pu ajouter à ces considérations, que la nature se sert principalement de divisions quinaires chez une multitude de plantes et d'animaux, quoiqu'il y ait aussi de nombreux quater- naires normaux. M. Colebrooke étendant ces analogies des objets terrestres à tous ceux de l’espace, dans des contemplations indéfinies, il croit qu'on peut rapporter ces groupes sphériques par assimi- lation aux sphères célestes, distribuées entr’elles à des distances proportionnelles et vraisemblablement égales, comme les étoiles fixes dans l'étendue des cieux pour l'illumination du vaste uni- vers; car leur apparente distance ou rapprochement, soit entre elles, soit de notre système planétaire, vient de notre position particulière dans ce point borné de l’immensité; mais notre système solaire, limité par les autres systèmes, peut être com- paré à un énorme icosaèdre dans léquel les planètes tracent des aires plus ou moins concentriques et à égale distance du centre. C'est donc d’après ce grand objet de comparaison qu'on doit constituer les groupes naturels des êtres dans leur forme nor- male , en y subordonnant les cercles concentriques des espèces d’après leurs degrés d’affinités. On y reconnaîtra la distribution quinaire. L'auteur ajoute que MM. Mac-Leay, dans ses Horæ entomo- logicæ, et Vigors, dans les Transactions de la Société linnéenve, ont déjà porté leurs vues sur ce genre de classification pour la Zoologie ; les mêmes principes, selon M. Colebrooke, s’appli- quent à la Botanique , et c’est le vrai moyen d'approcher des méthodes les plus naturelles pour l'avancement de la science que le temps doit perfectionner. Déjà, depuis longtemps, l’idée de groupe pour les plantes et les animaux représentait, dans l'esprit des naturalistes, une forme sphéroïdale ; car l’on avait depuis longtemps abandonné Zoologie. 425 l'opinion d'une série unique et continue. Toutefois, on ne peut pas admettre la théorie de M. Colebrooke sans restriction ni objection. Il s’ensuivrait une sorte d'égalité d'organisation dans les groupes; or, personne n’accordera que les mousses sont aussi composées que les conifères, et que les animalcules infusoires égalent le groupe des mammufères. 11 y à donc gra- dation évidente. J. J. Viry. 328. RÉPONSE À QUELQUES OBSERVATIONS de M. Virey, dans le Bulletin des sciences naturelles, 1825, etc.; par W. S. Mac- Leay. (Lettre à l’éditeur du Zoological journal; n° XIII, an. 1828, p.. 47 ). M. Mac-Leay demande à M. Vigors la réplique aux objections que nous lui avions adressées sur des analogies ct des affinités qu'il établit entre différens êtres naturels, d’après ses classifi- cations. Nous avions désiré que ce savant naturaliste, ainsi que plusieurs de ses compatriotes, devinssent moins avares d’éloges envers nos plus habiles savans français, qui ont perfectionne les méthodes naturelles. M. Mac-Leay s’en justifie, en rappelant tout ce qu'il a publié, soit sur M. Cuvier, soit pour d’autres éminens naturalistes de France, dans ses Horæ entomologie, dans les Transactions Linnéennes et d’autres écrits; mais, selon lui, la grande nation a une ambition si vaste, que tout la cho- que dans sa course, Voilà bien un langage patriotique sans doute. En citant l'identité de certaines lois dans la distribution na- turelle des champignons et des insectes, d’après M. Agardh et M. Mac-Leay, nous avions fait remarquer que de pareilles analogies avaient déjà été saisies en France; entre autres tra- vaux , nous avions espéré que l’article Animal du nouveau dic- tionnaire d'histoire naturelle, qui contient, dès 1803, des vues de ce geure, aurait mérité d’étrenoté. M. Mac-Leay avoue sans doute ne l'avoir pas connu, ou du moins n’en avoir fait nulle mention, mais seulement une allusion à la page 200 de ses Horæ entomologicæ, où il parle de la distribution fondamentale du règne animal, d’après organisation du système nerveux. Si M. Cuvier, dans la préface de son régre animal, p. XXI ( et XXII de la 2° édition }, n’avait pas reconnu mes droits à la priorité sur ce principe capital, plusieurs naturalistes eussent affecté de 426 ï Zoologie. l'oublier, soit en France, soit dans l'étranger. Quant aux autres vues, M, Mac-Leay, ainsi que divers célèbres naturalistes, parmi lesquels il cite Pallas pour les animaux, et M. Desfon- taines ponr les végétaux, ont pu en découvrir de semblables sans doute. L'autre sujet de la discussion de M. Mac-Leay roule sur une confusion dont il m'accuse pour m'être servi trop indifférem- ment des termes affinité et analogie , en parlant des rapports des espèces et des familles d'animaux et de végétaux entr'elles. 11 dit que les chauve-souris et les poissons volans offrent des analogies avec les oiseaux , tandis que les espèces d’un même genre ont entr'elles des affinités. Cette définition me paraît bonne, en effet; mais, dans un discours suivi, il est difficile de ne jamais substituer un mot à l’autre, et quand on discute entre des personnes parlant des langues différentes , il s’y glisse in- volontairement des impropriétés d'expressions, sur lesquelles il faut apporter une indulgence réciproque. M, Mac-Leay, au mérite de qui je me suis plû d’ailleurs à rendre justice, puis- qu'il le reconnait lui-même, eût pu, après trois années, et de la distance des îles Antilles , conserver moins de ressentiment d’un léger trait de critique qui n’enlève rien à ses connaissances. Si cela peut engager les savans de toutes les nations à se rendre désormais pleine justice, sans acception de rivalités populaires, ce sera un bien dont j'aurai personnellement à m’applaudir. J. J. Viney. 329. SUR LE GENRE DE VIE DE L'Ouisiiri ( Sémia Jacchus), d’a- près les observations faites sur un individu en possession de M. Gavin Milroy, à Édimbourg; par M. P. Neizz. ( London Magazine of natur. Hist.; n° 1, mai 1828.) Cet animal fut acheté à Bahia, et porté tout de suite à bord d’un vaisseau prét à partir pour l’Angleterre, Il fut, pendant long-temps, très farouche. On le nourrit d’abord avec des oran- ges, des bananes, du maïs, etc.; mais quand la provision en fut . épuisée, le petit singe trouva de lui-même un autre moyen de subsistance; c'était la Blatte orientale, dont le bâtiment était infesté; une vingtaine des plus grandes et un grand nombre d’autres plus petites luiservaient de pâture chaque jour.Lorsqu'il avait pris une grosse Blatte, il commencait par lui arracher la Zoologie. 427 tête; il retirait alors les intestins, qu'il vejetait ainsi que les ély- tres et les pattes, et il avalait le corps; les petites Blattes étaient avalées sans ces précautions, L'abaissement de la température, lorsque le vaisseau appro- chait des côtes d'Angleterre fut si sensible au singe, qu'il perdit toute sa vivacité et presque tous les poils de la queue; mais un séjour de quelques jours dans une chambre chauffée lui rendit sa santé, et depuis il n’a cessé de se bien porter, Linné dit que ce singe est très ennemi des chats; celui de M. Milroy ne confirme pas cette assertion. Quoiqu'il soit beaucoup moins farouche que dans le principe, il n’est cependant pas très- docile ni bien traitable ; il se laisse caresser un peu, mais il est inutile de vouloir jouer avec lui. Lorsqu'on l'irrite, sa figure prend un aspect très-passionné qui est fort comique ; ses favoris blanes se dressent, et il montre ses dents et élargit ses narines; ses petits yeux étincelans por- tent l'empreinte de la fureur ; il ne lui manquerait que la pa- role pour exprimer ses sentimens et pour offrir l’image la plus fidèle de la colère. Ce singe n’a rien de ce don d'imitation qui distingue la plu- part de ses congénères, mais il possède cependantune apparence d'esprit, un regard observateur que nous cherchons en vain chez les animaux placés plus bas sur l'échelle des organisations. 330. REMARQUES SUR LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES SINGES AMÉ- RIGAINS, et description d’un genre nouveau sous le nom de l'Ériode; par M. Isid. Georrroy-Sarnr-Hiratre. ( Mémoire lu à la Société d'histoire naturelle, le 19 déc. 1828. ( Mémoir. du Muséum d'hist. nat. ; 9° année, 3° cah., p. 121.) Avec 1 planche. Buffon, d’après l'examen d’un très-grand nombre de singes des deux Continens , avait montré que toutes les espèces amé- ricaines appartiennent à des genres qui nese retrouvent pas dans Ancien Monde, et réciproquement. Jusqu'à ce jour, aucune exception n’est venu infirmer cette assertion. Le mênie natura- liste avait également établi les propositions suivantes : 1 ) Tous les singes de l’ancien Continent ont les narines ouvertes au-des- sous du nez, et la cloison étroite, ( d’où leur nom de Catharrh- nins, ) 2) Tous les singes amériçains ont, au contraire, les nari- 428 Zoologie. nes ouvertes latéralement et la cloison large, (d'où leur nom de Platyrrhinins ). On a été conduit en outre à ces autres faits gé- néraux, que tous les singes américains, à l'exception des Ouis- titis, qui forment un groupe particulier, ont les ongles aplatis, et 6 molaires de chaque côté et à chaque mâchoire. Or, tous ces caractères, qui distinguent les singes américains et qui semblaient être désormais à l’abri de toute contestation, ne peuvent plus être admis aujourd'hui d’une manière absolue. Un examen attentif de l'organisation du nouveau genre auquel l’auteur donne le nom d’Æriode, le conduisit à cette conséquen- ce, «que, sur les trois grands caractères attribués au groupe des singes du nouveau Continent, il n’en est pas un seul quisoit vrai sans aucune exception». De tous les caractères propres à faire distinguer au premier aspect les singes d'Amérique, il n’en est peut-être aucun qui soit plus sûr, selon l'auteur, que lab- sence des callosités. En passant en revue les différens organes des Ériodes, et en présentant sur eux diverses remarques, l’auteur cherche non- seulement à faire connaître les caractères de ces singes par des descriptions exactes, mais aussi à les faire apprécier par des comparaisons avec les genres voisins. De cette manière, on peut voir ce qu'il y a de commun et ce qu'il y a de différent entre les Ériodes et les Atèles , avec lesquels ils avaient été confondus, et on reconnait combien la somme des dissemblances l’emportesur la somme des ressemblances génériques. Le genre Ériodes se caractérise de la manière suivante : Pouces antérieurs nuls ou extrêmement courts. Membres très- longs. Mains grèles et alongées. Queue forte, prenante, nue et calleuse en-dessous dans sa portion terminale (ces caractères sont les seuls qui se retrouvent chez les Atèles). Molaires très- grosses, quadrangulaires. Incisives supérieures et inférieures rangées à peu près sur une ligne droite, égales entre elles, et toutes moins grosses que les molaires. Ongles comprimés, ex- cepté ceux des pouces postérieurs. Oreilles petites, et en grande partie velues. Narines arrondies, très-rapprochées l’une de l’au- tre, et plutôt inférieures que latérales; cloison nasale très-peu épaisse. Clitoris volumineux et couvert sur ses 2 faces de poils rudes, pour la plupart parallèles entr’eux , qui le rendent com- parable à un pinceau élargi transversalement, Dessous de la base Zoologie. 429 de la queue et région périnéale nus ou couverts de poils exces- sivement courts. Pélage entièrement composé de poils moelleux, doux au toucher et laineux. Les Ériodes appartiennent évidemment au groupe des Sapa- jous, et plus particulièrement à cette première section que ca- ractérise sa queue, en partie nue ct calleuse , et à laquelle on peut donner, avec Spix, le nom de Gymnuri. Ils sont in- termédiaires entre les Atèles et les Lagothriches, sans qu'il soit possible, au reste, de les confondre ni avec les pre- miers ni avec les seconds. Les Ériodes ont, d’un autre côté, quel- ques rapports avec plusieurs genres de lAncien-Monde. Par l'état rudimentaire de leurs pouces antérieurs, ils se rapprochent des Colobes, et par la longueur de leurs membres, de ces mêmes Colobes, des Semnopithèques, et surtout des Orangs et des Gibbons. L'auteur, quoique d’accord avec Spix sur la nécessité de sub- diviser les Atèles, rejette néanmoins le genre Court-pouce { Brachyteles ) proposé par ce naturaliste. Il a pris pour guide l’ensemble de l’organisation, en n’attachant qu’une importance très-secondaire à l’atrophie plus ou moins complète du pouce, et Spix a fait, pour ainsi dire, l'inverse, Aussi la coupe nouvelle dont il propose l'adoption, ne doit-elle pas être confondue avec celle du naturaliste allemand. Il reconnaît 3 espèces d’Ériodes : 1. Eriodes arachnoïdes ; c'est V Ateles arach. de Geoffroy-St.- Hilaire. 2. Eriodes tuberifer ; c’est Y 4teles kypoxanthus du prince de Wied-Neuwied, et le Brachyteles macrotarsus de Spix. 3. Eriodes hemidactylus ; c'est V'Ateles hypoxanthus de M. Desmarest. Cette dernière espèce est figurée sur une planche. 331. DESCRIPTION DE 2 ESPÈCES NOUVELLES DE SINGES A QUEUE PRENANTE; par le même. ( Zbid.; p. 166.) M. Isid. Geoffroy-Saint-Hilaire vient également de détermi- ner comme nouvelles 2 espèces de singes, dont l’une appartient au genre Alouate, et l’autre au genre Atèle. Il donne à la pre- mière le nom de Stentor ou Mrycetes chrysurus , à la seconde ce- lui d’Ateles hybridus. 430 Zoologie. Le Hurleur à queue dorée, Stentor chrysurus, paraît avoir été confondu avee le Hurleur ordinaire ou l’Alouate de la Guyane { Stentor seniculus ); les caractères suivans le feront facilement distinguer : la tête et les membres sont d’une seule couleur, et la queue et le dessus du corps de deux couleurs, chez le Stentor chrysurus , tandis que chez le Stentor seniculus, l'inverse a lieu. Le Hurleur à queue dorée est aussi sensiblement plus petit et diffère un peu par ses proportions : la queue forme seulement chez lui la moitié de la longueur totale, et elle est, par consé- quent, un peu plus courte que chez le Stentor seniculus. La cal- losité est, au contraire, sensiblement plus étendue. Eulin, le crâne dans les deux espèces offre plusieurs différences ostéo- logiques. Le principal caractère de PAtèle métis (4teles hybridus) con- siste dans une tache blanche placée sur le front, et de forme à peu près semi-lunaire, qui a environ un pouce de large sur la ligne médiane , et se termine en pointe de chaque côté, au-des- sus de l’angle externe de l'œil. Le dessous de la tête, du corps et de toate la queue jusqu’à la callosité, et la face interne des mem- bres, sont d’un blanc sale, et les parties supérieures sont géné- ralement d’un brun-cendré clair , qui, sur la tête, les membres antérieurs, les cuisses et le dessus de la queue, passe au brum pur, et qui, au contraire, prend une nuance jaune très-pronon- cée dans la région des fesses, sur les côtés de la queue et sur une partie du membre inférieur. ï L’Atèle métis est à peu près de même taille que la plupart de ses congénères : sa queue, plus courte que chez les autres espè- ces, mesure seulement un peu plus de 2 pieds. Ces 2 nouvelles espèces de singes sont communes dans la val- lée de la Madeleine, où elles vivent en troupes. 332. OBSERVATIONS POUR L'HISTOIRE NATURELLE DE LA TAUPE; par M. Frourexs. ( Zbid.; p. 193.) Il résulte des recherches faites par l’auteur, que la Taupe, comme son organisation l'indique, est, sinon exclusivement, du moins essentiellement carrivore. Elle succombe très-prompte- ment lorsqu'on ne lui donne que des racines; et si elle détruit tant de racines de végétaux, ce ne serait pas pour les manger effectivement, mais pour y chercher les vers, les insectes, et sur- \ Zoologie. 43: tout les larves d’inséctes qui s’y logent. On peut la conserver très-long-temps vivante avec une nourriture animale quelcon- que. Dix ou douze heures sont à peu près le #aximum de temps qu’elle peut survivre au manque d’alimens. Elle est toujours très-avide de boire, comme tous les animaux qui se nourrissent de sang et de chair. 333. MÉMOIRE SUR LES DIVERSES ESPÈCES D'HÎYÈNES FOSSILES dé- couvertes dans les cavernes de Lunel-Viel ( Hérault); par MM. Marcez DE SenRes , DUBRUEIL et JEAN-JEAN. ( /bid. ; 9° année, 4° cahier , p. 269 ). Avec 3 pl. (x). Ce mémoire fait partie de l'ouvrage que les auteurs ont an- noncé depuis long-temps sur les cavernes à ossemens de Lunel- Viel. C’est à la fois pour donner une idée de leur travail et pren- dre date des faits généraux auxquels a dû les conduire l'examen attentif des nombreux fossiles retirés des cavernes en question, qu'ils publient ce premier mémoire. Ils donnent d’abord une description détaillée des cavernes de Lunel-Viel; dans une se» conde division de leur mémoire, ils disent quelques mots des diverses espèces d’hyènes vivantes, et présentent ensuite un long tableau servant à comparer les caractères des têtes d’hyènes rayée et tachetée vivantes, avec ceux des diverses espèces d’hyè- nes fossiles. Dans la troisième et dernière division du mémoire, les auteurs traitent des différentes espèces d’hyènes fossiles , en passant successivement en revue les os de la tête, les dents, les os du tronc et ceux des membres ; ils donnent en même temps un tableau comparatif des dimensions de la tête et des dents de lhyène rayée vivante avec les diverses espèces d’hyènes fossiles des cavernes de Lunel-Viel. Les comparaisons des espèces fossiles ne portent guère que sur les caractères tirés de la tête et des dents, parce que les au- teurs ne possèdent que peu d’autres parties du squelette, et que d’ailleurs il est fort difficile de les rapporter positivement à telle ou telle espèce. Ils ont désigné sous le nom d'Hyæna spelæa, la seule espèce fossile qui ait été encore décrite avec quelques dé- tails, et que M. Cuvier a rapprochée de l’hyène tachetée vivan- te. Ils ont nommé Hyæna prisca Vespèce fossile qui a le plus (x) Voyez à ce sujet l’article de MM. Jules de Cristol et A. Brayard, dont il a été rendu compte dans le présent volame du Zul@'in, n° 80, 432 Zoologie. No 333 d’analogie avec l'hyène rayée vivante, Enfin, la troisième es- pèce leur ayant paru fort douteuse, et ayant d’ailleurs présenté des caractères communs aux deux espèces fossiles, ils ont pro- posé le nom d'Hyæna intermedia ; afin d'indiquer ses diverses analogies : cette espèce se rapproche, parle tubercule qui existe à sa carnassière , de l'hyène brune vivante; mais les caractères, pris de sa stature et de sa force, semblent d’un autre côté l'en éloigner considérablement. Ces distinctions reposent sur l’observation de cinq têtes en- tières ou presqu'entières, et d’un grand nombre de dents tant caduques que permanentes. Deux des têtes appartiennent à l'Hyæna prisca, deux autres à l'A. spelæa, dont l’une était jeune, quoiqu'ayant toutes ses dents de remplacement; etenfin la cinquième à l'espèce mixte. Cette dernière est plus grande que les 2 autres espèces fossiles, et surtout que l’AÆ. prisca. L'H. spelæa, rapprochée avec raison de l’hyène tachetée vi- vante par M. Cuvier, se distingue facilement des autres espèces par une capacité plus grande du crâne, par une plus grande con- vexité sur les régions latérales, par une moindre saillie de la crète sagittale, qui, plus prolongée en arrière dans VA. prisca, constitue une sorte de protubérance dépassant le trou occipital. La face semble généralement plus déclive dans VA. spelæa que dans l'A. prisca. La région de la face est sensiblement plus élar- gie dans cette dernière que dans l’hyène des cavernes. La voûte palatine, vue antérieurement, est au contraire plus aiguë dans celle-ci que dans l'A. prisca. L’apophyse mastoide est plus ter- minée en pointe dans cette dernière que dans l'hyène des ca- vernes, dont la tête, comparée à l’autre espèce , paraît tou- jours plus volumineuse, ce que prouvent encore les mesures. Quant à l’espèce mixte, elle présente certains caractères ex- térieurs , tels que ceux déduits de la forme et du volume, qui la rapprochent tellement de l'A. spelæa, qu'il semblait diffcile de l'en séparer.Cependant, d’un autre côté, elle en diffère par plus de longueuret de saillie de la crète sagittale, caractères qui la rap- prochentdelA. prisca, ou de l'analogue del’hyènerayée.Mais un examen attentif du système dentaire a fait découvrir dans la car- nassière inférieure un caractère en quelque sorte spécifique, qui ne permet plus de confondre l’hyène mixte avec les deux autres espèces fossiles. Cette dent présente, en effet, un volume exa- Zoologie. 433 géré dans le talon et dans le tubercule, volume qui contraste siu- gulièrement avec la petitesse des lobes. Les caractères de la tête de lhyène mixte, paroïissant en quel- que sorte communs aux deux espèces fossiles, ont fait suppo- ser que peut-être cette race particulière était le résultat du croi- sement des A. spelæa et prisca. Ce croisement paraît d'autant plus admissible que ces deux espèces vivaient ensemble à la mème époque et dans les mêmes lieux, puisque leurs débris sont confondus dans les mêmes limons et dans les mêmes cavernes. K. 324. Sur UNE NOUVELLE ESPÈCE D'OuRrs ; par M, Horsrrern, ( Linn. Transact.; To. XV, p. 1, 1826.) URSUS ISABELLINUS : Ü. sordidé fulvus, nitore isabellino, pilis colli dorsique clonga- tés, molliusculis, crispatis, &d latera rigidis, adpressis; ungui- bus brevibus , obtusts. - Cette espèce diffère des U. tibetanus, labiatus et malayanus , dont le pélage est d’un noir éclatant, qui ont sur la poitrine une marque blanche en croissant, et dont les ongles sont recour- bés et disposés pour grimper. L'Ursus isabellinus à plus de res- semblance avec les ours d'Europe, et il est un peu plus petit que l'ours brun ({ U. Arctos ). M. Colebrooke a envoyé au muséum de la Soc. Linnéenne une peau de cette espèce, avec les dents incisives. La longueur jusqu’à l'extrémité de la queue est de 3 pieds 10 pouces; le contour est de 2 pieds 3 pouces. Les ongles du devant sont petits, mousses, épais, arrondis au sommet et assez droits; ceux de derrière ont la même forme, mais ils sont beaucoup plus petits; partout, à leur racine, ils sont garnis de poils épais et raides. 335. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DC PHALANGISTA; par Thomas Bezr. (Zbid.; Tom. XVI ). Avec 2 fig. Dans ce mémoire, M. Bell fait connaître une nouvelle espèce de Phalanger, qu'il nomme Phalangista gliriformis, et qu’il ea- ractérise ainsi : P. dorso rufo-cinereo, gul& fulbvä, macul post aurem utrinque albé, auribus nudis : hab. in Australi. Les vrais phalangers australiens n'avaient jusqu’à ce jour que 4 espèces, savoir : Phalangista Bougainvillit, tulpina, Cook, B. Tome XVII, 28 434 Zoologie. et nana. Cette nouvelle espèce formera donc la cinquième du genre, et viendra se placer à côté de cette dernière, dont elle a la plupart des caractères, et dont elle diffère par des nuances toutefois peu tranchées. Le Phalanger-rat à 7 pouces 6 lignes de longueur totale : la planche XIII des Transactions en représente deux individus , vus lun de face, l’autre de profil, dessinés d’après 2 de ces ani- maux vivans, à Londres. Les couleurs de son pélage sont assez semblables x celles du Phalanger nain; mais ce dernier a, disent les auteurs, les oreilles couvertes de poils, tandis qu’elles sont entièrement nues dans le glisiformis. Sa queue enroulante est presque nue à l'extrémité et très-prenante, Toutefois , l'indi- vidu du Phalangista nana conservé au museum étant en mau- vais état, il est fort difficile de séparer ces deux espèces l’une de l'autre, et l’on ne peut se prononcer que lorsqu'on possédera quelque nouvelle peau de ce dernier. LEsson. 336. Carazocue Des Oiseaux DES Érars-Unis ; par Ch.-L. Bo- NaparTE. ( Contributions of the Maclurian Lyceum ; janvier 1827, Vol. I, n°1, p.8.) Il résulte de cette énumération nominale, que le nombre des espèces d’Oiseaux des États-Unis est de 362, dont 153 aquati- ques; 116 espèces sont communes à l’Europe et à l'Amérique du Nord ; 246 sont propres à ce dernier pays. Les 362 espèces appartiennent à 81 genres, dont 63 sont communs à l’Europe et l'Amérique, et 18 n’ont point de représentans dans la première de ces contrées. Les 81 genres sont rapportés par l’auteur à 37 familles naturelles, dont 2 seulement sont tout-à-fait étrangères à l’Europe. 337. OBSERVATIONS SUR L'ORNITHOLOGIE DU CAMBRIDGESHIRE; par le Rév. Léonard Jenxyxs. ( 77ansact. of the Cambridge philosoph. Society ; Vol. 11, 1827, p. 287.) Ce mémoire offre un catalogue systématique des Oiseaux qui habitent le Cambridgeshire. L'auteur renvoie pour chaque es- pèce au Manuel d'Ornithologie de M. Temminck ;il ajoute pour chacune le nom anglais, et souvent quelques détails sur ses mœurs et son genre de vie. \ Zoologie, 435 338. DEsonrPTION DE DEUX NOUVEAUX OISEAUX pu NÉPAUL; par M. Hanowicke. ( Linn. Transact, ; To, XV , p. 1, 1826.) 1° Lornornonus WALLICHIT. Lophophorus Temminck, Phasianus Linn. : capite cristato ni- grescente, regione periophthalmicä nud& coccined ; collo pecto- reque griseis rigro-fasciatis ; dorso ferrugineo-aureo rigro-va- riegato; alis, abdomine, rectricibusque pallidé ferrugineo-brun- neis, his nigro ferrugineoque fasciatis, tllis nigro-variegatis. Cet oiseau habite les collines d’Almorah, au N.-E, de l'Indos- tan; il est très-rusé, et se défend avec une fureur extrême, en dressant ses plumes et en poussant le cri de tuckraa, tuckraa. Il est de la même grandeur que le Phasiunus impeyanus Yath. La femelle se distingue du mâle, en ce qu’elle n’a point d'ai- grette ni d’éperons; elle paraît également étre privée des deux pennes longues et moyennes de la queue, et qui sont l'apanage du mâle. 2° Pasranus GARDNERI. Ph. supra brunneus, ferrugineo undulatim sparsus ; capite, collo anteriori, abdomineque rufescentibus, hujus plumis in medio pallidè ferrugineo-lineato. Cette espèce, qui est très-rare, habite les montagnes couver- tes de neige qui sont au nord du vallon de Népaul. Elle est de la grandeur du Phasianus cruentus , longue de 14 pouces et demi. Le bec noir, fort, et long seulement de ? de pouce. La cire est d’un rouge carmin et percée des narines. Cet oiseau forme, avec le PA. cruentus, un groupe particulier, qui se distingue par un bec court et mousse, par une queue également courte et arron- die, et par les écailles plus nombreuses du tarse. Il en existe un individu dans la collection de la Société Einnéenne. 339. DESCRIPTIONES ET ICONES AMPui810RUM ; auct, D°J. WaGLER. Monachiüi; Cotta. Fasc. I, 28, fol. 42, Tab. 12. L'auteur de cet ouvrage est déjà connu par un autre travail zoologique , son Systema Avium (Voy. le Bull., XIV, n° 391). La première livraison de cette nouvelle publication contient les espèces suivantes , figurées et décrites avec beaucoup de détails et d’érudition : 1° Python Peroni (punctatus, Mevr.); 2° Aspidoclonion semi- fasciaturn( Col. candicans ; L.),3° Hydrophis melanurus ; 4° Co- 28, 436 Zoologie. luber Lichtensteinii, Wied ; 5° Cylindrophis resplendens (Anguis rufus Gm.) ; 6° Jlysia seytala ; 7° Cyclodus flavigularis ; 8° He - licops carinicaudus ; 9° Dipsas dendrophila ; 10° Goniosoma viride ; 14° Dryophis fulgidus ; 12° Echidna airetans ; 13° Po- lychrus virescens. La seconde livraison qui vient de paraître renferme les es- pèces suivantes : 1° Jestudo Boiei ; 2° Bipes Pallasii, Opp.; 3° Crocodilurus lacertinus ; 4° Lepidosternon microcephalus ; b° Champsa fissi- pes ; 6° Trachyderma horridum ,; Wiegm. ; 7° Amphiuma tri- dactyÿlum ; 8° Amphiuma didactylum ; 9° Siren aæxolotl ; 10° Rana pachypus ; Spix ; Ceratopris dorsata, Wd; 12° Aly- tes obstetricans ; 13° Phrynosoma orbiculare, Wiegm.; 14° Tro- pidurus tritorquatus ; 15° Tr. grammicus. Comme nous ne connaissons ces deux livraisons que d'après les annonces des journaux allemands , nous nous bornerons à dire que ceux-ci en font un rapport très-favorable, M. Wagler s'occupe aussi, dans ce moment, de l’anatomie dés reptiles , dont il publiera des planches. 340. SYNOPSIS DES GENRES DE REPTILES SAURIENS, avec l’indica- tion de queiques nouveaux genres; par J.E. Gray. ( Phiïos.” Magaz. and Annals of Philos.; Juillet 1827, page 54.) Le Bulletin a rendu compte de la classification des Reptiles, proposée par M. Gray( Voy.le Tom. XIII, n° 78, janv. 1828). Dans son nouveau mémoire l’ordre des Sauriens est disposé de la manière suivante : Fam. 1. Uaranidæ (hab. l’ancien monde), genres Uaranus , Merr., et Dracæna, Merr. (nouveau monde). Fam. IL. Tejidæ, genres: Ada, Tejus, Merr.; Ameiva, Cuw.; Exypnestes, Caup. Fam.Ill. Zacertinidæ (ancien monde ), genres: Zacerta, Tachydromus , Oppel. Fam. IV. Geckotidæ , genres : Hemédactylus, Platydacty- lus (sous-genre , Tarentola ), Gecko( sous-genre, Phelsuma ), Pteropleura , Gray (Pt. Horsfteldii, de l'Inde et de Java, par le général Hardwicke}), Thecadactylus { sous-genres, Uroplates , Caudiverba , Sarouba) Ptyodactylus , Phyllurus ; E uplephoris , Gray (£. Hardwickii, rapportée de l’Inde par le général Hard- Zoologie. 439 wicke), Cyrlodact lus, Gray ( C. Pulchella, rapportée de l'Inde par le gen. Hardwicke ). Fam. V. Iguanidæ, genres: 4aolius, Cuv.; Basiliscus, Daud.; Lophyrus, Oppel; Zguara, Daud.; Amblyrhynchus, Bell. ; Po lychrus, Cuv.; Cyrelura , Harlan. Fam. VI. Chamæleonidæ , genre : Chamæleon. Fam. VII. Agamidæ , genres: Agama, Oppel (sous-genres , Trapelus, Cuv.); Chlamydosaurus ; Draco, L.5; Lophura , Zonurus , Gronov. ; Uromastix , Bell. L'auteur indique les caractères qu'il assigne à chaque famille, aux genres et aux sous-genres. 341. SUR UNE ESPÈCE NON DÉGRITE DE CORDYLUS GronOv.; par Fr. Boté, communique par le prince Maximilien de Wie. (Nova Acta Acad. rat. Curios.; Tom. XIV, 1'° partie, 1828 , p. 237.)9 Le genre Cordylus Gronov. (Gonurus, Merr., fam. des Igua- nides) ne contenait jusque-là qu'une seule espèce: M. Boté y en ajoute une seconde , qu'il nomme C. cataphractus, à cause de la cuirasse de substance cornée, dure ét inflexible qui re- couvre le dos, comme chez les genres Manés et Dasypus parmi les Mammiféres. La longueur totale de l'animal est de 7 pouces 9 lignes ; celle de la queue de 3 pouces 9 lignes. L'auteur donne une description fort détaillée de l'animal ; l'individu unique sur lequel elle a été faite, existe an muséum de Leyde ; sa patrie n’est pas déternn- née avec certitude ; peut-être estil de l'Afrique comme son congénère le Lacerta Cordylus , Linn. 342. DESGRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE D'AGAME ; par M. Th. Becr. (Linr. Transact. T. XVI, p. 10, fig. noire.) Gen. AGama , Daudin. A. Doucrass. A. poris femoralibus utrénque 20, long. corp. 2 pol., caud. 15 lin.—Hab. in or& occilentali Americæ borealis, aa ripas fluminis Columbice. Tête triangulaire obtuse ; une crête saillante au-dessus des orbites ; corps suborbiculaire déprimé ; queue napiforme, plus courte que le corps; de larges plis transversaux sous le co!. La tête, le corps, les membres et la queue recouverts d’écailles 438 Zoologie, non carénées, anguleuses, imbriquées, peu saillantes, irréguliès rement parsemées de plus grandes acuminées quadrangulaires, dont plusieurs forment une sorte d’arête en travers l'occiput, et au-dessus des yeux et de l'organe de l'ouie; le dessous du corps est couvert d’écailles lisses , uniformes, arrondies. La couleur en-aessus est un mélange de blanc jaunûtre et dé couleur de poix, disposés par points analogues à une mosaïque, sur laquelle se détachent de larges plaques irrégulières de cou- leur noire, bordées de blanc , et disposées en séries transver- sales sur le dos. Une ligne blanche s'étend de la partie moyenne de l'occiput à lextrémité de la queue ; en-dessous, l’animal est d’une couleur blanche-pâle uniforme. Les pores fémoraux sont d’un jaune-soufre : cette espèce a été trouvée par M. Douglass, le long des rives de la Colombie , où elle existe en assez grande quantité sous les touffes de Sabia, d’Artemisia, etc. ; elle se nourrit d’insectes et de feuilles de végétaux. Le sexe , l’âge , la saison n’apportent pas, à ce qu’il paraît, de différence notable dans la forme et la couleur des individus; Ta. Ci 343. I. Résumé n'IcnrnxoLroctE où d'histoire naturelle des poissons ; par M. AJASSON DE GRANDSAGNE. In-32 de x11 et 304 p. Paris, 1829; Bureau de l'Encyclopédie portative. 344. IL. IcoNOGRAPHIE DES POISSONS , où Collection de figures représentant les poissons qui peuvent servir de types pour chaque famille et pour chaque degré d'organisation et de for- mes, dessinées sur pierre par M. Ravmow». In-32 de 16 pag. de texte et 48 planches. Paris, 1829 ; Bureau de l’£xcyclo- pédie portative. Le résumé d'’ichthyologie de M. Ajasson de Grandsagne est un des mieux faits parmi ceux qui se rapportent aux sciences naturelles dans l'Excyclopédie portative de M. Bailly de Mer- lieux. il offre d’abord une courte introduction historique à l'ichthyologie , et des généralités anatomiques et physiologiques sur la classe des poissons; la deuxième partie du résumé est consacrée à l’histoire naturelle et à la description de ces ani- maux , dont l’auteur indique les espèces les plus intéressantes. Zoologie, 439 Quelques pages dans un appendice sont ensuite consacrées aux poissons fossiles. Quelques notices biographiques sur les ich- thyologistes les plus célèbres; une bibliographie ichthyologique et un vocabulaire des mots techniques de l'ichthyologie termi- nent le travail de M. Ajasson de Grandsagne, Quant aux planches , elles représentent, aussi bien qu'il a été possible dans un petit format, les caractères les plus saillans des principaux types de la classe des poissons. L-ru. "345. OBSERVATIONS SUR LES POISSONS contenus dans la collection de la Socicté zoologique de Londres (1); par E. T. Benwer. (Zoological Journal ; n° XIIT, p. 31.) Voy. le Bulletin, Tome XVI, n° 107. Les poissons décrits dans ce mémoire ont été rapportés des îles Sandwich par M. J. Frembly, de l'expédition de lord Byron dans l'Océan Pacifique. Il est remarquable que toutes les espèces de cette petite collection différent de celles rapportées du mé- me archipel par MM. Quoy et Gaimard. Il paraît aussi, d’après quelques renseignemens consignés . dans le journal de M. Frembly, que les habitans des îles Sand- wich savent , depuis long-temps, que les poissons de mer peu- vent se conserver et vivre dans les eaux douces, ou à demi- salées. Ces insulaires tirent un grand parti des poissons qu'ils ont mis dans des mares, ou des étangs peu éloignés des bords _de la mer. Toutes les espèces de la petite collection de M. Frembly pa- raissent nouvelles ; mais , à l'exception d’une seule , chacune d’elles n’est représentée que par un seul individu , dont l’ac- croissement n’était pas toujours achevé, et dont les couleurs ont été plus ou moins altérées par l'alcool. _ (x) Le Musée de la Société zoologicale de Londres, s’est accru avec tant de rapidité, qu’il contient actnellement 600 espèces de Mammifères, 4,000 Oiseaux, 1000 Reptiles et Poissons, 1000 Crustacés et 30,000 In- sectes. La Ménagerie contient à-peu-près 430 Mammifères et Oiseaux. Les dépenses de la Société s’élevèrent l’année dernière à 10,000 livr. sterl. On y pourvoit au moyen d’une rétribution volontaire des 1,200 membres dont se compose la Société, et an moyen d’uu droit d'entrée qu'on exige des étrangers qui viennent visiter la collection. (ZLond. and Paris Ob- server; 25 janv. 1829). Zoologie. 1° BLennivs sordidus. Bl. pinnulis superciliorum palmatis, pinné dorsali subbifidä , radis apice appendiculatis , anteriore sublibero ; lineä laterali deflex&, posticé obsoletd. D. 29 ( 17, 18.) P. 14. V. 2. A. 21 (2, 19). C. 13. Long 4 po., larg. 1 po. 2° Br, marmoratus. Cirrhis superciliorum lanceolatis , ver- ticis nariumque brevissimis ; pinnis dorsalibus 2 ; corpore mar- morato. D. 12. 15. P. 14 V. 2. À. 19. C. 13. Long. 4 po., largeur + de pouce. Jus flavo-vittatus. J. olivaceo nigrescens , viltis flavis utrin- que 4; 2 $abbreviaté ; caud& rotundatä; capite poroso. D. —- P. 13. V. 6. A. 14. C. 14. Long. 3 + po., larg. 7 de po. 4° J. Greenorvit. Pallidè cinnanomeus, fasciis abbreviatis utrinque 3, maculisque nasi Jrontisque stramineis , nigro-mar- ginalis ; caudé rotundat& ; capite poroso. D. =- P. 13. V. 6. À. 14. C. 14. Long. 3 po., larg. 1 po. 5° Scarus dubius. Sc. pallidè brunneus ; pinnis fusco nigris ; lineis lateralibus 2 simplicibus , inferiort caudali tantum ; caudä rotundaté. D. 20. P. 13. V. 5 À. -. C. 15. Long. 4 po. ;, largeur 1 5 de po. 6° Cirruires »2aculosus. C. saturaté fusco-brunneus ; inferne pallidior; maculis fascüsque caudalibus 3, ventralibusque 2 ab- breviatis , subflavescentibus , operculo squarmoso ; ctrrhis narium bénis. D. : P.14. V. 5 À. $. C. 15. Long. 3 ; po., larg. 1 : de pouce. 7° C. fasciatus, Flavescens ; capite brunneo flavescenti punc- tato; corpore fascis latis brunneïs à ; operculo squamoso, cir- rhis narium brevissimis. D. + P. 14. V. +5 À. 5. C. 15. Long. 4 po., larg. 1 à po. 8° Sconrorxa asperella. Sc. sordide fulva , pinnä dorsal an- ticè maculé rose&; cirrhis superciliorum binis ; linea laterali ventreque filamentis brevibus albis sparsis. D. 5 P. 17. V. <. À. 3, C. 12. Long. près de 2 po., larg. + de po. ; 9° AcanNTHURUS flavescens. À. punctulatus , subasperus ; fla- vescens , liturä longitudinali guläque albidis ; caudä æquali. D. 5 P. 19. V. + A. -. C. 16. Long. 3 po., largeur presque égale à la longueur. À 10° A. strigosus, fusco-brunneus, lineis longitudinalibus nx- merosis albis sub-cœrulescentibus, pinnas dorsalem analemque versus deflexis ; pinna caudali furcat4. D. 5. P. 14. V. 3 À. = Zoologie. 44 À C. 16. Long. 4 po., larg. 2 po. ;. 11° Caorronon Fremblii. Ch. griseo-flavescens, lineis utrinque 9 longitudinalibus subobliquis, nigrescenti-marginatis ; macutd pirnæ dorsalis , caudalique maxim& nigris. D. + P. 14. V. A. C. 17. Long. 5 po., larg. 3 pouces, Chacune des phrases spécifiques est suivie d'une courte des- cription en anglais. 4 346. Sur LE DÉVELOPPEMENT DE LA SANGSUE MÉDICINALE; par M. Enx. H. Weger, prof. d'anatomie à Leipzig. ( Meckel's Archiv fur Anatomie und Physiologie; 1828, n°° 3 et4, p. 366), Avec 2 planch. L'on doit à M. Herold lhistoire du développement des Insec- tes et des Arachnides; MM. Stichel et Carus ont fait ce travail pour les Mollusques ; l’on attend d'un jour à l’autre la publi- cation de l'ouvrage de M. Rathke sur le développement des Crustacés ; une partie des résultats obtenus par ce dernier ana- tomiste, ont, du reste, déjà été consignés dans le second vo- lume de la physiologie de M. Burdach, qui a réuni de la ma- nière la plus complète et qui a méthodiquement disposé tout ce qui a été publié jusqu'à présent sur le développement des animaux invertébrés. Cest à tous ces travaux que doit être réuni celui que vient d'achever M. Weber, sur le développe- ment d’un animal qui appartient à l’ordre des Annélides. La manière dont se développe la sangsue, a fourni à Fau- teur occasion d'en observer le vétellus ou le germe, à une époque où celui-ci était encore si petit qu'il a fallu recourir au microscope pour le voir. Un des résultats de ses recherches, et qu'il recommande à Pattention des anatomistes, c’est que le vitellus n'existe point tci comme chez les Vertébrés, avant la ponte de l’œuf; au contraire, il se forme seulement à mesure que Pœuf se développe, et paraît dans l’intérieur même du petit germe; un autre fait digne de remarque, c’est que le germe des animaux invertébrés est une vésicule dont la cavité se trans- forme plus tard dans les cavités principales du corps de lFem- bryon, tandis que le germe des animaux vertébrés est une es- pèce de disque sur lequel s'élèvent des plis pour la formation des principales cavités de l'embryon futur. Les résultats auxquels M. Weber est parvenu sont les sui- Vans : 442 Zoologie. N° 346 _ Los œufs de la sangsue médicinale ne sont enveloppés , dans l'origine, que d’une membrane mince et transparente, qui, aux deux extrémités de l’ovale que forment ces œufs, paraît déjà être percée des ouvertures par lesquelles devront sortir les pe- tites sangsues , lorsqu'elles seront parvenues à maturité, Les œufs se trouvent dès le commencement comme noyés dans un petit amas de mucosités écumeuses. , L'écaille extérieure ne se forme que plusieurs jours après la “ponte des œufs ; elle consiste en une matière semblable à de l'é- ponge fine. Cependant la dessiccation de la mucosité écumeuse ne doit pas être suffisante pour produire cette seconde enveloppe spongieuse, mais il est probable qu’un certain liquide est sécrété par l'œuf et mêlé avec la mucosité pour former la matière spon- gieuse, Ce qui autorise cette manière de voir, c'est que l’enve- loppe spongieuse commence toujours à se former du eôté de l'œuf, et s'étend du dedans au dehors, en sorte qu'on rencontre souvent la partie la plus profonde de la seconde enveloppe con- verte en éponge, tandis que la partie la plus superficielle ne consiste qu'en une couche d’écame. Si la transformation en éponge provenait de la dessiccation de l'air, il est évident que cette transformation commencerait du dehors. Les œufs contiennent un liquide brunâtre, homogène, qui est très-fluide dans l’origine, qui devient ensuite gélatineux et qui se sépare enfin en deux parties, l’une fluide dans le milieu de l'œuf, et l’autre gélatineuse adhérente aux parois. Reégardé à l'œil nu , le liquide du milieu de l'œuf n'offre d’abord aucune trace de germe ; mais si l’on se sert du micro- scope, on ÿ reconnait plusieurs corps lenticulaires, jaunätres ou blanchätres, et formés par un assemblage de très-petits glo- bules. Ces corps peuvent être considérés comme les germes des jeunes sangsues; car il se développe dans chaque œuf de 4 à 10 et même un plus grand nombre de ces petits annélides. En se développant, tous ces germes acquièrent un accroisse- ment de 57 fois leur diamètre longitudinal ; ce sont eux qui finissent par former les lobes vitellins, lesquels consistent dans un grand nombre de cellules irrégulières, présentant de très- bonne heure un centre opaque et une périphérie transparente, Ainsi, tandis que dans les animaux vertébrés le germe n’est qu'un petit disque, qui se trouve auprès du sac vitellin déjà Zoologte. 443 complètement formé dans l'ovaire de la mère, nous voyons que dans les sangsues le vitellus est une partie qui se forme seulement plus tard dans la cavité du germe , en ce que celui-ci ne reçoit pas d’albumine dans sa cavité centrale, mais seulement de la matière jaune. Dans les vertébrés, le germe et le vitellus sont deux parties juxtaposées , et jusqu’à un certain degré indé- pendantes l’une de l’autre : dans la sangsue, an contraire, le sac vitellin git dans l'intérieur du germe, qui lenferme de tou- tes parts; ce sac ne se remplit que tardivement. Ce que M. He- rold (1) a pris pour un petit germe particulier auprès du vitet- lus, n’est que le commencement de la production d'organes par- ticuliers. < Les germes lenticulaires, qui renferment le vitellus , présen- tent déjà des mouvemens et des fonctions animales, à une épo- que où ils n'ont qu’une demi ligne de diamètre et où ils sont encore tout-à-fait transparens. Alors déjà ils sont pourvus d’une bouche et d’un conduit infundibuliforme, qui met en rapport la surface avec le centre plus opaque. Ce conduit manifeste des mouvemens de déglutition ; il se rétracte et s'étend alternative- ment : de la même manière le bord de l'animal exécute des mouvemens successifs de contraction et d'extension, en sorte qu’on observe sur lui, durant des heures entières, des ondula- tions qui tournent de gauche à droite. Quand , plus tard , le vitellus a pris une forme aplatie, alon- gée, semblable à celle d’un haricot, l'embryon se développe de la même manière que dans les animaux vertébrés, e.-à-d. , à la surface du vitellus, mais cependant avec les modifications sui- vantes : Dans les vertébrés on voit se former avant tout la moelle épinière et Le cerveau ; auprès du vitellus des sangsues , au con- traire, on observe d’abord l'extrémité buccale du jeune animal; le disque de la bouche est déjà très-bien conformé lorsque le vitellus a deux lignes d’étendue ; il s'ouvre et se referme, et produit conséquemment du mouvement dans l’albumine qui l'entoure. Dans l’embryon des vertébrés la face dorsale se déve- loppe avant la face ventrale; dans les invertébrés l'inverse à lieu : mais dans l’une comme dans l’autre de ces deux classes (x) Untersuchungen über die Bildungsgeschichte der Wirbelloser Thiere im Eie. Marburg, 1824. Fol. avec pl. A44 Zoologie. d'animaux , la partie de l'embryon qui n'est point tournée vers le vitellus, se forme la première; aussi, dans les vertébrés, la face ventrale regarde-t-elle le vitellus, tandis que dans les in- vertébrés c’est la face dorsale. Le vitellus des sangsues, lors même qu'il n'a encore qu'une demi ligne d’étendue , est un sac ou plutôt une espèce d'estomac, qui recoit par un orifice buc- cal une matière alimentaire albumineuse, qu'il transforme en fluide vitellin. Nous voyons au contraire que, dans les vertébrés, le sac vitellin existe déjà dans l'ovaire de la mère, et qu'il est rempli de son jaune, même avant la fécondation. Dans les ani- maux vertébrés il n’y a qu'une très-petite partie du sac vitellin qui se prête à la formation du canal intestinal de l'embryon ; un rétrécissement sépare bientôt le sac vitellin du canal alimentaire; c’est à ce rétrécissement qu'on a donné chez les oiseaux le nom de ductus vitello-intestinalis. Jamais le rétrécissement dont il s’agit ici n’a lieu chez les sangsues; chez ces dernières tout le sac vitellin se transforme en canal alimentaire ; il n’y a consé- quemment point d'orifice ombilical. La peau de la petite sang- sue vient peu à peu couvrir tout le véellus, et l’enferme dans son intérieur ; tout le long de la ligne médiane du dos il se forme une raie blanche qui indique lendroit où se sont réunis les bords de la peau, après avoir fait tout le tour de la cavité vitelline. On voit d’après tout cela que le germe de ces animaux inver- tébrés jouit de très-bonne heure, avec le sac vitellin qu'il con- tient dans son intérieur, des propriétés d’un animal vivant, et que le sac vitellin lui-même parvient à constituer une grande partie de l'animal, savoir tout le canal digestif ; tandis que le germe des animaux vertébrés ne remplit que beaucoup plus tard des fonctions animales, telles que le mouvement, et que, d’un autre côté, le sac vitellin ne concourt que pour peu de chose à la formation du canal digestif; en général, le sac vi- tellin fournit d'autant moins au canal digestif, que l'animal est plus élevé dans l'échelle. Le germe de la sangsue n’est donc originairement qu'un sac, et les organes particuliers de l'animal se forment en ce que les parois du sac s’épaississent, se perfectionnent. Les anneaux de la peau, qui représentent le squeleteë, viennent seulement lors- que les fibres musculaires longitudinales et transversales exis- tent déjà. Zoologie, 445 Les organes génitaux, qui, d’après M. Hérold, apparaissent très-tard dans les chenilles, se manifestent d'assez bonne heure dans les sangsues. On ne remarque les 10 yeux que vers la fin de la vie embryonnaire. Kuux. 347. MÉMoiRE SUR LE NOUVEAU GENRE Tagmisro de la classe des Crustacés, av. fig.; par M. F. E. Guérin. ( Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris ; T. IV, 1828 , p. 379). Le Crustacé qui fait l'objet de ce mémoire a été rapporté par M. Gaudichaud, du voyage autour du monde, de la corvette la Coquille. K appartient à la famille des Uroptères de M. La- treille. Voici ses caractères essentiels : Tuemisro , Guér. Corps oblong, composé de 12 segmens ; tête occupée entièrement par deux yeux à réseau, arrondie, non prolongée inférieurement en rostre. 4 antennes ; les supé- rieures plus courtes que la tête, courbées au bout; les infé- rieures beaueoup plus longues. 14 pieds; les 4 premiers courts, dirigés en avant, couchés sur la bouche et représentant les 2 dernières paires de pieds mâchoires des Crustacés supérieurs. Les 4 suivans beaucoup plus grands, terminés par un crochet dirigé vers la queue; la b° paire très-longue, dirigée vers la bouche, ayant l'avant dernier article gréle, fort long, garni d’épines en dedans et terminé par un crochet. Les 4 derniers, de moitié plus courts, dirigés et conformés de méme, mais sans dents à l’avant-dernier article. Queue terminée par 6 appendi- ces natatoires, longs, aplatis bifides à l'extrémité; 3 paires de filets également natatoires sous les trois premiers segmens de la queue. Une seule espèce : Ta. Gaudichaudit Guér. Th., corpore elongato, luteo; capite globoso; antennis inferioribus ; pedibus inæqualibus , quinto pari longissimo , caudæ appendicibus pla- ais, ciliatis. Long. 9 lignes; couleur dans lalcool, jaune pâle, tête brunâtre. L'animal est représenté en grandeur naturelle, grossi et avec les détails zoographiques des organes extérieurs. 348. I. ORGANES RESPIRATOIRES DES ARACHNIDES ; par J. MüLrrr. (Tsis ; Tom. XXI, cah. 7, p. 709, avec fig. au trait ). 349. IT. REMARQUE SUR LES TOILES D'ARAIGNÉES, et l'instinct de ces animaux ; par le même. { Zbéd. ; p. 711). Dans le premier de ces mémoires, de trois pages, M. Müller 446 Zoologie. h décrit les organes de la respiration des Arachnides; ét dans le second, de six pages, la manière dont les Æpeira font leurs toi- les ; mais sans rien présenter qui soit nouveau. S—s. LL 350. MÉMOIRE SUR LE SYSTÈME TÉGUMENTAIRE ET MUSCULAIRE DE L'ARAIGNÉE AVICULAIRE, lu à l'Académie des sciences, le 17 juin 1829, par M. Srraus. L'auteur annonce qu'il se propose de publier un ouvrage sur toute la classe des Arachnides. Il y donnera l'anatomie com- plète avec figures des trois espèces qu'on peut considérer comme présentant le type des trois principales familles de cette classe, c’est-à-dire la grande araignée de Cayenne , vulgaire- ment connue sous le nom d’Araignée aviculaire , du Scorpion d'Afrique et du Linule cyclope. Dans le mémoire qu'il a soumis au jugement de l'Académie, M. Straus donne l’anatomie complète des systèmes tégumentaire et musculaire da premier de ces types. Il expose les considéra- tions sur lesquelles il fonde sa classification. Linnæus et la plu- part des naturalistes qui sont venus après lui ont généralement classé les animaux d’après la présence, l'absence ou les modif- cations qu'éprouve un même organe. Ce principe, très-bon tant qu'on ne considère que des animaux chez lesquels l'organe choisi pour servir de base à la classification conserve une cer- taine prédominance, ne l’est plus, suivant l’auteur, quand chez quelques uns d’entre eux il tend à devenir rudimentaire, ou qu'il se trouve dominé par d’autres organes : ainsi les appareils de la respiration et de la circulation sanguine, qui jouent un rôle fort important dans tout l’embranchement des vertébrés , ne sont plus que d’une importance secondaire chez les animaux articulés, où ces organes varient considérablement , tandis que la plupart des autres parties du corps changent très-peu; ce fait est surtout remarquable chez les Crustacés. Dans la classe des Arachnides, l’un des ordres respire par des poumons, et le sang circule dans des vaisseaux fort com- pliqués ; l’autre respire au contraire par des trachées et w’offre plus de vaisseaux sanguins. À ces deux ordres, si différens sous le rapport de la respiration et dela circulation sanguine, l’au- teur en joint, pour former la classe des Arachnides, un troi- sième, composé du seul genre Zimule, qui respire par des Zoologie, 447 branchies et qu'on avait pour cette raison placé À tort parmi les Crustacés, animaux avec lesquels il n’a d’ailleurs aucun autre rapport, tandis que chez les Arachnides il trouve des affinités très-naturelles. En introduisant ainsi les Limules dans la classe des Arach- uides , et en éloignant de celle-ci la famille des Pycnogonides , que l'auteur regarde comme de véritables Crustacés, les carac- tères essentiels de la classe sont : wx sternum cartilagineux inté- rieur, des pattes rayonnant sur le sternum extérieur commun , point de téte ni d'antennes. L'auteur divise la classe en trois ordres : les Arachnides pul- monées , les Arachnides branchifères ( Limules ), et les Arach- nides trachéennes. 1 place en tête du premier ordre la famille des Scorpions, qui se rapprochent des Crustacés, et avoisinent le senre Écrevisse, avec lequel elle a les plus grands rapports. La seconde famille, ou celle des Aranéides , se lie à la première par les Phrynes; l’ordre des branchifères se rattache aux Scorpions; et enfin le troisième , ou celui des Arachnides trachéennes, fait suite aux pulmonaires , en les avoisinant par le genre Faucheur. 351. SUR LA RESPIRATION DES INSECTES, spécialement sur la res- piration intestinale de l'#eschna grandis ; par le D° Sucxow, de Mannheim. (Heusinger, Zeitschrift f. d. orsanische Physik ; Tome Il, 1°" n°, 1828, pag. 24. Les insectes offrent des particularités remarquables dans la fonction respiratoire ; le mode de cette fonction est triple selon le milieu qu'habitent ces animaux. La plupart d’entr’eux res- pirent l'air atmosphérique pur; ceux qui vivent dans l’eau sont obligés de venir souvent à la surface pour puiser une nouvelle quantité d’air; enfin, d’autres, tout-à-fait aquatiques, décom- posent l’eau pour en extraire l’oxigène à leur usage. Pour ré- pondre à ces modes différens de la respiration, les premicres votes aériennes sont disposées de trois différentes manières ; on les trouve sous la forme 1° de stigmates; 2° de branchies; 3° d’un anus dans la respiration intestinale. Les stigmates, chez les insectes aériens, offrent de nombreuses modifications ; selon les ordres et selon les périodes de la vie individuelle. Chez les larves des Coléoptères aquatiques, p. ex. de l'Hydrophilus piceus, il n’y a que deux orifices respiratoires Æ 448 Zoologie. N° 351: sur les côtés de l'anus, et point de stigmates sur le reste du corps. Ces larves se tiennent constamment au fond de l’eau dans le limon. Les insectes parfaits, chez lesquels des stigmates se sont développés sur les côtés du corps, sont au contraire obli- gés de venir fréquemment à la surface, et ne peuvent se passer d'air que pendant une 1/2 heure, tout au plus. Les branchies sont ou des lamelles membraneuses ou des tu- bes sur lesquels les trachées se distribuent; elles servent à ex- traire l’oxigène contenu dans l'eau, Les larves des Éphémères offrent cette disposition. Au moindre mouvement de la larve les branchies entrent en vibration, et ce mouvement s’observe même dans l’état de repos lorsque l'animal a besoin d’une nou- velle respiration. La même chose, à peu près, se remarque chez la larve de lAgrion puella. Les tubes membraneux, situés sur les côtés de la partie postérieure du corps des larves de la Ser- blis lutaria, servent de support aux trachées qui sont simples. Ces tubes exécutent les mêmes mouvemens vibratiles lorsque l'animal a besoin d’une nouvelle quantité d’oxigène. Chez les larves des Libellules et des 4eschna, qui ont une res- piration intestinale, Pair destiné à la respiration entre par l’a- nus dans l'intestin rectum, dont l’organisation est admirable- ment disposée pour cette fonction. Cette organisation est chan- gée dans la métamorphose de l’insecte, qui respire plus tard par des stigmates. i Les secondes voies aériennes, ou les trachées, offrent 3 for- mes PH DuESe déjà distinguées par M. Marcel de Serres, sa- voir : 1° la tubulaire; 2° l’artérielle; 3° la vésiculaire. Le fila- ment en spirale qui constitue la tunique moyenne de la paroi des trachées, ne manque pas dans les trachées vésiculaires, comme l’ont pensé MM. Meckel et Marcel de Serres ; il s'amin- cit seulement sur les renflemens vésiculaires et y forme des ban- des plus où moins rapprochées entre elles. Ces bandes sont sans doute les cerceanx cartilagineux demi-sphériques, dont a parlé M. Marcel de Serres; mais les »2uscles particuliers qui, selon cet auteur, mettent ces cerceaux en mouvement, ne sont pro- bablement que le résultat d’une illusion d'optique, car, dans tout le système respiratoire , il n’y a de fibres musculaires qu'’autour de la face interne des stigmates. Le mécanisme de l'inspiration et de l'expiration dei les in- Zoologie. 449 sectes , dépend de la systole et de la diastole du cœur. Chez les Acheta, les Melolontha, les Fullo, etc., l'élévation et l’abaisse- ment alternatifs de l'abdomen indiquent le système des mouve- mens respiratoires. L'air inspiré à chaque systole du cœur vient stimuler incessamment tous les organes de linsecte , de là aussi la vivacité et l'énergie des mouvemens de beaucoup de ces animaux, supérieurs , sous ce rapport, aux oiseaux eux-mêmes. Les organes respiratoires se modifient selon l’âge de l'insecte, et souvent dans l’état parfait ils n'offrent plus de traces de leur organisation primitive. Tels sont ceux de l'Aydrophilus piceus , dont il a déjà été question. M. Suckow en donne la description et la figure ; le mécanisme u. la respiration chez cet insecte à été fort bien décrit par M. Nitzsch dans un mémoire sur la res- piration des Hydrophiles. ( Voy. Reil et Autenrieth : Æ#rchiv Sür die Physiologie ; Tom. X , 3° cah., p. 440.) Mais ur fait des plus remarquables, c’est la respiration intes- tinale de la larve de l'4eschna grandis. L'appareil respiratoire commence dans la partie renflée du rectum, dont les parois sons revêtues d’un immense nombre de tubes aériens, courts et en partie libres. C'est par l'anus que lair arrive aux trachées. Les tubes aériens sont fermés, mais à parois si minces que l'air y pénètre abondamment. La partie antérieure du rectum est très- dilatée, ovale, extrémement musculeuse et entourée d’un lacis de faisceaux musculaires. À sa face interne, on remarque 5 dou- bles rangées de plis transverses disposés alternativement et of- frant l'aspect de feuilles pinnées, dont les tubes aériens s'élèvent obliquement , sous forme de franges. Chaque rangée se compose de 16 paires de houppes de trachées; le rectum contient done en tout 80 paires de ces houppes. Les rangées sont séparées par des sillons musculaires qui donnent au rectum l’élasticité néces.- saire pendant la respiration. La partie antérieure du canal in- testinal est revêtue de trachées fort courtes, et au-dessus de l'insertion de l'estomac, il communique avec une large trachée vésiculaire. Les trachées se réunissent par groupes en des ra- meaux plus gros qui aboutissent à 6 troncs principaux. Deux de ces troncs sont très-gros et situés immédiatement sous les tégumens du dos. Ils parcourent sur le canal intesti- nal la longueur du corps, font une forte inflexion à leur en- trée dans le thorax , fournissent des branches considérables au B, Tome XVII. À 29 450 Zoologie. cœur, et se ramifent dans le thorax et dans la tête. Leur volume en fait de vrais réservoirs ; ils s'anastomosent par des branches transversales avec deux troncs qui naissent également du rec- tum pour suivre en serpentant les côtés du canal intestinal. Dans l’insecte parfait les deux gros troncs recoivent directement l'air du dehors par la voie des stigmates, mais ils sont moins gros que dans la larve, et situés plus latéralement. Les bran- ches naissant du rectum s’atrophient dans le passage à l'état parfait, vu que l'organisation du rectum est également changée: Deux troncs assez droits et courts naissant de la partie anté- rieure du rectum, appartiennent au système digestif et se dis tribuent dans les parois de l'estomac et de l'œsophage. Toutes les trachées, à l'exception des tubes intestinaux, sont dè cou- leur rouge-brune, qui devient plus pâle vers la tête et blanchä- tre à la surface abdominale. 2: A la partie antérieure du rectum vient aboutir une vessie aé- rienne assez grosse, en forme de flacon; sa fonction consiste à faciliter à l'animal l'ascension et la descente dans l’eau. La struc- ture musculeuse de ses parois et sa situation voisine de l'appa- reil respiratoire, montrent qu'elle exerce sur lui une action vo- lontaire. C’est un réservoir aérien qui peut suppléer temporai- rement à l'air du dehors , lorsque son accès dans le rectum est empêché par l’accumalation des matières fécales. Dans le pas- sage à l’état de nymphe, cette vessie aérienne s’atrophie, et vers la fin de la métamorphose il n’en existe plus de trace. Le rectum lui-même nerd son volume, ses parois s’amincissent et les troncs trachéens quien partent s’oblitèrent ; en revanche, de nouvelles trachées se forment sur le dos, et les stigmates de l'insecte parfait paraissent lorsque celui-ci s’est dépouillé de son enveloppe de larve. x culs A la fin de son mémoire, M. Suckow s'occupe de l'exhalation chez les insectes, qui n’a heu, selon lui, que par la voie des trachées ; il rapporte ensuite quelques expériences qu'il a faites sur les larves de la mouche des viandes ( Musca carnaria), pour reconnaître la durée de leur vie, dans d’autres milieux que l'air atmosphérique, p. e. dans-des soluiions alcalines, acides, sa- lines, narcotiques, drastiques, des liquides spiritueux, des hui- les grasses et volatiles. Il résulte de ces expériences que l'action vitale chez les insectes à l’état de larve, est beaucoup plus in- Zoologie. 45x tense et la vie plus tenace que chez les insectes parfaits. Les larves sont moins affectées que ces derniers par les solutions caustiques, narcotiques ou autres, dans lesquelles on les plonge. Plusieurs larves se sont parfaitement bien rétablies et ont con tinué à se développer après avoir été retirées, au moment de pé- ir, d'une solution d'extrait de belladone, d'arsenic, de subli- mé-corrosif et même d'acide hydro-cyanique concentré. La mouche à l’état parfait meurt immédiatement lorsqu'on la plonge dans un pareil milieu, et la vapeur des acides caustiques lui est déjà mortelle. C’est la disposition de l'appareil res- piratoire et du système nerveux, différente chez la larve et l'in- secte parfait, qui doit contenir la raison de cette différence. C'est ce que l’auteur fait voir en comparant les deux âges de l'insecte. L’explication des figures termine ce mémoire. S, G. L. 3b2. ENTDECKUNG FINES EINFACHEN, VOM HERZEN AUS BESCH- LEUNIGTEN KRE1S-LAUFEs #2 den Larven netzflüglicher Insec- ten. — Découverte d’une circulation simple, activée par le cœur dans les larves des Insectes névroptères; par le D' Ca- RUS , avec 3 planches. Leipzig, 1827; Voss. 353. REMARQUES ADDITIONNELLES SUR LA CIRCULATION SANGUINE DANS LES INSECTES, et notamment dans les insectes parfaits; par le prof. Carus, de Dresde. (755; T. XXI, 5° et 6° cah.; 1828, p. 477.) Le Semblis viridis Fabr. offre une circulation fort dis- tincte dans les ailes, non seulement pendant quelques heures, mais encore 2 ou 3 jours après son passage à l’élat parfait. Cette circulation est vive, énergique, et continue d’avoir lieu, méme sous les circonstauces les plus défavorables. Un insecte qui venait d’éclore de sa nymphe fut fixé sur une plaque de verre, avec un peu de mucilage de gomme arabique, de ma- nière qu'il était placé sur le dos, les pattes et la tête libres, et les ailes étendues; la circulation ne cessa que le surlendemain, _à la mort de l'animal. On observa de la même manière le phénomène sur quelques Éphémères ; le sang coule toujours le long du bord interne des ailes et revient par le bord externe. Dans les Insectes dont les aîles ont des veines sans anasto- & 29. 452 Zoologie. moses, on ne voit point de circulation (comme dans beaucoup d'Hyménoptères, de Diptères) ; mais le D'Thienemann a trouvé une circulation très-vive dans les aîles d'un Z£réstalis apiformis , Diptère dont les veines s’anastomosent dans ces parties; le mouvement circulatoire a cessé 12 heures après que l’insecte eut passé à l’état parfait; chez des individus pris à l’état libre on ne vit plus de traces d’une circulation ; on n’en trouva pas davantage chez des Syrphus, des Milesia , des CArysotoxum pris dans l'état de liberté, quoique les veines de leurs aîles s’a- nastomosent. Chez les Colcoptères, la circulation est nulle dans les aîles, mais chez plusieurs d’entre eux, on l'a reconnue dans les Éb- tres. M. Carus la découvrit d’abord chez le Zampyris noctiluca ; elle se fait par pulsations et avec une grande vivacité; la sec- tion des Élytres donne lieu à une forte hémorrhagie. M. Reichen- bach a vu la circulation dans les Élytres du Zycus sanguineus, et le D° Thienemann dans celles du Aelolontha Frischit, du Dermestes lardarius et de la Chrysomela Menthæ. Mais l'opa- cité des parties a nécessité l’emploi de la lumière directe du so- leil pour ces dernières observations. Il résulte de là que les insectes parfaits ne jouissent pas de la circulation sanguine à un égal degré. Dans plusieurs genres de Coléoptères, sinon dans rem entier, cette fonction persiste au moins dans les parties extérieures. Dès l’année 1812, M. Gruithuisen a déjà vu et soupçonné l'existence d’une circulation sanguine dans plusieurs Orthoptères, et notamment dans le Gryllus viridissimus ( Beitræge zur Physiognosie. 1812, pag. 81; et Ucber Naturforschung. 1823, Augsbourg.) 354.1. Sur rrderr QUE LES INSECTES PORTENT À LEUR PROGÉNITURE; par Thomas Carpenter. ( Gill’s Technical Re-. posit.; Tom. III, n° IV, p. 225.) 355. II. SUR LES FACULTÉS INSTINCTIVES ET RAISONNANTES DANS Les Ixsecres; par le même. (Zbéd. ; Tom. III, n° VE, p. 327.) L'auteur s’est d’abord occupé à décrire les exemples d'affec- tion maternelle que les Punaises du noisetier manifestent pour leur progéniture. Il poursuit ses recherches sur des Coléoptères dans leurs diverses démarches, soit pour préparer des nourri- tures , et les approprier à leurs petits, d’après leur nombre, soit Zoologie. 453 pour faire échapper ces jeunes êtres, lorsqu'an objet menaçant leur existence , comme l’homme, les approche de trop près, où qu'il recherche la couvée, le nid de ces espèces. Une foule de preuves, dit M. Carpenter, n'a démontré que l'affection des parens pour leur lignée ne se borne point, comme on le croyait, aux races des animaux supérieurs (à sang chaud), mais s'étend dans tout le règne animal des rangs inférieurs , suivant les lois de la nature. Il observa aussi qu'une Araignée ar- rangea, au moyen de ses fils de soie, une feuille de chou, avec beaucoup de peine, pour former un abri propre à recevoir ses œufs; elle forma d’abord une sorte de tente ou tissu comme en papier. La manière dont elle disposa ses filamens jusqu’au som met de la feuille, et les longues fatigues pendant 3 jours que lui coùtèrent ce travail, les suspensions auxquelles cet exercice con- tinuel l’obligeait pour reprendre ses forces, les entrelacemens des soies pour arrêter les mouches et pour conserver une sorte de chaleur aux œufs, tout cela est décrit succinctement. A la fin du mois, l’Araignée retourne au nid pour voir si la nichée est éclose, et elle ne s’en éloigne pas beaucoup , comme pour veiller si la feuille de chou et toutes choses restent en place, ou si la jeune famille trouve dans les mouches qui se prennent aux toiles dressées par la mère, de quoi fournir à sa subsistance. Telle est la sollicitude de la nature pour la conservation des es- pèces ! En mémoire de ces faits, l’auteur a placé dans son cabi- net tous ces insectes qu’il a fait périr à la vapeur de l’eau bouil- lante. Un autre exemple est pris d’une Guépe fouilleuse (du genre Vespa ), ou maçonne (Sand Wasp), qui va chercher des che- nilles, les saisit par la tête, et dépose un œuf dans le corps de VArachnide pour la nourriture de la larve; mais ce fait était bien connu. On sait aussi comment les Sphex renferment dans des tubes de sable plusieurs chenilles contenant des œufs de Sphex , en même nombre; puis les larves étant écloses et nour- ries de ces chenilles, peuvent sortir de leur prison terrestre. Tout cela est décrit par l’auteur, qui admire la précision des travaux des mères pour la subsistance des larves jusqu'à l’'e- poque de leur transformation, Pour éviter que les chenilles ne se pourrissent, elles ne sont pas tuées par le Spkex , pour que les larves aient toujours une alimentation fraîche, Bonnet avait 454 Zoologie. N°4 354355 déjà publié des observations analogues. D'ailleurs, la larve, dans le corps de la chenille, ne dévore point les organes vitaux, mais seulement les parties graisseuses qui doivent constituer par la suite le papillon. L'auteur s'étonne de ce choix de maté- riaux fait par une larve dans l’intérieur d’une chenille, D’autres Hyménoptères, comme les Abeilles sauvagent, creusent dés trous en terre pour le nombre des œufs qu'elle doit pondre, sans se tromper ; elle y dépose exactement la quantité de riour- riture nécessaire à chacune des larves qui en doivent sortir. M. Carpenter cite ensuite le Spkex fabulosa et ses mœurs dé- prédatrices, avec ses fortes mâchoires pour attaquer les inséc- tes, les tuer, les apporter à ses larves, comme pour habituer celles-ci au meurtre et au carnage, à la manière des mammifè- res et des oiseaux de proie. Les cavernes où ces jeunes monstres sont ainsi nourris, peuvent se comparer, dit M. Carpenter, à l'antre où Polyphème et le géant Cacus, anciens ogres de la fa- ble, dévoraient des humains. Cet auteur cite encore les larves des Silpha, des Necrophorus F'espillo, et d’autres Colcoptères créo- phages, qui éclosent dans les charognes et les dévorent en peu de jours; ces faits sont empruntés aux Mémoires de Gleditsch, insérés parmi ceux de l’Académie de Berlin, pour 1752. Nous avons aussi publié une multitude d’observations ana- logues aux précédentes dans notre Histoire des mœurs de l'in- stinct des animaux, et Von pourrait és que plusieurs de- scriptions de l’auteur en sont imitées (1); cependant il en em- prunte aussi à divers autres ouvrages, comme à l'Entomologie de Kirby et Spence, Tom. 1°”, p. 558, sur l'affection que le Cimex griseus marque pour ses petits. Déjà son histoire avait été tracée par Degéer. Les mères conduisent avec une sorte d’anxiété leur jeune famille, et leur font apercevoir les dangers. Les Perce-oreilles ne montrent pas moins de tendresse mater- nelle, d’après Degéer et Frisch ; surtout pour leurs petits à l’é- tat de larves et avant le développement des ailes. Dans le second article, l'auteur dit qu'on n’a point encore bien défini le terme éesténet qu'emploient une foule d’entomolo- (1) Cela est certainement évident aux pages 357 et 558 du n° 18 du Technological Repository, dans l’article de M. Carpenter sur les facultés instinetives et raisonnantes des insectes , au sujet des abeilles ; les idées ave? absolument exprimées de même ; mon ouvrage €st de 1822, Zoologie. 455 gistes pour désigner les opérations surprenantes de beaucoup de tribus de ces petits animaux, et qu'ils mériteraient que quel- que main habile s’occupât à tracer plus complètement leur his- toire. D'abord , l’auteur parle des Phryganes à l'état de larve aquatique, et du talent qu'elles ont de se former une habitation dans un tube composé de petit gravier et de buchettes en bois ou en feuilles soudées fort solidement par une sorte de ciment. Ces larves vivent ainsi à l'abri d’autres espèces voraces, en se retirant dans cette sorte de cellule ou de guérite. Il y croit re- connaître une sorte de raisonnement dans la manière dont la larve attache son tube ou le dispose pour n'être point entraînée par le courant des eaux. Le même auteur cite encore, dans les Ichneumons, la manière dont les larves et chrysalides percent l’espèce de prison où leur mère les avait enfermées avec de la nourriture , et la disposi- tion de ces cases, ayant une sorte de porte; tout cela paraît à M. Carpenter le résultat d’une série de raisonnemens appropriés à ces espèces. Les chenilles apportées par une guèpe maconne à ses larves , pour les nourrir, comme il a été expliqué plus haut, lui semblent également offrir des preuves de raisonnement. C’est surtout dans les rapports singuliers que Huber a observés entre les Fourmis et les Pucerons , que M. Carpenter voit manifeste- ment une haute raison dans toutes les circonstances de leur vie et de leurs relations réciproques; il n’y a, selon lui, aucun au- tre moyen de les expliquer. Quel n’est pas le raisonnement , d’après lui, du Zrachinus crepitans , où Bombardier , lorsque , approché par son ennemi, le Calosoma inquisitor, carnassier, il lui lance sa bordée de pératds par l'anus , et le met en fuite, en les répétant s’il le faut! Sans doute , d’après M. Cry le Bombardier doit bien rire ensuite dé la frayeur de son brave assaillant. Dans l'hiver de 1826, l’auteur a examiné avec admiration une tente de soie que s’était pratiquée une nichée de chenilles pour se garantir tant du froid que de l'humidité; il décrit leurs procédés pour construire ce tissu. Les Coléoptères ont leur tour. Un scarabée pilulaire , en Ita- he, est fort remarquable par la manière dont il enveloppe ses œufs dans une pelotte de bouze de vache ou de fiente, dont illa roule, pour l’arrondir, du haut d’une sommité, en renouvelant 456 Zoologie. ce manége, pour consolider cette masse et en resserrer les parties. L'auteur rapporte encore comment s'y sont pris deux four- mis pour porter un ver trop lourd pour une seule. Le D'° Darwin attribue aussi à la raison , ajoute M. Carpen- ter, l'adresse avec laquelle une grosse mouche évite les allées sablées des jardins et les autres empéchemens de marche, qui semblent être le résultat de la réflexion dans l'esprit de cet in- secte, autrement ses actes lui paraissent inexplicables, « Une chose m'empêche, donc il faut que je la repousse », telle est la chaîne du raisonnement qui doit se passer dans son petit cer- veau. Nous pourrions suivre l’auteur dans ses autres exemples pris tantôt de Huber , tantôt de l'ouvrage de Kirby et Spence, sur- tout dans leurs Lettres sur linstincet et l'habitation des insectes. Les architectes de la tour de Babel, dit-il, n'ont pas fait d’ou- vrage plus gigantesque que certaines fourmis n’en construisent, de temps immémorial, dans leurs demeures , avec des arches imposantes, des dômes hardis, des colonnades immenses pour de si frèles insectes, bien supérieurs aux Pharaons qui ont élevé leurs pyramides dans l'antique Misraim. Et que dire de tels êtres qu'aucun ancêtre n’a pu instruire ni perfectionner dans les mé- caniques, ni de ces espèces tisserandes brochant des étoffes de soie avec un art plus savant que celui des anciens Tyriens ? N'est ce pas eux qui nous ont montré l'art de former du papier, du carton et d’autres objets de nos modernes manufactures ? Ja- mais les peuples des antiques cités de Babylone, de Ninive, de Rome, de Pékin, au milieu de leurs pompes impériales, ont-elles montré des palais et des édifices aussi gloricux que ceux des ter- mites et des abeilles, etc. La divinité même se révèle dans les œuvres magnifiques de ces faibles créatures, etc. 4 Nous ne pousserons pas plus loin l'analyse de ce travail, qui, quoique intéressant, n'offre que peu de faits nouveaux; M. Car- penter eût dù ne pas craindre de citer les noms des auteurs fran- çais auxquels il a souvent emprunté, mais on sait que pareil usage est fort commun en Angleterre. J.-J. Viry. 356.OB8SERVATIONS SUR LE GRAND FRÉLON BRUN DE La NOUVELLE- GaLLes pu Sup, sous le rapport de l'instinct; par le Rév, Zoologie. 457 John M'Ganvie. Lues à la Soc, Werneriénne d'hist, nat., le 12 janv. 1828. ( Ædinb. new philos. Journal; avril-juin 1828. La Nouvelle-Galles du Sud possède plusieurs espèces remar- quables de Frélons. Ilen est une; petite et noire, qui construit des cellules tétragones , de 3 lignes de long environ , dans les- quelles on trouve quelquefois des petits au nombre de 10 à 12. Ce nid est souvent fixé à la feuille d’un arbre à gomme (Mimo- sa ? ), et caché par le feuillage auquel il tient par une glu très- solide. On trouve un autre petit nid fort beau, dont les habitans n'ont pu être reconnues; sa forme est plus régulière que celle des alvéoles de l'abeille ; il est en forme d’hexaèdre, etses angles forment des arètes arrondies. Le nid du grand Frélon noir et brun est très-remarquable; il est fixé à la brauche d’un arbre, et quelquefois aux rameaux d’un buisson , par le moyen d’une petite proéminence, en forme de bouton, composée d’une matière tenace, sèche et gommeuse, impénétrable à l'humidité, et disposée par écailles imbriquées. Lorsque ce pédicule a atteint la longueur d’un pouce environ, les Insectes commencent à y fixer leurs ceilules ; à mesure que le nombre des cellules augmente, ils ajoutent aussi de nou- veaux matériaux au pédicule, Les cellules ont toutes à peu près la même longueur ( d’un pouce et demi à 2 pouces ); leur fond tourné en haut du côté de la branche de support (car lextré- mité ouverte est toujours dirigée en bas, et les cellules se con- struisent de haut en bas ), est recouvert d’une substance gom- meuse , d’un aspect soyeux, mais sèche’et cassante. Le fond des cellules est d’une forme circulaire, le bouton et le pédicule de forme pyramidale. Le fond de chaque cellule est recouvert d'une substance mince et papyracée; une substance glutineuse durcie unit entre elles les parois des cellules; en bas, les nids sont arrondis et circulaires sur un plan horizontal. Les cellules ne sont pas tou- jours exactement hexagones, mais elles sont disposées sur des rangées très-distinctes ; elles sont moins élégantes que celles des abeilles, et ne renferment aucun liquide; elles ont à peu près de pouce de diamètre. La largeur du nid entier ne surpasse guère le diamètre du fond d’un chapeau. Le nombre des Insectes appartenant à un de ces nids est peu 458 Zoolog. considérable, et s'élève quelquefois à 12 ou 20,ou quelques-uns de plus. Une fois que les cellules ont reçu leurs œufs, elles sont fermées avec une masse papyracée. Les piqüres de ces insectes sont extrémement douloureuses, et il n’y a que les cochons qui ne les craignent pas. > L'insecte à l’état vivant est fort beau ; sur le fond noir desom corps se dessinent un certain nombre de bandes jaunes-brunâ- tres qui entourent le corps ; les pattes et les aîles sont de la méme couleur; le reste du corps est d’un beau noir velouté, et l’extré- mité des aîles est légèrement teinte de pourpre. La première paire de pattes remplit très-habilement l'office de mains. C’est la structure de ces pattes qui explique la forme hexa- gone des cellules. Pendant les grandes chaleurs, on peut voir ces insectes faire le tour de ces cellules et s'occuper de leur con- struction. Après avoir ajouté avec la bouche une parcelle de nouveaux matériaux, l’insecte applique étroitement le corps contre l’une des parois de la cellule, et, après avoir embrassé celle-ci avec ses pattes de devant, il en pétrit les paroïs en exé- cutant un mouvement assez constant de haut en bas et de bas en haut. La matière encore molle et flexible des paroïs de la cellule doit necessairement se mouler sur les côtés et les angles qwof- frent les pattes de l’insecte, et ce qui prouve qu'il en est ainsi, c’est que le fond est arrondi , et que la forme hexagone ne com- mence qu’à la hauteur de la cellule où l'animal a pu appliquer son corps à la paroi extérieure, et embrasser la cellule avec ses pattes. L'auteur a mesuré les différens articles des pattes anté- rieures d’un frélon adulte, et il a trouvé que la longueur des fé- murs correspondait parfaitement à la largeur des paroïs de 60 cellules d’un nid de ces Insectes. Il résulte de là que la forme hexagone que ces animaux don- nent à leurs cellules s'explique par leur organisation , et que l'instinct qu'on a toujours invoqué pour cette explication doit être reculé d’un degré. Un autre exemple de même nature est fourni par un insecte Lépidoptère, le bel Atropos Belladonna. La chenille de cet in- secte se forme un nid pyramidal, quelquefois cireulaire , com- posé de petits rameaux de végétaux. Lorsqu'elle est en voyage, et qu’elle monte sur un arbre, l’on voit quelquefois son nid être attiré vers le haut par petits intervalles; en observant l’insecte Zoologie. 459 lui-méme, on voit sa tête se porter successivement d'un côté et dé l'antré, comme pour explorer quelque chose; le fait est que ce mouûvemens n’ont pour but que de fixer à l'arbre un fil, et dé le renforcer ensuite; lorsqu'il est assez fort pour supporter lé poids du corps, la chenille étend ses pattes de devant, le sai- sit et s'élève, comme sur une échelle de corde. Les degrés de cette échelle sont toujoursà la même distance les uns des autres, ét cette distancé est toujours celle qui sépare la bouche de la prémière paire de pattes. L'échelle est construite de telle ma- nière , que si le degré supérieur vient à se rompre, le second est là pour soutenir l’insecte. L'on voit que, si d’un côté ce phénomène peut être rapporté à l'instinct, il ne paraît plus de l’autre qu'un simple effet méca- nique de l’organisation de l'animal. C’est une grande source d'erreur, en histoire naturelle, d'at- tribuer beaucoup de phénomènes à un effet immédiat de l'in- stinct. Il ne faudrait recourir à ce dernier, que lorsqu'il est im- possible dé trouver aucune cause à laquelle on puisse raisonna- blément les rapporter; car , si on voulait s’en tenir aux causes sécondaires, tout phénomène dans la nature pourrait être dé- duit de Pinstinct. C’est l'ouvrage d’une bonne philosophie de dévoiler les moyens par lesquels la nature arrive si merveilleu- sement aux effets qu'elle a voulu produire. SE 357. Sur LES ANTENNES DES COLÉOPTÈRES, €t Un NOUVEAU genre de cet ordre appelé Psygmatocerus ; par M. Perry. ( Zsis ; 7° cah., p.737, avec fig.) . M. Perty fait remarquer avec raison que la forme des anten- ñés , d’où l’on tire les principaux caractères des familles chez les Insectes, offre si souvent des exceptions, qu'on ne doit la con- sidérer dans la classification que comme caractère secondaire. En effet, il n’est point de famille, quelque naturelle qu'elle soit, comme celles des Longicornes, des Lammellicornes, des Serri- cornes, etc., qui wait quelque genre dont les antennes n'aient une autre forme que celle de la plupart de ces organes dans les autres ; outre cela, la même conformation des antennes se re- trouvé dans plusieurs familles plus ou moins éloignées. Dans le nouveau genre Psygmatocerus , appartenant aux Lon- gicornes, les antennes sont en éventail, au lieu d’être en soie ; 460 Zootogie. ses caractères sont: Antennæ 11-articulatæ ; articulis Q ultèmis Jflabellatis. Mandibulæ corneæ , validæ, porrectæ, breves, acutæ, angulo feré recto armatæ, supra emarginatæ. Palpi? Maxillæ? Labrum minimum , transversum , exsertum, antice pilis longis villosum, obsoleté emarginatum. Labium brevissimum, corneum, connatum , reflexum , lateribus dente valido corneo munitum. L'esp. unique Ps. Wagleri : testaceo-rufescens, pilosulus, tho- race supra piceo, cicatricoso, elytris pallidè cirnamomeis, glabris. Long. 16 lig., larg. 4 +. Du fleuve des Amazones. S—s. 358. DESCRIPTION DE QUELQUES INSECTES COLÉOPTÈRES de la collection du Rev. F. W. Hope, av. fig.; par M. W. Krrsy. (Zoolog. Journ. ; n° XII, 1828 , p. 520). Famille des ScaraBéines Mac L. 1° Genre ScaraBæus M. L.: Sc. femoralis K.: Naso sex den- tato , prothorace dilatato cælato, femoribus anticis maximis di- latatis. Long. du corps, 1 5 de pouce. Hab. au Soudan. Cette espèce doit former un nouveau type dans le genre Scarabæus. 2° Genre Dreranocerus Kirb. : Maxillæ lobo superiori magno concavo, palpt maxillares articulo extimo reliquis longiori ellip- tico ; labiales cylindrici, articulo extimo brevissimo et ferè obso- leto; caput masculum cornutum ; prothorax masculus bicornis ; scutellum tectum. Elytra porcata. Ce genre se range entre les Onüis et les Oniticellus. Dr. Aërbii Hoppe Mss. Long, 1 + lig. Hab. au cap de Bonne- Espérance. 3° Genre Onrris: O. ambigua: grisea obscura, prothorace reticulatim elevato-lineato , elytris bicarinatis ; tibuis anticis ar- euatis. Long. du corps, 4 pouc. +. Hab.: du cap de Bonne- Espérance. Famille des RureLines Mac L. 4° Genre Carysina Kirb.: Nasus subelongatus , rotundatus, margine recurvo; labrum obtusangulum ; mandibulæ magneæ , supra concavæ, subtus convexæ, crassæ, extus rotundatæ ; labium subtrapezoideum, apice subemarginatum; maxillæ...Palpi maxillares quadri-articulati ; articulis 1° et 2° brevibus ; 2° sen- sim crassiort extimo éncrassato ; palpi labiales 3-articulatr ; arti- culo 2° 1°, et 3° 2° longioribus et crassioribus. Antennæ 10-arti- culalæ; et ferè ut in Areodé et Pclidnoté cubitus 3-dentatus ; Zoologie. 46 ünguiculi sèmplices. Prosternum poné pedes anticos rectum, ver- tice planatum ; mesosternum conicum. Ce genre est voisin du genre Pelidnota Mac. L. Esp. Cu. peruviana. Long. du corps, 1 po. {. Hab. au Pérou. Cette espèce offre une particularité remarquable, savoir: sa couleur verte sur le dos qui s’enlève par le frottement, et le fait paraître noir. Section des HéréromÈres Gcoffr.; tribu des TaxicoRNES Latr.; famille des CossyPmines Kirby. 5° Genre Emcrpxazus K.: Oculi céngentes vel supra et infra contigui, nasus rotundatus , subemarginatus, labrum transver- sum. Palpi maxillares quadriarticulati, articulo 1° brevissimo ; 2° elongato, arcuato, clavato ; 3° brevi, apice incrassato , extimo magno, compresso, securiformti; palpi labiales brevis triarticu- lati; articulis duobus primis brevissimis, subtriangularibus , extimo securiformi. Antennæ filiformes; articulo 3° reliquis longiorti ; articulis 5-10 turbinatis majoribus, cum ultèmo subovali clavam formantibus, Corpus feré ut in Helæo , disco longitudi- naliter elevatum, lateribus explanatis reflexis. Prothorazx antice sinu magno ad recipiendum caput ; prosternum carinatum ; me- sosternum anticé excavatum ; metasternum apice rotundatum ; tarsi pulvinati. Ce genre est voisin du genre Helœus Latr. Esp. E. gibbosus ; piceus , elytris basi gibbosis punctato-stria- tis , bicarinatis, margine explanato lævissimo. Long. du corps, 9 lig. Hab. dans l’Australasie, 6° Genre Anezium Kirb. Ce genre doit former une famille à part, sous le nom d’Anerranx, que M. Kirby rapporte aux Blapsides. I en décrit une espèce nouvelle. À. Hopii ; nigro-ænceum , nitidum thorace sub-lacunoso lævis. simo; elytris striatis, strii punctatis ; interstitiis alternis sub- catenulatis. Tong. du corps, 8 lig. Esp. voisine de l'A. Caloso- moides. Les espèces décrites dans ce mémoire sont représentées par de belles figures coloriées. 359. NoïE SUR LE MÉMOIRE DU CAPITAINE LECONTE, intitulé : nouvelles espèces de Coléoptères de l'Amérique du No.&; par M. Th. Say. (Contributions of the Maclurian Lyceum ; Vol. I, n° 2, Juillet 1827, p. 38.) Voy. le Zuler,, Tom. V, n° 116. 462 Zoologie. Selon M. Say, le Colaspis infuscata Leconte est le C. q notata Say; l'Anthicus murinipennis Lec. est l'A. bicolor Say ; j Molorchus affinis Lec. est le M. bimaculatus Say , et le Chryso- nula scalaris Lec. est probablement le CA. decipiens Webér. 360. SUR LA FAMILLE DES CHALCIDIDE ; par J. O0. Wesrwoop, avec fig. (Zoological Journal ; n° XUH, p. 3.) Ce Mémoire est divisé en 3 paragraphes. Dans le premier , l’auteur expose les principes qu'il a adoptés relativement à la nomenclature entomologique; dans le second il traite de l'his- toire et de la nomenclature de la famille des Chalcididæ et de celle des Cyripideæ ; dans le 3° enfin, il examine les caractères de l’un des nombreux genres de la première de ces familles, du genre Cleanymus Latr. Le type de ce genre est le Diplolepis depressa Fabr. C’est sur cette espèce que l’auteur trace ensuite les caractères très-détaillés du genre Cleanymus. Le CI. macu- lipennis (Diplolepis quadrus Fabr.) lui fournit le type d'un nou- veau genre, qu'il nomme Cheëropachus, dont il trace également les caractères. Le Mémoire est terminé par des observations sur les affinités naturelles de ces genres. . 361. SUR LES CARACTÈRES GÉNÉRIQUES DU GENRE FORMICALEO Leach, avec la description de deux nouvelles espèces ; par le Rév. Landsdown Guizpiwc. Mém. lu à la Société Linnéenne de Londres, le 20 nov. 1827. L'auteur établit que, quoique les larves de ces Insectes soient communes partout en Angleterre, on n'a cependant rencontré en Angleterre aucun Insecte parfait traversant les airs. Ses deux nouvelles espèces sont les suivantes : #4 1° Form. Leachi; fuscescens, flavido-maculatus, alis hyalinis, subfalcatis , immaculatis , neuris ciliatis , oculis cupreës ; pedibus peer 2° Form. tarsalis ; nigro fuscescens , flavido-maculatus ” alis hyalinis, immaculatis, subfalcatis, neuris interruplé nigris, stig- mate nigro, pedibus flaventibus, atrovariis. Hab.Demerary. (Zoo- dogical Journal ; n° XIE, p. 599.) 362. HISTOIRE NATURELLE DES LÉPIDOPTÈRES OU PAPILLONS DE France; par M. J. B. GoparT, Ouvrage basé sur la méthode Zoologie. 463 de M. Latreille, avec les figures de chaque espèce dessinées et coloriées d’après nature , par M. P. Duméniz. — Continué par M. P. A. J. Duroncurr. — Nocrunnes. To. IV, première partie, livr. L à XV. Paris, 1827-1828; Crévot. (Voy. le Bullet. ; Tom. XIV, n° 268). La publieation de ce bel ouvrage se poursuit avec célérité : déjà sept livraisons de la 2° partie du Tom. IV ont paru, mais nous nous borncrons dans cet article à parler des 15 livraisons que nous avons successivement annoncées , et qui composent la première partie de ce même Tome. De ces 15 livraisons, les 11 premières comprennent la suite et la fin du genre Noctuelle, les 3 autres sont consacrées aux genres Cucullie, Xanthie, Gonoptère et Calyptre. Ce volume est terminé par une table alphabétique et synonymique des espèces qu'il contient. Il est impossible de voir un ouvrage plus séduisant au pre- mier aspect tant par la beauté du papier et de l'impression, que par l'élégance des figures et le soin avec lequel elles sont enlu- minées. M. Duménil, par l'exactitude des dessins et les succès qu'il obtient pour en faire conserver la vérité à l'enluminure; mérite les plus grands éloges. Il a su faire ressortir, avec un rare bonheur, les différences souvent bien légères qui distinguent des espèces souvent bien peu distinctes entr’elles, telles sont la plupart des Cucullies et quelques Plusies. Le coloriage de plu- sieurs espèces de ce dernier genre présentait de grandes diffi- cultés à cause des taches et des reflets métalliques qui distinguent ces Noctuellites; mais cette partie a été si bien soignée, que l’on peut dire que dans aucun autre ouvrage du même genre les es- pèces dont il s’agit n’ont été aussi bien rendues. M. Duponchel a adopté les genres Cucullie, Xanthie et Ca- lyptre créés par Ochsenheimer, et le genre Gonoptère d’après M. Latreille. Mais en les adoptant, il en a développé les carac- tères qui n'avaient pas été donnés par leurs auteurs : ces carac- tères nous ont paru clairs et précis. M. Duponchel nous à paru aussi rendre avec précision et clarté les différences souvent dif- ficiles à saisir des espèces peu distinctes, et les descriptions nous ont paru, en général, bien remplir leur destination. Nous ferons remarquer parmi les nombreuses espèces de Noctuelles décrites dans les 12 premières livraisons de cette 464 Zoologie. N° 362 r'* partie, la Noctua Treitschkii Boisduval, nouvelle espèce très-voisine de la W. Chenopodii, elle vient de la Provence et du Languedoc. (Voyez le Bulletin; Tome XIV, n° 268, d'après les Annales de la Société Linnéenne de Paris); les N. Boëis- duvalii et Loreyi, celle-ci voisine de la W. pallens, la N. di- dymoides, toutes trois de la Provence où elles nt été dé- couvertes par M. de Saporta, et que décrit M. Duponchel pour la première fois. 11 en est de même de la N. Dejeanü, ainsi nommée par M. Boisduval, et qui vient des environs de Prades, dans les Pyrénées orientales. La N. Lappo Dalman, qui vient de la Laponie; la N. suberis Boisduval, de la Provence et du Languedoc; N. Latreillei Dup., de la Provence et de la Bre- tagne ; les N. contribulis et agathina Boïd., et Zeæ Dup., des env. de Montpellier; la N. Hæmatidea Passerini, des environs de Florence; N. lupula Hubn. Les genres Cucullie, Xanthie, Gonoptère et Calyptre ne contiennent aucune espèce nouvelle. On doit regretter que la coupe primitive de cet ouvrage ait été manquée à son origine, et que quelques dispositions d'exécution en soient défectueuses. Il n’était d’abord question que de décrire les Papillons les plus marquans des environs de Paris, et de contenter les collecteurs plutôt que les entomologistes. Déjà quantité de livraisons avaient paru, quand enfin l'éditeur céda aux vœux de plusieurs naturalistes, et qu'il fut décidé qu'on publierait tous les Lépidoptères d'Europe. Godart, ce savant modeste et éclairé, enlevé sitôt à la science et à ses amis, fut donc obligé de suivre une route mal tracée. Ce n’est qu'après avoir terminé le genre Agrotis d'Ochsenheimer, qu'il se propo- sait de donner une division méthodique des Noctuelles, et ce continuer la publication dans cet ordre. 4 M. Duponchel , continuateur de l'ouvrage, a donné une dy: sion des Noctuelles en 7 genres, dans les observations prélimi- naires du Tome troisième des Nocturnes, et il y annonçait qu'il donnerait le complément du 1°° genre ( Noctua), avant de pas- ser aux autres; mais malheureusement il n’a pas encore réalisé sa promesse, et nous voici arrivés au genre Plusia sans qu'il ait dit un mot d’une quantité d'individus appartenant aux cinq genres qui précèdent, et dont la plupart ont été décrits et pu- bliés par Hubner. Ochsenheimer, Treitschke et d’autres auteurs Zovlogie. 465 étrangers. Nous citerons entre autres les Noctuelles uctuosa, velox, par, calligrapha, congener, fraudatricuia, Ripæ, annexa, peregrina , arotllaceago, platinea , serpentina , argillacea, furva, connexa , bilinea, munda, fluxa, lapidea, caloris, flavida , amæna , candidulæ, atratula, ete., cte., elc. En supposant que M. Duponchel ne regarde point ces espèces comme nouvelles, il aurait été convenable, avant d'aller plus loin, d’en faire men- tion. . En vain objectera-t-on la difficulté de se procurer tous ces individus: avec une somme assez modique, on aurait pu, sans doute, les acheter à Zurich ou à Vienne, ainsi que tous ceux qu'on a déjà copiés d’après Hubner, tels que les Cuculia dracun- culé et spectabilis, \a Xanthia evidens, les Noctua fibrosa et rupicola. Rien ne doit être négligé pour assurer la perfection d'un ouvrage aussi intéressant que celui dont nous parlons, et c’est long-temps avant qu'il soit question d’un lépidoptère qu'on doit s'être mis en mesure pour se le procurer. En ne prenant pas cette précaution, on risque, comme cela arrive quelquefois, - de publier des figures copiées d’après des dessins inexacts, et qu'on est obligé de donner ensuite une seconde fois, quand la comparaison de l'individu qu'on s’est procuré trop tard vient faire sentir la nécessité d’un nouveau dessin; c’est ce qui, pro- bablement, arrivera pour la plupart des individus figurés d'après Hubner, car tout le monde sait combien une seconde copie est déjà loin de loriginal. Cependant et malgré ces observations critiques, nous croyons qu'il vaut mieux, quand on n’a pas une espèce , en copier les figures que les passer sous silence; car il est important d’être complet, et que les souscripteurs ne soient pas dans l'obligation d'aller recourir à une foule d’ou- vrages rares on chers. Nous aimons à penser que pour l’intéressante famille des Geomelra, il n’en sera pas ainsi, et qu'ayant eu tout le temps de se procurer d'avance toutes les espèces connues et publiées, nous aurons un volume parfait sous le rapport d’une publica- tion méthodique, et que tous les dessins seront faits d’après na- ture. Nous conseillons de recueillir ensuite, dans un supplé- ment, toutes les espèces qui seront découvertes durant la pu- blication de l’ouvrage, en les donnant sur des feuilles séparées, B. Toue XVII, 30 466 Zoologie. de manière à pouvoir les ajouter à la fin des volumes corres- pondans , pour faciliter les recherches. Nous avions lu et comparé attentivement le texte et les des- sins, ét nous saisissons avec plaisir l’occasion de faire l'éloge de la précision et de l'exactitude apportée par M. Duponchel dans la description des individus (1). Le défaut d'indication des lo- calités se fait seulement sentir; ceux qui étudient la science ai- ment à profiter des découvertes de leurs devanciers, êt c’est applanir la difficulté de la recherche des insectes parfaits, que de dire un mot de leurs habitudes. Nous aimerions donc mieux, au lieu de nous dire si lindividu est plus rare en France qu’en Allemagne ou réciproquement, phrase qui se répète à la fin de la description de presque toutes les Noctuclles, qu’on nous ap- prit comment on peut la trouver et dans quelles localités? Nous savons qu'il ne faut adopter certains renseignemens qu'avec beaucoup de circonspection, mais nous verrions avec plaisir emprunter aux entomologistes de France quantité de dé- tails, plutôt que de les copier dans Ochsenheimer ou Treitschke, son continuateur , malgré l’estime que nous avons pour ces naturalistes distingués. Sur 173 espèces qui ont paru dans le 4° volume des Nocturnes, la description de près du tiers des Che- nilles est due aux étrangers, un quart est inconnu, il y a donc beaucoup à faire encore dans l'étude de cette partie de l’histoire naturelle. Nous terminerons ces observations par un appel à l'éditeur contre cette singulière disposition de caractères et de lignes de la synonymie de chaque espèce, contraire à ce qui se pratiqne dans tous les ouvrages d’histoire naturelle. À quoi bon ce luxe de grandes capitales pour les noms établis sur une seule ligne? et pourquoi ne pas indiquer les pages et les figures des au- teurs cités ? enfin pourquoi chaque espèce n’offre-t-elle pas une phrase linnéenne latine? Il n’est pas permis de se soustraire à un usage généralement adopté, à une règle dont une incontes- table utilité a fait sentir le prix. x 363. H1STOIRE NATURELLE DE L'OIKETICUS, NONVEAU GENRE DE LépipoprÈres; par M. Lansoowx Guicninc. (Mém. lu à la (x) Une erreur s’est glissée dans les chiffres romains qui indiquent en tête du texte le n° des noctuelles depuis 565 jusqu'à 593, le n° qui vieut après 565 est 556 , et l'erreur se continue jusqu’à la fin du volume. Zoologie. 467 Société Linnéenne de Londres, le G juin 1826. — Trans- actions of the Linnean Society ; Vol. XV, 2° partie, p. 371 ). Avec 3 planch. Le genre Oéheticus (1), que l’auteur vient de créer, est voisin du genre Zeuzera (Lar.) C’est en 1817 qu'il l'a, pour la pre- mière fois, observé dans l'Inde occidentale, Voici les caractères génériques et la description des deux espèces que ce genre con- tient. Genus OrKkETICUS. Mas. Os sémplicissimum ; lingua aut nulla aut omnind intrà os retracta. Labium partitum ; ramé apice squamosissimi. Abdo- men extensile, elongatum. Glans penis longitudine corporis, extensilis , non retractilis ? spinulis recurvis sparsis. Fæm. /mago semper pupicola, obesa , segnis, aptera. Aures ? duæ frontales , excavatæ indistinctæ. Os simplicissimum. Lén- gua nulla. Palpi nulli. Antennæ nullæ. Pedes spuri , brevissimi , apice truncati. Unguiculé null. Thorax vix déstinctus, segmentis quatuor ? cute pergamened tectus. Ovarium ferè magnitudine ab- dominis. Pupa subcoarctata , GARINA THORACICA superiori mox dehiscente ad marem reciptendumn. Larnva obesa, pilis sparsis. Mandibulæ validissimæ. Ocelli plurimi. Labrum emarginatum. Antennulæ setigeræ. Palpi duo apice appendiculati. Pedes sex validissimi ad januam clauder- dam (hostibus appropinquantibus). Propedes decem , duobus analibus. Colus (instrumentum textorium ) extensilis , seté utrin- qué unicä , apice perforatus ; dum pascit animal in fossulé guttu- rali reconditus. HaniracuLum TT ñn] PTRR ya 1e voi | LEE 84 00 Cl aaD1a À Ua es auoe. È po 4 M a Ti 08 AE "12 | aïû A4 PTT 1168. ER EL anna TA em ROITADAE ARMATURES ti ET 7 voor Ai CLNCE ES 2 ‘és Dee A % ed AÔHAM EM à és ré Énes ( . amärraser ia 05, Re sam En LE L'AtSe. ; EP vd ab ons se: Vi SAATAIÉ “se ._ ASE Doit 0 18 Ve çoquets. Fo opt énaranraE ssl k D OURS 1x ra MMrsod? , rh tr yuridièe n : En Dis ; dr: : “0 LL EE AVIS. 1. Lus Journaux, REGUEILS PÉRIODIQUES, Mémoines ou T'rAN- 2TIONS DES SOCIÉTÉS SAVANTES, seront reçus en éghange d’une ou plusièurs sections du Bulletin, an choix des éditeurs et d’après Les x respectifs d'abonnement, On engage ceux qui n’ont point encore 2ctué cèt échange à accepter, afin de concourir réciproquement progrès des sciences et de l'industrie. . Les Aurrurs ou Énireuns des écrits de toute nature sur is ences, l'industrie ou l’art militaire, sont invités à les faire parvé- , brochés et francs de port, avec l'indication du prix, à la direc- du Bulletin, rue de PAbbayé, n° 3. Le reçu en est constaté par sertion de l'annonce ou de l'analyse de louvrage, et par l'envoi éditeurs des articles imprimés extraits du Bulletin. 3. Les SOciérée ©‘ wymE£s DE TOUS LES pays sont également in- e Lulletin, l'extrait détaillé des PAPE ’asnonce des prix-qu'elles proposent et leurs LITIQUES ET PUREMENT LITTÉRAIRES n'entrepl e du Bulletin. e des Sociétés savartes, des écrivains et des libraires de sseconderont les vues qui ont fait établir cette entreprise. ivans, comme celui de l’industrie et de la librairie, est de ioyen qui leur est offert de répandre généralement et rapide- ‘ratssance des ou rages qui paraissent. Muis les difiicuités et les u’ou éprouve à faire parvenir les livres à Paris entravant quelque- desir, noes allons indiquer iei qnelques moyens faciles et peu dispen- x dont on peut se servir, soit pour l'envoi des livres destinés a l’anronce s lé Bulletin, soit pour l'envoi des jourraux adressés en échange de ce fuel. On recommande seulement d’expédier les uns et les autres immé- tement après leur publication. On peut, d'après les traités cozclus avec la Franc, affrancbw, pour 15, sous bundes croisées, les ouvrages brochés au prix de 10 centimes cu ous par feuilie d'impression ;.dans les pays suivans : le ROy. DE Ssr- IGNE; -— le Hoy. nes Pays-Bas; — toutes les PROVINGES PRUSSIENNES RPAPSEnS et en Pologne, toute la Prusse. — Hamsourc , le Hano- » -—} GRAND-DUCHÉ DE Bank, — toute l'ALLEMAGXE enfin, excepté FN R : de cette inanière les journaux échangés seront respectivement anchis jasqn'à destination. Dans Îles pays suivans, les libraires icdiqués ci-après veceyront Îles es et les jonrnanx, et te ci les fullerins envoyés par la Direc- , en échange de ces derniers. On devra s'entendre avec ces libraires rl SfRanchisement et le port. e Danemarx peut faire remettre à Copenhague chez M. Deichmann, son Gyldendal; la Suëde, à U psal, chez M. Palmblad. a Russie peut faire Sp à Memel , où remettre chez MM: Bells- Jet (RCRERS Saint-Pétersbourg , et Riss à Noa ï PÉNGRETERRE, ses coLontes, et les {npes OrtENTALES peuvent foire ettre à Londres, chez MM. Trentrel et Wuriz et Ci. a Porosxe RussR, l'Aurricar, la Houème, 4 Honcrie, peuvent, 1e toute l'Allemagne, la Russie, le Danemark et la Suëde, faire re- tre à Leipzig , par voic de librairie, chez M. Barthe, qui pouria expé-- de lc mêmemanière, les Bulietins d'échange. Le 6rAKD-DucnË pe BAnx ‘peut faire remetire à Stras 1 ps MM, Treuttel et Wuytz et C°, la Suissx, à Genève, chez M, Cherbul : La Toscane, Lx EQUES, l'Érar rONTIFIGAL, peuvent faire affrañchie à Sarzane ou depofer à Florence, chez M. Piatti. Le roy. pe Are Stcrex peuyedt déposer à Naples, chez MM. Borel et Ce, À L'Esrag#a et le Ponrocar Peuvent faire affranchir à Bayonne | rt mettr adrid, chez ,,..,; et à Lisbonne, chez MM. P.-et G. Rey. 0 “Non Érars- Unis D'AmÉRIQUE, tout doit être déposé chez M. Carey où , libraires à New-York, qui remettront les Bulletins d'échange. Alt Les anteurs Où éditeurs n'auront à payer aucuns frais de port pour la | France, L'on peut anssi adresser les ersvois à MM. Eyriès frères, négocie | au Hävre, par le paquebot mensuel. Ce Meyen « est lodiqne Mi 2: l'AMÉRIQUE KÉRIDIONALE. Nota. Il est expressément recoMhINAE Qu les ou l'adresse suivante : 4 7a Direction du Bulletin ar: 7 sciene Tindustrie, vae de V'Abh baye , n° 3, à Paris, et de! la couverture, poar obvier aux Fes dus Je é. àraient à se rompre, ON S'ABONNE EN PAYS ÉTRAN A Amsterdam , chez G. Dufour et C®, ) A Berlin, + Duncker €t Humblot.. «+ GC. A, Jenni,, . n .. Marcus. ; A Bruxéllesi,...... AL Dewat ; et à Ja Li « brairie } arisienne. [4 A Copenhague Eva dal. A M « A Dresde. , , : je A Philadelph 12 Clierbullies: ORACLE Saint-Pétersbourg. . A Haméourg Perthès et Besser. À Stuitgard.…... . A Lepsig «+ Barth. A Turin... Liga USE +: :CoMardin. A Tasse -.. Pet G. Rey.) PRE Varsovie... 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