= % a evue à rie International Re Vol. 12 n0.4 pour la pin ¢ Le Y Octobre-Décembre 1996 conservation on nature de la nature conservation NA. OY October-December 1996 en Afrique in Africa UNEP / PNUE Nature et Faune Wildlife and Pature 4 SA ® + # re TMC MU HONTE EE ROSE Ng GR Wy od Nature et Faune Volume 12. n° 4 Octobre-Décembre 1996. October-December 1996. La revue Nature et Faune est une publication internationale trimestrielle destinée à permettre un échange d'informations et de connaissances scientifiques concernant la gestion de la faune, l'aménagement des aires protégées et la conserva- tion des ressources naturelles sur le continent africain. "Nature et Faune" is a quarterly international publication de- dicated to the exchange of information and scientific data on wildlife and protected areas management and conservation of natural resources on the African continent. Editeur - Editor a.i. : J.D. Keita Ass. Editeur - Ass. Editor : J. Thompson Conseillers - Advisers : J.D. Keita, P. Koné Nature et Faune dépend de vos contributions bénévoles et volontaires sous la forme d'articles ou d'annonces dans le domaine de la conservation de la nature et de la faune sau- vage dans la Région. Pour la publication d'articles ou tout renseignement complémentaire, écrire à l'adresse suivante: "Nature et Faune" is dependent upon your free and voluntary contributions in the form of articles and announcements in the field of wildlife and nature conservation in the Region. For publication of articles or any further information, please contact: Revue NATURE ET FAUNE F.A.0. Regional Office for Africa P.O. BOX 1628 ACCRA (Ghana) ole!) y | eee RENE tr SR ire - ntents Some physical characteristics and processing of giant African edible snails with reference to Ivory Coast ..:::.....: RSR RS TR PRE CT D ER ren 2 Biogeographical factors influencing the distribution of the African spurred tortoise (Geochelone sulcata) in the Sahel. .......... ee ee ee ere GS 10 Une première analyse de la chasse dans le Parc National du Haut Niger . . . RO At the tk à 13 Présentation d’une formule validée établissant la relation entre les valeurs pastorales des espèces fourragères et les capacités de charge dans une réserve de faune soudanienne ....:. eee ee 30 Printed by The Advent Press, Accra, Ghana Editorial Ce numéro fait une place importante aux pro- blèmes d'aménagement durable de certaines es- pèces animales qui peuvent se révéler source non négligeable de nourriture pour les hommes; un ar- ticle en particulier traite de l'élevage des escargots géants en Côte d'Ivoire, un second de la réparti- tion de la tortue africaine à épéron au Sahel et un traite de l'analyse de la chasse dans le Parc Na- tional du Haut Niger en Guinée. ll est essentiel que la conservation de la nature génère des ressources pour les communautés les plus concernés, car il s’agit en général de leurs terres qui sont mises sous régime de conservation ou de terres où ils sont bénéficiaires de certains droits d'usage. C'est en tout cas le message que l'Editeur sor- tant de Nature et Faune a voulu faire passer pen- dant tout le temps qu'il a dirigé la revue. Mr J.D. Keita nous quitte en effet, pour occuper à partir du 15 Septembre 1996, les fonctions de Représen- tant de la FAO au Togo. Nous lui souhaitons bonne chance dans ses nouvelles fonctions et lui donnons l'assurance que la revue continuera à être en Afrique, le lieu privilégié de rencontre des idées de tous ceux qui croient à un aménagement durable des res- sources renouvelables dont la Nature Africaine abonde. The current issue gives prominence to problems relating to the sustainable management of certain species of wildlife which could be important sources of food for human populations; this is trea- ted particularly in an article on breeding of giant snails in Côte d’lvoire, another on the distribution of African spurred tortoise in the Sahel, and a third on a study on hunting in the Upper Niger National Park in Guinea. It is essential that nature conservation should ge- nerate resources for the communities directly concerned, because in most cases it is their land or land to which they have certain user rights which is taken for conservation projects. This is especially the message that the outgoing Editor of Nature et Faune has sought to get ac- cross during the entire period that he managed the review. Mr J.D. Keita is leaving us to assume du- ties as FAO Representative to Togo as of 15th Sep- tember 1996. We wish him good luck in his new function and assure him that the Review will continue to repre- sent in Africa, a privileged forum for sharing the ideas of all those who believe in a sustainable ma- nagement of renewable resources which abound in Nature in Africa. SOME PHYSICAL CHARACTERISTICS AND PROCESSING OF GIANT AFRICAN EDIBLE SNAILS WITH REFERENCE TO IVORY COAST LES ESCARGOTS GEANTS COMESTIBLES D'AFRIQUE: QUELQUES ASPECTS PHYSIQUES ET PREPARATION EN COTE D'IVOIRE Aboua Firmin et Boka Kouadio* INTRODUCTION In West Africa, wild snails seasonally collected in the forest belt are used as a source of protein. Among these snails, Achatina achatina Linné has been widely spread and consumed in the forest belt, whereas Archcachatina marginata is little ap- praised by several West African peoples because this snail is dark and is supposed to bring misfor- tune on people. Indeed, Achatina achatina has been regarded as the main source of animal pro- tein in the diets of the people inhabiting the forest belt (Beckett, 1994). Before consuming snail meat, the molluscs are prepared for cooking fol- lowing several methods. Some people boil the snails in hot water to enable easy removal from its shell. Snails can be cooked in the fire of wood to make removal of shell easier before the use of meat in soup or sauce for eating futu (pounded cassava, Manihot esculenta Crantz, and plan- tain). The snail meat can also be fried before ea- ting. Smoking the snail meat helps to preserve it for a long time. During the past decade Monney (1994) has reported that several articles have des- cribed the natural range, economic importance and utilisation of giant African snail with special re- ference to Ghana. In the Ivory Coast, Zongo et al. (1990) have reported in an article on the breeding INTRODUCTION En Atrique de l'Ouest, les escargots sauvages périodiquement ramassés dans la ceinture fores- tière constituent une source de protéines. Le plus répandu et le plus consommé de ces escargots dans la zone forestière est l'Achatina achatina Lin- né, alors que l’Archachatina marginata est très peu apprécié d’une grande partie des populations ouest-africaines à cause de sa couleur noire et parce qu'il est supposé porter malheur. En effet, Achatina achatina est considéré comme la princi- pale source de protéines animales dans les ré- gimes alimentaires des populations de la zone fo- restière (Beckett, 1994). Avant d’être consommé, le mollusque passe par diverses étapes de prépa- ration. Les escargots sont des fois bouillis pour pouvoir être plus facilement dépouillés de leur co- quille. Ils peuvent être flambés au feu de bois pour cette méme fin, et la chair est plus tard utilisée pour la soupe ou la sauce qui accompagne le fou- tou, le manioc (Manihot esculenta Crantz) et la ba- nane plantain pilé. La chair d’escargot peut éga- lement se consommer frite. Fumée, elle peut se conserver pour une longue période. Au cours de la dernière décennie, Monney (1994) a signalé que plusieurs articles avaient paru sur l'habitat naturel, l'importance économique et l’utilisation de l’escar- EP ee ner - _e Achantina achatina Linné (Photo : Aboua F.) of the giant African snail Achatina achatina, but no information on the physical parameters and the traditional processing of giant African edible snails is available. Aboua (1990, 1995) has analy- sed the chemical composition of Achatina fulica, Achatina achatina and Archachatina marginata. The purpose of the study was to investigate the effects of processing on the chemical composi- tion of edible snails gathered in the Ivory Coast and to characterize some physical parameters. MATERIALS AND METHODS MATERIALS Mature snails (Achatina achatina Linné) used for this experiment were purchased from a local mar- ket in Abidjan. They were washed and stored in the laboratory at 26°C. got géant d’Afrique avec une référence particuliére au Ghana. En Côte d’lvoire, Zongo et al. (1990) ont publié un article sur l'élevage de l’Achatina achatina, l'escargot géant d’Afrique, mais aucune information n’est disponible sur les caractéristi- ques physiques et la méthode traditionnelle de préparation de ces mollusques comestibles. Aboua (1990 et 1995) a étudié la composition chi- mique de l'Achatina fulica, l'Achatina achatina Lin- né.et l’Archachatina marginata. L’étude avait pour objectif de déterminer les ef- fets des diverses méthodes et étapes de prépara- tion sur la composition chimique des escargots comestibles ramassés en Côte d'Ivoire et d'en identifier quelques caractéristiques physiques. MATERIEL ET METHODES MATERIEL Les escargots adultes (Achatina achatina Linné) utilisés pour cette expérimentation ont été ache- tés dans un marché local à Abidjan. Ils ont été SAMPLING Six lots of ten snails each were randomly selec- ted. Five snails from each lot were then taken at random for physical analysis. PHYSICAL DETERMINATIONS Mature molluscs with almost identical size and weight were used for these analyses. Snail meat and shell weights were determined with an analy- tical balance. For this determination, the shells of live molluscs were broken and removed with a big knife. The snail meat was stored at 5°C for this physical analysis. Mature snails (Archachatina marginata) were al- so used for this experiment in order to compare lavés et conservés au laboratoire 4 une tempéra- ture de 26°C. ECHANTILLONNAGE _ Six lots de dix escargots chacun ont été choisis au hazard. Un échantillon aléatoire de cinq escar- gots a été prélevé sur chaque lot pour des ana- lyses physiques. ANALYSE PHYSIQUE Des mollusques adultes de taille et de poids presque identiques ont été utilisés dans ces ana- lyses. Le poids de la chair et des coquilles a été déterminé avec une balance analytique. Pour ce faire, les coquilles des mollusques vivants ont été cassées et ôtées à l’aide d’un grand couteau puis Archachatina marginata - (Photo : Aboua F.) its physical parameters with those of Achatina achatina Linné. STATISTICAL ANALYSIS The student’s t test was used to detect signifi- cant differences (P <0.05) in the physical proper- ties. PROCESSING OF SNAIL MEAT Samples of snail products were prepared accor- ding to the traditional methods practised by Ivo- rian women (Fig. 1). For samples preparation, three identical lots of molluscs were made up from one lot, each snail meat being cut lengthwise. The first lot was used for analysis of the raw product, and the third for analysis of processed materials. Ten gramme samples (four samples each of 5 snails) were used for proximate and mineral com- position. These analyses were determined in five replicates by the AOAC (1980) method. Mineral contents of samples were analysed by atomic absorption in a Perkin Elmer spectropho- tometre Model 380 and a flame photometry me- thod using an Eppendorf Geratebaü 077853-83 photometre. The charcoal grilled snail meat was not analy- sed. The results for raw and processed meat were compared on the basis of student’s t test for two averages (P <0.05). RESULTS Data in table 1 show the results of physical pa- rameters analyses. They showed that the ave- rage meat weight of snail was lower than that of shells. All ratios indicated in table 1 characterized the species of snail. They were constant and an increase or a decrease in meat or shell weight af- fected them. la viande conservée a une température de 5°C pour l'analyse physique. Des escargots adultes de l'espèce Archachatina marginata ont aussi été utilisés pour cette expéri- mentation afin de pouvoir comparer les résultats obtenus avec ceux de l’Achatina achatina Linné. ANALYSE STATISTIQUE L’essai de l'étudiant "t" a été utilisé pour détermi- ner les importants points de divergence (P < 0,05) au niveau des propriétés physiques des espèces. TRAITEMENT DE LA CHAIR D’ESCARGOT Des échantillons de produits à base d’escargot ont été préparés suivant les méthodes tradition- nelles ivoiriennes (Fig 1). Pour préparer les échantillons, un lot de mollusques a été divisé en trois parties identiques, chaque chair d’escargot étant découpée longitudinalement. Le premier lot a été utilisé pour l'analyse du produit brut et le troi- sième pour l'analyse du matériel transformé. Des échantillons de dix grammes (quatre échantillons de cinq escargots chacun) ont été utilisés pour dé- terminer la composition minérale approximative du produit. Ces analyses ont été faites en cinq exemplaires en utilisant la méthode AOAC (1980). La composition minérale des échantillons a été analysée avec la méthode d'absorption atomique dans un spectrophotomètre Perkin Elmer Modèle 380 et une méthode de photométrie par flamme grâce à un photomètre Eppendort Geratebaii 077853-83. La chair d'escargot grillée au feu de charbon de bois n’a pas été soumise à l'analyse. Les résultats obtenus avec les échantillons de chair crue et de chair traitée ont été comparés sur la base de l'essai de l'étudiant "t" afin d'avoir deux moyennes (P <0,05). Table 1: Physical characteristics of the two species of snail tested RESULTATS Weight” Achatina Achatina Linné Archachatina Marginata Total weight (g) 179.12 (42.45) 731.34 (84.70) Le Tableau 1 montre les ré- Meat (g) 68.22 (16.25) 93.56 (39.34) sultats d’analyses des traits Shell (g) 100.87 (29.21) 129.06 (48.12) physiques de l’escargot Mest 0.708 (0.164) 0.766 (0.317) géant. Ces données mon- Shell Meat 0.403 (0.139) 0.420 (0.078) trent qu'en moyenne la chair Total weight de l’escargot pèse moins Meat 0.408 (0.066) 0.409 (0.080) : ee que sa coquille. Tous les +: means of forty samples Values in parenthesis are S.d. Table 2: Proximate composition of raw and processed snail meat (Achatina Achatina chiffres qui figurent au ta- bleau 1 se rapportent a des types d’escargot. Ils sont constants et sont affectés par toute augmentation ou diminution du poids de la chair ou de la coquille. Linné) Boiled Raw Fried | Smoked (%){ Fresh | Frozen | Canned La composition approxi- (%) (%) (%) (%) Ce) mative du produit brut et de Moisture | 45.5 3.5 7.80 28.0 25.5 31.0 ant détiée bo o D 44.5-46.5| 481-619 | 7.11-8.49 | 264-296 |24.6-26.4] 27.4-3.49 Ë gure au tableau 2. Les résul- Protein | 67.3 70.9 73.6 702 69.0 70.5 (Nx6.25) | 67-67.6 | 69.9-71.9 | 72.6-74.6 | 690-706 |68.8-69.2| 69.1-71.9 tats ont prouvé que la teneur Lipid 462 8.15 369 315 147 | 458 en humidité variait entre 4,52-4.72| 7.80-8.50 | 3.34-4.04 | 365-385 |4.27-4.67| 2.38-4.78 45,5% (produit brut) et 5,5% Ash 6.77 6.35 6.29 5.89 5.11 6.68 (chair d’escargot frites), ce 6.67-6.87| 6.31-6.39 | 6.25-6.33 | 5.79-5.99 |5.01-5.21| 6.58-6.78 qui suppose qu'il y a une All data are means of five replicates, expressed on a dry weight basis, unless otherwise stated, all values are percentages. The proximate composition of the raw materials and their processed products are listed in table 2. The results showed that the moisture content va- ried from 45.5% (raw material) to 5.5% (fried snail) suggesting that there was a great loss of water du- ring cooking. An apparent increase in proteins was found during processing. It could be due to the loss of other nutrients in samples. The lipid le- vel was lost during cooking except for the fried snail meat which absorbed great amounts of oil while being fried (8.15%). The losses observed in ash were more or less variable. perte considérable d’eau pendant la cuisson. Une augmentation apparente en protéines a été observée au cours de la préparation; ce- ci ‘pourrait être dû a la perte d’autres nutriments dans les échantillons. Le niveau de lipides baisse au cours de la cuisson sauf en cas de friture où la chair absorbe beaucoup d'huile (8,15%). La perte constatée au niveau de la cendre varie plus au moins. Divers niveaux de pertes de macroéléments (ta- bleau 3) (calcium, potassium, phosphore, sodium, magnesium) ont été constatés au cours de la transformation excepté une augmentation consi- dérable du niveau de calcium et de sodium (chair Table 3: Mineral content of raw and processed snail meat (Achatina Achatina Linné) frite) de phos- Boiled phore, de potas- Mineral Raw Fried Smoked Fresh Frozen Canned sium et de magne- pares sium (chair fu- ar 1280 1290 1190 1170 1250 1170 j 1080-1480 | 1090-1490 | 1089-1290 | 1020-1320 | 1050-1450 | 1020-1320 mée) : Aucun p* 530 360 600 490 470 480 changement en s 530 30-510 | 440-520 + 480-580 | 327-392 | 550-650 | 450-53 4 matière de ma- x’ 530 390 620 400 280 240 } Ay: 480-580 | 373-407 | 570-670 | 360-440 | 250-310 | 220-260 gnesium n’a été Na es Los ae oo pe a observée dans la 145-155 | 176-210 | 114-126 | 126-134 77-83 67.5-72.5 : Rs - 5 3 55 5 aC 5 chair bouillie. < 202-242 | 185-195 | 253-267 | 202-242 | 195-235 187-227 Le tableau 3 Fe* 46.9 34.5 26 43.2 443 38.6 montre une dimi- 43-499 | 33.3-35.7 | 24.6-27.2 | 40.2-46.2 | 41.3-47.3 | 28.6-48.6 ; : A = 407 294 3.08 3.40 299 3.03 nution importante 3.57-4.57 | 2.76-3.12 | 2.26-3.90 | 3.1-3.70 | 2.89-3.09 | 2.73-3.33 au niveau des Ma” 0.85 0.74 0.98 1.07 0.64 0.97 microéléments 0.72-0.98 | 0.64-0.84 | 0.85-1.11 | 0.57-1.57 | 0.46-0.82 | 0.84-1.27 i 2.28 4.55 5.24 7.70 7.34 0.64 (fer, cuivre, man- 2.08-2.48 | 3.73-5.37 | 5.14-5.34 | 7.20-8.20 | 7.1-7.54 | 0.14-1.14 ganèse et zinc) All data are means of five replicates, expressed on a dry weight basis expressed as a percentage content in mg Variable losses in macroelements (table 3) (cal- cium, potassium, phospohorus, sodium and ma- gnesium) were observed during processing ex- cept for a significant increase in calcium and so- dium (fried meat), phosphorus, potassium and magnesium (smoked meat). No change in ma- gnesium (boiled snail) was found during cooking. In table 3, significant decrease in microelements (iron, copper, manganese and zinc) were found for all processed products except for an increase (0.98 mg/100g) in smoked meat, (1.07 mg/100 g) in boiled snail and (0.97 mg/100 g) for boiled can- ned meat. DISCUSSION The snail needed processing before consump- tion. During this process, the meat was diversely affected in its proximate composition and mineral contents. The changes (increase or decrease of nutrient) observed in the amount of nutrient were variable, depending upon the various processes dans tous les pro- duits transformés sauf une augmen- tation de 0,98 mg/100g dans la chair fumée, 1,07 mg/100g dans la chair bouillie et 0,97 mg/100g dans la chair bouil- lie et mise en conserve. DISCUSSION L’escargot doit être traité avant d'être consom- mé. Au cours de la préparation, la viande subit des changements quant à sa composition générale et minérale. Les changements (augmentation ou di- minution) observés au niveau des nutriments sont différents et varient suivant le processus de trans- formation utilisé et qui affecte la valeur nutrition- nelle de l’escargot. La chair d’escargot est une ex- cellente source de protéines qui sont apparem- ment rehaussées par les divers modes de traite- ment du mollusque. Les valeurs minérales sont très peu altérées par la cuisson. Le problème ali- mentaire majeur auquel sont confrontées la plu- part des populations d'Afrique et qui affecte parti- culièrement la santé des enfants est la carence en use of a sharp pointed tool 10 hook the head foot and twist the animal in shell > Ereshly Boiling in water removed : ; Charcoal grillin ; _, from its shell Pre , Charcoal grilled S 7 snail removed from its shell ing of Smoking Smoked Cold storage enn ‘ un cr oi Eee = Breaking With the juice of of shell citus fruit Fried snail clearing — agent L for the copious N mucus cab Vv fanning Cannedsnail = << Freshly _ snail slot nes Boiling meat Washing tence Vv popes Washed snail sauce meat Preparing of Sauce Or stew NW with snail meat with snail meat Figure 1: Traditional processing of snail meat in Africa except for canning and cold storage Escargot entier Usage dun outil pointu pour saisir la tête de l'animal et le tortiller dans la coquille P >> Chair fraiche bouilli et dépouillé de sa coquille Grillée au charbon Char descaon € > Separation dea chan de la coquille de ‘escargot grillé au teu de charbon. de bois. brisure Fumage Chair de Congelation de la coquille Chair desc arqot < > ——> fumee 9 brisure de Nettoyage du la coquille Mucus abondant à l'aide de citron Frite ou de tout autre agrume Conserve 9 v Chair d'escargot ~ _____ Chair d'escargot Chair d'escargot préparée en conserve fraiche Ebouillantage Nettoyage Nettoyage et + Préparation Chair d'escargot de la sauce lavée Préparation y de la sauce Sauce à la Sauce à la viande descargot viande d'escargot Figure 1: Méthodes de ion de la chair d'escargot en Afrique, saut la mise en conserve which affected the snail's nutritional value. The snail meat was an excellent source of protein which was apparently improved by processing molluscs. The mineral values were little affected during cooking. The main dietary problem in most parts of Africa, which particularly affects the health of children is lack of protein. This would be relieved greatly if the snail meat was more widely used in mollusc sauce. Frying in palm oil was also advantageous be- cause it enriched snail meat and stew with lipids. Smoking could be developed to improve or in- crease the shelf life of snail meat and it is easy to market even at great distances. Industrial proces- sing of snail meat was possible using the cold sto- rage and canning processing. CONCLUSION Snail meat, being rich in proteins and minerals, could be recommended to improve food intake of Africans. REFERENCES Aboua F, 1990. Chemical composition of Achati- na fulica. Tropicultura, 8, 3, 121-122. Aboua F., 1995. Proximate analysis and mineral content of two giant African snails consu- med in the Ivory Coast. Trop. Sci., 35. AOAC, 1980. Official methods of analysis, 11th edn. Washington DC. Association of Offi- cial Analytical Chemists. - Beckett, W.H. 1994. Akokoaso, A survey of a Gold Coast Village. Monographs on snail Anthropology, 10 London School of Eco- nomics. Monney, K.A. 1994. Effects of different dietary regimes on growth and reproductive func- tion of formed Achatina fulica Bowdich. protéines. Cette carence pourrait être atténuée considérablement si la chair d’escargot pouvait être davantage imprégnée de la sauce du mollus- que même. La chair d’escargot frite dans l'huile de palme présente aussi des avantages car elle se trouve ainsi enrichie en lipides. La chair du mollusque peut être fumée en vue d’une plus longue durée de conservation et pour en faciliter la commercia- lisation même dans des marchés éloignés. La transformation industrielle a été facilitée grâce à la conservation au froid et à la mise en boîte. CONCLUSION La chair d’escargot riche en protéines et en ma- tières minérales pourrait être recommandée pour améliorer la qualité de l'alimentation des africains. Snail farming research. Vol V. published ___ by the Italian snail farmers’ association. Zongo D., Coulibaly M., Diambra O.H., Ajiri E. 1990. Note sur l'élevage de l'escargot géant africain Achatina achatina. Nature et Faune (FAO); 6 (2) : 32-44. * Centre Ivoirien de Recherches Technologi- ques (CIRT) 09 BP 922 Abidjan 09 Côte d'Ivoire BIOGEOGRAPHICAL FACTORS INFLUENCING THE DISTRIBUTION OF THE AFRICAN SPURRED TORTOISE GEOCHELONE SULCATA IN THE SAHEL LES FACTEURS BIOGEOGRAPHIQUES QUI INFLUENCE LA REPARTITION DE LA TORTUE AFRICAINE A EPERON GEOCHELONE SULCATA AU SAHEL Dr Michael R.K. Lambert* The following abstract is based on that of a pa- per which appeared in the first volume of a new journal (1993) Chelonian Conservation and Bio- logy, published by the Chelonian Research Foun- dation (USA) for the IUCN Species Survival Com- mission Tortoise and Freshwater Turtle Specialist Group. "Geochelone sulcata in Mali inhabits woodland savannah, grass-carpeted during June-October Le résumé suivant correspond à la traduction d'un article paru en 1993 dans le premier volume du nouveau journal: Chelonian Conservation and Biology, publié par la Fondation de recherche chélonienne (EUA) pour l'équipe de spécialistes des Tortues terrestres et d'eau douce de la Com- mission de I’UICN sur la survie des Espèces. Je remercie le Docteur Roger Bour, du Muséum Na- tional d'Histoire Naturelle de Paris pour son aide à la traduction. "Geochelone sulcata (Cryptodira: Testudinidae) habite au Mali les zones de savane arborée, couvertes d'herbe pendant la saison des pluies, de juin à octobre; après le dé- but de la saison sèche, la végétation, piétinée par le bétail, devient en moins de six semaines très clairse- mée. Lorsque la température de l'air dépasse 32°C les tortues cherchent refuge pour se protéger du soleil de midi; elles estivent durant la saison sèche. L'espèce habite la zone sou- dano-sahélienne, où les précipita- tions annuelles sont comprises en- tre 140 et 1098 mm et dont le biocli- mat est évalué comme variant de ‘désertique’ à ‘tropical chaud et sec Pe eS | à. CPU Rs Ce etal x En ee om OT EC a 1 ee ee rains, but sparsely vegetated and livestock-tram- pled within 6 weeks of the start of the Sahelian dry season. Aestivation takes place. Refuge from in- solation is sought during the middle of the day (32°C air temp.). Mean annual rainfall in zones in- habited by the species was 140 - 1098 mm ran- ging bioclimatically from "desertic" to “warm tro- pical - dry season of long duration". In the face of continual removal of individuals by humans, po- pulations in 1991 in parts of northern central Mali seemed not to have recovered from the 1969-84 drought. Neither the allometric relationship be- tween carapace straight length (y) and body mass (x in g) of Geochelone sulcata in northern central Mali (y = 12.64 x 0.36), nor isometric relations- hips between other characters, varied significant- ly from captive tortoises in Sudan. Carapace length and body mass had respective ranges in Malian females and males of 336-578 and 384-797 mm, and 6.1-47.0 and 11.8-93.0 kg. Nutrient in- take was seasonal (annual grass, Eleusine indica, preferred) and carapical growth annuli were de- posited approximately annually. Third vertebral scute growth increments were greatest during years 8-20. Although normally full-grown after 24 years, large or slower growing individuals may de- posit further annuli. Carapace outline became more elongate and gular scutes more developed in males than females; diametre of rear aperture in females was not correlated with body size. Trade-selected tortoises were bigger than those routinely found in other areas by villagers." Geochelone sulcata is confined to Africa’s Sa- helian region, but there is very little precise infor- mation on the geographical distribution in the area between Mauritania/Senegal and Ethio- pia/Eritrea. | 11 accentué’. En raison du prélèvement continuel de tortues, les populations du Mali nord-central n'ont sans doute pas encore, en 1991, recouvré leurs effectifs décimés par la longue période de sé- cheresse qui a sévi de 1969 à 1984. Ni l’expres- sion allométrique entre la longueur en ligne droite de la dossière (y) et la masse (x en g) de Geoche- lone sulcata du Mali nord-central (y = 12,64 x 0,36), niles expressions isométriques entre les au- tres caractéristiques, n ont varié significativement par rapport a celles obtenues a partir des tortues captives du Soudan. La longueur de la dossiére de femelles et de mâles du Mali est respectivement de 336-578 et 384-797 mm, leur masse étant de 6,1-47,0 et de 11,8-93,0 kg. L'alimentation était sai- sonnière (la graminée annuelle, Eleusine indica, est spécialement prisée des tortues) et les an- neaux de croissance des écailles de la carapace se déposent à peu près régulièrement chaque an- née. La largeur de ces anneaux (mesurée sur la 3ème vertébrale) est variable; c'est entre la 8ème et la 20ème année qu'elle est la plus importante. Les dimensions maximales d’un individu peuvent être atteintes vers l’âge de 24 ans, mais les plus grandes tortues et celles dont la croissance est lente peuvent encore acquérir de nouveaux an- neaux à cet âge. Les mâles développent des gu- laires saillantes et fourchues, le contour de leur dossière est proportionnellement plus allongé que celui des femelles. L'ouverture postérieure de la carapace de ces dernières (entre dossière et plas- tron) n’augmente pas lors de la croissance. Les - tortues recueillies dans un but commercial sont en moyenne plus grandes que celles rencontrées communémment par les indigènes dans un autre secteur." Le Geochelone sulcata est confinée à la région Sahélienne africaine, mais il existe peu de données précises concernant la répartition géographique dans la zone sité entre la Mauritanie/le Sénégal et l'Ethiopie/l'Eryihtrée. | would be most grateful if herpetologists could let me have further data from specimens sighted during visits to Sahelian countries of Africa in particular: Mauritania (south and east), Senegal (north and east), Mali (north and east), Burkina Fa- so (north), Niger (throughout), Nigeria (north), Chad (throughout), Cameroon (north), Central African Republic (north), Sudan (south, south- east and north), Ethiopia (throughout) and Eritrea (throughout). In order to establish the bioclima- tic and vegetational factors influencing the distri- bution, data are required which include the exact locality (latitude and longitude are most useful), the date sighted and, if possible, altitude, vegeta- tion and other ecological conditions. Note: As the main objective of this review is to serve as liaison for the exchange of experience and also to favour scientific and technical coope- ration, we repeat Mr Lambert’s appeal to all rea- ders who may have additional information on the distribution of Geochelone sulcata to write to us. 12 Je serais trés reconnaissant aux herpétologistes de bien vouloir me communiquer les informations qu'ils auraient pu collecter sur les spécimens observés au cours de leurs visites, missions, dans les pays africains Sahéliens tels que: la Mauritanie (sud-est), le Sénégal (est), le Mali (nord et est), le Burkina Faso (nord), le Niger (partout), le Nigeria (nord), le Tchad (partout), le Cameroun (nord), la République Centrafricaine (nord), le Soudan (sud, sud-ouest et nord), l'Ethiopie (partout), et l’Ery- thrée (partout). Afin d'établir les corrélations exactes influençant la répartition de cette espèce (facteurs bioclimatiques; végétation), j'aurais be- soin de connaître la localité exacte (définie par la latitude et la longitude), la date d'observation, et si possible, l'altitude, le type de végétation et les conditions écologiques. Vous pouvez envoyer ces renseignements à l’auteur de cet article. NDLR : Le but essentiel de ce bulletin étant de servir d'outil de liaison et d'échange d'expérience ainsi que de favoriser la coopération scientifique et technique, nous nous faisons l'echo de M. Lam- bert pour lancer un appel à tous nos lecteurs qui auraient des informations susceptibles d’appor- ter un meilleur éclairage sur la distribution de "Geochelone sulcata", afin qu'ils nous écrivent. UNE PREMIERE ANALYSE DE LA CHASSE DANS LE PARC NATIONAL DU HAUT NIGER AN INITIAL STUDY OF HUNTING IN THE UPPER NIGER NATIONAL PARK Stefan Ziegler* INTRODUCTION Le complexe forestier de Mafou en Haute Gui- née (Afrique de l'Ouest) se distingue par le fait qu'il est une des dernières formations intactes de fo- rêts claires de ce climat. || mérite à ce titre une at- tention particulière, parce qu'il n'existe plus aucun massif forestier de ce type en Guinée. Le Projet Parc National du Haut Niger a pour objectif la mise sur pied d’une stratégie de conservation et de gestion des ressources naturelles du complexe forestier de la Mafou, de l’Amana et d’une bande au nord du fleuve Niger. Le Projet Parc National du Haut Niger (PNHN), qui s'inscrit dans le cadre du Programme Régio- nal d'Aménagement des Bassins Versants (PRBV), a démarré en février 1994. Le projet est financé par le Fond Européen pour le Développe- ment (FED) de la Commission de la Communau- té Européenne (CEE). Les animaux sauvages ont pour la fonction de fournir une importante source de protéine dans beaucoup de pays en Afrique au Sud du Sahara (Ajayi 1971, 1983; Adeola & Decker 1987). Là où la chasse est commercialisée, ses produits peu- vent être observés et dénombrés sur les marchés delarégion. Ces données fournissent la premiére 13 INTRODUCTION The Mafou forest complex in northern Guinea (West Africa) is distinguishable by the fact that it is one of the remaining intact formations of light fo- rest of that climate. In this regard, it deserves spe- cial attention because there are no longer any fo- rest massifs of this type in Guinea. The Upper Ni- ger National Park project aims at putting in place a strategy for conserving and managing the natu- ral resources of the Mafou forest complex, Amana and a strip to the north cf the Niger River. The Upper Niger National Park project, which falls within the framework of the Regional Pro- gramme for the Development of Watersheds took off in February 1994. It is being financed by the European Development Fund (EDF) of the Com- mission of the European Community. Wild animals serve as an important source of pro- tein in many sub-Saharan African countries (Ajayi 1971, 1983; Adeola & Decker 1987). In areas where hunting is commercialized, its products may be recorded and enumerated on markets in the re- gion. Such data provide prime knowledge about the impact of hunting activity on exploited species connaissance de l'impact de l’activité de la chasse sur les espèces chassées (Fa et al. 1995). De cette manière on peut récolter des données sur la dynamique de l’utilisation des animaux sau- vages et sur leur exploitation (Colyn et al. 1987; Kalivesse 1991) et dela, Gevaerts (1992) attire l’at- tention sur le fait qu’on peut obtenir des informa- tions sur leur biologie. Une des premières actions du projet était la mise en oeuvre d’une étude de longue durée sur le pré- lèvement de la chasse, pour évaluer l’utilisation et l'exploitation des animaux sauvages dans la zone du Projet Parc National du Haut Niger. Méthodes et matériel La zone se caractérise par une pluviométrie moyenne comprise entre 1400 mm et 1600 mm par an. Il pleut en moyenne 112 jours/an. La sai- son des pluies commence au mois de juin et conti- nue jusqu’au mois d'octobre. Les températures varient peu au cours de l’année, la moyenne des minima se situe entre 17°C et 19°C, et la moyenne des maxima entre 22°C et 25°C avec des pointes pouvant atteindre 35°C. La zone est essentiellement composée d’un pla- teau granitique bordé de plaines alluviales le long du fleuve Niger et de la rivière Mafou. Ce plateau, faiblement ondulé, à pentes douces - comprises entre 2% et 8% - est entrecoupé de bas-fonds ré- sultant de l'érosion provoquée par de larges ma- rigots. L’altitude est comprise entre 300 et 600 m. ll y a des petites falaises dans la partie Sud, au ni- veau de la cassure de la cuirasse. Ces falaises abritent de nombreuses grottes. La région se compose d’un complexe de mosai- que de formations végétales ce qui est typique pour une zone de transition dans laquelle la ré- gion se trouve. L’inventaire floristique montre plu- sieurs types de végétation, soient: la forêt claire, la savane boisée, la savane herbeuse et certaines cultures agricoles. 14 (Fa et al. 1995). In this way, data can be collected on the dynamics of the use of wild animals and their exploitation (Colyn et al. 1987, Kalivesse 1991). From this, Gevaerts (1992) focuses atten- tion on the fact that information can be obtained on their biology. One of the first actions of the project was to car- ry out a long-term study on hunting to evaluate the use and exploitation of wild animals in the zone co- vered by the Upper Niger National Park project. Methods and material The zone is characterized by average annual rainfall of between 1400 mm and 1600 mm. It rains on the average for 112 days per year. The rainy season begins in the month of June and continues until October. Temperatures vary little during the year with the average minimum between 17°C and 19°C and the average maximum between 22°C and 25°C, with peak temperatures reaching 32°C. The zone is basically made up of a granite pla- teau bordered by alluvial plains along the Niger and Mafou rivers. The plateau, with its low undu- lation and gentle slopes of between 2% and 8%, is interspersed with low-lying areas resulting from erosion caused by creeks. Altitude ranges be- tween 300m and 600m. There are small cliffs in the southern area where there is a break in the terrain. These cliffs harbour numerous caves. The area consists of a mosaic complex of plant formations, which is typical of the transitional zone in which it is found. A plant inventory indicates se- veral types of vegetation namely, light forest, wee- ded savannah, grassy savannah and some farm crops. Le prélèvement de la chasse des mammifères est étudié en fonction du recensement de car- casses fraîches sur le marché principal de la ré- gion, le marché de Faranah. L'étude avait été exé- cutée de janvier à Décembre 1995. Le marché de la viande a lieu trois fois par semaine durant les- quels les espèces abattues sont déterminées et dénombrées par un collaborateur de confiance. Le sexe et les classes d'âge n'ont pas été enregis- trés. On trouve dans toute la zone certains petits mar- chés hebdomadaires qui ont la fonction de lien entre Faranah et la province. La vente de la viande et ensuite son transport pour Faranah y a lieu. Au total, la zone du prélèvement de la chasse qui sert le marché de Faranah est estimée avoir une surface de 1500 km°. L’autoconsommation au village n’a pas fait l’ob- jet d’une attention particuliére. Donc le nombre de carcasses enregistrées représente le minimum de prélévement. Analyse Pour le calcul de la biomasse, on a multiplié le nombre d’animaux par le poids vif moyen de cha- que espèce. Le poids vif moyen est obtenu de Haltenorth & Diller (1987). Certainement quel- ques carcasses vendues provenaient d’animaux jeunes ce qui suppose le risque d’une surestima- tion en kg total de la viande vendue. ll est difficile de déterminer si le prélèvement de la chasse est soutenable parce qu'il faut prendre en compte plusieurs facteurs qui sont les sui- vants: - la dimension et la variation de la chasse, la productivité de la population de gibier, la structure de la population du gibier, - la réaction de la population de gibier face à la chasse. 15 The hunting of mammals is studied from coun- ting of fresh carcasses at the area’s main market, the Faranah market. The study was undertaken from January to December 1995. The meat mar- ket is held three times a week during which spe- cies killed are identified and counted by a reliable colleague. Sex and age were not recorded. Throughout the area, there are small weekly markets which serve as links between Faranah and its province. The sale of meat and its trans- portation to Faranah take place there. In total, the game hunting zone which serves the Faranah mar- ket is estimated to cover an area of 1,500 km°. Meat consumed at the village level has not recei- ved special attention, therefore the number of car- casses recorded represents the minimum game hunted. Analysis To calculate biomass, the number of animals is multiplied by the average live weight of each spe- cies. Average live weights are obtained from Hal- tenorth & Diller (1987). Certainly, some carcasses sold came from young animals which presup- poses the likelihood of over-estimating the total weight in kilogrammes of meat sold. It is difficult to determine whether the hunting of game is sustainable because several factors have to be taken into consideration, namely: - extent and variation of hunting, - productivity of game population, - structure of game population, - reaction of game population as a result of hunting. On trouve dans toute la zone de nombreuses pistes de chasseurs ainsi que des cartouches usa- gées, des piles, des restes d'animaux dépec, etc. ll y a aussi des chasseurs étrangers, qui viennent en grand nombre dans la zone au moment le plus favorable: à partir de la fin de la saison sèche jus- qu’au début de la saison pluvieuse (soit de mai à juillet). En ce qui concerne la productivité, on a fait usage d’un modèle mathématique de Cole (1954). Après üne certaine modification, ce modèle peut être utilisé pour le calcul du prélèvement soutena- ble de la chasse. La base de ce modèle est le taux d’accroisse- ment et la densité de la population par lesquels la reproduction annuelle sera calculée. Robinson & Redford (1991) ont utilisé ce modèle en Amérique du Sud. Ils présument que le taux de reproduc- tion annuelle est le plus élevé quand la densité de la population correspond à 60% de sa capacité écologique. Throughout the zone, one finds numerous hun- ting trails as well as used cartridges, batteries, re- mains of dismembered animals, etc. There are al- so foreign hunters who come in their numbers du- ring the most favourable period: from the end of the dry season till the beginning or the rainy sea- son (May to July). As regards productivity, Cole’s mathematical model (1954) was used. With some modification, this model may be used to calculate sustainable hunting. The basis of this model is the growth rate and po- pulation density by which annual reproduction may be calculated. Robinson & Redford (1991), used this model in South America. They assumed that the rate of annual reproduction is highest when the population density corresponds to 60% of its ecological capacity. | Pmax = 0.6 D X 1max - 0.6 D | | Pmax = 0.6 D X 1max - 0.6 D | P= reproduction annuelle, D = densité, 1= taux finite d'accroissement La population de mammifères dans la zone est chassée depuis longtemps; c’est pourquoi on a présumé que sa densité a déjà diminué et, en conséquence, sa productivité a atteint le maxi- mum. Le taux finite d’accroissement est calculé itérativement par l’auteur en utilisant la formule de Cole. Le nombre d'animaux qui pourrait être pré- levé sans changer la taille de la population dépend de la proportion de la natalité et de la mortalité na- turelle. L'âge de reproduction est associé à la lon- gevité. Une espèce d'une longevité élevée com- mence sa phase de reproduction plus tard qu’une espèce de longevité basse. Pour cela on a parta- gé les espèces en trois catégories qui sont les sui- 16 P = annual reproduction; D = density; 1 = finite growth rate The population of mammals in the zone has been hunted for a long time; this is why it is assumed that its density has already decreased and conse- quently, its productivity has attained maximum le- vels. The finite growth rate is repeatedly calcula- ted by the author using Cole’s formula. The num- ber of animals which could be hunted without changing the size of the population depends on birth rates and natural mortality rates. Reproduc- tive age is linked with longevity. A species with high longevity begins its reproductive phase later than a species with low longevity. For this reason, the species are divided into three categories, namely: age at which the latest reproduction is vantes: âge de la dernière reproduction possible à moins de 5 ans, âge de la dernière reproduction possible entre 5 et 10 ans, âge de la dernière re- production possible au-dessus de 10 ans. Le pré- lèvement soutenable du premier groupe peut se chiffrer à 60%, celui du second groupe à 40% et du dernier groupe à 20% (voir tabl. 3 & 4). Le prélèvement maximum soutenable ne doit pas dépasser la valeur de la reproduction an- nuelle (en considérant la longevité de l'espèce) pour que la menace d’une surexploitation soit évi- tée. En considérant que les données sur la densité dans la zone manquent actuellement, on a re- cours aux données connues de deux parcs natio- naux en Afrique de l'Ouest: soit le Parc Nationäl du Niokolo-Koba au Sénégal, ou le Parc National de la Comoé en Côte d'Ivoire (voir tabl. 2 & 3). La pluviométrie et la composition végétale de ces parcs nationaux sont similaires à ceux du Parc National du Haut Niger. Le niveau d'exploitation des espèces est calcu- lé par la comparaison du taux de reproduction avec le prélèvement observé. Seules les espèces dont la proportion représente au moins 3% du to- tal des animaux du marché de Faranah ont été prises en compte. Les gros herbivores comme Kobus ellipsiprymnus et Alcelaphus buselaphus font toujours l’objet d’une attention particulière dans un parc national, donc nous les avons consi- dérés aussi dans l'analyse de la Chasse. Résultats Le recensement de la viande de brousse au mar- ché de Faranah pendant une période d'un an (jan - déc 95) a fourni les résultats du tabl. 1 et les fig. 1&2. On y a retrouvé 19 espèces différentes par- mi lesquelles 9 espèces ont représenté une pro- 17 possible under 5 years; age at which the latest re- production is possible between 5 years and 10 years; age at which the latest reproduction is pos- sible above 10 years. Defensible hunting may amount to 60% for the first group, 40% for the se- cond group and 20% for the third (see tables 3 & 4). In order that the threat of over-exploitation be avoided, maximum sustainable hunting levels should not exceed the value of annual reproduc- tion (taking the longevity of the species into consi- deration). Given that there is a current lack of data on the zone’s density, one has had to rely on known da- ta from two national parks in West Africa: the Nio- kolo-Koba National Park in Senegal and the Co- moe National Park in Côte d'Ivoire (see tables 2 & 3). The rainfall and vegetation of these parks are similar to what pertains in the Upper Niger Natio- nal Park. The level of exploitation of species is calculated by comparing the rate of reproduction with obser- ved exploitation. Only species representing at least 3% of the total meat at the Faranah market have been accounted for. Large herbivores such as Kobus ellipsiprymnus and Alcelaphus busela- phus are always the subject of special attention in a national park. They have therefore also been in- cluded in the hunting study. Results The game census at the Faranah market over a period of one year (January to December 1995) provided the results in table 1 and figures 1 & 2. Nineteen different species were identified, nine of portion supérieure à 3% du nombre total d’ani- maux. Nous y avons dénombré 3845 carcasses ce qui correspond à une biomasse prélevée totale de 155.594 kg. La viande des céphalophinés (Cephalophus monticola, C. sylvicultor, C. rufila- tus), du Tragelaphus scriptus et du Thryonomys swinderianus est celle qu'on trouve la plus sou- vent sur le marché. 2757 carcasses (71.6% du to- tal des carcasses) de ces 5 espèces étaient enre- gistrées par notre équipe. L'animal le plus chas- sé est le Cephalophus rufilatus. Plus de 1000 ani- maux de cette espèce ont été Vendus au marché de Faranah. Les cercopithecidés, à part le Papio cynocepha- lus papio, n'ont pas la fonction de source de pro- téines supplémentaire pour la population locale. Bien que l'Erythrocebus patas soit très répandu dans la région, sa quantité au marché de Faranah est négligeable. La proportion en pourcentage des animaux abattus par les trois villages de Sansanko, de Mansira Moribaya et de Sérékoro, ne montre pas which represented more than 3% of the total num- ber of animals. About 3,845 carcasses were coun- ted, corresponding to a total biomass of 155,594 kg. The meat of Cephalophinae (Cephalophus monticola, C. sylvicultor, C. rufilatus), Tragela- phus scriptus and Thryonomys swinderianus is the most common on the market. Of the above five species, 2,757 carcasses (71.6% of the total) were recorded by our team. The most hunted ani- mal was Cephalophus rufilatus. More than 1,000 of this species were sold at the Faranah market. Cercopithecidae, apart from Papio cynocepha- lus papio, do not serve as a source of extra pro- tein for the local population. Although Erythroce- bus patas is very widespread in the area, its quan- tity on the Faranah market was negligible. There is not much difference between the pro- portion in percentages of animals killed by the three villages of Sansanko, Mansira Moribaya and Sérékoro. It is only the hunting of Phacochoerus aethiopicus in the village of Sansanko which de grande différence. Seu- lement, la chasse du Pha- cochoerus aethiopicus dans le village de Sansan- ko semble être plus forte. C’est le cas aussi bien pour le pourcentage que pour le nombre absolu. Le nom- bre de Papio cynocepha- lus papio abattu autour du village de Mansira Mori- | baya est plus de deux fois supérieur à celui des autres villages. ll est évident que l’activi- té de la chasse a Sérékoro est moins forte et particu- ligrement marquée concer- nant la chasse au Cephalo- 15000 - 10000 - BIOMASSE [Kg] JANVIER FEVRIER EM Sonsonko CL] Monsiramoribaya Sérékoro MARS AVRIL MAI JUIN JUILLET AOÛT SEPTEMBR OCTOBRE NOVEMBRE DECEMBRE fig. 1: poids vifs des animaux sauvages sur le marché de Faranah de Janvier à Décembre 1995. 2a Syncerus caffer b Cephalophus rufilatus 20 140 HM Sonsonko 120 4 | M Sonsanko C1 Monsiromoribayal C2] Monsiremoribayal 5 - Sérékoro 100 ] Sérékoro ws rd 80 + bog : z 60 4 40 4 il bee D “Th Ubuntu MARS AVRIL MAL 4 JUIN 4 JUILLET AOUT : D'3 8 + Ee 55 L'e “Ss ¥ ¥ ¥ ¢ F 4 ik oko & buds Loire Ai teop covllndt ope boil à 8 3 8 a 8 z=. 3 c Cephalophus monticola d Cephalophus sylvicultor 50 30 HI Sonsonko 25 4 MM Sonsonko — ak siromori C1 Monsiromori " ES Sa à = SN Sérékoro 20 + TU à 3 | au? 20 "1 6 li 5 4 RER Er AE IMU tte 2 1 octo Fee NOVEMBRE = 4 OECEMBRE | P NOVEMBRE ‘a JANVIER CVRIER MAR AVRIL MAI Jul JUILLET AOUT SEPTEMBR | OCTOBRE DECEMBRE JANVIER FEVRIER e Tragelaphus scriptus . f Papio cynocephalus papio 60 25 50 + HE Sonsonko 20 4 EM Sonsanko m - C1 Monsi iboy [—] Mansiramoriboye - Sérékoro AN) Sérékoro 40 yy 15 4 > 3 3” 3 T T | AK Crepe: qi 0 4 ! 4 ey fig. 2 a-f: recensement de certains animaux au marché de Faranah qui viennent de Sansanko, Mansira Moribaya et Sérékoro de Janvier 4 Décembre 1995. JANVIE FEVRIER MARS AVRIL MAI JUIN JUILLET SEPTEUBR OCTOBRE SEPIEMOR 777777722723 crane Ps ue — 4 DECEMBRE | 7 DECEMBRE 19 phus monticolo et au Phacochoerus aethiopicus. Le nombre d’animaux abattus de ces deux es- pèces n'y atteint pas 60% de la quantité à Sansan- ko et à Mansira Moribaya. L'activité de la chasse montre une fluctuation durant l'année (Fig 1 & 2). La période où la chasse aux bovidés est la plus importante est celle des mois de mars et d'avril. Le prélèvement enregis- tré pour ces deux mois se chiffre à 62.497 kg de viande de brousse (environ 40% du prélèvement enregistré pour l’année 1995). La population lo- cale chasse également pendant la saison plu- vieuse (du mois de juin jusqu’au mois d'octobre), mais l’activité de la chasse y devient basse (29.644 kg, ce qui représente environ 19% du pré- lèvement enregistré en 1995). La chasse au Syn- cerus caffer s'arrête complètement en saison des pluies. Par rapport au Papio cynocephalus papio, on peut observer deux périodes de chasse forte: la saison humide entre les mois de juin/oc- tobre et pendant la saison sèche (moins forte). seems to be more pronounced. That is the case for percentages as well as absolute figures. The number of Papio cynocephalus papio killed around the village of Mansira Moribaya is more than twice as much as that of the other villages. It is clear that hunting activity in Sérékoro is less pronounced and concentrated especially on Ce- phalophus monticola and Phacochoerus aethio- picus. The number of animals killed from these two species does not amount to 60% of the quan- tity killed in Sansanko and Mansira Moribaya. There are fluctuations in hunting activity during the year (fig. 1 & 2). The months of March and April are the period when hunting of bovidae is most pronounced. Recorded kills for these two months amount to 62,497 kg of bushmeat (about 40% of kills recorded for the year 1995). The local population also hunts during the rainy season (from the month of June until October), but hun- ting activity during that period is low (29,644 kg representing about 19% recorded kills in 1995). Hunting of Syncerus caffer ceases completely in tab. 1: nombre et poids vifs des animaux sauvages sur le marché de Faranah de Janvier 4 Décembre 1995. Phacochoerus aethiopicus Syncerus caffer Cephalophus rufilatus Cephalophus monticola Cephaiophus sylvicultor Tragelaphus scriptus Kobus ellipsiprymnus Kobus kob |Alcelaphus buselaphus Orycteropus afer Manis gigantea Thryonomys swinderianus Hystix cristata Lepus whytei {chneumia albicauda Mungos mungo Papio cynocephalus papio Erythrocebus patas Pan troglodytes L'poids vifs et nombre total } = | 20 tab. 2: prélèvement maximum soutenable basé sur les données de recensement de la viande de brousse au marché de Faranah de Janvier à Décembre 1995 et sur les données de la densité au parc National du Niokolo-Koba/Sénégal (estimation du rapport de I’ AGRICONSULTING 1995; ' HALTENORTH & DILLER 1980). Espèce âge de la densité | reproduction | prélèvement | prélèvement | prélèvement dernière | (n°/km?)| annuelle observé observé maximum reproduction (n°/km*) (nombre)* (n°/km?)* soutenable possible (n°/km?) Phacochoerus uethiopicus >10 2 11.91 221 0.15 2.38 Syncerus caffer > 10 L.4 0.42 126 0.08 0.08 Cephalophus rufilatus > 10 49 3.18 1043 0.7 0.64 Cephalophus sylvicultor >10 0.2 0.14 219 0.15 0.03 Tragelaphus scriptus >10 6.1 4.26 657 TH 0.85 Kobus ellipsiprymnus > 10 0.4 0.2 40 0.03 0.04 Alcelaphus buselaphus 10 0.6 El ee BE 0.02 0.06 Thryonomys swinderianus <5 "50 401.15 502 0.33 240.69 Hystrix cristata > 10 15 26.59 320 0.21 5.32 Papio cynocephalus papio > 10 23.3 3.23 259 0.17 0.65 *calculé sur la surface de 1500 km? tab. 3: prélèvement maximum soutenable basé sur les données de recensement de la viande de brousse au marché de Faranah de Janvier à Décembre 1995 et sur les données de la densité au parc National de la Comoé/Côte d’Ivoire (estimation de MÜHLENBERG & STEINBAUER 1978). Espèce âge de la densité | reproduction | prélèvement | prélèvement | prélèvement dernière (n°/km*) annuelle observé observé maximum reproduction (n°/km?) (nombre)* (n°/km?)* soutenable possible (n°/km*) Phacochoerus aethiopicus >10 0.43 2.56 221 0.15 0.51 Syncerus caffer >10 0.43 0.13 126 0.08 0.03 Cephalophus rufilat > 10 2.14 1.39 1043 0.7 0.28 Cephalophus monticola 5-10 2.14 1.39 331 0.22 0.56 Tragelaphus scriptus >10 0.87 0.61 657 0.44 0.12 Kobus ellipsiprymnus > 10 0.1 0.05 40 0.03 0.01 Alcelaphus buselaph > 10 1.13 0.59 30 0.02 0.12 Papio cynocephalus papio > 10 À 0.97 259 0.17 0.19 Les tableaux 2 et 3 montrent les résultats d’ana- lyse du prélèvement soutenable. Syncerus caffer et Cephalophus rufilatus paraissent être les es- pèces les plus exploitées dans la zone du Parc National du Haut Niger. Le prélèvement observé de ces deux espèces excède ie prélèvement maximum soutenable sur la base de densité des parcs nationaux comparables. Sur la densité du Parc National du Niokolo-Koba, le prélèvement observé du Cephalophus rufilatus dépasse le prélèvement soutenable de 9% ce qui correspond à environ 90 animaux. Sur la densité du Parc Na- tional de la Comoé, le prélèvement observé du Cephalophus rufilatus dépasse le prélèvement 21 *calculé sur la surface de 1500 km: the rainy season. Papio cynocephalus papio has two peak hunting periods: the rainy season be- tween June and October and the dry season (less pronounced). Tables 2 & 3 present the results of an analysis of sustainable exploitation. Syncerus caffer and Cephalophus rufilatus appear to be the most hunted species in the Upper Niger National Park. Based on densities of comparable national parks, realised hunting of these two species exceeds maximum sustainable hunting levels. As regards the density of the Niokolo-Koba National Park, rea- lised hunting of Cephalophus rufilatus exceeds the sustainable hunting level by 9%, which corre- Cephalophus rufilatus (Photo : S. Ziegler) soutenable de 150% (!). Ce pourcentage repré- sente un nombre total de 626 animaux. Sur la même base (Parc National de la Comoé) le prélè- vement observé du Syncerus caffer est au-dessus du prélèvement soutenable. Le prélèvement ob- servé se chiffre à 0.08 animal par km, ce qui dé- passe le prélèvement soutenable de 167% (!). De la même façon la chasse au Kobus ellipsiprym- nus et au Cephalophus sylvicultor excède le pré- lévement soutenable sur la base de densité d’un parc national: soit le Niokolo-Koba ou le Comoé. DISCUSSION Il n'y a pas beaucoup d'études détaillées sur l'impact de la chasse sur les populations de gibier en Afrique de l'Ouest (Fa et a/. 1995). Le modèle de Robinson et Redford (1991) peut servir comme base d’information concernant le rapport entre le prélèvement de la chasse et la population de gi- bier. Malgré l'incertitude des données en fonction de l’imprécision des estimations, ce modèle peut fournir de bons résultats en correspondance avec 22 sponds to about 90 animals. Based on the densi- ty ofthe Comoe National Park, realised hunting of Cephalophus rufilatus exceeds the sustainable hunting level by 150% (!). This percentage repre- sents a total number of 626 animals. On the same basis (Comoe National Park), realised hunting of Syncerus caffer is higher than sustainable hunting levels. Realised hunting amounts to 0.08 animals per km? which exceeds the sustainable level by 167% (!). Similarly, hunting of Kobus ellipsiprym- nus and Cephalophus sylvicultor, based on the densities of the national parks at Niokolo-Koba or Comoe, exceeds sustainable hunting levels. DISCUSSION There are not many detailed studies on the im- pact of hunting on the population of game in West Africa (Fa et al. 1995). Robinson & Redford’s mo- del (1991) may serve as basis of information on the relationship between hunting and game popu- lation. In spite of the unreliability of data owing to unprecise estimations, this model may yield good d'autres études de prélèvement. Néanmoins, il faut prendre en consi- dération que ce modèle, comme tout modèle, ne décrit qu'une ap- proche d'un sys- tème naturel. Différents ou- vrages estiment la densité dans les Parcs Nationaux du Niokolo-Koba et de la Comoé ( De Bie 1991). Les résultats: obtenus ne sont pas tou- jours concordant, ce qui rend l’éva- luation plus diffi- cile. Un chasseur qui port les instruments de la chasse traditionnelles / A hunter carrying traditional hunting instruments (Photo : S. Ziegler) Généralement, les espèces montrent une préfé- rence en ce qui concerne l'occupation des diffé- rents habitats. C’est spécialement le cas pendant la saison sèche. Sinclair (1983) faisait observer que les espèces suivent la catena du paysage. A la fin de la saison sèche, le gibier se concentre souvent à la fin de la catena notamment le long des fleuves et des rares points d'eau. Ainsi ces points naturels deviennent une concentration de biomasse, ce qui facilite grandement la chasse. De la même facon la couverture de la végétation est brûlée par les feux de brousse. Ce qui rend donc la chasse plus facile en saison sèche et ex- plique la chasse forte. Contrairement à une étude de Fitzgibbon et al. (1995) au Kenya, la distance entre le village et la 23 results which correspond with other hunting stu- dies. Nevertheless, one must consider that this model, like any other model, only describes an ap- proach to a natural system. Different studies have measured the densities of the national parks at Niokolo-Koba and Comoe (De Bie 1991). Results obtained have not always tallied with one another, rendering evaluation more difficult. Generally, species indicate a preference as re- gards the occupation of various habitats. This is the case especially during the dry season. Sinclair (1983) observed that species follow the catena of the landscape. Atthe end ofthe dry season, game often concentrates at the end of the catena espe- cially along rivers and rare watering points. These natural points become a concentration of biomass région de chasse n’a pas de fonction limitée dans la zone du Parc National du Haut Niger. La chasse y a lieu n'importe où. Les chasseurs peu- vent s'éloigner jusqu’à 30 km du village, restant plusieurs jours en brousse. Le butin de la chasse est décomposé et peut être fumé sur place. Le transport aux marchés se fait plus tard. Le poids de l'espèce influence apparemment le choix du butin des chasseurs. 98% d'animaux dé- nombrés au marché de Faranah ont un poids mi- nimum de 5kg. La chasse aux petits animaux n'est pas lucrative. La cartouche de fusil coûte environ 500 FG ($0.50) et la viande d'un lièvre rap- porte entre 1000 et 1500 FG. Par contre, la viande d’un buffle de 250 kg a la valeur de 70.000 à 80.000 FG ($70 - 80). Fa et al. (1995) ont fait la constatation que la po- pulation locale en Guinée Equatoriale ne chasse pas de gros herbivores à partir d’un poids de 200 kg. Dans la zone du Parc National du Haut Niger cela n’a pas été observé. Donc il n’existe pas de protection naturelle des gros herbivores de la part des chasseurs, ce qui rend la conservation de cer- taines grosses espèces plus difficile. L'activité principale de la population locale est l'agriculture. L'étude montre une différence de l’activité de la chasse pendant l’année. Diffé- rentes raisons font atténuer la chasse en saison des pluies. Le travail dans les champs commence parallèlement à la pluie, ce qui limite grandement le temps libre de la population locale pour faire la chasse. En considérant les différences du milieu naturel ambiant suivant les saisons, il faut consi- dérer aussi la visibilité et le déplacement sur le ter- rain qui deviennent difficiles pendant la saison plu- vieuse. La chasse au Papio cynocephalus papio dévie du modèle général. Cela s'explique par le fait que 24 which greatly facilitates hunting. Similarly, plant cover is burnt by bushfires. This makes hunting easier during the dry season and explains pro- nounced hunting activity. Contrary to a study made by Fitzgibbon et al. (1995) in Kenya, the distance between a village and the hunting area is not a limited function in the Upper Niger National Park. Hunting takes place anywhere. Hunters may travel up to 30 km away from the village, spending several days in the bush. Game is cut up and may be smoked on the spot. Its transportation to the markets is carried out later on. Apparently, the weight of species influences the choice of hunters’ game and 98% of animals coun- ted at the Faranah market have a minimum weight of 5 kg. Hunting of small animals is not lucrative. A rifle cartridge costs about 500 Guinean francs ($0.50) and the meat of a rabbit is worth between 1000 and 1500 Guinean francs. On the other hand, meat from a 250 kg buffalo is worth 70,000 to 80,000 Guinean francs ($70 to $80). Fa et al. (1995) observed that local populations in Equatorial Guinea do not hunt large herbivores heavier than 200 kg. This is not the case in the Upper Niger National Park. Large herbivores are not naturally protected by hunters, making the conservation of some large species more difficult. Agriculture is the major activity of the local po- pulation. The study presents differences in hun- ting activity during the year. Various reasons slow down hunting in the rainy season. Work on the farms begins at the same time as the rains, signi- ficantly limiting the time available for hunting. In considering the differences in the natural surroun- dings according to the seasons, one should also take note of visibility and movement on the terrain which become difficult during the rainy season. Hunting of Papio cynocephalus papio differs from the general trend. This is explained by the fact that baboons enter the farms during the rainy season in search of food where they are hunted. ee ee — ee les babouins viennent dans les champs en saison -_ pluvieuse pour chercher la nourriture où ils sont chassés. La viande au marché de Faranah vient de San- sanko, Mansira Moribaya et Sérékoro. ll serait possible que la chasse soit plus forte dans la ré- gion de Sansanko et Mansira Moribaya, parce que la quantité du gibier chassé dans ces villages est presque deux fois plus élevée que celle de Séré- koro. Une explication peut être la proximité du fleuve Niger à Sansanko et à Mansira, ce qui fa- voriserait la fréquence relative de ces espèces. La chasse dans la zone est souvent effectuée pendant la nuit. Pour cela, les chasseurs ont peu de possibilité de faire la distinction entre un ani- mal mâle, femelle ou jeune. Cette méthode de chasse empêche la sélection des animaux qui ne sont plus reproductifs. De la même façon, il est impossible de distinguer une femelle en gestation. En ce sens, la chasse influence directement, non seulement la densité de la population, mais en- core la natalité. Le tabl. 4 montre les périodes de mise-bas de certaines espèces qui se trouvent dans la zone. Tableau 4: Périodes de mise-bas de certains ongulés se trouvant au parc Espèce période de mise-bas Cephalophus rufilatus connue pendant toute l’année Cephalophus monticola conïue pendant toute l'année Cephalophus sylvicultor connue pendant toute l’année Tragelaphus scriptus pendant la saison sèche Kobus ellipsiprymnus pendant la saison séche Alcelaphus buselaphus _ de Février à Mars 25 Meat at the Faranah market comes from Sansan- ko, Mansira Moribaya and Sérékoro. It is possible for hunting to be more pronounced in the Sansan- ko and Mansira Moribaya areas because the amount of game hunted in these villages is almost twice that of Sérékoro. A reason for this may be the proximity of the Niger River to Sansanko and Mansira Moribaya which would favour the relative frequency of these species. Hunting in the zone is often done at night. As a result, hunters are unlikely to make distinctions be- tween a male, female or young animal. This me- thod of hunting hinders the selection of animals which are no longer reproductive. Similarly, it is impossible to distinguish a pregnant female. In this sense, hunting directly influences not only po- pulation density but also birth rates as well. Table 4 presents the dropping periods of some species found in the zone. Table 4: Dropping periods of some ungulates found in the park Species Dropping period Cephalophus rufilatus throughout the year Cephalophus monticola throughout the year Cephalophus sylvicultor throughout the year Tragelaphus scriptus during the dry season Kobus ellipsiprymnus during the dry season Alcelaphus buselaphus — from Feb. to March Un effet grave sur la population de Tragelaphus scriptus est la chasse plus forte pendant la saison sèche. La période de mise-bas de cet ongulé est le plus souvent associée à la saison sèche (Halte- north & Diller, 1980). Le même effet est à présu- mer en ce qui concerne la reproduction du Kobus ellipsiprymnus et d’Alcelaphus buselaphus. Il faut ajouter que la période de mise-bas des cé- phalophinés peut être limitée en certaines saisons de l’année. En Afrique de l'Est, le Cephalophus monticola montre un modèle de mise-bas pen- dant la saison sèche. Les bovidés sont les espèces les plus menacées parce que la pression de la chasse est assez forte et leur taux d’accroissement atteint rarement une valeur supérieure à 0.5 (en comparaison: Phaco- choerus aethiopicus 1.94, Hystrix cristata 1.02, Thryonomys swinderianus 2.2). Chez les cépha- lophinés, la natalité (nombre de juvéniles par an) est entre 0.69 et 0.75. La natalité chez le Synce- rus caffer est 0.5, chez le Tragelaphus scriptus et chez l'A/celaphus buselaphus elle est de 1 (Hal- tenorth & Niller, 1980). Après l'analyse du prélèvement soutenable cette étude souligne la surexploitation du Synce- rus caffer et du Cephalophus rufilatus dans la zone. Une surexploitation ou au moins la menace d’une surexploitation pour le Cephalophus sylvi- cultor et le Kobus ellipsiprymnus est à présumer. — Certainement la relation entre la densité de la population des gros herbivores et le prélèvement de la chasse suit un processus dynamique. Les animaux sauvages peuvent réagir à la chasse de différentes façons. Aussi bien par l'augmentation de la natalité que la retraite dans les zones plus enclavées ont été relevées par différents auteurs (De Bie 1991; Robinson & Redford 1991). Si la densité de la population devient basse, la pres- sion de la chasse sur les herbivores diminue éga- lement. Mais il faut considérer que les habitudes des chasseurs ne suivent pas la diminution de la 26 Pronounced hunting during the dry season has a serious effect on the population of Tragelaphus scriptus. The dropping period of this ungulate is most often associated with the dry season (Halte- north & Diller 1980). The same effect is to be pre- sumed as regards the reproduction of Kobus ellip- siprymnus and Alcelaphus buselaphus. It must be added that the dropping period of Cephalophinae may be limited to certain seasons ofthe year. In East Africa, Cephalophus montico- la has a habit of dropping during the dry season. Bovidae are the most threatened species be- cause pressure from hunting is quite pronounced and their growth rate rarely attains a level higher than 0.5 (compare this with Phacocoerus aethio- picus 1.94; Hystrix cristata 1.02; Thryonomys swin- derianus 2.2). With the Cephalophinae, the birth rate (number of young per year) is between 0.69 and 0.75. The birth rate of Syncerus caffer is 0.5, and that of Tragelaphus scriptus and Alcelaphus buselaphus is 1 (Haltenorth & Diller 1980). Upon analysis of sustainable hunting levels, this study emphasizes the over-exploitation of Synce- rus caffer and Cephalophus rufilatus in the zone. it may be presumed that Cephalophus sylvicultor and Kobus ellipsiprymnus are being over-exploi- ted or at least face such a threat. The relationship between the population density of large herbivores and hunting is a dynamic pro- cess. Wild animals may react to hunting in various ways. Increase in birth rate as well as retreating in- to more inacessible areas have been observed by different authors (De Bie 1991; Robinson & Red- ford 1991). When population density falls, pres- sure on herbivores from hunting also decreases. However, it must be noted that the behaviour of densité des animaux en même temps. II est plu- tôt à observer un certain retardement. Ce retar- dement peut menacer la population des gros her- bivores dans le sens d’une surexploitation. Cette étude a également démontré l'importance de la viande de brousse comme facteur économi- que. Dans tous les villages abritant les marchés hebdomadaires, la chasse est devenue une acti- vité purement lucrative. La chasse dans la zone d'intervention est considérée comme une source de revenu supplémentaire. II y a eu des restric- tions traditionnelles qui ont régulé la chasse de certaines espèces, à certaines saisons et avec certaines techniques. Aujourd’hui ces règles sont devenues vagues. Sile butin compense la valeur de la cartouche, aucun animal n’est pratiquement plus en sécurité. En Afrique de l'Ouest, les animaux sauvages sont une ressource naturelle renouvelée pour la population rurale. Des limites d'exploitation de cette ressource sont plus limitées par des raisons écologiques que technologiques. Des facteurs politiques et socio-économiques ont mené à une exploitation incontrôlée qui a souvent provoqué l'épuisement des ressources naturelles (De Bie 1991). L'amélioration de cette situation serait souhaita- ble mais il faut considérer deux conditions néces- saires qui sont les suivantes: - le prélèvement de la chasse est seulement soutenable s’il y a un équilibre entre l'exploitation et la disposition des ressources animales. - le contrôle de la chasse a besoin de l’'accep- tation et de la responsabilité soit de la part de la population rurale, soit de la part de l’état. Pour cette raison l'exploitation des ressources animales doit être considérée comme un type d'occupation du territoire à l'instar de l'élevage ou de l’agriculture. Certains plans d'aménagement d’aires protégées ont réalisé cette idée de la ges- 27 hunters does not follow a drop in the density of ani- mals at the same time. Some delay has been ob- served which may threaten the population of large herbivores owing to over-exploitation. This study has also shown the importance of bushmeat as an economic factor. In all the villages with weekly markets, hunting has become a pure- ly commercial activity. Hunting in the zone is considered a source of extra income. There used to be traditional restrictions regulating the hunting of certain species to certain seasons and with cer- tain techniques. Today these regulations have be- come vague. As long as game compensates for the value of cartridges, practically no animal can be safe any longer. In West Africa, wild animals are a renewable re- source for the rural population. Restrictions on the exploitation of this resource have been hampered by ecological rather than technological reasons. Political and socio-economic factors have led to uncontrolled exploitation which has often exhaus- ted natural resources (De Bie 1991). An improvement in this situation is desirable, ho- wever, two necessary conditions must be conside- red, namely, that: - hunting is only sustainable if there is a balance between exploitation and availability of animals - control of hunting requires the acceptance and responsibility of both the rural population and the state. For this reason, the exploitation of animal re- sources should be considered as a type of land use such as livestock farming or agriculture. Some protected area development plans have develo- tion du territoire. De cette manière seulement, le plan d'aménagement peut défendre l'intérêt de la population locale et les intentions de conservation de la part de l’état. BIBLIOGRAPHIE Agriconsulting - Agroprogress Int. 1993. Projet de gestion des ressources naturelles des forêts classées de la Mafou et de l’'Ama- na. Projet Faranah 1 et Kouroussa 1. Agriconsulting 1995. Programma di ricerca scientifica sulle risorse naturali in appog- gio alla istituzione e gestione dei Parchi Nazionali dell’Alto Niger et di Badiar/Nio- kolo-Koba. Roma, Italia. Adeola M.O. & Decker E. 1987. Utilisation de la faune sauvage en milieu rural au Nigeria. Nature et Faune 3:15-21. Ajayi S.S. 1983. Domestication of mammals in Africa. Nigerian Field 36: 115-127. Ajayi S.S. 1983. Domestication of mammals in Africa. Nigerian Field 47: 145-156. Cole L.C. 1954. The population consequences of the life history phenomena. Quarterly review of biology 29: 103-137. Colyn M., Dudu A., Mankoto M. & Mbaelele M.A. 1987. Exploitation du petit et moyen gibier des foréts ombrophiles du Zaire. Nature et Faune 3: 22-39. 28 ped this idea of land management. It is only in this way that development plans may defend the inter- ests of local populations as well as the govern- ment’s plans for conservation. De Bie S. 1991. Wildlife resources of the West African Savanna. Agricultural University Wageningen, The Netherlands. Fa J.E., Juste J. Del Val J.P. & Castroviejo J. 1995. Impact of market hunting on mam- mal species in Equatorial Guinea. Conservation Biology 9(5): 1107-1115. Fitzgibbon C., Mogaka H. & Fanshawe J.H. 1995. Subsistence hunting in Arabuko- Sokoke forest, Kenya, and its effects on mammal populations. Conservation Bio- logy 9(5): 1116-1126. Gevaerts H. 1992. Births seasons of Cercopithe- cus, Cercocebus and Colobus in Zaire. Folia Primatologia 59: 105-113. Haltenorth T. & Diller H. 1980. A field guide of the mammals of Africa. Collins. London, UK. Kalivesse A. 1991. 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World Forestry Congress In Italy: XI WFC Organizing Committee FAO Forestry Department Via Delle Terme di Caracalla 00100 Rome, ITALY Tel: 39-6-522 550 88 Fax: 39-6-522 551 37 E-mail: luis.botero@fao.org 29 PRESENTATION D’UNE FORMULE VALIDEE ESTABLISSANT LA RELATION ENTRE LES VALEURS PASTORALES DES ESPECES FOURRAGERES ET LES CAPACITES DE CHARGE DANS UNE RESERVE DE FAUNE SOUDANIENNE PRESENTATION OF AN AUTHENTICATED FORMULA ESTABLISHING THE RELATIONSHIP BETWEEN PASTORAL VALUES OF FODDER SPECIES AND CARRYING CAPACITIES IN SUDANIAN WILDLIFE RESERVE Ir. Dr. Vincent I. TCHABI* INTRODUCTION L'essentiel des immenses travaux traitant de l’a- grostologie et des pâturages a surtout porté sur l'étude de l’appétabilité, de la phénologie (qui sous-tend l'exploitation spatio-temporelle des pâ- turages), des paramètres bromatologiques et des valeurs nutritives des espèces fourragères exploi- tées par les animaux domestiques dont on. veut, souvent, assurer le développement et les perfor- mances zootechniques (Djikstra, 1957; Boudet et Rivière, 1968; Bishop et Froseth, 1970; Al Ani, 1971; Audru, 1974; Boudet, 1975, 1984; Church, 1979; Barry et Coulibaly, 1983; Coulibaly 1988). Parallèlement presque, avec la prise de conscience de l'énorme potentiel socio-economi- que que représente la faune dans certains pays qui en fait la base et la priorité de leur développe- ment rural, des études similaires ont également été réalisées (Braun, 1969, 1971; Hopcraft et Ar- man, 1971; Mac Naughton, 1976; Caugheley, 1979; UNESCO, 1981; OLEFFE et al., 1993). Cependant, dans les deux cas de figure, rares sont les études qui ont intégré la dimension éco- logique qui entiche nécessairement (on le recon- 30 INTRODUCTION The main focus of extensive studies on agrosto- logical and pasture lands has for the most part been on the study of the palatability, the phenolo- gy (which underlies the spatiotemporal exploita- tion of pasture lands), the bromatological parame- ters and the nutritional value of fodder crop spe- cies used by domestic animals whose develop- ment and zoo-technical productivity we often like to ensure (Dijkstra, 1957; Boudet and Riviere, 1968; Bishop and Froseth, 1970; Al Ani, 1971; Au- dru, 1974; Boudet, 1975, 1984; Church, 1979; Bar- ry and Coulibaly, 1983; Coulibaly, 1988). Almost concurrently, with the awareness of the enormous socio-economic potential of wildlife in some coun- tries which have made it the basis and priority of their rural development, similar studies were conducted (Braun, 1969, 1971; Hopcraft and Ar- man, 1971; Mac Naughton, 1976; Caugheley, 1979; U.N.E.S.C.O., 1881; Oleffe et a/., 1993). However, in the two cases, it is rare to find siu- dies which have integrated the ecological dimen- sion which of necessity evokes (we recognize this naît aujourd'hui mieux qu’hier) l'appréciation cor- recte des réelles potentialités des pâturages. Mais, tout de même, l'application de l'écologie au calcul des capacités de charge des milieux n’est pourtant pas d'essai récent (Daget et Poisonnet, 1965, 1972, 1973). Elle s'avère d’ailleurs être un performant et viable outil d'étude des aires proté- gées, compte tenu des difficultés de manipulation des animaux sauvages (Tchabi, 1986). Dans ce domaine, force est de reconnaître que très peu d'études (Legemaat, 1989; Frame et Frame, 1990; Tchabi, 1994) ont été réalisées, notamment dans les réserves de faune soudaniennes de l'Afrique de l'Ouest. Cette situation explique d’ailleurs le re- cours à l’extrapolation à laquelle se sont prêtés nombre d’aménagistes de la faune pour y appré- cier le niveau des biomasses animales (Delvingt, 1987; Delvingt et al., 1989). La présente publication, fruit de la consécration de recherches doctorales menées dans la réserve de faune soudanienne de la Pendjari (Bénin), tente d’y remédier et propose également une ban- que de données complémentaire aux résultats d’études expérimentales conduites, dans le do- maine, au Ranch de Gibier de Nazinga (Frame et Frame, 1990). MATERIEL ET METHODES L’aire d’étude L'étude s’est déroulée dans la Réserve de Faune de la Pendjari (11° N, 1’ 30° E), située au Nord- Ouest de la République de Bénin. Le climat est de type Sud-Soudanien (isohyète moyenne annuelle de 700 - 1000 mm, une saison sèche qui dure de Novembre - Decembre à Avril - Mai, le reste du temps étant hivernal). Les températures moyennes annuelles sont peu élevées (26° - 27°C) mais les mois de Mars et d'Avril sont les plus chauds, avec un maximum absolu de 40°C à 31 better now than before) the correct appreciation of the real potentials of pasture. All the same, the use of ecology in calculating the carrying capaci- ties of the environment is however not a recent at- tempt (Daget and Poisonnet, 1965, 1972, 1973). Besides, it has proved to be a functional and via- ble study tool for protected areas, considering the difficulties encountered in manipulating wild animals (Tchabi, 1989). In this area, one has to recognize that very few studies (Legemaat, 1989; Frame, 1990; Tchabi, 1994) have been conducted specifically in the sudanian wildlife reserves of West Africa. This situation further explains why a number of wildlife managers have resorted to ex- trapolating in order to assess the level of animal biomasses there (Delvingt, 1987; Delvingt et al, 1989). This publication, which is the result of a doctoral research conducted in the Pendjari (Benin) suda- nian wildlife reserve, attempts to rectify this and al- so proposes a data bank to complement the re- sults of experimental studies conducted in this field in the Nazinga Game Ranch (Frame and Frame, 1990). MATERIAL AND METHODS Area of study The study was conducted in the Pendjari Wildlife Reserve (11° N, 1” 30°E), situated in the North Wes- tern part of the Republic of Benin. The climate is sudanian (average annual rainfall of 700 - 1,000 mm, a dry season which lasts from November/De- cember to April/May; the rest of the time it is cold). Average annual temperatures are low (26° - 27°C), but March and April are hotter, with an absolute maximum of 40°C in the shade. The temperature never falls below 10°C, and this constitutes an im- portant ecological barrier (Verschuren, 1988). l'ombre. La température ne tombe jamais en des- sous de 10°C, ce qui constitue une barrière éco- logique importante (Verschuren, 1988). Deux types de vent y soufflent: l’alizé maritime, d'Avril à Novembre, et l’harmattan, vent sec, des- séchant, de Décembre à Mars. C'est la période de sécheresse climatique, aggravée par la pratique millénaire des feux de brousse. Le Bilan hydrique potentiel moyen est excéden- taire seulement pendant quatre mois, ce qui constitue un facteur limitant très important de la disponibilité permanente des ressources fourra- gères. Au plan géomorphologique, l'aire d'étude est à cheval entre deux séries: la série métamorphique du Buem, à l'Est, caractérisée par une succession de collines étroites et allongées, et formées de grès-quartzite puis de jaspe; A l'Ouest, la série sé- dimentaire dénommée le Voltaïen, se reconnaît par une immense région plate, la pleine de |’Oti, composée de grés et de schiste. Comme types de sols, on y distingue des sols minéraux bruts d’érosion, des sols ferrugineux, a concrétion ou non, et des sols hydromorphes a gley ou a pseudogley. En étroite inter-relation sol/climat, s’est érigée, de prime abord, la savane arborée primaire dont les variantes, sous l’action de l’homme et sous les effets pédo-hydrologiques, sont : la galérie fores- tière, la savane boisée, la savane herbeuse, et la savane arbustive pyroclimacique. D'une superfice de 20.000 ha, elle fait aujour- d’hui partie d’un vaste ensemble protégé, la Ré- serve de la Biosphère de la Pendjari. 32 Two types of winds in the area: the maritime trade winds, from April to November, and the harmattan dry winds from December to March. This dry sea- son is worsened by the age old practice of bush fires. The average hydrous potential is abundant only in four months, constituting a very major limiting factor to the permanent availability of fodder re- sources. With regards to the geomorphological aspect, the area of study is between two ranges: the Buem metamorphic range to the east, characterised by a succession of narrow hills which stretches out, and made up of quartzite sandstone and jasper. To the west, the sedimentary range called the Vol- taien, is characterised by a large flat region - the Oti plain made up of sandstone and schist. The following types of soil can be found there: mineral soils raw from erosion, ferruginous soils, with or without coagulation, and hydromorphous soils with gley or pseudogley. Due to the close inter-relation between soil and climate, one first of all comes across the primary tree savannah with the following variations be- cause of human activities and the pedo-hydrolo- gic effects: the gallery forest, wooded savannah, the grassy savannah and the pyroclimactic shrub savannah. It has an area of 20,000 hectares and is current- ly part of a vast territory of the Pendjari Biosphere Reserve.. Evaluation des ressources pastorales et des capacités de charge par la méthode des va- leurs pastorales (VP) Détermination Indic lit écifi- IS) à partir ntribution ifi GC fourragèr Trois jours de la semaine, le suivi du régime ali- mentaire des trois espèces d’ongulés sauvages, pâturant en liberté, a été réalisé de 1988 à 1990 durant le mois de Janvier, février, mars, avril, mai juin, octobre et novembre. Cette discontinuité dans les observations s'explique d'une part parce que le mois de décembre correspond à la période des feux d'aménagement, mais aussi à cause de l'inaccessibilité de la zone pendant les moments de pic pluviométrique (juillet-septembre) d'autre part. Les observations sont faites soit a partir des pistes de circulation, soit à partir de transects pré- définis, ou a partir de points fixes (embuscades). Dans ce dernier cas l’usage d’une paire de ju- melles s’avére nécessaire. Cette technique est la plus appropriée pour approcher le buffle (Synce- rus Caffer), à cause de sa faible vue, lorsque cer- taines dispositions, relatives à la connaissance de l'orientation des vents dominants, sont prises. Dans tous les cas, lorsqu'un groupe plurispécifi- que en activité est détecté, la reconnaissance des espèces ayant spécifiquement brouté une plante (ou partie de plante) donnée se fait à partir des empreintes et de leur promximité par rapport à la plante broutée (Duncan, 1975). Les observations de brout, notées sur des fiches par des coches, ont fait l’objet de décomptes mensuels et de traitements statistiques compara- tifs en calculant, pour chaque espéce fourragére et pour chaque animal, le nombre d’observations 33 Evaluation of pastoral resources and carrying capacities using the pastoral valuation me- thod (VP) termi ifi lity Indexes (I Jo € fic C ibutions (CS) of fodider species Monitoring the diet of the three species of wild free-ranging ungulates, was carried out three days in a week, from 1988 to 1990 in the months of Ja- nuary, February, March, April, May, June, October and November. The break in observation is due on one hand to the fact that December is the period when fires are used as a management tool and on the other, to the inaccessibility of the area during the peak of the rainy season (July to September). The observations were made either from trails, predefined transects or from fixed points (am- bushes). In the last case, it is necessary to use bi- noculars. This technique is more appropriate for approaching the buffalo (Syncerus caffer), be- cause of its poor eyesight, when certain measures are taken based on the knowledge about the di- rection of the main winds. In all cases, when an ac- tive plurispecific group is detected, the species that have been grazing on a given plant or part of a plant are recognized by their footprints and their proximity to the plant browsed (Duncan, 1975). Information from observation of browsing, noted ona chart, formed the basis of the monthly detai- led counting and comparative data processing by calculating for each fodder species and for each animal, the number of observations of browsing (Ni) and the specific contribution (CSi) of each fod- der species to the diet of the three ungulates. de brout (Ni) et la contribution spécifique (CSi) de chaque fourragère au régime de ces trois ongu- lés. L'indice de qualité spécifique (IS), encore appe- lé échelle d'intérêt zootechnique ou coefficient de valeur, permet de hiérarchiser les espèces fourra- gères par classe d'indices au vu de l'importance de leur contribution spécifique dans le régime ali- mentaire. Le nombre de classes d’IS varie selon les au- teurs (Daget et Poissonet, 1965; Lancheros, 1977; Koohafkan, 1982). Dans le cas d'espèce, compte tenu de la faible variabilité des taux d'observation, une échelle de classes variant de 1 à 5 a été rete- nue. Pour connaître la classe d’IS à laquelle appar- tient une espèce fourragère donnée, on se réfère à la Valeur la plus élevée de sa contribution dans les régimes des trois ongulés suivis. Intégration des ressources végétales par l’analyse phyto-écologique Analyse phyto-écologique lla été adopté, à cet effet, une démarche classi- que bien connue consistant à d’abord poser les hypothèses plausibles de l'état actuel de la végé- tation et des milieux en les liant à des descripteurs prédéfinis (Godron et al., 1968; Daget et Poisso- net, 1972; Corre, 1975; Daget, 1976, 1978; Daget et Godron, 1982; Tchabi, 1986). Elle a permis, à partir de l'inventaire floristique, sur des relevés phytosociologiques linéaires de 15 m chacun, et d'un traitement informatisé, de définir les groupe- ments végétaux du milieu d'étude. Pour de plus amples informations sur la technique, un vaste ré- pertoire bibliographique est disponible, Gounot (197), Godron, (1968), Guillerm (1971), Daget et Tranchefort (1974), Daget (1976), Daget et Go- dron (1982). 34 The index of specific quality (IS), also called zoo- technical interest scale or coefficient of value, en- ables one to draw up a list of fodder species using class indexes, according to the importance of their specific contribution to diet. The number of IS classes varies according to the author (Daget and Poissonet, 1965; Lancheros, 1977; Koohafkan, 1982). In the case of species, considering the low variability of observation rates, a Classification scale varying from 1 to 5 was retai- ned. In order to know the IS class a given fodder spe- cies belongs to, one has to refer to the highest va- lue of its contribution in the diet of the three ungu- lates observed. Integration of plant resources by phyto- ecological analysis - ical analysi In this regard, a well-known classic approach, consisting first of putting forward the plausible hypothesis of the current state of the vegetation and the environment by linking them to predeter- mined characteristics, was adopted (Gordon etal., 1968; Daget and Poissonet, 1972; Daget et al, 1972; Corre, 1975; Daget, 1976, 1978; Daget and Gordon, 1982; Tchabi, 1986). It enabled the clas- sification of plant groups in the area of study to be made using the floristic inventory on linear phyto- sociological information of 15m each, and from computerized data processing. For further infor- mation on the technique, a bibliographical catalo- gue is available, Gounot (1967), Gordon (1968), Guillerm (1971), Daget and Tranchefort (1974), Daget (1976), Daget and Gordon (1982). ee eee —_— de, La VP d'une espèce fourragère (i). est obtenue en faisant le produit de sa CSj par son IS: (cf. tabl. 1) et en tenant compte du recouvrement général (Rg) de la station inventoriée. On retiendra que VPi = 1/k > (CSi x ISi) Rg où 1/k = 1/5 = 0,2 puisque c'est une échelle à cing classes d’IS qui a été adoptée. Tous les relevés phytosociologiques étant re- groupés, on détermine la VP de chaque relevé, obtenue en faisant la somme des VP des espéces fourragéres accessibles aux animaux (h < 2m) que contient le relevé. La VP de chaque groupement végétal est obte- nue en faisant la moyenne pondérée des VP des relevés effectués dans chaque groupement végé- tal. La VP réelle (ou effective de la zone d'étude est obtenue en faisant la moyenne pondérée des dif- férentes VP de tous les groupements végétaux identifiés. L’appréciation de la formule la plus fiable possi- ble, établissant la relation entre les VP et les ca- pacités de charge, a justifié l'étude des biomasses et valeurs fourragéres, ainsi que de leurs varia- tions intra-annuelles. = L'hypothèse qui avait été formulée, à partir de certaines analogies, a déterminé que : IVP = 0,04 UBT/ha/an, (1 Unité Bovine Tropicale, UBT, cor- respond à un animal pesant 250kg) Tchabi (1986); ce qui a fait l’objet d’une vérification ou d’une va- lidation (Tchabi, 1994). 35 Iculation of pastoral val P) an tab- i n lationshi tween toral va- n logicall rtabl rryin capacities The VP of a fodder species (i) is obtained by mul- tiplying its CSj by its ISi (cf. table 1) and by taking into consideration the general recovery (Rg) of the station where an inventory is made. It will be retai- ned that VPi = 1/k.2 (CS; x ISi)Rg where 1/k = 1/5 = 0.2 since it is a'tive class IS scale which was adopted. When all the phytosociological information has been classified, the VP of each statement, obtai- ned by adding up the VPs of fodder species ac- cessible to animals (h < 2m) contained in the da- ta is determined. The VP of each plant grouping is obtained by working out the average weight of the VPs of sta- tement made of each plant grouping. The actual (or effective) VP of the area of study is obtained by working out the average weight of the different VPs of all the identified plant grou- pings. The assessment of the most reliable formula es- tablishing the relation between the VPs and the carrying capacities, justified the study of bio- masses and fodder values, as well as their intra- annual variations. The hypothesis which had been made from cer- tain analogies, proposed that: 1VP = 0.04 UBT/ha/yr, (| Tropical Bovine Unit, corresponds to an animal weighing 250kg) Tchabi (1986). This formed the basis of a verification or a validation (Tchabi, 1994). Calcul des capacités de charge par la mé- thode des valeurs fourragères (VF) et syn- thèse des deux méthodes (validation statistique de la formule VP/charge) Prélévemant d'échantillons véaét 7 A tologie Des prélèvements d’échantillons végétaux ont eu lieu dans chacune des vingt stations prédéter- minées, en 1988 et 1989, en fin janvier, fin mars, fin juin et fin octobre. Le nombre de prélèvements a été surtout fonction de la surface de chaque sta- tion et du budget disponible (Peyre de Fabregues, 1965; Unesco, 1981). La hauteur de coupe est très variable eu égard à diverses données éco- physiologiques (Braun, 1969; Boudet, 1975; Hoste et Toutain, 1978; Fournier, 1982, 1983, 1987; Fournier et Lamotte, 1983). Puis on détermine les rendements fourragers, sec et utile (Boudet, 1984) connaissant le taux de matière sèche (MS) et le coefficient d'utilisation effective de la biomasse (ou Pick Standing Crop), qui est égal, dans le cas d'espèce, au 1/3 de la biomasse sèche. Bromatologie Cent quatre-vingts échantillons végétaux ont fait l’objet d'analyse au laboratoire pour déterminer: la matière sèche (MS) l'azote KJELDAHL les cendres la cellulose brute, dont les données ont permis de déterminer les valeurs fourragères (Dijkstra, 1957; Boudet, 1984) des échantillons à divers stades phénologiques, valeurs rapportées à l’hectare (cf. tabl. 3-6). 36 Calculation of carrying capacities using the fodder valuation method (VF) and synthesis of the two methods (data validation of the VP/carrying capacity formula) Taking plant samples and bromatology Plant samples were taken from each of the twen- ty predetermined stations in 1988 and 1989, at the end of the months of January, March, June and October. The number of samples was dependent on the area of each station and the funds available (Peyre de Fabregues, 1965; UNESCO, 1981). The length of the plant cut varied greatly due to the va- rious eco-physiological data (Braun, 1969; Bou- det, 1975; Hoste and Toutain, 1978; Fournier, 1982, 1983, 1987; Fournier and Lamotte, 1983). The dry and useful fodder outputs are then de- termined (Boudet, 1984) knowing the rate of dry substance (MS) and the coefficient of effective usage of the biomass (or Pick Standing Crop), which is equal, in the case of the species, to 1/3 of the dry biomass. Bromatology One hundred and eighty plant samples were used in the laboratory analysis to determine: - the dry substance (MS) - the KJELDAHL nitrogen - the ashes - the raw cellulose. The data from this enables the determination of the fodder value (Dijkstra, 1957; Boudet, 1984) of samples at various phenological stages, values per hectare. (cf. table 3, 4, 5 and 6). a Ip res se cc it ins ait Connaissant la valeur énergétique que peut libé- rer un type donné de pâturage, ainsi que ses va- riations intra et inter-annuelles, et les besoins énergétiques annuelles de l’'UBT (évalués à 3,75 UF x 365 = 1368,75 UF), il est aisé de calculer les charges supportables. ion statisti (l la relation VP rae écologi val Il s’agit de comparer les valeurs de charges réelles obtenues: (1) par la méthode des VP à la- quelle est liée la formule 1VP = 0,04 UBT/ha/an d'une part, et (2) par la méthode des VF d'autre part. Le problème revient, en fait, à comparer deux moyennes de variables dont on ne sait rien sur leur distribution. Sa résolution est possible en utilisant le test non paramétrique U, de Mann et Whitney (Scwartz, 1963; Jacobson, 1963). Il conduit à l’usage d’indices (U), de variances et d’écart réduit (cf. tables statistiques de Mann et Whitney). RESULTATS ET DISCUSSIONS Valeurs pastorales et charges écologique- ment supportables des groupements végé- taux déterminés Cing groupements végétaux ont été déterminés dans l’aire étudiée. Le tableau 2 indique leurs VP respectives, a partir des données du tableau 1, ainsi que leurs charges, calculées a partir de la formule 1VP = 0,04 UBT/ha/an. La valeur pastorale réelle (VPr) de la zone d’é- tude est ainsi de 24,32 avec une variance s = 2,84. Sa charge écologique réelle est de 2,5 ha/UBT/an. Le groupement végétal a Detarium microcar- pum présente la charge la plus faible au vu de sa VP. Cela veut dire qu’une amélioration de ses ca- 37 When one knows the energy value which can free a given type of pasture, as well as the intra and inter-annual variation, and the annual energy needs of the UBT (evaluated at 3.75 UF x 365 = 1,368.75 UF), it is easy to calculate the sustaina- ble carrying capacities. Statistical evaluation of the formula establishing the VP/ecological carrying capacity relationship This has to do with comparing the real carrying values obtained: (1) using the VP method to which the 1 VP = 0.04 UBT/ha/yr formula is linked on one hand, and (2) using the VF method on the other hand. The problem in effect arises when comparing two variable averages without having information on their distribution. A possible solu- tion to this is using the non parametric test U, of Mann and Whitney (Schwartz, 1963; Jacobson, 1963). It leads to the use of indexes (U), of varia- bles and of a reduced gap (cf. Mann and Whitney statistical tables). RESULTS AND DISCUSSION Pastoral values and ecologically supportable carrying capacities of determined plant grou- pings Five plant groupings were established in the stu- dy area. Table 2 indicates their respective VP, ba- sed on the data in Table 1, as well as their carrying capacities, calculated from the 1 VP = 0.04 UBT/ha/yr formula. The real pastoral value (VPr) of the area of study is thus 24.32 with ans = 2.84 variance. Its real ecological carrying capacity is 2.5 ha/UBT/yr. The Detarium microcarpum plant group has lo- west carrying capacity considering its VP. This means that an improvement on its pastoral capa- TABLEAU 1 : Classes d'indice de qualité spécifiques (IS) des espèces fourragères. listées par ordre alphabétique. Espèces Fourragères CS, maximale | Classes d’IS 1 Acacia dudgeoni 0.14 1 2 Acacia macrostachya 0.46 1 ee Acacia sieberana . 1.94 1 4 Adansonia digitata 0.13 1 5 Afzelia africana 0.44 1 6 Albizzia chevalieri PS 1 7 Albizzia zygia 129 1 8 Andropogon ascinodis 2.24 1 9 Andropogon fastigiatus 9.83 2 10 Andropogon gayanus 24.91 5 11 Andropogon tectorum 4.62 1 12 Andropogon schirensis 0.36 1 13 Annona senegalensis 1.22 1 14 Anogeissus leiocarpus 0.70 1 15 Beckeropsis suberosa 1.20 1 16 Beckeropsis uniceta 5.62 2 17 Blepharis linariifolia 2.25 1 18 Bombax costatum 1.35 1 19 Brachiara deflexa 721,38 1 20 Brachiara jubata 6.34 2 21 Byrsocarpus coccineus 0.64 1 ae Cochlospermum planchoni 3.11 1 23 Cochlospermum tinctorium 0.57 1 24 Combretum ghasalense 0.20 1 25 Combretum glutinosum 2.07 1 26 Combretum hypopilinum 0.91 1 aT Combretum molle 0.99 1 28 Crotalaria macrocalyx 1.89 1 29 Crossopteryx febrifuga pe 1 30 Crossopteryx religiosa 0.32 1 31 Cymbopogon giganteus 6.20 FA 32 Detarium microcarpum 0.34 1 33 Dichrostachys cinerea 1.89 1 34 Digitaria longiflora 11.60 3 35 Diheteropogon amplectens 10.67 3 36 Dioscorea dumetorum 0.49 1 37 Fadogia agrestis 0.72 1 38 Feretia apodanthera — 3.48 1 39 Gardenia aqualla 0.88 1 40 Gardenia erubescens 2.45 1 41 Gardenia ternifolia 1.54 1 42 Gardenia triacantha 1.26 1 43 Grewia bicolor 4.96 1 44 Grewia cisoides 1.24 1 45 Grewia mollis 0.50 1 46 Grewia venusta 3.48 1 38 eS af CR ee ne — TABLEAU 1 (suite) 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 a 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 7 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 Heria insignis Hymenocardya acida Hyparrhenia diplandra Hyparrenia dissoluta Indigofera oubanguiensis Indigofera paniculata Ipomoa cairica Kohautia senegalensis Lannea acida Lannea kerstingii Lonchocarpus laxyflorus Maytenus senegalenis Mitragyna inermis Oryza barthii Panicum fluviicola Pennisetum pedicellatum Pennisetum Polystachion Pennisetum purpureum Pennisetum violaceum Piliostigma thonningii Pseudocedrela kotschyi Pteleopsis suberosa Pterocarpus erinaceus Rhus longipes Rytigynia senegalensis Schizachyrium elegans Schizachyrium sanguineum Securidaca longepedunculata Securinega virosa Setaria pallide-fusca Sorghastrum bipennatum Stereospermum kunthianum Strychnos innocua Strychnos spinosa Tephrosia bracteolata Tephrosia elegans Tephrosia platycarpa Terminalia avicennioïdes Terminalia laxiflora Terminalia macroptera Trichilia emetica Triumfetta rhomboidea Vetiveria nigritana Vicentella parsageii Vitellaria paradoxa Vitex chrysocarpa Vitex doniana Vitex simplicifolia Xeroderris stuhlmannii Ximenia americana Ziziphus mauritiana 0.38 0.18 6.63 17.73 1.22 1.32 1.21 0.20 0.14 0.06 3.00 0.18 0.45 1.09 6.09 0.55 3.39 1.10 5.44 1.48 3.84 1.20 0.97 0.80 0.40 0.97 1.49 6.11 2.17 1.81 2.80 0.53 3.29 3.77 0.19 0.48 0.71 1.68 0.28 0.84 0.29 1.54 23.59 0.21 0.10 1.14 1.14 1.19 1.12 0.10 0.82 39 TABLEAU 2 : Valeurs pastorales et charges écologiquement supportables de cinq groupements végétaux , Groupement végétal VP Rte à . anion rai à Terminalia macroptera 35,85 1,72 à Dioscorea prachensilis 28,90 2,10 à Stylophytum lancifolius 25,87 2,35 à Combretum glutinosum 18,38 3,31 à Detarium microcarpum 12,60 4,83 pacités pastorales passe par son enrichissement. En absence d’une telle action, ces réserves de faune étant souvent privées d’un programme de Valorisation fourragère, les potentialités pasto- rales de ce groupement ne peuvent être mainte- nues qu'en adoptant une protection, contre les feux, des collines auxquelles il est lié. Le groupement végétal à Terminalia macropte- ra, lié essentiellement aux savanes boisées, et dont la richesse spécifique herbacée est la plus forte, présente la charge la plus élevée, de par la valeur de sa VP. Données fourragères des échantil- lons végétaux, charges périodiques et réelles correspondantes Les résultats relatifs aux taux de MS, aux rende- ments fourragers utikes secs et aux valeurs éner- gétiques (UF) des échantillons récoltés a divers stades phénologiques, et rapportées a I’hectare, sont présentés dans les tableaux 3-6. Charges périodiques et réelles La valeur énergétique moyenne (m) des four- rages récoltés en janvier 1988 et 1989 (cf. tabl. 3) permet de prévoir : 40 cities depends on its enrichment. In the absence of such an action, in these wildlife reserves which are often without a fodder valorization pro- gramme, the pastoral potentials of this group can only be maintained by adopting measures for pro- tection against fires on the hills where they are found. The Terminalia macroptera plant group found mainly in wooded savannah whose specific herba- ceous richness is the highest, has the highest car- rying capacity due to its VP value. Data on fodder crop samples, peri- odic carrying capacities and actual correspondants The results on the MS rates, useful and dry fod- der outputs and energy values (UF) of samples collected at various phenological stages, and at- tributed to the hectare are presented in tables 3-6. Periodic and actual carrying capacities The average energy value (m) of fodder crops collected in January 1988 and 1989 (cf. table 3) made possible the stipulation : 555,79/UF/ha = 3,75 148,2 journées de pâture d'un UBT, ce qui correspond à 148,2 = 0,4 UBT/ha/an, 365 plus commodémment présentée comme une charge de 1 UBT/2,5 ha/an, - les échantillons récoltés en mars 1988 et 1989 autorisent une charge réelle de 1 UBT/5 ha/an, - la charge autorisée en juin est de 1UBT/1,56 ha/an - la charge en octobre est de 1 UBT/1,13 ha/an. Ainsi, la charge réelle, obtenue par la méthode VF, est de 1 UBT/2,54 ha/an. Evaluation statistique de la formule propo- sée établissant la relation VP/capacité de charge La première série statistique (x), (cf. tabl. 2), pré- sente cinq valeurs de charge afférentes aux cinq groupements végétaux déterminés, soit x= 1,72; 2,1; 2,35; 3,31; 4,83 (avec n=5 et s = 1,25). La deuxième série (y), comprend quatre valeurs de charge correspondant à quatre périodes agrostologiques, janvier, mars, juin et octobre. y = 1,13; 1,56; 2,50; 5 (avec n=4 et s=1,73). L'indice Uyx = 12 et Uxy=8 U=Uxy ou Uyx, c'est-à-dire 8 ou 12; ny étant égal à 4, nx - ny = 1, en lisant l'intersection de ny et nx - ny sur la table de Mann et Whitney, ou à la valeur 1. U étant franchement supérieur à 1, on déduit que les résultats de ces deux séries ne sont pas différents pour un risque d’erreur <5%, et donc que la formule proposée, | 1 VP = 0,04 UBT/ha/an, | est validée et peut être recommandée. 41 555.79/UF/ha = 148.2 days of grazing of an UBT 3.75 which corresponds to 148.2 = 0.4 UBT/ha/an, 365 more conveniently presented as a carrying ca- pacity of 1 UBT/2.5ha/yr, - the samples collected in March 1988 and 1989 gave the actual carrying capacities of 1 UBT/5ha/yr, - the authorised carrying capacity in June is 1 UBT/1.56ha/yr - the carrying capacity in October is UBT/1.13ha/yr. . Thus, the actual carrying capacity obtained through the VF method, is 1 UBT/2.54ha/yr. Statistical evaluation of the proposed formula establishing the VP/carrying capacity rela- tionship The first statistical set (x), (cf. table 2), present five carrying capacity values relating to five estab- lished plant groupings, that is, x = 1.72; 2.1; 2.35; 3.31; 4.83 (withn = 5 ands = 1.25). The second set (y) comprises four carrying ca- pacity values corresponding to four agrostological periods, January, March, June and October. y = 1.13; 1.56; 2.50; 5 (withn = 4ands = 1.73) Index Uyx = 12 and Uxy = 8 U=Uxy or Uyx, that is, 8 or 12; ny being equal to 4, nx - ny = 1, by reading the intersection ny and nx - Myon the Mann and Whitney table, or has value 1. Since U is definitely higher than 1, it can be de- duced that the results of these two sets are not dif- ferent with a margin of error of <5%, and thus the proposed formula | 1 VP = 0.04 UBT/ha/yr a is validated and can be recommended. TABLEAU 3 : Taux de matière sèche (MS), rendements utiles secs et valeurs énergétiques des fourrages durant les mois de janvier 1988 et 1989; n= 33 échantillons. N° de Taux de MS | Rendementutile | Valeur énergétique des | Valeur énergétique des l'échantillon (%) sec (kg/ha) fourrages (UF/m?) fourrages (UF/ha) 1988 1 50,52 52,73 0,54 298,47 2 43,52 14,86 0,65 204,65 3 51,08 51,33 0,66 561,88 4 23,51 87,73 0,77 452,55 5 53,10 300,90 0,90 270,81 6 35,45 1418,00 0,85 1205,3 7 25,48 254,80 0,90 229,32 8 48,50 598,16 0,93 556,30 9 50,32 2180,53 0,66 1439,15 10 42,50 141,66 0,74 104,83 11 38,62 1382,59 0,85 1175,20 12 50,10 701,40 0,97 680,35 13 40,52 486,24 0,86 418,16 14 61,10 712,83 0,65 463,34 15 32,17 268,08 0,88 235,91 16 17,28 846,72 0,79 668,90 17 32,54 227,78 0,87 198,16 18 40,35 1614,00 0,82 1323,48 19 20,05 66,83 1,05 70,17 20 24,75 1361,24 0,94 1279,57 1989 21 59,56 357,36 0,53 189,40 22 61,38 2291,52 0,45 1031,18 23 29,84 303,37 0,85 257,86 24 35,75 595,83 0,82 488,58 25 35,15 468,66 0,87 407,74 26 49,52 33,01 0,91 30,04 27 41,48 587,63 0,9 528,87 28 37,91 884,56 0,87 769,57 29 = ee ———— ———— 30 78,12 859,32 0,94 807,76 31 25,68 42,80 0,62 26,53 32 ns LL mense se ct La sank ey us EE + = q