Nature et Faune Wildlife and Nature Revue Internationale pour la 'Conservation de la {nature en Afrique International journal on nature conservation in Africa i^<*^ A*. UNEP / PNUE Vol. 15no.1 Janvier -Juin 1999 January -June 1999 FAO Regional Office for Africa Bureau Regional de la F.A.O. pour I'Afrique - Accra (Ghana) Nature et Faune Volume 15. n° 1 Janvier -Juin 1999. January -June 1999. ^>%f,^ La revue Nature et Faune est une publication Internationale trimestrielle destinee a permettre un echange d'informations et de connaissances scientifiques concernant la gestion de la faune, Tamenagement des aires protegees et la conserva- tion des ressources naturelles sur le continent africain. "Nature et Faune" is a quarterly international publication de- dicated to the exchange of information and scientific data on wildlife and protected areas management and conservation of natural resources on the African continent. Editeur - Editor : P.D. Kone Ass. Editeur - Ass. Editor : J. Thompson Conseillers - Advisers : E.H. Sene, P. Vantome, P. Howard, D. Williamson, G. Chyzuka. Nature et Faune depend de vos contributions benevoles et volontaires sous la forme d'articles ou d'annonces dans le domaine de la conservation de la nature et de la faune sau- vage dans la Region. Pour la publication d'articles ou tout renseignement complementaire, ecrire a I'adresse suivante: "Nature et Faune" is dependent upon your free and voluntary contributions in the form of articles and announcements in the field of wildlife and nature conservation in the Region. For publication of articles or any further information, please contact: Revue NATURE ET FAUNE F.A.O. Regional Office for Africa P.O. BOX 1628 ACCRA (Ghana) Fax: (233 - 21) 668427/233999; E-mail: fao-raf (Sfield.fao.org Printed by The Advent Press, Accra, Ghana Contents Editorial 1 Une Analyse Du Reseau Des Aires Protegees Du Gabon Analysis of the Protected Area Network in Gabon Par//)y David Brugiere 4 Aires Protegees Au Niger: Eco-systemes, Gestion Et Fonctions Peripheriques Protected Areas In Niger: Ecosystems, Management and Peripheral Functions Par/iby Michel Benoit 22 Le Partage Des Benefices De L' amenagement Des Aires Protegees: Le Cas du Pare National De Tarangire En Tanzanie Benefit Sharing in Protected Area Management: the Case of Tarangire National Park in Tanzania Tir6 de /Extracted from World Bank "Findings, No 88 juin 1997 30 Diversite Biologique et Conservation: Cas De L' avifaune Forestiere Nicheuse De La Kabylie Des Babors (Aigerie) Biological Diversity And Conservation: the Case Of The Forest Nest-building Avifauna Of The Kabylie Des Babors In Algeria Par/by M. Bellatreche 37 Ethologle et Ecologie Des Troupeaux D'elephants {Loxodonta Africana) De La Zone Cynegetique De Djona Au Benin Ecology and Ethology of Elephant Herds (Loxodonta Africana) of the Djona Hunting Zone in Benin Par/ibyAristideC.TEHOU &BriceSINSIN 49 Les Gorilles et Les Guerilleros De La Foret Bwindi En Uganda: Le Film Des Evenements Gorillas and Guerrilas of Bwindi Forest in Uganda: the Moment of Fact Par/fc>y Simon Peter Wamoto Nabendeh 72 Editorial Parmi les activites dominantes de la FAO au cours de ce dernier semestre de 1999, est inscrit I'Atelier International sur les aires protegees et le developpement rural durable. Cette grande rencontre sera I'occasion pour les participants de tous les horizons geographiques et d'une vaste gamme de profils professionnels, de confronter leurs experiences et leurs visions sur les Aires Protegees et sur leur place et leur role dans le developpement rural durable. C'est done tout naturellennent, que Nature et Faune consacre ce numero aux Aires protegees dans quelques pays d'Afrique centrale, orientale et meridionale. Bien avant la creation de la premiere foret classee, du premier pare national, d'autres formes de protection de certains ecosystemes, de certaines especes, ont existe, et subsistent encore en Afrique. Ces formes de protection, presque toujours a connotation cultuelle, avaient permis de preserver des espaces naturels centre toute forme d'exploitation non-spirituelle, de bannir I'utilisation de certaines especes animates dans des zones specifiques, de iier les prelevements de certains produits a des conditions qui permettaient de garantir leur renouvellement. On le voit done, jamais aire ne fut mieux protegee que celles des forets sacrees ou seuls les inities avaient le droit de penetrer. De meme, le systeme des totems familiaux ou tribaux qui rendait certaines especes, surtout animales, sacrees aux yeux des communautes concernees, (par exemple, dans certains pays d'Afrique de I'Ouest, les Sene ne devaient absolument pas toucher aux Lievres ; les Ba, devaient defendre les Varans ; les Keita, proteger les lions, etc.), permettait implicitement la protection au moins partielle de ces especes dans les zones ou dominaient les families, tribus ou clans concernes. Selon les regions eco-geographiques et les Societes en presence, des systemes similaires etaieht toujours en place, qui garantissaient un equilibre harmonieux entre les ecosystemes naturels, et les implantations humaines. II est done tres interessant, alors que ce numero de Nature et Faune est en majorite consacre aux aires protegees, telles que nous les voyons aujourd'hui, que nous puissions comparer et confronter ces formes de conservation, evidemment dans leurs contextes respectifs, de maniere a pouvoir peut-etre etablir des " ponts " qui aideront les Communautes africaines a mieux accepter et integrer les aires protegees, telles" qu'elles se congoivent de nos jours. Cette conception de la protection elle-meme, est souvent tres restrictive, et parfois utilisee de fa^on innocente ou reflechie pour distribuer des satisfecit ou pointer du doigt. Pourtant, il est tout a fait possible d'avoir des forets de production bien conservees et bien portantes, et des domaines de chasse ou la faune demeure riche, parce que ces zones auront ete bien amenagees et soumises a des regies strictes de gestion. II nous a ete rapporte par exemple que dans certaines zones d'interet cynegetiques (ZIC) au Senegal, ou les prelevements de la faune sont rigoureusement controles, certaines especes jugees a un moment donne en regression, sont en train de se regenerer significativement. De nombreux autres exemples de ce genre feront certainement I'objet d'interessants debats lors de la reunion de Harare, au mois d'octobre. L'enjeu est egalement de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'hiatus entre la conservation proprement dite et le developpement. Faire face a cet enjeu c'est identifier, illustrer et entretenir les voies par lesquelles la conservation sert le developpement (par exemple, les ressources genetiques bien protegees peuvent etre a la base d'autres ressources pour la production agricole et alimentaire) ; c'est egalement trouver des solutions novatrices dans lesquelles des equipements et infrastructures bien census peuvent apporter des appuis qui souvent font defaut au developpement des communautes des zones riveraines des unites de conservation. C'est enfin integrer dans les comportements economiques, des reflexes et actions favorables a la conservations des valeurs biologiques dans les ecosystemes meme les plus profondement modifies. Mais le veritable probleme qui preoccupe a la fois les scientifiques, les ecologistes et les operateurs touristiques, c'est I'impact desastreux des conflits armes, de nos jours particulierement repandus en Afrique, sur les espaces naturels en general, et les aires protegees en particulier. Ce phenomene avait ete evoque lors de la 11ieme session de la Commission des Forets et de la Faune sauvage pour I'Afrique, et nous avions surtout evoque la destruction massive des habitats sauvages. Mais depuis, nous savons egalement que l'enjeu du tourisme ecologique peut egalement servir de pretexte aux belligerants qui n'hesitent alors pas a s'attaquer aux personnes visitant les Pares naturels, dans le but d'internationaliser leur combat ou de diserediter davantage le regime en place. -1- Le massacre des touristes de la reserve de gorilles de Bwindi en Ouganda en est une triste illustration que Nature et Faune, par la plume de Simon Peter Wamoto Nabendeh, vous relate dans les pages qui suivent. Comme nous le faisons depuis plus d'un an, nous reiterons notre invitation aux lecteurs, pour qu'ils nous envoient, en plus des articles qui deviennent de plus en plus nombreux, leurs commentaires et contribution sur les articles que nous publions, afin de rendre notre revue plus interactive et plus vivante. -2- Editorial The international workshop on protected areas and sustainable rural development is one of the major activities scheduled by FAO for the year 1999. The important meeting will be an opportunity for participants from all geographical areas and with broad professional profiles, to compare their experiences and their visions on protected areas and their place and role in sustainable rural development. It is therefore natural that Nature et Faune should devote this issue to Protected areas in certain countries in Central, East and Southern Africa. Well before the creation of the first classified forest, the first national park, other forms of protection of certain ecosystems, certain species existed and still exist in Africa. These forms of protection which almost all had cultural connotations, enabled the conservation of natural areas against any form of non-spiritual exploitation, banning the use of certain animal species in specific areas, linking the harvesting of certain products to conditions that guaranteed their renewal. It is therefore evident that no area was better protected than the sacred forests where only the initiated had the right to enter. Likewise, the system of family or tribal totems which made certain species, mainly animal, sacred in the eyes of the communities concerned, (par example, in certain West African countries, those called Sene could not touch the rabbit; those named Ba had to defend the monitor lizard; the Keitas protected the lions, etc.), implicitly enabled the partial protection of these species in the in areas where the families, tribes or clans concerned dominated. According to the eco-geographic regions and the societies present, similar systems were always set in place, which guaranteed a harmonious balance between the natural ecosystem and human implantations. It is therefore very interesting, while this issue of Nature et Faune is mainly devoted to protected areas, as we see today, that we can compare and confront these forms of conservation, in their respective contexts, in a way as to probably set up "bridges" which will help African communities to better accept and integrate protected areas, such as thev^are conceived at present. This concept of protection itself is often restrictive and sometimes used in an innocent or well-reflected, manner to distribute merit points or point fingers. Yet, it is very possible to have production forest that are well protected and healthy, and hunting areas where wildlife is abundant because these areas have been well managed and subjected to strict management regulations. It has been reported to us that for example in certain cynegetic interest zones in Senegal, where harvesting of wildlife is strictly controlled, certain species that were thought to be reducing some time ago, are regenerating significantly. So many other examples of this kind will certainly be the topic for interesting discussions at the Harare meeting in October. The challenge is also to ensure that there is no hiatus between conservation and development. To take up this challenge is to identify, illustrate end maintain the channels through which conservation can serve development (for example well protected genetic resources can be used as base of other resources for agriculture and food production. It is also to find innovative solutions in which equipment and well conceived infrastructure could serve as support which is often lacking in development of communities surrounding the conservation units. Lastly, it is also integrating into economic behaviour reflexes and actions that favour the conservation of biological values in the ecosystems, including even those that have been seriously modified. The real problem that preoccupies scientists, ecologists as well as tour operators, is the disastrous impact of armed conflicts, which are quite widespread in Africa presently, on natural areas in general and protected areas in particular. This phenomenon was examined during the 11'^ session of the African Forestry and Wildlife Commission; bringing up especially the massive destruction of wildlife habitat. But since then, we have come to know that the issue of ecological tourism can also serve as an excuse for rebels who do not hesitate to attack visitors to the the national parks, with the aim of internationalising their cause or discrediting the ruling authority. The massacre of tourists in the Bwindi gorilla sanctuary in Uganda is a sad illustration that Nature et Faune, through Simon Peter Wamoto Nabendeh, recounts in subsequent pages. We continue with our invitation launched about a year ago to readers that in addition to articles which we are receiving in their numbers, they should send their comments and contributions to the articles that we publish to make our magazine more interactive and lively. Une Analyse Du Reseau Des Aires Protegees Du Gabon David BRUGIERE' L'une des fonctions majeures des aires protegees est la conservation de la diversite biologique (McNeely & Miller, 1984). Quelle que soit I'echelle geographique consideree, cet objectif ne peut etre atteint que si, d'une part, le reseau des aires protegees est representatif de la diversite des ecosystemes presents et si, d'autre part, les aires protegees assurent efficacement leur role de protection en conservant I'integrite des espaces concernes. Dans cet article, nous nous proposons d'analyser dans une perspective " representativite-efficacite " la situation actuelle des aires protegees du Gabon. En ce qui concerne la diversite de la faune, nous ferons essentiellement reference aux primates et artiodactyles, deux groupes pour lesquels les donnees sont relativement completes au Gabon. Presentation du pays Le Gabon est un petit pays d'Afrique centrale situe a I'interieur du golfe de Guinee. Son littoral s'etend sur environ 950 km et le pays est limite a Test et au sud par le Congo et au nord par la Guinee Equatoriale et le Cameroun. La population humaine, d'environ un million d'habitants, est localisee a pres de 75% dans les centres urbains (Richard & Leonard, 1993). Avec une densite moyenne de 4 habitants/ km2, c'est I'un des pays les moins peuples du continent. C'est aussi, en raison de ressources petro-minieres considerables, I'un des plus riches. Du point de vue de la biodiversite, le pays se situe a I'interieur du centre regional d'endemisme " guineo- congolais ", le plus diversifie de toute I'Afrique (Stuart & Adams, 1990). Plus de 8000 especes de plantes ont ete identifiees dont environ 20 % seraient endemiques. La faune forestiere est egalement tres diversifiee et le pays abrite plusieurs especes, telles que les gorilles Gorilla gorilla, chimpanzes Pan troglodytes et elephants Loxodonta africana dont les populations sont considerees comme etant d'importance Internationale (Tutin & Fernandez, 1984 ; Barnes etal., 1995). Quatre grands types de milieux naturels peuvent etre definis (Figure 1): (1) les forets de terre ferme qui couvrent environ 76 % du pays, le taux le plus elevee de toute I'Afrique (MacKinnon & MacKinnon, 1986). Du fait de son importante etendue, ce milieu a ete subdivise en trois grands sous-types en fonction de sa position geographique et de I'abondance des principales essences forestieres (Caballe, 1978) : (i) les forets de la zone littorale. dominees par I'ozouga Saccoglotis gabonensis, I'okoume Aucoumea klaineana, et I'ozigo Dacryodes buettneri ; (ii) les forets de la zone centrale, plus elevees en altitude, s'etendent des monts de Cristal au nord jusqu'au massif du Chaillu au sud. L'ozouga est moins abondant et laisse place aux andoungs Monopetalanthus spp.; (iii) a Test, les forets de la zone orientale d'ou est absent I'okoume. (2) les forets inondables principalement situees dans la partie inferieure du cours de I'Ogooue et egalement au nord-est du pays, a la frontiere du Congo ; (3) les mangroves localisees essentiellement dans les estuaires du nord du littoral; (4) les savanes que Ton trouve le long du littoral, au centre du pays et surtout dans les regions du sud-est (plateaux Bateke) et sud-ouest (vallees de la Nyanga et Ngounie). ' Laboratoire de Primatologie - Bologie Evolutive, Universite de Rennes, Station Biologique 35 380 Paimpont, France A chacun de ces types de milieux correspond une communaute vegetale et animale particuliere. Ainsi, par exemple, pour le groupe des primates, certaines especes, telle que le cercocebe a collier blanc Cercocebus torquatus ne se rencontrent que dans la zone littorale tandis que la zone centrale s'individualise par la presence de la seule espece endemique du Gabon, le cercopitheque a queue de soleii Cercopithecus solatus. Les forets de I'est abritent quant a elles plusieurs especes, telles que le colobe guereza Colobus guereza, absentes du reste du pays (Blom et al., 1992). II est done important pour la conservation de la biodiversite que chaque type de milieu soit represente dans le reseau national des aires protegees. Historique et situation actuelle du reseau des aires protegees C'est en 1946, sous le gouvernement colonial frangais, que la premiere aire protegee du Gabon fut creee avec la mise en place d'une vaste zone de conservation dans la region centrale de la Lope-Okanda (MEFPTE, 1996 - voir figure n° 3). Dix ans plus tard, en 1956, le reseau est developpe avec rinstauration d'un complexe de trois reserves de faune dans la region des savanes littorales de Wonga-Wongue, la creation du second pare national dans la zone littorale du Petit Loango et le developpement d'un complexe de trois reserves de faune et trois domaines de chasse dans la region sud-ouest de la Nyanga-Mont Fouari. Apres I'independance, une serie de decrets dates de novembre 1962 modifie et complete ce reseau : chaque aire protegee se voit attribuer le statut d'" aire d'exploitation rationnelle de faune (AERF) " qui englobe une (ou plusieurs) reserve de faune et un (ou plusieurs) domaine de chasse. Parallelement, I'AERF de la Moukalaba est creee. En 1971, la reserve integrale de M 'Passa est etablie sur un site international de recherche scientifique et une annee plus tard I'AERF de Wonga-Wongue devient reserve presidentielle. Enfin, a partir des annees 1980, le complexe d'AERF de la Nyanga-Mont Fouari sera considere par les autorites gabonaises comme n'ayant plus de validite et I'ensemble de la zone fait desormais I'objet d'un developpement de I'elevage bovin (UICN, 1990). En 1996, le reseau est done constitue de trois AERF, d'une reserve integrale et d'une reserve presidentielle (Tableau 1 et Figure 2). Le principal texte juridique relatif aux aires protegees est la loi du 25 juillet 1982 intitulee " Loi d'orientation en matiere des Eaux et forets ". Elle definit les differentes categories d'aires protegees et leurs objectifs. Elle precise egalement que la gestion des AERF releve de la Direction de la Faune et de la Chasse (Ministere des Eaux et Forets) qui doit etablir pour chacune d'entre elles un plan d'amenagement. La reserve integrale depend du ministere charge de la recherche scientifique tandis que la reserve presidentielle est sous I'autorite directe de la presidence de la Republique. II est important de preciser que les domaines de chasse constituent des aires protegees a part entiere dans la mesure ou les dispositions de protection des milieux valables pour les reserves de faune y sont integralement applicables. La chasse accompagnee d'un guide professionnel y est cependant autorisee mais fait I'objet d'une reglementation tres restrictive. En realite, depuis la suspension de la grande chasse en 1981, les activites cynegetiques sont desormais tres reduites. Malgre cela, I'UICN ne reconnait pas les domaines de chasse comme aires protegees et ne les a pas inscrits sur sa liste mondiale des aires protegees (I UCN, 1994). La reserve de la Lope : Historique et situation actuelle (Figure 3) La reserve de la Lope est en 1946 la premiere aire protegee du Gabon a etre creee. Cette zone fut alors subdivisee en un complexe constitue d'une reserve de chasse d'un pare national et d'une reserve integrale, un zonage assez novateur pour I'epoque d'autant que le concept de reserve integrale voyait pour la premiere fois sa realisation en Afrique centrale. Apres I'independance, en 1962, la zone devient I'aire d'exploitation rationnelle de faune de I'Offoue et le pare national et la reserve integrale seront transformes en une seule reserve de faune de 350 000 ha. Cet ensemble sera communement appele " Reserve de la Lope ". Enfin, depuis 1996, I'ensemble du site est subdivise en un noyau central et une zone peripherique. La reserve de la Lope couverte au nord et a Test par une mosaique foret-savane, et ailleurs par une foret de terre ferme. Ces milieux abritent une faune variee et abondante. Ainsi, les populations d'elephants, gorilles, chimpanzes estimees respeetivement a 5500, 900 et 2250 individus (White, in Said etal., 1996 ; White, 1995)sont considerees comme etant d'importance nationale. On trouve egalement d'autres especes menacees telles que le colobe noir Colobus satanas, le cercopitheque a queue de soleil ou la mysterieuse fauvette du Dja Bradypterus grandis, redecouverte ici apres plus de 50 ans de non-observation en Afrlque (Christy, 1994). En raison de cette richesse, cette aire protegee est la seule du Gabon a etre consideree d'importance Internationale pour la conservation de la biodiversite (McKinnon & McKinnon, 1986). C'est I'une des raisons qui a amene I'Union europeenne a la selectionner en 1992 comme site gabonais de son projet regional ECOFAC " Conservation et utilisation rationnelle des ecosystemes forestiers d'Afrique centrale ". Au dela des mesures classiques de renforcement de surveillance, le projet s'est attache a vaioriser les activites d'eco-developpement en mettant ici I'accent sur le tourisme, une activite qui desormais fonctionne bien. Un autre volet prevoyait la protection des forets primaires qui ne couvrent plus qu'environ 45 % des forets de la reserve (White, 1995 actualise). Un plan de zonage fut propose puis accepte par I'Etat gabonais : il comprenait un vaste noyau central couvrant I'essentiel des forets primaires ou I'exploitation forestiere etait interdite et une zone peripherique ou elle etait autorisee mais ou I'interdiction generate de chasse restait maintenue. Mais, lorsque le nouveau arrete de la reserve est publie en mai 1996, le noyau central est substantiellement reduit et deux nouvelles concessions sont delimitees en foret primaire. Devant les vives protestations de I'Union europeenne et de nombreuses ONG, le gouvernement est finalement revenu sur sa decision en novembre1996. Apres exploitation du lot 32 situe en zone peripherique, il ne restera qu'environ 30% de forets primaires dans la reserve. Cela ne signifie pas pour autant que la valeur faunistique du site aura diminuee. En effet, une etude realisee dans la partie nord de la reserve a montre que I'exploitation selective avait peu d'impact sur les densites de grands et moyens mammif^res, ^ I'exception toutefois d'une espece sensible : le chimpanze (White, 1992). C'est meme probablement la presence au nord de forets secondaires qui expliquerait I'existence de fortes densites animates, phenomene confirme recemment par les faibles densites trouvees dans les forets primaires du sud (lot 32 avant exploitation - Lahm , 1996 ; Brugiere, 1997). Neanmoins , les forets primaires ayant pratiquement disparu de cette partie du pays, leur protection reste prioritaire. Analyse de la representativite L'examen des figures 1 et 2 fait ressortir les elements suivants : (a) les mangroves et les forets inondables sont quasiment absentes du reseau national des aires protegees. Ces zones humides presentent des communautes animates et vegetales particulieres et constituent des habitats des pour de nombreuses especes. Ainsi, par exemple, les mangroves et les zones de vasieres qui leur sont associees accueillent des populations d'oiseaux migrateurs suffisamment importantes pour considerer les sites gabonais comme etant d'importance Internationale (Schepers, 1993). II a done ete propose recemment qu'ils soient classes en zone Ramsar. Les forets inondables quant a elles presentent une diversite biologique remarquable du fait de la confrontation du milieu aquatique et forestier. Au niveau de la grande faune, il n'y a pas d'endemisme pur mais ce sont dans ces habitats que les especes des zones humides presentent des densites tres elevees. Ainsi le fleuve Ogooue dans la partie inferieure de son cours abritent d'importantes populations d'hippopotames Hippopotamus amphibius et de lamantins Trichechus senegalensis tandis que les zones de marais adjacentes constituent des sites d'importance nationale pour la nidification de plusieurs especes d'oiseaux d'eau. Au nord-est du pays, ces forets inondables, d'un type different, abritent probablement de fortes densites d'especes peu communes telles que le cercocebe agile Cercocebus galeritus. Enfin, rappelons que ces zones humides jouent un role essentiel dans la production des ressources halieutiques. (b) les savanes littorales et centrales sont bien representees dans les aires protegees. Par centre, les savanes du sud-est demeurent sans protection et plusieurs especes qui leur sont endemiques restent exclues du reseau des aires protegees. Ainsi , la creation d'un pare national dans les savanes des plateaux Bateke a ete consideree comme une priorite Internationale car cette zone abritait une petite population de lion Panthera leo (Pfeffer, 1972 ; lUCN, 1987). Mais cette population semble avoir desormais disparu et seuls quelques individus erratiques sont observes irregulierement en provenance du Congo. Neanmoins cette zone abrite encore quelques especes particulieres telles que le cephalophe de Grimm Sylvicapra grimmia et une trentaine d'especes d'oiseaux lui est infeodee (P. Christy, pers. comm.). La creation d'une aire protegee reste done une priorite. Les savanes du sud-ouest sont, depuis le declassement du complexe d'AERF de la Nyanga-Mont Fouari, desormais uniquement representees en petite partie dans I'AERF de la Moukalaba. Ce complexe assurait la protection de deux especes d'antilopes tres rares au Gabon, le cobe defassa Kobus eliipsiprymnus et le cobe des roseaux Redunca arundinum qui semblent toutes deux avoir desormais disparu de cette zone. Le cobe defassa trouve encore protection a la Moukalaba mais la presence du cobe des roseaux au Gabon est desormais incertaine (Blom etal., 1990). (c) les forets de terre ferme du littoral sont bien couvertes par le reseau des aires protegees tandis que celles de la zone centrale sont presentes dans I'AERF de I'Offoue (dite reserve de la Lope). Dans cette zone, le reseau devrait etre developpe de fa^on a incorporer les forets des monts de Cristal et des monts du Chaillu qui presentent un taux d'endemisme vegetal tres eleve (lUCN, 1990). Parallelement, le singe soleil, n'est protege dans la reserve de la Lope que de fa?on marginale (Brugiere & Gautier, soumis). Le reseau de cette zone doit done etre ameliore. (d) Les forets de la zone orientale restent quasiment depourvues de protection. Elles sont representees dans la reserve integrale de M'Passa mais sa superficie est bien trop faible pour assurer la protection de la diversite de cette zone. Cette situation est d'autant plus regrettable que la partie nord de cette zone (region de Minkebe) presente une richesse specifique remarquable en raison de I'existence d'une mosaique de milieux forestiers varies. Deux especes d'artiodactyles et trois primates sont inconnus ailleurs au Gabon. Par ailleurs, les densites des especes telles que les gorilles et chimpanzes y sont les plus elevees du pays (Steel, 1992). En outre, cette zone, difficile d'acces, n'a jamais fait I'abjet d'exploitation forestiere et elle est consideree comme faisant partie du dernier grand bloc forestier intact d'Afrique centrale. Sa protection a deja ete proposee par de nombreux auteurs (Pfeffer, 1972, MacKinnon & MacKinnon, 1986, lUCN, 1987) et reste consideree comme une priorite Internationale. Un dossier elabore par le WWF-Gabon et proposant plusieurs options de protection a ete presente en 1992 aux autorites gabonaises (Steel, 1992) mais a ce jour aucune procedure de classement n'a encore debute. II y a pourtant urgence : recemment, de grandes concessions forestieres ont ete attribuees dans cette zone et si pour I'instant la difficulte d'acces et la faible densite d'essences commercials rendent I'exploitation peu rentable, cette situation pourrait changer tres rapidement. II apparait done qu'en I'etat actuel le reseau des aires protegees du Gabon ne couvre pas toute la diversite des especes et milieux presents. Les grandes zones humides (mangroves et forets inondables) sont absentes du reseau tandis que tous les types de savanes et forets ne sont pas representes. En consequence, plusieurs especes animales se trouvent exclus du reseau (Tableau 2). C'est surtout la partie orientale du pays et les milieux qui lui sont associes qui demeurent absents alors qu'il s'agit la de la zone qui presente la richesse specifique la plus importante du pays. Integrite des aires protegees Actuellement, deux types de perturbations affectent I'integrite des aires protegees : * I'exploitation commerciale des ressources naturelles (essentiellement bois et petrole) rendue possible par une legislation inappliquee; le braconnage commercial favorise par la faiblesse des moyens de surveillance. L'article 46 de la loi du 22 juillet 1982 stipule que " ... sont interdits dans les AERF ...toutes formes d'exploitation susceptibles de modifier I'environnement et ses ressources ". Pourtant, cette disposition n'a pas ete respectee. Ainsi, des concessions forestieres ont ete attribuees a I'interieur de toutes les aires protegees du pays et I'exploitation a affecte ces sites en proportion variable selon leur localisation. Les AERF de la Moukalaba et de I'Offoue (voir figure n° 1 ), par exemple, ont subi une exploitation sur plus de 50% de leur superficie tandis que la resen/e de faune du Petit Loango n'a ete touchee que dans sa partie nord (DGEF, 1991). Au Gabon, I'exploitation forestiere est selective et ne concerne que quelques -7- essences, tout particulierement I'okoume et I'ozigo qui constituent 75% des exportations (DGE, 1995). Ce type d'exploitation introduit deux types de perturbation : d'une part, elle entraine une modification directe du milieu naturel et d'autre part la creation de pistes necessaires a ('evacuation du bois constitue des axes de penetration qui rendent accessibles des zones prealablement protegees par leur isolement. Au Gabon, en raison d'un taux moyen de prelevement faible (en moyenne 2 arbres par ha -Tutin, 1992) et en I'absence de pression demographique, I'exploitation forestiere n'a pas eu les effets devastateurs que Ton a pu connaitre dans d'autres regions d'Afrique. Ironiquement, elle a meme, dans certaines zones, favorise le developpement des populations de certains grands mammiferes (elephants, gorilles) qui apprecient particulierement les forets secondaires (White, 1994). Toutefois, I'impact de cette I'exploitation sur la biodiversite dans son ensemble ainsi que sur le long terme reste mal connu et cette activite parait incompatible avec les objectifs de conservation des aires protegees. Precisons qu'a ce jour environ 60% de la foret gabonaise a deja ete exploitee (UICN, 1990 actualise) et seule la partie orientale du pays n'a pas ete encore touchee. L'exploitation petroliere est quant a elle plus localisee et ne concerne que I'AERF de Sette-Cama et la reserve de Wonga-Wongue (partie sud). La ressource petroliere est vitale pour le Gabon car elle fournit au travers des recettes d'exportation , plus de 50% du budget de I'Etat (annee 1995-DGE, 1996). Environ 60% de la production annuelle est fournie par trois champs petroliers situes dans les domaines de chasse d'Iguela et de Sette-Cama (DGE, 1996). Les infrastructures necessaires a cette exploitation (pistes, pipe- line, etc.) sont estimees couvrir 10 000 ha, soit environ 1,5 % du site (Gallner, 1995). Par ailleurs, la principale societe d'exploitation a pris un certain nombre de mesures visant a reduire I'impact direct et indirect de ses activites sur le milieu naturel. A I'heure actuelle, cette exploitation semble done trop localisee pour constituer une menace reelle meme si, comme dans le cas de I'exploitation forestiere, elle parait incompatible avec les objectifs des aires protegees. Toutefois, il y a lieu d'etre inquiet pour I'avenir car, dans la perspective de I'epuisement des trois champs petroliers actuels, des prospections ont ete menees et de nouveaux gisements ont ete trouves dans I'ensemble de I'AERF de Sette Cama. Leur mise en exploitation entrainera inevitablement une perturbation generalisee. En particulier, le developpement du reseau routier pourrait rendre tres difficile le controle du braconnage, un probleme deja sensible dans la partie nord et sud de cette aire. Au Gabon, le braconnage est essentiellement centre sur la commercialisation de viande de gibier et concerne peu les produits derives (peaux, ivoire, etc.). A ce titre, le braconnage a I'elephant pour I'ivoire est beaucoup moins developpe que dans les pays voisins (Barnes et al., 1993). A I'inverse, la commercialisation de viande de brousse peut prendre des proportions considerables qui restent conditionnees par la proximite de centres urbains ou la demande est importante et continue. A Libreville par exemple, on estime qu'un minimum de 500 tonnes de viande de gibier sont commercialisees chaque annee (Steel, 1994). Au Gabon, I'elevage est tres peu developpe et environ 95% des proteines animales proviennent de la viande de brousse (Pfeffer, 1996). Les deux aires protegees les plus touchees sont I'AERF de la Moukalaba et la reserve integrate de M'Passa ou le braconnage est responsable de la diminution drastique des densites des especes presentes. La Reserve de Wonga- Wongue, situee entre Libreville, Port-Gentil et Lambarene devrait etre tres affectee par ce probleme mais son inaccessibilite et sa surveillance adequate ont reduit le braconnage a un niveau tres faible. Dans les autres aires les moyens humains et materiels disponibles pour la surveillance sont tres faibles. Ainsi les AERF de Sette-Cama et de I'Gffoue ne disposent chacune que d'une dizaine d'agents de surveillance peu equipes. Au Gabon, comme dans beaucoup de pays africains, la protection centre le braconnage oriente vers la commercialisation de viande est davantage le resultat de I'isolement et I'eloignement des centres urbains que celui d'une politique active de protection. La modification des milieux naturels au travers de I'exploitation industrielle des ressources ainsi que le braconnage affectent done I'ensemble du reseau dans une proportion variable selon les sites. Aucune aire protegee n'est cependant indemne de perturbation. Ces problemes sont exacerbes par le fait que, contrairement aux exigences juridiques en vigueur, aucune aire protegee ne dispose actuellement d'un plan d'amenagement identifiant les modalites de gestion et les pnorites d'actions. Dans ces conditions, on peut s'interroger sur I'avenir des aires protegees du Gabon. Perspectives Pour ameliorer la situation actuelle, tant au niveau de la representativite du reseau que sa gestion, diverses propositions ont ete faites et des realisations sont en cours. En 1990, un rapport de I'UICN (1990), formalisant les resultats d'une mission conjointe lUCNAA/WF menee quatie ans plus tot, a propose la creation d'une dizaine d'aires protegees dans I'ensemble du pays (Figure 2). Le statut de pare national a ete propose pour plusieurs sites. II est important de remarquer qu'a ce jour le Gabon est I'un des rares pays d'Afrique a n'avoir aucune aire classee en pare national - bien que ee statut existe dans sa legislation. C'est aussi le seul pays a avoir apres I'independanee, deelasse tous ses pares nationaux, alors qu'ailleurs les aires protegees etablies sous le regime eolonial voyaient generalement leur statut maintenu ou renforee. En 1996, seule la reserve des monts Doudou est au stade final de elassement. Deux autres sites, Minkebe et Mingouli, ont fait I'objet d'evaluations et de propositions detainees (Steel, 1992 ; UICN, 1994) mais les procedures de elassement n'ont pas encore debute. Dans le domaine de la gestion, la situation est en cours d'amelioration grace a la mise en place de deux importants projets internationaux de conservation : le projet ECOFAC de I'Union Europeenne centre sur la reserve de la Lope (voir encadre) et le projet Forets et Environnement qui concentre une partie de ses aetivites sur les AERF de Sette Cama et de la Moukalaba (complexe de Gamba) ou il agit en collaboration avee les cooperations frangaise et allemande et le WWF-Gabon. Ce projet, finance essentiellement par la Banque Mondiale et I'Etat gabonais a pour objectif global une amelioration du secteur forestier gabonais au travers d'un renforeement institutionnel et d'un appui a la formation, a la recherche et la conservation forestiere. Sur le terrain, les brigades de surveillance du complexe de Gamba ont regu un appui materiel important et, plus globalement, le projet a reussi a stopper I'exploitation forestiere dans toute la zone ainsi qu'a soutenir avee sucees le elassement des monts Doudou. Ce site liera les deux AERF existantes et ereera de fait une zone de conservation d'environ un million d'heetares, une des plus vastes d'Afrique centrale. Aetuellement le projet vise avee ses partenaires a etablir un schema direeteur d'amenagement du complexe. Conclusion L'examen de la situation a montre que le reseau gabonais des aires protegees n'est aetuellement ni representatif de la diversite des milieux naturels de ee pays ni gere de fagon adequate. Toutefois, grace a la mise en place de deux projets internationaux de conservation, des progres sont realises dans ces deux domaines. Cette situation pose le probleme de la periode de r"apres-projet". Cependant, ces deux projets accordant une importance partieuliere a la formation professionnelle, on peut esperer qu'a leur terme, les autorites gabonaises sauront perenniser les realisations entreprises. Plus globalement, le Gabon presente une situation partieuliere : sa riehesse economique, son importante diversite biologique et I'absenee de pression demographique constituent des atouts considerables pour la realisation d'un developpement durable. L'existence d'un reseau d'aires protegees bien gere et representatif ne peut que favoriser la mise en place d'aetivites d'eco-developpement. Avee des populations importantes d'espeees animales " eles " pour le tourisme de vision (elephants, gorilles, buffles) et des paysages forestiers remarquables, le Gabon pourrait devenir une destination importante du tourisme de decouverte des forets tropicales, un secteur peu developpe en Afrique mais qui presente certainement un fort potentiel. Remerciements L'auteur remercie M. Patrice Christy pour les documents fournis et la relecture qu'il a bien voulu assurer de ce texte. Remerciements egalement a M. Jean-Pierre Gautier et M. Mare Colyn pour leurs commentaires sur le manuserit. -9- Tableau 1 Liste des Aires protegees du Gabon ( 1 9Q6) Protected areas in (iahon (1996) Denomination officielle *" Official name Zones incorporees Incorporated areas (1) Surface(ha; Area Vegetation Vegetation AERF Sette-Cama RF du Petit Loango 50 000 RF de la plaine Ouanga 20 000 DC de Ngove-Ndogo 250 000 DC de Sette-Cama 200 000 DC d'Iguela 180 000 AERF Moukalaba RF de Moukalaba 80 000 DC de Moukalaba 20 000 AERF de rOffoue Noyau Central 167018 Zone peripherique 368 982 RP Wonga-Wongue 480 000 Rl de M Passa 10 000 Mosaique foret-savane, foret inondable et foret de terre ferme de la zone littorale Mosaique foret-savane et foret de la zone littorale Mosaique foret-savane et foret de la zone centra le Mosaique foret-savane et foret de la zone littorale Foret de la zone orientale Total surface 826 000 (1) AERF = Aire d'Exploitation Rationncllc do Faunc . RP = Rcser\c Presidcntielle . RI = Reserve Integrale . RF = Rescn c de faune : DC = Domaine de Chassc Tableau 2 : Especes de primates et d'artiodactyles absentes du resaeu des aires protegees Primates and Artiodactyla species not present within the protected French name Nom scientifique Statutau Gabon (1) English name Scientific name Status in Gabon Primates Cercocebe agile Cercocebus galeritus Vulnerable Crested mangabey Cercopitheque de Brazza* Cercopithecus neglectus Rare De Brazza's monkey Colobe guereza Colobus guereza Rare Guereza Artiodactyles Bongo Tragelaphus eryceros Indetermine Bongo Cephalophe de Grimm Sylvicapra grimmia Indetermine Grey duiker Hylochere Hylochoerus meinertzhageni Indetermine Giant forest hog * = espece presente en iimite de la reserve integrale de M'Passa (1) References = Blome/ a/., 1990. Blom, e? a/., 1992. Mangrove Mangrove Mosaique foret-savane ^ Forest-savanna mosaic Foret inondable Swamp forest Foret de terre ferme Dry land forest Foret de la zone littorale ± ~ Coastal zone forest Foret de la zone centrals = ~ Central zone forest Foret de la zone onentale — Oriental zone forest Libreville Ref : Caballe, 1978 UICN, 1990 Figure 1 : Principaux types de vegetation du Gabon Main vegetation types in Gabon Aires protegees existantes : 1 = Mpassa 2 = Off oue- Lope 3 = Wonga-Wongue 4 = Sette-Cama 5 = Moukalaba Aires protegees proposees: 6 = Minkebe 7 = Mingouli 8 = Mont de Cristal 9 = Foret des Abeilles-lboundji 10 = Plateaux Bateke 11 = Mont du Chaillu 12 = Lac Onangue 13 = Ozoun 14 = Mts Doudou (en cours de classement) 15 = Mangroves 16 = Djoua Figure 2 : Aires protegees existantes et proposees au Gabon Existing and proposed protected areas in Gabon 200 km Ref: UICN, 1990 Schepers, 1993 ■11- Figure 3 : Historique et situation actuelle de I'aire d'exploitation rationnelle de faune de I'Offoue dite "Reserve de la Lope" History and present state of the "aire d'exploitation rationnelle de faune de l'Offou6" also called "Reserve de la Lop6" 1946 1 = Reserve de chasse de Lope-Okanda 2 = Pare national de rOkanda 3 = Reserve Integrate de rOffoue 1962 1 = Donnaine de chasse de Lope-Okanda 2 = Reserve de Faune de l'Offou6 Ogoou6 1996 25Knn \ \ \ 33 MosaTque foret-savane Forest-savanna mosaic Foret primaire Unlogged forest \] Foret deja exploitee Logged forest Exploitation prevue fin 1997 Logging scheduled end 1997 ' Concession forestiere Logging concession ■12- REFERENCES Barnes, R.F.W., Agnagna, M., Alers, M.P., Blom, A. 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The country is bordered on the East and South by the Congo and on the North by Equatorial Guinea and Cameroon. 75% of its human population of approximately one million inhabitants, are found in the urban centres. (Richard & Leonard 1993). With an average density of 4 inhabitants per sq. km., it is one of the least populated countries of the continent. It is also one of the nchest in terms of mineral resources especially petroleum. From the biodiversity perspective, the country is situated inside the regional Guinean-Congolese" endemism centre, the most diversified in.the whole of Africa (Stuart & Adams 1990). More than 8000 plant species have been identified, 20% of which are endemic. Forest fauna is also very diversified and the country shelters several species such as gorillas {Gorilla gorilla), chimpanzees {Pan troglodytes) and elephants {Loxodonta africana) the populations of which are considered to be of international importance (Tutin & Fernandez, 1984, Barnes et al, 1995). Four main types of natural environment can be defined (Figure 1): (1) Dry land forests cover about 70% of the country, the highest rate in Africa (MacKinnon & MacKinnon, 1986). Due to its huge size, this environment has been subdivided into three large sub-types according to its geographic position and the abundance of the main forest varieties (Caballe 1978). (i) the coastal zone forests, dominated by ozouga {Saccoglotis gabonensis), gaboon {Ancoumea klameana), and ozigo (Dacryodes buermeri). (ii) the central zone forests, with very high altitude, stretches from the Crystal mountains in the North to the Chaillu mass in the south. The ozouga is less abundant, giving place to the andoungs Monopetalanthus spp. (iii) On the East are the oriental zone forests where the gaboon is not present. (2) Swamp forests located mainly in the lower course of the Ogooue and also in the North- East of the country on the Congo border. (3) The Mangroves located mainly in the estuaries of the coastal North. (4) The savannas are found along the coastal line in the central part of the country especially in the South-East regions (Bareke plateau) and the South-West (the Nyanga and Ngounie valleys). VLaboratoire de Primatologie - Biologie Evolutive, Universite de Rennes, Staton Biologique 35 380 Paimpont, France -15- Each of these types of environment has its peculiar plant and animal community. Thus, for the primates group, certain species such as the white-collared mangabey Cercocebus torquatus is only found in the coastal zone whilst the central zone is marked by the presence of the only endemic species in Gabon, the sun-tail monkey Cercopithecus solatus. The oriental forests provide shelter to several species, such as the guereza Colobus guereza, which is not present in the rest of the country (Blom et al, 1992). It is therefore important for biodiversity conservation that each type of environment is represented in the national protected area network. History and present state of the protected area network It was under the French colonial government, that the first protected area in Gabon was created in 1946, with the establishment of a huge conservation area in the central region of Lope-Okanda (MEFPTE, 1996 - cf. figure No. 3). Ten years later, in 1956, the network was developed with the setting up of a complex of three wildlife reserves in the Wonga-Wongue coastal savanna, the creation of a second national park in the coastal zone of Petit Loango and the development of a complex of three wildlife reserves and three hunting areas in the South-West region of Nyanga-Mont Fouari. After independence, a series of decrees dating from November 1962 changed and completed this network. Each protected area gained the status of a "rational fauna exploitation area (AERF)" which includes one (or several) fauna reserve(s) and one or several hunting area(s). At the same time, the Moukalaba AERF was created. In 1971 , the M'Passa integral reserve was established on an international scientific research site and a year later, the Wonga-Wongue AERF became a presidential reserve. Finally, in the 1980's the Gabonese authorities declared the AERF complex of Nyanga-Mout Fouari as no longer valid and the whole area from then on, was developed for cattle farming (lUCN 1990). In 1996, the network consisted of three AERFs, one integral reserve and one presidential reserve (Table 1 and Figure 2). The main law concerning protected areas is the law of 25 July 1982 entitled "Guideline law on Water and forests." It defines the different categories of protected areas and their objectives. It also states that the management of AERF is the responsibility of the Wildlife and Game Directorate of the Ministry of Water & Forests, which is supposed to establish a management plan for each of the protected areas. The integral reserve is the responsibility of the Ministry for Scientific Research, whilst the presidential reserve is under the direct authority of the office of the President of the Republic. It is important to mention that hunting areas are fully protected areas in the sense that protection laws governing wildlife reserves are integrally applicable to them. Hunting under the supervision of a professional guide is however authorized but is subject to very strict rules. In reality, since the suspension of the professional hunting in 1981, hunting activities have been drastically reduced. In spite of this, the lUCN does not recognize hunting zones such as the protected areas and has not registered them on the world list of protected areas (lUCN 1994). The Lope Reserve: History and present state (Figure 3) The Lope Reserve was the first protected area in Gabon to be created in 1946. This area was then subdivided into a complex consisting of a game reserve, a national park and an integral reserve: a rather new zoning for that era, since the integral reserve concept was established for the first time in Central Africa. After independence in 1962, the area became the "aire d'exploitation rationnelle de faune de rOffoue" and the national park and integral reserve were turned into one wildlife reserve of 350,000 ha. The whole area would be generally called the Lope Reserve. Finally in 1966, the whole site was subdivided into one central nucleus and a periphery zone. The Lope reserve is covered in the North and the East by forest-savanna mosaic, and also by dry land forest. These sites shelter an abundant and varied fauna. Thus the populations of elephants, gorillas and chimpanzees, estimated at 5,500, 900 and 2,250 individuals respectively (White, in Said & others 1996, White 1995), are considered as being of national importance. Other endangered species are also found there, such as the black colobus {Colobus satanas), the sun-tail monkey or the mysterious Dja warbler Bradypterus grandis, rediscovered here after more than 50 years of non-observation in Africa (Christy, 1994). Due to this richness, this protected area is the only one in Gabon to be considered as being of -16- international importance for biodiversity conservation (McKinnon & McKinnon 1986). This is one of the reasons that led the European Union to select it in 1992 as the Gabonese site for its regional project ECOFAC "Conservation and rational use of forestry ecosystems of Central Africa". Besides standard measures of strengthening of surveillance, the project set a goal at adding value to economic and development activities by placing emphasis on tourism, an activity which has since performed well. Another activity aimed at the protection of unlogged forests which covered only about 45% of the forests of the reserve (White 1995 updated). A zoning plan was proposed and later accepted by the Gabonese government. It consisted of a large central nucleus covering the main unlogged forests where logging activities were banned and a peripheral zone where it is permitted but the general ban on hunting is still in force. But when the new decree on the reserve was published in May 1996, the central nucleus was substantially reduced and two new concessions were demarcated in unlogged forest. Faced with strong protests from the European Union and several NGOs, the government finally rescinded its decision in November 1996. After the logging of lot 32 located in the periphery zone, only 30% of unlogged forest remained in the reserve. This only went to prove that the number of fauna in the site had reduced. As a matter of fact, a study undertaken in the northern part of the reserve showed that selective exploitation had had little impact on the densities of small and medium mammals, with the exception, however of a susceptible specie: the chimpanzee (White 1992). Its presence in the North of the secondary forests probably explains the existence of high densities of animals, a phenomenon confirmed recently by the low density found in the unlogged forests of the South (lot 32 before exploitation - Lahn, 1996, Brugiere 1997). However, with unlogged forests having practically disappeared from this part of the country, their protection is still a priority. Analysis of representativeness A study of figures 1 & 2 brings out the following points: (a) the mangroves and swamp forests are almost absent from the national protected area network. These humid zones contain peculiar plant and anim.al communities and constitute a major habitat for numerous species. Thus, for example, the mangroves and the muddy areas assosciated with them contain quite a significant population of migratory birds, enough to consider the sites of Gabon as being of international importance (Schepers 1993). It has therefore been recently proposed that they be classified within the Ramsar zone. The swamp forests on their part, present a remarkable biological diversity because of the convergence of the aquatic environment and the forest. With regard to the main fauna there is no pure endemism but the species of the humid areas are in very high densities in these habitat. Thus the lower course of the Ogooue river shelters significant populations of hippopotamus Hippopotamus amphibus and sea cows Trichechus senegalensis, whilst the adjacent swamps are important national nest-building sites of several species of water birds. In the North-East of the country, these different types of swamp forests, probably host high densities of rare species such as the crested mangabey Cercocebus galeritus. Finally we should remember that these humid zones play a vital role in the production of fishery resources. (b) The coastal and central savannas are well represented in the protected areas. In contrast, the South East savannas and several endemic species remain excluded from the protected area network. Therefore the creation of a national park in the savannas of the Bateke plateau was considered an international priority because this zone sheltered a small population of lions Panthera leo (Pfeffer 1972, lUCN 1987). But it seems this population has since disappeared and only some erratic individuals have been irregularly sighted from the Congo. However this area also shelters certain specific species such as the grey duiker {Sylvicapra grimmia) and some thirty species of birds arecommitted to it. (P. Christy comm. pers) The creation of a protected area is therefore a priority. Since the declassification of the AERF complex of the Nyanga-Mont Fouari, the South East savannas are only represented to a small extent in the Moukalaba AERF. The latter ensures the protection of two very rare species of antelopes in Gabon, the defassa waterbuck Kobus ellipsiprymmus and reedbuck Redunca arundinum, both of which seem to have disappeared from this area. The waterbuck is still protected at Moukalaba but the presence of the -17- reedbuck in Gabon has since been in doubt (Blom & others 1990). (c) The coastal dry land forests are well covered by the protected area network whilst those of the central zone are present in the Offoue AERF (known as the Lope Reserve). In this zone, the network should be developed in such a manner as to incorporate the forests of the Crystal and Chaillu mountains, which have a very high rate of plant endemism (lUN 1990). At the same time, the sun-tail monkey is only marginally protected in the Lope reserve (Brugiere & Gailier), The network of this area must therefore be improved. (d) The oriental zone forests remain almost devoid of protection. They are represented in the M'passa integral reserve whose area is too small to ensure protection of its biodiversity. This situation is even more regrettable since the northern part of this zone (the Minkebe region) has a remarkable peculiar richness due to the presence of a vaned forest mosaic environment. Two species of artiodactylas and three primates are moreover unknown in Gabon. Besides, the densities of existing species like the gorillas and chimpanzees, are the highest in the country. (Steel 1992). In addition, this difficult access zone has never experienced logging activities and is considered as part of the last huge block of intact forest in Central Africa. Several authors (Pfeffer 1972, Mackinnon & Mackinnon 1986, lUCN 1987), have made proposals for its protection, which is still considered as an international priority. A paper written by the WWF-Gabon proposing several protection options was submitted to the authorities of Gabon in 1992 (Steel, 1992) but to date no classification process has began. It is now a matter of urgency since logging concessions have recently been granted in this zone and if currently the difficult access and low density of commercial species make logging activities less profitable the situation could change very rapidly. It appears therefore that in the current situation, the protected area network of Gabon does not cover the diversity of the present environment and species. The large humid zones (the mangroves and swamp forests) are excluded from the network, whilst the savanna types and forests are not represented. Consequently several animal species are excluded from the network (Table 2). Therefore the oriental part of the country and the environment associated with it remain excluded although they are the zones with the most important peculiar richness in the country. Integrity of protected areas Currently two types of disturbances affect the integrity of protected areas: * Commercial exploitation of natural resources (essentially wood and petroleum) made possible by the non-enforcement of legislation * Commercial poaching encouraged by inadequate means of supervision Article 46 of the Law of 22 July 1982 stipulates that "all forms of forestry development in the AERF likely to change the environment and its resources are prohibited". However, this clause has not been respected. Therefore logging concessions have been granted within all the protected areas in the country and logging activities have affected these sites in various proportions depending on their location. The Moukalaba and Offoue AERF for example, (of. figure no.1) have undergone exploitation of over 50% of their surface area, whilst the Petit Loango wildlife reserve has only undergone logging in the North (DGE 1991). In Gabon, logging operation is selective and only covers certain varieties especially the okoume and ozigo which constitute 75% of exports (DGE 1995). This type of logging introduced two types of disturbances. On one hand, it brought about a direct change in the natural environment, and on the other hand, the creation of tracks with access routes needed for the evacuation of timber making accessible areas that had previously been protected by their isolation. In Gabon, due to the average low felling rate (an average of 2 trees per ha. - Tutin 1992) and the absence of population pressure, forest exploitation has not had the devastating effects known to other regions of Africa. Ironically, in certain areas it has even led to the development of certain large mammal populations (elephants and gorillas) that particuarly value secondary forests (White 1994). However, the long term impact of this logging activity on biodiversity as a whole, remain unknown though this activity seems incompatible with the conservation objectives of protected areas. We must emphasize that to date, about 60% of the Gabonese forest has already been logged (lUCN 1990 updated) and only the eastern part of the country has not yet been touched. Petroleum operation is more localized and is confined only to the Sette-Cama AERF and the the Wonga- Wongue reserve (Southern part). Petroleum resource is vital to Gabon because it contributes more than 50% of the State budget through its export revenue. (1995 - DGE 1996). About 60% of annual production is from three petroleum fields in the hunting areas of Iguela and Sette-Cama (DGE 1996). The infrastructure needed for this operation, (tracks, pipe-line, etc) is estimated to cover 10,000 ha. that is, approximately 1.5% of the site (Gallner, 1995). Besides, the main exploitation company has taken a certain number of measures aimed at reducing the direct and indirect impact of its activities on the natural environment. Currently this operation seems too localized to pose a real threat even if, as in the case of forest operations, it appears incompatible with the objectives of protected areas. Nevertheless, there is cause for concern for the future because in view of the exhaustion of the three current petroleum fields, prospecting activities have been conducted and new deposits have been located throughout the whole Sette Cama AERF. Their operation will inevitably lead to general disturbance. The development of the road network in particular, could make the control of poaching very difficult, an already sensitive problem in the North and South of this area. In Gabon, poaching is mainly centered on the trade in game meat and involves very little of by-products (skin, ivory etc.). To this end, elephant poaching for ivory is much less developed than in neighbouring countries (Barnes & others 1993). On the contrary, trade in bush meat could become widespread and is still determined by the proximity of urban centres where demand is high and continuous. At Libreville for example, it is estimated that a minimum of 500 tonnes of game meat are sold each year (Steel 1994). Livestock farming in Gabon is not very developed and about 95% of animal protein is obtained from bush meat (Pfeffer 1996). The two most affected protected areas are the AERF of Mouka'aba and the M'Passa integral reserve where poaching is responsible for the drastic reduction in densities of existing species. The Wonga-Wongue reserve, located between Libreville, Port Gentil and Lambarene should have been very much affected by this problem, but its inaccessibility and adequate/effective supervision have reduced poaching to a very minimum level. In the other areas, human and matenal surveillance resources are very inadequate. Thus the AERF of Sette-Cama and Offoue each have onTy about ten surveillance officers who are ill-equipped. In Gabon, as in many African countries, protection against poaching for commercial purposes, is due more to the isolation of reserves and city centres located far away, than to an active protection policy. Modification of the natural environment through industrial use of resources as well as poaching therefore affect the whole of the network in varying proportions depending on the sites. No protected area is however immune to disruption. These problems are worsened by the fact that contrary to judicial laws in force, no protected area currently has a management plan identifying management modalities and priority activities. Under these circumstances, one wonders about the future of protected areas in Gabon. Perspectives In order to improve the current situation on the level of the representativeness of the network as well as its management, various proposals have been made and are in the process of implementation. In 1990, a report of the lUCN (1990), publishing the results of a joint lUCNA/WVF mission undertaken four years earlier, recommended the creation of some ten protected areas throughout the country (Figure 2). The national park law was proposed for several sites. It is important to note that to date, Gabon is one of the few African countries that has no area classified as a national park, although this statute exists in its legislation. It is also the only country which declassified all its national parks after independence, whilst the protected areas established under colonial rule generally had their statutes maintained or strengthened. In 1996, only the mount Doudou reserve was at the final stage of classification. Detailed evaluation and proposals had been made on two other sites, Minkebe and Mingouli (Steel 1992, lUCN 1994) but the classification process has not yet begun. With regard to management, the situation is being improved due to the establishment of two important international conservation projects, the ECOFAC project of the European Union involving the Lope Reserve (see picture) and the Forests and Environment Project, with part of its activities concentrated on the AERF of Sette Cama and Moukalaba (Gamba complex) where it operates in collaboration with French and German co-operation and the WWF-Gabon. This project funded mainly by the World Bank and the government of Gabon, has an overall objective to improve the forestry sector of Gabon through institutional capacity building and providing training support, research and forestry conservation. In the field, -19- surveillance squads of the Gamba complex have received very significant material support and, more generally, the project has succeeded in putting an end to forest exploitation throughout the area, as well as conducting a successful classification of the Doudou mountains. This site will link the existing two AERFs and will create a conservation area of about one million hectares, one of the largest in Central Africa. Currently, the projects and its partners aim at establishing a master management plan for the complex. Conclusion A study of the situation has shown that the Gabonese protected area network is currently neither representative of the diversity of the natural environment of the country nor adequately managed. However, due to the establishment of two international conservation projects, some progress has been achieved in these two domains. This situation poses the problem of the "post-project" period. However, by paying particular attention to professional training through this project, it is hoped that on its completion, the Gabonese authorities will be able to sustain the accomplishments. On a more general note, Gabon presents a peculiar situation: its economic richness, its important biological diversity and the absence of population pressure constitute considerable advantages for the achievement of sustainable development. The existence of a well managed and representative network of protected areas can only promote the establishment of economic and development activities. With high populations of "key" animal species for sight-seeing tourism (elephants, gorillas, buffalos etc.) and remarkable forestry landscapes, Gabon could become an important tourist destination for the discovery of tropical forests, a least developed sector in Africa, but which certainly has great potential. Acknowledgements The writer thanks Mr. Patrice Christy for the documents provided and for kindly reading over this paper. He also thanks Mr. Jean-Pierre Gautier and Mr. Marc Colyn for their comments on the manuscript. REFERENCES Barnes R.F.W, Agnagna, M.AIers, M P. Blom, A. Doungoube. G. Fay. T.Masunda, J.C. Nkoumou, J C Kryengo. C.S. & Tchamba, M. 1993 Elephant and ivory poaching in the forests of equatorial Africa Oryn. 27.1.27-34. Barnes R F W, Blom A. Alers, M P T & Barnes, K L 1995 An estimate of the numbers of forest elephant in Gabon Journal of Tropical Ecology, 1 1 .27-37 Blom A, Alers, M P T & Barnes, R F W 1990 Gabon In Antelopes Global sun/ey and regional action plans Part 3 West and Central Africa (compilers R. 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II designe tout espace " naturel " circonscrit, maintenu comme " sanctuaire " ou gere en vue de I'exploitatlon (par ponction controlee ou tourisme de vision) des ressources vivantes " sauvages " dans le respect d'une diversite biologique minimale (especes et milieux), des stocks de ressources vivantes et de I'integrite des paysages. II designe aussi bien des ranchs de gibier que des " sanctuaires " en protection absolue, ou toutes formes de mise en defens utilitaires, de " bois sacres ", de zones d'interet cynegetique, de reserves de faune ou de forets domaniales. La definition ne prejuge pas du mode et de la finalite de la maintenance. La " gestion " implique aussi bien des activites de rehabilitation (nettoyage, eradication d'especes exotiques, repeuplement), de protection (efficace ou non...) ou d'exploitation (par cueillette -legale ou non-, chasse ou braconnage, tourisme de vision, capture et transfert). Elie permet des mises a disposition de benefices variees : au profit des populations de la region, de I'etat ou de filieres commerciales privees. Elle peut avoir des objectifs commerciaux, culturels, religieux, ludiques, esthetiques ou scientifiques. Enfin, elle peut etre le fait d'une initiative communaDtaire, etatique ou privee. ••0 r I ■ k \t , "4» > Les obiectifs de la recherche Aujourd'hui, I'espace " sauvage " n'existe plus en Afrique des savanes que la ou il est maintenu ou recree comme tel. La densification des peuplements (hommes et betail) et la saturation de I'espace agricole et des parcours pastoraux I'a reduit aux zones oil il est circonscrit sous des statuts varies. Sauf exceptions ' IRD, BP; 11416, Niamey, Niger, , Tel: (227) 75 31 15, Email: bcnoitrtf)ird.nc -22- (beaucoup de forets classees ont ete ruinees...), il est devenu (pour les economies de " ponction " des regions de savanes) plus abondant que les autres espaces de production (terroirs, jacheres, parcours pastoraux). Les aires protegees ouest-africaines sont des espaces reliques sauvegardes (en deux grandes phases : 1926 et 1954) dans une conjoncture de destruction massive, rapide et inconnue jusqu'alors (sauf demonstration historique contraire). Elles ont acquis en quelques annees, une vocation ecologique, economique et culturelle nouvelle, aussi bien en tant que biotope, patrimoine ou espace de production. Malgre des discours de principe souvent hostiles, les populations voisines (mais pas forcement " locales ") ont per^u et integre ce phenomene et adapte leurs comportements en consequence, en restant fideles a I'economie de " ponction " (qu'il s'agissent de chasseurs-cueilleurs-essarteurs ou de pasteurs). De nombreuses aires sensees etre protegees par I'etat ont ete pillees par reaction libertaire. Certaines ont ete alors " declassees ", pendant que d'autres etaient rehabilitees. Ces cas relevent aussi du theme propose. La question des " aires protegees " marines ou en mangrove n'est pas envisage ici faute de propositions. II ne s'agit pas d'un a priori. Les objectifs scientifiques de I'UR proposee sont proches de ceux du " projet Aires protegees " du programme Savanes de rUR4 du departement Ressources, Environnement et Developpement de I'lRD (1997). Ms ont evolues, compte tenu de I'experience et des apports des chercheurs souhaitant traiter le theme. Cest la specificite territoriale de I'aire protegee et les fonctions qu'elle induit dans^a region qui legitime le projet scientifique. Cependant, les ensembles " sanctuaire/peripherie(s) " et anctuaire/peripherie(s)/region " peuvent etre apprehendes de fagons variees : - Comme ensemble de biotopes. L'aire protegee est une banque genetique. Elle est cernee par un ecotone voulu par I'homme (materialise par une cloture ou non) : cette lisiere est le lieu de processus biologiques et humains originaux. Comme conservatoire du paysage, elle constitue un patrimoine et une reference historique et esthetique. - Comme territoire. Devenu tres minoritaire, I'espace " sauvage " circonscrit exerce localement une concurrence vis-a-vis des autres types d'espaces de production : agricole, pastoral ou urbain, soit directement, soit par I'intermediaire de " zones tampon " de statuts varies. A I'echelle regionale, il subit cette concurrence. II peut egalement exercer des fonctions a grande distance (mise en defens de protection des reserves en eau ou des sols sur les hauts bassins versants). - Comme entite juridique, fonciere, coutumiere ou religieuse. L'aire protegee (et, eventuellement, ses peripheries) a un statut (de droit prive, etatique ou coutumier) ou un " sens " (lieux sacres, hantes, tabous). - Comme espace de production. L'aire protegee contient des ressources animates et vegetates qui sont en fait des " produits " pour les economies de " ponction ". Elle a done souvent une double fonction economique: pour le gestionnaire de l'aire, elle est un espace de production au meme titre que I'espace agricole ou pastoral mais elle peut etre en meme temps un espace de ponction (reel ou potentiel) pour les populations voisines. Deux approches socio-economiques sont alors possibles suivant les situations: - une analyse du systeme " marchand " (public, communautaire ou prive): tourisme de vision, chasse commerciale, production de matieres premieres (geniteurs, ivoire, peaux, trophees, etc..) et filieres induites (gardiennage, maintenance, transport, artisanat, commerce). - une analyse de la " ponction " communautaire locale: la mise en defens maintient ou produit de la richesse car elle constitue (ou re-constitue) des stocks de ressources potentielles utiles (legalement ou non) aux genres de vie fondes sur la ponction (cas de tous les genres de vie ouest-africains). L'aire protegee interfere ainsi sur les modes de production de sa region. Dans les deux cas (qui ne s'excluent pas) , les modes d'exploitation de l'aire sont des faits nouveaux en Afrique de I'Ouest (cf. plus bas). - Comme outil pedagogique. L'aire protegee est un lieu d 'edification, d'education ou de recreation -23- du public citadin. - Comme " pantheon ". L'aire protegee est souvent devenue un espace de reference pour les cultes animistes. Des aires protegees longtemps contestees face au pouvoir (etatique et exogene) par des societes pantheistes (re)deviennent des lieux de spiritualite, source de renouveau culturel et sont revendiquees comme telles. Aucune proposition n'a considere les aires protegees en tant que reseau. II y aurait pourtant la un sujet de recherche et de reflexion original pour I'ecologie mais aussi pour les responsables d'un amenagement du territoire qui se preoccuperaient de rehabilitation des ressources detruites. Deontoloqie Cette proposition d'UR est formulee a la suite de la detection d'un sujet d'etude devenu d'abord specifique " par defaut " (en Afrique de I'Ouest) puis fondamental en tant qu'espace d'appui indispensable a toute politique d'amenagement du territoire soucieuse de reconstituer les ressources vivantes avant de mettre en oeuvre d'une exploitation non " miniere ". II y a, bien sur, une conscience dans la " science " proposee : un souci egalement partage entre le devenir des ressources et celui des populations humaines qui en vivent. Ainsi, des diagnostics d'expertise pourront etre formules. Cependant, on veillera a ce que se soit toujours en aval de resultats issus du terrain. Les chercheurs interesses par le theme sont conscients de la complexite des choses et de la necessaire modestie de leur role d'observateurs. Leur credibilite lors de la phase de valorisation n'en sera que plus grande. Chantiers L' " aire protegee " est un objet qui sollicite des competences variees. Tous les etats biologiques et toutes les fonctions de l'aire protegee ne seront pas etudies par tous partout. Chaque programme en identifiera quelques uns en relation avec ses competences et ses aptitudes interdisciplinaires. ^identification des " chantiers " est en cours. Certains sont deja en cours d'execution, d'autres sont ou seront proposes aux autorites competentes, d'autres encore seront determines en fonction de la demande. L'etat de I'art (quelques remarques). Tel que formule ci-dessus, le theme est peu traite en France par la recherche tropicaliste. II repond cependant a un certain nombre de preoccupations qui se manifestent dans le " Programme National Biodiversite " (cf. version du 01/09/98). Le projet actuel est issu du programme Savanes de l'UR4 de I'ORSTOM. Ne lors de la reforme precedente de I'IRD, il n'a pas eu le temps d'aboutir mais est toujours actif, malgre deux defections (retraite et arret maladie). La presente proposition est une nouvelle formulation de ses objectifs qui tient compte des premieres experiences. Elle peut desormais emerger a la suite d'une demande forte, concernant notamment la gestion des peripheries (voir, par exemple, le colloque de Mahajanga a Madagascar en 1994). L'etat de la recherche appelle deux remarques: - des biologistes et/ou des gestionnaires specialistes des aires protegees ont " decouvert " les populations humaines riveraines et veulent desormais les associer a la gestion de l'aire. Certains veulent meme la " rendre ". L'enthousiasme parfois " rousseauiste " qu'ils manifestent dans les media est reconnu " politiquement correct " par les bailleurs de fonds. II n'est malheureusement pas toujours tempere par une connaissance serieuse des faits sociaux car peu de chercheurs des sciences humaines de terrain ont rallie le theme jusqu'a present. - des economistes se preoccupent des filieres issues de I'exploitation des ressources vivantes sans trop poser la question de I'avenir (reconstitution et respect) des stocks (terrestres en tout cas). -24- II fau'. se garder de certaines naivetes. Toutes les aires protegees ouest-africaines sont implantees dans des espaces economiques animes par des ideologies et des genres de vie restes (qu'on le regrette ou non) des modes de " ponction ". lis sont desormais " miniers ", vu I'etat de la demographie (doublement des effectifs tous les 35 ans en Afrique de I'Ouest !) et de la ruine des stocks. L'expression " durable " utilisee par certains apres une demi-siecle de " developpement " negateur de la " vie sauvage " (done des ressources effectivement utilisees par les Civilisations ouest-africaines) ne fait qu'ajouter au malentendu issu d'un a priori productiviste impose a des economies qui ne I'ont pas accepte. Les chercheurs des sciences sociales qui abordent le theme ne le font pas sans reticences ni " tabous " avec les conditions sanitaires localement repulsives et le manque d'eau de surface (saisonnier ou permanent), la " ponction " esclavagiste et guerriere sur les effectifs humains etait le facteur essentiel de la remanence de I'espace sauvage, done de la rehabilitation des ressources vivantes dans I'afrique de I'ouest ancienne. ce fait fondamental (et intervenant par defaut et hors de I'ethos) et historiquement constant, est elude, ce qui interdit une bonne comprehension des processus anciens de regeneration des ressources vivantes et conduit a imaginer des methodes " traditionnelles " de gestion respectueuses et assumees qui ne I'etaient pas forcement ou qui I'etaient au corps defendant des communautes concernees. le dialogue souhaite entre gestionnaires des aires protegees et populations riveraines se heurte ainsi a de graves malentendus car les ideologies locales ne "produisent" pas (sauf exceptions locales et peu compatibles avec la "reproduction sociale") de strategies conservationnistes. Inversement, le role de la spiritualite pantheiste dans la perception de la " nature " (y compris les " aires protegees ") est peu etudie du point de vue de la conservation. Les fonctions economiques reelles (done souvent illegales) des aires protegees egalement. Ceci n'est pas signale dans un but critique mais pour favoriser une meilleure recherche. Conclusion : axes de recherche possibles Compte tenu de ce constat et des propositions faites par les chercheurs interesses, les axes de recherche possibles suivants ont ete identifies : - la biodiversite : etude des eco-systemes proteges : biodiversite (inventaires, effectifs et stocks (denombrements, biomasse). dynamique des peuplements, ethologie, etc... effet du mode de conservation (gestion). dynamique comparee des paysages dans le sanctuaire et au dehors sur espace agraire ou pastoral. - les genres de vie locaux et I'identification.des ressources par les populations humaines riveraines . avant la creation de I'aire et aujourd'hui, dans le sanctuaire et en peripherie (dans I'espace humanise), les fondements locaux de I'economie de " ponction " : agriculture d'essartage, cueillette et chasse, pastoralisme. la contradiction apparente entre un " discours " hostile a la conservation et la " recuperation " ideologique et economique de I'aire par les populations riveraines. - Les processus de territorialisation. Statut de I'aire. Statut et usages du sol en peripherie. Occupation de I'espace anteneure et posterieure a la creation de I'aire; dans et hors de I'aire. Strategies foncieres et dynamiques des parcours pastoraux. Territoires de cueillette et de chasse. Concurrences territoriales vis a vis des autres espaces de production, pression pastorale et agricole, effets de lisiere, protection voulue ou induite des sols ou de I'eau, flux economiques, maintenance des sites sacres des religions pantheistes. -I' exploitation de I'aire par le gestionnaire et/ou par les populations (legalement ou non). la part des ressources issues de I'aire dans I'economie familiale des riverains. I'aire protegee dans I'economie regionale. -la " representation " de I'aire par les populations riveraines. I' " aire protegee " et la coutume : perception de la " conservation " telle que pratiquee par le gestionnaire de I'aire (I'etat, les " prives ", la population elle-meme, etc.). consen/ation et spiritualite : la conservation locale (sites tabous, hantes, parcours ou terres reservees, etc..) ; " recuperation " par la spiritualite locale des effets de la conservation imposee (lieux sacres inclus dans I'aire protegee). -25- Protected Areas In Niger: Eco-SYSTEMS, Management AND Peripheral Functions Michel Benoif* Definitions The term "protected area" is used here in a broad sense. It designates any "natural" restricted area, maintained as a "sanctuary" or managed with a view to exploitation (by controlled use or visual tourism) of the living "wild" resources with respect for a minimal biologial diversity (species and eco-systems), of the living resource stocks and of the integrity of the landscape. It refers to game ranches as well as absolute protective "sanctuaries", or all forms of utilitarian protection, of "sacred woods", of zones of cynegetic interest, of animal reserves or national forests. The definition does not prejudge the means and the ends of the maintenance. "Management" implies rehabilitation activities (cleaning, eradication of exotic species, resettelement) as well as protection (efficient or not) and exploitation (by gathering - legal or otherwise -, hunting or poaching, visual tourism, capture and transfer). It makes possible a variety of benefits: for the people of the area, for the state or for private commercial networks. It can have commercial, cultural, religious, recreation, aesthetic or scientific objectives. Finally, it can be the result of a community, state or private initiative. Research Objectives Today, the wilderness no longer exists in the African savannas except where it is maintained or re-created as stjch. Desertification caused by settlement (men or cattle) and the saturation of agricultural land and pasturage has reduced it to areas where it is restricted under various statuses. Exceptions aside (many classified forests have been ruined...), it has become (for the "tapping" economies of the savanna regions) more abundant than other productive lands (village territories, fallows, pastoral herding areas). The West African protected areas are valued lands which were safeguarded (in two major phases: 1926 and 1954) during a period of massive, rapid and hitherto unknown destruction (except if there are historical examples to the contrary). They acquired in the space of a few years a new ecological, economic and cultural purpose as well as becoming a biotope, a heritage or productive land. In spite of often automatically hosti'e arguments, neighbouring peoples (but not necessarily "local") perceived and integrated this phenomenon and adapted their behaviour as a consequence, remaining faithful to the "tapping" economy (whether it concerns hunters-gatherers-essarteurs or herders). Many areas supposed to be protected by the state were pillaged as a result of a libertarian reaction. Some were then "declassified", while others were rehabilitated. These cases are also part of the theme proposed. The question of marine or mangrove "protected areas" is not dealt with here for lack of proposals. It is not as a result of an a priori. The scientific objectives of the RU proposed are close to those of the "Protected Areas Project" of the Savanna Programme of the RU4 of the Department of Resources, Environment and Development of RUD (1997). They have evolved according to the experience and the contributions of researchers wishing to deal with this theme. It is the terhtorial specificity of the protected area and the useful functions that it performs in its region that legitimizes this scientific project. However, the entire "sanctuary/periphery(ies)" and IRD, B.P. 11416, Niamey, Niger; Tel: (227) 75 31 15. Email: benoit@ird.ne -26- "sanctuary/periphery(ies) region" can be understood in different ways; - as a set of biotopes. The protected area is a genetic bank. It is defined by an ecotone required by man (materialized by an enclosure or not); this limit is the site of original biological and human processes. As a conservatory of the landscape, it constitutes a heritage and a historical and aesthetic reference. - as a territory. Having become a minority, restricted "wilderness" areas are locally in competition with other types of productive land: agricultural, pastoral or urban, either directly, or indirectly, through intermediary "buffer zones" of varied statuses. At the regional scale, wilderness areas are threatened by this competition. Wilderness areas can also provide a useful functions at great distance (conservation and protection of water or soil reserves in the high water basin slopes). - as a judicial land, customary or traditional entity. The protected area (and eventually its peripheries) has a status (in private, state or custormary law) or a "sense" (sacred places, haunted, taboos). - as productive land. The protected area contains animal and vegetal resources which are in fact "products" for "tapping" economies. It thus has a double economic function: for the manager of the area, it is productive land in the same way as agricultural or pastoral land but it can at the same time be a tapping area (real or potential) for neighbouring populations. Two socio-economic approaches are thus possible according to the situation: - an analysis of the "commercial" system (public, community or private): visual tourism, commercial hunting, production of raw materials (genitors, ivory, skins, trophies, etc..) and related systems (guarding, maintenance, transport, artisanal activities, commerce). - an analysis of the local community "tapping": conservation and protection maintains or produces wealth because it constitutes (or r^-constitutes) the stocks of resources potentially useful (legally or otherwise) to ways of life founded on tapping (the case of all the West African ways of life). The protected area interferes in this way with modes of production of the region. In both cases (which are not mutually exclusive), the modes of exploitation of the area are new facts in West Africa (see below). - as a pedagogical tool. The protected area is a place of edification, of education or of public recreation. - as a "pantheon". The protected area has often become a reference for animist cults. Protected areas long contested by pantheistic societies against the powers that be (governmental and external) become (again) places of spintuality, springs of cultural revival and are reclaimed as such. No proposal has considered protected areas as networks. This could however, be a subject for research and original reflection for ecology but also for those responsible for land development schemes who would be concerned with the rehabilitation of destroyed resources. Ethics This proposal for a RU was formulated following the detection of a subject of study that became first of all specific "by default" (in West Africa) and afterwards fundamental as support space indispensable for all land development policies concerned with the reconstitution of living resources before implementing a non "mining" exploitation. There is of course a conscience in the proposed "science"': a concern equally divided between the future of resources and that of the human populations that live on them. In this way, expert diagnoses can be formulated. However it must be seen to that it is always in support of field results. Researchers interested in this theme are conscious of the complexity of things and of the necessity for modesty in their role as observers. Their credibility during the development phase will only be enhanced -27- Worksites The "protected area" is an object that requires a variety of skills. Not all the biological states and all the functions of the protected area will be studied by everyone everywhere. Each programme will identify those researchers required in relation to their interdisciplinary skills and aptitudes. Collective reflection is however desirable considering that the field areas will be relatively homogeneous and in close proximity. The identification of "worksites" is in process. The principal sites retained for the moment are in West Africa. Some " worsites " are already active, others are in the process of being identified and proposed to the locals authorities, others will be identified in accordance with the request. The State of the Art (a few remarks) As formulated above, the theme is little treated in France by tropicalist research. However, it responds to a certain number of preoccupations which come up in the "National Biodiversity Program" (cf. version of 01/09/98) The current project came out of the Savanna Program of the RU4 of ORSTOM. Born during the preceding reform of IRD, there has not been time for it to come about but it is still active, in spite of two departures (retirement and sick leave). The present proposal is a new formulation of its objectives which takes into account the preliminary expenences. It can from now on daw from a strong demand concerning in particular the management of peripheries (see, for example, the colloquium of Mahajanga in Madagascar in 1994). The state of research calls for two comments: - biologists and/or managers specializing in protected areas have "discovered" riverain human populations and from now on want to associate them in the management of the area. Some even want to "cede" it to them. The sometimes "Rousseauist" enthusiasm that they demonstrate in the media is recognized as being "politically correct" by the funders. It is unfortunately not always tempered by a serious understanding of social facts as few researchers in the social sciences in the field have rallied to this theme up to now. - economists are concerned with commercial systems resulting from the exploitation of living resources without paying much attention to the future (reconstitution and respect) of stocks (terrestrial? in any case). One must be wary of certain naiveties. All the protected areas in West Africa are implanted in economic areas animated by ideologies and ways of life that remain (whether we regret it or not) "tapping" ways of life. They are from now on "miners" in view of the state of demography (doubling of the population every 35 ears in West Africa!) and the ruin of stocks. The expression "sustainable" used by some after half a century of negative "development" of "wildlife" (resources used by West African civilizations) has only added to the misunderstanding resulting from a productivist a priori imposed on economies that have not accepted it. Researchers in the social sciences who deal with the theme do not do so without reticence nor "taboos". With repulsive local health conditions and the lack of surface water (seasonal or permanent), the slavery and warrior "raiding" on the human populations was the essential factor ressible for the regeneration of the wilderness, thus of the rehabilitation of the living resources in ancient West Africa. This fundamental and historically constant fact (and occurring by default and beyond the ethos), has been evaded, thus preventing a good understanding of the ancient processes of regeneration of living resources and leading to imagining respectful and responsible methods of management that were not necessarily "traditional" or which were imposed by necessity on the communities concerned. The dialogue desired between managers of protected areas and riverain populations in this way comes up against serious misunderstandings as local ideologies do not "produce" (apart from local exceptions that are not compatible with "social reproduction") conservationist strategies. Inversely, the role of pantheistic spirituality in the perception of "nature" (including the "protected areas") -28- is little studied from the point of view of conservation - the real economic functions (often illegal) of protected areas also. The aim here is not to be critical but to promote better research. Conclusion: possible research subjects? Taking into consideration this observation and proposals made by interested researchers, the possible research subjects have been identified; - Biodiversity; Study of protected eco-systems; biodiversity (inventories, populations and stocks (denombrements, biomass). Dynamics of settlements, ethology, etc... Effect of the mode of conservation (management). Comparative dynamics of landscapes within and without the sanctuary on agrarian or pastoral space. - The local ways of life and the identification of resources by the human riverain populations: before the creation of the area and today, in the sanctuary and in the periphery (in humanised space). The local foundations of the "tapping" economy; itinerant agriculture, hunting, gathering and pastoralism. The apparent contradiction between arguments hostile to consen/ation and the ideological and economic "recuperation" of the area by the riverain populations. - The processes of territorialization. Status of the area. Status and uses of the soil in the periphery. Occupation of the area before and after the creation of the area; within and without the area. Land strategies and the dynamics of pastoral areas. Hunting and gathering territories. Territorial competition with regards to other productive land, pastoral and agricultural pressure, effects of borders, intentional or induced protection of the soils or of the water, economic flows, maintenance of the sacred sites of pantheistic religions. - The exploitation of the area b/the manager and/or by the populations (legally or otherwise). The share of resources from the area in the family economies of the riverain peoples. The protected areas in the regional economy. - The "representation" of the area for the riverain peoples. The "protected area" and Custom: perception of "conservation" as it is practised by the manager of the area (the State, the "private sector", the local population itself, etc.). Conservation and spirituality; local conservation (taboo or haunted sites, reserved lands or pastures, etc.); "recuperation" by local spirituality of the effects of imposed conservation (sacred places included in the protected area). -29- Le Partage Des Benefices De L'amenagement Des Aires Protegees: Le Cas du PARC National De Tarangire En Tanzanie^ La conservation est souvent consideree comme un choix entre le developpement de benefices a court terme et la protection pour des benefices a long terme. Avec les mecanismes appropries, cependant, il est possible de realiser les deux objectifs a la fois. Dans les pays en developpement, la protection des pares se pratique pour des raisons sociales ou environnementales. Le renforcement des possibilites de generation de revenus des aires protegees grace au tourisme et la restitution directe de ces benefices a I'ensemble de groupes d'interet approprie peut aboutir a une approche equilibree vis a vis de la conservation environnementale a long terme et le developpement economique a court terme. Actuellement, environ 14% du territoire Tanzanien est declare aires protegees. Bien que les pares nationaux, les reserves fauniques et d'autres aires protegees aient produit beaucoup de revenus pour le gouvernement, pas grand-chose de ces revenus a ete retenu pour promouvoir les efforts de conservation dans ces zones ou pour compenser les communautes locales. Les moyens de financement du Pare National Tarangire (TNP) tout comme ceux de la Regie des Pares Nationaux de la Tanzanie (TANAPA) sent limites et les recettes provenant des droits d'entree sent supplees par des bailleurs etrangers, aussi bien par I'intermediaire du TANAPA que directement au TNP. Au sein du TNP, les recettes actuelles ont constamment excede les depenses depuis I'exerciee 1991. Le TNP opere avec une marge de profit qui varie d'environ 23% a 140% par an. Les revenus excedentaires sent contribues aux fonds du TANAPA. )r-' iH^ f^.v> ^^ Concertation Des Groupes D'interet (TNP) A Tarangire, un examen detaille des groupes d'interet a permis d'identifier plusieurs groupes ayant des interets investis dans la mission de conservation du pare : il s'agit notamment des visiteurs, de la direction The de " World Bank "l-indinus. No 88 iiiin 1997 -30- du pare, TANAPA, les doyens du village et les membres de la communaute ainsi que les operateurs d'agences de tourisme. Sondages Pes Visiteurs Les resultats empiriques d'une analyse de contingence utilisee pour determiner la valeur du Pare National de Tarangire sous deux niveaux de conservation et de protection des ressources ont montre que les niveaux actuels des recettes provenant des droits d'entree au pare sont plus bas que les frais que les visiteurs auraient pu facilement payer. La structure actuelle des droits d'entree est de 20$ USA pour les visiteurs etrangers non-residents, 10$ USA pour les etrangers residents et 1$ USA pour les nationaux residents. Les visiteurs non-residents sont prets a payer 36$ USA et les residents non-nationaux, 16$ USA, soit presque le double des frais actuels. Avec un total de plus de 380 000 visiteurs a tous les pares nationaux de la Tanzanie- ces chiffres representent une valeur economique de 4,397.000$ provenant des visiteurs non-residents et 1,954,000$ pour les visiteurs etrangers residents. II s'agit la d'une estimation relativement modeste etant donne que seul quelques-uns des repondeurs non-residents etaient au eourant du montant des droits d'entree preleves paree que les frais etaient inclus dans I'ensemble des prix du voyage. Compte tenu du budget des depenses operationnelles du TANAPA qui s'elevaient a 2,633,000$ USA pour I'exereiee 1992/1993, ces pertes de revenus etaient importantes. Ce chiffre indique que les pares tanzaniens subventionnent les frais des visiteurs etrangers et expatriantes relativement riches. Outre I'augmentation direete des droits d'entree, il y a beaueoup d'autres moyens d'augmenter les revenus des aires protegees. Le fait de fixer des droits d'entree differents pour differents pares en fonction de la qualite des experiences de la nature, du niveau de conservation requis, ou du niveau de protection realise, est une option adoptee dans les pares nationaux de Gombe et de Mahale ou les droits d'entree sont nettement plus eleves. La fixation de prix et la prestation de services differents pour differentes categories d'eeo-touristes pourrait aussi augmenter les revenus. Ainsi, des services minimum bon marche pourraient etre offerts aux visiteurs sur budget et des services differents aux visiteurs de plus haute categorie. Assistance Communautaire Selon des sondages menes au niveau des villages, le fait de vivre a proximite d'un pare presente d'une part, des avantages comme Tacces potentiel aux moyens de transport, au bois de chauffe et a I'eau, et d'autre part, des ineonvenients comme la reduction de la taille des champs, le manque d'aeees aux paturages et au bois de chauffe. Les villages comptaient egalement sur I'assistanee du pare pour ameliorer les ressources d'eau, controler les animaux sauvages et appuyer les projets de sante. Deux approehes ont ete adoptees dans le cadre de I'assistanee communautaire pour partager les benefices avec les communautes locales, I'une etant sous forme de services de conservation de la communaute, et I'autre sous forme d'agences de tourisme. Le Service de Conservation de la Communaute (SCC) est un programme faisant partie integrante du TANAPA qui vise a faire profiter les populations locales grace a de projets de developpement. TANAPA utilise cette approche pour aborder les questions de ressources dans les zones situees en dehors des limites des pares et sur lesquelles il n'a aucune autorite. Le responsable du SCC dans un pare comme Tarangire servira de liaison entre la direction du pare et les communautes locales. Avec la collaboration entre I'administration generale du pare et le bureau du SCC, les questions relatives a la communaute pourraient commencer a etre abordees dans le cadre de I'administration du pare. L'approche par I'agence de tourisme pour le partage des benefices, qui met surtout en jeu les autorites dirigeantes du village est par centre moins flexible. Le probleme important etait que les villageois (non- dirigeants) n'ont pas le sentiment qu'ils profitent directement du programme de partage des benefices. Contrairement au SCC, les operateurs d'agences de tourisme n'ont pas la possibilite de superviser les projets loeaux et se contentent d'allouer aux conseils du village, des droits de 6$ USA par visiteur. -31 Les Lecons Apprises Grace a un examen des conclusions d'etudes concernant d'autres aires protegees en Afrique du Sud et a leur propre recherche a Tarangire, I'equipe de sondage a pu tirer les iegons suivantes : Assistance Technique Le developpement et la mise en oeuvre des projets complexes de developpennent destines a la conservation exigent une association de savoir-faire technique et de sensivite sociologique. Dans les villages environnants de Tarangire, il y avait un manque de confiance vis a vis des membres du Conseil du village qui regoivent les fonds des operateurs de tourisme. Ceci a eventuellement mener a un manque de volonte de la part des beneficiaires de respecter les termes de leurs accords avec les operateurs. Dans le cadre des projets du SCC, les villageaois etaient eux-memes directement impliques et developpent un vrai sens d'appartenance aux efforts de conservation parce qu'ils sentent qu'ils profitent directement des operations du pare. A cet effet, le renforcement des capacites dans les communautes locales s'avere indispensable pour les efforts de conservation durable. Proiets et Argent Le fait d'aborder la conservation par le biais des projets piutot qu'a travers des programmes d'argent reduit le risque de mauvaise gestion des fonds et peut permettre a un plus grand segment des besoins de la communante d'etre satisfait des benefices. II faudra cependant veiller a ce que les projets soient pertinents et fassent I'impact necessaire. Par ailleurs I'appui necessaire doit etre accorde au projet jusqu'a ce qu'il arrive a terme pour s'assurer que les benefices sont utilises de fagon appropriee. TAILLE DES PROJETS Entrepris a petite echelle, meme les projets de conservation pour le developpement les plus performants ne sauront repondre aux besoins globaux des grands pares ou ecosystemes, par consequent, les projets qui ne couvrent qu'une petite proportion des aires protegees ne sauraient assurer I'integrite de la zone, il est peu probable que les projets qui couvrent I'ensemble d'une aire protegee dotee de ressources limitees, produisent des resultats encourageants. (Hannah, African Parks, African People). Mise En Oeuvre Bien que I'approche participative soit preconisee, certains experts estiment qu'il est necessaire d'adopter certaines mesures centre le braconnage et d'autres modes d'utilisation illicite des ressources des pares. Actuellement, tres peu de programmes partieipatifs ont enregistre elairement une faible incidence de braconnage, de ramassage de bois de chauffe, etc. comme resultats des programmes. Si les projets partieipatifs echouent, ce serait du au fait que, malgre I'adoption de strategies de partage des benefices, les beneficiaires pensent qu'il leur est personnellement beaueoup plus avantageux de poursuivre les activites d'exploitation illicites. Les Liens Reciproques Eventuellement la conservation ne reussit que lorsque le succes du programme de developpement depend du succes de la conservation ; tel est le eas du programme de CAMPFIRE au Zimbabwe ou I'utilisation de la faune sauvage donne lieu au developpement, mais depend a son tour de la gestion efficace et de I'amelioration des conditions de ces ressources fauniques. Creation De Liens Entre Les Differents Acteurs Le renforcement des liens formels et informels parmi tous les acteurs permet a chaque groupe d'interet de mieux aborder ses propres problemes. La coordination au sujet des benenefices, des besoins de -32- developpement et des preoccupations communes peuvent aboutir a I'integration des objectifs et reduire la possibilite de concurrence entre les programmes. Recommandations Dans beaucoup de cas, I'existence des aires protegees se justifie uniquement deja sur une base economique (les recettes provenant des droits d'entree depassent le budget d'operation que le gouvernement affecte a I'entretien des pares). Cependant, les mecanismes de generation et d'allocation maximum des revenus demeurent sous-exploites et certains obstacles peuvent diminuer I'efficacite de maintes initiatives de gestion et de partage des benefices. Ci-apres, une liste integree de mesures a prendre pour de revaluation des projets de conservation et de developpement : • Analyser les objectifs, les methodes et les problemes actuels des aires protegees et des zones peripheriques ; • Verifier, grace a une analyse de contingence, si les structures actuelles de collecte des droits d'usage permettent de profiter au maximum des potentialites economiques des pares ; • Reviser les politiques administratives et financieres aux niveaux local et national ; • Definir les modalites d'integration et de financement des problemes des differents acteurs dans la gestion des pares ; et • Comprendre le mecanisme selon lequel les revenus peuvent et eontinuent d'assurer la subsistence finaneiere et ecologique des aires protegees. -33- Benefit Sharing in Protected Area Management: The Case of Tarangire National Park, Tanzania^ Conservation if often viewed as a trade off between the development of short-term benefits and protection for long-term benefits. However, with the appropriate mechanisms, it is possible to achieve both aims. The justification to protect parks in developing countries can be based on an economic rationale rather than a primarily social or environmental one. Enhancing the revenue earning potential of protected areas from tourism, and directly returning those benefits to the appropriate set of stakeholders can result in a balanced approach to long-term environmental conservation and short-term economic development. Currently, approximately 14% of Tanzanian territory is designated as protected areas. Though national parks, game preserves, and other protected areas have generated revenue for the government, not much of this revenue has been retained to enhance the conservation efforts in these areas or to compensate the local communities. Funding for the Tarangire National Parks Authority (TANAPA), the national park authority, is limited and gate revenues are supplemented by external donors, both through TANAPA and directly to TNP. Within TNP, actual revenues have consistently been greater than expenditures since the 1991 financial year. TNP operates at a profit which has increased variably by approximately 23% to 140% per year. Surplus revenues are contributed to TANAPA. Stakeholder Consultations: Tarangire National Park In Tarangire, a detailed examination of stakeholders identified several groups with vested interests in the conservation mission of the park: visitors, park management, TANAPA, village leaders and community members, and tour operators. Visitor Survey The empirical results of a Contingent Valuation (CV) analysis used to estimate the value of the Tarangire National Park under two different levels of conservation and natural resource protection revealed that current levels of revenue collection from park users' fees are lower than the amount that visitors can afford to pay. The current fee structure is $20 for non-national foreign visitors, $10 for resident expatriates, and $1 for resident nationals. Non-residents are willing to pay $36.63, and non-national residents, $16 nearly double the current amounts. Aggregated over 380,000 visitors to all national parks in Tanzania, this represents potential economic rent of $4,397,000 from non-residents and $1,954,000 from non-national residents. This is a relatively conservative estimate given the fact that few of the non-resident respondents were actually aware of the fees charged because of their inclusion in their travel package. Relative to TANAPA' recurrent expenditure budget of $2,633,000 in 1992/93, this revenue loss was substantial. The figures indicate that Tanzanian parks are subsidizing the costs of relatively wealthy foreign and expatriate visitors. In addition to direct increases in entrance fees, there are several other alternatives to increasing the economic rent provided by protected areas. Differentiated pricing at different parks, based on the quality of nature experiences, level of conservation required, and/or level of protection achieved, is one option practiced at Gombe and Mahale national parks where the entrance fees are substantially higher. Differentiated pricing and service packages which cater to different levels of eco-tourist could also increase revenue. Thus, a low-cost, minimum-service package could be offered to budget travelers and the higher end market could be offered a different package. '' Extracted from "World Bank Findings"; No 88, June 1997 -34- Community Outreach Village surveys revealed that the advantages to living near the park were the potential access to transportation, firewood and water. The disadvantages to living near the park were the potential access to transportation, firewood and water. The disadvantages were limitations on field size, loss of access to grazing and firewood. The villagers also wanted the park's help in improving water resources, providing wild animal control, and support in health projects. Two approaches have been used for community outreach to share benefits with local communities one through the Community Conservation Service and the other through tour operators. The Community Conservation Service (CCS) is a programme within TANAPA that aims to benefit local people through development projects. This approach is used by TANAPA to address resources issues in areas beyond park boundaries over which it has no jurisdiction. Ultimately, the CCS warden in a park like Tarangire will serve as a liaison between park management and local communities. In coordinating general park management with the CCS office, community issues can begin to be addressed in park administration. By contrast, the tour operator approach to benefit sharing, more closely associated with the village leaders, is less flexible. The major problem has been that the villagers (non-leaders) do not feel that they are benefiting directly from the benefit sharing programme. Unlike CCS, the tour operators do not have the capacity to supervise local projects and limit their involvement to allocating to the village councils a collected fee of $6 per visitor. Lessons Learned Through a review of the findings of studies on other protected areas in Sub-Saharan Africa, and their own research at Tarangire, the study team distilled the following lessons. Technical Assistance A combination of technical know-how and socioliogical sensitivy is vital to developing and implementing complex conservation oriented development projects. In villages around Tarangire, there was a distrust of the village council members who received the funds from the tour operators. This eventually led to an unwillingness on the part of beneficiaries to abide by the covenants of their agreements with the tour operators. In the CSS-sponsored projects, the villagers themselves were consulted directly and developed a greater sense of ownership of the conservation efforts because they felt they were directly benefiting from park's operations. In this sense, capacity development in local communities is essential for sustainable conservation efforts. Project vs. Cash Project approaches rather than cash schemes reduce the potential for mismagement of funds and may facilitate benefits reaching a broader segment of community needs. However, careful planning of projects is necessary to ensure their appropriateness and impact. Also project support should continue through completion to ensure that benefits are appropriately used. Scale If conducted on a small scale, even highly successful conservation development projects will fail to achieve larger part or eco-system encompassing needs. Thus, "projects which only address a portion of protected areas cannot ensure the integrity of the area. Projects which address an entire protected area with limited resources are highly unlikely to have any significant effect" (hannah, African Parks, African People). -35- Enforcement Although participatory approaches are emphasized, most experts agree that some level of enforcement needs to be supported against poaching and other illegal uses of part resources. Currently, very few participatory programmes have clearly documented a lower incidence of poaching, less fuel wood extraction, etc. as a result of the programmes. If participatory projects fail, it may be because, despite the benefit-sharing stategies being used, beneficiaries continue to see greater personal advantage in continuing illegal extractive activities. Linkages Ultimately, conservation succeeds only when the development programme's success depends on the success of conservation. Such is the case of the CAMPFIRE programme in Zimbabwe where utilization of wildlife provides the development benefit, but depends in turn on proper management, and improvement, in the state of those wildlife resources. Establish Ties among Stakeholders Improving formal and informal ties among all stakeholders improves the ability of each group to address its respective concerns. Coordination concerning benefits, development needs, and community concerns can integrate objectives and lessen the opportunity for competing agendas. Recommendations In many cases, protected areas already justify their existence based solely on economic terms (the revenues from user fees exceed the government's operating costs to maintain them). However, mechanisms for optimal revenue generation and allocation are still underutilized and a number of pitfalls can reduce the effectiveness of many management and benefit-sharing actions. The following is an integrated checklist of steps to be taken in assessing conservation development projects. • Analyse the existing goals, practices and problems of protected areas and neighbouring areas; • Determine, through contingent valuation, if the full potential economic rent is being collected by current user fee structures; • Review administrative and financial policies at the local and national levels; • Outline guidelines for incorporating and financing stake-holder concerns into park management; and • Understand how revenues can and do continue to support the financial and ecological sustainability of protected areas. -36- DiVERSITE BlOLOGIQUE ET CONSERVATION: CAS DE L'AVIFAUNE Forestiere Nicheuse De La Kabylie Des Babors (Algerie) M. Bellatreche ^ INTRODUCTION Grace a ses caracteristiques geographiques, climatiques et botaniques, la Kabylie des Babors represente un veritable Tlot ecologique encore vierge. En effet, a I'exception du djebel Babor qui est connu depuis longtemps pour sa riche flore qui compte plusieurs elements endemiques (QUEZEL, 1957), dont le plus celebre est le Sapin de Numidie Abies numidica, et egalement pour avoir permis la decouverte d'une nouvelle espece d'oiseau endemique (la Sittelle kabyle Sitta ledanti), en 1975 (VIELLIARD, 1976), la Kabylie des Babors n'a pas encore fait I'objet de veritables prospections faunistiques, et encore moins de prospections ornithologiques. Ce sont la les principales raisons qui nous ont amene a nous interesser a cette region tres particuliere et a sa diversite biologique, en etudiant son avifaune. Dans cet article, nous donnons un apergu de la diversite biologique de la region, a partir de son avifaune forestiere nicheuse recense dans differents milieux entre 1990 et 1998. Notre analyse porte sur la systematique, le statut phenologique, I'endemisme et I'origine biogeographique des especes rencontrees. presentation de la kabylie des babors Situation qeoqraphique Situee dans le Nord de I'Algerie, a 200 Km a I'Est d'Alger, la region naturelle de la Kabylie des Babors (ou Petite Kabylie), est limitee comme suit : - au Nord par la mer Mediterranee qui forme le golfe de Beja'i'a, ^ Institue National Agronomique, Departement de Foresterie et Protection de la Nature Hassan-Badi, El- Harrach, 16.200 Alger (Algerie) ■37- - a rOuest par la vallee de la Soummam qui constitue sa frontiere naturelle avec la region de Grande Kabylie (ou Kabylie du Djurdjura), - a I'Est par la vallee de loued Kebir qui la separe de la region de Skikda-Collo, - au Sud par les Hauts Plateaux setifiens et constantinois. Le relief de la region qui est tres accidente, avec des pentes qui depassent souvent les 25%, presente une orientation generale Sud-Ouest a Nord-Est. Situation biogeographique Selon les subdivisions admises (QUEZEL, 1956-1957; QUEZEL et SANTA; 1962 ; BARRY etal., 1974), la Kabylie des Babors est une region qui se situe a I'interieur des limites du secteur Numidien du Domaine Maghrebin mediterraneen. A I'interieur du secteur Numidien, qui occupe la partie orientale de I'Algerie, on distingue trois sous-secteurs ou districts ecologiques qui sont: le district de la Grande Kabylie, le district de la Kabylie des Babors et le district Numidien (qui s'etend de Skikda a la frontiere tunisienne). Le district de la Kabylie des Babors: c'est le district qui correspond a la zone etudiee, avec une longueur d'environ 220 km et une largeur qui varie de 19 a 43 km, sa superficie est d'environ 7500 km^. Geologie La structure geologique de la region est relativement tres homogene. La moitie des terrains est constituee par des gres numidiens, I'autre moitie etant representee par des terrains anciens, eruptifs, secondaires et nummulitiques. Tous ces terrains, a vocation eminemment forestiere (BOUDY, 1955), expliquent I'etroitement correlation qu'ils ont avec la repartition des boisements. Facteurs climatiques Les temperatures indiquent une grande homogeneite due a I'influence de la mer. La temperature moyenne annuelle qui oscille entre 18,2° C et 20,1° C, chute a 7° au niveau de la station de Babor, a 2000 m d'altitude. La periode de secheresse estivale varie, selon les stations, d'un mois et demi a quatre mois. Les precipitations augmentent avec I'altitude, passant de 916 mm a 972 mm pour les stations cotieres, atteignent plus de 1200 mm au niveau des stations de moyenne altitude, pour se situer a plus de 2200 mm au sommet du Babor. Une partie importante de I'eau, tombe sous forme de neige. La zone prospectee La zone prospectee, qui couvre une superficie d'environ 1800 km^ (soit 24% de toute la region etudiee), est constituee par le massif de Guerrouch, le massif de Tamentout et la foret de Djimla, le djebel Babor et ses environs, les forets de Settara, d'EI-Milia, de Dar-EI-Oued, du djebel Addendoun, la Corniche jijelienne et les differentes zones du Pare National de Gouraya. METHODOLOGIE En plus des observations directes lors des prospections, nous avons realise plus de 250 releves ornithologiques par la methode des Indices Ponctuels d'Abondance ou methode des I. P. A. (BLONDEL et al., 1970), et la methode des releves itinerants du type E.F.P. (echantillonnages frequentiels progressifs) (BLONDEL, 1969-1978). Les releves ornithologiques ont ete realises a I'interieur de plusieurs milieux forestiers parmi lesquels nous citons: des chenaies caducifoliees (a Chene zeen, a Chene afares), des suberaies, des maquis arbores a Chene liege, des garrigues a Chene kermes ainsi que differents peuplements forestiers (purs ou en melange) du djebel Babor. -38- RESULTATS Les milieux prospectes ont permis de recenser 107 especes nicheuses (sur plus de 140 especes nicheuses pour toute la Kabylie des Babors, tous milieux confondus). Quarante et un especes recensees sont des especes protegees en Algerie, dont 25 especes conformement au decret n° 83 - 509 du 20 aout 1983 relatif aux especes animales non domestiques protegees en Algerie, et 16 autres especes conformement a I'arrete du 17 Janvier 1995 completant la liste des especes animales non domestiques protegees. Diversite systematique Les 107 especes nicheuses recensees appartiennent a 10 ordre et se rapportent a 32 families recouvrant au total 71 genres, importance numerique des differentes families montre que celle des Accipitrides (Rapaces diurnes) vient en tete du classement avec 13 especes, suivie immediatement^par les deux families des Turdides et des Sylviidae qui totalisent chacune 12 especes; puis vient la famille des Fringillides avec 7 especes. Les 28 autres families ne sont representees que par 1 a 4 especes chacune. Statut phenologique et endemisme Parmi les especes nicheuses, nous distinguons des especes sedentaires ou residentes, c'est-a-dire presentes tout au long du cycle annuel, et des especes estivantes ou visiteuses d'ete qui quittent la region une fois les jeunes eleves. L'analyse du statut phenologique des especes donne 69 especes sedentaires (soit 64,5% du total), et 38 visiteuses d'ete (soit 35,5% du total). L'endemisme, est important dans la Kabylie des Babors. A partir de l'analyse des formes rentontrees qui sont systematiquement differentes des formes europeennes, nous trouvons pas moins de 55 formes endemiques, soit 51 ,4% des especes de la region. Get endemisme est important tant au niveau specifique que sub-specifique. Au niveau specifique on trouve 5 especes endemiques (soit 4,7% du total regional), toutes d'origine mediterraneenne, qui sont: - la Perdrix gambra Alectoris barbara, endemique d'Afrique du Nord, - le Faucon de barbarie Faico pelegrinoides, endemique d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, - Pic-vert de Levaillant Picus levaillanti, endemique du Maghreb , - la Rubiette de Moussier Phoenicurus moussieri, endemique du Maghreb, - et la Sittelle kabyle Sitta ledanti, endemique d'Algerie, et speciale a la Kabylie des Babors. Ces 5 especes suffisent largement a asseoir I'interet biogeographique de la region d'etude. En effet, seules deux autres especes endemiques d'Afrique du Nord sont absentes dans la region etudiee: le SirIi de Dupont Chersophilus duponti et la Fauvette du desert Sylvia deserticola. Ces deux dernieres especes evoluent d'ailleurs dans des milieux steppiques ou sahariens (aux bioclimats semi-aride et aride). Autrement dit, toutes les especes forestieres endemiques du Maghreb et/ou d'Afrique du Nord se retrouvent et nichent dans la Kabylie des Babors. Au niveau sub-specifique, ce sont 50 especes (46,7% du total de la region, qui sont representees par des sous-especes dont la distribution geographique interesse le Nord et I'Algerie, le Maghreb, I'Afrique du Nord ou encore toute la region mediterraneenne. Origine biogeographique Les especes recensees se distribuent dans 13 types fauniques, selon la classification DE VOOUS (1960), qui en compte 25. En regroupant comme BLONDEL (1978) ces types fauniques dans 5 principals categorie fauniques nous obtenons la distribution suivante : - Categorie Mediterraneen: regroupe la faune mediterraneenne au sens large originaire des regions chaudes et semi-arides de plaine et de moyenne montagne de f'Europe mediterraneenne -39- et de I'Asie du Sud-Ouest. Cette categorie regroupe les 6 types fauniques suivants:Mediterraneen,Turkestano-Mediterraneen,Paleoxerique,Paleoxeromontagnard, Indo- Africain et Ethiopien; - Categorie Holarctique et/ou Ancien Monde, qui une faune tres largement distribuee dans I'ensemble de la region holarctique et/ou de TAncien Monde. Les trois types fauniques qui la composent sont: Holarctique, Vieux Monde Cosmopolite; - Categorie Palearctique et Paleo-Montagnard: elle concerne la faune boreale et/ou montagnarde « froide » caracterisee par les types fauniques. Palearctique et Paleomontagnard; - Categorie Europeen: faune d'Europe temperee (type faunique Europeen); - Categorie Europeo-Turkestanien: faune des regions temperees d'Europe et d'Asie du Sud- Ouest (type faunique Europeo-Turkestanien). Les proportions obtenues pour toute la region (Tableau 1) sont comparees a celles du djebel Babor ainsi qu'a celles du Nord de I'Algerie actualisees a partir des donnees de LEDANT et al. (1 981 ). Tableau 1 : Proportions des differentes categories fauniques de la Kabylie des Babors et d'autres regions Categorie Faunique Kabylie des Babors Djebel Babor Nord Algerie Mediterraneen 38.3 34.6 40.6 Holarctique et/ou Ancien Monde 14 14 12.3 Palearctique et Paleomontagnard 276.1 29 29 Europeen 11.2 11,2 8.4 Europeo- Turkestanien 9.3 11,2 9 Dans les trois situations, I'ordre d'importance decroissant des proportions des differentes categories fauniques s'observe comme suit: Categorie Mediterraneen, Categorie Palearctique-Paleomontagnard, Categorie Holarctique et/ou Ancien Monde, Categorie Europeen et Categorie Europeo-Turkestanien. Dans la Categorie Mediterraneen, on assiste a une diminution des proportions depuis la moyenne pour I'Algerie jusqu'au djebel Babor. Cette diminution s'explique par le fort taux de boisement et la grande humidite de la region, plus specialement dans la station du djebel Babor. Dans la Categorie Palearctique-Paleomontagnard, la variation est faible, mais la moyenne de la Kabylie des Babors se situe legerement en dessous des moyennes de I'Algerie et du Babor. Si cette diminution par rapport a la moyenne algerienne est discutable, par rapport au djebel Babor, il ne fait aucun doute, c'est le relief qui fait la difference. Dans la Categorie Holarctique et/ou Ancieii Monde, les proportions de la region etudiee et du djebel Babor sont legerement plus elevees par rapport a celle de I'Algerie du Nord. Pour la region d'etude, la categorie Mediterraneen est la mieux representee avec 41 especes (38,3% du total), soit 12 especes de plus que la categorie Palearctique-Paleomontagnard (29 especes, 27,1% du total). En troisieme position on trouve la categorie Holarctique et/ou Ancien Monde avec 15 especes (14% du total). Enfin les deux dernieres categories, Europeen et Europeo-Turkestanien comptent respectivement 12 et 10 especes (soit 1 1,2% et 9,3%). DISCUSSIONS Avec 107 especes d'oiseaux recensees, I'avifaune nicheuse se presente comme une avifaune tres riche dont la diversite s'explique par la mosaique de milieux qui refletent en fait la grande diversite geographique et climatique de la region consideree. Comparee au total presume des especes nicheuses du Nord de I'Algerie, notre inventaire represente -40- 53,3% du total de I'avifaune nicheuse nord-algerienne. L'endemisme, qui conceme 51,4% des especes de la region, est nettement superieur a la moyenne de tout le Maghreb qui est de 36% (BLONDEL, 1979). Ce qui permet de considerer la region d'etude, comme un centre d'endemisme parmi les plus importants d'Afrique du Nord. Au niveau sub-specifique, cet endemisme est une expression de la baisse du flux genique, avec les populations europeennes, depuis la rupture de tout contact entre les plaques europeennes et africaines qui a conduit a I'apparition de caracteres genetiques particuliers au sein des populations nord-africaines mais aussi europeennes. L'avifaune etudiee se caracterise par une origine biogeographique tres diversifiee, refletant ce que BLONDEL (1978) appelle un veritable « telescopage » d'especes d'horizons tres differents qu'a connu la region mediterraneenne durant les periodes glaciaires (BLONDEL in ROCAMORA, 1987; HARRISON, 1982). II semblerait que la Kabylie des Babors continue de jouer le role de refuge pour la faune boreale, comme semble I'attester I'observation recente: - de la nidification de la Bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea (BELLATRECHE, 1994 a-b), espece d'origine boreale (type faunique Palearctique), - de plusieurs individus de Bruant jaune Emberiza citrinella dans le Pare National de Gouraya (BELLATRECHE, 1994 a-b), une autre espece d'origine boreale (type faunique holarctique), qui a deja niche dans le Djurdjura au siecle dernier (LETOURNEUX, 1871). La conservation des especes recensees ne devrait normalement pas poser de probleme majeur, car elles evoluent au djebel Babor (site relativement isole dont le classement comme aire protege est deja programmee), ainsi que dans les Pares Nationaux de Taza (Jijel) et de Gouraya (Bejaia). CONCLUSION L'inventaire des Oiseaux nicheurs des milieux forestiers de la Kabylie des Babors, le premier du genre, a permis de confirmer la grande diversite biologique de cette region naturelle, diversite qui represente le garant de sa « stabilite ecologique »selon I'expression de RAMADE (1984). Cette diversite biologique est egalement source de nombreux enseignements parmi lesquels nous citons: 1. Le grand nombre d'especes nicheuses, a majorite sedentaires, dans une region relativement restreinte qui reflete la grande disponibilite de niches ecologiques et I'abondance en ressources alimentaires tant pour les especes residentes que pour les visiteuses d'ete. 2. La presence de 20 especes de Rapaces (17 diurnes et 3 nocturnes) et de 4 especes de pics ne peut qu'attester de I'importance et de la bonne 'sante ecologique » de la region et de la bonne conservation de son patrimoine faunistique. 3. Le fort taux d'endemisme, tant au niveau specifique que sub-specifique, qui fait de la Kabylie des Babors une region particulierement privilegiee pour I'etude de I'ecologie et de la biogeographie des avifaunes algerienne et maghrebine, abritant I'unique espece d'oiseau endemique d'Algerie et 3 autres especes endemiques d'Afrique du Nord dont 2 speciales au Maghreb. 4. La presence de la Sittelle kabyle, espece endemique a la region, qui doit etre interpretee comme la meilleure preuve de I'existence d'un haut degre d'endemisme sur le plan ornithologique dans la region etudiee. 5. Enfin, la presence de 41 especes nicheuses protegees, represente un autre argument en faveur du renforcement de mesures de conservation de la region etudiee. Avec la ratification par I'Algerie de la convention mondiale sur la biodiversite (decret n° 95-163 du 6 juin 1995), nous esperons bientot voir renforcees justement les mesures pour le maintien et la conservation de la diversite biologique de cette magnifique region naturelle qu'est la Kabylie des Babors. -41- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES BARRY JR., CELLES J.C, FAUREL L., 1974 - Notice de la carte internationale du tapis vegetal et des conditions ecologiques. Feuille d'Alger au 1/1.000.000 Ed. Societe d'Histoire naturelle de I'Afrique du Nord, Alger, 42 p. BELLATRECHE M., 1994a - Ecologie et biogeographie de I'avifaune forestiere nicheuse de la Kabylie des Babors (Algerie). These de Doctorat (Ecologie), Universite de Bourgogne, 154 p. BELLATRECHE M., 1994b - Donnees nouvelles sur I'avifaune algerienne. Alauda 62 (3): 136-138. BLONDEL J., 1969 - Synecologie des Passereaux residents et migrateurs dans le midi mediterraneen frangais. These de Doctorat, C.R.D.P., Marseille, 239 p. BLONDEL J. (avec la collaboration de DAVID P., LEPART J. et ROMANE F.), 1978 - L'avifaune du Mont- Ventoux essai de synthese biogeographique et ecologique. La Terre et la Vie, 32, (suppl.1): 111-145. BLONDEL J., 1979 - Biogeographique et ecologie Ed. Masson, Paris, 173 p. BLONDEL J., FERRY C. & FROCHOT B., 1970 - La methode des indices ponctuels d'abondance (I.P.A.) ou des releves d'avifaune par « stations d'ecoute ». Alauda 38 (1): 55-71. BOUDY P., 1952 - Guide du forestier en Afrique du Nord. Ed. La Maison Rustique, Paris, 505 p. BOUDY P., 1955 - Economie forestiere nord-africaine. Description forestiere de I'Algerie et de la Tunisie. Ed. Larose, Paris, Tome IV., 483 p. HARRISON C, 1982 - An Atlas of the birds of the Western Palaearctic. Collins, London, 322 p. LEDANT J. P., JACOB J. P., JACOBS P. MALHER F., OCHANDO B. & ROCHE J., 1981 - Mise a jourde I'avifaune algerienne. Le Gerfaut (71): 295-398. LETOURNEUX A., 1871 - Etude zoologique sur la Kabylie du Djurdjura, avec catalogue. Ed. Impr. Nat, Alger, pp: 8-23. QUEZEL P., 1956 - Contribution a I'etude des forets de chenes a feuilles caduques d'Algerie. Mem. Soc. His. Nat Afr. Nord., Nouvelle serie, (1): 1-57. QUEZEL P., 1957 - Peuplement vegetal des hautes montagnes d'Afrique du Nord. Ed. Lechevalier, Paris, 464 p. QUEZEL P. & SANTA S., 1962 - Nouvelle flore de I'Algerie et des regions desertiques meridionales. Ed. C.N.R.S., Paris, 1165 p. RAMADE F., 1984 - Elements d'ecologie. Ecologie fondamentale. Ed. McGraw-Hill, Paris, pp: 188-228 ROCAMORA G., 1987 - Biogeographie et ecologie de I'avifaune nicheuse des massifs peri- mediterraneens d'Europe Occidentale. These Docteur-ingenieur, ecologie, Ecol. Nat. Sup. Agr., Montpellier, 210 p. VIELLIARD J., 1976 - La Sittelle kabyle. Alauda 44:351-352. VOOUS K.H., 1960 - Atlas of European birds. Ed. Nelson, London, 284 p. -42- Biological Diversity And Conservation: The Case Of The Forest Nest-building Avifauna Of The Kabylie Des Babors In Algeria M. Bellatreche ° introduction Due to its geographic, climatic and botanical features, the Kabylie des Babors truly represents an ecological virgin island. As a matter of fact, with the exception of the Babor mountain that has been known for a long time for its rich flora including several endemic species (QUEZEL, 1975), the most famous being the Numidian fir tree Abies numidica, and also for the discovery in 1975, of a new specie otendemic bird (the mountain nuthatch, Sitta ledanti) (VIELLIARD, 1976), the Kabylie des Babors has not yet been subjected to real fauna surveys, and even less of ornithological surveys. This is the main reason why our interest in this very peculiar region and in its biological diversity, has led us to the study of its avifauna. In this article, we will give an insight into the biological diversity of the region, based on its forest nest- building avifuana surveyed in different environments between 1990 and 1998. Our study will cover the systematics, the phenological status, endemism and bio-geographical origin of species encountered. presentation of the kabylie des babors Geographic location Located in the North of Algeria, 200 km to the East of Algiers, the natural region of the Kabylie des Babors (or Lesser Kabylia) is bordered: - on the North by the Mediteranean sea which forms the Gulf of Bejaia, - on the West by the Soummam valley which is its natural border with the region of the Great Kabylia (or the Djurdjura Kabylia), - on the East by the Kebir wadi valley which separates it from the Skikda-Collo region, - on the South by the setiferous High Plateaus and Constantine Relief of the region is very uneven with peaks often above 25%, the general orientation is South-West to North-East. Bio-geographical situation According to the subdivisions used (QUEZEL, 1956-1957; QUEZEL and SANTA; 1862, BARRY and others, 1974), the Kabylie des Babors is a region located within the borders of the Numidian sector of the meditarranean North African territory domain. Within the Numidian sector in the eastern part of Algeria, three ecological sub-sectors or districts can be distinguished, namely, the Great Kabylia district, the Kabylie des Babors district and the Numidian district (which stretches from Skikda to the Tunisian border). The Kabylie des Babors district: This district, which is the area studied, is about 220 km long with a varying width of between 19 to 43 km. The area is about 7,500 sq. km. ^ Institue National Agronomic^ue, Departement de Foresterie et Protection de la Nature Hassan-Badi, El-Harrach, 16.200 Algiers (Algeria) -43- Geology The geological structure of the region is relatively very homogenous. Half of the terrain is made up of numidian sandstone, the other half is formed by old, eruptive, secondary and numulitic terrain. All these lands, which are eminently the forest type (BOUDY, 1955), explains the close correlation with the afforestation distribution. Climatic factors Temperatures are an indication of the great homogeniety caused by the influence of the sea. Annual average temperature varies between 18.2-C and 20.1-C, falling to 7-C at the Babor station at an altitude of 2000m. The dry summer season varies from one and a half to four months, depending on the stations. Precipitation increases with altitude, increasing from 916 mm to 972 mm for the coastal stations, to more than 1200 mm at the summit of the Babor. A significant amount of rain falls in the form of snow. The surveyed zone The surveyed zone, which covers an area of about 1800 sq. km (being 24% of the total area studied), is made up of the Guerrouch massive, the Tamemtout massive and the Djimla forest, the Babor mountain and its surroundings, the forests of Settara, El-Milia, Dar-EI-Oued, the Addendoun mountain, the jijellen Cornice and the different zones of the Gouraya National Park. METHODOLOGY In addition to direct observations during the surveys, we undertook more than 250 ornithological surveys using the Abundance Punctual Indices or the A.P.I method (BLONDEL et al., 1970), and the P.F.S type of itinerant sampling method, (progressive frequential sampling)(BLONDEL, 1969-1978). The ornithological surveys were undertaken in several forest areas among which, we can cite the following: the deciduous oak groves (at zeen oak, afares oak), the suberae, the wooded maquis with cork oak, the kermes oak garrigues as well as different pure or mixed forest populations of the Babor mountain. RESULTS The surveyed areas allowed 107 nest-building species to be sampled (out of more than 140 species in the environments for the whole of the Kabylie des Babors). Forty one sampled species are protected species in Algeria, of which 25 species are covered by decree N- 83 - 509 of 20'^ August 1983 concerning protected non domestic animal species in Algeria, and 16 other species by the decree of 17 January 1995, completing the list of protected non domestic animal species. Systematic diversity The 107 nest-building species surveyed belong to 10 orders and refers to 32 families covering a total of 71 types. The numerical significance/importance of the different families shows that the accipitres {Rapaces diurnes) comes first in the classification with13 species, followed immediately by the two families of the Turdides and the Sylviideae each with 12 species; followed by the Fringillides family with 7 species. The other 28 families are each represented by 1 to 4 species. Phenoloqical status and endemism Among the nest-building species, we distinguish sedentary or resident species, that is, those present throughout the annual cycle, and summer or visiting species, which leave the region once the young are raised. -44- The analysis of the phenological status of species shows 69 sedentary species (that is 64.5% of the total), and 38 summer visitors (that is 35.5% of the total), Endemism is high in the Kabylie des Babors. From the analysis of the forms encountered, which are systematically different from the European forms, we found not less than 55 endemic forms, that is 51/4% of the species in the region. This endemism is important on the specific as well as the sub-specific level. At the species level, 5 endemic species are found (that is 4.7% of the regional total), all of mediterranean origin, which are: - the Barbary partridge Alectoris barbara, endemic in North Africa, - the Barbary falcon Faico pelegrinoides, endemic in North Africa and - the Middle-East, Levaillant's Green woodpecker Picus levaillantl, endemic in the Maghreb Moussier's redstart Phoenicurus moussieri, endemic in the Maghreb, and the mountain Nuthatch Sitta ledanti, endemic in Algeria and peculiar to the Kabylie des Babors. These five species are sufficient basis for the bio-geographical interest of the study region. As a matter of fact, only two other endemic species in the North of Africa are absent from the surveyed region: Dupont's lark Chersophilus duponti and the desert warbler Sylvia deserticola. These last two species also live in steppe-like or Saharian environments (in the semi-arid and arid bioclimates). In other words, all the endemic forest species of the Maghreb and/or North Africa are present and have nests in the Kabylie des Babors. At the sub-specie level, 50 species (46.7% of the total of the region) are represented by the sub-species with a geographical distribution including the North of Algeria, the Maghreb, North Africa or yet still, the whole Mediterranean region. Bioqeographical origin The surveyed species are shared among 13 fauna types, according to the VOOUS classification (1960), which mentions 25. By regrouping these fauna types according to BLONDEL (1978) into 5 main fauna categories, we obtain the following distribution: - The Mediterranean category: regroups the Mediterranean fauna in a broad sense, originating from hot and semi-arid regions, from the plains and mid-mountain of Mediterranean Europe and South-West Asia. This category regroups the following six fauna types: Mediterranean, Turkestano-Meditarranean, Paleoxeric, paleo-mountaineous, Indo-African and Ethiopian; - Holarctic and/or Ancient World Category, a very widely distributed fauna in the whole of the holarctic and/or Ancient World region. The three fauna types comprising this region are: Holarctic, Ancient World and Cosmopolitan; - Palearctic and Paleo-Mountaineous Category: this concerns the northern and/or "cold" mountaineous fauna characterised by the Paleartic and Paleo-mountaineous faunal type; - European Category: fauna of temperate Europe (European faunal type); - European and Turkestanian category: fauna of the temperate regions of Europe and South-West Asia (Euro-Turkestanian faunal type). The proportions obtained for the whole region (table 1) are compared to those of the Babor mountain as well as those of the North of Algeria updated from data from LEDANT et al. (1 981 ). In the three situations, the decreasing order of importance of proportions of different fauna categories is observed as follows: Mediterranean category, palearctic-paleomountaineous category, holarctic and/or ancient world category, European category and European-Turkestanian category. -45- Table 1 : Proportions of different wildlife categories of the Kabylie des Babors and other regions Wildlife Categories Kabylie des Djebel Babor Northern Babors Algeria Mediterranean 38.3 34.6 40.6 Holarctic and/or Ancien World 14 14 12.3 Palearctic and Paleo-mountaineer 276.1 29 29 European 11.2 11,2 8.4 Europeo-Turkestanian 9.3 11,2 9 In the Mediterranean category, there is a reduction in percentages of the average for Algeria up to the Babor mountain. This reduction is explained by the high rate of afforestation and high humidity of the region, especially in the Babor mountain station. In the palearctic-paleomountaineous category, the variation is slight, but the average of the Kabylie des Babors is slightly above the averages for Algeria and Babor. If the cause of this reduction as compared to the Algerian average, is debatable, there is no doubt that compared to the Babor mountain, the difference is due to relief. In the holarctic and/or ancient world category, the percentages of the surveyed area and the Babor mountain are slightly higher compared to that of North Algeria. With regard to the study area, the Mediterranean category is very well represented with 41 species (38.3% of the total), that is 12 species more than the Palearctic-paleomountaineous category (29 species, 27.1% of the total). In the third position is the holarctic and/or Ancient World category with 15 species (14% of the total). Finally, the last two categories, European and Europeo-Turkestanian counting 12 and 10 species respectively (that is 1 1.2% and 9.3%). DISCUSSIONS With 107 species of birds sampled, the nest-building avifauna is seen as very nch, its diversity is explained by the mosaic of the environment which actually depicts the great geo-topographical and climatic diversity of the region studied. Compared to the estimated total of nest-building species in the North of Algeria, our inventory represents 53.3% of the total of the North Algerian nest-building avifauna. Endemism which covers 51 .4% of the species in the region, is clearly higher than the average of the whole of Maghreb which is 36% (BLONDEL, 1979). Due to this, the survey region is considered as one of the most important endemism centre in North Africa. At the sub-specie level, this endemism represents the reduction in the flow of the European population, since the break in contact between the European and African types, which has led to the apparition of peculiar genetic types within the North African populations and the European populations as well. The avifauna studied is characterised by a very diversified biogeographic origin, reflecting what BLONDEL (1978) called a real "telescoping" of the species from very different horizons known to the Mediterranean region during the glacial periods (BLONDEL in ROCAMORA, 1987; HARRISON, 1982). It seems that the Kabylie des Babors continues to provide shelter to the northern fauna, as apparently attested to by the recent observation on: - the nest-building wag-tail Motacilla cinerea (BELLATRECHE, 1994a-b), the specie of northern origin (palearctic fauna type), - several yellow-hammer individual birds Emberiza citrinella in the Gouraya National Park (BELLATRECHE, 1994a-b), another northern specie (holarctic fauna type), which has nested in the Djurdjura since the last century (LETOURNEUX, 1871). The conservation of surveyed species do not normally pose a major problem, because they evolve in the Babor mountain (a relatively isolated site which has already been earmarked to be classified as a protected -46- area), as well as in the Taza (Jijel) and Gouraya (Bejaia) National Parks. CONCLUSIONS The inventory of nest-building birds in the forest environments of the Kabylie des Babors, the first of its kind, has confirmed the great biological diversity of this natural region, a diversity which guarantees its "ecological stability" according to RAMADE (1984). This biological diversity is also the source of numerous information among which are: 1 . The large number of nest-building species, most of them sedentary, in a relatively restricted region which reflects the huge availability of ecological nests and the abundance of food resources for the resident species as well as the summer visitors. 2. The presence of 20 species of birds of prey (17 day and 3 nocturnal) and of four species of woodpeckers, only goes to prove the importance of and good "ecological health" of the region and the good conservation of its fauna heritage. 3. The high rate of endemism, on the specie and sub-specie levels, making the Kabylie des Babors, a region particularly favourable for the study of ecology and bio-geography of the Algerian and Moghrabin avifauna, sheltering the only endemic bird specie of Algeria and 3 other endemic species of North Africa of which two are peculiar to Maghreb. 4. The presence of the mountain nutthatch, a specie endemic to the region, is be interpreted as the best proof of a high rate of endemism on the ornithological level in the region studied. 5. Finally, the presence of 41 protected nest-building species, is another argument in favour of strengthening conservation methods in the surveyed region. With the ratification of the world convention on biodiversity by Algeria, (Decree No. 95-163 of 6 June 1995), we hope to see soon, the strengthening of measures for the maintenance and conservation of the biological diversity of such a magnificent natural region as the Kabylie des Babors. REFERENCES BARRY J. P., CELLES J.C, FAUREL L., 1974 - Notice de la carte Internationale du tapis vegetal et des conditions ecologiques. Feuille d'Alger au 1/1.000.000 Ed. Societe d'Histoire naturelle de I'Afrique du Nord, Alger, 42 p. BELLATRECHE M., 1994a - Ecologie et biogeographie de I'avifaune forestiere nicheuse de la Kabylie des Babors (Algerie). These de Doctorat (Ecologie), Universite de Bourgogne, 154 p. BELLATRECHE M., 1994b - Donnees nouvelles sur I'avifaune algerienne. Alauda 62 (3): 136-138. BLONDEL J., 1969 - Synecologie des Passereaux residents et migrateurs dans le midi mediterraneen frangais. These de Doctorat, C.R.D.P., Marseille, 239 p. BLONDEL J. (avec la collaboration de DAVID P., LEPART J. et ROMANE F.), 1978 - L'avifaune du Mont- Ventoux essai de synthese biogeographique et ecologique. La Terre et la Vie, 32, (suppl. 1 ): 111-1 45. BLONDEL J., 1979 - Biogeographique et ecologie Ed. Masson, Paris, 173 p. BLONDEL J., FERRY C. & FROCHOT B., 1970 - La methode des indices ponctuels d'abondance (I. PA.) ou des releves d'avifaune par « stations d'ecoute ». Alauda 38 (1): 55-71. BOUDY P., 1952 - Guide du forestier en Afrique du Nord. Ed. La Maison Rustique, Paris, 505 p. BOUDY P., 1955 - Economie forestiere nord-africaine. Description forestiere de I'Algerie et de la Tunisie. Ed. Larose, Paris, Tome IV., 483 p. HARRISON C, 1982 - An Atlas of the birds of the Western Palaearctic. Collins, London, 322 p. LEDANT J. P., JACOB J. P., JACOBS P. MALHER F., OCHANDO B. & ROCHE J., 1981 - Mise a jour de I'avifaune algerienne. Le Gerfaut (71): 295-398. -47- LETOURNEUX A., 1871 - Etude zoologique sur la Kabylie du Djurdjura, avec catalogue. 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Nelson, London, 284 p. -48- Ethologie et Ecologie Des Troupeaux D'elephants (Loxodonta Africana) De La Zone Cynegetique De Djona Au Benin Aristide C.TEHOU^ & Brice SINSIN 10 resume La presente etude a ete conduite dans la Zone Cynegetique de Djona au Benin. Get article presente les premiers resultats d'une serie d'etudes sur les elephants de cette zone qui est protegee par I'Etat. Apres douze mois de suivi ethologique et ecologique, nous avons observe et identifie plusieurs groupes de fannilles, allant des solitaires a des groupes de onze individus, soit un effectif total de 94 elephants tous sexes et categories d'ages confondus avec une densite estimee a 0,07 individu/km^. Dans cet ensemble on note 34% d'adultes, 32% de sub-adultes, 20% de jeunes et 14% d'elephanteaux. Du point de vue de leur repartition spatiale, ils sont dependants des points d'eau et frequentent les exploitations agricoles ou ils recherchent les noix de karite( Wfe/Zar/a paradoxa) et les fruits de nere(Par/c/a biglobosa) epargnes par les paysans lors des defrichements. la hauteur au garrot des elephants de la Zone Cynegetique de Djona varie de 0,40 m a 2 75 m. Les plus longues defenses mesurent entre 50 et 75 cm-. Le regime aiimentaire analyse par comptage des semences rejetees dans les crottes a revele une diversite elevee des especes fruitieres consommees(H -3,66) mais une regularite faible(R=0,26) demontrant le choix preferentiel de certaines especes. Les elephants de la Djona sont encore mefiants et font des charges dissuasives en presence des intrus, mais se laissent approcher jusqu'a 10 m. Ils passent la plupart de leur temps a rechercher leur nourriture et a se reposer aux heures chaudes de la journee. La cohabitation des populations locales avec la faune sauvage se situe dans des limites sans grave incident, ce qui justifie la participation de ces populations a la valorisation eco-touristique du site a elephants de la Zone Cynegetique de Djona. ■^ If. des Eaux et Forets, Chercheur au Laboratoire d'Ecologie Appliquee /FSA/UNB 01 B.P:526 Cotonou Bdnin '" Ir. Dr. Maitre assistant au DAGE/FSA/UNB, Laboratoire d'Ecologie Appliquee 01 B.P: 526 Cotonou Benin -49- INTRODUCTION Les aires protegees representent dans la majorite des cas les derniers refuges des grands mammiferes terrestres en Afrique. Tout particulierement en Afrique francophone, peu d'attention scientifique a ete consacree a la faune sauvage (Mankoto,1996), alors que les populations des ongules fluctuent periodiquement pour diverses raisons. L'inquietude concernant la survie de I'elephant d'Afrique(/.oxoc/o/?fa africana) suite a sa decimation pendant les annees 1970 et 1980 en raison du braconnage pour I'ivoire, a eu pour resultat de renforcer I'interet pour la conservation de cette espese (Kangwana, 1996). A I'instar d'autres especes fauniques, la dynamique des populations d'elephants est affectee par divers facteurs ecologiques et anthropiques en particulier. L'habitat, les formes de migration, le regime alimentaire, la taille et la composition des groupes peuvent varier et exercer une influence sur la dynamique de la population d'elephants. La connaissance de I'ethologie des elephants peut donner reponse a beaucoup de questions se referant a leur ecologie en general et de ce fait a leur conservation a long terme (Whyte,1996). Les elephants s'adaptent extremement bien et occupent divers habitats, allant du desert a la savane et aux forets galeries(Lausen & Beckoff, 1978). Le terme "ethologie" a ete cree pour designer la science deductive des lois rendant compte de I'effet des differentes conditions d'existence sur la formation des caracteres (Despret,1991). En France, le mot recouvre, des les premiers travaux de Leroy(1870) et de Fabre (1985-1991), I'etude des moeurs des animaux. Dans une recente interview Melchior(1991) considerait I'ethologie "comme I'un des moyens d'acces a la connaissance les plus riches et les plus prometteurs, parce que I'ethologie n'est pas une theorie, mais un outil". L'absence de donnees scientifiques sur I'etat de la faune au Benin en general et sur les elephants de la Zone Cynegetique de Djona en particulier, justifie I'importance d'un suivi ecologique. C'est dans ce cadre qu'un suivi regulier de la diversite biologique des aires protegees du Benin a ete programme depuis 1989. Tel est le cas en particulier du suivi eco-ethologique de la population des elephants de la Zone Cynegetique de Djona. L'objectif de cette phase du programme est de caracteriser l'habitat, de determiner la structure, d'analyser le comportement et de determiner le regime alimentaire de cette population d'elephants qui frequentent en permanence le village d'Alfakoara en bordure de la Zone Cynegetique de Djona. - MILIEU D'ETUDE Situation geoqraphique La zone d'etude est situee au nord de la Republique du Benin dans le departement du Borgou. Elle s'etend entre 1 1 20° et 1 1 50° de latitude nord et entre 2 50 ° et 3 20 ° de longitude est (Fig. 1 ). Climat La zone d'etude fait partie de la region soudanienne a climat contraste. La temperature moyenne annuelle est de 28°C, la periode fraiche se situe entre decembre et Janvier ou les minima peuvent atteindre 15°C. Le pouvoir evaporant de I'air est eleve pendant la saison seche avec une humidite relative moyenne inferieure a 50%. L'insolation est de 2600 heures en moyenne. Deux types de vents dominants se succedent dans la zone au cours de I'annee: I'alize maritime humide et I'alize continental sec et froid ou I'harmattan. Les moyennes pluviometriques annuelles varient de 1000 a 900 mm du sud au nord de la region. Deux saisons se succedent dans la zone: une saison de pluie et une saison seche. La saison seche ou Ton observe les feux de brousse annuels s'etend d'octobre-novembre a mars-avrll et la saison pluvieuse de mars-avril a octobre avec le maximum des precipitations en aout-septembre(Fig.2). -50- Vegetation La zone d'etude est couverte par un ensemble de formations eco-floristiques variant des forets claires ^ Isoberlinia doka aux differents types de savanes avec par endroit des galeries forestieres et des plages de jacheres arbustives. Les essences les plus rencontrees sont: Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa, Adansonia digitata, Lannea acida, Lannea microcarpa, Burkea africana, Prosopis africana, Anogeissus leiocarpus, Daniellia oliveri, Tamarindus indica, Entada africana, Cassia sieberiana. Acacia sieberiana, Sclerocarya birrea, Detarium microcarpum, Piliostigma thonningii, Piliostigma reticulatum. les deux especes epargnees lors des defrichements agricoles sont Parkia biglobosa et Vitellaria paradoxa. La strate herbacee est dominee par les graminees: Andropogon gayanus, Loudetia togoensis, Pennisetum pedicellatum, Pennisetum polystachion, Loxodera ledermannii et d'autres suffrutex et geophytes dont Cochlospermum tinctorium et Kaempferia aethiopica. Geomorphoiogie et Reseau hydrographique La geomorphoiogie de la zone d'etude est celui qui couvre le centre et le nord du Benin habituellement denommee le plateau cristallin (Viennot, 1978). C'est le domaine des roches grenues consolidees datant generalement du precambrien. On y reconnait les facies suivants: granites post-tectoniques, gres, gneiss, migmatites, quartzites et micaschistes. Ces formations ont ete metamorphisees et plissees. '1Le paysage est domine par une peneplaine faite de successions de croupes surbaissees caracteristiques des plaines soudaniennes. Parfois cette peneplaine est dominee par les inselbergs, reliefs modestes aux versants concaves. Le reseau hydrographique est constitue de quelques grandes rivieres temporaires et d'un tissu tres reticule de petites rivieres qui leur sont raccordees en maints endroits. La zone d'etude appartient au bassin versant du fleuve Niger qui coule plus au nord. La Sota et TAJibori sont les principaux affluents du Niger qui drainent la zone. Les sommets des interfluves majeurs portent des sols profonds qui sont remplaces en aval par des sols peu profonds et beaucoup moins evolues. Du sud au nord, la proportion relative des sols peu profonds augmente au detriment des sols profonds. MATERIEL ET METHODE Des observations directes et indirectes nous ont permis d'etudier le comportement des animaux dans leur milieu naturel au niveau de la region, aussi bien dans les aires protegees que dans les zones libres limitrophes. Ces observations ont ete effectuees a pieds, a moto, a partir d'un mirador, de jour comme de nuit. Une boussole de precision, une paire de jumelles, un metre ruban et un appareil photo ont ete utilises afin de mieux observer le comportement et I'organisation sociale des pachydermes de cette region. Les limites de I'aire d'occupation des elephants ont ete relevees au GPS et transcrites sur fond de carte. Nous avons suivi plusieurs groupes de families d'elephants que nous avons pu distinguer grace aux marques visibles sur leur corps(oreilles dechirees, defenses cassees, queue coupee, etc). Les analyses du regime alimentaire lors du paturage et les fouilles des crottes nous ont permis de recencer les especes fruitieres les plus consommees et d'avoir d'autres informations utiles et complementaires. Nous avons recolte 100 crottes prelevees sur toute I'etendue de I'aire frequentee par les elephants et precede ^ I'inventaire des graines par espece. La diversite alimentaire a ete estimee a I'aide de I'indice de diversite H' de Shannon et la regularite R de Pielou (Frontier et Pichod-Viale, 1993). H'= -_P, X log2P, , avec P JO , 1] p= = frequence de I'espece i dans I'echantillon N -51- N|= nombre de graines de I'espece i denombr6es dans les 100 crottes 6chantillons N = nombre total de graines toutes especes confondues log2 = logarithme a base 2 H' R = R_[0, 1] log2N Les hauteurs au garrot ont ete prises par estimation, a I'aide d'un marquage a la peinture a huile de couleur rouge de quelques arbres dans I'aire de frequentation des elephants. La longueur des defenses a ete estimee a plusieurs reprises au cours des observations directes. RESULTATS Parametres de structure et densite La structuration de la population des elephants a ete faite par rapport aux hauteurs au garrot des individus. Ainsi nous avons distingue et classe les individus par categorie d'ages et les intervalles de hauteur au garrot (tableau 1). Tableau 1: Categories de classe d'ages et intervalles de hauteurs au garrot des elephants de Djona Categories d'age Hauteur au garrot(m) Nombre d'individus Adultes 1,75,2,75 32 Sub-adultes 1,30,1,75 30 Jeunes 0,75,1,30 19 Petits 0,40 , 0,75 13 Structure des groupes II existe actuellement dans la region d'etude plusieurs groupes de families, allant des solitaires a des groupes de onze individus (Tableau 2). Sur un total de 94 elephants recenses en 1995, la figure 3 donne la repartition par categorie d'ages. Tous sexes confondus, 34% des elephants sont adultes, 32% des sub- adultes, 20% des jeunes et 14% des elephanteaux. Les elephants de la region d'etude vivent dans un systeme social dynamique. Les males et les femelles vivent de fa?on separee surtout quand les femelles sont suitees. Les hauteurs au garrot se situent entre 0,40 m et 2,75 m. Dans I'ensemble, les elephants de la region ne sont pas de gros porteurs de defenses (les plus longues defenses mesurent entre 50 et 75 cm). -52- Tableau 2: Groupes de families d'elephants et leur structure dans la Zone Cynegetique de Djona en 1995 Composition Nombre des groupes des groupes adultes sub- adultes jeunes petits total Solitaire(l) 7 5 2 - - 7 2 1 1 - 1 - 2 3 1 1 - 1 1 3 4 2 1 5 1 1 8 5 3 6 2 4 3 15 6 2 4 4 2 2 12 7 1 1 3 2 1 7 8 1 2 2 3 1 8 10 1 3 5 1 1 10 11 2 8 7 4 3 22 Total 21 32 30 19 13 94 Densite La densite a ete estimee a 0,07 individu/km^ lorsque nous tenons compte de I'aire 6ffectivement occupee et parcourue par les elephants. Cette densite est de 0,03 individu/km^ si nous tenons compte de I'aire disponible au niveau de la Zone Cynegetique de la Djona et des terroirs villageois. Occupation de I'espace Les elephants sont beaucoup plus localises autour des mares, des points d'eau et sur les affleurements de laterite ou bowe. Au niveau de la Zone Cynegetique de Djona on note les mares Bola, Arafan, Gbedo, Irido, Sourou, Tchoka, Bafo, Todikoungou, nnare 12, mare 24 et la riviere lni6doudou (fig. 4). On les retrouve aussi dans les forets classees voisines de Goungoun et de la Sota qui sont proches de la Zone Cynegetique Djona que les elephants frequentent surtout pendant la saison des pluies. Au niveau de la zone libre (terroirs villageois) les elephants sont observes tres tot le matin et dans la soiree entre 16 heures et 2 heures du matin. Les villages visites par ces animaux sont: Monkole, Gb6kpanin, Akouechaou, Lolo, Abekouta, Foue, S§a, Lougou, Zonzi, Sinwan, Chikiti, Lagadje, Fiafounfoun, Bangoun, Tadi, Thya, Koi, Toui, Gbassisso, Alfakoara, Goungoun et Sekale (fig. 5). II faut noter que ce mouvement dans I'espace geographique des pachydermes est bien orients selon les saisons. La forte concentration des groupes se remarque autour du site d'abreuvement d'Alfakoara durant la saison seche au debut du mois de Janvier, jusqu'a I'avenement des premieres pluies de la periode humide soit au debut du mois de mai ou de juin. Le mouvement vers les villages est surtout du a un probleme de preference alimentaire basee sur la phenologie de certaines essences fruitieres. En effet, apres les premieres pluies, les labours commencent dans la region et les arbres §pargn6s dans les champs fructifient plus vite que ceux des aires protegees mutiles par les feux de brousse tardifs qui sont tres violents; c'est le cas typique du karite Vitellaria paradoxa dont la fructification draine toute la population des pachydermes vers les champs aux alentours des villages au debut de chaque saison des pluies. Regime alimentaire Les especes consommees au niveau de la strate arborescente sont pr6sent6es au tableau 3. On y retrouve des gousses de legumineuses(Cass/a sieberiana, Acacia sieberiana),dies bales {Strychnos spinosa), des drupes {Balanites aegyptiaca, Vitellaria paradoxa), des samares(Combretum spp.). Les diff6rentes parties consommees au niveau de ces especes sont: rameaux, feuilles, fruits, decrees et -53- racines. Au niveau de la strate herbacee les elephants broutent aussi les gramines comme Andropogon gayanus, Loudetia togoensis, Pennisetum pedicellatum, Pennisetum polystachion et d'autres geophytes comme Kaempferia aethiopica. Dans les exploitations agricoles, le regime alimentaire est surtout constitue de noix de karite lorsque cette espece est en fructification entre les mois de mai et de juillet. D'autres especes consommees dans les champs sont: Sclerocarya birrea, Parkia biglobosa, Mangifera indica, Zea mays, Dioscorea alata, Cajanus cajan, Sorghum bicolor, Vigna unguiculata, Arachis hypogea et Gossypium hirsutum. L'etude de la diversite alimentaire a permis d'obtenir la valeur H - 3,66 pour I'indice de diversite de Shannon et la valeur R= 0,26 pour la regularite de Pielou. Au vu de ces resultats nous pouvons deduire que le regime alimentaire des elephants de la zone d'etude est diversifie et qu'ils preferent certaines especes a d'autres vu la faible valeur de R. ■54- Tableau 3: Graines des especes vegetales recuperees dans 100 echantillons de crottes des elephants de Djona Especes Nombre de Frequence specifique F Coefficient d'abondance graines (N) en(%) specifique P = NxF 1-Especas a gousses Acacia polyacantha 1102 57 628,14 Piliostigma thonningii 721 42 302,82 Isoberllnia doka 621 17 105,57 Cassia sieberiana 567 27 153,09 Piliostigma reticulatum 512 21 107,52 Parkia biglobosa 268 37 99,16 Tamarindus indica 150 12 18,00 Acacia sieberiana 61 21 12.8;L Burkea africana 46 8 3,68 Prosopis africana 39 17 6,63 Acacia ataxacantha 22 10 2,20 Daniellia oliveri 21 16 3,36 2-Especes a drupes Vitellaria paradoxa 2125 54 1147,50 Detarium microcarpum 1028 65 668,20 lannea acida 1004 51 512,04 Balanites aegyptiaca 475 32 152,00 Sclerocarya birrea 323 22 71,06 Ziziphus mucronata 211 16 33,76 Vitex doniana 35 4 1,40 3-Especes a bales Strychnos spinosa 3241 75 2430,75 Adansonia digitata 2195 63 1382,85 Diospyros mespiliformis 2165 77 1667,05 Annona senegalensis 101 12 1212 En procedant a una etude comparative du coefficient d'abondance specifique (P) et de la frequence specifique (F) de quelques especes recuperees dans les crottes echantillons des elephants d'Alfakora (tableau 3), on note que les elephants de la zone d'etude font un choix preferentiel sur les especes a baie {Strychnos spinosa, Diospyros mespiliformis et Adansonia digitata) et a drupe (Lannea acida, Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum). II y a parfois quelques differences entre P et F, par exemple I'abondance specifique du Detarium microcarpum (P=668,20) est inferieure a celle de Adansonia digitata (P=1 383,85), alors que la frequence specifique du Detarium microcarpum F=65%) est superieure a celle de Adansonia digitata (F=63%); la valeur P=628,14 de Acacia polyacantha est inferieure a celle du Vitellaria paradoxa (P=1147,5), alors que les valeurs de leur frequence specifique sont respectivement 57% et 54%; la valeur P=1667,05 du Diospyros mespiliformis est inferieure a la valeur P=2430,75 du Strychnos spinosa, alors que les valeurs de leur frequence specifique sont respectivement 77% et 75%. Cette difference observee au niveau des resultats justifie qu'une espece peut etre abondante dans la zone sans etre I'element principal du regime alimentaire des elephants. On se trouve dans le cas actuel ou les elephants ont une alimentation diversifiee, et font des choix preferentiels. Toutefois on observe qu'il y a une dominance des especes a baie. Temperament Les elephants reagissent avec furie quand ils se trouvent nez a nez avec un homme. Les comportements notes sont soit une fuite eperdue, soit une charge furieuse, soit des claquements d'oreilles, soit le martelement du sol par les pieds en soulevant la poussiere ou soit des barrissements. La distance de securite pour ne pas effaroucher les elephants est actuellement estimee a une vingtaine de metres. Mais nous avons pu faire des observations a quatre metres sans pour autant les inquieter. lis arrivent en effet -55- a s'habituer a la compagnie humaine mais en gardant une certaine mefiance entre 4 et 10 metres d'intervalle. Actogramme L'actogramme journalier des elephants de la Djona est presente a la figure 6. Les elephants boivent et se lavent plusieurs fois dans la journee, notamment dans la matinee, dans la soiree et dans la nuit. lis mangent tout au long de leur parcours et se reposent surtout quand il fait tres chaud, entre dix heures et dix sept heures. lis se regroupent en grand nombre pour passer de la Zone Cynegetique de Djona aux terrois villageois surtout pendant la saison des pluies. Le reste du temps est consacre aux activites d'agrement (se saupoudrer de poussiere, se gratter, se vautrer dans la boue, s'amuser). Ces activites se font de jour comme de nuit. En dehors de I'eau dont la rarete entraine le plus souvent un grand regroupement, c'estla repartition spatiale de la nourriture qui determine leur mouvement quotidien. Le karite, un arbre conserve dans la region d'etude a des fins socio-economiques, constitue un aliment recherche qui attire les elephants dans les champs a cause de son fruit. Nous sommes ici en face d'un probleme de concurrence avec I'homme pour I'alimentation. II nous a ete donne d'observer dans les zones de cultures en debut de saison pluivieuse des regroupements de 45 a 72 elephants. Mais les degats causes par les elephants dans ces champs sur les cultures annuelles sont generalement mineurs. -56- FIGURE 3 - in french only FIGURE 6 - in french only 19 Adultes Sub-adultes Jeunes Petits Categories d'ages Figure 3: Repartition par categorie d'ages de la population des elephants de Djona en 1995 14% 18% Figure 6: Actogramnne journal ier des elephants de la Zone Cynegetique de Djona B alimentation 7h^11h Habreuvement + bain 11h^13h nrepos +activites d'agr6ment 13ha20h Hjabreuvement + bain 20h ^ 24h Hactivit6s d'agr6ment 24h S 3h I alimentation 3hS5h -57- DISCUSSION Les elephants contribuent dans une large mesure a assurer la dispersion spatiale et la regeneration natureile des arbres fruitiers exploites par zoochorie, quand leur densite est inferieure a la capacity de charge du milieu. De nombreuses especes vegetales consommees par les elephants dependent pour leur survie de ce type de diffusion de leurs graines. Leur mode de vie apparemment destructeur cree une vegetation variee qui fait vivre bien d'autres especes animales. Lorsque leur nombre n'est pas excessif, ils apportent une contribution essentielle au rajeunissement des peuplements et au maintien d'une dynamique reguliere des formations vegetales naturelles. En effet, leurs excrements contiennent des graines non digerees de certains arbres. Apres leur transit dans le tube digestif, ces graines enrobees dans les crottes, germent plus facilement la ou les elephants ont defeque, donnant naissance a un nouvel arbre. La nourriture de I'elephant comprend differentes herbes, des ecorces d'arbres, des fruits et feuillages. Dans les habitats en savane, les graminees et autres herbacees representent jusqu'a 70% du regime alimentaire des elephants en temps de pluies alors que le broutage des bourgeons et autres aliments lignifies augmentent pendant la saison seche. En foret tropicale, le regime alimentaire d'un elephant comprend jusqu'a 230 especes, dont plus de 90% est constitue de feuilles, de branches, ecorces et fruits (Whyte et al., 1993; Alexandre, 1977). On estime que la quantite moyenne de nourriture ingurgitee fait 4% (Laws et al., 1970) a 7% (Ruggiero, 1992) du poids de I'elephant, mais les femelles en lactation consomment proportionnellement de plus grandes quantites (Laws etal., 1970). Les elephants ne digerent que 40% des quantites consommees. lis peuvent fortement influencer la structure de la vegetation et peut-etre meme des communautes animales (Laws, 1970; Gumming, 1982; Western 1989). En cas de grandes densites, les elephants deciment les terrains boises qui deviennent des prairies plus clairsemees (Laws etal., 1970; Laws etal., 1975; Gumming, 1982; Western, 1989). Dans beaucoup de regions, I'expansion humaine et le braconnage ont force les elephants a modifier leurs modes de migration traditionnels et a se concentrer dans les regions protegees (Wartern, 1989; Tchamba et Mahamat, 1992; Poole etal., 1992). Les differents resultats des etudes ecologiques faites sur I'elephant d'Afrique confirment les resultats obtenus au cours de la presente etude. Dans le complexe Pare National W et Zone Gynegetique de la Djona du Benin, la densite maximale estimee tombe a 0,02 au Km^ et devient beaucoup plus faible dans les forets classees(Oude et Heymans,1990). En cas de fortes densites et particulierement la ou ils ont ete comprimes dans les regions protegees, les elephants peuvent reduire la diversite biologjque(Western, 1989) et etre la cause d'une reduction economique de bois dans les forets(Laws, 1970; Afolayan, 1975). Dans certains cas, la reduction de la vegetation boisee a eu un effet benefique en degarnissant quelque peu des terrains boises infestes par la mouche tse-tse et en trgnsformant la prairie en paturage pour I'elevage (Western, 1989). Dans d'autres cas, les incendies ou I'exploitation forestiere peuvent etre a I'origine d'un changement et les elephants jouent alors un role d'entretien(Dublin etal., 1990; Dublin, 1991). Des etudes ont egalement fait etat de I'importance ecologique des elephants en tant qu'agents de dispersion des semences (Alexandre, 1977), augmentant ainsi la diversite des habitats en foret (Kortland, 1984) et des communautes de mammiferes (Western, 1989). En tant qu'espece de I'elephant joue un role determinant en conservant des maillons dans la chaine alimentaire, et leur extermination dans certains habitats pourrait causer une cascade de changements ou d'extinctions dans les ecosystemes (Western, 1989). II apparait que les elephants assurent la diversification des ecosystemes de la savane et de la foret quand ils sont libres dans leurs mouvements (Western, 1989). Quant a la structure, plusieurs auteurs se basant sur I'organisation de la cellule familiale soulignent que les elephants d'Afrique vivent dans un systeme fluide et dynamique ou males et femelles vivent dans des spheres separees (Douglas-Hamilton, 1972; Moss, 1977,1981; Moss et Poole, 1983; Hall-Martin, 1987; Poole, 1994). Les femelles d'une meme famille et leurs descendants immatures vivent dans des unites familiales matriarcales tres serrees(Buss, 1976), tandis que les males poursuivent une existence independante plus solitaire avec peu de liens sociaux(Martin, 1978; Moss et Poole, 1983). Face a la pression anthropique au niveau du Pare National du Wau Benin on observe tout un autre comportement familial et on assiste tres souvent a un grand regroupement familial au niveau de la Zone Gynegetique de -58- Djona. Aucun des sexes n'est territorial, bien que les deux demeurent dans des regions specifiques pendant certaines periodes de I'annee (Moss et Poole, 1983; Hall-Martin, 1987). Les groupes allies(Moss, 1981; Moss et Poole, 1983) ou groupes apparentes (Douglas-Hamilton, 1972) se composent de plusieurs families etroitement liees et constituant parfois jusqu'a cinq families (Moss, 1988). La plupart des groupes allies semblent se former quand les unites familiales deviennent trop grandes et se detachent par groupe (Moss, 1988). Les membres des families ou des groupes allies suivent une ceremonie de salutation speciale (Moss, 1977,1981,1988; Poole etal., 1988), ont une large frequence d'association, agissent d'une maniere coordonnee, deploient un comportement d'affiliation entre eux et sont en general apparentes (Moss, 1981; Poole et Moss, 1983). Nous avons fait les memes observations sur les elephants dans la Zone Cynegetique de Djona. Au dessus des groupes affilies s'etablit le clan (Moss, 1981), que Ton peut definir comme famille et groupes affilies utilisant en saison seche la meme demeure de base (Moss, 1981; Moss ^ Poole, 1983). Divers auteurs avaient estime I'effectif des elephants de la Zone Cynegetique de Djona entre 100 et 150 dans les annees 1991 et 1992 (Dauzan, 1991, Kidjo, 1992). D'apres ces estimations certains d'entre eux auraient emigre, soit vers le Pare National de la Pendjari plus a I'ouest, soit vers le Pare National du Wau Niger plus au nord ou auraient ete abattus par les braconniers. Tout cela demontre la necessite d'asseoir un programme de suivi scientifique de ces populations de pachydermes. CONCLUSION Cette etude fait le point sur I'ecologie et les moeurs des elephants de la zone cynegetique de Djona, et permet d'avoir les donnees scientifiques sur cette espece au Benin. Les recherches ecologiques ont deja mis d'importantes donnees en evidence, mais doivent encore etre poursuivies et approfondies, surtout que la protection de I'espece pour une meilleure valorisation connait actuellement un developpement important en Afrique et au Benin en particulier. Nous ne devons pas perdre de vue que la tranquility, la disponibilite en eau et en aliment diversifie constituent un atout pour la presence des pachydermes dans cette region qui est devenue un lieu touristique ou le visiteur est sur de fagon certaine de rencontrer les elephants. Mais a terme les problemes qui sont le surpaturage par les troupeaux de bovins, la transhumance transfrontaliere des grands troupeaux de zebus, le braconnage et la divagation du betail dans la zone d'etude pourraient etre a la base de la migration des elephants et risquent de mettre en peril la survie de I'espece dans cette region. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Alexandre D.Y.I 977. 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TEHOU^' & Brice SINSIN^' SUMMARY The current study was conducted in the Djona Hunting Zone in Benin. This article presents the initial results of a series of studies on elephants in this zone, which is protected by the State. After twelve months of ecological and ethological monitoring, we observed and identified several groups of families, ranging from solitary individuals to groups of eleven animals, making a total number of 94 elephants of all sexes and categories of ages, with an estimated density of 0.07 individuals per sq. km. In this total we noticed 34% adults, 32% sub-adults, 20% young and 14% elephant calves. With regard to their spatial distribution, they are dependant on watering places and they visit agricultural holdings in search of shea butter {Vitellaria paradoxa) and the nere fruits {Parkia biglobosa) left by farmers during land clearing. The height to the garrot of elephants in the Djona Hunting Zone varies from 0.40m to 2.75m. The longest trumps measure between 50 and 75 cm. The diet, which was analysed by counting seeds rejected in droppings showed a high density of fruit trees consumed (H' = 3.66) but a low regularity (R=0.26) showing the preferential choice of certain species. The Djona elephants are still distrustful and make threatening gestures in the presence of intruders, but allow themselves to be approached up to 10m. They spend most of their time searching for food and they rest during the hot hours of the day. Cohabitation of local populations and wild fauna within boundaries, without any serious incident, justifies the inclusion of local populations in eco-tourism development of elephant sites in the Djona Hunting Zone. INTRODUCTION Protected areas in most cases, are the last refuge places for large terrestrial mammals in Africa. Little scientific attention has been paid to wild fauna (Mankoto 1996), especially in French-speaking West Africa, whilst populations of ungulates fluctuate periodically for various reasons. Concern about the survival of the African elephant {Loxodonta africana) following its destruction during 1970 and 1980 due to ivory poaching, has led to an increased interest in the conservation of this species (Kangwana, 1996). Like other fauna species, the elephant populations dynamic is affected by diverse ecological and especially anthropic factors. The habitat, forms of migration, feeding system, size and composition of groups of elephants can vary and impact the elephant population dynamic. Knowledge of the ethology of elephants can provide answers to the many questions concerning their ecology in general, and then to their conservation in the long term. (Whyte, 1996). The elephants adapt extremely well to the different habitats they occupy, ranging from the desert to the savannah and to forest galleries (Lausen & Beckoff, 1978). The word "ethology" has been coined to mean the deductive science of laws taking into account the effect of different conditions of existence on character formation (Despret, 1991). In France, based upon the first " Water and Forests, Researcher at the Laboratory for Applied Ecology /FSA/UNB 01 B.P.:526 Cotonou Benin '^ Chief Assistant at DAGE/FSA/UNB, Laboratory for Applied Ecology 01 B.P: 526 Cotonou Benin -62- works of Leroy (1870) and Fabre (1985-1991), the word embodies the study of animal behaviour. In a recent interview, Melchior (1991) considered ethology "as one of the means to gain access to the richest and most promising knowledge, because ethology is not a theory, but a tool". The absence of scientific data on elephants in the Djona Hunting Zone in particular, explains the importance of ethological monitoring. It is within this context that regular monitoring of the biological diversity of protected areas in Benin has been planned since 1989. This is especially the case of the eco- ethological monitoring of elephant populations in the Djona Hunting Zone. The aim of this programme phase is to characterise the habitat, and determine the diet of this elephant population that always visit the Alfakoara village bordering the Djona hunting Zone. THE STUDY AREA Geographic location The study area is situated in the North of the Republic of Benin in the Borgou district. It lies between latitude 11 20^ and 11 50^N and between longitude 2 50^E and 3 202E (Fig.1). Climate The study area is part of the Sudanian region with contrasting climate. Annual average temperature is 28-C, with the dry season falling between December and January where minimum temperatures can reach 15-C. The evaporating power of the air is high during the dry season with an average relative humidity of less than 50%. Insolation is 2600 hours on the average. There are two types of main winds in the area coming one after the other during the year: the humid trade maritime winds and the dry and cold or harmattan continental trade winds. Average annual rainfall varies from 1000mm to 900mm from the South to the North of the region. There are two seasons following each other inihe zone: the rainy season and the dry season. The dry season duhng which annual bush fires are witnessed, lasts from October-November to March-April and the rainy season is from March-April to October with maximum rainfall in August-September (Fig. 2). Vegetation The study area is covered by a mass of eco-floristic formations varying from clear forests of Isoberlinia doka to different types of savannah with forest galleries and beaches of bush fallow here and there. The species mostly found are: Pterocarpus erinaceus, Afzelia afrlcana, Parkia biglobosa, vitellaria paradoxa, Adansonia digitata, Lannea acida, Lannea microcarpa, Burkea africana, Prosopis africana, Anogeissus leiocarpus, Daniellia oliveri, Tamarindus indica, Entada africana, Cassia sieberiana, Acacia sieberiana, Sclerocarya birrea, Detarium microcarpum, Piliostigma thonningii, and Piliostigma reticulatum. The two species spared during land clearing for farming are Parkia biglobosa and Vitellaria paradoxa. The herbaceous layer is dominated by the following grass: Andropogon gayanus, Loudetia togoensis, Pennisetum pedicellatum, Pennisetum polystachion, Loxodera ledermannii and other suffrutescent and geophytes including Cochlospermum tinctorium and Kaempferia aethiopica. Geomorphology and hydroiogical network The geomorphology of the study area, covers the Center and North of Benin usually known as the crystalline plateau (Viennot 1978). It is the territory of firm grainy rocks generally dating from the precambrian era. The following facies are found there: post-tectonic granite, sandstone, gneiss, migmatites, quartz rocks and mica schist. These formations are metamorphosed and folded. The landscape is dominated by a peneplain comprising of a sequence of flattened crests characteristic of Sudanian plains. Sometimes this peneplain is dominated by inselbergs and modest relief of concave slopes. The hydroiogical network comprises some large temporary streams and a very reticulated tissue of small streams blending into them in several places. The study area is part of the river Niger basin which flows more to the North. The Sota and Alibori are the main affluents of the Niger which flow through the area. The top of the major interfluves have deep soils -63- which are replaced downstream by shallow and immature soils. From the South to the North, the relative proportion of immature soils increases to the detriment of deep soils. EQUIPMENT AND METHOD Direct and indirect observations allowed us to study the behaviour of animals in their natural environment at the level of the region, in the protected as well as the unrestricted fringe areas. These observations were made on foot, by motor, from an observation post, during the day as well as in the night. A precision compass, a pair of binoculars, a tape measure and a camera were used for better observation of the behaviour and social organization of the thick-skinned animals of this region. The borders of the area occupied by the elephants were plotted with GPS and written at the bottom of the map. We followed several groups of elephant families which we were able to distinguish due to visible marks on their body (torn ears, broken trunks, short tails, etc). A study of the diet during grazing and the digging of dung allowed us to record the most consumed fruit tree species and to gather other useful and complementary information. We collected 100 droppings taken from the whole stretch of land used by the elephants and undertook an inventory of seeds by specie. The diversity of food was estimated by using the Shannon diversity index H' and Pielou regularity R (Frontier and Pichod-Viale 1993). H' = -_PiXlog2Pi, withPie[0. 1] Ni P^ = = frequency of specie y in the sample N Ni = number of seeds of specie y counted in the 100 sample droppings N= total number of seeds of all the species put together Logs = base 2 logarithim H' R= Re[0,1] LogsN The heights to the garrot were done by estimation, using a red oil paint marking on some trees in the area frequented by the elephants. The length of the trumps were estimated several times during direct observations. RESULTS Structure and density parameters The structuring of elephant populations was done in comparison with the height to the garrot of individual animals. Thus we distinguished and classified individuals into categories by ages and differences in the height to the garrot (table 1). -64. Table 1 : Age categories and interval of height to the neck of elephants in the Djona Age categories Heigh to the neck (m) Number of individuals Adults Sub-adults Juveniles Young 1,75,2,75 1,30, 1,75 0,75, 1,30 0,40 , 0,75 32 30 19 13 Structure of groups There are currently in the study area, several groups of families, ranging from the solitary to groups of eleven individuals (Table 2). Out of a total of 94 elephants surveyed in 1995, figure 3 gives the distribution by category. Both sexes together, 34% of the elephants are adults, 32% sub-adults, 20% young and 14% are elephant calves. The elephants of the study area live in a dynamic social system. Males and females live apart especially when the females are with the calves. Heights to the garrot are between 0.40m and 2.75m. On the whole, elephants in the region do not have large trumps (the longest trump measure between 50 and 75 cm). Tableu 2 Elephant family groups and their structure in the hunting zone of Djona,. 1995 Composition Number of groups of groups adults sub-adults juvenile s young total Solitary(l) 7 5 2 - - 7 2 1 1 - 1 - 2 3 1 1 - 1 1 3 4 2 1 5 1 1 8 5 3 6 2 4 3 15 6 2 4 4 2 2 12 7 1 1 3 2 1 7 8 1 2 2 3 1 8 10 1 3 5 1 1 10 11 2 8 7 4 3 22 Total 21 32 30 19 13 94 Density The density is estimated at 0.07 individuals per sq. km taking into account, the area actually occupied and roamed by the elephants. This density is 0.03 individuals per sq.km if we include the area available in the Djona Hunting Zone and local villages. Space occupation Elephants are more localised around ponds, watering places and on laterite or bowe outcrops. In the Djona Hunting Zone, we noticed the following ponds: Bola, Arafan, Gbedo, Irido, Sourou Tchoka, Bafo Todikoungou, pond 12, pond 24 and the Iniedoudou river (fig.4). We also found them in the neighbouring classified forests of Goungoan and Sota which are near the Djona Hunting Zone which the elephants visit frequently especially during the rainy season. ■65- With regard to the unrestricted area (local villages) the elephants are seen very early in the morning and in the evenings between 4pm. and 2 am. The villages visited by the animals are: Monkole, Gbekpanin, Adouechaou, Lolo, Abekouta, Foue, Saa, Lougou, Zonzi, Sinwan, Chikiti, Lagadje, Fiafounfoun, Bangoun, Tadi, Thya, Koi, Toui, Gbassisso, Alfakoara, Goungoun and Sekale (fig. 5). It must be noted that this movement in geographic space of the thick-skinned animals is well oriented accorded to the seasons. The largest groups are found around the Alfakoara watering site during the dry season at the beginning of January, till the advent of the first rains of the humid season, that is, from the beginning of May to June . Movement towards the villages is especially due to food preference based on the phenology of certain species of fruit trees. As a matter of fact, after the first rains, work begins in the region and the trees left in the farms bear fruit much quicker than those in the protected areas destroyed/mutilated by late bush fires which are very fierce. A typical case is the shea nut Vitellaria paradoxa which attracts the whole elephant population, when it bears fruits, towards the farms on the outskirts of the villages at the beginning of each rainy season. Diet Species consumed at the level of the arborescent layer are presented in table 3. One finds legume pods {Cassia sieberiana, Acacia sieberiana), berries {Strychnos spinosa), drupes (Balanites aegyptiaca, Vitellaria paradoxa), winged seeds (Combretum spp.). The different parts of these species that are consumed are: the branches, leaves, fruits, barks and roots. At the level of the herbaceous layer the elephants also graze on grass such as: Andropogon gayanus, Loudetia togoensis, Pennisetum pedicellatum, Pennisetum polystachion and other geophytes like Kaempferia aethiopica. In agricultural holdings, the diet comprises especially shea nut when this specie is podding between the months of May and July. Other species consumed in the farms are: Sclerocarya birrea, Parkia biglobosa, Mangifera indica, Zea mays, Dioscorea alata, Cajanus cajan, Sorghum bicolor, Vigna unguiculata, Arachis tiypogea and Gossypium hirsutum. The study on food diversity gave the value H' = 3.66 for the Shannon Diversity Index and R=0.26 for Pielou regularity. Looking at these results we can deduce that the diet of the animals in the study area is diversified and they prefer certain species to others, in view of the low R value. -66- Table 3: Seeds of vegetable species recovered in 100 samples of excrement of elephants in Djona Species Number of Seeds Frequencies Coeff. of abundance F {%) P = NxF (N) 1-Pod Species Acacia polyacantha 1102 57 628,14 Piliostigma thonnlngii 721 42 302,82 Isoberlinia doka 621 17 105,57 Cassia sieberiana 567 27 153,09 Piliostigma reticulatum 512 21 107,52 Parkia biglobosa 268 37 99,16 Tamarindus indica 150 12 18,00 Acacia sieberiana 61 21 12,81 Burkea africana 46 8 3,68 Prosopis africana 39 17 6,63 Acacia ataxacanttia 22 10 2,20 Daniellia oliveri 21 16 3,36 2-Stone-fruit Species Vitellaria paradoxa 2125 54 1147,50 Detarium microcarpum 1028 65 668,20 lannea acida 1004 51 512,04 Balanites aegyptiaca 475 32 152,00 Sclerocarya birrea 323 22 71,06 Ziziphus mucronata 211 16 33,76 Vitex doniana 35 4 1.40 3-Berry Species Strychnos spinosa 3241 75 2430,75 Adansonia digitata 2195 63 1382,85 Diospyros mespiliformis 2165 77 1667,05 Annona senegalensis 101 12 1212 In undertaking a comparative study of the coefficient of specific abundance (P) and the specific frequency (F) of some species recovered from the sample droppings of the Alfakora elephants (table 3), it is evident that the elephants in the study area make a preferential choice of berry species {Strychnos spinosa, Diospyros mespiliformis and Adansonia digitata) and of drupe {Lannea acida, Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum). At times, there are some differences between P and F, for example, the specific abundance of Detarium microcarpum (P=668.20) is lower than that of Adansonia digitata (P=1 383.85), whilst the specific frequency of Detarium microcarpum (F=65%) is higher than that of Adansonia digitata (F=63%); the value P=628.05 of Acacia polyacanttia is lower than that of Vitellaria paradoxa (P=1 147.5), whilst the value of their specific frequency are 57% and 54% respectively. The value P=1667.05 of Diospyros mespiliformis is lower than the value P=2430.75 of Strychnos spinosa, whilst their specific frequency values are 77% and 75% respectively. This difference observed in the results explains the fact that a specie can be abundant in the area without being the main component in the diet of the elephants. The current situation is that the elephants have a diversified diet, and they make preferential choices. However, it is evident that the berry specie is dominant. -67- Temperament Elephants react with rage when they are approached by man. The behaviours observed are either a reckless flight, or a furious charge, or flapping of ears, or hammering the ground with their feet and stirring up dust, or trumpeting. The safe distance to keep in order not to frighten the elephant is estimated at 20 meters. But we were able to make observations at a distance of 4 meters without disturbing them too much. In fact they became used to human company but they were still distrustful so we kept a distance of between 4 and 10 meters. Activity chart The daily activity chart of the Djona elephants is shown in figure 6. The elephants drink and wash themselves several times a day, especially in the morning, evening and at night. They eat all along the way and rest only when it is very hot, between 10 a.m and 5p.m. They gather in large numbers to cross the Djona Hunting Zone into local villages especially during the rainy season. The rest of the time is used for amusement activities (covering themselves with dust, scratching themselves, rolling in the mud, playing etc.) These activities are carried out during the day as well as at night. Apart from water which usually drives them to regroup in large numbers due to its scarcity, their daily movement is determined by the spatial distribution of food. The shea tree, which is protected in the study area for socio-economic reasons, constitutes a favourite food which attracts the elephants to the farms because of its fruit. We face the problem here of competition with man for food. We observed groups of 45 to 72 elephants in the farming areas at the beginning of the rainy season. But the damage caused to the annual crops by the elephants in farms is generally minimal. DISCUSSION Elephants contribute to a large extent to spatial dispersion and to the natural regeneration of fruit tree exploited by "zoochorie", if their density is less than the load capacity of the environment. Many plant species consumed by the elephants depend on this type of dispersion of their seeds for their survival. Their apparently destructive mode of life creates varied vegetation which ensures the survival of many other animal species. Although they are not too many in number, they contribution significantly to the rejuvenation of populations and the maintenance of a regular change in natural plant formations. As a matter of fact, their excrement contains undigested seeds of certain trees. After passing through in the digestive tract, these seeds covered in faeces, germinate easily where the elephant defecates, producing a new tree. Elephant food comprises different plants, tree barks, fruits and leaf canopies. In savannah habitats, the grass and other herbaceous weeds make up 70% of the diet of elephants during the rainy season whilst the grazing of buds and other wooded foods increase during the dry season. In the tropical forest, the diet of an elephant is made of up to 230 species, of which more than 90% comprise of leaves, branches, barks and fruits (Whyte et al., 1993; Alexandre 1977). It is estimated that the average quantity of food gurgitated is 4% (Laws et al., 1970) to 7% (Ruggiero 1992) of the weight of the elephant but lactating females consume proportionally greater quantities (Law et al., 1970) Elephants digest only 40% of quantities consumed. They can greatly influence the vegetation structure and maybe even the animal communities (Laws, 1970; Gumming, 1982; Western 1989). In many regions, human expansion and poaching have forced the elephants to modify their mode of traditional migration and to stay in protected regions (Western 1989; Tchamba and Mahamat, 1992; Poole et al., 1992). Different results of ecological studies conducted on the African elephant confirms results obtained during this present study. In the W National Park complex and the Djona Hunting Zone in Benin, the maximum density estimated was 0.02 to a sq.km and it reduces even further in the classified forests (Oud6 and Heymans 1990). In cases of high densities and particularly where they are squeezed into the protected areas, the elephants can reduce biological diversity (Western 1989) and cause an economic reduction of timber in the forests (Laws, 1970; Afolayan, 1975). In some cases, the reduction in wooded vegetation has had a beneficial effect by slightly stripping wooded lands infested with tsetse fly and transforming the prairie into grazing land for livestock (Western 1989). In other cases, fire or forest -68- exploitation can be responsible for a change and then the elephants play a maintenance role (Dublin et al.,1990; Dublin 1991). Studies have also shown the importance of elephants as agents of seed dispersion (Alexandre 1977), thus increasing the diversity of forest habitats (Kortland 1984) and of mammal communities (Western, 1989). As a key specie the elephant plays a determining role by conserving the links in the food chain, and their extermination in certain habitats can cause a chain of changes or extinction in the ecosystem (Western 1989). It seems that the elephants ensure diversification of the ecosystems of the savannah and forest when they are free in their movements (Western 1989). With regard to structure, many authors relying on the organization of the family unit stressed that the African elephants live in a fluid and dynamic system where males and females live in separate spheres (Douglas-Hamilton, 1987, 1972; Moss, 1977, 1981; Moss and Poole, 1983; Hall-Martin, 1987; Poole, 1994). Females of the same family and their young offspring live in a very close matriachal family unit (Buss, 1976), whilst the males pursue a more independent solitary existence with little soci^ links (Martin, 1978; Moss and Poole, 1983). Faced with anthropic pressure at the level of W National Park in Benin another family behaviour was observed and very often there are large family regroupings in the Djona Hunting Zone. None of the sexes is territorial, although the two remain in specific regions during certain periods of the year (Moss and Poole, 1983; Hall-Martin, 1987). Allied (Moss, 1981; Moss and Poole, 1983) or related groups (Douglas-Hamilton, 1972) are made up of many closely related families comprising sometimes up to five families (Moss, 1988). Most of the related groups seem to be formed when family units become too big and they break away in groups (Moss, 1988). Family members or related groups perform a special greeting ceremony (Moss, 1977, 1981, 1988; Poole etal., 1988), have a high frequency of association, act in a coordinated manner, adopt an affiliation behaviour among themselves and are generally related (Moss, 1981; Poole and Moss, 1983) We made the same observations about elephants in the Djona HuntingZone. On top of the affiliated groups, the clan is established (Moss, 1981), which can be defined as family and affiliated groups using the same basic location in the dry season (Moss, 1981; Moss and Poole, 1983). Different authors have estimated the number of elephants in the Djona Hunting Zone between 100 and 150 in the 1991 and 1992 (Dauzan, 1991, Kidjo 1992). According to these estimates, some would emigrate, either further West towards the Pendjari National Park, or further North towards the W National Park in Niger or would have been slaughtered by poachers. All this shows the necessity to draw up a programme for the scientific monitoring of these pachyderm populations. CONCLUSION This study focuses on ecology and behaviour of elephants in the Djona Hunting Zone, and allowed scientific data to be obtained on this specie in Benin. Ecological studies have already brought out important data, but must still be continued and intensified, especially now that protection of the specie is being significantly developed in Africa and in Benin in particular. We must not lose sight of the fact that tranquility, availability of water and diversified food constitute an advantage for the presence of pachydermes in this region, which has become a tourist attraction where the visitor is sure to encounter elephants. But in the end, problems such as over-grazing by cattle herds, cross-border transhumance of large zebu herds, poaching and wandering of cattle in the study area could be a reason for elephant migration and risk putting the survival of the specie in this region in peril. -69- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Alexandre D.Y.1977. Role disseminateur des elephants en foret Tai (Cote d'lvoire) Terre et Vie ,32:47-72. Afolayan T.A. 1975. Effets of elephant activities on forest plantations in the Kilimanjaro forest-game reserve in northern Tanzania. Oikos, 26: 405-410. Barnes R. 1996. Estimation de Tabondance des elephants de foret par le comptage des excrements.in K.Kangwana (ed). Studying Elephants (Etude des elephants). 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Le tourisme est defini comme un envoi pacifique dans le temps, des personnes bien portantes qui eprouvent le desir de voyager a I'lnterieur ou au-dela des frontieres nationales surtout en vue d'explorer pour le plaisir des endroits autres que leur foyer et de satisfaire aux agrements de la vie, ainsi qu'au d6sir et a la disponibilite de profiter de I'argent. Pour les touristes du pare national de I'innpenetrable foret de Bwindi, tout semblait annoncer une periode de calme dans le royaume des gorilles, nnais I'heure du desastre a sonne ^ I'aube de ce premier jour de mars 1999 quand les guerilleros d'Interahamwe ont perpetre leur attaque, plagant I'Ouganda au centre d'une effroyable publicite Internationale dans les medias sur la securite a I'lnterieur de ses pares, par la guerre du tourisme et ses realites, sonnant aussi le glas de la lune de miel qu'a eonnue eette Industrie touristique. Cela m'a rappele I'auteur du livre biblique de I'Eeelesiaste 3:1-8 qui disait "qu'il y a un temps pour tout, un temps pour toute ehose sous les cieux; un temps pour naitre et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour arraeher ee qui a ete plante; un temps pour tuer et un temps pour guerir; un temps pour abattre et un temps pour batir; un temps pour pleurer et un temps pour rire; un temps pour se lamenter et un temps pour danser; un temps pour lancer des pierres et un temps pour les ramasser ; un temps pour embrasser et un temps pour s'eloigner des effusions; un temps pour chereher et un temps mpour perdre; un temps pour garder et un temps pour jeter; un temps pour deehirer et un temps pour coudre; un temps pour se taire et un temps pour parler; un temps pour aimer et un temps pour hair; un temps pour la guerre et un temps pour la paix". La paix dans le monde, dans la nation, dans les foyers, dans nos coeurs. Nous recherchons tous la paix pilier sur lequel reposera le tourisme. En ce jour particulier, la paix nous a echappe dans le pays et a ete remplacee par des atrocites inattendues. Huit personnes, des touristes internationaux ainsi qu'un ougandais, defenseur des droits des animaux, un chef des gardes du pare, en roccurrence feu Wagaba, ont ete assassinees et plus de 35 autres sont toujours portees disparues, probablement enlevees par leurs assaillants, les redoutables extremistes d'Interahamwe, des ravisseurs sans consideration pour le genre humain. A 9 heures, le telephone de I'auberge "White Horse Inn" a commence a sonner et les messages telecopies ont aussi commence a apparaltre. A I'hotel, ce n'etait plus que panique, culpabilite et chaos, et le personnel de I'hotel se transformait plus ou moias en medecins de fortune. Des appels provenant des parents et d'amis ne cessaient de tomber pour s'enquerir de survivants potentiels. Ces interlocuteurs sont tous orientes vers I'Agence de commercialisation de Kampala ou le personnel a ete submerge par le nombre inouT d'appels telephoniques. Le Directeur de I'Agence devait d'ailleurs plus tard confesser "qu'il a plusieurs fois demande a joindre I'hotel pour les dernieres informations, mais sans succes a cause de I'encombrement de la ligne. J'ai pense au fond de moi que I'hotel pouvait avoir pris feu." Le sort de la jeune touriste anglaise Julie Ward, assassinee il y a deux ans dans I'un des pares nationaux de faune sauvage au Kenya ou il a eu a travailler a porte le directeur commercial a mediter les desastres qui pouvaient arriver lorsque meme les grands dirigeants manquent de vision prospectives. '^ Directeur de Commercialisation, White Horse Inn, P.O. Box 1 1, Kabale, Uganda -72- La nuit venue a 19 heures, le « White Horse Inn » a regu le prennier groupe de rescapes tant attendus y compris une diplomate etrangere, la vice ambassadrice de France en Ouganda, Madanne Anne Peltier, ses filles, un autre collegue de I'ambassade et le courageux chauffeur qui a ose les evacuer de Bwindi. La curiosite des autres habitants de I'hotel a la reception presentait I'image d'un centre d'accueil ou d'une salle d'urgences d'accidentes. Tout le monde voulait voir ces rescapes chanceux mais fourbus. Malheureusement ou heureusement les rescapes etaient trop epouvantes pour parler a qui que ce soit y compris aux journalistes. En cas de changement inevitable, I'hotel doit deviner cela, I'accepter et chercher des moyens pour nous rendre cela positif. La direction de «White Horse Inn » est bien consciente du fait que le tourisme qui marche est toujours dans une grande mesure le resultat d'une vision a long terme en faisant abstraction des contingences du moment. On savait que la situation n'allait pas nous etre favorable. La tragedie allait entraTner des changements de I'environnement du tourisme regional deja competitif. II est tres utile a present que les dirigeants nationaux se levent et disent "evitons la pretention, le dementi et aliens de I'avant. Utilisons certaines de nos ressources et occupons-nous serieusement de ga". Cette vision a long terme n'exige pas I'intelligence de la part de notre gouvernement. ff n'a besoin que du devouement des voisins. L'Ouganda a besoin bien sur des objectifs a court terme. Cependant, des objectifs et des strategies a long terme sont essentiels pour un succes a long terme. L'appel du president Museveni de poursuivre et de tuer les auteurs des massacres de Bwindi n'est pas une solution au probleme mais plutot de nouvelles complications au probleme. Les pays qui ont un point de vue a long terme ne perdent pas de temps sur des considerations a court terme. Le marche du tourisme prend toujours beaucoup plus d'annees que nous le pensons, pour se developper mais nous devons continuer a investir sur une base a long terme. Dans plusieurs pays, cette strategic a fait ses preuves. Malheureusement en Ouganda cela se passe suivant ce qu'on peut appeler "la formule du sapeur-pompier". Nous attendons que les choses aillent mal avant d'agir. II est facile de perdre de vue I'objectif de I'avenir parce que nous ne payons pas le prix important des erreurs a long terme pendant longtemps. Nous avons toujours souhaite que I'Ouganda puisse mettre en oeuvre une publicite decisive et des mesures de promotion agressives surtout a ce niveau d'exigence. Le gouvernement doit commencer a privilegier la consultation et faire preuve de volontarisme. II arrive souvent que ce soit nous, employes de I'industrie touristique, qui prevoyons les grands chamboulements, et tirons sur la sonnette d'alarme. II arrive que ces mises en garde soient suivies d'une periode creuse ou rien ne sembler changer, ce qui amene les sceptiques a nous qualifier d'alarmistes, avec des remarques telles que "ces hoteliers, voyagistes et grossistes de voyage avaient predit qu'on serait a present dans un terrible petrin, mais les choses continuent toujours a bien evoluer". Les alarmistes peuvent se tromper sur la periode a laquelle le changement intervient mais peut etre n'ont- ils pas tort de s'alarmer. Des lors il convient de les comprendre et de les ecouter. Les dirigeants de I'industrie du tourisme doivent dorenavant se poser constamment la question de savoir si les precautions de securite dans les pares et les autres institutions touristiques constituent des mesures qui evolueront a la longue ? Cette relation de clients, est-elle une relation a long terme ? La strategie de distribution touristique, est-elle une strategie a long terme ? Les statistiques demontrent que, bien qu'il y ait eu une augmentation du nombre d'arrivees de touristes et de revenus touristiques depuis I'avenement du gouvernement du Mouvement National de Resistance surtout entre 1989 a 1993, le pourcentage de hausse marginale a baisse progressivement durant la meme periode atteignant ainsi 3,4% en 1993. Bien qu'on puisse encore se poser des questions sur la cause reelle de cette tendance a la baisse malgre I'aide etrangere au developpement du secteur touristique, les massacres a Bwindi risquent de definitivement sceller le sort de I'industrie touristique en Ouganda. Vu la complexite du tourisme ou les consommateurs recherchent toujours dans un produit d'exportation une image de la realite souvent absente au point de vente mais qui fait I'objet d'une tendance de croissance soutenue dans le monde entier et qui pourra sauver des pays en developpement, en particulier I'Ouganda de la baisse des recettes de devises etrangeres issues des produits d'exportation agricoles traditionnels. Le tourisme est le premier employeur du monde et figure parmi les principaux secteurs qui contribuent au developpement economique, social et politique du monde. II constitue aussi I'une des plus efficaces sources de nouvelles richesses pour la plupart des nations. En Ouganda, le tourisme etait une Industrie tres prospere dans les annees 60. II occupait la troisleme -73- place apres le cafe et le coton parmi les produits nationaux qui rapportent de devises etrangeres avec les principaux attraits que sont la faune sauvage et la beaute naturelle. En 1971, il y avait 85.000 visiteurs etrangers dont le nombre a flechi virtuellement a zero en 1980, a cause de I'insecurite dans le pays. Le tourisme est toujours associe ^ la stabilite. Depuis 1987, I'Ouganda a suivi un programme de redressement economique et adopte un certain nombre de politiques sectorielles dans plusieurs differents secteurs de I'economie. Dans les annees 1980 avec I'assistance des organisations Internationales telles que le PNUD, la CEE et la FAO, une rehabilitation partielle de I'industrie touristique a ete entreprise. Les chiffres records des arrivees dans le passe demontrent que I'avenement de la guerre economique du regime precedent ainsi que ses positions centre les pays occidentaux a oblige les touristes a fuir le pays tandis que ceux qui ont ose faire le contraire ont fait I'objet de haine et ont ete traites comme des espions. Le resultat etait que le nombre de touristes internationaux a atteint son plus faible niveau de 2.850 en 1973, representant une baisse de 96,2% par rapport a I'annee precedente. Ce chiffre des arrivees de touristes est reste tres bas jusqu'en 1981 oCi il a commence a remonter encore pour atteindre les 9 niveaux superieurs de 70.300 touristes en 1992, une hausse moyenne de 13,8% par an pour la periode de 1988 a 1991. La periode d'apres le massacre de Bwindi devrait etre la periode pratique et le tournant pour I'Office ougandais du Tourisme (OOT), I'organe gouvernemental responsable de la promotion du tourisme en Ouganda. Recemment, il semblait que I'Ouganda avait simplement disparu des brochures de villegiature a telle enseigne que lorsque la visite d'un groupe de touristes d'un peu plus de 20 personnes d'un pays scandinave a fait I'objet d'un reportage a la une des journaux locaux, cela a paru ridicule aux yeux d'un professionnel comme moi. L'image de I'Ouganda a sombre si bas que le marche des acheteurs et I'industrie touristique a du reduire les tarifs en vue d'attirer les etrangers. C'est du a la publicite negative globale a caractere explosif de la foret de Bwindi. Nous ne sommes plus en position de marchander. La plupart des societes de voyages sont menacees par leurs faibles recettes. D'autres sont juste en train de vivoter. L'Office Ougandais du Tourisme (OOT) devra maintenant etre autorise a contacter des professionnels en levee de fonds pour relancer l'image desesperee actuelle du pays a I'etranger. Pour I'instant, les hoteliers, les voyagistes et les agents de voyage ont besoin d'une exoneration fiscale pour sortir de leur endettement et s'appreter a relever les defis de I'avenir. ■74- Gorillas and Guerrilas of Bwindi Forest in Uganda THE Moment of Fact Simon Peter Wamoto Nabendeh^"^ Editor's Note - This article, which represents the personal views and reflections of its author, shows the close link between protected areas, wildlife and tourism development in East and Southern Africa. Tourism is defined as the peaceful flight of people with time, with health and with an interest in travel within or beyond national boarders especially in terms of exploring places other than home for pleasure and willingness and readiness to spend for the same. To the tourists in Bwindi impenetrable forest national park, all was meant to be time for peace in the gorilla kingdom, but the black hour turned in one that first day of March 1999 in the wee hours when the Interahamwe guerrillas struck, rendering Uganda to an appalling international media publicity about the security inside Uganda's parks and made the tourism war and its reality dawning to the end of the industry's honeymoon. This reminded me of the writer of the biblical book of Ecclesiastes 3:1-8 which says « to everything there is a season, a time for every purpose under heaven : a time to be born, and a time to die; a time to plant and a time to pluck what is planted; a time to kill and a time to heal; a time to break down, and a time to build up; a time to weep, and a time to laugh; a time to mourn and a time to dance; a time to cast away stones and a time to gather stones, a timelo embrace, and a time to refrain from embracing; a time to gain and a time to lose,; a time to keep and a time to throw away; a time to tear and a time to sew; a time to keep silence and a time to speak; a time to love and a time to hate; a time of war and a time of peace." Peace in the world, peace in the nation, peace in homes, peace in our hearts, we are all longing for peace on which pillar stands tourism. On this particular day, peace alluded us in the country, replaced by unexpected atrocities. Eight people had been reported murdered all of them international tourists and a Ugandan animal rights caretaker i.e. a park chief warden, the late Wagaba, and over 35 people still missing believably abducted by their attackers, the dreaded Interahamwe extremists, captors with no love of human blood. At 9.00 a.m. at White Horse Inn, the telephone switchboard buzzed and buzzed, fascimile messages also poured in. The situation at the hotel became nothing but fear, guilt and chaos as the hotel's personnel became more or less doctors on call. Inquiries about potential survivors by their loved ones continued ceaselessly. Callers were re-directed to our marketing office in Kampala where staff was overwhelmed by an abnormal number of phone calls. The Marketing Manager later on confessed that "having tried to get through to the hotel for updated details but failed due to line jam, I concluded in my heart that the hotel could have caught fire". Julie Ward, a youthful British tourist's fate of murder in one of Kenya's national wildlife parks a couple of years ago served as a reminder to the Marketing Manager who once worked there, of how wrong things can go when even great leaders fail to look far enough across the road. Came evening at 7.00 p.m. the White Horse Inn received the long awaited initial group of survivors who included a senior foreign diplomat, France's Deputy Ambassador to Uganda, Mme Anne Peltier, her daughters and an embassy colleague and the daring driver who brought them from Bwindi. Curiosity of other guests at the hotel's Front Office made it look like a reception centre or a casualty ward. Everyone wanted to have a glimpse of^he lucky but tired escapees. Unfortunately of fortunately the survivors were Marketing Manager, White Horse Inn, P.O. BOX 1 1, Kabale, Uganda -75- too frightened to talk to anyone including journalists. When change is inevitable the hotel must spot it, embrace it and find ways to make it work for us. The management at White Horse Inn is well aware that successful tourism has always largely been the result of the ability to focus on long-term goals and ignore short-term distractions, we knew that the situation was not going to be in our favour. The tragedy was going to make environment changes in the already competitive regional tourism, it is very helpful now if the national leaders get up and say "let's avoid pretence and denial, let's get ahead of this. Let's take some of our resources and really get our arms around this". This long-term view doesn't require brilliance on the part of our government, it does require only dedication of neighbours. Uganda should have short-term goals, of course, but long-term goals and strategies are essential to long-term success. President Museveni's call to pursue and to kill the authors of Bwindi massacres is not a solution to the problem but complication of the problem for now. Countries that take a long-term view don't waste effort driving up short-term considerations. The tourism market takes years longer to develop than we always expect but we have to keep investing for the long term. In many countries this strategy has proven very valuable. Unfortunately in Uganda, this happens in what one can say "do the repair" formula. We wait to act after things have gone wrong. It is easy to lose focus on the future because we don't pay the heavy price of long-term mistakes for the long time. We have always prayed that Uganda embarks on clear cut publicity and aggressive promotions especially at this point of need. The government must stop being risk aversive and reactionary, it must start being consultative and actionary. What often happens is when we, the employees in the industry foresee a big change coming, we sound an alarm. Normally warnings may be followed by a lag period in which nothing may seem to change, prompting skeptics to challenge us as alarmists. Remarks like "those hoteliers, tour operators and travel wholesalers said we would be in trouble by now, but things are working pretty well". The alarmists may have been wrong about when the change would come, but perhaps were not wrong to be alarmed, so they should be accommodated and listened to. Leaders in the tourism industry must from now constantly ask themselves: are the security precautions in the parks and other tourist institutions something that will work in the long run? Is that client relationship long term? Is the tourist distribution strategy long term? Records show that although there has been an increase in the number of tourist arrivals and tourist revenue earnings since the National Resistance Movement government came to power especially between 1989 to 1993, the marginal percentage increase has been decreasing steadily over the same period reaching 3.4% in 1993. While one was still wondering what had been the real cause for the change in the down trend, despite foreign assistance to the development of the tourism sector, the massacres in Bwindi may be the last nail in the coffin of the industry in Uganda. Given the complexity of tourism, where consumers are always seeking for visions of reality in an export item normally absent at the point of sale but which is experiencing a continuous growth trend worldwide which could save developing countries, especially Uganda from declining foreign exchange earnings from traditional agricultural export products. Tourism is the world's leading employer, and among the leading contributors to the world's economic, social and political development. It is also one of the most efficient sources of new wealth for most nations. In Uganda, tourism was a very prosperous industry in the 1960s. It ranked third after coffee and cotton among the country's foreign exchange earners with the main attractions being wildlife and the natural beauty. In 1971 there were 85,000 foreign arrivals, declining to virtually zero by 1980 due to insecurity in the country. Tourism has always been married to stability. Since 1987, Uganda has followed an economic recovery programme and adopted a number of sectorial policies in many different sectors of the economy. In the 1980s, with the assistance of international organizations such as UNDP, EEC and FAO, partial rehabilitation of the tourism industry was undertaken. Arrival records in the past show that at the advent of Amin's infamous economic war and his high stance against Western countries, forced tourists to shun the country while those who dared were hated and treated like spies. The result was that the number of international tourists hit the lowest record of 2,850 in 1973, a drop of 96.2% over the previous year. This number of tourist arrivals remained very low until 1981 when it started picking again reaching a peak of 70,300 tourists in 1992, an average increase of 13.8% per annum for the 1988 - 1992 period. The aftermath of the Bwindi massacre should be the practical period and turning point for Uganda Tourist -76- Board (UTB), a government body charged with the task of promoting tourism in Uganda. Recently it has seemed like Uganda has simply disappeared from holiday brochures to the extent that when a group of tourists numbering just over twenty from a Scandinavian country prompted front page coverage in the local newspapers, something which is ridiculous indeed in the eyes of professionals like myself. Uganda's image has sunk so low leading to a buyer's market and the industry has cut tariffs to lure foreigners. This was due to the explosive global negative publicity of Bwindi forest. We are no longer in the bargaining position. Most of the private tour companies are being threatened with receivership. Others are just breaking even. Uganda Tourist Board should now be allowed to contact professional fundraisers to help solicit funds to redeem the now desperate country's image abroad. For the time being hoteliers, tour operators and travel agents need a tax recess to also redeem themselves from indebtedness and prepare to face the challenges ahead. -77- Le contenu des articles de cette revue exprime les opinions de leurs auteurs et ne reflate pas n6cessairement celles de la FAO, du PNUE ou de la r6dac- tion. II n'exprime done pas une prise de position officielle, ni de I'Organisa- tion des Nations Unies pour I'Alimentation et I 'Agriculture, ni du Programme des Nations Unies pour I'Environnement. En particulier les appellations em- ployees dans cette publication et la presentation des donn^es qui y figurent n'impliquent de la part de ces Organisations aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorit§s, ni quant aux traces de leurs fronti^res ou limites. The opinions expressed by contributing authors are not necessarily those of FAO, UNEP or the editorial board. Thus, they do not express the official posi- tion of the Food and Agriculture Organization of the United Nations, nor that of the United Nations Environment Programme. The designations employed and the presentation of material in this publication do not imply the position of these organisations concerning the legal status of any country, territory, ci- ty or area or of its authorities, or concerning the delimitation of its frontiers or boundaries.