Nature et Faune REVUE INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE EN AFRIQUE Gestion de la Faune, Amenagement d^aires protegees, Conservation des ressources naturelles Volume 3, n° 3, juillet - septembre 1987 Organisation des Nations llnies k ^^ v J*''^S'*3ni"^^ des Nations Unies pour i'Aiimentation et PAgricuiture. SIa^^J^ pour rEnvironncment. Bureau Regional de la F.A.O. pour TAfrique - Accra (Ghana). Nature et Faune juillel - septembre 1987 La revue Nature el Faune est une publication inter- nalionale irimesirielie destinee a permettre un 6change d'informations et de connaissances scienii- fiques concernant la gestion de la faune, I'amenage- menl des aires prot6g6es et la conservation des res- sources naturelles sur le continent africain. Edileur : A. lokem Ass. Editeur : P. Happ6e Conseillers : J. D. Keita et G. S. Child Pour la publication d'articles ou tout renseignement complementaire, ecrire a I'une des adresses sui- vantes : REVUE NATURE ET FAUNE F.A.O. Regional Office for Africa P.O. Bo.x 1628 Accra. (Ghana). c/o G.S. Child div. FORW F.A.O./U.N via delle terme di Caracalla I-OOIOO Rome (Italic). i.e cc'ten^ aes art.cies de cetle revue expnme les opinions de leurs auteurs et ne re- flete pas necessairement celles de la FAO, du PNUE ou de la redaction. II n'exprime done pas ^r-e prise de position officiel e, m de TOrganisation des Nations Unies pour rAmlmentation et rAgriculture, ni du Programme des Nations Unlas pour I'Environne- meni. £-> paaicu'ier les appellations employees oans cette puDlicatlon et la presen- tation des donnees qui y figurent n'impliquent de la part de ces organisations au- cune p"se de position quant au statut jundique des pays, territoires, villes ou zones ou de eurs autorltes, ni quant aux traces de leurs frontieres ou limltes. S o m m a i r e Les petits singes de la foret 1 Role de la faune sauvage dans I'epizootiologic de certaines infections virales du cheptel domestique en Afrique (seconde partie) 7 Les parasites externes des animaux sauvages au Ghana 17 Ecologie 26 Ethologie 31 Livres 35 PRINTED IN GHANA BY WELMAX GRAPHIC ARTS LIMITED P O. BOX 3276 ACCRA. LES PETITS SINGES DE LA FORET par Ch. le Noel Vervet La grande foret ombrophile de la cu- vette congolaise, compos6e de vastes dtendues en partie inond6es, couvre une superficie d'en- viron six fois celle de la France. Elle est prati- quemeni impenetrable; sauf par les deux fleuves Oubangui et Sangba, tous deux rejoi- gnani le Congo. Les rares affluents de ces deux axes fluviaux sont tellement encombres de vegetation : jacinthes, lianes dpineuses, qu'aucune vraie navigation n'est possible; sauf sur la Likouala aux herbes. Son nom k lui seul, bien que fort po6tique, donne une id6e des dif- ficultes qu'on pent y rencontrer. Peu ou pas p6n6tr6e par Phomme mo- derne, sauf quelques chantiers forestiers im- plantds la ou le terrain n'est pas inond6, la grande foret reste un des derniers sanctuaires a peu pr6s intacts ou puisse prolifdrer une faune incroyablement vari6e, grace k une flore ires riche. Parmi cette faune, nous avons choisi au- jourd'hui de parler spdcialement des singes de petite, ou moyenne taille, comme colobes, cer- copith^ques, cercocebes qui trouvent dans ce biotope un milieu favorable a leur d6veloppe- ment : les variations climatiques sont pratique- ment inexistantes, la nourriture abondante, fa- cile d'acces et les pr6dateurs peu nombreux. II y a done un 6quilibre parfait entre les diffd- rentes esp5ces de singes et leur d6veloppe- ment. Le principal facteur de cet 6quilibre est sans doute le faible dcart des temperatures en- tre les saisons s6ches et pluvieuses : on reste aux alentours de 22°C au niveau du sol. Pen- dant la saison s^che, la condensation reste forte la nuit au point que, si on circule, on a I'impression qu'il vient de pleuvoir, ou m6me qu'il pleut tant le bruit des gouttes d'eau sur les feuilles est fort. Encore faut-il prdciser qu'il ne s'agii pas dune vraie, saison sdche : il nc pleut, dans cette saison, qu'une fois par jour, alors qu'en saison humide, il peut pleu- voir sans arret pendant plusieurs jours de suite. La voOte v6g6tale form6e par les arbres g6aiits (30 k 40 metres de haul) forme un 6cran qui protege le sol et I'dvaporation enire- tient une humidity constante, de I'ordre de 100% . Cela favorise le d6Veloppement des ve- g6taux plac6s ainsi dans une vdritable serre ou meme le vent est absent. II n'arrive a s'y mani- fester qu'au cours des tornades qui courbent la cime des grands arbres avec un mugissemeni et des grondemenls proches de ceux d'une ca- taracte. La tornade est ainsi annoncee quel- ques minutes avant rarriv6e de la pluie. Ces tornades ont d'ailleurs un role tres important dans I'equilibre 6cologique de la fo- ret equatoriale, et par consequent pour la faune qui y vit. Lorsqu'une tornade abat I'un des geants de la foret, sa chute entraine celle de plusieurs arbres voisins de moindre importance, qui eux- memes aplatissent la vegetation sous-jacenie composee de lianes et de taillis, or, toute ceite vegetation empechait le soleil de penetrer jus- qu'au sol. D'un seul coup, se cree une clai- riere ouverte sur le ciel par ce trou dans le toit de la foret. Les rayons du soleil s'y ruent pour y cr6er un micro-climat qui va favoriser le de- veloppemeni d'especes vegetales specifiques etouffees jusqu'ici; a leur lour elles vont attirer la faune, dont les singes. Puis, peu a peu, la grande foret refermera sa blessure et le meme cycle se reproduira ailleurs, a I'occasion d'une riouvelle chute d'arbre. Des animaux tres adaptes au milieu forestier Voila done le milieu oil vivent les petits singes qui sonl sans doute les mammiferes les mieux adaptes a eel univers forestier tres varie : environ 2.500 especes de vegetaux. Les spc- cialistes ont pu denombrer sur cinq cents me- tres carr6s jusqu'a 160 especes de plantes. 70 especes d'arbres, 20 especes de lianes. Toute cette biomasse fournit a nos singes une grande C. diane variet6 de fruits, feuilles, 6corces, sans com- pter les insectes et les oeufs d'oiseaux dont ils sont friands. On pent dislinguer dans la foret cinq niveaux diff^rents, du sol jusqu'au faile des arbres. Chacun de ces niveaux correspond a ce que les specialistes nomment "niche 6colo- gique ", et a chaque niche on trouve une ou plu- sieurs especes de petits singes, qui se tient a une place selon son adaptation acquise, et la nourriiure qui lui convient le mieux. La na- ture ainsi empechc des conflits de territoire entre especes differenles, de meme qu'elle em- peche le metissage. Au niveau superieur, on trouve les cer- copilheques Diane {Cercopithecus diana), le- lage immediatemeni au-dessous est frequenic par le cercopilheque hocheur (C nictitans) que Ton appelle aussi "pain a cacheter" a cause de son nez blanc qui semble pose sur sa face entierement grise, comme tout son pelage, comme un cachet de cire. Dans les niveaux moyens, on trouve le cercopilheque ascagnc (C ascanius), le mouslac (C. cephus) el le dia- deme (C mitis). Tous pres du sol. dans les strales basses, on trouve le plus petit des cercopilheques : Ic talapoin {Miotpithecus talapoin) dont le poids ne depasse guere bOO grammes el qui a une parlicularilc de comporlemenl : il se lient en general dans les zones inondees de la grande forei el plonge dans I'eau au moindre danger, echappant ainsi facilemenl a la plupart de ses predateurs. En depil de leur variele, les cercopilhe- ques oni des comportcmenls similaires : ils coniraire des domesiiques qui en sonl d^pour- vucs. Talapoin sont gregaires et se groupent en bandes de vingt a trente individus conduits par un vieux male qui a pour responsabilit6 la recherche de la nourniure el guide la bande vers les arbres a fruiis que sa memoire a sans doute enregistres au cours de ses deplacements. J'ai pu observer des bandes dans des zones bien definies, et j'ai remarque qu'elles empruntenl toujours le meme itineraire a travers la foret pour se ren- dre a leurs aires de gagnage. Si un danger apparait, le male dominant souvent aide par un ou deux adjoints essaie d'inlimider I'adversaire ou du moins d'attirer son attention pendant que le reste de la bande fuit. C'est ainsi que, restant le dernier, le male dominant paye de sa vie son devouement a I'es- pece el son courage, surloul si le predateur est rhommc qui connait bien cette particularite et en profile. Les singes sont principalement vegeta- rians. On a pu denombrer dans leur alimenta- tion 40 especes de plantes apparienant a 23 fa- milies differentes. Mais ils ne se limitent pas aux vegetaux; ils sont aussi Ires friands d'in- sectes divers comme sauterelles, termites, en particulier lors du vol nuptial de ces derniers. Or, on sail que les termites sont d'un apport tr^s riche en prot6ines ... II semble que leur instinct leur fasse connaitre tout ce qui est ne- cessaire au bon fonctionnement de leur orga- nisme. Cette particularity est caract^ristique, d'ailleurs, de toutes les especes sauvages, au Les ocufs pilles dans les nids d'oiseaux foni aussi partie de leur alimentation, ils en sonl meme assez friands el il arrive que leur gourmandise en ce domainc leur soil falalc : en cffel ces nids sonl aussi frequcnles, et pour la meme raison alimenlaire, par le redoulablc mamba vert, serpent donl la morsure est mor- lellc. Love au fond du nid quil vient de piller, il foudroie. par un reflexe de defense, Timpru- dcni ccrcopilhequc qui y glissc la main dan^ lespofr d'y irouver un oeuf. Les singes vivant pres du sol y font dc frequenies incursions suriout apres la pluic, pour y chercher les champignons qui ont pous- se et la aussi, leur instinct se monire infaillible: ils ne choisissent que les especes les plus co- mestibles et non toxiques. Enfin, pour clore le chapilre de la nour- riture, il faut signaler le cercopilheque a tele de hibou (C. hamlyni) qui se nourrit aux de- pens de la faune de sa niche ecologique : les straies basses de la foret inondee. II mange des crevettes d'eau douce, des escargots, des grenouilles, des peiits poissons, etc.; de m6me que le lalapoin el le cercopilheque de Brazza, c'esl un excellent nagcur cl plongcur. Des allies tres utiles Dans leur recherche de nourriture, les petils singes de la foret ont un role lr6s impor- tant pour le cycle ecologique et I'equilibre des especes animales. Ils sont eux-meme tres gas- pilleurs, cueillant un fruit, une gousse donl ils absorbent une ou deux bouchees avant de lais- ser lomber au sol le reste pour se saisir d'une autre... Cela permei aux mammifdres terres- tres d'acceder a cette sorte de nourriture qu'ils ne peuvent se procurer aulrement. En effet, les fruits sont trop hauls, ei sUls doivent atten- dre qu'ils tombent seuls de I'arbre, ils seront ou trop murs, ou compldtement dessdches. et done non comestibles. Les antilopes, cephalophes, bongos, po- tamocheres, savenl tres bien reperer les bandes bruyantes de singes qui se d6placeni en hauieur en faisant tomber une large part de leur provende et les suivent. Bien sflr, leurs predate urs carnivores : leopards, chats dores... eux aussi connaissent cette particularite «t sui- vent au son les bandes de singes car ils savent trouver en-dessous des antilopes occupees a recoiici les resles. L'associalion des singes avec d'auires especes ne se limiie pas aux mammiferes, elle s'etend aussi a certains oiseaux auxquels les singes servent de rabatteurs pour la recherche des insectes qui se dissimulent d'une fa^on parfaite dans la v6g6tation grace a leur mime- tisme : les evolutions des cercopitheques et cercocebes dans les arbres et iianes debus- quent les insectes caches et les font s'envoler ou se deplacer, les rendant done visibles pour le plus grand bonheur de deux espdces de ca- laos de foret (le Tropicanus albacristatus et le Tockus hartlaubi). Ceux-ci suivent les bandes de singes qui leur envoient abondance de sau- terelles, grillons, mantes, phasmes; en com- pensation, les oiseaux dont 1' acuity visuelle est tres developpe, donnent I'alerte d6s qu'un dan- ger approche par un cri qui traverse la cano- pee la plus epaisse. Les singes sont ainsi aver- tis et peuvent se garer. Or il faut remarquer que ces oiseaux n'ont eux-memes rien a crain- dre des predateurs specifiques aux singes et que leur "service" semble ainsi totalement gra- tuil! Les pr6dateurs des singes sont peu nombreux. Le plus efficace est I'aigle couron- ne {Stephanoaetus coronatiis), que les indi- genes nomment "leopard des airs" par analogic au veritable leopard lui-meme consommateur de singes. Ce magnifique rapace est un tueur de cercopitheques; il passe son temps a survo- ler la voute de la foret en poussant des cris res- semblani a s'y meprendre aux vagissements des nouveau-nes. Les cris provoquent la panique chez les singes occupes a se nourrir sous la voute protectrice, ils s'enfuient et se decou- vreni. .A.lors. il fond sur eux du haut du ciel, passant avec virtuosiie a iravers les frondai- sons sans toucher ni branches ni troncs. Sa morphologie lui permei ce genre d'exploit : ses ailes sont courtes et rondes. sa queue d6velop- pee lui permet de virer a angle droit en plein pique, ses pattes. icrminees par des ongles longs, effiles comme des poignards et trds re- courbes, actionnes par une puissante muscula- ture, lui servent a ecraser litteralemenl la tele du singe dont il s'est saisi, lui faisant 6clater la boite cranienne. Son bee ne lui sert pas a tuer. maib seulcmcni a dechiqucier ba viciimc. Le leopard de foret ne dedaigne pas lui non plus se nourrir de singes, de meme que les pythons, ou les crocodiles noirs a museau court qui happent I'imprudent en train de se dealterer... cependani, le plus dangereux des predateurs du singe est I'homme. Uarc rempiace par le fusil Les pygmees specialemeni se montreni d'une particuliere efficacitc dans la chasse au singe. Ils la pratiquent a I'aide d'une arbalete en bois tirant de petits carreaux d'une iren- taine de centimetres delong et dont le diamc- tre est a peine plus gros qu'une allumette de menage. La pointe en est barbelee en spirale et irempee dans un poison vegetal k base dc Strophantus aux effets curarisants, I'empen- nage est fait a I'aide d'une feuille dure laillee. Juste avant le tir, le pygmee entaille profondc- ment la pointe de la fleehette de manidre a ce que la tete du carreau reste avec son poison dans la plaie quand le singe sera touche. Ensuite, il ne reste plus qu'a suivre I'a- nimal blesse qui s'eloigne de plus en plus diffi- cilement a travers les branches et attendre que Teftei du poison le fasse tomber au sol, ce qui arrive au bout dune vingiaine de minutes, se- lon le poids de I'animal. Les pygmees excel- lent dans ce genre de traque. Malheureuse- meni depuis quelques annees le fusil a plomb Colobe Guereza tend a remplacer I'arbaleie et le piege, ies cer- copitheques se trouvent ainsi decimes surtout aux abords des zones cultivees et habitees. En effet, le singe empoisonne tombe obligatoire- ment, et n'est done pas perdu pour le chas- seur. Touche par Ies plombs, Ies singes, sou- vent, arrivent a grimper encore le plus haut possible pour se cacher et mourir en prenani la position foetale au creux des branches; et ils y reslent. Ou alors, si la mort Ies surprend en cours de montee, ils crispent leurs mains sur une branche et le corps restent suspendu dans le vide jusqu'a ce que la decomposition fasse son oeuvre. Pour I'homme, il n'est pas possi- ble de grimper sur ces arbres immenses, aux troncs tr6s lisses... le singe est done perdu s'il ne tombe pas tout de suite, et il faut en tuer un autre! Ainsi. dam beaucoup d'endroits Tave- nir des cercopith^ques et cercocebes se trouve compromis. Ils font I'objet d'une chasse inten- sive au fusil, en particulier dans le sud du Congo. Dans la r6gion du Mayombe, toutes Ies galeries foesti6res sonl 6l6 vid6es de leurs pe- tits singes par Ies indigenes qui raffolent de leur chair. Certaines espdces rares, tributaires de peuplements v6g6taux tr^s particuliers, ris- quent d'etre completement extermin6s avant meme d'avoir 6t6 6tudi6s, comme le cercopi- theques k ventre rouge (C. erysthrogaster) qui nest connu que par quelques d6pouilles. Enfm, il ne faut pas oublier que le motif de la chasse n'est pas uniquement la chair : il y a aussi Ies peaux utilis6es pour faire des "sou- venirs' vendus aux touristes, et Ies petits, ven- dus aussi aux amateurs par I'indigene qui a tue la mere pour la manger et cherche en commer- cialisant Ies petits un petit benefice. Le seul moyen de proteger ces especes serait non pas d'en interdire la chasse (impossible a v6rifier en foret), car ils font partie de la nourriture traditionnelle, mais dinierdire la commerciali- sation de la viande sur Ies marches ainsi que lu vente de tout "souvenir" en peau de singe, et encore plus des petits. Un bon debut serait de savoir resister soi-meme a I'envie d'acheter de tels souvenirs " quand on vous Ies propose a la porie d'un hotel ou sur Ies places et meme de resister aussi a I'elan de pitie qui vous fait acheter parfois le petit singe a I'air malheu- reux pour I'adopter et le soigner. En cedant, on entretienl le cycle de destruction de leur es- pece.... {article reproduit de la revue "Connais- sance de la Chasse" n° 130 avec I'aimable auto- risation de la redaction que nous remercions vive- ment). Role de la faune sauvage dans I'epizootiologie de certaines infections virales du cheptel domestique en Afrique. (second,e partie) - suite de N.F., vol. .?, ;»" 2- parJ. T. SALIKI* et P.P. PASTORET** 8. LA FIEVRE CATARRHALE MALIGNE (MALIGNANT CA- TARRHAL FEVER) La fievre caiarrhale maligne (FCM) esi une maiadie generalisee des bovins, non-conia- gieusc au sens clinique, affectani essentielle- ment les organes lymphoides et les appareiis digestif el respiratoire (PLOWRIGHT, 1968). Elle est caracterisee par la fievre, des dcoule- ments oculaires et nasaux muco-purulents, de la necrose au niveau des muqueuses (nasale, bucco-pharyngienne et oculaire) et desjissus periongules, 1' opacification de la cornde, I'hy- pertrophie ganglionnaire generalisee et des troubles nerveux. La maiadie est causee par un herpesvi- rus connu sous le nom deAlcelaphine herpesvi- rus 1. Elle existe sous deux formes : - FCM transmise par les gnous ("wilde- beest-associated MCF) ou FCM africaine qui n'existe qu'en Afrique au sud du Sahara, mais fait des incursions dans des jardins zoologi- ques d autres rdgions (STRAVER et VAN BEKKUM,1979); c'est la forme qui nous inie- resse ici: FCM transmise par les moutons ("sheep-associated MCF ") ou FCM euro- peenne, qui est cosmopolite. La maiadie apparait sous forme spora- dique.La morbidite chez les bovins est faible (^10<^r), probablement a cause de la non transmissibiliie de la maiadie entre bovins. mais la morialite est tres elevee, atteignani souvent lOO^t des malades, inutile de mention- ner qu'il s'agit d'une maiadie economiquement tres importante. A. Especes receptives Esp^ces prdsentant une maiadie clini- que (MUSHI et KARSTAD, 1981; MUSHI et RURANGIRWA, 198; MUSHI et al., 1981; REID et al..l979). Bovins domestiques (Bos primigenius taunts) Buffle domestique (Bubalis bubalis) Bison {Bison bison) Cerf europeen (Cen'us elaphus) Cerf axis {/ixis axis) Cerf a queue blanche {Odocoileus virgi- nianus) Cerf-mulet (Odocoileus hemonius) Cerf du P6re david {Elaphurus davidia- nus) Cerf de Sikas {Cervus nippon) Gaur {Bibos gaums) Orand koudou (Tragelaphus strepsice- ros) Porteurs asymptomatiques Moulons ? Gnou a queue noire (Connochaetes tau- rinus) Cjnou k queue blanche {Connochaetes gnou) Damalisque {Damaliscus korrigum ) G e msbok (Oryx gazella ) B. Role de la Faune Sauvage dans Te- pizootiologie de la fievre catarrhale maligne Jusqu'a present, le virus de la fievre ca- tarrhale maligne n'a ete isole que chez deux especes, le gnou {Connochaetes taurinus) (PLOWRIGHT, 1960) ei le bubale {Alcela- phus buselaphus) (REID et ROWE, 1975; MUSHI et al., 1980). Par ailleurs, MUSHI el al. (1981) ont isol6 chez le damalisque {Dama- liscus korrigum) un herpesvirus antigenique- ment apparentd au virus de la ECM mais qui, inoculc au bovin, ne produit pas de maladie. D'aulrc pari, des anlicorps specifiques neutra- lisant le virus de la PCM ont et6 mis en evi- dence chez quatre especes, le gnou, le bubale, le damalisque et I'oryx (REID et al., 1975; MUSHI et KARSTAD, 1981). Les especes appartenant a la famille des Alcelaphines sem- blcnl done etre les holes naturels du virus (PLOWRIGHT, 1960, 1984). Contrairement h. d'autres maladies vi- rales. Ic PCM africaine ne se transmet pas en- tre les individus de la principale espece do- mesiique affectde, le bovin. Ceci presente la- vaniagc que la prophylaxie de la maladie ne n^cessiie pas la separation des animaux ma- lades des animaux sains, ni meme I'abattage des animaux infect6s. II semble que tous les animaux sensibles ne sont pas capables de transmettre la maladie, si on en juge par I'ab- sence. d'excretion virale chez ces espdces (RUTH et al., 1977; REID et al., 1979). La promiscuite entre les reservoirs (gnous sur- tour) et les animaux sensibles est necessaire pour que la maladie eclate. Les etudes de transmission du virus ont ete faiies essentiellement chez le gnou {Conno- chaetes taurinus). Chez cette espece, commc chez les phacocheres porteurs du virus de la peste porcine africaine, seuls les jeunes de moins de trois mois presentent une vir6mie et excretent les particules virales infectieuses (non-associees aux cellules) (MUSHI et RU- RANGIRWA, 1981). Les jeunes sont 6gale- ment plus receptifs et certains veaux sont nes deja infectes, 6tant donne que le virus se trans- met egalement par voie transplacentaire (REID ei al., 1984). Les veaux (gnous) inlec- tes transmettent la maladie a leurs contempo- rains pendant les premiers mois de la vie et la plupart des veaux deviennenl ainsi infectes pendant les 2-3 premiers mois de leur vie. Les gnous (et probablemenl d'autres al- celaphines) constituent indiscutablement le reservoir naturel du virus de la FCM. lis s'in- fectent et deviennent viremiques pendant les trois premiers mois de leur vie. Ceci expliquc pourquoi la FCM a une incidence saisonniere marquee chez les bovins (Janvier a juillet, en Afrique de I'Est), correspondant bien a la sai- son des mises-bas des gnous (decembre a avril, en Afrique de I'Est) (MUSHI et RURAN- GIRWA, 1981). La transmission du virus aux bovins se ferait essentiellement par contact avec les secretions (nasales et oculaires) des jeunes gnous viremiques et accessoirement par I'intermediaire de divers vecteurs mecaniques (mouches,...). La source du mal etant connue, la pro- phylaxie de la FCM africaine est theorique- meni ires facile : eviter les contacts entre les bo\ins el les gnous pendant la saison des mises-bas de ceux-ci et les trois mois qui sui- veni ceiie periode. Mais dans une rdgion aussi riche en faune que 1' Afrique sud-saharienne. ceci est loin d'6tre facile, surtout dans des conditions d'61evage par transhumance! 9. LA RHINOTRACHEITE IN- FECTIEUSE BOVINE (INFEC- TIOUS BOVINE RHINOTRA- CHEITIS, I.B.R.) La rhinotrach6ite infectieuse bovine est une maladie respiratoire du betail qui a ele de- crite aux Etats-Unis vers les ann^es 1950: elle peui eirc grave el son apparition entrainer dca Nom commun Buffle Koudou Eland du cap Cobe k croissant Cobe lechwe Cobe de Buff on Cobe des roseaux Hippotrague noir Anlilope rouanne Damalisque Bubale Gnous Impala Gazelle de Thompson Addax Springbok Blesbok (Bontebok) Wapiti Cerf europden Cerf a queue blanche Antilope pronghorn Cerf-mulet Chcvrcuil (iirafe Hippopotamc commun Hippopotame pygmee penes economiques tres importantes dans une exploitation (PASTORET. 1979). La vulvo- vaginite infectieuse pustuleuse est une maladie venerienne du betail connue de longue date. Ces deux entiles cliniques sont actuellement regroupees sous le nom de complexe IBR,'IP\ . car elles sont causees par le meme agent eiiiv logique, un herpesvirus connu sous le nom dc Bovine herpes-vims 1 (BHV 1). La maladie est cosmopolite (STRAUB, 1978). Comme les autres herpesvirus, le BHV 1 possede la propricic biologiquc csseniielle de s'inslaller k I'etal latent chez les animaux apres les avoir infeci6s. La latence joue un role tr6s important dans Tcpizootologic dc la maladie. En etfei. le virus latent peui eire reactive sous la pression de certains stimuli Nom scientifique Syncerus caffer Tragelaphus strepsiceros Taurotragus oryx Kobus ellypsiprymmis Kobus leche Kobus kob Redunca anmdiniim Hippotragiis niger hippotragus equinus Damaliscus korrigiim Alceipahus buselaphus Connochaetes taurinus Connochaetes gnou Aepyceros melampus Gazella thomsoni Addax nasomaculatus Antidorcas marsupialis Damaliscus dorcas Cerxnis canadensis Cenus elaphus Odocoileus lirginianus Antilocapra americana Odocoileus hemionus Capreolus capreolus Giraffa camelopardalis Hippopotamus wnphibius Choeropsis liberiensi Tableau 1 : especes sauvages possedant des anticorps specifiques centre BHVI. (par exemple, administration de glucocorti- coides) et excr6t6, donnant lieu a des acces r6- currenls (PASTORET, 1979; PASTORET el al., 1984). Chez les animaux domestiques, les bo vins paient le plus lourd tribut k la maladie, mais d'autres espdces sont r6ceptives, a savoir, le buffle d'eau, le mouton, la chevre et, peut- etre, le pore (PASTORET, 1979). Chez les grands mammif6res sauvages, le virus n'a pu 6tre isol6 et identifid que chez le gnou {Connochaetes taurinus) (KARSTAD et al., 1974) et chez I'antilope pronghorn (Anti- locapra americana)', un herpes virus non identi- fi6 a 6te isol6 chez le daim (Dama dama) apres administration de dexam6thasone (THOR- SEN et al., 1977). Toutefois, des enquetes se- rologiques mendes en Afrique, en Europe et en Amerique du Nord onl permis la mise en Evidence d'anticorps sp6cifiques diriges contre le BHV 1 chez les especes sauvages reprises dans le tableau 1 (KAMINJOLO et PAUL- SEN, 1970; RWEYEMANU, 1970, 1974; RAMPTON et JESSET, 1976, KOKLES, 1977, HEDGER et HAMBLIN, 1978; STRAUS, 1978; MUSHI et al., 1979; DOYLE et HEUSCHELE, 1983) : Les titres d'anticorps les plus 61ev6s s'observent chez I'eland (Taurotragus oryx) et chez quatre especes vivant dans I'eau ou dans les rdgions mar6cageuses : le cobe a croissant {Kobus ellypsiprymnus), le cobe des roseaux (Redunca arundinum), le buffle (Syncems cof- fer) et I'hippopotame {Hippopotame amphi- bius). Le r61e de la faune sauvage dans I'epi- zootologie de I'lBR/IPV reste peu 61ucide. L'existence de I'dtat de latence a ete mise en evidence chez une seule espdce sauvage. \c gnou {Connochaetes taurinus) (MUSHI et KARSTAD, 1^79) mais la latence du virus e^i egalement suspeciee chez le buffle, I'dland ci le cobe a croissant. Chez le gnou, seule la forme genitale de la maladie est connue; ccttc Cobe a croissant (Kobus ellipsiprymnus) (Photo FAO) 10 observation semble confirmer I'hypolhese se- lon laquelle la forme respiratoire est plus r6- cente en Afrique et serait apparue seulement apr^s la modification de I'dcologie normale par r introduction des animaux domestiques (PASTORET, 1979). Dans I'etat actuel des connaissances, il faudraii pour que le virus passe d'une espece sauvage a une espece domestique qu'il y ait des relations sexuelles enlre animaux domestiques et sauvages en cours d'excretion (transmission venerienne). A I'inverse, le risque serait en realite beaucoup plus grand de voir les bovins domestiques installer malencontreusemeni la forme respiratoire de la maladie au sein de la faune sauvage; ce qui pourrait a nouveau avoir des consequences catastrophiques pour la faune. II est done difficile de cerner le rdle JQue par la faune sauvage dans repizootologie de riBR/IPV. II reste beaucoup de questions a resoudre : la latence est-elle un ph6nomdne generalise chez les animaux sauvages, commc c'esl le cas chez les animaux domestiques lors d'infection par les herpesvirus? La reponsc a ces deux questions nest connue que chez Ic gnou qui presenle la forme IPV de I'infection. pone le virus a Teiat latent et excrete des par licules infect ieuses apres Tadminislration dc glucocorticoides. II est souhaitable que des enquetes soient menees dans les autres especes pour tenter de repondre a ces questions. Nom commun Addax Bubale Springbok Buffle Nyala Grand koudou Petit koudou Bongo Eland du Cap Cobe a croissant Cobe defassa Cobe lechwe Cobe des roseaux Hippotrague noir Antilope rouanne Gembok Blesbok (Bontebok) Sassaby Gnous Impala Gazelle de Thomson Cephalophe couronne Girafe Phacochere Nom scientifique Addax nasomaculatus Alcelaphus buselaphus Antidorcas marsupialis Syncenis c offer Tragelaphus angasi Tragelaphus strepsiceros Tragelaphus imberbis Boocenis euryceros Taurotragus oryx Kohus clUpsiprymnus Kobus defassa Kobus leche Redunca anmdinum Hippotragus niger Hippotragiis equinus Oryx gazella Damaliscus dorcas Damaliscus lunatiis Connochaetes spp. Aepyceros melanipus Gazella thomsoni - Sylvicapra grinwiia Giraffa camelopardalis Phacochoerus aeihiopicus Tableau 2 : especes sauvages possedant des anticorps contre la BVD 11 10. LA MALADIE DES MU- QUEUSES (B.V.D. : BOVINE VIRUS DIARRHOEA) La maladie des muqueuses ou "Bovine virus diarrhoea" (BVD) est une affection des bovins caract6ris6e par une inflammation ca- tarrhale des muqueuses digestives et respira- toires et des ulcerations au niveau de I'espace intcrdigitd. Ellc est causdc par un Togavirus du groupe des Pestivirus. La BVD existe en Afrique probablement de longue date, mais cllc est bouvent masqude par la peslc bovine el ses manifestations cliniques sont parfois consi- derees comme des cas de "rupture d'immunile" che? de<; bovins vaccinas contra cette derniere (PROVOST et al., 1967). C est une maladie cosmopolite. Contrairement k la peste bovine, elle sc caractdrise par un taux d' infection 61eve et un taux de mortalit6 faible (NETTLETON etal., 1985). Chez les animaux domestiques, la BVD clinique ne se manifeste que chez les bovins; le mouiun. la chevre el le pore sent egalemeni r6ceptifs mais I'affectation reste souvent sub- clinique dans ces especes (HAMBLIN ei HEDGER. 1Q83). Dans la forme sauvage africaine, le virus de la BVD semble fort repandu, comme le montre la detection d'anticorps spdcifiques chez les especes reprises dans le tableau 2 (PROVOST et al., 1967; HAMBLIN et HED- GER, 1979: DOYLE et HEUSCHELE, 1983). Des Episodes de BVD naturelle aiguc, souvent mortelle, cm 6i6 observ6s chez plu- sieurs especes d'animaux sauvages, parmi les- quelles le cobe k croissant, Thippotrague noir, le bubalc, le gemsbok et le damalisquc dans un zoo de San Antonio aux Etats-Unis (DOYLE et HEUSCHELE, 1983), 61and et bufflc (PROVOST, cit6 par HAMBLIN et HED- GER, 1979). Le virus de la BVD semble done £tre tr6s r6pandu dans la faune sauvage africaine, si on en juge par la haute incidence d'anticorps specifiques observes chez plusieurs especes sauvages. De plus, I'isolement du virus a 6te possible chez le buffle, la girafe (PLOW- RIGHT, cil6 par HAMBLIN et HEDGER, 1979), le gnou (DOYLE et HEUSCHELE, 1^)83) el le cerf (NETTLETON et al.; 1980). Le role jou^ par la faune sauvage dans I'epi- zootologie de la BVD reste peu elucide. La BVD semble etre un cas pariiculier puisque rinfection est ubiquiste et, semble-t-il, r6pan- due avec une egale frequence chez les espdces domestiques et sauvages. Dans I'dtat actuel dc nos connaissances, les especes sauvages nc semblenl pas jouer un role determinant dans la transmission de I'infection chez le bovin do- mesiique; ce role est jou6 principalement par les animaux viremiques persistants (NETTLE- TON et al.. 1985). 11. CONCLUSIONS Pour etablir le role que peui jouer la faune sauvage dans la persistance et la dissc- minaiion d une maladie virale, il faudrait cher- cher a rcpondrc aiLX questions suivantes (AN- DERSON, 1981) : a)Ouelles especes sont rdcepiives au vi- rus? b)Ces animaux cxprimcnt-IIs la maladie cliniquement et excretent-ils. par conse- quent, de grandes quantit^s de virus dans le milieu? c)OuelIes especes deviennent des por- teurs de virus apr^s I'infection? d)Les animaux sauvages porteurs du vi- rus sont-ils capables de le iransmeitre aux auires animaux et, surtout, aux ani- maux domestiques? 12 Grand Koudou (Tragelaphus strepsiceros) (Photo FAQ) Sur la base de ces criieres, les maladies d'origine virale peuvent etre sommairement classccs en trois groupes comme suit; 1. Virus ayanl un reservoir sauvage identifie : - pcsie porcine africaine - fi^vre catarrhale maligne - fievre aphteuse. 2. Virus infeciani plusieurs especes domesti- ques et ou sauvages mais n'ayant pas de reser- voir sauvage reconnu : animaux domestiques. A I'inverse, el Thisloirc de la peste bovine en temoigne, il faut souvent cviier les contacts cntrc animaux domestiques et sauvages pour proteger ces derniers. Si Ton envisage de tirer parti de la faune sauvage comme source de proteines, il faut envisager le probleme sous ses deux aspects : non seulc- ment le risque encouru par les animaux do- mestiques au contact des animaux sauvages, mais 6galement le risque encouru par les es- peces sauvages au contact des especes domes- tiques (exemples : peste bovine, forme respira- loire de rinfection par \& Bovine herpesvirus I). peste bovine rhinotracheite infectieuse bovine. 3. Maladie egalement repandue chez les ani- maux sauvages et domestiques : - maladie des muqueuses. A la lumiere de ces donnees, il est ne- ccssairc do reconsiderer nos attitudes envers la faune sauvage africaine qui. par le passe, a 6l6 maintcs fois accusee d'etre la source de la plu- pari des maladies epizooiiques affeciani nos 12. PERSPECTIVES Une des raisons pour lesquelles les in- teractions entre faune sauvage et animaux do- mestiques dans Tepizootiologie de certainci maladies virales importantes en Afrique de- meureni mal connue^ est que, par le passe, les etudes ont toujours ete faites dans le cadre li- 13 mitd de la seule perspective mddicale en igno- rant ies facteurs 6cologiques qui gouvernent les manifestations pathologiques (ROTH, 1972). II est, par contre, aujourd'hui large- ment reconnu que la faune sauvage africaine constiiue une des ressources les plus impor- tantes du continent qui doit dtre sauvegard6e. Pour lirer le meilleur profit a long terme de lexploitation de la faune sauvage, il est absolument n6cessaire d'amdliorer nos connaissances sur les aspects pathologiques jusqu'ici n6glig6s. Ces connaissances doivent se situer dans le cadre d'un 6cosysteme plus ou moins stable dont rhomme fait egalement par- tie. Un sch6ma d'organisation de la faune sau- vage a et6 propose par CROZE en 1981; I'ap- plication de pareil sch6nia implique une re- fonte des mentalites et une metamorphose des buts actuellement poursuivis par la recherche v6ierinaire. BIBLIOGRAPHIE ANDERSON, E.G., 1981 The role of wildlife in the epidemiology of foot-and-mouth disease in Kenya. In : Wildlife Disease Research and Eco- nomic Development (L. KARSTAD. B. NESTEL, M. GRAHAM, eds.), 16-18. IDRC, Ottawa. BEATON, W.G.,1964 Hie veterinary aspect of the development in Africa of wildlife as a sustantial of ani- mal protein. Bull. Epiz. Dis. Afr., 12 : 7-12. CROZE. H., 1981 Mlxat ecologists think veterinarians should do. 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Les arguments en faveur des ranchs de gibier suggerent que les animaux sauvages sont mieux adaptes a I'utilisation de certaines especes veg6tales que le betail; le rendement par unite d'espace d'habitat serait done plus fort en exploitanl du gibier plutot que du be- tail. Les animaux sauvages sont aussi senses etre plus resistants a certaines maladies que les animaux domestiques. Neanmoins, il est reconnu que les ani- maux sauvages sont porteurs d'un grand nom- bre de parasites externes et internes, parmi lesquels les tiques, les puces, les poux, les ne- matodes, les cestodes et les protozoaires et il existe de nombreux rapports sur les infections d'animaux sauvages par des vecteurs porteurs de bacteries et de virus pathogdnes,... (Hoog- straal, 1956 - Sachs and Debbie, 1969 - Horack et al., 1963). Bien que ces maladies ne causent pas dc morialite significative chez I'hote dans les po- pulations sauvages. dans des conditions semi- naturelles ou artificielles (ex : ranchs ou fermes d'animaux sauvages), les effets des pa- rasites et des maladies qu'ils transmettent peu- vent devenir dangereux. Une autre source d'inquietude au sujet des parasites d'animaux sauvages est le fait que plusieurs animaux sauvages sont connus comme etant des hotes reservoirs pour les or- ganismes pathog^nes, entramant de grandes pertes dans la production du betail domesti- que. II existe des regions ou le gibier et le be- tail sont melang6s ou se coioient sur des ranchs avoisinants. Par exemple, le ranch de Shai Hills propos6 comme ranch dc gibier au Ghana est entouree de nombreuses petites fermes de betail. Vu I'importance des parasites et des pa- rasitoses dans la production du betail, tout es- sai de production de viande de brousse, que ce soil par I'intermediaire du ranching ou de la domestication, ne pourra rdussir sans unc connaissance des parasites des animaux sau- vages concernes et I'effet qu'ils ont sur le bilan energetique de ces animaux. 17 Ce document soumet une petite partie des donndes r6colt6es dans une enquete sur les parasites et les parasitoses des animaux sau- vages vendus en tant que nourriture au Ghana. Presque tous les animaux sauvages sont accep- t6s en tant que source de nourriture, mais les esp^ces les plus connues sur le march6 de la viande de brousse sont les deux rongeurs, Tryo- nomys swinderianus et Cricetomys gambianus, les c6phalophes Cephalophus sp. et Sylvicapra grimmia, le guib harnachd Tragelaphus scriptus et les civettes Viverra civetta. Les donnees pr6- sent6es concernent la charge de parasites ex- ternes sur ces animaux, les variations saison- nidres du nombre de ces parasites et leur in- fluence sur les maladies. MATERIEL ET METHODES des parasites ont 6t6 recueillies, recevait de la viande de brousse des camps de chasse du di- strict de Sunyani. La v6g6tation dans la r6gion est classifi6e comme appartenant k la for6t hu- mide semi-d6cidue a Antiaris chlorophora. Deux saisons principales (bas6es sur les pluies) sont indentiflables dans la rdgion, la saison des pluies et la saison s6che. Des varia- tions considdrables existent quant au d6but des saisons de pluie, leur dur6e et la quantitd de pluie, avec pour rdsultat une variabilit6 des to- taux mensuels et annuels. La grande saison sdche de I'annee va de novembre k Janvier, tan- dis que les maxima de precipitations sont enre- gistres en mai/juin et septembre/octobre (Fig.l). Le total des precipitations annuelles est d'environ 1115 mm. Les temperatures mensuelles moyennes sont de I'ordre de 25C. L'humiditd relative est normalement au-dessus de 90% pendant la nuit et k I'aube, arrivani souvcni a saiuration ci diminuant jusqu'^ envi- ron 65% dans Tapres-midi (avec des variations saisonni6res d'environ 20%), Les parasites externes sont reguUere- ment recoltds sur les carcasses d'animaux sau- vages vendus dans des march6s de viande de brousse au Ghana depuis 1976. Les animaux examines sont habituellement deja morts de- puis quelques heures avant I'examen. Ceci est dfi au fait que la plupart de carcasses vendues parviennent d'animaux tu6s ou pi6g6s la veille et meme ceux qui sont tu6s le jour de I'examen oni du eire transport6s sur des distances consi- ddrablcb avant d'arriver au marchd*. Le pelage de chaque animal est consciencieusement fouill6 pour les parasites externes. Les parasites sont r6colt6s a I'aide de fmes pinces et conserv6s dans des tubes en plastique contenant de I'alcool ^ 75%. Ceux-ci sont iraasportds au laboratoire, ou ils sont exa- mines au microscope st6r6oscopique et identi- fies. Les centres d'enqu^tes furent Damongo au nord. Sunyani dans le Brong-Ahafo, Kuma- si en pays Ashanti et Mankesim dans la Region Centrale. Le centre de Sunyani, oil les don- nees sur I'activite saisonnidre d' alimentation RESULTATS ET DISCUSSION Especes et nombre de parasites ex- ternes enregistres. 99% des animaux examines 6taient in- festes de tiques Ixodes. Les poux se trouvaient sur seulement 5% des animaux et les puces oc- casionnellement sur les rongeurs, les rats de gambie Cricetomys gambianus, I'aulacode Thryonomys swinderianus et rath6rure.4r/iem/o africana. Le tableau 1 donne la liste des espdces de tiques enregistres sur les diffdrents animaux sauvages. 17 esp6ces de tiques appartenant a sL\ genres ont iii enregistrds sur 16 espdces d'animaux sauvages. Bien que toutes les 17 es- peces de tiques aient A€\k €\i enregistrdes sur des animaux sauvages ailleurs en Afrique, 18 LEGEMDE • • nymphes 0 0 adultes 600 200 c c o Fig 1. La fluctuation saisonniere dans le nombre de tiques enregistres sur la faune sauvage a Sunyani. (Hoogstraal, 1956; Teiller, 1962, Elbl et Amas- tos 1966; Aeschlimann, 1967), c'est la pre- miere tois que sont mentionndes au Ghana dix d'entre elles, h savoir, Ixodes aulacodi, I. moreli, I. muniensis, I. oldi, Amblyomma compressum, A. thollono, Dermacentor circumgutiatus, Hae- mapltysalsi houyi, Rhipicephalus cuspidatus et R. simpwni. L'identification des puces et des poux r6colt6s n'est pas encore termin6e. Contraire- ment a nos rdsultats, une grande quantitd de puces et de poux sont enregistres dans d'autres 6tudes de parasites externes sur les animaux s^uvages. HORAK et al (1982, 1983) ont lF0Uv6 que les puces el les poux sont les es- p6ces d'ectoparasites les plus abondantes sur les animaux sauvages en Afrique du Sud. La puce Echidnophaga larina et le pou Haemcuopi- nus phacochoeri repr^sentent 98% du total des ectoparasites sur les phacocheres. Des re- sultats similaires de fortes infestations de puces et de poux sur animaux sauvages ont ete enregistr6s au Nige- ria (PEARSE, 1929). Dans toutes ces 6tudes, les animaux sauvages concernds ont tit pie- g6s ou abattus expresse- ment pour les re- cherches scientiHques et ont tit examines, pour les parasites ex- ternes, tr6s peu de temps apr^s la mort. 11 est connu que les puces et les poux quittent ra- pidement leur hole aprds la mort de celui-ci pour en chercher d'au- tres. Les tiques, surtout les adultes, restent atta- ches k I'hdte pour unc plus longue p6riode apr^s la mort de Thoic (des tiques du genre Ixodes furent trouvds sur une carcasse d'aula- codc 48 heures aprds la mort). Le manque de puces et de poux sur les animaux sauvages dans cette 6tude est attribue au fait que les animaux furent examines long- temps apr^s leur mort. Variations saisonnieres du nombre de tiques La Fig. 1 montre les variations saison- nieres du nombre de tiques, adultes et jeunes, enregistres sur les animaux sauvages vend us dans une locality, Sunyani. La pr6cipitatioa mensuelle moyenne est aussi indiquee. Le nombre d'adultes augmente brus- quement avec les pluies pour arriVer ii son apogee en avril. L'activitd d'alimentation du 19 HOTES ttfiem « anabni . Le travail de la Convention de Ramsar est rdellement des plus importants. A ce jour, plus de la moiti6 des zones humides de la pla- ndte ont 6t6 d6truites dont la plupart au cours de ce si^cle. En Europe et en Amdrique du Nord, des milliers d'hectares de mardcages ont 6t6 d6grad6s au cours des 30 dernidres ann6es par i'assdchement pour I'agriculture et les pol- lutions industrielles, telles que les pluies acides, Tutilisation des pesticides et des fertili- sants synth6tiques. Dans les pays tropicaux, la construction de barrages et les grapds travaux d'assechement sont actuellement la cause d'une reduction trts rapide des zones humides a eau douce, provoquant des changements fon- damentaux dans les r6gimes d'6coulement et I'dcologie des principaux systdmes fluviaux. Les Zones Humides valent la peine d'e- tre sauvegardees et la Convention de Ramsar merite que les pays y adherent. Ce message a et6 bien per^u par les ddldgufs des pays obser- vateurs presents a R6gina - le Botswana, le Ke- nya, la Zambie, le Perou, la Bolivie, le Vene- zuela et rindochine - et qui sont certainement quelques-uns des pays qui pourraient adherer dans un proche avenir. Commission Baleiniere (plus d'alibi scientlfique pour tuer les baieines, mais...) Mais les Zones Humides sont egale- ment vitales pour I'Homme : 80% des plies pe- chees en Mer du Nord debutent leur vie dans la Waddenzee; des milliers de personnes de- pendcni du delta interieur du Niger au Mali qui leur procure le poisson, les materiaux de construction, la nourriture pour le betail et les recoltes saisonnieres; les safaris touristiques dans le delta de I'Okavango au Botswana rap- portent des milliers de dollars chaque annee a I'economie du pays. Les marecages contri- buent aussi au controle des inondations, a la conservation et a la purification de Teau. En 1982, la Commission baleiniere In- ternationale, creee pour regie menter la chasse, decidait par un vote majoritaire d'imposer un moratoire de 5 ans, k partir de 1985, avec quo- las de prise degressifs, afm que toute forme de chasse a la baleine a but commercial soil defi- nitivemenl lerminee k partir du ler Janvier 1987. C'etait sans compter sur le subterfuge utilise par les nations chasseresses, comme le Japon ou rislande, qui accept6rent de renon- cer a la chasse commerciale mais pas k la prise de grands cetaces k des Ons scientifiques. Une 27 rU.R.S.S. a annonce son intention d'entamer. elle aussi, un programme baleinier scientifique faqon de d6tourner Tesprit du moratoire en jouant sur les mots. La Commission baleini^re internatio- nale, qui a tenu r^cemment sa session an- nuelle, k Bournemouth, dans le sud de I'Angle- terre, vient-elle de coupcr I'herbc sous le pied de ces pays chasseurs de grands c6tac^s. La rdsolution adoptde par 19 voix centre 6 et 7 abstentions 6tablit dor6navant des crit^res stricts pour approuver des programmes de chasse scientifique. Pour £tre reconnus par le Comitd Scientifique de la Commission baleini^re, les programmes propos6s doivent contribuer k la renaissance des stocks de baleines. Ces re- cherchcs nc peuvent bien s&r r^pondre k des questions dont les analyses et les donn6es sont d6ja connues el doivent uiiliser des techniques non mortelles. Grzice au vote de cette r6solution, les programmes de pr6tendues recherches scienii- fiques present6s par le Japon, Tlslande et la Coree du sud oni d'ailleurs eie rejei6s par la majorite. Les baleines ont-elles gagn^ le droit de vivre en paix? Rien n'est moins sflr. Tout de- pendra de ce que les pays baleiniers feront : stopper toute chasse ou au contraire ignorer les decisions de la Commission baleinierc el continuer k ddcimer les troupeaux de cetaces. ... au nom de la science. Pour le Japon, c'esl d€}k decide : Tagence de peche lancera sa cam- pagne scientifique de chasse de irois mois dans Tocean Antarctique. La Norv^ge n'a pas sou- mis de programme scientifique mais a annonce qu'elle poursuivrait la chasse, se basant sur ses lois ei ses quotas propres. De meme. LES FORETS APRES LE MILLENAIRE C'est au port de Yokohama que les ba- teaux ameneni les grumes provenant de pays tels que les Philippines et la Malaisie pour nourrir Tappetit voracc du Japon - plus gros consommateur mondial - en bois durs tropi- caux. Bizarremeni, c'esl de cetle ville que semblent devoir venir des actions pour la sau- vegarde des foreis iropicales. Yokohama abrite en effet le si^ge de la jeune Organisa- tion Internationale pour les Bois Tropicaux - elle fut cr6ee en 1986 apr^s plusieurs ann6es de negociations - ou s'est tenue du 23 au 27 mars dernier la seconde reunion du Conscil dc roiBT. Pour beaucoup d'experts cette Orga- nisation pourrait dcvenir un des meilleurs cs- poirs pour la conservation des forets iropi- cales. Le travail de TOIBT est d'adminislrcr PAccord International des Bois Tropicaux ac- cord mis en place sous les auspices dc la CNU- CED (Convention des Nations Unies pour le Commerce el le Developpemeni) dans ie bul de promouvoir le commerce et d'aider I'indu?;- irie des bois iropicaux. aciuellemeni evalues a quelque 5,8 milliards de dollars par an. Cc- pendanl. les economisies prevoienl que, sans la conscr\alion conscicncicusc des forcls cl une plus grande utilisation de sources alterna- tives idles que les plantations, ces valcurs chu- teront a moins de 3 milliards de dollars par an en Tan 2000 du fail que 23 des 33 cxporlaleurs majeurs auront epuise leurs reserves fores- liercb - les foreis des Philippines par exemplc ont ete reduites de 16 millions a un million dheciares depuis 1968 -. Ce jugemenl semble encore bien optimiste et ne considere pas que dans 80 ans, il ny aura plus aucune forel iropi- cale hors des zones protegees - couvrant seule- 28 ment 4% des forets tropicales actuelles - et que, dans 30 ans, plus aucune foret tropicale ne sera indemne. Biologiquement, une telle destruction signifie le desastre. Bien que les forets tropi- cales ne couvrent que 1% de la surface de la planete. il est reconnu depuis longtemps qu'elles abritenl la moitie des especes exi- stanies. Recemment des chercheurs ameri- cains iravaillanl au Perou ont trouve sur un hectare de foret dense humide - a peu pres la taille dun grand jardin -, plus de 41 000 es- peces doni 12 000 coieopteres. Avec jusque 70% des partes de forets tropicales causces dircctemenl ou indirecie- ment par I'exploitation forestiere, les clauses pariituliercs dc Conservation dc TOIBT, enga- geant <;e<; 41 pays membres a mettre en place des poliiiques pour "la conservation des res- sources genetiques ... et le maintien de I'equili- bre ecologique , pourraii constituer un meca- nisme puissant pour enrayer cette destruction. Plus dc 9UV6 de louie la population et la consommation de bois tropical est realisee par les membres de TOIBT. A Yokohama, le Ja- pon, la Suisse et les Pays-Bas ont decide de coniribuer pour un total de 2,6 millions de dollars au Fonds de projets de I'OIBT permct- lant a celle-ci d'entreprendre des travaux de terrain. Lc Japon est un importateur majeur et le plu<; gros consommateur mondial de bois durs iropicaux, mais tandis que certains ser- vent dans la construction des logements, beau- coup soni simplemenl utilises pour la produc- tion de feuilles de contreplaque qui ne seront utilisees qu'une seule fois pour le coffrage du b^ton et seront ensuite jetees. La suppression des utilisations gaspilleuses du bois dur tropi- cal et I'elimination de certaines pratiques d'ex- ploiiaiion forestiere pouvant laisser jusque 43% des arbres s6v^rement endommages pour n'en uliliser que 3%, sont deux des reformes que I'OIBT veut mettre en oeuvre. A celles-cl et des avant la prochaine reunion de son Conseil, TOrganisation prevoit d'y ajouter des 6tudes de reafforestation ainsi que des projets tels que le "sciage des especes difficiles". Du point de vue de la Conservation, les questions cles sont les suivants : est-il possible ou non d'utiliser les forets tropicales natu- relles pour la production de bois sans faire de dommages inacceptables? et a quelle vitesse le commerce de bois peut-il etre restructure pour pouvoir seulement compter sur des pos- sibilites soutenues de production? Le message donne par les delegues gouvernementaux a Yokohama a ete clair : TOIBT pent etre utili- see pour la Conservation mais que cela se r6a- lise au non. depend fortement du poids des pressions qui seront exercees sur les politi- ciens afin de les convaincre de donner des fonds, des ressources et {'attention dont I'Or- ganisaiion a besoin pour realiser cet objectif. Source : {BBC midlife, juin 1987) NOTRE FUTUR COMMUN La Com- mission Mon- diale pour i'En- vironnement et le Dcveloppe- ment (WCED) a tit etablie par une resolution de rOrganisa- tion des Nations Unies le 19 d6cembre 1983. Presidee par Mme Gro Harlem BRUNDT- LAND - actuel Premier Ministre de Norv^ge -, la Commission etait compos6e de 21 mem- bres representants des principales r6gions du monde, hommes poliiiques 6minents et spdcia- listes renomm6 de TEnvironnement et du De- veloppement, dont plus de la moiti6 originaire des pays en voie de developpement. En avril dernier, a Westminster, Mme G.H. BRUNDTLAND a pr6sent6 le rapport de la Commission intitule "Notre Fuiur Com- mun" representant trois ans de consultations et de reflexions. 29 Le mandat principal de la Commission 6tait de proposer des sirat6gies environnemen- tales k long terme pour realiser un d6veloppe- ment soutenu pour I'an 2000 et au-dela ei de recommander une coopdration entre les pays d6veloppes el en voie de developpemenl, insi- stant sur les relations entre les personnes, les ressources, I'environnement et le d6veloppe- ment. Ce rapport utilise les mots courants du peuple : le ramasseur de latex au Bresil, I'in- dien indigene du Canada, I'habitant des bidon- villes d'lndon^sie, la femme du Mouvement de la Ceinture Verte au Kenya ... tous parlent de maniere tr6s concrete de leur experience per- sonnelle sur les effets d'un environnement ap- pauvri et degradd. Leurs voix symbolisent I'es- prit de realitd et d'espoir qui transparait du Rapport. Le message principal du rapport est que nous devons effectivement harmoniser production et environnement si nous voulons survivre. Nous devons faire cela de maniere a apporier de reelle ameliorations dans la vie de tous et cr6er un monde caracteris6 par une re- partition equitable des biens, une participa- tion democratique des citoyens aux decisions de deveioppement et une justice sociale. On ne peut toutefois pas s'empecher d'6tablir un rapprochement entre ce nouveau rappori et la Strategie Mondiale de la Conser- vation lancce en 1980 par I'UICNAVWF. En effei, ceiie strategie a malheureusemeni bien du mal u implantcr scs idees dans I'cspril des responsables poliliques et ne sembie pas avoir amcncr un change ment discernable dans Ic comportement des hommes. Bien qu'il y ait beaucoup de points com- muns cnire ces 2 rapports, ccrlaines diffe- rence<; apparaissent toutefois et seront peut- eire sulfisanies pour lui laisser au moins Tes- poir d'une chance d'avoir un certain impact. Une premiere difference est dans la dale de parution des deux rapports. Entre 1980 et 1987. 1 eiai de la planeie s'esi deieriore a ce point que cela devient visible pour tout le monde - sauf peut-eire ceux qui onl un inl6rel financier a court terme les empechant de voir. De plus, beaucoup de prophdties sinistres des annees 70 sur I'environnement commencenl k se realiser : les pluies acides, la famine en Afri- que, la deterioration de la couche d'ozone etie d6but de I'effel de serre semblenl maintenant de modestes pronoslics. Nolons par exemple qu'un membre eminent de la commission, le Secr6taire-G6ne- ral du Commonwealth Sonny Ramphal, de na- tionalite guyanaise, qui avait tendance k consi- derer la Conservation comme un luxe que le Tiers-Monde ne pouvait se payer, admet main- tenant qu'un D6veloppement peu judicieux amene plus de pauvret6 qu'il n'en alldge. Ce rapport sera peut-etre suffisant pour pousser d'autres dirigeants du Tiers-Monde, deja h6si- tants. vers sa fagon de penser et de leur donner les exemples dont ils ont besoin pour resister aux persuasions des pays developpes surtoui interesses par leurs ressources naturelles. Mais c'esl dans son objectif essenliel que le rapport aura le plus de difficulte a etre accep- te : faire reconnailre I'ecologie comme parlie iniegranie de I'economie. Cc qu'on peut appeler 1^ Principe Brundtland est simple : jusqu'a present les res- sources naturelles avaieni seulemeni une va- leur de par le travail humain impliqu^ dans son transport el son irailemeni. La chose elle- mcmc a toujours ete considerec comme ctant graiuiie. Mais elle ne lest pas, et la nature va bicniol nous presenter la facturc ... Si nous de- vons survivre, les ressourcs naturelles doi- vent se voir attribuer une valeur economique intrinseque. La question est maintenant de savoir ce qu'il faul faire pour que cetle rcalitd passe dans la mentalite economique. Lc rapport de la Commission n'estpubUe qii'en anglais en formal Uvre de poche (Oxford Univer- sit)' Press) toutefois qiielqiies copies sont disponi- bles enfran^ais, espagnoi et arabe sous forme de syllabus aupres de Mr. WARREN LINDNER, WCED, Palais Wilson, 52, rue des Paquis, CH- 1201 GENEVE - Suisse. 3(1 ETHOLOGIE LYCAON : DANGER Animal peu 6tudi6 et peu connu, si ce n'est pour son implacable efficacitd de chas- seur, le lycaon Lycaon pictus, ou chien sauvage d'Afrique, risque d'avoir disparu avant que quelqu'un puisse remedier a cette ignorance gdnerale. ailieurs dans le pays. Quelques animaux vivent cgalcment en Zambie, au Zimbabwe et en Afrique du Sud, mais leur nombre n'est pas connu. Quand les proies se font rares, une bande peut parcourir plus de 100 000 ha pour se nourrir. Ce genre de comporiement est 6vi- demment incompatible avec Tagriculture el Tclevage. Bien siir, les lycaons sont prot6gds dans les pares nationaux mais lorsque ceux-ci sont encercles par les activitds et les dtablisse- ments humains, les bandes ne peuvent que dif- ficilement se mdlanger et ainsi dviter les pro- blames de consanguinit6. KAT sugg6re deux fa9ons d'aider ces animaux : Selon Pieter KAT des Musees Natio- naux du Kenya, le lycaon est menace de dispa- rition sur la majeure partie de son territoire. Au Kenya precisement, seuls 200 individus subsistent reparlis dans 16 bandes connues comporiant chacune de 3 a 30 animaux. Les causes du d6clin sont les maladies repandues par les chiens domestiques - la ma- ladie de Carre et la rage notamment - et la chasse par les fermiers et les bergers pour les- quels ces animaux sont une menace pour leur betail. La situation n'est pas meilleure dans le reste de 1' Afrique de I'Est. II n'y a plus de ly- caons en Ouganda ou les garde-chasses ont acheve de les exterminer dans les ann6es 50. En Tanzanie, seules 2 ou 3 bandes vivent dans le Serengeti, mais il se peut que d'autres vivent 1) une campagne de vaccination contre les maladies canines tant pour les chiens sau- vages que domestiques; 2) I'elevage en captivit6 et la rdintro- duction du lycaon la ou il existait auparavant. Les lycaons produisent jusque 12 chiots par portee et done I'elevage en captivite pour- rait etre une option exploitable. N6anmoins. les sites de reintroduction devront etre choisis avec soin car il y a concurrence 6vidente entre lycaons, de meme que les leopards et les gue- pards, d'une part et d'autre part les lions et le^ hyenes qui leur volent les proies et peuvent tuer les chiots ou des adultes solitaires. {BBC Wildlife -juin 1987) CHIMPANZE ET UEVOLU- TION DE UHOMME La mise en place du puzzle de revolu- tion de I'homme serait une tache difficile si 31 nous ne dispo- sions que de simples os ou objets ancien- nement fabri- ques rhomme. par Heureu- sement, tant les chasseurs primitifs que les primates - en parti- culier les chimpanzes - permetlent d'eludier le regime alimeniaire de I'homme prehisiorique el son systeme de defense envers les grands carnivores avec lesquels il partageait I'habital. L observation du chimpanze, tuant et mangeani des petits animaux, a permis de se faire unc idee sur les regimes alimentaires pos- sibles des hominides, il est evident que les chimpanzes se comportent d'une maniere agressive envers les eventuels predateurs. En effet, des chercheurs japonais ont observe des chimpanzes tuant un petit leopard et assaillant une lionne. Lors du premier incident, les cher- cheurs ont observe un groupe de chimpanzes rassembles autour de la grotte d'un leopard. La femelle 16opard semblait en securite et ses rugissements profonds faisaient sauter les chimpanzes a intervalles reguliers. Toutefois, apres 40 minutes, un chimpanze adulte male est enire dans la grotte pour ressortir avec un petit leopard age de trois mois. Le petit a ete malmene, pousse, mordu, tire en tons sens et finalement jete par terre par les chimpanzes pour finalement mourir. Un peu plus tard, le corps a ete emporte par I'un d'entre eux. Sc- ion les chercheurs, c'est le premier rapport d'une espece primate - homme excepte - tuant la progeniture de son predateur eventuel. Lors du second incident, une lionne etait entouree par quatre chimpanzes femelles crianl el secouant des branches d'arbres en pa- radanl. La lionne est reslee sur place jusqu'a ce que les chimpanzes se soient eloignes et est ensuiie partie sans se presser, apparemmeni peu iroublee de cette scene. Un des cher- cheurs suggere que les chimpanzes n'avaieni peut-etre pas r6alis6 k qui ils avaient k faire : bien qu' habit u6s k voir des 16opards, les lions sont des visileurs rares dans leur habitat fores- tier. Des observations ant6rieures ont d6ja monlre comment les chimpanzes pouvaient se defendre. En effel, dans les ann6es 60, un leo- pard empaille place par des chercheurs sur le passage d'un groupe de chimpanz6s, re^ut de nombreux coups lorsque les chimpanz6s I'ont attaque avec des armes; et des 16opards vivants se soni enfuiis face aux parades d'iniimidation de chimpanzes. Cela conduit les chercheurs actuels a penser que les hominides bluffaient de la meme maniere pour eviter de servir de proie a quelque predateur. D'autre part, des chimpanzes de Ma- hale ont egalement ete aper^us avec la car- casse d'un guib harnache - une proie bien plus grosse que ce qu'ils ne pourraient normale- ment tuer eux-memes - et selon les chercheurs cela, ainsi que Tepisode du petit leopard, laisse supposer que les chimpanzes pourraient enle- ver leurs proies a de grands carnivores. Ce type de temoignage vient soutenir les hypotheses selon lesquelles les premiers hominides obtenaient leur viande tant par une activite de charognard que par des tactiques de guerilla. (Folia Primatologica, vol. 47, pp. 8-13) LA DIPLOMATIE AU SE- COURS DES RHINOS Le gouvernement du Yemen du Nord, le plus grand exporiateur de comes de rhino- ceros, s'est officiellement declare d'accord d'executer les six points de la strategic adoptee par les conservationnisies pour mettre fin a un 32 commerce qui a fortement contribud k la rd- duction de la population mondiale du rhinocd- ros noir de pr6s de 65 000 individus en 1970 a 4 000 en 1986. Le Dr. Esmond Bradley MARTIN et Lucy VIGNE, coordinatrice d'un programme fmance par un consortium de groupe de conservateurs, ont visitd le Y6men du Nord. Avec I'aide des ambassadeurs des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, ils ont eu deux "lon- gues et fructueuses" rdunions avec les minis- ires des affaires dtrangdres et de I'economie. Le Dr. MARTIN a averti ces ministres que si Ic Yemen du Nord - qui, par I'interme- diaire de trois ou quatre grands commergants, imporic les cornes pour en faire des manches de poignards - ne mettait pas en vigueur sa loi de 1982 qui inter dit les importations des cornes de rhinoceros, I'aide dtrang^re, surtout des Eiais-Unis, pourrait diminuer. II leur a egalement rappele les critiques continuelles a regard du Yemen du Nord dans la presse mondiale. En consdquence, une stratdgie en six points a eie formulee : 1. le Premier Ministre s'entretiendra avec Ic commer9ant principal, qu achete a peu pres deux tiers de toutes les importations, I'en- joignani dc stopper tout nouvel approvisionne- meni. 2. Le Ministre des Affaires dtrangdres discutera avec un officiel de haut rang des Emirats Arabes Unis de la ndcessitd de fermer les entrepots de cornes de rhinocdros dans les Emirats. 3. Le gouvernement interdira toule ex- portation des cornes de rhinocdros (les Chi- nois, les Cordens et les Ydminites achdtent les copeaux enlevds des manches de poignards et les exportes en Asie de I'Est pour etre utilises dans la mddecine traditionnelle). 4. Le gouvernement demandera au grand Mufti de proclamer un edit religieux de- clarant qu'il est contrc la volontd dc DicU dc causer la disparition d'une espdce animale. 5. Lors du renouvellement de leurs per- mis, les proprietaires des ateliers de poignards devTont consentir a ne plus utiliser la come de rhinoceros. Si ulterieurement, des cornes dc rhinocdros sont trouvdes sur les lieux, leurs ateliers seront fermes. 6. Le departement de la douane pro- mouvra la corne de buffle d'eau comme substi- tut de la corne de rhinoceros en supprimani les impots d'importation sur les cornes de buf- fle. Selon le Dr. E.B. MARTIN, c'dtait le moment propice d'elaborer une telle strategic. Le pays est dans une rdcession dconomique de- puis deux ans et pour augmenter ses revenus, le gouvernement s'attaque a la contrebande en general. La publicite defavorable provenani des organisations de la conservation et de la presse mondiale a aussi atteint son but. La moyenne annuelle de 1700 kg de cornes entrc 1980 ei 1984 est tombee a moins de 1000 kg en 1985 et 500 kg en 1986. La decision ministdrielle d'appliqucr tous les six points de la slratdgie a dtd prise en ddcembre 1986. De retour au Yemen du Nord en mars 1987, le Dr. MARTIN dcrit : Jusqu'i- ci les trois premiers points ont dtd mis en ac- tion. Le plus important des trois points qui restent est le systeme de ddclaration sous ser- ment pour lequel le Ministre des Affaires 33 Etrangeres el le Minislre adjoint de I'dcono- mie oni promis qu'il prendra effel en decem- bre 1987". Neanmoins, le gouvernemeni peul des a pr6seni eire fdlicile des actions qu'il a deja el rapidemeni enlreprises. Cependant, la pres- sion el la supervision continuelle sont neces- saires pour que ce plan d'action soil rendu obligatoire dans son integralile. Les organisations soutenanl le projet du Dr. MARTIN sont la Fondalion pour la Faune Sauvage Africaine, le WWF, la Societe Zoolo- gique de New York et le Ponds Africain pour la Faunc Sauvage Menacee. ( BBC Wildlife, jiiin, 1987) RHINOS TOUJOURS... A I'autre bout du commerce des comes de rhinoceros, le Zimbabwe a intensifie sa luiie conirc les braconniers zambiens lesquels ont leurs yeux fixes sur les quelques 500 rhino- ceros noirs habitant une bande du Fare Natio- nal de la Kariba le long du Zambeze, la fron- iiere Zambie-Zimbabwe. La lulte pour la protection de celte po- pulation de rhinoceros - generalement recon- nue comme I'une des dernieres populations sauvageb viables -, revolt malheureusement peu de soutien des organismes de conserva- tion. Cela doit sans doute etre attribue au ca- ractere "muscl6 el agressif de celte campagne : 27 braconniers lues au cours des deux der- nieres annees. Saxon LOGAN, producteur a la Television Cenlrale tournanl un film sur le sujei, cite le representani d'un de ces orga- nismes pour qui "il est tr^s difficile de suppor- ter les efforts d'un ddpartement de la faune sauvage pour sauver les rhinos lorsque celui-ci a les mains tachees de sang humain". Cependant, au cours des deux dernieres annees, le sang de pres de 200 rhinos ont souil- le des mains humaines et la population de rhi- nos est proche du point ou les probl^mes ge- netiques de consanguinite pourraient apparai- ire. Le dernier plan de protection, pendant que les gardiens essaient d'empecher inva- sion des braconniers, est de deplacer les rhino- ceros loin de la frontiere et jusqu'a present - grace a une allocation financiere autorisee par le Premier Minislre R. MUGABE lui-meme - 110 rhinos ont deja ete deplaces. Entreiemps. la protection des autres rhinoceros est entre les mains de 70 hommes armes qui patrouil- lent les quelque 240 km du fleuve. De I'avis dc (i. TATHAM, un gardien provincial de Kari- ba, "c'esl une guerre a grande echelle el un cauchemar logistique a caractere militaire . Les braconniers sont prcsquc aussi bicn orga- nises que les gardiens, les depassent en nom- bre el soni souveni mieux armes. De plus, la motivation du gain est enorme : lors d'une pa- irouille, 32 comes ont ele confisquees soil un bulin estime a 1,6 million de dollars. source : ( BBC Wildlife, jitin 1987) 34 Livres SORGELOOS (R.U.G.), MICHA (F.N.D.P. Namur). OLLEVIER (K.U.L.), PHILIP- PART (U.Lg.). 1. Aquaculture et Develop- pement (1987) Acies du Colloque de Lidge organis6 le 18 novembre 1986 sous I'egide de la Fondation Roi Baudouin a I'occasion de I'attribution du Prix International Roi Baudouin pour le Deve- loppement 1986 a la Fondation Internationale pour la Science (FIS-Stockholm). Organise et publie sous la direction de J. CI. RUWET (U.Lg... Un fascicule de 152 page au format 15,8 X 23,5 cm, comprenant 17 tableaux, 36 graphi- ques et tigures au trait et 46 photographies en noir et blanc, ainsi que le texte des communi- cations presentees au colloque, soit : - plusieurs articles de presentation de I'activite de I'organisation Internationale FIS. en particulier dans le domaine de I'aquacul- ture, pour soutenir I'implantalion dans le Tiers-Monde d'un reseau de jeunes chercheurs se consacrant dans leur pays a des recherches de sciences naturelles appliquees susceptibles de contribuer au bien-etre des populations lo- cales, notamment par la production de biens commerciaux et de produits alimentaires; - des contributions des meilleurs spe- cialistes beiges dans le domaine de I'aquacul- ture appliquee au developpement et montrani la somme de connaissances et de qualifications accumulees dans certains de ces laboratoires en aquaculture appliquee. Avec la collaboration d'une delegation de la FIS (son Secretariat Aquaculture et le Professeur E.A. HUISMAN, Wageningen, Conseiller scientifique) et de chercheurs beiges : Prof. SYMOENS (V.U.B.), DE BONT (K.U.L. ), VAN HOVE (U.C.L.), 2. Les Bases Biologiques de TElevage intensif du Tilapia duNil par Charles MELARD, Docteur en Sciences. Preface de J. C PHILIPPAR T. (NIO de la Collection Enqueles et Dos- siers. Cahiers d'Ethologie appliquees, Fasc. 3. vol.6. 1986.) Bilan de huit ann^es de recherches a la station de pisciculture experimental de Ti- hange, pour definir les aspects fondamentaux de la reproduction, de la croissance et dc la bioenergetique d'Oreochromis niloticus, espdcc de Tilapia la plus utilisee en pisciculture dans le monde. La fecondite, I'age et la taille de matu- ration sexuelle ont ete etudies, mettant en par- ticulier en evidence I'effet de la densit6 des gc- nilcurs, de leur poids corporel ct du sex-ratio sur le recrutement d'alevins. La croissance est analysee en fonction de six facteurs principaux : poids corporel, sexe, densite du peuplement, temperature de I'eau, teneur en oxygene dissous, alimentation (qualite, quantite, mode de distribution). Des modeles mathematiques ddfinissent la vitessc de la croissance en fonction des modulations de ces differents facteurs. Une troisieme partie est consacr6e aux aspects bioenergetique de la croissance. EUe examine d'abord I'influence du poids corporel, du sexe, de I'alimentation et de la teneur en oxygene dissous sur la consommation d'oxy- gene; ensuite, elle analyse I'influence du poids 35 corporel, de la temp6rature de Teau et du taux de nutrition sur I'excrdtion azotde. Enfin, k partir de donndes sur le budget 6nerg6tique journalier et des rdsultats relatifs k la croissance, la consommation d'oxygdne et I'excrdtion azotde, on a 6tabli un module bio6- nergdtique de la croissance. Cette connaissance des aspects fonda- mentaux de la reproduction, de la croissance el de la bio6nerg6tique d'Oreochromis niloticus permet de ddfinir les conditions optimales de son 61evage, tirant le meilleur parti de la nour- riture, de la tempdrature, de I'oxygdne disponi- bles. Cahier d'Ethologie Appliquie, InsHtut de Zoologie de I 'University de Liige, Quai Van Be- rt f den, 22, B-4020LJEGE, Belgique.) Ces deux ouwages sont Mitis par les Ca- hiers d'Ethologie Appliquie, revue piriodique vouee a la protection et d la conservation de la vie sauvage, d la gestion et au controle des res- sources et productions animales. Ces* ouvrages sont susceptibles d'intiresser tous ceux quepreoc- cupent les recherches scientifiques appliquies au developpement, et tout spicialement les biolo- ffstes, agronomes, vitirinaires, aquacultueurs et piscicultcurs, les itudiants en ces domaines, ainsi que les administrateurss et gestionnnaires du de- veloppement. (Pour plus de renseigt\ements ou abonne- ments, ecrire d : 3.The Chimpanzees of Gom - be : Patterns of behaviour. (Les chimpanzds de Gombd : modes de com- portement) de Jane GOODALL The Belknap Press of Harvard University Press. 673pp., ISBN 0 674 11649 6 (hb) L'auteur a rdellement produit ici un li- vre magnifique qui deviendra certainement la bible des observateurs de chimpanz6s. Ce livre - dnorme - dcrit dans un style fluide et conte- nant tellement de photographies fascinantes, est rdellement captivant. Cet ouvrage relate un quart de sidcle - la plus longue 6tude de terrain existante, celle- ci ayant d6but6 en 1960 - de vie quotidienne de chimpanz6, avec toutes ses passions, ses aven- tures, ses amitids, ses querelles de famille, ses luttes pour le pouvoir et meme ses "guerres" - quand un groupe a syst6matiquement an6anti les membres d'un groupe voisin. Nous faisons connaissance avec les personnalit6s et ensuite nous sommes conduits a travers leur vie quoti- dienne, leur vie annuelle el lous les 6v6ne- ments qui defilent k travers les generations. Afin d'6valuer correctement les rdsul- tats de ces dtudes, un discours lucide sur la psychologic du chimpanze est pr6sent6 met- tant i'accent sur le langage par signes et sur les etudes exp6rimentales des chimpanz6s en cap- livite. Au fil des 19 chapitres, sont abordds les diffdrents aspects de la socidtd des chimpanzds telle la communication, la fa^on de se prome- 36 ner. de faire leur toilette; la manipulation des objets ei leur conscience sociale. Pour chaque sujel. des anecdotes et des illustrations sont utiliseei. de meme que des donnees statisti- ques concretes. D'autre part, des tableaux, des graphiques, des annexes et une longue liste de rdfdrences satisferont le lecteur scientifique. Ce document fournira par ailleurs ma- tidre a reflechir a ceux qui s'int6ressent a la philosophie, surtout avec un interel centre sur la place de I'homme dans la nature. 3. Wildlife Resources and Economic Developement (Ressources en Fanfie Sauvage et D^ve- loppement Ecooamique) de S.K. ELTRINGHAM ed. John WILEY & Sons, 1984. Ce livre traite de I'economie de I'exploi- lation actuelle et potentielle de la faune sau- vage ; pour I'alimentation, le tourisme, I'habil- lement. les ressources genetiques, ou pour robleniion de liquidite. L'auteur examine les principes ecologi- ques sur lesquels devrait etre basee I'exploita- tion dc la faune sauvage, avec une attention toute particuliere sur I'obtention de rende- menis soutenus. II fait toutefois remarquer que les eires humains doivent changer leurs attitudes, car la condition preliminaire a une utilisation des animaux sauvages pour le developpement eco- nomique est que ceux-ci survivent et soieni di- sponiblcs pour les besoins du bien-etre hu- main. 37 ""%.,