Nature et Faune REVUE INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE EN AFRIOUE Gestion de la Faune. Amenagement d aires protegees. Conservation des ressources naturelles Volume .?, n° 4, octohre -decemhre 1087 Gestion de la Faune en Afrique sub-saharienhe o^ Perspectives economiques^ et contribution au kdeveloppement rural auvages captures par les fermiers nigenans durant la saison dcs pluies (enquete de juiilet a novembre 1986). 17 I. aulacode est un gibier tres prise en Atnque de lUuest fournissent 791739 tonnes de viande par mois durani la saison des pluies dans la region de savane. Si Ton re- tire le poids de I'^l^phant, les r^sul- lals sonl de 695971 tonnes en savane, 182914 en foret decidue et 384524 en foret humide. RECOLTE DES CHAS- SEURS Au cours dc cctlc cnquclc, trois chasseurs par village ont etc in- lerroges chaque jour a raison de bO chasseurs en region de savane el 30 dans chacune des deux auires regions. II leur fut demande d'eslimer le nom- bre danimaux de chaque espece cap- tures au cours du mois precedent. Lescargot africain est egalement hien represente dans les trois zones avec respeciive- ment 6.3, 18,3 et 8,6 animaux exploites par mois. Afin dobtenir une estimation totalc va- lablc di. la viande sauvage consommee par les fermiers. les hypotheses suivantes ont etc faites : a. 90% de la population de I'etat sont suppose*; appartenir au secteur agricole; b. vu que I'enquete a montre que cha- que fermier avait 13 personnes a charge, la po- pulation agricole a ete divis6e par 13 afin de determiner le nombre de fermiers par Etai; c dans chaque Etat, les fermiers furent regroupes par zone ecologique afin de deter- miner leur nombre dans chaque zone; d. la quantite de viande consommee par fermier et par region dans le tableau 1 fut mul- tiplie par le nombre estim^ de fermiers par re- gion pour evaluer la quantite totale de viande consommee par region. Les resultats montrent que les grands et les petiis mammiferes et les oiseaux-gibier Dans cette etude, les chasseurs sonl des personnes rurales qui combinent ra- rement la culture de subsistance et la chasse. Durant la saison des pluies, la chasse est plus intensive pendant la nuit que le jour. Les acti- vites de la journee comprennent le nettoyage des lances, des arcs et des fleches, des fusils et des armes. les animaux tues durant la nuit sont vendus et certains sont conserves pour usage domestique. Durant la saison s^che, la chasse est faite tant la nuit que le jour. Une estimation de la recolte totale dc tous les chasseurs n'a pu etre faite vu que nous ne disposions pas des informations suffisantes pour estimer le nombre total de chasseurs par etat. Les resultats de Tenquete aupres des chasseurs se trouvent dans le tableau 2. CONCLUSION Le but de cet article est de mettre en evidence I'importance d'une grande vari6t6 d'animaux sauvages en tant que source alimen- 18 Especes Region < N= e Savanne 60 Region de Foret Decidue N=30 Carcasses pds. (kg) Nombre/ Chasseur Kg par Chasseur Nombre/ Chasseur Kg par Chasseur 6.7 3.20 21.44 3.06 20.50 11.0 2.44 26.84 0.54 5.94 120.0 2.06 247.20 0.00 0.00 144.0 1.80 247.20 0.00 0.00 56.0 1.56 87.36 0.00 0.00 45.0 2.46 110.70 0.60 27.00 420.0 1.06 445.20 0.00 0.00 9.0 3.14 28.26 1.00 9.00 1600.0 0.74 1184.00 2410.20 0.00 0.00 62.44 Region de Foret Humide N=30 Nombre/ Kg par Chasseur Chasseur Gros Gibier 0.5 Cephalophe Oris (Cephalophus monticola) Guib Harnache (Tragelaphus scriptus) Cob defassa (Kobus ellipsiprymnus) Antilope rouanne (Hippotragus equinus) Cobe (Kobus kobus) Phacochere (Phacochoerus aethiopicus) Buffle (Syncerus caffer) Babouin (Papio anubis) Elephant (Loxodonta africana) Total Gros Gibier Petit Gibier Ecureuils (Funisciurus aneuythrus , Xerus erythropus) Aulacode (Thryonomys swindrianus) Rat de Gamble (Cricetomys Rambianue) Pore-epic (Hysterix cristata) Chauve Souris (Eidolon helvum) Ecureuils volants (Anomalurus spp.) Paugolin (Manis gigantea) Total Petit Gibier Oiseaux Gibiers Pintade (Numida meleagris) Francolin (Francolinus spp) Total Oiseaux Gibiers Reptiles/Mollusques Varan (Varanus niloticus) Tortue (Kinixys belliana) Crocodile (Crocodulus niloticus) Python (Python sebae) Autres serpents - Cobra, vipferes (Na.la nigricollis, Causus rhombeatus, Bitis arientans) Escargot Geant (Archachatina marginata) 20.26 10.13 0.57 0.29 125.49 43.56 48.46 2.46 2.84 1.70 6.80 5.10 0.24 2.80 18.76 3.14 34.54 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0,00 0.66 29.70 0.14 58.80 0.00 0.00 0.00 0.00 20.54 141.80 10.27 4.0 11.10 44.40 5.40 21.60 7.94 31.76 2.0 8.86 17.72 7.06 14.12 10.34 20.68 4.0 12.96 51.84 1.80 7.20 3.74 14.96 0.3 3.66 1.10 0.00 0.00 11.20 3.36 0.5 0.60 0.30 0.14 0.07 2.80 1.40 2.0 0.00 0.00 0.14 0.28 2.80 5.60 88.03 0.4 40.46 14.16 0.94 0.33 1.26 0.44 0.4 98.00 34.30 4.34 1.52 2.94 1.03 1 85 1.47 0.34 3.00 0.3A 4.40 0.34 1.20 0.00 0.26 0.00 10.86 1.06 27.20 Tableau 2 : Repartition mensuelle des animaux sauvages captures par les chasseurs nigerians durant la saison despluies (enquete dejuillet a novembre 1986). 19 laire pour les Nigerians des milieux ruraux. Bien qu une partie de la viande et d'autres produii;> (peaux, cornes, etc..) sonl vendus dans Ics milieux urbains, nous pensons que la majeure partie de la viande est consommee lo- calemeni el fournit la majeure partie des pro- teines dans I'alimentation. Vu I'importance vi- lale de ces animaux pour les populations ru- ralcs, le mainticn des habitats de la faune sau- vage devrait etre mieux considere dans les pro- jets de plans de developpement rural. Ceci est particulierement important lorsque ces projets evalueni les principaux changements dans Tu- tilisation des lerres ou modifications daub les pratiques agricoles traditionnelles. Beaucoup d'habitals de petits marami- feres, doiseaux et de reptiles se composent de petites parcelles sauvages, de marecages ou d'eiroiicS bandes riveraines qui peuvenl etre aisement detruits par des activites a courte vue. Cette faune sauvage est une ressource re- nouvelable appreciable qui pourra continuer a procurer des benefices uniquement si les habi- tats adequats restent disponibles. BIBLIOGRAPHIE ADEOLA, M.O. 1983. Management Policy and Administration of Wildlife in Nigeria, pp. 38-49. M.S. Project, Colorado State University, Fort Collins. AFOLAYAN, T.A.1980. A Synopsis of Wildlife Conservation in Ni- geria. Environ. Censer. 7(3) : 207-212. AJAYI, S.S. 1973. Wildlife Management in the National Economy. Nigerian Field, vol. xxx, 19. N 2, 71-76. AJAYI, S.S. 1974. Tlie Biology of Domestication of the Afri- can Giant Rat Cricetomys gambianus Waterhouse. Ph. D. Thesis. University of Ibadan. •AJAYI, S.S. 1978. Planning for Wildlife Management in Ni- geria. Department of Forest Resources Mana- gement. University of Ibadan, Nigeria. 33 pp. (Mimeo). AJAYI, S.S. 1980. A quantitative assessment of midlife and their nutritive value as a source of food in Nigeria. 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Mankoto MA MBAELELE" Aper9u historique des recher- ches anterieures realisees par le departement d'ecologie et de conservation de la nature de la Faculte des Sciences de rUniversite de Kisangani. Initiee par le Prof. Dr. J. CI. HEY- MANS, I'etude de I'exploitation de la faune sauvage dans le Haut-Zaire se poursuit au sein du Departement "Ecologie et Conservation de la Nature" de la Faculte des Sciences de I'Uni- versite de Kisangani (UNIKIS) depuis plus d'une dizaine d'ann6es. Des donn6es particu- lidrement int6ressantes se rdfdrant aux voies d'acheminement et a la consommation du gi- bier a Kisangani ont 6t6 enregistr6es. L'ana- lyse de ces donn6es permet une premiere ap- pr6ciation de I'effet de la commercialisation sur ies especes vendues aux marches, en tenant compte de certains criteres, tels que la conser- vation de la viande et Ies coutumes alimen- taires. La plupart de ces 6tudes furent effec- tuees sous forme de mdmoire de licence. II convient de citer Ies travaux accomplis sur Ies marches urbains de Kisangani relatifs ^ la commercialisation du gibier "petits et moyens Mammiferes" : Banamuhere (1976), Sabuni (1978), Nlamba (1980), Saidi (1980), Wetshi (1981), Biya (1983), Lusambasa (1984) et Wetshi et al. (sous presse). Bien que des ef- forts particuliers aient 6te apport6s pour la realisation de ces travaux, Ies resultats ne peu- vent etre facilement exploit6s vu le caract^re non ponctuel des enquetes men6es sur Ies marches. En effet, ces dtudes n'ont 6t6 me- nees que durant des p6riodes de quelques mois par ann6e et bien souvent avec des objec- tifs diff6rents. Une importante contribution k I'exploitation cyn6g6tique des Mammiferes de la r6gion de Kisangani a 6t6 apport6e par Bola 22 en 1986. Les donn6es de ces travaux, bien que parfois lacunaires, repr6sentent une premiere base de I'^tude de la commercialisation et de la consommation du gibier dans la Region du Haut- Zaire. Les 6tudes de zoogdographie, d'inven- taire faunique et d'ecologie, rdalisees sur le terrain dans la plus grande partie de la Cu- vette Centrale du Zaire par Colyn et Dudu en- tre 1977 et 1986, apportent des donnees rela- tives a ['exploitation des Ressources Alimen- taires Naturelles en milieu rural. Un bref aper^u sur la densite et la re- partition de la population n'est pas sans inte- ret pour justifier le choix de la region concer- n6e. En effet, si la densit6 en milieu rural fo- restier est generalement inf6rieure a cinq ha- bitants au kilometre carr6, la population de Kisangani (pres de 400.000 habitanis) esi de loin le plus dense des centres urbains de la cu- vette du Zaire (cf. carte 1). De par ce fail, la ville de Kisangani a un besoin consdquent en apport de viande de chasse pour sa propre consommation (pas d'61evage), mais constitue 6galement le principal transit des Ressources Naturelles Forestidres vers la capitale, Kinsha- sa (3.500.000 habitants). Ce manuscrit regroupe les rdsultats d'enquetes men6es tant parmi les chasseurs habitant les villages, que sur les march6s a gi- bier du centre de la ville. C'est pourquoi V6- tude est subdivis6e en deux thdmes qui diff6- rencient les deux aspects du probl6me. Le premier etudie les donn6es qualitatives de la consommation en milieu rural, c'est-a-dire la determination et I'importance sp6cifique des especes mammaliennes consommees dans les villages (donndes de Colyn & Dudu); le second rassemble les 616ments essentiels de I'impor- tance de la commercialisation dans le princi- pal centre urbain qu'est la ville de Kisangani. Ces dernieres donnees onl ete lir6es des tra- vaux pr6cites (in6dits) de la Facultd de Sciences de Kisangani, ainsi que de la synthase de Wetschi et al (sous presse). Zaire Population en milieu forestier carte 1 : Centres urbains de la cuvette du Zaire 23 Enfin, nous tenons a preciser, vu Ic ca- ractere non structure des enquetes r^alisees, que nous ne pouvons presenter des resultals statisiiques autorisant une interpretation reelle de la pression cynegetique dans la re- gion de Kisangani. L'impact de la pression cy- negeiiquc ne peut done etre etudie a partir de ces seals resultats. Une approche generale se- ra pourtant esquissee pour apporter une base aux etudes futures de I'Exploitation des Res- sources Naturelles dans la cuvette centrale de la Republique du Zaire. I. CONSOMMATION QUALI- TATIVE DANS LE MILIEU RU- RAL. 1. INTRODUCTION 1.1. Presentation du terrain Les Bakumu sont des agriculteurs qui cultivent principalement le manioc, le riz, le mais, la banane et quelques legumes. L'61e- vage de type familial de la volaille, du porcin et du caprin est pratique, toutefois Tincidence commerciale d'une telle production est negli- geable sur la consommation reelle de viande dans les villages. Les cchangcs commerciaux entre les milieux ruraux et la ville de Kisangani s'articulent ainsi sur la vente des produits agri- coles, du gibier et du bois de chauffe. La pratique cynegetique est Tune des composantes principalcs de la vie des Bakumu en milieu rural. Les prot^ines animales sonl le fruit de la chasse. de la peche et du ramassage des invertebres. En vue de se procurer du gi- bier, les Bakumu ont developpe des techni- ques traditionnelles aussi efficaces que varia- bles principalement pour la capture des Mam- miferes. Les pieges a collet nantis d'un de- clencheur sont les plus courants et ils revetent une grande variete de tallies et de formes. Les chasseurs les installent sur les arbres (capture des Primates, Pangolins, Ecureuils etc.), a la sortie des terriers ou sur les passages (Ron- geurs, Orcyteropes, Cricelomes, Alherures Les donnees de I'etude proviennenl de deux secieurs des axes routiers repris ci-apres : de la route de Kisangani - Nia-Nia/'Bundu de part et d'autre de la riviere Enano (releves de 26 mois) el de la route de Kisangani - Ubundu dans la region de la riviere Ubilo (releves de 9 mois). La configuration schematique des ter- rains prospectes est reprise sur la carle 2 Les observations couvrent la periode de septembre 1980 a Janvier 1984. 12. Breves donnees ethnographiques Plusieurs tribus cohabitent sur Teten- due de nos terrains d'enquetes, mais la Iribu KUML est la mieux implantee. Nous vou- drions tracer succinctement les activit6s essen- tielles de ces populations dans leur milieu na- turel en vue de ddgager l'impact de ceux-ci sur Texploiiation de la faune. etc.). Ceux-ci sont parfois disposes en serie formant de longues barrieres ou simplement isoles. Les pieges appal6s sont specifiques a la capture d'un petit nombre d'especes alors que les irappes groupees ou isolees peuveni pren- dre indistinctement toute forme de gibier (Rongeurs, Pangolins, Cephalophes, Neotra- gues, Genettes, Mangoustes, Leopards, Croco- diles de foret, Tortues terrestres, Vipdres, Pin- 24 tades, Rales etc...)- Les Bakumu, aid6s par les chiens chassent egalement au filet. lis ont une excellente connaissance de la faune locale qu'il exploitent au maximum. Par exemple, ils pro- fitent de la grande abondance saisonniere des animaux tels que les chauve-souris (Chiro- pt^res). les mollusques (Achatines) et prece- dent a une veritable op6ration de cueillette lors de la p6riode des chenilles (Invertdbrds). La chasse au fusil, qui s'est excessivement re- pandue durant cette derniere d6cennie, est particulierement usitee pour I'abattage des po- tamocheres, des artiodaciyles de grande laille et surtout des Primates. La viande de chasse, fraiche ou bouca- n6e, est vendue au village ou acheminee a Kin- sangani. Une part importante du petit et moyen gibier alimenie les villages en proieines animales. La plupart des esp6ces parmi les Carnivores (Mangoustes, Crossargues, Ge- nettes, Fdlins et Mustelidds), Pangolins, Hyra- coides, Orycteropes, et Insectivores (Petrodro- mus et Rhynchocyon) n'atteigneni que ties ra- rement, sinon pas du tout, les marches de la ville. 6t6 inventorides dans les villages de la rdgion «xplor6e selon un programme d'enqudles d'une a trois sorties mensuelles durant une p6- riode de 35 mois. Les identifications sont conformes a ces auteurs : RAHM, 1966; DAN- DELOT, 1968; SETZER & MEESTER, 1971; COLYN, 1984, 1986, 1987 a, b, et c. 2. RESULTATS Les resultats de nos enquetes sont syn- th6tis6s dans les tableau et figure 1. Les effec- tifs observes comprennent tous les petils el moyens gibiers k I'dtat "frais" et "boucand". Dans les tableau et figure 1, les donndes 1.1. se r6f6rent aux Ariiodactyla, 1.2. aux Ro- dentia, 1.3. aux Primates, 1.4. aux Carnivora et 1.5. aux Inseciivora, Pholidola, Tubulidenlata, Hyracoidea Chiroptera. Cependant, pour fa- ciiiter rinterprdtation g6n6rale, les donndes 1.4. et 1.5. ont 6t6 regroupdes sous la r6f6rence Divers. 13. Butdel'^tude Nos donndes recueillies, non pas aupres des revendeurs des marches urbains, mais chez les "consommateurs autochtones" mettent en Evidence Timportance qualitative de la consommation du petit et moycn gibier mam- malien en milieu rural forestier du Zaire. Par ailleurs, I'examen de la representa- tion numerique des especes de Techaniillon fournit une estimation relative indicative de la pression cynegetique sur elles. 1.4. Origines des donn^es Les informations sont rassembldes par- mi les donnees de terrain enregistrees par Co- lyn dans le cadre des enquetes menees lors des travaux sur la faune mammalienne des forels de basse altitude. Les peaux et g6n6ralemeni les t^tes osseuses des animaux consommes ont Parmi les Artiodactyla (Tab. & Fig. 1.1.), les cdphalophes contribuent trds signifi- cativement en apport protdique en milieux ru- raux forestiers de la cuvette centrale du Zaire. L'esp^ce Cephalophus monticola intervient pour une moyenne de 68.2% a I'intdrieur du genre dont les especes fournissent dans les zones prospeci6es une moyenne de 89.6% de la prise des Mammif^res Artiodactyles. Les rdsultats de la consommation de la viande de Rongeurs (Tab. & Fig. 1.2.) dans les sectcurs etudies montrenl que, dans ce cas, les proteines animales viennent principalement de Cricetomea ci At/wrurus qui lolalisenl a eux seuk plus de 10% des specimens captures et consommes en milieu rural. Les ecureuils oc- cupent la troisi^me place dont les genres Pro- toxeru:i et Funisciurus sont les plus consommes. En ce qui concerne les Primates (Tab. & Fig. 1.3.), les faits suivants sont remarqu6s : 25 EfCectifs E s p 6 c e s Enano Ubilo observia Pourcentages 1.1 ARTIODACTYLA . Tragulidae Heymoschus aquaticus 27 12 39 4,8 . Bovidae Cephalophus monticola 304 187 491 61.1 Cephalophus nigrifrons 27 13 40 5.0 Cephalophus sylvicultor 34 6 40 9,0 Cephalophus callipvRus 23 10 33 4.1 Cephalophus dorsalis 75 24 99 12.1 Cephalophus leucogaster 11 6 17 2,1 . Neotraginae . Sub-cotal Neotragus batesi (E) 45 * 45 5,6 546 258 804 1.2 RODENT I A . Anomaluridae Anomalurus sp. (beecrofti. derbianus et puslllus 16 8 24 0,9 . Scuridae Heliosciurus rufobrachium 52 3 55 2.0 Protexerus stanseri 283 7 209 10.3 Funisciurus pyrrhopus 237 72 309 11,0 anerythrus . Hystrlcidae Paraxerus boehmi 74 56 130 4,6 . Cricecidae Atherurus africanus 504 115 619 22,1 . Sub-total Crictomys emini 1080 295 1375 49,1 2245 556 2802 1.3 PRIMATES . Cercopithecidae Cercopithecinae Cercopithecus neglectus 12 2 14 1,0 Cercopithecus mitis (E) 89 * 89 6.5 Cercopithecus Ihoesti (E) 42 * 42 3.1 Cercopithecus hamlyni (E) 14 * 14 1.0 Cercopithecus wolfi 79 28 107 7,8 Cercopithecus ascanius 260 77 337 24,7 Cercopithecus albigena (E) 63 * 63 4,6 Cercopithecus atterrimus (U) * 27 27 2,0 Papio anibus (E) 26 * 26 1,9 . Colobinae Colobus rufomitratus 361 83 444 32.5 Colobus angolensis * 34 34 2.5 . Pongldae Ponginae Pan troglodytes (E) 71 * 71 5.2 Pan paniscus (U) * 20 20 1.5 . Lorisidae Perodicticus potto 22 6 28 2.0 . Galidae . Sub-total Galagoides demidovii 37 13 50 3.7 1076 290 1366 1.4 CARJIIVORA . Mustelldae Aonyx contica (E) 4 0 4 0,4 Lutra maculicollis 4 1 5 0,5 Mellivora capensis (E) 5 0 5 0,5 . Viverridae . Paradocurinae Nandina binotata 75 17 92 10,0 . Viverrinae Viverra civetta 19 2 21 2,3 Osborniccis piscivora 7 * 7 0.8 Poiana richardsoni 5 2 7 0.8 Genetta victoriae (E) 1 * 1 0,1 Genetca servalina 101 69 170 18,5 rubiginosa . Herpestinae Bdeogale nigripes (E) 9 * 9 1.0 Herpestes ichneumon 14 3 17 1,8 XenoRale microdon 8 38 46 5.0 Atilax paludinosus 31 21 52 5,6 Crossarchus alexandri 306 84 390 42,3 Crossarchus ansorgei (U) i- 91 91 10.0 . Felidae . Sub-total Felis aurata 3 1 4 0.4 592 329 921 1.5 INSEGTIVORA . Tenrecidae Potamogale velox 4 1 5 . Macroscelidldae Rhynchocyon cirnei 147 * 147 Petrodromus tetradactylus (E) * 46 46 . Sub-total 151 47 198 PHOLIDOTA . Manidae Manis tricuspis Manis glgantea 81 9 11 1 92 10 . Sub-total Manis tetradactyla 2 1 3 92 13 105 TUBILIDENTATA . Orycteropidae Orycteropus a£er 4 1 5 HYRACOIDEA . Procaviidae Dendrohyrax dorsalis 58- 7 65 CHIROPTERA . Megachiroptera Eidolon helvam 10 0 10 (E) Enano * pas represente sur le terrain d'etude (U) Ubilo Tableau 1 ; Consommation du gibier en milieu rural ( resultats d enquete i. 26 1.1 ARTIODACTYLA 1.2 RODENT I A X Spp H. AQUATICUS CEPHALOPHUS spp . 6 4,8°/^ %G. im X Spp % F. CRICETIDAE HYSTRICIOAE SCIURIDAE ANOMALURIOAE m 28,0% m 22,1% m 0,8% 1.3 PRIMATES ■ * I ^ X Spp CERCOPITHECUS %G n=3 izi ka ii H CERCOCEBUS 1,9% PAN PBOSWIIENS Em?3 11 l.A CARNIVORA r> X spp OENCTTIS VIVERRIDAE MUSTELIDAE 32,4% 1,5% % F. 65,7 % 1.5 DIVERS 51,7 % 0,4 % 17,0% 1,3 % 2,6 % % DIV 4b INSECTIVORA PHOLIDOTA TUBILIDENTATA 15,2 % HYRACOIOEA 8,0% 70,6 % n 5,0% LJ ^ mj % DIV 4'a&b 0,8% CHWOPTERA CARNIVOWA Figure 1 : Consommation du gibier en milieu rural (histogrammcs) 27 - le genre Cercopithecus est le plus ex- ploite sur les deux rives du fleuve Zaire, I'es- pece Cercopithecus ascanius est la plus com- mune; - le deuxieme genre en importance nu- merique de la consommation est le Colobus dent les especes C.mfomitratus et Cangolensis manifestent les valeurs d'exploitation sembla- bles; - les cercocebes et les chimpanzes pre- senteni le meme pourcentage du prelevemeni comme gibier; - par centre, Papio anubis n'intervient que dans I'ordre de 2% de la capture de "gi- bier-primate". Lexamen des tableau et figure 1.4. per- met de noter que : conde position apr6s les crossargues dans la consommation des Carnivores. Les Insectivores, Phoiidotes, Tubiliden- tes, Hyracoides et Chiroptdres (Tab. & Fig. 1.5.), exceptd durant les migrations, appartien- nent aux groupes taxonomiques dont les es- pdces sont peu captur6es par les chasseurs. Ceci est certainement d(i au fait que ces ani- maux ne sont pas commun et captur6s de fa- ^on accidentelle. Toutefois, ces animaux sont egalement fort apprdci^s par les villageois et certains meme tout en 6tant rares, sont I'objet de tabou alimentaire tels les Pangolins et les Orycteropes qui ne seront qu'exceptionnelle- ment vendus en-dehors des villages. - les Herpestines (Mangoustes) four- nisseni la majeure partie du gibier de I'ordre avec les especes Crossarchus aiexandri et Cros- sarchus ansorgei qui sont les plus abondantes. - ils sont immediatement suivis par les Viverrines (Genettes et Civettes), representes principalement par les especes Genetta servali- na et Genetta rubiffnosa; - la Nandinie {Nandinia binotata), 1 uni- que espece de sa sous-famille, se place en se- 3. DISCUSSION et CONCLUSION Les tableau et figure synth6tiques 2 des effectifs et pourcentages de diffdrents groupes taxonomiques permet le classement suivant en valeurs numeriques : Rodentia 44.6%, Pri- mates 21.8%, Carnivora 14.7%, Artiodactyla 12.8% et Divers (non Carnivora) 6.1%. ORDRE ENANO UBILO TOTAL Pourcentages ARTIODACTYLA 546 258 804 12.8 RODENTIA 2246 556 2802 44.6 PRIMATES 1076 290 1366 21.8 DIVERS 20.8 INSECTIVORA 151 47 198 3.1 PHOLIDOTA 92 13 105 1.7 TUBULIDENTATA 4 1 5 0.1 HYRACOIDEA 58 7 65 1.0 CHIROPTERA 10 0 10 0.2 CARNIVORA 592 329 921 14.7 TOTAL 4775 1501 6276 - Tableau 2 ; Effectifs et pourcentages des differencs groupes taxonomiques consommes en milieu rural. 28 □ p 1 c /o % iT 12,8 % 44,6 % 21,8 % 20,8 % ARTIODACTYLA RODENTIA PRIMATES i;|;;;i|; DIVERS Figure 2 : Gibier consomm^ en milieu rural (taxa) II ressort de ces donn6es un d6s6quili- bre evident du pourcentage consommd de cer- tains groupes, principalement entre les Carni- vora qui bont plus nombreux que les Artiodac- tyla. Comme le nombre 61ev6 de Divers captu- res monire bien que les methodes de pi6geage ne sont pas s61ectives, il est done certain que le rappori Carnivora/Artiodactyla indique que le premier groupe est consomm6 surtout au vil- lage, el le second exporte vers les marches ur- bains. II est cependant utile de faire remar- quer qu'un regroupement pond6ral de ces or- dres donnerait un autre classement, et ce pour tous les groupes taxonomiques. L'espdce la plus consomm6e parmi cha- cun des groupes est : Cricetomis emini, Cercopi- thecus ascanius, Crossarchus alexandri et Cepha- lophus monticola. Ceci indique probablement que ces esp^ces sont les plus repr6sent6es au sein de leurs groupes respectifs. La reconnaissance des animaux inter- dits ou tabous existe dans la tribu Kumu, les betes comme I'Oryctdrope, les Viverrida (Ge- netics, Civettes, Mangoustes) et Felidae {Felis aurata) sont les attributs des chefs ou sages de villages. Leur consommation est g6n6rale- meni interdite aux femmes et aux enfants. Sur base de la fr6quence mensuelle des enquetes mendes sur les deux terrains d'6tudes et des effectifs observes, une moyenne quanti- tative a pu elre 6tablie (Tableau 3). C'est ainsi que la figure 3, qui reprdsente la courbe indi- cative de revolution des moyennes mensuelles rclev6es, fail ressorlir les deux points suivants : - le minimum de gibier est releve aux villages en f^vrier, mois central de la pdriode du defrichagc dc la forel pour la mise en cul- ture; MOIS J F M A M J J A S 0 N D EFFECTIFS 478 289 321 518 659 836 465 255 716 377 508 494 OBSERVES NOMBRE 3 3 2 3 A 4 2 1 3 4 3 3 OBSERVATIONS MOYENNE 159.3 96.3 160.5 172.6 16A.7 209.0 232.5 255.0 238.6 184.2 169.3 164.6 MENSUELLE Tableau 3 : Moyenne quantitative mensuelle relevee 29 260 ■L 5 250 A v 1 • 240 / / \ 1 « 230 / \ 1 \ 1 \ 220 / \ ' 210 y \ \ '. 200 J 1 1 \ \ 190 1 V \ 180 1 4 V, • 1 70 .x^*---;.^ 1 N^ 160 150 \ r^ jf' \ / ''' 140 \ /'^'' v^ / \ 1 30 \ /''' ''^-- — W 120 \ /'' 1 10 \ /' 100 90 • 80 .,il#l1lllllllllllllll|IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIH^ 1 M Periode d'ouverture de la chasse Courbe annuelle de la consommation en milieu rural Precipitations annuelles (1970 a 1982) (min: 57iiim - Figure 3 : Courbe annuelle de consommation en milieu rural - le maximum de gibier esl enregistre aux villages entre juillet, aoflt et septembre. La chasse eiani officiellemeni fermee a ce mo- ment, le gibier qui ne peut etre commercialise en ceue periode de fermeiure, serait alors consomme sur place aux villages ! S'il est gdneralement accepte que la pratique de la chasse en periode de saison des pluics est productive en milieu forestier tropi- cal, il taut constaler ici que les villageois sont imperativement conditionnes par le rythme saisonnier pour la preparation des terrains de cultures. Dans la region de Kisangani, le de- frichage et les travaux des champs effectu6s par les hommes, s'opereni durani les irois pre- miers mois de I'annee qui correspondent a la saison seche. Ce nesl qu'apres cette periode que les activites cyneg6tiques redeviennent une occupation dominante. Ceci explique la relation existant entre la courbe annuelle des activites cynegetiques el les conditions climali- ques (Figure 3). Toutcfois, la Idgislation zairoise rela- tive a la fermeture de la chasse n'en interdit pas la pratique coutu- midre pour les be- soins iocaux en p6- riode de fermeture, mais bien la commer- cialisation. Or nos r6- sultats font remar- quer que tout au long de I'annde, la dispro- portion entre certains groupes taxonomi- ques consommds aux villages esi en relation avec la commerciali- sation vers les mar- ches urbains. II est done tort probable que le maximum de gibier consomm6 au village cntrc juillet et septembre tdmoigne non seulemeni de I'importance des acti- vites cynegetiques en cette periode mais aussi du ddvcloppement illegal de la commer- cialisation de la viande de chasse dans la ville de Kisangani en periode de fermeture de chasse. 0 Max: 290IIIII1) II. KISANGANI : DE LA COM- MERCIALISATION DU GIBIER I. INTRODUCTION 1.1. Lieux de vente. Les marches de la Sous-R6gion urbaine de Kisangani constituent les principaux sites de la commercialisation de la viande de chasse des Mammiferes des forets environnantes. A la rive droite du fleuve Zaire, le Mar- ch6 Central de la Makiso, appel6 ^galement 30 "Marche du 27 octobre", est le premier grand centre de la vente du gibier de la ville. Les marches secondaires se situenl dans les quatre zones peripheriques : Kabondo/Kisangani. Mangobo el Tshopo. Le marche de Lubunga est [unique lieu important de la vente de gi- bier dc la rive gauche du fleuvc. 11 importe de faire remarquer que la viande de Mammifere sauvage commerciali- sees est ecoulee essentiellemenl par le Marche Central. La plupari des vendeuses de dille- renlcs /ones dc la villc y vcndcni Icurs pro- duits aux heures d'ouverture. 12. Froblemes de la vente du gibier. La \cnlc dc la viande dc chassc connail beaucoup dc problemes. Nous evoquerons uniquement ceux qui influencent de pres ou de loin son appartenance specifique et la quantile du eibicr vendue. 13. Corporations des vendeuses. Lcs vendeuses forment des pelites asso- ciation> assurant I'approvisionnement regulier du gibier et ainsi une meilleure activity com- merciak basee uniquement sur la viande de chassc. Les mcmbres dc chaque equipc sc rc- parlisseni les taches et operent sur le terrain pour lapprovisionnement et sur les marches oij s'effcctue la vente des produits. le sysieme organise de la sorte permet la regulariie de la viande de chasse sur les marches, qui pour les corporations represente des operations au ca- ractere lucratif. 1.4. Presentation de la viande de chasse sur les etales au marche. Le gibier est generalement vendu a I'e- tat "frais ou "boucane". Les Cricetomes et Atherures sont parfois bouillis. L'6lai de conservation depend ainsi des moyens de transport et surtout de la duree des sejours des femmes commer^anies aux villages des chas- seurs. II faui malheureusement signaler que I'operaiion commerciale est telle que des equipes de chasseurs effectuent de faQon pres- que permanente leurs activit6s afm de r6pon- dre aux besoins de ces corporations. Dans ce cas le gibier capture est systdmatiquemeni boucane et ne sortira de la for6l que pour etre remib par lot entier aux femmes commer- gantes. En general, le gibier vendu k I'^tat frais sur les marches est celui achete aux vil- lageois la veille du retour a Kisangani des ven- deuses ou leur commissionnaires. Cependanl, les gibiers les plus importanls, si fraichemenl lues, icls \cs Potamocherus porcus, Cephalophus dorsalis, Tragelaphiis spekei ou un lot de singes, representent une operation commerciale im- poriante pour le chasseur. Ce dernier prdfdre alors vendre ses produits "frais" aux vendeuses a Kisangani. 1.5. Pourquoi une telle consommation de la viande de chasse. La population de la ville de Kisangani e.^i esiimee a environ 400.000 habitants. Les mammiferes sauvages ainsi que le poisson du fleme demeurent les meilleures sources de prole ines animales. Ceci s'explique par le fait que la majority de cette population, qui est de condition pauvre, recherche la viande de chasse qui coute moins cher que la viande de production domestique. Un second element du succes de la vente du gibier, est que la viande de chasse qui ne repond a aucune rdgle dhygiene auquel est soumise la viande domes- tique. est morcelee en "petits las" et non d6bi- lee. 11 en resulte que le citadin peut alors achctcr la viande de la quality et du volume qui lui convienl le mieux sur le plan financier. Enfin. il faul egalement preciser que, comme dans beaucoup d'autres regions, la viande de chasse a un succes evident aupr^s des habi- tants des grands centres. L6. Butdel'^tude. L'analyse de Taction de la commerciali- sation de la viande de chasse k Kisangani cherche a meitre en evidence I'importance re- 31 lative de la pression commerciale sur le petit et moyen gibier. 1.7. Sources des donates. Une liste exhaustive des travaux sur I'ex- ploitalion de la faune par la vente de la viande de chasse est pr6sent6e dans I'introduction ge- n6rale. Les 6tudes inedites de Sabuni (1978), Nlamba (1980), Saidi (1980), Wetshi (1981), Biya (1983) et Lusambasa (1984) donnenl les principaux resultats analyses dans ce travail. L'experience d'une dizaine d'ann6es de deux des auteurs leur permet de cerner les pro- blames de la commercialisation du gibier mammalien. 2. RESULTATS Les resultats de I'analyse des donnees enregistrces aux marches de Kisangani sont rc- pris dans les tableau et figure 4. Les effeclifs observer comprenncnt les petits et moyens gi- biers vendus a I'etat "frais" et "boucanes". Tou- tefoib, les donnees detaillees relatives aux Pri- mates reprises dans le tableau 4.3 se referent aux animaux "frais". Les tableau et figure 4.1 a 4.4 corres- pondent respectivement aux groupes taxono- miques Artiodactyla, Rodentia, Primates ei Divers (y compris les Carnivora). II nous sem- ble important de faire remarquer que I'analyse comparative detaillee de ces resultats n'est pas aisee a cause de I'h^terogeneile des mdthodes ulilisees par les differents auteurs. C'est pour- quoi, nous releveront les rdsultats caracteristi- ques fournis par chaque etude pour arriver a une vue d'ensemble. Les tableau et figure 4.1 concernant les Artiodactyla indique un prelevemenl impor- tant dans la famille des Bovidae ou le genre Cephalophus absorbe pres de 99% de la consommation de la viande de I'Ordre (Les Tragelaphus spekei ne sont pas repris ici, mais dans les divers). L'espdce C. monticola h. elle seule compte pour 75.5% de la consommation de son genre. Le chevrotain aquatique Hye- moschus aquaticus intervient seulement pour environ 1% des echantillons examines durant la periode de I'dtude. Un examen des resultats de Sabuni (1978), Saidi (1980), Wetshi (1981) et Biya (1983) montre une tendance h. la baisse des ef- feclifs de C. monticola et une augmentation de ceux de Cephalophus spp.. Si cette tendance se maintenait, il faudrait craindre d'une part une surexploitation de C. monticola et d'autre pari d'un mode de chasse plus performant vis-^-vis des esp^ces plus grdgaires ou rares telles les C.nigrifrons, C.callipygus et C.dorsalis. La consommation de la viande dc ron- geurs concerne suriout deux esp)^ces, les crice- tomes (Cricetomys emini) et I'athdrure (Aiheru- nis africanus). Les tableau et figure 4.2 lais- sent apparaitre les proportions d'cxploitalion entre ces deux espdces; soil 90% pour la pre- miere et 10% pour la seconde. Les Sciuridae ou ecureuils, ont une part n^gligeable dans la viande commercialisee. Les donnees relatives aux Primates ven- dus "frais" reprises aux tableau ct figure 4.3 font voir que le genre Cercopithecus couvre 85.8% des singes vendus sur les marches ur- bains, doni 52.f)% pour I'esp^ce C.ascanius: le genre Colobus represente prds de 10% et en iroisieme position vient le genre Cercocebus avec 4%. La part de la viande de Chimpanz6, Pan troglodytes & paniscus, et de babouin Papio anubis est negligeable, mais ne represenle cer- tainement pas la situation r^elle. En effet, la vente de ceriaines espdces strictement prote- gees ne pouvant Stre manifeste aux marchds. Le gibier Divers, commercialism durant touie I'annee, est principalement consiilue de Suidae {P. porcus) avec 16.9% et de Tragela- phus spekei ainsi que de quelques rares obser- vations de diff6rentes esp6ces (7.8%). Mais la plus grande part des effectifs revient a I'Ordre des Chiroptera {Eidolon helvum) avec plus de 75% malgr6 que la presence de ce gibier soit saisdnni^re. 32 3.1. ARTIODACTYLA Bovidae Tragulidae Neotraginae Sub-total ESPECES Effectifs Pourcentages/ observes categorie c. monticola 2A159 75.5 c. spp (x 5) 7550 (8230)* 23.6 H. aquaticus 287 0,9 N. batesi 3 0.0 31999 (A0229) 3.2. RODENTIA Cricetldae C. emini 32396 90.0 Hystricidae A. africanus 3594 10.0 Sciuridae F. spp 2 0.0 Sub-total 35992 PRIMATES Cercopithecinae neglectus mi t is Ihoesti hamlyni wolf i ascanius Colobinae Ponginae (Total genus) C. albigena et C. aterrimus P. anubis C. rufomitratus C. angonlensls (Total genus) Pan spp. Divers (et 1) Sub-total (Effectifs frais) (Effectifs boucanes)(2) (Total primates) 165 1395 342 82 961 4644 (7589) 353 35 464 389 (853) 7 6 8843 9851 (18694) 1.9 15.8 3.9 0.9 10.9 52.6 (85.8) 4.0 0.4 5.2 4.4 (9.6) 0.0 0.0 3.4 DIVERS Suidae P. porcus 555 16 9 Megachlroptera E. E. helvum ) franqueti 2475 75 3 Bovidae T. B. spekei euryceros Viverridae C. alexandri 257 7 8 Manldae Manis spp. Procaviidae Sub-total D. dorsalis , 3287 (1) Cercopithecus aethiops (2) ne sont pas consid6r4s dans ce tableau Tableau 4 : Analyse dcs donnces enrcgistrces a Kisangani 33 4.1 ARTIODACTYLA 75,5 % C. MONTICOLA H. AQUATICUS 23,6% C SPP («S) 0,9 % N. BATE8I % G. 4.2 RODENT I A 90,0 % C . EMINI %G. 10,0 % A. AFRICANU8 en 4 . 3 PRIMATES w % CERCOPITHECUS %G. 86,0 % wm Mmmim ^>mmm> CERCOCEBUS COLOBUS PAPIO 3,8% ^'^'^° 0,2% eAN 4.4 DIVERS CHIBOPTERES 75,3 "A 7,8 X 16,9 X SUIDES CARNIVORES DAMANS INSECTIVORES %D\\f f,' ■■■■■■ ■ ■ ■ ' Figure 4 : Histogrammes des donnees enregistrees a Kisangani 34 3. DISCUSSION et CONCLUSION Les tableau et figure synthdtiques 5 des effectifs et pourcentages des diff6renis groupes taxonomiques recens6s sur les mar- ch6s de la ville de Kisangani entraine le classe- ment en valeur numerique suivanl : Artiodacty- la 44.0%, Rodentia 36.3%, Primates 16.4% et Divers 3.3%. En nous r6f6ranl aux tableau et figure 6 de la synthase des viandes vendues "fraichc" ou "boucanee", il faut retenir ces fails : - les Aniodactyla et Rodentia vendus a I'^tat "frais" sont d'environ 2.7% centre 97.3^ a I'etai boucan6; - les Primates par contre ont tendance a se retrouver en parts 6gales sous forme fraiche ou boucande. L'explication de ce ph^nom6nc est probablement li6e k la source de I'approvision- nement, a la taille des specimens captures el a sa capacite de r6sister k la putr6faction (qui varie suivanl les especes, les conditions clima- tiques du moment, la maniere par laquelle I'a- nimal a eie lue,..) el en- fin aux possibilit6s de communication avec le centre urbain (trans- port). rentrer au village pour 6couler sa marchandise dans les meilleurs d61ais, la viande "fraiche" ayant plus de valeur que celle "boucande". Les Divers, principalement les P.porcus et T.spekei qui, h la pi^ce reprdsentent un po- tentiel financier non n6gligeable, sont g6n6ra- lement amends au march6 k I'dtat "frais" (82,7%). Nous avons remarque que I'acceptalion de plus en plus importante de la viande de singe par la population de Kisangani est pro- bablement li6e au fail que ce sont les animaux qui sont vendus en plus grand nombre (el poids) a YiidX "frais". Ce qui revient k dire que le faible pourcentage des autres animaux pr6- sentcs h. Petal "frais" et specialemenl des ongu- les devient financi^rement inaccessible a la majorite de la population. Les meihodes de chasse usit6es pour la capture des cephalophes (piegeage au collet ou au filei), nintervien- nent pas en premiere cause dans le fait que ces animaux sont principalement boucanes. Seul le rapport poids est consid6r6 et c'est ainsi que les cephalophes de grande taille (C dorsalis, C. callipygus...) sont frdquemment amene6s ■fraiches" au marche. Les rongeurs, par exemplc, n'onl un inle- ret commercial que si le nombre de prises est dleve. En effet, sur le terrain , un chasseur ne peut arreter la chasse pour rcnirer vcndre un petit lot de Cricetomes ei ces derniers seront done boucanes en foret. II y a done ici un effei de taille. Par contre, une journee de chasse fruc- lueusc aux singes incite- ra generalement le pro- prietairc de ces gibiers a ORDRE Effectifs observes Pourcents ARTIODACTYLA RODENTIA PRIMATES DIVERS 40229 35992 17114 3287 44 36,3 ' 16,4 3,3 TOTAL 96622 Tableau 5 : Effectifs et pourcentages des taxa recens^s a Kisangani 35 ARTIODACTYLA 44,0% RODENTIA 36,3% PRIMATES 16,4% OIVERS 3,3% 2.37, 2,9% 45,6% 76% 97,6% 97,1% 54,4% 24,0% A R P D ^=g^^^ ■-■-^^4r ;;:|---"| /o dantmaux commercialises a I'etat frais et boucanes 1 1 1 1 1 1 1 It Figure 5 ■ Gihier commercialise a Kisangani (ta\a) Figure 6 • Pourcentages du gibiervendu "frais" ou boucane a Kisangani ORDRE EFFECTIFS OBSERVES TOTAL FRAIS 7o BOUCANE % ARTIODACTYLA RODENTIA PRIMATES DIVERS 30704 28037 13051 2156 801 780 5878 1783 2,6 2,8 45,0 82,7 29903 27257 7173 373 97,4 97,2 55,0 17,3 TOTAL 73948 9242 - 64706 - Tableau 6 : Pourcentages moyens (par ordre ) du petit et moyen gibier "frais" et "boucane" vendu sur les marches de Kisangani. 36 CONCLUSIONS GENERALES Une comparaison des moyennes obte- nues dans les diffdrents groupes taxonomiques lors de ces deux etudes fait apparaitre qu'il y a une corrdlation entre les effets de consomma- tion en milieu rural et I'exportation vers les centres urbains ou de commercialisation. En effet, les figures 7 et 8 montrent clairement les deux points suivants : - Ic pen de similitude existant entre la consommaiion respective des groupes taxono- miques, specialement des Artiodactyla avec 12.8% en milieu rural contre 44.0% en milieu urbain ct du groupe Divers avec 20.8% contre 3.3%: - I'equilibre qui s'opere dans la reparti- tion du gibier entre les milieux rural et urbain et qui probablement ddpend de I'ensemblc de ces crirere<; : abondance sp^cifique, quality, poids ci prix. Nous pouvons ainsi confirmer les crainte?. exprimees dans les conclusion^ du premier theme. L' allure de la courbe annuelle des activites cyn6getiques (Figure 3) reflate bien I'ensemble de ces composantes, y compris la commercialisation. Bien que le classement g6n6ral resul- tant de I'importance de chacun des groupes place les Rodentia en premiere position avec 40.0%, les Artiodactyla avec 28.4%, les Pri- mates avec 19.1% et les Divers avec 12.1%, il se fait que ce sont les Artiodactyla qui restent les Mammiferes les plus recherch6s sur les marches urbains. De ce fail, le c6phalophe bleu (C. monticold) represente le gibier qui re- pond le mieux aux cril6res locaux de commer- cialisalion. La pratique cyneg^tique mende tant par les villageois que par les citadins, ne corre- spond plus aux strides besoins alimentaires du milieu rural ni aux possibilit6s de variance dans les habitudes alimentaires des popula- tion«; de Kisangani. Plus exactement, le pro- duii cynegetique est appel6 a pallier a la ca- rence de prot^ines animales domestiques et la plus grande par tie de la population urbaine de Kisangani ne se procure done que du gibier et du poisson. 22.5 X R A |f^"- R yy-m::. f u P A , i ..,:,...] X milieu urbain 28,4% 40,4% 19,1% A R P 12 , 1% D nnnrut- m m 4it:!;:tt: ^"•^"-^"-^ Wii 'iiiii % consomme en milieu rural SiSS et urbain (4444 higure 7 . (jibier consomme en milieux rural ou urbam 77.5% higure 8 : Consommation ou commercialisation du gibier 37 ParaUelement, autour de la pratique de la chasse, tout un reseau commercial s'est de- veloppe progressivement durant cette derniere decennie, au point de, si ce n'est de creer le bcsoiu du muins de r6pondrc a la demande. C'est ainsi que sous I'influence des corpora- tions de vendeuses, actuellement la vente de viande de chasse reste ouverte sur le Marche Central de Kisangani durant la periode de fer- melure de chasse et que durant I'ann^e entiere un grand nombre d'animaux proteges y soni li- brcmcni exposes. La pression cynegetique est telle que Ton assisie aujourd'hui a un appauvrissement considerable du patrimoine faunique dans le milieu rural. Ceci a un point lel, que les villa- gcois nc consomment presque plus le gibicr de choix destine a la commercialisation en echange d'un faible revenu compie tenu de la valeur commercialisee finale. Les voies routieres, ferroviaires et flu- vialcs serveni a recoulemenl vers les centres urbains des produits cynegetiques, mais sonl avani tout les arteres d'oii partent des reseaux de penetration tres etoffes vers les zones de chasse. diminuant ainsi progressivement les superficies d'habitats moins exploites. Sur la carte 2. les fleches re- flctcnl la situation des voies dc penetration sur le Terrain. Ce modele pent eire reproduit sur I'ensemble de la region forestiere du pays. Pour terminer, II faut souligncr les caracteris- tiques de la chasse dans les villages et formuler ces recommandations : - les activites cy- negetiques touchenl une large part du petit et moven gibier : elles ne sonl pas selectives, et presentent un danger reel (si commercials ) a la surcxploltation des especes telles que Cercopithecus ascanius, Ce- phalophus monticola, Cricetomys emini, Atheru- rus africanus etc... et la rarefaction ou dispari- tion des especes comme Pan paniscus, Colobus angolensis, Colobus nifomitratus, etc.; - les pressions cynegetiques vont sou- vent de pair avec la deforestation, il serait ur- gent d'elargir I'aire de protection des habitats des especes menacees; - il serait tres souhaitable que la legisla- tion en vigueur relative a la conservation de la faune et flore soit de stricte application tant pour la protection des especes que pour la fer- meture et I'ouverture de la chasse; - les proteines animales en milieux ru- raux des environs de Kisangani proviennent a environ 95% du gibier et poisson. Le capital faune elant actuellement mal connu pour en fixer les normes d'une gestion rationnelle, il est urgent d'amorcer des maintenant une ac- tion educative aupres des populations rurales en faveur de la faune et de vulgariser en meme temps I'importance de petit elevage et de vo- iaille comme source de proteines pour la ville du Kisangani; - il faut enfin, veiller a la limitation de la chasse commerciale par personnes interpo- sees et reexaminer, par un meilleur controle, Tutilisation du fusil. Carte 2 ; Voies de penetration vers les zones de chasse 38 Bibiiographie BIYA. M.T, 1983 Nouvelles obsenations sur rimponance rcluiive ties votes d'approvisionnemeni en Matnmiferes sauvages pour la consomma- tion des habitants de Kisangani. Univ. Kis.. Fac. Sc. mem. lie, 57 pp.. non public. COLYN, M.M., 1984 Crossarchus ansorgei Thomas, 1910 (Car- nivora, Viverridae), seconde recolte en Re- publique dii Zaire, Ann. Fac. Sc, Kisangani, 2, pp. 79-86. 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SAIDI, M.N., 1980 Sources et voies d'acheminement du gibier vendu sur le marche central de Kisangani (Haut-Zaire). Univ. Kis., Fac. Sc, mem. lie, 59 pp., non publie. SETZER, H.W. & MEESTER, J., 1971 Vie mammals of Africa : an identification manual. Smithsonian Institution Washington, part. 1-15. WETSHI, L., 1981 Consommation de mammiferes sauvages a Kisangani (Haut-Zaire) : obsen>ations nouvelles et evolution du marche. Univ. Kis., Fac. Se, 22 pp., non publie. WETSHI, L., BIYA, M.T. & RUELLE, J.E., 1986 Consommation de mammiferes sauvages par la population de Kisangani (Zaire). Ann. Fac. Sc, Kisangani, 4. * M.xM. COLYN, Laboratorium voor Algemene Dier- kunde, Rijksuniversilair Centrum Ant- werpen, groenenborgerlaan 171, B-2020 Antwerpen, Belgique. ** A. DUDU, Depariemenl Ecologie et Conservation de la Nature, Universitc de Kisangani, B.P. 2012, Kisangani, Republique du Zaire . *** M. MANKOTO MA MBAELELE, President Delegue General de I'lnsiitut Zairois pour la Conservation de la Na- ture, B.P. 868, Kinshasa, Republique du Zaire. (article presente au Symposium inter- national sur la gestion de la faune en Afrique sub-saharienne a Harare (6 - 12 octobre 1987) 39 CITES OTTAWA (Canada) : Conference des Parties Du 12 au 24 juillet 1987 s'est tenue a Ottawa (Canada), la sixieme Conference des Parties de la CITES (Convention pour le Commerce International des Especes Menacies). 84 Etats Parties y itaient re- presentes - la Convention en compte 95 a I'heure actuelle. Des observateurs de quelque 150 organisations et agences etaient egalement presents. Parmi les principales, citons la FAO, le PNUE et la CEE. La Conference fut ouverte par Mme Pauline BROWES, Membre du Parlement canadien. Les dis- cours d'ouverture furent donnes par Mr. M.K. RANJITSINH (Inde), President du Comiti Permanent CITES, et Mr. W. MANSFIELD, Directeur- Adjoint du PNUE. Au cours de ces discours, une attention particuliere fut attiree sur la situation financiere alarmante de la CITES due en partie au paiement tardif des contributions par les Parties. Trois nouveaux membres regionawc ont etc elus au Comite Permanent pour quatre ans, a savoir, le Nepal pour I'Asie, le Perou pour I'Amerique latine et les Caraibes et le Malawi pour TAfrique. Introduction. Conclue a Washington en 1973 a la de- mande des pays du Tiers-Monde soucieux de conserver leur patrimoine naturel surexploite vers les pays riches, la Convention dite de Was- hington, connue sous le sigle CITES ("Conven- tion on International Trade on Endangered Species ou "Convention sur le Commerce In- ternational des Especes Menacees"), regle- mente le commerce international des animaux et des veg6taux menaces d'extinction, en ce compris le commerce d'animaux vivants, mais aussi des animaux morts, des parties d'animaux et des produits d6riv6s de ceux-ci. Pour ce faire, des listes d'animaux et de v6getaux ont etd 6tablies. Les especes mena- cdes dextinction immediate sont reprises a I'Annexe I de la Convention : leur commerce est striciement interdit, sauf derogation excep- tionnelle. Les espdces menacees risquant I'ex- tinction sont reprises a I'Annexe II : leur com- merce est tolere selon des conditions strides. Les especes declarees par un pays en danger sur son territoire sont reprises a I'Annexe III : leur commerce est autoris6, a certaines condi- tions egalement. 40 Ces listes ne sont pas immuables. EUes peuveni etre soumises k modification, apres discussion entre Parties aux cours de Confe- rences bisannuelles. C'est ce que font ies pays k chaque session de la Conference des Parties donl la derniere vient de se tenir a Ottawa (Canada). Aujourd'hui, la position des pays est fa- vorable au concept rationaliste, plutot que conservationniste. La faune et la flore sau- vages sont consid6r6es comme des ressources renouvelables, dont I'exploitation pent etre ac- ceptee, si elle est raisonnable. Toutefois, certaines situations sont si catastrophiques que des prises de position fermes sont necessaires. Tel fut le cas a Ottawa en ce qui concerne I'elephant et le rhinoceros. L'avenir d'autres especes a egalement 6t€ dis- cute a Ottawa, par exemple Ies crocodiles, la torlue verte, le leopard, la vigogne,... pour ne citer que Ies principales. L'association Interna- tionale TRAFFIC a eglement fait le point sur rapplication de la Convention. D'autres problemes relatifs a la gestion de la Convention ont egalement 6te abordes : financement de la Cites, comit6s permanents et groupes de travail CITES, rapports natio- naux, commerce des specimens de plantes, ap- plication de la Convention, Commerce des es- peces elevees en captivi- t^, ... Nous ne nions aucunement I'impor- tance primordiale pour la bonne application de la Convention de nom- bre de ces points. Tou- tefois. dans le cadre de cet article, nous nous li- miterons vplontaire- ment a quelques points bien precis concernant la faune africaine et dont nous d6taillerons Ies resultats des discus- sions tenues. Commerce de i'lvoire. Selon Ies recommandations de la Confe- rence de Buenos-Aires, une unit6 de coordina- tion pour I'ivoire a 6t6 6tablie au sein du secre- tariat CITES pour coordonner le commerce mondial de I'ivoire. Afin de renforcer et d'amdliorer Ies procedures de contrdle de I'ivoire k la lumidre des resultats de la premiere ann6e d'applica- tion du systdme de quotas, la session du Comi- te s'appuya sur trois documents de base. Un rapport du secretariat sur le fonctionnement du systdme de quotas avec deux annexes : un rapport du WTMU sur I'effet des rdcents changements de legislation sur le commerce mondial de I'ivoire et un rapport du groupe UICN des sp6cialistes de I'dldphant d'Afrique et du rhinoceros (GSEAR) sur Ies tendances actuelles des estimations des populations d'6- 16phants d'Afrique et comment interpreter ces tendances au vu du systdme de quotas. Les deux autres documents concernaient le mar- quage des morceaux d'ivoire, le commerce de I'ivoire travaille et le financement des contr61es du commerce de I'ivoire. Vu le vif interet suscite par ce sujet, un, groupe de travail fut forme comprenant 26 pays Parties et organisations non-gouverne- Defenses d'^l^phants confisqu^es (photo WWF/P.M.Snider) 41 mentales (ONG). Le groupe de travail r6digea six propositions de r6solutions qui furent adoptees en s6ance pl6nidre : ce sont les r6so- lutions Conf. 6.11 ^ 6.16. La resolution Conf. 6.11 a pour but de faire pression sur les pays qui meprisent d61i- b6remeni les procedures de conirole de I'i- voire. EUe recommande que toutes les Parties usent de tons les moyens possibles pour faire pression sur les pays qui continuent d'autori- ser un commerce illegal d'ivoire. Elle recom- mande egalement qu'une delegation rencontre les dirigeants des Etats du Burundi et des Emirats Arabes pour les informer de la gravite du probleme dans leur pays. La resolution 6.12 invite les Parties a : 1) se soumettre au systeme de quotas pour I'ivoire comme repris a la Resolution 5.12 et a en ameliorer le respect partout ou c'est possible; 2) ameliorer la gestion par une meil- leure mise en vigueur des lois et une meilleure surveillance des populations; 3 ) offrir des primes pour toute informa- tion mcnani a I'arrestation et a la condamna- tion des braconniers et traHquants d'ivoire; 4) etablir un Groupe de Travail sur I'e- lephani d'Afrique pour travailler etroilement avec le Secretariat CITES et le GSEAR sur lappiicaiion des procedures de controle du commerce de I'ivoire et qui ferfut rapport au moins <:ix mois avant la prochaine Conference et 5) inciter le Secretariat a realiser des que possible une enquete sur le commerce de I'ivoire brut et travaille en Afrique. La resolution 6.13 tend a ameliorer le financement de I'unite de coordination de I'i- voire. Elle invite toutes agences ayant un inte- ret dans le commerce de I'ivoire, en ce compris les gouvernements, les ONG et les groupes commerciaux, a contribuer volontairemeni au Secretariat. Elle suggere que le Secretariat consulte le Centre UlCN sur les lois de I'Envi- Des rapports alarmants sur I'etat de certaines especes sont issus de la reunion d'Ottawa qui vise a restreindre ou interdire le commerce des especes animales et vegdlales menacees. Les elephants : un rapport de I'UICN indique un dedin dramatique de la popula- tion africaine d'eiephants a cause du com- merce de I'ivoire : 36% depuis 1981. II reste- rait a peine 75 000 elephants en Afrique (pour certains experts beauxoup moins), et plusieurs pays sont particulieremeni frappes : Kenya (35 000 centre 65 000), Zambie (41 000 contre 160 000), Somalie (- 35%), Sou- dan (- 30%), Tanzanie (-16%). Le rapport precise qu'en 1986 le commerce legal autori- se a represente moins de 25% du commerce total et que les defenses de 89 000 elephants sont entrees iliegalement sur le marche. Deux etats au banc des accuses : le Bu- rundi qui aurail "blanchi" 50 000 defenses et les Emirates Arabes Unis consideres comme les principaux responsables du trafic de I'i- voire. Les Emirats ont annonce leur decision de quitter la Convention le ler Janvier 1988. Les Rhinoceros : la population mon- diale des 5 especes de rhinoceros est passee de 70 000 individus en 1970 a 11 500 aujour- d'hui. Rien qu'en Afrique, celle des rhinoce- ros noirs est passee de 65000 individus a 4500 dans la meme periode. C'est principalemenl le commerce de sa corne qui menace les rhi- noceros pour faire des medicaments en Ex- treme-Orient et des manches de poignards au Yemen du Nord. En-dehors des Emirats Arabes Unis et du Burundi, principaux accuses a Ottawa plu- sieurs pays ont fait I'objet de critiques sur I'application de la Convention de Washington et noiammeni la France : trafic important en provenance de Guyane mal controle (perro- quers. singes, reptiles, feiins tachetes ...) et commerce de tortues. Deux aulres pays in- dustrialises competent le tierce des plus mauvais eleves de la CITES : I'Autriche (per- roqueis, chimpanzes pour essais en labora- toires pharmaceuiiques, ...) et le Japon (quantites enormes de peux de crocodiles, de peaux de caimans du Paraquay, d'ecailles de tortues ...) 42 ronnement concernant les possibilit6s de reve- nus a tirer sur les impots, taxes, amendes. droits, ... afin de favoriser la mise en vigueur de la CITES. La Resolution 6.14 recommande que les Parties etablissent un systeme d'enregistre- ment d'importateurs et d'exportateurs breve- tes pour I'ivoire brut et limitent leurs affaires commerciales a ces importateurs et exporta- teurs enregistres et sous licence a partir du premier Janvier 1989. De plus, elle recom- mande d'encourager de tels commer^ants a former une association afin de controler leur propre Industrie en liaison avec le Secretariat de la CITES. Elle suggere que les parties chez lesquelles les sculpteurs d'ivoire ne sont pas encore organises, structures ou controles de- vraient examiner les moyens d'enregistrer et de donner des licences a de telles entreprises et introduiie des procedures pour permettre la surveillance des mouvements d'ivoire dans I'Etal. La Resolution 6.15 donne les dimen- sions des morceaux d'ivoire qui doivent etre marques, a savoir 20 cm de long el un kg ou plus. Ainsi, les morceaux plus petits que 20 cm ou. si plus longs, pesant moins d'un kg ne doi- vent pa> etre marques. Les defenses entieres doi\eni loutes etre marquees. La derniere recommandation fait I'objet de la Resolution 6.16 et concerne les cargai- sons d'ivoire travaille qui devraient etre "faci- lemeni reconnaissables' selon la definition de "specimens' de I'Article I (b)(ii) et les clauses de I' Article IV; mais les Parties devraient ado- pter une approche pragmatiqiie en indiquani le nombrc d'articles exemptes de controle se- lon rAnicle VII. Cornes de rhinoceros. Dans son rapport sur le commerce des produii> de rhinoceros, Esmond Martin sou- ligne la gravite de la situation des rhinoceros. A ce lour seulement 11000 rhinoceros survi- vent pour les 5 esp^ces. Cela repr^sente une diminution de 85% depuis 1970 principale- ment due au braconnage des rhinos pour leur corne. L'espece la plus durement touchde est le rhinoceros noir Diceros bicomis donl la po- pulation est tombde de 65000 a 4000 durant cette meme p6riode. La Resolution 6.10 adop- tee en stance pl6ni6re appelle ^ des mesures de controle plus strides du commerce des pro- duits en corne de rhinoceros. La Resolution exhorte les Parties a interdire compl6tement toute vente tant au niveau national qu'inierna- tional de quelque partie de rhinoc6ros que ce soit. a I'unique exception des trophies de chasse obtenus 16galement. II est egalement reclame une plus grande prise de conscience de la part des auioritds judiciaires, de plus fortes amendes pour les personnes ou compa- gnies reconnues coupables de deiits qualifies et une intervention ferme contre les interme- diaires et les braconniers. La Resolution preconise la destruction de lous les stocks gouvernementaux et parasta- taux de cornes de rhinoceros et I'utilisation de fonds d'aide exterieure pour la protection des rhinos dans les pays concernes. La Resolution demande egalement que les Parties fassent pression par tons les moyens appropries sur les pays qui continuent a autoriser le com- meree des cornes de rhinos, particulierement le Burundi et les Emirats Arabes, afin qu'ils interdisent pareil commerce. Elle recom- mande aussi de promouvoir I'utilisation de substituts aux produits de rhinos et d'encoura- ger le developpement de strategies nationales ei Internationales de conservation des rhino- ceros. 43 Peaux de leopards. Au cours des discussions sur le com- merce dcs peaux de leopards a la 4eme Confe- rence des Parties (Botswana, 1983), la Zambie el le Zimbabwe proposerent de transferer plu- sieurs populations de leopards africains Pan- thera pardus de I'Annexe I a I'Annexe II vu que ces populations n'eiaieni pas menacees. Au vu de I'opposition, cette proposition fut retiree en faveur d'une resolution (Resol. Conf. 4.13) etablissant des quotas d'exportation de peaux de leopards pour certains pays avec des condi- tions strides pour s'assurer que cela ne de- viendraii pas une affaire commerciale et seraii bien conirole. Lors de la 5eme Conference (Argentine, 1985), I'insuffisance d'information ne permit pas d'evaluer le sysieme de quotas et il fui demande au Secretariat de faire rapport sur ce svsteme a la prochaine reunion. Pour la 6eme Conference, le Secretariat n'avail pas seulement fait rapport sur les quo- tas mais avait aussi fait faire une etude sur la situation du leopard en Afrique sub-saha- rienne. Cette etude fut menee par Rowan MARTIN et Tom de MEULENAER et finan- cee par ie Safari Club International et I'lnsii- tut americain de la Fourrure. Utilisanl louies les informations disponibles sur la densile du leopard, sur les habitats disponibles et sur les precipitations, un modele mathematique fui construit et la population de leopards estimee a 700000 pour toute 1' Afrique sub-saharienne. Au vu de ce resultat etonnant - le 16opard ne serait plus menace -, de nombreuses Parties, tout particulierement africaines, souhait^rent plus de temps pour etudier ce rapport. Beau- coup reconnurent toutefois que la situation de I'espece restait vulnerable et que le systeme de quotas devait etre maintenu. Aucune proposi- tion n'avait ete soumise a I'avance afin de transfere le leopard de I'Annexe I a I'Annexe II. Dans son rapport sur le fonctionnement des quotas, le Secretariat relevait certains pro- blemes dont le principal concernait le Botswa- na, ce pays n'ayant pas renseigne ses exporta- tions pour 1986 et celles de 1985 excedaient les quotas attribues de pres de 25%; de plus, cer- taines exportations etaient a but purement commercial. Le Zimbabwe demanda une augmenta- tion de son quota tandis que la Republique cenlrafricaine et I'Ethiopie demanderent des quotas pour la premiere fois; ce dernier pays cherchant a reduire une population existante trop importanie. La Resolution 6.9 fut adoptee renouve- lant le systeme des quotas apres revision des quotas annuels de peaux et confirmanl la prise en compte des trophees de chasses dans ces quotas. Quotas accordes Botswana 80 Elhiopie 500 Kenya 80 Malawi 20 Mozambique 60 R.C.A. 40 Tanzanie 250 Zambie 300 Zimbabwe 500 Peaux de crocodiles. Le systeme de quotas selon lequel cer- laines especes sont transferees de I'Annexe I a I'Annexe II sera completement revu pour la 44 7eme Conference des Parties mais en aiten- dani. les 10 pays africains ddtenteurs actuels de quotas pour le Crocodile du Nil Crocoihius niloticus ont demande de continuer avec ces quotas pour 1987, 1988 et 1989. Des plans de- tailles de gestion et d'estimation des popula- tions - requis par la Resol. Conf. 5.21 - oni ele re^us du Botswana, du Malawi, du Mozambi- que, de Tanzanie et de Zambie pour lesquels les quotas demandes ont ele approuves Le Kenya a demande d'augmenter son quota de 150 a 5000. Ce quota fut approuve apres avoir reQU lassurance que 4000 peaux du quota pro- viendraient bien d'elevages. La poursuite du quota du Soudan et la 16- gere augmentation de ce- lui du Cameroun furenl egalement acceptes avec une legere opposition. Mais laugmentation sub- stantielle de son quota de- mandee par Madagascar fut rejetee vu qu'il est clair que les crocodiles sont peu proteges dans I'lle et qu'ils soni officiellement classes comme vermines". Le Congo a dabord demande un quota de 650 C. niloti- cus ei I'extension de ce quota a deux nouvelles es- peces. Ic Crocodylus cata- phractiis el VOsteomaemus tetraspis. du fait que ces trois especes sont luees dans le pays et que les autoriies de la faune sont incapables de differencier les peaux. Cet argument controverse. malgre de fai- bles quotas pour les trois especes (cfr. tableau), fut accepte des lors qu'une enqueie plus detaillee sur les crocodiles dans le pays fut planifiee et en depit du fail que la proposition ne remplil que peu d'exi- gences de la resolution Conf. 5.21. L'Indonesie, qui ddtenait d6ja un quota pour 2000 Crocodylus porosus, proposa lout d'abord simplement de maintenir sa popula- tion dans I'Annexe II sans restriction de quota, mais ceci fut modifid lors de la reunion en une demande d'augmeniation du quota k 4000 qui serail gere par un nouveau programme FAO sur les crocodiles dans le pays. Vu la difficuUd de controler les exportations ill^gales, le res- pect de ce quota ne pourrail etre garanti que grace a la cooperation des importaleurs el, bien que le Japon ail accepte de cooperer avec les aulorites indonesiennes, I'autre principal importateur, Singapour, n'accepta pas. 1986 1987 1988 1989 Crocodylus niloticus Botswana . 2000 2000 2000 Cameroun 20 100 too 100 Congo 1000 150 150 150 Kenya 150 1000* 1000* 1000* - 4000° 4000° 4000° Madagascar 1000 1000 1000 1000 Malawi 500 700* 700* 700* - 200° 300° 600° Mozambique 1000 1000* 1000* 1000* 3000° Soudan 5000 5000 5000 5000 Tanzanie 1000 2000 2000 2000 Zambie 2000 2000* 2000* 2000* - 1350° 3600° 6200° CrQQodylus catdphractUi Congo - 600 600 600 Osteolaemus tetraspis Congo - 500 500 500 Crocodylus porosm Indonesie 2000 2000 4000 4000 * : animaux sauvages ° : animaux d'^levage QUOTAS D'EXPORTATION DE CROCODILIENS ( source : TRAFFIC Bulletin) 45 CONSERVATION Foret tropicale : attention DANGER ! II est urgent que les gouvernements et les organismes d'assistance au d6veloppement r^visent leurs politiques forestidres si Ton veut sauver les forets tropicales du monde. Telle est I'affirmation de la Conf6rence sur les forets tropicales qui a reuni a Bellagio (Italie), les 1 et 2 juillet 1987, des responsables des gouver- nements et les chefs des principales organisa- tions mondiales d'aide, sous les auspices de la FAO, de la Banque Mondiale, du Programme des Nations Unies pour le D6veloppement, du World Resources Institute et de la Fondation Rockfeller. Comme exemple de reformes n6ces- saires, la Confdrence a recommandd que les gouvernements nationaux abolissent "les sub- ventions el autres mesures qui nuisent a I'effi- cacitd economique et provoquent la surexploi- tation des forets". Les organismes d'assistance au develop- pemenl, tant nationaux qu'internationaux, doi- vent s'assurer que leurs politiques "contribuent k la protection des 6cosystdmes naturels et non k leur destruction". On a aussi appel6 a une participation accrue du secteur priv6, en parti- culier des petits exploitants et des collectivites locales, au reboisement. La Conf6rence a lanc6 un appel aux di- rigeants de tons les pays du monde, aftn qu'ils s'associent k un Plan d'action forestier tropical visant a assurer la conservation et 1' utilisation viable des for6ts tropicales naturelles, dans rinter^t des populations des pays en d6velop- pement et de toute I'humanit^. La destruction rapide des forets tropi- cales constitue une des plus graves menaces pour I'environnement*. Le ddboisement dans les pays en d6ve- loppement a des consequences catastrophi- ques pour la production vivri^re, les approvi- sionnements en bois de feu et en fourrage, la fertilit6 des sols et les ressources en eau. II sape les bases m^mes de I'agriculture dans ces pays et aggrave la pauvret6 rurale. Plus pr6ci- sement : - plus de la moiti6 des for6ts tropicales ont disparu depuis le d6but du si6cle; - plus de 11 millions d'hectares de fordts tropicales (Equivalent k la superficie du Libe- ria) disparaissent chaque ann6e; - les moyens de subsistance de 200 mil- lions de personnes sont directement compro- mis; - plus d'un milliard de personnes man- quent de bois de feu et de fourrage; - les pays en ddveloppemeni importent actuellement plus de 10 milliards de dollars par an de produits forestiers; - la destruction des forSts tropicales en- traine la disparition d'dcosystdmes irremplaga- bles et la perte definitive de ressources g6n6ti- ques v6g6tales et animales. Les 56 pays les plus gravement touches regroupent plus de la moiti6 de la population du tiers monde. Les causes du d6boisement sont bien connues : d6frichement pour I'agriculture sous I'effet de la pression ddmographique, besoins de bois de feu et de fourrage, surexploitation des forets pour approvisionner I'industrie et pour I'exportation, politiques officielles inad6- quates en mati6re de r6gime foncier, de sub- ventions, de colonisation des terres forestidres et autres questions d6mographiques. Les orga- nismes d'aide au d6veloppement eux-memes aggravent parfois le probleme en finan^ant de vastes projels de d6veloppement dangereux pour I'environnement. 46 Le Plan d' Action Foreslier Tropical a concenire rattention de ropinion mondiale sur cette crise; II a 6te approuv6 par les autori- les forcblieres de plus de 60 pays en devtlop- pement et accepte comme base pour Paction par de nombreux organismes bilateraux ei multilatcraux d'aide au developpemcnt. L'cn- gagement a ete pris de faire passer de 500 mil- lions dc dollars US en 1984 a un milliard en 1988 le montant annuel de I'assistance au sec- tcur foreslier pour appuyer le plan. la Conference de Bellagio, sensible a la necessiie d'agir de loule urgence a rechclk mondiale dans le cadre du Plan d'action fores- lier tropical a formule dix grandes recomman- dations pour surmonter la crise : i . Chilfrer le cout de 1' inaction 2. Incorporer une strategic forestierc a long lerme dans les plans nalionaux de deve- loppcmenl 3. Promouvoir la participation commu- nauiairc 4. Eiicourager la participation du sec- teur prive 5. Reorienter les polltiques 0. Proteger les ecosystemes forestiers tropicaux ~i . Integrer la foresterie dans Tamenage- menl du Icrriloirc 8. Renforcer la recherche 9. Surveiller le deboisement des z;ones tropicalet; 10. Courdunner laclion internatiouale. Une equipe Internationale commencera immediaiemeni a elaborer des recommanda- tions spccifiques concernant les modifications des poliliques. les strategies de financemeni et les mccanismcs institutionncls neccssaircs a rapplicalion de ces recommandations et d'au- ircs mciurcs allant dans Ic memc sens. Un deuxieme Bellagio devra etre organise dans lanncL pour examiner ces recommandations et formuler des propositions en vue de leur adoption. (Unasylva 157/ J 58) Zones Humides : la Zambie montre Texemple Sans dome Ic mcillcur moycn d'ini(5rcs- ser les pays africains ^ la conser\'ation des Zones Humides est la realisation dun pro- gramme pratique de conservation qui sera uti- lise comme cxemple. Cast exactement ce qu'essaie de faire rUICN en Zambie. Le Dr. Patrick DUGAN, expert UICN pour les Zones Humides, parti- cipa dernieremem en Zambie k un atelier or- ganise dans le cadre d'un projcl WWF, atelier qui pourrail aider des milliers de Zambiens ^ utilizer les ^ones humides des plaines de la Ka- fue et du Bassin de Bangweulu - deux regions disianles Tune dc Tautre dc plusieurs ccn- taines de kilometres. DUGAN expliqua que ces deux zones humides soni deux des plus im- portantes, specialement renomm^es pour les especes de Lechwe - aniilope de zones hu- mides - cndcmiqucs a ces zones. II existe deux especes distinctes de Lechwe, le Cobe lechwe. Kobui sniithematii, a Bangweulu el Ic Cobc le- chwe du Zamb^ze, Kobiis leche kafiiemis, dans les plaines de la Kafue. Ces zones abritent des dizaines de mil- liers d animaux de meme que de grand^ nom- bres d'oiseavLx d'eau tant s6dentaires que mi- graieurs. La region abrite egalemenl un des oi- scaux les plus interessants d'Afrique, la cl- gogne a tele de baleine Balaeniceps rex. Lc projcl cherche a dcmonlrcr I'impor- tance des zones humides pour la soci6t6 par une uiilisaiion durable des ressources des zones humides, insistant en particulier la "r6- colie de Lechwe pour la consommaiion hu- maine. Jusqu'a pr6seni, le projet a explord avec les agcnces gouvcrncmentales ct les commu- nautes. leurs crainies concernant la degrada- tion des ressources des zones humides. Le Chef de Projet, Dr. Harry CHAB- WELA, poursuil actuellemenl la seconde phase du projet visant tout particulidrement la preparation d un schema deiaillc dc r6collc et autrcs utilisations des Lechwe de laKafu^. A ceia. s ajouie une proposition d'utilisation ra- tionnelle et de developpemcnt rural de Bang- weulu. 47 Zambie : Notre Faune est notre AV'ENIR (UICN C.Bass) Ces zones humides parmi les plus im- porianics dAfrique, malgre la pr6sence de de- veloppcmenis modernes dans la Kafue, fournit encore des benefices substantiels aux commu- nautes rurales. Alors que i'Afrique cherche a resoudre ces problemes croissants d'alimentalion, il faut esperer que I'exemple de tels projets sera suivi d'aulres dans d'autres r6gions ou la commu- naute peut profiler de la Conservation des zones humides. (source : Bulletin UICN, 18, 5-6) Formation en amenagement des zones humides. Le Projet pour la sauvegarde des oi- seaux cotiers au Ghana ("Save the Seashore Birds Project-Ghana), ou SSBP-G, a organise un cours international de formation a I'amena- gemeni des sites et la protection des espcces. Ce cours etait organise a I'Universit^ du Gha- na, Legon, du 3 au 25 aoiit 1987 pour les fonc- tionnaires a Pamenagement de la faune sau- vage dans les pays anglophones d'Afrique occi- deniale. Le SSBP-G est un projet conjoint entre le Gouvernement du Ghana, la Soci6t6 Royale pour la Protection des Oiseaux (SRPO) et le Conseil International pour la Protection des Oiseaux (CIPO), visant k proteger les oiseaux migrateurs de mer et des cotes et leurs habi- tats cotiers. Cette formation fut organisee afin de pallier au manque important de personnel for- me dans le domaine de ram6nagement des zones humides cotieres et de la conservation des oiseaux de la cote en Afrique occidentale. Finance par la SRPO, le WWF et le Bureau International pour la Recherche sur les Oi- seaux d'Eau (BIROE), ce cours fut organise pour : 1. promouvoir I'^change et le d6bat d'i- dees sur la conservation de la faune sauvage en Afrique occidentale, et tout specialement la protection des sites et des especes; 2. developper des avant-projets de plans d'amenagement pour une utilisation soutenue el k rehaussement des valeurs fauniques et educalifs de certaines zones humides cotieres; 3. fournir un forum dc formation ct d'c- changc d'cxperience pour les participants. Ouinze personnes pariiciperent a ce cours venant de Gambie ( 1 ), du Ghana (8). du Liberia (1). du Nigeria (3) el de Sierra Leone (2). Les instructeurs furent selectionnes parmi le staff de la SRPO, des experts independants finances par le BIROE, des professeurs des depariements de Botanique et Zoologie de rUhiversiie du Ghana de meme que des ex- pert daulrcs organisations du Ghana. Ce seminaire permit des experiences pratiques des concepts d'am^nagement des sites en utilisant trois sites importants pour les oiseaux de la cote : le Delta de Densu et les cu- vettes salees de Panbros a Accra, la lagune Sa- kumo a Tema et la lagune Muni a Winneba. Les avant-projets des plans d'amdnagement realises au cours du seminaire furent presentes au Minislre charge des terres et des Res- sources naturelles par le Chef de Projet SSBP- G. 48 Le Professeur George Benneh, Vice- Recteur de I'Universile du Ghana remit ies ceriificais aux participants lors d'une ceremo- nie de cloture tenue au State House a Accia. Lc seminaire fut tres fructueux et Ies participants repartirent charges d'un nouvel enthousiasme et d'une plus forte determina- tion a continuer la lutte pour la conservation des ressources de certaines zones humides dans leurs pays respectifs. Planification et gestion des zones humides cotieres. Du 9 au 13 novembre 1987, s'est tenu a Mbour (Senegal) un seminaire international sur la planification des zones cotieres et leur contribution a un developpement durable en Afrique. Des representants des pays d'Afrique occidentale el des organisations Internatio- nales pour la conservation de la nature se sont reunis afin de discuter des problemes de conservation des zones humides dans la sous- region et de formuler un plan d'action qui as- surerait une utilisation durable des ressources des zones humides d'Afrique occidentale. Le seminaire etait organise et finance par le Mi- nistere senegalais de la Protection de la Na- ture, r Union Internationale pour la Conserva- tion de la Nature et des ressources naturelles (UICN), le Service des Pares Nationaux des Etats-Unis et I'Agence de developpement in- ternational des Etats-Unis. Le seminaire portail sur quatre themes majeurs : 1. Eludes de cas ddmontranl comment la conservation et ramdnagement de zones hu- mides onl contribud a un ddveloppement dura- ble; 2. Situation actuelle des ressources des zones humides cotieres en Afrique de TOucsl; 3. Role d'une gestion intdgrde des zones cotieres pour la rdsolution de problemes d'a- menagement identifids; 4. Identification de zones d'action prio- ritaires. Quarante-trois personnes reprdsentanl trenie-deux organisations participaient au s6- minaire qui comporta deux sessions princi- pales : a. Eludes scientifiques de cas et comples-rendus nationaux; b. Groupes de Travail et ateliers. Des rapports nationaux du Bdnin, de la Cote d'lvoire. de la Gambie, du Ghana, de la Guinee, de la Guinee-Bissau, du Libdria, du Nigeria, de la Sierra Leone et du Togo furent presentes. Huit etudes scientifiques de cas fu- rent discutees, aliant de riniegralion de la cul- ture du riz a la conservation des zones hu- mides, au role du recensemenl des oiseaux d'eau pour la conservation des zones humides Le sdminaire nota I'insuffisance de I'in- formation sur Ies valeurs dans la gestion. II fut egalement notd que Ies rdsultats de recherche ne sont pas correctemenl diffuses et que des syntheses efficaces de ces iravaux ne sont pas disponibles. Le Sdminaire recommande done de : 1. identifier Ies recherches prioritaires tenant compte des besoins de la conservation el d'une utilisation durable; 2. creer des conseils scientifiques et te- chniques pour superviser le choix des re- cherches faites par Ies dquipes de chercheurs; 3. faire autant que possibld une surveil- lance reguliere des dcosystdmes cotiers dvitant des etudes de secteurs isolees; 4. rddiger Ies rdsultats des recherches sous une forme comprdhensible par tons el qui devraienl etre largement diffusds, priorild de- vant etre donnee aux rdsultats monlrant la va- leur economique des ressources des zones hu- mides cotieres; 49 5. identifier des structures nationales chargees de cataiyser et promouvoir I'echange d'informations sur les ressources cotieres. Ces structures devraient se faire autant que possi- ble au sein de Strategies Nationales de Conser- vation. Un des resultats majeurs de ce semi- naire esi la seconde ebauche de la Strategic d' Action pour les Zones Humides Cotieres en Afrique de I'Ouest. Apres de dernidres rexues et precisions, le document sera promu aupres des gouvernements, des agences de coopera- tion et des NGO. II est espere que ces Strate- gic et Programme d' Action servent d'ossature aux in\cstissements futurs dans les ect)sys- temes humides de la region. RAMSAR : Adhesion prochai- ne de I'Egypte L Egypte englobe un fort pourcentage de I'ensemble des zones cotieres m6diterra- neennes de I'Afrique du Nord et fournil des habitats importants a un grand nombre d'es- peces d'oiseaux migrateurs. Une visile conjoinre de del6gu6s du Bureau International de Recherche sur les Oiseauxd'Eau (BIROE). de la Fondation pour les Recherches Ornitho- logiques en Egypte (FORE) et du Conseil In- ternational pour la Protection des Oiseaux (CIPO ) aupres des autorites 6gyptiennes char- gees de la Conservation de la Faune Sausage (EEAA) fut organisee en avril dernier afin de discuier Tadhesion de I'Egypte a la Conven- tion de Ramsar. KA^SM Bien que I'Egypte ait soumis sa de- mande de ratification k I'UNESCO, deposi- laire de la Convention, actuellement aucune zone humide specifique n'a encore 6i6 desi- gnee. Dr. EID, President de I'Agence des Af- faires egyptiennes de I'Environnement a pro- mis de faire parvenir k I'UNESCO la descrip- tion des sites des trois principales zones hu- mides : les lacs Bardawil, Burullus et Manzala. Les Services 6gyptiens de la faune sau- vage et I'EEAA ont appr6ci6 le support tech- nique et financier du CIPO/BIROE/FORE pour le developpement et rex6cution de pro- grammes de conservation en Egypte dans les domaines de I'dducation a I'environnement, des travaux d'enquete, des programmes de for- mation et la redaction des plans directeurs des sites importants pour les oiseaux migrateurs. Des projets d6tailles ont d'ores et d6j^ 6t6 t6- diges et des membres du personnel des Ser- vices egyptiens de la faune sauvage participe- ront cet autome k des cours sp6cialement or- ganises par le CIPO et le BIROE. Durant son s6jour en Egypte, le Dr. W. Verheugt - Coordonateur des programmes CIPO pour les oiseaux migrateurs - a pu direc- tement se rendre compte de T importance des abattages d'oiseaux sur le lac Manzala dans la Vallee du Nil. Comme en Afrique de I'Ouest, les oiseaux marins tels que les sternes y cou- rent le risque d'etre captures par de jeunes en- fants utilisant des hamegons appat6s. (source : World Birdwatch, 9(2)) Le Nigeria signe un accord de Conservation avec le CIPO Le Conseil International pour la Pro- tection des Oiseaux (CIPO) et la Soci6t6 Royale pour la Protection des Oiseaux (SRPO) ont sign6 un accord avec le gouverne- ment du Nigeria pour proteger une des zones humides les plus importantes du Nigeria : la zone humide Hadejia-Nguru dans le Bassin du Lac Tchad. Cet accord ouvfe la voie a un projet conjoint avec la Fondation nigerianne pour la Conservation (FNC) afin de preserver les /ones humides. Le projet Hadejia-Nguru a pour but d'explorer les diff^rentes options d'u- lilisation des terres pour les ressources en eau de cette zone au ben6fice tant des communau- tes humaines qu'animales. 50 La SRPO fournira Tapport initial de fonds el le support technique au projet. En premiere priority, le personnel du projet, ai- d6s par les Services de la faune des Etals de Borno ei Kano, feront I'inveniaire de la zone quani aux differentes utilisations des terre^, en ce compris le paturage, I'agriculture, les forels et les peches. Depuis fevrier, un biologiste du CIPC). parrainde par le Gouvernemeni des Pays-Bas, realise une elude pr61iminaire sur la faune sauvage et specialement les oiseaux mi- grateurs. Le projet utilisera des photos satel- lite pour dresser une carte des ressources des zones humides mises a jour. Deux fonciion- naires lederaux de la faune participeroni eel ete au Royaume-Uni a des cours de formation sur la Conservation. Le projet Hadejia-Nguru est une initia- tive majeure de developpement durable, par- rainee par les autorites des Etats de Borno ei Kano ei appuyee par le Gouvernemeni fede- ral. Le projet est pr6vu pour trois ans. II debu- lera Ian prochain et comprendra une impor- tante campagne de sensibilisation du public et d'educaiion a la Conservation. les sols et les implications culturelles qu'ont les destructions forestidres pour ces popula- tions. Le dialogue entre populations et com- merc^anis menacds permettra k des reprdsen- lanib des populations indigenes touchdes par CCS phenom^nes dc deforestation industrielle intensive (par exemple, aux Philippines) de s'exprimer. L'Organisation Internationale du Bois Tropical (OIBT) participera dgalement aux discussions. L'OIBT a pour objectif la pro- tection de I'environnement et le r^glement du marche du bois tropical tout en maintenant des ressources suffisantes aux cortimer^anls du bois. La C.E.E. est direclemenl concernde par cette conference : elle est, apr^s le Japon, le plus important consommateur de bois tropi- ca ux. (source : World Birdwatch, 9(2)) Bois tropical : un code vert CEE ? Les forets tropicales soni menacees de destruction par I'exploitation excessive que Ton en fait et qui s'accompagne trop souvent de deplacemenl des populations indigenes ou de colonisation sauvage des lerres forestieres. Une Conference sur les forets tropicales, orga- nisee les 8 et 9 octobre par les "Verts" du Par- lemeni Europeen, propose a I'Assemblee de faire sienne une recommandation "ayant lorce de loi" qui protegerail les especes en voie de disparilion, assurerait un controle strict du marche el etablirait un "code de conduilc" du commerce des bois Iropicaux. Ainsi. on signerait I'arret des destruc- tions sauvages de la foret tropicale, esperent les participants. La Conference souhaite insis- ter sur le droit des populations indigenes sur Photo FAO by T. Frisk 51