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Carte dressée par V. Huor, d'après les travaux des membres de la Mission, les sources originales inédites et les docu- ments les plus récents, à l'échelle de 1/750 000. Les lacs des Hauts-Plateaux de l'Amérique du Sud, par le D° M. Neveu-LEMAIRE, avec la collaboration de MM. Bavay, E.-A. Birce, E. Caevreux, E. Marscu, J. PELLE- Gin et J. THouLEr. Anthropologie bolivienne, par le D' CHervin. Tome I*. Ethnologie, Démographie, Photographie métrique. 5 gra 5 Tome II. Anthropométrie. Tome III. Craniologie. Linguistique bolivienne, par G. pe CréQui Moxrrorr et P. River. Tome I“. Langue du Haut-Plateau. Le Quichua et l'Aymara (par A. Prer). L'Uro et la Puquina. Tome II. Langue de la région orientale. Explorations géologiques dans l'Amérique du Sud, suivi de tableaux météoro- logiques, par G. Courry. Antiquités de la région andine de la République Argentine et du Désert d’Atacama, par Eric Boman. » Tome I”. Vallées interandines de la République Argentine. Tome II. Puna argentine. Désert d’Atacama et province de Jujuy. Fouilles archéologiques à Tiahuanaco, par G. Courry et Adrien DE MorriLer. Notes sur les mammifères des Hauts-Plateaux de l'Amérique du Sud, par M. Neveu-LEeMaAIRE et G. GRANDIDIER. Notes physiologiques et médicales concernant les Hauts-Plateaux de l'Amérique du Sud, par M. le D' M. Neveu-LemaIRE. Études paléontologiques, par M. Bouze. Géographie des Hauts-Plateaux des Andes, par V. Huor. RS ait MISSION SCIENTIFIQUE duo GC: DE CRÉQUI MONTFORT ET E. SÉNÉCHAL DE LA GRANGE 1° Ay1 IA À NOTES SUR LES MAMMIFÈRES DES HAUTS PLATEAUX DE L'AMÉRIQUE DU SUD * P PAR M. NEVEU-LEMAIRE ET G. GRANDIDIER PARIS IMPRIMERIE NATIONALE LIBRAIRIE H. LE SOUDIER, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 174 MDCCCCXI "AN VE Lib. à SAP 1" INTRODUCTION. Il nous semble nécessaire, au début de ces notes sur les mammiféres qui habitent les hauts plateaux de l'Amérique du Sud, de délimiter géographiquement la région dont nous étudions la faune; elle a été parcourue dans sa plus grande étendue par la mission, et il importe de faire connaître le climat qui y règne. On pourra ainsi avoir une idée exacie du milieu dans lequel vivent les divers ani- maux que nous allons successivement passer en revue. La région désignée sous le nom de « haut plateau » ou d'«altiplanicie » est située dans la zone tropicale, entre 11 degrés et 24 degrés de latitude Sud. Au Nord-Ouest, elle occupe une portion du territoire péruvien; à l'Ouest, une étroite bande chilienne; au Sud, les contrées monta- gneuses de l'Argentine; mais la plus grande partie de son territoire, au Nord et à l'Est, appartient à la Bolivie. Ce plateau a pour limites au Nord le cerro de Pasco: à l'Ouest la Cordillère extérieure ou occidentale, la plus voisine du Pacifique; à Est, la Cordillère intérieure ou orientale, comprenant deux chaînes qui se succèdent en formant les deux côtés d'un angle au sommet duquel se trouve une dépression qui est l'origine du bassin du Pil- comayo. Au Sud, le plateau se rétrécit graduellement et disparaît quand les Cordillères orientale et occidentale se fusionnent en une chaîne unique. Le vaste espace triangulaire ainsi formé est situé à une alütude moyenne de 4,000 mètres et constitue un bassin fermé, où les eaux s'accumulent soit dans des lagunes, soit vi INTRODUCTION. dans de véritables lacs. C’est un immense désert, où la végétation est très rare, parfois même tout à fait absente ; on l'appelle dans le pays la « puna ». Le plateau n'est pas partout uniforme et quelques chaînes de montagnes viennent en rompre la monotonie ; la plus importante d'entre elles est la Cordillère de los Frailes, qui prend naissance à l'ouest de Potosi et s'avance au Nord jusqu'à Oruro. La région des hauts plateaux est donc située sous les tropiques, sauf une petite partie qui empiète au Sud sur la zone tempérée ; mais, bien que située dans la zone torride, cette contrée possède un climat relativement froid à cause de sa grande élévation au-dessus du niveau de la mer. Son climat est surtout caractérisé par Îles changements brusques de température que lon observe dans la même journée; ainsi, au printemps, époque où la variation est la moindre, la température oscille a Cocha- bamba entre + 9° G. et +25° C., à Sucre, entre +3° C. et + 29° C., à La Paz, entre + 1° C. et + 22°C. Quoique la va- riation saisonnière soit différente, la température moyenne de l'année est sensiblement la même à La Paz et à Paris ; elle est en effet de + 10° à La Paz et de + 10° 8 à Paris. Ajou- tons toutefois que la température est moins élevée en été et plus élevée en hiver à La Paz qu'à Paris, et qu'en outre les variations journalières sont beaucoup plus accentuées à La Paz. Il résulte de différentes observations recueillies sur les hauts plateaux boliviens, qu'à 3,000 mètres la température moyenne annuelle est de + 15 degrés, et qu'a 4,500 mètres elle descend à +6 degrés. Le climat est donc tempéré quand l'altitude ne dépasse pas 3,000 mètres, tandis qu'il est INTRODUCTION. VII froid à une altitude supérieure. Les transitions sont d'ail- leurs insensibles à mesure que l'on s'élève, et l'on passe graduellement à la même latitude d'un climat tropical à un climat relativement froid. Le climat des hauts plateaux est très sain et les saisons y sont réparties de la manière suivante : le printemps com- prend les mois de septembre, octobre et novembre; l'été, les mois de décembre, janvier et février; l'automne, les mois de mars, avril et mai; l'hiver, ceux de juin, juillet et août. Cependant, comme dans la plupart des pays situés entre les tropiques, le passage d'une saison à l’autre n'est marqué par aucun changement notable de température; aussi les habitants du pays ont-ils adopté une division plus simple en saison humide, correspondant à l'été et à l'automne et allant de décembre à mai, et en saison sèche, correspon- dant à l'hiver et au printemps et allant de juin à novembre. En réalité, il y a sur les hauts plateaux trois mois de pluie (décembre, janvier, février) et trois mois de froid (juin, juillet, août), et c'est durant ces six mois que s'observent les températures minima et maxima; durant les six autres mois de l’année, la température est généralement douce et uniforme. La saison humide est caractérisée par des tempêtes, des orages et des pluies abondantes, qui transforment en ruis- seaux Impétueux les torrents desséchés pendant la saison froide. Les vallées du Pilcomayo, de Tapacari et de Sorata jouissent d'un printemps perpétuel à cause de leur altitude déja moindre. La limite des neiges éternelles varie, suivant la configu- VIII INTRODUCTION. ration du sol, entre 4,000 et h,o00 mètres. L'air est exces- sivement sec sur les hauts plateaux. Le froid et la sécheresse, d'où résulte la pénurie et parfois l'absence totale de végétation, sont des conditions biolo- giques très défavorables, auxquelles peu d'animaux ont pu shabituer. Aussi la faune mammalogique des hauts plateaux est-elle relativement pauvre; des ordres entiers ny sont représentés que par un nombre restreint d'espèces ; c'est ainsi que les singes sont très rares, étant incapables de trouver dans ces régions désolées la nourriture qui leur est indispensable. H est inutile d'ajouter qu'on ne rencontre sur les hauts plateaux n1 lémuriens, ni Insectivores vrais, ces deux ordres n'ayant plus de représentants vivant actuellement en Amé- rique du Sud. Dans le premier chapitre, nous ferons une simple énu- mération des mammifères signalés jusqu'ici dans cette région. Dans les suivants, nous nous étendrons plus lon- guementsur quelques animaux particulièrement intéressants el au sujet desquels la mission a recueilli des documents nouveaux, comme les cerfs de la région andine, ou comme cerlains groupes spéciaux à la faune américaine et très abondants dans l'Amérique méridionale ou même l'habitant exclusivement, tels que les lamas ou les tatous. Enfin nous terminerons par un dernier chapitre concernant les mammi- fères domestiques introduits en Amérique du Sud, après la conquèle espagnole. NOTES SUR LES MAMMIFÈRES DES HAUTS PLATEAUX DE L’AMÉRIQUE DU SUD DC = CHAPITRE PREMIER. LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. Dans la liste des mammifères que nous donnons ci-après, il nous a semblé utile de citer non seulement tous les animaux qui vivent d'une façon habituelle sur les hauts plateaux boli- viens, argentins et péruviens tels que nous venons de les définir, mais même ceux dont la position géographique du lieu de leur capture ne permet pas d'affirmer d'une manière absolument certaine leur présence à ces altitudes et laisse seulement croire à la possibilité de leur existence sur Îles confins de ces hauts plateaux. Nous nous sommes contentés de mentionner chaque espèce avec le nom de l’auteur qui en a donné la première description et avec la date de cette description. Nous indiquons ensuite la localité des hauts plateaux où elle a été rencontrée et, autant que possible, l'altitude; enfin nous donnons le nom du collec- teur le plus récent. I. PRIMATES. La présence normale de singes à des altitudes dépassant 3,000 mètres est rare, car à de telles hauteurs ces animaux sont soumis à des conditions biologiques si différentes de celles des contrées où ils ont l'habitude de vivre, qu'un très petit nombre d'entre eux a pu s'y soumettre. MAMMIFÈRES. 1 INPRIMERIE NATIONALE. 2) LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. Toutelois, en Afrique et en Asie, des voyageurs ont signalé la présence exceptionnelle de Primates à de grandes altitudes. En Afrique, sur les flancs du Kilimandjaro et du massif du tuwenzori, vit une variété de colobe, Colobus quereza caudatus O. Thomas; le vervet lui-même, cependant habitué aux ré- gions chaudes, saventure quelquefois jusqu'à 2,000 mètres d'altitude. En Afrique encore, il ne faut pas oublier les incur- sions que Papio babuin Desm. et surtout Theropithecus gelada Rupp. et T. obscurus Heuglin poussent dans les hautes mon- tagnes rocheuses de l'Abyssinie, où il parvient occasionnelle- ment à des hauteurs de 4,000 mètres. En Asie, il en est de même de Macacus rhesus Audeb., de M. assamensis M. Clell. et de Semnopithecus priamus BIÇth., qui s'avancent assez haut sur le versant de l'Hymalaya. Enfin le Cachemir, le Thibet ont pour hôtes les curieux simiens Rhinopithecus Roxellane et R. Biett À. Milne-Edwards, décou- verts par l'abbé Armand David au Thibet, ainsi que Semnopi- thecus schistaceus Hodgs.; leur habitat préféré est la contrée de Sikkin, dont laltitude moyenne oscille aux environs de 3,000 mètres. Alouata nigra E. GEorrroy, 1812. Environs des Inca Mines), Pérou, 1,600 mètres (11. H. Keays, 1900) et vallée supérieure de FInambari, Pérou (J. Kalinowshi, 1897, et P. O. Simons, 1900). Gebus fatuellus peruanus O. Taomas, 1901. Marcapata, Huaynapata, vallée de FInambari, S. E. Pérou (Kalinowski, 1897). Cebus flavescens cuscinus O. Tomas, 1901. Callanga, Cusco, Pérou, 1,500 mètres {Otto Garlepp, 1898). Cebus pallidus (Gray, 1870. Idma, Santa Anna, province de Cuzco, Pérou (Kalinowski, 1897 ). Cebus albifrons Huusozpr, 181 1. District de Cuzco, Pérou (Otto Garlepp, 1898)". (0) Les Inca Mines sont à 200 milles au © Taomas (0.), Ann. Nat. Hist., 1899, nord-est de Juliaca, sur la rivière Inambari, 1, p. 40. LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. 3 Lagothrix Humboldtii E. Grorr., 1812. Marcapata (J. Kalinowshi, 1897)et district de Cuzco, Pérou (Otto Garlepp, 1898). Saïmiris boliviensis nigriceps O. ‘Tomas, 1902. Cosnipata, Pérou oriental (H. Whitely, 1868)". Aotus boliviensis D. G. EzLior, 1907. Province de Sara, Bolivie centrale (J. Steinbach). Aotus Roberti Guy DOoLLMANX, 1909. Serra da Chapada, Matto Grosso, Brésil, 900 mètres (A. Robert, 1902). Aotus nigriceps Guy DoLLmanx, 1909. Chanchamayo, Pérou, 1,000 m. (CG. O. Schunke, 1904). II. CHEIROPTÈRES. Dans les régions élevées des Andes, ainsi qu'il était aisé de le prévoir, on ne rencontre aucune chauve-souris frugivore où Mégacheiroptère. Parmi les chauves-souris insectivores ou Microcheiroptères, on peut signaler comme ayant été capturées sur les hauts plateaux boliviens, chiliens et péruviens, dans les limites que nous avons indiquées dans Introduction, ou sur leurs confins immédiats, les espèces suivantes : Vespertilio velatus [s. Grorrroy, 1824. Placé par Gervais dans le sous- genre Histiotus, habite généralement les versants brésiliens des Andes; cependant Lataste en signale un exemplaire dont le lieu de capture est mal déterminé, mais situé dans les régions élevées des montagnes (? Vespertilio macrotus PorrriG, 1847. Fait aussi partie du sous-genre Histiotus. Dobson n'a pu avoir communication d'aucun exemplaire de cet animal rare. D'après les renseignements des voyageurs, V. macrotus habiterait les régions montagneuses du nord du Chili. Vespertilio montanus Pniciprr, 1861. Cette chauve-souris rentre égale- ment dans le sous-genre Histiotus ; elle habite toute la région bolivienne, chilienne et péruvienne. Elle est très bien représentée dans toutes les collec- tions, et Dobson en signale un exemplaire pris à Huasampilla, Pérou, 3,000 mètres. 0) Cet animal est vraisemblablement le ®) Larasre, Actes Soc. Sc. Chili, 1891, Chrysothrix entomophaga de d'Orbigny. p. 87. n LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFERES. Vesperus fuscus PAL. DE Brauvois, 1796. C'est une variété de Ÿ. serotinus. Cette chauve-souris est l'une des plus répandues à la surface de la terre, cependant elle n'avait pas encore été signalée en Amérique, au sud de l'Équa- teur, jusqu'au voyage de M. Kalinowski, qui en a recueilli un exemplaire à Chanchamayo, près de Tarma, Pérou central, 1,000 mètres). Lasiurus varius PœpriG, 1835. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (H. H. Keays, 1900). Lasiurus borealis varius PœpriG, 1835. Le genre Lasiurus faisait jadis partie du genre Atalapha. Cette espèce est très répandue dans les deux Amériques, de la province de Valdivia, au Sud, jusqu'au Canada, au Nord. Le musée Britannique de Londres possède un exemplaire capturé à Men- doza. D'autre part, il faut signaler que Lataste rapporte tous les individus provenant du Chili, et qu'il a en sa possession, la variété Lasiurus (Atalapha) noveboracensis varia®). Lasiurus cinereus Grayi Tomes, 1857. Cette espèce a la même distribu- tion géographique que la précédente. C'est le même animal que l'Atalapha cinerea Grayi de Lataste. Tomopeas ravus GErrir S. Micer, 1900. Yayan, Cajamarca, Pérou, 1,000 mètres (P. O. Simons, 1899). Myotis (Vespertilio) oxyotus P£rers, 1866. Le type vient des mon- tagnes de l'Équateur, aux environs du Chimborazo. C'est un animal rare, mais Allen en signale un exemplaire capturé par M. O. T. Baron à Santiago du Pérou, 3,000 mètres). Myotis Dinellii O. Tuomas, 1902. Tucuman {L. Dinelli, 1899), Salta (Speqazzini) et régions montagneuses de la Bolivie {P. O. Simons, 1900). Myotis sp.? Espèce voisine mais distincte de AZ. oxyotus. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (1. H. Keays 1899-1900). Myotus simus Tuomis, 1901. On ne connait de cette espèce qu'un seul exemplaire Q provenant de Sayaracu, Pérou. Saccopterix leptura ScuREBer, 1779. M. Kalinowski en a rapporté plu- sieurs exemplaires du Pérou central, 1,000 mètres". () Tuomas(O.), Proc. Zool. Soc., 1884, G) ALLex, Bull Am. Mus. Nat. Hist., D: 447. 1897. p: 119. ® Larasre, Act. Soc. Sc. Chili, 1891, ( Tnowas, Proc. Zool. Soc., 1893, 1, p- 82. p: 333-341. LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. 5 Saccopterix bilineata Teuuixek, 1839. Même observation que pour l'espèce précédente. Noctilio albiventer Srix, 1823. Les renseignements géographiques que nous possédons sur les lieux de capture des nombreux individus qui existent dans les collections européennes sont assez peu précis, cependant il semble très vraisemblable que les exemplaires rapportés au musée Britannique de Londres par M. Bridges proviennent des régions élevées de la Bolivie, Molossus obscurus Er. GEorrroy, 1805. Cette espèce est très répandue dans la majeure partie de l'Amérique du Sud, et presque tous les voyageurs en font mention. Thomas en signale des exemplaires pris à Huasampilla, 3,000 mètres, ainsi qu'à Chanchamayo, dans le Pérou central. Molossus (Promops) nasutus Srix, 1823. Cette chauve-souris est surtout répandue dans les régions chaudes de l'Amérique du Sud, cependant Allen la signale à 2,000 mètres, à Cajabamba, nord-ouest du Pérou, et à Guaya- bamba (0. T. Baron, 189%). Molossus (Promops) Milleri ALLEN, 1900. Même remarque que pour l'espèce précédente, à laquelle elle est probablement identique! Nyctinomus Kalinowski Tuomas, 1893. À été capturée à 1,000 mètres, à Chanchamayo, Pérou central. Nyctinomus sp.? Espèce voisine de N. brasiliensis. Aux environs de Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres {H. H. Keays, 1900). Phyllostoma hastatum Parcis, 1567. Espèce très répandue dans les terres chaudes du Brésil, de la Guyane, etc., mais Thomas a signalé sa pré- sence dans le Pérou central à une altitude de plus de 1,000 mètres"? Glossophaga soricina PAcLas, 1766. Même observation que pour l'espèce précédente, mais le nombre des exemplaires recueillis sur les hauts plateaux, entre autres par MM. Bridges, Kalinowski, ne laisse aucun doute sur sa présence assez fréquente en ces lieux inhospitaliers. Artibeus glaucus Tomas, 1893. Rapportée par M. Kalinowski du Pérou Central, de Chanchamayo, 1,000 mètres. Artibeus perspicillatus Domson, 1878. Probablement synonyme d’Arti- beus jamaicensis Leach, 1822. Pérou central (Kalinowski, 1897). O ALLex, Bull. Amer. Mus. Nat. Hist., ® Tomas, Proc. Zool. Soc. 1893, I, 1900, p. 92. p: 333-341. 6 LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. Vampirops lineatus Ir. Grorrroy, 1810. Rapportée par M. O.T. Baron de Guyabamba, Pérou, 2,000 mètres!) Vampirops infuscus PErers, 1880. Régions montagneuses du Pérou central et contreforts orientaux des Andes. Sturnira lilium Er. Georrroy, 1810. Lataste dit que cette espèce vit au Pérou, mais sans indication plus précise. Desmodus rotundus Er. GEorrroy, 1810. Paratani (P. O. Simons, 1901). Cette chauve-souris, probablement synonyme de celle décrite par Wied en 1826 sous le nom de Desmodus rufus, est le vampire signalé par Darwin. IT. CARNIVORES. L'ordre des carnivores est mal représenté sur les hauts pla- teaux de l'Amérique du Sud. A l'exception du puma, dont les moyens d'action sont puissants et l'aire de dispersion considé- rable, aucun n'est de grande taille, et par conséquent aucun n'est dangereux pour l'homme ou les animaux domestiques. Ceux qui peuvent se cacher, se terrer, en un mot se protéger facilement contre les intempéries, habitent seuls ces régions inhospitalières. Du reste, malgré l'abondance des rongeurs qui pourraient leur fournir une proie aisée, les espèces qui vivent sur les hauts plateaux boliviens et péruviens appartiennent à des familles qui sont parmi les moins carnassières des carni- vores, si l'on peut s'exprimer ainsi, car leur régime s'agrémente souvent de racines ou d'insectes. Tremarctos ornatus F. Cuvier, 1833. Très répandu dans toutes les mon-- tagnes de la Bolivie. Bassaricyon Alleni Tomas, 1880. Cet animal se rencontre le plus géné- ralement dans la région tropicale, mais on a capturé des exemplaires à Chanchamayo, Pérou, point qui semble marquer la limite méridionale de son habitat. Nasua Nasua Lixné, 1766. Environs de Inca Mines, Pérou, 2,000 m. (HI. Keays, 1900). (OALLEN, Bull. Amer. Mus. Nat, Hist., 1897, art. vint, p. 115. LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. 7 Nasua montana Tscnupr, 1846. Limbane, département de Puno, 3,400 mètres, Pérou. {Perry O. Simons, 1900). Conepatus rex 0). Tomas, 1898. Environs du mont Sahama, 4,000 m., région de la Puna (G. Garlepp, 1897). Conepatus Huntii O. Tuomis, 1903. Caylloma, Pérou, 4,500 mètres. (Bernard Hunt, 1903). Conepatus inca O. Tuomas, 1900. Dans les Cordillères, aux environs de Lima, 2,050 mètres {Perry O. Simons, 1900). Conepatus porcinus O. Tuomis, 1902. Choro, 3,500 mètres (P. O. Si- mons, 1901). Conepatus chorensis (), Tomas, 1902. Choro, 3,500 mètres {P. O. Sr mons, 1901). Conepatus arequipæ O. Tuowas, 1900. Sumbay, province d'Arequipa, sud du Pérou, 4,000 mètres (P. O. Simons, 1900), et Pampa Aullaga, à l'ouest du lac Poopo (P. O. Simons, 1901). Galera barbara krunnea O. Tuowas, 1901. Mapiri, Upper Beni River, W. Bolivia (P. O. Simons, 1900). Galictis andina (). Tuowas, 1903. Pozuzo, Pérou (4. Hoffmanns, 1903). Grison furax luteolus O. Taomas, 1907. Chulumaui, Bolivie, 1,800 m., (P. O. Simons, 1900). Lutra incarum O. Tuomas, 1908. Marcapata, prov. de Cuzco (P. O. Si- mons, 1900). Putorius agilis Tscuuor, 1844. Cordillères des Andes, Pérou. Putorius macrurus TAczAnowskt, 1874. Pérou. Putorius Jelskii l'AczANowskI, 1881. Pérou oriental. Putorius Stolzmanni TAczANowskr, 1881. Pérou. Canis sechuræ O. Tomas, 1900, Désert de Sechura, nord-ouest du Pérou (Perry O. Simons, 1899). Canis Azarae Wiep., 1826. Punas de Jujuy et d'Atacama, 5,400 à 3,800 mètres {Mission G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). 8 LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. Speothos venaticus Lunp, 1849. Rio Blanco, Charuplaya, 1,300 mètres (P. 0. Simons, 1901). Felis concolor Lixé, 1771. C'est le puma qui vit surtout dans les régions basses, mais peut s'aventurer dans la Cordillère jusqu'à une assez grande altitude (Mission G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). Felis (Oncoïdes) salinarum Tomas, 1903. Cordova central, Cruz del Eje, 600 mètres, Tucuman, Jujuy, Argentine. IV. RONGEURS. Les rongeurs sont très nombreux comme espèces, sinon comme individus, sur les hauts plateaux sud-américains. Les groupes les plus divers y ont des représentants, montrant ainsi la facilité d'adaptation de ces animaux aux plus mauvaises con- ditions biologiques; leur ensemble ne présente pas de carac- tères bien déterminés permettant de synthétiser la faune. Quelques-uns appartiennent, il est vrai, à des genres spéciaux, mais c'est l'infime minorité, la plupart ne sont que des espèces ou des variétés de genres vivant dans les plaines ou sur les contreforts des montagnes. Sciurus pyrrhinus O. Tuomas, 1898. Garita del Sol, Vita, Pérou et Chanchamayo (Aalinowski, 1901). Longtemps rapporté par divers auteurs, ÿ BIS Ï lschudi entre autres, à $. variabilis. Sciurus Nebouxi Is. Grorrroy, 1855. Désert de Sechura, Pérou. Sciurus cuscinus (). Tomas, 1899. Charuplaya, 1,350 mètres (P, O. Simons, 1901). Sciurus æstuans cuscinus {). Tomas, 1899. Environs de Cuzco, Pérou, Ocabamba (Otto Garlepp, 1898) et environs de Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (1. H. Keays, 1899 et 1900). Sciurus griseogena meridensis (). Tomas, 1901. Escorial, Sierra de Merida, 2,500 mètres (S. Briceno, 1896). Sciurus castus O. Tnowas, 1903. Chemate, Bolivie, dans la vallée supé- rieure du Rio Beni, 500 mètres (P. O. Simons, 1900). LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. (] Sciurus (Microsciurus) peruanus ALLEN, 1897. Environs de Guayabamba, Pérou, 1,400 mètres (O. T. Baron, 1894). Mus musculus Linxé, 1766. Cajabamba et Cajamarica, Pérou (0. T. Ba- ron, 1895). Thomasomys |Rhipidomys] cinereus O. Tuomas, 1882. Maraguioc, Pérou central et septentrional. Thomasomys | Rhipidomys]| Taczanowskii O. Tomas, 1882. Tambillo, Pérou septentrional. Thomasomys |Rhipidomys] pyrrhonotus (). Tomas, 1836. Tambillo, Pérou septentrional. Thomasomys |Rhipidomys| pyrrorhinus O. Tuowis, 1882. Tambillo, Pérou septentrional. Thomasomys | Oryzomys] Kalinowski O. Tuowis, 1894. Vallée de Vitoc, Pérou central et oriental. Thomasomys |Oryzomys] incanus O. Tomas, 1894. Vallée de Vitoc, Pérou central et oriental. Rhipidomys leucodactylus T'scnupr, 1845. Pérou oriental et septentrional. Rhipidomys ochrogaster ALLEN, 1901. Environs de Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres ({J. H. Keays, 1900). Rhipidomys benevolens O. Tomas, 1901. Chemate, Upper Beni River, Bolivie, 700 mètres {P. O. Simons, 1900). Rhipidomys phœotis O. Tuowis, 1901. Segrario, haute vallée de l'Inam- bari, sud-est du Pérou, 1,000 mètres {P. O. Simons, 1900). Nectomys apicalis Perers, 1860. Pérou central. Nectomys Garleppii O. Taomis, 1899. Environs de Cuzco, Pérou, Oca- bamba, Inambari Valley, Charuplaya, 1,350 mètres (P. O0. Simons), et Ina Mines, Pérou, 2,000 mètres (A. H. Keays, 1899 et 1900). Oryzomys Stolzmanni Tomas, 1894. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (H. H. Keays, 1900), Guayabamba, Pérou, 1,600 mètres {O. T. Baron, 189%), Charuplaya, 1,350 mètres, et Choro, 3,500 mètres (P. O. Simons, 1901). Oryzomys Baroni ALLEN, 1907. Limabamba, Pérou, 2,700 mètres (0. T. Baron, 1894). 10 LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. Oryzomys prætor O. Tuowis, 1900. Versant oriental de Paramo, entre San Pablo et Cajamarca, Pérou, 4,000 mètres (Perry O. Simons, 1899). Oryzomys Keaysi ALLEN, 1900. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (1. IT. Keays, 1900), et Limbane, 3,400 mètres (P. O. Simons, 1900). Oryzomys nitidus O. Tuowas, 1901. Vallée de l'Inambari, Pérou. Oryzomys obtusirostris ÂLLEN, 1900. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (1H. H. Keays, 1899), et Limbane (P. O. Simons, 1900). Oryzomys boliviæ O. Tomas, 1901. Mapiri, Upper Beni River, Bolivie, 800 mètres (P. O. Simons, 1900), San Carlos, 1,200 mètres, et Chimate, 700 mètres. Oryzomys perenensis ALLEN, 1901. Perené, province de Junin, Pérou, 800 mîtres (P. O. Simons, 1900). Oryzomys yunganus O. Tuomas, 1902. Charuplaya, 1,350 mètres (P. O. Simons, 1901). Oryzomys levipes O. Tomas, 1902. Choro, 3,200 mètres (P, O. Si- mons, 1901). Le type vient de Limbane, 3,400 mètres, Pérou. Oryzomys (Œcomys) mamoræ (). Tuomas, 1906. Mosetenes, Upper Mamoré, Yungas, Bolivie (L. Balzan). Neacomys spinosus O. Tomas, 1882. Sur le Perené et à Mapiri sur la Beni (P. O. Simons, 1899), Juliaca, Inca Mines, Pérou, 2,300 mètres (H. H. Keays, 1899), et Charuplaya, 1,900 mètres (P. O. Simons, 1901). Eligmodontia sorella (). Tomas, 1900. Environs de Huamachuca, nord-ouest du Pérou, 3,500 mètres (P. O. Simons, 1899). Eligmodontia ducilla O. Tomas, 1901. San Anton, lac Tilicaca, sud-est du Pérou, 3,800 mètres (P. O. Simons, 1900). Eligmodontia callosa boliviæ O. Tuomas, 1901. Rio Solocame, Bolivie, 1,200 mètres, Yungas, 1,500 mètres, et Astillero, 2,700 mètres (P. O; Si mons, 1901). Eligmodontia domorum Ü. Tuowas, 1902. Tapacari, 3,000 mètres, Paratani, 2,500 mètres, Cochabamba, 2,600 mètres, Sucre, 2,700 mètres, et El Caæbrado, 3,700 mètres (P. O. Simons, 1901). Eligmodontia lepida O. Tuowas, 1884. Junin, Pérou central. LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. 11 Eligmodontia carilla O. Tuomis, 1902. Choro, 3,500 mètres. (P. O. Si- mons, 1901). Neotomys ebriosus O. Tuowas, 1894. Décrit d'après l'exemplaire rap- porté par Kalinowski de Galera, point le plus élevé du chemin de fer d'Oroya, h,800 mètres (P. O. Simons, 1899). Euneomys sublimis O. Tomas, 1900. Livichuco, 4,550 mètres, Cos- mini, 4,300 mètres; type de Cayllema, Pérou, 5,500 mètres (P. 0. Simons , 1901). Reithrodon pictus O. Tomas, 1884. Junin, San Blas, Pérou central, 6,000 mètres, Arequipa et Caylloma (P. O. Simons, 1900). Phyllotis Haggardi O. Tuomais, 1898. Le type a été capturé dans l'Équa- teur à une altitude comprise entre 3,400 et 4,000 mètres (M. Süderstrôm) ; mais ce petit animal habile vraisemblablement toutes les hautes régions de la Cordillère. Phyllotis lutescens O. Tuowas, 1902. Choquecamate, 4,000 mètres, et Choro, 3,500 mètres (P. O. Simons, 1901, et Mission G. de Créqui Mont- fort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). Phyllotis amicus montanus (). Taomis, 1900. Uramarca, près de Pal- lasca, nord-ouest du Pérou, 1,200 mètres (P. O. Simons, 1899). Phyllotis boliviensis flavidior O. Tuomis, 1902. Bateos, Caylloma, Pérou, 4,500 mètres ( Bernard Hunt, 1901). Phyllotis sublimis O. Tnomis, 1900. Passe Rinconado malo, au-dessus de Caylloma, route de Sumbay, Pérou, 5,500 mètres (P. 0. Simons, 1900). Phyllotis? Garleppi O. Tomas, 1898. Environs du mont Sahama, 7,000 mètres, Puna (G. Garlepp, 1897). Phyllotis hirtipes O. Tnowas, 1902. Type de Challapata, environs du lac Poopo, 3,750 mètres, Oruro, 3,700 mètres, Pampa Aullaga, 3,800 mè- tres (P. O. Simons, 1901, et Mission G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). Phyllotis Wolffsohni O. Tuouas, 1902. Tapacari, 3,000 mètres et Cochabamba, 2,600 mètres {P. O. Simons, 1901). Phyllotis arenarius O. Tuomas, 1902. Type d'Uyuni, 3,670 mètres, Oruro, 3,700 mètres, Lagunillas, 4,000 mètres, El Cabrado, 3,500 mètres, Sucre, 3,000 mètres, Potosi, 4,000 mètres (P. O. Simons, 1901). 12 LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. Phyllotis hboliviensis WarEernouse, 1846. Livichuco, 4,500 mètres, et Potosi, 4,400 mètres (P. O. Simons, 1901). Spécimens du nord-ouest de Caylloma , Pérou (Bridges, Hunt, Kalinowskt et Garlepp) et San Antonio et Tirapata, Pérou, 3,000 à 4,500 mètres (H. H. Keays, 1900) / Phyllotis osilæ ALLEN, 1901. Osila, Pérou, 4,000 mètres (Æ. H. Keays, 1900). Andinomys edax O. Tuouas, 1902. El Cabrado, entre Potosi et Sucre, Bolivie, 3,700 mètres {P. O. Simons, 1901). Ichtyomys Stolzmanni O. ‘Thomas, 1893. Marcapata, Chanchamayo (J. Kalinowski) et Cajabamba, Pérou, 3,000 mètres (0. T. Baron, 1895). Chinchillula sahamæ O. Tuomis, 1898. Environs du mont Sahama, 7,000 mètres, Puna (Gustave Garlepp, 1897), Arequipa et Caylloma (P10; Simons, 1900). Akodon pulcherrimus O. Tuouis, 1897. Puno {P. O. Simons, 1900), Sumbay, près Arequipa, 4,000 mètres (M. M. Kalinowski), Arequipa, Cayl- loma (P. O. Simons, 1900), Tirapata, 4,500 mètres, Limbana et Crucero, Pérou (H. H. Keuys, 1900). Akodon pulcherrimus cruceri O. Tomas, 1901. Col entre Puno et le haut Inambari, 4,550 mètres (P. O. Simons, 1900) / Akodon pulcherrimus inambariü O. Tuouais, 1901. Limbane, sur lInambari R. Upper Madre de Dios, 3,400 mètres (P. O. Simons, 1900). Akodon pulcherrimus cayllomæ (. Tomas, 1901. Caylloma, 4,300 mè- tres (P. O. Simons et M. Hunt, 1900). Akodon bacchante O. Tomas, 1902. Charo, 3,500 mètres {P. O. Si- mons, 1901). Akodon varius O. Tuomis, 1902. Tapacari, à l'ouest de Cochabamba, 3,000 mètres, et Paratani, 2,500 mètres {P. O. Simons, 1901). Le type est de Cochabamba. Akodon boliviensis Meyex, 1833. Limbane (P. O. Simons, 1900). Animal connu dans tous les hauts plateaux du sud du Pérou; le type vient du mont Misti, département d'Arequipa. Akodon amænus O. Tuowis, 1900. Calalla, Rio Colca, près Sumbay, Pérou, 3,500 mètres (P. O. Simons, 1900). LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. 13 Akodon tucumanensis ALLEN, 1901. Tucuman, Argentine, 450 mètres (L. Dinelli, 1899). Akodon puer O. Tuomis, 1902. Choquecamate, 4,000 mètres (P. O. Si- mons, 1901). Akodon caliginosus Tours, 1860. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (H. H. Keays, 1900), Marcapata (J. Kalinowski, 1890), Santo Domingo et à Mapiri, Bolivie (P. O. Simons, 1900) et Charuplaya, 1,350 mètres (P. O. Simons, 1901). Akodon olivaceus WarEerHouse, 1838. Environs de Guayabamba, Pérou, 1,800 mètres (0. T. Baron, 1894, et Mission G. de Créqui Montfort el E. Sénéchal de la Grange, 1903). Akodon pacificus O. Tomas, 1902. Type de La Paz, 4,000 mètres, Cochabamba, 2,600 mètres, et Choro, 3,500 mètres (P. O. Simons, 1901). Akodon fumeus O. Tomas, 1902. Choro, 3,500 mètres (P. O. Simons, 1901). Akodon Spegazzinii O. Tomas, 1897. Lagunillas, 4,000 mètres, et Potosi, 4,300 mètres (P. O. Simons, 1901). Akodon Berlepschii O. Tomas, 1898. Environs du mont Sahama, 7,000 mètres. Puna (G. Garlepp, 1897) et Pampa Aullaga (P. O. Simons, 1901). Espèce voisine, peut-être identique à À. albiventer. Akodon albiventer O. Tomas, 1897. Challapata, 3,750 mètres, Potosi, h,4oo mètres, et Uyuni (P. O. Simons, 1901). Akodon lutescens ALLEN, 1901. Tirapata, 4,500 mètres, Pérou (1. H. Keays, 1900). Akodon Jelskii O.'Tnomis, 1894. Juni, Pérou central. Oxymycterus inca O. Thomas, 1900. Péréné, Ucayali, département de Junin, à l'est du Pérou, 800 mètres (P. O. Simons, 1900). Oxymycterus juliacæ ALLEN, 1900. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (H. H. Keays, 1899), et Charuplaya, 1,350 mètres (P. O. Simons, 1901). Le type a été décrit d'Inambari Valley. O. juliacæ semble remplacer sur les contreforts et dans la plaine l'espèce O. paramensis. Oxymycterus iris O. Tuomis, 1901. San Ernesto, Mapiri, haute vallée de la Beni, 1,000 mètres (P. O. Simons, 1900). 14 LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFEÈRES. Oxymycterus apicalis ÂLLEX, 1900. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (H. H. Keays, 1900). Lenoxus apicalis O. Tomas, 1909. Vallée de l'Inambari, Pérou. C'est probablement le même animal que lOxymycterus apicalis d'AMen. Oxymycterus mimus O. Tnomis, 1901. Limbane, département de Puno, 2,600 mètres (P. O. Simons, 1900). Oxymycterus paramensis O. Tomas, 1902. Type de Choquecamate, 4,000 mètres, Choro, 3,500 mètres, et Alisuni, 2,600 mètres (P. O. Simons, 1901). Ctenomys opimus Wacxer, 1848. Sahama, au nord-ouest de la Bolivie, Jujuy, Argentine, Oruro, 3,700 mètres, Potosi, 4,300 mètres, Livichuco, h,500 mètres, etc. Espèce très répandue sur tout le plateau et aux environs du Titicaca (P. O. Simons, 1901). Ctenomys opimus nigriceps O. Tomas, 1900. 4o milles à l'Ouest de Puno, sur la route Puno-Moquegua, 4,000 mètres (M. Kalinowski, 1896). Ctenomys opimus luteolus O. Tomas, 1900. D'après un exemplaire du Musée de la Plata, Cordillère de Jujuy, Argentine. Ctenomys frater O. Tuowis, 1902. Potosi, 4,300 mètres (P. O. Simons, 1901). Ctenomys tucumanus 0). Tomas, 1900. Tucuman, 450 mètres ( Louis Dinelli, 1899). Ctenomys Steinbachi O. Tomas, 1907. Campo of Province Sara, près de Santa Cruz de la Sierra, Bolivie {J. Steinbach). Neoctodon Simonsi O. Tomas, 1902. Environs du lac Titicaca et du lac Poopo, type de Potosi, 4,400 mètres, Oruro, 3,700 mètres, Livichuco, 4,500 mètres, Challapata, 3,800 mètres (P. O. Simons, 1901). Dactylomys peruanus ALLEN, 1900. Environs de Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (H. H. Keays, 1900), et vallée de lInambari (P. O. Simons, 1901). Proechimys Simonsi O. Tuowis, 1900. Rivière de Pereni, province de Junin, Pérou, 800 mètres (P. O. Simons, 1900), environs de Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres (1. H. Keays, 1900), et vallée de lInambari (P. 0. Simons, 1901). LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. 15 Proechimys bolivianus O. Tous, 1901. Mapiri Upper Beni River, au nord-ouest de la Bolivie, 1,000 mètres (P. O. Simons, 1900). Proechimys securus O. Tuowis, 1902. Charuplaya, dans la haute vallée de la Rivière Securi, 1,400 mètres (P. O. Simons, 1901). Coendou Simonsi O. Tuowas, 1902. Charuplaya, 1,400 mètres {P. O. Si- mons, 1901). Noms indigènes : Chapisevada et Puerco espina. Viscaccia Wolffsohni O. Tomas, 1907. Sierra de los Baguales y de la Vizcachas, limite entre le Chili et l'Argentine (J. A. Wolffsohn, 1907) Viscaccia viscaccia MozixA, 1 782. Andes chiliennes et péruviennes. Viscaccia Cuvieri Bexxer, 1833. Chili nord. Des spécimens venant d'Iquique et de Tarapaca existent au British Museum. Viscaccia pallipes BExxer, 1835. Andes, Pérou, La Paz, Bolivie. Viscaccia inca O. Tuowas, 1907. Junin, Pérou; le type est de Incaprica, Zezioro (J. Kalinowski, 1890). Viscaccia arequipæ O. ‘Tuomis, 1907. Sumbay, près Arequipa, h,o00 mètres (P. O. Simons, 1900). Viscaccia lutea O. Tnowas, 10907. Esperanza, Sahama, Bolivie, 4,000 mèe- 1 tres (Gustave Garlepp, 1897 ). Viscaccia perlutea O. Tuomis, 1907. Pampa Aullaga, Bolivie, 3,800 mé- tres (P. O. Simons, 1901). Viscaccia saturata O. Tuowas, 1907. Limbane, Inambari, département de Puno, 3,500 mètres {P. O. Simons, 1900). Viscaccia cuscus O. Tomas, 1907. Paratani, Bolivie, 2,600 mètres (P. O. Simons, 1901). Viscaccia tucumana (). Tuomis, 1907. Cumbre de Mala-Mala, Sierra de Tucuman, 3,000 mètres (L. Dinell, 1904). Viscaccia punensis (. Tuowas, 1907. Puno, lac Titicaca, 3,800 mètres (J. Kalinowski, 1896). Viscaccia subrosea O. Tomas, 1907. Galera, à l'ouest d'Oroya, départe- ment de Lima, 4,800 mètres (P. O. Simons, 1900). 16 LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. Lagidium peruanum MEYEN, 1833. Paratani, 2,600 mètres (P. O. Si- mons, 1901), et Tirapata , environs du lac Titicaca , entre 4,000 et5,000 mè- tres (1. H. Keays, 1900). Nom indigène : « Biscacho ». Lagidium lutescens ? Puiiri. Potosi, 4,4oo mètres (P. O. Simons, gi 1901). Lagidium pallipes Benxer, 1835. La Paz, Bolivie, Andes chiliennes, boliviennes et péruviennes. Chinchilla laniger Morixa, 1382. Andes chiliennes, boliviennes et péruviennes. Chinchilla brevicaudata Warernouse, 1848. Andes chiliennes, boli- viennes et péruviennes. Dasyprocta variegata Tscuupr, 1844. Charuplaya, 1,400 mètres (P. O. Simons, 1901) et Marcapata (J. Kalinowski, 1890). Kerodon niata O. Tuomas, 1898. Environs du mont Sahama, 4,000 mè- tres, Puna à l'ouest du lac Poopo (G. Garlepp, 1897). Kerodon niata pallidior O.Tuomas, 1902. Pampa Aullaga, 3,700 mètres, Sevaruyo, 3,720 mètres (P. O. Simons, 1901). Kerodon boliviensis WarerHouse, 1848. Livichuco, 4,500 metres, Sucre, 2,700 mètres, El Cabrado, 3,500 mètres, Paratani, 2,600 mètres, Potosi, h,hoo mètres, Caracolto, 4,000 mètres (P. O. Simons, 1901), et environs du lac Titicaca (Mission G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange). À T'ouest du lac Poopo, cette espèce est remplacée par À. niata. V. ARTIODACTYLES. Les artiodactyles ne sont représentés sur les hauts plateaux que par un petit nombre d'espèces. Les unes appartiennent au groupe des cerfs, les autres comprennent tous les camélidés sud-américains, c'est-à-dire les lamas. Nous énumérerons simplement ici ces animaux, les deux chapitres suivants devant être consacrés à leur étude!" 0) Voir pages 20 et 36. le] LISTE GÉNÉRALEYDES MAMMIFÈRES. 17 Hippocamelus antisiensis Pucuerax, 1842. Cordillère orientale de Boli- vie, altitude moyenne de 4,000 mètres; Yura, Bolivie, 5,000 mètres (Mission G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). Hippocamelus bisuleus Mori, 1782. Régions escarpées de la Cordillère où il vit à une altitude toujours moindre que l'espèce précédente. Mazama nemorivaga F. Cuvier, 1817. Cordillère (Pucheran). Mazama Tschudüi Wacxer, 1855. Cosnipata, Andes péruviennes et som- mets de la Cordillère occidentale, 5,000 mètres. Mazama (Dorcelaphus) americana peruviana LYDEKKER, 1890. Cuzco, Andes péruviennes (H”hitely). Mazama rufa ÎLLIGER, 1811. Charuplaya, 1,900 imètres (P. 0. Sumons, 1901). Lama vicugna Morixa, 1382. Régions élevées de la Cordillère et hauts plateaux du Pérou et de Bolivie, 5,000 mètres et plus; Yura, Bolivie, 5,000 mètres {Mission G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). Lama huanachus MorixA, 1782. Andes péruviennes, boliviennes et chi- liennes, jusqu'à 5,300 mètres, mais plus fréquent dans les régions moins clevées; il vit même dans les plaines. Lama glama Lixxé, 1798. A l'état de domesticité sur les hauts plateaux du Pérou et de la Bolivie. Lama pacos Linx, 1798. À l'état de domesticité sur les hauts plateaux du Pérou et de la Bolivie. VI. ÉDENTÉS. Les édentés appartiennent tous à la faune américaine, à l'exception des pangolins qui sont africains et asiatiques et des oryctéropes qui vivent en A frique. Un certain nombre d'animaux appartenant à ce groupe a été observé sur les hauts plateaux; nous donnons ici l’'énumération des espèces. A part un paresseux, tous les autres représentants de cet ordre sont des tatous, animaux assez caractéristiques de MAMMIFÈRES. 2 IMPRIMENIE NATIONALE. LS LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. la faune sud-américaine pour nous justifier d'avoir consacré à leur étude un chapitre spécial". Bradypus tridactylus Linné, 1766. Pérou. Chlamydophorus truncatus HlinLanx, 1825. Contreforts de la Cordillere, aux environs de Mendoza, Argentine, Chlamydophorus retusus Burueisrer, 1863. Environs de Santa Cruz de la Sierra, Bolivie. Priodontes giganteus . Grorrroy Sanr-Hizaire, 1803. Environs de Santa Cruz de la Sierra, Bolivie. Tolypeutes conurus Îs. GEorrroy Sanr-Hizae, 1847. Contreforts de la Cordillère, aux environs de Mendoza, 307 mètres, Argentine, et Santa Cruz de la Sierra, Bolivie. Tolypeutes Muriei Garron, 1878. Tarija, Bolivie, 1,770 mètres { Mis- sion G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). - Tolypoïdes bicinctus GrAxpipier et Neveu-LEemaiREe, 1905. Tarija, Bolivie, 1,770 mètres (Mission G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). Zaëdyus ciliatus Fiscuen, 1814. Environs de Mendoza, ct Jujuy, Argentine, 1,300 mètres. Dasypus sexcinctus Linxé, 1766. Jujuy, Argentine, 1,300 mètres. Dasypus (Chætophractus) villosus Desmaresr, 1819. Environs de Men- doza, Argentine. Dasypus vellerosus Gray, 1865. Environs de Santa Cruz de la Sierra, Bolivie. Dasypus vellerosus pannosus Tuomas, 1902. Cruz del Eje, Central Cor- dova, Argentine {P. O. Simons 1901). Dasypus Nationi Tnomas, 1894. Oruro, Bolivie, 3,694 mètres. Dasypus boliviensis Grañpinier et Neveu-Lemaire, 1908. Uyuni, Bolivie, 3,659 mètres {Mission G. de Créqui Montfort et E. Sénéchal de la Grange, 1903). ® Voir page 61. LISTE GÉNÉRALE DES MAMMIFÈRES. 19 VIL MARSUPIAUX. Les marsupiaux diffèrent assez des autres mammifères pour former une sous-classe distincte; ils ne sont plus répandus, à l'époque actuelle, qu'en Australie et en Amérique. Parmi les espèces américaines, il en est quelques-unes qui ne craignent point de s'élever à une grande altitude, puisqu'on en a ren- contré jusqu à 3,780 mètres. Didelphis Azaræ ‘TEMMINCK, 1827. Tapacari, Bolivie, 3,000 mètres, et Charuplaya, 1,350 mètres (P. O. Simons, 1901). Didelphis pernigra ALLEN, 1900. Inca Mines, Pérou, 2,000 mètres, et Juliaca, Pérou, 2,300 mètres (H. H. Keays, 1900), Limbane (P. O. Si- mons 1901) et Marcapata (J. Kalinowski). Marmosa elegans WaArernouse, 1830. Paratani, 2,800 mètres, Challa- pata, 3,700 mètres, et Sucre, 3,000 mètres (P. O. Simons, 1901). Marmosa rapposa (). Tuowas, 1899. Vilcanota River, au nord de Cuzco, Pérou, 1,500 mètres (Otto Garlepp, 1898). Marmosa quichua O. Tomas, 1899. Ocabamba, Cuzco, Pérou (Otto Garlepp, 1898). Marmosa phaea O. Tous, 1899. San Pablo, au sud-ouest de Colombie, 1,500 mètres (Gustave Hopke, 1897). Marmosa Keaysi ALLEN, 1900. Vallée supérieure de lInambari {P. 0. Simons, 1901). Juliaca, Pérou, 2,000 mètres. Metachirus nudicaudatus EE. Grorrroy, 1803. Guayabamba, Pérou, 1,800 mètres (0. T. Baron, 1894). Metachirus nudicaudatus bolivianus ALLEN, 1901. Charuplaya, 1,300 mètres, Chulumani, Yungas, Bolivie, 2,000 mètres (P. O. Simons, 1901). Nom indigène : « Achucaylla », D CHAPITRE IL. CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. Quelques représentants de la famille des cervidés vivent dans la Cordillère des Andes. Deux d’entre eux appartiennent au genre Hippocamelus et se distinguent d'une manière très nette des autres cerfs; nous les étudierons tout d'abord, puis nous passerons rapidement en revue les autres cervidés, beaucoup moins connus, signalés dans les mêmes parages. IL CERFS DU GENRE HIPPOCAMELUS. GENRE HIPPOCAMELUS LEUCKkART, 18106. SYNONYMIE Equus Molina, 1782. Hyppocamelus Leuckart, 1816. Auchenia I. Smith, 1827°. Cervequus Lesson, 1849). Cervus Pucheran, 1842 et 185a } Tschudi, 18446). Gay et Gervais, 1846. Alc. d'Orbigny, 184717. Sclater, 1873 et 18759. Burmeister, 1879, Matschie, 189410. ® Dans la liste qui va suivre, nous donnons indistinctement les noms de genre et de sous-genre employés pour désigner ces animaux. ® Sur (H.), Griffuhs Anim. Kingd. £ V, 1827, p. 764. ®) Lessox, Nour. Tab. Hist. Nat., 1842, P- 179. ® Pucuerax, Dict. Hist. Nat. de Ch. d'Orbigny, HI, 1842, p. 328, et Arch. Mus. Hist. Nat., VIL, 1852, p. 467. ® Tscuuvr, Fauna Peru, 1844, p. 241. (9) Gay et Gervais. Ann. Sc. Nat., 1846, P: 91. ® OnmiGxy (A. p'), Voyage dans l'Amé- rique Méridionale, IV, Mammifères, 1847, p. 28. ® Scrater, Ann. Mag. Nat. Hist., XI, (4), 1873, p. 213, cet Proc. Zool. Soc., 1879, p. 4D. ® Burmeisrer, Des. Phys. Rep. Arq., HT, 1879, p. 462. 09 Marsonte, Sitz. Ber. Ges. Nat., 1894, P- 63. CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. 21 Furcifer Wagner, 18/4411 et 18741). Brooke, 18381 ring, 189917 Capreolus Gray, 1849 Xenelaphus Gray, 1869, 1872 et 187 Anomalocera Gray, 186911. Philippi, 1837, genre de crustacés). Huamela Gray, 18731 Creagroceros Fitzinger, 1873 Cariacus Brooke, 187815. Schäff, Mazama Lydekker, 1 89817 Odocoileus Trouessart, 1904. . Sundewall, . Rutimeyer, 1890 1850, . Sclater, 18440). Gray, 188 16) 1852, 1872 1883(0. Neh- (nec Furcifer Fitzinger, 1843, genre de reptiles). 4°. Lydekker, 18989. 1870! (nec Anomalocera Templeton, ct 1879 (aa), (16) Comme on le voit d’après sa synonymie compliquée, il n'est pas aisé de donner à ce genre le nom qui lui convient, aussi ne nous semble-t-1l pas me de dire pourquoi le nom d’ippo- camelus doit être repr 1508), Ce genre ne comprend actuellement que deux espèces, l'une signalée pour la première fois par Alcide d'Orbigny et désignée Wacxer, Schreber's Saugethiere, IV, 1844, p. 384. ®) Suxpevazz, K. Svenska Hand., 1844, P- 183. } Gray, Proc. Zool. Soc., 1850, p.256; Cat. Ung. Brit. Mus., 1852, p. 226; Cat. Rum. Brit. Mus., 1872, p. 88, ct Ann. Nat. Hist., XI, (4), 1874, p. 331. Brooke, Pr. Zool.Soc., 1878 , p.325. } Rurimeyer, Abh. Schweiz. pal. Ges., VIIT, 1881, p. A9. ) Sccarer, List anim. 1883, p. 178. () NenniG, Sitz.-Ber. Ges. Nat., pe: ® Gray, Proc. Zool. Soc. , 1849, p. 64. © Gray, Proc. Zool. Soc., 1869, p. 198; Cat. Rum. Brit. Mus., 1872, p. 89, et Ann. Mag. Nat. Hist., XII, (4), 1874, p- 351. Vet. Ak. Zool. Gardens, 1899, 09 Lynekker, Deer of all Lands, 1898, P. 293. 09 Gray, Scientif. Opin., 1869, p. 384. 09 Parcrert, Wiegmann's Archiv, 1870, P- A6. (9 Gray, Ann. Mag. Nat. Hist., XI (4), 1873, p. 217, et Hand-list Rum. Brit. Mus., 1873, p. 199. (1) Frrzxcer, Sitz.-Ber. Ak. Wien, LXVIIT, part.1, 1873, p.358,et LXXVII, part. 1, 1879, p. 369. 05) Brooke, Pr. Zool. Soc., 1878, p.923. 09 Scuirr, Zool. Garten, XXXI, 1890, p- 226. C9 LypekkEr, Gp. cit. 7 Neveu-LeuaRe (M.) et GraNpipier (ns Andes (Comptes rendus de l'Association fran- çaise pour l'avancement des sciences , Congrès de Lyon, 1906, p. 482-494). Les cervidés de la Cordillère des 22 CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. par lui sous le nom de Cervus antisiensis"), Tautre découverte longtemps auparavant au Chili et ayant reçu les appellations les plus bizarres. Cette seconde espèce, étant la plus ancienne- ment connue, doit donc fournir le nom générique qui fait l'objet de cette discussion. On pense que l'animal un peu problématique nommé par Molina®), en 1782, Equus bisulcus n'est autre que ce cerf du Chili. De toute façon, ce terme d'Equus est inacceptable, puisqu'il a été employé antérieurement pour désigner un genre tout à fait différent. Le nom d'Hippocamelus donné par Leuckart® en 1816 au même animal, quoique très impropre si l'on s'en rapporte à son étymologie, doit être accepté, pour ne pas enfreindre les règles de la nomenclature zoologique, et il n'y a aucune raison valable pour admettre le nom de Xenelaphus Gray, 1869, employé par Lydekker dans sa monographie des cerfs. Le terme de Furcifer Wagner, 1844, dont on se sert fré- quemment, doit être également rejeté pour deux raisons : d'abord parce que ce n'est pas le plus ancien, ensuite parce qu'il existait déjà pour désigner un genre de reptiles. D'ailleurs Oldfield Thomas!®, en 1898, puis Trouessart®, en 1904, ont admis le genre Hippocamelus de Leuckart. DIAGNOSE,. Ce genre comprend des animaux de taille moyenne. Les bois, de petites dimensions, ne présentent que deux an- douillers s'écartant en forme de fourche ; antérieur est dirigé ® Georrnoy-Sunr-Hizame (I.) et pe ® Leucrarnr, De Equo bisulco Moline, Branvisre, Rapport sur les résultats 1816, p. 23. scientifiques du voyage de M. Alcide d'Or- ® Tnowas (OLpriezp), On some Mam- bigny dans l'Amérique du Sud pendant mals obtained by the late Mr. Henry les années 1826 à 1833 (Nouvelles Annales Durnford in Chubut E. Patagonia (Proc. du Muséum d'Histoire naturelle, WT, 1834, Zool. Soc. of London, 1898, p: 210). P: 91). 7 Trouessarr (E.-L.), Cataloqus Mam- ®) MozixA, Sagqio Storia Natur. Chili, malium tam viventium quan fossilium (Quin- 1782, p. 320. quennale suppl., fase. 111, 1905, p. 707). CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. 23 en haut et se recourbe légèrement en arrière à la rencontre du postérieur. I n'y a pas de glande métatarsienne ; la queue est courte et un peu touffue. La face est de longueur moyenne ; le larmier est grand; son empreinte sur le crâne est profonde , triangulaire, mais de peu d'étendue; les canines supérieures sont présentes dans les deux sexes, mais ne font pas saillie en dehors des lèvres. Les poils sont grossiers et cassants. Les faons ont une couleur uniforme. Le genre Hippocamelus, ainsi caractérisé, ne renferme que deux espèces très voisines Fune de Fautre!); lune, connue depuis fort longtemps, se rencontre dans la Cordillère chilienne jusqu'en Patagonie: c'est Hippocamelus bisuleus (Molina, 1782); l'autre se rencontre beaucoup plus au Nord sur les hauts pla- teaux et dans les Andes péruviennes et boliviennes; elle n’est connue que depuis d'Orbigny, et les exemplaires rapportés jusqu'ici en Europe sont peu nombreux : c'est Hippocamelus antisiensis (Pucheran, 1842)°. Au cours de la Mission dont l'un de nous faisait partie, il a été recueilli les dépouilles de deux mâles et plusieurs bois isolés appartenant à cette même espèce. Ces nouveaux documents nous permettront de donner quelques détails sur ce rare et intéressant animal. Hippocamelus antisiensis PUCHERAN, 16/42. (PI. 1.) SYNONYMIE. Cervus antisiensis Ale. d'Orbigny, 1834 et 18476), Pucheran, 1842 et 1852. Tschudi, 1844. Sclater, 1873 et 1875. Matschie, 1894. 0) I] existe une troisième espèce qui est et Monographie des espèces du genre Cerf fossile, c'est Hippocamelus selenelicus Ame- (Archives d'histoire naturelle, VI, 1852, ghino, trouvée dans le Pliocène supérieur P- A67). de la République Argentine. ® OrBrenx (A. p'}, Nouvelles Annales ® Pucneran, Dictionnaire d'histoire na- du Muséum d'Hist. nat., HT, 1834, p. 91 turelle de Ch. d'Orbiqny, IIT,1842, p.328, (nomen nudum). 24 CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. Cervus (Elaphus Furcifer) antisiensis Wagner, 18/4. Cervus (Furcifer) antisiensis Sundevall, 18/6. Anomalocera huamel Gray, 1 869. Xenelaphus huamel Gray, 1869. Xenelaphus leucotis Gray, 187. Xenelaphus anomalocera Gray, 18 72. Xenelaphus chilensis Gray, 1873. Creagroceros antisiensis Fitzinger, 1873 et 1870. Furcifer chilensis Gray, 1874. Cariacus antisiensis Brooke, 1 878. Schälf, 1890. Furcifer antisiensis Nehring, 1805. Mazama (Xenelaphus) antisiensis Lydekker, 1 898. Cerf d'Antis Pucheran, 1840. Tarush Gray, 1890. Peruvian Guemal Lydekker, 1898. Venado des Boliviens. Taruca ou Taruga des Indiens Quichuas. Ce cerf a été capturé pour la première fois, ainsi que nous l'avons déjà dit, par Alcide d'Orbigny durant son voyage dans l'Amérique méridionale, et, en 1834, sans décrire le nouvel animal, il lui a donné le nom de Cervus antisiensis"). C’est seu- lement en 1842 que Pucheran donne les caractéristiques de cette espèce, tout en conservant le nom donné par d'Orbigny. Plus tard, en 1847, d'Orbigny la décrit à son tour, mais sa description étant postérieure à celle de Pucheran, nous devons mentionner Pucheran et non d'Orbigny comme auteur de Fes- pèce. Ultérieurement le même animal a reçu par erreur diflé- rents noms; il a même été souvent confondu, non sans appa- rence de raison, avec AH. bisulcus®), dont nous donnons plus loin la description. ®) Ce nom est seulement cité en note * Sccarer (0. L.), Remarks on Cervus à la page 91 dans le Rapport d'Isidore chilensis and Cervus antisiensis (The Annals Geoffroy Saint-Hilaire et de De Blain- and Magazine of Natural History, XI ville, [4° série], 1873, p. 213). … HIPPOCAMELUS ANTISIENSIS. Phototypie Berthaud Paris 12 Cr CGONSIDERATIONS SUR LES CERFS. DESCRIPTION. Iippocamelus antisiensis est à peu près de la taille de axis; il est plus petit que le cerf de Virginie et son port est plus El Son pelage est formé de poils assez longs, résistants, légère- ment cassants, plus ou moins ondulés et Se couleur re piquetée de jaune paille. Ce pelage n'existe chez aucun autre cerf de l'Amérique du Sud, sauf chez A. bisulcus ; on le retrouve chezles cerfs de l'Inde et chez notre chevreuil d'Europe lorsque celui-ci porte son poil d'hiver. Pris isolément, chaque poil est blanchätre à sa base, et cette coloration se continue jusqu'à la moitié de sa longueur, où elle passe insensiblement au brun clair d'abord, puis au brun foncé; la partie subterminale est blanc jaunatre et la pointe est noire. Cette pointe devient blanche sur les parties du corps qui présentent des taches claires. La tête, le cou, le tronc et la face externe des membres ont la même coloration brune piquetée. Le mufle est nu et encadré de deux taches blanchatres; 11 existe une bande plus foncée qui va du nez au front. Les larmiers sont de grandeur moyenne. Les oreilles, assez longues, sont couvertes de poils des deux côtés; en dehors, elles ont la même coloration que le reste du corps; en dedans, elles présentent des poils blanchatres. On trouve également des poils blancs, plus ou moins mêlés de jaune ou de gris, sous le menton, en haut du cou, à l'aisselle, à laine , à la face interne des membres, à la région anale, à la face inférieure et sur la moitié terminale de la queue, aux talons et à la face postérieure des canons. Il n'y pas a de glande métatar- sienne. La région anale est d'un blanc plus pur que les autres parties claires, et la région fessière présente des poils plus longs que les autres. Le dessus et la base de la queue sont brun foncé, ainsi que la touffe de poils du tarse. La disposition des couleurs est la même dansles deux sexes, mais la femelle est plus petite et plus foncée que le male. Les faons n'ont pas de livrée; leurs poils sont plus doux, plus roux et moins piquetés que ceux des adultes. 26 CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. DIMENSIONS D'HIPPOCAMELUS ANTISIENSIS ", SPÉCIMENS D RAPPORTÉS APPARTENANT PAR LA MISSION. ADR AUS EUX D'HISTOIRE NATURELLE. || —— Individu Individu décrit décrit par par Pucheran, d'Orbigny. du bout du museau à la racine de la queue . 5.606 06 de la racine de la queue à lentes mité . du museau LE œil... du museau à la couronne. . du museau à l'oreille . entre LeSNEUX ER eeee Longueur des oreilles mesurées en avant { en avant. | en arrière Longueur Distance Hauteur (1) Longueur directe. — (? Sans compter les poils terminaux. DIMENSIONS DES BOIS D'HIPPOCAMELUS ANTISIENSIS !). OIS RAPPORTÉS PAR LA MISSION. DECRIT par Pucheran. à la pointe droite. .. de la branche antérieure couronne | Je bifurcation gauche. . mesurée le long à la pointe | à droite. .. Distance de la As de la branche ; postérieure convexilé de bifurcation gauche. . Distance entre les Po s( à droite. des bifurcations. . .| à gaüche.. l'endroit de la bifurca- tion ou longueur 4 pédoncule Distance de la couronne «| à droite... gauche. . | Circonférence près de ja à droite. .. l couronne, ... à gauche. © Les mesures concernant les exemplaires recueillis par la mission ont été prises sur les animaux montés. — ( Ces dimensions sont indiquées en millimètres. 26 PL CRÂNE ET BOIS D'L[IPPOCAMELUS ANTISIENSIS. CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. 2/7 Les bois n'existent que chez les males (fig. 1). Ils sont rela- tivement petits et ont une forme tout à fait spéciale : de la cou- ronne part un pédoncule fort court qui se bifurque presque immédiatement en deux branches ou andouillers; la branche antérieure est sensiblement plus courte que la branche posté- rieure, et sa pointe est tournée vers elle. Ces bois présentent des perlures à la couronne, des perlures et des veinures sur une grande partie de leur longueur, et sont lisses à leur extrémité ; ils tombent chaque année (pl. 11). HABITAT. Ce cerf habite les régions élevées de la Cordillère orientale de Bolivie, à une altitude moyenne de 4,000 mètres; il descend rarement au-dessous de 3,500 mètres. D'Or- ze bigny(® la rencontré aux environs de La Paz, de Cochabamba et de Sucre où Chuquisaca. Tschudi® la trouvé au Pérou ; d'après cet au- teur, À. antisiensis dort le jour dans les an- fractuosités des rochers escarpés de la Cordil- lère, et le soir, après le coucher du soleil, il pait les maigres herbages qui végètent dans ces contrées arides ; son agilité est remarquable et, lorsqu'on le poursuit, il fuit avec une grande rapidité. Les jeunes, capturés par les Indiens, meurent vite en captivité. IL existe au Muséum national d'histoire natu- IZ. ZIZ. relle plusieurs exemplaires de cette espèce, fous rapportés par Alcide d'Orbigny. Outre lindi- vidu type, qui est un mâle adulte, désigné pig. 1. — Bois d'Hippo- = 5,4 : nie ro nn re Aro sousle nom de Furcifer antisiensis, 1 s'en trouve Le 5 _ UE 2. < I, d'après d'Orbigny; trois autres : un mâle et une femelle adultes, 11, d'après Lydekker; IT, exemplaire représenté étiquetés également Furcifer antisiensis, et un Splanchel. 0 D'OrmiGxy (A.), Voyage dans l'Amérique méridionale, IV, 2° partie, Mammiltres, 1847, p. 28. — ® Tscnunr, Fauna peruana, 1849, p. 241. 28 CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. jeune portant le nom de Cervus antistensis. Tous ces animaux proviennent de la Bolivie. Les deux exemplaires males, recueillis au cours de la Mission de Créqui Montfort et Sénéchal de la Grange, ont été tués sur le Cerro Tumula, aux environs de Yura (Bolivie), à une alti- tude d'environ 5,000 mètres. Les bois isolés proviennent de Pulacayo et des environs de La Paz. Hippocamelus bisulcus MoLiNA, 1769. SYNONYMIE, Equus bisulcus Molina, 178. Hippocamelus dubius Leuckart, 1816. Auchenia huamel Î1. Smith, 1827. Cervequus andicus Lesson, 18/42. Cervus chilensis (Gay et Gervais, 18/46. Slater, 1875. Purmeister, 1879. Capreolus leucotis Gray, 18/0. Furcifer huamel Gray, 1890 et 1852. Furcifer antisiensis (Gray, 1892 el 1872. Huamela leucotis Gray, 1973. Creagroceros chilensis Fitzinger, 1873 et 1879. Cariacus chilensis Brooke, 1878. Furcifer chilensis Sclater, 1883. Nehring, 1895. Mazama (Xenelaphus) bisulca Lydekker, 1898. Cloven-Footed Horse Shaw !. Hoofed Animal ?. Gemul Gray, 1890. Chilian Guemal Lydekker, 1898. Guemul, Guamul, Gemuel, Huamul, Huamel, Huemul des Indiens Arau- cans. ® Shaw Zool., Il, p. 441, — © Hawkesworth's Voyages, vol. T, p. 388. CRAÂNE ET BOIS D'ÉÎTPPOCAMELUS BISULCUS, MÂLE. D'après Gray. Pret CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. 29 Guamulos des Chiliens. Oieidos {nom donné au mâle au Pérou?) Gray, 1874. Ciervo {nom employé par les Gauchos du sud de la Patagonie) Sclater, 1879. Prichard. Shoan ? des Tehuelches, Prichard. DESCRIPTION. Cette espèce ne diffère de la précédente que par sa taille plus petite, sa coloration plus foncée. Les bois sont bifurqués comme ceux d'{l. antisiensis, mais landouiller antérieur est généralement plus petit et le pédoncule de la fourche un peu plus long (pl. HE, dont le bois du côté droit est anormal); la partie de la lèvre la plus voisine du mufle est noiratre; l'espace interorbitaire est plus large que dans l'autre espèce, et il n'y a pas, comme chez celle-ci, de ligne foncée allant du nez au front". Fig. 2. — Crâne d'Hippocamelus bisulcus, femelle ; d'après Gray. Les dents incisives ont la même proportion que celles d'El, antisiensis ; les poils ont la même structure et la même co- loration ; leur ensemble est néanmoins plus foncé. La femelle n'a pas de bois {fig. 2). ( Lypekker, The Deer of all Lands, London, 1898, p. 296. 30 CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. Voici les dimensions d'un jeune individu mâle, données par Pucheran : | directe du bout du museau à la racine de la { | Longueur ŒUEUCE TE CESSE EE CEE RCE RENE 100 { de la queue jusqu’à l'extrême pointe des poils. © 18 (del'extrémité( à l'angle interne de l'œil... .. ONE Distance. . | du museau | à la base de l'oreille . . .. .... Oo 21 d'un angle interne de l'œil à l'autre... ..... O 10 Longueur de l'oreille mesurée en avant.............. Oo 14 en NTEn avant SD eine 2000 GO 0 Do bo Do 0 o 68 ET ALTICLE à 2. 2 de nee eee os ee Oo 72 L'histoire de cette espèce est assez curieuse. Les anciens voyageurs au Chili parlent d’un animal bizarre, connu des in- digènes sous les noms de Guemal où Huemal, que Molina décrit en 1872 comme étant un cheval à pieds fourchus, caballo con piès bisurcados et qu'il nomme Æquus bisuleus". Bien que la description de Molina fût très vague, Île nom spécifique doit être adopté. En 1816, Leuckart désigne ce même animal sous le nom d'Hippocamelus dubius, parce qu'il tenait à la fois du cheval et du lama. En 1827, Hamilton Smith le regarde comme un lama et l'appelle Auchenta huamel. Le quemal n'avait encore été décrit que d'une façon très fantaisiste, quand, en 1833, le gouvernement chilien résolut de le représenter sur ses armoiries dont il forme un des supports faisant pendant au condor (fig. 3). On figura alors un cheval à pieds fourchus®, comme les chèvres et les guanacos, ainsi qu'il est facile de le voir encore aujourd'hui sur Îes armes du Chi. En 1842, Lesson décrit le quemal sous le nom de Cervequus Fig. 3. — Armoiries du Chili. 0 Burueisrer (H.), Equus bisulcus Molina S. Archiv für Naturgeschichte, LXXXITI, 1875, p. 19. ©) Jlexiste des chevaux à pieds fourchus, mais il s'agit alors de cas tératologiques, connus sous le nom de «polydactylie», et non d'espèces zoologiques distinctes. On peut voir, dans les collections du Muséum national d'histoire naturelle, un poulain qui présente celte anomalie et qui possède deux doigts à chaque membre. Il existe même actuellement, à la ménagerie de cet établissement, une jument vivante dont le pied antérieur droit est fourchu. CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. J1 andicus, et ce n'est qu'en 18/46 que Gay et Gervais reconsaissent qu'il s'agit d'un cerf et lui donnent le nom de Cervus chilensis. Depuis cette époque, cette espèce reçut les noms les plus variés que nous avons indiqués dans la synonymiel”. 5 Dans un article paru en 1902, Prichard® décrit les mœurs d'un cerf qu'il appelle Xenelaphus bisuleus, chassé par lui en Patagonie; mais il est fort douteux qu'il s'agisse de l'animal que nous venons de décrire, car il parle de bois présentant 4, 5 et même 8 andouillers, tandis que /Z. bisulcus est précisément caractérisé par la présence de 2 andouillers seulement. HABITAT. Ce cerf est originaire du Chili; il habite les parties escar- pées de la Cordillère et descend, l'hiver, dans les vallées, sans s'éloigner jamais du pied des montagnes. On le rencontre depuis la province de Colchagua jusqu'à celle de la Conception et au détroit de Magellan. Sa capture est très difficile; il est néanmoins chassé par les Indiens qui apportent leurs peaux jusqu'à Carmen et Bahia Blanca, sur la côte de l'Atlantique. Le type de cette espèce se trouve au Muséum national d'his- toire naturelle; c'est une femelle dont l'étiquette porte la men- lion suivante : Cervus axpicus Lesson. Syn. : C. cuizexsis Gervais et Gay”. M. Gay. — Chili. 0 Gray (J.-E.), On a very large Roe Deer (Capreolus leucotis ) in the collection of the Earl of Derby (Proceedings of the Zoological Society of London ,1849, p. 64). — Further Remarks on the Guemul of Patagonia (Huamela leucotis), The Annals and Magazine of Natural History, XI, 4° série, 1873, p. 214. ® PricnarD (H.), Field-notes upon some of the larger Mammals of Patago- nia made between September 1900 and June 1901 (Proceedings of the Zoological Society of London, 1902, p. 272). ® Gray (J. E.), On the Guemul, or Roebuck of Southern Peru (Proceedings of the Zoological Society of London, 1869, p- 496). © Gax et Gervais, Sur le Capra pudu et l’'Equus bisulcus de Molina (Annales des Sciences naturelles, 3° série, t. V, 1846, p- 91). — Gax, Historia fisica y politica de Chile (Zoologia), 1, 1847, p. 159. 32 CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. Les deux espèces que nous venons de décrire se ressem- blent. La principale différence réside dans les bois, bien qu'ils aient entre eux beaucoup de points de ressemblance (pl. IV). I n'est donc pas impossible qu'il s'agisse seulement de deux variétés d'une même espèce, lune qui vivrait au Nord, depuis l'Equateur jusqu'aux Andes péruviennes et boliviennes (1. an- lisiensis), l'autre, plus au Sud, depuis les Andes chiliennes jusqu'au détroit de Magellan (J1. bisulcus). L'arrivée de nouveaux matériaux permettra seule de résoudre définitivement cette question; en attendant, nous croyons de- voir conserver les deux espèces admises jusqu'ici. IL LES AUTRES CERFS DE LA CORDILLÈRE. I faut signaler sous ce titre quelques autres espèces grou- pées dans le genre Mazama, et rencontrées soit dans la Cor- dillère, soit sur les hauts plateaux de la Bolivie et du Chili. Ce sont d'ailleurs. pour la plupart, des espèces encore très peu connues. Mazama nemorivaga |. CUVIER, 1817. SYNONYMIE. Cervus nemorivagus À. Cuvier, 1817. Cervus simplicicornis llliger, 1811. The Wood Brocket Lydekker, 1898. Lliuchu des Indiens du Pérou. HABITAT. Ce petit cerf a les dimensions suivantes : Éonpueur tt et croco mec cree Ce TC 0"09 EN AVANT SES se 2 010 ee sie cer ec NON Hauteur * F9 CN, ATTIÈTE steel +» cb ee oc o 23 I habite la Guyane, la Colombie, la Bolivie, le Brésil et Tri- nilé. D'après Pucheran, on le rencontrerait aussi au Pérou, où ® Lyoexker, The Deer of all Lands, London, 1098, p. 309. COMPARAISON ENTRE LES BOIS D'IlIPPOCAMELUS BISULCUS ET D'ÎlIPPOCAMELUS ANTISIENSIS. 1, H. bisulcus, d'après Sclater; Il, H. bisulcus, d'après Gray; IIT, H. antisiensis, exemplaire de la Mission; IV, H. antisiensis, d'après Brooke. Pr uiVE CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. 33 les Indiens le désignent sous le nom de « Lliuchu», et il vivrait dans la Cordillère en compagnie d'Hippocamelus antistensts. Mazama Tschudii WAcner, 1835. SYNONYMIE. Cervus (Subulo) Tschudiüi Wagner, 185511. Cervus (Subulo) simplicicornis major Wagner, 1855. Doryceros Tschudii Fitzinger, 1873 et 1879. Coassus Whithelyi Gray, 1873 Cariacus Whithelyi Brooke, 1078. The Peruvian Brocket Lydekker, 1898. HABITAT. Selon Sclater ?, cette espèce a été établie ste le seul crâne d'une ] Jeune femelle provenant de Cosnipata” , dans les Andes Fes ; ce crane est conservé au British Museum. Lydekker!® n’en a observé aucun exemplaire; 1l dit que ce cerf habite le Pérou, sur les sommets de la Cordillère occidentale, à une altitude de 16,000 pieds”, et dans les mêmes parages que Mazama antisiensis. Malheureusement l'opinion des auteurs précédents ne con- corde pas avec les renseignements fournis par M. Whitely. Ce petit cerf rouge, ditl, se trouve dans les vallées chaudes, dans les forêts re et quitterait rarement les te boisés. D Wacxer, Schreber's Säugethiere, V, 1899, p. 386. ® ScoLarer, Proceedings of the Zoological Society of London , 1875, p. 46-47. ® Gray (J. E.), On the Deer of the West Coast of South America, with the Description of a new Species from Peru MAMMIFÈRES. (Cervus Whitelyi), The Annals and Maga- zine of Natural History, XII, 4° série, 1875, p- 161. Lypexker, The Deer of all Lands, London, 1898, p. 305. 5) 16,000 picds représentent environ 2,000 mètres. 3 IMPNIMERIE NATIONALE 34 CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS. Mazama (Dorcelaphus) americana peruviana LYDEKKER, 1898 1. SYNONYMIE. Cervus (Coassus) peruvianus Gray, 1874. Cariacus peruvianus Brooke, 1878. Matschie, 1894. Venado des Indigènes. HABITAT. Lydekker considère ce petit cerf, dépourvu de glande méta- tarsienne, comme une variété du cerf américain (Mazama amc- ricana). Gray ® Vavait tout d’abord confondu avec Cervus anti- siensis. D'après Sclater!”, cette espèce aurait été établie d'après un seul individu femelle, recueilli à Cuzco, dans les Andes péruviennes, par M. Whitely, et conservé actuellement au British Museum. Ce cerf, appelé «venado »" par les indigènes, vivrait à une élévation moindre que /L. antistensis ; ses bois ont un plus grand nombre de pointes. Mazama rufa ILLIGER, 1811. Un exemplaire male de cette espèce a été trouvé par P. 0. Si- mons en 1901, à Charuplaya, à 1,350 mètres d'altitude. Mazama sp. LYDERKER, 1898. SYNONYMIE. Cervus brachyceros Philippi, 1895 (nec Gervais et Ameghino, 1880). Cariacus sp. Nehring, 1895. © Lypekker, The Deer of all Lands, ® Scvarer, Proc. Zool. Soc. of London , p. 267. 1879, p. 47. © Gray (JS. E.), On Xenelaphus, Furci- () En Bolivie, comme d'ailleurs dans fer and Coassus Peruvianus, ofthe Peruvian la plupart des pays del \mérique du Sud, Alps (The Annals and Magazine of Natu- le terme de venado s'applique à tous les ral History, XI, 4° série, 1874, p. 331). cerfs, et non à une espèce particulière. CONSIDÉRATIONS SUR LES CERFS 39 HABITAT. Ce cerf est à peine connu; on l'a décrit d'après un spécimen [l ; [l Ï provenant du Chili et qui fut rapporté d'abord au sous-genre Xenelaphus, puis placé par Nehring dans le genre Cariacus. Tels sont les Cervidæ qui habitent les régions élevées de l'Amérique méridionale; nous ne nous occuperons pas ici de ceux qui vivent dans les plaines; toutefois, la Mission ayant recueilli à son passage en Argentine un certain nombre de cranes et de bois de cerfs provenant de la pampa, nous citerons en note les espèces auxquelles ils appartiennent ® ® Ces espèces sont au nombre de deux : Mazama (Blastoceros) ILLIGER, 1811 (LYDEkkER, op. cit. , p.283). Ce cerf, appelé aussi Cervus paludosus dichotoma et palustris, est le cerf des marais, le «Marsh-Decr» des Anglais. IL habite le Brésil, guay, le Chaco et les districts boisés de la Guyane, le Paraguay, l'Uru- l'intérieur de l'Argentine. La Mission a rapporté plusieurs bois appartenant à cet animal (n° 82). Mazama (Blastoceros) bezoartica Line, 1766 (Lxpekkenr, 0p. cil., p. 285). C'est le Cervus campestris des anciens auteurs, le cerf de la pampa, le « Pampa- Deer» des Anglais. On le rencontre aussi au Brésil, au nee dans l'Uruguay, la pampa argentine et le nord de la PA gonie. Des crànes et des bois de cette re ont élé recueillis au cours de la mission (n° 82). Parmi ces bois se trouve une «tête bizarde ». CHAPITRE I. CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. Les lamas, que d'Orbigny désigne très justement sous le nom de «petits chameaux sans bosse », habitent presque exclu- sivement les régions élevées de la Cordillère des Andes, soit à l'état libre, soit réduits à l'état de domesticité. Leur localisation à la région des hauts plateaux, leurs carac- tères zoologiques bien tranchés, leur rôle important tant au point de vue économique qu'à celui de lhistoire géologique des mammifères à la surface du globe, donnent à ces inté- ressants représentants américains de la famille des camélidés un intérêt tout spécial. Les lamas rentrent tous dans un seul genre : GENRE LAMA G. CUVIER, 1800. SYNONYMIE. Camelus Linné, 1758. G. Cuvier, 1798. Lama G. Cuvier, 1800. Desmarest, 1804. G. Fisch, 1814. Gray, 1892. Lacma l'iedemann, 1808. Llacma llliger, 1811 et 1815. Auchenia Illiger, 1811. G. Cuvier, 1817 (nec Auchenia Thunberg, 1789, genre de coléoptères). Vicunnia Rafinesque, 18 1 5. Dromedarius Wagler, 1830. Vicugna Lesson, 1842. Auchenias Wagner, 1043. Llama Gray, 1872. Pacos (Gray, 1872. Neoauchenia Ameghino, 1891. CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. 37 DIAGNOSE. Le genre Lama comprend des animaux relativement petits, si on les compare aux Camelidæ de lancien continent; ils ne dépassent pas, en effet, la taille d’un âne. Les lamas ont la tête grande, le museau pointu, les yeux et les oreilles de grandes dimensions, le cou long, les jambes élancées, les doigts séparés, les callosités peu développées, le poil long et laineux. Il n'ont pas de bosse comme les cha- meaux et leurs flancs sont encore plus étroits que chez ces derniers. La colonne vertébrale comprend sept vertèbres cervicales, dix dorsales, sept lombaires, cinq sacrées et douze caudales. Linné fit d'abord rentrer les lamas dans le genre Camelus, à côté des chameaux et des dromadaires de l’ancien continent. En 1800, G. Cuvier créa pour eux un genre spécial, le genre Lama, puis en 1817 il substitua à ce terme celui d’Auchenta. Comme le fait justement remarquer Oldfield Thomas!’ cette substitution n'a pas de raison d'être, et celui qui a formé un nom de genre n'a pas plus le droit de le changer dans la suite qu'un autre auteur. On doit donc conserver le nom générique le plus ancien, celui de Lama. Les naturalistes ont longtemps discuté et discutent encore sur le nombre des espèces actuellement vivantes. Linné avait décrit deux espèces : Camelus qlama et Camelus pacos, la première correspondant au guanaco sauvage et au lama do- mestique, la seconde à la vigogne sauvage et à l'alpaca domes- tique. Buffon, qui n'avait pas eu tout d'abord l'occasion d'observer © Tnowas (0.), Note on some Ungulate Mammals (Proceedings of the Zoological Society of London, 1891, p. 384-389). 38 CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. ces animaux, avait établi cette division ; plus tard, il a porté le nombre des espèces à trois : 1. Le lama où guanaque (Camelus lama vel huanacus) ; 2. Le paco ou alpaca (Camelus paco) ; 3. La vigogne (Camelus vicugna). La plupart des mammalogistes modernes, entre autres Thomas!), Lataste®, Trouessart®, n'admettent plus que deux espèces : le guanaco et la vigogne; le lama et lalpaca seraient simplement deux races domestiques du guanaco sauvage. Thomas divise done ainsi le genre Lama : l. Lama huanachus Molina (Guanaco). Races { a. L. glama Linné (Lama). domestiques : l b. L. pacos Linné (Alpaca). 2. Lama vicugna Molina | Vigogne). Ce qui est certain, c'est que l'alpaca n'est pas, comme on l'a cru longtemps encore après Buffon et Linné, une race domes- liquée de vigogne ; car ses caractères extérieurs et anatomiques, entre autres sa toison et sa dentition, le rapprochent beaucoup plus du lama que de la vigogne. Celle-ci forme donc sans contredit une espèce spéciale, et tout le monde est maintenant d'accord sur ce point. D'ailleurs, dit Oldfield Thomas, la domestication dans un même lieu et par un même peuple de deux espèces sauvages similaires est une hypothèse beaucoup moins vraisemblable que la formation de deux races divergentes dans une même espèce domestique. D'autre part, depuis les temps les plus anciens, tous ceux qui ont voyagé sur les hauts plateaux de l'Amérique du Sud ©) Taomas (0.), op. cit. ® Trouessarr (E.), Cataloqus Mamma ® Larasre (F.), Sur les espèces et lium tam viventium quam fossilium, 1898, races du genre Lama (Actes de la Société 1899, Il, p. 846; et Quinquennale supple- scientifique du Chili, 1, 1891, p. zvi-nvrr). mentum, 1904, fase. 111, 190, p. 670. CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. 39 et qui ont vu ces différents animaux, non pas enfermés dans des ménageries ou conservés dans des vitrines, mais vivant en liberté, ont affirmé qu'il existe quatre espèces bien distinctes : deux espèces sauvages, le guanaco et la vigogne, et deux espèces domestiquées depuis des temps immémoriaux, bien avant la conquête de l'Amérique, et peut-être dès la première période de l'existence de l'homme sur la terre : ce sont le lama et l'alpaca. Tschudi s'est rangé à cette opinion et d'Orbigny!" s'exprime en ces termes relativement au nombre des espèces du genre Lama : «Dans les petits chameaux sans bosse de l'Amérique, dit-il, il y a au moins quatre espèces distinctes, savoir : Le lama et l'alpaca, qui sont réduits à l'état domestique, et le guanaco et la vigogne, qui ne l'ont jamais été et qui refusent constam- ment de s'accoupler avec les deux autres. » Si, comme le fait remarquer d'Orbigny, qui a vécu dix ans dans l'Amérique méridionale, le guanaco ne s’accouple ni avec le lama, ni avec l’alpaca, il est difficile de le considérer comme l'ancêtre de ces animaux domestiques ; en tout cas, il forme une espèce bien distincte de la vigogne. Quelques auteurs admet- tent cependant la possibilité du croisement entre le guanaco et le lama. Tschudi® dit qu'ils s'accouplent, mais sans produire ; il s'élève d’ailleurs violemment contre l'opinion des naturalistes qui pensent que Île lama ne serait qu'un guanaco amélioré. «Par quoi, dit-il, un animal s'améliore-t-1 ? Par une meilleure nourriture, un bon abri contre les mauvais temps, des soins assidus, et rien que par cela. Mais, en liberté, le guanaco a la meilleure nourriture possible sur les hauts plateaux; il trouve toujours un climat convenable : pendant les chaleurs, au pied des cimes les plus élevées des Cordillères; durant les froids, dans les vallées où il est à l'abri du vent. De quels soins aurait- il encore besoin ? «Combien différent est le sort du lama ! Courbé sous le joug, il doit tout le jour porter des fardeaux qui surpassent presque © Rapport sur le voyage d'Alcide d'Orbigny dans l'Amérique méridionale, P: 91. — ® Tscuunt, F'auna peruana, 1849. AO CONSIDERATIONS SUR LES LAMAS. ses forces; il n'a que quelques moments pour chercher sa nourriture ; la nuit, on le chasse dans un parc humide, il doit se reposer sur les pierres ou dans les marais. Il a été créé pour les hautes régions des Andes où Fair est frais et pur; on le charge pesamment, on le chasse dans les forêts vierges, où règne une chaleur humide, ou bien sur les sables brûlants des côtes, où il ne trouve qu'avec peine une rare nourriture, où des millions de ses semblables périssent d'épuisement. Serait-ce ainsi que le guanaco se serait amélioré jusqu'à devenir un lama ? Ou bien se serait-il transformé en alpaca, en un animal qui est soigné, il est vrai, mais qui le lui cède de beaucoup en force, quoique le surpassant par la délicatesse de ses formes et la finesse de sa laine? Chacun verra que ces différences sont spéciliques, et ne dépendent pas de changements amenés par la domestication. » I nous reste maintenant à examiner les liens de parenté qui existent entre le lama et l'alpaca. Ces animaux ne s'accouple- raient jamais entre eux, d'après Tschudi; ils le feraient sou- vent, au dire des indigènes, mais on ne sait s'ils produisent, ni si leurs produits sont féconds. Quoi qu'il en soit, ils différent sensiblement l'un de l'autre, non seulement par leur taille, mais encore par la forme de la tête, la longueur, la finesse et la coloration de leur toison. D'ailleurs, dans les conditions où vivent actuellement le lama et lalpaca, s'il s'agissait de simples variétés d'une même espèce, il semble qu'elles se seraient depuis longtemps fusion- nées. En eflet, les Indiens ne cherchent nullement, à l'heure actuelle, à sélectionner les deux races, qui vivent côte à côte, dans le même milieu, parfois dans le même troupeau, s'accou- plant même entre elles, en un mot, dans la plus grande pro- miscuité. On peut done penser que si ces deux types ne se sont pas mélangés davantage et sont restés aussi distincts qu'ils le sont aujourd'hui, c'est qu'ils ne sont pas si proches parents qu'on l’admet généralement. CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. A1 Depuis trois cents ans que nous connaissons ces animaux, les quatre types vivant actuellement sur les hauts plateaux ne se sont pas modifiés, et cela plaide en faveur de leur indé- pendance spécifique ; c'est pourquoi il est tout à fait indis- pensable d'étudier séparément la vigogne, le guanaco, le lama et l'alpaca, chacun de ces animaux différant assez des autres pour mériter une description spéciale. L LA VIGOGNE. Lama vicugna MoziN4, 1782. SYNONYMIE. Camelus vicugna Molina, 1782. Camelus vicunna G. Cuvier, 1798. Lama pacos {part.) Linné, 1766. Lama minuta Burmeister, 1891 (fossile). Lama minor Lund, 1841 (fossile) [nec Leidy]. Auchenia vicugna llliger, 1811. Vigogne en français. Vicuña en espagnol. Die Vicuña en allemond. DESCRIPTION. La vigogne (fig. 4), plus petite et plus élégante que tous les animaux du même genre, est à peu près de la taille du mouton. Elle ressemble beaucoup au lama, mais ses formes sont plus légères, ses pattes plus minces et mieux faites, ses yeux plus grands; son front est large et bombé, son museau effilé. Cet animal est revêtu d’une laine fine et soyeuse d'une grande douceur et d'une couleur fauve clair tout à fait spéciale, qu'on désigne souvent sous le nom de «couleur vigogne ». Cette toi- son est plus foncée sur le sommet de la tête, la partie supérieure du cou et sur le dos, plus pâle sur les flancs, la partie infé- rieure du cou et la face interne des membres, et blanche sous 12 CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. la poitrine et le ventre; mais ces trois nuances différentes ne passent pas insensiblement de l'une à l'autre, et, si l'on regarde l'animal de profil, on voit très nettement la limite entre ces diverses teintes. MOEURS ET HABITAT. La vigogne a lagilité du chamois; elle vit dans les régions montagneuses de la Cordillère des Andes, toujours à une grande altitude. Pendant la saison pluvieuse, elle se tient à la limite des neiges perpétuelles, au milieu des rochers et autour des précipices, et elle se nourrit alors des maigres herbages qui végèlent dans ces contrées froides ; pendant la saison ne L se rapproche des vallées. On rencontre rarement ces animaux isolés; le plus souvent, ils vont par troupes de cinq à vingt, composées de femelles et d'un seul male. Le male surveille la bande et examine les envi- rons pendant que les femelles paissent; aussi, s'il est surpris et tué le premier par un chasseur, les femelles ne prennent pas la fuile et on peut les exterminer toutes les unes après les autres; si au contraire on tue d'abord une femelle, le mâle pousse un cri aigu particulier, et toute la bande s'enfuit sous sa direction. Les Pinces mettent bas, en février, un petit capable de courir rapidement immédiatement après sa naissance et doué d’une grande résistance physique. Lorsque les jeunes vigognes peu- vent se nourrir seules, les femelles continuent à suivre leurs mères, mais les jeunes mâles sont chassés et se rassemblent alors en formant des troupeaux parfois fort nombreux; c'est ainsi qu'on peut rencontrer des bandes de plus de deux cents individus, comprenant exclusivement des mâles. Les plus âgés de ces mâles pen à ceux qui possèdent un troupeau de femelles et, s'ils sortent vainqueurs de la lutte, ils deviennent à leur tour chefs de bande. C'est surtout à l'époque du rut que les males se livrent ces combats acharnés. En résumé, on rencontre par ordre de fréquence : Un mâle et une bande de femelles ; CONSIDERATIONS SUR LES LAMAS. 43 Un male et une femelle avec un jeune; Un mâle seul ; Une bande de males. Les vigognes ont été traquées depuis fort longtemps et le sont encore aujourd'hui par les Indiens, qui recherchent leur laine; aussi leur nombre at-il beaucoup diminué. Fig. 4. — Jeune vigogne (Lama vicugna) g. À. goune (L qnu). Ces animaux ont la curieuse habitude de déposer leurs excré- ments toujours au même endroit. On aperçoit les cercles noi- ratres formés par leurs déjections au milieu de la puna, et cela indique un endroit fréquenté par les vigognes. Les Indiens les capturent en les poussant dans un enclos d'environ 500 mètres de diamètre, où l'on a ménagé une ouverture. Cet enclos est limité par des bâtons plantés dans le sol à une quinzaine de pas l'un de l'autre et par des cordes tendues à environ 80 centi- mètres de hauteur et auxquelles sont suspendus des lambeaux d'étoffe de différentes couleurs, qui flottent au vent; cette frêle barrière suffit généralement à arrêter les vigognes, dont on fait hn CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. une hécatombe, après les avoir prises avec les bolas. On chasse aussi maintenant ces animaux avec des carabines à longue portée. I arrive que des vigognes isolées se laissent approcher faci- lement, et les Indiens expliquent cette douceur parce qu'elles sont tourmentées par des vers parasites. Tschudi a pu se con- vaincre de la vérité de cette opinion : «En disséquant un de ces animaux, dit-il, nous trouvâmes le pancréas et le foie trans- formés en un amas de vers intestinaux. Nous sommes disposés, ajoute-t-l, à rapporter, comme Îles Indiens, la cause de cette maladie à l'humidité des pâturages, car on ne Fobserve que endant la saison des pluies! » La finesse de la toison de ces animaux permet aux indigènes de tisser des étolfes très estimées dans le pays. Un poncho® en laine de vigogne vaut une centaine de «boliviens », c'est- à-dire environ 200 francs. La vigogne est un excellent gibier et sa chair est très agréable. On trouve, chez la vigogne et chez les autres animaux du même genre, des bézoards, concrétions intestinales très re- cherchées autrefois. La vigogne vit dans les régions élevées et sur les hauts pla- teaux du Pérou et de la Bolivie; elle est moins commune dans les Andes chiliennes. Il n'est pas rare de la rencontrer à plus de 5,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les vigognes, prises jeunes, peuvent être apprivoisées et deviennent confiantes et attachées à leur maitre. L'un de nous a pu voir se promener et galoper en liberté dans lAlameda, jardin publie de La Paz, un de ces jeunes animaux. La photo- graphie reproduite à la page précédente est également celle d'une jeune vigogne apprivoisée. Généralement, en vieillissant, elles deviennent méchantes et prennent quelquefois la fuite. Les essais d’acclimatement de ces animaux en Europe datent 0) IL s'agit probablement de distomes. fente au milieu pour passer la tête; le ©) On appelle ainsi un vêtement formé poncho est très porté dans toute l'Amé- d'un rectangle d'étofle, présentant une rique du Sud. CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. 15 de fort loin". Buflon conseillait déjà d'élever des vigognes dans les régions montagneuses de nos pays, particulièrement dans les Pyrénées, mais ces expériences n'ont jamais été faites sur une grande échelle. Au cours de la Mission, cinq vigognes, dont un mâle {n° 35 des collections) et quatre femelles (n° 36), ont été tuées sur le cerro Tumula, près de Yura (Bolivie), à environ 5,000 mètres d'altitude. Ces animaux, dont trois exemplaires ont été montés, appartiennent actuellement au Muséum national. d'histoire naturelle de Paris, qui possédait déjà quelques spécimens de cette espèce. La vigogne a été trouvée à l'état fossile. Burmeister a dé- crit sous le nom de Lama minuta un spécimen provenant du Pléistocène de l'Argentine, et Lund a donné le nom de Lama minor à un exemplaire recueilli dans le Pléistocène du Brésil méridional. II. LE GUANACO. Lama huanachus Mozin1, 178. SYNONYMIE. Lama guanaco I. Smith, 1827. Lama guanacus Gray, 1852. Auchenia guanaco liliger, 1811. Huanaco ou Guanaco des Argentins et des Chiliens. Rou des Tehuelches. Guanaco en francais et en espagnol. The Guanaco en anglais. Der Guanaco en allemand. DESCRIPTION. Le guanaco (fig. 5) est, comme la vigogne, un animal sau- vage; il est plus grand qu'elle et peut atteindre la taille de 0 Georrroy-Sanr-Hicare (1), De la naturalisation en France du lama, de l'alpaca et de la vigogne (Comptes rendus de l'Académie des sciences, Paris, 1847. p. 865-870). 46 CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. notre cerf d'Europe; c'est, avec le lama, le plus grand des mammifères terrestres de l'Amérique du Sud. L'animal adulte a une longueur de 2 m. 40, la queue mesurant o m. 25; sa hauteur, de la plante des pieds au sommet de’ la tête, est de 1 m. 60; elle est de 1 m. 10 au garrot. La tête est longue, la lèvre supérieure fendue et très mo- bile; les oreilles sont environ moitié moins longues que la tête ; les yeux sont grands, vifs et les cils longs. Le cou est allongé et présente une courbure élégante. Le corps est ramassé; la poitrine et les épaules sont larges, l'arrière-train mince et les flancs très rentrés. Les paltes sont hautes et grêles; les pieds sont fendus et lextrémité des doigts porte de petits sabots étroits et pointus; la plante présente des callosités. La queue est courte, touffue, sauf à sa partie inférieure, et relevée. La formule dentaire est la suivante : L; + C: + PM: + M: — 30 dents. Le guanaco est revêtu de poils laineux assez longs et assez abondants sur le dessus du cou, le dos et les flancs; les poils de la tête, du poitrail, de la face interne des cuisses et du ventre sont très courts. La coloration générale est fauve, tirant sur le roux, avec des parties blanches au milieu de la poitrine, sous le ventre, à la région fessière et au pli de laine. La tête est cou- verte de poils fins de couleur gris noiratre plus ou moins foncée. La femelle ressemble beaucoup au mâle ; elle n’en diffère que par sa taille un peu plus petite ; les mamelles sont ingui- nales et les mamelons sont au nombre de quatre. MOEURS ET HABITAT. Le guanaco vit, comme la vigogne, dans la Cordillère, et, suivant les saisons, il se tient sur les hauteurs ou dans les © PricuanD (H.), 5 Field-Notes upon some of the larger Mammals of Patagonia, made between September 1900 and June 1901 (Proceedings of the Zoological Society of London , 1902, I, p. 275). CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. 47 vallées. I vit en troupes plus ou moins nombreuses, composées de femelles, de Jeunes individus des deux sexes et d’un seul mâle adulte, qui conduit le troupeau. Le mâle veille pendant que le troupeau cherche sa pâture, et, au moindre danger, il pousse un bêlement particulier et la bande s'enfuit au galop. Contrairement à ce qui se passe pour les vigognes, si un chas- seur tue d'abord le mäle, les femelles se dispersent aussitôt. Fig. 5. — Jeune guanaco (Lama huanachus). 5 £ { Le guanaco se comporte de différentes manières lorsqu'il est effrayé; tantôt il pousse un cri et s'enfuit avant même que le chasseur ait pu l'apercevoir; lantôt il s'approche de homme sans aucune méfiance, ce qui lui coûte souvent la vie. « La curiosité de ces animaux, dit Darwin, est un fait bien établi ; que quelqu'un se couche sur le sol et se mette à faire des gamine- ries, comme d'agiter le pied en l'air, les guanacos s'en appro- chent presque toujours pour le reconnaître, en marquant dans 18 CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. leur course un temps d'arrêt. C'était un artifice qui fut employé à maintes reprises avec succès par nos chasseurs ; il avait encore cet avantage de permettre de faire feu plusieurs fois ; les gua- nacos croyaient que cela faisait partie du jeu. Sur les monta- gnes de la Terre de Feu, j'ai vu plus d’une fois un guanaco, au moment où il allait être atteint, non seulement hennir et brailler, mais encore se cabrer et sauter de la manière la plus ridicule, par bravade évidemment, et comme pour porter un défi. » «Les guanacos, ajoute le même auteur, semblent avoir des endroits de prédilection où ils vont s'étendre pour mourir. Sur les bords du rio Santa Cruz, en certaines places délimitées, généralement couvertes de buissons et tout près de l'eau, le sol était couvert d'os. Sur chacun de ces emplacements, je complais de dix à vingt têtes. Dans la plupart des cas, les ani- maux doivent s'être glissés, avant de mourir, au milieu des buissons. » Les guanacos ont aussi, comme les vigognes et les autres animaux du même genre, la singulière habitude de déposer leurs excréments sur un même tas, et, quand celui-ci est trop grand, ils en font un autre à côté. Ces animaux ne craignent pas l’eau, et on les a vus passer à la nage d'une île à l'autre. On affirme même qu'ils peuvent boire impunément de l'eau salée. L'époque du rut est aux mois d'août et de septembre, et à ce moment les males luttent avec acharnement pour conquérir un troupeau de femelles. Celles-ci portent de dix à onze mois et mettent bas un seul petit, très développé dès sa naissance, qu'elles allaitent pendant quatre mois. Les guanacos se mêlent parfois aux troupeaux de lamas ou de vigognes. Ils se défendent avec les pieds et les dents, mais aussi en projetant à la face de leurs agresseurs leur salive mêlée d'aliments. La laine de cet animal, bien que moins estimée que celle de la vigogne, est cependant recherchée, et lon chasse surtout le CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. 49 guanacol) dans les plaines de Patagonie, où on le poursuit à cheval, pour s'en emparer au moyen du «lasso». Les Indiens de la Terre de Feu se couvrent de leurs peaux, et on en trouve une grande quantité sur le marché de Buenos Aires. La chair du gnanaco est moins délicate que celle de la vi- gogne, mais elle constitue néanmoins une importante ressource alimentaire dans certaines contrées de l'Amérique du Sud. Le guanaco habite les régions élevées des Andes péruviennes, boliviennes et chiliennes, mais on le trouve également dans des régions plus basses. Au Nord, il s'avance jusque dans la partie la plus septentrionale du Pérou; au Sud, on le trouve jusqu'en Patagonie, même au delà du détroit de Magellan, dans la Terre de Feu et les îles voisines. Il est très commun en Pata- gonie, dit Prichard®, surtout dans le Cañadon Davis, aux en- virons de Bahia Camerones et dans les roches basaltiques, au sud du lac Buenos Aires. I vit là en compagnie du huemul (nom araucan de l'Hippocamelus bisulcus). H descend, par con- séquent, beaucoup plus au Sud que la vigogne, et on le ren- contre aussi souvent à une altitude beaucoup moindre. Les indigènes capturent fréquemment de jeunes guanacos qui s'élèvent très bien en captivité. Ces animaux sont con- fiants et doux comme des agneaux dans le jeune âge, mais, en vieillissant, ils sont moins attachés à leur maitre et deviennent parfois méchants. Is peuvent se reproduire en captivité, même en Europe, lorsqu'ils sont bien soignés. Il existe plusieurs guanacos vivants au Jardin zoologique de Buenos Aires, et l'on peut en voir actuellement à la ménagerie du Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Cet établissement possède aussi des squelettes et des peaux montées. Une peau de guanaco, tué dans les Andes boliviennes, a été rapportée par la Mission. ® Manrcoy, Un rodeo au Guanacos (Le ©) Pricmarp, Proceedings of the Zoolo- Tour du Monde, 1877, p. 319). gical Society of London, 1902, 1, p. 279. MAMMIFÈRES. li IMPNIMERIE NATIONALE. 50 CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. IT. LE LAMA. Lama glama Lin\é, 1758. SYNONYMIE. Camelus glama Linné, 1758. Camelus lacma Cuvier, 1798. Lacma peruana ‘Tiedmann, 1808. Auchenia lama llliger, 1811. Burmeister, 1879. Lama huanachus var. domestica Auclores. Auchenia lama fossilis Lund. Burmeister. Ameghino, 1889. Le lama, en francais. La llama, en espagnol. The Llama, en anglais. Das Lama, en allemand. DESCRIPTION. Le lama (fig. 6 et 7) est un animal exclusivement domes- tique; il est un peu moins grand que le guanaco, mais plus robuste; il mesure 1 m.55 de hauteur depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête, et 1 mètre seulement au garrot. La tête est relativement petite, les oreilles sont courtes, les yeux grands. Le cou est moins allongé, les pattes sont plus fortes et la forme est moins élancée que chez le guanaco. Le lama présente des callosités à la poitrine et à la partie antérieure des articulations du carpe. Sa laine est longue et épaisse, mais plus grossière que celle des autres espèces; la co- loration en est très variable. On observe des lamas entièrement blancs, gris, fauves, roux, bruns, noirs, ou bien présentant ces couleurs avec des taches blanches plus ou moins nombreuses ; souvent le blanc domine, et sur un fond blanc se trouvent des taches foncées de diverses nuances; quelques-uns sont bariolés. CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. o1 DOMESTICATION, HABITUDES, USAGE, Le lama a été domestiqué par les indigènes de FAmérique du Sud depuis la plus haute antiquité, peut-être même avant la fondation de l'empire des Incas; ce qui est certain, c'est qu'à l'époque de la conquête espagnole, les Indiens possédaient d'immenses troupeaux de lamas et se servaient exclusivement is, 6. — Lama domestique ( Lama qlama) conduit par une Indienne. Fig. 6 L 1 t L gl luit F Ind de ces animaux comme bêtes de somme (fig. 8). Depuis l'im- portation des animaux de l'ancien continent, chevaux, mules, ânes, bœufs, moutons, ete., on se sert un peu moins du lama et, par suite, sa valeur a diminué; mais il joue encore un rôle fort important parmi les indigènes des hauts plateaux, et, dans certaines régions, c'est le seul moyen de transport qu'on puisse utiliser. Le lama est la richesse de l'Indien, comme le renne est la richesse du Lapon. La laine de cet animal sert à tisser des vête- ments, à fabriquer des cordes, des lassos, des harnais d’ânes ou de mulets; la peau revêtue de sa toison sert de couverture et, étendue par terre, elle constitue le seul lit des indigènes; hi. 02 CONSIDÉRATIONS SUR LES LAMAS. la chair est aussi agréable au goût que celle du mouton, et le lait est très estimé. Ces animaux vivent en immenses troupeaux, presque à l'état de liberté ; rarement on les rentre la nuit dans un enclos, où ils ne sont à l'abri ni du froid, ni du vent, ni de la pluie, ni de la neige. Les troupeaux de lamas sont gardés par des Indiens. En effet, lAymara( est pasteur sur les hauts plateaux, et celui qui fait pâturer les troupeaux et se livre à l'élevage se nomme