HAN HN ADI HU Tete # sut h MEME HE] Bt et Anna Ar s deate sie Mars utésamhiag ta CHRANEHOE Hptriieste a pare LU es St “a CHANT PRtNE 44e ar M sait HE it PAT ME Haras Dpt DIET Hirh De (ieh 4 DH l RAA li Hiqnen CHA LEE st Aaeut x MATUE ÉD NE Tout Mt El ï sat GR LOC E DENT MAMAN ALU DEA mt ci art tbe PAT EENENS A Ar Hurt RARUS de june ii _ al RTE Wu xt sn Fr 20H il pari ) DE RH RRE HN HONTE (CTI ES Dur ee É Cab) Fe tedele HAE 1e ie si _. ne et HAE vip CRDI Hp Ales jo th _ Re ne A HAE _. fl àt 1 Si 1 fi one ji je Ha 1 HA rh ir je At ja ne 5 AUS 144 MUST an ae Fais nl W tte x ( ï OUR fi sis pe as En st te fo HU x ii jt ti ii CHEN (tt fu De st ue _ tes be es 1 CAS Er te À 4 Fa [9 NOUVEAU BULLETIN DS SCIENCES, | PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS. TOME PREMIER. FCLISS TS SSSLSSLLSLSSSLSSSSSLLISE PNNTASONIAN SEP C7 1993 LIBRARIES n Nr en à _ BERNARD, Libraire, quai des Augustins, n°. 25. M. DCCC. VII. IMPRIMERIE DE H. L: PERRONNEAU- ANOPH TS bJ 54 CERTES USE Pr : D: embarras étrangers à la Société philomathique firent interrompre; en mars 3805 , la publication du Bulletin des sciences, que cette socitté avoit fait paroître pendant plusieurs années , et qui avoit mérité la bienveillance et l'approbation de tous ceux qui s'intéressent à l'avancement des sciences et des arts. Les vues d’après lesquelles ce Journal avoit été entrepris, la manière impartiale avec laquelle il étoit rédigé, sa forme, la modicité même de son prix, le rendoient singulièrement utile et agréable à cette classe importante de lecteurs, qui desire sur-tout être informée des bornes actuelles de nos connoissances à et qui cherche à les reculer. Tout porte à croire qu'ils apprendront avec plaisir que l’on en reprend la publication, sans rien altérer dans le plan, ni dans la manière de l’exécuter. Qu'il nous soit permis de leur rappeler en peu de mots ce qui distingue ce Journal de tous les autres. La plupart des journaux littéraires, soit de la France, soit de l'étranger, se proposent, il est vrai, de faire connoître les nouvelles découvertes, mais ils donnent principalement l'analyse des nouveaux livres, dans lesquels il ne peut se trouver que rarement des faits ou des procédés nouveaux, où bien ils se remplissent de mémoires originaux, dans lesquels l’exposition longue et détaillée des faits est accompagnée de toutes les idées qui y ont conduit, de pe ù r ù € . 2 outes les expériences qui les ont confirmées , de toutes les objections quon 2 Da pouvait y opposer, et des raisonnemens qui les détruisent. Cette organisation, Cor Se enua Jèe jaurnanv, +25 bonne ét très-utile en elle-même, en rend néanmoins la lecture longue et pénible , et J'acquisition fort coûteuse. L'homme peu fortuné , et celui qui a peu de loisir, sont par conséquent privés de ce moyen d’être au courant des découvertes , qu'aucun autre ne peut remplacer, lorsqu'on est sur-tout éloigné des Capitales, et de la communication des savans. Beaucoup de personnes studieuses , beaucoup de têtes bien organisées qui se trouvent dans de pareilles circonstances , seroient cependant bien capables de contribuer aux progrès des connoissances , si J'ignorance de ce que l’on a fait, et la crainte de ne travailler que sur des objets déja connus , ne les décourageoient. Ce Bulletin, différent en cela des autres journaux, est exclusivement destiné à publier les découvertes nouvelles , et les nouveaux faits intéressans, observés par les savans de tous les pays , et souvent même avant l'impression des mémoires et des ouvrages par lesquels leurs auteurs doivent les communiquer au public. Aussi peu dispendieux que peu volumineux , il est à la portée de toutes V12 les fortunes , et sa lecture ne prend pas sur le tems destiné à d'autres: occupations, Les faits nouveaux peuvent ainsi, en parvenant à un plus grand nombre d'esprits, faire germer dans quelques-uns une suite heureuse d'idées qui ne seroïent point nées dans les autres, et conduire par là à quelque découverte encore plus intéressante et plus difhcile. | Bien des personnes croïront peut-être qu’en reprenant la publication de ce Journal, après une interruption si considérable, il-seroit du devoir. de ses Éditeurs de donner au public au moins un appercu de la marche et des progrès des sciences pendant cet intervalle, mais l’époque à laquelle on .le recommence , rend cet exposé peu nécessaire et même inutile. Sa Majesté l'Empereur a voulu que les Classes de l’Institut de France lui présentassent un tableau de l'état et de lavancement des connoissances humaines dans ces dernières années, Ce qui a rapport aux sciences et aux arts a été confié aux deux secrétaires de la première Classe de l’Institut, et la république des lettres peut se flatter de jouir dans peu du fruit de leurs travaux. Cette époque mémorable devant suivre de bien près la reprise du Bulletin des sciences , par la Société philomathique, cette Société croit pouvoir se dispenser d'une pareille récapitulation, qui seroit nécessairement éloignée de la perfection: de l'ouvrage de ces deux savans. C. D.S. if | LASTLE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE, AU 1% OCTOBRE 1807, D'APRÈS L'ORDRE DE RÉCEPTION. , MEMBRES ÉEMÉRITES.. MM. Ducuesrr, Hauy. Lamarcr: M MEMBRES RÉSIDANS. NOMS. “MM. SIEVESTRE : 0 BrONGNIART + . VAUQUELIN. . ÉACROIX … : - : COQUEBERT. . , Great Parmrert -. BERTHOLLET . . Fourcroy . . 15 buse PRET LEvERvRE. . Morncr. PRONYI LINE TonNELLIER. . , Grorrroy . Crvrex (Georg.). Duoméniz. . . DARREV LUE, Dascosrirs. , . Date de réception. 10 déc. 1788. Id. 9 ROv. 1780. : 50 juillet 1792. 14 Mars 1703, 28 mars 1705. 25 avril 1705. 14 sept: 1705. Id. - Id. Id. 28 sept. 1705. Id. 13 therm. an 2. 23 nivose an 3. Id, 3 germinal an 3 3 fructidor an 4. 7 3 vendém. an 5. 18 frim. an. NOMS. MM. LASTEYRIE . . . Taemrry.. Lacrpror _- MorrAt . - , . CuaPprTAr. , Ocivier . : . Burner CR DrcANDOLÉE . . DELEUzZE. . . . BROCHANT . . Cuvier ( Fréd.). APACHE MrRBEr.. . . . . TasnarD. . . Lancrer. . Poisson. . .. RicHERAND . . Gay-Lussac . BERONP EC 0 Date de récepüon. . 15 floréal an 5. 5 fructid, an 5. a3 pra ial an 6. Id. 5 therm. an 6, 3 messid. an 7. 25 pluv. an 8. 13 vend. an G,. 15 pluv. an o. 3 messid. an 9. 15 messid. an 9. 26 frim. an 11. Id. 20 vent. an II. 25 pluv. an 11. 14 frim. an 12. 5 germ. an 13- NOMS. Date de réception. NOMS. Date de réception. A MM. SAyIGNY. . - - + | 5 germ. an 15. DerarOCHE. . . | 24 janv. 1807. CorrEaDESERRA. | 11 janv. 1006. BrrrnozLer fils. DuruyTuen.. . - | /d. AMPÈRE. ._. 7 février 1807. BonPLAND. . - : Id. DARCE Tr Ce Id. HACHETTE. . 24 janvier 1607. COR ADP ECO 1 NO SONORE AO 20 YO COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN, Anatomie et Zoologie . + Botanique et Physiquevégétale. Minéralogie . : . .. . .. animale et végétale. Cricrriie { minérale > » + + +. Physique. « + + + + + + +. Mathématiques . + « + Agriculture. . + + + + + *. IMÉdecneN RUE eee Secrétaires rédacteurs. . À MM. à Duméniz ( C. D. ). on DE SErrA (C.D,S.). Dscaxpozce ( D. C. ). BroncniarT ( À. B. ). Tusnaro (T. ). DescosTirs (11. V. C. D. ). Gay-Lussac ( G.-L. ). ... Porsson (P. ): Lasreyrie (L. ). . DuruxTREN (D À. DEsMAREsT. S. Léman. Nota. Nous donnerons à la fin de cette première année la liste des ‘Correspondans de la Société philomathique. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Octobre 1807. > .. RENE EE _ Mas RE A0 nee HISTOIRE NATURELLE. Notice sur le voyage de M. LESCHENAULT DE LA TOUR ; dans les iles de Java, Madura , Bali, etc. M. Lescuenaurr pr LA Toür, attaché à l'expédition des découvertes aux térres australes , en qualité de botaniste en chef, fut obligé aù mois de mai 1803 , de rester à Timor pour cause de maladie. Un mois après le départ de la corvette le Géographe, il s’'embarqua sur un brick hollandais pour se, rendre à Batavia , afin de retourner de là en Frauce. L Arrivé à Batavia sa santé étant trop foible , il demanda, et obtint de la Haute Résence la permission d’aller à Samarang, chef-lieu du gou- vernement particulier de Java, dont le séjour est moins insalubre que celui de la capitale des établissemens hollandais dans l’Inde. Embarqué au mulieu du mois. d'août , il relächa successivement à Crawang , Indra- Majo, Tegal et Samarang , où il arriva le 5 octobre. Il fut là parfaite- ment accueilli par M. le gouverneur Engelhard , homme très-imstruit ct fort zélé pour le progrès des sciences, et dont il fait le plus grand éloge. La vue de la bélle île de Java, et la fertilité avec laquelle la ñature semble y étaler le luxe de ses productions, excita chez M. Les- chenault le desir d'autant plus grand de la parcourir, que peu de na: turalistes y avoient séjourné, et que les ouvrages de Séba, de Valentin, de Rhuysch , de Garcin et de Thunberg sembloient lui promettre une vaste récolte dans tous les règnes de la nature. Il fit part de son des- sein à M. le gouverneur qui lui procura, avec la plus grande géné- rosité, tous les moyens possibles de visiter avec sùreté, et même avec agrément , les diverses parties de l'ile, Il quitta Samarang le 24 octobre pour aller à Sourakarta, ville où réside l’empereur de Java et éloignée» Ke. JL. SociËTE PrriLon: (8) ‘dans le Sud, de 25 lieues de la première. Il visita sur cette route les montagnes d'Ounarang , de Marbabou, Télo-Majo et Marapi. Cette dernière offre à son sommet un volcan toujours fumant. Après avoir séjourné un mois à Sourakarta, et en ayant visité les en- virons , M. Leschenault alla à Djioki-Karta , où est la résidence du sultan de Java. C’est sur ceètte route, qui n’est cependant que de 18 lieues environ , qu'il rencontra d’anciens temples ruinés , mais très-remarquables par leur étendue et par les monumens qu'ils renferment encore. On ÿ voit un grand nombre de statues en lave basaltique , dont M. Les- *chenault a rapporté plusieurs qui semblent prouver que ces peuples étoient alors attachés à la religion des Bramines. Ces ruines existent dans les environs de Prambanang. î Après avoir passé 15 jours à Djioki-Karta , M. Leschenault étant tombé grièvement malade , fut obligé de se faire transporter à Samarang , où 1l resta languissant depuis le mois de février 1804 jusqu’au mois d’oc- tobre , qu'il partit puur aller visiter toute la partie oriéntale de l’île de Java, 11 parcourut successivement dans ce voyage le district de Damak, Japara , Jouanna, les montagnes de Moria, les districts de Rimbang, Touban , Grisseé , Surabaya, Banguil, Parsourouang ; ensuite il s'em- barqua pour l'ile de Madura qu'il parcourut depuis Bancallang jusqu'à Sumanap , qui sont à la distance d'environ quarante lieues l’un de l'autre. L'intention du voyageur étoit d'aller de là aux îles Kanniang, qui sont à l’est de Madura. C’étoit au mois de juillet 1805 ; mais il ap- prit que 28 barques de pirates Malais étoient à l'entrée de la riviere, et 1] renonça à ce projet. Il retourna alors dans l'ile de Java en abor- dant à Panaroukan ,; et continuant 5a route par terre jusqu’à Bagnia- vanqui dans la partie la plus orientale de l'ile. Il s'arrêta deux mois dans ce lieu, pendant lequel tems , il parcourut le mont Idienne, dont il visita le volcan , dans l’intérieur duquel il trouva un lac d’eau très-for- tement chargée d'acide sulfurique dont il a rapporté une certaine partie. Il alla ensuite dans l'île de Bali dont il parcourut les côtes inbabitées ; après cinq jours de recherches, revenu à Bagniavanqui il partit pour retourner par ‘terre à Surabaya. Il visita pendant cette course les mon- tagnes de Tingar sur lesquelles il vit un peuple différent pour les mœurs de ceux de la plaine. — Il visita aussi le district de Malam dans le sud de Pasourouang. De Surabaya, M. Leschenault revint par mer à Samarang, où il ar- riva dans le mois d'août 1806. Il voyagea par conséquent. pendant 18 mois dans l’est de l’île de Java, où il parcourut à-peu-près un espace de 140 lieues et à-peu-près quarante sur l'ile de Madura. M.. Leschenault de la Tour a recueilli dans ce voyage des collections nombreuses d'objets dans les trois règnes de la nature. Il se loue beau- coup de l'accueil qu'il a recu de ious les Hollandais en place, dans les (9) différens lieux où il a été obligé de passer et de séjourner, et auxquels il a voué une grande reconnoissance. : Après avoir emballé toutes ses collections à Samarang , il partit pour Batavia dans le mois d'octobre , il sembarqua le 27 novembre sur un bâtiment américain pour Philadelphie, où il arriva dans le mois d’avril 1807, après quatre mois et vingt jours d’une traversée fort heureuse. À Philadelphie M. Leschenault obtint de l'ambassadeur anglais par l’entre- mise de M. le professeur Bonton des passeports pour Jui et ses collections. Il partit de Philadelphie dans le mois de juin, et il est arrivé en France dans le mois de juillet dernier. Nous avons vu les collections rapportées par M. Leschenauit ; elles sont arrivées à Paris dans le meilleur état. Elles consistent en un grand nombre de Mammifères, parmi lesquels nous avons remarqué plusieurs espèces de Galéopithèques, de Rousettes , de Polatouches; une espèce de Chinche , plusieurs des genres /emur , viverra , elc., un grand nombre d'oiseaux fort intéressans ; comme des Calaos de différens âge et sexe ; un coq et une poule sauvages , différens de ceux de Sonnerat ; plusieurs perruches , hérons , etc, En reptiles ; des dragons de diverses espèces ; des tupinambis ; desgeckos ; un très-grand nombre de serpens , parmi lesquels beaucoup de boas , et la peau de l’acrochorde de Hornsted ; quelques poissons ; quelques mollusques, crustacés, etc. Beaucoup de coquilles. Cinq très-grandes boîtes d'insectes contenant principa- lement des lépidoptères de la plus belle conservation ; quelques coléoptères et hémiptères. Plusieurs caisses de minéraux. Un très-bel herbier qui contient plus de 700 plantes intéressantes pour la bota- nique , partie à laquelle M. Leschenault s’étoit principalement consacré avant qu'il eût quitté l'expédition du capitaine Baudin. 1] à réuni en outre une trèes-belle suite d'armes du pays, grandes et petites; plu- sieurs monumens des arts, des manuscrits, une suite de médailles et -monnoies. Tous ces objets font vivement desirer, que M. Leschenault puisse publier bientôt la relation de ce voyage intéressant. C. D. 5 ZOOLOGIE. Sur le genre PACA, Cœlogenus ; par M. FRÉDÉRIC CUVIER. L’aureur après avoir établi les caracières génériques des Pacas, d’après ses propres observations et celles de M. Geoffroy Saint - Hi- laire (x), c’est-à-dire , après avoir décrit les organes des sens et ceux du mouvement de ces animaux, et avoir fait connoître par un dessin la (1) Annales du Muséum d’histoire naturelle , tom. IV, pag. 99, et tom. X. Tome I. No, zer., ire. Année. 2 SocrÉTÉ Prison. (1) conformation des denis molaires de ce rongeur , démontre par l'inspection de plusieurs têtes décharnées de Pacas, par la couleur du pelage d'un assez grand nombre de ces animaux, et par les récits des voyageurs, 4 que les naturalistes confondent deux espèces en une seule. : à L'une et l’autre de ces espèces ont des bandes de taches blanches sur | les côtés ; mais elles diffèrent par le fond du pelage et par la structure des os de la tête. Le Paca dont le pelage est couleur brun noir, ou terre d'ombre, a constamment la surface des os de la à. lise, et sans aucune aspérité ; tandis que le Paca dont le fond du pelage est fauve, a tou- jours la surface de ces mêmes 05 , et sur-tout des arcades hyeromatiques ,: rugueuse et couverte de cellules ou de sillons très-profonds. Ces animaux ont la même nature de poils et habitent les mêmes contrées ; les parties chaudes de l'Amérique méridionale. Ils paroissent avoir également la même manière de vivre. C’est du Paca brun dont parle Marcorave qui a été copié par Pison, Gesner et Ray ; par Mañfé qui la été par Jonsion ; par Lery de qui Coreal et Laet ont pris leurs descriptions ; par Buffon que Schreber a traduit, par d'Azzara et par Barrère. C'est du Paca fauve dont il est question dans l’ouvrage de Brisson , que Frémin, Lachesnaye-des-Bois et Gronovius ont copié ; dans Buffon et dans le catalogue des mammiftres de M. Geoflroy. Mémoire sur les différentes espèces de Crocodiles vipans , et sur leurs caractères distinotifs ; par M. CUVIER , professeur au Musée d'histoire naturelle. ner Einxæus, dans les éditions du Sysiema naturæ données de son vi- vant, n'admettoit qu'une seule espèce de crocodile, qu'il avoit rangée dans le genre Lacerta. Son contemporain Gronovius distingua le Cro- codile proprement dit, le Caïman ou Crocodile d'Amérique ; le Crocedile du Gange auquel il réunit le Crocodile noir d’Adanson, et une qua- ième espèce qu'il nomma Crocodile du Ceylan, et qu'il disungua par un caractère accidentel. Eaurenti établit, outre le Croccdile et le Caïman, deux espèces particulières d’après de mauvaises figures de Séba ; mais il oublia entièrement le Gavial et le Crocodile noir. M. de Lacépède ad- meliant quatre espèces, comme les deux précédens auteurs, les com- binoit autrement. Gmelin les réduisit toutes à trois : enfin, Bonnaterre en reproduisoit quatre en ajoutant le Fouette-queue , décrit par M. de Lacépède, et en nésligeant le Crocodile noir. Il existoit encore une- plus grande diversité dans les caractères assignés à ces animaux, et sur Juin, 1807. Cac) tout dans leur synonimie ; e’est ce que prouve M: Cuvier dans son Mémoire , où il a éclairei beaucoup cetté matière. L'auteur avoit déja fait des recherches sur cette monosraphie des Crocodiles , et publié les résultats de son travail ea 1801, dans les Ar- chives zoologiques et zootomiques/de feu Wicleman, professeur à Brunswick . tom. IL, cah. 2, pag. 161 ; mais depuis ce tems, il s’est fait sur les Crocodiles des recherches importantes tant par divers natu- ralistes français et étrangers que par lui-même, ct ces recherches ont modifié les résultats qu'il avoit alors obtenus. Nous présentons ici l'extrait de ce grand travail:en indiquant seu- lement les caractères du genre, des trois sous-genres , et des douze espèces que M. Cuvier a distinguées. CrocCon tr ni, Dentes conici serie simplic. Lineu& carnosd, laid , ori affixd. Ceres lc eNERIer Caudä compressé , supernè carinatd, serrat. ARC ait ir . G Plantæ palmatæ seu semi palmatæ. Squammæ dorsi, ventris et caudæ latæ, subquadratcæ. X* ArLIGATORES. Lies CAÏMANS. Dente infero utrinque quarto, in jossam maxillæ superioris TeCi- -piendo ; plantis semipalmatis. 1. Crocodilus lucius. — Le Caïman à museau de brochet. —" Castesby : Carol. , tab. 63? : Rostro depresso parabolico , scutis nuchæ 4. Cette espèce a été rapportée du Mississipi par feu Michaux, et a été envoyée de Philadelphie par M. Peale. Elle a été observée par M. Dunbar et le docteur Hunter par les 520.2 at. nord près la rivière Rouge. M. de la Condrénière dit que ceux de la Louisiane s’engourdissent l'hiver dans la vase des marais. 2. Crocodilus sclerops. — Caiman à lunettes. — Seba, tom. I, pl. CIV, fig. 10. Porcä transvers& inter orbitas ; nucht Jasciis osseis quatuor cata- phractd. C'est M. Schneider qui a le premier distingué et nommé celte (12) espèce qu'on recoit fréquemment de la Guyane. Il est probable que c’est le Jacare de Marcgrave et de d’Azzara, et qu'il se trouve au Brésil. 5. Crocodilus palpebrosus. — Caïman à paupières osseuses. Palpebris osseis, nuchä fasciis quatuor osseis cataphractä. — Seba, tom. l,-pl. CV, jig. 3. M. Schneider a fait figurer le crâne de cette espèce ( Hëst. amph. asc. U, pl. LetIl.); mais les os des paupières en étoient détachés ; M. Cuvier en ignore la patrie. 4. Crocodilus trigonatus. — Caïman hérissé. — Seba, tom. I, PENCMENIS. 0! Palpebris osseis ; scutis nuchæ trregularibus , carinis elevatis, tri- £Orus. ï M. Cuvier est porté à croire que cette espèce indiquée par M. Schneider n’est qu'une variété de la précédente , mais l’une paroit originaire d'Afrique et l’autre de Caïenne. a ** Crocopizr. Les CROCODILES proprement dits. Dente infero utrinque quarto, per scissuram maxillæ superioris transeunte ; plantis palmatis ; rostro oblongo. 5. Crocodilus vulgaris. — Crocodile vulgaire, ou d'Egypte. — Seba, tom. E, pl. CIV , Jig. 12. — Médiocre. Rostro œquali, scutis nuchæ 6, squammis dorsi quadratis sexfa- riam POSE. Cette espèce se trouve en Afrique, elle a été rapportée des environs de l’ancienne Thèbes par M. le professeur Geoffroy. On l'a envoyée aussi du Sénégal, et il paroît qu’elle habite les principaux fleuves de l'Afrique, comme le Zaïre , le Jooliba. C’est le Crocodile vert du Niger rapporté par Adanson. - 6. Crocodilus biporcatus. — Crocodile à deux arêtes. — Seba, tom. I, pl. CI, fig. 7. Rostro porcis duabus subparallelis ; scutis nuchæ septem ; squam- mis dorsi ovalibus, 8 fariam positis. M. Schneider a indiqué ce Crocodile sous le nom de porosus ; mais on trouve des pores dans les jeunes individus de l’espèce précédente. GS) Celle-ci s’est trouvée à Java , à Timor, aux îles Séchelles, et à ce qu'il paroît dans toutes les rivières qui aboutissent à la mer des Indes. ‘7. Crocodilus rhombifer. — Crocodile à lozange. Rostro convexiore, porcis duabus convergentibus , scutis nuchæ septem ; squammis dorsi quadratis, sex/fariam positis ; membrorum SJUammuis Sparsis , CArinabrs. M. Cuvier ignore la patrie de cette espèce. Il en a observé deux RAR 5 I Fe individus dont les caractères sont évidens. 8. Crocodilus galeatus. — Crocodile à casque. Mem. de l’académ. des Sciences de Paris , tom. II, part. I, pag. 255, pl. LXIV. Cristä elevatä, bidentatä in vertice ; scutis nuchæ sex. C'est l'individu décrit à Siam par les missionaires français, comme on le voit par la citation , ainsi que l’a‘ recounu M. Schneider qui la nommé sénensis, Il paroit habiter dans l'Inde au-delà du Gange. 9. Crocodilus biscutatus. — Crocodile à deux plaques. Scutis nuchæ duabus ; squammis dorsi intermediis- quadratis ; ex- térioribus irregularibus, subsparsis. M. Cuvier regarde cette espèce comme le vrai Crocodile noir , vu et rapporté du Sénégal par Adanson, ensuite oublié et confondu par lui avec d’autres espèces. 10. Crocodilus acutus. — Crocodile à museau efilé, ou de Saint- Domingue. Squammis dorsi intermediüs quadratis, exterioribus irregularibus , subsparsis ; scutis nuchæ sex ; rostro productiore ad basim convexo. Il se trouve aux Antilles , il a été très-bien observé à Saint-Domingue par M. Descourtils, qui doit publier un grand travail sur cet animal. *Xk LONGIROSTRES. Les GAVIAIS. Rostro cy lindrico , elongato, plantis palmatis. 11. Crocodilus gangeticus. — Grand Gavial. — F aujas , Hist, mont. Saint-Pierre, pl. XLVI. V’ertice et orbitis transversis ; nuchd scutulis duobus. Cette espèce se trouve dans le Gange et se nourrit de poissons. INSTITUT. Août 1807. (ED) ACTES 12. Crocodilus éenutrostris. — Le petit Gavial. — Faunjas, eco citato , pl. XLVHI. Vertice et orbitis angustioribus ; nuch& scutulis quatuor. M. Cuvier ignore la patrie de celle espèce, C. D. . Mémoire sur l'odorat des poissons ; par M. C. DUMÉRIL ; professeur à l'Ecole de médecine. L'aurrur de ce Mémoire en réfléchissant sur la situation , la forme et l’organisation que présentent les narimes des poissons, a été porté à croire que ces organes ne sont pas destinés à recevoir une impression analogue à celle que produisent les émanations odoranies ; mais sem- blable à celle des saveurs. El s’est proposé de prouver cette opinion par les observations suivantes qu'il a ralliées à trois points qu'il &iscute dans le cours de son travail. 10. Il établit d’abord, que l’organe du gout n'existe pas et ne pou- voit pas même exister dans la bouche des poissons, par une suite du mécanisme de leur respiration (1). Il annonce que les anatomistes ne sont pas d'accord sur la branche de nerfs qui donne la sensation des saveurs ; les uns l’attribuant au rameau lineual de la cinquième paire ; les antres au grand hypoglosse ou neuvième paire. Il décrit la bouche des poissons dont lintérieur est constamment revêtu d'une peau co- riace, sans glandes salivaires, souvent hérissée de dents ; 1l prouve que lorsque la langue existe, elle est toujours adhérente, osseuse , non mobile, qu'elle ue reçoit poiut de nerf hypoglosse. Enfin que l’eau exerce dans la bouche des poissons un frottement semblable à celui qu'éprouve la membrane pituilaire des cétacés , qui n’ont pes de nerfs olfacuifs, ni d'odorat, parce qu'ils se trouvent dans les mêmes cir- constances que les poissons. ; av. M. Duméril, pour prouver que les narines des poissons doivent percevoir une sensation analogue à cellekdes saveurs, établit les rai- sonnemens qui suivent : le principe sentant ou nerveux est identique; la surface tangible fait naître par ses modifications, la différence des sensations , comme on le voit pour l’ouie, l'œil, etc. : les odeurs et les saveurs sont les qualités des corps qui ont enire elles le plus d’ana- logie ; leur action est la même; elle paroît être à la fois et physigne et: chimique. Or, ivutes les conditions nécessaires à la perception des , G) M: Duméril a lu à l'institut un Mémoire à ce sujet. Nous en rendroms compte dens l’un des prochains numéros. (25) saveurs se retrouvent dans l’organisation des narines : elles sont placées au fond d’une cavilé qui s'ouvre et se ferme à volonté; outre le nerf olfactif, elles recoiventeune très-grosse branche de la cinquième paire, et leur surface intérieure est très-étendue , humide et molle, elles communiquent avec la bouche dans toutes les espèces de poissons qui ne respirent pas par cet orifice, comme les Raies, les Squales, etc. 30, Enfin l’autenr conclut qu'il ne peut y avoir de véritable odeur pour un animal plongé habituellement dans l'eau ; car toute odeur doit étre aériforme ou au moins poriée par un véhicule gazeux, et tout liquide doit produire sensation de saveur. Ce liquide ne peut point se charger d’odeur intrinséquement, puisque celle qualité tient à la na- ture des gaz , qui, s’is sont libres, viennent bientôt à la surface se Com- biner avec l'atmosphère , et qui , s'ils sont suspendus , dissous ou combinés , agissent alors comme liquides et doivent par conséquent ètre considérés comme doués des qualités sapides, C. D MINERA Sur une nouvelle espèce de pierre nommée Maüyne ; par M. NEERGAARD. CETTE pierre se présente ordinairement en grains anguleux , sans forme déterminée, d’une belle couleur bleu d’azur, et d'un éclat vitreux. Ælle est ires-fragile , mais elle a assez de dureté pour rayer le verre et même le feldspath ; sa cassure est vitreuse et inégale, et sa pesanteur spécifique est à l’eau comme 5,1 ou 3,5 est à un. La Haüyne est électrique par communication, elle est infusible au chalumeau , et n’y change même pas de couleur; elle forme gelée avec les acides. M. Vauquelin l’a analysée et y à trouvé, = silice 50; — alumine 15 ; — sulfate de chaux 20,5 ; — potasse 11 ; — fer oxidé 1; — perte 17. : Cette grande perte est probablement due à l'eau. On a d’abord trouvé la Haüyne près du lac Kemi dans les montagnes 3 : ME RES PTE du Latium, et M. l'abbé Gismondi l’a décrite en 1807, sous le nom de Latialite. On l'a ensuite confondue avec le lazulite de Klaproth, et M. Breislack l’a même décrite sous ce nom. | La Haüyne est disséminée dans les laves de Frascati ; elle accom- pagne le Mica, le Pyroxène augite vert et même l’Amphigène. 11 seroit possible que ces cristaux octaèdres bleuâtres qu’on trouve dans les laves du Each près d’Andernach, et que ceux que M. Suedenstierna a envoyés de Suède, appartinssent à cette espèce. ( J. D. 1 , NN. 125 , pag. 56h.) A. B. INSTITUTe INSTITUT» 20 juillet 1507, Soc. DE Prarm. 15 août 1807, (16) CHIMIE. Mémoire de MM. FOURCROY ef VAUQUELIN ; sur des os trouvés dans un tombeau de l'église Ste.-Geneviève. CEs os paroissent être du 1°. siècle. Ils sont rouges-pourpres. Eu es traitant par l'alcool, on en dissout la matière colorante qui est de nature animale, et on oblient une liqueur qui a la teinte de l’orseille, et qui devient verte par les alcalis. De plus, et c’est sur-tout ce qu'ils nous présentent de plus remarquable, ces os sont recouverts d’un grand nombre de cristaux formés de beaucoup de phosphate acide de chaux, et d'un peu de phosphate de magnésie. À Hrxpériences et ue la distillation de l'acétate de cuivre , et sur ses produits; par MM. DEROSNE frères, pharmaciens à Paris. Ex pesant à l’aréomètre les produits fractionnés d'une distillation de verdet, faite pour l'usage de leur pharmacie , MM. Derosne trouvèrent ue les derniers étoient les plus légers. Ce résultat les étonna d'autant plus que la portion la plus légère leur sembloit , par son odeur vive et pénétrante, devoir être la plus concentrée. Afin d'examiner avec plus de soin la marche et les résuliats de cette opération , ils la recommencèrent sur 41 liv. et demie ( 20 kilog. 315) de verdet cristallisé. Les produits furent recueillis dans un grand ballon auquel étoit adapté un tube plongeant dans une bouteille qui contenoit de l'eau disullée. La distillation , conduite trèes-lentement et avec un feu gradué , dura trois jours ; et l’on fractionna en quatre portions le liquide produit. La première portion étoit légèrement colorée en bleu. Elle n’avoit qu'une foible odeur acide : elle pesoit environ 5 hv. 10 onces ( 2 kil. 754). L'odeur de la deuxième étoit plus forte, et sa couleur plus foncée : elle pesoit 6 liv. 4 onces et demie (3 kilog. 074 ). La troisième étoit d’une couleur bleue encore plus intense, et son odeur étoit aussi plus forte, mais empyreumatique : elle pesoit 7 liv. 14 onces (3 kil. 855). La quatrième et dernière portion étoit d’une couleur légèrement citrine : elle ne contenoit point de cuivre; son odeur étoit foible et empyreu- matique : elle pesoit 8 onces et demie (0 kil. 260 ). La somme des poids de ces divers liquides, etoit donc de 20 liv. 5 onces (9 kil. 945 ). I restoit, dans la cornue 13 liv. 14 onces ( 6 kil. 792) (x7) d'oxide de cuivre. En additionnant les deux quantités, on a 34 liv. 3 onc. {16 kil. 555); et l’on voit que, pendant la distillation, 7 liv. 5 onces ( 3 kil. 580) de matière sont perdues en gaz de diverse nature qui se dégagent pendant l'opération. Il faut cependant en déduire la quantité d'acide retenue par le flacon plein d’eau , dans lequel plongeoit le tube qui Sortoit du récipient, quantité d’acide que MM. Derosne ont saturée avec trois onces de potasse caustique liquide et concentrée. Le déga- gement des gaz , peu considérable dans le commencement, a augmenté progressivement jusqu'à la fin. Les quatre produits fractionnés, pesés avec un aréomètre à acides, marquant zéro à l’eau disullée, donnerent, : .+ au-dessous de zéro. à id, Lee Eee ir id, DENT ETAT DOS EE + + » + au-dessus( c’est-à-dire qu'il étoit plus léger que l’eau ). Ces quatre produits furent ensuite rectufiés chacun séparément, et leurs produits fractionnés en trois parties, à l'exception du dernier, qui ne le fut qu’en deux. On pesa à l’aréomètre chacune des portions obtenus , et l'on satura ensuite 50 grammes de chacun de ces liquides avec un alcali. Voici le tableau des résultats obtenus. Quantité d'alcali exigée par Indication de 30 gram. de chacune de ces l’aréométre. liqueurs pour sa saturation. se. produit. .. 1°. produit de la rectification « o,. au-dessous de zéro. « 98° 7 Del re: Melo ee 8. 7 ac OUEN LENS EE Co) Lo) GREEN rade 0.1.1 101158:8 ae. ECHO EM A OMONORONNNET PER OCTO ES To F 2 Le elle eee UTO. die « + + + + + 196 DO Broiio ol Oo ST ERON ENT ONE 6 00e der IDE Ge. MS ele De eee 1. au-dessus se + + + 180 D Ce ec let No au-dessous ee CNT id, ® © + + + 226 3e eee Me ste lee 7 40008 een au-dessus ee ee OA Don ee MU 6 au-dessous + + 9 e 112 On voit que la troisième portion, que dans les pharmacies on regarde comme la plus forte en acide, et qui l’est réellement , dont l'odeur Tome I. No, xer., 1re. Année. 3 (2182) est la plus pénétrante, qui est la seule , comme le remarque Courtanvaux , qui soit un peu fumante , qui soit inflammable et cristallisable , donne d'abord un produit plus légér que l’eau , et que ceux qui suivent, quoique plus lourds que l’eau , sont cependant plus légers que les deux premières portions de la disullation du verdet. On voit encore que la troisième portion , que l’aréomètre indique comme la plus légère, est celle qui exige la plus grande quantité d’alcali pour $a saturation, et que des liqueurs de pesanteur spécifique très- différentes ( 1°". produit de la seconde portion, et le 1‘. produit de la troisième), saturent cependant une mème quantité d’alcali. Ë Ces anomalies firent soupconner à MM. Derosne que les produits les plus légers contenoiïent quelque substance moins pesante que l’eau. Pour vérifier cette conjecture, ils disullèrent à une douce chaleur le premier produit de la troisième parüe , et ils obtuinrent un liquide d’une odeur particulière , qui, réduit en gaz, brüloit avec une flamme bleue, et qui marquoit 10° au-dessus de zéro à l’aréomètre des sels, ou 20° à l'aréormètre de l'alcool. Comme ce liquide contenoit encore beaucoup d'acide , ils s’efforcèrent de l’en débarrasser avec de la potasse caustique en morceaux, et ils placèrent dans l’eau froide le vase qui contenoit le mélange. Lorsque l’alcali fut dissous, il se sépara un liquide très- léger , d’une couleur citrine , d’une odeur forte ct empyreumatique qui vint se réunir à la surface de l’acétate de potasse. Ce liquide , décanté et rectifié, présenta les caractères suivans. Il étoit sans couleur et parfaitement diaphane : son odeur étoit vive €t pénétrante , sa saveur chaude, piquante, et encore empyreumatique. Il marquoit 48° à l’aréomètre à l'alcool ; il se volatuhisoit avec facilité, en produisant du froid ; il brüloit avec une flamme d’abord bleue, et ensuite blanche-jaunâtre. Après la combustion , il laissoit une trace charbonneuse ; brülé avec un peu d’eau, cette dernière devenoit acide. Il ne rougissoit point la teinture de tournesol. Il étoit miscible à l’eau , en toute proportion. : Cette dernière propriété semble le séparer des éthers , parmi lesqueis ses autres propriétés doivent le faire ranger ; mais MM. Derosne croient que s'ils eussent opéré sur de plus grandes quantités, ils auroient pu obtenir un liquide moins soluble dans l’eau. Ils sont d’ailleurs portés à le regarder comme un véritable éther par son action sur une disso- lution de muriate d’or dont il sempara, après que l’on eut ajouté du muriate de chaux au mélange. MM. Derosne concluent de ces faits qu'il existe dans les produits de la distillation du verdet, une véritable liqueur éthérée, qu'ils désignent sous la dénomination d’éther pyro-acétique ou oléo-acétique, pour la distinguer du véritable éther acétique dont elle diffère beaucoup. C’est à cette liqueur, ajoutent les auteurs, qu'on doit attribuer la légèreté (19 ) et l'odeur particulière du vinaigre radical, son inflammabilité , peut-être même sa propriété de cristalliser; et enfin ces différences que l’on observe dans les propriétés physiques de l'acide acétique et de l'acide acéteux. En cherchant ensuite origine de cette liqueur , MM. Derosne prouvent facilement qu'elle n’est point produite par l’alcool que l’on a supposé exister daus l'acide acéuque( vinaigre radical ), et auquel quelques per- sonnes ont attribué sa combustibilité, puisqu'il est impossible qu'ilen reste dans les caux où le verdet 5rend la forme cristalline, et d’où l'alcool se dégageroit à létut d'éther acétique dès le commencement de l’'ébulliuion. C’est uniquement à l’action de l'acide favorisé par la présence de l’oxide métallique sur les principes de l’acide acétique désagrégés par la chaleur, qu'ils attribuent la formation de la liqueur éthérée. MM. Derosne terminent leur mémoire par le résumé suivant. « 11 résulte de ce qui précède : » « Que la pondération avec l’uréomètre n’est pas un moyen exact de « s'assurer du degré de concentration de l'acide acétique fourni par la « disullauon du verdet. » « Qu'au contraire , l'acide le plus concentré , est constamment plus « léger que celui des premiers produits. » « Que la légèreté de cette portion d’acide acétique est due à la présence « d’une liqueur éthérée- particulière qui y est contenue. » Fi « Que cette liqueur éthérée n’est pas produite par l'alcool, mais « qu’elle est formée pendant la distillation , par suite de la décom- « position du sel employé. » _ « Que c'est à son union avec cette substance, que l'acide doit sa « combustibilité ; et que c’est elle qui fait dévier l’aréomètre dans sa « marche, en modifiant par sa légèreté la pesanteur de Facide. » « Enfin que dans certaines circonstances, on peut concevoir l’éthé- « rification sans le concours de l'alcool, comme dans d’autres on l’admet «“ sans l’action d’un acide. » H. V. C. D. MATHÉMATIQUES. Mémoire sur la théorie du son; par M. Porssox. LE but principal qu'on s’est proposé dans ce Mémoire , est de dé- montrer plusieurs théorèmes relatifs à la propagation et à la réflexion du son , qui sont indépendans des mouvemens particuliers des molé- cules d’air, et de la cause qui a produit le son. On suppose d’abord la densité et 4 température constantes dans toute l'étendue de la masse IxsriT. Nam. 17 Août 1807 C20) d'air ; alors on démontre que le son se propage d’un mouvement uni- forme, et que la vitesse est la même sur tous les rayons sonores, de. sorte que l’onde sonore conserve toujours une figure sphérique dont le centre est celui de l’ébranlement primiuf. M. Lagrange avoit déja démontré cette proposition , en conservant à air ses trois dimensions. comme on le fait ici; mais en supposant que l'intensité du son fût la même dans toute l'étendue de londe sonore, cas particulier dans lequel l'équation connue d’où dépend la théorie du son, est intégrable sous forme finie. Dans le cas général, où cette intensité varie d’une manière quelconque d’un point à un autre de l'onde sonore , cette équation n’est plus intégrable sous forme finte ; cependant si lon veut déterminer le mouvement de l’onde entière, on trouve une équation de même forme que celle que M. Lagrange a considérée ; ce qui fait voir que cette onde sonore se propage toujours de la même manière, quelle que soit la loi suivant laquelle l'intensité du son varie dans toute l'étendue d’une même onde. y Après avoir considéré une masse d'air indéfinie dans tous les sens, on la suppose terminée par un plan fixe, et l’on démontre alors que le son est réfléchi par cette surface plane, comme la lumière est réflé- chie par un miroir plan. Pour le prouver , on imagine que lon ait produit derrière le plan , un ébranlement semblable au véritable ébran- lement de l'air en avant du plan ; ces deux ébranlemens sont placés symétriquement de part et d'autre du plan fixe , é’est-à-dire , que lé- branlement ficuf est placé par rapport à l’autre, comme l’image d’un corps dans un miroir plan, est placée par rapport à ce corps. Dans cette hypothèse, il y aura deux ondulations, l’une derrière le plan fixe, et l’autre en avant, qui parviendront en même tems aux diflé- 1ens points de ce plan; les molécules d’air qui lui sont adjacentes, prendront donc à-la-fois deux vitesses , ei si l’on décompose ces vitesses suivant le plan et perpendiculairement au plan, les secondes, compo- santes seront visiblemeri égales et de signe contraire ; d’où il résulte que les molécules adjacentes, ne pourront que glisser sur cette sur- face, sans en sortir ; par conséquent la condition du plan fixe sera remplie. Après que les deux ondes sonores seront parvenues au plan réfléchissant , Celle qui a son centre derrière ce plan, ou l’onde ficüve contmuera à se propager en avant ; de sorte que les molécules d'air situées en avant de ce plan, sont une seconde fois ébranlées, et c'est ce qui donnera lieu à ce qu'on appelle vulgairement l'écho ; d’où l'on peut maintenant conclure que cette réflexion du son sur une surface plane, se fera suivant la même loi que la réflexion de la lumière sux un miroir plan. È On considère ensuite le son produit à l’un des foyers d’un ellipsoïde de révolution , et réfléchi par sa surface. Dans ces cas on prouve en- (21) core que la réflexion du son est analogue à celle de la lumière ; car on fait voir que le son réfléchi forme une onde sonore, de figure sphérique , dont le centre est à l’autre foyer, et qui se rapproche con- tinuellement de ce second foyer , avec une vitese égale à celle du son direct ; d’où il suit d’abord que les deux rayons sonores qui aboutis- sent à un même point de la surface réfléchissante , font des angles égaux avec la normale en ce point. De plus on détermine l'intensité du son réfléchi d’après celle du son direct, et l’on trouve que le rapport de ces intensités sur deux rayons sonores qui aboutissent à un même point de lellipsoïde, est le même que celui qui auroit lieu , dans le même cas, entre l'intensité de la lumière directe et celle de la lumière réfléchie. ! | Newton qui a, le premier, déterminé la vitesse du son, a aussi remarqué , le premier, que cette vitesse est sensiblement plus petite que celle qui résulte de l'observation. M. Laplace attribue cette difié- rence entre l’expérience et la théorie, au développement de chaleur dù à la compression de, l'air qui accompagne la production du son ; d'où il résulte un accroissement d’élasticité auquel on avoit jusqu'iti né- gligé d’avoir égard. Cette opinion est développée dans le Mémoire dont nous rendons compte, avec tous les détails qu'exige l'importance de Ja question ; les bornes de cet extrait nous forcent d'y renvoyer le lecteur. Dans le calcul de la vitesse du son , on regarde les vitesses des mo- lécules d’air comme tres-petites , et l’on néglige les puissances de ces vitesses supérieures à la première, ce qui fait prendre la forme linéaire aux équations du mouvement. Mais si l’on considère la propagation du son dans un canal cylindrique et infiniment étroit, et si les vitesses des molécules d'air ne sont pas supposées très-petites , mais seulement plus petites que la vitesse du son : on peut encore déterminer cette dernière vitesse, parce que l’équauon non linéaire du mouvement ad- met une intégrale particulière sous forme finié, qui suflit pour mon- irer comment l’ébranlement primitif se répand dans toute l'étendue de la ligne d'air. Au moyen de cette intégrale, on démontre en 1ioute rigueur que la vitesse du son est indépendante de la grandeur de celle des molécales d'air, ainsi que de la caute qui a produit le son; de sorte que le son, fort ou foible, se propage avec la même vitesse ; ce qui est conforme à l'expérience. La vitesse du son étant égale à la racine quarrée du rapport de Vélasticité de Fair à sa densité, du moins quand on néplige la cor- rection due au développement de la chaleur , il s’ensuit que toutes les fois que ce rapport ne changera pas , la vitesse du son ne changera pas non plus. En supposant donc toutes les couches de l’atm osphère à la méme température , la vitesse du son seroit la même que si la den- (22) sité ne varioit pas en passant d’une couche à l'autre ; car dans ce pas- sage , l'élasticité varie dans le même rapport que la densité, quelle que soit la loi de la pesanteur. Îl n’en sera pas de même si la tempéra- ture de l'air varie en même tems que sa densité : alors le son ne 5e transmettra plus d’un mouvement umforme, et de plus, la vitésse ne sera plus la même sur tous les rayons sonores, en sorte que londe sonore n'aura plus une figure sphérique, comme dans le cas de la température constante. Le cas où la température décroît proportion- nellement à la hauteur verticale , à mesure que l’on s'élève au-dessus de la surface de la terre, mérite d’être examiné en particulier ; parce que c’est effectivement ce qui a lieu dans la nature , comme il résulte de la théorie des réfracuons comparée à l'expérience ( Foy. le ro. livre de la Mécanique céleste ). Dans ce cas , si l’on imagine un rayon sonore, partant d’un point élevé dans l'atmosphère et aboutissant à la surface de la terre, la température , et par conséquent, le rapport de l’élasucité à la densité de l'air, croîtront sur ce rayon , propor- tionnellement à la longueur multiphiée par le cosinus de l’angle quil fait avec la verticale ; d’où l’on peut facilement conclure que le mou- vement du son sur chaque rayon sonore, sera de même nature que celui d’un corps pesant qui glisseroit sur ‘ce rayon, comme sur un plan incliné, et qui partiroit de l’origme du rayon avec une vitesse donnée. La vitesse du son sera donc d’autant plus grande que le rayon sonore s’écartera moins de la verticale, et cette vitesse sur un même rayon, croitra proportionnellement au tems écoulé depuis l’origine du mouvement. L'équation connue qui renferme la théorie du son , change de forme, quand on a égard à la pesanteur de Pair et à la variation de la tem- pérature. Pour en déduire directement la vitesse avec laquelle le son se propage, il faut employer l'intégrale de cette équation exprimée au moyen d'une intégrale définie, er l’on est conduit, de ceite manière, à l'expression de la vitesse du son qu'ont indiquée les considérations précédentes. Cette même intégrale fournit aussi un moyen de com- parer lintensité du son produit à différentes hauteurs dans l’atmos- phère. Lorsque la température est supposée constante, on parvient à ce résultat remarquable , que l'intensité du son ne dépend que de la distance qu'il a parcouru, et de la densité de la couche de l’atmos- phère d’où il est parti; de sorte que cette intensité est la même, dans tous les sens, que si l'atmosphère étoit homogène et d’une densité égale à celle de cette couche. Il s'ensuit donc que les personnes qui s'élèvent en ballon, doivent entendre le bruit qu'il y a à la surface de la terre, aussi bien que si elles fussent restées à cette surface même ; tandis que le bruit qu'elles produisent dans une couche élevée de l'atmosphère, est aussi foiblement entendu à la surface de la terre, quäl le seroit (25 ) dans cette même couche, à distance égale. On sassure aisément que la variation de lx température d’une couche à une autre de FPatmosphère, ne sauroit altérer sensiblement ce résultat, qui paroît en eflet conforme à l’expérience. Le Mémoire dont nous rendons compie, est terminé par la solution d'une question analogue à la propagation du son; c'est la transmission du mouvernent dans une chaîne pesante suspendue verticalement par une de ses extrémités, et que l’on écarte de la position verticale dans une petite portion de la longueur. Il se produit de part et d’autre de cetie portion de chaine, une ondulauon sensible à la vue; et si la chaîne est homogène et ésalement épaisse dans toute son étendue, le calcul fait voir que l’ondulation descendante se transmet jusqu'à lex- trémité inférieure de la chaine , d’un mouvement uniformément retardé ; tandis que l’ondalation ascendante se transmet jusqu'au point de sus- pension, d'un mouvement uniformément accéléré : parvenue à ce point fixe , l’ondulation ascendante est réfléchie, et il se produit une seconde ondulation descendante dont le mouvement est le même que celui de la première. PB: PHYSIQUE. Expériences et observations sur le refroidissement des liquides dans des vases de porcelaine dorés et non dorés ; par M. le comte DE RUMFORD. « J'avors découvert, il y a quelques années, dit M. de Rumford, « que les vases métalliques nets et polis en dehors, ont la faculté de « conserver très-longtems la température des liquides chauds, qu’on « y enferme.» C’est cette propriété, qui est parfaitement d'accord avec lobservation qu'on a faite depuis longtems, que les vases d'argent conservent mieux la chaleur du café et du thé, que ceux de porce- laine ou de terre cuite, que M. de Rumford a cherché à donner aux vases qui ne l'ont pas par eux-mêmes. Il a pris deux vases de porcelaine, égaux en capacité, de même forme et de même épaisseur, lun blanc, et l’autre completement doré en dehors, et y a renfermé des quantités égales d’eau chaude. Toutes les autres circonstances étant d’ailleurs égales , les tems des refroidissemens se sont trouvés entre eux ?! 2 : 3. Réciproquement, des liquides froids s’échauffent bien plus lentement dans des vases dorés à l’extérieur , que dans des vases non dorés. Mais si on vouloit donner à des vases métalliques polis et très-neis, où à des vases de porcelaine dorés la propriété de recevoir ou de perdre plus promptement la chaleur , il sufliroit de les noircir en les présentant à la flamme d’une chandelle ou d’une lampe. Les liquides se trouvant IssTiTüT, 10 Août 1807: (24) immédiatement en contact avec la surface intérieure des vases, la dorure de cette surface ne produiroit aucun effet; elle ne deviendroit uule que dans le cas où ils en seroient isolés. . M. Rumford fait ensuite voir l'accord de ses expériences avec sa théorie de la chaleur, qu'il a présentée dans d’autres mémoires, et qui consiste à supposer que la chaleur m'est autre chose qu'un mou- vement vibratoire des molécules des corps dans un milieu éthéré qui peut transmettre ce mouvement. Quand on a deux corps de tempé- rature différente, les vibrations du corps le plus chaud produisent les rayons calorifiques , et celles de Pautre, les rayons frigorifiques. Or, M. Rumford suppose que les métaux ayant une très-srande densité , et devant être par cela même plus imperméables et plus réfléchissans pour la lumière, ils doivent aussi être de tous les corps de la nature, les plus propres à la réflexion des rayons calorifiques ou frigorifiques qui leur sont envoyés par les corps environnans ; et il conçoit par là pourquoi un lignide se refroidit ou s’échauffe plus lentement dans un vase de porcelaine doré extérieurement, que dans le même vase non doré. : La grande célérité avec laquelle la chaleur se communique entre deux corps qui se touchent, comparée à la lenteur de la communi- cation qui a lieu lorsque les corps sont à distance, avoit fait penser uil y a deux manières «par lesquelles la chaleur peut être transmise ‘un corps à un autre; savoir, à distance par le calorique rayonnant, et au contact par une véritable transfusion. Mais M. Rumford , qui rappelle cette opinion , ne la partage pas. Il pense que la chaleur ne se propage que d'une seule manière, et il explique la grande différence des tems de refroidissement d’un corps lorsqu'il est isolé où en contact intime avec un autre, par cette propriété; que l'intensité des rayons calorifiques ou frigorifiques étant en raison inverse du carré des dis- tances à la surface du corps qui les envoie, .la ‘célérité de l’action calorique entre deux molécules à température différente , qui sont infi- niment près l’une de l’autre, doit être infinie. C’est pour cette raison que c’est dans le vide parfait que la différence entre les tems des refroidissemens est la plus grande possible : elle devient très-petite, ou même nulle lorsque les vases sont plongés dans un milieu dense, tel que l’eau , qui a beaucoup de capacité pour le calorique , ou lors- qu'ils sont exposés à un courant d'air trés-rapide, G. L. ANNONCE. Mémoires de Physique et de Chimie de la Société d' Arcueil, x vol. in-8., fiz. Chez Bernard, libraire, éditeur du Bulletin, quai des Augustins, n°. 25. Prix, 5 fr. NOUVEAU BULLETIN DÉFISNSSROMPEUNNCE"S, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Novembre 1807. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur quelques habitudes observées chez des espèces d'un genre de Ver nommé Dragonneau ( Gordius, Lin. ). Ox ne connoit pas très-bien encore l'organisation des Crinons et des Filaires , qui sont des vers intestinaux à-peu-près semblables aux Dra- gonneaux. Les animaux de ces trois genres ressemblent à des crms ou à des bouts de fil lisses, et leur surface est de même grosseur dans toute leur étendue ; ils ne présentent par conséquent en-dehors aucune partie qui puisse servir à les caractériser. Les Crinons ei les Filaires ne diffèrent entre eux que par la position de la bouche , et les Dragonneaux ne se distinguent des derniers que par leurs dimensions plus grandes , et peut- être par leur séjour qu’on a remarqué le plus ordinairement en-dehors des animaux. I] seroit important de savoir si la structure des Filaires est la même que celle des Dragonneaux, chez lesquels on a observé toute l’organisation des vers Endobranches , et sur-tout le cordon nerveux ; et quoiqu’on ait vu de véritables Dragonneaux dans les narines des Mar- soins et des Dauphins , on sait que le Îragonneau aquatique se dé- veloppe le plus ordinairement dans l’eau douce, et que le Zragonneau argilaire se creuse, comme les lombrics, de longues galeries dans la terre humide. Cependant Gesner dit en avoir trouvé un sur une feuille dans un jardin, ( De insect. aguat., lib. 4 , seta seu vitulus aquaticus.) Cette observation vient de se répéter : M. Defrance a remarqué dans son jardin à Sceaux, près Paris, plusieurs Dragonneaux, qui, après Tome I. IN°.2., 1e, Année, avec une plancue I. 4 SocrËTÉ PHILOM INSTITUT + 10 Août 1807c . (65 ceridines pluies d'été, quitioient la terre et grimpoient en s’entortillant sur les tiges de Cerfeuil et d’autres plantes. Et M. Boulon, médecin à Abbeville, en a observé un, dans les mêmes circonstances, sur un pied d'Estragon. MINÉRALOGIE. Sur une variéié de Quartz félidei CE Quartz, facile à briser, d’une couleur généralement grise ou énfumée,, ayant la cassure ou lamelleuse ou grenue , et même comme feuilletée ; est phosphorescent par frottement dans l'obscurité ; il répand , quand on le frappe fortement avec un corps dur , une odeur très-fétide de gaz hydro- gène sulfuré. Cette odeur ne peut être due à des pyrites, puisque ce Quartz n’en contient pas. ‘ On l'a déja trouvé dans plusieurs endroits : MM. Alluaud aïîné-et Tristan l'ont découvert aux environs de Chanteloup , département de la Haute-Vienne. Il fait partie des espèces de filons de Quartz de 10 mètres: de puissance, qui renferment les Bérils Aigues-marines. Tout le Quartz de ces filons n’est point féude, il n’y en a que quelques parties. Le Feldspath , le Mica, le Béril qui accompagnent n’offrent point la même: propriété. x MM. Bigot de Morogue et Dubuisson l'ont aussi reconnu près de Rennes et de Nantes ; il entre dans la composition des granites de ces can- ions. Le plateau de la Salle-Verte , près de Nantes , est un bloc de granite, dont tous les morceaux de Quartz sont fétides ; cependant ils: ne le sont pas tous également, et ceux de la superficie des ,carritres donnent plus d’odeur par le frottement que ceux du fond, Enfin M. Lelièvre a rapporté de l’île d'Elbe des échantillons de cetté variété de Quartz. * À. B. ANATOMIE COMPARÉE. Mémoire sur le mécanisme de la respiration dans les Poissons: par M. C. DuMéeir. L'aureur de ce Mémoire, après avoir rappelé que dans la plupart des animaux à vertèbres , les côtes et les muscles qui s'y insèrent sont les principaux agens mécaniques de la respiration, recherche comment s'opère cette fonction dans Îles espèces qui n’ont point de côtes, ou chez lesquelles ces os, par quelques circonstances ; ne peuvent plus être ‘employés aux mêmes mouvemens. Il expose ensuite les détails de ce (27) mécanisme dans les Reptiles Batraciens et Chéloniens. Les premiers , comme les Grenouilles, les Salamandres , etc., conservent pendant toute leur vie leur maniere primitive de respirer , qui est celle des poissons, dont ils ont ordinairement à cette époque les formes., l'orga- aisation et les habitudes. Il en est à-peu-près de même dans les Tortues : ces animaux ne peuvent vivre lorsqu'on les force d’avoir la bouche ou- verie, car ce sont les muscles de la gorge qui remplissent chez eux l'ofice du diaphragme. L'air inspiré par petites quantités successives s’introduit par les narines , et sort iout-à-coup en un seul jet plus ou moins prolongé par la bouche, à-peu-près comme quand on charge le fusil à vent par Îe jeu du piston de la pompe de compression et qu'on en Jàche la soupape, de sorte que le moment de l'expiration est jusqu’à un Certain point arbitraire. M. Duméril a retrouvé la plupart des circonstances précédentes dans l'examen de l'appareil respiratoire des poissons. Ces animaux, au lieu d'ofirir deux ouvertures seulement dans la partie inférieure de la bouche, comme ious les autres vertébrés sans exception , ont au contraire le gosier percé de quatre, six et même de sept paires de trous ou de fentes , outre le canal qui est l’orifice du tube intesunal. Ces trous tiennent lieu de la glotte , ils laissent passer dans la cavité de ses branchies l’eau que le poisson paroît avaler. De sorte que la respiration de l’eau par le poisson est une véritable déglutition, mais une déglutition incomplète, parce que la bouche est wrouée à son fond , et qu’elle laisse échapper les liquides qui entrent nécessairement avec tous les alimensss L'auteur de ce mémoire explique par là comment les poissons peuvent avaler l’air absolument en sens inverse de ceux qui respirent ce fluide , et qui ne peuvent naturelle- ment l’avaler. Il considère tous les muscles de l'inspiration comme ana- logues à ceux de la déglutiion , si ce n’est que l'appareil est beaucoup plus compliqué. Il regarde , par exemple , comme les cornes de los hyoïde les quatre ou cinq arcs branchiaux , et comme des muscles hyoïdiens ou cératoïdiens , tous ceux qui se portent sur ces parties. C’est, selon lui, cet appareil d'os et de muscles nombreux qui a rendu la tête des poissons si volumineuse en apparence , puisquelle renferme en même temns les organes des sens , de la préhension, de la mastication ei de la respiration. Ceite théorie est , à ce qu'il paroît , confirmée par les anomalies même que présentent certaines espèces de poissons chez lesquelles la respiration semble s’opérer un peu autrement. Ainsi, dans les Rares, les Squales , les Lamproies, la respiration de l’eau s'opère, comme dans les Reptiles Batra- ciens, non par la bouche, mais par les narines, qu’on a nommées impropre- ment évents. Les Éxocets , qui sortent de l’eau, peuvent en conserver cepeudant dans la bouche une certaine quantité à l’aide d’une soupape ou d’une membrane verticale qui en ferme l’orifice lorsque ces poissons Envstürs mar (28 ) sont dans l'air. Les Lophies ; les Anguilles, les Silures , ele. , peuvent conserver une grande quantité d'eau dans la cavité de leurs branchies , qui est très - développée, et dont louverture extérieure est très- petite _en proportion de l'étendue de la cavité: parce que ces espèces vivent habituellement dans le sable ou dans la vase dont l’eau est impure; mais où ils se uennent en embuscade. D’autres espèces sont encore plus favorisées à cet égard, puisqu'elles peuvent sorur de l’eau, grimper sur les arbres , rester sur la terre nue, on dans la vase des étangs à demi desséchés , à laide d’un organe supylémentaire semblable aux sacs à air du Caméléon : tels soni le Cephalopholis scansor de Tranquebar ; : l'Osphromène goramy, décrit par M. Lacépède, d'après Commerson ; le Macroptéronote sharmuth que M. Geoffroy a fait connoître ; le Teiraodon d'Honkeny , de Bloch ; l#ydrargyre swampire observé à la Caroline par M, Bosc. Il résulte de ce mémoire, que l'acte mécanique de la respiration dans les poissons est semblable à ce qui se passe chez plusieurs repuites , et que les mouyemens qui le constituent dépendent , jusqu’à un certain point, de ceux de la déglutition avec lesquels ils se lient nécessai- rement. G. D. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Expériences touchant l'influence. que les nerfs du pournor exercent sur la Wéspiration; par M. DUPUYTREN.. M. Duruyrnen , aidé de M. Dupuy, professeur à l'Ecole Vétérinaire d’Alfort, s'est proposé, en faisant ces expériences, de déterminer si la vie à une influence marquée sur les changemens que le sang veineux éprouve dans la respiration ; ou bien, si les affinités chimiques suffsent pour produire ces changemens , lorsque, l'air et le sang sont arrivés dans les poumons. » » Ii étoit. impossible, de détruire, ou même de suspendre la vie dans ces organes , sans {causer, aussitôt la; mort générale; mais on pouvoit modifier tellement la vie dont les poumons jouissent, que l’hématose fut troublée , ou qu’elle cessät même; si elle ne pouvoit avoir lieu sans le concours de ln vie. De là l’idée de fäire servir la section des nerfs du poumon à résoudre la question proposée. Si lon coupe sur des chevaux ‘ou sur des chiens, d’un seul coté et à Ja hauteur du lafynx, les nerfs de là huitième paire , qui fournissent presque ious ceux des poumons , les animaux , soumis à l'expérience, n'éprouvent que de légères incommodités , et ils se rétablissent parfaitement ci en peu de jours; mask si on leur coupe en méme tems les deux nerfs de la (AE our . huitième paire, ils ouvrent aussitôt la bouche et dilatent largement les neseaux ; ils appellent par des inspiralions fréquentes une plus grande quantité d'air dans leur poitrme; de violens efforts de voimis- semens ont lieu dans les chevaux, et des vomissemens réels dans les chiens ; chez les uns ei chez les autres les membranes muqueuses du nez et de la bouche prennent une couleur violette foncée; les mou- vemens généraux deviennent foibles et incertains ; enfin, chez tous, la mort survient au bout de” quelque tems d'une angoisse dificile à décrire. La vie ne sauroit donc subsister lorsque les deux nerfs de la huitième paire ont éié coupés à la fois; mais comment la mort arrive-t-elle à la suite de leur section ? Ces nerfs se distribuent à un grand nombre d'organes chargés de fonctions importantes , telles que la digestion, la circulation ei la respirauon. Toutes ces fonctions sont-elles altérées simultanément, et concourent-elles d’une manière également active à la producuon de la mort? Les nausées , les yomissemens , ainsi que Île trouble du pouls, imdi- quoient assez que la digestion et la cireulation étoient altérées ; mais il étoit facile de voir que ces lésions étoient incapables de produire des effets très-graves ; et qu'il falloit chercher la cause de la mort dans un autre ordre de dérangemen$. Il paroiïssoïi naturel de la chercher dans. la lésion de la respiration ; en effet, tandis que les muuvemens de la poitrine, aggrandis et accélérés , attirent daus les poumons une quantité d’air plus grande que de coutume ; on voit les lèvres , la langue, l'intérieur du nez et de la bouche prendre une couleur violette , et indiquer une altération profonde des phénomènes essentiels de la respiration. Les expériences suivantes mettent hors de doute cette altération et la cause de la mort des animaux qu’on a soumis à la secuon des nerfs de la huiuème paire. Si lon met une artère à découvert, sur un cheval ou sur un chien , et qu'après l'avoir ouverte on coupe un des nerfs indiqués, où voit le sang artériel prendre .une teinte noirâtre qu'il quitte au bout de quelque tems. Mais si l’on coupe à-la-fois les deux nerfs de la huitième paire, le sang artériel prend successivement une couleur rouge, brune ; violette, noire, et enfin charbonneuse ; le sang veineux devient encore plus noir. Tous ces changemens coïncident par- faitwment avec les phénomènes généraux déja cités , et ils indiquent exactement leur degré et leur gravité. Pour mieux constater ce résultat important, M. Dupuÿtren a eu recours à une autre expérience , à la compression des nerfs de la hui- tiëine paire. Si les phénomènes de la coloration du sang en noir te- noient uniquement à l'interruption de l’action de cessnerfs sur les pou- mons , on devoit Îes faire naître par la compression des nerfs, ct les farce disparoître ensuite en levant cette compression , et en resti- SoctËTE rirrLom. (30) tuant aux nerfs la faculté d'agir. Or, toutes les fois que cette expé- rience est faite avec la précaution de ne pas désorganiser, par une pression trop forte , les nerfs de la huitième paire , lhématose diminue peu-à-peu, tous les phénomènes d’une asphixie se développent et s’ac- croissent lani que dure la compression; mais sitôt qu’elle est levée, on voit le sang perdre sa couleur charbonneuse, les mouvemens de la respiration se rétablir, et tous les symptômes d’asphixie disparoitre. Quelque concluante que doive paroître cetie expérience, comme elle avoit éé faite sur la parie du nerf de la huitième paire qui est située au col, et qu'au-dessous de ce point il fournit de très-grosses branches à d’autres organes qu'aux poumons, on pouvoit encore douter si les phénomènes observés étoient simplement Île résultat de l’atemte portée à la vie des poumons, ou bien s'ils étoient dus au trouble développé au méme instant dans l’action de tous les organes auxquels il se distribue au-dessous du point où il avoit été comprimé. Pour lever tous les doutes , on a coupé successivement les nerfs laryngés supérieurs , et les inférieurs , ou les récurrens, ainsi que les cordons sto- machiques ; et on a vu que la section de chacune de ces branches bor- noit ses effets aux parties auxquelles elle se distribue, et qu’elle ne déterminoit aucun changement dans la nature du sans. Après avoir prouvé que la mort n'étoit causée dans ces expériences, ni par un simple obstacle aux mouvemens des parois de la poitrine, ni par un trouble développé dans l’action du cœur, du larynx, ou bien de l’estomac , l’auteur conclut que la respiration a lieu sous l’in- fluence des nerfs qui se distribuent au poumon ; et , par une suite néces- saire , sous l'influence du cerveau d’où ils proviennent , et sous celle de la vie, dont l’action des nerfs et du cerveau n’est qu’une condition. D. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Sur un changement d'Etamines en pistils dans la Joubarbe des toits; par M. À. Du. PETIT-THOUARS, Depuis longiems on connoît les changemens que subissent les parties de la fleur dans plusieurs circonstances, sur-tout dans celles qui dépendeni de la culture. Souvent le calice prend les apparences de pétales; d’autres fois les étamines , en avortant, se changent aussi en pétales et donnent nais- sances aux fleurs doubles ou pleines qui font le charme des jardins. Des ovaires avortés ont quelquefois revêtu les apparences de feuilles, mais le changement d’ogganes mâles en organes femelles est un phénomène qui n’avoit pas été généralement connu IRPRES à présent, et peut-être même qui n’avoit jamais été observé. M. A. du Petit-Thouars vient de le remar- . PTE CR y quer dans la Joubarbe des toits { Sempervivum tectorum L. ) où il se pré- sente fréquemment en France. Dans cette plante, la place qui devroit être occupée par les étamines , lest souvent par un rang extérieur d'ovaires conformés comme les autres et contenant de même des ovules, et une partie de l’anthère se trouve par fois adhérente au corps de ces ovaires, de la même manière qu'on voit les anthères attachées sur les pétales qui ont pris la place des éta- mines dans les fleurs doubles et pleines. Ainsi on ne sauroit douter que ces ovaires extérieurs n'aient élé produits aux dépens des étamines qui manquert, Dans le cas des fleurs doubles, il n’étoit pas difficile de comprendre comment les diverses parties de la fleur, malgré les difté- rences qu’on y remarque, pouvoient se changer les unes dans les autres ; car, au fond , lorigine de ces parties est la même; mais dans le sujet qui nous occupe, le pollen et lembrion sont trop essentiellement différens , pour que l’on puisse raisonner de même à leur égard. Selon toute apparence il arrive dans les fleurs isolées de cette Joubarbe, le même phénomène qui arrive constamment dans les fleurs femelles des espèces choïques par l'avortement d’un sexe dans Chaque fleur , sans qu'on y remarque d'autre différence d'organisation. C. D PHYSIQUE. Sur l'influence de l'hurnidité et de la chaleur dans les réfractions ; par M. B1oT, Mernbre de l'Institut. M. Bror s’est assuré ; par un grand nombre d'expériences directes, que la force réfringente de la vapeur d'eau est sensiblement la même que celle de Pair atmosphérique , à force élastique égale ainsi que l’on peut le prévoir d’après les forces réfringentes de l’eau et de l'air, et la com- paraison de leurs densités. En prenant la moyenne de 170 observations qui diffèrent très - peu entre elles , il a irouvé que l'erreur ne seroit pas de -— de seconde sur la hauteur des astres à 45°; par exemple , sur la hauteur du pôle à Paris. M. Biot s’est aussi assuré que le pouvoir réfrin- gent de l'air, à densité égale, n’est point changé par les variations de la température ; car la moyenne de 250 observations faites cet été dans les grandes chaleurs , depuis 24° jusqu'à 50°, ne s’est point écartée sensi- blement des résultats calculés d’après le cocflicient de ja réfraction qu'il avoit conclu _il y a deux ans, par des expériences faites à de basses températures. Cet accord prouve que les tables actuelles de réfracuons, fondées sur ces données et sur l'analyse de l’auteur de la Mécanique céleste, ont toute Pexactitude desirable , et qu’elles peuvent, sans aucune erreur, seryir à Lous les pays et à tous les siècles. G, L. INSTITUT. Août 1807: INSTITUT. 14 Sept, 1807. (32) Hauteur des Eaux de la Seine; à Paris ; pendant l'année 1606. ( Extrait des registres de la Préfecture de police. ) Les plus hautes eaux ont été observées les 16 et 17 janvier, de 5,89. Î Les plus basses eaux ont été les 20 et 21 octobre, de 0,28. Le résultat moyen des 100 derniers jours de las 14 et de toute l’année 1806, est 1%,573. G.-E, CHIMIE. Mémoire sur l'analyse comparée de l'Arragontiie et du Carbonate de Chaux rhomboidal ; par MAT. ‘THENARD et BIOT. : WT La chaux carbonatée arragonite est peut-être la seule substance dans laquelle il y ait une contradiction réelle entre l'analyse chimique et les résultats de la structure cristalline. Cette circonstance remarquable devoit engager les chimistes à déterminer, par les moyens les plus rigoureux ét les plus mulupliés, l'identité de composition de ce minéral et de la chaux carbonatée rhombhoïdale. MM. Biot et Thenard viennent d'employer des moyens nouveaux et irrécusables pour constater les résultats déja obtenus par MM. Klaproth, Fourcroy et Vauquelin, Chenevix, Bucholz, etc, Les auteurs du mémoire ont eu pour but de prouver, 1°. que ces deux minéraux contenoient la même quantité de principe fixe et de principe volaul ; 2°. que le principe fixe étoit de la chaux; ne pouvoit être que de la chaux, et ne contenoit que de la chaux; 5°, que le prin- cipe volaul étoit de l'acide carbonique pur et de l’eau; ne pouvoit être que céla, etc. Iei les moyens employés sont encore plus curieux et plus importans à connoiître que les résultats, nous devons donc les exposer avec quelques détails. I. Détermination des proportions de la base et du principe volauil. Deux quantités déterminées d’Arragonite et de chaux carbonatée rhom- boïdale ont été mises, avec toutes les précautions convenables, dans des creusets de platine, et exposées en même tems à côté l’une de l’autre au même feu ; elles ont perdu le même poids, et les résidus ne faisoient plus aucune effervescence avec les acides. Ils pesoient l’un ( celui de l’Arraso- nite ) 0,563512 du poids total : et l’autre, 0,563268 ; d’où ilrésulte que les proporüons.de base et de principe volatil pris dans leur totalité, soat (35) sensiblement les mêmes dans l’Arragonité et dans la Chaux carbonätée rhomboïdale, et dans les proportions de 0,563 de base à 0,457 de prin- et le poids supporté par la chaine rB (la lettre + représente le poids de l’unité de 44 ) Elémens de la Cornète actuellement sur l’horison déter- minés par M. BOUVARD. LES SEE La Comète a passé à son périhélie en septembre 1807 , 192i°* 8808, Detobre 1807: sers moyen à Paris, le jour astronomique étant compté de minuit. Son mouvement hélio-centrique est direct. Distance périhélie, celle du soleil étant l'unité, . . ,_. . 0,647497. Longitude du périhéle sur Porbite, ,; . . .« . . . , 2700 56! 55//, DBongitude du nœud ascendant, . . . . . . + , ..266° 39! 4o/!. Inclimaison de l'orbite sur l'écliptique;, 00-050 Anne Les élémens de cette Comète, déterminés par M. Burckhardt, dif- fèrent très-peu de ceux-ci, et seulement pour le passage par le périhélie. P, dti" T rer ip =. 20 ECLUSE DE AGP )U SS RS peaL NT NS N SS Woiu. Bull. der Se, LI pl IT Ne 2. 7 y Z, RES D ES EE EE LOL Cloquet soudprit 10 NOUVEAU BULLETIN D'E SMS ICMEN’C'E S, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Décembre 1807. HER > ED ARE En HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. _ Note sur quelques habitudes des Abeilles - Bourdens ; par M. AUBERT DU PETIT-THOUARS. IL y a plus de vingt-cinq ans que M. du Petit-Thouars, ayant Socréré Purow. observé que les fleurs de la linaire, Æntirrhinum linaria , étaient percées à la naissance de l’éperon , comme avec un emporte-pièce, rechercha la cause de cette singularité. 11 reconnut bientôt qu’elle étoit due à des Abeilles-Bourdons, car il les surprit sur le fait. Ces insectes com- mencent à percer la corolle avec les mandibules, et le trou qu'ils font sert ensuite pour introduire leur trompe et sucer le nectar. Il a observé depuis la même particularité produite à lIle-de-France , par les Abeilles communes du pays, sur les fleurs du Canna Indica , plante qui y est maintenant comme naturalisée ; et depuis son retour en Europe, il a vu de même les grosses Æbeilles-Percebois ou Violettes , fendre, avec l’étui de leur trompe , la base du tube des corolles du Mirabilis jalappa ou Belle-de nuit. C’est vers les cinq à six heures du matin u’elles font cette opération. Eufin , tout derniérement , les fleurs de Ja Gueule-de-lion Æntirrhinum majus, qu'on cultive beaucoup dans les plate-bandes du jardin du Luxembourg, lui ont présenté les traces de la même industrie exercée par des Abeilles communes et des Bourdons : toutes les fleurs épanouies avoient en effet une fente: dans la partie ventrue qui remplace l’éperon, de. la Jinaire, YA Tome I, Nc. 3, 1°. Année. lus. D'HisT, NAT. C6) % BOTANIQUE. Vues carpologiques ; par M. CORRÉA DE SERRA: Daxs un premier Mémoire, M. Corréa expose la nécessité de faire quelques changemens à la méthode de décrire les fruits, introduite par Gœrtner : il montre que, dans les péricarpes , on doit considérer 1°. les induviæ , ou ces organes accessoires au fruit, mais qui lui sont constamment liés dans certaines plantes , telles que les bractées des cônes , le réceptacle des figues, les pédoncules de l’acajou , ete. 2°. le péricarpe proprement dit, dans la description duquel on doit princi- palement étudier le cordon pistullaire , c’est-à-dire le faisceau de vaisseaux qui va du pédoncule au pisul, et qui émet les ramifications sur les- quelles les graines sont placées ; 3°. la placentation des grames.ou la manière dont elles adhèrent à la plante mère; car le nom de pla- centa doit être substitué au terme vague de réceptacle ; 4. la déhiscence ‘du fruit, c’est-à-dire la manière dont il s'ouvre naturellement pour donner issue aux graines. Dans la graine elle-même, on doit aussi considérer quatre objets , sa forme générale , ses intégumens, son péri- sperme et son embryon : quant au vitellus , admis par Gœærtiner, M. Corréa établit par l'exemple du Nelumbo , que ce n’est pas un organe distinct, mais un état particulier de la radicule. Après ces données générales, l’auteur recherche, dans deux Mémoires subséquens , quelles sont les différences des graines et des fruits entre les séries primordiales des végétaux ; savoir entre les monocotylédons et les dicotylédons; car, sous ce rapport, on est obligé de négliger la classe des acotylédons , où l'existence de la graine est la seule con- noissance carpologique que nous possédions. Indépendamment de la différence la plus apparente d’où Césalpin a tiré la dénomination des classes reçue maintenant , M. Corréa observe qu'il n'existe d’embryon foliacé que dans les dicotylédons, et que dans tous les monocotylédons l'embryon est plus ou moins cylindrique : le Dios- corea fait seul exception à cette règle, par son embryon applati vers l'extrémité supérieure ; et si l’on réfléchit que ce genre est aussi le seul des monocotylédons qui ait les feuilles opposées, on conservera quelque doute sur la nature de cette plante, jusqu'a ce que sa germination ait fait connoître sa vraie structure. Ce n’est que parmi les monocotylédons , savoir , dans les Commélines, les Rotangs , les Palmiers qu’on trouve l’organe connu sous le nom de apille embryotège ; la germination montre que cette papille est le véritable embryon, et que ce qui paroît être la radicule contient aussi (47) une espèce de cordon ombilical par où la jeune plante se lie au pé- risperme. Ce n’est encore que parmi les monocotylédons et notamment dans les graminées, qu'on trouve le périsperme et l'embryon totalement sé- parés, ne communiquant que par le collet de l'embryon, et celui-ci recouvert par un corps particulier. Dans ceux des dicotyiédons, qui, comme les nyctaginées , pourroient rappeler cette structure, on observe que le périsperme et l'embryon sont renfermés dans une même mem- brane. ; à Tous les monocotylédons sont munis de périsperme, tandis que plusieurs dicotylédons en sont dépourvus ; et comme ces derniers ne paroisseut pas moins compliqués dans leur structure, que les dicoty- lédon:, munis de périsperme, on pourroit soupconner que, dans l'origine , toutes les graines ont un périsperme, lequel est absorbé par les cotylédons, ou avant la maturité, ou à l’époque de la ger- mination seulement. Quant aux fruits, les différences qui peuvent exister entire les deux grandes classes des plantes, sont peu tranchées : généralement il est vrai de dire que les fruits monvspermes sont à proportion moins fréquens dans les dicotylédons , que dans les monocotylédons, et que dans les fruits polyspermes , le nombre de 3 et ses multiples est presque propre aux divisions des fruits de monocotylédons , tandis que les nombre 2, 5 et leurs multiples, se retrouvent presque ioujeurs dans celles des dicotylédons. Si l’on recherche des différences plus précises, on trouve que toutes les formes de fruits connues dans les dicotylédons ont leurs réprésentaus parmi les monocotylédons , à l’exception du coccus, du pomum , de la silique et du legumen, qui semblent propres aux dicoty- lédons. Le coccus, qui suppose une seconde membrane intérieure, séparée et élastique, semble peu analogue à la structure de la classe des monocotylédons , on n’en a que des exemples foibles et peu nom- breux d’élasticité. Le pomum ressemble tellement aux fruits du Lontarus et du Rotang-Zalac, que rien n'empêche d'admettre la possibilité de son existence dans les monocotylédons. La silique et le lécumen dif- ferent anatomiquement en ce que dans les siliques le cordon pistillaire se divise en deux branches qui s'écartent pour se réunir auprès du stigmate , tandis que dans les légumens les deux branches du cordon pistillaire marchent parallèles et contigues , depuis le réceptacle jusqu’à la grame : de là suit que dans les légumens , chaque branche a une valve qui en dépend en entier ; et que, dans les siliques , chaque valve tient aux deux branches ; de là, leur différente déhiscence. Les fruits des Orchidées , dont le cordon pistillaire est divisé en trois branches, et où chaque valve tient en commun aux deux branches latérales , semblent analogues aux siliques : rien de semblable aux légumens n’a SOcIÉTÉ PHILOM: (48) encore été observé dans les monocotylédons; mais aucune raison ne peut prouver qu'on ne l'y découvrira pas un jour. 1BEOE PHYSIOLOGIE ANIMALE. Extrait d'un Mérnoire sur la cause qui produit le refrot- dissement chez les animaux exposés à une forte chaleur ; par M. F. DELAROCHE. D. M. Les physiologistes avoient reconnu, il y a une quarantaine d'années, que les animaux exposés à une forte chaleur, ont la faculté de produire du froid, et qu'ils peuvent ainsi se maintenir dans une température inférieure à celle du milieu qui les environne. L'étude de ce phénomène a fait, depuis cette époque , le sujet des recherches d’un grand nombre de savans distingués. Plusieurs ont cherché à en déterminer la cause. Quelques-uns ont cru la trouver dans le froid produit par l’évaporation de la matière de la transpiration , tant cutanée que pulmonaire ; d’autres ont regardé cette cause comme tout-à fait insuffisante pour produire les phénomènes observés. L'incertitude dans laquelle on étoit resté sur cette question , a engagé M. F. Delaroche à tenter de la résoudre. I avoit déja rendu compte, dans un premier Mémoire, des expériences rombreuses qu'il avoit entreprises dans ce but (1). En recherchant ce qui arrive aux corps bruts doni la surface , toujours humide , peut produire une vaporisation constante dans toute son _ étendue, tels que des éponges humides ou des alcarazas pleins d’eau ; il avoit reconnu que ces corps possèdent à un degré plus marqué que les animaux à sang chaud, la faculté de se maintenir ; en produisant du froid, à une température inférieure à celle du milieu ambiant; sur-tout lorsque cette dernière température étoit elle-même très-élevée. Il avoit en outre observé que les animaux à sang froid, ou du moins les grenouilles , lorsqu'ils étoient plongés dans l’eau chaude , et qu'ils ne pouvoient rien perdre par l’évaporation , à cause de leur immersion dans ce liquide, acquéroient une température parfaitement semblable à celle de ce milieu. Maloré l'importance da résultat de ces dernières expériences, pour la sclution de la question, M. Delaroche n’avoit pu en tenter de pareilles sur des animaux à sang chaud. Il auroit été en effet impossible de {1) Recueil des Thèses de l'Ecole de médecine de Paris; n°. 11, an 1806: ( 49) | les tenir sous l’eau pendant tout le térns nécessaire, puisque le défaut de respiration les auroit fait périr. Pour lever cette dificulté , l’auteur du Mémoire a cru devoir placer les animaux mis en expérience, dans un air chaud et chargé de vapeurs. Ce milieu, en remplissant le même but que l’eäu chaude, n'avoit pas les mêmes inCONVÉHIENS : il s’est servi, pour cet eflet, d’un appareil construit de manière à ce qu'on püt estimer exactement la température de l'endroit où étoient renfermés les animaux, ct la modérer à volonté. Le Mémoire , dont nous donnons l'extrait, renferme les résultats d’un grand nombre d’expériences faites par ce procédé. Voici les trois prin- cipaux. — Des animaux à sang chaud, exposés à la chaleur humide, pendant un tems assez long pour acquérir une température constante, ne peuvent se maintenir à un degré de chaleur moindre que celui du milieu ambiant, comme ils lauroient fait dans un air sec. — Ces animaux acquièrent une chaleur de trois où quatre degrés centigrades au-dessus de la température de ce même milieu , toutes les fois que celle-ci n'excède pas, d’une quantité considérable , la chaleur habi- tuelle de l'animal. — Enfin, si la température de l'air chargé de vapeurs dépasse de plus de trois degrés la chaleur habituelle de lanimal, celle-ci se trouvant alors élevée de six ou sept degrés , l'animal succombe constamment à ce réchauffement. L'auteur croit pouvoir conclure de ces résultats, que la cessation de lévaporation à la surface du corps ou des poumons des animaux, détruit chez eux toute faculté productrice du froid ; et que par con- séquent l’évaporation est la cause essentielle de la faculté qui les fait résister à l'action d’une forte chaleur, C. D. CHIMIE. . » Mémoire sur le décreusage de la Soie; par M. RoARD ; directeur des teintures des Manufactures impériales. M. Roar»p divise son Mémoire en deux parties. Dans la premiere, il examine les effets produits sur les soies en écru jaune et blanc , par la lumière , l’eau ; l'alcool, les acides, les alcalis et les savons ; et par là , il arrive à déterminer la nature et les produits des substances qui entrent dans la composition de ces diverses soies. Dans la seconde partie, il analyse ce qui se passe dans l'opération où on les décreuse ; il note les changemens qu'on peut apporter dans celte opération, et termine son Mémoire par des réflexions générales sur les divers états où on Îles trouve. INSTITUT NAT: (50) Il résulte des observations faites par M. Roard, 1°. que toutes les soies en écru jaune contiennent de la gomme , de la matiere colorante, de la cire, et une huile odorante volaule , analogue à l'huile essenuelle retirée d’un grand nombre de végétaux. 2°, Que toutes les soies en écru blanc fournissent aussi de la gomme, de la cire, et une huile léserement colorée , qui paroît avoir quelque rapport avec celle de la soie en écru jaune, et avec la liqueur que contient la chrysalide. 5°. Que la lumière blanchit les soies jaunes et les soies blanches sans altérer leur brillant et leur solidié; et que ce moyen peut être employé avec beaucoup d'avantage , soit avant , soit après le décreusage, 4°. Que l’eau , l'alcool, les acides , et même les alcalis , ne dissolvent point en entier les.matières contenues dans la soie; que le savon seul opère complètement la dissolution de ces matières, et que par con- séquent il doit continuer à jouir , dans le décreusage , de la préférence exclusive qu’on lui a aecordée. | : 5°. Que la soie, après avoir perdu , dans le bain du décreusage, toutes les matières qui masquoient sa blancheur et son brillant , devient de nouveau, terne , roide et colorée par l’action trop longtems continuée du savon. ‘ 6°. Que cette altération provient de la dissolution d’une partie plus ou moins considérable de son tissu ; dissolution qui s'opère dans tous les liquides, même dans l’eau bouillante, en raison de leur énergie. 7°. Que c’est à une altération de ce genre qu'on doit rapporter et l'impossibilité d’aluner les soies à chaud , et la destruction d’une partie de leur brillant dans toutes les couleurs un peu brunes, pour lesquelles on est obligé d'employer une forte chaleur, 8°. Enfin qu’on peut remédier à ces graves inconvéniens en ne faisant bouillir les soies que le tems nécessaire pour les décreuser complètement, et en les soumettant à des températures modérées dans toutes les opé- rations de teinture. Analyse de l'Indigo Guatimala , et examen des substances qui le composent ; par M. CHEVREUIL. | M. Caevreuir analyse cet indigo, en en iraitant 100 parties , suc- cessivement par l'eau , par l'alcool et par l’acide muriatique. 1°. L'eau dissout de l’ammoniaque , de l’indigo désoxidé , une matière verte intimément combinée avec l'ammoniaque , et une matière brune ; ces quatre matières équivalent en somme à 12 parties. On en démontre la présence dans l'eau par la distillation ; au premier coup de feu, il se volatilise de l’ammoniaque ; ensuite il se précipite de l’indigo à l'état (51) bleu ou vert ; selon que le contact de Fair est plus ou moins imimé- diat; puis, quelque tems après, la matière verte se dépose : alors on filtre la liqueur ; on l’évapore jusqu'à siccité; on traite le résidu par l'alcool, et on en sépare sous forme solide la matière brune. 2°. L'alcool dissout 50 parties, formées d’indigo à l’état bleu, de matière verte soustraite à l’action de l’eau dans l'opération précédente, et d’une autre matière qui est rouge. Pour séparer ces matières, on fait évaporer l'alcool ; et en traitant le résidu par l’eau, on dissout la matière verte. On iraite ensuite ce qui reste par l’alcool , et on dissout la matière rouge avec trèes-peu d’indigo. La portion non dissoute par l'alcool est de lindigo pur. 3°. L’acide muriatique dissout 6 parties de matière rouge, 2 parties d’oxide de fer et d’alumime, et une quantité de chaux représentant 2 parties de carbonate de chaux. Ainsi l’eau , l'alcool et l'acide muriatique enlèvent 52 parties à 100 parties d'indigo. Les 48 autres sont formées de 45 d'indigo pur, et de 3 parties de silice. Voici maintenant les principales propriétés que M. Chevreuil à recon- nues aux substances qui composent lindigo. Matière verte. La matière verte est très-soluble dans l'alcool, et dans l’alcali volatil, et foiblement soluble dans l’eau. La première de ces dis- solutions est verte, sur-tout quand elle est un peu étendue d’eau ; la seconde qui est rouge, verdit, se trouble et dépose de la matière verte en y ajoutant de l’acide. Tout alcali même carbonaté, autre que l’am- moniaque, peut rendre rouge la matière verte ; il en faut même si peu pour produire ce changement de couleur, que selon l’auteur , les traces de carbonate de chaux contenues dans le papier , le rendent très- sensible. Quoi qu'il en soit, il est certain qu’en évaporant dans une capsule de porcelaine une dissolution alcoolique de matière verte, le résidu qui dans la capsule est vert, prend une teinte rouge en l’ap- pliquant sur du papier. Matière rouge. Elle est soluble dans l'alcool, et le colore en rouge. Elle est précipitée de cette dissolution par l’eau et par l'acide sulfu- rique ; elle est insoluble dans l’ammoniaque. Matière brune. Elle est amère, légèrement astringente ; elle brüle sur les charbons rouges, en répandant une odeur d'acide acétique em- pyreumatique ; elle est peu soluble dans l’eau et insoluble dans l'alcool. Indigo pur. Il est tres-sensiblement violet, et non pas d’un bleu terne: comme l’indigo du commerce. Mis en contact avec l'acide sulfurique , il forme d’abord une couleur jaune qui passe au vert, et qui devient ensuite d’un beau bleu. Projeté sur un charbon ou sur un fer rouge , il se: volatilise en répandant une fumée d’un pourpre très-intense , qui cris- tallse en aiguilles pourpres elles-mêmes et brillantes, Traité à chaud: (52) par l'alcool , il se dissout en petite quantité et s’en précipite par le refroi- dissement ; au bout de quelques jours, la liqueur qui étoit bleue d'abord, est à peine colorée. L’éther paroît aussi dissoudre un peu d'indigo. L’acide muriatique fumant et la potasse caustique ne l’atta- quent'point: Enfin, il est désoxigéné par de l’eau chargée d'hydrogène sulfuré , et devient successivement vert et jaune ; puis, par le eontact de l'air ou de l’acide muriatique oxigéné , il reprend la couleur bleue. Pour que l’expérience ait un prompt succès , il faut se servir d’indigo dissous dans l'acide sulfurique, T. Recherches pour déterminer la proportion des élémens de Acide phosphorique ; par M. Rose. (Journal für die - chemie und physik, 2 band, 2 heft.) Drruis Lavoisier, qui avoit trouvé que l'acide phosphorique étoit composé de 100 de phosphore et de 150 d’oxigène, personne ne s’étoit plus occupé de la détermination de ce rapport. M. Rose, sentant de quelle importance il étoit de le connoître exactement, soit pour les analyses , soit pour la théorie générale de la chimie, s’est proposé de le vérifier et de lui donner autant de précision qu'à celui des élémens de l'acide sulfurique, que les dernières recherches de MM. Kirwan , Klaproth , Richter et Bucholz, qui s'accordent très-bien entre elles, fixent à 0,42 de soufre, et 0,58 d’oxigène. M. Rose a d’abord brûlé le phosphore dans un ballon plein de gaz oxigène, et qui, par la manière solide dont il étoit fermé, ne pouvoit avoir aucune commu- nication avec l'air extérieur. La première expérience, qui a très-bien réussi, lui a donné , pour les élémens de l'acide phosphorique , la proportion de 100 de phosphore à r11,109 d’oxigène; mais ayant essayé plusieurs fois de la répéter, le ballon s’est brisé constamment, et il a été obligé d’avoir recours à un autre moyen. La combustion du phosphore, par l'acide nitrique . ne lui a pas donné un résultat satisfaisant ; car ayant exposé dans un creuset de platine, à une chaleur rouge , l'acide phosphorique qu'il avoit cbtenu , afin de le dépouiller de. son eau, 1 l’a vu exhaler continuellement des vapeurs grises très- visibles qui se condensoient en partie sur le couvercle du creuset, et qui étoient de l’acide phosphorique. M. Richter avoit aussi déja constaté le même fait. Il ne restoit plus, à M. Rose, pour dépouiller de son eau l'acide, phosphorique obtenu par le moyen de it nitrique , qu'à le combiner avec une base qui, en lui donnant beaucoup de, fixiié, lui permit de supporter un grand degré de feu sans se vola- _tliser, La chaux et le plomb lui avoient d’abord paru très-propres à. (55) remplir son but; mais après plusieurs essais ‘infructueux. il.a rejeté la chaux, et s’est arrêté au plomb. Avant d'aller plus loin, il étoit nécessaire de déterminer les proportions du phosphate de plomb: 100 parties de plomb ont,donc été dissoutes dans d'acide, nitrique et : précipitées par le phosphate de.potasse. Le: phosphate de plomb: qui en est résulté a pesé 139 après avoir été lavé et, rougi,; et, le liquide surnageant , essayé par l'hydrogène sulfuré, n’a indiqué aucune trace métallique. Maintenant, comme M: Rose admet que 100 de! plomb prenuent 8 d’oxigène pour se dissoudre dans Les acides, il, conclut que 100 de phosphate de plomb contiennent 22,5, d'acide. phôspho- rique sec; résultat qui s'accorde très-bien avec celui ,22,4:.qu'a -u'ouvé M. Klaproth ( Beitrage , Bd. $ 152). Après cela, 50 parties de phosphore, converties en acide phosphorique par l'acide nitrique; ont été saturées par la potasse et précipitées par Île nitrate de plomb. Le précipité lavé et rougi, a pesé 481, qui conuennent, d’après le rapport préz cédent, 107,375 d'acide phosphorique sec. Et puisque cette quantité d'acide provient de la combustion de 5o de phosphore., il en résulte que 100 parties de ce corps combustible en prendroient 114,75 d'oxicène; ou autrement, que l’acide phosphorique sec seroit gomiposé de 146,5 de phosphore , et de 55,5 d’oxigène. Ce résultat, qui s'accorde, à-peu-près, avec celui de la première expérience,, d'après laquelle, 100. de plios- phore prennent 111,109 d’oxigène, est celui auquel M. Rose donne la préférence. Di Go E; Recherches sur les Oxides de fer et sur leurs combinaisons avec quelques acides ; par M. BUCHOIzZ. ( Journ. fur die chemie und physik, etc. ,-3 band. S. 696.) M. Bucxotz , après avoir constaté par plusieurs essais la pureté du fer qu'il a employé , procède à la recherche de la quantité d’oxigène contenue dans loxide rouge. 100 parties de fer traitées par l’acide nitrique , éva- porées et calcinées au rouge, ont pris dans trois expériences consécutives un accroissement de 42 parties ; C'est-à-dire, que 100 d’oxide rouge seroient composées de 70,42 de fer, et de 29,58 d’oxigène, La détermination des proportions de l’oxide noir n’a pas été, à beau- coup près, aussi facile. M. Bucholz a essayé successivement l’oxidation par l’eau à froid, le procédé d’Ingenhousz, qui consiste à traiter le fer par l'acide nitrique très-affoibli, la réduction partielle de l’oxide rouge de fer par divers combustibles , la précipitation du muriate de fer vert par Vammoniaque et la potasse ; mais aucun de ces procédés ne l’a satisfait, Il a remarqué que pendant la précipitation du muriate de fer par l’am- moniaque , 1l se manifestoit une odeur très-décidée de phosphore qui a Tome I. No. 3, 1e, Année. 8 InsTrr. NAT, (54) été plus sénsible encore et plus durable quand il ÿ'afeu un excès d’alcali dans la dissolution ,! quoique cependant il n'ait pu y découvrir aucune u'ace d'acide phosphorique. En le muriate vert de fer par un caleëli; 6n obtient, comme on Saiti} ui précipité blanc- bleuâtre. My Bucholz ,!en/!le faisant dessécher-ipar Ja‘chaleur dâns ‘un excès de pot asse caustique 3. l'a fan passer successivement par les nuances dé vert- bleu, bleu clair | bleu noir.sale ét enfin'de noitsgris. El à aussi obtenu | L] uuroxide: noir sans le sécours de la chaleuri;‘en versant un peu de muriate de fer dans beauc oûp dé potasse :! dé soi fe qu M conclut de ces diverses expériences ,!que le fer est à l'état d'oxide rio dans le murrate vert ,'et que’lés puüuBnbes quelprend le précipité dépendent de la quantité d'acide quivrcéte combiné avec lui, 5 ét on a untétat d'il léront d'oxidation. Mais il'faut observer que M Bucholz, n'aÿant'pas suflisamment exclu dans ses expiérionces l'oxide de fer du contact! de l'air ‘éxléricur , où de celui qui étoit dissous dans la liqueur alcaline , le précipité peut devoir les diverses nuances quila prises à l'oxigène qu il a absorbé prosressivement. - ‘Aücuñ Idées «MOyens” précédéts n'ayant réussi à NL. Bacholz , Come nous-venôns de dé dire xl s'est! déternriréé préparer l’'oxide noir ‘en 'ex- posantilé fer à la vapeurd'ésu à une’ Maute rérmpérature. Pour en faire l'analyse; ; ik en' a . complétement uñ poids détertniné ‘par le moyen dè l'acide nitriqil;: (2 d'après le: ar du fer à l’oxigène dans Poxide fougelqu'il’avoit-trouvé, 1] a! pu calculér Ta quantité de {er contenue dans l’oxide noir employé. C’est ainsi qu'il a trouvé, dans trois expériences qui s ’accordoient parfaitement entre elles, que 100 de {er prennent 29, 09 d'oxigène ‘pour se: convertir en “oxide now; où que roù parties de’oét oxide sont composées de 77:46 de fer, et de 22, ‘54 d'oxigène. Dans une auire ‘expérience il a calculé directement la quantité d'oxigène que prend le fer oxidé par l’éau , et at lieu de 22, 54'd'oxigène, il à trouvé DT. C’est en prenant une moyenne enire ces deux nombres, qu'il fie en nombres ronds la proportion de SE au fer us l'oxide noir or LE for er25 d'oxivène. M. Buehôls tone Mon Hénoite par l'examen de Pscrion de” l'acide nitrique er de l'acide: sulfarique sur les ôxidés de for ; mais comme! ses résultats confirment ‘h-pen-près cèux de MM. Dävy ; Proust et Thenard'; i nous nous ; dispenser ons dedes rapporter. G. L: ; ae d'un pag Cassant à chaud.; et du per troupe dans des chepaux de Corinthe ; 5 ue M. .N'AUQUÉLIN: Où 8e rie que M. nn a ‘annoncé ique Île chatte existe conjointement avec le phosphore dans les mines:de Bourgogne et dans les fontes A en proviennent. En continuant ses recherches sur le même (CS) sujet, il a trouvé ces deux principes dans un fer qui lui avoit été donné comme cassant à chautl, etil en a évalué la proport'on d’une manière RER ae à = pour | le phosphore , et= 7 pour le chrôme. M, Vau- quelin observe que ce fer qui avoit été trouvé mauvais par un forceron ; ayant été essayé devant lui par un autre Ouvrier » fui trouvé tres- ae , € facile à fonger à 1ous les degrés: de feu’, ce qui lai donne occasion de remarquer que Ja maniere dei travailler ce métal influe beaucoup dans le_ jugement que les artistes portent sur ses qualités, Cependant il estdes f fers qui sont mauvais pour tout le monde ; et M. Vauquelin pense que, s'ils doivent leurs mauvaises qualités aux. principes dont il yient d'être question, ces principes doivent s’y trouver en pe oportion plus considérable que dans Y'échantillon qu il a examiné. Elles peuvent d’ailleurs provenir du soufre, des laitiers , :ou de quelques autres principes. M. Vauquelin. a Séparé le chrôme, en dissolvant LÉ fer dans Vacide sulfurique étendu de six parties d’eau , et en le laissant dans l’ acide jusqu” à ce que ce dernier fut saturé. Il s’est formé deux. précipiés , lun qui étoit brun, s’est déposé le'premier ; l'antre blane, s’est montré ensuite. L'acide sulfurique a facilement séparé ce dernier, et le précipité , brun, traité avéc de Ja potasse dans un creuset d'argent, a dgané, une dissolution de chro- -amate de potasse. : f L A. IS, STEP © t Fer des chevaux de Corinthe. Ce fer se forge assez bien à une chaleur modérée, mais: il, s'écrase sous le marteau à une chaleur blanche : ; al durcit par la trempe, et prend dans sa cassure Le grain fin de l'acier dont il est lom cependant d acquérir la dureté. Ce fer , traité par l'acide sulfurique. , laissa un résidu scies ayant l'aspect métallique. Ce résidu , séparé et chauffé à l'air, se le en répandant des fumées blanches et une odeur d'ail. Traité par l'acide aitrique , il fut dissous , et la liqueur mélangée avec de l’eau d'hydrogène sulfuré , donna un dépôt jaune qui éloit un véritable Orpiment. C’étoit donc de l’arsenic qui a étéévaluépar M. Vauquelin à > du poids du fer. M. Vauquelin sépara ensuite de la liqueur . du phosphate de fer, dont le poids indiquoit un 100€ de phosphore dans le {er. Ainsi ce fer, qui à une chaleur rouge se forge assez bien, contient cependant une proportion notable de phosphore et d’arsenic; et ces deux substances lui communiquent la propriété remarquable. de prendre .de la dureté, par la trempe, et d'offrir!) une Cassure semblable à. celle de l'acier , à tel point que deux artistes habiles ont été _trompés Per ces ÉPTEUMET VTT Re ee ls M. Jaures continue .ce.fravail, dans .l moyens Rise. de. Here Ti Fe e remédier aux différens défauts Fa FÉRANARES 1 LL: RCE Inxsrrrur Nar. DÉcEMBRE 1807 joe Rs MATHÉMATIQUES. Mémoire, sur les Développoides des courbes planes , et des courbes à double courbure ; par Michel-Ange LANCRET. (1)- Ce Mémoire a pour objet de nouvelles considérations sur les courbes en général. Jusqu'à présent les principales propriétés générales des courbes planes et à double courbure ont été fournies par la considé- ration des lignes et des plans qui touchent les courbes, ou qui les coupent perpendiculairement. Dans ce Mémoire on considère des lignes et des plans qui rencontrent obliquement les courbes, et l’on en déduit des propriétés beaucoup plus générales que toutes celles connues jusqu'à ce jour et dans lesquelles’ celles-ci rentrent comme des cas particuliers. - Avant de parler des courbes à double courbure, nous exposons d’abord ce ‘qui est relatif aux courbes planes. Si par tous les points d’une courbe plane quelconque proposée et dans le plan de cette courbe, on mène des lignes droites qui la coupent toutes sous le même angle, ces lignes seront les tangentes d’une autre courbe que l’on pourra nommer développoïde pour in- diquer son analogie avec la développée. Et la courbe proposée ren- ‘ contrant toutes les tangentes de la développoïde sous un angle constant, on pourra la nommer trajectoire des tangentes ou simplement tra- ‘jectoire. ‘ : Pour une même trajectoire il y a un nombre infini de développoïdes ‘différentes. Ces courbes sont toujours composées de deux branches distinctes, à l'exception de la développoïde du cercle qui est elle-même un autre cercle. La développoïde et la développée d’une même courbe ont entre elles diverses relauons parmi lesquelles on peut distinguer celle ci : que Ja développée d’une développoïde est en même tems une développoïde de la developpée. L’équation des développoïdes a cela: de remarquable que non-seulement elle convient à toutes les courbes, mais encore à la développée proprement dite, et à la déve- loppante elle - même. En sorte que la développante, la développée ‘et toutes les développoïdes doivent être regardées comme faisant partie ‘d’un système unique de courbes. Si l’on considère deux lignes droites extrêmement voisines rencontrant (1) Les articles non Signés sont des auteurs-mêmes, lorsqu'ils sont membres de la Société philomathique. 654) une courbe sous le même angle, il est visible que ces deux lignes se couperont au-dedans de la courbe et que leur point d’intersection va- riera de position suivant l'angle que les droites formeront avec cette courhe. Le lieu de tous ces points d’intersection est un cercle construit sur le rayon osculaiteur comme diamètre. Ce cercle qui a le rayon de courbure pour diametre , jouit de cette ropriété remarquable , qu’en le coupant par une droite parallèle à la tangente on détermine deux points qui sont les foyers d’une ellipse, laquelle à au sommet de son petit axe un contact du second ordre avec la courbe. Parmi toutes ces ellipses qui sont en nombre infini , se trouve le cercle osculateur ; c’est le cas où la droite sécante touche le cercle des foyers au lieu de le couper. Les courbes planes ont, outre des développoïdes planes , des déve- loppoides à doublé courbure , et les courbes tracées sur des surfaces n'ont que des développoïdes , comme elles à double courbure. Dans l’un et l’autre cas, les développoïdes à double courbure sont en nombre infini du second ordre. Lies développoïdes de même espèce, c’est-à- dire , celles dont les tangentes rencontrent la trajectoire sous un même angle, sont toutes sur une même surface courbe dont voici la gé- nération. Que l’on imagine en un point quelconque de la trajectoire plane ou à doable courbure, un cône droit, circulaire , dont le sommet , soit placé sur le point de la trajectoire et dont l'axe soit la tangente de cette courbe ; que l’on se représente ce cône conservant une ouverture constante et se mouvant le long de la trajectoire, de maniere que son sommet reste constamment sur la courbe, et que son axe soit per- pétuellement tangent à cette courbe ; la surface qui enveloppera l’espace parcouru par ce cône, sera le lieu géométrique de toutes les dévelop- poïdes de même espèce. _ Cette surface sera rencontrée quelque part en un point par la tra- jectoire ; si, par ce point de rencontre, on tend sur la surface un nombre infini de fils, de manière qu'ils y soient en équilibre, ils seront tous les développoïdes de même espèce, de la trajectoire proposée ; car on démontre que les développoïdes sont sur la surface qui les embrasse toutes , des courbes de plus courte disiance entre deux points donnés. Lorsque la trajectoire est plane, les équations des développoïdes. sont sous forme intégrale, ou du moins leur intégration ne dépend que de celle d’une exponentielle. Mais lorsque la trajectoire est à double courbure , il n’y a qu'une des équations des développoïdes qui soit en ‘termes finis, et nous présentons l’autre sous la forme différentielle. Les diverses formules que nous donnons à ce sujet, renferment une certaine constante arbitraire qui exprime l'angle que l’apothème du cône géné- raieur de la surface des développoïdes , fait avec son axe, c’est-à-dire, { 58) - avec la tangente de la trajectoire. Si l’on suppose cet angle égal à go degrés , auquel cas le cône devient un plan normal à IX trajectoire , on retrouve les formules que M, Monge a données et par lesquelles il a le premier fait connoïre les belles propriétés des développées à double courbure. L'examen des développoïdes planes nous a conduiis à considérer les -elhipses osculatrices à une courbe el qui sont dans le plan de cette courbe. L'examen des développoïdes à double courbure nous conduit de.même à considérer les ellipses osculatrices qui sont hors du plan de la courbe, si c’est une courbe plane, et hors du plan osculateur, si c'est ane courbe à double courbure. Mais il faut avant tout exposer ce que nous entendons par le contact entre deux courbes qui ont bien une tangente commune, nrais Qui ne sont pas comprises dans le ee plan. Plusieurs géometres en nommant rayon de courbure absolu. ou raërémum , le rayon osculateur d’une courbe à double courbure ont appelé les rayons des diverses développées, ra) ons de courbure relatifs , parce qu’en effet chacun de ces rayons , considéré dans son plan, est cel du cercle qui , parmi tous ceux que l’on pourroit tracer dans ce même plan, a le contact le plus intime avec la courbe. Nous adoptons cette manitre d'envisager le contact entre le; courbes. Cela posé, il existe pour .chaque point d'une courbe , une certaine surface telle qu'en la traversant par une droite parallèle à la tangente , cette droite est coupée en deux points qui sont les foyers d’une ellipse , laquelle a au sommet de son peut axe un contact, du second ordre avec la courbe. Voici quelle est Ha. génération de cette surface ; imaginons , à l’extré- mité du rayon de courbure , une droite perpendiculaire au plan OSCUL- lateur , ou au plan de Ja courbe, si c’est une courbe plane ; concevons une suite de plans passant par la tangente , ils iront tous couper la droite chacun en un point; joignons ces points avec le point de la courbe par des droites ; dans chaque plan, et sur ces .droites comme déamètres, décrivons des cercles ; la surface qui passera par tous ces cercles sera celle dont il s’agit. Tandis que les foyers des ellipses osculatrices sont disibaés sur cette surface, les sommets des mêmes ellipses sont situés sur une autxe surface d’une génération également simple; en sorte que si pour un point d’une courbe quelconque on considère à la fois ces deux surfaces, et u’on les trayerse par une même droite parallèle à la tangente ; cette roite sera coupée en quatre poinis qui seront les foyers.et les sommes ‘d’une ellipse qui aura au sommet ‘de son pelit axe um contact du second ordre avec Ja courbe ::ce contact étant toujours relatif au plan dans icemel l'ellipse 4e irouverà située, > (59) Mérnoire sur l'Optique ; par M. MALUS, officier du génie. L’aureur de ce Mémoire s’est proposé de soumettre à lanalyse es modifications de la lunricre considérée dans les trois dimensions de Tespate, et.de déduire d'un petit nombre de formules générales l'expli- cation et la mesure exacte des phénomènes de Ja vision. M. Malus truite les questions d'optique qui dépendent des formes et des positions. Il commence par cousidérer les propriétés des faisceaux de rayons , et en gfnéral des systèmes de lignes droites contigues qui ne sont pas parallèles, et des systèmes dé courbes contigues et variables de fornre. Voici quelques-uns des résultats auxquels il est parvenu. Si on considère un systéme de lignes droites 4 disposé dans l’espace suivant une loi continue quelconque , et telle qu'à chaque point de l'espace appartienne une ligne dont la position soit foncuon des coordonnées de ce point ; ce système de droites peut être considéré, soit comme le lieu de l'intersection d’un’système de surfaces développables , soit comme celui de l'intersection d’un sysiême de surfaces coniques , soit enfin comme celui de l'intersection d’un système de surfaces cylindriques ; et on peut toujours choisir à volonté un de ces trois systèmes. Si on considere en particulier une des lignes 4 appartenant à un point X, elle sera ren- contrée par une série de lignes contigues appartenant à une suite de points contigus au premier : Ces points Se trouveront situés sur une surface ‘conique ayant son centre au point X , et cette surface conique sera toujours de 2 degrés, quelle que soit la loi du système. Par exemple : si on a un système de courbes à double courbure représentée par deux équations différentielles du premier ordre entre trois variables , leurs tangentes formeront un système de lignes #4 ; en sorte que si on ima- gine un point parlieulier d’une de ces courbes et la tangente qui lui correspond, les points des courbes contigues doniles tangentes rencontrent la première , se trouveront dans la direction d’une surface conique, dont Le centre est au premier pomt de contact, et qui est toujours du second degré quel que soit le système des courbes proposées. Il suit de là , que si on ‘considère un système particuher de ligues droites Æ émanant de “ous les points d’une surface courbe , suivant une loi analyuique quel- conque, ce système de lignes peut être regardé comme le heu de linter- section de deux séries de surfaces développables , et le lieu des points de rencontre des lignes proposées est toujours situé sur deux surfaces courbes particulières. Il y a une équation de condition qui renferme les cas où ces surfaces développables sont rectangulaires ; et cette équation, qui est aux diffé- rences parüelles entre plusieurs fonctions indéterminées , est satisfaite par ( 60 ) une infinité de solutions indépendantes les unes des autres. Par exemple, elle appartient à la fois aux rayons de courbure des surfaces courbes et aux rayons qui, émanés d'un point lumineux , sont réfléchis ou réfractés par une surface courbe. Les propriétés générales des faisceaux étant appliquées à loptique, fournissent des moyens directs d'obtenir. la mesure.des phénomènes. Nous-citerons le résultat suivant, qui est re- latif aux modifications qu'éprouve la clarté des images par la forme des surfaces réfléchissantes ou réfriagentes. Si on conçoit qu'un faisceau de rayons émanés d’un point lumineux soit réfléchi ou réfracié par un nombre quelconque de surfaces courbes , tous ces rayons, après leur dernière réflexion ou réfraction ,. ont, leurs points de rencontre situés sur deux surfaces courbes particulières , que l’auteur nomme surfaces caustiques, et sont le lieu de l'intersection de deux systêmes de surfaces développables. À chaque surface développable formée par une série de rayons réfléchis ou réfractés, répond une série de rayons incidens qui forment une surface conique , dont le centre e:t au poini lumineux ; en sorte que si on imagine le faisceau de rayons ren- fermé dans la pyramide quadrangulaire comprise entre quatre surfaces coniques infiniment proches ; et si on considère ensuite ce faisceau quand il est contenu entre les quatre surfaces développables correspondantes , on a la mésure exacte de la dispersion de la lunuère, Lorsque les rayons ne sont réfléchis ou réfractés qu’une senle fois , les deux séries de surfaces développables sont rectangulaires. Ces considérations fournissent le moyen de représenter le rapport de la clarté apparente à la clarté réelle par une expression générale applicable , non-seulemeñt au cas des instrumens d’optique pour les rayons éloignés de l’une, mais encore à tous les autres phénomènes de la nalure. ‘En traitant l’optique sous deux dimensions , on a déterminé les cas où l'image est droite ou renversée ; maïs il y a des circonstances où l’image est droite dans un sens, et renversée dans l’autre , ce qui ne peut être indiqué que par des formules qui comprennent les trois dimensions. Il en est de même du lieu apparent et de la distinction de l’image qui dé- pendent de la forme et de la position des deux surfaces caustiques qu'il faut toujours considérer simultanément. | Cette manière d'envisager l'optique est entièrement conforme à la nature des choses, et Le nécessairement à des résultats plus positifs que ceux fournis par la géométrie plane : elle ne fait pas de loptique une réunion de problèmes indépendans , dont la solution exige des construc- tions particulières, mais une suite de conséquences déduites directement d'une même analyse. A NOUVEAU BULLETIN D'ESMSICPEN CES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Janvier 1808. RS CD) LT ——— HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Mémoire relatif à trois espèces de Crocodiles ; par ÎT. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. M. Gæorrroy - Sarnr - Hiratre a décrit, dans le même cahier des Anx. nu Muséum Annales que M. Cuvier, trois Crocodiles; celui de Saint-Domingue, n’msr. nat. que le même auteur avoit déja publié d’après deux individus nouvel- lement arrivés des Antilles ; le Crocodile vulgaire, d'après un indi- vidu qu'il à rapporté d'Egypte, et un troisième qu'il a nommé Suchos, et qui se trouve pareillement dans le Nil. Le Crocodile de Saint-Domingue a la tête longue comme deux fois sa plus grande largeur , plus un üers : il a une éminence ovoïde sur le _chanfrem, et les écailles du dos rectangulaires et plus larges que longues. Ces écailles, au nombre de quatre seulement à chaque rangée, sont - inégalement relevées de crêtes à leur milieu : les crêtes des écailles latérales sont beaucoup plus hautes que celles des écailles du centre. M. Moreau de Saint-Méry , qui a observé ce Crocodile à Saint-Domingue, nous a communiqué à son sujet les renseignemens suivans. Cet animal se retire dans des tanières pendant le jour : il ne peut s'ÿ retourner, ces tanières ayant leur plus grande étendue en profondeur : il y entre à reeulons ; c’est quelquefois aussi dans des trous de tortue quil cherche un abri; alors celles-ci n’en ont plus rien à craindre. Hors de là, au contraire, le crocodile leur fait une guerre continuelle , étant plus friand de leur chair que de celle de toute autre proie. On a ouvert plusieurs estomacs de Crocodiles, dans lesquels on a trouvé assez souvent jusqu'à trois tortues. Un fait curieux, c'est qu'il Torre ONE, re Arnee. 9 THSTITUT. 7 sept. 1807 ( 62 } ï my avoit ordinairement qu'une portion de l’une des tortues qui eût. été soumise à l'action des sucs digestifs. M. John Antès parle, dans ses Observations sur les-mœurs des Egyptiens, des deux espèces de Crocodiles du Nil. Ce voyageur insiste plus particulièrement sur les différences de dimensions et de proportions des deax espèces. Le Crocodile vulgaire, le plus grand des deux est proportionnellement’plus court, plus trapu, et fourni de crêtes plus saillantes que l’autre. Le petit crocodile lui a paru sur-tout remarquable par la plus grande longueur de la queue. La tête du Crocodile vulgaire a deux fois en longueur la largeur de la base : son chanfrein est plane; les écailles du dos sont parfai- tement carrées, au nombre de six à chaque rangée, et fournies de crêtes égales. : Le Crocodile suchos a le crâne plus long que celui de l'espèce précédente : sa longueur est à sa largeur comme 5 est à 2. Il a éga- lement le chanfrein applati ; mais en avant, les os du nez forment une légère saillie en dos d’âne : tout le dessus du crâne est plus lisse que dans la précédente : les plaques du col sont aussi différentes ; en ce qu'elles sont plus longues que larges; enfin les rangées d’écailles de la queue sont aussi plus nombreuses : en général, ce Crocodile est plus préle et plus menu que le C. Vulgaire. Comme plus foiblement armé et d’une plus petite dimension que la grande espèce, il a pu être apprivoisé par les anciens. M. Geoffroy penche à croire que c’est à lui qu’appartuent le nom de suchos ou de suchus , que Strabon et Damascius nous ont en effet conservé comme étant le nom d'une seconde espèce de Crocodile. N’ÿ aurait-il eu que ce Crocodile de consacré dans la Théogonie égyptienne? Ce qu'il y a de vrai, du moins à cet He c’est que M. Geoffroy l’a trouvé in- humé parmi les animaux déifiés, comme :il le prouve par un crâne très-bien conservé, qu'il a retiré d’une momie de Crocodile. Sur la distinction des reptiles batraciens en deux familles naturelles; par M. C. DUMÉRIL. L’aureur de ce Mémoire , après avoir traité des principes généraux qui doivent diriger les naturalistes dans Îeurs études, en fait l’appli- cation à la classe des reptiles. 11 expose l'histoire abrégée de cette branche de la zoologie, depuis la division qu’on trouve dans Aristote, jusqu’à celle qui a été proposée par M. Alex. Brongniart (1), et qui a été adoptée depuis par tous les naturalistes français, avec quelques léoères modifications. (1) Foy. Bulletin des sciences, 3°. année, n°. 35 et 36, (65) Quoique M. Duméril ait admis les quatre ordres de M. Prongniart ; il a cru devoir les séparer en sept familles, qu'il croit établies sur des Æaracières très-nalurels, puisqu'ils indiquent à la fois de très-optandes dif- férences dans la forme , les mœurs et l’organisation. Ë Le quatrième ordre , celui des batraciens , qui fait le principal sujet” de ce Mémoire réunit les espèces de reptiles, qui ont beaucoup de rapport avec les grenouilles et les salamandres. En voici les caractères essentiels : une oreillette unique au cœur ; deux ou quaire pattes sans ongles ; accouplement ou fécondation des œufs sans intromission ; les œufs , lorsqu'il sortent du corps , ayant une coque membraneuse et gros- sissant après avoir été pondus ; les petits subissant, le plus souvent, une métamorphose dépendante de leur manière de respirer. Quoique tous ces caractères soient de nature à exiger la séparation des animaux que renferme cet ordre, d'avec tous eeux de la même classe; l’auteur a cru devoir cependant distinguer encore en deux familles les espèces qui y sont réunies , ayant observé dix particularités très-importantes dans l’organisation et dans les mœurs , qui permettent en outre de généraliser. tout ce que l’on sait de plus intéressant sur l’histoire des batraciens. Voici le résultat de ce travail présenté sous forme de tableau. BATRACITI. Car. Corpore nudo, pedato; absque squammis seu testd, pene, unguibus. Familia prima : Ecawparri. Familia secunda : Cauparr. : 1. Corpore ranæformi, lato , brevi, La Corpore lacertiformi, tereti, elon< depresso. gato. 2. Cute plicatili, sejuncté , sacculi-| °. Cute musculis infixd, adhærente: Jormi. s | 3. Pedibus æqualibus , posticorüm fe- 3. Pedibus anticis brevioribus , femo- moribus tibiisque terelibus ; palmis, ribus torosis, metatarsisque elon- plantisque brevibus. gatis. 4. Caudd elongaté, ut plurimüm an- 4. Caudé nulld. cipite. 5. Linguä carnosd, bifidä, exerüli, | 5. Lingu& ossed , integrd , immobili, basi anticè infixd. undique gulæ infixd. 6. Æuriumtympano distincto,voceque | 6. Aurium tympano , voceque nullis. coaxante. 7. Ano medio, longitudinali. 7- Ano postico , rotundato. 8. Ovorum exitu absque mariüm ad- 8. Ovatione cùm'mariüm adjumento. jutorio. 9. Ovis concatenatis, sphæricis. 9. Ovis distinctis, ovatis. 10. Metamorphosi distinctissimé, gy-|10. Metamorphosi ferè indistincté > rinorum branchiis internis, aper- pulloräm branchiis externis fim- turäque unicd, subgulari ; pedüm briatis ; aperturis collaribus utrin- Posticorüm evolutione primitivd. que 3 seu 4 ; pedûm anticorüm evolutione primitivd seu unicä. C. D. ÂAnnazes pu Mus. D'Hisr. var. N°. 58. Idern. (64) Sur une espèce de Protée ou de Salamandre à quatre doigts à toutes las pattes, par M. DE LACÉPÈDE. + Le reptile qui fait le sujet de ce Mémoire a été donné à la collec- üon du Muséum , par M. Rodrigues de Bordeaux ; on ignore dans quel pays il se rencontre naturellement. Sa longueur totale est de 0,15 (5 pouces +) ; il porte en même tems des branchies frangées et des poumons. Ses quatre pattes se ter- minent par quatre doigis courts, ce qui en fait le caractère spécifique. En effet, le nom de tétradactyle lui convient également, soit qu'il appartienne au genre salamandre, dans le cas où 1l perdroit ses bran- chies ; soit que, les conservant toute sa vie, il soit rangé parmi les protées. C. D. Vie Mémoire sur les mœurs d'un insecte hyménoptèrei la Cératine albilabre; Lar. Mylæus albilabris; Æ48.; par M. Maxumilien SPINOLA. L'ixsrcre dont M. Spinola a étudié les mœurs a été décrit par Rossi en 1782, sous le nom d’apis cucurbitina ( mantis. insect., 1. 145-525), et M. Fabricius en à fait dernièrement une espèce du genre prosopis (syst. Piez. 295.2). + La-Cératine femelle creuse son nid dans. l’intérieur. d’une branche de ronce ou d’églantier, dont l’extrémité a été mutlée. Elle attaque avec ses mandibules la moëlle mise à nu, et laisse le bois et l’écorce constammentintacts. On ne la voit jamais pénétrer latéralement, parce qu’elle seroit alors obligée d'attaquer une substance trop dure; elle se Creuse ainsi un tuyau cylindrique presque droit d’une ligne et demie de diamètre, et d’un pied de profondeur, qui contient ordinairement huit ou neuf loges pareillement cylindriques, et quelquefois jusqu'à douze. Ces loges sont séparées par une cloison formée de la moëlle même de la branche que l’insecte a d’abord pulvérisée, et dans la- uelle il a ensuite vomi une liqueur gluante qui lui donne beaucoup de solidité. Chaque loge a environ cinq lignes de longueur ; elle ren- ferme une larve, etun gros morceau de pâtée mielleuse. Dans les loges les plus extérieures le petit animal est plus avancé, en sorte que sou- vent -celui qui habite la premitre cellule du côté de louvcrture exté: (65) : rieure est parvenu à son état parfait, tandis qu'on trouve encore un œuf dans la dernière (x). M. Spinola croît que la cératine femelle transporte la poussière fé- condante des plantes avec laquelle elle fait sa pâtée, dans ces deux fosses qui s’observent sur le front. Il a même surpris l'imsecte chargé de ce fardeau , de sorte que ces fosses remplacent la corbeille formée sur! la première pièce des tarses dans les abeilles ouvrières. En effet, dans ces deux genres d'insectes industrieux les mâles. n’ont aucune cavité destinée à cet usage. C. D. à PHYSIOLOGIE ANIMALE. Extrait d'une observation sur un cas particulier d'insensr- bilité dans un membre sans perte de mouvement ; par M. HÉBREARD , chirurgien en second de l'hospice de Bicétre. À L'exceprion de la plupart des cas d’épilepsie ou de catalepsie , il Soc. mépic. n'émus, est très-peu d'exemples dans les auteurs, du phénomène que M. Hébreard fait connoître par l'observation suivante. L’individu qui en est le sujet se trouve encore aujourd'hui dans Vhospice de Bicêtre , il est âgé de 5o ans. Il y a à-peu-près dix-huit ans, que toût le membre thoracique du côté droit est chez lui dans un état d’insensibilité absolue. Il n’a pas diminué de volume , il paroît même un pen plus gros que celui du côté opposé ; le malade exécute tous les mouvemens avec la même force et la même agilité, qu’avec le bras sain. Cet homme, il y a environ quatre ans , fixa l'attention de l'observateur. Il avoit alors un phlegmon de la grosseur d’un œuf à la partie interne du bras : la chaleur , la rougeur , et la tension étoient extrêmes ; cependant il disoit n’y éprouver aucune douleur. On pouvoit en effer -comprimer de toutes. manières cette tumeur in- flammatoire qui, au bout de quinze,jours diminua insensiblement sans avoir pu arriver à la suppuration. . (x) Le rédacteur de cet article a observé des mœurs à-peu-près semblables dans le Crabro: Leucostoma (Pemphredon-Latreille. figuré dans Panzer. F. G. 15. tab. 24.). Cet Hymé- noptère est en été fort commun dans le jardin du Luxembourg : il fait son nid dans les racines pourries des tilleuls. Il y vit en société , et creuse des galeries ou des puits dans l'épaisseur même du bois, à-peu-près comme l’abeille-violetie ou perce-bois. G. Xylocope. (66) Par les questions adressées au malade , M. Hébreard apprit que ce bras étoit insensible depuis 14 ans; que cette insensibilité avoit été déterminée par une chüte sur le moyeu de l'épaule, où l’on apper- coit encore plusieurs cicatrices ; que, du reste, elle ne l’empéchoit nullement de se livrer à ses travaux. Il ajouta que le feu agissoit bien moins vivement sur le bras insensible que sur le sain, et il fit vow qu'il pouvoit garder’ dans la main, sans se brüler, un charbon ardent pendant plus d’une minute ; quil pouvoit plonger cette main dans Veau bouillante sans qu'il sy manifestät aucune rougeur. Cependant ayant recu sur cette main un pot de lessive bouillante, il y survint des plaies -qui ont été longues à guérir, quoique des irritans très-acüfs, employés comme expérience, ne produisissent là qu'un sentiment obscur d’une cuisson légère. Mais voici le fait le plus étonnant; au mois de janvier 18079, cet homme étant occupé à relever des plâtras avec une péle, éprouva un Craquement soudain dans les mains : il crut avoir cassé sa pêle; mais Jour, DE GEHLEN ; Re 14 bientôt s’assurant qu'elle étoit intacte, 1l voulut continuer detravaikler , quand il s’appercut que son avant-bras se ployoit. Il discontinua son travail, et comme il ne ressentoit aucune douleur, il ne se présenta que le lendemain à linfirmerie. Les deux os de l’avant-bras étoient fracturés à leur tiers inférieur et ployés à angle droit. Il ÿ avoit du gonflement au lieu de la fracture, de la chaleur à l’avant-bras et à la main. Cet homme cependant n’éprouvoit aucune douleur ; les ex- tensions nécessaires pour la réduction de la fracture, ne lui arrachèrent pas le moindre cri. L'appareil fat maintenu pendant un mois et demi ; mais lorsqu'à cette époque, cet‘homme voulut exécuter quelques mou- vemens , l’avant-bras s’est fléchi dans l'endroit de la fracture , comme si le cal n’eût été que fibreux. On remit l'appareil, et au bout d’un mois , la consolidation étoit complète quoiqu’avec une légère courbure. C. D. î CHIMIE: Examen du W/ernerite. I. Wernerite blanc cristallisé. Caractères extérieurs ; par M. Karsten. Couleur, À l'extérieur presque d’un blanc de neige ; à limtérieur , d’un blanc-grisâtre passant au gris-bleuître. Forme. Régulière ; un prisme court à huit pans, ayant quatre faces larges, et quatre autres plus petites alternantes ; terminé par un pointement ( 67 ) à quatre faces, placé un peu obliquement sur les petites faces latérales. Les cristaux sont petits el grouppés par rangées. Surface. Couverte de stries fines dans le sens de la longueur des faces. Eclat. À l'extérieur brillant , foiblement nacré ; à l'intérieur brillant dans un foible degré. Cassure. Lamelleuse dans plusieurs sens, encore indéterminée. Fragmens. Par là inconnus. Transparence. Opaque. Pes. spéc. Médiocrement pesant. Toucher. Un peu gras. Caractères chimiques et analyse par M. le Dr, Joxrxs. Au chalumeau sur un charbon, il ne se fond ni ne bouillonne. I rougit facilement au blanc. Il devient entièrement opaque , et conserve tous ses autres caractères extérieurs. Avec le borax le Wernerite ne se fond point, mais bien avec le sel microcosmique. Le globule obtenu , tant qu'il est chaud, est d'une couleur jaune qui disparoît par le re- froidissement. Sous la moufle de di fabrique royale de porcelaine de Berlin, les cristaux de Wernerite sont devenus tout-à-fait opaques , sans rien perdre de leur poids et sans se fondre. Principes constituans. — Silice, 51,50. — Alumine, 33,00.-—Chaux, 10,45. — Oxide de fer, 3,50.:— Oxide de manganèse. une trace et perte , 1,45. Total, — r00,00. IL Jernerite vert. Caractères extérieurs ; par M. Kanrstew. Couleur. Vert-pistache passant au vert-olive. Forme. Les cristaux sont les mêmes que dans la variété blanche à seulement plus petits et moins réguliers. Ils sont accolés et entrelacés. Surface. Un peu drusique. Eclat. À l'extérieur éclatant ; à l’intérieur peu éclatant. Cassure. Suivant une seule direchion!, et dans la cassure longitudinale, esquilleuse ; dans les autres directions lamelleuse. Fragmens. Inconnus. Transparence. Translucide sur les Poule Dureté. Demi-dur à un très-haut MA Toucher. Très-maigre. Tous les autres caractères sont les mêmes dans les deux variétés. _{68) Caractères chimiques ; par M. Jonxs. . À un feu très-vif, sous la moufle de la fabrique de porcelaine de Berlin ; il a perdu 2,85 de son poids. Il.a pris une couleur de cho-. Colat et est resté sans aucune apparence de fusion. | Au chalumeau , sur un charbon , il se gonfle un peu sur les bords - les plus minces, qui se soudent ensemble. Journ. DE GEHLEN, m° 14. Le borax et le sel microcosmique en dissolvent une portion. Le globule obtenu , pendant qu'il est chaud, a une couleur verte-jaunâtre quil perd en refroidissant. Principes constituans. — Silice, 40,00. — Alumine, 54,00. — Oxide de fer, 8,00. —Oxide de manganèse, 1,50. — Chaux, 16,50. Total 100,00. Examen chimique du Bronsite (N. BRONGNIART, Minér,. ; tom. E, p. 443, la troisième note); par M. KLAPROTH. On désigne depuis quelques années, sous le nom de Bronzite, un minéral tres-bien caractérisé , qui se trouve en grandes masses dans des couches de serpentine , à Krambat, dans le Obersieiermarck, M. Karsten a donné , de ce minéral , la description suivante : « Couleur. Brun de tombac clair. : Forme. En masses, en grosses parues. Eclat. Eclatant, demi brillant métallique. Cassure. Lamelleuse très-marquée dans un seul sens, Fragmens isolés. À gros grains, Transparence. Les feuillets minces sont très-transparens , et les masses opaques. Raclure. Blanche. Dureté. Demi-dure. Tenacité. Très-aigre. 1 Pes. spéc: Pas très-pesant. » L’échanullon qui a servi à l'analyse avoit une pes. spéc. de 5,2. Principes constituans. — Silice, 60.0 — Magnésie , 27,50.° — Oxide de fer, 10,50. — Eau, 0,50. Total 0,850. M. Klaproth remarque que cette pierre diffère trop des diallages par la nature et les proportions de ses principes , d’après les analyses pu- bliées jusqu'à présent , pour qu'on: puisse considérer le. Bronzite comme une variété de diallage, et. …l le ‘regarde même comme une espèce absolument distincte du schillerspath. (Diallage des Français. ) de Ve CD: 69 ) De l'action des acides végétaux sur l'alcoo!, sans l'intermède et avec l'intermède des acides minéraux ; par M.'THRENARD. Presque ious les acides végétaux se dissolvent dans l’alcool, et s’en séparent par la distillation, sans qu'il en résulte aucun produit par- ticulier , quel que soit d’ailleurs le nombre de fois qu'on disülle la dissolution : tels sont les acides tartareux, citrique, malique, ben- zoïque , oxalique et’ gallique ; ct je ne doute pas , quoique je n’aie point fait l'expérience , que tous les autres, excepté l'acide acétique, ne soient dans ce cas. Mais lorsqu'au lieu de mettre en contact les acides végétaux avec l'alcool, on les met en même tems en contact avec ce corps, et l’un des acides minéraux forts et concentrés, on peut alors produire avec tous de nouvelles combinaisons très-remarquables par leur nature : c’est ce que prouvent les expériences qui suivent : 1°. Si on dissout 50 grammes d’acide benzoïque dans 60 grammes d'alcool ; et si, après avoir ajouté 15 grammes d’acide muriatique fu- mant, à la dissolution, on la distille de manière à la réduire à moitié, il s’en dépose , par le refroidissement, au fond de la cornue, une ma- tière huileuse ; 2°, Si on répète celte expérience avec 30 grammes d’acide oxalique , ou citrique, ou malique , 30 grammes d'alcool et 10 granimes d'acide sulfurique concentré ; on obtient aussi une matière huileuse, mais qu’on ne sépare de la liqueur que par l’eau. Si l’on substitue l'acide tartareux à l’un des trois acides précédens ; au lieu d’une matière huileuse, on obtient une matière très - soluble dans l’eau, qui est comme syrupeuse et qu'on purifie au moyen de la potasse et de l'alcool : la potasse sature l'acide avec lequel cette matière est mêlée, et l’alcool dissout cette matiere elle-même. Main- ienant de quoi sont composées ces diverses matières ? Toutes le sont de l'acide végétal employé, combiné d’une manière quelconque avec l'alcool. On s’en assure en les disüllant avec une dissolution alcaline, et on s'assure en même tems que l'acide minéral n’entre nullement dans leur composition, Il faut cependant noter que celle qui provient de l'acide tartareux, contient , outre ce que nous venons de dire, une certaine quantité de sulfate de potasse, qui par là devient très- soluble dans l’alcool-même le plus concentré. Mais si l'acide minéral ne fait point partie de ces sortes de combi- maisons , comment contribue-t-il à leur formation ? C’èst en conden- sant l'alcool , et j'entends par cette expression, non point une absorption d’eau faite dans l’alcool par l'acide, mais un véritable rapprochement Tome I. N°. 4, 1°. Année. 10 Insrir. var, (7) des molécules de Palcool entre elles ; aussi n’y a-t-il que les acides minéraux , susceptibles de produire deyla chaleur par leur mélange avec lalcool le plus pur et le plus concentré , qui soient propres à opérer ces combinaisons ? C’est pourquoi on convertit tout de suite, et dès la première disullation , un mélange d'alcool et d'acide acétique, en éther acétique , au. moyen des acides sulfurique , nitrique , muriatique et phosphoreux concentrés ; 30 grammes d’alcool et 19 grammes d’a- cide acétique cristallisable à zéro , n’exigent même que 5 grammes d'acide sulfurique, pour leur transformation totale en éther. Il suit de là qu’au moyen des acétates, de l'alcool et de l’acide sulfurique , on, peut tres-facilement faire de l’éther acétique. Enfin, outre les six acides précédens, lacide gallique, peut encore par la présence des acides minéraux, se combiner avec l'alcool assez intimément pour cesser d'être acide. Ainsi sur quatorze acides végétaux , en voilà sept qui nous. offrent celte propriété. Les sept autres sur lesquels je n'ai pu faire d'expériences , faute de matière, sont très -probablement dans le même cas, excepté pourtant l’acide muqueux , parce que l'alcool ne le dissout point. On peut donc établir le principe suivant , qui exprime d’une ma- nière générale , ce qui vient d’être présenté dans cet extrait , avec quelques détails. ; Lorsque les acides végétaux sont purs, il n’en est point, si l’on en excepte l'acide acétique, qui puisse, en se combinant d’une maniere quelconque avec Palcool , perdre ses propriétés acides; mais lorsqu'ils contiennent un acide minéral , capable de condenser fortement l’alcool,, tous ces acides forment au contraire avecs ce corps une combinaison telle, que leurs propriétés acides disparoissent , sans que pour cela l'acide minéral fasse partie de la eombinaison. Ce principe étant reconnu, il n’y a pas de raison pour qu’il ne com- prenne pas les acides animaux ; probablement qu'il s’étendra aux acides minéraux, et qu'on trouvera par Jà le moyen de les combiner facile- ment avec l’alcool. Peut-être même qu'il nous permettra de combiner toutes les substances végétales et animales, sinon avec tous les acides, au moins avec CEUX qui sont forts et concentrés ; peut-être même en- core qu'il nous permettra de combiner ensemble plusieurs matières vé- gétales, et de les transformer les unes dans les autres. Ce quil y a - de certain, c'est que ce principe peut devenir fécond en résultats , puisqu'il agrandit nos moyens de combiner la mauère. Nota. Schéele avoit déja vu qu'au moyen de lalcool , de l'acide benzoïque et de l’acide muriatique, on obtenoit une sorte d'huile, et qu'au moyen de l'alcool de l'acide acétique et d’un autre acide, on forrffoit une sorte d’éther. De l’huile benzoïque , il a retiré de l'acide benzoïque ; et de l’éther acétique, il a retiré de l'acide acétique : mais. (71) il n’a point connu les autres principes constituans de ces sortes de composés , ni le rôle que l'acide minéral jouoit dans leur formation. De plus, il a cru que les acides tartareux, citrique , succimique, ete. , n’étoient point capables de faire des composés analogues aux précédens!, et qu'il étoit impossible de faire de l’éther acétique avec l'acide acétique et l'alcool. À AO PHYSIQUE.. De l'action chimique du fluide galvanique. Vorra n'eut pas plutôt fait connoiïtre sa pile, et l'action énergique du fluide électrique qu’elle met en mouvement , qu’on pressentit qu'elle seroit un instrument des plus puissans pour interroger la nature, Bientôt, en effet, la décomposition de l’eau par cet appareil, due à Nicholson et à Carlisle, conduisit à celle de plusieurs autres substances, et fit penser qu'on pourroit en créer de nouvelles. On vit qu'au pôle positif il se formoit toujours un acide, et au pôle négatif un aleali. Divers physiciens furent d'opinion avec Cruickshank, que l'acide étoit le nitrique , et l’alcali lammoniaque; mais M. Desormes crut pouvoir conclure de ses expériences, que l’acide étoit le muriatique. Des expé- riences ultérieures, de Wollaston, Davy et Simon, mirent hors de doute qu'en galvanisant de l’eau dans deux tubes communiquant entre eux au moyen de substances végétales ou animales, on pouvoit obtenir de l'acide muriatique ; mais que lorsque ces mêmes substances , qui en contiennent toujours, en avoient été privées par des lavages mul- üpliés, on n’en obtenoit plus aucune trace. Ignorant sans doute ces résultats, M. Pacehiani annonça, en 1805 ( Ann. de chim., vol. 54 et 55) qu’en galvanisant de l’eau dans un tube de verre communiquant au pôle posiuf par un fil d’or, et au pôle négatif par des rubans de papier humecté , on obtenoit de l’acide muriatique oxigéné ; et comme il supposoit que dans cette opération l’eau n’avoit perdu que de l’oxigène, il conclut « que l'acide muriatique est un oxide d'hydrogène au mi- « rimum d'oxidition, comme l’eau est au maximum relativement à « lui. » A péine les expériences de M. Pacchiani furent-elles connues en France, que la Société galvanique de Paris et MM. Thenard et Biot s'empressèrent de les répéter en y portant une scrupuleuse exactitude. Elles l’ont été depuis par un grand nombre de physiciens, et particu- lièrement par M. Pfaff, professeur à Kiel, qui les a variées de beau- coup, de manières. Tous les résultats qu’on a obtenus à cet égard s'ac- cordent à prouver qu'en prenantedes précautions convénables on n'obtient point d'acide muriatique, et que, dans les cas où :l sen SoctÉTÉ PHIL9Me (72) manifeste, il est toujours porté par les substances qu’on emploie. Mais de tous les.travaux dans lesquels on s’est proposé de mettre cette vérité hors de doute, et d'étudier l’action chimique du fluide galva- nique , on doit particulièrement distinguer celui de M. Davy . professeur à l'institution royale de Londres : 1l est imprimé dans les Transactions philosophiques de 1807, sous le titre de The bakerian lecture on some chemical agencies of electricity. I en a déja paru des traductions complettes dans presque tous les journaux scientifiques de France ; mais son importance nous engage à en présenter ici un extrait assez dé- taillé pour en donner une idée exacte. Ce travail de M. Davy est très- étendu , et comme il y a un des objets qu'il embrasse qui a déja été traité par MM. Hisinger et Berzelius ( Ann. de chim, vol. 51), nous croyons qu'il est*nécessaire de commencer par faire connoître les prin- _ cipaux résultats des chimistes suédois. « MM. Hisinger et Berzelius se sont particulièrement proposé de re- chercher quelle est l’action de la pile sur les sels : ils n’ont employé que vingt-sept paires, cuivre et zinc; et pour soumettre les. dissolu- tions salines à l’action du fluide électrique , ils les ont placées dans un syphon renversé dont les deux branches communiquent ‘aux pôles de la pile par des fils métalliques. Avec cet appareil et en se servant de fils de fer, ils ont uouvé que du sulfate d'ammoniaque avec excès de base, soumis à l’acuon de la pile®West devenu plus neutre dans la branche positive, et plus alcalin dans la branche négative. Le muriate _ de: soude, décomposé avec des fils d'argent, a donné au côté positif une liqueur, jaune qui sentoit l'acide muriatique oxigéné. Le côté né- que étoit. alcalin. Le sulfate de potasse décomposé par un fil positif de zinc et un. fil négauf de fer , est devenu fortement alcalin dans la branche négative ; la branche positive contenoit du sulfate de zinc. Le même sel décomposé par des fils d’or donne de la potasse du côté négatif, et de l’acide sulfurique du côté positif. Le muriate de chaux. traité de même, éprouve une décomposition semblable. Eafin un sy- phon droit dont la courbure é:oit trouée, afin de laisser échapper. “les gaz, et à travers les extrémités duquel on avoit fait passer des fils de fer, a été rempli aux deux uers d’un côté avec du muriate d’am- moniaque, de l’autre avec du sulfate de potasse, et les liqueurs ont été mises en contact par de l’eau distillée avec laquelle on a rempli le syphon. Quelque tems après la liqueur négative qui contenoïit le sulfate avoit un excès de potasse et d’ammoniaque ; la liqueur positive qui ne devoit.être que du muriate d’'ammouiaque , renfermoit de plus de l'acide sulfurique et de l’oxide ‘de fer. Un syphon disposé. comme le précédent, ayant été rempli d'un côté avec du muriate de chaux, et. de. l’autre avec. de l’eau, l'acide s’est trouvé au côté positif, et la, chaux au côté, négatif. ë (rs De ces expériences , et de quelques. autres déja connues, MM. Hisinger et Berzelius ont tiré plusieurs conclusions dont voici les principales. 1°. Lorsqu'une liqueur est traversée par un courant galvanique, ses principes se séparent de manière que les uns se rassemblent autour du pôle positif, et les autres autour du pôle négauf. 2°. Les principes qui se rassemblent autour d’un pôle ont entre eux une certaine analogie. Au côté négatif passent les corps combustibles, les alcalis , les terres; au pôle positif, le gaz oxigtne, les acides et les corps oxidés. MM. Hisinger et Berzelius annoncent que les sels métalliques , acides ou alcalins, ne sont pas décomposés par l'électricité de la même manière que les autres sels. Cette différence dépend sans doute de Îa foiblesse de leur pile ; car MM. Riffault et Chompré ( Ann. de chim., vol. 65) ont décomposé le nitrate de plomb de la même manière qu'un sel à base d’alcali, en se servant d’une pile plus énergique. Placé au côté positif dans un tube de verre communiquant avec un second tube plein d’eau au moyen d’un syphon également plein de ce liquide, son oxide à quitté l'acide et a été se réduire dans le tube négatif. Les. autres résultats de MM. Riffault et Chompré sur la décompo- sition des sels à base d’alcali confirment ceux que nous avons déja rapportés. à Après cet exposé des résultats de MM. Hisinger et Berzelius , nous ferons connoître ceux de M. Davy. Nous suivrons l’ordre qu'il a établi dans son excellent Mémoire , et nous prendrons. pour guide la tra- duction de M. Berthollet, qui se trouve dans le vol. 63 des Annales de chimie. Des changemens produits sur l’eau par l'électricité. . Dés lan 1800, M. Davy avoit reconnu que lorsqu'au moyen de fils d'or on fait passer un courant. galvanique dans deux tubes de verre remplis d'eau distiliée et communiquant par une substance animale ou yégétale humide ; l'acide muriatique qui se manifeste dans le tube po- sitif est fourni par cette même substance ; Car en se servant, pour plusieurs expériences successives , des mêmes filamens de coton, et en les lavant après chacune avec une foible solution d'acide nitrique, Veau où ils étoient reçus, quoiqu’elle éprouvät pendant longtems une ires-forte action, ne produisit sur la fin aucun effet sur Ja dissolution d'argent. M. Davy avoit aussi reconnu que l’alcali qui se manifeste dans le tube négauf est la soude, et qu'il est fourmi par le verre. Dans les cas, en effet, où il obtenoit beaucoup de soude, le verre étoit sensiblement corrodé au point de son contact avec le fil métal- lique , et lorsqu'il électrisoit l’eau dans des tubes d’agathe , au moyen de fils de plaune, il n’obtenoit plus aucune maüère saline. (74) Malgré la certitude de ces résultats , M. Davy a fait de nouvelles recherches pour concilier les opinions diverses qu'on avoit encore sur la production de l'acide muriatique. Il à pris deux petites coupes cylindriques d’agathe , à-peu-près de la capacité d’un quart de pouce cube chacune , et apres les avoir fait bouillir avec de l’eau disullée , 1l les a mises en communication , d’après Wollaston , au moyen d’une amiante très-blanche et transparente qui ayoit été traitée de même. En les ex-. posant par le moyen de deux fils de platine à l’action d’une pile de 150 paires, cuivre et zinc, de quatre pouces carrés de surface, et rendue acuve par une dissolution d’alun , il a obtenu dans la coupe positive de l’acide nitreux qui rougissoit fortement le tournesol, mais qui ne woubloit que très-légèrement la dissolution d’argent : l’eau de la coupe négative étoit un peu alcaline, même apres une forte ébullition , et elle devoit cetie propriété à un peu de soude dont la quantité étoit incom- parablement plus petite que celle qu’on auroit obtenue dans les mêmes circonstances en se servant de tubes de verre au lieu de coupes d’agathe, En répétant la même expérience plusieurs fois de suite , la liqueur de la coupe positive troubla de moins en moins la dissolution d’argent ; et à la quatrième expérience , elle ne la troubla nullement, quoiqu’elle füt acide, parce qu’elle ne contenoit que de l'acide nitreux. L’alcali avoit aussi diminué progressivement, mais il n’avoit pas disparu complètement. En em- ployant des cônes d’or, il ne se forma que de l'acide nitreux dans le cône positif, mais il se mamifesta encore de l’alcali dans le cône négatif. Après l’ébullition , les effets alcalins étoient moins sensibles , attendu qu'il s’étoit dégagé un peu d’ammoniaque ; cependant l’évapo- ration fit voir qu'ils étoient dus en partie à de l’alcali fixe. L’alcalinité n’augmentant pas par laction prolongée de la pile, quoique l’activité augmentât de plus en plus, M. Davy soupconna l’eau dont il s’étoit servi d'avoir fourni la soude , et il fut bientôt conyaincu de la réalité de cette cause. Ayant en effet évaporé lentement de cette eau dans un vase d'argent , il eut un petit résidu salin qui n'étoit point alcalin, mais qui, mis dans l’eau du cône d’or négatif, lui donna très-viîte de fortes propriétés alcalines. Il redistiila alors son eau à une douce chaleur avec beaucoup de précautions, et en lélectrisant, comme 1l l’avoit fait précédemment , soit dans les cônes d’or ou dans les coupes d’agathe, il n'obtint plus aucune trace d’alcali fixe. L'eau changeoïit irès-légè- rement la couleur de tournesol rougie par un acide, mais comme elle ne l’altéroit plus apres l’ébullition , il est naturel de penser que cet effet étoit dù à un peu d’ammoniaque. Ainsi tous les faits précédens prouvent que l’acide muriatique et la soude que l’on obtient dans quel- ques circonstances, ne sont point engendrés, mais développés des matières dont on fait usage. Les expériences suivantes viendroñt encore à l'appui de cette conclusion. « (79 ) Dans des tubes de cire , la matière alcaline est un mélange de soude et de potasse, et la matière acide un mélange des acides sulfurique , nitrique et muriatique. Dans des tubes de résine , il a paru à M. Davy que la matière alcaline étoit principalement composée de potasse. , On placa un morceau de marbre de Carrare , d’à-peu-près un pouce, ayant une ouverture à son centre , dans un creuset de platine, que l'on remplit d’eau purifiée, jusqu’à la surface supérieure du cube : on remplit également sa cavité de cette eau ; le creuset fut électrisé po- siivement par une forte batterie voltaïque, et le fil électrisé négativement fut introduit dans la cavité du cube. L’eau acquit bientôt le pouvoir d’affecter la couleur du curcuma, et l’on en obtint de l’alcali fixe et de la chaux, et cet effet eut lieu à plusieurs reprises ; mais l’alcali fixe alla en diminuant de quantité ; et après onze opérations , qui duroient de deux à trois heures chacune , il disparut entièrement, au lieu que la production de chaux resta uniforme. L'analyse démontra que le marbre de Carrare contenoit un peu de soude. Il étoit possible que ce marbre eût été exposé récemment à l’eau de la mer; mais un morceau de marbre grenu pris par M. Davy, sur un rocher d’une haute montagne, donna également de la soude par l’acuon de l’élec- tricité négative. Un morceau de schiste argileux de Cornouaille, la serpentine du cap Lézard , et le grauwake du nord de la province de Galle , traités de la même manière , donnèrent aussi de la soude. Enfin ayant fait passer un couraut galvanique dans de l’eau pure renfermée dans les deux cônes d’or disposés comme il a été dit, il n’appercçut aucune trace d’alcali ; mais aussitôt qu'il eut mis un morceau de verre dans le cône négatif, l’eau devint.alcaline en très-peu de tems ; et par là il ajouta une nouvelle preuve à celles qu'il avoit déja données, que c’est principalement le verre qui porte la soude dans lés expériences où on s’en sa M. Davy a toujours trouvé au pôle positif un acide qui avoit les propriétés de l'acide nitreux, et dont la quantité étoit d’autant plus considérable que l’expérience avoit duré plus longtems. L’ammoniaque paroissoit aussi être toujours formée en trés-pelite quantité au commen- cement; mais elle atteignoit bientôt la limite où elle cessoit de se former. Il étoit naturel d'expliquer la production de cet acide et de cet alcali par la combinaison de l’oxigène et de l'hydrogène de ÿeau dans l’état naissant, avec l'azote qui est tenu en dissolution dans l’eau , et qui peut être remplacé par celui de l'air à mesure qu'il est absorbé, et M. Davy prouve que ceue explication est très-juste. Il a placé les deux cônes d’or remplis d’eau pure sous un récipient, et les à nus en communication avec uhe pile de 5o couples de quatre pouces carrés: de surface. Le récipient a d’abord été épuisé d’air atmosphérique, et rempli de gaz hydrogène ; il a encore été épuisé et rempli de nouveau: (76) avec du gaz hydrogène bien pur : après 24 heures d'action de la pile, l’eau de . et l’autre tube n’a altéré en aucune maniere la couleur des réactifs. Il paroît donc évident que l’eau chimiquement pure est décomposée par l'électricité en deux substances gazeuses seulement, en oxigène et en He Cette propriété qu'ont les deux électricités de séparer les élémens des composés les plus difficiles à détruire per les agens chimiques, est extrêmement remarquable, et elle sera mise dans tout son jour dans les articles suivans. G. L. (La suite au Ne. prochain.) MATHÉMATIQUES. Expériences sur la production du son dans les vapeurs ; par M. Bror. __ ON sait que la quantité d’eau en vapeur qui peut être soutenue dans uu volume d’air à une température donnée , est la même dans le vide et dans l'air à une densité quelconque. Cette quantité de vapeur aug- mente ou diminue avec la température; à 15° de Réaumur, elle soutient une pression égale à -— de la pression ordinaire de l'atmosphère. La température étant donc à 15°, si l’on place de l’eau dans un espace vide, une partie de cette eau se réduira en vapeur; la vaporisation continuera jusqu'à ce que la vapeur formée soutienne une pression de —; à ce terme, la vaporisation cessera, et le surplus de l’eau restera à l’état liquide. La vapeur ayant ainsi son maximum d'élas- ticité , si l’on vient à réduire le volume, ou à comprimer cette vapeur de toute autre manière, sans augmentation de tempéräüre , une partie se précipitera , de telle sorte que l’élasticité ne dépassera pas le terme de —. D’après cela, on conçoit que le son ne pourroit se transmettre dans la vapeur, si la compression qui a lieu successivement dans toute l'étendue où il se propage, ne produisoit pas un développement de chaleur qui permet à la vapeur de conserver sa forme élastique. En eflet, sans cette augmentation de chaleur, la couche de vapeur adjacente au corps sonore, étant comprimée par ses oscillations , se précipiteroit à l’état d’eau liquide sur la surface de ce corps, et le mouvement ne se transmettroit pas plus avant; au contraire, en vertu de l’augmentation de température , produite par cette compression , la couche de vapeur adjacente au corps sonore , peut conserver sa forme élastique ; elle peut, par conséquent, comprimer à son tour la couche suivante , et le mouvement se transmettra ainsi de proche en proche, comme dans un fluide élastique permanent. Les expériences dont nous Can) alions rendre compte, et qui prouvent que le son se produit effec- tivement dans la vapeur d’eau et dans celle d'autres liquides, sont donc une preuve directe de l'accroissement de température qui accom- pagne les petites compressions du fluide élastique dans lequel le son se propage. Cet accroissement influe sur la vitesse du son, et il est nécessaire d'y avoir égard, ainsi que M. Laplace l’a remarqué, pour faire coïncider sur ce point le calcul et l'observation. Après avoir fait le vide dans un ballon, on y a introduit de l’eau liquide : une partie de cette eau s’est aussitôt réduite en vapeur, et lon a remarqué que la même masse qui ne produisoit aucun bruit dans le vide , en produisoit un sensible dans la vapeur. On ne pouvait pas douter que la vapeur n’eüt atteint son maximum d'élasucité, puisqu'il restoit encore dans le ballon une portion d’eau à l’état liquide. Le bruit a augmenté d'intensité en transportant le ballon rempli de vapeur , dans une étuve ; et, en effet, la température augmentant, une plus grande quantité d’eau s’est réduite en vapeur ; or, on sait que l'intensité du son dépend de la densité du milieu dans l'endroit où al est produit. M. Biot a substitué successivement à la vapeur d’eau, celle de l'alcool et celle de l’éther, et il a constaté la production du son dans ces vapeurs comme dans celle de l’eau. En comparant l'intensité du son.produit dans ces trois différens milieux , il à reconnu qu'à distance égale et à la même température , cette intensité étoit la plus grande pour la vapeur de l’éther dont l’élasticité surpasse celle des deux autres, et la plus foible dans la vapeur de l'eau qui soutient la moindre pression. Mémoire sur la mesure du pouvoir réfringent des corps opaques; par M. MALUS, officier du Génie (1). L’aureur de ce Mémoire s’est proposé de comparer avec la nature différens résultats de l'analyse , et d'établir sur des faits d’expérience la méthode qu’on doit employer pour mesurer le pouvoir réfringent des corps opaques. Lorsqu'un rayon de lumière passe d’un milieu diaphane dans un second milieu moins réfringent , il se brise en s’éloignant de la perpendiculaire (1) On à omis la date du Mémoire du même auteur, dont il a été rendu compte dans le n°. 3: ce mémoire est du 20 avril 1807. Il s’est aussi glissé une faute d’im- pression dans la date du Mémoire de M. Lancret : il faut 1806, au lieu de 1807. Les rapports sur ces deux Mémoires ont été faits à l’Institut, en octobre 1807, — Dans Verticle sur la comète, Zisez 19 jours 2, au lieu de 192 jours. Tor. I. No, 4, 1e. Année, II l Les | INSTITUT KAT. 16 Nov. 1807: (78 ) i la surface, ‘et les sinus d'incidence et de réfraction sont dans un rapport constant. On conclut de cette loi que sous une certaine inci- dence, le rayon réfracté est parallèle à la surface de séparation des deux milieux ; et l'expérience apprend qu’au-delà de cette limite le rayon est simplement réfléchi, comme il le seroit sur la surface d’un miroir. Le rapport du sinus d’mcidence au sinus de réfraction dépendant de la force attractive des deux milieux, la limite à laquelle le rayon com-- mence à se réfléchir, dépend aussi de ces forces ; et on conçoit qu’en déter- minant cette limite par l'expérience, on pourra établir une équation entre les pouvoirs réfringens ; en sorte que si celui du premier milieu est connu , on en conclura directement celui du second: Wollaston a employé cette méthode pour déterminer les forces réfrac- tves des corps opaques. Il a appliqué à la face d’un prisme différentes substances diaphanes ou non diaphanes, et en observant l'angle sous lequel il cessoit de les voir ; 1l en a con:lu l'élément de la force réfrac- üve, c’est-à-dire , le nombre qui représente le rapport du sinus d'inci- dence au sinus de réfraction. Cependant , n’ayant pas observé dans l’ap- plication de eette idée ingénieuse, que la formule d’après laquelle on calcule l’action de la lumière dans les corps diaphanes , n'est pas la même pour les corps opaques ; il en résulte, que dans la table où il a classé les forces réfractives de ces différens corps, ïil-a réuni et com- paré des nombres qui ne dépendent pas de la même manière du pouvoir réfringent. : Voici les différences que l’analyse indique entre la méthode que Newton a donnée pour les substances diaphanes , et celle qui doit être employée pour les substances opaques. Lorsqu'une molécule de lumière passe d’un milieu diaphane dans un second milieu moins réfringent , le quarré U? de sa vitesse est diminué par l’action de ces corps d’une quantité constante #* dans le sens per- pendiculaire à la surface. Et il est essentiel d'observer que lorsqu'elle parvient à la surface de séparation des deux milieux, le quarré de sa 2 gs vitesse n’est encore diminué que de la quantité > parce qu'alors elle n’a éprouyé que la moitié de l'influence totale des deux corps. ( Voyez la Mécanique Céleste, Livre X. ) Si l'angle d'incidence 8 est tel que la vitesse U cos 8 de la lumière dé- . composée dans le sens de la normale soit exactement égale à #, cette vitesse sera totalement détruite par l’action des corps, et la molécule lumineuse aura pénétré le second corps jusqu’à la limite de la sphère d'activité des deux milieux ; or, comme la vitesse parallèle à la surface est toujours la même, et comme elle reste seule, le rayon sera réfracté dans le sens de cette vitesse, et se mouvra dans le second milieu à une 4 FT (æ | (50) : distance; de la surface égale à, celui de la sphère d'activité. 81 © cos, 4 est moindre que #, la vitesse de la lumière dans le sens de la normale, sera détruite avant qu'elle ait éprouvé toute l’action des deux corps; et il est évident qu’elle recommencera à croître dans le sens contraire en vertu des mêmes forces; en sorte que le rayon séra nécessairement ré- 2 fléchi. Entre les limites U? cos 8 —# et U? cost À = En le raÿon continue à se réfléchir en pénétrant dans le seconä corps ; mais lorsque 2 U? cos ÿ est moindre que > le rayon est réfléchi avant d’avoir atteint la surface de séparation des deux milieux. Si le dernier corps par sa. nature. absorbe la lumière, le rayon ne pourra être réfléchi LA 0 . A que de cette seconde manière. Ainsi, dans le cas où le second corps est diaphane , la réflexion commence lorsque U2: cos 0 = #? ; et dans “ x 0 p? le cas où il est opaque, lorsque U* cos: Ô — Dans la première hypothèse, la valeur de #7 qui mesure la différence des forces réfractives , est U: cos? 9. Dans la seconde, elle est 2 U? cos: #; ce qui établit une distinction entre les formules qu'on doit employer suivant que le corps est diaphane ou non diaphane. Lorsqu’on applique sur la face d’un prisme une substance opaque dont la force réfractive est moindre que celle du verre, la lumière rayonnante qui s’en échappe ne peut parvenir à l’œil que sous une certaine inclinaison. Sion conçoit , par exemple, un rayon parallele à la surface de sépara- tion, les molécules qui le composent sont soumises à l’attraction du verre et à celle du corps ; et comme par hypothèse la première l'emporte sur la seconde , la résultante de ces forces imprime dans le sens de la normale une vitesse qui, combinée avec celle que les molécules avoient parallèlement à sa surface, détermine une certaine inclinaison de laquelle aucun rayon ne peut être transmis. Le quarré de la vitesse au-dessous que la lumière acquiert perpendiculairement à la surface, est exactement égal à la moitié du quarré de la vitesse qu’elle auroit perdue après avoir passé du verre dans le second corps si ce dernier eüt été diaphane. Il suit de ce que nous venons d'exposer , que si on nomme / le rap- port du sinus d'incidence au sinus de réfraction dans le premier milieu, [le rapport correspondant dans le second milieu , 4 l’angle d'incidence, la réfraction sera changée en réflexion toutes les fois qu’on aura. E cos 8 — y (FE — /:), 7 étant un nombre compris entre zéro et l'unité, - Si le second corps est diaphane, la réflexion commencera lorsque y = 1 ; en sorte qu'on pourra déterminer /:par l'équation /? = (1 — cos’ 4). CS) Si le second corps est opaque, la réflexion commencera lorsque I Y= 77 > et on aura dans ce cas /? —Æ (1—2 cost 8). En désignant par 9 la densité da corps, on en déduira son pouvoir Pr — : à Supposons que l'expérience se fasse au moyen d’un prisme dans un plan perpendiculaire à ses arêtes , et que la base sur laquelle est appli- qué le corps soit horisontale ; en nommant @ l'angle que la base du prisme forme avec la face sur laquelle tombe le rayon visuel; b, l'angle compris eutre le rayon visuel et la verticale , on aura. . . . . « . sin 8 — cos a sin (a — b) +-sin a [ À — sin? ( a—b) };; et si a — 90°, Ismô—[{#Æ— cos bE, lcos 0 — cos b. Substituant cette valeur de cos 0 dans'les expressions précédentes de 72, ces quantités deviendront en fonction de l'angle observé bd , E— 1 —cos pb; réfringent F par léqüation F — Pour les corps diaphanes, 2? — 2? — cos: b….. F— ESS AT 2 Pour les corps opaques, /2—/-2 cos D... F— Et rot Pour vérifier par l’expérience ces différens résultats de l’analÿsée , M. Malus a dù employer un corps qui füt suceptible d’être rendu à volonté opaque ou diaphane ; et il a fait choix de la cire d’äbeille qui, outre la propriété qu’elle a sous ce rapport, a encore celle d'offrir de grandes variations dans ses densités par le changement de température. Il a employé, pour mesurer les angles sous lesquels commence la réflexion , un instrument composé d'un plateau de glace polie et d’une tige verticale armée d’un voyant qui peut s'élever à volonté ; et qui. porte un vernier marquant les ditièmes du millimètre. Après avoir fait fondre quelques gouttes de cire sur un prisme à l’extré- mité d’une de ses faces , l’auteur applique l’autre partie de cette face sur le plateau. Il mesure, au moyen du voyant, la tangente de l'angle b que: forme le rayon visuel avec la verticale ; et connoissant la force réfractive: du prisme et l'angle compris entre ses plans ; il en conclut l’angle d’in- cidence 8 sur la face à laquelie le corps est appliqué. Cet instrument a l'avantage de pouvoir être employé avéc des verres d’une force réfrac- tive différente , ce qui donne uï môyen de contrôler les expériences. Il a ainsi déterminé la force réfractive de la cire opaque et celle de la cire diaphane par les formules analogues à ces différens cas; et en di- visant les résultats par les densités correspondantes , il a toujours obtenu: un même nombre pour le pouvoir réfringent absoiu, ce qui est une 1 À (81) preuve positive de l'hypothèse sur laquelle l’analyse est fondée ; et ce qui établit d’une manière précise la méthode qu’on doit employer à l’avenir pour les substances opaques qui ne sont pas suscepübles de passer à l'état diaphane. L'auteur a joint à ce Mémoire le tableau des expériences qu'il a faites à diverses températures et avec différens prismes. Les limites des erreurs d'observations ont été calculées, et il en résulte qu'en prenant pour unité de vitesse celle de la lumière dans l'air atmosphérique , et pour unité de densité, celle de l’eau à 14 deg., la force du pouvoir ré- fringent de la cire est 1,3308, le dernier chiffre étant exact , à deux unités près. Le pouvoir réfringent de l'eau, déterminé avec le _mêrne instrument , est 0,78457 , nombre qui ne s'éloigne pas d’un dix-millième de celui que MM. Biot et Arago ont obtenu par un procédé tout-à-fait différent. 11 résalte de ces expériences et de leur accord avec lanalyse, qu'il y a deux formules différentes pour la mesure des pouvoirs réfringens ; tee qui n’est applicable qu'aux corps diaphanes , et l'autre qui doit être employée pour les corps opaques. P. ASTRONOMIE: Élémens de la planète Vesta, déterminés par M. BURCKHARDT. Durée de la révolution sydérale. . . : « : : . . 1535,j°%20b, Demi-grand axe ( celui de la terre étant pris pour unité). 2,375. Rapport de l’excentricité au demi-grand axe. . . . . . 0,09322. Longitude moyenne, à minuit, le 1°". janvier 1801. + + 297° ,1209. Ponsnude du /pémhélie 250 a Os te «2770 4030. luocheason de l'orbite a léchptique. 714 2100 Nr 0/or. Eongitude du nœud ascéndant. + . . à + + +: » : 114°,4650. Ces quatre angles sont exprimés en degrés centigrades. . Les trois autres planètes découvertes depuis le commencement du siècle, Cérès , Pallas et Junon , sont à très-peu près à la même distance du soleil. La distance de Vesta est sensiblement plus petite : elle est exprimée par 2,575; tandis que celle de Cérès, par exemple, est exprimée par 2,767. On avoit aussi remarqué que les trois orbites de Cérès , Pallas et Junon, se coupoient suivant une même ligne ; mais l'orbite de Vesta, au licu de passer par cette ligne, s'en écarte d'environ 20°: P InSTIÉ. NAT Octobre 1807: (182,)° AGRICULTURE. Sur l’économie des labours dans la culture des céréales. Sir John Samclair parle, dans un rapport adressé au bureau d’agri- culture de Londres , d’une découverte importante qui vient d’être faite déus un petit canton de l'Angleterre, par les soins du bureau d’agri- culture : « Une seule pratique (dit-il) comme celle qui consiste à cultiver « le froment de printems ou autres plantes, en ne donnant à la « terre qu'un labour, peut être d’une utilité plus réelle à la prospérité « nationale, que la possession des Indes. » Ù Cette méthode est en usage dans le haut Suflolk. On se contente de donner , en automne , un labour à la terre qui se trouve suffisamment améliorée par la gelée, les pluies, et l’action de la lumière et de l'air ; et l’on passe, avant de répandre la semence , une herse plus ou moins forte, selon l’état où se trouve le sol. L'économie des labours qu’on a coutume de prodiguer dans la culture ordinaire, égale, selon M. Sainclair , la rente de la terre, et la récolte est plus certaine et beaucoup plus abondante. L’écondmie du tems et la facilité de saisir les momens favorables aux travaux des champs , sont des avantages qu'on ne sauroit également trop apprécier. On regrette que l’auteur de l'adresse n’ait pas spécifié la nature du sol sur lequel est pratiquée cette méthode. Nous pensons qu’elle ne peut être mise en usage que sur les terrains légers et sabloneux ; et nous exhortons les. cultivateurs français à en faire l’application. L. OUVRAGES NOUVEAUX. Observations sur la culture du coton, rédigées par ordre de S. M. le roi de Dannemarck ; pour l'utilité des colonies danoises dans les Indes occidentales ; par M. J.-B. Rome, trad. de l'allemand. Paris, 1807, 1 vol. #n-80. , chez Mad. Huzard. Lrs encouragemens que le Gouvernement français vient de donner à la culture du cotonnier, ont sans doute provoqué la traduction de cet ouvrage dont la première partie a été publiée en allemand en 1707, et la seconde en 1793. M. Rohr consacre sa première partie à la des- cripuon de 34 espèces, ou variétés de cotonnier qu'il a cultivées lui- même, ou qu'il a observées, soit dans les îles de l'Amérique, soit sur le continent. Il rejette comme défectueuse la méthode de classification adoptée par Linnée et par les autres botanistes. 11 a observé , par ( 85 ) exemple, que les individus de certaines espèces donnent des feuilles de trois ou quatre formes différentes , et que ces mêmes formes va- rient par l'influence du climat , du sol, et de la culture; les glandules situées à la surface imférieure des feuilles, présentent un caractère qui nest pas moins incertain et moins variaple. Toutes les espèces que M. Rohr a observées en sont également pourvues ; le même individu porte souvent des feuilles qui ont une , deux et même trois glandules. On remarque dans toutes les espèces le pot noir élevé, situé sur le pétiole : la forme et la direction des stipules sont presque toujours Îles mêmes. « Des observations nombreuses faites pendant l’espace de 10 années, en examinant les individus depuis la naissance de leurs feuilles séminales jusqu’à la maturité de leurs semences , n’ont prouvé, dit M. Rohr , que les caractères distinctifs des espèces doivent étre pris dans les semences. » D’après l'examen que nous avons fait de ces caractères sur 20 espèces ou variétés , ils ne nous paroïssent pas assez constans-et assez certains pour servir de base unique à un sys- tême de elassification. Quoi qu'il én soit, nous invitons les naturalistes à entreprendre de nouvelles recherches sur un point qui n'intéresse pas moms la botanique que l'agriculture. b Après avoir terminé la premiere partie de son ouvrage par quelques observations physiologiques sur le cotonnier , M. Rohr expose dans la seconde la méthode de culture qu'il a suivie dans l'ile de Sainte-Croix, et les préceptes qui doivent servir de guides aux planteurs des Indes occidentales, Les naturalistes y trouveront des faits nouveaux et inté- ressans sur les mœurs et les habitudes de plusieurs insectes qui atta- quent les plantations des cotonniers, tels par exemple que les noctua subterranea , noctua gossypi, aranea avicularia , lapate monachus, et même le cancer ruricola , etc. Nous saisissons cette occasion pour annoncer que M. Lasteyrie qui a observé la culture du cotonnier en Espagne, publiera incessamment un Traité sur cette mauère. SUPPLÉMENT. CHIMIE. Extrait d'une Lettre de Londres, du 23 Donne 1607. W, résulte d’une série d’expénênces, dont M. Daÿfa rendu compte à la Société royale, que les alcalis fixes ne sont pas des corps simples. ls sont composés d’oxigène et d’une substance particulière dont les (84) propriétés sont semblables à celles qui caractérisent en général les substances métalliques. Si on place un morceau de potasse caustique dans le cercle d’une forte batterie galvanique, en pleine activité, on voit bientôt à l'extrémité du fil négauf en contact avec elle , un petit globule brillant ressemblant beaucoup à un globule de mercure. Cette substance est la base ‘de la potasse , et elle jouit des propriétés suivantes. Son attraction pour l’oxigène est si grande que l'air la fait passer très- vite à l’état de potasse. Si on verse un peu d’eau dessus, elle brûle et fait explosion à l'instant en donnant de la flamme, et la potasse est régénérée. Cette même substance est solide et malléable à la tem- pérature de 40° (1); mais à 5oc elle est en fusion. Elle se combine avec le soufre et le phosphore, et forme des alliages avec diflérens métaux et le mercure. Elle se combine aussi avec les acides , mais les sels qu’elle forme ne different pas de ceux qui ont la potasse pour base, parce que, par la première addition d’oxigène , elle passe ins- tantanément à l’état de potasse. Sa gravité spécifique n’est que 6, celle de l’eau étant 10. La soude donne, par le même moyen, une substance analogue, quoique différente sous quelques rapports. La base de la potasse peut être conservée dans du naphte, M. Dayy .a aussi trouvé de l’oxigène dans l'ammoniaque, et il le soupconne dans la baryte et la strontiane. L’alcali, dans ces expériences , ne doit pas être en so- lution , ni entièrement sec ; il doit être seulement assez humide pour être un conducteur électrique. ; Me QUEE Rapports lus à la Société d'agriculture de Caen, par P. 4. Lair, secrétaire de cette Société, correspondant de la Société philomatique, À Caen, chez Poisson. - L'abonnement est de 14 fr. pour les départemens, franc de port ; et de 135 francs chez BERNARD , éditeur des Annales de Chimie, quai des Augustins D HS 25. pi C5] (x) Ce fo, probablement des degrés de “ahrenheit, NOUVEAU BULLETIN D'ESNS CRE N CES. PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Février 1808. RCD EST — HISTOIRE NATURELLE, BOTANIQUE. Sur le Drusa, genre nouveau de la famille des Ombellifères; par M. DE CANDOLLE. Car. Gen. Calycis limbus non apparens ; petala-5 , epigyna, ovalia, integra ; stamina - 5 ; styli-2 ,basi externè valde incrassati ; fructus planus , constans à pericarpüs duobus planis dorso lœævibus margine utrinque sinuato-dentatis ; semina in guoque pericarpio solitaria, apice adfixa , inversa ; perispermum CaTTOSUmM : corculum rectum ; radicula supera ; flores axillares bini in pedunculo bifido insidentes , involucra nula. Srec. 1. Drusa oppositifolia. Sieyos glandulosa. (Poir. Diction. Enc. 73 p. :55. ; Habitat in fissuris rupium madidarum insulæ Tenerifjæ ©. Ce genre est dédié à M. Ledru , botaniste de la première expédition du capitaine Baudin , qui va publier une relation de ce voyage, et qui a découvert la plante he il est iciquestion, à l'ile de Ténériffe , dans les fentes humides des rochers , entre la villa Orotava et Monte Verde. Cette plante diffère de toutes les ombelliferes connues, parce qu’elle a les feuilles exactement opposées ; cependant l’anatomie détaillée de son fruit ne laisse aucun doute sur la famille à laquelle elle appartient. D’après la disposi- tion des fleurs, on est tenté de confondre cette plante avec les hydro- cotiles , et on est confirmé dans cette idée, en voyant que le caractere de fruit comprimé se trouve dans les deux genres ; mais les hydrocotiles ont le fruit comprimé , parce qu'il est formé de deux graines comprimées Tome I. N°.5., 1re, Année, avec une planche. 12 Ne. Soctéré PHiLon. (86) accolées par leur bord ; le Drusa a le fruit comprimé, parce qu’il est formé de deux graines plates appliquées par leur face. Le spananthe, qu’on avoit confondu avec les hydrocotiles, en diffère par le même caractère ; mais le Drusa se distingue du spananthe par les sinuosités remarquables qui bordent son fruit; ce caractère d’avoir les graines appliquées par leurs faces ou par leurs bords , mérite toute l'attention des botanistes , et devien- dra sans doute un jour la base de la classification des ombelliferes. D.C. Histoire du genre Eryngium ; par M. DE 1A ROCHE. Aucuns sorte de travaux ne peut être aussi avantageuse au progrès de la botanique que celle qui à pour objet les monographies, sur-tout lorsque les genres qui en font le sujet, sônt si naturels, si remarquables et si répandus que l’est celui de lPEryngium , et que comme celui-ci, ils s’écartent du type de la famille à laquelle ils appartiennent. En effet, ce genre de plante appartient , sous tous les rapports, aux ombellifères, mais il s’en écarte par celui des caractères de la florescence que l’on croiroit le plus essentiel à la famille. Commun aux deux continens et aux deux hémisphères; 1il se trouve même dans les climats qui sem- blent interdits aux autres ombellifères. Les espèces d’Ær) ngium dont la racine est vivace , présentent souvent d’une facon très-marquée un phénomène que l’on retrouve , mais dans un moindre degré dans quelques autres végétaux ; c’est la transformation de la base des tiges en racines réelles ou apparentes. Ce phénomène est dû principalement à l’exhaussement du terrein qui empêche la tige de périr toute entière ; la végétation des années suivantes commence alors au point où la destruction de la précédente s’étoit arrêtée , et ce qu'il reste des anciennes tiges cachées à l'air et à la lumière, offre dans l’épiderme , dans la couleur , la consistance ei dans la saveur toute l’appa- rence d’une vraie racine. On peut croire que cela arrive de même dans. les autres plantes herbacées dont la racine est persistante. M. Decan- dolle l’a observé dans une plante ligneuse, improprement appelée. Saule herbacé, dont la tige toujours enfouie en terre par leflet de: l’exhaussement du terrein , prend toute l’apparence de véritables racines. Les tiges des diverses espèces d'Eryngium toujours herbacées ou an- nuelles n'offrent rien de remarquable, mais la disposition de leursrameaux n’est comparable qu’à celle des Euphorbes et d’un petit nombre d’autres plantes; un pédoncule floral naît de chaque bifurcation. Les feuilles. en général assez roides dans toutes les espèces , sont disposées comme. celles des ombellifères , excepté dans quelques espèces du Nouvyeau- Monde, où les nervures sont simples jusques à leur extrémité et paral- lèles entre elles. Dans ce dernier cas, la structure des feuilles qui ressem- blent à celles qu'on observe dans les plantes monocotylédones , seroi (87 ) faite pour nous étonner si on ne pouvoit pas considérer ces feuilles comme des pétioles, qui par l'avortement des autres parties, ont pris un accroissement extraordinaire , ainsi qu'on l’observe dans les espèces de Mimosa à feuilles simples. On est porté d'autant plus à le croire que les pétioles de l’Eryngium amethystinum présentent à-peu-près la méme structure. Ce genre que l’on peut considérer comme le plus considérable des ombelliféres anomales , tient de bien près à celui de l'Astrantia parmi les vraies ombellifères. Ces deux genres sont encore plus étroitement liés entre eux par M. de la Roche , au moyen d’une plante africaine que l’on avoit nommée Astrantia ciliaris , et qui diffère des Astrantiæ par des carac- ières qui la rapprochent des Eryngium auxquels cependant elle ne peutpas être réunie. Il en forme avec raison un genre intermédiaire ( 4/epidea), auquel l’Afrique méridionale fournira probablement d’autres espèces. Les botanistes ne connoissoient, en 1779, que neuf espèces d'Eryn- gium , dont deux étoient américaines, les sept autres de l’Europe et de VOrient. La monographie de M. de la Roche donnela description com- plète de 49 espèces dont dix-huit paroissent ici pour la première fois , et propose 11 autres espèces encore douteuses à l’examen des botanistes. Peu de genres anciennement conuus ont reçu une si grande augmentation d’es- pèces. En voici l’énumération. ALEPIDEA. + Calyzx 5- fidus , petala inflera , fructus ovatus, flores capitati sessiles in receptaculo hæmisphærico nudo. m Ciliaris. Aie ErRrYvnNGium. Calyx 5-fidus, petala inflexa emarginata, fructus ovatus , flores capitats sessiles in receptaculo conico aut suboy lindrico paleaceo. A. FOLIORUM NERVIS RAMOSIS. tulis rotundis. H. in Oriente. + Foliis radicalibus mulufidis. Sons 5 Campestre. 5 Dilatatum. 2 Bourgati. 6 Amethystinum. 3* Billardierii (1). E. Folüs radica-| 7* Scariosum. LE. Folis pinnatifidis libus suborbiculatis, 3-partitis , in petiolum murgine scarissum lobis pinnatifidis aut dichotome attenuatis, lacintis omnibus li- incisis undique profunde den- nearibus distantibus , caule sul- tatis, lacintis lanceolatis, capi- cato. H. in Oriente. EEE (1) Les espèces nouvelles sont marquées d’une astérisque : on s'est contenté de donner les noms des espèces connues. ( 88 ) 8 Glomeratum. ribus 3-fidis, pedunculis late- g* Comosum. EE. Fois radicalibus ralibus , seminibus squamasis. 2-pinnatifidis, capitulis ovauis , HF in Mexico. coma foliosa apice instructis. FH. in Novd Hispania. 129 Virginianum. 30 Virgatum. + Foliis radicalibus integris aut|31 Fœtidum. tanium lobatts. 32 Nudicaule. Pol "3 33* Phyteumæ. E. Biflorum foliis L- 10 Creticum. neari-lanceolats, capitulis ob- 11 Tenue. : longis , comé foliosd terminaus , 12 Tricuspidatunr. involucri foliolis linearibus de- 13 Hicifolium. Jlexis. H. in Nov Hispaniä. 14 Aquifoliam. 15 Maritimum. 34* Bomplandiüi. E: Pauciflorum , fo- 16* Asperifolium. E. Foliis omnibus liis radicalibus ovato- oblongis: tntegris , radicalibus cordatis obtusè crenatis , caule subnudo, asperis crenatis , tnvolucri fo- involucri Dons à paleis Dix liolis ovato-lanceolatis, capitulis disunctis. H. in Nov& Hispanid. ætate subeylindricis. ob in H. 35 Serratum. 36* Carlinæ. E. Foliis radicalibus lun: ceolatis profundè serratis , capi- tulis ovatis, comé foliosä , apice: instructis, involucri foliolis lan- ceolatis supernè lævibus luteis. I. in Novd Hispanid. 37* Gracile. E. Folis radicalibus el- lipücis obiusè crenatis , capitulis minimis amethysünis , involucri Joliolis linearibus supernë læ- vibus luteis. H.in Nov Hisp] paris. 17* Oliverianum. E. Folüs radica- libus cordatis ,caulinis profundè 3-lobis, capitulis subcylindricis , involuert foliolis 12, rigidis li nearibus dentato-spinosis. H. in Oriente. 18 Alpinum. 19* Falcatum. E. Fois radicalibus cordatis , caulinis subdigitatis lacinüs falcats deflexis, capi-| tulis rotundis , caule wvirgato. ARE à H. 1n monte Libano. 38* Stellatum. E. Fois lineari lan: ceolatis , obtusè crenatis, capi- tatis minimis amethystinis , invo- lucri foliolis ovatis supernè lu- teis lævibus. H.in Amer.merid, 20 Planum. 21 Dichotomum. 22 Corniculatum. 23 Rostratum. 24 Triquetrum. 25 Pusillum. 26* Nasturtiifolium. E. Fos omnibus lanceolatis , apice dilatatis sub- B. rorionum NnERvIS SIMPLIcIEUS pinnatifidis , capitulis ovaüs, BARALLEUTS, sessilibus. H. in Americé merid. 39 Humile. 4o Subacaule. ; 41 Aquaticum. 27 Vesiculosum. 42 Longifolium. 28* Cervantesü. E. Sureulis decum-|43* Gramineum. E. Fois Uinearibus an: bentibus, foliis floralibus linea- gustissimis remote ciliato-spino= : ( 89 ) sis, caule 2-floro, capitulis ovatis\46* Proteæflorum. E. Fois dense con- subamethystinis. H. in... gestis semi-imbricatis lanceo- ou latis, capitulo unico oblongo 44* Bromeliæfolium. E. Folis dentes maximo, involucri foliolis nu- subulaios magnos gerentibus, ra- merosis superne lævibus. H. in dicalibus late linearibus longis- Nov& Hispanid. Ÿ simis, floralibus carinats, ar- cuatis , involucri foliolis supernè|47 Monocephalun. læpibus) Hire" 48* Cymosum. E. Folüs inferioribus linearibus canaliculatis, dentes 45* Humboltdii. E. Foliis lanceolato conjugatos subulatos longissimos linearibus confertim ciliato-spi- gerenübus , superioribus pinna- nosis, spinis conjugatis rigidis ; tifidis , involucris subdecaphyllis. caule supernè angulato, capitulis ÏT. in Nové Hispanid. : * oblongis conglomeratis. {. in Nov Grenadd. 49 Ebracteatum. C. D.S. MINÉRALOGIE. Note sur une nouvelle variéte de Strontiane carbonatée ; par M. HAUY. JE dois la connoissance de cette variété à M: Petersen , amateur éclairé en minéralogie. Le morceau dont il a bien voulu disposer en ma faveur, est un assemblage d’aiguilles groupées confusément , libres dans une partie de leur longueur , d’une couleur blanche ow rise, avec un éclat très-vif qui se rapproche de celui que les Allemands den sous le nom d'éclat adamantin. M. Petersen m’apprit que ce morceau provenoit des environs de Freyberg , et qu'on l’avoit regardé en Allemagne comme une variété d’Arragonite. Je présentait aussi- tôt une aiguille de cette substance à la flamme d’une bougie, et elle y resta sans se disperser en poussière blanche, comme cela a lieu par rapport à l’Arragonite. La pesanteur spécifique que j'ai trouvée d'environ 5,6, me confirma encore dans l'opinion que cette substance ne pouvoit être associée à l’Arragonite dans laquelle la pe- santeur est toujours au-dessous de 35. Un fragment mis dans l'acide nitrique s’y est dissous en partie; mais l’acide ayant été étendu d’eau, la dissolution devint complète. Les aiguilles vues à la loupe offroient dans leurs fractures des imdices de facettes inclinées à l’axe , situées de différens côtés , mais dont je n'ai pu déterminer ni le nombre ni les inclinaisons. D’après ces différens résultats , on ne pouvoit balancer qu'entre la Strontiane carbonatée et la Baryte carbonatée. M. Tondi ayant reconnu de l’analogie entre la substance dont il s’agit et un morceau de Strontiane carbonatée aciculaire qui est dans sa coilection, présuma qu’elle étoit une variété de cette dernière substance. Une expérience fort simple vérifia la conjecture de cet habile minéralogiste. Ayant plongé SOCIÈLE PHILOM, INSTIT. NAT. 28 Déc. 1807. : (90) un papier dans Ja dissolation par lacide nitrique, et l'ayant allumé à la flamme d'une bougie, nous le vimes brûler en répandant une belle lumière purpurine , ce qui est un des indices les plus pro- noncés de la Strontiane carbonatée. J’avois remis , dès le commence- ment, à M. Chenevix un fragment de la même substance , en le priant de le soumettre à des expériences chimiques, et quelques jours après ayant rencontré ce savant célèbre, je lui fis part de mes résultats, et il} m’apprit que les siens l’avoient conduit à la même conclusion. On a ici une nouvelle preuve de la supériorité des caractères physiques et chimiques sur ceux qu'on appelle caractères extérieurs. Sur une nouvelle substance minérale de la classe des sels; nominée Glaubérite ; par M. BRONGNIART. La forme du Glaubérite est celle d’un prisme oblique très-déprimé et à base rhombe ; -les angles du parallélogramme de la base de ce prisme, sont de 76° et de ro4°. Les angles d'incidence du parallé- logramme de la base sur les pans adjacens, sont de 142°. Enfin l'incidence de la base sur l'arête, contigue à un angle aigu de cette base, est de 154°; les faces de la base sont généralement planes , nettes et même brillantes ; celles des pans sont au contraire chargées de stries parallèles aux arêtes de la base. On découvre par le clivage des joints très sensibles et parallèles aux bases, on en découvre d’autres moins nets, qui sont parallèles aux arêtes de la base, et qui sont inclinés de ro4° environ sur les précédens. Les observations donnent pour forme primitive de ce cristal un prisme oblique à base rhombe. : Ces cristaux sont ou presque limpides ou d’un jaune de topase , ils conservent à l'air leur solidité et leur transparence , pourvu qu'ils n'aient_point été mouillés. ‘ Leur dureté est supérieure à celle de la Chaux sulfatée, mais ils sont moins durs que la Chaux carbonatée. À Le Glaubérite exposé au feu se fendille , décrépite et se fond en un émail blanc; mis dans l’eau, sa surface devient d’un blanc laiteux, le cristal devient en peu de tems complètement blanc et opaque. Retiré de l’eau et séché, il ne reprend pas sa transparence, mais l’é- corce blanche tombe en poussière , et si on l’enlève complètement, on découvre le noyau qui reste sans altération. C’est la seule substance minérale qui possède cette propriété. La pesanteur spécifique du Glaubérite est de 2,75. Ce sel, dont les cristaux ont au premier aspect quelques ressem- blances avec ceux d’axinite, et dont les fragmiens ressemblent un - (91) peu a de la Chaux sulfatée, diffère essentiellement de ce dernier sel, tant anhydre que pourvu d’eau de cristallisation , par sa forme primitive et par les formes secondaires qui en dérivent. Il est composé , suivant l’auteur de ce mémoire , de chaux sulfatée anhydre 0,49 De soude sulfatée auhydre OI 100. M. Brongniart sest assuré qu'il ne contenait pas d’eau , non-seu- lement par plusieurs calcinations à la température de l'argent presque fondant , mais encore en le distillant suivant la méthode de M. Ber- thollet , avec de la limaille de fer, il n’a point obtenu de gaz hydro- gène. Il a démontré la présence de la soude sulfatée par la dissolution et la cristallisation qui lui a donné des cristaux bien déterminés de sulfate de soude. Il a reconnu le sulfate de chaux en décomposant ce sel, tantôt a l’aide du carbonate d’ammoniaque et tantôt au moyen de l’oxalate d’ammoniaque. Comme il n’a eu de perte que celle qu'on ne peut éviter dans les opérations de chimie faites avec le plus de som, et que cetle perte n'a pas été d’un centième , il a supposé que ce sel ne contenoit point d’autres matières pondérables et essentielles que les deux sels désignés plus haut; et pour en étre encore plus sûr , il a recherché avec attention si ce sel double ne contiendroit pas quelques phosphates, borates ou muriates , qu’on auroit pu y soup- çonner en raison de son gissement. Le Glaubérite à été rapporté d'Espagne par M. Duméril , il ne s’est encore trouvé qu'a Villarubia près d'Ocänna , dans la nouvelle Castille. H est en cristaux isolés ou groupés entre eux et disséminés dans des masses de sel gemme. M. Brongniart n’a: encore trouvé :ancune men- tion de ce minéral, ni dans les ouvrages des minéralogistes, ni dans les voyages en Espagne, qu'il a pu consulter. ANATOMIE COMPARÉE. Extrait de deux Mémoires contenant la détermination des pièces osseuses de la tête des crocodiles et des oiseaux ; par M. GEOFFROY SAINT-HILATRE. A LA La RL , Le crâne est composé dans tous Îles animaux vertébrés par l’assem- Anwazes pu Mus. blage d’un certain nombre de pièces, dont la forme , l'étendue et le D’Hisr. nr. T. 10, pourtour ne se voient distinctement que dans de très-jeunes sujets : Page 249 et 342. elles paroïissent au premier appercu avoir le même arrangement, et il (92 ) étoit naturel de leur attribuer le même usage, puisqu'elles contribuent dans tous les animaux vertébrés , à faire partie d’une boëte et de cellules destinées à contenir le cerveau et les organes des sens; mais jusqu'ici on n’avoit examiné ces différentes parties que dans les êtres du premier rang, et! l'on n'avoit sur celles des autres animaux, que Augite du Nord, . par Vauquelin.. par Simon. . Silhee7-052%00 2 Silice. 59,00 Chaux 19,20. Chatte 2550 Magnésie . . 10,00...Magnésie . . 7,00 Alumine . . 3,33...Alumine. . . 3,50 Oxide de fer. 14,66...O0xide de fer. 10,50 -manganèse. 2,00.. .- manganèse. 2520 . Perte. . . 4,8r..:1Chrôme,trace .... autre): 0;5a 100. 99,5 o Tome. N°. 7, 1e. Année. HT 20 4 73,50 aie 6,50 Are 7,50 'e *4;75 b 0,50 à I 99:75 _ Analyse de la Scapo- lithe ; par le même. Sen 70 Brongniart ; £. 2, D. 520.) P. S. de 2,691 à 2,755. Parties constituantes. SIC EE MP D 300 Alumine. . ...°:#:#%5,00 Chaux.#0797 5 HA 13,75 Magnésie . . . . . 7,00 Oxide de mangan. 4,00 Oxide de fer. . . . 2,00 LSOude Ni Etheo 5 6850 Bemoltie ÉD MO 99,29 A1 ( 326 } Analyse de deux Monnotes chinoises; par M. KLAPROTE. Monnoie ancienne , du poids de | Monnoie plus moderne , du poids 71 grains, de 62 gr. Dante 0 47,79 Gnivre.: : . . 1 05600 Plomb se PNR 0020 Biombe sue 4,00 Etain. ne 8,00 Ham me fe 1,50 71 62 Analyse d'un Sabre antique, par le même. CUIR RE RARES LU re SAUT oN se Le nee ane re OC00) TAN Re AE OLA A Ar a At ns II 100 Analyse d'une espèce de Faucille ; ou Couteau courbe antique trouvé à Merz, près Muhirose. | Cuivre SR ENPER DRRRMRENR ET Re REED UNS CAES TES RAS MAR RAA CRE A CR OANR PAPERS L NRA PRE SA ARE ES TRTeS 100 Analyse d’un Instrument de | Analyse d'un Bronze grec, mnêéme forme, trouvé dans fragment d'une boucle d'ar- l'ile de Rugen. mure. * Cuivre. . : 87 Cuivre 89 DENT COMME LE - 15 Ébnnils, + GUIN 2 AE II 100 100. Analyse dun Anneau antique. Analyse d'un Clou antique: (OMR OO dE RO COUT Cuivre 007270 ain il 206.14 Po Étaun.: REUe 2,25 100 - . 100 Ca25) Analyse de lalliage des Che- vaux du quadrige de Clio, Analyse d'une Coupe antique. connus sous le nom de Che- vaux de Corinthe ou de Fe- nise. CHINTEr SOMME 86 Core 00 2)07 7008 EAU SARA PE NES PTE 14 PRE Peau 7 100 1000 Détermination des proportions des parties constituantes de plusieurs Substances acides et salines ; par M. BERTHIER. Journ. nes Mines, Muriate de baryte desséché au Id. cristallisé. ; No deu ti at TOUSE» Banmien he. ee 4 O7 © Baryle + . + . + +. HO LAGIde ss ne ANA Acide muriatique. . . . 247. ŒEau. . . . . . . . . . 15 1000 100 Muriate d'argent, par M. Berthier. | Id. par M. Proust. (7. J. dePh., £. Â9,p. 224). . Acide muriatique . : . + 183 ; Argent » + + 34 «1. 750 | Acidemuriatique: + .:4. 180 Oxipene. . Lee A GR Argent AUS dt: SmbE Oxigène.. + . + + + . 69 1000 1000 Phosphate de chaux. Phosphate de plomb. Chaux. + + . ! . .! .2305# | lOxrdelblancde plomb... 59,5 Acide CAC EOMPIR TEO LEO e D 0 6 Acide e GS etdietre le rte. te 22,5 100 100 Phosphate de fer au maximun. Phosphure de fer. Oxide rouge de fer. . . 52 Fer. PB O8 OLD 180 Acide phosph.. . . . + .« 48 | Phosphore . 4 . . + . . | 26) 100 100 SOCIÈTÉ PHILOM: ( 128 )? Phosphate de manganèse. Phosphate de manganèse avec excès \ de base. Oxides Acidefphosphe 20. Paoli Ode, enr Re 702 NE Acide ont ENCRES 100 Acide phosphorique. Détermination , par M. Rose (Voy. le n°. 3 du Bull. pag. 63). Phosphore” 2 2 60 ; Oxbenee ne PM OS SE ME PPosnhure ts 0 RENNES IDxieène Ne ULTIME 100,0 HV: C D ; Extrait d'une Letire de M, Gehlen, sur la décomposition de la Potasse par la pile de Volta. M. Ritter a trouvé que la meilleure méthode d'obtenir la substance d'apparence métallique en quelque quantité, et de la défendre contre l'action trop oxidante de l'air, est celle de mettre un globule de mer- cure sur le morceau de potasse , et d'y insérer le fil de pôle négatif. On obüent aussitôt de celte manière un amalgame qui se fige en re- froïdissant , et qui, mis dans l’eau, développe un courant impétueux de gaz, sans, cependant s’enflammer ; le mercure reste et redevient liquide ,. et l’eau est alcalisée. rte ÉCONOMIE RURAL E. Extrait d'un Mémoire relatif aux maladies des vers à soie S par M. NYSTEN. M. Nysrex a été chargé , par le ministre de l’intérieur , d'aller faire des recherches dans les départemens méridionaux sur les causes de la muscar- dine, la plus meurtrière des maladies auxquelles les vers à soie sont exposés, afin de rechercher et d’indiquer les moyens de la prévenir. En observant la muscardine pendant les années 1806 et 1807, M. Nysten a été con- duit à étudier une autre affecuon maladive également très-pernicieuse que l’on désigne sons le nom de morts blancs ou de morts flats. On ne peut reconnoître par aucun signe distinct l’une ou l’autre de ( 129 ) ces maladies , avant la mort des chenilles : on observe seulement chez elles de linappétence, de la langueur et un ralentissement três-marqué dans les battemens du vaisseau dorsal, seulement quelque tems avant la mort. Aussilôt que ces vers succombeni à la maladie, leur corps devient mou et flasque, et il reste tel dans les morts flais, qui ne tardent pas à se moisir Ou même à entrer en putréfaction dans les vinet-quatre heures , et dans l'intérieur desquels on ne relrouve qu’un liquide brunûtre d'un odeur infecte. Les muscardins, au contraire, reprennent de la fermeté après leur mort, ils ont d’abord une teinte rougeûtre ; mais au lieu de se pourrir, ils se durcissent par degré en restant à-peu-près dans la position où ils sont morts eten se desséchant complètement. Le nom de muscardins qu'on donne en Languedoc et er Provence à ces chenilles mortes, est à-peu-près synonyme de dragées et on les désigne ainsi parce que leur corps, lorsqu'il a été exposé à l'humidité, ou quil est resté dans la litière , se couvre d'un duvet cotoneux d’un très-beau blanc, que M. Nysten regarde , non comme une moisissure ; mais comme le produit d’une exsudation à travers la peau. Il y a trouvé en eflet, par l’analvse, du phosphate de chaux ; un muriate, et deux substances animales dont l’une seulement est soluble dans l’eau et préci- pitable par la noix de galles. M. Nysten a trouvé de l’acide phosphorique libre dans_les humeurs des chenilles muscardines , lorsqu'il les a examinées 36 heures après leur mort. Il croit que cet acide se développe seulement alors et qu'il augmente en proportion pendant quelques jours. Il attribue en parte à cet acide le raccornissement des solides ; il a reconnu l'existence de ce même acide dans le corps des chenilles saines d’ailleurs , mais qu'il avoit fait périr volontairement pour les dessécher. Plusieurs mois après la mort des muscardius l’acide, tout-à-fait com- biné avec les organes, ne se rend plus sensible aux réactifs ; il paroît qu'il se combine avec l’ammoniaque ; car l’eau de chaux dégage cet alcali lorsqu'on la verse dans une décoction de ces vers. La cause de la muscardine n’a pas son siége dans les organes, ni dans la matière de la soie ; car on l’observe depuis la première müe jusque dans la chrysalide, La muscardine et les morts flats n'attaquent souvent que quelques chenilles , on y prête alors peu d’atiention ; mais souvent ces maladies sont épidémiques et ravagent des magnauderies entières. En visitant tous les établissemens remarquables en ce genre dans les départemens de la Drôme , de l'Isère, de Vaucluse , du Gard, des Bouches- du Rhône, du Var, des Alpes maritimes , de la Stura et du P6, M. Nysten s’est assuré qu'aucune exposition ne les metioit à l’abri de ces épidémies. Il à reconnu qu’elles se manifestoient plus fréquemment dans les grands. ( 130 ) À établissemens. Il a aussi observé que la muscardine paroissoit plus communément dans les endroits arides et sabloneux que dans les ter- reins ferulés et habituellement humides; que les deux maladies, prin- cipalement dans le dernier âge des vers , se déclaroient plus particu- lièrement à l’époque de cette chaleur accablante qu’en nomme la toufje, dans le midi de la France ; que toutes deux, mais sur-tout la muscardine paroissoit se développer dès le premier âge des vers, lorsqu'il y avoit eu quelque faute commise dans la maniere de les faire éclore ou de les élever , comme quand on n’a pas eu lattention d'ouvrir souvent les nouets pour remuer la graine, ou lorsqu'on a négligé d’entretenir la propreté ; quand on a mal distribué la feuille ou qu'on n’a pas renouvellé l’air de la -magnauderie. Par des expériences directes faites sur des vers à soie sains, M. Nysten a reconnu que quoique les diverses qualités de feuilles de mûriers aient uñé influence sur la nature de la soie, elles n’ont aucune action sur le dé- yeloppement des épidémies, Cependant il a obtenu quelques morts flats en exposant des vers à une chaleur humide dans un espace irès-resserré, ou aux exhalaisons d’une litière putréfiée , il est aussi parvenu à dé- terminer une muscardine épidémique ; mais il n'ose tirer de cette expérience aucune induction, parce que l’action de la toufle est venue woubler , ou plutôt, trop favoriser, les expériences. L'analyse de l’air des magnauderices infectées ne lux a rien fait con- noître de remarquable ; mais les recherches sur la respiration des chenilles lui ont présenté quelques observations intéressantes. Il à re- connu , par exemple, que l’aix expiré par les vers, est moindre en volume, que le gaz inspiré, que l’asphixie a lieu avant que tout le gaz oxigène de l'atmosphère dans laquelle ils sont plongés, soit tota- lement absorbé, que toute asphixie, qui ne dépend que du défaut de gaz oxigène , peut être combattue 10 ou 12 heures apres que le ver ne donne plus signe de vie ; que les chrysalides , quoiqu’ayant besoin de gaz oxigène, peuvent continuer de vivre pendant quelques jours dans un espace hermétiquement fermé et très - circonscrit , dont elles absorbent tout l’oxigène. Aucun gaz connu n’a produit la moindre influence sur la muscar- dine , il en a été de même des circonstances les plus variées de l’at- mosphère. Cependant une chaleur étouffée, jointe à l’humidité et à l’encombrement ont déterminé une épidémie de morts flats. M. Nysien a reconnu par des expériences exactes, que la muscar- dine étoit contagieuse pour les vers sains mêlés sur les mêmes tables, avec les vers malades et seulement par le contact. Il à aussi prouvé que cette maladie n’est pas héréditaire, ni importée qu’elle est com- mune à un grand nombre de larves de lépidopières et même à celles de plusieurs coléoptèrés. (Rae) C'est en vain que l’auteur du Mémoire dont nous présentons l’ana- lyse, a cherché à diminuer la mortalité dans des magnauderies infectées , à l'aide des fumigations. Les deux maladies sont si aigues que lorsqu'une fois elles se sont développées, elles font périr les chenilles malades avent qu'on ait pu aérer suflisamment le lieu où on les élève. Aussi c’est principalement vers les moyens préservaufs ou prophylactiques que M. Nysten a dirigé ses recherches ultérieures. Voici ceux qu'il propose. Si l’on fait éclore les œufs dans les étuves portatives appelées cou- veruses , on aura la précaution de n’élever d’abord la température qu’à 14 où 15° R. On augmentera chaque jour d’un degré jusqu'au 23 ou 24<.— Les vers à soie seront placés dans un lieu propre, bien aéré ; à la température de 19 à 20° et nourris avec de la feuille tendre et fraîche , sans être mouillée. M. Nysten indique toutes les précautions convenables , pour éviter la maladie ; 1l détermine les proportions entre la grandeur d’une magnauderie , le nombre des tables et la quantité de vers qu’on y doit élever. Il faut proportionner le nombre de repas à l’'appéut des vers, éviter de leur donner de la feuille trop épaisse , dé- liter souvent et ne pas laisser la litière dans la magnauderie ; établir des ouvertures dans les combles et à la partie inférieure; laisser ces soupiraux constamment ouverts, excepté dans les tems de toufle ; faire évaporer de l’eau; arroser les murs et les tables dans les jours trop secs; tous moyens que l'expérience a démontrés eflicaces. M. Nysten termine son Mémoire par quelques considérations sur la maladie des passés, sur la claïirette , sur la jaunisse , sur la grasserie et sur les vers courts ; il indique les causes les plus fréquentes de la plupart de ces maladies dont plusieurs peuvent être prévenues par les. moyens qu'il indique. ANNONCE: L’arr de composer des pierres factices aussi dures que le caillou, et recherches sur la manière de bätir des anciens , sur la préparation, l'emploi et les causes du durcissement de leurs mortiers. Ouvrage dans lequel on enseigne les moyens de fabriquer en pierre factice, des conduits d'eau, des pompes, des auges, des bassins, aqueducs , réservoirs , terrasses, grands carreaux pour construire des murailles , tablettes pour couvrir les murs , et où l’on donne la manière d’exéeuter des pavés en compartimens ou mosaïques-avec des mortiers: colorés, imitant le marbre, de mouler des bas-reliefs et autres cons- tructions dans l’eau el en plein air. : Par M. Fleuret , ancien professeur d'architecture de lEcole royale militaire de Paris. (Se) À Paris, chez Magimel , 1807, x vol. in-4. de texte avec 32 planches contenant 267 figures. { L'art de composer les mortiers et les cimens porté à un grand degré de perfection chez les anciens, semble être ignoré des peuples mo- dernes , si l’on en juge par le peu de solidité avec laquelle sont cons- iruits la plus grande partie des monumens publics. Les Grecs et les Romains bâussoient non-seulement avec plus de solidité qu'on ne le fait aujourd’hui , mais leurs procédés étoient beaucoup plus économiques que ceux dont nous faisons usage , quoique les matériaux dont ils se servoient fussent les mêmes. La supériorité qu'ils ont en ce point sur les peuples modernes consiste uniquement dans le choix des matériaux , dans la préparation qu'ils savoient leur donner, et dans la manière dont ils les employoient. C’est en étudiant les passages des ouvrages anciens qui traitent de cette parue de l'architecture , et en examunant avec soin les constructions des Romains qui existent encore, que M. Fleuret est parvenu à composer des cimens et des mortiers susceptibles de prendre la dureté de la pierre, et qui peuvent trouver un emploi non- seulement dans la construction des édifices, mais encore dans une grande diversité d’objets , ainsi que l’auteur l'annonce dans le titre de son ouvrage. La quantité de travaux de ce genre quil a exécutés , l’expérience qu'il a acquise pendant trente années sur cette matière, et les essais faits dernièrement au conservatoire des arts sur la solidité de ces ci- mens , prouvent la bonté des procédés dont il donne la des- cripuion. ià .. M. Fleuret à fait graver avec beaucoup de soin les machines, usten- siles et autres objets nécessaires pour faciliter l'intelligence et l’exécution des différens travaux qu'il propose. Son ouvrage peut être très-utile non-seulement aux propriétaires qui construisent des bâtimens, mais encore à ceux qui veulent faire des conduits d’eau, des bassins , des citernes , des réservoirs, des bains, des auges , des terrasses, des parquets, des crépis , etc. Il seroit à desirer pour les progrès de l’ar- chitecture que les personnes adonnées à cet art, voulussent employer les moyens indiqués par l'auteur ; et si ces moyens ne sont pas entiè- “ :rement neufs, ils sont au moins trop népgligés , et ils demandent une applicauon générale , sur-tout lorsqu'il s’agit de monumens publics. C, P. L. L'abonnement est de 14 fr. pour les départemens , franc de port; et de 13 francs . chez BERNARD , éditeur des Annales de chimie, quar des Augustins, n°. 2h, s NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. mn MAD ULe. PR ne ah Dire ANATOMIE. | Extrait d'un mémoire sur l'analogie qui existe entre tous les os et les muscles du tronc dans les animaux; par M. C. DUMÉRIL. L'auteur , dans la première partie de ce Mémoire, démontre par Insrir. nav. des détails descripufs, dont il nous est impossible de présenter ici 13 ej aa Fév. 1808. l'extrait, la grande analogie qui existe entre toutes les pièces de la colonne ne , Sous le rapport des usages , dés formes et du mou- vement. Il examine ainsi successivement les espèces de chaque classe d'animaux , en essayant d'apprécier à leur juste valeur le résultat des légères différences que leur échine laisse observer. M. Duméril discute ensuite si, sous le seul point de vue du mouve- ment , la tête ne pourroit pas être considérée comme une vertèbre irès-développée , et conséquemment si les muscles qui la meuvent en totalité ne seroïent pas les analogues de ceux de l’épine. Nous allons présenter ici le résumé de ce travail , en commençant par la comparaison des os, et en citant ensuite les muscles qui sont regardés énéralement comme propres à la tête, et que l’auteur considère comme es analogues de ceux de l’échine. Le:trou occipital correspond au canal vertébral ; les condyles occi- pitaux, aux apophyses articulaires ; l’éminence sphéno-basilaire , au corps de la vertebre ;/la protubérance occipitale, à l’apophyse épineuse; les tubérosités mastoïdes , aux apophyses transverses. M. Duméril trouve les preuves de ces analogies dans l’ostéologie comparée. Ainsi chez les oissons osseux, dont les vertébres n’ont pas d’apophyses articulaires , il n'y a pas de condyles, et l’äpophyse basilaire de l’occipital s'articule Tom. I. No. 8, ze. Année, 18 (154 ) | avec l’atlas par un fibro-carulage reçu dans une cavité conique, comme on l’observe sur toutes les autres vertèbres. Ceue disposition est encore plus évidente dans les oiseaux chez lesquels là facette postérieure du corps des vertèbres cervicales offre également une Surface convexe. La différence principale que présente le crâne des mammiferes , tient essen- tiellement aux modifications des deux premières vertèbres, qui sont disposées de manière à permettre la rotation. Ë C'est encore ce mouvement de rotation qui semble avoir modifié la forme primitive des muscles insérés à la tête; car dans les pois- sons, il ny a pas de différences entre les muscles qui se termiment au crâne et ceux qui s'inserent aux autres parties de l’échine, et on voit successivement leurs formes s’altérer ou se modifier dans les repules et les oiseaux. : Le muscle trapèze s'attache sur la protubérance occipitale externe comme sur les autres apophyses-épineuses de la colonne, vertébrale. Les splenius de la tête et du cou , aïnsi que le petit complezus, montrent aussi par leur insertion l’analogie des apophyses mastoïdes avec les trans- verses. Le grand complexus est semblable aux transversaires épimeux du dos et des lombes. Les droits postérieurs (grand et petit) corres- pondent aux intercervicaux et aux interépineux , avec celte particularité , que le mouvement de ginglyme latéral, exercé ‘par 14 premuère vertèbre sur la seconde , semble avoir transporté le second muscle intercervical de la seconde vertèbre sur l’occiput, et non sur l’épine de latlas qu n’exisie pas , et qui auroil géné d’ailleurs les mouvemens de rotation. Cette disposition est sur-tout remarquable dans les oiseaux. Les deux petits obliques postérieurs de la tête correspondent également aux trans- versaires postérieurs ; mais ils ont éprouvé à-peu-pres Îles mêmes mo- difications, et pour les mêmes causes. Enfin M, Duméril regarde le petit droit latéral comme lanalogue du faisceau antérieur de la pre- mière paire de muscles äintertransversaires ; et le grand ainsi que le petit droit antérieurs, comme les analogues du long du cou. Dans la troisième partie du Mémoire que nous analysons,, l’auteur compare les côtes et les os du bassin, également sous le point de vue général des riouyemens , à des prolongemens verlébraux analogues aux apophyses transverses. Il rappelle d’abord que les côtes ne se hent wès - nécessairement à l'acte de la respiration, que dans les animaux doués d’un diaphragme, et en particulier que Chez les mammifères. Les côtes, lorsqu'elles commencent à se manifester dans les animaux, ne sont réellement que des apoplyses transverses prolongées, destinées uniquement aux atlaches des muscles vertébraux., comme on l’ôbserve dans les paissons cartilagineux , les batraciens, les cécilies. Chéz les poison osseux ; ces côtes sont souvent soudées aux vérièbres ; et dans es serpens en général , elles ne sont jamais fixées en devant. Chez les: ( 455 ) crocodiles et les oiseaux , les veritbres du cou offrent déja des rudunens de côtes articulées sur leurs apophyses transverses. Les muscles éntercostaux sont analogues aux intercervicaux : comme ceux-ci, ils sont formés de deux plans; Icur volume seul , qui les rend si différens , est en rapport avec leurs usages. Les surcostaux , ainsi que les scalènes , le triangulaire des lombes, sont analogues au petit complexus et aux splenius., Les deux petits dentelés postérieurs sont semblables, sous quelque rapport, au trapèze. M. Duméril croit pouvoir conclure, des faits et des observations conte- pus dans son Mémoire , que la tête dans les quatre premières classes d’ani- maux est une vertèbre très-développée ; que les côtes et les os du bassin correspondent aux apophyses transverses des verichres, et que par con- séquent on peut étudier d’une manière générale et simplifier par à beaucoup la myologie du tronc dans les animaux à vertébres, puisque les muscles propres à la tête, aux côtes et au bassin, n’offrent réelle- ment que des variétés de forme et de longueur, lorsqu'on les comparc avec ceux qui s'insèrent aux autres parües de l’échine. GC... GÉOLOGIE. Précis du météore qui a paru dernièrement près VVeston, _ ville de l'état du Connecticut, dans W' Amérique septen- trionale , et des pierres météorigues gé'on y & trouvées. Communiqué à la Société philomatique, par M. WW ARDEN. Cr phénomène est arrivé le 14 décembre 1807. Le météore parut au nord , entre 5 et 6 heures du matin , dans une direction à-peu- près perpendiculaire à Fhorison , mais s’inclinant un peu vers l'occi- dent ; sa direction étoit curviligne , en s’écartant quelquefois de quatre ou cinq degrés du plan d'un grand eercie. Son mouvement m’étoit pas aussi rapide que celui d'un météore ordinaire. Il étoit accom- pagné d’un. corps moins lumineux, d’une forme conique, dont la longueur étoit de 10 à 12 fois le diamètre du corps, qui étoit irès-visible quand il m’étoit pas obscurei par des nuages. Le météore disparut derrière un nuage au nord-est, à environ 15° du zénith et au même nombre de degrés environ à l’ouest du méridien. Il fut visible pendant 30 secondes. Environ 40 secondes après sa disparition on entendit trois fortes détonations semblables à celles qu’auroit faites un canon de quatre livres de balles placé à une petite distance. Les détonations se suivirent rapidement, l'intervalle n'étant que de trois SOCIÉTÉ PITILOM, | (156) secondes Un bruit sourd et inégal y succéda. M. Staples , qui observa le météore, dit, que lors de sa disparition, il éprouva trois secousses successives , à chacune desquelles le.météore s’obscurcissoit, il disparut a la dernière. s Les pierres tombèrent en différentes ‘directions et à la distance de deux lieues les unes.des autres ; M. Stoly, ecclésiastique , et M. Bronson de Grunfield , qui ont visité les endroits où les pierres tombérent , ont publié un long détail des circonstances et des faits qui y sont'relatufs, dont voici le précis. ù NL En Ils se transporterent d’abord à Grunfield , où ils trouvèrent un trou dans la terre de 4 pieds de profondeur et d'autant de diamètre: La direction du trou éioit oblique, la pierre ayant tombé d’abord sur un rocher dont la surface se trouvoit brisée, et ensuite's’étoit enfoncée dans la terre. La pierre étoit cassée en plusieurs morceaux , dont le plus grand pesoit 6 ou 8 livres ; la totalité auroit rempli un boïsseau anglais , ou à-peu-près 4 décalitres. Ces messieurs en ramassérent quelques-unes , le reste ayant été emporté par les habitans. La terre du trou avoit été jetiée à 10 ou 15 mètres de distance , et l’on trouva au fond l'herbe qui couvroit auparavant la surface du sol. Le trou avoit été découvert par M. Sceley et sa femme, à 10 heures du matin , lorsqu'ils.allèrent visiter leurs bestiaux: Ils avoient vu.des éclairs et avoient entendu lexplosion. Tous les habitans du voisinage allèrent examiner le trou et lés pierres le même jour. Le second endroit que ces messieurs visitèrent , étoit la basse-cour de M. Prince, fermier , à une lieue et demie nord-est du premier en- droit. Ils y virent un trou de 4 ou 5 pouces de diamètre , et de 2 pieds 2 pouces de profondeur, dont on avoit retiré, le 14 au soir, une picrre pesant 56 livres , pareille à l’autre , tant par la texture que par l'extérieur. M. Prince ainsi que sa femme et ses fils virent les éclairs et entendirent l’explosion et la chüte de la pierre qui la suivit et qui les épouvanta beaucoup. M. Prince irouva un autre trou à 27 pieds de la maison, qui lui paroissoit avoir été nouvellement fait. Il ne vit rien dans le trou, mais ses fils ayant entendu parler de la chûte de la pierre dont on vient de faire mention , retiréerent la terre et trou- vèrent dans le trou une pierre pesant 15 livres, et dont quelques mor- ceau* en avoient été détachés par d’autres pierres qu’elle avoit ren- contrées dans sa chûte. Cette pierre est en la possession de M. Bronson. Un nommé M. Stubel passoit par cet endroit à la distance de 130 mètres lorsqu'elle tomboit. Il vit le météore et entendit l'explosion et un bruit dans l'air semblable à celui causé par un ouragan. Le troisième endroit où les pierres météoriques tomberent , étoit à deux lieues nord-est de la ferme de M. Prince près d’un grand chemin. , ( 155) Cetie portion tombant sur un rocher , étoit cassée en plusieurs mor- ceaux dont le plus grand ne pesoit que 4 ou 5 onces. Le tout n'auroit pas rempli la mesure d’une pinte. Cette pierre tomba à 28 métres de la maison de M. Burt qui, ainsi que sa femme, vit des éclairs et en- tendit l'explosion et un bruit comme si un corps étoit tombé dans un marais situé à 20 ou 28 mètres de la maison. Ils sortirent avec une chandelle pour voir ce qui étoit arrivé, mais sans rien trouver. Ce ne fut qu’au lever du soleil qu'ils découvrirent les fragmens qui avoient été brisés sur le rocher. Le marais étant rempli d’eau, n'a pas été examiné. Il paroit que le météore a été vu et l’explosion entendue d’un très - grand nombre de personnes à Weston et dans les villes d’alentour. La pierre est fortement aimantée; son extérieur est couvert d’une croûte lisse et polie. Sa cassure présente une couleur de plomb bleuitre, La portion qui tomba à Sceleyo pèse environ 100 livres Les maisons de la ville de Milford , situées à 10 lieues du point de l'explosion ont été plus ébranlées que celles du voisinage. Il paroît que plusieurs personnes ont des morceaux de ces pierres. MM. Salmon et Jenningo, de New-Yorck, en ont montré une portion qui pèse 37 livres. J'ai vu des certificats des professeurs de mathéma- tiques , de minéralogie et de chimie , au collège de Columbia, à New-Vorck, qui attestent que cette portion provient du météore qui parut près la. ville de Weston. M. Sellimom , professeur de chimie au collège de Hale, a ramassé plusieurs morceaux de ses propres mains, a M. Bruce, professeur de minéralogie à New-Yorck , a un morceau d'une pierre cui tomba à Ensisheim , en 1492, et dont les caractères extérieurs ressemblent parfaitement à ceux de la pierre météorique de Weston. Mémoire sur un noupeau genre de liquéfaction ignée qui explique la formation des laves lithoides ; par M. DE DRÉE. Les empreintes visibles de l’action du feu, dit l’auteur de ce Mé- moire, ont été longtems les seuls caractères auxquels on distinguoit les produites volcaniques. Aussi ces produits se sont-ils longtems bornés aux obsidiennes , aux scories, aux ponces. Les naturalistes de nos jours ont été les premiers à faire connoître que les masses pierreuses qui débordent les cratères ou qui débouchent par les flancs des montagnes volcaniques en 1orrens enflammés , se consolidoient ensuite en pierres très-ressemblantes aux roches attribuées à la voie humide, L'examen des INSTITUT. (28 mars 1808. j ( 138 ) matières Composant. ces courans a donné lieu à deux questions dont Îa solution est du plus grand. aintérét-pour la géologie , savoir : 1. Quelle opération a pu liquéfier les matières servant de bases aux luves et leur conserver en méme tems la constitution pierreuse ou lithoide. 2, Quellé est l’époque où se sont formés les cristaux inclus dans les laves porphyritiques. Hu # L'on a beaucoup disserté sur ces questions. Dolomieu pensoit que les laves lithoïdes étoient le résultat d’une applicauon particulière’ du calorique qui agissant sur les matières, les meltoit dans un état ‘de ramolissement sans les fondre ni les changer de nature. Il pensoit auss, que les cristaux étoient préexistans dans les, laves et que la viuri- fication ne s’opéroit que lorsque les matières ramollies se wuuvoient en contact avec l’air dans les foyers supérieurs des volcans. ë Un mémoire sur la fusion des laves et des whinstones, par Mall, des expériences faites par MM. Dartigues et Watt et des observations de M. Fleuriau de Bellevue, ont fait naître une opinion ‘contraire , celle d'attribuer la formation:ides laves lithoïdes à la dévitrification , opinion qui feroit passer toutes les/ laves lithoïdes par la fusion vitreuse pour les ramener à l’état de lpierres. Ces mêmes savans attribuoïent l'o- rigine des cristaux inclus dans les laves porphyritiques à la même opération. ; RE M. de Drée, obligé de classer la collection des laves qu'il possède et dont il va publier le catalogue, dans les œuvres dé Dolomieu, sentit la nécessité de résoudre ces questions et il entreprit en conséquence une suite d'expériences dont le but étoif de rechercher si par une application non zmmédiate, mais communiquée de la chaleur ; si en empéchant la dissipation d'aucun des principes élémentaires et l'in- troduction d'aucun agent de décomposition, on pourroit parvenir à faire passer des roches à un état de liquéfaction qui leur permit de reprendre la constitution pierreuse en $e consolidant: SE M. de Drée a choisi pour ses expériences les roches qui lui parois- soient devoir être la matière première de certaines laves et principa- lement des porphyres. Ses procédés ont été la fermeture de la ma- titre dans des vaisseaux bien clos et quelquefois la compression. Il a placé duns des étuis de porcelaine où des creusets de Hesse, le mor- ceaw le plus gros possible de la roche, et pour ne pas laisser de vide il a rempli les interstices avec Cette même roche réduite en poudre im- palpable, pressée le plus fortement possible. : 1 a recouvert ensuite la matière par une lame de mia (substance qui: par. son élasticité et sa . . (459) difficulté à fondre lorsqu'elle est en grande lame convenoit.à cet emploi ); pour empêcher le mélange avec la poudre de quartz dont äl a mis une couche ‘épaisse: et twès-tassée. Les étuis de porcelaine ont été fermés avec des bouchons Jutés à l’aide d'une matière facilement vitrifiable, et disposés ainsi dans l'appareil de compression. Les creusets ont, été renfermés dans d’autres- creusets aussi avec dela poudre de quariz ; et après avoir clos le tout par un couvercle luté avec de l'argile , ils ont été ficellés avectdu fil-de-fer. Des pyromètres deWegdvood ont été placés dans l’intérieur des étuis ou des creusets à côté de la matere. : Quant aux appareils de compression , ils ont été changés plusieurs fois et l’auteur ne donne aucun détail à cet égard. Ces expériences lui ont donné des produits qu'il divise en quatre séries s On remarque dans ceux de la première, que la poudre de porphyre, sans changer de: nature , s’est consolidée à l’état de pierre, que les morceaux ont été liquéfiés et ramollis au point de couler et de se re- consolider de même sous la constitution pierreûse , semblable à celle des laves lithoïdes, sans:que les cristaux de feld-spath du porphyre employé aient été dénaturés , ni déformés, ce Deux de ces produits, sont très-remarquables , parce qu’à la suite de la liquéfacuion;, 4l y a eu dans la partie formée par la poudre, un rapprochement de molécules. qui a produit les rudimens de cristalli- sation. L'auteur fait voir qu'aucun des produits de cette série n’a passé par la fusion:vitreuse. EN Dans les produits de la 2%, série on observe que la poudre. a été liquéfiée, mais que les morceaux n’ont point été ramollis et que l’un et l’autre Ont pris laspect de la pâte de la porcelaine; ce qui an- nonce que ces produits avoient éprouvé un commencement de fusion vitreuse. - Ceux de la 3e: série se disunguent en ce que toute la pâte des porphyres:: a passé à la fusion vitreuse complète, sans que les cris- taux de feld- spath aïent perdu leur forme;.et leur, contexture, la- melleuse. ” Le 2 Enfin les produits de la 4e.) série sont des obsidiennes homogènes, mais il"a fallu une haute température pour conduire à la dissolution vitreuse , les cristaux de feld-spath. ; dés De ces résuliats, M. de Drée conclut : que, 1 1°. Les roches ou pierres, par une:application. particulière de la chaleur ‘et dans certaines circonstances, peuvent:être conduites, à un, état de liqué- faction ignée telle qu’elles peuvent couler, sans que-pour cela ellesiperdent presqu'aucun de leurs ‘principes :cônstituans ; Sans que les. substances ‘composantes se dissolvent comme par. da fusion: vitreuse etsans qu'il. y ait même ‘aucun changementenotablé dans la:-constitution de la roche ; er. | (x40) { à tel point que cette matière liquéfiée donne en se reconsolidant, une pierre semblable à une lave lithoïde où l’on retrouve dans le même état et dausles mêmes dispositions les substances composantes de la roche. 20, Le principe général pour parvenir à cette liquéfaction ignée, est de s'opposer au dégagement des substances expansives , d'empêcher l'accès d’aucune substance étrangère et d'écarter la matitre de toute application immédiate du feu. : Dans cette opération l’action du calorique opère seulement le ramol- lissement de la matière en détruisant pour le moment la cohésion fixe des molécules , mais elle n’entraîne pas la désorganisation des substances comme dans la fusion vitreuse. L'auteur nomme ce genre de fluidité lquéfaction ignée, pour le distinguer de la fusion vitreuse qui conduit les matières minérales pier- reuses à l’état de verre ; et il désigne même cette dernière fusion par l’épithète vitreuse , pour qu'on ne la confonde point avec la fusion métallique qui a un résultat tout différent. É 3°. Les diverses espèces" de roches ou pierres ne demandent pas le même degré de chaleur pour passer à cette liquéfaction ; l’auteur , dans ce moment, ne peut assigner au juste Île terme le plus bas , ni le plus élevé ; cependant ce dernier lui paroît devoir être aux environs _de 500 du pyromètre de Wedgwood, tandis que le degré le plus bas est au-dessus de la température d’un four à chaux; car ayant: placé deux fois plusieurs essais dans un de ces fours à un feu de 72 à 80 heures , il n’a obtenu aucun ramollissement dans la matière. : … ; Une température au-dessus du terme convenable porte le trouble dans la matière etla détermine vers la fusion vitreuse. il 4°. Il ne suffit pas d'arriver au degré convenable de chaleur, il faut encore soutemir longtems cetie température et sur-tout la prolonger en raison de la grosseur des morceaux qu'on veut liquéfer , la pénétra- tion des grosses masses doit s’opérer par l'effet du tems et non par Vaugmentation d'intensité de la chaleur ; l’on sait que cette pénétrauon du calorique dans les pierres est extrêmement lente. bo. La compression n’est pas nécessaire pour les roches qui sont composées d’élémens ‘terreux et qui contiennent peu de substances expansives ; une fermeture exacte, sans aucun vide, et la mätière en assez forte masse pour qu’une portion soit comprimée par l'autre, suffisent dans ce cas. sl 6°. La compression est au contraire nécessaire sur les roches ou pierres qui ont pour élémens constituans des substances que la chaleur met ‘à l’état aériformes!! ‘12 lo p : HO AEE © 90. L'observation a démontré: à l’auteur que la poudre des roclies qu'il ‘employoit n'étant pas’ sèches, éprouvoit dans les; creusets un retrait et que ce! retrait y! formant des vides , donnoit par là accès à des subs- (rar) - tances aériformes , qui disposoit souvent la poudre à la fusion vitreuse ; pour éviter cet inconvénient , il a fait sécher au rouge la poudre de quelques porphyres , et par ce procédé la liquéfaction ionée n’a été que plus assurée , mais il faut remarquer que l’on ne peut l’employer que sur des matières qui n'ont pas pour élémens des substances gazeuses , et que la compression pareroit à tous les inconvéniens de ce genre. 8. L’addition d’une substance étrangère n’est point nécessaire. M. de Drée a fait plusieurs: essais en ajoutant du muriate de soude et du soufre, il n'a pas remarqué que cela düt changer aucune des condi- tions requises. 9°. Le rapprochement des molécules similures peut avoir lieu dans certaine matiere liquéfiée, et produire des rudimens de cristaltisa- ton, lorsque le prolongement de cette fluidité lui laisse le tems de s’opérer. 10°. La liquéfaction ignée et Ta fusion vitreuse sont deux opérations bien distinctes. — Dans la "liquéfaction ignée le calorique détruit mo- mentanément la cohésion fixe des substances sans changer leur nature. — Dans la fusion vitreuse, au contraire, toutes les substances com- posantes sont dissoutes pour former le verre, matière homogène qui n’a plus de rapport avec la matière première. La cristallisation , suite de la liquéfaction ignée citée ci-dessus article 9, et la dévitrification, suite de la fusion vitreuse annoncée par MM. Hall, Dartigues et Fleuriau , sont aussi deux opérations différentes , quoique lune et l’autre le résultat de la prolongation de la fluidité ignée. — En effet , la cristallisation est un simple rapprochement des molécules similaires qui n’ont cessé d'exister dans la matière liquéfiée. — Au lieu que la dévitrification est une nouvelle formation de substances qui s'opère dans le fluide vitreux où toutes les parties sont dissoutes , et ces substances ne sont jamais entièrement semblables à celles qui compo- soient la matière avant la fusion. 110. De ce qui précède, dit M. de Drée, on ne peut s’empécher de conclure par analogie que les laves lithoïdes sont le produit de la liquéfaction fgnée. La chaleur obscure. résultat des actions chimiques, qui se communique sans combustion aux matières dans les profondes cavités de la terre, et la compression qu'éprouvent leurs énormes masses , sont les mêmes conditions qu’exige la liquéfaction aruficielle qu'il a obtenue. Il m'écarte point par là cette grande pensée que Dolomieu a mise au jour sur la fluidité pâteuse de l’intérieur du globe ; cette hypothèse si favo- rable à l'explication de beaucoup de phénomènes géologiques ne pour- roit que confirmer et rendre plus facile cette liquéfaction ignée des laves lithoïdes. Tome I. N°. 8, 1°. Année. 19 ou (142) | 3 120, Les cristaux de feld-spath inclus dans les porphyres ne perdent à la liquéfacuion ignée , ni leur forme, ni leurs caractères essentiels. Ces mêmes cristaux résistent à l’action vitrifiante lors même que la pâte du porphyre a passé à la fusion vitreuse , et cependant cette pâie contient aussi la substance feld-spathique. Cela confirme ce principe u'une substance en mélange avec d’autres est plus fusible que lorsqu'elle orme uue masse homogène. : Ïl faut une très-hante température pour que les cristaux de feld-spath se dissolvent dans la pâte vitreuse. ù 150. Enfin , des principes établis dans ce dernier arücle , on doit encore conclure que les cristaux de feld-spath inclus dans les laves porphyritiques , soit lithoïdes, soit vitreuses, ainsi que les cristaux d’autres especes qu’on y trouve , tels que les amphigènes , les augites, etc., existoient dans la matière avant quelle devint fluide. Il est cependant, dit l’auteur, une exception à cette règle générale pour certaines laves lithoïdes, car il est de ces laves dont les petits - cristaux ont été formés pendant Ja fluidité ignée, ainsi que cela est expliqué article g. Quelques caractères particuliers à cette nouvelle for-- nation peuvent servir à les faire reconnoître. Cependant la distinction entre ces deux sortes de cristaux n’est pas toujours facile. M. de Drée termine son Mémoire en le restreignant aux conclusions ci-dessus , mais en annonçant qu'il donne suite à ses expériences ; dans l'espoir d'obtenir des résultats importans pour la solution de quelques grands problèmes géologiques. : < I fait voir ensuite que lopération qui a porté la craïe pulvérisée à la contexture du marbre dans les expériences de M. Hall, est une liqué- faction pareille à eelle qu'il indique, et non le résultat de la dévitrification x amsi que M. Hall paroît l'avoir pensé d’après l'opinion qu'il a émise: dans son Mémoire sur la fusion des laves. A. B. AGRICULTURE. ; “ Du Cotonnier ef de sa culture ; et de la possibilité eë des moyens d'acclimater cet arbuste en France, etc. etc.; par M. DE LASTEYRIE. : L'inrropucrion de nouvelles cultures utiles est un des plus grands bienfaits que l’on puisse faire à une nation. Dans l’état actuel de l'Europe, aucune nouvelle culture ne pourroit égaler en importance celle du coton. Le gouvernement s’est empressé à manifester son desir que cette plaute SocIÉTR PHILOM. Pr ini £ ( 1 40 ) pt se naturaliser en France, et à faciliter aux cultivateurs le: moyen de faire des essais : mais sans une instruction détaillée et savante sur | la manière de la culuver, sur les espèces qu'il faudroit préférer dans les climats de la France où 1l seroit possible de l’introduire , les essais des cultivateurs, laissés à eux-mêmes, auroient une divergence qui pourroit devenir fatale à cette entreprise, ou du moins en retarder sen- siblement les progrès. M. de Lasteyrie, par ses connoissances , ses voyages agronomiques dans presque toute l’Europe, et sur-tout dans les parties les plus méridionales, est bien à même de donner aux cultivateurs des instructions précieuses sur la culture du coton. Ce livre contient non-sculement ce qu'il a eu occasion de voir pratiquer , mais aussi ce que les auteurs des nations qui possèdent cette plante et la cultivent nous ont appris sur ce sujet. Les circonstances particulières de la France demandent des modifications nécessaires, qu'il propose, fondé sur les examens de ces mêmes 'ewconstances, et de la nature des diverses espèces de coton. L'ouvrage est divisé en trois parties, dont la première est destinée à démontrer la possibilité d'introduire le co- tonnier en France avec profit; la seconde expose tous les détails de la culture de cet arbuste , ses maladies, les accidens auxquels il est exposé, sa récolte, la façon de le préparer, etc. On trouve dans la troisième une notice critique de toutes les manières de cultiver le cotonnier, suivies par les difiérens peuples des quatre parties du monde. C. P.L. 2 MÉDECINE. MATLÉERE MÉDICALE. Expériences sur l’'Opium ; par M. NYSTEN. L'oriuw du commerce isolé des substances étrangères qu'il contient , étant encore un composé de plusieurs principes différens les uns des autres, On a attribué à chacun d’eux des vertus médicales particulières, Ainsi la partie aromatique de lopium paroissant, à cause de sa vola- ülité, plus propre que les autres à se porter au cerveau, on lui a attribué la propriété narcotique ; et comme les résines sont en général irritantes, on a cru que la gartie de l’oprum que l’on a regardée comme résineuse jouissoit de la même propriété, et c’est à elle que l’on a attribué les phénomènes nerveux produits par l’opium administré à une dose un peu forte. On a supposé en conséquence que la partie dite gommeuse de l’opium, isolée d’une part de la partie aromatique , et de l’autre de la partie résineuse, devoit jouir de la propriété exclusivement SOCIÉTÉ PHILOW.. | C144) L calmante , celle dont on a le plus souvent besoin quand on administre Popium. De Ià les procédés extrémement nombreux qui se sont suc- cédés , depuis plus d'un siècle jusqu’à nos jours , pour préparer l'extrait sgommeux d’opium , et l'isoler completement des autres principes. De là encore le conseil donné par plusieurs écrivains , de séparer avec soin la pellicule qui se forme pendant l'évaporation de cet extrait, et à laquelle l’on à aussi atiribué une propriété éminemment irriante. En se laissant toujours conduire par lanalogie plutôt que de consulter l'expérience , on a cru dans ces derniers iems que la matitre qui se sépare et crislallise par le refroidissement où par l’évaporation lente de l'alcool saturé d’opium, étoit le plus énergique des principes que contient l’opium, de même que l’on avoit placé peu de tems au- paravant la propriété fébrifuge du quinquina dans Je sel essentiel de cette substance. Des assertions aussi hasardées laissoient dans l'emploi de l’opium une incertitude très-grande qu'il étoit important de faire cesser par des expériences exactes. M. Nysten a entrepris ce travail dont il a présenté les premiers résultats il y a quatre ans à l’école de médecine. 1} a d'abord séparé de l’opium du commerce la partie aromatique (1), la matière extractive, la matière dite résineuse, la matière cristalline ou sel essentiel , la pellicule qui se forme pendant . l’évaporation de l'extrait; et il a examiné comparativement l’aetion de ces diverses substances sur l'économie animale , soit en les introduisant dans le canal alimentaire, soit en les appliquant sur la plupart des autres organes : il a essayé inutilement de séparer de l’opium la ma- üère huileuse doni parlent quelques auteurs. Ces expériences ont élé faites sur lui-même, sur plusieurs personnes qui ont bien voulu sy soumettre , et sur des animaux vivans; voici les principaux résultats qu'il a obtenus. : ‘ Toutes les préparations d’opium produisent sur l’économie animale les effets de l’opium brut , ou de l'extrait d’opium préparé à la ma- nière ordinaire; mais ces effets surviennent plus ou moins prompte- ment et varient dans leur intensité suivant le degré de dissolubilité de ces préparations et le degré d’altération que fe feu ou quelque réacuf leur a fait subir. La partie dite gommeuse de l’opium, qui après avoir été séparée par l’eau froide n’a subi qu’une seule évaporation , est , conformément à la proposition générale qui vient d'être énoncée, "ET de + (1) Cette partie a été séparée par la distillation d’une livre d’opium du commerce , avec environ douze onces d’eau distillée, et la cohobation du premier produit; on a retiré de cette manière 7 à 8 onces d’eau distillée, tenant en dissolution la, partie aromatiques ; (:4) toutes les préparations d'opium, et elle agit plus promptement à l’état de dissolution dans l’eau qu'à l’état solide. Ainsi cet extrait gommeux pré- paré de la manière indiquée , est plus actif que lorsqu'il a été redis- sous , filtré et évaporé un grand nombre de fois, d'apres le procédé de Cornet ; il est également plus actif que l’opium de Rousseau qu'on a laissé fermenter pendant un mois ; et celui qui a été préparé par longue digestion à la manière de Baumé , est moins actif encore que celui de Cornet et que celui de Rousseau. En effet , outre l’altération que l'extrait -d’opium a dù subir pendant une digestion de six mois dans le pro- cédé de Baumé, il a perdu une grande partie de sa dissolubilité. Aussi trois grains de cette substance ne produisent pas plus d'effet qu’un seul grain d'extrait d’opium préparé à la manière ordinaire. La matière dite résineuse, à laquelle on avoit attribué des propriétés nuisibles et très-différentes de celles de l'extrait dit gommeux, produit absolument les mêmes efleis que ce dernier; mais elie les produit beaucoup plus lentement à cause de son peu de dissolubilité , et la lenteur même de son action diminue, comme on le concoit, l'in- tensité de ses effets ; de manière qu'il en faudroit une dose beaucoup plus forte pour produire des phénomènes dangereux que lorsqu'on les détermine par la parue soluble dans l’eau. La mautre cristalline ou sel essentiel de l’opium , dans lequel M. Derosne a placé les propriétés inhérentes à l’'opium, a moins d'action que la partie résineuse. Insoluble dans l’eau , elle est moins soluble dans l’alcuol que la résine. M. Nysten , après en avoir pris quatre grains, nl éprouvé qu'une légère disposition au sommeil. La pellicule qui se sépare pendant l’évaporation, de la partie extrac- tive , et qui n'est sans doute que l'extrait altéré et rendu insoluble par l'action de l'air et même du feu, a moins d’action encore que la parue cristalline. M. Nysten en a pris cinq grains sans éprouver le moindre effet. La partie aromatique de l’opium a sur l’économie animale les mêmes propriétés que les autres préparations de l’opium. M. Nysten a pris deux onces d’eau disullée d’opium, contenant cette partie en dissolu- tion sans éprouver aucun effet sensible; mais à plus fortes doses , il a déterminé une légère ivresse et le sommeil. Quelle que soit la partie du corps sur laquelle on applique une prépa- ration d’opium , sur-tout lorsqu'elle est soluble, on produit les phéno- mèncs généraux, que détermine lPopium introduit dans -les_ organes digesüfs ; ces phénomènes que tous les physiologistes connoissent, sont pour la plupart relatifs à l'espèce de trouble que détermine l’opium dans les fonctions du cerveau , organe sur lequel cette substance agit spécialement ; mais on ne les produit pas plus promptement ni d’une | E 146) manicre plus énergique en appliquant de l’opium à la surface du cer- veau lui-même ou sur l'aracnoïde que lorsqu'on lapplique sur quel- qu'autre partie où l'absorption se fait habituellement avec activité. C’est en iujectant une dissolution aqueuse d’opium dans la carotide d’un chien qu'on le fait périr le plus promptement, et il ne faut pour tuer de cette manière un chien de moyenne taille, que ‘trois ou quatre grains d'extrait d’opium , tandis qu'il en faudroit deux gros pour le tuer , en jintroduisant dans l'estomac. L'animal ne meurt dans ce dernier cas qu’au bout d’une heure ou deux et quelquefois plus tard, . tandis que dans le premier cas, il meurt au bout de quelques mi- nultes, L’injecuon d’une dissolution aqueuse d’opium dans une veine telle que la crurale ou Ja jugulaire , fait périr un animal un peu moins promp- tement que l'injection de la même dissolution dans l'artère carotide; il en faut donc une dose un peu plus forte (1). à Une dissolution aqueuse d’opium injecté dans la plèvre ou dans le péritoine , fait périr un chien presqu'aussi promptement que lorsque limjection est pratiquée dans une veime et il ne faut pour cela que 8 à 16 grains d'extrait, Suivant la grosseur de l'animal, L'activité avee laquelle se font l’exhalation et l'ubsorpuüon dans les membranes séreuses rend raison de ce phénomène, Les eflets de l’opium sont beaucoup moins prompis et moins éner- giques quand il est injecté dans le tissu cellulaire. His ont également lieu lorsque la dissolution aggeuse d’opium est injectée dans la vessie , mas il faudroit une quantité considérable d’opium pour déterminer la mort d’un animal de cette manière, L’opium appliqué sur une large surface musculaire, produit aussi les phénomènes cérébraux qu’on observe quand il a été administré à l'intérieur, et ne fait pas perdre au muscle sa contractilité. Un cœur isolé des autres parties pendant la vie d’un animal, et plongé dans une forte dissolution aqueuse d’opium , continue à s’y contracter pendant très-longtems; les assertions émises à cet égard par plusieurs physio- logistes, sont erronées. L’opium , donné à l'intérieur, produit cepen- dant toujours une foiblesse musculaire , mais c’est en agissant sur le cerveau et nullement sur la contracuhié. L'extrait d’opium appliqué (x) M. Nysten a constamment comparé les effets de ces injections d’opium , avec ceux des injections d’une dissolution d’un autre extrait amer non narcotique ; il a par conséquent toujours distingué ce qui peut provenir d’une compression déterminée à la base du cerveau, par un liquide injecté , d’avec les effets de l’opium. D'ailleurs les effets de geite compression n’ont jamais lieu quand on fait l'injection lentement. (147) : né sous la forme d’emplâtre autour du plexus brachial ou d’un gros tronc nerveux d'un des membres d'un animal, ne produit ni paralysie, ni con- vulsions dans ‘le membre : il faudroit vraisemblablement , pour dé- terminer quelques effets remarquables par ce moyen, qu'il existàt à la surface du nerf une assez grande quantité de vaisseaux lÿmphatiques, pour qu'il se fit absorption d’une suffisante quantité de particules de cette substance ; et alors l'effet produit, dépendant de l'action du cerveau, n’auroit pas plutôt lieu dans un membre que dans l’autre. Ce n’est nullement en agissant sur les extrémités nerveuses de l’es- tomac , comme le pensoit With , que l'opium produit des effets par- ticuliers sur le cerveau. M. Nysten ayant fait sur un chien la section de la paire vague des deux côtés, a introduit dans l’estomac de cet ani- mal , après avoir laissé calmer les effets résultant de cette section (1) une suffisante quantité d’opium pour l’empoisonner ; l’animal est mort au bout de deux heures après avoir éprouvé les phénomènes ordinaires que produit lopium à forte dose , tels que l'ivresse, la somnolence et les convulsions. Cette expérience avec celles que M. Nysten a faites sur les membranes séreuses , lui fait penser que l’opium arrive au cerveau en passant dans le systéme circulatoire : cette opinion est confirmée par le fait suivant. LorsqueW’on a empoisonné un chien en injectant une dissolution d’opium dans la plévre, on ne retrouve jamais dans le thorax qu’une partie de l'opium injecté ; et lorsque la quantité d’opium n’a pas été suffisante pour tuer l'animal et qu'on ouvre ensuite son thorax, on voit que tout a été absorbé : mais la partie de lopium absorbée a échappé aux recherches chimiques que M. Nysten a faites pour la trouver. L'opium ne content pas un principe calmant et un principe narco- tique que l’on puisse isoler ; cest par la même propriété qu’il ealme et qu'il eause une espèce de stupeur, un trouble dans l'action du cerveau, un sommeil plus ou moins agité , les convulsions et la mort, suivant la dose à laquelle il a été donné. Les phénomènes qu'il produit à forte dose n% prouvent pas qu'il est irritant ; car lorsqu'on fait périr un auimal en laissant couler le sang d’une artère ouverte , il meurt souvent dans les convulsions. S1 la partie résineuse de l’opium a une propriété irritante, comme résine , cette propriété est tellement neutralisée par la propriété narcotique , qu’on ue feut guère tenir compte de ses effets: Cette substance n’enflamme pas la membrane muqueuse de l'estomac , même lorsqu'elle a été donnée à très-fortes doses. M. Nysten a reconnu par un grand (1) Cette opération a été faite en deux tems, c’est-à-dire qu’on a attendu que la plaie résultante de la section .du nerf d’un côté füt cicatrisée , avant de faire la section du nerf de l’autre côté : une portion de deux pouces de chaque nerf avoit été enlevée your empécher la réunion. ( 148) nombré d'expériences sa propriété calmante. Comme elle agit moins promptement et pendant plus longtems que l'extrait, il la conseille, et il la administrée avec avantage dans les douleurs habituelles qui accompagnent certaines maladies chroniques ; il l'a aussi employée comme topique. M. Nysten se propose de multiplier ses expériences et de les publier sous peu de tems. ZOOLOGIE. Sur le genre Glaucus; par M. G. CUVIER. Forster, en donnant ce nom d’un dieu marin au mollusque par- ticulier dont il avoit fait un genre, a de plus indiqué sa couleur. Cet animal, que la plupart des auteurs ont confondu avec les Doris ou les Scyllées, doit faire un genre à part, comme M. Cuvier a eu occasion de le vérifier. On voit, en effet, autour de sa bouche quatre tenta- cules coniques comme dans la limace. L'ouverture de l’anus et des organes génitaux sont sur le côté comme dans les Scyllées et les Fritomies. Ses branchies , considérées comme des bras par Forster, setvent en même tems de nageoires , et restent toujours dans une position horison- tale. Le Glaucus a tout le corps d’un beau bleu céleste, un peu plus âle à la base des branchies. Le milieu du dos est d’un blanc nacré, bordé latéralement d’une raie bleu foncé. Il y a en dessous une tache brune : sa longueur varie d’un à deux pouces. M. Cuvier propose de nommer l'espèce qu'il a décrite Glaucus hexapterygius, parce qu'il n’a que trois branchies de chaque côté. Il propose aussi d’appeler octopterygius l'espèce figurée par Blumenbach sous le nom d’atlan- ticus, parce que cette dernière épithète convient également aux autres espèces du même genre. C:'DA 08 ERRATUM. Dans le numéro précédent, page 123, au lieu de: que Gehlen régarde comme une sorte de camphre contenant un peu de muriate, lisez: que Gehlen regarde comme une sorte de camphre con- tenant un peu d’acide muriatique, L'abonnement est de 14 fr. pour les dépariemens , franc de port; et de 13 francs chez BERNARD , éditeur des Annales de chimie, quai des Augustins, n°. 25. NOUVEAU BULLETIN DES YS CHEN'CE S.: PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Jun: 808. EEE ED) RER een — HISTOIRE NATURELLE. ZO0 OL O GIE. es 292 punto pouxoihglhessh anus ré h 2049 9f dun ‘avisedy b Note sur, les ossémens fossiles d'hyènes; par M. G: CUVIER. Ve 2 c À # Les hyenes'ont cinq dents ‘molaires en haut et quatre'en bas ; tandis que tous les: autres animaux de la ‘méme famille en ent plus ou moins: la crête et l’épine de leur ‘os occipital sont plus élevées que dans aucun Autre animal ce qui rend le: derrière de leur tété triangulaire. ° Ces deux caractères principaux } auxquels: M: Cuviér én a réunñftrois autres moins côméluans , suflisent pour {faire reconnoître:aù prémier ‘appercules'têtes d'hyènes ; et'c’est à l’aide de cette:comparaison! qu'il les’ à découvertes parmi les os fossiles décrits par les auteurs, ‘et parmi plusieurs! ossemens qui lui ont été adressés dernièrement ou qui sont déja figurés. Ainsi les figures c. d de la planche X;della Zoologie d’Espér sont d’une hyène de la caverne de Gaylenreuth. La tête et la portion de mathoire représentées tom. V, pl. 2, des mémoires de l'académie de Manheim, par Collini qui les avoit recucillies sur une montagne des environs d'Ethstœdt ; la dent représentée par Kundman, (rer.nat. et art.-pl. Il. fig. 2), sont aussi d’un animal du genre. de l’hyène ; quoique l’une ait été donnée comme provenant d'un phoque ou d’un, épaulard , et l’autre comme ayant appartenu à un veau. M. Cuvier a aussi reconnu les mêmes osse- mens dans Îles figures du cabinet électoral de Stuttgard, dont les ori- inaux ont été recueillis dans la vallée du Necker , près de Constadt. Enfin il les à remarqués parmi les os fossiles recueillis par M. le Febvyre de Morey, à Fouvent près Gray, département du Doubs, péle-mêle avec des Ôs d'éléphans et de chevaux commé à Constadt. D’après le rapport dés diverses ‘parties du squélette comparées avec celles de l’hyène Tome I. N°. 9, 1°, Année. 20 Mus. D'Hisr, NA SOCIÉTÉ PHiLOM. INSTITUT. 24 mars 1808. (-x50 ) vulgaire dont la longueur du museau à l'anus est de 1,048 — les fossiles de Constadt et de l'ouvent auroient eu environ 1,413 ; ceux de Col- lini 1,210; et la plus grande espèce de Gayienveuth près de 1,572 mètres. On ne connoît lPanalogue vivant d’ancunes de ces espèces. , C. D. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Observations sur la manière dont certains arbres se dépouillent de leur épiderme. M. pu pPerir Tuouars, dans un mémoire qu'il a lu l’été dernier à Vinstitut , avoit annoncé que l’épiderme des bouleaux et merisiers se déchiroit d’une façon un peu inclinée à l’horison , de manière à décrire: une hélice autour du tronc de l'arbre , en: sorte qu'avec un peu de pa- tience on pouvoit dépouiller tout à fait un tronc’, et réduire cet épiderme em une bande continue irès-étroite , semblable à un ruban de queue ; il vient d'observer quelque chose d’analogue dans l’hydrangea glauca, ses tiges se dépouillent de même ; mais suivant M. du Petit-Thouars c’est le Lber- i se déchire ainsi en décrivant une hélice, tandis. que l’épiderme se bise en long, et forme une espèce de frange irrégulière sur le ruban qui en résulte. Par cette décorticaon un nouvel épiderme très - vert est mis à découvert, ce qui suivant lui est une preuve que cet arbrisseau renouvelle annuellement toute son écorce ; il prend occasion de ce fait pour annoncer que, suivant ses observations , la vigne forme pareil- lement tous les ans toute son écorce , liber et épiderme, qu’elle chasse l'ancien , et qu'il en est. de même de quelques autres arbres et arbustes, ce qu'il promet de démontrer par la suite. C. D.S. CHIMIE MINÉRALE. Observations sur la composition de l'Ammoniaque, lues à l'Institut le 24 mars 1808; par M. À. B. BERTHOELET. L'oser de ce travail est de rechercher loxigène que, d’après les expériences. . de M. Dayy, l'ammoniaque doit contenir dans la pro- portion de 20 sur 100. Un passage de la Bibliothèque britannique (T. 36. p. 593 ) dont le sens est trop obscur pour indiquer comment on peut exécuter les expériences qu'il fait connoître, renferme tout ce que l’on sait sur la mauière dont M. Davy a dù opérer. Il a donc été impossible de (151) suivre la même voie que cetillustre physicien. Mais la quantité d'oxi- gène que l'on doit trouver est si considérable, que l'imperfection des procédés ne peut entièrement déguiser la présence de ce corps. Il est même remarquable que les anciennes analyses n’offrent aucune trace de l'erreur considérable qu'on a dû commeiïtre par l’omission d'un de ses principes. Pour s'assurer que ces analyses ne sont point affectées par ce déficit, l’auteur applique aux résultats publiés en 1785, par M. Berthollet le père, confirmés depuis par le docteur Austin, et 15 ans après par M. Davy lui-même, les densités des gaz HSrORRe et azolc déter- minées par MM. Biot et Arravo, et il compare les proportions d’hy- drogene et d'azote qui résultent de là avec la densité de l’ammonia- que, gze les observations de M. Kirwan, celles de M Davy, et celles. plus récentes de MM. Biot et Arrago, fixent d’une manière récise. L'accord qui règne entre ces diverses déterminations , ainsi que Fe calcul du pouvoir réfringent paroissent iadiquer que les quantités d'hydregène ei d’azote admises dans l’'ammoniaque, s’éloignent peu de la vérité, et ne sont pas favorables à l'assertion de M. Davy. Cependant en mettant à cetie analyse les soins et l’exactitade que la perfection des instrumens et des procédés a introduits dans ces opéra- tions ,. il étoit possible que lon füt conduit à des résult ts différens. L'auteur a donc cru devoir la répéter par les moyens les plus directs. Dans cette intention , il a déterminé l'expansion que reçoit le gaz ammoniaque, lorsque , par l'effet de commotions éléctriques longtems répétées, ses élémens ont repris l’elasticité qui leur est naturelle. L'analyse du mélange gazeux qui est le résultat de ceite opération , a appris ensuite la nature et la porportion des substances qui le composent. La moyenne d'un grand nombre d'expériences indique que, lorsque l'ammoniaque est décomposée par le fluide éléctrique, son volume augmente dans le rapport de 100 à 204; et que le gaz ainsi formé, est composé de 755 d'hydrogène, et 245 d'azote. D'où il suit qu’un litre de gaz am- moniaque donne 2.04 litres d'un mélange gazeux qui contient 1.54 litre d'hydrogène, et 0.50 litre d'azote. Or des nombres rapportés dans le mémoire de MM. Biot et Arrago sur le pouvoir réfringent des gaz, on déduit que à o de température, et sous une pression de 0.76 mètre , le litre de gaz hydrogène pèse 0.095 grammes; le litre d'azote 1.259 grammes, et le litre d'ammoniaque 0.775 grammes. Ainsi la somme des poids d'hydrogène et d’azote extraits de 0.775 grammes d'ammoniaque, est 0.776 grammes: ce qui donne pour les proportions de l'ammontaque exprimées en poids 15.87 hydrogène, 81.13 azote. | j L'auteur tre de là celte conséquence : //ammoniaque est composée d'hydrogène et d'azote , et l'on ne peut y trouver d'oxigène , à moins rs (:15o. ). + que, pär des procédés inconnus jusqu'ici, on ne parvienne à en extraire des gaz qu'on a toujours regardés comme l'azote et T'hy- drogène. purs. ; Le gaz recueilli en décomposant l’ammoniaque dans un tube de porcelaine incandescent contient les mêmes proportions d'hydrogène et d'azote que le précédent. Dans une expérience de ce genre où Von a décomposé 20 litres de gaz ammoniaque avec toutes les pré- cautions nécessaires pour condenser l’eau qui devoit se former si l’am- moniaque conienoit + d’oxigène , on n'en à point obtenu. Ea décom- position par l’éuincelle électrique ne laisse appercevoir aucune trace d'humidité , ni d’oxidation lorsqu'on emploie un excitateur de fer, et cependant l’un ou l’autre de ces effets seroit infailliblement pro- duit sil y avoit de l’oxigène dans l’ammoniaque. dd On devoit regarder le fer comme un agent propre à faire recon- noître l’oxisène, et il.étoit d'autant plus naturel d’avoir confiance en ses indications qu'on annonce qu'il a servi pour cet obje: à M. Davy. Mais ce métal sounus à la chaleur rouge à un courant de gaz ammoniaque m'a éprouvé qu'une augmentation de poids pres- qu'inappréciable. Il est en même tems devenu d’une fragilité extra. ordinaire : phénomène que l'auteur se propose d’éclaircx dans un’ mémoire particulier. Ce fer dissous ensuite par l’acide muriatique à donné. la proportion d'hydrogène que l’on obüent ordinairement Les proportions d'hydrogène et d'azote extraites de l’ammoniaque étoient les mêmes que dans les expériences précédentes. On ne peut néan- moins rer de cette dernière expérience aucune induction relative à la présence de l’oxigène dans! lammoniaque ; car ce gaz ramène com- plettement à l’état métallique l'oxide ‘rouge de fer. L’hydrogène jouit. également de cette propriété ;"Iorsqu'on le fait passer sur l’oxtde porté , dans un tube de porcelaine, à une température suffisamment élevée. Cét exemple remarquable des modifitätions que Taffinité recoit, par le concours d’autres forces, avoit été apperçu. par Priestley. Mais on s’étoit alors refusé à admettre un fait qui paroissoit mconciliable avec: ) ER AIE i ) SANET : la doctrine des affinités. : US Depuis. que ce ménioire à été lu à lfnstitut, MM. Thénard et Gay-Lussac ont soumis le gaz ammoniaque desséché a l’action du métal extrait de la potasse qui se comporte avec les autres gaz comme un corps doué d’une affinité pour l’oxigène- égale à celle des agens- les plus énergiques. ls n'ont observé aucun indice d’oxidation. L'action réciproque du métal et de l’ammoniaque a cependant présenté à ces chimistes, des phénomènes particuliers qu'ils ont déja commumi- qués à l’Instiui. À cu bol A C2 2,4% RTE ER PTE 7 (1H4 ) Note sur les métaux de la potasse et de la soude ; par MM. GAY-LussAC eé THENARD. Lorsque nous avons annoncé le sept mars dernier, à la classe des sciences mathématiques et physiques de l'Insutut, que nous étions parvenus à nous procurer en trés-grande quantité, par des moyens chimiques , les métaux de la potasse et de la soude , nous nous soin- mes. contentés d'indiquer , d’une manière générale, comment on devoit faire l'expérience pour les obtenir ; mais comme jusqu'a présent un grand nombre de personnes l'ont répétée sans succès, nous croyons utile de la décrire avec détail. On prend un canon de.fusil trés-propre dans.son intérieur; on en courbe la partie moyenne et l’un des bouts, de manicre à le rendre parallèle à l’autre; on couvre cette partie moyenne qui doit être fortement chauffée d’un lut infusible, et on la remplit de limaille de fer très-pur, ou mieux de tournure de fer bien broyée ; puis on dispose le tube en l'inclinant sur un fourneau à reverbère ; ensuite on met de l’alcali très-pur dans, le bout supérieur, et on adapte . une allonge.bien sèche, portant un tube, bien sec lui-même au bout inférieur. Les proportions de fer et d’alcali, que nous employons ordinairement, sont trois parties du premier et deux parties du second ; mais on peut les faire, varier. L'appareil ainsi disposé, on fait rougir fortement le canon de fusil. en excitant la combustion , au moyen d’un soufllet de forge , ou d’un tuyau de tôle qui détermine une plus vive aspiration. Lorsque. le tube est. extrémement: rouge, on fond peu-à-pew l’alcah qui par ce moyen est mis successivement en contact avec le fer, et converti presqu'entièrement en métal. Dans cette opération, il se dé- gage, en même, tems que le métal se volatilise , beaucoup de gaz hydrogène qui quelquefois est irès-nébuleux , et qui provient de leau que contient l’alcali : on est même averti que l'opération touche à sa fin , quand le dégagement des gaz cesse. Alors on retire du feu le canon qui n'a nullement. souffert, si les luts ont bien tenu ; et qui au contraire est fondu, si les luts se sont détachés. On le laisse re- froidir , et on en coupe l'extrémité imférieure près de lendroit où elle sortoit du fourneau: c’est dans cette ex/rérnité inférieure et en partie dans l’allonge qu’on trouve le méïtai. On l'en retire en le détachant avec une tige de fer tranchante, et en le recevant soit dans le naphte soit dans une petite éprouyette bien, sèche. : Pour l’obtenir plus pur encore , on le passe au travers d’un nouet de linge dans le naphte même, à l’aide d’une température ei d’une compression convenables. Ensuite on réunit en masse celui de la potasse, en le comprimant dans un tube de verre et le fondant de nouveau, Mais comme celui (154) de la soude est liquide au-dessus de zéro, avant de lui faire subir cette opération , il faut le congeler en le mettant dans un mélange ‘refroi- dissant. On peut cependant aussi parvenir à le réunir par une légère agitation. I faut éviter lorsqu'on prépare ces métaux, d'employer des substances contenant du carbone ; car ils en retiendroient une plus ou moins grande quantité, et jouiroient de propriétés très-variables. Si on suit exactement ce procédé , il est impossible de ne point réussir dans la préparation de ces métaux. Dans chaque opération , nous en obte- nons au moins vingt grammes, et nous en obtiendrions beaucoup plus si nos tubes éloient plus larges. M. Hachette, la repétant pour la première fois , en a obtenu lui-même une grande quantité. Propriétés du métal de la potasse, Ce métal a un éclat métallique semblable à celui du plomb. On peut le pétrir entre ses doigts comme de la cire , et le couper plus facilément ue le phosphore le plus pur. Sa pesanteur spécifique est de 0.874, celle sr l'eau étant 1. Aussitôt qu’on le jette sur l’eau , il s’enflamme et se pro= mène leutement sur ce liquide; lorsque l’inflammation cesse, il se fait ordinairement une petite explosion , et il ue reste dans l’eau que de la potasse caustique très-pure. Pour déterminer la quantité d'hydrogène que le métal dégage dans son coutract avec l’eau, nous en avons rempli un tube de fer qui avoit recu par là un accroissement en poids de 2.284 grammes, et nous avons introduit le tube fermé par un disque de verre, sous une cloche pleine d’eau. A peine l’eau a-t-elle touché le métal qu’il a été projeté contre la partie supérieure de la cloche en dégageant beaucoup de gaz hydrogène, mais sans aucune apparence d’inflammation. à Ce gaz hydrogène éioit très-pur , et formoit un volume de 648.02 centimètres cubes , le thermomètre étant à 6c., et le baromètre à 76 cenlimetres. ë ‘ Le métal de la potasse se combine très-bien avec le phosphore et le soufre ; cette combinaison est si intime qu’au moment où elle a lieu, il y a grand dégagement de chaleur et de lumière. Le phosphure projeté dans l'eau y forme beaucoup de gaz hydrogène phosphoré qui s’enflamme : le sulfure y forme sans doute un sulfate et un sul- fure hydrogéné. ; Il se combine aussi avec un grand nombre de métaux, et sur-tout avec le fer et le mercuré. Tandis qu'il rend le fer mou, il donne de la dureté au mercure ; et selon que ces alliages contiennent plus ou moins du métal, il décompose l’eau plus où moins rapidement. Tous deux se font aisément. Pour ontenir le premier , 1l faut chauffer assez fortement les deux matitres ensemble; mais: à peine le métal de sE2.4 nAtaca ses ser le merenre qu'il s'applotît, tourne très-repilcment ei œsparoît. S'il y a bezucoup de mercure, l’alliage est liquide ou mou; si c’est le eontraire, 1l est solide. Mais parmi les combinaisons que ce métal est susceptible de former, il n’en est point de plus eurieuses ni de plus importantes que celles qui résultent de son action sur les gaz, Il brüle vivement dans le gaz oxigène, à la température ordinaire, Pabsorbe et se transforme en potasse. Mis en contact avec l'air atmosphérique, sans élever la température, il a d’abord pris une belle couleur bleue ; ensuite en l’agitant, il s’est fondu, a formé un bain brillant, s’est enflammé, a absorbé tout Foxigène de Fair, s’est converti en potasse, et n'a point absorbé d'azote. Ainsi donc il n’a aucune action sur ce dernier gaz. Il n’en est pas de même sur le gaz hydrogène; il peut, à une haute température, en absorber une quantité remarquable, et se transformer alors en une matière solide d’un gris blanchätre. Son action sur le gaz bydragine phosphoré, sulfuré, arseniqué, est encore plus grande que sur le gaz hydrogène ; à une température d'environ 70°., î les décompose, sempare du phosphore , du soufre, de l’arsenic ct d’une portion de hydrogène qu'ils contiennent. La dé- composition de l'hydrogène phosphoré a même lieu avec flamme. La porüon d'hydrogène non absorbée, reste à l’état de gaz. Sa combustion dans les gaz acide nitreux, et acide muriatique oxigéné , est aussi vive que dans le gaz oxigène. Quelquefois pourtant FPinflammation n’a point lieu tout de suite; mais cela tent à ce que le métal se recouvre de muriate ou de mirite de potasse qui protège le centre contre l'action du gaz: Alors il faut remuer la matière, et bientôt une vive lumière est produite. On peut analyser rigoureusement et en un instant le gaz nitreux et le gaz oxide d'azote par le métal de la potasse. Aussitôt ou pres- u’aussitôt que ce métal, est fondu et en contact avec ces gaz,-il F bias bleu, s’enflamme, absorbe tout l’oxigène, et laisse l'azote à nu. C’est encore de cette manière qu’il se comporte avec le gaz acide sulfureux, et. ayec le gaz acide carbonique, et le gaz oxide de car- bone provenant de la décomposition du carbonate de barite par le fer. Avec le gaz acide sulfureux, on obtient un sulfure de potasse et point de résidu gazeux; avec les gaz acide carbonique et oxide de carbone, on obtient du charbon, de la potasse, et toujours point de résidu gazeux. Cependant lorsque la température est très-élevée, le charbon eut produire avec les alcalis , les métaux qu’on fait si facilement avec 2 fer : ce qui nous en a convaincus, e’est que dans cette opération , il y a un grand dégagement de vapeurs blanches, d’une odeur parti- ulière due au métal même. Mais comme nous n’avons jamais pu * SU ) obcænit qu ün ‘charbon faisänt effervescence’, nous-en Aofsrcumrsos | si par une forte chaleur , il y avoit production de métal, le gaz ox 1e de carbone devoii le détruire à mesure que la chaleur devenoit moindre." C'est ce que M. Curaudau, depuis, a prouvé plus directement: au moyen d'un artifice qui consiste à présenter un corps froid aux va- peurs des métaux, lorsqu'elles sont encore exposées à une chaleur rouge : alors étant subitement condensées, elles n’ont ‘pas le tems ‘de s’aliérer ; quoi qu'il en soit, il ne résulte de là qu'un procédé très-défec- tueux pour séparer les métaux des alcahis; parce que dune part, lorsqu'on n’ajoute point de fer au mélange, ou qu'on ne met point ce mélange dans un canon de fusil, on n’en obtient que très-peu de métal ; et que de l’autre, le peu de métal qu'on obtient, est impur. et. contient beaucoup de charbon. Au lieu de charbon, nous ne dou- tons point qu'il seroit possible de :substituer le manganèse ‘et le zinc au fer, dans la préparation de ces métaux. LOIRE L’ammoniaque nous a aussi offert avec le métal des phénomènes dignes de la plus grande attention. Lorsqu'on met ce métal en contact avec le gaz ammoniaque et qu'on le fait fondre, le métal disparoît peu-à-peu, se transforme en une matière grise, noirôtre, qui se fond très-facilement. Il ÿ à une absorption variablé qui est tantôt du tiersl, tantôt de moitié, quelquefois des’ deux tiers } et toujours le’igaz restant n'est que du gaz hydrogène pur. Nous reviendrons sur cette expérience dans Je prochain Bulletin. Le ne ee Enfin l’äcide /fluoriqué nous à encoré offert avec le métal des! phé- noïnènes. tres-importans. Nous avons mis dù métal! de la potasse dans du gaz acide’ fluorique ser 51 nya eu anéune action à froid: Mais lorsque nous avons chauffé le’ métal, il s’est terni ; et bientôt s'estivive= ment enflammé. Tout le gaz a disparu ; il né S’en‘est développé ‘aucun autre, etle métal s’est converti en une matière noirâtre. Ayant examiné cette! matière noirâtre, nous avons vu qu'elle ne faisoit’ aucune ‘éffer- vescence avec l’eau, qu’elle contenoit du fluaté de potasse et unetrèsz petite quantité de charbon provenant du métal émployé. On ‘peutdone p'ésumer que nous avons décomposé l'acide fluorique ; mais cetté dé- composition ne sera démontrée, et nous ne l’admettrons qu’autant qué nous en séparerons le radical, et qu'avec ce radical nous pourrons reformer cet acide. ak 39y ( La suite au numéro prochain.) MATHÉMATIQUES. Traité de la résolution des équations TUIMÉTIQUES ; par M. LAGRANGE. ( Seconde Édition.) Ex annonçant celte seconde édition, nous nous sommes seulement {1 (157) proposé de faire connoître les additions importantes que l'auteur a faites à la première. C’est tout ce que les bornes de cet article nous permettent d'entreprendre; et d’ailleurs la méthode de M. Lagrange, pour résoudre les équations numériques, est. assez connue de tous les géomètres, pour qu'il soit supperflu d’en parler ici. Les additions dont nous voulons rendre compte, consistent en deux notes nouvelles: la première a pour but de rappeler la méthode que M. Lagrange a donnée autrefois pour résoudre les équations algébri- ques, et qui a déja passé dans les ouvrages élémentaires ( Vojez le Complément d’algtbre, de M. Lacroix J4 la seconde renferme une application de cette méthode à la résolution des équations à deux termes. Sur Représentons l'équation générale qu'il s’agit de résoudre par "TE jee HAE à | Co 2 Ÿ Hier Jif Æ ax + dx SEE = LE O7 etphsespracmes.parñirl ll ecill, ie ro Il est évident que la réso- lution de cette équation dait se réduire, en dernière analyse, à. trouver des fonctions de ses racines dont le nombre: de valeurs soit moindre que z, afin qu'elles dépendent d'équations d’un degré in- févieur à celui de la proposée ; et 1l faut de plus que ces fonctions soient telles que, lorsqu'elles seront connues, on en puisse déduire Îles valeurs des racines x/, x/!, etc. , en ne résolvant que des équations du premier degré, ou du moins d'un degré moindre que 7. Pour obtenir de semblables fonctions, M: Lagrange leur suppose d’abord la forme linéaire. Soit donc | t— hx! ue xl + All! RE AA £ étant une nouvelle inconnue, et , h!, Al, etc. des coefficiens quelconques. Cette fonction £ est susceptible d’un nombre 1.2.3... n— 1.7 de permutations ; par conséquent elle dépendra d’une équa- tion de ce degré. Mais si l’on désigue par & l’une des racines de L k 2 c l'équation 4 — 1 — 0; que l’on prenne pour X, k, h/!', etc. la suite : T—1I " ? des puissances 1, &, «°, «3....... @ ; enfin, que l’on forme la - “ . nm re puissance { ; en la désignant par 8, on aura n n—1 (n—1 Et —3+a7/ Has Ho + ... « A ). z, z!, z/!, etc., étant des fonctions rationnelles et entières de x, xl, æll,etc : or, M. Lagranpe démontre 1°. que ces fonctions , aimst obtenues, ne sont susceptibles que d’un nombre 1.2.3. . .n— 1 de permutations différentes, quel que soit le degré 7 de la proposée; 2°. Tonv. 1. N°. 9, 1°. Année. 21 (158 ) que si ce degré est supposé un nombre premier, toute fonction symé- trique ‘dez!,:x//,Uz/lhuetc., ne sera susceptible que d’un nombre 1.2.5. + .n—1 de permutations différentes. Si donc on forme l'équation du degré 7-1. L ) mr) (Gna) Or) Ga. (EM jo, dont les racines seront z/, z/!, ..... ire 1 , et qu'on la représente par S De one les fonctions 4, B, C, etc. n’auront qu'un nombre 1.2.3. . . n—2 de valeurs différentes. Chacun de ces coefliciens dépendra donc d’une équation de ce degré. Mais M. Lagrange fait voir de‘plus, que quand une valeur du premier de ces coefficiens sera connue, on aura les valeurs correspondantes de toutes les autres, par des équations du premier degré. Soit donc R=o, l'équation du degré 1.2.3. . + n—2, d'où dépend la valeur de 4: cette équauon s'appelle la réduite de la proposée ; et la résoluuon complette de celle-ci est ramenée à trouver une seule racine de l'équation R — 0, et à résoudre complet- tement l'équation en y du degré 7-1, et l'équation à deux termes. EN 0 72 CEA (0 En effet, si l’on connoît une racine de la réduite ou une valeur de A, on aura les valeurs correspondantes de B, C , etc. ; substituant a ESP 75 Û ) donc ces valeurs dans l'équation en y, et la résolvant complettement, ; : PR 1 les 7 — 1 racines seront les valeurs des fonctions z/, z//, ...... 2 d Ces fonctions connues, on aura-immédiatement la valeur de 3; car en prenant a—1, il vient Ex + 2 Hal. Ve) = Gr ÿ 7 n— 1 ets : Do Ne Ut ). , ; , « 0 RE Maintenant l'équation #£ —6, donne 1=V0 Hoû. ; Ë 1 Des CE — Ll + ax Lex E æ _ ) V5; _ et comme on peut employer successivement , au lieu de &, les » ra- ) 4 . > . 11 2 A eines . de l'équation & —1—o, qu'on est supposé connoître, on aura un nombre 2 d'équations du premier degré entre les 7 inconnues 72 V0 É not io : 4 ENV PO CUITE 2 ) On aura donc par de simples éliminauons, les valeurs de ces 7 racines. (159) Si l'on prend pour exemple, l'équation du cinquième degré, on voit que la réduite sera du degré 1.2.5 —6. Elle sera donc d’un degré plus élevé que la proposée; mais comme cette réduite ne sera pas l'équation la plus générale du sixième degré, on ne peut pas pro- noncer qu’elle soit moins simple que la proposée, parce qu'il seroit possible que cette espèce particulière d’équauons du sixième degré, s’abaissât à un degré moindre que le cinquième. C’est une question qui n’est point encore décidée. Toutefois il est remarquable que Fon ne connoisse, jusquà présent, aucune fonction des racines d’une équation du cinquième gecrés dont le nombre de valeurs soit compris entre un et cinq, c’est-&dire, entre le nombre de valeurs des fonctions symétriques et le nombre de valeurs des racines elles-mêmes. La réduite est suscepuble de s’abaisser davantage, quand le degré de la proposée n’est pas "un nombre premier. Nous ne suivrons pas M. Lagrange dans l’examen de cet autre cas: il nous suflit d’avoir rappelé en peu de mots, les principes généraux auxquels il a ra- mené la résolution algébrique des équations de tous les degrés ; montrons-en maintenant l'application aux équations à deux termes. -11 suffit de s'occuper de celles dont le degré est un nombre premier ; car on sait depuis longtems que les équations à deux termes dont le degré est un nombre composé , se décomposent en d’autres qui sont encore des équations à deux termes, et dont les degrés sont les différens facteurs premiers du degré de la proposée. Prenons dénc l'équation 72 I . de AT ET EME 0, 72+1 élant un nombre premier. En la divisant par ZÆ—1, ON aura i TL ADS ET LE 2 CS 2 + x Hu BTHI—=O; .. équation dont les 7 racines sont imaginaires et inégales. En représentant 3 s: 71 l'une d'elles par r, les 7 — 1 autres seront 7°, 73, r4,......., r ; car ; cs : DEJINrE ne 1 toute puissance entière de r sera racine de l’équation x TRE ; et 21 étant un nombre entier, les 7 premières puissances de r seront différentes ‘entre elles. On fera donc, d'après ce qui précède , hr + hr Dr +... AGREE 1) ; i TU 11e ÉLe et l’on prendra pour À, A!, h", A J les différentes puisssances d’une même racine de l'équation 0e depuis œ° jusqu’à ARTE En. combmant de: toutes les manières possibles, les puissances de « avec celles de:r ,.on:aura toutes les permatauons dont la fonction t est suscepüble , et.qui sont en nombre 1.2.3... 7. Mais parmi toutes ces gombinaisons , l'en exisie une qui. jouit, d’une ‘propriété Impor- ( 160 ) iante : en partant de cette combinaison , les cosfliciens 5, z/, 7! ele. , des puissances de «. dans la valeur de 7, sont des quantités connues , ou dans lesquelles la racine 7 n’entre plus; de sorte qu’alors il devient inutile de calculer léquation en ÿ , et la réduite RÀ—o , d’où ces coefliciens dépendent dans le cas général. On obtient cette combimai- son, en prenant les exposans des puissances de & en progression arithmétique , et ceux des puissances de 7 en progression géoméirique, ce qui est toujours permis, pourvu. qu'on choisisse convenablement la base de cette dernière progression., pe En effet, on démontre dans la théorie déinombres , que Sin +7 est un nombre premier, il existe toujours au mous un nombre a de mètre, en diamètre; les plus gros —— de ligne. Ils sont plus pesans que l’eau, cependant quelques - uns surnagent. » M. Prevot vient ensuite à l'examen de la cause physiologique ; la forme et la pesanteur des grains de carie lui ayant fait présumer que c'étoient des corps organisés et les graines ou germes de quelque cryp- togame , il les a tenus quelque tems dans l'eau; par ce moyen :l avoit obtenu précédemment des globules de quelques Uredo , des tiges qui se sont singulièrement allongées par la Ms et 1l promet à ce sujet , quelques détails ultérieurs : au bout de trois jours les grains de carie lui ont pareillement donné des espèces de tige, dont il a re- connu trois formes diflérentes , qu'il nomme simple, liliforme , stupéi- forme ou en méche. Quoiqu'il donne le nom de feuilles à des parties qui les terminent, il avertit qu'il ne leur reconnoît point les caractères de cet organe. Ces tiges produisent des espèces de graines qui reproduisent des plantes semblables à celle qui leur a donné naissance. De là il se croit autorisé à conclure que les grains de carie sont les graines ou gongyles d’une plante parasite. : Mais comment s’introduit-elle dans les parties du bled qu’elle infecte ? Comme il a pu reconnoître longiems avant la manifestation de cette substance, les épis renfermés dans les feuilles qui devoient en être in- fectées, il a pu les observer dans leurs différens progrès , et de cet exa- ( 179 ) men progressif il conclut que la carie est une plante qui naît sur la surface du bled ou dans son voisinage, et non dans son intérieur , çar il l'a observée dans ses diflérens états, sur la superficie du bled. Il regarde comme impossible que les graines de carie, quelque menues qu'on puisse les supposer dans leur premier état, puissent monter des racines par les conduits ordinaire de la sève, jusque dans le grain de bled. Reste à savoir comment cette plante pénètre de l'extérieur dans lin- térieur ; car ici l’auteur convient qu'il n’a pu l’observer directement. Il est réduit aux probabilités, Il passe ensuite à l'examen de quelques plantes intestines , qu'il re- garde comme propres a jeter du jour sur l’origine c'e la carie. Nous ne pouvons le suivre dans ces recherches , quoiqu’extrémement curieuses. Nous nous eontenterons de dire qu'il croit s'être assuré que certaines Puccinies sont les frucufications de diverses espèces d’Uredo. D'autres espèces rapportées à ce même genre, Uredo , lui ont fait découvrir un phénomène tres-remarquable. Car il croit pouvoir assurer que des globules les plus intérieurs de quelques-unes de ces plantes, il a vu sortir des corps particuliers , qui avoient des mouvemens spontanés fort marqués. 1l promet, dans un mémoire subséquent , de développer les moyens par lesquels il s’est assuré de ces mouvemens et de leur spon- tanéité. Poussant ses recherches plus loin , il a vu de pareils corps sor- ir de différentes portions de graine, telle que celle du bled, des sucs de plantes , eic. Après un certain laps de tems , ces corps ont produit des üges grêles, particulières. Cependant ils donnoiïent toujours des signes d’animalité aussi évidens que les animalcules infusoires. Voici la conclusion de M. Prevot. « Par tout ce qui précède, j'établis d’une manière incontestable que « la cause immédiate de la carie, est une plante du genre des Uredo « ou d'un genre très-voisin ; que la végétation de cette plante, ainsi «que celle de la plupart des Uredo , commence à l’air libre et s'achève « dans l’intérieur de la plante qu'elle attaque. » L'auteur , passant ensuite en revue les circonstances qui nuisent à la végétation ou à la propagation de la carie et celles qui la favo- risent, termine son mémoire par la partie la plus essentielle pour la- griculture, celle des préservatifs. Après avoir examiné ceux qui ont été mis en pratique jusqu'à présent, il en propose un qui lui a été in- diqué par le hasard , et qu'il regarde comme plus sùr et moins dispen- dieux. Il consiste en des préparations de cuivre, entre autres le sul- fate de ce métal. C’est aux cultivateurs qu'il appartient de porter un jugement sur ces deux assertions. Suivant M. Prevot, cette maladie des grains étoit inconnue aux an- ciens , ct il croit pouvoir assurer que cela provenoit de ce qu'ils se { 180 servoient, pour Îles préparations données aux grains avant d’être se- més, de vaisseaux de cuivre. On sent qu'il seroit bien dificile de don- ner une preuve bien complette de cette assertion. I n’en est pas de même des faits et des expériences sur lesquels repose le travail de M. Prevot , car il assure que la plupart sont très-faciles à vérifier. H décrit ses procédés ayec.soin, et des figures Wrès-correctes représentent les ob- jets décrits. Ce ne sera qu'en les consultant, ainsi que le mémoire lui - même Sue pourra se former une idée juste de l'importance des découvertes le M. Prevot. | La germination de la plantule qui produit la carie et la producuon des animalcules ou molécules animées , en sont les points les plus re- marquables. Pour ce dernier phénomène, il seroit curieux de le comparer avec les découvertes de Munchausen , qui avoit annoncé vers le milieu du siècle dernier, avoir vu les grains de carie, Ustilago , se clianger en animalcules oblongs , qui nageoïent dans l’eau comme des poissons. Tinnée adoptant cette idée , avoit fait mention de ces animaux, dans son Systeme Naturæ, sous le nom de Chaos Ustilago. D'un autre côté, M. Decandolle , dans son mémoire sur les champi- gnons parasites , lu à l’Institut et imprimé dans les Annales du Musée , Tom. IX. pag. 56, assure avoir examiné un grand nombre de ces plantes sans avoir pu y trouver des traces d’animalité. Ce n'est pas le seul point où ces deux auteurs diffèrent entre eux ; mais comme l’un et l’autre paroissent également animés de l’amour de la science et de la vérité, ils ne tarderont pas sûrement à s’entendre ; de leur accord, il pourra résulter quelques éclaircissemens sur cette partie de la botanique, qui malgré les efforts d’un grand nombre de naturalistes distingués , reste encore bien obscure. Dans ce même mémoire eité, M. Decandolle regarde aussi la carie du bled comme un Uredo, AE L'abonnement est de 14 fr: pour les: départemens , franc de port; et de 15 francs chez BERNARD, éditeur des Annales de chimie, quai des Augustins, n°. 2h. Un NOUVEAU BULLETIN DES SOLENCES, | PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Août 1608. "TT > —— HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Extrait d'un Mémoire sur les espèces de Pandanus, observées aux îles de France, de Bourbon et de Madagascar ; par I. AUBERT DU PETIT-THOUARS. Les arbres qui forment le genre Pandanus (Vaquois ou Baquois en français) sont les plus singuliers parmi ceux qui ne croissent que dans les pays situés entre les tropiques , aussi ont -ils été remarqués par tous les voyageurs qui ont parcouru ces contrées. Rhéede , dans l'Hortus malabaricus et Rumphe, dans l’Æ/erbarium amboinense en ont décrit et figuré plusieurs espèces ; mais comme ces auteurs n'avoient pas donné des détails suflisans sur leur fructification , Linné les avoit omis dans son Système ; mais ayant été observés vers le même tems par Forskal en Arabie , par Banks et Forster dans les voyages du capitaine Coock, et par Commerson dans celui de M. de Bougainville , Linné fils adopta ce genre dans le supplément qu'il donna aux ouvrages de son père ;et laissant de côté les noms modernes que ces auteurs venoient de lui donner , il préféra celui de-Pandanus, quoique venant du malais, - et par conséquent barbare. à 11 le fit entrer dans la dioécie monandrie, mais il n'indiqua qu'une seule espèce à laquelle il donna le nom trivial d’odoratissimus. M. de Lamarck , dans le Dictionnaire encyclopédique , sous le nom de Baquois, porta leur nombre à quatre. Waldenow n’en a adopté que irois, auxquels il en a ajouté une de Loureiro. M: Persooh dans son Sy-. nopsis, aux quatre de M. Lamarck, en a ajouté une cinquième , le candelabrum décrit et figuré par M. Beauvois dans la Flore d'Oware. Tome I. N°. 11, 1°. Année, avec une planche. 24 Noire SOCIÉTÉ PHILOMe - à (182) En sorte que jusqu'à présent il n’en est entré que six dans les systèmes généraux. Il paroît qu'il y en a un bien plus graud nombre d’observés , car les deux qui sont dans Rhéede, paroïssent totalement différer des six ou sept de Rumphe. Il est vrai que les descriptions de ces auteurs sont si vagues qu'il est difficile d’en tirer des caractères spécifiques , su:-tout si On ne veut les borner qu'aux parties de la fructificauion Aussi parcourant successivement les îles de France , Bourbon et Ma- dagascar , jy trouvai 16 espèces bieh distinctes que je n'ai pu rapporter solidement à aucune de celles de ces suteurs. Si nous réunissons de plus ceile dont la fisure se trouve parfaite- ment saisie dans les vues d'Otahiti, qui sont dans le voyase äe Coock: celle de Rodrigue, décrite par le voyaseur Le Guat ; celle des iles de Nicobar, qui a été décrite et figurée dans les Asraties Research , par Mi. Fontana et Forster, et qui, sous le nom de Âulicori, sert de nourriture aux habitans de ces îles ; celle enfin que vient de décrire et figurer M. Beauvois, qui toutes paroissent tres-différente$ les unes des autres ; en sorte que l'on en rassembleroit facilement 25 espèces bien caraciéristes : Ce travail présenteroit de grandes difficultés ; en attendant que je puissé m'y livfer, je vais donner un tableau synoptique des espèces que j'ai observées. J'en ai uré des phrases spécifiques auxquelles jai ajouté une notice sur le port de chacune «d'elles. Je ne hasarderai au- cune synonimie, parce que je les considère dans ce moment comme si elles étoient seules et qu'elles n’eussent jamais été décrites. Ces arbrés sont remarquables, 1°. par leurs feuilles ensiformes , dis- posées sur trois lignes spirales qui .tanlôt se contournent de droite à gauche, et tantôt dans le sens opposé dans les mêmes espèces; 2°. par leurs rameaux plusieurs fois trifurqués : c’est de {à que découle leur forme ordinairement pyramidale, où plutôt semblable à un vaste ean- delabre; 3° par leurs fruits et leurs noix composées qui,sont quelque- fois très gros. si Is sout utiles par la ténacité des fibres de leurs feuilles qui les rend propres à faire. des naltes et des sacs très-solides; par la bonne odeur de leurs feuilles florales, sur-tout des fleurs mâles ;” enfin par la pulpe des fruits de quelques - uns : le pius’ remarquable de ce côté est le Malicori des îles. de Nieobar, qui fait la base de la nourriture de ses habitans : aussi quelques voyageurs lontils pris pour Parbre à pain. Ce seroit une acquisition précieuse pour nôs colonies africaines ; mais ce- pendant sou dune seroit bien diminuée si, comme où l’assure, 1 est cinquante aus avant de porter des fruits. I seroit aussi à desirer qu'on enrichit ces îles du véritable Aaida où Pandanus odoratissinius. Tout me porte à présumer que le tronc de ces arbres, comme tous ceux (28510) des monocotylédons , donne une fécule analogue au sagou. Ces arbres bordent principalement les rivages de la mer de cette partie du globe que Rumphe nomme l’Inde aqueuse; elle commence à Madagascar, passe par les ile de la Sonde, des Moluques et des Philippines, s'étend sans interrupuon dans la mer du sud par les nombreux archipels qui y sont jettés, et va se terminér aux îles Sandwick, redescend jusqu'a là Nouvelle-Hollande; en sorte que, comme beaucoup d’autres végétaux curieux, ils paroïissent appartenir exclusivement à cette longue zône ôù le peuple Malais a établi sa population et sa langue. Mais l'espèce trouvée ar M. Beauvois sur la côte occidentale d'Afrique , a fait voir qu'ils dépassoient de beaucoup ces limites ; et jusqu’à présent on n’en à point découvert en Amérique. Ce n’étoit que depuis peu d'années qu'on avoit porté dans nos colomies des Antilles la première espèce, ou Île Pandanis sativus, où 1l a très-bien réussi. Elle est cultivée au Jardin des plantes. Linné, fils, eomme, je l'ai dit en commençant, a rapporté ce genre à la dioécie monandrie; cette place ne convient qu'à un petit nombre d'espèces ; les autres seroient mieux placées dans la dioécie monadelphie. Jusqu'à présent on a: fait des tentatives inutiles pour détermiuer la place de ce cenre dans l’ordre naturel, on a cru lui trouver quelque analogié avec: l’Acorus et sur-tout avec le $parganium et le Typha ; mais la struc- ture intérieure de sa graine,.et sa germination le rapprochent des palmiers. Ils deviennent assez nombreux pour qu'on puisse les consi- dérer comme formant une famille distincte, quoique renfermés dans un seul genre. 1. Pandanus sativus : capitulis solitaris , cernuis ; nucibus polysper- mis. apice pyramidatis ; stismatibus glabris. Naauois utile Bory-Saënt- Vincent. Cette espèce est remarquable par sa belle forme pyramidale, elle s'élève à 50 ou 60 pieds, ses têtes de fruits ont jusqu'a un pied de diamètre. Les feuilles ont jusqu'à 6 pieds de long dans leur jeunesse, sur 4 pouces de large; mais elles diminuent dans les plantes adultes. De la base du tronc sortent des racines singulières qui se développent dans plusieurs autres espèces. | On la cultive sur presque toutes Îles habitations de l'ile de France, ses feuilles se trouvant les plus propres à faire des nattes ou des sacs. 2. Pandanus purpurascens : capitulis solitariis dependeniibus ; nucibus dispermis apice obstuse pyramidatis; stigmatibus glabris. Cet arbre ne s'élève qu’à une vingtaine de pieds ; ses têtes ont trois à quatre pouces de diamètre; les noix qui les composent ne contiennent que deux graines ; elles sont d’une couleur purpurescente qui approche de celle de la prune de Damas. nn ue) 3. Pandanus drupaceus : capitulis solitartis reflexis ; nucibus polysper- mis externe carnosis apice obtuse pyramidatis ; stigmatibus suberosis. Cet arbre est de moyenne taille , ses têtes de fruits sont assez grosses, formant un sphéroïde applau. Lors de la maturité la superficie des noix devient charnue , elle a une odeur qui a un peu de rapport avec celle du melon , mais plus forte ; néanmoins ces noix ont un goût désagréable. Les feuilles sont très-grandes , et la tige est garnie à la base de racines extérieures. é Il croît dans les bois de l'ile de France, près de la ville Bagne. On lui donne le nom de Waquois marron. 4. Pandanus nudus : capitulis solitaris dependentibus : nucibus poly- spermis apice obtuse pyramidatis ; stigmatibus suberosis. Cet arbre ressemble beaucoup à la première espèce; mais il en dif- fère parce qu'il n’a point de racine extérieure. Je n’ai trouvé que deux individus de cet arbre sur une habitation du grand port, en sorte que je ne peux assurer si ce n'est pas une simple variété du Pandanus salivus. 5. Pandanus maritimus : capitulis solitariis cernuis ; nucibus polysper- mis, stigmatibus discretis subdigitatis. ; Cet arbre se fait remarquer sur les bords de la mer des deux îles de France et de Bourbon; par sa belle forme pyramidale : il est d’une élévation médiocre , ses fruits sont oblongs , les noix dont ils. sont. composés , sont plus grêles que dans la première espèce. Il est muni de racines extérieures. On la cultive plus souvent à Bourbon pour l'usage de ses feuilles que la première. \ 6. Pandanus elegans : capitulis solitariis cernutïs ; nucibus paucis poly- sperrnis apice pyramidatis. Cet arbre s'élève à peine à vingt pieds ; sa cime est bien garnie, ce qui lui donne un aspect élégant ; ses têtes de fruits sont composées d’une vingtaine de noix tout au plus. Es À IF est commun sur les bords des rivières de l'ile de Bourbon. 7. Pandanus ensifolius : capitulis solitariis erectis sessilibus ; nucibus paucis dispermis acute pyramidatis. Le tronc de cette plante est mince et ne s'élève que de 8 à 10 pieds, il est soutenu en bas par des racines extérieures , souvent très-longues ; la cime est étalée, ses feuilles ont à peine un pied de long sur deux pouces de large, elles sont d'un vert jaunâtre trés-gai. Le Elle croît dans les marais de Madagascar , près du rivage de la mer. à (185) 8. Pandanus erigens : capitulis solitariis erectis pedunculatis ; nucibus _monospermis apice pyramidatis: Il forme un petit arbre d’une vingtaine de pieds, pyramidal; les feuilles ont un pied de long sur 9 à 10 lignes de large vers le milieu. Les rats sont friands de ses graines. Il habite les forêts élevées de Bourbon. 9. Pandanus sphæroiïdeus : capitulis solitartis sessilibus ; nucibus mo- nospermis apice planis. - - La cime de cette espèce est ramassée , les feuilles sont assez grandes , de couleur glauque ses têtes de fruits sont sess iles et restent envelop- pées dans les feuilles, elles ont cinq à six pouces de diamètre et-sont trés-arrondies. Elle croît dans les endroits marécageux de l'intérieur de l’ile de France, notamment sur le chemin du grand port. 10. Pandanus conoïdeus : capitulis solitariis cernuïis ; nucibus mono- spermis apice pyramidatrs. C’est un arbre de quinze à vingt pieds, pyramidal , ses feuilles sont alongées. : 11. Pandanus pyemæus : capitulis racemosis erectis; nucibus monosper- mis apice pyramidatis. è Cette espèce ne s'élève pas à plus de six pieds, sa cime est étalée et très-garnie de feuilles qui ont à peine six pouces de long sur six à neuf lignes de large; ses fruits ne sont pas plus gros qu'une noix, ayant à peine un pouce de diamètre ; ils sont ramassés au nombre de cinq ou six en grapes droites. Elle croît à Madagascar , dans les bois près de Foullepointe. 12. Pandanus edulis : capitulis oblongis racemosis erectiss nucibus monospermis apice planis. Le tronc de cet arbre a près de six pouces de diamètre, mais il s'élève à peine à dix pieds, il soutient une cime étalée .en parasol de 12 pieds au moins de diamètre ; les fruits vienuent en grape. Ils sont oblongs ct plats d’un côté, en sorte qu'ils ont la forme d’un petit pain. Les noix deviennent charnues en mürissant. Leur pulpe est très-douce , en sorte que les naturels de Madagascar , où cei arbre est commun , les sucent volonuers. (er 13. Pandanus globuïiferus : capütulis solitartis globosis sessilibus ; nu- cibus monospermis apice plants. é Cet arbre s'élève à peine à six pieds; sa cime est très - élégamment ramassée , ses fruits sont sphériques et ressemblent , pour la forme et ( :86 ) \ L2 le volume , à un boulet de canon de six. Ses feuilles ont un pied en viron de long sur o lignes de large , les spinules dont elles sont garnies sont molles. B croit à Pile de France, du côté du grand port et aux plaines de Willem. 14. Pandanus muricatus: capitulis solitariis conicis ternuis ; nucibus monosperimis apice planis spinis armatis. Cet arbre s'élève à trente pieds environ, sa cime forme une belle pyramide; ses feuilles sent oblongues, ses fruits pendent sur de long pédoncules; les noix qui les composent sont remarquables par cinq à six épines implantées sur le sommet et qui convergent vers les. stigmates qu'elles entourent. ll croît à Madagascar dans les marais. 15. Pandanus palustris : capitulis solitaris ; nucibus polyspermis di- gitatis. se Son tronc est élevé de dix ou douze pieds; il porte une cime diffuse ; les feuilles sont très-graudes ; il sort des racines du tronc et même des rameaux qui descendent jusqu'à terre; le fruit est tres-gros , les noix dont il est composé sont divisées jusqu’à la base en plusieurs lobes ou digitations, je n’ai pu l’observer de pres. Il croit dans les parties marécageuses de l’intérieur de l'ile de France, entre autres à la Mare au Vaquois à qui il donne son nom. 16. Pandanus obeliscus : ructificatione ignoté ; folis terminalibus maxinuis , lateralibus minimis. Quoique je n’aie pu rencontrer la fructification de cette espèce, je la regarde comme très-distincte par son port. De loin elle présente l'aspect d’un obélisque , s’élevant à cinquante ou soixante pieds sur un” diamètre de trois pieds à peine vers le bas. = Cette forme vient de ce que les feuilles de la uüge se développant sur trois spirales , comme dans toutes les espèces, elle monte perpen- diculairement, chacune d’elles a un bourgeon qui se développe en rameau horisontal ; mais les feuilles de la tige qui sont irès-crandes ayant dix où douze pieds de long sur six pouces de large, se succè- dent rapidement , au lieu que celles des rameaux latéraux qui ont à peine six pouces de long sur six lignes de large, se développent très- lentement. - Cet arbre singulier croît dans les marais les plus profonds de Ma- dagascar , en sorte que je l'avois vu ‘souvent de loin sans pouvoir en approcher, quoiqu'il piquât vivement ma curiosié. np _ C187) TABLEAU ANALYTIQUE Des espèces du genre Pandanus, Trouvées dans les iles de France , de Bourbon et de Madagascar. jp graines 1 Sarirus. F. dans chaque noix. stigmates {glabres . .< sessiles ai appliqués têtes sur le composées. sommet. d’un grand deux semences... 2 Purpurascexs, LE subéreux, (noix charnues... 3 Dauraceus. F, velus. .. nombre o noi ñ noix de noix sécheshel dla 4 DVTRDErs: de contenant plusieurs Ê $ graines. ou sligmates séparés et comme digilés. ... 5 Marirrmus. F.B| sommet plusieurs graines dans chaque noix.... 6 Zzzcaxs. B, des noix > d’un petit débordant nombre. en pointe Notdeusiorainess le Ruelle ae 7 IT SrFOZ ENS NT: plus ou moins : ‘aigue. pédiculée. ...... 8 Eriezns. B. + Se sessile, :........ O SPHÆROIDEUS. E, têtes simples, solitaires “ noix contenant une} seule graine... .. .. À Poor PO CON OLDE USB: disposées en Srappes « .l. el Le: 5% I Premxrus. M. têtes réunies em grappes ..:..12 Æovris. M, NOIX. sphériques . ...... 13 Gzoruzrirerus. EF, Ha | . {sommet des noix applat, ne déhordant . ou solitaires. ' j coniques. IA MVURICATUS NN, divisées à la base en groupes, conime digitées. ...,,..,..:.. NE AOL A vs RTS ART Fructification inconnue ............... DEN AOILE R EME Re A ET GO) ITS CD Sa CN LE SociËTÉ Linn. de Londres. ( 188 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Sur un Orage salin, par M. SATISBURY. Après un coup de vent d’est très-violent, le 14 janvier , à la pointe du jour , les carreaux des croisées. de la maison de campagne de M. Salisbury , à Mill Hill, à quelques milles de Londres, parurent cou- verts d’une poussière blanche qui avoit l'apparence du givre, mais qui n’étoit que du muriate de soude ou sel commun assez pur. Son jardin et les champs voisins présentoient le même phénomène. Voulant con-! noître toute l’étendue du pays où il se mamifestoit , il se mit en route, et de. village en village, il s’assura, par ses propres yeux, que toutes les contrées voisines , à plus de six lieues de distance , étoient cou- vertes du même givre salé. Ïl apporta des branches d'arbres qui en étoient couvertes, à sir Joseph Banks, président de k Société royale , qui le pria de vouloir bien examiner avec attention les effets, qui ré- sulteroient d’un pareil phénomène, pour ce qui regarde la végétation des plantes. Un examen attentif et détaillé lui fit voir que parmi les arbres qui avoient des feuilles dans cette saison , les résineux et coni- feres , tels que le cèdre du Liban et les différentes espèces de pins et de sapins, souffrirent davantage ; leurs feuilles, exposées à l’est, de- vinrent brunes, et les sommités des branches périrent entièrement, | Après les conifères, le prunus lusitanica a été l'arbre qui en a le plus souffert , et les ulex, très -abondans en Angleterre dans les pâturages communs , ont été invariablement détruits du côté qui regardoit l’est. Les houx perdirent presque toutes leurs feuilles, et les lauriers -tins avoient l'apparence de plantes brülées. Les plantes herbacées délicates des jardins furent perdues sans ressource ; mais les plantes bulbeuses parurent insensibles à l'influence de ce givre salé. Il paroît que dans le degré de température qui amène le vent d’est en Angleterre, l'atmosphère est susceptible de se charger d’une grande uantité de sel, quoique la précipitation de celui-ci soit un phénomène Le. rare, et que l’on doit peut - être attribuer à la saison où cet orage particulier eut lieu. On a observé généralement dans les provinces situées sur les côtes orientales d'Angleterre , que les orages de vent d'est qui arrivent dans des saisons plus douces, ont les mêmes effets délétères ‘sur la végétation des plantes qui y. sont exposées, et toujours davan- tage sur leur côté oriental. Ces effets, qu'il est impossible d'attribuer. . au froid et aux gelées qui n’existent pas dans ces saisons , doivent être - attribués au muriate de soude dont les orages qui viennent dans cette direction ont imprégné l'atmosphère. M. Sañsbury allègue l’exemple de quelques semblables orages ‘irès-récens arrivés dans ies provinces de Norwick et de Lincoln. CDS ( 189 ) CHIMIE ANIMALE. Observations sur la coagulation de l’'Albumine par le feu et les acides ; par M. THENARD. LA coagulation de lalbumine par le feu a lieu aussi facilement dans des vases privés d'air , que dans des vases qui en sont remplis ; donc cette coagulation ne dépend point de l’oxigène de l'air : elle n’est pas due non plus à ce que les principes de cette matière réagissent les uns sur les autres ; car lorsqu'elle à lieu , il ne se dégage point de gaz, et il n’en résulte aucun corps particulier , à moins que ce ne soit de l’eau , mais cette formation d’eau n’est nullement probable. Ainsi, la seule hypothèse qui reste à faire pour expliquer ce phénomène, cest d'admettre que lalbumine concrète n’est autre chose que l’albumine liquide dont les parties se sont rapprochées et sont devenues par cela même insolubles dans l’eau. * En effet, lorsqu'on traite à la température ordinaire , par de la potasse caustique très-foible , de l’albumine concrète, on la dissout peu-à- peu et on lui rend toutes les propriétés qu’elle avoit avant sa con- crétion. On le prouve en saturant l’alcali par un acide, ou en versant un excès d'acide dans la liqueur. Dans le premier cas, la liqueur se trouble à peine; dans le dernier , on obtient un précipité semblable à celui qu'on forme avec un acide et l’albumine liquide. .. Mais ce qui doit achever de convaincre que la coagulation de l'al- bumine tient à un rapprochement opéré entre ses parties, c’est qu'en versant à froid de l'alcool dans l’albumine liquide, on la précipite toute entière sous forme de flocons, jouissant de toutes les propriétés de lalbumine concrète par le feu. Or, puisqu'il en est ainsi, et puisqu'en soumettant un blanc d'œuf à l’action de la chaleur , l’albumine en est coagulée avant que l’eau ait pu en être chassée, on est conduit à conclure que l’action. dissol- vante de l’eau sur cette albumine diminue à mesure que la température s'élève ; et on le conçoit parce qu’alors l’eau tend à se volatiliser , tandis que la cohésion entre les parties albumineuses ne changeant pas, finit par devenir prépondérante et opérer subitement la coagulation de la matière. Cependant, pour que cette coagulation subite ait lieu, il faut que la dissolution albumineuse soit très-concentrée : autrement, si elle étoit étendue d’eau, elle ne se feroit que quand l'excès d’eau auroit étéenlevé par la chaleur; et c’est même pour cela que les œufs frais cuisent plus difficilement que ceux qui ne le sont pas. Les acides coagulent aussi l’albumine, mais non point comme le fait ‘la chaleur, à moins qu'ils ne soient très-concentrés. Tous, lorsqu'ils Tome I. N°, 11, 1"e. Année, avec une planche. 25 SOCIÉTÉ PHILOM: SocIÈTÉ PHILOM. 14 Mai 1808. (190) sont étendus d’eau , sè combinent avec elle sans en changer l’état et forment des combinaisons peu solubles! Aussi le coagulum disparoit-il à mesure qu’on en sature l'acide par l’alcali; et c'est ce qui n’auroit pas lieu, sur-tout par l'ammoniaque, si l’albumine étoit dans le même état que l’albumine cuite. De toutes ces combinaisons ; la moins soluble est celle qui contient de l’acide nitrique ; voilà pourquoi l'acide nitrique trouble une dissolution albumineuse dans laquelle les autres acides ne font aucun précipité. Presque toutes les dissolauons métalliques sont aussi précipitées par l’albumine ; et toujours le précipité est formé d'acide, d’oxide et d’albumine, et est plus ou moins soluble dans un excès de cette matière animale. Quelquefois il s’y dissout tres abondam- ment. D’après cela, c’est évidemment l’albumine qui tient en dissolution lé peu d’oxide de fer qu’on rencontre dans le sang. > CHIMIE MINÉRALE. Extrait d'un Mémoire de M. GAY-LussAC sur le rapport qu'il y a entre l’oxidation des métaux et leur capacité de saturation pour les acides. M. Gay-Lussac prouve dans ce Mémoire que la capacité des métaux pour les acides est précisément én raison imverse de la quantité d’oxigène qu'ils renferment , lorsqu'on considère d’ailleurs des degrés correspondans d’oxidation. Voici comment il établit ce principe. Si lon précipite une dissolution d’acétate de plomb par du zinc, il se dégage à peine quelques bulles de gaz, et le zinc trouve dans le plomb tout l’oxigène qui lui est nécessaire pour s’oxider et neutraliser au même degré l'acide acétique. Il en ‘est de même lorsqu'on précipite de l’acétaté de cuivre par du plomb, du sulfate de cuivre par du fer, du nitrate d'argent par du cuivre. Dans tous ces cas, le métal pré- cipitant urouve dans le métal qu'il précipite tout l’oxigène qui lui est nécessaire pour s’oxider et neutraliser au même degré l'acide de la dis- solution. Il résulte de là que si on considère des portions égales d'un même acide, saturées avec les oxides précédens , la quantité d’oxigène renfermée dans chaque’vxide dissous sera la même. En supposant donc, par exemple, que, le cuivre prenne deux fois plus d’oxigène que le plomb pour se dissoudre dans un acide ; il faudra qu'H se dissolve deux fois plus de plomb que de cuivre pour saturer la méme quanuté d'acide. Au moyen du principe établi, 1l est facile de déterminer les capacités de saturation de tous les métaux pour les acides; il suffit pour cela de connoître leurs degrés correspondans d’oxidation, car alors les capacités sont entre elles en raison inverse de la quanuté d’oxigène qu'ils renferment. - G. L. ( 191.) MATHÉMATIQUES. Mérnoire sur les inégalités séculaires des moyens mouvemens des Planètes ; par M. Porssox. L’acrion réciproque des planètes produit dans leurs mouvemens, des inégalités que lon distingue en deux espèces : les unes sont périodiques , et leurs périodes dépendent de la configuration des planètes entre elles; de sorte qu’elles reprennent les mêmes valeurs, toutes les fois que les planètes reviennent à la même position : les autres sont encore périodiques, mais leurs périodes sont incompara- blement plus longues que celles des premières, et elles sont indé- pendantes de la position relative des planètes. On nomme ces inégalités à longues périodes, inégalités séculaires , et vu la lenteur avec laquelle elles croissent, on peut les considérer pendant plusieurs siècles, comme proportionnelles au tems. Elles sont à la fois les plus difhciles er les plus importantes à déterminer. Ce sont elles qui font varier de siècle en siècle et par degrés insensibles, la figure des orbites planétaires et leur position dans l’espace. On sait en effet qu’elles affectent les ex- centricités , les inclinaisons, les longitudes des nœuds et des périhélies de ces orbites; mais tandis que ces ‘élémens varient, les grands axes restent .constans, ainsi que les moyens mouvemens', qui s’en .déduisent par la troisième loi de Képler. Cette mvariabilité des grands axes et des moyens mouvemens, est un des phénomènes le plus remarquables, que présente le système du monde. M. Laplace a reconnu le premier, que tous les termes qui pourroient produire une inégalité séculaire, se détruisent dans l'expression du moyen mouvement , si l’on a seule- ment égard aux premières puissances des masses des planètes, et aux quantités du troisième ordre par rapport aux excentricités et aux inchi- naisons des orbites. M. Lagrange a ensuite démontré, d’une manière directe, que le moyen mouvement ne sauroit contenir d’inégalités séculaires , quelque loin que l’on continue l’approximation par rapport aux excentricités et aux inclinaisons , pourvu toutefois que l’on néglise le carré, et les puissances supérieures des masses. Cependant si les quantités dépendantes des cârrés des masses, pouvoient produire des inégalités séculaires dans le moyen mouvement; comme cet élément est donné par une double intégration, ces inégalités acquerroient un diviseur qui seroit aussi du second ordre par rapport aux masses, el par conséquent leurs coefficiens se trouveroient, après l’intégration, indépendans des masses. Les inégalités du moyen mouvement seroient donc semblables à celles des autres élémens, qui sont données par une seule intégration, et qui résultent de quantités du premier ordre, InsTiTuTe 0 juin 1808. (T0) ne par rapport aux masses. Elles seroient comparables dans leur plus grande valeur, au second terme de l'équation du centre, car 11 est facile de s'assurer que leurs coefficiens seroient au moins du second ordre, par rapport aux excentricités. De plus en négligeant les termes d'un ordre supérieur, M. Laplacé a démontré ( Mécanique céleste, tome IV, page 82) que ces inégalités, si elles existent, dépendront du sinus de la distance angulaire du périhélie de la planète troublée, à celui de la planète perturbatrice. Il en résulte que relativement à la lune, elles rentreront dans la classe des simples Inégalités périodiques; puisque la durée de leur période sera principalement réglée sur le mouvement du périgée lunaire, qui fait sa révolution , autour de la terre, en moins de o années; d’où M. Laplace conclut que l'iné- galité séculaire qui aflecte la longitude de la lune, ne sauroit être altérée par les inégalités de son moyen mouvement: elle est donc entièrement due à la variation de l’excentricité de la terre, comme le prouve d’ailleurs laccord du calcul et de l'observation. Mais dans la théorie des planètes, dans celle de la terre, par exemple; les inépalités du moyen mouvement, seront de véritables inégalités séculaires , aux- quelles il sera nécessaire d’avoir égard à cause de leur influence sur Ja longueur de l'année sydérale , que les astronoïes ont toujours regardée comme imvariable; c’est sur cette supposition d’une année sydérale constante , qu'est fondé le calcul des tables astronomiques : un point aussi important de l'astronomie, doit donc étre établi d’une manière incontestable, et l’on concoit qu'il ne peut l'être sans le secours de la vhéorie. En effet les observations anciennes sont trop peu exactes, et les modernes sont comprises dans un trop court intervalle de tems, pour rendre sensibles les variations de l'année sÿdérale, qui, si elles existent, sont certainement très-petiles, L'état de la question étant ainsi présenté, il nous sera facile de faire connoître l’objet du. mémoire dont nous rendons compte. On s’est proposé de déterminer directement par l'analyse, les inégalités séculaires du moyen mouvement dépendantes du carré des masses. Dans une première approximation, on a négligé les quantités du quatrième crdre, par rapport aux excentricités et aux inclinaisons ; le résultat du calcul, montre que 1ous les termes non périodiques, qui sont en nombre infini, se détruisent dans l'expression du moyen mouvement. Le calcul se trouve en entier dans ce mémoire; il n’a d'autre difficulté _que son extrême longueur, et l'attention qu'il y faut apporter pour être sùr de n'avoir omis aucun terme. Si l’on vouloit l’étendre aux quantités du quatrième ordre que l’on a négligées, il deviendroit impra- ücable ; mais en exprimant les variations des coordonnées de la planète troublée, au moyen de celles de ces élémens elliptiques (ainsi que l'a fait M. Lagrange, Mémoires de Berlin, années 1781 et suivantes }; (195 ) êt en Subsutuant ensuite ces variations dans l'expression connue du moyen mouvement; On est parvenu à la mettre sous une forme qui fait voir clairement que les termes non périodiques, doivent se détruire pour toutes les puissances des excentricités et des inclinaisons. En faisant donc abstraction des inégalités périodiques, le grand axe, et le moyen mouvement devront être regardés comme constans, lors même que l’on aura égard au carré des forces perturbatrices. A la rigueur, on n’en peut pas encore conclure que la ae la révolution sydérale moyenne soit aussi constante; car cette révoltton est achevée, lorsque la longitude moyenne de la planète, comptée d’une étoile fixe, est augmentée d’une circonférence. Or l'expression de la longitude moyenne contient deux termes : le premier croît unifor- mément avec le tems, et son coefficient est invariable comme le grand axe, dont il se déduit par la troisième loi de Képler. C’est propre- ment ce terme qu’on appelle le moyen mouvement de la planète. Le second terme est une fonction du grand axe, et des autres élémens elliptiques de la’planète troublée , et des planètes perturbatrices; par con- séquent en ayant égard à leurs inégalités séculaires, cette fonction contient un terme du second ordre par rapport aux masses, et pro- portionnel au carré du tems; hcureusement ce terme qui produit l'accélération séculaire de la vitesse de la lune autour de la terre, peut être négligé dans la théorie des planètes, où sa valeur est tout x fait insensible. : Ainsi les tems des révolutions sydérales des planètes, et en parti- culier, l’année sydérale ne sont soumis à aucune variation séculaire appréciable ; et les astronomes futurs retrouveront toujours ces tems, égaux à ceux que l’on a déterminés de nos jours, à moins que par elques causes imprévues, il ne+survienne des changemens brusques de les mouvemens des planètes. La stabilité du système planétaire tient à deux causes : à l’invaria= bilité des grands axes, et à ce que les inégalités séculaires des excen- tricités et des inclinaisons des orbites, sont toujours renfermées dans des limites fort étroites; de manière que ces orbites resteront dans tous les tems à-peu-près circulaires et peu inclinées les unes aux autres, comme elles le sont maintenant. Cette belle proposition a lieu, quel que soit le nombre des planètes que lon considère, pourvu toutefois qu'elles tournent toutes dans le même sens autour du soleil. M. Laplace est parvenu à la démontrer, en faisant usage du principe de la conservation des atres, eten supposant linvariabilité des grands axes, qui n’étoit prouvée jusqu'ici, que relativement aux premières puissances des masses. On a repris cette démonstration à la fin du mémoire dont nous rendons compte; et l'on a fait voir que la stabilité du système planétaire n'est point altérée, lorsqu'on a égard aux carrés et aux SociéTé ITALIENNE, tom. XIIT, pag, 374. (194) produits des masses des planètes, et. à toutes les puissancés ues eXCCn= tricités et des inclinaisons de leurs orbites. 1 Ps MÉCANIQUE. Extrait d'un Mémoire de M. Giambatista dall'Olio , sur la disposition du clavier des orgues et des clavecins. L’ImPorTANCE de ces instrumens , dans l'étude de la composition et la pratique de l'harmonie, doit répandre de l'intérêt sur les tentatives qui ont pour objet d'en faciliter le doister, et de diminuer le tems nécessaire pour parvenir à une exécution rapide. La disposition des. touches, sur le clavier ordinaire, présente plusieurs inconyéniens assez graves. ; 1°. Il est composé de deux rangées de touches dont l'inégalité exige pour des intervalles de même nom , différentes ouvertures de doïsts. En exécutant, par exemple, la sixte majeure ut la, ïl «faut moins écarter les doigts que pour la sixte majeure m2 ut dièze ; de même la tierce majeure ul nl, occupe . moins d'espace que la tierce majeure 7n£ sol dièze : de plus, les touches affectées aux notes chargées de dièzes ou de. bémols accidentels , étant plus étroites que les autres, le doigt peut glisser dans l’espace vide compris entre deux de ces touches. , 2°, La suite des touches principales du clavier ne donnant que la amme du seul ton d’ut majeur, il faut doigter d'autant de manières qu'il y a de tons, puisque les intervalles relatifs à ces tons exigent des passages différens, du premier rang de touches au second. M. dall Olio propose de substituer à la disposition actuelle des touches, deux rangs de touches égales , encastrés l'un dans l’autre , comme le marque la figure ci-jointe, et de manière que les touches d’un même rang , forment une échelle de sons procédant par tons ; le rang supé- rieur commençant un demi-tor plus haut que le rang inférieur. Ce nouveau clavier comprend évidemment toutes les touches de l’an- cien ; mais comme il n’est ordonné suivant aucune gamme particulière, il n’est suscepuble que de deux doigters distincts, savoir : celui du mode majeur et celui du mode mineur , quelle que soit d’ailleurs la tonique. { La forme des touches et leur encastrement , rendent sensiblement égaux tous les espaces qui répondent aux mêmes intervalles. L'espace qui répond à l’octave est diminué ; son étendue n’embrasse que sept touches au lieu de huit, ce qui facilite l'exécution des passages qui, sur l’ancien clavier, demandent une grande main. Ces divers avantages doivent rendre | ( 195) * bien plus aisée et bien plus prompte, l'étude du clavecin et du piano- forte, puisque le nombre de doigters est considérablement réduit , et que l'égalité des espaces rendrat le mouvement des doigts plus régu- her ; l'habitude en est bier plutôt contractée. M. dallOlio attribue l'invention du nouveau clavier à son fils, qui unit à la théorie de la musique , une pratique peu ordinaire, et qui, à l’époque du mémoire , dirigeoit un artiste dans la construction d’un piano-forte , auquel on peut adapter à volonté l’ancien ou le nouveau clavier. ( Foy. la Planche , n°. 3.) Pa L. G. AGRICULTURE. Extrait du méinorre de M. Brémontier , relatif à la plantation des dunes du sud-ouest de la France. L’sspace de terrain connu sous le nom de Landes de Bordeaux , qui s'étend le long des côtes de Ja mer, depuis l'embouchure de la Gironde , jusqu'à celle de lAdour, et qui est composé d’un sable quartzeux et mouvyant est dépourvu de végétation dans une longueur de plus de 180 kilomètres, sur une profondeur moyenne de 5 kilometres. Ces sables en interceptant le cours de plusieurs ruisseaux, ont occasionné la for- mation des lacs qui s'étendent presque sans interruption derrière les dunes , et qui occupent une superficie de 4,000,000 d’ares. Les essais que M. Brémontier avoit commencés en 1758 pour fixer les dunes furent interrompus el repris à différentes époques faute de moyens; mais le gouvernement français ayant assigné des fonds pour l’exécution de ces travaux importans , M. Brémontier les a poursuivis avec autant d’intel- ligence que d'activité, et il est parvenu à fixer plus de 200,000 ares qui sont dans ce moment couverts de jeunes arbres. L’humidité habi- tuclle des sables favorise singulièrement la végétation ; les pins qui ne donnent de la résine qu'au bout de 20 à 25 ans dans la partie des Eardes, où leur culture est le plus en vigueur , en ont produit dans les dunes au bout de 14 ans. Les arbres résineux ne sont pas les seuls qui puissent végéter dans les dunes, le chêne, Faune, le saule, l’ar- bousier, le châtaigner, la vigne , lès légumes , les céréales et plusieurs autres planies y réussissent. Mais l’emploi des arbres qui conservent leurs feuilles pendant l'hiver a été préféré, et il est nécessaire pour rompre l'action des vents, et empècher l'introduction des sables dans les plan- tations. M. Brémontier estime que la dépense totale pour la plantation et la fixation des dunes, ne dépasseroiït pas 4 à 5 millions, et qu’elle se trouveroit même réduite à 2 millions en calculant les produits suc- cessifs des plantations. Le travail seroit terminé au bout de 40 ans , et 2 us _Cro6) alors le revenu annuel égaleroit la dépense entière. 1 pense qu'il scroit facile et peu dispendieux d'ouvrir quatre canaux pour l'écoulement des eaux contenues dans les marais des Landes. Les parties les plus profondes - des lacs étant assez élevées au-dessus des plus hautes marées pour four- nir une pente de 5 millimètres par double mètre jusqu'à la mer. Ia , remarqué que les vents violens qui souflent dans ces parages ont une direction assez constante d'ouest et de sud-ouest, et il a pensé qu'on pourroit se servir avec avantage de l’action de ces vents pour balayer. ces énormes masses de sables qu’on tenteroit en vain d’enlever à bras d'hommes, et qu'il évalue pour le lit à faire d’un seul &e ces canaux, à 15 nullions de mètres cubes. Il expose dans un quatritme mémoire les travaux qu'il seroit nécessaire d'entreprendre pour fixer les dunes qui s'étendent le long des côtes de la Manche et dela mer du Nord, ‘depuis le Hâvre de grace, jusqu'à l'Escaut. Il propose les mêmes Ho que ceux qu'il a employés dans les dunes de Bordeaux, ct évalue la dépense à un million , et le tems nécessaire pour terminer ces travaux importans à 20 années. Les calculs de l’Auteur portent la totalité des dunes des côtes de France , depuis l'embouchure de l'Escaut jusqu'aux frontières d'Espagne, à 2,040,000 ares , et les dépenses de leur fixation à 5,950,000 fr. C. P. L. te L'abonnement est de 14 fr. pour Les départemens , franc de port; et de 13: francs chez BERNARD, éditeur des Annales de chimie, quai des Augustins, n°. 25. ERRATU M. N°. précédent, page 178, ligne 4, au dieu de Bertrand, lisez Bernard. à . IVIER CL. IEN AN NOUTEAU CLAVIER Za * Ë L. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Septembre 1808. LT CD ARE ANATOMIE COMPARÉE. Sur les ouvertures du péritoine dans les Raïes ; et sur la communication entre le péricarde et le péritoine dans les Rates et les Squales ; par M. Francois DELAROCHE. On regarde généralement comme l’un des caractères des mem- branes séreuses , de former des sacs. sans ouverture, dont les fluides ne peuvent sortir naturellement , que par l'effet de l'absorption. Cette disposition paroit en effet constante dans les animaux à sang chaud , les reptiles et la plupart des poissons ; mais élle ne s’ohserve plus dans quelques animaux de cette dernière classe, non plus que dans certains moilusques. L'on doit à Alexandre Monro la connoissance des particularités que les raies et les esturgeons présentent à cet égard. Ce physiologiste a reconnu dans ces espèces de poissons , deux. ouver- tures situées sur les côtés de l'anus , par lesquelles la cavité péritonéaie communique avec l'extérieur. Îl a vu de plus dans les raies que le pé- ricarde s’ouvroit dans le péritoine, par un canal situé le long de l’œæso- phage et bifurqué à son extrémité ; mais ses observations à cet égard ont été un peu négligées , et la plupart des physiologistes et des natu- ralistes n’en ont point parlé ou n’ont fait mention que des deux ouver- tures du péritoine dans les raies. M. Delaroche a vérifié sur plusieurs espèces de ces derniers animaux ,_et entre autres sur la £orpille , la raie alène et la raie bouclée (raja torpedo, oxyrinchus et clavata. Lin.) les observations de Monro. Il a trouvé dans toutes les mêmes dispositions, à l'exception de quelques légères différences dans le diamètre des ou- vertures du péritoine, dans la losgueur , le diamètre et la division du canal de communication entre le péricarde et le péritoine. Ayant cherché à comparer à cet égard les squales avec les raies , les ouvertures du pé- xitoine lui ont paru oblitérées dans les premiers par une membrane Tom. I. No. 12, x, Année. } 26 Ne. 12, SOCIÉTÉ PHITLOMo SOcIÈTÉ PHILOM. | | (198) | mince très-facile à percer et se rompant même quelquefois par le seul effet de l’insuflation dans la cavité péritonéale. Quant à la communi- cation du péricarde et du péritoine , elle existe dans les squales et se fait même chez eux par un canal beaucoup plus large que dans les raies. Le canal se porte le long de la paroi inférieure de lœsophage , et varie un peu pour sa ferminaison qui présente quelquefois deux fentes lon- gitudinales , comme dans le squale ange, et d’autres fois une seule fente oblique, comme dans l’émissole. M. Delaroche ignore quel peut être l'usage de cette communication , qui dans ce cas ne peut que donner à la sérosité un passage d'une cavité à l’autre , et non transmettre au- dehors le superflu de ce fluide , comme cela a lieu dans les raies. C.D. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Observations sur la germination de lAllium fragrans , ‘eé de quelques autres Plantes dont les graines renferment plu- sieurs embryons distincts; par À. DU PETIT-THOUARS. Ox donne à Pile de France le nom d'herbe à oignon à trois plantes très-diflérentes ; le Cyperus hydra de Michaux , lOxalis purpurea , et l'Ællium fragrans de Ventenat; cette dénomination commune leur vient de ce qu'on a remarqué qu’elles se propageoient rapidement par le moyen de leurs bulbes où cayeux, à un tel point qu'on les regarde dans le pays comme les plus grands fléaux de la culture. En effet, une fois qu'elles se sont emparé d’un terrein , on ne peut plus les en exurper. Les deux premières de ces plantes paroissent ne se multiplier que de cette manière , l'Oxalis, sur-tout, car ses fleurs sont toujours pleines, quoique abandonnée depuis longtems à elle-même. Quant à lAlium , il a de plus ses graines, aussi pullule-t-1il avec uue abôndance extrême, dès que la saison pluvieuse a commencé , on les voit germer de tous côtés. M du Petit-Thouars , les observant dans cet état, découvrit un phénomène qui lui rendit raison de leur extrême muluplication , il reconnut que de chaque graine il sortoit trois et quatre embryons distincts. Ceue plante , ainsi que l’Oxalis , ont été apportées depuis longtems dans nos colonies africaines , comme des objets d'agrément. Il est à remarquer que presque tous les fléaux désastreux dont se plaignent maintenant les culuvateurs, ont été regardés dans le principe comme des présens dont on enrichissoit ces îles, les oiseaux granivores, sur- tout ; ont tous été apportés comme objets de curiosité. M. du Petü-Thouars avoit constaté l'existence de ce phénomène par (199 ) une description et un dessin , mais il s’est trouvé cet été dans le cas de le présenter vivant à la Société, parce que parmi plusieurs graines qu'il avoit reçues du Jardin des Plantes , et qu’il avoit semées par expé- rience, il se trouvoit de l'Æ/lium fragrans , qui s'est trouvé semblable à sa première observation. Ce fait n’a pomt échappé à la pénétration de M. Richard, l’exac- titude qu'il met daus-ses recherches et sa dextérité dans les dissections le lui a fait reconnoître dans la graine elle-méme , ce qui étoit beaucoup plus dificile à deméler que dans la germination. Voici ce qu'il en dit dans sa démonstration du fruit dont il vient d'enrichir la botanique. « La cavité embryonifere de l'Eudosperme ( c’est ainsi qu’il nomme le périsperme de Jussieu) est toujours unique : sil y a plusieurs embryons , ou elle reste simple comme dans l4/um fragrans , ou bien elle se divise en autant d’anses où de canaux , toujours con- flueus , qu'il y a d’embryons , comme dans le véscum album.» Vid. page 42. On voit par ce passage que le gui est dans le même cas, ce qu’un membre de la Sociéte, M. Correa, avoit fait remarquer ; mais c’est daus le citronier qu’on l’a observé depuis plus longtems, dans cet exemple , les embryons ne sont point enfermés dans un périsperme. Il est à présumer que l’attention dirisée par ces exemples vers cet objet ausmentera leurnombre. C’est ainsi que tout récemment M. du Petit- Thouars a trouvé deux embryons dans le périsperme des graines de l’Evonymus latifolius : comme dans ce genre , ainsi que dans le plus grand nombre des Rhamnoïdes , ils sont verts, cela les rend très-faciles à observer. Les deux sont quelquefois également développés , mais plus ordinairement il y en a un qui reste beaucoup plus petit. L'étude particulière que M.du Petit-Thouars a faite, pendant son voyage, de la germination des plantes l’a rendu témoin d’un fait analogue, mais , qui présente une autre singularité très-remarquable. Il à vu pareillement sorur deux à quatre embryons de chaque graine de l’'Eugenra rosea et de quelques autres espèces voisines , mais ils restent attachés ensemble, même dans la germination, quoiqu’ils n'aient point de périsperme. Cela vient de ce que la graine se trouve partagee intérieurement en plusieurs quartiers , 3 ou même 5 ; chacun d'eux, est un cotylédon, mais qui appartient à deux embryons, excepté les exté- rieurs , en sorte qu'il y à autant d'embryons que de cotylédons moims un. ps ; : -On’est porté à croire que celte singularité proviént de ce que plu- sieurs ovules se greffent ensemble dans l'ovaire ; mais M.- du Peut; Thouars ne croit pas cela possible, il essaiera d’en donner une explication plus naturelle lorsqu'il réunira en un seul corps d'ouvrage toutes les observations de ce genre qu'il a recucillies. La germination du Cyca Ÿ YO & % InsTirur. x avril 1808 ( 200 ) et-celle du Lecythis qu'il a présentés à l'Institut, peuvent donner une: idée de l'importance de ces matériaux et du parti qu'il compte en urer. GÉOLOG IE. Essai sur la Géographie minéralogique des environs de Paris ; par MM. G. CUVIER ef Alex. BRONGNIART. Les auteurs de ce Mémoire déterminent d’abord l'étendue du terrain qu'ils ont étudié. Ils ont dù la circonscrire non par des limites géo- graphiques et arbitraires , mais par des limites géologiques. Le bassin dans lequel se trouve Paris présente comme un grand lac ou un golfe borné au sud et à louest par un grand plateau sableux qui s'étend depuis la Mauldre jusqu'à Nemours , à l'est et au nord par des collines de craie qui ‘partent de Nemours et vont gagner Mantes. en décrivant une ligne à-peu-près demi-circulaire , mais très-sinueuse qui passe par Montereau, Sezanne, Epernay, Compiègne et Gisors. Ce plateau élevé et sableux de l’ouest et du sud , qui comprend la: Beauce , s’avance par des languettes et des caps dans le bassin de: Paris, et très-près de cette ville il forme en partie les collines de- Marly, des Alluets, de Ville-d'Avray, de Verrières, etc. Le sable qui le compose est le dernier dépôt et recouvre tous les autres. Le plateau crayeux présente aussi des caps et même des espèces d'îles au milieu du bassim, comme à Meudon et à Bougival; mais la craie étant le: dépôt le plus ancien de ceux qui consutuent le sol des environs de Paris , elle perce les autres terrains lorsqu'elle paroïît à la surface du sol , et s'enfonce dessous eux lorsqu'elle disparoït. MM. Cuvieret Bronguiart ont reconnu,neuf sortes de terrains diffé- rens , formées à des époques distinctes et caractérisées par leur nature: et par celles des fossiles qu'ils renferment. Ces neuf sortes de terrains. ‘sont en allant de bas en haut. 1. La craie. C’est la plus inférieure des formations ; on ne sait pas. ce qu'il y a dessous. On n’y reconnoît point d'assises distinctes. Elle est caractérisée par les silex et par les coquilles fossiles particulières. - qu’elle renferme. Ces coquilles sont principalement des oursins, des. bélemnites, des térébratules, etc., qu'on ne trouve pas dans les. terrains supérieurs. . 2. l'argile plastique. Elle est infusible , à moins qu’elle ne contienne beaucoup de fer. Elle forme immédiatement au-dessus de la craie. une couche plus ou moins, épaisse, selon les lieux. Elle ne renferme- aucun fossile ,. et. ne fait aucune effervescence, ce qui suppose qu’elle a: v = ( 207 ) | été déposée par un liquide différent de celui qui tenoit la craie en sus- pension. Cette argile qui varie beaucoup de couleur, et qui est très- employée dans les arts, s’exploite particulièrement à Montereau, à Houdan , à Gentilly, à Issy, etc. - 3. Le calcaire grossier. 1] ne vient pas toujours immédiatement après l'argile; il en est souvent séparé par une couche de sable tantôt presque pur , tantôt mélé de beaucoup de calcaire et de coquilles. Les couches de calcaire les plus inférieures participent de cette couche; elle con- tiennent souvent beaucoup de sable , et deviennent friables à lair ; elles ne peuvent étre employées dans les constructions à eause de ce défaut. Elles renferment en outre de la mauère verte et un grand nombre de coquilles fossiles qui ne se retrouvent plus dans les couches supérieures ; les dépôts de Grignon , de Guespelle , de Lalleny, près Chaumont , appartiennent à ces assises inférieures du calcaire grossier. Les auteurs du Mémoire font remarquer qu’on peut reconnoître. jusqu'à un certam point les pierres qui appartiennent aux différentes couches de calcaire au moyen des diverses espèces de coquilles fossiles qu’elles renferment. Les unes sont caractérisées par des nummulites , les autres par des empremtes de végétaux , d’autres par des cerites , d’autres par des tellines applaties , d’autres enfin par l’absence de tous fossiles , et ce sont les dernières couches plus marneuses que calcaires pures. Au- cune des coquilles de la craie ne se trouve dans ce calcaire. 4. Le gypse et les marnes argileuses sont placées immédiatement au-dessus du calcaire , et des observations multipliées ont prouvé cette: superposition. Les collines gypseuses sont composées de couches alter- natives de gypse et de marne, tantôt il y a wois masses distinctes de gypse, comme à Montmartre , tantôt il ny en a qu’une. Lorsqu'il y La trois masses, on reconnoit l’ordre suivant dans les articles qui les composent, La masse la plus inférieure est composée de couches peu épaisses de gypse souvent séléniteux et de marnes qui renferment ordinairement de gros cristaux de gypse lenticulaire. C’est dans ces marnes que se trouve le silex méunilite. On n’a encore reconnu aucun fossile dans cette: masse. à La seconde masse ne présente d'autre particularité que de renfermer des poissons fossiles et de la strontiane sulfate. : La troisième masse est la plus épaisse et c’est celle qui reste lorsqu'il my à qu'une masse de gypse. Elle présente à sa partie inférieure des silex , et renferme les ossemens fossiles de quadrupèdes inconnus et d'oiseaux que M. Cuvier a décrits dans des mémoires particuliers. C’est aussi dans cette masse et dans les marnes qui la recouvrent immédia- tement qu'on à reconnu des coquilles d’eau douce. Cette circonstance remarquable prouve lopinion de Lamanon et de quelques autres. ( 202 ) \ naturalistes qui regardoient le gypse de Montmartre comme de forma- üon d’eau douce. On a trouvé dans les mêmes marnes des troncs de palmiers changés en silex. Après avoir traversé plusieurs bancs de marne qui ne contiennent aucun fossile , on arrive à une assise très-mince mais étendue sur ün espace de plus de 10 lieues de long de petites tellines allongées , cou- chées et serrées les’ unes contre les autres. Ces tellines servent de Re à la formation d’eau douce et indiquent le commencement subit d’une nouvelle formation marine. En effet, on trouve des marnes qui ren- ferment successivement des coquilles de différentes espèces bivalves et turbinées , de grandes huitres mêlées de palais de raies et de balanus, et de petites huitres dont la présence constante est un caractère presque immanquable de cette formation gypseuse. Le sable et le grès marin se présentent souvent au - = dessus de la formation gypseuse ; ils renferment quelquelois un grand nombre de co- quilles marines , annee les mêmes que celles qu'on trouve à Grignon et dans les dernières assises de la formation calcaire. 6. Le calcaire siliceux est, comme son nom l'indique, un calcaire compacte , mais caverneux et pénétré de silex qui y forme des VCINes , des cloisons, des stalactites, etc. , il n’est pas superposé au terrain pré- cédent, mais 1l est placé immédiatement au-dessus des argiles plasti- ques ; late situation géologique, parallèle , pour ainsi dire , à celle du calcaire marin et semble: en tenir la place dans l'immense cndbe de terrain qu'il recouvre à l’est et au sud-est de Paris. Il ne renferme aucun fossile ni marim ni fluviatile. C’est dans ce terrain que se trouvent les pierres connues sous le nom de meulières. Le grès ou le sable sans coquille. C’est toujours la dernière ou l'avant-dernière formation ; ses bancs sont souvent très-épais. Les grès de Palaiseau , de Fontainebleau , etc. , sont des exemples remarquables de cette formation: on n'y connoît aucun fossile. 8. Le terrain d'eau douce. Ce terrain , tantôt calcaire-marneux, tantôt siliceux, est caractérisé par la présence des planorbes, des lymnées et autres coquilles d’eau douce qui s'y trouvent à l'exclusion de toute coquille marine. Il recouvre les autres terrains , tantôt sur les plaines élevées, tantôt dans les vallées. Ïl couvre , dans tous les environs de Paris de vastes surfaces ; il n avoit cependant été remarqué que par M. Coupé, 9. Le lëmon d'attérissement est composé de tous les dépôts calcaires marneux, argileux , tourbeux ou siliceux que les eaux couranies ont formés dans des vallons actuellement existant ou dans des cavités qui ont été recouvertes depuis ce items et mises de niveau avec les autres terrains. Jl n'est point question ici des attérissemens formés de nos jours par les rivières et ruisseaux tels que nous les voyons couler actuel- ÿ (208) Fement. Les fossiles qu’il renferme prouve qu'il a une origine beaucoup plus ancienne. C’est dans ce limon qu’on trouve les ossemens d’élé- phans, de bufles , d’antilopes et d'autres grands mammifères dont les genres analogues n'habitent plus nos contrées $ Tels sont les principaux faits présentés par MM. Cuvier et Brongniart dans ce premier Mémoire ; nous n'avons pu les présenter ici que dé- pouillés de leurs preuves et des conséquences que les auteurs en ürent. Ce sont des détails et des raisonnemens qui n’étoient point susceptibles d’être extraits, mais qu’on pourra lire dans les Annales du Musée (tom. 11.) où le Mémoire est imprimé en enter. Extrait dun Mémoire sur des Terrains de transition ob- servés dans la Tarentaise et autres partes des Alpes, par M. BROCHANT, professeur de minéralogie, à l'Ecole des Mines. Les Alpes sont regardées généralement comme des montagnes pri- mitives. Cependant les géologues qui les ont observées ont remarqué que du côté de l’ouest cette grande chaîne étoit bordée par une suite non interrompue de montagnes secondaires , souvent très-élevées depuis la mer jusqu’en Suisse et au-delà. Ces deux chaînes se distinguent très-bien l’une de l’autre par la nature des roches qui les constituent ainsi que par leur stratification et la forme de leurs sommités. La chaîne occidentale est composée uniquement de calcaire compacte , souvent coquiller , tandis que la chaîne centrale renferme des roches quarizeuses , talqueuses , feldspathiques , des calcaires grenus et en général tous les élémens des terrams primitifs. C’est cependant dans cette chaîne centrale , regardée jusqu'ici comme primitive , que l’auteur a observé des terrains très-étendus qu'il a reconnus appartenir à la classe des terrains de transition. Le célèbre Sainssure avoit indiqué en quelques endroits de ses Foyages, des roches de transport qui lui paroïssoient étrangères aux terrains primitifs et qui cependant faisoient partie dela chaîne centrale ; mais il n’a donné presque aucun détail sur les autres roches qui leur sont associées. M. B:ochant ayant fait plusieurs voyages dans cette partie de la Savoie qu'on appeloit autrefois la Tarentaise, a eu occasion d'y ob- server des terrains de transition bien caractérisés; il les a suivis dans plufieurs autres parties des Alpes , et il en a reconnu beaucoup d’exemples dans les descripuons que Saussure a données , descriptions dont il a vérifié une grande partie et dont il se plaît à admirer l'exactitude. L'auteur commence par indiquer les roches qui composent les Insrirur Nar, Mars 1808, A At Es a terrains de transiion. Ce sont 1°. des calcaires grenus, micacés où talqueux ; il ya des variétés qui ressemblent au cipolin des marbriers. HS sont presque toujours mélangés de quartz, souvent en grains Visi- bles. 2°. Des calcaires compactes ; ils sont beaucoup plus rares que les premiers. On en a trouvé en deux endroits qui étoit mélangé de petits cristaux de quartz et de feldspath rhombiforme. 5°. Des schistes argileux dont un grand nombre sont mélangés de caleaire. 4°. Des quart: micacés et des schistes micacés dont quelques-uns renferment des cristaux de feldspath. 5°. Des quartz en masse semblables à des grès fins. 6°. Des roches amphiboliques et des cornéennes ; elles sont assez rares. 7°. Des serpentines et autres roches talqueuses , elles sont peu communes et toujours associées au calcaire. 8°. Des poudingues calcaires , parmi lesquels on distingue celui connu des marbriers, sous le nom de bréche tarentaise. 0°. Des poudingues quartzeux , semblables À ceux que Saussure a observés à Valorsme et qui se rapportent à ce que les Allemands ont appelé grauswacke. 10°. Des schistes micacés d’un gris noirâtre , wayant que de très-petites, paillettes de mica et analogues à la grauwacke schisteuse des Allemands. r1°, Des couches d’anthracite assez mal réglées , il est vrai , mais qui ne peuvent être considérées comme des filons. Le schiste bitumineux qui l’accom- pagne présente souvent des empreintes végétales. Après avoir décrit toutes ces roches, M. Brochant fait remarquer leurs différentes associations ; il les sépare d’abord entre deux terrains , le terrain calcaire et le terrain d’anthracite , et il établit pour chacun de ces terrains les preuves qui l'ont déterminé à les classer parmi les terrains de transition. Nous allons donner un appercu de ces preuves. à ! Les calcaires grenus renferment en plusieurs endroïts des couches de poudingues calcaires , n°. 8, et quelquefois des couches de poudingues quartzeux, n°. O; ces calcaires sont souvent féudes ; ils alternent avec du calcaire compacte, tantôt semblable à celui du Jura, tantôt fendillé et parsemé de petits filons de couleur plus claire que la masse et pa- roissant presque contemporains avec elle; ce qui rapproche ce calcaire des caléaires de transition observés au Hartz et en Saxe. Tous les cal- caires grenus de Ja Tarentaise présentent les mêmes caractères , les mêmes accidens, les mêmes circonstances géologiques , et il est 1m- possible de ne pas les regarder comme faisant partie d’une même for- mation. Si donc on n’a pas observé dans tous, les poudingues et les autres caractères des terrains de transition , on n’en est pas moins fondé à croire qu'ils appartiennent tous à ce terrain ; dès-lors les schistes argileux , les quartz en masse, les schistes micacés , les amphiboles, les serpentines se trouvant dans ce terrain calcaire, font partie d’un terrain de transition ; d’ailleurs plusieurs de ces roches se rencontrent (205 ) quelquefois dans les mêmes masses qui renferment Îles poudingues , mais 1l en est d’autres qui en sont plus éloignées et sur lesquelles l’auteur a évité de prononcer aflirmativement, Les roches décrites ci-dessus depuis le n°. r jusqu’au n°. 8 inclusi- vément, se trouvent comprises dans le terrain calcaire. Tous les n°. suivans se rencontrent constamment ensemble dans ce que l’auteur appelle le terrain d’anthracite; on ne peut donc se refuser à les classer toutes parmi les roches de transition , puisque le terrain qu’elles cons- tituent renferme des poudingues quartzeux et du schiste bitumineux avec empreintes végétales. Ces derniers manquent quelquefois ainsi que l'anthracite ; mais les poudingues quartzeux sy présentent par-tout, et le plus souvent très-bien caractérisés. L'auteur a cru devoir examiner séparément ces deux terrains , parce qu'ils sont ordinairement isolés l’un de l’autre ; mais on les trouve aussi quelquefois réanis : au Bonhomme on trouve à la fois les schistes argi- leux , les poudingues calcaires, le quartz en masse, les calcaires grenus et les calcaires compactes feldspathiques alternant avec les poudingues quartzeux; Saussure avoit observé plusieurs associations semblables, no- tamment à Valorsine , à Valsorey, et en Valais , près de Martigny, sur les deux rives du Rhône , où ces roches se trouvent en même Lems ass0- ciées au pétrosilex. dE L'auteur , après avoir cité plusieurs exemples de terrains semblables dans d’autres parties des Alpes , a cherché à établir les rapports qui lient ces terrains de transition avec les terrains primitifs et la méme chaîne. 11 observe qu'il n’y a qu'un très-petit nombre d’endroits où le terrain de transition repose immédiatement sur le primiuf, et qu’alors leur stratification et leur direction est la même; ce qui suppose (en admettant l’idée reçue par la plupart des géologues que les couches verticales ont été d’abord horisontales ) que la formation du terrain de transition a suivi de pres celle du terrain primitif, ou du moins qu’elle a eu lieu avant le relévement des couches du premier. Mais ce rapprochement entre les époques de ces deux formations devient encore plus sensible. L'auteur ayant traversé plusieurs fois les chaînes qui enferment la vallée de Tarentaise , et ayant visité la chaîne des Alpes depuis le Mont-Cenis jusqu’au Saint - Gothard , a observé ur grand rapport entre les roches de toutes ces contrées et celles de transition qu'il a décrites. On les y retrouve toutes présentant les mêmes caracteres, les mêmes accidens et souvent avec des asso- ciations assez analogues. Cependant il y a cette différence essentielle que ces roches ne sont plus comme dans la Tarentaise, associées à des poudingnes, à des schistes à empreintes végétales , mais qu’elles sont au contraire mélangées de grenats, de tourmalines , etc. ; qu’elles alternent quelquefois avec des granites déterminés et qu'en un mot Tome I. N°. 12, 17e. Année. 27 ( 206 } elles ont tous les caractères que l’on a reconnus aux lerrams primi-- tifs. L'auteur a particulièrement cherché à découvrir dans la vallée d'Aoste les limites du terrain de transiuon , et il a remarqué que le passage au terrain primiuf se faisoit insensiblement et sans aucune interrapuon. Il en a conclu qu'il y a eu une sorte de continuité dans les Alpes entre la formation du terrain prinuuf et celle du terrain de transition. « Et dès-lors , ajoute-t-il , la présence, au milieu des « terrains de transition , de plusieurs ice en apparence primilives, « telles que du calcaire grenu talqueux , du calcaire feldspathique , du « schiste‘ micacé , du quartz en masse, de la serpenune , ne doit plus « paroître extraordinaire ; la formation de ces roches n’a pas cessé « 1out-à-Coup au moment où les roches de transition ont commencé à « se déposer et elles n'ont recu que peu-à-peu et partiellement les « modifications et les mélanges qui servent à Îes distinguer. » Comparant ensuite les terrains de-transition des Alpes avec ceux qui existent dans d’autres pays et notamment au Hlartz, l’auteur fait remarquer que ceux des Alpes paroissent être les plus anciens ; mais il sembleron, comme il l’observe lui-même, qu'on devroit en conclure que les terrains primiuts des Alpes ou au moins de cette parüe de la chaîne étant plus intimement liés avec des terrains de transition, seroient les moins anciens de tous les terrains primitifs. L'auteur, sans vouloir adopter formellement cette opinion, fait voir qu'elle a. en sa faveur un grand nombre de probabilités , 1 telles que le peu d'abon- dance di granite et les différences \qui existent entre le granite des Alpes ct Éela des autres chaînes; l'absence des porphyres ; la grande quantité. de calcaires, de Latiss argileux , de serpénunes , de “quartz en masse, et autres roches regardées par les géologues comme appar- Jeans aux dernières formations primitives... D reste, cette hypo- thèse ne seroit pas particuhiere à M. Haies plasieurs minéralogistes allemands ont regardé le terrain primitif des Alpes comme postérieur à ceux de la Haute-Saxe , de la Lhuringe , des Vosges, etc. Nous terminerons cet extrait en donnant nulles rent les conclu- sions de M. Brochant, telles qu'il les a résumées lui-même à la fin de son Mémoire. 1°. Les montagnes de la Tarentaise et autres faisant parue de la shine centrale des Alpes, appartiennent aux terrains de Iransition. . Ces terrains de transition ont beaucoup de rapports avec les . pris qui se trouvent dans cette partie des Alpes, depuis le Mont-Cenis jusqu'au Saint-Goihard , puisqu'ils renferment beaucoup de roches semblables , telles que le see re grenu , ‘micacé ou talqueux ;, le quartz en masse, le schiste micacé, qui dominent souvent dans l'un et l’autre terrain. . 50. Il different des terrains primitifs en ce que les mêmes roches: Ne (207) sont, dans ces derniers, associées à des minéraux et à d’autres roches exclusivement primitives ; tandis qu'au contraire dans le terrain de transition elles sont fréquemment associées à des poudingues. de diffé- rentes sortes et à des houilles présentant des empreintes végétales, associations qui ont dù déterimimer à classer ce terrain parmi ceux de transition. 4°. Ce terrain de transition nest séparé du terrain primitif par au- cune imterruptiof, aucun dérangement notable de stwatification ; ik paroût, au contraire , qu'il y à eu une sorte de continuité entre la formation de ces deux terrains dans cette parte des Alpes. 5°, Les terrains de transition des Alpes paroissent ètre les plus anciens de tous les terrains de transition. 6°. Le calcaire grenu , le calcaire micacé, le calcaire talqueux , le quartz en masse ; les schistes micacés et probablement les roches ame phiboliques, la cornéenne , la serpentine et le pétrosilex, dappartuen- nent pas exclusivement aux terrains primiufs, puisqu'on en trouve des couches dans le terrain de transition des Alpes. On peut en dire autant du feldspath, puisqu'il se trouve disséminé dans le calcaire com- pacte et autres roches du même terrain. À. B CHIMIE VÉGÉTALE, Acide oxalique cristallisé produit dans le Boletus sulfureus; par M. Robert SCOTT. Dr jeunes individus de ce champignon recueillis au mois d'août , sur de vieux cerisiers, présentèrent, au bout de quelque tems, une cristallisation singulière à leur surface supérieure. Les cristaux en forme d’aiguilles. sortoient par les crevasses qu'eux-mêmes s’étoient ouvertes dans les intésumens du champignon , et ils s’étoient formés à la suite de sa dessication ; car dans la plante fraîche, il ne s’en trouvoit pas la momdre apparence. La saveur et les solutions de chaux et de ba- ryie montrérent qu'ils étoient de l’acide oxalique presque pur. La substance du champignon , ( après en avoir séparé tout ce sel), dis- üllée dans une retorte de grès , donna beaucoup d’eau, avec des - signés d'ammoniaque , et par suite de la disullation, une espèce de goudron épais, du gaz acide carbonique, du gaz hydrogène .pur. Le résidu charbonneux contenoit quelque peu dé potasse. CG. D.S. (‘250 ) voir étre Comparées ensemble. Voici les principaux articles dont elles sont. formées. , : FAT Les Bourgeons. M. Bosc désigne sous ce nom , avec le plustgrand nombre des agricalteurs , les pousses de l’année ou le jeune sarment ; il les considère suivant leur couleur ou leur diamètre. Les Boztons » ils sont plus où moins arrondis. Les Périoles ; ils sont colorés uniformé- iunent où par strics, velus ou glabres. Les Feuilles présentent à elles seules un grand nombre de caractères faciles à saisir, sur-tout par leurs découpures ; ais il faut faire atiention que les fe@lles d'en bas sont toujours plus découpées, queles supérieures, en sorte qu'il faut prendre les intermédiaires. Les altérations même qu’elles reçoivent par la saison ne sont pas à dédaigner : qui n'a pas remarqué les coulemts pourpre* que prenñent les vignes rouges aux approches de l'hiver? Maïs elles présentent des modifications suivant lès espèces , soit dans leur intensilé, soit dans la manière de s'étendre. à Mais c’est le fruit quil importe le plus de considérer, ses grappes, leurs formes plus ou moins allongées , leurs grains plus où moins pressés, la: couleur de’ ceux-ci, leur forme , la péau plus ou moins épaisse, les pépins plus où moins pros, etc. ë Des considérations d’un autre genre et très-importantes en elles-mêmes , viennent. encore augmenter ces moyens de dislinction. Les raisins mü- rissént plus, ou moins vite, suivant les variétés ; quelques-unes coulent plus difiicilément , et par conséquent rapportent davantage. Toutes ces données servent donc de base au travail de M. Pose, ct compensent par leur multiplicité le peu de stabilité de chacune d'elles en particulier : c'est par leur. moyen qu'il a déja constaté 250 va- riétés } mais pour céla il a fallu plusieurs milliers d'observations. On eût certainement, trouvé.plus commode de voir toutes ces ya- riéiés réuiies par groupes, comme Duhamel lavoit tenté pour les autres arbres fruitiers ? mais les nuances sont si rapprochées que cela a été impossible jusqu'à présent. j De la comparanon de ce grand nombre de variétés il est déja ré- sulté, des avantages précieux. Ainsi il paroît constant qu'il ny a pas de vignoble un peu étendu qui ne contienne quelque variété qui pourroil être tres-utile dans un autre vignoble, pour y remplacer une autre beaucoup moins avantageuse. C’est ainsi quil y a déja de connus six Muscais bien supérieurs à tous égards à ceux qui se cultivent dans les jardins de Paris, entre autres le Muscat noir du Jura, si précoce qu'on peut le manger à Ja mi-août. Na Le défaut de synonymie se fait senur plus fortement à me- sure qu'avance le trayail* Telle variété a cinq six noms, tandis que tel nom s'applique à Cinq ou à six variétés. C’est ainsi que les vignerons de la Côte-d'Or ‘donnent le nom de Pineau noir à un | (21) raisin qui donne un excellent vin, et celui de Gamet à un autre qui en donne un fort mauvais. Dans les départemens voisins il se trouve un Pineau différent ; et l’on nomme Gamet, au Puy-de-Dôme ; un véritable pineau. La même chose a heu dans les environs de Lyon. C’est.de cette confusion de noms quest provenu le peu de succès qu'ont oblenu quelques cultivateurs zélés. Voulant améliorer leur vignoble , ils ont fan venir de lom des plants renommés ; comme ils n’ont pas répondu à leur attente, ils ont cru qu'ils étoient dégé- nérés , au lieu qu'il est probable que c’est parce qu'ils n’avoient recu que des variétés inférieures à celles. qu'ils avoient demandées. I n'est pas douteux que le sol, l'exposition et le climat n'influeni sur la bonté du vin; mais le choix des variétés y fait au moins autant, On recueille d’excellent vin aux environs de Rheims et de Mayence, quoique ces deux villes se trouvent situées à l’extrémuté de la zône qui permet. de cultiver la vigne : tandis qu'aux environs de Paris, situé un peu plus favorablement relativement au climat, le: vin y est très-mau- vais. Cependant on y trouve toutes les expositions et les natures de sol es plus favorables à la vigne , cela ne peut donc provenir que des variétés qu'on y culuve ; le Meslier et le Meunier, entre autres, qui sont les plus répandus , n’y wouvent pas une assez forte chaleur pour mürir, en sorte qu'ils pourrissent plutôt. Qu'on les remplace par les deux variétés du Morillon du Jura et du Doubs qui mèrissent à la mi -aoùt, comme ils contiennent beaucoup de sucre on ne peut douter qu'ils ne donnent un vin très-généreux ; le raisin de la Ma- deleine est bien aussi précoce qu'eux, mais il n'a pas plus de saveur que le Gamet. : Un ancien duc de Bourgogne qualifioit d’infâme cette dernière va- miélé, parce que sa mulüuplicaton détérioroit les vins ; elle s’est main- tenue malgré cette qualification dans les vignobles , parce qu’elle charge beaucoup , c’est-à-dire, qu’elle produit un grand, nombre;de grappes. BI. Bosc annonce qu'il a déja reconnu 5o variétés inconnues à la Bourgogne, qui chargent autant que le Gamet, mais qui par leur sayeur sucrée promettent un vin aussi généreux que celui du Pineau. On pourroit craindre que ces plans de vigne transplantés ainsi dans. un terrain qui leur est si étranger , n'éprouvassent de grandes, aké- rauous; cest vraisemblable jusqu'a un certain point , mais ce ne sera que momentané : il y a apparence que dès qu'on Îles remettra. dans des circonstances favorables , 1ls reprendront leur première qualité. … C’est ainsi que le muscat se fait reconnoître par-tout à son, got musqué ; mais, c'est un excellent raisin à Marseille ; un médiocre, à Paris , et un mauvais à Anvers. Sans changer de climet il est reconnu depuis longlems que les arbres fruitiers dégénèrent. Ainsi le pineau de la parue supérieure du clos Vougeot | sur des ceps âgés de ( 212 ) quatre à cinq cents ans | donnoit, avant la révolution, du ‘vin qui se vendoit le douhle de celui fourni par les mêmes plants de la partie inférieure , mais plantés beaucoup plus récemment. Ainsi l’âge et la culture ont certainement beaucoup d'influence sur la qualité du raisin : il n’y a donc point de doute que les vignes cultivées au Luxembourg n’éprouvent des changemens. Mais déja M. Bosc croit entrevoir des hiimites entre lesquelles 1ls-se maintiendront ; il croit pouvoir assurer que dans vingt ans les variétés les plus rap- prochées seront encore distinctes. Deux complémens étoient nécessaires à ce travail; d’abord des figures exactes de toutes les variétés de raisin , à l’époque de la maturité : M. Redouté est chargé de cette tâche, et quarante variétés déja saisies par le pinceau de cet artiste, promettent une collection digne de ses W'avaux précédens. Le second étoit la plantation d’une école, c’est-à-dire, la série com- plette de toutes les variétés rangées suivant l’ordre de la table synop- tique. C’est ce que l’on se propose d’exécuter le plutôt possible ; des espaces seront laissés vides pour y pouvoir intercaler les nouvelles acquisi- tions : par ce moyen les recherches comparatives deviendront plus faciles , et les amateurs pourront aller étudier les variétés qu'ils voudront connoître. ù Tel est donc l’ordre de travail que M. Bose a adopté. il n'a fait encore que tracer sa route, chaque année va lui donner les moyens de le perfectionner : mais malgré son zèle il ne peut le conduire aussi rapidement que les cultivateurs doivent le desirer , parce qu'il n’y a dans l’année qu'un tems très-court qui soit favorable à ses recherches. F Une liste de 57 variétés regardées comme les plus propres à être cultivées dans les jardins, termine l'ouvrage et peut faire pressenür l’u- 7 7 . 2 ulité de cètte grande entreprise. > L’'ABONNEMENT EST EXPIRÉ. L'abonnement est de 14 francs, franc de port; et de 13 francs pour Paris ; chez BERNARD, édüeur des Annales de chimie, quai des Augustins, n°. 25. Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie, qui feront l'acquisition du Sysitême de Chimie, de Thomson , ou du Manuel d’un Cours de Chimie , joutront d'une remise. Ils adresseront, pour cet effet, directement et franc de port ,. à l'Editeur, les demandes et l'argent. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE | DE . RI s: FSPSSSSSSSSTSSLLSTSLPSSSPSSLSISSE TOME PREMIER. Il. Année. «FPS LE SLTIS IT SP FSSSISSISIS PARIS, BERNARD, Libraire ; quai des Augustins, n°. 25. M. DCCC. VI. Fe 1 IMPRIM ts 4 A IE H. -L: : ; 0 | PERRONN EAU. -GiLLET LISTE DES'MEMBRES . DE LA, SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE, Ave. OCTOBRE 1808 , D'APRÈS L’ORDRE DE RÉCEPTION. MÉMBRES ÉMÉRITES. MM. Ducxesre. Hauy. LaAmARCK. MEMBRES RÉSIDANS. NOMS. ( MM. SILVESTRE. . BRONGNIART. . + VATQUELIN . . : Lacroix. . . CoQUEBERT . . . BAILEET... : . . BERTHOLLET. . . Foureros. . . . ea violer e, Bosc Anim. GEOFFROY. . Cuvier Ge ) Dumérir. . ÉARREV A , - Descosriés . , . LasTEvRIE. . TREMERY . LaAcEPEDE. . CHARTAL , e D A l éstacnce . . oo Date de réception. 10 déc. r788. Id. 9 nov. 1789. 30 juillet 1 792: 14 Mars 170$. 28 mars 1705. 25 avril 1793. 14 sept. 1793. Id. Id. Id. 28 sept. 1793. 14. 13 therm. an 2. 23 nivose an 5. Id. 3 germ. an 3. 3 fruct. an 4. 3 vend. an 5. 13 frim. an 5. 13 floréal an 5, 3 fruct. an 5. 15 prair. an 6. Ia. 3 therm. an 6, : PARISEÉ ME, …. NOMS. MM. OLIVIER . . . BUTEr SL DEreuze. 1 BrocxanrT . Cuvier (Fréd. ) LapLaACE. Mikpez. . ., TuEnARD. , . . Porsson . . . Gay-Lussac. . PERON 26 da. CoRREADE SERRA DuPuyTREN . . BonPLanD . HACHETTE. .. 1 DrcLArocuz, . Benraoccerfils AMPÈRE . . . | DARCET . GinAnD . Dursrrr Euovars SAVIENY . | Date. de réception. 3 messid. an 7. 23 pluv. an 6. 15 vend. an 9 -13 pluv. an 9. » 8 messid. ‘an g. 15 messid. an + 26 frum. an 11. Id. . f 20 vent. an 1. | 23 pluv. an 11. Id. Id. Id. 5 germ. an 13. 11 jauvier 1800. Id. Id. -24 janvier 1807. d. LCR 7 février r807: Id. e + ee ete els) Le a tteto ie RDS ON NCA Le aan td LIS TÉ DES! CORRESPONDANS LD L LA SOrété PHILOMATIQUE. NOMS. er RÉSIDENCES. NOMS sr RÉSIDENCES. MM. MM. Dumas, . . . Mompellier: Borssensss À, Groerron(Vuaeneeve) Fasronr, . . . . . . Florence. MARTINET , . . . Chambéry. {Baoussower ( Victor). Montpellier, DanprApA, . . . . . Lisbonne: Larr CR . Caen. MicraÈre |, OPA SAUSSURE ,. . . . . - Genève. BERLINGHIERY , . . , Pise. Pozrx ( Pierre), . . . Naples. CHAUSSIFR I, EE BcumensAcx , . . . . Gottingue, Line D POS MA nNeRS: HERMSTADT, . . ù Bonvanp, . . . . . Arnay-le-Duc.|Coquesrer (Ant.), . Rheims. Van-Mons, . . . . . Bruxelles. CAMPER (HREDE . Franeker, Vampire) Rise: Ramon» , . . . : . . Clermont, CmanTran , . .. . . Besancon. HEnss soins ol Madrid ÉATMRES à 0 ic IL 2ER Parissor pe BEAuvoIs, Ramsoure, . : . . . Sérilly. SCHREIBER ; . . . . . Vienne(A.). Trourrcor,. . . . . Nevers. SCAWARTZ , - . . . . Stockolm, INicoras 4; Lit Lt Gaen: BonNäRD, a ln. Mrzarze lu Li... Rouen: VAUCHER ,. . . . . . Genève, Vacrars pus & 1. Strasbourg. [T. Younc,,. . . . . Londres. Jurine ,. :44 . . ... Genève. EE Dames sp see u AR Tnnecese Ge. 0 Héricarp-Taury, . Dsrerte ; NL. , 4 Zniiche Brisson, . . . . . . St-Quentin, Noms tro ea. Bruxelles: Divpin, 1272: Le Manss R&INwarT, . . . . . Amsterdam. |Guxrsenr , , . . . . Rouen. Teurre, . . .'. . . Rochefort. |Freurior ne Becrevur, La Rochelle, SCHMEISSER 4 - . 1... Hamboure,t |Baituw, 0 22.0 0 | FTIMAEUS AN PAU TE SAVARRSI, . .« . . | . Naples. Hrcru , «. . : . . . Strasbourg. |Pavon,: . . : . . . Madrid. Gosse, , . . , . . . Genève. BRrOTERO ,. . . . . . Coimbre. DENNEBIER sie 2. 222 MG SÆMMERING,,. . . , . Francfort. Garon, F4. ..111Vanloo: {Paso De Lave , . . Madrid. Benonsuisies ,:.1. . Calais. BREBISSON , . . . . . Falaise. MozarD , 44 . .j. . Philadelphie. |PANZER , le à . Nuremberg, TupEnAT:, 1, . . . . St.-Geniez. |Deseranns, : . . . . Fontaineblæ. Fiscuex, … . . . . . Moscow. MALUS, IL ne . Strasbourg, Bouxer , 34,/. .!.. Abbeville. Dausuisson, . .« . . Turin. Brecror nee VVARDEN , . . . New-York, Noëz,. . . . . . . . Mayence. GAÆRTNER il, CHE one Tubingen, Marre EE RITES {GinarD, . . Alfort, INGWERSEN, . . . . Copenhague. NOUVEAU BULLETIN DES S CHE NCE.S, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Octobre 1808, HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Extrait d'un travail de M. Salisbury , sur la nomenclature des Conifères. Prus un grouppe ou famille de plantes, est naturel, plus il est difficile de trouver des caractères réels suffisans pour le subdiviser en genres. Telle a été jusqu'ici la situation des vraies conifères. Il a été facile de séparer du grouppe, les cyprès, les ne , les thuya ; mais le noyau de la famille , est resté pour ainsi dire sans pouvoir être entamé avec succès. Linné qui possédoit au suprême degré la tactique de la nomen- clature, en étendant un peu le caractère générique , a tout réuni dans le genre Pinus. Ce genre ainsi constitué , quoique satisfaisant au premier coup d'œil, contient des plantes dont le port est bien différent , indice presque sûr , que leur réunion générique est un peu forcée. Tournefort avant Linné, avoit divisé ces végétaux en, trois genres, Pinus, Larix, Abies. En examinant ses raisons , On trouvera peut-être que le port en est la principale ; M. de Jussieu se sentant de la répugnance à suivre aveu- glément Linné, sur un point où l’habileté de celui-ci est plus évidente que sa science , a rétabli le genre Abies, et auroit été tenté de rétablir aussi . celui de Larix, maïs quoique sa description de la fructification de l’Abies, soit remplie d'observations savantes, on s’apperçoit à la fin que la seule différence bien tranchante parmi celles qu’il établit entre ce genre et celui de Pinus, consiste dans le port. ÿ M. Salisbury ayant observé en détail et avec une grande attention , les organes femelles, et la germination des différens Pinus de Linné , a trouvé des caractères suflisans pour leur séparation en plusieurs genres, et qui heureusement ne rompent pas les associations que le port présente au Tom, I, N°. 15, 2°. Année. 29 SocixTEé LiN®s de Londres. ( 218 ) premier aspect. Il est probable que ces nouveaux genres seront adoptés des: botanisies : en voiei le tableau avec les caractères abrégés. 2. AGaTuis. — Embryon à 2 cotyledons ; écailles nues sans bractées ; fleurs monogynes. 2, Pinus, — Embryon à 4 ou 8 cotyledons; écailles bractées ; cica- trisées après la floraison; fleurs digynes; suügmates bifides;. à lanières appendiculées. 3. Larix. — Embryon à cotyledons en nombre inégal; de 5 à 9 écailles. bractées ; fleurs digynes ; stigmates hémisphériques glan- duleux; avec un disque concave. 4. Amies. — Tout comme dans le Larix; mais le stigmate comme dans le Pinus , et les écailles atténuées à laparuesupérieure. 5. BrEris. — Ecailles très-courtes , ayant une marge en crête; les. bractées beaucoup plus grandes, aigues ; fleurs trigynes ; trois péricarpes dans chaque écaille presque nus, les. deux latéraux en forme d'oreille, celui du milieu cu- néiforme. On n’a pas pu observer les stigmates ni: l'embryon, 6. EurassA, — Embryon à 4 cotyledons, longs d’un pouce, ayant l’appa- D'LES rence des-feuilles du loranthus ; écailles ailées, presque: recouvertes par les bractées dans leur partie intérieure , et renfermant.dans celte eavité un péricape. Ces écailles. : tombentavec la graine qu’elles contiennent; fleurs mo- nogynes.! : ! 7. CorumsrA.—Embryon à 2 cotyledons écailles recouvertes par la. bractée à! leur partie intérieure, représentant une cap- paie sule ; un péricarpe dans la cavité, entre l’écaille et la. bractée ; fleurs monogynés. Le genre Agathis est des Moluques, ses feuilles sont opposées, larges. et semblables à celles des /oranthus. Les bourgeons sont pétiolés, et: ressemblent à des clous de gérofle. La floraison est terminale sur les bran-- ches latérales”: c’est le fameux Dammara de Rumphius. Dans: les espèces de Pinus, les branches sont verticillées ; les feuilles sortent par faisceaux de 2 à 5 d’une petite gaine. Les espèces de Larix , ont les branches alternes et les feuilles de même. Quoique celles-ci paroissent fasciculées , elles ne sortent pas d’une même: gaine comme dans le Pinus. ‘Les espèces d’Æbies , conservent dans leur port , un mélange de ceux. du Pinus-et du Larix, analogue à celui que l’on observe dans leur fruc-- tfication. Les feuilles sont alternes et distiques. (:219)) Le Belis ou pin de la Chine , a des branches éparses , des feuiiles sessiles , Jancéolées et serrulées. Ÿ L’Eutassa ou pin de l’ile de Norfolk, produit des branches verticillées, dans sa jeunesse , éparses dans sa vieillesse ; ses feuilles sont ovales et imbriquées. Le Columbea est | Araucaria de M. de Jussieu. Tous ces genres sont composés de grands arbres. L'Eutassa parvient à la hauteur de deux cents pieds, conservant toujours sa forme pyramidale. MINÉRALOGIE. Sur une espèce de combustible composé, nommé Dusodile ; par M. Cordier. ‘ CE mineral se présente en masses d'un gris verdâtre, irrégulières , Journ. pes Mines , compactes , mais se laissant facilement diviser en feuillets très-minces et N°. 136. très-cassans quoique un peu flexibles. Il brüle-en répandant une odeur bitumineuse extrêmement fétide , et laisse un résidu terreux très-considérable , puisqu'il est du tiers de son poids. La pesanteur spécifique du dusodile est de 1,146. Lorsqu'on laisse macérer ce combustible dans l’eau, ses feuillets se ramollissent et devien- nent un peu translucides. su Dolomieu a rapporté, il y a environ 10 ans, ce minéral de Melilli, près de Syracuse ; en Sicile. Il forme une couche peu épaisse entre deux bancs de pierre calcaire secondaire. . SA: Sur le Fer piciforme de Ferber et Kaïsten. CE minérai est d'une couleur jaune foncé, d'un aspect résineux ; Jours. nes Mines, sa cassure est conchoïde et éclatante ; sa dureté est supérieure à celle N°. 136, du gypse, mais inférieure à celle du calcaire spathique. Il est très- . fragile. € ll se boursoufle au chalumeau, se fendille en prenant une couleur jaune de gomme gutte et fond en scories noires attirables à l’aimant M. Klaproth l’a analysé et y a trouvé Fer oxidé 67 Acide sulfurique sec. 8 Eau 25 100 Journ. DEs Mines. INC. 136. Soci£TÉ PHILON. ( 220 } Il paroît d’après cette analyse que c’est un fer sulfaté avec excès de base. Ce minéral fort rare a été trouvé dans la mine de Kust-hescherung , près de Freyberg, M. Gillet-Laumont croit qu'un minérai &r65-semblable à celui-ci, et qu'il a trouvé autrefois dans la mime d'Huelgoat , en Pretagne, appartient à cette espèce. A. B Note sur les mines de Sel gemime de Wieliczka et de Poche. Extraite dur Mémoire de M. Schultes, professeur & Cracovie. Le dépôt de Wieliezka est composé de trois masses p'acées l’une au-dessus de l’autre : la première masse finit à 68 mètres de profon- deur , la seconde à 144 mètres et la troisième à 252 mètres. C’est læ plus pure, on l’a exploitée sur une longueur de 2800 mètres du leyant au couchant et sur une largeur de 1600 mètres, Le beau sel ou sel s-ybiker ne commence qu’à la profondeur de 140 mètres. Au-dessous du sel est un grès mêlé d'argile et d'oxide de fer qu’on appelle pierre de szybiker. Au- dessous de cette pierre on rencontre pl eau. On trouve dans les mines de Wieliézka un grand nombre de lacs dont l’eau est salée et renferme en outre de l’acide muriatique et des sulfates. L'air de ces mines , essayé par M. Schultes , ne lui a pas para sensiblement moins pur que l'air atmosphérique. On trouve , au milieu même des bancs de sels de Wieliczka , des coquilles fossiles et notamment des ammonites. : À Sworzowicé, à trois lieues au couchant de Wieliczka , on voit une marne grisâtre dans laquelle il y a du soufre tantôt crisiallisé, tantôt en rognon , tantôt en petits globules:de la grosseur d’un grain de chenevis..- Ces grains que M. Schultes regarde comme un sulfate de chaux sont en effet dissolubles dans l’eau. Le soufre et la chaux se déposent dès que l'eau qui filtre dans ces mines a le contact de l’air. Cette couche de re imprégnée de soufre est exploitée dans une centre ë une demi- ieue. . B. CHIMIE. Extrait d'une lettre de M. Blagden. Nous n'avons pas encore réussi à obtenir le nouveau métal pur , en (ioax) opérant par la voie sèche; et nous pensons que celui qui a été produit de cette mamière en France, contient toujours un peu de fer. En opérant à la manière suédoise, de galvaniser en contact avec le mercure , Davy a obtenu des amalgames de la base de la baryte, de la strontiane , de la chaux, de la magnésie , de l’alumine et de la silice. Il est parvenu à ôter le mercure de celui de la baryte ; ét il en est résulté un corps solide et blanc, qui a tout l'éclat métallique : je vois que les chimistes français pensent que toutes ces nouvelles substances sont des hydrures , plutôt que des métaux. — C’est aussi la première idée que nous en ayons eue; mais nous avons préféré adopter l'autre opinion, comme plus adaptée au système actuel de chimie ; car nous soupconnons que quelques-uns des métaux communs, sont dans le même cas. Le plomb , par exemple; est un hydrure de plomb, de même que le métal de la potasse, est un hydrure de potasse: ceci pourra conduire au renverse- ment absolu de la chimie antiphlogistique. CD; Analyse de plusieurs minéraux; par M. KLAPROTH. Tulc lamelleux du St.-Gothard. Gien ns ee De OS AU Macon peurs ee CT 50150 Rae (oo et NAN NA COS re ne AA SRE 2.50 BOASSe CNRS Ne Ne ere 2.75 Pertetau en ie etes orne 0.50 GE io Mica commun de en grandes lames, noir de Zinnwalde verre de Moscovie Sibérie Silice . . : 48 OU ET 4250 Albanie SO Me aan NE PANNE NES ES I MASHESIE MIO UNE NON CE AU 9.00 Oxide deler er ON den 4 bo nil arce © 22,00 De Mang . . . TON CO DONS eee le 200 Porasse HN Pie Do ee SD Ut 10:60 Perte au fee ee TM Tea 8 1.00 1 _ 98.75 97.25 98.00 Extrait d’une lettre de M. Geblem ( 222 ) Analyse de la substance appelée Pierre de ris ( Püte de ris de la Chine); ; par M. Klaproth. Oxide de plomb .+ . « + < 41 SATICe ANS RE DNS 9 Albüurune 5e mr 0 7 87 4 Les treize parties qui manquent , doivent étre attribuées à quelque substance vitrifiante que M. Klaproth n’a pu déterminer à cause de la petite quantité de matière qu'il avoit pour ses expériences. D’après M. Klaproth , on peut imiter ce produit, en fondant ensemble de loxide de plomb, du feldspath, de la silice et de la potasse ou du borax , en proportions différentes. , Sur le Niccolanc. MM. Hisinger et Gehlen ont reconnu , chacun de leur côté, que la substance que Richter avoit appelée Niccolane, et qu’il regardoit comme un métal particulier , est un composé de nickel et de cobalt, avec une … trace de fer.et d’arsenic. «l'Analyse d'une TAérolithe. M. Klaproth a analysé l’aréolithe tombée le 13 mars 1807, dans le cercle de Inchnow du gouvernement de Smolensko ; et qui pesoit 4 puds. 11 y a trouvé: Fer métallique . « . + + + 17.00 Nickel Mie. Atom Magnésie. . + « + + + + « 14.25 Silice sut under tir) 5600 Aluminel siecle) TE O0 CU ANS Re a OMC E EE Oxide defer . . . . « . . 25.00 Perte y compiis le soufre et une trace de magué ste OU RO EE OT DE à 3. 100.00 He VC. D (223) PHYSIQUE. Mémoire sur La colorisation des corps ; par M. J. H, HASSENFRATZ, Newrow , après avoir observé le beau phénomène des anneaux colorés, et avoir remarqué que les diverses couleurs qu’il présente étoient produites par les épaisseurs des tranches d'air que les molécules lumineuses tra- versent , et qu’elles se comportoient comme si elles avoient des accès de faciles réflexions et de faciles réfractions, chercha à appliquer ce phénomène à la production de toutes les couleurs : il parvint ainsi à expliquer , avec beaucoup d'élégance , la colorisation des corps. Dès que cette théorie parut , elle fut attaquée. Les savans de ious les pays lui opposèrent de très-fortes objections ; ils annoncèrent même plu- sieurs faits qui éloient inexplicables par cette théorie seule. Ces objections et ces faits ont donné naissance à une nouvelle hypothèse, qui attribue la colorisation des corps à l’action que leurs molécules exercent sur les: molécules lumineuses: Ces deux opinions sur'la colorisation étant attaquées et défendues par des hommes justement célèbres , et qui jouissent d’une réputation bien méritée, M. Hassenfratz s’est proposé de discuter ces deux opinions , afin de déterminer si l’une d'elles devoit être préférée ,. ou si l’on devoit lui en substituer une nouvelle. Il a soumis à l’analyse du prisme les couleurs obtenues par le pas- sage de la lumière solaire à travers 26 corps différens , savoir : 5 verres colorés, 18 infusions végétales, et 3 dissolutions métalliques. Il a déter-. miné , par ses expériences , le nombre et la nature des molécules colo- rées qui composent ces couleurs ; puis il a cherché, en y appliquant la théorie de Newton, si, d’après la loi des accès de faciles réflexions et de faciles réfractions, il existoit des tranches d’air susceptibles de ré- fracter toutes les molécules colorées qu'il séparoit par le prisme, et quelles étoient ces épaisseurs d'air. Sur 26 couleurs analysées , 20 ont été produites de la même manière par des épaisseurs d’air déterminées , 4 ont présenté de l’indécision , et 2 n’ont pu être reproduites par des tranches d’air seules , telles qu’elles se- déduisent de ia théorie de Newton. En observant l’altération que les couleurs végétales rouges, vertes et violettes, éprouvent par l’action des acides et des alcalis, Newton avoit conclu que les acides atténuoient, diminuoient la grosseur des par- ticules des corps , tandis que les alcalis les grossissoient. Cette modifi- cation ayant été attaquée par un chimiste très-distingué , qui a prouvé , INSTIT. NAS 17 Janv, 1808- ( 224) par d’autres expériences , que c'étoient au contraire les alcalis at atté- nuoient davantage les particules des corps que les acides, M. Hassenfraiz a cherché si, par l’analyse du prisme, il étoit possible d’éclaireir une question qui fut résolue de deux manières si opposées |par deux savans également célèbres ; et il a trouvé que les particules de plusieurs subs- tances végétales devoient être effectivement plus divisées par les acides que par les alcalis, pour produire les changemens de couleur que l’on observe : maïs il a trouvé aussi que quelques oxides métalliques , celui de cuivre, par exemple, devoient être plus atténués par les alcalis que par les acides, pour produire les différentes couleurs qu’ils pré- sentent. Ges expériences n'étant pas assez concluantes pour pouvoir décider entre les deux hypothèses qui partagent les savans, M. Hassenfratz entreprit de discuter la colorisation des corps d’une manière plus générale, Il divisa les corps colorés en quatre classes : r°. corps blanes et inco- Jores , 20. corps colorés à la fois par réflexion et par réfraction, 5°. corps colorés par réfraction seule, 4°. corps opaques colorés par réflexion. : Appliquant à la colonisation des corps blancs et incolores les deux théories , celle des accès de faciles réflexions et de faciles réfractions, et celle de l’afinité des particules des corps, M. Hassenfratz fait voir que l'hypothèse de Newton explique bien ces deux phénomènes , tandis que la seconde laisse inexpliquée la blancheur des corps par réflexion. Il divise les corps colorés à la fois par réflexion et par réfraction en deux classes : corps dont les couleurs réfléchies et réfractées sont com- plémentaires l’une de l’autre , et corps dont les couleurs réfléchies et réfractées ne sont pas complémentaires. La première classe, dans la- quelle sont compris les corps minces qui produisent des couleurs que da savans ont appelées fugitives , sont bien expliquées par la théorie e Newton; les autres sont inexplicables dans les deux théories. La colorisation des corps par réfraction seule est assez bien expliquée par la théorie de Paflinité des particules, mais reste inexpliquée dans celle des acces de faciles réfractions et de faciles réflexions. Quant à la colorisation par réflexion seule , elle est inexplicable dans les deux hypothèses. Tout en discutant ces quatre sortes de colorisation , l’auteur de ce Mémoire a examiné l'explication donnée par Newton du changement de couleur que les corps éprouvent lorsqu'on les broie , ainsi que l’expli- cation donnée par Delavai, de la colorisation de quelques corps opaques. Il a fait voir que l’explication de Newton n'étoit pas exacte ; que ‘tous les corps colorés blanchissoïent en les triturant; et que ce blanchiment étoit dû, ainsi que l’avoit prouvé le savant auteur d’un Mémoire sur quelques phénomenes de la vision , à l'augmentation des points brillans. Relativement à l'hypothèse de Delaval, M. Hassenfraiz a répété ses ( 325 ÿ expériences sur 26 substances transparentes , ei il s'est assuré que les corps opaques colorés pouvoient être divisés en deux classes : 1°. corps opaques colorés par réflexion seule ; 2°. corps opaques colorés par ré- fraction ; que cette seconde colorisation étoit produite par une couche mince de substance colorée transparente, recouvrant un noyau blanc ou une surface blanche; que la lumière se coloroit en traversant cette couche mince ; qu'elle se réfléchissoit sur le noyau blanc ou sur la surface blanche , ‘et qu’elle se coloroit de nouveau en traversant cette surface pour sortir et affecter l'œil du spectateur. La colorisition des corps ne pouvant être expliquée complètement , ni par la théorie des accès de faciles réflexions et de faciles réfractions , ni par celle des affinités des particules , l’auteur de ce Mémoire a cherché s'il obuüendroit plus de succès en réunissant les deux théories ; et il.a trouvé en effet qu’en admettant 1°. que les molécules lumineuses ont la propriété de pouvoir être réfléchies ou réfractées dans des épaisseurs de substances différentes dépendant de la grosseur et de la densité des particules des corps, 2°. que les particules des corps exerçoïent une acuon attractive différente sur chaque molécule lumineuse , on expliquoit entie- rement et complètement le phénomène de la colorisation. M. Hassenfratz fait voir ensuite que cette double action des molécules lumineuses et des particules des corps, sans laquelle le phénomène de la colorisation des corps devient inexplicable, n'avoit pas échappé à Newton, et que ce grand physicien s'en étoit servi avec beaucoup de pee , dans son 16°. opuscüle , pour répondre à plusieurs objections que on avoit faites à sa théorie. . Qu'’ainsi les physiciens qui expliquent la colorisation des corps en ne faisant usage que des accès de faciles réflexions ‘et de faciles réfrac- tions des molécules lumineuses, n’expriment qu’une partie de l’opinion que Newton avoit de la cause de ce phénomène , celle qu'il avoit d’abord publiée lui-même dans son Traité d'optique; et que les savans qui pensent que l’on peut opposer à la théorie du savant anglais l’aflinité des parti- cules des corps sur les molécules lumineuses , lui opposent une action qu'il a employée lui-même avec un grand succès ; soit pour expliquer la cause de la réfracuon, soit pour expliquer la, variation de, couleur que présentent la teinture d’aloës , la dissolution de cuivre ; explication qu'il a imprimée dans le n°. 80 des Transactions, philosophiques , et cela pour répondre aux objections que l’on avoit faites à la Théorie de la colorisation des corps , qu'il avoit publiée dans son Traité d'optique. - Il ne faut donc, observe M. Hassenfratz, pour faire cesser les discus- sions qu'ont fait naître les différentes manières d'expliquer le phénomène de la colorisauon des corps, et qui n’ont eu lieu que parce que l’on n’a exprimé , dans plusieurs ouvrages de physique, qu'une parte de la pensée du grand homme qui a créé la théorie de la lumuère ; il ne faut Tom IECEN Sr, 2 Armée tu 3a Pi Ecoze de Médecine. {226 ) ce donc, observe l'auteur de ce Mémoire, que réunir les deux acuons auxquelles Newton a assujéti les molécules lumineuses, et déduire là coiorisation de leur simultanéité. PHYSIOLOGIE ANIMALE. Expériences sur l'influence de la huitième paire de nerfs dans: la respiration; par M. DUCROTAY DE BLAINVILLE , D. M. Wanras (1) avoit déja fait la ligature des nerfs de la paire vague sur des chiens , afin de s'assurer si la suppression de l'influence des esprits animaux , entraîneroit la cessation de l’action du cœur. Ces expériences répétées : plusieurs fois, produisirent toujours la mort de l'antmal, au bout d’un tems assez long : l’auteur ne dit pas du tout que la respiration ait été lésée à la suite de cette opération; il fait seulement remarquer que les chiens ont péri sans avoir voulu prendre de nourriture, et dans un état d’émaciation complète, Bacrivr (2) a répété la même expérience , tantôt en liant , tantôt en coupant les nerfs: Les chiens sont constamment morts d’inanition en huit ou dix jours. Il rapporte une seule fois que la respiration a été lésce par intervalles jusqu’au troisième ou quatrième jour. as | Bicuar (5) voulant déterminer si c’est directement que le poumon cesse d'agir par la mort du cerveau , avoit intercepté la communication qui existe entre ces deux organes, par la section des nerfs de la huitième paire et du grand sympathique ; et il avoit reconnu que Paction du poumon se continuoit pendant un tems plus ou moims long après la section. D'où il se décida à conclure que la paire vague ne porte point une influence actuellement nécessaire aux fonctions du poumon. M. DuruyTren(4) ayant répété sur des chiens et des chevaux, les mêmes expériences qu’avoit faites Bichat , en a tiré des conclusions opposées. 11 pense que les animaux auxquels on a coupé, ou lié fortement les nerfs\ de la huitimèe paire, meurent asphixiés ; puisqu'il a vu que le sang rouge des artères prend une couleur charbonneuse ; et réciproquement quand on exerce la compression sur ces nerfs ou quand on la suspend momentanément. M. Ducnoray Bramviene , faisant dés recherches sur la respiration, considérée comme une fonction commune à tous les corps orgauisés , 7 (1) .Cerebr£ anatomia nervorumque descriptio et usus. Cap. 24. (2) De experimentis anatomicis practicis dissertatio. (5) Recherches-sur la Vie et la Mort, chap. 1%., art. 10, pag. 515. (4) Mém. lu à l'institut, ( Voy. Nouveau Bulletin des Sc, tom. 1, n°. 2, pag. 28.) + i (227) a cru devoir répéter ces expériences qui devoient nécessairement fairé partie de son travail. Il les a tentées sur des lapins , comme mammifères ; sur des pigeons et des poulets , comme oiseaux. il lui a été impossible de les essayer sur les poissons , dont la huitième paire est située de manière à ne point permettre de tenter une opération de ce genre. Quant aux repules, il n’a fait qu’une seule expérience sur une grenouille : animal n’est mort qu’au bout de quelques jours; mais il n’a pu s'assurer de la véritable cause de cette mort, Voici les principaux résultats de ses expériences. S - 1°. Les lapins meurent constamment au bout de sept heures environ, quand on leur a coupé les deux nerfs vagues. FRE ARE 2°, Quand on ne coupe qu’un seul de ces nerfs à un lapin, l’animal ne périt pas ; la gêne que sa respiration sembloit d’abord éprouver, disparoît tout-à-fait ; mais si l’on vient à couper le second nerf six jours après , l'animal meurt également en sept heures environ. 3°. Les pigeons et les poulets, meurent également à la suite de la section des deux nerfs de la huitième paire ; mais seulement en six ou:sept jours , et dans un état d’émaciation complète , quoique dans les oiseaux , l'acte de la respiration s'exerce avec plus de force que dans les mammifères. 4°. plusieurs expériences répétées avec soin, ont prouvé que les lapins et les oiseaux cités, font entrer dans leurs poumons un aussi grand volume d'air après, qu'avant l’opération. Les essais ont été faits avec soin ; à l’aide d’un tube gradué en millimètres. : bo. Les phénomènes chimiques de la respiration , ne paroissent pas avoir été altérés dans les lapins et les oiseaux cités, dont les deux nerfs vagues avoient été coupés ; car l'absorption par le même gaz nitreux ,'a été la même dans Pair respiré par ces animaux, avant et après l’opération: 6°. L'auteur et son ami, M. Breton, n'ont pu voir dans les auimaux tilés , aucune différence sensible dans la couleur ordinaire du sang des artères et des veines. Il est vrai que l'expérience n’a été tentée que peu de tems après la section des nerfs. HUE dE : 7°. Dans les lapins et les oiseaux nommés, le nombre des inspirations a constamment diminué pendant un tems déterminé ; mais 1l sembloit que £es animaux essayoient de faire entrer chaque fois , un plus grand volume d'air dans leurs poumons. | 8°. Dans cés expériences, la foncuon digestive paroît totalement anéan- tie, ainsi que l'ont observé Willis et Baghvi. L'animal ne mange plus, ou s'il ingère quelques alimens , ceux-ci ne subissent aucune élaboration: Dans les oiseaux cités , le jabot est toujours resté gonflé de graines jusqu'a la mort. Les animaux sont restés tristes , dans une sorte de , torpeur enliérement occupés à respirer. 9°. Enfin , l'ouverture des animaux qui avoient péri à la suite de ces éxpériences , a présenté les faits suivans : leur poumon ne contenait » ( 228 j pas plus de sang qu’à l’ordinaire, et ce sang n’étoit pas plus noir. Le cœur n’en contenoit que dans sa cavité droite, ét peu ou presque pas dans le ventricule aortique. Le cerveau n’a offert aucun signe de congestiom ou d’épanchemeut. de sang. L'estomac ou le jabot ont toujuurs été irouvés remplis des alimens ingérés avant Fopération. Dans les oiseaux cités , le jabot étoit distendu par une quantité considérable de liquide: blanchâtre , acescént , rougissant fortement la teinture de tournesol , dont l'accumulation a commencé aussitôt après la section de la huitième paire de nerfs. C. D. | MATHÉMATIQUES. Supplément à la Mécanique céleste ; par M. LADTACE. Ex but principal que se propose M. Laplace dans ces nouvelles: recherches , est de donner une forme plus simple aux expressions difiérentielles des élémens elliptiques des planètes. Ces élémens sont au nombre de six : le grand axe, l’excentricité , l'inclinaison de l’orbie surun plan fixe, la longitude du nœud , celle du périhéhe; enfin la longitude moyenne de la planète à une époque déterminée. Leurs différentielles dépendent d’une, certaine foncuon des coordonnées de la planète troublée et des planètes perturbatrices , sans laquelle le mouvement resteroit elliptique, et que nous appellerons la fonction per- turbatrice, Lorsque l’on a substitué dans cette fonction , les valeurs des coordonnées relatives au mouvement elliptique , on peut la développer en une ‘série de cosinus d’arcs multiples des moyens mouvemens des. planètes; or , ce développement effectué , les nouvelles formules de M. Laplace donnent immédiatement les inégalités dépendantes d’un. argument . déterminé , qui affectent chaque élément. En eflet, par , ces formules , les différentielles des élémens sont exprimées au moyen des: différences partielles de la foncuüon perturbatrice , prises par rapport aux élémens eux-mêmes , et muluphées par des facteurs qui ne renferment que ces élémens ; ces différences partielles [pourront donc s'effectuer après que la fonction aura été développée ; en sorte que lon aura, par une simple substitution , le terme de la différentielle de chaque élément , qui correspond à un terme quelconque de ce développement ; et si lon néglige le carré de la fonction perturbatrice , il sera facile d'intégrer cette différentielle , pour avoir l'inégalité cor- respondante de l’élément, Toute la théorie des perturbations des. planètes, est ainsi réduite à former le: développement _de la fonction: perturbaurice ; puis à choisir parmi ses termes, ceux qui sont sensibles à par eux-mêmes , ou ceux que l'intégration rend sensibles, en vert Bureau Des Loc. 37 août 1808. (220 ) des diviseurs qu’elle leur fait acquérir. Si pour quelques-unes de ces inégalités, on veut avoir égard au carré de la fonction perturhatrice, comme l’a fait M. Laplace, pour les grandes inégalités de Saturne ef de Japitér ; il faudra considérer comme variables , les élémens aui entrent dans les expressions différentielles de ces inégalités, ce qui en rendra l'analyse beaucoup plus compliquée. ( Foyes sur ce point la Mécanique céleste, livre VE, chap. 11.) | Dans le second livre de cet ouvrage, M. Laplace étoit déja parvenu à lier les termes des variations des élémens , à ceux du développement de la fonction perturbatrice ; mais les formules de ce livre ne sont qu'approchées , au lieu que celles du Suppiément dont nous rendons compte , dunnent rigoureusement les-valeurs des diflérentielles des élémens. M. Laplace observe que ces formules rigoureuses , étoient déja én. partie connues : la différentielle du grand axe a été donnée sous cette forme par M. Lagrange, dans les Mémoires de Berlin , pour l’année 1776; dans le livre Il de la Mécanique céleste , pages 348 et 565, M. Laplace avoit déja donné les valeurs des différencielles de lexcen- iricité, de l'inclinaison et dé la longitude du nœud, qu’il transporte dans son Supplément ; enfin dans le Mémoire sur les inégalités séculaires dont nous avons rendu compte précédemment, (N°. 11 du Nouv. Bull.) on trouve une équation qui détermine la difiérentielle de la longitude de l’époque, au moyen de celle du périhélie. Il ne restoit donc plus que cette dernière à déterminer ; c’est à quoi M. Laplace parvient en observant que la différentielle de la fonction perturbatrice , prise ‘par rapport aux élémens de la planète troublée , est égale à zéro , ce qui donne une équation entre les différentielles des six élémens , au moyen de laquelle on détermine celle du périhélie, les différentielles des cinq autres étant déja connues. Les nouvelles formules de M. Laplace, ont l’avaniage de mettre en évidence le théorème sur l’invariabilité des grands axe; et du moyen mouvement , démontré dans le Mémoire que nous venons de citer, en ayant même égard aux quantités du second ordre, par rapport aux forces perturbatrices. Au moyen de ces formules , l'expression du moyen mouvement prend d'elle-même la forme qu’on lui a donnée dans ce Mémoire , et d’où il résulte qu’elle ne peut contenir aucune inégalité séculaire , due aux variations des coordonnées de la planète troublée. Quant à celles des coordonnées des planètes perturbatrices , elles ne peuvent pas non plus, introduire d’inépalités séculaires dans le moyen mouvement en quelque nombre que soient ces planètes. Cette partie du théorème a été démontrée dans le Mémoire cité, en faisant usage dé principe des forces vives ; mais M. Laplace la conclut de læ forme même de la fonction perturbatrice , -ce qui est à la fois plus direct et plus simple. Ansrrrur Nar. goûl 1808, (250 ) Un autre avantage dont jouissent les formules de M. Laplace, c’est de donner d’une manière fort simple, les inégaliiés séculaires des élémens elliptiques, lorsqu'on néeligele carré des forces perturbatrices, et que l’on veut tenir compte de toutes les puissances des excentricités et des inclinaisons : il suflit alors de réduire, dans les valeurs différen- ticlles des élémens , la fonction perturhatrice, à la partie non périodique de son développenient. Si l’on néglisge en outre les puissances des excentricités et des inclinaisons supérieures à la première , on retrouve les équations linéaires connues, d’où dépendent les variations séculaires des orbites. M. Laplace considère en particulier , le cas de deux planètes tournant autour du soleil, c'est-a-dire , le fameux problème des trois corps. Îl en donne une solutron nouvelle et remarquable, par la sim- des élémens qu'il y fait entrer, et qui ne dépendent en rien de a position des corps, par rapport à des plans fixes et arbitraires. Dans cette solution , la fonetion perturbatrice conserve en effet une forme indépendante de la position de ces plans; les variations séculaires des exceniricités et des distances des périhélies à l'intersection des deux orbites , sont données par quatre équauons différentielles du premier ordre ; l’inclinaison variable des deux orbites, est donnée sous forme finie ; la ligne de leur intersection , ne sort pas du plan invariable , et son mouvement séculaire, sur ce plan , est donné par une intégration qui se rapporte aux quadratures. - e que nous avons nommé la fonction perturbatrice , peut être une fonction quelconque des coordonnées des corps dont on considère le mouvement : dans la théorie des planètes , cette fonction provient de l’action des planètes perturbatrices sur la planète troublée et sur le soleil ; dans celle de la lune, elle comprend aussi l'attraction de la partie non sphérique de la terre. En appliquant ses formules à cetie partie de la fonction perturbatrice, M. Laplace détermine les inégalités de la fune , en latitude et en longitude , qu'il avoit déja trouvées par une autre méthode, (Mécanique cél. , livre VIE, ch. 11.) Cet accord entre les résultats de deux méthodes différentes, fournit une confirmation de ces inégalités , d’autant plus importantes , qu'en les comparant auxohserva- tions , elles font connoître l’applatissement de la terre plus exactement que ne peuvent le faire les mesures directes des degrés du méridien. P. Mémoire sur les Surfaces réciproques; par M. MowGr, Uxe surface courbe étant donnée , l'équation de son plan tangent eu un point qui a pour coordonnées ,x,7,%, est V- s=p(arz)+q(8—r); #, 8, y étant les coordonnées d’un point quelconque du plan tangent ; pet g les différences partielles de 7, par rapport à x etä y. # M. Monge nomme point réciproque du point de tangence, eelui pour - lequel on a dl = px +#qy —5%, DRE EE M et surface réciproque , le lieu detous les points réciproques de la surface proposée. La réciprocité de ces deux surfaces, consiste en ce que si l’on part d'un point "1 de la première surface, et que 7/ soit son point réciproque sur la seconde surface, qu'ensuite on déterminele point réciproque de 7#»/, on retombe sur le point 77 de la première surface; de sorte que celle-ci est la surface réciproque de la seconde , de même que cette seconde l’étoit de la première. La démonstration de cette proposition , est fondée sur ce que les différences partielles de la fonction px+4+qy—3, par rapport àapetàg, sontæety; lorsquon suppose que p et q sont les différen- ces partielles de la fonction 3 par rapport à x et 7. OUVRAGES NOUVEAUX. Tables astronomiques , publiées par le Bureau des longituides de France. Nouvelles Tables de Jupiter et de Saturne , calculées d'après là théorie de M. Laplace, et suivant la division décimale de l'angle droit, par M. Bouvard. Nouvelles Tables écliptiques des Satellites de Jupiter, d'après la théorie de M. Laplace , et latotalité des observations faites depuis 1662 jusqu'à 1802, par M. Delambre. A Paris, chez Courcier. Ces Tables font suite à celles du soleil et de la lune, déja publiées par le bureau des longitudes. 3 - . Les nouvelles Tables de Jupiter et de Saturne sont précédées d’une notice, où M. Bouvard explique leur construction , et donne un exemple du calcul qu'il faut faire pour déterminer par leur moyen, la position géocentrique de l’une de ces planètes à un instant donné. M. Bouvard prend pour exemple une observation de Jupiter , faite à l'Observatoire de Paris, le 2 avril 1806 , avec toute la précision de l'astronomie moderne : la différence des ‘Fables et de l’observation, est de 21/ sur la longitude géocentrique de la planète , et de 19/, 7 sur la latitude. Ce résultat fait voir avec quelle exactitude les nouvelles Tables représentent le mouvement de Jupiter. Il en est de même de celui de Saturne. L'erreur qui ne s'élève point ici à 5// sexagésimales , dépassoit quelquefois 20 dans les Tables de Hailey , les plus exactes que on connût avant celles de M. Bouvard. Lés perturbations observées dans le niouvement de ces deux planètes , ont longtems embarrassé les géometres qui ont cherché (252) à les déduire de la loi dela pesanteur universeile, On en étoit réduit à les représenter par des formules empiriques , et à en chercher là cause dans la résistance de l’éther , ou dans l’action passagère des comètes ; lorsque M. Laplace a fait (voir qu'elles sont dués à laction réciproque des deux planètes, qui produit dans le mouvement de chacune d'elles, une inégalité dont la période est d'environ 900 ans , que l’on doit ajouter à la longitude moyenne, et qui accélère le mouvement de l’une des planètes , tandis qu’elle retarde celui de l’autre. C’est cette découverte quia donné aux Tables l'extrême précision dont elles jouissent main- tenant, Elles lui doivent encore l'avantage de pouvoir représenter les observations les plus anciennes qui nous soient parvenues. Ainsi dans sa Notice, M. Bouvard calcule d’après ses Tables, la différence des longitudes géocentriques de Jupiter et de Saturne , à l'instant d’une conjonction de ces deux astres , observée au Caire, en 1007, par EÉbn-junis : il trouve que cette différence n’excède que d’environ cinq minutes sexagésimales , celle qu'a déterminée l’astronome arabe; ce qui est bien inférieur aux erreurs dont les observations de ceite époque sont susceptibles. Les Tables écliptiques des Satellites de Jupiter sont aussi précédées d’une introduction , dans laquelle M. Delambre explique leur formation, et leur usage. Depuis la publication des ses premières Tables, dont l'exactitude est déja. bien connue , ( 3°. édition de l’Astronomuie de Lalande ), M. Delambre a réumi un grand nombre de nouvelles obser- vations d’échipses ; les Tables de Jupiter qui influent sur le calcul de celles des Satellites , ont été portées à une précision extrême, par M. Bouvard; enfin , M. Laplace a repris et perfecuonné ; dans le quatrième volume de la Mécanique céleste, sa théorie des Satellites de Jupiter, qui avoit servi de base au calcul des premieres Tables : toutes ces raisons ont déterminé M, Delambre a reprendre son premier travail ; mais les bornes de cet article ne nous permettent pas de faire connoître toutes les améliorations qu'il y a apportées, r DRE \ L'ABONNEMENT EST EXPIRÉ. L'abonnement est de 14 francs, franc de port; et de 13 francs pour Paris ; chez BERNARD, édrteur des Annales de chimie, quai des Augustins, n°. 25. Les Abonnés de la 28. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des “nnales de Chimie, qui feront l'acquisition du Système de Chimie, de Thomson , ou du Manuel d’un Cours de Chimie , jourront d'une remise. Îs adresseront, pour cet effet, directement et jfrang de port, à l'Editeur, les demandes et l'argent. \ J J f | À NOUVEAU BULLETIN DES SCIENC ES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Se 1806. DE CD — HISTOIRE NATURELLE: BOTANIQUE. Nouvelle distribution des plantes de la première classe; Mona ou Monandrie, de Linné, ordinairement nommée Scitaminées par William Roscoë. Les plartes Scitaminées , ainsi nommées à cause des qualités aromatiques qu'elles possèdent , forment une grande parte de la pre- mière classe de Linné ou de la Monandrie , elles n’habitent que les pays chauds et s’y trouvent dans les stations humides. Le plus grand nombre a été trouvé jusqu'à présent en Asie., un petit nombre en Afrique et beaucoup moins en Amérique. | C’est Linné qui paroît avoir fait les premières tentatives, pour les réduire à des genres convenables, dans son splendide ouvrage inti- tulé Musa cliffortiana. Ce fut aveë le Musa ou Bananier qu'il les réunit dans ses Fragmens d’oréres naturels ; mais à cette époque on étoit - loin d’avoir des bases suflisantes pour un tel travail : comme elles sont toutes étrangères et quon n’avoit pu encore en cultiver qu'un petit nombre , on ne les connoissoit que par les figures de Rumphe et de Rhéede , qui malheureusement pêchent du côté des détails de la fruc- üfication. Ë ; Kœnig, en 1783, donna d’excellens matériaux, pour la connois- sance de ces plantes; mais malheureusement une mort prématurée lempécha de faire jouir le public du:fruit de son voyage. Ce fut son ami Retzius qui remplit en partie cette tâche. Il reconnut bien la nécessité de la réforme du fravail de Linné ; mais n’ayant pas même des échanullons secs, il ne put qu’indiquer dés améliorations. I annonça le premier la grande importance de la forme de l’anthère et de ses dépendances pour la formation des genres. Depuis la publication de Retzius , Swartz est le seul qui ait fait quelques tentatives par des Tom. I. No. 14, z°. Année, 31 Notre Trans. Soc. Linx, Tom. VIII, (hi Dar à additions et des corrections dans la détermination des genres et des: espèces. Il conclut son travail ( OCbservationes botanicæ ), en assurant que les plantes de cet ordre sont tellement rapprochées qw'il est à peine possible de les distinguer entre elles par des caractères. : Si, de Linné et de ses sectateurs , onpasse aux auteurs qui ont tenté de ranger les plantes suivant leurs affimités naturelles , on trouvera qu'ils: ont jeté peu de lumières sur cette partie. Bernard de Jussieu , dans ses ordres naturels, avoit suivi les Fragmens de Linné : son neveu, Ant.-Laur. de Jussieu n’a pu suivre que les renscignemens donnés par ses prédécesseurs. Il les termina par le doute dont il a si sagement usé, en disant que la construction singulicre de différentes parties de: la fructüification à entrainé une grande variété d'opinion sur la déno- mination qui leur convient et sur leurs usages; en sorte qu'l est nécessaire d’avoir recours à de nouvelles observations sur les plantes. vivantes pour pouvoir en déduire des caractères certains. : Depuis ce tems, comme parmi le grand nombre de plantes vivantes: qui ont été rapportées en Angleterre , il s’en est trouvé un certain nombre de cette famille qui y ont fleuri ; depuis qu’on a publié d’excel- lentes figures de plusieurs autres, M. Roscoë s’est cru en état de pouvoir en entreprendre une nouvelle distribution. C’est principalement sur la forme de l’anthère qu’il l’a fondée. Dans une partie de ces plantes, elle est composée d’une seule loge ; dans l'autre ,l y en a deux un peu écartées , mais qui. se rapprochent de manière à former un sillon à travers lequel passe le style. De là il résulte deux secuons ; il nomme la première Cannæ et la seconde Scitamineæ, parce que ce n’est que dans cette dernière que se trouvent les espèces vraiment aromatiques, en sorte que la nature semble confirmer cette division. Cette anthère est portée sur un filament mince ou plus souvent pétali- forme; de là l’auteur pense avec Swartz qu'il faut plutôt le regarder comme la lèvre inférieure du nectaire , que comme un vrai filament. C'est de cette forme variée et de la maniere dont il se termine immé- . diatement au-dessus de lanthère , ou qu'il se prolonge en appendice particulier différemment lobé , qu’il établit la distinction des genres. Après avoir discuté les différentes dénominations qu’on a données aux parues de la fleur, il en donne la définition suivante : l La fleur des vraies Scitaminées consiste dans une Braciée extérierre. ou Ecaille, un Calice particulier, une Corolle le plus souvent divise en trois lobes ou sections , renfermant un limbe intérieur qui a quel- quefois deux ou trois segmens, mais toujours un Nectaire en forme de Pétale qui se termine généralement en une lèvre colorée et pendante ; c’est elle qui forme la partie la plus brillante de la fleur. | Le Style est filiforme et flasque, cependant assez élastique pour se M rompre difficilement; le Stigmate, dans toutes les espèces, est dilaté. en cupule souvent comprimée et dont les bords sont finement ciliés. (255) On peut ajouter que la base du style est embrassée par deux Glandes «courtes ea forme de filament. M. Roscoë détermine 14 genres auxquels il rapporte 53 espèces : de ce nombre, il en indique 20 comme cultivées dans le jardin de bota- nique deLiverpool ; la plupart sont figurées dans le recueil ou repository d’Andrews. Parmi les genres , il n’y a que le Zingiber, déja adopté par Gærtner, qui pe soit pas dans Wildenow ; et comme cet auteur en a adopté 16, il y en a 3 que M. Roscoë a fondus dans d’autres, savoir : le Renealmia , l'Aellenia , et YHornstedia , ils comprennent 47 espèces, mais il y en a 5 dans le Globba que M. Roscoë regarde comme douteux. Ce n’est donc que de 7 espèces nouvelles que cet auteur a enrichi cette famille. Son mémoire est terminé par l'exposition des genres et l’'énumération des espèces, et dans une planche se trouvent réunies les figures de l'éta- mine et du pistil de chacun des genres. Observations du rédacteur. M. Roscoë, en citant les auteurs qui ont tenté d'établir des ordres naturels , ne parle point des familles d'Adanson ; peut-être avoit-il contre elles les préventions que Salisbury a la bonne foi d’avouer qu'il avoit conçues et qu'il se félicitoit beaucoup d’avoir vaincues, parce qu'il avoit trouvé dans cet ouvrage beaucoup de con- hoissances à acquérir. Adanson donne à cette famille le nom de Gingembres, comme Linné, il y réunit les Musa et de plus les Ananas, en sorte qu’elle n’est pas bien circonscrite ; mais dans l’exposition du caractère il décrit fort bien la forme des étamines des Scitaminées , la gaîne qu’elles forment, et la position du style. Vabl les avoit rapportées à la Gynandrie, à cause des grands rap- ports qu'il leur trouvoit avec les Orchidées, ou plutôt, commeil la- voue, pour ajourner leur publication , espérant qu'au moment où il y seroit. parvenu il auroit pu acquérir de neuveaux renseignemens , qui lui paroissoient indispensables pour bien éclaircir cetie famille. Les observations que j'ai faites sur les fleurs d’un petit nombre d'espèces vivantes , s'accordent assez bien avec celles de M. Roscoë. Il y en a une qui paroîtra peut- étre moins importante, mais qui peut étre plus utile. ; C'est que la coupe transversale du tronc ou stipe est un ovale parfait, c’est-à-dire, arrondie d'un côté et anguleuse de l’autre. C’est précisément ce qui a lieu dans le jonc ou la canne qui sert de bâton; d'où j'ai présumé qu’elle devoit appartenir à une plante de cette famille, la retraite qu'on y remarque et qui sert de manche , provient de l'in- sertion d’une feuille. Giseke , dans l'ouvrage qu'ila publié sous le nom d'Ordines natu- rales , rassemble beaucoup de détails sur ces plantes , il fait connoître entre autres le travail de Kœnig sur cet ohjet. A. P. TABLEAU SYNOPTIQUE DES SECTIONS ET GÉNRES Qui composent la famille des Cannes, de Jussieu. à un filamént Anbecodnee Style en massue. {Stigmate obtus. . Canwa. L. . . . . . 6. pétaloïde . * (Style pétaliforme. (Stigmate trigone. Maranra. L. . . . 4. Style appplati; stigmate applati, per- foré en masque. . . . . . . . . .. Tauazra. Li, . . . . 2. , Anthère . Li filament) Filament subulé; style épais, Ron particulier, ché vers Mean 4. PrRYNIVMt Iour. Wild. 1. Style épais applati, fendu en long ; 5 stigmate déhiscent, ee UMR OST AS LS NEA Anthère simple; style droit, libre. CANN AE ÿ Lanugineux à la base; style Soi | HD stigmate capités « « + . ++ + « .« «< PHizyprum. Lour. E Filament Wild. Gærtn: x. S A : © ]Géniculé ; style deux fois plus long = SES pas que le filament anthérifère, . . . : Hspremium. LS. . à. Es l’anthère. . FE : Style droit, de la longueur du fila- ? - MS R An Bt QU C0 LORD AzpiNra, L, . . . 11. = À £ > Subulé et sillonné au sommet. . …. Zincerser. Gærin. E , CEE Lg ; É À Ovale et plane au sommet. . . .. Cosrus. L.,. 5. D N 1 © SN = Bilobé au sommet. .. . . .. ... Kaæwprrria. Li. . . À. = Fil : ” Filamens ap- LAS Von endiculés à | % 9 | sus de l’an=\Trilobé au sommet. Dé Les ne Auouvar. Ls.le ne, 8: ce] thère eécoupur e U DRE REREEE se ne milieu , por- 1e tantl’anthère. Cwrovnra. L. . . . 3.]| = -Ù 5 Anpendicul au sommet; style tres- : < GREEN CIS Gzorza. L. ... 4 .1 (257%) : CHIMIE. Sur quelques nouveaux phénomènes de changemens chimiques produits par l'électricité, particulièrement sur la décom- position des alcalis fixes, et la séparation des substances nouvelles qui constituent leurs bases, et sur la nature des alcalis en général; par Humphry DAVY. + M. Davy, en continuant ses recherches commencées ayec tant de succès sur l’action du fluide électrique sur les corps, est parvenu à retirer de la potasse et de la soude deux nouvelles substances , d’appa- rence métallique , qui ont la propriété de reproduire ces alcalis en se combinant avec l’oxigène. Ses expériences sont déja connues de tous les savans de l'Europe, et ont été répétées avec le plus grand succès ; mais on ne connoît point encore l’ensemble de tous ses travaux , et nous allons tâcher d’en donner un apperçu, On se rappelle les recherches intéressantes de M. Davy, sur la dé- composition des acides, des sels et des substances terreuses, au moyen de la pile de Volta: c’est en suivant un procédé analogue qu'il est par- venu à décomposer la potasse et la soude. Il soumit d’abord des dis- solutions aqueuses de ces alcalis , très-concentrées , à l’action d’une forte batterie voltaïque, composée de 24 plaques carrées de cuivre et zinc, de 12 pouces de côté, 100 plaques de 6 pouces, et 150 de 4 pouces, chargées avec des dissolutions d’alun et d'acide nitreux ; mais dans ce cas, l’eau seule des dissolutions étant décomposée, il vara son expé- rience de la manière suivante. La potasse solide et sèche étant un trop mauvais conducteur de l'électricité, il la tint à l’état de fusion ignée dans une cuiller de platine communiquant avec le côté positif de la batterie de 100 plaques de 6 pouces, fortement chargée , et il fit com- muniquer la potasse à l’autre pôle, au moyen d’uu fil de platine. Dans cette circonstance , il y eut des phénomènes remarquables : la potasse fondue laissa passer le fluide électrique, et il se manifesta vers le fil négatif une lumière très-vive , et au point de contact une colonne de flamme qui paroïssoit due au développement d’une matière combustible, En rendant la cuiller négative, on n’appercevoit plus à la pointe opposée qu’une lumière vive ; mais il s'élevoit au travers de la potasse des glo- bules aériformes , qui S’'enflammoient à mesure dans l’atmosphère. Eufin M. Davy ne pouvant douter que ces phénomènes ne fussent dus à une nouvelle matière combustible , mais n'ayant pu parvenir à la recueillir, employa l'électricité comme agent commun pour la fusion et la décom- position. Il prit un petit morceau de potasse pure qui avoit été exposée pendant quelques secondes à l'atmosphère, afin qu'en en absorbant Soc. Roy. pe Lonp. 19 Nov. 1807. ( 258 ) l'humidité, elle acquit la faculté conductrice à sa surface : il le placa sur un disque isolé de platine, communiquant avec le côté négauf de la batterie de 250 plaques de 6 et de 4 poucés, et mit en contact, avee la surface supérieure de l’alcali, un fil de platine aboutissant au côté positif. Peu de tems après, il se manifesta une action très-vive : la potasse commencça.à se fondre aux deux points d’électrisation ; une effervescence violente se montroit à la surface supérieure : à la surface inférieure , ou négative, on ne voyoit aucun dégagement dé fluide élastique , mais on découvroit de petits globules qui avoient un éclat métallique très-brillant, et qui ressembloient tout-à-fait à du mercure : quelques - uus brüloient avec explosion et flamme, à l'instant où ils étoient formés ; d’autres subsistoient, mais ils ne tardoient pas à être ternis , et finalement couverts par un enduit blanc qui se formoit à leur surface. La production de ces globules a lieu dans le vide comme dans l'air , et elle est mdépendante du platine; car on peut le remplacer par le cuivre, l’or, l’argent , la plombagine , et même le charbon.: La soude, soumise au même procédé que la potasse, donne des résultats analogues ; mais elle demande une plus grande intensité d'action de la pile pour se décomposer. Les globules qu'on obüent ont aussi l'apparence métallique ; mais ils diffèrent essentiellement de ceux qui proviennent de la potasse. En employant un appareil convenable, M. Davy a reconnu que le gaz qui se dégage à la surface positive de l’alcali, est de l’oxigène pur: à la surface négative , 1l ne se manifeste que la substance combustible. Ainsi la décomposition des alcalis, par la pile de Volta, est analogue à celle des substances brülées , dans laquelle , comme on sait, l’oxigène se manifeste toujours au pôle posiuf, et le corps combustible qui lui est uni au pôle négatif ; et on doit par conséquent les assimiler aux oxides métalliques. M. Davy, après s'être assuré de la nature des alcalis, a déterminé les propriétés particulières des substances combustibles qui leur servent de base. En raison de leur grande affinité pour l’oxigène , 5l est très- difficile de les conserver sans altération. De toutes les substances dans lesquelles on peut les mettre pour les garantir de l’oxidation, le naphte, récemment rectifié, est celle à laquelle M. Davy donne la préférence. La base de la potasse a le lustre métallique, l’opacité ainsi que les autres propriétés visibles du mercure. Vers le point de la congélation de . l'eau , elle est fragile ; à 7°,5 centigrades , elle est molle et malléable; à 15°, elle est imparfaitement fluide ; et enfin à 38°, elle l’est complet- tement. Il faut, pour la volauliser, une température qui approche de la chaleur rouge. Elle est un conducteur parfait de l'électricité. Quoique ressemblant aux métaux par ses qualités visibles , elle en diffère par sa pesanteur spécifique, qui n’est que les 0,6 de celle de l’eau. Exposée (259 ) dans l’air où dans le gaz nie elle s’enflamme, si la température est égale à celle à laquelle elle se volatilise; à une chaleur moindre, elle brûle lentement et sans flamme. Dans tous ces cas , il se régénère de la potasse ; mais M. Davy pense que lorsque la quantité d’oxigène m'est pas suflisante , on obtient un solide grisätre composé en partie de potasse, et en partie de la base de cet alcali oxigénée à un plus foible degré. On obtient encore ce dernier corps en fondant ensemble Ja base de la potasse avec la potasse elle-même. La base de la potasse brûle spontanément dans le gaz muriatique oxigéné avec une lumière rouge. Chauffée dans le gaz hydrogène, elle paroît s'y dissoudre ; et _si on fait passer le gaz dans l'air pendant que la température est élevée, il détonne; mais si on le laisse refroidir préalablement, il perd cette propriété, parce que la base de la potasse se dépose. Cette méme substance mise en contact avec l’eau, la décompose avec violence , et il se fait une explosion instantanée avec flamme. Si on fait l'opération sous l’eau , la décomposition est violente ; et elle seroit même dange- reuse, si on opéroit sur de grandes quantités , parce qu’elle est instan- tanée, et qu'il se dégage du gaz hydrogène : ily a beaucoüp de chaleur, mais point de lumière. En comparant le gaz qui se dégage à la substance employée, on trouve que la potasse parfaitement sèche seroit composée . de 16.0 d’oxigène , et de 84.0 de base. La base de la potasse a une si grande afluité pour l’oxigène , et son action sur l'eau est si puissante Ê qu'elle découvre et décompose les petites quantités d’eau qui existent dans l’alcool et dans l’éther les mieux rectifiés. Lorsqu'on la jette sur les acides minéraux , ellé s’enflamme, brûle à leur surface , et forme ensuite avec eux des sels à base de potasse. Elle s’unit au phosphore et au soufre, ayec un dégagement de chaleur qui produit souvent inflammation. Elle s’'unit aussi très-rapidement au mercure. Deux par- ties en volume de ce métal, et une de la substance , donnent une amal- game solide à la température. ordinaire. On en obtient une liquide , si l’on combine 10 parties de l’un avec une de l’autre. Ces amaloames projettées dans l’eau la décomposent ; le mercure reste pur, et l’eau devient alcaline. Elle agit très-bien sur l'or, le fer et le cuivre ; et à l’état d’'amalgame liquide , elle dissout tous les métaux. Son action sur les huiles est très-remarquable , sur-tout au moyen de la chaleur ; il se dépose du charbon, et il se dégage un peu de gaz : le camphre ne laisse point dégager de fluide élastique, mais il dépose du charbon. La base de la potasse réduit promptement les oxides de fer, de plomb et d’étain, pourvu que la température soit un peu élevée. Par suite de cette propriété, elle décompose facilement le verre vert, et sur- tout le Jint-glass. Les propriétés de la base de la soude sont analogues à celles de . la potasse. Elle est opaque , et possède le lustre et la couleur de l'argent. Elle est extrèmement malléable , et plus tendre qu'aucune des substances (240) métalliques ordinaires. Sa densité est 0,93, celle de l’eau étant prise pour unité. La température à laquelle elle se liquéfie , est plus élevée que celle que demande la base de la potasse; car ce n’est qu'à 82° qu’elle est parfaitement liquide. Elle jouit aussi d’une plus grande fixité. À l'air, ou dans le gaz oxigène , elle se ternit et se change en soude, Elle brüle avec flamme à la température de l’ignition ; mais au-dessous eile brüle lentement , sans aucune apparence lumineuse. Elle ne paroît avoir aucune acuon sur le gaz hydrogène. Jeuée sur l'eau , elle la décompose avec sifflement et sans inflammation : cependant, lorsqu'il n'y a qu'une très-petite quantité d’eau, l’inflammation a lieu; ce qui reste est une solution de soude. On trouve par cette expérience que 100 de soude sont formées de 77 de base, et de 23 d'oxigèue. Les rapports avec les autres corps sont.à-peu-près les mêmes que ceux de la base de Îa potasse, et, de même que cette dernière , elle pa- roit susceptible de deux degrés d’oxidation. Le plus haut degré s'obtient par l'action de l’eau, des acides ou de l'air; et le plus bas, en faisant fondre de la soude sèche avec sa base. < D’après toutes les propriétés qui caractérisent les bases de la potasse . et de la soude, on ne peut se dispenser de les classer parmi les subs- tances métalliques : leur pesanteur spécifique qui est très-foible, pourroit seule les en faire éloigner; mais ce caractère ne doit avoir sous ce rapport aucun poids, quand on considère que parmi les métaux connus le platine pèse près de quatre fois plus que le tellure. D’ailleurs, dans une classification philosophique des corps, la base de l’arrangement doit toujours être l’analogie qui existe entre le plus grand nombre des propriétés des substances qu’on place dans une même division, et il n’y a pas de doute que les nouvelles substances ne se rapprochent infi- niment plus des métaux qu’elles ne s’en éloignent. D’après cette idée, et pour s'écarter le moins possible de la nomenclature reçue, M. Davy désigne la base de la potasse par le nom de potassium, et celle de la soude par le nom de sodium. M. .Davy ayant déterminé la nature de la potasse et de la soude, et les considérant , d’après ses expériences, comme des oxides , pensa par analogie qu'il seroit très-possible que l’ammoniaque contint aussi de l’oxigène. Voici les faits d’après lesquels il croit pouvoir le dé- montrer. En exposant à l’action de la pile, dans du gaz ammoniacal irès-pur , du charbon bien sec et en état d'ignition , il obienoit une grande expansion dans le fluide aériforme , et il se formoit une matière blanche faisant effervescence avec l’acide muriatique étendu : d’où il conclut que c’étoit probablement du carbonate d’ammoniaque. En faisant passer du gaz ammoniacal tres-pur sur du fil-de-fer rougi dans un tube de platine, le fer se trouvoit oxidé, et il se déposoit en outre un peu d'humidité sur les parois du tube qui recevoit le gaz après son passage sur le fer rouge. k FE -(24) Ces deux expériences démontrant bien la présence de l’oxigène dans l'ammoniaque, maïs n'étant pas assez exacles pour en évaluer la quan- uié, M. Davy décomposa le gaz ammoniacal par l'électricité, comme l'avoit fait M. Berthollet. Il trouva, d’après cette expérience, que le poids des gaz obtenus étoit plus foible de -- que celui de l’ammoniaque employée ; et c’est de là quil conclut qu’elle devoit contenir de 7 à 8 pour + d’oxigène. On pouvoit présumer , d’après la seule analogie, que les terres alca- lines sont des composés de nature analogue à celle des alcalis fixes. En soumettant en effet la baryte et la strontiane humectées à l’action de la batterie de 250 plaques de 4 et 6 pouces , on voyoit aux deux points de communication une action vive et une lumiere brillante ; il y avoit inflammation à la pointe négative. Entre toutes les substances terreuses, la baryte et la sirontiane sont celles qui ont les rapports les plus mar- qués avec les alcalis fixes : mais cette ressemblance ne s'arrête point à elles ; et il y a tout lieu d'espérer qu’on parviendra aussi , en suivant la même méthode d’analyse, et en employant des moyens, plus érer- giques, à décomposer les autres terres. Quand en effet l’action de la pile est foible, on ne peut que’ séparer les uns des autres les acides et les alcalis , les acides et les oxides métalliques ; lorsque la force aug- mente jusqu'à un certam degré, les oxides métalliques ordinaires et les acides sont décomposés ; enfin, quand la force atteint son plus haut degré d'énergie , les alcalis lui cèdent leurs élémens. Et autant que le” degré actuel de nos connoissances sur la composition des corps permet : de le présumer, toutes les substances qui sont attirées par l'électricité posiuve sont, ou l’oxigène, ou celles qui contiennent ce principe en excès; et toutes celles qui cèdent à l'électricité négative sont, ou des combustibles purs, ou des corps qui sont principalement formés des principes de l’inflammabilité. Il étoit naturel, d’après les expériences précédentes , de chercher à décomposer les acides boracique , fluorique et muriatique ; mais M. Davy n’a pu réussir en aucune manière sur les deux derniers , attendu que, lorsqu'ils sont à l’état de gaz, ils ne sont point conducteurs de l'électricité : et quant au premier, il dit seulement qu’en l’électrisant après l'avoir humecté, on voit paroître à la surface négative une matière combustible de couleur foncée. TOPOGRAPHIE. Extrait d'un Mémoire sur la topographie et le relief du sol de Paris; par M. P. S. GIRARD. Les prairies dont la ville de Paris oceupe aujourd'hui la place éioient autrefois couvertes par les eaux de la Seine toutes les fois qu’elle venoit à croître au-delà de son volume ordinaire. Le gravier Tom. JT INo T4: 3e Annee, 32 (242) qu’elle charrioit et les vases, qu’elle tenoit suspendues après les crandes pluies se déposoient sur, la surface, des prés ; et, chaque année, une nouvelle, couche de. ces, dépôis: en élevoit le:sol, en même tems que : des dépôts de, même nature :exhaussoient le fond du fleuve : ainsi le fond du fleuve et le sol des prainies auroient continué de s'élever, :à- peu-près simultanément, par le dépôt des matières que la Seine transporte des parties supérieures de son cours, si le besom de se garantir-des inondations n’eût forcé les premiers habitans de la petite île de, Lutéce , et ceux qui, dans la suite, vinrent habiter les deux rives. opposées de la Seine, d'accélérer le travail de la nature en rap- portant de nouvelles terres sur les terrains où ils étoient établis, ou en élevant sur le;bord de ce fleuve des digues ou des quais qui les missent à l’abri de: ses débordemens. C’est donc à dater des premiers tems de la fondation de Paris que l'emplacement qu'il Gccupe a commencé d’être relevé aruficiellement ; ei, depuis cette époque le lit de la Seine s'exhaussant avec lenteur, mais par l'effet naturel d’une cause toujours agissante qui élevoit en même tems le niveau des inondations , al a fallu , pour se garantir de celles-ci , exhausser périodiquement les-quais et recharger le sol des différens quar- tiers pour les élever à proportion. Comme ce travail se réduisoit à amonceler des décombres sur un point, de la vallée plutôt que sur un autre, il semble étranger au domaine de l'histoire : aussi le petit nombre de faits qu’elle nous a transmis sur quelques-uns des changemens qui ont amené le relief du sol de Paris à son état actuel, n’ont:ils été recueillis qu’accidentellement, et parce qu'ils se rattachoient en quelque sorte-à des circonstances d’une autre nature. Tant que Paris fut une ville forüfiée , environnée de fossés et de . murailles , les matériaux qui provenoient de la démolition journalière des anciens édifices que l’on remplacoit par de nouvelles constructions, ne pouvyoient être laissés dans l’intérieur de là place : elle en auroit été bientôt encombrée ; et le peu de largeur des rues et l'élévation des maisons qui les bordent dans les anciens quartiers, indiquent assez que le terrain étoit alors trop précieux pour qu’on en consacrât quelque portion à recevoir des amas de décombres. On transportoit donc ces décembres hors des murs ; mais afin d’en rendre le transport moins dispendieux, on en établit les différens dépôts le plus près possible des portes principales. Ain&i se-sont, formées , hors des deux enceintes de Paris, exécutées sous les règnes de Philippe-Auguste et de Charles IX , la butte Saint- Roch ou des Moulins , entre les anciennes portes St.-Honoré et Mont- martre ; da butte de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, entre les portes Montmartre et St.-Denis, la butte de la rue Meslay, entre les portes St,-Marun et du: Temple. 3 (24) 1 Eve, sur la rive opposée de la Seine : le monticule de la rue Saint- Hyacinthe, entre les portes St.-Michel et St:-Jaicques ; le monticule que l'on remarque à l’extrémité de la! rué Taranne ; enfin celui ‘où l’on voit aujourd'hui le labyrinthe du Jardin-des-Plantes. Ces deux derniers’ ont été formés des décombres qui'svrtoient de: 4 Ville par les portes de Bussy et Saint-Bernard , et de ceux qui proveñoïent des faubourgs Saïnt- Germain-des-Prés et de Saïnt-Victor. : Les différentes buttes dont je'viens d'indiquer Ja position forment, sur la surface actneile de Paris , les seules protübérances remarquables. Les fouilles que l’on y fait journellement prouvent qu'elles sont cotn- posées de matières rapportées; et'quand ce fait ne seroït pas constaté pour ainsi dire à chaque instant , il seroit difhéile d’expliquér autrement la formation de ces monticules'au milieu d’une prairie exposée à des inondations périodiques. - ÉD LE à Lorsque ces monticules eurent acquis une certaine häuteur au-dessus des édifices qui én/étoieñt voisins , on'‘constrhisit des’ moulins à vent :sur.leuri sommet.’ Les anciens plans de Paris’ midiquent' ces établisse- mens ; qui subsistérent encoré quelque tems après qué‘les montitulés dont il s’agit eurent été enfermés dans une dernière enceinte de Paris, exécutée vers l’année 1634. La population s’étäñt encore ‘accrhe ;‘ on applanit et l’on) dressa convenablement la surface de ces dépôts'de dé- -combres, et Pon y traça des rues qui formèrent éé'nouveaux quartiers. Les forüfications de la capitale ayant'été détruites, et ses anciens remparts transformés ‘en une proménadé!, rien ne s’oppôsa plus à l'ac-* .croissement de ses faubourgs. C’est à dater du commencérient du der- nier siècle , que le faubourg Saint-Germain s’éleva sur. la rive gauche ‘de la Seine , dans l'emplacement du Pré-aux-Cleres. Les faubourgs situés :sur la rive droite de ce fleuve, enire les boulevards let les ‘collines ‘de :Montmartre et du! Roule ; ont une oribine ‘encore ‘plus récente. Les terrains qu'ils Océupént ont été: élevés par des décombres qu'ôn ÿ'a : déposés , d'abord en formant à travers ces terrains des. chaussées’ plus ou moins élevées au-dessus du sol ; et suivant l’alisnement des rues nou- velles. L'espace compris eñitrecés chaussées'a été successivement rem- ‘blayéret élevé jasqu'à leur niveau. C’est sur'ces terrains de rapport que -sé forment encore Îes'quartiers? de Paris 'projettés dans les® marais’ du 1 RS EN RE NE Tr dre E TES Templeret de ‘Popincotft}etlautsied'de'là büttedu Roule. On ÿ'voit de nouvelles chaussées traversant des terres icaluvées ‘enfardinage 5 jus- “qu'à ce que ces hterrés elles’ 2'mémies ‘soient recouvertes à leur loûr de décombres sur: lesquels on'éleverà de nouveaux édifices. 7 UEs Après avoir reconnu les diverses causes qui oMConeburu' à exhausser le sol de Parisi}ret donner isa Surface le relief qu’elle ‘présente 'au- jouri'hui ;libs'agissoitde délerminer ce: relief avecdle ples de prévision spossibleës £l ob lol 8" i05wpibur, 8Dras1 eu 1 AG 25" 1S 1e one -moÿyenque-nous, avons jûgéi‘lerplus simple: et: le plus expéditif Gin 0 PE pour obtenir des résultats certains , susceptibles d’être présentés graphi- quement, a été d'indiquer sur un plan de Paris les hauteurs des différens points de sa surface au-dessus ou au-dessous d’un plan horisontal dé- termine. È , L’échelle du plan levé par Verniquet étoit assez grande pour que les plus petites différences de hauteur y pussent être rendues sensibles. Ainsi ce grand travail topographique nous offroit un moyen d’accélérer et de faciliter celui que nous entreprenions. : On s’est occupé d’abord du nivellement de la rive droite de la Seine; on a divisé par de grandes lignes , dirigées de l’est à l’ouest et du nord au midi, tout l’espace renfermé entre la rivière et les nouveaux bou- levards : on a obtenu ainsi des profils qui se sont rattachés les uns aux autres et à un repère commun. Quand, après les vérifications néces- saires, on a été bien assuré de la justesse des cotes de ces profils, on a divisé par de nouvelles lignes d'opération les grands espaces ren- fermés entre les directions des premières, et l’on a obtenu des cotes plus rapprochées. Toutes ces cotes ayant été vérifiées à leur tour, on a encore divisé , par des cotes plus. multipliées, l'espace compris entre les secondes lignes d'opération, et ainsi de suite, en mulupliant de plus en plus les coups de niveau, jusqu'a ce qu’on ait obtenu la cote de l'intersection de toutes les rues de ces quartiers. On y a de plus choisi un grand nombre de repères dout la hauteur a été mdiquée dans un cahier particulier, et qui sont distingués sur le plan de Verniquet par une notation spéciale; précautions au moyen desquelles ces re- pères serviront , non - seulement à vérifier les hauteurs déja trouvées, mais à en multiplier le nombre , si cela devient nécessaire. Les hauteurs du sol aux intersections de toutes les rues’étant déter- minées , on la cherché entre deux iutersections consécutives, et en supposant la pente du terrain uniforme , un ou plusieurs points qu fussent à des hauteurs déterminées par rapport au plan de niveau, lequel est supposé élevé de 50 mètres au-dessus de la surface de l’eau du bassin de la Villette , ou, ce qui est la mème chose , de 26 mètres environ au-dessus des basses eaux de la Seine. On a joint ensuite par des lignes droites tous les points qui ont été trouvés à la même hauteur ; ce qui a donné le tracé d’un poly- gone , lequel représente évidemment l'intersection de la surface de Paris par un plan horisontal. On a répété cette opération pour chaque mètre de hauteur, et l’on a obtenu une suite de polygones irréguliers dont le tracé indique les intersecüons successives de la surface du sol par des plans hori- sontaux , élevés d’un mètre les uns au-dessus des autres. Ces polygones plus au moins rapprochés, suivant que la pente du terrain est plus ou moins rapide, indiquent à l'œil 1 la manière la plus sensible et la plus rigoureusement exacte , le penchant des collines (245) qui bordent les deux rives de la Seine ; ainsi que les monticules factices que l’on remarque dans le fond de la vallée, et dont nous avons déja fait mention. : Le nivellement général de la ville de Paris a été terminé dans l'espace de deux ans. Il exigeoit des opérations de détail très-multipliées, et je ne doute pas qu'en suivant le même ordre et la marche que j'ai indi- quée dans un autre Mémoire (1), on ne parvienne à obtenir en très- peu d'années sur le nivellement général de la France des résultats aussi satisfaisans. OUVRAGES NOUVEAUX. Voyage de Humboldt ef Bonpland. Partie botanique. Duranr les cinq années que MM. de Humboldt et Bonpland ont mis À parcourir le Mexique , l’île de Cube , les provinces de Caracas , de Cumana , de Barcelone ; les Andes de la Nouvelle-Grenade , de Quito et du Pérou; les bords du Rio-Negro , de l’Orénoque et de la rivière des Amazones , ils ont fait un herbier de plus de six mille plantes dont ils ont décrit 4528 espèces sur les lieux. Aucun voyageur, jusqu'ici, n’a rapporté une collection aussi nom- breuse et aussi riche en espèces et en genres nouveaux. Aussitôt leur retour en Europe , MM. Humboldt et Bonpland se sont empressés de publier les diverses parties de leurs voyages, et la partie botanique dont nous parlons ici a été. entièrement confiée aux soins de M. Bonpland. 24 Tout le travail botanique de ces voyageurs sera compris en. trois ouvrages. : e Le premier , dont nous avons déja un volume et qui porte le titre de Plantes équinoxiales recueillies au Mexique, dans l'ile de Cuba, etc. ne renfermera que des genres nouveaux et des espèces nouvelles, ou des plantes déja connues mais qui offrent ua grand intérêt à la société, et qui auroieut été jusqu'ici mal déterminées.C’est ainsi que dans le premier volume ils nous out lait connoître d’une maniere positive arbre précieux qui fournit le meilleur gminquina de Loxa. Le second de ces ouvrages qui , ainsi que le premier, paroît par cahiers, porte le titre de Monographie des genres melustoma, rhexia et autres genres de l'ordre des melasto- macées. Enfin le troisième ouvrage comprendra la description exacte de toutes les plantes que ces voyageurs ont recueillies pendant cinq années de séjour dans l'Amérique espagnole, et sera, comme les deux (2) Vor. le Journal des Mines, tom. XVII, pag. 297« (246) premiers , accompagné de planches qui ne représenieront que des plantes inconnues jusqu'ici. : : . Les deux premiers ouvrages , c’est-à-dire, les plantes équinoxiales et la monographie des melastomes, paroïissent dans un format #-folio, imprimé sur papier grand-jésus-vélin et colombier-vélin. Les planches du premier , imprimées en noir par M. Langlois, sont toutes gravées au burin par M..Sellier, qui est l’artiste le plus habile que l’on con- noisse dans ce genre de gravure ; celles du second , imprimées en couleur aussi par M. Langlois, sont gravées en poinullé, par M. Bouquet, connu depuis longiems par ses superbes ouvrages. Toutes les plantes sont dessinées par MM. Turpin et Poiteau , qui joignent au talent d’ha- biles dessinateurs, des connoissances profondes en botanique. Le troi- siemce ouvrage ,. destiné à. renfermer toutes les plantes recueillies durant le cours du voyage de Humboldt et Bonpland, paroîtra dans un format grand é7-4°., semblable à celui. de leur Géographie des plantes. Les plantes y seront gravées au trait, comme dans le bel ouvrage de M. de Labillardière, et imprimées en noir. PA NEE Le premier volume des Plantes équroxiales , qui est entièrement terminé , renferme 69 planches , y compris le portrait du célebre Muts , auquel MM. Humbholdt et Bonpland ont dédié ce bel ouvrage. Toutes les plantes décrites dans ce volume , étoient encore inconnues aux naturalistes , si on en excepte une seule sur laquelle ils m’étoient pas parfaitement d'accord et qui est aujourd'hui bien déterminée ; nous voulons parler de la plante qui fournit l’excellent quinquina de Loxa, à laquelle Linneus avoit donné le nom de circhona officinalis , et qui ensuite a été confondue avec plusieurs autres espèces du même genre. Gétte plante précieuse est maintenant facile à distinguer des autres espetes voisines, par le caractère tranché qu’en ont donné MM. Bonpland et Hümboldt, et le nom de .Condaminea qu'ils ont suppléé à celui d’officinalrs. Parmi les autres plantes nous comptons dix-huit nouveaux genres qui offrent des caractères bien tranchés ; plusieurs autres connus, ‘dont ils donnent de nouveau les caractères génériques : tels sont les genres pgonzalea , brunellia eccremocarpus , jacaranda ; êtc. Le reste des plantés contenues dans cé premier volume sont toutes des espèces nouvelles des genres déja connus. Les auteurs ne se sont pas contentés «2 parler Seulemént des plantes dont ils donnoïent la figure et d'en donner une Simple descripuon ; autant qu'ils Pont pu, ils ont cherché à nous faire connoître toutes les espèces des genres ‘dont ils parloient. Cest ainsi qu'ils ont renférmé dans ce premier volume, les monographies ” des genres” #résicra , $ymplocos , ‘ét brunellia ; genres dont nous ne connoissions que quelques espèces e1 dont on trouve à peine un échantillon dans Les riches herbiers de Jussieu, de Desfon- faines , de Lamarck et dei Richärd: ‘Pour Confirmer ce que nous (247 }: avons dit en général sur cet ouvrage et qui regarde spécialement le naturaliste, nous allons en examiner quelques parties avec détail ; et nous verrons que ce iravail n’intéresse pas seulement le savant, mais aussi Fhomme de la société , par les détails où les auteurs sont entrés sur les propriétés des plantes. Le Cenoxyrum annicora ( pl. 1), ou le palmier à cire | est une des plantes de la famille des palmiers Îles plus remarquables ; il vésète dans un climat froid , élevé au-dessus du niveau de la mer de 900 toises , c'est-à-dire, à une hauteur égale à celle du Puy-de-Dôme et du Mont-Cénis. Sa cime a plus de 160 pieds, et tous les espaces compris entre les cicatrices annulaires résultant de la chüte de ses feuilles, sont couverts d’un mélange de résine et de cire. M. Vauquelin a trouvé que ce mélange étoit composé de deux parties de résine et d’une partie de cire. Cette substance, unie à une petite quantité de suif, est employée à faire des cierges et des bougies qui éclairent parfaitement. Le ceroxylum andicola pourroit croître en Europe par- out: où se trouve le chammærops humilis, qui est le seul palmier que nous ayons, et fournir de la cire. Le genre Marisia (pl. 2) est un très-bel arbre de la famille des _malvacées ; ses fruits sont des baies de la grosseur du poing ; elles ont une chair bonne à manger qui a la couleur et à-peu-pres le goût de nos abricots. Le matisia est un arbre des pays chauds. On le cultive avec soin dans le royaume de Santa-Fé-de-Bogota et dans la province de Guayaquil, sur les bords de la mer du Sud. Il estconnu dans le premier endroit sous le nom de Chupo-Chupo, et dans le second sous celui de Sapote. C’est un arbre fruitier qui offre de grands avantages aux cultivateurs américains. : Le Mararnaum (pl. 11) est un nouveau genre qui appartient à l’ordre des nayades. Ce genre’, comme l’a observé M. Bonpland, a de très-grandes analogies avec le genre podostemum , publié par-M. Michaux dans sa Jora boreali-americana ; il pense même actuellement que lors- qu'on aura examiné sur le frais le podostemum, et quelques awtres nouvelles espèces qui se trouvent dans les herbiers , que les deux genres podostemum et marathrum seront réunis dans un seul. BerruozretiA (pl. 36). Cette planche représente le fruit et la feuille d’un des arbres les plus beaux et les plus utiles d'Amérique. Bonpland ayant reconnu quil formoit un genre nouveau , lui a donné le nom d'un des chimistes qui font le plus d'honneur à la France, et qui pré- pare de grands travaux sur la chimie végétale. Le genre* Bertholletia ne croît que dans un climat très-chaud. de | Il porte des fruits ligneux , sphériques , de la grosseur de la tête d’un homme, et qui renferment quinze, vingt et même trente amandes qui chacune ont au moins un pouce et demi de largeur. Ses amandes sont très-bonnes à manger, et fournissent une grande quantité d'huile. (248 ) M. Bonpland , après avoir fait sentir combien il seroit utile de cultiver une plante aussi précieuse dans tous les climats chauds d'Amérique, indique les moyens de transporter le Bertholletia du lieu où il forme des forêts dans toutes les autres parties d'Amérique pour l'y multiplier. Parmi les autres genres nouveaux qui sont publiés dans ce premier volume , on irouve : Le Saccezrium, remarquable par son calice renflé comme dans les physalis , et par son fruit ligneux composé de sept loges disposées sur .deux plans. Le Rerinrpayzzum, dont les feuilles et les jeunes branches son en- _ duites et comme pénétrées d'une substance résineuse. Le Lymnocuaris, plante aquatique d’un très-beau feuillage , et qui ser- viroit à la décoration et à l’ornement de nos bassins. Le Cuermosremon PLaranoïpes , arbre singulier par la forme et la disposition de ses fleurs, dont on ne connoissoit, il y a huit ans, encore qu'un seul individu , mais dont un élève du lee Cervanies , professeur de botanique au Mexique, a trouvé des forêts dans la ‘pro- vince Guatimala. Les Indiens-Mexicains paroïssent avoir eu une grande vénération religieuse pour le seul pied de cet arbre que les Espagnols ont trouvé dans la vallée de Toluca, les premieres années de la con- quête. Ce même arbre existe encore, et quoiqu’âgé au moins de trois cents ans , il donne eneore chaque année des fleurs et des fruits, Cet arbre d’un très-beau port, croîtroit sans doute en plein air dans la France méridionale, Enfin , parmi le grand nombre d’especes remarquables contenues dans ce volume, nous ne parlerons que des Bameusa, des MurisiA et des Eccremocarpus ; des premières, comme plantes utiles ; des secondes , comme plantes d'agrément. Le bambusa guadua et latifolia par la lon- gueur , la dureté et la grosseur de leur chaume qui croît très- droit, sont employés à mille usages divers. Il est des villages entiers où toutes les maisons , même les lits, les tables et les chaises sont formés de bam- busa unis ensemble. Le mutisia grandiflora (pl. 50), l’eccremocarpus longiflorus sont, de même que le cobea, des liannes qui croissent dans des climat tempérés. Leur végétation est aussi très-vigoureuse , mais la beauté de leur feuillage et la vivacité des couleurs de leurs longues et belles fleurs les rendroient bien plus agréables et plus propres à décorer nos serres que le cobea. : L'abonnement est de 14 francs, franc de port; et de 13 francs pour Paris; chez Mad. Ve. BERNARD, édueur des Annales de chimie , quai des Augustins, n°. 25, Les Abonnés de la 2e. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie, qui feront l'acquisition du Système de Chimie , de Thomson , ou du Manuel d’un Cours de Chimie , Jourront d’une remise. Ils adresseront, pour cet effet, directement et franc de port, à l'Editeur, les demandes et Fargent, \ NOUVEAU BULLETIN HU DES SORENCES, | PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PAR:IS. Décembre 1808. EE CD HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Mémoire sur la germination de quelques plantès monoco- tylédones ; par M. Du PETIT-FHOUARS. | La germination est une des époques les plus remarquables de la vie des plantes ; c’est le moment où elles commencent leur existence. Par son observation , on peut facilement remonter à la source des diffé- rences que présente leur port. Aussi at-elle attiré de bonne heure attention des plus habiles botanistes , mais pendant longtems on s’est borné à des observations vagues. Dès l’instant que M. du Petit-Thouars a eu connoissance de l'excellent ouvrage de Gærtner , il a senti qu’un système complet sur la germination en étoit une suite nécessaire. Depuis ce moment , il a observé avec soin tous les faits de ce genre qui se présentèrent à ses yeux, mais ce ne fut que quelques mois après son arrivée à l'Ile-de-France qu'il tra- vailla solidement à les recueillir , en décrivant et dessinant tous ceux ju'il rencontra ; par ce moyen, il réunit une assez grande quantité le matériaux. À son retour en Europe, ne trouvant encore aucun ouvrage suivi, exécuté sur cet objet, il les compia au nombre des plus précieux qu'il eùt rapportés. Mais 1l falloit les employer. Pour y parvenir, l’auteur voulut frapper l'attention en présentant un des phénomènes de ce genre le plus remarquable , c’étoit la germinaion du Cycas. Il en fit l’objet du second mémoire qu'il lut à l'institut dans la séance particulière du 10. prairial an 11 (1803 ). Il décrivit en même tems celle de deux palmiers , et il annonça la suite de ses travaux sur cet objet important. . Peu de tems après, M. du Petit-Thouars publia ce mémoire avec Tom. I. No. 15, 2°. Année, avec une planche. 33 No. 15, (250 ) it le rapport fait par MM. Jussieu et Richard. I comptoit donner aimsi successivement , dans des mémoires particuliers , toutes les germi- nations qu'il avoit recueillies. Ce fut dans cette intention qu'il réunit dans une planche quil esquissa lui-même à l’ean forte, tout ce que les plantes monocotylédones lui avoient présenté de plus singulier. Depuis ce moment, différentes circonstances l’ont empêché de la publier; mais ce sujet lui a toujours paru trop important pour le népoliger. Aussi le 11 septembre 1806, l’auteur lut à l’Institut un autre mémoire sur la germination du Lecythis, phénomène des plus extraordinaires : en même tems il na pas discontinué d'observer la nature vivante; c’est par là qu'il a été à même de vérifier de nouveau cet été Févo- fuuon singulière de lÆl/ium fragrans Vent. , et qu'il en a rendu témoin la Société philomatique , en soumettant à son examen des graimes germées , contenant chacune deux à trois embryons ; ce qui a été le sujet d’un article du Nouveau Bulleun ( N°. 12 septembre 1808 ). Comme ce fait est représenté dans cette planche gravée depuis long- items, elle peut faire suite à cet article; en même tems clle va donner- occasion de présenter une suite d’autres germinations qui probablement ne pourront être observées de longtems, car elles appartiennent à des plantes dont nous n’avons pas encore enrichi nos serres. À côté s'en trouve de plus communes , car comme il Pa déja dit, l’auteur n’a eu d’autre but en composant cette planche que d'y réunir tout ce: que les monocotylédoncs présentent de plus curieux. L’Alliunr cepa ou oignon commun (fig. a) est mis en tête, parce: que son évolution est la plus simple et la plus facile à observer; on: peut la regarder comme un type primordial auquel on peut en rapporter beaucoup d’autres. Dans la graine lembryon est un cylindre oblong courbé qui ne: laisse appercevoir à Fœil nu aucune diflérence organique entre ses: deux extrémités. Dans la germination celle qui est la plus pres de la: paroi où se trouve une ouverture ménagée s’alonge et sort en dehors, souvent elle pointe en haut; mais souvent au bout d’un certain tems. elle se rabat brusquement sur le bas, en sorte qu'à cet endroit, il se trouve un pli. Dès que par ce moyen l'extrémité a touché la terre, il sort une racine qui s'enfonce perpendiculairement : la partie exté-" rieure s'alonge , en sorte que la graine restant toujours engagée à. son extrémité se trouve soulevée à deux ou trois pouces de terre; le pli tend à se redresser , muis il y reste toujours un angle plus ou moins ouvert: Un peu au-dessus de la surface du sol, il se manifeste une fente verticale ; bientôt il en sort la pointe d’une feuille qui s'alonge insensiblement : en même tems paroît une seconde racine à: côté - de la première : la feuille s'étant alongée, unc troisième sort: parcillement de son intérieur, d’autres sortent ainsi successivement; les racines augmentent pareillement en nombre. = (2510) Il est facile de voir que toutes ces feuilles sont entièrement sem- blables à la première sortie directement de la graine. L’Allium fragrans (fig. b) présente donc le phénomène de deux ou trois embryons renfermés dans la même graine. Chacun d'eux est à-peu-près conformé comme celui de l'oignon , mais dans la germi- nation il ne devient point vert, et le test de la graine .est attaché tout contre la fente ou la gaine, d’où sort la première feuille, Dans le Dianella (fig. c) le test de la graine est porté sur un filament un peu plus allongé, mais du reste son embryon paroît de même nature. Dans le Commelina ( fig. d) la graine se trouve à l'extrémité d’un long filament très-mince replié vers le bas. . Dans le Canna indica ( fig. e) il se trouve comme dans ces trois dernières plantes une gaine primaire d’où sortent les autres feuilles ; mais ce n’est plus à son extrémité que la graine est attachée, elle se trouve sur un tubercule qui paroît sorur sur le dos de cette gaîne. Le Ravenala d'Adanson et de Jussieu ( fig. f) est à-peu-près con- formé de même. L'extrémité du tubercule renfermé dans la graine est renflé et recourbé en crosse. . Dans l/ris (fig. g ) au lieu d’une gaine , c’est une petite écaille. _ Le Tacca ( fig. }) présente un port si singulier que l’on a con- servé. des doutes sur sa véritable place dans l’ordre naturel. Cepen- dant sa germination est absolument semblable aux dernières que nous venons de passer en revue; la graine reste attachée vers le milieu de la gaine primaire. Mais il présente par la suite un phénomène très-remarquable. Dans ioutes les autres plantes la graine ne tarde pas à s'évanouir , mais ici elle persiste et prend un renflement parüuculier ; il en sort des racines , au bout d’un certain tems il en résulte une véritable bulbe qui continue toujours à croitre ; enfin elle donne naissance à de nouvelles feuilles. “ie - Ces racines proviennent - elles du mamelon de l'embryon ou du périsperme de la graine? C’est ce que l’auteur n’a pu déterminer,:en sorte qu'il regarde ce fait comme un mystère qui mérite l'attention de ceux qui se trouveront à même de l’observer de nouveau. Le Dracæna reflexa ( fig. &) est remarquable, parce quesa gaîne primaire reste attachée par sa base à la graine, de manière à ce qu’elle forme une espèce de coupe dont celle-ci feroit le pied : les racines sortent latéralement. Al est à propos de rappeler ici les deux palmiers dont la germi- nation a été donnée avec celle du Cycas. . Dans le Chamcærops excelsa la graine est portée par un long filament partant de l’extrémité de la gaine, comme dans le Commelina , excepté (2530) qu'il est toujours droit. Dans l’Euterpe pisifera (Gært. Ie vol., pag. 260, fig. 156), lAreca oleracea de Linné ou le Palmiste, la graine est attachée vers le bas de la gaine comme dans le Ravenala et autres. Ces deux modes d'évolution se trouvent mêélés dans la famille si na- turelle d’ailleurs des Palmiers, ce qui annonce que cette considération ne peut former un caractère important. Celle du Phænix ou Dauier est absolument semblable à celle du Chamærops ; elle a été figurée et décrite il y a longtems par Came- rarius. Depuis Malpighi l’a suivie et observée pendant près de trois mois, jour par jour, ce ‘qui fait le sujet d’un mémoire et de trois planches qui se trouvent dans ses œuvres posthumes. 11 a mis dans ce travail la même sagacité et la même patience qu'il avoit employées pour faire le développement du poulet dans l'œuf. Koœmpfer l’a aussi décrite avec soin. Le Maïs ( fig. j et Gært.) s’écarte dans beaucoup de points des faits que nous venons d'observer. C’est un second type auquel on peut facilement ramener toute la famille des Graminéés , et comme sa graine est la plus volumineuse de toutes , elle est la plus facile à observer. Prenons d'abord une idée de son extérieur. Sa forme approche plus ou moins de la sphéricité, mais elle est applatie sur deux faces opposées , l’une qui regarde la base de l’épi et l’autre dirigée vers le sommel; sur celle-ci à travers les téscumens on apperçoit une tache blanchâtre qui indique la place de l'embryon. On peut facilement re- connoître la forme ovale de celui-ci : un peu au-dessus on découvre le vestige du style. Avec une simple loupe, on peut s'assurer quil est formé de deux points distincts; de chacun de ces deux points descend une ligne qu'on peut appercevoir à la vue simple, qui con- tourne à une petite distance les côtés de lémbryon et se perd vers sa base. Quelquefois ces lines sont tellement rapprochées qu’elles se confondent avec ses bords, enfin à la base du coté opposé à l’em- bryon, en soulevant les tégumens , on apperçoit une tache brune. En examinant ainsi des grains de Maïs moins avancés, et les com- parant avec le blé, on reconnoît leur parfaite analogie, car on ap- prend que cette graine ainsi que celle du plus grand nombre des: graminées , a primitivement deux styles, mais qu'ils se réunissent à leur sortie par une membrane, que chacun se rend de son côté à la base de l'embryon , et que ce n’est certainement pas par le côté opposé ou le dos qu'ils communiquent avec lui, comme on l’a annoncé dernièrement. On a cru que le sillon qui partage cette partie dans le- blé indiquoit sa route ; la simple inspection suffit pour démontrer le contraire ; cette partie n’est autre chose que la réunion de deux mem-- branes distinctes qui forment le tésument. La tache brune du Maïs est l’analogue de cette partie, elle est verte dans l’enfance de la graine ; c'est ce que Gæriner a nommé Chalaza. (2553 ï Tout l’intérieur est rempli en grande partie par le Périsperme. L'auteur annonce qu'il lui reste encore quelque chose de neuf à dire sur sa for- mation et sa nature ; mais il le réserve pour une autre occasion, ne pouvant ici les développer suflisamment. L’embryon sy trouve appliqué latéralement , il est composé principalement d'un corps singulier que Gæriner a nommé Scutellum ; on y reconnoît facilement la Plumule ou bourgeon#*primordial et la Radicule ou première racine. La germination est très-simple. La racine s'enfonce et la plumule se développe, c’est-à-dire , les feuilles qu’elles renferme se déroulent suc- cessivement. Si la graine est un peu enfoncée en terre, cette plumule se trouve portée sur une petite tige , et de sa base il sort des racines. L'Ouwirandra ( fig. À) genre nouveau établi par l’auteur à Madagascar, est un troisième type encore très-distinct , quoique plus rare. Dans la graine il n’y a point de périsperme , l'embryon est formé, pour la majeure partie, d'un corps charnu sur lequel est repliée une lan- guette. Dans la germination qui s'exécute sous l'eau , le tout devient vert , la languette se relève et devient une feuille , une seconde sort de son aisselle , tandis que le gros corps devient un tubercule qui produit des racines très-menues. Il paroît que cette évolution se re- trouve dans plusieurs plantes aquatiques comme celle-ci. La germi- nation des Orchidées a aussi beaucoup d’analogie avec elle. Voilà donc uois modes de germination appartenant aux plantes. dites monocotylédones différant, peut-être autant entre eux, que chacun d’eux le fait en particulier avec celui des plantes dicotylédones. Ce- pendant les graminées en sont les plus voisines par la présence mani- feste d’une plumule et d’une radicule dans leur Embryon. Aussi dans leur. état adulte ont-elles à l’aisselle de chaque feuille un véritable Bourgeon, au lieu que toutes les autres Monocotylédones n’ont qu'an point vital latent, et qui attend des circonstances particulières pour se développer ; la même circonstance se retrouve précisément dans leur Embryon. Explication des figures. a) Allium cepa 1 plantule dégagée de la graine ; 2 — développée ; 3 — avec la graine coupée ; 4 — gramme entière. b) Allium fragrans ; : plantule dans son premier développement ; 2 — plus avancée ; 3 — deux plantules réunies; 4—trois vues du côté opposé à la graine. c) Dianella nemorosa Lam. ; 1 plantule développée ; 2— grossie à la loupe ; 3 — gaîne isolée ; 4 — test de la graine coupé et grossi. d) Commelina 1 plantule développée; 2 — seconde espèce ; 3 — gaîne grossie. e) Canna indica ; 1 plantule développée ; 2 — une autre; 5 — dégagée de la graine; 4— graine coupée ; 5 — graine avant ia germination coupée. f) Ravenala madagascarica ; 1 plantule dé- veloppée ; 2 — base de la plantule et graine coupées en long. ANNALES DU Mus. D'H1ST. NATUR,, vol. 11. (254) / g.): ris (espèce non décrite ) ; 1 plantule développée ; 2 — écaille détachée avec son mamelon ; 5 — engagée dans la graine coupée. h) Tacca pinnatifida; x plantule dans son premier état; 2 — plan- tule plus: développée avec la graine renflée en bulbe portant des ra- cines; 3 — avec la graine coupée en long. z) Dracæna. refleras 1 plantule! développée ; 2 — gaine engagée dans la graine, coupée; 5'— gaine détachée, j) Maïs ; 1 plantule développée ; 2— embryon dâus Sa première germination ; 5 — encore attaché au périsperme ; 4— vu detôté; 5 — détaché et coupé en long ; 6 — encore engagé dans la graine; 7 — graine entière vue pardevant ; 8 — sommet grossi ayec le. vestige du style; 9 — embryon ou scutelle avant la germination. k) Ouvirandra fenestrata, ; 1 plantule développée ; 2 — moins avancée ; 5 et 4 — embryon dans la graine. Sur ur genre nouveau de Cryplogamie aquatique nommé Thorea ; par M. BORY-DE-ST.-VINCENT. É « Ir n’y a point de véritables caractères génériques sans la connois- sance parfaite des organes générateurs , aussi classons-nous les végétaux cryptokames comme ‘pourroient le faire à légard des végétaux, où les noces sont apparentes, des botanistes qui n’auroient jamais vu , et. nie devroient jamais voir leurs fleurs. » Partant de ce principe, M: Bory de St Vincent sépare avec quelque fondement du grouppe des con- ferves (qu’il considère peut-être avec raison plus comme une famille que comme un genre ) quelques espèces qui présentent des filamens solides ; et extérieurement recouverts de filets ciliformes , courts, fins ; articulés, et qui forment un duvet sur toutes les parties du végétal. Il fait de ces espèces un genre qu'il nomme Yhorea , en l'honneur de M. Thore médecin et savant naturaliste de Dax, auteur d’une chloris du département des Landes, qui a découvert une des belles espèces de ce nouveau genre. Les thorea sont voisines du genre batrachospermum de M. De- candolle ,et se trouvent avoir quelque rapport d’aflinités avec: les charaignes (chara ) que M. Bory considère comme faisant partie de la famille des conferves. IL décrit quatre espèces de thorea, 1. thorea ramosissima , qui est lé batrachospermum hispi: Lam. de M. Decandolle. Elle croît dans plusieurs rivières de France. M. Bory en a retiré une belle couleur violette brunâtre, qui lui a donné occasion d’appliquer la chinue à l'histoire de ‘cette plante, exemple qui mérite toute sorte de louanges. Les autres espèces de ce genre se trouvent l'une , le horea violacea , à l'Ile de Ja: Réunion ; l’autre, le thorea viridis, probablement aux Etats-Unis , et la dernière, le thorea pluma, sur une espèce de: (255) lichen décrit par l’auteur, sous le nom de Zchen sallazinus. W croit qu'il n’est pas impossible qu’elle se trouve sur le Zichen paschalis de Linné et les autres espèces voisines. ) »» MINÉRALOGIE. } Sur le Gisement du jaspe schisteux (Kiesel schiefer); par | .IM. OMATIUS DE HATLOY. e. L'aureur a observé le gisement de cette pierre siliceuse dans les déparitemens de l'Ourthe , de Sambre et Meuse, et de Jemmapes, et il l'a toujours rencontrée dans les terrains de transitions. Elle y est disposée de irois manieres différentes. : I. Dans la chaux carbonatée bitumiftre, en rognons assez réguliè- rement arrondis et disposés en bancs interrompus , mais parallèles à-peu-près comme les silex pyromaques , dans la craie. Quelquefois aussi ils y forment des couches minces. Il. En fragmers épars dans une terre argileuse qui recouvre ce calcaire bitumineux. £ II. En couches composées uniquement de ce jaspe et alternant avec des grès et avec des schistes aroileux. Dans ce dernier gisement, le jaspe schisteux est très-fusible et même feuilleté, mais il est souvent terne et il passe par des nuances insensibles à l’état de schiste argileux, Les différens gisemens de cette pierre dans les départemens septen- trionaux de la France, sont analogues à ce que l’on avoit déja observé sur sa matière d’être au Hartz, en Bohème , en Hongrie , etc. Sur une nouvelle variété de forme du bismuth ; par: M. HAUY.. Quorque le bismuth se trouve plus ordinairement à l’état natif qu’à état de combinaison , il se présente rarement cristallisé naturellement , et les seuls cristaux quil ait offerts jusqu'à présent sont des petits octaëèdres. Mais M. Haüy vient de faire connoître des cristaux de bismuth natuf qui résultent d'une modification de l’octaèdre résuñer, forme primitive de ce métal. Ce sont des rhomboïdes aigus qui ont leurs angles plans de 60° et 1200, WE : ; Gette variété de forme que M. Haüy nommé béismuth natif r'hom- boïdal-a cela de remarquable “qu’elle -peut_ étre regardée elle-même comme forme primitive, Ou ce qui est. plus exact, comme la repré - sentation en grand de ce que M. Haüyÿ nomme rrolécule soustractise ; JoUR, DES MINES. Ider:: JOUR. DES MINES» Insrrrur Nari ( 256 ) parceque c’est par la soustraction d’une ou plusieurs rangées de ces molécules parallélépipédiques , que se font les déeroissemens qui déter- minent les formes secondaires. « Dans le cas présent, dit M. Haüy , « où la forme primitive est un octaèdre régulier , sa sous-division « conduit à des solides de deux formes, dont l’une est encore l’octaèdre , « et l’autre est le tétraèdre régulier. Or, tel est l’assortiment de ces « deux solides, qu'ils forment des rhomboïdes dont chacun est l’as- « semblage d’un octaèdre et de deux 1étraèdres appliqués sur deux « faces opposées de cet octaëdre. » Le bismuth natif rhomboïdal se trouve à Bieber , dans la princi- pauté de Hanau. Les cristaux ne tiennent à leur support que par, un de leurs sommets. Leur surface est terne et d’une couleur grise tirant sur le plomb. Ils sont entremêlés de cristaux de baryte sulfatée. A. B. à à Sur la Minéralogie des environs de Carisbide ; par M. GOETE, Conseiller privé à Weimar. de. Nous avons remarqué dans cette notice deux observations qui.nous ont Fise u d'un intérêt général. . Les eaux minérales de Carlsbad qui renferment principalement du gaz boue sulfuré et de la chaux, sortent toutes des fissures d’une Le qui esi une variété de granite à grain fin, traversé en tout sens par des veines de pétrosilex (Hornstein Goëte). Les plus épaisses con- tiennent souvent des noyaux de granite , ce qui semblé prouver que ces deux substances ont été formées en même tems. Quelquefois le miens est enveloppé d’une petite couche de calcaire spathique. Ceue roche , qui renferme des pyrites , est sujette à se décomposer; elle prend alors nne teinte ferrugineuse et une contexture grossière. C’est cette roche qui forme les premiers gradins de la montagne appelée Hirsch-Sprung ; non-seulement ils sort de nombreuses fontaines d’eau minérale des fissures de cette roche; mais on je remarque encore un désagement de fluide gazeux qui s'échappe ; même en bouillonnant, de. fond de la Tapel, petite rivière qui coule au pied de cette colline. Les dépôts es qui ont formé, et qui forment encore les eaux de (cata , Sont de deux sortes. Les uns sont blancs, et se font dans les canaux où l'air n’a pas d'accès ; les autres sont d’un rouge brun, et se forment à l'air libre. CHIMIE. Notice sur la décomposition et la recomposition de l'Acide boracique , par MM. GAY-LUSSAC et THENARD. Nous avons annoncé, le 21 juin dernier, dans une note lue à l’Ins- Germination de quelques Plantes Monocotybdones Mere ditut, et nous avons imprimé dans le Bulleun de la Société philoma- tiqué pour le mois de juiilet, qu’en traitant les acides fluorique et boracique par le métal de la potasse , on obtenoit des résultats tels qu'on ne pouvoit les expliquer qu'en admettant que ces acides étoient com- posés d’un corps combustible et d’oxigène. Cependant comme nous ne les avions point recomposés, nous avons ajouté que nous ne donnions point cette composition comme parfaitement démontrée. Depuis ce tems, nous avons continué et varié nos recherches; et nous pouvons assurer aujourd’hui que la composition de l'acide boracique n’est plus problé- matique. En effet, nous décomposons et recomposons à volonté cet acide. Pour le décomposer, on met parties égales de métal et d’acide bo- racique bien pur et bien vitreux, dans un tube de cuivre auquel on adapte un tube de verre recourbé. On dispose le tube de cuivre dans un petit fourneau, et on engage l'extrémité du tube de verre dans un flacon plem de: mercure. L'appareil étant ainsi disposé, on échauffe -peu-à-peu le tube de cuivre jusqu’à le faire rougir légèrement, et on le conserve dans cet état pendant quelques minutes; alors l’opération étant terminée, on le fait refroidir, et on en tire la matière. Voici les phé- nomènes qu’on observe dans cette expérience. Lorsque la température est à environ 150 degrés, tout-à-coup le mé- lange rougit fortement; ce qu’on voit d'une manière frappante en se servant d’un tube de verre.Il ya même tant de chaleur produite, que le tube de verre fond en parue.et se brise quelquefois, et que presque toujours l'air des vaisseaux est repoussé avec force. Depuis le commen- cement jusqu'à la fin de l'expérience ,-il ne se dégage que de Pair at- mosphérique. et quelques bulles de gaz hydrogène qui ne répondent pas à la 5o°. parte de ce que le métal employé en dégageroit par l’eau. Tout le métal disparoïit constamment en décomposant une partie de Vacide boracique ; et ces deux substances sont converties, par leur réaction réciproque , ,en une matière grise olivätre, qui est un mélange de potasse, de borate de potasse, et du radical de l'acide boracique. On retire ce mélange du tube en y versant de l’eau et chauffant lé- gerement, et on en sépare le radical boracique par des lavages à l’eau chaude ou froide : ce qui ne sy dissout point, est ce radical même qui jouit des propriétés suivantes (1). Le radical boracique est brun verditre , fixe et insoluble dans l’eau ; il n’a pas de saveur, et n’a d'action ni sur la teinture de tournesol, ni sur (1) Avant de faire ces lavages, il est bon de saturer par l'acide muriatique , l’alcali que contient la matière; car il nous paroït que le radical boracique peut s’oxider, et alors se dissoudre dans cet alcali auquel il donne une couleur tres-foncée. Tome I. N°. 15, 2°. Année. 54 (2585) le sirop de violettes. Mêlé avec le muriate suroxigéné de potasse ou le nitrate de potasse, et projetté dans un creuset rouge, il en résulte une vive combustion dont l'acide boracique est un des produits. Lorsqu'on le traite par Pacide nitrique , il y a une grande effervescence , même à froid; et lorsqu'on fait évaporer la liqueur, on obtient encore beau- coup d'acide boracique. Mais de tous les phénomènes produits par le radical boracique dans son contact avec les divers corps, les plus cu- rieux et les plus importans sont ceux qu'il nous présente avec l’oxi- gene. - En projettant trois décigrammes de radical boracique dans un creuset d’argent à peine rouge-obscur, et en recouvrant ce creuset d’une cloche d'environ un litre et demi de capacité, pleine d’oxigène et placée sur le mercure, il se fait une combustion des plus instantanées; et le mer- cure remonte avec tant de rapidité jusqu’à la moitié de la cloche, qu'il la soulève avec force. Néanmoins il s’en faut de beaucoup que dans cette expérience, la combustion du radical boracique soit complettement opérée. Ce qui s’y oppose, c’est que ce radical passe d’abord tout entier à l’état d’un oxide noir dont nous croyons avoir reconnu lexistence, et que les parties extérieures de cet oxide passant ensuite à l’état d’acide boracique , elles se fondent et privent par ce moyen les parties intérieures du contact de l’oxigène. Aussi, pour les brüler complettement, est-il nécessaire de les laver et de les mettre de nouveau en contact : avec du gaz oxigène , toujours à la chaleur rouge -cerise. Mais alors elles brülent avec moins de force et absorbent moins d’oxigène que la pre- micre fois, parce qu'elles sont déja oxidées ; et toujours les parties ex- térieures passant à l’état d'acide boracique qui se fond, empêchent la combustion des ‘parties intérieures : de sorte que pour les converür toutes en acide boracique, il faut les soumettre à un grand nombre dé combustions suceessives et à autant de lavages. Dans toutes ces combustions, il y a toujours fixation d’oxigène sañs dégagement d'aucun gaz; et toutes donnent des produits assez acides pour qu’en traitant ces produits par l’eau bouillante, on obtienne, par une évaporation convenable et par le refroidissement, de l’acide bora- cique cristallisé, dont nous présentons un échantillon à l’Institut. Enfin le radical boracique se comporte avec l’air absolument comme avec l’oxigène , avec cette différence seulement que la combustion y est moins vive. SAR à Il résulte donc de toutes ces expériences que l'acide boracique est réellement composé d’oxigène et d’un corps combustible. Tout nous prouve que ce corps que nous nous proposons d'appeler Bore "est d'une aalure particulière , et qu’on doit le placer à côté du charbon , du phos- phore, et du soufre : et nous sommes portés à croire que, pour passer ( 259)” à l'état d'acide boracique, il exige une grande quantité d’oxigène; mais qu'avant d'arriver à cet état, 1l passe d’abord à celui d’oxide (r). BBA G. L. et T. Analyse du Nadelertz de Sibérie ; par M. Joux. Cerre mine est regardée en Russie comme une mine de nickel aurifere. Dans l'Ouvrage de Reuss, dans les Ephémérides de Moll, on l'a classée parmi les chromiferes ; mais l'analyse dé M. John a prouvé que c’est une mine de bismuth. - Description des caractères extérieurs, par M. Kansrew. Couleur. Gris d’acièr, quelquefois d’un rouge de cuivre pâle, ou recouvert d'un enduit jaune et vert. : RE Forme extérieure. Disséminé‘et cristallisé eà prismes à 6 pans alongés, accumulés en forme d’aiguilles ou de roseaux ; les cristaux sontoutre cela recourbés, quelquefois articulés, mais toujours implantés et se croisant souvent. - Surface. Striée ou sillonnée en long: : Eclat. On le rémarque rarement à cause de l’enduit ; mais lors même que ce dernier manque, l'éclat à l’extérieur est peu brillant, intérieurement il est toujours d’un brillant métallique. ME à C'assure. En long, feuilletée et tres-brillante; celle transversale est inégale et brillante. Fragmens. Inconnus. Transparence. Opaque. : ee Faclure. Presque pas plus foncée que le minéral frais et luisant. Toucher. Doux au toucher. (1) Plusieurs chimistes ont fait des essais sur la décomposition de l'acide boracique, d’où ils ont tiré des conséquences diverses. Fabroni a prétendu que cet acide n’étoit autre chose qu’une modification de l'acide muriatique. ( Voy. le Système de chimie de M. Fourcroy, article Acide boracique.) On trouve dans le 35e. vol. des Annales de chimie, pag. 202, une longue suite ces sur les phénomènes que présente l’acide boracique, en le traitant par l'acide muriatique oxigéné : ces expériences sont de Crell, qui en conclut que le charbon est un de ses élémens. Nr Enfin M. Davy, en soumettant l'acide boracique humecté à l’action du fluide gal- vanique , a remarqué des traces noires combustibles au pôle négatif; mais il dit, qu'oc- cupé d’expériences sur les alcalis, il n’a pu donner de suite à cette observation. Voyez le Mémoire de M. Davy, parvenu en France il y a deux mois, et dont un extrait a été inséré dans le dernier Bulletin de la Société philomatique. Ainsi, jusqu’à présent les principes de l’acide boracique n’étoient point encore connus. Nous avions , à la vérité, an- noncé, le 21 juin, que cet acide contenoit de l’oxigène, et par conséquent quelque corps combustible. ( Voyez le Bulletin de la Société philomatique. Juillet 1808 ); maïs, comme nous ne l’avions que décomposé, et que nous ne l’avions point recom- posé, on n’en regardoit point la nature comme déterminée. Jour. DE GEHLEN, IN. 18. ( 260 ) Durete. Tendre. Pes. spéci. Extrêmement pesant, Dee 6: 1282 Lieux où on Le rencontre. La mine Pyschminsoï et ee , dans. le. district de Catherinembourg, en Sibérie. Parties constituantes. À (En supposant l'or et le quartz mélangés accidentellement. } Dismothe 0e 00002520 PHomD: |: ere te eue Vie 2402 Guigre eee se SRE TEE Nickel? is es RE PATES Helluret 24 ous 20 De he Med Soufres ie SN Gr RO Perte (soufre OxIgéné ?). .., +, 1 5-90 H. V. C. D. Extrait d'un mémoire de M. d’Arcet fils, sur la présence de l’eau dans la soude et la potasse PrÉpeRe à l'alcool, et exposées à une chaleur rouge. | La méthode qu'emploïe M. d’Arcet consiste à déterminer par l’ana- lyse les quantités de soude et de potasse renfermées dans leurs sous- carbonates , et à les saturer ensuite par un acide comparativement avec: ces mêmes alcalis préparés à l’alcool et fondus à une chaleur rouge. Si, par exemple , la soude du sous-carbonate de soude sature plus d'acide que celle préparée à l'alcool , il sera bien évident que celle-ci contient une substance étrangère ;- _et- l'observation démontre que c'est de l’eau. Mais cette méthode suppose qu'on connoiïsse exactement les. proportions du sous-carbonate de soude ; et cest: aussi par là que M. d’Arcet a commencé ses recherches: Le sous - carbonate de soude dont il s’est servi, avoit été purifié- par des ‘cristallisations successives, et ne présentoit plus aucune trace ‘ d'acide sulfurique ou d'acide muriatique. La quantité d’eau que ce sel renferme a été déterminée en l’exposant à une lépè ere chaleur rouge- dans une cornue de verre, ou à une chaleur de 40 à 50° de Wedswood' dans un creuset de platine : dans l’un et l’autre cas , la perte a été constamment de 65,61 parties sur 100 et étoit due uniquement à Veau. L’acide carbonique a été obtenu en- préciptant par le nirate de chaux ïo0 parties de sous- -carbohate de soude cristallisé ; OÙ 36,39 du même sel desséché, et en évaluant l'acide dans le précipté de carbonate de chaux, d’après les proportions données RE M. Ber- thollet , savoir : 53,67 de chaux et 46,53 d'acide. 1e ( 261 ) 100 parties de sous-carbonate de soude cristallisé sont donc com- posées de 65,61 Eau. à 16,04 Acide. 20,55 Soude. 100,00 Ces 20,55 de soude qui sont contenues dans 100 du sel précédent saturent 34,7 d'acide sulfurique pur, dont la densité, à la tempéra- ture de 14°. c., est de 1,844; par conséquent 100 satureroient 170,515 du même acide. D'un autre côté, quatre échantillons de soudes différentes préparées à l’alcool ont exigé , seulement pour arriver à l’état neutre, terme moyen , 112,66 d'acide , ce qui indiqueroit que la soude à l'alcool retient 0,34 d’eau. Mais si on décompose le sulfate de soude par la baryte , l’alcali qu’on en obtient évaporé directement et fondu au rouge sans avoir été traité par l'alcool , est plus pur que les soudes précédentes ; Car 100 parties en saturent 122,40 d'acide. Il suit donc de cette expérience que la soude, la plus pure qu'on puisse obtenir, retient encore 0,28 à 0,29 d'eau. En répétant les mêmes expériences sur la potasse préparée à l'alcool et parfaitement pure, M. d’Arcet a trouvé qu’elle retenoit aussi de l’eau et il en fixe la proportion à 0,27. G. L. PHYSIQUE. Expériences sur la mesure du pendule à secondes; sur différens points de l'arc du méridien compris entre Dunkerque et l'ile de Formentera. LE rapport du mètre avec la longueur du pendule à secondes, est intéressant à connoître pour nos mesures. ll sufliroit pour en re- trouver le type, si elles étoient jamais perdues. Cette connoissance est également utile pour la figure de la terre. Par cette double raison, on a observé le pendule avec beaucoup de soin sur différens points de la ligne méridienne que l’on vient de mesurer entre Formentera et Dunkerque. Les expériences faites à Formentera par MM. Biot et Arago, ont élé examinées el calculées par une commission du bureau des lon- gitudes. Elles sont au nombre de dix, et leurs écarts, autour de la moyenne, ne s'élèvent pas au-delà de -+- de millimètre , ou -—2- de ligne environ. Le résultat, moyen déduit de leur ensemble , donne la longueur du pendule à secondes décimales à Formentera , et dans le vide égale à 0%,7412061. D’après la théorie de la figure de la terre, exposée dans le second INsTI'r. NATe 8 Août 1806. ( 262 ) volume de la Mécanique céleste, en partant des expériences très-exactes , faites à Paris par Borda, on trouve pour cette longueur 0",7411445.. La différence est £ de millimètre ou -+ de ligne , “lle peut être due aux irrégularités de la figure de la terre; peut être aussi, à ce que lon n’a pas employé dans le calcul, l’applatissement -+- qui est donné par la théorie de la lune. La même expérience vient d’être répétée par MM. Biot et Mathieu à Bordeaux et à Figeac, sous le parallèle de 45°, et elle a donné un résultat à très-peu-pres le même que la théorie citée. On l’a faite aussi à Clermont en Auvergne, et malgré la diverse nature de ces lieux, la différence de la théorie à l'expérience est encore insensible. On va encore répéter les mêmes observations à Dunkerque à l'extrémité boréale de arc mesuré; mais auparavant on vient de la répéter à Paris avec les mêmes dat avoient été employés en Espagne, On a trouvé un résultat qui ne diffère de celui de Bordeaux que de -2- de millimètre. Ce qui confirme à ia fois les mesures de Formentera et de Paris, L + LB. MATHÉMATIQUES. Mérnoire sur les réfractions extraordinaires qui s'observent très-près de lhorison ; par M. B1oT. = Lonsoue la surface de la terre est très-échauffée, les conches d'air voisines sont aussi fort dilatées ; la densité va en croissant jusqu’à une certaine hauteur; puis, après avoir atteint son maximum, elle décroit indéfiniment. L'équilibre peut encore subsister dans ce cas ; parce que l'augmentation de force élastique des couches inférieures, due à leur température, compense l’éxcès de densité des couches supérieures. Cette disposition ayant lieu, Imaginons qu'un rayon lumineux parte de la couche de plus grande densité, et soit dirigé vers la terre, en faisant un angle quelconque avec lhorison; décomposons sa vitesse en deux, l'une horisontale et l’autre verticale : l’action de l'air n’altérera en rien la première vitesse ; mais le pouvoir réfringent des couches supérieures, l'emportant sur celui des couches inférieures, la vitesse verticale sera continuellement diminuée , à mesure que le rayon lumineux s’approchera de la surface de la terre. Si l'angle que fait la direction du rayon lu- mineux, avec l’horison, en quittant la couche de plus grande densité, est assez petit; la vitesse verticale pourra être réduite à zéro, avant que le rayon n'ait atteint la surface de la terre; cette vitesse deviendra ensuite négative, et le rayon remontera vers la couche de plus grande densité, par une branche de courbe semblable à la branche descendante. Il sera facile de déterminer, par les formules connnes (Mécanique cé- leste, livre 10), le plus grand angle sous lequel le rayon puisse être ainsi réfléchi, si l’on connoît la densité de l'air à la surface même de (265 ) _ la terre. Cet angle correspondra aux rayons qui viendront raser cette surface; les rayons plus inclinés à l’horison viendront tomber sur la terre, et seront absorbés par elle ; les rayons moins inclinés seront réfléchis, avant d’avoir touché la terre. En supposant nulle ou infiniment petite, la densité à la surface de la terre, on trouve cet angle égal à environ un degré sexagésimal. . Maintenant on conçoit qu’un observateur placé dans la couche de plus grande densité, ou au-dessus, verra une double image des corps placés dans la même couche : il les verra dans leur véritable position, suivant les rayons directs, et abaissés au-dessous de cette position, suivant les rayons réfléchis ; et de plus cette seconde image sera renversée ; car les points d’un même corps paroîtront d’autant plus abaissés au- dessous de leur véritable position, qu'ils seront plus élevés au-dessus de l’horison. On s’assure aisément de ce renversement, en construisant les courbes de réfractions qui partent d’une suite de points différemment élevés au-dessus de l’horison, et viennent aboutir à un même pomt, où on suppose l'œil de l'observateur. Enfin, les molécules de la masse atmosphérique seront de même vues par réflexion ; en sorte que la couche d'air raréfié qui couvre la surface de la terre, présentera à Pobser- vateur l'aspect d’une nappe d’eau dans laquelle le ciel et les corps placés sur cette surface , se peiudront dans une situation renversée. Cette singulière illusion est le phénomène connu sous le nom de Mirage. Son explication que nous venons de rappeler, a été donnée à la méme époque, par M. Monge ,-dans les Mémoires de l’Institut d'Egypte; et par M. Wollaston dansles Fransactions philosophiques. Beau- coup d’autres physiciens ont observé le nrème phénomène ; entre autres M. Humboldt qui en'a détérmmé toutes les circonstances avec un grand soin et avec le degré de précision dont ce genre d'observation esl sus- cepüble. Tous ont constaté qu'il n’a lieu que dans des cas où la tem- pérature du:sol excède de beaucoup celle de l’air à une hauteur assez petite. M. Wollaston en partant de cette idée, a produit artificiellement le Mirage au-dessus d’une plaque de fer rouge. Il l'a encore observé sur des corps vus à travers deux fluides dont les pouvoirs réfringens sont différens , et qui Sont superposés dans un même vase transparent ; le fluide le moins réfrmgent remplace dans ce cas, la couche d’air raréfié , et le phénoraène s'explique comme précédemment. On ne peut donc pas douter que cette explication ne donne la vraie cause du Mirage. Mais, pour ia mettre dans tout son jour, il étoit bon de déduire de l’analyse mathématique, les diverses circonstances que peut présenter ce phénomène, et qui sont relatives à l'élévation de lobser- valeur au: dessus du sol, à sa distance aux objets mirés, et à la ra- pidité du décroissement de la température. C’est ce que M. Biot s’est proposé de faire dans le mémoire que nous annonçons. On trouve aussi ; (264) dans ce mémoire, Fexplication de plusieurs phénomènes qui ont un rapport plus ou moins éloigné avec le Mirage. Le plus remarquable‘de ces phénomènes est la double image du soleil à l’horison, observée par Lie Gentil à Pondichéri et sur les côtes de Normandie. M. Biot attribue cette parélie à la même cause qui produit le Mirage. En général, M. Biot a rassemblé dans son mémoire les nombreuses ob: servations de Mirage ou de phénomënés analogues, qui ont été faites jusqu'ici, afin qu’on puisse en comparer les résultats à ceux du caleul. P: OUVRAGES NOUVEAU X. Essai sur la théorie des nombres; par M. LEGENDRE. Seconde édition; à Paris, chez Courcier. Devuis que la première édition de cet ouvrage a paru (en. 1598), la théorie des nombres a fait des progrès importans. M. Gauss.a publié en 1801 ses Disquisitiones ‘arithmeticæ , daus lesquelles .on. trouve une foule de choses absolumgnt nouvelles, ou présentées d’une manière nouvelle, sur la science des nombres et l'analyse indéterminée. Ce sont principalement ces progrès qui ont donné lieu à M. Legendre de ;per- fecuonuér son ouvrage; car la première édition présentoit, d’une ma- nière qui laissoit peu à desirer, l’état de la science à l’époque où elle fut publiée. 11 nous seroit difficile d'indiquer ici tous les changemens que l’auteur a faits à son ouvrage :ils sont tels, dit l’auteur, qu'une moitié environ du volume est devenue un ouvrage nouveau. l’un de ces changemens est relatif au ‘héorême de Fermat sur la décomposition de tout nombre en trois triangulaires , théorême que M. Gauss a démontré le premier, en toute rigueur, dans les recherches que nous venons de citer, M. Legendre a aussi ajouté à cette seconde édition, une cin- quième partie dans laquelle il expose la belle théorie de M. Gauss sur la résoluuon des équations à deux termes, qui se trouve liée d’une manière remarquable aux propriétés les plus abstraites des nombres, On peut voir ( n°. 9. de ce Bulletin ) ce que nous avons dit sur ce sujet, en rendant compte du dernier ouvrage de M-Lagrange. ART : L'abonnement est de 14 francs, franc de port ; ‘et de 13 francs pour Paris ; chez Mad. V°. BERNARD, éduigur des Annales de chimie , quai des Augustins, n°. 25. Les Abonnés de la 2e. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales ‘de Chimie, qui feront l'acquisition du Système de Chimie , de Thomson , ou du Manuel d’un Cours de Chimie , jouiront d'une remise. Hs adresseront, pour cet effet , directement et franc de port, à l'Editeur, les demandes et l'argent. , NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Janvier 1800. = RE LEE > ARE ee ——— HISTOIRE NATURELLE. | BOTANIQUE. Sur les genres de plantes Cryptogames, Lemanea et Batra- chosperma ; par M. BORY DE SAINT-VINCENT. M. Bony ne SawT-Vincenr considère les Conferves comme une famille et non comme un geure. Outre les Conferves proprement dites , que dif- férens naturalistes ont déja tâché de diviser en plusieurs grouppes, il croit que les Chara et plusieurs des fucus que l’on avoit distingués par le nom de Ceramiums , doivent être inclus dans cette famille. Nous avons déja rendu compte dans le dernier numéro de ce Bulletin, de son genre Thorea formé sur le Conferva hirsuta que M. Thore avoit fait connoître dans sa Chloris du département des Landes, auquelil a ajouté comme congénères, rois autres Conferves exotiques. Dans la suite de son travail il vient de nous donner deux autres, genres de la même: famille, qu'il a nommés, Lemanea et Batrachosperma , et il en promet un quatrième, qu'il nomme Draparnaltia. : Le Conferva Auviatilis de Linné est le type du genre Lemanea qu'il a dédié à M. Leman jeune , botaniste français, aussi savant que mo- deste. Les Lemanes sont des Conferves articulées dont les articles con- tigus sont unis les uns aux autres par un filament solide et intérieur. Les gemmes de ces plantes, sessiles, nues , arrondies , sont extérieures , situées au point des articles , qu’elles tuméfient en grossissant. Ces plantes sont assez rigides , et d’un aspect corné et particulier ; elles craquent sous la dent avec un goût qui rappelle celui de poisson. M. Bory divise ce genre en trois sections : 1°. Lemanes antennimes ; 2°. L. fucimes; 5°. L. monilines. Les premieres ressemblent aux an- tennes de quelques coléoptères ; ‘particulièrement à-celles du Cerambix cerdo ; les secondes rappellent les Fucus ; les troisièmes , des colliers. 1 décrit deux espèces de la première section, une seule de la seconde , Tom. I. No. 16, 2°. Année. 35 ANNALES DU Mus ENSTIT. NATe s2 Décembre 1808. ( 266 ) trois espèces et deux variétés de la troisième. Toutes ces espèces et variétés sont européennes. X La plante que Dillen a décrite sous le nom de Con/erva fontana , nodosa, spermatis ranarum instar lubrica et viridis , et que Linné appelle Conferva gelatinosa, est celle qui a fourni le type et le nom au genre Batrachosperma , dont M. Bory décrit six espèces et sept variétés, toutes européennes, hormis une seule, Batrachosperma ludibunda var. æquinoxialis ,; qu'il a retrouvée sur les galets de la rivière de Saint- Denis dans l'ile de la Réunion. Les Batrachospermes sont des Conferves filamenteuses très-flexibles , dont les filamens cylindriques et-articulés sont chargés vers leurs ar- ticulations de ramules microseopiques articulés à leur tour. Les entre- nœuds de celles-ci sont de peuts #lobules ovoïdes parfaitement diaphanes. Ces ramules sont disposés en verticilles très - compactes et globuleux , dans les parues de la plante où leur extrême rapprochement ne les force point à se confondre: La fructification est constituée par les gemmes aggrégées en corps à-peu-près sphériques et wès-visibles à l’œil. Ces paquets de gemmes supportés par une sorte de pédicule articulé , sont situés dans les ver- ticilles ; ils s’en détachent dans leur maturité, laquelle arrive quand des filamens imperceptibles! s'en échappant de toutes parts, présentent les uges d’une Bäurachospernie novveile. Une mucosité paruculière recouvre toutes les parties des Batracho- spermes. Cette mucosité paroît être une propriété de ces plantes, et non une substance secrétée. M. Vaucher a observé le premier une prolon- gauon ciliforme ét transparente aux extrémités des ramules dont les verticilles sont formés , et il leur attribue la consistance gélatineuse du végétal, dont ces prolongations font partie. PHYSIQUE 4 Sur une propriété de la lumière réfléchie par les corps diaphanes; par M. MALus (1). Lorsqu'un rayon solaire est réfracté par une substance diaphane , il conserve en.général ses propriétés physiques , et soumis à de nouvelles épreuves il se componte comme sil émanoit directement du corps lumi- neux. Cependant linfluence de certains corps ape au rayon qu'ils ré- fléchissent on qu'ils réfractent, des caractères et des propriétés qu'il trans- (1) L’aûteur ayant bien Youlu nous communiquer son Mémoire, nous l’imprimons ici tell qu'il & été lu à l’Institut. P. ( 267.) porie avec lui et qui le distinguent essentiellement de la lumiere, directe. La propriété de la lumière que je vais décrire est une modificauon . de ce genre. Elle avoit déja été apperçue dans une circonstance parti- culière de la duplication des images offerte par le spath calcaire , (carbonate de chaux) ; mais le phénomène qui lindiquoit, étant attribué aux propriétés de ce cristal, on ne: soupConnoit pas qu'il püt être _ produit non-seulement par tous les corps cristallisés qui donnent une double réfraction, mais encore par toutes les autres substances diaphanes solides ou liquides. Si on recoit un rayon lumineux perpendiculairement à la face d’un rhomboïde de spath calcaire , ce rayon se divise en deux faisceaux , l’un qui continue à se mouvoir dans la direction du rayon incident , l’autre qui fait avec celui-ci un angle de quelques degrés. Le plan qui passe par ces deux rayons se nomme plan de la section principale ; 1} est toujours parallèle à l’axe des molécules intégrantes du cristal et per- pendiculaire à la face réfringente naturelle ou artificielle. Lorsque le rayon incident est incliné àla surface réfringente , il se divise également en deux faisceaux , l’un qui est réfracté suivant la loi ordinaire, et l’autre suivant une loi extraordinaire qui dépend des angles que le . rayon incident forme avec la surface réfringente et la section principale. Si actuellement on reçoit sur un second rhomboïde. dont la section principale soit parallèle à celle du premier, les deux rayons qui ont déja traversé celui-ci , ils ne seront plus divisés en deux faisceaux comme leussent été des rayons de lumiere directe ; le faisceau provenant de la réfraction ordinaire du premier cristal , sera réfracté par le second, _ suivant la loi de la réfraction ordinaire , comme si celui-c1 avoit perdu la faculté de doubler les images : de même le faisceau prove- nant de la réfraction extraordinaire du premier cristal sera réfracté par le second , suivant la loi de la réfracuon extraordinaire. Si le premier cristal restant immobile on fait tourner le second de maniere que la face d'incidence reste parallèle à elle-même , chacun des deux rayons provenant de la réfraction du premier, cristal com- mence à se diviser en deux faisceaux, en sorte, par exemple, qu'une partie du rayon provenant de la réfraction ordinaire commence à se réfracter extraordinairement. Enfin , après un quart de révolution, le faisceau provenant de la réfracuüon ordinaire du premier cristal est en entier réfracté exiraordinairement par le second, et réciproquement le faisceau que le second cristal réfracte en entier, suivant la loi ordinaire, est celui qui provient de la réfraction extraordinaire du premuer. Ce phénomène est indépendant des angles d'incidence, puisque dans le mouvement du second cristal , les faces réfringentes des deux rhomboïdes conservent entre elles les mêmes inclinaisons. Ainsi le caractère qui distingue la lumière directe de celle qui a (268) été soumise à l’acuon d’un premier cristal, c’est que l’une a cons- tamment la faculté d’être divisée en deux faisceaux, tandis que dans l'autre cette faculté dépend de l'angle compris entre le plan d'incidence et celui de la section principale. 3 Cette faculté de changer le caractère de la lumière et de lui im- primer une nouvelle propriété qu'elle transporte avec elle m'est pas particulière au spath d'Islande. Je l'ai retrouvée dans toutes les subs- tances connues qui doublent les images, et ce qu'il y a de remar- quable dans ce phénomène , c’est qu'il n’est pas nécessaire pour le produire d'employer deux cristaux d’une même espèce. Ainsi le second corps, par exemple, pourroit être un cristal de carbonate de plomb ou de sulfate de baryte. Le premier pourroit être un cristal de soufre, et le second un cristal de roche. Toutes ces substances se comportent entre elles de la même manière que deux rhomboïdes de spath cal- caire. En général cette disposition de la lunuère à se réfracter en deux faisceaux ou en un seul, ne dépend que de la position respective de l'axe des molécules intégrantes des cristaux qu’on emploie , quels que soient d’ailleurs leurs principes chimiques et les faces naturelles ou arti- ficielles sur lesquelles s'opère la réfraction. Non-seulement la faculté d’être réfractée en deux faisceaux ou en un seul par une certaine substance peut avoir été communiquée à la lu- mière par un cristal d'une nature différente ; maïs j'ai reconnu que toutes les substances diaphanes solides ou liquides peuvent imprimer aux molécules lumineuses cette singulière disposition qui semblôit être un des effets de la double réfraction. Lorsqu'un faisceau de lumière pénètre une substance diaphane 1er- minée par des faces parallèles, une partie des rayons est réfléchie par la surface réfringente et une autre partie par la surface d'émergence. La cause de cette réflexion partielle qui a jusqu'ici échappé aux re- cherches des physiciens ,; semble avoir dans cette circonstance quelque analogie avec les forces qui produisent la double réfraction. Par exemple, Î la lumière réfléchie par la ‘surface de l’eau sous un angle de 520 45, a tous les caractères d’un des faisceaux produits par la double réfrac-« tion d’un cristal de spath calcaire, dont la section principale seroit parallèle au plan qui passe par le rayon incident et le rayon réfléchi que nous uommerons plan de réflexion. . : Si on recoit ce rayon réfléchi sur un cristal quelconque ayant la propriété de doubler les images ,et dont la section principale soit pa- rallèle au plan de réflexion , il ne sera pas divisé en deux faisceaux comme leùt été un rayon de lumière directe ; mais il sera réfracté tout entier, suivant la loi ordinaire, comme si ce cristal avoit perdu la faculté de doubler les images : si, au contraire, la face réfrmgente du cristal resiant parallèle à elle-même , on la fait tourner jusqu’à ce que la secuüon ( 269 ) principale soit perpendiculaire au plan de réflexion , le rayon ’réfléchi sera réfracté tout entier, suivant la loi de la réfraction extraordinaire ; dans les positions intermédiaires il sera divisé en deux faisceaux, sui- vant la même loi et dans la même proportion que s’il avoit acquis son nouveau caracière par l'influence de la double réfraction. Si on dispose verticalement la section principale d’un cristal, et si après avoir divisé un rayon lumineux à l’aide de la double réfraction on recoit les deux faisceaux qui en proviennent sur la surface de l’eau et sous un angle de 52° 45/; le rayon ordinaire, en se réfractant, abandonnera à la réflexion partielle une partie.de ses molécules , comme le feroit un rayon direct, mais le rayon extraordinaire pénétrera en entier le liquide ; aucune de ses molécules n’échappera à la réfraction. Au contraire, si la section principale du cristal est perpendiculaire au plan d'incidence, le rayon extraordinaire produira seul une réflexion partielle et le rayon ordinaire sera réfracté en entier. Les surfaces polies des corps métalliques en réfléchissant les rayons lumineux ne leur impriment pas cette disposition particulière, mais elle ne laltèrent pas lorsque la lumière l’a déja acquise par l'influence d'un autre corps. Cette propriété se conserve anssi dans les faisceaux qui traversent les corps qui réfractent simplement la lumière. Le rayon réfléthi ou réfracté la transporte avec lui malgré les modifications qu'il éprouve , en sorte que si on osoit supposer que cette modification des molécules lumineuses dépendit de leurs formes , il faudroit , pour rendre compte des phénomènes , dire que malgré leurs réflexions et réfractions elles restent constamment parallèles à elles-mêmes et con- servent entre elles les positions que leur a données l’action du dernier corps qui a exercé sur elles ce genre d'influence. Je me borne au reste à exposer le résultat des observations afin d'appeler l'attention sur ce genre de phénomènes qui peut nous con- duire à connoître le mode d'action que les corps exercent sur la lumière dans les circonstances qui n’ont pas encore été ramenées aux lois de la mécanique. 9 Expériences sur la propagation du son à travers les corps solides , et à travers l'air dans des tuyaux cylindriques très-allongés ; par M. BIOT. < Lss aqueducs auxquels on travaille en ce moment pour l’embellissement de la capitale, ont offert à M. Biot le moyen de faire quelques expé- riences sur la propagation du son, à travers les corps solides, dans des proportions plus grandes que celles dont les autres physiciens avoient pu disposer. La longueur totale des fuyaux étoit 951%. ; un coup de marteau frappé à une des extrémités se propageoit jusqu’à l’autre, en Insrrrur Nav. 7 Novembre 1808. EnsTiT. NAï'e a2 Août 1808. fa 2) - y produisant deux sons distincts, dont l'intervalle mesuré par plus de 200 expériences, étoit de 2/,5 sexagésimales.. La température étoit de 11° centésimaux. Or, d’après les expériences de l'Académie, le tems de la propagation du son dans l'air, pour une longueur de 951 mètres, et pour cette température, est 2/,79, d’où retranchant 2//,5 intervalle observé entre les sons, il reste 0/,29 pour le tems de la propagation du son par le corps solide. Ce résultat a été confirmé d’une autre manière en placant aux deux extrémités du canal deux personnes munies de montres à demi-secondes soigneusement comparées, et faisant frapper alternativement, par l’une et par l’autre , aux époques o//, 15//, 30/! et 45//. On observoit les époques de l’arrivée des deux sons ; et la somme des nombres, indiqués par les montres, donnoit le double du tems, à la propagation par le corps solide, indépendamment de la diffé- rence qui pouvoit exister entre elles. On a trouvé ainsi, par beaucoup d'observations, le tems de la transmission, par le corps solide — 0//,26 et celui de la propagation par l'air — 2”,76. Le premier résultat diffère seulement de 0//,03 de celui que donne l'intervalle des sons. Le dernier differe de la même quantité du nombre qui se déduit des observations de l’Académie, et cet accord paroît propre à confirmer les résultats. F M. Biot a aussi observé qu’à cette distance la voix la plus basse s'entend parfaitement d’une extrémité à l’autre , et d’une manière assez distincte pour que l’on puisse former une conversation suivie. I. B. MATHÉMATIQUES: Mémoire sur la théorie des variations des élémens des Planètes , et en particulier des variations des grands axes de leurs orbites ; par M. LAGRANGE. Dans les Mémoires de Berlin pour les années 178r et 17982, M, La- grange a donné les différentielles des six élémens d’une planète, dont e mouvement elliptique autour. du soleil est troublé par l’action d’un : nombre quelconque d’autres planètes. Ces différentielles sont exprimées au moyen des différences partielles d’une même fonction des coordonnées des planètes perturbatrices et de la planète troublée, prises par rapport à ces dernières coordonnées , et multpliées ensuite par-des fonctions de ces coordonnées. Mais en considérant la question sous un nouveau point de vue, M. Lagrange parvient, dans le mémoire dont nous rendons compte, à des expressions de ces différentielles plus simples et plus commodes pour le calcul des perturbations : ‘lles dépendent, comme les anciennes, des différences partielles d’une même fonction ; mais ces différences (271) sont relatives aux élémens de la planète troublée, et multipliées par de simples fonctions de ces élémens qui ne renferment pas le tems d'une manière explicite. Nous avons déja dit, en rendant compte du dernier supplément à la Mécanique céleste (n°. 13 de ce Bulletin}, comment M. Laplace est parvenu, de son côté , à des formules sem- blables ; et nous avons expliqué, à cette occasion, leur avantage sur les anciennes , lorsqu'on veut obtenir les inégalités séculaires , ou les inégalités à longues périodes, dépendantes d’un argument déterminé. Il ne nous reste donc plus qu’à faire counoître l'analyse remarquable qui a conduit M. Lagrange à la découverte de ces nouvelles formules. Soient æ,.7, 3 les coordonnées d’une planète rapportées à trois axes rectangulaires , passant par le centre du- soleil; r sa distance à ce centre ; 77 sa masse, celle du soleil étant prise pour unité ; les équa- tions du mouvement de cette planète autour du soleil , seront : dx + Gim).æ __. dR 5 de. Te FE dy (1+m).y dR D 7m) æz (1+m).z dR + PMR aude l'élément dt du tems étant regardé comme constant, et R désignant une fonction des coordonnées x, y, z, et de celles des planètes per- turbatrices , dont il est inutile d'écrire ici la valeur. En faisant abstraction des seconds membres de ces équations , elles deviendront celles du mouvement elliptique de la planète; et si on les intègre dans cet état, on aura les valeurs de x, y, 3, en fonction de t et de six constantes arbitraires que nous désignerons par a, b, c, f; £; À, et qui seront les six élémens de l'orbite elliptique, ou plus généralement des fonctions quelconques de ces élémens.. Pour étendre ces valeurs au mouvement troublé, il faut, comme Fa fait M. La- grange , dans les Mémoires de Berlin déja cités, y considérer les cons- tantes a, b, ©, f, g, h,comme de nouvelles variables que l’on déterminera de cette manière : On égalera à zéro la partie des différentielles premières de x, 7, z qui provient de la variation dea,b, c, f, g, h; ce qui donnera d’a- bord ces trois équations. dx dx - dx dx dx dx CLASSE RE PR EP Ee NES on — PA Ab Te ON 7 RC Me et dre dy dy dy dy dy dy Te TE UE Gt) 2 ON ne UE Un A DER 8 Sn ele) dis 0 dz dz ., dz dz dz dz rs pee LE do Uidonr Re (272) Ensuile on substituera les diflérentieiles cond de x » 3%: dans. les équations (77); et en observant qu'elles satisfont déja à ces équa- tions , dant on fait os des seconds membres et des variauons detaE Nb CNE Ur nn il suffira de considérer ces seconds Ya he RE de. > ——) d, ue à ces va- Fa dt Ware riatious. On aura donc ces trois autres équations : membres et la partie de d dx dx dx dx dx UMR Ta a D Mg «dé d y dy dy dR er CURE aa NET 2 CETTE Tr E7re Ga 8 + a TEA 0 dR Te de = Un LE “oh = Cr TE CRT Te ME ern Maintenant M. Lagrange élimine da entre la pue et la quatrième de ces six équations , ce qui donne : LT D dt—(x,0,b).db+ (x,a,c).dc+(x,a,f).d/+ ro + (x: 8, h).dh; en faisant pour abréger : dx dx x dx 3): éd dd due tte LP PENNE et en désignant par des notations semblables. les coefficiens de dc ; df, dg, dh, dans lesquels D: est successivement remplacé par 6, f, g, h. En éliminant de même da entre la 2°. et la 5e. équation, et entre la 5°. et la 6°, on trouve: _. = = (heb).d+ ac). das). + Cas). da k).d: dR dd à ST AE (z00)-d (nec). de(s ef). (6): dé (2e E) dE : Or, la quantité a n’entrant dans R qu’en tant qu’elle est renfermée dans æ, 7, =, il èn résulte que l'on à: dR ___dR dx dR LA dR dr . de = dx dr En dy ‘ da Den de 7 si donc on fait, pour abréger, (x;a,b)+(r,:0a,5)+(z,a,8)=[Çe,8]; et si l’on désigne par les notations semblables [ a, c], [ a, f],etc., les ( 253 ) quantités qui se déduisent de [a, D], en y remplaçant D, successi- vement par C, /;, CiC., On aura É dR. = Ca,0].dd+[a,c].d+[e,fl.S+le,81.d+Ce,*].dn. : On obtiendra des valeurs semblables pour les cinq autres différences dR dR ERA" db dc ee diè L è déduit de celle de To» en échangeant dans celle-ci les lettres & et (42 partielles , etc.; la valeur de > par exemple , se RU TRE Fa b entre elles: sur quoi l’on doit remarquer que [a, b]=—[&,a], [a,c] =—[c,a],etc., ce qui réduit à 15 le nombre de ces expressions. Pour obtenir la valeur du coefficient [a, b], M. Lagrange observe que les valeurs de x, y, z, relatives au mouvement elliptique satis- font aux équations de ce mouvement, quelles que soient les valeurs de a, b,c,f,g; h3 d'où l’on peut conclure que si l’on différentie ces équations par rapport à l’une de ces constantes, on aura trois nou- elles équations , qui serviront à déterminer les différences partielles de æ, y, z, relatives à celte constante. Mettons donc les trois équa- tions du mouvement elliptique sous cette forme : d:— dx = D = G+m) , I d.— ME Tr.) (rm) AE AT UNE sr I d.— æz 2 mm Cuve AS différentions la première successivement par rapport à a et à b, nous aurons: ne nr PTE Œx ‘Tr dx Tr Din We | # dde RAR O brrdren dxdy de ‘ dxdr de |? 1 I I d'.— Bb, — æ.— dx Tr dx Tr dy ANIGEEUN de db =QG+m).[ RU 2 an ua ch |” d'ou l’on tire Y &. Be de de SP (Sr 2 4 de) dedb da dPde db “L'axdy ‘\ db ‘de de & RE ( tte dz dx dz F)] Has NP ide ie dal db d Tome I. N°. 16, 2°. Année. 36 (274) La seconde et la troisième des équations (m! ) donneront des équa- tions semblables à celles-ci, et qui en déduisent en ÿ échangeant entre elles les lettres x ety, puis æ et 5. En formant ainsi ces deux. équations , et les ajoutant ensuite à la précédente, on vérifie sans peine que la somme des seconds membres est égale à zéro, et que par conséquent : Px dx, dx dx dy Go y. dy dz dz CPR NUE drdb' da déda db Ÿ drdb da dPda' db | drdb da dde db Intégrant celte équation par rapport à £, il vient dx dx dx dx dy dy dy dy d'z dz d'z dz NA 3 a ane 4! ddbide Didde db iadi de dde di k étant une quantité indépendante de # Or le prémier membre de- cette équation est évidemment la quantité que nous avons désignée par [a ,bj; ceue quantité est donc une simple fonction de a, b, Ch 1 cb] h, dans laquelle le tems n'entre pas ; et il en est de te des: quantités semblables [a,.e,][a; f], ete. Ainsi les différences par üelles de la fonction KR, relatives aux constantes: as \b5tc f: ah qui deviennent variables dan le mouvement troublé , peuvent toujours s'exprimer aa moyen des différentielles de ces quantités multipliées par des fonctions de ces quantités qui ne ‘renferment pas le tems d’une manière explicite ; d’où il suit que réciproquement les différentielles dela, PC eee hs exprimeront au moyen des différences paruelles deR,. prises par rapport à ces quanutés et multipliées par des coeficiens indé- pendans du tems , ou du on » qui ne le renfermeront qu’en tant qu'il est contenu dans @, b, G,/f, g, h. Il résulte de là que ces coefliciens seront constans , Re on népligera les quantités du second: ordre par rapport aux forces perturbatrices ; ce qu'on fait presque tou- jours dans le calcul des perturbations des planètes. On doit observer que ce résultat important est indépendant dE formules du: mouvement elliptique. En effet ; il a été déduit des équa- tions différentielles (7#!) de. ce, mouvement , sans employer leurs inté- grales , et il auroit également lieu si dans leurs seconds membres , on pe à remplaçoit — — par touie autre fonction deæxæ ,7, 3 qui pourroit même . renfermer É tems explicitement , pourvu que ces seconds membres, fussent toujours les différences partielles de cette fonction relatives à TL; J > 3: C'est, par ‘exemple , ce qui auroit lieu , si l'attraction suivoit une autre loi. que celle de la nature, et si la” masse du soleil étoit regardée comme variable avec le items, à raison de lémission de la lumière. (255 ) : Au moyen des expressions qu'il a trouvées, pour les différences partielles de R, relatives à a, b , c, f, g, h, M. Lagrange démontre que les variations de ces quanuiés ne peuvent introduire aucun terme proportionnel au tems et du second ordre par rapport aux masses des planètes perturbatrices, dans la valeur du grand axe de la planète troublée ; de sorte qu'en négliseant les quantités du troisième ordre, ct en faisant abstracuon des inégalités périodiques, le grand axe d'une planète est invariable , eu égard à la variation de ses élémens. Pour completter ce théorème et l’étendre aux variations des élémens des planètes perturbatrices , M. Lagrange déplace Porigme des coor- données , qui étoit placée au centre du soleil, et il la transporte au centre de gravité du système planétaire. Il démontre alors l’invariabilité des grands axes des ellipses décrites autour de ce dernier centre, en ayant égard aux variations des clémens de toutes Îles planètes ; 1l fait voir ensuite que ces grands axes étant invariables , ceux des ellipses décrites autour du centre du soleil, le sont aussi. On peut lire dans les n°. 11 et 13 de ce Bulletin, ce que nous avons déja dit sur la démonstration de ce theorème. Dans la seconde partie de son mémoire, lue à l’Institut, le 12 septembre dernier , M. Lagrange particularise les constantes a, b,c, f; gs h, qui étoient jusqu'ici des fonctions quelconques des élémens elliptiques : il prend pour ces constantes les élémens eux - mêmes , et alors au moyen des formules connues du mouvement elliptique, il calcule les valeurs des 15 quantités[ &, b],[a, c], etc., que l’on sait d'avance devoir être indépendantes du tems. Le résultat du calcul : 5 nee à daR, dR ; fait voir que chacune des différences partielles cb Die eic. , contient 9 au plus , deux des six différentielles da , db, etc. , au lieu de cinq qu’elle contient dans le cas général ; de sorte que lélimination qu'il faut faire pour obtenir la différentielle de chaque élément, ne présente plus aucune difficulté. Les valeurs que l’on trouve de cette manicre, coïn- cident avec celles que M. Laplace a données dans son dernier supplément à la Mécanique céleste et auxquelles il est parvenu par une voie toute différente. Mémoire sur la fonction dérivée, ou coefficient différenciel du premuer ordre, lu par M. BINET, professeur de ma- thématiques transcendantes au Lycée de Rennes. M. Bixer se propose de démontrer d’une manière plus simple qu’on ne la fait jusqu’à présent, le théorême suivant, sur lequel repose toute la théorie du calcul diflérenciel. f(x) représentant une fonction quel- SociÈèté pHiLox. ( 276 ) AE RD Ft) conque de x, si lon considère la quantité er tete JE) qui est évidemment une fonction de x et de À, et qu'on suppose que l’on y substitue à À des valeurs de plus en plus petites , les valeurs corres- pondantes de cette fonction ne pourront, si ce n’est pour des valeurs particulières et isolées de æ, aller en diminuant ou en augmentant, de manière à devenir plus petites ou plus grandes que toute grandeur donnée; mais tendront en général vers une limite déterminée, que l'on devra considérer comme la valeur que prend cette quantité lorsqu'on fait À —0o, et qu’elle se présente sous la forme indéterminée £. Cette valeur sera nécessairement une fonction de x, puisque celle de _f(a& Eh) —/(æ) % » ne dépendant en général que de æ et de Z, ne peut plus dépendre que de x quand on y détermine 2 en faisant À — 0. C’est, comme on sait, cette fonction qu'on nomme fonction dérivée ; ou cocfficient différenciel du premier ordre de la fonction désignée par /(æ). Pour démontrer ce théorème, M. Bimet examine les conséquences. qui résulteroieut de, la supposition que la fonction de x et de Z qui est , JC) fe) égale à SN OO püt approcher indéfiniment de o ou de =, en y supposant À de plus en plus peut pour toutes les valeurs de x comprises dans un certain intervalle, depuis x — a, par exemple, jusqu'à æ — ab, et arrivant dans cette hypothèse à un résultat con- tradictoire , quelque petit que soit D, il en déduit cette conséquence nécessaire, que dans le cas où cela arriveroit, ce ne pourroït être que pour des valeurs particulières ét isolées de æ, ainsi que le porte l'énoncé du théorème. En effet, l'on peut toujours prendre b assez petit pour que la fonction f(x) soit toujours croissante ou toujours décroissante depuis. x — a jusqu'à x— a+ b, et alors les valeurs de DRE 1) comprises dans cet intervalle seront toutes de même signe que . f(a+b)—/f(a) Rens b * » e. - | . : “À …, {+ A) — f(x 1 dans le cas contraire. Si donc la quantité LED 7) pouvoit , pour toutes les valeurs de x comprises entre x—=a et x—a+b, et en donnant à } une valeur assez petite, devenir moindre ou plus grande que toute grandeur donnée, on pourroit, dans le premier cas, prendre À assez petit pour que l’on eût constamment dans cet intervalle > qui est positive quand f(x) est croisssante, et négative M ( 277 ). rer NT Eie, et en donnant à À une valeur | JR) /f(@) h encore plus petuté que celle-là, seroit encore plus Bas petüt. Prenant donc 7 assez grand pour que ps füt plus petit que cette * b | f(eb)-f(e) valeur , on auroit - nie pour toutes — 72 les valeurs de x entre x — a et x — ab ; par conséquent pour celles-ci 20 T1 X=G,X—=A+ Ie LG —)5...,2—q+# nl 7 : b. Ainsitoutesles quantités jet) ro Je+%)-re+2) far) -jtu+ b b b ; 7. DR. a ; TROT f@+5)— fa +5) ! se —— 2 É , seroient plus petites LR © 72 et comme elles sont en nombre 7 , leur somme seroit plus petite que n(f(a+b)—/(a)) b > ce qui est évidemment foux, puisque cette somme est, en y faisant les réductions qui se présentent naturellement , préci- ; NET cn PRE NU sément égale à ne » c’est-à-dire à 0 ñn l'hypothèse d’où l’on est parti ne peut donc être admise. Si l’on suppo- JR Ah) = (x) h soit au contraire que püt, pour toutes les valeurs de x comprises entre x—aet x—a+b, et en prenant assez petit, devenir plus grande que toute grandeur donnée, on démonireroit de même qu’en donnant à 7 une valeur assez grande, on pourroitrendre toutes er ta er) AE) b > SORTIR AIT TL O ———— a rt na les quantités (278 ) far) = f{at fat) fa). SRE Res plus grandes que ERIC > et par conséquent leur somme plus PER. ce qui est encore impossible, puisque n(f(a+b)— j{a)) D < grande que celte somme est précisément égale à ainsi que nous venons -de le voir. 1 AE) 7e) IL est donc également absurde de supposer que F puisse diminuer ou augmenter indéfiniment en y faisant À de plus en plus petit pour toutes les valeurs de x depuis x — à jusqu'à x —a+b, ce qui est précisément ce qu'il s’agissoit de démontrer. OUVRAGES NOUVEAUX. Systéme de Chimie de M. Th. THOMSON, Professeur à uni - versité d'Edimbours ; traduit de l'anglais sur la troisième et dernière édition de Londres, de 1807, par M. RIFFAULT ; précédé d'une Introduction par M. C. L. BERTHOLLET : o vol. in-8°, fig.; à Paris,chez Mad. Ve. Bernard, quai des Augustins , n°. 25. Cer ouvrage embrasse, non-seulement tous les phénomènes chimiques que présentent les corps des trois règnes, mais encore toute ceite partie de la physique dont les rapports avec la chimie deviennent de jour en. jour plus intimes. Après avoir indiqué en peu de mots l’objet de la chimie, l’auteur entre immédiatement dans le détail des propriétés des corps. Chacun des êtres que l’on considère comme simples, est l’objet d’un article séparé, dans ue on trouve d’abord l’histoire de la découverte de ce corps, ensuite les moyens dé Fobtenir dans le plus grand état de pureté. Les ropriétés qui le distinguent, ainsi que celles que manifestent ses com- D avec d’autres corps simples; les êtres composés qui en résultent, N ( 279 ) | sont ensuite iraités d’une manière analogue, lorsqu'ils sont suscepüubles de former de nouvelles combinaisons. Si les phénomènes que présentent ces diverses substances ont donné lieu à des opinions différentes, ces opiuions sont rapportées avec fidélité, et l’auteur expose ensuite les raisons qui doivent déterminer à adopter l'une d'elles, ou à suspendre son jusement jusqu’à ce que de nouvelles expériences aïent entièrement éclaire la question. Chaque article offre les données les plus précises . sur le sujet qui y est waité; et chaque asseruüion , lorsqu'elle n'est pas le résultat des expériences particulières de l’autre, est appuyée de cita- tions très-exactes. Parmi le grand nombre d'objets renfermés dans la première moitié de l’ouvrage, on doit distinguer, sur-tout, ce qui est relatif à la lumière et au calorique. La théorie de laffinité, sur laquelle l’auteur n’a donné que des no- tons tres-élémentaires, dans le premier chapitre de son premier volume, est exposée avec beaucoup de détail dans les cinquième et sixième volumes. Ce dernier contient en outre tout ce qui a rapport à la météorologie. Il est terminé par un chapitre étendu sur les eaux minérales et sur leur analyse. Le septième volume est consacré à la minéralogie. L'auteur s'occupe d'abord de la description des espèces. Il parle ensuite de leurs mé- langes et de leurs gissemens. Il termine en décrivant les diverses méthodes les plus généralement adoptées pour l'analyse des terres, des pierres , des combustibles fossiles et des mines métalliques. Les matières très-composées , c’est-à-dire la plupart des produits vé- gétaux et animaux, remplissent les deux derniers volumes. À la fin de chaque division principale de son ouvrage , M. Thomson a placé des remarques sur les faits contenus dans cetie portion du traité, et sur les conséquences qui en découlent. Souvent pour faire apprécier avec plus de facilité les rapports ou les différences qui existent entre les _ propriétés de plusieurs corps, il les a réduites en tableaux. Il a employé le même procédé pour faire connoître les divers résultats d'analyse de sels, de minéraux ou d’autres matières composées; et dans ce cas, il à rapporté à-peu-près toutes les analyses connues de ces substances. Le nombre total des tableaux de l’une et de l’autre espèce s'élève au moins à 500. Quoique la publication de l'ouvrage original soit très-récente, or concoit que ce traité ne pouvoit présenter un tableau complet de nos connoissauces actuelles, à raison du grand nombre de faits importans dont la découverte date d’une époque encore plus rapprochée. M: Berthollet a bien voulu terminer ce tableau en donnant dans une Introduction fort étendue la notice détaillée des travaux ou chimiques ou physiques, qui n’avoient pu être compris dans le texte, et celles du petit nombre d'observations qui avoïent échappé à l’auteur. Ce soins qu'a pris lillustre- ( 280 ) auteur de la Statique chimique est un sûr garant du mérite du Système chimique de M. Thomson. La traduction de cet ouvrage est due à M. Riffault, qui unit à la connoïssance parfaile de la langue anglaise , une longue étude de la chimie, Pour éviter les: embarras des évaluations en mesures étrangères, le traducteur a converti toutes les données de ce genre en poids et mesures françaises. HV CD: à L'abonnement est de 14 fr. franc de port ; et de 13 fr. pour Paris; chez Mad. Ve, BERNARD , éditeur des Annales de Chinrie, quai des Augusiuns, n°. 95. Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , “et des Annales de Chimie , qui feront l'acquisition. du Système de Chimie , de Thomson, ou du Manuel d’un Cours de Chimie, ,jouiront d'une remise. Ils adresseront, pour cet effet, directement et franc de port, à l'Editeur , les demandes et l'argent. NOUVEAU BULLETIN DE SNS CTENCES, PAR LA SOCIÉTÉ. PHILOMATIQUE. PARIS. Féprier 1800. RE CD) Rnb —— — — HISTOIRE NATURELLE. | BOTANIQUE. Observations, sur les \Orobanches ; par M. JAUME- SAINT-HILAIRE. CE botaniste qui, dans ses travaux, s’altache particulièrement à faire connoître les mœurs et l’histoire des plantes, après avoir décrit avec ätiention et clarté quatre espèces différentes d'Orobanche , présente des observations qui démontrent qu’à peu d’exceptions près, dans les environs de Paris, chacune de ces espèces fixe ses racines sur celle de quelque espèce particulière de plantes. L’Orobanche major de Linné croît, par exemple, presque exclusivement sur les racines du Genjsta scoparia., une autre sur celles du Cistus helianthemum , une troisième sur celles du serpolet, l’'Orobanche ramosa de Linné sur celles du chanvre. Il est probable qu’en d’autres pays, chaque espèce choisit de préférence des espèces particulières de plantes que les botanistes devroient remarquer, Avant le trayail de M. Jaume, l'opinion la plus répandue étoit que, quoique parasites par leur nature, les Orobanches se fixoient néanmoins indifléremment sur les racmes de presque tous les végétaux. CHIMIE. Mémoire sur l’'Acide fluorique ; par MM. GAY-LUSSAC et ; THENARD, MM. Gay-Lussac et Thenard étant parvenus à décomposer l'acide boracique par le métal de la potasse, devoient tenter par ce moyen la décomposition des acides fluorique et muriatique dont on ne connoît point encore les principes constituans. C’est ce qu'ils viennent de faire pour l'acide fluorique , et ce sont les principaux résultats auxquels ce Tom. T. N°. 17, 2°. Annee. 27 CE EDR om mpeg) Notre Ixsriruz Nar. 5 Septembre 1806. Ixsrirur Nar. 25 Janv, 1809. :_( 282) à travail les a conduits, qu'ils publient aujourd'hui. Notre premier soin, disent-ils , devoit être d'obtenir de l’acide fluorique pur ; mais comme cet acide n'existe que combiné avec la chaux et qu'on n’a point encore pu l'en séparer sans qu'il entrât en comhinaison avec d’autres corps, nous avons été obligés de faire un grand nombre d'essais qui nons ont pro-! curé l’avantage d'observer plusieurs faits dont les plus remarquables sont les suivans. Lorsqu'on calcine dans un tube de fer un mélange de fluate de chaux et d’acideboracique pur et vitrifié , il Sen dégage une grande quantité de gaz fluorique. Ce gaz produit avec lair des vapeurs: aussi épaisses que celles que forment ensemble le gaz acide muriatique et le gaz ammoniac ; il en produit également avec tous les autres gaz , excepté avec le gaz muriatique , pourvu que ces gaz n'aient point été desséchés. Mais il n’altère plus la transparence d'aucun d’entre eux, dès qu'ils ont été en contact pendant quelque tems , soit avec de la chaux, soit avec du muriate de chaux. Dans le premier cas , où il y a produc- tion de fortes vapeurs , le volume des gaz diminue également et seulement de quelques centimes à la température de 7 degrés centigrades. Dans le second cas, où les gaz conservent leur transparence, leur volume ne change pas. Concluons dose de là que le gaz acide fluorique est un excellent moyen pour indiquer la présence de l’eau hygrométrique dans les gaz, et que tous en contiennent excepté le gaz acide muriatique, le gaz fluo- rique , et probablement le gaz ammoniac. C’est pourquoi en exposant le gaz acide muriatique et le gaz fluorique à un froid de :5 à 19°, on n’en sépare aucune trace de liquide ; au lieu qu’en exposant le gaz acide sulfureux, le gaz acide carbonique , eic. , au même degré de froid , il se dépose subitement de l’eau. Les vapeurs épaisses que produit le gaz fluorique dans les gaz qui contiennent de l’eau hyorométrique , annoncent en lui une grande affinité pour l’eau : aussi ce n’est point exagérer que de dire qu'elle eut en absorber plus que d'acide muriatique et probablement plus de deux mille fois son volume. Quand l’eau en est ainsi saturée, elle est limpide , famante , et des plus caustiques. On en retire par la chaleur environ la cinquième partie de ee qu’elle en contient, et quelque chose qu’on fasse ensuite, 1l est impossible d’en retirer davantage; alors elle ressemble à de l'acide sulfurique concentré ; elle en a la causticité et l’aspect : comme lui elle n’entre en ébullition qu’à une température bien supérieure à celle de l’eau bouillante et se condense toute entiere en stries , quoiqu’elle contienne peut-être encore seize cents fois son volume de gaz. N'est-il point extrêmement probable d’après cela, sinom même démontré , que les acides sulfurique et mitrique serotent gazeux s'ils étoient purs et qu'ils ne doivent l’état liquide , sous lequel ils sont, qu'à l’eau qu'ils contiennent ? j Quoique notre gaz fluorique ait une extrême affinité ponr l'eau et ( 283 }) qu'il n’en contienne point, puisqu'il provient de matières absolument sèches, etc. ; cependant il ne sauroit en dissoudre ni en gazéifier la plus petite quantité. Nous avons mis en contact pendant plusieurs heures sur le mercure un litre de gaz fluorique avec une goutte d’eau, et cette goutte loin de disparoître a augmenté de volume. Il est donc prouvé par là que ce gaz ne peut contenir d’eau en aucune manière ni à l’état hygro- métrique, ni à l’état de combinaison. Le gaz ammoniac est absolu- ment dans le même cas, du moins pour l’eau combinée. Mais il n’en est pas de même du gaz acide muriatique; il ne contient point à la vérité d’eau hygrométrique, mais il en contient d’intimement combinée, ainsi que MM. Henri et Berthollet l’ont fait voir les premiers. Nous sommes même parvenus , en faisant passer à une douce chaleur du gaz muriatique au travers de la litharge fondue et réduite en poudre gros- sière ; à extraire et à faire ruisseler cette eau qui doit former environ la quatrième partie de son poids, d’après les expériences que nous avons faites sur la combinaison directe d’une certaine quantité de ce gaz acide avec un excés d’oxide d’argent. Les autres gaz ne se comportent point avec l'eau comme les précédens, Aucun ne contient d’eau combinée, et tous contiennent de l’eau hygromé- trique. Il résulte donc de là que le gaz acide fluorique et probablement le gaz ammoniac ne contiennent n1 eau hygrométrique , ni eau combinée; que le gaz acide muriatique ne contient point d’eau hygrométrique , et qu'il en contient de combinée; et que tous les autres gaz ne con- tiennent que de l’eau hygrométrique (1). t Ce qu'il y a de plus frappant dans ces résultats , c’est de voir que le gaz acide muriatique contient de l’eau, et que les gaz fluorique et ammoniacal n’en contiennent point ; c’est de voir sur-tout que le gaz acide muriatique en contient dans des proportions telles que si elle étoit entièrement décomposée par un métal, tout l’acide seroit absorbé par l’oxide, et transformé en muriate métallique. C’est même, ainsi que nous nous en sommes assurés, ce qui a lieu lorsqu'on fait passer l'acide muriatique peu-à-peu et successivement dans plusieurs canons de fusil qui sont portés au rouge et pleins de tournure de fer. Plus on réfléchit sur tous ces phéiomènes et plus on voit qu'il est difficile de s’en rendre compte. Ne seroit-il pas possible pourtant que l’oxigène et l'hydrogène fussent deux des principes constituans de l'acide muriatique , qu'ils n’y fussent point à l’état d’eau , et qu'il ne s’en formät qu'au moment où cet acide entreroit en combinaison avec les corps ; LL (1) MM. Sie et Thenard sont bien certains, d’après les expériences de M. Berthollet fils, que le gaz ammoniac ne contient point d’eau combinée. Ils n’osent point encore assurer qu'il n’en contient point d’hygrométrique. ( 284 ) en sorte œue dans les muriates il seroit tout autre qu’à l’état de gaz? Quoi qu'il en soit, cé qu'il y a de certain, C’est que tous les muriates indécompôüsables par le feu , et qui ne contiennent que peu ou point d’eau, ne peuvent être décomposés à une tres-haute température, ni par e phosphate ‘acide de chaux vitreux ; ni: par l’acide boracique aussi vitrifié ; qu'ainsi dans!‘les muriates, l'acide est retenu avec une:force irès-orande ; et que si l'acide sulfurique étoit lui-même ‘privé d’eau, il est très-probable qu’il ne pourroit pas les décomposer. Mais ne nous arrétons pas plus longtems à cette hypothèse et: reprenons l'examen, des propriétés de notre gaz fluorique. Nous avons déja considéré ses pro- priétés physiques , son ‘action sur l'air; sur tous les gaz et sur l’eauc Voyons maintenant celle qu'il exerce sur les. matières | végétales :11l les attaque avec autant de foree au moins que l'acide sulfurique , et paroît comme cet acide , 2gir sur ces’ matières ; en déterminant une forma- tion d’eau : car il les charbonne. Aussi transforme-t-il facilement l’alcool en un véritable éthér que nous nous proposons d'étudier; et noircitl sur-Jle-champ le papier le plus séc en: répaudant des vapeurs /dues à l’eau qui se forme et qui l’absorbe: HO E Tout nous prouve donc qué ce: gaz fluorique est un des’ acides les lus ‘puissans ;'et qu'il ne le cède en rien pour la force et la/causticité à l'acide sulfurique concentré, et cependant il n'a aucune action sur le verre. Jusque là nous avions pensé qu'il étoit pur ; mais alors soup- connait qu'il contenoit quelque:substance qui lenrpéchoit de réagir sur la silice , nous avons en eflet bientôt reconnu qu'il tenoit en ‘dissolu- tion une grande quantité d'acide boracique: SPA: 4 de a L’acide fluorique provenant dela décomposition du fluate de chaux ‘par l'acide ‘boracique (n'étant pas :pur, nous avons essayé d’en préparer en décomposant ce ‘sel. par de : phosphate ‘acide’ de: chaux. Nous n'en avons obtenu que uès-peu; et le peu que nous avons obtenu contenoit en premier lieu la petite quantité der silice qui existoit dans notre fluate ‘de chaux , ét en dernier lieu une ‘certaine quantité de phosphate acide de chaux même. Ce qu'il y a de remarquable dans cette opération, c’est que quand on sé sert de! fluate de chaux siliceux ,- la décompo- sition du Sel est très - rapide ‘en! vertu de lacuon de la silice sur Jacide fluorique , et donne Le à beaucoup de gaz fluorique silieeux. 5 Considérant alors que le gaz fluorique; provenant du fluate de chaux ét de l'acide boracique , ne contenoit point d'eau, et qu'ilom’étoit pas susceptible d’en dissoudre, nous avons pensé:contre l'opinion actuelle- ment reçue, qu'il en seroit probablement de même de celui qui seroit préparé dans des vases de plomb par l’acide sulfurique concentré: Mais au lieu d'obtenir par ce moyen cet acide à l’état de gaz, nous l’avons obtenu à l’état liquide , jouissant, des prepriéiés suivantes ; il répand dans l'air d'épaisses vapeurs; 1l s'échaufle et entre même subitement en ébullition Li ( 285 ) avec l’eau ; à peine est-il en contact avec le verre, qu'il le dépolit, léchauffe fortement , bout, et se réduit en gaz siliceux. De toutes ses propriétés , la plus extraordinaire, c’est son action sur la peau. A peine la touche-t-il, que déja elle ést désorganisée. Un point blanc se manifeste aussitôt , et une douleur se fait bientôt sentir ; les parties voisines du point touché ne tardent point à devenir blanches ei dou- loureuses, cet peu après il se forme une eloche , dont lès parois sont une peau blanche très-épaisse et qui contient du pus. * Quelque petite même que soit la quantité d'acide, ces phénomènes ont évalement lieu ; le développement s’en fait seulement avec len- teur ; ce n’est quelquefois que sept à huit heures apres le contact qu'on les observe, et pourtant la brülure est encore assez forie pour causer une vive douleur , ôter le sommeil et donner un mouvement de fièvre. On arrête les effets de ces sortes de brûlures , ainsi que nous nous en sommes convaincus sur nous-mêmes , en appliquant dessus, aussitôt qu’elles sont faites , une dissolution foible de potasse caustique , que nous savons par expérience être un excellent remede contre les brülures ordinaires. : : . On prévoit aisément que nous ne devions point néeliger de mettre un liquide aussi actif en contact ävec la potasse. Cette expérience a été faite dans un tube de cuivre. D'abord nous avons jetté gros comme ure petite noisette de métal dans une petite quantité de ce liquide : et surle-champ il en est résulté une détonation des plus vives, avec un grand dégagement de chaleur et de lumière. Ensuite, voulant savoir quelle étoit la cause de ces phénomènes, nous avons fait arriver peu-à-peu le liquide sur le métal. De cette maniere , il n'y a eu que chaleur, et on a pu recueillir les produits de l’expérience. Ces pro- duus étoient de l'hydrogène , du fluate de potasse et de l’eau. Par con- séquent , ce liquide si actif” est une combinaison d’eau et d'acide fluorique. On voit donc que cet acide tend à se combiner avec tous les corps ; et qu'il forme avec eux des combinaisons solides, liquides ou ga- zeuses , selon qu'il conserve plus ou moins d’élasticité ou de force ex- pansive : c’est le seul acide qui soit dans ce cas; et cette propriété même , est une preuve que c'est le plus fort et le plus actif de tous. | Puisqu'on ne peut par aucun moyen avoir l'acide fluorique pur, on ne peut létudier que déja combiné ayec quélque corps. Seulement il faut le prendre combiné avec tel ou tel corps, selon que l’on veut obtenir tel ou tel résultat. S’agit1l de lunir avec les alcalis , les terres et les oxides métalliques, il faut se garder d'employer de l'acide fluorique siliceux ; car alors il en résulte! des sels luiples : c’est ainsi qu'en versant de l’ammoniaque dans ( 286 ) î du fluate acide de silice, on obtient un sel triple presque insoluble et pourtant en grande partie volaul. C’est encore ainsi qu’en versant du muriate de baryte dans du fluate acide de silice , on obtient, au bout de quelque tems , un précipité cristallin insoluble dans un grand excès d'acide nitrique , qu'on pourroit confondre avec le sulfate de baryte, et qui n’est autre chose que du fluate de silice et de baryte. Mais lorsqu’au lieu de vouloir combiner l’acide fluorique avec les corps, ün veut le decomposer comme nous nous sommes proposé de le faire par le métal de la potasse, alors il est évident qu’on ne doit point employer l’acide fluorique liquide à cause de l’eau qui s'y trouve, et qu'on doit préférer soit le gaz fluorique tenant en dissolution de l'acide boracique , ou plutôt encore le gaz fluorique siliceux, parce que dans celui-ci le corps étranger , ne çontenant rien de combusüble , ne peut point induire en erreur et ne peut nuire qu'en disséminant la matière. Aussi est - ce de ce gaz , et particulièrement du gaz fluorique siliceux , que nous nous sommes servis dans nos essais sur la décomposition de l'acide fluorique , dont nous allons rendre compte actuellement. Lorsqu'on met en contact à la température ordinaire le métal de la potasse avec le gaz fluorique siliceux , il n'éprouve pas d’altération sen- sible ; il ne devient que légèrement terne à la surface ; mais si on le fait fondre , biemtôt il s’'épaissit et brûle vivement avec un grand déga- gement de chaleur et de lumière. Dans ceue combustion , il je une grande absorption d'acide fluorique , très-peu de gaz hydrogène dégagé, CR du métal, et production d’une matière solide dont la couleur est brune -rougeâtre. Si on traite cette matière par l'eau froide, il y a dégagement de gaz hydrogène , quoiqu’elle ne paroisse plus con- tenir de métal. Si apres l'avoir traitée par l'eau froide, on la traite par l’eau chaude, 1l se dégage encore de l'hydrogène , mais bien moins que la première fois; et en somme il s’en dégage à peine le üers de ce qu'en donneroït le métal même avec l’eau. Si on rassemble les eaux de lavage et qu’on les fasse évaporer , on en retire seulement du fluate de potasse avecexcès d’alcali ; et si on examine le résidu qui , bien lavé , est toujours brun-rougeâtre , on trouve qu’il jouit des propriétés suivantes : lorsqu'on le jette dans un creuset d'argent rouge-cerise , il brûle vivement et dégage un peu de gaz acide : alors d’insoluble qu'il étoit dans l’eau , il est devenu en partie soluble. La partie qui se dis- sout, est du fluate de potasse ; celle qui ne s’y dissout point, est du fluate de potasse et de silice. Si au lieu de faire cette expérience dans un creuset , on la fait avec du gaz oxigène dans une petite cloche de verre recourbée qu’on échaufle graduellement , l’inflammation est plus vive que dans l'air ; il y a absorption d’une grande quantité d’oxigène , et le gaz qui reste après la combustion , n’est que du gaz oxigène pur, plus un peu d’a- Go D: cide fluorique. Le produit est solide comme dans l'expérience précé- dente , et formé de fluate de potasse et de silice. Il est évident maintenant que , puisqu'en brülant du métal de la po- tasse dans le gaz acide fluorique , il ne se dégage point ou presque point de gaz hydrogène , on ne peut point attribuer cette combustion à l'eau ; ainsi daus cette expérience , ou bien l'acide fluorique est décomposé , ou bien il se combine avec le métal sans l’oxider. Ces deux hypothèses étant les seules qu'on puisse faire, discutons-les suc- cessivement. Si c'étoit le métal qui se combinät tout entier avec l'acide fluorique , il en résulteroit probablement une combinaison très-inflam- mable , et qui par l’eau donneroit de suite autant d'hydrogène que le métal lui-même ; mais on n’en obtient que le tiers de ce qu'on de- vroit obtenir. D'ailleurs une combinaison de ce genre est contraire à tous les faits dans toutes les hypothèses possibles , soit qu’on considère Paction de l'acide fluorique sur les métaux et sur les alcalis, soit qu'on considère laction du métal de la potasse sur tous les autres acides, Concluons donc de là que c’est probablement l'acide fluorique qui est décomposé. Par- conséquent il doit se former dans cette dé- composition une combinaison du radical fluorique avec la potasse et la silice. Il paroît que quand ce radical n’est combiné qu'avec la potasse, il peut décomposer l’eau comme les phosphures ; mais que quand il est combiné avec la potasse et la silice , il ne la décompose pas, sans doute par la raison que cette combinaison triple est insoluble. Quoi qu'il en soit , 1l est extrémement facile d’opérer la combustion du métal de la potasse dans le gaz fluorique. Lorsqu'on ne veut brûler qu’une petite partie de métal, l'opération se fait commodément sur le mercure, dans une petite cloche de verre, soufllée à la lampe, au haut de laquelie on porte le métal avec une tige de fer, et qu’on chauffe jusqu’à ce qu’il soit enflammé. Mais lorsqu'on veut brüler une grande quantité de métal, il faut faire l'opération dans une cloche un litre environ. D'abord on remplit à deux travers de doïgt près la cloche de gaz acide fluorique ; ensuite on porte le métal dans l’intérieur de cette clôche, au moyen d’un fil de fer convena- blement recourbé; puis on y fait passer une petite capsule rouge cerise que l'on üent avec des pinces, et faite, si l’on veut, avec un creuset dont on a enlevé uue partie des parois ; lorsque par l'agitation on est parvenu à faire tomber le mercure qu’elle contenoit, on y met tout de suite le métal de la potasse, qui bientôt brüle avec une tres-grande énergie. La combustion étant faite, et la capsule étant refroidie, on la retire et l’on en détache la matière : cela fait, on peut brüler une autre quantité de métal dans cette petite capsule et dans cette cloche, pourvu qu'on fasse passer dans celle c1 la quantité d’acide fluorique qui a été absorbée dans la première combustion. On peut, de la mème manière, faire une ( 288 ) troisieme et une quatriëme combustion; rien ne s'y oppose, puisqu'on peut toujours tenir la cloche également pleine de gaz fluorique ; et qu'on se pro- cure du métal facilement et à volonté , en se conformant strictement au procédé que nous avons donné. Nous ajouterons cependant, que pour que ces sortes d'expériences aient un succès complet, il faut avoir grand, som d’enlever avec du papier Joseph , l'huile qui est à la surface du métal ; au- tement elle se décomposeroit ei donneroit un peu de gaz hydrogène.et de charbon. A la vérité, on ne peut point entièrement éviter cet inconvénient, car, quelque précaution qu'on prenne, il y a toujours une portion d'huile imerposée entre les molécules métalliques; mais la quantité en est si petite, qu'on peut la négliser, et qu'elle ne peut apporter aucune source d'erreur dans les résultats. Cest à cette huile qu'est due la propriété qu’ont quelque- fois les métaux de la potasse et de la soude, de troubler l'eau de chaux. T. De l'action du Méial de la Potasse sur les. oxides et sels métalliques j° et sur les sels terreux et alcalins; par MM. THENARD et GAY-LUSSAC. SN Convacus par un grand nombre d'expériences , qu'il n’étoit pot pos- sible d’avoir de l’acide muriatique exempt de tout autre corps, MM. Gay- Lussac et Thenard ont essayé de faire agir directement le métal de la potasse sur les muriates , afin de s'assurer si cet acide n’éprouveroïit pas, par ‘ce moyen, quelque altération. Ïs ont pris pour cela du muriate de Baryte fondu au rouge; ils l’ont pul- vérisé et introduit dans un tube de verre, fermé par un bout, et dans lequel ils avoient mis d’abord une petite boule de métal ; mais soit à froid , soit à une température rouge, il n'y a eu aucune action. Le métal a traversé le sel sans éprouver d’altération sensible; aussi en le jettant sur l’eau après le refroidissement de la matière, s’est-1l enflammeé irès-vivement. D’autres muriates alcalins n’ont pas donné de résultats plus satisfaisans. MM. Thenard et Gay-Lussac ont alors soumis à la même épreuve, et de la même manière, les muriates métalliques insolubles, tels que le mu- riate d'Argent et le Mercure doux. A peine la chaleur étoit-elle supérieure à celle nécessaire pour fondre le métal, qu'il s’est manifesté une inflam- mation très-vive, et que ces deux sels ont été réduits. Dans l’une et Pautre réduction , le tube a été brisé, et, dans celle du muriate de Mercure, il y a eu comme une léoère détonation due à la vapeur mercurielle. Dans les deux cas, ilne s’est formé que du muriate de Potasse , et on n’a observé aucun indice de décomposiuon de l’acide muriatique. N’espérant plus trouver dans ce genre d'expériences un moyen de décom- poser l'acide muriatique, MM. Gay-Lussac et Thenard ont cherché à connoître l’action du métal de la Potasse sur les autres sels et oxides - { 289 ) métalliques , en employant la même maniere d'opérer que nous ayons décrite précédemment. Dans presque toutes les expériences qu'ils ont faites, ils n’ont employé qu'une température un peu au-dessus de celle qui est nécessaire pour fondre le métal; il n’y a que pour dé- composer le sulfate de Baryte, le phosphate de chaux , etc. , l’oxide de fer, l'oxide de zinc, qu'ils ont été obligés d'en employer une d’en- viron trois cents degrés. Dans presque toutes, le tube dont ils se ser- voient a été brisé, et constamment ils ont opéré sur un volume de métal égal à-peu-près à celui d’un petit pois, et uu volume décuple de la substance à éprouver. Nous nous bornerons, pour éviter les détails , à rapporter les résultats que ces chimistes ont observés : - 1°. Sulfate de Baryte. Décomposé, mais à une température élevée et sans aucune inflammation : on en obtient du sulfure de Baryte. 2°. Sulfite de Baryte. Vive inflammation ; formation de sulfure de Baryte. 30. Sulfite de Chaux. Légère inflammation ; formation de sulfure très- jaune, 4°. Sulfate de Plomb. Ynflammation vive. bo, Sulfate de Mercure peu oxidé. Inflammation comme avec le mer- cure doux. 6°. Nitrate de Baryte. inflammation très-vive et projection. n°, Nitrate de Potasse. Destruction du métal sans inflammation; ce qui est dû sans doute à ce que le nitre contenoit l’eau. 8°: Muriate sur-oxigéné de Potasse. Très-vive inflammation. oœ. Phosphate de Chaux. Décomposition sans apparence d'inflamma- tion ; production de Phosphure de chaux. 10°, Carbonate de Chaux. Décomposition sans inflammation ; charbon mis a nu. 11°. Chrômate de Plomb. Vive inflammation. 120. Chrômate de Mercure. Rougit légtrement ; la masse devient verte. 15°. Arseniate de Cobalt. Vive inflammation. 14°. Acide Tungstique vert et jaune. Vive inflammation. 15°. Oxide rouge de Mercure. Inflammation très-vive ; légère détona- tion due à la vapeur mercurielle. 16°, Oxide d'Argent. Très-vive inflammation; réduction de l'ar- gent. 17°. Oxide puce de Plomb. Comme le précédent. Tome I. N°. 179, 2°. Année... 38 (12502) 18. Oxide rouge de Plomb. Idem. à 19°. Oxides jaune et brun de Cuivre. Vive inflammation. 20°. Oxide blanc d’'Arsenic. Inflarnmatiou. 21°. Oxide noir de Cobalt. Comme le précédent. 22°. Oxide d'Antimoine volatil. Inflammation moins vive qu'avec Îles oxides de cuivre. ° 23°. Oxide d'Antimoine au maximum. Inflammation très-vive. 24°. Oxide d'Étain an maximum. Inflammation très-vive. 250, Potée d’Étain. Inflammation moins vive que la précédente. 26°. Oxide rouge de Fer. Très-légère inflammation ; réduction du fer. 27°. Oxide noir de Fer. Point d’inflammation ; réduction. 28°. Oxide de Manganèse au maximum. Inflammation. 29°. Oxide de Manganèse au minimum. Point d’'inflammation. , : 30°. Oxide jaune de Bismuth. Vive inflammation. 31°. Oxide blanc de Zinc. Point d’inflammation ; réduction de l'oxide. 32°, Oxide gris de Nickel. Inflammation assez vive. . 33°. Oxide vert de chrôme. Chaleur un peu plus élevée que celle néces- saire pour fondre le métal; point d’inflammation ; production d’une matière noirâtre qui, refroidie complettement et ensuite exposée à l'air, s’en- flamme subitement, comme un excellent pyrophore et devient jaune. Cette matière est une combinaison, de potasse et d'oxide de chrôme qui se change à l'air en chrômate de potasse. D'437 MM. Gay-Lussac et Thenard. ont, aussi essayé l'action du métal de la otasse sur les terres, et particulièrement sur la zircône, la silice, l’yttria, a baryte, et ils ont vu que ce métal étoit très-évidemment altéré par toutes ces matières; mais comme la cause de cette altération ne leur est point encore bien connue, ils n’entrent dans aucun détail à cet égard ; seulement ils disent qu'il leur paroît vraisemblable que les phénomènes qu’on observe en brülant le métal de la potasse dans le gag fluorique siliceux , ne sont nullement dus à la silice. Quoi qu'il en soit, il résulte de tous les faits précédens , que tous les corps dans lesquels on connoît la présence de l’oxigène , jusqu’à présent , sont décomposés par le métal de la potasse ; que ces décompositions se font presque toutes avec dégagement de lumière et de chaleur ; qu'il s'en dégage d'autant plus que l’oxigène est moins condensé, et que, par conséquent, c’est un moyen d'apprécier le degré de condensation de l’oxigène, dans chaque corps. AN Ce sont toutes ces expériences qui, ayant exigé beaucoup de tems de MM. Thenard et Gay-Lussac , les ont empêchés de continuer celles qu'ils , (291) avoient commencées sur l'acide boracique ; cependant ils savent déja que cet acide est susceptible d’être décomposé à une haute température, par un mélange de charbon , de fer ou de platine; car M. Descostils , en exposant de semblables mélonges àun feu de forge, a obtenu des culots métalliques qui, traités par l'acide nitromuriatique , lui ont donné des quantités très- sensibles d'acide boracique ; et, ces mêmes culots , d’après les expériences de MM. Thenard et Gay-Lussac sur la nature de l'acide boracique, ne paroissent être qu’une combinaison de bore et de platine, ou de fer. MATHÉMATIQUES. Mémoire sur la mesure des hauteurs, à l'aide du baromètre; . par M. RAMONDL. IL y a cinq ou six ans que M. Ramond a fait, dans les Pyrénées, une suite d'observations barométriques pour déterminer la valeur du coefficient qui convenoit à la formule de M. Laplace. Il l’a fixée à 18503 mètres pour le 45° degré de latitude, à la température de la glace fon- dante, et à la hauteur d'environ 3000 metres au-dessus du niveau de la mer. La justesse de cette évaluation a été postérieurement confirmée par les expériences que MM. Biot et Arago ont faites pour déterminer le rapport des poids de l'air et du mercure; et, M. Laplace l’a adoptée définitivement dans sa Mécanique céleste, en la réduisant au niveau de la mer, et en prescrivant les corrections éventuelles qu’exigent tantôt les variations de la température , et tantôt le décroissement de la pe- Santeur , soit dans le sens vertical , soit dans celui du méridien, Cependant ce coefficient ne sauroit encore se prêter à toutes les circons- tances, et satisfaire à tous les caprices des variations de l'atmosphère. Quand on mesure à plusieurs reprises une seule et même hauteur, on y trouve chaque fois des différences qui excèdent souvent celles qu’on pourroit imputer où à l’imperfection des instrumens, ou à l'erreur de l'observation. < M, Ramond s’est appliqué à rechercher les causes de ces différences, dont l’étude lui a paru’ également propre à perfectionner l’art de mesurer les hauteurs, et à avancer la connoissance des modifications de l’atmos- phère. Il a bientôt reconnu que les erreurs de mesure se rapportent à certaines circonstances météorologiques, qui ne se représentent jamais sans Hrou- bler de la même manière la mesure des hauteurs; et, par exemplé, ces hauteurs sont généralement plus fortes vers le milieu de la journée, que le matin Ou le soir, l'été que l'hiver, dans les jours chauds et sereins , que dans les jours froids et couverts, par tels vents, que par tels autres, et IxsTrrur Nar. Décembre 1808. _ … G292) durant les grandes ascensions du baromètre , que durant ses grands abaïs- semens ; en sorle qu’en dernière analyse, il y a un rapport marqué entre la variation des mesures obtenues à l’aide du baromètre, et les oscillations soit horaires, soit accidentelles du mercure. Il falloit donc examiner deplus près la nature et l’origine de ces oscillations. D'abord , en ce qui concerne la variation diurne, M. Ramond trouve que pour être moins étendue et moins régulière qu’elle ne l’est entre les tropiques , elle n’en est pas moins réelle et facile à reconnoître. Le baro- mètre baisse en hiver depuis neuf heures du matin jusqu’à trois heures après midi, remonte jusqu'à neuf heures du soir, baisse de nouveau jusque vers trois heures du matin, et remonte enfin jusqu’à neuf. En été, l’abaissement commence dès huit heures du matin, ne se termine qu’à quatre heures après midi, ne recommence qu’à dix heures du soir, et se prolonge jusque vers quatre hèures du matin. Quant à l'étendue de la variation , elle est modifiée par l'influence des saisons, et augmentée ou restreinte par les variations accidentelles du baromètre ; mais en prenant une moyenne entre deux années d'observations, on peut l’évaluer à près d’un millimètre dans l’un et l’autre sens. L’intermittence de l'irradiation solaire suffit, selon l’auteur, pour pro- duire ce phénomène. L'air, tour-à-tour réchaufé et refroidi, éprouve des dilatations et des condensations alternatives, dont l'effet nécessaire est d’exciter des courans verticalement ascendans et descendans, qui tantôt diminuent , et tantôt augmentent la pression de la colonne. Les erreurs que cette circonstance introduit dans la mesure des hauteurs, viennent à l’appui de l’explication, et servent à évaluer la vitesse des cou- rans verticaux, Car elles expriment la quantité dont le rapport des pres- sions est altéré par le mouvement imprimé aux tranches d’un fluide dont la densité est graduellement décroissante. Il suit de là , que le baromètre indique toujours la pression de la colonne d'air, et rarement sa pesanteur réelle ; que le rapport de la pression à la pesanteur varie pour chaque climat, pour chaque saison, pour chaque heure de la journée; que l’élévation moyenne du mercure doit être moindre à l'équateur, plus forte dans les contrées polaires, intermédiaire dans les régions tempérées ; et qu'enfin, si l’on applique le-baromèëtre à la mesure des hauteurs, le coefficient de la formule appartient exclusivement à l’heure et au climat pour lesquels il a été calculé, et ne peut être employé à d'autres heures et dans d’autres climats, s1l n’a recu une correction ana- logue à la manière dont les courans verticaux s’y comportent. M. Ramond examine ensuite les variations accidentelles du baromètre: « Si l'air est un fluide soumis aux lois mécaniques qui régissentles autres fluides ; si ses couches tendent à l’équilibre, si sa surface cherche le niveau, les changermens qui surviennent dans le poids de ses colonnes, ne peuvent ( 293 ) étre regardés que comme des changemens survenus dans sa densité. Diverses causes font varier la densité : le mélange de la vapeur en est une, mais elle est loin de suffire à étendue des oscillations barométriques. Chez nous, cette cause répondroit à peine à un sixième de l’échelle de variation, et le baromètre monte et descend souvent à contresens des augmentations et des diminutions d'humidité. L'auteur en conclut que l’effct de celle-ci est contrebalancé par celui d’une cause tellement prépondérante, qu'après avoir compensé l’action de l'humidité, elle la couvre encore de l'excès de sa propre influence. » - Une seule cause lui paroît propre à remplir cette condition : c’est la cha- leur , et elle suflit parfaitement à toutes les variations du baromètre, car, dans nos climats où la température varie de 50 degrés, il n’en faut pas la moitié pour expliquer tous les changemens que le poids de la colonne d’air éprouve. Or, tout changement de température occasionne le déplacement d’une portion de l’atmosphère ; et, comme de toutes les causes qui font varier la chaleur , les aspects solaires sont les plus puissantes et les plus générales, la diversité des climats est la première cause des vents, et les vents, en trans- portant d’un lieu à un autre la température de celui de leur origine , sont la cause principale des changemens de température qui modifient l'influence des saisons , et des changemens de densité qui font varier l'élévation du mercure. En effet, dit l’auteur, la température des vents est en rapport constant avec leur direcuon , et le baromètre dépose de leur densité comme s’il n’avoit à déposer que de leur température. M. Ramond présente à l’appui de son opi- nion , des tableaux fort détaillés, où les moyennes d’un grand nombre d’ob- servations montrent les plus grandes hauteurs du baromètre du côté des vents boréaux , les moindres du côté des vents méridionaux, et les hau- teurs intermédiaires produites par les vents également intermédiaires. Ces tableanx prouvent encore la relation constante qui existe entre la direction des vents et les erreurs que l’on commet dans la mesure des dif- férences de niveau. Les vents boréaux exagtrent la mesure, les vents mé- ridionaux l’affoiblissent ; les vents orientaux et occidentaux donnent les mesures moyennes. Ceciarrive, selon M. Ramond, parce que l'invasion des -vents n’entraîne ordinairement qu'une partie des tranches dont la colonne d'air se compose, et les remplace par une conche dont la température propre interrompt le décroissement régulier des densités : on comprend, que si ce courant adventice occupe la région où les deux baromètres sont placés , les pressions qu’ils indiquent cessent d’être proportionnelles à la Hauteur des colonnes mesurées, et qu’il y a excès ou défaut dans le rapport selon que la température de ce courant augmente où diminue la densité ré sultante du poids des couches supérieures. (294 ) Ces vues, sur les diverses variations du baromètre et sur la manière dont elles affectent la mesure des hauteurs, fournissent à l’auteur du mé- moire un grand nombre d'applications. L’une de leurs conséquences les plus immédiates , est de perfectionner la théorie des observations baromé- iriques destinées à déterminer la moyenne pression de l’air, et à calculer les différences du niveau. M. Ramond établit les règles qui doivent diriger la marche de ces observations ; il purge les moyennes barométriques 4 élémens discordans qu’on est dans l’habitude d’y introduire , et s'attache à spécifier les circonstances dont le concours est nécessaire pour rendre ces moyennes exactement comparables entre elles, Il fait l’essai de sa méthode dans la détermination de l'élévation de la ville de Clermont-Ferrand au-dessus de l'Observatoire de Paris, et le succes justifie ses principes. Nonobstant la grandeur de la distance horisontale et la peutesse de la différence du niveau , deux années d'observations faites exclusivement à midi, donnent cette différence de niveau avec une grande précision : elle est de 338 mètres, et l'exactitude de cette mesure se prouve en la faisant entrer comme élément dans la hauteur totale du Puy-de-Dôme, que M. Delambre a déterminée géométriquement par des opérations qui se rattachent à celles de la méridienne. AE Cette hauteur de 338 mètrés étant ajoutée à celle de l'Observatoire au- dessus du niveau de la mer, donne 411 mètres pour l’élévation absolue de la ville de Clermont ; et, celle-ci une fois établie, sert d'échelle pour me- surer les hauteurs les plus remarquables des environs. L'auteur se renferme dans un cercle d’un myriamètre et demi de rayon, et range les lieux dont il a fixé l'élévation , dans un ordre propre à faire ressortir les principaux faits géologiques : r°. Plaine actuelle de la Limagne ; 2°. Reste des couches qui couvroient autrefois ce sol, et constituoient une plaine beaucoup plus élevée; 30. Sol granitique; 4°. Basaltes et vieilles laves lithoïdes déposés soit sur le sol granitique, soit sur le terrain d’alluvion ; 5°. Volcans mo- dernes ; 6°. Pays feldspathiques. Cette distribution est le cadre d’un tableau topographique où la mesure des hauteurs donne une juste idée de la super- position des divers terrains. Le travail de M. Ramond a donc un double objet. D'abord, il tend à perfectionner l’art de mesurer les hauteurs à l’aide du baromètre , et donne l'espérance d'employer cet instrument utilement au nivellement des plaines. Ensuite, il indique, dans la mesure même des hauteurs, un moyen de dis- cerner certaines modifications de l’atmosphère, d’en reconnoître la cause et d’en apprécier la valeur. La scienceamétéorologique y trouve , en quelque sorte, un nouvel instrument; et, sous ce dernier rapport, on peut dire avec l’auteur que l’observation simultanée de deux baromètres correspon- dans , est une sorte de microscope composé, qui amplifie énormément des dimensions que leur petitesse auroit dérobées à notre attention et à nosre- cherches. P; ( 295 ) ARTS MÉCANIQUES. Note sur la suppression de la Tire dans la fabrication des étoffes façonnées ; par M. JACQUARD , de Lyon. ON appelle Tire, l'opération par laquelle un ouvrier Ou Ouvriere fait monter et descendre des appareils appelés lacs, qui portent chacun un certain nombre de fils de la chaîne, destinés à former le dessin sur les étoffes faconnées , tandis que l’ouvrier principal exécute les opérations communes à la fabricauon de ces étoffes et à celle des étofles unies. Une de ces opérations consiste à élever et à abaisser successivement les fils de la chaîne dont se forme le tissu général , ou le fond de l’é- toffe, ce que. fait cet ouvrier en appuyant le pied sar une pédale. Le problème à résoudre pour qu'il püt, exécuter seul l’étoffle façonnée comme l’étoffe uuie , étoit donc de faire en sorte qu’en élevant et en abais- sant alternativement les fils destinés au fond de l’étoffe , il fit aussi monter et descendre , tantôt tels lacs, tantôt tels autres, suivant que l’exigéoit le dessin. On avoit tenté, avant M. Jacquard plusieurs moyens pour at- teindre ce but; mais les métiers où l’on en faisoit usage n’avoient point été admis dans les fabriques. On voit au Conservatoire des arts et métiers, celui qu’avoit imaginé Vaucanson. Un cylindre, percé de trous disposés d’après la nature du dessin, tourne à mesure que l’étoffe est fabriquée; et, suivant que des crochets mobiles adaptés aux lacs entrent dans ces trous, ou sont repoussés par la partie pleine de la surface cylindrique, une tringle horisontale qui monte et descend avec la pédale, élève les lacs, ou les laisse à leur place. L'invention de M. Jacquard consiste principalement à avoir remplacé ce cylindre par une chaîne sans fin, composée de rectangles de carton, où sont percés les trous que Vaucauson placoit sur la surface cylindrique. La réunion de ces rectangles forme une surface prismatique, dont chaque face se meut comme à charnière sur les deux faces voisines, et s'applique successivement sur les faces égales d’un prisme à jour, dont la rotation détermine le mouvement de la chaîne sans fin : on évite par Ja les inconvéniens du cylindre dont le volume embarrassant, joint à la difficulté de changer de dessin chaque fois qu’on commence une étoffe nouvelle, n’avoit pas permis que les ouvriers en adoptassent l'usage. Ce changement se fait presque sans frais sur le métier de M. Jacquard , puis- qu'il ne s’agit que de changer des bandes de carton, dont les trous se font promptement et facilement à l’aide d’un emporte-pièce ; aussi depuis deux ans que ce métier est connu , On en à établi plus de soixante dans la seule { 296 ) ville de Lyon : il y en a quelques-uns sur d’autres points de l'Empire; et, il y en auroit sans doute davantage , si l’on n’avoit mis des obstacles à ce que M. Jacquard en construisit pour d’autres fabricans que ceux de Lyon, A. ERRATA, IN°. 15. Pag, 255, ligne 19, fusible Zisez fissile, IN°. 16. Pag. 279, ligne 9, l’autre lisez l'auteur. L'abonnement ‘est de 14 fr.» franc de port ; et de 13 fr. pour Parts ; ches Mad. Vr, BERNARD, éditeur des Annales de Chimie, quai des Augusüns, n°. 25. Les Abonnés de la 2°, année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annalés de Chimie , qui feront l'acquisition du Système de Chimie, de Thomson, ou du Manuel d'un Cours de Chimie, jouiron d'une remise, Ils adresseront, pour cet effèt, directement et frane de port, à l'Editour, les demandes et l'argent, NOUVEAU BULLETIN A DESASCLENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Mars 18600. HISTOIRE NATURELLE B'O:T'A N° QUE: Sur le Brosimum Alicastrum de la. Jamaique; par M, LE TussAC. CrrT arbre avoitélé connu par Brown; mais il n’en avoit pas assez senti‘ni fait connoître la grande importance : il le désigna sous le nom générique de Brosimum, mot dérivé du grec qui signifie bon à manger. Les Anglais de la Jamaïque le nomment read nuts, qui signifie noix- pain , parce que ce fruit sert de nourriture aux pauvres blancs , lorsque le pain est cher. Il sert aussi de nourriture aux nègres , quand les vivres sont rares; ce qui arrive quelquefois par des: sécheresses de plusieurs mois, qui n'empêchent cependant pas les Brosimes de rapporter beaucoup. Ces fruits sont très-bons , soit grillés , soit bouillis : leur substance est farineuse et d’un goùt très-savoureux ; elle.n’a pas même l'inconvénient de surcharger l'estomac. Ce quil y a de bien important dans cet arbre, c’est qu'après que la récolie des fruits est faite, on coupe les sommités des branches, -qui sont très-garnies de feuilles, pour servir de nourriture aux bœufs, aux chevaux , aux muleis , aux moutons , et: même aux cochons , sans que cela nuise à la récolte des fruits pour l’année suivante. Ce fourrage est d'autant plus précieux, que cet arbre croît dans des cantons arides où les sécheresses, qui durent plusieurs mois , font périr toute autre espèce de fourrage. Ce précieux végétal} dont l'écorce est pleine d’un suc laïteux, semble pousser javec d'autant plus de vigueur qu'il fait plüs Secétipluschaud Tir YA) AN Le Brosims appartient à la famille des urticées , et il est très-voisie du figuier.}H se multiplie tres-fäcilement de boutures ou par marcoties ; son bois a peu de consistance, et son accroissement est tres-rapide. Tome I. N°. 18, 2°. Année, avec une planche n°. 5. 5G No. 18, ANNALES D£ BoTANIQUE: ( 2981) É CHIMIE. us Sur la combinaison des Substances gazeuses les unes aveë les autres; par M. GAY-LUusSAC. (Lu par extrait à la Société philomatique, le 31 décembre 1809.) M. Gay-Lussac a pour prineïpal objet dans ce Mémoire de prouver que les gaz se combinent entre eux, en volume, dans des rapports très-sim- les. En effet, d’après des expériences qu'il avoit faites en commun avec M. Humboldt, sur l'analyse de l'air atmosphérique , 100 parties de gaz oxigène saturent exactemeut 200 parties de gaz hydrogène ; c’est-à-dire, que le rapport de combinaison des deux guz est de 1 à 2. Ayant mélé les gaz fluorique (1), muriatique el carbonique avec le gaz ammoniaeal , . Gay-Lussac à trouvé que les deux premiers en saturoient un volume semblable au leur, en formant des sels neutres, mais que le dernier en absorboit le double, et qu'il en résultoit un sous-carbonate. On ne peut douter cependant que si, dans ce dernier cas, la saturation eût été complette, le gaz carbonique auroit également absorbé un volume de gaz ammoniacal semblable au sien. Il est remarquable de voir trois acides aussi différens neutraliser précisément le même volume de gaz ammoniacal ; de sorte qu'il est probable que si l’on pouvoit avoir à l’état gazeux tous.les acides, le même volume de chacun d’eux neu- traliseroit exactement un volume égal de gaz ammoniacal, ou de tout autre alcali supposé à l’état de gaz. Il seroit alors facile de détermi- ner les capacités des acides, car elles seroient entre elles en raison: in- verse des densités des gaz acides. Ft 8) D’après les expériences d’Amédée Berthollet, l’ammoniaque est coin- posée de rv0 parties en volume de gaz azote, et de 300 d’hydrogène. Lorsqu'on décompose l'acide sulfurique , où l’alun , par la chaleur, on. obtient 2 parues en volume de gaz acide sulfureux , et une de gaz oxigène qui représentent les élémens de l’acide sufurique. Si on euflamme un mélange de 100 parties de gaz oxisène et de 200 de gaz oxide de carbone provenant de la distillation de l’oxide de zinc et du charbon fortement calciné , les deux gaz sont détruits en totalité, etremplacés par 200 parties de gaz acide carbonique. M. Davy, en faisant l’analyse des diverses combinaisons de l'azote avee Foxigène a trouvé que , sur 100 parties en poids, (1) Le gaz fluorique ayoit été préparé en décomposant le fluate de chaux pur par l’acide boracique vitreux. ( 299 ) Azote. Oxigène: L'oxide d’azote est composé de 63.30 36.70 Gaz nitreux. su... 44.05 55.95 Acide nitrique.............. 29:50 70.50 En réduisant ces proportions en volumes, on trouve que Azote. Oxigène. L’oxide d’azote est composé de 100 49.5 Gaz nitreux..............+, 100 108.9 Acide nitrique....se...ssese 100 204.7 La première et la dernière de ces proportions difièrent peu de celles de 100 d'azote à 50 d’oxigène, et de 100 d’azote à 200 d'oxigène : il n’y a que la seconde qui s’écarte un peu de celle de 100 d'azote à 100 d’oxigène. Mais M. Gay-Lussac s’est assuré, en faisant l’analyse du gaz nitreux par la nouvelle substance retirée de la potasse, qu'il est exaclement composé de 100 parties en volume de gaz oxigène, et 100 de gaz azote. Ainsi les proportions en volume des combinaisons de l’azote avec l’oxigène , doivent être les suivantes : Azote. Oxigène. Gaz oxide d’azote..+ 100 50 js Gaz nitreux......... 100 100 Acide uitrique...... 100 200 D'après M. Chenevix, l'acide muriatique oxigéné est composé en poids de . 77.5 acide muriatique _ 22.5 oxigène en 100.0 Si l’on convertit ces quantités en volumes, en se servant de la pesan- teur spécifique du gaz muriatique donnée par M. Kirwan, on trouve que l'acide muriatique oxigéné est formé de 100,0 gaz muriatique 49.5 gaz oxigène ou, plus exactement, de 100 gaz muriatique ba gaz oxigène. Ainsi il est évident que les gaz, en agissant les uns sur les autres, L.0 “ ( 500 ) se combinent dans les rapports les plus simples. Lorsque la combi- naison se fait entre Île gaz oxigène et un autre gaz, le rapport est der à 1, de 1 à 2, ou de 2 à 1. Mais si ce sont deux corps combus- übles qui se combinent, comme le gaz azote et le gaz hydrogène, pour former l'ammoniaque , le rapport est de ‘1° à 3: est biéh important d'observer que , lorsqu'on considère les proportions en poids, on n’ob- serve aucun rapport simple entre les élémens d’une première combi- naison ; mais les gaz , dans telles proportions qu’ils puissent se combiner, donnent toujours lieu à des composés dont les’élémens sont entre eux dans des rapports très-simples. Cette singulière propriété des gaz dépend sans doute de leur état de: fluides élastiques, et 11 m'est pas indifférent d'indiquer les proportions des élémens gazeux d’une combinaison , par le volume ou par le poids. Un second objet du Mémoire de M. Gay-Lussac, est de faire voir que les contracuüions apparentes qu'éprouvent les gaz en se combinant, sè font ‘aussi dans des rapports très-simples avec le volume primitif des gaz, ou seulement avec celui de l’un d'eux. Ainsi, lorsqu'on combine 5o parties de gaz oxigène avec 100 de gaz oxide de carbone provenant de la distil- lation de l'oxide de zinc avec le charbon fortement calciné, on obtient 100 parlies de gaz acide carbonique. Par conséquent, la contraction apparente a été de 50, ou de tout le volume du gaz oxigène ajouté. On peut conclure de là la densité du gaz. oxide de carbone , en supposant connue celle de lacide carbonique: Elle est égale à celle de ce dernier, moins le poids de loxigène ajouté ; c’est-à-dire, qu'elle est à celle de Pair ?? 1 © 1,054 : Cruikshanks a trouvé ce rapport de x à 1,045. On sait dailleurs qu'un volume donné de gaz oxigène produit un volume égal de gaz acide carbonique : d’où il suit que le gaz oxigène, en formant le gaz oxide de carbone, double de volume; et que le gaz acide carbo- nique , en passant sur du charbon rouge:, double aussi de volume. En partant de la composition de l'acide sulfunique, 100 de soufre et 158 d’oxigène , donnée par MM. Klaproth, Bucholz et Richter, et en admettant aussi, d’après les expériences de M. Gay-Lussac , que l'acide sulfurique est composé de 100 de gaz sulfureux et de 5o de gaz oxigène , on trouve qu'un volume donné de gaz oxigène produit un volume précisé- ment égal d'acide sulfureux; c’esi-à-dire, que la contraction apparente, en supposant le soufre gazeux au moment de sa combinarson ave l’oxigène , seroit de tout le volume de la vapeur du soufre. Et comme il suflit d'ajouter 5o d’oxigène, à r00 d’acide sulfureux, pour reformer l'acide sulfurique , il s'ensuit que l'acide sulfureux est composé en poids de 100.0 soufre 138 — — 92 oxigène. D eat à ( 301) La densité du gaz muriatique oxigéné est, d’après MM. Gay-Lussac et Thenard, de 2,470, celle de Fair étant 1. Or, si on suppose qu'à la densité du gaz muriatique on ajoute la moitié de celle du gaz oxigène ( puisque lacide muriatique oxigéné est composé de 100 de gaz muria- tique et de 5o de gaz oxigène), on trouve 2,480 pour la densité du gaz muriatique oxigéné : d’où 1l résulte que la contracüon apparente est de tout le volume du gaz oxigène ajouté. Mie n M. Gay-Lussac prouve de même, et par des expériences directes , que la contraction apparente des élémens du gaz oxide d'azote est de tout le volume du gaz oxigène ajouté. Mais dans le gaz nitreux , la contraction de volume est nulle; car sa densité calculée dans cette hypothèse est précisément la même que celle trouvée par l’expérience. Le gaz ammoniacal est composé en volume de 3 parues de gaz hydro- gène ét de 1 de gaz azote. Si on suppose que la contraction soit de la moitié du volume total, ou du double -de l'azote, on trouve que sa densité est 0,594, et l'expérience donne 0,506. La densité de la vapeur aqueuse est à celle de l'air, d’après Saussure, comme 10 est à 14; mais cette densité est un peu trop forte, d’après les nouvelles expériences de M. Tralles, et même d'après celles de M. Watt; car ce dernier avoit trouvé qu'un pouce cube d'eau, en pre- nant l’état élastique, occupoit un pied cube, c’est-à-dire, devenoit 1728 fois plus grand. Or, d’après Saussure on ne trouve, au lieu de ce dernier nombre, aue 1488. Mais si l'on admet que la contraction ‘apparente des deux gaz oxigène et hydrogène soit de tout le volume du premier, on trouve que la densité de la vapeur est, à celle de Fair, comme 10 est à 16; et par suite que l’eau, en prenant l’état élastique, occupe un volume 1700,6 fois plus grand. D'ailleurs la réfracuon de air humide , calculée d’après cette nouvelle densité de la vapeur aqueuse , s'accorde mieux avec celle observée directement. D’après ces divers exemples, M. Gay-Lussac conclut que la contraction apparente qu'éprouvent deux gaz en se:combinant, est toujours en rapport simple avec le volume des deux gaz, ou plutôt avec celui de lun d'eux. Il fait ensuite remarquer que la contraction apparente n’in- dique point la contraction réelle qu'ont éprouvée les élémens en se combinant ; et il cite plusieurs exemples dans lesquels la contraction apparente est nulle, et d’autres dans lesquels, au contraire, il y à dilatation , quoique la combinaison des élémens soit très-forte. M. Gay- Lussac a terminé son Mémoire par des considérations qui ne sont pas susceptibles d'extrait, et: que l'étendue de ce journal ne permet pas de rapporter. { 3o ) Exirait d'un mémoire sur les _Acides mMurialique et muria= Mique oxigéné; par MM. THENARD et GAY-LUSSAC. : ( Lu à l'Institut le 27 février 1809.) Nous ne pouvons faire aujourd’hui l'analyse de ce mémoire qui est . fort étendu , et nous nous contenterons d’en faire connoître Îes prin- cipaux résuliats. - 10, Le gaz muriatique contient 2 de son poids d’eau, et dans celte quantité , il y-a assez d’oxigène pour oxider autant de métal que l'acide peut en dissoudre. 2°. Le gaz muriatique oxigéné pèse 2,47 fois plus que l'air, I conuent la moitié de son volume de gaz oxigène , et toute l’eau qu'il peut former avec l’hydrogène est retenue par l’acide muriatique qu'il renferme. Si l'on calcule sa quantité on trouve qu’elle fait encore précisément le = du poids de ce dernier acide. 5°. Le gaz muriatique oxigéné sec forme avec les sulfures métalliques des muriates , et la nouvelle substance découverte par M. Thomson. 4°. Ce même gaz ne peut pas être décomposé par les sulfites secs, et 1l l’est de suite s'ils sont légerement humides. 5°. Le gaz muriatique oxigéné n’est point décompasé par le carbone: à ‘une très-forte température rouge, et ce n'est que par l'hydrogène que retient le charbon qu'il peut être converti en gaz muriatique. 6°. Le charbon et même la plombagine fortement calcinés contiennent encore un peu d'hydrogène. 7°. Le gaz muriatique ordimaire n’éprouve point d’aliération en le faisant passer sur du charbon rouge. LITE 8°. Les gaz sulfureux, oxide de carbone , oxide d’azote et même le gaz nitreux ne décomposent pas le gaz muriatique oxigéné, quand ils sont très-secs ; au moyen de l’eau, ils le décomposent promptement. o°. Le gaz muriatique oxigéné est décomposé par l’eau et la chaleur seules , même un peu au-dessous .de la température rouge. | 100. Un mélange à volume égal, de ce gaz et de gaz hydrogène s’enflamme à une température de 125. 110. Toutes les fois que la lumière agit sur les corps inorganisés, et qu'elle est absorbée , ses effets sont les mêmes que ceux de la chaleur. 12°, Dans un grand nombre de circonstances dans lesquelles on observe que deux gaz bien mélangés se combinent lentement, comme Je gaz muriatique oxigéné et le gaz hydrogène , c'est la lumière qui ( 303 } ést la cause de leur combinaison. Comme elle ne pénètre que succes- sivement le mélange gazeux , et qu’elle agit par une très-petite masse, ses effets sont successifs, mais d’autant plus prompis qu'elle a plus d'intensité ; dans l'obscurité complete , il n’y auroit aucun effet produit. 15°. Le gaz hydrogène et le gaz oléfiant, mêlés chacun séparément, à volume égal, avec le gaz muriatique oxigéné s’enflamment avec déton- nation aussitôt qu'ils sont exposés à la lumière directe du soieïl. 14°. Le gaz muriatique oxigéné ne peut être décomposé que par les métaux avec lesquels il forme des muriates, ou par la chaleur et l'eau avec laquelle il reproduit le gaz muriatique ordinaire, ou par l'hydro- gène et les substances qui en contiennent. Dans toute autre circons- tance dans laquelle il ne se forme pas d’eau qui puisse se combiner avec le gaz muriatique, le gaz muriatique oxigéné n’est pas décomposé,. 150. Le carbone ne décompose pas le muriate d'argent, à quelque température qu’on les expose l’un et l’autre; Îe contraire a lieu lors- . Qu'il est combiné avec lhydrogène. 16°. Un mélange de carbone et de muriate d'argent qui ne peut être décomposé par la chaleur, l’est aussitôt qu'il est-traversé par un courant de vapeur d’eau. 17°. Les muriates d'argent, de barite et de soude ne peuvent ètre décomposés à une très-forte chaleur par lacide boracique vitrifié ; mais ils perdent complettement leur acide ; aussitôt qu'on fait passer de la vapeur sur les mélanges de muriates et d’acide boracique. 180. Le muriate de soude est décomposé par le sable et Palumine, à une température rouge, au moyen de l’eau , et il en est de même de presque tous les muriates. 19°. Lé gaz muriatique ne peut pa: étre obtenu seul sans eau, car elle est absolument nécessaire à son élat gazeux. MATHÉMATIQUES. Sur la double réfraction de la lumière dans les cristaux diaphanes ; par M. LAPLACE. La lumière, en passant de l'air dans un milieu diaphane non cris- tallisé, se réfracte de manière que les sinus de réfraction et d'incidence sont constamment dans le même rapport ; mais lorsqu'elle traverse fa lupari des cristaux diaphanes, elle présente un singulier phénomène, qui fut d’abord observé dans le cristal d'Islande, où 1l est très-sensible. Un rayon lumineux qui tombe perpendiculairement sur une des faces InsTrr. FAT 30 Janv. 1806 ( 304) naturelles de ce cristal, se divise en deux parties : l’une traverse le à cristal sans changer de direction; l’autre s’en écarte dans un plan paral- itie au plan mené perpendiculairement à la face, par l'axe du cristal, c'est-à-dire, par la ligne qui joint les sommets de ses deux angles solides obtus. Cette division du rayon a généralement lieu relativement à une face quelconque naturelle ou artificielle , et quel que soit l'anglé d'incidence : une partie suit la doi de la réfraction ordinaire ; autre parue suit une loi de réfraction extraordinaire reconnue par Hinyghens, et qui, considérée comme un résultat de l’expérience,, peut être mise au rang des plus belles découvertes de ce rare génie. Il y fut conduit par la manière dont il envisageoit la propagation de la lumière qu'il supposoit formée par les ondulations d’un fluide éthéré. Dans les mulieux diaphanes ordinaires, la vitesse de ces ondes étoit, suivaut lui, plus peute que dans le vide, et:la même dans tous les sens. Mais il imaginoit dans le cristal d’islande deux espèces d’ondu- lations : dans l’une, la vitesse étoit la même suivant toutes les direcuons, comme dans. les milieux ordinaires ; dans l’autre, cette vitesse étoit variable, et représentée par les rayons d’un ellipsoïde de révolution applau, dont le centre seroit au point d'incidence du rayon lumineux sur la face du cristal, et dont l’axe seroit parallèle à l'axe du cristal: Huyghens avoit encore reconnu que, pour satisfaire à l'expérience , il faHoit représenter la vitesse des ondulations relatives à la réfraction ordinaire ;. par le dem petit axe de l’ellipsoïde ; ce qui lie d’une manière très-remarquable, les deux réfractions ordinaire etextraordinaire. Ce grand'géomètre n’assignoit point la cause de cette variété d’ondulations ; et le singulier phénomène qu'offre la lumière en passant d’un cristal dans un autre, et dont nous parlerons à la fin de ce Mémoire , est inexplicable dans:son hypothèse. Cela joint aux. grandes difficultés que présente ia théorie des ondes de lumière, a fait rejetter par Newton et la plupart des physiciens qui l’ont suivi, la loi dé réfraction qu'Huyghens y avoit attachée. Mais M. Malus ayant prouvé par un grand nombre d'expériences 1rès- précises , l'exactitude de cette loi; on doit la séparer entièrement des hypothèses qui l'ont fait découvrir. Il seroit bien intéressant de la rapporter , ainsi que Newton l’a fait à lésard. de. la réfraction ordi- naire, à des forces attractives ou répulsives , dont l’action n’est sensible qu’à des distances insensibles. ‘Il est en effet très-vraisemblable qu’elle en dépend , et je m'en suis assuré par les considérations suivantes. Le principe de la momdre action a généralement lieu dans le mou- vement d'un point soumis à ce genre de forces. En appliquant ce prin- cipe à la lumière , on peut faire abstraction, de la courbe insensible qu'elle décrit dans son passage du vide dans un milieu diaphane, et supposer sa vitesse constante, lorsqu'elle y a pénétré d’une quantité sensible. Le principe de la moimdre action se réduit donc alors à ce | ( 305 } ue da famière parvient d'un point pris au-dehors, à un point pris dans d'intérieur du cristal, de manière que si l’on ajoute le produit de la droite qu’elle décrit au-dehors , par sa vitesse primitive, au produit de la droite qu’elle décrit au-dedans, par sa vitesse correspondante, la somme soit un ”rinémum. Ce principe donne toujours la vitesse de la lumière dans un milieu diaphane, lorsque la loi de la réfraction est connue; et réciproquement il donne cette loi, quand on connoît la vitesse. Mais une condition à remplir dans le cas de la réfraction extraor- ainaire , est que la vitesse du rayon lumineux dans le cristal soit indé- pendante de la manière dont il y est entré, et ne dépende que de sa posilion par rapport à l'axe du cristal, c’est-à-dire, de l'angle que ce rayon forme avec une ligne parallèle à l’axe. En effet, si l’on imagine une face aruficielle perpendiculaire à l’axe , tous les rayons intérieurs extraor- dinaires également imclinés à cet axe, le seront également à Ja face, et seront évidemment soumis aux mêmes forces au sortir du cristal : tous reprendront leur vitesse primitive dans le vide; la vitesse dans l'intérieur - est donc pour tous la même. J'ai reconnu que la loi de réfraction extraordinaire donnée par Huyghens, satisfait à cette condi- tion ainsi qu'au principe de la moindre action ; ce qui ne laisse aucun lieu de douter qu'elle est: due à des forces attractives et répuisives , dont l’acuon n’est sensible qu’à des distances insensibles. Jusqu’alors on ne pouvoit la considérer que comme étant approchée dans des limites moindres que les erreurs inévitables de l’expérience ; maintenant on doit la considérer comme une loi rigoureuse. Une donnée précieuse pour découvrir la nature des forces qui la produisent, est l’expression de la vitesse, à laquelle l'analyse nv’a conduit, et que je trouve égale à une fraction dont le numérateur est Punité, et dont le dénominateur est le rayon de l’ellipsoïde précédent , suivant lequel la lumiere se dirige, la vitesse dans le vide étant prise pour unité. Je fais voir que la vitesse du rayon ordinaire est l'unité divisée par le demi-axe de révolution de l’ellipsoïde ; et par ce moyen, la liaison très-remarquable qu'Huyghens avoit trouvée par l'expérience, entre les deux réfractions ordinaire et extraordinaire dans le cristal, est dé- montrée a priori, Comme un résultat nécessaire de la loi de la réfrac- tion extraordinaire. La vitesse du rayon ordinaire dans le cristal est donc toujours plus grande que celle du rayon extraordinaire, la diffé- rence des, carrés des deux vitesses étant proportionnelle au carré du sinus de l’angle que l'axe forme avec ce dernier rayon. Suivant Huyghens, la vitesse du rayon extraordinaire dans le cristal est exprimée par le rayon même de l’ellipsoïde ; son hypothèse ne satisfait donc point au principe de la moindre acuüon; mais il est remarquable qu'elle satisfasse au principe de Fermat, qui consiste en ce que la lumière parvient d'un point donné au- debors du cristal, à un point pris dans son Tome I, - N°. 18, 2°. Année, avec une planche n°. 5. 40 ( 306 ) intérieur, dans le moins de tems possible ; car il est facile de voir que ce principe revient à celui de la moindre action, en y renversant l’ex- pression de la vitesse. Ainsi l’on peut déduire également de ces deux principes, la loi de réfraction donnée par Huyghens. Au reste, cette identité des lois de réfraction, déduites de la manière dont Huyghens envisageoit la réfraction de la.lumière , avec celles que donne le principe de la moindre action, a lieu généralement, quel que soit le sphéroïde dont les rayons, suivant lui, expriment la vitesse de la lumière dans l'intérieur du cristal; ce que je démontre très-simplement de la manitre suivante. ti . Huyghens considere un rayon (vo. fig. 8) RC’, tombant sur une facenatu- relle ou artificielle ÆFEX du cristal d'Islande. En menantun plan CO per- pendicalairement à ce rayon , et prenant OK parallele à CR pour repré- senter la vitesse de la lumiere dans le vide, il suppose que tous les points Coo'O de Fonde lumineuse parviennent en même tems et suivant des directions parallèles , au plan A7z1, qu'il détermine de cette manière. Â4FED est un ellipsoïde de révolution dont C est de centre, et CD le demi-axe de révolution, et dont les rayons représentent ; suivant Hüyghens, les vitesses respectives de la lumière qui suit leurs directions. Il mène par le rayon RAC un plan perpendiculaire à la face, et qui la coupe Suivant la droite BCK ; et par le point À, il mène dans le plan de la face, XT perpendiculairement à AC. Enfin, par ATil mène un plan ÆÂZ, qui touche l’ellipsoïde en Z. CI est, suivant lui, la direction du rayon réfracté. En effet, il est aisé de voir que dans cette construction, un point quelconque o de l’onde lumineuse-parvient en £, suivant la ligne brisée oci, dans le même tems que ,© parvient en X. CI représentant la vitesse du rayon réfracté, la droite C'est parcourue dans le même tems que la droite OK. Nous prendrons ce tems pour ‘unité des tems, et OX pour unité d'espace. Le point o par- vient.en c dans un tems proportionnel à oc, et par conséquent égal Cc $ fl DELA ER É F Ïl parvient de c en à dans l’intérieur du cristal, dans un tems à Tr KC | égal au tems que la lumière emploie à parvenir de C en T, muluplié Kc Kc par > Ci par conséquent sen à Fc: Ce AC 3 point o met à parvenir em £. Prenons o!c! infiniment près de oc, et parallèle à cette ligne; le point o! parviendra en daus une unité de tems. Tirons les droites c'o: et cé, et supposons que le point o parvienne en #, suivant la ligne brisée o clé. c'ol étant perpendiculaire à CO, la droite c/o peut être cé étant parallele à CI. En ajoutant ce tems à on aura l'unité pour le tems que le (Son) supposée égale à c'o’, et les tems employés à les parcourir peuvent étre supposés égaux. De plus, le tems employé à parcourir c'£ peut être supposé égal au tems employé à parcourir c'#’, parce que le plan ÆI touchant en z le sphéroïde semblable au sphéroïde 4FED , dont le centre est en c/, et dont les dimensions sont diminuées dans la raison de Æc! à AC, les deux points z et ? peuvent être supposés à la surface de ce sphéroïde. Selon Huyghens, les vitesses suivant c/# et c/£! sont proportuonnelles à. ces lignes ; les tems employés à les parcourir sont donc égaux. Ainsi le tems de la transmission de la lumière, suivant Ja digne brisée o c'£, est égal à l'unité, comme suivant la ligne brisée o ci: la différentielle de ces deux tems est donc nulle; ce qui est le principe de F'ermat. | I est clair que ce raisonnement a généralement lieu, quelle que soit la nature du sphéroïde et la position des points c et c/ sur la face du cristal, et quand même ils ne seroient pas sur la droite CÆ, pourvu qu’ils, en soient infiniment près. En renversant l'expression de la vitesse, le principe de Fermat donne celui de la momdre action. Les lois de réfraction qui résultent des hypothèses d'Huyghens sont donc généralement conformes à ce der- nier principe ; et c’est la raison pour laquelle ces hypothèses , quoique fautives , représentent la nature. : FEABRS ei Si l’on nomme b le demi-axe de révolution de l’ellipsoïide d'Huyghens, a son demi grand axe, # la vitesse d’un rayon de lumière dans l’inté- rieur du cristal, et Ÿ”V'angle que fait sa direction avec l'axe, le rayon de l’ellipsoïde sera Ë ab V æ — (a—b:). sin? . A Ainsi la vitesse # devant être , par le principe de la moindre action, égale à l'unité divisée par ce rayon, on aura 1 x ï 4: Fe CHE Ceute vitesse est la plus petite, lorsque le rayon de lumière est per- 4 D : pendiculaire à l'axe du cristal, et alors elle devient _ Elle est la plus grande , lorsqu'elle est parallèle à cet. axe; et alors'elle est égale » 1 LÉ e à F NE Huyghens a reconnu par l'expérience, que & est le rapport. du sinus de réfraction au sinus d'incidence, dans la réfraction ordinaire du cristal d'Islande. Ce résultat très-remarquable, qui lie entre elles (58). . | les. deux réfractions ordinaire et extraordinaire , est uné suite néces= saire de ce que les modifications qui disunguent le rayon ordinaire du rayon extraordinaire ne sont point absolues , mais qu’elles sont unique= ment relatives à la position du rayon par rapport à l'axe du cristal. Pour le faire voir , rappelons le singulier phénomène que la: lunuère’ présente après son passage à travers un cristal. En passant dans un cristal, la lumière se divise en: deux faisceaux: l'un ordinaire et l’autre extraordinaire, et chacun d’eux sort du cristal sans se diviser. Si l’on conçoit un second cristal. placé au-dessous du premier, dans une situation entiérément semblable , ‘alors le rayon: ordinaire sera rompu ordinairement en passant dans le. second cristal:,- et le rayon extraordinaire sera rompu extraordinairement. Cela aura lieu généralement si les sections principales des deux faces opposées, sont parallèles. On nomme Section principale d'une face la section du cristal... per un plan perpendiculaire à. cette face , et passant par l'axe du: cristal: ais si les sections principales sont perpendiculaires entre elles, alors: le rayon ordinaire sera rompu extraordinairement en passant dans le se- cond cristal, et le rayon extraordinaire sera rompu ordinairement. Dans les: positions intermédiaires , chaque rayon sc partagera eu. deux autres à son entrée dans le secoñd cristal. Concevons waïntenant que l’on présente un rayon rompu ordinairement par un premier eristal , perpeudiculairement à un second cristal coupé par un plan perpendiculaire à son axe; 1l est clair qu’une inclinaison infiniment petite de l'axe sur. la face d'incidence, suffit pour changer ce rayon en rayon extraordinaire. Or, cette inclinaison ne peut qu’altérer infiniment peu l’action du cristal, et par conséquent la vitesse du rayon dans son intérieur; cette vitesse est donc alors celle du rayon extraordinaire, et par conséquent elle est égale à —… ce qui revient au résultat d'Huyghens; car on sait que la vitesse de la lumière dans les milieux diaphanes ordi- aires exprime le rapport des sinus d'incidence et de réfraction, sa vitesse dans le vide étant prise pour unité. 3 _ Le principe de la moindre actioh peut servir encore à déterminer les lois de la réflexion de la lumière; car quoique Ja nature de la _ force qui fait rejaillir la-lumière à la surface des corps soit inconnue, cependant on peut la considérer comme une forcé répulsive qui rend en sens contraire à la lumière, la vîtesse qu’elle lui fait perdre , de même que l'élasticité restitue aux corps en sens contraire, la vitesse qu’elle détruit. Or, on sait que dans ce cas, le principe de la moindre action subsiste toujours, A l'égard d’un rayon lumineux , soit ordinaire, soil extraordinaire ,ré- fléchi par la surface extérieure d’un corps , ce principe se réduit à ce que la lumière parvient d'un point à un autre, par le chemin le plus court de lous ceux qui rencontrent la surface. En effet, la vitesse de Ja HU ( 509 ) läamitre réfléchie est la même que celle de la lumière directe ; et l'on peut établir en principe général, que lorsqu'un rayon lumineux , après avoir éprouvé l’action de tant de forces que l’on voudra, revient dans le vide , il y reprend sa vitesse primitive. La eondüion du chemin le plus court donne l'égalité des angles de réflexion et d'incidence ; dans un plan perpendiculaire à la surface, ainsi que Ptolémée l’avoit déja remarqué. C'est la loi générale de la réflexion à la surface extérieure des corps. Mais lorsque lalumière, en entrant dans un cristal , s’est divisée en rayons ordinaire et extraordinaire , une partie de ces rayons est réfléchie par Ha surface intérieure à leur sortie du cristal. En se réfléchissant, chaque rayon, soit ordinaire, soit extraordinaire , se divise en deux autres ; én sorte qu'un rayon solaire, en pénétrant das de cristal , forme par sa réflexion partielle, &la surface de sortie , quatre faisceaux distincts dont nous allons déterminer la direction. Supposons d’abord les surfaces d’entrée et de sortie, que nous nom- merons première et seconde face, parallèles; donnons au cristal une épaisseur insensible , et cependant plus grande que la somme des rayons des sphères d'activité des deux faces. Dans ce cas on prouvera , par le raisonnement qui précède , que les quatre faisceaux réfléchis n’en for- meront sensiblement qu’un seul, situé dans le plan d'incidence du rayon générateur, et formant avec la première face, l'angle de réflexion: égal à l'angle d'incidence. Restituons maintenant au cristal son épais- seur ; il est clair que dans ce cas, les faisceaux réfléchis après leur sortie par la première face prendront des directions parallèles à celles qu'ils “avoïent prises dans le premier cas : ces. faisceaux seront donc paral- _Aèles entre eux et au plan d’incidence du rayon géuérateur ; seulement, au lieu d’être sensiblement confondus, comme dans le premier cas, ls séront séparés par des distances d’autant plus grandes , que le cristal aura: plus d'épaisseur, LAS : - Maintenant, si l’on considère un rayon quelconque intérieur sortant en partie par la seconde face , et en partie réfléchi par elle en deux faisceaux, le rayon sorti sera parallèle au rayon générateur; car la Jumière, en sortant du cristal, doit prendre une direction parallèle à celle qu’elle avoit en yÿ entrant, puisque les deux faces d’entrée et de sortie étant supposéés parallèles, elle éprouve cn sortant l’action des mêmes forces qu'elle avoit éprouvées en entrant, mais en sens con- “traire. Concevons par la direction du rayon sorti, un plan perpen- diculaire à la seconde face; et dans ce plan, imaginons au-dehors du: cristal une droite passant par le point de sortie, et formant avec la perpendiculaire à la face, mais du côté opposé à la direction du rayon sorti, le même angle que cétte direction; enfin, concevons un rayon solaire entrant suivant cette droite dans le cristal. Ce rayon se partagera à son entrée, en deux autres qui , au sortir du cristal par la première * : : à (1370 ) face, prendront des directions parallèles au rayon solaire avant son entrée par la seconde face : elles seront visiblement parallèles aux direc: ons des deux faisceaux réfléchis; ce qui ne peut avoir lieu qu'autant que les deux rayons dans lesquels se divise le rayon solaire en entrant par la seconde face:, se confondent respectivement dans l’intérieur du cris- tal avec les directions des deux faisceaux réfléchis. Or, la loi d'Huyghens donne les directions des rayons dans lesquels le raÿon solaire se divise ; elle dunnera donc aussi celles des deux faisceaux réfléchis dans l’intérieur du cristal, Si les deux faces du cristal ne sont pas parallèles, on aura par la même loi les directions des deux rayons dans lesquels le rayon géné- rateur se divise en pélétrant par la première face: on aura ensuite, par cette loi, les directions de chacun de ces rayons à leur sortie par l& seconde face: ensuite, la construction précédente donnera les directions dans l’intérieur , des quatre faisceaux réfléchis par cette face : enfin , par la loi d'Huyghens, on concluera leurs directions au sortir du cristal par la première face. On aura donc ainsi tous les phénomènes de la réflexion de la lumière par les surfaces des cristaux diaphanes. M. Malus a le premier reconnu ces lois de refléxion de la lumière, et il les a confirmées , par un grand nombre d'expériences. Leur accord'avec le résultat du principe de la moindre action , achève de démontrer que tous ces phénomènes sont dus à l’action de forces attractives et répulsives: ARTS MÉCANIQUES. Description. d'une machine inventée par M. BoCH fils ; propriétaire de la manufacture de fayence de Sept-Fon- taines, près Luxembours , pour mesurer la cohésion et la flexibilité de la fayence, de la porcelaine , et en général des corps qui peuvent être soumis à son action. LA cohésion des corps est naturellement mesurée par la pression sous laquelle ils se rompent, on en peut avoir la valeur en unité de poids, et comme la cohésion paroît un eflet de l’attraction uuiverselle, qui est une force de la nature de celles qu'on nomme accélératrices, 1l s'ensuit nécessairement que quelque ténacité qu'ils offrent, il y a toujours- une pression finie capable de les rompre. La flexibilité des corps est également susceptible de mesure; elle est déterminée par la, quantité dont ils plient avant de se rompre. Il suit de là quil est d'autant plus difficile de casser un corps qu'il a plus de cohésion et de flexibilité. Il est même aisé de démontrer que dans l'hypothèse où le rapport de la pression qui fait rompre le corps à une pression moindre , est une fonction quelconque, mais toujours la même du rapport des quantités dont ces pressions écartent le point auquel elles La U3vr) sont appliquées de la place qu’il occupoit avant leur action, la difficulté de le briser est proportionnelle au produit de la cohésion et de la flexibilité. Hest donc important de déterminer ces deux élémens pour connoître la résis- tance que les corps peuvent opposer aux causes capables d’en séparer les parties. La machine de M. Boch est destinée à cette double déter- minauon. Elle est composée d’un pied BC auquel est suspendu au point D un ressort en fer à cheval qu'on voit de côté en DEG (fig. 2), et de face en EDF ( fig. 1). Ses branches DE, DF portent à leurs extré- mités inférieures Æ , F", deux potences EX, FX, entre lesquelles, dans l'intervalle L (fig. 5), passe une lame de cuivre 1P, représentée à part (fig. 4). Cette lame descend librement entre elles, à mesure que les deux branches du ressort se rapprochent, et eu agrandissant par là l'intervalle Z permettent à une portion plus large de la partie MIN, taillée inférieurement en coin, de passer dans cet intervalle. Le frotte- ment s’opposant à ce que cette lame remonte quand la pression cesse, elle empèche alors ces deux branches de s’écarter de nouveau , et on voit quelle a été la pression, au moyen des divisions marquées sur la partie graduée QP de la même lame. Ces divisions trouvées en com- primant le ressort, avec des poids déterminés, marquent chacune le poids qui rapproche suffisamment les deux branches du ressort EDF, pour que la lame IP descende de la quantité marquée par cette division. Le ressort suspendu en D peut tourner librement autour de ce point, sans se @ontracter ni se dilater , et entraîne dans ce mouvements, au moyen d’une pièce de renvoi TS , fixée à la branche DE, une aiguille RU , représentée séparément dans la fig. 5; mobile autour du poimt R, et dont l'extrémité U porte un peut crochet X (fig. 2), qui marque sur le sommet CF (fig. 1) du pied les espaces parcourus par le ressort dans ses oscillations autour du point 2, sur des divi- sions décuples des espaces réellement parcourus , et que l’on voit dessi- nées à part. (fig..7 ). - Au pied-de la machine est fixée, à l’aide de la vis de pression a, une pièce ZW qui l'embrasse , et à laquelle s'adapte, an moyen d’une autre vis de pression b, et. d’une petite pièce d mobile dans ZYF, le morceau de fayence ou de porcelaine dont on voit la tranche en ef. Pour faire usage de cette machine, on élève la lame ZP afin d'ouvrir les branches du ressort autant qu’elles en sont susceptibles, on place le morceau de fayence ou de porcelaine , comme on le voit en e/,-et on J'assujettit-à l'aide de la vis de pression b, on applique contre lui l'extrémité Æ du ressort , sans qu’elle y appuie assez fortement pour qu'il commence à fléchir,, on place pendant qu'on uent le ressort dans cetie position l'extrémité de l'aiguille mobile RU sur le zéro de la division marquée de C en F7, on fait tourner la vis Ÿ jusqu'à ce qu’elle s'appuie contre l’autre extrémité F du ressort que l'on peut alors aban- (CCE NS donner à lui-même sans déranger l'aiguille RU, et en continuant “e tourner lentement la vis Ÿ, il arrive si fois , et que les deux branches du ressort se rapprochent l'une de lPautre, et que la branche DE qui s'appuie contre la porcelaine s’avance à mesure qu’elle plie. On sarréte au. moment où celle-ci se rompt, et tout restant dans la position où ilse trouve. à cet instant, on voit sur la partie graduée de la lame ZP, de combien se sont 'rapprochées les deux branches du ressort, et par conséquent la quantité de la pression que le morceau de porcelaine a supportée, et sur les divisions marquées de C en #7 de combien l'aiguille RU s'est avancée , et par conséquent de combien il a cédé à cette pression : deux choses que l’auteur de cet instrument s’étoit proposé de déterminer en une seule et même opération. Pour s'assurer des dimensions , tant en lar- geur qu’en épaisseur des morceaux de fayence ou de porcelaine , ordi: nairement parallélépipèdes, qu'on soumet à ces sortes d'expériences, on a placé sur le pied de l'instrument une aiguille qu'on voit en g (fig. 4). Elle est mobile autour du point À, et terminée en g par le talon Ag, on place alternativement les dimensions du parallélépipède qu'on veut mesurer, entre ce talon et une goupille représentée sépa- rément en g (fig. 6), et qui s'adapte dans des trous correspondans à chacune des divisions de l'échelle 7p tracée sur le pied de Finstru- ment. Les subdivisions de cette échelle se reconnoïssent plus facile- ment sur l'arc /m que parcourt l'extrémité 4 de l'aiguille, et où Farc corréspondant à une division de l'échelle »p, est divisée en dixièmes , subdivisés chacun èn quatre quarantièmes. L'espace est assez grand. pour qu’on ait pu, sans confusion, se servir d’une subdivision en cin- …quantièmes ou même en centièmes , ce qui auroit été plus commode pour les calculs qu'on peut être dans le cas de faire pour rendre com- parables des expériences faites sur des morceaux de dimensions diffé- rentes. Il est aisé de voir par la description précédente, que l’auteur de cet instrument a complettement atteint le but qu'il s’étoit proposé , et qu'il seroit à desirer qn'on multipliât les expériences de ce genre sur diverses substances, et particulièrement sur des parallélépipèdes de même dimension , faits de tous les minéraux et métaux cassans, dont les physiciens verrdient avec plaisir la cohésion et la flexibilité exac- tement déterminées. L'abonnement est de 14 fr., franc de port ; et de 13 fr. pour Paris; chez Mad. Ve. BERNARD , éditeur des Annales de Chimie, quai des Augustins, n°. 25. Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie , qué feront l'acquisition du Systême de Chimie , de Thomson, ou du Manuel d’un Cours de Chimie, ,jouëront d'une remise. Ils adresseront, pour cet effet, directement*et frang de port, à l'Éditcur , les demandes et l'argent. NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, + PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Avril 1800. —— “TR CD HISTOIRE NATURELLE. ZLOOLOGIE. Observations sur le Pygareue et l'Orfraye, par M. FRÉDÉRIC CUVIER. Ces observations ont pour objet les changemens de couleurs que l’Or- fraye (falco ossifragus) et le Pygargue (falco pygargus) éprouvent avec l'âge; et, d’après leurs résultats, l’auteur cherche à appliquer plus jus- tement qu'on ne l’avoit fait auparavant, les noms qu'Aristote et Pline donnent aux différentes espèces de nos aigles qu'ils connoïissoicent. Ces observations ont fait voir que l'Orfraye n’est que le jeune âge du Pygargue, et que les caractères qui sont propres à leur espèce, ne se rapportent point à ceux de lOssifragus et du Pysarous des an- ciens , comme on l’avoit dit, mais aux caracteres de l'aigle qu'ils ont nommé Plankos. F: Sur un nouveau genre de coquille nommée Panopée, par M. MÉNARD LE GROYE. L’aureur ayant trouvé dans le cabinet de M. Faujas une coquille fossile qu'il reconnut, par la charnière, devoir former un genre in- termédiaire entre les solens et les myes, figura cette coquille, nomma Panopée le nouveau genre qu’il en forma, et lui donna pour caractère dis- tinctif les particularités suivantes : « Coquille transverse, baillante inépale- ment aux deux bouts ; charnière semblable dans l’une ou dans l’autre valve, ayant une callosité ow grosse dent allongée, placée en avant et sur le corselet; décurrente sur le bord intéricur , relevée en arête mousse et saïllante postérieurement ; une dent cardinale conique un peu com- primée et arquée , et sur la valve droite une fossette dans laquelle s'engrène la dent de la valve opposée ; ligament extérieur, crochets peu protubérans , corselet large , deux impressions musculaires dans chaque valve situées vers les extrémités. » Alors M, Ménard supposoit déja que la coquille vivante figurée par Tom. I. No. 19, 2°. Année, avec deux tableaux. Â1 EST YvYy À N°. 19. SocièrE Puiomatiques Annales du Muséum d'Histoire naturelle, tom. IX, pag. 131; iom. XII, pag. 464. (314) Aldrovande et nommée Chama gl; cimeris, devoit entrer dans le-genre qu'il venoit d'établir. Ayant vérifié sa conjecture sur plusieurs individus deéette espèce , trouvés dans le Muséum de Turin, il en donne au- jourd'hui une description plus détaillée, et qui confirme en effet sa première supposition. À Voici les caractères principaux des deux espèces qui forment le genre Panopée. L'espèce fossile que l’auteur nomme Panopée de Faujas , est une coquille ovale allongée , à peine ouverte sur un des côtés , très-évasée de lautre; bombée, peu épaisse, lisse, avec des siries transverses peu profondes. L’espèce vivante nômmée Panopée d’Aldrovande , est baillante aux deux bouts; l'épaisseur des valves est très-forte, la couleur générale est blanchâtre; quelquefois, et apparemment dans les individus frais , on voit à l'extérieur un fond de couleur de corne claire , avec des traits brunâtres qui suivent les stries. F. CV. BOTANIQUE. Extrait de trois Mémoires lus à la première classe de l'Ins- titut, sur l'histoire des plantes Orchidées des iles australes d'Afrique; par AUBERT DU PETIT-THOUARS. M. Du Perir-Taouars , en arrivant à l’ile-Ge-France, fut frappé de la singularité des Plantes de la Famille des Orchidées qu'il y rencontra. Voyant qu'elles se défiguroïent totalement par la dessieation , il entreprit de dessiner toutes celles qu'il observa, et d’en faire des descripuons compleues sur les individus vivans. Passant successivement aux iles de Bourbon et de Madagascar, 1l en recueillit de cette manière quatre- vingt-trois Espèces. 11 ne tarda pas à s’appercevoir qu’elles ne pouvoient entrer dans les dix à onze Genres établis par Linnée et ses successeurs, les seuls connus alors, sans entrainer beaucoup de disparates. Profitant alors de la circonstance où il se trouvoit, celle d'être privé de toutes communications avec ceux qui soccupoient des sciences , ïl abandonna tous les sentiers batius jusqu'alôrs, et dressa un tableau synoptique dans lequel il rangea toutes ses Espèces. Il ne consulta pour sa rédaction que la nature. Il en résulta trois divisions primaires ou Sections , et vinot-une secondaires ou Genres. Il les désigna d’abord par des lettres disposées dans l’ordre alphabétique; mais 1l falloit leur donner des noms plus distincts. Pour cela, réfléchissant que la Famille dont ces Plantes faisoient partie étoit tellement circonscrite , qu'il n'y avoit pas d'apparence qu’elle se mélât avec d’autres, il jugea qu'il pouvoit être avantageux que les noms qu'il imagincroit fussent tels qu'ils pussent tout de suite rappeler cette Famille ; ce fut en leur donnant la même terminaison, celle d’'Orchis. Un premier membre, significatif ( 515 ) ou non, distinguoit ces noms entre eux. Il avoit déja suivi le méme procédé dans un travail très-étendu sur la Famille des Fougères. Pour les Espèces, 1l suivit une marche uniforme ; il leur donna pour finale la première partie du nom générique, avec la terminaison en #5; pour caractéristique, un premier membre également significatif ou non. Cette Nomenclature étoit calquée sur celle adoptée par l'école chimique française ; mais maloré les avantages que l’auteur croyoit y reconuoître , il ne se dissimuloit pas qu'elle ne pouvoit être que précaire, parce que, par le peu de livres qu'il avoit été à même de consulter, il croyoit pouvoir présumer que dans chaque pays ces Plantes prenoïent une physionomie nouvelle ; que cependant il y avoit toujours des nuances qui les lioient avec leurs voisines ; eu sorte que chaque région avoit un certain nombre de Genres qui rentroient dans une masse générale, et d’autres qui s’en distinguoient, De là il résultoit qu’on ne pouvoit entre- prendre un travail général sur cette Famille que lorsqu'on auroit des * détails bien observés sur toutes les Espèces. _ Effecuivement, apprenant à son retour en Europe que M. Swarts venoit de publier une réforme complette de eette Famille , ilse hâta de l’exärminer. Par là il se convainquit que le plus grand nombre des Genres de cet auteur ne pouvoit s'accorder avec les siens ; mais il reconnut en même tems que’ M. Swarts ayant jetté les fondemens de son travail en Amérique, paroissoit très-exact pour les caracteres de ceux de ce pays, mais l’étoit beaucoup moins pour les autres, qu'il n’avoit pu fonder que sur des Plantes sèches ou des descriptions vagues. _ Les auteurs de la Flore du Pérou ont aussi publié leS caractères de plusieurs nouveaux Genres de cette Famille. M. Du Petit-Thouars les regarde comme plus solides que ceux de M. Swarts, parce qu'ils ont pris en considération la forme des Etumines, qui ont été négligées par l’auteur suédois. M. Du Peut-Thouars restant donc convaincu, par cet examen, qu'il a’y avoit point de Genre fixé irrévocablement dans cette Famille, et que peut-èwe on ne pourroit leur donner de longtems plus de solidité, s'est déterminé à publier son travail tel qu'il l’a exécuté dans son voyage. Voici en quoi il consiste : 83 Plantes orchidées, décrites et dessinées aussi exactement que possible. Pour conserver la vérité des détails , l’auteur s’est déterminé à mettre lui-même toutes ses planches à l’eau-forte: elles sont de format in-8°. ; mais quand la Plante est trop grande pour ce format, elle est représentée réduite sur une seconde planche; en sorte qu’on peut y prendre l’idée de son pert. _ Par ce moyen, cette collection sera composée de 100 planches. Ces planches seront donc des hiéroglyphes invariables qui se prêteront sans difficulté à toutes les dispositions ultérieures qu’on pourroit tenter. Les descriptions seront à-peu-près dans le même cas, sauf quelques termes qui pourront changer. To) Ces deux objets peuvent donc être regardés comme un présent fait à la science, qui ne recevra aucune altération du tems. Il m'en est pas de même de la Nomenclature. Dans l’état actuel de mos connoissances, elle ne pouvoit être à l'abri des variations. auteur a donc cru pouvoir profiter de cette circonstance pour faire un simple essai qui pourra être perfecuüonné ou abandonne : cependant il a ajouté partout un second nom conforme à ceux qui sont adoptés maintenant ÿ on peut en voir l'exemple dans le tableau des espèces du Genre o ou Angorkis. Ce travail formera donc l’histoire particulière des Plantes orchidées des Îles australes d'Afrique. Il sera précédé de l’histoire générale de cette Famille qui sera composés de l’exposition de son caractère, et d’une énumération des espèces connues chronologique et géographique. On à écrit le mot Orkis par un #, au lieu d'un ch, pour éviter la variation de prononciation qui a lieu, suivant qu’on regarde ce mot comme latin ou comme francais. ae PREMIÈRE SECTION. LES SATYRIONS. Cette Section paroïît tres-naturelle, et peut s’appliquer à la totalité de ces Plantesi Son caractère est tiré comme celui des autres, de la forme de ses Etamines; elles: sont formées de deux loges verticales creusées dans la substance même du corps sta- minifere. Les: Anthères sont composées de globules aglutinées ensemble ; semblables à la pulpe de citron, a dit Linné: il paroït que cet auteur n’avoit examiné que celles-ci. Le port est d'accord avec ce caractère pour confirmer cette division, car, toutes les plantes qui la composent sont terrestres; ayant les feuilles et les tiges charnues et molles, et plus semblables à celles des Liliacées, proprement dites , que celles des deux. autres Sections s- elles ont , de plus, des racines charnues ou tuberculeuses. è Le plus grand nombre de nos Plantes orchidées d'Europe s’y rapportent. La disünction des Genres de cette Section est fondée 1°. sur l’attache des Anthèéres',. à un seul point ou à deux ; 2°. sur la forme du Labelle, ou du Nectaire de Linné. a. Drxonkis (Dryas). Ce Gente n’est composé jusqu’à présent que de trois petites Plantes remarquables par leur port ; leur Fleur ne paroît composée que de deux folioles, parce qu’elles sont réunies ensemble d’une manière si extraordinaire, qu’elle ne peut étre expliquée que par le moyen des figures. Le Labelle est aussi d’une forme trés-singulière. Les Anthères vont s’atlacher de chaque côté à un bras saillant. Swvarts en a connu üne espèce qu'il a rapportée sous le nom de Corduta, à son Genre Disperis; mais, d’après sa figure, il paroit que celle-ci s’en distingue fortement. b. Ampnorxis (Æmphi double ou douteux). Be caractère paroîtra peu tranchant; car c’est d’avoir la Fleur renverséce. L'auteur a cru devoir y recourir pour distinguer deux Plantes si voisines par leur ensemble , qu’elles n’ont l’air que de simples variétés, gode l’une ait un Eperon très-marqué, court, à la vérité, et, par la, se rapproche des Satyrium de Linné; et que l’autre n’en ait pas de trace, et soit par conséquent un Ophrys du même auteur. Ses Anthères s’attachent à deux points distincts. c. Saronkis (Satyrium ). Comme dans le Genre précédent, les Anthères sont atta- chées à deux points distincts, et le Labelle est terminé par un éperon très court et em bourse. Le Saryrium viride de Linné, Orchis viridis. Syvarts s’y rapporte. (S17) . d. Cynonris ( Cynos pr. chien). Les Anthères se réunissent en un seul point, et le Labelle est terminé en Eperon allongé. Le plus grand nombre des Espèces européens du genre Orchis de Linné s’y rapportent, mais il est à présumer que la plupart des étran= gères s’en écartent : beaucoup d’entre elles appartiennent à la deuxième Section. + Lobel et les auteurs de ce tems avoient distingué ces Plantes sous le nom de Cynos- orchis. e. Hasenonxis ( ÆZabena lat, bride ). Les Anthères sont attachées à deux bras saillans comme dans le Dryorkis ; le Labelle est terminé par un Eperon plus ou moins long. C’est le Genre Habenaria que Wildenow a séparé , avec beaucoup de raison, des Orchis de Swaris. Il paroît que d’autres Plantes de ce même Genre doivent s’y rapporter, l’Orchis bifolia entre autres. Ces Plantes se font remarquer par l'élégance de leur port, qui souvent est très élevé, et la singularité de leurs Fleurs. S " Î. Miprorxis ( Hippos gr. cheval). Anthères à deux points distincts renversées, Labelle en capuchon terminé par deux Éperons; c’est le Genre Satyrium de Swarts, formé des Orchis bivornes de Linné fils, et qui n’avoient été trouvé jusqu’à présent qu’au Cap de Bonne-Espérance. Ces deux auteurs ont regardé le Pétale supérieur comme la foliole extérieure auxquels on donne ordinairement le nom de Galea ou Casque. On verra dans la description: et dans la figure, les raisons qui portent l’auteur à le regarder comme le Labelle. SECONDE SECTION. LES HELLÉBORINES,. L’Etamine termine le corps staminifère ; elle est composée d’une boëte singulière attaz chée par le dos, partagée intérieurement en deux loges qui contiennent chacune au moins deux globules solides. Toutes les Plantes qui composent cette Section sont d’une nature plus sèche que les précédentes ; leurs Racines sont fibreuses. Toutes les Orchidées d’Éurope qui n’appartiennent pas à la premiére Section, entrent dans celle-ci; mais cependant comme leurs Anthères sont pulvérulentes, on pourra peut-être former une Section distincte sous le nom d’Ophrys. ÿ Haller a tres-bien connu la différence de structure que présentent les Etamines de ces. Plantes, Le caractère des Genres est tiré de la forme du Labelle. g. STezuonxis. (Stella étoile). Labelle remontant, enveloppant le corps, staminiftre , sans Eperon. Une seule Plante se rapporte à ce Genre; elle est remarquable par sa simplicité et sa petitesse : une hampe écailleuse:, aphylle et uniflore la compose. Élle paroît se rapprocher des Ærethusa de Linné. h. Lepronxis (Leptos gr. mince). Labelle plane et rabattu au sommet , sans Eperon. Deux Plantes sont rapportées à ce Genre, mais elles présentent de si grandes différences dans le port, qu’on pourroït profiter de quelques particularités pour les séparer. L'une d’elles est tres-voisine des Ophrys Loeselliï, et lilifolia de Linné, le Halaxis de Swarts. ë. Enrorris (Ærpo gr. je rampe). Labelle adné à la base du corps staminifère;: Anihères singulièrement conformées. Deux Plantes se rapportent à ce Genre; elles sont remarquables par leurs tiges rampantes à la base; elles paroïssent beaucoup se rappro- cher du Satyrium repens de Linné. Neotlia repens. Svw. j. Gasrorkis ( Gaster gr. ventre). Labelle ventru , arrondi quelquefois, terminé par un Eperon court; son intérieur est velu et garni de mamélons singuliers. Le Limodorum Tankervillæ et autres, originaires de là Chine et cultivés dépuis peu dans nos serres , se rapportent à ce Genre. k. Cxanorxis ( Kuanos gr. bleu). Labelle veniru, adné à la base du Style, tèr- miné par un Éperon court, Une seule Plante se rapporte à ce Genre; elle est remar- (3518 ) quable par sa-tige haute de plusieurs pieds, et à quaife angles ; le suc de ses femilles : exprimé sur du papier, devient tout de suite bleu et persiste longtems sans altéra tion. Sa Fleur est parfaitement semblable à celle qu'ont figurée les auteurs de la Flore du Pérou, sous le nom d’Épidendtrum. - d Arrsmonxis ( Alisma gr. plantain). Labelle plane, lobé, terminé par un Eperon au moins aussi long que l’Ovaire. Une seule Plante est rapportée à ce Genre. Il est vraisemblable que POrchis sussannæ, et plusieurs autres des pays équatoriaux, sont plus voisines de: cette Plante, que des véritables Orchis. ' mm. Corvmsonxis ( Corymbe gr.). La fleur de cette plante, rapportée à ce genre, na pas été vue, mais son Fruit est terminé par une aiguille ou style très-remarquable : son port la rapproche des genres précédens. TROISIÈME SECTION. LES ÉPIDENDRES. Le corps staminifère est tronqué au sommet, et recouvert par une calotte mo- bile, attachée par un seul point derrière; elle est creusée en dessous, en deux loges qui contiennent chacune un seul globule solide. Toutes les Plantes contenues dans. cette Section, ne croissent que sur les arbres et les rochers , aÿant leurs racives à découvert, excepté le premier Genre qui présente des espèces terrestres et épidendres. Le caractère des Genres est tiré de la forme du Labelle avec ou sans Eperon. n. GRarorkis ( Grapho, gr. j'écris). Labelle ventru , terminé par un Eperon ou bosse très-courte. Il comprend plusieurs espèces remarquables par l'élégance de leur port et la beauté de leurs Fleurs agréablement tachetées, ce qui a valu lépithète de Scriptum à l’une d'elles, décrite et figurée par, Rumphius, rapportée par Linné à son Genre Epidendrum , et par Syvarts au Cymbidium. St o. Ancorkis (4ngrœæcum; nom Malais adopté par Rumphius). Labelle ouvert, Yariant dans sa forme , terminé pàr un Fperon plus ou moins long. Ce Genre est le plus nombreux de ceux observés par l’auteur , et celui qui présente-les espèces les plus remarquables. On peut en prendre une idée dans le tableau présenté. Sur les vingt-quatre Espèces qui le composent, deux ont été mentionnées précédem- ment, dont une seule figurée ; la première est le GZadiangis, n°. 6, décrite par M. La- mark , dans l'Encyclopédie, sur l’herbier de Commerson , sous le nom d’Orchis mau- riliana : elle a été adoptée par Swarts, avec le même nom. La seconde est l'Ebur- nangis , n°.18, décrite et figurée par M. Bory de Saint-Vincent , dans son voyage et sous le nom d’Angræcum eburreum; dont Wildenow a fait son Lirmodorum eburneum , n°. 13: Il est cependant certain que ces deux Plantes ont tant de rapports entre elles, qu’elles doivent farre partie du même Genre naturel ; c’est un exemple remarquable ; car dans le fond, si l’on s’en tenoit au caractère donné par: Linné etSvvarts, non-seule- ment ces deux espèces , mais toutes les autres, devroient entrer dans le. Genre Orchis: il n’y a donc que la structure des étamines qui les distinguent. 2 Épiponkis (Epidendrum L....). Le Labelle est roulé en cornet autour du cerps staminifère, qu'il cache entièrement, et terminé par un Eperon fort court prolongé en arrière.” = u . Ces plantes se rapprochent beaucoup, par le port, du Genre précédent; ce sont les seules qui présentent le caractère des Epidendrum de Linné. g. Dexprorxis ( Dendron gr. arbre). Labelle soudé avec les deux folioles latérales “extérieures, creusé en sabot, avec un Eperon très-court. Ces plantes sont très-remarquables par leurs feuilles réunies à la base, en une espèce de Bulbe : il paroît qu’elles doivent faire partie du Genre Ærides établi par Loureiro, et adopté par Swarts. r. SricHonxis ( Stichos gr. ordre, rang). Labelle plane, replié en dehors, sans Epcron. Ce Genre ne renferme que deux espèces remarquables par leur petitesse et la (519 ) | singularité de leur port. L'une d'elles a été décrite par M. Lamarck, sous le nom d’Angræcum cespitosum. Elles sexbleroient devoir se réunir avec les ZLeptorkis , on Ffalaxis de Svwvarts; car elles ne diffèrent essentiellenient que par le nombre de globules contenus dans leur Etamine, mais ce caractère paroît très-majeur a l’auteur. s. Hrepenonrkis (He:lera lat. lierre). Labelle replié sur les côtés, et plane à l’extré- mité. Une seule plante compose ce Genre ; elle est remarquable par ses longues tiges appliquées contre les arbres , conmme celles du Liérre. Si l’on ne faisoit pas attention à ses Etamines , elle se réuniroit aux Veo/tia delSvvarts. 2. Iridorkis ( Iris grec, lat., franc.) Labélle plane, élargi et denté au sommet, fleur renversée. Une seule Plants compose aussi ce Genre; elle a été indiquée par M. Lamark sous le nom d’Angræcum distichum. Elle est remarquable par ses Fleurs , qui sont peut-être les plus petites de cette Fa- mille, et ses feuilles embriquées latéralement à la manière des ris d’où elle a pris son noïn : son caractere se rapproche aussi beaucoup de celui des ÂVeottia. a. Payzrornxis (PAyllos gr. feuille). Labelle rétréci en pédicule à la base, sommet rapproché du corps staminifere, et terminé en langue épaisse ; Fleurs renversées. _ Ce Genre esi un des plus remarquables et des mieux tranchés. Dans toutes les espèces, les tiges rampent contre les arbres et produisent, tous les ans , une ou deux feuilles réunies à la base sn une espèce de bulbe prismatique ; de leur base il sort un Epi de fleurs, orainairement peuütes et peu apparentes : ces Fleurs présentent des caractères assez paiticuhers pour autoriser la formation de Genres secondaires ; et si, comme il n’y a pas lieu d’en douter, on déterminoit de nouvelles espèces, on pourroit former une Section bien tranchée du Genre entier. - Rhéede a figuré, sous le nom de Bouka-Kelr, une plante qui appartient évidemment à ce genre; mais il dit, sur le rapport des naturels, qu’elle ne fleurit jamais. M. de Lamarck rencontrant, dans les herbiers, cette espèce, ou une autre sans fleur, l’a décrite sous le nom d’Angræcum stérile. : Syvaris en-a connu une espèce de l’ile de France, dont il a fait son Dendrobium reptans; mais la phrase par laquelle il la distingue, peut convenir à toutes les Espèces. EE FRS HU cb HER Sur le genre nouveau .du Draparnaldia, par M. BORY DE SAINT-VINCENT. _ Les Cryptogrammes aquatiques semblent être à l'ordre du jour. Le Draparnaldia est un genre que M. Bory constitue dans la famiile des Conferves, et dont le Conferva mutabilis, de Roth, semble être le type. Les gemmes, ou la fructüification de cette plante sont encore inconnues ; son port esl très-voisin de celui du Batrachospermum , mais ses ramules en faisceaux. ne sont pas comme dans celui-ci, disposés en verticilles réguliers. Une tige de Batrachospermum , dépouillée de ses verlicilles, ne présenteroit plus qu'une véritable Lemane, tandis que le Draparnalde, sans faisceaux, seroit une plante d’un genre que M. Bory suppose trés-différent, et qu'il nous fera connoître par la suite. Quatre espèces de Draparnaldia sont décrites ; deux appartiennent aux eaux douces d'Europe, et les deux autres se trouvent dans les torrens des fles de France et de la Réunion. se C. D. S. ( 320 ) MINÉRALOGIE. à Catalogue, par ordre chronologique, des météores, à la suite desquels des pierres ou des masses de fer sont tombées ; par E. F. EF. CHLADNI. Les Catalogues qu'on a donnés jusqu'a présent des chutes de pierres ou de masses de fer, sont trop peu complets; on a aussi inséré quelquefois des événemens d'une autre nature; par exemple, une grêle ou une chüte de matières enlevées par le vent : il ne sera donc pas inutile de rassembler ici, autant qu'il est possible , toutes les notices de tels métécres. M. Biot dans un mémoire lu à la Société philomatique a prouvé, que la mère des dieux transporiée de Phrygie à Rome, du tems de Scipion Nasica étoit un météorolithe. 462 ans avant notre ère , une grande pierre est tombée près d'Ægos Potamos, selon Flutarque à Vütd Lysandri, et Plin. Hist. Noe. II. 58. A-peu-près 56 ans avant notre ère, en Lucanie, du fer spongieux. Plin. Æist. Nat. Il. 56. AH Pline dit aussi qu'il a vu une pierre tombée près de Vaisien (in Vocontiorum agro). Hist. Nar. IL. 58. L’an 452 de notre ère, trois grandes pierres en Thrace. Ammian. Marcellin. Chron. ; Sous le pape Jean XIII, une pierre en Italie. Patina , in Vit. Ponti: Avicenne parle d’une masse de fer tres-dure, de 5o liv., tombée à Lorge (Lurgea). | 8 , à Masdebourg , deux grandes pierres. Spangenberg. Chron. sax. 1156, à Oldisleben en Thuringe, une pierre de la grandeur d’une tête humaine. Spangenberg. Chron. saxon. 1164, à la fête de Pentecôte, une pluie de fer en Misnie. Georg. Fabric. Fer. Misnic. lib. 1. pag. 32. s , 1249, le jour de Sainte-Anne, aux environs de Quedlinbourg , Bal- lenstadt, Blankenbourg, des pierres. Spangenbers. Chron. saxon. 1304 , le jour de Saint-Remi , beaucoup de pierres qui ont causé des dégäts considérables près de Friediand , selon Kranzii Saxonia et autres. Mais lorsque ces auteurs disent : Vredeland (Friedland) ir Wan- daliä&, on ne pourra pas déterminer l'endroit, parce qu’il y a plusieurs villes et villages du même nom. Spangenberg,Chron. saxon., dut : Friedberg, près la Saale. 1438, des pierres spongieuses près de Roa, non loin de Burgos en Espagne. Proust. 1492, le 4 novembre, à Ensisheim en Alsace, une grande pierre assez Connue. ( S5x } 1510, près de Crema , non loin de la rivière Adda en Italie, une grande pluie de pierres. Cardanus, de Wariet. lib. 14. cap. 72 ; ei Bodini. Theatr. Nat, lib. MU. ir ‘Dans la première moitié du méme siècle, une grande masse de fer est tombée dans une forêt pres de Neuhof, fentre Leipzig et Grimme, suivant Albini Meisnische Berg-Chronik, p. 139. Quelques autres auteurs, par exemple, Johnston et Alberti, ont corrompu le nom de l'endroit en Neuholem. "Es ï 1548 , le 6 novembre, à Mansfeld en Thuringe, une masse noirâtre. Spangenberg. Chron. saxon. 1552, le 19 mai, aux environs de Schleusingen.en Thuringe, une pluie de pierres qui ont fait beaucoup de dégâts, selon Spangenbere, Chron. saxon. Ce n’étoit pas une grèle, parce que Spangenberg a apporté telles pierres à Eisleben. - 1559, près de Miskoz en Transilvanie, cinq pierres ou masses de fer. Nic. Isthuanfüi. Hist. Hungar. 1. XX. fol. 304. 1564, le 1°, mars, une pluie de pierres entre Malines et Bruxelles. Annal. de Gilbert. XXII. 3. 1581, le 26 juillet, en Thuringe, une masse de 39 liv. Binhard, #n Cbron. thuring. p. 193. 1585 , en Kalie, une pierre de 30 liv. Franc. Imperatr. 1591, le 9 juin, près Kunersdorf, de grandes pierres. Angelus, ën Annal. Marchiæ. : 1603, dans le royaume de Valence en Espagne , une pierre qui con- tenoit des veines métalliques, selon les remarques des Jésuites à Coimbra , à la Météorologie d’Aristote. 16:17, le 27 novembre, une pierre de 59 liv. sur la montagne Vaisien en Provence. Gassendi. : ne le 21 juin, à Vago en Ilialie, une grande pierre. Francesco arli. d ? “1636, le 6 mars, entre Sagan et Dubrow en Silésie, une grande pierre. Lucas, Chron. Siles. p. 2226. Cluver. Geogr. p. 238. sie 1647, dans le bailliage de Stolzenau en Westphalie , des pierres. Annal. de Gilbert. XXIX. 2. 1650 , le 6 août, à Dordrecht, une pierre. Arnold. Senguerd. exercit. phys. p. 188. 1652, pres Liahore aux Indes, une masse de fer de 5 liv. Journ. de phys. germip.an r1. 1654, le 3 mars, dans l'Île de Fünie, en Danemarck, une pluie de pierres. Thom. Bariholin. Hist. mot, cent. IV. p. 537. ! 1667, à Schiras en Perse, des’ pierres , sélos le Gazophy lacium Zinguæ Persarum , du Père Ange de St. Joseph. La relation est ac- compagnée de circonstances peu vraisemblables. el 1672, pres Vérone, deux pierres de 200:et 300 liv. Conversations Tom. I. N°. 19, 2°, Année, avec deux tableaux, 42 ) 3220) tirées de l’Académie de M. Bourdelot, contenant diverses recherches et observations physiques , par Le Gallois. Paris, 1672, obs. 5. 1674 , le 6 octobre, dans le canton de Glarus en Suisse , deux grandes pierres , selon Scheuchzer. | à 1677, le 28 mai, près d'Ermendorf, non loin de Grossenhayn en Saxe, beaucoup de masses. Balduinus in Miscell. Nat. curios. 1697. append. p. 247. Selon son analyse chimique , on pourroit croire qu’elles conte- noient du cuivre. 1683, le 12 janvier, près de Castrovillari en Calabre, une masse de pierre ou de fer. Mercat. metallotheca Vatican. cap. 19. p. 248. 1685, le 3 mars, en Piémont , une pierre. Idem. 1608, dans le canton de Berne, une pierre. Scheuchzer’s Natur- geschichte der Schweitz. p. 11. ad. ann. 1706. p. 75. 1706, près Larissa en Grèce, une pierre de 72 liv. Voyage de Paul Lucas , tom. I. us 1725, le 22 juin, près de Plescowitz en Bohème, une pluie de pierres: Stepling. de Pluviä lapideä. p. 1754. 17545, près de Liboschitz en Bohême, des pierres. /dem. 1750, le jour de Saint-Pierre, près de Nicor en Normandie, une grande pierre. Lalande, dans le Journ. de phys. 1791, le 26 mai, près d’Agram en Croatie, deux masses de fer de 71 et de 16 liv. , sans mélange de matière pierreuse. Stütz en a donné notice dans le tom. 1 du journ Bergbaukunde. Klaproth a analysé ce fer, qui contient du nickel. La plus grande de ces masses se trouve dans le cabinet impérial de Vienne , où je l’ai vue avec le procès-verbal dressé par le consistoire épiscopal d’Agram. Hg) 1755, le % juillet, pluie de pierres près de Tabor en Bohème, selon Stepling et autres. £ 17955, au mois de septembre , près de Laponas en Bresse, deux pierres. Lalande, Journ. de phys. LV. 45r. | 1766, au milieu de Juillet, à Alboreto près de Modène , une pierre. Troili ragionamento della caduta di un sasso , et Vassalli lettere fisico- meteorologiche, p. 120. ï 1766, la pierre tombée près de Novellara, le 15 août, est peut-être du même météore, si l’on n’a pas remarqué exactement le jour et le MOIS. 1768 , le 15 septembre , près de Lucé en Maine, une pierre de 7 liv. et demie, une près d’Aire en Artois, et une en Cotentin, tombées du même météore. Mém. de l’Aced. de Paris. : 1768 , le 20 novembre, près de Maurkirchen en Bavière, une pierre de 55 liv. qui se trouve dans le cabinet de l’Académie de Munich. L'analyse faite par Maximus Imhof se trouve dans le Magasin de Voigt, VII 3. et dans les Annal. de Gilbert. 1773 ; le 17 novembre , près Sigena en Arragon; une pierre. Proust. 6. 3250) 1775, le 19 septembre, près de Rodach dans la principauté de Cobourg, une pierre qui se trouve à Cobourg, dans le cabinet d'histoire natu- relle. Annal. de Gilbert. XXIIL. r. 1779, à Petriswood en Irlande, des pierres. Gentlemans Magazine, sept. 1706. 1785, le 19 février, dans la principauté d'Eichstaedt, des pierres. Le baron de Moll en a donné des notices dans Annalen der Berg. und Hütienkunde. IL. 2. - 1790, le 24 juillet, à Barbotan, Juliac, etc., grande pluie de pierres. 1794, le 16 juin , près de Sienne, beaucoup de pierres. 1705, le 15 décembre, près Woldcottage en Yorkshire, une pierre de 56 liv. 1796, le 19 février, en Portugal, une pierre. Southey, Voyage. 1708 , le 17 mars, à Villefranche, dans le département du Rhône, une pierre de 20 liv. Lelièvre, Drée, etc. Une pierre tombée dans la Russie méridionale , près de Bialoczerkiew, dont Kortum fait mention dans le Magazin de Voigt, VIE. 1. L'an et le jour ne sont pas mentionnés. 1798 , le 19 décembre, à Bénarès en Bengale, des pierres. 1803, le 26 avril, aux environs de l’Aigle, dans le dénartement de lOrne, grande pluie de pierres. F 1805, le 8 octobre, près d’Apt en Provence , une pierre de 7 liv. 1803, le 15 décembre, non loin d'Eggenfelde en Bavière, une pierre de 5 liv. un quart, analysée par Imhof. Annal. de Gilbert et Magasin de Voigt. -. 1804, le 5 avril, près Glasgow en Ecosse, une pierre. Annal. de Gilbert. XXIV. 369. 1805, le r5 mars , pres de Doroninsk , non loin de la rivière Indoga , dans le gouvernement d’Irkutsk en Sibérie, une pierre. _ 1805, en juin , à Constantinople, des pierres. Journ. des min. févr. 1808. p. 140. 1806, le 15 mars, près d’Alais ct Valence , dans le département du Gard, des pierres qui contiennent du carbone. 1807, le 27 juin, près de Timochin, dans le gouvernement de Smolensk en Russie , une pierre de 160 liv. 1807, le 14 décembre, dans le Connecticut en Amérique, beaucoup de pierres. 1808 , le 19 avril, près de Pieve-di-Casignano, dans le département du Taro, des pierres. ? 1808, le 22 mai, près de Stannern en Moravie , beaucoup de pierres, En septembre 1808, près dg Lissa en Bohême, des pierres, selon les gazettes allemandes. Ici appartieunent aussi quelques autres masses de fer qui contiennent INSTITUT. #3 Mars 1800. (324) du nickel , comme la masse trouvée par Pallas en Sibérie , celles trouvées au Sénégal, à St. Yago dans le Tucuman; au Pérou; à Toluca dans le Mexique. (Voyez Brong. Minéral., Il , p. 146 ), et au cap de Bonne- Espérance. À Les anciens historiens chinois rapportent aussi plusieurs exemples. de pierres tombées en Chine , mentionnés dans le Voyage à Pékin, par de Guignes , t. I. L'an 644 avant notre ère, cinq pierres sont tombées dans le pays de Song. L'an 211, une pierre. L'an 192, une pierre. L'an 89 avant notre ère, deux pierres sont tombées à Yong : le bruit s’est fait entendre à 40 lieues ; de ciel étoit serein. L'an 58 ayant notre ère, six pierres dans le pays de Leang. L'an 29, quatre pierres à PO, et deux dans Îe territoire de Tsching-ting-fou. L'an 22, huit pierres. L'an 19, wois pierres. L’an 12, une pierre à Tou-kou-an. L’an 9, deux pierres. L'an 6, seize picrres dans le pays de Ning-ischou, et deux à You. - ; À ! Mémoire sur la théorie de la variation des constantes arbi= traires, dans tous les problémes de la mécanique ; par M. LAGRANGE. Lxs problèmes de dynamique conduisent, comme on sait, à des équations différentielles du second ordre. M. Lagrange suppose qu'on les intègre d’abord en faisant abstraction d’une partie des forces , et qu’ensuite , pour étendre ces intégrales au cas où l’on considère toutes les forces, on regarde les constantes arbitraires introduites par la pre- mière intégration, comme de nouvelles variables. C’est ce que lon ‘fai- soit déja dans la théorie des perturbations des’ planètes , et nous avons fait connoître (n®%. 13 et 16 de ce Bulletin ) le résultat analytique relatif à la forme des différentielles de ces quantités, auquel M. Lagrange et M. Laplace sont parvenus par des moyens différens. L'objet du mémoire que nous annonçons , est de généraliser ce résultat, en l’étendant à un système de corps soumis à des formes quelconques : voici l'énoncé du nouveau théorême général que la mécanique analytique doit à M. La- grange. | . Si l'on désigne par P l’imtégrale de la somme des forces que l’on | avoit d’abord D pd mulupliées respectivement par l'élément de 4 leurs directions, et par a, b, c, etc., les constantes arbitraires qui résultent de la première intégration; la différentielle première de chacune de ces quantités a, b, ©, etc: devenues variables, pourra toujours s’ex- primer au moyen des différences partielles de la fonction P, prises par rapport à ces quantités , et multipliées par des fonctions de ces mêmes ‘quantités, qui ne renferment pas le tems d’une manière explicite. ( 325 ) _ Ainsi, par exemple , on aura dP ‘dP dP : da= 4, =+B. —=+C'——+ eic.; da db de A, B, C, eic., désignant des fonctions de &æ, b,c, etc. Nous nous contenterons d'annoncer ici le mémoire de M. Lagrange; nous en donnerons une extrait plus détaillé, aussniôt que nous aurons pu nous le procurer. ? P. Mémoire sur le Mouvement de rotation de la terre; par M. PoIssoN. Le problème de la’ rotation de la terre se partage naturellement en deux parties : l’une est relative au mouvement de Faxe de rotation, par rapport aux étoiles fixes ; l’autre consiste à déterminer les dépla- cemens du même axe dans l'intérieur du sphéroïde , et la vitesse de rotation autour de cet axe mobile. Jusqu'à présent, on ne s’est guère occupé que de la première partie, à laquelle se rapportent la préces- sion des équinoxes et la nutation de l'axe terrestre. On peut voir, dans le livre V de la Mécanique céleste, la solution complette de cette partie du problème. Les premiers séanines, Dalembert et Euler , qui s’en sont occupés, ont déterminé la partie constante de la pré- cession et les lois de la nutation; M. Laplace , en simplifiant leur analyse, a fait connoître, en outre, les inégalités séculaires qui af- fecient linclinaison de l’équateur et la position de son nœud sur un plan fixe, et qui sont dues à l’action du soleil et de la lune sur le sphéroïde terrestre (Mémoires de l’Académie des Sciences de Paris , année 1789). Les variations séculaires de l’obliquité de l'écliptique et du mouvement des équinoxes, dépendent en partie de ces inégalités ; mais leur influence sur ces variations , ne, devient sensible qu'après une longue suite de siècles. Il seroit indispensable d'y avoir égard, si l’on vouloit calculer les limites de la variation de l’obliquité, et de celle de l’année tropique ; car dans l’hypothèse , la plus vraisemblable sur les masses des planètes, les inégalités dont nous parlons, réduisent ces variations totales au quart de ce qu’elles seroient, si la terre étoit sphérique , c’est-à-dire, si elles étoient produites par le simple dépla- cement de l’ecliptique, due à l’action des planètes. Quant au déplacement de l'axe de rotation dans l’imtérieur du sphé- roïde terrestre , il est facile de s'assurer qu'il ne peut jamais devenir sensible, En effet, en considérant attentivement les équations qui dé- terminent la position de cet axe, par rapport aux axes principaux, on reconnoît bientôt qu'il coïncidera toujours, à très-peu près avec INSTIT. NAT. 20 Mars 1809. ( 326 } le plus petit diamètre de la terre; de manière que les pôles et l’équa- teur répondront toujours aux mêmes points de sa surface. I ne reste donc plus qu’à déterminer la vitesse de rotation de la terre autour de cet axe, fixe dans l’intérieur du sphéroïde, et mobite dans l’espace. Or, la différentielle de cette vitesse ne renferme que des termes proportionnels aux forces perturbatrices, et par conséquent irès-pelits; mais la question est d'examiner si aucun de ces termes ne peut devenir sensible, à raison du diviseur que l’intég'ation lui fait acquérir : c’est ce qu’on s’est proposé de faire dans le mémoire dont nous rendons compte. à Observons d’abord que cet examen seroit inutile, si la terre étoit composée de couches homogènes, terminées par des surfaces de révo- lution , qui ont toutes un même axe de figure ; car, dans ce cas particulier, la vitesse autour de cet axe est rigoureusement constante , ainsi que M. Laplace l’a déja remarqué dans le livre cité. Mais les mesures des degrés et des longueurs du pendule , sur diflérens méridiens, démontrent que ce cas n’a pas lieu dans la nature; il éloit donc important de déterminer la vitesse de rotation , et de dis- cuier les diverses inégalités que son expression renferme , sans faire aucune hypothèse sur la figure de la terre et sur sa constitution inté- rieure. Voici les principaux résultats auxquels on parvient dans’ ce cas général. j Si l’on néglige le carré des forces perturbatrices , la différentielle de celte vitesse prend la forme que M, Lagrange a donnée autrefois aux différenuelles des grands axes des orbites planétaires ; et l’on en conclut que dans cette première approximation, la vitesse de rotation ne ren ferme que des inégalités qu'on peut appeler diurnes, parce que leurs périodes sont d’un jour ou. d’un sous-multiple du jour : de sorte qu’en faisant abstraction de ces inégalités , le moyen mouvement de la terre doit être regardé comme umforme. Mais ici, comme dans la théorie des perturbations des plarètes, le moyen mouvement (ou l'intégrale de la vitesse multipliée par l'élément du tems) étant donnée par une double intégration, on est obligé, pour déterminer ses inégalités sé- culaires, de porter l’approximation jusqu'aux quantités du second ordre, par rapport aux forces perturbatrices. Or, dans celte seconde approxi- maüuon, la différenuelle de la vitesse ne conserve pas la forme qu’elle avoit dans la première. Néanmoins on parvient encore à prouver que son expression ne renferme aucun terme qu'une première intégration puisse abaisser au premier ordre; d’où il suit que les inégalités sécu- laires du moyen mouvement, s’il en existe, sont du même ordre que les inégalités diurnes, et par conséquent insensibles, s il est donc démontré que l’uniformité du mouvement de rotation de la terre n'est pas troublée par l’action du soleil et de la lune, sur: le sphéroïde terrestre. A la vérité , l'analyse qui conduit à ce théorème P ; yse q (527) important, suppose le sphéroïde entièrement solide; ce qui n’a pas lieu dansla nature. Mais sans entreprendre de nouveaux calculs , on peut étendre ce théorême au cas d’un sphéroïde recouvert par une couche fluide, dont la profondeur varie d’une manière quelconque; puisque M. Laplace a fait voir que, dans ce cas, tous les phénomènes de la rotation du sphéroïde , sont les mêmes que si la couche fluide venoit à se solidi- fier. Il est aussi prouvé, dans la Mécanique céleste, que diverses cir- constances physiques dont on pourroit craindre l’influence sur la vitesse de la terre, telles que les vents alisés qui soufflent constamment dans le même sens entre les tropiques, ne produisent cependant aucune altération sensible dans cette vitesse : ainsi le mouvement de rotation de la terre est uniforme ; et , le jour sydéral offre aux astronomes une unité de tems immuable , que l’on peut employer sans crainte à me- surer et à comparer entre elles les durées des phénomènes célestes, à l'époque actuelle et à celle des observations les plus anciennes qui nous soient parvenues. Si le jour sydéral est constant, le jour moyen , tel que les astro- _nomes le définissent, ne peut plus varier qu'à raison des équations séculaires de l’obliquité de l’écliptique et de la précession des équinoxes. L'auteur de la Mécanique céleste a fait voir qu'il en résulte en effet une équation séculaire dans l'expression du tems en jours moyens ; mais il observe en niême tems que cette inégalité sera toujours trop petite, pour qu’on ait besoin d'y avoir égard. Au reste, si le jour sydéral et le jour moyen n’étoient pas cons- tans , on s’appercevroit de leur variation en comparant les observations modernes aux anciennes. En effet, supposons que le jour moyen varie sensiblement dans l'intervalle de plusieurs siècles, il est évident que les durées des révolutions des planètes et des satellites, observées au commencement et à la fin de cet intervalle , et mesurées en tems moyen, nous paroîtroient inégales. Ainsi, dans notre hypothèse , l’'équa- tion séculaire du mouvement de la lune autour de la terre, doit se trouver augmentée ou diminuée d’une équation séculaire apparente ; et comme l'équation réelle est bien connue par la théorie, on con- çoit qu'en comparant le mouvement lunaire actuel à celui des obser- valions anciennes , On pourra déterminer la quantité de la variation apparente, et par suite, la variation réelle du jour moyen. Or, le résultat de cette comparaison démoutre que le jour n’a pas varié d’un centième de seconde, depuis Hyparque jusqu'à nous (1). Les obser- vations concourent donc, avec la théorie, à établir d’une manière in- contestable l’invariabilité du jour, et par conséquent, l’uniformité du mouvement de rotauion de la terre. P. (1) Voyez, sur ce point, le chapiwe de l'Exposition du Système du monde, qui trâite des perturbations de la lune, er A he MÉDECINE. Sujet du Prix proposé pour l'an 1800, par la Sociéié médicale d’émulation de Paris. QUESTIONS. 19. « Quelles sont les aies qu'on doit nédalehient considérer » comme maladies organiques ? 2°, « Les maladies organiques sont-elles généralement incurables ? So. « Est-il inutile d'étudier et de chercher à reconnoitre les maladies » organiques , d'ailleurs jugées incurables ? » Le prix consiste en une médaille d’or, portant d’une part l'eBgie de Xavier BICHAT , et de l’autre, une figure symbolique de la médecine; sur le contour ou champ de Ja médaille, sont gravés ces mots : Prix décerné à M... x Le prix sera décerné au meilleur mémoire dans la séance générale de janvier 1810. Les auteurs sont invités à placer, pour marque distinctive, en tête de leurs mémoires, une devise qui sera répétée dans un billet cacheté conte- nant en outre leur nom «et leur adresse. Ils adresseront leur travail à M. lé docteur Tartra, secrétaire- général, rue Gaillon, n°. 5, avant e 1. jan vier 1810, terme de rigueur. Les associés résidans à Paris, sont seuls exceptés du concours. La sociéte décerne , en outre , un prix d’émulation , consistant en une médaille d’or, pareille à à celle indiquée plus haut, au meilleur ouvrage manuscrit qui ns a été présenté dans l’année. L'abonnement est de 14 fr. , franc de port ; et de 13 fr. pour Paris; chez Mad. Ve. BERNARD, éditeur des Annales de Chimie, quai des Augustins, n°. 25. , Les Abonnés de la 2°. année du Nouveau Bulletin des Sciences , et des Annales de Chimie ; gui feront l'acquisition du Système de Chimie , de Thomson, ou du Manuel d’un Cours de Chimie, jouiront d'une remise. Îls adresseront, pour cet effet, directement ét _frané de port, à l'Editeur, les demandes et l'argent. IS Feuilles. Disque. Fleurs. Fevte Eperon plus Eperof tr CB. 1|embriquées,........ horisontal blanches, moyennes, court que SE COQUTDOR 0 |A CNE ATEN id LB Da SE id. Vars nsse — rec. B..: 5Slécartées, aigues,....|.:. 17 1E0 00 blanchâtres, moyens, Hi dr&.Mad. 4lid, subulées, .......|... id....|id., petites. 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Sr denE 22|écartées ,.......,...|... id .... {rouge obscur , petites. Nouv. Bulletin des Sciences, N°, ra. DES ERCHIDÉES, a + 23|rapprochées, longues, |. . .td + 24)écartées , courtes... — dan al (blanchâtres, moyents, Le APRaeREsS tachées de pourpre , assez grdes, PE +: Nouv. Bulletin des Sciences, No, 19. 3 * ANCRÆCUM. Anconkis, Feuilles, Disque. Fleurs. Rumpf. {Le de) ; : Eperon plus jÉperen en capuchon, folioles ouvertes. ..........:."Cucullatum..|CucurrancisErit;B: 1lembriquées,........ horisontal. blanches, moyennes , court que l'o- |__ Court, linéaire, manteau écarté, labelle cariné.. .| Triquetrum..|Enxancis.E.Bourbon, 2|:4.,:.. PER TEEE ..id,...lid.... id. Naire-..... 2 : à ER > è E recourbé, folioles conniventes...............,.. Inapertam. ..|CuxpranGis. F,1B:.# V5lécartées, aîgues,.... |! 4.124... Llanchâtres, moyents, —' droit, folioles conniventes........,...,... ...| Pectinatum. .|Peorancrs.F.B.Mad. 4/id, subulées, ....... -..id....lid., petites. solitaires. — menu ,très-long, folioles calicinales, partagées en 2.| Æélicornu....|Fivaneis: B: Madag. 5/4. étroites, .......|.. “id... .|id. moyennes, — redescendant, ..... LD ATOUT ANA id, SE Gladifoliim .|GLaptancis. BF.M. 6fid. aigues,......... vertical. ..|57........ FT ne, - horisontal, ..-. Id RPER OT ouyertes.......|Æzxpansum..|Expancis F.B;..... 7léd. mousses, ....... horisontal.|zq....,. id. au moins aûs- { se à ; a. |— descendant, ...... “id. réunies/ayec le labelle, le1 y; ; | < ù 7 silong quel 0: casque seul. }Fragrans. ...[FRAGRANGIS. B..... 6]zd longues, ....,... id... |id...n,...id, vaire.....,: — id... .puis remontant, ...id......id........... Recurvum...|Cunvancis. F.B.... olembriquées , ....... OUT DAUL| nant — id...toujours droit... Liber CAT Dre do liectum .....|Recrancis. F/..... 20 Dre Re 28 26E dé BAC SRE X. - 10 id, — id... ane Fennre. nor dudten 0 Amplicatum..\Pricancis. M:..... 11/écarlées ,..2........ vertical... .|;7........ di eurs = ondes sense re ide e Pbinconeo 0 Ramosum ...|RAMANGIS. F.i..... CNT rOte c 1200000] Me id”. inconnues. Labelle en capuchon... ...|— Eperon court, recourbé.| 4phy lun... ArxyLLANGis.F.M.B. 15/nulles, ............ horisontal, rouge obscur , petites. DD one ao — Jinéaire...... ........[Paivifiorum. |MranGis. F.,:-.... 14lembriquées,......,.|... 1d,-- blanchätres, id. — en cœpuchon......... I COURL = he ee es ee « Crassum ....|CrassAnGts. M. ÉCATICOS a ere | EE «id... verditres, moyennes D : pue : > : — alongé en pointe...... — plus court que l'ovaire. | Palmiforme . ParuanGis. B,:.... 16lembriquées, larges, .|:........ Dlanchâtres, grandes, ; — aussi large que long. ..|— prolongé en arrière... Superbum ...|Surersancis M... SA Se {Hanchätres , lavées de À en épi..... . 4 k E n B : Vert, très-grandes, — id. mais plus petit....|— éd..........:....... ÆEburneum..,|Esunvancis, B. «id... .[id. moins grandes. — finissant en pointe. .... — très-long. : .|Sesquipedale.| Doucuancis. M.... 19/id... idem «id... |blanchâtres, énormes. éuni — en chausse........... — court... -|Striatum....|Srriancis. B.1.-... 50 rapprochées, longues |. ..id....|id. moyennes. Féunies,,.,, A É ñ ;. D . : — élargi et échancré.....|— recourbé, renflé. . Citratum.…..|Cirrancis. M... a1|éd ovales, ..,... deal list éd... |jaune-citron, moyents: — creusé'en cuiller... — court, recourbé...... Multiflorum.|MyxRiANGis. B.. écartées,...........|...id....|/rouge obscur, petites. : e creusé en sabot — remontant, ...,......|Calceolus....|CarceAncrs. F. rapprochées, longues, | . .i -Iblanchâtres, moyents, sn panicule. . $ blanches, tachées de — dé atre lobes.|— < ; découpé en qu pourpre, assez grées, TABLEAU DES ESPÈCES DE PLANTES ORCHIDÉES, QUI COMPOSENT LE GENRE ANGORKIS. a l ; DES ILES AUSTRALES D'AFRIQUE. { PrRemiÈre Section: SATYRIONS. Terrestres. Feuilles. Fleurs. Racines. culinaires alter Anthères attachées à à bras,| Eperon nul; calice de 2 fol. Daxonx1s®-|a 3 Désperis, Swartz. {nes et suboppos- . den grappe pauciflore:|Bulbessolitanre. d'ane masse agglutinée dans à D nul ou court. Fleur Ophrys, AE — à2 (bon — AmPpHorkis.,|h, » L..{radieale unique.. .|en grappe. ....... id. id. - deux loges distinctes adnées au ENS { TCNVESÉE Ÿ b { Orchis, } q' Srapp! À style... PRES CE — éd......2,2408..|— court en bourse... Saronkis. ..|c: 6 Satyrium, L...|radicales. ....... Hi icon dot 4... [éd fasciculées, — àunisenl point...#. — alongé.. ....{Cywonxis..…. {4 2° Orchis, L...... EEE à .. id...... :........|{d 1 ou. — ‘à deux bras...,...,! En L'heC TON -.|HaseNoreis .|e. 4 Habenaria, Wild: id. et caulinaïres.-|en grappe éparse.. |2d. 2) ou fibreuses, — deux pointss- ... ... — double. Fleur renversée,|Hippokis. [fr Satyrium, Sw..|radicales.. ,...;en grappe..-...... id. 1 ou: 4 Ssconpe SEcrion: HELLEÉBORINES. Terrestres. ANTHÈRES . TORMÉES Plusieurs glo-{Tabelle remontant, denté au sommet. .|Eperon nul.. .[Srectonkis.. g. 1 Arethusa, L... .Joulles........... bulesdistincts | — plane, rabattu en dchors......... — id... LEPTORKIS... h: 2 Malaxis,Sw... ne D Pen grape pauciflore.| fibreuses. dans chaque È : inai 4 bee T _]= xemontane, adné àla base du style. .|— id....... Enpoñkis....|i. 2 JVeoftia, SW... er den jen grappe.- - tracantes. oude globules — ventru, arrondi où oyale,......... ZT Court. ....|Gasronxis...|j. 2 Zpipaciis, Sw.. {larges,, CE roses. -|Gbreuses IE fe n distincts , pla- — ventru, adné à la base du style... ..|— :1......, CyAndrris...Îk ÆEpidendrum , id. Te en DLL EEE peus ide cés sous une à ir n - Flor. peruv. Le Q Eoneinédie — découpé irrégulièrement. ......... — long...... Arisworkis. .|l. 1 Orchis, L...... id: culéeàa2loges. Capsule terminée par un style along... .|Conxhsonkis |m. + ............... 7 -léde Troïsième Secrion: ÉPIDENDRE S : Parasites, excepté quelques GrarxorkS Labelle ventru, ouvert............ z) HER As ne DTiMOdOrAM Su red ule PSE} en grappe etpanfcule ES I OUVOTE ee eee RE ee NS plus ou Bimodor,S 3 Sr lE S Lite Jong) ANCORE IS. ae 24 { Orchis, GE EE de DES Jsolit: grap. eb panic.|id. AS — roulé en cornet.......,....... = CONNIPErE Eriponkis.. 1e f Dendrobium, Sw. |distiques Er anée (en grappes... , [ide uns Char Ÿ soudé av les rie " £ que loge... ARE ee D NS nee Denpponkrs : fé q. 4 Aerides , Sw.. Hate F Lo “ Ygrappes rameuses,».|1d. — plane , replié en dehors. ........ — nul -|SricHonxis. .|r. 2 Malaris, Sw?. {solitaire , renfléer épi distiqueou é épars. |éa. US, james sur les côtés, plane à l'ex- à en bulbe. trémité. re éd... Heprnonxis.|s. 1 IVeottia?....... partant 2 x 24. ...|en grappes... . ide __ fplane, élargi denté au sommoet. 3 charnues,. embri- Ten, RER. Faro Irinokis....|t. Meottia?........ te latéralem. . f'épi serrés ...... id. — Pédiculé et rabautu.....,....... — id ; 1owaxenflées eny, . ; A PayrLorkis .lu. 14 Dendrobium,Sw.{r the re oi LES ce) COLCETES id. 83 espèces. 4 ANTHÈRES FORMÉES d’une masse [0ORKIS. deux loges di: Qt 2 { 7 A 0 :S PLANTES ORCHIDÉES :S D'AFRIQUE. YRION S. Terrestres. Feuilles. Fleurs. Racines. caulinaïres alter- : ue RKIS....[a. 3 Disperis, Swartz.\ nes et suboppos.. Le grappe pauciflore.|Bulbe solitaire. CeRS, s Orchis, -[c. 6 Satyrium, L....{radicales LA NIUE. SD DIT EE id. fasciculées. -[d: 2 Orchis, L 1 RL PA NT id. 1 ou 2. 1} L.. {radicale unique. . |en grappe voris.le. 4 Habenaria , Wild. id. et caulinaires.. len grappe éparse.. .|id. 2 ou fibreuses. || oudeglobulonkis...|j. 2 Epipactis, Sw.. {larges , a ie Loucdossooobaos fibreuses. ME j distincts , pl D Rae cés sous un calotte pédi- culée a2logesusorxis |m. # ï illaire.. .[id. RK1S...|f. 1 Satyrium, Sw.. [radicales ,€n grappe. : HELLÉBORINES. Terrestres. “ORKIS.;f9. 1 Ærethusa, L....|nulles solitaire ; , radicales, renfl en DRKIS... h 2. Malaxis,Sw...{ bulbe à la FEES jen grape pauciflore. |fibreuses. caulinaires. res tis....|ï. 2 Meottia, Sw....{% Se cies en pétiole... jen grappe tracantes. ane caulin. .. k. x er idendrum , }id. Tiges carrées .|éd Flor. peruv... orKis..|l. 1 Orchis, L Parasites, excepté quelques GRAPHORKIS RENTE = réunies à la base, È HorKis.|n. 5 Timodorum. Sw. ie Labs }en grappe et panicule Finance f Limodor, Sw.} fdistiques on em- à ele RKIS.. : 244 DR ASE Ho ARTE }solit. grap.et panic.|id. 1 RKIS.. # Dendrobium 1 SW. [distiques [en grappes réunies à la base É en bulbe } grappes rameuses. .. torKas..|r. 2 Malaxis , Sw?. {ae ; ne 1 RORKIS.|q. 4 Æerides , Sw.. Ronkis.|s. 1 ÎVeottia? partant 2 h2.....[en grappes charnues. embri- ttes latéralem. . Jépi SOIT É-p so 0 » mo « VE 1 ou 2 renflées en bulbe prismati jquelé épi RKi1s....[t. /Veottéa?.. LORKIS . lu. HR Denichiun Sv{ 83 espèces. NOUVEAU BULLETEN DESASCIENCES, ! PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. N°. 20, . PARIS. Mai 1809. ——— REED CD RTE nerse—— HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. # Notice sur deux espèces nouvelles de Radiaires ; par M. C. P. FREMINVILLE, officier de la marine, et correspondant de la Société plulomatique. Dans cette notice, M. Freminville établit un nouveau genre de Socriré rmirow. _Radiaires qu’il nomme Jdya , et auquel il assigne les caractères suivans. Ipx4a. Idya. Corps libre, gélatineux très-simple , en forme de sac alongé à ouverture inférieure dépourvue de cils , de franges, de cirrhes ou d'appendices , mais renfermant dans l’intérieur de ses parois neuf canaux colorés , longitudinaux, divergens , plus ou moins étendus , et garnis de nombreuses cloisons transversales. Il compose ce genre de deux espèces : 1°. Du Beroë macrostomus de Péron , ( Voyage aux Terres austr. ,t. 1, pag. 44 et 45. Atlas pl. 51, fig. 1.) qu'on ne doit point rapporter cependant au genre Beroë, puisqu'il est dépourvu des cils, des appen- dices, ou des cirrhes courts qui appartiennent à ce genre , aux espèces duquel il ressemble d’ailleurs par la forme générale. Il se trouve dans l'Océan méridional. ( Voyez pl.6, fig. 1 ,b ; 2°. D'une espèce nouvelle qu'il a observée dans le grand golfe de Patrix- Fiord, sur la côte occidentale d'Islande, et sur laquelle il donne les détails suivans. ( Voyez pl. 6, fig. 1 a.) * « Ce radiaire a 0,05 à 0,08 de longueur. Sa structure est sans doute la plus simple qui se soit jamais rencontrée dans les animaux de cette classe; c’est un sac long, arrondi par le haut et ouvert à l'extré- mité inférieure , d’une substance gélatineuse très-transparente, sans aucun appendice, frange ni cirrhe. » : Tome I. N°. 20, 2°. Année, avec une planche n°. 6, 43 2 Avril 1809. TINSTIT. NAT. ( 330 ) « Du sommet où de l'extrémité supérieure partent neuf filamens longitudinaux de couleur violette , paroissant être autant de canaux creux . conteuus dans l’rutérieur «le la substance même de l’animal. Ces cananx se terminent tous insensiblement aux deux tiers de la longueur du sac; ils sout striés en travers par une multitude de petites lames ou cloisons transversales agitées d'un mouvement alternatif et continuel. » M. Fremimrville a pa observer facilement ces animaux qui nageoient en grand nombre autour de la frégate sur laquelle il étoit embar- qué, et il remarqua que leur natation s’effectuoit par un mouvement alternatif de contraction et de dilatation semblable à celui qu'on re- marque dans les méduses , et qu'ils avançoient directement comme ces dernières , ct non en tournant sans cesse sur eux-mêmes comme les béroës. S Le jour continuel qu'il faisoit en Islande, à l'époque où M. Fremim- ville obsérvoit ces animaux, ne lui permit pas de s'assurer s'ils jouis- soient de la propriété phosphorescente que M. Péron a remarquée dans son Beroë macrostomus. : Les seules différences qui existent entre ces deux espèces du genré Idya, consistent en ce que celle décrite par M: Péron a les canaux de couleur changeante et parcourant toute la longueur du corps ; tandis que celle que M. Freminville a fait connoître , a les canaux violets et non changeans, et qu’ils s'arrêtent aux deux tiers de la lon- gueur de l’animal. L L'auteur fait pressentir que le -Beroë opatus devroit être retiré des Béroës , et qu'on pourroit en former un genre particulier. À. D. BOTANIQUE. Observations sur la physiologie des Algues marines, eë description de cinq nouveaux genres de cette famille ; par M. LAMOUROUX , membre de plusieurs Sociétés savantes: L'aureur considère les 4loues, 1°. sous le rapport de leur habita- 4 Janv. etiy avriltion, de leur vie, de leur croissance, de leurs formes, de leurs 1809. dimensions , etc. 2°. Il traite de la physiologie de ces plantes, de leurs moyens de reproduction, de leur organisation interne ou de leur subs- tance ; des rapports qui existent entre cette substance et les organes reproductifs ; enfin, des partes d’après lesquelles on doit tirer les ca- racières, pour diviser les 4/gues en groupes , que l’auteur appelle pro- visoirement genres. Nous nous bornerons ici à donner les caractères distinetifs des cinq (5507 premiers genres que l’auteur propose d'établir , et la Aomenc'ature des espèces qu'ils renferment. DICTYOTA, du grec Dictyon, retz ou filet. — Suxsrance, réticu- lée, mailles du réseau plus ou moins serrées , presque toujours irrégu- lières , fibres longitudinales, plus fortes en général que les transversales. — FRuCTiFICATIONS , Capsules séparément invisibles à l'œil nu, formant par leur réunion des taches très-apparentes, plus ou moins grandes , situées en lignes de diflérentes formes et diversement dirigées , sur les deux surfaces de la fronde ; rarement ces taches paroissent éparses. I. Fructificationes in lineis parallelis concentricis | transversisque. Papina, Adan. fam. , pag. 15, — 1. Dictyota pavonia, ulva pavonia, Linn. Sys. veg. 972. — 2. Dictyota variegata , fronde reniformi, flabelli- formi, ramosà, longitudinaliter variegatà, 2 vel 3 lineis fructiferis an- guslissimis, concentricè transversimque sulcatà. Sp. nov. Aab. in Antillis. — 3. Dictyota squamata , ulva squamaria Decand. FI. fran. 2, pag. 17. — 4. Dictyota zonata, fucus zonals, Lam®. diss. fas. 1, pag. 38. — 5. Dictyota tournefortiana , fucus Tourneforui Lam”, diss. fas. 1 , p. 44. — 6. Dictyota rosea, padina rosea , Pal.-Bauvois ined. — 7. Dictyota subarticulata, fronde sublineari ramosä, isthmis alternis vel oppositis in- terruptà; extremitatibus rotundatis. Sp. nov. Æab. in Ind. Or, Nov. Hol, UT. Fructif. in léneis polymorphis, aliquoties marginibus parallelis , rar Ssparsis, — 8. Dictyota ciliata, fuc. pseudociliatus Lamx. diss, fas. 1, pag. 41. — 9. Dictyota laciniata, fronde in lacinias linea- res, ramosas vel simplices divisà; extremitatibus bifidis dentatisque ; fruc- tific. subsparsis, Sp. nov. ab. Neapoli. — 10. Dictyota penicillata, fron- de ramosssimä , dichotomä apicibus penicillatis ; frucuf. subsparsis. Sp, nov, Hab. in Galli& Mediterran. —11. Dictyota serrulata, fronde ramosà; marginibus dentato-serrulatis. Sp. nov. Xab. in Ind. Orient. — 12. Dic- tyote dentata, fucus atomarius Gmel. his. fuc. , pag. 125. — 13. Dic- £yota prolifera, fronde lineari , ramosà; ramis inferioribus proliferis basi angustis. Sp. nov. Hab in Nov. Holland — 14. Dictyota dichotoma , ulya dichotoma Decand. FI. franc., tom. IT, pag. 11. (Var. B. f. zoste- roides. Lams. diss. fas. 1, pag. 25, tab. 22, f. 3.) (Var. C. id. Var.B, pag 25, tab. 25, f. 1.) (Var. D. ramis inæqualibus numerosis.) Hub. in Mediterr. — 15. Dictyota rotundata, fronde subdichotomä ; api- cibus dilatatis, rotundatis, vel emarginatis. Sp. nov. Hab. in Barbarid. — 16. Dictyota lata , fronde dichotomä , laussimä ; fructific. per totam frondem sparsis. Sp. nov. Hab. in Ind. Orient. — 179. Dictyota Bartay- resit, fronde dichotomä ; apicibus bifidis fusco-atris. (Var. B. ramis strictis.) Sp. nov. Hab, in Antillis. — 18. Dictyota divaricata, fronde dichotomä , latitudine mæquali, interdum subfiliformi ; apicibus bifur- catis divaricatis. Sp. noÿ. ab. in Galliä Medierr. — 19. Dictyota im- (532) plexa, facus implexus Desf. FI. atlant. I, pag. 423: — 20. Dictyotæ pusilla , {ronde fHihiformi , dichotomà, flexili, implexà. Sp. nov. Hat. ër Cutalonid. — 21. Dictyota fasciola, fucus fasciola, Roth cat. boL. fas. 1, pag. 146. — 22. Düictyota crispata , marginibus undulatis erispatis 3 fructif. per totam froudem sparsis. Sp. nov. ab. in Antillis. — 25. Dic- tyota polypodioides , fronde dichotomä , param ramosä , infernè coriaceà Strict , supernè latä, membranaceâ; frucüif. magnis , marginibus paral- lelis. Sp. nov. #ab. in Antillis. DICTYOPTERIS , du grec Dictyon réseau et Peris fougère. — FRONDE partagée par une nervure.—Sussrancr , confusément réticulée , tendre et presque transparente, — Frucriricarions ; Capsules se réunis- sant plusieurs ensemble et formant des taches assez grandes , éparses sur les deux surfaces de la fronde. 1. Dictyopteris Justit ( pl. 6, fig. 2 A), fronde ramosä, subfoliosä ; foliis ovato-elongatis ; fructificat. raris , sparsis. Sp. nov. Æab. in An- téllis. Lam*, (pl. 6, fig. 2 À . ) — 2. Dictyopteris elongata, fuc. poly- podioides. Var. À. Lam®. diss. fasc. 1, pag.32, tab. 24, f. 1 , excel. syn. Desfont. — 3. Dictyopteris polypodioides, Desfont. FI. atl. tom. 2; pag. 421. Fuc. polyp. Var. B. minor. diss. fas. 1, pag. 52 , tab: 24, f. 2. — 4. Dictyopteris delicatula, fronde pusillà, vix ramosà ;- tenerrimä ; fructif. in lineis duabus parallelis marginalibus. Sp. nov. Hab. in Antillis super amansiam multifidam parasitica. (pl. 6, fig. 2. B.} AMANSIA.—FronpE partagée par une nervure.—Susrancez, réticulée , mailles du réseau représentant des hexagones alongés et très-réguliers. — Faucriricarions , Capsules renfermées dans une enveloppe commune ;: remplie d'une mucosité iransparente et gélatineuse, située au sommet des: rameaux et des petits rameaux. Amansia multifida , fronde ramosä ; ramis ramulisque dentato-multi- fidis. Sp. nov. Æab. in Antillis. (pl. 6, fig. CD E.) CAULERPA, du grec Caulos tige et Erpo je rampe. — Surs= TANCE, Sans Organisation distincte , surface des frondes , uisante et comme vernissée. — FRUCTIFICATION, inconnue. — Tice, rampante, fistuleuse , cylindrique , rarement simple , ordinairement rameuse. 1. Caulerpa prolifera, fucus prolifer Forsk. FE ægy. arab. Æ/ab. x» Mediterr. — 2. Caulerpa ocellata , fronde planà , ramosä, rarius pro- liferà ; maculis. ocellatis sparsis. Sp. nov. Hab. in Galliä. Hispa. Me- diterr. — 3. Caulerpa pennata, fucus taxifolius, West. Na. Hist. Hab. in Antillis. — 4. Caulerpa myriophylla , fucus sertularioides, Gm. Hist. fuc. ab. in Antillis. — 5. Caulerpa obtusa, fronde compressà , xamosâ; pinnis oppositis, alternisque; apicibus obtusè rotundaüs. Sp: nov. Hab. in Ind. Orient.? — 6. Caulerpa chemnitzia , fucus chem- # aitzia. Esp. , pag. 167. Hab. in Ind. Orient. — 7. Caulerpa peltata , \ Hire (335) fronde ramosà tereti; ramulis sparsis peltatis. Fab. in Antillis.— 8. Cau- Zerpa hypnoides, fueus cupressinus , West. Nat. Hist. ab. in An- tillis. * BRYOPSIS , du grec Bryon mousse et Fpsis forme. — FRONDE fis- tuleuse , sans articulations. — SuBsTANCE diaphane , sans Organisation apparente. — Fnuetiricarions, capsules très - petites , d’une couleur verte, remplissant et colorant la fronde. LEE 1. Bryopsis pennata, fronde compressà . pennatä; pinnis incurvis oppositis vel sparsis. Sp. nov. ab. in Antillis. — 2. Bryopsis arbuscula, ulva plumosa, Hud. FI. ang. Æ/ab. in Mar. Europ. — 3. Pryopsis hypnoides , frônde tereti ramosä ; ramulis sparsis laxis. Sp. nov. Hab, in Gall. Mediterr. — 4. Bryopsis cupressina , fronde tereti ramosä ; ramis ramulisque sparsis , brevibus , capitatis, subimbricatis. Sp. nov. Hab in Africä Méditerr. — 5. Bryopsis muscosa , fronde tereti, sim- lici ; ramulis setaceis, brevibus, supernè numerosissimis. Sp. nov. ab. in Gall. Mediterr. à | Explication de la fig. 2, pl. 6. A Dictyopteris Justit, sp. nov. — B Dictyopteris délicatula , sp. nov: — C D Amansia multifida, sp. nov. — E Substance grossie de l'Aman- sia multifida. MINÉRALOGIE. Sur le Fer arsenical ; par M. HAUY. M. Haüv , dans son Traité de Minéralogie, avoit donné pour formé primitive du /er arsenical , un prisme droit à base rhombe, dont le grand angle étoit de du A 20/; mais il eut soin d’avertir que ses mesures ayant été prises sur des cristaux chargés de siries, il ne les donnoit que comme approximatives. Depuis cette époque, M. Haüy a eu occasiori de reprendre des mesures beaucoup plus exactes sur des cristaux plus nets , et il donne 11: degrés 18/ pour valeur du grand angle de la base rhombe du prisme droit , qui est la forme primitive du /er arsenical. Il a déterminé aussi plusieurs nouvelles variétés de formes ; il n’en con- noissoit que trois lors de la publication de son Traité de Minéralogre ; il en décrit maintenant einq. Ces deux nouvelles variétés sont nommées: r°. fer arsenical unitaire; c’est la forme primitive dont chaque base est rem- placée par un sommet dièdre aigu ; 2°. fer arsenical unibinaïre ; c’est la variété précédente dans laquelle les arêtes terminales sont remplacées , chacune par deux facettes. M, Haüy rappelle , à l’occasion de ce minéral , deux principes dont ANNALES DU us SocIÉÈTÉ PHILOMs 8 et 15 Avril 180g. co De. il nous paroït important d’être pénétrés, si on veut introduire dans la minéralogie cette simplicité et ceue précision qui doivent efficacement concourir à sa perfection. 1°: Des cristaux dont les faces sont en même nombre et avec la même inclinaison respective , appartiennent à la même variété, quoiqu'ils paroisseut souvent très-différens entre eux au premier apperçu, en raison de l'étendue que prennent certaines faces , et quoique cette extension fasse changer quelquefois la figure de ces faces. 2°. Un corps étranger iutroduit dans un minéral, sans que la forme primitive de ce minéral soit altérée, ne peut faire établir une nouvelle espèce, et ce corps étranger y est toujours en quantité va- riable. Ainsi, largent qu'on trouve souvent jusqu'à ün huitieme de la masse dans le fer arsenical, ne constitue pas une espèce parlicu- lière de minéral, mais une simple variété de fer arsenical que M. Haüy nomme argentifère.: C'est le weisserz des minéralogistes allemands. À. B. Ê Notes sur différen$ "corps trouvés à Montmartre, dans les couches de la masse inférieure de la formation gypseuse des environs de Paris, par MM. Anselme DESMAREST et PRÉVOST. La présence des coquilles fossiles dans lé gypse, est un fait telle- ment rare , qu'il a même été révoqué en doute par plusieurs natura- listes. MM. Cuvier et Brongniart dans leur premier mémoire sur la minéralogie géographique des environs de Paris, rapportent qu'on a trouvé , des coquilles d’eau douce dans les couches supérieures du gypse et dans les marnes qui leur sont immédiatement superposées; mais ils ne font mention de coquilles marines dans aucune des couches inférieures aux premiers bancs de gypse. M. Desmarest, de l’Institut, est le seul qui ait dit qu'on trouvoit dans les dernières assises de la troisième masse, qui est la plus profonde , des visses et quelques autres débris de coquilles. MM. Desmarest fils et Prévost viennent de constater la présence de ces coquilles , et de donner sur leur position ;. sur leurs di- verses espèces et sur quelques corps qui les accompagnent , des détails nouveaux. Les premiers débris de coquilles s’appercoivent au-dessous du banc de gypse, nommés gros banc , dans les figures publiées par M. Des- marest dans les Mémoires de l’Institut. Le second dépôt de coquilles beaucoup plus riche en espèces que le précédent, est situé ‘dans une marne calcaire tendre , au-dessous du banc de gypse, nommé petit banc. Les espèces auxquelles ces coquilles appartiennent , se trouvent ( 555 ) toutes à Grignon. Ce sont des calyptrées , des murex, des cérites, des turritelles, des volutes, des ampullaires , des bueardes , des tellines ; des citherées, des solènes, des cobules, etc. On y trouve en outre des glossopètres, des vertèbres de poissons, des pattes et des carapaces de crabes, des oursins du genre des spatangues ; différens de ceux qu’on rencontre à Grignon, lesquels appartiennent à celui des cypéastres ; on voit ensuite lrois petits bancs de gypse et quelques coùches de marnes , sans aucune coquilles : enfin, on arrive à une assise de marne calcaire nommée caillou blanc et souchet, au milieu de laquelle est un lit de gypse. Ces trois lits renferment les mêmes coquilles, ce sont des cérites qu'on peut rapporter aux petricolum et au terebrale : dans l’une et l’autre position , on voit que le moule de la coquille elle-même a disparu ; mais dans la première marne, on voit le moule de l’exté- rieur en relief, et tout le milieu est marne. Dans la seconde marne et dans le gypse, on voit le moule de lextérieur en creux, le moule de l'intérieur ou le noyau en relief, et la place de la substance même de la coquille, est vide. : Voici donc bien évidemment des coquilles marines, absolument sem- blables à celles du calcaire grossier, renfermées, non-seulement dans les marnes placées entre les bancs de gypse, mais encore dans le gypse lui-même. : MM. Prévost et Desmarest ont fait une autre observation sur la couche de marne qui est au-dessous du petit banc, et qui renferme les coquilles. Ils y ont trouvé cette même marne affectant dans certains points la forme .de pyramides quadrangulaires , dont les faces sont striées parallèlement aux arêtes des bases. Ils ont remarqué plus de vingt de ces pyramides , dont quelques-unes ont jusqu’à 3 cenum. de hauteur, sûr une base carrée de 8 centimètres de côté. On ne doit pas considérer ces pyramides comme des moïtiés d’octaëèdres ; car leur base est tellement engagée dans la marne, qu'on ne peut, par aucun moyen, découvrir les faces opposées qui completieroient l’octaëdre ; mais on observe dans leur réunion entre elles une disposition tres-remarquable ; les pyra- mides sont toujours réunies six ensemble, de manière qu’elles se tou- chent par leurs faces , et que tous les sommets se réunissent en un même point. ( PI. 6 fig. 3 a et b. ) Il résulte de cette réunion un cube dont les faces ne peuvent cependant être mises naturellement à découvert , puisque les bases des pyramides se continuent sans interruption dans la marne qui leur sert de gangue, et qui est absolument de même nature qu’elles , ainsi que nous l’avons dit plus haut. MM. A. Desmarest et Prévost se contentent d’exposer les faits comme nous venons de les rapporter ; ils s’abstiennent de proposer aucune hy= pothèse pour expliquer cette forme régulière, affectée par la marne calcaire. À. B. Jour». ne Pirvs. Août 1809. Annazespre CHIM. Janvier 1809. (356) Sur lanalogie du W. ernerite et du Paranthine : par M. J. A. MONTÉIRO. Ox ne peut nier qu'il n’y ait des différences très-remarquables entre Certaines variétés de Wernerite et de Päranthine. Mais à mesure que la minéralogie acquiert de la précision , on n’attache plus aux caractères extérieurs , considérés comme caractères spécifiques , une grande valeur. M. Monteiro , imbu des principes de M. Haüy, ne s'est donc pas laissé séduire par ces différences apparentes, et en examinant de plus près toutes les variétés de Wernerite et de Paranthine , il a d’abord remarqué qu'il y avoit une des variétés de la seconde pierre , tellement semblable par ses caractères de forme au Wernerile , qu’on l’avoit réunie à cette espèce, et désignée sous le nom de ##ernerite blanc ; il a vu ensuile que parmi les autres variétés, plusieurs d’entre elles établissoient toutes les nuances possibles entrele Wernerite et le Paranthine ; enfin, poussant cet examen plus loin encore et l’étendant aux caractères essentiels, il a observé que le clivage et les formes secondaires donnoient la même forme primitive pour le Wernerite et le Paranthine ; car on peut attri- buer à une imperfection dans les mesures. une difiérence d'un degré et demi dans l'incidence des faces d’une des formes secondaires ; ces deux pierres ont d’ailleurs la même pesanteur spér'fique, la même du- reté : elles n’ont ni l’une ni l’autre de phosphorescence constante ; il y a dans l’ane et l’autre espèce, des variétés fusibles et des variétés in- fusibles : enfin, les résultats du plus grand nombre des analyses, con- firment plutôt l'identité de ces espèces, qu’elles ne l’infirment. M. Monteiro propose, d'aprés ces observations , de conserver l’espèce du Wernerite et d'y réunir le Paranthine, A. B. CHIMIE, Extrait d'un Mémoire sur l’Acide acétique et quelques Acétätes, par M. CHENEVIX. M. Cuenevix s’est principalement proposé, dans ce mémoire, d’exa< xminer les produits de la décomposition , par le feu, des Acétates d'argent, de cuivre, de nickel , de plomb , de fer et de manganèse : ces produits sont de trois sortes; solides , liquides et gazeux. Les pro- duits solides jouissent presque tous de la propriété de s’enflammer à l'air, et sont un mélange de charbon et du métal de l’acétate, tantôt réduit , tantôt oxidé ; les produits liquides varient singulièrement dans ra ( 337) : $ leur pesanteur spécifique, et sont composés, pour la plupart, d’eau, d'acide acétique , d'huile , et d’une liqueur spiritueuse que M. Chenevix désigne sous le nom d’'Esprit - pyro - acétique ; les produits gazeux ne contiennent que de l'acide carbonique et de l’hydrogéne carburé. Voici le tableau. comparatif des résultats qu’a obtenus M. Chenevix. Acétate Acétate Acétate Acétate Acétate Acéiate À cétate i d’argent. de nickel. de cuivre. de plomb. de zinc. |de manganèse. |$ Etat métallique. métallique. oxide noir. | oxide blanc. | oxide brun. de la base. Carbone 0,035 résidu. Résidu de la cornue, Pesanteur 10 656 spécilique. Rapport d'acidité. Liqueurs, spirilueusés. Acide carbonique. 107,309 —————————— Produits o Hydrogène Ccarburé. Produits Total des gaz. On voit, par ce tableau, que cent parties d’acétate d'argent décom- posées par le feu , donnent trente-six parties de matières volatiles ; que cent parties du résidu contiennent quatre-vingt-quinze parties d’ar- gent métallique , et cinq parties de carbone, etc. M. Chenevix a toujours suivi la marche la plus directe pour arriver à ces résultats. Ainsi, 1°. il a séparé le charbon des divers métaux, en dissolvant ceux-ci dans les acides. 2°. Il a pris la pesanteur spécifique de tous les produits liquides, en les pesant comparativement avec de l’eau, dans un flacon, à une ba- lance tres-sensible. | Il en a estimé le rapport d’acidité, au moyen d’une dissolution donnée de potasse caustique, et il a déterminé la quantité de liqueur spiri- tueuse , ou d'esprit pyro-acétique, que chacun de ces produits conte- noit, en les disullant de maniere que l'esprit pyro-acétique étoit _ Tom, I. N°. 20, 2°. Année , avec une planche, 44 ( 338 ) À seulement volatilisé avec de l’eau qui, à la vérité , le tenoit en dissolution , mais dont on le séparoit facilement par du carbonate de potasse. 5°. Enfin, il s’est servi d’eau de barite pour absorber l'acide ear- bonique et avoir l'hydrogène carburé pur. Ÿ Le plus singulier de ces corps, et celui qui a fixé l'attention de M. Chenevix, c’est l'esprit pyro-acétique. Déja ce éorps a été étudié par Courtanvaux, Monnet, Lassonne et MM. Derosne, mais d'une manière incomplette; M. Chenevix, au contraire, en a fait une his- toire détaillée. Nous allons faire connoître les principaux traits de cette histoire. L'esprit pyro-acétique est limpide et sans couleur; sa saveur est d'abord àcre et brûlante, ensuite fraîche, et, en quelque sorte urineuse ; son odeur se rapproche de celle de la menthe poivrée , mélée d'amandes amèrcs ; sa pesanteur spécifique est de 7,864 à... degrés centigrades. {1 brûle avec une flamme dont l'intérieur est bleu , et dont le contour est blanc ; il entre en ébullition à 59° centigrades, et ne se congele point à 15°:au-dessous de zéro. Il se combine avec l’eau en toute proportion, ainsi qu'avec l'alcool et avec la plupart des huiles vola- tles ; il ne dissout que peu de soufre et de phosphore, mais il dissout le campbhre en très-grande quantité. La potasse caustique n'a que très-peu d'action sur l’esprit pyro-acé- tique. Les acides sulfurique et nitrique le décomposent ; mais Pacide muriatique forme avec ce corps une combinaison qui n’est point acide, et dans laquelle on ne peut démontrer la présence de lacide muria- tique, qu'en la décomposant par le feu. Cette combinaison est done analogue à Péther muriatique , au camphre arüficiel , etc. , et est une nouvelle preuve de ce qui a été annoncé dans ce Journal , savoir , que toutes les matières végélales et animales étoient suscepubles de se com- biner, sur-tout avec les acides forts et concentrés : ainsi, l'esprit pyro- acétique est donc une substance tout-à-fait particulière , qui se rapproc des'éthers, de l’alcool et des huiles volatiles. L Ces diverses recherches sur l'esprit pyro-acétique et sur les acétates qui le produisent , ont donné lieu à M. Chenevix de faire plusieurs autres observations intéressantes. Ces observations portent principale- ment sur la manière de préparer ces acétates, et sur quelques pro- riétés dont il jouissent ; enfin, M. Chenevix a encore été conduit par h nature et son travail , à examiner comparativement le vinaigre dis- uüllé et l'acide acétique, et il s’est convaincu que celui-ci étoit formé d'eau, d'acide, et d'une liqueur spiritueuse, tandis que le vinaigre contenoit, outre ces trois substances, une petite quantilé de mucilage ou extrait dont il étoit très-diflicile de le priver. (3359) PHYSIQUE: Note sur un phénomène électrique; par M. TREMERY ; ingénieur des mines. Le phénomène dont il s’agit dans cette note est connu depuis long- iems, mais avant M. Tremery, personne n’en avoit encore donné l’ex- plication : voici en quoi il consiste. Lorsqu'une forte décharge électrique a traversé un cahier de papier, chaque feuillet du cahier se trouve percé d’un trou, et les centres de tous les trous sont sensiblement placés sur une même ligne. Si, toutes choses égales d’ailleurs , on dispose au milieu du cahier une feuille d’étain , les feuillets du cahier seront encore percés chacun d’un trou, mais alors on observera que la droite qui joindra les centres des trous qui auront été faits dans les feuillets supérieurs à la feuille d’étain, ne sera pas sur le prolongement de celle qui passera par les centres des irous des feuillets inférieurs à la même feuille ; en sorte que la feuille d’élain se trouvera percée en deux endroits différens. Supposons que À À (Fig. 4.) représente le cahier de papier, et a b la feuille d’étain. Menons par le milieu c de ab, et perpendicu- lairement à ab. la droite p q ; et prenons les points s et régalement éloignés de cette droite. Concevons qu'en # et r soient appliquées les deux boules d’un excitateur universel. La première boule, celle appliquée en #, se char- gera vitreusement si elle communique avec les armures intérieures d’une batterie électrisée vitreusement ; et la seconde boule, celle appli- quée en r, s’électrisera résineusement si elle est en communication avec les armures extérieures de la même batterie (1). Mais les fluides vitré et résineux qui, au moment de la décharge, se répandront dans les boules placées en # et r, agiront pour décom- poser une partie du fluide propre de la feuiile d’étain. Or, les molé- cules de chacun des deux fluides dont il s’agit ici se repoussant mu- tuellement et attirant celles de l’autre fluide, il est aisé de voir que la partie a c de la feuille d’étain se chargera d'électricité résineuse, tandis que la partie b c, se chargera d'électricité vitrée. Soit o le centre d'action de la partie a c électrisée résineusement , et soit o/ le centre d'action de la partie bc électrisée vitreusement. Cela posé, le fluide vitré de la boule appliquée en s sera sollicité par (1) On dit d’une batterie, qu’elle est électrisée vitreusement, lorsque ses armures in- térieures sont chargées d'électricité vitrée, auquel cas ses armures extérieures se trouvent chargées d’électricié résineuse. SocIÉTÉ PMILO : (340) deux forces dont les lignes vr et #0 représenteront les directions. En effet , le fluide de la boule placée en # sera aitiré non-seulement par _Pélectricrié résineuse de la boule appliquée en r, maïs encore par l’élec- tricité résineuse de la partie a c de la feuille d’étain. Le fluide résineux de’la boule placée en r se trouvera aussi sollicité par deux forces, r & représentera la direction de la première force, et ro! celle de la se- conde force: ÿ Dans la réalité, les fluides des boules que nous supposons appli- quées en # et r, au lieu d’être sollicités chacun par deux forces, seront nécessairement animés par trois forces. C’est ce que l’on concevra sans aucune difficulté, en faisant attention que d’une part, l’électricié vitrée de la partie b c de la feuille d’étam , repoussera le fluide vitré de la boule #; et que d’une autre part , l'électricité résinense de la partie ac de la même feuille d’étain , repoussera le fluide résineux de la boule r. Il suit de ce qui précède que le fluide vitré de la boule #, pourra être considéré comme étant sollicité en même tems par deux forces. représentées en grandeurs et en directions par les lignes #r et vn, cette dernière faisant un très-petit angle avec la droite #0. Le flude résineux de la bouler se trouvera également animé par deux forces: représentées en-grandeurs' et en directions par les lignes r # et rn', l'angle n/ r o! étant égal à l'angle x vo. Maintenant construisons sur les! lignes #r et en le parallélogramme srmn,;et sur les lignes re, rn construisons le parallélogramme: rvmn;ilest évident que le fluide vitré de la boule #, se diriger suivant la diagonale sm» du premier parallélogramme , et que le fluide résineux de la boule r, se dirigera suivant la diagonale r m/ du second: parallélogramme. Les deux fluides dont nous parlons après avoir par- couru, l'un la parüe #3 de la diagonale # m, l’autre la partie r 7! de la diagonale r m!, se réuniront dans Ja feuille d’étain, et y recompose-. ront du fluide naturel. Toutes les feuilles de papier placées au-dessus de ab, seront percées chacune d’un trou, et la droite 9: passera par les centres de tous les trous. Les feuilles de papier disposées au-dessous de a b seront aussi percées chacune d'un trou , et les centres de ces derniers trous se- ront sur la droite r z!. Cette seconde droite n'étant pas sur le prolon- gement de la première, il est visible que la feuille d’étum se trouvera percée en deux endroits différens , en s et en z/. . Les trous qui seront faits en z et z/ se trouveront plus ou moins éloignés l’un de l’autre, suivant qu'il y aura une distance plus ou moins grande entre les points # ,ret la droite p q. Les centres des deux trous. se confondront en un point commun c, si les points # etr sont sur la ligne p q. 4 (341 ) En disposant l'appareil de manière que les centres des boules de l'excitateur étoientà-peu-près dans la lione p q, M. Tremery est parvenu à percer læ feuille d’étain en deux endroits, qui étoient si rapprochés l'un de lautre , que les trous formoient comme deux cercles , mal ter- minés, dont les circonférences s’entrecoupoient. Sur les phénomènes qui dépendent des formes des molécules de la lurnière; par M: MAxrus. M. Marus, dans un Mémoire inséré dans le n°. 16 ( Janvier 1800.), a annoncé que la lumière réfléchie à la surface des corps diaphanes, acquiert de nouvelles propriétés qui la distinguent essentiellement de celle qui émane directement des corps lumineux. Il a continué depuis ses recherches sur le même sujet, et dans le Mémoire, dont nous rendons compte , il expose les conséquences ‘aux- quelles il est parvenu. _ Il avoit observé que lorsque la lumière est réfléchie sous un certain angle par la surface d’un corps diaphane , elle acquiert les propriétés des rayons qui ont été soumis à Faction de la double réfraction : en partant de cette remarque, il est parvenu , avec de simples substances ‘diaphanes, à modifier des rayons de lumière, de manière à ce qu'ils échappent entièrement à la réflexion partielle qu’on observé ordinai- rement à la surface de ces corps. I fait traverser un nombre quelconque de ces substances par un rayon solaire, sans qu'aucune de ses molécules’ soit réfléchie, ce qui donne un moyen de mesurer avec exactitude la quantité de lumière que ces corps absorbent ; probléme que la réflexion païtielle rendoit impossible à résoudre. La lunnière qui a éprouvé cette modification , sé comporte d’une manière analogue avec les corps opaques poiis ; sous des angles dre minés , elle cesse de se réfléchir et se trouve totalement absorbée tandis qu'en deça et au-delà de ces: angles , elle est réfléchie en partie à la surface de ces corps. Lorsqu'on fait tomber un rayon solaire sur une glace polie et non étamée, ce rayon est réfléchi en partie à là première et à la seconde surface, et son intensité augmente avec l’angle d'incidence compté de: la perpendiculaire, c’est-à-dire qu’elle est d'autant plus grande que le rayon est plus incliné sur la surface réfléchissant. es Mais si la lumière directe est soumise à cette loi d'intensité, celle qui a déja été réfléchie suit une loi toute diflérente , lorsqu'elle est de nouveau réfléchie par une seconde glace. Dans certaines directions , au lieu d’ausmenter d'intensité avec l'angle d'incidence , elle diminue au contraire, et après avoir atteint un Certain #érémum , élle commence INSTITUT NAT. Mars 1800. ! (542). à augmenter suivant la même loi que la lumière directe. Ces minima sont relatifs soit à l'inclinaison du rayon sur les surfaces réfléchissantes soit à l'angle que ces surfaces forment entre elles, en sorte que la lumière réfléchie par la seconde glace , est fonction de ces trois angles. Cette fonction a un minimum absolu, c’est-à-dire pour lequel l'intensité de la lumiere réfléchie par la seconde glace, est absolument nulle. Le calcul a conduit directement l’auteur du Mémoire aux circonstances qui donnent ce minimum , et il l’a. vérifié par une expérience très simple que nous allons décrire. Si on prend deux glaces inclinées l’une à l’autre de 70° 22/; si, ensuite, on conçoit, entre ces deux glaces, une ligne qui fasse, avec l'une et l’autre, un angle de 55° 25/, tout rayon réfléchi par une des laces parallelement à cette ligne, ne sera pas réfléchi de nouveau par É seconde ; il la pénétrera sans qu'aucune de ses molécules éprouve l’action des forces répulsives qui produisent la réflexion partielle. En deça et au-delà des angles que l’on a indiqués , le phénomène céssera d’avoir lieu; et plus on s’éloignera de ces limites, dans ur sens ou dans l’autre, plus la quantité de lumière réfléchie augmentera, Cette faculté de pénétrer entièrement les corps diaphanes que la lu- miére a acquise par une première réflexion , elle la perd ou la conserve dans diverses circonstances que M. Malus a étudiées, ce qui l’a conduit à la loi suivant laquelle s'opère ce singulier phénomène. Si on fait tourner une seconde glace autour du premier rayon ré- fléchi &, en faisant constamment avec lui un angle de 350 25/; et si, dans un plan perpendiculaire à ce rayon , on concoit deux lignes, l’une b parallele à la première glace, et l’autre € parallele à la seconde, la quanuté de lumière réfléchie par celle-ci est proportionnelle au carré du cosinus de l’angle compris entre les lignes bc ; elle est à son maximum quand ces lignes sont parallèles, et nulle lorsqu'elles sont perpendicu- laires : en sorte que les limites du phénomène se rapportent à trois axes rectangulaires abc, dont l’un est parallèle à la direction du. rayon ; l'autre à la première surface réfléchissante, et enfin la troisième per- pendiculaire aux deux premiers... ; Substituons à la seconde glace un miroir métallique, et nommons alb!c' les axes rectangulaires du second rayon analogues aux axes abc du premier. Si on recoit ce rayon sur une glace polie non étamée , et qui fasse avec lui un angle de 35° 25/, on remarque les phénomenes suivans , qui sont indépendans de l'angle d'incidence sur le miroir métallique, Si b/ est parallèle à b, c’est-à-dire si le miroir métallique est parallele à l’axe D, le rayon qu'il réfléchit conserve ses propriétés par rapport à une glace située parallèlement à l'axe c!; il la pénètre en entier : si b/ est parallèle à c, le rayon réfléchi conserve ses pro priétés pour une glace parallèle à l’axe D”. (56) Dans les positions, intermédiaires, la quantité de lumière qui aura conservé sa propriété pour une glaca parallèle à l’axe D!, est propor- tivnnelle «u carré du sinus de l'angle compris entre les axes b'b, et celle qui a conservé sa propriété par rapport à une glace parallèle -à l'axe c’, est proportionnelle au carré du cosinus du même augle. Lorsque le miroir métallique fait un angle égal avec les axes bc, b! fait, avec chacun d'eux , un angle de 45°. Alors la lümière se comporte de la même manière sur une glace parallèle à l'axe L/, ou à l’axe c”/ ; elle semble, dans ce cas, avoir repris tous les Caretores de la lumière directe. Si on dissèque le rayon réfléchi par le miroir métallique , à l’aide d'un cristal de spath calcaire , en disposant sa section principale pa- rallèlement au plan de réflexion, le rapport des _intensités du rayon réfracté extraordinaire , et du rayon ordinaire, est égal au carré de la tangente de l’angle compris entre les deux axes b, D’. Si on fait subir à la lumière plusieurs réflexions sur des miroirs métalliques , avant de les soumettre à l’action d’un second corps dia- phane, les phénomènes sont analogues à ceux que nous venons d’ exposer. Si l'axe D’ du second rayon est parallèle à l’axe d ou c du premier ; si Paxe b!! du troisième est parallèle à à l’axe b/ ou c/ du second, et ainsi de suite, la propriété proposée de la lumière ne sera nullement altérée ; - Si ces axes sont inclinés les uns aux autres, elle se divisera ireene aux deux miroirs consécutifs suivant la loi que nous avons indiquée. Si on fait tourner autour de l'axe c du premier rayon réfléchi, la surface d’un corps opaque poli, tel que du marbre noir, On voit la lumière réfléchie diminuer jusqu’à une certaine limite où elle est nulle, et au-delà de laquelle elle commence à augmenter. Tous les phénomènes ordinaires de l'optique peuvent s'expliquer , . soit dans l'hypothèse d'Huyghens , qui les suppose produits par les vibra- uons d’un fluide éthéré , soit d’après l'opinion de Newton , qui les sup- pose produits par l’action des corps sur les molécules lumineuses , considérées elles-mêmes comme appartenant à une substance soumise aux forces attractives et répulsives qui servent à expliquer les autres rhénomènes de la physique. Les lois relatives à la marche des rayons dans la double réfraction peuvent encore s'expliquer dans lune ou l'autre hypothèse. Mais les observations qu’on vient de décrire prouvant que les phénomènes de réflexion sont différens pour un même angle d'incidence, ce de ne peut avoir lieu dans l’hypothèse d'Huÿyghens , Jauteur en conclut non-seulement que la lumiere est une substance souruise aux forces qui animent les autres corps, mais encore que la forme et la disposition de ses molécules ont une grande influence sur les phénomènes. Si on transporte aux molécules lumineuses les trois axes rettangu- QE) UN ; laires abc, auxquels se rapportent les phénomènes que nous avons décrits, et si on suppose que l’axe a étant toujours dans la direction du rayon , les axes b ou c deviennent, par l'influence des forces répulsives, per- pendiculaires à la direction de ces forces: alors tous les phénomenes de la réflexion totale, de la réflexion parieile, et les circonstances les plus extraordinaires de la double réfraction , deviennent une conséquence les uns des autres, et se déduisent de cette loi unique, savoir; que Si on considère, dans la translation des molécules lumineuses, leur mouvement autour de leurs trois axes principaux @ , b, ©, la quantité des molécules dont l’axe D ou.c devieridra perpendiculaire à la direction des forces répulsives sera toujours proportionnelle au carré du sinus de l'angle que ces lignes! auront à décrire autour de laxe a pour prendre cette direction, et réciproquement , la quantité des molécules dont les axes b ou c se rapprocheront le plus possible de la direction des forces répulsives , sera proportionnelle au carré du cosinus de l’arc que ces lignes auront à décrire dans leur rotation autour de l’axe a, pour parvenir dans le plan qui passe par cet axe et la direction des forces. Dans le cas de la double réfraction, et lorsqu'on considère les phé- nomènes que présentent deux cristaux Contigus, on peut traduire cette loi de la manière suivante : (ÉDARSES Si on conçoit un plan passant par le rayon ordinaire , et l’axe du pre- mier cristal et un second plan passant par le rayon extraordinaire , et Vaxe du second cristal la quantité de lumière provenant de la réfrac- tion ordinaire du premier corps, et réfractée ordinairement par le second est proportionnelle au carré du cosinus de l'angle compris éntre les deux plans proposés et la quantité de lumière réfractée extraordi- nairement proportionnelle au carré du sinus du même angle. Si c’est le rayon extraordinaire du premier cristal sur lequel on opère, on obtient un résultat analogue en changeant le mot ordinaire en extraordi- naire , et réciproquement. fra Hit Quant à la réflexion, si on considère, par exemple, un rayon ré- fléchi par une premitre glace, en. faisant avec elle un, anple de 35° 251! : et tombant sous le méme ongle sur une seconde glacé , l'angle com- pris entre les deux surfaces étant d’ailleurs arbitraire » il faut concevoir par ce rayon réfléchi un plan perpendiculaire à là première glace, et un autre perpendiculaire à la seconde ; la quantité de lumuère ré- fléchie par celle-ci sera proportionnelle au carré du cosinus de angle compris entre les deux plans proposés. Nous nous bornerons à quelques exemples de l'application de cette loi. La suite au numéro prochain, Nouv Bull des Se. T' LPLE 20. s" , El ao re 7 AGE EE PER Ke Kane VTT En ca! AE AL LAN EEE LEE Lara a en Va % à — FR N pr ïà va BE NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Juin 1800. —— HN SET RES e HISTOIRE NATURELLE. L ZOOLOGIE. Sur les Os fossiles des ruminans trouvés dans les terreins meubles; par M. G. CUVIER. Pour tirer des conséquences un peu générales de la découverte des os fossiles , il ne faut pas seulement connoître la nature des couches où ces fossiles se trouvent, et leurs relations avec les substances qui les environnent ; mais il faut aussi savoir si ces dépouilles ont appar- tenu à des espèces encore existantes ou connues , ou à des espèces détruites ; et si celles des espèces connues proviennent d'animaux habitant le pays où elles ont été découvertes, ou de ceux de pays étranger. D'où il résulte que tout travail de la nature de celui-ci , quoiïqu’ayant la géologie pour objet principal, n’en est pas moins uüle aux progres de l’anatomie comparée et de la géologie proprement dite. Ce sont des vérités qui deviennent évidentes par la lecture du mémoire dont nous allons don- ner l'extrait. , } L'ordre des ruminans est sans contredit celui de la classe des mammi- fères où il est le plus difficile d'établir des divisions génériques ; les espèces en sont si nombreuses , et les caractères quiles distinguent d’une si foible importance que, malgré les travaux des plus célèbres naturalistes, il règne encore une grande obscurité sur les deux plus grandes divisions de cet ordre, celle des cerfs et celle des ruminans à cornes creuses, comme les bœufs , les gazelles, les boucs , etc. , etc. Les dents, ces organes, qui sont employés avec tant d'avantage pour caractériser les autres genres de mammifères , n’ont, chez les cerfs, que des ditférences presque insensibles, et n’en ont aucune chez les ruminans à cornes ; parmi les premiers, quelques espèces même comme Tom. I. N°. 21. 2°. Année. 45 Near Annazes Du Mus. D'Hisr. NAT. T. 12 pag. 533. (346) celles du cerf commun, du renne, du guazou-pita de d’Azzara, ont une petite dent canine à la machoire supérieure ; tandis que d’autres , non moins grandes , telles que celles de l'élan, de l’axis, du daim en sont privées, toutaussi bien que celles du chevreuil et du cariacou, qui sont de toutes les espèces du genre, presque les plus petites. On trouve cepeñdant quelquefois des différences très-sensibles dans la forme , le nombre et la disposition des dents molaires ; mais ces diffé- rences viennent de l’âge des animaux et ne sont point durables. Excepté les espèces du genre chameau, tous les ruminans dans leur état par- fait, ont six dents mâchelières de chaque côté, tant en haut qu’en bas; mais , ainsi que dans la plupart des autres mammifères, les trois pre- mieres sont d’abord des dents de lait, qui tombent et sont remplacées par d’autres d’une forme plus simple; et, comme les deux premières des trois dernieres molaires, se développent avant la chûte des molaires de lait, et que la dernière de celles-ci ressemble à la sixième des molaires adultes , il arrive une époque où ces animaux n’ont que cinq molaires , et que c’est celle du milieu dont la forme est la plus compliquée, tandis que dans l’état ordinaire , c’est la dernière qui est dans ce cas. Mais c’est ce qu'on verra plus clairement daus le mémoire lui-même, dont nous sommes obligés d’abréger ici l'extrait, Les os fossiles de cerf que M. Cuvier a examinés appartenoient à des espèces de toute grandeur, depuis celle de l’élan jusqu’à celle du chevreuil, ce qui l’a conduit à faire une revue critique de presque toutes les espèces de cerfs que les naturalistes admettent. Les plus grands de ces os fossiles ont été trouvés en Irlande, en Aneleterre, en Allemagne dans le Rhin, et en France, aux environs de Paris ; la profondeur à laquelle on les rencontre n’est pas très-con- sidérable , et ils sont ordinairement enfouis dans des lits de marne qui paroissent avoir été déposés dans l’eau douce. Ces os, qui sont des bois et des têtes, ont été regardés jusqu'à ce jour, comme ayant appartenu ou à l'élan, ou à l'orisnal, ou au renne. La dernière de ces opi- nions n'ayant aucun F, l’auteur ne s’y arrête point; quant aux deux autres, 1l montre d'abord qu’elles ne different point entreelles , en faisant voir que l’orignal et l'élan ne sont qu'une seule et même espèce, et que les rapports de voyageurs sur lesquels on s’étoit appuyé pour faire de l’orignal un cerf beaucoup plus grand que notre élan d'Europe, n’éloient que des exagérations, comme l'avoit déja reconnu Pennant et Catesby. Quant au caractère des maitres andouillers chevillés , donné par Dale à l’orignal, Pennant l’avoit vu très-[oiblement marqué dans plusieurs individus, et M. Cuvier l’a rencontré quelquefois dans l'élan. Puis, par une comparaison rigoureuse des parties qu'on possède de Pélan fossile avec les mêmes parties de notre élan ,' il démontre que les premières appartenoient à une espèce disuncte de celle des se- (5471) condes, et que nous ne connoissons point aujourd'hui. En effet, les bois fossiles sont ordinairement plus grands que les autres; ils n’ont que seize à vingt andouiliers, tandis que ceux de l’élan en ont quel- quefois plus de trente ; il sort un andouiller de la base de la meule fossile pour descendre sur le front, et cet andouiller manque toujours à l'élan, : le bois fossile a en outre des andouillers le long du bord interne de son empaumure , où l'élan n’en a jamais ; enfin , l'empaumure du bois fossile va en s’élargissant par degré en forme d'éventail, tandis que la plus grande largeur de celle de l'élan, est à sa partie inférieure. Des diflérences plus importantes encore s’observent dans la comparai- son des têtes ; l’organisation de la lèvre supérieure de l'élan a obligé la nature à élargir et à alonger extraordinairement les ouvertures osseuses des narires et à raccourcir les os propres du nez , de sorte que ces os finissent en pointe sur le milieu du bord intérieur des maxillaires, qu'ils ne s’avancent pas au-delà de la seconde dent molaire, et que la lon- gueur des narines osseuses extérieures fait presque la moiué de celle de la tête; tandis que chez lanimal fossile, les os intermaxillaires remontent jusques aux os propres du nez, ceux-ci se terminent à quel- ques pouces en avant des mächelières, et la longueur des narines os-- seuses extérieures n'égale pas celle du quart de la tête; d’où l’on peut conclure que cet animal n’avoit pas le mufle des élans, et qu’à cet égard, il se rapprochoit beaucoup des cerfs communs. Après les os fossiles d’élan , l’auteur parie d’un grand bois de cerf déterré en Scanie, et décrit dans les Mémoires de l'académie de Stock- holm , pour l’année 1802. Ce bois, incomplet, tiré d’une tourbiere, paroît avoir quelques rapports éloignés avec ceux du daim et avec ceux du renne. : Viennent ensuite la description de plusieurs bois trouvés en Allemagne, mais sur-tout dans les sables qui couvreut le penchant des collines, à la droite de la vallée de la Somme, près d’Abbeville. La grandeur de ces bois est la plus considérable des différences qu'ils présentent lorsqu'on les compare à ceux du daim, et M. Cuvier ne croit pas qu'on puisse établir une espèce nouvelle sur des caractères de cette nature. Il n’en est pas tout-à-fait de même d’une petite espèce de cerf dont les dépouilles fossiles ont été trouvées en abondance dans les environs d'Etampes. Le terrein qui les contient est du sable où se sont formés des grès, surmonté par du calcaire d’eau douce et par la terre végétale. Elles consistent principalement en deux sortes de bois qui proviennent. probablement de deux âges différens du même animal. Les uns don- nent à un, deux ou trois pouces au-dessus de la meule, un andouiller isolé « qui se porte en avant ; et alors le merrain lui-même, qui n'est « guère plus gros que cet andouiller, se porte en arrière, pour se « partager encore une fois de la même facon, ou au moins, pour « donner un deuxième andouiller de sa partie postérieure. » < ( 348 ) « Dans les autres, le merrain produit dans sa partie inférieure à un « pouce au plus au-dessus de sa base, deux andouillers à peu de dis- tance l’un de l’autre, et qui se portent tous deux en avant, tandis « que le merrain se porte en arricre ; ec, dans ces deux sortes , la « meule ou la partie par laquelle le bois s’attachoit au crâne, est pres- « que ronde, quoique la tige ou le merrain ne tarde pas à s’applaur, « sur-tout dans ceux de la seconde sorte, où la réumion du merrain « et des deux andouillers offre une partie plate, quelquefois de deux « pouces de larëeur , etc. , etc. » Jusqu’à présent, on avoit considéré ces bois fossiles comme ayant appartenu au renne, et c’est en effet avec les boïs de cet animal jeune, qu'ils ont le plas de ressemblance; mais ils sont beaucoup plus petits que ceux du renne adulte, et tout porte à croire qu'ils appartenoient à des individus complettement formés, puisque les autres os qui ont été trouvés avec eux, et qui vraisemblablement venoient du même ani- mal, n’étoient plus épiphyses. Dans cette hypothèse, M. Cuvier re- cherche sil ne seroit pas possible de retrouver dans les autres cerfs les caractères propres à celte espèce fossile. Ceux de notre continent, tous bien connus, n’en offrent aucun, excepté ce qui vient d'être dit du renne. Quant à ceux du Nouveau-Monde qui, par leur taille, pour- roient se rapprocher de cet animal fossile ; c’est-à-dire, en tant du nombre des cerfs d'Amérique l'élan , le caribou , qui est notre renne, et le cerf du Canada , l’auteur ne peut en reconnoître encore que cinq espèces, quoiqu'il y en ait probablement davantage , tant les voyageurs ont mal décrit ces animaux. Deux, le guazou-pita et le cariacou n’ont jamais que des dagues. Des trois autres, le premier est le cerf de la Louisiane , décrit très-1m- parfaitement par Pennant, sous le nom de cerf de Virginie, ce qui porte M. Cuvier à en donner une description nouvelle d'après plusieurs iudi- vidus de cette espèce, vivant tn da à la ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle. La seconde est le guazou-pita de d'Azzara , auquel il est possible, peut-être, de rapporter les bois que d’Aubenton à faitteprésenter sous Je nom de chevreuil d'Amérique, et que Pennant regardoit comme étant semblables à ceux qu'il donne à son cerf du Mexique, quoique l'identité de ces deux espèces de bois nous paroisse un peu douteuse. | Le troisième enfin , est encore uu cerf décrit par d’Azzara , sous le nom de guazou-poucou. Nfais les bois fossiles dont il est ici question, ne ressemblent ni aux figures ni aux descriptions des bois de ces trois petits cerfs d’Ame- rique, comme on pourra facilement s’en convaincre. Ainsi , de fortes présomptions portent à penser que le cerf fossile d’Etampes na point d’analogue dans les espèces qui nous sont aujourd'hui connues. (349 ) Les bois fossiles de chevreuil que l'auteur a observés, n’oflrent rien de très-remarquable , quant à leurs formes; ils ne different pomt essen- tiellement des bois de notre chevreuil ; mais la différence de leur gis- sement est singulière ; les uns ont été trouvés. près d'Orléans dans la même carrière que des os de paléotherium et mastodontes, c’est-à-dire avec des animaux dont les genres mêmes sont perdus. Les autres pro- viennent des tourbières de la Somme, où l’on trouve d’ailleurs beaucoup d’autres ossemens d'animaux connus. Ce mémoire, pour ce qui a rapport aux cerfs, est terminé par une notice des bois semblables à ceux du cerf ordinaire , trouvés dans les tourbières ou les sablonnières d’un grand nombre de lieux. « Rien, dit l’auteur, n’est plus abondant, les alluvions récentes en ont « toutes fourni, et si l’on ne trouve pas sur ces bois fossiles beaucoup « de témoignages, c'est que ne se rencontrant qu’à de petites profondeurs, « ils n’ont rien présenté d’assez remarquable pour être noté. » Nous donnerons incessamment l'extrait de la deuxième partie de ce mémoire, qui a rapport aux bœufs. FAC Observations sur l'habitation des Poissons dans les eaux profondes ; par M. DELAROCHE, D. M. L’arricce dont nous allons donner l'analyse est exirait d'un mé- moire plus étendu, dans lequel M. Delaroche a donné l'histoire de quelques poissons recueillis dans les Isles Baléares et Pythinses. k Les naturalistes se sont peu occupés de l'habitation des poissons dans les eaux profondes , et n’ont présenté sur ce sujet que de simples con- jectures. Non-seulement on ignore si les grandes profondeurs des mers sont peuplées de poissons, mais €hcore on mangue de faits positifs tendant à prouver l'existence de ces animaux dans les profondeurs de plus d'une centaine de brasses (150 mètres environ). M. Biot ayant appris que sur les côtes de Catalogne on pêchoit quelquefois à la pro- fondeur de 400 à 500 brasses, publia ce fait dans un mémoire sur la vessie aérienne. des poissons (1), mais sans l’afirmer, car il ne le connoissoit que par le rapport des pécheurs. M. Delaroche desirant savoir jusqu'a quel point il étoit exact, engagea au printems de 1808 des pécheurs de Barcelonne à venir descendre leurs palangres en sa présence , dans ces grandes profondeurs. Quoique la saison füt défa- vorable pour ce genre de pêche, il vit prendre , par ce moyen , quel- ques poissons dans un lieu dont la profondeur mesurée exactement de- vant lui, étoit de 353 brasses ou 542 mètres. 3 (1) Mémoires de la Société d’Arcueil, tom. 1°. L 4 SocIÉTE FHILOI- (5601) La présence des poissons dans de pareilles profondeurs étant bien constatée par ce fait, M. Delaroche pense qu'on en peut inférer la possibilité de l’existence de ces animaux dans les parties les plus pro- fondes des mers. En effet, les considérations qui pourroient faire douter de ce dernier phénomène , s’apphiquant presqu'également à celui de l'existence des poissons dans les profondeurs de 500 mètres, perdent par cela même toute leur valeur. Ces considérations se tirent principalement de la, difficulté qu'il y a à concevoir comment ces animaux pourroient se passer de la lumière solaire; comment ils pourroient respirer à une pareille distance de l'atmosphère , et comment ils pourroient supporter la pression à la- quelle ils sont soumis. . Tout ce que l’on connoît de la transparence de l’eau de la mer et de la loi suivant laquelle la lumière décroît en la traversant , tend à nous prouver que dans les profondeurs de 5oo mètres et même dans des pro- fondeurs beaucoup moins considérables, la lumière solaire cesse de parvenir en quantité suffisante pour permettre aux poissons de disün- guer les objets situés devant eux , quelque perfecuôn que l'on suppose ans leur sens de la vue; il est donc probable que, s'ils jouissent de l'exercice de ce sens, ce ne peut être que par l'effet d’une lumière dont la source nous est inconnue, et qui peut aussi bien exister dans les abîimes de l'Océan, que dans les profondeurs les plus grandes où l'existence des poissons est constatée. M. Delaroche pense que les pois- sons de ces eaux profondes jouissent en effet du sens de la vue, et fonde son opinion, soit sur ce qu'il n'existe chez ces animaux rien qui puisse y suppléer, soit sur ce qu'ils ont des yeux autant et plus déve- loppés que ceux de la surface , ainsi qu'il s’en est assuré par l'examen des poissons qu'il a vu prendre auÿrès de Barcelonne. M. Delaroche, en examinant l'influence de l'obscurité sur les poissons qui habitent les eaux profondes, a remarqué que, chez les uns, tels que le congre, elle produit une sorte d’étiolement ; mais que cet effet n'a pas lieu pour la plupart de ces.animaux, et que l’on retrouve chez eux la même dif- férence entre la coloration du dos et celle de l'abdomen, que chez ceux de la surface, ce qui permet de douter que cetté différence soit le résultat de l’action inégale de la lumière sur les parties supérieure et inférieure du poisson. La profondeur ne paroît pas apporter de changement notable dans la nature du gaz dissous dans l’eau de la mer. Celui que les eaux pro- fondes tiennent en dissolution , ainsi qu'on en peut juger par une expérience de M. Biot, content à - peu - près les mêmes proportions d’oxigène , que celui des eaux voisines de la surface. Il est par con- séquent propre à servir à la respiration des poissons. M. Delaroche à trouvé lui-même vingt-six centièmes et demi d’oxigène dans le gaz contenu dans de l’eau prise à 200 brasses (350 mètres) de profondeur. (55 TA) M. Delaroche se propose de traiter dans un autre mémoire de l’in- fluence, que la pression résultante du poids de l’eau exerce sur les poissons qui vivent dans les grandes profondeurs dés mers. BOTANIQUE. Sur plusieurs genres détachés de celut du Juncus; par M. DESVAUX. M. Desvaux s'étant persuadé par beaucoup d’observations que toutes Jourx. De Boran. les fois qu'un genre de plantes renfermoit quelques groupes distincts de Ne, 5 et 4. leur congénère , par leur port, ces groupes offrent des caractères dis- tincts ; il a examiné d’après ce principe le genre Juncus Jonc, et il a cru pouvoir en détacher quatre qui lui ont paru suffisamment carac- térisés. L’un d'eux, le Luzula , avoit été admis sous ce nom par M. De- candolle, dans sa Flore française. Il avoit été formé d’abord sous celui de Juncoides, par Micheli, et adopté par Adanson. Il comprend plu- sieurs espèces, dont M. Desvaux donne la monographie dans son troi- sième numéro ; mais les autres n’en ont qu’une seule. L'auteur a employé, pour déterminer le caractère de ces genres , - la nomenclature tecnnique de M. Richard, en sorte que c’est une appli- cation des principes de ce savant professeur. Mais il ne s’est pas borné à une simple détermination de genre , car par les observations qu'il à répandues dans son travail , il a trouvé le moyen d’envisager la science plus en grand. S C’est ainsi que, contre l'opinion généralement reçue, M. Desvaux re- connoissant un calice et une corolle aux fleurs des Joncs et autres plantes de la même famille , 1l apporte pour appuyer son sentiment, des con- sidérations majeures sur la nature de ces deux parties des fleurs. Dans une autre occasion» il énonce comme un principe , que fout fruit qué n'est point anguleux dans aucune de ses parties, n’est pas déhiscent , sur-tout s’il est sphérique. Caractère essentiel des nouveaux genres. Luzuca. Calice et corolle triparties , découpures: plumacées , six éta- mines , capsule trivalve, uniloculaire, trisperme ; feuilles planes, souvent velues. M. Desvaux rapporte vingt-quatre espèces à ce genre : il donne la as figure de six ; elles habitent l'Europe, excepté six ou sept qui ont été trouvées en Amérique. Ce nom de Luzula est ancien; il paroît altéré de Zuciola, petite lampe, parce qu’on croyoit que la plante qui la portoit, luisoit pen- Jour. DE PHys. Avril 1800. (352) : dant la nuit. Ïl s’est singuliérement dénaturé, car Scaliger établit d’une manière probable , que le nom d’Alleluia, donné à l’oxalis, en vient. Crpnaroxis. Calice une fois plus court que la corolle, trois étamines, capsule presqu'uniloculaire, cloisons persistantes et attachées à la colonne centrale; graines nombreuses , feuilles planes , fleurs capitées. Ce genre ne comprend qu’une seule espèce , c’est le Juncus repens de la Flore américaine de Michaux ; il l’avoit trouvé en Géorgie et en Caroline, Son nom vient du grec Cephalé, tête, et Oxys aigue, à cause des divi- sions de ses fleurs , qui sont très-aigues. . RosrroviA, calice et corolle de même longueur, six étamines , cap- sule globuleuse ne s’ouvrant pas , troïs réceptales pariétaux; graines nombreuses | Le Juncus magellanicus de Lamarck, recueilli par Commerson au détroit de Magellan, forme à lui seul ce genre. « D'après la forme de son fruit, nous lui croirions plus d’aflinités avec les Xyris , que les Joncs proprement dits. L'auteur lui a donné le nom de M. Rostcow, qui a publié depuis peu à Berlin une monographie du genre Juncus. Mansirospermum, calice triphylle, de près du double plus long que la corolle, six étamines , trois stigmates épais, capsule s’ouvrant en trois au sommet, uniloculaire , tégument des graines lâche et paléacé. Ce genre est formé du Juncus grandiflorus de Linné , recueil au détroit de Magellan , par Forster. Son nom est formé du grec marsipos, bourse, et spermum , graine , à cause de la dilatation des tégumens des graines. | Plusieurs autres plantes ont des graines conformées à-peu-près de même, notamment les Drosera et les Orchidées , d'apres cela, cenom pourroit leur convenir aussi bien qu'à ce nouveau genre. : A. P. MINÉRALOGIE.. Description du Dichroite, nouvelle espèce de pierre; par M. L. CORDIER. M. Werner avoit déja fait, en 1806, une nouvelle espece de cette pierre , SOUS le nom d’hyolithe, et c’est sous ce nom que M. Karsten vient d’en donner la description dans ses Tables minéralogiques, édition de 1808. Mais , comme le fait très-justement observer M. Cordier, ces des- criptions qui peiguent fort bien l’échantillon que l’on décrit, n’établissent point la valeur des caractères qui distinguent un minéral d’un autre; elles ne- peuvent donc pas faire connoître si ce minéral doit être considéré comme une espèce distincte et précise ou comme une simple variété d’une espèce déja connue. Ê (5551) Le Dichroïte se présente ordinairement sous forme de grains irré- guliers confusément asgrégés, ou sous celle de petits cristaux prismati- ques hexaëdres ou dodécaèdres, d’une couleur bleue d’indigo, violette ou jaune brunâtre , selon les variétés et selon la manière de les regarder. Leur cassure, quoique vitreuse et éclatante, offre quelquefois des indices de lames. Il est assez dur pour rayer le verre ; il raie même le quartz, mais foiblement. Les acides n’ont aucune action sur lui, le feu du chalumeau ne l'altère que dificilement ; il fond alors en un émail gris verdâtre tres-clair. Tous ces caractères qui, comme les plus apparens, peuvent servir à mettre sur la voie pour faire reconnoitre le Dichroïte, ne suffiroient pas, s'ils étoient seuls, pour faire établir une espèce minérale, il en faut de plus précig et de plus importans. On les prendra 1°. dans la forme primitive qui est le prisme hexaëdre régulier, divisible de manière à donner pour molécule intégrante un prisme triangulaire dont la base est un triangle rectangle scalène , ce qui le distingue essentiellement de tous les minéraux connus , ayant pour forme primitive le prisme hexaëdre; 2°. dans la pesanteur spécifique qui est de 2,560, (un dixième plus foible que celle de lémeraude) 3°. dans la manière dont il réfléchit la lumiere. Le Dichroïte présente à cet égard un phénomène particulier , que M. Cordier propose d'appeler la double couleur par réfraction. En effet, si on re- garde certains Dichroïtes translucides parallèlement à l’axe du prisme , ils - paroissent d’une couleur bleue très-intense ; mais si on les regarde perpen- diculairement à cet axe , on les voit alors d’un jaune brunêtre très-clair. Cette pierre a été rapportée , il y a vingtans , du cap de Gaties , par le sieur Launoy. M. Cordier l’y a recueillie lui-même, ii y a quelques années ; on l’a trouvée au Granatillo, près Nijar, et au pied des montagnes qui entourent la baie de San-Pedro. Elle est engagée dans une brèche volcanti- que qui renferme des scories, des laves vitreuses noires et des laves basal- tiques et pétrosiliceuses ; c’est dans cette dernière qu’on rencontre spécia- lement le Dichroïte, 1l y est en grains disséminés. On le trouve encore dans le tufa blanchâtre qui sert de base à la brèche et dans le granit feuilleté qu’elle contient. Les cristaux de Dichroïte ont éprouvé, comme les roches qui les renferment, des altérations du feu, qui les ont gercés et même frités. La plupart sont en outre recouverts d’un enduit blanchâtre très-mince , qui ternit leur éclat naturel. A. B. PHYSIQUE. Sur les phénomènes qui dépendent des formes des molécules de la lumière ; par M. Marus. ( Suite.) Lorsqu'un rayon est réfléchi par la surface d’une glace sous un angle Tom. I. N°. 21. 2°. Année. 46 Insrirux Nar. -( 3541) : de 54° 45! , on reconnoit que toutes ses molécules sont disposées de la même manière , puisque, en présentant perpendiculairement à ce rayon. un prisme de cristal de chaux carbonatée , dont l'axe est dans le plan de réflexion, toutes ses molécules sont réfractées en un seul rayon ordinaire ; aucune d'elles n’est réfractée extraordinairement. Dans ce cas, les axes analogues de ces molécules sont tous parallèles entre eux, puisqu'elles se comportent toutes de la méme manière. Nom- mons b l’axe de ces molécules qui se trouvent perpendiculaires au plan de réflexion. Toutes les molécules dont l'axe € étoit perpendicu- laire à ce plan, ont pénétré le corps diaphane. Donc, si on pré- sente aux molécules réfléchies et sous le même angle, une seconde glace parallèle à leur axe c, elles se trouveront dans le cas de celles qui n’ont pas pu être réfléchies par la première, le rayon pénétrera donc en entier celte seconde glace. L'expérience confirme en effet que dans cette circonstance, toutes ses molécules échappent aux forces de ré- flexion. On sait que lorsque l'on place lun sur l’autre deux rhom- boïdes de spath calcaire de manière à ce que leurs sections princi- pales soient parallèles, un rayon solaire parallèle à ces sections prin- cipales ne produit que deux rayons émergens. Celui qui provient de la réfraction ordinaire ou extraordinaire du premier cristal, est ré fracté par le second en un seul rayon ordinaire ou extraordinaire : en. effet, on conçoit dans ce cas que sait que les axes des cristaux soient parallèles, soit qu’ils soient placés en sens contraire ; tout rayon sorti du premier cristal parallèlement à sa section principale , n’est pas di- visé par le second, car son mouvement a lieu autour de l’axe b ou de l'axe c, et nous avons vu par les phénomènes de la réflexion, que toutes les fois que le mouvement a lieu autour de ces axes , le rayon n'est pas altéré; toutes ses molécules conservent leurs mêmes axes pa- rallèles. La rotation autour de l'axe &, étant la seule qui change ka position respective des axes des molécules d’un même rayon. Lorsque le rayon incident fait un angle quelconque avec les sections principales , les rayons qui proviennent de ia double réfraction du pre- mier cristal, sont divisés en deux par le second , en sorte qu'on obtient alors quatre rayons émergens. Il y a cependant dans cette circonstance deux cas différens où les phénomènes sont très-distincts, celui où les axes des cristaux sont parallèles , et celui où ils sont situés en. sens con- traire. Lorsque les axes sont parallèles, il faut employer une lumière très-vive et éloigner sensiblement le plan d'incidence de celui des sec- tions principales, pour qu'on puisse appercevoir les rayons réfractés ordinairement par un cristal, et extraordinairement par l’autre. En effet, d’après la théorie , le maximum d'intensité de ces deux rayons. n'est pas la trentième partie de celle du raÿon qui provient de la ré- fraction ordinaire des deux cristaux ; ce qui avoit fait penser aux phy- ; (355 ) siciens qui ont écrit sur celte matière , que lorsque les sections prin- cipales ei les axes sont parallèles , la lumière se comporte de la même manière que dans la section principale , quelle que soit la direction du rayon incident. Cependant en employant une lumière vive, et les cir- constances convenables , l'observation répond parfaitement à la théorie. Le phénomène est beaucoup plus sensible lorsque les axes sont situés en sens contiraire. La réfraction extraordinaire est produite par une force répulsive dont l’action est proportionnelle au carré du sinus de*l’angle compris entre Vaxe du cristal et l’axe principal a , de la molécule lumineuse. Toutes les molécules dont l'axe best perpendiculaire à cette force , sont ré- fractées ordinairement ; et toutes ce!les dont l'axe c lui est perpendicu- laire , sont réfractées extraordinaïrement. Les molécules réfractées ordi- nairement qui échappent à Ja force répulsive , sont dans le cas de celles qui échappent à la réflexion dans la première ‘classe de faits que j'ai rapportés. Les phénomènes de la double réflexion à la seconde surface des cristaux diaphanes , sont analogues à ceux de la réfraction dans deux cristaux, dont les sections principales sont parallèles, et leurs axes situés en sens contraire , en ÿ joignant cette propriélé commune à tous les corps diaphanes, que lorsque la force réfléchissante est parallèle à l'axe c des molécules lumineuses , la réflexion est nulle, sous un angle déterminé. Ainsi, sans la connoissance de cette propriété singulière des corps diaphanes , la partie la plus extraordinaire des phénomènes de la double réfraction , seroit restée inexplicable. M. Malus n'entre pas dans de plus longs détails sur les applications de la théorie qu'il a exposée , il se contente d'ajouter qu’elle ramène à une même source une foule de faits qui sembloient n'avoir entre eux aucune analogie, et dont le défäut de liaison rendoit la mesure presque impraticable, Il ne prétend pas indiquer la cause de cette propriété générale des forces répulsives qui agissent sur la lumière ; il donne seulement les moyens de lier entre eux les phénomènes, de les prévoir par le calcul et de les mesurer ayec exactitude ; de même en rapportant les formes des molécules lumineuses à trois axes rectangulaires , comme le se- roïent ceux d’un octaëdre , il ne préjuge rien sur la forme réelle de ces molécules, mais il présente ce résultat comme une conséquence du calcul auquel l’a conduit l’analyse des phénomènes qu'il a TS Soc. DES PROFESS. DE “LA FACULTÉ DE Mép. (356) PHYSIOLOGIE ANIMALE. Recherches expérémentales sur le principe du sentiment et du’ mouvernent, et sur son siège dans les mammifères et les reptiles ; jar M. LE GALLOIS, D. M. P. u Ox savoit depuis longtems que certains reptiles sont susceptibles d’une survie plus ou moins longue, soit après l'extraction du cerveau ou la décapitation totale, soit après l’arrachement du cœur et des entrailles. On savoit aussi que certains oiseaux font encore plusieurs pas après qu'on leur a coupé la tête. Mais la théorie de tous ces phé- nomènes étoit demeurée couverte d’un voile presqu'impénétrable. Haller qui les connoissoit, et les cite dans sa grande Physiologie , et qui parle même d’un veau qui marcha, et d’un homme qui battit des mains , après la décapitation , n’en pensoit pas moins que l’encéphale étoit le siège et le centre unique du sentiment et du mouvement. Dans ces derniers tems, un nouvel examen de ces phénomènes , et de nou- velles recherchés sur les différentes parties du système nerveux , avoient conduit plusieurs physiologistes à considérer l’ensemble de ce systéme comme un réseau dont toutes les portions concourent, jusqu'à un certain point, à la production du sentiment et du mouvement. Mais celte opinion un peu vague laissoit à-peu-près dans la même obscurité les phénomènes dont il s’agit. On ne concevoit toujours point pour- quoi le canard , auquel on a coupé la tête, ne marche et ne survit que quelques instans ; tandis qu'après une semblable opération , la tortue survit un grand nombre de jours , et ‘souvent des mois entiers. A peine même osoit-on comparer entre eux des faits qui sembloient disparates. On ne concevoit pas mieux pourquoi, dans la même espèce , les indivi- dus auxquels on avoit seulement enlevé le cerveau , survivoient plus long- tems que ceux auxquels on avoit coupé la tête , et ces derniers plus longiems que ceux à qui on ayoit arraché le cœur. Plusieurs faits ap- pereus par M. le Gallois, et dont nous allons rendre compte, paroissent propres à jetier du jour sur toutes ces questions , el sur beaucoup d’au- tres qui s'y rattachent. Dans une suite d'expériences faites sur les fœtus en 1806 et 1807, M. le Gallois avoit observé que si l’on coupoit la tête à des lapins au moment de leur naissance, le tronc continuoit de sentir et de se mou- voir, et la tête de faire des baillemens pendant douze on quinze mi- nutes. Îl reconnut en même tems que tous les phénomènes que pré- sentoit le tronc, étoient les mêmes pour la nature et pour la durée, que si l'animal eùt été asphyÿxié par submersion, avec cette seule différence que le tronc décapité ne fait aucun eflort d'inspiration. Men conclut (357 ) que le mouvement et le sentiment ne s’éteignoient que parce que Îa décapitation avoit rendu la respiration impossible , et qu’en un mot, le tronc ne mouroit que d’asphyxie. S'il en étoit ainsi , l’insufflation de l'air dans les poumons devoit rappeler et entretenir la vie dans le tronc décapité , comme elle la rappelle dans l’animal asphyxié. C’est ce que l’événement justifia pleinement. L'insufflation pulmonaire fit repa- roître le sentiment, le mouvement et tous les signes de la vie, même en la commencant 12 ou 15 minutes après leur disparition totale. Cette expérience se trouve consignée dans un mémoire fort étendu sur les fœtus , que M. le Gallois présenta à la Société de l'Ecole de Médecine dans le printems de 1808. Il ännoncoit à la fin de ce mémoire , qu'il étoit occupé à étudier ce que devenoient progressivement avec l’âge les divers phénomènes propres au fœtius naissant. 11 a extrait de cette se- conde partie de son travail, ce qui à rapport a la section de la moëlle épinière près l’occiput, et à la décapitation , et l’a communiqué cette année à la même Société. Il a en même tems répété devant cette So- ciété , ‘dans les séances des 16 février et 2 mars, etle 16 avril, devant MM, Chaussier et Duméril en particulier, les principales de ses expé- riences sur des lapins, des chats, des grenouilles et des salamandres. Voici les prmcipaux résultats qu’elles ont offerts : 1°, Il n’y a d’autre difiérence entre la simple section de la moëlle épinière, et la décapita- tion totale, que celle qui dépend de l’hémorrhagie. 2°. Cette différence presque nulle dans les premiers jours de la naissance , se prononce de plus en plus à mesure que l’animal avance en âge, en sorte qu'il de- vient très-difiicile de rappeler la vie dans un lapin décapité à l’âge de six semaines ou deux mois, malgré qu'on ait lié les carotides et les jugulaires , parce qu’il est presque impossible de modérer l’hémorragie des artères vertébrales , tandis qu’on la rappelle encore assez facilement dans des lapins de trois mois, après la section de la moëlle épinière. 3°. la secuon de la moëlle épinière et la décapitation , ne détruisent point immédiatement, comme on le pensoit, la vie animale dans le tronc. 4°. Les phénomèmes auxquels elle donne lieu, sont ceux de l'asphyxie; ces phénomènes suivent la même marche, et l’âge les fait diminuer en intensité et en durée , suivant la même loi que ceux de l’asphyxie par submersion. L’extincuion de la sensibilité arrivé aux diffe- rens âges, à-peu-près aux époques suivantes , dans les lapins, à dater du moment Où la moëlle épinière a été coupée : le premier jour de la naissance, à 15 minutes; le 5e. jour, à 9 minutes ; le 10°. jour, à 6 minutes; le 15°. jour, à 4 minutes; le 20°. jour, à 3 minutes ; le 25°, jour, à 2 minutes et demie; le 50e. jour , à 2 minutes; de là au troisième mois, la différence est peu sensible, 5°. L’insufilation pulmonaire rappelle le sentiment et le mouvement après leur extinction , et les en- trelient pendant un tems encore indéterminé jusqu'à présent, comme AOC SEON) elle rappelle la vie dans l’asphyxié par submersion. La limite de son eficacité se raccourcit avec l'âge dans le même rapport; mais elle est un peu, plus reculée , aux différens âges, dans le cas de la section de la moëlle que dans celui de lasphyxie par submersion. En général , Pinsufllation cesse d’être eflicace, si on la commence plus tard qu'aux époques suivantes , toujours à dater de la section de la moëlle, et dans les lapins : le premier jour de la naissance, à 30 minutes ; le 5e. jour, à 17 minutes; le xoe. jour, à 10 minutes; le 15°. jour, à minutes; le 20°, jour, à 6 minutes ; le 25e. jour , à 5 minutes et demie: le 50°. jour, à 5 minutes ; le 6o°. jour ,,à 4 minutes. Cette dernière li- mile demeure, ou à très-peu près, la même , dans le troisième mois. 6e. Si lon détruit la moëlle épinière par l'introduction d’un stilet dans le ca- nal vertébral, tous les signes de la vie disparoissent instantanément dans toutes les parties dont les nerfs viennent de la portion de moëlle détruite, sans que l'insufflation pulmonaire, ni aucun autre moyen puisse les rap- pcler, ni faire cesser la flaccidité cadavérique qui leur a succédé. ro. Si on lie Paorte pectorale ou abdominale, la sensibilité et les mouÿemens disparoissent sans retour dans les parties postérieures à la ligature , et d'autant plus promptement, que l'animal est plus âgé ; mais ils persé: vérent et peuvent être entretenus par l'insufllation dans les parties anté- rieures. Si on lie seulement lartère fémorale à sa sortie du ventre, ou même l'iliaque primitive, ils persévèrent aussi dan$ la cuisse du même côté. 8°, Si l’on coupe en deux un jeune animal vers le milieu du corps, les deux moitiés continuent de sentir et de se mouvoir pendant un tems d'autant plus long, que l’animal est plus jeune; mais on peut anéantir instantanément tous les signes de la vie, dus l’une ou dans l’autre por- tion, en y déiruisant la moëlle épinière. M. le Gallois a fait des expériences semblables sur les grenouilles et les salamandres. Il en résulte que quand on coupe la tête à ces ani- maux, le tems de leur survie dépend du lieu où l’amputation a été faite. Si cette portion de l’encéphale, d’où dépend la respiration a été emporlée avec la tête, ils ne survivent que le tems qu’ils peuvent supporter Vasphyxie ; si au contraire cette partie est demeurée intacte et unie à la moëlle épinière , ils survivent longtems, et ne meurent que de foi- blesse ou d’inanition; mais leur survie est plus ou moins abrégée, si le contact de l'air ou une autre cause vient à aflecter la partie dont il ‘agit, on bien si une hémorragie un peu notable à eu lieu ou se renouvelle. Si, sans faire aucune lésion au cerveau ni à la moëlle épi- nière, on lie le cœur à sa base ou qu’on l'arrache, la survie n'est que de quelques heures, et beaucoup plus courte que dans le cas de simple asphyxie. Si l’on coupe un de ces animaux en deux, de manière qu'il y ait dans chaque segment une certaine longueur de moëlle épinière , les deux segmens survivent séparément quelques heures. Mais si, au lieu ( 559 ) de ces diverses épreuves , qui toutes permettent une survie plus ou moins longue , on ouvre simplement le canal vertébral près de la tête, et qu'on y introduise un stilet pour détruire toute la moëlle ; on tue l'animal sur-le- champ. AE De tous ces faits, l’auteur conclut, 1°. que le principe du sentiment et du mouvement dans le tronc, dérive de la moëlle épinière et non du cerveau ; 2°. que les nerfs n’en sont que les conducteurs ; 5°. qu'ils le puisent au lieu même d’où ils naïssent ; mais que par une anomalie bien digne d'attention, les nerfs d'où dépendent les phénomènes mécaniques de la respiration , empruntent le principe dé leur action du cerveau, et non de la moëlle épinière , malgré qu'ils semblent naîre de cette moëlle ; 4°. que cette disposition , en plaçant Îe premier mobile de Ja respiration dans la tête, y place réellement le siège de la vie ; 5°. que si ce premier mobile qui, d’après les expériences de l’auteur sur les chiens , les chats et les lapins , est situé dans la queue de la moëlle allongée , l'étoit dans la moëlle épinière ; ces animaux pourroient vivre sans tête, et ne périroient souvent dans ce cas , que d’'imanition; 6°. que dans l’état actuel des choses, pour qu'ils puissent vivre d'eux-mêmes sans tête , il faut, 1°. que l'organe où réside le premier mobile de la respiration demeure intact, pendant et après la décapitation ; 2°. que l'hémorra- gie soit assez modérée pour que la circulation conserve une certaine ac- tivité non-seulement dans le reste du corps, mais spécialement dans organe dont il s’agit : deux conditions qu’il est presqu'impossible de remplir dans les animaux à sang chaud , maïs qu’on obtient assez faci- lement dans ceux à sang froid; 7°. que le principe du sentiment et du mouvemgnt qui réside dans la moëlle allongée et épinière , constitue personnellement l’étre, et que le reste de l’organisation d’un animal ne sert qu’à mettre ce principe en rapport avec les objets extérieurs, ou bien à lui préparer et à lui fournir le sang artériel nécessaire à son entretien ou à son renouvellement; 8°. que ce principe est divisible comme la moëlle épinière elle-même, et que dans chaque moitié ou segment , il conserve le sentiment du moi; g°. que c'est l’altération chimique du sang, ou la cessation de la circulation dans la moëlle, qui produit son extinc- tion ; 10°. que cetle extincuion survient dans l’un et l’autre cas au bout d’un tems, qui varie dans les ditférentes classes d'animaux, et dans les différentes espèces, et qui est considérablement plus long dans les ani- maux à respiration partielle , comme les reptiles, que dans ceux à res- pirauon complette; et, parmi ceux-ci, bien des fois moins long dans adulte que dans le fœtus, lequel ne jouit aussi que d’une respiration partielle dans le sein de sa mère; 11°. que pour retarder ectte extinction indéfiniment dans chaque segment de la moëlle, supposé dans l'état sain, il sufliroit de pouvoir y entretenir l’abord du sang artériel avec une force déterminée ; 12°. qu’un effet analogue doit avoir lieu naturellement dans IvsTirmur NAT. 16 Janvier 1800. ({ 360 ) les animaux dont la respiration ne s'opère pas dans un foyer unique, et dont la circulation ne dépend pas d’un centre commun. GC. D. ARTS MÉCANIQUES. Sur l Appareil Jumivore de M. GENGEMBRE. MM. Guyron-Morvrau et ne Prony ont fait à la premiere classe de l'Institut, un rapport sur l'appareil fumivore construit par M. Gen- gembre pour la machine à feu qui met en mouvement le laminoir de la Monnoie à Paris. 3 Dans cet appareil, le tuyau par où s'échappe la fumée fait une ré- volution autour de la chaudière, et deux autres tuyaux partant des deux côtés de la bouche du foyer, font chacun autour de la même chaudière une demi - révolution , et vont se rendre à l’orifice imférieur du premier tuyau; ils y portent ainsi de l'air qui, se mélant à la fu- mée , et parcourant avec elle toute la circonférence de la chaudière , en achève la combustion. Le calorique qui se dégage pendant cette opération , contribue à, échaufler la chaudiere, et 1l ne s'échappe que des gaz transparens où tout ce qui étoit combustible, est complette- ment brûlé. fu . On a observé que cet eflet qui a constamment lieu tant que la porte du fourneau est fermée , cessoit dès qu’elle étoit ouverte, parce qu’a- lors l'air cesse de s’introduire par les deux tuyaux latéraux, et que celui qui entre par la porte perd son oxigène dans le foyer, et n’ar- rive en contact avec la fumée, que quand il n’est plus propre à la combustion. On peut prévenir cet inconvénient en disposant. le fourneau de ma- nière à y renouveler le combustible, sans établir de communication entre l’air extérieur et le foyer, comme cela arrive dans lappareil appelé athanor. L'idée de faire consumer la fumée en la mettant en contact à une température suffisamment élevée , avec de l'air qui n’ait point encore perdu son oxigène , se trouve dans plusieurs ouvrages publiés depuis longtems. M. Gengembre en a fait une heureuse application aux ma- chines à feu. MM. Clément et Desarmes l’avoient déja appliquée il y a sept ou huit ans aux chaudières de leur manufacture de couperose , établie alors à Paris, près de la Garre; et M. Champy, il y a envi- ron deux ans, aux fourneaux du séchage artificiel de la poudrerie d'Essone. À, NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. j PARIS. Juillet 1809. Ç Re > ra HISTOIRE NATURELLE. ZOOLO GIE. Monographie du genre Atèles; par M. GEOFFROY- ST.-HILATRE. L'auteur appelle. du nom d’#éèles les singes d'Amérique qui ont la main émparfaite, ou formée seulernent par quatre doigts. Cette petite division des singes ne repose pas uniquement sur la considération ‘du manque de pouce aux pieds de devant : tous les singes qui sÿ rap- portent, ont encore pour caractères communs la tête arrondie , le mu- seau court, six dents molaires, une très-longue queue , fortement pré- hensile, avec une partie nue et calleuse ; les formes du corps grêles : les extrémités enfin extrèmement alongées. Les auteurs systématiques n’ont connu qu'une seule espèce de ce genre!, le simia paniscus. M: Geoffroy-Saint-Hilaire en décrit cinq, savoir ; I ATëce cuamek. Ateles pentadäàctylus. Caract. Noir , un rudiment de pouce aux mains. : gi IL, Areue: courra. .… 4teles paniscus. Caract. Now, sans pouce. JT. ATELE À FACE ENCADRÉE, Æteles marsinatus. Caract. Noir, le tour de la face blanc. IV. Arëce Prerzesuru. Ateles Belzebutk. Caract. Noir en-dessus, blanc en-dessous. V. ATEÉLE ARACHNOÏDr. Æéeles arachnoïdes. Caract. Brun-fauve. | Horn nNo #22 2e Armée. 47 N°. 22, AnnaLes pu Mus. D'Hist. NAT. Te 13, ( 3621) Tous sont de l'Amérique méridionale. Buflon a décrit la premiere et la deuxième espece ; qu'il a confondues, vol. XIV , arucle du Coaïta. ñ La troisième , qui provient du Brésil, est décrite pour la prenukre fois. La quatrième publiée par Brisson, a été oubliée depuis. La cinquième enfin, a été plutôt annoncée que publiée, par Brown. Histoire de la Jamaïque, et par Edwards, Glanures. Sur trois nouveaux genres d'oiseaux voisins du genre Corvus , établis sous les noms de Gymnoderus, Gÿmnagephalus , e£ Cephalopterus ; par M. GEOFFROY-ST.-HILAIRE. Annales du Muséum Sous le nom de Gymnoderus Cayennensis, Vauteur décrit le colnud d'Histoire naturelle. de Cayenne de Buffon, ou le corvus nudus de Linneus. Sous celui de Gymnoccphalus Capucinus , le choucas chauve .ou le -corvus calvus. 44 Et sous celui de Cephalopterus ornatus , une nouvelle espèce du Brésil remarquable par une sorte de long fanon emplumé, et par une quantité de longues plumes étendues en un large parasol sur sa tête, Ces trois espèces ne pouvoient être ni grouppées ensemble, ni réanics anx Corpus, d’après les considérations suivantes. Les gymnodères ont le bec renflé, large, assez court, un peu ap- plati à sa racine, échancré de chaque côté près de la pointe, et terminé par un crochet : les pieds assez grèles et foibles , les narines couvertes de soies nombreuses, droites et veloutées, et les parties latérales du Cou lues. * Les gymnocéphales ont le bec renflé, étroit, assez long >qun peu applati à sa racine, échancré de chaque côté près de la poime, et terminé par un crochet, les pieds assez grèles et foibles, les narines en grande partie couvertes par une simple expansion cornée, le!cou gros, et la tête nue. ; Enfin , les céphaloptères ont le bec tres-renflé, fort, tres-long , voûté à sa racine, et sans échancrures ni crochet ; les pieds grêles et tres- foibles , les narines dégagées, la racine du bec et la tête couvertes de 5o à 80 plumes droites très-hautes , formées dans plus de leur moitié inférieure d’une uge blanche et roide et terminées par un épi de barbes noires , qui se reuversent en-devant Ce singulier oiseau , également remarquable par les longues plumes qui garuissent un repli de la trachée-artère apparent en-dehors, est d’un noir très-foncé, sauf l'extrémité des plumes de la huppe et du jabot qui est violette avec des reflets métalliques: On eu trouve une très-bonne figure, de grandeur naturelle, dans les Annales du Muséum d'Histoire naturelle , tom. XIIE, pag. 255. (563) Mémoire sur les Tortues molles; par M. GEOFFROY- ST.-HILAIRE. L’aureur comprend dans un genre. à part toutes les tortues dont le Ne de la carapace est mou et cartilagineux : il lui donne le nor de érionyxæ , ou de tortue à trois doigts. Ce n'est pas cependant que cette particularité offre un caractère très - essentiel en lui-même, mais elle présente le trait qui isole le micux ces tortues des autres. à Elles sont toutes pentadactyles, et n’ont d'ongles qu'aux trois seuls doigts intérieurs , aux pieds de devant, comme à ceux de derritre : ces pieds sont larges ; les doigts distincts et tous susceptibles d’agir séparément, quoique réunis par une membrane. On reconnoît encore les trionyx à la longueur du con, à l'existence d’une petite trompe et de Jèvres réelles et mobiles, ainsi qu'à l’ouver- ture de l’anus qui est située tout à l'extrémité de la queue , et le trait le plus remarquable de leur organisation , est non-seulement l’état de mollesse où se trouve le pourtour de leur carapace , mais l'absence 1o- tale d’écailles pour la recouvrir. Ces faits sont sans doute remarquables , et ils offrent plus de caractères qu'il n’en faut pour engager à former un @rouppe à part des tortues molles, et qu'il soit utile d’insister davantage sur la nécessité d'établir ce nouveau genre. C’est une anomalie si grande qu’une carspace qui ne participe pas à la solidié qui lui est habituelle, lorsque cette circonstance fait ordi- nairement toute la sécurité des tortues, que l’auteur examine si cette différence tient à quelque chose d’essentiel dans l’organisation. Le plastron est formé dans toutes les tortues par neuf points d’ossi- fication. Ou il arrive, comme dans les émydes et les tortues proprement dites, que ces neuf points d'ossification croissent et s'étendent indéfi- niment jusqu’à ce qu'ils se rencontrent et ne forment plus qu’une seule plaque : ou bien comme dans les chélonées et les trionyx , l’ossification de chacun s'arrête de manière à laisser au milieu de tous ces os quelque espace vide. Tant de pièces dans le plaston pourroient faire croire qu'il est entré dans sa formation des os étrangers à la composition d’un ster- num proprement dit , comme des côtes sternales, par exemple; idée d’autant plus naturelle à admettre, que ses parties latérales sont terminées par un Certain nombre de digitaions ; cependant il n’en est rien. Les analogues des côtes sternales ne manquent pas dans les tortues : elles existent dans ces pièces articulées qui forment le bord des carapaces , et qui se voient à la suite des côtes vertchbrales. Le plastron ou le sternum des tortues s'attache sur ces pièces sternales , Soci$Tu YHILOM, 3 Juin 1600. en sorte quil ne manque rien d’essentiel dans le thorax de ces ani- maux, et que tout ce que cet ensemble présente de singulier, à ur premier apperçu, dépend uniquement d'une ossification plus on moins complette de tout le coffre pectoral et des formes particulières qui résultent de cette circonstance. Présentement lés trionyx qui ont le pourtour de leur carapaccmieu , pouriour quiest visiblement situé au &elà des côtes vertébrales, Me mu ils des animaux en qui les os ou pièces sternales manqueroient abso- lument ? Il est facile de se convaincre du contraire. Un fort cartilage contenu entre les tégumens du dessus et du dessous , remplace ces pièces. Il est dans les mêmes rapports, car 1l forme le bord de dla carapace des trionyx, et aussi dans les mêmes connexions, puisqu'il s'articule de même d’une part avec les côtes vertébralef , et de l’autre part , avec le plastron ou le sternum. La différence de consistance de ces parties dans ces différentes tor- tues, n'offre rien de plus surprenant que ce qu'on observe journelle- ment dans les mammifères, dont les uns ont le sternum osseux, etles autres, cartilagineux. On donne aux neuf pièces du sternum ou du plastron des tortues, les noms suivans : aux trois antérieurs, ceux de pièce impaire et d'appendices antérieurs ; a deux postérieurs , ceux d’appendices pos- iérieurs : enfin aux deux paires du centre étendues latéralement , ceux de branches ; antérieures et postérieures, selon leur position respeclive. Tableau des espèces du genre Trionyx. On les a rangées ici d'après leur plus grande convexité. I. Trionvyx DE Coromanper. Trionyx Coromandelicus. Caract. Sept callosités au plastron. Tortue chagrinée. LackPbpe. Testudo granosa. Scuogprr. == granulata. SHAwW. Desc. Carapace bombée et lisse (1). Le bord antérieur et le posté-- rieur de la partie molle ossifiés. Les côtes libres dans la moitié de leur longueur. Plastron long et couvert de sept plaques calleuses, deux qui corres- pondent aux branches latérales , deux aux appendices antérieurs, deux. aux appendices postérieurs , et une à la pièce impaire. EEE G@) Dans les sujets frais: elle n’est chagrinée ou grenue que dans les sujets desséchés. l'en est de même de toutes les tortues molles qui sont lisses ou presque lisses en dessus quand elles sont fraiches, et grenues, même ridées, quand leurs carapaces sont desséchées,- Li * ; ( 36%) Queue dépassant l’extrémité de la carapace. Parrie. La Côte de Coromandel. IT. Ærionyx De JavA. Trionyx J'avantcus. Caract. Deux callosités.: carapace convexe et renflée latéralement : appendices antérieurs contigus à leur base. Amyda Javanica, par M. Scuwmçcer, dans un manuscrit communiqué à l’Institut. Desc, Carapace convexe , renflée latéralement , semée longitudina- lement de petites crêtes en zig-zag. L'extrémité antérieure de la partie molle bordée de tubercules. Plastron ayant les deux appendices antérieurs contigus à leur base ; et s’écartant en-devant comme les branches d’un V. Deux plaques calleuses correspondantes à une portion des branches latérales. Les appendices postérieurs en parte ossifiés à leurs bords correspon- dans. | ; ï La queue plus courte que l'extrémité de la carapace. Parriw. Java et les îles voisines, selon M. Leschenault, HT. Trionvx À cArENr. Trionyx carinatus. Caract. Quatre callosités : carapace convexe, déprimée latéralement et saillante au-dessus de la colonne épinière. Testudo rostrata. TuumBErc. — membranacea. BLUMENBACH. SCHNEIDER. — rostrata. SCHOEPFE. SHAW. Tortue à bec. Daunix. Bosc. Desc. Carapace convexe , déprimée latéralement et relevée en carène- au-dessus de la colonne épinière. Côtes libres dans une moitié de leur longueur. L’extrémité antérieure de la partie molle bordée de tubercules. Plastron ayant ses appendices antérieurs écartés à leur base et se dirigeant en avant presque parallèlement. uatre plaques calleuses formées aux dépens d’une partie des branches latérales et des appendices postérieurs. Ceux-ci articulés ensemble par quelques points seulement de leurs bords intérieurs. La queue plus courte que l'extrémité de la carapace. Parri. Înconnue. IV, TriONYX ÉTOILE. Trionyxæ stellatus. Caract. Cinq étoiles sur la partie postérieure de la carapace, Testudo cartilaginea. Bonnarrt. Gmezin. ( 366 ) Desc. Carapace convexe, déprimée latéralement, légèrement renflée au-dessus de la colonne épinière , semée de petites crêtes en zig-zag. L’extrémité antérieure de la partie molle bordée de tubercules. Plastron ayant ses deux appendices antérieurs contigus à leur base, et s’'écartant comme les branches d’un V. Les côtes. . . . . . . . } n’offrent pas de caractères certains , à Les plaques. . . . . . . } cause du jeune âge du sujet qui a Les appendices pastérieurgäiservi à cette description. La queue plus courte que lextrémité de la éarapace. Cinq étoiles sur la partie supérieure et postérieure de la portion molle de la carapace, chacune formée par une tache noire circu- laire et par une série de points blancs étendus autour, comme autant de rayons. Ÿ Parrg. Inconnue. V. Trionyx D'Ecypre. Trionyx Egyptiacus. Caract. Quatre callosités : carapace peu convexe. Les deux appen- dices antérieurs très-écartés lun de l’autre et parallèles. Testudo frianguis. FonskArL. GMELI. Desc. Carapace peu convexe, fort légèrement renflée au-dessus de la colonne épinière , cette ligne saillie s’'annoncçant dans les jeunes sujets pa une double série de petits points (ce qui se voit également dans es espèces précédentes ). D'un vert foncé, nué de blanc partout. Côtes libres seulement à leur extrémité. L'extrémité antérieure de la partie molle de la carapace festonnée et dépourvue de tubercules. Plastron ayant ses deux appendices très-écartés l’un de l’autre, et dirigés parallelement en-devant. Quatre plaques calleuses, formées aux dépens d’une partie des branches latérales et des appendices postérieurs. Ges appendices articulés seulement par quelques points de leurs burds intérieurs. Queue plus courte que l’extrémité de la carapace. Parme. L'Egypte. VI. Trionyx aprcam. Trionyx subplanus. Caract. Carapace presqu'entièrement plate, sans zig-zag, sans arète dorsale, offrant une surface finement chagrinée. Parrie. Inconnue. ; Nota. Ces six espèces existent au Muséum d'Histoire naturelle. Le trionyx étoilé de cette collection est l'individu même d’après ( 567 ) lequel Boddaert a fait sa description. 1] est jeune. Boddaert en a donné deux bonnes figures de grandeur naturelle. On ne connoît encore qu'une carapace du trionyx applati, et ce- pendant on se croit fondé à annoncer à son sujet une nouvelle espèce, ou tout au moins une espèce distincile des cinq précédentes ; car, à la rigueur , il se pourroit que cette carapace appartint aux deux espèces qui manquent au Muséum : toutefois on ne le suppose pas, la descrip- uon de ces deux espèces faisant mention de leur convexité. On ne les a pas rangées ici d’après ce caractère , parce qu’on a été privé de le connoître avec précision. VIL Trioxyx De LA Grorcie. Trionyx Georgianus. Caract. Deux callosités : la queue presqu’aussi longue que l'extrémité de la carapace. Testudo ferox. PENNART. SCHNEIDER , etc. La molle. LacrPpÈpe. BONNATERRE. Tortue de Pennant. Davos. Desc. La carapace d’un brun noirâtre , lavé de verdâtre , le plastron -blanc. Des tubercules lisses et oblongs sur le devant et le derrière de la carapace. Deux plaques calleuses au plastron , correspondantes aux appen- dices postérieurs. La queue dépassant à peine l'extrémité de la carapace. Parrir. Les fleuves de la Géorgie et de la Caroline. VIL Trionvx DE L'EUPHRATE. Trionyæ Euphraticus. Caract. Sans callosités : queue dépassant l’extrémité de la carapace. La tortuc de l'Euphrate, Orrvirr. — Daunin. Bosc. Desc. La carapace d’un vert obscur en-dessus. Le plastron lisse et d’un blanc pur. Queue dépassant d’un quart de sa longueur l'extrémité de la carapace. Parrix, Le Tigre et l’Euphrate. È Nota. On a compris parmi les tortues molles, tantôt comme es- èce distincte, et tantôt comme simple variété de la tortae molle de Hu une espèce qui a été vue dans la Floride, par Bartram, ei décrite par lui sous le nom de Tortue aux grandes écailles moltes ; non-seulement elle n’est pas une variété de la tortue de Pennant, maïs elle n'appartient pas même au genre rionyx : en rapport avec la matamata ; elle devra former une deuxième espèce du genre Chelys. InsriTrur Nr. Mai 1800. (568) MINÉRALOGIE. Note sur un Oxide naturel de chrôme. M. LescurviN a trouvé dans trois montagnes contigues des envi- ons du Creusot, département de la Côte-d'Or, des roches vertes colorées par de l'oxide de chrôme. Ces roches étoient déja connues sons lé nom impropre de calcédoine du Creusot ,; mais.,on ignoroit et d’où elles venoient précisément, et quelle mauère les. coloroit. M. Leschevin se propose de publier les détails de cette découverte. M. Descostuils, qui a analysé cette substance verte , l'a trouvée com- posée de HEC AR ON RER NU EN RIT MAAURE ON 220 ee RAR Qt Es Alumine 4%. trente ee em es à Chaux (une/trace!) MM MRE RS Pa Her lonide JS AN ES ien I Oxide} vent Ge ichrôme:s. 22 em et RON 975 Perteiau Leds 0e Me a Ale Re Een SEE 95,5 gs BQUr lu réPertetilu) cosplets Mais comme on n’y a pas recherché les alcalis, il est probable que celte. dernière perte est due à la présence’ de la potasse. A. B. PHYSIOLOGIE. Des effets de l'Upas Tienté sur l’économie animale ; par MM. DELILLE ef MAGENDIE: | - MM. Macenne Er Deux ont fait “dernièrement des expériences par lesquelles ils ont voulu constater quelle est sur l’économie animale l’ac- tion de la matière avec laquelle les sauvages de Java et de Bornéo empoisonnent leurs armes. Cette matèré ‘est l'extrait de l’Upas tienté, végétal appartenant au genre des Suychnos, petite famille naturelle , voisine des. Apocimées. Le détail de ces expériences a été lu à l'Institut . En voici, les ré- sultats. 1°. Dés morceaux de bois, du volume et de la forme des tuyaux de plumes ordimaires ;, ayant été couverts d'extrait , onL..été enfoncés dans les muscles de la cuisse d’un chien, pesant environ 18 klogr. (569 ) Au bout de 5 minutes, convulsion générale de ious les muscles ; la colonne vertébrale se redresse, au point que les pattes de devant quittent un moment le sol. Calme de quelques secondes ; puis contrac- ion générale plus marquée et plus longue : redressement plus sensible de la colonne vertébrale ; respiration lus accélérée ; cessation subite des accidens , respiration plus lente : calme d’une demi-minute ; après quoi , nouvelles convulsions ; roideur des pattes antérieures qui sont dirigées en arrière : respiration très-rapide; redressement de la co- ionne vertébrale ; la tête est portée en haut, et renversée sur le cou ; les pattes antérieures roides et rapprochées de l'abdomen ne soutiennent plus le thorax. Pour éviter la chüte, l'animal marche très-prompte- ment sur les pattes postérieures ; en même tems , la contraction est plus intense ; les muscles de l'épine soulèvent la poitrine et la tête ; puis, roideur et immobilité des pattes postérieures ; l'animal tombe sur la mâchoire, sur le côté. Tétanos complet et immobilité du thorax : cessation de la respiration ; couleur bleue de la langue ct des gencives , comme- dans l’asphyxie ; télanos et asphyxie d’une minute, puis cessation subite du tétanos, et graduelle de l’asphyxie , à mesure que les mouvemens de la respiration se rétablissent. ?endant tout ce tems , l’action des sens conserve une intégrité parfaite. La chüte sur le côté se continue; les forces paroissent épuisées : au bout d’une minute, tétanos général d’une intensité surprenante ; redoublant d’é- nergie par secousses, au point que le plancher du lieu où se fait l'expérience en est ébranlé : ces secousses sont comme électriques ; cette dernière attaque est plus prolongée , puis cesse subitement ; en- suite, contractions convulsives des muscles de la face; respiration pénible , mais l’asphyxie disparoît, et la langue devient rosée. On a voulu voir quels étoient les mouvemens de la circulation. En tou- chant la région du cœur , on a provoqué une roiïdeur tétanique géné- rale , et cela, par trois fois; de même, en touchant les pattes, la tête, latqueue , etc. Enfin, au bout de 5 minutes, nouveau tétanos, secousses convulsives très-fortes, qui durent 2 minutes; mort. Après avoir ouvert la poitrine et l'abdomen , on a trouvé les sys- tèmes artériel et veineux gorgés d’un sang très-noir , comme après l’asphyxie. En visitant le lieu blessé, on a vu quil étoit coloré en jaune brunûtre.” 2°. La même expérience a été refaite de la même manière sur un cheval, six chiens, trois lapins ; elle a donné les mêmes résultats. Seulement, si l'animal est vigoureux , les accidens sont plus intenses, plus répétés; ils se reproduisent quinze et vingt fois avant la mort. S1 l’animal est foible, il meurt dès la troisième ou la quatrième Tom, I. No, 22, 2°. Année. 43 (3707) atiaque. Dans tous les cas, jamais les fonctions des sens et du cer- veau ne sont lésées , à moins que l’asphyxie ne soit à son dernier degré. De tout cela, les auteurs ont conclu que l'extrait d’upas est absorbé, qu'il circule, et qu’étant dépogé sur la moëlle de l’épine , il excite celte portion du système- nerveux, comme le feroit un agent mécanique , ou le fluide galvanique -lui-même. 5°. Mais lupas est-il réellement absorbé? c’est ce que démontrent les expériences suivantes. Un peu de dissolution d’upas a été injecté dans la cavité du péri- toine, par la voie de la tunique vaginale d’un chien, pesant 12 kil. Au bout de 20 secondes, les même accidens que tout-àa-l’heure , mais plus rapides. L'animal meurt à la troisième attaque. 4°. Quarante gouttes de dissolution sont injectées dans l’intérieur de la plèvre d’un cheval ; sur-le-champ tétanos ; asphyxie. Mort à la deu- xième attaque. ; 5°. Huit gouttes d'extrait dissous dans 2 grammes d’eau commune sont versées dans les intestins grêles d’un jeune chien, du poids de 15 kilogr. Au bout de 6 minutes , première attaque; puis d’autres, toutes moins intenses : à la quinzième, mort. 6°. Des injections ont été faites dans les gros intestins, la vessie, le vagin. L’absorption de l’upas a été plus lente, les effets plus foibles : mélé avec les alimens dans l’esiomac, l’upas ne manifeste son acüon qu'au bout d’une demi - heure; mais les accidens sont toujours mortels. 7°. En liant le pylore, et en faisant un trou à l’estomac , on y a injecté 2 grains d’upas : une heure après, les accidens ont paru. 80, En examinant les membranes séreuses et muqueuses , sou- mises à l’action du venin, on nÿ a pas trouvé trace d'irritation locale. o°. L’upas pénètre-t-il dans le système circulatoire ? . Huit gouttes de dissolution ont été injectées dans la veine jugulaire d’un cheval très - vigoureux. Sur-le-champ, tétanos, et mort en 3 minutes. - 10°, Douze gouttes de dissolution ont été portées dans l'artère cru- vale d’un chien pesant 10 kilogrammes. Sept minutes après, accidens. 119. Même injection dans la carotide d’un épagneul du poids de 14 kilogr. l'injection n'étoit pas achevée, que l’animal a placé sa tête entre ses pattes antérieures, et se rouloit en boule. Bouleversement subit, général, complet des actes de la vie; puis cessation; après quoi, accidens ordinaires. 12°, De l’upas ayant été introduit dans la cuisse d’un chien adulte, à linstant où les accidens ordinaires ont commencé, on a fait la sec- ( 57: ) ton de la moëlle de l’épine entre l’occipital et la première vertèbre cervicale : les convulsions tétaniques continuent. Cette expérience ayant été fane plusieurs fois, tantôt il y a eu une seule attaque , tantôt il y en a eu beaucoup plus, et jusqu'à quinze. 13°. On a pris un chien de moyenne grosseur , âgé de quatre à cinq ans, on l’a affoibli : puis, après avoir coupé la moëlle de l’épine, derrière loccipital, on a jetté dans la plèvre du côté gauche , huit gouttes d'extrait dissous dans 4 grammes d’eau commune : les acci- dens ordinaires ont eu lieu: avec la rnème énergie, tant qu'a duré la circulation. : 14°. Après avoir fait la même injection dans la plèvre d’un fort chien, on a sur-le-champ détruit et même enlevé toute la moëlle de l'épine , avec une tige de baleine. Il n’y a pas eu de contraction, bien que la circulation ait continué dix minutes après la destruction de la moëlle de l’épine. 15°. Huit gouttes d’extrait dissous dans de l’eau, ont été injectées dans le péritoine d’un chien. Au moment où le tétanos étoit le plus marqué , on a enfoncé une tige de baleine dans la moëlle de l’épine. À mesure que la tige avançoit, elle détruisoit avec la moëlle, les con- vulsions des parties. 16. Huit gouttes d’upas ont été versées dans la portion cervicale du canal vertébral. Presqu'aussitôt , roideur tétanique des pattes anté- rieures ; 6 minutes après, roideur des autres pattes : à la dixième minute , la roideur des pattes de devant avoit cessé ; elle persistoit dans celles de derrière : elle cessa enfin. 17°. Un chien barbet très-vigoureux ayant été énervé , on à fait une section transversale du canal et de la moëlle de l’épine, vers la région lombaire. Six gouttes d’upas ont été introduites dans la partie du canal qui répond aux lombes et au bassin; de suite, roideur des membres postérieurs, pendant dix minutes ; vers l’onzième , quelques contractions peu marquées agitent les membres antérieurs 18°. De l’upas est versé sur la portion lombaire de la moëlle ; il y a tétanos aux membres postérieurs, seulement; quelques minutes après, l’'upas est appliqué sur la région cervicale du canal ; sur-le-champ, contraction des membres pectioraux. 19°, À la dose de 2 ou 3 centisrammes, l’upas excite l’action de la moëlle de l’épine, mais sans produire la moindre altération dans les fonctions importantes de la vie. 20°. Des expériences analogues ont été faites avec la noix vomique , et la feve de St.-lgnace , qui sont données par des végétaux de la même famille que l’upas. On à employé ces dernieres substances , ou sans pré- paraüon, ou en extrait aqueux, et alcoolique, à la dose de quelques centigrammes : on en a obtenu à-peu-près les mêmes eflets. LL à O1 = ÿ Le Li OUVRAGES NOUVEAU x. Essar politique sur le royaume de la Nouvelle- Espagne ; par ÎW. Alexandre DE HUMBOLDT, avec un atlas physique et géographique , fondé sur des observations astronomiques, sur des mesures {rigonométriques , et des nivellernens baro- métriques. Paris, chez F. Schœll , 1808. ( 1 vol. in-4°. de 60 feuilles, avec un atlas de 20 planches in-fol. ) Les observations que MM. Humboldt et Bonpland ont faites pen- dant le cours d’un voyage de cinq ans , Sont consignées dans plusieurs Ouvyragesimprimés d’une manière uniforme , ct indépendans les uns des autres. 11 a paru jusqu'ici, Essai sur la Géographie des Plantes, auquel est joint le tableau physique des régions équimoxiales le Recueil d'observations de zoologie et d One comparée , le Nivellement barométrique sur les Cordillères des Indes, le Recueil d'observations astrononuques , la Description des Plantes équinoxiales , les Mono- graphies des genres melastoma et rhexia, et l'Essai politique sur le Mexique , do les dernières feuilles sont sous presse. Les volumes, ui Ré la parue de la botanique descriptive , ont été rédigés ar M. Bonpland ; les calculs des observations astronomiques, et ni du Nivellenieut barométrique , ont été faits par M. Climanns. Toutes . les autres sections sont rédisées par M. Humbolde. Le même voyageur répare encore la publication d’un Essai de pasygraphie géologique , e Recueil de ses observations W'inclinaison, de ÉEchaanon et es ue magnélique ; et la Relation historique de son voyage dans l’intérieur du Nouveau Continent. Cette relation sera acc ompagnée de deux Atlas, lun pittoresque , l'autre géographique; elle por en quatre volumes , dont le premier renfermera le voyage à l'Orénoque et au Rio Négro ; 5 le second, le voyage au ne de la Nouvelle- Grenade ; le troisième , le voyage à Quito, à la rivière des Amazones et au Pérou; et le quatrième, le voyage dans les Cordillères du Mexique. Il résulte de cet apperçu général , que le voyage de MM. Hum- boldt et Bonpland reel et do een 4°. avec irois Atlas et quatre volumes z1-/olio. Pour faciliter la connoiïssance des végétaux qu'ils ont rapportés de leur expédition , ces voyageurs font graver en ce moment les nouvelles espèces qu'ils possèdent et dont plus de quatre cents ont déja été insérées dans le species plantarum de M. Wildenow. Ces gravures .ne seront faites qu’au trait, dans Je genre de celles que toast (353) contient l’ouvrage dont M. Labillardière à enrichi la botanique. Avant de parler spécialement de l’Essai politique sur la Nouveile-Espagne, il à paru intéressant de faire connoître l'étendue de l’entreprise de M. Hum- boldt, et de distinguer les ouvrages qui ont déja paru , de ceux qui vont être publiés successivement. L'ouvrage de M. Humboldt, que nous annoncons, offre à la fois le tableau physique, moral et politique des vastes régions que les géographes embrassent sous la dénomination du Mexique , et dont l'é- tendue est d’après un calcul exact de 118,478 lieues carrées de 25 au degré. Ce tableau est divisé en six grandes parties. Le premier livre présente des considérations générales sur l'étendue et l'aspect physique de la Nouvelle-Espagne. Le second traite de la population générale et de la division des castes, du rapport entre les naissances et les décès, des maladies qui arrêtent périodiquement le progrès de la population, de l'introduction de la vaccine et de la santé du mineur. Le troisième livre présente la statisique particulière des intendances, la description des antiquités aztéques, sur-tout de ces monumens pyra- midaux qui ont tant de rapport avec le temple de Bélus et le plus ancien grouppe de pyramides ésyptiennes de Sakhara, Le quatrième livre traite de l’état de l’agriculture et du travail des mines. Le cin- guième des progrès des manufactures et du commerce. Le sixième livre contient des recherches sur les revenus de l’état et sur la défense militaire du pays: M. Humboldt a mis à la tête de son ouvrage une Entroduction géographique trèes-étendue , dans laquelle il donne l'ana- lyse raisonnée de l'Atlas mexicain. Il y discute lés observations astro- nomiques sur lesquelles se fondent les cartes qu’il a rédigées et dessinées lui-même, en réunissant tous les matériaux qui existoient en 1804 dans les archives de la vice-royauté de Mexico. Les anciennes cartes étoient si inparfaites , que presque aucune d'elles n’indiquoit le nom de la ville de Guanaxuato , qui à 70,000 habitans. M. Humboldt s’est servi avec succès d’une méthode peu usitée, savoir de celle où l’on emploie des bases verticales , des angles de hauteurs et des azimuths (Puissant, Géodésie, livre Hi, 115.) Il l’a employée sur des distances de 300,000 mètres. Sans entrer dans les détails de l'histoire naturelle descriptive, l’auieur exa- mise l'influence des inégalités du sol sur le climat, l’agriculture , le commerce et la défense des côtes. À peine existe-t-il un point sur le globe dont les montagnes présentent une construction aussi extraordi- paire que celle du Mexique. En Europe , la Suisse, la Savoie et le Tyrol, sont regardés comme des pays très-élevés ; mais on n’y trouve qu'un grouppe de cimes couvertes de neiges et disposées dans des chaînes étroites et parallèles à la chaîne centrale. Les cimes des Alpes ont 3900, même 4700 mètres de bauteur absolue; mais les plames voisines, celles du canton de Berne, n’en ont que 400 à 600. Au Mexique, au ( 554 ) contraire, tout l'intérieur est un plateau immense, formé par le dos de la Cordillère même. Ce plateau est si peu interrompu par des val- lées, sa pente est si uniforme et si douce, que sur une longueur de plus de deux à trois cenis lieues , depuis la ville de Mexico jusques dans l'in- tendance de Durango , le sol reste constamment élevé de: r7ov à 2700 mètres au-dessus du miveau de l'Océan; c’est la hauteur des passages du Mont-Cénis, du Saint-Gothard et du Grand Saint-Bernard. Cette constitution géologique du pays est rendue sensible dans les profils que M. Humboldt à construits d’après les résultats de son nivellement. barométrique. Ce genre de projections verticales n'avoit jamais été employé pour représenter de grandes étendues de terrain. Les trois cartes physique de l'Atlas mexicain offrent la coupe du pays entier. Ces coupes, assujetties à des échelles de distances et de hauteurs, sont Wacées comme le profil d’une mine ou celui d’un canal. Le plateau mexicain , Situé sous la zône torride, embrasse plus de 23,000 lieues carrées. Il jouit d’un climat plutôt froid que tempéré. I est rare d'y voir monter le thermomètre centüigrade à 24 degrés; il s’y soutient le plus souvent à r0 ou 13. Déja la population ancienne du Mexique étoit conceutrée sur ce plateau central. Les peaples aztéques, originaires de contrées septentrionales, préféroient dans leurs migrations le dos des Cordillères, parce qu'il leur offroit un climat analogue à celui de leur pays natal. Lorsque les conquérans espagnols, débarqués à la plage de Chalchiuehcucan, appelée aujourd’hui Véra-cruz, montèrent vers la ville de Ténochutlan (Mexico), ils trouvèrent les villages plus rap- prochés les uns des autres, les champs divisés en portions plus petites, le peuple plus policé. Les Espagnols eux-mêmes eurent des motifs puis- sans d'habiter le plateau d’Anahuac. Ils craignoient la chaleur et les maladies qui règnent dans les plaines. La recherche des’ métaux pré- cieux, la culture du blé et des arbres fruitiers de l'Europe, l’analogie du climat avec celui des Casulles les engagèrent à se fixer sur le dos des Cordillères. On pourroit dire que les l‘uropéens ne venoient sous les tropiques que pour y habiter la zône tempérée. Sur la pente et sur les plateaux des montagres mexicaines , les climats se suivent, comme par étages, les uns aux autres. Sur un espace de quelques lieues carrées l’homme y choisit à son gré, le thermomètre à la main, la température ou le climat qu'il croit les plus favorables à son âge, à sa constitution physique, ou au genre de culture auquel il veut s’a- donner. Au Mexique des Zones de culture, semblables à celles qu’Ar- thur-Young et M. Decandolle ont tracées sur les projections horison- tales de la France , ne peuvent être indiquées que sur des profils. Sous les 19 et 22 degrés de latitude, le sucre, le coton, sur-iout l’indigo et le cacao ne viennent abondamment que jusqu'a six ou huit cents mètres de hauteur absolue. Le froment d'Eurape occupe une zône , qui (575 ) sur les pentes des Cordilleres, ne commence généralement qu'à 1400 mètres et fuit à 3000 mètres. Le bananier ne donne plus de fruit mür au-dessus de 1550 mètres. Les pins ( une espèce jolis quinis, voisine du pinus occidentalis) ne s'élèvent, près de la limite des neiges per- pétuelles , que jusqu’à 4000 mètres. Les chènes du Mexique ( le quer- cus œalappensis , obtusata, pandurata, glaucescens , repanda et laurina Ge M. Bonpland) ne végèient qu'entre 800 et 3100 mètres. L'aspect du chène rassure le voyageur européen qui, débarqué à Véra- cruz , s'élève vers le plateau central. Sa présence lui indique qu'il a quitté cette terre justement redoutée par les peuples du Nord, sur laquelle la fièvre jaune exerce ses ravages dans la Nouvelle-Espagne. Cette même limite inférieure des chênes avertit le colon, habitant du plateau central, jusqu'où il peut descendre vers les côtes , sans craindre la maladie mortelle du vornito. La ville de Mexico est placée dans une valléc de forme circulaire , entourée de montagnes porphyritiques. Sur ce por- phyre à base de grunstein et de phonolite, repose du basalite et de lPamygdaloïde poreuse. La hauteur absolue du sol de la vallée est de 2277 mètres. C’est sous le parallèle de la ville de Mexico”, sur-tout entre cette ville et ceiles de Cordoba et Xalappa, que paroît un grouppe de montagnes qui rivalisent avec les cimes les plus élevées du globe. Ces montagnes colossales , presque toutes volcaniques, sont la Popo- catepeil ou le grand volcan de la Puebla ( 5400 mètres), liztaccihuatl ou la Sierra Nevada (4786 mètres) , le Citlaltepetl ou le Pic d’Orizaba, ( 5205 mètres ) et le Nauhcampatepetl (4089 mètres). Les hauteurs ajou- iées en parenthèse sont les résultats des mesures de M. Humboldt, Il est très-Curieux d'observer que ces grandes hauteurs , au lieu de former da crête de la Cordillère d’Anahuac, et d’en suivre la direction, ( qui est du S.S.Æ. au N.N.O.) sont au contraire placées sur une ligne qui est perpendiculaire à la grande chaîne des montagnes. Les cimes mexicaines qui s'élèvent au-dessus de la région des neiges perpétuelles, sont toutes contenues dans ure zône étroite entre les 18°. 59’. et les 19°. 12/, de latitude boréale ; zône que l’auteur appelle le parallèle des grandes hauteurs. En partant des côtes de la mer des Antilles on trouve de l’est à l’ouest, sur la même ligne, le Pic d’Orizaba , les deux vulcans de la Puebla, le Nevado de Toluca, le Pic de Tanci- taro , et le volcan de Colima. Le nouveau volcan de Joruilo, sorti de terre dans la nuit du 29 septembre 1759, à 36 lieues des côtes de l'Océan pacifique, et élevé de 517 mètres sur le niveau des plaines voisines , S'est placé exactement sur le parallèle des anciens volcans mexicains. (376) Essai sur la Flore du département de Maine-et-Loire; par M. T. BATARD, professeur de botanique, et directeur du Jardin des plantes d'Angers. (2 vol. petit in-60. ) L’urureuse position du département de Maine-et-Loire , traversé par la Loire dansune partie de son cours, où viennent se rendre plusieurs rivières considérables; ses sites aussi variés que favorables à la végétation, et sur-tout quelques récoltes de plantes déja faites par quelques naturalistes, tout pré- sageoit que la Flore de ce département, seroit une des plus intéressantes des Flores départementales de la France. M. Bâtard, qui n’a rien négligé pour se procurer toutes les plantes qui croissent dans son département, en fait monter le nombre à 2100 , et laisse entrevoir que, malgré ses soins , ce nombre peut être considérablement augmenté. Déja M. De- candolle, dans son voyage dans les départemens de l'Ouest, avoit fait connoître Ja plupart des plantes particulières à ce département, ainsi M. Bâtard n’a pu augmenter de beaucoup ce nombre ; cependant nous citerons un rosa nouveau, qu'il nomme rosa andegavensis ; il se rap- proche du rosa canina , Li, mais s’en distingue par son ovaire oblong et hérissé, ct par sa fleur rose; un potamogéton, ( potamogeton plan- tago) dont les feuilles sont elliptiques er l’épi pauciflore, plus court que les fleurs ; une véronique , veronica pulchella ; qui étoit cultivée au Jardin des plantes de Paris, sous le nom de veronica persica ; mais ce qu'ilest intéressant de faire remarquer dans cette Flore, c’est la grande quantité de plantes que l’on trouve dans ce département , et qu’on ne connoissoit que dans les pays les plus méridionaux dela France ou dans les hautes montagues, parmi lesquelles nous citerons, en terminant cet extrait : Poa pilosa L. Bromus maximus, Desf. Crucianella angustifolia, L. Lithospermum purpureo-cæruleum , L. Campanula erinus , L. Ammi visnaga , FI. fr. Statice plantaginea, All. Narcissus poeñicus, L. Sedum turgidum , FI. fr. Linum alpinum , L. Sisymbrium pyrenaicum , L. Genista hispanica, L. Ononis altissima , Lamk. Orobus :albus , L. Urnithopus scerpioides , L. Trifolium angustifolium , L. Trigonñela ornithopodioïdes , FI. fr. indiquée avec doute en France par M. De- candolle, Xeranthemum inapertum, L. Doronicum pardalianches , L. Veratrum album , L. Quercus lez , L. Satyrium nigrum , L. , etc. FSI SLI CIS TLISI L'abonnement est de 14 fr. , franc de port; et de 13 fr. pour Paris; chez Had. Ve, BERNARD , éditeur des Annales de Chimie, quai des Augustins, n°. 25. VEN Le HÉNRERTS "NOUVEAU BULLETIN No PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Æoût 1800. —————— ne QD ET en" HISTOIRE NATURELLE: ZOOLOGIE. | Observations sur quelques Poissons recueillis dans les eaux des iles Baleares et Pythyuses ;: par... Drerarocne. M. Deranocue fait connoître dans ce Mémoire , soit par des des- Axwares pu Mus, criptions, soit par des figures , plusieurs espèces de poissons, du tout- ?’Hisr. mare à-fait nouvelles , ou dont il n'est fait mention que dans les ‘auteurs antérieurs au 18°. siècle. Nous allons en présenter la liste en y joignant les phrases caractéristiques que l’auteur leur a assignées. Rara napura. R. Dentibus obtusis ; aculeis parvis , rumerosissimis in corpore transversim elliptico et caudä' dipterygi& ; uruco ordine aculeorum majorum in dorso, triplicé in caudü. Raïa asrerias À. Dentibus obtusis ; corpore rhomboideo |, maculis albidis rotundis nigro cinctis supernè notato ; rostro aculo ; unico aculeorum ordine in corpore, pluribus in caudd dipterygid. SYNGNATHUS RONDELETH. S. Corpore heptagono ; pinnä analivix cons- picué ; rostro compréssissémo , aliitudine corpus subæquante. Munzæna Barearica. M. Maxilld superiore longiore ; rostro angusto ; corpore e viridi flavescente , splendente ; margine pinnæ dorsalis supra aperturam branchiarum incipientis, analis , caudalisque nigro. Munæwa. mysrax. M. Maxillä superiore longissimd ; labio superiore dilatato , radis osseis transversis duobus utrinque sufjulto , corpore pallidè griseo. Carnorvmus pusizcus. C. Pinné dorsali secundä sexradiatd, priore ériplo altiore. Tom, I. N°. 23. 2°, Année. 49 (1578 Scomser PNEumAropPHoRus. S. Corpore elongato viridescente ; pinnis spuris dorsalibus,et analibus quinque ; fasciis tranversis nigris in dorso bis angulatim inflexis ; priori arcu branchiarum laminis ad angulum oris productis, anticè instructo. Cette espèce , très-voisine du maquereau ordinaire { Scomber ) , s’en distingue sur-tout parce qu’elle à une vessie aérienne. F L ScorPæna pAcryLoPTrrA. S. Dorso fasciüisque lateralibus transversis rubris ; corpore capiteque imberbibus ; radris inferioribus pinnarum pectoralium per mediam {ere longitudinem liberis. SPañus cENTRODONTUS. 9. Dentibus omnibus subulatis; corpore præalto griseo ; macul&..irregulari nigrd ad ortum lineæ lateralis ; caudä bifidd. SPArus ACUTIROSTRIS. S. Dentibus molaribus hemisphcæricis ; incisivis truncatis ; rostro acuminato ; léneïs transversis corporits , pinnisque verr= tralibus nigris. ï * HorocenTaus srAGONOTUS. À. Pinné caudali emaroinat& ; dorsali maculd nigr& posticè nôtatd ; maxtll& inferiori subtus punctat& sul- cisque transversis brevibus exaratd. Preuronecres ron4s. P. Oculis sinistris, distantibus ; corpore ovali, inermi , maculis. ocellatis albidis notato ; pinnis pectoralibus æqualibus brevibus. à Preuronecres micrôcuiRus. PP. Ooulis ‘dextris ; corpore lanceolato ; mazxillé superiori, longiori; pinn& pectorali inferd vix conspicud. Murænorms unicozor. M. Dorso præalto ; colore fusco, æquali'; margine pinnarun luteo: SrnmAcrenancus 1mBerpis. 4$. Cvrrhus rostre nullés ; pinnis pectoralibus MENULESSEMLS . M. Delaroche présente en outre quelques observations sur des espèces de poissons déja connues, mais dont l'histoire offroit encore quelques difficultés ; telle est entre autres l’apterichthus cæcus , espèce remarquable que Linné avoit fait connoître sous le nom de z7uræna cæca, mais sur l'existence de laquelle on avoit élevé quelques doutes. BOTANIQUE. Observations sur les Bourgeons du Gleditsia Macracantha (Des- fontaines, Arbres et Arbustes); par M. Durenir-raouars. Lr printems de cette année a été désastreux à cause des gelées qui ont succédé à des chaleurs ; ce froid inattendu s’est prolongé pendant | (379 ) plusieurs semaines ; beaucoup d’Arbres exotiques en ont souffert ; tels sont les Müriers , les Frènes et les Sophoras; mais graces aux res- sources de la nature, ils ont promptement réparé les pertes qu'ils avoient éprouvées. IH y a un Arbre qui a présenté quelque chose de particulier dans la manière dont il a réparé le dommage qu'il avoit essuyé par cette cause, c'est le Gleditsia Macracantha de M. Desfontaines. Il se distingue des autres espèces , sur-tout du Triacanthos , par ses Légumes droits et épais, mais il présente un autre caractère moins saillant , mais peut-être plus tranchant; c’est la forme de ses Bourgeons ou Gemma. Is sont remar- quables dans ce genre parce qu'il sen trouve deux l’un sur l’autre à Vaisselle de chaque Feuille ; quelquefois il en existe un troisième, c’est de celui-là que proviennent, dans les jeunes Branches, les Epines si singu- hères de ce genre. Dans le Zriacanthos et autres espèces , ces Bourgeons sont nus, c'est-à-dire, que les jeunes Feuilles ne sont recouvertes par aucune Ecaille, ce qui a lieu dans le plus grand nombre des Arbres de la famille des Légumineuses , au lieu que dans le Gleditsia Macra- cantha , les Ecailles sont tres-marquées. Maintenant , comme on a cru pouvoir conclure d’un grand nombre d'observations que ces Écailles étoient destinées à metire la jeune Pousse à l'abri du froid, on auroit pu conclure que cette espèce devoit être moins sensible à ses intempéries que les autres ; cependaut l'expérience a prouvé le contraire; car le Triacanthos , ainsi que les autres à Bour- eon nu, n'ont pas sensiblement souffert ; au lieu que dans le Gleditsia Macracantha , tous les Bourgeons qui étoient déja très-avancés ont été totalement détruits, et cela de maniere à faire craindre que la perte entière des Arbres s’en suivroit; mais bientôt on a été à même de reconnoître un moyen de réparation que la nature leur avoit ménagé. Les Bourgeons inférieurs qui étoient beaucoup plus petits que les autres , et qui n’avoient pas souflert, se sont gonflés pelit-a-petit , et enfin ils ont produit des Feuilles en aussi grande abondance qu’à l'ordinaire, mais un peu plus tard; de Îà il est résulté qu’à ceite époque cet Arbre a le même aspect qu'il a ordinairement pendant l'été , excepté cependant qu'il n'a pas produit de Fleurs, en sorte qu'il ne donnera pas de Graines cette année ; mais du reste, il ne paroît plus sé res- sentir du dommage qu'il avoit éprouvé. ANNE Description anatomique de la tige du Fucus digitatus; per M. Lamouroux, correspondant de la Sociéié philomatique. SeLon presque tous les phystologistes, les /ucus sont entièrement formés de tissu cellulaire ; aucun d’eux ne fait mention des différentes SOCIÉTÉ PHILOM Juin 1609. (380 ) modifications que l’on observe dans ce tissu, ou des différentes parties dont ces plantes sont composées , parties analogues par leur situation et leur texture apparente à lépiderme , à l'écorce , au bois et au canal médallaire des plantes dicotyledones. N'ayant pu faire un assez grand nombre d'observations pour traiter d’une manière complette cette partie inté- ressante de l'anatomie comparée des végétaux , M. Lamouroux se borne à décrire les différentes modifications qu'il a observées dans le üssu cellulaire de la tige du jucus disitatus. 10. On trouve, à la circonférence , une pellicule mince qui se dé- truit très - facilement, et qui paroît formée d'un réseau -parsemé de points opaques et de petites ouvertures que M. Lamouroux soupconne remplir les fonctions des pores des autres végétaux. Pour bien étudier cetie pellicule, il faut avoir des individus frais , car elle se réunit par la dessication à la substance intérieure , et ne peut s’en séparer que bien difficilement. : 2°, Sous cette pellicule on observe une substance d’une couleur foncée , ayant environ un sixième d'épaisseur du diamètre total de la tige, et paroissant formée d’un réseau à mailles extrêmement petites et remplies de mucosité. Cette substance contient des lacunes rondes ou ovalaires, d’un diamètre assez grand , et qui se prolongent dans toute la longueur de la uge ; elles ont toujours paru vides à M. Lamou- roux. 5°. Un ussu cellulaire, plus distinct et plus régulier au centre qu'à la circonférence , formant la masse solide de la tige , offrant à la circonférence quelques rayons qui partent de la substance mucilagi- neuse et qui vont se perdre dans les membranes du tissu dont il s’agit. Ce dernier paroît formé de cellules qui, au lieu de se dilater dans tous les sens, croissent uniquement en longueur, de sorte que la masse totale ressemble, au premier apperçu, à une grande quantité. de petits tubes anguleux , coupés transversalement par des diaphragmes plus ou moius éloignés , à peine visibles, et soudés longitudinalement les uns aux autres. Si on examine la disposition , la forme, la com- position et la quantité de ces cellules dans les sloues marines, on trouve entre elles de certaines ressemblances générales , mais des différences dans les détails , différences qui peuvent aider à la division des algues marines en plusieurs genres. 4. Enfin, au centre de cette tige se trouve un corps cylindrique ayant en diamètre environ un sixième du diamètre total de la uge, composé d’une substance parfaitement semblable à celle que l'on à ob- servée sous la pellicule mince, et qui renferme des lacunes. La couleur est la même, le tissu est un peu plus apparent, et la consistance un peu plus forte. (381) L'auteur de ces observations, croit devoir appeler provisoirement ces quatre parties des noms d’épiderme , d'écorce ; de bois et de moëlle, jusqu'à ce qu’elles soient parfaitement connues. Ainsi l’organisation des plantes marines est loin d’être aussi simple ou aussi homogène qu’on le pensoit généralement. La frucufication a déja offert aux observateurs une suite d’enveloppes de forme et de nature différentes , tendant toutes à préserver le germe de l’action corrosive de l’eau de la mer, et la tige nous présente un même nombre de parties que celle des dicotyledones , mais d’une contexture entiè- rement diilérente , quoique ayant entre elles les ressemblances qui unissent tous les végétaux. M. Lamouroux ne croit pas qu'il existe, dans les tiges des plantes marines , des trachées, de fausses trachées , ni les autres vaisseaux ou tubes que l’on observe dans les plantes fanérogames. La uge du Jucus digitatus , âgée et desséchée à l'air , ressemble parfaitement à celle d'un arbre dicotyledon par le facies et par la — différence des couleurs des parties dont elle est composée , diffé- nes qui disparoît presque eniièrement dans la tige fraîche ou imbibée eau. CHIMIE. \ Mémoire sur l’'Amer; par M. Cnevreur. L'osser que se propose M. Chevreul dans ce Mémoire est d'étudier Ixsrirur vAT, toutes les propriétés de l’amer , et sur-tout de démontrer que ce n’est 17 Avril 1609, point un principe particulier, comme l'ont pensé MM. Welther, Fourcroy et Vauquelin, mais que c’est un composé d'acide nitrique et d’une substance inconnue (1). Four démontrer la composition de l’amer, M. Chevyreul en a chauffé deux décigrammes dans une boule de verre surmon.ée d’un tube qui plongeoit sous le mercure : d’abord la ma- tière s'est fondue ; ensuite elle a noirci et s’est embrasée en répandant une lumière pourpre ; et alors, il a passé dans le récipient un mélange gazeux composé d’eau , d'acide carbonique , d'acide prussique, de gaz azote, d’une pelite quantité de gaz inflammable , d'une porüon de principe amer non décomposé et d’une quantité très - remarquable de gaz nitreux. Comme il n'existe aucune matière animale qui, par sa ———_—_—_—_—_— “ro (1) Déja M. Thenard, dans un Mémoire lu à l’Institut, le 15 février 1808, sur la combinaison des acides avec les substances végétales et animales, avoit annoncé qu'il étoit probable que l’Amer n’étoit qu'une combinaison d’acide nitrique et d’une matière animale inconnue. (Voyez Bulletin de la Société pl'ilomatique, avril 1808 , n°. 7, p. 124. ( 382 ) calcination , donne du gaz nitreux, M. Chevrenl en conclut que Jamer d’où on en retire doit contenir de l'acide nitrique, ce qui d'ail- leurs est d'accord avec plusieurs autres faits qu’il rapporte dans son Mémoire. M. Chevreul ayant ainsi prouvé la composition de l’'amer, en expose les propriétés de la manière suivante : 1°, L’amer , exposé à une douce chaleur, se sublime en écailles et en aiguilles blanches. 2°. Il donne à l’eau une belle couleur jaune ; cette dissolution est très-acide au papier de tournesol et très-amère ; elle ne précipite pas les eaux de chaux et de baryte, seulement sa couleur se fonce par la présence de ces bases salifiables. 3°. Il forme , avec la potasse , de petits cristaux en aiguilles soyeuses, d'un beau jaune d’or; c’est cette combinaison détonnante qui a été décrite par MM. Welther, Fourcroy et Vauquelin. 4°. Il forme avec l’ammoniaque de petites écailles jaunes. 5o. Il dissout les oxides d’argent , de mercure et de plomb, etc. Ces combinaisons cristallisent et sont de véritables sels, qui détonnent tous par la chaleur. - 6°. Lorsque l’amer est pur, et qu'on l’expase à l’action de la cha- leur, il s’enflamme sans détonner, parce qu'il ne se décompose point instantanément et qu'il se volatilise même en partie; mais quand l’amer est uni à une base qui le fixe et qui permet au calorique de s’accumuler entre ses molécules , alors les élémens se séparent au même instant, et il y a une détonnation très-forte : c’est ce qu’avoient très-bien re- marqué MM. Fourcroy et Vauauelin. x 7°. Plus l’action de la base sur l’amer est forte , et plus est grande la détonnation qui a lieu dans ce cas ; cependant, on conçoit que l'effet produit par la base doit étre modifié, 1°. par la quantité d'amer et de base dont la combinaison est formée ; 2°. par la réducubilité plus ou moins facile de la base, lorsqu'elle est de nature métallique. Ainsi la combinaison d’amer et d’oxide d'argent est moins détonnante que celle qu'il forme avec l’oxide de plomb. 8°. Lorsqu'on fait bouillir la combinaison d’amer et de potasse avec l'acide nitrique ou muriatique, cette combinaison est décomposée , et il s'en sépare, par le refroidissement, des lames d'un blanc jaunâtre d’amer pur; et cependant , lorsqu'on fait évaporer à siccité une disso- lution d’amer et de nitrate ou muriate de potasse, on décompose ces sels en telle sorte que le résidu jaune qu'on obuent n’est plus qu'une combinaison d’amer et de potasse; ces deux décompositions, contraires en apparence , Sont faciles à expliquer. En eïtet, la première est due à ce que lamer ayant moins d’affinité pour l'eau que le nitwale et le x = (383) muriate de potasse, a par conséquent une plus grande force de cris- tallisation que ces sels ; de là sa séparation : et la deuxième provient de ce que la combinaison d’amer et de potasse étant plus fixe que l'acide muriatique et nitrique , la chaleur portée à un certain point doit singulièrement favoriser la décomposition du muriate et du nitrate de potasse, et en général de tous les sels à base de potasse dont l'acide sera très-volatil : aussi, dans ce cas, l’acide se volaulise-t-il ? o°. Enfin lamer a comme le tannin la propriété de précipiter la - gélatine. Toutes ces expériences ont été faites avec l'amer qu’on obüent à la manière de MM. Fourcroy et Vauquelin , c’est-à-dire en traitant l’in- diso par l'acide nitrique (1); mais comme dans cette opération il se produit en même tems que de l’amer, une substance acide volatile qui a fixé lattention de MM. Fourcroy et Vauquelin et qu'il ont com- parée à l’acide benzoïque, M. Chevreul a cru devoir la soumettre à un nouvel examen. L. 1°. Cette substance qui se forme sur-tout quand on traite lindiso avec l’acide nitrique foible , se sublime en aiguilles blanches ; chauftée convenablement, elle se décompose, et on en retire du gaz acide ear- _bonique, du gaz azote et du charbon. 2°. Elle a une saveur acide , un peu astringente et ensuite amère ; elle se dissout assez bien dans l’eau bouillante, et s’en sépare en grande partie par le refroidissement ; elle colore moins l’eau que ne le fait l'amer ; elle en diflère encore par moins d’amertume, parce qu’elle ne précipite point la gélatine, qu'elle colore tous les sels de fer au maxi- mum en rouge d'hyacinthe et par les propriétés suivantes : 5°. Elle forme avec la potasse un sel beaucoup plus soluble que celui qui est formé par l’amer ; lequel cristallise en aiguilles rouges et qui étant chauffé dans une boule de verre donne du gaz azote, et un charbon alcalin contenant de l'acide carbonique et de lacide prussique. 4°. Toutes les combinaisons de cetie substance avec les bases fusent par la chaleur , mais ne détonnent pas ; elles n’ont que peu d’a- mertume. 5o. Cette substance bouillie avec lacide nitrique à 45°, se convertit en amer de Welther. D'après toutes ces propriétés, M. Chevreul conclut que cette sub- stance n’est point de l’acide benzoïque , et qu’elle ne diffère de l’amer qu'en ce quelle contient moins d’acide nitrique que cette matière. @) Anuales de chimie, tom. 56; Insrrrur Na, 15 Mars 1809. ( 384 ) MATHÉMATIQUES. Mérnoire sur la théorie générale de la variation des cons- tantes arbitraires dans tous les problémes de la mécanique; par M. LaGraAncGe. Nous avons déja annoncé ce Mémoire dans le No. d'avril dernier ; mais depuis celte époque, l’auteur a donné successivement deux sup- plémens dans lesquels 1l réduit son analyse à une grande simplicité , sans lui rien faire perdre de sa généralité. En profitant de cette heu- reuse simplification , il nous sera facile maintenant de faire connoître en entier la belle analyse de M. Lagrange , et de démontrer le théorême général que nous avons seulement énoncé dans notre premier arlcle (N°. 10 de ce Bulleun). Lorsque l’on considère le mouvement d’un système de corps , la position de chacun d'eux est déterminée, à chaque instant, par trois coordonnées qui sont des fonctions du tems , et le problème consiste à déterminer ces fonctions. En général, ces variables sont liées entre elles par une ou plusieurs équations de condition , données par la nature du systéme ; de sorte qu'il ne reste qu’un nombre de variables indépendantes , égal au nombre total des variables, ou à trois fois le nombre de corps , moins le nombre de ces équations. Désisnons par rs, 4, 1EtC les variables indépendantes , que nous supposerons en nombre quelconque, et par r/, s!, u!, etc., les coefliciens dif- dr ds du férentiels — » ——: —»: etc., dt étant l'élément du tems. Au moye al dt dt : à y n de ces quantités on pourra toujours exprimer les coordonnées des corps et leurs différentielles premières, par conséquent , toute fonction des coordonnées pourra être censée une fonction der,s,u, etc., et toute fonction qui renfermera en outre les vitesses des corps, parallèles aux axes des coordonnées, pourra être transformée en une fonction de r, s, u, etc.,r/, s!l, ul, etc. Si donc nous représentons par m, m!, m/{, etc. , les masses des corps; par æ, y, z, les trois coordonnées rectangulaires de m; par x!, y!, z!, celles de m/, etc. ; et par T', la demi-somme des forces vives de tous ces corps, de manière qu'on ait : : ? d 2 32 d. la d: f2 la LM Een (RE) «+ mr! ( Li See )+e., dt: dé? (3585) nous pourrons regarder T comme une fonction de r, s, u, etc., r!,s!, u!, etc., donnée dans chaque cas particulier. De mème , si nous supposons que les forces qui agissent sur ces corps sont dirigées vers des centres fixes ou mobiles, et que l'intensité de chacune d'elles est une fonction quelconque de la distance du mobile au centre d'action; en faisant la somme de chaque force, multipliée par l'élément de sa direction , on aura une formule différentielle intégrable , dont l’intégrale sera une fonction des coordonnées des corps et des centres d'action. Ceuc intégrale que nous représenterons par 77, sera donc une fonction de r,s,u, etc., donnée dans chaque cas particulier. Quand les centres d'action seront mobiles , la valeur de 7 renfermera le tems #, indé- pendamment des variables r, s, w, etc.; mais dans aucun cas, cette fonction ne contiendra les variables r/, s!, u/, etc. Cela posé, on peut former au moyen des deux fonctions T'et F7, les équations du mouvement du système que nous considérons ; et d’après la Mécanique analytique ( 2e. partie , 4°. section ), ces équations peuvent s’écrire ainsi : aT NAT dr 0 ae aT En MA LANDE de ASUS nt (Ares Comme ces équations différentielles sont du second ordre, et en même nombre que les variables r, s, uw, etc., on en déduira des valeurs de r, s, u, etc., qui renfermeront un nombre de constantes arbitraires , double du nombre de ces variables. Supposons donc que l’on ait résolu ces équations, et désignons par @, be rkelc:2milcs constantes arbitraires ; supposons ensuite que de nouvelles forces, dirigées vers des centres fixes ou mobiles et fonctions des distances des mobiles à ces centres, soient appliquées aux corps du système ; soit — Q l'intégrale de la somme de ces forces, multipliées chacune par l'élément de sa direction ; les équations du mouvement, en ayant égard à ces nouvelles forces, deviendront : dt àr A DR ar Tom. I. No, 23, 2°. Année. 5o ( 386 ) d ar PAT da de M dd OR ” eic. Si-les centres des premières forces sont ious regardés comme fixes, Vne renfermera par le tems indépendamment des variables r, s, w, etc. ; et comme cette fonction ne renferme jamais les variables r/, s!, u!,etc., il s’ensuit que si l’on fait T— — R, nos équations prendront cette forme plus simple : dR dR ee AA l0? dR dR (9 Pope ie O; etc. , quand on a seulement égard aux premières forces ; et celle-ci : dr dR de «——— . dt = —, dt, dr! dr CT (2) di aR De = do de Œ » EN ds e —— 4 e , ICE quand an tient compte de toutes les forces. Il s’agit maintenant de résoudre les équations (2), en supposant les équations (1) déja résolues. Pour cela, M. Lagrange considère les constantes a, b, c, eic., comme de nouvelles variables. Il désigne , en général, par la caracté- ristique 9, placée devant une fonction de ces quantités et du tems £, sa différentielle prise par rapport à ces quantités seulement ; de sorte: qu'on ait, par exemple, dr dr dr LP ea da db ren dc + etc. De cette manière, on aura un nombre de variables double de celux (387) des équations (2) auxquelles il faut satisfaire ; ce qui permet d’assujettir en outre les quantités a, b, ©, etc., aux équations de condition : Ôr— 0, (ds 0, du —o, ec. ; et celles-ci, jointes aux équations (2), étant en même nombre que a, b, c ; etc., sufliront pour déierminer ces inconnues. En observant que les valeurs der, s, u, etc., vérifient les équa- uons (1), quand &, b, €, etc., sont regardées comme constantes , il est aisé de vou que les équaiions (2) devicunent : aR da dl, cr” dr. ar da 4 a . (a ds! ds # elc. ; or, @, b, ©, etc., n’entrent dans @ , qu’en tant que ces quantités entrent dans les valeurs de r, s, u, etc. ; on a donc, par rapport à l'une quelconque de ces constantes : da CSN dr da du do = RE — — etc. ; da da dr Tin da ds da du du” 4 et par conséquent, en vertu des équations précédentes, ER PNR ANNE CR Cp RER NP ro Re PA MEN RTE €. da da FA da AU da du! sie M. Lagrange observe qu'au lieu de cette valeur, on peut prendre celle-ci : do d är : aR ds . aR “ da A da‘ dr! y nl te d IR TE EE MR dr! ds! ee sr = ——— «5 — elc., da aa qui est identiquement la même que la première, puisqu'on à 4r=0, (388) ÿs — 0, etc. Or, si l’on subsütue dans cette équation, à la place des différentielles indiquées par à, leurs développemens en da, db, dc, etc., il est évident qu'elle prendra cette forme : .d= (a b).dd+(a,c).dc + etc. La valeur du coefficient quelconque (æ, b), résultant de cette substitution , est : ] dR dR (a b) dr F r dr ï drt ? da db db da dR dr : ds G' ds! ds ai ds! da db db. da Le coefficient (a ,c) se déduit de (a ,b}),en mettant c, à la place de b dans ce dernier ; et de même pour les autres coefficiens, Tous ces coefliciens (a, b), (a, c}), etc., sont des fonctions de a, b, CG, eic., qui ne renferment pas le tems £, indépendamment de ces quantités. En effet, les équations (1) ayant lieu pour des valeurs indéterminées des constantes a, b, c, etc. , il s'ensuit que l'on peut diflérentier ces équations, par rapport à chacune de ces indéterminées ; or, en difiérentiant ces équations par rapport à b, multipliant ensuite la première par la seconde par &, etc., et faisant la somme de tous ces résultats, on a : dR dR Fe ONG ae Al da dt ub Æ da dt db D ÈE Re) ARE dr de Ur ds & ds = —— — etc. = 0; da ab da db équation que l’on peut écrire sous cette autre forme : ( 589 ) aR dr Re NICE EE a [ de amer + ex. | dt ar dR dr! ns LS del : ee C: debian va $ dR dR dr dr dr ds AE Pr EU CP Te dE le ; À dr en faisant attention que An r!, s!, etc. Si de plus nous obser- — dt vons que dR dr dR ds dR Fr UPS dE dr! daR ds! R \ Pa EU TO GA IP GUMRE C0 00 nous pourrons encore transformer la dernière équation en celle-ci : dR dR Dr te ds! d'° [T PE rAEN Pr cn CAN ANT TNT dR adR dr! adR ds! da db dri «a db ds da db * êtes AR ON ETr. RMS A Marne C 0: En échangeant entre elles les lettres a et b dans ce résultat, et re- tranchant ensuite le nouveau résultat du premier, il vient évidem- x menti : SocIÉTÉ PIJILOM Juillet 1600. { 390 ) d-:{a,b) dt — 0; ce qui fait voir que le coefficient ( a, b }, est une fonction de a, b, c, etc., indépendante de £.'-Il en est de même de ious les autres coefliciens (asc) LNUbE ME) hetc: Concluons donc que les différences partielles de la fonction @, prises par rapport aux constantes a, b , c, etc. , pourront 1oujours s'exprimer au moyen des différentielles de ces quantités, mulupliées par des fonctions de ces mêmes quantités qui ne renferment pas le tems d’une manière explicite; et puisque ces différences paruelles sont en même nombres que les différentielles da, db, de, ec. , il s'ensuit réciproquement que l'on pourra toujours obtenir par de simples. éliminations, les valeurs des différentielles da, db, dc, etc., exprimées au moyen des différences partielles de Q, mulüpliées par des fonctions de'&, b, G. etc., qui ne renfermeront pas non plus le tems d’une manière explicite. P, De T'Héliostat.; par M. Hacuerre. MM. Berruorzer et Marus ont fait exécuter, par M. Fortin, un héliostat d'une noùvelle construction. L'objet de cette instrument est de donner , au moyen d’un miroir plan, mobile, une direction cons- tante aux rayons solaires réfléchis par ce muroir ; le miroir est soutenu par une tige métallique perpendiculaire à son plan ; on nomme cette uge la queue du miroir. On a déja démontré , dans plusieurs ouvrages de physique, que lorsque le soleil décrit un cercle de déclinaison, la queue du miroir décrit un cône oblique dont la base circulaire est parallèle à l'équateur ; je vais donner une démonstration synthétique de cetie proposition. Le point où la queue du miroir (supposé réduit à une ligne drone), coupe le plan de ce miroir, peut être considéré comme le centre de la terre ; car pour l’héliostat comme pour les cadrans, on regarde le rayon de la terre comme nul, par rapport à la distance de la terre au soleil. Soit une figure , que chacun peut tracer , et dans laquelle 77 est le point du miroir pris pour le centre de la terre ; MP l'axe de la terre ; MS une arte du cône droit qui a pour sommet le centre de la terre et pour base le cercle de déclinaison décrit par le soleil un certain jour de l’année ; enfin {fs la direction constante suivant laquelle l'image du soleil mobile doit être réfléchie. Il s’agit de déterminer la posiuon. ( 591 ) de la queue du miroir mobile , qui correspond à une position donnée du soleil dans le cercle de déclinaison. Supposons que les points P, $, s soient placés sur une même sphère dont le centre est en 4; le,cercle de. déclinaison décrit par le soleil sera sur cette même sphère, et désignant par $, 8, S!,. —.. les différentes positions du soleil; la direction des rayons solaires cor- respondanie à ces positions sera successivement ÂZS, ZAS?, MS/.. or, la direction constante des rayons réfléchis est 7/5; done le miroir doit se mouvoir de manière que sa queue divise en deux parties égales les angles «MS, SMS? , SMS. 0. 2 Mais les droites Ms, MS sont d'égale longueur comme éiant les’ rayons d’une même sphère. Il en est de même des droites Ms; MS! des droites F5, MS",..... donc la queue du miroir divise en deux parties égales les droites 59, s$/, a8//,..... or, ces droites sont les arêtes d’un cône oblique qui a son sommet au point s, et dont la base est le cercle de décli- naison S , S/, S!!, etc. ; donc les milieux de ces arêtes appartiennent à un autre cercle dont le rayon est moitié du rayon du cercle de déclinaison ; ce dernier cercle est évidemment la base du cône oblique décrit par la queue du miroir , qui, dans toutes ses positions, passe par le point #7, sommet de ce cône. Pour suivre cette démonstration , il faut se représenter à la fois une sphère céleste avec le pôle et un cercle de déclinaison ; un cône droit qui a pour sommet le centre de la sphère et pour base le cercle de déclinaison ; un premier cône oblique qui a même base que le cône droit, et dont le sommet est au point où le rayon réfléchi de direc- . ton constante, coupe la sphère; enfin un second cône oblique, décrit par la queue du miroir, qui a son sommet au centre de la sphère, et dont la base est le cercle qu'on obtient en coupant ce premier cône oblique par un plan perpendiculaire sur le milieu de sa hauteur. L’aiguille d’une horloge fixe dont le cadran est placé perpendiculai- rement à l'équateur, conduit l'extrémité de la queue du miroir de l’héliostat , et lui fait parcourir une circonférence entière en 24 heures. Au moyen d'une échelle graduée , on détermine , par rapport! au plan fixe horisontal, la position variable du sommet du cône oblique, qui correspond aux difiérentes déclinaisons du soleil : c’est d’après le calcul numérique donné par M. Malus à M. Fortin, que cet artiste a exéeuté Yhéliostat du cabinet de M. Berthollet. Le calcul analytique devient extrêmement simple lorsqu'on suppose que le rayon réfléchi en direc- tion consiante est dans le plan du méridien, comme cela se pratique ordinairement. (| 392 ) APRES: Exploitation des Ardoises du Plaïberg; par + M. C. P. De Lasreyvru. Le Plathberg est une montagne située à deux lieues de Schwanden, dans la vallée de Klinthal en Suisse. Cette vallée est bornée par de hautes montagnes de roches quartzeuses et schisteuses, généralement colorées en rouge et en vert. On y trouve aussi de belles brèches. La partie de la montagne où on exploite les ardoises a un quart de lieue d’étendue, et il se trouve, dans cet espace, une vingtaine de carrières travaillées à jour ouvert par une soixantaine d’ouvriers. Comme les couches sont horisontales ou lésèrement inclinées, on commence par former une ouverture supérieure, d’une dimension assez étendue pour faciliter l’extraction des plus grandes pièces d’ardoises. On con- tinue, en profitant autant que possible des plans inclinés que pré- sente la montagne. Après avoir déterminé la grandeur des ardoises qu'on veut enlever , on forme , sur leur surface , avec un pic, une rainure profonde de 3 centimètres environ ; on introduit sous les couches une espèce de couteau de fer pour commencer à les séparer les unes des autres ; on insinue des coins de fer , et on les détache entièrement par le moyen de pièces de bois larges de 5 centimètres et longues de 1, 2 ou 3 mètres; on les enlève enfin avec un pic. Ces ardoises, brutes, sont transportées à dos d'hommes sous des hangards voisins où on les façonne , on les équarrit en traçant sur leur surface des rainures au tiers de leur épaisseur , et en mettant dans ces rainures un instrument de fer sur lequel on frappe pour détacher les parties inutiles. On fait disparoître les inégalités qui se trouvent sur les su- perficies des ardoises en se servant du couteau et du marteau , où d'une lame qu’on fan aller et venir comme une espèce de rabot. Ces ardoises se transportent , à dos d'hommes , dans le village de Schwander , où l’on donne la dernière façon à celles dont on fait des tablettes à écrire, des poëles , des tables, ete. ; on les scie, on les unit avec la pierre ponce. On les expédie pour la Hollande , pour l'Allemagne , la France où llalie. Elles sont rarement employées à couvrir les maisons. FSI S SLSSLSLSLSTILSSE ERRATA du IN. ar. Pag. 576, ligne 3, 2 vol., lisez 1 vol. Tbid, 20, que les fleurs, lisez que les feuilles. NOUVEAU BULLETIN D ES) SCHNEEN CC. E,S, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. PARIS. Septembre 1899. — TT CD) mm HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Extrait des premiers Mémoires de M. Y. Cuvier, sur les Dents des mammifères considérées comme caractères génériques. L’aureur considère les dents molaires des mammifères comme ca- ractères génériques , fondés sur ce que toutes les espèces de genres naturels, parmi ces animaux , ont les molaires conformées de la même mânière ; tels sont les chats , les chiens , les martes , les phoques, parmi les animaux carnassiers ; les écureuils, les marmottes, les rats, les lièvres , etc. , etc. , parmi les rongeurs. 11 considère ensuite comme pouvant donner des caractères de sous-genre les fausses molaires et les incisives , ainsi que les modifications des organes des sens, de la génération et du mouvement. Dans lapplication qu'il a fait de ces nouveaux principes , à la classification du petit nombre de mammifères qu'il a pu observer, il a été conduit aux résuliats suivans. Les chats forment deux divisions fondées sur la structure de la prunelle qui est en forme de disque dans les uns, et alongée dans les autres. Les chiens forment également deux divisions, aussi d’après. la forme de la prunelle ; les rencerds l'ont alongée comme les cas domestiques ; et les chiens, les loups, Vont ronde. Les hyènes, outre des dents d’une structure très-particulière, ont des prunelles rondes par en bas et alongées par en haut. Les martes forment une famille qui contient, les martes propre- ment dites; Îles pulois qui ont les mâchoires plus courtes que les martes à cause d’un moindre nombre de fausses molaires; les genettes qui différent des animaux précédens par une poche sous l’anus , et en ce que leurs pruneiles sont alongées comme celles des c'ats et des renards. Tom. I. N°. 24. 2°. Année. br N°. 24. Anwazes pu Muse D'HisT. NAT. tom. X, p. 105. Idem ; tom. XII, P: 27 SOCIÉTÉ PHILOÏ, ( 594 ) Les animaux de ces trois divisions sont en outre tous digiigrades. Ceux qui suivent sont plantigrades ; le grisor et le teyra -qui-ont deux fausses molaires supérieures et trois inférieures ; le zorille qui à quatre fausses inférieures et. trois supérieures ; les moufettes, dont les dernières mo- laires égalent en longueur les deux tiers de la mâchoire; les /outres dont les pieds sont palmés; et les blaireaux dont la dernière molaire supérieure occupe un espace égal à toutes les autres deuts jusqu'aux canines. Les crvettes qui, par la considération des fausses molaires et des doigts, forment trois sous-genres ; les civettes proprement dites , les mangoustes et les suricates. Les ratons et les coatis ne peuvent étre séparés l'un de l’autre que par l’alongement des narines du derrier, et forment conséquemment deux sous-genres. Eufin les owrs terminent les carnassiers qui, comme l’on voit, renferment quelques-uns des genres qu'on avoit fait entrer dans le sous-ordre des planuigrades. La présence des clavicules fait séparer, sous le nom d’omnivores ou d'insectivores les genres suivans de ceux qui précèdent ; les saléopithèques, les chauves-souris , les roussettes, les taupes, les musaraïgnes, les mygales , les hérissons , les tanrecs, les chrysoclores et les kinkajous , dont il décrit et figure les dents. Parmi les quadrumanes il distingue les guenons des macaques et des babouins, en ce que ces derniers ont cinq tubercules à la dernière molaire, tandis que les autres n’en ont que quatre ; les babouins ont en outre, comme les chiens, les narines au bout du museau, et les macaques les ont placées , comme les guenons, en arrière des mâchoires. Dans les didelphes , il fai deux genres des phalangers, les uns ayant deux dents beaucoup plus simples que les autres. Ceux qu'il a u examiner, et qu'il sépare des phalangers ordinaires , à Cause de leurs dents compliquées, sont le petaurista , le didelphoïde , le planicaude et le macroura qui sont volans, et le phalanger de Cook qui a la queue prenante, de sorte qu'il en résulteroit deux sous-genres. Dans l’ordre des rongeurs, pour ne parler que des genres, l’auteur établit les suivans , en réumissant les dents semblables , ou en séparant celles qui différent ; 1°. avec M. Geoffroy, celui des Æchimys formé du lerot à queue dorée et du rat épineux de d’Azara; 2°. le genre aroëma formé du cochon d’Inde, cavia cobaya; 3°. Le genre campagnol a été augmenté du rat de la baye d'Hudson, mus Hudsonius L, , et de l'on- datra, mus zibetlucus ; 4°. Le genre Helamis composé de la gerboiïse du Cap, dipus cafer 1. ; 5o. 1] sépare les pacas des agoutis, donnant aux uns le nom de cœælogenus, et aux autres celui de cloromis ; 6°. Enfin, il éloigne la taupe du Cap, #mus capensis, du zemni, 77us typhlus, ( 595 ) pour en faire deux genres à part, l’un sous le nom d’orycéère, et l'autre sous celui de spalax qui est déja reçu. Sur les Lamantins et les Os fossiles de ces arimaux ; par 4 M. G. Cuvrrs. L'msroirr naturelle du lamantin est fort confuse quant à la déter- mination des espèces qui doivent composer ce genre, et à la place qu'on doit lui assigner dans l’ordre naturel. M. Cuvier a d’abord cherché à l’éclaircir en distinguant les espèces avec précision. Ce travail préliminaire étoit nécessaire à la détermination des os fossiles qu'il vouloit reconnoître, Le lamantin et le dugong se rapprochant de l’ordre des cétacés , par tous les caractères tirés de l’organisation , doivent être placés dans cet ordre si différent d’ailleurs de ceux qui composent la classe des mammiféres. Le morse, au contraire, qu'on a voulu associer avec le Jamantin , est très- voisin des phoques , et appartient à l’ordre des mammifères carnivores. : Le lamantin , le lamantin de Steller et le dugong doivent former trois genres différens. : Le LawanTiN proprement dit n’a point de défenses ; il a six ver- tèbres au col, aucun vestige de bassin , et l'os du roche libre comme dans les cétacés. On n’en connoît que deux espèces bien déter- minées. Le /amantin d'Amérique qui vit également à l'embouchure de la rivière des Amazones et de l'Orenoque , à Surinam, à Cayenne et aux Antlles (il a environ 7 mètres delong), et le /amantin du Sénégal qui est moins connu, mais qui est une espèce bien distincte du précédent, comme le prouve la forme de sa tête osseuse, fisurée par M. Cuvier, à côté de celle du lamantin d'Amérique. Le ramanrin de Steller est un animal d’un tout autre genre et fort remarquable. Au lieu d’épiderme, il porte une espèce d’écorce épaisse de 2 à 5 centimètres ; cette écorce est composée de fibres où de tubes serrés, perpendiculaires sur la peau; elle est noire et dure comme de l’ébène ; la lèvre supérieure et l'inférieure sont doubles ; les mâchoires portent chacune et de chaque côté, une plaque ou deux dont on peut comparer la structure à celle du palais de la raie aigle , et qui, comme lui, ne s'enfonce pas par des racines; il n’y a point de phalanges aux nageoires, et par conséquent point d'ongles ; il y a un bassin composé de deux os innominés très-élroits, etc. Cet animal herbivore, comme le lamantin, ne vient point paître sur le rivage, et ne se nourrit que de fucus. Il en existe dans la mer du Nord et peut-être au Groënland, Anxvages pu Mus. D'Hisr, NAT; (3% ) Le pucoxc diffère essenticilement du lamantin par ses défenses qui ne sont cependant point des canines , mais des incisives, puisqu'elles sont'implaniées dans des os intermaxillaires. Ses dents machelières , quoique très- différentes de celles du lamantuin , sont cependant des dents d'herbivores. Le dugong se trouve dans la mer des Indes. On l'a quelquefois confondu avec le lamantin et même avec l'hippopo- iame , et c’est ce qui aura fait dire qu'on trouvoit de ces animaux dans cette mer. Les genres et espèces de cette petite famille de l’ordre des cétacés, étaut aussi bien déterminés que les connoiïssances qu'on a sur eux pouvoit le permettre, M. Cuvier à pu établir, sur ces bases fixes , la détermination des os fossiles de ces animaux. On a trouvé des 05 d'animaux de lespèce du lamantin dans un calcaire grossier , composé de débris de cardium , de peignes, de rétépores, de maullepores et de grains de quartz roulés ; ce calcaire fait partie des couches qui bordent les deux rives du Layon dans les environs d'Angers, sur-tout près de Doué , de Chavagne, de Faverain, d'Aubigué et de Gonor, département de Maine-et-Loire. La plupart de ces os sont mutilés, quelques-uns même un peu roulés; leur sub- stance est changée toute entière en un calcaire ferrugineux , assez dur et d’un brun roussâtre. La portion de tête et les autres os du lamantin qu'on y a découverts n’appärtieunent à aucune des espèces connues. Il avoit avec eux des os de phoques et de dauphins. Ces os sont en général très-rares à l’état lossile ; ceux des environs d'Angers appar- tenvient À un phoque deux fois et demie aussi grand que le phoca vitulina L. et à un autre qui devoit être un peu plus petit. On a trouvé des côtes de lemantin , os assez remarquables dans ces animaux pour qu'on puisse les distinguer aisément, près de Capians, à ro lieues de Bordeaux ; elles étoient comme les os fossiles d'Angers dans une pierre de calcaire marim grossier, et changées elles-mêmes en un calcaire compacte rougeûtre. M. Cuvier fait observer qu'il ne faut pas chercher les os fossiles de lamantin, de phoque , de dauphin, de morse (si toutefois on trouve de ces derniers ) dans les terrains d’eau douce avec les os fossiles d’élé- phans , de patéotherium , de ruminans, etc. , mais bien dans les couches essentiellement marines ; et en effet, tous les os fossiles de lamantin et de phoque qu’on connoit ont été trouvés dans e couches. A. B. (397) Note sur les Dents des lapins et des cochons d'Înde, et sur la durée de la gestation dans ces derniers animaux ; par M. Lrecarrois. D. M. P. L’aureur s’est assuré, par des observations répétées presqu’à tous les âges, sur les lapins et sur les cochons d'Inde, que ces animaux n’ont oint de dents de lait, et qu'ils conservent pendant toute leur vie, celles qui leur viennent avant ou après la naissance. Ces dents sont léserement coniques ou pyramidales tronquées dans le jeune animal , en sorte qua mesure qu'elles s’usent par la couronne, la partie qui pousse de l'alvéole est de plus en plus grosse; ce qui continue jusqu’à ce que l'animal ayant acquis à-peu-près tout son développement, ses dents sont prismatiques. M. Legallois remarque que ce fait indique assez clairement la cause finale du remplacement des dents dans les espèces qui y sont sujettes. Il est bien prouvé maintenant que les dents sont des substances excrétées qui, ne croissant point par intussusception , restent constamment telles qu’elles étoient au sortir de l’alvéole. Dans cet état de choses, celles qui garnissent les arcades alvéolaires d’un jeune animal , et qui sont en rapport avec les dimensions de ses mâchoires , ne devoient plus l'être dans le même animal devenu adulie, et c’eüt été particulièrement le cas dans les carnassiers, dont les dents ne s’usent point, et cessent de pousser après leur entière sortie. Pour remédier aux inconvémieus des dents stationnaires dans des mâchoires qui conti- nuent de croître en tous sens, la nature a employé deux moyens; le remplacement des premières dents, et l’éruption tardive des autres. Mais fl est évident que dans ‘les animaux, tels que le lapin et le cochon d'Inde, dont les dents poussent continuellement en devenant de plus en plus grosses, à mesure qu’elles s’usent par la couronne, les dents et les mâchoôires devoient rester dans le même rapport à tous les âges, et qu'ainsi le remplacement étoit inutile; et, en effet, il n’a pas lieu. L'auteur déduit des mêmes principes la raison pour laquelle les ongles, et beaucoup d'autres corps de cette nature qui sont , comme les dents , des substances excrétées, ne tombent point pour être remplacés. M. Legallois a aussi observé que les lapins ont six dents molaires de chaque côté à la machoire supérieure , et non pas seulement cinq comme à linférieure. Les cochons d'Inde sont maturalisés et multipliés depuis si longtems en Europe, qu'il doit paroître étrauge qu'aucun auteur n'ait conuu la véritable durée de la gestation dans ces animaux. Buflon dit qu'elle æst de irois semaines ; le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle a Soc. DES PROFESSEURS de la Fac. de Médec. ANNALES DU Mus. D'HisT, NAT. (596 ) répété la mème opinion; d’autres ont assigné des durées différentes ; mais également erronées. La cause de cette incertitude, selon M. Leyal- lois, tent à ce qu'on n’étoit jamais sûr du moment où le mâle avoit couvert la femelle, et cela, parce qu’il a beaucoup de peine à en venir à bout. Il lui faut souvent quinze jours, et quelquefois plus, pour y parvenir. Durant tout ce tems, son ardeur apparente et tous ses efforts échouent contre une disposition singulière du vagin de la femelle. Cette disposition consiste en ce que l’orifice extérieur en est collé et complettement fermé. Il faut que le mâle le décolle pour que la copulation ait lieu ; il se recolle ensuite au bout de trois jours : il se recolle de même après l’accouchement. C’est en séparant les femelles d'avec les mâles, aussitôt qu'ils s'appercevoit du décollement , que l’auteur a reconnu cette durée de la gestation , qui est de soixante-cinq jours., Du reste, ajoute M. Legallois, cet heureux privilége d’être tou- Jours vierge, mème après de nombreux accoucheèmens , n'appartient pas exclusivement à la femelle du cochon d'Inde, la souris est aussi dans le même cas. - CG D. Sur quelques quadrupèdes ovipares fossiles conservés dans des schistes calcaires ; par M. G. Cuvrrr. On sait, comme le rappelle M. Cuvier, qu'on peut reconnoitre deux, sortes de schistes à pétrifications : les uns noirs, bitumineux et pyriteux contiennent du minerai de cuivre ; et on les exploite, pour en tirer ce métal, en Hesse, en Thuringe, dans le Voigtland, ec. Ils renferment des poissons et des restes d’un reptile saurien, Voisin du génre monitor. M. Cuvier les a décrits dans un Mémoire pré- cédent, F Les autres se rapportent plus particulièrement à la variété désignée par Romé de L'isle, sous le nom de schiste marneux ; ils sont blancs ou grisâtres, el assez durs; ils font une violente effervesceuce avec l'acide nitrique. Ils sont quelquefois fétides , sans cependant ren- fermer ni bitume apparent ni pyrites. Tels sont les schistes du Mont Bolca , de Pappenheim , d'OEningen, d’Aichstedt , etc. Ce sont ces derniers , et quelques-uns des fossiles qu'ils renferment , que M. Cuvier décrit dans le Mémoire dont nous donnons l'extrait. Les carrières de schiste marneux d'OEningen , village un peu au- dessus de Stein, sur la rive droite du Rhin, à la sortie du lac de Constance, sont à trois quarts de lieue de ce village, sur le pen- chant méridional d'une montagne appelée Schienerberg, et au moins à 160 mètres au-dessus du niveau du lac. La partie élevée de la ( 599 ) montagne est d’un grès micacé , tendre; et l’on trouve dans les champs des granits roulés , rouges et verts. Dans le lieu où la carrière est ouverte an remarque une succession de plus de 20 couches de schiste marneux, grisâtre et souvent fé- tide, dans lequel on trouve non-seulement des poissons fossiles, mais des empreintes nombreuses de végétaux et des coquilles fossiles, Ce qu'il y a de remarquable dans cette stratification, c’est qu'après deux ou trois couches renfermant des empreintes de plantes , des coquilles , etc. , on en trouve une qui ne contient aucun fossile; il en vient ensuite une autre qui renferme des poissons ; puis une autre sans fossiles ; et cette singulière alternative qui , au reste, n’est pas particulière à ces couches, se présente à plusieurs reprises. Ce schiste marneux répose sur un grès bleuâtre, grossier, qui ren- ferme quelques veines de houille. MM. de Humboldt et Reuss s’accor- dent à regarder ce schiste comme appartenant à une formation an- cienne et régulière , et peut-être de la même époque que la troisième formation calcaire de M. Werner. Cette formation paroît répondre à ce que les géologistes français appellent calcaire compacte , plus ancien que le calcaire grossier et que la craie des environs de Paris, et ca- ractérisé par les bélemnites , les ammonites, etc. qu'il renferme. C’est dans les schistes d'OEningen qu'a été trouvée cette partie du squeletie d’un animal qui devoit avoir un mètre de long , et que Scheuchzer a décrit comme le squelette d’un homme anté-diluvien ; mais il suffit de voir les figures, même informes , qui ont été publiées de ce squelette, et d’un autre semblable , trouvé dans le même lieu, pour être étonné qu'on ait pu , avec les moindres notions d'anatomie, attribuer à l'espèce hamaime ce squelette fossile. 11 étoit moins fkcile de le rapporter précisément au genre auquel ïl appartient, et c’est ce qu'a fait M. Cuvier : il a prouvé, par une suite d'observations et de faits irrécusables , non-seulement que ce fossile appartenoit à la famille des salamandres , comme lavoit pensé M. Kiclmeyer, mais encore au genre remarquable du protée. C'étoit donc un véritable amphibie, mais d'une grande dimension , puisqu'il devoit avoir environ un mètre du museau à l'extrémité de la queue. On a trouvé, dans ces mêmes schistes, les os fossiles d’un reptile du genre crapaud ; l'espèce dont ‘il se rapproche le plus, suivant M. Cuvier, est le bufo calamita. Les carrières de lAltmahl près d’Aichstedt, et de Pappenheim en Franconie ,, ont fourni le fossile dont il est question dans la seconde partie du Mémoire de M. Cuvier. Le schiste marneux ‘dans lequel elles sont creusées appartient , suivant Reuss , à la troisième forma- .tien de calcaire, et suivant M. de Haumboldt, à celle du calcaire caverneux du Jura ; elles sont, d’après ce dernier , inférieures aux Asnazes Du Mus, p'Hisr. NAT. :( 400 ) couches calcaires où Sont creusées les grottes de Franconie, si riches en ossemens d'ours, et elles en sont séparées par une couche de grès interposée entre elles. Elles sont supérieures au gypse ancien qui ren- ferme la soude muriatée. Le schiste marneux des carrières d’Aichstedt, un peu au-dessous de Solenhofen , renferme beaucoup de fossiles curieux , entre autres des poissons , des crabes, des écrevisses , et des animaux du genre du lnulus polyphemus. de Fab. C’est au milieu de ces fossiles qu'on à trouvé le-singulier animal qui a été décrit avec beaucoup de détail et figuré par Collini : cet animal, qui avoit en- viron 28 centimètres de long, présente une iète alongée , terminée par un long bec armé, vers son extrémité, de dents .pointues enchassées ; les orbites sont très-grands ; le col assez long n’a que 6 vertèbres ; les pattes antérieures sont fort longues, terminées par quatre doigts; les trois intérieurs sont de taille ordinaire, «et devoient être armés d'ongles ; l'extérieur est excessivement alongé , sans. ongles à l'extrémité, et de- voit, à la manière des doigts des chauves-souris , soutenir une mem- brane , et donner à l'animal d’Aichstedt, non-seulement la faculté de se soutenir dans l'air, mais même de voler ; le tronc est terminé par une queue articulée: comme celle des reptiles; les côtes ont également la même structure que celles des animaux de ceite classe ; les pattes pos- térieures sont assez longues, et terminées par quatre doigts qui de- voient être armés d'ongles, assez crochus, à en juger pas la forme des dernières phalanges. M. Cuvier conclut, des caractères précédens et de beaucoup d’autres détails anatomiques non moins importans , mais que nous ne pouyons rapporter ici, que cet animal singulier appartenoïit à la classe des reptiles et à l'ordre des sauriens ; qu'il devoit par con- séquent être couvert d'écailles comme les animaux de cet ordre : la longueur de son cou, celle. de sa tête, son long bec armé de dents aigues , indiquent qu'il se nourrissoit d'insectes et qu'il les atirapoit au vol; enfin la grandeur de ses orbites doit faire supposer qu'il avoit de uès-grands yeux , et qu'il étoit par conséquent un animal nocturne. Il n'existe actuellement , sur le globe , aucun animal connu des matu- ralistes ,. qui ait le moindré, rapport avec cet habitant de l’ancien monde, A. B. Suite de l'extrait du Mémoiré de M. Cuvier, sur les Os fossiles de ruminans trouvés dans les terrains meubles. Ox a vu, dans le N°. 2r de ce Bulletin, l'extrait de la première partie de ce Mémoire qui concerne les cerfs ; nous allons faire con- noître la seconde qui traite des bœufs. M. Cuvier examine d’abord les crânes fossiles qui ne diffèrent presque * | (or) en rien de ceux des aurochs. On les a trouvés sur les bords du Rhin et de la Vistule, dans les environs de Cracovie, en Hollande et dans l'Amérique septentrionale ; ils se ressembloient tous par les carac- tères qui distinguent l’aurochs des autres espèces de bœufs qui nous sont connues. Leur front est bombé, beaucoup plus large que haut; les cornes sont attachées bien en avant de la ligne saillante qui sépare l'occiput du front ; le plan de l’occiput fait un angle obtus avec le front, et ce plan représente un demi-cercle. . Toute Ïa différence qu'ils offrent est dans la grandeur des cornes ; elles surpassent celles de l’aurochs ; mais l’auteur observe que cette dit- férence pourroit bien être due à l'abondance de nourtiture qu’avoient autrefois les animaux lorsqu'ils disposoient à leur gré des vastes forêts et des gras pâturages de la France et de l'Allemagne. Il existe une autre sorte de crène fossile qui paroît appartenir à l'espèce du bœuf, mais qui surpasse beaucoup en grandeur ceux de nos bœufs domestiques , et dont les cornes sont autrement dirigées. Dans ces-cränes , comme dans celui du bœuf, le front est plat et même un peu concave, carré ; les cornes sont attachées aux extré- mités de la ligne saillante qui sépare l'occiput du front ; le plan de l’occiput fait un angle saillant- avec le froni, enfin ce plan est qua- drangulaire. Seulement les cornes des bœufs les plus communs se dirigent en dehors , et se recourbent plus ou moins en haut et en avant, tandis que les noyaux des cornes des crânes fossiles, après s'être dirigés en dehors, se recourbent un peu en avant et en bas. Ces cranes ont été trouvés dans la vallée de la Sôme, en Souabe, en Prusse , en Angleterre , en Italie; « et si l’on se rappelle, dit « l’auteur , que les anciens distinguoient en Gaule et en Germanie « deux sortes de bœufs sauvages , l’urus et le bison , ne sera-t-on « pas tenté de croire que l’une des deux étoit celle de cet article qui, « après avoir fourni nos bœufs domestiques, aura été extirpée dans « son étal sauvage ; tandis que l’autre qui n’a pu être domptée, sub- « siste encore , en tres-petit nombre , dans les seules forêts de la « Lithuanie. » On trouve en Sibérie une espèce de crâne de buffle qui ne se rap- porte pas plus aux espèces de buflle connues qu'a celles du bœuf ou de l’aurochs. On n’en connoît pas bien le gissement ; l’un fut trouvé près de la rivière d'Ilga, où une inondation l’avoit mis à découvert. M.. Cuvier pense que les fossiles sont contemporains de ceux des éléphans à lon- gues alvéoles, et des rhinocéros à crânes alongés. - Enfin il existe une quatrième sorte de crâne fossile trouvée en Sibérie Tom. I. N°. 24. 2°. Année. 52 ‘Ann. DU Mus. D'HisT, NAT. (402) comme les précédens, mais qui se rapporte plus au bœuf musqué du Canada qu'aux autres espèces de ce geure , ce qui porte M. Cuvier à supposer que ces crânes qui viennent d'une espece de la zône gla- cale , ne doivent point se trouver dans le même pgissement que les crâues précédens qui appartiennent à un genre dont les espèces ha- bitent les pays les plus chauds. Ce Mémoire est-icrminé par des remarques sur les os isolés de bœuf, et par un résumé général dont nous avons donné les élémens dans le cours de cet extrait. F. CV. GÉOLOGIE. Sur les brèches osseuses des côtes de la Méditerranée; par M. G. Cuvrer. * ON trouve sur plusieurs points des côtes de la Méditerranée, des masses de brèches renfermant des os, etc. On ne peut remarquer sans une sorte d’étonnement, la ressemblance parfaite qu'il y a entre toutes ces brèches offrant des rochers isolés depuis Gibraltar jusqu'a Cerigo, à l’extrénrité orientale de la Méditerranée. On les trouve à Gibraltar, près Terruel en Arragon, à Ceue, à Anuübes et à Nice, en Corse, sur les côtes de Dalmaue, et enfin dans l'ile de Ccrigo. Dans tous ces lieux , ce sont des couches de calcaire compacte fendues dans di- vers sens, et dont les fentes sont remplies d'une brèche composée de fragmens de ce même calcaire, de fragmens d'os souvent innombrables , le tout réuni par un ciment d'un rouge de brique assez solide. Nous ne noterons, dans lhistoire particulière de ces brèches , que leurs différences, et on verra combien elles sont peu importantes. Gaisrazrar. C’est une masse de roches alongée du nord au sud. Le calcaire en est très-compacte et présente des infiltrations spathiques de chaux carbonatée ; outre les fentes qui sont remplies par la brèche os- seuse, on y voit des cavernes garnies de stalactüites, et contenant de grandes masses de brèches divisées en lits par des couches minces de calcaire spathique. Les os qu’elles renferment , viennent 1°. d’un. ruminant de Ja taille d’un daim, probablement du genre antilope ; 2°. d'un rongeur du genre des lièvres : les os sont mélés avec des coquilles fluviatiles et terrestres. Trrruez. On trouve à Concud , près de Terruel en Arragon, à 25 ou 30 lieues du rivage de la mer, une colline qui, d’après la description de Bowles , renferme des brèches osseuses, absolument ( 403 ) semblables à celles de Gibraltar. Les os qu’on y voit paroiïssent avoir appartenu à des animaux du genre de l’âne , du bœuf et du mouton. Cn y trouve aussi des coquilles d'eau douce et des coquilles ter- restres. Curre. Le rocher de Cette ressemble si parfaitement à celui de Gibraltar qu'on ne pourroit le décrire sans répéier les mêmes expres- sions ; on doit seulement remarquer que la base très-compacte de ce rocher calcaire ne laisse point voir de couches sensibles , et que les fragmens du calcaire renfermé dans les brèches, sont un peu différens du calcaire qui faii le corps de la montagne ; c’est principalement dans les fentes des couches imférieures que se trouve la brèche osseuse à ciment rouge. On y a reconnu des os d’un rongeur, de la grandeur ordinaire d’un lapin et qui ne paroît pas différer de l’epèce actuelle ; d’un autre lapin de la taille du cochon d'Inde; d’un campagnol , qu’on ne peut pas disunguer du us arvalis ; d'un oiseau de la grandeur des berseronneties ; ei enfin des vertèbres d’un serpent, de la yrandeur et de la forme du coluber natrix L. Anrises et Nice. La brèche osseuse, à ciment rougeñtre, y est ren- fermée comme à Gibraltar dans des fentes ou filons qui traversent, en . “ . \ 2 divers sens, des masses de calcaire compacte; ces brèches contiennent 3 2 aussi des coquilles d’eau douce. Il y a , aux environs de ces villes, plusieurs rochers semblables entre eux ; les os qu'ils contiennent viennent de chèvaux et de ruminans de grandeurs différentes. Corse. Le rocher à hrèche osseuse est au nord de Bastia à une demi-lieue de la mer, et à 200 mèires à-peu-près au-dessus de son niveau actuel. Les fentes, remplies de ces brèches à ciment rouge, se dessinent sur une roche de calcaire compacie bleuâtre, Tous les os que cette brèche renferme se rapportent à la classe des rongeurs. On ÿ trouve des crânes qui ont les plus grandes ressemblances avec celui du /agomys alpinus (animal du mieu de l'Asie); il est seulement plus grand que celui des-espèces connues ; des os de rats d’eau plus petits que ceux de l'espèce vivante €t qui se rapprochent de ceux du mus terrestris L. Darmarie. 1] paroît qu'on trouve des breches osseuses, à fragmens de calcaire compacte et à ciment rougeâtre , tout le Iong de la côte de la Dalmaiic vénitienne, et même beaucoup plus vers ie sud. Les descriptions qu'en donnent Donatü et Foriis font voir la parfaite res- semblance de ces brèches avec les précédentes ; les os qu’elles ren- ferment appartiennent à la famille des ruminans , et à une espèce de la grandeur du cerf ou du daim. Jobn Hunter dit y avoir reconnu une portion d'os yoïde de cheval. ( 404) On trouve encore de semblables breches dans la vallée de Ronca et Valmeuara, et à Romagnano dans le Vicentin; elles renferment des os fossiles du cerf commun et du bœuf ordinaire. Crrico. C’est le point le plus enfoncé dans la Méditerranée où l’on en ait vu. On juge, d’après la description de Spalanzani, que les brèches de cette île. sont semblables aux autres; mais on ne peut dé- terminer à quels animaux appartiennent les os qu’elles renferment. Les conclusions remarquables que M. Cuvier tire de ces nombreuses et curieuses observations, demandent à être rapportées textuellement, « 1°. Les brèches osseuses n’ont été produites ni dans une mer tran « quille, ni par une irruption de la mer; « 2°, Elles sont même postérieures au dernier séjour de la mer « Sur nos continens, puisqu'il ne s’y observe aucune trace de co- « quilles de mer, et qu’elles ne sont point recouvertes par d’autres « couches ; ; « 5°, Les ossemens et les fragmens des pierres qu'elles contien- « nent tomboient successivement dans les fentes des rochers à mesure « que le ciment qui réunit ces différens corps sy accumuloit ; « 4°. Presque toujours les pierres proviennent du rocher même dans « les fentes duquel la brèche est logée ; « 5°, Tous les ossemens bien déterminés viennent d'animaux her- « bivores ; « 60. Le plus grand nombre vient d'animaux connus, et même « d'animaux encore existans sur les lieux ; « 7°. La formation de ces brèches paroît donc moderne , en com- « paraison de celles des grandes couches pierreuses régulières , et « même des couches meubles qui contiennent des os d'animaux in- « CONNUS ; « 8°. Elle est cependant déja ancienne relativement à nous , puisque « rien n’annonce qu'il se forme encore aujourd'hui de ces brèches, « et que même quelques-unes , comme celles de la Corse, contiennent « aussi des animaux inconnus ; « 9°. Le caractère le plus particulier du phénomène consiste plutôt « dans la facilité que certains rochers ont eue à se fendre, que dans « les matières qui ont rempli ces fentes ; « 10°. Ce phénomène est très-différent de celui des cavernes d’Alle- « magne qui ne renferment que des os de carnassieérs répandus sur « leur sol dans un tuf terreux en partie animale , quoique la nature des « rochers qui contiennent ces cavernes ne paroisse pas éloignée de « celle des rochers qui contiennent des brèches. » A. Ë. (405) PHYSIOLOGIE. Nouvelles expériences avec l'Upas Tieuté; par MM. MacenDe et Dexirre. MM. Macennre et Deuizce ont fait de nouvelles expériences sur des animaux vivans avec l'extrait de l’upas-tieuté qu'ils avoient employé dans les expériences précédentes (1). Voici quels sont, en peu de mots, ces derniers essais et les conclusions qu’on en peut tirer: 1°, Une anse d’intestins étant séparée du reste du canal intestinal par des sections et des ligatures (on suppose que l'expérience est faite sur un chien, deux ou trois heures après qu'il a bien mangé), les vaisseaux chilifères étant détruits de la même manière, ainsi que la plupart des vaisseaux sanguins ; et l'anse ne tenant plus au corps de l’animal que par une artère ou une veine que l’on a soin de dé- pouiller de leurs tuniques celluleuses , afin d’enlever jusqu'au dernier Vaisseau lymphasique : on introduit dans l’intesün de l’anse ainsi isolé une petite quantité d'extrait d’upas ; au bout de six minutes , les con- vulsious éclatent et l'animal ne tarde pas à mourir (comme dans les expériences précédentes ). 2°. On prend un chien qu’on a eu soin d’assoupir par de l’opium. On lui coupe une cuisse, de maniere qu'après la section , elle ne fait partie de l'animal que par l'intermédiaire de l'artère et de la veine crurale , dont on emporte également l’enveloppe celluleuse extérieure cela fait, on enfonce dans dans la patte un peu de l'extrait en ques- ton ; au bout de la quatrième minute, l’animal tombe dans les con- vulsions ordinaires, et il meurt avant la dixième. 3°. On prépare les choses comme il vient d’être dit; seulement on fait entrer dans l'artère et dans la veine un tuyau de plame sur lequel on les fixe par une double ligature, puis on les coupe circulaire- ment entre ces deux liens. 11 suit de là que la cuisse ne tient plus à Janimal que par la double colonne de sang qu’elle recoit de lui et qu’elle lui renvoie. L’upas étant enfoncé ensuite dans la patte n’en est pas porté au corps de l'animal avec moins de rapidité, et son action ne s’en développe pas avec moins d'énergie. Il résulte de ces expériences , et sur-tout de la dernière, que malgré l'isolement des parties , l’upas est absorbé. Mais comment l’est-il ? est-ce par les radicules des veines de la cuisse ? est-ce par des capillaires oo (1) Por. Bulletin , N°. 22. Institur Nar, Non (4%) lymphatiques voisins des veines, et le leur transmettant immédiate- ment? C'est ce que M Magendie n'ose décider. Ce qui est incontes- table , c'est que cette absorption , qui est très-réelle , ne suit pas les lois de l'absorption générale exécutée par le système des vaisseaux lym- phauques proprement dits. % D'autres expériences faites par M. Magendie ont prouvé que, si par la transfusion , l’on fait passer le sang de l'animal empoisonné par lupas , dans les vaisseaux d'un autre animal, ce sang ne produit aucun effet dangereux sur ce second animal , mais le premier n'en meurt pas moins dans les convulsions. Expériences sur l'injection de différens gaz dans les vaisseaux sanguins des arimaux; par M. Nysren. qu'il a faites sa: des animaux avec les gaz suivans : 1°. L'air atmosphérique; 20, Lie gaz oxicène; M. Nysrex D. M. P. a publié dernièrement le détail des expériences 3°. Le gaz azote; Ë 4°. Le gaz oxide d'azote ou gaz nitreux; bo, Le paz oxidule d’azote ; 6°. Le 227 acide carbonique ; n°. Le gaz oxide de carbone; 8°. Le gaz oxide de carbone phosphoré ; o°. Le gaz hydrogène; 10°. Le gaz hydrogène carboné ; 11°. Le gaz hydrogène sulfuré ; 12°. Le gaz acide niireux; a3°. Le paz acide muriatique oxigéné ; 14°. Le gaz ammoniac. Ces gaz ont été injectés, à des quantités plus: ou moins considé- rables, dans les veines et dans les arières de plusieurs chiens. Voici les conclusions auxquelles ces expériences ont conduit M. Nysten : 10, Aucun des gaz dont l'action a été étudiée nest assez déiéière ; pour déterminer promptement la mort, lorsqu'on) s’en injecte que quelques bulles dans le sysiême velneux, ce qui est contraire à l’opi- nion de beaucou = de physiologistes. 2. Plusieurs de ces gaz ont une ac 5 # À ESS . tion réellement délétère ; il suffit (407) e d'en injecter une quantité très-modique dans les veines pour éleindre la vie : tels sont le gaz hydrogène sulfuré, le gaz nitreux, le gaz acide nitreux, le gaz acide muriatique oxigéné, le gaz ammoniac. 3°. Parmi ces gaz , les uns semblent agir en irritant très-violemment l'oreillette droite et le ventricule pulmonaire ; ce sont les gaz muria- tique oxigéné , acide nitreux et ammoniac ; . Les autres en portant, atteinte à la contractilité de ces parties. (les gaz hydrogène sulfuré , oxide d’azote , azote); Et d’autres enfin, en changeant tellement la nature du sang , qu'il ne peut plus se convertir, par la respiration, de veineux en artériel : (ces derniers gaz) ; : 4°. L'air atmosphérique, le gaz oxigène, les gaz oxidule d’azote, acide carbonique, oxide de carbone , phosphoré , hydrogène, et hydro- gène carboné, ne sont nullement déléières. ë Ceux de ces gaz qui sont insolubles dans le sang, ou qui y étant solubles, y sont portés au-delà du point de saturation, ne tuent l’ani- mal que parce que, étant injectés en trop grande quantité , ils disten- dent le cœur et empêchent les contractions de cet organe. Quelques-uns , comme l’oxide de carbone , l'hydrogène et l'hydro- gène carbuné , teignent le sang artériel d'une couleur très- foncée ; mais dès qu'on cesse les injections , ce sang reprend irès-promptement son éclat. 5o. La plupart des gaz injectés dans les artères des membres , agis- sent comme s'ils l’éioient dans les veines; mais injectés , même en petite quantité, dans la carotide , ils font périr l’anumal d'apoplexie. 6°. Si, pendant qu'un animal respire un gaz non déléière, mais impropre à la respiration , on lui injecte du gaz oxigène dans les jugulaires , il périt d’asphyxie plus iard que celui à, qui on, fait res= pirer le même gaz, mais à qui on n'injecte point d’oxigène. ÉCONOMIE. Note sur différentes Substances économiques en usuge en Suisse et en Tiale; par M. Lasrevrre. M. pe Lasteyrre a présenté à la Société diverses substances écono- miques rapportées d’un voyage qu'il vient de faire en Suisse et en Italie. Les plus remarquables sont le Lycoperdum Bovista, L., ou Vesse de loup, que l’on mange en ltalie, dans son état de fraîcheur, ou après lavoir fait dessécher; lArundo' Ampelodamus , L., dont on fait des nattes, des cabas, pour presser les olives, etc. ; un petit haricot vert de forme ovoïde, à œil blanc, espèce rare et bonne à cultiver; SOCIÈTÉ PHILOMs U 408 ) de la manne qu'on extrait dans les Maremmes du Fraxinus ulmus , L.; le mélilot, qu'on fait entrer dans la composition du Schabriger , espèce de fromage vert, qui se fabrique dans le canton de Glarus. M. de Lasteyrie en décrira les procédés. Une espèce de sorso, qui paroit être l'Aolcus afer, L., à graine ronde, applatie , de la gros- seur d’un petit pois, espèce rare, et qui présente de grands avantages , non-seulement par lPabondance et la bonté de ses semences, mais encore comme fourrage vert ou sec pour les bestiaux ; le Spartium junceum, L., dont on retire une filasse à Volterra, et dont on fabrique une éloffe propre au vêtement des gens de la campagne; une terre crayeuse de Nocera, employée à Rome, pour nettoyer les dents, et our empêcher les -écorchures et les inflammations auxquelles sont sujets Fe enfans ; une tabatière faite avec la racine de lPÆrica altissima , L. : ces racines présentent des veinures très-agréables, et prennent un très- beau poli. Une espèce de raisin de Corinthe , sans pepin, culuvée dans la Sabine, et employée dans les sauces et autres apprêts de tui- sine; des perles fabriquées à Rome , avec un noyau d’albâtre, et une couverture composée avec une substance brillante qu'on trouve dans le corps d'un petit poisson, nommé Argentina. M. de Lasteyrie décrira la manière de fabriquer ces perles. Différentes espèces de grès très- réfractaires, dont on construit, en Suisse, des fourneaux, des noëles, des âtres de cheminées, etc. ; plusieurs échantillons de pierres meu- lières, et l'espèce de tuf, connu à Rome, sous le nom de Pierre à champignon. Ce tuf se trouve dans les montagnes de la Sabine; on le transporte en masses plus ou moins grosses ; dans une cave ou autre lieu frais et un peu aéré; on le tient dans un certain degré d’humi- dié, et l’on peut en obtenir jusqu'à deux récoltes annuelles d’une bonne espèce de champignons. ERRATUM du N°. 23. Pag. 301, ligne 11,.en remontant, au lieu de perpendiculairement, lisez parallélement, NOUVEAU BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. Paris. Octobre, Novembre et Décembre 1809: (HISTOIRE NATURELLE © PHYSIOLOGIE ANIMALE. Sur la Vessie aérienne des poissons ; par M. E. Drrarocus. La vessie aérienne des poissons a fixé depuis longtems l'attention des physiciens et des physiologistes, mais on étoit encore bien loin d’avoir épuisé les recherches auxquelles elle pouvoit donner lieu. M. Delaroche , dans le Mémoire que nous allons analyser, a cherché à présenter ce que l’on connoissoit de positif sur ce sujet, et à éclaircir quelques-unes des questions qui étoient encore douteuses. Nous ne parlerons ici que des observations qui lui sont propres et auxquelles il a donné plus de développement qu’on ne lavoit fait avant lui. Elles sont relatives , soit à la description anatomique de la vessie, soit à la nature des gaz qu’elle renferme, soit enfin à l’histoire de ses fonctions. Quelques naturalistes avoient cru observer que la vessie n’avoit pas 1oujours un canal de communication avec l'extérieur ; d’autres, et c’est le plus grand nombre, croyoïént cette communication cons- ‘tante , et pensoient que si on ne l'avoit pas reconnue dans certains cas , cela teroit au défaut d'attention que l’on avoit mis à ces recherches. M. Delaroche ayant disséqué avec soin un grand nombre de poissons, croit s'être assuré que ce canal manque chez la plupart des espèces qui habitent la mer, et chez quelques-unes de celles qu’on prend dans les eaux douces. Il fonde cetie opinion entre autres preuves, pre- N°5 25, 26 et 27. Soc. PxiILoMAT. mièrement, sur ce qu'il existe une ligne de démarcation tranchée” entre les espèces chez lesquelles ce canal existe , et celles chez lesquelles il paroît manquer , et qu'on n’en voit aucune dans laquelle il soit peu apparent ; secondement , sur ce qu’on peut , chez certains poissons , sans rompre autre chose qu’un üssu cellulaire très-fin , séparer les deux Ton MN 25, 26 27. 02% Année: 53 + S (410) 5 membranes de la vessie dans toute leur étendue , sauf le lieu de l'entrée des vaisseaux, lieu sur lequel il a multiplié ses recherches sans rien appercevoir que l’on püt prendre pour uñ pareil canal ; et troisième- ment enfin, sur ce que, lorsqu'on retire les poissons d’une eau pro- fonde , la vessie se rompt toujours par l'effet de la dilatation des gaz chez les espèces qui paroissent dépourvues de canal , et qu’elle ne se rompt point chez celles qui en ont un apparent. Les anatomistes avoient appercu , dans la vessie de quelques pois- sons, des corps rouges, d’une nature particulière , qu'ils avoient dé- ne à par des noms différens , suivant l'apparence diverse qu'ils présentoient. Perrault et Monro avoient cru reconnoître que ces corps n’existoient que chez les espèces dépourvues de canal ; M. Delaroche, par des recherches très-multipliées , a confirmé cette observation que sembloient avoir oubliée la plupart de ceux qui ont écrit sur ce sujet ; mais en remarquant cependant que les poissons de l’ordre des murênes ont à-la-fois un canal aérien et des corps rouges un peu différens de ceux qu'on observe chez les autres poissons ; il montre de plus que l'orgamisation de ces corps est toujours la même, quelles que soient les différences qu'ils présentent dans leur volume , leur mode d’aggrégation et leur disposition générale. Ce sont des pinceaux de fibres rouges, parallèles et d'apparence vasculaire , situés entre les deux membranes de la vessie , ei se terminant par une mulutude de petits vaisseaux divergens , peu colorés , qui se perdent dans un renflement de la membrane interne. 3 M. Biot avoit reconnu que la vessie des poissons de mer, et par- üiculièrement de ceux qui vivent dans les eaux profondes, contient un gaz dans lequel il y a souvent une proportion très-forte d’oxigène. M. Delaroche donne un tableau de quarante-sept analyses de ce gaz, recueilli dans des poissons pris à diflérentes profondeurs ; il en résulte qu'on y découvre quelquefois jusqu’à qo centièmes d’oxigène, que cette proportion varie, non-seulement suivant les espèces, mais encore suivant les circ®nstances où se trouvent les individus , et notamment suivant la profondeur dans laquelle ils ont été pêchés. La moyenne des résultats fournis par l'analyse du gaz de la vessie des poissons pris à une profondeur de 5o mètres su plus, donne 70,7 centièmes d’oxi- gène; celle des resultats fournis par les . poissons pêchés à moins de bo mètres, donne 27 centièmes d’oxigène. L’on n’est pas encore d'accord sur la source du gaz renfermé dans la vessie aérienne des poissons ; M. Delaroche se fondant sur l’absence du canal aérien dans un grand nombre d’espèces , croit que chez celles qui sont dans ce Cas On doit nécessairement admettre une sorte de secrétion gazeuse qu'il attribue aux Corps rouges dont il a été question ci-dessus , opinion qui avoit déja été émise par quelques auteurs , mais Aa bi Cam) à laquelle il. donne plus de développement qu'on ne l'a encore fait ; il montre, d’un autre côté, que l’on manque encore des données né- cessaires pour décider si le gaz de la vessie est le produit d’une secrétion chez les espèces qui ont un canal aérien, ou #il est apporté du dehors par le moyen de ce canal; il penche cependant pour la première opinion. Le principal usage qu’on ait attribué à la vessie des poissons est d’être un instrument de natation. M. Delaroche , tout en reconnois- sant qu'on ne peut nier qu’elle n'ait cet usage, croit cependant qu'il est très-restreint , et qu'il ne peut donner lieu qu'à des mouvemens très-lents , sur-tout dans les eaux profondes : il prouve , d’un autre côté, par l'absence du canal aérien chez un grand nombre d’espèces , que la vessie ne sert pas à la respiration; il pense en conséquence que cet organe sert essentiellement à faciliter la suspension des poissons dans l’eau : ceux qui en sont privés, soit naturellement , soit accidentellement, ont, d’après ses observations, une pesanteur spécifique plus grande que celle de l’eau de la mer et à plus forte raison que celle de l’eau douce. M. Biot ayant observé que certains poissons , retirés des eaux pro- fondes , avoient leur bouche remplie d’un corps élastique qu’il regar- doit comme la vessie distendue par les gaz qu’elle renferme, avoit attribué ce phénomène à la dilatation de ces gaz produite par la cessation de la pression à laquelle ils étoient soumis. M. Delaroche, iout en confirmant le fait et son explication , montre que le corps renfermé dans la bouche du poisson n’est pas formé par la vessie qui est simplement crevée, mais bien par l'estomac renversé sur lui- même ; il montre aussi que , lors même que cette rétroversion ma pas lieu , la vessie n’en cest pas moins déchirée chez tous les poissons pris dans les eaux profondes, mais que le gaz épanché dans la cavité abdominale au lieu de renverser l’esiomac se fait jour au-dehors par la dilacération des parois de cette cavité. Depuis que ce Mémoire a été lu à la Société. et pendant son im- pression , il en a paru un de M. Configliachi , professeur de physique à Pavie, sur le même sujet. Les résultats des recherches multipliées que ce savant à faites pendant plusieurs années , s'accordent en général très-bien avec ceux que M. Delaroche a obtenus lui-même ; quelques-uns sont entièrement propres à M. Configliachi ; c'est ainsi qu'il a reconnu que l’âge et le sexe des poissons n’apportent pas de différence dans la nature et la composition des gaz renfermés dans leur vessie, tandis quil y en à au contraire une très-crande , suivant que ces animaux vivent dans les eaux douces ou dans la mer; que chez les premiers la proportion d’oxisène ne dépasse jamais celle que l’on observe dans l'air atmosphérique , quelle que soit la profondeur à laquelle on Îles prend ; que cette proportion varie encore suivant les saisons ; et qu’elle 2 C4r2) je | est plus forte pendaut le printems et l’automne que pendant l'été. C’est probablement par cette raison que les résultats obtenus par M. Configliachi, dans ces trois saisons , indiquent en général nne proportion d'oxigène beaucoup plus foible que celle observée par M. Delaroche chez des poissons de même espèce placés dans des cir- constances en apparence semblables, mais pris pendant l'hiver. MINÉRALOGIE. Sur l'Acide muriatique natif; par M. vx Humsoupr. Jourvar pe Puys. #Drpuis le lac de Luisco , qui est chargé de muriate de soude et Août 1809. qui exhale de l’hydrogène sulfuré, jusqu'à la ville de Valladolid, sur une étendue de 40 lieues carrées, il y a une grande quantité de sources chaudes , qui ne contiennent généralement que de lacide muriatique sans vestige de sulfate terreux ou de sels métalliques. Telle sont les eaux thermales de Chucandiro , de Guniche , de San-Sébastian et de San-Juan-de-Tararamco. A. B. GÉOLOGIE. Sur les Volcans de Jorullo : par M. ne Humsoror- Jourxar pe Pays, Une vaste plaine se prolonge depuis les collines d’Anguasatco jusque Août 1809. vers les villages de Toipa et Petatlan. Entre les Picachos del Mortero , les Cerros de las Cuevas et de Cuiche , cette plaine n’a que 750 à 800 mètres au-dessus de l’Océan; des collines basaltiques s'élèvent au milieu d’un terrain dans lequel domine le porphyre à base de grüns- tein. Dans cette plaine, située à 356 lieues de distance des côtes, et à plus de 42 lieues d’éloisnement de tout autre volcan actif, s’étendoient , entre les ruisseaux de Cuitimba et de San Pedro , des champs cultivés. en sucre et en indigo. En juin 1759, on y ressentit de violens trem- blemens de terre, et on entendit des mugissemens épouvantables ; et! dans la nuit du 28 au 29- septembre , un terram de 3 à 4 milles carrés, qu'an désigne par le nom de Malpays, se souleva en forme de vessie. On distingue gncore aujourd'hui, dans les couches fractu- rées , les limites de ce soulèvement. Le Malpays , vers ses bords, na que 12 mètres de hauteur au-dessus du niveau ancien de la plane appelée las plagas de Jorullo, mais la convexité du terrain augmente progressivement vers le cénue, jusqu'à 160 mètres d’élévation. Des iilliers de peuts cônes, qui n'ont que 2 à 5 mètres de hauteur, (45) sortirent de la voûte soulevée du Malpays ; au milieu de ces cônes , et sur une crevasse qui se dirige du N. N.-E. au S. S.-E , sont sorties six grandes buttes élevées de 4 à 500 mètres au-dessus de l'ancien ; niveau des plaines ; la plus élevée de ces buttes est le volcan de Jorullo. Cet événement singulier et terrible fat accompagné des phénomènes qui se manifestent ordinairement dans les éruptions volcaniques : l’on vit sortir des flammes et des nuées de cendres sur l'étendue d’une demi-lieue carrée ; des pierres incandescentes furent lancées ; les ruis- seaux de Cuitimba et de San Pedro se précipiterent dans les crevasses enflammées , tandis que des éruptions boueuses sortoient d’autres cre- + vasses. Chaque petit cône est une fumarolle dont s'élève une fumée épaisse ; dans plusieurs on entend un bruit souterrain qui paroît annoncer la proximité d’un fluide en ébullition. Le volcan de Jorullo fut constamment enflammé pendant 5 à 6 mois, et vomit, du côté du nord , une immense quantité de”laves scori- fiées et basaltiques qui reuferment des fragmens de roches primitives. L'air ambiant étoit encore tellement échauflé par l’action des petits cônes, au moment où M. de Humboldt les visita, que le thermo- mètre , à l'ombre et irès-éloigné du sol, monta à 47 degrés. Les rivières de Cuitimba et de San Pedro n’ont point reparu ; mais plus à l’ouest, et à une distance de 2000 mètres du lieu où elles se sont perdues , on voit deux rivières qui ont brisé la voûte argileuse des cônes, et dont les eaux sont chaudes à + 52°, 7. Les Indiens leur ont conservé les noms de San Pedro et de Cuitimba. Dans ce même lieu, et près de l’habitation de la Présentation, il y à un ruis- seau qui dégage une quantité considérable de gaz hydrogène sulfuré. M. de Humboldt fait remarquer que le nouveau volcan de Jorullo s’est formé dans le prolongement de la ligne des anciens volcans mexicains. rrA UD Sur le mont Mezin, dans le département de la Haute-Loire; par M. Corprer. Le mont Mezin est un systéme volcanique analogue à celui du Puy- Jourxar pe Puvs, de-Dôme et du Mont-d'Or; on y voit deux ordres de matières vol- Octobre r&og. caniques , les unes antérieures aux derniers dépôts marins , et les autres postérieures à ces dépôts et à toute inondation. La première forme la masse principale des montagnes ; elle a 10 lieues de rayon; sa partie la plus haute est élevée de 1774 mètres au-dessus de la mer, Journar De PHys, * C4) et de 800 metres au-dessus du plateau granitique sur lequel elle repose. Ce granit renferme, comme celui de l'Auvergne, de la pinite. Les déjections volcaniques incohérentes n’ont éprouvé aucune altéra- üon, et se présentent avec tous les caractères que le fen leur a im- primés. Les courans de laves sont encore recouverts de leur croûte, scorifiée ; leur intérieur est composé de porphyre basaltique, de por- phyre.pétrosiliceux , et d’autres laves litoïdes. Les laves modernes peu nombreuses , et les cratères d’où elles sont sorties , sont formées de basalte porphyritique , à beaux cristaux de feldspath et de pyroxème mêlé de péridot olivine. Ces courans de laves ont coulé dans des vallées étroites et sont creusés par: un profond sillon, à parois presque verticales de plus de 60 mètres de hauteur, el souvent composées d'énormes prismes de basaltes. Un torrent coule au fond de ces sillons. Les scories inférieures qui supportent ces colonnades de basaltes produisent , en se décomposant , uu éu/ ou vacke (1) qui se mêlant avec ce limen et le sable fluviaule recouvert par la lave , offrent un exemple de ce que M. Werner regarde comme le passage du sable ou de l'argile au basalte. On voit que l'auteur, en rapportant cette observation , la présente plutôt comme une réfutation que comme une preuve de cette tansiion. On sait que les géologistes de l’école de Freyberg en tirent un de leurs principaux argumens contre .la vul- canéité du basalte. À. B. PHYSIQUE. $ Précis d'un Mémoire de M. Dessaignes, sur la Phosphorescence, couronné par l'Institut, dans sa séance du 5 avril 1800. Cr Mémoire, rempli d'une infinité de faits aussi nouveaux qu'inté- ressans , est divisé en cinq chapitres. Dans le premier , l’auteur traite de la phosphorescence en général et de ses divers modes. Il définit la phosphorescence : une apparition de lumière durable ou fugitiwe , non pourvue sensiblement de chaleur, et sans aucune altération sub- séquente dans les corps inorsaniques. \ en distingue quatre sortes : la phosphorescence par élévation de température , celle’ que présentent les corps qui ont élé exposés à la lumière ou à des décharges élec- L2 (1) M. Cordier n’a pas pu donner dans cette courte notice, les motifs pour lesquels il rend ces deux roms synonimes : ils ne le sont pas encore pour la plupart des miné- ralogistes. (45) tiques, celle qui naît de la percussion, de la pression ou du frottement, et la phosphorescence spontanée. L'auteur a reconnu Île premier de ces divers modes de phospho- rescence dans presque tous les corps que nous offre la nature , à un très-petit nombre d’exceptions près. Il les a placés pour cela sur un support métallique tenu à une chaleur obscure, pour que l'éclat d’un support incandescent n'empêchât pas d'observer la lumière phospho- rique des corps où elle ne brille que foiblement. Il a fait ses expé- riences sur les corps que la lumière rend phosphorescens , dans une chambre obscure, garnie du côté du soleil d'une petite trappe qu’on pouvoit ouvrir et fermer à volonté. Quelques secondes d'exposition aux rayons du soleik suffisent pour qu'on voie briller ces corps , des qu’on les intercepte , de tout l'éclat dont ils sont susceptibles. La lumière qu'ils ré- pandent dans ce cas est, en général, en raison inverse de leur degré d'humidité ; maïs ils ne perdent entièrement cette sorte de phospho- rescence , que quand ils sont mêlés à une quantité d’eau suffisante pour les tenir en dissolution, ou qu'ils passent eux-mêmes à l'état liquide. La troisième. sorte de phosphorescence , qu'on peut nommer en général phosphorescence de collision, suppose un tissu plutôt gra- veleux que vitreux , et on ne l’obtient à son plus haut degré que par le contact d’un corps d’une même espèce, ou d’un corps plus dur. Elle suppose encore la dureté des molécules constituantes, mais il n’est pas nécessaire qu'elles soient fortement unies entre elles, ainsi le sucre dont les molécules sont foiblement adhérentes, est, comme on sait, très-phosphorescent par collision. É La phosphorescence spontanée se présente pendant certaines combi- naisons. Quand l’action moléculaire est énergique , comme celle qui combine l’eau et la chaux, la phosphorescence ne dure que quelques instans , elle est d'autant plus permanente que la combinaison est plus lente; c’est ce qui arrive à tous les bois que l’auteur a soumis à l’ex- périence, soit qu'ils fussent*ou non morts sur pied. Ils deviennent éga- lement luisans , dans les deux cas , lorsqu'ils sont pénétrés d'humidité, en contact avec l’air atmosphérique, et sous une température de 8° à 10° centigrades. Donnons une idée des principaux faits constatés par l’auteur relati- vement à ces quatre sorties d@&phosphorescence. Bien loin que la lumière phosphorique puisse être regardée comme une suite de l’imcandescence du support, elle disparoît complettement dans ce cas pour divers corps qui brillent uèës-bien sur un support chauffé seulement à 200€. Il ré- sulte des expériences de M. Dessaignes que les corps phosphorescens par élévation de température le sont également sur les supports métal- liques, sur ceux qüi sont peu conducteurs du calorique, comme le verre ou la porcelaine, et dans le mercure bouillant ou même dans Peau, ( 416 ) Jorsqu'il s’agit de substances qui n’exigent pour Milles qu'une lempéra- ture de 100°. Le fluate de chaux, le phosphate de chaux de l'Estramadure , et l’adulaire en poudre, luisent à 100° ou 112°,5 du thermomètre centigrade ; le verre, le sablon, la porcelaine , et en général toutes les pierres vitreuses , ne brillent completement qu'à 5750. Tous les corps phosphorescens par élévation de température exigent des degrés de chaleur moyens entre ces deux extrêmes ; tous brillent plus ou moins à 256°, température déterminée par la fusion du bismuth. Il résulte de beaucoup d’expériences, que la lumière qui s'échappe, est en raison directe du degré de température, et sa durée en raison inverse. Une substance qui, comme le fluate de chaux, brille bien à une température peu élevée, cesse de jouir de cette propriété sj elle a éprouvé précédemment une chaleur plus forte; mais elle conserve celle de s’'illu- miner sur un corps encore plus chaud. La même substance soumise plusieurs fois de suite à une température de 500°, a donné une belle lumière qui à duré à la première projecuüon 30/, à la seconde 15/, à la troisième rc//. Quinze autres projections successives ont toutes donné une lumière de même durée et de même intensité que la qua- irième. Les corps viireux ne perdent que très-difficilement leur pro- priété phosphorique , il faut pour cela les calciner fortement pendant une demi-heure ou même une heure, tandis que toutes les limailles métalliques, leurs oxides phosphorescens , et tous les sels métalliques, la perdent à une première projection sur une cuiller de feu obscu- rément chaude. La chaux, la baryte, la strontiane, la magnésie, l’alumine et la silice, ne peuvent perdre leur propriété phosphorique, à quelque degré de chaleur qu’on les soumette. Ces terres chautfées d’abord à 100° ou 125° ne donnent aucune lumière sur un support chaud à°259°, tandis qu’elles y brillent bien si on les y jette froides. Les carbonaies de chaux, de baryte et de strontiane , perdent leur phosphorescence par une calcination modérée , et la reprennent ensuite si on les calcme au blanc. pendant une demi - heure , ce qui paroît yeni> de ce qu'ils repassent alors en partie à l'état des terres alcalines caustiques. Tous les sels terreux ou alcalins perdent leur phosphores= cence par la calcination ; ceux qui sont solubles , la reprennent à pre- portion de leur solubilité lorsqu'ils restent exposés à l'air, sur-tout à un air humide. Les sels insolubles, de même que le quartz, l’adulaire, le verre, ,etc., la perdent sans retour. Les subsiances végétales et animales la perdent de même, mais seulement lorsqw’elles sont réduites à l’état. de charbon. L'auteur , après avoir exposé ces faits, passe à ‘quelques considé- rations générales. Il dit s'être assuré que les corps les plus phospho- rescens sont ceux daus la composition desquels quelques-uns de léurs £flémens ont passé de l'état gazeux ou liquide à l’état solide. Il re- (415) marque que la lumière de la phosphorescence est, comme toute autre, décomposable à l’aide du prisme en rayons de diverses couleurs. Elle. est elle-même colorée généralement en bleu dans tous les corps phos- phorescens qui ne contiennent pas d’oxides métalliques, et le redevient dans les corps qui en contiennent , comme la poudre des os calcinés dont la lumière est jaune, le phosphate de chaux de l'Estramadure et le fluate de chaux vert qui en offrent une verte , lorsqu'on les débarrasse des oxides qu'ils contiennent en les dissolvant dans l’acide muriatique , et les précipitant avec l’ammoniaque. La phosphorescence des substances minérales n’éprouve aucune va- riation en les plongeant dans les divers gaz , ce qui prouve qu’elle n'est point le résultat d’uné combustion. Celle des matières végétales et animales devient plus vive, au contraire, dans l’oxigène, et disparoît dans l'azote, l'hydrogène , et l'acide carbonique ; néanmoins l'huile de lin faite par la pression et chauflée dans le vide ou l'acide carbonique à 125°, devient sensiblement lumineuse ; mais lorsque cette lueur a disparu , elle reste constamment ténébreuse tant qu’elle demeure dans les mêmes circonstances. Chauflée en plein air à un degré voisin de l'ébullition , elle brille d’une belle lumière, d’une nature toute diffé- rente , puisqu'elle #’éteint dans l'acide carbonique , et se ranime dans l'ai atmosphérique. La première de ces deux phosphorescences est ana- logue à celle des substances minérales, la seconde est une vraie com- bustion, Tous les oxides métalliques faits Mar la calcination sont inphos- phorescens , à moins qu'ils n'aient passé à l’état de demi-vitrificauon. - Ceux qu'on obtient par la voie humide, perdent leur phosphorescence en les faisant sécher sur un filtre au-dessus des charbons ardens. Le phosphate de mercure résiste un peu plus longtems , mais quand le papier du filtre commence à roussir , il laisse échapper une masse de lumière, après quoi il reste ténébreux comme les autres. Tous les corps pourvus d’une trop grande quantité d’eau solidifiée ou d’eau de cristallisation , sont inphosphorescens. La chaux éteinte à l’air est très- lumineuse dans un items sec, et ténébreuse dans un air humide. Le carbonate de chaux concrétionné ne donne que quelques étincelles, celui de formation primitive est très-phosphorescent par élévation de température. Toutes les substances quai se fondent ou se ramollissent seulement sur le support chaud , ÿ restent ténébreuses. Beaucoup de mixtes qui ne s’amollissent point à 256° , et qui luisent très-bien a ce desré de chaleur , deviennent ténébreux dès que la température est assez élevée pour commencer à en désunir les parties. La facilité avec la- quelle les sels acidules , à l'exception des borates, entrent en fusion, les rend inphosphorescens. Le tartrite acide de potasse brille cependant, mais seulement par la combustion de ses principes végétaux. Les sels volatils manifestent la même inphosphorescence. Enfin ceux qui con- HOureRUNe 25% 20627 M2 Année. 54 7 (418) tiennent une grande quantité d’oxides métalliques non dissous, mais mélés dans leur substance , ne présentent point de phosphorescence. En général, les substances qui attirent très-fortement l'humidité, ne brillent .qu’autant qu’elles sont unies à une moindre quantité d’eau que celle qui pourrait les saturer , ou, comme on dit, les éteindre com- pleitement ; mais 1l ne faut pas qu'elles en soient totalement privées. l’auteur a en particulier observé l’influence de cette circonstance sur la phosphorescence produite par les terres alcalines en contact avec l'acide sulfurique concentré. De petits morceaux de baryte caustique, aussi secs qual est possible de se les procurer , ne donnent aucune lueur lorsqu'on les laisse tomber dans cet acide , et ne s’y dissolvent pas d’abord. Humectés seulement par Phaleine , ils s’illuminent à l'instant où ils touchent l’acide , et se convertissent en sulfate de barite. Trop hurmectés, ils redeviennent ténébreux. La chaux et la strontiane offrent les mêmes phénomenes. D’après cette remarque sur la quantité d’eau nécessaire à la phosphorescence , l’auteur a fait des sulfates et muriates de soude et de poiasse, ct du fluate de chaux, privés de toute phos- phorescence parce qu'ils l'étoient d’eau , en se servant de dissolutions aleooliques, au lieu de dissolutions aqueuses, dans les opérations ordi- naires de précipitations ou de doubles décompoñitions qui donnent naissance à ces sels. Il est à remarquer que les sels qui ont perdu, per la calcination , leur phosphorescence avec l’eau qu'ils contenoient, en reprennent une partie res avoir subi la fusion ignée. Il en est de même du verre et des limailles métalliques devenues ténébreuses par la calcination , et qui brillent de nouveau sur le support chaud, après avoir été fondus. ù L'examen que l'auteur fait ensuite des rapports entre Pélectricité et la phosphorescence par élévation de température , présente des fans d'un grand intérêt. Parmi les poudres métalliques , celles de zinc ct d'antimoine sont les plus phosphorescentes , celles d’or et d’argent le sont le moins. Les unes et les autres préparées dans un tems humide, avec toutes les précautions les plus propres à les faire briller , sont inphosphorescentes , ainsi que lés oxides, métalliques. C’est le contraire dans un tems sec. L’antimoine même dans un air très -sec perd sà phosphorescence, s'il est broyé et fortement frotté dans un moruer de métal. Dans un vase isolant, il acquiert, à un haut degré, la pro: priété phosphorique. Le verre broyé dans un tems sec est plus lu- mineux que lorsque l'opération a été faite dans un air humide. Il perd presque toute sa phosphorescence quand il est pilé dans un linge humide ; mais il ne la perd pas comme l'antimoime ; lorsque lopé- ratign est faite dans un mortier de métal, parce qu'il n’y a pas de transmission du fluide électrique. Il n’en est pas de même de l’adulaire, dont la poudre ne conserve une belle phosphorescence qu'autant qu’elle (419) a été préparée dans un mortier isolant. Dans tous les cas où il a em- ployé un vase de cette nature , l’auteur a eu soin de se servir aussi d’un pilon isolant. Enfin le verre rendu ténébreux par la calcinauon, reprend toute sa phosphorescence lorsqu'on le soumet sur un support isolant entre les deux boules d’un excitateur , après qu'il a reçu 4 à 5 décharges électriques. Ce moyen réussit également pour toutes les substances qui ont perdu leur phosphorescence par la calcination. IL n'y a même pas besoin de décharge, et l’on rend la phosphorescence, par exemple , à l’adulaire calcinée , par un simple courant d'électricité déterminé par un conducteur terminé en pointe, et qu'on fait passer au travers de cette substance réduite en pâte liquide, avec une quan- tité d’eau suffisante pour laisser au fluide électrique un passage facile. Après trojs ou quatre minutes d’électrisation , cette pâte , desséchée ensuite spontanément, a donné une poudre très-phosphorescente sur le support chaud. Ce qu'il y a de plus remarquable dans ce moyen de rendre la phosphorescence aux corps qui l'ont perdue par la cal- cination , c’est qu'il ne la rétablit jamais dans ceux qui en ont été privés par l'exposition à la lumière du soleil. î Le troisième chapitre du Mémoire de M. Dessaignes contient ses re- cherches sur la phosphorescence produite par la lumière ou par l'élec- tricité: I1 réfute d’abord l'opinion d’un grand nombre de physiciens sur la cause de l'éclat que conservent pendant un tems plus ou moins long des corps exposés à la lumière du soleil. Le sulfure de chaux, connu sous le nom de phosphore de Canton, le nitrate de chaux dessé- ché , la glucie , etle phosphore de Bologne , après avoir été frappés seule- ment par des rayons rouges , ont brillé précisément des mêmes couleurs jaune, blanche , verte et rongeätre, qu'ils donnent quand ils ont'été exposés à la lumière ordinaire. La même chose a eu lieu après leur exposition à la lumière de chaque rayon du spectre solaire, ou à celle des flammes colorées ; et ce qui achève de prouver que ces phéno- menes ne sont point dus, comme on le supposoit, à limbibition de la lumière par la substance phosphorescente , c’est que le phosphore de Canton, préparé sans avoir éprouvé en aucune mauicre le contact de la lumière, s'illumine également soit sur un support chaud , mais tout-à-fait obscur , soit même par la seule chaleur de la main. Ge phosphore brille par son exposition à la lumière de la lane ou à celle d'une lampe. La lumière de la lune ne suffit pas pour le phosphore de Bologne , qui s'illumine cependant après Avoir recu l'impression de la lumière d’une lampe à courant d'air. La plupart des autres subs- tances phosphorescentes exigent la lnruière du soleil. Elle suffit, même après avoir été réfléchie, pour plusieurs sels; mais-l'œil de cha le quartz hyalin , le phosphate de chaux de l'Estramadure, ne brillent qu'après avoir été exposés à la lumière directe. D’autres substances , telles que (420) le zircon, le rubis , la cymophane, et autres pierres vitreuses , résistent absolument à l’action de la lumière , lors même qu’elle est concentrée au foyer d’un verre ardent. Le résultat général des expériences faites sur un très-srand nombre de corps exposés à ‘la lumiere du soleil, conduit l’auteur à établir que ceux qui sont à demi conducteurs du fluide électrique , sont tous susceptibles de s'illuminer par ce moyen ; que les corps isolans ne brillent dans le même cas , les uns que foiblement ou difficilement, et les autres pas du tout; qu'enfin les corps conducteurs restent téné- breux ; c’est ce qui arrive aux métaux, au charbon, au carbure de fer, à tous les sulfures et oxides métalliques, à lexception de l’orpiment, des oxides demi-vitreux d’arsenie et d’étain , et de ceux de zinc et de plomb faits par la voie humide. Parmi les sels métalliques, l’auteur n’a trouvé que le muriate d’étain , le sulfate et le phosphate de plomb ; qui brillent après avoir été exposés au sole. Une différence remarquable entre linphosphorescence que les corps isolans et les bons conducteurs présentent , soit à la lumiere, soit lors- qu’on les soumet à de foibles décharges électriques , tandis que les demi - conducteurs brillent tous per ces deux moyens, consiste dans la faculté qu’ont les premiers de devenir lumineux après des décharges tres-fortes ; les seconds restent constamment ténébreux , quelque fortes que soient les explosions. Lorsque les corps ont été calcinés jusqu’à ce qu'ils soient devenus inphosphorescens , soit sur un support chaud, soit par l’exposition à la lumière ou par un premier choc électrique, les deux premiers moyens ne peuvent leur rendre la phosphorescence , mais ils la reprennent par des décharges réitérées , et alors ils redeviennent aussi sensibles qu’au- paravant à la chaleur , à la lumière , et à une seule décharge électrique. L'auteur rapporte ensuite diverses expériences qui prouvent que ces trois modes de phosphorescence augmentent ou diminuent paräles mêmes circonstances. Ainsi, le sulfate de soude soumis à lacuon de la lumiere et à celle de lélectricité dans quatre états différens , cristallisé , privé de la moitié de son eau de cristallisation, réduit à n’en plus contenir que le quart, et entièrement calciné , a brillé pendant des tems égaux, soit que la phosphorescence füt excitée par le choc de la lumière ou celui de l’électricité , savoir : dans le premier cas, pendant 6/, dans le second 8/, dans le troisième 200//, dans le dernier, pendant 4// seu- lement , et d’une lumière très-foible. Du sulfate de potasse rendu inphos- phorescent par la calcination, privé ainsi de son eau de cristalli- sation et enfermé sur-le-champ dans un tube garni d’excitateurs , a repris après cinq ou six décharges électriques la propriété de briller par linsolation , comme avant d'avoir été calciné; d’où l’on peut con- clure que le desséchement complet des substances phosphorescentes ne (421) les privé de cette propriété , qu’en les rendant moins susceptibles de laisser passer le fluide électrique , et non parce qu’une petite quantité d’eau est indispensable pour la production de ce phénomène. ” Le quatrième chapitre du Mémoire de M. Dessaignes traite de la phos- phorescence par collision. Tous les corps susceptibles de briller de cette manière, Sont aussi, à très-peu d’exceptions près, lumineux sur Île support chaud , par l’exposition à la lumière et par lélecurisation. Cette propriété diminue également à mesure que les corps sont plus ou moins completiement calcinés; néanmoins le verre calciné jusqu'à ce qu’il soit devenu inphosphorescent par tout autre moyen, laisse encore échapper une vive lumière sous l'action de la lime, mais il faut, pour la pro- duire, que le frottement soit beaucoup plus fort qu'avant la calcinauon. Cette sorte de phosphorescence qui a lieu, comme les précédentes , dans le vide et les gaz irrespirables , paroît d’ailleurs , d’après l’ensemble de tous les phénomènes , être produite par la même cause. L'auteur Pattribue aux. oscillations d’un fluide particulier , que la chaleur , la lumière , l'électricité, et le choc ou le frottement mettent également en mouvement , et que la calcination ou une longue exposition à la lumière chasse des corps qui y sont exposés; mais on ne voit pas dans cette hypothèse , comment de fortes décharges électriques feraient re- naître la phosphorescence, à moins que ce fluide ne fùt l’électric lui- même. [L'auteur croit devoir rejelter cette opinion , parce que l’on n’apperçoit aucun signe d’attracuon ou de répulsion électriques dans les corps qui ont recouvré de cette maniere la phosphorescence qu'ils avaient perdue, et parce qu’elle est excitée par une décharge électrique dans divers corps plongés sous l'eau. Mais si l’on fait attention que l'eau est un assez mauvais conducteur du fluide électrique , et qu’on ne connoît que bien imparfaitement les diverses modifications dont ce fluide est susceptible , et la cause de la brillante lumière qu'il donne dans le vide , on sera naturellement porté à attendre de nouveaux faits, avant de décider que le fluide de la phosphorescence est essentiellement dif- férent de celui auquel on attribue les phénomènes de l'électricité. M. Dessaignes examine dans le cinquième chapitre de son Mémoire, la phosphorescence spontanée des substances végétales et annales. H conclut avec raison de ses expériences , qu’elle est due à une véritable combustion où il se forme de l’eau et de l’acide carbonique ; on re- connoît aisément la présence de cet acide dans le résidu, en l’essayant avec l’eau de chaux. Le bois perd plus de la moitié de son poids, ayant de cesser de luire. Cette phosphorescence ne s'éteint qu’au bout d’un certain tems dans les gaz irrespirables, mais c’est à cause de l'air contenu dans les pores de la substance phosphorescente , et d on constaie aisément la présence , en mettant cette substancé dans de l’eau, sous le récipient de la machine pneumatique, À mesure que l'air INSTITUT, 16 Novembre 1809. ( 422 ) s'échappe, la phosphorescence diminue et disparoît bientôt entièrement: L'auteur a reconnu que cet air, déja vicié , ne contiènt qu'environ les ? de l’oxigène d’un volume égal d’air atmosphérique. Cette sorte de phosphorescence est détruite sans retour par lim- mersion dans l’eau bouillante, elle est suspendue dans l’eau à 5o° et à la température dé la glace fondante ; elle subsiste depuis 6° jus- qu'à 37°. L'auteur ayant mis un morceau de poisson luisant dans une disso- lution saline favorable à la phosphorescence , mais qui avoit été préala- blement purgée d’air par l’ébulliion , l’a trouvé complettement téné- breux , après l'y avoir laissé deux heures. En faisant alors entrer une bulle d’air dans la fiole renversée où elle étoit contenue , il à rétabli la phosphorescence pour quelques minutes ; de nouvelles bulles ont produit le même eflet, mais eusuite la phosphorescence est devenue constante comme dans Pair atmosphérique , apparemment parce que l’eau a repris. celui dont elle avoit été privée par l’ébulliion. MATHÉMATIQUES. A Mémoire sur la variation des constantes arbitraires dans les questions de mécanique ; par M. Porssox. Le sujet traiié dans ce Mémoire est, comme on le voit par le titre, le même que celui du dernier Mémoire de M. Lagrange , dont nous avons rendu compte dans le No. 25 de ce Bulletin. On y considere, dans l’un et l’autre , le mouvement d’un système de corps liés entre eux d’une maniere quelconque , et soumis à des forces dirigées vers des centres fixes ou mobiles , dont les intensités sont fonctions des distances des corps à ces centres. On suppose que les équations dif- férentielles de ce mouvement sont complettement intégrées; en faisant abstraction d’une partie des forces données ; ensuite pour étendre ces intégrales au cas où l’on a égard à toutes les forces, on regarde les constantes arbitraires qu’elles renferment comme de nouvelles variables. - Dans le Mémoire dont nous rendons compte aujourd'hui, on parvient à des formules générales qui donnent les valeurs des différentielles premières de ces constantes , exprimées au moyen des différences par- üielles d’une certaine fonction , prise par rapport à ces mêmes cons- tantes. Cette fonction est ÿintégrale de la somme des forces que l’on avoiigl'abord négligées , multipliées chacune par l'élément de sa direc- tion. Enfla désignant par À; par a, b, c, e, etc. , les constantes arbitraires ; les formules dout nous parlons sont : aR je THE _ dR da= a, bd]. id+(e, dd. .dt+[a,d.T.d+ee., dR dR x dR db Press ec Le, e ‘T° UHetc., dR Jet dR 1 dR dc = [c,a] "T dtæ+[c,b]. TT: dt + [c, e] nr dt+ etc. , etc. s Les coefliciens [a, b], [a, c],-etc., sont des notations abrégées , analogues à celles que M. Lagrange a employées. Pour faire connoître leurs valeurs , représentons , comme dans le N°. 23 de ce Bulletin, par r, s, u, etc. ; les variables indépen- dantes , dont le nombre sera toujours la moitié dé celui des constantes a, b, c, e, eic.; par r’, s!, ul, etc. , leurs différentielles premieres, divisées par l'élément du tems ; par 7, la demi-somme des forces vives de tous les corps du système ; de plus, faisons pour abréger aT aT aT nr Pr des 5.» CC. On peut concevoir que l’on ait tiré de ces équations les valeurs de #/, s!', u/, etc. en fonction de SANTE EC Lire SR etc par conséquent toute fonction de r, s, u, etc. , r!, s!, u!, etc., peut être transformée en une foncuon de r, $, u, etc., r,, 5,,u,, etc. Or les intégrales des équations du mouvement , que l’on suppose con- nues , et qui Se rapportent au Cas où l’on fait abstraction d’une partie des forces, donnent les valeurs des constantes a, b, c,e, elc., en fonction des premières variables et du tems; donc, on peut aussi considérer chacune de ces constantes comme une fonction du tems et des dernières variables. Cela posé, la notation [a, &], exprime une certaine combinaison des différences partielles de a et de b, prises par rapport aux dernières variables, savoir : da db da db — e s dr, dr: dr dr da db da p. ds, ds ds ds, da db da db L | du, Mami du : du, y ele [a, 6] = + ( 424) Les expressions des autres coefliciens [a, c], [a, el, etc., [b, a], [b, c}, etc., se déduisent de celle de [a, b] par de simples permu- tations .de lettres. On voit d'apres cela que [b,a]—=—{a, b], FN ee En elc. * Chacun de ces coefliciens est une constante déterminée, ou une fonction des constantes arbitraires, qui ne renferme jamais le tems d'une manière explicite; cette proposition est démontrée directement dans le Mémoire, mais les bornes de cet extrait ne nous permettent pas d’en rapporter ici la démonstration. Il s'ensuit que les différen- üelles des constantes a, b, c, e, etc., s'expriment au moyen des différences partielles de la fonction À, prise par rapport à ces quan- tités, et multipliées par des fonctions de ces mêmes quantités , qui ne renferment pas le tems explicitement. | C’est le beau théorême que M. Lagrange et M. Laplace ont trouvé dans le cas du mouvement des planètes autour du soleil (Nos. 13 et 16 de ce Bulletin), et que M. Lagrange a ensuite étendu à un sys- ième de corps, liés entre eux d’une manière quelconque, et soumis à des forces dirigées vers des centres fixes ou mobiles, dont les in- tensités sont fonctions des distances des eorps à ces centres. On peut observer que les formules générales qu'on vient de citer ont l'avantage de donner immédiatement les valeurs des différentielles da, db, dc, eic.; au moyen des différences partielles de R; tandis que les formules de M. Lagrange , citées dans le N°. 25 de ce Bulletin , donnent au contraire les différences partielles au moyen des différentielles. En général , ces formules sont inverses les nnes des autres ; et il existe entre elles une singulière analogie, que l’on dé- couvrira sans peine en les comparant. On trouvera , dans ce Ménioire, deux applications des formules générales ; la première au mouvement d’un point attiré Vers un centre fixe, l'attraction étant exprimée par une fonction quelconque de la distance ; la seconde, au mouvement de rotation d’un corps solide de figure quelconque. L’un et l’autre de ces mouvemens présente trois variables indépendantes et six constantes arbitraires ; de sorte que dans chaque application ou a eu 15 quantités du genre de [a, b] à cal- culer. Le détail de tous ces calculs est rapporté dans le Mémoire ; nous nous contentero@S# d'en donner ici les résultats principaux. ü Les six constantes que l’on a choisies dans le premier problème sont, 1°. Ja constante contenue dans l'équation des forces vives ; 2°. l’aire décrite par le rayon vecteur du mobile, autour du centre fixe@ pendant l’unité de tems ; 5°. l’inclinaison du plan de la trajec- toire sur un plan fixe ; 4°. l'angle compris entre l'intersection de ces ( 425) deux plans, et une ligne fixe menée arbitrairement dans le second ; 5o. la distance angulaire d’un point de la trajectoire où le rayon vecteur est un 7#inimum ,à celte intersection ; 6°. enfin Ja constante qui est nécessairement ajoutée au tems, et qui provient de ce que les équa- tions différentielles du mouvement d'un point attiré vers un centre fixe, ne contiennent que l’élément de cette variable : en_désignant ces variables dans l’ordre où nous l'indiquons, par h, k, g,7,a,1, on à trouvé dR dh,= 2. CRE RUE aR ; == 2.——. 2: dé, Re 7h dg aR cos. : dR D RUE ira ee He ë D nu Mas te cos . dR I dR dy = LAPS UE 2 ; Na 7 k sin. dg ne k sim. de fe | dR Er PEUR ARR te k.sin.7y dy On fait voir , dans le Mémoire , que ces formules qui ont lieu pour une loi quelconque d'attraction , s'accordent avec les différentielles des élémens elliptiques des planètes données par M. Laplace et par M. Lagrange, quand on suppose cette force en raison inverse du carré des distances. . Quant au mouyement de rotation, on le considère d’abord dans le cas où aucune force n’agit sur les points du corps, et l’on sup- pose ensuite que ce mouvement est troublé par des forces quelconques ; alors, en choisissant six constantes arbitraires , analogues à celles qu’on a prises dans le probléme précédent , on est conduit à ce ré- sultat remarquable : on trouve pour les différentielles de chacune de ces constantes urie expression de même forme que pour la différen- üelle de la constante analogue dans le premier problème. Ainsi, par exemple, si l’on considère dans le mouvement de rotation, le plan ue M. Laplace a nommé plan invariable , son inclinaison sur un, plan fixe, choisi arbitrairement , et l’angle compris entre l'intersection de ces deux plans et une ligne fixe menée dans le second , sont au nombre Tom. I. No. 25,26 et 27. 2°. Année, : 55 Journaz De Pnys. (436) des six constanies arbitraires qui deviennent variables par l'effet des forces perturbatrices : or on trouve , pour les différentielles de ces deux angles, les mêmes valeurs que pour linchnaison > et l'angle +, qui se rapportent au plan de la trajectoire dans le premier problème , c’est- à-dire , au plan qui seroit dans ce. problème le plan invariable sans l'action des forces perturbatrices. P. ASTRONOMIE. ‘: Observations sur l'Anneau de Saturne; par M. Larracr] Dzux conditions sont nécessaires pour soutenir l'anneau de Saturne en équilibre autour de cette planète. L’une d’elles est relative à l’équi- libre de ses parties : cet équilibre exige que les molécules de la sur- face de l’anneau ne tendent point à s'en détacher, et qu’en supposant cette surface fluide , elle se maintienne en vertu des diverses forees dont elle est animée. Sans cela, l'effort continuel de ses molécules finiroit à la longue par les détacher, et l'anneau seroit détruit, comme tous les ouvrages de la nature, qui n’ont point en eux-mêmes une cause de stabilité propre à résister à l’action des forces contraires. J’ai prouvé, dans le second livre de la Mécanique céleste, que ceue coudition nc peut être remplie que par un mouvement rapide de rotation de Vanneau dans son plan et autour de son centre toujours peu distant de celui de Saturne. J’ai fait voir de plus, que la section de lan- neau , par un plan perpendiculaire au sien , et passant par son centre, est. une ellipse alongée vers ce point. La seconde condition est relative à la suspension de l’anneau autour de Saturne. Une sphere creuse, et généralement un ellipsoïde creux, - dont les surfaces intérieure et extérieure sont semblables et concen- tiques , seroit en équilibre autour de Saturne , quel que füt le point de la conzavité occupé par le centre de la”planète; mais cet équi- ‘libre seroit indifférent, c’est-à-dire qu'étant troublé, il ne tendroit ui à reprendre on état primitif, ni à s’en écarter ; la cause [a plus légère , telle que l’action d’un satellite ou d’une comète, sufhroit done pour précipiter l’ellipsoïde sur. la planète. L'équilibre indifférent qui a lieu pour une sphère creuse enveloppant Saturne, n'existe point pour une zône circulaire qui environneroit cette planète. J'ai fait voir dans le livre cité de la Mécanique céleste ; que si les deux centres d’un anneau circulaire et de la planète ne coïncident pas , alors ils se re- poussent , et l'anneau finit par se précipiter sur Saturne. La même chose auroit lieu, quelle que füt la consutution de l’anneau , sil étoit sans mou- vement de rotation. Mais si l’on conçoit qu'il n’est pas semblable dans 4 (4259 toutes ses parlies , en sorle que son centre de gravité ne coïncide point avec celui de sa figure ; si de plus on suppose qu'il soit doué d’un mouvement rapide de rotation dans son plan ; alors son centre de gva- vité tournera lui-même autour du centre de Saturne, et gravitera vers ce point comme un satellite , avec cette différence quil pourra se mouvoir dans l’intérieur de la planète; ik aura donc un état de mou- vement stable. Ainsi les deux conditions dont je viens de parler, con- courent à faire voir que l'anneau tourne dans son plan, sur lui-même et avec rapidité. La durée de sa rotation doit être, à fort peu près, celle de la révolution d’un satellite mu autour de Saturne , à la dis- tance même de l’anneau, et cette durée est d'environ dix heures et demie sexagésimales. M. Herschel a confirmé ce résultat par ses observa- tions. Mais comment concilier ces observations et la théorie, avec les observations de M. Schrœter , dans lesquelles des points de l'anneau, plus lumineux que les autres, ont paru pendant longtems stationnaires ? Je crois qu’on peut le faire de la manitre suivante. L'anneau de Saturne.est composé de plusieurs anneaux concentriques : de forts télescopes en font appercevoir deux très-distineis , que l’irradia- tion confond en un seul dans de foibles télescopes. Il est tres-vraisemblable que chacun de ces anneaux est formé lui-même de plusieurs anneaux, en sorte que l’anneau de Saturne peut être regardé comme un assem- blage de divers anneaux concentriques : tel seroit l’ensemble des orbes des satellites de Jupiter, si chaque satellite lJaissoit sur sa trace , une lumière permanente. Les anneaux partiels doivent être , comme ces orbes, diversement inclinés à l’équaieur de la planète, et alors leurs inclinaisons et les positions de leurs nœuds changent dans des périodes plus ou moins longues, et qui embrassent plusieurs années ; leurs centres doivent pareillement osciller autour de celui de Saturne ; tout cela fait varier la figure apparente de l’ensemble de ces anneaux. Leur mouvement de rotation ne change pas sensiblement cette figure ; puis- qu'il ne fait que remplacer une partie lumineuse , par une autre située dans le même plan. Il est très-probablé que les phénomènes observés par M. Schrœter, sont dus à des variations de ce genre. Mais si un point plus ou moins lamineux que les autres, est aditérent à la surface d’un des anneaux partiels, ce point doit se mouvoir aussi rapidement que l'anneau et paroître changer de position en peu d'heures. “On peut croire , avec beaucoup de vraisemblance, que c’est un point de cette nature que M. Herschel a observé. J’engage les observateurs munis” de forts télescopes , à suivre sous ce rapport, les apparences de l'anneau de Saturne. La variété de ces apparences tourmenta beau- coup les géomètres et les astronomes , avant que Huyghens en eût reconnu la cause. L’anneau se présenta d’abord à Galilée ,. sous la forme de ileux peuts corps adhérens au globe de Saturne , et (428 ) Descartes , qui malheureusement voulut tout expliquer dans ses Principes de la Philosophie , attribua dans la troisième partie de cet ouvrage , l’état stationnaire de ces prétendus satellites, à ce que Saturne présente toujours la même face au centre de son tozrhillon. Nous savons main- tenant que cet état répugne à la loi de la pesanteur universelle , et cette raison sufliroit pour rejeter l'explication de Descartes . quand même nous ue connoitrions point la cause de ces apparences. Je ne crois pas l’immobilité de l’anneau moins contraire à cette grande loi de la nature, et je ne doute pas que des observations ultérieures, faites sous le point de vue que je viens d'indiquer, ne confirment les ré- sultats de la théorie, et les observations de M. Herschel, OUVRAGE NOUVEAU. Essais sur la Wégétation; par M. nu Perrr-THovars.: Premier Essar : sur l'accroissement en diamètre du tronc des Dracœnas quoique Monocotyledones. CE n’est que depuis les travaux de MM. Daubenton et Desfontaines, que les naturalistes ont su que les deux grandes divisions de plantes à fleurs manifestes , les Monocotyledones et les Dicotyledones, se dis- ünguoicnt entre elles par leur organisation intérieure, Un des princi- paux caractères des premières , des Pülmiers , Sur-tout, qui composent la majeure partie des plantes ligneuses de cette classe, c'est que leur Tronc ou Supe est simple , et ne subit plus d’accroissement en dia- mètre dès qu'il est formé ; cependant plusieurs esp'ces de Draccænas, qui appartiennent certainement à celte série ; croissent en diamètre d’une manière très-remarquable, puisque leur Turion ou premier jet, qui à à peine la grosseur du pouce, devient un tronc rameux que deux hommes peuvent à peine embrasser. 4 D'après les observations de M. du Petit-Thouars, cette augmentation extraordinaire provient de ce qu'il se développe sur les vestiges des anciennes feuilles , des Rameaux, ils prennent leur origine d’un Point vital qui existe à l’aisselle de toutes les Feuilles, il paroît de même nature que les Bourgeons du plus grand nombre des Plantes Dicoty- ledones ; mais il en diffère , parce qu'il n'y a que le plus petit nombre qui fasse son évolution, attendu qu’il faut des cwrconstances particulières pour la déterminer. ds Ce Point vital est analogue à la Graine, paroïissant composé comme elle de deux parties qui tendent sans cesse , l’une à se mettre en con- tact avec l'air et la lumière , l’autre à s’enfoncer dans l'humidité et les ( 429) ténebres. De la première, il résulte les Feuilles ; de l’autre, les Ra- cines. Il suit de là que la Feuille étant développée, les Fibres qui la composent sont continues depuis son extrémité jusqu'à celle des KRacines. La réunion de ces Fibres forme une couche continue cirtu- laire qui augmente d’autant le diamètre du Tronc et ‘des Branches. lie. Essar: sur l'accroissement en diamètre du tronc des arbres Dico- tyledones en général, et en particulier sur ceux de l'Hipocastane ou Maronnier d'Inde et du Tilleul. M. du Peut-Thouars, mis sur la voie par cette observation , à cru reconnoître une loi générale d’accroissement, qui, par sa simplicité, paroissoit s’accorder avec la marche de la nature ; lappliquant suc- cessivement aux différentes tribus des Végétaux, il lui a semblé qu’elle étoit toujours d'accord avec les faits ; mais il s’est borné à citer pour exemple les deux arbres les plus communs de nos promenades, l'Hi- pocasiane, Æsculus Hipocastanum de Linné , et le Tilleul; 1l suit le développement de leurs Bourgeons , depuis le commencement d’un prin- tems jusqu’au retour du suivant. De cet examen il croit prouver évidem- ment que la nouvelle couche d’écorce ou le Liber, et la nouvelle couche de bois ou lAubier , se forment simultanément et indépendamment lune de l’autre dans l’espace, de quelques semaines, à partir du dé- veloppement des Bourgeons , ce qui détruiroit l’ancienne opinion que le Liber se changeoit en bois. Poussant plus loin la comparaison du Bourgeon avec la Graine, il la conclut en disant, que les Fibres qui descendent de la base du Bour- geon , et forment la couche lisneuse, sont de véritables Racines; le Parenchyme intérieur ou Moelle est le Cotyledon , et la Pousse la Plumule. & Ile. Essar : sur la Germination du Lecythis de Linné. Parmi un grand nombre de singularités que présente cet arbre du Brésil, transporté à lIle-de-France, celle de sa graine est la plus remarquable , car sa structure interne est telle, qu’elle ne peut entrer systématiquement dans aucune des grandes divisions végétales Mono- cotyledones et Dicotyledones , et qu'ou pourroit plutôt la regarder comme OEcotyledone. La description que M. du Petit-Thouars donne de cette singularité est éclaircie par une figure; il conclut en disant qu'il regarde -ce fait comme une confirmation évidente de son opinion sur la moelle, car suivant lui, dans cette Graine , le vrai Cotyledon est intérieur et sert de base à la moelle. IVe. Essar : sur l'Organisation végétale, considérée dans les contrariètes que peut lui faire éprouver l'Art par les Greffes, les Marcotes et Tes Boutures, Ces opérations de l'Art sembloient présenter des faits contraires aux principes de l’auteur, la Greffe sur-tout; c’est ainsi qu'un Æmandier qui a le bois jaune, étant grelfé sur un Prunier qui l’a rouge, il ar- rive que lorsque la Greffe a pris, sur la jeune pousse le bois est jaune, tandis qu'il est rouge sur le sujet ou Prunier ; il sembleroit que si le Bourgeon produisoit cette couche de bois, elle devrait être de même couleur d’un bout à l’autre , jaune comme appartenant à l’Amandier. M. du Peut-Thouars répond à cela que le principe organisateur réside bien dans le Bourgeon, mais que ce n’est pas lui qui fournit la matière ; elle se trouve préparée à l’avance dans le Cambium , en sorte que cette substance sur le Prunier est pour ainsi dire prunifiée ; ainsi, dit-il, un fil peut être successivement de chanvre , de coton ou de soié , Suivant qu'on présente ces matières au rouet. Les autres opéra- üuons se trouvent plus développées au douzième et dernier Essai ; nous n’en ferons mention qu'alors. Dans une addition, M. du Peut-Thouars cherche à résoudre quel- ques autres difficultés qui lui avoient été proposées ; mais il commence par venger le célèbre Hales du reproch@ qu'on lui avoit fait de trop de crédulité, en lui faisant dire qu’un Jasmin blanc avait produit des fleurs jaunes au-dessous d’une greffe de Jasmin jaune, tandis qu'il ne s’agissoit que d’un Jasmin panaché ; et comme la panachure est une maladie , il paroît , d’après les témoignages de Miller , Bradley, et autres cultivateurs anglais , qu’elle peut se communiquer de la greffe au sujet. Ve. Essai : sur la formation du Parenchyme dans les Végétaux. Dans le second essai, l’auteur avoit annoncé que dans le Tilleul le Parenchyme de l'écorce se renouveloit tous les ans , que l’ancien étoit chassé en dehors où il ajoutoit une nouvelle couche à l’'Epiderme , qu'il s'en reformoit un nouveau et qu'il provenoit d’une couche farimeuse blanche disposée un an d'avance. Dans celui-ci, il cherche à établir plus positivement que les Végétaux sont composés de deux substances principales , le Ligneux et le Parenchymateux , que le premier est composé de fibres longitudinales continues depuis l'extrémité des feuilles jusqu’à celle des racines , et qui, une fois formées, ne subissent plus de changement; que le second ou parenchymateux est formé de grains amylacés séparés dans le principe, mais que chacun d'eux venant à se (451) gonfler par l'effet de la végétation, formoit un utricule; celui-ci ren- contrant ses voisins sur ditférens points , étoit forcé de prendre une forme polyédrique. Il cite, pour appuyer son opinion, un fait annoncé par M. Link, c’est que l’on trouve des grains amylacés interposés dans les utricules. Dans une addition, M. du Petit-Thouars cite plusieurs grandes plantes, telles que le PAhytolacca et les Solanées, dans le parenchyme desquelles on trouve des grumeaux amylacés ; il parle ensuite de taches blanches pulvérulentes qu'il a observées sur les feuilles et les tiges du Sésymbriura tenuifolium et autres Crucifères. Il les regarde comme des dépôts amylacés , quoiqu'il ne doute pas qu'on ne les considère comme une de ces nombreuses productions qu'on a réunies à la famille des cham- pignons, et que ce ne soit l’Uredo des Crucifères. Il paroît même dis- posé à regarder beaucoup d’autres excroissances semblables comme une simple altération de cette partie amylacée. VIe. Lssar: sur l'organisation végétale en général, et en particulier sur un Frène dont on avoit enlevé un anneau d’écorce , et sur Les Boutures de Saule. ‘ L'auteur commence par un tableau de la végétation au moment où il a lu ce Mémoire, le 15 juin. Il cite ensuite plusieurs faits parti- culiers , entre autres il annonce que l’écorce lisse des Mérisiers et des Bouleaux , ne se déchire pas horisontalement, comme on l’a cru jus- qu'à présent; mais qu'elle tend à décrire une hélice, en sorte qu'avec un peu de patience, on pourroit la dérouler totalement comme un ruban de queue, et mettre, par ce moyen, tout le parenchyme à nu. Il passe ensuite à l'examen de deux faits qui sembleroient détruire sa doctrine de fond en comble. Un Frêne lui à fourni le premier : une ceinture complette d’écorce lui avoit été enlevée accidentellement ; d’un côté, celui qui regardoit le midi, il y avoit des mamelons charnus et isolés ; en les examinant, M. du Peut-Thouars s’assura que chacun d’eux étoit composé d'Epiderme, de Parenchyme, de Liber, d’une écorce complette par conséquent , et d’une portion de Fibres ligneuses ; par là ‘il étoit évident que ces fibres ligneuses se terminoient abruptement à leurs deux bouts, et que par conséquent elles n’avoient ni extrémités foliacées ni radicales ; mais 1l a trouvé en dessus et en dessous, sous la superficie desséchée du bois, une couche verte, ce qui lui a fait présumer que les fibres supérieures au-dessus de la partie mise à nu où elles formoient un bourrelet, avoient établi une communication extraordinaire en revivifiant à leur profit les anciennes fibres ligneuses, et qu'ainsi elles avoient plongé ou émergé suivant les circonstances. ; (és) Le second fait ne paroissoit pas moins contraire. Voici en quoi il consiste : on sait que les Saules poussent facilement de boutures , autant de trencons de branches qu'on fiche en terre, autant d'arbres en proviennent ; cependant ka plupart n’ont plus de Bourgeons apparens, et suivant M. du Petit Thouars, c’est le mobile de la végétation ; mais en les examinant avec soin, il a vu que les nouvelles branches pous- soient toujours à des places déterminées, et que c'étoit à celles qu’avoient occupées les Sipules. Par là il a appris que cette parte avoit dans son aisselle, comme la feuille à laquelle elle ressemble d'ailleurs, un vé- ritable Bourgeon , mais moins développé , et qu'il ne paroissoit des- tiné à se manifester que dans le cas où le principal où le foliacé viendroit à manquer ; de là il lui a donné le nom provisoire de sup- plémentaire. Il en a reconnu de pareils aux Ormes , et ne doute pas qu'il n'y en ait dans beaucoup d’autres arbres. Dans une addition , l’auteur examine toutes les circonstances qui accompagnent lacirconcision ou plaie annulaire faite au tronc’ ou branche des arbres, et les explique par les principes posés précédemment. Cependant dans plusieurs occasions, il s'arrête prudemment en avouant qu'il y a-plusieurs particularités qu'il ne se sent pas encore en état d’ex- pliquer. els sont un troisième ordre de Bourgeons qu'il nomme ad- ductifs. : 5 Dans une figure, l’auteur représente un tronçon de rameau de Hêtre qui avoit été décortiqué accidentellement, VII. Essar : sur la production et la marche de la Sève. Dans ce Mémoire , M. du Petit-Thouars suit une marche différente de celle des précédens , car il ne se contente pas d'exposer ses idées, il attaque celles des autres; ce sont celles de M. de Mirbel qu'il combat ainsi ; mais il le fait de manière à ce qu'il en résulte une lutte ho- norable qui ne peut que tourner au profit de la science. Pour cela, il prend dans le Mémoire de ce savant sur la marche des fluides dans les végétaux, auquel du reste il rend toute la justice qui lui est due, les quatre questions qui en forment le fond, et y répond à sa maniere. : 1°, Quelle route tient la sève dans les racines , les tises et les branches des Dicotyledones ? . La plus simple possible, suivant l’auteur , puisqu'elle arrive direc- tément aux Bourgeons par les fibres qui établissent leur communication radicale. * Quelle force la détermine à s'introduire dans les vaisseaux, et l'élève de l’extrémiié des racines jusqu'au sommet des plus grands arbres ? ‘Ea méme force vitale qui dirige la radicule vers la terre et la (455) plumule vers le haut. Les écailles et les jeunes feuilles renfermées pa- roissent agir directement sur les fibres qui en dépendent, mais alors il ne deyroit y avoir que les fibres qui forment la couche annuelle , qui apporteroïent cette sève ; cependant tout le centre de l’arbre en est imbibé. De plus on voit des arbres dont on a retranché toutes les branches et ‘les Bourgeons , qui manifestent l’ascension de la sève. Suivant l’auteur , le parenchyme extérieur ‘communiquant par l’enfre- . mise des rayons médullaires avec les fibres intérieures, remplace pour elle les feuilies dont elles dépendoient la première année de leur exis- tence et les force à élever le suc nourricier. 8°, Quelle est l’origine, la marche et la destination du Cambium , etc. ? Son origine , c’est la Sève enlevée par les anciennes fibres, appelée par le parenchyme ; elle s’y rend d'abord , mais bientôt l'écorce se dé- tache du bois, il se forme un vide dans lequel cette Sève se répand et forme une couche continue ; mais ayant déja subi une préparation, sa destination est de former les nouvelles parties, d’un côté les fibres ligneuses, de l’autre les fibres corticales. + 4°. Quelle différence y a-t-il entre le Cambium et les sucs propres? C’est qu’il paroît que les sucs propres sont les parties surabondantes de la sève qui se trouvent déposées dans des vaisseaux particuliers, VIlk. Essar : sur l'identité des racines et des tiges. Comparaison des principes de l'auteur avec ceux de Duhamel. Suivant M. du Petit-Thouars , on ne peut distinguer sur une tige écorcée vers le bas, ni sur le bois ni sur la paroi intérieure de l'écorce, ce qui étoit enfoui en terre de ce qui étoit à l'extérieur , quoique sur la surface les deux soient très-marqués , de là il les regarde comme identiques. Suivant lui encore, la partie de la Gärance enfouie, re- marquable par l'intensité de sa couleur et qui sert en teinture , n’est pas une racine, mais la base de la tige. IXc. Essar : sur les Bourgeons en général et sur leur formation. Rapports des principes de la Végétation avec le Galvanisme. . L'auteur commence par une dissertation purement philologique sur le mot Bourgeon ; il la finit en établissant qu'il seroit très - utile de désigner seulement par ce mot , l'organe reproductif qui existe à l’aisselle du plus grand nombre des plantes dicotyledones, qu'il soit enve- loppé d’écailles: ou qu'il s’en ait pas, et de réserver celui de Bouton pour la fleur isolée , renfermée dans ses propres enveloppes. k Il passe de là à léxamen de la chose elle-même , et se croit aulo- risé à prononcer qu'il n'y a pas de feuille qui n'ait à son aisselle un Dome 25), 20%127.0 12° 4nnce, 56 (454) Point vital, capable de reproduction: qu'il est manifeste dans les Di- cotyledones , depuis les herbes annuelles jusqu'aux plus grands arbres, mais qu'il est caché ou latent dans les Monocotyledones , excepté les Graminées dans lesquelles il est manifeste, aussi sont-elles souvent rameuses, sur-tout dans les pays chauds. ù M. du Petit-Thouars examine ensuite l’intérieur de ce Bourgeon, il le trouve composé de fibres dont les agorégations forment des canne- lures ou sillons d’un diamètre remarquable; mais par le moyen de verres grossissans , on voit qu'ils peuvent se subdiviser en fils toujours plus minces, en sorte qu'ils finissent ‘par échapper aux sens. Le terme où. lon est obligé de s'arrêter, présente donc un fil d’une longueur me- surable, mais d’une ténuité extrême, en sorte qu'il se rapproche autant de la ligne, telle que la considèrent les géomètres , qu’un être matériel peut le faire. L'auteur prend occasion de là d'emprunter le langage géométrique pour rendre raison de la formation de ces fibres, quil considère comme résultant de deux points fixes qu'il nomme l'un posiuf, l’autre négatif. Deux substances résultent aussi de ces deux actions, le ligneux et le parenchymateux. L'auteur est conduit par cette marche à faire entrevoir une grande analogie entre le principe de la végétation et l'électricité , et sur-tout avec le galvanisme , mais il se borne à l'indiquer. | Dans une addition , M. du Petit-Thouars, à l’aide de figures en bois aussi correctes que ce genre le comporte , développe une cir- constance remarquable des Marcotes , c’est que lorsqu'elles ont réussi, c’est-à-dire qu’elles ont poussé des racines , le côté de la branche qui üent au tronc est plus mince que celui qui sort de terre du côté du sommet , et cependant dans toutes les branches on sait qu’elles de- viennent de plus en plus grosses, à mesure qu’elles approchent de leur base. C’est, suivant lui, une démonstration évidente d'un de ses prin- cipes fondamentaux , que les Fibres ligneuses ne sont autre chose que les racines des nouveaux Bourseons. Ce fait peut être utile dans la pratique de la culture, parce qu’on peut juger par son moyen si une Marcote a réussi, sans ètre obligé .de la déraciner. Xe, Essar : sur la distribution des "nervures dans les feuilles d'Hi- pocastane. L'auteur avoit dit dans son second Mémoire , que sept faiscéaux par- tant du corps de la nouvelle branche traversoienit l'écorce pour entrer dans le péuole, et formoient à son extrémité les sept folioles dont se compose la feuille d'Hipocastane ; mais ici il annonce que ces faisceaux C 455) se divisent et se subdivisent d’une manière particulière ; qu’il en ré- sulte des nombres qui ne sont plus divisibles par 7, mais qu’en entrant dans léMfolioles , ils éprouvent une nouvelle subdivision, d’où un nombre multiple de 7 reparoït. Le Pavia présente quelque chose d’analogue, mais cependant avec des modifications. Ici, pour suivre ces dévelop- pemens , il seroit nécessaire d’être aidé par des figures , et en général on péut plutôt regarder ce Mémoire comme l’annonce de nouvelles découvertes , que comme un travail fini. Elles seroient de la plus grande importance, si effectivement M. du Petits Thouars parvenoit à démontrer par leur moyen, entre autres comme il le promet, que la Fleur n’est autre chose que la transformation d’une Feuille et du Bourgeon qui en dépend. Suivant lui, la Feuille donne naissance au Calice, à la Corolle et aux Etamines , et le Bourgeon au Pisul et ensuité au Fruit. Dans une addition, il se trouve disséminé plusieurs faits, sur-tout sur les Bourgeons adventifs. L'auteur finit par prononcer contre l’opinion généralement reçue, que la Moelle restoit dans le corps de l’arbre du même diametre qu’elle étoit la première année de sa formation , et que, par conséquent, elle ne s’obliteroit point comme le plus grand nombre des botanistes l’a écrit. Il s'arrête en particulier au Sureau, qui a été cité jusqu'à présent comme une preuve de la diminution de la Moelle. Le 11°. Essai est une concentration des principes de l’auteur, et le 12°. est leur application à la culture des arbres; par là ils méritent une attention particulière. Par cette raison, nous leur consacrerons un second. article. Fin du Tome premier. TABLE he des Auteurs des mémoires et articles dont on a donné les Extraits, et renvoi à ces Extraits. Allen (W), 177. Arago, 261. Anbenidu Petit-Thouars, 30, 45, 150, 161, 198, 314, 348, 578, 428. Batard , 376. Be 127. Berthollet (C.-L.) , 278. Berthollet (A.-B.), 150. Betancourt, 38. Binet, 275. Biot, 31, 32, 76, 261, 262, 260. Blagden , 220. Boch fils, 310. Bonpland, 245. Bosc, 118 , 208. Bouvard , 44, 231. Boyer, 110. Bremontier, 195. Brochant, 203. Brongniart, 90, 200. Bucholz, 53. Burckart, 8r. . Chenevix, 336. Chevreul, 50 , 381. Chladni, 320. Cordier, 217, 252, 415. Correa de Serra, 46. Cuvier (Frédéric), 9 , 313, 393. Cuvier (Georges), 10, 148, 149, 166, 200, 345 , 395, 398 , 400 , 403. Darcet, 260. Davy CR 257 Decandolle, 85, 177. De Drée , 157. Delambre, 281. Delaroche (F.}), 48, 86, 169, 177: 197» 349 , 409. Delille, 368, 405. Descostils, 368. Desmarest, 334. Derosne frères, 16. Dessaignes, 414 Desvaux, 351. Ducrotay de Blainville , 226. Duméril, 14, 25, 26, 62, 153, 168, Dupuytren , 28. Ferber , 219. Fleuret , 131. Fourcroy , 16, 35 , 37, 104. Fourier, 112. Freminville, 326. Gay-Lussac, 71597) 105. (Ces trois renvois appartiennent à un extrait sans nom d’ au= teur.) 173, 100, 256, 281 , 288, 298, 302. Gellen, 128, 222. Gengembre, 360. Geoffroy-St.-Hilaire , 61,91, 361, 362, 363. Giambatista dall’Olio; 194. Girard, 241. Goette (de Weimar), 256. Hachette, 390. Hassenfratz, 223. Haüy , 89, 101, 121, 255, 333. Hébréard, 65. Hisinger, 222. Humboldt , 162, 372, 412. Jacquard, 295. Jaume-St.-Hilaire , 281. Jones, 67. John, 373, 259: (457 ) : Jussieu, 118. Karsten, 66, 219: Klaproth, 38, 68,102, 122, 126, 127, 171,172, 219 ( dans l’article du Fer pi- ciforme), 221. Lacépède (De), 64. Lagrange, 156, 270, 324, 584. Lamouroux, 330, 379. Lampadius, 38. Lancret (Michel-Ange ), 56. Laplace, 228, 303, 426. j Larrey , 95. Lasteyrie (De), 142, 392, 407. Laugier, 170. Legallois, 356, 397. Legendre, 264. Leschenault de la Tour, 7. Magendie, 368, 405. Malus, 77, 241, 266, 353, Ménard la Groyÿe, 313. Monge, 230. Monteiro , 536. Neergaard, 15. Nystén, 129, 145, 406. Ormalius de Hallois , 165, 255. Poisson, 19, 191, 325 , 422. Prévost (Benedict), 178. Prévost, :534. Ramond, 291. Riffault, 278. Roard, 49. Rohr, 82. Roscoë (William), 233. Rose , 52. Rumfort, 23. Saincldir, 82. Salisbury, 188, 217. Schultes , 221. Scott ( Robert), 207. Simon (de Berlin ), 124, 125. Saussure ( Théodore de), 102, Spinola (Maximilien), 64. Thenard, 32, 69, 96, 123, 153, 173,189, 256, 281,288, 302. Thomson, 278. Tremeri, 359. Tussac ( De), 296. Vauquelin, 16, 35, 37, 54, 104, 170, 171, Warden, 135. Placement des Planches. Planche are. N°. 2 , en regard à Idem. 2°. Ne.5, en regard à Idem. 35°. No.zx11,en regard à Idem. 4e. N°. 15, en Idem. 5°. No. 18 ,en Idem. 6°. Ne la page regard à la page regard à la page -.40,en regard à la page la page la page 4x. 95. 194. 249. 910. 540. HAT I ST RP IN AP TS AT I AT AT AT A TS SI ET I TP TS M ES TS SNS TABLE DES MATIERES. HISTOIRE NATURELLE. Notice sur le Voyage de M. Zeschenault de la Tour, dans les Iles de Java, Madura et Bali, etc. Page 7 REGNE ANIMAI. Mainmiféres. Extrait des Mémoires de M. F, Cuvier, sur les dents des mammiftres considérées comme caiactères génériques. 393 Monographie du genre atèles; par M. Geof- Jroy-Saint-Hilaire. 661 Note sur les Ossemens fossiles d’hyènes ; - par M. G: Cuvier. 149 Note sur les Dents des lapins et des cochons d'Inde, et sur la durée de la gestation dans ces derniers animaux; par M. Lezal- lois. D. M. P. 397 Sur les os fossiles des ruminans trouvés dans Jes terrains meubles; par M: G. Cuvier. 345 , suite 403. Sur le genre paca (Cæœlogenus); par M. Fré- déric Cusvier. Our les Lamantins et les os fossiles de ces animaux , par M. G. Cuvyier. 395 Ornithologie. Observations sur _le pygargue et l’orfraye; par M. Frédéric Cuvier. 313 Sur trois nouveaux genres d'oiseaux, voisins du genre corvus, établis sous les noms de Gymnodorus, Gymnocephalus et Cephalopterus ; par M. Geoffroy-Saint- Hilaire. À 362 Erpetologie. Sur la distinction des Reptiles batraciens ent deux familles naturelles; par M. €. Du- méril. 62 Sur une espèce de Protée ou Salamandre à quatre doigts à toutes les paltes ; par M. De Lacépéde. 4 64 Mémoire relatif à trois espèces de croco- diles ; par M. Geoffroy-Saint-Hilaire. 6x Mémoire sur les différentes espèces de Cro= codiles vivans, et sur leurs caractères distinctifs; par M. Cusier, professeur au Muséum d'histoire naturelle. 10 Sur. quelques Quadrupèdes ovipares fossiles conservés dans des schistes’ calcaires ; par M. G. Cuvier. 398 Mémoire sur les Tortues molles, formant un nouveau genre, nommé {Tony æ, par M. Geoffroy-Sarnt-Hilaire, 363% Ichthyologie. Sur deux espèces de Poissons du genre Pe- tromizon; par M. Omalius-de-Hallois. 165 Mémoire sur l’Odorat des poissons; par ( 459 ) M. Duméril , professeur à l'Ecole de Mé- decine. 14 Observations sur l'habitation des Boissons dans les eaux profondes; par M. Delaro- che. D. M. 349 Observations sur quelques Poissons recueillis dans les eaux des Iles Baléares et Py- thuses; par-M. Delaroche. 177 Mollusques, insectes, vers, zoophytes. Sur un nouveau genre de Coquille , nommée Panopée, par M. Ménard-la-Groye, 315 Surle Vivipare à bandes ( Cyclostoma vivi- parum D.), et sur la tribu des Gasteropodes pectinés à coquilles entières ) par M. G. Cuvier. 166 Sur le genre Glaucus ; par M. Cuvier. 145 Mémoire sur les Mœurs d’un insecte hyme- noptère , la cératine albilabre , Lat. Æ7- Zœus albilabris, Fab.; par M. Maximi- lien Spinola. 64% Note sur quelques habitudes des abeilles- bourdons , par M. Aubert du Peiit- T'houars. 45 Note sur quelques habitudes observées chez des espèces d’un genre de ver, nommé Dragonneau. (Gordius L.) 25 Observations sur la propag:tion d’une espèce de sang-sue; par M. C. Dumeéril. 168 Notice sur deux espèces nouvelles de Ra- diaires ; par M. €. P. Freminville, offi- cier de la marine, et correspondant de 528 la société philomatique. ANATOMIE COMPARÉE , ET PHYSIOLOGIE ANIMALE, elc. Expériences sur la température propre de quelques animaux à sang froid; par M. F. Delaroche. 169 Extrait d’un Mémoire sur la cause qui pro- duit le refroidissement chez les animaux exposés à une forte chaleur; par M. F. Delaroche. D. M. 48 Sur les ouvertures du péritoine dans les raies ; et sur la communication entre le péricarde et le péritoine dans les raies et les squales ; par M. F. Delaroche. 197 Sur la vessie aérienne des poissons; par M. F. Delaroche. 409 Des effets de l'Upas rienté sur l’économie animale; jeun MM. Delille et Magendie. 568 Nouvelles expériences sur lPUpas #ienté ; par MM. Magendie.et Delille. 405 Estrait d’un - mémoire sur l’anelogie qui existe entre tous les os et les muscles du tronc dans les animaux; par M. ©. Du- mér'il. 153 Mémoire sur le mécanisme de la respiration - dans les poissons ; par M. ©. Duméril. 26 Expérience touchant l'influence que les nerfs du poumon exercent sur la respiration ; 28 Extrait de deux mémoires contenant la dé- par M. Dupuytren. termination des pièces osseuses de la tête des crocodiles et-des oiseaux; par M. Géof- frey-Saint-Hilui e. 91 Recherches expérimentales sur le principe du _ sentiment ét du mouvement, et sur son siège dans les mammifères et les rep'iles ; par M. Le Gallois D. M. P. 356 Expériences sur l'injection de différens gaz dans les vaisseaux sanguins des animaux; par M. AMysten. 406 @. RÉGNE VÉGÉTAL. Botanique. Observations sur les bourgeons du Gledi/zia Macracantha , Desf.; par M. du Peñt Thouars. 378 Extrait d’un mémoire sur les espèces du genre pandanus , observées aux Îles de France, (ado )- | | de Bourbon et de Madagascar; par M. Au- dert du Petit-T'houurs. 181 Œxtrait de trois Mémoires lus à la première classe del’Institut, sur l’histoire des plantes Orchidées des Iles australes d'Afrique ; par M. Aubert du Peiit- Thouars. 314 Sur un genre nouveau de Cryptogamie aqua- tique, nommée 7horea, par M. Bory de Sarnt- Vincent. — 254 Sur les genres de Plantes Cryptogames, Le- inanea et Batrachosperma ; par M. Borr de Saini- Vincent. 265 Sur le genre nouveau du Draparnaldia, par M. Bory de Saint- Vincent. 319 Note agronomique sur les espèces de frénes; par M. Bosc. 118 Sur le Drusa j genre nouveau de la famille des Ombellifères; par M. Decandolle. 85 Note de quelques Plantes nouvelles trouvées en France; par M. Decandolle. 117 Histoire du genre Éryngium ; par M. De - 86 la Roche. Sur plusieurs genres détachés de celui du Juncus, par M. Desvaux. 35x Observations sur les Orobänches ; par M. Jaume-Saint-Hilaire. 281 Sur le genre Hydropithion de M. Gœæriner fils , et sur ses affinités avec d’autres genres ; par M. De: Jussieu. 118 Observation sur la physiologie des Algues- Marines, et description de cinq nouveaux genres de cette famille; par M. Zamou- rouÆ, membre de plusieurs Sociétés sa- yantes, (avec une planche, N°. 6). 330 Description anatomique de la tige du Fucus digitatus; par M. Lamouroux, cerrespon— dant de la Société philomatique. 379 Nouvelle distribution des Plantes de la pre- mière classe, Momandrie de Linné ; ordi= nommée Scrtaminces ; par 233 nairement FVilliams Roscoë. Extrait d’un travail de M. Salisbury, sur | la nomenclature des Conifères. 217 Sur le Brosinum alicastrum de la Jamaïque, - par M. De Tussac. 26 Physiologie végétale. Observations sur la maniere dont certains arbres se dépouillent de leur épiderme ; par M. du Petit Thouars. 150 Memoire sur la germination de quelques plantes monocotylédones; par M. du Petit T'houars. 248 Observations sur la germination de lPAUiure Jragrans , et de quelques autres plantes dont les graines renferment plusieurs em - bryons distincts ; par M. 4. du Petit Thouars. 198 Surun changement d’étamines en pistils dans la Joubarbe des toits; par M. 4. du Pelit- Thouars. 30 Vues RARE ; par M. Corréa-de- Serra. 46 ‘Sur un orage en par M.Salisbury. 188 REGNE MINÉRAL. Minéralogie. Sur une nouvelle substance minérale de la classe des sels, nommée Glaubérite ; par M. Brongniart. 90 Description du Dichroïte, nouvelle espèce de pierre ; par M. Z. Cordier. 352 Sur une espèce de combustible composé, nommé Dusodile , par M. Cordier. 217 Note sur un oxide naturel de Chrôme ; par M. Descostils. 368 Sur la Minéralogie de Carlsbad ; par M. Goette, Conseiller privé de Weimar. 256 Sur le Niccolane, par MM. Hisinger et Gehlen. 223 - . Ch) Mémoÿre sur la rin dela Pycnite avec la Topase ; par M. Her. 101 Note sur une nouvelle variété de Strontiane carbonatée, par M. Hair. Sur l'identité minéralogique du Diopside, de la Malacolithe et du Pyroxène; par M. Hair. 121 - Sur une nouvelle variété de forme du Bis- muth ; par M. Haïüy. 255 Sur le fer arsenical ; par M. Haüy. 335 Analyse du Talc blanc terreux de Freyberg en Saxe, par M. John. 173 Analyse du Talc jaune terreux de Merowitz en Bohème; par M. John. ibid. Analyse du Nadelerzde Sibérie; par M. John. 259 Examen du Wernerite ; par MM. Karsten et Jones. 66 Analyse du Bitterspath ; par M. Bucholz, comparée à celle de M. Klaproth. 38 Analyse du Kanelsiein et du Grenat de Groenland; par M. K/aproth. 102 Analyse de la Mélanite, par M. KZaproth, comparée à celle faile par M. Vauquelrin. 171 Examen chimique du Bronzite ; par M. Æ/a- proth. 68 Analyse del’ Hyperstène, nommé Hornblende du Labrador ; par M. XZaproth. 172 Analyse du Stangenstein d’Altemberg ( Pi- crite d’Haüy); par M. KXlaproth. ibid. Analyse de la Tourmaline rougeâtre, par M. Xlaproth, et de celle de Sibérie , par M. Vauquélin. ibid. Analyse de l’Augite noire cristalliséede Fras- cati; par M. Æ/aproth. 171 Analyse de deux variétés de Staurotide du St.- Gothard, par M. Xlaproth. ibid. Analyse de plusieurs minéraux , par M. XZa- proth ; savoir : T'alc lamelleux du St.-Go- thard, de trois variétés de Mica, de la substance appelée Pierre de riz (Pâte de J riz ). 221 DorrenEMANSE 1251, 26), 27, 89 - 2°, Sur le fer piciforme de Ferber et de Karsten; par M. X/aproth. 219 Ho d’une Aérolithe ; par M. XZaproth. 222 Fo du Kanelstein ; ; par M. Lampadius. .38 Exploitation des Ardoises du Platherg; par M. ©. P. de Lasteyrie. 392 Analyse du Diopside , par M. Laugier , et sa comparaison avec les analyses de la Cocolithe d’Arandal et du Pyroxène de l'Etna; par M. Vauquelin. 170 Sur l’analogie du Wernerite et du Paran- thine, par M. J. 4. Monteiro. 336 Sur une nouvelle espèce de pierre , nommée Haüyne, par M. Neergaard. de Sur le gisement du Jaspe schisteux (Kiesel- Schiefer ) ; par M. Ormalius-de-Halloy. 255 Note sur les mines de Sel gemme de Wie- liczka et de Bochnia; extrait d’un Mémoire de M. Schaltes, professeur à Cracovie. 221 7 Analyse de la Colophonite , de lAugite du Nord , de la Scapolite ; par M. Simon (de Berlin). 124, 125 Sur une variété de Quartz fétde, 26 Géologie. Extrait d’un Mémoire sur des terrains de transition , observés dans la T'arantaise et autres parties des Âlpes, par M. Bro- chant, professeur de minéralogie à l'Ecole des mines. 203 Sur le mont Mezin, dans le département de la Haute-Loire ; par M. Cordier. 413 Essai sur la Géographie minéralogique des environs de Paris, par” MM. Cuvier et Alexandre Brongniart. 200 Catalogue par ordre chronologique des mé. téores à la suite desquels des pierres ou des masses de fer sont tombées; par E. FF, F, Cliladni. 320 Sur les Brèches osseuses des côtes de la Mé- diterranée, par M. Cuvier. Ao0 Année. , br (442) Mémoire sur un nouveau genre de liqué- faction ignée, qui explique la formation des Laves lithoïdes, par M. De Drée. 137 Notes sur différens corps trouvés à Mont- martre dans les couches de la masse infé- rieure de la formation gypseuse des envi- rous de Paris ; par MM. Anselme Des- marest et Prévost. 334 Sur l’acide muriatique naüf; par M. de Hum- bold. 412 Surles volcans de J oil par M. de Ha bold. 12 Précis d’un météore qui a paru dernièrement près Weston , ville de l’état de Connec- dans l’Amérique septentrionale , et à YA ücut , des pierres météoriques qu’on ya trouvées, communiqué à la Société par M. #arden. 135 CHIMIE. Sur la substance appelée Dapéche; par M. W, Allen. 177 Détermination des proportions des parties constituantes de plusieurs substances acides et salines; par M. Berthier. 127 Observations sur la composition de l’Ammo- niaque , lues à l’Institut le 24 mars 1808; par M. 4. B. Berthollet. 150 Recherches sur les Oxides de fer et sur leurs combinaisons avec quelques acides, par M. Bucholz. 53 Extrait d’un Mémoire sur l’acide acétique et quelques acétates ; par M. Chenevix. 356 Mémoire sur l’amer; par M. Chevreul. 361 Analyse de l’Indigo Guatimala, et examen des substances qui le composent ; par M. Chevreul. 5o Extrait d’un Mémoire de M. D’Arcet fils sur la présence de l’eau dans la soude et la potasse préparées à l’alcool , et exposées à une chaleur rouge. 260 . Expériences et observations sur la distillation de l’acétate de cuivre et sur ses produits ; par MM. Derosne frères, pharmaciens à Paris. 16 Mémoire de MM. Fourcroy et Vauquelin, sur les Os trouvés dans un tombeau de l’église Ste.-Geneviève. 16 Sur la laite des Poissons ; par M. Fourcroy. et Vauquelin. 35 Aualyse de FOignon cultivé (ÆZium cepa); par MM. Fourcroy et Vauquelin. +04 Mémoire de MM. Fourcroy et Fauquelin, sur l’acide qu’on retire du tartre, en le décomposant par le feu. 57 De l’action chimique du fluide galvanique. 115 9708 Extrait d’un Mémoire de M. Gay-Lussac, sur le rapport qu'il y a entre l’oxidation des métaux et leur capacité de saturation 190 Sur la combinaison des substances gazeuses pour les acides. les unes avec les autres; par M. Gay- 293 Analyse de deux monnoies chinoises; d’un sabre ‘antique ; d’une espèce de faucille Lussac. courbe antique, trouvée à Merz, près Mulh- rose ; d’un instrument de même forme, trouvé dans l'ile de Rugen ; d’un bronze grec fragment d’une boucle d’armure ; d’ua anneau antique ; d’ur clou antique, d’une coupe antique; de l’alliage des chevaux du quadrige de Chio, connus sous le nom de chevaux de Corinthe ou de Venise; par M. X laproth. 126, 127 Mémoires sur le Décreusage de la soie; par M. Rourd, Directeur des tentures des manufactures impériales. 49) Recherches pour déterminer la proportion des élémens de l’acide phosphenique}, ; par M. Rose. 52 Observations sur la décomposition des phos- (445) phates de potasse, de soude et de chaux, par le charbon, à une très-haute tempé- rature; par M, Théodore-de-Saussure. 102 Acide oxalique cristallisé produit dans le Bo- letus sulfureus , par M. Robert Scott. 207 Analyse d’un fer cassant à chaud, et du fer trouvé dans les chevaux de Corinthe; par M. Vauqueln. 54 Essai sur la combinaison des acides avec les substances, végétales et animales , par M. Thenard. ï 123 Mémoire sur l'analyse comparée de l’Arrago- nite et du Carbonate de chaux rhomboï- dal; par MM. T/enard et Biot. 32 Observations sur la coagulation de l’Albu- mine par le feu et les acides , par M. 7he- nard. 189 Observations sur les oxides de fer; par M. Thenard. 96 De l’action des acides végétaux sur l'alcool , sans l’intermède et avec l’intermède des 69 Mémoire sur les Acides muriatique et muria- acides minéraux; par M. 7henard. tique oxigéné:, par MM. Thenurdet Gay- 302 Mémoire sur l’Acide fluorique, décomposé par le métal de la potasse; par MM, Gay Lussac. Lussac et Thenard. 28x Notice sur la décomposition et la recomposi- tion de l’acide boracique , parle métal de la potasse; par MM. Gay- Lussac et Thenard. 256 Sur la base des alcalis; sur quelques nou- veaux phénomènes de changemens chimi- ques produits par l’électricité, particulit- rement sur la décomposition des alcalis fixes et la séparation des substances nou- velles qui constituent leurs bases, et sur la nature des alcalis en général; parM, Hurmn- phry Davy. 237 Extrait d’une lettre de Londres du 23 uo- vembre 1807, sur la composition des alcalis. À 83 Extrait d’une Lettre de M. Blagden , sur la base des alcalis. À 220 Note sur les Métaux de la potasse et de la soude; par MM. Gay-Lussac et Thenard. 159); 179: De l’action du métal de la potasse sur les oxides et sels métalliques, et sur les sels terreux et alcalins; par MM. 7henard et Gay-Lussac. 288 Extrait d’une Lettre de M. Gekfen, sur la décomposition de la potasse par la pile de Volta. 128 PHYSIQUE. Expériences sur la propagation du son à #ravers les corps solides et à travers l’air dans des tuyaux cylindriques très-alongés, par M. Bio. 269 Expériences sur la production du son dans les vapeurs ; par M. Bot. 76 Mémoire sur Les réfractions extraordinaires qui s’observent très-près de l’horison ; par M. Biot. 262 Expériences ‘sur la mesure du pendule à se- condes sur différens points de l’aic du mé- "ridieu compris entre Duukerque et l’ile de ÿ L2 Formentera ; par MM. Piot et Arago. 261 Sar l'influence de l'humidité et de la chaleur dans les réfractions; par M. Biot, mem- bre de l'Insütut. 33 Précis d’un mémoire de M. Dessaïgnes sur la phosphorescence , couronné par l’Ins- titut dans sa séance du 5 avril 1809. 414 De l’héliostat, par M. Æacherte. 390 Mémoire-sur la colorisation des corps; par M. J. A Hussenfratz. 225 Mémoire sur les réfractions astronomiques dans la zône torride, correspondantes à (444) des angles de hauteur plus petits que gent des corps opaques, par M. Maus, 10°; par M. de fumboldi. 162 officier du génie. 77 Sur la doukle réfraction de la lumière dans Expériences et observations sur le refroidis- les cristaux diaphanes ; par M. Laplace. sement des liquides dans des vases de por- 303 celaine dorés et non dorés; par M. le Sur une propriété de la lutnière réfléchie par comte de Rurnford. - _25 les corps diaphanes ; par M. Zfalus. 266 Note sur un phénomène électrique; par Sur les phénomènes qui dépendent des for- M. Tremerr, Ingénieur des mines. 339 mes des molécules de la lumière; par Hauteur des eaux de la Seine à Patis, pen- M. Malus, 541,853 dant l'année 1806. 32 Mémoire sur la mesure du pouvoir refrin- MATHEMATIQUES et leurs applications. Mémoire sur la _formation dérivée ou coef Mémoire sur la théorie de la variation des ficient différentiel du premier ordre ; constantes arbitraires dans tous les "pro- par M. Binet, professeur de Mathéma- blêmes de la mécanique ; par M. Za- tiques transcendantes au Lycée de Ren- grange. | 1411224 nes. 275 Supplément à la Mécanique céleste ; par Mémoire sur la propagation de la chaleur M. Laplace. 228 dans les corps solides; par M._Æou- Mémoire sur les surfaces réciproques ; par rier. : nue M. Monge. 250 Mémoire sur les développoïdes des courbes Mémoire sur les inégalités séculaires des planes et des courbes à double cour- moyens mouvemens des planètes ; par bure; par Michel-Ange Lancret. 56 M. Poïsson. 191 Traité de la résolution des équations numé- Mémoire sur le mouvement de rotation de la riques , par M. Lagrange. 156 T'erre ; par M. Poisson. 325 Mémoire sur la théorie générale de la varia- Mémoire sur la théorie du son; par M. Poës- tion des constantes arbitraires dans tous son. j 19 les problèmes de la mécanique; par Mémoire sur la variation des constantes ar M. Lagrange. 384 bitraires dans les questions de mécanique; Mémoire sur la théorie des variations des par M. Poisson. £ 422 élémens des planètes; et en particulier des Mémoire sur la mesure des hauteurs, à l’aide Yariations des grands axes de leurs orbites; - du baromètre, par M. Ramond. 29x par M. Lagranse. 270 MECANIQUE et ARTS MÉCANIQUES. Extrait d’un Mémoire de M. Giambaiista fabrication des étoffes faconnées; par dall Olio, sur -la disposition du clavier M. Jacquard, de Lyon. 205 des orgues et des clavecins, avec une Sur une nouvelle écluse inventée par M. de - planche. 194 Bétancourt, (avec une planche, N°. r..) 58 Sur l'appareil fumivore de M. Gencembre, Description d’une machine inventée par PP £ P P 360 M. Boch fils, propriétaire de la manu- Note sur la suppression de la Tire dans la facture de fayence de Sept-Fontaines , près (44) Luxembourg, pour mesurer la cohésion et la flexibilité de la fayenre , de la por- . celaine, et en général des corps qui peuvent étre soumis à son action, ( avec une planche, N°. 5). 310. ASTRONOMIE. Elcmens rison, déterminés par M. Bouvard. la Comete actuellement sur l’ho- 44 Elémens de la planète Vesta » déterminés par M. Burckharde. 81 Observatiors sur l'anneau de Saturne; par M. Laplace. 426 MEDECINE. Observations sur la Plique ; par M. Boyer. 110 Expérience sur l'influence de la huitième paire de nerfs dans la respiration; par M. Ducrotay-de-Blainville. D. M. 226 Extrait d’une Observation sur un cas par- ticulier d’insensibilité dans un membre, sans perte de mouvement; par M. Æé- breard , chirurgien en second de l’hospice _ de Bicètre. 65 AGRICULTURE Extrait du plan de travail. adopté pour étu- dier et classer les diverses variétés de vi- gnes cultivées dans les pépinières du Luxembourg; par M. Bosc. 208 Extrait du Mémoire de M. Bremontier, re- latif à la plantation des Dunes du sud- ouest de la France. 1119 Du Cotonnier et de sa culture , et de la pos- sibilité et des moyens d’acclimater cet Extrait d’un Mémoire sur la topographie et lc relief du sol de Paris; par M. P. Sur une baguette de fusil qui a traversé le crâne d’un soldat, et qui est restée enclavée deux jours sans produire d’acci- dens graves ; fait par M. Zarrey, (avec une planche). 95 Expérience sur l’Opium; par M.Visten. 145 communiqué Sujet du prix proposé pour l’an 1809, par la Société médicale d’émulation de Paris, 328 et ÉCONOMIE. arbuste en France, etc. etc:; par M. de Lasteyrie. 142 Notes sur différentes substances économi- ques, en usage en Suisse et en Îtalie; par M. de Lasteyrie. 407 Extrait d’un Mémoire relatif aux maladies des vers-à-soie ; par M. Nysien. 129 Sur l’économie des labours dans la culture des Céréales; par Sir John Sinclair. 82 TOPOGRAPHIE. Girard. 241 OUVRAGES NOUVEAUX. Essais sur la végétation ; par M, du Petit- Thouars. 428 de botanique , et directeur du Jardin des Plantes d'Angers. 1 vol. petitin-8°. 376 Essai sur ld Flore du département de Maine. Voyage de MM, Æumboldt et Bonpland, et-Loire ; par M. 7°, Balard ; professeur 245 botanique. (446). Tables astronomiques : publiées par le Bureau des longitudes de France. 231 Nouvelles Tables de Jupiter et de Saturne , calculées d’après la théorie de M. Laplace, et suivant la division décimale de l’augle droit ; par M. Bouvard. 251 Nouvelles Tables écliptiques des satellites de Jupiter, d’après la théorie de M. Zaplace et la totalité des observations faites de- puis 1662 jusqu’à 1802 ; par M. Delem- bre. Paris, chez Courcier. 231 L'art de composer des pierres factices aussi dures que le caillou , et Recherches sur la maniere de bâtir des anciens, sur la prépa- ration , l'emploi et les causes du durcis- sement de leurs mortiers ; par M. Fleuret, ancien professeur d'Architecture à l'Ecole militaire de Paris. 152 Essai politique sur le royaume de la Nou- velle-Espagne par M. 4/er. de Humboldt, avec un atlas physique et géographique, fondé sur des observations astronomi- ques , sur des mesures trigonométriques et des nivellemens barométriques. Paris, chez F. Schoell, 1808; 1 vol. in-4°. de 60 Yeuilles, avec un atlas de 20 planches in-fol. 352 Essai sur la théorie des nombres; par M. Le gendre. 2°. édition. À Paris, chez Cour- - cier. & 264 Extrait du Mémoire sur la te, Pr de la carie, ou charbon des blés, et sur ses préservatifs ; par M. Benedict Prévost. 3 vol. in-8°. À Paris, chez Bertrand. 1808. 178 Observations sur la culture du coton , ré— digées par ordre de S. M. le roide Da- nemarck, pour l’utilité des Colonies da- noïises dans les Indes occidentales ; par M. J.-B. Rohr, traduit de l’allenand. 1 vol. in-8°. Paris 1807. Chez Mad. Hu- zard. 82 Système de chimie, de Thomson, pro- fesseur à l’Université d’Edimbourg ; tra= duit de l’anglais, sur la troisième et dernière édition de Londres de 1807; par M. Rif Jault, précédé d’une Introduction, par M. C.-L. Berthollet. a vol. in-6., fig. À Paris, chez J. Klostermann , fils, rue du Jardinet , n°. 13. 278 Fin de la Table. ERRATA et ADDITIONS. Page 07 Sur l’action chimique du fluide galvanique (Second extrait), ajoutez : Voyez page 71 et 105. É 105 Sur l’action chimique, etc. , ajoutez: Voyez pages 71 et 07. 217 ligne 23 en remontant: Pedonculis ; lisez Pedunculis. 123 ligne 14 en remontant, remplacez les mots, de muriate, par d’acide muriatique. 171 ligne avant-dernière, au lieu de oxide de magnésie, mettez : oxide de manganèse. 207 Acide oxalique , etc. ajoutez à la marge : Soc. Linn. Low». 219 Sur le fer piciforme , etc. ajoutez : par Klaproth. 233 ligne 26 en remontant, supprimez : Mona ou. 255 ligne 19, fusible ) /rsez : fissile. 279 ligne 9, l’autre; lisez : l’auteur. 297 ligne 8, Le Tussac; lisez : Dr Tussac, 316 ligne 8, tableau; meltez : tableau ci-jomt. ibid. aprés ligne 16, mettez : Voici les caractères des genres que M. Du Petit- Thouars a établis. Voyez aussi le tableau ci-joint. 318 ligne 12, ajoutez : Voyez le tableau ci-joint des espèces % ce genre. IVota. Aux tableaux sur les orchidées, placés dans le n°. 19, ajoutez v Nouveau Bulletin des Sciences, N°. 19, page 314. 319 Sur-le genre nouveau du Draparnaldia, ajoutez en marge Anar. Mus, Hisr. Nar. ù 339 ligne 17, (Fig. 4); lisez : (PI. 6, fig. 4.) 396 ligne 3, 2 vol.; lisez : 1 vol. tbid. ligne 20, que les fleurs ; lisez: que les feuilles. 301 ligne 11 en remontant , au lieu de perpendiculairement; lisez ; parallèlement, IVota. À tous les articles qui n’ont point d’indication en marge , et autres que ceux indiqués ci-dessus , il faut mettre à la marge : Soc. PuiLomar. # are * NUE 1e AU WAP 1 As 01525 9955 __ in